'*&
MINISTÈRE DES COLONIES
Jardin colonial.
L'Agriculture pratique
des pays chauds
BULLETIN DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS D'ESSAI
DES COLONIES FRANÇAISES
ONZIEME ANNEE — 1911
PREMIER SEMESTRE
PARIS
Augustin CHALLAMEL, Éditeur
Rue Jacob, 17
Librairie Maritime et Coloniale.
MINISTERE DES COLONIES
Jardin colonial.
L'Agriculture pratique
des pays chauds
BULLETIN DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS D'ESSAI
DES COLONIES FRANÇAISES
ONZIEME ANNEE — 1911
PREMIER SEMESTRE
PARIS
Augustin CHALLAMEL, Éditeur
Rue Jacob, 17
Librairie Maritime et Coloniale.
L'AGRICULTURE PRATIQUE
DES PAYS CHAUDS
BULLETIN DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES
[ONZIÈME ANNÉE — 1911]
PREMIER SEMESTRE
TABLE DES MATIERES
Bulletin de janvier, n° 94, p. 1. Bulletin d'avril, n° 97, p. 265.
Bulletin de février. n° 95, p. 89. Bulletin de mai. n° 98, p. 353.
Bulletin de mars, n° 96. p. 17.7. Bulletin de juin, n° 99, p. 441.
DOCUMENTS OFFICIELS
École d'agriculture coloniale. 74
Afrique équatoriale -60
Dahomey 260
Guinée française 344
Guyane 428
Indo-Chine 166, 344, 428
Madagascar 34;'»
Nominations et Mutations.
Personnel agricole 82,3168,^260, 519
[V TABLE DES MATIERES
ÉTUDES ET MÉMOIRES
Par noms d'auteurs.
A m mann. — Sur l'existence d'un riz vivace au Sénégal, 89.
Berteau. — Un riz à rhizomes du Sénégal, 265.
Bret. — Le Palmier à huile à la Côte d'Ivoire, 40.
hi sruisseaux (P. A.). — Les espèces du genre Citrus existant à Anjouan, 157.
Dubahd (M.). - Cours de botanique coloniale appliquée, 18, 102, 214, 296,
400, 497. — Remarques fondamentales sur la classifi-
cation des sidéroxylées, 333. — A propos de quelques
variétés de Soja, 422. — Sur le genre Planchonella, affinités,
répartition géographique, 513.
Dubard et Eberhardt. — L'Erythrina Indica Lamk en Indo-Chine, 62.
Dussert. — Taille de la vanille en usage à Mayotte, 33. — L'agriculture à
Mayotte et aux Comores, 206.
Eberhardt. — Le Sésame de l'Extrême-Orient, 353, 455.
Engelhardt. — Sue l'acclimatation en Sicile du Ficus elastica, 155.
l'un». — Fermentation des Tabacs en feuilles, 250.
Henry Yves). - Etude économique sur la région du Mono (Dahomey), 194,
315. — le Maïs africain, 370, 471.
Ih im !)';. — Composition minérale de jeunes Castilloa Elastica (Caoutchoutier
de L'Amérique Centrale), 510.
Iiik (G.). — Le Soja, sa culture, son avenir, .'>.">.
•Ii mi m i II. ei Perrieb de La Bathie. — Les plantes à caoutchouc de l'ouest
et du sud-ouest de Madagascar,
177.
Luc. — L'Agriculture au Congo belge, 441.
Poi-.Kf.i in. - Plantes médicinales de la Guinée française, 279, 387, 485.
Reboul. — Les Plantations d'essences à caoutchouc à la Martinique, 95. —
Culture et industrie du citron à la Martinique, 337.
Serre P.). -- Le tabac et les cigares de la Havane, 1, 139, 232, 323, 395.
Table des matières
ETUDES ET MEMOIRES
Sujets traités.
Botanique. — Cours de botanique coloniale appliquée (Dubard), 18, 102, 214,
296, 400, 497.
Cacao. — Production mondiale du Cacao en 1908 et 1909, 67. — Production du
Cacao au Venezuela, 253.
Caoutchouc. — Les plantations d'essences à caoutchouc à la Martinique
(Reboul), 95. — Sur l'acclimatation en Sicile du « Ficus
elastica » (Engelhardt), 155. — Les Plantes à caoutchouc de
l'ouest et du sud-ouest de Madagascar (Jumelle et Perrier
de la Bathie), 177. — A propos des Hevea de l'Afrique occi-
dentale, 249. — Composition minérale de jeunes plants de
Castilloa Elastica (Heim et Hébert), 510.
Divers. — L'agriculture au Sénégal, 45. — L'Erythrina Indica Lamk en Indo-
Chine (Dubard et Eberhardt), 62. — Production du thé aux Indes,
69. — Modifications apportées au tarif des Douanes (Chalot), 71. —
L'agriculture en Guinée, 118. — Production du sucre en Australie,
158. — Maïs et Riz, 160. — Caoutchouc et peaux de bœufs de
Madagascar, 163. — Exportation des Hawaï pendant 1908-1909 et
1909-1910, 163. — Étude économique sur la région du Mono (Daho-
mey), 194. — L'agriculture à Mayotte et aux Comores, 206. — Les
Insectes piqueurs et suceurs de sang transmetteurs de maladies
(Surcouf), 244. — Le Coton au Texas, 253. — Récolte du Caout-
chouc, de l'ivoire, de la cire en Abyssinie, 253. — Récolte du
Coton en Egypte, 253. — Notes agricoles sur les Hawaï, 309. —
Voyage de M. R. Thillard. — Renseignements agricoles sur Java,
340. — Remarques fondamentales sur la classification des sidé-
roxylées (Dubard), 333. — Exportation des îles Philippines en 1909,
427. •
Fruits tropicaux. — Les espèces du genre Citrus existant à Anjouan (Desruis-
seaux), 157. — Culture et industrie du citron à la Marti-
nique (Reboul), 337.
Maïs. — Le Maïs africain (Y. Henry), 370, 471.
Palmier à huile. — Le palmier à huile à la Côte d'Ivoire (Bret), 40.
Plantes médicinales. — Plantes médicinales de la Guinée française (Pobéguin ),
279,387. 185.
VI TABLE DES MATIÈRES
Tabac. — Le Tabac et Les cigares de la Havane (Serre), i, 139, 232, 323, 398.
— Fermentation des Tabacs en feuilles (Filip), 250.
liiz. Sur l'existence d'un riz vivace au Sénégal (Berteau), 265. — Un riz à
rhizomes du Sénégal (Berteau), 265.
Sésame. — Le Sésame de lExtrême-Orient ^Éberhardt), 353-455.
Soja. — Le Soja, sa culture, son avenir (Itié), 55. — Quelques variétés de Soja
(Dubard), 422.
Vanille. — Taille de la Vanille en usage à Mayotte (Dussert), 33.
TABLE DES MATIÈRES VI!
COURS ET MARCHÉS DES PRODUITS COLONIAUX
Caoutchouc, coton, café, cacao, matières grasses, textiles, gommes, poivre,
ivoire, bois, 83, 171, 262, 347, 435, 523.
STATISTIQUES COMMERCIALES
Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer, dans les Colo-
nies françaises, 170, 262, 346, 434, 519.
MAÇON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS
Ile Année Janvier 1911 No 94
MINISTERE DES COLONIES
Jardin Colonial
L'Agriculture pratique
des pays chauds
BULLETIN MENSUEL
DU
JARDIN COLONIAL
ET DES
Jardins d'essai des Colonies
Tous documents et toutes communications relatives à la rédaction
doivent être adressés
au Directeur du Jardin Colonial, Ministère des Colonies
P A U I S
Augustin CHALLAMEL, Éditeur
Rue Jacob, 17
Librairie Maritime et Coloniale
Les abonnements partent du /er Janvier
Prix de l'Année (Fiance, Colonies et tous pays de l'Union postale). — 20 fi
La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale.
I es cita/ions ou reproductions partielles sont autorisées à condition de mentionner la source
h'T^-T' SOCIÉTÉ ANONYME T^ST^
\ I MKI>. l> A lit. I N I
S
\
S
<
S
N
S
S
S
S
\
\
S
\
SOCIETE ANONYME
DES
Engrais Concentrés
ENGId (Belgique)
Engrais complets
pour Cultures
tropicales
PRODUITS
Caoutchouc, Canne à sucre, \
Cacao, Tabac, Coton, Ba- ^
nane, M s. Café, Thé, Mais, ^
Vanille, Indigo, Ananas, \
Orangers, Citronniers, Pal- ^
//tiers, etc.
P^
Tabac.
Superphosphate concentré ou double
/j3/5o °/0 d'acide phosphorique soluble.
Phosphate de potasse. 38 «/„ d'acide
phosphorique, 26 ° 0 de potasse.
Phosphate d'ammoniaque. 43 % d'acide
phosphorique, 6 ° ., d'azote.
Sulfate d'ammoniaque, 20 21. Nitrate de soude, i5/i6.
Nitrate de potasse. /,/, 0 D de potasse, i3 o/0 d'azote.
Sulfate de potasse, 96. — Chlorure de potasse, 95 »/0.
Canne à sucre.
!
s
s
!
N
N
S
N
\
N
N
\
\
\
L'AGKICULTURE PRATIQUE
DES PAYS CHAUDS
BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES
lie année Janvier 1911 No 94
SOMMAIRE
Paçes
Le Tabac et les cigares de la Havane, par M. Paul Serre,
Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture i
Cours de Botanique Coloniale appliquée, par M. Marcel Dubard,
Maître de Conférence à la Sorbonne, Professeur à l'Ecole
Supérieure d'Agriculture Coloniale (suite) 18
Taille de la vanille en usage à Mayotte, par P. Dussert, Ingénieur
d'Agriculture Coloniale 33
Le Palmier à huile à la Côte d'Ivoire, par M. Bret, Sous-Inspec-
teur d'Agriculture 4o
L'Agriculture au Sénégal 45
Le Soja, sa cuiture, son avenir, par G. Itié, Ingénieur d'Agriculture
Coloniale (suite) 55
NOTES
L'Erythrina lndua Lamk en Indo-Chine, ses applications, son
bois, par MM. Dubard et Eberhardt 62
La Production mondiale du cacao en 1908 et 1909 67
La Production du thé aux Indes anglaises 69
Modifications apportées au tarif des Douanes de 1892 par la
loi du 29 mars 191 o, par M. C. Chalot 71
DOCUMENTS OFFICIELS
Ecole d'Agriculture Coloniale 74 Madagascar 75
Nominations et Mutations 82
Cours et Marchés des Produits Coloniaux (caoutchouc, coton, café,
cacao, matières grasses, textiles, gommes, poivre, ivoire,
bois) 83
Bibliographie.
v et vin
MINISTÈRE DES COLONIES
Jardin Colonial
Nogbnt- sur-Marne
AVIS
Les Laboratoires de recherches du Jardin Colonial se chargent
gratuitement de toutes déterminations des matières premières
intéressant la production des Colonies françaises :
Etude des matières premières.
Détermination de leur origine, de leur valeur commerciale, de
leurs applications.
Le Jardin Colonial analyse les terres des Colonies et les
engrais qui peuvent y être employés.
TARIF DES ANALYSES PAYANTES :
Analyse chimique complète (cailloux, ! .... ,. . . ,
sable, argile, calcaire, débris organiques j Analyse chimique complete(azote, acide
et humus) 25 fr. phosphorique, chaux, magnésie, po-
- Engrais chimique par élément do- tasse) 25 fr.
se 5 fr. \
Protection contre la Chaleur Solaire
SUR TOUTES TOITURES EN VERRE, ZINC, ARDOISE, TOLE ONDULEE, ETC., ETC.
A Cî ^^\ Breveté
par Au ^J I— s.g.d.g.
Application rapide ^^^^ÊMl^'^^^ Enlèvement facile
\ I EXTERIEUR ^^^MÊÊËÈT'lWz^^^ S A s - VB1MER
Lumière tamisée £^=ipiBÉË^-^iill^=5~ verre
sans obscurité "^^^^P**!^^^^N^"' ni mastic
ENDUIT LIQUIDE ÉCONOMIQUE
Une attestation entre mille. — Je suis heureux de vous informer que l'essai de votre produit
l'ASOL, que J'ai appliqué cet été sur une de mes serres il orchidées, a pleinement réussi; Je ne l'ai appliqué
que sur la serre froide, a I Idontoglossum. J'ai obtenu uoe température beaucoup plus basse, tout ctt été, et
|e n'ai pas baissé une seule fois mes stores « claies »; malgré les forts coups de soleil j'ai donc obtenu de
la fraîcheur, sans pour ainsi dire perdre le jour. C'est un avantage énorme de n'avoir pas à baisser et
remonter les claies constamment, et c'est une économie.
Signé : Debkacchamps, propriétaire et amateur d'Orchidées, à Rueii.
ADOPTÉ PAR LES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER, MINISTÈRES, GRANDES USINES
Nombreuses attestations et références importantes. — Circulaire et Prix-courant sur demande.
M. DETOURBE, FabS?anti 7, rue St-Séverin, Paris (5e)
Deux Grands Prix : Milan 1906. — Saragosse 1908.
Hors concours. — Membre du Jury : Exposition franco-britannique, LondresJ1908.
ÉTUDES ET MÉMOIRES
LE TABAC DE CUBA
ET
LES CIGARES DE LA HAVANE
I METHODES DE CULTURES ET FERTILISANTS
Il y a environ une trentaine d'années que trois agronomes de
Cuba publièrent différents opuscules pour s'élever contre l'emploi
du guano du Pérou sur les plantations de tabac ; ils reprochaient déjà
à cet engrais d'activer par trop le développement de la nicotiane,
d'augmenter la quantité aux dépens de la qualité, c'est-à-dire de
l'arôme, de la saveur, de la combustibilité.
Précédemment, l'ancien Lieutenant gouverneur de la Vuelta-Ahajo
actuelle ' qui s'appelait alors « Nueva Filipina » avait condamné
l'emploi du guano dans les vegas'2.
Or. depuis une douzaine d'années, on n'emploie plus à Cuba
l'engrais naturel en question, mais on y importe chaque année pour
cinq millions de francs de fertilisants fabriqués aux Etats-Unis, en
Allemagne, en Catalogne, en Belgique, etc., et que certaines
assurent plus mauvais pour le sol spécial de la Vuelta-Abajo que
la fiente d'oiseaux.
Je me souviens du conseil que me donnait avant mon départ pour
la Chine le très distingué représentant de la France à Naples,
M. Laurence de Lalande. aujourd'hui Consul général à Londres,
d'imiter les Célestes en buvant beaucoup de thé, la nature ayant
distribué dans chaque région du globe les plantes les plus utiles à
ses habitants.
Je dois avouer ici que je ne suivis pas ce conseil amical ; le thé
1 . Région située à l'ouest de Cuba et qui produit le meilleur tabac connu.
2. Champs de tabac.
Uni. ,lu Jardin colonial. 1911, 1. — N" 9i.
'1 ETUDES ET MEMOIRES
ayant été pour beaucoup de petits français un pousse huile de
ricin, je n'ai jamais pu me défendre contre lui dune certaine pré-
vention et je le considère, en outre, au même titre que le café et
l'alcool, comme étant un excitant bien inutile, sous les tropiques, à
nos nerfs européens.
Nous avons à Cuba un expert en tabac. M. J.-G. Aguirre, qui a
abandonné la plante à Nicot, pour entrer dans le journalisme, après
avoir entendu dire que ce dernier menait à tout, et qui assurait der-
nièrement, de son côté, que le Créateur a donné à chaque pays les
fertilisants dont son sol a besoin.
Le tabac — la chose est connue - est une plante très délicate,
contenant un grand nombre de substances dont la teneur est facile à
modifier.
Comme pour le vin, dans plusieurs provinces françaises, c'est
à un sol et à une atmosphère très spéciaux qu'on doit de récolter
dans la partie occidentale de Cuba des tabacs renommés.
Or, n'est-ce pas tuer la poule aux œufs d'or que de remédier à
l'épuisement des terres, amené par une culture sans assolement, en
v introduisant constamment, à tort et à travers, des éléments étran-
gers qui modifient par trop sa composition primordiale. La poule,
il est vrai, n'appartient pas à celui qui en prend soin, mais proprié-
taire du sol et fermier paraissent solidaires en cette circonstance.
N'oublions pas, en effet, que la couche végétale déjà mince sui-
tes vieilles collines des districts producteurs de bon tabac, est lavée
par les fortes pluies. Les doses de « reconstituants » devraient dope
diminuer avec la quantité de matière neutre, être épandues à la
volée quelques jours avant de planter et précéder la dernière façon
au lieu d'être déposées dans les sillons au moment du repiquage.
Ce qu'il faut au tabac, c'est un sol contenant des matières orga-
niques, de l'acide phosphorique et des sels de potasse.
Les tiges de tabac abandonnées sur le sol après la récolte sèchent
sans se décomposer et perdent ainsi leur azote organique et assimi-
lable. C'est pourquoi on conseille de planter dans les « vegas ».
dès les premières pluies, le « Vignâ Catjang » (Iron Cow pea; ou
le velvet bean » (mucuna utilis) qui ont tous deux la propriété de
fixer une grande quantité d'azote libre et de donner des feuilles de
tabac fines et élastiques, puis de les enterrer à la charrue un mois
ou deux avant le repiquage du tabac.
De cinq à sept tonnes d'engrais vert obtenu sans grande dépense
peuveul être ainsi enfouies par hectare en même temps que de 12 à
LE TABAC DE CUBA ET LES ClflAiîES DE LA HAVANE .'!
2'.\ tonnes de fumier d'étable, fiente de bœuf et de vache, crottin de
chcvtd, herbes, ordures ménagères, graines de cotonnier écrasées,
sang desséché, os concassés, et. à l'occasion, algues marines, fange
îles marais, déchets d'abattoirs, guano de chauves-souris très riche
en acide phosphorique et abondant dans les grottes de 1 île. Il suf-
fira ensuite d'un fertilisant chimique composé de 10 p. 100 d'acide
phosphorique soluble, 10 p. 100 de potasse (sulfate nitrate ou car-
bonate) et 3 p. 100 seulement d'azote (sulfate d'ammoniaque on
nitrate de soude) pour réduire les dépenses au minimum, obtenir
une bonne récolte et d'excellent tabac.
On assure ici que les fientes de porc et de chèvre communiquent
un mauvais goût au tabac, ce qui est assez plausible, et que celles
de brebis donne une feuille épaisse ?
Pour appliquer l'engrais chimique seul, ce qui ne manque pas
d être économique, il faut disposer d'un terrain en excellente con-
dition et riche en matières organiques (c'est-à-dire en bactéries
;issez profondément enterrées, ce qui est assez rare dans les régions
où le tabac est cultivé depuis fort longtemps.
Je n ignore pas qu'au prix de7i dollars ' la tonne, il suffit de
ï francs d'engrais chimique (20 livres) pour repiquer mille plantules
de tabac, alors que le transport et l'épandage d'un grand nombre
de charrettes de fumier représentent, en main-d œuvre, une dépense
élevée ; mais comme il est prouvé qu'on ne saurait se retrancher
maintenant derrière une vieille renommée, il convient d'aviser.
Je connais d ailleurs plusieurs fabricants de cigares qui sou-
tiennent que l'ancien système de culture est le seul bon. et qui,
tenant à la renommée de leurs marques imposent... à distance ! aux
« vegueros >> avec lesquels ils signent des contrats, l'emploi exclu-
sif de l'engrais végétal ; ils défendent, en outre, les applications de
vert de Paris pour tuer les larves d'insectes, ce qui oblige à les
capturer à la main.
L acheteur de cigares n'est plus dupe ; il n'ignore pas que les
quatre dernières récoltes de tabac ont laissé à désirer à Cuba et
que les phénomènes climatologiques, d'où viendrait tout le mal.
ont bon dos. Aussi augmente-t-il de plus en plus les débouchés
des producteurs du Mexique, des Philippines2 et du Brésil, voire
les affaires des entreposeurs de Hambourg et de Brème.
1. Le dollar = 5 fr. 20.
2. On peut lire clans les journaux «le Paris les annonces de la « Compagnie gêné-
i ÉTUDES ET MÉMOIRES
Assez tiraillé, le « veguero o cubain que certains voudraient faire
diriger par le Gouvernement, et d'autres parles fabricants de cigares,
se soucie peu de modifier une façon de procéder qui lui donne un
minimum de tracas. Que de choses utiles il a appris de ses ascen-
dants, car il est fils et petit-iils d'agriculteurs, voire par sa propre
expérience, que les fabricants et les fonctionnaires de la Secrétaire-
rie d'Agriculture ignorent encore; mais que de choses intéressantes
sa cervelle paresseuse se refuse à apprendre ! Le diriger ! mais ce
serait attenter a une liberté pour laquelle il a longtemps lutté, en
même temps qu'à la Sainte Routine profondément enracinée dans
les pays trop chauffés par le soleil.
Que lui demande-t-on. en somme? Ne choisit-il pas un terrain
propice pour établir son semis ? Sa « vega » n'est-elle pas bien
située et son tabac arrosé et coupé aux moments voulus ? Ne lutte-t-il
pas patiemment, dès patron-minet, contre trois larves rongeuses
qui s'attaquent soit à la racine, soit à la feuille, soit à la flèche,
voire contre les cyclones qui détruisent sa plantation, ses séchoirs
i tabac et parfois l'humble bohio où il vit avec sa famille? Il connaît.
d'instinct, la température convenable et le temps nécessaire à une
bonne fermentation, mais il lui serait impossible" de fournir à ce sujet
des indications bien nettes à un nouvel arrivant. Aussi les plan-
teurs américains installés à Cuba doivent-ils toujours s'entourer de
natifs pleins d'expérience.
Sans nul doute, le « veguero » cubain est un homme suffisam-
ment pratique ; malheureusement, il se rit des découvertes scienti-
fiques modernes qui lui paraissent d'une trop grande complication
et se laisse ainsi distancer par les agriculteurs étrangers qui ont
marché avec leur temps.
('.crtaiues personnes qui opinent pour les moyens énergiques ont
parlé de limiter l'importation des engrais chimiques, sans songer
aux protestations qui s'élèveraient de toutes parts, voire de l'inter-
dire, ce qui n'a pas le sens commun.
Des gens plus pondérés ont réclame la création d'une station
expérimentale pour le tabac, dans le district de Yuelta-Abajo.
Certes, à la condition d'aller distribuer la bonne parole dans les
champs mêmes, car 90 p. 100 des •< vegueros .> ne savent pas lire.
raie des Tabacs des Philippines » donl Les ■ > Conchas . les ■• Cheroots », etc.. sonl
mis en \ ente dans tous les débits de tabacs
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE •')
d'analyser les terres sous l'œil narquois des fermiers, d'imposer
l'emploi de l'un des types d'engrais convenant aux terres du pays,
voire l'utilisation d'engrais vert et de fumier d'étable ;à la condition
de fournir gratuitement des graines sélectionnées aux agriculteurs
el de ne pas leur permettre de repiquer des plantules trop âgées
dans des terres nouvellement retournées et détrempées, la nouvelle
station expérimentale serait de quelque utilité.
Il appartiendrait surtout aux agronomes-voyageurs de taire
remarquer aux cultivateurs que si l'engrais chimique est un médica-
ment assez indiqué pour soigner l'anémie du sol, par contre, mal
administré, il peut faire autant de mal au tabac qu'un excès de col-
chique à un cardiaque ou de strychnine à un neurasthénique.
Tout en vendant de 40 à 50 piastres ' le « tercio » de tabac de
Yuelta-Abajo (mélangé du rebut à la cape) au lieu de 30 piastres
autrefois, l'agriculteur cubain se plaint désespérément. Les politi-
ciens de l'opposition nous montrent le « veguero » de la province
de Pinar del Rio dans un état de pauvreté extrême, vivant dans une
hutte au sol de terre battue, vêtu de colonnades grossières et sales,
chaussé de mauvais souliers, se nourrissant de viande séchée de
Montevideo, de riz, de bananes et de patates, mais ils oublient de
nous parler de l'argent dépensé au jeu ou gaspillé de part et d'autre,
bien qu'il faille convenir aussi que le coût de l'existence a aug-
menté à Cuba comme partout ailleurs.
Ils nous apprennent toutefois que la dette de l'Etat atteint 3o0
millions de francs et que les. impôts sont à ce point onéreux que
certains contribuables doivent abandonner au fisc jusqu'à 20 p. 100
de leurs revenus, comme au Japon; ils ajoutent encore que dans les
pays qui font une sérieuse concurrence à Cuba, la production est
plus élevée par hectare planté de tabac et le prix de revient de la
feuille préparée beaucoup moindre.
Certains augures conseillent au « veguero » de planter des choux
et des salades dans un coin de son champ au lieu d'enrichir le
« bodeguero » espagnol ^épicier-débitant) en lui achetant jusqu'à
des légumes, des œufs et de la volaille. A cela, les gens qui
agitent furieusement l'autre cloche, objectent qu e le sol de la
Vuelta-Abajo, excellent pour le tabac, ne convient à aucune autre
culture, ce qui n'est pas rigoureusement exact.
I La piastre or espagnol s= 4 ft\ 717.
h ÉTUDES ET MÉMOIRES
La province de Pinar de) Rio qui est à Cuba, pour le tabac, ce
que la Champagne, le Médoc et la Bourgogne sont en France poul-
ies vins, a toujous été négligée par les pouvoirs publics, notamment
au cours de la domination espagnole, où Ton n'y trouvait ni routes,
ni écoles, nichemins de fer. mais passablement de « padres curas ».
A L'heure actuelle, la population qui était très peu dense, a aug-
menté, grâce à la ligne ferrée de l'Ouest, établie par une Compagnie
anglaise, et aussi à la construction de voies de communication com-
mencée sous le proconsulat de M. Magoon ; mais la moyenne d'ha-
bitants par mille carré pour toute l'île, si toutefois on ose dire que la
superficie totale en est connue, ne serait encore que de 17,1. Une
chose est d'ailleurs certaine : c'est que la production de tabac y est
stationnaire et que la qualité de la feuille y est de moins en moins
satisfaisante.
Comme on l'a souvent fait remarquer, en face du colon de cannes
que les quotidiens renseignent sur la valeur du sucre et par consé-
quent de la matière première qu'il livre aux fabriques, le « veguero »,
lui. semble abandonné au bon plaisir du fabricant de cigares dont
les exigences sont nombreuses, qui lui paient ses feuilles le prix
qui leur plaît, selon l'année, et selon leur irrévocable décision
d'experts intéresses
Parlant au nom du fumeur, l'acheteur de feuilles réclame du tabac
de couleur claire, brûlant bien, de la tripe ayant de l'arôme et ne
contenant qu'une petite quantité de nicotine et de gomme, voire des
capes au tissu fin, sans nervures saillantes et possédant du velouté.
Parlant au nom du fabricant de cigares, il exige des feuilles larges.
• l'une texture spéciale, et, en outre, bien élastiques.
Je puis d'ailleurs affirmer ici que la province de Pinar del Rio que
j ai parcourue dans plusieurs sens ne donne nullement l'impression
qu'il y règne une honnête aisance. Par contre, j'ai visité, sur la
lisière de cette province, quelques plantations de tabac appartenant
à des Américains du Nord qui ont inverti à Cuba le petit capital dont
ils disposaient. Leurs « vegas » donnent deux récoltes de tabac par
an et sous toile ; on y emploie le fumier d'écurie et d'étable ainsi
que l<s engrais chimiques et une pompe actionnée, par un moteur
;> gazoline, fournil sur chacune d'elles l'eau nécessaire à l'arrosage.
Un potager est attenant à la maison d'habitation, élevée au-dessus
du sol et où règne la plus grande propreté. Des toiles métalliques
barrenl partout le cheminaux moustiques importuns et nos Améri-
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE /
eains, tout jeunes gens, mariés ou célibataires, farouchement sobres
ou abuseurs de whiskev, passent là des jours heureux, quoiqu'un
peu monotones.
Ce n'était pas assez d'avoir truqué le sol, il fallut encore, il y à
une dizaine d'années, qu'un grand nombre d'agriculteurs, par amour
du gain et tenant compte des desiderata des acheteurs décape (feuille
extérieure du cigare), employassent un autre artifice également
moderne et très coûteux en interposant de la toile à fromage entre
la plante et l'atmosphère qui lui est indispensable pour se dévelop-
per normalement.
Et il faut avoir vu des hectares de terrains couverts de ces toiles
d'un blanc sale pour convenir qu'une telle culture est, en somme,
contre nature.
On fume, comme on danse, de moins en moins. Et cet abandon
de pratiques chères aux races primitives est peut-être un signe de
civilisation. Or, les individus qui trouvent encore du plaisir à con-
vertir leur billon en fumée semblent, pour la plupart, en passe d'imi-
ter ceux de leurs congénères libérés du vice véniel, car le fait de
réclamer de plus en plus du tabac clair (claro) peu chargé de nico-
tine, est un indice révélateur de leur état d'estomac.
Le nègre, qui appartient à une race inférieure, quoiqu'on puisse
dire, et dont le goût n'a pu s'éduquer au cours de milliers d'années
de vie animale, fume des cigares noirs très forts. Le blancs, dont
le palais est délicat, préfèrent les tabacs doux, les qualités qui
plaisent aux femmes.
A moi, simpliste qui n'ai jamais fumé de ma vie, il semble que
l'on doive subir le tabac avec toutes ses conséquences ou ne pas le
subir du tout. « Fumar tobacco 6 no fumar », s'il m'est permis de
parodier la devise d'une marque havanaise de cigarettes.
Or les fumeurs enropéens et américains qui se plaignent présen-
tement de la qualité des tabacs de Cuba, peuvent faire leur meà
culpà. En effet, en poussant à l'air libre dans la Yuelta-Abajo, la
nicotiane ne donne que 25 °/0 de feuilles claires, d'un placement si
facile aujourd'hui, tandis que sous tente d'étamine la proportion
atteint 75 °J0; Commerçants avant tout — (ne faut -il pas vivre !) -
les « vegueros » ont préparé le tabac qu'on leur demandait de tous
côtés, et. différents trucs destinés à rapprocher les feuilles de sola-
nées de celles des crucifères sont devenus courants à Cuba, comme
ailleurs.
S ÉTUDES El MÉMOIRES
Cependant, sans eux et sans l'irrigation introduite parles proprié-
taires suffisamment riches, hâtons-nous de le dire, la crise eût été
pins sérieuse encore qu'elle ne l'est actuellement. — Personne n'a
l'ait un crime, jusqu'ici, aux fabricants européens de produits ali-
mentaires de doter les oies de foies malades et volumineux ; mais,
peut-être est-ce pousser les choses à l'extrême que de séparer les
feuilles de la plante quand elles sont encore vertes, ce qui donnera
des cigares clairs, assurément, mais en même temps âpres, amers,
brûlant mal et sans arôme.
Pourquoi aussi couper 4a feuille au lieu de l'arracher comme autre-
fois ? Est-ce bien pour la priver encore de la réserve de sève
contenue dans le pédoncule ? Il est vrai qu'une longue controverse
a eu lieu en ma présence, entre spécialistes qui ne parvinrent
pas à s'entendre à l'effet de savoir si la tige se nourrit de la sève
emmagasinée dans la feuille ou si cette dernière pompe la sève
restée dans la tige. En tout cas, on trouve ici des gens qui estiment
qu'on a tort de passer un fil dans les pédoncules pour les accoupler
dans les séchoirs et qui voudraient que l'on fît des « matules » '
spéciaux avec les feuilles de couronne qui ont un peu séché sur
pied .
Un fonctionnaire du Gouvernement russe envoyé en mission à
Cuba il y a plusieurs années, voulut essayer de blanchir le tabac
cubain en employant les procédés turcs et fîlippins, mais il lie put
arriver a un bon résultat ; en effet, on ne saurait traiter delà même
façon des tabacs qui contiennent 8 °/0 de nicotine et ceux de la
" Vuelta-Abajo » qui n'en contiennent que i °/0. On peut réduire
la teneur de cet alcali de 8 à 4, mais non de i à 0.
Avec la méthode de culture intensive, sous toile, qui comporte
une abondance d'engrais et d'eau, la plante se développe rapidement,
mais elle doit répartir les aliments qu'elle puise hâtivement dans
le sol sur une haute tige et d'énormes feuilles, ceci aux dépens de
la qualité du tabac ; en outre, elle ne reçoit qu'une lumière diffuse
peu riche en rayons chimiques et caloriques, ce qui nuit à la forma-
tion et au travail de la chlorophylle.
La plante obtenue est donc artificielle, comme la méthode de cul-
ture. A l'instar des enfants phénomènes, elle est puissante, très
développée, mais elle est en même temps anémique : aussi le coléop-
tère « gorgojo » l'attaque-t-il de préférence.
I. On trouvera plus loin 1 explication de ce mot.
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 9
A Puerto-Kico, la culture sous toile a donné de bons résultats,
mais là, le tabac est quelconque comme au Kentucky ou dans le
Connecticut, et les prix sont en rapport avec les qualités livrées.
MÉTHODES DE CULTURE
D'après les uns. le tin arôme du tabac de la Vuelta-Abajo est dû
au sol de cette région privilégiée et rien qu'à cela ; d'après les autres,
l'atmosphère ferait aussi sa partie dans le concert chimique ; enfin
certains agriculteurs assurent que l'exposition n'est pas sans influer
sur la qualité du tabac.
A mon avis, le sol, l'atmosphère et l'exposition sont tous trois à
considérer et pour que le tabac ressemble encore un peu plus aux
ampélidées. j'ajouterai que la sélection des plants doit aussi entrer
en ligne décompte, car je doute que l'introduction d'espèces améri-
caines ait été justifiée, à Cuba, comme en France pour la vigne.
En outre, dans les bons terrains de la Yuelta-Abajo, où la cul-
ture sous toile est rémunératrice, on ne doit faire qu'une seule
récolte par an (de septembre à janvien. car en temps de chaleur
l'herbe de la Reine ne saurait se développer normalement.
Nous savons tous ici que La couleur et l'arôme du tabac varient
selon l'arbre ou l'arbuste qui ont pu l'ombrager, ce qui montre
combien délicate est la plante ; et comme pour nos grands crus du
Bordelais ou de la Bourgogne la qualité change parfois de oO en 50
mètres, ce qui est un point en faveur des partisans de l'action du
sol et de l'exposition.
Nous savons également que la rosée et la pluie sont bénéliciables
k lanicotiane. Or, lorsque la plante, au lieu d'être seulement proté-
gée contre le vent dans son jeune âge au moyen d'un morceau
d'écorce de palmier enfoncé assez loin de la tige pour ne pas nuire
au développement des racines supérieures, est couverte de toiles
grossières, l'eau qui passe au travers d'icelles se charge d'huile au
dire de certains, et les feuilles s'imprègnent alors d'un goût bizarre
de caoutchouc que le bon fumeur retrouvera plus tard.
J'ajouterai que la culture sous toile fixe, en plus de l'excèsd'ombre
et du manque de ventilation, implique le plantage k intervalles rap-
prochés, l'écimage i desbotonado) très haut, l'ébourgeonnement tar-
dif, l'abondance d'engrais et d'eau dans des terrains que. parfois, on
n'a pas suffisamment ameublis.
III ÉTUDES ET MÉMOIRES
Et pour mon lier combien il est difficile de modifier la façon de
fairédés* vegueros •> de nos régions, je mentionnerai qu'à Puerto-
Rico on éeime souvent trop tôt et trop bas et qu'on y procède à la
récolte très tard en vue d'ohtenirdes feuilles de grandesdimensions.
lourdes et obscures exigées avant 1898 parles Espagnols, alors que
maintenant le marché américain qui accapare tout le tabac produit
dans l'île exiye des feuilles minces et claires.
Des essais ont été tentés, notamment à Artemisa (Cuba) de cul-
ture à l'ombre artificielle de cadres mobiles recouverts de feuilles
sèches de palmier royal et ressemblant assez au système employé
par certains vignerons champenois contre les gelées de printemps.
Quoique à l'abri des forts vents et du soleil ardent, la plante ne
croit plus dans une atmosphère viciée et l'on peut même la dégager
complètement par beau temps. On obtient ainsi de belles et bonnes
feuilles.
Il fut une époque où les négociants en feuilles de tabac (rama
apposaient sur les « tercios » des étiquettes portant les mots : pro-
duit sans guano. Il serait nécessaire aujourd'hui d'ajouter : pousse
ii Vàir libre et même feuilles cueillies à point et bien fermentées.
En effet, toujours dans le but d'obtenir des feuilles claires, le
tabac n'est pas conservé en meule pendant le temps nécessaire à
une bonne fermentation (deux mois environ) : nous reviendrons
d'ailleurs sur cette question.
Alors qu'un district occidental de Cuba donne, seul, une qualité
supérieure de tabac, on a cultivé la plante un peu partout dans l'île.
notamment dans des terres fortes convenant à la canne à sucre; et
si nous avons en France les vins du Médoc et ceux de l'Hérault, on
trouve aussi à Cuba les tabacs de Vuelta-Abajo et ceux de Vuelta-
Axriba, de Partidos et de Remedios. Or la tention était vraiment
trop forte de mélanger aux feuilles parfumées celles qui ne le sont
pus. J'en appelle a l'équité de nombreux exportateurs européens de
vins, de truffes, d'huiles, etc., etc.
Les initiatives, quand il s'agit des garanties de provenance, ne
manquenf pas plus ;i La Havane qu'à Berne : mais, comme partout,
elles sont odieuses aux gens qu'elles n'intéressent pas directement
el dont elle- ne peuvent que troubler la quiétude, voire aune mino-
rité de maltôtiers dont elles saperaient les privilèges et les bizarres
agissements.
Peut-être la municipalité de Guane Province de Pinar del Rio
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE II
;ivait-elle trouvé un moyen pratique de regagner la confiance des
tumeurs étrangers en présentant un projet de règlement relatif à la
garantie de provenance par l'Etat des bons tabacs de Cuba, mais
ledit projet a eu auprès de la majorité des « vegueros » et « tabaque-
ros » le même insuccès que la vignettede M. Cocherv dans les dépar-
tements limitrophes de la Gironde, de la Charente et de la Marne.
Il ne s agissait rien moins que de marquer au feu les « tercios »
de tabac de la « Vuelta-Abajo » avec indication du district de pro-
duction, et, même, du lieu dit. Les maires auraient été chargés de
dresser une statistique minutieuse des balles de tabac emmagasi-
nées sur leurs territoires respectifs, afin d'empêcher toute fraude
et des amendes importantes auraient été infligéesaux personnes qui
auraient fait transporter des « tercios » non revêtus de la marque
officielle de provenance.
L'aide de l'Etat croquemitaine aurait été sollicitée et la plus
grande publicité donnée à l'étranger aux nouvelles mesures prises
dans l'intérêt des fumeurs.
Enfin l'assemblée municipale de (nia ne demandait que l obliga-
tion existât pour les « vegueros » de s'intéresser aux cultures
vivrières ; mais c'était peut-être aller un peu vite en besogne.
La vie est courte et ce n'est pas avec de nouveaux tracas qu'on
saurait la passer bonne.
Le conseil a bien été donné aux fabricantsd apprendre leurs clients
a fumer, car le véritable tabac (maduroj n'est guère apprécié aujour-
d'hui qu'en Espagne et dans l'Amérique du Sud. A mon avis, ce
serait là une grave imprudence, car en blessant l'amour-propre de
gens qui ne tiennent au tabac que par un fil, on les jetterait dans
les bras des fabricants orientaux ou bien on les verrait abandonner
un vice qui rapporte encore gros à Cuba, pour en prendre deux
autres qui ne lui rapporteraient rien.
Il faudra donc continuer à produire du tabac artificiel pour satis-
faire le goût des acheteurs, et. par cela même, ravaler la qualité de
\ uelta-Abajo tout en la faisant payer trop cher.
Il va là un dilemme tant soit peu décourageant.
Si l'on paie de 14 à 19 francs ls « matul » de capes (quantité de
feuilles séchées sur une perche et réunies en botte) on ne paie que
2 francs ou 2 fr. 50 le « matul » prononcer matoul) de tripe. Or.
le lover du sol coûte cher : de 500 francs à 1000 francs la caballe-
\2 ÉTUDES ET MÉMOIRES
ria ', voire, pour certaines « vegas » renommées, non moins de
5.000 francs, sans compter l'engrais, les journées d'ouvriers, les
liais d'arrosage, l'entretien des séchoirs et autres bâtiments.
Le salaire moyen et mensuel d'un contre-maître de plantation est
«le 103 francs, celui d'un laboureur de 124 francs, d'un ouvrier
ordinaire de 100 francs, alors que celui d'entre eux qui est céliba-
laire dépense environ 55 francs pour sa nourriture.
Dans certaines « vegas » le revenu est par trop minime et peut-
être aurait-on intérêt à y planter des choux et des salades au lieu
de tabac, si le sol se prêtait à une culture quelconque.
Un certain nombre de propriétaires ou locataires de grandes
« vegas » distribuent Leurs terrains à des « partidarios » ou colons,
et. après la vente du tabac, on procède à la répartition du net pro-
duit, selon la quantité et la qualité fournies par chaque travailleur ;
mais, ce qui se passe à La Havane dans le commerce, se passe éga-
lement dans les campagnes. Un excellent « veguero » qui prend
soin d'un terrain et qui travaille régulièrement, se voit supplanter
certain jour par un cultivateur moins intéressant, qui est allé offrir
an propriétaire une somme plus élevée de loyer annuel. Aussi
réclame-t-on ici le vote d'une loi agraire protégeant le bon travail-
leur contre la cupidité des possesseurs du sol et contre les entre-
prises de gens jaloux ou peu sérieux; mais là encore se présente
une tâche délicate, même lorsqu'il s'agit de iixer un prix minimum
de loyer, étant donnée la diversité des terrains dans un même district.
L'acheteur de feuilles qui semble moins à plaindre que le produc-
teur et le fabricant de cigares ravale parfois la qualité de la mar-
chandise, déprécie les feuilles obscures, jaunies ou épaisses, et il
faut souvent passer sous ses fourches caudines, accepter sa elassifi-
catiôn et les prix qu'il veut bien offrir.
Il est d'ailleurs préférable d'acheter le tabac en u matules » ou en
« tercios » plutôt que sur perches ou même sur pied afin d'éviter
des contestations relatives à la qualité et à la préparation.
La terre rouge que l'on rencontre partout à Cuba con Lient beau-
coup d'argile et peu de sable et l'on ne saurait y récolter la qualité
de tabac que donne le sol siliceux, gris ou brun rougeàtre de la
Vuelta-Abajo, reposant sur un sous-sol glaiseux et précieux pour
retenir l'humidité
I. Une caballena : 13 hectare- 1202.
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE I 3
Le sol en question contient plus d'acide phosphorique combiné
avec le fer et l'alumine, par suite de la disparition de la chaux, que
de potasse et d'azote; ceci convient d'ailleurs à la nicotiane.
Les agriculteurs cubains déclarent avec raison que les charrues
américaines ne sauraient être utilisées dans les bonnes « vegas >>
car elles ramènent à la surface l'argile qui se trouve bien à sa place
sous 18 ou 20 pouces de bon sol... Ils estiment d'ailleurs que plus
une « veg'a » est cultivée, et plus son sol s'améliore, mais, avec les
engrais modernes mal appliqués, le contraire peut aussi arriver.
Les façons sont données a la main, vu l'impossibilité de faire cir-
culer des animaux dans les plantations.
Les meilleurs tabacs de Cuba et les seuls qui devraient s'y récol-
ter (je ne saurais trop le répéter) sont ceux de Vuelta-Abajo, Semi-
Vuelta et Partido.
La toute première qualité (Vuelta-Abajo) est récoltée dans la pro-
vince de Pinar del Rio, à l'ouest de Consolacion del Sur, dans des
terres de couleur chocolat dont l'épaisseur varie entre 2 et 12 pieds.
La feuille récoltée dans les terres hautes est généralement préférée
à celle des basses landes, parce que plus légère.
L'excellence du sol et du climat, en ce qui concerne l'herbe de la
Reine, est telle, que des variétés mexicaines et hybrides s'y sont
très vite acclimatées et donnent un tabac de bonne qualité. Par
contre, des graines recueillies dans les meilleures « vegas » et semées
ailleurs donnent des sujets quelconques.
La seconde qualité (Partido) croît dans les terres rouges des pro-
vinces de La Havane et de Pinar del Rio, jusqu'à Artemisa à l'ouest.
La troisième qualité (Semi-Vuelta) provient de la région de la pro-
vince de Pinar del Rio comprise entre Mangas et Consolacion del Sur.
La quatrième qualité (Remedios, est récoltée dans les terres rouges
et noires de la province de Santa-Clara.
La cinquième qualité est cultivée dans les terres noires des pro-
vinces de Camaguey et d'Orient (Mayari ; Sagua de Tanamo.)
Le tabac de l'île des Pins, située au sud de Cuba, peut être classé
dans la cinquième qualité ; il s'exporte aux Etats-Unis ' .
Les tabacs de la partie occidentale récoltés sous toile contiennent
une grande proportion de capes, et ceux récoltés à l'air libre un
I. Cette classification peut varier d'une année à l'autre selon la qualité de la cape cl
de la tripe, mais la Vuelta-Abajo reste toujours en tète.
1 I Kï'l MIS Kl MKMOIliKS
Large pourcentage de tripe, ('-eux des régions centrale et orientale
sont généralement exportés en Europe et aux Etats-Unis :
1 > après leur position sur la tige les feuilles de tabac sont désignées
sous les noms de :
Gorbha : Couronne
Centro : Milieu
Cola : Intermédiaire
Libra de pié : Feuilles (le terre.
Le directeur actuel de la station agronomique de 1 île - M. Garcia-
Osés (qui ;i été autrefois au service du Gouvernement mexicain
bien qu'allié à la famille du Président Gomez, et peut-être même
pour cela, a été attaqué vertement par un journal de l'opposition
en suite de 1 apparition d'un certain fascicule n" 37, signé de lui, et
relatif à l'industrie du tabac. En effet, au lieu de servir les lieux
communs et admiratifs habituels. M. Garcia-Osés n'a pas craint de
i appeler qu'une des causes qui font «pie le tabac cubain n'a plus la
qualité, l'arôme et la combustibilité d autrefois, c'est l'introduction.
au temps des révolutions, de graines étrangères, de variétés quel-
conques qui se sont substituées a l'espèce indigène « Nicotiaua
Tabacum. var. Havanensis ».
En outre, au moment des guerres, beaucoup de Cubains et d'Es-
pagnols, cultivateurs de nicotiane et préparateurs entendus de
feuilles, passèrent au service de pays étrangers, où. bien payés et
disposant des fonds nécessaires à des essais, ils implantèrent ou
perfectionnèrent L'industrie du tabac.
Et M. Garcia-Osés ajoutait que par suite du manque de bras et
des salaires élevés qui en résultent, les dépenses des agriculteurs
sont plus élevées qu'autrefois. Or, pour faire face à leurs alfaires,
ces derniers mettent eu culture des « vegas » d'une superficie beau-
coup trop ('-tendue et auxquelles ils ne sauraient donner tous Les
soins nécessaires.
On remarquait aussi une pointe dirigée contre le « combine »
local qui aurai! été créé en vue d'abaisser Le prix du tabac en feuilles
et d'en augmenter l'exportation aux dépens des cigariers du pays.
M. Garcia-Osés a touché ('gaiement certains points que nous, élu-
dions par ailleurs cl sur Lesquels il est de notre avis.
En résumé, cet agronome qui nous est d'ailleurs inconnu, s'est
attiré, en croyant bien l'aire, de la part de ses compatriotes, ou peut-
LE TABAC DE CBBA Kl LES CIGARES DE LA HAVANE lo
être aussi de quelque Espagnol intéressé et dépité, des aménités
d'un genre plutôt vulgaire.
On clame ici. comme en beaucoup d'autres endroits, que le Gou-
vernement se soucie fort peu des agriculteurs.
Or. peut-on se permettre de demander aux « vegueros » cubains
la raison pour laquelle, car il en est bien une, ils se soucient aussi
peu de la Station agronomique établie dans l'île, il y a déjà long-
temps, que des Caisses d'Épargne particulièrement négligées depuis
la restauration des deux jeux de hasard officiels : les combats de
coqs et la loterie nationale, qui, eux. peuvent s'exercer dans les
plus petits hameaux, la pelote basque, inaugurée au temps de l'in-
tervention américaine (qui l'eût cru ! étant réservée aux joueurs de
la capitale et de sa banlieue.
Pendant trois ans et demi que j'ai résidé a La Havane, les mêmes
agronomes qui m'avaient écrit à Batavia pour me demander des
graines de tabac de Deli, très difficiles à obtenir même a prix d'or,
les agriculteurs hollandais n'ayant pas compris que leur succès est
dû, en grande partie, au sol vierge de Sumatra, m'ont réclamé sou-
vent des graines des meilleures variétés de tabac cultivées à Cuba.,
notamment dans la Vuelta-Abajo.
Or, j'ai dû révéler à mes correspondants que l'apathie des
« vegueros » est telle, dans cette dernière île, que les graines récol-
tées dans les districts les plus renommés sont aussi panachées que
possible. L'espèce indigène, la meilleure pour le pays, apparaît à
peine au milieu de semences obtenues de plants importés autrefois
du Mexique, des Etats-Unis, de Puerto-Rico et autres lieux, le tout
souillé de 10 °/o de terre et de détritus divers.
L'état d'anarchie dans lequel Cuba fut plongée pendant de longues
années peut être considéré comme la cause principale de ce laisser-
aller et la loi qui imposa la destruction des plants étrangers intro-
duits au cours de la guerre de dix ans fut, naturellement, inefficace,
il eût fallu mobiliser, pour l'appliquer, plusieurs bataillons de
gardes champêtres, doublés de botanistes.
On ne fait aucun cas ici du biotype ancien et authentique : Xico-
tiana Tabacum var. Havajiensis, déterminé dès 1818. Le Gouverne-
ment n'a jamais songé à encourager la culture de certaines variétés
1. La loterie coûterait bon an, mal an, au peuple cubain 125 millions de francs à
ajouter aux 260 millions produits par la Douane et à 362 millions d'impôts.
I li ÊT1 DES El MEMOIRES
hybrides qui donnent d'excellents résultats à Cuba telles que le
Cooley's Hybrid ; le Gonnecticut Havana ; le Brewer's Hybrid; le
Connectitut Broadleaf : le Zimmer Spanish, etc.
Aussi voit-on dans les « vegas », de nombreuses différences con-
cernant la taille des plantes et qui ne sont pas imputables a l'état
du terrain, voire le nombre, la dimension, la conformation et la tex-
ture des feuilles, ce qui diminue beaucoup leur valeur commerciale.
Un savant américain, ennemi du bluff, qui lut chef du Départe-
ment de Botanique à l'institut agronomique central (et unique) de
Santiago de las Vegas, mon ami C. F. Baker, dont les excellents
conseils ont été ressassés dans des styles différents depuis son
départ de l'île, assurait qu'en deux ou trois saisons il était possible
de redonner partout à l'espèce indigène, à laquelle Cuba doit une
partie de sa renommée, et aux meilleurs hybrides, la prédominance
qu'ils méritent.
Les spécialistes n'ignorent pas en ett'et que le tabac de Cuba
n'est, le plus souvent, que du tabac du Mexique amélioré par le
climat et le sol de notre île. L'espèce Macrophyllum, très robuste,
mais donnant une feuille très ordinaire, est ainsi cultivé partout
avec des variétés sans valeur aucune comme le Little Dutch : le White
Stem Virginia : l'Orinoco Tennesse; l'Orinoco White Burley, etc.
Il serait cependant facile de rechercher dans les « vegas » les
plants intéressants et les grosses capsules du bouquet principal afin
de les ensacher en temps utile. Or les agriculteurs cubains se con-
tentent de laisser monter en graine le coin de leur champ qui recèle
les plantes les plus vivaces. Et, ainsi, le salmigondis d'espèces se
perpétue. On en a vu qui récoltaient la semence sur des rejetons
ou (Unis les « semilleros » (semis) de montagne, dans des endroits
où les plantes ont pousse les unes et les autres dans un complet
abandon et dans le peu de terre végétale amassée dans les anfractuo-
sités de terrains madréporiques.
Il faut donc regretter que le Gouvernement libéral n ait pas con-
serve à son service M. Baker, américain, il est vrai, comme les trois
instructeurs de l'armée cubaine, mais en même temps botaniste
expert . naturaliste distingué, et, par conséquent, dillicile à remplacer.
Baker était bien l'homme pour la place: il n'en fallait pas plus, à
Cuba... comme ailleurs, pour l'en faire écarter.
Beaucoup de « vegueros « s'entêtent encore à faire des semis
dans les parties déboisées de la montagne, les plus proches de leur
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 17
plantation, et stérilisées superficiellement au moyen dufeu, alors que
la préparation du plant dans les terres cultivées à proximité des
« veg-as » sous double toile inclinée à l'ouest, au début, et simple
toile ensuite, présente de grands avantages.
[A suivre.) Paul Serre,
Correspondant de la Société Nationale d 'Agriculture.
fiul. du Jardin colonial. 1911. L— N°9i,
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUEE
Suite.
V
Étude des fécules.
La dénomination de fécule s'applique généralement aux amidons
retirés des organes tuberculisés des végétaux, tandis que celle d'ami-
don est réservée, dans le langage courant, aux amidons extraits de
grains (céréales) ou de graines (légumineuses).
Les farines sont le résultat de la mouture de ces grains ou de ci s
graines et comprennent, outre l'amidon, des débris cellulaires
variés; ce qui les caractérise en somme, c'est la présence de ces
éléments supplémentaires. On ne prépare qu'exceptionnellement des
farines avec les tubercules; ainsi, les racines de manioc sont traitées
tantôt en vue d'obtenir de la farine, tantôt pour l'extraction de la
fécule; c'est la farine qui est employée le plus fréquemment, la fécule
étant réservée à des usages spéciaux.
Les féeules sont préparées avec les tubercules de quelques
plantes appartenant à un nombre restreint de familles. Ce sont prin-
cipalement les Scitaminées, les Dioscorc.es, les Convolvulacées, les
Palmiers et les Cycadées qui en fournissent.
Les procédés d'obtention, malgré quelques variantes, ne s'éloignen I
guère d'un type général très simple. Les tubercules sont râpés (h-
manière à les réduire à l'état de pulpe; celle-ci est lavée sur des
tamis au moyen d'un filet d'eau, qui entraîne l'amidon. Le liquide,
qui a traversé une série de tamis de plus en plus fins, de manière à
retenir les moindres débris cellulaires, est recueilli dans des bassins;
on le laisse reposer, l'amidon se rassemble. On décante alors et ou
dessèche l'amidon recueilli.
A. Arrow-root et pécules analogues.
Le nom d'Arrow-root racine pour les Mèches), a été donné en
principe aux fécules extraites des rhizomes de Maranta : ces rhi-
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE lit
zomes, un effet, sont regardés par les indigènes des Antilles
anglaises comme possédant la propriété de guérir les blessures
faites par les flèches.
Puis cette dénomination a été étendue à toutes les fécules des
Scitaminées et même à un grand nombre d'autres fécules, de sorte
qu'elle est devenue à peu près synonyme du mot fécule lui-même.
Nous examinerons successivement les arrow-root des diverses
provenances, en indiquant leur origine botanique, leur origine
géographique et les principales caractéristiques des amidons qui
les constituent.
aj Arrow-root des Antilles (d'Amérique, des Indes occidentales,
des Bermudes, de Saint-Vincent, de la Jamaïque, etc.).
Cette fécule provient de diverses espèces du genre Maranta ',
principalement du M. ariindinacea L. et du M. indica Tuss.
Le M. ariindinacea est une plante herbacée dont les tiges
aériennes, très ramifiées, dépassent fréquemment un mètre de
haut ; les feuilles sont alternes et à disposition distique. Elles pré-
sentent certaines particularités dans leur morphologie : à la suite
d'une longue gaine, on trouve un pétiole présentant une partie infé-
rieure cylindrique et une partie supérieure plus renflée, articulée
avec la première et de structure anatomique nettement différente ;
le limbe de la feuille est asymétrique, son contour n'étant pas le
même de part et d'autre de la nervure principale.
Les fleurs sont groupées en panicules terminales ; elles sont zygo-
morphes, avec un androcée composé d'une seule loge d'anthère
fertile et de staminodes foliacés ; l'ovaire est infère avec trois loges
uniovulées; les graines sont dépourvues d'albumen, mais possèdent
un tissu de réserve d'origine nucellaire ou périsperme.
La plante est vivace au moyen d'un rhizome qui est précisément
la partie de la plante dont on retire la fécule. Ce rhizome présente
une forme allongée, un peu comprimée, pointue à l'extrémité; il est
constitué par une série de segments d'un blanc d'ivoire, séparés par
des étranglements peu accentués, où naissent les écailles.
Le M. ariindinacea est originaire des parties tropicales de
l'Amérique et des Antilles ; on le cultive surtout aux Bermudes, à
I. Ordre des Scitaminées. famille des C.ainiacées.
20
ÉTUDES ET MEMOIRES
la Barbade, à Saint- Vincent, dans le sud des États-Unis et au
Brésil.
Le M. indica n'est, à proprement parler, qu'une variété de
l'espèce précédente, qu'on cultive aux Indes orientales (région de
Madras . aux Indes néerlandaises et aux Philippines.
La fécule se présente sous l'aspect d'une poudre brillante et
nacrée, parfois agrégée en petites masses qui se laissent facilement
Fig. -J5. — Rhizomes de toaranla arundinacea, d'après Decroçk '.
écraser: elle craque avec un son bien net sous la pression des
doigts.
Au microscope les grains apparaissent volumineux, irréguliers,
à contour elliptique, ovale ou piriforme : ils présentent quelquefois
des sortes de hernies; ce fait tient à l'accolement de grains simples
liés inégaux et dont la limite est peu distincte, les plus petits for-
ma ni hernie sur le plus gros.
A un examen superficiel, il semble qu il n'y ait que des grains
simples, mais en y regardant attentivement, on découvre plusieurs
hiles el plusieurs systèmes de stries sur certains grains; l'examen
en lumière polarisée confirme ces observations.
i Decrock. Contribution à L'étude des recules de l'Indo-Chinc [(Annales du Mus.
i ol. ,\,- Marseille, I908-).
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
21
Le hile est le plus souvent punctiforme, légèrement excentrique ;
il présente aussi parfois une forme en accent circonflexe.
Les stries sont fines, généralement bien visibles, à courbure
accentuée.
La fécule est d apparence assez homogène, avec une grande pré-
dominance de gros grains; ceux-ci mesurent de 2o à 50 [a dans
leur plus grande dimension; la moyenne peut être fixée vers 35 (x.
L'iode en vapeurs agit faiblement ; la fécule sèche devient blanc
ivoire; la fécule humide se teinte seulement en un gris rosé assez
clair. La solution potassique n° 1 produit d'abord un léger gonfle-
Fig. 26. — Amidon de Maranta. 350 d.
ment et rend les hiles plus nets, puis le gonflement augmente et
va, pour quelques grains, jusqu'à la gélifîcation ; la solution n° 2
produit le même effet sur les hiles, sans gonflement sensible ; les
solutions 3 et 4 sont sans action (PI. et J.)1.
b) Arrow-root du Queensland (de la Nouvelle-Galles du Sud,
fécule de Tolomane).
Cette fécule provient de diverses espèces de Ca/ma, principalement
du C. edulis Ker. Gawl. et du C. indica L.
Le genre Canna appartient comme le précédent à la famille des
Cannacées; ce sont aussi des plantes à fleurs zygomorphes, ovaire
infère, une demi-étamine fertile, graines pourvues d'un périsperme,
sans albumen véritable.
I. Les caractères suivis de cette abréviation sont tirés du mémoire de MM. Plan-
chon et Juillet déjà cité.
22
ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les Canna diffèrent toutefois assez profondément des Maranta
parce que les trois loges de l'ovaire renferment chacune deux ran-
gées d'ovules dans le premier genre et un seul ovule dans le second;
de plus, l'un des staminodes foliacés de la fleur prend chez les
Canna un développement prépondérant, qui le rend comparable au
labe.lle des Orchidées '. tandis que chez les Maranta les staminodes
foliacés sont équivalents, aucun d'eux ne prend la position ni le
développement du lahelle : enfin, chez les Canna, le style lui-même
est fK'Iulo'Mr.
I-',,. 27.
Amidon <lc ( lanna. :i.">i) <l
Les Canna sont également vivaces an moyen de rhizomes et ce
sont ces organes qui fournissent encore ici la fécule.
Ils sont représentés seulement dans l'Amérique tropicale et sub-
tropicale à l'état spontané, mais diverses espèces sont cultivées en
dehors de ces légions pour la préparation de l'Arrow-root. C'est en
particulier le cas du C. edulis qui est originaire du Pérou et qu'on
cultive surtout en Australie : le C. indica fournit une fécule tout
i fait comparable; c'est une espèce ornementale, peu exigeante au
point de vue du climat, répandue actuellement même dans les
régions tempérées.
l. Il n'y a là qu'une simple analogie, car le labelle des Orchidées es) un pétale el
non un Btaminode
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 2'.i
La fécule de Canna est une poudre d'un blanc satiné, présentant
un aspect grenu assez particulier, très appréciable à la loupe et dû
à la grosseur des grains qui la composent. Ceux-ci mesurent en
etfet parfois plus d'un dixième de millimètre; les petits grains sont
très rares: les grains moyens ont 45 \j. environ suivant leur plus
grande dimension avec des limites extrêmes de 30 à 100 ut..
Les grains sont généralement aplatis et se présentent avec un
contour arrondi ou elliptique, mais, ce qui est plus caractéristique,
c'est que ce contour montre généralement une gihhosité, vers
laquelle se trouve le hile excentrique et punctiforme. Les stries
sont fines, à courbure assez peu accentuée. Considérées générale-
ment comme très visibles, nous avons pu cependant examiner des
échantillons où il nous a été impossible de les apercevoir.
Les vapeurs d'iode donnent une teinte rose saumon à la fécule
humide et crème très clair à la fécule sèche. Les solutions potas-
siques n08 1 et 2 gélifient rapidement et complètement les grains :
les solutions n0s 3 et 4 accentuent les stries et font apparaître plus
ou moins le hile (PI. et .1. .
c Arroow-root de l'Inde ides Indes orientales, de Malabar, de
Bombay, de Travancore).
Cette fécule provient de diverses espèces de Curcuma, en
particulier du C. angustifolia Roxb. et du C. leucorhiza Roxb.
Le genre Curcuma appartient à la famille des Zingihéracées, qui se
range à côté des Cannacées. dans l'ordre des Scitaminées. Il com-
prend des plantes à fleurs zygomorphes, à ovaire infère, à androcée
formé d'une seule étamine fertile, mais complète, et de trois stami-
nodes pétaloïdes dont un particulièrement développé et placé à
l'opposé de l'étamine fertile, le labelle ; les graines sont pourvues
à la fois d'un albumen entourant l'embryon et d'un tissu de réserve
d'origine nucellaire, le périsperme.
C'est encore ici le rhizome qui fournit la matière amylacée. Les
espèces productrices citées précédemment appartiennent à l'Asie
méridionale.
La fécule forme une poudre d'un blanc mat, d'aspect assez homo-
gène ; les grains sont toujours isolés, très aplatis et se présentent
par suite, presque toujours suivant la même face. Leur aplatisse-
ment très accentué explique leur transparence très caractéristique
et facile à observer lorsque plusieurs grains se superposent.
24
ÉTUDES ET MÉMOIRES
Le contour est ovale-oblong, avec une pointe obtuse très accusée
à l'une de ses extrémités : c'est sur ce promontoire que se trouve
le hile. punctiforme, très excentrique et rarement bien visible.
Les stries, fort distinctes clans l'eau, n'apparaissent guère dans
la glycérine; elles sont peu serrées, à faible courbure, et, affectant
un parallélisme assez frappant, détachent à la surface du grain
comme une série de ménisques.
Les trois dimensions du grain sont ici tellement distinctes qu il
est utile de les mesurer toutes trois. On trouve ainsi pour la Ion-
Vis. 28. — Fécule de Curcuma. 350 d.
gueur de ;]() à ,")0 ;;., pour la largeur de W à 35 \j. et pour Y épaisseur
de 7 à 8 ■).. Dans la fécule du C. leucorhiza on observe quelques
grains exceptionnels qui dépassent 100 jx dans leur plus grande
dimension.
Les vapeurs d'iode donnent à la farine humide des teintes mar-
brées gris-jaune et gris-pierre; la farine sèche se colore en blanc
ivoire très clair. Les solutions nos 1 et 2 de potasse produisent une
gélification presque immédiate ; la solution n° .'1 gonfle légèrement
les grains et accentue les stries (PI. et J.ï.
d) Arroic-root de la Guyane.
Les fécules désignées dans le commerce sous ce nom sont de
deux provenances botaniques bien distinctes.
I. — Les unes proviennent de différentes sortes d'ignames,
tubercules souterrains fournis par des espèces du genre Dioscorea
et en particulier du D. alata L. et du I). trifida L.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUEE 2.)
Ces espèces, originaires vraisemblablement, la première de l'Asie
méridionale et de l'Océanie, la seconde de l'Amérique tropicale,
sont cultivées sur une assez grande échelle dans les régions tropi-
cales et leurs tubercules forment une part importante de la nourri-
ture des indigènes de l'Amérique du Sud et de la Malaisie ; ce sont
elles également qui fournissent la plus grande quantité des fécules
d'ignames, quoique beaucoup d'autres espèces soient aussi quelque
peu utilisées pour leur préparation.
Ce genre Dioscorea appartient à la famille des Dioscorées. de
Fig. "29. — Tubercule de Dioscorea alata, d'après Deeroek.
l'ordre des Liliiflores. Il comprend des plantes à tleurs régulières
diclines, assez voisines des Asparaglnées dont elles ditfèrent surtout
par leur ovaire adhérent. La tige des Dioscorea est grimpante et
volubile, avec des feuilles alternes ou quelquefois opposées, longue-
ment pétiolées, rappelant celles des Smilax, mais dépourvues de
vrilles. Les grosses nervures de la feuille sont courbes, à disposition
palmée, et reliées entre elles par de iines nervures anastomosées en
réseau. Le fruit est une capsule renfermant des graines ailées et
albuminées.
21) ÉTUDES ET MÉMOIRES
Certaines espèces fournissent, outre les tubercules souterrains',
des tubercules aériens dérivant de bourgeons axillaires et qu'on
appelle bulbilles\ ces organes renferment aussi de l'amidon de
réserve, dont on tire souvent parti.
Le D. alata possède des tiges à quatre ailes, d'où lui vient son
nom spécifique. Chaque pied ne fournit généralement qu'un tuber-
cule souterrain, de grosse taille et pouvant peser jusqu'à 10 kilos;
le poids moyen se tient aux environs de i kilos. Les tubercules
sont à chair blanche ou rouge suivant les variétés; ils renferment
un principe acre, dont on les débarrasse par des lavages et par la
cuisson, lorsqu'on veut les consommer directement : ce principe
s'élimine de lui-même dans la préparation de la fécule.
La fécule est extraite par les procédés ordinaires ; lorsqu'elle
provient des variétés à chair colorée, elle présente elle-même une
légère teinte.
Le D. trifida se distingue nettement par ses feuilles profondé-
ment lobées, à trois ou cinq lobes, il donne plusieurs tubercules
par pied, mais de petite taille : la chair est encore ici blanche ou
rouge suivant les variétés.
Ltant donné le grand nombre de formes de Dioscorea i espèces ou
variétés), dont on peut rencontrer la fécule dans le commerce et
dont les amidons peuvent présenter des caractères légèrement dif-
férents, nous nous contenterons d'indiquer seulement ici les carac-
tères généraux de l'amidon de Dioscorea. s'appliquant à peu près
à toutes les sortes.
La fécule d'igname est d'un blanc jtlus ou moins pur. finement
granuleuse, formée de grains simples. Les petits grains sont assez-
rares ; les grains ordinaires mesurent de $0 à 40 \j. suivant leur
plus grande dimension, avec une moyenne de 30 y.. Us sont aplatis
et transitaient*, cl se rapprochent par ces caractères de l'amidon de
Curcuma.
Les plus gros grains, mais non les plus nombreux, ont un
contour assez caractéristique en triangle isocèle à angles arrondis.
Le hile occupe le sommet du triangle ; il es! punctiforme et peu
lisible.
♦
i. Ci'* tubercules souterrains sont formés par des bourgeons latéraux qui se tuber
enlisent, en ne développant <|n<- leur premier entre-nœud ; ils ne portent donc pas
d'écaillés; l'épaississemenl se produil parle jeu d'une assise génératrice péricyclique,
i ommechez les rares Monocotylédones qui ont des formations libéro- ligneuses secon-
daires.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
27
Les stries sont peu distinctes, à faible courbure et découpent
la surface du grain en une série de ménisques, caractères qui rap-
pellent encore beaucoup l'amidon de Curcuma.
La fécule est mélangée de raphides de grande taille.
L'action des réactifs est assez variable suivant les sortes ; voici
ce quelle donne avec l'amidon de D. alata. L'iode en vapeurs
teinte en viole/ mauve la fécule humide et en jaune /mille la fécule
sèche. Les solutions potassiques nos 1 et 2 amènent assez rapide-
ment la gélilication des grains ; la solution n° 3 fait apparaître le
hile comme un point brillant (PI. et J.).
Fis
30.
Amidon de Dioscorea. 350 d.
II. - - D'autres fécules, désignées également sous le nom d'Arnnv-
root de la Guyane, proviennent du Musa paradisiaca L. et de ses
variétés. Ici c'est le fruit qui est utilisé et non les parties souter-
raines de la plante.
Le genre Musa appartient à la famille des Musacées. de Tordre
des Scitaminées. Il comprend des plantes à fleurs zytjomorphes,
périanthe en deux pièces, l'une antérieure formée des trois sépales
et des deux pétales latéraux, l'autre postérieure, recouverte par la
précédente, formée uniquement du pétale médian. L'androcée
comprend toujours au moins cinq étamines fertiles, la pièce posté-
rieure avortant ou étant remplacée par un staminode. Le fruit est
une baie, les graines possèdent un abondant albumen amylacé et
pas de périsperme.
Le M. paradisiaca. en particulier, est originaire de la Malaisie
et de l'Asie méridionale. C'est une grande herbe à fausse tige d'un
vert uniforme, portant de grandes feuilles vertes. Les tig-es sont
annuelles, mais la plante est vivace de souche. L'inflorescence ou
régime est ramassée et porte des fruits de grosse taille, pouvant
2(S KTUDES ET MÉMOIRES
dépasser 2o cm. du long-, arqués, anguleux, recouverts d'une peau
épaisse. Ces fruits sont consommés cuits, ou servent à la prépara-
tion de la fécule : on les cueille verts, avant que la matière amyla-
cée se soit transformée en sucre, à ce moment la pulpe contient
environ 00 °/0 d'amidon et seulement 1 °/0 de sucre.
On conserve les fruits en les coupant en tranches ou rondelles
qu'on dessèche ensuite au four ou au soleil. En les pulvérisant,
Fig. 31. — Musa Paradisiaca. d'après Pcchuël-Loesche.
on obtient l'arrow-root correspondant . qui est en réalité une véri-
table farine, puisqu'il contient tous les débris du parenchyme
amylacé. Ce produit est préparé principalement aux Antilles et
dans l'Amérique centrale et quelque peu aux Philippines et aux
Indes néerlandaises; son principal centre de consommation est
aux Etats-Unis.
UArrow-root de Musa est une matière pulvérulente d'un blanc
('datant, dont les grains affectent des formes très variables. Ils
sont g-énéralemenl allongés et aplatis, quelquefois cylindroïdes,
avec des contours tourmentés, en forme de massue, de bouteille,
infléchis, etc. ; leur irrégularité même est une bonne caractéristique.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 29
La longueur moyenne de ces graines est d'environ 45 \j. et varie
de 30 à (iO \). (les très petits grains, qui sont rares, étant mis à part).
Le hile est peu visible, arrondi, très excentrique ; il occupe indiffé-
remment l'extrémité la plus large ou la plus étroite.
Les stries sont nombreuses, parallèles, à faible courbure et
découpent la surface des grains en une série de ménisques.
Cet amidon forme en somme une transition assez nette entre les
types Maranta et Canna d'une part et les types Curcuma et
Dioscorea d'autre part.
Fig. 32. — Amidon de Musa. 350 d.
Les vapeurs d'iode donnent une teinte violet-rose à la fécule
humide et jaune crème à la farine sèche. La solution potassique
n" l gonfle beaucoup les grains et produit une gélifîcation par-
tielle ; les solutions nos 2, 3, i rendent le hile plus net et le font
apparaître sous l'aspect d'un gros point brillant (PL et J.).
e Arrow-root du Brésil (du Para, de Rio, fécule de Manioc,
farine de Cassave, etc.).
Gette fécule est fournie par différentes formes du Manihot utilis-
sirna Pohl. Le Manioc appartient à la famille des Euphorbiacées ;
dans les cultures, c'est un arbrisseau atteignant environ trois mètres
de hauteur, portant des feuilles alternes, palmatilobées, avec trois
à sept lobes profondément détachés. La plante est monoïque, les
[leurs sont apétales et présentent un calice à cinq divisions. Les
fleurs mâles renferment dix étamines en deux verticilles, les fleurs
femelles un ovaire à trois loges, qui se transforme en un fruit
tricoque.
Les matières de réserve constituées surtout par de l'amidon
s'accumulent dans les racines qui se tuberculisent ; on trouve ainsi
30
ÉTUDES ET MÉMOIRES
à la base des tiges un nombre de tubercules variable suivant les
variétés.
Celles-ci sont extrêmement nombreuses et Ton peut dire que
chaque pays de culture possède les siennes propres ; mais on
s'accorde à reconnaître qu'elles se rattachent à une seule espèce le
M. utilissima, originaire, semble-t-il, du Brésil.
Parmi les variétés, une première catégorie renferme dans ses
Fig. 33. — Culture du Manioc à Madagascar (Cliché Prud homme .
racines un suc vénéneux plus ou moins abondant, dont les pro-
priétés toxiques sont dues à un glueoside capable de donner de
l'acide cyanhydrique par dédoublement ; ce glueoside a été appelé
Manihol-i toxine ; nous avons eu l'occasion d'en parler déjà dans un
précédent chapitre. On désigne l'ensemble de ces variétés sous le
nom de Maniocs amers.
Une deuxième catégorie est constituée par les Maniocs doux.
dont les racines sont exemptes de principe nocif et peuvent être
consommées même crues sans danger ; on a quelquefois considéré
ces maniocs doux comme appartenant à une espèce botanique-
distincte le M. Aipi Pohl.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
31
En réalité il n'en est rien et les caractères sur lesquels on a
voulu se baser pour différencier les espèces, fournis seulement par
l'appareil végétatif, n'ont qu'une importance très secondaire et ne
permettent que de délimiter des variétés ou mieux des races
culturales.
On ne peut pas dire d'ailleurs d'une manière absolue qu'il y ait
des races toujours inoffensives, car il arrive parfois que, par un
phénomène de régression, telle race donnant habituellement des
Fis;. 34. — Racines de Manioc.
tubercules doux vienne à produire des tubercules légèrement amers.
Des analyses précises ont mis en évidence d'autre part la présence
du glucoside même dans les variétés les plus douces ; seulement
ce corps intervient alors en proportion très minime et de plus se
trouve concentré surtout dans les tissus périphériques ; en pelant
les tubercules on se débarrasse donc dans ce cas de presque toute
la Manihot-toxine.
La préparation de la farine à partir des variétés amères exige
des soins spéciaux, de manière à éliminer le suc nuisible. Dans le
procédé guyanais, pratiqué avec de simples variantes aux Antilles
et au Brésil, les racines sont d'abord pelées puis râpées ; la pulpe
'■Ï2 ÉTUDES Kl MÉMOIRES
résultante est introduite dans des sacs tressés en feuilles de palmier
Arouma et qu'on appelle Couleuvres; les sucs peuvent s'étirer en
diminuant de capacité ou se contracter en en augmentant, suivant
qu'on cherche à en écarter ou à en rapprocher les extrémités.
Pour charger la couleuvre, on lui donne son maximum de volume,
puis on la suspend à une branche d'arbre au moyen dune sorte
d'anse ménagée à sa partie supérieure et on produit 1 étirement,
c'est-à-dire la diminution de capacité, en suspendant des corps
lourds à l'extrémité inférieure qui porte un anneau.
Le contenu de la couleuvre se trouve par suite fortement com-
primé et laisse exsuder par les interstices du récipient un liquide
qui entraîne la Manihot- toxine. La pulpe restante, desséchée et
pulvérisée, constitue la farine de Manioc.
C'est avec cette farine qu'on prépare le Couac et la Cassarc.
A suivre.) Marcel Dubard,
Maître de Conférences à la Sorbonne,
Professeur à l'Ecole supérieure
d'Agriculture coloniale.
TAILLE DE LA VANILLE EN USAGE A MAYOTTE
Pendant mon séjour aux Comores, en 1!)09, plusieurs colons
m'engagèrent à visiter les vanilleries de Dapany (Mayotte) qui, à
les entendre, donnaient des résultats particulièrement avantageux,
grâce à l'application d'un procédé de taille spécial, imaginé par
M. Touchais, l'Européen établi en cet endroit. Ils ajoutaient que ce
procédé faisait déjà, dans l'île, l'objet de quelques tentatives d'imita-
tion.
J'étais précisément fort désireux de m'instruire sur cette question
de taille de la vanille, au sujet de laquelle je n'avais recueilli
jusqu'alors, un peu partout, que des appréciations assez vagues,
parfois même contradictoires. J'avais été frappé aussi de ce fait que
les planteurs, en dépit de l'uniformité apparente de leurs pratiques
culturales, obtiennent des résultats très différents d'une vanillerie
à l'autre. Et si la comparaison porte sur les«lianes d'une même vanil-
lerie, l'irrégularité apparaît plus frappante encore : le résultat
(mon obtient de chacune d'elles est incertain, plein de surprises et
de déceptions, affectant une allure un peu désordonnée qui décon-
certe parfois les prévisions les mieux établies. Les colons en
prennent leur parti, et quand on les interroge sur cette particula-
rité fâcheuse, ils en donnent une raison, toujours et partout la
même : d'après eux, la délicatesse excessive de la vanille est cause
de tout le mal, car il n'est pas possible, ajoutent-ils, d'enfermer
dans des règles précises le tempérament capricieux de cette liane.
Cette opinion paraît très vraisemblable, mais je cessai de la croire
aussi universellement justifiée, après que j'eus passé une longue
journée à parcourir les vanilleries de Dapany, sous la conduite de
M. Touchais lui-même, qui me fît juger, au contraire, que c'est en
assujettissant les pratiques habituelles de la taille à quelques règles
de physiologie végétale, d'ailleurs très simples, qu'on peut arriver
à constituer une méthode précise, d'application générale, et qui
réprime singulièrement cette irrégularité d'allure de la liane, source
Bnl. du Jardin colonial. 191 1. I. — N° 91. 3
34
ÉTUDES ET MÉMOIRES
de tant de déceptions. Car, faisait-il remarquer, si la vanille se
montre aussi capricieuse dans sa manière de végéter et de fructifier,
c'est un peu, sans doute, à cause de sa nature délicate qui la rend
sensible aux moindres variations du milieu où elle vit. mais
c'est aussi, et surtout, à cause du traitement même auquel le
planteur la soumet généralement. Pour la vanille, en effet, il
n'existe pas, à proprement parler, de méthode de taille bien définie,
comme cela a lieu pour les arbres fruitiers ou la vigne ; on possède
seulement, en cette matière, un ensemble de données qui sont tra-
i'i_.
Fip. 2.
ditionnelles beaucoup plus qu'inspirées des principes de la physio-
logie végétale, et dont l'application reste, de ce Fait, vague et variable
au gré de chacun, à l'instar de ce qui se passe dans la discussion
d'un phénomène quelconque tant que sa loi fondamentale n'a pas
été établie.
Par exemple : Lorsque l'époque de la floraison approche, et que la
liane, qu'on avait jusqu'alors laisser filer librement, est descendue.
pour être enroulée autour de son tuteur, le planteur procède à celle
opération en se conformant à certains détails plus ou moins impor-
tants. Parmi ces détails, il en est un qui se rapporte à la position
occupée par l'extrémité de la liane une fois l'enroulement terminé;
il csl insignifiant en apparence <•! aucun planteur n'en fait cas. El
TAILLE DE LA VANILLE 35
pourtant, si ou observe : 1° que la sève a toujours une tendance à
monter ; 2° que toute branche recourbée vers le sol souffre, s'allonge
peu et tend à se mettre à fruit, on présume avec raison que deux
lianes telles que celles représentées par les figures 1 et 2, vont se
différencier nettement au bout d'un temps assez court : la première
s'étant mise à filer, tel un gourmand, — et l'autre à fructifier, tel
un arçon ou un long bois. Toutes autres conditions égales, d'ail-
leurs, on accusera le caprice de la vanille, alors qu'en réalité cha-
cune de ces deux lianes n'aura fait que répondre au mode de trai-
tement qui lui avait été appliqué, et qui différait beaucoup de lune
à l'autre sans qu'on y eût pris garde. Qu'il s'agisse maintenant d'une
même liane dont l'extrémité, au cours des enroulements successifs,
aura été disposée tantôt pendante et tantôt relevée, en la voyant,
sans raison connue, tantôt s'allonger avec rapidité, tantôt rester
stationnaire, de quoi ne 1 accusera-t-on pas, elle, le terrain, la sai-
son et tous les éléments? Mais que l'on fasse intervenir les données
physiologiques énoncées plus haut, aussitôt tout s'explique et se pré-
cise.
Autre exemple : en règle très générale, le planteur est désireux
d'obtenir des lianes aussi longues que possible, pensant que la lon-
gueur et la vigueur vont ordinairement de pair. En cela il ne se
trompe guère. Pourtant, il a lieu de s'inquiéter souvent, en voyant
certaines lianes faire plier le tuteur sous le poids de leurs enroule-
ments, sans manifester la moindre velléité de fructification pro-
chaine. — pendant qu'à côté parfois, un vanillier de peu d'apparence
étale de beaux palais de gousses. Foin d'une plante aussi capri-
cieuse, dira-i-il encore, et à quoi bon une si belle vigueur ? — Trop
belle, dirons-nous, et voilà précisément où est le mal : une vigueur
excessive est nuisible à la faculté fructifère, et une telle liane, carac-
térisée par le fait qu'elle file très rapidement, est comparable à
l'arbre fruitier dont l'horticulteur dit qu'il s'emporte à bois : les deux
phénomènes sont identiques, ils présentent les mêmes inconvénients,
etc'est en leur opposant les mêmes artifices de taille tirés des règlesde
la physiologie végétale, qu'on pourra parvenir à maîtriser l'excès de
sève qu'ils manifestent, pour le détourner au profit delà production
fruitière.
(Test aussi un fait connu que plus le chemin que doit parcourir la
sève s'allonge, et plus la fructification devient irrégulière et tardive.
Entre une liane à tige très longue bifurquée deux ou trois fois seu-
36
ÉTUDES ET MEMOIRES
lement [fig. 3), et une autre liane de longueur égale, niais plus
dichotomisée (fig-. ï), l'avantage reste à cette dernière pour la
commodité de circulation de la sève, pour la régularité de la fructi-
fication, le risque moindre d'accidents, etc. En outre, cette forme,
qui s'obtient par une application opportune du pincement et de
Fig. 3. -- Figure schématique
d'un vanillier sirhplemenl bifurqué.
Fi
Figure schématique
d'un vanillier bifurqué plusieurs l'ois
l'arqure permet, jusqu'à un certain point, d'assimiler la liane de
vanille ii un végétal ordinaire avec tige et bronches, forme à laquelle
un traitement méthodique peut assurer les caractéristiques sui-
vantes :
1° Pas de fruit sur la tige principale, qui réserve toute sa force et
sa vigueur pour le rôle de canal conducteur de la sève ;
2° Fructification localisée sur les bras secondaires, lesquels sont
facilement réglables en nombre et en longueur :
3° Suppression des bras aussitôt après qu'ils ont fructifié, la truc-
TAILLE DE LA VANILLE
37
titication à venir étant assurée par des bras annuellement formés à
cette intention.
Pour tous ceux qui savent combien la fructification fatigue et affai-
blit une liane de vanille, il apparaîtra que ce sont là des avantages
sérieux, et qui doivent faire rejeter l'opinion d'après laquelle il fau-
drait s'efforcer de donner aux lianes la plus grande longueur possible.
Il v a entre ces deux systèmes les mêmes différences qu'entre deux
ceps de vigne, dont l'un grimpe librement sur un arbre et dont
'&&£
Fis.
l'autre est taillé en souche basse. On sait de quel côté se trouve
1 avantage.
Sans vouloir insister plus longuement, voici indiquée d'une
manière schématique l'application simple, mais ingénieuse, qui est
faite de ces données dans les vanilleries de Dapany :
a) Au moment de la plantation, la bouture est disposée de
manière que son extrémité soit laissée pendante, et elle est pincée
à quelques centimètres au-dessus de la surface du sol(tig. 2). C'est
à la partie supérieure du coude que la végétation se concentre, et il
va naître en ce point une ou deux branches. Si la portion pen-
dante, ou arçon, a des velléités de s'allonger quand même par son
extrémité, elle est pincée de nouveau, afin de provoquer un refou-
38
KTl'DES ET MÉWOIKES
lement de la sève qui favorisera sa propre mise à fruit, en menu
temps que la bonne venue des branches nées sur le coude, et aux-
quelles il convient de donner le nom de branches de remplacement
b) L'arçon ayant une fois fructifié, on le supprime, et on
enroule les deux branches de remplacement de telle manière que
leur extrémité, pincée, pende à son tour jusqu'à quelques centi-
mètres de la surface du sol (fig. 6). Chacune de ces branches va se
Fig.
comporter comme la bouture initiale, c'est-à-dire qu'en des points
plus ou moins rapprochés de la partie supérieure des coudes, il v;<
naître de nouvelles branches, en même temps que de leur côté le&
parties pendantes, tels de nouveaux arçons, vont se mettre à fructi-
fier (fig. 7). Gomme précédemment, s'il y a lieu, on applique un
second pincement.
c) Après la récolte, nouvelle suppression des arçons, et mise
en place de la totalité ou d'un certain nombre des branches nou-
velles dans les mêmes conditions que précédemment. Et ;iinsi de
suite chaque année; de manière que le vanillier, si on le suppose
développé sur une surface plane, n'apparaîtra plus, comme cela a
lieu d'ordinaire, sous la forme d'une liane très longue el bifurque.
TAILLE DE LA VANILLE 39
tout au plus deux ou trois fois, mais comme une sorte de touffe tra-
pue, à brins nombreux et courts (fig. 3 et 4).
C'est affaire au praticien d'envisager les divers cas qui peuvent
se présenter dans la pratique, et de connaître tous les détails opé-
ratoires que comporte la méthode. Mais bien que nous en ayons
seulement schématisé le principe, on peut juger que cette manière
d'opérer est en parfait accord avec les observations d'ordre physio-
logique mentionnées plus haut, et dont elle a tous les avantages.
On relèvera surtout une particularité intéressante et originale, qui
montre clairement la supériorité de cette méthode : par la simple
opération de rarqure,les portions de liane qui assument la charge de
la fructification sont rejetées sur le côté, tels des accessoires, et en
dehors du chemin principal parcouru par la sève; leur suppression
après chaque récolte ne modifie en rien cette disposition, de telle
sorte que c'est toujours par le canal d'une tige-mère n'ayant jamais
porté de fruit, que la sève circule et se répand dans les divers
organes, — et que c'est toujours sur des branches nouvelles n'ayant
pas encore fructifié que la fructification de chaque année apparaît.
Une production plus régulière et plus abondante, et même une
durée plus longue pour le vanillier, tels sont les avantages que cette
méthode apporte avec elle partout où on l'applique.
P. Dussert.
Ingénieur d'agriculture coloniale.
LE PALMIER A HUILE A LA COTE D'IVOIRE
(PAYS ADIOUKUOUS)
La région de Dabou-Toupa s'impose à l'attention par l'impor-
tance de sa production en huile et amandes de palme, bien supé-
rieure à celle des autres régions de la Basse-Côte d'Ivoire.
On v rencontre des habitants qui, dans leur ensemble, sont plus
intelligents, plus travailleurs que ceux des autres régions de la
forêt ; on trouve chez eux un certain esprit d'initiative et d'indépen-
dance. Ils diffèrent totalement, par cette manière d'être, de leurs
voisins, les Ebriés par exemple. Des faits en apparence futiles
le prouvent : ainsi dans la plupart des villages Adioukrous. la rue
principale comporte à droite et à gauche, en avenue, des cocotiers
bien alignés, régulièrement espacés. Il est fort probable que cette
supériorité qui ne provient pas de la différence d'origine de ce
groupe, n'est que la résultante d'une autre caractéristique du pays,
c'est-à-dire de la présence de la savane à la place de la forêt dense
des régions voisines ; l'influence de la forêt ou de la plaine sur la
nature humaine a souvent été constatée.
A première vue, cette savane ne parait pas très étendue ; elle
présente de nombreuses solutions de continuité. En y regardant
d'un peu plus près, on constate que les interruptions ne sont pas
constituées par de la grande forêt tropicale mais par des bouquets
d'arbres et d'arbustes à végétation rapide, formant des taillis épais,
au milieu desquels émergent de nombreux palmiers.
La grande savane paraît donc avoir été autrefois l'aspect de cette
région, qui d'ailleurs ne s'étend pas au delà de quelques kilomètres
des bords de la lagune ; les endroits bas et marécageux, toujours
frais, ou le bord immédiat des lagunes et des rivières devaient seuls
comporter antérieurement des formations boisées. Aujourd'hui,
cette savane paraît en régression lente au profit de la végétation
ligneuse et il semble que ce soit sous l'influence du travail des
indigènes.
Les régions où abondent les palmiers à huile dominent dans la
LE PALMIER A HUILE A LA COTE D IVOIRE 41
Basse-Côte d'Ivoire, mais il est rare de trouver des populations se
livrant avec autant d'activité que les Adioukrous à l'exploitation
des palmeraies. Une méthode particulière, décrite ci-dessous dans
ses grandes lignes, préside à cette exploitation qui se traduit par
des apports presque journaliers de plusieurs tonnes d'huile au com-
merce de la région, pendant la saison de traite '.
Dans ces pays tropicaux, où généralement les populations sont
peu denses, les villages sont très espacés et il serait difficile de
récolter les fruits des palmiers au delà d'un certain rayon, c'est-à-
dire qu'une minime partie du territoire seulement serait exploitée.
Aussi chaque village Adioukrou a-t-il, disperséesdans toute la région
sur laquelle il est maître, des installations spéciales : ce sont de
véritables fermes à huile. Un village important comme Ossrou, Debri-
mou, Lopou, peut avoir 200 à 300 fermes que l'on trouve généra-
lement installées dans la savane, non en un point quelconque, mais
sur la lisière immédiate des taillis ; souvent le long- de ces lisières,
deux fermes sont à peine distantes de 500 mètres et, en parcourant
le pays, on en découvre une à chaque sinuosité de la bordure de ces
semblants de forêt.
Une ferme de ce genre comprend généralement un groupe d'ha-
bitations pour une famille ; elle n'est, en effet, habitée que par ;i
ou 0 personnes, hommes et femmes. Au milieu de l'espace limité
par les cases, disposées sur 2 ou 3 côtés d'un carré, est un hangai
spacieux qui abrite le matériel d'exploitation. Celui-ci est relati-
vement important, et comprend toujours un mortier, de forme pris-
matique, creusé dans un gros tronc d arbre placé en terre, sur champ,
de façon à former une sorte d'auge ou d'abreuvoir; de nombreux
baquets, des cuves à fermentation en bambou et pouvant contenir
jusqu a 1 mètre cube de fruits ; de vastes récipients métalliques de
forme spéciale, ressemblant à de gigantesques tartières de pâtis-
sier, qui auraient 1 m. 50 de diamètre, et pouvant contenir 100 à
200 kilos de fruits, en vue de leur cuisson. L'ensemble est bien com-
pris pour un fort rendement : c'est presque une usine.
1 . La production en huile et amandes de palme, de la région de Dabou-ïoupa. sort
en totalité de la colonie, parlesports de < îrand-Bassam et de Jacqueville : elle consti-
tue le principal appoint de l'exportation de ces mêmes produits par ces ports. Or. en
1909, il est sorti par Grand-Bassam et Jacqueville, 4.764.785 kilos d'huile et 3.755.90s
kilos d'amandes, alors que tous les autres ports, Assinie. Grand-Lahou, Sassandra.
Béréby, Tabou, n'ont vu passer au total que 1.601.781 kilos d'huile et 1.437.097 kilos
d'amandes.
J-2 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Ces campements, avec leur matériel, constituent déjà une supé-
riorité inarquée sur le travail des populations voisines ; ainsi les
Ebriésfont l'huile dans leurs villages, et par suite, ne peuventexploi-
ter que les palmiers proches, ce qu'ils font presque sans matériel,
par quantités intimes, d'où un commerce presque nul.
La pratique de l'extraction de l'huile chez les Adioukrous ne pré-
sente aucune particularité saillante, mais certains travaux agricoles
effectués secondairement par les habitants des campements, sont
remarquables par la méthode, voulue ou non, qui est apportée et
les conséquences qu'ils ont sur la conservation et même l'accrois-
sement de la richesse du pays.
Ces formes, ainsi qu'il est dit plus haut, sont installées à l'orée
de la forêt ; elles ont la savane devant elles. Au début de la saison
des pluies, un carré de savane d'une superficie d'environ 1 ou 2 hec-
tares, guère plus, étant donné que la ferme ne compte que 2 ou 3
hommes adultes, est soigneusement enclos pour mettre le terrain à
l'abris des incursions des bœufs et antilopes, (le terrain est destiné à
être ensemencé en arachides, mais il est couvert par une herbe Impe-
rata cylindrica qui abonde dans ces savanes, et qui est douée d'une
faculté d'envahissement et d'une vitalité bien supérieure à celle du
chiendent, grâce à de forts rhizomes qui s'enchevêtrent dans le sol ;
d'autre part, l'arachide exige un terrain propre, bien meuble. Néces-
sité oblige; aussi l'Adioukrou travaille consciencieusement la terre,
la remue et en même temps extirpe les rhizomes qui infestent le ter-
rain.
Le carré est prêt à recevoir les arachides qui amèneront ainsi,
par leur intervention, l'ameublissement du sol, son nettoyage et
enfin sa fertilisation, par suite de la faculté des légumineuses d'ai-
der à la fixation de l'azote atmosphérique. Sans cette culture, la
savane aurait pu rester longtemps presque stérile et incultivable.
L'année suivante, les arachides auront été récoltées et, pendànl
la saison sèche - qui est en même temps une saison de fabrication
d'huile — des monceaux de débris de régimes de palmiers sont accu-
mulés sur ce terrain nu qui se trouve couvert dune couche d au
moins 25 centimètres de débris végétaux, riches en éléments ferti-
lisants : alors, à l'approche des pluies, des bananiers ou. plus
rarement, du manioc sont plantés sur ce même terrain.
Ces bananiers se développent vigoureusement dans un sol aussi
bien ameubli, nettoyé et fumé et donnent bientôt un ombrage bien-
LE PALMIER A HUILE A LA COTE d'iVOIRE 43
faisant qui favorise la germination de bien des semences d'arbres
et d'arbustes divers ; une essence ne tarde pas à dominer à l'ombre
de ces bananiers ; ce sont de jeunes palmiers à huile, souvent très
serrés et qui proviennent vraiment des semences qui restaient dans
les détritus de régimes ayant servi à fumer le terrain.
Le travail de l'indigène est alors terminé sur cet emplacement :
pendant 3 à 4 ans il n'y aura qu'à récolter les produits des bananiers,
lesquels disparaîtront progressivement pour laisser à leur place une
végétation arborescente vigoureuse où le palmier à huile domine : le
campement se déplace pour venir à une nouvelle lisière. On conçoit
l'importance de ces travaux pour le pays, si l'on considère que plu-
sieurs centaines d'installations semblablesles répètent chaque année,
soit en savane, soit en forêt, car lorsque les taillis sont trop vastes,
les fermes se rencontrent aussi bien dans l'intérieur que sur la lisière
et y font la même série de travaux, en supprimant toutefois la cul-
ture de l'arachide qui, dans ce cas, n'a plus sa raison d'être.
Le travail de ces indigènes transformant un terrain improductif,
quasi désertique, en lui donnant une richesse durable, est digne
d'intérêt. On ne peut dire si le résultat est voulu, mais le système
ne manque pasd'esprit de méthode, d'ingéniosité; il ne le cède même
en rien aux meilleures règles d'agriculture pratique.
On trouve ici l'explication d'un des modes de formation des
superbes palmeraies si abondantes dans la Basse-Côte d'Ivoire.
Ailleurs, notamment dans les régions forestières, les palmeraies
ont encore pour origine la plantation des indigènes, mais le rôle de
l'homme est bien moins compliqué, presque machinal : la culture
préparatoire, l'apport de matières fertilisantes, sur lesquelles est
basée la réussite du système, n'ont pas à intervenir.
Cependant on voit apparaître alors une pratique non moins inté-
ressante, visant la multiplication dupalmier. Les Ebriés, parexemple.
ne font leurs plantations qu'en forêt ; lorsqu'une culture de bana-
niers, de manioc est sur le point d'être délaissée par suite de l'insuf-
fisance de son rendement, l'indigène qui l'a aménagée répand, à la
volée, sur le sol, une quantité de graines de palmier ou encore y
transplante de jeunes palmiers de 6 mois à un an, trouvés dans un
peuplement quelconque ; puis il laisse le terrain dans l'abandon ;
au bout de 6 à 7 ans, un débroussement peu important met à jour
une jeune palmeraie qui a prospéré à l'ombre de la forêt en voie de
44 ÉTUDES ET MÉMOIRES
reconstitution ; de plus, ce second débroussement permet de faire,
sur une terre reposée, une nouvelle culture vivrière. Désormais cet
emplacement est la propriété définitive de celui qui Ta aménagé et
il sera transmissible à ses héritiers ; par contre, la forêt non amé-
nagée est la propriété de la collectivité. Ainsi l'on s'explique que
dans toute la Basse-Côte d'Ivoire, ces palmeraies qui paraissent
perdues dans la forêt, sont réellement sous le régime d'une appro-
priation, mais, par un curieux exemple de l'apathie des indigènes,
cette propriété reste souvent sans exploitation ; c'est un capital
auquel on ne demande les intérêts que lorsque le besoin s'en fait
sentir.
Pour conclure, il semble que la colonisation européenne pourrait
s'inspirer de ces méthodes, bien appropriées au végétal et au pays,
qui de plus, ont fait leurs preuves, pour constituer de véritables
plantations de palmiers à huile, de variétés choisies, en vue d'une
exploitation intensive ou même pour tirer parti dans une concession
des portions de terrain toujours existantes, qui, pour une raison
quelconque, restent inutilisées.
Actuellement l'industrie de l'extraction mécanique des huiles et
amandes de palme cherche à s'implanter dans les pays riches en
palmiers et éprouve les plus grandes difficultés à s'assurer des quan-
tités suffisantes de matière première, par suite du refus des indi-
gènes d'aliéner leurs palmeraies, qu'elles soient exploitées ou aban-
données ; il n'est pas moins difficile d'acheter les récoltes à des
prix raisonnables.
Il serait possible de faire disparaître, dans un avenir assez rap-
proché, le caractère précaire que présente l'alimentation régulière
de ces installations à grands rendements ; il suffirait pour cela de
créer par un système rationnel, des peuplements dont la possession
ne pourrait être contestée ou refusée aux colons; la facilité avec
laquelle se constituent des palmeraies denses à la Côte d'Ivoire est
suffisamment démontrée par les exemples qui précèdent.
M. H H ET,
Sous-Inspecteur <l Agriculture.
L'AGRICULTURE AU SENEGAL
SITUATION GENERALE
L'hivernage de 1908 a été tardif et d'une durée relativement
courte. Les régions de Saint-Louis, Dagana, Podor, Saldé, Louga.
Tivaouane et le Baol ont eu à souffrir de la sécheresse pendant le
mois de juillet. Les semis, dans de nombreux cas, ont dû être effec-
tués une seconde fois. Mais, les cercles du Bas-Fleuve mis à part,
l'année agricole aura été normale, presque bonne dans le Sud. Les
craintes causées par la rareté des pluies ont été dissipées dès le
mois d'août. H n'y a pas eu de pluies tardives venant détériorer la
récolte d'arachides. Les insectes et les maladies crvptogamiques ont
été rares.
Les sauterelles, cet antique tléau du Sénégal, ont, cette année
encore, causé des dégâts importants dans plusieurs régions du fleuve
et dans le Cavor. Les plantes ayant le plus souffert sont le petit mil.
incomplètement mûr, les doliques, « niébés », parfois les arachides :
mais les récoltes n'ont été compromises que dans certaines provinces
du cercle de Dagana.
L'administration, cherchant à obvier aux insuffisances des récoltes
trop souvent renouvelées, a dirigé les indigènes vers des cultures
alimentaires multiples. Le maïs a été répandu, le manioc a été
introduit et multiplié dans les cercles qui en étaient dépourvus, et
les indigènes, stimulés par les disettes des années précédentes, ont
d'eux-mêmes accru la superficie de leurs cultures vivrières.
Arachides. — L'excessive chaleur qui a caractérisé le mois de
juillet et, dans beaucoup de régions, le commencement du mois
d'août, avait fait naître de sérieuses inquiétudes. Beaucoup de semis
avaient été faits trop hâtivement à la suite des premières pluies; le
sol n'était que légèrement humecté à la surface. La germination a
pu se faire régulièrement, mais les jeunes plantes, se trouvant dans
l. Extrait du rapport d'ensemble annuel sur l'Afrique occidentale française en
190X.
U\ ÉTUDES ET MÉMOIRES
un terrain desséché, ont disparu en grande partie. Beaucoup de lou-
gans à végétation clairsemée, ont dû être ensemencés à nouveau. Ce
travail supplémentaire occasionné par l'impatience du noir à mettre
ses graines en terre, avant que l'hivernage ne soit parfaitement éta-
bli, eût été bien plus judicieusement employé à l'augmentation des
superficies cultivées.
Les pluies abondantes du mois d'août ont permis de compléter
les champs irréguliers, et la végétation s'est développée normalement
à la fin de l'hivernage.
Dans les cercles du fleuve, qui ont été les plus éprouvés par la
sécheresse, les plantes, d'un bon aspect au début, n'ont pu accom-
plir leur cycle végétatif complet et le cercle de Bakel seul a eu une
récolte convenable.
Dans les cercles de la voie ferrée, la végétation a été normale et
la récolte précoce. Les criquets, éclos le 26 septembre à Thiès, se
sont particulièrement attaqués aux arachides sans causer de dom-
mages importants; la paille seule a souffert. Dans le Saniakhor
oriental et occidental, les sauterelles ont commis quelques dépréda-
tions.
Le Sine-Saloum, la Gambie et la Casamance, favorisés par un
régime des pluies plus régulier, ont eu des cultures prospères et une
récolte abondante. Partout, on a constaté une augmentation notable
des étendues cultivées. Dans la Haute-Casamance, cet accroisse-
ment de la culture de l'arachide inspire des craintes à certains chefs,
qui se plaignent de l'abandon des cultures vivrières.
L'extraction des graines du sol, commencée sur de petits clos en
fin septembre, s'est poursuivie en octobre et même dans les premiers
jours de novembre.
Le battage et le vannage ont été exécutés sans difficultés.
Les quelques pluies des 9 et 10 décembre n'ont causé aucun pré-
judice aux graines. Presque partout les meules avaient été abritées
cl les pluies furent insignifiantes.
Les cours ont été faibles au début de la traite : 12 à 12 fr. 50,
prix bien inférieur à celui de Tannée précédente et les producteurs
se sont tout d'abord abstenus de vendre. Ces cours ne se sont pas
maintenus et dans les escales de la voie ferrée les achats se sonf
faits en novembre et décembre au prix de 15 fr. les 100 kilogrammes,
qui est le cours moyen de cette campagne. Dans le Saloum, dans
les régions de la Gambie et dans la Casamance, la récolte a été
l/AGRlCULTURE AU SÉNÉGAL 47
abondante et de bonne qualité. Les prix sont les mêmes que les pré-
cédents ou légèrement inférieurs.
Dans son ensemble, la récolte d'arachides de 1908 donne toute
satisfaction, tant au point de vue de la quantité que de la qualité.
Si les cours n'ont pas atteint les hauts prix de certaines années, ils
ont été cependant suffisants pour qu'avec les très forts rendements
obtenus, des sommes élevées soient restées entre les mains des indi-
gènes. Sur la nouvelle ligne Thiès-Kayes, les cultures ont déjà pris
cette année une très grande extension et les plus hauts chiffres
d'exportation totale atteints jusqu'à ce jour seront probablement
dépassés.
Mil d' hivernage: — Les mils ont eu comme les arachides à souf-
frir des pluies du début de l'hivernage. Dès les premières chutes
d'eau, parfois même avant, les ensemencements des diverses varié-
tés de petit mil furent opérés.
Ces semis précoces ont été à peu près anéantis par la séche-
resse.
Les environs immédiats de Dagana ont été fortement éprouvés,
et dans l'île à Morfil, les cultures du « diérv » ont disparu en août
par suite du manque d'humidité.
A Matam, Bakel. dans les cercles de la voie ferrée, malgré les
réensemencements qui ont été faits tardivement, les plantes ont eu
un développement normal.
Mils des terrains inondes. — Dès les récoltes d'hivernage termi-
nées, les indigènes riverains du fleuve et des marigots, se livrent
aux travaux de culture qui se font chaque année sur les terres inon-
dées au fur et à mesure du retrait des eaux.
Les semis de gros mil (diakmattl se font successivement d'octobre
à décembre et déjà à la lin de l'année les champs de sorgho des
rives du Sénégal, sont faciles à distinguer par suite de leur teinte
vert sombre, au milieu des plaines brûlées par le soleil.
Dans le cercle de Dagana. l'activité déployée a été grande, les
populations ayant eu à lutter contre les sauterelles qui ont occa-
sionné des dégâts considérables sur les mils d'hivernage.
Riz. - - Cette culture est spéciale à certaines régions du Sénégal
(cercles de la Haute-Gambie, de Thiès, de Sine et Saloum), elle est
surtout répandue en Casamance.
iS ÉTUDES ET MÉMOIRES
En général, les récoltes ont été contrariées dans presque toutes
ces régions par un hivernage peu pluvieux ; certaines rizières ont
même manqué d'eau. Toutefois, la récolte a été assez bonne dans
les provinces sérères de la petite côte, dans le Sine-Saloum, dans la
vallée de la Falémé. En Casamance, la production n'a pas dépassé
les besoins de la consommation locale.
C'est surtout dans le Bélédougou et le Sérimana, province de la
Haute-Gambie, que cette culture donne un excellent rendement,
bien «pie les Malinkés se contentent de repiquer simplement le riz
dans les bas-fonds plus ou moins inondés, sans faire subir au sol la
moindre préparation. Ils obtiennent néanmoins de bons résultats,
mais le rendement serait bien supérieur si les indigènes savaient
préparer les rizières.
Il a été conseillé aux cultivateurs de ces régions d'établir en
l!)09 leurs rizières de la même façon (pie les Diolas de la basse
Casamance.
Maïs. — Le maïs a continué cette année à être l'objet tout parti-
culier de la sollicitude de l'administration. Les administrateurs de
Tivaouane et de Kaolack ont cherché à développer la culture de cette
céréale en utilisant les variétés indigènes.
Des graines, remues du Dahomey, ont été largement distribuées à
la population ; malheureusement, ces graines sont arrivées dans un
mauvais état de conservation; les charançons en avaient détruit
environ le tiers. Le triage, par projection dans l'eau, a donné une
proportion de 56 % de semences pouvant être utilisées.
Certaines cultures ont été très irrégulières et la sécheresse a nui
beaucoup à la végétation des plantes qui sont restées longtemps
chétives.
Dans le Niani Ouli les semis ont été trop tardifs, et une tempête
survenue le li octobre, a entièrement dévasté certains champs.
Dans les parcelles fumées par pacage, le rendement n'a pas atteint
L00 kilogr., restant bien au-dessous de la moyenne des cultures
ordinaires.
A la station de Mangacounda, oii les essais ont été faits d une
façon rationnelle, la levée aété irrégulière (graines charançonnées) et
a rendu nécessaire de nombreux remplacements.
La culture a porté sur une étendue d'un hectare et a donné à la
récolle les chiffres suivants :
L'AGRICULTURE AI SÉNÉGAL i9
Poids de la récolte totale, 1.552 kilogr.
Poids des spathes, 289 kilogr.
Poids des rafles et extrémités de l'épi, 640 kilogr.
Poids des graines 1.552, moins les déchets 128'.! -(- 640)
623 kilogr.
Cette récolte au-dessous de la moyenne est due :
I" Aux mauvaises semences;
2" Aux charançons qui attaquaient les épis surplace des la matu-
rité ;
3° A une maladie eryptogamique qui a l'ail beaucoup de dégâts
cette année, et qui semble être le charbon.
La quantité des pieds atteints est estimée ;i un cinquième.
Dans leSine-Saloum, le maïs américain, délivré aux indigènes, n'a
pas donné les résultats qu'on attendait ; les semis ont été trop tar-
difs.
Dans les régions du Meuve, de la Haute-Gambie et de la Falémé,
dès le mois d'octobre, les semis de maïs ont été effectués sur les
terrains mis à découvert par la baisse des eaux. Les jeunes plantes
ont eu à subir les attaques des pucerons dans le Sirimana ; la récolte
commencée en décembre dans le cercle de Kédougou a été, malgré
cela, très bonne.
Manioc. — Le manioc est pour les populations du Sénégal une
plante alimentaire de premier ordre. Partout où sa culture esl
répandue elle peut prévenir les famines consécutives aux mauvaises
récoltes. Ce produit est très prisé des indigènes et la culture s'en
développe avec facilité dans tout le sud de la colonie.
Un important essai d'introduction de cette plante a été l'ait dans
le Djoloff où 40.000 boutures provenant de Thiès et de Tivaouane
ont été réparties dans plusieurs cantons. Bien que soigneusement
mises en terre, plusieurs de ces plantes ont péri à la suite de la
sécheresse du commencement d'août.
A la fin de Tannée, seuls les champs établis dans les cantons sud
de la province présentaient une végétation régulière.
A Bakel, 8.000 tiges provenant des champs de culture de la rési-
dence, ont été réparties entre les indigènes.
Près de l'escale de Kaolack, un vaste champ de manioc a été éta-
bli par l'administration, en vue de pourvoir de boutures les villages
indigènes où cette plante n'existe pas.
Uni. du Jardin colonial. 1911. I. — N» <>i. i
51) ÉTUDES ET MÉMOIRES
Coton. - L'agent de l'association cotonnière coloniale à Kaves,
après entente avec MM. les administrateurs de Bakel, Matam et
Saldé, a expédié dans ces cercles une quantité assez importante de
graines de coton américain, mais la plupart des sacs, présentaient à
leur arrivée, des traces de moisissures ; aussi n'a-t-il été possible
(I obtenir qu'une levée insignifiante. Les semis ont été recommen-
cés jusqu'à trois fois, et. malgré l'élan véritablement remarquable
des indigènes, le résultat a été médiocre partout.
Cocotiers. — - Les plantations de cocotiers effectuées à Kaolack
comptent 1.150 sujets répartis dans l'escale ou groupés en deux
peuplements.
Les plantes sont de belle venue. Quelques pieds qui avaient
été attaqués par les termites n'ont pas eu à souffrir, un ou deux arro-
sages a beau salée avant chassé les insectes.
Des plantations assez importantes ont été laites dans le cercle de
Tivaouane. notamment dans les Niaves.
Caoutchouc. - La baisse du prix du caoutchouc qui a persiste
pendant la pins grande partie de l'année I 908 a ralenti considéra-
blement les transactions, causant ainsi une crise économique sen-
sible dans les régions ou les («changes porta.it sur ce produit consti-
tuent le principal commerce.
Les exportations ont été de moins en moins importantes jusqu'à
la lin de l'année.
La hausse actuelle des cours sur les principaux marchés du monde
\,i sans doute provoquer une reprise des affaires.
Lu vue de sauvegarder les peuplements de lianes existants, un
arrêté d'interdiction de saignée a été pris, suspendant la récolte
pendant une durée Ar quatre mois du L1 juin au Ier octobre.
Connue. La gomme est rare eu janvier et février dans les
escales du fleuve, lesqueiques apports qui se font proviennent de la
rive droite et sont fournis par les maures sédentaires et les servi-
teurs des peulhs. Les caravanes arrivent tardivement, et la traite
n'est très active dans tout le lleuve qu'en mars, avril et mai. Les
prix de début relativement bas, 25 centimes à 30 centimes à Bakel,
atteignent 50 centimes et ."•."» centimes le kilogr. a Podor en avril.
L'année peill 'Ire Considérée comme bonne : si la rive gauche
L'AGRICULTURE Al SÉNÉGAL .'il
n a donné qu'un trafic intérieur à la moyenne, la Mauritanie par
contre1, a eu une récolte d'excellente qualité, supérieure à la nor-
male.
Palmistes. - L'administration s'est préoccupée d'amener les indi-
gènes à faire un plus grand effort en vue de la récolte des amandes
de palme.
La récolte a été très importante, malheureusement les prix sonl
tombés, le commerce a pavé la à 20 centimes le kilogramme, prix
inférieurs aux cours des années précédentes.
Cire. — La cire est préparée dans le Boundou i Bakel . les régions
de la Gambie et la Casamance.
On en recueille aussi un peu dans les provinces Sérères Thies .
où le miel obtenu est expédié dans les escales de la voie ferrée et
vendu 1 fr. le litre en moyenne.
La cire clarifiée tend de plus en plus à supplanter la cire brute.
Les indigènes obtenant un prix supérieur pour la cire nette
apportent plus de soins dans la récolte et la préparation.
Les exportations totales sont supérieures à celles de I9()7.
Sauterelles. — Les sauterelles ont fait leur apparition dès les pre-
miers jours de septembre. A cette époque déjà, on les signale à
Louga et Tivaouane : le 9 et le 24 du même mois, à Thiès ; le 14,
dans le Baol et à Dagana ; dans les premiers jours d'octobre, aux
environs de Saint-Louis.
1 )es mesures rigoureuses ont été aussitôt prises.
Des circulaires relatives a la lutte contre les acridiens, une notice
sur les mœurs de ces insectes, ont été adressées aux administrateurs
afin de guider leurs efforts.
Malgré la vigilance des chefs et des populations, des dégâts par-
fois importants ont été constatés en divers points.
En novembre, des vols de sauterelles ont franchi le fleuve, près
de Kaëdi, sans toucher aux terres de Guinar.
En octobre, dans le cercle de Saldé, les dégâts sont sans impor-
tance, mais en novembre, dans la province des Irlabés et Biabés et
dans le Bosséa. une partie de la récolte du petit mil est mangée.
Dans le Lao(Podor), les sauterelles causent de grands ravages au
petit mil, en octobre.
Dans le cercle de Dagana. les dégâts ont été très grands.
->'2 ÉTUDES ET MÉMOIRES
TRAVAUX DUS STATIONS
En dehors des études qu'ils ont poursuivies au cours de leurs fré-
quentes tournées et de l'action qu ils se sont efforcés d'exercer sur
la production agricole indigène, les agents du service de l'agriculture
ont assuré le fonctionnement des diverses stations agricoles, dont
le but principal a été, à part quelques essais d'introduction de
plantes nouvelles, la production d'un grand nombre de plants des-
tinés à des tentatives de reboisement ou à l'établissement de planta-
tions d'arbres fruitiers.
La station de Sor a délivré, pendant l'année écoulée, près de
11.000 plantes diverses dont plus de 9.000 cocotiers. Une nouvelle
mise en pépinière de 8.000 cocos a été opérée. Un carré de Desman-
thus virgatus, dont les graines avaient été envoyées par le jardin
colonial, a été constitué. Les moutons se montrent très friands de ce
fourrage.
A la station de Richard- Toll où est fait un essai d'élevage du mou-
ton à laine, la culture de diverses plantes fourragères a été tentée.
Les premiers semis ont été détruits par les sauterelles et il n'a pas
été possible de déterminer les espèces susceptibles de donner les
meilleurs résultais. L'essai est poursuivi en ayant recours à 1 irriga-
tion.
A la station de Mangakounda , a été entreprise une plantation
d'essences à caoutchouc : déjeunes plants de Ficus elastica, prépa-
rés à la station de Ilann. ont été mis en place.
Des semis de Desmanthus virgatus y ont donné des plants vigou-
reux.
Des champs de maïs y ont été établis à titre d'essais et des pépi-
nières importantes d'arbres fruitiers et d'essences de boisement y
ont été constituées dans le but de permettre d'effectuer les années
suivantes d'importantes cessions.
Par arrêté du gouverneur général, en date du 20 juillet 1908, le
jardin d'essais de Ilann. commun à toutes les colonies de l'Afrique
française, a été transformé en une station forestière rattachée au
Sénégal, à compter du Ier août 1908.
Pendant 1 hivernage 1908, cette station a livré 15.(500 plantes et
boutures diverses d'essences fruitières, ornementales, forestières ou
industrielles.
Des jeunes plants de Ficus clastica de Java, âgés d'un an, ont été
répartis entre les diverses colonies.
L'AGRICULTURE Al SÉNÉGAL 53
De nouveaux semis de la même espèce faits avec des graines de
diverses origines (Ceylan, Buitenzorg, Nouvelle-Calédonie), ont été
effectués, mais beaucoup de graines, par suite de leur mauvais état
de conservation, ont eu une mauvaise levée.
Les eucalyptus et les plans forment la base des pépinières.
Une première tentative de reboisement de la presqu'île de Dakar
a été faite cette année à l'aide de ces deux essences.
Les plantations ont été effectuées, en partie dans la zone clôturée
de la station, en partie dans les terrains situés près du village des
ouvriers et en bordure de la route de Hann jusque près de l'usine
élévatoire.
Les trous avaient été ouverts avant les pluies, les arbres plantés
irrégulièrement sont distants d'environ 2 m. 50 à 3 mètres.
ÉLEVAGE
Pendant les premiers mois de l'année, les animaux des différentes
régions de la colonie ont souffert du manque de fourrage ; l'hiver-
nage 1907 ayant été très peu pluvieux, les pâturages des régions
sèches ont disparu rapidement. Beaucoup d'animaux sont morts de
misère physiologique, un grand nombre a été consommé par les
indigènes, le mil qui est la base de leur alimentation ayant manqué
au commencement de l'année, par suite de la sécheresse de
1907.
Avec l'hivernage 1908. cette situation critique s'est beaucoup
améliorée ; les pluies ayant été assez abondantes, les fourrages natu-
rels suffisent très largement pour les besoins de l'élevage.
Les sauterelles se sont abattues sur quelques provinces des cercles
du fleuve et ont causé des dégâts dans les champs de mil et de
maïs.
Le recensement des boeufs, des moutons et des chèvres effectué
en 19l>8, a fourni pour l'ensemble de la colonie, les chiffres sui-
vants :
Bœufs. 120.000 tètes.
Moutons et chèvres, 510.000 têtes.
Ces chiffres ne peuvent qu'être très approximatifs. Les recense-
ments de bétail ne se font pas sans difficultés. Les indigènes, très
défiants de leur naturel, et craignant que ces recensements ne soient
opérés, en vue de l'établissement d'un impôt, ne font pas connaître
leurs richesses en troupeaux.
•Vl ÉTUDES ET MÉMOIRES
D'autre part, les chefs de province ou de canton ne se rendent
pas bien compte de la valeur des chiffres ; ils commettent très faci-
lement dans l'évaluation du nombre de tètes des troupeaux des
erreurs qui pour eux sont sans importance.
Au cours de 1908, il n'a été constaté que deux épizooties véri-
tables : une de charbon bactéridien fièvre charbonneuse; à Thiès
canton de Diobas), et une épizootie de nature indéterminée qui a
détruit de nombreux animaux de toutes espèces dans le cercle du
Niàni-Ouli. Les autres affections signalées, comme sévissant à l'état
épizootique, ne sont pas des épizooties, mais bien des maladies
enzootiques dues à des trvpanosomes pour la plupart, et sévissant
avec de légères variations d intensité, d'une année à l'autre, dans
les mêmes régions.
Une mortalité assez élevée a été constatée dans le cercle de Kao-
laek. sur les animaux allant paître dans les régions basses et maré-
cageuses du Niombato. lia été possible de se rendre compte que les
symptômes que présentaient les animaux malades étaient iden-
tiques à ceux que l'on observe dans les cas de trvpanosomiases
connus (maladie de Gambie, souma, baléri) et que l'évolution de la
maladie était la même. L'étude des affections à trvpanosomes, qui
présente un très grand intérêt pour l'avenir de l'élevage au Sénégal,
est L'objet des préoccupations constantes du vétérinaire du service
de l'agriculture. Des essais de traitement de ces affections sont en
cours et. en outre, une carte des points où se trouvent en grand
nombre les insectes piqueurs, qui transmettent la maladie, est en
voie d'exécution.
LE SOJA
Sa culture, son avenir.
Suite.
Le printemps 1897 avait été assez sec, et il fallut recourir à l'irri-
e-ation. Malgré cela, les rendements furent inférieurs k ceux de
Tannée précédente.
Avec les variétés tardives, on obtint :
189(3 189"!
en quintaux en hectos en quintaux en hectos
Gros verl fourrager 20.1 37.2 11. 27 16.1
Grosnoïr 22.7 33.5 14.32 204
Jaune géant 17.3-'. 27.7 11.25 16.7
Là encore, les rendements sont élevés, ce qui doit s'expliquer
par les soins apportés et le fait d'avoir rapporté à l'hectare les
chiffres obtenus sur de petites surfaces. En France, dans les quelques
essais faits, on a souvent obtenu autant de gousses que de feuilles,
ce qui fait dire k Tardieu que le soja est « la Providence des terres
légères ».
Lechartiei ' indique de t. 500 à 1.800 kilos par hectare, soit 21.5
k 23.7 hectolitres.
Dans le Loir-et-Cher, le D1 Legoff a fait en 11109 des essais qu'il
déclare encourageants, mais sans indiquer de rendements 2.
Dans les Indes anglaises 3, k Burma, comme le soja est rare-
ment cultivé seul, les statistiques n'indiquent pas de rendement. A
Nagpur, où en 1885 furent faites des expériences avec des graines
d'origine japonaise, on obtint 202 kilos par hectare, mais seulement
98 kilos par hectare durant cinq ans d'expériences successives. A
Lahore.en 1894-95, le rendement fut de 396 kilos par hectare, mais
1. Lkchartier, Journal d'agriculture, 1903.
2. .1. Lbgoff (Dr),.S'i/;- remploi de la graine du soja hispida de Chine dans l'alimen-
tation des diabétiques. Broch., 1910.
3. Indian Trade Journ.. vol. XIV. n° 17 1. Julv29, 190!».
56 ÉTUDES KT MÉMOIRES
sur un très petit espace. Le rendement fut très faible l'année suivante.
Une expérience faite a Madras en 1888 donna 524 kilos par hectare.
Dans la présidence de Bombay à la ferme expérimentale, on indique
un gros rendement en 1901. L'année suivante, les récoltes furent
manquées à Poona et à Surate En 1904. sur des terrains élevés,
on obtint 336 kilos par hectare. L'an suivant, on expérimente
19 planches avec des résultats peu favorables, car 5 seulement
produisirent suffisamment pour payer le coût de la culture. Le ren-
dement varia de 56 à 328 kilos par hectare, les planches, promettant
d être productives, ayant fourni plus de 225 kilos par hectare.
En 1905-1906, 19 planches furent cultivées à la ferme de Manjri
Poona) et les résultats furent des plus encourageants, vu proba-
blement la meilleure qualité du terrain. La planche n" 3 donna
784 kilos, le n° 13 donna 772 kilos, le n° 4 : 728 kilos, etc. Presque
toutes les planches donnèrent un rendement rémunérateur. L'éten-
due des planches n'est malheureusement pas indiquée. En 1906,
M. Flechter. Deputv. Directeur de l'agriculture à Bombay ', indique
que sur terre noire, on a obtenu 1.305 kilos, tandis que les planches
n" 6, 7. 12. 13, donnèrent respectivement 574, 728, 644, 442 kilos.
Des essais antérieurs faits dans les Provinces-Unies, au jardin bota-
nique de Saharampur. donnent des rendements del. 259 et 628 kilos.
Ces expériences n'ont pas eu d'écho auprès des cultivateurs, et il
faudrait leur prouver, de façon très démonstrative, que la récolte
paie les frais de culture avant qu'ils l'entreprennent à leur tour. Du
reste, à côté des variétés de Mandchourie. adaptées aux climats
tempérés et qui ne devraient être expérimentées que sur les terres
a blé du Pendjab, on devrait faire des essais avec les variétés de
.lava. Van Gorkom, en effet ', dit que le soja peut être cultivé avec
succès sur une grande échelle. Ces essais devraient être tentés
aussi en Indo-Chine, en Cochinchine. en particulier. Au Japon,
d'après Fesca :!, une bonne récolte moyenne ne dépasse guère
1. 1100 kilos par hectare, soit 14 hectolitres avec le double de paille
et 1/3 à la 1/2 de gousses. Exceptionnellement, l'on peut obtenir
2.000 kilos, mais la récolte est ordinairement de 8 a 900 kilos par
hectare 11.5 à 13 hectolitres').
1 . Afin. /.'/;/., etc., 1906-07.
2. Oost Indische Cultures Suppl., in9. p. ■i*:<.--2*,.i.
.; Fi— i \. loc cil
LE SOJA 57
En Mandchourie enfin, d'après les rapports consulaires, la récolte
est ordinairement de 27 hectolitres. M. Hosie 1 indique un rende-
ment de 27.5 à 35 hectolitres à l'hectare, soit 1.980 kilos à 2.520
kilos si l'on compte 72 kilos à l'hectolitre, ou de 1 .370 à 1 .750 kilos,
si l'on accepte le chiffre, indiqué par Hosie, de 50 kilos à l'hecto-
litre. M. Brenier, auquel nous empruntons ce renseignement, ajoute
en note : La question importante du soja mandchourien n'est mal-
heureusement pas complètement éclaircie. Le résultat d'un essai fait
sur une quantité très faible de soja de provenance mandchourienne
iO décilitres) a été de 025 grammes par litre.
Dans un livre intitulé : Le problème de la force inégale de pro-
duction de nos plantes cultivées, M. Strakosch -, après avoir défini
« effet assimilateur », le rapport entre la valeur de la substance
utilisable produite par une récolte sur une surface donnée et la
valeur de la quantité d'éléments nutritifs empruntés au sol pour
produire cette substance, donne les chiffres suivants :
Valeur relative de différentes récoltes basée sur la substance
utilisable produite et sur les éléments nutritifs consommés par un
rendement moyen à l'hectare :
Différence
Valeur entre la
des Effet production
Production Valeur éléments assimi- et la
Production d'albumine du nutritifs Effet lateur consom-
d'amidon digestible produit consommés assimi- Seigle : mation
en kilos en kilos en mks. en mks. '• lateur 100 en mks.
Seigle 2.093,0 186. s 347 94 3,7 Khi 253
B|t' 2.6*4,0 -274,1 449 131. h 3,8 103 328
Maïs 5.303,5 399,5 1.210 165 7. i 211 1.075
Riz 2.990,0 201,5 190 lii 10,6 286 144
Soja 3.183,2 943.6 643 26 24,7 66s 617
Pomme de
terre... 5.509,0 52.0 868 156 5,5 U9 712
D'après ces chiffres, le soja aurait un effet assimilateur des plus
élevés, et sa culture serait très rémunératrice. Mais comme nous le
verrons, en étudiant la composition chimique de la plante et de la
graine, le soja se caractérise par sa très faible teneur en amidon.
1. Hosie, Mancliuria, cité par M. Brenier; loc. cit., p. 6.
2. Stkakosii. Dus Prohlem fier l'ngleichen Arheitsleitunrj unserer Kulturpflanzen.
Berlin, 1907.
•i. Mark — I fr. 25.
58 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Or, d'après les chiffres ci-dessus, il en produirait beaucoup pins
que les céréales et presque autant que la pomme de terre. En comp-
tant sur un maximum de 5 0/o d'amidon et en admettant une teneur
de 943,6 kilos de matière azotée assimilable, ce qui est aussi un maxi-
mum, l'effet assimilateur n'est plus que de 5,8 et la force de produc-
tion du soja se trouve ainsi ramenée à des limites plus raisonnables.
Rendements en fourrage. — Les rendements en fourrage et en
foin obtenus dans différentes stations expérimentales des Etats-Unis,
sont consignes dans le tableau ci-contre :
Rendement en tonne*
Variété. par hectare. Nom de la station.
d° De fourrage vert De foin
Early brown Plus de 12.60 i l.r>s à 2.22 ' Delaware. Indiana.
Early green dn 4.10- d° Virginia.
( ireen 24.94 Wisconsin
Médium green 23.68 Delaware
Miehigan green 10.08 ;>.."> i Wisconsin.
Hollybrook 1.64 à 2.7 1 Delaware.
d" <>. 12 Virginia.
< iulph 1 7 à 27
llo San 1 .62 à 2.3 1 Delaware.
d° 6.45 Virginia.
Japanese pea 1.78 d°
Dwarf early yellow . . 2.2(> Indiana.
Médium early yellow. Plusdcl2.fi1 1.79 'Delaware. Indiana.
Extra dry yellow. . . . b.79 Virginia.
Mammoth yellow ... . II. ai à ls.<i .1 7.18 ' Mississipi, Tennessee.
N° 12399 Plus de 12.60 Delaware.
.1 . Contenant 10° d'humidité.
Le maximum en fourrage vert est donc de ~2'\ tonnes pour la
variété Green et le rendement minimum de 10 tonnes avec le
Miehigan Green. Les rendements en fourrage sec varient entre 1,5
tonne el 7 tonnes. Certaines variétés sont indiquées comme don-
nant un fourrage abondant entre autres : Earv black. Yellow et
surtout Médium green Stations du Massachussetts, Ontario. Kansas,
Miehigan), qui est avantageusement utilisé soit en vert, soit pour
l'ensilage.
De même i|ue pour le grain, les résultats sont du reste peu con-
cordants. Certaines stations déclarent que les rendements sont si
bas (pie le soja n'est pas à recommander comme fourrage1, ou
I. Sexu-Jersey si;<. Rpt., 1899.
En tonnes
5 à 25 ;i
12,5 à 20,4
24
27,5
a).
Sur 20 variétés.
LE SOJA 59
encore que les résultats ne sont pas vraiment satisfaisants ' et très
variables suivant les sols ~ et les conditions climatériques. D'autres
au contraire, obtiennent un bon rendement en matière sèche et
déclarent le soja tout à fait satisfaisant comme culture de parcage
par exemple :\ C'est ainsi que dans le Delaware, sur 13 variétés
mises en expérience, i seulement ont donné moins de 10 tonnes
de fourrage vert et chacune d'elles a fourni néanmoins plus de 7,5
tonnes. Gomme rendements en fourrage vert nous trouvons indi-
qués.
Station
Wisconsin Rpt., 1902.
Virginia Sta. Bull., 149.
Wisconsin Sta. Rpt., 1904.
Massachussetts Sta. Bull.. 15.
Pour l'ensemble des États-Unis, les rendements seraient de 15 à
80 tonnes, la moyenne étant de 22 à 30 tonnes. Au Canada, pour
les variétés précoces, elle est de 20 à 30 tonnes.
Pour l'ensemble des Etats-Unis, les rendements seraient de I •>
à 80 tonnes, la moyenne étant de 22 à 30 tonnes. Au Canada, pour
les variétés précoces elle est de 20 à 30 tonnes.
En fourrage sec, on obtient 6 tonnes dans le Massachussetts et
dans le Mississipi pour 4 variétés 4,5 à 7 tonnes. Pieper et Nielsen '*
indiquent un rendement de 2,5 à 8 tonnes, parfois 10 tonnes. La
moyenne serait de 5 tonnes, dans la Caroline du Sud par exemple.
L'écartement, comme nous lavons vu, joue un grand rôle, el
l'on peut, obtenir 24 tonnes au lieu de 12 si Ton effectue le semis non
à 0 m. 90 mais à I m. 50 "'. L'inoculation peut procurer une aug-
mentation d'environ 100 kilos de fourrage sec.
Au Japon, l'on obtiendrait, des variétés tardives, 3,8 tonnes a
5 tonnes d'un foin bien préparé.
En France, Lechartier 6 indique un rendement de 20 à 30.01111
kilos par hectare.
L. Texas Sta. Bull., 103.
2. Etats du Sud.
3. PensyXv. Sta. Rpt., iooi.
4. Piepner et Nielsen, loc. cit.
5. Maine Sta. Bull. ,106.
6. Lechartikr, loc. cit.
60 ÉTUDES ET MÉMOIRES
En Algérie, alors que M. Rivière et Lecq l, sur des sols plus ou
moins secs, n'ont obtenu qu'une végétation maigre ou nulle, au point
de vue fourrager et concluent qu'en sol irrigué, il est préférable
d'utiliser d'autres plantes, M. Trabut signale des essais faits à Bou
Medfa en sols irrigués et dont les résultats ont été tels qu'aucune
culture de pois ou d'autres légumineuses n'en saurait donner une
idée. Le rendement a été énorme. A la station d'Alger, les rende-
ments ont été de 3 tonnes de fourrage vert e-t 70 quintaux de foin.
11 semble que l'on puisse compter sur 25 à i5 tonnes.
Rendements en azote. Rendements comparés avec ceux d'autres
cultures. -Le soja ayant été proposé comme engrais vert, il est
intéressant de connaître la quantité d'azote que fournit une récolte
moyenne de fourrage vert. Nous trouvons indiqué pour une récolte
de 28 tonnes en vert, 78 kilos d'azote2 par hectare et pour le Médium
en particulier, respectivement 170 et 187 kilos, pour une récolte de
6 tonnes de matière sèche 3. D'autre part, en prenant pour base la
quantité d'azote fournie par 1.000 kilos de feuilles (voir ci-dessus
les analyses de Joulie et de Lechartier) nous trouvons pour un ren-
dement de 5 tonnes de matière sèche, de 60 à 75 kilos d'azote.
On a cherché aussi à établir, surtout aux Etats-Unis, la valeur
comparative du soja et d'autres récoltes fourragères, de Légumi-
neuses, en particulier.
A Ontario, les rendements ont été supérieurs à ceux du colza et
le soja y ;t fourni un rendement en vert de 20,5 tonnes contre
13 tonnes pour la luzerne 4. A Agassiz, la comparaison avec la fève
;i été aussi favorable ■'.
A la station agricole de Porto-Kico. des cultures de soja, de
vigna, de luzerne et de Velvet bean (vicia villosa), c'est cette der-
nière qui a donné les meilleurs résultats ''.
A la station de Delaware ~, \esoja vient en tète avec 9,5 tonnes de
ma hère sèche à l'hectare, puis le colza avec un peu plus de 7 tonnes.
I lîl\ ll'.lil cl l.i i .... Iitr. Ct
2 (fessa. Sta. Huit.. i.">.
Michigan Sla. Bull., 227.
, Ontario /.'/;/.. 1901. /</ . H/, !.. 1908.
. Canada Expl. Farms Rpt., L904.
<,. Porto-Rico si;,. /(///.. 1903
-. Delaware Sla. /(/</.. 1903.
LE SOJA Ht
la luzerne, le trèfle incarnat et le cowpea avec 5 tonnes, la vesce
avec 3, S tonnes. Le rendement du soja en azote a été d'environ
350 kilos, un peu supérieur k celui du trèfle incarnat et de la vesce.
Le cowpea n'a donné que 175 kilos.
Dans une autre culture du Delaware, au contraire ', la moyenne
du rendement en fourrage vert pour 3 variétés de cowpea (yigna
sinensis) a été de 24 tonnes et celui du soja de 21 tonnes. On
constate de même, dans le Tennessee, que la culture du cowpea est
plus profitable. Il a fourni 574 kilos d'azote digestible par hectare,
contre 425 et 394 kilos pour le soja et le maïs respectivement.
A la station de Rhodes Island, en 1892. les rendements de trois
variétés japonaises de soja ont été de 3.620 k 6.445 kilos, conte-
nant environ 163 kilos d'azote. Dans les mêmes circonstances, le
cowpea a donné de 4.650 à 6.560 kilos de matière sèche contenant
de 102 à 176 kilos d'azote. Dans le Wisconsin 2 et dans la Nouvelle-
Galles du Sud, les rendements ont été plus favorables au soja qu'au
cowpea ; de même, dans le Vermont :î, où le rendement en matière
sèche a été supérieur de 1/2 et celui en matière sèche de plus des
2/3.
Conclusion. — En résumé, il ressort de tous ces ehitîres, dont
beaucoup sont chiffres d'expériences, il est vrai, que placé dans des
conditions favorables et recevant quelques soins, le soja peut être
placé au même rang que les cultures fourragères similaires. Quant
k la production du grain, elle a une importance économique très
grande, par suite de l'apparition inopinée du soja sur le marché des
oléagineux et cette importance ne pourra que s'accroître.
(A suivre.) G. Itié,
Ingénieur d agriculture coloniale.
Professeur à V École d'agriculture <]<• Mexico,
I. Delaware Sta. Rpt. 1903.
•2. Wisconsin Sta. Rpt., 1902.
:i. Vermont Sta. Rpt.. 1895.
NOTES
L'ERYTHRINA INDICA LAMK EN INDO-CHINE
SON EXTENSION GÉOGRAPHIQUE,
SES APPLICATIONS, SON BOIS.
Par MM. Dibard et Ph. Eberhardt.
L'Erythrina indica est l'espèce de ce genre qui présente la plus
grande aire d'extension. Malgré son nom spécifique, on la ren-
contre non seulement aux Indes orientales, mais encore dans
presque toute l'Asie tropicale et dans la plus grande partie de
rOcéanie où elle est signalée jusqu'en Australie.
Elle est répandue en particulier dans presque toute l'Indo-Chine
où les Annamites la désignent sous le nom de Cay-cony ; très fré-
quente en Cochinchine et particulièrement dans le centre de l'An-
nam c'est dans la région de Hué que nous avons observé les plus
beaux exemplaires) , elle se trouve également, quoiqu'en moinsgrande
abondance, dans la région sud du Tonkin ; elle se raréfie notable-
ment dans la région moyenne et disparaît complètement dans la
Haute légion ou région nord.
Nous ne reviendrons pas sur la description botanique de cette
plante, qui estime espèce parfaitement connue. Signalons seulement
qu'elle se range dans la section Chirocalyx, caractérisée par un
calice unilatéral.
Chez YE. indien, en effet, le calice affecte un peu la forme d'une
spathe, dépassant légèrement les ailes et la carène; il est formé d'une
seule pièce subopposée à l'étendard très développé et fendue
presque jusqu'à la base du côté de celui-ci ; cette pièce est faible-
ment denticulée tout à fait à son extrémité. Cette constitution du
calice est un des meilleurs caractères de l'espèce considérée.
Le Cay nui'/ esl un arbre de belle faille, lorsqu'il évolue norma-
lement ;il acquiert alors une ramure 1res fournie el atteint de 17 a
'2'.\ mètres de hauteur. Il ne fleurit qu'une fois par an, ;i la fin du
l'erythbina LNDICA 63
premier et au commencement du deuxième mois annamite, c'est-à-
dire vers la fin de février et dans la première quinzaine de mars.
Ses fleurs rouge-vermillon sont disposées en grappes qui sou-
vent n'ont qu'une floraison incomplète, à cause du grand nombre
d'insectes qui attaquent l'inflorescence et dévorent les fleurs.
En Annam, il n'y a que les exemplaires des forêts qui montrent
la taille normale de l'espèce ; dans tous les autres cas, l'arbre est
plus ou moins mutilé. Les indigènes le recherchent pour former les
deux piliers d'entrée des jardins annamites. Aussi pousse-t-il dans
ces conditions plus ou moins rabougri, souvent en têtard, car on le
mutile à dessin, atin d'empêcher son trop grand développement en
hauteur. D'autre part, on le prive de ses jeunes feuilles très goûtées
des indigènes ; enfin les insectes et, en particulier Ilyspa sp.1,
très friands du liquide à saveur sucrée qui suinte sur les jeunes tiges
exercent de leur côté leurs déprédations. A l'intérieur des jardins,
le Cay vông est également maintenu a i mètres ou im oO de hauteur ;
il constitue un support excellent pour le Bétel. Les obstacles qu'on
oppose à la végétation de cette essence expliquent d'ailleurs la
rareté des graines de YE. indica en Annam et sa multiplication à
peu près constante par boutures. .
En Annam et auTonkinles feuilles encore jeunes sont employées
dans l'alimentation ; on les mange crues ; après en avoir entouré
la viande que l'on veut consommer, on mastique l'ensemble.
Les graines, arrivent assez rarement à maturité, soit que les
oiseaux en fassent leur nourriture, soit que les chenilles etles insectes
les dévorent: à l'état frais, elles présentent un tégument externe d'un
beau violet, dont la teinte varie jusqu'au brun foncé par la dessic-
cation.
Elles sont, en raison même de leur rareté et des vertus qu'on leur
attribue, très recherchée par les Annamites qui les regardent comme
un remède précieux dans le cas de morsures par les serpents. On
les emploie de la façon suivante : elles sont d'abord râpées, puis
écrasées dans un bol, on les fait ensuite bouillir dans un peu d'eau,
de manière à obtenir une pâte, avec laquelle on confectionne un
emplâtre que l'on applique à l'endroit où les crochets du reptile ont
pénétré.
[.Détermination faite au Laboratoire colonial par M. Surcoût". Cet insecte four-
nit un cas intéressant de mimétisme, car son dos noir rappelle les petites épines noires
également dont le tronc est hérissé .
(i'i NOIES
Les Annamites, très superstitieux de nature, considèrent cette
application comme souveraine. Nous n'avons pu constater nous-
mêmes le bien fondé de leurs affirmations et restons quelque peu
sceptiques à cet égard, ne voyant pas àpr/oW quel principe actif peut
renfermer la graine et n'ayant jamais pu nous procurer de graines
en quantité suffisante pour permettre la moindre analyse.
Mais c'est encore le bois du Cay vông qui présente le plus grand
intérêt. 11 est de texture peu serrée et impropre aux usages del'ébé-
nisterie. En Cochinchine, on en fait parfois des plateaux. Sa grande
légèreté le fait rechercher en Annam pour la fabrication des chaus-
sures indigènes ; on le préfère à toute autre essence.
Ces chaussures, sortes de sabots, sont en réalité formées dune
simple plaque de bois, grossièrement équarrie, surmontée d'une
bande plus ou moins large de cuir, retenant le pied de l'indigène.
Le prix courant d'une paire de ces sabots primitifs est de 0 piastre
1 5, soit environ 0 fr. 3.*> .
Au Tonkin, on ignore cette application du bois de Cay vôny ;
mais les rites lui réservent une place dans les cérémonies funéraires.
C'estune branche de Cay von;/ et de Cay vông seulement dont s'ai-
dera pour marcher derrière le cercueil la mère du défunt, tandis
<pie le père appuiera ses pas sur un tronçon de bambou.
Nous avons pensé, étant donnée la faible densité du bois d'Ery-
thrine qui est du même ordre que celle du liège, qu'il y aurait inté-
rêt à 1 utiliser pour la confection des casques coloniaux. Des expé-
riences sont entreprises dans ce sens et sur nos indications à l'Ecole
professionnelle de Hué : tout fait prévoir que ce bois remplacera
avantageusement la moelle d'ASschynomene dans ee genre d'indus-
trie. Celle-ci sera d'ailleurs facilitée parce fait que 1\É\ indica est
abondante en Indo-Chine, alors que WEscliynomeiie n'y est pas en
quantité suffisante pour alimenter une fabrication d'une façon con-
stante.
Nous terminerons cette petite note en indiquant les principaux
caractères histologiques du bois de Cay von;/.
A l'œil nu, le bois considéré sur une coupe transversale apparaît
comme formé d'une sorte de réseau à inailles rectangulaires,
dont le fond est occupé manifestement par un tissu plus mou.
Au microscope, on constate que les bords des mailles sont consti-
tués radialement par les rayons médullaires et tangentiellement
par des bandes fibreuses disposées d'une manière régulière perpendi-
I. EKYTHR1NA INDICA
65
culairement aux rayons. Le fond des mailles est formé par du
parenchyme ligneux à paroi mince, au milieu duquel on observe
généralement un seul grand vaisseau; ce vaisseau manque dans
certaines mailles ; mais il n'y en a jamais plus d'un par maille.
F'
Fig. I. — Coupe trans-
versale du bois d'Ery-
thrina indica.
R, ft', rayons médullaires.
F, F', bandes fibreuses.
P. P', parenchyme li-
gneux.
Y, \", vaisseaux.
Les vaisseaux sont donc isolés et répartis assez uniformément
dans la masse du bois ; leur diamètre varie peu et oscille légèrement
autour du chiffre moyen de 200 ^.. Ils présentent des ponctuations réti-
culées assez serrées et sont coupés par des cloisons très obliques et
persistantes. Lorsqu'une coupe transversale passe au niveau d'une
de ces cloisons, il semble que l'on soit en présence de deux vaisseaux
associés ; en réalité ce ne sont que deux cellules consécutives du
même vaisseau vues au niveau de leur raccordement.
Le parenchyme ligneux est très homogène, très abondant et
remplit les mailles du réseau ; il est formé par des cellules lignifiées
a parois minces, présentant des ponctuations éparses : leur section
transversale est polygonale, presque régulière; vues en coupe longi-
tudinale, elles sont très allongées et présentent l'aspect habituel du
tissu palissadique des feuilles.
Le tissu fibreux est disposé en zones très régulières ; il est formé
d'éléments courts, dont la section transversale est assez variable; la
plupart des fibres sont à très petite section, avec une lumière des plus
réduites.
Enfin les rayons médullaires sont très réguliers ; vus sur une
coupe longitudinale tangentielle, ils forment des sortes de fuseaux
But. du Jardin colonial. 1911. 1. — N° 94. 5
66
NOTES
d'une hauteur moyenne d'un millimètre, composés de cellules à peu
près isodiamétriques ; le fuseau dans sa partie la plus large comph
7 à I 2 rangs de cellules. En coupe transversale, les rayons médul-
laires sont formés de files régulières- d'éléments allongés radia le-
ment ; ces libres sont en nombre très variable, suivant le niveau du
rayon qui a été atteint par la coupe ; on comprendra à 1 examen de
la figure ci-jointe qu'il puisse y avoir de 1 à 12 fibres. Les cellules
des rayons sont lignifiées, à parois un peu épaissies et présentant
des ponctuations assez denses.
Fig. II. — Coupe tangentielle <lu bois montrant un rayon médullaire li. enclavé
ilans le parenchyme ligneux 1*.
L'abondance du parenchyme ligneux, la minceur de ses parois
cellulaires expliquent la légèreté de ce bois : d'autre part la dispo-
sition particulière des éléments résistants, formant une sorte de
cloisonné fait comprendre que la légèreté puisse être unie à une
certaine résistance.
Ce bois, équivalent an liège quant à son faible poids spécifique,
peut lui être préféré pour certains iisages, en raison de sa perméabi-
lité a l'air, assurée par ses vaisseaux de gros calibre et ses éléments
criblés pour la plupart de ponctuations '.
I. Note présentée à 1 * • réunion des naturalistes du Muséum an mois < («• novembre
1910.
PRODUCTION DU CACAO 61
LA PRODUCTION MONDIALE DU CACAO
EN 1908 ET EN I
La Revue agricole bimensuelle de la Barbade Agriculture]
Newsof West Indies) donne dans son dernier numéro, de très
intéressantes indications sur la production mondiale du Cacao en
1908 et 1909.
Ainsi que le montre le tableau suivant, cette production, ou pour
mieux dire exportation, accuse pour 1909, une augmentation de
11.530 tonnes, sur Tannée précédente.
1° Groupement américain :
190K
Tonnes
Brésil 32.960
Equateur 32.120
Venezuela 16. 300
Surinam I . 700
Costa Rica 340
Trinidad 21.7 il)
Saint-Domingue 19.010
Grenade 5.110
Jamaïque 2 . 690
Haïti : 3.150
( :uba S60
Sainte-Lucie 610
La Dominique 4-80
1909
Tonnes
33
.730
30
.650
16
.890
1
.900
500
23
.260
14
820
6
360
2
. 800
3
210
1,
,940
700
500
Totaux.. 137.070 137.260
2° Groupement africain :
San Thomé 28.560
Fernando Po ...... . 2 . 270
Possessions anglaises
de l'Ouest africain. . . 14.260
Colonies allemandes ... 2 . 740
Congo Belge 61 0
29
.620
2
670
22
57!)
3
.400
700
Totaux.. 18.440 58.860
68 NOTES
3° Groupement asiatique :
Ceylan 2.800 3.530
Indes néerlandaises .... 2 . 340 2. 450
Totaux . . 5 . 140 S. 980
ï" Colonies françaises 1 . i20 1 .500
o° Autres contrées I . 1)00 1 . 000
Durant la dernière période de dix ans (1899-1909) la production
globale s'est élevée de 99.886.649 kiiog. à 204.660.000 kilo-.;
elle a donc plus que doublée et accuse en conséquence, un accrois-
sement moyen annuel de 10.000 tonnes.
Le Brésil se maintient en tète des pays producteurs avec un
excédent de 770 tonnes sur 1908. Les exportations de ce pays sont
constituées, en très grande partie, par les provenances de Bahia
(jui. en 1909. se sont élevées à 28.78.1.080 kilo-. Vient ensuite la
région du Para avec une exportation de 3.783.000 kilog-.
Les récoltes de San Thomé continuent à progresser et fournissent
un cacao de plus en plus apprécié, préparé avec pbjs de soin qu'au
Brésil et à l'Equateur.
La vigoureuse impulsion donnée à la culture du cacao dans les
possessions anglaises de l'Ouest africain se traduit par un impor-
tant accroissement des exportations, mais on ne peut assurer que
ces remarquables progrès se maintiendront encore longtemps à
cause du manque de soins des cultures indigènes.
Les progrès des colonies allemandes sont très appréciables. La
production allemande est, en effet, passée de 2.840 tonnes en 1908
;i 3.400 tonnes en 1909, dont 2.800 tonnes provenant du Cameroun.
LA PRODUCTION DU THÉ AUX INDES ANGLAISES
Le thé, consommé aux Indes, fut d'abord fourni par les com-
merçants hollandais qui allaient constituer leurs approvisionnements,
en Chine. Long-temps avant la découverte de cette plante à l'état
spontané, dans l'Inde, le théier y avait été introduit et cultivé, en
divers points, sur la côte Malabar.
En 1835, une plantation, de faible importance, placée sous le
patronage du Gouvernement, fut installée à Lakhimpur, en Assam.
mais pendant une quinzaine d'années, les résultats donnés par celte
petite plantation ne firent nullement prévoir l'extension si rapide
prise, dans la suite, par le thé; cependant peu à peu de nouvelles
cultures furent sigmalées dans les régions de Cachar, Dardjeling,
Ghittag-ong, Chuta Nagpur, etc., et prirent un tel développement
que la production du thé pût aisément résister au désastre qui
frappa cette industrie dans les Indes anglaises de 1805 à 1807.
A l'heure actuelle, le théier est surtout cultivé, avec succès, dans
le Bengale oriental et en Assam puis dans le Beng-ale central, en
Birmanie, dans le Punjab et dans la présidence de Madras.
Quoi qu'il en soit, la culture du théier n'a fait que croître, d'année
en année, et en 1890, elle occupait 433.280 acres ', soit 185.040
hectares, dont 117.931, en Assam, seulement. La production totale,
pour la même année, fut de 150.420.054 lbs ;J', c'est-à-dire
70.801.002 kilos, dont 02.382.722 ont été expédiés à l'étranger.
En 1908, la surface cultivée s'est élevée à 548.127 acres 2, soit
221.443 hectares dont 139.039, en Assam, seulement. La produc-
tion totale, pour l'année, fut de 111.000.227 kilos dont 102.840.810
kilos ont été livrés à l'exportation.
Depuis 1904-05, la quantité exportée est passée de 95.902.882
kilos à 105,984.576 kilos ainsi que le montre le tableau suivant :
1. Extrait d'une communication de M. Hooper, Officiating Reporter on Economie
Products to the Government of India.
2. acre = 40 a. 1(3.
3. lbs = livre anglaise = 0 k. 153.
70 NOTES
Années Poids en kilos Valeur en francs
1904-05 95.962.882 213.330.264
1905-06 96.043.375 221.959.613
1906-07 105.844.097 248.415.657
1907-08 102.840.810 259.568.784
1908-09 105.984.576 261.921.552
Ces exportations se t'ont principalement par Calcutta, Bombay.
Madras, Karacki, Chittagong.
L'Inde et Ceylan fournissent actuellement à 1 Angleterre un
approvisionnement régulier de thé d'une qualité plus pure et bien
meilleur marché que celui précédemment livré par la Chine.
Commercialement, on distingue, aux Indes, cinq classes de thé :
le thé noir, le thé vert, l'oolong, le thé en tablettes, et le thé let-
pet.
Les principaux thés noirs, connus sur les marchés, sont actuel-
lement désignés sous les noms suivants :
1 ) orange pekoe 5) pekoe souchong
2) broken orange pekoe 6) broken pekoe souchong
3) pekoe 7) broken tea
4) broken pekoe 8) souchong.
Il existe, en outre, deux qualités connues l'une sous le nom de
fannirufs. composée de fragments très petits et fins non susceptibles
de faire partie des catégories précédentes, et l'autre sous le nom de
dust, formée par les poussières provenant des criblages successifs.
Les désignations commerciales employées pour le thé vert sont :
1 young hyson fabriqué avec les plus jeunes feuilles.
_' hyson il" I correspond au pekoe noir.
i" hyson n" *2 qualité moins bonne que la précédente.
I I wankay composé de parties brisées plates des feuilles
grossières.
.> irim powder poudre à canon . préparé avec les plus petites feuilles.
MODIFICATIONS APPORTÉES
AU TARIF DES DOUANES DE 1892
P \i:
LA LOI DU 29 MARS 1910
Certains de nos lecteurs ont pu se demander quelles modifications
la loi du 29 mars 1910 avait apportées au tarif des douanes du 11
janvier 1892. C'est pourquoi nous avons pensé leur être utile en
extrayant du tarit" d'entrée, annexé à la loi du 29 mars 1910, et
publié au Journal Officiel du 30 mars, les produits coloniaux suscep-
tibles d'intéresser nos différentes possessions.
En regard de chacun d'eux nous avons rappelé les droits qui
étaient prévus au tarif de 1892, et immédiatement après ceux
que prévoit le nouveau tarif de 1910. Pour connaître les droits que
doivent acquitter, à l'entrée en France, les produits coloniaux qui ne
sont pas cités dans le tableau ci-contre, il convient de se reporter
au tarif des douanes de 1892.
C. Chalot
I
E
3 « -
C O g
O S
Œ K
= b o e = s
o o
o
c c
.
c
°, a
= È
O o ~ C — 3
s o
o
~ -
E
C"
là -' „' :*:
- -
a a
— ' — • A » » m'
_ ^.
o
c c
~ £■■
c
L.
H
H s-
c
'"
*œ
ï
09 *
lt 1
r x
2
>
«*~
> >
-
--
_
O O C
oc c
C C
O O O O 3 —
C 3
.-»
o c
— —
M
C
o o c
o o o
ifi If
3 » ift = =• C
*: 3
c
c c
3
--
.o ^
oc c
n r-
— ' r^'i-' r. r. X
c. rc
— .
o c
x - •
— —
N
3
c c
71
SU
c
— "—
-
re
—
— *' M '" _
—
— *
s
c c c
*
2 /
o c c c
3
o
— C:
M
C
o o c
-i> +?
3
c
C C
Jjj]
».
a
-s. o-
(BB1
r
- — 1
o-
|A ia : .K
-*
o r«
71
a
O C
—
2
.*". ifi
£~
l
^£
ri
£>
>■
— — _
—
3 K
o o c —
-
-
c ce
C3
e
= 5 c
O
3 —
c c c c
3
c
c ce
— "^
*
<- 1
-3
in ift â!-
c
eo c
— TC 'C ~
iîî
c
c ce
CC
—
~-"
•V
!
'J
^
w
X.
u
>■
X
X --
S -a
/.
s -
- rj ■
1 X
. XI •
fr.
c • -
7^
•o J .
— - c*-
3
Zi _
cn
/
iC 3
3 -
—
/. • —
3 l :
.- ï/
V ■ x
~ s •
£ £
- •/■. S j
3
~% :
9 2
Ce
x.i
s» as « -r
— le «
3- x
z si'o x
t, pj > g
£ «
/- C K "?
;_ _
3 >•- - 3
-o c.
3 '—
■Jj li -o -
— 3
S ^-3 l
bç„
p en 3 tr
| «
C r.
- — C 3
~ 3 ça a
tftî 1
*2
r<5 * « tt
J
* —
_^ _^
***
w rj
**
■ -
/
1 'X
x _:
' — ' ."t^
El
■ — C
b
L . . .
l_^
— "Z -
: * — ^
.3 .*« ■— •-
• .X
.— .—
,2 ,3.X .3 ■—■ —
■ 3 .3
: .z .x
." r ~
"* tr
■— ' 1
Z X
c
p
— ■„
—
1
tfl J2
^
■ -o
. 1
i i.
■r- eu .
■S .2 :
3
■ i
• 3"
"5
— D
g
:i=:
' O
>
; J
L >
a a
|bc
't.
.—
! =8
— - v.
S
. ^
/
z. ■/.
.ET
't.
3
t3
/.
■—
/
7
■ '-> 3 en
S r M
/. —
O
.HT
'. ffl
• -
JS ;t y
-
* --
■ ^
— "^U
Jj
«—
j
c
3- 3
o » S
3
:-
■ 3
j: / -
-^ "- .3
~ ES
w e Ç
/ ri
eu ■—
■ ;
l
eu ~Z -
^
r
S "3
1)
-3
'. 3
. — -<o tu -s> - -
3 «3 £
:
^
rr "3 ~"
-='.- fi
- - :
!» ' fi '
eu en w x
-
4
origin
Unis
Nord
de tou
/. U
'.
:!.».§ 8 a8u*-=
: J: B — ~ 3 ~
t " .-r ^ •
X 3 —
!
? Si
3
j
c:
0 C w C -
r. ■- — C Z
Ananas, con- ,'
Ls nu conser- l
es autrement 1
u à l'eau-de- .
ie, au sucre /
u au miel
y,
- C
3 _• c- g . - ,
— - - '" ~ -3 e-
— -"'- - ~ 'î. ~ ■-
W « «i <U « ' j" _ ~
"3 ~ "3 "3 ' -
_ /
«■g S
—
6
7
3
/
/ -
"3 — ?
u -
'■j '/. 1
X
X , 3 -
-3 ~ - 3
3 ~ '- r"
L - £
•■" "^
'3 J 3
r x s
>
i 0
— > — - :
ï
s
— -_
'/.
/
C
~ ' e
— _3
j5 —
i
/
K
X
r
ri
r:
•* j
y.
r; —
_ i a <o -L «
CB 43 i l
_ — ç _ ^ 2
— ' -o — 3
X .S * S
X o o
X
. ~
o
_ *a O O
o o
— - — O
Q
—
S"c
"
— 3. -_ -
o o
5r "ïs" -
■43 $3 ^
g CD ift
C
s —
—
E £ o'c
ri --'
- ' - X -> r- O '
tt G O >«J
C -m
^ i/ —
~ - 3 ':, o ce 13
^ -"t ï - '
33
X
w
« x
a M
— to -« o ja ts
~
W
hB^1-
1— ' — ™ ■/
_ u o
— 0 — , w
O O o
t/>
•*J —
o
aj -U O O
O o
- Z "^ £.„ S'a
o o c:
c
■• n
3-'^
in
3. 3.." =
o o
g "* ~ 3 'S 5
ri Ci r-
t
g
3 _
"^-'
£ £ \~ <à
r-i —
CC — _^ w
C*3
tt
j"
C3
■^ "~> *-
— —
3 .^* s'a
— 5- . ?r ,=a
U Z ~ "£ s
rv
X
W
i<
w ■■* ^ — —
w — — ■— —
~ ■—
13 te un J. h e 43
~ '-> ? ~X 3 - "3
— -— • ■"*
=»<= 2
X
? S 1 5 » s---
£ -S S 1
OC I
^
^
-'
H
'S.
*. ^
- — "= c -5 5 ~
O ^-.3 "S
—
U-
W
K
W
5 | S S'- "-jï
en = O >
>'
« 2 ° "
es
"C — '
C
lC
r
H ^
S c.
■- ï m s s
r -"3 K "g « .î E
~ " ** es 5j3 -
- 0 < == S =2 5
* U "es 'w
i
m r- 0JJ
S
-
£
_r r
1 1 3 -I i
^> ce
S
^
1
a.
><
03
><
<pH — '
.i :
1
~
— .
cC
Z
3 £
p
-
"' ia
-w
— j 3.
_
3 es
CC
x
"
9 x
0
J3
f.
3
g'«3
et
O
~
a
13 C
■y,
^1 - — ■ —
~ C
ci
x c
-' K —
•- -O
3
S D
93 <3
£. r r
« r-
*p
3 :I-
ï .- « i-
g.|
■E
H
■o =
3 = î c
C
g -i
M) g
s
C3
0
Q
CL
x as
-H u
C 3-
"x - ~ "C
£^y
U
H
C
z
&C
(0
^-T-Z
~
—
"3 "C
o
"O "3 "3
t;.
~
_
■ —
• — • —
•- '
.-h ■ — « .—
*^"
■ "^
O *""
*-*
o
^
/. —
—
-
•i -.
.!•
/
(U
/
*
O
™
.
— V.
X
. -o •
"Z
3
X
Ch
g
03
23
5 i
-J
83
• "CJ
X
CD
/. - —
s
fr.
"^
(ji
X
'— "-^
J; J
-E
■ x > —
• x -
ÏL
O !^
3 o
ta
23 u
U
-
o
>-*
x *S
X
X
13
<
— çp
i 3 3
o 5 «3
— ■ r œ
■ i
"C3 ^
"3 -ï
,-— x
x
"S
. it es
? -^ -a -
3j s
s
33
/.
X
X
C3
—
93
— b r
J3
z_
_~ f "^
-^
•-_—.—
t_
o
—
■■ ">~.
