Skip to main content

Full text of "L'Agriculture pratique des pays chauds"

See other formats


'*& 


MINISTÈRE    DES   COLONIES 

Jardin  colonial. 


L'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    DU    JARDIN    COLONIAL 

ET    DES    JARDINS    D'ESSAI 
DES     COLONIES    FRANÇAISES 


ONZIEME     ANNEE  —     1911 

PREMIER    SEMESTRE 


PARIS 
Augustin     CHALLAMEL,     Éditeur 

Rue   Jacob,    17 
Librairie  Maritime  et  Coloniale. 


MINISTERE    DES   COLONIES 

Jardin  colonial. 


L'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    DU    JARDIN    COLONIAL 

ET    DES    JARDINS     D'ESSAI 
DES    COLONIES     FRANÇAISES 


ONZIEME     ANNEE  —     1911 

PREMIER    SEMESTRE 


PARIS 
Augustin     CHALLAMEL,     Éditeur 

Rue   Jacob,    17 
Librairie  Maritime  et  Coloniale. 


L'AGRICULTURE    PRATIQUE 

DES    PAYS    CHAUDS 


BULLETIN  DU  JARDIN  COLONIAL 

ET    DES    JARDINS    D'ESSAI     DES    COLONIES    FRANÇAISES 
[ONZIÈME     ANNÉE  —  1911] 

PREMIER    SEMESTRE 


TABLE    DES    MATIERES 


Bulletin  de  janvier,  n°  94,  p.  1.  Bulletin  d'avril,  n°  97,  p.  265. 

Bulletin  de  février.  n°  95,  p.  89.  Bulletin  de  mai.  n°  98,  p.  353. 

Bulletin  de  mars,  n°  96.  p.  17.7.  Bulletin  de  juin,  n°  99,  p.  441. 


DOCUMENTS     OFFICIELS 

École  d'agriculture  coloniale. 74 

Afrique  équatoriale -60 

Dahomey 260 

Guinée  française 344 

Guyane 428 

Indo-Chine 166,  344,  428 

Madagascar 34;'» 

Nominations  et  Mutations. 
Personnel  agricole 82,3168,^260,  519 


[V  TABLE    DES    MATIERES 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


Par  noms  d'auteurs. 

A  m  mann.  —  Sur  l'existence  d'un  riz  vivace  au  Sénégal,  89. 

Berteau.  —  Un  riz  à  rhizomes  du  Sénégal,  265. 

Bret.  —  Le  Palmier  à  huile  à  la  Côte  d'Ivoire,  40. 

hi  sruisseaux  (P.  A.).  —  Les  espèces  du  genre  Citrus  existant  à  Anjouan,  157. 

Dubahd  (M.).  -  Cours  de  botanique  coloniale  appliquée,  18,  102,  214,  296, 
400,  497.  —  Remarques  fondamentales  sur  la  classifi- 
cation des  sidéroxylées,  333.  —  A  propos  de  quelques 
variétés  de  Soja,  422.  —  Sur  le  genre  Planchonella,  affinités, 
répartition  géographique,  513. 

Dubard  et  Eberhardt.  —  L'Erythrina  Indica  Lamk  en  Indo-Chine,  62. 

Dussert.  —  Taille  de  la   vanille  en   usage  à  Mayotte,  33.  —  L'agriculture  à 
Mayotte  et  aux  Comores,  206. 

Eberhardt.  —  Le  Sésame  de  l'Extrême-Orient,  353,  455. 

Engelhardt.  —  Sue  l'acclimatation  en  Sicile  du  Ficus  elastica,  155. 

l'un».  —  Fermentation  des  Tabacs  en  feuilles,  250. 

Henry  Yves).  -  Etude  économique  sur  la  région  du  Mono  (Dahomey),  194, 
315.  —  le  Maïs  africain,  370,  471. 

Ih  im    !)';.  —  Composition  minérale  de  jeunes  Castilloa  Elastica  (Caoutchoutier 
de  L'Amérique  Centrale),  510. 

Iiik  (G.).  —  Le  Soja,  sa  culture,  son  avenir,  .'>.">. 

•Ii  mi  m  i     II.    ei  Perrieb   de   La   Bathie.  —  Les  plantes  à  caoutchouc  de  l'ouest 

et   du    sud-ouest  de   Madagascar, 

177. 
Luc.  —  L'Agriculture  au  Congo  belge,  441. 

Poi-.Kf.i  in.     -  Plantes  médicinales  de  la  Guinée  française,  279,  387,  485. 

Reboul.  —  Les    Plantations  d'essences  à  caoutchouc   à   la    Martinique,  95.  — 

Culture  et  industrie  du  citron  à  la  Martinique,  337. 

Serre    P.).  --  Le  tabac  et  les  cigares  de  la  Havane,  1,  139,  232,  323,  395. 


Table  des  matières 


ETUDES   ET    MEMOIRES 

Sujets  traités. 

Botanique.  —  Cours  de  botanique  coloniale  appliquée  (Dubard),  18,  102,  214, 
296,  400,  497. 

Cacao.  —  Production  mondiale  du  Cacao  en  1908  et  1909,  67.  —  Production  du 
Cacao  au  Venezuela,  253. 

Caoutchouc.  —  Les  plantations  d'essences  à  caoutchouc  à  la  Martinique 
(Reboul),  95.  —  Sur  l'acclimatation  en  Sicile  du  «  Ficus 
elastica  »  (Engelhardt),  155. —  Les  Plantes  à  caoutchouc  de 
l'ouest  et  du  sud-ouest  de  Madagascar  (Jumelle  et  Perrier 
de  la  Bathie),  177.  — A  propos  des  Hevea  de  l'Afrique  occi- 
dentale, 249.  —  Composition  minérale  de  jeunes  plants  de 
Castilloa  Elastica  (Heim  et  Hébert),  510. 

Divers.  —  L'agriculture  au  Sénégal,  45.  —  L'Erythrina  Indica  Lamk  en  Indo- 
Chine  (Dubard  et  Eberhardt),  62.  —  Production  du  thé  aux  Indes, 
69.  —  Modifications  apportées  au  tarif  des  Douanes  (Chalot),  71.  — 
L'agriculture  en  Guinée,  118.  —  Production  du  sucre  en  Australie, 
158.  —  Maïs  et  Riz,  160.  —  Caoutchouc  et  peaux  de  bœufs  de 
Madagascar,  163.  —  Exportation  des  Hawaï  pendant  1908-1909  et 
1909-1910,  163.  —  Étude  économique  sur  la  région  du  Mono  (Daho- 
mey), 194.  —  L'agriculture  à  Mayotte  et  aux  Comores,  206.  —  Les 
Insectes  piqueurs  et  suceurs  de  sang  transmetteurs  de  maladies 
(Surcouf),  244.  —  Le  Coton  au  Texas,  253.  —  Récolte  du  Caout- 
chouc, de  l'ivoire,  de  la  cire  en  Abyssinie,  253.  —  Récolte  du 
Coton  en  Egypte,  253.  —  Notes  agricoles  sur  les  Hawaï,  309.  — 
Voyage  de  M.  R.  Thillard.  —  Renseignements  agricoles  sur  Java, 
340.  —  Remarques  fondamentales  sur  la  classification  des  sidé- 
roxylées  (Dubard),  333.  —  Exportation  des  îles  Philippines  en  1909, 
427.     • 

Fruits  tropicaux.  —  Les  espèces  du  genre  Citrus  existant  à  Anjouan  (Desruis- 
seaux), 157.  —  Culture  et  industrie  du  citron  à  la  Marti- 
nique (Reboul),  337. 

Maïs.  —  Le  Maïs  africain  (Y.  Henry),  370,  471. 

Palmier  à  huile.  —  Le  palmier  à  huile  à  la  Côte  d'Ivoire  (Bret),  40. 

Plantes  médicinales.  —  Plantes  médicinales  de  la  Guinée  française  (Pobéguin ), 

279,387.  185. 


VI  TABLE    DES    MATIÈRES 

Tabac.  —  Le  Tabac  et  Les  cigares  de  la  Havane  (Serre),  i,  139,  232,  323,  398. 
—  Fermentation  des  Tabacs  en  feuilles  (Filip),  250. 

liiz.        Sur  l'existence  d'un  riz  vivace  au  Sénégal  (Berteau),  265.  —  Un  riz  à 
rhizomes  du  Sénégal  (Berteau),  265. 

Sésame.  —  Le  Sésame  de  lExtrême-Orient  ^Éberhardt),  353-455. 

Soja.  —  Le  Soja,  sa  culture,  son  avenir  (Itié),  55.  —  Quelques  variétés  de  Soja 
(Dubard),  422. 

Vanille.  —  Taille  de  la  Vanille  en  usage  à  Mayotte  (Dussert),  33. 


TABLE    DES    MATIÈRES  VI! 


COURS     ET     MARCHÉS     DES     PRODUITS     COLONIAUX 

Caoutchouc,  coton,  café,  cacao,  matières  grasses,  textiles,  gommes,  poivre, 
ivoire,  bois,  83,  171,  262,  347,  435,  523. 


STATISTIQUES     COMMERCIALES 

Exportations  agricoles,  forestières  et  des  produits  de  la  mer,  dans  les  Colo- 
nies françaises,  170,  262,  346,  434,  519. 


MAÇON,  PROTAT  FRERES,  IMPRIMEURS 


Ile  Année  Janvier   1911  No  94 


MINISTERE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 

DU 

JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
au   Directeur  du   Jardin   Colonial,  Ministère  des  Colonies 


P  A  U  I  S 

Augustin    CHALLAMEL,     Éditeur 

Rue  Jacob,    17 
Librairie  Maritime   et  Coloniale 


Les  abonnements  partent  du  /er  Janvier 
Prix  de  l'Année  (Fiance,  Colonies  et  tous   pays  de  l'Union  postale).  — 20  fi 

La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
I  es  cita/ions  ou  reproductions  partielles  sont  autorisées   à  condition  de  mentionner  la    source 


h'T^-T'    SOCIÉTÉ     ANONYME    T^ST^ 

\  I    MKI>.    l>  A  lit.  I  N  I 

S 

\ 

S 

< 
S 
N 
S 
S 
S 
S 
\ 
\ 
S 
\ 


SOCIETE     ANONYME 

DES 

Engrais  Concentrés 

ENGId    (Belgique) 


Engrais  complets 

pour  Cultures 


tropicales 


PRODUITS 


Caoutchouc,  Canne  à  sucre,  \ 
Cacao,  Tabac,  Coton,  Ba-  ^ 
nane,  M  s.  Café,  Thé,  Mais,  ^ 
Vanille,  Indigo,  Ananas,  \ 
Orangers,  Citronniers,  Pal-  ^ 
//tiers,  etc. 


P^ 


Tabac. 


Superphosphate  concentré  ou  double 

/j3/5o  °/0  d'acide  phosphorique  soluble. 

Phosphate    de    potasse.    38   «/„   d'acide 
phosphorique,  26  °  0  de  potasse. 

Phosphate  d'ammoniaque.  43  %  d'acide 
phosphorique,  6  °  .,  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  20  21.  Nitrate  de  soude,  i5/i6. 

Nitrate  de  potasse.  /,/,  0  D  de  potasse,  i3  o/0  d'azote. 

Sulfate  de  potasse,  96.  —  Chlorure  de  potasse,  95  »/0. 


Canne  à  sucre. 


! 

s 
s 

! 

N 
N 
S 
N 
\ 
N 
N 
\ 
\ 
\ 


L'AGKICULTURE    PRATIQUE 

DES    PAYS   CHAUDS 


BULLETIN  MENSUEL  DU  JARDIN  COLONIAL 

ET    DES     JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES    FRANÇAISES 


lie  année  Janvier    1911  No  94 


SOMMAIRE 


Paçes 


Le    Tabac   et   les   cigares   de    la    Havane,   par    M.    Paul    Serre, 

Correspondant  de  la  Société  Nationale  d'Agriculture i 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  (suite) 18 

Taille  de  la  vanille  en  usage  à  Mayotte,  par  P.  Dussert,  Ingénieur 

d'Agriculture  Coloniale 33 

Le  Palmier  à  huile  à  la  Côte  d'Ivoire,  par  M.    Bret,  Sous-Inspec- 
teur d'Agriculture 4o 

L'Agriculture  au  Sénégal 45 

Le  Soja,  sa  cuiture,  son  avenir,  par  G.  Itié,  Ingénieur  d'Agriculture 

Coloniale  (suite) 55 

NOTES 

L'Erythrina  lndua  Lamk   en  Indo-Chine,   ses  applications,  son 

bois,  par  MM.  Dubard  et  Eberhardt 62 

La  Production  mondiale  du  cacao  en  1908  et  1909 67 

La  Production  du  thé  aux  Indes  anglaises 69 

Modifications  apportées  au  tarif  des  Douanes  de   1892  par   la 

loi  du  29  mars  191  o,  par  M.  C.  Chalot 71 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Ecole  d'Agriculture  Coloniale     74         Madagascar 75 

Nominations  et  Mutations 82 


Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  coton,  café, 
cacao,  matières  grasses,  textiles,  gommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 83 


Bibliographie. 


v    et      vin 


MINISTÈRE    DES    COLONIES 

Jardin   Colonial 

Nogbnt- sur-Marne 


AVIS 


Les  Laboratoires  de  recherches  du  Jardin  Colonial  se  chargent 
gratuitement  de  toutes  déterminations  des  matières  premières 
intéressant  la  production  des  Colonies  françaises  : 

Etude  des  matières  premières. 

Détermination  de  leur  origine,  de  leur  valeur  commerciale,  de 
leurs  applications. 

Le  Jardin  Colonial  analyse  les  terres  des  Colonies  et  les 
engrais  qui  peuvent  y  être  employés. 


TARIF  DES  ANALYSES  PAYANTES  : 


Analyse   chimique  complète  (cailloux,  !  ....  ,.     .  .  , 

sable,  argile,  calcaire,  débris  organiques  j  Analyse  chimique  complete(azote, acide 

et   humus) 25  fr.  phosphorique,     chaux,     magnésie,      po- 

-  Engrais    chimique     par    élément     do-  tasse) 25  fr. 

se 5  fr.  \ 


Protection  contre  la  Chaleur  Solaire 

SUR  TOUTES  TOITURES  EN  VERRE,   ZINC,   ARDOISE,   TOLE  ONDULEE,   ETC.,   ETC. 

A    Cî    ^^\  Breveté 

par       Au  ^J  I—  s.g.d.g. 

Application    rapide  ^^^^ÊMl^'^^^  Enlèvement    facile 

\      I     EXTERIEUR  ^^^MÊÊËÈT'lWz^^^  S  A  s  -      VB1MER 


Lumière  tamisée  £^=ipiBÉË^-^iill^=5~  verre 

sans  obscurité        "^^^^P**!^^^^N^"'  ni     mastic 

ENDUIT     LIQUIDE     ÉCONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  Je  suis  heureux  de  vous  informer  que  l'essai  de  votre  produit 
l'ASOL,  que  J'ai  appliqué  cet  été  sur  une  de  mes  serres  il  orchidées,  a  pleinement  réussi;  Je  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  serre  froide,  a  I  Idontoglossum.  J'ai  obtenu  uoe  température  beaucoup  plus  basse,  tout  ctt  été,  et 
|e  n'ai  pas  baissé  une  seule  fois  mes  stores  «  claies  »;  malgré  les  forts  coups  de  soleil  j'ai  donc  obtenu  de 
la  fraîcheur,  sans  pour  ainsi  dire  perdre  le  jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  à  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Debkacchamps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueii. 


ADOPTÉ  PAR  LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTÈRES,   GRANDES  USINES 
Nombreuses  attestations  et  références  importantes.  —  Circulaire  et  Prix-courant  sur  demande. 


M.  DETOURBE,  FabS?anti  7,  rue  St-Séverin,  Paris  (5e) 

Deux  Grands  Prix  :  Milan  1906.  —  Saragosse  1908. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury  :  Exposition  franco-britannique,  LondresJ1908. 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


LE  TABAC  DE  CUBA 

ET 

LES  CIGARES  DE  LA  HAVANE 


I  METHODES    DE  CULTURES  ET  FERTILISANTS 

Il  y  a  environ  une  trentaine  d'années  que  trois  agronomes  de 
Cuba  publièrent  différents  opuscules  pour  s'élever  contre  l'emploi 
du  guano  du  Pérou  sur  les  plantations  de  tabac  ;  ils  reprochaient  déjà 
à  cet  engrais  d'activer  par  trop  le  développement  de  la  nicotiane, 
d'augmenter  la  quantité  aux  dépens  de  la  qualité,  c'est-à-dire  de 
l'arôme,  de  la  saveur,  de  la  combustibilité. 

Précédemment,  l'ancien  Lieutenant  gouverneur  de  la  Vuelta-Ahajo 
actuelle  '  qui  s'appelait  alors  «  Nueva  Filipina  »  avait  condamné 
l'emploi  du  guano  dans  les  vegas'2. 

Or.  depuis  une  douzaine  d'années,  on  n'emploie  plus  à  Cuba 
l'engrais  naturel  en  question,  mais  on  y  importe  chaque  année  pour 
cinq  millions  de  francs  de  fertilisants  fabriqués  aux  Etats-Unis,  en 
Allemagne,  en  Catalogne,  en  Belgique,  etc.,  et  que  certaines 
assurent  plus  mauvais  pour  le  sol  spécial  de  la  Vuelta-Abajo  que 
la  fiente  d'oiseaux. 

Je  me  souviens  du  conseil  que  me  donnait  avant  mon  départ  pour 
la  Chine  le  très  distingué  représentant  de  la  France  à  Naples, 
M.  Laurence  de  Lalande.  aujourd'hui  Consul  général  à  Londres, 
d'imiter  les  Célestes  en  buvant  beaucoup  de  thé,  la  nature  ayant 
distribué  dans  chaque  région  du  globe  les  plantes  les  plus  utiles  à 
ses  habitants. 

Je  dois  avouer  ici  que  je  ne  suivis  pas  ce  conseil  amical  ;  le    thé 


1 .  Région  située  à  l'ouest  de  Cuba  et  qui  produit  le  meilleur  tabac  connu. 

2.  Champs  de  tabac. 

Uni.  ,lu  Jardin  colonial.   1911,  1.  —  N"  9i. 