X K —
|
X
--§*>
x ri Q
X —
x
bi
-I B
3 x
J5 «
§•
^
'/,
-33 ^~
"* M C
..i
r
'— 3
C
O
«R— /
x ™ ^
03
X
93
■43
13
X
ï(j
E — y
r*
a
X 3.
X
C
r
g
^
g •* 3C
~
„« —
■^^
—
"* .
^
—
-
^
s
C
H
•-o
-C
X
s.
—
-3
ri
—
en
^1
93
U
-
CS
.3 P
Eh **
•S 2
-J 3
3 -O
«3
bc
X
93
X
•- -n u
n
03
—
O
3
—
-C
•!h
*
:
3*
^.
_
.3 r
.~3 C
E
1S
x
3
o
o
•13
S.
3
:(
g
,!0
3
S
CS
x
r 1
3
-3
X
CJ
x
—
•^
3
x
i i
X
13
O
J.
x
93
0-
3
3
x
-=
u>
g-
3.
93
X
^
13
aj
2
■«
7
îi
x
X
■03
X
^
•Cj
X
3
X
93
X
13
>
X
43
-r
/
03
4i
O
Cv
03
C
O
ce
X
93
t^
-""
_
X
T
-
T"
—
—
-.
X
— ^
*3
y
_o
"3
;
X
X
X
^ l
-v
"S
X
'S
w
Z
0J
CJ
-J>
H
CJ
E
—
r)0
■"
r^
CS
~
0
es
3
t. . o
■3 U
■^ — S
13
CJ
r
C
3
"J
™*
U
r- o 3
i>
_
S-
-^
<
"- tu *■'
^~. 03 , — .
1
!K
—
DOCUMENTS OFFICIELS
ARRÊTE
I I MINISTRE DES COLONIES
Vu le décret <lu 29 mai'- 1902 instituant l'École supérieure d'agriculture coloniale.
Vu la délibération du Conseil d'administration du Jardin colonial en <lale du
i i novembre 1910.
Arrête :
Sont admis en qualité d'élèves réguliers à l'Ecole supérieure d'agricul-
ture coloniale :
MM. Marc Barnavon, diplômé de l'Institut agronomique.
Racine Mademba id.
Desruisseaux, diplômé des écoles nationales d'agriculture.
Léon Non\ id.
Marc Bernard, diplômé de l'Ecole d'agriculture de Tunis.
Maurice Dayras id.
Maurice Debref id.
Ilachemi Ben Kbalifa id.
Jean Pillon id.
Sont admis en qualité d'élèves réguliers, à titre étranger :
MM. Behram Vehbi, diplômé de l'Ecole d'agriculture d'Halkali.
Michel Papadopoulo, diplômé de l'Ecole d'agriculture d'Hal-
kali.
Sonl admis en qualité d'élèves libres :
MM. Joseph Ilibon. de l'Ecole pratique d'agriculture de la Réunion.
Carlo Bellati.
l'.iys.
Signé :
J . Moin- 1 .
DOCUMENTS OFFICIELS 75
Madagascar .
ARRÊTÉ
promulguant dans la colonie de Madagascar et Dépendances le décret du
21 juillet 1910, relatif aux encouragements spéciaux à donner k la
filature de la soie de Madagascar.
Article preivuer. - - Est promulgué dans la colonie de Madagascar et
Dépendances le décret du 21 juillet 1910, relatif aux encouragements
spéciaux à donnera la filature de la soie à Madagascar.
Art. 2. In numéro du Journal Officiel de la Colonie, portant la
date du 29 octobre 1910 et contenant le texle dudit décret dûment colla-
tionné sera déposé aux greffes des tribunaux de Madagascar et Dépen-
dances.
Art. 3. — M. le procureur général, chef du service judiciaire, est chargé
de l'exécution du présent arrêté.
ïananarive. le 24 octobre 1910.
H. Cor.
RAPPORT
W PRÉSIDENT HE LA RÉPIBI.IQIE FRANÇAISE
Paris, le 21 juillet 1910.
Monsii.i i: i.e Président,
Le Gouverneur général de Madagascar et Dépendances a signalé à mon
département l'intérêt que présente le développement, dans la Grande Ile,
de l'industrie séricicole.
La culture du riz. en effet, et l'élevage du bétail pratiqués générale-
ment par nos sujets malgaches, ne leur fournissent que la subsistance et
ne leur permettent pas de se constituer des réserves d'argent nécessaires
à la fois pour améliorer leur condition sociale et pour favoriser le progrès
économique du pays. L'administration locale s'est donc préoccupée déjà
d'encourager le développement d'industries familiales comme celles de la
paille tressée et de la dentelle et l'élevage du ver à soie.
Le présent décret, qui répond à cette préoccupation, a pour objet de
donner aux encouragements à la sériciculture la forme de primes aux
lilateurs de soie, et j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien le revêtir
de \otre haute sanction.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'hommage de mon profond res-
pect.
Le ministre des colonies.
(ieorges Trouim.ot.
76 DOCUMENTS OFFICIELS
DECRET
relatif aux encouragements spéciaux à donner à la filature
de la soie à Madagascar.
Décrète :
Art. Ier. A partir du Ier janvier 191 I jusqu'au 'M décembre ,1920, il
sera alloué aux filateurs de soie, proportionnellement au travail annuel
de la bassine, une prime de quatre cents francs (400 fr. par bassine Riant
à plus de trois bouts.
Auront droit à la prime de 100 francs les bassines accessoires servant
à la préparation de la bassine fileuse :
1" Dans les usines travaillant à plus de trois bouts et à moins de six
bouts, à raison d'une bassine accessoire par trois bassines iileuses :
2° Dans les usines travaillant à pkis de cinq bouts, à raison d'une bas-
sine accessoire par deux bassines fileuses.
Art. 2. Les primes seront allouées à compter de la date de la mise
en service des bassines contrôlées par la commission prévue à l'article î .
Elles seront dues à partir du premier jour du trimestre qui suivra la mise
en service.
Les primes cesseront d'être allouées pour les bassines qui seront mise-
en service, lorsque le montant des allocations engagées en vertu de l'ar-
ticle 1er ci-dessus atteindra la somme de 60.000 francs par an.
Toutefois, le montant des primes liquidées trimestriellement à chaque
lilateur ne pourra excéder, par kilogramme de soie Idée dans l'ensemble
de ses usines, sept francs cinquante centimes 7 fr. 50) pendant les deux
premières années d'application du décret; sept francs (7 \'v.< pendant les
cinq dernières années d'application du décret.
Art. .'L — En vue du contrôle des quantités de soie Idée, les filateurs
devront tenir, dans chaque usine, un livre de filature dans des condition-
uniformes qui seront fixées par arrêté du Gouverneur général, et un
registre dit « de contrôle », sur lequel ils porteront, en conformité avec
leur livre journal, le poids net des cocons reçus ou revendus et le poids
net de- c-oies sorties de l'usine.
I.e filateur certifiera la conformité île ces extraits avec -on hxre jour-
nal.
Art. L — il sera constitué une commission chargée du contrôle tri-
mestriel des primes. Des arrêtes du Gouverneur général pris eu conseil
d'administration détermineront les conditions d'organisation et de l'onc-
lionnemenl de cette commission ainsi que les détails d'application du pré-
sent décret.
Art. "). I n rapport sur le- résultats du présent décret sera publié
DOCl MF.XTS OFFICIELS
77
annuellement au Journal Officiel de la Colonie contenant un tableau de>
paiements effectués.
Vrt. 6. — Les infractions aux dispositions réglementaires, présentant
seulement le caractère d'erreurs ou de négligences, seront soumises à
l'examen de la commission de contrôle prévue à l'article 4 et pourront
entraîner pour l'usine la suppression du droit à la prime pendant une
semaine et, en cas de récidive, pendant un mois ou un trimestre.
Quiconque se ser;i rendu coupable d'une fraude ou d'une tentative de
fraude pour l'obtention de la prime sera, à l'avenir, déchu du droit à la
prime, sans préjudice de la restitution de la prime indûment perçue, et
sera passible d'un emprisonnement de trois mois au moins, un an au plus,
cl d'une amende de 100 francs au moins et 5.000 francs au plus, ou de
l'une de ces deux peines seulement.
L'article i63du Code pénal et la loi du 26 mars 1891 sont applicables
à la présente disposition.
Art. 7. — Le ministre des colonies est chargé de l'exécution du présent
décret, qui sera publié aux Journaux Officiels de la République française
cl de la colonie de Madagascar et inséré au Bulletin des Lois et au Bulletin
Officiel du ministère des colonies.
fait à Paris, le 21 juillet 1910.
A. Fallières.
ARRFTÉ
réglementant V application du décret du 21 juillet 1910, relatif aux
encouragements spéciaux à donner à lu filature île la soie à \iada(fas-
car.
Article I'1. - - Les primes allouées aux lilateurs de soie par le décret du
21 juillet 1910 sont liquidées dans les conditions déterminées ci-dessous,
proportionnellement au nombre de kilogrammes de soie grège produits
dans chaque lilature.
Art. 2. — Les filateurs qui désirent bénéficier des primes en font la
demande au Couverneur général. Ils joindront à leur demande les indica-
tions suivantes sur leur outillage et sur l'organisation du travail :
1° Nombre des bassines lileuses à deux bouts, à plus de trois bouts et
moins de six bouts ;
2" Nombre des bassines filant à plus de cinq bouts;
:i° Nombre des bassines accessoires, en spécifiant si les opérations s'ef-
fectuent à la main ou mécaniquement.
Art. 3. - - Pour ouvrir le droit à la prime, chaque bassine fileuse et
chaque bassine accessoire doit être menée par une ouvrière spéciale. Tou-
tefois, lorsque les bassines accessoires sont mues mécaniquement, le
nombre des ouvrières qui les mènent peut être seulement du quart du
nombre des bassines accessoires.
78 DOCUMENTS OFFICIELS
Art. i. L'administration remettra à chaque filateur qui lui en fera
la demande un registre trimestriel à souche pour les déclarations journa-
lières, nu livre de filature et un registre dit de contrôlé, à feuilles numé-
rotées.
Ces livres et registres, qui seronl délivrés à titre remboursable, seronl
établis conformément aux modèles annexés au présent arrêté.
Art. .'). — Pour l'application du présent règlement, la journée de tra-
vail est divisée en deux périodes, la matinée et la soirée.
Une affiche apposée en un endroit apparent de l'usine indique l'heure
de commencement et la durée de chacune de ces périodes de travail. Une
copie de cette affiche est adressée au chef de la province, qui devra être
informé, au moins quarante-huit heures à l'avance, des changements
apportés à cette division de la journée de travail.
Art. 6. - Dans la première demi-heure de l'ouverture réglementaire
de chacune des périodes de travail, le filateur ou son représentant inscrit
sur la souche de la partie du registre de déclarations journalières afférente
à cette période et dans les blancs ménagés à cet effet :
1° La date du jour ;
2° L'heure d'ouverture de chaque séance de travail et celle de >a el<>-
I ure ;
3° Le nombre d'heures de travail effectif;
i° Le nombre des bassines iileuses en activité, le nombre des bassine-
accessoires en activité, en faisant ressortir le nombre des bassines mues
mécaniquement .
Cette déclaration est signée et ne doit contenir ni rature ni surcharge,
elle est reproduite sur le volant.
Une demi-heure après l'ouverture de chaque séance, le volant, séparé
de la souche, doit être déposé dans une boite placée à l'entrée de l'usine
et scellée au mur.
Celte boite, dont le modèle est fixé par I administration, esl fermée par
deux serrures.
La clef de lune de ces serrures reste entre les mains de l'industriel.
La clef de l'autre serrure esi confiée au chef du district.
Kn cas de chômage accidentel de l'usine pendant un jour <>u une frac-
tion de journée, la mention « chômage pour la séance » ou pour la jour-
née » doit être inscrite au plus tard à l'heure réglementaire sur la souche
et le volant de chaque déclaration ordinaire. Le volanl est déposé dans la
boite.
Lu cas de chômage prolongé de l'usine, le filateur peu! s'affranchir de
l'obligation de signer chaque jour les déclarations de chômage en ren
voyanl le registre au chef de province ou de district.
Si par suite d'une circonstance fortuite, une on plusieurs ouvrières
DOCUMENTS OFFICIELS 79
quittent l'usine pendant une période réglementaire de travail, la première
déclaration est rectifiée par l'inscription immédiate sur le registre, dans
la colonne des observations, de l'heure où les bassines sont entrées en
chômage, ainsi que du nombre et de la nature de ces bassines. ( n bulle-
tin de correction est, en même temps, déposé dans la boîte.
Art. 7. — Le livre de filature indique l'organisation et le développement
du travail dans l'usine.
A cet effet, le filateur mentionne en tète du livre trimestriel et par
chaque atelier :
1" Le numéro de chaque bassine lileuse. en indiquant le nombre des
bouts qu elle est en état de filer;
2" Le numéro de chaque bassine aceessoire, en spécifiant si elle est mue
à la main ou mécaniquement.
En outre, le filateur inscrit jour par jour sur le livre :
1" Lemomrbe des ouvrières concourant directement à la production de
la soie par catégorie lileuses à deux bouts, tileuses à trois et quatre bouts
et fileuses à plus de cinq bouts) ;
2° Le nombre d'heures de fonctionnement de chaque bassine ;
3° Les pesées de soie journalières.
A la fin de chaque semaine, ces chiffres partiels sont totalisés de manière
à présenter :
1° Le total des heures de fonctionnement de chaque bassine en service
et le nombre total des heures fie fonctionnement dans chaque catégo-
rie :
2° Le total des pesées successives de soie et le total général de la soie
produite pendant la semaine.
Les colonnes d'heures de travail et de pesées des soies ne doivent conte-
nir aucun blanc. Le filateur doit donc, soit inscrire à chacune des colonnes
un chiffre d'heures ou un poids de soie, soit y tracer une croix épaisse
s'opposant à toute inscription ultérieure.
A la fin du trimestre, les chiffres des heures de fonctionnement des bas-
sines ou des services par-catégorie et des pesées de soie de chaque semaine
-ont totalisés.
Art. 8. — Les flottes de soie correspondant à la dernière pesée inscrite
*ur le livre de filature doivent être conservées avec le numéro de la bas-
sine dans le magasin de la filature, à la disposition des agents de l'admi-
nistration, sans que toutefois ce délai puisse excéder quatre jours, à par-
tir de la tin de la journée, non compris les dimanches et jours fériés.
Ces agents peuvent faire procéder en leur présence, par le personnel de
l'usine, au pesage des flottes de la dernière pesée pour s'assurer que leur
poids correspond à celui qui est inscrit dans la colonne des pesées. Ils
peuvent également, en cas de présomption d'erreur importante, se faire
80 DOCUMENTS OFFICIELS
représenter la soie en magasin et taire procéder au pesage de cette soie
en leur présence par le personnel de l'usine.
Art. 9. - Le registre de contrôle indique la situation de l'usine au point
de vue des entrées et des sorties des marchandises.
Sur la première feuille de ce registre, le lilateur inscrit le poids net du
stock des cocons et des soies existant dans le magasin de la filature au pre-
mier jour du trimestre.
Sont successivement inscrites à leurs dates, dans chacune des colonnes
du registre réservées à cet eifet :
1° Les entrées et sorties de cocons frais ou secs :
2° Les sorties de soie filée.
A la fin de chaque semaine, le filateur relève en outre, dans les colonnes
réservées à cet elfet, le poids net des cocons lilés et le poids de la soie
obtenue pendant la semaine.
A la fin du trimestre, le filateur inscrit le stock des cocons et des soies
eu magasin et clôt le registre de contrôle par la mention suivante : « Cer-
tifié en conformité des écritures qui sont énoncées au livre journal,
réserve étant faite, en ce qui concerne les soies, de la tolérance d'un
écart de poids de 8 °/0 et les cocons de 5 °/0. »
Art. 10. - Les chefs de province sont chargés d'assurer les disposi-
tions du décret du 21 juillet 1910 et du présent règlement et peinent
déléguer leur pouvoir à cet elfet à tous les agents assermentés en service
dans la province. Ces agents, délégués pour le contrôle, ont le droit
d'entrer à toute heure de la journée dans les filatures de soie avant
réclamé le bénéfice des primes et dans les locaux annexes servant fie
magasins pour les cocons et les soies filées. Ils peuvent exiger la commu-
nication sur place des livres de journée de l'établissement ainsi (pie des
livres d'achat des cocons et de sortie des soies Idées. Ils peinent égale-
ment prélever des échantillons et faire procéder à tous les essais jugés
nécessaires pour le bon fonctionnement du contrôle.
Art. II. - A chacune de leurs visites, les agents de l'administration
- assurent de l'observation des prescriptions du règlement, vérifient
I exactitude îles diverses déclarations imposées au lilateur et apposent leur
signature sur le registre de déclaration; sur le livre de filature et sur le
registre dit « de contrôle ».
S'ils constatent une irrégularité, ils en rendent compte, dans un rap-
port qui est transmis par la voie hiérarchique, au Couverneur général et
au parquet s'il s'agit de fraudes.
A chacune de leurs visites, les agents chargés du contrôlé ouvrent la
boîte en présence du lilateur ou de son fondé de pouvoirs; ils en retirenl
Ions le- volants qui y ont été déposés depuis la dernière visite d'un con-
trôleur.
DOCUMENTS OFFICIELS 81
Après avoir classé ces bulletins par date, ils les comparent à la souche
du registre et, s'ils constatent la conformité des écritures et des nombres,
ils donnent au filateur décharge des volants dans la colonne d'observations
de la souche portant la date de leur visite.
En cas de divergence du volant avec la souche ou de manquants,
l'agent contrôleur mentionne les irrégularités sur chacune des souches
qu'elles concernent et en fait l'objet d'un rapport ou d'un procès-ver-
bal.
Les volants, réunis en liasse et accompagnés d'un bordereau qui men-
tionne leur nombre, sont envoyés sous pli recommandé au Gouverneur
général.
Le registre des déclarations journalières n'est envoyé parle filai eu r aU
Gouvernement général qu'après que l'agent contrôleur a vérifié et extrait
de la boite tous les volants afférents au trimestre écoulé.
Art. 12. — Les primes aux filateurs feront l'objet d'une liquidation
trimestrielle et, s'il y a lieu, d'une liquidation complémentaire annuelle.
Pour permettre la répartition du crédit maximum de 60.000 francs fixé
par le décret du 2J juillet 1910, il ne pourra être distribué par trimestre
une somme supérieure au quart du dit maximum, soit 15.000 francs.
Cette répartition sera faite au prorata des productions de chaque fila-
teur.
En fin d'année, si les répartitions trimestrielles ont laissé des reliquats,
le total de ces reliquats fera l'objet d'une répartition spéciale au prorata
des productions annuelles de chaque lilateur.
Mais en aucun cas la prime allouée à un fabricant pour un kilogramme
de soie grège ne pourra dépasser le taux unitaire fixé par l'article 2 du
décret du 21 juillet 1910.
Les filafeurs adressent directement, sous pli recommandé, au Gouver-
neur général, sous le timbre « Service de colonisation ». les pièces cons-
tatant le droit à la prime, savoir :
1° Un bulletin trimestriel récapitulatif faisant ressortir le poids de la
soie filée dans l'usine ;
2° Le registre des déclarations journalières ;
3° Le livre de filature;
4° Le registre dit » de contrôle ».
Ces trois registres doivent avoir conservé le nombre exact de feuilles
numérotées qu'ils contenaient lors de leur remise par l'administration.
En cas de non-représentation, même d'une seule de ces feuilles, il n'est
pas procédé à la liquidation.
Ces pièces sont vérifiées par le service de colonisation qui propose au
Gouverneur général l'approbation des états collectifs de dépenses.
Le Gouverneur général ne prend des décisions définitives qu'après avis
de la commission de contrôle.
Bul. du Jardin colonial. 1911 . I. — N" 94. 6
82 DOCUMENTS OFFICIELS
Cette commission, instituée par l'article I '\ du décret du l'I juillet
1910, esl ainsi composée :
1° Du directeur des finances et de la comptabilité, président ;
2° Du directeur des douanes et des contributions indi-
rectes ou de son délégué :
\\" Du chef fin service décolonisation ou de son délé-
gué : , membres.
\" D un membre de la chambre consultative de com-
merce et du comice agricole ;
.")" D'un secrétaire désigné parle Gouverneur général*
La commission se réunil tous les (rois mois, sur la convocation du
Gouverneur général. Sur le rapport qui lui est présenté par le secrétaire,
elle donne son avis sur la liquidation des primes réclamées par les lila-
teurs, ainsi que sur les cas litigeux < j 1 1 1 lui sont signalés par l'administra-
tion.
L'admission définitive au bénéfice de la prime sera prononcée par déci-
sion qui sera notifiée au directeur des finances, auquel incombera le soin
de l'aire mandater les sommes dues aux filaleurs.
Tananarive, le 26 octobre 1010.
IL Cor.
NOMINATIONS ET MUTATIONS
Afrique occidentale française.
Par décision du Gouverneur général]
Kn date du 2 novembre 1910:
M. Ilouard. inspecteur de I"' classe d'Agriculture, retour de congé, est
mis à la disposition du Lieutenant-Gouverneur du Haut-Sénégal et
Niger.
M. Farrënc Léonce . sous-inspeçteur d'Agriculture de 2e classe, retour
de congé, esl mis à la disposition du Lieutenant-Gouverneur de la ( '«Mo
d'1 \ oire.
Kn dale (\u 10 novembre 1910 :
M. Kourneau, sous-inspecteur d'Agriculture de 3e classe, retour de
congé, esl mis à la disposition du Lieutenant-Gouverneur du Sénégal.
SUBVENTION
Par décision du Gouverneur général,
Kn date du 10 novembre 1910 :
lue subvention annuelle de 1(1.1)0(1 Francs esl accordée an Muséum
dl listoire Naturelle pour la fondation et l'entretien d'un jardin botanique
situé à Dalaba Guinée française destiné a l'acclimatation et à l'élude des
piaules utiles.
COURS ET MARCHES
DES PRODUITS COLONIAUX
CAOUTCHOUC
LE HAVRE, li janvier 1911. . — Communiqué de la Maison Vaqujn et
Sciiwki r/Kii. 1. rue Jérôme-Bellarmato.
Depuis noire derniei' communiqué nous avons à enregistrer une baisse assez
sensible variant de I à 3 francs suivant sortes et 1 on cote :
Francs
Para 13.50 à 13 .7<>
Para Sernamby 7 . 50 s
Pérou fin 14. 20 1 i . 3(>
Pérou Sernamby 1" 11.25
caucho ...10 II
Maniçoba 5.50 9
Madagascar :
Tamatave Pinky I 8
PinUv II.
Majunga
Faranfangana . .
Anahalava
Mananzary. ,
Barabanja .
Lombiro .
ïulëar
Tonkin
Congo :
Haut-Oubanglii.
9
8 . 7 ;»
9
7.25
s. .".Il
7.50
5.50
s
5.25
5. 50 10.25
Francs
Kotto
12
9
13
50 à
20
50
13.25
U.C. Batouri . .
9 . 45
Ekela Kadei Sangha
14.25
Congo rouge lavé. .
5
12
5
10
.10
10
.50
5 . 30
12.40
Koulon-Niari
7.25
Manibéri
5. 75
N'Djolé
i
00
5.1(1
Mexique feuilles scr
appy
8
l(i
— slaps
5
(3.75
SavanMa :
San Salvador
9
10
Carthagène
ii
s
Ceylan :
Biscuits, crêpes, etc
/
— extra
20.
50
22 . 50
Balata Venezuela blocs..
(i
6 . 5(1
Balata feui
lies..
7
7.50
12.5(1 13.25
Le tout au kilo, magasin Havre
BORDEAUX, 31 décembre 1910. Communiqué de MM. U. Dukfau
et Clc, 10, rue de Cursol.
Nous pouvons signaler un assez bon mouvement d'affaires durant toul le
mois de décembre écoulé, semblant provenir de la stabilité <lu Para, qui est
resté dans les environs de l'es lti à 17 le bilogr.
Cependant, cette sorte étant descendue à 15.50 environ ces derniers jours,
toutes positions, nos sortes africaines semblent devoir subir un certain recul
;i bref délai.
Les importations Caoutchouc sur notre place pendant L'année 1910 s'élèvent
à 2.349,880 kilos environ contre 1,995.420 kiloer. en 1909,
84
COURS ET MARCHÉS
Les prix des principales sortes pendant Tannée 1910 ont été de :
Francs
12
75
à 22
s
50
15
8
50
Ifi.
50
Conakry Niggei s
Gambie A.
Lahou Cakes
Soudan Niggers 1 1
Nous cotons actuellement :
Francs
Conakry Niggers 12. 75 à 13
Soudan Niggers Rouges
Soudan Niggers Blancs.
Lahou Nierarers
19.75
Lahou Petits Cakes. .
11 .75
12
10.25
10.50
10.50
10.65
9
0.25
L aluni Niggers.
Francs
10.50 à 18
Tonkin Rouge 11.50 21
Selected Lumps 5.90 12.75
Francs
Gambie A 8.50 à 9
Gambie A. M 7.50 8
Gambie B 0.50 6.75
Selected Lumps 5.75 6
Tamatave -Madagascar. : . 10 10.50
Majunga Madagascar. 8 9
ANVERS, 7 janvier l'.lll. — Communiqué de la So(vV/<; coloniale Anver-
suise, 9, nie Rubens.
Le marché de caoutchouc s'est graduellement affaibli pendant le mois de
décembre, néanmoins pour les sortes Congo la demande a été bonne et vu
le stock réduit celles-ci obtiennent à notre vente du I i- décembre les mêmes
prix que précédemment tandis que les espèces de plantations bien qu'obtenant
une bonne demande ont été réalisées àenv. 3. 3 i ",„ de baisse. Fin décembre
el commencement janvier les prix ont encore sensiblement baissé.
Nous cotons pour décembre qualité courante à lionne les prix suivants :
Francs
Rusai rouge 1 1:3.25 à 13 . 50
Kas-iï rouge genre Lo-
ailda II noisette 11.25 11.75
Kasaï noir 1 13.25 13.50
Lopori. Yengu. [kelemba.
Lulonga, etc L3.25
7.50
Lopori Maringa.
Haut -Congo oi
Sankuru. Lomani.
Haut -Congo ordinaire
12
13.50
8
12. 10
Francs
Aruwimi 12 à 12.75
Uélé 12 12.75
Straits Crêpes 1 1 5 . 55 15.75
Guayule 6.25 6.75
Maniçoba 7.25 8.25
Mongola lanières 12 12.75
Wamba rouge I lo 10.50
Stock lin novembre L910.
Arrivages en décembre
Veilles en décembre
Stock (in décembre
Arrivages depuis le 1er janvier 1910.
568 ion nés env
300
280
580
..(l.'iS
Venles depuis le Ier janvier l'.lll) i .01 I .'.Ci kilos
COURS ET MARCHÉS
85
COTONS
(D'après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal Officiel.
LE HAVRE, 21 janvier 1911. — Cote officielle. — Louisiane très ordi-
naire (en balles, les 50 kilos).
Francs
95.87
95.50
95.62
95.25
94.87
Septembre 94.50
Mars-Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Octobre . .
Novembre.
Décembre .
Janvier. . . .
Février . . .
Francs
94
91.62
87.12
85.37
84.37
Tendance calme. Ventes. 3.800 balles.
LONDRES, 21 janvier 1911. — Tendance soutenue. Tennevelly F. G. F. 7
13/ I6d. ; fine Bengale 6 5/8 d. par livre anglaise (453 gr. en pence).
CAFES
(D'après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal Officiel.)
LE HAVRE. 21 janvier 1911. — Santos good average, les 50 kilos,
en entrepôt :
Janvier- Avril 70.25
Mai-novembre 70.50
Décembre 70.25
Tendance facile. Ventes, 16.000.
Poivre. — Sans changement.
Ventes en disponible : 500 Santos à 80 ; 30.000 kilogr. Malabar embarque-
ment janvier-mai à 88.
ANVERS, 21 janvier 1911. — Clôture. — Les 50 kilogr. : janvier, 75 fr. 25;
février, 75 fr. 25; mars, 75 fr. 25; avril, 75 fr. 25; mai, 75 fr. 25; juin,
75 fr. 25; juillet. 75 fr. 25; août, 75 fr. 25; septembre, 75 fr. 25. Tendance
calme.
HAMROURG, 21 janvier 1911. Cafés (2 heures]. - Les 50 kilogr. en
francs : janvier, 71 fr. 27; mars, 72 fr. 19; mai, 71 fr. 56; juillet, 71 fr. 56;
septembre, 70 fr. 94 ; décembre, 70 fr. 31. Tendance irrégulière.
86
COURS ET M.iKCHES
CACAO
LE HAVRE. 31 Décembre 1910.
Au droit de 104 francs.
Franc
Guayaquil Arriba. . . .
76
à
82
69
7:>
Machala . .
70
70
Para
(i.">
68
Carupano
69
7'»
La Guayra
68
73
Colombie
107
50
115
Ceylan, Java ...
7.")
69
S 7
"i(i
l'rinidad
73
Grenade
69
Sainte - Lucie.
Domi-
nique, Saint-Vincent
63
à
67.50
Jamaïque
02
67
Surinam
66
65
69
Haliia fermenté
71
San Thoraé
65
60
' > 1
til
.il»
50
ii7
Côte d'Or. . .
64
Samana
ii:>
Sanchez Puerto
Plata..
6 i
Haïti
55
65
Au droit de o2 francs.
Francs
".niipo français 92
Martinique 8K.5U à 89.50
Guadeloupe 89 92
Madagascar, Ré union.
Comores
Francs
On à 95
ANVERS. 10 Janvier. Société coloniale Anversoise, marché liés
ferme, nous cotons pour Cacao au Congo. — Fr. 61.50 à i>i par 50 kilos.
MATIÈRES GRASSES COLONIALES
MARSEILLE. 15 janvier 1911. Mercuriale spéciale de « L'Agriculture
pratique îles Pays chauds », par MM. Rocca, Tassy et de Roux.
Coprah. — Tendance faible. Nous colons nominalement en disponible les
100 kilos c. ii. !.. poids net délivré conditions de place.
Francs
i !ej liin sundried 63
Singapore 59.50
Macassar ô'.i
Manille 57, 50
Zanzibar 59
Mozambique 59 . 50
Java sundried ....
Saïgon
Ci il i mou
Pacifique Samoa. .
( >céanie frança ise
Francs
60
57 m
50
Huile de palme Lagos, 80 frs; Bonuy-Bennin, T* frs : qualités secon-
daires, 73 lis les IOii kilos, conditions de Marseille, luis perdus, prix
pour charge menl entier.
Graines de palmiste Guinée
— Mowra Bassia,
13 lis 50 déli \ ré
Manquant
COURS ET MARCHÉS 87
Graines oléagineuses. — Situation ferme; nous cotons nominalement:
Francs
Sésame Bombay blanc crosse graine 10.50
— petite 39.50
— Jaffa 49
— bigarré Bombay. Grosses graines, âo ■/„ de blanc. in
Graines lin Bombay brune grosse graine
— Colza Cawnpore. Grosse graine 29
— Pavot Bombay 39
— Ricin Goromandel nouvelle récolte). . . 30
Arachides décortiquées Mozambique î;î
— — ■ Goromandel 33
Autres matières. — Cotations et renseignements sur demande.
TEXTILES
LE HAVRE. Ht janvier 101 I. — Communiqué de la .Maison Vaquin et
Schweitzer.)
Manille. — Fair current : 47 IV. 25 à 18 fr. 50. — Supeinor Seconds : 'i7 fr.
à i7 fr. 50. — Good brown : L"> fr. 25 à i'i IV. 75.
Sisal. — Mexique : 48 fr. à 49 fr. 75. — Afrique : 60 IV. à 02 IV. — Indes
anglaises : 32 fr. 25 à 52 fr. — .lava : 53 IV. à 62 fr.
Jute Chine. — Tientsin : 'C2 fr. à 12 fr. 50. — Hankon : î-3 fr. à 43 IV. 75.
Aloès. — ■ Maurice : 53 fr. 50 à 69 fr. — Réunion : 54 à 68 fr. — Indes : 30
à 38 fr. — Manille : 37 fr. 50 à 43 fr. 50.
Piassava. - - Para : 130 à 150 fr. — Afrique : Cap Palmas : 51 à 53 fr. —
Sinoë : 52 à 53 fr. ; Grand Bassani : 50 à 54 fr. ; Monrovia : 50 fr. à 52 fr.
China Grass. — Courant : 73 à 82 fr. - Extra : 89 IV. 50 à 94 fr. 50.
Kapok. — Java : 160 à 165 fr. — Indes : 115 à 120 IV.
Le tout aux 100 kilos, Havre.
GOMME COPALE
ANVERS. 10 janvier 1911. Communiqué de la Société Coloniale
Anversoise.)
Le marché de copal en décembre a été peu animé, la demande est modérée
et les diverses parties ont été réalisées aux environs des évaluations.
Nous cotons aujourd'hui :
Gomme assez claire opaque . 1 40 à 17b
non triée, de qualité courante 110 135
triée, blanche de belle qualité 320 350
— - claire, transparente 230 260
assez claire 1 55 I 95
Stock, environ 150 tonnes.
La prochaine vente aura lieu le 18 janvier et comprendra 131 tonnes.
88
COURS ET MARCHÉS
LE HAVRE. 10 janvier 1911. .Communiqué de MM. Vaquin et
Schweitzer.)
Gomme copale Afrique 30 à 100 francs i
i les 100 kg.
Madagascar 100 a -500 — >
POIVRE
(les 50 kgr. en entrepôt)
LE HAVRE, 17 décembre 1910 :
Saigon. Cours du jour :
Francs
Décembre 75
Janvier 75.50
Février 75.50
Mars 76
Avril 76.50
Mai 77
Francs
Juin 77.50
Juillet 77.50
Août 7s
Septembre 78
Octobre 78.50
Novembre 79
Tendance ferme.
IVOIRE
ANVERS, ~ décembre 1910. — (Communiqué de la Société coloniale Anver-
soise.) Marché inactif dans l'attente des enchères du Ml janvier.
BOIS
LE HAVRE, 10 janvier 1911.
Schweitzer.)
Francs
Acajou Haïti 6 à 16
— Mexique I* 50
— Cuba 10 50
— Gabon 1 i 22
— Okoumé s K»
(Communiqué de MM. Vaquin et
Francs
Kbénc-Gabon 15 à 30
— Madagascar 15 30
— Mozambique S 15
le tout aux 100 kilos. Havre.
MAÇON, PROTAT FHKHKS. IMPRIMEURS
L' Edileur-Gera.nl : A. Ciialiamii..
KALISYNDIKAT,_G:jn:J^
ENGRAIS POTASSIQUES
Nécessaires à tout planteur désireux de tirer le maximum de rendement des capitaux et travaux engagés.
I.a consommation énorme de ces engrais est la meilleure preuve de leur efficacité : En tqosellea été de
3 MILLIONS DE TONNES
LES ENGRAIS POTASSIQUES LES PLUS CONVENABLES SONT :
Pour CANNE à SUCRE, TABAC, ARBRES FRUITIERS :
Sulfate de Potasse (5o o/o de polassej.
Pour CACAO, CAFÉ, THÉ, COTON, RIZ, MAIS :
Chlorure de Potassium lîio o/o de potasse).
Pour COTON et COCOTIER sur sols légers :
Kaïnite-Hartsalz (12, 4 0/0 de potasse .
La KAINITE possède à la fois des propriétés FERTILISANTES, INSECTICIDES et ANTlCRYPTOG/MIQUtS
■»■»♦ ♦■ ' ■
Agents dans tous les pays tropicaux
Les représentants du syndicat sont à la disposition des planteurs pour tous renseignements et conseils.
Brochures et Manuels gratuitement en toutes langues, sur la culture et la fumure d'un grand nombre
de plantes tropicales : Café, Cacao, The, Canne à sucre. Cowpea. îflaïs, etc., etc.
-■ ♦ ♦ ♦ ♦ - ■■ ■
S'adresser au Kalisyndicat, G. m. b. H., Agriculturabteihing. Leopoldshall-Stassfurt, Allemagne
au Kalisyndicat. G. m. b. H., Filiale H mbourg, Kaufmannshaus
au German Kaliworks West Indian Office P. 0 Box 1007. Havana Cuba.
et à Paris, 15, rue des Petits-Hôtels :
BUREAU D'ETUDES SUR LES ENGRAIS
ASSOCIATION
DES
Planteurs de Caoutchouc
48, Place de Meir, 48
ANVERS
Centre d'union et d'informali m pour tous
ceux qui s'intéressent àla culture rationnelle
du Caoutchouc.
RENSEIGNEMENTS
techniques et financiers
Bulletin mensuel, 16 pages in 4<
Actualités, articles techniques, nouvelles
concernant la culture du caoutchouc, rapports
de sociétés, déclarations de dividendes, le
marché du caoutchouc, cotes et rapports du
marché des valeurs de sociétés de plantation
de caoutchouc.
Abonnement : frs. 12.50 par an.
LA HACIENDA
Qran Obra Ilustrada
en Espanol
Cada numéro mensual va repleto de
ensenanzas utiles, por la pluma de 1rs
autoridades mâs e'minentes del uni-
verso, sobre
ganaderia, café, azùcar, cau-
cho, tabaeo, granos, plantas
fibrosas, riegos, abejas, avi-
cultura, jardineria, frutas y
muchos otros productos, in-
' luyendo un a secciôn titulada
" Temas del Hogar. "
Jamâs bajarân de ?4 'as paginas de
lectura provrchosa, todas en ,estilo
claro, de gran conveniencia para
propietarios pequtîtos y grandes.
Hay hermosos grabados en cada
pàijinamuestra fiel del arte tipo-
gràfico par excellence — LA HA-
CIENDA es la mejor revista para
el Hogar y explotaciones agrico
la«^. El costo al ano, inclusive el
porte, es dôlares $ 3. »
Enviamos âsolicitud un ejemplar gratis
LA HACIENDA COMPANY
ox 974. Buffalo, N. Y., E. U. A.
VILMORIN-ANDBIEOX & C
4, Quai de la Mégisserie, PARIS
IE
LIANE A CAOUTCHOUC
Landolphia Heudelotii
La Maison VILMORIN -ANDRIEUX & Gic. toujours soucieuse d'être
utile à son importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon
toute particulière de l'importation et de la vulgarisation des graines et
plantes précieuses des pays chauds.
Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent
certainement au premier rang des maisons recommandantes pour
résoudre cette importante question.
Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a
obtenu 7 Grands Prix à l'Exposition ( niversellc de 1900, dont un
spécialement accordé pour son Exposition Coloniale. En outre, le Jury
de la dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions
du Jury de 1900 en lui attribuant un Grand Prix.
Enfin, suivant une longue tradition, la, Maison se fait un devoir de répondre de la Façon la plus désin-
téressée à toutes les demandes qup lui sont adressées.
GraiDes et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte :
Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai), Cotons sélectionnés, Jute, Eourcroya
gigantea, etc.
Plantes économiques- — Cacaoyer (variétés de choix), Caféiers (espèces diverses), Coca, Kola,
Tabacs divers, Thé d'Annam et d'Assam, etc.
Plantes à caoutchouc. — Gastilloa elastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers. Hevea brasiliensis,
Landolphia (diverses sortes), Manihol Glaziovii, Marsdenia verrucosa, Willughbeia edulis, etc.
Plantes à épices. — Canellier de Ceylan, Gingembre des Antilles, Giroflier, .Muscadier, Poivrier,
Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc.
Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc , etc.
Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler l'attention de notre clientèle d'outre-mer sur
l'avantage qu'ils trouveronl à employer nos caisses vitrées (caisse Ward pour l'expédition des jeunes
plants un des graines en stratification.
GRAINES AGRICOLES ET INDUSTRIELLES
Graines <l Arbres el d'Arbustes pour pays tempérés et tropicaux.
Assortiments de Graines potagères, Fleurs, etc., appropriés aux différents climats.
CATALOGUE SPÉCIAL POUR LES COLONIES FRANCO SUR DEMANDF
Correspondance en toutes langues. — La maison n'a pas de succursale ni de dépôt.
lie Année Février 1911 N° 95
MINISTERE DES COLONIES
Jardin Colonial
L 'Agriculture pratique
des pays chauds
BULLETIN MENSUEL
DU
JARDIN COLONIAL
El DES
Jardins d'essai des Colonies
ious documents et toutes communications relatives à la rédaction
doivent être adressés
au Directeur du Jardin Colonial, Ministère des Colonies
PARIS
Augustin G H A L L A M E L , E d i t euk
Rue Jacob, i 7
Librairie Maritime et Coloniale
Les abonnements partent du /«'i- Janvier
Prix de l'Année (Fiance, Colonies et tous pays de l'Union postale). — 20 IV.
La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale.
Les citations ou reproductions partielles sont autorisées à condition de mentionner la source
S Exp°" Univ11" Anvers 1894
MEDAILLES D OU
I MED. D'A Ri! EN l
Ex|>°" tJuiv"« Liège 1905
DIPLOMES D'HONNEUR
SOCIETE ANONYME
DES
Engrais Concentrés
à KNG1S (Belgique)
Engrais complets
pour Cultures
tropicales
Lsaft-
Cotonnier.
PRODUITS
Tabac.
Superphosphate concentré ou double
43/00 °/0 d'acide phosphorique soluble.
Phosphate de potasse. 38 o/0 d'acide
phosphorique, 26 "/„ de potasse-.
Phosphate d'ammoniaque. 43 % d'acide
phosphorique, G °/0 d'azote.
Sulfate d'ammoniaque, 20/21. Nitrate de soude, i5/i6.
Nitrate de potasse. 44 ° „ de potasse, i3 °/0 d'azote.
Sulfate de potasse, 96. — Chlorure de potasse, 0,5 y0
Caoutchouc, Canne à sucre, ^
Cacao, Tabac, Colon, Ba- \
nanc, Ris. Café, Thé, Mais, ^
Vanille, Indigo, Ananas, ^
Orangers, Citronniers, Pal- \
rniers, etc. ^
!
s
s
N
$
\
\
\
\
^
S
s
Canne à sucre.
L'AGRICULTURE PRATIQUE
DES PAYS CHAUDS
BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES
lie année Février 1911 N° 95
SOMMAIRE
Pages
Sur l'existence d'un riz vivace au Sénégal, par Paul Ammann,
Ingénieur Agronome, chargé de mission en Afrique
Occidentale 8g
Les Plantations d'essences à caoutchouc à la Martinique, par
E. Reboul, Ingénieur d'Agriculture Coloniale 95
Cours de Botanique Coloniale appliquée, par M. Marcel Dubard,
Maître de Conférence à la Sorbonne, Professeur à l'Ecole
Supérieure d'Agriculture Coloniale (suite) 102
L'Agriculture en Guinée française 1 18
Le Tabac et les cigares de la Havane, par M. Paul Serre,
Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture (suite) i3g
NOTES
Sur l'acclimatement en Sicile du « Ficus Elastica », par G. En-
gelhardt, Consul Général de Fiance i55
Les Espèces du genre Citrus existant à Anjouan, par P. Advisse-
Desruisseaux, Ingénieur agricole 1 57
Production du sucre en Australie i58
Maïs et Riz 160
COMMUNICATIONS DIVERSES
Caoutchouc et peaux de bœufs de Madagascar. — Les clous de girofle
à Zanzibar. — Exportations des îles Hawaï pendant les
années 1908- 1909 et 1909-1910 i63
DOCUMENTS OFFICIELS
Indo-Chine 166 | Nominations et Mutations. . . 168
Statistiques Commerciales. — Exportations agricoles et forestières
des colonies françaises 170
Cours et Marchés des Produits Coloniaux (caoutchouc, coton, café,
cacao, matières grasses, textiles, gommes, poivre, ivoire,
bois) 1 7 »
Bibliographie.
v et vin
MINISTERE DES COLONIES
Jardin Colonial
Nogknt-sur- Marne
AVIS
Les Laboratoires de recherches du Jardin Colonial se chargent
gratuitement de toutes déterminations des matières premières
intéressant la production des Colonies françaises :
Etude des matières premières.
Détermination de leur origine, de leur valeur commerciale, de
leurs applications.
Le Jardin Colonial analyse les terres des Colonies et les
engrais qui peuvent y être employés.
TARIF DES ANALYSES PAYANTES :
Analyse chimique complète (cailloux, \
sable, argile, calcaire, débris organiques j Analyse chimique complete(azote, acide
et humus) 25 fr. phosphorique, chaux, magnésie, po-
- Engrais chimique par élément do- tasse) 25 fr.
se
5 fr.
Protection contre la Chaleur Solaire
SUR TOUTES TOITURES EN VERRE, ZINC, ARDOISE, TOLE ONDULEE, ETC., ETC.
Bk ^J ét^k Breveté
par r M W \J La s.g.d.g.
Application rapide '^^^^^^im/'^ii^/ Enlèvement facile
\ i iAiiivii.ru ^^s^^^^pBF^^^^^' sans u:hiiii
Lumière tamisée r^^^3taB^!A^^^S^ verre
sans obscurité ^^^^^P*"SCT^^^>-'' ni mastic
ENDUIT LIQUIDE ÉCONOMIQUE
Une attestation entre mille. — Je suis heureux de vous informer que l'essai île votre produit
l'ASOL. que j'ai appliqué cet été sur une de mes serres à orchidées, a pleinement réussi; Je ne l'ai appliqué
que sur la serre froide, ii Odontoglossum . J'ai obtenu une température beaucoup plus basse, tout crt été, et
|e u'ai pas baisse une seule fois mes stores « claies » : malgré les forts coups de soleil j'ai donc obtenu de
la fraîcheur, sans pour ainsi dire perdre le Jour. C'est un avantage énorme de n'avoir pas à baisser et
remonter les claies constamment, et c'est une économie.
Signé : Debbauchamps, propriétaire et amateur d'Orchidées, à Rueil.
ADOPTÉ PAR LES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER, MINISTERES, GRANDES USINES
Nombreuses attestations et références importantes. — Circulaire et Prix-courant sur demande.
M. DET0URBE, «SU 7, rue St-Séverin, Paris (5e)
Deux Grands Prix : Milan 1906. — Saragosse 1908.
Hors concours. — Membre du Jury : Exposition franco-britannique, Londres] 1908.
11e Année Février 1911 N° 95
ÉTUDES ET MÉMOIRES
SI H L'EXISTENCE DTN IUZ VIVACE AU SÉNÉGAL
Des explorateurs, parmi lesquels des naturalistes, ont signalé,
sous le nom de « riz sauvages » des riz spontanés qu'ils ont rencon-
trés au cours de leurs vovages en Afrique : Schweinfurth en a trouvé
dans le Bahr-el-Gazal ; Cameroun entre le lac Tanganika et la Côte
Occidentale ; le Père Sébire sur les bords du Niger ; Casimir Maistre
dans des marais du Haut-Chari. Plus récemment. A. Chevalier a
signalé un riz sauvage rencontré dans le Haut-Congo, et retrouvé
depuis ailleurs par M. Luc, Inspecteur d'agriculture de la Colonie.
Nous-même avons rencontré près de Niafounké un riz sauvage
(Tierow-Mô. ou riz des oiseaux i bien connu des indigènes pour se
ressemer seul.
Mais le riz qui fait l'objet de la présente étude se diiï'érencie
nettement des riz précédents.
En juin 1000. pendant un séjour au Sénégal, nous avons trouvé
dans la région de Richard-Toll un riz spontané, poussant sans rece-
voir aucun soin de la part des indigènes, et rentrant bien de ce fait
dans la catégorie des riz sauvages. Mais ce riz présente une parti-
cularité, celle de posséder des tiges souterraines : ces rhizomes lui
permettent de se reproduire sans l'intervention de (/raines, en lui
fournissant la possibilité de végéter à la façon du chiendent. C'est ce
caractère tout particulier déplante vivace, caractère qui semble bien
n'avoir jamais été signalé par les auteurs cités plus haut, ni par
d'autres, qui fait l'intérêt physiologique et économique du riz dont
il s'agit.
Du reste, il est bien certain que ce caractère de plante vivace
n appartient pas indistinctement à tous les riz sauvages : le riz de
Niafounké '< Tierow-Mô » mis en culture au Jardin Colonial n'a pas
fourni de rhizomes, alors que, dans les mêmes conditions, le riz de
Hichaid-Toll en donnait.
Ce dernier a été suivi et étudié pendant un an et demi par
Bul. (Ju Jardin colonial. 1911. I. — Nu 95. 7
90 ÉTUDES El MÉMOIRES
M. Ch. Chalot, du Jardin Colonial, et M. A. Berteau, préparateur,
qui en a fait l'étude botanique. Des rhizomes, pris à Richard-Toll
à la fin de la saison sèche, et rapportés dans leur motte de terre, sont
très facilement entrés en végétation, quand on leur a fourni l'humi-
dité nécessaire ; et d'autre part, des grains de ce même riz semés,
reproduisaient la plante avec tous ses caractères, affirmant ainsi
très nettement sa particularité de plante rhizomateuse.
Actuellement ce riz vivace, ou riz à rhizomes, couvre dans la
région de Richard-Toll des espaces importants : il est bien connu
des indigènes qui le récoltent chaque année et l'emploient pour leur
nourriture.
Mais, les noirs ne donnent à ce riz aucun soin de culture. Les
rhizomes restent dans le sol, relativement meuble, supportent sans
périr, toute la saison sèche qui, on le sait, dure huit mois et, lorsque
surviennent les premières pluies, entrent en végétation ; l'on voit
poindre immédiatement les jeunes pousses : Ton croirait voir un
vaste champ de blé qui lève. Les terrains occupés par ce riz sont en
général inondés par le fleuve Sénégal ou ses affluents ; au fur et à
mesure que le niveau de l'eau monte, la plante grandit de façon à
conserver toujours à peu près la même longueur de tige au-dessus
du niveau de l'eau. Ce phénomène, reproduit en petit, ce qui se
passe pour le riz flottant de l'Indo-Chine, ou le « bourgou » du Sou-
dan. En même temps que les tiges aériennes poussent, les rhizomes
souterrains cheminent, et vont reformer, quelquefois à plusieurs
décimètres de distance, une nouvelle tige aérienne.
L'indigène n'a donc d'autre souci que d'attendre le moment de la
récolte, en préservant toutefois le riz contre les troupeaux qui en
sont très friands, lorsque les tiges sont encore vertes. Le grain est
récolté immédiatement après le retrait des eaux ; souvent même, il
y a encore des mares stagnantes sur le terrain.
Pour la récolte, 1 indigène se sert dune petite calebasse qu'il intro-
duit sous les épis ; il donne un coup sec de bas en haut, et recueille
ainsi les grains ; l'habitude et l'adresse de ces noirs sont si grandes
que presque tous les grains se trouvent ramassés, il n'en tombe sur
le sol que très peu qui peuvent alors germer aux premières pluies.
La récolte faite, les indigènes laissent les troupeaux manger les jeunes
pousses qui repartent toujours du pied, tant que subsiste un peu
d'humidité.
( le riz est extrêmement vigoureux et pousse avec une grande rapi-
RIZ VI V ACE AU SÉNÉGAL 91
dite ; ses tiges dépassent très rapidement un mètre de hauteur (nous
avons vu que cette hauteur dépend en partie de la crue). Si l'on
coupe une tige a un mètre du sol environ, le nœud situé immédia-
tement au-dessous de la section développe son bourgeon, et ce bour-
geon reforme une tète à la tige tronquée ; un morceau de tige, ou
même simplement un nœud, avec deux ou trois centimètres de tige
de chaque côté mis en terre, s'enracine avec la plus grande facilité,
et reforme un pied : c'est une monocoti/lédone de plus à signaler
comme se marcottant et se bouturant très facilement.
L'épi estassez bien fourni ; il porte de 90à 170 épillets (une variété
analogue, comme grain, de Madagascar, en porte de 50 à 180), très
fortement barbus ; mais les barbes se cassent avec une très grande
facilité ras du grain, et il est par suite très rare d'avoir des grains
aristés.
Les glumelles, de couleur brun noirâtre, enserrent très fortement
un grain allongé, mais un peu grêle. Ce grain, très rouge, présente
sur chaque face un sillon très marqué, ce qui doit rendre plus diffi-
cile son polissage et augmenter les chances de brisures. 1.000 grains
pèsent en moyenne 12 gr. 7 (contre 20 gr. 4 à 21 gr. 6 pour les riz de
la Caroline et 10 gr. 5 à 17 gr. 4 pour ceux de Saigon). Le « paddy »,
ou riz non décortiqué, donne 28 % de balle et 72 de grain (les
divers riz donnent de 21,2 à 29,9 de balle pour 100 de paddy).
Le grain très sec, assez dur, se gonfle dans l'eau en abandonnant
une grande partie de sa matière colorante ; il a la composition sui-
vante (avec parallèlement la composition du riz sauvage de Nia-
founké, et d'un autre riz cultivé dans la région):
Riz vivace Riz sauvage Riz cultivé
de de de
Richard-Toll Niafounké Niafounké
Eau 13,81 12,24 12,10
Cendres 0,58 0,80 0,70
Matières grasses 2,05 1,60 2,00
Matières azotées 5,80 7,74 6,24
Amidon 70,50 69,80 70,20
Cellulose saccharifiable i,50 4,00 4,80
Cellulose brute 2,35 2,15 2,70
Non dosé 0,41 1,67 1,26
Ce riz vivace doit être rangé dans la catégorie des riz très pauvres
en azote (le riz sauvage de Niafounké est un peu plus riche). Mais
92
EIT1JKS ET MEMOIRES
sa richesse en amidon en fait une matière première amylacée inté-
ressante.
La paille sèche n'est employée par les indigènes qu'à couvrir leurs
cases et, par quelques-uns, à remplir les paillasses. Lorsque la
récolte du grain est faite, les animaux mangent une partie des tiges
sèches abandonnées sur le sol ; le reste est brûlé à la lin de la sai-
son sèche. Cette paille, consommée facilement à l'état sec, par les
animaux, est avidement recherchée par eux lorsqu'elle est a l'état
vert ; elle a du reste une valeur nutritive qui est loin d'être négli-
geable ainsi que le montrent les analyses suivantes :
RIZ VIVACE DE RICH A RD-TOLL
Tiges sèches de Tiges vertes obtenues au
Richard-Toll. Jardin Colonial.
Humides Sèches Humides Sèches
Eau 10,90 0,00 69,30 0,00
Cendres 9,94 11,96 2,50 8,15
Matières grasses. 0,72 0,87 0,39 1,28
Matières azotées. 3,06 3,68 2,15 7.00
Matières saccha-
rifiables 45,45 54,70 9,30 30,30
Cellulose brute.. 21, 55 25,96 10,44 34,02
Non dosé 2.38 2,83 5,92 19,25
L'analyse n'a porté (pu1 sur la partie supérieure des tiges récol-
tées à Richard-Toll, et sur la totalité de celles récoltées au Jardin
Colonial : c'est ce qui explique la plus grande richesse de ces der-
nières en cellulose brute. — On voit que les tiges vertes constituent
un très bon fourrage.)
Ce riz vivace ne fait actuellement l'objet d'aucune culture ; les
indigènes se contentent de récolter son grain sans même songer à
augmenter l'étendue des terrains occupés par la plante. Kt cependant,
ce grain a pour les indigènes de la région une valeur très réelle,
puisqu'ils l'échangent, à Saint-Louis, contre le riz d'importation, à
raison d'une calebasse de riz vivace contre trois calebasses de riz.
importé. C< riz indigène donne, paraît-il, un couscous de qualité
supérieure, ce qui tient probablement à la dureté du grain.
Mais la plus grande qualité (\v ce riz est de pouvoir donner une
RIZ VI YACK AU SÉNÉGAL !>:>
récolte sans exiger aucun travail. Dans les régions où la main-
d'œuvre est rare ou paresseuse, il est tout indiqué d'augmenter, par
des cultures; l'étendue des terrains où se trouve la plante: les indi-
gènes pourraient avoir ainsi, sans qu'il en résultât pour eux la
moindre peine, des réserves alimentaires importantes, qui leur per-
mettraient de supporter des périodes plus ou moins longues de disette
provenant de conditions climatériques défavorables aux cultures
locales. Et l'importance de cette considération n'échappera à per-
sonne si Ion songe que le riz forme, sur le globe, la base de la nour-
riture de près d'un milliard d'individus, et que cette céréale, qui
est directement semée en place en Europe et aux Etats-Unis, est au
contraire repiquée à la main dans les pays de l'Extrême-Orient, ce
qui représente un travail énorme.
Dans la région de Richard-Toll le riz vivace pousse dans des
terres assez légères, riches en azote et eh potasse, mais pauvres en
acide phosphorique et en chaux.
Voici la composition d'une de ces terres :
Analyse physique °/00 : gravier siliceux 7,5 ; sable grossier siliceux
219,9 ; sable fin siliceux 135,2 ; argile 273,9 ; humus 62,4.
Analyse chimique (rapportée à la terre totale) °/00 : azote 1 ,86 ;
acide phosphorique 0,57 ; potasse 2,29 ; chaux 2,65.
Cette terre contient en outre 0,84 pour 1000 de chlorure de
sodium, ce qui permet de supposer que ce riz se comporterait bien
en terres salées. Il serait donc possible de l'utiliser pour les vastes
territoires, tels que ceux que l'on rencontre le long du Sénégal,
dans l'extrémité inférieure de son cours, où la présence du sel est
un obstacle à toute culture. Ce riz serait aussi très intéressant poul-
ies pays à terres salées, que l'on dessale, en vue par exemple de la
culture ultérieure du coton (Egypte), ou d'autres plantes (Camargue .
On pourrait donc, sans aucun inconvénient, étendre considéra-
blement l'aire de culture de ce riz. Il sert déjà de nourriture aux
indigènes, son grain allongé le ferait très facilement admettre, une
fois poli, dans la consommation européenne. Au point de vue indus-
triel il ferait une excellente matière première amylacée. Enfin l'on
songe actuellement à nourrir les chevaux avec du paddy : ce riz
pourrait fort bien être utilisé dans ce but.
La paille devrait être recueillie avec soin, après la récolte dugrain,
mise de côté pour la nourriture du bétail, à la fin de la saison sèche,
ou expédiée dans les régions dépourvues de fourrages. Et rien n'em-
94 ÉTUDES ET MÉMOIRES
pécherait, vu la qualité des tiges coupées eu vert d'augmenter encore
l'aire de culture du riz pour en faire du fourrage, ressource précieuse
pour les pays tropicaux à longue saison sèche.
La paille peut servir.de matière première pour la fabrication de la
pâte à papier.
La culture de ce riz vivace amènerait certainement une améliora-
tion du grain, amélioration qui pourrait être aidée utilement par la
sélection.
La création d'hybrides permettrait peut-être, tout en conservant
le caractère vivace de la plante, d'obtenir des grains meilleurs comme
forme, taille et même richesse en azote (riz créoles signalés par
Bonâme à l'Ile Maurice, pour leur grande richesse en azote). Et l'on
obtiendrait alors des variétés que Ton pourrait cultiver deux ou
trois ans de suite sur le même terrain sans avoir besoin de replanter
chaque année (un peu à la façon des prairies temporaires d'Europe)-
Dans les pays où l'irrigation est possible et de pratique courante,
il semble qu'il v aurait facilement possibilité d'obtenir deux récoltes
par an.
Des recherches plus approfondies permettront sans doute de
reconnaître dans les différentes régions africaines, des riz possédant
le caractère rhizomateux de celui que nous avons remarqué à Richard-
Toll.
Paul Ammann,
Ingénieur-agronome
Chargé de mission permanente en Afrique Occidentale.
Professeur ,î VEcole supérieure
d 'agriculture coloniale.
LES PLANTATIONS D'ESSENCES A CAOUTCHOUC
A LA MARTINIQUE
IFLNTL'MÏA ELASTICA, CASTILLOA ELASTICA,
HEVEA BRASILIENSIS .
Les cultures d'essences à caoutchouc, subventionnées par le
Département, sont établies a Balata, sur le territoire militaire, à la
ravine Cadoret et dans les bois de la Tracée ; une plantation de
trois grandes espèces d'arbres à caoutchouc existe depuis sept ans à
la Tracée et a pu permettre de joindre à l'étude eulturale l'étude
technologique.
Je dois, d'abord, indiquer que dans nos plantations de Balata
seuls les Funtumia elastica constituent le fond même de la culture.
Les autres espèces se montrent nettement inférieures. L'hévéa bra-
sdiensis, très attaqué par les cryptogames, a peu à peu disparu,
remplacé par le Funtumia. Le Castilloa elastica existe aussi dans
les plantations de Balata ; cette artocarpée est assez vigoureuse et
sa végétation est plus rapide que celle du Funtumia, d'ailleurs les
sols d'origine volcanique lui plaisent; d'après les observations aux-
quelles sa culture a donné lieu, on peut affirmer qu'il a les mêmes
exigences que le cacaoyer.
Il est attaqué par des cochenilles, mais celles-ci s'attaquent sur-
tout aux branches inférieures caduques, le bourgeon terminal est
sain. Il nous paraît toutefois plus délicat que le Funtumia et sa
propagation ne pourra se faire qu'en sols d'élection.
Il ne peut présenter un grand intérêt à la Martinique où nous
devons rechercher une espèce rustique qui puisse en même temps
produire du caoutchouc et constituer une essence forestière.
Cette considération s'applique à Yhevea brasiliensis qui lui, en
outre, montre, par la facilité avec laquelle il est envahi par les
parasites, que la Martinique n'est pas son aire de culture ; c'est
l'essence à caoutchouc des régions équatoriales. Ce rapport sera
donc, par le fait des cultures entreprises par l'Administration à la
Martinique, une contribution à l'étude du Funtumia elastica.
96 ÉTUDES ET MÉMOIRES
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE Fuiltutllia elastica.
Au point de vue botanique les caractères de classification des
« Funtumia », anciennement « Kickxia », sont établis définitive-
ment. M. Stapf a montré que les « Kickxia » constituent un genre
d'Apocynées exclusivement malaisien et les Funtumia un genre
africain.
M. de Wildeman a différencié sept espèces du genre Funtumia ;
comme espèce caoutchoutifère une seule nous intéresse, c'est le
« Funtumia elastica », c'est la seule dont les indigènes du Lagos
et les Fantis de la Côte d'Or tirent un excellent caoutchouc (caout-
chouc de Barombi, Cameroum) et Silk rubber du Lagos) valant de
6 à 7 francs le kilogramme et dont il s'importe en Furope des
quantités déjà considérables .
Les indigènes avaient eux-mêmes séparé deux espèces de Funtu-
mia : l'un « Funtumia africana » appelé par eux « Okeng » et l'autre
« Funtumia elastica » désigné sous le nom d'« Ofuntum », ce der-
nier seul fournissant du caoutchouc.
Après la mission Schlechter la culture du Funtumia elastica a
été faite en grand dans le Cameroun. M. Schlechter avait rapporté
une assez grande quantité de graines qui ont germé en presque tota-
lité. A Bonjongo, à Mapanya (Afrique occidentale allemande) les
religieux font cette culture en se servant du colatier comme arbre
d'ombrage.
A la Martinique les plantations sont pratiquées d'après deux
modes : 1° la plantation en terrain débroussaillé où l'arbre se déve-
loppe librement ; 2° la plantation en plein bois où l'arbre est sous le
couvert d'arbres forestiers déjà existants.
La plantation de Balata appartient au premier système et pré-
sente des sujets de jolie venue, indemnes de maladies, placés à
quatre mètres environ sur des traces nettes, établies à flanc de
coteau, selon les courbes de niveau.
L'essai cultural porte sur huit mille pieds et, montre la ten-
dance qu'ont les jeunes sujets (3 ans) à se ramifier dès la base ;
cette constatation est commune à beaucoup d'espèces sylvicoles
('■levées librement.
La taille des rameaux inférieurs faite il y a quatre mois a corrige
en partie ce défaut et le bourgeon terminal a déjà émis une lige
droite.
PLANTATIONS D'ESSENCES A CAOUTCHOUC 97
Il y a dans cette culture obligation à former un tronc lisse et
droit ; l'écoulement du latex dans des récipients ad hoc ne peut se
faire qu'à cette condition.
Dans la plantation de la ravine Gadoret la mise en place des
jeunes Funtumia s'est effectuée en plein bois, les frais ont été
réduits au minimum. En outre, cet essai qui porte sur 1.100
plants environ montre des sujets plus droits, moins ramifiés et
montre bien que Funtumia elastica est surtout un arbre de forêts.
Cette expérience a une grande valeur pour ce pays, elle indique que
l'Administration et les particuliers auront tout avantage à intro-
duire dans leurs bois cette essence à caoutchouc qui permettra de
rendre plus dense les peuplements et se développera là dans les
meilleures conditions culturales.
C'est cette constatation qui m'a guidé pour les plantations entre-
prises dans les bois de la Tracée. Le Funtumia elastica possède la
propriété d'émettre des rejets, dans le jardin de la Tracée un acci-
dent naturel m'a permis de le constater.
11 existe, en effet, dans un carré spécial, planté depuis septans,les
trois grandes espèces à caoutchouc : YHevea hrasiliensis, le Castil-
loa elastica, le Funtumia elastica ; ces arbres ont actuellement de
10 à 12 mètres de haut et de 0 m 15 à 0 m 20 de diamètre, abrités
par de hautes lisières de Pois doux et de Galba ils font preuve
d'une végétation remarquable. Chaque espèce est séparée ; cela per-
met d'établir un parallèle.
Dans le carré réservé au Funtumia (carré qui nous a fourni les
graines pour la pépinière), un des spécimens a été renversé et cou-
ché contre le sol par un coup de vent, peu après des bourgeons se
sont développés près du collet.
Cette facilité d'émission de rejets permet d'envisager ici un mode
d'exploitation, qui fera de cette espèce une essence industrielle pro-
ductrice de la précieuse gomme et un arbre producteur de bois de
chauffage lorsque l'épuisement venu, il sera indispensable de le
recéper et de le reconstituer par un rejet partant de la base.
On peut avancer, à cause même de la rusticité de l'adaptation
forestière de cette espèce, du minimum de dépenses qu'exige sa cul-
ture en forêt, que son exploitation présente, pour nous, un grand
intérêt alors même que son rendement en caoutchouc serait infé-
rieur à d'autres espèces plus exigeantes.
Nos plantations à la Martinique sont trop jeunes pour que l'on
98 ÉTUDES ET MÉMOIRES
puisse établir définitivement le rendement en caoutchouc du Fun-
lumia elastica ; mais, grâce aux quelques sujets porte-graines qui
existent dans le jardin de la Tracée, nous avons pu établir la valeur
industrielle du latex de cette Apocynée en reg-ard de la valeur du
latex de Càstilloa elastica et de celui de YHevea brasiliensis.
ÉTUDE TECHISOLOGiyUE DES LATEX DE FUNTUMIA, CASTLLLOA ET HEVEA.
Le latex recueilli sur un des Fuutumia du jardin de la Tracée,
entaillé en arête de poisson, a été coagulé par Teau bouillante.
Ce latex a été versé en plusieurs fois et par petites portions dans
une quantité trois à quatre fois supérieure d'eau bouillante, il s'est
coagulé formant un crêpe à la surface du liquide ; ce coagulum sou-
mis à une pression de deux mille kilogrammes pendant 18 heures
a donné, pour 49 grammes 50 de latex, 20 grammes 610 de caout-
chouc ; c'est un rendement de 53,57 °/0.
Ce produit est nerveux, très élastique, très résistant ; il possède
à un haut degré les qualités des meilleurs caoutchoucs et serait
très apprécié sur les marchés.
L'analyse a donné, pour cent :
Cendres 1,00 %
Résines 8,64 —
Caoutchouc pur 71,40 —
Humidité 15,66 —
M. organique 3,30 —
100,00 —
Si l'on compare les résultats de cette analyse aux données fournies
par l'étude d'échantillons que nous avons reçus en 1909 au labora-
toire de l'Ecole nationale supérieure d'agriculture coloniale, prove-
nant de Pankakes (Côte d'Ivoire), nous pourrons dégager ce fait
important : qu'à la Martinique le Fimtumia a conservé ses proprié-
tés caoutchoufères.
PLANTATIONS D ESSENCES A CAOUTCHOUC
Voici, en effet, les chiffres des analyses faites à ce sujet
99
Nature et numéros des échantillons
soun^is à l'analyse.
J2
1
'on
o
o
O
<;
Matières
azotées p. %
r»
O
•S
G
Crêpes de Funtumia elastica \
2
0.76
7 . 44
•1.70
10.62
0.6
0.63
7.36
1.38
8.62
0.6
0.80
7.12
1.45
9.06
0.8
Oreilles d'éléphants Funtumia
0.66
7 . 52
1.30
9.37
0.4
Crêpes de Funtumia elastica... 5
0.66
7.10
1.02
6.37
0.5
Latex de Funtumia coagulé en
partie dans le flacon d'envoi. A
servi à des essais de coagulation.)
0.60
1 . 92
0.77
i . 8 1
0. i
Latex coagulé au Niama. (Environs
de Houdoukou 7
0.36
i. 18
0.75
; . 68
0.4
Boules de Funtumia Elastica. Pan-
2.13
7. 30
1 .79
1 1 . 1 s
0.8
Echantillon en lamelles. (Environs
de Séguéla1 9
0.66
i .84
1.06
6.62
1 .3
Caoutchouc brut. (Manihot Gla-
ziovii.) Céara en galette 10
3.50
3.80
2.84
17.73
6.3
L'examen de ces chiffres, portant sur un nombre assez grand
d'échantillons, permet, quand ils sont comparés aux résultats obte-
nus à la Martinique, de faire ressortir la valeur déjà considérable
du latex de Funtumia encore jeune (7 ans) ; la proportion de résine
8,64 °/„ diminuera, en effet, quand les sujets seront plus âgés et se
rapprochera des chiffres des caoutchoucs les plus purs de la Côte
d'Ivoire. Le tableau permet également de faire voir la supériorité
de ce caoutchouc sur celui de Céara préparé en galette. Enfin a la
Martinique le latex de Funtumia elastica se montre bien supérieur
sur des sujets de même âge) aux latex du Castïlloa elastica (chiffres
fournis par M. Castelli, professeur d'agriculture à la Martinique).
Celui-ci, en effet, a donné à l'analyse :
Cendres 0,5 °/0
Résine 30,90 —
Caoutchouc pur 53.60 —
Humidité 9,02 —
Matières organiques. . . . 5,92 —
100.00 —
101) ÉTUDES ET MÉMOIRES
Ces indications chimiques viennent corroborer ce que la pre-
mière partie de ce rapport établit au sujet de l'infériorité marquée
que présente, à la Martinique, le Castilloa tant au point de vue de
la rusticité du choix du terrain que de la valeur industrielle de son
caoutchouc.
Si l'on compare le produit de Funtumia elastica au caoutchouc le
plus réputé et dont la valeur est définitivement établie : le caout-
chouc de Para (Hevea brasiliensis), l'analyse nous permettra d'éta-
blir un parallèle fort honorable pour un produit d'arbres jeunes, qui
ne sont pas encore arrivés à la période d'exploitation (9 à 10 ans).
Les chiffres, donnés par l'étude chimique que j'ai poursuivie sur
le caoutchouc d'Hevea brasiliensis à Notent,
Azote Cendres Résine Humidité
Echantillons
—
p. cent.
p. cenl .
p. cent.
p. cen
Numérotés :
!»
0,532
0,5
5,83
2,20
—
10
0,504
0,1
3,13
1,16
—
II
0,532
0,2
4,46
0,66
—
12
0,549
0,1
2,66
0,96
indiquent certainement le degré de grande pureté du caoutchoue
provenant de VHevea brasiliensis, mais fait voir le peu de différence
qui le sépare de celui du Funtumia, différence qui s'atténuera
encore par le fait du vieillissement des sujets qui ont servi à cette
étude.
Cette légère infériorité est, à la Martinique, compensée large-
ment par la rusticité, la facilite'- remarquable de reconstituer, par
les rejets, l'arbre épuisé par des saignées successives, et par la résis-
tance que le Funtumia a montrée jusqu'ici aux maladies parasitaires.
Le procédé de coagulation employé a été décrit plus haut, l'eau
bouillante parait, en effet, bonne et pratique, le caoutchouc est lavé
de beaucoup d'impuretés, les bactéries pathogènes sont détruites
et si le latex a été recueilli dans des pots en porcelaine ou en
faïence, il est. très peu coloré.
Il ne faut, d'ailleurs, dans la manipulation des latex, se servir
(pu- de récipients en verre, en porcelaine ou en faïence, les acides
du latex attaquent les objets métalliques el le noircissement du
caoutchouc en est le résultat.
PLANTATIONS d'eSSENCES A CAOUTCHOUC 101
Le mode de saignée qui paraît donner le meilleur écoulement est
l'incision en arête de poisson ; il y aura, d'ailleurs, lieu de procéder
à d'autres expériences au sujet du moment et de l'époque des sai-
gnées ; l'âge des arbres n'a pas permis detixerdes règles à cetégard.
Dans le but de permettre l'extension de cette culture, les pépi-
nières des jardins de la colonie contiennent actuellement plus de
soixante mille plants de Funtumia et à la récolte prochaine, des
graines seront distribuées. Les graines sont semées en planches abri-
tées ; les jeunes plants de 2 à 3 feuilles sont mis en pots de bambous
et mis en place deux à trois mois après. Il serait à conseiller de
l'aire le semis direct en forêt, 'le réensemencement naturel de cette
espèce réussissant sous le couvert du bois et sa nature se prêtant
a cette multiplication.
En résumé, les premières conclusions d'une étude pratique sur le
terrain et au laboratoire sont favorables au Funtumia elastica à la
Martinique. On peut, à tous les points de vue, préconiser l'introduc-
tion de cette essence forestière, elle peut être ici un des éléments du
reboisement de nos mornes et un profit sérieux pour les agriculteurs
de notre colonie ; en outre, sa culture en plein bois étant peu coû-
teuse, on peut la réaliser très facilement.
Le Chef de service p. i. de V agriculture,
E. Reboul,
Ingénieur agricole et Ingénieur d'agriculture coloniale.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
(Suite.)
Le Couaque s'obtient en desséchant la farine de manioc sur une
plaque de tôle chauffée ; il faut avoir soin de la remuer constam-
ment afin qu'elle ne s'attache ni se colore. Le couaque se présente
en petits grumeaux coriaces.
Dans la préparation de la cassave, on cherche au contraire à
agglomérer les grains, de manière à former une galette ; la farine
est pulvérisée avec plus de soin et déposée humide sur la plaque
chauffée ; au lieu de l'agiter, on la comprime avec une palette
afin de permettre aux grains d'amidon de s'agréger plus facile-
ment.
Le jus qui résulte de la compression de la pulpe de manioc dans
les couleuvres entraîne une certaine quantité d'amidon. En laissant
reposer ce liquide, l'amidon se dépose et après dessiccation constitue
la fécule de Manioc ou Moussache (Arrow-root du Brésil). On en
prépare localement des galettes (Cipipa).
Mais il est nécessaire pour la fabrication du tapioca de produire
de grandes quantités de cette fécule ; on traite dans ce but directe-
ment les tubercules au moyen dune machinerie analogue à celle
qui sert à fabriquer la fécule de pomme de terre.
Le tapioca s'obtient avec la fécule comme le couaque avec la
farine, avec cette seule différence que la préparation se fait au
moyen d'appareils plus perfectionnés et que le produit brut est
soumis ensuite à l'action de concasseurs et de trieurs qui four-
nissent plusieurs catégories de granulés.
La fécule de manioc est d'un blanc mat et généralement peu pur ;
elle est formée de grains de grosseur irrégulière, parfois agglo-
mérés en petit nombre, plus souvent isolés. La plus grande partie
de ces grains isolés ne sont pas des grains simples, mais des
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 103
éléments constituants de grains composés qui se sont dissociés ;
ils sont en effet en forme de cloche, limités par une calotte excé-
dant généralement la demi-sphère et par une face plane (face de
contact) ; parfois, au lieu d'une face plane on observe un véritable
pointement polyédrique ; c'est que le grain originel était multiple.
Il résulte de cette forme des grains que le contour apparent se
traduit tantôt par un cercle, tantôt par un arc de cercle et des
arêtes, suivant l'orientation (très variable) prise par les grains dans
la préparation ; en faisant varier la mise au point, on aperçoit
v'vsi/y ^ /~~v
Fig. 35. — Amidon de Manioc. Fig. 350 d.
aussi fréquemment à la surface du grain des arêtes vives. On trouve
encore dans les fécules préparées quelques grains composés qui ne
se sont pas dissociés ; ce sont le plus souvent des grains doubles.
La taille des grains varie beaucoup, de 3 à 20 ;j. ; aussi est-il très
difficile de fixer une moyenne, d'autant plus que la proportion
des grains des diverses tailles varie également d'un échantillon à
l'autre.
Le hile est à peu près central par rapport au contour apparent ;
quelquefois punctiforme et peu visible (invisible dans la glycérine),
ou courtement linéaire, il est le plus souvent étoile. Les stries sont
peu visibles et ne s'aperçoivent guère que sur les plus gros grains ;
elles sont à peu près circulaires et nettement concentriques.
Dans les préparations de manioc qui ont subi l'action de la
chaleur, on retrouve les principaux caractères de cet amidon, mais
les grains sont naturellement beaucoup plus irréguliers, le hile est
éclaté et remplacé par une cavité.
L'iode en vapeurs donne avec la fécule de manioc des résultats
très variables suivant la pureté du produit. La solution potassique
104
ÉTUDES ET MÉMOIRES
n" 1 agit nettement, mais non très vite, et surtout sur les gros
grains, car les petits résistent beaucoup. Généralement le contour
des gros grains devient brillant, le hile se déchire ou s'étale en
larges taches brillantes aussi. Quant aux petits grains, même dans
les farines très pures, provenant directement des tubercules, ils
sont très inégalement attaqués, certains même restent intacts, saut
1 apparition du hile sous forme d'un point brillant. La solution
n° 2 a une action analogue, mais moins intense ; l'action des solu-
tions nos 3 et 4 est faible (PI. et J.).
Fiji:, .'{(i. Plant d'Ipomaea Balatas (d'après Sadebeck).
f) Fécule </r patates.
Cette fécule est fournie par les tubercules d'une Convolvulacée,
VIpomseà Batatas Poir, qui est l'ancien Convolvulus Batatas de
Linné. C'est une plante herbacée, vivace, à tiges le plus souvent
rampantes, portant des feuilles assez polymorphes , généralement
cordiformes a La base, acuminées à l'extrémité, quelquefois vérita-
blement hastées. Les fleurs sont campa nu lées, violettes ou blanches.
COURS DE HOTAMQUE COLONIALE APPLIQUÉE
J0-vi
Les tubercules sont constitués par des racines renflées ; leur forme,
leur nombre, leur poids, la proportion des réserves qu'ils contiennent
varient largement suivant les variétés.
La patate est vraisemblablement originaire de l'Amérique du Sud,
quoiqu'on n'en ait aucune preuve décisive ; elle est cultivée un peu
partout dans les régions chaudes, mais particulièrement aux
Antilles; ses tubercules, dont la saveur est légèrement sucrée,
jouent un rôle important dans l'alimentation aux colonies.
La fécule de patates présente une grande analogie avec celle de
manioc et l'on y retrouve à peu près les mêmes formes de grains.
Mais ici, les grains atteignent des dimensions plus considérables,
Fij;-. 37. — Amidon de patates. >:">0 d.
et mesurent jusqu'à 40 ;j. ; les petits grains de 5 à 10 [x, de forme
arrondie, y sont très nombreux. Enfin les gros grains présentent
souvent des facettes multiples, bien accentuées, indice de l'existence
de grains composés plus complexes que dans le manioc.
Le hile, souvent un peu excentrique, est bien visible, d'aspect
étoile, avec des branches presque toujours nombreuses. Les stries
sont apparentes sur les grains un peu gros et à courbure accentuée.
Les vapeurs d'iode colorent peu la fécule sèche, la fécule humide
prend une teinte violacée. La solution potassique n° 1 gonfle rapi-
dement les gros grains sans les dissoudre ; la solution n° 4 rend
plus net le contour, le hile et les stries ; en un mot, la sensibilité
à la potasse est plus intense que chez le manioc, ce qui est encore
un bon caractère différentiel entre ces deux amidons (PL et J.).
g) Arrow-root de Tahiti (Fécule de Tavoul ou de Kabidja à
Madagascar).
Cette fécule est fournie par les tubercules de Tacca pinnatifida
Bul. du Jardin colonial. 191 1. I. — N° 95. 8
106
ÉTUDES ET MÉMOIRES
Forst., plante appartenant au petit groupe des Taccacées voisin des
Amaryllidées, mais se distinguant par son ovaire uniloculaire, à
placent ation parié laïc
Fig. .'(H. Tacca pinnnlifida Cliché Fauchère .
Là plante possède un port assez particulier; du tubercule, de
forme générale globuleuse, mais aplati et même un peu déprimé à
la face supérieure, partent les feuilles, longuement pétiolées, à
limbe profondément <liris<: en segments eux-mêmes pinnatifides ;
la hampe Morale naît au centre du bouquet de feuilles et se termine
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
107
par une ombelle de peurs, à périanthe peu voyant ; les fruits sont
des baies légèrement côtelées.
Les tubercules ont la valeur d'une tige souterraine et portent des
yeux comme ceux de pomme de terre ; leur poids varie assez large-
ment suivant qu'ils sont isolés au pied des tiges ou en plus grand
nombre, mais il n'excède guère 500 gr.
Le T. pinnatifîda semble spontané à la fois en Polynésie, à
Madagascar et dans l'Afrique tropicale.
La fécule en est très estimée et passe pour être équivalente à
celle de Maranta, mais elle est très peu répandue dans le commerce.
Ses caractères la rapprochent beaucoup de l'amidon de manioc •
la forme des grains est sensiblement la même et le type en forme
o
O
o
Fig. 39, — Amidon de Tacca. 350 d.
de cloche domine. La taille excède un peu en moyenne celle des
grains de manioc, avec* un maximum d'environ 35 y. ; les petits
grains sont relativement rares.
Les grains élémentaires proviennent presque tous de la désagré-
gation de grains composés, comme le prouvent les facettes plus ou
moins nombreuses qu'ils portent à une extrémité, mais on ne
trouve plus de grains associés, comme chez le manioc.
Le hile est généralement étoile, rarement arrondi ; les stries sont
bien visibles sur les gros grains et disposées concentriquement
autour du hile.
L'iode en vapeurs donne à la fécule sèche une teinte blanc-
crème, à la fécule humide une teinte violet-rosé. L'action de la
potasse est à peu près la même que sur l'amidon de manioc. La
solution n° 1 gonfle les grains, puis les dissout totalement en vingt
minutes environ ; les solutions plus faibles ne donnent rien. Il faut
pour obtenir une attaque immédiate arriver à la solution E (PI.
et J.).
lus
ETUDES ET MEM01HIS
h) Arroiv-root de Portland.
Il est fourni par le Colocasia esculenta Schott. de la famille des
Aroïdées. La forme type est originaire de l'Inde et a donné naissance
à un grand nombre de variétés, répandues dans toutes les contrées
tropicales et subtropicales du globe; c'est dans les îles de l'Océanie
que la culture de cette plante a acquis son plus grand développement ;
on la dénomme taro en Polvnésie.
Fig. m. — Colocasia esculenta d'après Sadebeck .
Le C. esculenta est une herbe vivace, grâce a une souche souter-
raine courte et tuberculeuse d'où partent de grandes feuilles cordi-
formes, peltées, longuement pétiolées. L'inflorescence est entourée
d'une spathe jaunâtre et porte, de la base au sommet, des fleurs
femelles fertiles, des fleurs stériles et des fleurs mâles; l'ovaire est
uniloculaire et la placentation est nettement pariétale, ce qui carac-
térise bien le genre Colocasia.
Le volume de la souche est extrêmement variable suivant les
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 109
formes considérées et son poids peut varier de quelques centaines
de grammes à plusieurs kilos.
La distinction des variétés repose sur la taille et la coloration des
feuilles, sur la grosseur du tubercule, la couleur de sa chair qui peut
être blanche ou violacée ou même presque noire. Les variétés blanches
sont les plus riches en fécules et donnent un rendement qui peut
atteindre 35 °/0.
La fécule de Colocasia est surtout utilisée en mélange avec
d'autres fécules plus précieuses ; son extraction offre certaines diffi-
cultés spéciales dues à l'abondance de matières mucilagineuses dans
le parenchyme amylifère.
O o o
. o o o ns" o o O
O _ O
Fig. il. — Amidon de Colocasia. 350 d.
Elle est formée par des grains très petits, mesurant seulement de
1 à 2 |j., et donne l'impression d'une grande homogénéité; ces grains
sont quelquefois associés en amas, formés d'une dizaine d'unités en
moyenne. Quand on examine l'amidon dans les cellules elles-mêmes,
on constate qu il est à l'état de volumineux grains composés, com-
prenant chacun un grand nombre d'éléments ; ce sont des fragments
de ces grains composés qui forment les amas observés.
Les grains élémentaires sont arrondis ou polyédriques avec des
angles peu saillants: on n'y observe aucun détail, ce qui n'a rien
d étonnant, vu leur petitesse.
L'examen en lumière polarisée ne montre pas la formation de la
croix caractéristique de l'amidon.
La fécule est accompagnée de quelques cristaux bacillaires
d'oxalate de calcium.
Elle est beaucoup moins sensible aux dissolutions potassiques
que les précédentes; il faut aller jusqu'à la solution C pour obtenir
un gonflement des grains ; la solution E produit la dissolution com-
plète (PI. et J.).
La fécule de Y Amorphophallus Rivieri, var. Konjac, qui est aussi
une Aroïdée, rappelle beaucoup par ses caractères l'amidon précé-
110
ETUDES ET MEMOIRKS
dent, mais est plus sensible à l'action de la potasse.^ On l'emploie
beaucoup dans l'alimentation au Japon.
j) Fécule d'Ar/ocarpus.
Cette fécule est peu répandue dans le commerce; elle est retirée
Cliché Prudhomme.
Fj^-. 12. — Avenue d'arbres à pain à la station [d'essais de l'Ivoloma Madagascar
du fruit de Varbre à pain, V Artocarpus incisa L. *, de la famille des
1. L'arbre à pain «•>( originaire de l'Océanie et acclimaté dans presque toutes les
uns tro|)icales.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
111
Urticacées. C'est un arbre d'une quinzaine de mètres, très ramiiié,
portant des feuilles alternes, de grande taille, profondément divisées ;
les lobes, au nombre de huit à onze, sont à disposition pennée.
L'espèce est monoïque; les inflorescences mâles sont en épis allon-
gés et les femelles globuleuses. Les fleurs femelles sont enfoncées
dans des sortes d'alvéoles creusées dans le réceptacle. Le fruit est
composé et résulte de toute l'inflorescence femelle ; il est constitué
par le réceptacle devenu charnu et portant les ovaires, sur lequel se
Fig\ i3. — Hameau iVArtocnrpus incisa, montrant les inflorescences mâle et femelle
d'après Bâillon .
trouvent comprimés les périanthes, charnus eux-mêmes ; chaque
périanthe dessine à la surface du fruit une sorte d'aréole a contour
polygonal.
Le véritable fruit à pain est dépourvu de graines, car celles-ci
avortent et les ovaires demeurent *vides.
Les fruits sont cueillis avant maturité, alors qu'ils sont encore
bourrés d'amidon ; plus tard, celui-ci se transformerait partielle-
ment en sucres ; ils sont grattés, puis coupés en tranches, qu'on
mange cuites en guise de pain.
On en extrait quelquefois la fécule ' qui est fine et d'une teinte
hl a ne jaunâtre.
Les grains sont petits et d'une taille peu régulière (avec maximum
La fécule est surtout abondante à la périphérie du fruit.
112 ÉTUDES ET MÉMOIRES
d'une dizaine de \x) ; ils proviennent tous de grains composés et
restent souvent associés en petit nombre. Les grains élémentaires
sont polyédriques, à facettes nombreuses; on n'y observe ni hile,
ni stries, mais la croix de polarisation est bien marquée.
o o
0
Q ° & Q o
Fig. 11. — Amidon d'Artocarpus. i'M d.
Cette fécule se rapproche beaucoup de l'amidon de riz ; mais elle
peut s'en distinguer par l'absence d'un hile apparent sur les grains
et par l'action beaucoup plus énergique de la potasse.
En effet les solutions potassiques n08 1 et 2 produisent sur l'ami-
don d'Artocarpus un gonflement considérable, suivi de dissolution
(PI. et J.).
B. Sagous.
On donne généralement le nom de Sagous aux fécules produites
par les palmiers. Le véritable sagou est celui des Indes orientales,
préparé avec les réserves amylacées de la moelle de Metroocylon
Rumphii Mart.
On emploie aussi fréquemment la même dénomination pour dési-
gner les fécules des Cycadées et en particulier celles de CycaS', qn
l'applique également à certaines fécules extraites de tubercules :
on dit, par exemple, Sagou de Portland pour désigner la fécule de
Colocasia esculenta, Sàgou dos Indes occident aies pour désigner le
tapioca, etc.
i Sagou véritable.
Le M. Rumphii Sagus Rumphii Willd.) est un palmier qui
appartient à la tribu des Calamées. Les feuilles, composées pennées,
à pétiole hérissé de piquants, forment une couronne a la partie
supérieure <!<• l'arbre. Les (leurs sont monoïques et les deux sexes
sont réunis sur le même spadice, qui est terminal; le palmier psi
en etfel monocarpien cl périt après sa première fructification. Les
fleurs mâles renferment six étamines soudées à la l»;isc avec la
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
113
corolle, les fleurs femelles trois carpelles concrescents; le fruit est
une baie monosperme, couverte d'écaillés dirigées de haut en bas.
Cette espèce, comme toutes celles du genre Metroxylon, est ori-
ginaire de la région indo-malaise ; presque tout le Sagou consommé
dans le monde est expédié de Singapore, où se concentre la pro-
duction de Malacca, de Bornéo et de Sumatra.
Pour obtenir la fécule contenue dans la moelle de la tige, il est
nécessaire d'abattre l'arbre; on choisit a cet effet Y époque qui pré-
cède la floraison ; c'est à ce moment que les réserves amylacées
accumulées pour la production des fleurs et des fruits sont le plus
Fig. 4 fi. — Amidon de Sagou. 350 d.
abondantes. L'approche de la floraison s'annonce par le blanchisse-
ment des pétioles et la chute de leurs piquants.
Le stipe est alors coupé à la base, puis débité en tronçons d'au
moins un mètre de long ; on fend ces tronçons dans le sens de la
longueur et on arrache la moelle sous forme de lanières qui sont
ensuite réduites en menus fragments, au moyen d'un ràpage. On
pétrit ces fragments avec de l'eau de manière à constituer une pâte,
que l'on malaxe pour dégager l'amidon des cellules. On filtre sur un
tamis fin, qui retient les débris cellulaires, tandis que l'amidon est
entraîné par l'eau.
On laisse déposer 1 eau recueillie, afin de permettre à l'amidon
de se rassembler; on décante, on lave la fécule, puis on la fait
sécher; on obtient ainsi la fécule de sagou.
Celle-ci n'est pas présentée généralement dans le commerce à
l'état de poudre fine; lorsqu'elle est encore humide, elle est soumise
1 I ï ÉTUDES ET MÉMOIRES
à un chauffage modéré qui agglutine l'amidon en granules ; c'est le
Sagou perlé.
La fécule pure se présente en grains de grosseur irrégulière, avec
des formes variables suivant qu'ils étaient isolés ou agglomérés dans
la moelle; les grains composés intacts y sont rares.
Les grains simples ont d'une manière assez constante une forme
en olive, avec une longueur moyenne de 45 ;;. ; les dimensions
extrêmes sont de 10 à 6o [a, mais les grains qui les présentent
sont assez rares.
Les grains agglomérés sont souvent composés d'un grain volu-
mineux et de deux ou trois granules beaucoup plus petits; lorsque
les granules se détachent il reste alors de gros grains à peu près
ovoïdes, mais tronqués par quelques petites faces planes.
Le hile est punctiforme et un peu excentrique, mais rarement
visible; les stries non parallèles, à courbure accentuée sont très
nettes dans l'eau, mais beaucoup moins dans la glycérine.
L'examen en lumière polarisée révèle souvent la complexité des
grains ; tel grain qui semblait simple montre plusieurs croisements
de plages sombres, indices de la présence de plusieurs noyaux.
Dans les Sagous impurs, l'amidon est accompagné de cellules
remplies de réserves, de poils, de cristaux d'oxalatede calcium, etc.
Dans le Sagou perlé, l'action de la chaleur a déformé les grains
d'amidon et modifié leurs caractères ; lé hile en particulier est
exagéré, crevassé et prend la forme d'une étoile.
Les vapeurs d'iode colorent la fécule sèche en jaune paille et la
fécule humide en havane clair. L'action de la potasse est très spé-
ciale. Lorsqu'on emploie la solution n° 1, les grains gonflés
prennent des aspects étranges, qui paraissent en rapport avec leur
complexité. De la grande variété des formes on peut dégager le
type suivant : une fente en étoile se creuse au centre du grain,
qu'elle sépare en segments inégaux : les zones extérieures résistent
un peu. puis laissent sortir comme des hernies de petites sphères
ou des hémisphères plus ou moins rayonnes et correspondant,
semble-t-il, à des noyaux de formation à 1 intérieur du grain, si
bien qu'un grain simple apparaît alors comme composé ; la solution
n° 2 produit le même effet, mais plus lentement; les solutions
dos .'! et \ ont peu d'action ' (PI. et J. .
i. Ces caractères 1res [spéciaux ont été observés sur un échantillon de fécule de
Metroxylon, donl l'origine spécifique n'a p;«s été précisée.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 115
D'autres espèces de Metroxylon sont également utilisées pour la
préparation des sagous; il faut citer principalement le M. Sagu
Rottb. ' exploité à Malacca et en Malaisie, le M. Iseve Mart. exploité
au Siam.
Parmi les Palmiers les plus employés pour l'obtention de fécules
similaires, nous devons signaler surtout le Borassus flahellifor-
mis L., répandu de la Sénégambie jusqu'aux îles de la Sonde, en
passant par l'Asie méridionale, X Arenga saccharifera Lab., le Car-
yota urens L. de l'Indo-Malaisie, etc.
Les fécules de Palmiers se rapprochent beaucoup pur leurs
caractères du Sagou véritable ; on ne peut guère les confondre
qu'entre elles. Elles se distinguent en général par la grosse taille
des grains, par leur variété de forme, leur complexité d'organisa-
tion qui se manifeste surtout à l'examen en lumière polarisée,
Y action énergique de la potasse, etc.
b) Fécule de Cycas.
Les fécules des Cycadées sont fréquemment désignées sous le
nom de Sagous ; en réalité leurs propriétés rappellent beaucoup
plus l'amidon de manioc que ceux retirés des Palmiers.
Les Cycadées sont des plantes gymnospermes, à port de pal-
miers; on utilise principalement pour l'extraction de la fécule les
Cycas qui appartiennent à l'Asie tropicale et à l'Océanie, les Zamia
qui sont américains et les Encephalartos qui sont africains.
Nous ne nous occuperons ici que des Cycas qui sont les plantes
de la famille le plus fréquemment exploitées ; on en utilise surtout
deux espèces, le C. révolu ta L. du Japon et le C. circinalis L. des
Indes orientales, dont on extrait la fécule aux Moluques.
L'amidon est généralement retiré de la moelle de la tige, comme
chez 'les Palmiers ; mais l'endosperme de la graine en renferme
également et, dans une exploitation rationnelle, on devrait se con-
tenter de l'amidon des graines, car on obtiendrait ainsi un rende-
ment annuel à peu près constant, très rémunérateur, tout en évi-
tant de sacrifier les arbres.
L'amidon de Cycas monti'e très fréquemment la forme en cloche,
tronquée par une ou plusieurs faces planes ; ce sont là des grains
1. C'est le Sagus inermis Roxb. dont le nom spécifique rappelle que les pétioles ne
sont pas épineux, à l'inverse de ce qui a lieu chez l'espèce précédente.
116
ÉTUDES ET MEMOIRES
qui étaient associés en principe à létat de grains composés; on en
trouve d'ailleurs quelques-uns qui sont encore réunis. La forme en
calotte de sphère, très répandue également, se traduit presque tou-
jours dans les préparations par un contour circulaire. Le diamètre
moyen des grains est de 20 \x. Le hile est punctiforme ou étoile
avec des branches peu nombreuses; on l'aperçoit facilement vers le
centre des yrains; les stries sont généralement nettes et forment
des cercles concentriques piesque parfaits autour du hile.
L'amidon est souvent accompagné de volumineux cristaux
d oxalate, presque toujours^mâclés.
Fig. 46. — Amidon de Cycas. 350 d.
Les vapeurs d'iode donnent avec la fécule sèche une teinte
crème, paille ou chamois, avec la fécule humide du violet rose ou
du violet mauve. Pour obtenir une attaque intense, il faut recourir
à la dissolution potassique C ; la solution B attaque encore peu
l'amidon de Cycas, alors que celui de Manioc est fortement atteint
et c'est là un excellent caractère différentiel entre les deux fécules
PI. et .!.,.
C. Falsification des FÉCULES.
On falsifie les fécules de diverses façons.
Tantôt on ajoute à une fécule donnée une certaine proportion d'une
autre fécule de moindre valeur.
Ce mode de falsification peut être décelé par un examen micro-
scopique, en se basant sur les caractères morphologiques connus
des amidons. Le diagnostic sera relativement facile si la propor-
tion de fécule étrangère est assez considérable et si les amidons
mélangés appartiennent à des types assez éloignés. L'action de la
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE I I 7
potasse pourra aussi souvent donner des indications utiles, en
comparant son action sur les divers types de grains constituants du
mélange.
C'est pour de pareilles recherches qu'il est utile de se constituer
une clef dichotomique de détermination des principaux amidons et
d'en connaître à fond le maniement.
On peut faciliter l'étude des mélanges de fécules par le procédé
suivant, basé sur la différence de densité des divers amidons : on
met la fécule supposée fraudée dans un tube à essai et on l'agite
énergiquement avec de l'eau ; puis on laisse l'amidon se déposer.
L'amidon le plus lourd se précipite d'abord, le plus léger en der-
nier ; on obtient de cette façon une séparation approximative. Une
série de préparations effectuées avec les diverses couches du dépôt
permettra de déterminer plus facilement les éléments du mélange.
Tantôt, et plus souvent, on falsifie les fécules par addition de
matières minérales destinées à leur donner du poids. On utilise
alors de préférence des matières lourdes : sulfate de baryum, sul-
fate de calcium, carbonate de calcium, silicates, argiles, etc.
Ces matières sont faciles à discerner à l'examen microscopique
et se sépareront assez nettement lorsqu'on aura recours au procédé
de stratification.
Il est bon enfin de traiter une partie de fécule par l'eau, dans le
cas où on aurait ajouté des substances solubles, et de procéder sur
la dissolution à une analyse minérale sommaire.
(A suivre.) Marcel Dubard,
Maître de Conférences h la Sorbonne,
Professeur à VEcole supérieure
d'Agriculture coloniale.
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE
PENDANT L'ANNÉE 1908
PRODUITS NATURELS
Caoutchouc.
La crise dont le commerce du caoutchouc a souffert au début de
190tS n'est pas restée sans influence sur la production agricole. A
certains moments, les prix sont tombés si bas que les indigènes se
sont abstenus de porter le caoutchouc sur le marché, et même de le
récolter, puis la reprise des cours en novembre a déterminé la
descente de nombreuses caravanes vers les centres de traite. En
définitive, l'exportation totale est restée sensiblement la même
qu'en 1907, mais la valeur moyenne de la gomme a diminué.
La fraude par interposition de pierres entre les lanières de
caoutchouc avait réapparu vers la fin de l'année. L'application
rigoureuse des arrêtés de 1905 a permis d'empêcher le développe-
ment de ces procédés malhonnêtes.
Gommier copal.
Les gommiers ne se trouvent plus qu'en bouquets isolés, ves-
tiges des forêts jadis plus importantes, sur les pentes et dans les
gorges des montagnes, des cercles de la Mellacorée, du Rio-Pongo,
de Dubréka. du Rio-Nunez, et dans certaines provinces des Timbis.
Tous sont exploités d'une façon abusive et nombre d'arbres ne
produisent plus autant qu'autrefois. La régénération des forêts
sérail cependant chose facile, si les indigènes évitaient de brûler
La brousse et de faire des cultures dans leur voisinage? Les fruits
nombreux et légers sont, en effet, facilement disséminés par les
eaux courantes el par le vent.
i. Extrait du rapport d'ensemble annuel de l'Afrique occidentale française pour
l'année 1908
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE 119
La gomme, malgré sa lente croissance, est appelée à jouer un
rôle important dans les reboisements, notamment des montagnes
escarpées qui dominent les plaines basses du littoral. Le gommier
préfère nettement les ravins humides exposés aux pluies abondantes,
nombreux sur ces hauteurs.
La gomme copal est un produit riche qui s'est pavé jusqu'à
5 fr. 50 le kilogramme. En 1908, la crise commerciale ne l'a pas
épargnée, les cours sont tombés à 1 fr. 50, mais sont remontés à
3 fr. en fin d'année. La qualité du produit est malheureusement
très variable par suite de la cueillette prématurée des boules sur
les arbres sécréteurs. Les sortes supérieures sont composées de
boules grosses, limpides, dures et sèches, n'arrivant à point que
quatre à cinq mois après les saignées, c'est-à-dire en mars, avril.
Palmier à huile.
Il constitue une des principales richesses des provinces littorales,
mais n'est abondant que dans les districts hagas et nalous. Ailleurs
on rencontre des peuplements importants dans le Kissi-Sud, les
pays cognaguis et dans certaines provinces Soussou, le Téné, le
Labaya, le Barign, où malheureusement le manque de moyens de
transports économiques n'a pas encore permis l'utilisation des
palmistes.
L'exportation de l'huile tend à croître, tandis que celle des
amandes a fléchi de plus de 300 tonnes. Cette diminution n'est que
passagère et tient à des causes spéciales, telles qu'irrégularité dans
les envois et retards dans la récolte. La production des palmistes
en effet, ne cesse de croître. Les indigènes ne font pas comme au
Dahomey des plantations proprement dites, mais déjeunes peuple-
ments semi-naturels, au Coba surtout, entrant constamment en
rapport.
PRODUIT DES CULTURES
Riz.
La culture du riz ne cesse de prendre de l'importance sur le
littoral et dans la vallée du Niger. Le paddy est produit en abon-
dance, mais l'écoulement en devient difficile à la côte surtout, le
riz net trouve au contraire un placement assuré.
1:20 études 1:1 mémoires
A Konakry. le commerce délaisse le riz des montagnes et
n'achète que le riz blanc aquatique, plus facile à décortiquer. Les
sortes courantes du Samo et du Bramayah se payaient à la récolte
3 fr. 75 le boisseau de paddy et 10 fr. celui de cargo rendu en
magasin. Dans ces conditions, le riz net revient à 227 fr. la tonne
et peut affronter les adjudications où les meilleurs prix ont été de
270 fr. Malheureusement les quantités disponibles ne répondent pas
aux besoins ; d'où la nécessité d'augmenter la production par la
décortication économique et rapide au moyen des procédés méca-
niques. Gela nécessitera un choix judicieux des variétés à cultiver,
qui toutes ne présentent pas les mêmes facilités de traitement. Le
prix de ce dernier doit être en effet aussi bas que possible pour
permettre de donner une rémunération suffisante aux producteurs
du riz paille.
En haute Guinée, le riz aquatique est semé sur les berges des
rivières, à la limite atteinte par les hautes eaux. La variabilité des
crues compromet souvent les récoltes, l'inondation étant tantôt
trop forte, tantôt insuffisante.
Sur le littoral, les immenses plaines submergées en hivernage
ne sont pas soumises aux inondations brusques, l'excès d'eau
s'écoulant facilement. Il s'ensuit une plus grande régularité des
récoltes. L'abondance des pluies est au contraire éminemment
favorable à le végétation du riz qui trouve sur la côte de Guinée
son climat de prédilection.
Mit.
Le mil, céréale soudanaise, exige moins d'humidité que le riz,
mais ne présente pas le même intérêt. Il est sujet à des maladies
qui compromettent les récoltes, et s'il est apprécié comme aliment
par les indigènes, il est délaissé par l'exportation. Les charançons
occasionnent de grosses pertes pendant le transport et la distillerie
lui préfère les riz gluants et le mais. Le mil blanc à gros grains.
le meilleur pour la nourriture des animaux, ne se rencontre en
quantité appréciable que dans la haute Guinée.
Maïs.
Le maïs paraît plus intéressant comme produit d'exportation,
malheureusement la colonie n'en produit que fort peu. Cependant
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE 121
il ressort d'essais faits à Kincîia et à Forécariah, qu'on peut obtenir
de bonnes récoltes en saison sèche dans les vallées humides et
fertiles des nombreux ruisseaux de basse et moyenne Guinée. Cer-
taines variétés arrivent à maturité en trois mois; de sorte qu'on
peut obtenir deux ou trois récoltes sur le même sol, en évitant de
faire des semis en juin, juillet et août, époque des grandes pluies.
Manioc.
Le manioc n'a jusqu'à présent donné lieu qu'à un commerce
local, d'une certaine importance, au voisinage des centres peuplés.
La distillerie et la féculetrie, qui l'utilisent comme, matière première,
pourraient faire appel à la production du pays.
Arachides
L'un des faits importants de l'année est la reprise, sur de vastes
étendues, de la culture des arachides dans les cercles côtiers.
L'accroissement de l'exportation, qui est passée de 945 à 1.634
tonnes, est une conséquence directe de la crise caoutchoutière. Les
commerçants des rivières privés d'un des principaux produits de
négoce ont poussé les indigènes à faire des arachides en leur avan-
çant des semences ou en leur concédant des crédits remboursables
en grains à un prix minimum convenu. C'est au Nunez principale-
ment qu'on a eu recours à ce procédé.
L'arachide procure en outre un fret de retour aux bateaux char-
gés pour la Guinée et par conséquent la possibilité d'obtenir des
prix de transport avantageux dans les deux sens. Malheureuse-
ment le climat très humide de la Guinée ne convient pas complè-
tement à cette culture ; les récoltes renferment souvent des cosses
vides, des graines moisies, d'où un rendement et une qualité nota-
blement inférieures aux produits du Sénégal.
Sésames.
Le sésame est au contraire mieux adapté au climat guinéen, et Mar-
seille qui s'approvisionne surtout aux Indes est pour lui un débouché
assuré. L'exportation totale de la colonie est dès maintenant diri-
gée vers ce port. Le sésame est généralement semé en mélange
avec le riz de montagne. Des semis purs, effectués dans le Som-
Bul. du Jardin colonial. 1911. [.— N° 95. 9
122 ÉTUDES ET MÉMOIRES
bouya, avec des graines avancées par une maison de commerce,
n'ont donné aucun résultat, l'époque du semis et le terrain ayant
été mal choisis. Le sésame demande à être semé sur des terres
riches avant les grandes pluies. Ses graines et ses plants fragiles
sont entraînés facilement par les eaux de ruissellement ou gênés
dans leur croissance par la végétation plus rapide des plantes
adventices. C'est pour éviter de tels accidents que les indigènes le
sèment avec le riz qui pousse et s'enracine plus vite.
Des cultures de sésame et de maïs sont préférables au mélange
précédent.
Colaticr.
La culture du colatier entre peu à peu dans les mœurs des indi-
gènes, qui autrefois se bornaient à planter quelques noix en com-
mémoration d'événements familiaux. Cette tendance est surtout
marquée chez les populations des cercles de la côte où le cola est
une source de gros bénéfices.
La production est loin de suffire aux besoins actuels et l'expor-
tation est infime par rapport à ce qu'elle pourrait être. Sierra-
Leone nous fournit un grand nombre de noix dites du Samo/i ; les
plus estimées proviennent pour les trois quarts de la colonie anglaise.
Bananes. — Ananas.
Les colons européens, fixés dans la banlieue de Konakry,
s'occupent seuls des cultures fruitières d'exportation. Ils délaissent
un peu la banane pour s'adonner à la production des ananas sélec-
tionnés, qui présentent de plus grandes facilités d'expédition. Le
gros obstacle à l'expédition des fruits et, spécialement des
bananes, réside en effet dans la pénurie des moyens de transports
rapides sur la métropole et le manque de bateaux convenablement
aménages.
SERVICE DE L'AGRICULTURE
Plantations de caoutchouc.
Les plantations de Castilloa et Funtumia de Kindia, de Tabo-
rina et Forécariah ont été entretenues et augmentées, mais celles
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE 123
de Boké ont beaucoup souffert de la suppression de la station
agricole.
Il existe à Kindia :
Castilloas de 2 à i ans 4 . 100
Funtumia 60
Hévéa 100
Ficus de Java 100
Total.. 4.360
Ces arbres plantés sur un terrain de qualité médiocre et complè-
tement découvert végètent normalement. Les herbes ont été cou-
pées partout et en certains endroits, le sol a été labouré à la charrue
entre les lignes de caoutchoutiers.
Des plantations de Tabouna, détruites par un incendie, il ne
reste plus que 67 castilloas et 22 hévéas. Cet accident est très
regrettable, car la vallée fertile de Tabouna convient tout particu-
lièrement aux entreprises de cette nature.
Le transport à Benty du siège de la station de Forécariah, n'a
pas permis d'étendre beaucoup les plantations entreprises en ce
dernier point. Néanmoins tous les castilloas morts ont été rempla-
cés, et de nouveaux arbres, particulièrement des funtumias, ont
été plantés dans le courant de l'hivernage. A la fin de l'année on
comptait :
Castilloas 2.200
Funtumias 300
Ficus elastica de Java 50
Certains castilloas de semis direct, situés dans un fond de vallée,
présentent un aspect tout à fait remarquable ; âgés de 10 mois, ils
atteignent plus de 2 mètres de hauteur.
A Benty, il n'est guère possible d'entreprendre de grandes plan-
tations d'un seul tenant, déplus, le sol, très léger, et se desséchant
assez rapidement, ne convient pas à toutes les essences de caout-
chouc.
Des sentiers de 2 mètres de large ont été ouverts dans un taillis
qui couvre la colline à la sortie du village. Sur ces voies on a plan-
té, à six mètres de distance, des ficus, des castilloas et des funtu-
mias. Jusqu'à présent ce sont les ficus qui présentent le plus bel
aspect, les castilloas doivent leur salut à l'ombrage qui les pré-
serve des fortes chaleurs.
12i ÉTUDES ET MÉMOIRES
Ecoles à caoutchouc.
Depuis longtemps l'administration s'efforce d'apprendre aux indi-
gènes les meilleurs procédés de récolte du caoutchouc. A cet effet,
deux écoles ont été créées à Kankan et Dalaba.
Pendant la période d'instruction dite de culture, les 80 enfants
qui ont fréquenté l'école de Kankan, en séries de 20 élèves, ont exé-
cuté à Rodiesoridougou, sous la direction de leurs moniteurs, une
plantation de 53 hectares contenant 150.000 lianes, ce qui a néces-
sité 1 .250 kilogrammes de fruits renfermant environ 280.000 graines.
De retour dans leurs villages, les enfants y ont établi de petites
plantations comprenant environ 2 à 300 lianes et représentant un
total de 100 pieds de Landolphia Heudelotii.
D'octobre à décembre, des sections de 20 élèves furent exercées
à la récolte du caoutchouc. Chaque enfant traitait 12 à 15 lianes par
jour, et recueillait 100 grammes de gomme. Le latex était coagulé
sur les plaies par des solutions de citron, oseille de Guinée, etc.,
en fines lanières qui, lavées et séchées, étaient pressées dans des
moules rectangulaires de 0,35x0,15. On obtint ainsi des plaquettes
épaisses d'un demi-centimètre que le commerce accueillit très favo-
rablement.
L'école de Dalaba n'a pu fonctionner que pendant la période de
récolte. Le procédé des préparations du caoutchouc a été le même
qu'à Kankan, les plaquettes étaient seulement de plus petite dimen-
sion.
Dans lescercles, les administrateurs s'efforcent aussi de vulgari-
ser le mode de récolte en plaquettes.
Plantations de cocotiers.
Les plantations de Victoria, établies en 11)07, ont été presque com-
plètement détruites par les termites et les animaux errants au début
de l'hivernage. 1.200 nouveaux arbres furent mis en place dans les
champs de culture ; ils ont mieux résisté que les précédents. 200
cocotiers environ, plantés dans les rues de Victoria, végètent norma-
lement ; il en est de même à Boké.
Enfin un grand nombre de noix germées ont été distribuées dans
les villages bagas et nalous.
A Sobané, sur les quatre plantations établies en 1007 deux seu-
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE 125
lement ont donné des résultats appréciables. Ce sont celles situées
auprès du village ou dans les champs cultivés en manioc et ara-
chides. Ailleurs, les termites, les bœufs et les biches ont causé
quelques dégâts. Les arbres plantés en bordure des chemins, et dans
les cours des cases, sont généralement vigoureux.
Près deô.OOO noix provenant des pépinières créées àBeffaen 1906,
avaient été distribuées à une vingtaine de village's du Rio Pongo ;
ces petites plantations sont ordinairement bien entretenues.
Les cocotiers de Matakong ont été partiellement détruits par un
incendie et par les termites. Ces insectes ont complètement dévoré
ceux de Cakoutelaye. A Benty la situation est meilleure, la plan-
tation de 800 noix est en bonne voie de réussite.
En novembre, 22.000 nouvelles noix venant comme celles, reçues
en 1906 de la mission catholique de Topo au Togo, ont été réparties
ainsi qu'il suit pour être mises en pépinière.
Benty et Mellacorée 17.000
Ile de Loos (pénitencier ) 2.000
Bramayah (Ouossou) 2.000
Camayenne 700
Konakrv 300
Total 22.000
Camayenne. — Le petit jardin d'essais est maintenant complè-
tement planté.
Les Hévéas hr^asiliensis, et les Castilloas elastica donnent de
grandes quantités de graines qui ont été réparties entre les stations
agricoles et des sociétés particulières de la colonie et du Cameroun.
Les Funtumias, semés en 190o, ont fleuri mais n'ont pas encore grené.
Les Castilloas et les Landolphias sont toujours soumis à des essais
de saignées méthodiques.
Une vingtaine de cocotiers sont en pleine production. Un man-
goustan et deux orangers greffés ont donné quelques fruits.
Les mammea, les sapotilliers et les manguiers greffés des variétés
Gouverneur, Julie et Reine-Amélie, produisent normalement.
Les cultures d'ananas sélectionnés sont activement poussées en
vue de la production des rejets, afin de donner satisfaction, dans la
mesure du possible, aux nombreuses demandes de plants adressées
I2G ÉTUDES ET MÉMOIRES
par les colons de la banlieue. Au cours de l'année 1908, il a été
délivre1 les quantités suivantes :
Cayenne à feuilles lisses 750
Baronne de Rothschild 1 .400
Comte de Paris 1 .430
Abacaxi ...» 200
3.780
La station de Benty a été instituée en vue de l'introduction du
cocotier, de la multiplication du colatier, de la transformation des
terres incultes en rizières, de l'étude des variétés de riz indigène et
du développement de la culture du sésame et du maïs. Des distri-
butions de semences de ces dernières plantes ont été faites par les
soins du service dans les principaux villages de la Mellacorée.
L'agent qui dirige la station veille également à l'entretien des
plantations de caoutchouc de Forécariah.
Kindia. - - Un pénitencier agricole pour enfants a été installé au
jardin d'essais de Kindia. Il comprend actuellement onze détenus
dont trois femmes, qui sont employés aux travaux de la station.
La vallée d'un petit ruisseau, qui naît dans le jardin, a été partiel-
lement transformée en rizières établies en gradins, atin de montrer
aux indigènes ce qu'il est possible d'obtenir par l'aménagement des
eaux dans un pays peu fertile.
Dalaba. — La mulasserie de Kindia a été transférée au début de
l'année en plein Fouta, à Dalaba dans le cercle de Ditinn. La nou-
velle ferme d'élevage est située sur un plateau de 1.200 mètres d'al-
titude, qui réunit toutes les conditions de salubrité nécessaires à
L'entretien d'un troupeau améliorateur.
Les Foula lis possèdent peu de juments, et ne les présentent pas
;i la monte ; il a donc été nécessaire de faire venir des mulassières
de la région de Bamako.
Un troupeau de bovidés comprenant Mi tètes permettra, en opé-
rant par sélection, de former une souche amélioratrice de la race
locale.
Une école à caoutchouc a fonctionné à Dalaba et Ditinn pendant
les trois derniers mois de Tannée.
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE 127
Kankan. — La station agricole de Kankan, créée au début de 1905,
a joué un rôle important pour la diffusion des arbres fruitiers dans
la zone soudanaise. Dans le courant de Tannée, diverses plantes et
1.500 oolatiers ont été distribués ou mis en pépinières dans plusieurs
villages du cercle. Le riz, le mil, les arachides ont fait l'objet de
nombreuses études. Enfin l'école à caoutchouc a fonctionné très
régulièrement pendant les deux périodes d'instruction.
Zootechnie générale.
ÉLEVAGE
Si le bétail n'est pas encore pour l'indigène de la Guinée une
source de profits aussi grande que l'on serait en droit de le souhaiter,
il n'en constitue pas moins un capital des plus importants et l'un
des critériums des plus certains de la richesse individuelle.
Le dernier recensement accuse un chiffre officiel de 249.153 têtes
de gros bétail, dont 190.257 vaches et 136.509 moutons et chèvres.
Le tableau ci-contre indique la répartition par cercles. Ce chiffre
de 250.000 bovins ne représente pas, très probablement, la valeur
réelle du cheptel, en raison des difficultés du recensement dans les
villages éloignés des chefs-lieux, et l'on peut affirmer, sans crainte
d'exagération, que 350.000 bovidés peuplent à l'heure actuelle le
sol de la colonie.
La région la plus favorisée est le Fouta-Djalon, avec les cercles
Timbo, Ditinn, Pita, Labé et le cercle de Kadé, c'est-à-dire ceux
qui sont habités par les Foulahs.
Autour de ces vastes contrées et sous l'influence des échanges
commerciaux, de plus en plus fréquents, les bovidés ont rayonné
dans toutes les directions pour peupler les diverses régions de la
Guinée.
On a remarqué, en effet, au cours de ces dernières années, et
plus encore en 1908, que l'élevage, autrefois apanage à peu près
exclusif des Foulahs, tend à se diffuser de plus en plus chez les deux
autres races principales de la colonie, Sousous et Malinkés.
En haute Guinée notamment, le nombre des bœufs a doublé en
très peu de temps, non point seulement par suite du croît des trou-
peaux préexistants, mais surtout par la quantité de têtes achetées
aux Foulahs. On trouve ainsi certains villages malinkés, complè-
428 ÉTUDES ET MÉMOIRES
tement dépourvus de bétail il y a quelques années et comptant au-
jourd'hui de riches troupeaux.
De même en moyenne Guinée, sur les rives du Konkoure, où se
trouvent d'importants villages dispersés autour de Demokoulina,
les Soussous de ce pays, imitant en cela ceux de Mellacorée,
possèdent maintenant un nombre appréciable d'animaux, et sont
vivement encouragés dans cette voie par l'administration.
Cette diffusion du bétail, si marquée cette année, est un des faits
des plus heureux pour l'avenir de l'élevage en Guinée. Si les Ma-
linkés et Soussous n'ont pas autant que le Foulah l'expérience em-
pirique de l'élevage, considéré dans sa plus grande simplicité, les
premiers sont par contre plus travailleurs et plus faciles à conduire,
les seconds plus mercantiles que les Foulahs. Aussi nous sera-t-il
possible d'agir plus rapidement sur ces populations pour obtenir
une amélioration de la race bovine.
Exploitation des produits de Vélevage.
Le commerce du bétail, sans avoir encore une importance en
rapport avec sa densité en Guinée, se développe cependant chaque
jour davantage, et cette progression constante des transactions
s'observe déjà depuis quelques années. Jamais il n'avait eu l'inten-
sité que l'on a observée en 1908.
Il s'est même produit à un moment donné, un certain encombre-
ment des marchés, l'offre dépassant la demande.
C'est au moment de la perception de l'impôt que cette baisse
malheureuse apparut et sa seule cause tenait à la forte crise qui
sévit sur le caoutchouc au début de l'année.
Cette sorte de crise ne fut d'ailleurs que passagère et peut-être
aura-t-elle pour l'avenir économique des populations, d'heureuses
conséquences.
Les indigènes ont eu ainsi l'indication précise de faire à l'agri-
culture et à l'élevage rationnel une part plus large dans leurs préoc-
cupations.
Le Foulah est encore trop enclin à ne vendre son bétail qu'au
moment où il y est obligé, et ce sentiment est le plus grand ennemi
de l'amélioration aussi bien en Guinée que partout ailleurs. Il ne
prévoit pas assez et ne prend aucune précaution pour vendre au
moment favorable des animaux bien préparés.
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE 129
Les principaux marchés de la colonie ont donc présenté une grande
animation par rapport aux années précédentes. Kindia fut encore le
centre principal du commerce tout désigné par sa situation très avan-
tageuse, au débouché de la route venant du Labé par le Magi et
Demokoulina, de celle du Kebou et alimenté en outre par toute la
rive gauche du Konkoure où vit une belle population bovine. C'est
à Kindia, sans contredit, que l'acheteur trouve les bêtes les plus
amples à des prix divers selon la saison. Des bœufs adultes de six
ans, au moins, et pesant 250 à 300 kilogr., ne se payaient pas plus
de 40 à 50 fr. en juillet dernier, tandis qu'ils valaient en novembre de
80 à 120 fr. Des bouchers sierra-léonais vont eux-mêmes acheter à
Kindia, qui fournit aussi en partie à la consommation de Konakry.
A Konakry même, le commerce du bétail est plutôt faible. Les
bouchers font venir la quantité qui leur est strictement nécessaire, et
quelques têtes sont achetées soit par les navires de passage, soit
par des commerçants qui les expédient par mer à Sierra-Leone. Au
moment de l'encombrement du marché de Kindia, les prix étaient
si faibles que nombre d indigènes n'hésitaient pas à conduire leurs
animaux par la route, pour les vendre un peu plus cher, à Konakry.
Les cours sont plus élevés d'un cinquième environ à Konakry
qu'à Kindia. Pendant l'année, le chemin de fer a transporté -21 H
bœufs dont 205 viennent de Kindia et 8 de Sougueta.
A Mamou, depuis la création de la nouvelle ville, s'est constitué
un marché très important, qui distrait de Kindia une partie des bœufs
de Magi et du Labé ; il est alimenté surtout par le Timbo et Ditinn.
Dans ces deux derniers cercles la pénétration agricole a fait des
progrès sensibles et lélevage en a profité si bien que le commerce
du bétail a pris une grande extension. Mamou pourvoit à la con-
sommation locale et il s'y est créé, en outre, un mouvement d'ex-
portation assez prononcé sur Sierra-Leone.
D'autres marchés de seconde ligne existent dans tous les grands
centres de traite et dans les agglomérations indigènes importantes,
tels que Labé. Boké, Victoria, Dubreka, Boffa, Sougueta, Kade,
Demokoulina, etc.. en basse et moyenne Guinée. En haute Guinée
le commerce du bétail s'effectue àKankan, Siguiri, Kouroussa, avec
ce caractère spécial que le bétail indigène est surtout exporté,
tandis que la consommation locale utilise de préférence des bœufs à
bosses importés parles Maures pendant la saison sèche.
130 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Exportation du bétail.
L'exportation du bétail a été particulièrement prononcée puisque
9.795 bœufs ont été contrôlés à la sortie, soit une augmentation de
2.71G sur le total de Tannée précédente et 4.053 sur celui de
1906.
Cette progression constante, indice d'une lente mais sûre évolu-
lution de l'indigène vers des considérations pratiques, constitue un
augure des plus favorables pour l'avenir de l'élevage dans la
colonie.
La Guinée se trouvant dans une situation des plus avantageuses
par rapport à sa voisine immédiate, Sierra-Leone, c'est vers la
colonie anglaise que s'écoulent en grande partie les animaux
exportés, c'est-à-dire les trois quarts exactement ; le quart restant
entre à Libéria, une part infime étant destinée aux colonies du Sud
si mal partagées, la Côte d'Ivoire et le Gabon.
Le nombre des entrées à Sierra-Leone est en réalité beaucoup
plus grand que ne l'indiquent les statistiques de la douane, car
beaucoup d'animaux échappent à la déclaration, simple formalité
cependant. En 1906, on pouvait les estimer à 3.000 et il en est à
peu près de même aujourd'hui.
Une augmentation analogue se constate sur l'exportation des
moutons; de 1.500 en 1906, le chiffre de ces animaux atteint
cette année i.06i ; or la Guinée n'est pas encore un pays d'élevage
de moutons.
D'autre part, les commerçants se refusent encore à créer sur les
colonies françaises du Sud, une exportation qui semble cependant
à première vue, devoir être avantageuse à cause des difficultés que
présente un ravitaillement régulier. Cette opération ne sera possible
qu'au moment où l'indigène trafiquera d'une façon continue de son
bétail.
Utilisation des produits de Vélevage.
Parmi les produits d'origine animale faisant l'objet d'un commerce
sérieux, les peaux brutes de bœuf occupent une place prépondé-
rante sur le marché.
La quantité de peaux exportées chaque année par Konakry n'a
guère varié depuis 1906 ; elle atteignait à cette date le poids de.
3311.001) kilogr.; en 1907, 394.690 kilogr. ; elle est ramenée cette
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE 131
année à 342.306 kilogr., ce qui représente environ 68.500 peaux
brutes, valant 600.000 fr.
Les cuirs de la Guinée sont toujours très demandés sur les
marchés européens ; le port principal de destination est Hambourg-;
viennent ensuite Marseille, le Havre et Liverpool.
Si Ton ajoute à ce chiffre celui des peaux conservées par les indi-
gènes pour leur utilité personnelle, soit 12.000 environ, on arrive
au total de 80.000 bœufs consommés dans la colonie.
Quant à la consommation de mouton, de beaucoup inférieure à
celle du bœuf, on peut l'évaluer sans exagération a 20.000 bêtes
environ.
Le mouvement commercial du bétail en Guinée représente donc
un capital très appréciable de plus de 8 millions de francs ainsi que
Ton s'en rendra compte par l'examen du tableau suivant :
Bœufs consommés en Guinée 80 . 000 valant 6 . 400 . 000
Bœufs exportés 12.000 960.000
Moutons consommés et exportés. . 25.000 250.000
Cuirs exportés 68.500 748.000
Totaux 185.500 8.358.000
Lait.
Le lait est seulement utilisé par l'indigène pour son alimentation
après en avoir retiré tout le beurre. La vache est une très petite
laitière et donne à peine deux litres de lait en pleine lactation. Ce
lait est par contre très riche en matières grasses. Les femmes,
plus spécialement chargées du soin de la traite, ne laissent bientôt
au jeune qu'une faible portion de la sécrétion mammaire, c'est
d'ailleurs une des causes qui rend la race aussi tardive. Le prix du
litre de lait varie d'un point à un autre ; de 25 centimes dans les
grands centres de l'élevage, à 1 fr. dans les pays moins favorisés.
Des autres produits animaux, la cire a fait l'objet d'un commerce
plus important qu'auparavant; en basse Guinée surtout, au moment
de la crise du caoutchouc ; 34.952 kilogr. valant 93.011 fr. ont été
exportés dans le courant de l'année contre 22.380 kilogr. en 1907.
132 ÉTUDES ET MÉMOIRES
VIANDES ET ABATTOIR
Nous avons vu que 80.000 bœufs environ ont été consommés
dans la colonie pendant l'année.
La qualité de viande est variable selon les régions et les condi-
tions de l'abatage. On peut affirmer cependant que la viande des
animaux en bon état et castrés, tels qu'ils sont généralement
abattus pour la consommation des Européens, est de bonne qualité.
Le prix de la viande est variable suivant les régions. Elle se paie
en général 1 fr. le kilogr. Cependant elle est vendue en quelques
endroits. 7o centimes et même 50 centimes. A Conakry, le bœuf
vaut 1 fr. oO le kilo en moyenne, les morceaux de choix (filet) 2 fr.oO,
le mouton et le porc 2 fr. oO. A signaler que, depuis quelques mois,
un commerçaut a pris l'initiative de débiter tous les samedis de la
charcuterie fraîche, ce qui apporte une heureuse diversion dans la
consommation.
En haute Guinée, le bœuf fourni pour la boucherie pendant toute
la saison sèche, de novembre à juin, est le bœuf à bosse apporté
en convois importants par les Maures.
Ces animaux sont vendus très bon marché (de 30 à 50 fr.) ; ils
sont d'ailleurs de qualité inférieure aux bœufs indigènes consommés
pendant l'hivernage ; beaucoup d'entre eux sont trypanosomés et
plus souvent parasités que les animaux du pays, parfois même les
parasites internes déterminent chez eux un état cachectique les
rendant impropres à la boucherie.
Utilisation pour les transports.
Les bœufs ne font aucun travail chez les indigènes qui ne
cherchent pas à les dresser soit au portage, soit à la traction. Dans les
jardins d'essai on en utilise quelques-uns pour le labour et le trans-
port des matériaux. Sur les chantiers des travaux neufs du chemin
de fer, quelques paires de petite taille sont soumises à un dur
service. Dans une plantation privée de la haute Guinée il existe un
troupeau assez important de bœufs de travail; ils sont employés à
la charrue ou attelés à des charrettes, concuremment avec les
chevaux et les mulets: ils y rendent de grands services. Le dressage
du bœuf de Guinée est plus facile à condition que l'animal soit pris
jeune; malgré sa petite taille, il tire énergiquenient de Lourdes
charges à un pas assez rapide.
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE 133
Les indigènes emploient l'âne au portage dans l'intérieur et plus
particulièrement en haute Guinée, où l'on rencontre souvent des
caravanes composées de 10 à 20 ânes. Ces animaux indociles
marchent lentement et sont toujours très lourdement chargés. La
diffusion du mulet dans toute la colonie permettrait un portage
beaucoup plus rapide et pas plus onéreux.
Amélioration des races domestiques.
Il n'existe pas encore de haras en Guinée. La population cheva-
line n'est pas très dense; elle compte à peine 3.000 représentants.
Ces chevaux sont pour la plupart des animaux importés du Sénégal
et du Soudan. Cette dégénérescence s'accuse très vite dès les
premiers produits, par la réduction de la taille et du format, l'exa-
gération des défauts des ascendants, l'affaiblissement des réflexes.
La descendance se poursuit rarement pendant de nombreuses géné-
rations et l'ensemble de la population est entièrement renouvelée
au bout de quelques années par les importations constantes.
On peut distinguer cependant quelques régions d'élevage, ou
plutôt d'agglomérations chevalines. La plus importante est celle de
Haute-Guinée, avec Siguiri et Beyla comme centres. Les animaux
sont en majorité originaires du Soudan ; il existe bien quelques
poulinières, mais de fort mauvaise tenue en général, ayant donné
des produits médiocres et sans aucun caractère; la taille est petite,
la tête assez volumineuse, l'encolure lourde, la poitrine serrée, les
aplombs défectueux, le rein faible et l'arrière-main étriquée à
croupe avalée. Les indigènes vont se remonter dans la région de
Bamako ou bien achètent les chevaux amenés par les Maures ou
les Dioulas. Plusieurs raisons s opposent à ce que cet élevage
réussisse en Guinée dans l'état actuel des choses; L'une des prin-
cipales est l'extrême dilïusion des trypanosomiases, qui déciment
les chevaux pendant et après l'hivernage. Il faut aussi accuser, très
probablement, la piroplasmose, bien qu'un diagnostic absolu n'ait
pu être posé jusqu'à ce jour.
D'autre part, l'indigène n'applique, le plus souvent, aucun des
principes les plus élémentaires qui devraient le guider dans cette
voie. Les poulains sont montés trop tôt, les juments saillies trop
jeunes et sans beaucoup de soucis de l'amélioration, par des étalons
trop souvent défectueux. Enfin l'hygiène alimentaire n'existe pas,
134 ÉTUDES ET MÉMOIRES
les chevaux se contentent généralement de l'herbe qu'ils trouvent
peu ou prou, selon la saison. C'est seulement dans la vallée du Niger
que les indigènes conservent, pour la mauvaise saison, de la paille
d'arachides. Quant au mil, ils n'en donnent que pendant quelques
mois. L'habitation est insuffisante et mal tenue quand elle existe.
L'expérience montrera si la thérapeutique à l'orpiment contre les
trypanosomiases, est susceptible de rendre des services dans un pays
où la saison des pluies est longue et de permettre l'utilisation d'un
cheval au delà de deux ou trois ans, durée moyenne des équidés
importés.
Fermes d'élevage.
La station agricole de Dalaba, située à 1.200 mètres d'altitude, est
une excellente position sanitaire et surtout une ferme d'élevage. Dès
maintenant on y poursuit l'amélioration du bétail indigène par la sélec-
tion. Pour cela on y envoya un troupeau comprenant : 18 génisses
et un taureau de 5 ans, acheté en juillet dernier par le vétérinaire
au cours d'une tournée dans le Fouta. Ce troupeau est entretenu
dans d'excellentes conditions ; des étables ont été construites et
l'alimentation de ces animaux est l'objet de soins tout particuliers.
Du foin est récolté en abondance sur le plateau pour la saison sèche.
Enfin de vastes plantations d'herbes de Para, de manioc, de patates
fourniront un complément de rations aqueuses.
Des bœufs de travail achetés dans le Fouta ou provenant du jardin
d'essais de Camayenne, ont été également placés à la ferme ; il sera
intéressant, au point de vue agricole, de les utiliser au labour et à
tous les travaux de la terre.
Par suite de la création de Dalaba, on a renoncé à l'élevage à
Camavenne et à Kindia. On s'est borné à conserver dans ces deux
stations les bœufs nécessaires au travail, et des vaches fournissant
du lait à l'hôpital.
L'introduction de chèvres maltaises, tentée à Kindia en 1907, n'a
pas réussi; la sécrétion mammaire a vite diminué dans de grandes
proportions tout en restant légèrement supérieure à celle des chèvres
indigènes, mais les bêtes sont mortes trypanosomées les unes après
les autres au cours de 1908.
L'amélioration du bétail a été le sujet de nombreux entretiens
avec les indigènes de la part des administrateurs et des agents des
services techniques. La castration des jeunes, bien souvent préco-
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE 135
nisée, se généralise de plus en plus, et à titre de démonstration, un
certain nombre d'opérations de ce genre ont été effectuées par le
vétérinaire. Aux indigènes assez nombreux qui connaissent mal le
procédé par martelage, il a été montré la grande facilité de la cas-
tration à l'aide de la ligature élastique, pratiquement présentée par
un lien convenablement choisi de caoutchouc brut ; les opérés ont
très bien guéri.
Le point le plus essentiel et le plus difficile à obtenir est d'amener
l'indigène à saisir la corrélation étroite qui existe entre la culture
du sol et l'élevage, son apathie et ses préjugés ancestraux sont les
plus gros obstacles à vaincre, nous ne pourrons y arriver que par
l'accroissement des transactions commerciales, la création de
débouchés à l'extérieur, l'exigence de la demande au point de vue
de la viande et du rendement.
Un concours agricole organisé à Kindia au moment du passage
du ministre des colonies, avait réuni un nombre important d'ani-
maux ; il se trouvait parmi eux quelques jolies bêtes qu'il fut
d'ailleurs très facile de sélectionner. Les indigènes n'ont pas très
bien compris le but du concours et son organisation, mais les
nombreux prix en espèces distribués nous assureront à l'avenir un
succès plus complet, surtout si l'époque du concours est reportée
après l'hivernage, en octobre ou novembre.
Hygiène et alimentation.
Il reste beaucoup à faire au point de vue de l'alimentation et de
l'hvsriène des animaux, facteurs essentiels de l'amélioration.
Actuellement l'indigène se repose seulement sur l'instinct du
bétail pour l'alimentation ; il se borne à la recherche des meilleurs
pâturages, et dans certains endroits, à la transhumance pendant
1 hivernage, mesure également favorable contre les maladies de la
tsé-tsé.
Pour lui, le bétail constitue un capital qui ne doit demander
aucun frais d'entretien et aucun travail ; les bœufs doivent eux-
mêmes pourvoir à leur subsistance.
Aussi, pendant la saison sèche, alors que l'herbe est haute et dure,
le bétail de Guinée souffre-t-il énormément. Après les incendies de
brousse, il peut cependant trouver quelques rares touffes d'herbe
vertes et maigres, mais c'est une nourriture bien aléatoire et en
tous cas insuffisante.
136 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les bœufs restent au pâturage ou dans la brousse pendant tout
le jour et sont réunis le soir à l'intérieur de simples tapades, il leur
faut une rusticité très grande pour résister d'un bout de l'année à
l'autre à de semblables conditions hygiéniques.
Des abris plus efficaces seraient nécessaires pour les protéger
contre les températures extrêmes et contre les intempéries d'un
long hivernage.
De simples hangars suffiraient et si, d'autre part, l'indigène voulait
s'approvisionner de fourrage, étendre ses cultures, il- n'en faudrait
pas plus pour faire de cette extraordinaire petite race, une excellente
race de boucherie susceptible d'être exportée en Europe même.
La transformation avantageuse des troupeaux entretenus à Kindia,
pendant quelque temps, montre bien la régularité des résultats que
l'on doit attendre de cette hygiène simple et pratique, agissant sur
une série de générations.
ÉPIZOOTIES.
L'état sanitaire est excellent pour l'espèce bovine et ovine, eu
égard aux conditions défavorables de leur entretien. On n'a signalé
aucune épizootie limitée telle que celle qui fut observée dans la
région militaire sur un troupeau cantonné à Soundedou.
La situation n'est pas aussi favorable pour les chevaux et, sur
tous les points de la colonie, la mortalité qui sévit sur ces animaux
est des plus élevées.
Sur les bovidés, les principales maladies que l'on constate sont la
trvpanosomiase, la pasteurellose et la piroplasmose.
La trvpanosomiase des bovidés est moins répandue et fait moins
de victimes que l'on pourrait le supposer au premier abord, la race
locale, sans posséder une immunité absolue, présente cependant
une grande résistance à l'égard de cette maladie, accrue encore par
l'habitude qu'ont les indigènes de faire transhumer leurs animaux
sur les hauts plateaux de mai à octobre. Cette maladie se constate
plutôt sur les bœufs maures amenés en Haute-Guinée pendant la
saison sèche, et qui sont atteints en majorité.
La seule épizootie importante qui ait été signalée a sévi en juillet
et août sur un troupeau de bœufs envoyés de Kissidougou à Soun-
degou; le troupeau l'ut entièrement détruit, alors que le bétail indi-
gène de Soundegou ne fut pas atteint. 11 semble bien que cette
L'AGRICULTURE EN GUINÉE FRANÇAISE I -iT
épizootie doive être rapportée à une trypanosomiase locale pour
laquelle les animaux indigènes avaient dû acquérir une certaine
immunité.
La pasteurellose bovine à forme pectorale a pu être cliniquement
constatée à l'état sporadique dans la région de Timbo et de Ditinn,
en même temps que sur quelques animaux de cette provenance
abattus à Konakrv, on trouva des reliquats pulmonaires semblant
se rapporter à cette affection. La maladie doit être très répandue et
confondue généralement par les Européens avec la tuberculose qui,
elle, est excessivement rare.
La piroplasmose fait en outre quelques victimes, d'ailleurs les
exodes sont très abondants dans les points où l'on en a constaté
quelques cas.
L'espèce chevaline est particulièrement éprouvée en Guinée, ces
animaux succombent presque tous, au bout d'un temps plus ou
moins long-, aux trypanosomiases et d'autant mieux qu'ils sont
plus mal soignés. Il est difticile de prendre à cet égard des mesures
prophylactiques que la dispersion dès glossines et des animaux
atteints sur tous les points du territoire rendraient illusoire. Les
défrichements et la mise en valeur du sol diminueront à la longue
le nombre des tsés-tsés. La nouvelle médication par l'orpiment
serait susceptible de rendre quelques services, mais surtout aux
Européens possesseurs de chevaux ou à quelques indigènes cons-
ciencieux .
La piroplasmose du cheval a été observée à la cote et évolue
généralement sous une forme aiguë très rapide et mortelle, des cas
isolés seulement se sont produits.
En haute Guinée plus qu'au Fouta, la lymphangite épizootique
se généralise de plus en plus. De nombreux animaux atteints sont
constamment importés du Soudan et entretiennent la contagion. On
pourrait obvier en partie à cet inconvénient en exigeant du proprié-
taire importateur la production d'un certificat d'origine et de santé
indiquant le nombre et le signalement des animaux. Quant aux
mesures d'isolement et surtout de désinfections légales, il est encore
difficile de les appliquer en Guinée dans toutes leurs rigueurs. L'in-
digène les considère seulement comme des procédés vexatoires et
par conséquent cherche par tous les moyens à y échapper.
Bul. du Jardin colonial. 191 1. I. — N° 95. 10
|.!S ÉTUDES Kl MÉMOIRES
Laboratoire.
Le laboratoire des recherches bactériologiques a été définitivement
installé vers la fin de Tannée. Il est situé dans Une pièce attenante
à l'abattoir de Konakry et peut, dès à présent, rendre d'utiles ser-
vices dans la recherche et le diagnostic des maladies contagieuses
de la colonie.
LE TABAC DE CUBA
ET
LES CIGARES DE LA HAVANE
(Suite.)
Des expériences de stérilisation du sol au moyen de l'eau bouil-
lante, qui pénètre profondément, ont donné de meilleurs résultats
que Femploi de la formaline après ensemencement.
Le fumier d'étable, excellent pour les semis, s'il n'est pas en
complète décomposition, peut développer le cryptogame Rhizocto-
nia, susceptible d'occasionner de grands ravages, en quelques
heures, malgré les applications de bouillie bordelaise. Aussi, la
plupart des planteurs modernes préfèrent-ils employer exclusive-
ment, dans les bâches orientées du nord au sud et un peu suré-
levées pour les garantir des inondations et de certains insectes, un
engrais chimique composé de phosphate de chaux, de sulfate d'am-
moniaque et de sulfate de potasse, employé à raison de 400 grammes
par mètre carré contenant de 7o0 à 1000 plants.
Que de semis, dans ce pays, où les plantules ne sont nullement
protégées contre la pluie et contre l'ardeur des rayons du soleil,
soit par des couverts de paille ou des feuilles, soit par de la mousse-
line grossière et solide trempée dans l'huile de lin bouillie conte-
nant un peu de siccatif (térébenthine) et séchée !
Que de « vegueros » négligent de faire un choix de jeunes
plantes bien venues ! Or il faut tenir compte qu'une livre de
semence contient cinq millions de graines, environ, dont une grande
partie récoltées avant maturité n'ont pas germé, alors que d'autres,
trop légères, ont donné des sujets débiles (tabaco macho) qu'il
faudrait sacrifier sans hésitation.
Il serait cependant facile de séparer les graines légères des
lourdes au moyen d'un courant d'air à défaut de la machine spéciale
construite par MM. Queen and C° de Philadelphie.
Il faut compter aussi avec les plantules tirées de la terre au
I tO ÉTUDES ET MÉMOIRES
moyen d'une traction verticale et non latérale, puis mises en botte-
lettes pour les transporter fort loin et repiquées après une
semaine, sinon plus, sans s'assurer que la racine principale s'en-
fonce normalement dans le sol.
Une plante aussi délicate que le tabac ne s'accommode guère
d'un tel traitement, qui occasionne d'ailleurs un grand retard dans
son développement (80 jours au lieu de 50) avec la méthode ration-
nelle et expéditive.
Les feuilles de tabac sont attaquées par les larves de deux
espèces de Sphingiens appelés ici « primavera » (Protoparce caro-
lina) et « veguero » ; diverses noctuélites « Cachazudo » [Feltia
annexa), « mantequilla » (Prodénia eommelina et endiopta), « cogol-
lero » (Chloridœ virescens) ; certain coléoptère de la famille des
élatérides — le « pasador » ; — par un lépidoptère — le « volador »
et un hémiptère (chinche) appartenant à la famille des pentato-
mites, sans oublier l'insecte « Epitriac parvula » (pulga), le « Micro-
mimâ olicia » (pega-pega ou rosquilla). le « Dici/p/ius minimus »,
les fongus likizoctonia, Cercospora nicotianœ ; la maladie de la
mosaïque, et le parasite « Orobanche rarnosa » qui croît sur les
racines du tabac.
Comme on le voit, la collection est complète, et quand on ne
capture pas les larves à la main, il faut user et abuser du vert de
Paris et de l'arséniaté de plomb, voire de la nicotine, ce qui paraît
une dérision.
Ainsi que je l'ai mentionné plus haut, certains fabricants
défendent aux « vegueros » avec lesquels ils ont signé des contrats
d'employer les composés arsenicaux et plombifères quand la feuille
de tabac s'est développée, puisque les ingrédients de ce genre ne
peuvent que nuire à l'arôme du tabac.
La question de l'irrigation est également primordiale pour le
tabac, car il arrive, à Cuba, que sous l'effet d'une sécheresse
prolongée une récolte se perd.
Dans les régions de la Vuelta-Abajo où le prix de la feuille
permet aux agriculteurs de supporter quelques dépenses exception-
nelles, un a installé des pompes actionnées par des locomo biles.
I es planteurs américains, eux, préfèrenl se servir de moteurs à
gazoline ou ;t alcool, mais ce sont Là des complications coûteuses
auxquelles on eût dû substituer, il y a déjà longtemps, un système
moderne d'irrigation en employant l'eau des rivières, comme en
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 141
Californie, et en procédant au reboisement des anciennes zones
forestières autour des sources des principaux cours d'eau.
Le Gouvernement aurait l'intention de confier — Dieu seul sait
quand ! — à une Compagnie étrangère — américaine apparem-
ment ! — le soin d'établir un système d'irrigation dans la Vuelta-
Abajo ; les « vegueros » paieraient alors une redevance pour l'eau
employée.
Les agriculteurs du pays qui assurent que le fumier d'étable
non assaisonné de produits chimiques est insuffisant pour fer-
tiliser leurs terrains anémiés, estiment également qu'avec des
arrosages non méthodiques, à des heures et dans une mesure
inopportune, le tabac ne saurait conserver son arôme et donner de
la cendre blanche.
Je crois d'ailleurs que ces professionnels ont raison dans les
deux cas. le tabac ne s'accommodant ni d'une insuffisance d'engrais,
ni d'un excès d'eau.
On a calculé dans les services spéciaux du Gouvernement améri-
cain à Washington que le prix de revient d'une livre de tabac
(cape et tripe) cultivé sous toile dans l'état de Connecticut est de
2 fr. 50 y compris le coût de la classification.
A Deli (Sumatra) où les terres sont très fertiles et où la main-
d'œuvre des coolies chinois s'obtient pour 12 sous par jour, le coût
de production serait réduit à 1 fr. 75.
Or, à Cuba, où le sol a déjà beaucoup travaillé et où les bras
coûtent cher, le prix de revient du même tabac (avec 75 p. 100 de
cape) est de 6 francs environ par livre.
Si nous passons au tabac (tripe) cultivé à l'air libre, nous cons-
tatons que si le coût de production est de huit sous par livre dans
l'Ohio, la Pennsylvanie et l'État de New-York, il atteint I fr. 50
pour le tabac cubain de Remedios et deux francs pour celui de
Vuelta-Abajo.
Comme on le voit, les Américains pourraient se dispenser d'im-
poser en douane les tabacs de Cuba récoltés sous toile, ceux du
Connecticut étant suffisamment favorisés, si Ion considère les prix
de revient.
Les agriculteurs de l'Ohio et de la Pennsylvanie sont également
avantagés par le fisc américain, la tripe de provenance cubaine étant
imposée d'un droit de S 0,35 par livre — 20 p. 100. soit environ
4 fr. 45.
I 42 ÉTUDES ET MÉMOIRES
On peut également faire observer que le tabac de Sumatra étant
très léger, deux livres de capes de Deli sont suffisantes pour
envelopper mille cigares, alors que cinq livres de robes de Cuba
sont nécessaires pour effectuer le même travail. Dans le premier
cas, la Douane américaine perçoit à l'entrée aux Etats-Unis
S 1,85 x 2 = 3 dollars 70 et dans le second, grâce au tarif de
réciprocité., $ 1,65 X 5 — 20 p. 100 = S 6-60. La différence en
faveur de Sumatra est donc de $ 2,90.
D'après un membre de la Ligue agraire cubaine (Section du
Tabac) il ne faudrait rien moins qu'une réduction de 50 p. 100 au
lieu de 20 p. 100 sur les tabacs de Cuba à leur entrée dans l'Union
pour équilibrer les chances de concurrence et assurer à la nouvelle
République qui achète chaque année pour cinquante-deux millions
de dollars de marchandises à la Fédération américaine un véritable
traitement de réciprocité.
Prise d'un beau zèle, qu'il est d'ailleurs nécessaire de réfréner
souvent, la Douane cubaine a songé, de son côté, à imposer comme
couteaux de poche les serpettes pliantes employées ici pour coupel-
les feuilles de tabac. Or, cet article importé de France et valant
4 fr. 50 la douzaine (poids : 800 grammes) aurait eu à acquitter un
droit de 3 francs par kilogramme (90 p. 100 de la valeur) alors
que précédemment il entrait libre de droits comme instrument
destiné à l'agriculture.
La Chambre de Commerce de La Havane a protesté au nom des
cultivateurs de tabac et elle a obtenu gain de cause. C'est un succès
dont les couteliers français profiteront dans une certaine mesure.
PRÉPARATION DES FEUILLES
FABRICATION DES CIGARES ET CIGARETTES
Une fois séparées de la tige avec un instrument tranchant, les
feuilles de tabac sont réunies deux par deux au moyen d'un lil de
chanvre passé dans le pédoncule, puis placées à cheval dans les
champs mêmes sur des perches de quatre mètres de long disposées
horizontalement (cujes). Ces perches sont transportées ensuite dans
les séchoirs — (bâtiments de bois avec toit de chaume) — afin
d'obtenir une température égale et qu'on appelle ici « Casas de
cura ».
Les séchoirs sont toujours édifiés dans des endroits secs et bien
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 143
orientés, en tenant compte de la direction de la brise à l'époque de
la récolte. La ventilation, très active, est tempérée par des brise-
vent, et, dans les exploitations « up to date »> des persiennes
mobiles permettent de régulariser la température et le degré
d'humidité.
Après plusieurs semaines le tabac prend une couleur brune.
Les feuilles (500 environ) placées sur la perche et pesant une fois
sèches de 3 à 4 livres sont réunies en botte avec un lien de
<< majagua » et constituent alors le « matul ».
Les o matules » accumulés en tas à l'abri des courants d'air sur
le plancher de bois recouvert d'un lit de paille des « casas de fer-
mentai- » forment le « pilon » et la première fermentation s'opère
pendant un laps de temps qui varie, selon la qualité du tabac, de 4
à 8 semaines.
Les feuilles doivent être suffisamment humides pour que ladite
fermentation donne au tabac toutes les qualités qui lui sont indis-
pensables ; par contre, un excès d'humidité peut amener la moisis-
sure et la décomposition. Des tubes de bambou ou de métal insérés
dans les piles permettent d'y placer un thermomètre afin de se
rendre compte de la température, mais on doit prendre la précau-
tion d'en obstruer l'extrémité extérieure avec un peu de coton.
Les tas doivent être couverts avec des vieux sacs ; quand on
constate que la température ne s'élève 'pas graduellement et d'une
façon normale, il est indispensable de défaire les piles pour les
réédifier à nouveau.
Tout ce travail, comme on le voit, est fort minutieux. Malheu-
reusement la minutie, même quand elle est aiguillonnée par l'inté-
rêt, est chose rare dans les Antilles.
Quand la fermentation est terminée, les feuilles sont classées
comme suit :
1° Cape ou robes ^enveloppe extérieure du cigare), grandes et petites ;
2° Tripe (forte et fine) placée à l'intérieur du cigare ;
3° Tabac jaune, inférieur (capes et tripe);
4° Tabac avarié (sentido) ;
5° Rebut (bote ou cola) pour les fabriques de dernier ordre et la prépara-
tion des cigarettes.
Enfin, pour le travail des cigariers, les capes sont triées comme
il est indiqué ci-après :
. „. ' . tabacs légers.
2° Fino (fin) \ 8
3° Medio tiempo (intermédiaire .
4° Calidad (corsé).
144 ÉTUDES Et MÉMOIRES
La cape de Yuelta-Abajo possède une classification spéciale.
Ligero [léger .
Medio tiempo.
Calidad.
Ce travail de classement est exécuté très facilement par des per-
sonnes qui y sont entraînées dès leur jeune âge, — et il leur suffit
de tenir une feuille entre leurs mains pendant quelques secondes
pour être renseignées sur son poids, sa finesse, sa flexibilité et ses
conditions générales mieux que ne le serait un profane, qui, en
plus du sens du toucher, aurait recours à ceux de la vue et de
l'odorat.
Ensuite les « hojas » sont groupées au moyen d'un lien de tabac
en gavilles (gavillas) de 30 à 55 feuilles de cape, selon leur linesse
I on ne compte pas les feuilles pour la tripe | puis quatre gavilles
réunies au moyen d'un lien de guana liber d'un arbre du pays]
forment une manoque imanojo).
Enfin (S0 manoques constituent la balle ou « tercio »> quand elles
sont soigneusement emballées dans la vagua ^écorce supérieure du
palmier royal), qui ne laisse passer ni l'eau, ni l'humidité, puis
ficelées avec des fibres de majagua. Un « tercio » pèse environ
100 livres.
Les balles doivent être placées pendant un an ou deux dans des
magasins peu ventilés et mal éclairés où la fermentation se continue
avec une température aussi égale que possible.
Les magasins de Cuba sont généralement défectueux en ce sens
qu'on n'y dispose pas de la place nécessaire pour séparer les
" tercios » humides des « tercios » secs.
Les complications du séchage et de la préparation scientifiques
du tabac paraissent futiles au « veguero cubain qui si' fie à son
instinct, à son expérience, tel le boulanger qui parvient à diriger le
développement biologique d'infiniment petits dont il nie parfois
l'existence. Celles relatives à une bonne fermentation et dont
dépendent la couleur, le brillant. L'élasticité, la combustibilité <'t
l'arôme lui sont familières pour chacune des qualités de feuilles.
II n'ignore pas. notamment, que pour obtenir le tabac clair, réclamé
de tous côtés, la fermentation doit se faire lentement avec des
feuilles peu humides et une température maximum de 50° C.
Au cours de l'année 1909 l'île de Cuba a produit i-94.358 « ter-
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 145
cios » de feuilles contre o63.0o9 en 1908. Les provenances figurent
ci-dessous :
Vuelta-Abajo (de Consolacion del Sur aux Remates de Guane . . 224.691
Semi-Vuelta (de Candelaria à Herradura) 30.016
_ . , ( de La Havane à Artemisa 57.823
Parlidos , . , . , ,, . ,ab
I de la région de Matanzas 42b
province de Santa-Clara ) 163.375
Remedios ) (province de Camaguey 8 . 822
province d'Orient) 9. 203
i-04.358
Il convient d'ajouter que cette statistique pour Tannée naturelle
n'est pas très exacte en ce sens que les « tercios » expédiés du
Ier janvier au 30 avril comprennent des tabacs de la récolte de
1908 et qu'au 31 décembre 1909 il restait encore entre les mains
des producteurs 15.000 balles environ dans la Vuelta-Abajo et de
18.000 à 20.000 dans les autres districts producteurs, de la récolte
de 1909. Les statistiques devraient donc être établies du Ier mai au
30 avril de l'année suivante.
Les plus anciennes fabriques de cigares, à Cuba, sont celles des
marques « Cabanas » et « Partagas» créées en 1836. Comme on le
voit, cette industrie date seulement de trois quarts de siècle.
A l'époque, on préparait des « Londres », des « Brevas » (grands
et petits), des « Impériales », des « Britanicas ». Ces vitoles étaient
de grand chic ; moins nombreuses qu'aujourd'hui où on les compte
par milliers, elles avaient alors une signification.
De 1870 à 1880, à l'époque où se réalisèrent de grandes fortunes
en achetant le tabac en feuilles avec des billets espagnols dépré-
ciés et en vendant les cigares à l'étranger pour de l'or, le tabac de
Partidos (seconde qualité) récolté dans la province de La Havane,
était dirigé sur des fabriques spéciales qui fournissaient le marché
des Etats-LTnis. Puis, commencèrent à l'étranger la furie du pro-
tectionnisme et les exigences relatives à la couleur de la part de
certains commissionnaires-exportateurs qui ne faisaient, d'ailleurs,
que transmettre le principal desideratum de leur clientèle et qu'on
eut le tort de trop écouter.
Avant 1870, les fabricants restaient figés dans leur amour-propre
d'hidalgos espagnols. On achetait leurs cigares ou on ne les ache-
tait pas ; et c'est ainsi qu'ils arrivaient à imposer à leur clientèle le
goût normal en matière de tabac.
I i() ÉTUDES ET MÉMOIRES
Aujourd'hui, selon l'expression d'un critique doublé d'un fin
expert, la concurrence est devenue telle qu'on peindrait la cape
pour plaire à l'acheteur inconscient. Les fabricants, très nombreux,
sont devenus trop commerçants.
11 y a non moins de douze à quinze ans que l'on a commencé à
employer les capes de Partido dans les fabriques de Vuelta-Abajo
ceci a d'ailleurs été imprimé dans les journaux de La Havane) et
l'on assure que certains fabricants havanais se refusent à faire
commencer la Vuelta-Abajo à Consolacion del Sur, mais beaucoup
plus à l'est.
On compterait cependant de dix à douze fabriques qui n'ont pas
failli à leur renommée ; mais, comme on le comprendra, leurs
noms ne sauraient figurer ici. Raoul Ponchon n'a-t-il pas dit :
Il est des fabriques plus d'une
Que je ne nommerai point,
Pour n'en chagriner aucune.
Une fabrique havanaise « Flor el Todo » semble nous donner
raison en plaçant dans ses boîtes de cigares une notice imprimée
sur laquelle on lit : « Nous employons seulement le matière pre-
mière obtenue dans les fameuses plantations de la Vuelta-Abajo,
sans y mélanger des tabacs inférieurs et sans nous soucier des
monopoles et de la mode qui sacrifient l'arôme et la vieille renom-
mée des Havanes à la belle apparence extérieure. »
lit allez donc !
Au bon vieux temps de l'industrie, on procédait avec le tabac
comme avec le vin. On gardait et l'on surveillait en magasin deux
ou trois récoltes, puis des mélanges savants étaient opérés, et,
enfin, on n'expédiait qu'un produit bien préparé et bien reposé. Au
temps présent, on s'empresse de travailler les feuilles de la der-
nière récolte, ce qui olfre de nombreux inconvénients.
A L'époque, les fabricants sérieux ne craignaient pas d'immobili-
ser un gros capital au cours des bonnes années en remplissant leurs
magasins de tabacs supérieurs ; aujourd'hui, ils craignent que deux
récoltes satisfaisantes ne provoquent une baisse des cours. Leurs
craintes semblent vraimenl puériles puisque nous en sommes
encore, depuis cinq ans, à attendre la a cosecha » salvatrice et qu'il
se confirme que faute de pluies en temps propice la qualité du
tabac, en 1910, laisse une fois de plus à désirer.
LE TABAC DE CURA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 147
Au dire des experts de ce pays, les plus mauvais fumeurs au
palais émoussé sont les Américains et les Allemands qui exigent du
tabac claro.
Les Français et les Anglais continuent à se montrer « personas
de gusto m en réclamant des cigares « Colorado claro » et « Colo-
rado maduro ».
Seuls les Espagnols et un grand nombre de Sud-Américains
réclament des vitoles de qualité, préparées avec des tabacs mûrs
• maduros » à fort arôme. Ils refusent d'allumer le cigare confec-
tionné avec du tabac truqué, le seul qui plaise aux fumeurs mal
renseignés. Ceux-ci estiment en effet que le boy cigare doit être
très clair, et ils prendraient volontiers le tabac noir de Cuba pour
un produit des Philippines.
Faire un retour en arrière et imposer, comme il y a vingt-cinq
ans, le tabac tel qu'il doit être, semble une chose impossible. On
ne fumerait plus dans beaucoup de pays.
Les tabacs du Mexique font en outre une grande concurrence aux
tabacs de La Havane avec des « tripes » passables, des capes
claires et des prix très raisonnables. Aussi la Régie française
achète-t-elle au Mexique, maintenant, un grand nombre de cigares
tout faits.
Pour payer le Havane beaucoup plus cher, il faut lui reconnaître
une grande supériorité. Or. si l'on a progressé au Mexique on a
fait tout le contraire à Cuba.
Que de remises passables ou médiocres, au cours des années
passées, de cigares peu combustibles, très acres, sans arôme, même
dans les prix élevés. N'est-ce pas quand un cigare brûle mal, d'un
seul côté, qu'on reconnaît le Havane ?
On ne saurait passer sous silence la grande concurrence des
fabriques de Tampa qui abusent des étiquettes « Havana » bien
qu'elles ne reçoivent de Cuba que la tripe de Partidos et que le
gouvernement aide puissamment en leur remboursant à la sortie
les droits acquittés a l'importation mais il est vrai sur une petite
quantité, la consommation locale étant énorme. On comptait
deux fabriques en Floride il y a trente ans. A l'heure actuelle on
y fabrique plus de cigares qu'à La Havane, patrie du « divin nar-
cotique ».
Que dira-t-on aussi des marchés de Brème et de Hambourg qui
sont pour le tabac ce que Londres pour la nacre ou Amsterdam
pour la quinine.
148 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Depuis vingt ans les fabricants havanais ne prennent plus part
aux expositions. Certains critiques locaux assurent que la crainte
de n'être récompensés que pour le luxe des logements modernes,
les incite à se montrer prudents et à coucher sur leurs anciennes
positions !
En outre, on assure à Cuba, entre soi, que depuis deux ans le
manque de soins dans la fabrication est scandaleux.
Après avoir fait grève plusieurs fois (la dernière << huelga » a
duré cinq mois) les tabaqueros (cigariers) ont obtenu que la façon
leur fût payée en monnaie américaine, ce qui représentait une aug-
mentation de 10 ° 0 sur le prix de revient.
Les fabricants, pas bêtes, ne cherchèrent pas à remonter le cou-
rant du progrès, et ils établirent illico les prix de vente en pr
américain. Or, le cigare de La Havane qui était déjà trop cher se
trouva encore enchéri, excepté en France, toutefois, où la Régie lit
à l'époque les frais de l'innovation, ce que l'on semble encore
ignorer à Cuba.