'1  ETUDES    ET    MEMOIRES 

ayant  été  pour  beaucoup  de  petits  français  un  pousse  huile  de 
ricin,  je  n'ai  jamais  pu  me  défendre  contre  lui  dune  certaine  pré- 
vention et  je  le  considère,  en  outre,  au  même  titre  que  le  café  et 
l'alcool,  comme  étant  un  excitant  bien  inutile,  sous  les  tropiques,  à 
nos  nerfs  européens. 

Nous  avons  à  Cuba  un  expert  en  tabac.  M.  J.-G.  Aguirre,  qui  a 
abandonné  la  plante  à  Nicot,  pour  entrer  dans  le  journalisme,  après 
avoir  entendu  dire  que  ce  dernier  menait  à  tout,  et  qui  assurait  der- 
nièrement, de  son  côté,  que  le  Créateur  a  donné  à  chaque  pays  les 
fertilisants  dont  son  sol  a  besoin. 

Le  tabac  —  la  chose  est  connue  -  est  une  plante  très  délicate, 
contenant  un  grand  nombre  de  substances  dont  la  teneur  est  facile  à 
modifier. 

Comme  pour  le  vin,  dans  plusieurs  provinces  françaises,  c'est 
à  un  sol  et  à  une  atmosphère  très  spéciaux  qu'on  doit  de  récolter 
dans  la  partie  occidentale  de  Cuba  des  tabacs  renommés. 

Or,  n'est-ce  pas  tuer  la  poule  aux  œufs  d'or  que  de  remédier  à 
l'épuisement  des  terres, amené  par  une  culture  sans  assolement,  en 
v  introduisant  constamment,  à  tort  et  à  travers,  des  éléments  étran- 
gers qui  modifient  par  trop  sa  composition  primordiale.  La  poule, 
il  est  vrai,  n'appartient  pas  à  celui  qui  en  prend  soin,  mais  proprié- 
taire du  sol  et  fermier  paraissent  solidaires  en  cette  circonstance. 

N'oublions  pas,  en  effet,  que  la  couche  végétale  déjà  mince  sui- 
tes vieilles  collines  des  districts  producteurs  de  bon  tabac,  est  lavée 
par  les  fortes  pluies.  Les  doses  de  «  reconstituants  »  devraient  dope 
diminuer  avec  la  quantité  de  matière  neutre,  être  épandues  à  la 
volée  quelques  jours  avant  de  planter  et  précéder  la  dernière  façon 
au  lieu  d'être  déposées  dans  les  sillons  au  moment  du    repiquage. 

Ce  qu'il  faut  au  tabac,  c'est  un  sol  contenant  des  matières  orga- 
niques, de  l'acide  phosphorique  et  des  sels  de  potasse. 

Les  tiges  de  tabac  abandonnées  sur  le  sol  après  la  récolte  sèchent 
sans  se  décomposer  et  perdent  ainsi  leur  azote  organique  et  assimi- 
lable. C'est  pourquoi  on  conseille  de  planter  dans  les  «  vegas  ». 
dès  les  premières  pluies,  le  «  Vignâ  Catjang  »  (Iron  Cow  pea;  ou 
le  velvet  bean  »  (mucuna  utilis)  qui  ont  tous  deux  la  propriété  de 
fixer  une  grande  quantité  d'azote  libre  et  de  donner  des  feuilles  de 
tabac  fines  et  élastiques,  puis  de  les  enterrer  à  la  charrue  un  mois 
ou  deux  avant  le  repiquage  du  tabac. 

De  cinq  à  sept  tonnes  d'engrais  vert  obtenu  sans  grande  dépense 
peuveul  être  ainsi  enfouies  par  hectare  en  même   temps  que  de  12  à 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    ClflAiîES    DE    LA    HAVANE  .'! 

2'.\  tonnes  de  fumier  d'étable,  fiente  de  bœuf  et  de  vache,  crottin  de 
chcvtd,  herbes,  ordures  ménagères,  graines  de  cotonnier  écrasées, 
sang  desséché,  os  concassés,  et.  à  l'occasion,  algues  marines,  fange 
îles  marais,  déchets  d'abattoirs,  guano  de  chauves-souris  très  riche 
en  acide  phosphorique  et  abondant  dans  les  grottes  de  1  île.  Il  suf- 
fira ensuite  d'un  fertilisant  chimique  composé  de  10  p.  100  d'acide 
phosphorique  soluble,  10  p.  100  de  potasse  (sulfate  nitrate  ou  car- 
bonate) et  3  p.  100  seulement  d'azote  (sulfate  d'ammoniaque  on 
nitrate  de  soude)  pour  réduire  les  dépenses  au  minimum,  obtenir 
une  bonne  récolte  et    d'excellent  tabac. 

On  assure  ici  que  les  fientes  de  porc  et  de  chèvre  communiquent 
un  mauvais  goût  au  tabac,  ce  qui  est  assez  plausible,  et  que  celles 
de  brebis  donne  une  feuille  épaisse  ? 

Pour  appliquer  l'engrais  chimique    seul,   ce  qui  ne  manque    pas 
d  être  économique,  il  faut  disposer  d'un  terrain  en  excellente  con- 
dition   et    riche  en   matières  organiques  (c'est-à-dire    en  bactéries 
;issez  profondément  enterrées,  ce  qui  est  assez  rare  dans  les  régions 
où  le  tabac  est  cultivé  depuis  fort  longtemps. 

Je  n  ignore  pas  qu'au  prix  de7i  dollars  '  la  tonne,  il  suffit  de 
ï  francs  d'engrais  chimique  (20  livres)  pour  repiquer  mille  plantules 
de  tabac,  alors  que  le  transport  et  l'épandage  d'un  grand  nombre 
de  charrettes  de  fumier  représentent,  en  main-d  œuvre,  une  dépense 
élevée  ;  mais  comme  il  est  prouvé  qu'on  ne  saurait  se  retrancher 
maintenant  derrière  une  vieille  renommée,  il  convient  d'aviser. 

Je  connais  d  ailleurs  plusieurs  fabricants  de  cigares  qui  sou- 
tiennent que  l'ancien  système  de  culture  est  le  seul  bon.  et  qui, 
tenant  à  la  renommée  de  leurs  marques  imposent... à  distance  !  aux 
«  vegueros  >>  avec  lesquels  ils  signent  des  contrats,  l'emploi  exclu- 
sif de  l'engrais  végétal  ;  ils  défendent,  en  outre,  les  applications  de 
vert  de  Paris  pour  tuer  les  larves  d'insectes,  ce  qui  oblige  à  les 
capturer  à  la  main. 

L  acheteur  de  cigares  n'est  plus  dupe  ;  il  n'ignore  pas  que  les 
quatre  dernières  récoltes  de  tabac  ont  laissé  à  désirer  à  Cuba  et 
que  les  phénomènes  climatologiques,  d'où  viendrait  tout  le  mal. 
ont  bon  dos.  Aussi  augmente-t-il  de  plus  en  plus  les  débouchés 
des  producteurs  du  Mexique,  des  Philippines2  et  du  Brésil,  voire 
les  affaires  des  entreposeurs  de  Hambourg  et  de  Brème. 

1.  Le  dollar  =  5  fr.  20. 

2.  On    peut  lire    clans  les  journaux  «le   Paris  les  annonces  de  la  «   Compagnie  gêné- 


i  ÉTUDES   ET    MÉMOIRES 

Assez  tiraillé,  le  «  veguero  o  cubain  que  certains  voudraient  faire 
diriger  par  le  Gouvernement,  et  d'autres  parles  fabricants  de  cigares, 
se  soucie  peu  de  modifier  une  façon  de  procéder  qui  lui  donne  un 
minimum  de  tracas.  Que  de  choses  utiles  il  a  appris  de  ses  ascen- 
dants, car  il  est  fils  et  petit-iils  d'agriculteurs,  voire  par  sa  propre 
expérience,  que  les  fabricants  et  les  fonctionnaires  de  la  Secrétaire- 
rie  d'Agriculture  ignorent  encore;  mais  que  de  choses  intéressantes 
sa  cervelle  paresseuse  se  refuse  à  apprendre  !  Le  diriger  !  mais  ce 
serait  attenter  a  une  liberté  pour  laquelle  il  a  longtemps  lutté,  en 
même  temps  qu'à  la  Sainte  Routine  profondément  enracinée  dans 
les  pays  trop  chauffés  par  le  soleil. 

Que  lui  demande-t-on.  en  somme?  Ne  choisit-il  pas  un  terrain 
propice  pour  établir  son  semis  ?  Sa  «  vega  »  n'est-elle  pas  bien 
située  et  son  tabac  arrosé  et  coupé  aux  moments  voulus  ?  Ne  lutte-t-il 
pas  patiemment,  dès  patron-minet,  contre  trois  larves  rongeuses 
qui  s'attaquent  soit  à  la  racine,  soit  à  la  feuille,  soit  à  la  flèche, 
voire  contre  les  cyclones  qui  détruisent  sa  plantation,  ses  séchoirs 
i  tabac  et  parfois  l'humble  bohio  où  il  vit  avec  sa  famille?  Il  connaît. 
d'instinct,  la  température  convenable  et  le  temps  nécessaire  à  une 
bonne  fermentation,  mais  il  lui  serait  impossible"  de  fournir  à  ce  sujet 
des  indications  bien  nettes  à  un  nouvel  arrivant.  Aussi  les  plan- 
teurs américains  installés  à  Cuba  doivent-ils  toujours  s'entourer  de 
natifs  pleins  d'expérience. 

Sans  nul  doute,  le  «  veguero  »  cubain  est  un  homme  suffisam- 
ment pratique  ;  malheureusement,  il  se  rit  des  découvertes  scienti- 
fiques modernes  qui  lui  paraissent  d'une  trop  grande  complication 
et  se  laisse  ainsi  distancer  par  les  agriculteurs  étrangers  qui  ont 
marché  avec  leur    temps. 

('.crtaiues  personnes  qui  opinent  pour  les  moyens  énergiques  ont 
parlé  de  limiter  l'importation  des  engrais  chimiques,  sans  songer 
aux  protestations  qui  s'élèveraient  de  toutes  parts,  voire  de  l'inter- 
dire, ce  qui  n'a  pas  le  sens  commun. 

Des  gens  plus  pondérés  ont  réclame  la  création  d'une  station 
expérimentale  pour  le  tabac,  dans  le  district  de  Yuelta-Abajo. 

Certes,  à  la  condition  d'aller  distribuer  la  bonne  parole  dans  les 
champs  mêmes,  car  90  p.   100  des  •<    vegueros  .>  ne  savent  pas  lire. 


raie  des  Tabacs  des  Philippines   »  donl    Les  ■  >  Conchas    .  les  ■•  Cheroots  »,  etc..  sonl 
mis  en  \  ente  dans  tous  les  débits  de  tabacs 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA     HAVANE  •') 

d'analyser  les  terres  sous  l'œil  narquois  des  fermiers,  d'imposer 
l'emploi  de  l'un  des  types  d'engrais  convenant  aux  terres  du  pays, 
voire  l'utilisation  d'engrais  vert  et  de  fumier  d'étable  ;à  la  condition 
de  fournir  gratuitement  des  graines  sélectionnées  aux  agriculteurs 
el  de  ne  pas  leur  permettre  de  repiquer  des  plantules  trop  âgées 
dans  des  terres  nouvellement  retournées  et  détrempées,  la  nouvelle 
station  expérimentale  serait  de  quelque  utilité. 

Il  appartiendrait  surtout  aux  agronomes-voyageurs  de  taire 
remarquer  aux  cultivateurs  que  si  l'engrais  chimique  est  un  médica- 
ment assez  indiqué  pour  soigner  l'anémie  du  sol,  par  contre,  mal 
administré,  il  peut  faire  autant  de  mal  au  tabac  qu'un  excès  de  col- 
chique à  un  cardiaque  ou  de  strychnine  à  un  neurasthénique. 

Tout  en  vendant  de  40  à  50  piastres  '  le  «  tercio  »  de  tabac  de 
Yuelta-Abajo  (mélangé  du  rebut  à  la  cape)  au  lieu  de  30  piastres 
autrefois,  l'agriculteur  cubain  se  plaint  désespérément.  Les  politi- 
ciens de  l'opposition  nous  montrent  le  «  veguero  »  de  la  province 
de  Pinar  del  Rio  dans  un  état  de  pauvreté  extrême,  vivant  dans  une 
hutte  au  sol  de  terre  battue,  vêtu  de  colonnades  grossières  et  sales, 
chaussé  de  mauvais  souliers,  se  nourrissant  de  viande  séchée  de 
Montevideo,  de  riz,  de  bananes  et  de  patates,  mais  ils  oublient  de 
nous  parler  de  l'argent  dépensé  au  jeu  ou  gaspillé  de  part  et  d'autre, 
bien  qu'il  faille  convenir  aussi  que  le  coût  de  l'existence  a  aug- 
menté à  Cuba  comme  partout  ailleurs. 

Ils  nous  apprennent  toutefois  que  la  dette  de  l'Etat  atteint  3o0 
millions  de  francs  et  que  les. impôts  sont  à  ce  point  onéreux  que 
certains  contribuables  doivent  abandonner  au  fisc  jusqu'à  20  p.  100 
de  leurs  revenus,  comme  au  Japon;  ils  ajoutent  encore  que  dans  les 
pays  qui  font  une  sérieuse  concurrence  à  Cuba,  la  production  est 
plus  élevée  par  hectare  planté  de  tabac  et  le  prix  de  revient  de  la 
feuille  préparée  beaucoup  moindre. 

Certains  augures  conseillent  au  «  veguero  »  de  planter  des  choux 
et  des  salades  dans  un  coin  de  son  champ  au  lieu  d'enrichir  le 
«  bodeguero  »  espagnol  ^épicier-débitant)  en  lui  achetant  jusqu'à 
des  légumes,  des  œufs  et  de  la  volaille.  A  cela,  les  gens  qui 
agitent  furieusement  l'autre  cloche,  objectent  qu  e  le  sol  de  la 
Vuelta-Abajo,  excellent  pour  le  tabac,  ne  convient  à  aucune  autre 
culture,  ce  qui  n'est  pas  rigoureusement  exact. 

I    La  piastre  or  espagnol  s=  4  ft\   717. 


h  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

La  province  de  Pinar  de)  Rio  qui  est  à  Cuba,  pour  le  tabac,  ce 
que  la  Champagne,  le  Médoc  et  la  Bourgogne  sont  en  France  poul- 
ies vins,  a  toujous  été  négligée  par  les  pouvoirs  publics,  notamment 
au  cours  de  la  domination  espagnole,  où  Ton  n'y  trouvait  ni  routes, 
ni  écoles,  nichemins  de  fer.  mais  passablement  de  «  padres  curas  ». 

A  L'heure  actuelle,  la  population  qui  était  très  peu  dense,  a  aug- 
menté, grâce  à  la  ligne  ferrée  de  l'Ouest,  établie  par  une  Compagnie 
anglaise,  et  aussi  à  la  construction  de  voies  de  communication  com- 
mencée sous  le  proconsulat  de  M.  Magoon  ;  mais  la  moyenne  d'ha- 
bitants par  mille  carré  pour  toute  l'île,  si  toutefois  on  ose  dire  que  la 
superficie  totale  en  est  connue,  ne  serait  encore  que  de  17,1.  Une 
chose  est  d'ailleurs  certaine  :  c'est  que  la  production  de  tabac  y  est 
stationnaire  et  que  la  qualité  de  la  feuille  y  est  de  moins  en  moins 
satisfaisante. 

Comme  on  l'a  souvent  fait  remarquer,  en  face  du  colon  de  cannes 
que  les  quotidiens  renseignent  sur  la  valeur  du  sucre  et  par  consé- 
quent de  la  matière  première  qu'il  livre  aux  fabriques,  le  «  veguero  », 
lui.  semble  abandonné  au  bon  plaisir  du  fabricant  de  cigares  dont 
les  exigences  sont  nombreuses,  qui  lui  paient  ses  feuilles  le  prix 
qui  leur  plaît,  selon  l'année,  et  selon  leur  irrévocable  décision 
d'experts  intéresses 

Parlant  au  nom  du  fumeur,  l'acheteur  de  feuilles  réclame  du  tabac 
de  couleur  claire,  brûlant  bien,  de  la  tripe  ayant  de  l'arôme  et  ne 
contenant  qu'une  petite  quantité  de  nicotine  et  de  gomme,  voire  des 
capes  au  tissu  fin,  sans  nervures  saillantes  et  possédant  du  velouté. 
Parlant  au  nom  du  fabricant  de  cigares,  il  exige  des  feuilles  larges. 
•  l'une  texture  spéciale,  et,  en   outre,  bien  élastiques. 

Je  puis  d'ailleurs  affirmer  ici  que  la  province  de  Pinar  del  Rio  que 
j  ai  parcourue  dans  plusieurs  sens  ne  donne  nullement  l'impression 
qu'il  y  règne  une  honnête  aisance.  Par  contre,  j'ai  visité,  sur  la 
lisière  de  cette  province,  quelques  plantations  de  tabac  appartenant 
à  des  Américains  du  Nord  qui  ont  inverti  à  Cuba  le  petit  capital  dont 
ils  disposaient.  Leurs  «  vegas  »  donnent  deux  récoltes  de  tabac  par 
an  et  sous  toile  ;  on  y  emploie  le  fumier  d'écurie  et  d'étable  ainsi 
que  l<s  engrais  chimiques  et  une  pompe  actionnée,  par  un  moteur 
;>  gazoline,  fournil  sur  chacune  d'elles  l'eau  nécessaire  à  l'arrosage. 
Un  potager  est  attenant  à  la  maison  d'habitation,  élevée  au-dessus 
du  sol  et  où  règne  la  plus  grande  propreté.  Des  toiles  métalliques 
barrenl  partout  le  cheminaux  moustiques  importuns  et  nos  Améri- 


LE    TABAC    DE   CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  / 

eains,  tout  jeunes  gens,  mariés  ou  célibataires,  farouchement  sobres 
ou  abuseurs  de  whiskev,  passent  là  des  jours  heureux,  quoiqu'un 
peu  monotones. 

Ce  n'était  pas  assez  d'avoir  truqué  le  sol,  il  fallut  encore,  il  y  à 
une  dizaine  d'années,  qu'un  grand  nombre  d'agriculteurs,  par  amour 
du  gain  et  tenant  compte  des  desiderata  des  acheteurs  décape  (feuille 
extérieure  du  cigare),  employassent  un  autre  artifice  également 
moderne  et  très  coûteux  en  interposant  de  la  toile  à  fromage  entre 
la  plante  et  l'atmosphère  qui  lui  est  indispensable  pour  se  dévelop- 
per normalement. 

Et  il  faut  avoir  vu  des  hectares  de  terrains  couverts  de  ces  toiles 
d'un  blanc  sale  pour  convenir  qu'une  telle  culture  est,  en  somme, 
contre  nature. 

On  fume,  comme  on  danse,  de  moins  en  moins.  Et  cet  abandon 
de  pratiques  chères  aux  races  primitives  est  peut-être  un  signe  de 
civilisation.  Or,  les  individus  qui  trouvent  encore  du  plaisir  à  con- 
vertir leur  billon  en  fumée  semblent,  pour  la  plupart,  en  passe  d'imi- 
ter ceux  de  leurs  congénères  libérés  du  vice  véniel,  car  le  fait  de 
réclamer  de  plus  en  plus  du  tabac  clair  (claro)  peu  chargé  de  nico- 
tine, est  un  indice    révélateur  de  leur  état  d'estomac. 

Le  nègre,  qui  appartient  à  une  race  inférieure,  quoiqu'on  puisse 
dire,  et  dont  le  goût  n'a  pu  s'éduquer  au  cours  de  milliers  d'années 
de  vie  animale,  fume  des  cigares  noirs  très  forts.  Le  blancs,  dont 
le  palais  est  délicat,  préfèrent  les  tabacs  doux,  les  qualités  qui 
plaisent  aux  femmes. 

A  moi,  simpliste  qui  n'ai  jamais  fumé  de  ma  vie,  il  semble  que 
l'on  doive  subir  le  tabac  avec  toutes  ses  conséquences  ou  ne  pas  le 
subir  du  tout.  «  Fumar  tobacco  6  no  fumar  »,  s'il  m'est  permis  de 
parodier  la  devise  d'une  marque  havanaise  de  cigarettes. 

Or  les  fumeurs  enropéens  et  américains  qui  se  plaignent  présen- 
tement de  la  qualité  des  tabacs  de  Cuba,  peuvent  faire  leur  meà 
culpà.  En  effet,  en  poussant  à  l'air  libre  dans  la  Yuelta-Abajo,  la 
nicotiane  ne  donne  que  25  °/0  de  feuilles  claires,  d'un  placement  si 
facile  aujourd'hui,  tandis  que  sous  tente  d'étamine  la  proportion 
atteint  75  °J0;  Commerçants  avant  tout  — (ne  faut -il  pas  vivre  !)  - 
les  «  vegueros  »  ont  préparé  le  tabac  qu'on  leur  demandait  de  tous 
côtés,  et.  différents  trucs  destinés  à  rapprocher  les  feuilles  de  sola- 
nées  de  celles  des  crucifères  sont  devenus  courants  à  Cuba,  comme 
ailleurs. 


S  ÉTUDES    El     MÉMOIRES 

Cependant,  sans  eux  et  sans  l'irrigation  introduite  parles  proprié- 
taires suffisamment  riches,  hâtons-nous  de  le  dire,  la  crise  eût  été 
pins  sérieuse  encore  qu'elle  ne  l'est  actuellement.  —  Personne  n'a 
l'ait  un  crime,  jusqu'ici,  aux  fabricants  européens  de  produits  ali- 
mentaires de  doter  les  oies  de  foies  malades  et  volumineux  ;  mais, 
peut-être  est-ce  pousser  les  choses  à  l'extrême  que  de  séparer  les 
feuilles  de  la  plante  quand  elles  sont  encore  vertes,  ce  qui  donnera 
des  cigares  clairs,  assurément,  mais  en  même  temps  âpres,  amers, 
brûlant  mal  et  sans  arôme. 

Pourquoi  aussi  couper  4a  feuille  au  lieu  de  l'arracher  comme  autre- 
fois ?  Est-ce  bien  pour  la  priver  encore  de  la  réserve  de  sève 
contenue  dans  le  pédoncule  ?  Il  est  vrai  qu'une  longue  controverse 
a  eu  lieu  en  ma  présence,  entre  spécialistes  qui  ne  parvinrent 
pas  à  s'entendre  à  l'effet  de  savoir  si  la  tige  se  nourrit  de  la  sève 
emmagasinée  dans  la  feuille  ou  si  cette  dernière  pompe  la  sève 
restée  dans  la  tige.  En  tout  cas,  on  trouve  ici  des  gens  qui  estiment 
qu'on  a  tort  de  passer  un  fil  dans  les  pédoncules  pour  les  accoupler 
dans  les  séchoirs  et  qui  voudraient  que  l'on  fît  des  «  matules  »  ' 
spéciaux  avec  les  feuilles  de  couronne  qui  ont  un  peu  séché  sur 
pied . 

Un  fonctionnaire  du  Gouvernement  russe  envoyé  en  mission  à 
Cuba  il  y  a  plusieurs  années,  voulut  essayer  de  blanchir  le  tabac 
cubain  en  employant  les  procédés  turcs  et  fîlippins,  mais  il  lie  put 
arriver  a  un  bon  résultat  ;  en  effet,  on  ne  saurait  traiter  delà  même 
façon  des  tabacs  qui  contiennent  8  °/0  de  nicotine  et  ceux  de  la 
"  Vuelta-Abajo  »  qui  n'en  contiennent  que  i  °/0.  On  peut  réduire 
la  teneur  de  cet  alcali  de  8  à  4,  mais  non  de  i  à  0. 

Avec  la  méthode  de  culture  intensive,  sous  toile,  qui  comporte 
une  abondance  d'engrais  et  d'eau,  la  plante  se  développe  rapidement, 
mais  elle  doit  répartir  les  aliments  qu'elle  puise  hâtivement  dans 
le  sol  sur  une  haute  tige  et  d'énormes  feuilles,  ceci  aux  dépens  de 
la  qualité  du  tabac  ;  en  outre,  elle  ne  reçoit  qu'une  lumière  diffuse 
peu  riche  en  rayons  chimiques  et  caloriques,  ce  qui  nuit  à  la  forma- 
tion et  au  travail  de  la  chlorophylle. 

La  plante  obtenue  est  donc  artificielle,  comme  la  méthode  de  cul- 
ture. A  l'instar  des  enfants  phénomènes,  elle  est  puissante,  très 
développée,  mais  elle  est  en  même  temps  anémique  :  aussi  le  coléop- 
tère  «  gorgojo  »  l'attaque-t-il  de  préférence. 

I.  On  trouvera  plus  loin  1  explication  de  ce  mot. 


LE  TABAC  DE  CUBA  ET  LES  CIGARES  DE  LA  HAVANE  9 

A  Puerto-Kico,  la  culture  sous  toile  a  donné  de  bons  résultats, 
mais  là,  le  tabac  est  quelconque  comme  au  Kentucky  ou  dans  le 
Connecticut,  et  les    prix  sont  en   rapport  avec  les  qualités  livrées. 

MÉTHODES    DE    CULTURE 

D'après  les  uns.  le  tin  arôme  du  tabac  de  la  Vuelta-Abajo  est  dû 
au  sol  de  cette  région  privilégiée  et  rien  qu'à  cela  ;  d'après  les  autres, 
l'atmosphère  ferait  aussi  sa  partie  dans  le  concert  chimique  ;  enfin 
certains  agriculteurs  assurent  que  l'exposition  n'est  pas  sans  influer 
sur  la  qualité  du  tabac. 

A  mon  avis,  le  sol,  l'atmosphère  et  l'exposition  sont  tous  trois  à 
considérer  et  pour  que  le  tabac  ressemble  encore  un  peu  plus  aux 
ampélidées.  j'ajouterai  que  la  sélection  des  plants  doit  aussi  entrer 
en  ligne  décompte,  car  je  doute  que  l'introduction  d'espèces  améri- 
caines ait  été  justifiée,  à  Cuba,  comme  en  France  pour  la  vigne. 

En  outre,  dans  les  bons  terrains  de  la  Yuelta-Abajo,  où  la  cul- 
ture sous  toile  est  rémunératrice,  on  ne  doit  faire  qu'une  seule 
récolte  par  an  (de  septembre  à  janvien.  car  en  temps  de  chaleur 
l'herbe  de  la  Reine  ne  saurait  se  développer  normalement. 

Nous  savons  tous  ici  que  La  couleur  et  l'arôme  du  tabac  varient 
selon  l'arbre  ou  l'arbuste  qui  ont  pu  l'ombrager,  ce  qui  montre 
combien  délicate  est  la  plante  ;  et  comme  pour  nos  grands  crus  du 
Bordelais  ou  de  la  Bourgogne  la  qualité  change  parfois  de  oO  en  50 
mètres,  ce  qui  est  un  point  en  faveur  des  partisans  de  l'action  du 
sol  et  de  l'exposition. 

Nous  savons  également  que  la  rosée  et  la  pluie  sont  bénéliciables 
k  lanicotiane.  Or,  lorsque  la  plante,  au  lieu  d'être  seulement  proté- 
gée contre  le  vent  dans  son  jeune  âge  au  moyen  d'un  morceau 
d'écorce  de  palmier  enfoncé  assez  loin  de  la  tige  pour  ne  pas  nuire 
au  développement  des  racines  supérieures,  est  couverte  de  toiles 
grossières,  l'eau  qui  passe  au  travers  d'icelles  se  charge  d'huile  au 
dire  de  certains,  et  les  feuilles  s'imprègnent  alors  d'un  goût  bizarre 
de  caoutchouc  que  le  bon  fumeur  retrouvera  plus  tard. 

J'ajouterai  que  la  culture  sous  toile  fixe,  en  plus  de  l'excèsd'ombre 
et  du  manque  de  ventilation,  implique  le  plantage  k  intervalles  rap- 
prochés, l'écimage  i  desbotonado)  très  haut,  l'ébourgeonnement  tar- 
dif, l'abondance  d'engrais  et  d'eau  dans  des  terrains  que.  parfois,  on 
n'a  pas  suffisamment  ameublis. 


III  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Et  pour  mon  lier  combien  il  est  difficile  de  modifier  la  façon  de 
fairédés*  vegueros  •>  de  nos  régions,  je  mentionnerai  qu'à  Puerto- 
Rico  on  éeime  souvent  trop  tôt  et  trop  bas  et  qu'on  y  procède  à  la 
récolte  très  tard  en  vue  d'ohtenirdes  feuilles  de  grandesdimensions. 
lourdes  et  obscures  exigées  avant  1898  parles  Espagnols,  alors  que 
maintenant  le  marché  américain  qui  accapare  tout  le  tabac  produit 
dans  l'île  exiye  des  feuilles  minces  et   claires. 

Des  essais  ont  été  tentés,  notamment  à  Artemisa  (Cuba)  de  cul- 
ture à  l'ombre  artificielle  de  cadres  mobiles  recouverts  de  feuilles 
sèches  de  palmier  royal  et  ressemblant  assez  au  système  employé 
par  certains  vignerons  champenois  contre  les  gelées  de  printemps. 
Quoique  à  l'abri  des  forts  vents  et  du  soleil  ardent,  la  plante  ne 
croit  plus  dans  une  atmosphère  viciée  et  l'on  peut  même  la  dégager 
complètement  par  beau  temps.  On  obtient  ainsi  de  belles  et  bonnes 
feuilles. 

Il  fut    une  époque    où  les  négociants   en  feuilles  de   tabac  (rama 
apposaient  sur  les  «  tercios  »    des  étiquettes  portant   les  mots  :  pro- 
duit sans  guano.  Il  serait  nécessaire  aujourd'hui  d'ajouter  :  pousse 
ii  Vàir  libre  et  même  feuilles  cueillies  à  point  et  bien  fermentées. 

En  effet,  toujours  dans  le  but  d'obtenir  des  feuilles  claires,  le 
tabac  n'est  pas  conservé  en  meule  pendant  le  temps  nécessaire  à 
une  bonne  fermentation  (deux  mois  environ)  :  nous  reviendrons 
d'ailleurs  sur  cette   question. 

Alors  qu'un  district  occidental  de  Cuba  donne,  seul,  une  qualité 
supérieure  de  tabac,  on  a  cultivé  la  plante  un  peu  partout  dans  l'île. 
notamment  dans  des  terres  fortes  convenant  à  la  canne  à  sucre;  et 
si  nous  avons  en  France  les  vins  du  Médoc  et  ceux  de  l'Hérault,  on 
trouve  aussi  à  Cuba  les  tabacs  de  Vuelta-Abajo  et  ceux  de  Vuelta- 
Axriba,  de  Partidos  et  de  Remedios.  Or  la  tention  était  vraiment 
trop  forte  de  mélanger  aux  feuilles  parfumées  celles  qui  ne  le  sont 
pus.  J'en  appelle  a  l'équité  de  nombreux  exportateurs  européens  de 
vins,  de  truffes,  d'huiles,  etc.,  etc. 

Les  initiatives,  quand  il  s'agit  des  garanties  de  provenance,  ne 
manquenf  pas  plus  ;i  La  Havane  qu'à  Berne  :  mais,  comme  partout, 
elles  sont  odieuses  aux  gens  qu'elles  n'intéressent  pas  directement 
el  dont  elle-  ne  peuvent  que  troubler  la  quiétude,  voire  aune  mino- 
rité de  maltôtiers  dont  elles  saperaient  les  privilèges  et  les  bizarres 
agissements. 

Peut-être  la    municipalité  de  Guane     Province  de  Pinar  del  Rio 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  II 

;ivait-elle  trouvé  un  moyen  pratique  de  regagner  la  confiance  des 
tumeurs  étrangers  en  présentant  un  projet  de  règlement  relatif  à  la 
garantie  de  provenance  par  l'Etat  des  bons  tabacs  de  Cuba,  mais 
ledit  projet  a  eu  auprès  de  la  majorité  des  «  vegueros  »  et  «  tabaque- 
ros  »  le  même  insuccès  que  la  vignettede  M.  Cocherv  dans  les  dépar- 
tements limitrophes  de  la  Gironde,  de  la  Charente  et  de  la    Marne. 

Il  ne  s  agissait  rien  moins  que  de  marquer  au  feu  les  «  tercios  » 
de  tabac  de  la  «  Vuelta-Abajo  »  avec  indication  du  district  de  pro- 
duction, et,  même,  du  lieu  dit.  Les  maires  auraient  été  chargés  de 
dresser  une  statistique  minutieuse  des  balles  de  tabac  emmagasi- 
nées sur  leurs  territoires  respectifs,  afin  d'empêcher  toute  fraude 
et  des  amendes  importantes  auraient  été  infligéesaux  personnes  qui 
auraient  fait  transporter  des  «  tercios  »  non  revêtus  de  la  marque 
officielle  de    provenance. 

L'aide  de  l'Etat  croquemitaine  aurait  été  sollicitée  et  la  plus 
grande  publicité  donnée  à  l'étranger  aux  nouvelles  mesures  prises 
dans  l'intérêt   des  fumeurs. 

Enfin  l'assemblée  municipale  de  (nia ne  demandait  que  l  obliga- 
tion existât  pour  les  «  vegueros  »  de  s'intéresser  aux  cultures 
vivrières  ;  mais  c'était  peut-être  aller  un  peu  vite  en  besogne. 

La  vie  est  courte  et  ce  n'est  pas  avec  de  nouveaux  tracas  qu'on 
saurait  la  passer  bonne. 

Le  conseil  a  bien  été  donné  aux  fabricantsd  apprendre  leurs  clients 
a  fumer,  car  le  véritable  tabac  (maduroj  n'est  guère  apprécié  aujour- 
d'hui qu'en  Espagne  et  dans  l'Amérique  du  Sud.  A  mon  avis,  ce 
serait  là  une  grave  imprudence,  car  en  blessant  l'amour-propre  de 
gens  qui  ne  tiennent  au  tabac  que  par  un  fil,  on  les  jetterait  dans 
les  bras  des  fabricants  orientaux  ou  bien  on  les  verrait  abandonner 
un  vice  qui  rapporte  encore  gros  à  Cuba,  pour  en  prendre  deux 
autres  qui  ne  lui  rapporteraient  rien. 

Il  faudra  donc  continuer  à  produire  du  tabac  artificiel  pour  satis- 
faire le  goût  des  acheteurs, et.  par  cela  même,  ravaler  la  qualité  de 
\  uelta-Abajo  tout  en  la  faisant  payer  trop  cher. 

Il  va  là  un  dilemme  tant  soit    peu  décourageant. 

Si  l'on  paie  de  14  à  19  francs  ls  «  matul  »  de  capes  (quantité  de 
feuilles  séchées  sur  une  perche  et  réunies  en  botte)  on  ne  paie  que 
2  francs  ou  2  fr.  50  le  «  matul  »  prononcer  matoul)  de  tripe.  Or. 
le  lover  du  sol  coûte  cher  :  de  500  francs  à    1000  francs  la  caballe- 


\2  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

ria  ',  voire,  pour  certaines  «  vegas  »  renommées,  non  moins  de 
5.000  francs,  sans  compter  l'engrais,  les  journées  d'ouvriers,  les 
liais  d'arrosage,  l'entretien  des  séchoirs  et  autres  bâtiments. 

Le  salaire  moyen  et  mensuel  d'un  contre-maître  de  plantation  est 
«le  103  francs,  celui  d'un  laboureur  de  124  francs,  d'un  ouvrier 
ordinaire  de  100  francs,  alors  que  celui  d'entre  eux  qui  est  céliba- 
laire  dépense  environ  55  francs  pour  sa  nourriture. 

Dans  certaines  «  vegas  »  le  revenu  est  par  trop  minime  et  peut- 
être  aurait-on  intérêt  à  y  planter  des  choux  et  des  salades  au  lieu 
de  tabac,  si  le  sol  se  prêtait  à  une  culture  quelconque. 

Un  certain  nombre  de  propriétaires  ou  locataires  de  grandes 
«  vegas  »  distribuent  Leurs  terrains  à  des  «  partidarios  »  ou  colons, 
et.  après  la  vente  du  tabac,  on  procède  à  la  répartition  du  net  pro- 
duit, selon  la  quantité  et  la  qualité  fournies  par  chaque  travailleur  ; 
mais,  ce  qui  se  passe  à  La  Havane  dans  le  commerce,  se  passe  éga- 
lement dans  les  campagnes.  Un  excellent  «  veguero  »  qui  prend 
soin  d'un  terrain  et  qui  travaille  régulièrement,  se  voit  supplanter 
certain  jour  par  un  cultivateur  moins  intéressant,  qui  est  allé  offrir 
an  propriétaire  une  somme  plus  élevée  de  loyer  annuel.  Aussi 
réclame-t-on  ici  le  vote  d'une  loi  agraire  protégeant  le  bon  travail- 
leur contre  la  cupidité  des  possesseurs  du  sol  et  contre  les  entre- 
prises de  gens  jaloux  ou  peu  sérieux;  mais  là  encore  se  présente 
une  tâche  délicate,  même  lorsqu'il  s'agit  de  iixer  un  prix  minimum 
de  loyer,  étant  donnée  la  diversité  des  terrains  dans  un  même  district. 