Le syndicat des GÎgariers enivré par les nombreux succès rem-
portés sur les patrons qui doivent partout « se soumettre ou se
démettre », affectèrent alors une grande indépendance et bien
souvent <• fabricant ne fut plus maître chez soi ». Les capataces
(contre-maîtres durent être moins exigeants et plus diplomates ;
aussi eut-on vite fait de remarquer à l'étranger un certain laisser-
aller dans l;i fabrication — des tabacs verts ou piqués lurent
expédiés on s'empressa alors de faire savoir à certains fournis-
seurs que si les envois ultérieurs n'étaient pas plus soignés, on se
pourvoirait ailleurs.
1 n fabricanl de la Havane très expert en tabac, m'a d'ailleurs
raconté que se trouvant à Paris, en HUIS, il acheta des eigaivs de
différentes marques cubaines atin de se livrer à des comparaisons.
Et il ajoutait très franchement que la plupart de ces cigares étaient
détestables. Il est vrai que la récolte de 1907 lui aussi mauvaise
que possible.
Où est I époque déjà lointaine où les fabriques manquaient de
bras en lin d'année? On voit maintenant, en toutes saisons, lit-.
cigariers inoccupés.
Au temps des grèves, qui peuvent se prolonger dans un pays
sans hiver rigoureux, les importateurs européens e\ américains
durent procéder à des achats dans les pays qui commençaient a
LE TABAC DE CUBA ET LES CHiAFŒS DE LA HAVANE 1 19
faire une sérieuse concurrence à Cuba (Mexique-Brésil-Pbilippines
Ce fut alors une quasi-révélation ! Leur clientèle, dont le goût
était déjà perverti, s'habitua bien vite aux nouveaux tabacs, beau-
coup moins chers, et c'est ainsi que les tabaqueros cubains après
les « vegueros »> achevèrent de tuer la poule aux œufs d'or.
Les ouvriers qui gagnent jusqu'à 2o et 30 francs par jour en
préparant les vitoles riches sont peu nombreux 10 °/0). Le gain
moyen et journalier d'un cigarier peut varier entre 10 et \2 fr. 50,
alors que celui d'une ouvrière ne dépasse pas o francs» ce qui est
loin d'être excessif dans ce pays.
Les tabaqueros s'élèvent, cela va sans dire, contre toute réduc-
tion de salaires; ils se déclarent prêts à boycotter à la moderne les
produits émanant de pays qui trouvent par trop chers les cigares
de Cuba.
Un business man d'origine allemande, récemment disparu, et
qui a fait honneur pendant plus d'un demi-siècle à l'industrie
cubaine du tabac ; un fabricant foncièrement honnête, naturelle-
ment bon et aimable, sans morgue aucune, bien que fort riche,
estimé par tous et dont le nom est universellement connu.
M. Gustave Bock, entin, dont je salue respectueusement la
mémoire ici. consentit, certain jour que nous discutions ensemble
sur les questions qui m'occupent aujourd'hui, à me prouver,
chiffres en mains, que les fabricants perdent souvent quelques
dollars par millier de cigares de certaines vitoles. au lieu de réa-
liser un bénéfice, par suite du prix élevé du tabac en feuilles, du
renchérissement de la main-d'œuvre, de la lutte engagée ici entre
le trust américain et les fabriques indépendantes pour l'achat des
feuilles claires et la lixation des prix de vente, puis de la diminu-
tion de la production, subséquente à celle des débouchés, due à
une sorte de manie protectionniste universelle, sans oublier une
contrefaçon déloyale qui prouve bien que Cuba jouit toujours d'une
certaine rénommée.
Lors de la création, en octobre 1886, de 1' « Union des fabri-
cants de cigares et de cigarettes de l'ile de Cuba », on décida
qu'une bande de garantie unique M. Cochery ayant eu des pré-
curseurs de l'autre côté de l'eau serait apposée sur les tabacs
supérieurs de la Yuelta-Abajo. Ce qui n'empêche qu'on appose
actuellement la bande en question sur les tabacs inférieurs de l'île,
récoltés dans la région du Centre et de l'Est. On trouve même à
loi) ÉTUDES ET MÉMOIRES
Cuba plusieurs bandes de garantie, une de l'Union locale des
fabricants, une du trust et plusieurs de marques indépendantes.
N'est-ce pas là, d'ailleurs, une des particularités du commerce
moderne? Le fabricant havanais qui n'exporterait que des cigares
confectionnés avec des feuilles récoltées dans la Vuelta-Abajo; le
négociant bordelais qui n'expédierait que des vins récoltés dans le
Médoc; le négociant provençal qui ne livrerait que de l'huile
exprimée des olives, le parfumeur qui ne vendrait que des extraits
obtenus des fleurs annoncées sur les flacons ; le confiturier qui
n'abuserait pas de remploi de la gelée de pommes, seraient consi-
dérés comme des individus sans grande malice et plutôt rétro-
grades.
Les fortunes ne peuvent s'édifier aujourd'hui que grâce à un
truc, à une tromperie inédite qui n'en est pas une, paraît-il, le
commerce tendant à devenir poco à poco, Dieu me pardonne ! ce
qu'était la propriété avi temps de Proudhon.
Il convient d'apprendre maintenant à nos lecteurs que trois
choses sont absolument indispensables en fabrique :
1° Des travailleurs experts et consciencieux donnant un travail
irréprochable ;
2° Une grande propreté et une bonne ventilation ;
3° De la feuille choisie et bien à point pour être travaillée.
Les balles, qui passent des magasins à la fabrique, sont ouvertes
et les feuilles, légèrement arrosées, sont laissées en tas pendant
plusieurs heures. Grâce à l'humidité factice ainsi produite, elles
reprennent l'élasticité nécessaire pour les travailler. Certains fabri-
cants de la vieille école arrosent le tabac avec un betun (jus concen-
tré de tabac préparé avec la nervure principale des feuilles). Ensuite
on effectue le travail de classement par dimensions, couleurs,
épaisseurs, etc. ; des femmes en sont généralement chargées. Tout
ceci concerne la cape; quant à la tripe, elle çst étalée dans les
séchoirs, puis placée pendant plusieurs semaines dans des barils
ayant des ouvertures sur les cotés et sur le dessus. Une forte
odeur ammoniacale se répand, qui fait fuir les moustiques, et une
nouvelle fermentation a lieu sous l'œil vigilant des spécialistes.
Quand elle semble à point, la tripe est sortie des barils et remise
ans cigariers. Ceux-ci travaillent à la tâche et peuvent, par consé-
quent, s'absenter comme ils veulent, le temps étant passé de
linsutlisance de main-d'œuvre. Ils sont généralement spécialistes
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGABES DE LA HAVANE 151
pour une forme sur trois qui se préparent [fiffurada-media ; /i;fii-
radaj pareja), ce qui leur permet d'obtenir la perfection.
Afin d'atténuer la monotonie assoupissante du travail des ciga-
riersona recours au lecteur, dans certains ateliers. Celui-ci, rétribué
par les ouvriers eux-mêmes, est installé sur un tremplin et lit à
haute et intelligible voix, en abusant parfois de gestes nerveux et
désordonnés, des romans à la mode. Il convient de rappeler ici que
l'ex-Président noir du Sénat cubain, feu M. Morua Delgado, ainsi
qu'un représentant de la Chambre actuelle, M. Borges, furent, à
une certaine époque de leur vie, lecteurs dans des fabriques de
cigares.
Une fois préparés les tabacos sont placés dans de grandes
armoires en cèdre où ils sèchent en attendant la mise en boîtes,
puis assortis par couleurs (environ 30 dont 5 principales : claro -
colorado claro — ; Colorado — ; Colorado maduro — ; et maduro)
par les « escogidores ». (Test un travail minutieux qui exige un
grand entraînement et qui ne peut être fait qu'à la lumière du jour
et par des personnes ayant une très bonne vue.
Le Havane, comme on le sait, est très hygrométrique; il prend
ou cède constamment de l'humidité et peut ainsi, faute de précau-
tions, perdre une partie de son arôme. Il est donc nécessaire de le
tenir ;i l'abri des températures extrêmes (65° Fahrenheit constituent
pour lui une ambiance idéale) d'une humidité supérieure à 70 p. 100,
et même des mauvaises odeurs-.
Le contenu d'une boite laissée ouverte sur un navire est vite
avarié par l'air salin. Et combien de cigares médiocres sont vendus
par les détaillants sous le prétexte d'orner les vitrines et de donner
des tentations aux passants, en y exposant les boîtes ouvertes.
Un havane à l'air libre, c'est du Champagne débouché. En outre
le puro doit être fumé doucement. Les vieux vins se dégustent,
disait feu M. Bock; ils ne se boivent pas à plein verre.
J'ajouterai que les cigares d'un prix dépassant iOO dollars le
mille, sont un peu comme les chapeaux de Panama de plus de
200 francs... des attrape... dépensiers.
Au-dessus de 80 dollars le mille (prix rémunérateur] les fabriques
consentent généralement à faire une remise de 8 p. 100 aux inter-
médiaires.
On compte aujourd'hui, à La Havane, 75 fabriques de cigares et
38 fabriques de cigarettes, 90 marchands de tabacs en feuilles et
152 liTUDKS ET MÉMOIRES
20 commissionnaires-exportateurs de cigares, cigarettes ei halles de
matière première.
En outre, il n'y a pas moins de 50 fabriques de cigares dans l'in-
t< rieur de l'île.
On fabrique 327 millions de cigares à Cuba annuellement et près
de la moitié de cette production est consommée dans le pays1. L'ex-
portation comprend 1SI millions de cigares contre 300 millions il
y a quinze ans. Le contraire se passe aux Etats-Unis où l'on est
arrivé à une production fabuleuse de 8.01)0 millions de cigares par
an.
La grève des « tabaqueros » en 1908, bien moins justiliée que
celle de 1906, est venue aggraver encore la dépression industrielle.
commerciale et financière qui existait dans le pays. On avait
reproché aux fabricants de renvoyer du personnel. Or. étaient-ils
responsables de la mauvaise qualité des feuilles expédiées de la
campagne et de la crise monétaire qui rabattit, pour un temps.
l'orgueil outré des Américains et même des Anglais ?
Recevant moins de commandes, non seulement de vitoles fines,
mais aussi de vitoles courantes, et ne disposant pas toujours de la
matière première adéquate à la qualité de cigares requise, les fabri-
cants devaient bien se résoudre à licencier une partie de leur per-
sonnel. (Test alors qu'on leur demanda de distribuer, dans un but
charitable, le travail à faire à la totalité de leurs ouvriers.
Or, les gens versés en la matière n'ignorent pas que le fait de
confier à 500 cigariers la fabrication de 35.000- cigares par jour,
alors qu'ils seraient à même d'en livrer 50 000, augmente dans une
proportion notable le prix de revient; les frais de personnel annexe
sont trop élevés, la quantité de cigares fumés par les ouvriers trop
grande et celle des déchets qui varie, d'ailleurs, selon l'habileté du
cigarier, trop importante.
La << fuma » (quantité de cigares de 5 à 10 sous consumés par les
ouvriers 3 en fabrique et 5 emportés at home) est une charge
pins grande pour le fabricant qu'on ne pourrait le supposer; elle
peut s'élever en effet ii plus de 8.000 lianes par semaine pour 500
ouvriers.
Les cigariers qui préparent les vitoles ordinaires ou inférieures
i . La population esl de 2.048.980 Ames, d'après le dernier reccnsemenl : il y a place
pour quinze millions d'habilants.
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 1 .r).'{
consentent volontiers à s'attaquer aux vitoles supérieures dont la
façon est mieux payée ; mais alors le travail est mal fait et les
contre-maîtres doivent, d'une part, tenir compte dans leurs obser-
vations de l'épée de Damoclès que tiennent au-dessus de leur tête
les chefs du Comité fédératif, alors que, d'autre part, ils n'ignorent
pas qu'il suffit de 4 ou 5 mauvais cigares intercalés dans une boîte
pour indisposer l'acheteur.
Quant à amener les bons ouvriers à abandonner leur travail
habituel, bien rémunéré, pour fabriquer des cigares à bas prix, la
chose est plus difficile.
Les cigariers, groupés en syndicat, ont imposé aux patrons
l'intrusion de leurs chefs de file dans l'administration intérieure des
fabriques et une grève partielle de « tabaqueros » en avril 1910,
fut motivée par les observations d'un récalcitrant.
On a vu des ouvriers, suffisamment enhardis par des succès
répétés, quitter leur travail à midi les jours de «base bail » de
pelote basque ou de combats de coqs, emporter la « fuma » quoti-
dienne et abandonner parfois sur l'établi les capes et la tripe à
eux confiées le matin et dont un contre-maître devait prendre soin
sous peine d'avoir à jeter le tout aux déchets, le lendemain.
L'ancien gouverneur provisoire de l'île, M. Charles Magoon, fut
ici le protecteur des ouvriers qui, pour lui, représentaient le nombre ;
mais, une fois rendu à la vie privée, il rappela bien vite aux
Cubains qu'ils ne devaient pas s'écarter du sentier de l'ordre, assez
étroit dans certaines Républiques hispano-américaines, sous peine de
voir les Etats-Unis intervenir une troisième fois et imposer un
régent à demeure, à la façon de Barbarie.
M. Magoon eût voulu infuser du sang américain à Cuba, mais la
chose demanderait du temps, et, d'ailleurs, les croisements de races
absolument différentes ne sont pas à recommander.
Les boîtes de cèdre nécessaires pour l'emballage des cigares sont
fabriquées à La Havane même avec un bois du pays, le Cédrèle
(Cedrela odorata) et de superbes étiquettes sortent des sept litho-
graphies dont l'installation dans cette capitale a été funeste aux
maisons françaises qui avaient accaparé la fourniture des belles
impressions.
La nécessité du logement riche m'est apparue plusieurs fois,
notamment certain jour à la Taverne Pschorr, à Paris, où une
troupe joyeuse se passait de main en main une boîte de cigares de
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 95. H
154 ÉTUDES ET MÉMOIRES
luxe de Fernande/. Garcia y C'a pour en admirer les étiquettes, les
ors, et aussi l'alignement des « puros » serrés comme sardines en
boîte et que les femmes caressaient du doigt, semblant jalouser la
beauté de leur robe.
Pour l'exportation à destination de l'Espagne et de certains pays
du Sud-Amérique qui imposent les droits sur le poids brut, on
prépare des boites extrêmement légères qui ne protègent guère le
contenu, alors que les Américains, plus rationnels, prennent la
tare des logements et même des anneaux de papier.
On substitue maintenant à l'antique bouillie de farine, dans les
fabriques, une nouvelle colle qui, sans être toxique, a la propriété le
faire fuir les cancrelats qui causaient autrefois de grandes dépréda-
tions aux étiquettes des boîtes conservées en magasin.
Le succès des fabriques créées à Tampa, Cayo-Hueso et New-
York s'explique. 11 est dû au protectionnisme américain qui porte
à 120 dollars le mille le prix de revient de cigares achetés oO dollars
à La Havane après avoir payé le fret, les commissions, le gabar-
rage, les droits de S i:'° par livre et 25 p. 100 ad valorem — 20
p. 100 et la bande de garantie du lise américain coûtant 3 dollars.
Or les mêmes cigares fabriqués à Tampa avec une matière pre-
mière identique peuvent être livrés dans n'importe quelle ville des
Etats-Unis pour le prix de 70 dollars.
« L Association internationale des travailleurs des Etats-Unis »
a obtenu, à force de propagande, de faire entrer dans ses rangs les
quelques milliers de cigariers de Tampa qui avaient conservé jus-
qu'ici leur indépendance: dans ce nombre, il se trouve beaucoup
de Cubains el d'Espagnols ayant émigré de la Grande Antille
depuis que les tarifs prohibitifs américains ont porté un coup mortel
aux fabriques havanaises de cigares de « Partido •>.
(A suivre. Paul Serre,
Correspondant de la Société Wationale d' 'Agriculture u
NOTES
SUR L'ACCLIMATATION EN SICILE
DU « FICUS ELASTICA »
Quelques plantes gommifères, telles que plusieurs espèces de
« Ficus », végètent sous les latitudes tempérées, et résistent même
à des hauteurs de 1.600 mètres où le thermomètre descend parfois
à zéro. Celles-là peuvent parfaitement réussir dans les parages de
la Méditerranée, et notamment en Sicile, dans les Calabres méridio-
nales , en Sardaigne et sur le littoral, en Egypte, en Tunisie et en
Algérie.
A cet égard, de longues et intéressantes expériences ont été sui-
vies au Jardin Botanique de Palerme par M. le Professeur Borzi.
D'ailleurs, pour ce qui concerne en particulier la Sicile, n'a-t-onpas
comme types de comparaison les agrumes, le coton, la canne à sucre,
la banane, l'anone, l'avocat qui sont d'origine tropicale, et auxquels
le climat et le sol insulaires sont favorables.
Ce sont les espèces de provenance asiatique qui conviennent le
mieux à ce climat, et parmi celles-ci le Ficus magnoliolide et le
Ficus élastique Roxb. cultivés en pleine terre.
Le Ficus magnoliolide est d'un port élégant et imposant ; il peut
couvrir de son ombre une surface de 500 mètres. Sa croissance n'est
pas interrompue même en hiver, et il fructifie deux fois par an,
particularité rare qui probablement provient du changement de cli-
mat. Son suc que l'on extrait au printemps est de couleur blanche
très prononcée et se transforme, exposé àl'air, en une masse pâteuse
qui se sèche, se solidifie et devient fragile. Il se décompose ainsi :
caoutchouc 7,60 °/0, résine visqueuse, sans valeur, 91 %, débris
végétaux 1.40 °/0, analyse qui démontre que le Ficus magnoliolide
ne peut être utilement exploité dans l'industrie ; il n'est utilisé, en
etï'et, que comme plante d'ornement.
La culture du Ficus élastique, au contraire, donne des résultats
156 NOTES
incomparablement plus satisfaisants. Connu dans le commerce sous
le nom de Assam. Pénang, Singapour et Java, d'après le lieu d'ex-
portation, il est originaire des parages orientaux de l'Himalaya et
du Sikkim, province nord-orientale de l'Inde. Il se développe en
Sicile, en Sardaigne et en Calabre dens des conditions normales,
sinon avec la même rapidité que dans les contrées asiatiques.
Au printemps l'arbre perd quelque peu de sa belle apparence ;
ses feuilles devenues plus petites et moins brillantes, se détachent
et les nouveaux bourgeons ne tardent pas à paraître. Les fruits sont
foncés, doux et comestibles, ils ont le goût des figues noires com-
munes.
La plante ne réclame d'ailleurs pas plusde soins que les agrumes :
on se contente de l'arroser de quinzaine en quinzaine, et de la déga-
ger des mauvaises herbes. Elle supporte assez bien la sécheresse.
Examinée par des spécialistes de Milan MM. Pirelli, la gomme du
« Ficus » sicilien a donné la composition suivante : perte résultant
de l'épuration et de l'assèchement 6,85 °/0, résine 17, 47 ° 0, cendres
1,25 °/0, caoutchouc 74,43 °/0.
Le produit industriel ainsi obtenu a été jugé de seconde qualité
et évalué à 11 francs 50 par k'il. Mais on estime, à Palerme, qu'il
s améliorera d'année en année comme se sont améliorés à la longue,
les agrumes1 définitivement acclimatés dans l'Italie méridionale.
On ne doute même pas que, cultivé sur de grandes surfaces,
suivant une méthode rationnelle, et dûment subventionné par
l'Etat, il ne rivalise un jour avec la même espèce si heureusement
importée en Egypte, vers la fin du dernier siècle.
G. Engelhardt.
Consul Général dp France.
I. Agrumes, mot tiré de l'italien « agrumi » et servant à désigner les principales
Aurantiacées : oranger, mandarinier, citronnier, etc. (N.D.L.R.)
LES ESPÈCES DU GENRE CITRUS
EXISTANT A ANJOUAN
(îles Co mores)
L'île Anjouan possède un assez grand nombre de représentants
du genre Citrus qui paraissent pouvoir être rapportés aux espèces
suivantes :
Citrus aurantium, qui est l'oranger commun.
Citrus Bigaradia Duham. ou Bigaradier, très voisin de l'oranger,
mais dont le fruit a la pulpe acide et amère.
Citrus nobilis, var. Vangasay Boj.. petite mandarine ou Vangas-
saye.
Citrus hyslrix D . C . C'est le comhava dont le fruit globuleux est
verruqueux et a quelque peu l'odeur de mélisse.
Citrus lirnonum, var. Sylvestris Juss. ou var. Acida Roxb. est
le citronnier commun à fruits oblongs et acides.
Citrus lirnonum, var. corticosus Boj. ou Lime à fruits volumineux,
oblongs à écorce épaisse et à pulpe acide.
Citrus medica. C'est le cédratier dont les fruits ressemblent à
ceux de l'espèce précédente mais sont mamelonnés à l'extrémité et
ont l'écorce verruqueuse. La pulpe est acide et très peu juteuse.
Citrus limetta ou citronnier doux ou Bergamotier dont le fruit
possède un mamelon à l'extrémité. La pulpe est de saveur douce.
De toutes ces espèces les plus communes dans l'île sont l'oranger,
le mandarinier, le citronnier et le cédratier. Les autres sont assez
rares.
A Anjouan toutes ces plantes vivent à l'état sauvage soit en
bosquets, disséminés çà et là dans les champs incultes, soit dans les
forêts ou dans les ravins. La nature seule se charge de les multi-
plier.
Pourtanton aurait intérêt à les cultiver rationnellement et onpour-
rait en tirer quelque profit au point de vue industriel, car l'on
sait que l'oranger et le bigaradier donnent par distillation, de leurs
Heurs et de leurs feuilles, les essences de Neïroli et de petit grain.
L'écorce du fruit du Combava et celle de la Lime font de très
158 NOTES
bonnes confitures. Celle du fruit du cédratier, le cédrat qui est
employé dans la confiserie et la pâtisserie.
Tout le monde sait que le jus du citron, après concentration,
donne le suc de citron qui est la base de certaines boissons rafraî-
chissantes, et l'acide citrique aux usages multiples.
Dans l'île, les fruits de l'oranger et du mandarinier n'ont aucun
intérêt au pointde vue commercial car il est rare d'y rencontrer des
oranges et des mandarines qui soient assez douces pour être con-
sommées par les européens. Généralement ces fruits sont très acides
et il faut voir beaucoup, dans ce défaut, peut-être un mauvais choix
des pieds-mères, à l'origine, au moment des introductions, et aussi
la multiplication, par semis, des différentes espèces.
Le climat d'Anjouan, ainsi que son sol, conviennent très bien à
toutes ces plantes. Elles végètent vigoureusement en supportant
souvent de fortes et longues sécheresses et se couvrent de novembre
à mars, suivant les espèces, de grandes quantités de fruits.
L'Anjouanais qui n'est pas difficile sur la saveur des aliments,
consomme couramment l'orange et la mandarine malgré leur peu
de douceur ; il en est de même du citron acide qu'il suce avec plaisir
pour se désaltérer.
Il consomme aussi le jus du citron, celui du cédratier et de la
lime, en sauces, pendant les repas.
Les femmes indigènes qui aiment beaucoup les fleurs se font des
colliers avec les pétales d'oranger.
Bien entendu elles ne les emploient que comme n'importe quelle
autre Heur à odeur agréable, mais non comme emblème de virginité.
• Dansl île, comme dans beaucoup d'autres pays, 1 écorce de l'orange
et les feuilles de l'oranger, du citronnier et du bigaradier sont em-
ployées en infusion contre la malaria.
Pendant la sécheresse de juin à novembre l'oranger et le man-
darinier sont atteints de fumagine ; et leurs fruits, pendant les
fortes pluies de décembre à février, se couvrent d'un champignon
blanc, puis verdâtre, qui les fait pourrir très rapidement.
P. Ajdvisse-Desri isseai \
Ingénieur agricole.
NOTE SUR LA PKODUCTION DU SUCRE
EN AUSTRALIE '
L'industrie du sucre est très importante, en Australie, non seu-
lement parce qu'elle représente un capital considérable et emploie
un personnel nombreux mais aussi à cause de la position spéciale
qui lui est faite par les lois prohibant l'emploi de la main-d'œuvre
de couleur et établissant, en faveur des patrons, une prime comme
compensation des salaires plus élevés qu'ils doivent payer aux
blancs.
Il est donc intéressant de connaître la position réelle de cette
industrie, d'après les statistiques officielles du Commonwealth.
Les chiffres ci-dessous nous montrent d'abord quelle a été la
production de la canne à sucre depuis la Fédération jusqu'à ce
jour :
Nouvelles Galles
Années du Sud (Jueensland Total
1901-02 190. 714.376k. I . 198. 972.456k. 1 .381), 686.832 k.
1902-03 1 86.034.680 652 . 197 . 832 838 . 232 .512
1903-04 231.151.176 837.056.900 1.068.207.876
1904-05 202.834.240 I .3i8.220.824 1.551.055.064
1905-06 205.227.936 1.438.397.120 1.643.625.056
1906-07 225.10i.i96 1.756.440.480 I .981.544.976
1907-08 281.828.240 1.691.668.448 1.973.496.688
1908-09 147.076.160 1.533.480.040 I .681 .556.300
1909-10 133.178.296 1.182.109.904 1.315.288.200
1. D'après un rapport de M. Frandin. Consul général de France à Sydney.
160 NOTES
La production du sucre australien est intérieure aux besoins de la
consommation et près d'un quart du stock annuellement nécessaire
doit être introduit.
Annie- Sucre australien Sucre importé Total
I 902-03 93 . 986 . 096 88 . 1 63 .152 1 79 . 1 49 . 248
1903-0'. HKi.671.62i 81.875.376 185.547.000
1904-05 153.619.200 29.613.352 I 83. 232. 552
1905-06 170.820.080 18.512.536 189.332.616
1906-07 184.952.640 20.709.128 205.661.768
I 907-08 1 95 .196. 968 4 . 857 . 496 200 . 054 . 464
1 908-0!» 1 90 . 698 . 1 20 19.137. 376 209 . 835 . 496
1909-10 139.427.696 80.220.312 219.648.008
MAÏS ET RIZ
SUPERFICIE CULTIVÉE, ÉVALUATION DE LA PRODUCTION.
Le n" 10 du « Bulletin de statistique agricole », publié par V Ins-
titut international de Rome contenait des renseignements intéres-
sants sur la situation respective au mois d'octobre 1910. des cul-
tures demaïs et de riz, en différents pays, envisagées sous le rapport
des superficies cultivées et des rendements à en attendre. Nous pen-
sons être utiles à nos lecteurs en reproduisant ces renseignements
dans « V Agriculture pratique des pays chauds ».
Nous présentons, en deux tableaux séparés, les données statis-
tiques concernant la culture du maïs et celle du riz.
Nous indiquons en premier lieu la superficie cultivée en 1910, et,
lorsque la chose est possible, nous ajoutons aussi le rapport entre
cette superficie et la superficie correspondante de 1909, considérée
comme égale à 100.
Comme la récolte des deux produits est déjà commencée ou
sur le point de commencer dans de nombreux pays, les prévisions
approximatives du produit vont se substituant peu à peu aux ren-
seignements sur I étal des cultures. C'est pour cela que nous don-
MAIS ET RIZ
161
nons, pour plusieurs pays, la production de 1910 et, lorsque la
chose est possible, le rapport entre cette dernière et la production
correspondante de 1909.
Nous avons ensuite calculé, comme quotient, le rendement par
hectare.
RIZ.
Renseignements officiels publiés ou parvenus à l'Institut
jusqu'au 19 Octobre 1910.
Superficie cultivée
Evaluation approximative
en 1909
du rendement
exprimée en
Total
Nom des pays
Chiffres
pourcentage
par
absolus
de la
superficie
où l'on a fait
Chiffres
absolus
exprime en
pourcentage
de la
hectare
Hectares
la récolte
production
Quintaux
en 1909
Quintaux
de 1909
Zone Septentrionale:
I
Europe.
Bulgarie
5.600
142.860
143. 1
100. n
160.000
2.144.150
4 . 937 . 700
308.7
103.5
98.8
28.57
34.56
Espagne . .
Italie
Amérique.
Etats-Unis . .
290.170
99.6
Zone Centrale :
Amérique.
Costa-Rica
2.774
—
—
—
—
Asie.
Japon
2.783.802
95 . 5
67.652.000
90.5
2 i . 30
162
NOTES
MAIS
Renseignements officiels publiés ou parvenus à V Institut
jusqu'au 19 Octobre 1910.
Superficie cultivée
Evaluation approximative
Nom des pays
en
1910
du rendement
Chiffres
absolus
Hectares
exprimée en
pourcentage
de la
superficie
où Ton a fait
la récolte
en 1909
Total
par
hectare
Quintaux
Chiffres
absolus
Quintaux
exprimée en
pourcentage
de la
production
de 1909
Zone Septentrionale:
Europe.
Bulgarie
Espagne
680.390
2.475.156
1.515.300
1 . 986 . 259
1.160.503
1 .300
1 I2.ii
1 00 . 9
99.0
93.5
75.7
100. 0
10.560.000
6.340. 150
18. 994; 220
24.830.000
26.500.000
15. S81 .600
30.000
20». 6
9 i . i
119.2
103.1
146.9
1 53 . :
93 . 7
1 5 . 52
10.79
16 . 39
13.34
13.34
23.08
Hongrie non com-
pris la Croatie-
Slavonie)
Italie
Roumanie
Russie d'Europe. . .
Suisse
Amérique.
Canada
132.750
10. 169.390
'.13.(1
104 . 9
i. 191 . i in
91; 8
33 .83
Etats-Unis
Asie.
Russie d'Asie
S21 .304
—
131 .200
—
0.41
Zone Centrale.
Amérique.
Costa Rica
24.734
—
—
—
—
Afrique.
Tunisie
•_>o . 000
too o
60.000
9 i .9
3.00
COMMUNICATIONS UI\'EBSES
NOTE SUR LES EXPORTATIONS DE MADAGASCAR
A DESTINATION DE HAMBOURG
Caoutchouc et peaux de bœufs.
Le dernier rapport de M. Pierre Gérard, Consul général de France à Ham-
bourg, publié par l'Office national du commerce extérieur, donne sur les relations
commerciales de notre colonie de Madagascar, avec les places de Hambourg,
divers renseignements qui paraissent susceptibles d'intéresser les lecteurs du
Bulletin du Jardin colonial.
Les deux principaux produits exportés de Madagascar, à destinai ion de
Hambourg, sont : le caoutchouc et les peaux de bœufs.
Caoutchouc. — Les envois de caoutchouc de 1904 à 1908 se chiffrent ainsi :
Années Francs
1904 2.i91 quintaux représentant 1.572.775
1903 7.746 2. 9 IX. 087
1906 3.030 2.388.187,50
1907 3.152 2.231.917
1908 1.255 689.900
Les ventes se l'ont sur échantillons pris en général sur le lot à son arrivée.
La vente directe du pays d'origine est très rare. La marchandise ne peut donc
guère se passer de consignataire.
Les expéditions se font en caisses, en fûts ou sacs de 30 kilos environ, les
livraisons c. a. f Hambourg.
Les prix sont, par kilo, pour les bonnes qualités, de 20 à 21 fr. 23: pour les
qualités inférieures de 12 fr. 50 a 13 fr. et la marchandise est exempte des
droits de douane.
Elle trouve accueil en toute saison.
Les principaux importateurs sont avec Madagascar, les divers pays d'Afrique
et du Brésil, dont le produit est supérieur à celui de la Grande Ile.
La baisse du chiffre des importations malgaches en 1908 tient à celle qui a
commencé à se manifester sur les prix, à la fin de 1907.
164 COMMUNICATIONS DIVERSES
Peaux de bœufs.
Pour les peaux de bœufs, on relève les constatations suivantes :
Années Quintaux Francs
1904 10.841 1.565.937,30
1905 10.892 1.615.012, 50
1906 10.729 1.786.812,50
1907 19.652 3.218.337,50
1908 17.299 2.085.162. 50
Los ventes se font sur échantillons pris à l'arrivée du lot, ce qui implique la
nécessité d'avoir à Hambourg un cosignataire.
Les expéditions se font en vrac pour les peaux séchées. et en paquets pour
les peaux salées: les livraisons c. a. f. Hambourg.
L'article est exempt de droits de douane; il peut trouver acheteur toute
l'année.
L'Inde anglaise, la République Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay
sont parmi les plus forts importateurs.
La baisse qui se manifeste en 1908 vient uniquement de la crise qui sévissait
alors sur la tannerie en Allemagne.
La production des clous de girofle à Zanzibar.
Prévisions pour lu récolte 1910-1911 .
Une communication de M. Malzac, gérant du consulat de France à Zanzibar,
donne, d'après les pronostics publiés par le Directeur de l'Agriculture de cette
colonie de l'Afrique orientale anglaise les renseignements suivants sur la
culture des girofles à Zanzibar, qui paraissent de nature à intéresser les lecteurs
du Bullplin du Jardin Colonial.
Les pronostics de 1910 n'ont pas été faits de bonne heure, à cause de la
pousse tardive, et même à présent, il est difficile de parler avec certitude de
l'importance de la récolle des girofles tardifs.
Dans les deux iles. d'après les informations venues de la campagne, la
récolte du girolle scia très petite. Les renseignements reçus du nord de l'île
de Pemba sont assez optimistes, mais ceux venant du sud et surtout du centre
le sont aussi peu que possible.
A Zanzibar il en est de même, en ce qui louche la première récolte dont la
cueillette a commencé en Août et a duré peu de temps.
La récolte du girolle tardif c'est la principale parait devoir être meilleure
que l'autre. La cueillette ne pourra commencer ou en tout cas, battre son plein,
que vers la lin de l'année, et continuera surtout durant les premiers mois
de!914.
Ainsi qu'il est dit plus haut. L'importance de la récolte du girofle tardif est
dilficile à déterminer el les circonstances pourraient modifier les pronostics
ilonnés ci-dessus.
La récolte de l'été 1909 au printemps 1910, a été inférieure de près du tiers
à celle de la période correspondante 1903-1909, 6.496.189 kilos au lieu de
9.757.452 kilos el les pronostics défavorables sur la récolte actuelle ont amené
COMMUMC kïlONS DIVERSES
63
une certaine hausse du prix. La « frasila » de girolle 15 k. 855 . qui à pareille
époque arrivait à peine à dépasser Lan dernier 14 fr. 50 environ, a atteint 18 t'r.
Les commerçants de Zanzibar n'escomptent pas une hausse plus considé-
rable, à cause du stock important qui reste en Europe et on estime à 475 (i50 k.
environ, la quantité qui se trouve encore, dans le Sultanat provenant de la der-
nière récolte.
Exportations des îles* Hawai
pendant les années fiscales 1908-1909 et 1909-1910.
(1er juillet à fin juin.
Le Jardin Colonial doit, à l'obligeance de M. Marques, agent
consulaire de France à Honolulu, la communication de renseigne-
ments, très intéressants, sur les exportations des îles Hawai extraits
du rapport annuel du Département du commerce de Washington.
Ces indications, reproduites ci-après, montrent les progrès de
l'Agriculture dans cette région du Pacifique.
Produits indigènes Année 1908-9. Année 1909-10.
Quantités Valeur Quantités Valeur
Kg. Francs Kg. Francs
Sucre brut, pour les États-Unis, i 15.299.057 184.537.142 516. 228. 535 210.011.533
— pour l'Étranger. 181 83 2.799 1.216
Sucre railiné pour les États-Unis. 18.017.531 11.153.116 16.870.761 10.638.789
pour l'Étranger. — — 1.902 925
Total : 463.316.769 19^6907341 533.103.997 220.652 463
Café États Jnis. 794.519 1.100.673 1.064.906 I.i99.79i
— Étranger. 94.820 138.262 113.548 217.386
Total : 889.339 1.238.935 1.178 454 1.717.180
Riz États-Unis. 377.840 1.327.622 2.654.276 1.399.616
— Étranger. 1.087 961 1 .902 6SJ
Total : 378!927 1.328.583 2.656.178 1.400.297
Fruits et Noix États-Unis. — 7.523.318 9.250.260
— Étranger. — 96.222 — 98.545
Total : 7.619.540 9.348.805
Miel États-Unis. — 262.142 170.055
— Étranger. — 17.993 32.042
Total : 280.135 202.097
Peaux États-Unis. 654.186 753.132 604.719 723.346
— Étranger. —
Total : 723.346
Laine (brute) États-Unis. 152.631 272.729 152.691 293.410
— Étranger. — — —
Total : 272 729 293.410
Autres divers États-Unis. — 2.911.287 — 5.073.884
— Étranger. 213.850 — 1. 188.558
Total : 3.125137 6 262.442
Produits étrangers
Réexportés pour les États-Unis. — 197.107 — 114.282
— Étranger. — 30.634" — 35.001
Total : 227.740 HÎ497283
Total général : 210.536.272 240.749.323
DOCUMENTS OFFICIELS
Indo- Chine.
ARRÊTÉ
fixant la solde et la hiérarchie du personnel indigène
des services agricoles et commerciaux de la Cochinchine.
Article premier. — La solde et la hiérarchie du personnel indigène des
Services agricoles et commerciaux de la Cochinchine sont fixés ainsi qu'il
suit :
Agent de culture principal de lre classe 720 piastres *
2e classe 660
3e classe 600
Agent de culture titulaire de lre classe 540
2e classe 480
'— 3e classe 420
Agent de culture auxiliaire de lre classe, 380
— 2e classe 340
3e classe 300
4e classe 240
5e classe 180
Art; 2. — Nul ne peut être nommé agent de culture auxiliaire de .V
classe s'il n'est âgé de 20 ans au moins et de 30 ans au plus, et s'il n'a
subi avec succès un examen technique dont le programme sera fixé par
arrêté du Lieutenant-gouverneur de la Cochinchine.
Art. 3. — Les candidats qui joignent aux connaissances pratiques des
notions théoriques et une connaissance de la langue française suffisantes,
peuvent être nommés directement agent de culture auxiliaire de 4e classe.
Arl. i. - Les avancements au grade ou à la classe supérieure ont lieu,
au choix, après deux ans au moins de services dans le grade ou la classe
immédiatement inférieure.
Art. 5. - ■ (ii arrêté du Lieutenant-gouverneur déterminera le clas-
sement dans les nouveaux grades du personnel actuellement en service.
Art. 0. — Le Lieutenant-gouverneur de la Cochinchine est chargé de
l'exécution du présenl arrêté.
Saïgon, le 23 novembre 1910.
A. Klqbukowski.
i. La piastre vaut actuellement 2fr.35.
DOCUMENTS OFFICIELS 167
ARRÊTÉ
fixant les conditions d'avancement du personnel des Services agricoles
et commerciaux de Vlndo-Chine.
Article premier. — Chaque année, dans le courant du mois de sep-
tembre, les chefs d'administration locale intéressés adressent au Gouver-
neur général un bulletin de notes, en double expédition, au nom des
fonctionnaires des Services agricoles et commerciaux de l'Indo-Chine.
Art. 2. — En même temps que les bulletins de notes, les chefs d'admi-
nistration locale transmettent au Gouverneur général le relevé nominatif,
par ordre d'ancienneté, des fonctionnaires des Services agricoles et com-
merciaux proposés pour l'avancement et remplissant les conditions d'an-
cienneté de grade spécifiées à l'article "20 de l'arrêté du 5 août 1909.
Art. 3. — Dans le courant du dernier trimestre de chaque année, il est
dressé un tableau d'avancement, conformément aux dispositions des
articles 21 et 22 de l'arrêté du .3 août 1909.
Ce tableau doit comprendre un nombre de candidats égal à celui des
vacances à prévoir, par grade et par classe, dans l'année pour laquelle il
a été établi.
Art. 4. Le tableau d'avancement est dressé par une commission
nommée par arrêté du Gouverneur général et composée de la façon sui-
vante :
Lin inspecteur ou un administrateur de lre classe des Services civils,
j) réside ni ;
Un administrateur des trois premières classes;
Un fonctionnaire des Services agricoles et commerciaux.
Art. 5. — Dans la semaine qui précède la réunion de la commission de
classement, les calepins des fonctionnaires proposés pour l'avancement
sont mis, sur place, à la disposition des membres de la commission.
Art. 6. — La commission se réunit en séance plénière, sur la convoca-
tion de son président, pour discuter et arrêter la note moyenne à attri-
buer à chaque fonctionnaire proposé pour l'avancement.
Art. 7. — Le calcul des points attribués aux candidats est ensuite éta-
bli dans les conditions ci-après :
1° Appréciation de la commission :
Nombre de points égal à la cote multipliée par le coeflicient 6;
2" Appréciation du chef d'administration locale :
Nombre de points égal à la cote multipliée par le coefficient 3 ;
3° Langues orientales :
Brevet du 1er degré ou caractères chinois 0 points
Brevet du 2e degré ou connaissance de deux ou plusieurs
langues 10 points
168 DOCUMENTS OFFICIELS
Ce dernier chiffre ne peut, dans aucun cas, être dépassé.
4° Séjour dans les postes dangereux ou malsains :
Chaque année de service donne '2 points
Tout semestre commencé compte pour 1 point
Art. 8. — Les candidats ayant obtenu au total le plus grand nombre
de points sont portés au tableau d'avancement jusqu'à concurrence du
chiffre des inscriptions à faire dans chaque grade et dans chaque classe,
en tenant compte de la part revenant à l'ancienneté.
Art. 9. — Le tableau d'avancement est définitivement arrêté par le
Gouverneur général sur le rapport du chef de Cabinet et publié au Journal
officiel par ordre de mérite.
Art. 10. — Le chef de Cabinet du Gouverneur général est chargé de
l'exécution du présent arrêté.
Hanoï, le 14 décembre 1910.
A. Klobukowski.
NOMINATIONS ET MUTATIONS
Guinée française.
En date du 27 décembre 1910.
Un congé administratif de 9 mois, à solde entière d'Europe, est accordé
à M. Nicolas, sous-inspecteur d'agriculture de "2e classe.
Madagascar.
Par décision du 16 novembre 1910.
Un congé administratif de huit mois, pour en jouir à Saint-Germain-
en-Laye (Seine-et-Oise), a été accordé à M. Nicolas, agent de culture de
3e classe, en service à Antsirabé.
Par décision du 9 décembre 1910.
Un congé administratif de dix mois, pour en jouir à Louis (Loiret), a
été accordé à M. Thouvenot, agent de culture de 3'' classe, en service à
Analamazaotra (Andovoranto).
Par décision du 16 décembre 1910.
Un congé administratif de six mois, pour en jouir àOrléansville! Algérie),
a été accordé à M. Keating, agent de culture de 3e classe, en service à
Nosy-Bé.
DOCUMENTS OFFICIELS 169
Indo-Chine.
Par décision en date du I (i décembre 1910.
M. Devraigne (Georges), inspecteur de lie classe des Services agricoles
et commerciaux au Cambodge, rentrant de congé, est mis à la disposition
du Résident supérieur en Annam, pour y remplir les fonctions de chef des
Services agricoles et commerciaux locaux.
Il recevra, en cette qualité, une indemnité de mille piastres (1.000$),
pour frais de service et de tournées, prévue à l'art. 8, chap. x du budget
local de l'Annam de l'exercice 1010.
Par arrêté en date du 22 décembre I !)I0.
M. Meynard (Alfred), agent de l'e classe des Services agricoles et com-
merciaux locaux au Laos, est mis à la disposition de M. le Ministre de
France à Bangkok, pour y être chargé de l'étude des questions écono-
miques concernant l'Indo-Chine.
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 95. 12
STATISTIQUES ( K M M ERGIALES
Exportations agricoles et forestières des Colonies françaises.
COTE DES SOMALIS '
/" semestre l!)l<).
Peaux brutes 1 . 846 . 364 kilos
Café en fèves et pellicules 1 . 736 . 310
Cire brute 195.761
Caoutchouc 75 . 843
Dents d'éléphants 37 . 092
MADAGASCAR
Le n° 88, de juillet dernier, contienl pour la colonie de Madagascar, la sla-
lisliijiic îles produits exportés de celle colonie en 1909, comparée avec celle
de 1908.
Pour expliquer «les différences de quantités que le lecteur pourrai! constater
en comparai! I les chiffres du Bulletin avec ceux des statistiques publiées par
la colonie elle-même, nous devons faire remarquer que pour 1908, les chiffres
ont élé, en 1909, à la snile d 'instructions ministérielles, ramenés au poids net
alors que jusque-là les exportations figuraient en poids brut.
C'est ainsi que la vanille, par exemple, qui accusait à l'exportation en 1908
un poids brut de 57.285 kilog. a dû être reprise dans le tableau comparatif
1908-1909, pour son poids net, soit 14. 737 kilogrammes.
1. Les chiffres ci-dessus ne sont donnés qu'à titre purement commercial, car l'on
•-;iil que les produits, embarqués par le porl de Djibouti, pro\ ienrïenl de TAbyssinie.
COURS ET MARCHES
DES PRODUITS COLONIAUX
CAOUTCHOUC
LE HAVRE, 17 février 1911. — (Communiqué de la Maison Vaquin et
Schweltzer, 1, rue Jérôme-Bellarma l< >.
Une certaine réaction s'est produite sur notre dernier communiqué ; sur le
Para lin et Pérou fin la hausse acquise a été de fis 2 à fis 3 le kilogr, alors
que pour les autres sortes elle n'a été seulement que de 0.50 à 1 IV. suivant
qualités saut' pour sortes Ceylan qui sont restées inchangées ef Ton rôle :
Franc
i) . 7 5 à
Para
Para Sernamby 8.50
Pérou fin 10.25
Pérou Sernamby M
— caucho . 1 1
Maniçoba 6
Madagascar :
Tamatave Pinky 1 9
— PinkvII.
Majunj.
Fàranfangana.
Anahalava
Mananzary, \
Barabanja. [ . .
Lombiro.
Tuléar
Tonkin
Congo :
Haut-Oubanghi.
. 50
50
6,50
5
6.50
17
(i
.Ml
Mi
50
12
25
12
25
10
10
50
9
50
10
8
8
75
s
50
s
11
H
•25
Francs
Kot to 11 à 11.25
II. C. Batouri 10.20 10.45
Ekela Kadei Sangha 11.50 15.25
Congo rouge lavé 6 . 1 0 <i. 30
Bangui 13,10 13.40
Koulon-Niari h. lu 8.25
Manibéri 6.50 6.75
N'Djolé 5.90 6.10
Mexique feuilles scrappy 11.50 12
— slaps 6 s. 50
Savant lia :
San Salvador 10 11.25
Carthagène 7 10
Ceylan :
Biscuits, crêpes, etc. . \
— extra.. [ 20.50 22.50
Scraps )
Balata Venezuela bines.. 6 0.50
Balata feuilles.. 7 7.50
Le tout au kilo, magasin Havre.
BORDEAUX, 31 janvier Util. Communiqué de MM. I). Dukfau et
< '."', 10, rue de Cursol.
Les affaires en nos sortes moyennes ont été nulles au débul <lu mois de
janvier, par suite de la chute <lu Para, aux environs de fes 13. 50 le kilogr.
Comme suite à la marche ascendante de celle sorte sur la fin «lu mois, le
Para s'étant alors stabilisé dans les environs de fes 15.50 le kilogr., il s'est l'ait
des achats très importants en nos sortes africaines, la confiance régnant géné-
ralement pour l'avenir immédiat.
172
COURS ET MARCHÉS
Nous cotons donc :
Francs
Gonàkry Niggers 11.25 à 11.50
Rio Xunez 12.10 12. 25
Soudan Niggers Rouges. 10.75
Soudan Niggers Blancs. . 0.75 10
Soudan Manoh Il 11.50
Francs
Lahou Petits Cakes.. .. S. 75 à 0
Lahuu Cakes Moyens.. . . 8.25 8.50
Gambie A., AM. et B. res-
pectivement 7.75 6 et 5
Bassani Lumps 5.50 5.60
ANVERS, 1 février 101 1. — (Communiqué (Je la Société coloniale Anrcr-
soise, 0, rue Rubens.
Le marché de caoutchouc a été très faible pendant le courant du mois de
Janvier; cependant vers la fin du mois il y a eu une légère reprise sous l'in-
fluence de laquelle noire vente par inscription du 2"> Janvier est en meilleure ten-
dance, cependant les estimations des courtiers étant faites sur la base du Para
à 5/10 ^ les prix pour les Congo rassortent en baisse d'env. 8 0/0 et d'env.
13 0/0 pour les sortes de plantations. Néanmoins depuis fin Janvier la reprise
s'est encore accentuée et aujourd'hui les prix sont sensiblement plus fermes.
Francs
Kasaï rouge 1 12
Kasaï rouge genre Lu-
anda II noisette
Kasaï noir I
Lopori, Yengu, Ikelemba
Lulonga, etc
Lopori Mariuga
Haut -Congo ordinaire .
Sankuru, Lomani 12
0.50
/ .50
à 12.25
Ki.75
12.25
12.25
7.75
1 2 . 25
Aruwimi 12
Uélé 12
SI rails Crêpes I 13.
Guayule 6
Maniçoba 7
12
9 .
Mongola lanières
Wamba rouge I
Francs
à 12.50
12.50
75 11.15
6.50
8
12.5a
75 lu
Stock lin décembre 1910.
Arrivages en janvier
Ventes en janvier
Stock lin j.ni\ ier
:>ss tonnes
549
ÎO-J
645
La prochaine vente par inscription aura lieu le 22. février el comprendra 331
tonnes.
COURS ET MARCHÉS
L73
COTONS
D'après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal Officiel.,
LE HAVRE, 18 février Î9M. — Cote officielle. — Louisiane 1res ordi-
naire (en balles, les 50 kilos).
Février
Mars. . .
Avril..
Mai . . .
Juin . . .
Juillet .
Francs
90.8"
90.50
90.37
90 . 1 2
89.8"
89.37
Francs
Août 89.25
Septembre 86.75
Octobre 83.62
Novembre 81 .30
Décembre 80.87
Janvier 80.75
Tendance soutenue. Ventes. 3.750 balles.
LIVERPOOL. 18 février 1911. — Ventes en disponible : 9.000; Amérique
affaires courantes; cotes Amérique et Brésil en hausse de 6 100 ; Indes calmes
et inchangées; importations lit. 808; futurs ouverts en hausse de 3 à •"» 100.
CAFES
D'après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal officiel.
LE HAVRE, 18 février 1911. Santos good average, les 50 kilos,
en entrepôt :
Février-Mars 65 à 66.25
Avril-Juin 61.75 66
Août-Octobre 64.50 66. 2. >
Novembre. 64.25 à M
Décembre 63 . 75 63 . 50
Tendance soutenue. Ventes, 12.000.-
Ventes en disponible : nulles.
ANVERS. IS lévrier 1911. — Clôture. -- Février, 66 fr. 25 ; mars, 68 fr. 25 ;
avril, 68 fr. 25 : niai. 66 fr. 25; juin, 66 fr. 25 ; juillet, 66 fr. 25; août, 66 fr. 25 ;
septembre, HO fr. 25 : octobre 60 IV. 25 ; novembre 66 fr. 25. Tendance sou-
tenue.
HAMROURG. 18 février 1911. Calés 2 heures . - Les 50 kilogr.' en
francs : mars, 66 fr. 00; mai, 67 fr. 19; juillet, 67 fr. 06; septembre, 05 fr. 94;
décembre, 64 fr. 69. Tendance soutenue.
174
COURS ET MARCHÉS
CACAO
LE HAVRE. 31 janvier 1911.
Au droit de 104 francs.
Francs
Francs
Guayaquil A
•riba. . . .
76
à
si
Sainte - Lucie,
Domi-
72
75
nique, Saint- Vincent
65 à
72.50
— M
achala . .
72
75
Jamaïque
63
70
Para
68
72
07
70
73
67
50
50
72.50
70
110
85
78
75
Surinam
70
67.50
67
62
6 1
63.5(i
57
75
Carupano . .
Bahia fermenté
San Thomé
7 1
( Aili nnbie. .
70
Çeylan, Java
rrinidad . .
Cote d'Or
66
Samana
66
Grenade
Sanchez Puerto
Haïti
Pl.
tla..
67.51»
68
Au droit de 52 francs.
Congo français.
Martinique
Guadeloupe
Francs
90 à 07.50
01 03
02 9 1
Madagascar, Réunion
Comores
Francs
92.50 à 102.50
MATIERES GRASSES COLONIALES
MARSEILLE, 14 février 1914. Mercuriale spéciale de « l'Agriculture
pratique des Pays chauds », par MM. Hocca, Tassy el de Houx.
(loprali. — Tendance faible. Nous colons nominalement en disponible les
100 kilos c. a. I'., poids net délivré conditions de place.
Francs
Ceylan sundried 56
Singapore 53.50
Macassar 53.25
Manille 52.25
Zanzibar 5:'.
Mozambique 51
Java sundried
Saïgon
Cotonou
Pacifique Samoa. . .
< (céanie française.
Francs
51
..2
.> 1
.> i
3 i
Huile de palme Lagos, 83 lis: Bonny-Bennin, si fis : qualités secon-
daires, 76 1rs les 100 kilo-, conditions de Marseille, fuis perd US, prix
pour chargemenl entier.
Graine- de palmiste Guinée
— Mowra Bassia,
1 1 1rs délivré
Manquant
COURS ET MARCHÉS 175
Graines oléagineuses. — Situation ferme; nous cotons nominalement :
Francs
Sésame Bombay blanc grosse graine 1 1 . 50
— — petite — Manque
— Jaffa 50
— bigarré Bombay. Grosses graines. 50 % c'e blanc. .
Graines lin Bombay brune grosse graine
Colza Cawnpore. Grosse graine '29
— Pavot Bombay il
— Ricin Coromandèl 29
Arachides décortiquées Mozambique
— Coromandèl &5
Autres madères. — Cotations et renseignements sur demande.
TEXTILES
LE HAVRE, 17 février 1911. — (Communiqué de la Maison Vaquin el
Sehweitzer.)
Manille. — Fair current : 47 fr. 25 à 18 fr. — Superior Seconds : 46 fr. 50
à 47 fr. — Good brown : 46 fr. à 46 fr. 25.
Sisal. — Mexique : 48 fr. 50 à 49 fr. 75. — Afrique : 58 fr. à 62 fr. — Indes
anglaises : 30 fr. à 44 fr. 75. — Java : 53 fr. à 62 fr.
Jute Chine. — Tientsin : 47 fr. à 47 fr. 25. — Hankon : 42 fr. 50 à 43 fr.
Atoès. — Maurice : 54 fr. à 72 fr. — Réunion : 53 à 71 fr. — Indes : 30 à
38 fr. — Manille : 35 fr. à 41 fr.
Piassava. — Para : 130 à 150 fr. — Afrique : Cap Palmas : 51 à 55 fr. —
Sinoë : 52 à 53 fr. ; Grand Bassam : 50 à 54 fr. ; Monrovia : 50 fr. à 52 fr.
China Gras». — Courant : 69 fr. 50 à 82 fr. — Extra : 89 fr. 50 à 94 IV. 50.
Kapok. — Java : 150 à 165 fr. — Indes : 115 à 120 fr.
Le tout aux 100 kilos, Havre.
GOMME COPALE
ANVERS, l<> février 1911. — (Communiqué de la Société Coloniale
Anversoise.)
Le marché de copal a été un peu plus animé et à notre vente nous avons eu
une bonne demande, les bonnes qualités surtout étaient assez recherchées.
Nous cotons à fin janvier pour qualité courante à bonne.
Gomme assez claire opaque 140 à 175
non triée, de qualité courante 110 135
— triée, blanche de belle qualité 320 350
— claire, transparente 230 260
— assez claire 1 5b 195
Stock, environ 200 tonnes.
176
COURS ET MARCHÉS
LE HAVRE, 10 janvier l'.UI. (Communique de MM. Va. juin el
Sehweilzer.)
Gomme copate Afrique 50 à 100 lianes J
— Madagascar 100 à ion —
les loi» kg.
POIVRE
les 50 kgr. en entrepôl
LE HAVRE, 18 février 19U :
Sa'igon. < louis du jour :
Francs
Février 77.50
Mars 77. 50
Avril 77
Mai 77
Juin 77 ..j<>
Juillet 78
Francs
Aoûl 78.50
Septembre 7d
( (etobre 79
Novembre 79. 50
Décembre 80
Janvier
Tendance calme.
IVOIRE
ANVERS, 7 février l'.UI. (Communiqué de la Société coloniale Anver-
soise. Marché soutenu. Nos dernières enchères du :5I janvier oui été liés
animées el les prix ressortenl en hausse de IV. I env. pour les dénis à billes
et les bangles. Pour Les dénis lourdes el oversizes les prix étaient fermes
mais pour les escravelles par contre la demande étail moins bonne et elles
oui été réalisées en baisse de IV. I à IV. 1.50. Les ivoires doux oui été vendus
a \ ec IV. I à IV. i de hausse .
Le stock fin janvier esl d'env. 198 tonnes.
La prochaine vente publique est fixée au 2 mai 101 1 .
BOIS
LE HAVRE, 14 février l'.UI.
Schweitzer.)
Francs
Icajou Haïti 6 à 16
— Mexique 18 10
— Cuba 10 Kl
— Gabon i i ti
— < Ikouinc s lu
i lommuniqué de MM. Vaquin et
Ébène I rabon
Madagascar
Francs
15 à 30
15 30
S 15
— Mozambique
le toul au\ ion kilos, Havre
HAI ON, PHOTAT niKius. IMPRIMBI RE
U Editeur-Gérant : A. Cham.ami i .
ENGRAIS POTASSIQUES
Nécessaires à tout planteur
désireux de tirer le maximum de rendement des capitaux et travaux engagés.
La consommation énorme de ces engrais est la meilleure preuve de leur efficacité.
En 1909, elle a été de plus de
TROIS MILLIONS TROIS CENT MILLE TONNES
Les engrais potassiques
convenant le mieux à la fumure des plantes de nos colonies, sont :
le SULFATE DE POTASSE
et le CHLORURE DE POTASSIUM
Brochures et' renseignements envoyés gratuitement sur demande.
BROCHURES EN TOUTES LANGUES
sur la culture et la fumure de la plupart des plantes tropicales et subtropicales
s'adresser
au Kalisyndikat G. m. b. H. Agrikulturabteiluug, Dessauerstrasse 28-29, Berlin S. W. 11
ou au BUREAU D'ÉTUDES SUR LES ENGRAIS
15, rue des Petits-Hôtels, Paris
ASSOCIATION
DES
Planteurs de Caoutchouc
48, Place de Meir, 48
ANVERS
Centre d'union et d'information pour tous
ceux qui s'intéressent à la culture rationnelle
du Caoutchouc.
RENSEIGNEMENTS
techniques et financiers
Bulletin mensuel, 16 pages in-4"
Actualités, articles techniques, nouvelles
concernant la culture du caoutchouc, rapports
de sociétés, déclarations de dividendes, le
marché du caoutchouc, cotes et rapports du
marché des valeurs de sociétés de plantation
de caoutchouc.
Abonnement : frs. 12.50 par an.
VILMORIMNDIIIEUX & C,Ê
4, Quai de la Mégisserie, PARIS
Z*& *&&%#*
LIANE A CAOUTCHOUC
Landolphia Heudelotii
La Maison VILMORIN -ANDRIEUX & Gie. toujours soucieuse d'être
utile à sou importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon
toute particulière de l'importation et de la vulgarisation des graines et
plantes précieuses des pays chauds.
Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent
certainement au premier rang des maisons recommandables pour
résoudre cette importante question.
Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a
obtenu 7 Grands Prix à l'Exposition l niversello de igoo, dont un
spécialement accordé pour son Exposition Coloniale. En outre, le Jury
delà dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions
du Jury de 1900 en lui attribuant un Grand Prix.
Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon la plus désin-
téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées.
Graines et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte :
Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai), Cotons sélectionnés, Jute, Fourcroya
gigantea, etc.
Plantes économiques. — Cacaoyer (variétés de choix), Caféiers (espèces diverses), Coca, Kola,
Tabacs divers, Thé d'Annam et d'Assam, etc.
Plantes à caoutchouc. — Castilloa elastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers, Hevea brasiliensis,
Landolphia (diverses sortes), Manihot Glaziovii, Marsdenia verrucosa, Willuçhbeia edulis, etc.
Plantes à épices- — Canellier de Ceylan, Gingembre des Antilles, Giroflier, Muscadier, Poivrier,
Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc.
Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc., etc.
Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler l'attention de notre clientèle d'outre-mer sur
l'avantage qu'ils trouveront à employer nos caisses vitrées (caisse Ward) pour l'expédition des jeunes
plants ou des graines en stratification.
GRAINES AGRICOLES ET INDUSTRIELLES
Graines d'Arbres et d'Arbustes pour pays tempérés et tropicaux.
Assortiments de Graines potagères, Fleurs, etc., appropriés aux différents climats.
CATALOGUE SPÉCIAL POUR LES COLONIES FRANCO SUR DEMANDF
Correspondance en toutes langues. — La maison n'a pas de succursale ni de dépôt.
lie Année Mars 1911 No 96
MINISTÈRE DES COLONIES
Jardin Colonial
L 'Agriculture pratique
des pays chauds
BULLETIN MENSUEL
DU
JARDIN COLONIAL
ET DES
Jardins d'essai des Colonies
Tous documents et toutes communications relatives à la rédaction
doivent être adressés
au Directeur du Jardin Colonial, Ministère des Colonies
PARIS
Augustin G H AL LA M EL, Editeur
Hue Jacob, 17
Librairie Maritime et Coloniale
Les abonnements partent dit /e' Janvier
Prix de l'Année (France, Colonies et tous pays de l'Union postale). — 20 fr.
La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale.
Les citations ou reproductions partielles sont autorisées à condition de mentionner ta source
\
\
s
^ E
\
\
N
\
\
\
V
S
\
s
\
\
\
\
s
s
\
s
s
s
\
\
1
N
S
\
s
S
S
s
N
S
s
\
\
s
\
\
s
s
s
s
\
\
s
s
s
\
\
\
xp«" Univ"» Anvers 1894
2 MÉDAILLES u'OR
I MÉD. D'ARC! N
SOCIÉTÉ ANONYME
DES
///S-
Exp"" (!nivlle Niêg0 1H0E, ^
DIPLOMES D HONNKl'K S
)
S
N
S
Engrais Concentrés
à BNGI8 (Belgique)
Engrais complets
pour Cultures
tropicales
PRODUITS
Caoutchouc, Canne à sucre, ^
Cacao, Tabac, Colon, Ba-^
nane, Bis. Café, Thé, Main, ^
Vanille, Indigo, Ananas, ^
Orangers, Citronniers, Pal- ^
rniers, etc.
Tabac
Superphosphate concentré ou double
43 5o " o d'acide phosphorique soluble.
Phosphate de potasse. 38 °/0 d'acide
phosphorique, 26 0/„ de potasse.
Phosphate d'ammoniaque. 43 d'acide
phosphorique, 6 ° 0 d'azote.
Sulfate d'ammoniaque, 20/21. Nitrate de soude, 1 ."./,<;.
Nitrate de potasse. y( »/0 de potasse, i3 "/„ d'azote.
Sulfate de potasse, 96. — Chlorure de potasse, «/> ° v
Canne à sucre.
L'AGRICULTURE PRATIQUE
DES PAYS CHAUDS
BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES
lie année Mars 1911 No 96
SOMMAIRE
Pages
Les Plantes à caoutchouc de VOuest et du Sud de Madagascar,
par MM. Henri Jumelle et Perrier de la Bathie 177
Etude économique sur la région du Mono (Dahomey ), par
M. Yves Henry, Directeur d'Agriculture en A. 0. F 194
L'Agriculture à Mayotte et aux Comores, par M. P. Dussert,
Ingénieur d'Agriculture Coloniale 206
Cours de Botanique Coloniale appliquée, par M. Marcel Dubard,
Maître de Conférence à la Sorbonne, Professeur à l'Ecole
Supérieure d Agriculture Coloniale (suite) 2i4
Le Tabac et les cigares de la Havane, par M. Paul Serre,
Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture (suite) iZz
NOTES
Les Insectes piqneurs et suceurs de sang transmetteurs de mala-
dies, par M. Jacques Surcouf, Chef des travaux de Zoologie
au Laboratoire Colonial du Muséum 244
A propos des Heveas de V Afrique Occidentale française 249
Note sur la fermentation des Tabacs en feuilles, par M. Filip,
Vérificateur des Tabacs 25o
COMMUNICATIONS DIVERSES
Production du cacao au Venezuela. — Récolte du maïs. — Récolte
du coton au Texas. — Production du café, du sorg'ho, du
caoutchouc, de l'ivoire et de la cire, en Abvssinie. — Récolte
du coton en Egypte 253
DOCUMENTS OFFICIELS
Dahomey 260 | Afrique Equatoriale 260
Nominations et Mutations 260
Statistiques Commerciales. — Exportations agricoles et forestières
des colonies françaises 262
Cours et Marchés des Produits Coloniaux (caoutchouc, coton, café,
cacao, matières grasses, textiles, gommes, poivre, ivoire,
bois) 268
Bibliographie v et vm
MINISTERE DES COLONIES
Jardin Coloniaî
N -M AVIS
Nogbnt- sur- Marne
Les Laboratoires de recherches du Jardin Colonial se chargent
gratuitement de toutes déterminations des matières premières
intéressant la production des Colonies françaises :
Etude des matières premières.
Détermination de leur origine, de leur valeur commerciale, de
leurs applications.
Le Jardin Colonial analyse les terres des Colonies et les
engrais qui peuvent y être employés.
TARIF DES ANALYSES PAYANTES ;
Analyse chimique complète (cailloux, !
sable, argile, calcaire, débris organiques \ Analyse chimique complète (azote, acide
et humus) 25 fr. phosphorique, chaux, magnésie, po-
« Engrais chimique par élément do- tasse) 25 fr.
se 5 fr.
Protection contre la Chaleur Solaire
SUR TOUTES TOITURES EN VERRE, ZINC, ARDOISE. TOLE ONDULEE, ETC., ETC.
, H G C\ I Brevetê
par F §\ O ^J Lb s.g.d.g.
Application rapide ^^^ÊÈÊ&lÊf/. jèfaï' Enlèvement facile
\ L'EXTÉRIEUR ^^^^^MÊÊlt'^^^^^^ SVN^ M'.IMIH
Lumière tamisée î^lËJllSliÉ^ïli|Pp§~ verre
sans obscurité "'^^^^P^jf^^^N^''^""' ni mastic
ENDUIT LIQUIDE ÉCONOMIQUE
Une attestation entre mille. — Je suis heureux de vous informer que l'essai de votre produit
l'ASOL. que J'ai appliqué cet été sur une de nies serres à orchidées, a pleinement réussi ; je ne l'ai appliqué
que sur la serre froide, à Odontoglossum. J'ai obtenu une température beaucoup plus basse, tout cet été, et
je n'ai pas baissé une seule fois mes stores « claies »: malgré les forts coups de soleil j'ai donc obtenu de
la fraîcheur, sans pour ainsi dire perdre le Jour. C'est un avantage énorme de n'avoir pas à baisser et
remonter les claies constamment, et c'est une économie.
Siyné : Debkauchamps, propriétaire et amateur d'Orchidées, à Rueil.
ADOPTÉ PAR LES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER, MINISTÈRES, GRANDES USINES
Nombreuses attestations et références importantes. — Circulaire et Prix-courant sur demande.
M. DETOURBE, FabSnt, 7, rue St-Séverin, Paris (5e)
Deux Grands Prix : Milan 1906. — Saragosse 1908.
Hors concours. — Membre du Jury : Exposition franco-britannique, Londres' 1908.
11e Année Mars 1911 N° 96
ÉTUDES ET MÉMOIRES
LES PLANTES A CAOUTCHOUC
DE L'OUEST ET DU SUD-OUEST DE MADAGASCAR
Après nos nombreux articles antérieurs sur les plantes à caout-
chouc qui croissent dans la région du versant occidental de Mada-
gascar correspondant à l'Ambongo et au Boina, nous avons tout
récemment, ici même, décrit les résultats de nos recherches sur la
partie du même versant située au nord du Boina. Nous allons
maintenant, au contraire, redescendre de l'Ambongo vers le Sud,
jusqu'au cap Sainte-Marie.
Déjà l'un de nous — avec les échantillons et documents que lui
procurèrent, il y a quelques années, M. le Commandant Vacher,
MM. les lieutenants Guénot et Hegelbacher, et M. Richard, de
Veneta — a publié antérieurement quelques observations sur cette
contrée Ouest et Sud-Ouest ; mais ces premières données vont être
bien élargies par la présente étude, après laquelle il nous semble
qu'il sera vraiment possible de commencer à se faire une idée assez
nette de la distribution des espèces caoutchoutifères dans tout
l'ouest de notre colonie.
Au reste, quelques-unes des plantes que nous allons avoir l'occa-
sion de citer dans l'exposé qui va suivre, nous sont d'avance bien
connues, car elles étaient déjà au nombre des principales produc-
trices de caoutchouc dans le Boina et l'Ambongo. Et la concordance
partielle que nous sommes ainsi amenés à constater entre le nord-
ouest et l'ouest ne surprendra pas lorsque nous aurons tout d'abord
établi, dans un petit chapitre préalable, l'homogénéité relative de
la flore dans toute cette contrée occidentale.
I
Considérée, en effet, dans son ensemble, la flore de tout l'ouest
de Madagascar est une, depuis la vallée de la Manankolala, dans
Bul. du Jardin colonial. 191t. I. — N» 96. 13
178 ET L DES ET .MÉMOIRES
F extrême-nord, jusqu'au cap Sainte-Marie, dans l'extrême-sud, si
l'on limite, à l'Est, le versant occidental par les contreforts du pla-
teau central, c'est-à-dire exactement par une ligne de montagnes
à pentes très fortes, s'élevant rapidement à l'altitude de 800 mètres,
et constituées géologiquement par des gneiss francs et des granités.
Toute la zone ainsi délimitée est soumise au régime des feux de
brousse et des vents de l'Est et du Sud-Est. Sous ces influences, la
flore primitive s'est localisée dans les quelques endroits qui sont
hors de l'atteinte des incendies ; et les forêts d'autrefois, à espèces
nombreuses et spéciales, ont fait place à une immense savane, for-
mée par quelques Graminées cosmopolites '.
lies végétaux caractéristiques sont : des palmiers à feuilles palmi-
séquées, Borassus flabellifer 2, Hyphaene coriacea, Medemia nobi-
lis ; plus rarement, quelques palmiers à feuilles penniséquées, tels
que le Raphia Ru f fia, Y Elaeis guineensis var. madagascariensis 3,
un Chrysalidocarpus que nous décrirons prochainement, et qui est
tout au moins voisin du Chrysalidocarpus nossihensis Becc. s'il n'y
est pas identique ; puis, parmi les autres familles, Y Acridocarpus
excelsus, le Ficus Sakalavarum, le Cephalanthus spathelliferus, le
Protorhûs Heckelii, le Diospyros Perrieri, des Dalbergia, le Scle-
rocarya caffra, ou sakoa ', des Adansonia, des Pàchypodium. Il
I. L'envahissement du sol par ces Graminées introduites a certainement eu pour
résultat la multiplication des sauterelles, qui sont également d'origine étrangère. La
persistance de la forêt primitive eût vraisemblablement empêché les insectes dévas-
tateurs de t ruiner à Madagascar une nouvelle patrie. Quoi qu'on en ait dit, les feux
de brousse ne leur sont nullement nuisibles : bien au contraire, car les jeunes
trouvent un aliment délicat el précieux clans les nouvelles pousses que produisent
après chaque feu les touffes de Graminées. Les criquets, qui naissent en saison sèche,
seraient fort empêchés de broyer avec leurs frêles mandibules des chaumes secs, des
feuilles d'ananas, de bararata, desatrana, et, par suite, périraient lamentablement, si.
â celte époque, la main prévoyante des indigènes ne leur préparait une nourriture
appropriée en brûlant les herbes sèches: et c'est ainsi qu'ils croissent et prospèrent.
i'. H. Jumelle et II. Perrier de la Bàthie : Xoles .sur 2a Flore <Iu nord-ouest de Mada-
gascar Annales du Musée Colonial de Marseille. L907 .
:;. H. Jumelle et II. Perrier de la Bâthic : Le Palmier à huile de Madagascar Les
Matières Grasses, janvier 1911 .
i. Le sakoa est. en effet, ainsi que le tamarinier, très commun jusque dans l'extrême-
-uil. Le tamarinier semble généralement calcicole ; il pousse cependant bien sur les
roches cristallines d'Ampanihy.Le sakoa es! partout la même espèce Sclerocarya caffra :
s'il y a un autre Seleroea ri/a . il est sylvestre et très rare. Le sakoa. qui résiste admi-
rablement aux feux de brousse, donne un bois qui brûle mal. On sait que son écorce
contient un colorant el il en exsude une gomme un peu brune, soluble dans l'eau, mais
don! les solutions sonl peu adhésives: d'autre pari, la pulpe de ses fruits contient de
l acide citrique, el -es graines renferment une huile quelquefois utilisée par les Maha-
LES PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 179
n'y a pas de Weinmannia, non plus que d'Ericacées; les Composées
herbacées sont rares. Il n'y a pas d'Orchidées ni de Fougères.
Presque toutes les espèces autochtones sont à feuilles caduques,
sauf dans les endroits humides.
C'est à tort, du reste, qu'on considère comme spéciales au sud les
espèces xérophiles, les plantes à tige ventrue et cactiforme, telles
([ue les Adansonia, les Pachy podium, les Ophiocaulon, certains
Vitis, et les plantes grasses comme les Crassulacées ; tous ces végé-
taux se retrouvent dans tous les stats secs de l'ouest, et il y a, par
exemple, une extraordinaire similitude entre la flore des bois des
grès du Tsaramborana, au Nord, celle des bois de l'Isalo, sur l'Oni-
lahy, et celle encore des broussailles du plateau mahafaly. Diverses
espèces, telles que Y Adansonia madagascariensis et Y Ophiocaulon
firinr/alavense, se retrouvent ainsi de l'extrême-nord à l'extrême-
sud .
Dans cette immense étendue cependant il est deux régions aux-
quelles leurs conditions climatiques donnent un caractère un peu
spécial, en y créant comme deux sous-flores qui, ne fût-ce que par
la grande fréquence de certaines espèces, n^ont plus le faciès d'en-
semble de la flore générale. L'une de ces sous-llores est celle de
Nossi-Bé et du Sambirano, et l'autre est celle du sud.
Flore de Xossi-Bé et du Sambirano. — Les hautes montagnes des
massifs du Tsaratanana et du Manongarivo abritent cette région des
grands vents du Sud-Est et de l'Est ; et c'est là un des principaux
facteurs du climat particulier de la contrée. Il en résulte un déboi-
sement moindre, qui est plutôt, dans les endroits où on le constate,
l'aly. Malgré la résistance de cet arbre aux feux de brousse, il ne garantit malheureu-
sement pas le sous-bois, parce que son ombre n'empêche pas la croissance des Gra-
minées. Aussi est-il presque toujours isolé, sauf à la lisière des forêts ou des bouquets
forestiers, où les autres arbres entravent le développement de ces herbes. En ce cas,
le Sclerocarya caffra abrite une multitude de lianes ou d'arbustes, ce qui prouve bien
que son couvert n'est pas funeste aux autres plantes.-
Le tamarinier est de croissance un peu lente, et c'est pour le reboisement son seul
défaut, car son feuillage persistant empêche dans son voisinage toute végétation her-
bacée et ses feuilles sèches sont peu combustibles. Toujours, à son ombre, poussent
une multitude de plantes à caoutchouc. Landolphia, Cryptosteyia, Marsdenia, Gono-
crypta et Secamonopsis.
Moins favorable pour le reboisement est le bois-noir, ou Albizzia Lebhek, qui est
bien de croissance très rapide, mais est facilement détruit par l'incendie, qu'alimentent
à la fois les Graminées qu'il abrite, ses feuilles et ses gousses.
1 80
ETUDES ET MEMOIRES
l'œuvre de l'homme que la conséquence des feux de brousse. Les
représentants les plus ordinaires de la végétation sont des Palmiers
à feuilles penniséquées, des Orchidées, des Fougères, des ]] cinman-
nia, des Chlaenacées. On ne trouve ni le Ficus Sakalavarum, ni le
Medemia nobilis, ni le Cephalanthus spathelliferus, ni le Diospy-
ros Perrieri, non plus que le Raphia. Au contraire, les Ravenala
abondent ; et les Landolphia sont des espèces ou des variétés spé-
ciales, telles que le Landolphia Perrieri, var. a/nha/ensis, le Lan-
dolphia crassipes. le Landolphia Fingimcna, le Landolphia Boivini,
le Landolphia trichostigma. En général, les feuilles sont persistantes,
Il y a de grandes analogies entre cette végétation et celle du ver-
sant oriental.
Flore du sud. — C'est la flore de la rive gauche de l'Onilahy,
des bassins de la Linta et du Menarandra, et de l'Androy. Le cli-
mat de cette contrée méridionale est surtout différent de celui de
l'ouest par la rareté des pluies, qui sont moins groupées en une
seule saison et s'espacent de février à septembre. Il est trop sec
pour permettre la croissance des Graminées vivaces qui couvrent
l'ouest ; il n'y a donc guère de feux de brousse, et le sol est presque
entièrement recouvert de sa végétation primitive.
Au premier abord, cette végétation, dont la persistance a donc
pour principale cause l'absence des Graminées, offre ainsi des
caractères si tranchés que son rattachement à celle du reste du
versant occidental peut surprendre. Mais c'est après d'attentives
et nombreuses observations qu'on finit par reconnaître, parmi les
espèces dont elle se compose, beaucoup de plantes que l'on retrouve
plus haut, dans l'ouest, dans tous les lieux secs où les feux de
brousse ' n'ont pas fait disparaître les représentants de l'ancienne
flore. D'autre part, même dans l'Androy, les bords des rivières
sont ombragés, tout comme les bords de la Loky dans 1 extrême-
nord, par le Cephalanthus spathelli férus, par le Protorhus Ifeehelii,
par le talio, etc.
La seule différence est, en somme, que, dans le sud, les espèces
l. Le seul moyen pratique d'obtenir la suppression des feux de brousse dans l'ouest
serai! d'amener les indigènes à faucher les prairies. Presque partout, (huis cette con-
trée, les bœufs sonl tirs maigres et meurent de faim en saison sèche. Or, en beau-
coup d'endroits, les indigènes sont si désireux de bien soigner leur bétail qu'il suffi-
rait de leur enseigner la manière de recoller le foin et de le conserver en cette saison
sèche pour qu'ils adoptassent immédiatement celte pratique culturale.
LES PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 1 81
xérophiles, au lieu d'être localisées çà et là, couvrent tout le pays,
ainsi que des espèces affines.
Les végétaux caractéristique sont : les diverses Euphorbes de la
sous-section Intisy ', dont trois espèces, remarquons-le, remontent
jusqu'au cap Saint-André, et une, YEuphorbia Laro, jusque dans le
nord ; les Didierea 2, dont on retrouve plusieurs espèces jusqu'à
Maintirano ; des Asclépiadées aphylles ; des Crassulacées arbores-
centes, ou à tiges vivaces et polycarpiques. Il y a absence presque
complète de Palmiers, d'Orchidées, de Fougères, et de tous les
grands arbres de l'ouest, qu'on voit cependant reparaître lorsqu'il
y a, en quelque endroit, un peu d humidité permanente.
Flore du reste de l'ouest et ses subdivisions. — Si, les deux régions
précédentes mises à part, nous considérons maintenant l'immense
espace que représente tout le reste du versant occidental, nous con-
statons dans la flore la grande homogénéité déjà dite, avec seule-
ment quelques différences très secondaires. Ces différences, qui
consistent notamment dans l'apparition ou la disparition de cer-
taines espèces, sont néanmoins très intéressantes parce qu'elles cor-
respondent assez bien à trois subdivisions géologiques des terrains
sédimentaires de tout l'ouest.
Ces trois bassins, d'inégale étendue, sont celui du nord, celui du
nord-ouest et celui de l'ouest, séparés par deux pointements dé-
roches cristallines, celui du Sambirano et celui du cap Saint-André.
Vers l'intérieur sont autant de bassins de schistes cristallophylliens.
Très homogènes au point de vue géologique — comme on pourra
s'en rendre compte en consultant les cartes de l'île sur lesquelles
est indiquée la succession des terrains qu'on rencontre de l'intérieur
vers la mer — ces trois subdivisions offrent, au point de vue de la
végétation, les quelques différences suivantes.
1. Nous dirions plus volontiers « la section Luro ». pour distinguer ainsi Vinlisyà
caoutchouc de toutes ces autres Euphorbes dont le latex paraît sans grand intérêt,
mais nous conservons la subdivision telle que Font admise MM. Costantin et
Gallaud dans leur intéressant mémoire sur les Euphorbes aphylles du sud (Annales
des Sciences Naturelles, 1905 ). La plupart de ces Euphorbes portent le nom indigène
de famata, qui ne s'applique pas spécialement à deux ou trois d'entre elles, mais est
un terme assez vague, désignant, suivant la région, telle ou telle de ces nombreuses
espèces de la sous-section Intisy (sauf cependant Vintisy).
2. Les Antandroy se servent du bois des Didierea. qui est très léger et se fend faci-
lement, pour le découper en planches, dont ils font des toitures.
182 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Dans le bassin de l'ouest, on trouve le tsinr/ilo, ou Elaeis mada-
gascai'iensis, qui manque dans les deux autres bassins ; par
contre, le Raphia disparaît '. Le Ficus Sakalavarum n est représenté
que par une variété à gros fruits ; Y Acridocarpus excelsus est à
feuilles larges, à sommet échancré ; le Borassus flabellifer res-
semble à celui du Boina. Le Mascarenhasia arhorescens est totale-
ment absent, mais le genre est représenté par le Mascarenhasia
lisianthiflora, à côté duquel les autres plantes à caoutchouc sont le
Landolphia sphaerocarpa, le Secamonopsis madayascariensis, le
Gonocrypta Grevei.
Dans le bassin du nord-ouest, Y Acridocarpus excelsus est à feuilles
étroites, le Ficus Sakalavarum se présente avec toutes ses variations,
et le Raphia est commun ; le Borassus flabellifer a la forme que nous
avons indiquée en note dans un mémoire antérieur '. Il y a, comme
Mascarenhasia, le Mascarenhasia lisianthiflora et le Mascarcnliasia
arhorescens, et, comme Landolphia, le Landolphia Perrieri et le
Landolphia sphaerocarpa .
Dans le bassin du nord, le Mascarenhasia lisianthiflora et le
Landolphia sphaerocarpa font défaut, mais on rencontre le Masca-
renhasia arhorescens et le Landolphia Perrieri. Le Borassus revêt
la forme que nous appelons « la forme du Sambirano ».
Un fait assez curieux est la présence, sur les deux pointements
cristallins du Sambirano et du cap Saint-André, de YEntada scan-
dais var. discosperma 3, malgré les différences de climat. Et, bien
que s 'avançant jusqu'à cent kilomètres des côtes, cette liane est
absente sur les terrains cristallins de l'intérieur.
II
La présence, dans l'ouest, de certaines plantes à caoutchouc du
nord-ouest simplifie déjà un peu notre étude d'aujourd'hui, mais
qui sera encore facilitée par ce fait que, à l'exception seulement
l. Exactement, ce Raphia disparaît complètement au niveau du Manambahy,
Cependant, sur le Malio, allluent de gauche du Mangoky, il est une petite vallée qui
esl couverte de splendides exemplaires île l'espèce : mais comme ils forment une
tache absolument isolée et qu'il faut remonter à ion kilomètres au Nord pour retrou-
ver d'autres représentants du genre, il est Tort probable qu'ils ont été plantés.
•_*. II. Jumelle et II. Perrier de la Bâthie : Les Landolphia et les Mascarenhasia du
nord de l'Analalava L'Agriculture pratique des Pays chauds, 1910 .
3. II. Jumelle et II. Perrier de la Bâthie : Fragments biologiques de la flore du
nord-ouest de Madagascar Annales du Musée Colonial <!<• Marseille, 1910).
LES PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 183
<Tun Landolphia et d'un Mascarenhasia, les espèces qui sont spé-
ciales à l'ouest ont été antérieurement signalées et décrites, comme
nous l'avons dit, par l'un de nous, dans les notes que nous avons
rappelées au commencement de ce mémoire. Ce sont donc surtout
des renseignements de répartition géographique et d'exploitation
que nous avons à fournir.
Nous n'avons malheureusement pu voir ni les fleurs ni les fruits
du Landolphia que nous disons être nouveau, et qui est le vaheahato
des indigènes ; mais ses feuilles sont assez caractéristiques pour
que nous soyons persuadés qu'il s'agit d'une espèce différente de
toutes celles que nous connaissons jusqu'alors dans l'île. Ces feuilles
sont petites; leur pétiole a 3 à 4 millimètres, et leur limbe, qui
présente une nervure médiane saillante en dessous, d'où partent,
presque à angle droit, des nervures secondaires nombreuses et bien
moins visibles, est ovale, aigu à la base, obtus au sommet et n'a
que 2o millimètres de longueur sur 7 de largeur.
En dépit cependant de notre certitude d'une espèce nouvelle, et
fidèles à notre habitude d'éviter de donner un nom spécifique bota-
nique à une plante dont nous ne connaissons que les feuilles, nous
désignerons simplement le vaheahato, tant que nous n'en posséde-
rons pas d'échantillons plus complets, soit sous son nom indigène,
soit mieux sous celui de « Landolphia de l'Isalo ». Et cette dernière
dénomination est bien celle qui peut convenir, car la liane nous
semble tout à fait spéciale au massif de l'Isalo, c'est-à-dire à cette
chaîne gréseuse, à pics abrupts et ruiniformes de 600 à 1.100 mètres
•d'altitude, qui, parallèlement à la vallée permo-triasique, s'étend
entre le Mang-oky et l'Onilahy.
Ces grès de l'Isalo sont ordinairement dénudés, mais, lorsqu'ils
■ont conservé leur végétation primitive, leurs bois ressemblent beau-
coup, à ceux de la chaîne d'Andavankoera ; ils sont composés d'ar-
bustes de 4 à 8 mètres, que dominent seulement des Cedrelopsis,
des Adansonia, et, à partir d'une certaine altitude, des Chrysopia.
Le vaheahato, qui est un des représentants du sous-bois, n'est
■exploité que par les Bara des environs, qui pilonnent les écorces de
ses tiges et de ses racines. Ces tiges et racines, ces dernières très
•développées, sont arrachées, puis martelées entre deux pierres.
L'écorce qu'on enlève ensuite est séchée au soleil et emportée au
village, où le pilonnage est effectué par les femmes et les enfants
dans les mortiers à riz.
184 ÉTUDES ET MÉMOIRES
L'un de nous, en pilonnant ainsi de ces écorces dans un mortier,
au laboratoire, n'en a retiré que 2,3 °/0 de caoutchouc sec ; un paquet
décorées déjà partiellement battues par les Bara a fourni 8,5 °/0.
Donc le vaheahato serait localisé dans llsalo. En dehors de ce
massif, nous ne retrouvons, par suite, comme Landolphia, dans
les bassins de Mangokv et de l'Onilahy, que le Landolphia sphae-
rocarpa.
Le Landolphia Perrieri, que, dans nos mémoires antérieurs, nous
avons signalé jusque dans le nord de l'île, ne paraît pas, en effet,
descendre au delà du bassin de la Tsiribihina. Nous savions déjà
qu'il se trouve encore dans la Sakeny, car l'un de nous l'a vu autre-
fois, sous le nom de rehea, parmi les échantillons d'herbier recueil-
lis par M. le lieutenant Guénot dans les environs de Malaimbandy,
mais nous ignorions sa limite exacte vers le Sud. Or celui de nous
qui vient de parcourir l'ouest de l'île a observé les derniers pieds
vers les sources de la Sakeny 1 .
Par contre, dans les bassins du Mangokv 2 et de 1 Onilahv, le
Landolphia sphaeroearpja, que nous n'avons pas eu l'occasion de
mentionner au nord du Boina, continue à être commun ; apparu
plus bas, sur la côte Ouest, que son congénère, il ne disparaît
ainsi, à son tour, que plus au Sud, au niveau de l'Onilahy.
Au sujet des Mascarenhasia, nous avons dit plus haut que, comme
pour les Landolphia, il y a peut-être dans l'ouest une espèce que
nous ne connaissions pas jusqu'alors; ce serait d'ailleurs encore une
espèce de llsalo. Nous affirmerons pourtant moins nettement que
pour le vaheabafo que ce Mascarenhasia est réellement nouveau,
1. Cette vallée de la Sakeny, aux sources de laquelle disparait le Landolphia Per-
rieri, est dénudée, mais on y rencontre diverses espèces de Palmiers : le Phœnix
reclinata, le Borassus fUihellifer, YHyphaene coriacea. le Meclemia nobilis, l'Elaeis,
des Chrysalidocarpus. Le kirondro, ou Perriera madag&scariensis, est commun ; son
écorce est très employée comme amer et comme tonique.
2. Les bords des lacs de la rive gauche du Mangokv sont très boisés: et il n'y a
d'autre différence entre ces bois et ceux du Boina que la persistance des espèces du
sud dans les endroits secs. Les rives des lacs ne sont pas habitées, et les Bara
paraissent ignorer la culture du riz suivant le procédé sakalave. c'est-à-dire par le
repiquage des jeunes pieds sur les plages des lacs et des étangs, au fur et à mesure que
l'eau se relire. La faune de ces eaux est extraordinairement riche: îles milliers d'oi-
seaux aqual iques, confiants comme à l'âge d'or, des bandes de lémurs, des sangliers, et
surtout d'in ibrables crocodiles — l'un de nous a pu en compter 2 1 sur un ilôt de
moins de 2o mètres cariés — donnent une vive animation à cette curieuse région,
labyrinthe de collines H de lacs, fouillis de bois, de joncs el de roseaux.
LES PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 185
car il a le port et le stat du Mascarenhasia lanceolata du Manohga-
rivo. Ses feuilles, brièvement pétiolées, ovales-allongées, glabres,
obtuses ou arrondies au sommet, atténuées à la base, de 2 à i cen-
timètres de longueur sur 7 à 15 millimètres de largeur, sont aussi
celles de ce Mascarenhasia du nord ; la seule différence serait que,
dans ce dernier, le limbe peut atteindre des dimensions que nous
n'avons pas observées dans la plante de l'Isalo. Les feuilles du
Mascarenhasia de l'Isalo correspondraient, en somme, aux petites
feuilles et aux feuilles moyennes du Mascarenhasia du Manongarivo.
Mais il n'y a pas là de caractère distinctif réel. Ce qui nous rend
plus hésitants, c'est que, en premier lieu, les follicules de notre
nouvelle plante, qui ont 10 à 20 centimètres sur 3 millimètres, sont
plus longuement et plus finement aigus que ceux du Mascarenha-
sia lanceolata typique, dont la pointe est ordinairement plutôt
obtuse qu'effilée, et que, en second lieu, chaque paire de fruits reste
accompagnée à sa base — ce que nous ne remarquons pas dans le
même type — de cinq longs sépales étroits, aigus, lancéolés,
glabres, de 10 à 15 millimètres de longueur sur 3 millimètres de
largeur. Nous ne serions autorisés à ne pas tenir compte de ces
différences que si les fleurs, d'autre part, étaient identiques dans
les deux cas; et les fleurs de la plante de l'Isalo nous sont com-
plètement inconnues.
Moins encore, par suite, que pour le Landolphia du même mas-
sif - et bien que, ici, en plus des feuilles, nous possédions les
fruits — nous nous risquerons à nommer ce Mascarenhasia, dont
nous nous bornerons à citer la présence dans l'Isalo. On le retrouve,
au reste, sur les grès dénudés permiens d'Ambatsolo, sur la rive
droite de la Sakeny.
Mais l'espèce du genre qui, par excellence, est le Mascarenhasia
de l'ouest est le Mascarenhasia lisianthiflora, qui est le c/uidronosy
des Bara. L'un de nous ' a déjà, il y a trois ans, constaté la pré-
sence de ce Mascarenhasia dans cette région occidentale ; la présente
étude confirme notre première détermination.
Un seul caractère différencierait de prime abord le guidronosy de
l'ouest des formes les plus ordinaires du Mascarenhasia Usianthi-
flora du Boina et de l'Ambongo : c'est le développement foliacé du
1. II. Jumelle : Le Plectaneia elastica et le Mascarenhasia lisianthiflora dans le
sud-ouest de Madagascar (Le Caoutchouc et la (lutta-Percha . juin 1908;.
18(5 ÉTUDES ET MÉMOIRES
calice, quia 10 millimètres de hauteur environ, et des lobes obovales
de G millimètres sur 4. Mais, dans notre étude ' sur le polymor-
phisme des Mascarenhasià, nous avons insisté sur "les grandes
variations que peuvent présenter les feuilles et les tleurs de ces
Mascarenhasià si plastiques, et nous écrivions précisément au sujet
des sépales : « Le calice est à cinq divisions inégales, écailleuses
ou foliacées, la plus grande variant, suivant les fleurs, entre 10 mil-
limètres de longueur, sur 3 millimètres de largeur, et 2 millim. 5
de longueur, sur à peine 1 millimètre de largeur. Toutes les fleurs
venues en pleine lumière ont le calice foliacé; et on voit rarement
un Mascarenhasià lisianthiflora sur lequel il n'y ait pas les deux
formes de calice. » On remarquera que les dimensions des sépales
du guidronosy ne dépassent pas celles que peuvent atteindre parfois
les sépales du Mascarenhasià lisianthiflora du Boina ; or, d'autre
part, tous les autres caractères de ce guidronosy sont ceux que
nous connaissons déjà pour les formes du nord-ouest. C'est le même
port général ; les feuilles sont plus ou moins veloutées, pétiolées
(10 mm.), ovales-arrondies, parfois un peu acuminées au sommet,
inéquilatérales à la base, et o tirent toutes les variations que nous
savons. Les fleurs ont la même couleur ; au point de vue des
dimensions, la partie cylindrique du tube a, par exemple, 15 à
20 millimètres de longueur, la partie plus large 40 à 15, les lobes
7 ;i 12. Toutes ces parties sont pubescentes extérieurement, et les
lobes et la partie plus large du tube le sont aussi intérieurement,
mais la partie tubulaire inférieure est glabre à l'intérieur. Les tîlets
staminaux portent d'assez longs poils au-dessous des anthères.
L'ovaire est velu; style et stigmate sont glabres. Le disque, sensi-
blement de même hauteur que l'ovaire, est généralement composé
de trois écailles, dont deux plus larges et une plus étroite.
On avouera que, lorsqu'il s'agit surtout d'un genre dont les
représentants offrent un extraordinaire polymorphisme - - comme
nous espérons en avoir donné la conviction par les nombreux
exemples que nous avons cités à plusieurs reprises, non seulement
pour le Mascarenhasià lisianthiflora, mais encore pour les Masca-
renhasià àrborescens, lanceolata et angustifolia -nous ne pouvons.
en présence de telles similitudes, séparer du Mascarenhasià lisian-
1. II. Jumelle et II. Perrier delà Bàthie : Le polymorphisme îles Mascarenhasià
(L'Agriculture pratique des Pays chauds
LES PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 187
ihiflora le guidronosy des Bara. La bien plus grande fréquence du
développement calicinal dans les formes de l'ouest que dans celles
du nord-ouest ne nous apparaît que comme un caractère que les
influences extérieures, et notamment peut-être l'action du sol, ont
rendu plus constant, et même héréditaire; et il nous est d'autant
plus facile d'admettre le fait, que nous connaissons d'autres cas
analogues, celui, par exemple, de Y Acridocarpus excelsus. Cet
Acridocarpus, dans l'ouest, a des feuilles échancrées et trois fois
plus larges que dans le nord-ouest; par ailleurs, c'est cependant bien
le même arbre.
Répandu dans tout le bassin sédimentaire de l'ouest, le Masca-
renhasia lisianthiflora ne disparaît que sur la Linta, plus bas, par
conséquent, que le Landolphia sphserocarpa. Et encore savons-nous
qu'il peut être retrouvé plus à l'Est, puisque l'un de nous a reçu
autrefois de Tsivory des rameaux fleuris de cette espèce '. Mais il
manque totalement sur le plateau mahafaly -.
Au nord de la Linta, les Bara l'exploitent comme le vaheahato,
avec cette différence cependant que, bien souvent, ils n'utilisent
que les racines et délaissent les tiges. En d'autres régions, cette
pratique devrait être sévèrement interdite, puisque le résultat iné-
vitable est la destruction de l'espèce; mais comme, chez les Maha-
faly, cette destruction sera tout aussi sûrement et même plus
rapidement réalisée encore par les feux de brousse, qu'on ne peut
ou ne veut pas interdire, l'inconvénient, en définitive, n'est pas
bien grand.
Le caoutchouc de guidronosy rapporté récemment par l'un de
nous, et que nous possédons en collection tel qu'il a été préparé
par les Bara, est en petites plaques minces, de 7 à 10 centimètres
de côté, d'un rouge noirâtre. Il est assez tenace et élastique, mais
1. Remarquons que, sur les quelques rameaux que nous possédons de cette prove-
nance, tantôt le calice un peu foliacé rappelle celui du guidronosy, tantôt, au con-
traire, ses lobes plus petits, étroits et lancéolés, sont ceux des formes les plus ordi-
naires du Boina. Dans l'étude que nous avons rappelée plus haut, nous n'avions fait
aucune allusion à ce calice précisément parce que ses variations sur les mêmes
échantillons enlevaient tout de suite tout intérêt à ses dimensions, mais la constance
relative de son grand développement dans l'ouest nous amène aujourd'hui à y insister.
2. Ce plateau mahafaly, qui est du calcaire éocène très rocailleux, plat, très fissuré,
est couvert de bois épineux, épais, peu pénétrables, composés d'arbustes tortueux et
ventrus, au-dessus desquels s'élèvent des Euphorbes de la sous-section Laro et des
Pachypodium pouvant avoir une douzaine de mètres de hauteur. C'est la région des
espèces à feuillag-e réduit et à ramifications courtes, mais très nombreuses.
188 ÉTUDES ET MÉMOIRES
devient déjà visqueux par places. Le mode défectueux de prépara-
tion est évidemment la cause de cette rapide altération.
A côté des Landolphia et des Mascarenhasia précédents, il est
deux autres plantes du nord-ouest que nous retrouvons dans l'ouest :
ce sont le Cryptostegia madagascariensis et le Marsdenia verru-
cosa .
Gomme contribution à l'histoire de la première de ces deux
espèces, notre étude d'aujourd'hui a cet intérêt qu'elle répond à
une question que se posait l'un de nous dans une note précédente '.
Un fait, en etï'et, n'est pas douteux : c'est l'apparition, au niveau
de Tuléar, du Cryptostegia grandiflora. Ce second lombiro, assez
semblable au premier par ses feuilles, qui sont seulement un peu
plus grandes et plus larges, mais bien distinct par ses appendices
corollaires bifides et par ses fruits beaucoup plus allongés, a déjà
été reconnu en 1ÎJÛ6 par MM. Costantin et Gallaud parmi des
échantillons recueillis par M. Geay « dans les plaines du Fiherena,
près de Tuléar ». D'autre part, les rameaux et les fruits de lombiri
qui avaient été envoyés du cercle des Mahafaly à l'Exposition
coloniale de Marseille de 1906 appartenaient également à cette
espèce. Enfin des spécimens du lombiri de Tsivory, récoltés par
les soins de M. le Commandant Vacher et examinés par l'un de
nous, sont aussi à rapporter au Cryptostegia grandiflora. Mais,
ainsi que la remarque en était faite dans la note citée plus haut, et
publiée à l'occasion de ces observations, l'apparition du Crypto-
stegia grandiflora au sud de Tuléar ne prouve pas nécessairement la
disparition concordante du Cryptostegia madagascariensis \ et la
question à cet égard était restée en suspens. Or celui de nous qui
vient de parcourir le sud-ouest de l'île jusqu'au cap Sainte-Marie a
retrouvé partout, dans ses stats habituels et avec ses variations
ordinaires de plus ou moins grande pilosité, le Cryptostegia mada-
gascariensis. Cette espèce coexiste donc avec l'autre, à partir de
Tuléar, jusqu'à l'extrême sud-ouest.
Les lombiri sont, au surplus, dans toute cette contrée, assez
délaissés comme plantes à caoutchouc, et les Mahafaly se servent
surtout du latex pour s'empoisonner.
Beaucoup plus exploité partout où il croît est le Marsdenia ver-
i. II. Jumelle : Le Cryptostegia grandiflora dans le sud-ouesi de Madagascar Le
Caoutchouc ei la Gutta-Percha , novembre 1908 .
LES PLANTES A CAOUTCHOUC DE .MADAGASCAR I 89
rucosa, ou bokabe. Dans cette autre Asclépiadée, que l'un de nous
a déjà eu l'occasion ' de signaler autrefois dans l'ouest, mais qui,
nous pouvons l'ajouter aujourd'hui, ne descend cependant pas jusque
dans l'extrème-sud et manque notamment dans le bassin du Mena-
randra, la partie qu'utilisent les Bara est le fruit. Chaque pied peut
fournir de 20 à 40 de ces follicules, qui donnent chacun, en
moyenne, 60 centigrammes de caoutchouc.
Un peu avant qu'ils soient arrivés à maturité complète, ces
fruits - - dont il existe dans l'ouest une variété presque lisse —
sont récoltés et portés au village. Là, les femmes et les enfants en
coupent successivement les deux extrémités, qu'ils font égoutter,
après chaque sectionnement, au-dessus d'un treillis, sous lequel est
placé un récipient.
Le caoutchouc obtenu est d'abord assez tenace et de bon aspect,
mais il devient rapidement poisseux, et son mélange avec les meil-
leures sortes ne peut doue que déprécier celles-ci. C'est même cer-
tainement à ce fait qu'il faut attribuer les prix inférieurs offerts
généralement sur les marchés pour les caoutchoucs qui proviennent
de Morondava et de Tuléar.
Remarquons que ceci continue ce qu'écrivait en 1904 l'un de
nous, dans l'article plus haut rappelé. Après avoir indiqué que,
d'après les renseignements donnés par les indigènes au lieutenant
Hegelbacher, le caoutchouc de bokabe serait très bon, il ajoutait :
« Cette différence (coagulation du latex des fruits, au lieu de celle
du latex des tiges, comme dans le Boinaj ne nous laisse pas néan-
moins supposer que ce soit la cause de la valeur que, à Andrano-
pasy. on attribue au caoutchouc du bokabe. Ou alors il faudrait
admettre une très grande supériorité du latex des fruits sur celui
des branches, puisque ce caoutchouc de tige de Marsdenia est tout
à fait inférieur. Il est plus vraisemblable qu'il y a dans cette appré-
ciation des Sakalaves du Menabe, si elle est générale, une erreur à
combattre. »
Sans valoir peut-être le caoutchouc de Landolphia sphaeroearpa,
les autres caoutchoucs de l'ouest, donnés par ces deux autres lianes
qui sont le va.hima.inty et le kompitso, sont bien supérieurs au
produit du bokabe.
1. II. Jumelle : Quelques plantes à caoutchouc de iouesl de Madagascar (Revue
des Cultures coloniales. 5 avril 1004 .
1D0 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Le vahimainty , ou langalora (et non anyalora), a été déterminé,
il y a deux ans, par L'un de nous ' comme une espèce d'un nouveau
genre d'Asclépiadées-Sécamonées, le genre Secamonopsis. C'est le
Secamonopsis madagascariensis. Et nous avons cru devoir créer ce
nouveau genre pour des raisons que, puisque 1 occasion s'en pré-
sente, il est à propos de redire ici.
Les inflorescences, dans le vahimainty , sont des cym.es allongées
assez lâches, plusieurs fois divisées. Les Heurs, qui sont jaunes,
sont petites, de deux millimètres environ. Les sépales, soudés
seulement à la base, sont ovales, obtus au sommet, presque aussi
larges (1 mm.) que longs (1 mm. i). La corolle, un peu charnue,
est urcéolée, légèrement renflée dans sa partie basilaire et soudée.
Elle se divise, au niveau du sommet des sépales, en cinq petites
dents triangulaires, de 1 mm. environ de longueur sur 3/4 de mil-
limètre de largeur. Dans la partie soudée, aux bases des dents,
sont des touffes de poils renversés. Les étamines, larges a la base.
portent chacune sur le dos un appendice triangulaire plus court
que l'anthère. Dans chaque loge pollinique sont deux petites pollinies
ovoïdes. Sorties de l'anthère, ces pollinies restent unies par paires,
dont chacune est dressée à l'extrémité d'un caudicule étroit. Chaque
rétinacle porte donc quatre pollinies, mais qui ne lui sont pas immé-
diatement accolées.
Au-dessus du plateau où s insèrent les rétinacles, le stigmate
forme une colonne épaisse, cylindrique, saillante au-dessus des
étamines, bifide, mais dont les deux lobes restent appliqués l'un
contre l'autre.
Les fruits sont des follicules de cinq à six centimètres de lon-
gueur, très ventrus à la base, mais se rétrécissant plus ou moins
rapidement, à partir de leur milieu, vers le sommet, qui est aigu
et souvent un peu recourbé. Les graines, qui ne sont logées (pu-
dans la partie inférieure dilatée, sont ovales, de six millimètres sur
l. II. Jumelle : Ua.nga.lora el le kompitso dans le sud-ouest de Madagascar Le
Caoutchouc el la Gutta-Percha, octobre L908). Nous avons dit ailleurs encore que ce
genre Secamonopsis constitue ainsi le quatrième genre «le Sécamonées, avec les
Secamone, les Toxocarpus el !<• Menabea venenata. Nous rangeons, en effet, pour les
raisons que nous avons données, ce Menabea parmi ces Sécamonées, el non parmi
[es Périplocées, comme M. Perrot, ou les Cynanchées, comme M. Heckel (voir :
H. Jumelle el II. Perrier de la Bâthie, Les Asclépiadées, in Annales du Musée colonial
de Marseille, 1908. p. 215 .
LES PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 191
trois ou quatre, arrondies inférieurement, et tronquées au sommet,
qui porte une aigrette de poils de deux centimètres environ.
De toute la description qui précède, écrivions-nous autrefois — et
nous le répétons — le point le plus important à noter est celui qui
a trait au nombre et à la position des pollinies, car ces deux polli-
nies par loge doivent faire rapporter aux Sécamonées une plante
qui pourtant, par la position de ces pollinies sur le rétinacle, rappel-
lerait, d'autre part, assez bien une Marsdéniée. Et, quoique l'espèce
soit certainement bien une Sécamonée, il ne serait pas ainsi impos-
sible, à notre avis, de la considérer comme un type de transition
reliant ces Sécamonées aux Marsdéniées.
Le Secamonopsis madayascariensis est une liane dont les tiges nom-
breuses, à écorce grisâtre, peuvent avoir d'un à quatre centimètres
de diamètre. Les jeunes rameaux, au moins lorsqu'ils sont secs, sont
rougeàtres. Les feuilles ont un pétiole de quatre à huit millimètres
de longueur et un limbe long et étroit, arrondi à la base et aigu ou
arrondi au sommet, de cinq centimètres, en moyenne, de longueur
sur deux à dix millimètres de largeur. La nervure médiane seule
est bien saillante sur la face inférieure ; les nervures secondaires
sont bien moins apparentes. Le pétiole et la face inférieure du limbe
sont parsemés d'assez nombreux poils blancs, surtout sur les petites
feuilles.
La plante, dans l'ouest, apparait au niveau du Manambolo, mais
ne devient commune qu'au-dessous de la Tsiribihina.
Le caoutchouc n'est assez tenace que dans les grosses tiges et
dans les fruits à peu près arrivés à maturité; il est poisseux dans
les jeunes rameaux et les jeunes fruits. Les pieds ne sont, par suite,
productifs et, en fait, ne sont exploités que lorsqu'ils sont adultes.
Sur les individus de faibles dimensions, le latex est rare.
En juillet, un litre de celait a donné à l'un de nous 200 grammes
de bon caoutchouc.
Mais, d'ailleurs, les Bara duMangoky et de l'Onilahy n'exploitent
guère le langalora qu'à la façon du hokabe; ils n'utilisent, la plu-
part du temps, que les fruits, qui, en saison sèche, apparaissent sur
la liane en très grand nombre. Chacun de ces follicules pouvant
donner environ 75 centigrammes de bon caoutchouc, et leur nombre
par pied variant de 100 à 500, c'est donc de 75 à 400 grammes de
produit qu'on peut obtenir sur une seule souche.
La récolte a lieu exactement comme celle du caoutchouc de hokabe;
I 92 ÉTUDES ET MÉMOIRES
mais la sorte obtenue est, nous le répétons, bien meilleure, si du
moins on a soin de ne pas traiter des fruits trop jeunes et de les
choisir au moment où ils vont parvenir à maturité.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, cette exploitation
exclusive des follicules ne préserve pas la liane de la destruction,
car les Bara, pour faire leur cueillette, commencent par abattre avec
la hache le lanyalora, et même son arbre-support. Mais même
remarque que pour le guidronosy : il serait parfaitement inutile
d'interdire cette pratique, car, sauf dans l'extrême-sud, les feux de
brousse auront fait disparaître dans un avenir prochain toutes les
plantes ligneuses de l'ouest.
Le kompitso, que nous avons signalé plus haut en même temps
que le vahimainty , et qui est le Gonocrypta Grevei, est, comme ce
Secamonopsis, une liane ou un buisson, suivant qu'il rencontre ou
non un support. Botaniquement, c'est encore une de ces espèces
intéressantes par leurs très grandes variations morphologiques.
Déjà sur un même pied il est possible de trouver des feuilles
presque linéaires, de 7 centimètres, par exemple, sur 5 millimètres,
et d'autres feuilles plus larges, de i centimètres sur 1 . Mais
sur d'autres pieds, certaines feuilles auront 5 centimètres sur
1 cm. 1/2, ou bien seront ovales-arrondies, quoique à sommet
toujours aigu, et même un peu acuminé, et auront de 8 cm. 1/2 sur
5 cm. 1/2, le pétiole ayant alors 1 centimètre. Toutes ces varia-
tions peuvent être observées dans les bassins entiers du Manombo,
du Fiherena, de la Linta et du Menarandra, et dans les bassins
inférieurs du Mangokv et de l'Onilahy. Entre le Manomby et le
Fiherena, dans les endroits humides, certains individus portent à
la fois des feuilles régulièrement ovales, de i cm. 1/2 sur 2 cm. 1/2,
et d'autres qui sont fortement en coin à la base, presque rondes et
à sommet liés arrondi. Sur le plateau calcaire jurassique du Fihe-
rena, les pieds à feuilles linéaires sont mélangés aux pieds à feuilles
lancéolées; et entre les deux sont tous les intermédiaires. Ces
variations correspondent, il est vrai, souvent à autant d'individus,
mais nous redirons une fois de plus que la nécessité où Ton serait
de multiplier à L'infini le nombre des espèces, si l'on voulait tenir
compte de toutes ces différences, force bien à admettre une espèce
unique très polymorphe; ce que confirme, au reste, la possibilité,
(pie nous venons de signaler, de ces mêmes variations sur une seule
liane. Le Gonocrypta Grevei se comporte, en somme, comme 17///-
LES PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 193
phaene coriacea, les Mascarenhasia, le Sclerocarija caffra, YÀdanso-
nia diffitata, le manguier, etc.
Le kompitso a la même distribution, dans l'ouest, que le vahi-
mainty. Daus le sud, on le trouve surtout dans les bas-fonds un
peu humides, où ses feuilles - - qui sont caduques dans les endroits
secs — sont en général larges et persistantes.
Dans les toutes jeunes tiges, le latex est poisseux ; dans les
branches plus âgées, il donne un bon caoutchouc. Mais la forme
liane est peu productive et la forme arbuste n'est pas exploitée; la
plante n'a donc pratiquement qu'un très relatif intérêt.
Il ne nous reste plus, dès lors, à signaler dans le sud-ouest,
comme plante à caoutchouc, que Y Euphorhia Intisy. Malheureuse-
ment l'habitat actuel de cette espèce n'est déjà plus que la partie
tout à fait méridionale de l'île ; chaque année l'Euphorbiacée devient
de plus en plus rare. On doit d'autant plus le regretter que c'est la
seule plante du sud ayant une réelle valeur économique. Et il serait
pourtant facile de la conserver, car, dans la région où elle pousse,
elle est à l'abri des feux de brousse, et, d'autre part, lorsqu'elle
est coupée, elle émet des rejets qui repoussent vigoureusement.
Mais comment ne succomberait-elle pas sous le mode de traitement
des indigènes, qui ne se contentent pas de taillader le tronc sans
le moindre ménagement, mais qui coupent encore tous les tuber-
cules-racines auxquels elle doit sa résistance ? Dès qu'un jeune
arbre a atteint la taille où il peut donner un peu de caoutchouc, il
est saigné, et il meurt dans l'année. On comprend que, dans ces
conditions, il n'y ait à peu près plus dlntisy adultes. Or, comme
ce sont seulement les pieds adultes qui fructifient, la multiplication
par graines est par là même supprimée. C'est donc bien la dispa-
rition fatale de l'espèce. En fait, dans tous les peuplements cVintisy
que l'un de nous a pu voir, aucun pied n'était âgé de moins de trois
ans.
Telles sont les diverses plantes à caoutchouc, de valeur et d'im-
portance variables, qui, à l'heure actuelle, sont exploitées dans
l'ouest et le sud-ouest de Madagascar.
Henri Jumelle et H. Perrier de la Battue.
Bul. du Jardin colonial. 191 1. I. — N° 96. 14
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
DE LA RÉGION DU MONO
(DAHOMEY,
La région du Mono, comprise entre le fleuve de ce nom d'une
part, le lac Ahémé et le fleuve Gouiï'o de l'autre, a de tout temps
joui d'une réputation de remarquable fertilité. Aussi l'insuffisance
de ses voies naturelles d'évacuation, a-t-elle amené à plusieurs
reprises au cours de ces dernières années, Le Gouvernement sur la
demande du commerce, à rechercher un système de transport qui
permît de donner libre accès à la côte aux produits de l'intérieur.
Cette région malheureusement se trouve, de par sa situation géo-
graphique, un peu en marge du reste de la Colonie avec lequel
elle ne communique que par une lagune peu profonde; aussi a-t-elle
été délaissée jusqu'ici et les projets qui ont successivement vu le
jour n'ont pas retenu suffisamment l'attention pour passer à une
rapide exécution. Il est juste de dire qu'ils portaient tous en eux,
par le caractère étroitement local qu'ils présentaient, une insuffisance
d'intérêt qui n'a sans doute pas été étrangère à leur abandon. C'est
afin de nous mettre à l'abri d'une semblable critique que nous
avons poursuivi la prospection de la région tout entière, y compris
le pays des Dobos, étudié sa capacité de production, les marchés.,
les moyens de transport et le' système commercial en usage.
En resserrant, d'aussi près que possible, les éléments de cette docu-
mentation, et en les évaluant, par assimilation, au régime écono-
mique de l'ensemble de la Colonie, nous pensons avoir placé la
question sur sou véritable terrain.
Avant que cette étude fût commencée, la question se posait de
savoir si le Mono avait besoin d'un chemin de fer, et si ce chemin
de fer était assuré d'un trafic suffisant.
Noire préoccupation a donc été d'élucider les trois points suivants :
1" Quelle est la capacité de production de la région.
2° Quelle d'évacuation de ses moyens de trans-
port actuels.
ÉTUDE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION DU MONO 195
3° Si leur insuffisance est constatée, quel est le meilleur tracé
économique d'une voie ferrée.
Nous exposerons donc, dans le même ordre, le résultat de nos
recherches.
Capacité de production du Mono.
Les deux éléments de trafic, à l'exportation du Mono, sont cons-
titués :
1° Par les cultures annuelles (maïs, arachides, manioc), dont la
production est fonction de l'étendue et de la fertilité des terrains de
culture .
2° Par les produits des palmiers à huile, dont la production est
fonction de l'étendue et de l'état des palmeraies.
Enfin un facteur commun règle la productivité de ces deux élé-
ments de production, c'est la population, sa densité et ses apti-
tudes agricoles.
A. - - Etendue et fertilité des terrains de culture.
Comprise entre les deux fleuves, Mono et Couffo, cette région
fait partie des deux bassins et possède un système orographique
très varié.
Au nord le vaste plateau de Paralioué qui s'étend jusqu'à Lalo
et Taudji et celui de Locossa, départagent nettement les eaux entre
les deux fleuves ; au centre le plateau des pays Sahoués et Pédahs,
continue la ligne de partage des eaux.
Mais entre le plateau de Locossa et celui des Sahoués, se trouve
une vaste dépression dont le fond est occupé par le lac Toho et qui
en hivernage se couvre d'eau jusqu'au Couffo, faisant ainsi commu-
niquer les deux bassins. A cette époque les pêcheurs du lac Toho,
se rendent au Couffo en pirogue.
Au sud du plateau des Pédahs, les deux bassins communiquent éga-
lement en hivernage par toute une suite de dépression qu'en bas du
plateau, forment autant de couloirs où les eaux de crues des deux
fleuves se rencontrent.
Un semblable régime s'établit aux hautes eaux dans toutes les
parties comprises entre, le Mono et la rivière Sazué, jusqu'à Djan-
96
El'IDES ET MEMOIRES
glamé sur la Sazué et Agoumé, Séva sur le Mono, approximative-
ment. ( )n conçoit aisément l'importance de premier ordre d'un pareil
régime hydraulique sur la répartition des cultures. Les terrains, ainsi
submergés périodiquement, ne sont exploités que d'une façon
très restreinte, car ïls exposent les cultivateurs à des mécomptes
certains chaque fois que leurs prévisions, en ce qui touche les pluies,
ne se réalisent pas.
Ces parties sont d'ailleurs peu ou point habitées, et il convient
de les délimiter nettement, et de ne pas en tenir compte.
Au point de vue agrologique, les terrains de culture appartiennent
à trois formations caractérisées et de valeur différente :
1° La terre de barre qui constitue la formation superficielle de
presque tout le plateau Sahoué et l'assise supérieure du plateau
Locossa-Parahoué, c'est-à-dire la plus grande partie des terrains de
culture. Dans le pays Sahoué, elle recouvre un massif gréseux qui
forme l'ossature du plateau et affleure en de nombreux points; elle v
est de valeur très inégale. La région où sont installés les villages Sa-
houés, de Sahoué Ahouloumé à Sahoué Zougbonou, les portions Ouest
et Sud du plateau (régions de Se, Dré, Oumako, Corné), sont consti-
tuées par une terre de barre normale argilo-siliceuse, le plus souvent
occupée par des cultures, delafrichearbustiveet des vestiges de forêt ;
elle est parfois mélangée de nombreux fragments de silex roulés ;
c'est une excellente terre de culture.
Par contre la plus grande partie de la portion Est semble être
constituée d'une terre de barre excessivement siliceuse, peu cohé-
sive qui se fond par place et insensiblement avec d'importantes for-
mations superficielles sableuses à peine teintées d'hydrate de fer.
C'est une de ces formations que coupe à mi-chemin la mute de
Si-IIoueyogbé et que l'on suit par le sentier allant àSonkpo et à
Dré.
Elle se caractérise par l'absence à peu près complète de palmiers
à huile et de cultures.
Ce sont des sols infertiles, se desséchant rapidement et couverts
;t peu près exclusivement de rôniers.
Le plateau Locossa-Parahoué. plus homogène, semble également
plus fertile.
Si l'on en excepte lf plateau proprement dit de Locossa. l'en-
semble de cette région est en effet recouvert de friches arbustives
i rès développées et <!<■ forêts.
ÉTUDE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION Dl MONO 197
Les sols y sont légers, perméables et souvent riches en humus.
2° Les alluvions fluviales importantes déposées par le Mono, dans
sa vallée proprement dite et qui occupent aujourd'hui toute l'étendue
comprise entre les pentes des plateaux et le lit du fleuve. Ces
dépôts récents ont souvent, nous l'avons vu, un niveau inférieur a
celui des crues et se trouvent inondés une partie de l'année. A
partir de Djanglamé cependant à part une zone d'inondation voisine
du Mono sur 2 à 3 kilomètres de large et les régions marécageuses
permanentes, l'ensemble de ces formations est utilisable pour la
culture.
Elles donnent des sols silico-argileux très humifères, profonds,
frais, d'une fertilité remarquable.
La région qu'elles recouvrent, de Djanglamé à Konohoué Tcha-
nou, Athiémé et Topli est une des plus riches et des plus produc-
tives du Dahomey.
3° L'argile plastique qui recouvre la majeure partie de la dépres-
sion qui, au Nord du plateau Sahoué, forme à la saison des pluies
un immense marécage.
Cette formation que l'on doit considérer comme un prolongement
de la Lama, est cultivée sur ses bords par les cultivateurs Sahoués
trop à l'étroit chez eux. Elle est inhabitée, recouverte de brousse
par endroits arborescente et a pour nous une valeur à peu près
nulle.
Si on fait une évaluation de la superficie des différents terrains
de culture, en tenant compte de leur fertilité apparente, on obtient
les chiffres suivants :
1° Sols très fertiles et fertiles 500 kmq.
2° — moyens et médiocres '2o0
Donnant un total de terres cultivables de To.000 Ha.
B. — Peuplements de palmiers a huile. Exploitation.
Le croquis de répartition des peuplements de palmier a huile, est
d'une précision suffisante pour nous éviter une description détaillée
en ce qui concerne leur emplacement et leur étendue.
La totalisation des surfaces occupées par eux nous conduit au
chiffre de 130 kmq. (13.000 Ha.) au minimum, sous forme de peu-
plement serré. Il y a lieu de remarquer la coïncidence frappante de
198 ÉTUDES ET MÉMOIRES
la répartition de ces peuplements et de celle des villages, plus spé-
cialement dans la région d'Athiémé Locossa, où l'absence d'inon-
dation permet aux indigènes de se répartir librement au gré de
leurs besoins. Cette superposition tient à deux causes : d'une part
l'appropriation, par occupation permanente, d'une richesse natu-
relle, de l'autre l'habitude qu'ont les indigènes du bassin du Mono
de planter les palmiers.
L'importance relative de ces deux causes est très difficile à éta-
blir ; dans le bassin proprement dit du Mono et de la Saztté, la
majeure partie des peuplements doit être spontanée. Le palmier ;'i
huile trouve dans ces fertiles alluvions des conditions de dévelop-
pement optima, il v pousse uniformément avec une vigueur que l'on
n'observe pas dans les autres parties de la Colonie.
Cependant les indigènes plantent beaucoup dans cette portion,
accroissant sans cesse l'étendue des peuplements existants.
Sur le plateau des Sahoués et des Pédahs, on peut admettre
que la majeure partie des peuplements, a été créée par l'indigène.
Les plants sont en général achetés à Honeyogbé Pédah, par charges,
et transplantés au moment de la saison des pluies.
L'étendue de,s jeunes peuplements, n'ayant pas plus de 5 à 6 ans.
ainsi constitués, est très importante; ils sont destinés dans l'esprit
des noirs à leur fournir l'huile dont ils ont besoin pour la consom-
mation et accessoirement, du vin de palme.
Au point de vue de la production pour l'exportation, ils n'ont
d'importance qu'en ce qui concerne les amandes et encore dans une
mesure restreinte.
Ce plateau s'assèche rapidement, soit par l'écoulement des eaux
pluviales, soit par infiltration dans les couches profondes, aussi le
rendement du palmier en fruits, est-il généralement peu élevé.
Ces peuplements n'ont un rendement normal que par année par-
ticulièrement pluvieuse.
Par contre, on doit admettre que tous les peuplements, situés sur
les formations alluvionnaires, et la majeure partie du plateau Locos-
sa-Dobos ont un rendement supérieur à la moyenne.
ÉTUDE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION DU MONO 199
C. — Population.
(Répartition, chiffre. Aptitudes agricoles.)
La population de la partie du Mono qui nous intéresse est d'en-
ron 30.000 habitants. Elle
leuse, uniformément répartie.
viron 50.000 habitants. Elle est essentiellement agricole et travail-
D. — Approximation de la production.
Nous voici donc en possession de trois éléments d'appréciation,
dune précision suffisante pour n'avoir pas à craindre d'erreur
appréciable :
1° L'étendue des terrains de culture 75.000 Ha
2° L'étendue des peuplements de palmier 13.000 —
3° Le chiffre de la population oO.OOO habitants
Il y a lieu d'admettre par l'examen comparé de la distribution
des villages et des terrains de culture, que la population est
suffisamment répartie, pour assurer, par les méthodes indigènes, la
mise en valeur de la région. En ce qui concerne les palmiers à
huile, cette constatation n'est exacte que pour les peuplements de
la région Djanglamé, Konohoué, Tchanou, Athiemé, Locossa, Dobos.
Pour toutes les palmeraies situées dans le bassin du Mono et de
la Sazué, au sud de Djanglamé et sur les bords même du Mono, de
Vodomé vers Athiémé, il y a manifestement défaut de main-d'œuvre
et les renseignements que nous avons recueillis en cours de route,
confirment les indications fournies par le relevé comparatif des
palmeraies et des habitants de cette région.
Aussi adopterons-nous un système différent d'appréciation en ce
qui touche les cultures et les palmeraies, puisque pour ces dernières
les possibilités d'exploitation ne sont pas uniformes pour l'ensemble
des peuplements.
a) Produits de culture. — Nous supposerons, par assimilation
avec les autres parties du Dahomey, que le maïs serait après
l'ouverture d'une voie ferrée, la production favorite des indigènes
et rien ne vient contredire cette supposition.
On peut obtenir une approximation d'une exactitude suffisante
200 ÉTUDES ET MÉMOIRES
en réservant les deux tiers de l'étendue des terres cultivables, à la
culture du maïs pour la vente, et en admettant que cette culture
reviendrait tous les trois ou quatre ans sur le même sol.
Ce sont là des suppositions au-dessous de la normale attendu
que dans la majeure partie des sols de bonne qualité et particuliè-
rement dans toutes les formations alluvionnaires, la fréquence de
la culture du maïs, amènera cette céréale tous les deux ou trois ans
au plus, sur le même terrain.
Sur cette base on arrive à un rendement annuel possible de
15.000 tonnes, ressortissant net à l'exportation. Pour le trafic
total, il y a lieu de tenir compte également, des produits des
cultures d'igname et de manioc, très en faveur dans le Mono et
donnant lieu actuellement à un trafic très important.
Nous n'avons aucun élément d'appréciation qui nous permette
dévaluer de façon sérieuse l'importance de cette production.
b) Produits du palmier, — Le chiffre total de 13.000 hectares
représentant la surface des palmeraies peut se décomposer comme
suit, au point de vue de la production :
2.500 hectares sur le plateau Sahoué et Pédah, formés en partie
de jeunes plantations et dont le rendement est relativement faible.
La plus grande partie de l'huile sert à la consommation locale,
les amandes sont portées sur les marchés de Bopa et Honeyogbé.
2.o00 hectares correspondant aux palmeraies situées dans les
régions du bas Mono et sur la rive gauche, où la population est
très clairsemée.
S. 000 hectares de palmeraies en plein rapport et groupées autour
d'une ligne brisée passant par Corné, Oumako, Dré, Tchanou.
Locossa, Dobos.
Pour évaluer, aussi exactement que possible, la production en
nmandes, de ce groupe de peuplements, nous n'avons pas de meilleur
terme de comparaison que l'ensemble des palmeraies de la région
de Porto-Novo.
Porto-Novo centralise en elfet par le chemin de fer de Sakété et
li- système navigable de la lagune et de l'Ouémé, la production de
la totalité des peuplements du secteur et nous donne, par ses chiffres
d'exportation, eu amandes, le rendement deces palmeraies.
A nous en tenir à cette comparaison, nous sommes assuré de
rester au-dessous du rendement réel des palmeraies du Mono, dont
ÉTUDE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION DU MONO 201
le développement le plus généralement superbe fait augurer une
production supérieure à bien des peuplements de la région de
Porto-Novo où le sol est fatigué par une succession ininterrompue
de cultures et qui par leur aspect trahissent un état bien moins
satisfaisant.
La superficie des palmeraies comprises entre la lagune de Porto-
Novo et rOuémé d'une part et une ligne allant, de Fauvié à Gomé,
Kouti, Kétoupé et Daugbédé, et qui donnent lieu au commerce de
Porto-Novo, est d'environ 12.000 hectares sous forme de peuple-
ment dense.
Si d'une part nous négligeons les 1.500 hectares qui, dans les
palmeraies du Mono, sont d'une exploitabilité relative et d'ailleurs
desservies par le fleuve, et si nous comptons la participation des
palmeraies Sahoué et Pédah (800 tonnes environ, chiffre d'affaires
des marchés de Houeyogbé et Bopa), la production à escompter
des palmeraies du Mono serait les 8/12, c'est-à-dire les 2/3 du
commerce d'exportation de Porto-Novo en amandes, soit :
U.oOO X 2 + 8()0 = 10 g00 tonneg ,
o
La production en huile est plus difficile à évaluer car les palme-
raies de Porto-Novo ne peuvent servir de terme de comparaison.
La population très dense de cette région consomme en effet la
plus grande partie de l'huile produite et n'en exporte que 970 tonnes
contre 14.500 d'amandes.
La proportion huile (amandes) exportée est pour Grand-Popo :
1/3 ; elle nous donne pour la production possible de l'huile de
la région du Mono, comparée à celle des amandes, le chiffre de
3.500 tonnes environ.
Éléments d'ensemble du trafic
Cette région est donc en dernière analyse susceptible d alimenter
un trafic principal de :
15.000 tonnes de maïs
10.500 — d'amandes
3.500 _ d'huile
Total : 29.000 tonnes.
1. Nous estimons que la part de ce chiffre constituée par les arrivages d'Abome
Calavi, qui reste en dehors de nos calculs, est balancée par les expéditions faites
directement de Porto-Novo sur Cotonou et qui ne ressortent pas aux chiffres d'expor-
tation de Porto-Novo.
-il 12 ÉTUDES ET MÉMOIRES
qui ne va pas bien entendu sans des trafics secondaires et un trafic
à l'importation proportionnel.
Si l'on compare à ce point de vue ces chiffres avec ceux fournis
par l'exportation totale en huile, amandes et maïs, de l'ensemble
de la colonie (52.000 tonnes en 1908), on peut se rendre compte
de l'importance économique que présente l'établissement d'une voie
de transport permanente et bien aménagée.
Il est évident que ce trafic total ne s'effectuerait pas du premier
coup et que, notamment celui des amandes qui demande pour le
concassage une main-d'œuvre assez importante, ne s'établirait que
progressivement.
Il n'en est pas moins démontré qu'une voie de transport serait
dès le début, assurée d'un fret important et accroîtrait d'une façon
notable le trafic de la colonie.
Commerce et Moyens de transport actuels.
Leur capacité d'évacuation.
La région qui nous occupe, est au point de vue commercial dans
la dépendance des maisons de commerce établies à Grand-Popo et
à Ouidah.
Une seule place, celle d'Athiémé est dirigée par des européens
représentant les maisons de Grand-Popo ; partout ailleurs ce sont
soit des traitants établis et travaillant pour le compte du commerce
européen, soit des acheteurs envoyés par ce dernier, les jours de
marchés sur les places où les indigènes apportent maïs, huile,
amandes. L'écoulement des produits s'effectue par le moyen de
deux voies de transport : le lac Ahémé, l'Ohé et les lagunes
côtières pour toute la portion Est de la région, le Mono pour la
portion Ouest.
a) /'or/ion Est. — Deux marchés traitant les produits, Bopa el
Iloueyogbé accaparent la totalité des affaires.
Bopa situé au fond du lac Ahémé est le point d'écoulement des
produits de toute la région Sahoué. Oahoué et Massé. Il reçoit
également pendant la saison sèche, alors que Le Mono n'est pas
navigable des produits de Plogodiémé, Alaouedji et même des
Dodos. Ce sont les Sahoués eux-mêmes qui se rendent sur les
marchés d Alaouedi, Dobo, Locossa, où 1rs commerçants européens
ÉTUDE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION DU MONO 203
dont les magasins sont remplis n'achètent plus, et se rendent
acquéreurs des produits qu'ils vont revendre à Bopa et Houeyogbé.
Les cultivateurs d'Àgbôdji s'y rendent également.
Ce marché traite le maïs, les amandes et l'huile de palme. Le
chiffre d'affaires évalué d'après les déclarations du résident, et du
principal traitant de la place, est annuellement de :
150 tonnes de maïs
300 — d'amandes
25 — d'huile
Soit un total de : 5.475 tonnes, au maximum 500.
Houeyogbé traite les mêmes produits, mais cependant davantage
d'huile, il draine les régions de Se, Oumako, Dré, Corné, même
Djanglamé et fait un chiffre d'affaires supérieur de près de moitié
à celui de Bopa.
200 tonnes de maïs
450 — d'amandes
100 — d'huile
Total : 750 tonnes.
Le trafic total de cette portion de région, en ce qui concerne le
mouvement d'exportation, est donc de 1,250 tonnes environ.
Il se départage en deux portions inégales, la principale (3/5 envi-
ron) se dirigeant sur Ouidah et le complément sur Grand-Popo.
b) Portion Ouest. — Le Nord de cette portion, apporte ses
produits sur les marchés secondaires d'Adidevo, Niavo et Agohoué
qui font leurs expéditions soit sur Athiémé pour être revendues
aux succursales européennes, soit directement sur Grand-Popo, par
les embarcadères de Agohoué, Amédenta et Topli.
Les régions des Dobos et de Locossa, de Eoagba, de Houin,
apportent leurs produits sur les deux grands marchés de Ouédémé,
Djanglamé et Locossa.
Locossa possède le marché le plus important de toute la partie
occidentale du Dahomey, on y compte couramment plusieurs
milliers d'indigènes acheteurs ou vendeurs provenant des régions
les plus diverses. C'est un marché d'amandes de toute première
importance, en second lieu de maïs et d'huile, enfin d'autres produits
alimentaires.
204 ÉTUDES ET MÉMOIRES
C'est le rendez-vous des indigènes de toutes races, qui viennent
s'approvisionner de tissus et autres articles de traite, de nombreux
musulmans du Sokoto, Haoussas y résident et font le commerce
des tissus.
Ouédémé Djanglamé est le second marché, on y traite plus par-
ticulièrement les produits du sol, amandes, huile et maïs.
Le sud de la région à partir de Konohoué jusqu'à Djanglamé
apporte de préférence ses produits à Vodomé, où sont installés des
traitants de maisons de commerce.
Il est juste également de dire qu'une certaine quantité de produits
est vendue en territoire allemand et qu'un certain nombre d'indi-
gènes vont s'approvisionner en articles de traite, aux marchés
d'Agoumé Olouhou et d'Agoumé Séva.
Le tratic total actuel de cette portion de territoire pourrait être
évalué globalement en retranchant des chiffres d'exportation de
Grand-Popo, le trafic provenant du lac Ahémé et celui d'Adjaha.
Mais la partie qui nous intéresse directement et qui se rapporte
à l'évaluation des terres cultivables et des palmeraies, est seule-
ment celle d'Agohoué à Vodomé non compris.
Le trafic global du Mono, d'Agohoué à Athiémé inclus a été
pour 1908 de 3.284 tonnes, se répartissant ainsi qu'il suit :
Amandes... 1.405 tonnes
Huile 431 —
Maïs 1.448 —
Le trafic partiel d'Athiémé a été pour ces trois produits de
1 .833 tonnes.
Si à ces chiffres on ajoute le trafic vers Grand-Popo des points
d'embarquement d'Athiémé à Vodomé non compris ( 400 tonnes),
on arrive à un tonnage total de 3.700 tonnes.
Conclusion. — En totalisant le tonnage du trafic de cette portion
avec celui de la portion Est qui se sert du lac Ahémé, nous arrivons
;i uni' production totale actuelle de 1.2Ô0 + 3.300 = o.OOO tonnes
en gros. Par comparaison avec la production totale possible (29.000
tonnes déterminée au paragraphe précédent, nous en déduisons que
les moyens actuels de transport sont susceptibles d'évacuer vers la
côte, le 1 6 seulement des produits que peut fournir la région du
Mono. Cette déduction ne doit pas surprendre : il est notoire, que
ÉTUDE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION DU MONO 205
le Mono, fleuve intermittent, est un instrument de transport
restreint aux périodes de crues, capricieux et incapable de per-
mettre un écoulement suivi vers Grand-Popo.
Les produits achetés en saison sèche doivent être emmagasinés
en attendant l'époque de la crue et il est évident que l'importance
des achats faits à Athiémé, sont fonction d'une part de l'étendue
de ces magasins et de l'autre, du souci qu'ont les commerçants de
ne pas immobiliser un capital trop élevé et de risquer de subir à
deux ou trois mois d'intervalle, une chute des cours toujours k
craindre sur les marchés d'Europe.
En résumé, l'achat des produits de cette fertile région est entiè-
rement paralysé par le défaut de moyens de transport et les quan-
tités de produits exportés ne sont qu'une faible partie de ce
qu'elles seraient si ces conditions se modifiaient.
(A suivre.) Yves Henry,
Directeur d'agriculture en A. 0. F.
L'AGRICULTURE A MAYOTTE
ET AUX COMORKS
Les îles de Mayotte et les Comores représentent, dans leur
ensemble, une surface sensiblement égale a celle de la Réunion,
(260.000 hectares environ). Au point de vue agricole, elles en sont
encore à la période purement coloniale, et les questions relatives à
'absentéisme, aux associations, aux rapports entre la petite et la
grande propriété, qui appellent vivement l'attention à la Réunion,
n'ont ici qu'une importance très secondaire. Par contre, d'autres pro-
blèmes : l'appui olîert aux colons, la nature des rapports avec l'indi-
gène, le recrutement de la main-d'œuvre, etc., qui relèvent de l'esprit
colonisateur d'une administration, et dont la solution intlue si con-
sidérablement sur l'avenir économique d'un pays, y sont soulevés à
chaque pas, particulièrement à la grande Comore et à Mayotte,
Sur ce petit territoire sont en effet posées, en ce moment, les ques-
tions de colonisation les plus délicates. De sorte que pour définir
d'une façon convenable, et avec précision, la situation agricole « actu-
elle » et " à venir » de ces colonies — parlant de ce fait que la
production agricole constitue leur principale ressource — il faudrait
envisager sous toutes leurs faces les rapports du colon avec l'admi-
nistration, avec l'indigène, avec le sol. Gela entraînerait des consi-
dérations qui dépassent le cadre de ces notes, dont la matière déjà
assez considérable, m'a obligé à plus d'une condensation dans leur
texte. Je me borneraidonc à une note succincte, mais aussi sugges-
tive que possible, de la situation de chacune de ces îles.
* *
Mayotte possède un sol fertile ', coupé de vallons nombreux et
1. Au poinl de vue géologique, l'île de Mayotte esl La plus ancienne du groupe :
La décomposition des basaltes, trachytes, etc. a été plus complète, et le sm| >e montre
partôul très riche en éléments fertilisants. La haute forêl a disparu presque tota-
lement : elle esl remplacée par une brousse épaisse, signe d'abandon, après une
période d'exploitation Bans méthode.
l'agriculture a mavotte et aux comorës 207
frais ; son climat est moyennement humide, avec une tranche plu-
viale de 1,50 à 3 mètres, suivant les localités ; les colons qui l'ex-
ploitent se montrent pleins d'initiative et d'énerg-ie, et il semble que
cette colonie devrait trouver dans les cultures de la canne à sucre1,
de la vanille, des essences, des fibres-, du tabac, des plantes à
matières grasses et à caoutchouc, les éléments d'une prospérité crois-
sante.
La réalité est toute différente, et en parcourant l'île, on est sur-
pris de rencontrer, au milieu d'une nature riche et féconde, des usines
en ruines 3, des propriétés abandonnées.
La cause principale de cette situation est l'insuffisance du nombre
des travailleurs dans 1 île, insuffissance qui va s'accroissant tous les
jours. Non pas que la population soit trop peu nombreuse pour satis-
faire aux besoins de la main-d'œuvre locale 4, mais ses facultés
intellectuelles et ses dispositions morales ne lui ont pas permis,
1 . A Mayotte, comme à Anjouan, la canne à sucre a dégénéré considérablement, et
je n'ai pas vu une seule plantation comparable, pour la grosseur des tiges, aux plan-
tations de la Réunion. Et pourtant, avec les avantages que leur offre la nature, si les
colons des Comores renouvelaient leurs cannes et apportaient en même temps quelques
améliorations à leur matériel d'usine, encore assez primitif, ils pourraient lutter avan-
tageusement avec les planteurs de n'importe quel pays.
J'ai cité ces cultures à peu près par ordre d'importance. Gn pourrait ajouter le
cacaoyer, dont il existe de belles plantations à la Grande Comore, mais les colons se
plaigneni si amèrement, partout ailleurs, des déprédations causées par les rats et les
roussettes, avouant leur impuissance aies éviter, que j'hésite à en conseiller la cul-
ture. Le manioc, le riz, etc.. poussent très bien. On plante beaucoup de cocotiers,
dont l'île était dépourvue, et dans quelques années l'importation des cocos venani
d Anjouan aura cessé.
Le riz est importé en majeure partie de l'Inde, quile fournit, malgré la distance, à
meilleur marché que Madagascar 250 IV. la tonne au lieu de 275 et de qualité meilleure.
Viennent aussi de l'Inde les tissus de toile écrue et de coton imprimé, la soie, le sel,
le pétrole, le tabac, les allumettes, etc.
2. Le Sisal, dont le rendement en fibres sèches est de 3,8 pour cent du poids des
feuilles, tend de plus en plus à se substituer au foucroya et à l'agave ordinaire, qui
ne donnent que deux pour cent. lien est de même à Anjouan.
:i. Il n'y a plus que deux usines à sucre qui fonctionnent dans cette île, qui en comp-
tait une douzaine il y a un quart de siècle.
4. Sur les 10.000 habitants de l'île, il y a 4.000 imposés de 15 à 67 ans, parmi lesquels
se trouvent au moins 2.000 hommes disponibles pour les besoins de l'agriculture. En
réalité les propriétés de l'île ne disposent jamais dans leur ensemble, de plus de 1.000
à 1.600 travailleurs. Le reste est soi-disant occupé à la culture du riz. Si cela était
vrai. Mayotte exporterait cette denrée au lieu de l'importer. D'ailleurs, on a beau
parcourir l'île, on ne rencontre que de rares rizières d'une médiocre étendue.
Après 60 ans de colonisation, on ne compte peut-être pas 60 indigènes mahorés
sachant parler le français, mais tous nous détestent cordialement.
208
ETUDES ET MEMOIRES
jusqu'à ce jour, de retirer du bienfait de la liberté autre chose
qu'une accentuation dans ses instincts de paresse et de vagabon-
dage. Astreints simplement à payer un certain impôt de capitation,
beaucoup d'indigènes travaillent pendant le petit nombre de jour-
nées strictement nécessaire pour leur permettre de gagner cette
somme ; après quoi ils sont libres, soit de s'embarquer à destination
de Madagascar ', soit de vivre de rapines, commises au détriment
des mêmes champs de manioc et de canne où leur main-d'œuvre
fait tant défaut.
Dans ces conditions, au lieu d'envisager la nécessité d'une émi-
gration de travailleurs à Marotte, problème toujours délicat, on
pourrait peut-être, plus simplement, imaginer une réglementation
de la main-d'œuvre indigène,- qui sauvegarderait convenablement
es intérêts de la colonie.
Ouel que soit le mode adopté pour remédier au pénible état de
choses dont souffre 1 île de Mayotte, il faut souhaiter que son appli-
cation ne se fasse pas trop attendre.
EXPORTATIONS DE MAYOTTE
Vanille
Sucre
Café
Rhum
Cacao
Essences
Fibres
d'aloès
Kilogs.
Tonnes.
Kilogs.
Litres.
Kilogs.
Litres.
Kilogs.
L903
9.679
L.300
i . 500
90.000
»
»
»
19oi
22.988
1 . 100
2 . 000
85.000
«.» . :>ihi
»
»
L905
■2\ .071
1 .300
6.000
92.000
»
•>
»
1906
27.338
1 L30
2.300
95 .000
»
1 . L20
6. 100
L907
■>
■>
■>
•>
■)
->
■>
1908
23.575
787
1 . 800
59.275
598
H . 755
»
Anjouan (la jolie). — A contempler, du haut du col de Patsy,
les montagnes qui détachent des lianes du pic N'Tingui leurs arêtes
t'Ililecs. séparées par des gorges tantôt étroites comme des déchi-
rures, tantôt élargies en forme de cirque, toujours profondes, l'œil
croit retrouver un paysage des hauteurs de La Réunion. La nature
I. Chaque courrier qui passe en emmène quelques-uns.
L AGKICL'LTUHE A MAYOTTE ET AUX COWORES
209
du sol, la végétation ajoutent encore à cette ressemblance, qui fait
d'Anjouan une réduction en miniature de Bourbon.
Au milieu des escarpements de cette île, la culture de la canne
à sucre trouve -moins de surfaces disponibles qu'à Mayotte1, mais,
en échange, on peut ajouter à la liste des cultures à entreprendre
celles du giroflier et du caféier. La population est nombreuse 2 et
suffisamment apte au travail. Cette île possède donc à peu près
tous les éléments nécessaires pour assurer à son agriculture une
grande prospérité ; elle jouira d'autant plus largement de ce privilège
qu'on s'opposera avec plus d'énergie au déboisement, et qu'on ne
donnera aux indigènes aucun motif d'émigrer.
EXPORTATIONS d'aXJOUAN
Vanille
Sucre
Café
Cacao
Girofle
Cocos
Pignons
d'Inde
Fibres
d'aloès
Kilogs.
Kilogs.
Kilogs.
Kgs.
Kilogs.
Kilogs.
Tonnes.
1903
32.319
»
4.200
»
3 . 3 1 1
137. 100
"
3
1904
3S.714
»
4 . 000
800
3 . 200
250.000
»
.",1
1905
58.716
»
"
. »
»
»
i)
»
190(3
17.532
»
»
"
»
»
•>
"
1907
32. 122
277. 4S2
»
»
»
35.840
34.837
10 t. 564
190.S
26.917
262.596
»
»
»
5S. 180
1 0 . 508
29 t. 294
L'îlot de Mohéli, dont le sol rappelle celui de Mayotte, et peut
porter les mêmes cultures, possède aussi, sur sa petite étendue, une
population suffisamment nombreuse pour subvenir aux besoins
actuels de son agriculture (vanille, pignon d'Inde, élevage), encore
peu développée, à cause du manque de communications directes
1. A Mayotte, les sols cultivables n'existent" plusà partir de 400 métrés d'altitude, le
pic Ouchongui, le plus élevé de l'île, atteint à peine 700 mètres. A Anjouan, le pic
N'Tingui dépasse 1.700 mètres, et jusqu'à 1.000 mètres on trouve des surfaces culti-
vables. A cause de cette disposition, le ravinement consécutif au déboisement a des
conséquences beaucoup plus graves à Anjouan qu'à Mayotte.
2. 25.000 habitants, pour une surface égale à peine à celle de Mayotte, qui n'a que
Ï0.000 habitants. La population d'Anjouan est de mœurs plus douces que celles des
autres iles, et la manière dont un « noble » anjouanais exerce 1 hospitalité envers
un étranger n'est pas exempte d'une certaine grâce native.
Bnl. du Jardin colonial. 191 1. I. — N° 96. 15
21(1
ETUDES ET MEM01KES
entre cette île et les lignes de navigation partant de France '. Ses
sommets sont dénudés, et le pays souffre de plus en plus des consé-
quences du déboisement.
EXPORTATIONS DE MOIIÉLI
Vanille
( locos
Ecaille
Peaux
de bœufs
PigllUllS
d'Inde
Manioc
Tabac
Iviliii;^.
Kilogs.
Kilogs.
Kilogs.
•Kilogs.
1903
5.21 6
»
j>
»
»
»
"
l'.lOi
7.608
»
»
»
«
>>
»
1905
10.892
»
>>
»
»
»
»
1906
1."'. 1*7
63. 100
13
,s6.')
))
»
37 <»
L90"
14.618
3 i . 200
60
1 .S25
1(1.219
»
126
1908
1 1 . :560
!» i . 200
21
2.371
27. ISS
2S.2.M)
20
La Grande Comore a une surface de 105.000 hectares environ,
qui peut être divisée de la manière suivante :
1° Le cratère du Kartala, jusqu'à la limite de la forêt (8. OUI»
hectares), plus une étendue d'environ 35.000 hectares de coulées de
lare réparties sur divers points de l'île, et encore inutilisables pour
la culture en raison de leur peu d'ancienneté ; elles portent tout
au plus de rares et maigres pâturages -.
2° Un massif de volcans éteint .s, au nord (25.000 hectares), et un
autre petit massif à l'extrême sud (2.000 hectares), compris tous
deux en majeure partie dans l'étendue de la concession Humblot.
à une altitude variant de 100 k 1.000 mètres. Ils sont plus anciens
1. La rareté des communications, avec les bateaux venant de France, et la difficulté
des transports de ['une à l'autre de ces diverses îles, a beaucoup nui à leur dévelop-
pement économique.
2. Au Nord-Ouest prés de Ntsaoueni, une grande faille met à nu les couches de
lave el de terre arable qui se recouvrent alternativement, et montre la stratigraphie
de cette ile. où le géologue et le touriste éprouvent plus d'une surprise.
La dernière coulée de la\ e date de cinq on six ans. elle a recouvert plus de 500 hec-
tares de terrain. Vers le Sud-Est, d'autres coulées datent de 30 à 10 ans, et sur leur
surface noirâtre, les taches de lichens mettent déjà un » givre » envahissant. Citons
aussi la coulée récente d'Issandra, recouverte de lycopodes; celles qui s'étendenl
sur tout l'affaissement central de I lie et où le bétail commence à trouver un peu de
nourrit u ic : enfin celles où végètent de> fougères arborescentes el des manguiers plu-
sieurs fois centenaires .
l'agriculture a mayotte et aux comores 211
que le massif principal, formé par le Kartala, et qui les sépare ' ;
les volcans qui leur ont donné naissance ont rejeté des scories, qui
recouvrent la lave d'une couche dont l'épaisseur atteint parfois
plusieurs mètres. Les cendres volcaniques se laissent envahir par
la végétation avec une grande rapidité ; surtout, elles se prêtent
mieux que la lave à la formation d'herbages, à cause de la finesse
de leurs particules ; ce sont en effet des pâturages qui recouvrent
ces étendues, avec quelques bouquets d'arbres, vestiges de la forêt
primitive, abrités dans les plis du terrain ou dans les nombreux
cratères 2.
La flore de ces pâturages est peu variée ; leur richesse, parfois
médiocre, devient remarquable autour du massif de La Grille, qui
est un centre important d'élevage. On y trouve une source qui ne
tarit jamais, et où le bétail vient s'abreuver.
Le massif de l'extrême sud possède également une source, à
Mrotso.
Il y a environ 10.000 têtes de bétail dans l'île, qui pourrait en
nourrir le triple, ainsi qu'un nombre considérable de chèvres ; mais
les débouchés sont rares et les opérations d'embarquement malai-
sées.
Ceux de ces pâturages qui sont situés dans des replis de terrain,
dans des vallonnements, se sont enrichis plus ou moins en humus
et se montrent aptes à recevoir des cultures vivrières variées :
patates, sonje ou taro, manioc, millet, bananier et même le riz.
Vers le sud-est de l'île, en face de Fomboni et de Bandamadgi,
il a été réservé, pour les besoins d'une colonisation à venir, cinq
parcelles de terrains d'une contenance d'environ 1 00 hectares cha-
cune. Celle qui est située au sud comprend des mamelons herbeux,
exposés aux vents, avec quelques bas-fonds où l'arbre à sagou
végète péniblement ; c'est la plus fertile. Les autres s'alignent, à
500 mètres d'altitude, à la limite de la forêt qui recouvre les flancs
du Kartala, dans une région abrupte, où le sol ne se recouvre que
d'un herbage grossier, brûlé par les rayons du soleil levant :i.
1. Le Kartala ouvre son cratère à 2.500 mètres d'altitude; sa niasse sombre a été
souvent comparée à une immense marmite en forme de tronc de cône.
2. L'indigène qui veut faire une culture sur un sol vierge défriche une surface de
quelques ares, rassemble les débris et les brûle; mais le feu peut se communiquer au
reste de la forêt, et c'est souvent de cette manière que ces contrées se déboisent.
3. Dans la partie qui confine Jà la foret, les indigènes exploitent, sur quelques
parcelles, des cultures vivrières.
212 ÉTUDES ET MÉMOIRES
3° La forêt dont il vient d'être parlé, d'une contenance de près
de 10.000 hectares, et à laquelle il faut ajouter un espace boisé de
1 .000 hectares environ, situé au nord, près de La Grille '.
L'intluence de cette forêt sur le climat local est considérable ■'.
et sa conservation, dans une ile qui n'a aucun cours d'eau perma-
nent et où les torrents ne coulent qu'après les fortes pluies, est une
question vitale. On ne saurait songer, en effet, à l 'arrosage, dans
un trachyte poreux et perméable.
A la limite inférieure de cette forêt, et à l'ouest, vers L'altitude
de 600 à 800 mètres, le caféier se montre prospère.
i" Une bande littorale d'une largeur de 2 à •"> kilomètres, com-
prenant tout le terrain sur lequel il existe des cocotiers.
C'est la zone vraiment fertile, sur laquelle sont établis les vil-
lages et les cultures. Sa surface est de 40.000 hectares environ,
dont une moitié est cultivable (l'autre moitié entrant dans les
35.000 hectares de laves déjà mentionnés). Au sud-est depuis
Moroni jusqu'à Tsinimoichongo, et, à l'est, vers Tsudjini. on
trouve des portions de terrain où les plantes les plus exigeantes.
cacaoyer, vanillier, girollier, se développent à merveille, comme en
témoignent les belles plantations qui s'étendent entre Salimani et
Nioumbadjou 3, ainsi que les riches jardins des alentours de la
1. Le caféier des Comores C Humblotiana qui donne un café sans calcine, et la
vigne sauvage y abondent. Plus près du littoral, on trouve le cotonnier spontané.
La flore de la Grande Comore est très riche en rubiacées.
2. Il tombe deux t'ois plus d'eau sur le massif boisé i\^\ Kartala que sur le massif du
nord, recouverl de pâturages, et la saison sèche, à peine sensible sur le premier, est
nettement accentuée sur l'autre. L'influence de la forêt, bien mieux que celle de
l'altitude, explique cette particularité.
;i. A La Réunion, sur les hauteurs de Saint-Leu, on voit parfois le caféier prospé-
rer entre «les amoncellements de blocs de basalte. On est au moins aussi surpris, à la
Grande Comore, en présence de la riche végétation qui pousse sur un sol de caillou-
lis trachytique, d'apparence misérable. La décomposition facile du trachyte, sa
grande richesse en éléments fertilisants, la fréquence des pluies, l'aération parfaite
dans un sol très perméable, sont autant d'explications de cette particularité. Il faut
en ajouter une autre : «est que l'aridité de ce terrain n'est qu'apparente : les débris
végétaux, les éléments de cohésion, qu'on croit absents, ont été entraînés au-dessous
de la première couche de cailloux, où ils se transformenl en humus, d'autant plus
vite et complètement, que les réactions microbiennes sont favorisées par l'abon-
dance d'humidité et d'oxygène, ei par l'absence de lumière. Dans les sols ordinaires,
les débris végétaux restent toujours pendant un certain temps à la surface, exposés
au soleil, avant d'être enfouis; les modifications chimiques et biologiques qu'ils
éprouvent, [de ce fait, ont une Importance considérable au point i\c vue de hi phy.
siologie générale du sol, En somme, ce terrain rappelle celui que certains expérimen-
l'agriculture a mayotte et aux comores 213
capitale '. Partout ailleurs, et principalement vers le nord, le sol
de cette bande littorale se prête k toutes les cultures vivrières ; la
canne k sucre s'y plaît, le sagoutier y abonde en plusieurs points '-'.
Les indigènes ne l'exploitent qu'en partie. Paresseux à l'excès, ils
mettent en culture, à proximité des villages, la surface strictement
nécessaire pour leurs besoins, consomment les produits k mesure
qu'ils les récoltent, et semblent ne pratiquer la sobriété qu'en vue
de réduire encore le travail qu'ils doivent fournir pour assurer
leur subsistance.
Dans ces conditions, le Comorien est à la merci du moindre
accident qui vient occasionner quelques dégâts dans ses cultures
ou sur ses cocotiers. D'ailleurs, un certain point d'honneur lui
suggère de feindre le mépris pour tout travail manuel 3. Fin et
d'esprit délié, comme tous les peuples d'origine arabe, il est porté
à chicaner, et sait tirer habilement parti des dissensions qui peuvent
naître autour de lui, dans lesquelles il verra surtout un moyen de
se procurer quelque subside, argent ou terre, qui ne lui aura coûté
aucun travail manuel.
Ces particularités expliquent pourquoi la Grande Comore, mal-
gré sa véritable « ceinture dorée », sa population nombreuse 4 et
son climat très sain \ n'est pas encore sortie d'une certaine médio-
crité économique.
On ne pourra espérer quelque chose de bon et d'utile, du peuple
tateurs ont essayé de constituer, en France, en recouvrant certaines surfaces d'une
couche de mâchefer, il a, de plus, les avantages offerts par le climat et par la
richesse de la roche primitive.
1. Un créole de La Réunion, récemment installé aux environs de Moroni, s'est
constitué en peu de temps, par des achats de terrains aux indigènes, une jolie pro-
priété où la vanille, le bananier, le manioc rivalisent de vigueur.
•2. En général, les graminées ne se plaisent pas dans ce sol trop peu consistant : les
rares champs de riz et de maïs, qui s'y rencontrent, ont une végétation chétive.
3. Ce mépris n'est qu'apparent et dicté par l'orgueil ; l'ancien maître se souvient
du temps récent où il possédait des esclaves. — et ceux-ci, nouvellement émancipes,
s'essaient à imiter leurs anciens maîtres ; mais dès que le Comorien est sorti de son
île, on le voit devenir actif et industrieux.
1. 60.000 habitants, avec une proportion de deux femmes pour un homme.
5. La salubrité incontestable de cette île peut être attribuée à l'absence d'eau
stagnante, et de marais, et à ce que les coraux n'émergent pas à marée basse. Il n'y
a pas de moustiques anophèles, partant pas de fièvre paludéenne. La mortalité infan-
tile est très réduite, et c'est un spectacle curieux, quand on débarque à Moroni, ou
qu'on s'arrête dans un village de l'intérieur, de se voir aussitôt entouré par une
foule d'enfants tout nus. qui croisent les mains derrière la nuque, bombent la poi-
trine, et vous regardent d'un air défiant.
214
KTl'DES ET MÉMOIRES
comorien, qu'après 1 avoir obligé à rompre avec ses habitudes d'oi-
siveté, et après avoir fait naître, en lui. les besoins d'une vie hon-
nête et régulière.
EXPORTATIONS DE I.A (iRAN'DE COMORE
Vanille
Caca ii
Girofle
Es-
sences
Bois
Pignons
d'Inde
Café
Bœufs
Cocos
Kilogs.
Kilogs.
Kilogs.
Litres
Me.
Kilogs.
Kilogs
L903
5.098
S . 1 .') 1
1 . 28 i
»
1 17
))
»
»
)>
1904
9. 193
11.519
2. 150
»
12
»
"
577
»
1905
16.080
13. iTs
7.113
»
339
»
"
127
»
1906
1 3 . 586
16.083
TOI)
»
i>
»
"
»
'■
I'.hi:
•)
■>
•)
»
»
i}
>■
••
"
1908
8.015
i.701
"
1 16
"
293.785
225
"
50. L00
1*. DUSSERT,
Ingénieur d'Agriculture coloniale
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
[Suite.)
VI
Étude des farines.
A. — Généralités.
Les farines sont le résultat de la mouture de fruits ou de graines
riches en amidon ; on sépare les parties impropres à l'alimentation,
comme par exemple, les débris des enveloppes qui constituent le
so .
Les farines sont surtout fournies par les céréales ; quelques-unes
sont obtenues à partir des graines des Légumineuses.
L'étude microscopique des farines repose, donc sur l'examen des
amidons qui les constituent pour la plus grande partie et des débris
de cellules végétales qui accompagnent cet amidon. Ces débris
proviennent, dans le cas des Graminées, des assises du grain exté-
rieures à l'albumen ; il est donc utile de connaître les tissus qui
entourent le grain et, parmi lesquels, les uns appartiennent à la
graine proprement dite, les autres au péricarpe. Cette étude néces-
site quelques notions préliminaires sur la constitution du fruit chez
les Graminées.
a) Morphologie du fruit des Graminées. — Le fruit des Grami-
nées est ce qu'on appelle un caryopse. Pendant le développement
de l'ovule en graine, l'assise externe du sac embryonnaire attaque
et digère complètement le nucelle d'une part ; d'autre part, il se
produit une résorption du tégument séminal externe et d'un certain
nombre des assises les plus externes du péricarpe ; il en résulte
une soudure intime de la graine avec la partie restante de celui-ci
et il n'y a plus à proprement parler de graine individualisée. Les
Graminées figurent pour cette raison parmi les Inséminées [plantes
sans graines) dans la classification de M. Van Tieghem.
Pour mieux nous rendre compte de la structure d'un caryopse,
pratiquons dans le fruit une coupe antéro-postérieure, correspon-
dant au plan de symétrie commun de la fleur et du fruit (fig. i 7
21 i) ÉTUDES ET MÉMOIRES
Nous apercevons alors une région externe P formée de tissus très
comprimés et qui représente ce qui reste du péricarpe et des tégu-
ments séminaux ; à l'intérieur de celle-ci, se trouve l'albumen, très
abondant A, bourré de matière amylacée et un petit embryon déjeté
à la partie inférieure de l'albumen, ayant d'ailleurs même plan de
symétrie que le fruit.
Fig. 17. — Coupe schématique d'un caryopse. P, assises du péricarpe el du sper-
moderme ; A. albumen: t, tigelle : r, radicule: p, pédicule: g, gemmule: -.
piléole : e, écusson.
Cet embryon se compose d'une tigelle t à l'extrémité inférieure
de laquelle on aperçoit la radicule r qui est endogène, c'est-à-dire
recouverte par quelques assises de la tigelle (coléorhize) ; sur le
côté de la tigelle, tourné du côté de l'albumen, s'insère un grand
cotylédon e plus ou moins reployé autour de l'embryon ; c'est
1 écusson, qui pendant la germination demeure à l'intérieur de la
graine et sécrète les diastases destinées à digérer les réserves de
l'albumen ; au-dessus de l'insertion cotylédonaire, la tigelle se
prolonge en une région cylindrique p ou pédicule, qui se termine par
la gemmule g ; celle-ci est protégée de toutes parts par une sorte de
coiffezqui s'insère suivant une circonférence complète et représente
la première feuille de la plante ; c'est la piléole, qui est percée d'une
simple fente située du coté opposé à l'écusson et par laquelle sortira
la première feuille normale.