L'acheteur  de  feuilles  qui  semble  moins  à  plaindre  que  le  produc- 
teur et  le  fabricant  de  cigares  ravale  parfois  la  qualité  de  la  mar- 
chandise, déprécie  les  feuilles  obscures,  jaunies  ou  épaisses,  et  il 
faut  souvent  passer  sous  ses  fourches  caudines,  accepter  sa  elassifi- 
catiôn  et  les  prix  qu'il  veut  bien  offrir. 

Il  est  d'ailleurs  préférable  d'acheter  le  tabac  en  u  matules  »  ou  en 
«  tercios  »  plutôt  que  sur  perches  ou  même  sur  pied  afin  d'éviter 
des  contestations  relatives  à  la  qualité  et  à  la  préparation. 

La  terre  rouge  que  l'on  rencontre  partout  à  Cuba  con Lient  beau- 
coup d'argile  et  peu  de  sable  et  l'on  ne  saurait  y  récolter  la  qualité 
de  tabac  que  donne  le  sol  siliceux,  gris  ou  brun  rougeàtre  de  la 
Vuelta-Abajo,  reposant  sur  un  sous-sol  glaiseux  et  précieux  pour 
retenir  l'humidité 

I.    Une  caballena   :   13  hectare-  1202. 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  I  3 

Le  sol  en  question  contient  plus  d'acide  phosphorique  combiné 
avec  le  fer  et  l'alumine,  par  suite  de  la  disparition  de  la  chaux,  que 
de  potasse  et  d'azote;  ceci  convient  d'ailleurs  à  la  nicotiane. 

Les  agriculteurs  cubains  déclarent  avec  raison  que  les  charrues 
américaines  ne  sauraient  être  utilisées  dans  les  bonnes  «  vegas  >> 
car  elles  ramènent  à  la  surface  l'argile  qui  se  trouve  bien  à  sa  place 
sous  18  ou  20  pouces  de  bon  sol...  Ils  estiment  d'ailleurs  que  plus 
une  «  veg'a  »  est  cultivée,  et  plus  son  sol  s'améliore,  mais,  avec  les 
engrais  modernes  mal  appliqués,  le  contraire  peut  aussi  arriver. 

Les  façons  sont  données  a  la  main,  vu  l'impossibilité  de  faire  cir- 
culer des  animaux  dans  les  plantations. 

Les  meilleurs  tabacs  de  Cuba  et  les  seuls  qui  devraient  s'y  récol- 
ter (je  ne  saurais  trop  le  répéter)  sont  ceux  de  Vuelta-Abajo,  Semi- 
Vuelta  et  Partido. 

La  toute  première  qualité  (Vuelta-Abajo)  est  récoltée  dans  la  pro- 
vince de  Pinar  del  Rio,  à  l'ouest  de  Consolacion  del  Sur,  dans  des 
terres  de  couleur  chocolat  dont  l'épaisseur  varie  entre  2  et 12  pieds. 
La  feuille  récoltée  dans  les  terres  hautes  est  généralement  préférée 
à  celle  des  basses  landes,  parce  que  plus  légère. 

L'excellence  du  sol  et  du  climat,  en  ce  qui  concerne  l'herbe  de  la 
Reine,  est  telle,  que  des  variétés  mexicaines  et  hybrides  s'y  sont 
très  vite  acclimatées  et  donnent  un  tabac  de  bonne  qualité.  Par 
contre,  des  graines  recueillies  dans  les  meilleures  «  vegas  »  et  semées 
ailleurs  donnent  des  sujets  quelconques. 

La  seconde  qualité  (Partido)  croît  dans  les  terres  rouges  des  pro- 
vinces de  La  Havane  et  de  Pinar  del  Rio,  jusqu'à  Artemisa  à  l'ouest. 

La  troisième  qualité  (Semi-Vuelta)  provient  de  la  région  de  la  pro- 
vince de  Pinar  del  Rio  comprise  entre  Mangas  et  Consolacion  del  Sur. 

La  quatrième  qualité  (Remedios,  est  récoltée  dans  les  terres  rouges 
et  noires  de  la  province  de  Santa-Clara. 

La  cinquième  qualité  est  cultivée  dans  les  terres  noires  des  pro- 
vinces de  Camaguey  et  d'Orient  (Mayari  ;  Sagua  de  Tanamo.) 

Le  tabac  de  l'île  des  Pins,  située  au  sud  de  Cuba,  peut  être  classé 
dans  la  cinquième  qualité  ;  il  s'exporte  aux  Etats-Unis  ' . 

Les  tabacs  de  la  partie  occidentale  récoltés  sous  toile  contiennent 
une  grande  proportion  de  capes,  et  ceux   récoltés   à  l'air  libre    un 


I.  Cette  classification  peut  varier  d'une  année  à  l'autre  selon  la  qualité  de  la  cape  cl 
de  la  tripe,  mais  la  Vuelta-Abajo  reste  toujours  en  tète. 


1   I  Kï'l   MIS     Kl      MKMOIliKS 

Large  pourcentage   de   tripe,  ('-eux  des  régions  centrale  et  orientale 
sont  généralement  exportés  en  Europe  et  aux  Etats-Unis  : 

1  >  après  leur  position  sur  la  tige  les  feuilles  de  tabac  sont  désignées 
sous  les  noms  de  : 

Gorbha  :  Couronne 

Centro  :  Milieu 
Cola   :  Intermédiaire 

Libra  de  pié  :  Feuilles  (le  terre. 

Le  directeur  actuel  de  la  station  agronomique  de  1  île  -  M.  Garcia- 
Osés  (qui  ;i  été  autrefois  au  service  du  Gouvernement  mexicain 
bien  qu'allié  à  la  famille  du  Président  Gomez,  et  peut-être  même 
pour  cela,  a  été  attaqué  vertement  par  un  journal  de  l'opposition 
en  suite  de  1  apparition  d'un  certain  fascicule  n"  37,  signé  de  lui,  et 
relatif  à  l'industrie  du  tabac.  En  effet,  au  lieu  de  servir  les  lieux 
communs  et  admiratifs  habituels.  M.  Garcia-Osés  n'a  pas  craint  de 
i  appeler  qu'une  des  causes  qui  font  «pie  le  tabac  cubain  n'a  plus  la 
qualité,  l'arôme  et  la  combustibilité  d  autrefois,  c'est  l'introduction. 
au  temps  des  révolutions,  de  graines  étrangères,  de  variétés  quel- 
conques qui  se  sont  substituées  a  l'espèce  indigène  «  Nicotiaua 
Tabacum.  var.  Havanensis  ». 

En  outre,  au  moment  des  guerres,  beaucoup  de  Cubains  et  d'Es- 
pagnols, cultivateurs  de  nicotiane  et  préparateurs  entendus  de 
feuilles,  passèrent  au  service  de  pays  étrangers,  où.  bien  payés  et 
disposant  des  fonds  nécessaires  à  des  essais,  ils  implantèrent  ou 
perfectionnèrent  L'industrie  du  tabac. 

Et  M.  Garcia-Osés  ajoutait  que  par  suite  du  manque  de  bras  et 
des  salaires  élevés  qui  en  résultent,  les  dépenses  des  agriculteurs 
sont  plus  élevées  qu'autrefois.  Or,  pour  faire  face  à  leurs  alfaires, 
ces  derniers  mettent  eu  culture  des  «  vegas  »  d'une  superficie  beau- 
coup trop  ('-tendue  et  auxquelles  ils  ne  sauraient  donner  tous  Les 
soins  nécessaires. 

On  remarquait  aussi  une  pointe  dirigée  contre  le  «  combine  » 
local  qui  aurai!  été  créé  en  vue  d'abaisser  Le  prix  du  tabac  en  feuilles 
et  d'en   augmenter   l'exportation   aux  dépens   des  cigariers  du  pays. 

M.  Garcia-Osés  a  touché  ('gaiement  certains  points  que  nous,  élu- 
dions par  ailleurs  cl  sur  Lesquels  il  est  de  notre  avis. 

En  résumé,  cet  agronome  qui  nous  est  d'ailleurs  inconnu,  s'est 
attiré,  en  croyant  bien  l'aire,  de  la  part  de  ses  compatriotes,  ou  peut- 


LE    TABAC    DE    CBBA    Kl     LES    CIGARES    DE    LA     HAVANE  lo 

être  aussi  de  quelque  Espagnol  intéressé  et  dépité,  des  aménités 
d'un  genre  plutôt  vulgaire. 

On  clame  ici.  comme  en  beaucoup  d'autres  endroits,  que  le  Gou- 
vernement se  soucie  fort  peu  des  agriculteurs. 

Or.  peut-on  se  permettre  de  demander  aux  «  vegueros  »  cubains 
la  raison  pour  laquelle,  car  il  en  est  bien  une,  ils  se  soucient  aussi 
peu  de  la  Station  agronomique  établie  dans  l'île,  il  y  a  déjà  long- 
temps, que  des  Caisses  d'Épargne  particulièrement  négligées  depuis 
la  restauration  des  deux  jeux  de  hasard  officiels  :  les  combats  de 
coqs  et  la  loterie  nationale,  qui,  eux.  peuvent  s'exercer  dans  les 
plus  petits  hameaux,  la  pelote  basque,  inaugurée  au  temps  de  l'in- 
tervention américaine  (qui  l'eût  cru  !  étant  réservée  aux  joueurs  de 
la  capitale  et  de  sa  banlieue. 

Pendant  trois  ans  et  demi  que  j'ai  résidé  a  La  Havane,  les  mêmes 
agronomes  qui  m'avaient  écrit  à  Batavia  pour  me  demander  des 
graines  de  tabac  de  Deli,  très  difficiles  à  obtenir  même  a  prix  d'or, 
les  agriculteurs  hollandais  n'ayant  pas  compris  que  leur  succès  est 
dû,  en  grande  partie,  au  sol  vierge  de  Sumatra,  m'ont  réclamé  sou- 
vent des  graines  des  meilleures  variétés  de  tabac  cultivées  à  Cuba., 
notamment  dans  la  Vuelta-Abajo. 

Or,  j'ai  dû  révéler  à  mes  correspondants  que  l'apathie  des 
«  vegueros  »  est  telle,  dans  cette  dernière  île,  que  les  graines  récol- 
tées dans  les  districts  les  plus  renommés  sont  aussi  panachées  que 
possible.  L'espèce  indigène,  la  meilleure  pour  le  pays,  apparaît  à 
peine  au  milieu  de  semences  obtenues  de  plants  importés  autrefois 
du  Mexique,  des  Etats-Unis,  de  Puerto-Rico  et  autres  lieux,  le  tout 
souillé  de  10  °/o  de  terre  et  de  détritus  divers. 

L'état  d'anarchie  dans  lequel  Cuba  fut  plongée  pendant  de  longues 
années  peut  être  considéré  comme  la  cause  principale  de  ce  laisser- 
aller  et  la  loi  qui  imposa  la  destruction  des  plants  étrangers  intro- 
duits au  cours  de  la  guerre  de  dix  ans  fut,  naturellement,  inefficace, 
il  eût  fallu  mobiliser,  pour  l'appliquer,  plusieurs  bataillons  de 
gardes  champêtres,  doublés  de  botanistes. 

On  ne  fait  aucun  cas  ici  du  biotype  ancien  et  authentique  :  Xico- 
tiana  Tabacum  var.  Havajiensis,  déterminé  dès  1818.  Le  Gouverne- 
ment n'a  jamais  songé  à  encourager  la  culture  de  certaines  variétés 


1.   La  loterie   coûterait  bon  an,   mal  an,  au  peuple  cubain   125   millions  de  francs  à 
ajouter  aux  260  millions  produits  par  la  Douane  et  à  362  millions  d'impôts. 


I  li  ÊT1  DES     El     MEMOIRES 

hybrides  qui  donnent  d'excellents  résultats  à  Cuba  telles  que  le 
Cooley's  Hybrid  ;  le  Gonnecticut  Havana  ;  le  Brewer's  Hybrid;  le 
Connectitut  Broadleaf  :  le  Zimmer  Spanish,  etc. 

Aussi  voit-on  dans  les  «  vegas  »,  de  nombreuses  différences  con- 
cernant la  taille  des  plantes  et  qui  ne  sont  pas  imputables  a  l'état 
du  terrain,  voire  le  nombre,  la  dimension,  la  conformation  et  la  tex- 
ture des  feuilles,  ce  qui  diminue  beaucoup  leur  valeur  commerciale. 

Un  savant  américain,  ennemi  du  bluff,  qui  lut  chef  du  Départe- 
ment de  Botanique  à  l'institut  agronomique  central  (et  unique)  de 
Santiago  de  las  Vegas,  mon  ami  C.  F.  Baker,  dont  les  excellents 
conseils  ont  été  ressassés  dans  des  styles  différents  depuis  son 
départ  de  l'île,  assurait  qu'en  deux  ou  trois  saisons  il  était  possible 
de  redonner  partout  à  l'espèce  indigène,  à  laquelle  Cuba  doit  une 
partie  de  sa  renommée,  et  aux  meilleurs  hybrides,  la  prédominance 
qu'ils  méritent. 

Les  spécialistes  n'ignorent  pas  en  ett'et  que  le  tabac  de  Cuba 
n'est,  le  plus  souvent,  que  du  tabac  du  Mexique  amélioré  par  le 
climat  et  le  sol  de  notre  île.  L'espèce  Macrophyllum,  très  robuste, 
mais  donnant  une  feuille  très  ordinaire,  est  ainsi  cultivé  partout 
avec  des  variétés  sans  valeur  aucune  comme  le  Little  Dutch  :  le  White 
Stem  Virginia  :  l'Orinoco  Tennesse;   l'Orinoco  White  Burley,  etc. 

Il  serait  cependant  facile  de  rechercher  dans  les  «  vegas  »  les 
plants  intéressants  et  les  grosses  capsules  du  bouquet  principal  afin 
de  les  ensacher  en  temps  utile.  Or  les  agriculteurs  cubains  se  con- 
tentent de  laisser  monter  en  graine  le  coin  de  leur  champ  qui  recèle 
les  plantes  les  plus  vivaces.  Et,  ainsi,  le  salmigondis  d'espèces  se 
perpétue.  On  en  a  vu  qui  récoltaient  la  semence  sur  des  rejetons 
ou  (Unis  les  «  semilleros  »  (semis)  de  montagne,  dans  des  endroits 
où  les  plantes  ont  pousse  les  unes  et  les  autres  dans  un  complet 
abandon  et  dans  le  peu  de  terre  végétale  amassée  dans  les  anfractuo- 
sités  de  terrains  madréporiques. 

Il  faut  donc  regretter  que  le  Gouvernement  libéral  n  ait  pas  con- 
serve à  son  service  M.  Baker,  américain,  il  est  vrai,  comme  les  trois 
instructeurs  de  l'armée  cubaine,  mais  en  même  temps  botaniste 
expert .  naturaliste  distingué,  et,  par  conséquent,  dillicile  à  remplacer. 
Baker  était  bien  l'homme  pour  la  place:  il  n'en  fallait  pas  plus,  à 
Cuba...   comme  ailleurs,  pour  l'en  faire  écarter. 

Beaucoup  de  «  vegueros  «  s'entêtent  encore  à  faire  des  semis 
dans  les  parties  déboisées  de  la  montagne,  les  plus  proches  de  leur 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  17 

plantation,  et  stérilisées  superficiellement  au  moyen  dufeu,  alors  que 
la  préparation  du  plant  dans  les  terres  cultivées  à  proximité  des 
«  veg-as  »  sous  double  toile  inclinée  à  l'ouest,  au  début,  et  simple 
toile  ensuite,  présente  de  grands  avantages. 

[A  suivre.)  Paul  Serre, 

Correspondant  de  la  Société  Nationale d 'Agriculture. 


fiul.  du  Jardin  colonial.  1911.  L—  N°9i, 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUEE 

Suite. 


V 

Étude  des  fécules. 

La  dénomination  de  fécule  s'applique  généralement  aux  amidons 
retirés  des  organes  tuberculisés  des  végétaux,  tandis  que  celle  d'ami- 
don est  réservée,  dans  le  langage  courant,  aux  amidons  extraits  de 
grains  (céréales)  ou  de  graines  (légumineuses). 

Les  farines  sont  le  résultat  de  la  mouture  de  ces  grains  ou  de  ci  s 
graines  et  comprennent,  outre  l'amidon,  des  débris  cellulaires 
variés;  ce  qui  les  caractérise  en  somme,  c'est  la  présence  de  ces 
éléments  supplémentaires.  On  ne  prépare  qu'exceptionnellement  des 
farines  avec  les  tubercules;  ainsi,  les  racines  de  manioc  sont  traitées 
tantôt  en  vue  d'obtenir  de  la  farine,  tantôt  pour  l'extraction  de  la 
fécule;  c'est  la  farine  qui  est  employée  le  plus  fréquemment,  la  fécule 
étant  réservée  à  des  usages  spéciaux. 

Les  féeules  sont  préparées  avec  les  tubercules  de  quelques 
plantes  appartenant  à  un  nombre  restreint  de  familles.  Ce  sont  prin- 
cipalement les  Scitaminées,  les  Dioscorc.es,  les  Convolvulacées,  les 
Palmiers  et  les  Cycadées  qui  en  fournissent. 

Les  procédés  d'obtention,  malgré  quelques  variantes,  ne  s'éloignen  I 
guère  d'un  type  général  très  simple.  Les  tubercules  sont  râpés  (h- 
manière  à  les  réduire  à  l'état  de  pulpe;  celle-ci  est  lavée  sur  des 
tamis  au  moyen  d'un  filet  d'eau,  qui  entraîne  l'amidon.  Le  liquide, 
qui  a  traversé  une  série  de  tamis  de  plus  en  plus  fins,  de  manière  à 
retenir  les  moindres  débris  cellulaires,  est  recueilli  dans  des  bassins; 
on  le  laisse  reposer,  l'amidon  se  rassemble.  On  décante  alors  et  ou 
dessèche  l'amidon  recueilli. 

A.         Arrow-root  et  pécules  analogues. 

Le  nom  d'Arrow-root  racine  pour  les  Mèches),  a  été  donné  en 
principe  aux    fécules  extraites  des  rhizomes    de   Maranta  :   ces  rhi- 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  lit 

zomes,  un  effet,  sont  regardés  par  les  indigènes  des  Antilles 
anglaises  comme  possédant  la  propriété  de  guérir  les  blessures 
faites  par  les  flèches. 

Puis  cette  dénomination  a  été  étendue  à  toutes  les  fécules  des 
Scitaminées  et  même  à  un  grand  nombre  d'autres  fécules,  de  sorte 
qu'elle  est  devenue  à  peu  près  synonyme  du  mot  fécule  lui-même. 

Nous  examinerons  successivement  les  arrow-root  des  diverses 
provenances,  en  indiquant  leur  origine  botanique,  leur  origine 
géographique  et  les  principales  caractéristiques  des  amidons  qui 
les  constituent. 

aj  Arrow-root  des  Antilles  (d'Amérique,  des  Indes  occidentales, 
des  Bermudes,  de  Saint-Vincent,  de  la  Jamaïque,  etc.). 

Cette  fécule  provient  de  diverses  espèces  du  genre  Maranta  ', 
principalement  du  M.  ariindinacea  L.  et  du  M.  indica  Tuss. 

Le  M.  ariindinacea  est  une  plante  herbacée  dont  les  tiges 
aériennes,  très  ramifiées,  dépassent  fréquemment  un  mètre  de 
haut  ;  les  feuilles  sont  alternes  et  à  disposition  distique.  Elles  pré- 
sentent certaines  particularités  dans  leur  morphologie  :  à  la  suite 
d'une  longue  gaine,  on  trouve  un  pétiole  présentant  une  partie  infé- 
rieure cylindrique  et  une  partie  supérieure  plus  renflée,  articulée 
avec  la  première  et  de  structure  anatomique  nettement  différente  ; 
le  limbe  de  la  feuille  est  asymétrique,  son  contour  n'étant  pas  le 
même  de  part  et  d'autre  de  la  nervure  principale. 

Les  fleurs  sont  groupées  en  panicules  terminales  ;  elles  sont  zygo- 
morphes,  avec  un  androcée  composé  d'une  seule  loge  d'anthère 
fertile  et  de  staminodes  foliacés  ;  l'ovaire  est  infère  avec  trois  loges 
uniovulées;  les  graines  sont  dépourvues  d'albumen,  mais  possèdent 
un  tissu  de  réserve  d'origine  nucellaire  ou  périsperme. 

La  plante  est  vivace  au  moyen  d'un  rhizome  qui  est  précisément 
la  partie  de  la  plante  dont  on  retire  la  fécule.  Ce  rhizome  présente 
une  forme  allongée,  un  peu  comprimée,  pointue  à  l'extrémité;  il  est 
constitué  par  une  série  de  segments  d'un  blanc  d'ivoire,  séparés  par 
des  étranglements  peu  accentués,  où  naissent  les  écailles. 

Le  M.  ariindinacea  est  originaire  des  parties  tropicales  de 
l'Amérique  et  des  Antilles  ;  on  le  cultive  surtout  aux  Bermudes,  à 


I.  Ordre  des  Scitaminées.  famille  des  C.ainiacées. 


20 


ÉTUDES    ET    MEMOIRES 


la  Barbade,  à  Saint- Vincent,  dans  le  sud  des  États-Unis  et  au 
Brésil. 

Le  M.  indica  n'est,  à  proprement  parler,  qu'une  variété  de 
l'espèce  précédente,  qu'on  cultive  aux  Indes  orientales  (région  de 
Madras  .  aux  Indes  néerlandaises  et  aux  Philippines. 

La  fécule  se  présente  sous  l'aspect  d'une  poudre  brillante  et 
nacrée,  parfois  agrégée  en  petites  masses  qui  se  laissent  facilement 


Fig.  -J5.  —  Rhizomes  de  toaranla  arundinacea,  d'après  Decroçk  '. 

écraser:  elle  craque  avec  un  son  bien  net  sous  la  pression  des 
doigts. 

Au  microscope  les  grains  apparaissent  volumineux,  irréguliers, 
à  contour  elliptique,  ovale  ou  piriforme  :  ils  présentent  quelquefois 
des  sortes  de  hernies;  ce  fait  tient  à  l'accolement  de  grains  simples 
liés  inégaux  et  dont  la  limite  est  peu  distincte,  les  plus  petits  for- 
ma ni  hernie  sur  le  plus  gros. 

A  un  examen  superficiel,  il  semble  qu  il  n'y  ait  que  des  grains 
simples,  mais  en  y  regardant  attentivement,  on  découvre  plusieurs 
hiles  el  plusieurs  systèmes  de  stries  sur  certains  grains;  l'examen 
en  lumière  polarisée  confirme  ces  observations. 

i     Decrock.  Contribution  à   L'étude  des  recules  de  l'Indo-Chinc  [(Annales  du  Mus. 
i  ol.  ,\,-  Marseille,  I908-). 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 


21 


Le  hile  est  le  plus  souvent  punctiforme,  légèrement  excentrique  ; 
il  présente  aussi  parfois  une  forme  en  accent  circonflexe. 

Les   stries    sont    fines,   généralement    bien   visibles,    à   courbure 

accentuée. 

La  fécule  est  d  apparence  assez  homogène,  avec  une  grande  pré- 
dominance de  gros  grains;  ceux-ci  mesurent  de  2o  à  50  [a  dans 
leur  plus  grande  dimension;  la  moyenne  peut  être  fixée  vers  35  (x. 

L'iode  en  vapeurs  agit  faiblement  ;  la  fécule  sèche  devient  blanc 
ivoire;  la  fécule  humide  se  teinte  seulement  en  un  gris  rosé  assez 
clair.  La  solution  potassique  n°  1    produit  d'abord  un  léger  gonfle- 


Fig.  26.  —  Amidon  de  Maranta.  350  d. 


ment  et  rend  les  hiles  plus  nets,  puis  le  gonflement  augmente  et 
va,  pour  quelques  grains,  jusqu'à  la  gélifîcation  ;  la  solution  n°  2 
produit  le  même  effet  sur  les  hiles,  sans  gonflement  sensible  ;  les 
solutions  3  et  4  sont  sans  action  (PI.  et  J.)1. 


b)  Arrow-root  du  Queensland  (de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud, 
fécule  de  Tolomane). 

Cette  fécule  provient  de  diverses  espèces  de  Ca/ma, principalement 
du  C.  edulis  Ker.  Gawl.  et  du  C.  indica  L. 

Le  genre  Canna  appartient  comme  le  précédent  à  la  famille  des 
Cannacées;  ce  sont  aussi  des  plantes  à  fleurs  zygomorphes,  ovaire 
infère,  une  demi-étamine  fertile,  graines  pourvues  d'un  périsperme, 
sans  albumen  véritable. 


I.   Les  caractères  suivis  de  cette  abréviation  sont  tirés  du  mémoire  de  MM.  Plan- 
chon  et  Juillet  déjà  cité. 


22 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Les  Canna  diffèrent  toutefois  assez  profondément  des  Maranta 
parce  que  les  trois  loges  de  l'ovaire  renferment  chacune  deux  ran- 
gées d'ovules  dans  le  premier  genre  et  un  seul  ovule  dans  le  second; 
de  plus,  l'un  des  staminodes  foliacés  de  la  fleur  prend  chez  les 
Canna  un  développement  prépondérant,  qui  le  rend  comparable  au 
labe.lle  des  Orchidées  '.  tandis  que  chez  les  Maranta  les  staminodes 
foliacés  sont  équivalents,  aucun  d'eux  ne  prend  la  position  ni  le 
développement  du  lahelle  :  enfin,  chez  les  Canna,  le  style  lui-même 
est  fK'Iulo'Mr. 


I-',,.  27. 


Amidon  <lc  (  lanna.  :i.">i)  <l 


Les  Canna  sont  également  vivaces  an  moyen  de  rhizomes  et  ce 
sont  ces  organes  qui  fournissent  encore  ici  la  fécule. 

Ils  sont  représentés  seulement  dans  l'Amérique  tropicale  et  sub- 
tropicale à  l'état  spontané,  mais  diverses  espèces  sont  cultivées  en 
dehors  de  ces  légions  pour  la  préparation  de  l'Arrow-root.  C'est  en 
particulier  le  cas  du  C.  edulis  qui  est  originaire  du  Pérou  et  qu'on 
cultive  surtout  en  Australie  :  le  C.  indica  fournit  une  fécule  tout 
i  fait  comparable;  c'est  une  espèce  ornementale,  peu  exigeante  au 
point  de  vue  du  climat,  répandue  actuellement  même  dans  les 
régions  tempérées. 


l.  Il  n'y  a  là  qu'une  simple  analogie,  car  le  labelle  des  Orchidées  es)  un  pétale  el 
non  un  Btaminode 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  2'.i 

La  fécule  de  Canna  est  une  poudre  d'un  blanc  satiné,  présentant 
un  aspect  grenu  assez  particulier,  très  appréciable  à  la  loupe  et  dû 
à  la  grosseur  des  grains  qui  la  composent.  Ceux-ci  mesurent  en 
etfet  parfois  plus  d'un  dixième  de  millimètre;  les  petits  grains  sont 
très  rares:  les  grains  moyens  ont  45  \j.  environ  suivant  leur  plus 
grande  dimension  avec  des  limites  extrêmes  de  30  à  100  ut.. 

Les  grains  sont  généralement  aplatis  et  se  présentent  avec  un 
contour  arrondi  ou  elliptique,  mais,  ce  qui  est  plus  caractéristique, 
c'est  que  ce  contour  montre  généralement  une  gihhosité,  vers 
laquelle  se  trouve  le  hile  excentrique  et  punctiforme.  Les  stries 
sont  fines,  à  courbure  assez  peu  accentuée.  Considérées  générale- 
ment comme  très  visibles,  nous  avons  pu  cependant  examiner  des 
échantillons  où  il  nous  a  été  impossible  de  les  apercevoir. 

Les  vapeurs  d'iode  donnent  une  teinte  rose  saumon  à  la  fécule 
humide  et  crème  très  clair  à  la  fécule  sèche.  Les  solutions  potas- 
siques n08  1  et  2  gélifient  rapidement  et  complètement  les  grains  : 
les  solutions  n0s  3  et  4  accentuent  les  stries  et  font  apparaître  plus 
ou  moins  le  hile  (PI.  et  .1.  . 

c  Arroow-root  de  l'Inde  ides  Indes  orientales,  de  Malabar,  de 
Bombay,  de  Travancore). 

Cette  fécule  provient  de  diverses  espèces  de  Curcuma,  en 
particulier  du  C.  angustifolia  Roxb.  et  du  C.  leucorhiza  Roxb. 
Le  genre  Curcuma  appartient  à  la  famille  des  Zingihéracées,  qui  se 
range  à  côté  des  Cannacées.  dans  l'ordre  des  Scitaminées.  Il  com- 
prend des  plantes  à  fleurs  zygomorphes,  à  ovaire  infère,  à  androcée 
formé  d'une  seule  étamine  fertile,  mais  complète,  et  de  trois  stami- 
nodes  pétaloïdes  dont  un  particulièrement  développé  et  placé  à 
l'opposé  de  l'étamine  fertile,  le  labelle  ;  les  graines  sont  pourvues 
à  la  fois  d'un  albumen  entourant  l'embryon  et  d'un  tissu  de  réserve 
d'origine  nucellaire,  le  périsperme. 

C'est  encore  ici  le  rhizome  qui  fournit  la  matière  amylacée.  Les 
espèces  productrices  citées  précédemment  appartiennent  à  l'Asie 
méridionale. 

La  fécule  forme  une  poudre  d'un  blanc  mat,  d'aspect  assez  homo- 
gène ;  les  grains  sont  toujours  isolés,  très  aplatis  et  se  présentent 
par  suite,  presque  toujours  suivant  la  même  face.  Leur  aplatisse- 
ment très  accentué  explique  leur  transparence  très  caractéristique 
et  facile  à  observer  lorsque  plusieurs  grains  se  superposent. 


24 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Le  contour  est  ovale-oblong,  avec  une  pointe  obtuse  très  accusée 
à  l'une  de  ses  extrémités  :  c'est  sur  ce  promontoire  que  se  trouve 
le  hile.  punctiforme,  très  excentrique  et  rarement  bien   visible. 

Les  stries,  fort  distinctes  clans  l'eau,  n'apparaissent  guère  dans 
la  glycérine;  elles  sont  peu  serrées,  à  faible  courbure,  et,  affectant 
un  parallélisme  assez  frappant,  détachent  à  la  surface  du  grain 
comme  une  série  de  ménisques. 

Les  trois  dimensions  du  grain  sont  ici  tellement  distinctes  qu  il 
est  utile  de  les  mesurer  toutes  trois.  On   trouve  ainsi  pour  la    Ion- 


Vis.  28.  —  Fécule  de  Curcuma.  350  d. 


gueur  de  ;]()  à  ,")0  ;;.,  pour  la  largeur  de  W  à  35  \j.  et  pour  Y  épaisseur 
de  7  à  8  ■)..  Dans  la  fécule  du  C.  leucorhiza  on  observe  quelques 
grains  exceptionnels  qui  dépassent  100  jx  dans  leur  plus  grande 
dimension. 

Les  vapeurs  d'iode  donnent  à  la  farine  humide  des  teintes  mar- 
brées gris-jaune  et  gris-pierre;  la  farine  sèche  se  colore  en  blanc 
ivoire  très  clair.  Les  solutions  nos  1  et  2  de  potasse  produisent  une 
gélification  presque  immédiate  ;  la  solution  n°  .'1  gonfle  légèrement 
les  grains  et  accentue  les  stries  (PI.  et  J.ï. 

d)  Arroic-root  de  la  Guyane. 

Les  fécules  désignées  dans  le  commerce  sous  ce  nom  sont  de 
deux  provenances  botaniques  bien  distinctes. 

I.  —  Les  unes  proviennent  de  différentes  sortes  d'ignames, 
tubercules  souterrains  fournis  par  des  espèces  du  genre  Dioscorea 
et  en  particulier  du  D.  alata  L.  et  du  I).  trifida  L. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUEE  2.) 

Ces  espèces,  originaires  vraisemblablement,  la  première  de  l'Asie 
méridionale  et  de  l'Océanie,  la  seconde  de  l'Amérique  tropicale, 
sont  cultivées  sur  une  assez  grande  échelle  dans  les  régions  tropi- 
cales et  leurs  tubercules  forment  une  part  importante  de  la  nourri- 
ture des  indigènes  de  l'Amérique  du  Sud  et  de  la  Malaisie  ;  ce  sont 
elles  également  qui  fournissent  la  plus  grande  quantité  des  fécules 
d'ignames,  quoique  beaucoup  d'autres  espèces  soient  aussi  quelque 
peu  utilisées  pour  leur  préparation. 

Ce   genre    Dioscorea  appartient   à  la    famille   des   Dioscorées.    de 


Fig.  "29.  —  Tubercule  de  Dioscorea   alata,  d'après  Deeroek. 


l'ordre  des  Liliiflores.  Il  comprend  des  plantes  à  tleurs  régulières 
diclines,  assez  voisines  des  Asparaglnées  dont  elles  ditfèrent  surtout 
par  leur  ovaire  adhérent.  La  tige  des  Dioscorea  est  grimpante  et 
volubile,  avec  des  feuilles  alternes  ou  quelquefois  opposées,  longue- 
ment pétiolées,  rappelant  celles  des  Smilax,  mais  dépourvues  de 
vrilles.  Les  grosses  nervures  de  la  feuille  sont  courbes,  à  disposition 
palmée,  et  reliées  entre  elles  par  de  iines  nervures  anastomosées  en 
réseau.  Le  fruit  est  une  capsule  renfermant  des  graines  ailées  et 
albuminées. 


21)  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Certaines  espèces  fournissent,  outre  les  tubercules  souterrains', 
des  tubercules  aériens  dérivant  de  bourgeons  axillaires  et  qu'on 
appelle  bulbilles\  ces  organes  renferment  aussi  de  l'amidon  de 
réserve,  dont  on  tire  souvent  parti. 

Le  D.  alata  possède  des  tiges  à  quatre  ailes,  d'où  lui  vient  son 
nom  spécifique.  Chaque  pied  ne  fournit  généralement  qu'un  tuber- 
cule souterrain,  de  grosse  taille  et  pouvant  peser  jusqu'à  10  kilos; 
le  poids  moyen  se  tient  aux  environs  de  i  kilos.  Les  tubercules 
sont  à  chair  blanche  ou  rouge  suivant  les  variétés;  ils  renferment 
un  principe  acre,  dont  on  les  débarrasse  par  des  lavages  et  par  la 
cuisson,  lorsqu'on  veut  les  consommer  directement  :  ce  principe 
s'élimine  de  lui-même  dans  la  préparation  de  la  fécule. 

La  fécule  est  extraite  par  les  procédés  ordinaires  ;  lorsqu'elle 
provient  des  variétés  à  chair  colorée,  elle  présente  elle-même  une 
légère  teinte. 

Le  D.  trifida  se  distingue  nettement  par  ses  feuilles  profondé- 
ment lobées,  à  trois  ou  cinq  lobes,  il  donne  plusieurs  tubercules 
par  pied,  mais  de  petite  taille  :  la  chair  est  encore  ici  blanche  ou 
rouge  suivant  les  variétés. 

Ltant  donné  le  grand  nombre  de  formes  de  Dioscorea  i  espèces  ou 
variétés),  dont  on  peut  rencontrer  la  fécule  dans  le  commerce  et 
dont  les  amidons  peuvent  présenter  des  caractères  légèrement  dif- 
férents, nous  nous  contenterons  d'indiquer  seulement  ici  les  carac- 
tères généraux  de  l'amidon  de  Dioscorea.  s'appliquant  à  peu  près 
à  toutes  les  sortes. 

La  fécule  d'igname  est  d'un  blanc  jtlus  ou  moins  pur.  finement 
granuleuse,  formée  de  grains  simples.  Les  petits  grains  sont  assez- 
rares  ;  les  grains  ordinaires  mesurent  de  $0  à  40  \j.  suivant  leur 
plus  grande  dimension,  avec  une  moyenne  de  30 y..  Us  sont  aplatis 
et  transitaient*,  cl  se  rapprochent  par  ces  caractères  de  l'amidon  de 
Curcuma. 