I» Structure anatomique d'un caryopse. - - Au point de vue de
la diagnose des farines, il est important de connaître le détail des
I issus extérieurs à l'albumen, ainsi que les caractères des éléments
qui les constituent.
Nous en donnerons une description schématique, rapportée à
une coupe transversale du caryopse, c'est-à-dire perpendiculaire au
grand axe du fruit (fig. 48 .
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
21'
Les tissus provenant de la paroi ovarienne donnent lieu à la
distinction de trois couches, qu'on désigne sous les noms d'épicarpe,
de mésocarpe et dC endocarpe .
©œ^ssgggg^ss^
et.
Li
Fig. 18. — Coupe transversale schématisée d'un caryopse, ep, épicarpe ; ni. méso-
carpe; t, cellules transversales; et, cellules tubulaires ; cb, couche brune ; h, enve-
loppe hyaline ; ap, assise protéique ; Al, albumen proprement dit : P, péricarpe :
S. spermoderme : A, albumen total.
L'épicarpe ep est à proprement parler l'épiderme du fruit ; c'est
une assise de cellules généralement allongées parallèlement au grand
Fig. 49. — Aspect^schématisé des cellules de l'épicarpe vu de l'ace.
2\H
i:Tl DES ET MEMOIRES
axe du caryopse ; leurs parois sont droites ou ondulées, tantôt
lisses, tantôt ponctuées. Il est souvent muni de poils et sa surface
externe est légèrement cutinisée.
Le mésocarpe m est formé d'assises plus ou moins nombreuses,
dont les cellules ressemblent souvent à celles de l'épicarpe, mais
sont plus petites, moins régulières, parfois sclérifiées et même
fibreuses.
L'endocarpe comprend : 1° Une assise t de cellules allongées
perpendiculairement au grand axe du fruit et appelées pour cette
raison cellules transversales. Leur aspect est assez variable ; leurs
parois sont minces ou épaisses, lisses ou ponctuées.
'.""'S^i ." ">»"»' ""•np/- »o° <• L" ""•" 1*
Vïç. ji>. — Aspi-ct schématisé des cellules transversales, montrant leurs ponctuations
vues de face.
2° Une assise et de cellules allongées dans le même sens que
celles de l'épicarpe, c'est-à-dire parallèlement à l'axe du fruit,
sinueuses ou ondulées, se présentant dans une section transversale
sous forme de cercles ; ce sont les cellules lu biliaires ; elles forment
dans le fruit vert une couche à peu près continue, qui se résorbe en
partie pendant e développement.
Kig.51. A.specl schématisé des cellules tubulaires vues de face.
Ces quatre assises <»u couches cellulaires représentent dans leur
ensemble le péricarpe P du caryopse, qui est intimement soudé
avec les tissus externes <le la graine.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
219
Les assises externes de celle-ci sont généralement considérées
comme provenant du tégument interne de l'ovule et désignées sous
le nom de spermoderme. Elles se composent :
1° D'une ou deux rangées de cellules cb très allongées, à peu près
suivant la direction de Taxe de la graine, aplaties et fortement
colorées par un pigment brun ; c'est la couche brune.
Fig. 52
— Aspect schématisé de la couche brune vue de face.
2° D'une assise transparente h, désignée sous le nom d'enveloppe
hyaline, formée de cellules polygonales, à parois droites ou plus ou
moins ondulées.
Fig. 53. — Aspect schématisé de l'enveloppe hyaline vue de face.
Enfin, au-dessous du spermoderme, vient 1 albumen A qui est
limité extérieurement par une assise de cellules ap, très nettement
220
ÉTUDES ET MÉMOIRES
caractérisées par leur forme cubique régulière, leurs parois épaisses
et réfringentes et leur contenu granuleux. C'est l'assise protéique :
chez le riz, cette assise est parfois dédoublée ; chez l'orge, il y a
une couche protéique formée de trois assises.
Fig. 54. — Aspect schématisé de l'assise protéique vue de face.
Les cellules de l'assise protéique renferment des sphérules de
matière albuminoïde, peu réfringents et se colorant en jaune par
la potasse ; çà et là, on aperçoit également des globules de matière
grasse. Elles sont en outre fortement diastasigènes.
Sous l'assise protéique se trouvent les cellules de l'albumen
proprement dit Al ; ce sont de grands éléments polygonaux renfer-
mant de l'amidon et du gluten.
Nous pourrons donc schématiser la constitution d'un caryopse de
La manière suivante :
Épicarpe
Péricarpe ' Mésocarpe
/ ,, , \ Cellules transversales
Endocarpe
1 / Cellules tubulaires
aime
0 . i Couche brune
Spermoderme T, .
f Enveloppe hv;
... ( Assise ou couche protéique
Albumen ... ..
' Albumen proprement dit.
Pour observer ces différentes assises, il faut faire agir au préa-
lable sur les coupes une dissolution de potasse étendue, afin de
rendre aux tissus leur forme réelle, très modifiée par la dessicca-
tion : on emploie à cel effet des solutions à 1 ou 2
°/
10'
COLRS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUEE
221
B.
Caractères de quelques farines de Céréales.
a) Farine de Riz. — Elle est obtenue du grain de riz, fruit de
YOryza saliva L. ; cette céréale, originaire de l'Asie orientale, fait
actuellement l'objet de cultures importantes en Extrême-Orient
(Chine, Cochinchine), aux Etats-Unis (Louisiane), en Italie, etc.
e
Fig. 55. — Riz cultivé. A. aspect général de la plante: B, un épillet ; C. une fleur
épanouie débarrassée de ses glumelles : D, un grain (d'après Sadebeck et Xees).
Les principales caractéristiques des tissus externes du caryopse
sont les suivantes :
Kpicarpe à cellules allongées en direction tangentiellc ; cellules
--- ÉTUDES ET MÉMOIRES
transversales à parois très minces, jamais ponctuées, disj)osées en
$ ou S assises ; cellules tabulaires rapprochées les unes des autres.
très nombreuses ; enveloppe hyaline très mince, peu distincte.
Couche protéique formée d'une ou deux assises de cellules à parois
relativement minces.
La farine de Riz est très blanche, douce au toucher. Elle est
employée surtout en parfumerie ; elle sert également à falsifier la
farine de Blé, en lui rendant la blancheur que lui a fait perdre
l'addition de farines de Légumineuses.
La farine de riz est presque exclusivement formée d'amidon avec
une proportion très faible de téguments ; on n'y trouve jamais de
poils.
L'amidon est très abondant dans les cellules de l'albumen, où les
grains sont fortement comprimés les uns contre les autres, souvent
agglomérés en grains composés d'un grand nombre d'éléments.
Fij;. 56. — Amidon de Riz. .'î.">o d.
Dans la farine (fig 56), les grains isolés sont polyédriques,
anguleux, presque toujours à contour pcntagonal ; ils mesurent de 2
à 10 ;;. avec une moyenne d'environ o ;j. ; on n'aperçoit en général à
leur surface ni bile, ni stries, quoiqu'en lumière polarisée ils donnent
Le phénomène de la croix noire ; parfois cependant on découvre un
petit bile punctiforme : mais il y a toujours moyen de déceler le
bile, au moyen de réactifs spéciaux '.
Aux grains isolés sont associés dans la farine des grumeaux de
l. Voir à <-r gujel : Gaatine C.R.A.S.. 28 mai 1906 .
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 223
forme et de dimension très variables, d'aspect mamelonné, qui ne
sont que des fragments plus ou moins volumineux de grains com-
posés ; certains grumeaux plus résistants sont formés par de petits
amas cellulaires provenant de l'albumen.
Les vapeurs d'iode colorent en bleu rosé la farine humide et en
blanc grisâtre la farine sèche. L'amidon de riz est très résistant à
l'action de la potasse ; il faut aller jusqu'à la solution B pour avoir
un commencement d'attaque ; la solution E fait disparaître assez
rapidement les grains (PI. et J.).
La farine de riz présente certains caractères assez particuliers
par rapport aux farines usuelles de céréales.
Si nous considérons la macération obtenue, en traitant un certain
volume de farine de céréales pendant une heure par cinq volumes
d'eau k 10° et si nous y ajoutons une solution concentrée d'acide
picrique, nous obtenons avec la plupart des farines un précipité
floconneux, abondant, insoluble dans un excès d'acide et dans
l'ammoniaque ; la macération de riz, traitée dans les mêmes condi-
tions, ne donne rien.
Les macérations des farines de riz, d'orge, de Légumineuses
donnent un précipité par l'alcool, tandis que celles des autres
farines se troublent seulement. Le précipité fourni par la macéra-
tion de riz est caractérisé par la lenteur avec laquelle il se sépare (la
séparation exige 4 à o heures).
b) Farine de Maïs. — Le maïs est le fruit du Zea May s L., gra-
minée originaire de l'Amérique centrale, cultivée à la fois dans les
régions chaudes et tempérées et occupant une place prépondérante
dans l'agriculture, aux Etats-Unis.
Cette plante fournit un grand nombre de variétés reconnaissables
principalement à la forme des épis femelles, à celle des grains, à
la nature de leur albumen, qui est d'aspect plus ou moins farineux
ou plus ou moins corné, suivant le degré de compression des grains
d'amidon dans les cellules, à leur couleur rouge, jaune, blanche,
bleue ou noire.
Les principales caractéristiques des tissus externes du caryopse
sont les suivantes :
Epicarpe formé parfois de cellules isodiamétriques, le plus sou-
vent très allongées parallèlement, au grand axe du grain, munies
d'une cuticule épaisse, donnant aux fruits un aspect luisant .
224
ETUDES ET MEMOIRES
Mésocarpe très développé, formé principalement de cellules fusi-
formes. entourées d'épaisses parois, d'autant plus aplaties qu'elles
Fig. 57
Eléments du mésocarpe du grain de maïs. I, cellules des assises externes
II. cellules des assises moyennes : III. fragment du tissu lacuneux interne.
appartiennent à une couche plus profonde, allongées dans le même
sens que celles de Vépicarpe, cellules transversales, hyalines peu
distinctes ; cellules tubulaires à section transversale arrondie, assez
rapprochées ; spermoderme tout à fait indistinct ; couche protéique
formée d'une seule rangée de cellules cubiques.
La farine a une teinte jaunâtre ; elle est rude et sèche au toucher
et acquiert rapidement une odeur rance, par suite de la forte pro-
portion de matières grasses qu'elle renferme.
Fig. 58 - Amidon <le maïs partie cornée de l'albumen). 350 <l
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUEE
225
L'aspect de l'amidon de maïs est un peu différent, suivant qu'il
provient de la région cornée ou farineuse de l'albumen '.
Dans le premier cas les grains sont anguleux, polyédriques
(résultat de la compression), et présentent un hile bien marqué en
forme d'étoile ; leur taille oscille de 15 à 2o \x ; les stries sont
généralement invisibles. Les grains élémentaires sont fréquemment
réunis en grumeaux de taille et de forme très variables 2.
Dans le second cas, les grains sont moins réguliers dans leurs
dimensions et dans leur forme et présentent généralement un
contour arrondi. Le hile y est moins apparent, le diamètre varie de
10 à 30 u. avec une movenne de 15 <j. environ.
Les vapeurs d'iode colorent [la farine sèche en jaune orange, la
farine humide en brun noirâtre. La solution potassique n° 1 gonfle
quelques grains et accentue les hiles ; les solutions moins concen-
trées ont peu ou point d'action (PL et J.).
c) Farine de Sorgho. — La farine de Sorgho s'obtient à partir
du grain de Y Andropogon Sorghum Brot, graminée dont l'origine
est incertaine, mais qui fait l'objet de cultures importantes en
Afrique (Sénégal, Soudan, Niger), dans l'Amérique du Nord
Kansas, Illinois), dans l'Inde, etc.
-^ÉÉs? W^mF- et
::::::'-s ù
^4^lo^)r^iro^îs J\
°Xn° \naO \\°Oo\ \o°ZW
O °qc>* O u ° un
Fig. 59. — Coupe transversale clans le grain de Sorgho; ep. ëpicarpe : m, méso-
carpe; et, cellules transversales; t, cellules tubulaires ; S. spermoderme ; ap, assise
protéique : A, albumen proprement dit.
Les principales caractéristiques des tissus externes du caryopse
sont les suivantes :
1. Généralement dans un même grain la partie périphérique de l'albumen est
d'aspect corné, la partie centrale étant farineuse.
2. En réalité même les grains isolés proviennent de la désagrégation de grains
composés.
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 96. 16
226
ÉTUDES ET MEMOIKKS
Épicarpe formé de cellules allongées parallèlement au grand axe
du fruit, à section transversale rectangulaire ; mésocarpe formé de
trois à quatre assises de cellules, légèrement aplaties, presque isodia-
métriques ; cellules transversales à parois faiblement épaissies ;
cellules tubulaires assez espacées sur une coupe transversale, très
nombreuses et. rapprochées sur une coupe tangentielle ; spermoderme
représenté par une assise de grandes cellules cubiques, dont la paroi
interne est considérablement épaissie ; couche protéique formée
d'une assise de cellules à section rectangulaire.
La farine de Sorgho est jaunâtre, très hygrométrique et rancit
facilement.
Fijï. 60. — Amidon de Sorgho. 350 d.
L'amidon de Sorgho ressemble à celui du maïs ; les grains sont
encore ici polyédriques, mais à angles moins nets ; leur taille est
plus considérable et peut atteindre jusqu'à i5 \l, mais ce chiffre est
exceptionnel et Ton peut fixer la moyenne à 20 ;x. Le hile est étoile
ou courtement linéaire, plus apparent que chez le maïs ; les stries
sont serrées et parallèles et apparaissent assez nettement.
(]. — Farines de Léoi ; mi nu uses.
Les graines d'un assez grand nombre de Légumineuses, renfer-
mant une proportion considérable d'amidon, sont utilisées dans
l'alimentation ; certaines jouenl même à cet ég-ard un rôle considé-
rable il font pour cette raison l'objet d'importantes cultures.
Les graines «les Légumineuses sont le [dus souvent consommées
cuites, comme légumes; maison en extrait cependant des farines,
tonnant la base de plusieurs préparations alimentaires et servant, à
COURS DE BOTANIQUE COI.ONI SUE APPLIQUÉE
221
cause de leur bas prix, à falsifier les farines de céréales, dont la
valeur est plus considérable.
a) Morphologie et anatomie de la (/raine. — Chez les Légumi-
neuses, la graine est libre, n'adhère plus au péricarpe du fruit
comme chez les Graminées ; elle est enveloppée de ses propres
téguments. Il n'y a plus ici d'albumen, les réserves amylacées
s'accumulant dans les cotylédons.
Le tégument séminal se compose de trois sortes de tissus tig. 61) :
Le tissu externe est formé d'une assise de cellules allongées
perpendiculairement à la surface de la graine Eet dont les parois
latérales sont beaucoup plus épaisses vers leur région externe que
vers leur région interne.
l'iu. 61. — Coupe transversale du spermoderme d'une légumineuse; — E, épider :
es, cellules en sablier: P, parenchyme sous-jacent.
Le tissu moyen est composé de cellules es étranglées en leur
milieu [cellules en sablier), à parois épaisses et laissant entre elles
de larges méats.
Le tissu interne P est formé par un parenchyme plus ou moins
épais, dont les cellules ont des caractères très variables suivant les
espèces.
3QGoQQQSr E
Fig.62. — Coupe dans un cotylédon de Légumineuse: E, épidémie : P, parenchyme
bourré d'amidon.
22S ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les cotylédons (fig.62 sont formés principalement par un paren-
chyme à grandes cellules polygonales P, renfermant l'amidon et sont
limités extérieurement par une assise épidermique E de cellules
cubiques assez régulières ; tic distance endistancese rencontrent les
nervures, formées de tissu libérien et de tissu ligneux associés ; on y
distingue fort bien les vaisseaux du bois.
|i Éléments constitutifs de la farine. — Dans la farine, on trou-
vera donc, à côté de l'amidon, des débris cellulaires appartenant à
ces divers tissus, ainsi que des cellules provenant de diverses par-
ties de la plantule autres que les cotylédons (tiffelle, gemmule, radi-
cule .
Les matières albuminoïdes sont très répandues dans les graines
des Légumineuses et se rencontrent principalement dans les tissus
de la plantule. L'association de substances azotées à l'amidon com-
munique aux farines de Légumineuses une grande valeur nutritive ;
mais ces matières se putréfient facilement, en dégageant une odeur
nauséabonde ; la putréfaction entraîne d'ailleurs rapidement la for-
mation de composés toxiques qui peuvent produire des empoison-
nements, lorsqu'on a ingéré des farines avariées.
Les farines des Légumineuses sont toujours d'une blancheur
moins éclatante que les fécules et tirant un peu sur le gris ; elles
sont souvent faiblement colorées. Elles ont une saveur assez accen-
tuée qui rappelle celle de la graine qui les a fournies.
L'amidon des Légumineuses présente des caractères généraux
bien nets; les grains sont à contour apparent plus ou moins
ovoïde ou réniforme, rarement circulaire. Ils ne sont jamais aplatis,
mais plus ou moins cylindroïdes. Ils portent un hile très marqué,
presque toujours linéaire, d'où part souvent tout un système de
lissures.
En lumière polarisée, ils montrent une croix noire très nette,
avec des intervalles très brillants.
1). — Notions botaniques sur les Légumineuses
\ GRAINES COMESTIBLES.
Toutes les Légumineuses àgraines comestibles appartiennent à la
sous-famille des Papilionacées. La constitution de la (leur y offre une
assez grande constance (fig. 63). La fleures! zyçjomorphe et comprend
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 229
un calice de o sépales, dont l'un est médian antérieur \ une corolle
formée de 5 pièces inégalement développées ; la plus grande, médiane
postérieure, est Vétendard et recouvre les deux pièces latérales ou
ailes : celles-ci sont à leur tour recouvrantes pour les pièces anté-
rieures qui sont appliquées bord à bord et forment la carène. L'an-
drocée est composé généralement de dix étamines, en deux verti-
cilles, dont la médiane postérieure [étamine ve.rillaire) est libre,
tandis que les neuf autres sont concrescentes par leurs filets sur
une grande longueur et forment un tube fendu en arrière. Le pistil
comprend un seul carpelle, clos, à suture postérieure, renfermant
plusieurs ovules ; il est terminé par un style portant des papilles
stigmatiques vers son extrémité.
Fig. »i3. — Diagramme type d'une Légumiheuse p'apilionâcéè.
Le fruit ou légume s'ouvre par deux fentes longitudinales corres-
pondant l'une à la soudure des bords carpellaires, l'autre à la ner-
vure dorsale du carpelle ; la graine est dépourvue d'albumen.
Parmi les Papilionacées, ce sont les tribus des Viciées et des Pha-
séolées qui renferment les genres à graines alimentaires.
a) Viciées. — Herbes à feuilles composées-pennées, dont le rachis
se termine par une vrille ou par un filet ; il y a un nombre pair de
folioles toujours dépourvues de stipelles ; le légume est déhiscent.
Principaux genres : Pisum, Lens, Cicer.
b) Phaséolées. — Plantes de fou/es tailles à feuilles imparipen-
nées {il y a une foliole terminale} ; les folioles sont pourvues de sti-
pelles. L'ovaire est entouré d'un disque nectarifère annulaire où
cupuli forme ; le légume est généralement déhiscent.
230
ÉTUDES ET MÉMOIRES
Principaux genres : Soja, Mucuna, Canavalia, Cajanus, Phaseo-
lus. Voandzeia, Vigna, Dolichos.
Les genres Pisum, Lens.et Cirer se distinguent facilement entre
eux par la forme du fruit et de la graine. Chez les Pisum, la gousse
est allongée et renferme plusieurs graines globuleuses ; chez les
Lens, la gousse est courte et ne contient qu'une ou deux graines
aplaties, à bord inférieur prolongé en bec ; enfin, chez les Cicer, la
gousse est courte, renflée et renferme deux graines globuleuses, à
surface bosselée, apiculées.
Les principales espèces cultivées sont Pisum sativum L. ou
pois ordinaire, Lens esculenta Mœnch ou lentille, Cicer arietinum L.
ou pois chiche. Ce sont surtout des plantes des contrées tempérées
chaudes, n'ayant pas un grand intérêt au point de vue des cultures
tropicales.
Voici, d'autre part, quelques caractères différentiels des princi-
paux genres de Phaséolées :
1. Style
«y
glabre,
a) Etamine vexillaire soudée avec les autres.
b) Etamine vexillaire libre a la base, soudée
à partir du milieu
-\- Des stipelles; grappe
à rachis noueux
-J- Pas de stipelles ;
grappe à rachis non
noueux
c) Etamine vexil-
laire libre.
a) Carène enroulée en spirale
-[- Fruit globuleux mû-
,% -, , i lissant sous terre. . . .
b) Carène non en- \ . _, ., 0l.
., . M- r mit ne | X Stigmate
roulée en spi- , ' \ . °.
. j mûrissant J latéral . . .
raie / ( .
r pas sous j x Stigmate
terre.
terminal. .
Soja
Canavalia
Mucuna
Cajanus
Phaseolus
Voandzeia
Vigna
Dolichos
Le genre Soja est représenté surtout en Extrème-( )rient ; sa princi-
pale espèce estle S. hispida Mœnch., qui a donné naissance à un grand
nombre de variétés. C'est une sorte de grand haricot, à feuilles tri-
foliolées, velues ainsi que les tiges, à Heurs jaunes ou violettes ; les
légumes sont oblongs, divisés par des isthmes celluleux et ren-
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 231
ferment de 2 k 5 graines ; celles-ci sont très riches en matières
grasses et protéiques et constituent un aliment de premier ordre.
La culture du Soja prend actuellement une grande extension et la
consommation de cette graine tend à se généraliser aussi bien en
Europe qu'en Amérique '.
L'espèce la plus importante au point de vue économique du genre
Canavalia est le C. ensiformis D.C. ou pois sabre, probablement
originaire des Indes Orientales. La g-ousse est munie de deux ailes
parallèles à sa suture dorsale et renferme de grosses graines qui
sont d'une cuisson et d'une dig-estion difficiles, à cause de l'épais-
seur de leur tégument ; ces graines sont suspectées d'avoir produit
des empoisonnements ; en réalité, il semble qu'il y ait eu confusion
avec certaines espèces voisines dont les propriétés vénéneuses ne
sont pas douteuses. Dans tous les cas, la gousse encore verte con-
stitue un excellent légume tout à fait assimilable, quant à sa valeur
nutritive, aux haricots verts. La plante, qui est un arbrisseau rami-
iié, a une grande importance comme plante améliorante.
11. Voir à ce sujet : Itié, Le Soja, su culture, son avenir: mémoire en cours de
publication dans 1' «< Agriculture pratique des pays chauds ».
(A suivre.) Marcel Dubard,
Maître de Conférences à la Sorbonne,
Professeur à V Ecole supérieure
d' Agriculture coloniale
LE TABAC DE CUBA
ET
LES CIGARES DE LA HAVANE
■{Suite.)
A une époque où l'homme isolé est victime de l'égoïsme de ses
congénères, l'association est une nécessité; malheureusement, les
hommes peu cultivés et violents sont enclins à abuser de tout, et,
par cela même, à bouleverser l'équilibre social en attentant à la
liberté individuelle. Et l'on voit les fils de ceux qui combattirent
naguère pour la Liberté, établir motu proprio une nouvelle forme
d'asservissement, prouvant ainsi, après Michelet, que l'histoire n'est
qu'un recommencement.
Les prétentions des membres dirigeants de l'Association précitée
sont devenues intolérables, notamment en ce qui concerne la limi-
tation de l'apprentissage et l'intromission des ouvriers dans la
direction des fabriques.
11 est très précieux pour une fabrique de cigares de posséder une
manufacture annexe de cigarettes afin de trouver une utilisation
pour les déchets. Les machines importées à La Havane peuvent,
chacune, fabriquer quotidiennement 280.000 cigarettes et préparer
automatiquement 15.000 paquets.
L'Espagne (Catalogne) expédie ici des papiers de coton (jaunes
et bruns-goudron) et la France des papiers de riz.
Jusqu'ici les papiers communs espagnols avaient été importés en
rames et un grand nombre de femmes et d'enfants étaient employés
à les placer sur les bobines des machines à cigarettes.
Bien mal inspirés, les fabricants espagnols crurent devoir imiter
les fabricants français de papier de riz en enroulant eux-mêmes
l'article de leur fabrication sur des bobines.
Il y eut alors, à La Havane, une levée de tabliers et les Chambres
calmèrent cette effervescence en votant tout de suite une loi que le
Président sanctionna non moins prestement le .'{ mai 1910, laquelle
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 233
augmentait dans une proportion fantastique les droits ad valorem
sur les papiers embobinés qui sont maintenant de 50 p. 100 contre
23 fr. 82 les 100 kilogrammes pour le papier en rame.
Or on assure qu'il est impossible d'expédier des papiers fins de
riz en rame. Si la chose est exacte, il résulterait de la décision,
prise trop hâtivement à Cuba, la perte d'un débouché de plusieurs
centaines de mille francs pour les maisons françaises Bardou et
Abadie, et, d'autre part, l'exportation des cigarettes fines serait
sacrifiée. Ce serait autour des ouvriers employés dans les fabriques
de se plaindre qu'on leur a enlevé leur gagne-pain.
Si, au contraire, le papier fin peut être importé en rame le prix
de revient des cigarettes de bonne qualité augmentera, les « bobi-
neras » cubaines étant bien rétribuées, et les ventes à l'étranger s'en
sentiront également.
L'insecte « gorgojo » dont j'ai déjà parlé dans cette monographie,
baptisé par les savants Lasioderma serricorne et très commun à
Cuba, attaque les femlles séchées du tabac aussi bien que les
figues, le riz, le gingembre, le poivre, la rhubarbe, etc. Goûts et
couleurs, laxatifs et astringents le laissent indifférents. Tout lui
est bon.
En vue de limiter ses ravages, on recommande une grande pro-
preté dans les séchoirs et des fumigations au bisulfure de carbone,
et à l'acide hydrocyanique, très volatils, dont les feuilles se
débarrassent complètement; ceci pour rassurer les fumeurs.
Quand on s'aperçoit en ouvrant un « tercio » que le tabac se
pique, on l'asperge avec du « betun » (décoction préparée avec la
nervure principale des feuilles i des deux côtés, et l'on remet la
« vagua » en place. Cette opération suffit parfois pour tuer les
« gorgojos ».
Au cours des mauvaises années, quand le tabac a souffert de la
sécheresse, du vent, ou d'un excès de pluie et que la plante est
anémique, on voit un grand nombre de ces petits coléoptères dépo-
ser sur les feuilles de tabac des œufs minuscules qui résistent
parfois à toutes les manipulations et fermentations ultérieures.
Voici donc des cigares de luxe préparés pour la vente. Huit
jours après leur mise en boîte ils sont expédiés à un client. A
l'arrivée, celui-ci constate que la plupart des cigares et notam-
ment ceux placés aux extrémités du logement où l'air pénètre
quelque peu, sont percés de petits trous. Ce sont là méfaits des
231 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Anobiides précités, qui ont éclos et éclairé leur noire prison. Alors
les cigares sont perdus, car ils/tirent mal et ont mauvais goût
par suite de l'incinération de leurs habitants.
Feu M. Bock me racontait que des « puros » vieux de cinq ans
étaient encore en excellent état au moment de l'ouverture des
boites. Par suite de l'introduction de l'air les œufs de « gorgojos »
éclosaient, et, quelques semaines plus tard, plusieurs cigares
étaient piqués.
C'est là un glaive de Damoclès suspendu au-dessus de la tète
des fabricants et négociants qui doivent parfois remplacer en
Europe des milliers de cigares.
Les feuilles claires sont plus sujettes aux attaques du « gor-
gojo » que les feuilles « obscures », riches en nicotine.
Tous les moyens employés jusqu'ici pour se débarrasser de cette
vermine n'ont donné aucun résultat vraiment pratique ; aussi peut-on
affirmer que l'entomologiste qui irait surveiller à Cuba, au cours
d une mauvaise année, la reproduction de ce coléoptère et qui par-
viendrait à détruire facilement les œufs soit dans les champs, les
séchoirs, les magasins ou les fabriques, gagnerait une fortune.
Peut-être appartiendrait-il au Gouvernement, puisqu'il s'agit
d'une industrie nationale, d'appeler ici une mission de savants
français ou ... américains, aptes à porter remède à cette calamité
et 1' « Union locale des fabricants de cigares et de cigarettes »
aurait tout avantage à supporter les frais peu importants, en somme,
d'une telle initiative.
Mais il faudrait un peu d'entente ! Or ce ne sont peut-être pas
les fonds qui manquent le plus !
LA CRTSE ACTUELLE ET LE MARCHÉ d'exPOKTATLON
Aussi pratiques que les Hollandais à Java, les Espagnols avaient
introduit la culture forcée du tabac et installé une factorerie à Cuba
dès l'année 1711. Ils rencontrèrent toutefois, à l'époque, une cer-
taine résistance de la part des agriculteurs qui levèrent l'étendard
de la révolte à Santiago de las Vegas en 172'} alors que les Malais
et les Javanais travaillent encore de nos jours pour la Reine de ...
Hollande.
En 1734, la factorerie lut supprimée mais les « vegueros » cubains
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGABES DE LA HAVANE 235
devaient livrer à l'Espagne chaque année 120.000 arrobas ' de
tabac dont 40.000 de première qualité à mâcher, 56.000 à couper
et 24.000 en poudre.
En 1740 la Compagnie de Commerce de La Havane prit l'affaire
en mains et la conserva jusqu'en 1765, époque a laquelle le Gou-
vernement espagnol établit son monopole pour le maintenir jus-
qu'en 1817. En trois ans, de 1765 à 1768, il expédiait ainsi à
Séville non moins de 566.000 arrobas de tabac.
Jusqu'en 1 840 on paya à l'Etat souverain un droit de circulation
de 6 °/0 sur le tabac brut.
Ce ne fut qu'en 1888 que Gustave Bock qui avait connu quelques
succès, comme fabricant, s'associa avec Alvarez qui avait créé la
marque « Henry Clay » en souvenir de la visite à Cuba de l'émi-
nent homme d'Etat américain. Des capitaux furent obtenus à
Londres et la fameuse firme de « Henry Clav and Bock and C° » fut
fondée .
Plusieurs « vegas » réputées de la Vuelta-Abajo situées autour
de San- Juan y Martinez, Guane et Remates furent alors achetées
par le nouveau « combine ».
En 1900, seulement, le capital américain fut grandement inverti
dans l'industrie du tabac et la « Havana Commercial Company »
commença ses opérations. Deux ans plus tard cette association
était absorbée par la « Havana American Cigar Company » et
quelque temps après apparaissait la grande firme actuelle de
« Henry Clay and Bock and Company Limited ».
Un grand nombre de fabriques achetées à prix d'or (H. de
Cabahas ; Carvajal ; J. S. Murias, etc.) furent ainsi réunies sous un
même contrôle par le « trust » qui peut disposer, dit-on, de
45 millions de dollars environ.
Une branche annexe appelée « Cuban Land and Leaf Company »
a la haute main sur les plantations achetées dans la Vuelta-Abajo.
Le « trust » ne travaille pas moins de 45.000 balles de tabac
dans ses fabriques de cigares et 30.000 balles dans ses fabriques de
cigarettes.
Le peu de succès rencontré jusqu'ici par ce « combine » qui a
englobé 23 fabriques provient d'erreurs initiales commises par cer-
tains de ses administrateurs américains qui apprirent aux dépens
de leurs protecteurs que Cuba n'est pas les States.
1. Une arruba = 11 k. 502?.
236 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Le fait de réunir clans un même bâtiment plusieurs fabriques et
parfois jusqu'à 5.000 ouvriers a eu, tout d'abord, un effet déplo-
rable.
On assure bien que chaque fabrique installée dans les étages
supérieurs possède dans les sous-sols son magasin particulier de
matière brute, mais ne procède-t-on pas en bloc aux achats?
La suppression des commissionnaires locaux fut une autre
erreur, ainsi que le renvoi des chefs de fabrication - en majorité
des Asturiens — qui ont la bosse du ... tabac et ayant acquis
depuis leur jeune âge une expérience telle, qu'établis à leur
compte ils eurent vite fait de tailler de sérieuses croupières au
« trust » local qui avait dû gratifier de situations lucratives
quelques protégés expédiés des Etats-Unis.
A ceux qui témoignaient à Gustave Bock leur étonnement que
les affaires du « trust » déclinassent au moment où on lui payait
un traitement du temps de la fièvre jaune et sans lui réclamer grand
travail, il répondait avec esprit : « Ils m'ont mis (les Américains)
pour un temps dans la glacière. »
Certaines extravagances et de gros errements reprochés à 1 admi-
nistration de La Havane par les principaux chefs du « trust >>
à New-York amenèrent Gustave Bock, quelque temps avant sa
mort, à la haute direction de l'affairé de Cuba, mais il était bien
tard pour porter remède aux nombreux changements introduits
dans les services par des hommes qui n'étaient pas au courant des
choses du pays et piqués, comme tant d'autres, par la tarentule du
bouleversement, estimant toujours que la façon de procéder des
prédécesseurs était forcément mauvaise.
Après la mort de M. Bock une inspection de MM. Hill et Ware,
de New-York, permit de réaliser de sérieuses économies de per-
sonnel, car, d'une extrême bonté, le défunt conservait des employés
inutiles, payait de ses deniers les frais d'hospitalisation de cigariers
phtisiques, subvenait même à l'entretien de leurs familles, privées
tout à coup de soutien.
Il y a tout lieu de croire, maintenant, que sous la direction d un
administrateur avisé et aimable comme M. da Costa, dans les
bureaux, et d'un Asturien, spécialiste en tabacs, possédant au
plus haut point l'amour-propre professionnel, comme M. Arango.
la branche havanaise du « trust » anglo-saxon connaîtra de meil-
leurs jours.
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 237
Un Allemand, M. Louis Marx, possède à Alquizar (province de
La Havane) une plantation modèle que visitent tous les touristes.
En outre, la « Artemisa Tobacco Company » et la « Golumbus
planting Cv » sont propriétaires à Artemisa et à San-Antonio de
los Banos de « vegas » renommées.
La Commission nommée en septembre 1909 par le Président de
la République pour étudier la situation actuelle de l'industrie du
tabac et les moyens de remédier à la crise dont elle soulrre depuis
plusieurs années, était composée des présidents des groupements
suivants : Société économique des amis du pays ; Chambre de
Commerce; Union des fabricants de cigares et cigarettes; Ligne
Agraire ; puis de divers négociants exportateurs de cigares et de
feuilles, parmi lesquels on comptait plusieurs étrangers, anglais et
allemands.
Les membres de cet aréopage crurent devoir tout d'abord distri-
buer de côté et d'autre, afin de faciliter leur besogne, un ques-
tionnaire fort bien fait et qui ne comprenait pas moins de
68 demandes. Malgré cette précaution, leur rapport ne se distingue
que par une abondance très espagnole de mots et une prudence
diplomatique qui ne sont plus de notre époque, plutôt matérielle.
Conséquemment, il n'a rien appris de bien nouveau.
On en jugera d'ailleurs par les citations suivantes tirées du
document original, car les reproductions des journaux locaux
démontrèrent, notamment au point de vue des chiffres, Un je m'en
Jîchisme scandaleux, mais très moderne, de la part de certains
typographes.
La culture du tabac est en progrès dans l'île, mais cette augmen-
tation de production ne peut qu'être préjudiciable au bon renom
de la feuille cubaine, les « vegueros » sans trop se soucier de l'avis
des fumeurs étrangers, préférant la quantité à la qualité (style
connu). Or la feuille de la qualité inférieure doit être cédée a un
prix bas et ruineux.
Les fabriques locales méritent tous les éloges, en ce qui con-
cerne la confection et la présentation des cigares ; malheureuse-
ment elles se trouvent aux prises avec certaines difficultés, notam-
ment la diminution des achats de l'étranger, amenée par un protec-
tionnisme outré, et la concurrence de tabacs inférieurs vendus à
lion marché.
Quant à la liste des remèdes à apporter à la situation, elle pour-
238 ÉTUDES ET MÉMOIRES
rait, avec quelques développements, emplir trois pages de quoti-
dien. Nous la réduirons donc ici à sa plus simple expression :
Améliorer les cultures; abaisser le prix de la matière première
et le coût de la fabrication ; triompher des obstacles qui ont limité
ou réduit les débouchés sur les marchés étrangers.
qu'en peu de mots
On peut dire ni ouït choses !
Introduire dans la région de la Vuelta-Abajo un système d'irriga-
tion absolument nécessaire ; vulgariser les connaissances agricoles
et faire ressortir les avantages de la culture intensive bien com-
prise au moyen de conférences, d'essais et de démonstrations pra-
tiques sur les lieux de production : étendre cet enseignement au
travail de la récolte et de la préparation des feuilles.
Demander au Congrès de voter une loi réglementant l'importa-
tion des engrais qui ne sont pas toujours appropriés à la culture du
tabac et qui contiennent parfois des manières nuisibles à cette
plante.
Instituer des comices et distribuer des primes aux agriculteurs
qui auraient obtenu les meilleurs résultats dans les « vegas >> tout en
se conformant à certaines méthodes de culture.
Encourager l'immigration, notamment de familles d'agriculteurs;
conclure des traités de commerce avec les pays qui vendent beau-
coup plus qu'ils n'achètent dans l'île, en vue d'augmenter les
débouchés existants. A cet effet, entreprendre la révision complète,
rationnelle et méthodique, du tarif douanier actuel qui favorise des
intérêts autres que les intérêts cubains (les Américains ont dû
comprendre) et adopter le système moderne de tarif à double
colonne.
Solliciter du Gouvernement — toujours — l'adoption d'une
mesure quelconque destinée à protéger les marques cubaines de
cigares contre les agissements de falsificateurs étrangers qui font un
emploi abusif des mots « Ilabana » et <• Ilavana ». en les appo-
sant sur des boîtes < pii contiennent des cigares d'Algérie? ou des
Philippines.
Obliger certains fabricants, par une disposition gouvernemen-
tale quelconque, ou même par une loi. à se défaire de la coutume
qui consiste ;i distribuer des primes et cadeaux aux acheteurs de
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 239
cigares et cigarettes, ceci aux dépens de la qualité du tabac ' (le
décret présidentiel du 7 février 1910 a donné satisfaction aux
requérants sur ce point).
Combattre « at home » le commerce illicite qui consiste à rem-
plir avec des cigares inférieurs les boites vides des marques accré-
ditées, voire les imitations frauduleuses.
Amener une entente entre les fabricants en vue de modifier le
système actuel de vente, et d'unifier les prix.
Faire supporter aux acheteurs locaux la taxe intérieure de 10 fr. 36,
imposée sur chaque millier de cigares, et même celle que le lise
impose sur les cigarettes.
Réduire les impôts des « fincas » de tabac, plus lourdement
frappées que celles de cannes, qui sont cependant d'un plus gros
rapport. En outre, le tabac exige des soins de culture coûteux, et
le terrain ne peut être mis en valeur que quatre ou cinq mois par
an. Réduire les patentes des fabricants, créer des banques agri-
coles qui consentiraient des prêts à intérêts raisonnables sur les
récoltes. Faire solutionner les conflits qui s'élèveraient entre
patrons et ouvriers par des tribunaux d'arbitrage dans lesquels
les deux éléments seraient représentés.
Etablir une statistique exacte de l'exportation du tabac en
feuilles, afin de s'assurer des quantités de cape et de tripe expor-
tées.
Supprimer, pour le tabac, la franchise dont parle l'article 344 du
tarif pour les produits retournés à Cuba dans le même état qu'ils
en sont sortis. — . Ceci afin de réduire à néant les critiques de con-
currents étrangers, qui font remarquer à tout propos qu'on importe
dans l'île des tabacs étrangers (36 tonnes par an environ).
A ce sujet, je crois devoir fournir quelques éclaircissements :
Le fabricant floridien qui a dû profiter, pour une cause quel-
conque, du délai maximum de magasinage (une année), accordé
par la Douane américaine, a parfois intérêt à faire faire le voyage
de La Havane et retour à un lot de balles de tabac, afin de ne pas
payer les droits sur la quantité enregistrée au débarquement, et
I. Voilà qui ne saurait concerner certains fabricants algériens, excellents commer-
çants, qui placent sous l'enveloppe extérieure de leurs paquets de cigarettes des
timbres-poste pour collections de débutants, et des photos d'actrices en vue, que
l'on retrouve dans les carnets de poche des potaches.
2i0 ÉTUDES ET MÉMOIRES
qui a perdu de son poids. Il lui suffit de faire voyager les « tèr-
cios o avec un certificat d'origine.
Il y a lieu de tenir compte aussi de l'importation à Cuba d'une
petite quantité de tabac à pipe et de tabac mélasse que les Améri-
cains du Nord chiquent avec distinction quand ils sont fatigués du
« chewing gum » et qui paient d'ailleurs un droit prohibitif de
50 francs par kilogramme (l'ancienne taxe française).
Revenant à ma Commission, j'ajouterai que ses membres ont
taillé une rude besogne aux pouvoirs législatif et exécutif. Etc'était
assurément le plus facile de la tâche, car il reste maintenant à
contenter à la fois les « vegueros ». les « tabaqueros », les fabri-
cants, les exportateurs et les fumeurs.
Pour certains, la situation paraît inextricable au point où nous
en sommes arrivés, — et c'est ainsi que s'expliqueraient les feux de
paille des Commissions, des enquêtes, des requêtes, des proposi-
tions, des monômes, des délégations, etc., etc.
La Commission a présenté des chiffres statistiques qui prouve-
raient que les débouchés à l'extérieur, notamment en Espagne,
aux Etats-Unis et en Allemagne, ont diminué avec l'élévation des
droits de douane dans ces pays, et l'on craindrait maintenant un
semblable résultat en France.
En augmentant de 12 fr. 95 à 23 fr. 30 les droits imposés dans
l'Union sur les cigares et cigarettes, le Bill Mac-Kinley porta déjà,
en 1890, un coup fatal à l'industrie cubaine qui employait alors
plus de 20.000 tabaqueros.
Le marasme dura jusqu'au jour où le traité de réciprocité de
1903 réduisit les droits spécifiques de 20 °/0, et les droits ad valo-
rem de 25 %.
Les grèves répétées des cigariers, le paiement des façons (de 12
à 100 dollars ' par mille cigares, avec une moyenne de S 20) en
monnaie américaine au lieu de piastres or espagnol, ce qui eut pour
effet immédiat de renchérir de 10 °/0 un article déjà trop cher :
quelques cyclones qui réduisirent les quantités disponibles de tabac
en feuilles, joints à la répercussion de la panique financière aux
États-Unis, les mauvaises récoltes de 190G et 1907, les récoltes
médiocres qui suivirent, portèrent un grand préjudice à l'indus-
trie cubaine du tabac et indisposèrent les consommateurs étran-
gers.
i. Un dollar = 5 fr. 18.
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 241
Nous n'ignorions rien de tout cela !
Au moment de l'émancipation de l'île, le tabac payait en
Espagne un droit de 16 pesetas par kilogramme, qui fut porté
ensuite à 30 pesetas, puis à 40.
Or les envois de Cuba dans la Péninsule, qui représentaient en
[899 une valeur de 631. C66 dollars de cigares, et S 106.125 de
cigarettes ont été réduits ainsi en 1907 à S 217.451 et 637 dollars,
respectivement .
De 58.855.725 cigares en 1880 (sur un chiffre total, pour tout le
monde, de 153.141.000), les expéditions à destination des Etats-
Unis atteignaient 95.105.760 cigares en 1890 (total : 223.470.252);
mais, par suite de l'application du billMac-Kinley, elles tombaient
à 52.115.600 cigares en 1891 (total général : 182.085.868), puis
à 15.800.429 cigares en 1903 (total : 208.607.450), pour remonter
à 52.186.692 cigares en 1909 i total général : 181.294.502).
Par contre, de 92.996 « tercios » en 1880, les envois de tabacs en
feuilles passaient à 288.111 « tercios » en 1909 (14.597.827 kilogs).
La preuve est ainsi fournie que les Américains excellent dans
l'art de protéger leurs industries nationales, et c'est par milliers
que les cigariers cubains ont dû émigrer en Floride, depuis qu'on
y a créé de grandes fabriques de cigares qui n'emploient guère que
les capes de Cuba.
Le bill Mac-Kinley a peu influé sur les expéditions de cigarettes,
qui n'ont jamais été très importantes de Cuba aux Etats-Unis.
La diminution constatée sur les ventes totales (10.573.892 paquets
en 1909, contre 42.277.608 paquets en 1892), provient du fait que
des pays comme l'Espagne, le Venezuela, la Colombie, le Mexique,
etc., possèdent maintenant leurs propres manufactures et que
Puerto-Rico a passé sous la domination américaine.
La Commission eût pu ajouter que les législateurs, dans tous les
pays, n'ont vu aucun inconvénient à taxer lourdement un produit
exotique plus ou moins nuisible à la santé, et la démocratie qui
impose maintenant ses volontés même aux royautés les plus héré-
ditaires, les plus divines et les plus autocrates, approuve partout
les augmentations d'impôts sur les articles de luxe destinés aux
classes aisées.
Le rapport de la Commission a été remis au Président, puis
confié par celui-ci aux membres de son Cabinet, afin de l'étudier.
Au Sénat, il eut les honneurs d'une lecture et d'une approbation
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 96. 17
212 ÉTUDES ET MEMOIRES
générale à mains levées. A la Chambre des représentants, on lui
réserva un peu plus de temps, mais les Commissions s'en sont
emparées!
La fusée fera-t-elle long feu, et la manifestation pacifique de
milliers d'ouvriers se rendant par petits groupes devant le Palais
présidentiel pour appeler l'attention du Général Gomez sur la
situation de l'industrie qui les fait vivre devra-t-elle être renou-
velée?
Peut-être ! car le problème n'est pas de ceux qu'on résout faci-
lement.
Certes, il suffirait d'une bonne récolte de qualité supérieure et
de prix raisonnables pour relever ici l'industrie du tabac, bien
qu'elle soit en décadence depuis vingt ans ; mais, depuis 1906, les
récoltes sont médiocres ou franchement mauvaises, et les prix
élevés. Cette année même, le temps n'a pas été favorable à la
plante et à la préparation des feuilles, les pluies étant tombées à
des moments inopportuns '.
Les personnes au courant des choses de ce pays n'ont d'yeux
que pour le baromètre, estimant que tout ce que l'on a écrit et dit
au sujet du tabac n'aboutira à rien.
Les propriétaires de marques renommées et indépendantes :
Cifuentes Fernandez y Cia ; Rodriguez Arguelles y Cia ; H. Upmann
y Cia; Viuda de José Gêner; Fernandez Garcia y Cia, etc., qui ont
augmenté considérablement leur chiffre d'alfaires, en s'efforçant de
satisfaire leur clientèle, ont seuls montré du sens pratique.
Avec un zèle cependant digne de louanges, 1' « Union des fabri-
cants de cigares et de cigarettes de 1 île de Cuba » qui possède à sa
tète un homme de valeur, asturien lui aussi, M. Rafaël Garcia
Marqués, a adressé au gouvernement de nombreuses requêtes et
pétitions fort bien présentées, et non moins bien reçues, rappelant
toujours les mêmes faits, et insistant pour l'établissement d'un
tarif général et minimum avec réduction de 50 °/0.
Mais, en de telles matières, la précipitation ne convient guère.
Les pourparlers engagés avec l'Espagne pour la signature d'un
traité de commerce remontent à plusieurs années, car il s'agit, là
I. Le cyclone qui vient de ravager la partie occidentale de l'île de Cuba, à l'époque
habituelle des grandes dépressions atmosphériques clans les Antilles, va porter un
terrible coup à l'industrie du tabac, et la misère ne pourra qu'augmenter dans la
province de Pinar de! Rio, toujours forl éprouvée.
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 213
aussi, d'ajuster beaucoup d'intérêts en cause, et les protestations
anticipées de l'anguille américaine en sont la meilleure preuve.
N'oublions pas aussi que l'Angleterre vient d'acheter à Cuba
près de 100.000 tonnes de sucre de la récolte de 1909-1910. La
perspective d'un nouveau marché d'écoulement important et parti-
culièrement précieux pour modérer les appétits du « trust yankee »
doit faire réfléchir les partisans d'une politique de représailles.
On a souvent admiré ici l'indépendance économique des Améri-
cains, mais ceux-ci sont citoyens d'un grand pays qui produit des
matières premières indispensables, et qui possède en outre, les
capitaux, la main-d'œuvre et les débouchés locaux indispensables
aux progrès industriels ; alors qu'en imposant à Cuba certains
articles tels que les soieries, les bijoux, la parfumerie, les vins fins,
les produits alimentaires, leschampagnes, la bonneterie riche, etc.,
que l'on doit, bon gré mal gré, acheter en France, on ne modifiera
guère le chiffre de nos ventes, qui continuera à osciller autour de
30 millions de francs ; mais, par contre, on fera supporter de nou-
velles charges à l'élément aisé du pays, sans augmenter pour cela
la consommation des cigares de luxe à Paris.
On ne saurait plus obliger les gens à fumer le « Havane » qu'à
se marier, s'ils ne se sentent pas de dispositions pour la chose.
Une entente commerciale avec la France pourrait priver notre
pays d'un revenu important qui permet de boucler le budget,
et y faciliter l'introduction d'un peu plus d'épongés et d'écaillé
de tortue, voire de rhum, si toutefois nos colonies antilliennes
qui distillent un meilleur produit ne protestaient pas ; mais
elle n'augmenterait guère nos envois dans l'île, car les réduc-
tions que nous pourrions obtenir sur les produits alimentaires et
sur les vins, les Espagnols les obtiendraient également, et celles
qui nous seraient consenties sur certains articles manufacturés
seraient aussi concédées aux Américains.
(A suivre.) P. Sebbe.
NOTES
LES INSECTES PIQUEURS ET SUCEURS DE SANG
TRANSMETTEURS DE MALADIES
Sur les conseils éclairés de M. Eberhardt, Docteur es sciences,
précepteur de S. M. l'Empereur d'Annam, M. Bauche a bien voulu
rechercher les diptères piqueurs des environs de Hué.
L'intérêt que comporte cette étude est d'un ordre éminemment
pratique car l'Annam est une région où le Surra sévit à l'état endé-
mique. De 1904 à 1909 M. Bauche a constaté, dans la seule citadelle
de Hué. le décès d'une cinquantaine de chevaux, de buffles et de
chiens.
Les mouches piquantes : Taons, Chrysops et Stomoxys appa-
raissent après la fin des pluies, par les belles journées du mois de
mars ; les indigènes qu'employait M. Bauche, pouvaient recueillir
cinquante à soixante taons par jour et une vingtaine de chrvsops.
Il nous est arrivé en juin, dans l'intérieur de l'Algérie, de voir la
tête des chevaux environnée d'un essaim de ces insectes ; chaque
coup de filet en ramassait une dizaine.
Les insectes recueillis ont été expédiés dans de l'eau formulée à
5 %, quoique ce liquide soit habituellement à éviter. La plupart des
insectes est arrivée en parfait état, les flacons ont été vidés dans des
cristallisoirs, les insectes triés ont été déposés sur du papier buvard,
puis piqués avec soin, encore humides; après quelques heures beau-
coup d'entre eux ont repris non seulement leur couleur, mais aussi
leur duvet.
En fait le meilleur procédé d'envoi est encore plus simple, les
insectes tués par un moyen quelconque, éther, cyanure, essence,
feuilles de laurier-cerise tranchées menu, etc. sont déposés aussitôt
morts sur une couche de coton placée dans une boîte en bois telle
qu'une boîte à cigares; on peut superposer autant de lits de coton
LES INSECTES PIQUEURS ET SUCEURS DE SANG 245
que la hauteur de la boîte le permet. Ceci fait, les insectes étant secs
on ferme la boîte et on l'expédie, sans y mettre de naphtaline ou
quoi que ce soit. La dessiccation complète ou presque complète des
insectes est indispensable, pour éviter les moisissures ; il faut pour
la même raison prohiber les boîtes en fer, car elles ferment trop bien,
et le peu d'humidité que contiennent les insectes ne pourrait s'éva-
porer.
Les espèces adressées par M. Bauche présentaient une grande
quantité de spécimens, mais le nombre des espèces était extrê-
mement réduit, il n'y avait qu'une seule espèce de taon et une seule
espèce de Chrysops.
Les spécimens du taon étaient au nombre de 283 dont 277
femelles et 6 mâles. Les recherches faites dans la collection du
Muséum de Paris et celles qu'a bien voulu effectuer M. E. Austen
au British Muséum nous montrent que ce taon appartient à une
espèce nouvelle, ses affinités la rapprochent du Tahanus sinicus
Bigot, mais celui-ci est un Bellardia, genre créé par Rondani et
qui diffère des taons proprement dits par l'occlusion de la première
cellule marginale postérieure ; d'autre part, ce taon est assez voisin
de Tahanus rubidus Wiedemann et de Tahanus ruhicundus Mac-
quart.
La description de Wiedemann faite à une époque où le nombre
des espèces connues était encore peu considérable ne permet pas, à
défaut du type, d'arriver à une détermination certaine : « Lilacino-
fuscanus ; thorax albido vittatus ; abdomen vittis tribus macularis
albidis. — Indes Orientales ». Celle de Tahanus ruhicundus Mac-
quart : « ...testaceus; abdomen maculis dorsalis albidis, pedes testa-
cei, tibiis anticis basi albidis ; ake flavescentes » ne peut s'appliquer
car l'insecte n'est pas jaunâtre et n'a pas les ailes teintées.
Nous avons été amené à décrire cette espèce et lui avons donné
le nom de Tahanus annamiticus pour rappeler son origine.
Mâle : La longueur moyenne des six spécimens mâles est de 16
millimètres 1/4 ; les dimensions extrêmes sont de 14 millimètres et
de 17 millimètres.
Tête plus large que le thorax, yeux confluents, holoptiques, por-
tant au vertex un tubercule allongé, non saillant, inséré entre les
deux yeux, grandes cornéules occupant la partie moyenne et supé-
rieure de l'œil, la région inférieure se compose de cornéules beaucoup
moindres de taille, de coloration sombre, formant une large zone
246
NOTES
qui se continue au bord externe en un mince anneau. Yeux glabres ;
triangle frontal jaune brunâtre à l'apex, d'un blanc grisâtre par
ailleurs. Antennes : premier segment fortement développé, de cou-
leur testacé rougeâtre, à angle supérieur saillant, portant de nom-
breux poils noirs courts et raides rapprochés en touffe à l'angle
supérieur ; second article testacé, frangé de courts poils noirs ; troi-
sième article de même coloration vers sa base, muni presque dès l'ori-
gine d'une saillie antennaire bien marquée, partie apicale allongée
de teinte grisâtre. Palpes blanchâtres à deuxième article ovoïde
Tabanus annamiticus V Surcoût.
brusquement terminé en une pointe arrondie portant quelques poils
noirs et grisâtres, assez longs. Partie inférieure de la tête d'un gris
cendré avec quelques longs poils blanchâtres. Région postérieure de
La tête presque glabre, sans longs poils dressés au vertex.
Thorax e1 scutellum grisâtres, avec des bandes grises indistinctes
ou peu distinctes, couvertes de rares poils noirâtres plus allongés et
plus nombreux sur les callosités pré et sous-alaires ; pectus noi-
râtre à longs poils jaunâtres.
Abdomen brun-rougcàt re portant sur les segments 2. 3. \ . 5, une
tache médiane allongée plus ou moins triangulaire, de la hauteur
totale du segment correspondant, sauf sur le second ; en outre, il
existe sur chacun d'eux, de l'un et l'autre côté de la ligne médiane,
une fascie grisâtre parfois peu visible, les deux derniers segments
sont noirâtres et portent une dense pilosité noire que Ton retrouve
LES INSECTES PIQUEURS ET SUCEURS DE SANG 247
éparse sur le reste de l'abdomen, sauf dans les parties claires. Ventre
brunâtre à poils noirs.
Pattes brun-rougeâtre clair, fémurs à poils jaunâtres ; tibias
médians et postérieurs plus clairs mais portant quelques poils noirs
qui s'ordonnent en une courte frange sur les tibias postérieurs ; tarses
rembrunis à poils noirs.
Ailes à nervation normale, hyalines sur la plus grande part, rem-
brunies le long des principales nervures. Stigma brun et allongé.
Balanciers à tige jaunâtre et massue blanche.
Femelle : Nombre de femelles : 277 variant entre 14 millimètres
et 18 millimètres de longueur.
Tête plus large que le thorax, yeux glabres à corneilles égales ;
bande frontale environ six fois aussi haute que large à la base,
blanche, portant une callosité brun clair, allongée, non tangente au
bord interne des yeux, prolongée vers le vertex jusqu'au delà du
milieu de la hauteur par une ligne saillante, étroite qui s'élargit en
un fuseau étroit et allongé. Le tubercule arrondi du vertex est très
réduit et moindre que chez le mâle. Palpes blancs, dernier article
renflé à la base puis diminuant progressivement en une pointe,
pubescence blanche mélangée de très peu de poils noirs. Antennes
semblables à celles du mâle, ainsi que le thorax, le scutellum, les
ailes et les balanciers. Triangle frontal blanchâtre en entier.
Abdomen à taches plus visibles, lorsque l'insecte est vu de des-
sus et regardé par l'arrière le premier segment paraît blanchâtre, on
voit une ligne médiane, blanche, étroite, continue ; en outre de
chaque côté une tache oblique à peu près arrondie décroissant de
taille et d'éclat jusqu'au sixième segment. Ventre brunâtre couvert
d'une fine pruinosité blanchâtre.
Pattes à tibias plus clairs que chez le mâle avec une réduction très
notable des nombres des poils noirs.
Outre le Tabanus annamiticus Surcoût. M. le vétérinaire Bauche
avait bien voulu nous adresser quelques Chrysops, ceux-ci appar-
tiennent à une espèce déjà connue, le Chrysops dispar Fabricius, et
étaient représentés par 34 exemplaires.
Le Chrysops dispar Fabricius a été successivement décrit sous le
nom de :
Chrysops inipar Rondani
Chrysops ligatus Walker
Chrysops lunatus Gray
Chrysops terminalis Walker.
248 NOTES
On le rencontre en Asie méridionale, aux îles Philippines, Hong-
Kong-, Archipel indien : il n'avait pas encore été signalé de l'Annam.
Les intéressantes recherches de M. Bauche prouvent combien il
serait nécessaire qu'on les généralisât, pour cela Userait aisé de faire
recueillir dans les différents postes, des insectes piqueurs et suceurs
de sang-, et de les expédier au Laboratoire Colonial du Muséum,
qui au bout de peu de mois pourrait constituer une collection type
à chacune des Colonies. Ces collections seraient de la plus grande
utilité pour la colonisation, car on saurait étudier et écarter avec cer-
titude les insectes transmetteurs de microbes. Il est impossible de
s'en prendre à la gent insecte tout entière, connaissons nos prin-
cipaux ennemis, ceux qui attaquent notre santé et ceux qui conta-
minent nos provisions, notre vie coloniale en sera plus affermie,
meilleure, et nous mettra en mesure de travailler avec plus de suc-
cès.
Jacques Surcouf,
Chef des travaux de zoologie au laboratoire colonial
du Muséum d'histoire naturelle.
A PROPOS DES HEVEAS
DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
(DAHOMEY ET LAGOS)
Nos lecteurs ont été tenus au courant de tout ce qui a été dit
sur les Heveas qui existent en Afrique Occidentale, par plusieurs
articles parus dans les nos 87, 88, 89 et 91 de ce bulletin.
On se souvient que plusieurs Heveas, existant à Porto-Novo
i Dahomey), signalés comme étant bons producteurs de caoutchouc,
ont été désignés jusqu'ici sous le nom d Hevea Spruceana ou Hevea
" Medeiros », en souvenir de leur introducteur.
Dès le début, le nom d' Hevea Spruceana avait d'ailleurs été
discuté, cette espèce n'étant pas connue comme bonne productrice
de caoutchouc.
L'auteur des études susvisées lui-même, dans les dernières notes
qu'il nous a adressées sur cette question, disait qu'il ne conservait
le nom spécifique de Spruceana ayant servi jusque-là à désigner les
arbres dont il s'agit, que provisoirement, en attendant qu'une déter-
mination autorisée l'ait infirmé.
Or M. Yves Henry, directeur de l'Agriculture, vient précisément
de faire connaître au Jardin colonial que l'examen, à Kew, d'échan-
tillons d'Heveas envoyés du jardin d'Ebute Meta (Lagos) sous les
noms à' Hevea hrasiliensis et d' Hevea Spruceana, montre que le pre-
mier est correctement nommé et que le second appartient à une
autre forme d' Hevea hrasiliensis. C'est de cette forme que sont
issus les Heveas désignés jusqu'ici sous le nom d' Hevea Spruceana
ou Hevea de « Medeiros ». Ce dernier nom botanique doit par con-
séquent disparaître, puisque l'on se trouve en présence, non d'une
espèce particulière, mais simplement d'une forme intéressante
d Hevea hrasiliensis.
C. C.
NOTE SUR LA FERMENTATION
DES TABACS EN FEUILLES
COMMISSION DES TABACS COLONIAUX
On se rappelle que par arrêté du Minisire des Finances, en date
du 25 juin dernier, une commission composée de :
MM. Grouzelle, Ingénieur du service de l'expertise des manu factures
de tabac. — Président.
Prudhomme, Directeur du Jardin colonial.
Capus. ancien directeur de V Agriculture en Indo-Chine.
Dizier, inspecteur-entreposeur des tabacs à Beaurepairc.
Filip, vérificateur des tabacs. — Secrétaire,
fut nommée, avec la mission de rechercher les moyens de développer
la culture du tabac dans les colonies françaises.
Depuis sa constitution, cette commission s'est réunie à diverses
reprises à la manufacture de Reuilly et au Jardin colonial, pour
élaborer un plan d'action, dont un certain nombre de nos posses-
sions d'outre-mer sont appelées à bénéficier les premières. Déjà la
commission a pu examiner avec intérêt des échantillons de tabac pro-
venant de l Indo-Chine, de là Martinique et de la Guinée française.
Après avoir signalé son existence à nos différentes colonies, la
commission, pour faciliter la préparation des échantillons destinés à
lui être soumis ultérieurement, a rédigéune note sur la fermentation
des tabacs qui ne peut manquer d'intéresser nos lecteurs.
C est à ce litre que nous la publions ici.
La fermentation a pour but d'améliorer l'aspect général des tabacs
en uniformisant leur couleur, de développer leur arôme, d'augmen-
ter leur combustibilité, de diminuer leur teneur en nicotine, et enfin.
d'assurer leur plus facile conservation.
Les procédés de fermentation varient essentiellement d'un pays à
l'autre et pour une même région, suivant la nature des tabacs.
FERMENTATION DES TABACS EN FEUILLES 251
Il est reconnu que, pour une même variété de tabac, la marche
de la fermentation est différente selon qu'il s'agit de feuilles corsées,
c'est-à-dire à tissu épais et gommeux, ou de feuilles à tissu fin et
léger. Pour les produits de nature corsée, la fermentation est lente,
toujours assez régulière, et atteint rarement une température élevée.
Les tabacs légers, au contraire, sont caractérisés par une fermen-
tation très active au début (la température peut atteindre en quelques
jours 50° G.)., mais cette fermentation est souvent irrégulière, capri-
cieuse, à cause même de son activité, et elle doit toujours être
surveillée de très près.
Il importera donc, aussitôt la dessiccation achevée, de procéder à
un triage par qualités, ou tout au moins à une séparation en tabacs
corsés et tabacs légers et de faire fermenter à part chacune de ces
catégories.
Le triage terminé, les feuilles sont manoquées, c'est-à-dire réu-
nies en bottelettes liées à la base, ne devant pas comprendre plus
de 50 feuilles pour la facilité de la manutention.
Montage de la masse. — Sur le plancher sec d'un local suffi-
samment aéré, mais sans courants d'air, on réunit les tabacs mano-
qués en une masse à base rectangulaire et à parois verticales, les
pointes des feuilles à l'intérieur de la masse, les extrémités liées
ou caboches en formant les parois. Les dimensions de cette masse à
la base varient avec la quantité de tabac k fermenter ; elles sont
calculées de façon que la hauteur varie de 1 m. k 1 m. 50.
Au moment de la mise en masses, les tabacs doivent être souples
et non humides. S'ils sont trop secs, la fermentation peut ne pas
se déclarer; s'ils sont trop humides, la moisissure est k craindre.
On peut dire qu'un tabac a l'humidité voulue pour la mise en
masses, lorsque, serré dans la main, il se froisse sans se briser, et
revient lorsqu'on ouvre celle-ci. Cet état correspond k un taux
d'humidité variant de 22 k 25 °/0.
La température doit s'élever graduellement. Des thermomètres,
placés en différents points, dans des tubes pénétrant k l'intérieur,
permettent de surveiller la marche de la fermentation. Il n'est guère
possible d'indiquer une température maxima à ne pas dépasser.
L'expérience ici est le seul guide.
La température ayant atteint le maximum qu'on s'est fixé, on
démolit la masse, et après avoir laissé refroidir les tabacs, on la
reconstruit k côté en avant soin de mettre au centre les tabacs du
252 NOTES
pourtour pour uniformiser la maturation. Cette opération constitue
le retournement. On retourne les tabacs autant de fois que la fer-
mentation l'exige. La fermentation est achevée lorsque la tempé-
rature, après avoir d'abord suivi une marche ascendante, se met
ensuite à baisser et devient égale à celle de l'air ambiant.
Il a été dit plus haut que réchauffement des tabacs doit être
graduel. Une augmentation brusque de température en un point de
la masse dénote une fermentation trop active, un coup de feu tou-
jours nuisible. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à aérer et à
refroidir en démolissant en tout ou en partie ; on évite, dans la
mesure du possible, ces à-coups, en construisant des masses de
densité uniforme avec des tabacs de nature homogène.
Quelquefois, au contraire, la fermentation ne se déclare pas. Si
au bout de quelques jours, on n'a constaté aucune élévation de
température, la masse doit être démolie afin de prévenir la moisis-
sure et même la pourriture. Les tabacs sont brossés, s'il y a lieu,
pour enlever les efuorescences blanches, et la masse est remontée.
Lorsque les quantités de tabac à fermenter sont très faibles
\ quelques centaines de kilogrammes), les masses doivent être par-
faitement cubiques. Dans ce cas, le départ de la fermentation peut
être plus difficile, les feuilles étant exposées davantage a la déper-
dition de chaleur par rayonnement des parois. On doit alors, pour
amorcer et entretenir réchauffement, couvrir les tabacs de paillas-
sons, nattes ou couvertures, et même les charger au moven de
poids, pierres, etc. La fermentation, dans ces petites masses, est
plus facile à surveiller et même dans le cas où l'on disposerait de
grandes quantités de tabacs, on peut adopter ce dernier procédé
qui convient de préférence aux tabacs légers pour lesquels une
forte fermentation peut nuire à l'élasticité et à la résistance du
tissu.
Fn. n\
Vérificateur des tabacs,
Secrétaire fie In Commission i>ennnni,»h'
<lrs tabacs coloniaux.
C< )MM l INICATK )NS DIVERSES
VENEZUELA
Production du cacao en 1910.
La récolte du cacao se fait en général au Venezuela en deux fois. On effectue
une première cueillette en juin-juillet, c'est la récolte de la S'-Jean; la seconde
cueillette commence fin décembre et se continue en janvier, février et même
mars. C'est la grande récolte ou récolte de Noël. La première représente
environ le tiers de la récolte totale.
La cueillette de la S'-Jean en 1910 a été plutôt médiocre, mais celle de la
Noël s'annonce comme devant être normale dans les régions d'Ocumare, et de
Puerto Cabello, et bonne dans la région de Barlovento.
On pourrait estimer la récolte totale de Tannée à environ 14 millions de
kilos alors quelle a atteint ces dernières années, 16 à 17 millions de kilos.
La production mondiale du cacao en 1909 a atteint à peu près 205 millions
de kilos. Le Venezuela occupe le 6e rang dans le liste des pays producteurs,
après le Brésil, l'Equateur, San Thomé, Trinidad et l'Afrique occidentale
anglaise.
Le Venezuela produit un cacao très recherché connu dans le commerce sous
le nom de Caracas. La région de Barlovento possède des plantations de cacao
« Trinidario » qui est une des qualités un peu inférieure à celle du « Caracas »
mais qui donne de grands rendements.
L'exportation se fait principalement par les ports de La Guayra, Puerto-
Cabello et Carupano vers la Erance (Le Havre et Bordeaux), surtout l'Angle-
terre, les Etats-Unis et l'Espagne.
Le cacao" se vendait ces dernières années, à Caracas, de 92 à 100 fr. la
(i fanega » de 50 k. 12. A la date du 3 novembre, les prix étaient un peu bas,
et oscillaient entre 80 et 82 francs.
ÉTATS-UNIS
Récolte du mais en 1910.
Le rapport du département fédéral de l'Agriculture confirme que la
récolte du maïs a été en 1910 supérieure à toutes les précédentes, soit
1.099.871.022 hectolitres, au lieu de 970.866.894 hectolitres en 1909.
'l'-\ï COMMUNICATIONS DIVERSES
Récolte du coton au Texas
M. Milon de Peillon, chargé du Vice-Consulat de Franco à Galveston, fournil
les renseignements suivants, sur la récolte du coton, au Texas, en 1910 :
En septembre dernier, la situation des récoltes se trouvait dans une situation
13 °/0 moins bonne qu'en août. Par contre, elle présentait un avantage de
10 ° o sur celle de Tannée précédente. D'après les indications fournies, il
faudrait s'attendre, en 1910, à voir le Texas produire plus de coton qu'il
n'en a donné depuis 1900. Quant aux prix, on croit qu'ils dépasseront la
moyenne obtenue de 1900 à 1909.
ABYSSINIÈ
D'un récent rapport de M. Naggiar, Consul de France, nous extrayons les
renseignements suivants concernant l'Abyssinie.
Production du café.
Ce pays a produit, en 1909, 2.458.666 kilos de café Harrari valant 2.572.994
francs, ce cpii indique un relèvement des cours.
Quant au café « Abyssin », par opposition à celui dit <■ Harrari » qui provient
des régions du sud-ouest et de l'ouest de l'Abyssinie, il en a été exporté, la
même année, un poids de 92. 245 kilos, représentant une valeur déclarée de
85.210 francs.
Exportation de Sorgho.
Cdte céréale constitue la base de la nourriture du pays, et l'excédent est
exporté à la Côte française des Somalis, en Arabie et au Somaliland.
En 1907 il en est sorti de l'empire 254.233 kilos valant 36. 125 francs.
En 1908 l'exportation s'est élevée à 834.891 kilos valant 98.425 francs.
En 1909 les quantités exportées ont atteint le cliiffre de 1.461.912 kilos,
valant 172.697 francs.
Exportations de caoutchouc.
lin 1908 les envois n'ont pas dépassé 9.000 kilos pour une valeur de 52.000
lianes.
En 1909 les exportations se sont élevées à 78.570 kilos représentant une
valeur déclarée de 478.000 francs.
Ce caoutchouc provient, en grande partie, des régions d'Addis-Abbeba
d'où partent les envois «le celle matière première à destination du Diré-
Daoua.
l. Moniteur officie] du Commerce. Jeudi 29 septembre 1910.
COMMUNICATIONS DIVERSES 2-V>
Production de llvoire.
Le commerce de l'ivoire en Ethiopie est en progression constante ainsi que
le montrent les chiffres ci-après :
Kilos Francs
1900 25.000 750.575
1907 49.751 1.400.610
1908 59.012 1.595.960
1909 88.571 2.319.100
Le commerce de l'ivoire, en Ahyssinie, n'est pas libre; il constitue un privi-
lège spécial pour l'empereur et pour quelques grands chefs.
C'est le marché d'Anvers qui absorbe presque toute la production d'ivoire
d'origine éthiopienne.
Production de la cire.
Les exportations de cette matière suivent une progression constante ainsi
que le montrent les chiffres ci-dessous :
1907 310.699 kilos valant 756.000 francs
1908.... 366.723 — 9)7.000 —
1909 439.573 1.089.810 —
Cette cire vient du Choa et du Kafa ; celle provenant de cette dernière pro-
vince est la plus estimée.
La cire subit à Addis-Abbaba, avant d'être mise en vente, une première
épuration que font faire les courtiers.
Les fraudes sont nombreuses et se font, par l'addition à la cire, de matières
telles que pierres, sable, sel, crottin et graisse d'hippopotame.
EGYPTE
Récolte de coton en 1910 '.
D'après les renseignements fournis par M", de Reffye, Consul de France à
Alexandrie, il résulte que la récolte de coton de 1910 est estimée devoir être
satisfaisante, et supérieure à celle de 1909. On compte en effet sur un minimum
de 30 millions de kilogrammes.
Etant donnés les prix pratiqués actuellement pour le coton, une bonne récolte
ne peut manquer d'avoir des conséquences économiques heureuses pour
l'Egypte.
1. Moniteur officiel du Commerce. Jeudi 29 septembre 1910.
DOCUMENTS OFFICIELS
Dahomey.
DÉCRET
fixant les quantités de cacao à admettre auv conditions du décret
du 11 août 1907 .
Article premier. — Est fixée à 10.000 kilos la quantité de cacao en
lèves et en pellicules originaires du Dahomey qui pourra être admise en
France pendant Tannée 1911 dans les conditions prévues par le décret du
17 août 1907.
Art. 2. — Le ministre des colonies et le ministre des finances sont,
chacun en ce qui le concerne, chargés de l'exécution du présent décret.
Fait à Paris, le 26 février 1911.
A. Fallières.
Afrique équatoriale.
DÉCRET
fixant les quantités de café et de cacao à admettre en France1
dans les conditions du décret du 22 avril 1 899.
Article premier. — Sont fixées ainsi qu'il suit les quantités de café et
de cacao en fèves originaires de l'Afrique équatoriale française (bassin
conventionnel), qui pourront être admises en France pendant Tannée
191 1 dans les conditions prévues par le décret du 22 avril 1899.
Café 50.000 kilos
Cacao 25.000
Art. 2. — Le ministre des colonies et le ministre des linances sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret.
Fait ;'i Paris, le 7 février 1911 .
A. Fallières.
NOMINATIONS ET MUTATIONS
Afrique occidentale française.
Par décision du Gouverneur général :
En date du '.\ janvier 1011 :
M. Lecozannet (Théophile), directeur de Jardins d'essais de 2e classe,
retour de congé, est mis à la disposition du Lieutenant-gouverneur du
I >;ihomev.
DOCUMENTS OFFICIELS 2<i I
Côte d'Ivoire.
/';//• arrêté du Minisire de V Agriculture :
M. L. Bervas, sousrinspecteurcFiagriciiltiire, a été nommé chevalier du
Mérite agricole.
Haut-Sénégal et Niger.
Par décision du Gouverneur :
En date du ."> décembre 1010 :
M. Houârd, inspecteur d'Agriculture de I"' classe, retour de Congé,
esl désigné pour remplir les fonctions du chef de service de l'Agriculture
p. /., en remplacement de M. le vétérinaire en premier Ghoteau, chef du
service Zootechnique.
Madagascar.
Par décision du 14 janvier 19 1 I :
Une augmentation de solde de 500 francs a été accordée à M. Martin,
agent principal de culture de 2e classe, pour compter du 15 janvier 1911.
Indo-Chine.
Par arrêté du Gouverneur général de V Indo-Chine :
En date du 1 I janvier 1011 :
M. Cartier (Auguste-Adrien), sous-inspecteur de 2e classe des Services
agricoles et commerciaux, en service en Annam, est mis à la disposition
du Résident supérieur au Tonkin.
M. Vernet Edmond-Victor), sous-inspecteur de 2e classe des Services
agricoles et commerciaux, en service au Tonkin, est mis à la disposition
du Résident supérieur en Annam.
En date du 10 janvier l'.HI :
Est mis à la disposition du Lieutenant-gouverneur de la Cochinchine,
M. .Râteau (Gustave), agent de culture de 3e classe de l'ancienne direction
de l'Agriculture, des Eorèts et du Commerce, nouvellement réintégré et
de retour dans la colonie.
liul. du Jardin colonial. 1911. I.— N° 96. 18
STATISTIQUES COMMERCIALES
Exportations agricoles i'l forestières des Colonies françaises.
MARTINIQUE
Exportations annuelles. Année lt>l().
\° Sucre d'usine. 39.951 525 kilos. 1909 : 37.976 686 kilos. Différence en
plus : 1 974.839 kilos.
2° Sucre brut. 4.215 kilos. 1909 : 2.427 kilos. Différence en plus : 1.788
kilos.
3° Mélasse. — 18.970 kilos. 1909 : 481 kilos. Différence en plus : 18.489
kilos.
i ■■ Rhum et tafia. - 15.121.717 litres. 1909 : 15.135.512 litres. Différence
en moins : 13 . 795 lii res.
;,■■ Café. —13.687 kilos. 1909 : 6 968 kilos. Différence en plus : 6.719 kilos.
6° Cacao. 570.898 kilos. 1909 : 592.797 kilos. Différence en moins : 21.899
kilos.
7" Casse. — 74 003 kilos. 1909:43.547 kilos. Différence en plus : 30.456
kilos.
s" Vanille. 1.161 kilos. 1909 : 2.086 kilos. Différence en moins : 925
kilos.
GABON
/••■ semestre 1910.
Dents d'éléphants 5 420 kilos
Bananes 1 .896
Noix palmistes 221 . 443
Huile de palme 47.563
Café en fèves 1 215
Cacao en fèves .... 52 . 845
Copal 1.858
Caoutchouc brut 140.044
Piassawa 13.711
Mais en grains 1 025
Fruits et graines oléagineux. 15 761
Bois d'ébène 414 ion nés
d'acajou 1 .565
d'okoumé 22 . 331
Autres 1.213
M( »yi:\-C( >\<;<>
Ivoire 33.601 kilos
Caoutchouc 289 057
Huile de palme 9 . 403
Copal 1.181
OUBANGUI-CI1 VRI-TCH \l>
Ivoire 17 333 kilos
Caoutchouc 289.529
COURS ET MARCHES
DES PRODUITS COLONIAUX
CAOUTCHOUC
LE HAVRE. I 3 mars 1911. — Communiqué de la Maison Vaquin cl
Schwehzek, I, rue Jérôme-Bellarmato.
La hausse signalée dans noire dernier communiqué s'est encore accentuée
depuis, variant entre 0 IV. 50 à 2 frs. au kilogr. suivant qualités, seules les quali-
tés Congo et Cevlan sont restées inchangées el I mi cote :
Para
Para Sernamby
Pérou fin 17
Pérou Sernamby Il'
caucho . 12
Francs
18.50 à 18.80 | Kotto
8,50 II
17.50 IN
13. 50
13. 50
Manicoba
s
ll>
Madagascar :
Tamatave Pinky I
10
12
— Pinky II. . ..
9
lu
Maiunga
s
1 1
!»
Faranfaugana
75
Mananzary.
Barabanja
Lombiro.
7
<l
50
Tuléar
li
S
50
Tonkin
li
50
12
50
Congo :
1 i
25
Francs
i i à l i . 2:.
II. C. Batouri 10.20 I" iâ
Ekela Kaclei Sangha 14.50 15.25
( " i n i u c • rouge lavé 6.10 »i.:iii
Bangui 13.10 13.-10
Koulon-Niari s. In 8.25
Manibéri
N'Djolé
Mexique feuilles scrappy tl.âl
slaps i)
Savanilla :
San Salvador H>
( larl tiagène 8
Ceylan :
Biscuits, crêpes, etc. .
— - extra..
Scraps )
Balata Venezuela blocs.. 7 7..")0
Balata feuilles.. 8 8.50
ii.5ii ii.7ô
5.90 6.10
8.50
12.50
II
20.50 22.50
Le toul au kilo, magasin Havre.
BORDEAUX, 28 février 1911. Communiqué de MM. I). Dukkau et
I !" , 10, rue de I lursôl.
L'activité signalée sur la lin <lu mois dernier u'a fait que s'accenluer de plus
en plus pendant tout février écoulé.
I) importantes transactions ont eu lieu à des prix en hausse.
Cependant, la demande a brusquement cessé sur les derniers jours, el il esl
à craindre une légère baisse sur les cours actuels.
264
COURS ET MARCHES
Le Para, qui était ;'i fcs 16.50 le kilogr. env. au début, esl monté jusqu aux
environs de fcs 19.50 le k".
Les ventes cl n mois s'élèvenl à env. 21b tonnes.
Nous cotons :
Conakry Niggers I
Rio Nunez 1
Soudan Niggers Rouges. I
Soudan Niggers Blancs.. I
Soudan Manoli 1
Lahou Niggers l
Lahou Petits Cakes. ... 1
Fi
ancs
;'i 1 i
25
i . 50
1 i
75
3 . 25
13
50
1 .75
12
25
1.50
15
1 .25
11
50
0.25
10.
50
Francs
I. aluni Cakes Moyens. .. . 9.75 à L0.25
Gambie A 9.25 9.50
Bassam Niggers 9.50
l\ hit Coats Niggers 12
Nouvelle-Calédonie 12
Bassani Lumps 6. 75
lu
12.50
2.2.")
ANVERS. * mars 1911. — Communiqué de la Société coloniale Anver-
soise, 9, rue Rubens.
Le marché de caoutchouc pendant le couranl du mois de Février a été plus
favorable avec 'les pris en hausse" el un bon couranl d'affaires. Dans celte
situation notre vente du 22 Février dernier, s'est faite avec bonne demande el
les prix ressortent en hausse moyenne de Frs 2 pour les espèces cohgo
laise el de Frs i..'|S pour les caoutchoucs de plantation.
Nous colons ii lin Février pour qualité courante à lionne.
Francs
Francs
Kasaï rouge I 1 i à 14.25
Kasaï rouge genre Lo-
anda 1 1 noisette I I .75 12
Kasaï noir 1 1 i l-i.25
Lopori, Yengu. Ikelemba,
Lulonga,etç i i 14.25
Lopori Maringa 9 9.5o
I laul < '.< mg< i ordinaire .
Sankuru, Lomani 13.75 I i
Aruwimi
Uélé
Straits Crêpes I
i ruayule
Manicoba
Mongola lanières.
Wamba roiiee I . .
13.
75 •
i ;
13
75
i ;
18
--
ls
s..
6
lo
li
75
s
'.1
50
13
75
i ;
lu
..n
10
T.i
Stock lin janvier 1910
Arrivages en février
Veilles en le\ lier
Stock lin I ( ■ \ lier
Ar. ivages depuis le I ' janvier .
Ventes depuis le I ' ' janvier. . .
645
236
342
539
786
s:;:,
tonne-.
COURS Kl MAKCHES
2015
COTONS
D'après les renseignements du Bulletin agricole cl commercial du Journal Officiel.
LE HAVRE, In mars 1911. - Cote officielle,
aaive en balles, les 50 kilos .
Louisiane 1res ordi-
Mars..
Avril.
Mai .
Juin.. .
Juillet
A. Mil .
Francs
92.75
92
01 .87
!>1 .37
90.87
90. 12
Septembre
Octobre . .
Novembre
Décembre
Janvier.. . .
Février. . .
Tendance calme. Ventes. 2.450 balles.
Francs
87.50
83.75
81 .87
8 1 . 25
80.62
80.37
LIVERPOOL. 18 niais 1911. — Ventes en disponible : 9.000; Amérique
calme; cotes Amérique el Brésil en hausse de I 100; Indes calmes el inchan-
gées; importations. 6. 200; futurs ouverts en baisse de I à '2 100.
CAFES
D'après les renseignements du Bulletin agricole el commercial du Journal Officiel.
LE HAVRE II mars 1911. Santos good average, les 50 kilos, en
entrepôl :
Mars-Aï ml 66
Septembre 65.50
< Ictobre 65 .25
Novembre 65
Décembn
Janvier .
Février.
<;', .35
64 .50
6 ! . 50
Tendance soutenue. Ventes. 36.000.
ANVERS. H mars 1911. —Clôture. - Mars. 69 lis.: avril, 69 1rs.: mai,
69 l'i's. : juin, 69 frs. : juillet, 69 frs. : août, ti9 1rs. : septembre, 69 1rs. : octobre
69 frs.; novembre, 69 frs. Tendance soutenue.
HAMEOURG, Il mars 1911. - Cafés 2 heures . Mars, 68 IV. VZ; mai,
<>7 IV. 19; juillet, 66 fr. 2'.\ ; septembre, 65 fr. ; décembre, 63 fr. ii. Tendance
soutenue.
â66
COUKS ET M iltCHES
CACAO
LE HAVRE. 28 février 1914.
An droil de 104 francs.
Guayaquil Ai
Bi
M
l'ara
■riba
tchala .
Fr,
7<i
71
72
lis
mes
à si
7."»
75
72
< larupano . . . .
7(1
< Colombie, . . .
Ceylaii, Java.
lllll
72.50
1 lu
85
l'i'iniilad
7 1 50
75
i îrenadc ....
67
73
50
Vv,
Suinte - Lucie, Domi-
nique, Saint- Vincent 65 à 72
Jamaïque 60 67
Surinam iiii 69
Bahia fermenté iiii 72
San T home <>i> i>s
Côte 'Il >r 60 66
Samana ii-i 65
Sanchez Puerto Plata . . '>l * * « »
Haïl i 5i 67
Au droil <le -i2 francs.
francs
longo français 90 à î'i
Martinique 89 90.50
Guadeloupe 91 93
Madagascar, Réunion .
' lonn ires
Franc;
'.Ml à Mil)
MATIERES GRASSES COLONIALES
MARSEILLE, mars 1911. Mercuriale spéciale de «l'Agriculture
pratique 'l<'s Pays chauds », par MM. Rocca, Tassv et de Roux.
Coprah. fondance faillie. Nous cotons nominalement en disponible les
100 kilos c. a. !.. poids net délivré conditions de place.
Francs
1 <■ vlan sundried 5 i
Singapore 51
Macassar 5 l
Manille 50
Zanzibar .> i
Mozambique "il. 50
Ja\ a sundrictl . . . .
Saigon
< lotonou
Pacifique S; a. .
( >céanie franca ise
Francs
52
50
..I
:>i .50
5 I . 50
Huile de palme Lagos, 80 f rs ; Bonny-Benuin, ',' frs : qualités secon-
daires, 7-'! 1rs les loi) kilos, conditions <le Marseille, fûts perdus, prix
I lour chargemenl en lier.
i ir. ii m-- de palmiste Guinée
— Mi iVI r.i I !.is>ia .
16 I r . .ai (Icliv rc
Manquant
COURS ET MARCHÉS 2l'»7
Graines oléagineuses. — Situation ferme; nous cotons nominalement:
Francs
Sésame Bombay blanc grosse graine , il
— — petite — 10
— Jaffa 19
— bigarré Bombay. Grosses graines. 50°/° de blanc. :>(>
Graines lin Bombay brune grosse graine 18.50
Colza Cawnpore. < '■: osse graine 27 .50
— Pavol Bombay il .50
— Ricin Coromandel 20
Arachides décortiquées Mozambique
— Coromandel '■'•< i
Autres matières. — Cotations et renseignements sur demande.
TEXTILES
LE HAVRE. Il mais l'.MI. — Communiqué de la Maison Vaquin el
Schweitzer.
Manille. — Fair current : tii IV. 75 à i-7 IV. 25. — Sunerior Seconds: 16 IV. à
i-t'i IV. 50. — Cood brown : i-5 IV. 25 à 'tCt l'r.
Sisal. — Mexique : 11 IV. 50 à il» IV. — Afrique : 58 IV. à l>2 IV. — Indes
anglaises : 30 fr. à 44 fr. 75. — Java : 53 IV. à 62 IV.
Jute Chine. — Tientsin : 17 IV. 25. -- Mankon : f2 IV. 50 à i'! IV.
Aloès. — Maurice : 55 fr. à 72 IV. — Réunion : 56 à 72 IV. Indes : 30 à
38 IV. — Manille : 35 IV. à 41 IV.
Piassava. - - Para : 130 à 150 IV. - Afrique : Cap Palmas : 51 à 55 IV. —
Sinoë : 52 à 53 IV. ; Grand Bassam : 50 à 54 IV. ; Monrovia : 50 fr. à 52 fr.
China Grass. - Courant : 72 fr. à 77 fr. - Extra : 89 IV. 50 à I I i IV. 50.
Kapok. — Java : 150 à 105 IV. — Indes : 115 à 120 IV.
Le loutaux 100 kilos, Havre.
GOMME COPALE
ANVERS, mais l'.MI. Communiqué de la Société Coloniale An-
versoise.)
Marché sans changement avec bonne demande.
Notre vente s'esl faite à des prix inchangés et nous rotons pour marchandises
courante à bonne.
( lomme assez claire opaque 140 à 175
non triée, de qualité courante 110 135
hiée, blanche de belle qualité 320 350
claire, transparente 230 260
assez claire I :',.", |05
Stock, environ 135 tonnes.
268
COURS 1:1 marches
LE HAVRE. Il mars 191
Schw cil/ci'.
i romme copale A frique
Madagascar .
Communiqué <lc MM. Vaqu.ii
."xi à lut» francs i
ion à 100 — *
les lin» ks
POIVRE
les 50 kgr. en entrepôl
L£ ifi<lV.R£;. Il mars l'.MI :
Saïgon. ( lours du jour :
Mais
Avril
Mai..
Juin .
Juillet
Francs
76 Aoùl
Francs
7s
76 Septembre 78.50
76 ( octobre 78.50
77 Novembre ... 79
77.50 | Décembre 79.50
Tendance calme.
IVOIRE
ANVERS, 8 mars l'.MI
soise. Marché inchangé.
Communiqué de la Société coloniale Amer
BOIS
LE HAVRE. M mars l'.HI.
Schweitzer.
Francs
Acajou Haïti 6 à 16
— Mexique 18 10
— Cuba lo 10
— Gabon li 22
— < Ikoiimc s la
( Communiqué de MM. \ aquin e
Ébène-< rabon ,
— Madagascar
— Mozambique
le (nul au\ ion kilos, Ila\ r<
1' l'anc-
15 a 30
là 30
S I 3
MAOON, PBOTA1 lliiaiKS. IMPRIMRURS
V Editeur-Gérant : A. Challamee..
ENGRAIS POTASSIQUES
Nécessaires à tout planteur
désireux de tirer le maximum de rendement des capitaux et travaux eng-ag-és.
La consommation énorme de ces engrais est la meilleure preuve de leur efficacité.
En 1909. elle a été de plus de
TROIS MILLIONS TROIS CENT MILLE TONNES
Les engrais potassiques
convenant le mieux à la fumure des plantes de nos colonies, sont :
le SULFATE DE POTASSE
et le CHLORURE DE POTASSIUM
Brochures et renseignements envoyés gratuitement sur demande.
BROCHURES EN TOUTES LANGUES
sur la culture et la fumure de la plupart des plantes tropicales et subtropicales
s'adresser
au Kalisyndikat G. m. b. H. Agrikulturabteilung, Dessauerstrasse 28-29, Berlin S. W. 11
ou au BUREAU D'ÉTUDES SUR LES ENGRAIS
15, rue des Petits-Hôtels, Paris
ASSOCIATION
DES
Planteurs de Caoutchouc
48, Place de Meir, 48
ANVERS
Centre d'union et d'information pour tous
ceux qui s'intéressent à la culture rationnelle
du Caoutchouc.
RENSEIGNEMENTS
techniques et financiers
Bulletin mensuel, 16 pages in-41
Actualités, articles techniques, nouvelles
concernant la culture du caoutchouc, rapports
de sociétés, déclarations de dividendes, le
marché du caoutchouc, cotes et rapports du
marché des valeurs de sociétés de plantation
de caoutchouc.
Abonnement : frs. 12.50 par an.
MAISON FONDEE EN i735
VILM0RIN-ANDTI1EUX 4 C
4, Quai de la Mégisserie, PARIS
IE
LIANE A CAOUTCHOUC
Landolphia Heudelotii
La Maison VILMORIN -ANDRIEUX & Cie, toujours soucieuse d'être
utile à sou importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon
toute particulière de l'importation et de la vulgarisation des graines et
plantes précieuses des pays chauds.
Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent
certainement au premier rang des maisons recommandables pour
résoudre cette importante question.
Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a
obtenu 7 Grands Prix à L'Exposition Universelle de igoo, dont un
spécialement accordé pour son Exposition Coloniale. En outre, le Jury
delà dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions
du Jury de 1900 en lui attribuant un Grand Prix.
Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon .1 plus désin-
téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées.
Graines et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte :
Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai), Cotons sélectionnés, Jute, Fourcroya
gii;antea, etc.
Plantes économiques. — Cacaoyer (variétés de choix), Caféiers (espèces diverses}, Coca, Kola,
Tabacs divers, Thé d'Annam et d'Assam, etc.
Plantes à caoutchouc. — Castilloa elastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers, Hevea brasiliensis,
Landolphia (diverses sortes), Manihot Glaziovii, Marsdenia verrucosa, Willughbeia edulis, etc.
Plantes à épices. — Canellier de Ceylan, Gingembre des Antilles, Giroflier, .Muscadier, l'oivrier,
Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc.
Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc , etc.
Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler l'attention de notre clientèle d'outre-mer sur
l'avantage qu'ils trouveront à employer nos caisses vitrées (caisse Wardj pour l'expédition des jeunes
plants ou des graines en stratification.
GRAINES AGRICOLES ET INDUSTRIELLES
Graines d'Arbres et d'Arbustes pour pays tempérés et tropicaux.
Assortiments de Graines potagères, Fleurs, etc., appropriés aux différents climats.
CATALOGUE SPÉCIAL POUR LES COLONIES FRANCO SUR DEMANDF
Correspondance en toutes langues. — La maison n'a pas de succursale ni de dépôt.
lie Ann,ée Avril 1911 N» 97
MINISTÈRE DES COLONIES
Jardin Colonial
L'Agriculture pratique
des pays chauds
BULLETIN MENSUEL
DU
JARDIN COLONIAL
ET DES
Jardins d'essai des Colonies
Tous documents et toutes communications relatives à la rédaction
doivent être adressés
an Directeur du Jardin Colonial, Ministère des Colonies
PARIS
Augustin GHALLAMEL, Editeur
Rue Jacob, 17
Librairie Maritime et Coloniale
Les abonnements partent du iPr Janvier
Prix de l'Année (France, Colonies et tous pavs de l'Union postale). — 20 lï.
La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale.
Les citations ou reproductions partielles sont autorisées à condition de mentionner la source
V
s
s
\
s I-
s
\
s
\
\
*
\
\
\
s
\
\
s
\
s
s
s
N
\
\
\
\
s
\
s
\
\
s
V
\
\
\
s
\
s
s
\
s
\
\
\
s
s
s
s
s
\
\
\
N
\
\
S
s
\
\
s
s
\
\
\
\
\
\
s
\
\
\
\
\
\
\
^
\
\
\
\
\
s .
\
\
s
N
N
S
\
S
*
N
^
\
\
\
\
\
\
\
\
\
S
\
\
S
s
N
s
\
\
s
\
\
s
xp»" Univ11» Anvers 1 8!M
2 MÉDAILLES D'OB
I MÉD. D'ARGENT
SOCIÉTÉ ANONYME
DES
Ex)i°" Univ"< Liège 1 905 ^
DIPLOMES D'HONNEUR
Engrais Concentrés
à ENGIS (Belgique)
Engrais complets
pour Cultures
tropicales
PRODUITS
Caoutchouc, Canne à sucre, ^
Cacao, Tabac, Colon, Ba-\
nanc, Hiz, Café, Thé, Mais, ^
Vanille, Indigo, Ananas, \
Oranqers, Citronniers, Pal- \
m i ers, etc.
Tabac.
Superphosphate concentré ou double
43/5o °/0 d'acide phosphorique soluble.
Phosphate de potasse. 38 n/0 d'acide
phosphorique, 26 "/,, de potasse.
Phosphate d'ammoniaque. 43 % d'acide
phosphorique, G °/0 d'azote.
Sulfate d'ammoniaque, 20/21. Nitrate de soude, i5/i6.
Nitrate de potasse. /,/< "/,, de potasse, i3 % d'azote.
Sulfate de potasse, 96. — Chlorure de potasse, 95 %•
Canne à sucre.
'////S//
\
\
S
\
\
\
N
L'AGRICULTURE PRATIQUE
DES PAYS CHAUDS
BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES
lie année Avril 1911 N" 97
SOMMAIRE
Pages
Un Riz à Rhizomes du Sénégal, par A. Berteau 265
Plantes médicinales de la Guinée française, par H. Pobéguin,
Administrateur en chef des Colonies 279
Cours de Botanique Coloniale appliquée, par M. Marcel Dubard,
Maître de Conférence à la Sorbonne, Professeur à l'Ecole
Supérieure d'Agriculture Coloniale {suite) 296
Notes agricoles sur les îles Hawaï 3og
Etude économique sur la région du Mono (Dahomey), par
M. Yves Henry, Directeur d'Agriculture en A. 0. F 3 1 5
Le Tabac et les cigares de la Havane, par M. Paul Serre,
Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture (suite) 323
NOTES
Remarques fondamentales sur la classification des sideroxylées,
par M. Dubard 333
Culture et industrie du citron à la Martinique, par E. Reboul,
Ingénieur d'Agriculture Coloniale 337
COMMUNICATIONS DIVERSES
Voyage d'études de M. R. Thillard. — Renseignements agricoles sur
Java 34o
DOCUMENTS OFFICIELS
Guinée Française 344 | Indo-Chine 344
Madagascar 345
"■&'
Statistiques Commerciales. — Exportations agricoles et forestières
des colonies françaises 346
Cours et Marchés des Produits Coloniaux (caoutchouc, coton, café,
cacao, matières grasses, textiles, gommes, poivre, ivoire,
bois) 347
Bibliographie v et
vm
MINISTÈRE DES COLONIES
Jardin Colonia?
Nogent-si'r- Marne
AVIS
Les Laboratoires de recherches du Jardin Colonial se chargent
gratuitement de toutes déterminations des matières premières
intéressant la production des Colonies françaises :
Etude des matières premières.
Détermination de leur origine, de leur valeur commerciale, de
leurs applications.
Le Jardin Colonial analyse les terres des Colonies et les
engrais qui peuvent y être employés.
TARIF DES ANALYSES PAYANTES :
Analyse chimique complète (cailloux, \
sable, argile, calcaire, débris organiques
et humus) 25 fr.
• Engrais chimique par élément do- j
se 5 fr . \
Analyse chimique complètefazote, acide
phosphorique, chaux, magnésie, po-
tasse) 25 fr.
Protection contre la Chaleur Solaire
SUR TOUTES TOITURES EN VERRE, ZINC, ARDOISE. TOLE ONDULEE, ETC., ETC.
par T
Application rapide
A L'EXTÉRIEUR
Lumière tamisée
sans obscurité
Breveté
SG.D.G.
Enlèvement facile
SANS ABIMER
verre
ni mastic
ENDUIT LIQUIDE ÉCONOMIQUE
Une attestation entre mille. — je suis heureux de vous informer que l'essai <lc votre produit
l'ASOL, que j'ai appliqué cet été sur une de mes serres ii orchidées, a pleinement réussi-, je ne l'ai appliqué
que sur la serre froide, à OdontOglOSSUm. .l'ai obtenu une température beaucoup plus basse, tout cet été, et
]e n'ai pas baisse une seule fois nies stores « claies » : malgré les forts coups de soleil j'ai donc obtenu de
la fraîcheur, sans pour ainsi dire perdre le jour. C'est un avantage énorme de n'avoir pas à baisser et
remonter les claies constamment, et c'est une économie.
Signé : Dkbkauchamcs, propriétaire et amateur d'Orchidées, à Rueil.
ADOPTÉ PAR LES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER. MINISTÈRES, GRANDES USINES
Nombreuses attestations et références importantes. — Circulaire et Prix-courant sur demande.
M. DET0URBE, rJiïht, 7, rue St-Séverin? Paris (5e)
Deux Grands Prix : Milan 1906. — Saragosse l:io8.
Hors concours. — Membre du Jury : Exposition franco-britannique, Londres] 1908.
11e Année Avril 1911 N° 97
ÉTUDES ET MÉMOIRES
SUR UN RIZ A RHIZOMES DU SÉNÉGAL
Co n s îdéra lions botaniqu es .
Vers la fin de l'année 1909, M. P. Ammann, chef de la Mission
des recherches industrielles en Afrique Occidentale française, nous
a communiqué, pour les étudier, des portions de rhizomes, des
racines et des fruits d'un riz provenant de la région de Richard-
Toll, au Sénégal.
Nous avons essayé de multiplier ce riz. Pour cela nous en avons
fait planter des tiges, et des portions de rhizomes. Soit que les
conditions dans lesquelles furent placées les plantes n'aient pas été
favorables, soit plutôt que les fragments mis en terre fussent trop
desséchés à ce moment, il n'y eut pas reprise de végétation.
Quelques graines furent alors semées ; elles ont été le point de
départ des deux pieds-mères que nous possédons actuellement
dans les serres du Jardin Colonial, et sur lesquels nous avons fait
une partie de nos observations.
Ces plantes nous permettent, dès maintenant, de fournir sur
leurs caractères, les renseignements suivants :
Rhizomes. - Le riz dont il s'agit, présente un mode de propa-
gation qui semble nouveau pour le genre; il développe en effet
des rhizomes, ce qui ne semble pas avoir été signalé jusqu'à pré-
sent dans les descriptions spécifiques.
Ce caractère a peut-être été aperçu, mais on ne paraît pas y
avoir attaché assez d'importance pour le signaler explicitement.
C'est ainsi que dans l'Index Kewensis nous trouvons :
1° Oryza sativa. L = Oryza perennis. Moench, Meth. plant.
Hort. Bot. et Agri. Marburg., 1794, p. 197.
Le caractère quia frappé l'auteur, c'est évidemment la pérennité,
mais dans sa description, il ne parle que de la fleur et ne dit rien
sur les caractères des parties souterraines.
Bui. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 97. 19
266
ÉTUDES ET MEMOIRES
2" Oryza sativa. L =z O. repens. Steudel Synopsis plantariyn
graminearum. Stuttgard, 1855, p. 3.
L'auteur de cette espèce n'est pas plus explicite. Cette forme
rampante n'est-elle pas due à la présence de rhizomes?
Cliché A. Berteau
Figuré I .
Aspecl des rhizomes sur des plantes sèches rapportées <lu Sénégal.
Dans 1 herbier du Muséum. <|ue nous avons pu consulter facile-
ment, grâce à l'obligeance de M. le Professeur II. Lecomte, nous
n'avons trouvé aucun échantillon portant des rhizomes comme le
riz de Richard-Toll .
dépendant certains documents rapportés d'Afrique Occidentale
RIZ A RHIZOMES DU SÉNÉGAL 2li7
par M. Yuillet. Directeur de l'Agriculture de la colonie du Haut-
Sénégal-Niger, présentent des caractères assez semblables à la
forme que nous étudions, surtout en ce qui concerne les ligules et
l'apiculum de la glumelle postérieure; mais ils ne portent aucun
rhizome.
La même remarque peut être faite au sujet d'un riz rapporté par
M. Luc, Inspecteur de l'Agriculture au Congo français.
Ce dernier riz, représenté dans l'herbier du Jardin colonial, a été
rencontré sur le Modingué, affluent de la Lobaye. Il présente très
nettement des caractères semblables à ceux du riz à rhizomes du
Sénégal, mais ne possède, sur les échantillons recueillis, aucune
tige rhizomateuse '.
Végétation des rhizomes. Les rhizomes du riz de Richard Toll
sont de nature svmpodique (fig. II); les pousses aériennes résultent
le plus souvent du redressement du bourgeon terminal, quoique
certains rameaux latéraux puissent évoluer; nous n'en connaissons
pas la durée de végétation, car à l'heure actuelle les exemplaires
cultivés sont encore trop jeunes.
Ces rhizomes portent des écailles, munies de bourgeons axillaires
presque toujours bien développés. Leur qualité de tiges souterraines
ne peut donc être mise en doute; elles cheminent en terre à une
pr< «fondeur d'au moins cinq centimètres, et ne paraissent pas, à notre
avis, mériter le qualificatif de « stolons ».
( lertains faits mettent en évidence la vitalité de ces rhizomes ;
Des fragments de rhizomes, ainsi que des touffes non rhizoma-
teuses, apportés du Sénégal vers le milieu d'août l'.HO. furent mis
en végétation aussitôt leur arrivée au Jardin colonial. Les pre-
miers ont donné de nouvelles repousses, qui mesurent actuellement
Tll centimètres de hauteur.
Les souches non rhizomateuses ont repris, et nous avons pu
constater, en dépotant les plantes, qu'un certain nombre de bour-
geons axillaires des rhizomes s'étaient développés donnant les
pousses qui existent aujourd'hui.
La vitalité très marquée des rhizomes est en relation avec l'abon-
dance de matières de réserves amylacées qu'ils contiennent.
I. Celle étude était déjà sutis presse, lorsque nous avons appris par M. Cadudal,
Sous-inspecteur de l'agriculture au Dal ey, la présence d'un ii/ a rhizomes, au
village <le Muepa. prés Savalou.
208
ETUDES ET MEMOIRES
La présence de rhizomes, sur notre riz. semble bien indiquer
qu'on pourrait en constituer des cultures permanentes, comme la
proposé M: P. Ammann '.
Nous avons ouï dire, en effet, par un témoin oculaire, que dans
Cliché A. Berteau.
î
I 2 3
Figure II.
Remarquer l'évolution des jeunes rhizomes, pour les n"s 3 et i
la région de Hichard-Toll, les indigènes, à la montée des eaux,
apportent à proximité de celles-ci, des mottes contenant des racines
de riz pour permettre à la plante de profiter des crues.
TIGE ET SOUCHE
Souche vivace ne semblant pas très cespiteuse du fait de l'exis-
tence des rhizomes. Tiges simples dressées, glabres.
1. M. P. Ammann. Sur l'existence d'un riz vivace au Sénégal. Communication à
l'Académie des Sciences, 27 décembre 1910.
M. 1». Ammann. Sur l'existence d'un riz vivace au Sénégal. L'agriculture pratique
des /<•"/* chauds. N° 95, p. 89.
M. P. Ammann. Sur l'existence «l'un riz vivace au Sénégal. Journal d'Agriculture
Pratique, 26 jani ter 191 1. p. 107.
K1Z A RHIZOMES DE SENEGAL
269
Chaumes creux a nœuds assez saillants et pleins, rougeâtres à
l'intérieur; bourgeons axillaires à extrémité rougeàtre ; nœuds infé-
rieurs portant des racines adventives.
La présence de ces racines adventives semblait évidemment
indiquer une multiplication facile par marcottage ou bouturage ;
nos prévisions se continuèrent dans le courant de l'année 1910.
par les essais effectués au Jardin colonial.
Feuilles.
Feuilles linéaires, ensiformes, à nervation rectinerve, longuement
engainantes, peu scabres, sauf sur les bords.
Feuilles de la base des tiges : longueur moyenne 0 m. 49. Feuilles
de la partie supérieure, longueur moyenne 0 m. 65. largeur moyenne
des feuilles 0 m. 1 i.
Ligule.
Lamelleuse, papyracée presque toujours divisée en deux parties,
très souvent inégales (fig. III).
Figure III.
Ligule et ses variations.
Sachant combien chez les Graminées cette partie de la plante
est sujette a variations, nous donnons ci -après des mesures
effectuées sur les feuilles des diverses sortes de tiges, tiges issues
270
ETUDES ET MÉMOIRES
directement de semis, rhizomes nés de ces mêmes semis, tiges
bouturées, ou rejets de rhizomes expédiés en mottes du Sénégal.
Déchirures de la ligule. La ligule possède latéralement deux
petits lobes aplatis, verdàtres, embrassant la gaine foliaire, résultant
de déchirures de la ligule (voir figure 3 les deux dessins de gauche).
Ces déchirures se produisent de très bonne heure, et portent
d'assez longs poils sur leur bord externe; ces lobes tombent du
reste assez facilement.
Les lobes de déchirure manquent quelquefois; dans ce cas, leur
insertion est représentée par un léger bourrelet, assez allongé.
Variations de la ligule et de ses lobes '.
Plante issue de semis (Mensurations sur tige de la touffe initiale .
Longueur des ligules
Longueur des lobes
de déchirure
22
18
24
21
ls
9
12
17 «
11 i
6
"
7
10
4
3, 5
7
I
>
11
9, 5
O 2
Plante de la même potée (Rhizomes de la plante précédente)
Longueur des ligules
Longueur îles lobes
de déchirure
20
12
10
10
3,5
12
10
10
I
Pied provenant de bouture
Longueur des ligules
Longueur des lobes
de déchirure-
8
12
14
17
17
13
12
i
fc,S
i.">
..
>>
6
.i
»
m
»
" i
Plants expédiés en mottes du Sénégal et mis en végétation
au Jardin Colonial. Jeunes pousses.
Longueur des ligules
Longueur des lobes
de déchirure
s
12
17
12
' . •>
s
14
16
11
10
/
s
s
10
* *
3,5
s
11,5
8,5
m
3,5
1,5
1. De gauche à droite, feuilles successives de la base au sommet de la pousse h-^
chiffres représentent des millimètres .
2. Les chiffres réunis par une accolade représentent les longueurs des divisions de
la ligule; ces divisions possèdent des lobes de déchirure d'égale Longueur.
Les dimensions des lobes manquants sont remplacées par des guillemets.
RIZ A RHIZOMES DU SENEGAL
271
Ce que Ton doit retenir de tout ce qui précède, c'est la longueur
assez considérable des ligules.
La dimension n'en est pas constante; elle oscille autour de 10 et
17 millimètres, indiquant en cela un assez remarquable développe-
ment, qui tranche nettement, sur les courtes ligules de certains
riz.
Les longueurs peuvent être doubles, si l'on s'adresse aux extrêmes ;
■d'autre part, la diminution ne se traduit pas régulièrement de la
base vers le sommet des pousses: mais là n'est pas le caractère
•essentiel ; il réside dans la grande dimension moyenne indiquée
plus haut.
Les lobes des déchirures, ont des variations assez sensiblement
du même ordre que celles des ligules.
Ces variations de la ligule sont d'autre part représentées dans la
ligure 3.
Inflorescence.
Les caractères de l'inflorescence ont été étudiés sur les échantil-
lons provenant directement du Sénégal, car les plantes du Jardin
Colonial n'ont pas encore donné de fleurs.
L'inflorescence est une panicule, mesurant environ 20 centimètres
de longueur, souvent même un peu plus.
Cette inflorescence présente l'aspect extérieur habituel aux riz
barbus, avec une gracilité plus marquée que dans la plupart des
variétés, et qui tient, sans doute, à la forme des épillets particuliè-
rement allongés.
Le point de départ de chaque ramification de l'inflorescence pos-
sède des poils assez longs.
Les inflorescences sont assez denses sur les échantillons que nous
avons pu examiner; nous avons en effet compté en moyenne 110
épillets par panicule avec, comme extrêmes, 169 et 69.
Fleur.
Les glumes sont d'un jaune assez clair, environ trois fois moins
longues que les glumelles ; celles-ci d'un jaune verdàtre clair, sont
hérissées de poils rudes, principalement sur les nervures.
272 ÉTUDES ET MÉMOIRES
La glumelle antérieure est coriace, oblongue, trinerviée, aristée [
et porte sur son limbe et sur son arête des poils rudes assez nom-
breux.
L'arête est longue et peut atteindre jusqu'à i centimètres avec un
minimum de 1 centimètre. La longueur varie d'ailleurs, suivant le
niveau de l'épillet considéré ; les épillets supérieurs ont une barbe
mesurant de 2 centimètres S à ï centimètres; les inférieurs, de
1 centimètre à 1 cent. 1/2.
Ces barbes sont nettement llexueuses, et offrent quelquefois une
légère teinte rosée qui se modifie à maturité, et devient à peu près
du même jaune que le reste de la glumelle.
La glumelle postérieure est également coriace, oblongue, acu-
minée, et terminée par un apiculum ; diaphane sur les bords, vers
la moitié inférieure, et légèrement plus courte que la glumelle
antérieure.
L'apiculum de cette glumelle mérite quelque attention.
En examinant les dessins ci-dessous (fig. IV), nous verrons qu'il
i
%
Figure IV.
est assez long, il se termine obtusément en un bouquet de poils
d'une certaine longueur, mais moins rudes que ceux qui recouvrent
la glumelle proprement dite (n° 1 de la figure .
Nous donnons à titre de comparaison, des dessins de l'api-
culum de deux riz barbus : l'un sauvage, provenant de Niafunké,
rapporté par M. Ammann (n° 2 de la figure), l'autre, provenant de
Nossi-Bé où il est cultivé in" 3 de la figure).
On remarquera dans le riz de Niafunké la forme plus brève et
presque globuleuse de la terminaison, forme intermédiaire entre le
riz étudié «'I !<■ riz malgache de Nossi-Bé, connu sous le nom local de
tsimakatra ».
l. Ce caractère ne nous était pas apparu comme très ne1 tout d'abord, mais en
regardant attentivement, on s'aperçoit que beaucoup de ces barbes sont cassées: il
en est <!<■ même pour l'apiculum de la glumelle postérieure.
RIZ A RHIZOMES DU SENEGAL
27:i
Les fleurs ont six étamines et l'ovaire est terminé par deux stig-
mates plumeux, noirâtres.
Les points d'attache des différentes parties de l'épillet ont un
aspect trapu très net.
VARIATIONS DE FORMES DANS LES FRUITS
En examinant les fruits extérieurement, nous avons pu en diffé-
rencier trois formes que nous retrouverons plus tard dans les grains.
Ê (fl\
V
3 1
Figure V.
3 I
Figure VI.
Une première forme, la plus répandue, est oblongue linéaire
(n° 1 de la fig. V) avec la glumelle postérieure se détachant assez
de l'autre.
Dans une seconde forme (n° "2 de la fig.), la glumelle antérieure
présente à sa partie supérieure une forte convexité de la nervure
médiane, l'autre glumelle est assez accolée à maturité, et semble
égale en dimensions à la première.
Dans la troisième forme (n° 3 de la fig.), le fruit possède une
glumelle antérieure convexe, l'autre glumelle présentant souvent
une légère concavité.
Le grain est à surface rougeàtre ', de forme variable suivant les
trois types que nous avons pu différencier déjà, d'après les carac-
tères extérieurs des fruits (fig. VI).
1. Cette coloration rouge se trouve non seulement sur le fruit, mais à l'intérieur
des chaumes, sur les jeunes bourgeons axilaires, sur les jeunes pousses, sur les
rhizomes dès qu'ils apparaissent à la lumière, sur les repousses des tiges coupées, et
aussi sur les jeunes plants de ce riz. Le caractère de l'intérieur des gaines foliaires,
de couleur rougeàtre, n'est pas spécial à notre plante ; il se retrouve, assez prononcé
également, sur d'autres riz.
21 \
ÉTUDES ET MÉMOIRES
La forme la plus fréquente, se rapportant au n° 1 de la fig. VI,
peut être dite oblongue linéaire. Ou bien le fruit est concave sur
A. Berteau ciel.
Figure VII.
Schéma d'une coupe transversale de la tige.
ep. épidémie. — fais. v. exl. faisceau vasculaire externe. — fais. i\ inl. faisceau
vasculaire interne. - par. e. parenchyme conjonctif. — /. lacune médullaire. —
l:tc. uer. lacune aérifère.
sa partie dorsale et convexe de l'autre côté (n° 3 de la fig. VI),
ou bien le caryopse est assez fortement convexe du côté de l'em-
bryon et plan de l'autre (n° 2 de la fig. VI).
Ce qui est général dans les trois types, c'est la forme assez
aplatie du grain, et la présence sur les faces planes, d'une bande se
détachant fortement en relief, et limitée latéralement par un sillon
très net. Cette particularité nous semble être un caractère des riz
que nous appellerons « primitifs », c'est-à-dire n'ayant encore été
l'objet d'aucune sélection ni d'aucun soin cultural, les variétés cul-
tivées étant ;i grains plutôt globuleux et d'un moindre relief.
La cassure du grain montre un albumen corné, blanc, indiquant
que par un dépelliculage on pourrait peut-être obtenir un riz blanc.
DIFFÉRENTS MODES DE MULTIPLICATION
Semis. Des grains semés dans le courant d'août IÎM0, furent
repiqués peu après ; quoique les conditions de culture en serres,
diffèrent notablement, surtout en hiver, de celles de leur habitat
RIZ A RHIZOMES DU SÉNÉGAL 27o
primitif (lumière, hygrométrie, etc.), les jeunes plantes issues de
«es graines, ont actuellement une hauteur de 20 à (if) centimètres.
Remplacement de la tige principale par des, bourgeons axillaires.
— En coupant les tiges, nous avons essayé de faire développer les
bourgeons axillaires, dont nous avons signalé la présence plus haut.
Ils évoluent rapidement et remplacent la tige principale.
Marcottage. — D'autre part, nous avons essayé des marcottages
par couchage simple. La plante ne semble pas s'y prêter natu-
rellement, et il est nécessaire pour obtenir un enracinement de
maintenir la tige en contact avec le sol ; dans ces conditions, le
•développement des racines adventives est rapide.
Bouturage. — Nous avons préparé des boutures de tiges de riz
analogues à celles de la canne à sucre ; ces boutures portaient trois
nœuds; elles avaient été choisies Tune à la partie inférieure (A) de
la tige, l'autre à la partie supérieure (Bj.
Les observations que nous avons pu faire sur elles se résument
de la manière suivante :
Le troisième jour, apparition des premières racines sur la bouture
provenant de la partie inférieure de la tige.
Le cinquième jour, ces racines ont S millimètres de longueur,
tandis que commencent seulement à pointer les premières racines
de la bouture prise à la partie supérieure de la tige.
Le septième jour ', les deux boutures ont des racines.
Longueur des racines de la bouture (A), 1 millimètre. Longueur
des racines de la bouture | B), 0 millimètres.
Le S1' jour un bourgeon axillaire se développe sur la bouture A
pour donner une tige.
1. Dans leur pays d'origine, des b mluivs naturelles arrivées à ce stade, doivent
repousser facilement, même en supposant un courant d'eau assez fort: les plantes
environnantes se chargent par leur densité île végétation, de retenir la bouture qui
ne résisterait pas seule à l'entraînement par les eaux du fleuve. Ce mode de multipli-
cation, par bouturage, ne pourrait, probablement, en terrain non submergé, donner
de bons résultats qu'au début de la saison des pluies et non pendant la période sèche.
Nous signalerons, en passant, avoir trouvé dans les mottes de riz rapportées
du Sénégal d'autres graminées, mais en nombre relativement faible: nous n'avons
pu. par suite de L'insuffisance des matériaux, déterminer les genres auxquels nous
avions affaire.
jdc . m
A. Berteau <ld.
Figure VIII.
Portion de la coupe transversale <\c la tige.
RIZ A RHIZOMES DU SÉNÉGAL 277
Le I Le jour, les deux boutures sont parfaitement enracinées et
présentent chacune un rejet de couleur rougeàtre.
En somme, il n'y a à noter qu'un retard insignifiant dans la for-
mation des racines sur les boutures provenant de la partie supé-
rieure de la tige.
CARACTÈRES ANATOMIQL'ES
Structure de la tif/e. La tige est à section transversale cylin-
drique; elle ne présente pas de cannelures à proprement parler ; une
cuticule épaisse recouvre l'épidémie, formé de cellules sensiblement
isodiamétriques.
Les faisceaux vasculaires sont isolés, entourés de libres; ils sont
disposés en deux cercles réguliers, dont l'interne est formé de fais-
ceaux beaucoup plus volumineux ; le bois primaire des faisceaux
de ce cercle se résorbe et se trouve remplacé par une lacune plus ou
moins considérable. Le bois qui reste alors est représenté par deux
o-ros vaisseaux latéraux situés au-dessous du liber, reliés entre
eux par de petits vaisseaux, et séparés du liber, par quelques cel-
lules scléreuses, en continuité avec la gaine fibreuse entourant
l'ensemble du faisceau.
Les faisceaux du cercle externe sont également entourés d'une
gaine fibreuse ; ils possèdent presque tous leur bois primaire intact.
En dessous du bois, à l'extérieur de la gaine primitive, se trouve un
amas triangulaire de cellules à parois épaissies, et dont la lignifi-
cation est incomplète ; ces cellules ne prennent au vert d'iode
qu'une coloration vert bleuâtre, quelque peu violacée.
Sous l'épiderme, de place en place, particulièrement vis-à-vis des
faisceaux externes, se trouvent des cellules scléreuses, quelquefois
isolées, quelquefois en petits faisceaux.
Reliant ce cercle de faisceaux externe à l'épiderme, on trouve
des cellules de parenchyme à parois cellulosiques assez épaissies,
présentant quelquefois à leurs angles de petits méats.
Les faisceaux vasculaires du cercle externe sont reliés à ceux du
cercle interne, par de longues bandes de parenchyme à parois assez
épaissies, à cellules présentant de petits méats. Ces bandes de
parenchyme ménagent entre elles de larges lacunes aérifères, for-
mant un cercle régulier autour de la lacune médullaire.
Le tissu central de la tige est très largement résorbé, et constitue
une vaste lacune.
278
ETUDES ET MEMOIRES
Il faut surtout noter l'abondance de l'amidon clans le parenchyme
eonjonctif.
Structure îles rhizomes. - Les rhizomes ne semblent pas pré-
senter avec les tiges aériennes une grande différence de structure.
Les cellules scléreuses sous-épidermiques sont moins nombreuses
dans les rhizomes.
,,
y. inr.
e
J pis v.exl.
*er
A. Berteau del.
Figure IX.
Schéma d'une coupe transversale de rhizome.
(Mêmes lettres que pour la coupe transversale de la tige. Fig. VIL]
Le cercle externe des faisceaux libéro-ligneux, se trouve reporte
non plus à 1 extérieur des lacunes aérifères, mais entre ces lacunes;
à cet endroit, il se trouve une plus grande épaisseur de parenchyme
eonjonctif.
Entre le cercle externe des faisceaux libéro-ligneux, des lacunes
aérifères d'une part, de l'épiderme d'autre part, se trouve un paren-
chyme présentant des parois cellulaires épaissies.
L'épaisseur de ce parenchyme est beaucoup plus considérable
chez les rhizomes que chez la tige aérienne, comme l'on pourra s'en
rendre compte en examinant les schémas ci-joints (fig. VII et
fig-. IX). Nous avons signalé, dans ce parenchyme de la tige, la
présence d'amidon : ici, les matières amylacées de réserve sont plus
abondantes el les cellules sont littéralement bourrées de grains
d'amidon.
A. Berteai
PLANTES MÉDICINALES
DE LA GUINÉE FRANÇAISE
En 1906, dans l'ouvrage intitulé : « Essai sur la Flore de la
Guinée française », je donnais un aperçu général sur les arbres et
les plantes sylvestres des diverses régions de la colonie. Pour cer-
taines d'entre elles, j'avais signalé qu'elles servaient de médica-
ment aux indigènes, sans indications précises sur leur emploi.
Dans cette étude plus complète, qui pourrait être considérée
comme un chapitre supplémentaire à la « Flore de la Guinée », je
donne la nomenclature des 150 à 200 principales plantes qui sont
employées couramment par les indigènes de la Guinée française,
quelle que soit leur race : Malinkés, Soussous ou Foulas.
En général, les indigènes connaissent assez bien la valeur médi-
camenteuse de beaucoup de plantes; ils les emploient plus ou moins
selon les régions, — car il en est chez eux comme en de nombreux
pays et même en Europe. — l'engouement y est pour beaucoup, et
une plante très renommée, et dont ils se servent fréquement dans
telle contrée, est à peine connue dans telle autre.
Malgré cela, certains végétaux sont très connus de tous et
employés partout par les noirs.
A la Cote, où la plupart des tribus indigènes sont fétichistes, ce
sont leurs féticheurs ou sorciers qui emploient les simples, qui
ont la recette des médicaments et font les médecins. Chez les
Malinkés et dans toute la Haute-Guinée, ce sont alors les griots,
ainsi que la caste des forgerons qui ont la spécialité de soigner les
malades ; ils font en même temps les chirurgiens et pratiquent
l'opération de la circoncision ou de l'abcision. Enfin, chez les
Peulh du Fouta-Djallon, ce sont en général de vieux serviteurs
habitant les villages de culture ; quelques hommes, mais surtout
des femmes qui connaissent la vertu des plantes, les récoltent et
préparent les remèdes à administrer aux malades. Certains villages
sont renommés pour les cures que Ton va y faire.
Il n'est pas toujours facile à l'Européen d'avoir des renseigne-
ments sur la valeur exacte des plantes utilisées comme médica-
280 ÉTUDES ET MÉMOIRES
ment, car. à part quelques-unes fort communes partout, elles ne
sont connues que par les intéressés : sorciers, rebouteux ou autres,
qui gardent leurs secrets de guérisseurs, font des mélanges extraor-
dinaires et qui, la plupart du temps, entourent l'administration de
leurs drogues de nombreuses pratiques de sorcellerie ou de féti-
chisme.
Il en est de même avec les musulmans, chez lesquels les versets
du Coran, écrits et donnés par leurs marabouts, jouent un grand
rôle dans la pharmacopée indigène, soit comme amulettes à porter
sur soi, ou bien alors, et le plus souvent, en buvant le liquide pro-
venant du lavage des inscriptions faites à l'encre sur des morceaux
de papier ou des planchettes.
Aussi, dans cette notice rédigée de la façon la plus succincte, je
n'ai voulu que désigner, — en vue des études futures ou complé-
mentaires qui pourraient être faites — , les plantes employées cou-
ramment un peu par tous, en évitant autant que possible tout ce
qui me paraissait douteux ou trop entaché de pratiques fétichistes.
Je ne donne donc pas de détails sur la façon de préparer et d'admi-
nistrer les remèdes.
I) ailleurs, les plantes qui servent aux noirs appartiennent
presque toutes aux mêmes familles reconnues en Europe comme
étant médicamenteuses : telles les Euphorbiacées, les Asclépiadées,
les Renonculacées, les Loganiacées, Apocynées, certaines Légumi-
neuses, des Liliacées, des Aroïdées, qui sont purgatives, drastiques,
irritantes ou toxiques ; des Combretacées, des Sterculiacées, des
Rubiacées employées comme reconstituantes ou fébrifuges ; des
Malvacées comme émollientes, etc., etc.
En général, les indigènes ont une médication peu variée; à part
les astringents, les purgatifs ou laxatifs, les reconstituants, les
dépuratifs, etc., pris à l'intérieur, la plupart des médicaments sont
appliqués à l'extérieur soit en lotions, en frictions, applications ou
cataplasmes .
Ils se servent également beaucoup des corps gras, huiles ou
beurres tirés des végétaux tels que l'huile de palme ou le karité
qui servent d'adjuvant et remplacent l'axonge ou la vaseline.
Dans celte nomenclature, j'ai employé autant que possible les
noms scientifiques latins, accompagnés des noms indigènes, afin
que l'on puisse les retrouver facilement ; pour quelques plantes non
encore déterminées exactement, j'ai porté le nom du pays où elles
m'ont été signalées.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 281
J'espère que cette notice qui devrait être revue, corrigée el aug-
mentée par la suite, pourra, telle qu'elle est, être utile aux voya-
geurs, aux colons et a tous ceux qu'intéressent 1 étude des plantas
et la santé de tous aux colonies.
Abrus Precatorius.
Légumineuse papilionacée.
Petite plante grimpante commune dans les fourrés, grappe de
Heurs roses ; fruit : petit haricot rouge vif taché de noir, servant à
faire des colliers et des parures. Existe dans toute la colonie.
Les feuilles sont sucrées amères, les indigènes les emploient
comme la réglisse dans diverses infusions, seules ou mêlées à
dautres plantes.
Acacias divers
Légumineuses mimosées.
Acacia Verek ou Mimosa senegalensis.
Acacia Arabica ou Mimosa arabica.
Sahé (M.)1- Bara Na (F.).
Ces deux arbres n'existent que dans la Haute-Guinée en allant
vers le Haut-Sénégal et le Soudan.
Ils donnent tous les deux de la gomme jaune ou rouge dite gomme
du Sénégal.
Employée par les indigènes pour les maux de gorge et de poi-
trine.
Les fruits servent à tanner et à colorer en noir.
Médicament contre la dysenterie et les maladies des yeux.
Acacia astringens (ou Acacia Adansoniï).
Bagana (M.) ou Bara Na.
N'existe également que dans la Haute-Guinée, donne aussi une
gomme rouge.
Les gousses résineuses et très astringentes servent à tanner les
cuirs.
Médicament contre le scorbut et la dvsenterie.
I. Dans cette notice, les noms indigènes suivis des lettres M. signifient : idiome
Malinké. S. Soussou et F. Foula du Fouta-Djallon.
But. du Jardin colonial. 1911. I. — N" 97. 20
2(S2 ÉTUDES ET MÉMOIRES
La poudre des pousses pilées est mise sur les plaies syphilitiques.
Le liber très ligneux de lécorce sert a envelopper les plaies vives
pour les faire cicatriser rapidement ; il est surtout employé pour la
guérison des nouveaux circoncis.
Acacia albida (ou Acacia du Sénégal).
Bransan (M.).
Lécorce est employée en infusion comme étant pectorale et fébri-
fuge.
Acacia fasciculata :
Sénégal et Haute-Guinée.
Lécorce en infusion est vermifuge; elle est employée pilée en
applications, contre les maladies de la peau.
Acacia Sieberiana.
Brasan Guhoni (M.).
Arbre très épineux, assez commun dans la région de Kadé et la
Haute- Guinée.
L écorce et la racine en décoction passent pour un excellent t<e-
nifuge, on s'en sert également contre 1 uréthrite.
Acacia sp.
Guélé (M.). Guilé (F.).
Bel arbre commun dans toute la colonie, bois très dur, feuillage
clair, gris argenté, gousse indéhiscente, noire, coriace, à graines
noyées dans la pulpe.
Feuilles et écorce astringentes. Files sont employées pour la pré-
paration des peaux, en lotions et lavages pour les maladies de peau
et à l'intérieur comme médicament astringent.
Adansonia digitata.
Baobab; trois variétés environ.
BOMBACÉE.
Boki M. . Kiri S. . Bohé (F. .
Arbre existant dans toute la colonie : il est moins fréquent sur la
côte plus humide mais devient plus commun à mesure (pu- l'on
monte dans l'intérieur vers la Haute-Guinée et le Soudan.
Pousse de préférence dans les terres légères et sablonneuses.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 283
Les indigènes emploient les différentes parties du Baobab à
toutes sortes- d'usag-es ; pulpe farineuse du fruit et jeunes feuilles
dans la cuisine, mais surtout comme médicament pour un grand
nombre de maladies, principalement au Sénégal où il est très com-
mun.
La farine acide du fruit sert à guérir de la dysenterie et de la
diarrhée, elle sert également à faire cailler le lait. Les feuilles sont
très employées comme émollient ; on en fait de la tisane pectorale,
diurétique et anti-fébrifuge. Elles servent beaucoup pour les lavages,
ablutions très chaudes, fumigations, etc., ainsi qu'en cataplasmes
pour faire mûrir les tumeurs.
L'écoree est textile.
Les graines grillées et pulvérisées ainsi que le latex servent a
combattre les maux de dents et des gencives.
On emploie la poudre veloutée qui recouvre le fruit pour sau-
poudrer les mauvaises plaies.
Une décoction faite avec la partie fibreuse de l'intérieur de la
coque passe pour emménagogue.
Eriodendron anfractuosum.
Fromager commun.
Bombacée.
Banan (M.). Bentegnievi (F.). Kondé (S.).
Très grand arbre, beaucoup plus commun en Guinée que le
Baobab ; existe partout depuis les bords de la mer jusqu'au Soudan ;
se trouve surtout autour des villages qu'il indique de loin.
La bourre soyeuse et excessivement légère qui entoure les
graines est, ce qu'on appelle commercialement a le kapok » ; les
indigènes la récoltent pour garnir des coussins ou de petits matelas ;
mais elle passe pour occasionner de nombreuses ophtalmies ou des
inflammations des paupières.
Elle est aussi excessivement inflammable et a souvent été la
cause des incendies de cases en saison sèche, a l'époque où le sol
est couvert de son duvet, et je connais des villages du Sankaran
entourés de vieux fromagers qui ont été abandonnés pour cette
cause.
Les jeunes feuilles sont employées comme émollient et presque
aux mêmes usages que celles du Baobab.
284 ÉTUDES ET MÉMOIRES
L'infusion ou la décoction des fleurs est employée contre la cons-
tipation.
Bombax buonopozense.
Fromager à fleurs rouges.
Bomba cée.
Boumbou (M.). Loukrougny (S.).
Diohé ou Boumbou (F.).
Arbre plus petit que le fromager ordinaire ; très commun dans
le centre de la colonie, surtout sur les collines rocailleuses du
Fouta et dans le cercle de Kadé.
Son fruit donne une bourre plus belle, plus soyeuse et plus résis-
tante que celle de l'Eriodendron ; elle est également plus facile à
récolter.
Les feuilles fraîches, séchées ou pilées sont employées aux
mêmes usages que celles du Baobab ou du Fromager, mais surtout
en lavages ou bains chauds contre la fièvre.
Les fruits jeunes coupés en tranches et séchés servent à la cui-
sine et sont employés à l'intérieur comme émollients et rafraîchis-
sants ainsi que le Gombo ou autres Hibiscus.
Acridocarpus plagiopterus.
Malpighiacée.
Arbre mi-sarmenteux, assez commun dans toute la colonie ;
pousse près des rivières ; fleurs jaune vif en panicules terminaux.
La décoction des racines est employée comme vermifuge.
Elle serai) employée aussi contre la maladie du sommeil.
Les racines servent de fétiche pour chasser les serpents.
Adenium Honghel.
Apocynée.
Boulon Kourané (M.).
Plante arbuste n'existant que dans la Haute-Guinée et vers le
Sénégal .
Des feuilles et du tronc incisé découle un suc lactescent employé
,i l'extérieur contre les mauvaises plaies et Les ulcères rebelles.
La fleur est toxique.
Cette plante a été étudiée tout spécialement par M. le professeur
F. Perrot de l'Fcole supérieure de Pharmacie.)
PLANTES MÉDICINALES L»K LA GUINÉE FRANÇAISE 285
Afzelia africana.
LÉGDMlNEUSE CÉSALPIN1ÉE.
Lingue (M.). Linké (F.).
Grand et bel arbre existant dans toute les régions de la Guinée
et à toutes les altitudes.
La graine pulvérisée passe pour un violent poison.
Les indigènes en font des colliers aux enfants pour conjurer le
mauvais sort.
Alchornea sp.
EUPHORBIACÉE.
Gargassaki (F.). Bolonta S. .
Arbre buissonnant et sarmenteux, excessivement commun dans
toute la colonie, dans toutes les régions et à toutes les altitudes :
il ne pousse que le pied dans l'eau, marais ou bord des ruisseaux.
Il est facilement reconnaissable par ses feuilles forme mûrier, et
surtout par ses fruits nombreux échelonnés le long des branches en
longues grappes pendantes ; formées de petites coques vertes qui
entr ouvertes laissent voir une graine rouge vif.
Par ses différents noms indigènes, tous les noirs le connaissent
bien, car ils s'en servent un peu partout comme d'un médicament
très renommé.
Il est surtout employé à l'intérieur comme laxatif, purgatif et
dépuratif; extrait ou décoction des jeunes pousses pilées avec du
citron et infusion des feuilles.
Contre la blennorrhagie, infusion des feuilles avec du jus de
citron.
La moelle des jeunes branches avec du sel pour les maladies de
poitrine.
Les feuilles et surtout les fruits écrasés servent à teindre en noir
les étoffes, les cuirs et les poteries.
Amarantacées.
Amarantus spinosus.
Amarantus sp.
Boron (M.).
Plantes de diverses variétés poussant autour des villages dans
les terres cultivées ; la plupart ont des feuilles comestibles et sont
mangées comme des épinards.
286 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les feuilles et les racines bouillies sont laxatives (médecine des
enfants); elles sont employées en cataplasmes émollients sur les-
abcès, les clous et les brûlures.
Amaryllidées.
Plantes à oignons ou à tubercules ; excessivement communes
partout dans toute la Guinée. Presque toutes ont les tubercules
toxiques.
Hœmanthus multiflorus.
Très commun, tubercule toxique; la racine séchée et pulvérisée
sert à saupoudrer les mauvaises plaies et les ulcères.
Hymenocallis sp.
Oignon passe pour toxique.
Crinum giganteum.
Crinum sanderianum.
Oignon toxique, purgatif violent, déterminerait une diarrhée dif-
ficile à arrêter.
Amomums divers.
SCITAMINÉES OU ZlNGIHÉRACÉES.
Amomum stipulatum.
Dadigogo ou Gogo (F.). Yaya lili M.).
Amomum citratum.
Gogo (F.). Gogué (S.). Yaya (M.).
Ces deux plantes à feuilles odorantes et à fruits comestibles sont
excessivement communes dans toute la Guinée, dans les terrains
ombrés et humides. Elles sont employées comme vermifuges; les
racines très traçantes sont pilées et l'on boit la décoction faite à
froid pour expulser le ténia.
Gostus afer Ker.
Timbi Y;nnl>;i F.). Sinkouiiiy (S.). Bira Kourouba Fira M. .
Scitaminée excessivement commune dans 1rs sous-bois et au bord
des ruisseaux.
Les feuilles sont employées en cataplasmes contre les migraines
et les névralgies, liges et feuilles pilées à froid comme vulnéraire.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 287
Décoction des racines contre la syphilis.
Médicament pour les femmes ayant mal au ventre.
La racine bouillie sert à guérir les plaies et les coupures.
Amomum melegueta.
Xiemekou Fourou (M.).
Plante commune dans toute la colonie mais surtout vers le Kissi
et le Sankaran.
Les graines poivrées et aromatiques servent d'épices; elles sont
employées comme digestif, cordial et stimulant.
La racine est vermifuge.
Zingiber officinale.
Gingembre commun, gris.
Niamakôu Bedi (F.). Sarah N'Diabila (S.). Niemekou (M.).
Plante assez commune ; est cultivée un peu partout dans la
colonie, mais surtout par les Soussous qui en font la base d'une
sorte de bière poivrée ; sert également de condiment.
Le suc des rhizomes piles est employé comme anti-vomitif; la
racine pilée en application sur les dents malades ainsi (pie poul-
ies maux de tête.
Le gingembre est employé également comme stimulant, stoma-
chique et en cataplasme comme révulsif.
Kaempferia .£thiopica.
Plante excessivement commune dans tous les sous-bois ; fleur
grande rose violet, fleurissant au ras du sol, aux premières pluies,
avant la pousse des feuilles.
La racine passe pour toxique ; fruit non comestible.
Anagardiacées.
Anacardium occidentale.
Pomme cajou.
Arbre importé il y a longtemps à la Côte d'Afrique; existe dans
beaucoup de villages indigènes aussi bien sur la Côte que dans l'in-
térieur.
Les feuilles et lécorce sont astringentes et employées contre la
diarrhée ainsi qu'en gargarismes pour les maux de gorge.
Le suc corrosif que contient le péricarpe de l'amande est employé
288 ÉTUDES ET MÉMOIRES
pour cautériser et faire tomber les dents cariées, pour brûler les
verrues et pour marquer le linge en noir indélébile.
Quelques indigènes s'en servent comme vésicatoire et révulsif
mais il est assez dangereux à employer.
Avec le fruit on confectionne une boisson très rafraîchissante et
un bon vinaigre.
Mangifera indica.
Manguier commun.
Mango (S.). Bodo Porto (F.).
Arbre importé autrefois par les Portugais; très commun dans
tous les villages de la Côte et même assez loin dans l'intérieur jus-
qu'au Niger.
De même que pour lAnacardium. les feuilles sont également
employées comme potion ou infusion astringente, pour les maux de
dents, les maux de gorge, la bronchite, ainsi que pour arrêter les
diarrhées persistantes.
Spondias lutea.
Monbin à prunes jaunes.
Tialé ou Talé (F.). Lokouré Sine ou Longouré (S.), Minkon (M.).
Arbre très commun partout dans la Colonie surtout autour des
villages. Existe en plusieurs espèces.
Avec le fruit jaune, comestible, les indigènes font une boisson
rafraîchissante, diurétique et fébrifuge.
L'écorce bouillie sert en gargarismes contre le mal de dents ; à
l'intérieur comme vermifuge contre les lombrics.
Les jeunes feuilles chauffées et exprimées servent à combattre les
maux de ventre des enfants.
Lavage des yeux avec la décoction des feuilles pilées et macé-
rées: infusion des feuilles contre tièvre et constipation.
Spondias microcarpa.
Même genre, mêmes emplois.
Dologa (F. .
Anacardiacée à fruits violets comestibles.
Grand et bel arbre commun au Fouta-Djallon au bord des ruis-
seaux.
Employé comme les Monbins.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 28!)
Bembé (M.).
Nombreuses variétés d'arbres de la famille des Anacardiacées du
genre Odina à fruits en grappe, comestibles pour la plupart; très
communs dans les taillis de la Haute-Guinée.
Les feuilles et l'écorce sont employées par beaucoup d'indigènes
Malinkés dans le genre du Spondias liilea.
Ananassa sativa.
Broméliacée.
Ananas commun.
Fougné (F,).
Plante importée très commune dans beaucoup de villages de la
côte et de l'intérieur.
Les indigènes emploient les fleurs comme emménagogue. La
poudre des racines séchées et pilées contre l'hydropisie.
Le fruit mangé demi-mûr est considéré comme vermifuge et
excellent pour les maladies de la vessie.
Anisophyllea sp.
Rhizophoracée.
Kanosi ou Kansi (F.). Kanti ou Kantigui (S.).
Grand et bel arbre, commun à la côte, devient plus rare à mesure
que l'on avance dans l'intérieur, vers la Haute-Guinée. Fruit : baie
jaune comestible.
L'amande pilée du fruit est employée comme vomitif.
Anogeissus leïocarpus.
CoMBRETACÉE.
Krekreté (M.).
Arbre moyen, rare dans la région côtière, mais très commun en
Haute- Guinée.
Les feuilles pilées et bouillies servent à teindre les étoffes en
jaune.
Elles sont employées comme astringentes, mais surtout pour
des ablutions et des fumigations contre les démangeaisons et les
maladies de la peau.
Dans quelques régions, les indigènes emploient l'écorce comme
fébrifuge, en lotions chaudes et infusions légères.
290 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Anona muricata.
Anonacée, Gorossolier.
Doukoumé Porto (F.).
Arbre importé et cultivé dans quelques villages seulement.
Les fruits comestibles et sucrés-acides sont très rafraîchissants.
Les indigènes emploient les feuilles en tisane calmante et sudo-
rifique, contre la tîèvre, ainsi qu'en lotions très chaudes.
Les feuilles pilées fraîches servent également à cicatriser les
plaies vives. En infusion, elles sont employées pour les maladies
des enfants.
Les autres Anones cultivés pour leurs fruits : le Cœur de bœuf,
la Pomme cane lie, le Cachiman, le Ghérimolier, sont également
employés dans la médecine indigène, mais ces arbres sont encore
peu communs dans les villages."
Anona senegalensis.
Anonacée sylvestre.
Doukoumé (F.). Mété (S.).
Arbuste indigène, excessivement commun partout dans les taillis
depuis la côte jusqu'au Soudan; fruit jaune orangé, comestible res-
semblant à la pomme canelle ou au cœur de bœuf.
Assez usité comme médicament : écorce et racines vermifuges;
infusion et décoction de Técorce en gargarisme contre les maux de
dents.
Les feuilles et les jeunes tiges font une excellente infusion pecto-
rale ; pilées fraîches, elles servent à guérir les dartres.
Anthocleista Frezoulsii.
LOGANIACÉE.
Behidé Modio (F.). Demba Iri (S.). Foreta Lafira M. i.
Arbre assez commun dans toute la Colonie, existe en deux ou
trois variétés; pousse généralement dans les terres profondes et
humides.
Est facile à reconnaître par ses tiges ('lancées, terminées par une
rosette de très grandes feuilles.
Les graines et l'écorce sont employées comme médicament pur-
gatif, mais à faible dose, car il serait toxique.
\ibre fétiche pour les femmes enceintes.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 2iM
Argemone mexicana.
Papavéracée.
Argemone du Mexique.
Petit pavot à fleurs jaunes et à feuilles épineuses, excessivement
commun autour des villages dans les terres cultivées; graines oléa-
gineuses, peu employées par les indigènes.
Le latex rougeàtre et légèrement corrosif, s'emploie comme le sue
de l'Eclairé pour détruire les verrues et cautériser les chancres
syphilitiques. La décoction des racines sert en lavages pour les
maux d'yeux, les enflures; en gargarisme pour les maux de dents
et a l'intérieur contre la blennorrhagie.
L'infusion des tiges est diurétique.
Aroïdées.
Arums (divers).
Bara Na (M.).
Les Aroïdées ou Arums sauvages à tubercules, sont très communs
dans les sous-bois et existent en de nombreuses variétés dans toute
la Guinée à toutes les altitudes.
En général les indigènes emploient les tubercules crus de ces
plantes comme médicament révulsif ou comme vésicatoire. car
presque tous ont le suc caustique et sont toxiques à l'intérieur.
Asclépiadées.
Asclepias gigantea ou Calatropis procera.
Arbre à soie du Sénégal.
Plante arbuste assez commune dans la Haute-Guinée et le Séné-
gal, rare à la cote ; pousse de préférence dans les terrains secs et
sablonneux.
La racine passe pour être toxique ainsi que celle de beaucoup
d'autres plantes de la même famille; les indigènes s'en servent à
petites doses contre la lèpre.
La poudre du charbon fait avec toute la plante sert à saupoudrer
les mauvais ulcères.
Dafé (F.).
Fouvé (M-.).
2'.)2 ÉTUDES il MÉMOIRES
Genre Ceropegia .
Petite plante a [leurs roses, commune sur les plateaux latéri-
tiques; tubercule comestible en forme de rave (navel aplati
Le suc «lu tubercule esl donné comme anti vomitif el pour faire
passer les hoquets nerveux,
Kindé (F.).
Krema Firi (S. I.
Petite liane de la famille des A.sclépiadées ; racine odorante.
La macération ou l infusion «les racines mêlée avec <lu citron esl
employée contre la blennorrhagie
I /in lus ion des feuilles esl donnée aux femmes qui on! des douleurs
du bas venl pe.
Tanaboka (F.).
Seniongou | M. i.
As< ILÉP1ADÉE du g< me Ma rsilcnia .
l'huile mi-grimpante, assez commune, ;< feuilles comestibles.
Elle esl employée comme médicament pour l'éléphantiasis des
lesl leules
Bananiers.
Mi sacées, Musa divers.
Banana | V .
I .es bananiers existent dans toute la colonie surtout chez les
Soussous el les Foulas (|in en enlourenl leurs villages siins pour
cela en faire de cul I ure spéciale.
En plus de leurs fruits comestibles, certaines parties de la plante
soni employées comme médicament.
I .;i sève (|tu coule du I roue ou des feu il les COUpées esl ;isl linceul e
el donnée coiil re l.i d i;i rrllée .
I. infusion des feuilles mélangées à celles du citronnier esl consi-
dérée comme fébrifuge.
Les Heurs passenl pour emménagogues ainsi que les raoines «lu
bananier sauvage « Musa religiosa », commun au Fouta.
Les feuilles servent surtout, soil fraîches, soil légèrement passées
- » « i feu pour les ramollir, a faire d'excellents pansements.
( )n s en sert aussi pour envelopper les noix (le kola fraîches des
tinées ;i \ oyager.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 293
La cendre obtenue avec les écorces des bananes et les feuilles
sèches brûlées, sert k saupoudrer les ulcères et à renforcer le tabac
à priser.
Bassia Parkii ou Butyrospermum Parkii.
Sapotacée.
Karité ou arbre à beurre.
Ce ou karité (M.). Karé (F.).
Arbre n'existant que dans la Haute-Guinée où il est très commun,
ainsi que dans toute la région soudanaise.
Avec l'amande du fruit, les indigènes font le beurre de karité qui
sert à la cuisine.
Il est employé dans beaucoup de cas comme médicament, soit en
frictions contre les rhumatismes, soit mélangé aux autres médica-
ments comme corps gras remplaçant 1 axonge ou la vaseline.
L'écorce pilée passe pour être un bon remède contre la lèpre.
Bauhinia reticulata.
LÉGUM1NEUSE CÉSALPIMÉE.
Bafké (F.). Yorokoye (S.). Niama (M.).
Arbre moyen, très commun un peu partout dans la colonie, à
toutes les altitudes et dans toutes les régions.
Est employé à de nombreux usages ; écorce textile et très résis-
tante. Dans la Haute-Guinée, les feuilles acides et très astringentes
servent surtout à coaguler le latex du Landolphia.
Médicament pour le ventre, macération des jeunes feuilles en
décoction prise à l'intérieur.
Feuilles expectorantes; servent également à guérir la dysenterie,
la lèpre, la petite vérole.
La racine passe pour fébrifuge.
La cendre de l'écorce brûlée, en application sert de vésicatoire.
Un peu de cendre, bue dans de l'eau pure, calme les douleurs
d'intestin.
Vulnéraire : la deuxième écorce rouge (liber) appliquée fraîche
fait fermer rapidement les plaies vives, coupures, etc.
Les jeunes pousses sont données en infusion aux enfants contre
les coliques et les mauvaises diarrhées.
2t>4 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Bauhinia rufescens.
Arbre plus petit et plus rare en Guinée que le B. rcticulutn ; le
port n'est pas le même, il est buissonnant et a de toutes petites
feuilles.
Comme le précédent, il sert également de médicament contre
dysenterie, lèpre, variole, etc.
Belshmiedia sp.
L al; RACÉE.
Labi ('F.). Toi;. S. .
Bel arbre qui existe surtout à la Côte et dans le Fouta. rare en
Haute-Guinée; l'amande du fruit est comestible, grillée et séchée.
Les fruits piles sont donnés contre la dysenterie; la décoction
en est administrée aux jeunes veaux pour arrêter la diarrhée.
L'écorce séchée et pilée, mêlée au riz, se prend comme fortifiant
et pour augmenter l'appétit.
Les lotions de l'écorce et des feuilles bouillies, sont bonnes contre
les migraines.
BaniDané (F.).
Missa Amandan (M.).
Leg. papilionacée, genre Milletia.
Arbre moyen existant sur les plateaux du Fouta et en Haute-
Guinée.
La décoction de l'écorce fraîche broyée, sert à guérir les plaies,
mais est spécialement employée au pansement des nouveaux cir-
concis.
Bélendé F.).
Loli (S. .
Arbre de deux à trois mètres, de la famille des Hypéricacées ;
médicament assez, employé au Foutu.
L'infusion des jeunes feuilles bouillies est employée pour la blen-
aorrhagie et comme purgatif; les femmes l'emploient contre les
maladies du bas ventre.
Boeté F.).
Moronda S.).
Cataplasme des feuilles et lotions chaudes contre migraine et
névralgies.
( Iapparidées.
PLANTES MÉDICINALES DK LA GUINÉE FRANÇAISE 295
Cadaba farinosa.
Plante buissonnante de la Haute-Guinée et du Sénégal.
La décoction ou l'infusion des feuilles est employée pour les
enfants dans les affections de la poitrine, contre le rhume et la
lièvre.
La décoction de la plante est bonne aussi dans la dysenterie.
Capparis polymorpha. C. tomentosa.
Plantes épineuses communes en Haute-Guinée et au Soudan.
Les racines et le fruit sont toxiques.
Douki (F.).
Doura (M.).
Probablement le «Cordyla africana » ou <*. Calycandra pinnata ».
Grand et bel arbre de la famille des Capparidées, rare à la côte
mais commun dans la région de Kadé et en Haute-Guinée
Le fruit est comestible, mais donnerait le vertige si on en mange
beaucoup .
La décoetion des feuilles calme les coliques; lécorce et les feuilles
pilées servent de médication pour les chevaux et le bétail.
Lécorce pilée en décoction passe pour apéritive. On se sert éga-
lement des feuilles bouillies en fumigation pour les maux de tête.
Carapa Touloukouna ou C. t/uincensis.
Méliacée.
Kobi (M.). Gobi (S.).
Arbre moyen, commun dans toute la colonie ; croît de préférence
au bord des ruisseaux ou rivières.
Le fruit donne une graisse très amère, non comestible, servant à
faire du savon.
La graisse ou huile végétale est employée en frictions pour les
courbatures, les rhumatismes, le mal au ventre et en application
sur les mauvaises plaies, les dartres et la teigne.
Elle est également efticace contre les punaises, les chiques et les
moustiques.
Lécorce amère. séchée et pilée, est employée comme tonique et
fébrifuge.
A- suivre.) H. Pobégotn,
Administrateur en chef des colonies.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
Suite.
VI
Étude des farines.
[Suite.)
Le genre Mucuna présente une extension considérable et se
trouve représenté par des formes diverses dans les contrées chaudes
des deux hémisphères. Il est remarquable par le dimorphisme de
ses étamines, dont cinq sont à anthères basifîxes et les cinq autres
à anthères dorsifixes.
Le M. utilis Wall., qui semble être originaire de l'Arabie,
fournit un grand nombre de variétés qui sont utilisées à Madagascar,
à la Réunion et dans les îles voisines comme plantes fourragères
sous le nom de Pois Mascate.
C'est une plante excellente au point de vue agricole ; elle est fort
rustique et forme à la surface du sol une couverture épaisse qui
«'touffe les mauvaises herbes ; ses feuilles sont riches en matière
azotée et elle donne, le long de ses tiges, de nombreuses racines
adventives qui portent de grosses nodosités. C'est donc une plante
améliorante de premier ordre.
Le genre Cajanus ne fournitqu'une seule espèce(7.'. indicus Spreng),
originaire de l'Inde et spontanée en outre dans l'Afrique tropicale.
La plante est arborescente, très rameuse et donne de nombreuses
gousses un peu velues à la surface, renfermant i à 5 graines. Ces
graines (Ambrevades, Pois oTAnffole), se mangent fraîches comme
les petits pois, dont elles ont la dimension ; les gousses jeunes rem-
placenl les haricots verts; la plante à l'état sec constitue un bon
tour rage.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 297
On distingue deux variétés principales, suivant le coloris de la
fleur : le C. flavus D.C. a l'étendard complètement jaune, le
C. bicolor D.C. a l'étendard veiné de rouge et de brun.
Le genre Phaseolus fournit une série nombreuse d'espèces et de
variétés spéciales aux pays chauds.
L'une des principales est le Ph. lunatus L. C'est une espèce vrai-
semblablement originaire de l'Amérique tropicale, mais répandue
maintenant sous tous les climats chauds.
A l'état sauvage, les graines sont polyédriques, d'une teinte vio-
let foncé et très vénéneuses; elles renferment un glucoside, la pha-
séolunatine, capable de donner par dédoublement, sous l'action
d'une diastase voisine de l'émulsine, une certaine proportion d'acide
cyanhydrique. On désigne cette variété nocive à la Réunion, sous
le nom de pois amer.
Sous l'influence de la culture, les graines changent de forme et
deviennent comprimées, de couleur et prennent une teinte jaunâtre
avec des taches violacées ; en même temps, elles perdent à peu près
définitivement leurs propriétés toxiques.
Cette variété améliorée porte le nom de pois d'Achery, en souve-
nir de la famille d'Achery, colons réunionais qui contribuèrent à
l'amélioration et à la diffusion de cette légumineuse.
Enfin, par une culture encore plus prolongée, les graines
deviennent tout à fait plates, complètement blanches et absolument
inolfensives et sont alors désignés à la Réunion, sous le nom de
pois doux ou pois dragées.
Les haricots même des variétés améliorées ne doivent être con-
sommés qu'avec la plus grande prudence, car il faut toujours
craindre une régression avec retour des propriétés nocives. On uti-
lise le Ph. lunatus et principalement les variétés sauvages, surtout
pour la nourriture des animaux; en faisant bien cuire les graines,
on détruit la diastase, le dédoublement du glucoside devient impos-
sible et la production d'acide cyanhydrique est évitée.
Le Ph. inarnœnus L., connu sous le nom de Pois du Cap, dont
les graines sont beaucoup plus grosses, est souvent regardé comme
une variété de l'espèce précédente ; il est cultivé à la Réunion et
surtout à Madagascar. Certains prétendent que la plante âgée donne
des graines toxiques, mais le fait a été mis en doute par quelques
auteurs.
On doit probablement considérer comme variété du Ph. lunatus
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 97. 21
298
KÏL'DES ET MEMOIRES
le haricot de Baria, très répandu en Cochinchine et dont Loureiro
faisait une espèce spéciale sous le nom de Ph. tunkinensis Lour.,
un certain nombre de haricots des Antilles, tels que le pois savon, à
graines très sucrées (Ph. saccharatus Macfad.), le pois S^- Martin, à
gousses très aplaties (Ph. latisiliquus Macfad.), etc.
Il faut encore citer, parmi les espèces de ce genre, cultivées dans
les pays chauds : le Ph. radiatus L. ou Ph. Mungo L., inconnu à
Eig. 64. — Voandzeia sublerranea. A, aspect de la plante ; B, terminaison d'un pédon-
cule avec 2 fleurs: C. calice étalé; D, coupe longitudinale du tube staminal cl de
l'ovaire : E. (Extrémité du style : F, fruit [d'après Taubert).
l'étal sauvage, cultivé surtout dans la région indo-malaise et en
Afrique; c'est une espèce très productive, à gousses cylindriques,
longues et velues, renfermant de nombreuses graines, de couleurs
variées suivant les races ; c'est peut-être à cette espèce qu'il faut
rapporter VAmbérique de la Réunion; le Ph. rnultiflorus ! Willd.
ou haricot d'Espagne, à belles lleurs rouges, très ornementales; cette
espèce, annuelle dans les pays tempérés, devient vivace au moyen
d'un tubercule souterrain sous les climats chauds ; les graines en
sont coriaces et d'une digestion difficile.
l . Espèce originaire <l Amérique.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
291)
Le genre Voandzeia est originaire de l'Afrique tropicale, où il
donne une espèce fort intéressante le V. suhterranea ' Thou, cultive
surtout sur la côte occidentale d'Afrique et à Madagascar.
(_7 JCWv 'jVLvvOV
c*.tA\vv^v\VCvvX
Fig. 65.
Variété de Vigna Catjang (Dàu Muôi du Tonkin .
Les gousses sont courtes, monospermes, déhiscentes et mûrissent
1. M. Aug. Chevalier a signalé récemment, une autre Légumineuse appartenant au
même genre, cultivée dans le Moyen-Dahomey et qu'il a baptisée V. Poissoni.
300
études et mémoires
sous terre comme le fruit de l'Arachide. La graine est riche en
matières de péserve des différentes catégories et constitue un aliment
complet, (m peut distinguer deux variétés principales assez nettes,
d'après l'aspect du fruit; dans l'une, la coque du fruit est ligneuse
et épaisse, dans l'autre, elle est beaucoup plus mince et papvracée.
Le genre Vigna comprend de nombreuses espèces très répandues
dans toutes les régions tropicales. La plus importante est le V. Cat-
iang Walp. ou V. sinensis End!., c'est une espèce qui parait origi-
naire de l'Amérique du Sud. mais qui présente aujourd'hui un
l'i^. 66. Dolichos Labial). A, rameau avec fruil s : 1!. légume ouvert
(d'après Sadebeck .
polymorphisme déconcertant, en rapport avec sa grande aire d ex-
tension actuelle. Les gousses sont très longues et peuvenl dépasser
.'{Il cm.: elles sont c y li ndriques, légèrement étranglées entre les
graines, qui sont séparées les unes des autres par des cloisons; les
raines sont petites, faiblement réniformes, avec des faces presque
plaies aux extrémités.
o
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 301
C'est sans cloute à cette espèce qu'il faut rapporter les Niébés du
Sénégal et du Soudan, les Voehrns de la Réunion et de Maurice,
le Vohamha de Madagascar; c'est aussi le Dau-muoi d' Indo-Chine,
etc.
Le genre Dolichos se distingue, en outre des caractères que nous
avons indiqués précédemment, par sa graine présentant un arille
charnu autour du hile. Il appartient surtout aux régions tropicales
de l'ancien monde. L'espèce la plus fréquemment utilisée est le
D. Lablab L., originaire de l'Inde et cultivé un peu partout dans
les régions chaudes, mais particulièrement dans l'Asie méridionale.
Les gousses sont aplaties, courtes et rugueuses, et contiennent
généralement trois graines qui sont ovales, aplaties et se distinguent
des Légumineuses voisines par le hile blanc qu'elles portent.
Il existe des variétés naines et des variétés grimpantes de celte
espèce.
Le Lablab est désigné à la Réunion et dans les îles voisines sous
le nom d Wntaque.
C'est à côté du genre Dolichos qu'il faut ranger les Pachi/rrhizus
dont les tubercules souterrains formés aux dépens des racines, sont
souvent utilisés comme légumes et mangés à la façon des ignames.
Le P. angulatus Rich, qui est le Dolichos bulbosus de Linné,
originaire des Philippines, donne des tubercules globuleux ou napi-
formes, très riches en amidon d'une extraction facile; on le cultiv
maintenant dans presque tous les pays chauds.
E. — Caractères des principaux amidons de Légumineuses.
a) Amidon de haricot Phaseolus lunatush. ). Grains ovales ou
Fi;}', (ï7. — Amidon de Phaseolus radia tus: 'iôi) d.
H02 ÉTUDES ET MÉMOIRES
plus rarement réniformes, mesurant de 15 à 40 ;;. ; les très petits
grains au-dessous de 15 \j. sont rares et l'amidon a une apparence
homogène. Hile linéaire très net, mais peu ramifié: stries fort peu
apparentes.
Fig. lift. — Amidon de pois. 350 d.
b) Amidon de pois (Pisum sativum L.). - - Grains assez irréguliers
de forme et de dimensions, à contour soit réniforme. soit presque
carré avec angles arrondis, soit trilobé, soit souvent très allongé,
etc. Dimension de 10 à 35 y.. Hile linéaire net, mais non ramitié:
stries fines et généralement peu apparentes. Hile et stries invisibles
dans la glycérine. Certains grains ont un reflet verdâtre caractéris-
tique.
Fig, 69. — Amidon de Lentille. 350 d.
C) Amidon de lentille < Lens e&culenta Mœnch.). - ( îrains à contour
elliptique assez régulier; type réniforme plutôt raie. La dimension
des grains varie de 10 à 15 jj,, mais la grande majorité des grains
mesure de 25 à .'{Il ;;., car cet amidon est assez homogène. Le hile
est très visible, en fente linéaire, rarement ramifiée; Les stries sont
le plus souvent invisibles.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUEE
303
d) Amidon de pois chiche [Cicev arietinum L.). — Grains à con-
tour ovale, réniforme, parfois à bords parallèles; la dimension des
0
o
o&0
00
Fig. 70. — Amidon de pois chiche. 350 d.
grains varie de 10 à 30 y. avec une prédominance des grains mesu-
rant 20 [j. ; amidon peu homogène. Hile linéaire, très long, non
ramifié; stries très serrées et parfois bien visibles.
<® ® °
Fig. 71. — Amidon de pois Mascate. 350 d.
e) Amidon de pois Mascate [Muciina utilis Wall.). Grains de
forme arrondie plus ou moins régulière, parfois ovale, mesurant de 20
à 35 y., quelques très petits grains mis à part. Amidon peu homogène.
Hile très irrégulier, quelquefois linéaire, mais le plus souvent
constitué de lignes divergentes, parfois indépendantes les unes des
autres, donnant plutôt l'impression de craquelures que d'un hile.
Stries très apparentes et serrées.
f) Amidon d'Ambrevade [Cajanus indiens Spreng). Grains à
contour en ovale allongé, parfois arrondis (les plus petits) ; leur
dimension varie de 9 à i5 u avec une moyenne de 30 u.. Amidon
304
in DE8 ET MÉMOIRES
peu homogène. Hile bien marqué, en fente relativement courte, par-
lois presque punctiforme, raremenl ramifié. Sti'ies bien visihlos sur
I ,,.72.
Amidon de puis d'Angola. 350 d.
quelques grains, médiocremenl serrées. En somme, cet amidon esi
très comparable à celui du pois, mais aucun grain n y présente de
reflel verdâtre comme chez celui-ci.
Fig. T.'i. A ni m
Si i|.I llis|>i(l!l. ■'(.')() il
g] Amidon </<• Soja hispida Mœnch. Grains a contour suborbi-
culaire, mesurant de H> à i'i [a; amidon peu homogène. Hile souveni
étoile, quelquefois linéaire et assez court. Stries très serrées, très
\ isibles.
Ii Amidon de Vigna Catjang Walp. Grains ovales, allongés
ou réniformes ou plurilobés, mesurant de S à ;2.S ;;., avec une
mpvenne d'environ -<> <>. : amidon assez homogène, llile assez
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE • ><*•'»
allongé, presque toujours très ramifié, très irrégulier. Stries peu
o o '
Fig. 74. — Amidon de Vigna Catjang.350 d.
visibles et n'apparaissant dans L'eau qu'au bout d'un certain temps.
Fier. 7ô. — Amidon de pois sabre. 350 d.
j) Amidon de Canâvalia ensiformis. 1). C. Amidon à conteur
ovale ou arrondi, mesurant de 10 à 50 ;;., avec une forte prédomi-
nance de gros grains. Hile très apparent, formé d'une fente courte,
linéaire ou infléchie. Stries invisibles, amidon assez homogène.
k) Amidon dé Voandzeia subterranéa Dup. Th. Amidon a
contour souvent rendorme ou se rapprochant de L'ovale, mesurant
de 10 à 00 ;.>., à pari quelques petits grains peu nombreux. Amidon
assez homogène.
Ilile extrêmement irrégulier, rarement presque linéaire, presque
306
ÉTUDES ET MÉMOIRES
toujours formé par une arborisation de lignes rameuses parcourant
le grain. Stries fines, apparentes seulement sur quelques grains.
Vi^. 76. — Amidon de Voandzou. 350 d.
F. — Falsifications des farines.
Les falsifications les plus courantes des farines consistent :
I" Dans l'addition de débris d'enveloppe provenant de la même
graine que celle qui a fourni la farine considérée. Malgré le blu-
tage, toute farine renferme encore une certaine proportion de
débris tégumentaires ; en ajoutant une portion de son repassée à la
meule, on peut donc falsifier une farine, sans que la fraude soit
très apparente; cette addition a pour résultat de diminuer la valeur
nutritive d'une part et d'augmenter en outre l'altérabilité de la
farine, par accroissement de la proportion des éléments azotés.
On décèle de pareilles falsifications au moyen de préparations
comparatives faites avec une même quantité de la farine incriminée
et dune farine type. En comptant de part et (l'autre le nombre
des fragments d'enveloppe dans le champ du microscope, on pourra
se faire une opinion sur la proportion de son qui a été ajoutée, dans
le cas où l'on observe une différence vraiment appréciable; il sera
nécessaire naturellement d'opérer sur d'assez nombreuses prépara-
tions pour pouvoir établir une moyenne.
On isole d'ailleurs aisément les particules de son assez lourdes
• les grains d'amidon et des lambeaux du parenchyme amylacé par
la lévigation.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 307
Il peut se faire qu'on ajoute aune farine des débris tégumentaires
provenant dune autre graine que celle qui a fourni la farine ; dans
ce cas, la fraude sera décelée en se basant sur les différences de
caractères histologiques des éléments ajoutés, par rapport à ceux
qu'on trouve normalement dans la farine type et la proportion de
son étranger pourra être déterminée par une méthode analogue à la
précédente.
C'est à cette catégorie de falsifications qu il faut rattacher l'addi-
tion des fleurages ; on désigne ainsi en boulangerie un certain
nombre de matières pulvérulentes qui servent à saupoudrer la pâte
au moment de la mise en forme et les pelles qui servent à enfourner
le pain.
Outre les fleurages de céréales (blé, maïs, riz), on emploie aussi
des fleurages de pomme de terre, de corozo, de sciure de bois, de
coques de noix, etc. L'usage de ces poudres contenant surtout des
débris de parois cellulaires, qui est licite pour les opérations préci-
tées de la boulangerie, devient une fraude, quand elles sont incor-
porées à la farine elle-même. Ces fraudes sont facilement décelées
par la connaissance préalable des caractères histologiques des
matières susceptibles d'être employées l.
2° Dans l'addition de farines de moindre valeur à une farine plus
haut cotée; dans la pratique, c'est surtout la farine de blé qui est
falsifiée et cela par l'addition de farines de seigle, de riz, de mais,
de légumineuses, etc.
La falsification, si elle a été [effectuée lourdement, peut se recon-
naître assez facilement aux modifications apportées dans la teinte,
dans l'odeur et la saveur de la farine et aussi à la diminution de
la proportion de gluten extractible et à la modification de ses pro-
priétés.
Si la proportion de farine étrangère est faible, il faut avoir recours
aux observations microscopiques basées sur l'étude des caractères
différentiels des amidons et de ceux des éléments histologiques
accompagnant celui-ci. Pour faciliter l'examen des amidons, on
emploi des procédés basés sur leurs différences de densité, analogues
à celui dont nous avons indiqué le principe, à propos des fécules;
ou bien, par des tamisages, on obtient la séparation des éléments
les plus volumineux, grains composés ou grumeaux.
I . Voir à ce sujet Villiers, Collin, Fayoli.e, Traité des falsifications et altérations
des substances alimentaires
8Û8 ÉTUDES ET MÉMOIRES
On peui s aider également de l'action de certains réactifs colo-
rants ou de solutions attaquant inégalement les divers amidons
solutions de Bel lier, hydrate do ehloral. etc.). Nous no pouvons
entrer ici dans le détail de ces manipulations souvent délicates, sans
sortir du cadre de cet ouvrage et nous renverrons à ce sujet à 1 ex-
cellent ouvrage de MM. Yilliers. Collin et Fa voile.
3° Dans l'addition de matières minérales.
( les matières minérales sont les mêmes que Celles qu'on ajoute
habituellement aux fécules : carbonate et sulfate de chaux ou de
baryte, argile, poudre d'os, alun. etc.
Les particules minérales se reconnaissent au microscope à leur
irrégularité et en ce qu'elles n'offrent point les réactions de l'ami-
don ; lé dosage des cendres peut donner aussi à cet égard des indi-
cations précieuses.
I n procédé très simple et très précis, imaginé par Cailletet.
repose sur ce que la densité du chloroforme est intermédiaire entre
les densités îles éléments constitutifs des farines et les densités des
matières minérales employées comme movens de fraude
Dans un tube de verre, muni à sa partie inférieure d'un robinet,
on introduit H* grammes de farine, puis du chloroforme de manière
à remplir presque complètement le tube et l'on agite; on laisse
ensuite la séparation s'elfectuer lentement.
Dans ces conditions, les particules de farine se réunissent à la
surface, où elles forment deux couches bien distinctes; la supérieure,
jaunâtre, contient tout le son, l'inférieure est blanche et n'en ren-
ferme point. Si la farine contenait des matières minérales, celles-ci
forment un dépôt au fond du tube, on les entraine facilement en
ouvrant le robinet et il ne reste plus qu'à en déterminer la propor-
tion et la nature.
. I suivre. ) Marcel 1 ) l l.A i;n .
Maitre de Conférences à la Sorbonne,
Professeur à VÉcole supérieure
d'Agriculture coloniale.
NOTES AGRICOLES SUR LES IIAWAÏ '
Café.
Distribution. Superficie. — Le café est cultivé plus spécialement
sur les côtes Ouest Kona et Nord-Est Hamakua de la grande île
d'Hawaï; on le trouve aussi, mais en faible quantité, aux iles de
Maui, Oahu et Kauai. g-énéralement à mi-côte, sur le versant des
montagnes. Cette culture dont les débuts remontent à 18i*i, ne pût.
pendant long-temps, se développer, par suite du manque de bras.
La superficie totale actuellement cultivée peut être évaluée k
i-,500 acres ~ environ, soit 1820 hectares, entre les mains des
Japonais.
Sortes commerciales. Prix. — Le café, g-énéralement désigné et
connu sous le nom de « café de Kona », appartient à la variété dite
" Guatemala seed » café de Guatemala) mélang-é à un peu de
Libéria ; commercialement on le désig-ne sous les noms suivants :
extra-prime, prime et peaberrv grain ayant la forme d'un pois ;
les prix varient de 11 à 13 cents :; la livre 4 américaine 1 fr. 25 à
I fr. 50 le kilog-.).
Commerce. — La culture du café, comparativement à celle de la
canne à sucre, est d'une très faible importance ; elle figure dans les
exportations totales du pays pour un chiffre de 0,6%; ce produit
vient en troisième rang-, après le sucre '92,3 °/0) et l'ananas (3,7 °/0).
Les ports principaux d'exportation, par ordre d'importance sont :
Honolulu (Oahu . Hilo Ilawaï et Kahului Maui. (Consulter le
tableau des exportations qui fîg-ure k la fin de ces quelques notes
agricoles, pour la période comprise entre 1904 et 1910.
1. Extrait d'une communication de M. Marques, agent consulaire de France à
Honolulu Hawaï .
2. Acre = 40 ares 4Ȕ.
3. Cent = Monnaie divisionnaire du dollar américain dollar = 5 fr. à 5 fr. 23
i. Livre =ûk. 153.
310 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les Etats-Unis consomment la majeure partie de la récoite bien
que l'Allemagne paraisse devoir bientôt devenir un consommateur
de ce produit ; dans les chiffres qui figurent dans le tableau des
exportations, pour l'année 1908-1909, et où la part de l'Amérique
s'élève à f.lOL9i(> francs (211.907 dollars environ, la fraction de
138.262 francs (20.589 dollars) au compte de l'étranger a été ainsi
répartie :
Canada = 110.1 82 francs ! 21 .180 dollars
Japon == 11.268 » 2.167 —
Chine 7.727 » i 1.486 —
Australie == 6.957 » 1.338 — )
Divers 2.126 » (400 —
Canne à sucre.
Distribution et superficie. — La canne à sucre est cultivée dans,
les quatre grandes îles. Voici par ordre d'importance de surface de
culture, pendant l'année 1909. les plantations qui s'y sont installées.
Hawaï. — 26 plantations — 50.000 acres1 (20.270 Ha.) ont fourni
la récolte de 1909
Oahu. — 10 plantations — 20. 600 acres (8.334 Ha.) récolte 1910
Maui. — 7 plantations 18.500 acres (7.485 lia. id.
Kaui. Il plantations — 17.500 acres 1 7.080 Ha.) id.
Total: "Implantations 106.600 acres (13.169 Ha. id.
Le chiffre de la superticie totale, cultivée en canne, est obtenu en
multipliant la surface d'une année par 2, pour les plantations irri-
guées, qui occupent la moitié, à peu près, des terrains; et par 3, poul-
ies plantations non irriguées, ce qui donne approximativement, de
250.000 à 260.000 acres ' ;101.000 à 104.400 hectares) pour le total
des terres, consacrées au sucre, dans les quatre îles mentionnées '-. Le
chill're exact ne peut en être obtenu, pour la raison que pendant que
31 plantations sur 5 i publient des rapports annuels donnant les chiffres
exacts de culture et de production, 23 plantations, au contraire, ne
1 . Acre in ares !'■.
2. Gela s'explique par le fail que les mêmes terrains irrigués smii plantés en canne
tous les deux ans seulement, tandis qu'une période de trois années s'écoule avanl
qu'un même snl reçoive la même culture, | r les plantations non irriguées.
NOTES AGRICOLES SUR LES HAVAÏ 311
publient pas de rapports et hésitent à donner les informations les plus
banales, 10 d'entre elles se refusant, même absolument, pour des
raisons à elles connues, à communiquer aucun chiffre de statistique,
en dehors des quantités de sucre produit, qui ne peuvent être
cachées à cause des rapports de douane.
Ces 54 plantations emploient constamment 45.000 ouvriers
environ, dont 31.000 Japonais et 570 Américains seulement.
Sortes commerciales. — Le sucre, sous forme brute ou cassonade
cristallisée, est représenté par trois qualités suivant sa plus ou
moins grande pureté; une seule plantation produit du sucre raffiné,
en granules.
Commerce. — La première exportation, en 1837, s'est élevée ù
4.286 livres américaines ', soit 1941 kilog. Elle fut de 25.080.182
livres, soit 11.362.322 kilog., en 1875, elle a été de 1.110.604.855
livres, soit 503. 104. 004 kilog-. en 1910. Le sucre figure au premier
rang- pour un chiffre de 92,3 % des exportations totales du pays.
Les ports principaux d'exportation sont, par ordre d'importance :
Honolulu (Oahu), Hilo (Hawaï) et Kakului (Maui).
Les Etats-Unis consomment exclusivement toute la production
des îles Hawaï; les expéditions ont lieu sur San Francisco, New-
York ou Philadelphie, soit par le cap Horn, soit par le chemin de
fer mexicain du Tehuantepec. Gomme on peut le voir dans le tableau
des exportations, la première vente pour l'étranger, a été opérée
pendant l'année fiscale 1909-10, mais ce mouvement ne paraît pas
présager aucun changement, dans l'habitude des planteurs Hawaïens,
de réserver toute leur récolte à l'Amérique.
Bananier.
Distribution. Superficie. Il n'est pas possible d'évaluer la
superficie totale cultivée en bananiers. Les Chinois principalement,
détiennent le monopole de cette culture, que Ton rencontre, par
ordre d'importance, dans les îles Hawaï, Maui et Oahu.
Variétés. — Les bananes cultivées appartiennent aux variétés dites
« chinoise » et « bluefield » qui sont celles qui supportent le mieux
les longs transports. La première fut importée de Tahiti en 1855.
1. Livre américaine = 0k. 1 .">.;.
IW'2 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Commerce. — La première exportation remonte à 1864 avec
953 régimes envoyés à San-Francisco.
Actuellement, cette exportation est englobée, dans les statistiques
douanières, avec celle des ananas en vert, on l'estime de 80 à
100.000 dollars l, annuellement, soit de 410 à 520.000 francs,
environ.
Par ordre d'importance, la banane occupe le cinquième rang dans
les exportations totales du pays et y ligure pour un chiffre de 0,02 °/0.
On l'exporte par Honolulu (Oahu), Hilo (Hawaï) et Kahului (Maui)
sur San Francisco principalement, Vancouver et le Japon, dans une
proportion de 98 °/0 aux Etats-Unis et de 2 °/0 à l'étranger.
Ananas.
Distribution. Suj>er/icie. — L'ananas est cultivé, par ordre d'im-
portance de récolte, dans Oahu, Hawaï, Maui, Kauai et un peu dans
Molokai. A la fin de 1909, la superficie totale cultivée était estimée
à environ 9.000 acres, soit 3.636 hectares, chiffre qui augmente de
jour en jour, avec une rapidité telle, étant donné la facilité de cette
culture, qu'on commence à craindre pour son avenir. Ses débuts
remontent à 1885. Cette industrie languit tout d'abord, puis elle
prit un essor admirable, dès l'annexion des îles par les Etats-Unis.
Variétés. — La variété, cultivée de préférence, est la « Smooth-
Gayenne ». Les cultivateurs, au début, s'étaient attachés à produire
• Us fruits, les plus gros possibles, pesant jusqu'à 15 et 18 livres -,
soit de 6 k. 500 à 8 k. 150; mais ils s'aperçurent que ces propor-
tions n'étaient pas pratiques, ni pour la vente en vert, ni pour les
conserves. Aujourd'hui, ils s'efforcent d'obtenir des fruits, beaucoup
plus petits, de grosseur uniforme, de façon qu'une fois pelés, ils ne
dépassent pas les dimensions de la boîte type employée pour les
conserves.
Commerce. — ■ Les six sortes de conserves d'ananas que l'on
fabrique, dans le pays, et qui sont de très bonne qualité, ont fourni
à l'exportation, pendant l'année 1909, il 1 .000 caisses. Le jus qui
1. Dollars 5 IV. à 5 IV. 25.
2. Livre 0 k. L53.
NOTES AGRICOLES SU! LES IIAYAÏ 313
découle du fruit, quand on le pèle ou qu'on le coupe en tranches,
est utilisé, naturel ou mélangé avec du sirop de sucre, pour servir
comme boisson rafraîchissante ou sous forme de limonade gazéifiée
rappelant le jus de raisin non fermenté.
L'exportation en vert est moins importante qu elle ne le serait
si les moyens de transport étaient suffisants : on l'évalue cependant
à 759 tonnes pour l'année 1909.
L ananas figure au deuxième rang' dans les exportations totales
du pays, pour un chiffre de 3,7 °/0. On l'exporte par Honolulu (Oahu)
Hilo (Hawaï) et Kahului (Maui), ainsi que de Kauai et Molokai
aux Etats-Unis ainsi qu'à l'étranger; on ignore complètement, pour
les ananas en conserve, dans quelle proportion, toute la production
étant envoyée à San-Francisco qui a le monopole de la répartition.
Pour ce qui est de l'ananas en vert, la production est expédiée
sur San-Francisco et Vancouver.
Riz.
Distribution. Superficie. — La surface réservée à cette culture est
estimée à 11.000 acres ', soit 1.450 hectares. Les Chinois seuls
*
s'adonnent à cette culture qui produit deux récoltes par an.
(Commerce. — Le riz produit représente une valeur de 2.500.000
dollars 2, soit 13.OIJ0.000 francs. Les 9/10 sont consommés sur
place, 1/10 seulement est réservé à l'exportation. Cette céréale
ligure au Ie rang dans les exportations totales du pays pour un
chiffre relativement très faible de 0,5 °/0. Ajoutons que malgré
que la qualité produite soit excellente, des études très sérieuses se
poursuivent dans le but d'améliorer les variétés déjà cultivées.
Avant de terminer cet exposé par le tableau des exportations
que nous consignons à la fin de ces notes, il est bon de faire con-
naître que des cultures nouvelles sont en voie de développement.
Sisal.
Le sisal produit une libre d'excellente qualité dans la production
moyenne de 500 livres 3 par acre 4, c'est-à-dire 565 k. à l'hectare :
1. Acre = 40 a. 16.
2. Dollar = 3 IV. à ."> fr. 25.
3. Livre = 0 le. 153.
3. Acre = 10 a. 16.
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 97. 22
314 ÉTUDES ET MÉMOIRES
cinq compagnies ont été constituées pour exploiter l'hennequen qui
présente le grand avantage de prospérer dans les terrains les plus
secs, mais calcaires. On estime à 4.000 acres, soit 1.618 hectares,
la superficie actuellement cultivée en sisal qui ne fait qu'augmenter
de jour en jour.
Coton.
Ce textile est encore à l'état d'expérimentation sur une surface
de 1.000 acres, soit 404 hectares, mais les plantations sont pleines
de promesses. On emploie la variété « Caravonica » qui paraît
s'adapter convenablement au climat et au sol de l'archipel tout en
offrant l'avantage de durer un certain nombre d'années sans avoir
besoin d'être renouvelées.
Tabac.
Deux grandes plantations ont été établies sur l'île Hawaï; la
qualité de tabac produite paraît être des plus satisfaisantes.
Caoutchouc.
Six plantations principales sont en voie d'exploitation dont quatre
dans le district de Xahiku (Maui), une à Puna (Hawaï) et une à
kailua (Oahu); elles avaient, en 1909, un total de 1.800 acres 1
782 hectares) plantés de la façon suivante : 001) C.astilloa, 07.000
Hevea et Ho. 000 Geara.
I . Acre = 10 a. 56.
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
DE LA RÉGION DV MONO
(DAHOMEY)
PRIX DE REVIENT ACTUEL 1»U TRANSPORT
Nous avons étudié de très près la valeur du fleuve Mono au
point de vue de la navigation afin d'avoir une mesure aussi exacte
que possible de sa fonction de transporteur.
Nous avons montré plus haut son incapacité à drainer les pro-
duits de la région et les soucis constants que son irrégularité
impose au commerce local.
Il est également intéressant de déterminer à quel prix de revient
il fait ressortir ses services, ainsi que les conditions de sécurité
qu'il offre au trafic.
a) En hivernage, alors que la navigation ne rencontre aucune
difficulté appréciable, les prix de revient à la tonne kilométrique
sont les suivants :
1° Pour des pirogues d'occasion armées pour le trajet à la des-
cente seulement :
Chiffres relevés Vodomé à Grand-Popo
en 1900 l (3,80 la T. pour 18 km.), soit : 0,20 la T. K.
pour des pirogues ] Agomé à Grand-Popo
de 2 tonnes, j (5,50 la T. pour 2i km.), soit : 0,23 la T. K.
armées k I Athiémé k Grand-Popo
2 piroguiers. 1 (9,85 la T. pour 40 kra.i, soit : 0,25 la T. K.
Nous ferons remarquer que les distances adoptées dans le calcul
entre Vodomé, Agomé, Athiémé et Grand-Popo, ont été calculées,
non en suivant les méandres du fleuve, ce qui ne signifierait rien,
mais par les distances k vol d'oiseau qui peuvent seules constituer
une base précise de comparaison.
316 ÉTUDES ET MÉMOIRES
2° Pour des pirogues du commerce armées à Grand- Popo pour
aller à Athiémé et retour :
Pirogues de 2 Tonnes :
Location pirogue, 12,50.
Grand-Popo i 3 piroguiers à (7.50 -f 1,90), 28,20 ;
Athiémé. 1 soit 20.35 la T. pour 80 km. : 0,25 la T. K.
Chiffres relevés \ Pirogues de une Tonne :
en 1909. / Location pirogue, 6,25.
f 2 pirogues à (7,50 + 1,90). 18,80 :
\ soit 25,05 la T. pour 80 km. : 0,30 la T. K.
11 y a lieu d'observer que ce second cas est le plus courant,
attendu que les indigènes transportant eux-mêmes une assez grande
quantité de produits utilisent la majeure partie des pirogues du
haut.
Ce sont donc le plus souvent des pirogues de Grand-Popo.
remontant à Athiémé chargées de marchandises qui font pour les
succursales européennes la descente des produits.
b) En saison sèche. — Les transports ne sont plus effectues
que par des pirogues de une tonne et de 600 kg. que l'on charge à
500 kg. en moyenne et que conduisent deux piroguiers. Le prix de
revient s'établit ainsi :
Grand-Popo Petite et moyenne pirogue, 500 kg.
Athiémé. \ Location pirogue, 0 fr. 25.
Chiffres relevés i 2 piroguiers à (7.50 + 1,90), 18 fr. 80 ;
en 1909. f soit 50,10 la T. pour 80 km. : 0 fr. 60 la T. K.
La conclusion qui se dégage de ces chiffres est que :
a) Le transport sur la portion du Mono admise par le commerce
comme accessible en tout temps ( Grand-Popo- Yodomél, revient à
0,20 la tonne kilom. pour les produits bruts, maïs, amandes, huile.
h) Le transport de ces mêmes produits, sur la portion du Mono,
navigable pendant l'hivernage f Athiémé-Grand-Popo revient à
0,25-0,30 la T. K.
c) Le transport de ces mêmes produits, sur le trajet Athiémé-
Grand-Popo aux basses eaux revient;! 0,60 la T. K.
Une simple comparaison de ces chiffres avec les considérations
laites ;iux produits bruts par les voies ferrées raisonnablement
ETUDE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION DU MONO 317
exploitées, montre au détriment du fleuve Mono, un écart considé-
rable. Elle conduit sans contestation possible à cette conclusion,
que le Mono est un instrument de transport d'une insuffisance
notoire et d'un prix de revient élevé.
Cette conclusion se trouve encore accentuée du fait des risques
nombreux que courent à l'époque des hautes eaux, c'est-a-dire des
pluies, les marchandises à la montée et les produits à la descente,
par suite des mouillages que l'impéritie des piroguiers rend très
fréquents.
Les pertes subies de ce chef par les maisons de commerce, sont
de leur aveu même très sensibles et viennent en quelque sorte en
aggravation des prix de transport, attendu qu'aucune assurance ne
peut les couvrir.
A la précarité et à la cherté de la navigation sur le Mono vient
donc s'ajouter l'insécurité ; ce sont précisément les trois reproches
les plus graves que l'on puisse adresser dans la pratique à un
système de transport.
De rétablissement d'un chemin de fer.
A une telle situation qui, il nous faut le répéter, paralyse entiè-
rement l'exploitation de la région du Mono, il n'est qu'une solu-
tion : l'établissement d'un chemin de fer.
L'aménagement de chemins pour le roulage des pondions la créa-
lion d'un système quelconque de traction sur routes ne seront
jamais que des moyens d'une efficacité excessivement restreinte et
d'une exécution difficile. Nous pensons que sur ce point, avec l'ex-
périence que l'on possède aujourd'hui des chemins de fer coloniaux,
la contestation n'est pas possible.
La question réside donc exclusivement dans le choix d'un tracé
qui se détermine par les réalités d'ordre économique et les difficul-
tés dans l'exécution.
Dans la discussion qui va suivre, il doit être entendu que nous
n'envisageons que les considérations du premier ordre dont dépend
entièrement le trafic ; il appartient au service d'exécution d'établir
un tracé définitif se rapprochant le plus possible du tracé théori-
quement le meilleur.
.318 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Tracés proposés.
a) Athiémé-Vodomé. — Est le projet le plus ancien et se bornait
d'ailleurs à l'établissement d'un Decauville. Il procédait d'une con-
ception exclusivement locale et se recommandait par l'existence de
la route Vodomé-Athiémé qui aurait servi d'infrastructure à la voie.
Ce projet encourt de graves critiques dont chacune suffirait à le
rendre inacceptable. Tout d'abord son rayon d'action est limité aux
abords immédiats du Mono, d'autre part sa capacité d'évacuation
serait d'une insuffisance qui n'est pas à démontrer, enfin il accepte
comme terminus un point intermédiaire, Vodomé, où le Mono a très
peu d'eau en saison sèche et qui oblige les marchandises à subir un
transbordement supplémentaire .
bi Locossa à To/f<> ou Ouassougon. — Ce projet a été proposé par le
commerce de la Colonie en partant du raisonnement suivant qu'il
suffit de toucher en un point un courant commercial pour le détour-
ner dans une autre direction.
Ce raisonnement, fût-il exact en soi, ne serait pas applicable en
l'espèce, car ainsi que nous l'avons vu, il ne s'agit nullement d'un
mouvement commercial d'une direction constante, mais de toute
une série de mouvements partiels et de directions divergentes, abou-
tissant à quelques points du Mono et du lac Ahémé.
Il s'agit en réalité de drainer la production d'une zone de configu-
ration déterminée, résultat que Ion ne peut atteindre qu'en touchant
les centres de production qui la composent, c'est-à-dire en la tra-
versant.
D'ailleurs la meilleure conception théorique ne vaut pas un simple
examen sur place et pour juger de la valeur d'un tel projet il suffit
de se reporter au croquis de répartition des cultures et des palme-
raies ainsi que des routes commerciales et des marchés.
A première vue, il ressort que ce projet comporte quatre critiques
di toute importance :
I" Il ne dessertque le groupe Nord de la région du Mono (Locossa-
Debos) et laisse di' coté le groupe Sud Sahoués-Pédahs-bassin
Sazué .
2" Il traverse dans la majeure partie de son parcours une région
inondée à l'hivernage, sans valeur appréciable au point de vue agri-
cole et presque déserte.
ÉTUDE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION DU MONO 31 1>
3° Il ne met pas en relations par la voie la plus courte la région
de Locossa avec le chemin de 1er de la Colonie. Il v aune distance
de 48 kilomètres en ligne droite de Locossa à Toffo ; il n'y en a que
38 de Locossa à Segbohoué.
i° Les produits embarqués à Locossa auraient de ce chef pour
pour atteindre Cotonou, un trajet d'environ 160 kilomètres à faire
au lieu de 100 par la voie de Segbohoué.
c) Locossa-Bopa-Aïlada. — Ce tracé, quoique préférable au précé-
dent, comporte des critiques du même ordre en ce qui touche le service
des régions de production, la longueur du trajet et le supplément de
distance que les produits auraient à parcourir.
Il se complique du passage du lac Ahémé qui par les dépenses
qu'il occasionnerait suffirait à le faire rejeter.
Tracé théorique.
Deux considérations doivent guider au point de vue économique
dans la détermination d'un tracé : le souci de desservir le plus par-
faitement les divers centres de^productions et marchés et celui d'at-
teindre par la voie la plus directe le port d'embarquement.
La première de ces considérations nous amène à choisir comme
point de départ du tracé, le dernier centre important d'achat vers
le nord de la zone à desservir ; ce sera en l'espèce le marché de
Xiavo ou celui de Ouédémé Djangramé, de préférence le premier où
se traitent les produits de la riche région des Dobos.
Le tracé devra ensuite passer à Locossa ou à proximité ; la posi-
tion de Locossa sur un plateau aux pentes abruptes vers le sud pour
obliger le tracé à ne passer qu'à proximité (1 km. par exemple), ce
qui ne gênera pas sensiblement les opérations de ce marché.
De là le tracé en passant par Avedji, Tchanou et en contournant
a'sa base le plateau des pays Sahoués et Pédahs, desservirait avec les
centres de Sé-Dré-Comé toute la région agricole Est, et avec les
centres de Konohoué-Sarué Djanglamé-Oumako, la région fertile des
alluvions du Mono.
Il se trouve que ce tracé, le meilleur pour le service des régions
de production se trouve amené à proximité du terminus du chemin
de fer de Ouidah. qui est le point du système ferré actuel de la
Colonie, le plus rapproché des régions considérées.
320 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Une seule objection pouvant être présentée à la portion terminale
de ce tracé, c'est l'existence de Grand-Popo, d'une situation com-
merciale représentant des intérêts acquis et qu'il était légitime de
prendre en considération.
Nous aurions pu. de ce fait, être amené à considérer une variante
du tracé primitif, s'en séparant au niveau de Dré pour atteindre
directement Grand-Popo. Le seul argument ayant une valeur réelle
et venant à l'appui de cette thèse était l'existence des maisons de
commerce de cette dernière ville, nous avons tenu à en mesurer
exactement la valeur.
Les maisons, ou plutôt ces succursales, son! au nombre de cinq,
deux françaises, trois étrangères, les premières traitant spécialement
les huiles et les palmistes, les secondes le maïs.
L'exécution d'une voie vers Segbohoué occasionnerait simplement
un déplacement de trafic qui, de la succursale de Grand-Popo, passe-
rait à celle de Gotonou ou au comptoir principal, donc ne causerait
aux maisons intéressées aucune diminution dans les affaires, mais
simplement une dépréciation partielle des immeubles qu'elles pos-
sèdent à Grand-Popo. Toute la question se trouve resserrée dans
cette déduction en ce qui touche les intérêts spéciaux à chacune
d'elles. L'argument à ce point de vue est d'une valeur insignifiante.
D'autre part les intérêts généraux du commerce de la Colonie et
même du commerce local de Grand-Popo, pris dans son ensemble,
auraient-ils un avantage évident dans l'adoption de ce tracé ; il ne
semble pas, et les entrevues que nous avons eues à Grand-Popo à ce
sujet nous ont permis de constater que cette solution n'apparaîtpas
aux yeux du commerce local comme la mieux conçue pour l'écou-
lement des produits de l'ensemble du Mono. Le commerce constate,
et nous avec lui d'ailleurs, que l'acceptation du projet Segbohoué
en amenant un déplacement de trafic, diminuerait fortement 1 im-
portance commerciale de Grand-Popo, mais il estime que si on ne
doit pas doter la ville d'un wharf parfaitement outillé, la solution
sur Grand-Popo ne se soutient plus. Et c'est à ce point précis
qu'il est utile de comparer les deux deux tracés terminus. D'un côté
vers Grand-Popo), prolongation d'une voie ferrée qui serait en per-
manence concurrencée par le Mono (navigable jusqu'à Vodoméi.
traverserait une région inondée à la saison des pluies, peu produc-
tive, presque déserte jusqu'à Adjaha, pour aboutir en un point de
la côte dépourvu de moyens pratiques d'embarquement.
ÉTUDE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION Dl MONO 321
Ce tracé, que la pauvreté du pays qu'il traverse devrait déjà faire
écarter, se trouve nécessiter rétablissement d'un nouveau wharf,
qui vu les difficultés de transport de Cotonou à Grand-Popo, occa-
sionnerait des dépenses hors de proportion avec le but à atteindre.
Au contraire le tracé qui se relierait au chemin de fer de Ouidah,
soit à Guézin, soit à Wazoumé, se présente immédiatement avec tous
les avantages d'une voie réellement commerciale.
Les produits de l'intérieur iraient sans rompre charge du point
extrême, au wharf de [Cotonou dont on pourrait facilement, et sans
dépenses excessives, améliorer la capacité d'évacuation.
Les régions traversées par ce tracé Oumako, Corné et territoires
avoisinants, sont peuplées et riches.
A ces considérations d'ordre économique vient s'en ajouter une
d'ordre politique qui est de première importance.
Il faut reconnaître que le choix de Grand-Popo, comme chef-lieu
de la région du Mono, a été la cause initiale de son isolement non
seulement vis-à-vis des autres portions de la Colonie, mais vis-à-
vis de l'autorité locale elle-même.
Relégué à l'extrémité du cercle, sans communication commode
avec toutes les parties n'avoisinant pas immédiatement le Mono et
qui, plus de six mois par an, sont marécageuses, le représentant de
l'autorité n'a jamais pu connaître la majeure partie de la région et
il nepouvait en être autrement. Le seul remède, efficient à cette situa-
tion, consiste dans le déplacement du chef-lieu du Cercle, et dans
l'établissement de communications directes avec Cotonou et Porto-
No vo.
Et alors qu'un chemin de fer sur Grand-Popo ne ferait qu'accen-
tuer l'isolement économique de cette région, et accroître son parti-
cularisme, le prolongement du chemin de fer de Segbohoué, tout en
amenant dans le système d'exploitation économique de la Colonie
une de ses plus belles parties, la ramènerait en même temps dans
son unité politique ; ce sera là notre dernier argument.
Yves Henry,
Directeur <ï Agriculture en A. O. F.
LE TABAC DE CUBA
ET
LES CIGARES DE LA HAVANE
(Suite.)
Comme je l'ai déjà écrit plusieurs fois, la situation présente un
franc caractère d'inextricabilité et la principale raison en est qu'en
découpant dans notre boule trop de tranches minuscules, on a
compliqué étrangement les relations économiques de certains pays.
Aussi a-t-on dû créer l'Union Sud-Africaine après la Fédération
américaine et l'Empire allemand.
Le Gouvernement libéral de Cuba qui est au courant de tout ce
qui précède et qui a, par conséquent, conscience de la gravité du
malaise national ne se décide pas à trouver un remède ; il tempo-
rise,
L'Union des fabricants, corporation officielle, reste en coquetterie
avec la Secrétairerie d'Etat dirigée par un homme énergique et de
haute culture, M. Manuel Sanguily, mais qui ne saurait distraire
par trop l'attention de ses collègues très occupés par ailleurs ; les
ouvriers, assez métiants, car on a objecté souvent que leurs salaires
étaient trop élevés, ce qui est faux, se bornent à faire des manifes-
tai ions pacifiques et à adresser au chef de l'État des requêtes rela-
tives à la conclusion de traités de commerce; ils n'ont pu trouver,
au cours de leurs meetings, de solution plus pratique.
Les agriculteurs qui sont le plus à plaindre, ne savent que se
lamenter; ils n'ont pas songé encore à former une ligue ou une
association de défense.
Quant à l'élément espagnol, il continue à dresser l'épouvantai!
habituel de l'absorption américaine, alors que les Etats-Unis, qui
ont mis le doigt entre l'arbre et l'écorce, continuent à bénéficier
des conséquences de leur diplomatie — modem style — et à
bâtons rompus.
Toute l'agitation fomentée il va quelque temps païunjourna-
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 323
liste espagnol, M. J. G. Aguirre, les réunions, les commissions, les
campagnes de presse, etc., etc., n'ont donné aucun résultat, et, de
guerre lasse, on en est revenu à l'indifférence musulmane, chère
aux bureaucrates.
Il faudrait une action commune libérée d'égoïsmes et d'intérêts
particuliers pour modifier la situation. Or c'est beaucoup demander
à des humains ! Union étroite des fabricants, coopération des
ouvriers, harmonie générale des intéressés ! — Ce sont là bien
jolies choses, mots sonnant bien, mais rien que des mots !
Les grandes fabriques de cigares licencient du personnel, les
petites disparaissent, aussi bien à la campagne qu'à La Havane où
Ion comptait autrefois non moins de 80 fabriques de cigares de
>< Partido » et 60 de « Vuelta-Abajo » contre 50 et 25 respecti-
vement aujourd'hui (le Trust ayant d'ailleurs absorbé 23 fabriques
de Vuelta-Abajo). De plus, les fabriques maintenues ont réduit
leur production de 50 °/0.
Les cigariers continuent à émigrer aux Etats-Unis et le commerce
local, en partie espagnol, souffre grandement de cet état de choses.
Quadviendra-t-il, le jour où les agriculteurs cubains devront
vendre la quasi-totalité de leurs tabacs en feuilles aux Américains ?
Obtiendront-ils alors de meilleurs prix? C'est peu probable, le
tabac n'étant pas, comme le sucre, un produit de première néces-
sité.
Fort heureusement pour Cuba, la feuille de Puerto-Rico qui
rentre en franchise aux Etats-Unis est cotée à un prix trop élevé,
sa qualité étant inférieure à celle de la Vuelta-Abajo et le pourcen-
tage en capes, d'ailleurs sombres et sans velouté, à côte prononcée,
à nervures saillantes et ondulées, n'étant pas élevé comme il arrive
pour certains crus de Sumatra.
Aussi les cigares de Puerto-Rico écoulés aux Etats-Unis ont-ils
un goût fort commun et pâteux.
Les meilleurs cigares de cette provenance récoltés sous toile dans
les districts de La Plata, Cavev, Comerio et Aibonito valent de 36
à 95 dollars le mille. Le prix de 58 dollars le mille est celui de la
qualité moyenne alors qu'on ne saurait décemment offrir eu cadeau
des cigares de La Havane valant moins de 80 dollars.
Que de fumeurs, en France, ignorent encore que les cigarettes,
les courses en fiacre et les journées d'hôpital sont les uniques choses
qui se paient bon marché dans la Perle des Antilles !
324 ÉTUDES ET MÉMOIRES
LA CRISE ACTUELLE ET LE MARCHÉ I) EXPORTATION
Des pays comme l'Argentine, l'Uruguay et l'Italie appliquent
aux tabacs de Cuba des droits différentiels plus élevés qu'à ceux
d'autres provenances. Le Japon leur impose des taxes absolument
prohibitives.
Certains pays limitent les envois par des droits très élevés, comme
les États-Unis, l'Espagne et la France qui vient encore de les aug-
menter de 30 °/0, après l'Allemagne qui a porté le droit spécifique
de 270 à 400 marks par cent kilogs (poids brut) -f- 40% sur la valeur;
sans oublier l'Angleterre qui, possédant déjà plusieurs fabriques de
cigares, a également cherché de ce côté quelques nouvelles res-
sources et sacrifié un peu au protectionnisme en augmentant les
droits sur les cigares d'un shilling par livre.
Ce sont les qualités ordinaires achetées par les gens du peuple
qui ont été le plus touchées.
Le « londrès » qui vaut en fabrique oO dollars le mille, revient
à 77 dollars de l'autre côté de la frontière allemande et le « medio
regalia » qui vaut 75 dollars s'y paie 113 dollars.
Les Cubains qui produisent peu et consomment beaucoup n'en
continueront pas moins à acheter de la quincaillerie, de la faïence,
et maints autres articles en Allemagne. Que faire à cela sinon pro-
duire « soi-même », (ce qui est impossible dans un petit pays) ou
augmenter le courant d'affaires avec les Etats-Unis, qui traitent
encore le mieux la Grande Antille, économiquement parlant.
Depuis le mois de décembre 1908, le traité de réciprocité signé
en 1908 avec les Etats-Unis se prolonge d'année en année et il en
sera ainsi jusqu'au jour où l'une des deux parties contractantes le
dénoncera, car depuis huit ans les conditions des deux pays se sont
beaucoup modifiées. Une grande laveur a été notamment accordée
dans l'Union aux tabacs des Philippines (libre entrée chaque année
de 70 millions de cigares et d'un million de livres de tripe).
En somme, les bénéfices concédés à la Fédération du nord se
sont augmentés automatiquement sans grande compensation pour
Cuba.
Ce qui n'empêche que le jour où le Gouvernement du président
Gomez accordera des avantages douaniers à une puissance quel-
conque, les Etats-Unis devront en profiter également.
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 325
Il conviendrait clone, tout d'abord, de renouveler le traité de réci-
procité de 1902, mais sur des bases équitables, en obtenant de nou-
veaux avantages pour les produits cubains, notamment les cigares,
bien que les « vankees » soient intraitables quand leurs industries
nationales se trouvent sur la sellette — de façon à reculer le plus
possible la date d'un inévitable chambardement ouvrier.
De 37.039.378 dollars en 1902, les ventes des États-Unis à Cuba
ont passé à 93 7i3.17i dollars ces derniers temps, alors que les
achats des Américains dans l'île n'augmentaient, dans le même
laps de temps, que de dix-huit millions. C'est pourquoi le président
de l'Union des fabricants de cig-ares de l'île de Cuba, dans une lettre
adressée au représentant de ce pays à Washington, réclamait une
réduction de 50 °/0 sur les « tabacos » de Cuba, peut-être dans l'es-
pérance d'obtenir 10 °/0, imitant en cela les plaideurs qui réclament
des dommages-intérêts.
De son côté, le Gouvernement cubain aurait intérêt à établir un
tarif qui lui permettrait d'entretenir avec la puissance tutélaire
du nord, les mêmes relations économiques que le Canada avec la
Grande-Bretagne ; mais ceci doit être suffisant pour faire dresser
l'oreille des nationalistes « cubiches » !
Il ne saurait y avoir, comme certains le croient, de parti pris
dans tout ceci de la part des Etats-Unis, de l'Angleterre, de l'Es-
pagne, de l'Argentine, de la France, du Mexique, de l'Uruguay, etc.
Ces puissances n'ont aucune raison de nuire à l'industrie cubaine
du tabac; mais comme je l'ai déjà expliqué, frapper un article de
luxe, quel qu'il soit, c'est obtenir de nouveaux subsides, sans
déplaire à la majorité des électeurs, surtout quand il est considéré
comme nuisible à la santé.
Qui donc se formalisera de voir vendre en France depuis le 14
mai 1910 les « Principes de Monaco » à 6 francs au lieu de 5 francs ?
De plus, les débitants de tabacs ne sont-ils pas chez nous des
fonctionnaires au petit pied? et l'on peut tenter souvent avec eux
une expérience qui réussit difficilement avec des commerçants indé-
pendants, représentant une force électorale dansl'Etat — j'ai nommé
les débitants d'alcool — autre produit également bien éprouvé.
En outre, la Grande-Antille est un petit pays, soit dit sans plai-
santer, qui ne bénéficie d'aucune tutelle avouée, comptant bien peu,
économiquement parlant, rappelé à l'ordre chaque fois qu il cherche
à s'émanciper, et qui offre en vente, en même temps que du sucre,
326 ÉTUDES ET MÉMOIRES
marchandise de grande demande facile à écouler, du tabac, produit
moins indipensable et vendu trop cher.
Certes, en s'élevant contre la croisade menée par tous les lises du
monde, les Cubains n'ont pas tout à fait tort, mais les écoutera-t-on ?
Une aide inespérée semblait devoir leur venir de France au
moment de la création de la « Ligue nationale pour la défense des
fumeurs », mais les promoteurs aux noms bizarres de ce nouveau
groupement n'auraient en vue que la réduction du prix du « Capo-
ral supérieur » et du » Maryland ».
C'est à désespérer, d'autant plus qu'Emile Gautier a découvert.
sur ces entrefaites, que la fumée du « Havane » le plus exquis n'est
([ne poison !
Le remède n'est pas uniquement comme certains le font entendre,
dans une publicité monstre, et la preuve en est démontrée par le peu
de succès rencontré par les acheteurs américains (passés maîtres
cependant dans l'art de la réclame) de marques renommées de La
Havane.
Des fabriques d'une importance très relative ont damé le pion au
« trust » notamment aux Etats-Unis, en livrant un meilleur cigare
au même prix — en tenant compte des desiderata de la clientèle
qui, seule, a le droit d'être tenace.
Donner une bonne qualité de tabac, c'est encore faire la meilleure
des réclames. En voici d'ailleurs la preuve : Il y a quelques
semaines je rentrais de Lyon à Paris en amicabilissime compagnie.
Pour atténuer la monotonie du voyage un magnat de l'huile, habitant
Marseille, offrit des cigares à ses compagnons de wagon, et je vis
ensuite quatre fumeurs sur cinq, moi non compris, placer dans leur
portefeuille la bague du « puro » qui leur était tombé... delà Canne-
bière, atin de réclamer la même excellente vitole dans les bureaux
de Lyon. Le lendemain, je faisais part de la chose aux directeurs de
la fabrique havanaise intéressée, fournisseurs de la Régie franc-aise,
je me hâte de le dire, et avec lesquels je continue à entretenir d'ex-
cellentes relations.
Le particulier atiqtiâl on aura remis dans un débit un cigare d'une
certaine marque havanaise et qui le trouvera dur, amer, incombus-
tible, sera un client irrémédiablement perdu pour le fabricant,
quelque publicité que ce dernier puisse faire ensuite. Avec les pro-
duits pharmaceutiques, des prospectus bien rédigés guérissent par
auto-suggestion ; mais, avec le tabac, il est difficile dé faire passer
vessies pour lampions.
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 327
Une excellente réclame est celle que fait la « Régie impériale otto-
mane • >. Ne répète- t-elle pas sur tous les tons, sachant combien il
est facile de frapper l'imagination des acheteurs, que sa cigarette de
luxe faite à la main avec des feuilles bien sèches et finement coupées
porte toujours sa marque. Le logement! boîte de métal fermant her-
métiquement) est décoré des armes impériales mises aujourd'hui à
toutes les sauces, comme celles des vassaux.
Et la Régie rappelle volontiers que par suite de son privilège
absolu datant de 1883, personne ne peut planter, ni préparer du
tabac en Turquie sans sa permission ; l'article introduit en contre-
bande est détruit; entin. personne ne peut vendre de cigarettes sans
son autorisation.
Autant de garanties pour le fumeur !
Existe-t-il quelque chose d'approchant à Cuba ?
Et qui sait si un tel monopole à la turque ne serait pas mie
mesure de salut pour l'île !
Passons maintenant aux rapports diplomatiques et consulaires,
parfois amusants à consulter, car les signataires, quand on les a
bien ou mal documentés, ne considèrent généralement les questions
que sous un angle restreint et égoïste, dans un style des moins
attrayants, de crainte d'une censure qui a peur de son ombre.
Comme ils ne peuvent, décemment, épiloguer sur un pays voisin
n'appartenant pas à leur circonscription, ils pratiquent quelquefois la
surenchère en parlant des possibilités d'échange avec celui où ils
ont été envoyés et qui est devenu un peu leur chose propre, trouvent
des combinaisons qu'ils déclarent inédites, distribuent des conseils
qui sont autant de lieux communs ou qui n'ont aucun sens pratique
et ne parviennent d'ailleurs qu'à frapper l'imagination des profanes
— le plus grand nombre — tout étonnés « qu'on n'ait pas encore
songé à cela » alors qu'un spécialiste peut, d'un mot, démolir le
château de cartes péniblement édifié.
C est ainsi qu'un Ministre de Cuba à l'étranger enfonça derniè-
rement une porte déjà ouverte aux cigares de son pays !
L'élévation des droits de douane sur les cigares a diminué les
envois de Cuba à destination de l'Allemagne (jusqu'alors son troi-
sième client pour le tabac) et l'on a ici la conviction qu'en obtenant
une réduction de droits aux Etats-Unis, en Espagne, en Argentine,
en Uruguay, en France, etc., les débouchés augmenteraient immé-
diatement dans ces pays, avec ou sans réclame, au grand conten-
.'{28 ÉTUDES ET MÉMOIRES
tement des intéressés cubains et à la confusion des membres des
sociétés antitabachiques.
Malheureusement, au moment de se concerter au sujet de traités
commerciaux, Cuba passée et maintenue sous la dénomination éco-
nomique des Etats-Unis, n'a guère de compensations à offrir. Et, faute
du principal, son gouvernement doit continuer à faire la sourde
oreille quand on pince dans son entourage de là guitare du reboi-
sement et de l'irrigation, en vue d'éviter les dommages causés par
la sécheresse, dans la Vuelta-Abajo, avec le régime actuel des eaux.
On a vu aussi un moyen de salut dans l'imposition de droits éle-
vés d'exportation sur les capes de Vuelta-Abajo et de Partido | ne
parlait-on pas de 25 francs par livre ! et même des balles qui ne
contiendraient que 15 °/0 de robes, a la condition toutefois d'établir
une barrière fiscale entre l'ouest et l'est, afin d'empêcher la contre-
bande par les ports d'Orient.
Or, les Américains souffriraient d'une telle mesure qui ruinerait
l'industrie florissante de Tampa et de Cayo-Hueso.
Et l'on sait ce que cela veut dire !
Sans compter l'opposition que cette mesure rencontrerait auprès
des agriculteurs de Cuba et des marchands de tabacs en feuilles,
acheteurs, courtiers, etc., qui craindraient de perdre un autre
débouché.
Certes, le Gouvernement de l'Inde néerlandaise n'a pas hésité à
se procurer de nouvelles ressources en imposant certaines marchan-
dises exportées de llnsulinde, notamment le pétrole ; mais, seuls,
lo produits de- consommation courante et mondiale, dont on ne
saurait se passer, peuvent être frappés sans inconvénient.
Il esteertain qu'en travaillant les feuilles à Cuba même la somme
d'argent retenue dans le pays est de beaucoup plus importante
qu'en se contentant d'y récolter, pour l'exporter, la matière pre-
mière ; mais, dans ce cas, comme en beaucoup d'autres, il faudra
peut-être de deux maux, choisir le moindre.
Les partisans de L'impôt sur la cape assurent néanmoins que les
Américains devraient transporter leurs fabriques à Cuba, comme
les manufacturiers français ont dû tisser des rubans et préparer des
films cinématographiques aux Etats-Unis.
C 'est à voir, étant donnée la concurrence de Sumatra.
Le gouvernemenl canadien — qui l'eût cru — essaie de prouver
maintenant aux agriculteurs du Dominion que leur incompétence.
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 329
seule, a pu faire croire jusqu'ici que les conditions climatériques du
pays et la nature du sol, ne convenaient pas au tabac.
On parle de l'établissement dans les provinces de Québec et
d'Ontario de plantations modèles, imitées de celles des Etats-Unis
et où les opérations de séchage et de préparation des feuilles
seraient l'objet de soins spéciaux.
C'est une concurrence de plus en perspective !
En Italie, comme en France, le tabac est monopolisé parle Gou-
vernement. Il y a quelques années, la matière brute était achetée,
toute, à l'étranger; mais la culture du tabac ayant été introduite dans
la Péninsule on y a récolté non moins de sept millions de kilo-
grammes de feuilles en i 1)08, et il reste de la marge aux agricul-
teurs, avec une consommation de vingt millions de kilogrammes
par an.
Grâce aux exploitations modèles de Tanag-ro et d'Alento, on
espère obtenir de bonnes qualités.
En Espagne, le Gouvernement est lié à la « Compania Arrenda-
taria » jusqu'en 1921, et cette dernière se soucie peu de faire les
frais d'une entente commerciale avec Cuba. Quant aux producteurs
mexicains, ils font une réclame continue à Paris, rendez-vous des
grands dépensiers et des appréciateurs du bon et du beau.
M. R. Fernande/., second vice-président de la Chambre de Com-
merce de La Havane, a publié à tous les échos que grâce aux
démarchespersonnelles faites par lui auprès du Ministre des Finances,
en France, le dépôt de cigares de La Havane établi au Grand-Hôtel
ne serait pas supprimé ; mais, en ce qui concerne le principal, c'est-
à-dire l'augmentation des droits sur les cigares de luxe, il a été
moins heureux.
D'ailleurs, nous croyons savoir qu'aux exigences pécuniaires du
propriétaire de l'immeuble du Grand-I Intel qui portait son loj^er
annuel de 25.000 à iO.OOO francs, la Régie a tout simplement emmé-
nagé en face, abandonnant un local déjà trop petit pour un autre
plus petit encore.
J'ai souvent remercié le Créateur de m'avoir fait philosophe iro-
niste, notamment chaque fois que j'ai entendu fulminer, à Cuba,
contre les falsificateurs étrangers (belges, anglais, américains, etc.),
de cigares de La Havane, alors que je sais pertinemment qu'il est
peu de pays au monde où nos produits pharmaceutiques et nos
articles de parfumerie soient imités comme à Cuba.
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N°97. 23
330 ÉTLDES ET MÉMOIRES
Feu La Fontaine qui se connaissait en humanité, a écrit à ce sujet
une fable qui ne vieillira jamais.
Je dois ajouter, qu'à ma connaissance, les falsificateurs patentés et
très puissants qui résident à Cuba, s'ils ont été parfois inquiétés,
n'ont, par contre, jamais été réellement punis ; on assure, d'ailleurs,
que la loi espagnole étant trop sévère, on préfère abandonner les
poursuites sous le prétexte qu'elles ont été mal engagées, et
acquitter.
L'Union des fabricants français est (railleurs très documentée sur
ee point et Ton peut rappeler ici que la maison Champigny et Gie
futcondamnée aux dépens d'un coûteux procès pour avoir osé pour-
suivre les vendeurs d'un goudron Guyot merveilleusement contre-
fait, avec texte et signature imprimés en trois couleurs, mais qui
n'était pas, si l'on en croit le juge, tout heureux de cette découverte,
" nocivo para la salud ' », circonstance plus qu'atténuante à Cuba.
Et le Tribunal de Berne, dont se réclament maintenant les fabri-
cants de cigares, eût bien dû connaître des cas intéressants les
maisons françaises Champigny et C,e, Blancard, Lubin, Roget et
Gallet, etc.
Ne se plaint-on pas de contrefaçon de marques connues et du rem-
plissage des boites a Cuba même ? et n a-t-on pas dû s'y élever contre
le décret de M. Magoon, ex-régent américain, modifiant le décret
royal du 21 août 1884 et qui permettrait à tous les « Bock » les
< Cabanas » et les « Murias » de la Terre de profiter de la renommée
acquise par certaines marques havanaises.
Tenus à quelque prudence, en cequi concerne les marques dûment
déposées, les fabricants eux-mêmes n'ont-ils pas, à tour de rôle,
fait préparer les vitoles ayant obtenu le plus grand succès — comme
la Corona — la Regalia — etc., et non protégées par les lois?
Fais ce que je dis... et ne t'occupe pas de ce que je fais !
Un groupe de fabricants et négociants intéressés qui ont constitué
en Angleterre une « Association protectrice du tabac de Cuba »
sont parvenus à faire condamner certains commerçants de Londres,
peu scrupuleux , qui vendaient des cigares fabriqués eu Allemagne, en
Belgique, en Hollande, et jusqu'en Angleterre, dans des boîtes iden-
tiques à celles employées à La Havane, avec des devises en espa-
l . Nuisible à la santé
LE TABAC DE CUBA ET LES CIGARES DE LA HAVANE 331
ffnol, et même, à l'intérieur, la notice en trois langues mettant
l'acheteur en garde contre l impudence des contrefacteurs !
Gomme on le sait, les tribunaux anglais ne plaisantent pas sur
ce chapitre, même quand des sujets britanniques sont impliqués
dans les poursuites, et c'est tout à leur honneur.
Aussi ont-ils cru devoir défendre l'apposition du mot anglais
« Havana » sur les boîtes, étiquettes et bagues des cigares fabriqués
en Europe, et aussi celui du libellé « Rivales de La Habana » du mot
« Cubavana » ou de toute phraséologie espagnole, description,
recommandation, dessin, etc., qui pourraient induire l'acheteur en
erreur, même si la tromperie était tempérée par l'adjonction de la
devise « ma de in England » non déposée par les Allemands.
Et pour l'édification des fabricants de sardines, j'ajouterai que les
juges anglais défendirent également la vente d'articles provenant de
maisons imaginaires telles que « A. S. Cuba y Cia », « Manuel
Murias », « Juan Murias », « Creanzo y Cia ».
Il y a vraiment des juges à Londres !
Reste à savoir si une société protectrice des marques havanaises
aurait le même succès aux Etats-Unis ?
Je dois souhaiter maintenant qu'aucun Cubain n'ait lu certain
article de Fernand Hauser dans le « Journal » du 14 mai dernier.
Après avoir parlé des achats énormes qui ont précédé la mise en
vigueur, en France, du nouveau tarif et de l'épuisement des stocks
dans les grands bureaux de Paris comme la Civette et le Khédive,
le journaliste précité ajoutait :
« Les amateurs de cigares frais seront satisfaits ce matin ; ils
auront des « havanes » fabriqués de la veille ! dans tous les débits. »
Fabriqués où ? A Reuillv ?
La consommation du tabac, comme celle du sucre, a partout
augmenté. En France, elle s'est élevée en 1908 à i0.290 tonnes
valeur : 51 4.852.000 francs), soit à 2 kilogrammes 120 grammes
par an et par personne dans le département du Nord (maximum)
et 479 grammes dans le département de la Lozère (minimum). Les
bénéfices de la Régie française qui n'étaient que de 24 millions en
1841 ont progressé jusqu'à 390 millions en 1908.
Sur 579 millions de cigares (2.315 tonnes) depuis le « crapulos »
à un sou jusqu'à 1' « aristocrate » à 6 francs, vendus par la Régie,
le plus grand nombre a été écoulé dans les départements de la Seine,
du Nord et des Bouches-du-Rhône. Le tabac en poudre ; 4.756
332 ÉTUDES ET MÉMOIRES
tonnes) est de moins en moins... prisé; on ne le consomme guère
que dans l'ouest Normandie ; Anjou, Bretagne). Le tabac à mâcher
(i .457 tonnes) est toujours recherché par les marins, surtout les
Bretons, et les cigarettes (2. 906 tonnes) se vendent comme pains de
gruau dans la Seine et les Bouches-du- Rhône.
Quant au Scaferlati, aux tabacs de zone, de troupe et d'hospice,
les quantités consommées en 1908 ont atteint 29.156 tonnes.
Une paille !
Quand les droits d'entrée, en France, étaient de 30 francs parkilog,
on y fumait sept millions de cigares par an. Après les avoir portés
à 50 francs, la consommation augmenta jusqu'à dix millions de
cigares. Evidemment, les classes aisées se soucient peu dépaver de
I à 3 sous de plus pour un cigare de marque, depuis le 14 mai 1910.
N'oublions pas, d'ailleurs, que le « Havane » est plus cher à
New-York, et dans beaucoup de villes d'Europe, qu'à Paris.
Un « perfecto » vendu 1 fr. 30 dans la première de ces villes,
s'obtenait pour I franc dans notre capitale il y a quelque temps, et,
maintenant, on doit le payer 1 fr. 15 avec le nouveau tarif douanier
de 75 francs par kilog.
Toutefois, il y a lieu de considérer qu'un bourgeois américain
croirait déchoir s'il payait moins d'un « quarter » (1 fr. 30) une paire
de cigares. Or, bon nombre de bourgeois français — ceux-là mêmes
qui prennent la peine de repasser les lames de rasoirs Gillette — ■
rougiraient de dépenser plus de 10 sous pour la même quantité.
C'esl done ii une clientèle très spéciale que le bon cigare de La
Havane est vendu en France, et surtout aux touristes étrangers.
raffinés et prodigues.
(.1 su i vre. Paul Serre,
Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture.
NOTES
REMARQUES FONDAMENTALES SUR LA
CLASSIFICATION DES SIDÉROXYLÉES
Note de M. Marcel Di bakd.
Les Sidéroxylées constituent un groupe de Sapotacées, où l'andro-
cée est formé de deux verticilles, isomères avec la corolle, mais
où le verticille externe ne comprend que des staminodes alterni-
pétales, tandis que l'interne est constitué par des étamines fertiles
épipé taies.
La classification de ces plantes est actuellement pleine de confu-
sion, par suite ^d'une définition trop peu précise des genres princi-
paux et de Tinter prétation variable des caractères génériques suivant
les auteurs.
Cette remarque s'applique surtout au genre Sideroxylon, où ont
été successivement rangées les formes les plus extrêmes de tout le
groupe ; à vrai dire, Engler, dans sa monographie des Sapotacées afri-
caines ', a senti le besoin de resserrer les limites de ce genre ; mais,
par suite de l'objectif spécial qu'il se proposait, il n'a pas suffi-
samment précisé l'extension totale qu'il leur accordait. Nous pren-
drons donc comme point de départ de cette discussion le genre Side-
roxylon tel qu'il est défini par le même auteur dans les suppléments
aux Pflanzenfamilien 2 avec sa subdivision en 27 sections, d'ailleurs
très peu , homologues.
Il convient tout d'abord de faire état d'un caractère très important
de l'ovule qui retentit sur la structure de la graine et de ranger
d'un coté toutes les formes chez lesquelles le hile et le micropyle
sont rapprochés (anatropie accusée) et où la cicatrice typique de la
graine des Sapotacées, résultant de sa soudure avec le péricarpe.
1. Engleh. Monoyrnphicen afrikanischer Pflanzenfamilien un il Gattungen,t. VIII,
1901, p. 25.
2. Engler, DienatûrlichenPflansenfamilien, Nachtr&ge, 1897, p. 27.").
334 NOTES
est basilaire et de peu d'étendue (type eusidéroxylé), et, d'autre
part, les formes chez lesquelles le hile et le micropyle sont assez
éloignés, occupent généralement les deux pôles de la graine (ana-
tropie faible ou nulle) etsont réunis par une cicatrice latérale et de
forme allongée type lucumé). Leplus souvent, dans le premier cas.
l'insertion des ovules se fait vers la base des loges ; dans le second,
vers leur partie supérieure, mais cette correspondance n'est pas une
rèffle générale.
Parmi les formes appartenant au type lucumé, les auteurs ont
essayé, comme moyen de classification, de faire appel au caractère
de la présence de l'absence d'albumen dans la graine. Bâillon
emploie constamment ce caractère, tout en remarquant qu il n'a pas
grande valeur pour la distinction des genres de Sapotacées '. Si
on l'applique en effet d'une manière absolue, on s'aperçoit vite qu il
contrevient dans bien des cas aux affinités naturelles ; à notre avis,
on peut en faire un guide utile, si l'on ne l'emploie pas à l'exclu-
sion de tous les autres carctères.
On peut d'ailleurs le doubler en quelque sorte par un autre carac-
tère tiré de la structure de lembrvon. Tantôt 1 ensemble de la
tigelle et de la radicule (caudicule) forme un organe très court,
punctiforme, faisant à peine saillie en dehors de la commissure des
cotylédons; tantôt, au contraire, cette caudicule est allongée, cylin-
drique et mesure plusieurs millimètres. Il faut remarquer que les
embryons du premier mode correspondent le plus souven à des
graines exalbnininées et portent de gros cotylédons charnus, tandis
que les autres proviennent de graines albuminées et possèdent des
cotylédons minces. Mais la correspondance des caractères n'est pas
absolue, et l'examen d'un grand nombre de Sidéroxylées nous a
montré que c'est le caractère embryonnaire qui doit primer, dans les
cas douteux, celui que donne le développement de l'albumen.
Nous pouvons alors subdiviser ces deux types primitifs en deux
sous-t \ pes :
I. Type eusidéroxylé : 1° embryon à caudicule longue, graine
généralement albuminée ; 2°embryon à caudicule courte, graine géné-
ralement sans albumen.
II. Type lucumé: l'embryon à caudicule longue, graine géné-
i. Bâillon, Histoire </<•■•. plantes, t.XI,1892, p. 256.
CLASSIFICATION DES SIDÉROXYLÉES 335
ralement albuminée ; 2° embryon à caudicule courte, graine gêné
ralement sans albumen.
L'application du caractère fourni par l'embryon, en donnant une
base sérieuse à la classification, n'empêche pas d'ailleurs de recon-
naître de part et d'autre, des convergences indéniables qui assurent
une continuité remarquable dans la famille des Sapotacées.
Si du genre Sidéroxylon, pris au sens large, nous extrayons d'une
part toutes les formes du type eusidéroxylé, d'autre part toutes les
formes du type lucumé à caudicule courte, qu'on y a rangées à
tort, il reste un ensemble très considérable de formes, qui constitue
un groupe naturel.
C'est la majeure partie de cet ensemble que Pierre avait comprise
dans son genre Planchonella ', qui se serait imposé de prime abord,
si son auteur en eût plus fortement démontré l'importance fondamen-
tale et si, entraîné par une analyse trop minutieuse, il n'en eût dis-
trait quelques petits groupes très secondaires. Mais il n'en a pas
moins pressenti la nécessité de constituer, aux dépens des Sidéro-
xylon, un genre nouveau, dont l'utilité avait été jusque-là méconnue.
Engler a d'abord ramené au genre Sidéroxylon tous les Plancho-
nella de Pierre ; Bâillon les rattacha ensuite à l'ancien genre Sersa-
lisia de Brown, groupe très mal défini ; Engler. dans sa monogra-
phie des Sapotacées africaines reprend, à quelques détails près, la
classitication de Bâillon et fait rentrer, sans commentaires, les Plan-
chonella dans les Sersalisia, bien qu'ilindique explicitement, parmi
les caractères de ce dernier genre, l'absence d'albumen et que les
Planchonella en soient abondamment pourvus. Les Sersalisia afri-
cains d' Engler ont d'ailleurs une caudicule courte et s'éloignent donc-
autant qu'il est possible des Planchonella, pour se rallier aux
Lucuma .
C'est dire que Bâillon et Engler, tout en ayant constitué sous le
nom de Sersalisia un ensemble qui peut paraître équivalent au pre-
mier abord aux Planchonella, ont cependant méconnu le caractère
fondamental qui donne à ce groupe son véritable intérêt. C'est pour-
quoi nous croyons devoir rénover ce genre, qui, avec les Lucuma et
les Sidéroxylon (du type eusidéroxylé), est un des pivots delà sous-
tribu des Sidéroxylées.
En résumé : 1° En nous basant sur les caractères de l'ovule et
l. Pierre, Notes botaniques, décembre 1*90. p. 29.
336 noies
de la graine, nous sommes conduits à diviser les Sidéroxylées en
Eusidéroxylées, <»ù la cicatrice est basilaire, et Lucumées, où elle
est latérale.
2" En nous basant sur les caractères de l'embryon, nous sommes
amenés à considérer symétriquement dans chacun des groupes pré-
cédents deux types centraux, soit àcaudicule punctiforme iBumelia.
Lucuma . soit à caudicule saillante (Sideroxylon. Planchonella).
3° Ce sont les trois genres Lucuma, Sideroxylon et Planchonella
qui jouent le rôle prépondérant dans le groupe des Sidéroxylées;
ils correspondent à trois centres de dispersions géographiques. Les
Lucuma appartiennent à la zone tropicale américaine, les Sidero-
xylon sont surtout africains, les Planchonella croissent dans la
région indo-malaise et l'Australie. Le genre Bumelia est cantonné
dans la région des Lucuma, où il forme le trait d'union entre ces
plantes et certaines formes de Sideroxylon par l'intermédiaire des
1 >ipholis.
ï" Des genres secondaires assez nombreux viennent se grouper,
facilement, sil'on tient compte des considérations précédentes, autour
des trois genres principaux du groupe et forment entreeux des tran-
sitions naturelles soit au point de vue botanique, soit au point de
vue géographique 1.
]. Note présentée à l'Académie des Sciences, le I3février 1911.
LA CULTURE
ET L'INDUSTRIE DU CITRON A LA MARTINIQUE
La culture du citron icitrus niedica var. acida; est entrée à la
Martinique dans la période des essais ; quelques planteurs ont
demandé des plants de citronniers dans les jardins d'essai qui en
sont actuellement abondamment pourvus.
Le relevé des registres des livraisons de plants donne pour cette
culture un chiffre de 21.805 plants de citronniers livrés dans le
courant de l'année 1910 par nos jardins d'essai. Certains planteurs
sont entrés résolument dans cette voie et ont complanté des sur-
faces relativement considérables, il a été noté au service des livrai-
sons de 5 et de 6.000 plants, ce qui représente 10 à 12 hectares de
terres pour le même planteur.
Cette orientation du Colon martiniquais vers la polyculture ne
peut être envisagée que dune façon favorable par la haute adminis-
tration, les cultures multiples, seules, peuvent établir la stabilité
de la richesse dans ce pays et constituer le meilleur élément
d'éducation technique. La culture du citronnier est adaptée à la
Martinique où cet arbre vient naturellement produisant des fruits
parfumés et riches en jus; le citron vert existe en même temps que
le citron jaune.
Le citronnier peut utiliser les sols maigres, peu profonds, il est
très rustique, peu de parasites l'attaquent ; la fumagine (Sclerotinia
Fùckeliana), qui est au nombre des plus dangereux, est assez
facile à combattre et dans les plantations régulières bien tenues ne
prend jamais de grandes proportions : le lecanium, qui par ses
déjections prépare le subtratum sur lequel vit la fumagine, est
détruit par des aspersions savonneuses pétrolées à 1 pour cent.
Au point de vue cultural il ne demande simplement qu'à être
abrité des grands vents, mais n'exige pas d'arbres d'ombrage :
suivant la richesse du sol le nombre des arbres par hectare variera
de oOO à 850 pieds.
Le citronnier est en plein rapport à cinq ans ; à ce moment la
338 NOTES
production d un hectare peut osciller entre deux cents à deux cent
cinquante barils de citrons, le baril contient de quatorze à quinze
cent citrons et donne 35 à iO litres de jus cru que la concentration
;i I 12 ramènent à 3 litres environ.
Gejus concentré vaut de 180 fr. à 2(11) IV. l'hectolitre.
L'Administration aurait intérêt à aiguiller les planteurs de citron-
niers vers l'expédition directe des jus crus, ou k les encourager à
fabriquer du citrate de calcium, car la préparation des jus concentrés
demande une dépense de combustible qui serait une nouvelle
menace contre nos forêts.
D'ailleurs, la technique nécessaire pour faire cette transformation
chimique en citrate, est excessivement simple. Le jus cru, préala-
blement fermenté k l'effet de détruire les matières sucrées, est
distillé dans un alambic ordinaire pour en retirer 1 essence :
10 hectolitres de jus donnent environ 3 litres d'huile essentielle
valant 4 francs le litre.
A la sortie de l'appareil k distiller, le jus bouillant est additionné
de craie ou carbonate de chaux ; on achève la neutralisation avec un
lait de chaux. Il faut éviter de donner au mélange une réaction
alcaline, l'alcali provoquant la coloration. I /industriel devra se
guider pour cette opération sur la teinte observée sur le papier de
tournesol qui, d'abord rougi par l'acide citrique, bleuit dès qu'un
excès de chaux est ajouté ; la phtaléine du phénol décolorée par
les acides, rendue violette par les bases alcalines, pourra aussi
donner d'utiles indications ; il faut i-5 kilog. de chaux vive ou
57 kilog. de chaux éteinte pour saturer 100 kilog-. d'acide citrique
contenu dans la liqueur. Par ébullition prolongée le citrate de
calcium soluble formé se modifie et il se précipite un citrate de
calcium insoluble dans l'eau, même k froid qui s'exprime en
chimie : (Gfi II ■'■()-,•' GA3 + tlI'O, que l'on recueille et qu'on
lave k l'eau bouillante ; ce produit vaut environ I IV. 51) le kilog.
1 ii baril de citron donnant 30 à 35 litres de jus cru fournit, trans-
formé en citrate, 3 à i kilogrammes de ce produit.
La transformation du citrate de calcium en acide citrique si' fait
dans les pays d'importation qui le reçoivent et est basée sur le
déplacement, par un acide puissant (acide sul l'inique . de l'acide
citrique du citrate ; en dernière analyse il se forme du sulfate de
chaux et de l'acide citrique que Ion fait cristalliser par concentra-
tion dans le vide partiel, L'acide citrique étant altérable par la
CULTURE ET INDUSTRIE DU CITRON 339
chaleur. On opère, dans des appareils en plomb, cette double
décomposition.
La préparation des jus concentrés est facile à exécuter avec de
simples chaudières à feu nu, mais les chaudières en fer colorent le
jus et le déprécient, le cuivre serait préférable ; en outre, la cha-
leur, je l'ai dit plus haut, altère profondément l'acide citrique du
jus chauffé à 175°, il se transforme en partie en acide aconitique
puis en anhydride itaconique et citraconique, en même temps une
autre partie de l'acide citrique se détruit et donne en dernière
analyse de l'acétone et du gaz carbonique. Si l'on veut entreprendre
cette fabrication, il faudra avoir recours aux concentrations dans
le vide telles qu'on les comprend dans les appareils à triple, qua-
druple ou quintuple effet, le produit ne sera pas altéré et la con-
sommation de combustible sera de beaucoup réduite ; les jus
concentrés contiennent de 417 à 580 grammes d'acide citrique par
litre et marquent 60 à (52° au citromètre. Densité : 1,25 à 1.32.
La fabrication des jus frais, obtenus par compression dans des
moulins analogues à ceux des sucreries, mais qui doivent être en
pierre, en bois ou en bronze et non en fer, sous peine de voir le jus
se colorer et être déprécié, pourrait prendre à la Martinique une
grande importance. Le jus tamisé est mis en fûts et peut être
consommé immédiatement.
Les propriétés rafraîchissantes et médicales des limonades citron-
nées sont connues et le débouché ouvert est encore très extensible.
Enfin l'exportation des fruits soigneusement enveloppés dans du
papier fin et mis en baril ou simplement conservés dans l'eau de
mer ou la saumure, est appelée à laisser de sérieux bénéfices à
ceux qui s'y livreront. Bien entendu, il faudra dans ce cas ramasser
les citrons à l'arbre et éviter de nuire à la récolte en ménageant
les fleurs et les fruits incomplètement formés.
Le ramassage pour la préparation des jus concentrés, du citrate
de calcium, du jus cru, se fait à terre et à ce sujet il est bon, quand
la plantation est jeune, de coutelasser autour des citronniers pour
faciliter la récolte.
Cet exposé montre que les difficultés de la culture et de l'utili-
sation des produits du citron sont très surrnontables et ne sont pas
de nature, au contraire, à décourager nos propriétaires.
Cette culture peut être ici une ressource considérable de richesse
par la mise en valeur de surfaces importantes de terrains encore
inexploités.
840
NOTES
Le revenu brut de cette culture peut osciller entre 1.400 à
1 .800 francs L'hectare laissant 700 à 1 .000 francs de revenu net.
Les usages de l'acide citrique dans la teinture, la vinification des
vins blancs et vins rouges où son poids moléculaire lui permet
d agir à moins haute dose que l'acide tartrique, la pharmacie :
citrate de magnésium, la photographie, donnent à ce produit un
débouché s'étendant de plus en plus.
En attendant les résultats des plantations de citronniers, résultats
qui ne sont appréciables que vers la 4e et 5e année, le sol peut être
utilisé par des cultures vivrières : patates, bananes, on peut même,
comme on le fait à la Dominique, planter de la canne et la canne
disparue la citronnerie est en rapport.
A Montserrat on occupe le sol avec le coton. La plantation
(1 herbe de Guinée, de pois d'Angole permettrait l'élève du bétail
et paierait, d'après M. Lockhart, l'intérêt du capital mis en œuvre.
Au point de vue commercial, les marchés américains nous sont
ouverts ainsi que les marchés anglais.
Au sujet du marché métropolitain, j'ai fait demander par l'Admi-
nistration supérieure des renseignements sur les débouchés (pie
pourrait avoir cette industrie en France.
Deux établissements dépendant du Ministère des colonies :
L'Office colonial et le Jardin colonial ont été officiellement saisis de
cette question, aussitôt les renseignements fournis les intéressés
en seront avisés.
E. Rebodl,
Ingénieur d'Agriculture coloniale.
COMMUNICATIONS DIVERSES
Voyage d'études de M. R Thillard.
M. H. Thillard, Ingénieur d'agriculture coloniale, major de la dernière pro-
motion du Jardin colonial, et titulaire d'une bourse de voyage accordée par le
ministre des colonies, en vue de lui permettre de compléter ses études. s'esl
embarqué pour l'Extrême-Orient en décembre 1910.
Il a déjà pu au cours d'un séjour en Cochinchine, visiter un certain nombre
de plantations d'arbres à caoutchouc. On sait en effet, que depuis quelques
années, notre colonie asiatique à l'exemple de Ceylan, et des Indes néerlan-
daises, s'intéresse vivement au développement des plantations d'essences
caoutchoutifères sur son vaste territoire.
Dans certaines plantations, M. II. Thillard signale que le Manihot dichotoma
est planté concurremment avec l'Hevea, sur le même terrain. Cet arbre à
caoutchouc se développant beaucoup plus rapidement que l'Hevea, on espère
que dans une douzaine d'années, lorsque ces derniers commenceront à pouvoir
être exploités sérieusement, les Manihot dichotoma ayant terminé leur carrière,
pourront être supprimés, ce qui laissera le champ libre aux Heveas.
M. R. Thillard, pendant son séjour en Cochinchine, a également eu l'occa-
sion d'assister à des essais d'une moissonneuse mécanique appelée « Adriana? •
pour la récolte du « paddy ». Ces essais, comme on peut le supposer, éveillent
la curiosité des indigènes, mais il semble probable qu'ils ne pourront donner
de résultats vraiment pratiques, qu'après que l'on aura apporté quelques
modifications à la moissonneuse. Il semble que celle-ci ne devrait pas avoir
une lame de plus d'un mètre. Par ailleurs la machine devrait être aussi
légère que possible et pourvue de larges roues. Une semblable moissonneuse
traînée par un seul animal, qui dès lors ne piétinerait pas trop le sol,
pourrait, croit-on, rendre de bons services, mais, pour cela, l'aménagement
spécial des rizières s'impose ; il faudrait d'un autre côté, assécher celles-ci,
suffisamment à temps, pour qu'au moment de la récolte, le sol de la rizière
soit assez sec pour permettre à la machine de circuler partout facilement, sans
nécessiter un effort de traction trop considérable.
Le problème n'est certainement pas insoluble, d'autant plus (pie des pays
rizicoles comme l'Italie, se préoccupent également de l'utilisation d'instruments
aratoires et de machines de différents modèles pour la culture du riz, qui com-
mence à souffrir du manque de bras.
M. Thillard va compléter son voyage d'études par un stage de plusieurs
mois à l'Institutagricolede Buitenzorg Java où il pourra étudier pratiquement
la plupart des cultures exotiques.
:U2 COMMUNICATIONS DIVERSES
Renseignements agricoles sur Java.
Exportation de 1909 1.
La situation économiques des Indes orientales néerlandaises continue à être
satisfaisante.
La culture qui constitue le fond de la richesse delà colonie est très prospère :
elle se développe progressivement chaque année, grâce à l'introduction à Java
principalement de nouveaux capitaux étrangers destinés à remplacer par de
grandes plantai ions de Thé, d'IIeveas, et de Ficus elsLStica, celles de poivrier,
de caféier et de tabac qui ont diminué d'importance ces dernières années.
Sucre. — La récolte des sucres, à Java, devient, chaque année, plus impor-
tante; elle a triplé dans l'espace des I ."> dernières années.
Voici, en piculs -, les résultats des deux dernières campagnes :
1908 : 19.609.468
1909 : 19.350.906
Le cours moyen du sucre pratiqué en 1910 a été de 8 florins3 le picul.
Poivre. — L'exportation totale de ce produit représente plus de 12 millions
de florins.
Quant aux quantités exportées, elles ont élé les suivantes pour les deux
derniers exercices :
1908 : 432.507 piculs
1909 : 243.507 —
Thé. — Le chiffre de l'exportation du thé de Java est pour l'année 1909, île
36, 5 millions de livres contre 29, 2 millions en 1908, soit le double de l'expor-
tation de 1901.
L'île de Java exportant plus de 95 °/0 de sa production, et son exportation
devant atteindre, en quelques années, 50 millions de livres, elle doit à juste
titre, être considérée comme très importante dans la participation de l'expor-
tation mondiale de ce produit qui s'élève à 1.256 millions de livres.
Café. — Les Indes néerlandaises ont exporté en 1908, 80 °/0 environ de leur
récolte de café qui est de près de 50 millions de livres. Les évaluations pour
1909, sonl encoïc inférieures aux années précédentes. On compte pour la
période allant jusqu'à juin, 12 millions de livres seulement. La moitié de la
production va en Hollande et 12 °/0 environ aux États-Unis. La France en
prend 700.000 kilos. L'exportation totale de ce produii représente plus de
13 millions de florins.
Arachides. -Cette culture intermédiaire, pratiquée à Java sur la plupart
des rizières, entre deux recolles de ri/, a rapporté en 1909, aux exportateurs,
plus de 27, 5 millions de Ûorins pour près de 20 millions de kilos. Marseille en
leroit le quart environ.
Maïs. — 11 en est de même du maïs dont on a exporté pour 2, 5 millions de
1. I ) après un rapport de M. J. de Saint-Sauveur, Vice-don si M de France.
2. Le picul = l<> kil. 7<i.
•V Le florin = 2 IV. as.
COMMUNICATIONS DIVERSES 343
florins représentant plus de 24 millions de kilos de ce produit . La France en
a pris une 1res faible quantité: 130.000 kilos environ.
Epices. — Les cannelle, vanille, clou de girofle, muscade, etc., forment
également des produits d'exportation d'un rendement intéressant. Ils ont
atteint en 1909, pour l'exportation seulement, plus de 0 millions de florins.
Manioc racines et farines . — Ces produits ont représenté dans l'exportation
générale de l'année, plus de 4, 5 millions de florins. La France achète une
bonne part de cette production; plus de 19 millions de kilos ont été embarqués
pour Marseille et le Havre.
Riz. — lia été exporté de Java et des possessions extérieures, 875.000 piculs
de riz contre 530.000 en 1908.
Marseille, le Havre, Nantes et Bordeaux en ont reçu 90.147 piculs.
Tabacs. — La récolte des tabacs de Sumatra est pour 1909, de 202.680 balles
la balle est de 80 kilos) ; elle est produite par une trentaine de plantations.
La récolte de l'année est inférieure de 10.000 à 12.000 balles, à celle des
2 années précédentes.
Sumatra a exporté pour plus de 03 millions de florins de tabac.
Caoutchouc. — On évalue pour Java, Sumatra, Malacca et la Birmanie, la
superficie plantée de caoutchouc à 250.000 acres l dont 14.000 ont commencé
à produire du latex à la fin de l'année 1909. On estime à 51.600.000 le nombre
d'arbres (Heveas et Ficus) de Ceylan, Java, Sumatra et Malacca. On compte
que dans dix ans, la production du caoutchouc, en Asie, doit être de 45.000
tonnes.
Quinquina. — Cette culture occupe plusieurs plantations dont un certain
nombre sont au Gouvernement. Celui-ci produit par an environ 920.086 kilos,
laissant un bénéfice qui peut être évalué à 202.656 florins, pour sept plantations
comprenant en tout 9 millions d'arbres.
Gutta-percha, cire, gommes et similaires. — Ces produits, très abondants
aux Indes néerlandaises, ont donné à l'exportation plus de 20 millions de
florins.
Coprah. -- Les vastes plantations de cocotiers du sud de Java et des nom-
breuses îles de l'Archipel, ont donné, à l'exportation, pour plus de 34 millions
de florins de coprah. La France, à elle seule, en a importé pour 70 millions de
kilos.
Kapok. -L'exportation de ce produit accuse plus de 2, 5 millions de florins,
représentant près de 18 millions de kilos, dont 3, 5 millions ont été expédiés
en France.
Bois et rotins. — Il a été exporté des iles pour plus de 5 millions de florins
e bois dur « djatti » et pour une somme égale de rotin.
Chapeaux en bambou et autres. -- Cet article est un des principaux objets
manufacturés exporté des Indes néerlandaises en Europe et en Extrême-Orient.
Celte industrie occupe plusieurs maisons françaises à Java et a donné à l'ex-
portation plus de 6 millions de florins.
I . L'acre = 10 ares 16.
DOCUMENTS OFFICIELS
NOMINATIONS ET MUTATIONS
Guinée française.
o
En date du 5 février : M. Bibault, agent principal de culture de
i,e classe, retour de congé, est affecté au Jardin d'essai de Kindia.
M. Edward, directeur de Jardin d'essai de 3e classe, en service à
Kindia, est affecté à la station agricole de Mamou.
M. Brocard, agent principal de culture de 1"' classe, retour de congé.
est affecté à la station agricole de Kissidougou.
En date dn 7 février : Les décisions nos 158 et 159 du 5 lévrier cou-
rant, sont et demeurent rapportées.
M. Bibault, agent principal de culture de lre classe, de retour de congé,
est affecté à la station agricole de Mamou.
Indo-Chine
Par arrêté du Gouverneur général de l'Indo-Chine, en date du 28 jan-
vier 1911, rendu sur la proposition du chef de Cabinet du Gouverneur
général
Sont promus, à compter du Ier janvier 191 I, dans le personnel des Ser-
vices agricoles et commerciaux de l'Indo-Chine :
I" Au grade d'inspecteur de 2'' dusse : M. Breymann, Emile-Georges,
.'{'' tour, ancienneté, effectif régulier, inspecteur de 3e classe.
2° Au grade d'inspecteur de 3e classe : MM. Pidance, Adolphe-Bar-
thélemy-Pierre, '2'' tour, choix, effectif régulier, sous-inspecteur de
I re classe ;
Lan, Jean. 3e tour, ancienneté, effectif régulier, sous-inspecteur de
I"1 classe.
3° .1/; (/rade de sous-inspecteur de /"' classe : MM. Cartier, Auguste,
l'r tour, effectif régulier, sous-inspecteur de 'J'' classe ;
Gachon. Auguste-Louis, 2e tour, choix, effectif régulier, sous-inspec-
teur de 2e classe.
I)(X.i:mi:ms officiels ->i.">
4° Au qrade de sous-inspecteur de 2e classe : MM. Lichtenfelder,
William, 3'' tour, ancienneté, effectif régulier;
Brœmer, Paul, 1er tour, choix, effectif régulier.
5° Au grade d'agent principal : M. Pierre, Ernest, 3e tour, ancienneté,
effectif régulier, a^ent de lre classe.
6° Au grade d'agent de /'''' classe : M. Dulac, Pierre, 1er tnur, choix,
effectif régulier, agent de 2'' classe.
Par arrêté du Gouverneur général de l'Indo-Chine, en date du 24 jan-
vier 1911, rendu sur la proposition du chef de Cabinet du Gouverneur
général :
M. Decker Lucien , sons-inspecteur de 2° classe des Services agricoles
et commerciaux, en service à Kouang-tchéou-wan, rentrant de congé, est
mis à la disposition du Lieutenant-gouverneur de la Cochinchine.
Madagascar.
Par arrêté du 7 février 1911 : M. Simon, soldat d'infanterie
coloniale, chargé de la surveillance et de l'entretien des parcs de l'aulru-
cherie de Tulear, a été nommé surveillant de culture aux appointements
annuels de 2.400 francs solde d'Europe : 1.200 francs .
Par arrêté du 1 ','> février 1911 : M. Delpont (Jean , ancien élève
diplômé de l'école d'horticulture de Versailles, pépiniériste à .Xanisana, a
été nommé agent de culture de 3e classe au traitement annuel de
4.000 francs ! solde d'Europe : 2.000 fr.j.
Uni. du Jardin colonial. 191). I. — N° 97.
STATISTIQU ES COM M E RCIALES
Exportations agricoles et forestières des Colonies françaises.
GUADELOUPE
Exportations annuelles. Année 1910.
1° Sucre d'usine. -- 42.867.278 kilos. 1909 : 25.211.843 kilos. Différence en
plus : 17.655.435 kilos.
2° Mélasse. - 733.686 litres. 1909 : 763.916 litres. Différence en moins :
30.230 litres.
3° Rhum et tafia. 11 .076.942 litres. 1909 : 6.049.211 litres. Différence en
plus : 5.027.731 litres.
i° Café. - 955.382 kilos. 100'.) : 636.295 kilos. Différence en plus : 319.087
kilos.
5° Coton. - 2.580 kilos. 1909 : 2.544 kilos. Différence en plus : 36 kilos.
0° Cacao. -- 778.903 kilos. 190'.) : 594.282 kilos. Différence en plus : 184.621
kilos.
7° Casse. — 23 kilos.
8" Rocou. — 88.005 kilos. 1909 : 86.165 kilos. Différence en plus : 1.840
kilos.
9° Vanille. — 9.089 kilos. 1909: 15.616 kilos. Différence en moins: 6.527
kilos.
10" Ananas conserves). — 77.355 kilos. 1909 : 107.856 kilos. Différence en
moins : 30. 501 kilos.
COURS ET MARCHES
DES PRODUITS COLONIAUX
CAOUTCHOUC
LE HAVRE, 15 avril 1911. — (Communiqué de la Maison Vaquin et
Schweitzer, 1, rue Jérôme-Bellarmato.)
Depuis notre dernier communiqué une baisse sérieuse s'est produite prin-
cipalement sur les sortes Para Pérou, variant de 2 fr. à 4 fr. 75 le kilogr.
suivant qualités, alors que sur les autres sortes, la baisse constatée n'a été
que de 1 fr. à 1 fr. 50 suivant provenances, et l'on cote :
Francs
Para 13.75 à 14.8(
Para Sernamby 7 . 50
Pérou fin 13.90
Pérou Sernamby Jo
— caucho . 10
Maniçoba 7
Madagascar :
Tamatave Pinky 1 8.50
Pinky II.
a
Majun&
Faranfangana.
7.50
6.50
5.50
7.50
I
Anahalava .
Mananzary .
Barabanja. > 5.50
Lombiro.
Tuléar 1.50
Tonkin 5.50
Congo :
Haut-Oubanglii 13
11
.80
9
.50
1 i
25
11
.50
11
50
12
10
50
8
50
9
50
7
50
S
25
8
6
6
50
13
25
Francs
Kotto 13 à 13.25
H. C. Batouri 9.20 9.15
Ekela Kadei Sangha 13.50
5.10
Congo rouge lavé
Bangui 12.10
Koulon-Niari 7. 10
Manibéri 5 . 50
N'Djolé 4.90
Mexique feuilles scrappy 10.50
— slaps 5
Savanilla :
San Salvador 10
Carthagène 8
Ceylan :
Biscuits, crêpes, etc. . \
— extra. . [
Scraps )
Balata Venezuela blocs..
Balata feuilles..
1 s . 50
14.25
5.30
12.40
7.25
5.75
5.10
11
.7.50
12.50
11
21
7.50
8.50
Le tout au kilo, magasin Havre.
BORDEAUX, 31 mars 1911. — (Communiqué de MM. D. Duffau et
Cie, 10, rue de Cursol.)
Le mois de mars écoulé a été marqué par des fluctuations nombreuses et
assez sensibles sur le Para.
De 19 fr. 50 le kilogr. au début, il clôture aux environs de 16 fr. 50, pour le
disponible.
Nos sortes Africaines ont subi par suite, une baisse assez marquée quoique
nominale et les importateurs avant confiance au marché ont refusé les offres
en liai s se.
.t | ,s
COl'RS ET MARCHES
Cependant dans les moments "(Je fermeté, il s'esl produit quelques achats,
el les ventes du mois s'élèvent à environ I7N.II0 kilos.
Nous cotons bonne qualité coumnte :
Francs
Conakry Niggers 13 ;'i 13.25
Rio Nunez 13.70 1 i
Soudan Niggers Rouges. 12.25
Soudan Niggers Blancs. . 11.50
Soudan Manoh 13.25
Lahou Niggers 10.50 10.15
Francs
Lahou P.Mils Cakes.. .. 9.50 à 9.75
Lahou Cakes Moyens.. . . 0 9.25
Gambie A 9. 9.25
Bassani Lumps 6.50
(lambic A. M 8 8.25
— B 7 7.25
ANVERS, 8 avril 1911. — (Communiqué de la Société coloniale Anver-
soisf, !», rue Rubens.)
Le marebé de caoutchouc après avoir été faible dans le commencement de
Mais s'est subitement raffermi et notre vente du 2.'5 Mars s'esl par suite faite
en tendance ferme niais irrégulière, la demande était très bonne et l'Amérique
élail de nouveau acheteur.
\ous cotons pour qualité courante à bonne à fin Mars.
Francs
Francs
K .is.iï rouge I 14.25 à 14.75
Kasaï rouge genre Lo-
.iiH la 1 ! noisette 1 1 . -5 il. 75
Kasaï noir I i i .25 l i . 75
Equateur, Yengu, tkélemba,
Lulonga, etc 14.25 11. 75
Lopori Maringa 9.50 16
liant -Cong ilinaire .
Sankuru, Lomani il 14.40
Ai'iiwimi
Uélé
SI rail s Crêpes I . .
Guayule
Maniçoba
Moilgola lanières.
Waniba rouge I. .
1 i à
1 i. il)
i ;
1 1. io
18
1 8 . -20
6. 25
6.50
s
9.50
1 i
1 1.40
10. 25
10.50
Stock lin février 191.0
Arrivages en mars
Ventes en mars
Stock lin mars
Ar; i \ agéS depuis le I • '' janvier
Ventes depuis le I ' ' jam ier. . .
539
is::
377
645
1 . 269
1.212
tonnes
COURS ET MARCHÉS
349
COTONS
(D'après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal Officiel.)
LE HAVRE, 8 avril 1911. — Cote officielle. — Louisiane très ordi-
naire (en balles, les 50 kilos).
Francs
92.25
92.12
91.75
01.2:)
90.50
Septembre 87 .62
Avril . .
Mai . . .
Juin . . .
Juillet .
Août . .
Octobre
Novembre. . . .
Décembre
Janvier
Février-Mars.
Francs
81.25
82.37
81.50
81.12
80. S7
Tendance soutenue. Ventes, 2.150 balles.
LIVERPOOL, 8 avril 1911. — Ventes en disponible : 10.000; Amérique
bonne demande; cotes Amérique et Brésil en bausse de 2 100 ; Indes calmes et
iucbangées ; importations 10.158; futurs ouverts en bausse de 1 100 sans
changement.
CAFES
(D'après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal Officiel.,
LE HAVRE, 8 avril 1911. Santos good average, les 50 kilos, en
entrepôt :
Avril-Mai 62 . 50
Juin 62.75
Juillet-Septembre 63
Octobre 62.75
Novembre. . .
Décembre . . .
Janvier-Mars.
62.50
62.25
62
Tendance calme. Ventes, 40.000.
ANVERS. 8 avril 1911. —Clôture. — Avril, 65 IV. 70; mai, 65 fr. 70;
juin, 05 fr. 50; juillet, 61 fr. 75; août. 61 fr. 25; septembre, 63 IV. 75; octobre,
63 fr. 50; novembre, 63 frs. ; décembre, 62 fr. 60 ; janvier, 62 fr. 25 ; février,
62 fr. 25 ; mars, 62 fr. 25. Tendance calme.
HAMEOURG, 8 avril 1911. - - Cafés i2 beures). - - Prix en marks : Mai,
53; juillet, 52; septembre, 51,25; décembre, 50; mars, 49,50. Tendance sou-
tenue.
350
COURS ET MOUCHES
CACAO
LE HAVRE, 31 mars 1911.
Au droit de 104 francs.
Francs
Guayaquil Arriba 76
— Balao 70
— Machala ... 72
Para 70
Carupano 09
Colombie 95
Geylan, Java 05
rrinidad os
Grenade 65
S2.50
73
74
74
75
1011
87.50
72
70
Francs
Sainte - Lucie, Domi-
nique, Saint-Vincent Oi
Jamaïque 01
Surinam
Bahia fermenté
San Thomé
Côte d'Or
Samana
Saneliez Puerto Plata .
Haïti
0i à
68
01
Oi
0 1
08
03
70
05
66.50
01 .50
04 . 50
0 1 . 50
63
02
65
53
Oti
Au droit de ;>2 francs.
Francs
Congo français 87.50 à 93
Martinique 88.50 90
Guadeloupe 90.50 92.50
Madagascar, Réunion,
Comores
Francs
S7.50 à 97.50
MATIÈRES G-RASSES COLONIALES
MARSEILLE, 15 avril 1911. (Mercuriale spéciale de « l'Agriculture
pratique des Pays chauds », par MM. Rocca, Tassy et de Roux.)
Coprah. — - Tendance ferme. Nous colons nominalement en disponible les
100 kilos c. a. I'., poids net délivré conditions de place.
Francs
Ceylan sundried 55
Singapore 52.50
Macassar 52.50
Manille 51
Zanzibar 52
Mozambique 52
Francs
Java sundried 53.50
Saïgl ni 50.50
Cotonou 51 . 50
Pacifique Samoa ftl .50
Océanie française 51.50
Huile de palme Lagos, 69 frs; Bonny-Bennin, os frs ; qualités secon-
daires, ii 65 fis les 100 kilos, conditions de Marseille, fuis perdus, prix
pour chargement entier.
Graines de palmiste Guinée
— Mowra Bassia.
38 IV. délivré
Manquant
COURS Et MARCHÉS 351
Graines oléagineuses. — Situation ferme; nous cotons nominalement :
Francs
Sésame Bombay blanc grosse graine 41
— petite — 40
— JafTa 48
— bigarré Bombay Grosses graines. 50% de blanc. 39
Graines lin Bombay brune grosse graine 45
— Colza Cavvnpore. Grosse graine 27
— Pavot Bombay 40
— Bicin Goromandel 27
Arachides décortiquées Mozambique 38
— — Coromandel 33 . 50
Autres madères. — Cotations et renseignements sur demande.
TEXTILES
LE HAVRE, 15 avril 1911. — (Communiqué de la Maison Vaquin et
Schweitzer.)
Manille. — Pair current : 47 fr. 25 à î-8 fr. 50. — Superior Seconds : 46 IV. 50
à 47 fr. 25. — Good brown : 44 fr. 75 à 45 fr. 25.
Sisal. — Mexique : 50 fr. à 51 fr. — Afrique : 00 fr. à 02 fr. 50 — Indes
anglaises : 31 fr. à 42 fr. 75. — Java : 54 fr. à 62 fr.
Jute Chine. — Tientsin : 47 fr. 25. — Hankon : 42 IV. 50 à 43 IV.
Aloès. — Maurice : 59 fr. 25 à 66 fr. — Réunion : 58 à 65 fr. — Indes : 30 à
38 fr. — Manille : 33 fr. 50 à 40 fr.
Piassava. — Para : 130 à 150 fr. — Afrique : Cap Palmas : 51 à 55 fr. —
Sinoë : 52 à 53 fr. ; Grand Bassam : 50 à 54 fr. ; Monrovia : 50 fr. à 52 fr.
China Grass. — Courant : 72 fr. à 77 fr. — Extra : 89 fr. 50 à 114 fr. 50.
Kapok. — Java : 156 à 165 fr. — Indes : 115 à 120 IV.
Le tout aux 100 kilos, Havre.
GOMME GOPALE
ANVERS, mars 1911. — (Communiqué de la Société Coloniale .An-
versoise.)
Marché sans changement avec bonne demande.
Notre vente s'est faite à des prix inchangés et nous cotons pour marchandises
courante à bonne.
Gomme assez claire opaque 140 à 175
non triée, de qualité courante 110 135
triée, blanche de belle qualilé 320 350
■— claire, transparente 230 260
— assez claire 1 35 1 95
Stock, environ 135 tonnes.
352
COFltS Et MARCHES
LE HAVRE. 15 avril 1911.
Sch weitzer. )
Gomme copale Afrique
Madagascar .
Communiqué dé MM. Vaquin et
50 a 100 lianes / , ,
les loi.) kg.
100 à 400 — y
POIVRE
(les 50 kgr. en entrepôt) :
LE HAVRE. <S avril 1911 :
Saigon. Cours du jour :
Francs
Avril .: "6.50
Mai 76.50
Juin 77
Juillet 77.50
Août 7s
Septembre 7 s. 50
Francs
Octobre 70
Novembre 70
Décembre 79. 50
Janvier 80
Février 80
Mars SI)
Tendance calme.
IVOIRE
ANVERS, 8 avril 1911. — (Communiqué de la Société coloniale ÀnVer-
soise.) Marché inchangé dans l'attente de nos prochaines enchères.
BOIS
LE HAVRE, s avril 19H.
Schvreitzer.
Francs
acajou I laïti 6 à l * »
— Mexique 18 10
— Cuba 10 in
■*■ Gabon I i --
— Okoumé s lo
— (Communiqué de MM. Vaquin
Francs
Ébène-Gabon I« à 35
— Madagascar 15 30
— Mozambique s | ;>
le tout aux loo kilos. Ila\ re.
MAÇON, PROTAT ntKUKS. IMPRIMEURS
V Èdileur-Gérant : A. Giialt.ambi.
ENGRAIS POTASSIQUES
Nécessaires à tout planteur
désireux de tirer le maximum de rendement des capitaux et travaux engagés.
La consommation énorme de ces engrais est la meilleure preuve de leur efficacité.
Eu 1909, elle a été de plus de
TROIS MILLIONS TROIS CENT MILLE TONNES
Les engrais potassiques
convenant le mieux à la fumure des plantes de nos colonies, sont :
le SULFATE DE POTASSE
et le CHLORURE DE POTASSIUM
Brochures et renseignements envoyés gratuitement sur demande.
BROCHURES EN TOUTES LANGUES
sur la culture et la fumure de la plupart des plantes tropicales et subtropicales
s'adresser
au Kalisyndikat G. m. b. H. Agrikultiirabteilung, Dessauerstrasse 28-29, Berlin S, W. 11
ou au BUREAU D'ÉTUDES SUR LES ENGRAIS
15, rue des Petits-Hôtels, Paris
ASSOCIATION
DES
Planteurs de Caoutchouc
48, Place de Meir, 48
ANVERS
Centre d'union et d'information pour tous
ceux qui s'intéressent à la culture rationnelle
du Caoutchouc.
RENSEIGNEMENTS
techniques et financiers
Bulletin mensuel, 16 pages in-4n
Actualités, articles techniques, nouvelles
concernant la culture du caoutchouc, rapports
de sociétés, déclarations de dividendes, le
marché du caoutchouc, cotes et rapports du
marché des valeurs de sociétés de plantation
de caoutchouc.
Abonnement : frs. 12.50 par an.
VILMORIN-ANDRIEUX & C
4, Quai de la Mégisserie, PARIS
LIANE A CAOUTCHOUC
Landolphia Heudelotii
La Maison VILMORIN -ANDRIEUX & Cie, toujours soucieuse d'être
utile à son importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon
toute particulière de l'importation et de la vulgarisation de* graines et
plantes précieuses des pays chauds.
Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent
certainement au premier rang des maisons recommandables pour
résoudre cette importante question.
Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a
obtenu 7 Grands Prix à l'Exposition Universelle de igoo, dont un
spécialement accordé pour son exposition Coloniale. En outre, le Jury
delà dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions
du Jury de îyoo en lui attribuant un Grand Prix.
Enfin, suivant une lontrue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon la plus désin-
téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées.
GraiDes et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte :
Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai), Cotons sélectionnés, Jute, Fourcroya
gigantea, etc.
Plantes économiques- — Cacaoyer (variétés de choix), Caféiers (espèces diverses, Coca, Ivola,
Tabacs divers, Thé d'Annam et d'Assam, etc.
Plantes à caoutchouc. — Castilloa elastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers, Hevea hrasiliensis,
Landolphia (diverses sortes), Manihot Glaziovii, Marsdenia verrucosa, W'illughbeia edulis, etc.
Plantes à épices- — Canellier de Ceylan, Gingembre des Antilles, Giroflier, Muscadier, Poivrier,
Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc.
Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc , etc.
Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler l'attention de notre clientèle d'outre-mer sur
l'avantage qu'ils trouveront à employer nos caisses vitrées (caisse WardJ pour l'expédition des jeunes
planta ou des graines en stratification
GRAINES AGRICOLES ET- INDUSTRIELLES
Graines d Arbres el d'Arbustes pour pays tempérés et tropicaux.
Assortiments de Graines potagères, Fleurs, etc., appropriés aux différents climats.
CATALOGUE SPÉCIAL POUR LES COLONIES FRANCl I SIR DEMANDE
Correspondance en toutes langues. — La maison n'a pas de succursale ni de dépôt.
Ile Année Mai 1911 No 98
MINISTÈRE DES COLONIES
Jardin Colonial
L 'Agriculture pratique
des pays chauds
BULLETIN MENSUEL
DU
JARDIN COLONIAL
ET DES
Jardins d'essai des Colonies
Tous documents et toutes communications relatives à la rédaction
doivent être adressés
au Directeur du Jardin Colonial, Ministère des Colonies
PAH1S
Augustin CHALLAMEL, Éditeur
Piue Jacob, 17
Librairie Maritime et Coloniale
Les abonnements partent du /'<' Janvier
Prix de l'Année (France, Colonies et tous pays de l'Union postale). — 20 f'r.
La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale.
Les citations ou reproductions partielles sont autorisées à condition de mentionner la source
s
\
s
ïxp<"' Univ"« Anvers I 8'.' I
2 MÉDAILLES D'OR
I MED. d'ARGEM 1
SOCIÉTÉ ANONYME
DES
Engrais Concentrés
à ENG18 (Belgique)
Engrais complets
pour Cultures
tropicales
Cotonnier.
PRODUITS
I
Exp°° Univ"« Mègc HK)5 S
c
DIPLOMES I) HONNEUR C
]
Caoutchouc, Canne à sucre, ^
Cacao, Tabac, Colon, lia-\
nane, Ris, Café, Thé, Maïs, ^
Vanille, Indigo, Ananas, ^
Orangers, Citronniers, Pal- ^
mi ers, etc.
Tabac.
cl ficiilc
'acide
Superphosphate concentré ou double
43 5o " u d'acide phosphorique soluble.
Phosphate de potasse. v.s °/0
phosphorique, aG °/0 de potasse.
Phosphate d'ammoniaque. /,3 °/
phosphorique, <i "',, d'azote.
Sulfate d'ammoniaque, 20/21. Nitrate de soude, 15/16.
Nitrate de potasse. 44 °/o de potasse, i3 °/0 d'azote.
Sulfate de potasse, 96. — Chlorure de potasse, 95 %•
Canne à sucre.
I.
N
S
\
\
\
s
s
\
\
L'AGRICULTURE PRATIQUE
DES PAYS CHAUDS
BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES
lie année Mai 1911 No 98
SOMMAIRE
Pages
Le Sésame de l'Extrême-Orient. Sesamutn Indicum D. C. —
I. Introduction. — IL Etude Botanique, par Ph. Eherhard,
Dr ès-sciences, Inspecteur de l'Agriculture en Indo-Chine. . 353
Le Maïs africain, par Yves Henry, Directeur de l'Agriculture en
Afrique Occidentale Française 370
Plantes médicinales de la Guinée française, par H. Pobéguin,
Administrateur en chef des Colonies (suite) 387
Le Tabac et les cigares de la Havane, par M. Paul Serre,
Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture (suite) 3q5
Cours de Botanique Coloniale appliquée, par M. Marcel Dubard,
Maître de Conférence à la Sorbonne, Professeur à l'Ecole
Supérieure d'Agriculture Coloniale (suite) 4°°
NOTES
A propos de quelques variétés de Soja, par M. Marcel Dubard . . . 422
COMMUNICATIONS DIVERSES
I
Exportations des îles Philippines en igog 427
DOCUMENTS OFFICIELS
Indo-Chine ^j 28 | Guyane française 428
Statistiques Commerciales. — Exportations agricoles et forestières
des colonies françaises 4^4
Cours et Marchés des Produits Coloniaux (caoutchouc, coton, café,
cacao, matières grasses, textiles, gommes, poivre, ivoire,
bois) 4^5
Bibliographie v et vin
MINISTÈRE DES COLONIES
Jardin Colonial
Nogrnt- sur- Marne
AVIS
Les Laboratoires de recherches du Jardin Colonial se chargent
gratuitement de toutes déterminations des matières premières
intéressant la production des Colonies françaises :
Etude des matières premières.
Détermination de leur origine, de leur valeur commerciale, de
leurs applications.
Le Jardin Colonial analyse les terres des Colonies et les
engrais qui peuvent y être employés.
TARIF DES ANALYSES PAYANTES ;
Analyse chimique complète (cailloux, \ ... , . , . ,
sable, argile, calcaire, débris organiques j Analyse chimique completefazote, acide
et humus) 25 fr. phosphorique, chaux, magnésie, po-
- Engrais chimique par élément do- tasse) 25 fr.
se 5 f r . \
Protection contre la Chaleur Solaire
SUR TOUTES TOITURES EN VERRE, ZINC, ARDOISE, TOLE ONDULEE, ETC., ETC.
Il G f\ I Brevetè
par r #4 W KJ L- s.g.d.g.
Application rapide ^^ÊÉÈ^Èf/'é^kï' Enlèvement facile
\ L'EXTÉRIEUR ï ~^5^^^^ilf^^p^^^^-" SANS IBIMER
Lumière tamisée ^^^^^aMH^^^^^=ï verre
sans obscurité ''"^iPpp^Fx'^^ "^~' n* mastic
ENDUIT LIQUIDE ÉCONOMIQUE
Une attestation entre mille. — Je suis heureux de vous informer que l'essai de votre produit
l'ASOL. que J'ai appliqué cet été sur une de mes serres il orchidées, a pleinement réussi; je ne l'ai appliqué
que sur la serre froide. Il Odontoglossum. J'ai obtenu une température beaucoup plus basse, tout cet été, et
|e n'ai pas baisse une seule fois mos stores « claies » ; malgré les forts coups de soleil j'ai donc obtenu de
la fraîcheur, sans pour ainsi dire perdre le jour. C'est un avantage énorme de n'avoir pas à baisser et
remonter les claies constamment, et c'est une économie.
Signé : Debbauchamps, propriétaire et amateur d'Orchidées, à Rueil.
ADOPTE PAR LES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER, MINISTERES, GRANDES USINES
Nombreuses attestations et références importantes. — Circulaire et Prix-courant sur demande.
M. DET0URBE, FJAôL, 7, rue St-Séverin, Paris (5e)
Deux Grands Prix : Milan 1906. — Saragosse 1908.
Hors concours. — Membre du Jury : Exposition franco-britannique, Londres" 1908.
11e Année Mai 1911 N° 98
ÉTUDES ET MÉMOIRES
LE SÉSAME DE L'EXTRÊME-ORIENT
SESAMUM INDICUM DC.
I. INTRODUCTION.
Le sésame est une plante dont la culture remonte à la plus haute
antiquité, peut-être est-elle contemporaine de celle du riz dans le
pays dont elle est indubitablement provenue : la partie nord des
Indes et les régions placées au nord de celles-ci. Son antiquité est
telle que nous pouvons affirmer avec une certitude presque absolue
qu'on ne la retrouvera plus en Extrême-Orient à l'état spon-
tané.
C'est également à la date extrêmement reculée à laquelle débute
sa culture, qu'il faut attribuer sa variabilité et c'est à des adapta-
tions successives qu'il faut rapporter la fixation de certains carac-
tères dans lesquels on a voulu reconnaître matière à description
d'espèces.
En réalité, nous pensons qu'il existe en Extrême-Orient une
seule espèce cultivée : le Sesamum indicum DC, espèce qui, se
développant à travers les siècles dans des terrains et sous des cli-
mats variant beaucoup plus qu'on ne le croit, quant à la composi-
tion, à l'hvgroscopicité et à la température, est arrivée peu à peu à
donner des formes de culture s'écartant peu ou beaucoup de l'espèce
primitive, soit par la forme et la grandeur des feuilles, par la
couleur plus ou moins intense des fleurs et leurs dimensions, soit
enfin, comme nous le verrons plus loin, par la couleur des graines.
Le sésame donne lieu à une importation considérable en Europe,
à cause de la valeur de l'huile que ses graines renferment. La
moyenne des arrivages à Marseille, qui est le principal centre de
production de l'huile de sésame, a été pendant les années 1903 à
1909 : 81.241.500 kilos valant 29.236.940 francs.
Les sésames viennent de l'Orient, de l'Extrême-Orient, et de
l'Afrique.
Bal. du Jardin colonial. 1911. I. — N» 98. 25
f}§4 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les sésames du Levant proviennent de la Turquie d'Asie et du
golfe Persique ; ce sont les plus estimés, les graines sont jaunes, plus
grosses que chez les autres et renferment aussi en général moins d'eau
et d'impuretés ; mais le Levant n'exporte guère que 15.000 tonnes
annuellement.
L'Inde est le principal centre de production de l'Extrême-Orient,
avec une moyenne de 100 à 150.000 tonnes. Les graines de cette
origine sont également considérées comme donnant d'excellent pro-
duit.
La Chine et le Siam viennent ensuite avec une faible exportation,
très variable d'ailleurs. L'Indo-Chine commence, mais si faiblement
qu'elle ne compte pas encore. L'Indo-Chine cependant serait un
excellent centre de production pour cette espèce oléifère ; malheu-
reusement jusqu'à présent, elle n'a point su tirer parti des matières
premières végétales et surtout des oléifères que son sol et son
climat alimentent et développent à l'envi. Le sésame, comme le
ricin d'ailleurs, y pousse admirablement, tant dans la plaine que
sur la montagne ; les produits sont en tous points équivalents aux
meilleurs qui nous viennent des Indes, mais l'indifférence locale et la
timidité de nos industriels métropolitains pour le placement de leurs
capitaux dans les colonies ont pour résultat que la presque totalité
des produits oléifères est captée sur notre terre indo-chinoise par les
Chinois, qui parfois joignent ainsi à leur propre exportation, celle
de nos produits et nous les expédient à Marseille.
Il est vivement à souhaiter que l'on comprenne enfin en France
que notre colonie d'Extrême-Orient est un centre producteur de
végétaux oléifères (Ricin, Sésame, Aleurites, Irvingia, Dipterocar-
pus, Cocotier, etc.), comme nul autre pays n'en possède et qu'il est
de notre devoir de ne pas continuer à rester tributaires des posses-
sions étrangères, alors que les nôtres peuvent fournir autant et
davantage de produits dont l'excellence est industriellement recon-
nue.
Si cet opuscule peut attirer l'attention sur le sésame, qui pousse
partout du nord au sud de l'Indo-Chine, et contribuer au' dévelop-
pement de sa culture d'une façon rationnelle et suivie par l'indigène,
nous serons d'autant plus heureux qu'il est de toute évidence que
les Indes délaisseront maintenant de plus en plus cette culture.
Ses récoltes sont souvent trop irrégulières pour un pays de grosse
et continuelle exportation, dans lequel la grande culture par les
rianchc I. — Rameau fleuri et lructiiié de Se»amum indicum.
356 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Anglais se développe chaque jour davantage, accaparant ainsi
une importante main-d'œuvre indigène qui n'aura plus le loisir de
cultiver pour elle, ce qui d'ailleurs est déjà la cause de l'irrégularité
du rendement depuis quelques années, la culture du sésame dans
les Indes étant uniquement une culture indigène.
II. — ÉTUDE BOTANIQUE.
Description de la plante. - Le sésame de l'Extrême-Orient est
le Sesatnum indicum DC, genre de la tribu des Pédaliées, une des
deux tribus de la famille des Pédaliacées.
Le sésame est une plante herbacée variant de 0 m 80 à 1 mètre.
La tige, droite, cannelée, se ramifie un certain nombre de fois. Les
feuilles sont opposées, simples et munies à leur base de glandes
vésiculeuses.
Elles sont sujettes à un polymorphisme très accentué : ainsi qu'on
peut s'en rendre compte sur la figure 13, celles de la base, larges,
étalées et dentées plus ou moins irrégulièrement (type B), font
place, au fur et à mesure qu'on s'élève sur la tige, à des feuilles
dont le limbe devient de moins en moins large, dont les dentures
s'effacent peu à peu, si bien que toutes les feuilles du sommet sont
à bords lisses, longues et étroites (type A). Ces variations, que l'on
peut constater sur un même pied, s'unifient en quelque sorte suivant
les terrains et le climat dans lesquels se développe la plante. Dans
les terrains secs, ce sont les feuilles du type A, supérieur chez la plante
type, qui sont le plus développées, au contraire dans les terrains et
les lieux humides, ce sont celles du type inférieur (B) qui prennent
toute l'importance et existent à peu près seules sur la plante.
É tude de la fleur cl du fruit '. — Les fleurs, irrégulières, axil-
laires, solitaires, sont munies de deux petites bractées à la base. La
corolle est monopétale, insérée sur le réceptacle, le tube est cylin-
drique, la gorge ventrue, le limbe unilabié est 5-lobé. La corolle
est le plus généralement blanc violacé ; mais cette coloration est
sujette, elle aussi, à de nombreuses variations suivanf le sol et le
climat ou se développe la plante, le violet si' fonce au fui' et à
mesure que l'altitude s'élève et finit même, en des lieux élevés et
relativement secs, par tourner presque complètement au rouge vio-
lacé .
i . Suivre cette description sur la planche II.
Planche II.
1. — Fleur épanouie vue de profil.
2. — Fleur en bouton.
3. — Corolle étalée montrant la place occupée par les étamines.
4. — Fleur dont la corolle a été enlevée, et montrant l'ovaire, le style et le stigmate.
5. -- Fruit entier non parvenu à maturité.
6. — Coupe transversale du fruit.
7. - Coupe longitudinale du fruit montrant le mode d'insertion des graines.
8. — Fruit mûr.
9. — Graine.
10. — Coupe transversale de la graine.
11. — Embryon.
12. — Diagramme.
LE SÉSAME DE l'eXTKÈME-ORIENT 339
Les étamines sont insérées sur le tube de la corolle, 4 sont fertiles,
dont deux plus courtes que les autres, l'étamine supérieure est sté-
rile, dans la plupart des cas elle manque même totalement.
Les anthères ont 2 loges égales, parallèles ; le connectif est arti-
culé sur le sommet. L'ovaire supère est entouré à sa base d'un
disque glanduleux, il est quadriloculaire ou quinqueloculaire ; les
ovules sont anatropes, le style terminal simple, le stigmate se ter-
mine au sommet par deux lamelles bien distinctes s'écartant l'une
de l'autre.
Le fruit est une capsule quadriloculaire ou quinqueloculaire, à
deux valves laissant libre la cloison séminifère.
Les graines très nombreuses, sont unisériées, fixées à l'angle cen-
tral des loges, horizontales. L'albumen est presque nul.
Etude morphologique de la graine. — Les graines, comme la
corolle, sont sujettes à des variations de coloration très sensibles ;
suivant les terrains et les climats de culture, elles passent du noir
au blanc jaune. Ces graines sont petites, mesurent de 1 mm. 5 à 2 mm.
de longueur, 1 mm. à 1 mm. 5 de largeur et 1 /2 a 1 mm. d'épaisseur ;
elles sont lisses, aplaties et allongées en forme de spatule. L'une de
leurs extrémités est très élargie, l'autre se termine par une pointe
qui, dans les variétés à tégument pâle, porte une cicatrice très nette.
Sur l'une des faces on remarque une ligne s'étendant d'un bout au
milieu de l'autre.
Si l'on fait une coupe transversale dans la graine de Sesamum
indicum, on v distingue successivement de dehors en dedans
(lig. H):
Un épiderme e formé de longues cellules aplaties clans le sens
radial, de coloration différente suivant la variété considérée. A l'in-
térieur de la plupart de ces cellules existe un cristal cr, qui remplit
presque entièrement leur lumière. Ces cristaux donnent à ce tégu-
ment un aspect très particulier, qui, d'après Collin et Perrot, ne se
trouve dans aucune autre graine oléagineuse.
Sous l' épiderme, le nucelle se traduit encore par quelques cellules
t p, très comprimées tangentiellement et dont la lumière a presque
entièrement disparu. Ces cellules comme celles de l'épiderme sont
pigmentées.
Au-dessous l'on trouve ensuite l'albumen alb., formé d'un certain
nombre d'assises de cellules à parois épaisses, plus ou moins
polygonales et qui renferment de l'aleurone et de l'huile fixe.
360
ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les grains d'aleurone, de 9 à 10 pi de diamètre, sont ovales; ils
présentent dans leur intérieur un cristalloïde prismatique bien appa-
rent, et, à leur pôle, un petit globoïde arrondi.
Fig. 14. — Section transversale de la graine (Anatomie).
Viennent enfin les cotylédons coi., à disposition bifaciale, remplis
également d'huile et d'aleurone.
Observations biologiques sur l'existence des différentes couleurs
des graines.
Nous signalions plus haut l'extrême variabilité de la plante en
présence des terrains où elle se développe ou plutôt où on l'a fait
se développer depuis des siècles, de même que des climats où elle
vient. Elle s'est simplement adaptée aux uns et aux autres et, cela
est si vrai, que dans les Indes, par exemple, cette même plante est
semée suivant les régions, depuis janvier jusqu'en fin juillet, culture
dont la récolte de printemps devient ailleurs récolte d'automne.
En certains endroits de ce pays, l'évolution de la plante, des
semailles à la récolte, demande trois mois ; en d'autres lieux, il faut
compter sept et même huit mois.
De même, nous retrouvons le sésame cultivé soit dans les plaines
humides du Bengale ou de l'Assam et tout au contraire dans les
hautes régions sablonneuses du centre, voire même du nord de
l'Inde.
Comment serait-il possible dans ces conditions qu'une plante qui
consent à se laisser ainsi mener de terrains très humides à des ter-
rains très secs, et transporter d'une zone sub-tropicale à des alti-
LE SÉSAME DE l'eXTRRME-ORIENT 361
tudes où règne un froid vif, ne modifiât pas profondément ses
organes pour les adapter aux différentes exigences auxquelles elle
est soumise ?
Et c'est ainsi que sur ce même Sesamum indieum, aux fleurs blanc
lilas, aux feuilles larges et molles, dans la plaine humide, on voit
les fleurs se teinter d'autant plus violemment (jusqu'à devenir rouge
vif) que son habitat s'est élevé davantage, en même temps que, dans
un air et des terrains plus secs, la plante réduit sa hauteur, que ses
feuilles diminuent de surface, s'étirent et deviennent plus coriaces.
A l'appui de ceci, nous trouvons cette phrase dans Watt ' : « Dans
quelques parties de l'Inde la plante est une herbe rabougrie qui
dépasse rarement 18 pouces de hauteur, dans d'autres c'est un buis-
son de 3 ou i pieds de haut. »
Nous nous trouvons simplement ici en présence de phénomènes
très explicables. La botanique expérimentale nous a depuis quelques
années appris combien la plante est un être susceptible d'adapta-
tion et de modifications. Nous avons nous-même démontréen 1902 2
des faits analogues auxquels nous nous reporterons forcément pour
expliquer ceux-ci :
Les modifications de la feuille, l'extension de son limbe, ses trans-
formations, la diminution d'intensité de coloration chez les fleurs,
sont autant de caractères résultant à la fois de l'humidité du sol et
de son excès dans l'atmosphère. Les modifications en sens inverse
ne sont que les conséquences d'un sol sec et d'une insuffisance
d'humidité dans l'air.
Et ces considérations nous conduisent à la question de la couleur
des graines. Des expériences poursuivies ces dernières années nous
ont mis sous les yeux la preuve évidente de la modification par
les mêmes causes, de la couleur du tégument externe des graines,
notamment chez le Pavot, le Jute, et même chez des espèces dont
le fruit possède un péricarpe charnu telles que le Goyavier et
l'Anonier.
Aussi ces transformations nous amènent-elles à ne considérer les
modifications de couleur des graines de sésame que comme des
conséquences physiologiques des conditions dans lesquelles évolue
la plante.
1. Watt, Dictionary of the économie Products oflndia.
2. Eberhardt Ph. , Influence de l'air sec et de l'air humide sur la forme et la struc-
ture <les végétaux, Masson, édit.
362 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Cette façon de voir se trouve d'ailleurs nettement confirmée par ce
que l'on constate en Annam, où tout le sésame cultivé dans la plaine,
entre 0 et 200 mètres, est un sésame à graines blanches tandis que
celui cultivé chez les Mois en pleine montagne et jusqu'à 1.800
mètres est un sésame à graines noires. Il existerait aussi entre ces
deux zones dans le Sud-Annam un sésame à graines rougeàtres ou
plus exactement brun foncé, mais en petite quantité. Nous n'avons
d'ailleurs rencontré personnellement cette variété que deux fois dans
le Sud de la chaîne Annamitique, et à l'état de graines seulement ;
nous n'avons pu voir les plantes correspondantes, et nous n'en savons
que ce qu'ont bien voulu nous dire les indigènes ; ceux-ci préten-
daient que leur village était situé dans la montagne vers 1.200 mètres
environ. Nous n'avons jamais rencontré cette variété en Indo-Chine
que dans cette région du Sud-Annam, et nous ne l'avons jamais
vue sur les marchés du Nord ou du Tonkin. Le fait est fort intéres-
sant en lui-même : il a besoin d'être étudié ; mais, cette forme de
transition, normale dans l'Inde, n'a rien, qui doive nous étonner en
Indo-Chine, car les formes de passage sont nombreuses ; aux envi-
rons même de Hué, il est facile de constater une différence de colo-
ration dans les variétés blanches : celles de la plaine sont d'un
blanc presque absolu, celles qui proviennent des villages situés sur
les premières pentes de la chaîne Annamitique sont légèrement
plus teintées et vont jusqu'à la teinte café au lait.
Rumphius d'ailleurs, dans ses observations sur le sésame, cite des
faits qui concordent tout à fait avec ce que nous avançons. Après
avoir remarqué le polymorphisme delà feuille sur une même plante,
il dit que les espèces à graines blanches ont les feuilles plus larges,
sont d'un vert plus brillant, donc plus clairet que de plus les /leurs
sont moins colorées que celles des espèces à graines noires.
Ces constatations, déjà lointaines, nous sont un précieux appoint :
elles énoncent, sans les expliquer, toutes les modifications naturelles
que nous avons réalisées expérimentalement sur de nombreuses
plantes et sur le sésame en particulier, et, par ce fait même, nous
fortifient dans notre opinion précédemment formulée: qu'il riy a en
réalité quune seule espèce de sésame cultivée, espèce qui, en raison
même de l'ancienneté de sa culture, adonné de nombreuses formes
suivant les conditions d'évolution auxquelles la plante a été soumise
à travers les siècles et les pays parcourus.
Et puisque nous sommes amenés à parler de l'antiquité de son
LE SÉSAME DE l'eXTRÈME-ORIENT 363
exploitation recherchons quel fut le pays d'origine de cette espèce
économique.
Pays d'origine du sésame. — Sa répartition en Extrême-Orient.
On a pendant long-temps discuté sur le pays d'origine du sésame
et on lui a successivement donné comme patrie l'Afrique, l'Asie,
et l'Asie Mineure.
Nous avons dans un travail récent ' montré que l'Asie seule, et,
dans celle-ci, une région bien déterminée pouvait être regardée
comme le pays où était née la culture de cette plante.
En Afrique, en effet, si le sésame estconnu depuis des temps très
reculés, rien ne prouve qu'il y poussait spontanément, au contraire.
Nous ne connaissons dans les dessins qui revêtent l'intérieur des
monuments de l'ancienne Egypte aucune trace de la plante. Seul
le tombeau de Rhamsès III montre dans un de ses dessins intérieurs
la coutume bien connue qu'avaient les Egyptiens de mélanger dans
la pâtisserie, de petites graines à la pâte qui la composait. Certains
auteurs ont affirmé reconnaître dans ce dessin primitif des graines
de sésame ! Peut-on réellement s'arrêter à une preuve aussi peu
établie ? Evidemment non. Nous savons bien qu'aujourd'hui ce
sont dans ces pays les graines de ce végétal que l'on mélange le
plus souvent à la- farine dont on fait les gâteaux, mais il en est
d'autres également, comme les graines de Pavot, dont les dimensions
sont même plus réduites et qui servent aux mêmes usages.
D'autre part, on a évoqué les descriptions de Théophraste et de
Dioscorides mentionnant le fait que « les Egyptiens cultivaient une
plante nommée sésame pour l'huile que contenaient ses graines »,
mais Pline ne fait-il pas remarquer que « cette plante venait de
l'Inde »?
On s'est ensuite adressé à l'Asie Mineure et l'on a désigné l'Iran et
les régions voisines. Là encore c'est une hypothèse gratuite, basée
sur ce simple fait que « de nos jours presque toute l'huile dont se
servent les habitants est de l'huile de sésame ». L'huile de ricin y
est également d'une consommation constante, mais ni l'une ni l'autre
de ces plantes ne semblent devoir être considérées comme origi-
naires de ces régions. Elles ont dû néanmoins y être introduites
]. Considérations sur l'origine du sésame (Bulletin du Muséum, 1908).
36 i ÉTUDES ET MÉMOIRES
de très bonne heure, car une inscription du palais royal de Persé-
polis cite l'huile de sésame et, de son côté, Hérodote nous parle de
la culture de cette plante chez les Parthes.
Pour ce qui est de l'Asie proprement dite, nous nous trouvons
en présence de raisons sérieuses et valables, car les plus anciens
ouvrages sanscrits nous montrent le sésame cultivé pour l'huile
qu'on en retire et servant à la fois dans l'alimentation et les pra-
tiques religieuses.
Et cependant, là encore, nous trouvons des divergences entre
savants : Parmi ceux qui considèrent l'Asie comme pays d'origine,
Flùckiger, Hanburg et Benthev prétendent qu'il est originaire
des Indes ; de Candolle au contraire désigne l'Archipel de la Sonde
comme le point de départ de l'extension de ce végétal.
Nous pensons, tant par les documents qu'il nous a été donné de
recueillir que par nos observations personnelles, avoir apporté
quelque lumière dans la question.
Pour ce qui est de l'Inde proprement dite, les plus anciens
ouvrages de ce pays nous révèlent le nom sanscrit de la plante et
de l'huile qu'on en retire. Ce produit fut évidemment l'une des
premières huiles dont on se servit. Il en est parlé dans l'Atharva-
voda sous le nom de Tila. Cette huile était probablement préparée
de la même façon qu'elle le fut plus tard chez les Egyptiens et les
Sémites de l'Asie Mineure ; les habitants la conservaient ensuite
en vases clos. Une des causes qui la lit rechercher dès les temps
les plus reculés est la propriété qu'elle possède de se conserver
pendant des années sans prendre ni goût, ni odeur, ce qui en lit
dès l'origine un produit d'exportation hors de pair; aussi la voyons-
nous au premier siècle de notre ère, et, sans doute bien avant déjà,
figurer au premier rang parmi les produits que l'Inde exportait en
Egypte. En dehors de l'exportation qu'elle en faisait, l'Inde utilisait
sur place l'huile, les graines et les tourteaux pour l'alimentation
quotidienne et la confection de gâteaux. D'après le Mahâbhârata, ces
produits constituaient l'aliment principal des classes inférieures.
Cela ne veut point dire qu'ils fussent pour cela dédaignés des classes
plus élevées. <( Dans la graine et ('huile de sésame réside le charme
du manger », dit le poète.
De Candolle, s'appuyant sur ces faits que, d'une part Blume a
rencontré à Java quelques exemplaires d'un sésame qu'il a consi-
déré comme spontané, que d'autre part Tila est un mot dont on
LE SÉSAME DE L'EXTRÊME-ORIENT 365
retrouve la trace dans plusieurs dialectes modernes de l'Inde et
notamment à Ce vlan, qu'enfin Rumphius donne pour les îles de
la Sonde trois noms différents servant à y désigner cette plante,
considère que ces faits concourent à appuyer l'idée d'une existence
plus ancienne sur l'archipel que sur le continent et en conclut que
l'on doit regarder l'Archipel de la Sonde comme première patrie
du sésame.
Nous n'avons pu nous ranger à son avis pour plusieurs raisons :
1° Peut-on affirmer que les échantillons de l'espèce botanique
trouvée à Java par Blume étaient bien spontanés ? La chose n'a pas
été contrôlée. Que de fois n'arrive-t-il pas de considérer au premier
abord un échantillon comme spontané, alors que tout autour de
vous semble confirmer cette opinion : les lieux, l'altitude, l'éloi-
gnement de toute culture, etc. Nous avons nous-même, il y a
quelques années, rencontré à 1 .500 mètres d'altitude, dans la chaîne
montagneuse du Sud-Annam, en des lieux extrêmement sauvages et
en dehors de toute trace de culture, quelques pieds d'un sésame que
nous avons été tenté, vu les conditions où ils se développaient, d'ad-
mettre comme spontanés. Il nous a fallu néanmoins nous convaincre,
en retrouvant ce même sésame cultivé à quelque vingt kilomètres
de là que nous n'avions affaire qu'à des échantillons subspontanés.
D'un autre côté, si un simple signalement pouvait peser dans
l'émission d'un avis comme celui-là, nous rappellerions qu'à plusieurs
reprises le sésame a été signalé comme spontané dans diverses
régions des Indes. Mais, outre que cet argument nous semble insuf-
fisant, nous ajouterons que nous sommes aussi sceptique à l'égard
de cette spontanéité que dans le cas de celle signalée par Rumphius
et cela parce que la plante est dans les Indes depuis de trop longs
siècles l'objet d'une culture suivie.
2° Il faut tenir compte de ce que les plus anciens ouvrages
sanscrits sont unanimes à désigner la plante, la graine et son huile
sous le nom de Tila qui est, ainsi que le fait remarquer Watt, du
sanscrit le plus pur et nullement altéré. Quoi d'étonnant par consé-
quent à ce que ce mot se soit conservé intact dans la langue du
pays ? En quoi ce fait qu'on le retrouve dans les dialectes de Ceylan
implique-t-il que c'est par là que le sésame est arrivé aux Indes,
ne peut-il au contraire en être parti ? C'est d'ailleurs, ainsi que nous
allons le voir, ce qui a dû arriver.
De Candolle ignorait alors, il est vrai, l'histoire du peuple Cham
360 ÉTUDES ET MÉMOIRES
que depuis quelques années l'Ecole française d'Extrême-Orient met
au jour. Deux mots sur le trajet parcouru par cette colonie indoue
nous fixeront sur le trajet suivi par le sésame pour aller des Indes
à l'archipel Malais.
Quelques siècles avant notre ère, une colonie bouddhique, partant
des Indes, traversant Geylan, vint se fixer dans l'Archipel de la
Sonde et se répandit sur les îles de Java et de Bornéo qu'elle cou-
vrit de monuments superbes, dont les ruines sont à travers les âges
parvenues jusqu'à nous. En 410 après J.-G. le grand voyageur
chinois Fa-Hien trouva toute l'île de Java couverte de monuments
indous remontant à plusieurs siècles, beaucoup d'entre eux n'étant
plus que des ruines. Ce sont les descendants de ces mêmes Indous
qui, abandonnant Java et Bornéo vers le commencement de 1ère
chrétienne, vinrent édifier d'une part sur les côtes d'Annam le
royaume Gham, d'autre part sur le bas-Mékong le royaume Kmer,
qui nous ont du Cambodge et du nord de la Gochinchine jusqu'au
Nord-Annam laissé de si nombreux monuments. Après des luttes
sanglantes et qui durèrent fort longtemps, les Annamites refoulés
d'abord par les envahisseurs reprirent le dessus, repoussèrent petit
à petit les Chams vers le Sud, les exterminèrent peu à peu et for-
cèrent les survivants à chercher refuge dans la chaîne-annamitique
où ils se sont, suivant les lieux, plus ou moins fusionnés avec les
races aborigènes. Cette courte digression était indispensable pour
comprendre la suite de notre raisonnement.
En Malais, à part Sumatra, où nous trouvons le mot nidjin ser-
vant à désigner le sésame, ce dernier est nommé indifféremment
Léîla, lono ou lano. Ces mots ne peuvent-ils être la transformation
très corrompue de notre racine sanscrite til devenant successive-
ment à travers les pays parcourus tila, ila, ilha, liha, leha, lono,
laTxo n'étant évidemment que des variantes du même mot.
En tout cas, il nous est impossible d'entrevoir quelles transfor-
mations ces mots la ho, leho, liha auraient pu subir pour arriver à
donner cette vieille racine sanscrite til qui, de tous temps, dans
l'Inde, a désigné l'huile et les graines de sésame. Mais alors nous
sommes amenés à cette conclusion que le sésame est venu non pas
de l'Archipel Malais dans l'Inde, mais qu'il fut porté par la colonie
indoue précitée, de Geylan dans l'Archipel Malais.
^ existait-il, avant son arrivée? Ce nom de nidjin qui le désigne
à Sumatra, où ne toucha pas la colonie en question, pourrait compter
LE SÉSAME DE L'EXTRÊME-ORIENT 367
comme un facteur de probabilité, mais pas absolu cependant, car la
plante aurait pu être importée avant son arrivée dans l'Archipel et
désignée par les Malais sous ce mot alors créé pour elle.
Pour ce qui est de la presqu'île indo-chinoise, le sésame n'y
existait vraisemblablement pas à l'état spontané, car nous ne trou-
vons pas trace de mot vraiment local, à part le mot vùnrj au Tonkin,
et qui provient sans doute d'un dialecte mûong ou man. En tout
cas, son utilisation y était ignorée ; son introduction date certaine-
ment de notre ère. Ses différentes dénominations nous renseignent
à cet égard. Dans toutes les régions où l'élément cham persiste, les
noms du sésame sont le no, lano ou lena.
En siamois, il est désigné par le mot na, simplification des mots
précédents ; cette dernière appellation se retrouve chez les Thaïs
du Tonkin qui furent en relations étroites avec les Siamois. Au
Laos, conquis plus tard par les Thaïs, nous le retrouvons encore.
Partout ailleurs au Tonkin, depuis la frontière chinoise, dans
tout l'Annam et dans tout le delta cochinchinois, où il a été intro-
duit par l'invasion et la conquête annamite, le sésame, au contraire,
est désigné sous le nom de mè. Mè qui n'a plus aucun rapport avec
notre racine til est tout simplement une déformation locale du mot
chinois ma qui désigne le sésame.
Nous sommes donc amenés à considérer que cette plante fut
introduite en Indo-Chine par deux voies différentes, au Sud par les
Chams, au Nord par les Chinois.
Ces derniers ne connaissaient pas non plus à l'origine cette
plante à l'état indigène, sa désignation même hou-ma « chanvre
des pays du nord » que nous trouvons pour la première fois dans
un des plus anciens documents chinois { nous indique son origine ;
elle fut introduite en Chine par les caravanes turques qui venaient
y apporter les produits de l'Inde, favorisée par une civilisation plus
avancée, et ces caravanes pénétraient alors en Chine par la partie
Nord, c'est-à-dire par la Mongolie actuelle.
En résumé, des considérations précédentes nous avons tiré les
conclusions suivantes :
Le point de départ du sésame fut le nord de l'Inde et peut-être
même les provinces chaudes de l'Asie situées au nord de celle-ci.
Partant de là, le sésame a suivi trois grandes voies d'expansion.
1. Le Chen-sie n- te h' ou en publié sous la dynastie des H an.
>^ rf^V^^-xr
'^
^
S^?A^^
i/} Sonde
Fig. 15. — Carte permettant de se rendre compte du poinl de départ <lu Sésame et
dos roules suivies par ce végétal pour sun expansion en Extrême-Orient.
LE SÉSAME DE L'EXTRÊME-ORIENT 369
Une première le fît se répandre d'abord sur l'Inde, et un prolon-
gement le conduisit par Ceylan jusqu'à Java, Bornéo pour plus
tard, l'amener sur le sud et centre de l'Indo-Chine.
Une autre, celle de l'Ouest, le porte par l'Iran en Asie Mineure
et jusqu'en Egypte.
La troisième enfin, par les caravanes turques, fit connaître sa
culture en Chine d'où elle s'est plus tard répandue sur le nord de
la presqu'île indo-chinoise.
La carte ci-contre permettra de suivre plus facilement les itiné-
raires que nous venons d'indiquer (fig. 15).
(.4 suivre). Ph. Eberhardt,
Docteur es sciences,
Inspecteur d'Agriculture en Indo-Chine.
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 98. 26
LE MAIS AFRICAIN
CULTURE ET PRODUCTION AU DAHOMEY
A. Distribution des pluies. — Vents.
Deux éléments du climat : les pluies et les vents ont une action
marquée sur la culture du maïs. Dans la région côtière, l'année se
trouve nettement partagée par deux saisons de pluies dont 1 in-
tensité et la répartition assurent les bonnes et les mauvaises
récoltes.
Le schéma ci-après, relatif aux chutes de pluies en millimètres en
1907, 1908 et 1909, à Allada, point situé à peu près au centre de
cette énorme zone de production, aidera à la compréhension des
quelques observations relevées au cours de ces trois années.
0j
•1/
<
tu
~
X
CS
"p.
**
<<
'3
P.
r*
S
a
o
O
o
Si
S
o
S.
O
O
-o
Totaux
1909
92
131
1 15
235
111
151
11
126
68
185
79
21
1415 mm.
1908
(i
20
22 1
282
93
320
i!
27
231
103
103
0
1 153 ni ni.
1907
0
1»
27
291
228
196
81
0
111
119
19
0
1108 mm.
a
Û
0
—
ed
c
■*9
<5
S*.
Première culture
Seconde culture
La végétation du maïs, du semis à la récolte, dure selon les
variétés de deux à cinq mois ; les variétés hâtives, telles le Gogodo
Komé (blanc), \eQuinto (jaune), n'exigent que de deux à trois mois,
les variétés tardives sont plus exigeantes, le Goékoun (blanc) demande
de trois ii trois mois et demi, le Ilounvé (rouge) de quatre à cinq
mois.
Les indigènes peuvent donc grâce aux deux saisons de pluies,
LE MAIS AFRICAIN 371
faire deux cultures, en réservant les variétés tardives pour la grande
saison et les variétés hâtives pour la petite.
Pour chacune de ces cultures, il y a deux époques critiques, celle
du semis et surtout celle de la maturation.
En ce qui est du semis, pour la première culture, il n'y a guère à
craindre qu'un semis trop hâtif, fait après quelques pluies suivies
de sécheresse, mais pour la seconde culture sa durée se trouve très
limitée du fait qu'il est le plus souvent opéré sur les terrains où l'on
récolte en août les maïs de première culture. De sorte que tout en
cueillant ses épis, le noir prépare à nouveau sa terre pour les pre-
mières pluies de septembre.
Si pour une cause quelconque le semis est manqué, la brièveté
de la petite saison des pluies ne permet pas de le recommencer à
temps.
La période de maturation est de beaucoup la plus importante ;
pour la première culture elle a lieu en août, pour la seconde dans la
seconde quinzaine de décembre.
Ces deux mois doivent donc être aussi secs que possible ; cela
est de règle pour le mois de janvier, mais pas nécessairement pour
le mois d'août.
En 1909, les récoltes étaient superbes dans tout le Dahomey;
elles furent compromises très fortement par les pluies de la seconde
quinzaine d'août, qui amenèrent la pourriture partielle des épis et
dans quelques cas un commencement de germination.
On peut dire, en résumé, que la réussite des premières cultures
dépend de la siccité du mois d'août (récolte) et que celles des
secondes dépend de l'abondance des pluies en septembre (semis).
L'harmattan, vent du Nord, peut aussi influer sur les récoltes de
seconde culture. J indiquerai plus loin comment la défo restation du
plateau d'Allada dans ces dix dernières années a facilité sa péné-
tration jusque près de la côte ; toujours est-il que, chaque année,
quelque région a à souffrir de son action desséchante. En 1908,
plus particulièrement, dans tout le nord de ce plateau, la saison
sèche s'est établie brusquement au Ie1' décembre par huit jours con-
sécutifs d harmattan, avec un abaissement de température à 20
degrés. Le grossissement des épis en fut brusquement arrêté.
372 ÉTUDES ET MÉMOIRES
B. — Les terrains de culture.
Leur répartition. — Leur valeur.
Leur répartition. La culture du maïs est pratiquée sur toute
la côte du Bénin.
Au Togo, dans la portion Ouest, le maïs n'est cultivé pour l'ex-
portation que depuis 1906 et seulement dans la région côtière.
A 15 ou 20 kilomètres de la mer, l'exploitation des palmeraies
accapare l'activité des noirs ; d'autre part les moyens de transport y
l'ont défaut.
Après l'ouverture du chemin de fer Lome-Palime, au début de
1907, les régions traversées d'où convergeaient les huiles de palme
de la colonie se livrèrent aussi à la production du maïs.
Dans l'Est, où les transports par eau et par voies ferrées sont
faciles, il en a été de même et le district d'Anecho, en particulier,
fournit à lui seul plus de la moitié de la production totale du
Togo.
Au Dahomey cette culture est pratiquée dans toute la colonie,
mais particulièrement dans les Cercles du Sud (Porto-Novo, Coto-
nou, Ouidah, Grand Popo, Allada), ce qui s'explique aisément par
la densité de la population, la proximité des ports d'embarquement
et la possibilité de faire deux récoltes annuelles en raison des deux
saisons de pluies.
Vers le Nord, le maïs cède là place aux mils comme plante ali-
mentaire par raison d'adaptation climatérique ; les mils présentent
une plus grande résistance à la sécheresse que le maïs et peuvent
encore être semés à la fin de la saison pluvieuse pour arriver à matu-
rité en saison sèche. Dans la partie Ouest de la colonie, appelée
légion du Mono, la production du maïs est principalement en faveur
dans le district d Athiémé qui assure ses transports par le fleuve
Mono et expédie par Grand Popo, et, dans celui de Bopa, sur les
rives du lac Aliémé, qui expédie moitié par Grand Popo, moitié par
Ouidah .
Le (leuve Mono, la seule voie de transport de cette riche région
est malheureusement, comme la plupart des fleuves africains, inuti-
lisable une grande partie de l'année; son insuffisance est la cause
que Grand Popo ne participe que pour le cinquième environ aux
exportations de la colonie.
LE MAIS AFRICAIN 373
La partie centrale du Bas-Dahomey, les districts d'Allada et
d'Abomey, ne concourent que depuis 1908 à la production; les
tarifs trop élevés du chemin de fer leur interdisaient jusqu'à cette
date toute culture. Aujourd'hui les achats de maïs se font avec acti-
vité tout le long de la voie dont les gares sont devenues des mar-
chés importants ; leur abaissement est la cause la plus efficiente des
progrès de l'exportation qui de 7.000 tonnes en 1907 est passée à près
de 20.000 en 1908.
Dans les protectorats du Lagos, la production du maïs s'étend
tout le long du réseau de lagunes navigables depuis Badagry jus-
qu'à Epe, et des fleuves qui s'y jettent. Tout 1 hinterland de Bada-
gry , le bassin inférieur de l'Ogoun et le pays des Jebus
déversent ainsi sur Lagos des quantités de plus en plus grandes en
céréales.
Le chemin de fer a lui-même ouvert une voie d'exportation aux
excellents terrains de culture qui couvrent toute l'ancienne zone
forestière s'étendant jusque près d'Abeocouta.
Nature de ces terrains. — Au point de vue agrologique, cette
portion du golfe du Bénin se caractérise :
a) Par une prédominance de terres silico-argileuses, rouges,
dérivées de la terre de barre et couvrant la majeure partie des ter-
ritoires situés au sud du parallèle Abomey-Abeocouta.
h) Par des formations siliceuses dérivées le plus souvent de grès
plus ou moins ferrugineux, bordant ou recoupant les formations de
terre de barre.
c) Par des terres noires, nombreuses dans les régions soumises
aux inondations, comme dans les vallées du Mono, du Couffo, du
Sô, de l'Ouémé, du Yeoua et de l'Ogoun ou au régime lacustre,
comme le delta Sô-Ouémé, la Lama proprement dite, la Lama des
Hollis.
Les sols de terre de barre sont en général de bonnes terres arables
de fertilité moyenne, mais peu riches en humus et demandant à
être laissées périodiquement en jachère.
Les terres légères sont de fertilité très différente suivant les
régions ; parfois formées de sable presque pur ; elles sont à peu
près stériles ; elles sont de fertilité médiocre quand elles reposent à
peu de profondeur sur la latérite désagrégée en conglomérat ferru-
gineux ; elles deviennent au contraire très riches quand elles sont
•iTi ÉTUDES ET .MÉMOIRES
constituées par des alluvions silico-argileuses très humifères, recou-
vertes de forêt comme dans la région des Lamas et dans les galeries
forestières enclavant le cours des nombreux fleuves lagunaires.
Les argiles grises de la région des Lamas, dans lesquelles on
retrouve parfois des formations calcaires, constituent des terres de
bonne qualité quand elles sont riches en humus, mais elles
deviennent très difficilement utilisables dans les parties temporai-
rement inondées où leur humidité, leur plasticité et leur cohésion
sont un obstacle à leur mise en culture. Toute cette région est for-
mée de vastes plaines imperméables, à faible déclivité, et par consé-
quent très propices à l'accumulation et à la stagnation des eaux de
pluies ; aussi pendant une longue période de Tannée, approximati-
vement d'avril à novembre, les sentiers qui la desservent sont ils
impraticables parce que l'eau les couvre sur une hauteur atteignant
parfois un mètre.
La matière organique étant l'agent prédominant du développe-
ment du maïs, les indigènes choisissent en général les terres noires
des bas fonds marécageux, les rives alluvionnaires des cours d'eau
et des lagunes et les terres franches de moyenne et grande forêt
et de friches arbustives, délaissant pour le moment les autres
formations.
Une première série d'analyses de terres habituellement cultivées
en maïs a été faite au laboratoire de Hann par M. Ilouard en 1907 ;
elles devaient être renouvelées à périodes tixes afin de nous fournir
quelques données sur la fertilité de ces sols, et leur épuisement par
la culture continue du maïs et l'adoption d'assolements appropriés.
D'une façon générale toutes ces terres sont siliceuses mélangées
de débris ferrugineux très fins. La terre fine constitue la majeure
I initie' de la terre brute, les éléments grossiers sont de dimensions
réduites et passent presque tous au tamis de 2 mm.
A simple titre d'indication, quelques sols épuisés par une culture
continue de maïs ont été analysés ; leur composition, sauf pour les
n"s 164 et \1\. semble s'en être ressentie principalement dans la
teneur en azote.
L'examen des chiffres des deux tableaux montre qu'en général,
ces terres sont très pauvres en chaux et pauvres en potasse et en
acide phosphorique.
Leur teneur en azote est très variable et tend en définitive, au
point de vue spécial de cette culture, à classer ces terres parmi
celles à fertilité moyenne.
LE MAIS AFRICAIN 375
Il y a lieu de tenir compte que la fertilité des terres tropicales
n'est pas, d'après les résultats analytiques, appréciable sur les
mêmes bases que celles des terres de climat tempéré et que d'autre
part, la finesse des éléments constitutifs des sols du Dahomey est
une qualité appréciable.
Il n'en est pas moins établi, et l'expérience acquise sur toute la
côte du Bénin le confirme, que la fertilité de ces terres ne permet
que quelques années d'une culture continue de maïs sans apport
d'engrais.
Par conséquent si après l'utilisation de la réserve formée par les
forêts et les friches arbustives, l'indigène ne s'habitue pas à l'usage
des engrais, cette production est destinée dans les colonies de peu
d'étendue comme le Dahomey et le To^o à se resserrer considéra-
blement par suite de l'épuisement des terrains de culture.
Remarques. — Les terres de la région d'Allada et la plus grande
partie de celles de Sakété sont dérivées de la terre de barre,
formation nettement argileuse.
Leur teneur en argile est cependant très faible, elles sont de
nature silico-argileuse, ce sont des terres de culture légères.
Gela tient à la lévigation continue que les eaux de pluie ont fait
subir à la couche superficielle de terre de barre et qui a entraîné
dans le sous-sol une notable portion d'argile et d'hydrate d'oxyde
de fer.
G. — Variétés cultivées. Culture. Rendements.
Variétés. — Les variétés de maïs cultivées sur la côte du Bénin
se subdivisent en trois groupes, différenciés par la couleur du grain.
Dans chaque groupe se classent une série de variétés hâtives,
mi-hâtives, tardives, possédant des caractéristiques culturales et
des valeurs différentes. Leur énumération sous les nombreux
vocables usités dans les trois colonies, ne présenterait pas d'intérêt,
je citerai seulement les plus répandues dans le bas Dahomey.
Les désignations de groupes sont :
Langue Fou.
Langue Yoruba.
Maïs blancs.
Gbade ouéoué
Gbado founf'oun
— jaunes.
— rouges.
asanmig
vovo
na n
\
pouipa
<
<
<
O
o
û
w
(X
o
o
o
•0}
0J
s-
es
O
o,
es
ec
en
O
C
v
S
■o
53
tn
<u
-3
«
[fi
tfi
C8
O
Oh
3
es
0
;3
'o
<
o
J3
Oh
s
.H*
o
Q.
—
O
N
C* «
S .5
É5
O .£)
-C o
*1
tfi
5)
O
h
c
3
o
es
£
tfl
"3
3
bc
y.
3
4>
K
tfi
£
<«-i
-4>
>
C
Se
3
ea
fi
"eS
c
3
<U
3
es
h
=t
bc
C
bG
—
3
-41
M
33
i.
«S
'-
•*
3
cd
C3
tfi
3
a
tfi
CD
3
O*
-4>
-4>
>
tfi
43
_£
3
— J
4)
ex
-4)
es
tfi
O
"3
C
es
bc
O
Ti
• FH
o
O
3
c
4>
3
3"
'41
'S
*a
CD
a
41
CD
3"
tfi
4)
Eh
-4)
bc
O
41
3
er
O
'es'
C
-3
4>
eS
S
tfi
„
„
r
■-
O
_o
4>
O
4)
O
4>
O
-*>
-o
(fi
tfi
en
tfi
■*J
<u
4>
4)
41
4)
M
4)
"3
u
K
3
4)
C
-3
"3
•3
*3
tfi
rfi
tfi
tfi
tfi
tfi
tfi
3
fi
C
3
S
C
r-
eS
03
es
il.
es
es
es
es
-
c-,
i.
■~
s.
o
O
U
O
O
O
o
n « to n
Ol 'fi .8 1^
to r- to ift — © r-
to « vf to n ce o
©o©©©©©©©©©©©©
-jar-cooiœietotioo1»
o o to « ■» in to n -ï i^ >» tN
© ec
© © © ©
c © © ©
lO
— 1
(M
eo
oo
00
©
'O
I —
00
«a-
©
©
©
CM
©
ri
©
©
©
©
TH
©
©
©
©
^*
«H
©
©
©
M ili 8 » lO ■«
in 9 >j n n m
~T — 00 CN «1 © SN
r- oo « if> •* «* ~a«
-H © ©
^-HCl©^-©©©©
rooiooiir, rttoh^'ttowno
-t«»^tofecoin---f--i^
i> to ce n o i- io i o -f 55 ifl « «
© © x © © © © © © © © © © ©
»t in to c- ce ai o <- n « »? in to i-
irlif)flif)iOi010tOtOtOIOtOtOtO
tfi
-_
T3
t»
es
tfi S
t»
—
4)
X
tfi
tu
C.
CU
4* 0
-CB «S
es
4)
*r
tfi
3
Vall
bas
5
'o
c
V
es
'S
m
3
la
^
*^
"*
es
«M
ce
02
w
•K
o
H
^*
K
.
^
P-
^
«
cfl
o
<<D
E2
01
Q
3
£
O
CD
<-*
O
h
•H
02
a
<:
-X
j
CC
KD
-J
w
o
o
r^ |
a.
XI
t.
Cfl
a
■*^>
ce
02
cm
C*
y
■r
S.
3
^->
es
en
Z
y
c
-y
•o
cc
y
-3
SB
O
eu
s
es
<
3
.2"
o
.3
CL
o
<
y
s.
u
y
43
3
CS
o
s*
3
z
2 «
3 O 3.
•3~ .C O
es -^
z
y
c-
*^>
y
-a
3
O
cS
y
3
es
-y
ex
■y
-o
O
<ù
y
i.
(2
3
_0
* '5
3 y
= *
60 3
g 5
D Je
M >
S en
.2 '"-
— -C
« S
U Q
y y
V,
•S
X
3
=C
p
-(
es
3
es
-^
•y
S-
-y
V
<u
se
y
-y
■y
>
X
>
K
»i
3
Cf.
3
O
u
O
.û
^
X>
j™*
-y
es
-y
es
G
u
«
U
y
y
y
u
y
y
es
5
y
S
S c
es
es
-
y
■3
CO
c
'es
■-.
y
•3
en
^3
'5
U
O
oo « f t~ r- -- c<5 CM © -.-r in oc ^*
oooooooooooo©
t~ CT. Ol o
CM » O O
t- e«î to o
» (O a) o
ce — eo ai 30
I— "T f- « ~f
•r^OOOOOOOO
rt»:oooca-ï-fi«c5»"
eo as ce co co © cm CM co CM ^P *0 co
o o o o o
o o o o o o
i> r~. ■* o •*
o o; ï « io
o o ce o
oc as co ©
^^lOOO — ooooo-^o
ocasoo~!,a>occMe<îcc©oo<ïHe<3
CMO>CM-iCOTHlO^HCOWin».T-qi
l~afI*8>Sl<OBifl
r^i^r-cocoi^r^c^-i^
o
00
y
S
>
es
-fcj
y
X
-y
—
en
en
y
y
-y
09
-
—
«y
o
3
3
O
u
n
O
3
t.
es
y"
y
—
•
es
-y
ce
es
-
y
O
"es
y
y
CO
y
T!
'3
y
.3
y
*3
ce
y
c
c
>■
£
y
'S
y
u-
378 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les variétés sont désignées sous des vocables presque identiques
dans les deux langues ; mais dans les pays Nagots (Yorubas) la
seule variété réellement répandue est une variété blanche : le
Goékoun. Les autres sont plus ou moins cultivées dans les pays de
langue Fou, régions d'Allada et d'Abomey où elles ont été étudiées
par MM. Caplain et Noury à la station culturale de Niaouli.
Mais blancs.
Maïs blanc hâtif : Agogodo Komé. — Variété naine, ne dépassant
pas 1 m. 30 de haut, à grains petits très durs. Mûrit deux mois à
deux mois et demi après le semis. Peu exigeante au point de vue
de l'eau ; les indigènes la cultivent au petit hivernage. Se mange
bouillie ou grillée.
Maïs blanc ordinaire : Goékoun. — Fournit la majeure partie du
maïs d'exportation, employée sur place pour la mouture et la pré-
paration de l'akassa. Mûrit en trois mois et demi. C'est une variété
à grande taille, comme le Hounvé et le Nioli, atteignant normale-
ment 2 m. 50 et 3 mètres de haut.
De productivité moyenne, ses grains sont durs ; elle peut se
cultiver en petit hivernage, mais elle est plus exigeante sous le
rapport de l'eau que lagogodo Komé et il est préférable de la semer
en mars-avril.
Maïs blanc tardif : Nioli. — ■ Appelé aussi Gbo ; c'est le plus
estimé des indigènes qui ne le cultivent qu'à la grande saison des
pluies. Variété très productive, à grains tendres, très prisée pour la
fabrication de la farine.
Mais jaunes.
Maïs jaune fonce : Gbaguen. — A grains très durs, variété peu
cultivée.
Maïs jaune hâtif : Quinto. — Variété assez semblable au maïs
blanc hâtif, de petite taille, à petits grains et mûrissant en trois
mois. Se mange bouilli ou grillé.
Maïs jaune tardif : Khévet. — C'est le maïs jaune ordinaire,
employé pour la mouture, mûrit en trois mois et demi ou quinze
semaines.
LE MAIS AFRICAIN 379
Maïs rouges.
Maïs rouge tardif : Hounvé. — Traduction littérale : maïs rouge
sang-. Variété de grande taille, productive, mûrissant quatre à
cinq mois après le semis. Elle réclame beaucoup d'eau et est
cultivée pour cette raison à la grande saison des pluies. Peu
répandue.
Maïs œil de mou ton. — Consommé sur place pour la fabrication
de la farine.
De toutes ces variétés, les plus cultivées pour l'exportation sont
les variétés blanches ; il serait utile, ainsi que nous le verrons plus
loin, de limiter le commerce à ces dernières qui peuvent être indiffé-
remment employées à tous les usages et bénéficient d'une légère
prime, malgré qu'elles soient plus sensibles au charançonnage.
Une série d'échantillons de maïs commerciaux, prélevés dans la
région d'Allada, ont été analysés au laboratoire de Hann. Tous ces
maïs sont dans les conditions actuelles de transport plus ou moins
altérés et particulièrement charançonnés.
Le maïs rouge (n° 6) a semblé le moins résistant aux insectes,
le n° 3 reçu en épis a donné 14 °/0 de rafle et 86 °/„ de grains.
Les numéros du tableau d'analyses correspondent aux. variétés
suivantes :
1er Maïs blanc hâtif Agogodo Komé
2e tardif Nioli
3e — - jaune foncé Gba
4e — — ordinaire Toua ou Khévet
guen
5e — — hâtif Kinto
6e — rouge Hounvé
7 e — mélange ordinaire de Gbaguen et de Nioli, appelé
Gboli.