Les  plus  gros  grains,  mais  non  les  plus  nombreux,  ont  un 
contour  assez  caractéristique  en  triangle  isocèle  à  angles  arrondis. 
Le  hile  occupe  le  sommet  du  triangle  ;  il  es!  punctiforme  et  peu 
lisible. 

♦ 
i.  Ci'*  tubercules  souterrains  sont  formés  par  des  bourgeons  latéraux  qui  se  tuber 

enlisent,  en  ne  développant  <|n<-  leur  premier  entre-nœud  ;  ils  ne  portent  donc  pas 
d'écaillés;  l'épaississemenl  se  produil  parle  jeu  d'une  assise  génératrice  péricyclique, 
i  ommechez  les  rares  Monocotylédones  qui  ont  des  formations  libéro- ligneuses  secon- 
daires. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 


27 


Les  stries  sont  peu  distinctes,  à  faible  courbure  et  découpent 
la  surface  du  grain  en  une  série  de  ménisques,  caractères  qui  rap- 
pellent encore  beaucoup  l'amidon  de  Curcuma. 

La  fécule  est  mélangée  de  raphides  de  grande  taille. 

L'action  des  réactifs  est  assez  variable  suivant  les  sortes  ;  voici 
ce  quelle  donne  avec  l'amidon  de  D.  alata.  L'iode  en  vapeurs 
teinte  en  viole/  mauve  la  fécule  humide  et  en  jaune  /mille  la  fécule 
sèche.  Les  solutions  potassiques  nos  1  et  2  amènent  assez  rapide- 
ment la  gélilication  des  grains  ;  la  solution  n°  3  fait  apparaître  le 
hile  comme  un  point  brillant  (PI.  et  J.). 


Fis 


30. 


Amidon  de  Dioscorea.  350  d. 


II.  -  -  D'autres  fécules,  désignées  également  sous  le  nom  d'Arnnv- 
root  de  la  Guyane,  proviennent  du  Musa  paradisiaca  L.  et  de  ses 
variétés.  Ici  c'est  le  fruit  qui  est  utilisé  et  non  les  parties  souter- 
raines de  la  plante. 

Le  genre  Musa  appartient  à  la  famille  des  Musacées.  de  Tordre 
des  Scitaminées.  Il  comprend  des  plantes  à  fleurs  zytjomorphes, 
périanthe  en  deux  pièces,  l'une  antérieure  formée  des  trois  sépales 
et  des  deux  pétales  latéraux,  l'autre  postérieure,  recouverte  par  la 
précédente,  formée  uniquement  du  pétale  médian.  L'androcée 
comprend  toujours  au  moins  cinq  étamines  fertiles,  la  pièce  posté- 
rieure avortant  ou  étant  remplacée  par  un  staminode.  Le  fruit  est 
une  baie,  les  graines  possèdent  un  abondant  albumen  amylacé  et 
pas  de  périsperme. 

Le  M.  paradisiaca.  en  particulier,  est  originaire  de  la  Malaisie 
et  de  l'Asie  méridionale.  C'est  une  grande  herbe  à  fausse  tige  d'un 
vert  uniforme,  portant  de  grandes  feuilles  vertes.  Les  tig-es  sont 
annuelles,  mais  la  plante  est  vivace  de  souche.  L'inflorescence  ou 
régime  est  ramassée  et  porte    des  fruits  de  grosse   taille,  pouvant 


2(S  KTUDES    ET    MÉMOIRES 

dépasser  2o  cm.  du  long-,  arqués,  anguleux,  recouverts  d'une  peau 
épaisse.  Ces  fruits  sont  consommés  cuits,  ou  servent  à  la  prépara- 
tion de  la  fécule  :  on  les  cueille  verts,  avant  que  la  matière  amyla- 
cée se  soit  transformée  en  sucre,  à  ce  moment  la  pulpe  contient 
environ  00  °/0  d'amidon  et  seulement  1  °/0  de  sucre. 

On  conserve  les  fruits  en    les  coupant   en  tranches  ou  rondelles 
qu'on   dessèche  ensuite  au   four   ou  au  soleil.  En    les  pulvérisant, 


Fig.  31.  —  Musa  Paradisiaca.  d'après  Pcchuël-Loesche. 

on  obtient  l'arrow-root  correspondant .  qui  est  en  réalité  une  véri- 
table farine,  puisqu'il  contient  tous  les  débris  du  parenchyme 
amylacé.  Ce  produit  est  préparé  principalement  aux  Antilles  et 
dans  l'Amérique  centrale  et  quelque  peu  aux  Philippines  et  aux 
Indes  néerlandaises;  son  principal  centre  de  consommation  est 
aux  Etats-Unis. 

UArrow-root  de  Musa  est  une  matière  pulvérulente  d'un  blanc 
('datant,  dont  les  grains  affectent  des  formes  très  variables.  Ils 
sont  g-énéralemenl  allongés  et  aplatis,  quelquefois  cylindroïdes, 
avec  des  contours  tourmentés,  en  forme  de  massue,  de  bouteille, 
infléchis,  etc.  ;  leur  irrégularité  même  est  une  bonne  caractéristique. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  29 

La  longueur  moyenne  de  ces  graines  est  d'environ  45  \j.  et  varie 
de  30  à  (iO  \).  (les  très  petits  grains,  qui  sont  rares,  étant  mis  à  part). 
Le  hile  est  peu  visible,  arrondi,  très  excentrique  ;  il  occupe  indiffé- 
remment l'extrémité  la  plus  large  ou  la  plus  étroite. 

Les  stries  sont  nombreuses,  parallèles,  à  faible  courbure  et 
découpent  la  surface  des  grains  en  une  série  de  ménisques. 

Cet  amidon  forme  en  somme  une  transition  assez  nette  entre  les 
types  Maranta  et  Canna  d'une  part  et  les  types  Curcuma  et 
Dioscorea  d'autre  part. 


Fig.  32.  —  Amidon  de  Musa.  350  d. 


Les  vapeurs  d'iode  donnent  une  teinte  violet-rose  à  la  fécule 
humide  et  jaune  crème  à  la  farine  sèche.  La  solution  potassique 
n"  l  gonfle  beaucoup  les  grains  et  produit  une  gélifîcation  par- 
tielle ;  les  solutions  nos  2,  3,  i  rendent  le  hile  plus  net  et  le  font 
apparaître  sous  l'aspect  d'un  gros  point   brillant  (PL  et  J.). 

e  Arrow-root  du  Brésil  (du  Para,  de  Rio,  fécule  de  Manioc, 
farine  de  Cassave,  etc.). 

Gette  fécule  est  fournie  par  différentes  formes  du  Manihot  utilis- 
sirna  Pohl.  Le  Manioc  appartient  à  la  famille  des  Euphorbiacées  ; 
dans  les  cultures,  c'est  un  arbrisseau  atteignant  environ  trois  mètres 
de  hauteur,  portant  des  feuilles  alternes,  palmatilobées,  avec  trois 
à  sept  lobes  profondément  détachés.  La  plante  est  monoïque,  les 
[leurs  sont  apétales  et  présentent  un  calice  à  cinq  divisions.  Les 
fleurs  mâles  renferment  dix  étamines  en  deux  verticilles,  les  fleurs 
femelles  un  ovaire  à  trois  loges,  qui  se  transforme  en  un  fruit 
tricoque. 

Les  matières  de  réserve  constituées  surtout  par  de  l'amidon 
s'accumulent  dans  les  racines  qui  se  tuberculisent  ;  on  trouve  ainsi 


30 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


à  la  base  des  tiges  un  nombre  de  tubercules  variable  suivant  les 
variétés. 

Celles-ci  sont  extrêmement  nombreuses  et  Ton  peut  dire  que 
chaque  pays  de  culture  possède  les  siennes  propres  ;  mais  on 
s'accorde  à  reconnaître  qu'elles  se  rattachent  à  une  seule  espèce  le 
M.  utilissima,  originaire,  semble-t-il,  du  Brésil. 

Parmi  les  variétés,   une   première   catégorie    renferme  dans  ses 


Fig.  33.  —  Culture  du  Manioc  à  Madagascar  (Cliché  Prud homme  . 


racines  un  suc  vénéneux  plus  ou  moins  abondant,  dont  les  pro- 
priétés toxiques  sont  dues  à  un  glueoside  capable  de  donner  de 
l'acide  cyanhydrique  par  dédoublement  ;  ce  glueoside  a  été  appelé 
Manihol-i toxine  ;  nous  avons  eu  l'occasion  d'en  parler  déjà  dans  un 
précédent  chapitre.  On  désigne  l'ensemble  de  ces  variétés  sous  le 
nom  de  Maniocs  amers. 

Une  deuxième  catégorie  est  constituée  par  les  Maniocs  doux. 
dont  les  racines  sont  exemptes  de  principe  nocif  et  peuvent  être 
consommées  même  crues  sans  danger  ;  on  a  quelquefois  considéré 
ces  maniocs  doux  comme  appartenant  à  une  espèce  botanique- 
distincte  le  M.  Aipi  Pohl. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 


31 


En  réalité  il  n'en  est  rien  et  les  caractères  sur  lesquels  on  a 
voulu  se  baser  pour  différencier  les  espèces,  fournis  seulement  par 
l'appareil  végétatif,  n'ont  qu'une  importance  très  secondaire  et  ne 
permettent  que  de  délimiter  des  variétés  ou  mieux  des  races 
culturales. 

On  ne  peut  pas  dire  d'ailleurs  d'une  manière  absolue  qu'il  y  ait 
des  races  toujours  inoffensives,  car  il  arrive  parfois  que,  par  un 
phénomène   de  régression,   telle    race  donnant  habituellement    des 


Fis;.  34.  —  Racines  de  Manioc. 


tubercules  doux  vienne  à  produire  des  tubercules  légèrement  amers. 
Des  analyses  précises  ont  mis  en  évidence  d'autre  part  la  présence 
du  glucoside  même  dans  les  variétés  les  plus  douces  ;  seulement 
ce  corps  intervient  alors  en  proportion  très  minime  et  de  plus  se 
trouve  concentré  surtout  dans  les  tissus  périphériques  ;  en  pelant 
les  tubercules  on  se  débarrasse  donc  dans  ce  cas  de  presque  toute 
la  Manihot-toxine. 

La  préparation  de  la  farine  à  partir  des  variétés  amères  exige 
des  soins  spéciaux,  de  manière  à  éliminer  le  suc  nuisible.  Dans  le 
procédé  guyanais,  pratiqué  avec  de  simples  variantes  aux  Antilles 
et  au  Brésil,  les  racines  sont  d'abord  pelées  puis  râpées  ;  la  pulpe 


'■Ï2  ÉTUDES    Kl     MÉMOIRES 

résultante  est  introduite  dans  des  sacs  tressés  en  feuilles  de  palmier 
Arouma  et  qu'on  appelle  Couleuvres;  les  sucs  peuvent  s'étirer  en 
diminuant  de  capacité  ou  se  contracter  en  en  augmentant,  suivant 
qu'on  cherche  à  en  écarter  ou  à  en  rapprocher  les  extrémités. 

Pour  charger  la  couleuvre,  on  lui  donne  son  maximum  de  volume, 
puis  on  la  suspend  à  une  branche  d'arbre  au  moyen  dune  sorte 
d'anse  ménagée  à  sa  partie  supérieure  et  on  produit  1  étirement, 
c'est-à-dire  la  diminution  de  capacité,  en  suspendant  des  corps 
lourds  à  l'extrémité  inférieure  qui  porte  un  anneau. 

Le  contenu  de  la  couleuvre  se  trouve  par  suite  fortement  com- 
primé et  laisse  exsuder  par  les  interstices  du  récipient  un  liquide 
qui  entraîne  la  Manihot- toxine.  La  pulpe  restante,  desséchée  et 
pulvérisée,  constitue  la  farine  de  Manioc. 

C'est  avec  cette  farine  qu'on    prépare    le    Couac    et  la  Cassarc. 

A  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  à  la  Sorbonne, 

Professeur  à  l'Ecole  supérieure 

d'Agriculture  coloniale. 


TAILLE  DE  LA    VANILLE    EN   USAGE     A   MAYOTTE 


Pendant  mon  séjour  aux  Comores,  en  1!)09,  plusieurs  colons 
m'engagèrent  à  visiter  les  vanilleries  de  Dapany  (Mayotte)  qui,  à 
les  entendre,  donnaient  des  résultats  particulièrement  avantageux, 
grâce  à  l'application  d'un  procédé  de  taille  spécial,  imaginé  par 
M.  Touchais,  l'Européen  établi  en  cet  endroit.  Ils  ajoutaient  que  ce 
procédé  faisait  déjà,  dans  l'île,  l'objet  de  quelques  tentatives  d'imita- 
tion. 

J'étais  précisément  fort  désireux  de  m'instruire  sur  cette  question 
de  taille  de  la  vanille,  au  sujet  de  laquelle  je  n'avais  recueilli 
jusqu'alors,  un  peu  partout,  que  des  appréciations  assez  vagues, 
parfois  même  contradictoires.  J'avais  été  frappé  aussi  de  ce  fait  que 
les  planteurs,  en  dépit  de  l'uniformité  apparente  de  leurs  pratiques 
culturales,  obtiennent  des  résultats  très  différents  d'une  vanillerie 
à  l'autre.  Et  si  la  comparaison  porte  sur  les«lianes  d'une  même  vanil- 
lerie, l'irrégularité  apparaît  plus  frappante  encore  :  le  résultat 
(mon  obtient  de  chacune  d'elles  est  incertain,  plein  de  surprises  et 
de  déceptions,  affectant  une  allure  un  peu  désordonnée  qui  décon- 
certe parfois  les  prévisions  les  mieux  établies.  Les  colons  en 
prennent  leur  parti,  et  quand  on  les  interroge  sur  cette  particula- 
rité fâcheuse,  ils  en  donnent  une  raison,  toujours  et  partout  la 
même  :  d'après  eux,  la  délicatesse  excessive  de  la  vanille  est  cause 
de  tout  le  mal,  car  il  n'est  pas  possible,  ajoutent-ils,  d'enfermer 
dans  des  règles  précises  le  tempérament  capricieux  de  cette   liane. 

Cette  opinion  paraît  très  vraisemblable,  mais  je  cessai  de  la  croire 
aussi  universellement  justifiée,  après  que  j'eus  passé  une  longue 
journée  à  parcourir  les  vanilleries  de  Dapany,  sous  la  conduite  de 
M.  Touchais  lui-même,  qui  me  fît  juger,  au  contraire,  que  c'est  en 
assujettissant  les  pratiques  habituelles  de  la  taille  à  quelques  règles 
de  physiologie  végétale,  d'ailleurs  très  simples,  qu'on  peut  arriver 
à  constituer  une  méthode  précise,  d'application  générale,  et  qui 
réprime  singulièrement  cette  irrégularité  d'allure  de  la  liane,  source 
Bnl.  du  Jardin  colonial.  191 1.  I.  —  N°  91.  3 


34 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


de  tant  de  déceptions.  Car,  faisait-il  remarquer,  si  la  vanille  se 
montre  aussi  capricieuse  dans  sa  manière  de  végéter  et  de  fructifier, 
c'est  un  peu,  sans  doute,  à  cause  de  sa  nature  délicate  qui  la  rend 
sensible  aux  moindres  variations  du  milieu  où  elle  vit.  mais 
c'est  aussi,  et  surtout,  à  cause  du  traitement  même  auquel  le 
planteur  la  soumet  généralement.  Pour  la  vanille,  en  effet,  il 
n'existe  pas,  à  proprement  parler,  de  méthode  de  taille  bien  définie, 
comme  cela  a  lieu  pour  les  arbres  fruitiers  ou  la  vigne  ;  on  possède 
seulement,   en  cette  matière,  un  ensemble  de  données  qui  sont  tra- 


i'i_. 


Fip.  2. 


ditionnelles  beaucoup  plus  qu'inspirées  des  principes  de  la  physio- 
logie végétale,  et  dont  l'application  reste,  de  ce  Fait,  vague  et  variable 
au  gré  de  chacun,  à  l'instar  de  ce  qui  se  passe  dans  la  discussion 
d'un  phénomène  quelconque  tant  que  sa  loi  fondamentale  n'a  pas 
été  établie. 

Par  exemple  :  Lorsque  l'époque  de  la  floraison  approche,  et  que  la 
liane,  qu'on  avait  jusqu'alors  laisser  filer  librement,  est  descendue. 
pour  être  enroulée  autour  de  son  tuteur,  le  planteur  procède  à  celle 
opération  en  se  conformant  à  certains  détails  plus  ou  moins  impor- 
tants. Parmi  ces  détails,  il  en  est  un  qui  se  rapporte  à  la  position 
occupée  par  l'extrémité  de  la  liane  une  fois  l'enroulement  terminé; 
il  csl    insignifiant  en  apparence  <•!  aucun  planteur  n'en  fait  cas.  El 


TAILLE    DE    LA   VANILLE  35 

pourtant,  si  ou  observe  :  1°  que  la  sève  a  toujours  une  tendance  à 
monter  ;  2°  que  toute  branche  recourbée  vers  le  sol  souffre,  s'allonge 
peu  et  tend  à  se  mettre  à  fruit,  on  présume  avec  raison  que  deux 
lianes  telles  que  celles  représentées  par  les  figures  1  et  2,  vont  se 
différencier  nettement  au  bout  d'un  temps  assez  court  :  la  première 
s'étant  mise  à  filer,  tel  un  gourmand,  —  et  l'autre  à  fructifier,  tel 
un  arçon  ou  un  long  bois.  Toutes  autres  conditions  égales,  d'ail- 
leurs, on  accusera  le  caprice  de  la  vanille,  alors  qu'en  réalité  cha- 
cune de  ces  deux  lianes  n'aura  fait  que  répondre  au  mode  de  trai- 
tement qui  lui  avait  été  appliqué,  et  qui  différait  beaucoup  de  lune 
à  l'autre  sans  qu'on  y  eût  pris  garde.  Qu'il  s'agisse  maintenant  d'une 
même  liane  dont  l'extrémité,  au  cours  des  enroulements  successifs, 
aura  été  disposée  tantôt  pendante  et  tantôt  relevée,  en  la  voyant, 
sans  raison  connue,  tantôt  s'allonger  avec  rapidité,  tantôt  rester 
stationnaire,  de  quoi  ne  1  accusera-t-on  pas,  elle,  le  terrain,  la  sai- 
son et  tous  les  éléments?  Mais  que  l'on  fasse  intervenir  les  données 
physiologiques  énoncées  plus  haut,  aussitôt  tout  s'explique  et  se  pré- 
cise. 