Ainsi que le montre l'analyse, toutes ces variétés sont très voi-
sines au point de vue du rendement en matières amylacées.
Il n'y a pas non plus de différences sensibles dans la teneur en
matières grasses et azotées.
Les exigences culturales et commerciales doivent donc être le
facteur principal du choix de l'une ou l'autre variété dans le déve-
loppement de cette culture.
380
ETL'DES ET MEMOIRES
Analyse des maïs du Dahomey (M. A. Houard).
Eléments
N° 1
N°2
N° 3
N° 4
N° 5
N°6
N°7
Eau
13.8
4.5
13.6
5.0
14.0
5.2
1 3 . 6
4.6
14.0
4 . 4
14.2
4.2
14.2
5.0
1.4
1 .5
1.5
1 .7
1.3
1.5
1.5
9.8
11.0
!" . 1
10.6
!» . 8
9.8
10.3
— réductrices.. . .
2.9
2.7
1.5
2.1
2.0
2.0
2. 2
63.8
62.9
65 . 3
64.6
65.3
65.3
63.5
Cellulose brute
3.8
3.9
3.1
2.8
3.2
3.0
3.3
Soins culturaux. — Ils comportent les façons préparatoires rela-
tives au déboisement et au défrichement, ainsi que la combustion de
la superficie abattue. Si le maïs occupe seul le terrain, l'indigène se
contente d'enfouir les semences avec la houe, parfois avec un simple
pieu. Les semis dans la basse-côte se font deux ou trois fois par
an, une première fois en mars-avril au début du grand hivernage,
une seconde fois en septembre pour la petite saison des pluies. Sur
les bords des cours d'eau, dans les terres soumises aux inondations,
les semis sont effectués au fur et à mesure du retrait des eaux.
A partir du 8° de latitude nord (Savé-Savalou-Ovo), il n'y a qu'un
semis par an, au début des pluies, on cultive ensuite en mil ou en
coton.
Dans le Moyen Dahomey (Savé), en particulier, les premiers
semis sont faits dès l'apparition des pluies ; il y a là une lutte de
précocité, tout au moins dans les centres où existe un certain trafic,
car les premiers épis y sont consommés à l'état frais et très recher-
chés.
En général on sème le maïs sur les champs d'igname à moitié
défoncés par l'arrachage ; les friches de cotonniers, les billons
d'arachides et de haricots, sont aussi semés en maïs. L'ameublis-
sement donné au sol par ces cultures en billons est très favorable
au maïs, ainsi que la destruction des plantes adventices par les
binages qu'on y a pratiqués.
L'indigène dépose au bord des buttes écroulées, dans des trous
faits avec le talon, trois à quatre semences qu'il recouvre avec h'
pied ; il l'ait deux à trois poquets par buttes et éclaircit plus tard
s'il v a lieu.
LE MAIS AFRICAIN
381
A la Côte, du semis à la récolte, le sol ne reçoit plus aucune
façon culturale. Quelquefois cependant il est sarclé ou butté contre
les tiges qui menacent de se coucher sous le vent .
Le maïs est quelquefois écimé en coupant les tiges au-dessus des
épis les plus élevés ou en coudant les panicules mâles vers le sol.
Cette opération-pratiquée au moment de la maturation du maïs, a
pour but d'empêcher le moineaux de s'abattre par vols sur les tiges
élevées et d'égrener les épis.
Les récoltes du maïs se font à époques variables selon les variétés
cultivées et les époques de semis.
On peut dire qu'en principe, il y a du maïs sur pied toute l'année
et deux récoltes principales.
La première dans la région cotière, a lieu trois à quatre mois après
le premier semis, c'est-à-dire en juillet-août ; la seconde se fait en
décembre-janvier, environ trois mois après le second semis.
Rendements. — Un premier essai de culture comparative a été
fait en 1908 à la. station d'essais de Niaouli près Allada, un second
en 1909 à la même station, organisés par le regretté N. Savariau,
ancien chef du service de l'agriculture au Dahomey.
Le premier de ces essais ne put être effectué que tardivement, ce
qui empêcha le remplacement de nombreux pieds dévorés par les
fourmis. En outre les champs séparés pour éviter l'hybridation, se
trouvaient sur des terrains de friche de valeur inégale .
De sorte que les rendements par hectare n'ont qu'une valeur rela-
tive ; par contre la comparaison entre les différentes variétés garde
un réel intérêt.
Essais de 1908 (Station de Niaouli) sur friches arbustives.
VARIÉTÉS
Nombre
d'épis
par tige
Poids
de grain
par épis en
grammes
Ren-
dement
par tige en
grammes
Rende-
ment par
hectare
en kilos
£ Goeodo komé
0,92
l.l
1.1
0.86
0.92
0.94
55
.51
53
49
39
65
51
56
5. S
42
36
61
2140
1275
1065
1580
1175
1890
Blanches „.°.
t mon
; Quinto
Jaunes > rr. ,
t Hounvé
( Lingbo noukou
382
ÉTUDES ET MÉMOIRES
Le Quinto avait souffert de l'attaque des termites et le Hounvé
occupait un emplacement ombré, ce qui a nui à son rendement. Dans
son ensemble la récolte avait été jugée moyenne par M. Noury qui
effectua l'essai, elle fournit pour les six variétés un rendement moyen
de 1500 kilos à l'hectare. Le Lingho noukou ou maïs œil-de-mouton
se classe nettement la première dans le rendement par épi ; c'est
une variété peu cultivée.
Le second essai exécuté dans des conditions plus normales et plus
uniformes, présente un réel intérêt.
Nature
du sol
Mode
de culture
Rendements en kilos
Sol de vieille
forêt
(thalweg)
Sol de vieille
forêt
t Semis en ligne '
Labouré ]
( Semis indigène
, Labouré : Semis indigène \
Gogodo Komé 3728 \
Khévet 3124/ j,.
Xioli 3408(3
Niol'i 3064) S
Quinto 200.siIï
Godo Komé 3056 \ x
(plateau) ,
Sol de friche \
arbustivc 1
' Méthode indigène
■
Méthode indigène
Quinto 2284 *"'
Khévet 1600
Quoique l'arrangement des façons culturales et des variétés en
expérience ne permette pas d'en tirer toutes les conclusions dési-
rables, on peut au point de vue pratique en déduire de cet essai en
le combinant avec celui de 1908 :
a) Le rendement moyen par hectare, d'une friche arbustive (6 à
10 ans en moyenne), en culture indigène est de 1.500 à 1.600 kilos,
pour la première culture de l'année.
b) Sur défrichement de forêt de plateau, il est d'environ 2.200
kilos et la forêt de thalweg d'environ 2.400 kilos (en déduisant de
l'essai sur Xioli 3.064 kilos, le 1/5).
c) Sur le sol labouré, le semis en ligne donne un rendement supé-
rieur de 10 °/0 sur le semis irrégulier, à la mode indigène ; avec le
même semis indigène, un terrain parle labour donne un rendement
supérieur de 25 % à celui d'un champ non labouré.
d) Au point de vue de la production par hectare les variétés se
LE MAIS AFRICAIN
383
classent dans Tordre suivant : Gogodo Komé, Quinto, Khévet,
Nioli.
Ces indications, tout en leur laissant l'élasticité qu'impose le
nombre restreint des essais, permettent tout d'abord de se faire une
idée assez juste de la rente des terrains cultivés en maïs. Pour cela
il faut tenir compte de la récolte des cultures du petit hivernage qui
n'atteignent pas à beaucoup près les rendements des premières.
D'après l'observation, on peut admettre qu'elle équivaut aux 2/3 du
rendement de la grande récolte.
En sols de friches arbustives, le rendement total annuel attein-
drait donc 23 quintaux. Ce chiffre correspond bien à l'estimation
courante de 20 à 25 hectolitres pour la première récolte dans les
friches de la région d'Allada. Par contre, dans les terrains que l'on
rencontre en abondance à partir du 150e km. de la côte et qui
résultent du premiers tade de désagrégation desgneiss, quartzites et
schistes, les rendements tombent à quinze et seize quintaux.
En sols de forêts et on peut sans crainte d'erreur ajouter les
terres noires d'alluvions, ce rendement serait de 37 quintaux.
Les prix payés aux indigènes sont variables ; en adoptant ceux
payés vers le milieu de la zone de culture pendant l'année 1908 (55
francs la tonne), on obtient les rentes suivantes par hectare :
Sols de forêts 200 francs.
Sols de friches 135 —
Sols ordinaires. ... 85 à 100 —
Au point de vue de l'avenir de cette culture, ces essais nous
montrent avec quelle rapidité s'appauvrissent les sols de forêt et
avec quelle lenteur ils se reconstituent par le régime de la friche
arbustive.
La conséquence immédiate est une diminution sensible du ren-
dement et par suite du revenu qui ne faitque s'accentuer au fur et
à mesure que l'extension des cultures, la période de friche, c'est-
à-dire de repos des terres, se restreint.
L'indigène peut à ce moment se détourner de cette culture dans
les régions où les palmeraies sont nombreuses et lui procurent par
la récolte des fruits un revenu certainement supérieur.
La seule considération de nature à l'arrêter dans cette voie serait
le surcroît de travail qu'exige la préparation de l'huile et le cassage
des noix de palme.
38 ï ÉTUDES ET MÉMOIRES
Il y a lieu d'ailleurs de ne considérer ces chiffres que comme une
moyenne s'appliquant aux marchés où le commerce du maïs est
bien établi. Il arrive en effet qu'un nouveau centre de production
ne bénéficie que de prix de vente bas par suite de la présence d'un
ou deux acheteurs seulement. Par ailleurs, les cours montent parfois
à des taux très élevés, c'est ainsi qu'à Allada, en mai, les derniers
stocks de maïs se vendaient à 75 et 80 francs la tonne. En juin, dès
que les premières cultures de mars furent récoltées, les prix s'éta-
blirent à 60 et 65 fr.
Il y a cinq ans, dans cette même contrée, le maïs valait 2 fr. 50
le quintal métrique.
Il n'est pas sans intérêt de comparer ces rendements à ceux obte-
nus en Argentine, où la culture de cette céréale a pris, grâce à
l'immigration italienne, une importance de premier ordre.
Les statistiques agricoles indiquent comme rendement moyen 20
à 22 hectolitres par hectare et par an. Il est admis que dans un
grand nombre de districts, où la culture est restée très primitive, un
pareil rendement doive être considéré comme une bonne récolte.
Dans les parties bien cultivées, le rendement atteint 35 hectolitres,
et dans les meilleures s'élève à 50 et 55 hectolitres.
Il faut tenir compte dans cette comparaison du fait qu'en Argen-
tine on ne réalise qu'une récolte par an et que dans les splendides
contrées alluvionnaires situées entre Buenos- Aires, et Rosario, ainsi
qu'au sud-ouest de Buenos- Aires, on arrive à des rendements de 60,
75 et 85 hectolitres par hectare .
Il est vrai de dire que les systèmes de culture sont tout autres
et ne permettent pas de mettre ces chiffres en parallèle avec ceux
obtenus en culture indigène, où la terre ne reçoit ni labour ni
fumure.
I). - Conservation des grains. — Usages locaux
et européens.
Conservation des grains. — Le noir conserve son maïs soit en le
laissant en épis, soit en l'égrenant.
Dans le premier cas il construit un grenier très rudimentaire
reposant sur 4 grosses branches d'arbre fichées en terre. Ces pieds
de I mètre environ sont reliés entre eux par des branches très ser-
rées qui forment table. Pour faire les parois latérales, des bois sont
LE MAIS AFRICAIN 388
fixés autour de la table à 10 ou 20 centimètres d'intervalle formant
ainsi un cylindre consolidé par de petites branches plus flexibles
qui les relient horizontalement ; le lout est tapissé de feuilles de
palmiers ou de bananiers. Ces greniers ont quelquefois des dimen-
sions assez grandes (3 à 4 mètres de haut sur 2 ou 3 de diamètre).
Le maïs ne doit être rentré dans ces abris que lorsqu'il est bien mûr
et surtout bien sec. Les épis arrachés avec leurs enveloppes sont
disposés régulièrement à l'intérieur et sont enlevés au fur et à
mesure des besoins de la famille.
L'indigène fait souvent dans sa cour des constructions analogues
à celles des champs, et y met son maïs qui est ainsi plus à sa portée,
et surtout plus facile à surveiller.
Le plus souvent, il le met dans de véritables greniers situés
entre le plafond et le toit de sa case, le plafond est constitué par
des nervures de raphia ou de feuilles de palmiers à huile et laisse
passer la fumée qui, paraît-il, chasse les rats si nombreux dans ce
pays. Les indigènes allument d'ailleurs assez souvent du feu sous
les greniers décrits précédemment et cela pour chasser ces rongeurs.
Pour conserver le maïs en grains, le noir fait de véritables silos.
Les épis bien secs sont dépiqués à la main à l'aide des pouces ; quand
ils sont très durs, on les met dans de grands paniers et on frappe
dessus avec des bâtons en forme de pilon.
Ces procédés seraient avantageusement remplacés par des égre-
neuses mécaniques pouvant être mues à bras. Le maïs une fois
égrené et bien sec, est enfermé dans de grandes jarres auxquelles
on adjoint des couvercles pour éviter l'envahissement des rongeurs.
Dans le cercle du Mono, l'indigène construit des récipients ayant la
forme d'une barrique de 1 à 2 mètres de haut sur 1 mètre à 1 m. 30
de diamètre.
Les parois sont faites en terre de barre mélangée à de la paille,
afin d'en augmenter la résistance ; l'épaisseur de ces parois est très
faible, 2 à 3 centimètres au plus. Ces silos sont montés sur de
petits pieux ou quelquefois sur des bouteilles, afin d'éviter l'enva-
hissement des termites. On les remplit de maïs bien sec et on les
ferme par un couvercle en terre de barre qui est ensuite luté sur les
bords.
Les méthodes de conservation qui viennent d'êtres décrites sont
rationnelles.
Les greniers où l'on accumule les épis de maïs non dépourvus de
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 98. 27
386 ÉTUDES ET MÉMOIRES
leurs enveloppés, et par conséquent plus ou moins secs sont aérés
de façon à éviter réchauffement de la masse, et à parachever la
dessiccation.
Les silos aériens au contraire sont hermétiquement clos : la res-
piration des graines en état de vie latente, remplace progressivement
l'air par une atmosphère d'acide carbonique qui rend impossible la
vie des parasites ou des insectes.
Ce procédé de conservation est de beaucoup préférable.
[A suivre.) Yves Henry,
Directeur de l'Agriculture aux Colonies.
PLACES MÉDICINALES
DE LA GUINÉE FRANÇAISE
« (Suite.)
Cardiospermum halicacabum.
Sapindacée.
Petite plante grimpante très commune partout, dans tous les
terrains ; employée comme médicament par quelques indigènes
seulement.
Les racines sont émétiques, rubéfiantes et considérées comme
stomachiques.
Les feuilles sont employées en cataplasme pour les tumeurs.
Carica papaya.
Papayer.
Boudi Baga (F.).
Le papayer est cultivé partout pour ses fruits dont les indigènes
sont très friands et qu'ils mangent crus ou cuits.
Les fruits et surtout le latex contiennent de la papaïne, pro-
duit qui serait équivalent à la pepsine et par conséquent digestif.
Les racines et les feuilles ainsi que les graines sont employées
comme vermifuges.
Les feuilles fraîches servent à envelopper la viande crue pour la
rendre plus tendre.
La décoction des feuilles sert de purge pour les chevaux.
Gassia (Divers).
Légumineuses cisalpin iées.
Gassia occidentalis ouCassia fetida.
Benta mare (M.). Tiga Sowrou (F.).
Plante très commune dans toute la colonie, surtout dans la Haute-
Guinée; se trouve principalement dans les terres cultivées et autour
des villages.
38S ÉTUDES ET MÉMOIRES
Est bien connue des indigènes qui emploient toutes les parties
delà plante pour de nombreuses maladies, principalement en boisson
fortifiante et fébrifuge. %
Les feuilles fraîches pilées se mettent sur les enflures et sur les
plaies ; bouillies en infusion pour les lavages et les fumigations.
La graine torréfiée est préconisée comme succédané du café, sans
caféine ; elle en a légèrement le goût et î'arome et est appelée « café
nègre » ; elle peut être considérée comme un excellent diurétique.
Cassia micrantha.
Singuianguel (F.). Origuelé (S.).
Assez commun un peu partout. Médicament très employé comme
fébrifuge, feuilles et racines.
Les feuilles mêlées aux aliments augmentent l'appétit ; bouillies
elles servent surtout aux ablutions et fumigations.
La tisane des racines bouillies est donnée comme purge.
Cassia podocarpa.
Plante de 2 mètres à grandes fleurs jaunes, commune dans toute
la colonie près des ruisseaux et terrains humides.
La décoction de la racine est employée comme dépuratif.
Les feuilles pilées en cataplasme pour faire sortir le ver de
Guinée.
t
Cassia sieberiana.
Sindia (F.). Bangboua (S.). Sindia (M.).
Arbre moyen à grandes grappes de fleurs jaunes et à très longues
gousses rondes pendantes. Existe dans toute la colonie mais est
surtout commun en Haute-Guinée.
La racine est purgative, mais serait toxique à haute dose ; la
décoction en est surtout employée pour guérir les maladies véné-
riennes.
Cassia obovata.
Casse ou séné du Sénégal.
Est assez rare et n'existe que dans la Haute-Guinée et le Séné-
gal.
Médicament purgatif ; infusion des gousses et des folioles.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 389
Cassia alata.
Dartrier.
Plante arbuste à feuillage ornemental et à grands épis de fleurs
jaunes ; a dû être importée; n'existe que dans quelques villages.
Les feuilles pilées servent généralement en applications ou en
frictions pour toutes les maladies de la peau, dartres, herpès, etc.
Caesalpinia ou Guilandina Bonducella.
Léguminfajse césalpiniée.
Couri.
Liane sarmenteuse et très épineuse formant buisson impénétrable;
commune dans la Basse-Guinée et surtout au bord de la mer. Les
graines gris argent, très dures, rondes et brillantes servent de jouet,
ainsi qu'à confectionner des colliers.
Les graines pilées seraient vésicantes; la décoction des racines
est employée comme fébrifuge ; avec les feuilles bouillies on con-
fectionne un gargarisme pour les maux dégorge.
Chrysobalanus Icaco.
Rosacée.
Arbuste de 2 à 3 mètres peu commun en Guinée, n'existe qu'à
la côte et sur le bord de la mer ; fruit ressemblant à une prune
violette, comestible.
Les fruits, les feuilles et les racines sont employés comme astrin-
gents contre les diarrhées rebelles.
Cissus quadrangularis.
Ampélidée.
Vigne sauvage appelée : Vigne de Bakel ; n'existe qu'en
Haute-Guinée et au Soudan ; pousse de préférence dans les terres
sablonneuses et arides.
Fruits comestibles, tiges carrées, feuilles épaisses et succulentes.
Les feuilles pilées fraîches sont employées en cataplasme sur les
brûlures .
Les tiges et les racines sont données au bétail, surtout aux
vaches pour leur faire donner du lait.
390 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Citrus sp.
RUTACÉE. AURANTIACÉE.
Citronnier du pays.
Lemouné Tiehodé et Lemouné Kalema (F.). Memouna(M.).
Les citronniers sont assez communs dans toute la colonie, surtout
au Fouta-Djallon ; c'est une variété à petit fruit arrondi et très par-
fumé. Cet arbre a dû être importé à la Guinée Française il y a fort
longtemps, en même temps que l'oranger qui est excessivement
commun dans tous les villages du Fouta. •
Le suc du fruit est très employé dans la médecine indigène, pour
beaucoup de maladies, soit seul soit mélangé à d'autres médicaments.
Contre la fièvre, le suc du citron est employé en limonade ou
boisson rafraîchissante, en frictions sur la peau pour faire transpirer
et à l'intérieur mêlé à du café noir.
Il est employé comme purgatif mêlé à la pulpe du Tamarin ; les
indigènes s'en servent également comme anti vomitif en cas de vomis-
sements bilieux répétés.
Pour les plaies et surtout les ulcères, le suc du citron est très
employé, soit pour les nettoyer ou cautériser, soit en compresses
ou en cataplasmes avec de la charpie bien imbibée du suc .
Il sert en gargarisme contre les maux de gorge et en badigeon-
nages sur les plaques blanches ; c'est un bon remède contre le scor-
but et la gengivite.
Les feuilles, souvent mêlées à celles des orangers, servent aux
ablutions ou lotions très chaudes en cas de fièvre.
Pour les maladies des yeux, lavages avec les feuilles bouillies et
instillation du suc du fruit.
Les fleurs et les feuilles de l'oranger et du citronnier sont prises
en infusion légère pour les maux de tête.
Le suc du fruit pur, passe pour tuer infailliblement les morpions.
L'écorce de la racine est employée comme fébrifuge et, avec La
racine entière pilée, on fait une décoction contre la blennorrhagie.
Glematis grandiflora et (Jlematis hirsuta.
Renonciilackks.
Kipiti (F.).
Ces deux plantes communes dans toute la Colonie, surtout sur
les hauts plateaux du Fouta sont employées indifféremment à l'ex-
térieur comme rubéfiantes.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 301
Les racines et les feuilles pilées sont appliquées sur la peau
comme vésicatoire ; elle servent également à guérir les maladies
de la peau et la lèpre.
Cochlospermum tinctorium.
BlXACÉE.
Diaroundé (F.). Fihra G'uesé (S.).
Tiriban ouTourouban (M.).
Plante excessivement commune dans toute la colonie et facile à
reconnaître à ses grandes fleurs jaunes ; la racine mi-bulbeuse sert
à teindre les étoffes en jaune.
Existe en deux variétés, Tune à hautes tiges de 1 m. 50, l'autre
plus petite avec les fleurs au ras du sol.
Avec les tiges et les racines, les indigènes font une décoction
contre la blennorrhagie; les Foulas remploient également en infusion
pour arrêter la diarrhée des veaux.
Est employé comme emménagogue dans quelques endroits.
COMBRETACÉES.
Combretum micranthum ou Combrctum Raimbâultii.
Kinkaliba (F.) et (S.). Bara Oulé (M.).
Arbre moyen formant touffes, à feuillage léger et à fruits ailés,
très facile à reconnaître.
Est commun dans toute la colonie depuis la côte jusqu'au Niger;
devient plus rare sur les hauts plateaux du Fouta.
L'infusion des feuilles est très employée par les Soussous et les
Malinkés dans les cas de fièvre bilieuse; c'est, je crois, surtout un
diurétique.
La décoction des racines est vermifuge, elle sert aussi à laver
et soigner les plaies.
Les feuilles et les racines bouillies servent en fumigations et
ablutions chaudes contre la fièvre et les courbatures.
Combretum glutinosum.
Diamba ou Simba Bali (M.).
Ressemble au précédent; arbre moyen, au port plus érigé; les
jeunes feuilles sont d'un vert plus clair et gluantes; il est aussi très
commun dans les broussailles.
392 ÉTUDES ET MÉMOIRES
La racine et l'écorce servent à teindre en jaune ; l'infusion des
feuilles est employée contre le rhume.
La décoction des feuilles pilées sert à laver les plaies et spéciale-
ment celles des nouveaux circoncis.
Guiera senegalensis ou N'Guier.
Congouelé (M.). Bali Niama (F.).
Arbrisseau de deux à trois mètres, de la famille des Gombretacées ;
feuillage blanchâtre, fleurs jaunes en boules.
Est très commun du côté de Kankan et dans le cercle de Kadé;
est assez rare ailleurs en Guinée française.
Plante très employée au Soudan, les feuilles servent surtout à
faire du thé et des infusions comme avec le Kinkeliba.
Elles sont employées contre les attaques de fièvre, mais surtout
pour les maladies de la poitrine et les rhumes.
Pilées et mêlées à la pulpe acidulée du Tamarin, elles passent
pour un excellent laxatif, et sont prises pour augmenter l'appétit.
Les indigènes en donnent aussi au bétail et surtout aux vaches
pour augmenter leur lait. Les feuilles servent également à faire des
cataplasmes pour faire percer les tumeurs et le ver de Guinée.
Les racines coupées en bâtonnets servent à nettoyer les dents.
Terminalia macroptera.
COMBRETACÉE.
Onoro ba (M.).
Arbre moyen très commun en Haute-Guinée et dans une partie
du Fouta.
Les feuilles servent à teindre en noir les étoffes et avec l'écorce
des racines pilées et bouillies, les indigènes confectionnent une tein-
ture jaune.
Les feuilles servent aux ablutions chaudes et fumigations; réunies
à l'écorce, l'infusion est laxative et diurétique.
La décoction des fruits en forme de noix de galle est employé
comme astringent contre la dysenterie.
Convolvulus spinosus.
ÇONVOLVULACÉE.
Plante grimpante très commune, grandes feuille» cordifoliées,
grandes fleurs forme volubilis, tiges rugueuses mi-épineuses.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 393
Les graines grillées sont employées comme laxatif; la décoction
des racines sert contre la blennorrhagie.
Grassulacées.
Kalanchoé sp.
Plante assez commune autour des villages.
Les feuilles épaisses et aqueuses, pilées fraîches sont mises sur
les ulcères, mais sont surtout employées en cataplasme sur les brû-
lures.
CUCURRITACÉES.
Courges indigènes diverses, genre Cucurbita maxima ou Cucurhita
Pepo.
Boudi (F.). Nalingni (S.). Guié (M.).
Les citrouilles de différentes variétés sont très cultivées par les
indigènes.
Les graines sont employées comme vermifuge et ténicide.
La pulpe crue et râpée est employée en cataplasme sur les brû-
lures, les inflammations, abcès et furoncles ; on s'en sert aussi
contre les migraines et les névralgies.
Le fruit est calmant, émollient et rafraîchissant.
Luffa cylindrica.
Liane torchon.
Sara Dion (M.).
Plante grimpante très commune.
Dans l'espèce sauvage et non cultivée, le fruit est généralement
non comestible et amer.
Jeune, il est employé en cataplasme sur les tumeurs, mais les
indigènes se servent surtout comme éponge de la partie ligneuse du
fruit mûr.
Cucumis colocynthis.
Coloquintes variées.
CorinM'Bodi (F.). Séréré (S.).
Calebasse de serpent, Melon du loup, etc.
Plantes diverses assez communes surtout en Haute-Guinée et
dans les terrains secs et légers.
En général, les fruits doivent être considérés comme toxiques et
sont très amers.
Les indigènes emploient les feuilles en cataplasmes contre les
migraines et les névralgies.
394 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les fruits sont des purgatifs très énergiques; ils sont employés
aussi comme vermifuges et insecticides ainsi que ceux des Momor-
dica, Elaterium et Bryona, de diverses espèces.
Cyperus sp.
Cypéracées.
Govhé (F.). Tourouniy (S.). Madia (M.).
Plante jonciforme cultivée dans les villages, les boules odorantes
(petits tubercules) des racines servent à faire des colliers et des
ceintures ; elles passent pour éloigner les insectes ; on emploie la
macération des jeunes racines pour soigner les enfants.
Cyperus esculentus.
Toki (M.).
Plante cultivée en Haute-Guinée et au bord de la mer ; les petits
rhizomes noirs, farineux et sucrés, servent à faire une tisane rafraî-
chissante ; les feuilles pilées sont employées en cataplasmes contre
les maux de tête.
Daniella thurifera.
Légumineuse césalpiniée.
Tiéné ou Tiévé (F.). Ouléniy ou Ouloungui (S.). Sandan (M.).
Grand arbre très commun dans la Haute-Guinée et le cercle de
Kadé dont le bois et l'écorce sentent l'encens lorsqu'on les brûle.
Les feuilles bouillies servent aux ablutions, aux bains, et sont
prises à l'intérieur contre les coliques; on s'en sert en fumigation
mêlées à l'écorce contre les migraines.
Datura metel.
SOLANÉES.
Kidi ganian (M.).
Plante très commune dans certains endroits, surtout en Haute-.
Guinée, autour des villages; ressemble au D. stramonium.
Doit être considéré comme toxique.
Avec les feuilles pilées, les indigènes confectionnent des cata-
plasmes contre les enflures, les tumeurs et 1rs rhumatismens.
On se sert d'une décoction des graines pour les maladies des yeux
(A suivre.) II. Pobéguin,
Administrateur en chef des Colonies.
LE TABAC DE CUBA
ET
LES CIGARES DE LA HAVANE
[Suite.)
On n'expédie pas encore chez nous, notamment aux clubs chics,
les logements riches, les petites armoires de cèdre et d'érable con-
tenant plusieurs milliers de cigares et qui obtiennent un grand suc-
cès en Angleterre et aux Etats-Unis.
A titre d'essai, la Régie française vient d'acheter à Cuba des
tabacs de Remedios (qualité médiocre) afin de s'assurer s'il serait
possible de les utiliser pour les mélanges dans nos manufactures i. Si
les producteurs de Cuba voient s'ouvrir là un intéressant débouché
pour des tabacs inférieurs, plus chers que ceux du Brésil, ce sera
aux dépens d'intermédiaires allemands du Sud-Amérique et de
Brème, ce qui nous vaudra peut-être des réclamations de deux côtés
à la fois.
La valeur des tabacs exportés de Cuba 2 en 1909 a été calculée
comme suit ;
Dollars
Tabac en feuilles (400.983 balles pesant
2.205. 605 kilogs) $ 18.477.741
Cigares (181. 294. 502) 12.471.911
Cigarettes (10.573.892 paquets) 298.161
Déchets de tabac (Picadura) 265.179 kil. :i 168.447
Total S 31.416.260
Contre S 31.065.921,53 en 1908.
Et 28.645.908,60 en 1907.
Il y a donc augmentation constante, et c'est en somme encoura-
geant pour les Cubains.
1. Je dois noter ici que l'on songerait à utiliser dans les Manufactures nationales
le tabac produit en Indo-Chine après avoir obligé nos planteurs, pendant longtemps,
à trouver des débouchés en Allemagne et en Hollande.
2. Le second des pays exportateurs de tabacs, après les États-Unis et avant les
Indes hollandaises.
3. Plusieurs maisons de cette place exportent les déchets de tabac, notamment à
Brème et à Hambourg.
396 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Pour connaîire la quantité de tabac consommée dans l'île, il suffît
de consulter les stastistiques dressées par le fisc qui vend les timbres
d'impôt intérieur. La valeur des cigares a été estimée 45 dollars le
mille, celle des cigarettes, 22 dollars le mille de paquets et la
picadura 50 centimes la livre, les qualités fumées dans l'île étant
moins fines que celles qui sont exportées. Ceci me permet d'effectuer
le calcul suivant :
Cigares : 145.700.425 à S 45 le mille S 6.556.519,12
Cigarettes : 209.943.008 paquets à $ 22 le
mille 4.618.746,17
Picadura (240.794 livres à 50 centsï 120.397,00
Total S H.295.662,29
Contre S 11.264.385,39 en 1908.
Les totaux additionnés du tabac exporté et du tabac consommé
dans l'île donnent donc :
$42. 711.922,29 en 1909.
Contre 42.321.306,92 en 1908.
El 42.343.548,64 en 1907.
Si au total de $ 42.711.922,29 on ajoute la valeur des cigares,
cigarettes et « picadura » qui se fument et se distribuent dans les
fabriques, des provisions que les voyageurs emportent dans leurs
poches et dans leurs valises, de ce que consomment, à la cam-
pagne, les familles d'agriculteurs, on atteint un total de 45 mil-
lions de dollars environ, soit 233.100.000 francs1.
La Régie française des tabacs achète des cigares à onze fabriques
du « Trust » et à neuf fabriques indépendantes.
Bon an mal an, elle reçoit pour une valeur de 200.000 à 300.000
francs de tabacs en feuilles (« tercios » soigneusement entourés de
toile cousue) et pour une valeur de 3 millions de francs de
cigares.
Les 7/8 des expéditions ont lieu pendant les six premiers mois de
l'année. En juillet, au moment des grandes pluies, on les sus-
1. En tablant sur les chiffres accusés à l'exportation par les pays producteurs, la
valeur commerciale du tabac consommé dans le monde entier atteindrait 780 mil-
lions de francs.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 397
pend, — le cigare, très hygrométrique, devenant par trop
humide — pour les reprendre en septembre, octobre et novembre.
En décembre, on se recueille pour la préparation de nouveaux
ordres.
Le prix de la matière première est de 57 dollars en moyenne,
par balle, et les cigares coûtent en fabrique de $ 22 à $ 550 le
mille, selon dimensions et qualités.
On peut fumer un Havane à Paris pour 5 sous (vitole « Opéra »
de la marque Isla de Cuba) alors que la vitole la plus chère est le
« Principe de Monaco » de la marque « Henry Clay » laquelle vaut
G francs.
Les emballages sont très soignés à La Havane, qu'il s'agisse de
balles ou de cigares. Ceux-ci sont expédiés dans des caisses
solides, zinguées à l'intérieur, et garanties contre le vol au moyen
d'un réseau de cordes et de fils de fer réunis par des plombs.
Chaque année, les deux ingénieurs de la Régie envoyés en mis-
sion d'achat aux États-Unis viennent procéder à l'acquisition de 8
ou 900 « tercios » chez i ou 5 négociants de La Havane. A ce
sujet, il est curieux d'apprendre que les cigares « élaborés » en
France avec la feuille de Cuba sont loin d'égaler en qualité, ceux
fabriqués à La Havane même. Question de climat, de façon, de
méthode de fabrication, de mélanges de feuilles, etc.
Enfin j'ajouterai que les fournisseurs havanais de la Régie ont
chacun, en France, un représentant chargé de faire connaître leur
marque aux consommateurs. Sous le rapport des émoluments, de
la représentation, et des dépenses de publicité, c'est l'agent du
« Trust » qui détient la palme. Fils de fabricant, pourvu d'une
grosse fortune personnelle, et très lancé dans le monde parisien,
il sait conserver à la grande firme américaine et notamment à la
fabrique « Aguila de Oro » ses débouchés et son succès.
Grâce à la renommée acquise par les fournisseurs habituels de
la Régie il est très difticile à un fabricant non agréé encore
d'introduire sa marque en France.
L'Administration des Tabacs répond invariablement aux nom-
breux fabricants qui lui adressent des échantillons, qu'elle n'achète
(au comptant) que les cigares qui lui sont demandés par les
fumeurs. — (Elle n'accepte de consignation que pour les ciga-
rettes— .) Cependant le fabricant oll'rant une certaine surface, qui
est honoré d'une sérieuse protection, peut obtenir à force de temps
398 ÉTUDES ET MÉMOIRES
et de sollicitations que la Régie, qui dispose assurément de cer-
taines facilités pour lancer une marque, procède à un premier
achat à titre d'essai . C'est alors à l'intéressé de supporter des frais
énormes de réclame quand ses cigares sont entrés dans la citadelle
du fisc, à faire demander ses « puros » dans les débits, les cercles,
les cafés en employant les moyens connus, et en se souvenant que
notre ex-Ministre des Finances s'est vanté de sortir 50.000 francs
de plus par jour de la poche des dix millions d'hommes et de
femmes (le quart de la population française) qui sacrifient à la pas-
sion du tabac, ancrée chez nous comme partout ', ce qui semble-
rait prouver qu'il s'agit d'un penchant irrésistible, ou tout simple-
ment d'une faculté imitative naturelle chez l'homme comme chez
les anthropoïdes.
On peut douter, toutefois, qu'une augmentation aussi impor-
tante de recettes réponde à l'élévation des prix. Le Français n'est-
il pas né économe et frondeur ? Maints fumeurs ne se contentent-ils
pas, maintenant, de tabac populaire afin d'esquiver le nouvel
impôt, alors qu'ils doublèrent volontiers leur correspondance le
jour où l'on réduisit les taxes postales.
Il y a bien l'élément étranger qui a le sou facile, surtout quand
il villégiature à Paris, mais cette clientèle spéciale est loin de
représenter le nombre !
En terminant ce rapport je rappellerai que la loi de douane du
7 mai 1881, confirmée le 11 janvier 1892 et modifiée le 31 mars
1902 autorise les particuliers à importer en France pour leur usage
exclusivement personnel et jusqu'à concurrence de dix kilog. par
an (du l01 janvier au 31 décembre) en une ou plusieurs fois, les
cigares et cigarettes fabriqués a l'étranger2.
Or, depuis la signature (28 juin 1907) d'une convention pour
l'échange de colis postaux entre la France et la République cubaine,
on peut recevoir de La Havane des « bultos postales » de moins
d'un kilog. (2 francs) de 1 à 3 kilog. (2 fr. 50) et de 3 à 5 kilog.
(3 francs). — Pour la Corse et l'Algérie h' tarif est plus élevé de
0 fr. 50 - maximum de volume : 2o décimètres cubes — avec ou
sans déclaration de valeur (taxe de 0 fr. 30 par 300 francs ou frac-
1. H y a cent ans exactement que Napoléon 1" a créé le monopole du tabacen
France.
2. L'introduction des tabacs en feuilles él en côtes esl prohibée en France pour le
compte de particuliers.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 399
tion de 300 francs -f- un droit d'enregistrement perçu par le bureau
expéditeur).
A l'arrivée d'un colis de cigares ou de cigarettes en France il
appartient au réceptionnaire de demander par lettre sur timbre à
0 fr. 60 (ce bon fisc !)au Directeur des Contributions de son dépar-
tement un permis d'importation. La compagnie de transport fait
l'avance des droits d'entrée (75 francs par kilog. net — on ne saurait
trop le répéter *) et, pour justifier de la réception. des « tabacos »
ou « cigarros », le destinataire remet à la Régie l'acquit à caution
délivré par la Douane.
Pour éviter toute perte de temps et tout tracas, il semblera peut-
être préférable aux simples mortels qui ne sauraient protiter de
certaines facilités... économiques — mais glissons là-dessus ! —
d'acheter à meilleur marché leurs cigares de luxe dans un bureau
chic de Paris. Toutefois, les « fumadores de gusto » pourront
tenter l'expérience d'une commande directe du consommateur au
fabricant havanais ; mais que Dieu veuille qu'ils ne me reprochent
pas amèrement, ensuite, de leur en avoir donné l'idée ~.
Qui sait d'ailleurs si nous ne devrons pas à la passion de ces
compatriotes pour le bon cigare, frais et soigné, la maintenance du
service franco-cubain de colis postaux, lequel n a profité, jusqu'ici,
qu'aux seuls exportateurs parisiens d'articles de mode et de luxe,
ainsi que le font remarquer à tout propos les compétiteurs améri-
cains intéressés, voire les commerçants espagnols établis à La
Havane, réfractaires, comme bien on pense, à un progrès qui sert
de régulateur à leur appétit désordonné des bénéfices.
1. Contre 32 fr. 50 par kilog. sur le tabac à fumer du Levant ; 18 fr. sur le tabac à
fumer de toute autre provenance, et 18 fr. également sur les tabacs à priser et à
mâcher.
2. L'Agence commerciale du journal « Le Tabac >> (10, passage des Princes à Paris)
se charge, pour le compte de particuliers, et au grand dam des débitants, de rem-
plir toutes les formalités exigées par l'Administration pour introduire en France
les tabacs, cigares et cigarettes étrangers, de toutes provenances, avec exonération
du dépôt des droits en double. Elle expédie aussi à l'étranger, aux prix officiels du
tarif d'exportation de la Régie, majorés d'une commission réduite, les tabacs,
cigares et cigarettes préparés dans les manufactures nationales.
Paul Serre,
Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
(Suite.)
CHAPITRE VII
Étude des Bois.
PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES DES ROIS
A. Généralités.
Le nombre des essences qui peuplent les immenses forêts tropi-
cales est extrêmement élevé et l'on ne peut prévoir dès maintenant
toutes les ressources qu'on en peut attendre. Actuellement, fort peu
d'entre elles sont exploitées et font l'objet d'un commerce impor-
tant.
Beaucoup de bois ne donnent lieu qu'à un mouvement d'expor-
tation insignifiant ou ne sont employés que localement, et la grande
majorité d'entre eux ne sont l'objet d'aucune utilisation.
Cela tient à diverses causes. Un bois, pour présenter un véritable
intérêt commercial, doit satisfaire à certaines conditions économiques
d'ordre très général :
1° Les arbres producteurs doivent former des peuplements assez
denses pour pouvoir donner lieu à une exploitation régulière; les
essences éparpillées dans la forêt ne permettent qu'une exploitation
difficile et intermittente, qui ne peut être rémunératrice, que s'il
s'agit d'espèces particulièrement précieuses.
2° Il faut que les groupements exploitables soient à proximité de
voies de communication et puissent être desservis par chemin de
fer ou de préférence par des cours d'eau ; le voisinage de la mer est
aussi parfois utilisé pour le transport par trains flottés au point
d'embarquement.
3° Les qualités mécaniques doivent permettre un travail facile; la
structure même des bois limite l'emploi de beaucoup d'entre eux.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 401
Un grand nombre de bois coloniaux sont trop durs, surtout lors-
qu'ils sont secs, pour être travaillés ; ils exigeraient en Europe une
main-d'œuvre hors de proportion avec leur valeur intrinsèque, ce
qui ne leur laisse à priori aucune chance de succès. Ils peuvent
cependant donner lieu à quelques transactions locales que permet
le bon marché de la main-d'œuvre indigène ou l'emploi de la main-
d'œuvre pénitentiaire dans quelques cas.
Si on laisse de côté les essences qui ne satisfont pas aux condi-
tions précédentes, on réduit d'une manière considérable le champ
d'investigation et l'on peut dire d'une manière générale que les bois
susceptibles de prendre une place importante dans le commerce
colonial se ramènent à un petit nombre de types classiques, tels
que : acajou, ébène, palissandre, bois de pavages, bois propres à
fournir de la pâte à papier, etc. Il y a donc lieu de rechercher
surtout des succédanés des essences types qui ont déjà fait leurs
preuves et dont l'emploi est consacré par un long- usage.
Nous précisons ainsi les limites de cette étude, en même temps
que nous en fixons le plan. L'étude des bois coloniaux doit consister
surtout dans la recherche des succédanés des bois usuels. Si donc
nous nous trouvons en présence d'arbres, dont l'exploitation com-
porte des conditions économiques favorables, nous devons nous
demander si leur bois présente un ensemble de qualités leur per-
mettant de remplacer telle ou telle essence commercialement
admise.
La réponse à cette question peut être fournie par l'examen des
propriétés physiques et mécaniques et cela d'une manière parfaite.
Mais, si les caractères extérieurs sont d'une observation facile, ceux
qui résultent de l'organisation infinie du tissu ligneux sont beau-
coup plus difficiles à apprécier et nécessitent des mesures souvent
délicates.
C'est pour cette raison qu'il peut y avoir avantage à substituer à
l'étude des propriétés mécaniques, celle du tissu ligneux lui-même.
A des structures comparables correspondent vraisemblablement des
propriétés comparables. Connaissant bien la structure de quelques
bois types, on pourra donc assez facilement se rendre compte sur
place, par un examen attentif à la loupe, de la valeur probable
d'une essence déterminée et prévoir son mode d'emploi.
Parmi les essences ainsi sélectionnées et présentées en petit
nombre, l'industriel fera un choix définitif, d'après l'ensemble des
conditions économiques et les besoins du moment.
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 98. 2S
102 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Le plan de notre étude devra donc être le suivant :
I. Etude des propriétés physiques et mécaniques des bois.
II. Constitution du tissu ligneux et caractères de ses éléments.
III. Application à la comparaison et à la diagnose des bois.
IV. Etude des essences types et recherche de leurs succédanés.
B. Propriétés physiques des rois.
Les propriétés physiques et mécaniques des bois peuvent servir
dans certaines limites à différencier entre eux les divers bois;
cependant, les chiffres que Ion obtient dans la plupart des mesures
n'ont pas une valeur que l'on puisse qualifier de spécifique et qui
soit équivalente à ceux que fourniraient, par exemple, des métaux
soumis aux mêmes procédés. Ainsi, la densité d'un métal suffît
presque à définir ce métal ; la densité d'un bois est un nombre trop
peu constant pour qu'il permette de reconnaître à coup sûr une
espèce donnée.
C'est qu'une même essence présente une texture variable, avec
l'âge de l'arbre, avec la nature du sol, les conditions climatériques
de sa croissance, enfin, toutes choses égales d'ailleurs, avec la région
considérée de la tige soit en hauteur, soit en épaisseur; des barreaux
d'épreuve ou éprouveltes retirés d'une même espèce pourront donc
fournir des nombres assez discordants suivant leur provenance.
Malgré cela, un ouvrier saura reconnaître un bois qu'il a l'habi-
tude de travailler, à son aspect, à sa couleur, à sa densité, à la
façon dont il se met en œuvre et, s'il se trouve en présence d'un
bois exotique qui lui est parfaitement inconnu, il l'assimilera faci-
lement, d'après l'ensemble de ses propriétés à tel ou tel bois type
qu'il emploie d'ordinaire.
C'est la meilleure preuve du parti qu'on peut tirer de l'ensemble
des propriétés physiques et mécaniques des bois pour les caractéri-
ser et pour établir des rapprochements entre des essences des pro-
venances les plus diverses. C'est en somme par une application un
peu empirique de ces principes que l'ouvrier arrive à une notion
pratique très exacte des succédanés.
a) Aspect extérieur.) couleur. — L'aspect extérieur d'un bois
dépend beaucoup du sens dans lequel les planches ont été débitées.
Généralement, on les obtient en coupant les tiges dans le sens
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 403
longitudinal, soit suivant un plan passant par Taxe [plan radial),
soit suivant un plan perpendiculaire au rayon [plan tangentiel);
dans le premier cas, le bois est dit sur mailles, dans le second à
contre mailles.
L'apparence des éléments constitutifs du bois diffère notablement
suivant le sens de la section, comme nous le verrons en étudiant la
structure du tissu ligneux et, le bois sur mailles, par la mise en
valeur des rayons médullaires produisant un aspect moiré, est le
plus recherché en ébénisterie.
La présence de nœuds, bourgeons entourés par des fibres entre-
lacées, contribue aussi souvent aux qualités esthétiques des bois.
Le grain est la qualité qui résulte du diamètre des éléments
constitutifs; lorsque ceux-ci sont d'un faible diamètre, le grain est
fin et le bois susceptible d'un beau poli; lorsqu'ils sont larges, le
bois est à gros grain et se polit mal l.
La couleur des bois est très variable et d'une importance un peu
secondaire, car elle n'intervient que dans les travaux tins d'ébénis-
terie et peut être modifiée assez profondément par l'action de
réactifs chimiques ou l'application de vernis ou même masquée
par celle de peinture. Elle est, de plus, parfois assez difficile à
définir pour un bois donné, parce qu'elle n'est pas toujours uniforme
sur toute la surface et qu'elle est d'autre part sujette à des varia-
tions assez larges suivant la provenance des échantillons d'une
même essence.
Pour les essences types employées en ébénisterie et leurs succé-
danés, il peut être intéressant de constituer des gammes de teintes
qui permettent, par un numérotage, de définir la couleur d'un
échantillon donné.
b) Poids spécifique. - - Le poids spécifique est le poids de l'unité
de volume ; c'est une grandeur susceptible d'une détermination
rigoureuse.
Pour obtenir le poids spécifique d'un bois, le plus simple est de
peser des échantillons de forme géométrique définie et dont le
volume est facile à évaluer, cubes ou parallélipipèdes; en divisant
le poids par le volume, on a le nombre cherché.
1. Ce sont surtout les vaisseaux qui interviennent dans la qualité du grain; lors-
qu'ils sont nombreux et larges, le bois est grossier: s'ils sont en petit nombre et
surtout à faible section le grain est généralement fin.
40 i ÉTUDES ET MÉMOIRES
Si l'on a affaire à des échantillons de forme quelconque, il est
commode d'employer le procédé de la balance hydrostatique.
11 sera généralement nécessaire de surcharger la pièce de bois
d'un poids additionnel en métal, pour l'empêcher de flotter; on
devra aussi prendre garde lorsque le bois sera plongé dans l'eau
qu'il ne retienne des bulles d'air adhérentes à sa surface et opérer
assez vite pour éviter une absorption sensible de liquide.
Soit P le poids du bois dans l'air, x son poids spécifique; % le
poids de la masse métallique dans l'air et o son poids spécifique ; P'
le poids du bois et de la masse métallique dans l'eau. Ce poids P'
est égal au poids dans l'air du bois et du métal, diminué de la pous-
sée que l'eau exerce sur eux. En désignant par V le volume du bois,
on a donc :
P' = p — v + x -|= p - v + x h — i)
D'où : V=P-P'+^:i
Le poids spécifique cherché x est donc
_p p / r
Enfin, l'on peut apprécier approximativement le poids spécifique
d'un bois plus léger que l'eau, en en faisant flotter une planche
assez épaisse ; le rapport de la hauteur immergée à l'épaisseur totale
donnera ce poids spécifique.
Cette grandeur dépend beaucoup du degré de dessiccation du
bois considéré; aussi pour obtenir des chiffres comparables avec
les diverses essences est-il nécessaire de dessécher au préalable les
bois à l'étuve, à une température déterminée, jusqu'à ce que leur
poids ne varie plus.
c) Dureté et résistance aux outils. — La dureté des bois est une
grandeur généralement définie d'une façon peu précise. On dit
communément (pie la dureté d'un bois mesure son aptitude à être
travailléj mais elle dépend alors nécessairement de la nature de
l'outil (pic 1 on emploie. Un même bois peut se prêter facilement
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUEE
405
au travail de certains outils et se montrer très dur, lorsqu'on le
soumet à d'autres actions.
La notion de dureté est donc assez complexe et nous voyons de
prime abord qu'il est nécessaire de l'analyser. On peut se faire une
conception simple de la dureté, par exemple en considérant l'effort
qu'il est nécessaire de développer pour enfoncer normalement une
pointe à une profondeur égale à l'unité; ce sera la dureté normale.
On comprend, en outre, la nécessité de définir une dureté tan-
gentielle, qui sera mesurée par l'effort nécessaire pour déplacer
de l'unité de longueur cette pointe parallèlement à elle-même, en
la maintenant enfoncée à la même profondeur : on suppose bien
entendu que dans l'une et l'autre mesure il y ait véritablement
rupture de la matière.
Mais ces définitions de la dureté ne tiennent pas compte de la
structure du bois. Sans entrer dans le détail, que nous verrons au
chapitre suivant, on peut supposer celui-ci constitué, pour la plus
grande partie de sa masse, par des fibres disposées à peu près paral-
lèlement les unes aux autres. La résistance du bois aux actions
mécaniques variera naturellement suivant la direction de celles-ci
par rapport aux fibres.
Fig. 77. — I, Coupe schématique d'un bois perpendiculairement aux fibres. II, coupe
schématique d'un bois parallèlement aux fibres ; la flèche horizontale indique le sens
de la fente transversale, la flèche verticale le sens de la fente longitudinale.
Il y a donc à envisager trois modes de résistance ou trois duretés,
suivant que l'outil, un rabot par exemple, attaque les fibres dans
un plan perpendiculaire à leurs axes (fig. 77, I) ou dans un plan
parallèle (fig. 77, II) et, dans ce dernier cas, l'outil peut agir trans-
versalement ou longitudinalement par rapport aux fibres.
406 ÉTUDES ET MÉMOIRES
On conçoit donc ainsi pour un bois trois résistances élémentaires,
ou duretés, dont la connaissance suffit en principe pour évaluer la
résistance à l'action de n'importe quel outil travaillant suivant une
direction oblique par rapport aux fibres. Connaissant les duretés
élémentaires, le problème revient à une composition plus ou moins
complexe de forces, dans laquelle il sera nécessaire de tenir compte
de la forme même de l'outil.
Un moyen très simple de mesurer ces résistances élémentaires a
été employé par Muschenbroek; il consiste à couper des morceaux
de bois de largeur et d'épaisseur déterminées, en employant des
coins d'angle connu. La résistance est appréciée, d'après le nombre
de coups nécessaires pour amener la séparation, chaque coup étant
produit par la chute d'un poids tombant sur le coin d'une hauteur
constante. En dirigeant la lame perpendiculairement aux fibres, on
obtient la dureté n° 1 ou résistance au cisaillement transversal; en
la dirigeant parallèlement aux fibres et dans le sens transversal, on
a la dureté n° 2 ou résistance à la fente transversale ; en la dirigeant
parallèlement aux fibres et dans le sens longitudinal on a la dureté
n° 3 ou résistance à la fente longitudinale. Muschenbroek, dans
ses expériences, ne mesura que la résistance au cisaillement trans-
versal.
Quoique la mesure des duretés élémentaires permette de calculer
la résistance d'un bois au travail de n'importe quel outil, il peut être
plus simple dans certains cas de mesurer directement cette résis-
tance; c'est ce qui arrive, par exemple, pour l'action des outils
agissant par rotation. Coquilhat a indiqué une méthode fort élégante
relatée par Sébert ', dans son intéressante étude sur les bois de la
Nouvelle-Calédonie.
On place (fig. 78), la pièce de bois B qui doit être travaillée sur
le plateau d'un tour T animé d'un mouvement de rotation conve-
nable; l'outil 0, dont l'axe est placé sur le prolongement de l'axe
de rotation du plateau, est porté par un chariot C, qui lui permet
d'avancer progressivement; il est pressé sur la pièce qu'il s'agit de
travailler par une force constante, qui est obtenue au moyen d'un
) . Sébert, Notice sur les bois de Nouvelle-Calédonie, suivie de considérations ijéné-
r&les sur les propriétés mécaniques des bois el sur les procédés employés pour les
mesurer. Nous avons fait (!<■ larges emprunts à cel ouvrage dans la rédaction du pré-
sent chapitre.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUEE
407
poids P, suspendu à l'extrémité d'une corde passant sur une poulie
de renvoi; ce poids tend évidemment à faire avancer le chariot.
L'outil, entraîné par le mouvement de rotation imprimé à la pièce
de bois, tendrait à tourner lui-même autour de son axe; mais on le
F
o-
B
Fig. 78.
Schéma de l'appareil de Coquilhat pour mesurer la résistance d'un bois
à l'action d'un outil agissant par rotation. Plan et élévation.
maintient en fixant horizontalement, au-dessous de sa tige et dans
un plan normal à sa direction, un levier rigide L, sur lequel peut se
déplacer un poids P, convenable. On arrive à trouver par tâtonne-
ments la position pour laquelle, en travail courant, le poids empêche
l'outil de tourner.
Soit P le poids et l sa distance à Taxe de rotation, quand l'équi-
libre de l'outil est obtenu. Lorsque l'appareil fonctionne tout se
P
passe comme si le poids P était remplacé par un couple de force^-
et de bras de levier 21; le moment de ce couple est donc :
1.^21= PL
Ce couple fait équilibre a celui qui est développé par la résistance
408
ÉTUDES ET MÉMOIRES
de l'outil (fig\ 79). Si l'on suppose qu'on perce un trou cylindrique
de diamètre D et qu'à chaque tour l'outil pénètre dune profondeur
e et si l'on appelle R la force nécessaire pour arracher la matière
sur l'unité de longueur du tranchant de l'outil pour une pénétration
égale à l'unité, quand l'outil pénètre de e, l'effort exercé à chaque
Fig. 79. — O, circonférence attaquée par l'outil, de diamètre D: AB bras de levier
perpendiculaire à l'axe de l'outil de longueur 2 1 : II II' points d'application des
deux forces du coupledéveloppé par la résistance de l'outil.
instant sur l'unité de longueur du tranchant sera Re et, comme le
tranchant travaille sur une longueur-^- de part et d'autre de son
milieu, la résistance totale de l'outil sera représentée par un couple
de force Re-^-; les forces du couple peuvent être considérées comme
appliquées de part et d'autre du milieu de l'arête tranchante à une
distance — de l'axe de rotation ; le bras de levier du couple est
D
donc— r— et son moment :
2
t> D D n D'
Pour que les deux couples se fassent équilibre, il faut que leurs
moments soient ég-aux, c'est-à-dire que l'on ait :
PI
Hé»
4
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 409
D'où l'on tire la valeur de R :
4P*
ce qui permettra de calculer R, toutes les autres quantités étant
directement mesurables.
Ce procédé peut être employé pour déterminer le coefficient R
relatif à un certain nombre d'outils, certains même n'agissant pas
d'habitude par rotation; c'est ainsi que Coquilhat a pu l'utiliser en
employant une scie. Il se servait d'une lame de scie très flexible
qu'il enroulait en cylindre, en l'engageant dans une rainure circu-
laire pratiquée dans un plateau en bois monté sur le chariot de
l'appareil, de façon à laisser déborder les dents de la scie d'un cen-
timètre environ.
On peut également par ce procédé étudier l'influence de la
direction des fibres, car on peut faire travailler l'outil sur un plan
taillé perpendiculairement ou parallèlement aux fibres. On peut
donc mesurer la dureté n° 1 , mais on comprendra qu'il est impos-
sible de séparer les deux autres duretés, puisque l'outil agit par
rotation et fait intervenir une composante de ces deux grandeurs.
d) Elasticité et résistance des hois. — Les principaux genres
d'efforts auxquels peut être soumis un barreau de bois sont les sui-
vants :
1° Effort dirigé dans le sens de la longueur du barreau de manière
à l'allonger ou effort d'extension.
2° Effort dirigé dans le sens de la longueur, mais de manière à
comprimer le barreau ou effort de compression.
3° Effort dirigé perpendiculairement à la longueur du barreau
ou effort de flexion.
4° Effort tendant à tordre le barreau ou effort de torsion.
5° Effort tendant à faire glisser l'un contre l'autre les éléments
de deux plans voisins ou effort de cisaillement.
1° Extension. — Si l'on soumet un prisme de bois à un effort de
traction, il subit un allongement proportionnel à l'effort, à la con-
dition que celui-ci soit relativement faible ; à partir d'une certaine
valeur de cet effort, l'allongement croît plus vite que ne le voudrait
la règle de proportionnalité.
Si l'effort cesse, l'allongement disparaît tant qu'on est resté en
410
ÉTUDES ET MEMOIRES
deçà de la limite où il reste proportionnel à l'effort ; si l'on a dépassé
cette limite (limite d'élasticité), quand l'effort cesse, l'allongement
ne disparaît pas complètement et devient en partie permanent.
La limite d'élasticité peut être déterminée soit en cherchant la
charge nécessaire pour obtenir les premiers allongements perma-
nents, soit plus facilement, en cherchant pour quelle charge minima
les allongements cessent d'être proportionnels à l'effort.
Fïg. 80. — Courbe schématique représentative des épreuves d'extension, le point P
correspond à la limite d'élasticité, OH et PII sont respectivement la charge et
l'allongement correspondants.
Pour mettre en œuvre cette seconde méthode, on construit une
courbe (fig. 80), en prenant pour abscisses les valeurs des charges et
pour ordonnées les allongements correspondants, rapportés à l'unité
de longueur du barreau. La courbe est au début une ligne droite pas-
sant par l'origine, tant qu'on reste dans les limites de proportion-
nalité ; puis, lorsqu'on franchit la limite d'élasticité, la courbe cesse
de se confondre avec une ligne droite, ses points se trouvent au-
dessus de la ligne initiale prolongée et de telle sorte que la conca-
vité soit tournée vers le haut.
La courbe étant tracée par points, on appréciera facilement en
quel point elle cesse d'être une ligne droite ; ce point correspond à
la limite d'élasticité; son abscisse et son ordonnée donneront respec-
tivement la charge et rallongement correspondants.
L'expérience montre que, en deçà de la limite d'élasticité, l'allon-
gement 1, correspondant à une charge P, est proportionnel à la lon-
gueur du barreau L, a la charge P et inversement proportionnel à
sa section S ; de sorte que, en appelant a un coelïicient de propor-
tionnalité, on a :
P.L
1
On pose généralement a = p, E étant le coefficient d'élasticité
1 A
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 411
d'extension ; alors :
L Lt
E "S"
Si Ton appelle X l'allongement par unité de longueur du barreau,
on a : X ==-=- , d'où 1 =aL et l'équation précédente devient :
Lu
1 P
A_ES"
P
d'où on tire : E = — -= •
Cette formule permet de mesurer directement E par l'expérience.
Si la traction atteint une valeur assez élevée, le barreau finit par
se rompre et l'expérience prouve que la résistance à la rupture est
proportionnelle à la section S et indépendante de L, quand cette
longueur est assez faible.
Les mesures directes de l'élasticité des bois par extension sont
peu précises ; en effet, pour les obtenir, on prend un barreau qu'on
suspend verticalement et qu'on étire au moyen d'un poids connu
suspendu à l'extrémité inférieure. On calcule l'allongement produit
1, en mesurant au cathétomètre l'écartement de deux repères tracés
sur la barre au voisinage des extrémités et dont on a relevé la
distance primitive L.
Gomme on est obligé de prendre des barreaux assez épais pour
obvier aux défauts d'homogénéité du bois et que la longueur de ces
barreaux est en pratique très limitée, il en résulte que des charges
très fortes ne donnent que des allongements très minimes ; d'où
le manque de précision de ces mesures.
Les mesures de résistance à la rupture n'exigeant pas d'instru-
ments de précision ont été effectuées le plus souvent.
2° Compression. — Les effets d'élasticité produits par la com-
pression sont comparables aux phénomènes de traction. Les raccour-
cissements, pour des compressions relativement faibles, sont pro-
portionnels à l'effort exercé ainsi qu'à la longueur du barreau et
inversement proportionnels à sa section. De sorte qu'en désignant
par r le raccourcissement et par a' un coefficient de proportion-
nalité, on a :
412 ÉTUDES ET MÉMOIRES
, P.L
1
et en posant J = frn E' étant le coefficient d'élasticité de com-
E'
pression :
1 PL
E' S
L'expérience montre du reste que E' = E.
Pour des compressions plus énergiques, il cesse, d'y avoir pro-
portionnalité entre l'effort et le raccourcissement et l'on obtient des
déformations permanentes; la limite d'élasticité correspond à la
compression minima produisant une déformation permanente.
Quand on dépasse la limite d'élasticité en comprimant les bar-
reaux dans le sens de la longueur, on n'obtient que des effets de
compression si les barreaux sont courts; dans ce cas, les fibres
refoulées s'écartent et le corps se renfle en tous sens vers son milieu.
Mais si la longueur des barreaux dépasse environ huit fois le côté
de leur section supposée carrée, l'éprouvette fléchit; les effets d'élas-
ticité de flexion priment les effets de compression et la rupture se
produit par flexion.
La mesure de la résistance à la rupture par compression doit
donc toujours être effectuée sur des barreaux courts ; cette condi-
tion rend d'ailleurs presque impossible les études directes de com-
pression et l'on s'est borné généralement a la mesure de la résistance
à la rupture ; on se sert pour cet usage de presses hydrauliques qui
permettent une évaluation facile de la force développée, et l'on
emploie des éprouvettes de forme cubique de façon à éliminer
complètement les effets de flexion.
3° Flexion. — Lorsqu'une pièce de bois est placée horizontale-
ment, de manière que ses extrémités reposent sur deux appuis et
qu'on dispose une charge en son milieu, elle fléchit, sa face infé-
rieure devient convexe et sa face supérieure concave. Il y a exten-
sion des fibres situées du côté convexe, refoulement de celles
situées du côté concave, et il existe, par suite, nécessairement une
couche intermédiaire de fibres dont la longueur ne varie pas. Dans
une même couche de fibres les allongements ou les raccourcisse-
ments sont proportionnels aux charges qui produisent les flexions.
Quant aux flexions, elles se mesurent par la flèche de llexion,
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 413
c'est-à-dire par le déplacement vertical du milieu du barreau, quand
on passe de la position initiale où la charge est nulle à la position
correspondant à une charge donnée. L'expérience montre que si
Ton opère avec un barreau prismatique, la flexion F est propor-
tionnelle à la charge P qui la produit, au cube de la portée L et
inversement proportionnelle à la largeur a et au cube de l'épaisseur
h du barreau.
On a donc, en désignant par [3 un coefficient de proportionnalité :
P T $
F ■= S — .
U ab3
4
Le calcul montre que le coefficient {3 = p, E désignant le coeffi-
cient d'élasticité d'extension ; de sorte que la formule précédente
permet une mesure indirecte de E.
4 PL3 4 PL3
F = — j— d'où E = - — -•
E a b 3 F a b 3
On obtiendra la courbe des flexions en prenant les charges pour
abscisses et les flexions par unité de longueur du barreau comme
ordonnées.
La courbe est d'abord représentée par une ligne droite passant
par l'origine, puisque, pour des charges peu élevées, les flexions
sont proportionnelles aux charges, et ce n'est que lorsqu'on dépas-
sera la limite d'élasticité que la courbe s'écartera de la ligne droite
en tournant sa concavité vers les y positifs, les flexions s'accrois-
sant alors plus vite que ne le voudrait la règle de proportionnalité
aux charges. Le point terminal de la partie rectiligne donne d'une
façon précise la charge et la flèche correspondant à la limite d'élas-
ticité.
Les expériences de flexion sont particulièrement intéressantes
car elles permettent de déterminer tous les éléments relatifs
aux propriétés élastiques non seulement de flexion, mais aussi
d'extension, puisqu'elles fournissent avec des charges peu considé-
rables des déformations faciles à mesurer, même lorsqu'on emploie
des barreaux de dimensions assez grandes pour éviter les erreurs
dues au manque d'homogénéité.
On se sert pour les épreuves de flexion de deux sortes d'appareils ;
dans l'un la déformation est obtenue, par suspension directe d'un
114
ÉTUDES ET MÉMOIRES
poids au milieu du barreau; dans les autres, au moyen de leviers qui
multiplient dans un rapport donné l'effort exercé à leur extrémité.
Nous prendrons comme exemple d'appareil du premier type,
celui de Sébert (fig. 81 ) :
Fig. 81. — Représentation schématique «le l'appareil de Sébert
pour les épreuves de flexion.
Le barreau H repose sur les angles arrondis de deux prismes
triangulaires en fer />, //, portés par les montants verticaux V, V
d'un chevalet. Ces montants sont reliés entre eux à la partie supé-
rieure par deux traverses horizontales II, II', suffisamment écartées
pour laisser passer entre elles le barreau à essayer.
Celui-ci est engagé dans un étrier renversé e, auquel on suspen-
dra la charge destinée à produire la flexion; l'étrier est placé au
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 4-15
milieu du barreau et maintenu dans cette position au moyen de
deux guides verticaux.
Pour opérer commodément le chargement du barreau et l'ac-
croître d'une manière progressive afin d'assurer la régularité des
expériences, on emploie une grande caisse parallélipipédique en bois
doublé de zinc P, qu'on suspend à l'étrier et qu'on peut remplir
graduellement d'eau, à l'aide d'un robinet /* alimenté par un réser-
voir. Cette caisse est munie d'un flotteur f qui, par l'intermédiaire
d'une chaînette passant sur deux poulies, fait déplacer un index %
devant une échelle graduée E et permet ainsi à chaque instant de
connaître le poids de l'eau contenue dans la caisse.
Pour faciliter la manœuvre de l'appareil on place à la partie infé-
rieure une forte vis verticale A terminée par un croisillon de bois c ;
cette vis s'engage dans un écrou D fixé sur le sol ; au début des
expériences, en tournant la vis à la main dans un sens convenable,
on soulève la caisse de manière à l'accrocher à l'étrier ; en tournant
ensuite en sens contraire, on fait descendre la vis qui laisse la caisse
suspendue au barreau.
Lorsque la caisse est remplie d'eau, le poids n'est généralement
pas suffisant pour amener la rupture; c'est pour cela qu'on ajoute
sur les côtés de la caisse deux planchettes a a' sur lesquelles on
peut empiler des rondelles de plomb pesant chacune 10 kilos.
C'est surtout à la fin des expériences, lorsqu'on approche de la
limite de rupture qu'il faut éviter d'accroître brusquement la charge.
Aussi commence-t-on par charger l'appareil au moyen de rondelles
de plomb et l'on termine en augmentant la charge d'une manière
lente et continue par addition d'eau.
Pour mesurer les flexions, on emploie une échelle de bois E'
graduée en demi-millimètres, glissant entre deux guides verticaux
et reposant directement sur l'étrier engagé au milieu du barreau ; à
mesure que celui-ci fléchit, l'échelle descend par son propre poids.
Devant elle est tendu horizontalement un fil métallique F très fin,
qui sert à en apprécier les déplacements. Ce fil est mobile est peut
être déplacé, de manière à le faire coïncider avec le zéro de la gra-
duation au début de chaque expérience.
On a soin, pendant les expériences, de maintenir constamment le
croisillon de bois à deux ou trois centimètres au plus au-dessous de
la caisse, afin d'éviter un ébranlement trop considérable de l'appa-
reil, au moment de la rupture du barreau.
416
ÉTUDES ET MÉMOIRES
Lorsque l'expérience n'a pas été poussée jusqu'à la rupture, cet
appareil permet de décharger progressivement le barreau et de véri-
fier en sens inverse les points de la courbe des flexions. Pour faire
écouler l'eau de la caisse, un robinet r' est ménagé à la partie infé-
rieure.
t^nTTTTT777-j)
L
F
V
7
H
H'
Fig. 82. — Schéma d'un appareil à levier produisant la flexion
par l'intermédiaire d'un piston.
L'appareil le plus simple du second type consisterait en un levier
L fixé par une de ses extrémités f et portant à l'autre un plateau it
pouvant recevoir des poids. Ce levier agirait en un de ses points
sur le milieu d'un barreau d'épreuve placé horizontalement, de telle
sorte que les extrémités de celui-ci reposent sur deux points d'ap-
pui H, H'.
Pour donner plus de précision à cet appareil (fig. 82), on fait agir
^"'^T^-J)
Fig. s3. — Schéma d'un appareil à levier suspendu au milieu du barreau
par L'intermédiaire d'un é trier et d'une chape (étude de la flexion .
le levier L sur la tête d'un piston métallique />, guidé dans sa course
demanière à ce qu'il se meuve verticalement et terminé en coin à
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 117
sa base; l'arête du coin repose sur la ligne médiane du barreau B.
A mesure que le piston s'abaisse par suite de la flexion du barreau,
le rapport des deux bras de levier varie légèrement et il en résulte
une légère erreur dans l'évaluation de la charge. Aussi semble-t-il
préférable (fîg. 83) d'engager le levier dans une chape c portée par
un étrier e suspendu au milieu du barreau. Une aiguille a invaria-
blement liée au levier et passant par son point fixe f se déplace sur
un cadran divisé D et permet d'observer en les amplifiant les
déplacements angulaires du levier, et par suite, de calculer la flèche
de flexion.
i° Torsion. — La résistance des bois aux efforts de torsion mérite
d'être attentivement étudiée, parce qu'elle joue un rôle important
dans certains modes d'emploi des bois, tels que confection d'arbres
de couches, de manches d'outil, de vis, etc. ; elle intervient aussi
dans la résistance des avirons et dans celle des bois de mâture qui
subissent sous les efforts de la voilure de véritables effets de tor-
sion.
Généralement les pièces de bois soumises aux elforts de torsion
sont taillées parallèlement aux fibres, de telle sorte que la torsion
fait intervenir surtout les propriétés élastiques dans le sens normal
aux fibres.
On peut étudier facilement les effets de torsion en employant des
barreaux rectangulaires, placés horizontalement, dont une des
extrémités est encastrée dans un logement fixe de même section et
dont l'autre extrémité reçoit un mouvement de torsion, au moyen
d'un plateau à gorge, sur lequel s'enroule une corde tendue au
moyen d'un poids.
La torsion a pour résultat de gauchir les faces du barreau primi-
tivement planes et de les transformer en hyperboloïdes de révolu-
tion; les sections normales primitivement planes se gauchissent
aussi, de façon que leurs éléments restent normaux aux fibres du
prisme tordues en hélice, et si le prisme est à section carrée, une
section normale se divise en huit triangles déterminés par les diago-
nales et les lignes joignant les milieux des côtés et qui se gauchissent
alternativement en saillie et en creux.
Si l'on emploie un barreau cylindrique de rayon r, en appelant 0
l'angle de torsion, l'expérience montre que cet angle est proportion-
nel à la longueur du barreau L, au couple de torsion mesuré par le
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N" 98. 29
418 ÉTUDES ET MÉMOIRES
produit île la force agissante P par son bras de levier R (rayon du
plateau à gorge) et inversement proportionnel à la quatrième puis-
sance de r.
On a donc en désignant par y une constante, dont l'inverse est le
coefficient d'élasticité de torsion :
T p.r
Si le barreau est à section rectangulaire avec des côtés a et /), le
calcul montre qu'on peut représenter la torsion par une équation de
la forme.
1 aï-L£2
;;. étant un coefficient de correction dont on sait calculer la valeur
pour a et h donnés. Lorsque le barreau est à section carrée ;j, =
0,8 i et la formule devient pour b = a.
() = vL PR -4- 0,84.
a '
Si a et b sont différents, ;x augmente en convergeant rapidement
vers l'unité, lorsque a devient de plus en plus différent de h.
Les expériences de torsion se font généralement avec des barreaux
à section carrée (fig. 84). On encastre l'une des extrémités de l'éprou-
vette dans une douille (/ scellée dans un mur A. Un mur perpendi-
culaire B porte deux équerres en fer E, E', voisines et parallèles,
sur lesquelles s'appuient les extrémités d'une pièce en bronze t,
percée d'une ouverture dont la section est égale à celle du barreau
Bo. Cette pièce, que le barreau peut traverser à frottement doux,
porte extérieurement dans sa partie moyenne une plaque quadran-
gulaire/> qui peut s'engager dans la mortaise d'un disque en bois D
de grand rayon engagé entre les deux supports. La tranche de ce
disque est creusée d'une gorge, en un point de laquelle est fixée une
corde qui pend de chaque côté de la circonférence du disque et porte
;i l'une de ses extrémités un plateau r, et à l'autre un poids équili-
brant le plateau vide r.' .
Une aiguille a . fixée sur l'équerre se trouve, lorsque le plateau
n'est pas chargé, vis-à-vis du zéro d'une graduation en degrés F,
tracée sur la face extérieure du disque, et permet de mesurer
la rotation du disque lorsqu'on le fait tourner ensuite en ajoutant
des poids.
COURS DE BOTANIQUE COLONIAUE APPLIQUÉE
419
On peut donc mesurer directement le poids P produisant la tor-
sion, le rayon R du disque, la longueur L du barreau ainsi que le
côté a de sa section et par la formule précédente on obtiendra :
1 1 1
1 = iXLPR— 0,84.
v 0 a 4
dL
S
■s-
Fig. 84.
B
Représentation schématique de l'appareil destiné à l'étude
de la torsion des bois.
On peut, au moyen de cet appareil, construire par points la
courbe de torsion en prenant comme abscisses des longueurs propor-
tionnelles aux poids P, comme ordonnées des longueurs propor-
tionnelles aux angles de torsion, rapportés à l'unité de longueur
420
ETUDES ET MEMOIRES
de l'éprouvette. Cette courbe, comme dans les cas précédents, se
confond à l'origine avec une ligne droite, tant qu'on reste en deçà
de la limite d'élasticité; au delà, les torsions croissent plus vite que
la proportionnalité ne l'exigerait et la courbe s'élève rapidement, en
présentant sa concavité vers les y positifs.
La courbe étant construite par points, on pourra réciproquement
déterminer le point qui correspond à la limite d'élasticité, ce qui
donnera la charge et la torsion correspondantes.
5° Glissement. — La résistance au glissement qu'on appelle
aussi souvent résistance au cisaillement est la résistance qu'oppose
un barreau de bois à la séparation de ses éléments dans un plan ;
nous l'avons d'ailleurs définie dune façon précise au commencement
de ce chapitre, à propos de la notion de dureté, et nous avons vu
qu'étant donnée la structure d'un bois, on pouvait considérer trois
résistances élémentaires du même ordre, suivant la façon dont on
attaque les fibres.
Le procédé de Muschenbroek permet de mesurer cette résistance.
Fig. !s.">. — Représentationjschématique de L'appareil destiné à produire
le cisaillement d'un barreau de bois.
On peut plus simplement (lîg\ 85) introduire le barreau d'épreuve
B à section circulaire ou carrée dans trois trous de même forme et
de même dimension que cette section et se correspondant; deux de
ces trous sont ménagés dans une pièce a fourchette p en acier
trempé et comprennent le troisième pratiqué dans une pièce plate
//, en même métal, qu'on peut maintenir par un manche m. On
produit la séparation en tirant les deux pièces en sens inverse, et
l'on mesure L'effort exercé soit au moyen d un dynamomètre, soit
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE i21
au moyen d'un levier qu'on charge de poids à l'extrémité, soit par
tout autre procédé.
Par cette même méthode on peut mesurer en outre la résistance
à la fente longitudinale et à la fente transversale.
L'expérience montre que l'effort à exercer est proportionnel à la
section suivant laquelle s'elfectue le glissement.
Dans la pratique, pour ne pas avoir une résistance trop considé-
rable à vaincre, on opère sur des réglettes de faible section, mais
les résultats sont ainsi fortement entachés d'erreurs dues au manque
d'homogénéité.
e) Résistance à l'usure par le frottement. - Cette résistance est
surtout intéressante à connaître pour les bois qui doivent servir au
pavage. On l'apprécie en appliquant les éprouvettes sur des meules
saupoudrées d'émeri, avec une force connue, par exemple 2o0 kilos
par centimètre carré. On note l'épaisseur usée après un nombre
déterminé de tours de meule.
f) Variations des propriétés jnécaniq.ues des bois. — Les nombres
qui mesurent les propriétés physiques et mécaniques ne sont
pas constants pour un même bois ; ils varient non seulement avec
les conditions dans lesquelles l'arbre s'est développé, mais encore,
pour un même arbre, suivant l'âge, suivant la couche ligneuse
considérée et suivant la hauteur à laquelle a été prélevée
l'éprouvette. C'est pour se mettre à l'abri de ces variations et pour
obtenir des chiffres moyens qu'il est nécessaire d'opérer sur des
•barreaux dont les dimensions ne soient pas trop réduites.
Mais ce sont surtout les variations qui résultent du degré d'hu-
midité qui présentent les écarts les plus considérables.
La limite d'élasticité s'élève avec la dessiccation, ce qui explique
pourquoi les bois très humides prennent beaucoup plus facilement
que les bois secs des déformations permanentes; elle peut même
atteindre pour les bois secs jusqu'au double de la valeur trouvée
pour les bois verts.
Dans les bois fortement desséchés à l'étuve, la limite d'élasticité
est très voisine des points de rupture et on n'observe pour ainsi
dire plus de déformations permanentes.
(A suivre.) Marcel Dubard,
Maître de Conférences à la Sorbonne,
Professeur à V Ecole supérieure
(i Agriculture coloniale.
NOTES
A PROPOS DE QUELQUES VARIÉTÉS DE SOJA
On sait tout l'intérêt qui s'attache actuellement à la culture du
soja, dont les graines, par suite de leur teneur élevée en matières
grasses et azotées, possèdent des propriétés nutritives de premier
ordre. Cette culture prend de jour en jour une importance plus
grande et le temps est peut-être proche où le soja jouira sur nos
marchés d'une faveur analogue à celle de l'arachide. Nous ren-
voyons pour plus amples détails à l'excellente monographie en cours
de publication dans le présent Bulletin ! .
Le soja, plante cultivée très anciennement en Extrême-Orient, a
donné naissance à de nombreuses variétés, pouvant se ramener à
une seule espèce linnéenne Glycine hispida Maxim., qui descendrait
elle-même du G. soja Sieb. et Zucc. qu'on ne connaît guère qu'à
l'état sauvage.
Le Jardin Colonial s'est préoccupé de l'étude de ces variétés et
dès cette année une quinzaine d'entre elles ont été mises en culture.
Prévenu trop tard, je n'ai pu malheureusement faire d'observations
directes sur ces plantes en pleine végétation et j'ai dû me conten-
ter d'examiner des échantillons mis en herbier, ou simplement des-
séchés sans aucune préparation et de graines, de telle sorte que la
plupart des caractères de coloration et de port, qui ont une grande
importance pour la distinction des variétés, m'échappent complè-
tement.
La présente note résume simplement mes premières observations
sur les variétés examinées et n'a nullement la prétention de dégager
les caractères définitifs de ces variétés et de donner le moyen de les
distinguer. Je passe simplement en revue quelques-uns des caractères
sur Lesquels on pourra peut-être fonder en partie les diagnoses
l. Le soja, s;i culture, snn avenir, par <*>. [ni. ingénieur d'agriculture coloniale.
VARIÉTÉS DE SOJA 423
par la suite, me réservant de revenir sur la question, lorsque de
nouvelles observations m'en fourniront l'occasion.
I. Caractères fournis par la graine. — Il serait intéressant, au
point de vue commercial, de pouvoir reconnaître les variétés par
l'examen exclusif de la graine ; malheureusement, le problème ne
paraît guère possible, en dehors de quelques cas particuliers.
La couleur est généralement peu caractéristique, car la grande
majorité des variétés donnent des graines d'un jaune pâle, un peu
grisâtre, à l'état sec, et se dégradant insensiblement vers le blanc.
Les variétés à graines noires, marron, vertes (variétés provenant
de Vladivostockj étant exceptionnelles, sont mieux caractérisées ;
mais peut-on affirmer que chacune de ces teintes est spécifique d'une
variété déterminée ?
Le hile qui forme une aréole assez régulièrement elliptique, est
généralement bordé d'un liseré noirâtre. Cette particularité paraît
constante dans la plupart des échantillons; quelques variétés, dont
le hile est d'ailleurs plus petit et moins marqué, ne présentent pas
cette bordure. Je ne crois pas qu'on puisse attribuer le noircis-
sement à un défaut de préparation et peut-être pourrait-on se ser-
vir de la présence ou de l'absence de ce caractère pour grouper les
variétés.
La bordure noire manque en particulier dans la variété Shirasaya
du Japon et dans une forme provenant du Laos.
Certaines variétés ont des graines qui, à ï état sec, sont presque
parfaitement sphériques avec une grande homogénéité dans la forme
et dans la taille (Akasaya, Gmvari, Nakade, Juninzuki du Japon,
etc.) ; d'autres ont des graines un peu aplaties (Dozan du Japon) ou
même un peu réniformes [ (Soja du Laos, Sojas à graines non colo-
rées en jaune). Mais ces différences de forme, qui sont assez nettes
lorsque les échantillons sont côte à côte, sont assez difficiles à tra-
duire dans une description. Surtout manifestes à l'état sec, elles
s'atténuent beaucoup lorsque les graines ont longtemps séjourné
dans l'eau et sont revenues à leur forme primitive ; dans ce cas, la
forme en haricot devient la règle.
Les dimensions des graines ne s'éloignent pas beaucoup les unes
des autres suivant les variétés ; ce sont les sojas à graines non colo-
1. L'homogénéité de forme et de taille paraît décroître à mesure que les graines
s'écartent davantage de la forme sphérique.
124 NOTES
rées en jaune qui ont les plus petites semences. Parmi les sojas
jaunes, la variété Shi/'asaya est une des plus grosses avec des
graines de 9 mm. de diamètre à l'état sec et la variété Goicari une
des plus petites avec (> à 7 mm. Mais, si l'on considère toute la
gamme des variétés jaunes, on trouve toutes les dimensions inter-
médiaires, de sorte que le caractère de taille paraît bien secondaire.
La radicule présente généralement une longueur égale à peu près
à la moitié du diamètre de la graine à l'état sec., mais elle est
beaucoup plus large et plus aplatie chez les variétés jaunes que
chez les autres ; chez ces dernières, elle est plus régulièrement
cylindrique et montre une courbure plus accentuée dans le sens de
la longueur. J'ai étudié également d'une manière comparative, le
développement de la radicule et de la gemmule dans chaque variété;
il y a à ce point devue des différences appréciables entre les varié-
tés, mais pas suffisantes, à notre avis, pour en tirer des caractères
pratiques ; de plus, le développement de la gemmule varie dans
certaines limites pour une même variété, ce qui contribue à dimi-
nuer encore la valeur du caractère.
Quand on chauffe les graines sèches des diverses variétés dans
l'eau bouillante, le tégument se gonfle d'abord et cela plus ou moins
vite ; il en résulte que les graines viennent flotter à la surface au
bout d'un temps plus ou moins court ; ce sont les variétés à graines
les plus petites dont le tégument se gonfle le plus rapidement et le
classement des variétés par ce procédé paraît identique au clas-
sement par taille.
L'embryon lui-même se gonfle plus ou moins vite suivant les
variétés, les variétés jaunes ayant un retard considérable sur les
autres et quand le gonflement limite est atteint, on peut remarquer
que les variétés jaunes ont des tissus beaucoup plus fermes que
les autres.
En résumé, les caractères de la graine permettent de grouper les
variétés en deux séries : 1° Les variétés à graines' non colorées en
jaune qui se distinguent par la petitesse des graines sèches, leur
forme en haricot, la forme assez régulièrement cylindrique et cour-
bée dans la longueur de la radicule, le gonflement rapide par l'eau
bouillante ,-étc. ; 2° les variétés à graines jaunes qui sont caractérisées
au contraire par leurs semences arrondies à l'état sec, plus grosses,
la forme aplatie de la radicule, le gonflement moins rapide par 1 eau
bouillante, la fermeté des tissus de 1 embryon.
VARIÉTÉS DE SOJA 425
II. Caractères de V appareil végétatif. — Les différentes parties
de l'appareil végétatif sont recouvertes d'une pubescence très accen-
tué, surtout sur les parties jeunes. Cette pubescence est le plus
généralement couleur de rouille ; quelques variétés cependant pré-
sentent des poils blancs et cette particularité me paraît un bon
caractère.
Il en est ainsi, par exemple, chez les deux variétés indo-chi-
noises que j'ai pu examiner, lune provenant du Laos, l'autre du
Tonkin, et dans la variété Shirasaya du Japon. Il est intéressant de
remarquer que ces variétés à pubescence blanche ont précisément
des graines dont le hile ne présente pas de bordure noire, mais je
ne puis affirmer que la correspondance de ces caractères soit abso-
lument générale.
La pubescence présente évidemment des degrés chez les diverses
variétés; cependant on n'en peut guère tirer de caractères définis-
sables. J'ai observé cependant que tantôt la pubescence est aussi
accusée sur les deux faces de la feuille, tantôt chez certaines formes,
mais plus rarement, la face supérieure est notablement moins
velue que l'inférieure. Ce caractère devrait être vérifié sur des
plantes fraîches, car il serait certainement plus frappant s'il est
légitime, d'autre part les poils peuvent tomber par la dessiccation,
ce qui peut fausser les observations.
Je ne vois guère à tenir compte de la longueur des pétioles et des
pétiolules ; mais, suivant les variétés, et quelle que soit leur lon-
gueur, les pétioles sont plus ou moins trapus, en même temps que
leur système de soutien est plus ou moins développé. Chez les
variétés japonaises, en particulier, les pétioles sont grêles et se
tordent sur eux-mêmes par la dessiccation ; tandis que chez un assez
grand nombre de formes du continent [asiatique, chez les formes à
graines non colorées en jaune en particulier, les pétioles sont au
contraire assez trapus et restent rectilignes, sans se tordre, quand
la plante se dessèche.
La forme des folioles varie en somme dans des limites assez
étroites ; la foliole terminale est généralement seule symétrique
par rapport à sa nervure médiane ; chez les deux folioles latérales
le limbe est plus développé du côté externe que du côté de la foliole
médiane. La forme de la foliole terminale étant plus régulière et
moins sujette à variation doit être prise comme terme de compa-
raison, pour caractériser les variétés.
426 NOTES
Cette foliole terminale peut être arrondie à la base avec bords
perpendiculaires au pétiolule ou au contraire cunéiforme ; quant à
la terminaison elle est généralement obtuse, soit arrondie, soit à
angle vif ; plus rarement elle affecte une forme à angle aigu et la
foliole prend un aspect lancéolé plus ou moins accentué.
Quoi qu'il en soit, dans une forme donnée le rapport de la lon-
gueur L k la largeur / de la foliole terminale semble à peu près
constant ; je considère ce chiffre comme un bon caractère car il
varie dans d'assez larges limites ; j'ai observé pour ce rapport -y
depuis la valeur 2,5 pour le soja noir de Vladivostock jusqu'à 1,4
chez la variété Akasaya du Japon, alors que chez la plupart des
variétés japonaises il est de 1,8 *.
Marcel Dubard.
1. Observations faites au Laboratoire colonial du Muséum.
C( )MMUNIGATIONS DIVERSES
Exportations des îles Philippines en 1909 '.
Les îles Philippines n'ont que quatre principaux produits d'exportation :
L'abaca ou hemp ou chanvre de Manille (Musa textilis :
Le coprah ;
Le sucre;
Le tabac.
Ces îles exportent également des chapeaux, de l'essence d'Ylang-Ylang, et
du Maguey f Agave Salmiana).
Abaca. — Il en a été exporté 165.299 tonnes valant 87.759.200 francs. Les
États-Unis et l'Angleterre sont les plus gros acheteurs de ce produit. Depuis
quelque temps la France achète directement de Yahack noué bouta bout, pour
servir à la confection des chapeaux de femmes. Dans le tissage de certains
tissus soie et coton, on commence à l'employer avec succès, à la place de
coton à cause de son aspect brillant et de sa solidité.
L'abaca a beaucoup diminué de valeur depuis quelques années par suite de
l'emploi du sisal et de la production croissante des Philippines.
Sucre. — Ce produit représente 16 u/0 des exportations totales avec 127.284
tonnes valant 29.162.092 francs.
Jusqu'en 1908 le sucre tenait la deuxième place à l'exportation parmi les
produits philippins, venant immédiatement après le chanvre, mais depuis 1909,
il a rétrogradé à la troisième place, ayant été remplacé par le coprah.
La France n'achète aucun sucre aux îles Philippines.
Coprah. — Les exportations de ce produit oléagineux se sont élevées à
107.310 tonnes valant 39.998.898 francs. C'est sur la France que continue à
être dirigée la majeure partie de la production.
Tabac. — Il en a été exporté pour 17.287.576 francs.
a) En feuille : 20.976.743 livres valant 7.988.988 francs.
L'Espagne absorbe plus des 3/4 des exportations de tabac non ouvré. La
France vient en deuxième ligne.
b) Cigares : loi. 457. 000 unités valant 9.123.550 francs. La France n'entre
dans ces chiffres que pour des quantités peu importantes (3.246.000 unités).
C'est vers Hong-Kong et les États-Unis qu'ont été dirigées les plus grosses
quantités.
Chapeaux. — ■ Exportations : 592.961 unités valant 1.243.268 francs.
La plus grande partie des chapeaux exportés vont en France, qui l'année
dernière a considérablement augmenté ses achats.
Essence d'Ylang-Ylang. -- L'exportation de ce produit, 675 gallons, valant
392.428 francs, a beaucoup baissé depuis quelques années.
1. D'après un rapport de M, de Siéyès, Vice-Consul, gérant le Consulat de France
à Manille.
DOCUMENTS OFFICIELS
Indo-Chine.
ARRÊTÉ
Article premier. — La Chambre d'Agriculture du Tonkiu portera
désormais la dénomination de «Chambre d'Agriculture du Tonkin et du
Nord-Annam ».
Art. 2. — Les Résidents supérieurs en Annam et au Tonkin sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent
arrêté.
Saigon, le 17 février 1911.
A. Klobukowski.
Guyane française.
ARRÊTÉ
réglementant l'exploitation forestière.
TITRE PREMIER
DE L'OBTENTION DES PERMIS
Article premier. — Toute personne apte à contracter, agissant isolé-
ment ou en société, peut, après avoir justilié de son identité, obtenir, dans
les conditions ci-après indiquées, un ou plusieurs permis pour l'exploita-
tion des bois.
La justification de l'identité pour les personnes de nationalité étrangère
s'établit au moyen de pièces émanant des autorités de leur pays et visées
par le consul de France.
Art. 2. - Toute personne ou société qui se livre à l'exploitation des
bois doit faire connaître au Secrétaire général du Gouvernement le domi-
cile élu par elle, à Cayenne, où lui seront valablement faites par l'Admi-
nistration toutes les notifications relatives à l'application du présent
arrêté.
Art. .'L — Le permis d'exploitation forestière donne le droit, sous les
réserves édictées an\ articles 11, 12 et 21, d'exploiter les arbres de toutes
DOCUMENTS OFFICIELS 129
essences, exception étant faite pour les arbres producteurs de latex, et
de graines ou amandes oléagineuses dont l'exploitation est soumise à des
règlements spéciaux et dont la destruction entraîne l'application des
pénalités édictées par ces règlements.
Tous les arbres doivent être abattus au moins à un mètre au-dessus du
sol et en aucun cas ne doivent être dessouchés.
Art. 4. — Le permis d'exploitation forestière constitue un droit
mobilier disponible et transmissible comme tous les autres biens
meubles.
Toutefois, un périmètre d'exploitation ne peut être vendu par lots, ni
amodié partiellement, ni partagé matériellement, sans une autorisation
donnée par le Gouverneur en Conseil privé.
Tous les actes translatifs de droits relatifs aux permis d'exploitation
forestière doivent, pour être valables, être notifiés à l'Administration..
Art. 5. — Le Gouverneur pourra, par arrêté pris en Conseil privé,
interdire la réunion de deux ou plusieurs périmètres d'exploitation entre
les mains d'une même personne ou société, si cette réuniou est contraire
à l'intérêt public.
Toute réunion effectuée malgré l'interdiction du Gouverneur entraîne-
rait la nullité des permis d'exploitation.
Art. 6. — Le permis d'exploitation est accordé à 1a priorité de la
demande formulée dans les formes suivantes :
La demande doit être faite sur timbre et adressée au Gouverneur. Elle
doit être accompagnée du plan figuratif du terrain, dressé par un arpen-
teur civil, suivant les règles édictées à l'article 16 ci-après. La date de
réception au Secrétariat du Gouvernement déterminera le rang de la
demande.
Art. -7. — La demande est inscrite au service des Mines sur un registre
spécial qui doit être communiqué à tout requérant.
Art. 8. — Après avoir reconnu la régularité de la demande en la forme,
le service procède à la vérification du plan et à sa rectification, s'il y a
lieu. Il délivre au demandeur un ordre de versement pour le paiement de
la redevance superficiaire qui doit être effectué dans les 15 jours entre les
mains du Receveur des Domaines.
La demande sera ensuite insérée au Journal officiel pendant quatre
semaines consécutives.
Les réclamations ou oppositions qui pourraient être formulées contre
la demande devront être adressées au Gouverneur pendant cet inter-
valle.
Sur le vu du dossier, le Gouverneur, en Conseil privé, instituera le
permis, à moins qu'il ne porte atteinte à des droits antérieurement
acquis.
430 DOCUMENTS OFFICIELS
La décision du Gouverneur est insérée au Journal officiel el, en cas de
rejet de la demande, notifiée par voie administrative au demandeur.
Elle est susceptible de recours par la voie contentieuse pendant un délai
o\ trois mois.
Le* recours pourra être formé, soit par le demandeur, soit par les tiers
intéressés*.
Art. 9. — Le permis est accordé pour une période de quatre ans, renou-
velable au seul gré du permissionnaire, moyennant le paiement de la rede-
vance annuelle.
La demande de renouvellement doit être adressée au Gouverneur, avant
l'expiration du permis, et être accompagnée du récépissé constatant le
paiement de la redevance pour la première année à courir.
Art. 10. — Toute demande tendant à modilier le périmètre d'une
exploitation forestière pour les causes énoncées à l'article 4 ci-dessus, ou
en raison de l'abandon d'une partie de ce périmètre, doit être accompa-
gnée d'un nouveau plan.
Art. 11. — Les permis d'exploitation forestière sont accordés, à titre
onéreux, sur tous les terrains domaniaux autres que ceux occupés par
location.
Pour les terrains domaniaux en bordure des cours d'eau navigables ou
llottables, 1 Administration se réserve, sur cbaque rive de ces cours d'eau,
une bande de terre de cent mètres de largeur ponr ouvrir à un moment
quelconque, et sans que le permissionnaire puisse prétendre, de ce cbef,
à une indemnité ou à une réduction de redevance, tous cbemins de halage
ou voies de communication, pour édifier toutes constructions ou tous
ouvrages d'art, cl effectuer tous travaux d'utilité publique.
L'Administration pourra, dans les mêmes conditions, abattre et utiliser
tous les bois nécessaires à l'exécution de ses travaux.
L'Administration se réserve également le droit de fermer à l'exploita-
tion forestière, soit temporairement, soit définitivement, telles zones
qu'elle jugera utile.
LTn arrêté du Gouverneur, en Conseil privé, déterminera ces zones.
Ail. 12. — Les terrains domaniaux, faisant déjà l'objet de concessions
de mines, de permis de recherches de mines, de permis d'exploitation de
placera, et ceux attribués par l'arrêté du 16 mars 1909, n" 271, aux titu-
laires de permis d'exploitation de placer, peuvent faire également l'objet
de permis pour l'exploitation des bois en faveur, soit de ces concession-
naires, soit de toute autre personne ou société. Mais réserve est faite en
faveur des concessionnaires miniers des droits à l'utilisation et à la coupe
de bois nécessaires aux besoins de leur exploitation, droits qui leur sont
confère- par les articles 53 et 68 du décret (\u l<> niais 1906, et par l'ar-
rêté du 16 mais 1909, n" 271, susvisé.
DOCUMENTS OFFICIELS
431
Art. 13. — Les' concessionnaires miniers et les titulaires de permis
d'exploitation de placer auront un droit de priorité, pour l'obtention d'un
permis d'exploitation forestière, sur tout ou partie de leur concession ou
de leur périmètre d'exploitation minière, et les titulaires de permis d'ex-
ploitation fluviale de placer, sur tout ou partie de la zone qui leur est
attribuée par l'arrêté du 16 mars 1909, si les terrains domaniaux sur les-
quels portent ces concessions ou permis d'exploitation de placer n'ont
déjà l'ait l'objet d'un permis d'exploitation forestière en faveur d'un
tiers.
Le droit de priorité ne peut être exercé qu'au moment où est formulée
la demande de concession de mine ou de permis d'exploitation de pla-
cer.
Art. 14. — Les demandes ayant pour objet l'obtention de permis d'ex-
ploitation forestière dans les conditions fixées par l'article 13 ci-dessus
sont instruites, et les permis accordés dans les formes ordinaires.
Art. 15. — Les terrains domaniaux déjà concédés pour l'exploitation du
balata, ou autres gommes similaires caoutchoutifères, et pour l'exploita-
tion des graines oléagineuses, peuvent faire déjà l'objet de permis dis-
tincts pour l'exploitation des bois en faveur, soit des titulaires de ces per-
mis, soit de toute autre personne ou société.
Art. 16. — Est fixée de 100 à 1.000 hectares la surface des terrains
concédés pour l'exploitation des bois.
Les périmètres d'exploitation forestière devront avoir la forme d'un rec-
tangle dont les côtés devront être orientés N". S. et E. 0., et dont le plus
petit côté ne devra pas être inférieur au quart du plus grand.
Exception est faite :
1° Pour les permis sollicités par les concessionnaires miniers, dans les
conditions de l'article 12 sus visé : les périmètres d'exploitation fores-
tière pourront avoir la même forme que les périmètres d'exploitation
minière ;
2° Pour les permis sollicités par les titulaires de permis d'exploitation
fluviale de placer, dans les conditions de l'article 13 susvisé, ces permis
pourront porter sur une bande de terrain parallèle aux cours d'eau qui
font l'objet dudit permis d'exploitation fluviale et sur tout le développe-
ment de ces cours d'eau. La profondeur de ces concessions sera de 250
mètres au maximum.
Art. 17. — Tout permis d'exploitation forestière donne lieu au paie-
ment d'une redevance annuelle, dont le taux est fixé par arrêté du Gouver-
neur en Conseil privé.
Art. 18. — Faute par le permissionnaire de payer le montant de la
redevance, dans les trente jours qui suivront l'avertissement qui lui sera
signifié administrativement à cet effet, il sera déclaré déchu de son per-
mis.
*32 DOCUMENTS OFFICIELS
La déchéance est prononcée par le Gouverneur en Conseil privé.
Toutefois, le permissionnaire en retard conserve le droit de se libérer
jusqu'à la décision qui la prononce.
La déchéance sera prononcée également, après une mise en demeure
signifiée administrativement, à deux mois d'intervalle, contre tout per-
missionnaire qui n'aura pas commencé son exploitation avant l'expira-
tion de la première année, ou qui l'aura abandonnée pendant plus de dix-
huit mois.
TITRE II
DROITS ET OBLIGATIONS DES PERMISSIONNAIRES
ENVERS LES TIERS
Art. 19. — Sur les terrains domaniaux autres que ceux occupés par
location, même si ces terrains font l'objet d'un permis, soit pour l'exploi-
tation minière, soit pour l'exploitation d'autres produits du sol, les titu-
laires de permis d'exploitation forestière pourront ouvrir toutes voies de
communication pour les besoins de leur exploitation.
Art. 20. — Les permissionnaires ne peuvent utiliser les chemins de
halage déjà établis par des tiers qu'avec l'autorisation de ces tiers. A
défaut de cette autorisation, il est statué par le Gouverneur, en Conseil
privé, les intéressés entendus.
L'utilisation de ces chemins de halage donne lieu au paiement d'une
indemnité annuelle qui, à défaut d'entente amiable, sera fixée après
expertise par les tribunaux.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux chemins
de halage qui longent les cours d'eau navigables et qui restent affectés,
sans autorisation spéciale, au service de tous les permissionnaires pour le
transport de leurs produits.
Art. 21. - Les titulaires de permis d'exploitation forestière devront
laisser aux habitants des bourgs ou agglomérations la libre disposition des
bois pour les besoins ménagers.
TITRE III
PÉNALITÉS
Art. 22. — Sera puni d'une amende de 25 à 100 francs :
1" Toute personne ou société qui se sera livrée à l'exploitation des bois
sur les terres du domaine sans avoir obtenu au préalable un permis de
IT Administration ;
2° Tout permissionnaire qui continuera une exploitation dont le per-
mis aura été déchu ou n'aura pas été renouvelé, conformément à l'article
9.
DOCUMENTS OFFICIELS £33
Dans ces deux cas, la saisie des bois sera toujours prononcée.
Sera puni d'une amende de 25 à 100 francs, tout individu qui, par
négligence ou malveillance, aura occasionné la destruction, par le feu,
d'une partie de la forêt
Sera passible de la même peine, toute personne qui aura contrevenu
aux dispositions du paragraphe 2 de l'article 3 ci-dessus.
Art. "23. — Les agents du service des Mines et des Douanes, les agents
de la force publique et tous autres officiers de police judiciaire auront
qualité pour procéder aux enquêtes et aux saisies, ainsi que pour dresser
tous procès-verbaux contre les contrevenants.
TITRE IV
DISPOSITIONS TRANSITOIRES
Art. 2i. - Les permis d'exploitation précédemment accordés, et ceux
pour lesquels les demandes auront été introduites entièrement à la pro-
mulgation du présent arrêté, resteront, en ce qui concerne les droits
qu'ils confèrent, soumis aux dispositions de l'arrêté du 9 mars 1853.
Toutefois, à leur expiration, ils ne pourront être renouvelés, mais leurs
titulaires auront, par privilège, la faculté d'obtenir des permis d'exploita-
tion, dans les conditions du présent arrêté, pour tout ou partie des péri-
mètres qu'ils détiennent.
Art. 25. — Sont abrogés l'arrêté du 9 mars 1853, l'arrêté n° 272 du
16 mars 1909, susvisés, et tous autres arrêtés ou dispositions d'arrêtés
contraires au présent arrêté.
Art. 26. — Le Secrétaire général est chargé de l'exécution du présent
arrêté, qui sera communiqué partout où besoin sera, publié et inséré au
Journal officiel et au Bulletin officiel de la colonie.
Cavenne, le 20 février 191 1 .
Paul Samary.
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — X° 98. 30
STATISTIQl ES COMMERCIALES
Exportations agricoles cl forestières des Colonies Françaises.
GABON
Année 1910.
I" Animaux vivants. — 1.080 kilos. 1909 : 1.113 kilos. Différence en moins :
33 kilos.
i" Peaux brutes. — 1.218 kilos. 1909 : 977 kilos. Différence en plus : 241
kilos.
3° Dents d'éléphants. 8.895 kilos. 1909 : 15.393 kilos. Différence en
moins : 6 .498 kilos .
i" Noix palmistes. —577.485 kilos. 1909 : 375.935 kilos. Différence en plus :
201.550 kilos.
.">" Café en fèves. -- 48.538 kilos. [909 : 46.755 kilos. Différence on plus :
1.783 kilos.
6° Cacao en fèves. — 91.882 kilos, [909 : 103.358 kilos. Différence on moins :
11.476 kilos.
7" Fruits et graines oléagineux. - 15.796 kilos. 1909 : 12.922 kilos. Diffé-
rence en plus : 2.874 kilos.
S" Vanille. - 315 kilos. 1909 : 204 kilos. Différence en plus. 111 kilos.
9° Huile de palme. 111.133 kilos. 1909 : 74.436 kilos. Différence en
plus : 46.697 kilos.
10° Copal. ■- 2.780 kilos. 19.09 : 5.029 kilos : Différence en moins : 2.249
kilos.
Il" Caoutchouc brut. - 314.841 kilos. 1909 : 289.079 kilos. Différence en
plus : 25.762 kilos.
12" Fruits, graines médicinales, etc. - 44.904 kilos. 1909 : 12.922 kilos.
Différence en plus : 31.982 kilos.
BOIS.
13" Ébène. 663 tonnes. 1909: 1.445 tonnes. Différence eu moins: 782
tonnes.
IV" Acajou. 4.002 tonnes. [909 : 4.790 tonnes. Différence eu moins : 788
tonnes,
15° Okoumé. -51.411 tonnes. 1909 : 33.033 tonnes. Différence en plus :
18.378 tonnes.
16° Autres. 2.768 tonnes'. 1909 : 2.310 tonnes. Différence en plus: 458
tonnes.
17° Piassawa. — 59.533 kilos. 1909: 58.999 kilos. Différence en plus : 534
kilos.
18° Maïs en grains. 1 025 kilos.
COURS ET MARCHES
DES PRODUITS COLONIAUX
CAOUTCHOUC
LE HAVRE, 16 mai 1914. — [Communiqué de la Maison Vaquin et
Schweitzer, 1* rue Jérôme-Bellarraato.)
La baisse signalée dans notre dernier communiqué n'a fait que s'accentuer
depuis sur toutes les sortes en général variant entre 0 fr. 50 et 2 fr. par kilog.
suivant qualités et l'on cote :
Francs
Para
Para Sernamby
Pérou lin
Pérou Sernamby
— — caucho
Maniçoba
Madagascar :
Tamatave Pinky I
Pinky II
Majunga
Faranfangana. .
Anâhalava
Mananzarv.
Barabanja .
Lombiro.
Tuléar
Tonkin
Congo :
Haut-Oubanghi.
12
9
0
6
i
12
à
12.80
0
50
1 2 . 60
[0.50
10.50
10
ut
9.50
7.50
,n
7
.ni
7 .'■■>
: . 50
5.50
6
12 . oo
Kotto
H. C. Batouri.
Francs
à 12.50
7.70
Ekela Kadei Sangha 1 2 . su
Congo rouge lavé 3 . 60
Bangui. 10.60
Koulon-Niari 5.60
Manibéri 4
N'Djolé 3.40
Mexique feuilles scrappy 9
— slaps 3.50
Sa va ni lia :
San Salvador
Carthagène
9
7
/
Ce i/l an :
Biscuits, crêpes, etc. .
— extra..
Scraps
Balata Venezuela blocs..
Balata feuilles..
14. j0
6. 50
8
13.20
3 . 80
10.90
5. 75
4.2a
3.60
9.50
6
10.50
S. 50
15
; . 50
Le tout au kilo, magasin Havre.
BORDEAUX, 30 avril 1911. Communiqué de MM. D. Duffau et
CIP, 10, rue de Cursol. .
Le marché des caoutchoucs a été excessivement lourd ce mois-ci. Le Para
a oscillé entre 16 et 17 fr. le kilo dans les premiers jours pour terminer dans
les environs de 14 fr. 73 le kilo, après plusieurs alternatives brusquesde hausse
et de baisse,
136
COURS ET MARCHES
Ceci a provoqué une très grande réserve de la pari des acheteurs de nos
sortes africaines et il ne s'est fait que peu d'affaires et à des prix en baisse.
Nous cotons :
Francs
Conakry Niggers 1 1 . 25
Rio Xunez 12
Soudan Niggers Rouges 10.75
Soudan Niggers Blancs 10.25
Soudan Manoli Il 50
Laliou Niggers 9.50
Francs
Lahou Petits Cakes 9.25
Lahou Cakes Moyens s. 75
Gambie A H. 25
Bassani Lumps > > . .i<i
Gambie A. M 7.25
— B 6.25
ANVERS, 8 mai 1911. — (Communiqué de la Société coloniale Anver-
soise, 9, rue Rubens.
Le marché de caoutchouc a continué à s'affaiblir pendanl le mois d'avril
avec des prix en baisse sensible suivant le mouvement du Para. Notre vente
du 20 avril dernier s'est faite sous cette influence et bien que la presque totalité
des quantités offertes en vente aient été réalisées, la tendance a été défavorable,
les vendeurs ayant dû faire des concessions assez importantes pour pouvoir
réaliser.
Nous cotons aujourd'hui pour marchandise courante à bonne.
Francs
Kasaï rouge 1 13 à 13.50
Kasaï rouge genre Lu-
anda II noisette. 9.40
Kasaï noir 1 I 3 . 2a
Equateur, Yengu, Ikelem-
l>.i Lulonga, etc 13
Lopori Maringa S. 45
liant - Congo ordinaire .
Sankuru, Loniani 12.90 13.40
'1
90
13
50
13
.m
s
95
Francs
Aruwimi 12.90 à 13.40
13.40
15.70
6.50
8.25
1 3 . 40
9.25
Uélé 12.90
Straits Crêpes 1 15.10
Guayule 6.25
Man ici >ba 7.25
Mongola lanières 12.90
Wamba rouge 1 8.75
Stock lin avril 1910
Arrivages en avril
Ventes en avril
Arrivages depuis le Ier janvier
Ventes depuis le Ier janvier. . .
599
2nn
.112
1.536
1.525
tonnes
COURS ET .MARCHES
437
COTONS
D'après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal Officiel.)
LE HAVRE, 20 mai 1911.
naire (en balles, les 50 kilos).
Cote officielle.
Louisiane très ordi-
Francs
97.87
97.75
97
96.12
Septembre 93.12
Octobre 87.62
Tendance calme.
Mai . . .
Juin . . .
Juillet,
Août . .
Novembre
Décembre
Janvier
Février
Mars
Avril
Ventes : 4.250 balles.
Francs
85
84.12
83.87
83.75
83.82
83.50
LIVERPOOL, 8 avril 1911. — Ventes en disponible : 4.000; Amérique
languissante; Indes calmes et sans changement; cotes Egypte en baisse de
1 16; importations 2.401; futurs ouverts sans changement à baisse 2 100.
CAFES
D après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal Officiel.)
LE HAVRE, 20 mai 1911. Santos good average, les 50 kilos, en
entrepôt :
Mai-Juin 65.75
Juillet-Août • 66.25
Septembre 66.50
Tendance soutenue. Ventes : 40.000
66 . 25
Novembre-Décembre
66
65.50
ANVERS, 20 mai 1911. — Clôture. — Cote officielle de cafés Santos
Base good les 50 kilos : mai. 67 fr. 75 ; juin, 67 fr. 75 ; juillet. 67 fr. 75 ; août,
67 fr. 75; septembre, 67 fr. 50; octobre, 67 fr. ; novembre, 66 fr. 50 ; décembre,
66 fr. 25 ; janvier, 66 fr. ; février, 66 fr. ; mars, 66 fr. : avril, |66 fr. Tendance
soutenue.
HAMEOURG, 20 mai 1911. - - Cafés 2 heures). - On cote les 50 kilos
en francs; mai, 70.94: juillet, 70; septembre, 69.06; décembre, 66.25 ; mars,
1912, 66.25. Tendance soutenue.
m
cours et Marchés
CACAO
LE HAVRE, HO avril 1911.
Au droit de 104 francs.
Fr
ancs
Guayaquil Arrjba. . . .
75
à
ISO
68
72.50
— Machala . .
69
72
67
50
72.50
Carupano
68
72.50
Colombie
. 94
100
Cevlan. Java
65
67
63
85
70
68
ÏYinidad
Francs
Sainte- Lucie, Domi-
nique. Saint-Vincent
Jamaïque
Surinam
Bahia fermenté
San Thomé
Côte d'Or
Samana
Sanchez Puerto Plata . .
Haïti
61 à
66 . 50
50
64
63
66
61
68
6.i
66.50
59
61
62
63
61
6-1
52.50
65
Au droit de 52 francs.
Francs
Congo français 88 à 92
Martinique 87.50 89
Guadeloupe '. . . 89.50 91
Francs
Madagascar, Réunion.
Comores 87 . 50 à 97 . 50
MATIERES GRASSES COLONIALES
MARSEILLE, 12 mai 1911. Mercuriale spéciale de i< TAgricultùre
pratique des Pays chauds », par MM. Rocca, Tassy et de Roux.)
Coprah. - Tendance ferme. Nous cotons nominalement en disponible les
KM) kilos c. a. I'., poids net délivré conditions de place.
Francs
( !eylan sundried i9
Singapore 57
Macas'sar ' 56
Manille v>
Zanzibar »6
Mozambique 58
Francs
Java sundried >i> . .in
Saigon . » î . 7 >
( .' 'I i IB( m 55
Pacifique Samoa 56
Oeéanie française »6
Huile de palme Lagos, 68 lïs ; Bonny-Bennih, 70 1rs ; qualités secon-
daires, ii 65 fis les 100 kilos, conditions de Marseille, fûts perdus, prix
pour chargement enl ier.
Graines de palmiste Guinée
— M<>\\ ra Kas-ia. .
'i I 1rs déli\ ré
Manquant
COURS ET MARCHES
Graines oléagineuses. — Situation ferme; nous cotons nominalement :
Francs
Sésame Bombay blanc grosse graine 40
_ _ petite 10.50
— JatTa 46
— bigarré "Bombay. Grosses graines. 50% de blanc.
Graines lin Bombay brune grosse graine 46
— Colza Gawnpore. l 'n osse graine 27
— Pavot Bombay
— Il icin Goromandel 2"
Arachides décortiquées Mozambique 38
— — Coromandel 33
Autres madères. — Cotations et renseignements sur demande.
/. o
39
TEXTILES
LE HAVRE, 16 mai 1911. — (Communiqué de la .Maison Vaquin et
Schweitzer.)
Manille. — Fair current : 47 fi\ 25 à 18 fr. -- Superior Seconds: 46 fr. à
46 fr. 50. — Good brown : i-3 fr. 50 à 44 fr.
Sisal. — Mexique : 48 fr. 50 à 51 fr. — Afrique : 60 fr. à 63 fr. — Indes
anglaises : 31 fr. à 44 fr. 75. — Java : 62 fr'. à 64 fr.
Jute Chine. — Tientsin : i6 fr. — Hankon : 12 fr. 50 à i3 fr. 50.
Aloès. — Maurice : 56 fr. à 62 fr. — Réunion : 55 à 62 fr. — Indes : 31 à
37 fr. — Manille : 33 fr. 50 à 41 IV.
Pia&sava. — Para : 130 à 150 fr. — Afrique : Cap Palmas : 51 à 55 fr. —
Sinoë : 52 à 53 fr. ; Grand Bassam : 50 à 54 fr. ; Monrovia : 50 fr. à 52 fr.
China Grass. — Courant : 7K fr. à X7 IV. — Extra : 99 fr. 50 à 1 19 fr. 50.
Kapok. — Java : 155 à 165 fr. — Indes : 115 à 120 fr.
Le tout aux 100 kilos, Havre.
GOMME COPALE
ANVERS, mai 1911. — Communiqué de la Société Coloniale A.n-
versoise.)
Marché inactif par suite du manque de marchandises ; la prochaine vente
aura lieu le 17 courant et comprendra 166 tonnes de marchandise.
140
COURS F.T MARCHÉS
LE HAVRE. 16 mai 1911. — Communiqué de MM. Vaquin et
Scliweitzer. |
Gomme copate Afrique 5o à 100 francs /
' ^ ! les loo kg.
— Madagascar 100 à 400 — )
POIVRE
les 50 kgr. en entrepôt) :
LE HAVRE, 20 mai 1911
Saigon. Cours du jour :
Francs
Mai 77
Juin 77.50
Juillet 78
Août 78.50
Septembre 79
Octobre 79.50
Francs
Novembre 79 . 50
Décembre 80
Janvier 80.50
Février 81
Mars 81
Avril 81.50
Tendance calme.
IVOIRE
ANVERS, H mai 1911. — (Communiqué «le la Société coloniale Anver-
soise. Marelle excessivement ferme en hausse de I à -i frs suivant qualités
et dimensions. Stock au i mai 191 tonnes.
BOIS
LE HAVRE, 16 mai 1911.
Scliweitzer.
Francs
Acajou Haïti ii ii lii
— Mexique 18 10
— Cuba lu 10
— Gabon I i 22
— < >koumé s m
— (Communiqué de MM. Vaquin et
Ébène-Gabon
— Madagascar
— Mozambique
le toiii aux loo kilos, Havre
Francs
is à 35
15 30
S 15
MAÇON, PHOTAT KHÈRES, IMPRIMEURS
V Editeur-Gérant : A. Chali amel.
ENGRAIS POTASSIQUES
Nécessaires à tout planteur
désireux de tirer le maximum de rendement des capitaux et travaux engagés.
La consommation énorme de ces engrais est la meilleure preuve de leur efficacité.
En 1909. elle a été de plus de
TROIS MILLIONS TROIS CENT MILLE TONNES
Les engrais potassiques
convenant le mieux à la fumure des plantes de nos colonies, sont :
le SULFATE DE POTASSE
et le CHLORURE DE POTASSIUM
Brochures et renseignements envoyés gratuitement sur demande.
BROCHURES EN TOUTES LANGUES
sur la culture et la fumure de la plupart des plantes tropicales et subtropicales
s'adresser
au Kalisyndikat G. m. b. H. Agrikulturabteilung, Dessauerstrasse 28-29, Berlin S. W. 11
ou au BUREAU D'ÉTUDES SUR LES ENGRAIS
15, rue des Petits-Hôtels, Paris
ASSOCIATION
DES
Planteurs de Caoutchouc
48, Place de Meir, 48
ANVERS
Centre d'union cl d'information [tour tous
ceux qui s'intéressent à la culture rationnelle
du Caoutchouc.
RENSEIGNEMENTS
techniques et financiers
Bulletin mensuel, 16 pages in 4°
Actualités, articles techniques, nouvelles
concernant la culture du caoutchouc, rapports
de sociétés, déclarations de dividendes, le
marché du caoutchouc, cotes et rapports du
marché des valeurs de sociétés de plantation
de caoutchouc.
Abonnement : frs. 12.50 par an.
VILMORIMNDÏUEUX & CIE
4, Quai de la Mégisserie, PARIS
v'M.'^,vdk
LIANE A CAOUTCHOUC
Landolphia Heudelotii
La Maison VILMORIN -ANDRIEUX & Cic, toujours soucieuse d'être
utile à son importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon
toute particulière de l'importation et de la vulgarisation des graines et
plantes précieuses des pays chauds.
Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent
certainement au premier rang des maisons recommandables pour
résoudre cette importante question
Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a
obtenu 7 Grands Pria: à l'Exposition l niversellc de igoo, dont un
spécialement accordé pour son exposition Coloniale. En outre, le Jury
de la dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions
du Jury de 1900 en lui attribuant un Grand Prix.
Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon la plus désin-
téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées.
GraiDes et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte :
Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai), Cotons sélectionnés, Jute, Foureroya
gigantea, etc.
Plantes économiques. — Cacaoyer (variétés de choix), Caféiers (espèces diverses), Coca, Kola,
Tabacs divers, Thé d'Annam et d'Assam, etc.
Plantes à caoutchouc. — Castilloa clastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers, Hevea brasiliensis,
Landolphia (diverses sortes), Manihot Glaziovii, Marsdenia verrucosa, Willughbeia edulis, etc.
Plantes à épices. — Canellier de Ceylan, Gingembre des Antilles, Giroflier, Muscadier, Poivrier,
Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc.
Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc , etc.
Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler l'attention de notre clientèle d'outre-mer sur
l'avantage qu'ils trouveront à employer nos caisses vitrées (caisse Ward pour l'expédition des jeunes
plants ou des graines en stratification.
GRAINES AGRICOLES ET INDUSTRIELLES
Graines d Arbres et d'Arbustes pour pays tempérés et tropicaux.
Assortiments de Graines potagères, Fleurs, etc., appropriés aux différents climats.
CATALOGUE SPÉCIAL POUR LES COLONIES FRANCO SUR DEMANDF
Correspondance en toutes langues. — La maison n'a pas de succursale ni de dépôt.
lie Année Juin 1911 N» 99
MINISTERE DES COLONIES
Jardin Colonial
L 'Agriculture pratique
des pays chauds
BULLETIN MENSUEL
DU
JARDIN COLONIAL
ET DES
Jardins d'essai des Colonies
Tous documents et toutes communications relatives à la rédaction
doivent être adressés
au Directeur du Jardin Colonial, Ministère des Colonies
PARIS
Augustin C H A L L A. M E L , Éditeu h
Rue Jacob, 17
Librairie Maritime et Coloniale
Les abonnements parlent du /er Janvier
Prix de l'Année (France, Colonies et tous pays de l'Union postale). — 20 lr.
La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale.
Les citations ou reproductions partielles sont autorisées à condition de mentionner la source
'S**"s*sssssssssssssssssssssssssssssssssssssss////ssss/sjss/ssssssssssssssssssssss/ssss/ssss,ss*/ss*
x \
\ Exp">" Univ"" Anvers 1H!I4
î
2 MEDAILLES 1) OI(
I MÈD. D'ARGENT
SOCIETE ANONYME
DES
Exp0» Univlle Liège l!>05 ^
DIPLOMES D'HONNEUR
Engrais Concentrés
à BNGI8 (Belgique)
Engrais complets
pour Cultures
tropicales
Cotonnier.
PRODUITS
Caoutchouc, Canne à sucre, ^
Cacao, Tabac, Colon, Ba- \
nane, /Hz. Café, The, Mais, ^
Vanille, Indigo, Ananas, ^
Orangers, Citronniers, l'ai- ^
mi ers, etc.
Tabac.
Superphosphate concentré ou double
43/5o °/0 d'acide phosphorique soluhle.
Phosphate de potasse. 38 °/0 d'acide
phosphorique, k('> °/() «le potasse.
Phosphate d'ammoniaque. 43 , d'acide
phosphorique, G °/0 d'azote.
Sulfate d'ammoniaque, 20/21. Nitrate de soude, i5/ib\
Nitrate de potasse. /,/, 0 „ de potasse, i3 % d'azote.
Sulfate de potasse, 96. — Chlorure de potasse, .,r>
Canne à sucre.
!
s
\
\
s
N
\
V
\
\
\
L'AGRICULTURE pratique
DES PAYS CHAUDS
BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES
lie année Juin 1911 No 99
SOMMAIRE
Pages
L'Agricullure au Congo Belge. — Agriculture générale. — Con-
trôle forestier. — Jardin botanique, par M. Luc, Inspecteur
d'Agriculture 44 1
Le Sésame de l'Extrême-Orient. Sesamum Indicum D. C. —
I. Introduction. — II. Etude Botanique, par Ph. Eberhard,
Dr ès-sciences, Inspecteur de l'Agriculture en Indo-Chine
(suite) . . 455
Le Maïs africain, par Yves Henry, Directeur de l'Agriculture en
Afrique Occidentale Française (suite) 47 •
Plantes médicinales de la Guinée française, par H. Pobéguin,
Administrateur en chef des Colonies (suite) 485
Cours de Botanique Coloniale appliquée, par M. Marcel Dubard,
Maître de Conférence à la Sorbonne, Professeur à l'Ecole
Supérieure d'Agriculture Coloniale (suite) 497
NOTES
Composition minérale de jeunes plants de Castilloa Elastica
(Caoutchouclier de l'Amérique Centrale), par MM. F. Heim
et A . Hébert 5 1 0
Sur le genre Planchonella, ses affinités et sa répartition géogra-
phique, par M. Marcel Dubard 5i3
COMMUNICATIONS DIVERSES
La culture et V industrie du colon en Grèce. — La culture de la
canne et l industrie sucrière à Vile Maurice. — Ex-
portations de Vile Maurice en igoH 517
DOCUMENTS OFFICIELS
Nominations et mutations 5iq
Statistiques Commerciales. — Exportations agricoles et forestières
des colonies françaises 5 10,
Cours et Marchés des Produits Coloniaux (caoutchouc, coton, café,
cacao, matières grasses, textiles, gommes, poivre, ivoire,
bois) 523
Bibliographie v et
vin
MINISTERE DES COLONIES
Jardin Colonial
N -M AVIS
Nogbnt-sur- Marne
Les Laboratoires de recherches du Jardin Colonial se chargent
gratuitement de toutes déterminations des matières premières
intéressant la production des Colonies françaises :
Etude des matières premières.
Détermination de leur origine, de leur valeur commerciale, de
leurs applications.
Le Jardin Colonial analyse les terres des Colonies et les
engrais qui peuvent y être employés.
TARIF DES ANALYSES PAYANTES :
Analyse physique complète (cailloux, !
sable, argile, calcaire, débris organiques Analyse chimique complète(azote, acide
et humus) 25 fr. phosphorique, chaux, magnésie, po-
Engrais chimique par élément do- tasse) 25 fr
se 5 fr . s
Protection contre la Chaleur Solaire
SUR TOUTES TOITURES EN VERRE, ZINC, ARDOISE, TOLE ONDULEE, ETC., ETC.
^k Ci 1^^^ Breveté
par P §\ O %J 1— s.g.d.g.
Application rapide "s^^^WIIw'j^^/ Enlèvement facile
A L'EXTÉRIEUR ^^^^^^Hr^m^^^ SANS VK1MER
Lumière tamisée ''ëÊSSÊUSliiiÊÊë^^ï verre
sans obscurité ""^^^^*%Ç'^^P:ï>^" ni mastic
ENDUIT LIQUIDE ÉCONOMIQUE
Une attestation entre mille. — Je suis heureux de vous informer que l'essai de votre produit
l'ASOL. nue j'ai appliqué cet été sur une de mes serres à orchidées, 8 pleinement réussi; Je ne l'ai appliqué
que sur la serre froide, à Odontoglossum. J'ai obtenu une température beaucoup plus basse, tout et t été, et
|e n'ai pas baisse une seule f<iU mes stores « claies »: malgré les forts coups de soleil J'ai donc obtenu de
la fraicbeur. sans pour ainsi dire perdre le Jour. C'est un avantage énorme de n'avoir pas à baisser et
remonter les claies constamment, et c'est une économie.
Signé : Hebkauchamps, propriétaire et amateur d'Orchidées, à Rueil.
ADOPTÉ PAR LES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER, MINISTERES, GRANDES USINES
Nombreuses attestations et références importantes. — Circulaire et Prix-courant sur demande.
M. DET0URBE, Fa£nt, 7, rue St-Séverin, Paris (5e)
Deux Grands Prix : Milan mo6. — Saragosse l:»i»8.
Hors concours. — Membre du Jury : Exposition franco-britannique, Londres} 1908.
11e Année Juin 1911 NJ 99
ÉTUDES ET MÉMOIRES
L'AGRICULTURE AU CONGO BELGE «
Agriculture et élevage. — Contrôle forestier.
Jardin botanique.
Le siège de la Direction de l'Agriculture est à Borna et constitue
en réalité un Bureau du Gouvernement général. Il n'y a pas de
titulaire actuellement et c'est un fonctionnaire du Contrôle fores-
tier qui remplit cette fonction p. i. Il est assisté de quatre agents
employés aux bureaux pour la correspondance du Gouverneur
général avec le District, les agents du Contrôle et la Métropole.
Agriculture et élevage.
Chaque vice-gouverneur ou commissaire de District a directe-
ment sous ses ordres un personnel technique (agents de culture et
éleveurs) chargé de la direction des postes agricoles et des postes
d'élevage de chaque district ou province.
Les chefs des provinces et districts peuvent faire toutes propo-
sitions utiles au Gouverneur général, mais ils doivent se conformer
strictement aux ordres qui leur sont donnés par ce dernier concer-
I. A la fin de l'année 1909. MM. Luc. Inspecteur d'agriculture de l'Afrique équato-
riale française, a été chargé d'une mission par M. le Gouverneur général Merlin.
Au cours de cette mission, qui avait pour but principal la reconnaissance des
peuplements d'arbres à caoutchouc, et la manière dont l'exploitation de la gomme
est pratiquée, dans des régions de notre colonie, mal connues à ce point de vue,
M. Luc a eu l'occasion de visiter le Jardin botanique d'Eala, sur le territoire belge,
et de recueillir de nombreux renseignements sur le fonctionnement du Service de
l'agriculture dans la colonie voisine.
Etant donné le gros effort fait par les Belges pour développer chez eux tout ce qui
est de nature à accroître et à améliorer les productions du sol, et l'élevage, nous
croyons utile de reproduire, dans le Bulletin du Jardin colonial, le substantiel et
intéressant rapport que M. Luc a remis à M. le Lieutenant-Gouverneur du Moyen-
Congo, à son retour de voyage N.D.L.R. .
liul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 99. 31
ïï2
III liCS CI MKMlIlRKS
nant aussi bien les variétés à cultiver que les procèdes de culture
ou de récolte à utiliser.
C'est ainsi qu'actuellement dans un district où le Gouverneur
général a prescrit la plantation de 10. 000 Funtumia p. ex., le chef
du district ne peut s'écarter d'une ligne du programme qui lui est
tracé et doit faire planter exactement à ."> mètres de même qu'il doit
exiger la taille de tous les rameaux secondaires des arbres plantés.
La diversité des soldes acquises par les différents agents provient
de la prime accordée à l'ancienneté de service.
CATÉGORIES
soi. m S
IM'KMM 1 BS
l'IUMI.
Inspecteur forestier
Directeur du Jardin Botanique
< Ihef de culture de 1 " classe
.") à 5.500
1 à 3.000
Contrôleur fores! ier
Chef de culture de 2' classe
1 ;'i ! .500
1 à 3.
Sous-contrôleur forestier
( '.licf de cull lire «le 3e classe
3 à 3.500
500 Ci 2.000
Sous-chef de culture de 1' classe
— de _• classe
Surveillants de cull tire
Éle\ eues
1 S00 à 2.500
500 à 2.000
Ne peuvent être nommés sous-chefs de culture que les agents
avant un diplôme d'Ecole pratique ou un certificat de l'Institut
agricole de Gembloux.
Chefs de culture de 3e classe, les élèves diplômés de l'Institut
agricole de Gembloux, de l'Université de Louvain, de l'École
royale d'horticulture de YVilworde.
Tout agent du contrôle forestier arrivant pour la première fois
doit accomplir un stage au Jardin Botanique d'Eala.
Il < n est de même pour les agents de culture qui font ce stage à
Bakoussou, poste de culture de l'Equateur.
La durée du service est de trois ans avec prime en lin d'année et
avancement tous les deux ans.
L AGRICULTURE H CONGO BELGK 443
Contrôle forestier.
Le contrôle forestier est organisé par décret du Roi du 22 sep-
tembre 1 90 i et fixe les cadres du personnel (art. 7) ainsi qu'il
suit :
I inspecteur forestier. . 10.000
8 contrôleurs à 7. 000 56.000
12 sous-contrôleurs à 5.500 54.000
Personnel indigène : 37S h. à 0. 45 p. j. 62.086,50
182.086,50
Le principal rôle de ce personnel est de surveiller dans chaque
district l'exécution du décret art. Ier) concernant les plantations
fiscales et de donner les conseils ou les ordres le cas échéant
nécessaires pour assurer le bon entretien et le développement nor-
mal des cultures établies.
L'art. Ier est analogue à notre art. 6 du cahier des charges, mais
prévoit un minimum de 500 fr. par tonne de caoutchouc récolté au
lieu de 150 et concerne aussi bien les exploitations de l'Etat que
celles des particuliers. C'est ce qui a nécessité la création des postes
de culture des districts et les 2 millions de dépenses de personnel.
L'agent forestier étend donc son contrôle sur les plantations des
districts. Il renseigne le Commissaire du district, sur la technique
agricole, le choix des terrains, les méthodes culturales, le déboise-
ment et le reboisement, mais adresse directement au Gouverneur
général le rapport sur l'état des plantations et les propositions sur
les mesures de protection ou autres à prendre.
Il est enfin officier de police judiciaire, recherche et constate les
infractions au décret (art. 5).
L'Etat peut se substituer aux particuliers et entreprendre pour
le compte des compagnies les plantations que ces dernières ne
peuvent ou ne veulent exécuter elles-mêmes. Ces plantations sont
faites à raison de I 50 fr. par 1.000 plants mis en terre, non com-
pris les frais d'établissement (art. 0 de l'arrêté du 25 oct. 1904 du
Secrétaire d'Etat).
Au cours de leurs inspections, les contrôleurs forestiers doivent
ég-alement surveiller l'exploitation directe et les méthode de récolte
art. i), la récolte des arbres ou des lianes n'étant autorisée que
par incision. Dans cet ordre d'idées, s'ils jug-ent que certaines
444
KIT DES ET MEMOIRES
régions exploitées par le Gouvernement sont épuisées, ils peuvent
demander au Gouverneur général de remplacer les impositions de
récolte par des impositions de plantation (ceci a été l'ait dans la
région du Lopori .
Les conditions dans lesquelles les plantations doivent être exé-
cutées sont nettement déterminées.
Chaque plantation doit tenir un registre d'ordre facilitant le con-
trôle.
REGISTRE
indiquant les renseignements relatifs aux pépinières et cultures établies.
Date à laquelle \ 1° la saison des pluies.
a commencé : I '2U ht saison sèche
Plantation
Espèce
PépinièiH
'S
Mise en place
Nombre
de plants
imposés
l>ate de la visite
.les
agents forestiers
"\ 'isa. ( >bservations
■t.
■i.
-/.
'a.
-
■j
s.
Jardin botanique.
Personnel .
Directeur p. i. : M. CranshofF, diplômé de l'Ecole d'agriculture
de Gembloux. Contrôleur forestier.
Chimiste : Un chef de culture de 3e classe, diplômé de l'Uni-
versité de Louvain. D. : Expert chimiste agricole
Un chef de culture de 3e classe, indigène originaire de
Banane, diplômé de l'Ecole d'horticulture de Wilvorde.
Certificat de l'Ecole Supérieure d'Agriculture coloniale de
Xogenl France), chargé de l'Ecole professionnelle.
I n sous-chef de culture de 2e classe, charge'' du service des
pépinières et de la collection.
I n surveillant de culture (surveillant général, du travail).
JARDIN BOTANIQUE
d'EALA
Echelle 1: 13 500
Sa&g£&$9 I :F ' bg - •
1 Bibliothèque et herbier
2 Habitation du Directeur
3 Mess.
i École professionnelle.
'.) Employés européen*.
<; Magasin.
7 Séchoir.
8 Graineterie et Surveillant.
9 Menuiserie ateliers .
10 Laboratoire.
11 Distillerie.
12 Briqueterie.
V. V Villages des travailleurs.
446 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Le directeur est complètement indépendant du district et cor-
respond directement avec le Gouverneur général sauf pour les
questions de main-d'œuvre (politique du district).
Le personnel placé en service à Eala est sous ses ordres. C'est
jusqu'à présent le seul établissement où sont réunis tous les docu-
ments et où sont faites toutes les expériences intéressant l'en-
semble des possessions du Gouvernement belge.
BUDGET (personnel).
1 contrôleur forestier, directeur p. i S . 500
2 chefs de culture S . 000
1 sous-chef de culture 3 . 400
1 surveillant de culture 2,800
Achat de vivres frais pour le personnel européen. 6.195
300 travailleurs (350 prévus). Nourriture 12.000
Salaire en m 16.000
20 élèves, entretien 2 . 000
58 . 895
Nourriture des Européens (chiffre ap. | 18.250
77 . 1 45
Situé sur la rive gauche du Ruki à proximité de son confluent
avec le Congo et à environ 6 kilomètres de Coquilhatville, le jar-
din d Eala est placé au point de vue climatérique dans des condi-
tions très favorables (quelques minutes de l'Equateur).
Les chutes d'eau y sont assez régulièrement réparties. J'ai choisi
comme base de comparaison (Equateur I" et 4°5t l'année 1907
parce qu'elle représente une année moyennement pluvieuse, et il
est aisé de se rendre compte d'après le graphique ci-contre, com-
bien la courbe Eala peut favoriser sinon la production et le séchage
des récoltes, du moins la végétation des différentes essenees.
Le terrain est peu ('levé, uniformément plat, entouré de mari-
gots de tous côtés. Il a été entièrement retourné à la houe et fumé
en partie de fumier de ferme provenant d'un important troupeau
actuellement disparu complètement (Trypanosomiase .
Les nouveaux terrains ont reçu des fumures d'engrais verts.
L'ensemble peut être divisé en deux parties, l'une réservée au
Jardin Botanique proprement «lit. l'autre au Jardin d'Essai grandes
cultures .
L AGKH.lï/U'RE AU CONGO BELGE
447
Les services sont divisés en :
Service des cultures;
Service du Laboratoire ;
Service de l'Ecole professionnelle,
dont les chefs sont placés sous l'autorité immédiate du Directeur.
Les stagiaires forestiers qui restent obligatoirement un à deux mois
au Jardin sont plus spécialement employés k la surveillance des
travaux de culture et de récolte des plantes à caoutchouc.
Lèopoldville-4°
Loukolela 1°
Eala 0°Eq.
/
/
i
\
/
/
^
/
/
/
\
\
x\
/
s
V >
/
/
""■"«v
/
S
'A
/
/
\\
'. \
'•\
/
/
t
i
* '• \
../-•
___,
* '. \
* • \
/
/
•
1 **"
;
\ '. \
/
f
/ /
\
.'
V,
\*.
; /
• /
1
V,
V
; /
\
,.-•*'*
1
/
13
12
-s
■8
u
e
Le Jardin Botanique proprement dit est un véritable jardin
paysager créé d'après les plans de M. Pynaerth, premier directeur.
La disposition harmonieuse des courbes et des massifs dénote un
joli talent d'architecte paysagiste.
L'idée d'une collection ainsi établie est peut-être peu classique,
mais elle est en tout cas très heureuse.
Chaque massif est constitué par un ou deux exemplaires des
différents genres introduits ou existants au Congo d'une seule et
même famille. Ceci constitue un groupement et une classitication
beaucoup plus agréables que la collection type des Jardins bota-
niques en planches régulières.
Un choix judicieux des dilïérentes variétés permet d'obtenir des
effets très jolis au point de vue décoratif.
On peut citer comme exemple, le massif des Euphorbiacées.
famille très bien représentée à Eala. dont je n'ai pris que les prin-
cipales variétés.
448
ÉTUDES ET MÉMOIRES
Six constructions sont établies dans le parc ; ce sont (les numéros
renvoient au plan) :
Villages des travailleurs au Jardin botanique d'Eala.
I. —
2.
3.
4.
8.
La direction, braiment en briques comprenant cinq pièces :
I pièce réservée aux collections (herbier).
I pièce — à la bibliothèque.
I pièce — à la salle d'honneur.
'2 pièces aux chambres à coucher.
Pavillon du directeur (bâtiment en briques. 2 pièces).
Mess. Bâtiment en briques comprenant :
I salle à manger avec large vérandah.
I magasin de vivres.
I office.
2 bâtiments en briques :
I cuisine.
I prison.
École professionnelle. Bâtiment en briques.
I salle d'études.
Logement des chefs de culture : Bâtiment en. briques com-
prenant •'{ chambres à coucher.
L AGRICULTURE AU CONGO BELGE
449
Le détail des constructions est joint au présent rapport sur un
plan ad hoc. Chaque construction a un numéro d'ordre se rappor-
tant aux numéros du plan au 1/10.000°.
Tous ces bâtiments sont construits avec les matériaux du pays
et la main-d'œuvre du Jardin. Les toitures sont couvertes en paille
de palmiers (raphia).
Jardin d'essai.
Pépinières. — Le sous-chef de Culture chargé de ce service
spécial ainsi que des expéditions de graines et plants, habite un
bâtiment (n° 9) en briques dont une des pièces est réservée à la
Composition d'un massif. Famille des Euphorbiacées.
1 Manihot Glaziovii. . 10 Acalypha Godseffiana.
2 Hura crepitans. 1 1 Ricinus communis.
3 Hevea brasiliensis. 12 Acalypha Hamiltoniana.
4 Aleurites. 13 Codiœum et var.
5 Euphorbia splendens. I i Acalypha Godseffiana.
6 Jatropha multifida. K> Ricinus rubra.
7 Croton tiglium. 10 Acalypha marginata.
8 Jatropha curcas. 17 Euphorbia Ilermantiana,
9 Codiœum. 18 Acalypha Wilkesiana.
graineterie. Il a également à sa disposition un atelier de menuiserie
(n° 13); trois petites serres à germination et un hangar-abri pour
les jeunes plants.
Le hangar-abri est bien compris. Construit selon le croquis ci-
contre, il couvre une superficie de 288 mètres carrés. Il est entouré
450 ÉTUDES ET MÉMOIRES
par des pieds de croton formant mur. Les piliers ayant deux mètres
de haut permettent une surveillance et un travail faciles.
C'est de ces pépinières que sortent tous les plants expédiés dans
les districts sur la demande des commissaires, Toutes les demandes
doivent être préalablement approuvées par le Gouverneur Général.
Le Gouvernement Général publie tous les ans un catalogue des
plantes et graines disponibles ainsi que le prix courant.
Cultures. En principe, toutes les cultures susceptibles de
présenter un intérêt quelconque au point de vue économique, sont
établies sur des superficies suffisantes pour permettre l'évaluation
de la production et du prix de revient.
Plantes pseudo-alimentaires.
Café. - - Les principales espèces et variétés cultivées sont :
C. canephora var. Kwiluensis 600 pieds
Dewevrii 600 —
- Congensis var. Chaloti 270 —
- Arabica var. Marag-ojipe 240
var. San-Thomé 234
var. Guatemala I2cS
1) après ce que j'ai pu voir à Lukolela, Irebou, Coquilhatville et
Bakoussou il semble que l'Etat Indépendant, après avoir fait de
grandes plantations de café, les abandonne complètement mainte-
nant. Elles sont d'ailleurs fortement attaquées par l'Hemileva.
Telles qu'elles sont, elles suffisent cependant à la consommation
de la Colonie et rie peuvent avoir aucun autre intérêt pour l'avenir.
A Eala les essais sont considérés comme terminés. Ils ont porté
sur La sélection du C. liberica (prof. Laurent) et après demande des
experts, sur la dessiccation à différentes maturités.
Le prix s'est élevé de 50 à 60 fr les 100 kilos.
Cacao. - Cette culture est laissée de côté en raison de l'éloigne-
mciil de la côte. Elle est plus spécialement étudiée à Calamou
District de Borna).
Les variétés cultivées dont une partie provient du Jardin d'Essai
de Libreville sont .Caracas. San-Thomé. Criollo. Guatemala, Vene-
zuela, Trinidad, Calabacillo.
L'AGRICULTURE AU CONGO BELGE 451
La variété Calabacillo est très fructifère et ma donné a l'essai,
une moyenne de 39 graines par cabosse pesant 84 grammes (Bon).
Les arbres poussent vigoureusement, mais le produit sec est très
inférieur (coté par les experts : 1)5, 1)2 et 63 fr. les §0 kilos) ; ceci
provient du séchage difficile sous l'Equateur.
Il existe deux plantations en pleine production à Bakoussou
Equateur) et à Lukolela, mais elles ne seront plus augmentées.
La Direction de l'agriculture considère l'exploitation impossible au
delà de la région côtière.
Eala possède un séchoir à air chaud (S. Mayfarth) et un séchoir
sur rail du modèle courant à toiture fixe. Inutilisé pour le cacao il
sert cependant à de nombreux usages : séchage des graines fourra-
gères, du caoutchouc, du thé, giroflier, etc., etc.
Le même séchoir est' également installé à Bakoussou et sert au
café et au cacao, mais il mesure 45 mètres de long. La surface de
séchage utile est de 70 mètres carrés.
Thé. — 7.900 pieds de théiers couvrant une superficie de plus
d'un hectare sont en culture à Eala.
Les résultats obtenus méritent de retenir l'attention.
La principale variété introduite est le thé viridis var. Assamica.
Plusieurs expéditions de feuilles de cette variété ont été faites.
L'expertise reproche au thé d'Eala un goût spécial provenant de la
fumure ou du terrain et qui diminue sa valeur. On a coté néan-
moins les différents envois à i fr. le kilo (80 seurts néerlandais?).
Peut-être aussi, pensent les experts, le séchage est il défectueux.
Quoi qu'il en soit, ce chitl're paraît très intéressant, car l'on admet
généralement à Geylan qu'un théier trop jeune donne un produit
inférieur, ce qui serait le cas des plantes d'Eala.
Les essais sont poursuivis et les améliorations porteront sur le
séchage et sur la préparation dune autre variété originaire de
Cochinchine. Il sera important de connaître la cote des experts
quand les théiers d'Eala, actuellement âgés de trois ans, auront
atteint leur cinquième année.
Cola. — La var. G. acuminata est seule cultivée à Eala comme
étant la plus appréciée.
Il est impossible de songer à emporter les noix fraîches à cette
distance du marché métropolitain.
io2 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Cette culture doit donc être forcément réservée aux régions
côtières à moins de trouver sur place un débouché suffisant.
Quelques expéditions d'Eala ont été cotées cependant 50 fr. les
100 kilos (noix fraîches .
Les experts préconisent la stérilisation par l'eau bouillante :
5' à 110°. Cet essai va être entrepris sur une très petite quantité,
car les ordres de Borna sont d'expédier la totalité des semences à
Calamou (Calamou devenant la 2e station expérimentale du Congo
Belge et déchargeant Eala de toutes les cultures ne pouvant avoir
d'avenir que dans la zone du littoral .
Plantes à parfum.
Andropogon. A. citratus (citronnelle : Cultivé en terrain
dérobé dans les interlignes de Funtumia, cet essai doit être aban-
donné. La citronnelle trop envahissante gêne les arbres et arrête
leur croissance. Il faut donc un terrain spécial, ce qui augmente les
frais considérablement.
La direction n'est pas encore fixée sur le rendement et sait seu-
lement qu'il est possible de faire deux récoltes par an.
A. muricatus (Vétiver). - Plus coûteux à récolter par suite de
la nécessité d'arracher les racines partie utilisée , cette plante
donne un assez bon rendement : 35 litres par hectare.
Seule l'essence pourrait supporter les frais d'expédition, mais les
prix de revient n'ont pas encore été établis.
L'appareil à distiller n" 10 du plan) est spécialement destiné par
la Direction aux distillations d'essences afin d'étudier la possibilité
d'exporter de l'Intérieur certains produits sous le moindre volume
(fleurs d'oranger, papaye. Patchouli, etc.). Le vétiver peul s'exporter
et s'exporte de nos vieilles colonies en racines, il n'y faudrait pas
songer dans l'Intérieur du Congo.
Patchouli. - - Pogostemon patchouli. - Pousse vigoureusemenl h
Eala. Aucun essai tenté. Serait probablement possible en culture
dérobée à la '!'' ou '-V année de plantation du Funtumia.
L'AGRICULTURE AU CONGO BELGE 453
Plantes tinctoriales et tannantes.
Les essais ont porté sur le Bixa Orellana ou Rocou, les Lawsonia
et les Gœsalpinia.
Les prix où sont tombés ces produits en rendent toute exploita-
tion impossible.
Randia Cuvelierana. - - Je dois citer cependant cette plante indi-
gène dont les fruits donneraient un grand rendement au point de
vue tinctorial.
Un champ de culture étant en fructification, les fruits en sont
récoltés en ce moment et seront expédiés à Bruxelles afin d y être
expertisés.
Plantes médicinales.
Coca. — ErythroxylonCoca. — 3. 400 plants d'une très belle végé-
tation sont en culture et appartiennent aux variétés : Truxillo,
Huanaco et Bolivianum.
Des échantillons de feuilles de chacune de ces variétés ont été
expédiés en Europe. Le résultat a été excellent, sauf en ce qui con-
cerne la var. Bolivianum qui ne contenait pas trace de cocaïne.
Le premier envoi a donné I, 91 °/0 de cocaïne et le deuxième
1 . 95. La teneur admise jusqu'à présent peut varier, je crois, de 0, 3b'
à 2. 10 %.
Là encore il ne faudrait songer à exporter les feuilles. Mais, quel
est le chilfre de la consommation. Quel est le prix de revient et la
quantité de récolte ? Autant de questions que je n'ai pu résoudre à
La la.
Croton. — Croton Tiglium. - Comme pour presque toutes les
plantes tropicales à Eala, la végétation est parfaite, mais au point
de vue résultat il est difficile de donner un avis.
Quinquina. — Quoique tous les auteurs préconisent une altitude
considérable pour la culture des Cinchona, les plantations encore
jeunes (un an 1/2) poussent admirablement à Eala.
154 et i u es i:t mémoires
Les variétés cultivées sont :
C. Calisava
Josephiana
2.500 arbres < Suecirubra
Schukraft
Robusta
La variété G. robusta est particulièrement vigoureuse.
Plantes à épices et à aromates.
Vanille. - - Culture peu importante, mais collection très intéres-
sante comprenant 9 variétés :
V. planifolia Introduite
— pompona Congo Belge Indigène
- grandiflora
— Lujae i Cassaïe)
- aromatica (Iles Barbades) Introduite
— var. Borbonica —
— Laurentiana Congo Belge Indigène
— sp.
J'ai été frappé de la vigueur exceptionnelle du type Laurentiana
dont les tiges sont au moins doubles de celles des var. cultivées.
Un carré de V. planifolia est cultivé à Kala selon la méthode de
Bourbon avec tuteurs de Jatropha.
Giroflier. — Les Girofliers forment exception parmi les végétaux
cultivés au Jardin botanique : ils souffrent de l'humidité du climat.
Ils ne sont pas encore en production mais ne peuvent de toute
façon, offrir aucun intérêt. Huit autres variétés à épices (poivre,
gingembre, etc.) sont dans le même cas. Toutes ces cultures aban-
données à Eala ou conservées seulement à titre de collection et de
porte-graines seront poursuivies à Calamou.
.1 suivre. M. Lie,
Inspecteur <l Agriculture des Colonies.
/le SÉSAME DE L'EXTRÈME-< )RIENï
SES. 1 Ml M 1NDIC l M DC.
Suite.)
III. - CULTURE.
Nous allons maintenant étudier la culture de cette plante dans
les deux pays de l'Extrême-Orient sur lesquels l'attention doit être
attirée :
I" L Inde, parce que c'est le gros centre actuel de l'exportation
du sésame sur l'Europe;
2° LIndo-Chine, parce que ce pays est appelé pour cette culture
a remplacer le premier si nous savons tirer parti de la matière
première dont nous n'avons qu'à encourager et capter la produc-
tion.
A. — Culture dans les Indes anglaises et françaises.
I" INDES ANGLAISES
Centres de production. — La culture du sésame est répandue
dans la péninsule tout entière, mais elle couvre surtout la région
qui s'étend du nord au sud d'Agra a Madras et qui comprend :
Les provinces unies,
Les provinces centrales,
Une partie de la province de Bombay,
Et la province de Madras,
en laissant au nord-ouest le Panjab qui produit également une cer-
taine quantité des produits de la plante.
Variétés. — On y distingue trois variétés, le vcl ellou ou sésame
à graines blanches, qui pousse surtout dans les terres basses et
i56 ÉTUDES ET MÉMOIRES
profondément humides, le per ellou à graines noires et qui, vu les
lieux où il se développe, les terrains dont il se contente et L'altitude
où on le rencontre, semblerait être le Sesamum indicum type, ou
tout au moins celui qui se rapprocherait le plus de l'état originel
de la plante ; c'est d'ailleurs l'espèce qui donne le plus d'huile et la
meilleure ; enfin, le kour ellou, dont les graines sont d'un brun roux
et qui est en général cultivée dans des terres plus sèches que le vel
ellou et moins élevées que celles où vient le ]>er ellou.
Généralités sur la culture et les récoltes. — Les modes indigènes
de culture sont des plus variables, les trois variétés, à graines
blanches, à graines noires et à graines brun roux sont distribuées sur
une grande partie de la surface du territoire, dans les plaines et sur
les hauteurs, tantôt en cultures séparées, tantôt en cultures mixtes,
tantôt sur de larges espaces, tantôt au contraire elles ne forment sui-
vant les localités ou les districts considérés, qu'une culture de jardin.
Les différentes altitudes où évolue cette plante, la diversité de
composition des sols où on la développe, l'état variable d'hygro-
scopicité des terrains où elle pousse, expliquent les nombreuses
variétés que cette espèce végétale a été amenée à créer et dont
quelques-unes ont acquis des caractères définitifs ainsi que nous
l'avons démontré dans vin précédent chapitre.
Il est difficile, dans ces conditions, de déterminer une ligne de
conduite générale pour la culture dans ce pays, chaque habitant
sème a une époque qui lui a paru être la meilleure, vu L'altitude où
il se trouve, ou suivant qu'il est en possession de terrains secs ou
humides, gras ou sablonneux.
La plante heureusement est fort rustique, ce qui lui permet de
s'adapter aux circonstances les plus diverses, néanmoins, il semble
établi qu'une trop grande quantité de pluies nuit au rendement (ce
qui est parfaitement logique), et que la plante souffre lorsqu'elle
est exposée à des vents trop violents. Aussi, tenant compte de
tous ces facteurs, la trouvons-nous semée suivant les localités con-
sidérées aux époques les plus différentes de l'année :
En janvier dans le North Arcot,
En mai et commencement de juin dans les districts de Godavery.
«le 1 >eccan,
En juillet dans le district de Kandesh,
Kn septembre et octobre dans le district de Lohardugga.
LE SÉSAME DE L EXTREME-ORIENT
io7
D'ailleurs, l'époque de la récolte varie dans le même sens et sui-
vant que les pluies ont plus ou moins arrosé les cultures.
La récolte se fait en mars dans le Lohardugga,
En juillet dans le Godavery,
En août dans le Kang,
En septembre et octobre dans le Deccan et le Combatoro,
En novembre dans la province de Bombay,
En décembre dans le Kandesh.
Ces époques différentes pour les semailles sont en grande partie
basées également sur l'établissement de la mousson, l'époque de la
récolte, sur la plus ou moins grande quantité de pluie qu'elle a
amenée.
Aussi constatons-nous dans certains points, le Combatoro par
exemple, trois récoltes annuelles en terres sèches, alors qu'en
d'autres lieux deux récoltes sont rares, et que, généralement, vu
l'alternance des cultures on se borne à une seule récolte annuelle.
En dehors de cette hétérogénéité, la façon même de cultiver
est sensiblement la même dans l'ensemble des Indes anglaises, à
part quelques modifications locales insignifiantes et tenant le plus
souvent à la nature du terrain. Tel nécessitera deux labours, parfois
même un seul, alors que les terres noires en exigeront trois avant
d'être en état de recevoir les semences.
Terrain. Le Sesamum indicum croit indifféremment, comme
nous l'avons déjà dit, dans les sols humides ou secs, tantôt en
plaine, tantôt au contraire sur les hauteurs, c'est-à-dire dans les
terrains les plus différents qu'il se puisse trouver. Suivant ceux-ci,
un, deux, voire même trois labours successifs sont exécutés, et les
graines ne sont mises en terre qu'un mois après.
Malgré que ce végétal vienne ainsi n'importe où, il a été remarqué
cependant que les terres en bordure des cours d'eau, les terres
régulièrement colmatées et légèrement sablonneuses sont plus par-
ticulièrement propices au développement de la plante, à condition
qu'elles ne soient pas soumises à une trop grande humidité.
Semailles. — Les graines sont semées la plupart du temps à la
volée. Quelquefois, mais plus rarement, dans des sillons préalable-
ment tracés. Elles germent au bout de huit à dix jours ; le champ
est ensuite débarrassé des mauvaises herbes, quinze jours après
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N7° 99. 32
158 ÉTUDES ET MÉMOIRES
l'apparition des plantules, c'est-à-dire lorsque cplles-ci ont déjà
atteint 7 à 8 centimètres de hauteur.
Arrosage. — La plante se développe ensuite normalement sans
demander d autres soins, dans les régions sèches, qu'un arrosage
tous les 15 ou 20 jours. Dans certains endroits, les champs de
sésame sont irrigués, principalement dans la province de Madras.
On a bien soin de cesser les arrosages une quinzaine de jours
avant la maturité des graines, de façon à augmenter le rendement
en huile de celles-ci, procédé qui, là où il est usité, donne d'excel-
lents résultats.
Floraison. — Il faut attendre deux mois depuis les semailles
jusqu'à la floraison ; un mois après, les capsules sont parvenues à
maturité.
Recolle. — Pour la récolte, les tiges sont coupées au ras du sol,
puis mises en meules dans un endroit sec après avoir été recou-
vertes de feuilles de cocotier ou de bananier, elles restent ainsi huit
jours, au bout desquels on commence à enlever les graines.
Cette opération s'effectue en secouant la masse de la meule avec
des bâtons. La moitié des grains environ tombe sur le sol à ce
moment, l'autre moitié reste; on remet en meule, on laisse la masse
deux jours encore, puis l'on recommence le battage et les dernières
graines sont recueillies puis mélangées avec les premières.
En général, toutes les variétés de graines sont mélangées et por-
tées ensuite au moulin aliri d'en extraire l'huile.
Extraction de I huile. — L'appareil employé pour cette opération
est le moulin à huile commun dans toutes les parties de l'Inde, et
que l'on retrouve également en Gochinchine (Fig. 16).
Il se compose : I" d'un mortier M en bois dur, dont la partie infé-
rieure est solidement tichée en terri' et sur une assez grande pro-
fondeur, et dont la partie supérieure est évidée d'abord du sommet
vers la base, en forme de tronc de cône, puis en une cavité plus
larg-e alfeetant la forme d'un tronc de cône dispose'' en sens inverse
du premier. Sa base est une large surface concave. De cette surface
concave pkrl un canal 1), par ou s'écoule l'huile et qui va aboutir en
S <lan^ le 1/3 inférieur du mortier et se terminer par un bec facili-
tant le déversement de l'huile dans un récipient placé au-dessous.
LE SÉSAME DE L EXTKE.ME-OKIENT
159
Au-dessus de S, vers le milieu de la hauteur du mortier, se
trouve une encoche profonde, dans laquelle vient s'encastrer et se
lixer solidement une pièce de bois à laquelle, à l'aide de crochets
placés à son extrémité, on attelle des bœufs qui la font tourner
autour du mortier. L'extrémité de cette pièce de bois est taillée de
façon à être parallèle au sol et elle s'appuie sur lui grâce au poids
de grosses pierres disposées sur sa face supérieure en H.
Un pilon en bois dur appuie son extrémité inférieure sur la face
Fig. L6.
— Moulin à huile employé dans les Indes.
inférieure du mortier, et ce contact est rendu plus intime par ce
fait que l'extrémité supérieure du pilon P encastrée et maintenue
dans l'orifice K d'une autre pièce de bois attachée elle-même à la
pièce de bois L un peu en avant des pierres, est tirée en arrière par
leur poids qui assure ainsi un contact forcé entre la base du pilon
et la face inférieure du mortier.
Huile. — On comprend aisément que de cette façon toute la
masse des graines introduite dans le mortier soit soumise à une
pression très sérieuse permettant l'extraction de l'huile qui s'écoule
dans le récipient R et qu'on recueille au fur et à mesure.
L'huile obtenue est toujours très colorée, car on n'a pas pris la
précaution d'enlever le tégument des graines, riche, même dans la
variété à graines blanches, en matière colorante. D autre part,
comme nous le disions plus haut, l'indigène met le plus souvent
pêle-mêle les différentes variétés de graines dans son moulin, sans
aucun triage préalable.
1-60 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Épuration de V huile. — Dans certaines régions, pour éviter cel
inconvénient, on lave plusieurs fois les graines avant de les sou-
mettre à la pression, ou bien encore on les fait bouillir un certain
temps jusqu'à ce que la couleur disparaisse et que les graines soient
devenues blanches ; on les sèche alors au soleil et Ton extrait
ensuite l'huile comme il a été indiqué.
Dans le nord de la province de Madras, les indigènes ajoutent
toujours aux graines dans le mortier des fragments d'écorce de
Cassia auriculata ou de la gomme d'Acacia arabica, dans le but
parait-il d'augmenter la valeur du tourteau employé pour la nour-
riture des hommes et des animaux.
L'huile ainsi obtenue est claire et limpide ; elle est d'une consom-
mation plus agréable après avoir été conservée deux ou trois mois
dans des jarres qu'en étant utilisée de suite après sa fabrication.
Tourteaux. — Les tourteaux bruts sont utilisés dans toute l'Inde
pour la nourriture du bétail et souvent en temps de famine par les
classes pauvres de la société, surtout dans les provinces de l'Ouest.
2° Indes françaises.
Dans les Indes françaises, le sésame est cultivé comme aux
Indes anglaises. On y retrouve les trois variétés de graines, mais la
variété à graines blanches y est plus abondante que dans le reste
de la péninsule et la variété brune plus rare.
La production fait en grande partie l'objet de la consommation
locale; toutefois, dans les bonnes années, elle permet une exporta-
tion qui, pour la France, se maintient annuellement aux environs
de 1.500 tonnes et a par deux fois atteint un maximum de 3.000
tonnes.
B. — Culture en Indo-Chine.
Terrains. — Le terrain choisi par l'indigène varie suivant qu'il
s'agit de la variété noire ou de la variété blanche, c'est-à-dire sui-
vaut que le sésame est cultivé en plaine ou en montagne, car d'une
façon générale, on peut dire que c'est surtout en plaine qu'est cul-
tivée en Indo-Chine la variété à graines blanches, tandis qu'au con-
traire il n v a guère que la variété à graines noires que Ton cultive
en montagne.
LE SÉSA.ME DE L EXTREME-ORIENT
461
En plaine, ce sont surtout les terrains alluvionnaires et légèrement
sablonneux qui sont choisis de préférence ; sur les terrains élevés le
sésame est planté n'importe où ; il succède fréquemment en Annam
à la culture du maïs, les Mois le sèment souvent aussi sur les terrains
nouvellement défrichés.
Nombre de récoltes. — Dans la région montagneuse, on fait nor-
malement, dans la plupart des localités où cette culture existe, deux
récoltes par année. En plaine, on se borne à une récolte annuelle, non
pas que les conditions climatériques ou la valeur du sol ne per-
mettent pas d'en établir une seconde, mais simplement parce que le
terrain est absorbé par la culture du riz.