Autre  exemple  :  en  règle  très  générale,  le  planteur  est  désireux 
d'obtenir  des  lianes  aussi  longues  que  possible,  pensant  que  la  lon- 
gueur et  la  vigueur  vont  ordinairement  de  pair.  En  cela  il  ne  se 
trompe  guère.  Pourtant,  il  a  lieu  de  s'inquiéter  souvent,  en  voyant 
certaines  lianes  faire  plier  le  tuteur  sous  le  poids  de  leurs  enroule- 
ments, sans  manifester  la  moindre  velléité  de  fructification  pro- 
chaine. —  pendant  qu'à  côté  parfois,  un  vanillier  de  peu  d'apparence 
étale  de  beaux  palais  de  gousses.  Foin  d'une  plante  aussi  capri- 
cieuse, dira-i-il  encore,  et  à  quoi  bon  une  si  belle  vigueur  ?  —  Trop 
belle,  dirons-nous,  et  voilà  précisément  où  est  le  mal  :  une  vigueur 
excessive  est  nuisible  à  la  faculté  fructifère,  et  une  telle  liane,  carac- 
térisée par  le  fait  qu'elle  file  très  rapidement,  est  comparable  à 
l'arbre  fruitier  dont  l'horticulteur  dit  qu'il  s'emporte  à  bois  :  les  deux 
phénomènes  sont  identiques,  ils  présentent  les  mêmes  inconvénients, 
etc'est  en  leur  opposant  les  mêmes  artifices  de  taille  tirés  des  règlesde 
la  physiologie  végétale,  qu'on  pourra  parvenir  à  maîtriser  l'excès  de 
sève  qu'ils  manifestent,  pour  le  détourner  au  profit  delà  production 
fruitière. 

(Test  aussi  un  fait  connu  que  plus  le  chemin  que  doit  parcourir  la 
sève  s'allonge,  et  plus  la  fructification  devient  irrégulière  et  tardive. 
Entre  une  liane  à  tige  très  longue  bifurquée  deux  ou  trois  fois  seu- 


36 


ÉTUDES    ET    MEMOIRES 


lement  [fig.  3),  et  une  autre  liane  de  longueur  égale,  niais  plus 
dichotomisée  (fig-.  ï),  l'avantage  reste  à  cette  dernière  pour  la 
commodité  de  circulation  de  la  sève,  pour  la  régularité  de  la  fructi- 
fication, le  risque  moindre  d'accidents,  etc.  En  outre,  cette  forme, 
qui  s'obtient  par  une  application    opportune   du  pincement   et   de 


Fig.  3.  --  Figure  schématique 
d'un  vanillier  sirhplemenl  bifurqué. 


Fi 


Figure  schématique 


d'un  vanillier  bifurqué  plusieurs  l'ois 


l'arqure  permet,  jusqu'à  un  certain  point,  d'assimiler  la  liane  de 
vanille  ii  un  végétal  ordinaire  avec  tige  et  bronches,  forme  à  laquelle 
un  traitement  méthodique  peut  assurer  les  caractéristiques  sui- 
vantes : 

1°  Pas  de  fruit  sur  la  tige  principale,  qui  réserve  toute  sa  force  et 
sa  vigueur  pour  le  rôle  de  canal  conducteur  de  la  sève  ; 

2°  Fructification  localisée  sur  les  bras  secondaires,  lesquels  sont 
facilement  réglables  en  nombre  et  en  longueur  : 

3°  Suppression  des  bras  aussitôt  après  qu'ils  ont  fructifié,  la  truc- 


TAILLE    DE    LA    VANILLE 


37 


titication  à  venir  étant  assurée  par  des  bras  annuellement  formés  à 
cette  intention. 

Pour  tous  ceux  qui  savent  combien  la  fructification  fatigue  et  affai- 
blit une  liane  de  vanille,  il  apparaîtra  que  ce  sont  là  des  avantages 
sérieux,  et  qui  doivent  faire  rejeter  l'opinion  d'après  laquelle  il  fau- 
drait s'efforcer  de  donner  aux  lianes  la  plus  grande  longueur  possible. 
Il  v  a  entre  ces  deux  systèmes  les  mêmes  différences  qu'entre  deux 
ceps  de   vigne,   dont   l'un  grimpe   librement  sur  un  arbre  et  dont 


'&&£ 


Fis. 


l'autre  est  taillé  en  souche  basse.  On  sait  de  quel  côté  se  trouve 
1  avantage. 

Sans  vouloir  insister  plus  longuement,  voici  indiquée  d'une 
manière  schématique  l'application  simple,  mais  ingénieuse,  qui  est 
faite  de  ces  données  dans  les  vanilleries  de  Dapany  : 

a)  Au  moment  de  la  plantation,  la  bouture  est  disposée  de 
manière  que  son  extrémité  soit  laissée  pendante,  et  elle  est  pincée 
à  quelques  centimètres  au-dessus  de  la  surface  du  sol(tig.  2).  C'est 
à  la  partie  supérieure  du  coude  que  la  végétation  se  concentre,  et  il 
va  naître  en  ce  point  une  ou  deux  branches.  Si  la  portion  pen- 
dante, ou  arçon,  a  des  velléités  de  s'allonger  quand  même  par  son 
extrémité,  elle  est  pincée  de  nouveau,  afin  de  provoquer  un  refou- 


38 


KTl'DES   ET    MÉWOIKES 


lement  de  la   sève  qui  favorisera  sa  propre  mise  à  fruit,  en  menu 
temps  que  la  bonne  venue  des  branches  nées  sur  le  coude,  et  aux- 
quelles il  convient  de  donner  le  nom  de  branches  de  remplacement 

b)  L'arçon  ayant  une  fois  fructifié,  on  le  supprime,  et  on 
enroule  les  deux  branches  de  remplacement  de  telle  manière  que 
leur  extrémité,  pincée,  pende  à  son  tour  jusqu'à  quelques  centi- 
mètres de  la  surface  du  sol  (fig.  6).  Chacune  de  ces  branches    va  se 


Fig. 


comporter  comme  la  bouture  initiale,  c'est-à-dire  qu'en  des  points 
plus  ou  moins  rapprochés  de  la  partie  supérieure  des  coudes,  il  v;< 
naître  de  nouvelles  branches,  en  même  temps  que  de  leur  côté  le& 
parties  pendantes,  tels  de  nouveaux  arçons,  vont  se  mettre  à  fructi- 
fier (fig.  7).  Gomme  précédemment,  s'il  y  a  lieu,  on  applique  un 
second  pincement. 

c)  Après  la  récolte,  nouvelle  suppression  des  arçons,  et  mise 
en  place  de  la  totalité  ou  d'un  certain  nombre  des  branches  nou- 
velles dans  les  mêmes  conditions  que  précédemment.  Et  ;iinsi  de 
suite  chaque  année;  de  manière  que  le  vanillier,  si  on  le  suppose 
développé  sur  une  surface  plane,  n'apparaîtra  plus,  comme  cela  a 
lieu  d'ordinaire,  sous  la  forme  d'une  liane  très  longue  el   bifurque. 


TAILLE    DE    LA    VANILLE  39 

tout  au  plus  deux  ou  trois  fois,  mais  comme  une  sorte  de  touffe  tra- 
pue, à  brins  nombreux  et  courts  (fig.  3  et  4). 

C'est  affaire  au  praticien  d'envisager  les  divers  cas  qui  peuvent 
se  présenter  dans  la  pratique,  et  de  connaître  tous  les  détails  opé- 
ratoires que  comporte  la  méthode.  Mais  bien  que  nous  en  ayons 
seulement  schématisé  le  principe,  on  peut  juger  que  cette  manière 
d'opérer  est  en  parfait  accord  avec  les  observations  d'ordre  physio- 
logique mentionnées  plus  haut,  et  dont  elle  a  tous  les  avantages. 
On  relèvera  surtout  une  particularité  intéressante  et  originale,  qui 
montre  clairement  la  supériorité  de  cette  méthode  :  par  la  simple 
opération  de  rarqure,les  portions  de  liane  qui  assument  la  charge  de 
la  fructification  sont  rejetées  sur  le  côté,  tels  des  accessoires,  et  en 
dehors  du  chemin  principal  parcouru  par  la  sève;  leur  suppression 
après  chaque  récolte  ne  modifie  en  rien  cette  disposition,  de  telle 
sorte  que  c'est  toujours  par  le  canal  d'une  tige-mère  n'ayant  jamais 
porté  de  fruit,  que  la  sève  circule  et  se  répand  dans  les  divers 
organes,  —  et  que  c'est  toujours  sur  des  branches  nouvelles  n'ayant 
pas  encore  fructifié  que  la  fructification  de  chaque  année  apparaît. 
Une  production  plus  régulière  et  plus  abondante,  et  même  une 
durée  plus  longue  pour  le  vanillier,  tels  sont  les  avantages  que  cette 
méthode  apporte  avec  elle  partout  où  on  l'applique. 

P.  Dussert. 
Ingénieur   d'agriculture    coloniale. 


LE   PALMIER    A    HUILE  A   LA   COTE   D'IVOIRE 
(PAYS    ADIOUKUOUS) 


La  région  de  Dabou-Toupa  s'impose  à  l'attention  par  l'impor- 
tance de  sa  production  en  huile  et  amandes  de  palme,  bien  supé- 
rieure à  celle  des  autres  régions  de  la  Basse-Côte  d'Ivoire. 

On  v  rencontre  des  habitants  qui,  dans  leur  ensemble,  sont  plus 
intelligents,  plus  travailleurs  que  ceux  des  autres  régions  de  la 
forêt  ;  on  trouve  chez  eux  un  certain  esprit  d'initiative  et  d'indépen- 
dance. Ils  diffèrent  totalement,  par  cette  manière  d'être,  de  leurs 
voisins,  les  Ebriés  par  exemple.  Des  faits  en  apparence  futiles 
le  prouvent  :  ainsi  dans  la  plupart  des  villages  Adioukrous.  la  rue 
principale  comporte  à  droite  et  à  gauche,  en  avenue,  des  cocotiers 
bien  alignés,  régulièrement  espacés.  Il  est  fort  probable  que  cette 
supériorité  qui  ne  provient  pas  de  la  différence  d'origine  de  ce 
groupe,  n'est  que  la  résultante  d'une  autre  caractéristique  du  pays, 
c'est-à-dire  de  la  présence  de  la  savane  à  la  place  de  la  forêt  dense 
des  régions  voisines  ;  l'influence  de  la  forêt  ou  de  la  plaine  sur  la 
nature  humaine  a  souvent  été  constatée. 

A  première  vue,  cette  savane  ne  parait  pas  très  étendue  ;  elle 
présente  de  nombreuses  solutions  de  continuité.  En  y  regardant 
d'un  peu  plus  près,  on  constate  que  les  interruptions  ne  sont  pas 
constituées  par  de  la  grande  forêt  tropicale  mais  par  des  bouquets 
d'arbres  et  d'arbustes  à  végétation  rapide,  formant  des  taillis  épais, 
au  milieu  desquels  émergent  de  nombreux  palmiers. 

La  grande  savane  paraît  donc  avoir  été  autrefois  l'aspect  de  cette 
région,  qui  d'ailleurs  ne  s'étend  pas  au  delà  de  quelques  kilomètres 
des  bords  de  la  lagune  ;  les  endroits  bas  et  marécageux,  toujours 
frais,  ou  le  bord  immédiat  des  lagunes  et  des  rivières  devaient  seuls 
comporter  antérieurement  des  formations  boisées.  Aujourd'hui, 
cette  savane  paraît  en  régression  lente  au  profit  de  la  végétation 
ligneuse  et  il  semble  que  ce  soit  sous  l'influence  du  travail  des 
indigènes. 

Les  régions  où  abondent  les  palmiers  à  huile    dominent   dans  la 


LE    PALMIER    A    HUILE    A    LA    COTE    D  IVOIRE  41 

Basse-Côte  d'Ivoire,  mais  il  est  rare  de  trouver  des  populations  se 
livrant  avec  autant  d'activité  que  les  Adioukrous  à  l'exploitation 
des  palmeraies.  Une  méthode  particulière,  décrite  ci-dessous  dans 
ses  grandes  lignes,  préside  à  cette  exploitation  qui  se  traduit  par 
des  apports  presque  journaliers  de  plusieurs  tonnes  d'huile  au  com- 
merce de  la  région,  pendant  la  saison  de  traite  '. 

Dans  ces  pays  tropicaux,  où  généralement  les  populations  sont 
peu  denses,  les  villages  sont  très  espacés  et  il  serait  difficile  de 
récolter  les  fruits  des  palmiers  au  delà  d'un  certain  rayon,  c'est-à- 
dire  qu'une  minime  partie  du  territoire  seulement  serait  exploitée. 
Aussi  chaque  village  Adioukrou  a-t-il,  disperséesdans  toute  la  région 
sur  laquelle  il  est  maître,  des  installations  spéciales  :  ce  sont  de 
véritables  fermes  à  huile.  Un  village  important  comme  Ossrou,  Debri- 
mou,  Lopou,  peut  avoir  200  à  300  fermes  que  l'on  trouve  généra- 
lement installées  dans  la  savane,  non  en  un  point  quelconque,  mais 
sur  la  lisière  immédiate  des  taillis  ;  souvent  le  long-  de  ces  lisières, 
deux  fermes  sont  à  peine  distantes  de  500  mètres  et,  en  parcourant 
le  pays,  on  en  découvre  une  à  chaque  sinuosité  de  la  bordure  de  ces 
semblants  de  forêt. 

Une  ferme  de  ce  genre  comprend  généralement  un  groupe  d'ha- 
bitations pour  une  famille  ;  elle  n'est,  en  effet,  habitée  que  par  ;i 
ou  0  personnes,  hommes  et  femmes.  Au  milieu  de  l'espace  limité 
par  les  cases,  disposées  sur  2  ou  3  côtés  d'un  carré,  est  un  hangai 
spacieux  qui  abrite  le  matériel  d'exploitation.  Celui-ci  est  relati- 
vement important,  et  comprend  toujours  un  mortier,  de  forme  pris- 
matique, creusé  dans  un  gros  tronc  d  arbre  placé  en  terre,  sur  champ, 
de  façon  à  former  une  sorte  d'auge  ou  d'abreuvoir;  de  nombreux 
baquets,  des  cuves  à  fermentation  en  bambou  et  pouvant  contenir 
jusqu  a  1  mètre  cube  de  fruits  ;  de  vastes  récipients  métalliques  de 
forme  spéciale,  ressemblant  à  de  gigantesques  tartières  de  pâtis- 
sier, qui  auraient  1  m.  50  de  diamètre,  et  pouvant  contenir  100  à 
200  kilos  de  fruits,  en  vue  de  leur  cuisson.  L'ensemble  est  bien  com- 
pris pour  un  fort  rendement  :   c'est  presque  une  usine. 

1  .  La  production  en  huile  et  amandes  de  palme,  de  la  région  de  Dabou-ïoupa.  sort 
en  totalité  de  la  colonie,  parlesports  de  < îrand-Bassam  et  de  Jacqueville  :  elle  consti- 
tue le  principal  appoint  de  l'exportation  de  ces  mêmes  produits  par  ces  ports.  Or.  en 
1909, il  est  sorti  par  Grand-Bassam  et  Jacqueville,  4.764.785  kilos  d'huile  et  3.755.90s 
kilos  d'amandes,  alors  que  tous  les  autres  ports,  Assinie.  Grand-Lahou,  Sassandra. 
Béréby,  Tabou,  n'ont  vu  passer  au  total  que  1.601.781  kilos  d'huile  et  1.437.097  kilos 
d'amandes. 


J-2  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Ces  campements,  avec  leur  matériel,  constituent  déjà  une  supé- 
riorité inarquée  sur  le  travail  des  populations  voisines  ;  ainsi  les 
Ebriésfont  l'huile  dans  leurs  villages,  et  par  suite,  ne  peuventexploi- 
ter  que  les  palmiers  proches,  ce  qu'ils  font  presque  sans  matériel, 
par  quantités  intimes,  d'où  un  commerce    presque  nul. 

La  pratique  de  l'extraction  de  l'huile  chez  les  Adioukrous  ne  pré- 
sente aucune  particularité  saillante,  mais  certains  travaux  agricoles 
effectués  secondairement  par  les  habitants  des  campements,  sont 
remarquables  par  la  méthode,  voulue  ou  non,  qui  est  apportée  et 
les  conséquences  qu'ils  ont  sur  la  conservation  et  même  l'accrois- 
sement de  la  richesse  du  pays. 

Ces  formes,  ainsi  qu'il  est  dit  plus  haut,  sont  installées  à  l'orée 
de  la  forêt  ;  elles  ont  la  savane  devant  elles.  Au  début  de  la  saison 
des  pluies,  un  carré  de  savane  d'une  superficie  d'environ  1  ou  2  hec- 
tares, guère  plus,  étant  donné  que  la  ferme  ne  compte  que  2  ou  3 
hommes  adultes,  est  soigneusement  enclos  pour  mettre  le  terrain  à 
l'abris  des  incursions  des  bœufs  et  antilopes,  (le  terrain  est  destiné  à 
être  ensemencé  en  arachides,  mais  il  est  couvert  par  une  herbe  Impe- 
rata  cylindrica  qui  abonde  dans  ces  savanes,  et  qui  est  douée  d'une 
faculté  d'envahissement  et  d'une  vitalité  bien  supérieure  à  celle  du 
chiendent,  grâce  à  de  forts  rhizomes  qui  s'enchevêtrent  dans  le  sol  ; 
d'autre  part,  l'arachide  exige  un  terrain  propre,  bien  meuble.  Néces- 
sité oblige;  aussi  l'Adioukrou  travaille  consciencieusement  la  terre, 
la  remue  et  en  même  temps  extirpe  les  rhizomes  qui  infestent  le  ter- 
rain. 