Semai/les. — On sème dans le courant du premier mois annamite,
c'est-à-dire en février; le terrain a été au préalable préparé par un
labour suivi d'un hersage. Les semailles se font quelquefois à la
volée (Sud- Annam et Nord Cochinchine, Cambodge), mais plus
généralement en lignes distantes de 15 centimètres environ (Nord-
Annam, Tonkin). Les graines sont ensuite à peine recouvertes par
un peu d'humus, épandu à la main dans le sillon.
Germination. - Elles germent rapidement : 6 à 7 jours après leur
mise en place, la tigelle sort de terre et la plante se développe nor-
malement : elle atteint en Indo-Chine la taille maxima de 0'" Nil à
I mètre. Les fleurs commencent à paraître en mai; 15 jours après
les fruits sont formés et prêts à être récoltés vers fin juin ou le com-
mencement de juillet.
Récolte. — La récolte se fait de la façon suivante : les pieds sont
selon les localités, ou coupés au ras du sol, ou arrachés purement
et simplement, ceci toujours quelque temps avant la maturité des
fruits ; les tiges sont mises en bottes, puis transportées dans les
maisons (fig. 17). Là, on les dispose par petits tas que l'on aban-
donne à eux-mêmes, en ayant soin toutefois de les dérober à l'action
trop forte du soleil. Aussi les recouvre-t-on souvent avec des nattes,
II se produit alors une sorte de fermentation qui fait jaunir puis
tomber les feuilles ; il ne reste finalement que les tiges auxquelles
adhèrent encore les capsules fructifères. On porte alors le tout sur
des nattes que l'on expose au soleil, quelquefois sur des lattes en
bambou au-dessous desquelles on a disposé des nattes. Le soleil ne
i62
ÉTUDES ET MEMOIRES
tarde pas à provoquer l'éclatement des capsules et la mise en liberté
des graines de la plupart des fruits (fig. 18). Un certain nombre de
ces derniers ne s'ouvrent quelquefois pas avec la même facilité ; l'in-
digène aide alors la déhisçence des capsules en frappant dessus avec un
petit maillet de bois ou, dans d'autres régions, en faisant passer sur
Fig. I". — Transport des tiges de Sésame en Indo-Chine.
les nattes un rouleau de bois. De cette façon, aucune capsule
n'échappe à l'éclatement et toutes sont forcées d'abandonner les
graines qu'elles renferment. Femmes et enfants retirent ensuite a la
main les débris des capsules, que l'on jette.
LE SESAME DE L EXTREME-ORIENT
463
Variétés. — Il y a deux sortes de graines en Indo-Chine, les
graines noires et les graines blanches. Les premières correspondent
à la plante cultivée dans la montagne, les secondes sont issues des
plantes cultivées dans la plaine ou le delta. Nous avons précédem-
ment donné notre avis sur cette pigmentation des téguments de la
graine, que nous pensons être due à une origine physiologique.
Fig. J8
Cour intérieure d'une maison annamite; c'est là que se font les opération^
préparatoires à l'extraction de l'huile : Séchage des grains, pilonage, etc.
Les graines noires sont considérées ici comme possédant une
richesse en huile plus grande que les graines blanches, ceci n'a rien
qui doive étonner, vu les lieux et l'altitude où se développent les
plantes; nous avons donné ' il y a quelques années l'explication du
phénomène. Ces graines tout en ayant un rendement supérieur en
1. Influence de Vh i midi té et de la sécheresse de l'atmosphère sur la végétation et la
structure des végétaux, l vol. in-8, Masson, édit.
404 ÉTUDES ET MÉMOIRES
huile, sont cependant vendues moins cher que les blanches, tout
simplement parce qu'elles ne peuvent, à cause de leur couleur, entrer
dans la fabrication des pâtisseries, où les graines blanches tiennent
une grande place.
Valeur des (/raines. - Un picul ' de graines blanches se vend
environ 4 piastres alors que les noires ne trouvent acquéreurs qu'à
raison de 3 S 50, voire même quelquefois 3 $ si la récolte est abon-
dante .
Un saù - cultivé donne environ 1 luong- -1 de graines, soit à peu
près 12 à 13 kilos.
Sélection des i/raines. — Quand on a recueilli toutes les graines
provenant de la récolte, on divise celle-ci en trois parts.
On choisit d'abord les plus belles pour les vendre telles que ; elles
trouveront leur utilisation dans la pâtisserie, mais seules les graines
blanches sont réservées à cet usag-e.
Le deuxième lot est constitué par les plus belles graines de ce
qui reste, elles sont destinées aux semailles suivantes. Après avoir
été soigneusement triées, elles sont légèrement séchées au soleil,
puis disposées dans une jarre en grès. On étend sur elles un lit de
cendres, afin d'empêcher les insectes de les détruire et à cet effet on
dispose également, par-dessus les cendres, un lit d'herbes aquatiques.
sorte de Renouée à très forte odeur. Ensuite, les graines sont pla-
cées dans l'endroit le plus sec de l'habitation ou elles restent du i''
ou .">' mois, jusqu'à la tin du 12e.
Le troisième lot, le plus abondant, est destiné à l'extraction de
l'huile. Les graines sont tout d'abord grossièrement décortiquées:
pour cela, on les ébouillante deux ou trois fois et on les étend ensuite
au soleil; lorsqu'elles sont sèches, on les dispose dans un van et en
même temps qu'il secoue ce dernier, l'indigène souille avec énergie
sur l'ensemble; la mince pellicule qui entoure la graine, recroque-
villée par le soleil se sépare, s'envole et finalement il ne reste plus
dans le van que les graines décortiquées.
I . Le picul vaut !'>'■'< kil. 100.
•_». M. -Mue annamite : dans un saù il y a io mâus, !>■ raâu \ au! ■<*> aie-..
;;. Le liions esl un panier d'une certaine contenance, il faul environ ■'< luongs pour
faire un picul.
LE SÉSAME DE L'EXTRÊME- ORIENT
465
Extraction de Vhuilc. - On les dépose alors dans un mortier en
bois M (fig. 20) et on les écrase à l'aide d'un pilon de bois P
(fig. 20).
La masse ainsi obtenue est disposée dans un vase V (fig. 21) de
bois ou de terre suivant les localités, dont le fond est percé d'un
certain nombre d'orifices. Ce vase s'adapte exactement sur l'ouver-
ture d'un autre vase en terre W, qui contient environ un tiers d'eau ;
entre les deux vases et pour rendre la fermeture plus hermétique,
on ajoute sur les bords un morceau de feuille de bananier ; s'il existe
..'_ ■■
Fig. 19.
-Installation annamite pour l'extraction de l'huile : les dfflerents instruments
nécessaires à cette opération sont groupés sur cette photographie.
encore malgré cette précaution quelque fuite, elle est bouchée par
une poignée de son délavé dans l'eau ou même avec une poignée
d'argile.
Le vase supérieur est surmonté d'un couvercle C et l'appareil
ainsi constitué est porté sur un feu de bois, dont il est séparé par un
trépied en fer. L'eau du vase inférieur entre en ébullition et la pâte
de graines écrasées est pendant une heure environ, noyée dans un
bain de vapeur qui la ramollit et prépare une sortie plus facile de
l'huile qu'elle contient.
ilWi
ETUDES ET MEMOIRES
Quand la pâte a été traitée de cette façon, elle est déposée sur
une toile grossière T (fig. 22 > dont les bords reposent sur un anneau
M
Fig. 20. — Mortier en bois et pilon de la même matière.
de rotin tressé; on emplit le récipient ainsi obtenu, en donnant à
la matière une convexité sensiblement égale à celle de la partie infé-
Fig. 21. — Appareil destiné à soumettre à la vapeur la pâte provenant du pilonage des
grains de Sésame. — C couvercle, V récipient à fond percé «le trous, W marmite où
l'on lait bouillir l'eau.
LE SESAME DE L'EXTREME-ORIENT
iliT
rieure, puis on recouvre le tout d'un second morceau de la même
étofïe, par-dessus lequel on enfonce un second anneau de rotin qui
ira se juxtaposer exactement au premier; les deux anneaux
enferment ainsi complètement une certaine quantité de pâte et
forment une sorte de gâteau biconvexe G (fîg. 22), que l'on va sou-
mettre au pressoir.
Fig. 22. — Doux phases de la confection du gâteau à presser : T toile grossière disposée
en cuvette B sur un anneau de rotin A. G les deux moitiés réunies montrant un
;;àleau prêt à être mis au pressoir, etc.
Celui-ci comme tous les pressoirs indigènes est très rudimen taire
et diffère un peu des pressoirs tonkinois que nous avons décrit pour
l'extraction de l'huile de ricin '. Il se compose d'une poutre de bois
épaisse évidée en son milieu. Cette poutre P repose sur deux autres
morceaux de bois A et B servant de pieds et fortement fixés dans le
sol. De chaque côté, et à l'intérieur de la partie évidée, sont deux
poutres pet p', plates, immobilisées dans leur partie inférieure par
deux morceaux de bois, deux cales, fichées dans le sol et qui leur
servent de point d'appui. Les deux poutres p et p' peuvent se mou-
voir à l'encontre l'une de l'autre dans leur partie supérieure, dans
l'intervalle correspondant à la partie évidée et diminuent, au fur et à
mesure du mouvement, le volume de la pyramide comprise entre leurs
points d'appui et la base de la poutre P, soumettant par conséquent
à une pression de plus en plus forte tout élément introduit entre
elles. Ce rapprochement de la partie supérieure des masses p et p' se
fait grâce à des coins en bois dur c et c' de plus en plus gros, que
l'on enfonce successivement entre elles et le bord externe de la partie
1. Dubard et Eberhardt, Culture du ricin en Indo-Chine. Extraction de l'huile
Bulletin du Jardin Colonial. 1906 .
468
ÉTUDES ET MÉMOIRES
é vidée de P, en a et (3, et que Ton chasse successivement à l'aide
d'un puissant maillet de bois (fig. 23 et 24) pour introduire à leur
place des coins de dimensions supérieures.
Fig. 23. — Pressoir annamite.
Ce pressoir est sujet à des modifications de détails très nombreuses
eï n'est autre, en réalité, que le pressoir en usage dans toute la
Malaisie, à Java en particulier, et désigné souvent par les auteurs
sous le nom de presse javanaise. Il est plus que probable d'ailleurs
que smi usage a été importé de Java en Indo-Chine par les colonies
indoues, créatrices du royaume du Ghampa : c'est à cette même ori-
gine qu'il faut îapporter les usages des graines et de l'huile de
sésame dans le Sud-Annam et au Cambodge, usages de tous points
identiques aux usages domestiques et médicaux indous.
Extraction <Jc I huile. — Pour l'extraction de L'huile on introduit
le gâteau de pâte à traiter entre p et //. en (), après avoir au préa-
lable disposé sous lui une spathe d'aréquier 1). pliée en deux, dans
laquelle tombera, au fur et à mesure de son expression, l'huile, «pie
I on recueille ;< La sortie de ce goulet primitif dans un vase de terre
\. situé devanl Le pressoir, et Le plus généralement en contre-
bas.
Les graines <!<• sésame ne sont soumises qu'à une seule pression
LE SÉSAME DK L'EXTRÊME-ORIENT i69
et l'huile est vendue telle que pour la consommation, sans être débar-
rassée par une nouvelle cuisson de l'eau qu'elle peut contenir encore.
Il faut 1/4 de luong, c'est-à-dire environ i kilos de graines, pour
obtenir un litre d'huile.
Un autre procédé d'extraction de l'huile employé dans les pro-
vinces de Phu-Yèn et de Quang-Ngai consiste, après avoir écrasé
les graines, à les jeter dans l'eau bouillante et à laisser le tout sur
Kig-. 24. — Accessoires de la presse : coins et maillet.
«
le feu pendant une demi-heure environ. On laisse refroidir ensuite
et 1 on décante pour obtenir l'huile. Dans les deux cas, et principa-
lement dans le second, on abandonne une certaine quantité d'huile
dans les tourteaux, aussi ceux-ci sont-ils très riches en matières
grasses.
Commerce. — Gomme nous l'avons déjà signalé, l'exportation du
sésame dlndo-Chine en Europe est insignifiante ; presque toute la
production est captée, aussitôt après la récolte, par les Chinois qui
l'exportent sur Hong-Kong.
En 1907, on en a exporté dlndo-Chine et principalement d Annam
98.993 kilos. L'huile également donne lieu à des transactions. Mal-
heureusement, dans les renseignements fournis par le service des
douanes, elle est confondue dans l'exportation générale sous la
rubrique : huiles fines pures, c'est-à-dire huiles de sésame, d'ara-
chide et autres.
L'exportation de l'ensemble de ces huiles était sur Hong-Kong
de 149.283 kilos en 1909.
La culture du sésame en Indo-Chine se fait surtout en Cochin-
chine, au Cambodge, en Annam etauTonkin. Elle paraît insignifiante
au Laos.
A suivre.) Ph. Eberhardt,
Docteur es sciences,
Inspecteur d'Agriculture rn Indo-Chine-
LE MAIS AFRICAIN
(Suite.)
Usages locaux. — Fruits entiers. - - Avant la maturité complète,
les épis de maïs contenant des grains encore laiteux et sucrés, sont
sortis de leur spathes, puis grillés au feu. On trouve aussi cou-
ramment le maïs bouilli sur les marchés locaux.
Farine de maïs. - - Pour préparer la farine de maïs on emploie le
grain bien mûr et on le concasse grossièrement dans des mortiers
en bois au moyen d'un pilon, puis on moud le produit obtenu, sur
une pierre plate jouant le rôle de meule gisante sur laquelle <>n fail
glisser à la main, en exerçant une pression énergique, une deuxième
pierre de dimension bien plus faible jouantle rôle de meule courante.
Le produit de la mouture est ensuite tamisé pour séparer la farine
pure. Le résidu restant sur le tamis sert à nourrir les poulets et les
pores.
Souvent, on prépare la farine par une seule opération en broyant
directement le grain sous la meule, le pilonage préliminaire étant
supprimé.
On commence à importer au Dahomey et au Lagos des concas-
seurs de maïs du type « The Swift Mill » et dans les centres impor-
tants, notamment à Porto-Novo, les indigènes emploient très volon-
tiers cet instrument dont ils reconnaissent la supériorité pour
réduire le maïs en farine.
Ce moulin est manœuvré facilement par un homme à la cadence
d'environ 70 à 73 tours par minute.
11 ne sert pas à fabriquer directement la farine ; il concasse seu-
lement, plus ou moins lin suivant le réglage, et permet d'obtenir
deux produits. Le produit n" 1 est le résultat du concassage direct
du grain. La façon se paie à raison de 1/2 décime pour une cuvette
de maïs environ ï kgr. 600). H faut approximativement 380 tours
de volant pour broyer cette quantité.
LE MAIS AIKKAI.N t71
Le produit n° 2 est obtenu en repassant dans le moulin légère-
ment resserré, la mouture n" 1.
Pour transformer une cuvette en ce produit, le fabricant prend
un décime ; cette repasse coûte donc, comme la première opération
I 2 décime. Elle exige environ 2S0 tours de volant, soit une durée
de quatre minutes.
Les moutures 1 el 2 sont employées pour la fabrication de
l'akassa. La mouture n" 1 est très peu employée, car elle est trop
grossière. La mouture n° 2 est mise dans le fond d'une jarre, et
recouverte d'eau pendant \ à ."> jours, pour être rebroyée dans
le moulin indigène.
Pour faire la farine de maïs, la mouture n" 2 est broyée à sec
sous la meule, et sassée.
Akassa,. — Le maïs concassé dans un mortier en bois, est mis a
tremper dans l'eau pendant une période d'un à quatre jours pour
produire une fermentation qui facilite la séparation de l'amidon et
développe un petit goût aigrelet très apprécié des indigènes. On
sépare ensuite au moyen d'une calebasse percée de trous ou d'un '
tamis en bambou le produit solide du liquide de fermentation. Le
résidu est écrasé sous la pierre plate, réduit en pâte qu'on délaie
dans 1 eau et qu'on tamise de la même façon que précédemment.
Le liquide provenant des deux tamisages a entraîné l'amidon ; on le
recueille dans des calebasses où on le laisse déposer. On décante
et c'est la bouillie blanche qui reste au fond des calebasses qui sert
à faire l'akassa. Cette bouillie tluide est versée peu à peu dans une
jarre en terre et chauffée en agitant avec une barre de bois, jusqu'à
ce que la niasse devienne de consistance gélatineuse ; à ce moment
on arrête la cuisson, on recueille la pâte avec une cuiller en bois et
on l'enveloppe par portions de 300 à 400 grammes entre deux
feuilles vertes (de bananiers ou de balisiers . Les boules d'akassa
refroidies se vendent à des prix variant entre 0 fr. OS les deux et
0 fr. 05 la douzaine suivant les régions.
Dans les pays Yorubas, lé mais est d'abord mis à tremper pen-
dant deux ou trois jours, écrasé et délavé sur un tamis avec de
l'eau qui entraîne l'amidon et des fragments de pulpe.
Aguidi. — - L'akassa ne se garde guère plus d'un jour car il est
rapidement altérable; aussi passé ce délai met-on les feuilles qui
t/2 ETUDES ET MEMOIRES
le contiennent sur des branchettes placées au-dessus dune casse-
role où on fait bouillir de l'eau. Ainsi cuit, l'akassa prend le nom
d'aguidi et se garde aisément six à sept jours.
Igbaga. — Le maïs est cuit dans l'eau, écrasé et lavé. L'amidon
séparé par décantation, est recuit et donne une pâte douce que
l'on mange comme pain avec des légumes ou de la soupe. C'est un
plat ^ oruba.
Adon. — Le maïs est fortement grillé, écrasé et malaxé avec
de l'huile de palme, du sel et du piment. On en fait des galettes
que l'on coupe par tranches et que l'on mange tel que ou avec de
l'akassa. Cette préparation courante au Lagos est remplacée au
Dahomev par un mets analogue obtenu avec les haricots indigènes
(aïcounj.
Chapala. — Mets Yoruba préparé avec du maïs tendre pilé et
mélangé de sel et de piment, et cuit dans un pot.
Gou. — Préparation identique faite au Dahomey, mais cuite dans
des feuilles, à la vapeur comme 1 aguidi.
OU sekcte. C'est la bière des Yorubas. Le maïs est mis à
germer dans des calebasses, dont le fond est garni de feuilles, pen-
dant quatre jours. Ce malt est ensuite écrasé et passé dans un
tamis avec une quantité d'eau suffisante que l'on fait bouillir douze
heures. La décoction est mise à refroidir, est décantée et versée
dans un vase contenant déjà un peu de bière. On laisse la fermen-
tation se poursuivre trois jours; après quoi la bière est à point.
Usages en Europe. — Les maïs trouvent leur emploi en Europe
dans les amidonneries, les distilleries d'alcool et la nourriture du
bétail. Les maïs blancs sont préférés et se paient plus cher que les
jaunes pour la raison qu ils servent aux trois usages ci-dessus indi-
qués, .tlors que les jaunes ne peuvent servir à la fabrication de
l'amidon.
Des échantillons de m;iïs blancs et jaunes, adressés à Hambourg,
étaient cotés en mai 1909 :
... l Affoffodocomé ; 169 francs la tonne, en disponible
Blancs ' ,v .,,„ .
/ . \ î « > 1 1 > mm» embarquement mai.
i Kle \ cl ( 166,50 en disponible
Jaunes ' K .
i Omnto r I5(S embarquement mai.
Le mais africain 473
A la même époque les maïs blancs Agogodocomé et Nioli étaient
cotés 172 francs à Liverpool.
L'écart des germes ne se fait pas en Europe, il est pratiqué aux
Etats-Unis dans les usines qui fabriquent la farine de maïs et
accessoirement de l'huile de maïs et des tourteaux formés des
rejets.
A la même époque, à Hambourg- :
La farine (Hominy feed), valait 17o fr. la tonne; les tourteaux
valaient 168 fr. la tonne.
Si l'on met à part les fluctuations de prix dues à des causes
étrangères aux marchés, on peut admettre que les maïs de la côte
du Bénin, qui sont généralement blancs, ont une légère plus-value
sur les maïs argentins, habituellement jaunes ou mélangés.
E. —Quelques conséquences du développement
de cette culture.
Concurrences culturales. — En s'implantant de si rapide façon,
la culture du maïs n'a pas été sans soutenir de concurrence écono-
mique de la part d'autres productions déjà établies ou en voie de
développement.
Dans les régions de palmeraies elle est restreinte du fait que la
vente de l'huile et des amandes procure à l'indigène, à travail égal,
un bénéfice égal ou supérieur.
Les rendements y sont d'ailleurs plus faibles qu'en défriche-
ments de forêts ou de friches arbustives. Cela s'explique du fait
que les régions de palmeraies, correspondant presque exactement à
celles de dispersion des villages, les sols cultivés de longue date
pour la production des denrées alimentaires, y sont très fatigués.
Le fait s observe de façon frappante dans la banlieue de Porto-
Novo. véritable forêt de palmiers où les maniocs et les maïs sont
malingres, où les tubercules d'igname sont petits. La production
du maïs pour l'exportation y est nulle. Partout ailleurs où l'indi-
gène dispose de terrains de culture en dehors de ses palmeraies, il
se livre alternativement à la culture du maïs ou à l'exploitation de
ses palmiers suivant l'impression que lui a laissée la campagne
commerciale précédente.
Au Lagos, à ces considérations se joint l'engouement dont jouit
Bul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 99. 33
174 ÉTUDES ET MÉMOIRES
la culture du cacaoyer. C'est ainsi que dans la région qui s'étend
d'Agege à Otta, le maïs après avoir chassé le coton se trouve lui-
même progressivement éliminé par rétablissement de grandes
cacaoyères.
L'observation de ces concurrences culturales est tout à fait sug-
gestive ; celle qui se produit actuellement entre le coton et le maïs
est typique.
Ainsi que je l'ai montré plus haut, un hectare de terrain cultivé
en maïs, en sols de friches ou de forêt, rapporte un revenu brut
annuel de 135 à 200 francs.
La même étendue cultivée en cotonnier donnerait au maximum
400 kilos de coton brut qui, au prix de 0 fr. 18 à 0 fr. 20 le kilo,
vaudraient de 72 à 80 francs.
Le travail exigé pour l'obtention de 400 kilos de coton brut,
n'est pas comparable à celui que demande la culture d'un hectare
de maïs et je ne suis pas sûr que cette dernière constatation n'ait
frappé davantage que la première, l'indigène étant toujours éco-
nome de ses efforts.
Toujours est-il que dans les limites d'une journée de portage tout
au long des chemins de fer et des voies navigables, la culture du
cotonnier a été abandonnée, même pour la production du coton
familial.
Mlle s est trouvée rejetée vers les terres trop éloignées des voies
de transport pour que le maïs, matière encombrante, puisse y
arriver sans être grevé de frais onéreux. C'est la raison pour
laquelle on fait encore du coton dans l'Est Togoland et pourquoi
dans notre étroit Dahomey, parcouru en long par deux fleuves en
partie navigables, et deux railways, cette culture s'est trouvée
rejetée fout au Nord, dans la région de Savalou-Doumé, à deux
jours du bout du rail. Un branchement relierait-il cette région
peuplée à Agouagon que la culture du coton disparaîtrait pour
faire place au maïs. Le Lagos n'a point échappé à cette règle; le
coton a été successivement éliminé jusque près d'Abeohuta. Dans
celle dernière ville, ainsi qu'à Ibadan, aux meetings des Sociétés
d'agriculture auxquels j'avais été aimablement convié à mon der-
nier voyage, l'opinion des fermiers a été unanime que la vente du
maïs était supérieure à celle du coton.
N'était la crainte de l'Alake d'Abeokuta et du Haie d'ibadan de
voir amener la famine dans ces énormes agglomérations, par la
LE MAIS AFRICAIN i~-">
vente du maïs et la recommandation faite par eux à leurs adminis-
trés de ne pas en vendre, l'aire de culture de cette céréale occupe-
rait déjà toutes ces régions, sauf les terrains trop appauvris pour
fournir des rendements rémunérateurs.
Défobestation. — Nul ne sera surpris que par suite de ce déve-
loppement intense de la culture, le régime forestier des régions
intéressées ait fortement souffert.
Au Lagos, sur le raihvay, il n'existe plus de forêt bien au delà de
la Station d'Otta ; à l'Est la partie nord de la région des Jebus
n'est plus qu'un échiquier où les surfaces cultivées alternent avec
les massifs de forêt et les égalent.
Mais c'est au Dahomey et au Togo que ce qui restait de l'ancien
massif forestier a été .le plus maltraité. Dune façon générale, dès
1 90 i il n'en existait plus au Sud du parallèle d'Allada, à pact
quelques coulées le long des lagunes, sur les pentes des thalwegs
et dans les régions de source.
Ces coulées forestières auraient pu servir à L'établissement des
kolateraies et de cacaoyères ; elles ont presque partout disparu
sauf là où le sol était trop sableux ou la pente trop forte.
Sur les terres de plateau, les noirs ont remis en culture les
friches arbustives qui les couvraient, amenant leur disparition pro-
gressive et leur remplacement parla friche herbacée ou steppe.
Au nord du parallèle d'Allada et jusqu'à la dépression maréca-
geuse de la Lama, il existait jusqu'en l!)(Ji d'assez importants
massifs forestiers qui englobaient les sources de l'Ava, du Kroneyon,
de l'Adjagbé et du Dati.
Ils couvraient également le plateau qui sépare ces fleuves et
rivières de la Lama et de la Sô d'une part, du Coutfo de l'autre.
Quelques trouées avaient déjà été faites pour l'établissement des
fermes des gens de Gé, de Coli, d'Aiou et de Ouagbo, mais la majeure
partie était restée intacte soit à cause de la difficulté de les abattre
(régions de plateaux), soit par la défense des léticheurs d'y mettre
la hache et le feu (régions de sources, bas-fonds, thalwegs, bois
fétiches).
A l'heure actuelle il n'en subsiste plus que quelques vestiges,
l'indigène n'a pas craint de pousser ses champs de maïs jusqu au
voisinage immédiat des sources.
Les conséquences s'en sont faites sentir à bref délai. On peut
47b' ÉTLDES ET MEMOIRES
déjà observer la diminution du volume de quelques sources et leur
régression vers la mer, rabaissement très sensible du plan d'eau
dans les thalwegs et le comblement progressif de quelques sources
par suite du ravinement.
La suppression de l'épais rideau forestier qui couvrait la crête
nord du plateau qui s'étend de la Lama à la mer permet dès main-
tenant à l'harmatan de souffler sur des portions étendues de terri-
toire qu'il ne pouvait atteindre auparavant et de dessécher de nom-
breuses cultures.
Au point de vue intérêt public la déforestation des thalwegs et
des régions de source pour des raisons autres que l'établissement
de cultures arborescentes (kolatiers, caoutchoutiers, cacaoyers)
devrait être rigoureusement interdite. Le respect de la liberté du
noir ne saurait excéder celui qui est consenti aux citoyens des
différents Etats de l'Europe.
Au point de vue économique, les gouvernements ne devraient
point perdre de vue que le domaine forestier constitue la seule
réserve de terrains de culture et que la progression rapide des
exportations se fait grâce à cette réserve et à ses dépens.
Il ne saurait être question de rendre intangible telle ou telle par-
tie du domaine forestier (à part bien entendu celles présentant un
intérêt public), mais le souci d'un avenir prochain devrait conduire
toute administration à s'opposer au pillage général et à la destruc-
tion de cette portion du domaine public.
Extension des palmeraies. — La suppression de la forêt pour la
culture, amène inévitablement la création de nouveaux peuplements
de palmier à huile, soit que l'indigène les établisse, soit qu'ils se
créent par propagation naturelle.
Sous forêt, le couvert empêche généralement les fruits apportés
par les animaux qui s'en nourrissent, de germer et de se déve-
lopper.
La forêt abattue, l'observation montre que quantité de fruits,
dont la germination serait., d'après les indigènes, facilitée par la
combustion de la superlicie coupée, se développent dans les deux
années qui suivent le défrichement.
Le sol abandonné se couvre de friche arbustive où les palmiers
se maintiennent tanl bien que mal, prenant cet aspect élancé et
malingre, si caractéristique.
.E MAIS AFRICAIN*
i77
A la reprise du sol, la friche abattue dégage ces jeunes peuple-
ments qui dans les trois ou quatre années de culture qui suivent,
prennent leur développement et se mettent à fructifier. On assiste
ainsi depuis une dizaine d'années, à une extension extraordinaire
des palmeraies, qui pallie, dans une certaine mesure, à la dispari-
tion des forêts.
F. — Commerce intérieur.
Production" totale. — J'ai indiqué au début, à l'aide de quelques
chiffres, avec quelle rapidité s'est développée la production dès que
le commerce eut commencé ses achats. Les chiffres annuels d'ex-
portation en donneront une idée plus précise.
Exportations annuelles du maïs du Bénin
en tonnes.
Années
Togo
Dahomey
La^os
Totaux
1897
82
466
73
5
387
607
793
660
9.400
7.700
19.300
30 . 000
j)
»
56
2
2
24
207
2 . 060
7.300
7.840
19.974
»
M
194
96
1.324
4.688
9.384
13.072
9.891
21.957
82
466
73
61
583
705
2.141
5. 555
20.844
28.072
37.031
71 .157
1898
1 899
1900
1901
1902
1903
1904
1605
1906
1907
1908
L'accroissement si rapide de la production pour chacun des pays
envisagés, correspond à des faits précis, l'ouverture du chemin de
fer Lome-Palime au Togo en 1907, l'ouverture du chemin de fer
de Sakété et l'abaissement des tarifs sur la voie Cotonou-Bohicou
au Dahomey en 1908.
11 faut joindre à cela l'encouragement donné à la culture par
l'excellente tenue du marché des grains ces dernières années, qui
a permis aux acheteurs sur place d'accroître sans cesse leurs prix.
Il n'y a pas lieu de penser que ce développement de la production
doive se restreindre. Ainsi que je l'indique plus loin, la côte du
£78 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Bénin possède des territoires côtiers très étendus et propres à cette
culture qui n'attendent pour participer aux exportations que la
création de voies de transport.
Or il n'est pas douteux que les divers gouvernements, séduits
par les transformations apportées par la construction des voies
ferrées aux diverses régions de cette côte, ne s'appliquent à com-
pléter leurs réseaux respectifs au fur et a mesure des disponibilités
budgétaires.
De ce fait il faut donc compter sur un accroissement très sen-
sible de la production. Par ailleurs il faut compter que les voies
ferrées de Lome-Palime, Cotoncru-Savé et Lagos-Geba, sont loin
d'avoir produit tout leur effet utile.
Pour toutes ces raisons, il n'y aurait pas lieu d'être surpris que
la production ait doublé d'ici cinq années, en admettant que le
marché des grains se maintienne en forme normale.
Ces approximations ne tiennent pas compte du facteur impor-
tant que constituent les Provinces Centrales et de l'Est de la
Nigeria dont la production pourrait égaler sensiblement celle des
trois autres régions réunies.
Centres de production. — Les indications sommaires qui suivent
donneront une idée plus exacte de l'état actuel de la production du
maïs et de son avenir.
Togo.
Le district le pins important est celui d'Anecho ; il centralise la
production de toute la zone côtière Est par le système lagunaire
côtier, le fleuve Mono et les voies ferrées qui relient Lomé à Petit-
Popo et à Atakpamé. Anecho a exporté, en 1900, L400 tonnes de
maïs, 1 1.270 en li>07, et plus de la moitié des exportations totales
de la Colonie en 1908, soit 15 à 16.000 tonnes.
Les régions traversées par les chemins de fer Lome-Palime,
ouvert en 1907, amenèrent un accroissement de production d'envi-
ron 5.000 tonnes et d'environ le double en 1908.
Dahomey.
Les ports d'exportation sont avec leurs chiffres respectifs en
tonnes :
LE MAIS AFIilCAIN
479
Années
Porto-Novo
Via Lagos
Cotonou
Wydah
Grand-Popo
1906
1907
1908
4089
3031
9097
1136
1188
5040
728
I 520
1747
1327
2100
4090
Ces chiffres se décomposent de la façon suivante d'après les
indications que je dois à l'obligeance de M. Bernis, Directeur du
chemin de fer, de M. Peauline, alors Directeur du wharf de Coto-
nou, et les observations que j'ai moi-même relevées.
Importance respective des divers centres de production.
Porto-Novo
Via Lagos
9097 tonnes
Cotonou '
5206 tonnes
Ouidah
Grand-Popo
I
s
3290 T . .
1000 T..
Ï800 T. \
914 T. S
4292 T..
•
5.714
17 17 T
1090 T
Région Porto-Novo, Saké té
Région Ouémé
Régions de Sô-Ouémé
du lac Nolhoué et lagune
de Porto-Novo
Région du chemin de fer
Lagunes et lac Ahémé
Bassin du Mono, lac Ahémé
Région Porto-Novo, Saké té. — La gare de Kouti qui se trouve à
la limite Nord de la grande forêt de palmiers, partage cette région
en deux parties distinctes. Au Sud l'exploitation des palmeraies
occupe la majorité des indigènes, les sols épuisés par des cultures
vivrières répétées sont peu propices au maïs. Cette section n a
produit pour l'exportation en 1908 que 693 tonnes.
La portion Kouti-Sakété au contraire, peu riche en palmiers est
couverte de vieilles friches arbustives et de fragments de forêts ; la
culture du maïs y est très développée, principalement dans les
secteurs de Sakété et d'Ifanhy. La production y a atteint 2.597 T.
Elle est susceptible d'un certain développement par l'extension des
terrains de culture au nord de Sakété et dans une partie des terri-
toires bordant la frontière anglaise, que le prolongement du che-
min de fer desservira prochainement. Mais je ne pense pas qu'çlle
dépasse de beaucoup le chiffre de S à 6.000 tonnes.
1. A noter que le chiffre fourni par le wharf de Cotonou. 5206 T. est supérieur à
4-80 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Région Ouémé. — Comprend les rives mêmes du fleuve jusque
vers Dogba et les régions de Zagnanado-Cové à l'Ouest, celles de
Massé, Houelli a l'Est. La plupart du maïs produit est porté à
Sagon, embarqué et vendu à Affamé ; il provient principalement de
la rive droite, Gové qui est un marché important en fournit de 100
à 200 tonnes selon les années. Les gens de Massé et de Houelli
en apportent aussi une petite quantité ; la pénétration commer-
ciale s'est peu aventurée vers ces pays riches mais peu hospita-
liers. Il est probable que la prolongation du rail chez les Hollis
amènera une heureuse modification dans les habitudes de ces
diverses tribus qui s'adonnent volontiers au travail de la terre.
Région Sô-Ouémé, lac Nokoué, lagune de Porto-Novo. — Elle est
formée en résumé de l'ensemble du delta intérieur constitué par les
alluvions du Sô et de l'Ouémé, y compris les bords continentaux
dont l'un abrite les marchés de Zivié et Yévié, et l'autre se dirige
sur Porto-Novo.
C'est une des plus curieuses régions de la côte et une des plus
riches; les sols y sont fertiles, les communications par eau des
plus aisées. La production qui atteint près de 6.000 tonnes en
1908 ne doit pas être considérée comme devant s'accroître beau-
coup. Les palmeraies y sont nombreuses, une partie de ses habi-
tants s'adonne à la fructueuse industrie de la pêche, enfin par la
facilité des communications, elle a été la première à donner à cette
culture son plein essor. Presque tout le maïs qu'elle produit, est
écoulé sur Porto-Novo, par de grandes pirogues que louent les
maisons de commerce.
Région du chemin de fer. — Comprend toute la partie moyenne
du Bas-Dahomey, entre l'Ouémé et la Sô d'une part, et le Couffo
de l'autre. Elle est coupée en deux par la vaste dépression de la
Lama, laissant au Nord la région d'Abomey, au Sud celle d'Allada.
Son développement économique montre le plus bel exemple que
je connaisse à la côte de 1 influence des tarifs de transport sur la
prospérité d'un pays.
Avant PJ07, les tarifs du chemin de fer du Dahomey étaient très
élevés sur le premier tronçon, jusqu'à la Lama et prohibitifs pour
le maïs, au delà. L'exportation totale n'atteignit cette année que
1.368 tonnes, dont ~-> pour la région d'Abomey.
LE MAIS AFRICAIN
481
Dès l'abaissement des tarifs, la culture de cette céréale se répan-
dit, alors même que les indigènes étaient a peine assurés de trou-
ver le long de la voie des acheteurs.
La Compagnie transporta en 1908, sur Cotonou, 4.900 tonnes,
dont 2.62o provenaient de la région d'Abomey. Le tableau ci-après
donne pour chaque gare les quantités exportées, ces chiffres
doivent être considérés comme étant une réelle représentation de
l'importance de cette culture dans les régions qui les avoisinent,
car chacune d'elles constitue à l'heure actuelle, un marché.
Maïs exporté sur Cotonou des différentes (/ares, en tonnes.
Gares
190"
190S
( Bohicon
IN
5
52
1 15
222
1 18
435
210
133
1780
845
710
210
220
660
340
140
RéSion Kinta
dAbomey ( Ouassougon
/ Toffo
1 Ouajiba
Région J Attogon
d Allada \ Allada
1 Torricada
Tori
1.368
1 . 900
Pour avoir une idée exacte de la production de la région
d' Allada, il faudrait ajouter à ces chiffres près d'un millier de
tonnes représentant les maïs exportés par le Coulïo d'une part et,
de l'autre, ceux portés sur les marchés du Zivié et Yévié sur le lac
Nokoué. Le transport en pirogue de ces marchés à Porto-Novo est
en effet peu coûteux, ce qui permet aux maisons de commerce de
payer le maïs un prix sensiblement plus élevé que sur les stations
de la voie ferrée.
Les noirs n'hésitent pas à porter leur denrée pendant une journée
pour bénéficier de la plus-value, et si l'on voit moins de gros con-
vois que jadis, au temps des tarifs élevés, traverser le chemin de
fer pour se rendre sur le lac, à une journée de là, une grande
partie de la production des terrains situés à l'Est s'y rend-elle tou-
jours.
582 ÉTUDES ET MÉMOIRES
La région d'AUada produit donc environ 3/300 tonnes de maïs;
c'est un chiffre très faible eu égard à son étendue et au nombre de
ses habitants.
Elle possède des surfaces très étendues de friches arbustives et
des portions de foret ; une portion de son territoire (N.-E. d'AUada)
est encore en partie inculte.
Il faut donc la compter parmi celles qui sont les plus susceptibles
d'accroître leur production.
La région d'Abomey, situer au Nord, doit être considérée dans
les conditions actuelles, comme le point extrême de la zone de cul-
ture du maïs. La production y est d'ailleurs moins le fait du pla-
teau lui-même, appauvri par de longues années de culture vivrière,
que des régions situées en contre-bas, comme celles de Tandji, de
Savakon. d'où proviennent la majeure partie des maïs vendus au
marché de Bohicon. Là aussi la production est susceptible de
s'accroître par la mise en culture des terres riches du bassin du
Couffo, des bassins des affluents de la Sô ainsi que des terres
noires de la Lama.
Région du Mono. — Séparée de la région précédente par le
Couffo et sa zone d'inondation et le lac Ahémé, le district du Mono
a vécu jusqu'ici en marge de la Colonie. Au point de vue commer-
cial elle en est absolument séparée et l'importance de son trafic se
ressent foncièrement de la médiocrité de ses voies de transport .
En y comprenant le sud de la région des Dobos, et en excluant
les plateaux peu fertiles de Locossa et des Sahoués, on ne compte
pas moins de 50.000 hectares d'excellentes terres de culture. Mal-
gré cela, la quantité de maïs exportée, n'atteint pas 4.000 tonnes.
(L'exportation par Grand -Popo comprend aussi les arrivages du lac
Ahémé.)
Cela tient à ce que le fleuve Mono n'est navigable qu'une partie
de l'année et que sa capacité d évacuation est très faible. Dès que
leurs magasins sont pleins, les maisons d'Athiémé cessent leurs
achats et l'indigène faute de pouvoir écouler ses denrées en limite
la production. Il en est de même des huiles et des amandes de
palme.
Par l'établissement d'une voie ferrée qui, en prolongeant celle de
Ouidah a Legbohoué, desservirait par Avedji et la foute d'Athiémé
à Parahoué cette belle région, on accroîtrait de plus de 10.000
tonnes l'exportation du maïs, dès les premières années.
LE MAIS AFRICAIN
483
Lagos.
L'exportation totale du port de Lagos en 1008 (environ
22.000 tonnes, non compris les envois de Porto-Novo), se décom-
pose ainsi qu'il suit, d'après les renseignements tirés des statis-
tiques du chemin de fer, de la douane, du gouvernement Egba et
mes recherches personnelles :
7630
Par chemin de fer
Par fleuve Ogoun
Par lacune Ouest
Par lagune Est
20!) i .
.5513.
180.
1843
2770 1
5000. .
6600. .
!■ 1613.
Région Iwo-Oshogbo
Région Ibadan
Région Agege
Région des Egbas
Région Badagry-Ojo
Banlieue de Lagos
Ikorodu Pays Jebus.
Au total 22.000 tonnes.
[A SUÎV
TC
Yves Henry,
Directeur de i agriculture aux Colonie»,
PLANTES MÉDICINALES
DE LA GUINÉE FRANÇAISE
(Suite.
Detarium microcarpum.
LÉG. CÉSALPINIÉE.
Tamba (M.).
Arbre moyen très commun dans la Haute-Guinée, le fruit est
comestible cru ou cuit; si Ton en mange trop il donne le vertige.
Avec la graine pilée et préparée les noirs font des colliers odo-
rants. La sève de l'arbre passe pour toxique.
Detarium senegalense.
LÉG. CÉSALPINIÉE.
Bodo(M.). Boto (F.).
Grand arbre très commun surtout en Haute-Guinée et au Soudan;
fruit comestible.
Le fruit passe pour excellent dans les maladies de la poitrine; la
décoction des racines est employée comme reconstituant contre
l'anémie ; avec l'écorce bouillie on fait des ablutions et des lavages
contre la gale.
Detarium sp.
Arbre pareil au précédent, tout aussi commun, surtout en Guinée
centrale; le fruit est non comestible et réellement toxique.
Dialium Guineense.
LÉG. CÉSALPINIÉE.
Kofina M. . Meko F.).
Arbre très commun au Fouta et en Haute-Guinée ; la graine du
PLANÏHS MÉDlClNAtÈS t)E LA fctllfcÉË FRANÇAISE 48o
fruit est entourée d'une pulpe acide, comestible, qui est astringente
et employée pour cela en décoction contre la diarrhée.
Les feuilles servent bouillies a faire des ablutions chaudes et à
laver les yeux.
Dichrostachys sp. (deux espèces).
Légumineuse mimosée.
Boulé ou Boulé bété (F.). Santé ou Tinsé (S.).
Arbre moyen, légèrement buissonnant et très épineux, très com-
mun partout, surtout dans les terrains rocailleux ; feuillage très fin,
tleurs jaune et rose odorantes.
Est très employé par les indigènes comme médicament, surtout
les feuilles pilées qui sont appliquées sur les abcès et les enflures ;
les noirs s'en barbouillent la figure lorsqu'ils sont malades ou bien
qu'ils ont mal à la tête.
La racine est diurétique et légèrement purgative, elle est donnée
en infusion après les accouchements.
Pour les maux de gorge on emploie les feuilles en fumigation.
Contre la blennorrhagie, on prend à l'intérieur la décoction ou
macération des filaments de l'écorce (liber).
Ecorce textile très résistante.
Dioscorées.
Ignames diverses cultivées.
Kapé (F.). Kou (S.). Kou (M. .
Dioscorea bulbifera.
Ignames sauvages à bulbes aériens.
Pouri balé (F.). Dané (S.). Danda (M.).
Les indigènes emploient la pulpe râpée des ignames cultivées en
application sur les brûlures.
La peau ainsi que la sève de certaines ignames crues est rubé-
fiante et est employée comme vésicatoire par les noirs. D'autres
ignames sauvages sont toxiques surtout dans les genres à bulbes
aériens.
486 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Diospyros mespiliformis.
Ébénacée.
Dabakala Sounsou (M.). Sounsou (S.).
Grand et bel arbre, commun dans la Haute-Guinée : fruit, baie
sucrée comestible.
Médicament renommé par les indigènes du Soudan.
La décoction des feuilles et des fruits macérés dans l'eau est
employée contre la dysenterie. Pour la fièvre, les feuilles servent,
soit en tisane, soit en ablutions chaudes.
Les jeunes pousses pilées se mettent sur les plaies pour les faire
bourgeonner.
La décoction des racines pilées sert à combattre les dartres.
Les indigènes se servent aussi de l'écorce de cet arbre pour soi-
gner le bétail, surtout les chevaux, soit en fumigation pour la toux,
soit à l'intérieur contre les vers.
Diospyros sp.
Kansi Koré (F.). Mené (S.). Kankan (M.).
Grand arbre poussant sur les plateaux du Fouta ; il est bien
moins commun que le précédent et n'a pas les fruits comestibles.
Les indigènes s'en servent quelquefois aux mêmes usages.
Entada africana.
Entada scandais.
Légumineuses mimosées.
Arbres moyens et liane sarmenteuse très communs partout dans
la colonie (trois ou quatre variétés).
L'écorce très ligneuse et résistante sert à faire des liens; elle est
employée également comme astringent en décoction à l'intérieur.
Les feuilles pilées sont appliquées sur les plaies pour les faire
sécher et fermer.
Erythrina senegalensis.
Lég. papilionacée.
Botiola F. . Tilimiyi S. . Lérou (M.).
Arbre moyen à Meurs rouge vif très commun dans toute la colonie.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 487
Les feuilles pilées sont employées comme vulnéraire sur les cou-
pures.
L'écorce pilée, bouillie, en infusion est donnée aux femmes après
les couches.
Contre la blennorrhagie on donne une infusion de l'écorce avec
du miel et des graines d'amoraum ; genre malaguete (très diuré-
tique).
L'écorce pilée avec beaucoup d'eau est donnée aux chevaux
comme diurétique.
Erythrophleum guineense.
Lég. césalpiniée.
Arbre au Poison d'épreuve.
Teli (F.). Meli (S.). Tali (M.).
Très grand arbre a bois dur, existe dans toute la colonie, mais
est très commun au Fouta.
L'écorce et les graines sont considérées comme un poison vio-
lent (poison cardiaque).
Chez les fétichistes de la Côte il sert de poison d'épreuve.
L'écorce à petite dose est employée pour les maladies de la peau
et comme purgatif; elle sert surtout à préparer les cuirs.
Eugenia sp.
Mvrtacées.
Kayo (S.). Kissa et Kokissa (M.).
Arbres moyens de différentes tailles et de diverses espèces, très
communs en Haute-Guinée et sur les plateaux du Fouta.
Les feuilles sont employées en infusion contre la diarrhée.
L'écorce sert à préparer les peaux.
Avec les fruits du Kissa quelques indigènes font une boisson.
Euphorbia Canariensis.
Euphorbe du Cayor et autres Euphorbes à forme de cactées.
Bouro (F.). Ganganhiy (S.). Bara na (M.).
Grand euphorbe ayant le port d'un cactus épineux ; existe dans
toute la colonie et sert aux indigènes à faire des haies vivantes
impénétrables au bétail.
i88 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Plante de deux à trois mètres de haut qui forme de grosses touffes
épineuses, pousse surtout dans les terrains sablonneux et sur les
roches gréseuses.
Une autre variété également très commune sur les hauts plateaux
du Fouta, a en plus des feuilles larges épaisses, poussant à l'extré-
mité des branches ; elle prend la forme arrondie d'un bel arbre attei-
gnant o à 6 mètres de haut.
Tous ces Euphorbes ont un latex toxique et très irritant pour les
muqueuses, dangereux surtout pour les jeux.
Le suc drastique sert pour la médecine vétérinaire.
Les racines broyées sont employées pour guérir les mauvaises
plaies. Le latex sur du coton sert à faire tomber les dents malades
et les chicots.
Euphorbiacées arbres.
Ko Fama et Fama Dion (M.).
Bouro Tiangol (F.).
Arbres très communs au bord des ruisseaux dans toute la colonie.
Latex poisseux abondant ; est également toxique et sert généra-
lement aux mêmes usages que .celui des euphorbes cactus.
Avec le latex très abondant, les chasseurs font de la glu pour
prendre les petits oiseaux.
Euphorbiacées.
Hymenocardia sp.
Pelitoro (F.). Mérémérigniy (S.).
Arbuste très commun dans les broussailles, existe partout, mais
surtout au Fouta et dans la Haute-Guinée ; hauteur I m. 50 à
M mètres.
Passe pour un excellent médicament des voies respiratoires,
écorce et feuilles en infusion.
Les feuilles bouillies en décoction mêlée avec du miel sont prises
contre la bile.
Jatropha curcas.
Poui^uère ou Pignon d'Inde.
Kidi (F.). Barané i S.).
Plante excessivement commune partout dans les villages ; a dû
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 489
être importée par les Portugais et s'est propagée dans toute la colo-
nie ; elle sert surtout à faire^ des haies et des entourages.
La graine est employée comme un purgutif puissant à la dose de
deux ou trois écrasées dans du lait ; au-dessus, elles deviennent
toxiques et sont très dangereuses.
Les indigènes en font de l'huile pour 1 éclairage et la fabrication
du savon, ils s'en servent en frictions contre les rhumatismes,
contre les dartres et les démangeaisons.
La sève et les feuilles pilées (légèrement rubéfiantes) se mettent
sur les plaies et ulcères difficiles à guérir.
Le latex tache en noir le linge d'une façon indélébile et sert à le
marquer.
Microdesmis sp.
Dali (F.). Toliniy (S.).
Arbre moyen, commun au Fouta et dans la Haute-Guinée.
Médicament usité chez les Foulas.
Infusion de l'écorce en gargarisme contre les maux de dents, les
racines bouillies servent de purgatif et de' dépuratif, et les feuilles
en infusion se prennent contre le rhume.
En Haute-Guinée, les indigènes emploient la décoction des
feuilles et des jeunes branches pour teindre les poteries en noir.
Phyllantus sp.
Tri (M.).
Arbuste sarmenteux à toutes petites baies noires, assez com-
mun dans les broussailles à la côte comme dans l'intérieur.
Les feuilles et les tiges bouillies en infusion passent pour être
excellentes dans les maladies de poitrine ; elles sont également
dépuratives.
Bamba mè (F.).
Plante arbuste à larges feuilles digitées (forme vigne), assez com-
mune au Fouta au bord des ruisseaux ; hauteur 2 à 3 mètres.
Est employée comme purgatif.
Ecorce sèche pilée en poudre et avalée telle que dans de l'eau
tiède; prendre une légère dose, car c'est un fort purgatif qui serait
toxique à haute dose.
But. du Jardin colonial. 1911. [. — N° 99. 31
190 ÉTUDES ET MÉMOIRES "*
Balabo (M.).
Arbre moyen, assez commun dans la Haute-Guinée, de la famille
des Euphorbiacées.
Les feuilles cuites servent en ablutions contre la lièvre, l'infusion
est employée à l'intérieur à petite dose comme purgatif et dépuratif.
Ricin commun.
Diakoula (F.).
Plante qui a dû être importée comme la Pourguère ; elle existe
dans presque tous les villages.
C'est la variété vivace à petits grains gris qui forme un arbre de
3 à \ mètres de haut .
Les feuilles bouillies en lotions et lavages sont employées contre
la lièvre.
Les graines écrasées dans du riz cuit comme purgatif; elles
servent également à faire du savon.
Fougères.
kodiguiga (F.). Fougères en général.
Kolo Kouli (F.). Osmonde royale.
Les foug'ères sont très communes partout, surtout sur les hauts
plateaux du centre où les différentes variétés sont bien plus nom-
breuses.
Les indigènes s en servent très peu comme médicament. Quelques
noirs considèrent les feuilles des Nephrodium comme antidysen-
tériques.
Avec VOsmunda regalis ou Osmonde royale, très commune au
Fouta au bord des rivières, ils font un extrait pour frictionner les
rhumatismes et s'en servent à l'intérieur pour les douleurs d'in-
testin.
Fafarou F. .
Liane poussant dans les broussailles.
Tisane des racines comme laxatif, purgatif.
L'infusion de l'écorce est donnée comme vermifuge el contre le
tœnia.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 191
Fanté (F.), Fanté (S.).
Plante excessivement commune dans toute la Basse-Guinée et
surtout dans la région du cercle de Kadé où ses touffes couvrent
des espaces considérables de terrain.
Le fruit rouge velouté est comestible ainsi que l'amande séchée
et grillée.
La racine bulbeuse mêlée au Guingui (Melastomacée) sert à con-
fectionner une boisson fermentée.
Les feuilles sont données comme vomitif.
Ficus divers.
ArTOi AKPÉES.
Ficus rugosa.
Ficus à feuilles rudes.
Nié nié (F.), Nioyéniy (S.), Sutro M.).
Arbre moyen, très commun dans toute la colonie, les feuilles
dures et râpeuses servent à polir le bois.
La décoction des feuilles sert pour les maux d'estomac.
L'écorce bouillie en cataplasme et en infusion est prise pour
dégonfler la rate; maladie appelée Ipotongo en Foulah.
Ficus sycomorus.
Touré (F.), Séré tro (M.), Kodé (S.), Ibé (F.).
Arbre moyen très commun ; existe en deux ou trois variétés se
ressemblant beaucoup, donne des figues rougeàtres comestibles.
Les fruits et les feuilles sont donnés aux vaches pour leur faire
avoir du lait.
La décoction de l'écorce pilée ainsi que la sève sont données
pour guérir les maladies de la poitrine.
L'infusion de l'écorce sert aussi pour les maladies de la gorge et
est donnée aux enfants très jeunes.
Tiéke (F.), Kebé (S.).
Ficus très commun au Fouta, à petit fruit non comestible.
La décoction des racines est employée à l'intérieur pour les
maladies des voies respiratoires, le latex contre la toux.
L'écorce séchée et pilée sert à saupoudrer les mauvaises plaies.
192 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Ficus Vogelii.
Kobo Oulé (M.).
Arbres à grand feuillage, de plusieurs variétés, poussent dans les
terrains humides et surtout en Basse-Guinée.
Le latex donne un caoutchouc de médiocre qualité.
L'écorce est considérée comme légèrement astringente, la décoc-
tion en est donnée pour les maux de ventre ainsi que pour le
rhume.
Doubalé (M.).
Ficus excessivement commun dans toute la Haute-Guinée et au
Sénégal, feuillage moyen, vert gris, lisse et très nombreuses racines
adventives formant comme une chevelure aux grosses branches.
L'écorce est également employée en décoction ou infusion, pour
les maladies de la gorge et les rhumes.
Timmé (F.), Simmé (S.), Sili (M.).
Très grand arbre de la famille des Artocarpées (genre Morée).
La sève passe pour légèrement caustique; sur du coton imbibé,
elle est employée pour faire tomber les dents gâtées.
Garcinia Kola.
GUTTIFÈRES.
Arbre du Sénégal et de la Haute-Guinée.
Les trois ou quatre grosses graines forme kola contenues dans le
fruit sont considérées comme toniques, amères, aromatiques et
astringentes; elles sont vendues sur les marchés indigènes.
Gardénia Thumbergia.
RUBIACÉE.
Arbre fétiche contre le tonnerre.
Bouré et Bouré \ Dion (M.).
Arbustes de deux ou trois espèces, très communs dans toute la
colonie; grandes Heurs blanches odorantes; une variété a des fruits
comestibles.
Les feuilles sont employées en infusion à l'intérieur contre la
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 193
syphilis et bouillies en bains chauds et lotions pour la même
maladie.
L écorce de la racine séchée et pulvérisée est mise sur les ulcères.
La décoction légère de la racine pilée, prise à froid, sert de recon-
stituant.
Gossipium hirsuta.
Malvacée.
Coton indigène d'Afrique.
trotollo (F.), Guessé Fonte (S.), Koroni (M.).
Plante arbuste cultivée un peu partout dans la colonie, autour
des villages indigènes.
Les fibres décortiquées ou coton brut, sont employées au panse-
ment des plaies.
Les graines pilées servent à faire des cataplasmes émollients ainsi
que les feuilles.
La décoction des racines passe pour emménag'ogue.
GuiléLeydi (F.).
Toute petite plante dont les racines en infusion sont employées
pour la blennorrhagie.
Graminées.
Parmi les très nombreux g-enres de graminées sauvag-es poussant
sur le sol de la Guinée, quelques-unes servent dans la médecine
indigène ; entre autres 1' Imporatora cy lindrica, plante excessivement
commune dont les racines traçantes sont employées comme celles
du chiendent.
UAndropogon schœnanthus ou .4. .Xardus, appelé généralement
citronnelle, a été importé et est très commun; les feuilles fraîches
sont employées soit en infusion, comme du thé, soit en ablutions,
fumigations ou lavages contre la lièvre; se prend aussi comme
tisane pectorale contre le rhume.
Le Vétiver, Andropogon muricatus, qui a également été importé,
est cultivé dans quelques villages pour ses racines odorantes qui
servent à clarifier l'eau mauvaise et à garantir les étoffes des
insectes.
494 ÉTUDES ET MÉMOIRES
On en fait une tisane stimulante.
La racine du petit mil à chandelle, Panicum spicatum, passe
pour toxique.
Les grains des diverses graminées alimentaires cultivées par les
indigènes, riz, mil. fonio, maïs, etc., servent également comme
médicament dans de nombreux cas, entre autres l'eau de riz très
employée en boisson et en lavements dans les cas de diarrhée et
de dysenterie; le riz, le mil concassés, remplacent souvent la graine
ou la farine de lin comme cataplasme émollient.
On fait également de la tisane diurétique avec du maïs concassé.
L'infusion des stigmates de maïs est très employée pour toutes
les maladies des voies urinaires.
Hannoa undulata.
SlMAROUBÉE.
Kolonso (F.), Femagali (S. ), Diafoula té (M.).
Arbre moyen existant dans toute la colonie, mais surtout en
Haute-Guinée; fruit, baie violette non comestible à graine oléagi-
neuse; sert à faire du savon.
Les indig-ènes emploient les feuilles pilées eu cataplasme sur les
contusions; le suc de la graine qui passe pour toxique sert à tuer
les poux.
Harunga paniculata.
Hypéricacée,
Soungala (F.), Soungala S.).
Arbre de quatre à six mètres existant dans toute la colonie, mais
surtout dans les taillis des plateaux du Fouta oit il est excessi\e-
nu'iil commun.
Les indigènes récoltent les petites baies comestibles pour en
faire une boisson légèrement sucrée qui imite Le cidre. Prise le matin
à jeun elle dégage l'estomac, les intestins et fait même vomir
quelquefois.
Les jeunes feuilles en infusion sont données pour La blennor-
rhagie.
Les bourgeons et jeunes sommités sont mangés crus comme
étant stomachiques.
PLANTES MÉDICINALES DE LA GUINÉE FRANÇAISE 495
La sève jaune et résineuse de l'écoree est prise comme purge
pour nettoyer l'intestin.
Psorospermum sp.
Hypéricacée.
Kéti Diankounia (F.), Loli S.).
Arbuste de 1 m. 50 à 2 mètres, commun partout dans les brous-
sailles du Fouta et de la Haute-Guinée.
Médicament très employé pour les maladies de la peau et la gale ;
l'écoree bouillie donne un produit savonneux que l'on mêle avec de
l'huile pour enduire et frotter la peau; il est mis sur les plaies des
animaux pour en écarter les insectes, mouches, etc.
Hibiscus sabdariffa.
Malvacéi:.
Oseille de Guinée.
Foleré Boleyo et Foléré Badi (F.), Santon Belli (S.i, Da (M.).
Cette oseille indigène cultivée dans tous les villages existe en de
nombreuses variétés.
En plus de la nourriture, elle est très employée comme diuré-
tique (tisane des feuilles), calmant et rafraîchissant (feuilles bouil-
lies).
La décoction des feuilles sert à laver les plaies et, pour les cre-
vasses des pieds, les indigènes les enveloppent avec des feuilles
passées à la llamme.
Takou(F.), Soulegrii (S.), Gouan (M..).
Le Gombo [Hibiscus esculenlus), très mucilagineux. est employé
comme émollient, fruit et feuilles.
LWmbrette [Hibiscus abelmoschus), dont les graines sont mus-
quées, est employé comme médicament stomachique et tonique.
Beaucoup d'autres malvacées du même genre, tel que les Sida
cordifolia, LJrena lobata, Kotzteletzkya, etc., sont employées aux
mêmes usages que la mauve ou la guimauve, et avec les feuilles
ou les fleurs de toutes on peut faire de bons cataplasmes émollients,
des fumigations, des tisanes, des lavages, etc.
Un grand nombre d'Hibiscus ont l'écoree textile et sont cultivés
par les indigènes à cet effet.
196 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Holarrhena africana.
Apocynées.
In'dama (F.), Yaté (S.), Y été M. .
Arbre très commun sur les plateaux du Fouta et en Haute-
Guinée.
Les jeunes feuilles macérées sont très employées pour les mala-
dies des enfants.
Carissa edulis.
Kamboro (F. .
Arbuste sarmenteux, épineux, de la famille des apocynées; fleurs
très odorantes, baies violettes, comestibles.
Cet arbuste n'existe que sur les hauts plateaux du Fouta où il
est très commun. Les indigènes emploient les feuilles bouillies et
pilées, en applications contre le mal de dents.
Kaya senegalensis.
Cédrelacée.
Gailcedra ou Acajou du Sénégal.
Kaye (F.), Diala (S.), Diala (M.).
Grand et bel arbre existant dans toute la colonie, mais spéciale-
ment dans la région de Kadé et en Haute-Guinée où il est très com-
mun.
L'écorce du Cailcedra est très employée par les indigènes du
Soudan et de la Haute-Guinée, elle passe pour un médicament
renommé. Elle est très amère et est employée surtout dans les
accès de lièvre comme la quinine; en décoction, écorce fraîche
macérée dans l'eau froide ou bien séchée, pilée, mêlée avec du sel
et prise par petites doses tous les deux jours.
Elle es1 considérée également comme vermifuge et tœnicide.
On l'emploie de même contre la syphilis et comme dépuratif.
L'écorce et les graines pilées passent pour emmenagogue.
Pour soigner les plaies et les faire sécher rapidement, les Malin-
kés les saupoudrent avec l'écorce pulvérisée finement. .
Le Gailcedra est ('gaiement employé comme médication usuelle
pour le bétail et surtout pour les chevaux; en boisson, fumigations
et lavages.
Février 1911.
. I suivre.) II. PobÉGUIN,
[dminislrateur en chef des colonies.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
[Suite.)
VIII
Constitution et caractères distinctifs des bois.
A. — Généralités.
Dans le chapitre précédent, nous avons supposé que les bois ont
une structure homogène et qu'ils sont constitués par des fibres dis-
posées parallèlement; ce n'est là qu'une approximation, suffisante
pour l'étude générale des propriétés mécaniques, mais grossière
comme va nous le montrer leur examen histologique.
Pour étudier complètement un bois, pour observer simultanément
la forme et les caractères des éléments constituants ainsi que leurs
relations de position, il est nécessaire d'examiner trois sortes de
coupes : les unes menées perpendiculairement à l'axe des tiges
(coupes transversales), les autres parallèlement à cet axe sans pas-
ser par le centre [coupes longitudinales tangent iel les),- les der-
nières suivant un plan contenant l'axe [coupes longitudinales
radiales) (fïg\ 86).
Ces coupes, examinées à la loupe, permettent d'observer un assez
grand nombre de caractères, relatifs surtout au groupement des
éléments, à leur importance et à leur position réciproques [caractères
topographif/ues) et, secondairement, pour les plus gros d'entre eux,
à leur structure individuelle [caractères histologiques). Ce sont là
les caractères, dits macroscopiques, ceux auxquels on fait générale-
ment appel et, par conséquent, pratiquement les plus importants
pour la diagnose des bois.
L'observation microscopique des coupes permettra de compléter
les données précédentes, en apportant plus de précision aux carac-
tères topographiques et surtout en fixant d'une manière parfaite
les caractères relatifs à la structure de chaque sorte d'éléments.
Cet examen microscopique soigné devra toujours être fait pour
'l 1*8 ÉTUDES ET MÉMOIRES
toute essence nouvellement introduite dans l'industrie ; elle pourra
n
nr
Fig. 86. — Figure montrant les trois sortes de set-Lions nécessaires pour étudier les
caractères d'un bois. I, Coupe transversale. II. Coupe longitudinale tangentielle .
III. Coupe longitudinale radiale.
servir de base aux observations macroscopiques, qui suffiront ensuite
dans la plupart des cas.
B. Constitution du tissu ligneux.
Le lissu ligneux ' comprend, au maximum de complication, quatre
sortes d'éléments (fig, 87) :
1" Les éléments conducteurs ou vaisseaux, destinés à conduire la
sève brute, absorbée dans le sol par les racines. Ce sont essentielle-
ment des tubes cylindriques, coupés ou non par des cloisons trans-
versales, et s'étendant généralement sur une grande longueur.
2" Les éléments de soutien ou fibres, cellules très allongées sui-
vant Taxe de la lige, à parois très épaissies, terminées en pointes
aux deux extrémités.
.'»" Le parenchyme ligneux ou parenchyme vertical, qui environne
les vaisseaux et les protège de l'écrasement par les zones fibreuses;
il est constitué par des cellules, généralement plus allongées dans le
mus «les vaisseaux et possède comme ceux-ci un rôle conducteur:
des réserves s'y accumulent aussi fréquemment.
i" Le parenchyme horizontal ou rayons médullaires, formés de
cellules allongées dans le sens radial, souvent pourvues de
réserves.
i. Il ne s'agil ici ■•! dans toul ce <j ni va suivre que du \><>i^ secondaire complète-
ment différencié <!<"■- crosses ( i j^ « • •- ou bois parfait.
COURS DE BOTANIQUE COLONÎAJLE APPLIQUEE
499
Chez la plupart des arbres, le bois est formé de ces différents élé-
ments ; mais chez un grand nombre de Conifères et chez quelques
Angiospermes, appartenant à la famille des Magnoliacées et formant
Disposition schématique des différents cléments chez un bois hétéroxylé;
F, tissu fibreux ; P, parenchyme ligneux; V, vaisseaux: R, rayons médullaires.
Fig. 87.
le petit groupe des Drimytées, le bois est constitué, les rayons
médullaires mis à part, d'une seule sorte d'éléments, auxquels sont
dévolus à la fois les rôles de conduction et de soutien et qu'on
appelle pour cette raison vaisseaux- fibres .
Ces plantes à bois homogène sont dites homoxylées, par opposition
aux autres qu'on appelle hétéroxylées .
Etudions maintenant avec quelques détails la structure des diffé-
rents éléments du bois parfait.
I. Vaisseaux. — Un vaisseau est formé à l'origine par une lile
régulière de cellules à parois minces et cellulosiques, sensiblement
isodiamétriques. Ces cellules s'allongent beaucoup, meurent rapide-
ment, en même temps que leur paroi s'épaissit; tantôt les cloisons
transversales qui les séparent persistent, en prenant une direction
fortement oblique par rapport à l'axe de la tile ; il en résulte alors
un vaisseau fermé ou imparfait, tantôt ces cloisons se résorbent, en
donnant naissance à un vaisseau ouvert ou parfait . Les deux sortes
de vaisseaux peuvent d'ailleurs se rencontrer dans le même bois.
La paroi ne s épaissit pas d une façon régulière ; certaines régions
restent minces et cellulosiques et sont destinées à assurer les échanges
par osmose avec les cellules voisines, tandis que le reste de la paroi
se lignitie en s'épaississant.
500
ETUDES ET MEMOIRES
Fig. 88. — Ornementation des vaisseaux. A, vaisseau spiralo rayé;B, vaisseau rayé:
C, vaisseau réticulé; m. parties restées minces; e, régions épaissies d'après
Bonnier et Leclerc du Sablon .
Il en résulte que les vaisseaux peuvent se
classer d'après le mode d'ornementation de leur
surface. Dans le bois parfait on peut trouver
(fig. 88, 89, 90) : 1° des vaisseaux rayés, chez
lesquels les épaississements ligneux sont séparés
par des dépressions étroites et allongées perpen-
diculairement à l'axe du vaisseau ; si ces dé-
pressions sont placées régulièrement les unes
au-dessus des autres, avec un parallélisme
frappant, la partie épaissie de la membrane
dessine sur chaque face des cellules, comme les
barreaux d'une échelle : ce cas particulier est
celui clés vaisseaux scalari formes, très répandus
chez les Cryptogames vasculaires, les Gymno-
spermes, beaucoup moins fréquent chez les An-
giospermes : 2" des vaisseaux réticulés, chez les-
quels les parties épaissies forment un réseau plus
Fragment de ' * '
vaisseau scalariforme; OU moins régulier, dont les mailles sont occu-
i, parties épaissies for pées par des régions plus minées : 3° des vais-
manl comme les bar- , i , . i ,•, t.,^ maîllac .In
seaux nmic/iics. dans le c;is ou les mailles du
peaux d mu' échelle : ' , ,
p, parties minées réseau deviennent 1res petites, jusqu à se réduire
d'après Bonnier et ;1 (\v petites surfaces circulaires ou elliptiques,
f^lerc du Sablon). assimilables a des points; chaque ponctuation
89.
COL'HS DR BOTAMQUI. COLONIALE APPLIQUEE
501
correspond donc à un petit canal qui traverse transversalement la
paroi et qui est fermé en son milieu par la région restée mince.
Lorsque le canal est cylindrique, il se projette de face suivant un
«a»
^\\
0(X\X
xx*x
Fig. 90. — A. Fragment de vaisseau ponctué à grosses ponctuation- : 15. fragment de
vaisseau avec ponctuations elliptiques: C, fragment de vaisseau portant des ponc-
tuations croisées.
cercle ; mais il peut arriver que les orifices soient en forme d'ellipse
allongée dont les grandes axes sont parallèles ou, au contraire,
forment entre eux un certain angle ; dans le premier cas la ponctua-
tion se présente de face avec un contour elliptique, dans le second
sous la forme de deux ellipses croisées i ponctuations croisées) ;
ï" les vaisseaux-fibres des Homoxylées présentent une structure
parliculière et portent des ponctuations dites aréolées.
Un élément du vaisseau-fibre présente à peu près l'aspect d'une
fibre ; c'est une cellule allongée en forme de fuseau, à section
transversale quadrangulaire, à parois très épaisses. Les ponctuations
sont localisées sur les faces radiales. Plusieurs éléments se plaçant
régulièrement bout à bout, constituent un vaisseau imparfait, dont
les parois transversales très obliques portent des ponctuations
analogues à celles des parois latérales ; mais il faut bien remarquer
que l'individualité des vaisseaux-fibres est généralement moins
nette que celle des vaisseaux ordinaires des Angiospermes.
Une ponctuation aréolée, vue sur une coupe longitudinale de la
paroi (fig. 91, I) est limitée par deux bifurcations correspondant aux
deux parties de la paroi qui y aboutissent ; la paroi se continue
d'ailleurs à l'intérieur de la ponctuation par une région très mince,
épaissie en une petite lentille dans sa partie centrale. En supposant
que la figure tourne autour de son axe AB, on peut se rendre compte
de la forme de la ponctuation dans l'espace ; elle se compose de
deux troncs de cône, accolés par leur grande base qui est la région
502
ETUDES ET MÉMOIRES
mince. Vue de face, elle se présente sous l'aspect de deux cercles
concentriques, le cercle central correspond à la petite base des troncs
de cône et se détache en clair dans le champ du microscope, car
-B
Fig. dl . — Ponctuations aréolées. I, aspect d'une ponctuation en coupe longitudinale,
a. orifice : /j/j' paroi du vaisseau : /. lentille épaissie portée vers le milieu de la cloison
mince; AB, axe de la ponctuation. II. Coupe longitudinale de vaisseaux fibres
montrant les ponctuations aréolées de l'ace.
c'est la région qui laisse passer le plus de lumière ; le cercle exté-
rieur correspond à la grande base et limite l'aréole sombre qui entoure
le cercle central, zone où passe évidemment le moins de lumière.
Il n'y a pas de relation absolue entre l'ornementation des vaisseaux
et leur caractère de vaisseaux parfaits ou imparfaits. Cependant, on
peut remarquer que généralement les vaisseaux rayés, scalarif ormes,
aréoles sont cloisonnés, tandis que les vaisseaux ponctués sont par-
faits; quant aux vaisseaux réticulés, ils sont tantôt ouverts, tantôt,
fermés.
II. Fibres. - - Les libres constituent, en général, l'élément princi-
pal du bois, par leur abondance et pour leur rôle prépondérant
dans les propriétés mécaniques. Ce sont des cellules allongées, en
forme de fuseau, terminées en pointes plus ou moins vives. Leur
paroi, très épaisse, jusqu'à oblitérer parfois la cavité cellulaire, est
profondément lignifiée et présente des ponctuations peu nombreuses.
La course des libres n'est pas toujours rigoureusement rectiligne :
elle est influencée par la position des rayons médullaires qui pro-
duisent une déviation des faisceaux fibreux obligésde les contourner.
Lorsque les libres sont rect dignes et nettement parallèles, le bois se
fend avec facilité : au contraire, l'enchevêtrement des libres empêche
La fente par dessiccation.
COURS L)L" BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE
503
III. Parenchyme ligneux. Il est formé généralement par des
cellules, presque isodiamétriques, quoiqu'un peu plus allongées dans
le sens de l'axe de la tige, disposées autour des vaisseaux, suivant
des modes variés, à parois relativement peu épaisses, mais lignifiées
et pourvues de ponctuations ; dans leur cavité, s'accumulent des
substances diverses, réserves ou sécrétions : amidons, matières
albuminoïdes, tannins, résines, cristaux d'oxalate, etc. Ce tissu est
parfois le siège de formations gommeuses.
IV. Bayons médullaires. — Les rayons sont constitués par des
cellules généralement allongées dans le sens radial et disposées en
files rayonnantes ; leurs parois sont relativement peu épaisses,
lignifiées, munies de ponctuations ; leur cavité renferme des
matières de réserve et particulièrement de l'amidon.
.-■ F
Fig. 92. — Coupe transversale du bois d'Erythrina indica. HR' rayons médullaires;
FF', bandes fibreuses: PP', parenchyme ligneux : W vaisseaux (d'après Dubard
el Eberhardt).
Sur une coupe transversale (fig. 92), les rayons médullaires sont
formés d'assises parallèles, en nombre variable suivant les essences
et aussi, pour un bois donné, suivant le niveau du rayon médullaire
qui est atteint par la coupe. En effet, une coupe longitudinale tan-
gentielle (fig. 93) montre que le rayon médullaire forme une sorte
de lentille de faible hauteur ; sa largeur est donc maxima vers le
milieu et diminue régulièrement quand on s'approche des extrémités.
V. Eléments annexes. — Aux éléments précédents qui jouent
le principal rôle, s'en ajoutent exceptionnellement d'autres, dont
504
ETUDES ET MEMOIRES
l'examen peut avoir un grand intérêt, soit au point de vue de la dia-
gnose des bois, soit au point de vue de leurs applications. Ce sont
Fie-, 93. — Coupe tangentielle du bois d'Erythrina indica montrant l'aspect d'un rayon
médullaire, R. enclavé dans le parenchyme ligneux P (d'après Dubard et
Eberhardt .
les éléments sécréteurs, poches, canaux ou laticifères. La présence
de matières résineuses donne aux bois des qualités spéciales de
conserva lion et les mel en particulier à l'abri de l'action des
insectes.
La proportion des éléments du tissu Ligneux et leurs caractères
ne sont pas constants pour un bois donné et varient d'une part avec
La saison où s'est formée la couche ligneuse considérée, d'autre part
avec L'âge du bois.
a Zones saisonnières. — Dans les bois de nos pays, il existe un
contraste frappanl entre le bois d'automne où les vaisseaux sont à
petit calibre et les fibres plus abondantes et le bois de printemps
humus fibreux el à éléments conducteurs plus larges; c'est ce con-
traste, 1res net au contact, qui produit à L'œil la subdivision en
couches successives el L'on comprend qu'il suffise de compter le
CODRS DF. BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE 505
nombre de ces couches sur une coupe transversale pour connaître
l'âge de l'arbre. Dans les pays chauds, il n'y a pas arrêt dans la
végétation, comme dans les régions où l'hiver est 1res marqué ; on v
observe simplement des périodes de ralentissement dans la formation
des tissus secondaires ; aussi les couches du bois sont-elles beaucoup
moins nettes en général. Elles sont ici plutôt dues aux alternances
de période de sécheresse et d'humidité, alternances qui se produisent
plusieurs fois dans le cours d'une année et pas toujours d'une façon
régulière. Aussi est-il difficile d'après l'examen des couches, de
conclure à l'âge de l'arbre et n'y parvient-on que d'une manière
approchée,
h Cœur et aubier. Dans la plupart des essences, le bois le
plus âgé présente des caractères spéciaux, qui se traduisent a l'œil
par une teinte plus foncée et constitue ce qu'on appelle le cœur ou
duramen ; le bois le plus jeune, qui entoure le cœur, est plus ou
moins blanchâtre, c'est V aubier. La limite entre le cœur et l'aubier,
parfois très tranchée, peut aussi n'être que peu distincte, la transi-
tion se produisant insensiblement '.
La transformation progressive de l'aubier en cœur correspond à
des phénomènes divers, dont les plus importants sont la disparition
de l'amidon des cellules ligneuses et la formation abondante de
matières colorées et tannoïdes. Ce tannin qui apparaît d'abord dans
le parenchyme ligneux et dans les rayons, imprègne peu à peu par
la suite tous les tissus et principalement les libres ; parfois, non seu-
lement il se fixe sur les membranes, mais il peut même former des
dépôts à l'intérieur des cellules. Fréquemment, en outre, les vais-
seaux sont envahis par des thylles, hypertrophies de cellules
ligneuses encore vivantes, qui pénètrent à l'intérieur des vaisseaux
par les ponctuations et qui, a la suite de cloisonnements successifs,
y produisent de véritables bouchons de tissus. Les vaisseaux ren-
ferment aussi parfois des formations gommeuses.
L'ensemble de ces transformations a pour effet d'augmenter la
densité du bois dans la région du cœur, ainsi que ses qualités esthé-
tiques et de conservation.
1. Un nombre assez restreint d'arbres ne forment pas de cœur; le bois central
reste presque aussi clair que les couches périphériques : ce sont les bois blancs : mais,
même dans ce cas. le bois le plus àt;é est encore plus résistant et de meilleure qua-
lité que le bois périphérique.
Rul. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 99 35
506 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Influence de la constitution anatomique sur les propriétés méca-
niques. Les qualités des bois sont en relation étroite avec leur
constitution anatomique ; nous en avons vu déjà quelques exemples
aux paragraphes précédents ; nous pouvons les compléter par
quelques observations générales.
La densité et la dureté d'un bois sont d'autant plus grandes qu'il
renferme une plus forte proportion de tissvi fibreux et que ses fibres
ont des parois plus épaisses.
Le groupement des fibres en faisceaux volumineux augmente la
rigidité; au contraire, leur dissémination en îlots de faible dimension,
au milieu des autres éléments, donne au bois de la flexibilité et de
l'élasticité.
La réunion des vaisseaux en groupes serrés, l'exagération de leur
diamètre sont des conditions qui nuisent d'une manière générale à
l'homogénéité et à la résistance des bois, particulièrement défavo-
rables, lorsqu'il s'agit d'efforts de compression ; ces considérations
sont fort importantes, lorsqu'on recherche des essences pouvant
convenir au pavage.
Le parenchyme ligneux constitue par rapport aux fibres, des
zones de moindre résistance; si les cellules de ce tissu sont longues
et à parois assez épaisses, la différence de résistance entre lui et le
tissu fibreux est assez réduite pour ne pas présenter d'inconvénients;
inuis, certains parenchymes ligneux à cellules courtes, munies de
parois minces, à larges ponctuations, diminuent considérablement
la résistance à la flexion et à la traction.
Les rayons médullaires forment, de même que le parenchyme
ligneux, des zones de inoindre résistance; de plus, suivant leur
épaisseur et leur nombre, ils produisent des déviations plus ou
moins accentuées des tissus voisins qui influent sur les qualités
mécaniques. Les fibres en particulier, en s incurvant, empêchent le
bois de se fendre par dessiccation, comme nous l'avons signalé;
mais, il en résulte par contre une diminution de résistance aux
efforts de compression.
Les rayons médullaires épais sont d'autre part une cause d'infé-
riorité lorsqu'il s'agit de bois destinés au pavage; sous l'inlluence
du frottement, ils s'usent en effet beaucoup plus rapidement (pie
les parties fibreuses et laissent des vides, où se couchent les fibres
voisines: il en résulte une dissociation et un arrachement très
rapide «les tissus.
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUÉE o07
Par ces quelques exemples, ou peut jug-er de l'utilité que présente
l'examen anatomique d'un bois pour la détermination de ses appli-
cations possibles. Nous renvoyons à l'ouvrage classique de M. Thil,
pour plus amples détails sur cette question '.
Examen des différentes sortes de coupes. — Les trois sortes de
coupes que nous avons définies au commencement de ce chapitre
permettent chacune l'observation de caractères spéciaux, concernant
les éléments constitutifs du bois.
Les coupes transversales rendront compte de la répartition et
des rapports de ces divers éléments, par un examen au microscope.
Ce qu'il importe de fixer d'une manière précise, c'est surtout le
développement du tissu fibreux par rapport à celui du tissu paren-
chymateux (y compris les vaisseaux qui y sont enclavés).
Nous avons vu, en effet, que les propriétés mécaniques et les
qualités industrielles du bois dépendent surtout de l'abondance
relative de ces deux tissus. MM. Perrot et Gérard ont attire l'atten-
tion sur ce point et indiqué une méthode d'évaluation du rapport
F
pde la surlace F du tissu fibreux, à la surface P du tissu paren-
chymateux '-'.
« A l'aide de la chambre claire, on fait une projection scbéma-
tique d'une coupe, dans laquelle on note les plages fibreuses et
parenchymateuses, en s'attachant à les limiter le plus rigoureuse-
ment possible; sur ce tracé, que l'on fera de préférence au gros-
sissement 100 (pour faciliter les mensurations des vaisseaux, la
numération des rayons médullaires, etc. i, on délimite un carré de
10 cent, de côté, par exemple, que Ion partag-e ensuite par des
lig-nes parallèles à ses côtés, distantes de 1 centimètre, en 100
petits carrés élémentaires ayant chacun I centimètre de côté.
« Pour obtenir le rapport cherché, on comptera le nombre des
carrés occupés par chacun des tissus. Tout carré renfermant a la
fois les deux tissus sera compté comme appartenant à celui qui s'y
rencontre en plus grande quantité, ce qui sera facile à estimer au
1. Thil. Constitution anatomique îles huis Étude présentée à la commission des
méthodes d'essai des matériaux de construction; Exp. univ. de L900).
2. Pehrot et Gérard. Anatomie du lissu ligneux dans ses rapports avec la diaynose
des bois (Mémoire <i de la Soc. bot. de France, 190" .
:;os
i; Il DES ET MEMOIRES
premier abord, étant donné le peu d'étendue de ces surfaces élémen-
taires. »
dette méthode peut encore être simplifiée et rendue plus précise
de la manière suivante : on trace le dessin sur un papier épais et
homogène et 1 on découpe d'une part les zones fibreuses, d'autre
part les zones parenchymateuses, contenues à l'intérieur d'un carré
de 1 0 centimètres de côté ; il est évident que le rapport des surfaces
couvertes par les deux tissus est égal au rapport de leurs poids;
deux pesées permettront donc d'obtenir d'une façon très rigoureuse
le nombre cherché.
Fig. !»i. — Dt's>iu schématique fail à la chambre claire pour déterminer le rapporl
F
— : F, tissu fibreux; I', parenchyme ligneux : v, vaisseaux.
Les coupes transversales renseignent, en outre, sur le dévelop-
pement relatif du cœur par rapport à l'aubier, sur le mode de répar-
tition des vaisseaux (caractères macroscopiques); soi' la forme de la
section des vaisseaux, des libres, des cellules ligneuses et de celles
des rayons; elles permettent de mesurer le diamètre de ces différents
éléments, l'épaisseur de leurs parois, caractères particulièrement
importants en ce qui concerne les vaisseaux et les fibres, d'appré-
cier la densité des vaisseaux, c'est-à-dire leur nombre par millimètre
carré, la répartition des rayons médullaires et leur nombre par
millimètre de longueur suivant le sens taugentiel. la distribution
des éléments sécréteurs s'il en existe caractères microscopiques).
COURS DE BOTANIQUE COLONIALE APPLIQUEE 509
Les coupes longitudinales tangentielles permettront d'apprécier,
à l'œil nu ou a la loupe, la répartition verticale des rayons médul-
laires, leur hauteur et leur largeur, quelquefois aussi la disposition
du parenchyme ligneux autour des vaisseaux. Ces observations
acquerront plus de précision au microscope, avec lequel on pourra
observer l'ornementation des différents éléments et en particulier
des vaisseaux, la hauteur des cellules ligneuses, la forme souvent
caractéristique des cellules terminales, supérieure et inférieure des
rayons médullaires, la longueur des fibres, la forme de leurs extré-
mités, la façon dont elles s'enchevêtrent, etc.
Les coupes longitudinales radiales permettront de compléter les
observations précédentes, notamment en ce qui concerne les élé-
ments des rayons médullaires, fort apparents dans ces sortes de
coupes et l'ornementation des vaisseaux et autres éléments du bois.
(^4 suivre.) Marcel Dubard,
Maître de Conférences à la Sorbonne,
Professeur à VEcole supérieure
d'Agriculture coloniale.
NOTES
COMPOSITION MINÉRALE
DE JEUNES PLANTS DE CASTILLOA ELASTICA
CAOUTCHOUCTIER DE [/AMÉRIQUE CENTRALE)
Essai de fumure rationnelle.
Dans un grand aombre de plantations de caoutchouctiers, des
essais se poursuivent à l'heure actuelle, sur l'intérêt que peut pré-
senter la fumure. M. Couturier vient de donner Bull. S0c. franc.
de Colonisât, et d'Agric. colon, un résumé des essais poursuivis
dans ce sens, en Malaisie, sur les plantations cYIIevea.
Il \ a donc intérêt pour le planteur de caoutchouc à posséder
des documents précis lui permettant des essais de fumure ration-
nelle, sur les diverses plantes caoutchoucit'eres, susceptibles de se
prêter a la culture. Oui dit fumure rationnelle, dit connaissance
préalable de la composition minérale des plantes envisagées.
Nous avons mis à profit l'existence, au .Jardin colonial, d'un lot
important de jeunes plants de Castilloa elastica, âgés d'un an, mis
à notre disposition par M. Prudhomme, pour déterminer, avec
M. A. Hébert, leur composition minérale. Chacun sait l'importance
prise par les plantations de Castilloa Unie dans l'Amérique cen-
trale; dans nos Colonies françaises, (les essais partiels de planta-
tions ont été presque partout tentés avec le même arbre.
Il est essentiel de remarquer que la composition de la plante
jeune peut n être pas identique à celle de l'arbre adulte; en atten-
dant l'analyse des jeunes pieds donne des indications «le grande
probabilité sur la composition des cendres de 1 arbre.
D'autre paît, la fumure des pieds jeunes semble, dans nombre
de plantations, susceptible d'offrir un intérêt économique plus
grand que la fumure des arbres adultes, en accélérant leur crois-
sance, en augmentant leur vigueur par rapport aux plantes concur
relit. ^ ei leur résistance aux parasites.
JEUNES PLANTS DE CASTILLOA ELAST1CA
Voici l;i composition de jeunes pieds de Castilloa :
Composition azotée et minérale
l>l jeunes pieds dk Castilloa elastica âgés d'un an
Composition centésimale.
511
des Cendres
de la Matière
sèche
de la Matière
fraîche
Eau
■ ■
10(1,00
4,74
6,07
30,78
3,84
3,42
0,72
Traces
23,21
1,07
8,84
s, 30
9.01
>>
100,00
2,57
13,65
0,65
30,8
4,2(1
0,52
0,47
0,1(1
Traces
3,11
0,15
1,21
1,13
1,28
82,67
17,33
0,445
2.3(35
0,113
0, 1 1 i
0.728
0,090
0,081
0,017
Traces
0,539
0.026
0,210
0,196
0.221
Matière sèche
Azote. . .
Cendres
Chlore..
Acide sulfurique. .
Silice
Acide phosphorique
Alumine. . .
Oxyde de fer
Oxyde de manganèse. . . .
Magnésie .
Potasse
Soude . .
Acide carbonique. . .
Poids moyen de 1 pied. .
0,147
1 .08
6,25
Il est facile de déduire de cette composition la proportion des
éléments fertilisants prélevés par KM) pieds de Castilloa.
QUANTITÉS D'ÉLÉMENTS FERTILISANTS
enlevés par 100 pieds de Castilloa Elastica, jeunes.
Calculées d'après les nombres des analyses et le poids moyen
d'un pied).
grammes
E;iu 516,7 Alumine
Matière sèche 108,3 Oxyde de fer.
Azote
Cendres
Chlore
Acide sulfurique.
Silice
Acide phosphorique
2,78 Oxyde de manganèse.
! 4,78 Chaux
0,71 Magnésie
0,90 Potasse
i,55 Soude
0,56 Acide carbonique. . . .
•aminés
0,51
0,11
Traces
3,37
o,16
1,31
1,22
1,38
512 NOTES
Les dominantes de cette plante paraissent être l'azote, la chaux
et la potasse.
Il est facile dès lors d'établir des formules de fumures chimiques
répondant complètement aux exigences de 100 pieds de Castilloa
elastica . jeunes.
Ces formules sont :
Dans les /erres peu calcaires.
n'anime:-
Scories de déphosphoratîôii de composition moyenne. . 3,5* à i
Kaïnite l-O à 12
Nitrate de soude 18 à 20
Les scories de déphosphoration. outre l'acide phosphorique et la
chaux, apportent encore de la magnésie et du manganèse; la kaïnite.
outre des sulfates de potasse et de magnésie, apporte des chlorures
de magnésium et de sodium et du sulfate de chaux.
Dans les /erres calcaires.
l'anime*
Superphosphates de composition moyenne 3,5 à i
Kaïnite 10 à 12
Nitrate de soude 18 à 21»
Les superphosphates, outre l'acide phosphorique et la chaux,
apportent du sulfate de chaux; la kaïnite. outre des sulfates de
potasse et de magnésie, apporte des chlorures de magnésium et de
sodium et du sulfate de chaux.
Distribuer séparément le superphosphate d'une part, la kaïnite
et le nitrate de soude d'autre part.
Des essais, portant sur divers lots de plantes, placées dans des
conditions identiques, dans les serres du Jardin colonial de Nogent,
vont être entrepris pour montrer si, en pratique, ces fumures, éta-
blies d'api'ès des considérations théoriques, peuvent être utilement
appliquées aux pieds jeunes de Castilloa.
Les Colons, propriétaires de plantations de cet arbre, pourraient
expérimenter, sans frais appréciables, les mêmes formules de fumures
sur des parcelles de leurs plantations. Nous recevrions, avec intérêt.
par la suite, l'indication de leurs résultats.
F. Heim et A. Hébert.
SUR LE GENRE PLANÇHONELLÀ,
SES AFFINITÉS ET SA RÉPARTITION
GÉOGRAPHIQUE
Dans une précédente note '. j'ai montré quels sont les caractères
tournis par la disposition de l'ovule et par la structure de la graine.
qui dominent la classification des Sidéroxylées et j'ai défini, au
moyen de ceux-ci, quelques genres principaux servant en quelque
sorte de pivots dans l'étude de ce groupe.
L'un des plus importants est sans aucun doute le genre Plan-
chonella ; ce sont ses caractères, ses subdivisions ses affinités et sa
répartition géographique que nous nous proposons de préciser
aujourd'hui.
Les Planchonella sont définis : 1" par l'anatropie faible ou nulle
de l'ovule, qui donne naissance à une graine pourvue d'une cica-
trice latérale allongée, joignant le hile et le micropyle placés aux
deux pôles opposés , 2° par un embryon à caudicule saillante,
cotylédons généralement foliacés, entourés le plus souvent d'un
albumen abondant.
Les feuilles portent le plus souvent des costules espacées, assez
saillantes, reliées entre elles par des nervures plus fines, en partie
transversales par rapport à elles, descendant en partie vers la
nervure médiane.
Les fleurs sont pentaïuères dans toutes leurs parties. Le tube de
la corolle est g-énéralement plus court que les lobes et porte à sa
gorge des staminodes alternipétales, étroits, oblongfs, parfois fili-
formes, parfois écailleux et très réduits, et des étamines extrorses,
épipétales. Plus rarement le tube corollaire se développe davantage
et, dans ce cas, le verticille staminal s'insère notablement au-dessous
des staminodes, quelquefois vers le milieu du tube.
L'ovaire est à cinq loges, dans chacune desquelles l'ovule s'insère
vers le sommet de l'axe, il est muni d'un disque en coussin ou en
cupule, portant généralement de longs poils hispides, libre ou adné.
I. Marcel Dubard. Renicfrqaes sar la classification des Sidéroxylées. C. R. A. S.,
13 lévrier 191 1.
014 NOTES
plus ou moins facile à distinguer. Le fruit est une baie à péricarpe
mince.
Le groupe d'espèces le plus important section Burckiiplancho-
nella) comprend des formes à feuilles plutôt coriaces, chez les-
quelles les costules sont assez accentuées, avec une nervation inter-
médiaire trans verso-descendante, d'un relief bien accusé. Le tube
de la corolle y est court et les différentes pièces de l'androcée sont
insérées à sa gorge ; le disque est cupuliforme, bien apparent, très
velu ; le style est court ; la graine possède un albumen abondant.
Cette section est représentée en Nouvelle-Calédonie et sur la
côte orientale de l'Australie par des espèces variées ; vers le Nord,
elle s'étend sur la Nouvelle-Guinée, les Moluques, les Célèbes.
Bornéo, les Indes néerlandaises et, par la presqu'île de Malacca,
s'avance jusqu'au Siam et en Indo-Chine, mais avec une uniformité
plus grande, car la plupart des formes décrites dans ces régions
peuvent se ramener à une espèce linnéenne très polymorphe, que je
nomme PI. polymorpha.
Au voisinage immédiat de cette section se place une forme. néo-
calédonienne f section Egassia), qui se distingue par des ovules
semi-anatropes, insérés vers le milieu des loges ; la cicatrice de la
graine est par suite beaucoup plus courte et n'atteint guère que la
moitié de la hauteur de celle-ci ; c'est une transition vers les Side-
roxylon, où la cicatrice est complètement basilaire.
Dans ce type, le tube de la corolle est aussi beaucoup plus
développé et porte les éta mines vers son milieu, disposition qui
s'accuse dans la section Hormogyne.
La section Hilleb'randiplànchonella | Nouvelle-Calédonie, Nou-
velle-Zélande, îles Sandwich) se distingue de la première par la
nervation de la feuille ; les costules y sont très rapprochées, assez
saillantes et les nervures intermédiaires sont descendantes comme
chez les Payena. Ce caractère rappelle le genre américain Micro-
j)h()/is, qui est extrêmement voisin des Planchonella et forme le
trait d'union naturel entre ce dernier genre et les autres Sidé-
roxylées américaines.
(lest encore en Nouvelle-Calédonie (pie se rencontre toute une
série de formes voisines des Burckiiplanchonella, mais avec «les
feuilles rapprochées vers l'extrémité des rameaux, coriaces, a ner-
vation très peu saillante, des fleurs très petites, longuement pédi-
cellées, isolées par petits groupes à L'aisselle «les feuilles section
Myrsiniluma .
GENRE PLANGHONELLA •">!•">
Les Hookeriplanchonella forment une section d'importance à peu
près égale à la première, mais dont le centre de développement est
plus septentrional et s'étend depuis les Indes Orientales jusqu'aux
Philippines, à travers l'Indo-Chine.
Dans ce groupe la nervation de la feuille est moins accentuée que
dans la première section, mais n'en diffère pas essentiellement ; le
tube de la corolle est à peu près de la longueur des lobes et porte
à sa gorge tous les éléments de l'androcée. Le style est très long,
exsert, le disque non apparent.
Dans la section Harmogyne (Australie occidentale) le dévelop-
pement du tube de la corolle et la brièveté relative des lobes s'exa-
gèrent ; les étamines s'insèrent notablement plus bas que les sta-
minodes, parfois même vers le milieu du tube. Chez H. cotinifolia,
l'ovaire est entouré d'un disque élevé, cupulaire, libre, d'aspect très
particulier ; chez les autres espèces cet organe paraît adné.
Les Poissonnella se rangent a côté des Hormogyne ; c'est un
groupe calédonien à feuilles très étroites, coriaces, de nervation
peu distincte : les fleurs, de grosse taille, sont isolées à l'aisselle
des feuilles. La disposition du tube de la corolle et des étamines
rappelle la section précédente.
Dans toute une série de formes, les costules très saillantes, d'un
parallélisme frappant, sont reliées par des nervures exclusivement
transversales ; le tube de la corolle est plutôt court et porte des
staminodes très réduits ; le style est court et le disque de même
aspect que chez les Burckiiplanchonella. L'albumen est réduit à
une mince couche et la cicatrice de la graine, le plus souvent
blong-ue, peut devenir très large, à la façon des Lucuma.
C'est la section Pierriplanchonella, dont le centre de développe-
ment correspond à la Nouvelle-Calédonie et envoie des ramifications
par la Nouvelle-Guinée, les Moluques, Bornéo, jusqu'à Malacca et
en Indo-Chine.
Ces formes nous conduisent aux Boerlagella, section assez mal
connue qu'on pourrait peut-être rattacher à la précédente et que
caractérise surtout le manque total d'albumen 'Java. Sumatra,
Célèbes .
En résumé il" Le g-enre Planchonella forme un ensemble très
important, dont l'unité est manifeste, malgré des variations assez
larges dans les caractères, bien distinct des Sideroxylon, avec les-
quels on l'a confondu à tort .
.')|(> NOTES
2° Les formes qui le constituent peuvent, d'après nos connais-
sances actuelles, se ramener à neuf sections, présentant souvent
des transitions ménagées.
3° Ce genre se rattache au groupe des Sidéroxylées américaines
par ses sections Pierriplanchonella et Boerlagella et, par l'intermé-
diaire du genre américain Micropholis, aux Sideroxylon par sa
section Egassia.
i° Il est représenté depuis les Indes orientales jusqu'en Nouvelle-
Zélande et c'est dans la région australo-néo-calédonienne qu'on
observe la plus grande variété parmi ses représentants '.
Marcel Dubard.
I. Note présentée à l'Académie des Sciences le 20 mars 1011.
COMMUNICATIONS DIVERSES
La culture et l'industrie du coton en Grèce.
En 1908, 220 acres, soit 89 hectares environ, étaient consacrés en Grèce à la
culture du coton, et avaient produit 210.500 livres anglaises, ou 95.481 kilos de
coton; celte superficie, réduite à 200 acres ou 80 hectares en 1909, a donné
220.000 livres, ou 99.790 kilos de coton; en 1910, les plantations comprennent
plus de 600 acres, c'est-à-dire plus de 243 hectares. Les prix moyens obtenus
pour le coton des variétés égyptiennes sont supérieurs de plus du double à
ceux des cotons indigènes grecs. Des expériences ont été également poursuivies
avec des variétés américaines; mais, elles n'ont porté que sur des quantités de
graines insignifiantes, et ne peuvent être considérées comme concluantes.
L'industrie cotonnière grecque emploie 5.000 ouvriers répartis dans 35
fabriques qui comportent 99 .300 broches et 1.211 métiers à tisser.
La Grèce reçoit annuellement de 8 à 10.000 balles de coton étranger, dont
2.500 d'Amérique, 5 à 7.000 de Turquie et 500 d'Egypte (Tfw Cyprus Journal .
La culture de la canne et l'industrie sucrière à l'île Maurice '.
Maurice est une colonie essentiellement sucrière. Pendant les quinze pre-
mières années du régime britannique, la quantité de sucre exportée n'était
pas considérable, mais en 1825 cette industrie fut stimulée par l'introduction
du sucre de Maurice sur le marché du Royaume-Uni, aux mêmes conditions
que celui provenant des Antilles anglaises. De plus, le recrutement des coolies,
dans l'Inde, pour remplacer les esclaves, dans les travaux de plantation, eut
pour résultat une augmentation considérable dans la production du sucre dont
l'exportation, en 1855, dépassa 120.000 tonnes.
Par la suite, il y eut, d'année en année, de grandes fluctuations dans la pro-
duction, mais la moyenne resta à peu près stationnaire . Depuis 1895, bien
que sujette à des variations considérables, selon les récoltes, la quantité
moyenne de sucre produite a beaucoup augmenté. Cet accroissement est dû,
en partie, aux améliorations apportées à la culture, à celles de la fabrication
et aussi à l'augmentation des terres plantées en cannes. Actuellement, la
moyenne annuelle de la production est de 200.000 tonnes de sucre, produites
par environ 53.922 hectares.
I . Renseignements fournis pa" M. F. Amyot. Consul de France.
MIS COMMUNICATIONS DIVERSES
Exportations de l'Ile Maurice en 1908 '.
Sucre. ■- - Grâce au relèvement de cet le production qui est la plus impor-
tante de l'Ile, une ère de prospérité nouvelle semble s'ouvrir pour le pays.
Exportations : 197.049.912 kilogr.
Rhum. - Provenant de la distillation des bas sirops et autres résidus de
la Canne, le Rhum produit esl de qualité fort médiocre.
Exportations : 655.440 litres.
Fibres d'nlncs Fourcroya gîgantea . — Le second produit, le plus impor-
tant de Maurice, est constitué par les fibres d'aloès. La superficie des terrains
consacrés à la culture de cette plante textile est évaluée à §.000 hectares.
Exportations : 2.141.901 kilogr.
Dans ces dernières années un nombre important de Sisal Agave rigida.
Var. Sisalana a été mis en culture.
Huile vierge ih> Coco. - Exportations : 354.399 litres à destination de Natal
cl (le la Réunion principalement .
Pulpe de Coco. - Exportations : 24.978 kilogr. à destination de France et
du Royaume-Uni.
Vanille. — Cette culture est en décadence. Laquelle doit être attribuée à
l'insécurité dans laquelle se trouvent les planteurs qui ne sont pas suffisam-
ment protégés contre les vols.
Importations : 3.648 kilogr.
Peaux de bœufs. Exportations : 109.897 kilogr. principalement à destina-
lion de France et du Royaume-Uni.
L'Ile Maurice exporte encore, mais en très petites quantités, des bois divers,
du caoutchouc, des cuirs bruis, des fibres diverses, des peaux autres que
celles de bœufs, etc.
Parmi les produits cultivés qui sont consommés sur place, el ne donnent
lieu à aucun mouvemenl d'exportation, il y a lieu de citer le Thé qui pousse
vil; •cusemenl sur les hauts plateaux du centre de l'Ile.
La superficie des terrains consacrés à celle plantation n'excède pas d'ail-
leurs une centaine d'hectares.
I. Renseignements fournis par M. F. Amyot, Consul de France.
DOCUMENTS OFFICIELS
Afrique occidentale française.
Par décisions du Gouverneur général.
Par décision du I 8 février 1911.
M. Froment (Georges), directeur de Jardins d'essai de 2° classe,
retour de congé, est mis à la disposition du Lieutenant-Gouverneur du
Ha ut-Sénégal- Niger.
Par arrêté du 3 avril 1911.
M. Portai (François-Louis-Marcel), diplômé de l'Fcole supérieure
d'agriculture coloniale, est nommé agent principal de culture de 3e classe,
à compter du '24 mars, veille du jour de son embarquement, et mis, en
cette qualité, à la disposition du Lieutenant-Gouverneur de la Guinée
française.
En date du 28 avril 1911.
M. Henry Yves), directeur d'Agriculture, rentrant en congé adminis-
tratif, sera placé dans la situation de mission en France pendant une
durée de trois mois à défalquer des sept mois de congé régulier dont il
est titulaire, pour se consacrer au dépouillement et à l'étude des maté-
riaux qu'il a recueillis au cours de ses missions.
Haut-Sénégal et Niger.
Par décision du Lieutenant-Gouverneur.
En date du 27 mars 1911.
M. Froment (Georges), directeur de Jardins d'essai de 2e elassr.
retour de congé, est chargé de l'entretien des Jardins et pépinières de
Koulouba.
Guinée française.
cl
Par décision du Lieutenant-Gouverneur.
En date du 8 avril.
M. Portai, agent principal de culture de 3e classe, est aireeté au Jardin
d'essai de Camayenne.
Martinique.
Par décision du Gouverneur en date du 7 avril 191 1, rendue en confor-
mité de la dépêche du Ministre des colonies du 9 mars 1911, M. Waddy
(Joseph), pourvu du certificat d'études de l'école supérieure d'agriculture
coloniale, a été nommé agent principal de culture de 3° classe.
Madagascar.
Par décision du 11 avril 1911.
M. Luc, inspecteur d'agriculture, nouvellement nommé, a été affecté
à la station de l'Ivoloïna (Tamatave).
STATISTIQl ES COMMERCIALES
Exportations agricoles el forestières dos Colonies françaises.
SENEGAL
Année 1910.
1° Bœufs. —354 têtes valanl 44.250 francs. 1909 : 914 têtes valant 114.250
lianes. Différence en moins : 560 (êtes.
2° Chevaux. -232 têtes valant 69.600 francs. 1909: 367 têtes valant 110.100
lianes. Différence en moins : 135 tètes.
i Anes. —3 têtes valanl 300 francs. 1909 : 7 têtes valant 700 francs. Diffé-
rence en moins : 4 lûtes.
i" Moutons. — 980 têtes valant 14.700 lianes. 1909 : 556 têtes valant 8 340
lianes. Différence en plus : 424 tètes.
5° Chèvres. —12 tètes valant 180 francs. 1909 : 20 têtes valant 300 francs.
Différence en moins : 8 têtes.
0° Viande fraîche de boucherie. — 6.956 kilos valant 3.478 francs.
7° Oiseaux vivants. 300.787 valant 76.441 Iran.-,. 1909:246.589 valanl
86 680 lianes. Différence en pins : 54.198 tètes.
8° Volailles. - 100 têtes valant 100 francs. 1909:44 têtes valant 60 francs.
Différence en pins : 56 tètes.
9° Animaux non dénommés. 35 têtes valant 13.605 lianes. 1909:22 tètes
valant 1.808 lianes. Différence en pins : 13 têtes.
10" Peaux brutes de bœufs. 268.501 kilos valant 335.629 francs. 1909 :
188.017 valant 235.021 IV.. nés. Différence en plus : 80.484 kilos.
Il" Peaux de moutons et de chèvres.- 25.687 peaux valant 20.549 lianes.
1909 : 15.599 peaux valanl 13.573 lianes. Différence en plus : 10 088 peaux.
12° Laine. - 8.050 kilos valanl 2 818 lianes. 1909 : 36.679 kilos valanl
12.838 francs. Différence en moins: 28.629 kilos.
13° Plumes. —510 k. 650 valant 15.530 francs. 1909 : 270 kilos valanl 17.715
francs. Différence en plus : 240 k. 650.
I e Peaux d'oiseaux. - 185 372 peaux valant 46.569 francs. 1909 : 209.441
peaux valanl 52.363 francs. Différence en moins : 24.069 peaux.
15° Cire. -46.415 kilos valanl 129 452 lianes. 1909: 36.638 kilos valant
99 525 lianes. Différence en plus: 10.346 kilos.
16° Poissons secs ou salés. 38.562 kilos valant 11.161 francs. 1909:
197.625 kilos valanl 61 .525 francs. Différence en moins : 159.063 kilos.
17° Vessies natatoires. — 1.656 kilos valanl 1 987 francs. 1909 : 1.296 kilos
valanl 1.555 francs. Différence en plus : 360 kilos.
18° Dents d éléphants. 6.630 kilo, valanl 103 597 francs. 1909 13.276
kilos valanl 185 720 francs. Différence en moins : 6 646 kilos.
STATISTIQUES COMMERCIALES o2i
19° Ivoire écailles). — 460 kilos valant 6.000 francs. 1009 : 45 kilos valant
650 francs. Différence en plus : 415 kilos.
20° Cornes de bétail. - 9.659 kilos valant 2.545 francs. 1909 : 7.047 kilos
valant 1.415 francs. Différence en plus : 2.612 kilos.
21° Mil. — 23.470 kilos valant 2.801 francs. 1909: 7.127 kilos valant 897
francs. Différence en plus : 16.343 kilos.
22° Haricots. — 953 kilos valant 477 francs.
23° Amandes de karité. —7.046 kilos valant 3.077 francs. 1909 : 25.421 kilos
valant 14.580 francs. Différence en moins : 18.375 kilos.
24° Palmistes amandes). — 1.439.605 kilos valant 359.903 francs. 1909 :
1.191.145 kilos valant 297.787 francs. Différence en plus : 248.460 kilos.
25° Arachides. — 227.300.878 kilos valant 49.755.280 francs. 1909 :
224.326.142 kilos valant 43.829.307 francs. Différence en plus : 2.974.736
kilos.
26° Bentamaré. — 26.227 kilos valant 2.098 francs. 1909 : 143 kilos valant
11 francs. Différence en plus : 26.134 kilos.
27° Tamarin. — 2.000 kilos valant 440 francs.
28° Gomme arabique. — 2.379.032 kilos valant 1.331.601 francs. 1909:
2.960.889 kilos valant 1 .531 .910 francs. Différence en moins : 581.857 kilos.
29° Caoutchouc.
ai Guinée. — 36.735 kilos valant 312.248 francs. 1909 : 69.502 kilos valant
590.768 francs. Différence en moins : 32.767 kilos.
1» Niger-Soudan. -^ 320.408 kilos valant 2.663.264 francs. 1909:597.745
kilos valant 4. 781. 960 francs. Différence en moins : 277 .337 kilos.
c) Casamance. — 325.407 kilos valant 2. 115.148 francs. 1909 : 352.628 kilos
valant 2.292.084 francs. Différence en moins : 27.221 kilos.
(1 Autres. — 9.923 kilos valant 79.385 francs. 1909 : 4.471 kilos valant
35.768 francs. Différence en plus : 5.452 kilos.
30° Bois :
à brûler. —88 stères valant 884 francs. 1909 : 63 stères valant 504 francs.
Différence en plus : 25 stères.
d'éhénislerie. — 7.450 kilos valant 1.725 francs.
de construction. — 20 mètres cubes valant 1.500 francs. 1909 : 3 me. 033
valant 315 francs. Différence enplus : 16 me. 967.
31° Charbon de bois.— 4. 900 kilos valant 245 francs. 1909 : 1.900 kilos valant
105 francs. Différence en plus : 3.000 kilos.
32° Coton. — 8.516 kilos valant 2.738 francs.
33° Or. — 55 k. 595 valant 166.785 francs 1909 : 108 k. 258 valant 324.768
francs. Différence en moins : 52 k. 663.
34° Calebasses vides. - 1.034 kilos valant 583 francs. 1909 : 90 kilos valant
82 francs. Différence en plus : 944 kilos.
35° Objets de collection. -- 240 kilos valant 800 francs. 1909 : 1.035 kilos
valant 1.015 francs. Différence en moins : 795 kilos.
36° Végétaux indigènes bruts ou taillés. — 103.135 valant 19.685 francs.
1909 : 105.770 valant 2.115 francs. Différence en moins : 2.635.
37° Sel marin. — 10.030 kilos valant 305 francs.
But. du Jardin colonial. 1911. I. — N° 99. 36
522 STATISTIQUES COMMERCIALES
38° Sable minéralogène. - 17.665 kilos valant 245 francs. 1909 : 11 .039 kilos
valant 1.731 francs. Différence en plus : 6.626 kilos.
HAUT-SÉNÉGAL ET NIGER
Année 1910.
1° Peaux brutes de bœufs. — 47.106 kilos valant 51.818 lianes. 1909 :
24.131 kilos valant 31.415 francs. Différence en plus : 22.975 kilos.
2° Peaux de moutons ou de chèvres. — 6.783 peaux valant 5.108 francs.
1909 : 5.515 peaux valant 4.137 francs. Différence en plus: 1.268 peaux.
3° Laines en masse. 92.256 kilos valant 32.279 francs. 1909 : 63.034 kilos
valant 22.447 francs. Différence en plus : 29.222 kilos.
4° Plumes d'autruches. -518 kilos valant 20.720 francs. 1909 : 442 kilos
valant 13.260 francs. Différence en plus :. 76 kilos.
5° Cire brute. -- 7.931 kilos valant 6.344 francs. 1909 : 2.935 kilos valant
2.348 francs. Différence en plus : 4.996 kilos.
0° Dents d'éléphants. -14.029 kilos valant 224.464 francs. 1909 : 10.486 kilos
valant 188.360 francs. Différence en plus : 3.543 kilos.
7° Corrozo. — 650 kilos valant 650 francs.
8° Riz. — 20.105 kilos valant 3.820 francs.
9° Arachides. — 6. 266. 000 kilos valant 814.580 francs. 1909:2.035.283 kilos
valant 264.587 francs. Différence en plus : 4.230.717 kilos.
10° Sésames. — 2.000 kilos valant 300 francs. 1909: 207 kilos valant 31 francs.
Différence en plus : 1.793 kilos.
11° Amandes de karité. — 18.131 kilos valant 5.663 francs. 1909 : 29.325
kilos valant 5.516 francs. Différence eu moins : 11.194 kilos.
12" Gommes arabiques. — 570.503 kilos valant 199.677 francs. 1909 : 497.538
kilos valant 174.139 francs. Différence en plus : 72.965 kilos.
13" Caoutchouc— 271. 802 kilos valant 2. 174.420 francs. 1909 : 241 .289 kilos
valant 1.930.316 flancs. Différence en plus : 30.513 kilos.
14° Beurre de karité. - 27 kilos valant 10 francs. 1909 : 413 kilos valant
145 francs. Différence en moins : 386 kilos.
l.'i" Coton en laine. —43.345 kilos valant 30.342 francs. 1909 : 20.806 kilos
valant 14.564 francs. Différence en plus : 22.539 kilos.
16° Or brut. - 47 k. 376 valant 130.285 francs. 1909 : 184 k. 825 valant
508.269 lianes. Différence en moins: 137 k. 449.
COURS ET MARCHES
DES PRODUITS COLONIAUX
CAOUTCHOUC
LE HAVRE, 10 juin 1911. — (Communiqué de la Maison Vaquin et
Schweitzer, 1, rue Jérôme-Bellarmato.)
Depuis notre dernier communiqué le marché est resté relativement calme;
les prix ont encore baissé légèrement, principalement sur les sortes Para,
Pérou, Madagascar et Congo, alors que sur les autres sortes les prix sont, en
général restés inchangés et Ton cote :
Francs
Francs
Para
11.40
7.50
11
9 . 60
9.60
5.50
7
à 11
9
11
9
9
10
9
.50
.60
25
75
75
Kotto
11
7
12
3.60
10
5.50
6
à 1 1 .50
H. C. Batouri...
7.50
Pérou fin
Ekela Kadei Saii{
Congo rouge lavé
Bamcui ...
dia
12.50
3 . 85
— — caucho .
10.50
Maniçoba
Koulon-Xiai'i
5.75
Madagascar :
Tamatave Pinky I
Manibéri
4 . 25
N'Djolé
6.50
Pinkv II
6.50
7
Mexique feuilles
sera
ppy
9
9.50
Maiunera
5.50
4.60
6
5
s
6.
7 .
7
50
50
Savant lia :
San Salvador.
3.50
9
7
6
Faranfangana
Anahalava
lo 5o
Mananzary. j
Barabanja. [
Lombiro.
Carthagène
8.50
Cet) la n :
Biscuits, crêpes, etc. .
!
4
5
— ex
.ra. .
1 1.50
15
Tonkin
5.50
8
Congo :
Balata Venezuela
blocs..
6.50
7
10.50
11
Balata feuill
es..
7
7.50
Le tout au kilo, magasin Havre.
BORDEAUX, 30 mai 1911. (Communiqué de MM. D. Duffao et
Cie, 10, rue de Cursol.)
Le marché des caoutchoucs n'a cessé de baisser pendant tout le mois de
mai.
Le Para étant descendu jusqu'à 10 fi*. 7") le kilo, les acheteurs de nos sortes
moyennes ont fait relativement peu d'affaires et à des prix en baisse de - IV
environ sur les cours d'il y a un mois,
o2i
COl'RS ET MARCHES
La demande est presque nulle.
Nous cotons :
Conakry Niggers 9
Rio Nunez lo
Soudan Niggers Rouges. 8.75
Soudan Niggers Blancs . . 8
Soudan Manoh (.i
Lahou Niggers 8
Francs
à 9.25
8.50
«) . 50
9.50
Francs
Lahou Petits Cakes 7
Lahou Cakes Moyens 6 . 25
Gambie A 6.60
Hassam Lumps 4.65
Gambie A. M 5.50
— B 4.25
ANVERS, 8 juin 1911. — (Communiqué de la Société coloniale Anver-
soise, 9, rue Rubens.
Le marché de caoutchouc pendant tout le courant du mois de mai a été très
faible et en baisse presque constante, notre vente par inscription qui s'est
tenue le 25- a subi une baisse assez sensible en rapport avec celle du Para. La
baisse pour les espèces congolaises a été d'environ 1 IV. 45 en moyenne et
celle des plantations d'environ 2 fr. 05.
Nous cotons à fin mai les prix suivants pour qualité courante à bonne :
Francs
K asaï rouge I 11.25 à 11 .75
K&saï rouge genre Lo-
anda II noisette s
Kasaï noir 1 11 .25
Equateur, Yengu, Ikelem-
ha. Lulonga, etc il. 25
Lopori Maringa 7.25
s
50
11
75
II
75
7
75
Francs
Haut -Congo ordinaire,
Sankuru, Loniahi 11.15 11 .65
Aruwimi 11.15 à 11.65
13.50
5.75
7.25
11.65
7.25
Straits Crêpes I 13
Guayule 5. 50
Maniçoba t> . 75
Mongole lanières 11.15
Wamba rouge 1 6.75
Stock lin avril l'.M I
Arrivages en mai
Ventes en mai
Ai.' ivages depuis le {•■>■ janvier
Ventes depuis le I " janvier. . .
Stock fin mai
599
258
2 Li
1.794
L.768
614
tonnes
COURS ET MARCHÉS
525
COTONS
(D'après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal Officiel.)
LE HAVRE, 10 juin 1911.
naire (en balles, les 50 kilos).
Cote officielle.
Louisiane très ordi-
Francs
Juin 96
Juillet 95. x7
Août 95.50
Septembre 93.12
Octobre 88.75
Novembre 86.25
Francs
Décembre-janvier 85 . 25
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
85.50
85.37
85.25
85.12
85.12
Tendance calme. Ventes : 5.150 balles.
LIVERPOOL, 16 juin 1911. — Ventes en disponible : 6.000; Amérique
calme; cotes Amérique et Brésil en baisse de 3/100; Indes calmes et sans
changement ; importations, 450; futurs ouverts en hausse de 1 100.
CAFES
(D'après les renseignements du Bulletin agricole et commercial du Journal Officiel.)
LE HAVRE, 16 juin 1911.
entrepôt :
Santos good average, les 50 kilos, en
Décembre-Février
Mars-Mai
Juin-Juillet
Août-Octobre.
Novembre
. ...: 66.75
66.50
67.50
Tendance soutenue. Ventes : 36.000.
67.25
67
ANVERS, 16 juin 1911. — Cafés. — Clôture. — Cote officielle de café, San-
tos Base good les 50 kilos : juin, 69 fr. ; juillet, 69 fr. ; août, 69 fr. ; septembre,
68 fr. 75; octobre, 68 fr. 25; novembre, 67 fr. 75; décembre, 67 fr. 25 ; janvier,
67 fr. 25; février, 67 fr. 25; mars, 67 fr. 25; avril, 67 fr. 25; mai, 67 fr. 25.
Tendance soutenue. Ventes : 10.000 sacs.
HAMBOURG, 16 juin 1911. - - Les 50 kilos : courant, 70 fr. 62; juillet,
70 fr. 62; septembre, 70 fr. 94; décembre, mars, 67 fr. 81 ; mai, 67 fr. 50.
Tendance soutenue.
526
COURS ET MARCHES
CACAO
LE HAVRE. 31 mai 1911.
Au droit de 104- francs.
Francs
Guayaquil Arriba....
— Balao ....
— Machala .
Para
Carupano
Colombie
Ceylan, Java
rrinidad
Grenade
74
70
68
07.50
67
96
72.50
66
61
so
7:5.50
70
71
70
104
87.50
69
67
Francs
Sainte- Lucie, Domi-
nique, Saint-Vincent
Jamaïque 57.50
Surinam
Bahia fermenté
San Thomé
Côte d'Or
Samana
Sanchez Puerto Plata.
Haïti
59 à
65
57.50
62.50
63
65
60
68
65
66.50
58
62
59
59.50
58
62.50
51
64
Au droit de 52 francs.
Francs
longo français 88 à 92
Martinique 86 8S
Guadeloupe 89.50 90
Madagascar, Réunion.
Comores
Francs
88.50 à 97.50
MATIÈRES GRASSES COLONIALES
MARSEILLE. 22 juin L911. Mercuriale spéciale de « l'Agriculture
pratique des Pays chauds », par MM. Rocca, Tassy et de Roux.)
Coprah. — Tendance ferme. Nous cotons nominalement en disponible les
100 kilos c. a. f., poids net délivré conditions de place.
Francs
Ceylan sundried 60
Sihgapore 57
Macassar 57
Manille 55.50
Zanzibar 56.50
Mozambique 59
Francs
Java sundried 57
Saïgi m 55 . 25
CotonOu 56
Pacifique Samoa 57
Océanic française 57
Huile de palme Lagos, fis frs; Bonny-Bennin, 66 1rs; qualités secon-
daires, ;i l»2 frs les 100 kilos, conditions de Marseille, fûts perdus, prix
pour chargement entier.
< traînes de palmiste ( ruinée.
— Mowra,
I . .10
délivre
Manque
COURS ET MARCHÉS 527
Graines oléagineuses. — Situation ferme; nous cotons nominalement :
Francs
Sésame Bombay blanc grosse graine 39
— petite — 37.50
— Jaffa 44
— bigarré Bombay. Grosses graines. 50 °/„ de blanc. .
Graines lin Bombay brune grosse graine 44
— Colza Cawnpore. Grosse graine 27
— Pavot Bombay 38
— Bicin Coromandel 27
Aracbides décortiquées Mozambique 35
— — Coromandel 31 . 50
Autres matières. — Cotations et renseignements sur demande.
TEXTILES
LE HAVRE, 10 juin 1 9-1 1 . — (Communiqué de la Maison Vaquin et
Sc.hweitzer.)
Manille. — Fair eurrent : 47 fr. 50 à 48 fr. 50. — Superior Seconds :
46 fr. 50 à 47 fr. 25. — Good brown : 44 fr. 50 à 45 fr.
Sisal. — Mexique : 49 fr. 75 à 50 fr. 25. — Afrique : 60 fr. à 63 fr. — Indes
anglaises : 31 fr. à 44 fr. 75. — Java : 59 fr. 50 à 54 fr. 50.
Jute Chine. — Tientsin : 47 fr. 25. — Hankon : 46 fr.
Aloès. — Maurice : 54 fr. 50 à 60 fr. — ■ Réunion : 55 à 61 fr. — Indes : 31 à
37 fr. — Manille : 33 fr. 50 à 41 fr.
Piassava. — Para : 130 à 150 fr. — Afrique : Cap Palmas : 51 à 55 fr. —
Sinoë : 52 à 53 fr. ; Grand Bassam : 50 à 54 fr. ; Monrovia : 50 fr. à 52 fr.
China Grass. — Courant : 80 fr. à 89 fr. — Extra : 100 fr. à 114 fr. 50.
Kapok. — Java : 200 à 215 IV. — Indes : 115 à 125 fr.
Le tout aux 100 kilos, Havre.
GOMME COPALE
ANVERS, 8 juin 1911. — (Communiqué de la Société Coloniale An-
versoise.)
Le marché du copal a été très ferme et en légère hausse, nous cotons pour
qualité courante à bonne :
Gomme triée blanche de belle qualité. . . . 320 à 350
— — claire transparente 230 à 260
— — assez claire opaque 145 à 180
. — non triée de qualité courante lioà 135
:;^s
cours Et Marchés
LE HAVRE, 10 juin 1911,
Schweitzer.)
(Communiqué de MM. Vaqùiti et
Gomme copale Afrique
— Madagascar. . .
50 à 100 francs )
100 à 100
. les 100 kg.
POIVRE
les 50 kgr. en entrepôt)
LE HAVRE, 10 juin 1911 :
Saigon. Cours du jour :
Francs
Juin 80
Juillet 80.50
Août 81
Septembre 81 .50
Octobre 82
Novembre 82
Francs
Décembre 82 . 50
Janvier 83
Février 83.50
Mars 83.50
Avril 81
Mai 81
Tendance ferme. Ventes : 1()0.
IVOIRE
ANVERS, H mai 1911.
soise.) Marché inchangé.
— ■ (Communiqué de la Société coloniale Anver-
BOIS
LE HAVRE, 10 juin 1911.
Schweitzer.
Francs
Ariijuii Haïti ti à 10
— Mexique ik 10
— Cuba 10 10
— Gabon il 22
— Okoumé s lu
— (Communiqué de MM. Vaquin et
Francs
bbène-Gabon 18 à 35
— Madagascar 15 30
— Mozambique 8 15
li' tout aux loo kilos. Havre.
MAÇON, l'KOTAT KHKHES, IMI'HIMKUHs
L Editeur-Gérant : A. Cîiaixamel.
ENGRAIS POTASSIQUES
Nécessaires à tout planteur
désireux de tirer le maximum de rendement des capitaux et travaux eng-ag-és.
La consommation énorme de ces engrais est la meilleure preuve de leur efficacité.
En 1909, elle a été de plus de
TROIS MILLIONS TROIS CENT MILLE TONNES
Les engrais potassiques
convenant le mieux à la fumure des plantes de nos colonies, sont :
le SULFATE DE POTASSE
et le CHLORURE DE POTASSIUM
Bror/mres et renseignements envoyés gratuitement sur demande.
BROCHURES EN TOUTES LANGUES
sur la culture et la fumure de la plupart des plantes tropicales et subtropicales
s'adresser
au Kalisyndikat G. m. b. H. Agrikulturabteilung, Dessauerstrasse 28-29, Berlin S. W, 11
ou au BUREAU D'ÉTUDES SUR LES ENGRAIS
15. rue des Petits-Hôtels, Paris
ASSOCIATION
DES
Planteurs de Caoutchouc
48, Place de Meir, 48
ANVERS
Centre d'union et d'information pour tous
ceux qui s'intéressent à la culture rationnelle
du Caoutchouc.
RENSEIGNEMENTS
techniques et financiers
Bulletin mensuel, 16 pages in-4°
Actualités, articles techniques, nouvelles
concernant la culture du caoutchouc, rapports
de sociétés, déclarations de dividendes, le
marché du caoutchouc, cotes et rapports du
marché des valeurs de sociétés de plantation
de caoutchouc.
Abonnement : frs. 12.50 par an.
VILMORIMNDRIEUX k C
4, Quai de la Mégisserie, PARIS
LIANE A CAOUTCHOUC
Landolphia Heudelotii
La Maison VILMORIN -ANDRIEUX & Gie, toujours soucieuse d'être
utile à son importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon
toute particulière de l'importation el de la vulgarisation des graines et
plantes précieuses des pays chauds.
Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent
certainement au premier rang des maisons recommandables pour
résoudre cette importante question.
Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a
obtenu 7 Grands Prix à l'Exposition i niversellc de igoo, dont un
spécialement accordé pour son exposition Coloniale. En outre, le Jury
de la dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions
du Jury de 1900 en lui attribuant un Grand Prix.
Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon la plus désin-
téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées.
GraiDes et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte :
Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai), Cotons sélectionnés, Jute, Fourcroya
gigantea, etc.
Plantes économiques- — Cacaoyer (variétés de choix), Caféiers (espèces diverses), Coca, Kola,
Tabacs divers, Thé d'Annam et d'Assam, etc.
Plantes à caoutchouc. — Castilloa elastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers, Hevea brasiliensis,
Landolphia (diverses sortes), Manihot Glaziovii, Marsdenia verrueosa, Willughbeia edulis, etc.
Plantes à épices. — Canellier de Ceylan, Gingembre des Antilles, Giroflier, Muscadier, Poivrier,
Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc.
Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc , etc.
Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler l'attention de notre clientèle d'outre-mer sur
l'avantage qu'ils trouveront à employer nos caisses vitrées (caisse Ward pour l'expédition des jeunes
plants ou des graines en stratification.
GRAINES AGRICOLES ET INDUSTRIELLES
Graines d Arbres el d'Arbustes pour pays tempérés et tropicaux.
Assortiments d< Graines potagères, Fleurs, etc., appropriés aux différents climats.
CATALOGUE SPÉCIAL POUR LES COLONIES FRANCO SUR DEMANDF
Correspondance en toutes langues. — La maison n'a pas de succursale ni de dépôt.
I —
MACHINES pour PRODUITS COLONIAUX AL™Z\Tâ™s
DÉCORTIQUEURS, ÉCOSSEURS, TRIEURS, CRIBLEURS, TAMISEURS
POLISSEURS, MÉLA.NGEURS, BROYEURS, CONCASSEURS, MOULINS à MEULES
et à CYLINDRES, RAPES, ÉLÉVATEURS, BLUTERIES, TAMIS en tous genres, etc.
PO OR
Amandes, Denrées, Graines, Grains, Fruits, Légumes secs et verts,
Café, Riz, Ricin, Arachides, Cacao, The, etc.
Machinerie complète pour FECULERIES DE MANIOC et Industries similaires
P. HERAULT,
Constructeur-Mécanicien, Breveté, 197, boni. Voltaire, Paris-XI£
Anciennes Maisons RAOIDIER, SIMONEL CHAPUIS, MOYSE ET LHULLIER réunies
Renseignements gratuitement. — Devis — Installations générales
Etes-uous mécontents de votre éclairage?
Le Gaz partout BECS a INCANDESCENCE
par la nouvelle
LAMPE RADIA
a essence
avec becs droits
et renversés
pour tous usages.
is'adaptant sur toutes lampes.)
Dernière
Création
Sans
Odeur
Fourneaux de Cuisine I Df"
RADIA
au gaz d'essence.
Les plus
Hautes
^Récompenses -=2
120
[bougies de
lumière.
Les seules
ayant fait
leurs preuves £
2
centimes
par beure
KXTTW
ger ÉBEC RADIUM à pétrole complet. .
BEC RADIUS au benzol i ..
BEC RADIOL à l'alcool » . .
Ajouter pour port et emballage,
Gaz PAREX
Nouveau gaz
aérogene pour
l'éclairage, le
chauffage et la
force motrice
pour
villas, châteaux, églises,
hôtels, usines, villages,
chemins de fer, etc.
4L
USsdna Le plus pur, le plus
_JS[=seï simple et le meilleur
14 fr. | marché de tous les gaz existants.
1 franc.
12 fr.
14 M
TÉLÉPHONE
161.42.
* EtabP PARIS=EXPORT, 41, rue Richer, Paris * $8%ïïp.
Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée
ALGÉRIE-TUNISIE
BILLETS DE VOYAGES A ITINÉRAIRES FIXES, l'8 et 2e CLASSES
délivrés à la gare de Paris-Lyon, ainsi que dans les principales gares situées sur
les itinéraires. Certaines combinaisons de ces voyages permettent de visiter non
seulement l'Algérie et la Tunisie, mais encore des parties plus ou moins étendues
de l'Italie et de l'Espagne.
Voir la nomenclature complète de ces voyages dans le Livret-Guide-Horaire
P.-L.-M. en vente dans les gares, bureaux de ville, bibliothèques : 0 fr. 50 ; envoi
sur demande au Service Central de l'Exploitation, 20, boulevard Diderot Paris,
contre 0 fr. 70 en timbres-poste.
— Il —
Si vous désirez
acheter
UN APPAREIL
PHOTOGRAPHIQUE
adressez-vous
à la
Section de Photographie
des
(Etablissements
goulenc frères
19, Rue du 4 Septembre. - PARIS
Vous y trouverez les
APPAREILS
Français et Etrangers
les plus réputés
CRTflLiOOUE GÉflÉHRIi
franco sur demande
LAVOURA
Bulletin
de la
Société Nationale
d'Agriculture
Ruas da Alfandega, n° 102
RIO-DE-JANEIRO (Brésil)
REVUE MENSUELLE
publiée en portugais
lî« ANNEE
Tirage : 5 OOO exemplaires
lm Verlag «les
Kolonial-WirtschaftliclienKomitees
Berlin NW. 7, Unter den Linden 40, erscheinen :
Der Tropenpflanzer.
Zeitschrift fur tropische Landwirtschaft mit
den wissenschaftlichen und praktischen Bei-
heften. Monatlich. io Jahrgang.
Preis Mk. io. — pro Jahr.
Kolonial-Handels-AdreBbuch.
io Jahrgang. Preis Mk. i.5o.
WestafrikanischeKautschuk-Expedition.
R. Schlechter. Mit i3 Tafeln und i4 Abbil-
dungen im Text. Preis Mk. 12. — .
Expédition nach Zentral-und Sùdamerika.
Dr. PreuB. Mit 20 Tafeln, 1 Plan und 78 Ab-
bildungen im Text. Preis Mk. 20. — .
Kunene-Zambesi-Expedition.
H. Baum. Mit 1 Buntdruck, 12 Tafeln und
108 Abbildungen im Text. Preis Mk. 20. — .
Samoa-Erkundung.
Geh. Reg.-Rat. Prof. Dr. Wohltmann. Mu
20 Tafeln, o Abbildungen und 2 Karlcn.
Preis Mk. 5.— .
FischfluB-Expedition.
Ingénieur Alexander Kubn. Mit 37 A^bildun-
gen und 2 Karten. Preis Mk. 6.—
Die Wirtschaftliche Erkundung einer ost-
afrikanischen Sùdbahn. [3s
Paul Fuchs. Mit l\-z Abbildungen,
im Text und 3 Karten. Preis
2 Skizzcn
Mk. 4-— •
— 111 —
CHEMINS DE FER DE PARIS-LYON-MEDITERRANEE
Services directs entre PARIS et le MAROC (via Marseille).
Billets simples de Paris à Tanger valables i5 jours
Par les paquebots de la Compagnie de Navigation Mixte (Touaehe), via Oran,
ire classe, 196 fr. ; 2e classe, 1 35 fr, ; 3« classe 92 fr.
Par les paquebots de la Compagnie Paquet, ire classe, 19G fr ; 2P classe, i35 fr.
Ces prix comprennent la nourriture à bord des paquebots.
Arrêts facultatifs sur le réseau P.-L. M. Franchise de bagages; en chemin de
fer, 3o kilog ; sur les paquebots : 100 kilog., en i>'e classe, 2e classe, 60 kilog.,
3e classe, 3o kilog. Enregistrement direct des bagages de Paris à Tanger, ou réci-
proquement.
Délivrance de billets : Paris à la gare de P.-L. -M. ; à l'agence de la Compagnie de
Navigation Mixte, chez M. Desbois, 9, rue de Rome etdans les bureaux de la Société
Cénérale de Transports Maritimes à vapeur, 3, rue Ménars, pour les parcours
à effectuer par les paquebots de la Compagnie Paquet.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par de nombreux trains
rapides et de luxe composés de confortables voitures à boggies.
^<$><S>0<Sx3>®<î><3><s><5<s><S><s><s><S>^^
| BOLETIM
I - ■ . I
IagriculturaI
<•> <ê>
<§> do <g>
1 Estado de Bahia §
I <s>
^PUBLICATION OFFICIELLE DU GOUVERNEMENT DE L'ÉTAT|
$ (en portugais) $
<3> <S>
<S> . <S>
<s> Abonnement annuel : <$>
® IT « C • S
<3> Union postale 6 fr. ^
<s> <S>
<S> <S>
<S> Annonces (prix de l'année) : O
<s> Une page 100 fr. <£>
|> Demi-page 60 fr. <@>
<s> <S>
<S> <S>
<°> Les documents et communications 0
<g relatifs à la rédaction doivent être ^
§ adressés à la « DIRECTION DE L'AGRI- |>
<§ CULTURE ». <S>
<•> <S>
| Mercès, 123. BAHIA. - BRÉSIL |
<s> <S>
VIN
DES
PONTIFES
Le Meilleur
des Toniques
Apéritif au Quinquina
— i-S-i-»—
BUVEZ
ET EXIGEZ
" UN PONTIFE "
En vente dans toutes les bonnes Maisons
UNION DES DETAILLANTS
Institution fondée pour la vente spéciale
de tous produits d'origine
garantis de qualité supérieure .
49, Rue des Vinaigriers — PARIS
— IV -
ÛLIVER
JVIaehine à ÉetûtUFe Visible
UNE
MACHINE A ÉCRIRE
MODERNE
DOIT
SE DISTINGUER
PAR
SA
SIMPLICITE
SA
SOLIDITÉ
SA
RAPIDITE
EI1I1E H'EST PAS PUUS CHÈ^E ET ELLiE EST MEILiLiEUpE
DÉP1 N° i
Tbe OHVeF TypeUlFitef G° \l\ 3, Rue de Grammont, PARIS
BIFURCATED & TUBULAR RIVET C Ld LONDRES
RIVETS BIFURQUES & TUBULAIRES
Demandez tous renseignements à la Ce
CONFECTION
de tous
Vrticles de voyage
Sellerie
Maroquinerie. Chaussures
REPARATION
de
Courroies, Harnais
Ceintures
Valises, etc., etc.
y
<9
V;
IfîÏÏÏÏ'fUî
MACHINES A RIVER de tous modèles
+
^
Envoi franco du Catalogue sur demande, C" COSMOS, 3, rue de Grammont, Paris
— V —
BIBLIOGRAPHIE
ET
INFORMATIONS
Notre Beau Niger, par Félix DUBOIS. — L'auteur île Toinbouclou la
mystérieuse est allé revoir la vallée du Niger et Tombouctou quinze ans après
sa première exploration. Que sont devenus hommes et choses sous les efforts
de la colonisation française? Ou 'est devenue la ville mvstérieuse au contact de
la civilisation? M. Félix Dubois nous le raconte dans ce nouveau volume,
intitulé Notre Beau Niger et nous montre de bien curieux et réjouissants
contrastes entre hier et aujourd'hui.
C'est plaisir de faire le voyage avec ce charmant conteur dont le récit est à
la fois enjoué, pittoresque et documenté. Sa nouvelle œuvre obtiendra certai-
nement le succès qui marqua ses livres précédents.
Monographie sur l'état actuel de l'industrie du Froid en France,
publiée à l'occasion du IIe Congrès international du Froid, sous la
direction de : M. J. de LOVERDO, Ingénieur, Secrétaire Général de
l'Association Française du Froid, avec la collaboration de MM. le Dr Ar-
sonval, membre de l'Institut ; le Dr A. Perret, docteur ès-sciences; Astruc,
directeur de la Station œnologique du Gard; H. Barutta, ingénieur des
Arts et Manufactures; Georges Claude, lauréat de l'Institut; A. Gay, secré-
taire général de la Compagnie de l'Ouest; Lebrou, ingénieur des Arts et
Manufactures; J.-E. Lucas, ingénieur agronome; Maurice Roux, expert du
Bureau Veritas. Un beau vol. gr. in-4° de 44° Pages> avec nombreux similis et
gravures, et 10 pi. hors texte. Prix broché : 20 francs, 9, avenue Carnot, Paris.
Cette belle publication très luxueusement éditée par Y Association Fran-
çaise du Froid contient une statistique générale de toutes les installations
existant actuellement dans notre pays.
Il résulte de ce volume que la France compte, pour le moment, 1 1 abattoirs,
53 boucheries, 25 maisons d'alimentation, 275 brasseries, 3o charcuteries,
53 chocolateries, 8 pâtisseries-confiseries et 4 distilleries munis d'installations
frigorifiques. D'autre part, on compte, à Paris et en province, 80 entrepôts
frigorifiques, de date récente, et 420 fabriques de glace, en y comprenant les
petites installations. Enfin i56 laiteries, i5 fromageries, 20 hôtels et restau-
rants, 3 sanatoria, en sont également pourvus.
A côté de ces applications courantes, la France compte plusieurs, installa-
tions peu répandues ailleurs. C'est ainsi que nous avons 22 installations
affectées à la vinification, 23 faisant partie de laboratoires scientifiques, 7 pour
la conservation des fruits, 37 affectées au fonçage des puits de mines, par
congélation du sol (procédé qui a été employé pour les travaux du métropoli-
tain de Paris), 3 pistes de patinage (Paris, Lyon, Nice), etc.
Dans la partie statistique du volume, on trouvera toutes les caractéristiques
de chacune de ces 1.243 installations.
(Voir suite de la Bibliographie, page VIII.)
— VI —
CHEMINS DE FER DU NORD
STATIONS BALNEAIRES ET THERMALES
Du jeudi précédant les Rameaux au 3r octobre toutes les gares du Chemin de
fer du Nord délivrent des billets à prix réduits, à destination des stations bal-
néaires et thermales du réseau, sous condition d'effectuer un parcours minimum
de ioo kilomètres aller et retour.
BILLETS COLLECTIFS DE FAMILLE, valables 33 jours, prolongeâmes
pendant une ou plusieurs périodes de i5 jours (réduction de 5o o/o à partir de la
4" personne ;
BILLETS HEBDOMADAIRES ET CARNETS d'aller et retour individuels,
valables 5 jours du vendredi au mardi et de l'avant veille au surlendemain des
fêtes légales i réduction de 20 à 44 o/o) ;
Les carnets contiennent 5 billets d'aller et retour qui peuvent être utilisés à une
date quelconque dans le délai de 33 jours ;
CARTES D'ABONNEMENT, valables 33 jours, (réduction de 20 0/0 sur
le prix des abonnements ordinaires d'un mois) à toute personne prenant deux billets
ordinaires au moins ou un billet de saison pour les membres de sa famille.
Pour les stati ns balnéaires seulement :
BILLETS D'EXCURSION individuels ou de famille de 2e et 3' classes, des
dimanches et jours de fêtes légales, valables une journée dans des trains désignés
(réduction de 20 à 70 0/0).
Pour tous renseignements, consulter le livret-guide Nord ou s'adresser dans les
gares et bureaux de ville de la Compagnie.
CHEMIN DE FER DE PARIS A ORLEANS
Relations entre Paris et l'Amérique du Sud
par service combiné
entre la Compagnie d'Orléans et la Compagnie des Messageries Maritimes.
Billets simples et d'aller et retour, ire classe, entre Paris-Quai d'Orsay et Rio-de-
Janeiro, Santos, Montevideo et Buenos-At/res (via Bordeaux et Lisbonne) ou récipro-
quement.
Faculté d'embarquement ou de débarquement à Bordeaux ou à Lisbonne (1) sur les
paquebots de la Compagnie des Messageries Maritimes.
prix: voyageurs au-dessus de 12 ans
De ou pour Paris-Quai d'Orsay :
Rio-de-, Janeiro Billets simples: 890 fr. 85 (1) Aller et retour: 1.418 fr. 80
Santos » 9 1 5 fr. 85 ( 1 ) » 1 .458 fr. 80
Montevideo ou Buenos-Ayrcs. » 1 .o/m fr. 85 (1) r, 1 .(»58 fr. 80
(1) Dans le cas d'emprunt de la voie de fer entre Bordeaux et Lisbonne, en raison
de l'augmentation de l'impôt du (ïouvernement espagnol, les prix totaux doivent être
augmentés de 2 pesetas 85.
Durée de validité : ('/ 1 des billets simples, l\ mois ; (b) des billets d'aller et retour,
un an. Faculté de prolongation pour les billets aller et retour
Enregistrement direct des bagages lour les parcours par fer.
Faculté d'arrêt, tant en France, qu'en Espagne et en Portugal, à un certain nombre
de points.
La délivrance «les billets a lieu exclusi\ement au Bureau des Passages de la Com-
pagnie des Messageries Maritimes, if\, boulevard delà Madeleine, Paris.
— VII —
CHEMINS DE FER
DE PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE
L'HIVER A LA COTE D'AZUR
Billets d'aller et retour collectifs, 2* et .?e classes
Valables jusqu'au 15 Mai 1911
délivrés du ier octobre au i5 novembre, aux familles d'au moins trois personnes
par les gares P.-L.-M., pour Cassis et toutes les gares P.-L.-M., situées au-delà
vers Menton. Parcours simple minimum : l\oo kilomètres. (Le coupon d'aller
n'est valable que du rel" octobre au i5 novembre 1910. j
Prix : Les deux premières personnes paient le plein tarif, la 3e personne bénéficie
d'une réduction de 5o 0/0, la 4fi et chacune des suivantes d'une réduction de 7.5 0/0.
Arrêts facultatifs. Demander les billets quatre jours à l'avance à la gare de départ.
Des trains rapides et de luxe composés de confortables voitures à bogies des-
servent, pendant l'hiver, les stations du littoral.
NOTA. — Il est également délivré, dans les mêmes conditions, des billets d'aller
et retour de toutes gares P.-L.-M aux stations hivernales des Chemins de fer du
Sud de la France (San Salvadour, Le Lavandou, Cavalaire, Saint-Tropez, etc.).
De Paris aux ports au-delà de Suez ou à New-York, ou vice-vma
Billets d'aller et retour « Paris-Marseille » (ou vice-versa), /re, 2", .?« classes
Valables un an
délivrés conjointement avec les billets d'aller et retour de passage de ou pour
Marseille aux voyageurs partant de Paris pour les ports au-delà de Suez ou
pour New- York, ou de ces ports pour Paris.
Prix : ire cl.: 1 44 &"■ 80; 2e cl.: io4 fr. 20: o' cl.: 67 fr. g5 (via Dijon-Lyon, ou
Nevers-Lyon ou Nevers-Clermonti. Ces billets sont émis par la Cie des Messageries
Maritimes, par les Chargeurs Réunis, ainsi que par la C'e Cyprien Fabre.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par des trains rapides et
de luxe composés de confortables voitures à bogies. — Trajet rapide de Paris à
Marseille en 10 h. 1/2, par le « Côte d'Azur-rapide » (ire classe).
CHEMINS DE FER DE L'ETAT
PARIS A LONDRES
via Rouen, Dieppe, et Newhaven, par la gare Saint-Lazare.
Services lapides tous les jouis et toute l'année (dimanches et fêtes compris
Départs de Londres 1 Victoria),
Départs de Paris {Saint-Lazare',
10 h. 20 matin ( lre et 2* classes)
et 9 h. 20 soir (tr« 2<> et 3e classes)
10 h. matin (lr"et 2e classes)
London Bridge et Victoria
et 8 h. 45 soir (lre 2' et 3« classes
TRAJET DE JOUR EN 8 H. '40. - GRANDE ECONOMIE
Billets simples valables 7 jours.
I"- élusse : 48 fr. 25 — ?e classe : 35 fr. — 3e classe : 23 fr. 25.
Billets d'aller et retour, valables un mois.
I"- classe : 82 fr. 75. — ?e classe : 58 fr. 75. — 3e classe : 41 fr. 50.
Arrêts, sans supplément de prix, à toutes les gares sur le parcours, ainsi qu'à Brighton
Les trains du service de jour entre Paris et Dieppe et vice-versa comportent des voi-
tures de i" classe et de 2e classe à couloir avec W -C. et toilette, ainsi qu'un wagon-
restaurant; ceux du service de nuit comportent, des voitures à couloir des trois classes
avec W.-C et toilette Une des voitures de ire classe à couloir des trains de nuit comporte
des compartiments à couchettes (supplément de 5 fr. par place; Les couchettes peuvent
être retenues à l'avance aux gares de Paris et de Dieppe moyennant une surtaxe de 1 fr.
par couchette.
Billets d'aller et retour valables pendant quatorze jours. Délivrés à
l'occasion des fêtes de Pâques, de la Pentecôte, de l'Assomption et de Noël.
URcl. : 49 fr.. 05 ; 2e cl. : 37 fr. 80 ; 3" cl. : 32 fr. 50.
Pour plus de renseignements, demander le bulletin spécial du service de Paris à Londres,
que la Compagnie de l'Etat envoie franco à domicile sur demande affranchie adressée au
service de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris.
— VIII —
BIBLIOGRAPHIE (suite)
La première partie de cet ouvrage donne une description détaillée, accom-
pagnée de plans et richement illustrée, des installations typiques pour chacune
de ces applications, de sorte que cette Monographie constitue un véritable traité
sur l'utilisation des basses températures. On y trouve également la description
de la Station Expérimentale du Froid à Châleauretiard qui, comme on le sait,
est un institut scientifique affecté à l'étude des questions frigorifiques; une
description des usines d'air et d'oxygène liquide et enfin une description
accompagnée d'une statistique complète de toutes les installations frigorifiques
se trouvant à bord des navires des grandes Compagnies maritimes françaises.
Ce très important volume a été très apprécié au Congrès de Vienne, en
oetobre dernier, et il a puissamment contribué au succès de la France à ce
Congrès.
« A nos gloires coloniales »
Nos lecteurs connaissent l'initiative prise par le Cercle des Anciens Mar-
souins, de faire élever à Paris, un monument A nos gloires coloniales, rap-
pelant aux générations futures, l'héroïsme des braves qui, au prix de leur vie,
ont fait la France plus grande et plus forte, et journellement encore, sous tous
les climats, portent loin le grand renom de la France.
La mort héroïque des valeureux soldats dont nous déplorons aujourd'hui
la disparition, mérite mieux que l'hommage des Chambres qui vient de leur
être adressé — hommage auquel nous nous associons de tout cœur, il faut
matérialiser notre reconnaissance, le pays ne doit pas marchander, à qui ne
« marchande » pas sa vie pour lui.
Il ne s'agit pas de glorifier telle ou telle personnalité, pas plus que ceux
qui ont bénéficié de la mort des nôtres, mais au contraire, de rappeler
l'héroïsme de ceux — et uniquement de ceux-là — qui ont donné leur vie,
humblement, simplement, par devoir et patriotisme.
Le Comité du monument A nos gloires coloniales, est placé sous le haut
patronage de MM. Fallières et Emile Loubet, et 35o Associations ont adhéré à
cette œuvre de réparation.
La Commission d'exécution du monument est composée de :
MM. Léon Bonnat, G. C. ^, membre de l'Institut et du Conseil de l'Ordre de
la Légion d'honneur, directeur de l'Ecole nationale des Beaux-Arts.
Le Myrf. de Vilers, G. 0. $ffc, Ambassadeur honoraire.
Général Famin, G. 0 *J£, ancien directeur des Troupes coloniales.
Edmond Perrier, C. ^, membre de l'Académie des Sciences, directeur
du .Muséum d'Histoire naturelle.
Le numéro 22 (janvier 1905) de « l'Agriculture pratique des pays
chauds » se trouve épuisé en numéros séparés. Nous informons nos
lecteurs qui pourraient disposer de ce numéro que nous serons
heureux d en reprendre les exemplaires en bon état au prix de
2 francs l'un. (A. Challamel. éditeur, 17, rue Jacob, Paris.)
— IX —
" O. FAZENDEIRO "
Revista Mensal de Agricultura, Industria e Commercio
S'adressant spécialement aux planteurs de Café
Directeur : Dr. Augusto Kamos
Rédacteur-Gérant : Dr. L. Granato
Abonnement annuel
20 S 000
ADRESSE : CAIXA POSTAL, N° 355, S. PAULO, BRESIL
MODELE de la BOUTEILLE du VERITABLE
ne
LLl
C/3
LU
ce
ELIXIR
Tonique Antiglaireux
DU
,0 cmçn ^ïil i'&fatmB
_!?iht''"""i|ii|ni"i'i iniiiiiiin"1'1
•-'■û*l-'."''.rBirfpfiliiiMx«ii?iiiiH^«Jn:i'
D GUILLIE
Employé avec succès
depuis plus de 90 ans
comme PURGATIF et DÉPURATIF
et contre les maladies
du Foie, de Y Estomac,
du Cœur, de la Peau,
Goutte, Rhumatismes,
Grippe ou Influe ma,
les Vers intestinaux, et
toutes les maladies oc-
casionnées, par la Bile
et les Glaires.
Un Livre Pratique 1
Pour les Possesseurs de Chevaux etde Bétail I
ÏÉTÉRINÂIRf POPULAIRE
NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE
Superbe volume de £40 pages, avec 130 figures
pȔ J.-E. GO MB AU LT,h TeUriaiiro des Eitis Mtmti
Dans cet ouvrage, sont décrites lea
!MaiauiesJoevain,..Bétail..j:t]iens
1 avec les eau ses, les symptôme b,1c traitement!
rationnel.Viennent ensuite : laloi sur les vice» f
I rédbibltolrea avec conseils aux acheteurs,
la police sanitaire des animaux, la connais- 1
Jsance de l'âge avec de nombreuses figures,!
les divers systèmesdeferrures et les formules
des médicaments les plus usuels.
.Prix
t'!QKf!iwpiïti,tiiift)iiiitiJf!i!(lE.GOMBAULT,j
■O OO à NOGENT-SUR-MARNE (France) ■pjbbV
DE INDISCHE MERCUUR
-:- -:- (MERCURE INDIEN) -:- -:-
Feuille coloniale hebdomadaire, le meilleur organe pour le commerce,
l'agriculture, l'industrie et l'exploitation minière dans les Indes orientales et occi-
dentales (Java, Sumatra, Célèbes, Bornéo — Suriname et Curaçao).
DE INDISCHE MERCUUR publié en hollandais, la langue courante de ces
régions, est considéré comme le principal intermédiaire de tous ceux étant en rela-
tions avec les Indes néerlandaises ou désirant les créer dans les colonies.
Abonnement annuel frs. 25. — (Union Postale).
* AMSTERDAM. J. H. DE BUSSY, éditeur. *
— X —
IJlDIfl HDBBEH WORliD
150, Nassau Street, NEW-YORK
Un an : 3 dollars (15 fr.)- Le A/° ; 35 cents (1 fr. 80)
Grande Revue Mensuelle
du CAOUTCHOUC et de la GUTTA-PERCHA
en anglais
Commerce — Fabrication — Culture
.V vis aux Auteurs et Éditeurs s
La Direction du India Rubber World désire
réunir dans sa bibliothèque tout ce qui se publie
sur le caoutchouc et la gutta, en quelque langue
que ce soit.
li'Ac}i*ieoltut*a
Coloniale
Organo dell' Istituto Agricole- Coloniale Italiano
e dell' Uïïicio agrario sperimentale dell' Eritrea
Si pubblica in Firenze 6 volte ail' anno.
Ogni fascicolo consta di non meno di
65 pagine, con illustrazioni. — Prezzo
dell' abbonamento annuo : £ 8 in Italia,
Colonia Eritrea, Somalia Italiana, e Be-
nadir; £ io per l'Estero. — Un fascicolo
separato£ i,5oin Italia; £2 per l'Estero.
Il Bullettino pubblica memorie, arti-
coli, notizie originali di ogni génère,
riferentesi ail' agricoltura délie colonie
italiane, e dei paesi extra-europei aperti
alla colonizzazione.
Direttore :
Dr Gino Bartolommei Gioli
Redattore :
Dr Alberto Del Lungo
Amministrapone :
Piazza S. Marco 2 — Fikenze
L'ÉCHO DU BRÉSIL
Journal hebdomadaire
Commercial, Industriel
Agricole et Financier
»
REDACTEUR EN CHEF :
Emmanuel SONDORF
PRIX DES ABONNEMENTS
Brésil, 1 an 7 $ 000
Etranger, 1 an 1 5 francs
ADMINISTRATION ET REDACTION :
75, Rua da Assemblea — Rio de Janeiro
BOLETIM
da Real Associacâo Central
DA
Agricultura Portugueza
publicado sub a Direcçào de
ANTONIO DE GAMBOA RIVARA
JOSÉ VICT0RIN0 GOXZALVES DE SQUSA
E JULIO CESAR TORK ES
1 fassiculas mensuaes
1 vol. de 400 paginas por anno
Assignatura (L'niâo Postal).
Numéro
1200 reis
200 »
Rua Garret, 95-70. LISB^A
«J
« Lie Caoutchouc et la Gutta Pencha »
REVUE SCIENTIFiyUE ET INDUSTRIELLE
Organe officiel de V Industrie du Caoutchouc en France
Fondée en 1904
A. D. CILLARD, Fils, Directeur
PARIS 49, Rue des Vinaigriers, 49 — PARIS
Cette Revue éditée sur un très grand format contient 40 pages de texte
Mémoires originaux et nombreuses études complètes
sur l'exploitation et les plantations de caoutchoucs
Prix de l'Abonnement : France, 20 fr. — Etranger, 26 fr.
— XI —
HA COIrUECTION DE
" L'Agriculture pratique des pays chauds "
CE JOUR
4
COMPREND A
Juillet 1901 à Juin 1902 . .
Juillet 1902 à Juin 1903 . .
Juillet 1903 à Juin 1904 . .
Juillet 1904 à Décembre 1904
Janvier 1905 à Décembre 1905
Janvier 1906 à Décembre 1906
Janvier 1907 à Décembre 1907
Janvier 1908 à Décembre 1908
Janvier 1909 à Décembre 1909
(Envoi franco contre mandat-poste)
VOLUMES
i vol. in-So.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
10 fr
2 vol . in-8°.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
30 fr
Les abonnements à V « Agriculture pratique des Pays
chauds » sont reçus :
>
A Paris, chez l'Editeur, 17. rue Jacob. — A Berlin, chez Dietrich
Reimer, 29 Wilhelm st. — A Rome, chez Loescher, corso 307. — A
Milan, chez Hœpli. — Au Caire, à la librairie Diemer. — A Hanoï, chez
Taupin et O. — A Rio de Janeiro, chez Briguiet et Cie. — A Mexico,
à la librairie Bouret. — A Amsterdam, chez de Bussy. — Et dans tous
les bureaux de poste.
En préparation
DICTIONNAIRE DES PLANTES
ÉCONOMIQUES & INDUSTRIELLES
DES
COLONIES FRANÇAISES
Espèces utiles et nuisibles. Description. Propriétés. Produits. Usages. Emplois.
Applications à V alimentation, l'Agriculture, la Médecine, la Pharmacie, les
Arts et l'Industrie. Noms scientifiques, synonymes. Noms usuels et coloniaux.
PAR
Jules GRISARD
ANCIEN SECRÉTAIRE GENERAL DE LA SOCIETE NATIONALE d'aCCLIMATATION
CONSERVATEUR DU MUSEE COMMERCIAL DE L'OFFICE COLONIAL
L'OUVRAGE COJVlPLiET Ef4 SOUSCRIPTION : 50 F$-
Comprenant : le Dictionnaire proprement dit ; 2 volumes de 1000 pages chacun ;
1 volume Index des noms vulgaires.
DEMANDER LA NOTICE DÉTAILLÉE
A. CHALLAMEL, Éditeur, 17, rue Jacob. — PARIS
- XII
Les FILS de A. PIAT* & C"
85, rue Saint-Maur — PARIS
GAZ PAUVRE
par le gazogène OPTIMUS
et le moteur BENZ
Transmissions légères
pour les Colonies
Modèle du flacon des véritables
PILULES PURGATIVES
du Dr GUILLIÉ
ÎMJe Grenelle S\ G^g
Ces Pilules à base
d'extrait d'ELIXIR TO-
NIQUE ANTIGLAIREUX
du Dr GUILLIE sont
employées avec succès
comme Purgatif et
Dépuratif dans les
maladies du Foie, de
l'Estomac, du Cœur,
Goutte. Rhumatis-
mes, Fièvres Palu-
déennes et Perni-
cieuses, la Grippe
ou ïnfluenza, les Ma-
ladies de la Peau,
les Vers intestinaux
et toutes les maladies
occasionnées par la Bile et les Glaires.
Dr Paul GAGE fils, Pharmacien del" classe
9, rue de Grenelle-Saint-Germain. — PARIS
et dans toutes les Pharmacies
Pilules dîitr ai
OÉtlXIR TONIQUE
enli-glaireut
DU DTGUIU.lé
rVtxow Flacoh
3fr5o
LE
BLOCK-NOTES
est l'appareil photographique
AUX COLONIES
CONSTRUCTION ENTIEREMENT MÉTALLIQUE
Rigidité absolue. — Volume réduit
Poids : 325 gr.
Tient dans le gousset du gilet
Formats 4 H X6 — 6 % X 9 — 45 X 107 — 6 x i3
Société des Etablissements
GflUlVIOJlT
57-59; Rue Saint-Roch, Paris 1er
Association Amicale des Anciens Elèves
de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture Coloniale
Siège Social : NOGENT-SUR-MARNE (Seine)
(ingénieurs d'agriculture coloniale)
L Ecole supérieure 'I agriculture coloniale recrute ses «'levés parmi les diplômés des Ecoles supérieures
d'Agriculture de France ei de Tunisie et les licenciés es-sciences.
Bile les prépare à la pratique de la direction des entreprises agricoles et technologiques coloniales.
<.e> ingénieurs présentent donc au point de vue théorique et pratique toutes les garanties que les pro-
priétaires ou les sociétés d'exploitation coloniales peuvent exiger de leurs directeurs techniques.
L' Vssocialion est en mesure, de faciliter les relations entre les intéressés et ses membres en donnant
civilement s nécessaires.
(Adresser lu correspondance mi Président de l'Association, à Nogent-sur Marne, Seine).
MACHINES pour PRODUITS COLONIAUX
ALIMENTAIRES et
de TOUTES SORTES
DÉCORTIQUEURS, ÉCOSSEURS, TRIEURS, CRI3L^U2ÎS, TAMISEURS
POLISSEURS, MÉLANGEURS, BROYEURS, CONCASSEURS, MOULINS à MEULES
et à CYLINDRES, RAPES, ÉLÉVATEURS, BLUTERIES, TAMIS en tous genres, etc.
POUR
Amandes, Denrées, Graines, Grains, Fruits, Légumes secs et verts,
Café, Riz, Ricin, Arachides, Cacao, Thé, etc.
Machinerie complète pour FECULERIES DE MANIOC et Industries similaires
P. HERAULT,
Constructeur-Mécanicien .Breveté, 197, boul. Voltaire, Paris-XI*
Ancienne» Maisons RAOIDIER, SIMONEL, CHAPUIS, MOÏSE ET LHULLIER réunie»
Renseignements gratuitement. — Devis — Installations générales
LA HACIENDA
Gran Obra Ilustrada
en Espanol
Cada numéro mensual va repleto de
ensenanzas utiles, por la pluma de las
autoridades mis eminentes del uni-
verso, sobre
ganaderia, café, azûcar, cau-
cho, tabaco, granos, plantas
fibrosas, riegos, abejas, avi-
cultura, jardineria, frutas y
muchos otros productos, in-
cluyendo una secciôn titulada
11 Temas del Hogar. "
Jamâs bajaràn de 24 las paginas de
lectura provechosa, todas en estilo
claro, de gran conveniencia para
propietarios pequenos y grandes.
Hay hermosos grabados en cada
pàginamuestra fiel del arte tipo-
grâfico par excellence — LA HA-
CIENDA es la mejor revista para
el Hogar y explotaciones agrico-
las. El costo al ano, inclusive el
porte, es dôlares $ 3. »
Enviamos â solicitud un ej e mplar gratis
LÀ HACIENDA COMPANY
Box 974. Buffalo, N. Y., E. U. A.
Chemins de fer de Paris â Lyon et à la Méditerranée
ALGERIE-TUNISIE
BILLETS DE VOYAGES A ITINÉRAIRES FIXES, i'e et 2e CLASSES
délivrés à la gare de Paris Lyon, ainsi que dans les principales gares situées sur
les itinéraires. Certaines combinaisons de ces voyages permettent de visiter non
seulement l'Algérie et la Tunisie, mais encore des parties plus ou moins étendues
de l'Italie et de l'Espagne.
Voir la nomenclature complète de ces voyages dans le Livret-Guide-Horaire
P.-L.-M. en vente dans les gares, bureaux de ville, bibliothèques : 0 fr. 50 ; envoi
sur demande au Service Central de l'Exploitation, 20, boulevard Diderot Paris,
contre 0 fr. 70 en timbres-poste.
— Il -
Si vous désirez
acheter
UN APPAREIL
PHOTOGRAPHIQUE
adressez-vous
à la
Section de Photographie
des
(Etablissements
(goulenc frères
19, Rue du 4 Septembre. - PARIS
Vous y trouverez les
APPAREILS
Français et Etrangers
les plus réputés
CATAbOGUE GÉ^ÉÈ^H
fi'mirn aiii- «lomnntle
LAVOURA
Bulletin
de la
Société Nationale
d'Agriculture
Ruas da Alfandega, n° 102
RIO-DE-JANEIRO (Brésil)
REVUE MENSUELLE
publiée en portugais
11» ANNEE
Tirage : 5 000 exemplaires
Im Verlag des
Kolonial-WirtscMtlichenKomitees
Berlin NW. 7, Unter den Linden 40, erseheinen :
Der Tropenpflanzer.
Zeitschrift fur tropische Landwirtschaft mit
den wissenschaftlichen und praktischen Bei-
heften. Monatlich. io Jahrgang.
Preis Mk. 10. — pro Jahr.
Kolonial-Handels-AdreBbuch.
io Jahrgang. Preis Mk. i.oo.
Westaf rikanische Kautschuk-Expedition .
R. Schlechter. Mit i3 Tafeln und \l\ Abbil-
dungen im Text. Preis Mk. 12. — .
Expédition nachZentral-und Sùdamerika.
Dr. PreuB. Mit 20 Tafeln, 1 Plan und 78 Ab-
bildungen im Text. Preis Mk. 20. — .
Kunene-Zambesi-Expedition .
H. Baron. Mit 1 Buntdruck, 12 Tafeln und
108 Abbildungen im Text. Preis Mk. 20. — .
Samoa-Erkundung.
Geh. Reg.-Rat. Prof. Dr. Wobltmann. Mil
20 Tafeln, 9 Abbildungen und 2 Kartcn.
Preis Mk. 5. — .
FischfluB-Expedition.
Ingénieur Alexander Kuhn. Mit 37 Abbildun-
gen und 2 Karten. Preis Mk. à.—
Die Wirtschaftliche Erkundung einer ost
afrikanischen Sùdbahn. [3aa
Paul Pucbs. Mit 4^ Abbildungen, 2 Skizzen
im T*-.\t und 3 Karten. Preis Mk. !\. — .
— [Il —
CHEMINS DE FER DE PARIS-LYON-MEDITERRANEE
Services directs entre PARIS et le MAROC (via Marseille).
Billets simples de Paris à Tanger valables i5 jours.
Par les paquebots de la Compagnie de Navigation Mixte (Touache), via Oran,
ir« classe, 196 fr. ; 2« classe, 1 35 fr, ; 3« classe 92 fr.
Far les paquebots de la Compagnie Paquet, ire classe, 196 fr ; 2« classe, 1 35 fr.
Ces prix comprennent la nourriture à bord des paquebots.
Arrêts facultatifs sur le réseau P.-L. M. Franchise de bagages ; en chemin de
fer, 3o kilog ; sur les paquebots : 100 kilog., en ire classe, 2e classe, 60 kilog.,
3e classe, 3o kilog. Enregistrement direct des bagages de Paris à Tanger, ou réci-
proquement.
Délivrance de billets : Paris à la gare de P.-L. -M. ; à l'agence de la Compagnie de
Navigation Mixte, chez M. Desbois, 9, rue de Rome etdans les bureaux delà Société
Générale de Transports Maritimes à vapeur, 3, rue Ménars, pour les parcours
à effectuer par les paquebots de la Compagnie Paquet.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par de nombreux trains
rapides et de luxe composés de confortables voitures à boggies.
VIN
PONTIFES
Le Meilleur
des Toniques
Apéritif au Quinquina
BUVEZ
ET EXIGEZ
" UN PONTIFE "
En vente dans toutes les bonnes Maisons
UNION DES DÉTAILLANTS
Institution fondée pour la vente spéciale
de tous produits d'origine
garantis de qualité supérieure.
49, Rue des Vinaigriers — PARIS
— IV -
OliVeR
Machine àfcÉetutut*e Visible
~ tPlrl
UNE
MACHINE A ÉCRIRE
MODERNE
DOIT
SE DISTINGUER
PAR
SA
SIMPLICITE
SA
SOLIDITE
SA
RAPIDITE
ELLE r4'EST PAS PLUS CHÈ^E ET ELLE EST {MEILLEURE
DÉP1 N° i
Tbe OHVef TypeOlf itef G° Iitd, 3, Rue de Grammont, PARIS
BÏFURCATED & TUBULAR RIVET C Ld LONDRES
RIVETS BIFURQUES & TABULAIRES
Demandez tous renseignements à la C
10
CONFECTION
JE A m S^S\ REPARATION
de tous X ^^YffîàU ë ^
Articles de voyage Ê M ^\ ^M J F È^^ ^^F Courroies, Harnais
Sellerie EL g/ ^^ ^***^k ^^^^^ Ceintures
fliroquinerie. Chaussures ^^^^^^^^^^^ ~Jj Valises, etc., etc.
^ 1
Ifl
11
IÎÏÏÏÏÏÏ *
y 1
II
Il l
H M " M ^
^ MACHINES A RIVER de tous modèles Jb.
yt ___ ^
Envoi franco du Catalogue sur demande, C" COSMOS, 3, rue de Grammont, Paris
— V —
BIBLIOGRAPHIE
ET
INFORMATIONS
Maladies des plantes cultivées dans les pays chauds, par le Dr
Georges DELACROIX, professeur à l'Ecole d'Agriculture coloniale, direc-
teur de la station de Pathologie végétale, ouvrage terminé et publié par
Anoré MAUBLANC, chef des Travaux de la station de Pathologie végé-
tale. Préface de M. Ed. Prillieux, membre de l'Institut, Académie des
Sciences, i vol. in-8° de 6o5 pages, avec 60 gravures. A. Challamel. Edi-
teur, prix relié 25 fr., broché 22 fr.
Les abonnés de « l'Agriculture pratique des pays chauds » ont pu se
rendre compte de la haute valeur scientifique et de l'intérêt pratique des
études commencées il y a plusieurs années dans ce périodique par le D1' Geor-
ges Delacroix et continuées après sa mort par son élève et collaborateur
M. André Maublanc.
L'ensemble est aujourd'hui réuni en un volume dont l'impression vient
d'être achevée. Dans notre prochain numéro, nous donnerons une analyse
détaillée de ce remarquable travail appelé à rendre les plus grands services à
l'Agriculture coloniale.
Manuel diplomatique et consulaire. — Aide-mémoire pratique des
chancelleries par R. MONNET, consul de France. Un volume in-8° de
738 pages. Prix, broché 10 fr.
Le Manuel diplomatique et consulaire offre aux débutants dans la car-
rière un guide facile, et aux agents plus expérimentés un aide-mémoire utile.
C'est un recueil clair et complet destiné à rester en permanence sur la table de
travail, entre le TariJ et V Annuaire.
Les agents consulaires n'appartenant pas à la carrière trouveront, à l'article
Agents consulaires, un exposé détaillé de leurs droits et de leurs devoirs,
écrit le plus simplement et le plus brièvement possible, de façon à être com-
pris même de ceux qui sont de nationalité étrangère.
Mais le Manuel diplomatique- et consulaire n'intéresse pas seulement les
fonctionnaires du Ministère des Affaires étrangères, il répond encore à un
besoin plus général.
A une époque où la prépondérance politique d'une nation dépend dans une
si large mesure de l'état de son commerce et de son industrie, il est nécessaire
de connaître les moyens que le Gouvernement, par l'intermédiaire du Minis-
tère des Affaires étrangères, met à la disposition du public pour sauvegarder
les intérêts français à l'étranger et y faciliter les entreprises nouvelles.
Le Manuel diplomatique et consulaire s'adresse donc au grand public
(Voir suite de la Bibliographie, page Vlli.)
— VI —
CHEMINS DE FER DU NORD
STATIONS BALNEAIRES ET THERMALES
Du jeudi précédant les Rameaux au 3i octobre toutes les gares du Chemin de
fer du Nord délivrent des billets à prix réduits, à destination des stations bal-
néaires et thermales du réseau, sous condition d'effectuer un parcours minimum
de ioo kilomètres aller et retour.
BILLETS COLLECTIFS DE FAMILLE, valables 33 jours, prolongeâmes
pendant une ou plusieurs périodes de i5 jours (réduction de 5o o/o à partir de la
4" personne ;
BILLETS HEBDOMADAIRES ET CARNETS d'aller et retour individuels,
valables 5 jours, du vendredi au mardi et de l'avant veille au surlendemain des
fêtes légales (réduction de 20 à 44 0/0! ;
Les carnets contiennent 5 billets d'aller et retour qui peuvent être utilisés à une
date quelconque dans le délai de 33 jours ;
CARTES D'ABONNEMENT, valables 33 jours, (réduction de 20 0/0 sur
le prix des abonnements ordinaires d'un mois) à toute personne prenant deux billets
ordinaires au moins ou un billet de saison pour les membres de sa famille.
Pour les stati ns balnéaires seulement :
BILLETS D'EXCURSION individuels ou de famille, de 2' et 3e classes, des
dimanches et jours de fêtes légales, valables une journée dans des trains désignés
(réduction de 20 à 70 0/0).
Pour tous renseignements, consulter le livret-guide Nord ou s'adresser dans les
gares et bureaux de ville de la Compagnie.
CHEMIN DE FER DE PARIS A ORLÉANS
Relations entre Paris et l'Amérique du Sud
par service combiné
entre la Compagnie d'Orléans et la Compagnie des Messageries Maritimes.
Billets simples et d'aller et retour, ire classe, entre Paris-Quai d'Orsay et Rio-de-
Janeiro, Santos, Montevideo et Buenos-Agres (via Bordeaux et Lisbonne) ou récipro-
quement.
Faculté d'embarquement ou de débarquement à Bordeaux ou à Lisbonne (1) sur les
paquebots de la Compagnie des Messageries Maritimes.
PRIX : VOYAGEURS AU-DESSUS DE 12 ANS
De ou pour Paris-Quai d'Orsay :
Rio-de- Janeiro Billets simples: 890 fr. 85 (1) Aller et retour: i.4i8fr.8o
Santos » g'i5fr. 85 (1) » i.458fr.8o
Montevideo ou Buenos-Agres. » i.o/|0 fr. 85 (1) » 1.658 fr. 80
(1) Dans le cas d'emprunt de la voie de fer entre Bordeaux et Lisbonne, en raison
de l'augmentation de l'impôt du Gouvernement espagnol, les prix totaux doivent être
augmentés de 2 peselas 85.
Durée de validité : (a) des billets simples, f\ mois ; [b] des billets d'aller et retour,
un an. Faculté de prolongation pour les billets aller et retour.
Enregistrement direct des bagages ;oour les parcours par fer.
Faculté d'arrêt, tant en France, qu'en Espagne et en Portugal, à un certain nombre
de points.
La délivrance des billets a lieu exclusivement au Bureau des Passages de la Com-
pagnie des Messageries Maritimes, \l\, boulevard delà Madeleine, Paris.
— VII —
CHEMINS DE FER
DE PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE
L'HIVER A LA COTE D'AZUR
Billets d'aller et retour collectifs, 2% et 3% classes
Valables jusqu'au 15 Mai 1911
délivrés du ier octobre au i5 novembre, aux familles d'au moins trois personnes
par les gares P.-L.-M., pour Cassis et toutes les gares P.-L.-M., situées au-delà
vers Menton. Parcours simple minimum : 4oo kilomètres. (Le coupon d'aller
n'est valable que du itV octobre au i5 novembre 1910.)
Prix : Les deux premières personnes paient le plein tarif, la 3e personne bénéficie
d'une réduction de 5o o/o, la l\p et chacune des suivantes d'une réduction de 75 0/0.
Arrêts facultatifs. Demander les billets quatre jours à l'avance à la gare de départ.
Des trains rapides et de luxe composés de confortables voitures à bogies des-
servent, pendant l'hiver, les stations du littoral.
NOTA. — Il est également délivré, dans les mêmes conditions, des billets d'aller
et retour de toutes gares P.-L.-M aux stations hivernales des Chemins de fer du
Sud de la France (San Salvadour, Le Lavandou, Cavalaire, Saint-Tropez, etc.).
De Paris aux ports au-delà de Suez ou à New-York, ou vice-versa
Billets cV aller et retour « Paris-Marseille » (ou vice-versa), ire, 2" , 3e classes
Valables un an
délivrés conjointement avec les billets d'aller et retour de passage de ou pour
Marseille aux voyageurs partant de Paris pour les ports au-delà de Suez ou
pour New- York, ou de ces ports pour Paris.
Prix : ire cl.: 1 44 fr- 80; 2e cl.: iol\ fr. 25; 3e cl.: 67 fr. o5 (via Dijon-Lyon, ou
Nevers-Lyon ou Nevers-CIermont). Ces billets sont émis par la Cic des Messageries
Maritimes, par les Chargeurs Réunis, ainsi que par la Cle Cyprien Fabre.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par des trains rapides et
de luxe composés de confortables voitures à bogies. — Trajet rapide de Paris à
Marseille en 10 h. 1/2, par le « Côte d'Azur-rapide » (ire classe).
CHEMINS DE FER DE L'ETAT
PARIS A LONDRES
via Rouen, Dieppe, et Newhaven, par la gare Saint-Lazare.
Services rapides tous les jours et toute l'année (dimanches et fêtes compris
Départs de Londres ( Victoria),
Départs de Paris {Saint-Lazare ,
10 h. 20 matin (1,e et 2« classes)
et 9 h. 20 soir (I" 2e et 3e classes)
10 h. matin (1r"et 2e classes)
London Bridge et Victoria
et 8 h. 45 soir (l'e 2e et 3« classes
TRAJET DE JOUR EN 8 H. 4o. — GRANDE ECONOMIE
Billets simples valables 7 jours.
pe classe : 48 fr. 25 — 2e classe : 35 fr. — 3e classe : 23 fr. 25.
Billets d'aller et retour, valables un mois.
1" classe : 82 fr 75. — ?e classe : 58 fr. 75. — 3' classe : 41 fr. 50.
Arxèts, sans supplément de prix, à toutes les gares sur le parcours, ainsi qu'à Brighton
Les trains du service de jour entre Paris et Dieppe et vice-versa comportent des voi-
tures de \" classe et de 20 classe à couloir avec W -C. et toilette, ainsi qu'un wagon-
restaurant; ceux du service de nuit comportent des voitures à couloir des trois classes
avec W.-G. et toilette Une des voitures de 1™ classe à couloir des trains de nuit comporte
des compartiments à couchettes (supplément de 5 fr. par place). Les couchettes peuvent
être retenues à l'avance aux gares de Paris et de Dieppe moyennant une surtaxe de 1 fr.
par couchette.
Billets d'aller et retour valables pendant quatorze jours Délivrés à
l'occasion des fêtes de Pâques, de la Pentecôte, de l'Assomption et de Noël.
1 re cl. : 49 fr.. 05 ; 2° cl. : 37 fr. 80 ; 3» cl. : 32 fr. 50.
Pour plus de renseignements, demander le bulletin spécial du service de Paris à Londres,
que la Compagnie de l'Etat envoie franco à domicile sur demande affranchie adressée au
serviee de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris.
— VIII —
BIBLIOGRAPHIE (suite)
autant qu'aux spécialistes. Sa place est marquée dans la bibliothèque de toute
personne, soit en Fiance, soit à l'étranger, que ses affaires obligent à entrete-
nir des relations internationales.
La nouvelle édition n'a pas été seulement revue et mise à jour avec le plus
grand soin: elle a été, en outre, entièrement refondue et elle se présente sous
une forme nouvelle, la forme alphabétique, qui eu rend l'usage aussi rapide
et aussi pratique que celui d'un dictionnaire.
Lçs Questions actuelles de politique étrangère en Asie, par le
Dr ROUI RE. — L'Asie ottomane. Les compétitions dans l'Asie centrale et
les réactions indigènes. La transformation de la Chine. La politique et les
aspirations du Japon. La France et la situation politique en Extrême-Orient.
(Conférences organisées à la Société des anciens élèves de l'Ecole libre des
Sciences politiques ) — In 12 île 264 pages avec 4 cartes hors texte. Prix :
3 fr. 5o. Félix Alcan, éditeur, Paris, 1910.
La Question des troupes noires en Algérie, par le général de TORCY,
ancien commandant du 3e corps d'armée et de la Division d'Oran. 1 broch.
in-8°. A. Chàllamel, éditeur. 1 fr.
La mission des troupes noires, par le lieutenant -colonkl MANGIN. —
Compte rendu fait devant le Comité de l'Afrique française. — In-S île
44 pages. Comité de l'Afrique française, 21 rue Cassette, Paris, 191 1.
Revue Coloniale. Publications du Ministère des Colonies.
Sommaire du Numéro de Janvier :
La Question du Maroc au point de vue espagnol, par Gabriel Maura
Gamazo, député aux Cortès, traduction de M. Blanchard de Farges, ministre pléni-
potentiaire \suite).
Le Tourisme Colonial. A travers le Lobé (Fouta-Djalon), par M. Leprince,
Administrateur des Colonies (suite).
Premières explorations et conquêtes dans les Rivières du Sud, par
André Arcin (suite).
Le Jardin potager aux Colonies, par le l>' Vitrai: (suite).
Le numéro 22 (janvier 1905) de « l'Agriculture pratique des pays
chauds » se trouve épuisé en numéros séparés. Nous informons nos
lecteurs qui pourraient disposer de ce numéro que nous serons
heureux d en reprendre les exemplaires en bon état au prix de
2 francs l'un. (A. ChallameL éditeur. 17, rue Jacob, Paris.)
— IX —
" O. FAZENDEIRO "
Revista Mensal de Agricultura, Industria e Cornmercïo
S'adressant spécialement aux planteurs de Café
Directeur : Dr. Augusto Ramos
Rédacteur-Gérant : Dr. L. Granato
Abonnement annuel
20 % 000
ADRESSE : CAIXA POSTAL, N° 355, S. PAULO, BRESIL
MODELE de la BOUTEILLE du VERITABLE
UJ
ce
CD
ce
LU
co
UJ
ce
ELIXIR
Tonique Antiglaireux
DU
r ...
RuedtGï
fàrnnccu dr FAUl 6A6E, 2
W fie Crratû* $6tm'N*9 kRriS J
D GUILLIE
Employé avec succès
depuis plus de 90 ans
comme PDRGAT1F et DÉPURATIF,
et contre les maladies
du Foie, de l'Estomac,
du Cœur, de la Peau,
Goutte, Rhumatismes,
Grippe ou Influe ma,
les Vers intestinaux, et
toutes les maladies oc-
casionnées, par la Bile
et les Glaires.
Un Livre Pratique
Dur les Possesseurs de Chevaux et de Béta
VÉTÉRINAIffiPOPULAIRE
NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE
Superbe volume de 540 pages, avec 130 figures
pirJ.-E.GOMBAULT^iTsUrifliitedtiBmjdeFrnct
Dans cet ouvrage, sont décrites les
Maladies Jheraux^BétaiLJhiens
avec les causes, les symptômes.le traitement
rationnel.Viennent ensuite :lalolsurles vices
rêdnlbltolres avec conseils aux acheteurs,
la police sanitaire des animaux, la connais-
sance de l'âge avec de nombreuses figures,
les divers systèmes de ferrures et les formules
des médicaments les plus usuels.
■!■
Prix: c^'Ot? franco ptste.eoitrtittfatidreiiéàE.GOMBAULT,
femO OOàNOGENT-SUR-MARNE(France)
DE IND1SCHE MERCUUR
-:- -:- (MERCURE INDIEN) -:- -:-
Feuille coloniale hebdomadaire, le meilleur organe pour le commerce,
l'agriculture, l'industrie et l'exploitation minière dans les Indes orientales et occi-
dentales (Java, Sumatra, Célèbes, Bornéo — Suriname et Curaçao).
DE INDISCHE MERCUUR publié en hollandais, la langue courante de ces
régions, est considéré comme le principal intermédiaire de tous ceux étant en rela-
tions avec les Indes néerlandaises ou désirant les créer dans les colonies.
Abonnement annuel frs.
AMSTERDAM.
25. — (Union Postale).
J. H. DE BUSSY, éditeur. *
— X —
150, Nassau Street, NEW-YORK
Un an : 3 dollars (16 fr.)- Le «» ; 35 cents (1 fr. 80)
Grande Revue Mensuelle
du CAOUTCHOUC et de la GUTTA-PERCHA
en anglais
Commerce — Fabrication — Culture
Avis aux Auteurs et. Éditeurs s
La Direction du India Rubber World désire
réunir dans sa bibliothèque tout ce qui se publie
sur le caoutchouc et la gutta, en quelque langue
que ce soit.
Li'Agrieoltapa
Coloniale
Organo dell' Istituto Agricole- Coloniale Italiano
e dell' Uïïicio agrario sperimentale dell' Eritrea
Si pubblica in Firenze 6 volte ail' anno.
Ogni fascicolo consta di non meno di
65 pagine, con illustrazioni. — Prezzo
dell' abbonamento annuo : £ 8 in Italia,
Golonia Eritrea, Somalia Italiana, e Be-
nadir; £ io per l'Estero. — Un fascicolo
separato£i,5o in Italia; £2 per l'Estero.
II Bullettino pubblica memorie, arti-
coli, notizie originali di ogni génère,
riferentesi ail' agricoltura délie colonie
italiane, e dei paesi extra-europei aperti
alla colonizzazione.
Direttore :
Dr Gino Bartolommei Gioli
Redattore :
Dr Alberto Del Lungo
Amministrapone :
Piazza S. Marco 2 — Firenze
L'ÉCHO DU BRÉSIL
Journal hebdomadaire
Commercial, Industriel
Agricole et Financier
REDACTEUR EN CHEF :
Emmanuel SONDORF
PRIX DES ABONNEMENTS
Brésil, 1 an 7 $ 000
Etranger, 1 an 1 5 francs
ADMINISTRATION ET REDACTION :
76, Rua da Assemblea — Rio de Janeiro
BOLETIM
da Real Associacâo Central
DA
Agricultura Portiigueza
publicado sub a Direcçàode
ANTONIO DE GAMBOA R1VARA
JO^Ë VICT0MN0 GONZALVES DE SOIWA
E JBL10 CESAR TORRES
1 fassieulas mensuaes
1 vol. de 400 paginas por anno
1200 reis
200 »
Assiçnatura (Uniâo Poslal).
Numéro
Rua Garret, 95-70. LISB^A
ÎS
he Caoutehoae et la Gatta Pencha
REVUE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE
Organe officiel de l'Industrie du Caoutchouc en France
Fondée en 1904
-*
PARIS
A. D. CILLARD, Fils, Directeur
49, Rue des Vinaigriers, 49 — PARIS
Cette Revue éditée sur un très grand format contient 40 pages de texte
Mémoires originaux et nombreuses études complètes
sur l'exploitation et les plantations de caoutchoucs
Prix de l'Abonnement : France, 20 fr. — Etranger, 26 fr.
— XI —
Il R C O li'H ECTION DE
I
" L'Agriculture pratique des pays chauds "
CE JOUR
4
COMPREND A
Juillet 1901 à Juin 1902 . .
Juillet 1902 à Juin 1903 . .
Juillet 1903 à Juin 1904 . .
Juillet 1904 à Décembre 1904
Janvier 1905 à Décembre 1905
Janvier 1906 à Décembre 1906
Janvier 1907 à Décembre 1907
Janvier 1908 à Décembre 1908
Janvier 1909 à Décembre 1909
(Envoi franco contre mandat-poste)
VOLUMES
i vol. in-8o.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
10 fr
2 vol. in-8°.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
20 fr
Les abonnements à V (( Agriculture pratique des Pays
chauds » sont reçus :
A Paris, chez l'Editeur, 17. rue Jacob. — A Berlin, chez Dietrich
Reimer, 29 Wilhelm st. — A Rome, chez Loescher, corso 307. — A
Milan, chez Hœpli. — Au Caire, à la librairie Diemer. — A Hanoï, chez
Taupin et O. — A Rio de Janeiro, chez Briguiet et Cie. — A Mexico,
à la librairie Bouret. — A Amsterdam, chez de Bussy. — Et dans tous
les bureaux de poste.
En préparation
DICTIONNAIRE DES PLANTES
ÉCONOMIQUES & INDUSTRIELLES
DES
COLONIES FRANÇAISES
Espèces utiles et nuisibles. Description. Propriétés. Produits. Usages. Emplois.
Applications à l'alimentation, l'Agriculture, la Médecine, la Pharmacie, les
Arts et l'Industrie. Noms scientifiques, synonymes. Noms usuels et coloniaux.
PAR
Jules GRISARD
ANCIEN SECRÉTAIRE GENERAL DE LA SOCIETE NATIONALE d'aCCLIMATATION
CONSERVATEUR DU MUSEE COMMERCIAL DE l'oFFICE COLONIAL
Lt'OUVRRGE COJVlPLiET EJ4 SOUSCRIPTION : 50 F$-
Comprenant : le Dictionnaire proprement dit ; 2 volumes de 1000 pages chacun ;
1 volume Index des noms vulgaires.
DEMANDER LA NOTICE DÉTAILLÉE
A. CHALLAMEL, Éditeur, 17, rue Jacob. — PARIS
- XII —
Les FILS de A. PIAT* & C"
85, rue Saint-Maur — PARIS
GAZ PAUVRE
par le gazogène OPTIMUS
et le moteur BENZ
/wwwv\An/«vw
Transmissions légères
pour les Colonies
Modèle du flacon des véritables
PILULES PURGATIVES
du Dr GUILLIÉ
Ces Pilules à base
d'extrait d'ELIXIR TO-
NIQUE ANTIGLAIREUX
du Dr GUILLIE sont
employées avec succès
comme Purgatif et
Dépuratif dans les
maladies du Foie, de
l'Estomac, du Cœur,
Goutte. Rhumatis-
mes, Fièvres Palu-
déennes et Perni-
cieuses, la Grippe
ou ïnfluenza, les Ma-
ladies de la Peau,
les Vers intestinaux
et toutes les maladies
occasionnées par la Bile et les Glaires.
Dr Paill GAGE fils, Pharmacien de 1" classe
9, rue de Grenelle-Saint-Germain. — PARIS
et dans toutes les Pharmacies
. PAUL GAGE Dll>~t
Mules dlxtiait lj
Moéuxir TONigui
I floU*glaireux
| DU DTJUlILLlé
hlXDUFlAcdH
3frSO
LES
BLOCK-NOTES
est l'appareil photographique
AUX COLONIES
CONSTRUCTION ENTIEREMENT METALLIQUE
Rigidité absolue. — Volume réduit
Poids : 325 gr.
Tient dans le gousset du gilet
Formats 4 «X6-6 % X 9 — 45 X 107 — 6 x i3
Société des Etablissements
GflUlWOflT
57-59, Rue Saint-Roch, Paris 1er
Association Amicale des Anciens Elèves
de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture Coloniale
Siège Social : NOGENT SUR-MARNE (Seine)
(ingénieurs d'agriculture coloniale)
L'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale recrute ses élèves parmi les diplômés des Ecoles supérieures
(1 Agriculture de France h de Tunisie el les licenciés ès-sciences.
Bile les prépare à la pratique de la direction des entreprises agricoles et technologiques coloniales.
Ces ingénieurs présentent donc au point de vue théorique et pratique toutes les garanties que les pro-
priétaires ou les sociétés d'exploitation coloniales peuvent exiger de leurs directeurs techniques.
L Association est en mesure de faciliter les relations entre les intéressés et ses membres en donnant
tous 1rs renseignements nécessaires.
(Adresser la correspondance <m Président de l'Association, à Nogent-sur Marne, Seine).
— I
MACHINES pour PRODUITS COLONIAUX TE™?™™,!
DÉCORTIQUEURS, ÉCOSSEURS, TRIEURS, CRÏBLEURS, TAMISEURS
POLISSEURS, MÉLA.NGEURS, BROYEURS, CONCASSEURS, MOULINS à MEULES
et à CYLINDRES, RAPES, ÉLÉVATEURS, BLUTERIES, TAMIS en tous genres, etc.
POUR
Amandes, Denrées, Graines, Grains, Fruits, Légumes secs et verts,
Café. Riz, Ricin, Ai'aclfiides, Cacao, Thé, etc.
Machinerie complète pour FECULE RIES DE MANIOC et Industries similaires
P. HERAULT,
Constructeur-Mécanicien, Breveté, 197, boul. Voltaire, Paris-XI£
Anciennes liaisons RAOIDIER, SIWIONEL, CHAPUIS, MOYSE ET LHULUER réunies
Renseignements gratuitement. — Devis — Installations générales
LIBRAIRIE - IMPRIMERIE - PAPETERIE
Ancienne Maison J. E. CRÉBESSAC
G. TAUPIN & Cie, Successeurs
50, rue Paul Bert - HANOÏ (Tonkin)
OUVRAGES NOUVEAUX PAR CHAQUE COURRIER
PAPIERS - IMPRESSIONS EN TOUS GE'NRES
ARTICLES IDE BUREAU
SOCIÉTÉ ANONYME DES ATELIERS DU THIRIAU
Capital : 2.500.000 francs
LOCOMOTIVES, MACHINES A VAPEUR
TOMBE
M O T E U R S
GAZOGÈNES
DE 20 A 2.000 GHEVAUX
65, Rue d'Amsterdam, PARIS — Téléphone : 200-72
Ancienne Maison TARGET et LEDOUX
M. LEDOUX, Successeur
26 et 28, rue Saint-Gilles et 5o, rue de Turenne, Paris
FOURNITURES GÉNÉRALES POUR LA PHOTOGRAPHIE
Chambres-Folding spéciales pour pays tropicaux
Lanternes de projection et agrandissement
Fabrication de produits chimiques purs
B» rposttaire pour la Pi'Mnce et. les Colonies «les plaques et |mpier§ Bai-'nét
et «los «»l>j*»etifs Couke, spéciaux pour p«»y* Iropicaux
AVANT DE FAIRE VOS ACHATS, demandez le tarif général, 275 pages illustrées,
qui sera envoyé franco en se recommandant de cette publication.
— II
Si vous désirez
acheter
UN APPAREIL
PHOTOGRAPHIQUE
adressez-vous
à la
Section de Photographie
des
(Etablissements
Poulenc frères
19, Rue du 4 Septembre. - PARIS
Vous y trouverez les
APPAREILS
Français et Etrangers
les plus réputés
CATALOGUE GÉfiÉ$ALt
franco sur demande
m m iiibm— — ■ — 1
LAVOURA
Bulletin
de la
Société Nationale
d'Agriculture
Ruas da Alfandega, n° 102
RIO-DE-JANEIRO (Brésil)
REVUE MENSUELLE
publiée en portugais
11» ANNEE
Tirage : 5 000 exemplaires
lui Verlag des
Kolonial-WirtschafUicheii Komitees
Berlin NW. 7, Unter den Linden 40, erscheinen :
Der Tropenpflanzer.
Zeitschrift fur tropische Landwirtschaft mit
den wissenschaftlichen und praktischen Bei-
heften. Monatlich. io Jahrgang.
Preis Mk. io. — pro Jahr.
Kolonial-Handels-AdreBbuch .
io Jahrgang. Preis Mk. i.5o.
Westaf rikanische Kautschuk-Expedition .
R. Schlechler. Mit i3 Tafeln uud i4 Abbil-
dungen im Text. Preis Mk. 12. — .
Expédition nach Zentral und Sùdamerika.
Dr. PrcuB. Mit 20 Tafeln, 1 Plan und 78 Ab-
bildungen im Text. Preis Mk. 20. — .
Kunene-Zambesi-Expedition.
H. Baum. Mit 1 Buntdruck, 12 Tafeln und
108 Abbildungen im Text. Preis Mk. 20. — .
Samoa-Erkundung.
(Jch. Heg.-Rat. Prof. Dr. Wobllmann. Mil
20 Tafeln, 9 Abbildungen und 2 ICarlen.
Preis Mk. 5. — .
FischfluB-Expedition.
Ingénieur Alcxander Kuhn. Mit 37 A^MIJun-
gen und 2 Karten. Preis Mk. 3. —
Die Wirtschaf tliche Erkundung einer ost
afrikanischen Sùdbahn. fat
Paul Fuehs. Mil l\2 Abbildungen, 2 Skizzen
im Text und 3 Karten. Preis Mk. 4- — •
— II! —
CHEMINS DE FER DE PARIS-LYON-MEDITERRANEE
Services directs entre PARIS et le MAROC (via Marseille).
Billets simples de Paris à Tanger valables i5 jours.
Par les paquebots de la Compagnie de Navigation Mixte (Touache), via Oran,
ire classe, 196 fr. ; 2e classe, i35 fr, ; 3e classe 92 fr.
Par les paquebots de la Compagnie Paquet, ire classe, 196 fr ; 2e classe, i35 fr.
Ces prix comprennent la nourriture à bord des paquebots.
Arrêts facultatifs sur le réseau P.-L. M. Franchise de bagages; en chemin de
fer, 3o kilog ; sur les paquebots : 100 kilog., en i»'e classe, 2e classe, 60 kilog.,
3e classe, 3o kilog. Enregistrement direct des bagages de Paris à Tanger, ou réci-
proquement.
Délivrance de billets : Paris à la gare de P.-L. -M. ; à l'agence de la Compagnie de
Navigation Mixte, chez M. Desbois, 9, rue de Rome etdans les bureaux delà Société
Générale de Transports Maritimes à vapeur, 3, rue Ménars, pour les parcours
à effectuer par les paquebots de la Compagnie Paquet.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par de nombreux trains
rapides et de luxe composés de confortables voitures à boggies.
MACHINES DE PLANTATION
Culture
Machines pour abattre et scier les arbres et pour
en extraire les racines : — Charrues à chevaux, à
vapeur et à moteur et Cultivateurs ; — tous les
outils d'horticulture et d'agriculture en général.
Caoutchouc (Demandez catalogue illustré spécial..
Machines à laver, à macérer, Laminoirs, Couteaux,
Inciseurs, Godets à latex, Réchauffeurs, et Installa-
tions pour coaguler; — Séchoiis par le vide et
autres, toutes sortes de Presses, etc.
Sucre
Défibreurs, Con.-asseurs, Moulins à cylindres ; Eva-
porateurs: — Transporteurs d'Ampas, Filtres de
tout système, Tôles perforées. Outils de planta-
tion, etc.
Cacao, Café et Thé
Dépulpeurs, Décortiqueurs, Déparchemineurs, Ta-
rares, Séchoirs, lipieri eurs, Couteaux, Installations
complètes.
Cocotier
Machines à fendre les noix, à défibrer, aplatir, bros-
ser, tiler, doubler la fibre, à faire des cordages et
des nattes, etc.-, — Séchoirs à Coprah.
Fibres
Défibreuses, Brosseuses; — Presses d'emballage
Constructions métalliques, Hangars et Maisons coloniales, Réfrigérateurs, Chemins de fer portatifs et
à câble aérien, Machines minières, Appareils pour distillation, Camions et Canots automobiles,
Outils pour tous usages, Métal déployé pour clôtures, etc.
Renseignements, Projets et Devis, Catalogues et Prix Cif. , GRATUITS
sur demande détaillée
THE WILKE TRADING COMPANY, u.s.EoeTittboni.piRist^a'c'Spîftis)
pour Agaves, Sisal, Manille, Aloès, Ramie, Sanse-
vieres, Kapok et autres plantes textiles.
Huileries
Concasseurs pour Coprah et pour noix de Palme,
Décortiqueui's pour semences de Lin, de Coton, Ara-
chides, Ricin et autres graines employées à la
fabrication de l'huile ; Presses à huile de tout
système; Installations d'extraction et de savonne-
ries.
Riz, Maïs, Céréales
Décortiqueurs, Batteuses, Nettoyeuis, Séparateurs,
Extracteurs de paddy, Trieurs, Moulins de toute
capacité, Machines à blanchir, à polir et à glacer; —
Féculeries de manioc et machines pour la prépara-
tion de Sagou.
Installations à sécher
Fours coloniaux et Essuis avec de l'air chaud,
fonctionnant sans machines; Séchoirs par le vide,
à ventilateurs, à cylindres-rotatiis pour Coprah,
Cacao, Thé et autres produits.
Force Motrice
Chaudières et Machines ; — Moteurs à huile, à pé-
trole, à essence, à gaz, à vent et Electromo-
teurs, etc.
IV
OliVeR
JVIaehine à Éetutupe Visible
UNE
MACHINE A ÉCRIRE
MODERNE
DOIT
SE DISTINGUER
PAR
SA
SIMPLICITE
SA
SOLIDITE
SI
RAPIDITE
ElibE H'EST PAS PlxVS C^È^E ET EL1L1E EST JVI EILiLiEU^E
DÉP1 N° i
Tbe OliVer TypeUlFitef G° \ï\ 3, Rue de Grammont, PARIS
BIFURCATED & TUBULAR RIVET C Ld LONDRES
RIVETS BIFURQUES & TUBULAIRES
Demandez tous renseignements à la C
CONFECTION
de tous
Articles de voyage
Sellerie
Maroquinerie. Chaussures
*
y
%
PÏÏÏÏ'ïttt
MACHINES A RIVER de tous modèles
REPARATION
de
Courroies, Harnais
Ceintures
Valises, etc., etc.
Envoi franco du Catalogue sur demande, C" COSMOS, 3, rue deGrammont, Paris
— V —
BIBLIOGRAPHIE
La culture de l'Hevea. Manuel du planteur par le Dr P. J. S. CRAMER,
directeur de l'Agriculture à Suriname. Traduit du Hollandais et avec une
préface par le Prof. Dr E. de Wildeman, conservateur au Jardin Botanique
de l'Etat à Bruxelles. Professeur au Cours colonial de l'Ecole d'Horticulture
de l'Etat à Vilvorde. Chargé de Cours à l'Université de Gand. i volume in-8°
avec figures et photographies, 5 francs.
Nous sommes heureux d'annoncer l'apparition d'un ouvrage, traitant de la
culture et de la préparation du caoutchouc écrit par un botaniste des plus
compétents dans la matière, et qui a gagné la plus haute confiance des plan-
teurs des Indes Orientales.
Afin de renseigner les lecteurs sur les circonstances qui ont amené l'auteur
à écrire ce livre nous en reproduisons la préface entière:
« Par décision gouvernementale du 3o novembre 1909, je fus prié d'inter-
rompre un voyage de Java vers la Hollande, à Singapore et à Colombo, pour
visiter, dans la presqu'île Malaise et à Ceylan, des plantations de caoutchou-
tiers, afin d'étudier, en détail, les procédés de culture et la préparation du
caoutchouc.
Pour satisfaire à ce désir, le voyage de Singapore à Penang fut en grande
partie exécuté par voie- de terre; une vingtaine de plantations des Etats fédé-
rés Malais et des Straits Settlements furent parcourues; en même temps de
nombreuses visites furent faites au jardin botanique de Singapore et à Kuala
Lumpur.
Si ce voyage a porté des fruits cela est dû, en premier lieu, à l'aide et la
collaboration qui m'ont été données, sans compter, par M. W. J. Gallagher,
Directeur de l'Agriculture dans les Etats fédérés Malais. Il m'accompagna
dans la plupart de mes promenades dans les plantations et me fit voir ses
essais de Kuala Lumpur, me fournit des chiffres et d'autres données, n'épar-
gnant ni temps ni peine pour rendre mon voyage dans la presqu'île Malaise
aussi fructueux que possible.
J'exprime à M. Gallagher ma sincère reconnaissance pour tout ce qu'il a fait
pour moi.
Je séjournai quelques jours à Peradenyia (Ceylan), en particulier, pour me
rendre compte des expériences installées à " l'Experiment Station ".
M. Kelway Bamber me fut là d'un grand secours et facilita mes visites dans
les plantations des environs fie Kandy, Kalutara et Avisanawella. Un mot de
cordial remerciement pour sa collaboration amicale, n'est pas déplacé ici.
Il m'a paru utile de réunir en un travail unique les descriptions de ce que
j'ai vu dans la presqu'île Malaise ; les différentes phases de la culture peuvent
être ainsi assez complètement décrites.
M. Gallagher fut assez aimable de revoir et d'améliorer ces descriptions,
basées sur des observations naturellement superficielles. L'on ne pourrait, je
pense, prendre conseil d'un meilleur spécialiste, car M. Gallagher connaît
admirablement tout ce qui se rapporte à la culture des caoutchoutiers, et le
fait qu'il a parcouru notre copie est une garantie pour la justesse de son con-
tenu.
( Voir suite de la Bibliographie, page VUI.)
— VI —
CHEMINS DE FER DU NORD
STATIONS BALNEAIRES ET THERMALES
Du jeudi précédant les Rameaux au 3i octobre toutes les gares du Chemin de
fer du Nord délivrent des billets à prix réduits, à destination des stations bal-
néaires et thermales du réseau, sous condition d'effectuer un parcours minimum
de ioo kilomètres aller et retour.
BILLETS COLLECTIFS DE FAMILLE, valables 33 jours, prolongeantes
pendant une ou plusieurs périodes de i5 jours (réduction de 5o o/o à partir de la
4" personne ;
BILLETS HEBDOMADAIRES ET CARNETS d'aller et retour individuels,
valables 5 jours, du vendredi au mardi et de l'avant veille au surlendemain des
fêtes légales réduction de 20 à 44 0/0! ;
Les carnets contiennent 5 billets d'aller et retour qui peuvent être utilisés à une
date quelconque dans le délai de 33 jours ;
CARTES D'ABONNEMENT, valables 33 jours, (réduction de 20 0/0 sur
le prix des abonnements ordinaires d'un mois) à toute personne prenant deux billets
ordinaires au moins ou un billet de saison pour les membres de sa famille.
Pour les stations balnéaires seulement :
BILLETS D'EXCURSION individuels ou de famille de 2' et 3' classes, des
dimanches et jours de fêtes légales, valables une journée dans des trains désignés
(réduction de 20 à 70 0/0 )
Pour tous renseignements, consulter le livret-guide Nord ou s'adresser dans les
gares et bureaux de ville de la Compagnie.
CHEMIN DE FER DE PARIS A ORLÉANS
Relations entre Paris et l'Amérique du Sud
par service combiné
entre la Compagnie d'Orléans et la Compagnie des Messageries Maritimes.
Billets simples et d'aller et retour, ir* classe, entre Paris-Quai d'Orsay et Rio-de-
Janeiro, Santos, Montevideo et Buenos-Aj/res (via Bordeaux et Lisbonne) ou récipro-
quement.
Faculté d'embarquement ou de débarquement à Bordeaux ou à Lisbonne (1) sur les
paquebots de la Compagnie des Messageries Maritimes.
PRIX : VOYAGEURS AU-DESSUS DE 12 ANS
De ou pour Paris-Ouai d'Orsay :
Rio-de- Janeiro Billets simples: 800 fr. 85 (1) Aller et retour: i.4i8fr.8o
Santos » gi5fr.85(i) » i.458fr. 80
Montevideo ou Buenos- Agrès. » i.o4o fr. 85 (1) ,; i.658fr. 80
(1) Dans le cas d'emprunt de la voie de fer entre Bordeaux et Lisbonne, en raison
de l'augmentation de l'impôt du Gouvernement espagnol, les prix totaux doivent être
augmentés de 2 peseias 85.
Durée de validité : (a) des billets simples, 4 mois ; \b) des billets d'aller et retour,
un an. Faculté de prolongalion pour les billets aller et retour.
Enregistrement direct des bagages ^our les parcours par fer.
Faculté d'arrêt, tant en France, qu'en Espagne et en Portugal, à un certain nombre
de points.
La délivrance des billets a lieu exclusivement au Bureau des Passades de la Com-
pagnie des Messageries Marilimes, \l\, boulevard delà Madeleine. Paris.
— VII —
CHEMINS DE FER
DE PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE
L'HIVER A LA COTE D'AZUR
Billets (Veiller et retour collectifs, 2^ et .?e classes
Valables jusqu'au 15 Mai 1911
délivrés du Ier octobre au i5 novembre, aux familles d'au moins trois personnes
par les gares P.-L.-M., pour Cassis et toutes les gares P.-L.-M., situées au-delà
vers Menton. Parcours simple minimum : 4oo kilomètres. (Le coupon d'aller
n'est valable que du icl' octobre au i5 novembre igio.)
Prix : Les deux premières personnes paient le plein tarif, la 3e personne bénéficie
d'une réduction de 5o 0/0, la 4e et chacune des suivantes d'une réduction de 76 0/0.
Arrêts facultatifs. Demander les billets quatre jours à l'avance à la gare de départ.
Des trains rapides et de luxe composés de confortables voitures à bogies des-
servent, pendant l'hiver, les stations du littoral.
NOTA. — Il est également délivré, dans les mêmes conditions, des billets d'aller
et retour de toutes gares P.-L.-M aux stations hivernales des Chemins de fer du
Sud de la France (San Salvadour, Le Lavandou, Cavalaire, Saint-Tropez, etc.).
De Paris aux ports au-delà de Suez ou à, New- York, on vice-^sa
Billets d'aller et retour « Paris-Marseille >i (ou vice-versa), 1 r<", 2', 3e classes
Valables un an
délivrés conjointement avec les billets d'aller et retour de passage de ou pour
Marseille aux voyageurs partant de Paris pour les ports au-delà de Suez ou
pour New- York, ou de ces ports pour Paris.
Prix : ire cl.: 1 44 fr- 80; 2e cl.: io4 fr- 25; 3" cl.: 67 fr. g5 (via Dijon-Lyon, ou
Nevers-Lyon ou Nevers-Clermont). Ces billets sont émis par la Cie des Messageries
Maritimes, par les Chargeurs Réunis, ainsi que par la Cle Cyprien Fabre.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par des trains rapides et
de luxe composés de confortables voitures à bogies. — Trajet rapide de Paris à
Marseille en 10 h. 1/2, par le « Côte d'Azur-rapide » (ire classe).
CHEMINS DE FER DE L'ETAT
PARIS A LONDRES
via Rouen, Dieppe, et Newhaven, par la gare Saint-Lazare.
Services rapides, tous les jours et toute l'année (dimanches et fêtes compris
Départs de Londres 1 Victoria),
Départs de Paris [Saint-Lazare»,
10 h. 20 matin ( l™ et 2e classes)
et 9 h. 20 soir (1re 2e et 3e classes)
10 h. matin (lr"et 2e classes)
London Bridge et Victoria
et 8 h. 45 soir (lre 2" et 3* classes
TRAJET DE JOUR EN 8 H. 4o. - GRANDE ECONOMIE
Billets simples valables 7 jours.
l'e classe : 48 fr. 25 — 2e classe : 35 fr. — 3e classe : 23 iv. 25.
Billets d'aller et retour, valables un mois.
I" classe : 82 Ir 75. — ?« classe : 58 fr. 75. — 3- classe : 41 fr, 50.
AiX'-ts^ sans supplément de prix, à toutes les gares sur le parcours, ainsi qua Briçhtou
Les trains du service de jour entre Paris et Dieppe el vice-versa comportent des voi-
tures de ire classe et de 2e classe à couloir avec W -G. et toilette, ainsi qu'un waçon-
restaurant; ceux du service de nuit comportent des voitures à couloir des trois classes
avec W.-C et toilette Une des voitures de ire classe à couloir des trains de nuit comporte
des compartiments à couchettes (supplément de 5 fr. par place). Les couchettes peuvent
être retenues à l'avance aux gares de Paris et de Dieppe moyennant une surtaxe de 1 fr.
par couchette.
Billets d'aller et retour valables pendant quatorze jours. Délivrés à
l'occasion des fêtes de Pâques, de la Pentecôte, de l'Assomption et de Noël,
l-ecl. : 49 Ir.. 05 ; 2e cl. : 37 fr. 80; 3° cl. : 32 fr. 50.
Pour plus de renseignements, demander le bulletin spécial du service de Paris à Londres,
que la Compagnie de l'Etat envoie franco à domiede sur demande affranchie adressée au
service de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris.
— VIII —
BIBLIOGRAPHIE (suite)
Les notes rassemblées à Ceylan, en grande partie au Jardin d'essai, ne se
prêtent pas à une publication d'ensemble, nous aurons, cbemin faisant, l'occa-
sion d'en parler.
Ce travail ne peut êlre considéré comme une étude complète de la culture de
V Hevea dans les Straits, mais plutôt comme une sorte de manuel du planteur.
Nous avons omis les longues séries de statistiques, les aperçus étendus sur des
questions particulières telles: engrais verts, " catch crops. " Pour ces derniers
nous renvoyons à la littérature spéciale, pour les premiers au traité, bien
connu, de Herbert Wright ».
RÉSUMÉ DE LA TABLE DES MATIÈRES
Etablissement.
Chapitre I. — Préparation du soi.. S '■ Genre de sol. § 2. Végétation primitive oO
Forêt vierge et forêt secondaire, b.) Terrains à Lalang. c.) Terrains occupés par
d'autres cultures.
Chapitre IL — Canaux de drainage et canaux contre l'érosion i Assèchement
du sol par des rigoles. § 2. Rigoles pour l'emmagasinage des eaux.
Chapitre III. — Culture de jeunes Hevea pour la constitution de plantations.
^ 1. Choix des graines. § 2. Plates-bandes pour semis directs et pépinières. § 3. Pré-
paration des " stumps ".
Chapitre [V. — Plantation. § 1. Disposition des plants. ^ 2. Nombre d'arbres par
acre. § 3. Trous pour la plantation. § l\. Plantation, a.) Graines directement en terre.
h.) Plantes en paniers, c) Stumps. § 5. Mise en place.
Entretien des plantations.
Chapitre V. — Entretien du sol. § 1. Sarclage a.) Sarclage complet. />.) Nettoyage
partiel, § 2. Cultures accessoires intercalaires. § 3. Cultures envahies par les mau-
vaises herbes.
Chapitre VI. — ' Catch crop " ou cultures accessoires. ^ 1. Caractères du
" catch crop ". £ 2. Cultures intercalaires employées dans la presqu'île Malaise, a.)
Cassave. h.) La canne à sucre comme " catch crop ". c.) Légumes et autres végé-
taux. § 3. Plantes buissonnantes comme " catch crop ".
Chapitre VII — Croissance, étètage et taille. ^ 1. Croissance en épaisseur. § 2.
Pincement. § 3. Taille.
Chapitre VIII — Maladies et ennemis. 5 1. Champignon des racines. § 2 Autres
ennemis de l'Hevea.
Saignée.
Chapitre IX — Considérations générales sur la saignée. § 1 Règles principales.
S ■•.. Systèmes de saignées. 5 3. Calcul de la distance entre les saignées. § 4- Le crité-
rium d'exploitabililé de l'Hevea.
Chapitre X. — La pratique de la saigner, S '• Disposition des saignées. § 2. l'omis
sur lesquels il faut porter son attention lors de la saignée. ^ 3. La Saignée à l'aide du
•' prikker "
Chapitre XI. Instruments de saignée s ■• Qualités exigées îles instruments de sai-
gnée. S 2 Instruments à lame coupante arrondie. § .'>. Instruments à tranchant
angulaire.
Chapitre XII. — - La remuée de la récolte et son contrôle § 1. Les récipients
collecteurs <le latex. § ■>.. Récolte îles différentes formes de produit § .">. Main-
il ouvre nécessitée par la saignée. ^ l\. Contrôle de la récolte. 5 5 Chiffre de produc-
tion .
Chapitre XIII — Préparation di caoutchouc. S '• Coagulation du latex. S 2-
Préparation définitive du coagulum a.\ Sheets. 6.) Crêpes, c.) Préparation des qua-
lités inférieures de la récolle. <l). Caoutchouc d'écorces e). Enfumage §. 3. Embal-
lage. .1. IL de Bussy.
IX
f(
O. FAZENDEIRO "
Revista Mensal de Agricuîtura, ïndustria e Commercio
S'adressant spécialement aux planteurs de Café
Directeur : Dr. Augusto Hamos
Rédacteur-Gérant : Dr. L. Granato
Abonnement annuel 20 $ 000
ADRESSE : CAIXA POSTAL, N° 355, S. PAULO, BRESIL
MODELE de la BOUTEiLLE du VERITABLE
LU
ai
CD
CC
UJ
ELIX
Tonique Antiglaireux
DU
DGUILLIÉ
Employé avec succès
depuis plus de 90 ans
connue PDRGATIF et DÉPURATIF
et contre les maladies
du Foie, de Y Estomac,
du Cœur, de la Peau,
Goutte, Rhumatismes,
Grippe ou Influe ma,
les Vers intestinaux, et
toutes les maladies oc-
casionnées, par la Bile
et les Glaires.
Ula Livre Pratique
Pour les Possesseurs de Chevaux et de Bétail
X-ES
ÏITIRINJURE POPULAIRE!
NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE
Superbe volume de 540 pages, avec 130 figures
îtrJ.-E.GOS£BAULTi!x-TéMrliiiindeiB»ttttfirrucl
Dans ce1
ouvrage, sont, décrites les
llafcineyauz,JétaiLJniens
avec leseauses, les symptôme s, le traitement!
rationael.Viennent ensuite :laloîsur!es vices f
rédhibitoires avec conseils aux acheteurs,!
la police sanitaire des animaux, la connais- [
[sauce de l'âge avec de nombreuses figures,
les divers systèmes deferrures et les formules j
des médicaments les plus usuels.
•f —
.Prix: t*fQKft«c9P«s!i,c«trimiiilitidrf!SéàE.G0MBAulT,,
bO 0\J; NOGENTSUR-MARNE(France),
DE IND1SCHE MERCUUR
-:- -:- (MERCURE INDIEN) -:- -:-
F'euille coloniale hebdomadaire, le meilleur organe pour le commerce,
l'agriculture, l'industrie et l'exploitation minière dans les Indes orientales et occi-
dentales (Java, Sumatra, Célèbes, Bornéo — Suriname et Curaçao).
DE INDISCHE MERCUUR publié en hollandais, la langue courante de ces
régions, est considéré comme le principal intermédiaire de tous ceux étant en rela-
tions avec les Indes néerlandaises ou désirant les créer dans les colonies.
Abonnement annuel frs. 25. — (Union Postale).
* AMSTERDAM. J. H. DE BUSSY, éditeur. *
X —
IliDIfl RUBBEfl WOHliD
15 West 38th, NEW-YORK
Un an : 3 dollars '15 fr.i - Le /V° ; 35 cents 1 fr . 80)
Grande Revue Mensuelle
du CAOUTCHOUC et de la GUTTA-PERCHA
en anglais
Commerce — Fabrication — Culture
i
Avis aux Auteurs et Éditeur» :
La Direction du India Rubber World désire
| réunir dans sa bibliothèque tout ce qui se publie
j sur le caoutchouc et la gutta, en quelque langue
| que ce soit.
Ii'flgmcoltatra
Coloniale
Organo de//' Istituto Agricole- Coloniale Italiano
e dell' Uïïicio agrario sperimentale dell' Eritrea
Si pubblica in Firenze 6 volte ail' anno.
Ogni fascicolo consta di non meno di
65 pagine, con illustrazioni. — Prezzo
dell' abbonamento annuo : € 8 in Italia,
Golonia Eritrea, Somalia Italiana, e Be-
nadir; £ io per l'Estero. — Un fascicolo
separato£ i,5oin Italia; £2 per l'Estero.
II Bullettino pubblica memorie, arti-
coli, notizie originali di ogni génère,
riferentesi ail' agricoltura délie colonie
italiane, e dei paesi extra-europei aperti
alla colonizzazione.
Direttore :
Dr Gino Bartolommei Gioli
Red a t tore :
Dr Alberto Del I.ungo
Amministrapone :
Piazza S. Marco 2 — Firenze
«
L'ÉCHO DU BRÉSIL
Journal hebdomadaire
Commercial, Industriel
Agricole et Financier
»
REDACTEUR EN CHEF :
Emmanuel SONDORF
PRIX DES ABONNEMENTS
Brésil, 1 an . 7 $ 000
Etranger, 1 an 1 5 francs
ADMINISTRATION ET REDACTION :
76, Rua da Assemblea — Rio de Janeiro
BOLETIM
da Real Associacâo Central
DA
îgricultura Portugueza
publicado sub a Direcçào de
ANTONIO HK GAMDOA R1VAHA
JO. É VICTOItINO GONZALVES DE SOUSA
E JULIO CESAR TORRES
1 fassiculas mensuaes
1 voi. de 400 paginas por anno
Assiçnalura (Uniâo Postal).
Numéro , . . . ....;.
1200 reis
200 »
Rua Garret, 95-70 LISB 'A
se
I « be Caoutchouc et la Gutta Pencha
REVUE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE
Organe officiel de l'Industrie du Caoutchouc en France
Fondée en 1904
A. D. CILLARD, Fils, Directeur
PARIS — 49, Rue des Vinaigriers, 49 — PARIS
*-
Ce/Ze Revue éditée sur un très grand format contient 40 pages de texte
Mémoires originaux et nombreuses études complètes
sur l'exploitation et les plantations de caoutchoucs
Prix de l'Abonnement : France, 20 fr. — Etranger, 26 fr.
— XI —
U R C O II 11 H CT ioH De
y t
" L'Agriculture pratique des pays chauds "
COMPREND A CE
Juillet 1901 à Juin 1902 . .
Juillet 1902 à Juin 1903 . .
Juillet 1903 à Juin 1904 . .
Juillet 1904 à Décembre 1904
Janvier 1905 à Décembre 1905
Janvier 1906 à Décembre 1906
Janvier 1907 à Décembre 1907
Janvier 1908 à Décembre 1908
Janvier 1909 à Décembre 1909
Les abonnements à V « Agriculture pratique des Pays
chauds » sont reçus :
>
A Paris, chez l'Editeur, 17, rue Jacob. — A Berlin, chez Dietrich
Reimer, 29 Wilhelm st. — A Rome, chez Loescher, corso 307. — A
Milan, chez Hœpli. — Au Caire, à la librairie Diemer. — A Hanoï, chez
Taupin et Cie. — A Rio de Janeiro, chez Briguiet et Cie. — A Mexico,
à la librairie Bouret. — A Amsterdam, chez de Bussy. — Et dans tous
les bureaux de poste.
JOUR
14 VOLUMES
1 vol. in-S<>.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
10 fr
2 vol . in-8°.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
. .
—
20 fr
.
—
20 fr
outre mandat-poste)
En préparation
DICTIONNAIRE DES PLANTES
ÉCONOMIQUES & INDUSTRIELLES
DES
COLONIES FRANÇAISES
Espèces utiles et nuisibles. Description. Propriétés. Produits. Usages. Emplois.
Applications à V alimentation, l'Agriculture, la Médecine, la Pharmacie, les
Arts et l'Industrie. Noms scientifiques, synonymes. Noms usuels et coloniaux.
PAR
Jules GRISARD
ANCIEN SECRETA 1RS GENERAL DE LA SOCIETE NATIONALE d'aCCLIMATATION
GONSERVATEUR DU MUSEE COMMERCIAL DE L'OFFICE COLONIAL
Ii'OUVRAGE COJVlPLiET Hfi SOUSCRIPTION : 50 FS-
Comprenant : le Dictionnaire proprement dit ; 2 volumes de 1000 pages chacun ;
1 volume Index des noms vulgaires.
DEMANDER LA NOTICE DÉTAILLÉE
A. GHÂLLAMEL, Éditeur, 17, rue Jacob. — PARIS
- XII —
Les FILS de A. PIÂT* & C
85, nue Saint-Maur — PARIS
SE
GAZ PAUVRE
par le gazogène OPTIMUS
et le moteur BENZ
Transmissions légères
pour les Colonies
Modèle du flacon des véritables
PILÛLÊ^PURGATIVES
du Dr GUILLIÉ
DÉtIXIR TONIÇUE
inti- glaireux
OU DT QUI LU É
rVixou Flacon
3frSO
' LEUXlftl
Ces Pilules à base
d'extrait dELIXIR TO-
NIQUE ANTIGLAIREUX
du D' GUILLIE sont
employées avec succès
comme Purgatif et
Dépuratif dans les
maladies du Foie, de
l'Estomac, du Cœur,
Goutte, Rhumatis-
mes, Fièvres Palu-
déennes et Perni-
cieuses, la Grippe
ou ïnfluenza, les Ma-
ladies de la Peau,
les Vers intestinaux
et toutes les maladies
occasionnées par la Bile et les Glaires.
Dr Paul GAGE fils, Pharmacien del" classe
9, rue de Grenelle-Saint-Germain. — PARIS
et dans toutes les Pharmacies
LE
BLOCK-NOTES
est l'appareil photographique
IDEAL
AUX COLONIES
CONSTRUCTION ENTIEREMENT METALLIQUE
Rigidité absolue. — Volume réduit
Poids : 325 gr.
Tient dans le gousset du gilet
Formats 4 H X 6 — 6 % X 9 — 45 X 107 — 6/ «3
Société des Etablissements
GSDlVIOflT
57-59; Rue Saint-Roch, Paris 1er
Association Amicale des Anciens Elèves
de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture Coloniale
Siège Social : NOGENÏ-SUR-MARNE (Seine)
(ingénieurs d'agriculture coloniale)
L'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale recrute ses ('-lèves parmi les diplômés des Ecoles supérieures
d'Agriculture de France et de Tunisie el les licenciés ès-seiences.
Elle les prépare à la pratique de la direction des entreprises agricoles et technologiques coloniales.
(les ingénieurs présentent doue au point de Vue théorique el pratique toutes les garanties que les pro-
priétaires ou les sociétés d'exploitation coloniales peuvent exiger de leurs directeurs techniques.
L! Association esl eq mesure de faciliter les relations entre 1rs intéressés et ses memhrcs en donnant
tous les renseignements nécessaires.
(Adresser La correspondance au Président de l'Association, à Nogent-sur Marne, Seine).
MACHINES pour PRODUITS COLONIAUX T^'ÎS.*™
DÉCORTIQUEURS, ÉCOSSEURS, TRIEURS, CRIBLEURS, TAMISEURS
POLISSEURS, MÉLANGEURS, BROYEURS, CONCASSEURS, MOULINS à MEULES
et à CYLINDRES, RAPES, ÉLÉVATEURS, BLUTERIES, TAMIS en tous genres, etc.
POUR
Amandes, Denrées, Graines, Grains, Fruits, Légumes secs et verts,
Café, Riz, Riciu, Arachides, Cacao, Thé, etc.
Machinerie complète pour FÉCULERIES DE MANIOC et Industries similaires -
P. HERAULT,
Constructeur-Mécanicien, Breveté, 197, boni, Voltaire, Paris-XI€
Anciennes Maisons RAOIDIER, SIMONEL, CHAPUIS, MOYSE ET LHULLIER réunit»
Renseignements gratuitement. — Devis — Installations générales
LIBRAIRIE - IMPRIMERIE - PAPETERIE
Ancienne Maison J. E. CRÉBESSAC
G. TAUPIN & Gle, Successeurs
50, rue Paul Bert - HANOÏ (Tonkin)
OUVRAGES NOUVEAUX PAR CHAQUE COURRIER
PAPIERS - IMPRESSIONS EN TOUS GE'NRES
ARTICLES E-E BUREAU
CONSTRUCTION ET INSTALLATION DE MACHINES
POUR TOUTES LES INDUSTRIES DU LAIT
homogeneisateur Appareils pour conserver, transporter et exporter
le lait et la crème sous tous les climats
A.G2LULIN
170, Hue ilichcl-Rizot — PARIS (f*e)
GRAND PRIX
aux Expositions Universelles de Liège, Milan, Londres et Saragosse
Adresse télèg. : Gaulinette Paris
■^ Codes télèg. : Lieber et A. Z.
Brevet* S.G.D G. dans 39 puissances ENVOI FRANCO DU CATALOGUE GÉNÉRAL
SOCIÉTÉ ANONYME
Gapit
LOCOMOTIVES,
MOTEURS
GAZOGÈNES
DE 20
65, Rue d'Amsterdarr
: DES ATELIERS DU
a,l : 2.500.000 francs
MACHINES A
THIRIAU
VAPEUR
BE
ne : 200-72
LETOM
A 2.000 CHEVAUX
i, PARIS — Télépho
— Il —
Si vous désirez
acheter
UN APPAREIL
PHOTOGRAPHIQUE
adressez-vous
à la
Section de Photographie
des
(Etablissements
Poulenc frères
19, Rue du 4 Septembre. - PARIS
Vous y trouverez les
APPAREILS
Français et Etrangers
les plus réputés
L
GRTflliOOUE GÉfiÉHAUi
franco iur demande
LAVOURA
Bulletin
de la
Société Nationale
d'Agriculture
Ruas da Alfandega, n° 102
RI O-DE- JANEIRO (Brésil)
REVUE MENSUELLE
publiée en portugais
IV ANNEE
Tirage : 5 000 exemplaires
■ m Verlag des
Kolonial-WirtschaftlichenKomitees
Berlin NW. 7, Unter den Linden 40, erscheinen :
Der Tropenpflanzer.
Zeitschrift fur tropische Landwirtschaft mit
den wissenschaftlichen und praktischen Bei-
heften. Monatlich. io Jahrgang.
Preis Mk. io. — pro Jahr.
Kolonial-Handels-AdreBbuch.
io Jahrgang. Preis Mk. i.5o.
Westaf rikanische Kautschuk-Expedition .
R. Schlechter. Mit i3 Tafeln und il\ Abbil-
dungen im Text. Preis Mk. 12. — .
Expédition nachZentral-und Sùdamerika.
Dr. PreuB. Mit 20 Tafeln, 1 Plan und 78 Al>-
bildungen im Text. Preis Mk. 20.—
Kunene-Zambesi-Expedition.
H. Baum. Mit 1 Buntdruck, 12 Tafeln und
108 Abbildungen im Text. Preis Mk. 20.—
Samoa-Erkundung.
Geh. Beg.-Rat. Prof. Dr. Wohltmann. Mil
20 Talcln, 9 Abbildungen und 2 Karteu
Preis Mk. 5.—
FischfluB-Expedition.
Ingénieur Alexander Kuhn. Mit B7 A'>l>iliiun-
gen und 2 Karlen. Preis Mk. '6. —
Die Wirtschaf tliche Erkundung einer ost-
afrikanischen Sùdbahn. [3an
l'aul Fucbs. Mil /|2 Abbildungen, 2 Skizzcp
im Text und o Karlen. Preis Mk. f\.—
— m —
CHEMINS DE FER DE PARIS-LYON-MEDITERRANEE
Services directs entre PARIS et le MAROC (via Marseille).
Billets simples de Paris à Tanger valables i5 fours.
Par les paquebots de la Compagnie de Navigation Mixte (Touachej, via Oran,
i'e classe, 196 fr. ; a« classe, 1 35 fr, ; 3' classe 92 fr.
Far les paquebots de la Compagnie Paquet, ire classe, 196 fr ; 2« classe, i35 fr.
Ces prix comprennent la nourriture à bord des paquebots.
Arrêts facultatifs sur le réseau P.-L. M. Franchise de bagages; en chemin de
1er, 3o kilog ; sur les paquebots : 100 kilog., en î^" classe, 2e classe, 60 kilog.,
38 classe, 3o kilog. Enregistrement direct des bagages de Paris à Tanger, ou réci-
proquement.
Délivrance de billets : Paris à la gare de P.-L. -M. ; à l'agence de la Compagnie de
Navigation Mixte, chez M. Desbois, 9, rue de Rome etdans les bureaux de la Société
Générale de Transports Maritimes à vapeur, 3, rue Ménars, pour les parcours
à effectuer par les paquebots de la Compagnie Paquet.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par de nombreux trains
rapides et de luxe composés de confortables voitures à boggies.
L'HIVER A LA COTE D'AZUR
Billets d'aller et retour collectifs, 2e et Je classes
Valables jusqu'au 15 Mai 1911
délivrés du ier octobre au i5 novembre, aux familles d'au moins trois personnes
par les gares P.-L. M., pour Cassis et toutes les gares P.-L. -M., situées au-delà
vers Menton. Parcours simple minimum : /|oo kilomètres. (Le coupon d'aller
n'est valable que du itr octobre au i5 novembre 1910.
Prix : Les deux premières personnes paient le plein tarif, la 3e personne bénéficie
d'une réduction de 5o 0/0, la 4e et chacune des suivantes d'une réduction de 76 0/0.
Arrêts facultalifs. Demander les billets quatre jours à l'avance à la gare de départ.
Des trains rapides et de luxe composés de confortables voitures à bogies des-
servent, pendant l'hiver, les stations du littoral.
NOTA. — Il est également délivré, dans les mêmes conditions, des billets d'aller
et retour de toutes gares P.-L. -M aux stations hivernales des Chemins de fer du
Sud de la France (San Salvadour, Le Lavaudou, Cavalaire, Saint-Tropez, etc.).
De Paris aux ports au-delà de Suez ou à New-York, ou m-nm
Billets d'aller et retour « Paris-Marseille » (ou vice- versa), /re, 2e, 3e classes
Valables un. an
délivrés conjointement avec les billets d'aller et retour de passage de ou pour
Marseille aux voyageurs partant de Paris pour les ports au-delà de Suez ou
pour New-York, ou de ces ports pour Paris.
Prix : irc cl.: 1 44 fr- 80; 2e cl.: 10/4 fr. 25; 3e cl.: 67 fr. 95 (via Dijon-Lyon, ou
Nevers-Lyon ou Nevers-Clermont). Ces billets sont émis par la Cic des Messageries
Maritimes, par les Chargeurs Réunis, ainsi que par la Cie Cyprien Fabre.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par des trains rapides et
de luxe composés de confortables voitures à bogies. — Trajet rapide de Paris à
Marseille en 10 h. 1 '■>, par le « Côte d'Azur-rapide » (ire> classe).
IV -
OliVeR
JVIaehine à Éetûtatte Visible
UNE
MACHINE A ÉCRIRE
MODERNE
DOIT
SE DISTINGUER
PAR
SA
SIMPLICITE
SA
SOLIDITÉ
SA
RAPIDITÉ
ELLE JM'EST PAS PLUS CfiÈPvE ET ELLE EST MEILLEURE
DÉP1 N° i
Tbe OHVeP TypeUlf HeF G° \l\ 3, Rue de Grammont, PARIS
BIFURCATED <& TUBULAR RIVET C° Ld LONDRES
RIVETS BIFURQUES & TUBULAIRES
Demandez tous renseignements à la Ce
CONFECTION
de tous
Articles de voyage
Sellerie
Maroquinerie. Chaussures
RÉPARATION
de
Courroies, Harnais
Ceintures
Valises, etc., etc.
*
*
>
MACHINES A RIVER de tous modèles
-4 -^0"_«*.n;
*
Envoi franco du Catalogue sur demande, C" COSMOS, 3,ruedeGrammont,Paris
BIBLIOGRAPHIE
ET
INFORMATIONS
Maladies des plantes cultivées dans les pays chauds, par le
Dr Georges DELACROIX, professeur à l'Ecole d'Agriculture coloniale,
directeur de la station de Pathologie végétale, ouvrage terminé et publié par
André MAUBLANG, chef des Travaux de la station de Pathologie végétale.
Préface de M. Ed. Prillieux, membre de l'Institut, Académie des Sciences,
i vol. in-8° de 6o5 pages, avec 60 gravures. .4. Challamel. Editeur, prix
relié a5 fr., broché 22 fr.
Nous avions annonce dans un précédent numéro l'apparition de ce remar-
quable ouvrage.
Il reçoit partout le meilleur accueil et comme le dit M. Prillieux dans la pré-
face qu'il consacre à ce volume, il sera le meilleur guide pour l'observateur
qui, bien loin de notre pays, au milieu des cultures tropicales, voudra étudier
les maladies qui les ravagent.
C'est une mine de documents dont beaucoup sont rares et qu'on ne pourrait
se procurer que difficilement même en Europe, on les trouve ici résumés et
présentés de la façon la plus commode ; c'est une riche bibliothèque spéciale,
portative, qui sera bien précieuse pour les pays lointains où l'observateur est
isolé et réduit à ses seules ressources scientifiques.
Voici le résumé de la table des matières de l'ouvrage.
Généralités. — Tératologie.
Maladies non parasitaires en général. — Les blessures. — Formation de la Gomme.
— Maladies dues à l'action des agents météoriques.
Maladies de nature parasitaire. — Le parasitisme en général : Classification des
parasites, causes du parasitisme, modes de défense, variétés résistantes. — Le trai-
tement des maladies des plantes en général : Précautions culturales, destruction des
organes malades, stérilisation du sol, désinfection des boutures et des graines, trai
tements préventifs, sels de cuivre et bouillies cupriques, soufre et sulfure alcalins
Les Parasites. — I. Les Bactériacées. — IL Les Champignons : Myxomycètes, Oomy
cètes, Basidiomycètes, Ascomycètes. — III. Les Phanérogames parasites
Maladies des Caféiers. — I. Maladies non parasitaires. — IL Maladies parasitaires
maladies produites par les Champignons, maladies des feuilles. Heniileia, Kolegora,
maladies du tronc et des branches, pourridié des racines, maladies produites par
une algue, Fumagine, maladies vermieulaires.
Maladies du Théier. — Maladies des feuilles, maladies s'attaquant aux rameaux au
tronc et aux racines
Maladies du Cacaoyer. — Pourriture brune des cabosses, le chancre du cacaoyer,
balais de sorcière pourridié des racines, maladies des rameaux, maladies des
feuilles, maladies des fruits.
Maladies du Cotonnier. — Le chancre du collet, maladie de la mosaïque. Anthranose
du cotonnier, maladies des racines des tiges, des feuilles, des fruits.
Maladies de la canne à sacre. — Monstruosités et maladies non parasitaires. Mala-
dies parasitaires : maladies de la tige, maladies des racines, maladie des feuilles.
Notes complémentaires sur les maladies du Caféier, du Théier, du Cotonnier.
(Voir suite de la Bibliographie, page V1J1.)
— VI —
CHEMINS DE FER DU NORD
STATIONS BALNEAIRES ET THERMALES
Du jeudi précédant les Rameaux au 3i octobre toutes les gares du Chemin de_
ter du Nord délivrent des billets à prix réduits, à destination des stations bal-
néaires et thermales du réseau, sous condition d'effectuer un parcours minimum
de 100 kilomètres aller et retour.
BILLETS COLLECTIFS DE FAMILLE, valables 33 jours, prolongeâmes
pendant une ou plusieurs périodes de i5 jours (réduction de 5o o/o à partir de la
4" personne ;
BILLETS HEBDOMA DA 1RES ET CA /{.VETS d'aller et retour individuels,
valables 5 jours du vendredi au mardi et de l'avant veille au surlendemain des
fêtes légales i réduction de 20 à /|/| 0/0! ;
Les carnets contiennent 5 billets d'aller et retour qui peuvent être utilisés à une
date quelconque dans le délai de 33 jours ;
CARTES D'ABONNEMENT, valables 33 jours, réduction de. 20 0/0 sur
le prix des abonnements ordinaires d'un mois) à toute personne prenant deux billets
ordinaires au moins ou un billet de saison pour les membres de sa famille.
Pour les stations balnéaires seulement :
BILLETS D'EXCURSION individuels ou de famille de 2' et 3' classes, des
dimanches et jours de fêtes légales, valables une journée dans des trains désignés
(réduction de 20 à 70 0/0;
Pour tous renseignements, consulter le livret-guide Nord ou s'adresser dans les
gares et bureaux de ville de la Compagnie.
CHEMIN DE FER DE PARIS A ORLÉANS
Relations entre Pans et l'Amérique du Sud
par service combiné
entre la Compagnie d'Orléans et la Compagnie des Messageries Maritimes.
Billets simples et d'aller et retour, i'« classe, entre Paris-Quai d'Orsay et Rio-de-
Janeiro, Santos, Montevideo et Buenos- A grès (via Bordeaux et Lisbonne) ou récipro-
quement.
faculté d'embarquement ou de débarquement à Bordeaux ou à Lisbonne (1) sur les
paquebots de la Compagnie des Messageries Maritimes.
PRIX : VOYAGEURS AU-DIiSSUS DE 12 ANS
De ou pour Paris-Quai d'Orsay :
Rio-de- Janeiro Billets simples : 890 fr. 85 (1) Aller et retour: 1.4 18 fr.8o
Santos » g 1 5 IV. 85 (1) » 1 .458 fr. 80
Montevideo ou Buenos- Agrès. » 1 .o4o fr. 85 (1) » 1 .058 fr. 80
(1) Dans le <as d'emprunt de la voie de fer entre Bordeaux et Lisbonne, en raison
de l'augmentation de l'impôt du Gouvernement espagnol, les prix totaux doivent être
augmentés de 2 pesetas 85.
Durée de validité : (a) des billets simples, 4 mois ; (6) des billets d'aller et retour,
un an. faculté de prolongation pour les billets aller et retour
Enregistrement direct des bagages nour les parcours par fer.
Faculté d'arrêt, tant en lYanre, qu'en Lspagneeten Portugal, à un certain nombre
de points.
La délivrance des billets a lieu exclusivement au Bureau des Passages de la Com-
pagnie des Messageries Maritimes, i/|, boulevard delà Madeleine, Paris.
— Vil —
CHEMINS DE FER
DE PARIS-LYON-MÉDITERRANEE
CARTES D'EXCURSIONS
/re, 3e et .?« classes (Individuelles ou de famille)
dans le Dauphiné, la Savoie, le Jura, l'Auvergne et les Gévennes
Emission dans toutes les gares du réseau, du Jeud i qui précède la Fêle des
Rameaux au Lundi de Pâques.
Ces cartes donnent droit à :
— La libre circulation pendant i5 ou 3o jours sur les lignes de la zone
choisie.
— Un voyage aller et retour, avec arrêts facultatifs, entre le point de départ et
l'une quelconque des gares du périmètre de la zone. Si ce voyage dépasse 3oo kilo-
mètres, les prix sont augmentés pour chaque kilomètre en plus de: o fr. o65 en
ire classe ; o fr. o45 en 2" classe ; o fr. o3 en 3e classe.
Les cartes de famille comportent les réductions suivantes sur les prix des
cartes individuelles : 2e carte: 10 0/0; 3e carte: 20 0/0; 4e carte: 3o 0/0;
5e carte : 4o 0/0 ; 6* carte et les suivantes : 5o 0/0.
La demande de cartes doit être faite sur un formulaire (délivré dans les gares)
et être adressé, avec un portrait photographié de chacun des titulaires, à Paris :
6 heures avant le départ du train, 3 jours à l'avance dans les autres gares.
CHEMINS DE FER DE L'ETAT
PARIS A LONDRES
via Rouen, Dieppe, et Newhaven, par la gare Saint-Lazare.
Services rapides tous les jours et toute l'année (dimanches et fêtes compris
Départs de Londres ( Victoria),
10 h. matin (lr«et 2e classes)
London Bridge et Victoria
et 8 h. 45 soir (lre 2* et 3e classes
Départs de Paris (Saint-Lazare),
10 h. 20 matin ( lre et 2' classes)
et 9 h. 20 soir (1™ 2e et 3e classes)
TRAJET DE JOUR EN 8 H. 4o. - GRANDE ECONOMIE
Billets simples, valables 7 jours.
I™ classe : 48 fr. 25 — 2e classe : 35 fr. — 3e classe : 23 fr. 25.
Billets d'aller et retour, valables un mois.
lre classe : 82 fr. 75. — 2e classe : 58 fr. 75. — 3e classe : 41 fr. 50.
Arxgts, sans supplément de prix, à toutes les gares sur le parcours, ainsi qu'à Briçhton.
Les trains du service de jour entre Paris et Dieppe et vice-versa comportent des voi-
tures de ire classe et de 2e classe à couloir avec W.-C. et toilette, ainsi qu'un wagon-
restaurant; ceux du service de nuit comportent des voitures à couloir des trois classes
avec W.-C. et toilette. Une des voitures de 1™ classe à couloir des trains de nuit comporte
des compartiments à couchettes (supplément de 5 fr. par place). Les couchettes peuvent
être retenues à l'avance aux gares de Paris et de Dieppe moyennant une surtaxe de 1 fr.
par couchette.
Billets d'aller et retour valables pendant quatorze jours. Délivrés à
l'occasion des fêtes de Pâques, de la Pentecôte, de l'Assomption et de Noël.
lr« cl. : 49 fr.. 05 ; 2e cl. : 37 fr. 80 ; 3e cl. : 32 fr. 50.
Pour plus de renseignements, demander le bulletin spécial du service de Paris à Londres,
que la Compagnie de l'Etat envoie franco à domicile sur demande affranchie adressée an
service de la Publicité, 20, rue de Home, à Paris.
— VIII —
BIBLIOGRAPHIE (suite)
Le commerce au Katanga. Influences belges et, étrangères par Georciet
de LEENER, professeur à l'Université de Bruxelles, in-16 illustré.
Bruxelles, 191 1.
Les questions qui concernent le Katanga attirent de plus en plus l'attention
en Belgique et même à l'étranger. Les bonnes volontés s'offrent de toutes
parts, souvent plus impatientes que bien informées. En même temps, des
appels sont lancés au public par les journaux et les conférenciers, pour engager
les commerçants, les artisans, les ouvriers, les cultivateurs à s'installer au
Katanga.
M. Waxweiler a pensé que l'Institut de Sociologie Solvay, qui a pour tâche
autant de préparer les applications sociales que d'en étudier les fondements
théoriques, pourrait contribuer à éclairer l'opinion en dehors de tout point de
vue quelconque de politique ou d'intérêts. Grâce aune intervention large et
bien comprise de M. Ernest Solvay, il a pris l'initiative d'envoyer au Katanga
des missions d'études confiées h des délégués expérimentés, chargés de voir,
d'observer, de réfléchir et de dégager les possibilités réelles. Déjà deux
missions ont été ainsi organisées; d'autres suivront.
C'est le rapport rédigé par M. de Leener, à la suite de son voyage récent en
Afrique australe et au Katanga, qui est aujourd'hui publié. Cette mission
avait exclusivement pour objet l'étude des moyens de pénétration du
commerce belge dans le Ilaut-Katanga.
Le lecteur trouvera dans le livre de M. de Leener un exposé tout à fait
impartial de l'état actuel du commerce belge dans le Haut-Katanga. Il cons-
tatera la grande prépondérance que le commerce étranger y a prise et les
dangers que cette situation présente. M. de Leener ne se borne pas à faire
connaître cette situation ; il en explique les causes et il indique les remèdes
qui s'imposent, si l'on veut assurer dans le Haut-Katanga la prédominance
aux activités commerciales de la Belgique.
La frontière Algéro-Marocaine, par André COLLIEZ. Préface île
M. Paul DESCHANEL, un volume in-8° illustré. Paris, 191 1.
Notre beau Niger, par Félix DUBOIS, in-16 illustré Paris. 1911.
Bulletin du Bureau des renseignements agricoles et des mala-
dies des plantes publication de l'Institut International d'Agriculture),
2e année, n° 1 janvier 191 1, n° 2 février 191 1, Rome.
Notre colonie Conyo belare). Géographie et notice historique par A. MI-
CHIELS, professent à Bruxelles, in-K" illustré. Bruxelles, 1911.
Le numéro 22 (janvier 1905) de « l'Agriculture pratique des pays
chauds » se trouve épuisé en numéros séparés. Nous informons nos
lecteurs qui pourraient disposer de ce numéro que nous serons
heureux d'en reprendre les exemplaires en bon état au prix de
2 francs l'un. (A. Challamel. éditeur. 17, rue Jacob, Paris.)
— IX —
" O. FAZENDEIRO "
Revista Mensal de Agricultura, Industria e Commercio
S'adressant spécialement aux planteurs de Café
Directeur : Dr. Augusto Kamos
Rédacteur-Gérant : Dr. L. Granato
Abonnement annuel 20 $ 000
ADRESSE : CAIXA POSTAL, N° 355, S. PAULO, BRÉSIL
MODELE de la BOUTEILLE du VERITABLE
LU
C£
<£.
CD
3
O
ce
LU
C/3
ELIXIR
Tonique Antiglaireux
DU
2*'"o*kiii>«11«ii,mioi rn»ni
:.llll
D GUILLIE
Employé avec succès
depuis plus de 90 ans
comme PURGATIF et DÉPURATIF
et contre les maladies
du Foie, de l'Estomac,
du Cœur, de la Peau,
Goutte, Rhumatismes,
Grippe ou Influenza,
les Vers intestinaux, et
toutes les maladies oc-
casionnées, par la Bile
et les Glaires.
PRlX:Boat.6fr.;1/2Bont.3fr 50
Dépôt Dr PAUL GAGE Fils
9 r de Greneile-st Germain, paris
ET DA.KS TOUTES LES PHARMACIES.
' Un Livre Pratique
Pour les Possesseurs de Chevaux et a Bé taill
LE
VÉTÉRINAIRE POPULAIRE!
NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE
Superbe volume de 540 pages, avec 130 ligures
pu J.-E. G O MB AU LT,li -TéUri min lu Buis Mruei
Dans cet ouvrage, sont décrites les
Maladies JheYaux,..Bétail,u,sCiiiens
avec lescauses,lessymptômes,le traitement!
rationnel.Viennentensui te :lalolsuries vices [
rédhlbltolres avec conseils aux acheteurs,
la police sanitaire des animaux, la connais-
sance de l'âge avec de nombreuses figures,
les divers systèmes de ferrures et les formules |
des médicaments les plus usuels.
•!■■ —
Prii: C£fQKfrMeop"tê,eiDtriBiDhtidreiiiàE.GOMBAULT,
SjmjimO OO a NO GENTSURMABNE (France) ^mM
DE INDISCHE MERCUUR
-:- -:- (MERCURE INDIEN) -:- -:-
Feuille coloniale hebdomadaire, le meilleur organe pour le commerce,
l'agriculture, l'industrie et l'exploitation minière dans les Indes orientales et occi-
dentales (Java, Sumatra, Célèbes, Bornéo — Suriname et Curaçao).
DE INDISCHE MERCUUR publié en hollandais, la langue courante de ces
régions, est considéré comme le principal intermédiaire de tous ceux étant en rela-
tions avec les Indes néerlandaises ou désirant les créer dans les colonies.
Abonnement annuel frs. 25. — (Union Postale).
* AMSTERDAM. J. H. DE BUSSY, éditeur. •
— X —
I]ÏDIA RUBBER WORLD
15 West 38,h, NEW-YORK
Un an; 3 dollars 15 fr.i- Le N« ; 35 cents lfr.80>
Grande Revue Mensuelle
du CAOUTCHOUC et de la GUTTA-PERCHA
en anglais
Commerce — Fabrication — Culture
Avis aux Auteurs et Kdilcui» :
La Direction du India Rubber World désire
réunir dans sa bibliothèque tout ce qui se publie
sur le caoutchouc et la putta, en quelque langue
que ce soit.
Ii'Agt*ieoltut*a
Coloniale
Orga.no dell' Istituto Agricolo Coloniale Italiano
e dell' Ufficio agrario sperimentale dell' Eritrea
Si pubblica in Firenze 6 volte ail' anno.
Ogni fascicolo consta di non meno di
65 pagine, con illustrazioni. — Prezzo
dell' abbonamento annuo : € 8 in Italia,
Colonia Eritrea, Somalia Italiana, e Be-
nadir ; £ io per PEstero. — Un fascicolo
separatot i,5oin Italia; £2 per l'Estero.
— K*^
Il Bullettino pubblica memorie, arti-
coli, notizie originali di ogni génère,
riferentesi ail' agricoltura délie colonie
italiane,e dei paesi extra-europei aperti
alla colonizzazione.
Direttore :
Dr Gino Bartolommei Gioli
Red d t tore :
Dr Alberto Del Lungo
Amnnnistrapone :
Piazza S. Marco 2 — Firenze
L'ÉCHO DU BRÉSIL
Journal hebdomadaire
Commercial, Industriel
Agricole et Financier
RÉDACTEUR EN CHEF :
Emmanuel SONDORF
PRIX DES ABONNEMENTS
Brésil, 1 an 7 $ 000
Etranger, 1 an 1 5 francs
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
76, Rua da Assemblea — Rio de Janeiro
BOLETIM
da Real Associacâo Central
DA
Agricultnra Portugueza
publicado sub a Direcçào de
ANTONIO DE GAMBOA R1VARA
JOSÉ V1CT0RIN0 GONZALVES DE ÉOUSA
E JULIO CESAR TORRES
1 fassieulas mensiiaes
i vol. de 400 paginas por anno
1200 reis
200 »
Assignatura (Uniâo Postal).
Numéro
Rua Garret, 95-70. LISB^A
X
■-»
lie Caoutehoue et la Gatta Pencha »
REVUE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE
Organe officiel de V Industrie du Caoutchouc en France
Fondée en 1904
A. D. CILLARD, Fils, Directeur
PARIS — 49, Rue des Vinaigriers, 49
PARIS
Cette Revue éditée sur un très grand format contient 40 pages de texte
Mémoires originaux et nombreuses études complètes
sur l'exploitation et les plantations de caoutchoucs
Prix de l'Abonnement : France, 20 fr. — Etranger, 26 fr.
m-
l
XI —
lifl COliLtECTION DE
" L'Agriculture pratique des pays chauds "
COMPREND A CE JOUR 14
Juillet 1901 à Juin 1902 . .
Juillet 1902 à Juin 1903 . .
Juillet 1903 à Juin 1904 . .
Juillet 1904 à Décembre 1904
Janvier 1905 à Décembre 1905
Janvier 1906 à Décembre 1906
Janvier 1907 à Décembre 1907
Janvier 1908 à Décembre 1908
Janvier 1909 à Décembre 1909
(Envoi franco contre mandat-poste)
VOLUMES
1 vol. in-8<>.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
10 fr
2 vol . in-8°.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
Les abonnements à l' « Agriculture pratique des Pays
chauds )) sont reçus :
A Paris, chez l'Editeur, 17. rue Jacob. — A Berlin, chez Dietrich
Reimer, 29 Wilhelm st. — A Rome, chez Loescher, corso 307. — A
Milan, chez Hœpli. — Au Caire, à la librairie Diemer. — A Hanoï, chez
Taupin et Cie. — A Rio de Janeiro, chez Briguiet et Cie. — A Mexico,
à la librairie Bouret. — A Amsterdam, chez de Bussy. — Et dans tous
les bureaux de poste.
En préparation
DICTIONNAIRE DES PLANTES
ÉCONOMIQUES & INDUSTRIELLES
DES
COLONIES FRANÇAISES
Espèces utiles et nuisibles. Description. Propriétés. Produits. Usages. Emplois.
Applications à V alimentation, V Agriculture, la Médecine, la Pharmacie, les
Arts et l'Industrie. Noms scientifiques, synonymes. Noms usuels et coloniaux.
PAR
Jules GRISARD
ANCIEN SECRÉTAIRE GENERAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE d'aCCLIMATATION
CONSERVATEUR DU MUSÉE COMMERCIAL DE L'OFFICE COLONIAL
L'OUVRAGE COJVlPLtET Efi SOUSCRIPTION : 50 FR-
Comprenant : le Dictionnaire proprement dit ; 2 volumes de 1000 pages chacun ;
1 volume Index des noms vulgaires.
DEMANDER LA NOTICE DETAILLEE
A. CHALLAMEL, Éditeur, 17, rue Jacob
PARIS
XII -
Les FILS de A. PIAT* & C,E
85, rue Saint-Maur — PARIS
ÛAZ PAUVRE
par le gazogène OPTIMUS
et le moteur BENZ
Transmissions légères
pour les Colonies
Modèle du flacon des véritables
PILULES PURGATIVES
du Dr GUILLIÉ
j^.-- »AUl CAOEph..
Ces Pilules à base
d'extrait d'ELIXIR TO-
NIQUE ANTIGLAIREUX
du D' GUILLIE sont
employées avec succès
comme Purgatif et
Dépuratif dans les
maladies du Foie, de
l'Estomac, du Cœur,
Goutte, Rhumatis-
mes, Fièvres Palu-
déennes et Perni-
cieuses, la Grippe
ou ïnfiuenza, les Ma-
ladies de la Peau,
les Vers intestinaux
et toutes les maladies
occasionnées par la Bile et les Glaires.
Dr Paul GAGE fils, Pharmacien del" classe
9, rue de Grenelle-Saint-Germain. — PARIS
et dans toutes les Pharmacies
t
m
2L.E
BLOCK-NOTES
est l'appareil photographique
de la Femme
de l'Artiste
du Touriste
AUX COLONIES
CONSTRUCTION ENTIEREMENT METALLIQUE
Rigidité absolue. — Volume réduit
Poids : 325 gr.
Tient dans le gousset du gilet
Formats 4 % X6 — 6 % X 9 — 45 X 107 — 6 x «3
Société des Etablissements
GflUjWOfiT
57 59; Rue Saint-Roch, Paris !«'
Association Amicale des Anciens Elèves
de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture Coloniale
Siège Social : NOGENTSUR-MARNE (Seine)
(ingénieurs d'agriculture coloniale)
L'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale recrute ses élèves parmi les diplômés des Ecoles supérieures
d'Agriculture de France et de Tunisie et les licenciés ès-sciences.
Bile les prépare à la pratique de la direction des entreprises agricoles et technologiques coloniales.
ingénieurs présentent donc an point de vue théorifpie et pratique toutes les garanties que les pro-
priétaires ou les sociétés d'exploitation coloniales peuvent exiger de leurs directeurs techniques.
L'Association est en mesure de faciliter les relations entre les intéresses et ses membres en donnant
tous les renseignements nécessaires.
(Adresser lu correspondance au Président de l'Association, à Nogent-sur-Marne, Seine).
MACHINES pour PRODUITS COLONIAUX
ALIMENTAIRES et
de TOUTES SORTES
DÉCORTIQUEURS, ÉCOSSEURS, TRIEURS, CRIBLEURS, TAMISEURS
POLISSEURS, MÉLANGEURS, BROYEURS, CONCASSEURS, MOULINS à MEULES
et à CYLINDRES, RAPES, ÉLÉVATEURS, BLUTERIES, TAMIS en tous genres, etc.
POLTR
Amandes, Denrées, Graines, Grains, Fruits, Légumes secs et verts,
Café, Riz, Ricin, Arachides. Cacao, Thé, etc.
Machinerie complète pour FECULERIES DE MANIOC et Industries similaires ~
P. HERAULT,
Constructeur-Mécanicien, Breveté, 197, boul, Voltaire, Paris-XIe
Anciennes Maisons RAOIDIER, SIMONEL CHAPUiS, MOYSE ET LHULLIER réunies
Renseignements gratuitement. — Devis — Installations générales
LiBRAIRIE - IMPRIMERIE - PAPETERIE
Ancienne Maison J. E. CRÉBESSAC
G. TAUPIN & Cie, Successeurs
50, rue Paul Bert
HANOI (Tonkin)
OUVRAGES NOUVEAUX PAR CHAQUE COURRIER
?APIERS — IMPRESSIONS EN TOUS GE'NRES
ARTICLES IDE BtJR.E-A.XJ
CONSTRUCTION ET INSTALLATION DE MACHINES
POUR TOUTES LES INDUSTRIES DU LAIT
HO.MOGENEISATEUR
Breveté S. CD G. dans 39 puissances
Appareils pour conserver, transporter et exporter
le lait et la crème sous tous les climats
A.GÂULIN
fl?0. Rue Ilichcl-Bizot — PARIS 1 2
GRAND PRIX
aux Expositions Universelles de Liège, Milan, Londres et Saragosse
Adresse télég. : Gaulinette Paris
Codes télég. : Lieber et A. Z.
ENVOI FRANCO DU CATALOGUE GÉNÉRAL
SOCIÉTÉ ANONYME DES ATELIERS DU
THIRIAU
Capital : 2.500.000 francs
LOCOMOTIVES, MACHINES A
VAPEUR
G-JLZ FJ^TJ^TTK.^:
MOTEURS | CTAIUI
GAZOGÈNES L» IL i %J IWI
BE
DE 20 A 2.000 CHEVAUX
65, Rue d'Amsterdam, PARIS — Téléphone : 200-72
— Il -
Si vous désirez
acheter
UN APPAREIL
PHOTOGRAPHIQUE
adressez-vous
à la
Section de Photographie
des
(Etablissements
Poulenc frères
19, Rue du 4 Septembre. - PARIS
Vous y trouverez les
APPAREILS
Français et Etrangers
les plus réputés
CATALOGUE GÉfiÉ^RIi
frunco «tir demande
LAVOURA
Bulletin
de la
Société Nationale
d'Agriculture
Ruas da Alfandega, n° 102
RI O-DE- JANEIRO (Brésil)
REVUE MENSUELLE
publiée en portugais
11« ANNEE
Tirage : 5.0O0 exemplaires
Im Verlag «les
Kolonial-WirtschaftlictaKomitees
Berlin NW. 7, Unter den Linden 40, erscheinen :
Der Tropenpflanzer.
Zeitschrift fur tropische Landwirtschaft mit
den wissenscliaftlichen und praktischen lici-
heften. Monallich. loJahrgang.
Preis Mk. 10. — pro Jahr.
Kolonial-Handels-AdreBbuch.
io Jahrgang. Preis Mk. i.5o.
Westaf rikanische Kautschuk-Expedition .
R. Sclilechtcr. Mit i3 Taie In und i4 Abbil-
dungen im TexL. Preis Mk. 12. - .
Expédition nachZentral-und Sùdamerika.
Dr. PrcuB. Mit 20 Tafeln, 1 Plan und 78 Ah-
bildungen im Text. Preis Mk. 20. — .
Kunene-Zambesi-Expedition.
H. Baum. Mit 1 Buntdruck, 12 Tafeln und
108 Abbildungcn im Text. Preis Mk. 20.—.
Samoa-Erkundung.
Geh. Keg.-Rat. Prof. Dr. Wohllmann. Mil
20 Tafeln, o Abbildungen und 2 Kartcn.
Preis Mk. 5.-.
FischfluB-Expedition.
[ugcnieur Alexander Kuhn. Mil 3 7 AWnldun-
gon upd 2 Karten. Preis Mk. o. —
Die Wirtschaftliche Erkundung einer ost
afrikanischen Siidbahn. [3s-!
l'.iul ImicIis. MilZ|2 Abbildungcn, 2 Skizzcn
im Text und 3 Kartcn. Preis Mk. 4- —
III
CHEMINS DE FER DE PARIS-LYON-MEDITERRANEE
Services directs entre PARIS et le MAROC (via Marseille).
Billets simples de Paris à Tanger valables i5 jours.
Par les paquebots de la Compagnie de Navigation Mixte (Touache), via Oran,
ce classe, 196 fr. ; 2« classe, i35 fr, ; 3' classe 92 fr.
Par les paquebots de la Compagnie Paquet, 1" classe, 19O fr ; 2e classe, i35 fr.
Ces prix comprennent la nourriture à bord des paquebots.
Arrêts facultatifs sur le réseau P.-L. M. Franchise de bagages; en chemin de
fer, 3o kilog ; sur les paquebots : 100 kilog., en ire classe, 2e classe, 60 kilog.,
3e classe, 3o kilog. Enregistrement direct des bagages de Paris à Tanger, ou réci-
proquement.
Délivrance, de billets : Paris à la gare de P.-L.-M. ; à l'agence de la Compagnie de
Navigation Mixte, chez M. Desbois, 9, rue de Rome etdans les bureaux delà Société
Générale de Transports Maritimes à vapeur, 3, rue Ménars, pour les parcours
à effectuer par les paquebots de la Compagnie Paquet.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par de nombreux trains
rapides et de luxe composés de confortables voitures à boggies.
L'HIVER A LA COTE D'AZUR
Billets d'aller et retour collectifs, 2* et 3* classes
Valables jusqu'au 15 Mai 1911
délivrés du ier octobre au i5 novembre, aux familles d'au moins trois personnes
par les gares P.-L.-M., pour Cassis et toutes les gares P.-L.-M., situées au-delà
vers Menton. Parcours simple minimum : /|00 kilomètres. (Le coupon d'aller
n'est valable que du i"' octobre au i5 novembre 1910.)
Prix : Les deux premières personnes paient le plein tarif, la 3e personne bénéficie
d'une réduction de 5o 0/0, la 4e et chacune des suivantes d'une réduction de 76 0/0.
Arrêts facultatifs. Demander les billets quatre jours à l'avance à la gare de départ.
Des trains rapides et de luxe composés de confortables voitures à bogies des-
servent, pendant l'hiver, les stations du littoral.
NOTA. — Il est également délivré, dans les mêmes conditions, des billets d'aller
et retour de toutes gares P.-L.-M aux stations hivernales des Chemins de fer du
Sud de la France (San Salvadour, Le Lavandou, Cavalaire, Saint-Tropez, etc.).
De Paris aux ports au-delà de Suez ou à New-York, ou mMm
Billets d'aller et retours Paris-Marseille » (ou vice-versa), /re, -j*, .?e classes
Valables un an
délivrés conjointement avec les billets d'aller et retour de passage de ou pour
Marseille aux voyageurs partant de Paris pour les ports au-delà de Suez ou
pour New-York, ou de ces ports pour Paris.
Prix : irp cl.: i44 fr. 80; 2e cl.: io4 fr. 25; 3e cl.: 67 fr. g5 (via Dijon-Lyon, ou
Nevers-Lyon ou Nevers Clermont). Ces billets sont émis par la Cio des Messageries
Maritimes, par les Chargeurs Piéunis, ainsi que par la C,e Cyprien F'abre.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par des trains rapides et
de luxe composés de confortables voitures à bogies. — Trajet rapide de Paris à
Marseille en 10 h. 1/2, par le « Côte d'Azur-rapide » (ire classe).
- IV -
OliVeR
JWaehine à ÉetùtUFe Visible
UNE
MACHINE A ÉCRIRE
MODERNE
DOIT
SE DISTINGUER
PAR
SA
SIMPLICITE
SA
SOLIDITE
SA
RAPIDITE
ELLE H'EST PAS PliUS CHÈ^E ET EliLiE EST MEILiLlEUpE
DÉP' N° i
► o t td
Rue de Grammont, PARIS
Tbe Oliver Typemfiter G0 L , a.
BIFURCATED & TUBULAR RIVET C° Ld LONDRES
RIVETS BIFURQUES & TUBULAIRES
Demandez tous renseignements à la Cie
CONFECTION
de tous
Articles de voyage
Sellerie
Maroquinerie, Chaussures
REPARATION
de
Courroies, Harnais
Ceintures
Valises, etr\, etc.
*
y
y
fffÏÏIïïJr
MACHINES A RIVER de tous modèles
W^i
Envoi franco du Catalogue sur demande, O" COSMOS, 3, rue de Grammont, Paris
— V —
BIBLIOGRAPHIE
ET
INFORMATIONS
Manuel des Administrateurs et du Personnel des Affaires in-
digènes de la Colonie du Sénégal et des Colonies relevant du Gouverne-
ment g-énéial de l'Afrique occidentale française, par Emile ROUX, admi-
nistrateur en chef des Colonies, inspecteur des affaires indigènes dans les
Cercles. Un volume in-8° de 688 pages, relié toile, 10 francs.
L'auteur de ce livre s'est proposé de faciliter aux administrateurs et au per-
sonnel des affaires indigènes, disséminés dans nos vastes possessions de
l'Afrique occidentale française, une tâche toujours très complexe que l'éloi-
gnernent du chef-lieu et l'absence d'une documentation suffisante rendent
souvent difficile.
Rappeler succintement l'organisation des divers services de nos colonies, en
préciser les rapports avec les administrateurs dans les Cercles, réunir sous une
forme pratique les indications que ces fonctionnaires doivent le plus souvent
consulter, tel a été le but de l'auteur.
Quoique les textes se rapportant au Sénégal aient été le plus souvent cités,
ceux émanant du Gouvernement Général et communs à toutes les Colonies
du Groupe ont été également analysés.
De nombreuses références facilitent la recherche des textes plus étendus et
plus complets.
Cet ouvrage qui sera le guide indispensable aux fonctionnaires coloniaux,
rendra aussi les plus grands services aux commerçants et aux colons en rap-
ports constants avec l'administration.
La Question du Maroc au point de vue Espagnol, par Gabriel
MAURA, Député aux Corlès. Ouvrage traduit de l'Espagnol par H. BLAN-
CHARD DE FARGES, Ministre plénipotentiaire. — Un volume in-8°
(A. Challamel, Editeur, ij, rue Jacob, Paris). Prix : 6 francs.
Rien ne peut être plus instructif et plus profitable que de pénétrer la pen-
sée des nations qui nous environnent, leurs ambitions, leurs sentiments à
notre égard. M. Blanchard de Farges, que ses longs séjours en Espagne ont
familiarisé avec la langue et les idées de ce pays, a fait œuvre utile pour la
France en traduisant un livre qui fait autorité au delà des Pyrénées: La
Question du Maroc au point de vue Espagnol, par Gabriel Maura.
(Voir suite de la Bibliographie, page VI II.)
— VI —
CHEMINS DE FER DU NORD
STATIONS BALNEAIRES ET THERMALES
Du jeudi précédant les Rameaux au 3i octobre toutes les gares du Chemin de
fer du Nord délivrent des billets à prix réduits, à destination des stations bal-
néaires et thermales du réseau, sous condition d'effectuer un parcours minimum
de ioo kilomètres aller et retour.
BILLETS COLLECTIFS DE FAMILLE, valables 33 jours, prolongeâmes
pendant une ou plusieurs périodes de i5 jours (réduction de 5o o/o à partir de la
4" personne ;
BILLETS HEBDOMADAIRES ET CARNETS d'aller et retour individuels,
valables 5 jours du vendredi au mardi et de l'avant veille au surlendemain des
fêtes légales i réduction de 20 à 44 o °' '•
Les carnets contiennent 5 billets d'aller et retour qui peuvent être utilisés à une
date quelconque dans le délai de 33 jours ;
CARTES D'ABONNEMENT, valables 33 jours, 1 réduction de 20 0/0 sur
le prix des abonnements ordinaires d'un mois) à toute personne prenant deux billets
ordinaires au moins ou un billet de saison pour les membres de sa famille.
Pour les stati ns balnéaires seulement :
BILLETS D'ENCURSION individuels ou de famille de 2e et 3e classes, des
dimanches et jours de fêtes légales, valables une journée dans des trains désignés
(réduction de 20 à 70 0/0)
Pour tous renseignements, consulter le livret-guide Nord ou s'adresser dans les
gares et bureaux de ville de la Compagnie.
CHEMIN DE FER DE PARIS A ORLÉANS
Relations entre Paris et l'Amérique du Sud
par service combiné
entre la Compagnie d'Orléans et la Compagnie des Messageries Maritimes.
Billets simples et d'aller et retour, ir« classe, entre Paris-Quai d'Orsay et Rio-de-
Janeiro, Santos, Montevideo et Buenos-Agres (via Bordeaux et Lisbonne) ou récipro-
quement.
Faculté d'embarquement ou de débarquement à Bordeaux ou à Lisbonne (t) sur les
paquebots de la Compagnie des Messageries .Maritimes.
prix: voyageurs au-dessus de 12 ans
De ou pour Paris-Quai d'Orsay :
Rio-de-Janeiro Billets simples: 890 fr. 85 (1) Aller et retour: i.4i8fr. 80
Santos » gi5 fr. 85 ( 1) » 1 .458 fr. 80
Montevideo ou Buenos-Agres. » i.o/jo fr. 85(i) >; i.<i")8fr. 80
(1) Dans le cas d'emprunt de la voie de Fer entre Bordeaux et Lisbonne, en raison
de l'augmentation de l'impôt du Gouvernement espagnol, les prix totaux doivent être
augmentés de 2 pesetas 85.
Durée de validité : (a) des billets simples, !\ mois ; (6) des billets d'aller et retour,
on an. Faculté de prolongation pour les billets aller et retour.
Enregistrement direct des bagages iour les parcours par fer.
Faculté d'arrêt, tant en France, qu'en Espagne et en Portugal, à un certain nombre
de |)oints.
La délivrance des billets a lieu exclusivement au Bureau des Passages de la Com-
pagnie des Messageries Maritimes, i4, boulevard delà Madeleine; Paris.
— VII —
CHEMINS DE FER
DE PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE
CARTES D'EXCURSIONS
;re, 2pet 3* classes (Individuelles ou de famille)
dans le Dauphiné, la Savoie, le Jura, l'Auvergne et les Gévennes
Emission dans toutes les gares du réseau, du Jeud i qui précède la Fête des
Rameaux au Lundi de Put/ aes.
Ces cartes donnent droit à :
— La libre circulation pendant i5 ou 3o jours sur les lignes de la zone
choisie.
— Un voyage aller et retour, avec arrêts facultatifs, entre le point de départ et
l'une quelconque des gares du périmètre de la zone. Si ce voyage dépasse 3oo kilo-
mètres, les prix sont augmentés pour chaque kilomètre en plus de: o fr. o65 en
ire classe ; o fr. o45 en 2e classe ; o fr. o3 en 3e classe.
Les cartes de famille comportent les réductions suivantes sur les prix des
cartes individuelles : 2e carte: 10 0/0; 3e carte: 20 0/0; 4e carte: 3o 0/0;
5e carte : 4° °/° '■> 6e carte et les suivantes : 5o 0/0.
La demande de cartes doit être faite sur un formulaire (délivré dans les gares)
et être adressé, avec un portrait photographié de chacun des titulaires, à Paris :
6 heures avant le départ du train, 3 jours à l'avance dans les autres gares.
CHEMINS DE FER DE L'ETAT
PARIS A LONDRES
via Rouen, Dieppe, et Newhaven, par la gare Saint-Lazare.
Services rapides tous les jours et toute l'année (dimanches et fêtes compris
p,. , _. c ■ 1 r Départs de Londres {Victoria),
Départs de Paris (Saint-Lazare' , Arn 1 .■ , , „. . „. , *'
< n 1 o^> . ... .« 1 10 h. matin ( 1 rw et 2e classes)
10 h. 20 matin lre et 2e classes r , D ■) . „■ , ■ '
> « 1 0^ • /La. . o* 1 v London Bridge et Victoria
et 9 h. 20 soir (lr« 2e et 3e classes) _ , ./.„.«,
v ' et 8 h. 45 soir (lre 2' et 3" classes
TRAJET DE JOUR EN 8 H. 4o. — GRANDE ECONOMIE
Billets simples valables 7 jours.
1'* classe : 48 fr. 25 — 2e classe : 35 fr. — 3° classe : 23 fr. 25.
Billets d'aller et retour, valables un mois.
lr' classe : 82 fr 75. — 2« classe : 58 fr. 75. — 3' classe : 41 fr. 50.
Arjêts, sans supplément de prix, à toutes les gares sur le parcours, ainsi qu'à Brighton
Les trains du service de jour entre Paris et Dieppe et vice-versa comportent des voi-
tures de ire classe et de 2e classe à couloir avec W -G. et toilette, ainsi qu'un \va<;on-
restaurant; ceux du service de nuit comportent des voitures à couloir des trois classes
avec W.-C. et toilette Une des voitures de ire classe à couloir des trains de nuit comporte
des compartiments à couchettes (supplément de 5 fr. par place) Les couchettes peuvent
être retenues à l'avance aux gares de Paris et de Dieppe moyennant une surtaxe de 1 fr.
par couchette.
Billets d'aller et retour valables pendant quatorze jours Délivrés à
l'occasion des fêtes de Pâques, de la Pentecôte, de l'Assomption et de Noël.
Lpecl. : 49 fr.. 05 ; 2e cl. : 37 fr. 80; 3" cl. : 32 fr. 50.
Pour plus de renseignements, demander le bulletin spécial du service de Paris à Londres,
que la Compagnie de l'Etat envoie franco à domicile sur demande affranchie adressée au
service de la Publicité, 20, rue de Itome. à Paris.
— VIII —
BIBLIOGRAPHIE (suite)
M. G. Maura est un historien réputé : fils et collaborateur rie l'ancien pré-
sident du Conseil d'Espagne, député lui-même aux Cortès, écrivant non
pour nous, mais pour ses compatriotes, il indique dans son livre les directions
de la politique espagnole. Nous y trouvons des révélations sur un état d'esprit
que nous ne supposions pas.
Mal habitués aux jugements de l'étranger, peut-être serons-nous surpris de
découvrir certaines inimitiés et les causes d'une hostilité imprévue.
L'Espagne, que nous considérons à tort comme une nation latine, se sou-
vient des luttes anciennes : elle n'a pas oublié non plus son rôle prépondérant
d'autrefois, sa mainmise sur divers points des Etats barba resques qui, depuis,
lui ont échappé, elle ne pardonne pas à ceux qui, en dehors d'elle, ont porté
la civilisation en Afrique; le sang Maure qui s'est mélangé au sang Ibérique
lui confère, d'après elle, un droit privilégié sur le Maghreb.
Diplôme d'Ingénieur -Frigoriste. — La Commission spéciale du
diplôme d' Ingénieur Frigoriste, nommée par V Association Française du
Froid et présidée par M. Armand Gautier, membre de l'Institut, vient de
fixer la session des examens de cette année du 10 au 20 juillet prochain, et la
date d'admission des candidats au 1" juillet, dernier délai. Les inscriptions
sont reçues au siège de l'Association, 9, avenue Carnot, Paris.
Le jury d'examen sera composé de 7 examinateurs pris, pour la plupart,
parmi les professeurs des grandes Ecoles de Paris
Les élèves auront à présenter également un projet qui, pour l'année 191 1,
comporte l'étude d'un entrepôt frigorifique pour la conservation des viandes,
du gibier, du beurre et autres produits comestibles, animaux ou végétaux.
Les candidats pourront obtenir la brochure relative à ce projet en s'adres-
sant au secrétariat général de l'Association.
Nous constatons avec plaisir que ce diplôme, créé par ['Association Fran-
çaise du Froid, a eu une grande répercussion et un grand succès. Le nombre
des inscriptions, déjà reçues pour l'année courante, dépasse 90 et les candi-
dats ne sont pas seulement des Ingénieurs français sortant de nos grandes
Ecoles de Paris et de province, mais aussi dos Ingénieurs allemands, belges,
espagnols, italiens, roumains et russes.
Le numéro 22 (janvier 1905) de « l'Agriculture pratique des pays
chauds » se trouve épuisé en numéros séparés. Nous informons nos
lecteurs qui pourraient disposer de ce numéro que nous serons
heureux d en reprendre les exemplaires en bon état au prix de
2 francs l'un. (A. Challamel. éditeur, 17, rue Jacob, Paris.)
— IX
a
O. FAZENDEIRO "
Revista Mensal de Agricultura, Industria e Commercio
S'adressant spécialement aux planteurs de Café
Directeur : Dr. Augusto Kamos
Rédacteur-Gérant : Dr. L. Granato
Abonnement annuel 20 § 000
ADRESSE : CAIXA POSTAL, N° 355, S. PAULO, BRESIL
MODELE de la BOUTEILLE ou VERITABLE
► iiirrt K,,Ii'1,l!8,■5'",,*
^K1J«iaiilihIÎ;faaTlB":ijn!(1ij-Biiï;o'iiii
ELIXI
Tonique Antiglaireux
D GUILLIÉ
Employé avec succès
depuis plus de 90 ans
comme purgatif et dépuratif.
et contre les maladies
du Foie, de l'Estomac,
du Cœur, de la Peau,
Goutte, Rhumatismes,
Grippe ou Influenza,
les Vers intestinaux, et
toutes les maladies oc-
casionnées, par la Bile
et les Glaires.
PRIX: Bout.6fr.; 1/2 Boat. 3 fr 50
Dépôt Dr PAUL GAGE Fils
9 r ûeGreneile-si Germain, paris
ET DA.NS TOUTES LES PHARMACIES.
asea
Un Livre Pratique
ur les Possesseurs de Chevaux et de Béta
ViTÉRiNAIffiPOPULAIREl
NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE
Superbe volume de 540 pages, avec 130 figures
;&rJ.>E.GOMBAULT,Ix-Td<riaùro4eiHmideFruee]
Dans cet ouvrage, sont décrites les
Ma!adies,lneYaux..Jéîai!,*Cniens
avec lescauses, les symptômes, le traitement
rationnel.Viennent ensuite :Ialoi sur les vices
îrèdnibltolres avec conseils aux acheteurs,
la police sanitaire des animaux.la connais-
sance de l'âge avec de nombreuses figures,
les divers systèmes deferrures et les formules
des médicaments les plus usuels.
■ •>■ —
Prix : fc» f Q K rr&ncopeste.ceDtremaDé&t&dreistàE.GOMBAULT,
O OO à NOGENT-SUR-MARNE (France)
DE INDISCHE MERCUUR
-:- -:- (MERCURE INDIEN) -:- -:-
Feuille coloniale hebdomadaire, le meilleur organe pour le commerce,
l'agriculture, l'industrie et l'exploitation minière dans les Indes orientales et occi-
dentales (Java, Sumatra, Célèbes, Bornéo — Suriname et Curaçao).
DE INDISCHE MERCUUR publié en hollandais, la langue courante de ces
régions, est considéré comme le principal intermédiaire de tous ceux étant en rela-
tions avec les Indes néerlandaises ou désirant les créer dans les colonies.
Abonnement annuel 1rs. 25. — (Union Postale).
* AMSTERDAM. J. H. DE BUS8Y, éditeur. *
- X —
15 West 38,h, NEW-YORK
Un an : 3 dollars < 15 f r ) - Le /V" : 35 cents (1 fr. 80)
Grande Revue Mensuelle
du CAOUTCHOUC et de la GUTTA-PERCHA
en anglais
Commerce — Fabrication - Culture
Avis nux Auteurs et Éditeur* :
La Direction du India Rubber World désire
réunir dans sa bibliothèque tout ce qui se publie
sur le caoutchouc et la gutta, en quelque langue
que ce soit.
li'AgtûeoltUtfa
Coloniale
Organo de//' Istituto Agricolo Coloniale Italiano
e de//' Ufficio agrario sperimentale dell' Eritrea
Si pubblica in Firenze 6 volte ail' anno.
Ogni fascicolo consta di non meno di
65 pagine, con illustrazioni. — Prezzo
dell' abbonamento annuo : € 8 in Italia,
Colonia Eritrea, Somalia Italiana, e Be-
nadir ; f io per TEstero. — Un fascicolo
separato£ i,5o in Italia; £2 per l'Esté ro.
Il Bullettino pubblica memorie, arti-
coli, notizie originali di ogni génère,
riferentesi ail' agricoltura délie colonie
italiane,e dei paesi extra-europei aperti
alla colonizzazione.
D ire t tore :
Dr Gino Bartolommei Gioli
Redattore :
Dr Alberto Del Lungo
Ammmistrajione :
Piazza S. Marco 2 — Firenze
L'ÉCHO DU BRÉSIL
Journal hebdomadaire
Commercial, Industriel
Agricole et Financier
REDACTEUR EN CHEF :
Emmanuel SONDORF
PRIX DES ABONNEMENTS
Brésil, 1 an 7 $ 00°
Etranger, 1 an 10 francs
ADMINISTRATION ET REDACTION \
76, Rua da Assemblea — Rio de Janeiro
BOLETÏM
da Real Associacâo Central
DA
Agricultura Portupeza
pub, icado sub a Direcçdo de
ANTOM .) DE GAMBOÀ R1VAIIA
.10 l;; VICT0K1N0 GOSZALVES DR M)l>\
ji JÏ'LIO HESAH T0R"E.S
1 fassieulas mensuaos
1 vol. de 400 pa?ir<<ns por anno
Assignalura (Uniâo Postal).
Numéro
1200 reis
200 »
Rua Garret, 95-70. LISBOA
X
« Lie Caoutchouc et la Gutta Pet*eha »
REVUE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIEL!. K
Organe officiel de l'Industrie du Caoutchouc en France
Fondée en 1904
PARIS
A. D. CILLARD, Fils, Directeur
49, Rue des Vinaigriers, 49 — PARIS
Cette Revue éditée sur un très grand format contient 40 pages de texte
Mémoires originaux et nombreuses études complètes
sur l'exploitation et les plantations de caoutchoucs
Prix de l'Abonnement : Franck, 20 fr. — Etranger, 26 fr.
■m
XI -
LiA
a
COLlliECTIOfi DE
L'Agriculture pratique des pays chauds "
COMPREND A CF. JOUR 14 VOLUMES
Juillet 1901 à Juin 1902 . . ' vol. in-So
Juillet 1902 à Juin 1903 . .
Juillet 1903 à Juin 1904 . .
Juillet 1904 à Décembre 1904
Janvier 1905 à Décembre 1905
Janvier 1906 à Décembre 1906
Janvier 1907 à Décembre 1907
Janvier 1908 à Décembre 1908
Janvier 1909 à Décembre 1909
(Envoi franco contre mandat-poste)
1 vol . in-8°.
20 fr.
20 fr.
20 fr
10 fr.
20 fr.
20 fr.
20 fr.
20 fr.
20 fr.
Les abonnements à P « Agriculture pratique des Pays
chauds » sont reçus :
A Paris, chez l'Editeur, 17. rue Jacob. — A Berlin, chez Dietrich
Reimer, 29 Wilhelm st. — A Rome, chez Loescher, corso 307. — A
Milan, chez Hœpli. — Au Caire, à la librairie Diemer. — A Hanoï, chez
Taupin et O. — A Rio de Janeiro, chez Briguiet et Gie. — A Mexico,
à la librairie Bouret. — A Amsterdam, chez de Bussy. — Et dans tous
les bureaux de poste.
En préparation
DICTIONNAIRE DES PLANTES
ÉCONOMIQUES & INDUSTRIELLES
DES
COLONIES FRANÇAISES
Espèces utiles et nuisibles. Description. Propriétés. Produits. Usages. Emplois.
Applications à V alimentation, V Agriculture, la Médecine, la Pharmacie, les
Arts et l'Industrie. Noms scientifiques, synonymes. Noms usuels et coloniaux.
PAR
Jules GRISARD
ANCIEN SECRÉTAIRE CENERAL DE LA SOCIETE NATIONALE d' ACCLIMATATION
CONSERVATEUR DU MUSEE COMMERCIAL DE l/OFFICE COLONIAL
L'OUVRAGE COMPLET Ef4 SOUSCRIPTION : 50 FR-
Comprenant : le Dictionnaire proprement dit ; 2 volumes de 1000 pages chacun ;
1 volume Index des noms vulgaires.
DEMANDER LA NOTICE DÉTAILLÉE
A. CHALLAMEL, Éditeur, 17, rue Jacob. — PARIS
XII —
Les FILS de A. PIAT* & C"
85, rue Saint-Maur — PARIS
GAZ PAUVRE
par le gazogène OPTIMUS
et le moteur BENZ
Transmissions légères
pour les Colonies
Modèle du flacon des véritables
PILULE^PURGATIVES
du Dr GUILLIÉ
^ii
Ces Pilules à base
d'extrait d'ELIXIR TO-
NIQUE ANTIGLAIREUX
du D' GUILLIE sont
employées avec succès
comme Purgatif et
Dépuratif dans les
maladies du Foie, de
l'Estomac, du Cœur,
Goutte. Rhumatis-
mes, Fièvres Palu-
déennes et Perni-
cieuses, la Grippe
ou ïnfluenza, les Ma-
ladies de la Peau,
ie6 Vers intestinaux
et toutes les maladies
occasionnées par la Bile et les Glaires.
Dr Paul GAGE fils, Pharmacien de 1" classe
9, rue de Grenelle-Saint-Germain. — PARIS
et dans toutes les Pharmacies
KJules dirtrari
0E1IXIRTONIQU
a Mi- glaireux
DU DTGU1LLIÉ
FVix ou FkAcoM
3fr50
m
LE
BLOCK-NOTES
est l'appareil photographique
IDEAL
de la Femme
de l'Artiste
du Touriste
AUX COLONIES
CONSTRUCTION ENTIÈREMENT MÉTALLIQUE
Rigidité absolue. — Volume réduit
Poids : 325 gr.
Tient dans le gousset du gilet
Formats 4 \4 X6 — 6 % X 9 — 45 X 107 — 6/ i3
Société des Etablissements
57 -59; Rue Saint-Roch, Paris 1er
Association Amicale des Anciens Elèves
de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture Coloniale
Siège Social : NOGENT SUR-MARNE (Seine)
(ingénieurs d'agriculture coloniale)
L'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale recrute ses ('-levé-, parmi les diplômés des Ecoles supérieures
d'Agriculture de France el de Tunisie el les licenciés ès-sciences.
Elle les prépare à la pratique de la direction des entreprises agricoles et technologiques coloniales.
Ces ingénieurs présentent donc au poinl de vue théorique el pratique toutes les garanties que les pro-
priétaires ou les sociétés d'exploitation coloniales peuvent exiger de leurs directeurs techniques.
L As-.ori.iii,, 11 esl en mesure de faciliter les relations entre les intéressés el sis membres en donnant
tous les renseignements nécessaires.
[Adresser la correspondance au Président de l'Association, à Nogent-sur Marne, Seine).
- i -
MACHINES pour PRODUITS COLONIAUX T™«îïï.™
DÉCORTIQUEURS, ÉCOSSEURS, TRIEURS, CRIBLEURS, TAMISEURS
POLISSEURS, MÉLANGEURS, BROYEURS, CONCAS3EURS, MOULINS à MEULES
et à CYLINDRES, RAPES, ÉLÉVATEURS, BLUTERIES, TAMIS en tous genres, etc.
POUR
Amandes, Denrées, Graines, Grains, Fruits, Légumes secs et verts,
Café, lliz, Riciu, Arachides, Cacao, Thé, etc.
Machinerie complète pour F ECU LE RI ES DE MANIOC et Industries similaires -
P H FRAI T Constructeur-Mécanicien, Breveté, 197, boul. Voltaire, Paris-XIc
■ I LbIIMU !■ I 9 Anciennes Maisons RADIDIER, SIMONEL, CHAPUIS, MOYSE ET LHULLIER réaoiei
Renseignements gratuitement. — Devis — Installations générales
LIBRAIRIE
IMPRIMERIE - PAPETERIE
Ancienne Maison J. E. CRÉBESSAC
G. TAUPIN & Cie, Successeurs
50, rue Paul Bert - HANOÏ (Tonkin)
OUVRAGES NOUVEAUX PAR CHAQUE COURRIER
?APIERS — IMPRESSIONS EN TOUS GE'NRES
ARTICLES E-E BUREAU
CONSTRUCTION ET INSTALLATION DE MACHINES
POUR TOUTES LES INDUSTRIES DU LAIT
HOMOGENEISATEUR
Breveté S.G.D G. dans 39 puissances
Appareils pour conserver, transporter et exporter
le lait et la crème sous tous les climats
A.6AULIN
170. Hue llichcl-Bizot — PARIS l'i
GRAND PRIX
aux Expositions Universelles de Liège, Milan, Londres et Saragosse
Adresse tèlèg. : Gaulinette Paris
Codes têlég. : Lieber et A. Z.
ENVOI FRANCO DU CATALOGUE GÉNÉRAL
SOCIÉTÉ ANONYME
Capit
LOCOMOTIVES,
MOTEURS
GAZOGÈNES
DE 20
65, Rue cTAmsterdarr
1 DES ATELIERS DU
al : 2.500.000 francs
MACHINES A
THIRIAU
VAPEUR
BE
ne : 200-72
LETOM
A 2.000 CHEVAUX
i, PARIS — Télépho
— Il —
Si vous désirez
acheter
UN APPAREIL
PHOTOGRAPHIQUE
adressez-vous
a la
Section de Photographie
des
(Etablissements
Poulenc frères
19, Rue du 4 Septembre. - PARIS
Vous y trouverez les
APPAREILS
Français et Etrangers
les plus réputés
I,
CflTflkOOUE GÉ^iÉ^AH
franco but- demande
LAYOURA
Bulletin
de la
Société Nationale
d'Agriculture
Ruas da Alfandega, n° 102
RIO-DE-JANEIRO (Brésil)
REVUE MENSUELLE
publiée en portugais
II» ANNEE
Tirage : 5.0O0 exemplaires
Im Verlag des
Kolonial-WirtschaftlichenKomitees
Berlin NW. 7, Unter den Linden 40, erscheinen :
Der Tropenpflanzer.
Zeitschrift fur tropische Landwirtschaft mit
den wissenschaftlichen und praktischen Bei-
heften. Monatlich. io Jahrgang.
Preis Mk. io. — pro Jahr
Kolonial-Handels-AdreBbuch.
io Jahrgang. Preis Mk. i.5o
WestafrikanischeKautschuk-Expedition
H. Schlechter. Mit i3 Tafeln und i/j Abhil
dungen im Text. Preis Mk. 12.-
Expedition nach Zentral-und Sûdamerika
Dr. PreuB. Mit 20 Tafeln, 1 Plan und 78 Ab
bildungen im Text. Preis Mk. 20.—
Kunene-Zambesi-Expedition.
H. Baum. Mit 1 Buntdruck, 12 Tafeln und
108 Abbildungen im Text. Preis Mk. 20.—.
Samoa-Erkundung.
(ich. Keg.-Rat. Prof. Dr. Wohltmann. Mil
20 Tafeln, 9 Abbildungen und 2 Karten.
Preis Mk. 5. — .
FischfluB-Expedition.
Ingénieur Alexander Kuhn. Mit 37 A^hlldun-
gen und 2 Karten. Preis Mk. 3. —
Die Wirtschaftliche Erkundung einer ost
afrikanischen Sùdbahn. f 3^-»
Paul Fucbs. Mil lyi Abbildungen, 3 Skizzen
im Text und 3 Karten. Preis Mk. I\. — .
ill
CHEMINS DE FER DE PARIS-LYON-MEDITERRANEE
Services directs entre PARIS et le MAROC (via Marseille).
Billets simples de Paris à Tanger valables i5 jours.
Par les paquebots de la Compagnie de Navigation Mixte (Touache), via Oran,
ire classe, 196 fr. ; 2e classe, 1 35 fr, ; 3' classe 92 fr.
Par les paquebots de la Compagnie Paquet, ire classe, 196 fr ; 2« classe, i35 fr.
Ces prix comprennent la nourriture à bord des paquebots.
Arrêts facultatifs sur le réseau P.-L M. Franchise de bagages; en chemin de
fer, 3o kilog ; sur les paquebots : 100 kilog., en i»'8 classe, 2e classe, Go kilog.,
3e classe, 3o kilog. Enregistrement direct des bagages de Paris à Tanger, ou réci-
proquement.
Délivrance de billets : Paris à la gare de P.-L. -M. ; à l'agence de la Compagnie de
Navigation Mixte, chez M. Desbois, 9, rue de Rome etdans'les bureaux de la Société
Générale de Transports Maritimes à vapeur, 3, rue Ménars, pour les parcours
à effectuer par les paquebots de la Compagnie Paquet.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par de nombreux trains
rapides et de luxe composés de confortables voitures à boggies.
L'HIVER A LA COTE D'AZUR
Billets d'aller et retour collectifs, 5e et 3e classes
Valables jusqu'au 15 Mai 1911
délivrés du ier octobre au i5 novembre, aux familles d'au moins trois personnes
par les gares P.-L. -M., pour Cassis et toutes les gares P.-L. -M., situées au-delà
vers Menton. Parcours simple minimum : 4oo kilomètres. (Le coupon d'aller
n'est valable que du 1"' octobre au i5 novembre 1 91 0. j
Prix : Les deux premières personnes paient le plein tarif, la 3e personne bénéficie
d'une réduction de 5o 0/0, la 4e et chacune des suivantes d'une réduction de 76 0/0.
Arrêts facultatifs. Demander les billets quatre jours à l'avance à la gare de départ.
Des trains rapides et de luxe composés de confortables voitures à bogies des-
servent, pendant l'hiver, les stations du littoral.
NOTA. — Il est également délivré, dans les mêmes conditions, des billets d'aller
et retour de toutes gares P.-L. -M aux stations hivernales des Chemins de fer du
Sud de la France (San Salvadour, Le Lavandou, Cavalaire, Saint-Tropez, etc.).
De Paris aux ports au-delà de Suez ou à, New-York, ou vice-versa
Billets d'aller et retour « Paris-Marseille » (ou vice-versa), /re, 2", 3e classes
Valables un an
délivrés conjointement avec les billets d'aller et retour de passage de ou pour
Marseille aux voyageurs partant de Paris pour les ports au-delà de Suez ou
pour New- York, ou de ces ports pour Paris.
Prix : ire cl.: i44 fr- 80; 2e cl.: io4 fr. 25; 3e cl.: 67 fr. g5 (via Dijon-Lyon, ou
Nevers-Lyon ou Nevers-Clermont). Ces billets sont émis par la Cu des Messageries
Maritimes, par les Chargeurs Réunis, ainsi que par la Cie Cyprien Fabre.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont reliés par des trains rapides et
de luxe composés de confortables voitures à bogies. — Trajet rapide de Paris à
Marseille en 10 h. 1/2, par le « Côte d'Azur-rapide » (ire classe).
— IV
Oliver
JVTaehine à Éetutatte Visible
UNE
MACHINE A ÉCRIRE
MODERNE
DOIT
SE DISTINGUER
PAR
SA
SIMPLICITE
SA
SOLIDITÉ
SA
RAPIDITE
EIiLtE H'EST PAS PllVS CHÈ^E ET ELtLtE EST MEILiliEUÇE
DÉP1 N° i
Tbe OHVeF TypeiUf îter G° II" 3, Rue de Grammont, PARIS
BIFURCATED & TUBULAR RIVET C° Ld LONDRES
RIVETS BIFURQUES & TUBULAIRES
Demandez tous renseignements à la C'e
CONFECTION
de tous
Articles de voyage
Sellerie
Maroquinerie, Chaussures
REPARATION
de
Courroies, Harnais
Ceintures
Valises, etc., etc.
*
*
y
Hïïïïïïïï
MACHINES A RIVER de tous modèles
*
*
Envoi franco du Catalogue sur demande, O" COSMOS, 3, rue deGrammont, Paris
— V —
BIBLIOGRAPHIE
ET
INFORMATIONS
Les Kolatiers et les noix de Kola, par Aug. CHEVALIER et
Em. PEKR.OT, fascicule VI des Végétaux utiles de l'Afrique tropicale
française, publication dirigée par M. Aug. CHEVALIER, Docteur
ès-sciences, chargé de Missions, i volume in-8° 486 pages, 20 francs.
Ce sixième fascicule de la publication si estimée, dirigée par M. Aug. Che-
valier mérite une place toute spéciale par son importance et l'intérêt que
présente le sujet traité.
Depuis le début de ses explorations en Afrique il ne s'est guère écoulé
d'années sans que l'auteur ait été amené à faire quelques observations
relatives aux Kolatiers et aux noix de Kola et les spécimens botaniques du
genre Cola recueillis au cours des diverses missions de M. Aug. Chevalier
remplissent actuellement six gros cartons d'herbier. De nombreuses notes
ont été prises sur place et les espèces observées ont été décrites sur le vif.
C'est surtout dans les Colonies françaises de l'Ouest-Africain que M. Che-
valier a pu faire au cours de son voyage 1 908-1910 d'importantes constata-
tions relatives à la distribution des Kolatiers et à leur culture : la région
des sources du Niger, le Kissi, le Kouranko, le Pays des Tomas et des
Guerzés, les hauts bassins de la Nuon, du Cavally et du Sassandra habités
parles Dans ou Djolas et par les Touras, enfin le pays des Ngans sont par
excellence les pays producteurs de noix de Kola, aussi leur prospection bota-
nique a été des plus intéressantes.
M. Perrot, professeur de l'Ecole Supérieure de Pharmacie, a apporté à
M. Chevalier sa précieuse collaboration; personne n'était mieux qualifié que
lui pour traiter la branche relative à la Chimie, la Pharmacologie et la
Physiologie des Kolas, il Ta fait en quatre chapitres : Anatomie, Chimie,
Action Physiologique, Usages et formes pharmaceutiques.
Ainsi que le souhaite M. Aug. Chevalier, cet ouvrage apportera des données
précises aux médecins, aux naturalistes, aux colons et aux fonctionnaires
(Voir suite de la Bibliographie, page V1I1.)
— VI —
CHEMINS DE FER DU NORD
STATIONS BALNEAIRES ET THERMALES
Du jeudi précédant les Rameaux au 3i octobre toutes les gares du Chemin de
fer du Nord délivrent des billets à prix réduits, à destination des stations bal-
néaires et thermales du réseau, sous condition d'effectuer un parcours minimum
de ioo kilomètres aller et retour.
BILLETS COLLECTIFS DE FAMILLE, valables 33 jours, prolongeâmes
pendant une ou plusieurs périodes de i5 jours (réduction de 5o o/o à partir de la
4" personne ;
BILLETS HEBDOMADAIBES ET CABNETS d'aller et retour individuels,
valables 5 Jours, du vendredi au mardi et de l'avant veille au surlendemain des
fêtes légales (réduction de 20 à 44 °/°! '■>
Les carnets contiennent 5 billets d'aller et retour qui peuvent être utilisés à une
date quelconque dans le délai de 33 jours ;
CABTES D'ABONNEMENT, valables 33 jours, (réduction de 20 0/0 sur
le prix des abonnements ordinaires d'un mois) à toute personne prenant deux billets
ordinaires au moins ou un billet de saison pour les membres de sa famille.
Pour les stations balnéaires seulement :
BILLETS D'EXCUBSION individuels ou de famille de 2« et 3e classes, des
dimanches et jours de fêtes légales, valables une journée dans des trains désignés
(réduction de 20 à 70 0/0).
Pour tous renseignements, consulter le livret-guide Nord ou s'adresser dans les
gares et bureaux de ville de la Compagnie.
CHEMIN DE FER DE PARIS A ORLÉANS
Relations entre Paris et l'Amérique du Sud
par service combiné
entre la Compagnie d'Orléans et la Compagnie des Messageries Maritimes.
Billets simples et d'aller et retour, ire classe, entre Paris-Quai d'Orsay et Bio-de-
Janeiro, Santos, Montevideo et Buenos- Agrès (via Bordeaux et Lisbonne) ou récipro-
quement.
Faculté d'embarquement ou de débarquement à Bordeaux ou à Lisbonne (1) sur les
paquebots de la Compagnie des Messageries Maritimes.
prix: voyageurs au-dessus de 12 ANS
De ou pour Paris-Quai d'Orsay :
Bio-de- Janeiro Billets simples: 890 fr. 85 (1) Aller et retour: i.4i8fr.8o
Santos » 915 fr. 85 (1) » 1.458 fr. 80
Montevideo ou Buenos- Agrès. » i.o4o fr. 85 (1) » i.658fr. 80
(1) Dans le cas d'emprunt de la voie de fer entre Bordeaux et Lisbonne, en raison
de l'augmentation de l'impôt du Gouvernement espagnol, les prix totaux doivent être
augmentés de 2 peselas 85.
Durée de validité : (a) des billets simples, /j mois ; (6) des billets d'aller et retour,
un an. Faculté de prolongation pour les billets aller et retour.
Enregistrement direct des bagages pour les parcours par fer.
Faculté d'arrêt, tant en France, qu'en Espagne et en Portugal, à un certain nombre
de points.
La délivrance des billets a lieu exclusivement au Bureau des Passages de la Com-
pagnie des Messageries Maritimes, i4, boulevard delà Madeleine, Paris.
— VII —
CHEMINS DE FER
DE PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE
CARTES D'EXCURSIONS
/re, se et 3* classes (Individuelles ou de famille)
dans le Dauphiné, la Savoie, le Jura, l'Auvergne et les Cévennes
Emission dans toutes les gares du réseau, du Jeud i qui précède la Fête des
Rameaux au Lundi de Pâques.
Ces cartes donnent droit à :
— La libre circulation pendant i5 ou 3o jours sur les lignes de la zone
choisie.
— Un voyage aller et retour, avec arrêts facultatifs, entre le point de départ et
l'une quelconque des gares du périmètre de la zone. Si ce voyage dépasse 3oo kilo-
mètres, les prix sont augmentés pour chaque kilomètre en plus de: o fr. o65 en
ire classe ; o fr. o45 en 2e classe ; o fr. o3 en 3e classe.
Les cartes de famille comportent les réductions suivantes sur les prix des
cartes individuelles : 2e carte: 10 0/0; 3e carte: 20 0/0; 4e carte: 3o 0/0;
5e carte : l\o 0/0 ; 6e carte et les suivantes : 5o 0/0.
La demande de cartes doit être faite sur un formulaire (délivré dans les gares)
et être adressé, avec un portrait photographié de chacun des titulaires, à Paris :
6 heures avant le départ du train, 3 jours à l'avance dans les autres gares.
CHEMINS DE FER DE L'ETAT
PARIS A LONDRES
via Rouen, Dieppe, et Newhaven, par la gare Saint-Lazare.
Services rapides tous les jours et toute l'année (dimanches et fêtes compris
Départs de Londres 1 Victoria),
Départs de Paris (Saint-Lazare ,
10 h. 20 matin (ire et 2« classes)
et 9 h. 20 soir (1" 2e et 3e classes)
10 h. matin (lreet 2e classes)
London Bridge et Victoria
et 8 h. 45 soir (lre 2" et 3« classes
TRAJET DE JOUR EN 8 H.'4o. - GRANDE ECONOMIE
Billets simples valables 7 jours.
lre classe : 48 fr. 25 — 2e classe : 35 fr. — 3e classe : 23 fr. 25.
Billets d'aller et retour, valables un mois.
I" classe : 82 fr 75. — 2e classe : 58 fr. 75. — 3e classe : 41 fr. 50.
Aijèts, sans supplément de prix, à toutes les gares sur le parcours, ainsi qu'à Brighton.
Les trains du service de jour entre Paris et Dieppe et vice-versa comportent des voi-
tures de ire classe et de 2° classe à couloir avec W -C. et toilette, ainsi qu'un wagon-
restaurant; ceux du service de nuit comportent des voitures à couloir des trois classes
avec W.-C et toilette Une des voitures de ire classe à couloir des trains de nuit comporte
des compartiments à couchettes (supplément de 5 fr. par place). Les couchettes peuvent
être retenuesà l'avance aux gares de Paris et de Dieppe moyennant une surtaxe de 1 fr.
par couchette.
Billets d'aller et retour valables pendant quatorze jours. Délivrés à
l'occasion des fêtes de Pâques, de la Pentecôte, de l'Assomption et de Noël.
lrecl. : 49 fr.. 05 ; 2e cl. : 37 fr. 80; 3a cl. : 32 fr. 50.
Pour plus de renseignements, demander le bulletin spécial du service de Paris à Londres,
que la Compagnie de l'Etat envoie franco à domicile sur demande affranchie adressée au
service de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris.
— VIII —
BIBLIOGRAPHIE (suite)
coloniaux qui cherchent de plus en plus à tirer parti des ressources de nos
Colonies.
Le livre de MM. Chevalier et Perrot est illustré de nombreux dessins dans
le texte et de photogravures hors texte, il est de plus accompagné de
16 planches hors texte en phototypie, et de 2 cartes hors texte en couleurs,
la première de ces cartes donne la « Répartition Géographique des Kolatiers,»
dans nos possessions africaines, l'autre la distribution géographique du
« Cola Mitida » en Afrique occidentale française.
The Physiology et Diseases of Henea Brasiliensis. The Premier
plantation Rubber Trae, par T. PEÏCH, R. Se, RA. Myeologist to the
Governement of Ceylan, 1 volume in-8° de 3oo pages avec 18 planches en
couleurs, Londres 7/6.
La République d'Haïti telle qu'elle est. Aperçus : Historique, Géogra-
phique, Ethnographique, Politique, Administratif, Agricole, Pastoral,
Economique, Minier, Intellectuel, Législatif, Financier, Médicinal, par
Sténio VINCENT, Ancien Secrétaire de la Légation d'Haïti à Paris, Com-
missaire du Gouvernement Haïtien à l'Exposition de Bruxelles, 1 volume
in-8° illustré de nombreuses photographies, 7 fr. 5o.
Carte générale de L Afrique Equatoriale française, dressée par
ordre de M. le Gouverneur général MERLIN, à l'échelle de 1.000.000e par
G. DELINGETTE. — Feuille IV. Gabon et Moyen-Congo. 1 feuille
100 X i3o tirée en 5 couleurs, prix: G francs, frais de port en sus.
Le numéro 22 (janvier 1905) de « l'Agriculture pratique des pays
chauds » se trouve épuisé en numéros séparés. Nous informons nos
lecteurs qui pourraient disposer de ce numéro que nous serons
heureux d en reprendre les exemplaires en bon état au prix de
2 francs l'un. (A. Challamel. éditeur, 17, rue Jacob, Paris.)
— IX
a
O. FAZENDEIRO »
Revista Mensal de Agricultura, Industria e Commercio
S'adressant spécialement aux planteurs de Café
Directeur : Dr. Augusto Ramos
Rédacteur-Gérant : Dr. L. Granato
Abonnement annuel
20 S 000
ADRESSE : CAIXA POSTAL, N° 355, S. PAULO, BRESIL
ce
MODELE de la BOUTEILLE d:j VERITABLE
*l^> Kl (t.nfftlJ Alt *£>*■•**
^- -il
ELIXIR
Tonique Antiglaireux
du
D GU1LLIÉ
Employé avec succès
depuis plus de 90 ans
comme PURGATIF et DÉPURATIF,
et contre les maladies
du Foie, de l'Estomac,
du Cœur, de la Peau,
Goutte, Rhumatismes,
Grippe ou Influenza,
les Vers intestinaux, et
toutes les maladies oc-
casionnées, par la Bile
et les Glaires.
PRIX: Bout.6fr.; 1/2 Bout. 3 fr 50
Dépôt Dr PAUL GAGE Fils
9 r de Grenelle-st Germain, PARIS
ET DA3S TOUTES LES PHAtlMAHIES.
Un Livre Pratique '
ÎPour les Possesseurs de Chevaux et de Bétail
X.ES
VÉTÉRINAIRE POPULAIRE
NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE
Superbe volume de 540 pages, avec 130 figures
[pu J.-E. GO MB AULT,U-Té«riMir« des bru Mmu
(•«r» — „•-** - . .7-.-^.-^ ~w..-r '_>*-- --siî
Dans cet ouvrage, sont décrites les
i Malafe.J&svm.JetaiLJîiiens
avec !;; causes, ies symptôme 3, le traitement
rationneî.Viennent ensuite :1a loi surles vices I
rèdhlbltolres avec conseils aux acheteurs,
la police sanitaire des animaux, la connais-
sance de l'âge avec de nombreuses figures,
les divers systèmes de ferrures et les formules
des médicaments les plus usuels.
Prix : Cf ' O K ^t4Ilt0 P,sle .«at» mai fat tdrcisi à E.GOMBAULT, ,1
,0 OOàNOGENT-SUR-MARNE(France)|
DE INDISCHE MERCUUR
-:- -:- (MERCURE INDIEN) -:- -:-
Feuille coloniale hebdomadaire, le meilleur organe pour le commerce,
l'agriculture, l'industrie et l'exploitation minière dans les Indes orientales et occi-
dentales (Java, Sumatra, Célèbes, Bornéo — Suriname et Curaçao).
DE INDISCHE MERCUUR publié en hollandais, la langue courante de ces
régions, est considéré comme le principal intermédiaire de tous ceux étant en rela-
tions avec les Indes néerlandaises ou désirant les créer dans les colonies.
Abonnement annuel frs. 25. — (Union Postale).
* AMSTERDAM. J. H. DE BUSSY, éditeur. *
— X —
IflDlA KUBBER WOHliD
15 West 38'\ NEW-YORK
Un an: 3 dollars < 15 fr )- Le /V» ; 35 cents il fr. 80)
Grande Revue Mensuelle
du CAOUTCHOUC et de la GUTTA-PERCHA
en anglais
Commerce — Fabrication — Culture
Avis aux Auleiiro et Rdileiiro :
La Direction du India Rubber World désire
réunir dans sa bibliothèque tout ce qui se publie
sur le caoutchouc et la gutta, en quelque langue
que ce soit.
Ii'AcjMeoltui*a
Coloniale
Organo dell' Istituto Agricolo Coloniale Italiano
e dell' Uïïicio agrario sperimentale dell' Eritrea
Si pubblica in Firenze 6 volte ail' anno.
Ogni fascicolo consta di non meno di
65 pagine, con illustrazioni. — Prezzo
dell' abbonamento annuo : € 8 in Italia,
Colonia Eritrea, Somalia Italiana, e Be-
nadir; £ io per TEstero. — Un fascicolo
separato£ i,5oin Italia; € 2 per l'Estero.
Il Bullettino pubblica memorie, arti-
coli, notizie originali di ogni génère,
riferentesi ail' agricoltura délie colonie
italiane, e dei paesi extra-europei aperti
alla colonizzazione.
Direttore :
Dr Gino Bartolommei Gioli
Redattore :
Dr Alberto Del Lungo
Amministrapone :
Piazza S. Marco 2 — Firenze
«
L'ÉCHO DU BRÉSIL
Journal hebdomadaire
Commercial, Industriel
Agricole et Financier
»
REDACTEUR EN CHEF :
Emmanuel SONDORF
PRIX DES ABONNEMENTS
Brésil, 1 an 7 $ 000
Etranger, 1 an 1 5 francs
ADMINISTRATION ET REDACTION :
75, Rua da Assemblea — Rio de Janeiro
BOLETIM
da Real Associacâo Central
DA
Agricultura Portugueza
pub/icado sub a DirecçAo de
ANTONIO DE GAMBOA RIVARA
JOSÉ VICT0R1N0 GONZALVES DE frOCSA
K JULIO CESAHT0RRE3
1 fassieulas mensuaes
1 vol. do 400 paginas por anno
1200 reis
200 »
Assiçnatura (Uniâo Postal).
Numéro
Rua Garret, 95-70. LISBoa
« Lie Caoutchouc et la Gutta Pe^eha »
REVUE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE
Organe officiel de l'Industrie du Caoutchouc en France
Fondée en 1904
4. D. CILLARD, Fils, Directeur
PARIS 49, Rue des Vinaigriers, 49 — PARIS
Cette Revue éditée sur un très grand format contient 40 pages de texte
Mémoires originaux et nombreuses études complètes
sur l'exploitation et les plantations de caoutchoucs
Prix
!
de l'Abonnement : France, 20 fr. — Etranger, 26 fr.
-*
XI —
LiA COLiLtECTIOri DE
" L'Agriculture pratique des pays chauds "
COMPREND A CR JOUR 1 4
Juillet 1901 à Juin 1902 . .
Juillet 1902 à Juin 1903 . .
Juillet 1903 à Juin 1904 . .
Juillet 1904 à Décembre 1904
Janvier 1905 à Décembre 1905
Janvier 1906 à Décembre 1906
Janvier 1907 à Décembre 1907
Janvier 1908 à Décembre 1908
Janvier 1909 à Décembre 1909
(Envoi franco contre mandat-poste)
VOLUMES
1 vol. in-8<>.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
10 fr
2 vol . in-8°.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
20 fr
Les abonnements à Y « Agriculture pratique des Pays
hauds » sont reçus :
»
A Paris, chez l'Editeur, 17. rue Jacob. — A Berlin, chez Dietrich
leimer, 29 Wilhelm st. — A Rome, chez Loescher, corso 307. — A
Iilan, chez Hœpli. — Au Caire, à la librairie Diemer. — A Hanoï, chez
^aupin et Cie. — A Rio de Janeiro, chez Briguiet et Cie. — A Mexico,
la librairie Bouret. — A Amsterdam, chez de Bussy. — Et dans tous
es bureaux de poste.
En préparation
DICTIONNAIRE DES PLANTES
ÉCONOMIQUES & INDUSTRIELLES
DES
COLONIES FRANÇAISES
Espèces utiles et nuisibles. Description. Propriétés. Produits. Usages. Emplois.
Applications à l'alimentation, l'Agriculture, la Médecine, la Pharmacie, les
Arts et l'Industrie. Noms scientifiques, synonymes. Noms usuels et coloniaux.
PAR
Jules GRISARD
ANCIEN SECRÉTAIRE GENERAL DE LA SOCIETE NATIONALE d'aCCLIMATATION
CONSERVATEUR DU MUSEE COMMERCIAL DE L'OFFICE COLONIAL
li'OUVRAGE COJVlPLiET BJi SOUSCRIPTION : 50 FR-
Comprenant : le Dictionnaire proprement dit ; 2 volumes de 1000 pages chacun ;
1 volume Index des noms vulgaires.
DEMANDER LA NOTICE DÉTAILLÉE
A. CHALLAMEL, Éditeur, 17, rue Jacob. — PARIS
- X —
ïjïDIA flflBBEft WOHliD
15 West 38"', NEW-YORK
Un an : 3 dollars < 15 f r ) - Le /V° : 35 cents (1 fr . 80)
Grande Revue Mensuelle
du CAOUTCHOUC et de la GUTTA-PERCHA
m anglais
Commerce — Fabrication - Culture
Avis imx Auteurs et Kiliteiif» :
La Direction du India Rubber World désire
réunir dans sa bibliothèque tout ce qui se publie
sur le caoutchouc et la gutta, en quelque langue
que ce soit.
Ii'Acjï?ieoltui*a
Coloniale
Or<gano rie//' Istituto Agricolo Coloniale Italiano
e dell' Uïïicio agrario sperimentale de//' Eritrea
Si pubblica in Firenze 6 volte ail' anno.
Ogni fascicolo consta di non meno di
65 pagine, con illustrazioni. — Prezzo
dell' abbonamento annuo : £ 8 in Italia,
Colonia Eritrea, Somalia Italiana, e Be-
nadir; £ io per TEstero. — Un fascicolo
separatoi i,5o in Italia; £ 2 per l'Estero.
Il Bullettino pubblica memorie, arti-
coli, notizie originali di ogni génère,
riferentesi ail' agricoltura délie colonie
italiane,e dei paesi extra-europei aperti
alla colonizzazione.
Direttore :
Dr Gino Bartolommei Gioli
Redattore :
Dr Alberto Del Lungo
Amministrafione :
Piazza S. Marco 2 — Firenze
L'ÉCHO DU BRÉSIL
Journal hebdomadaire
Commercial, Industriel
Agricole et Financier
»
REDACTEUR EN CHEF :
Emmanuel SONDORF
PRIX DES ABONNEMBNTS
Brésil, 1 an 7 $ 000
Etranger, 1 an 1 5 francs
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
75, Rua da Assemtalea — Rio de Janeiro
BOLETIM
da Real Associacâo Central
DA
Agricultura Portupeza
publicado sub a Direcçâo de
ANTONIO DE GAMROA RIVARA
JOSÉ V1CT0R1N0 GONZALVEvS DE MUSA
E .IDLK) CESAIt T0RRE3
1 fassieulas mensuaes
1 vol. de 400 paginas por anno
Assiçnatura (Uniâo Postal). . 1200 reis
Numéro 200 »
Rua Garret, 95-70. USBOA
X-
-*
« Lie Caoutchouc et la Gutta Pet*eha »
REVUE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE
Organe officiel de l'Industrie du Caoutchouc en France
Fondée en 1904
A. 0. CILLARD, Fils, Directeur
PARIS 49, Rue des Vinaigriers, 49 — PARIS
Cette Revue éditée sur un très grand format contient 40 pages de texte
Mémoires originaux et nombreuses études complètes
sur l'exploitation et les plantations de caoutchoucs
Prix de l'Abonnement : France, 20 fr. — Etranger, 26 fr.
XI —
llA COLiLiECTIOfi DE
" L'Agriculture pratique des pays chauds "
COMPREND A CF. JOUR I 4
Juillet 1901 à Juin 1902 . .
Juillet 1902 à Juin 1903 . .
Juillet 1903 à Juin 1904 . .
Juillet 1904 à Décembre 1904
Janvier 1905 à Décembre 1905
Janvier 1906 à Décembre 1906
Janvier 1907 à Décembre 1907
Janvier 1908 à Décembre 1908
Janvier 1909 à Décembre 1909
(Envoi franco contre mandat-poste)
VOLUMES
1 vol. in-8°.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
10 fr
2 vol. in-8<>.
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
—
20 fr
20 fr
Les abonnements à V « Agriculture pratique des Pays
chauds )) sont reçus :
A Paris, chez l'Editeur, 17. rue Jacob. — A Berlin, chez Dietrich
Reimer, 29 Wilhelm st. — A Rome, chez Loescher, corso 307. — A
Milan, chez Hœpli. — Au Caire, à la librairie Diemer. — A Hanoï, chez
Taupin et Cie. — A Rio de Janeiro, chez Briguiet et Cie. — A Mexico,
à la librairie Bouret. — A Amsterdam, chez de Bussy. — Et dans tous
les bureaux de poste.
En préparation
DICTIONNAIRE DES PLANTES
ÉCONOMIQUES & INDUSTRIELLES
DES
COLONIES FRANÇAISES
Espèces utiles et nuisibles. Description. Propriétés. Produits. Usages. Emplois.
Applications à l'alimentation, l'Agriculture, la Médecine, la Pharmacie, les
Arts et l'Industrie. Noms scientifiques, synonymes. Noms usuels et coloniaux.
PAR
Jules GRISARD
ANCIEN SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE d'aCCLIMATATION
CONSERVATEUR DU MUSÉE COMMERCIAL DE L'OFFICE COLONIAL
L'OUVRAGE COJVlPLiET EJSl SOUSCRIPTION : 50 FR.
Comprenant : le Dictionnaire proprement dit ; 2 volumes de 1000 pages chacun ;
1 volume Index des noms vulgaires.
DEMANDER LA NOTICE DETAILLEE
A. GHALLAMEL, Éditeur, 17, rue Jacob
PARIS
- XII -
Les FILS de A. PIAT* & C"
85, rue Saint-Maur — PARiS
GAZ PAUVRE
par le gazogène OPTIMUS
et le moteur BENZ
Transmissions légères
pour les Colonies
Modèle du flacon des véritables
PILULES PURGATIVES
du Dr GUILLIÉ
Ces Pilules à base
d'extrait d ELIXIR TO-
NIQUE ANTIGLAIREUX
du B' GUILLIE sont
employées avec succès
comme Purgatif et
Dépuratif dans les
maladies du Foie, de
l'Estomac, du Cœur,
Goutte, Rhumatis-
mes, Fièvres Palu-
déennes et Perni-
cieuses, la Grippe
ou ïnfluenza, les Ma-
ladies de la Peau,
le6 Vers intestinaux
et toutes les maladies
occasionnées par la Bile et les Glaires.
Dr Paill GAGE fils, Pharmacien del" classe
), rue de Grenelle-Saint-Germain. — PARIS
et dans toutes les Pharmacies
R *" ptrwaj,
LE
BLOCK-NOTES
est l'appareil photographique
IDEAL
de la Femme
de l'Artiste
du Touriste
AUX COLONIES
CONSTRUCTION ENTIÈREMENT METALLIQUE
Kigidité absolue. — Volume réduit
Poids : 325 gr.
Tient dans le gousset du gilet
Formats 4 % X6-6 « X 9 — 45 X 107 — 6 x i3
Société des Etablissements
GflUjWOflT
57 59, lae Saint-Roch, Paris I«'
Association Amicale des Anciens Elèves
de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture Coloniale
Siège Social : NOGENT-SUR-MARNE (Seine)
(ingénieurs Ii'm.IUCULTURE coloniale)
., . ' supérieure d Agriculture coloniale recrute ses élèves parmi les diplômés des Ecoles supérieures
t Culture de France el de Tunis,,. ,.| les licenciés ès-sciences.
réparée la pratique de la direction des entreprises agricoles el technologiques coloniales";
s présentent donc au point «le vue théoriq 1 pratique toutes les garanties que les proJ
;".r:s -"'■ - à exploitation coloniales peuvent exiger >\r leurs directeurs techniques.
' en mesure de Faciliter 1rs relations entre les im.Trsscs h ses membres m donnant
les renseignements nécessaires.
Adr» su r 1,1 correspondant
Président de l'Association, à Nogent-sur Marne, Seine)
LIBRAIRIE MARITIME ET COLONIALE
Augustin CHALLAMEL, Éditeur
1>, rue «Jacob, i* \iti-
OUVRAGES SUR LES COLONIES
l'Algérie, l'Orient.
PUBLICATIONS DE L'INSTITUT COLONIAL DE MARSEILLE
SOCS LA DIRECTION DU Dr Hf.CKF.L
Produits naturels dos (Colonies et cultures tropicales
PUBLICATIONS DO MINISTÈRE DES COLONIES
A l'occÀtSIOM de l'Exposition Universelle de 1900
OUVRAGES DE L'INSTITUT COLONIAL INTERNATIONAL DE BRUXELLES
ET DE LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES COLONIALES DE BELGIQUE
BIBLIOTHÈQUE D'AGRICULTURE COLONIALE
comprenant plus de 100 ouvrages
SUR
LES CULTURES TROPICALES
Et les productions des Colonies.
Le Catalogne spécial est envoyé franco sur demande.
PUBLICATION PÉRIODIQUE PONDES EN I9(»l
L'Agriculture pratique des Pays chauds
BULLETIN MKNSI EL DU JARDIN COLONIAL
ET DES JARDINS DESSAI DES COLONIES
Un numéro de 88 pages parait tous les mois
CHAQUE ANNÉE DEUX VOLUMES DE 528 PAGES
mi ni annuel Union postale .... 20 prancs
Le Catalogue gênerai est envoyé franco sur demande.
PROTAT PRJBRBS, IMPRIMEUR
New York Botanical Garden Libra
3 5185 00258 4371
£