Le  carré  est  prêt  à  recevoir  les  arachides  qui  amèneront  ainsi, 
par  leur  intervention,  l'ameublissement  du  sol,  son  nettoyage  et 
enfin  sa  fertilisation,  par  suite  de  la  faculté  des  légumineuses  d'ai- 
der à  la  fixation  de  l'azote  atmosphérique.  Sans  cette  culture,  la 
savane  aurait   pu   rester  longtemps   presque  stérile  et  incultivable. 

L'année  suivante,  les  arachides  auront  été  récoltées  et,  pendànl 
la  saison  sèche  -  qui  est  en  même  temps  une  saison  de  fabrication 
d'huile  —  des  monceaux  de  débris  de  régimes  de  palmiers  sont  accu- 
mulés sur  ce  terrain  nu  qui  se  trouve  couvert  dune  couche  d  au 
moins  25  centimètres  de  débris  végétaux,  riches  en  éléments  ferti- 
lisants :  alors,  à  l'approche  des  pluies,  des  bananiers  ou.  plus 
rarement,  du  manioc  sont  plantés  sur  ce  même  terrain. 

Ces  bananiers  se  développent  vigoureusement  dans  un  sol  aussi 
bien  ameubli,  nettoyé  et  fumé  et  donnent  bientôt  un  ombrage  bien- 


LE    PALMIER    A    HUILE    A    LA    COTE    d'iVOIRE  43 

faisant  qui  favorise  la  germination  de  bien  des  semences  d'arbres 
et  d'arbustes  divers  ;  une  essence  ne  tarde  pas  à  dominer  à  l'ombre 
de  ces  bananiers  ;  ce  sont  de  jeunes  palmiers  à  huile,  souvent  très 
serrés  et  qui  proviennent  vraiment  des  semences  qui  restaient  dans 
les  détritus  de  régimes  ayant  servi  à  fumer  le  terrain. 

Le  travail  de  l'indigène  est  alors  terminé  sur  cet  emplacement  : 
pendant  3  à  4  ans  il  n'y  aura  qu'à  récolter  les  produits  des  bananiers, 
lesquels  disparaîtront  progressivement  pour  laisser  à  leur  place  une 
végétation  arborescente  vigoureuse  où  le  palmier  à  huile  domine  :  le 
campement  se  déplace  pour  venir  à  une  nouvelle  lisière.  On  conçoit 
l'importance  de  ces  travaux  pour  le  pays,  si  l'on  considère  que  plu- 
sieurs centaines  d'installations  semblablesles  répètent  chaque  année, 
soit  en  savane,  soit  en  forêt,  car  lorsque  les  taillis  sont  trop  vastes, 
les  fermes  se  rencontrent  aussi  bien  dans  l'intérieur  que  sur  la  lisière 
et  y  font  la  même  série  de  travaux,  en  supprimant  toutefois  la  cul- 
ture de  l'arachide  qui,  dans  ce  cas,  n'a  plus  sa  raison  d'être. 

Le  travail  de  ces  indigènes  transformant  un  terrain  improductif, 
quasi  désertique,  en  lui  donnant  une  richesse  durable,  est  digne 
d'intérêt.  On  ne  peut  dire  si  le  résultat  est  voulu,  mais  le  système 
ne  manque  pasd'esprit  de  méthode,  d'ingéniosité;  il  ne  le  cède  même 
en  rien  aux  meilleures  règles  d'agriculture  pratique. 

On  trouve  ici  l'explication  d'un  des  modes  de  formation  des 
superbes  palmeraies  si  abondantes  dans  la    Basse-Côte    d'Ivoire. 

Ailleurs,  notamment  dans  les  régions  forestières,  les  palmeraies 
ont  encore  pour  origine  la  plantation  des  indigènes,  mais  le  rôle  de 
l'homme  est  bien  moins  compliqué,  presque  machinal  :  la  culture 
préparatoire,  l'apport  de  matières  fertilisantes,  sur  lesquelles  est 
basée  la  réussite  du  système,  n'ont  pas  à  intervenir. 

Cependant  on  voit  apparaître  alors  une  pratique  non  moins  inté- 
ressante, visant  la  multiplication  dupalmier.  Les  Ebriés,  parexemple. 
ne  font  leurs  plantations  qu'en  forêt  ;  lorsqu'une  culture  de  bana- 
niers, de  manioc  est  sur  le  point  d'être  délaissée  par  suite  de  l'insuf- 
fisance de  son  rendement,  l'indigène  qui  l'a  aménagée  répand,  à  la 
volée,  sur  le  sol,  une  quantité  de  graines  de  palmier  ou  encore  y 
transplante  de  jeunes  palmiers  de  6  mois  à  un  an,  trouvés  dans  un 
peuplement  quelconque  ;  puis  il  laisse  le  terrain  dans  l'abandon  ; 
au  bout  de  6  à  7  ans,  un  débroussement  peu  important  met  à  jour 
une  jeune  palmeraie  qui  a  prospéré  à  l'ombre  de  la  forêt  en  voie  de 


44  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

reconstitution  ;  de  plus,  ce  second  débroussement  permet  de  faire, 
sur  une  terre  reposée,  une  nouvelle  culture  vivrière.  Désormais  cet 
emplacement  est  la  propriété  définitive  de  celui  qui  Ta  aménagé  et 
il  sera  transmissible  à  ses  héritiers  ;  par  contre,  la  forêt  non  amé- 
nagée est  la  propriété  de  la  collectivité.  Ainsi  l'on  s'explique  que 
dans  toute  la  Basse-Côte  d'Ivoire,  ces  palmeraies  qui  paraissent 
perdues  dans  la  forêt,  sont  réellement  sous  le  régime  d'une  appro- 
priation, mais,  par  un  curieux  exemple  de  l'apathie  des  indigènes, 
cette  propriété  reste  souvent  sans  exploitation  ;  c'est  un  capital 
auquel  on  ne  demande  les  intérêts  que  lorsque  le  besoin  s'en  fait 
sentir. 

Pour  conclure,  il  semble  que  la  colonisation  européenne  pourrait 
s'inspirer  de  ces  méthodes,  bien  appropriées  au  végétal  et  au  pays, 
qui  de  plus,  ont  fait  leurs  preuves,  pour  constituer  de  véritables 
plantations  de  palmiers  à  huile,  de  variétés  choisies,  en  vue  d'une 
exploitation  intensive  ou  même  pour  tirer  parti  dans  une  concession 
des  portions  de  terrain  toujours  existantes,  qui,  pour  une  raison 
quelconque,   restent  inutilisées. 

Actuellement  l'industrie  de  l'extraction  mécanique  des  huiles  et 
amandes  de  palme  cherche  à  s'implanter  dans  les  pays  riches  en 
palmiers  et  éprouve  les  plus  grandes  difficultés  à  s'assurer  des  quan- 
tités suffisantes  de  matière  première,  par  suite  du  refus  des  indi- 
gènes d'aliéner  leurs  palmeraies,  qu'elles  soient  exploitées  ou  aban- 
données ;  il  n'est  pas  moins  difficile  d'acheter  les  récoltes  à  des 
prix    raisonnables. 

Il  serait  possible  de  faire  disparaître,  dans  un  avenir  assez  rap- 
proché, le  caractère  précaire  que  présente  l'alimentation  régulière 
de  ces  installations  à  grands  rendements  ;  il  suffirait  pour  cela  de 
créer  par  un  système  rationnel,  des  peuplements  dont  la  possession 
ne  pourrait  être  contestée  ou  refusée  aux  colons;  la  facilité  avec 
laquelle  se  constituent  des  palmeraies  denses  à  la  Côte  d'Ivoire  est 
suffisamment  démontrée  par  les  exemples  qui  précèdent. 

M.     H  H  ET, 

Sous-Inspecteur  <l  Agriculture. 


L'AGRICULTURE     AU    SENEGAL 


SITUATION    GENERALE 

L'hivernage  de  1908  a  été  tardif  et  d'une  durée  relativement 
courte.  Les  régions  de  Saint-Louis,  Dagana,  Podor,  Saldé,  Louga. 
Tivaouane  et  le  Baol  ont  eu  à  souffrir  de  la  sécheresse  pendant  le 
mois  de  juillet.  Les  semis,  dans  de  nombreux  cas,  ont  dû  être  effec- 
tués une  seconde  fois.  Mais,  les  cercles  du  Bas-Fleuve  mis  à  part, 
l'année  agricole  aura  été  normale,  presque  bonne  dans  le  Sud.  Les 
craintes  causées  par  la  rareté  des  pluies  ont  été  dissipées  dès  le 
mois  d'août.  H  n'y  a  pas  eu  de  pluies  tardives  venant  détériorer  la 
récolte  d'arachides.  Les  insectes  et  les  maladies  crvptogamiques  ont 
été  rares. 

Les  sauterelles,  cet  antique  tléau  du  Sénégal,  ont,  cette  année 
encore,  causé  des  dégâts  importants  dans  plusieurs  régions  du  fleuve 
et  dans  le  Cavor.  Les  plantes  ayant  le  plus  souffert  sont  le  petit  mil. 
incomplètement  mûr,  les  doliques,  «  niébés  »,  parfois  les  arachides  : 
mais  les  récoltes  n'ont  été  compromises  que  dans  certaines  provinces 
du  cercle  de  Dagana. 

L'administration,  cherchant  à  obvier  aux  insuffisances  des  récoltes 
trop  souvent  renouvelées,  a  dirigé  les  indigènes  vers  des  cultures 
alimentaires  multiples.  Le  maïs  a  été  répandu,  le  manioc  a  été 
introduit  et  multiplié  dans  les  cercles  qui  en  étaient  dépourvus,  et 
les  indigènes,  stimulés  par  les  disettes  des  années  précédentes,  ont 
d'eux-mêmes  accru  la  superficie  de  leurs  cultures  vivrières. 

Arachides.  —  L'excessive  chaleur  qui  a  caractérisé  le  mois  de 
juillet  et,  dans  beaucoup  de  régions,  le  commencement  du  mois 
d'août,  avait  fait  naître  de  sérieuses  inquiétudes.  Beaucoup  de  semis 
avaient  été  faits  trop  hâtivement  à  la  suite  des  premières  pluies;  le 
sol  n'était  que  légèrement  humecté  à  la  surface.  La  germination  a 
pu  se  faire  régulièrement,  mais  les  jeunes  plantes,  se  trouvant  dans 

l.  Extrait  du  rapport  d'ensemble  annuel  sur  l'Afrique  occidentale  française  en 
190X. 


U\  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

un  terrain  desséché,  ont  disparu  en  grande  partie.  Beaucoup  de  lou- 
gans  à  végétation  clairsemée,  ont  dû  être  ensemencés  à  nouveau.  Ce 
travail  supplémentaire  occasionné  par  l'impatience  du  noir  à  mettre 
ses  graines  en  terre,  avant  que  l'hivernage  ne  soit  parfaitement  éta- 
bli, eût  été  bien  plus  judicieusement  employé  à  l'augmentation  des 
superficies  cultivées. 

Les  pluies  abondantes  du  mois  d'août  ont  permis  de  compléter 
les  champs  irréguliers,  et  la  végétation  s'est  développée  normalement 
à  la  fin  de  l'hivernage. 

Dans  les  cercles  du  fleuve,  qui  ont  été  les  plus  éprouvés  par  la 
sécheresse,  les  plantes,  d'un  bon  aspect  au  début,  n'ont  pu  accom- 
plir leur  cycle  végétatif  complet  et  le  cercle  de  Bakel  seul  a  eu  une 
récolte  convenable. 

Dans  les  cercles  de  la  voie  ferrée,  la  végétation  a  été  normale  et 
la  récolte  précoce.  Les  criquets,  éclos  le  26  septembre  à  Thiès,  se 
sont  particulièrement  attaqués  aux  arachides  sans  causer  de  dom- 
mages importants;  la  paille  seule  a  souffert.  Dans  le  Saniakhor 
oriental  et  occidental,  les  sauterelles  ont  commis  quelques  dépréda- 
tions. 

Le  Sine-Saloum,  la  Gambie  et  la  Casamance,  favorisés  par  un 
régime  des  pluies  plus  régulier,  ont  eu  des  cultures  prospères  et  une 
récolte  abondante.  Partout,  on  a  constaté  une  augmentation  notable 
des  étendues  cultivées.  Dans  la  Haute-Casamance,  cet  accroisse- 
ment de  la  culture  de  l'arachide  inspire  des  craintes  à  certains  chefs, 
qui  se  plaignent  de  l'abandon  des  cultures  vivrières. 

L'extraction  des  graines  du  sol,  commencée  sur  de  petits  clos  en 
fin  septembre,  s'est  poursuivie  en  octobre  et  même  dans  les  premiers 
jours  de  novembre. 

Le  battage  et  le  vannage  ont  été  exécutés  sans  difficultés. 

Les  quelques  pluies  des  9  et  10  décembre  n'ont  causé  aucun  pré- 
judice aux  graines.  Presque  partout  les  meules  avaient  été  abritées 
cl  les  pluies  furent  insignifiantes. 

Les  cours  ont  été  faibles  au  début  de  la  traite  :  12  à  12  fr.  50, 
prix  bien  inférieur  à  celui  de  Tannée  précédente  et  les  producteurs 
se  sont  tout  d'abord  abstenus  de  vendre.  Ces  cours  ne  se  sont  pas 
maintenus  et  dans  les  escales  de  la  voie  ferrée  les  achats  se  sonf 
faits  en  novembre  et  décembre  au  prix  de  15  fr.  les  100  kilogrammes, 
qui  est  le  cours  moyen  de  cette  campagne.  Dans  le  Saloum,  dans 
les   régions   de   la  Gambie  et  dans  la    Casamance,  la   récolte  a   été 


l/AGRlCULTURE    AU    SÉNÉGAL  47 

abondante  et  de  bonne  qualité.  Les  prix  sont  les  mêmes  que  les  pré- 
cédents ou  légèrement  inférieurs. 

Dans  son  ensemble,  la  récolte  d'arachides  de  1908  donne  toute 
satisfaction,  tant  au  point  de  vue  de  la  quantité  que  de  la  qualité. 
Si  les  cours  n'ont  pas  atteint  les  hauts  prix  de  certaines  années,  ils 
ont  été  cependant  suffisants  pour  qu'avec  les  très  forts  rendements 
obtenus,  des  sommes  élevées  soient  restées  entre  les  mains  des  indi- 
gènes. Sur  la  nouvelle  ligne  Thiès-Kayes,  les  cultures  ont  déjà  pris 
cette  année  une  très  grande  extension  et  les  plus  hauts  chiffres 
d'exportation  totale  atteints  jusqu'à  ce  jour  seront  probablement 
dépassés. 

Mil  d' hivernage:  —  Les  mils  ont  eu  comme  les  arachides  à  souf- 
frir des  pluies  du  début  de  l'hivernage.  Dès  les  premières  chutes 
d'eau,  parfois  même  avant,  les  ensemencements  des  diverses  varié- 
tés de  petit  mil  furent  opérés. 

Ces  semis  précoces  ont  été  à  peu  près  anéantis  par  la  séche- 
resse. 

Les  environs  immédiats  de  Dagana  ont  été  fortement  éprouvés, 
et  dans  l'île  à  Morfil,  les  cultures  du  «  diérv  »  ont  disparu  en  août 
par  suite  du  manque  d'humidité. 

A  Matam,  Bakel.  dans  les  cercles  de  la  voie  ferrée,  malgré  les 
réensemencements  qui  ont  été  faits  tardivement,  les  plantes  ont  eu 
un  développement  normal. 

Mils  des  terrains  inondes.  —  Dès  les  récoltes  d'hivernage  termi- 
nées, les  indigènes  riverains  du  fleuve  et  des  marigots,  se  livrent 
aux  travaux  de  culture  qui  se  font  chaque  année  sur  les  terres  inon- 
dées au  fur  et  à  mesure  du  retrait  des  eaux. 

Les  semis  de  gros  mil  (diakmattl  se  font  successivement  d'octobre 
à  décembre  et  déjà  à  la  lin  de  l'année  les  champs  de  sorgho  des 
rives  du  Sénégal,  sont  faciles  à  distinguer  par  suite  de  leur  teinte 
vert  sombre,  au  milieu  des  plaines  brûlées  par  le  soleil. 

Dans  le  cercle  de  Dagana.  l'activité  déployée  a  été  grande,  les 
populations  ayant  eu  à  lutter  contre  les  sauterelles  qui  ont  occa- 
sionné des  dégâts  considérables  sur  les  mils  d'hivernage. 

Riz.  -  -  Cette  culture  est  spéciale  à  certaines  régions  du  Sénégal 
(cercles  de  la  Haute-Gambie,  de  Thiès,  de  Sine  et  Saloum),  elle  est 
surtout  répandue  en  Casamance. 


iS  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

En  général,  les  récoltes  ont  été  contrariées  dans  presque  toutes 
ces  régions  par  un  hivernage  peu  pluvieux  ;  certaines  rizières  ont 
même  manqué  d'eau.  Toutefois,  la  récolte  a  été  assez  bonne  dans 
les  provinces  sérères  de  la  petite  côte,  dans  le  Sine-Saloum,  dans  la 
vallée  de  la  Falémé.  En  Casamance,  la  production  n'a  pas  dépassé 
les  besoins  de  la  consommation  locale. 

C'est  surtout  dans  le  Bélédougou  et  le  Sérimana,  province  de  la 
Haute-Gambie,  que  cette  culture  donne  un  excellent  rendement, 
bien  «pie  les  Malinkés  se  contentent  de  repiquer  simplement  le  riz 
dans  les  bas-fonds  plus  ou  moins  inondés,  sans  faire  subir  au  sol  la 
moindre  préparation.  Ils  obtiennent  néanmoins  de  bons  résultats, 
mais  le  rendement  serait  bien  supérieur  si  les  indigènes  savaient 
préparer  les  rizières. 

Il  a  été  conseillé  aux  cultivateurs  de  ces  régions  d'établir  en 
l!)09  leurs  rizières  de  la  même  façon  (pie  les  Diolas  de  la  basse 
Casamance. 

Maïs.  —  Le  maïs  a  continué  cette  année  à  être  l'objet  tout  parti- 
culier de  la  sollicitude  de  l'administration.  Les  administrateurs  de 
Tivaouane  et  de  Kaolack  ont  cherché  à  développer  la  culture  de  cette 
céréale  en  utilisant  les  variétés  indigènes. 

Des  graines,  remues  du  Dahomey,  ont  été  largement  distribuées  à 
la  population  ;  malheureusement,  ces  graines  sont  arrivées  dans  un 
mauvais  état  de  conservation;  les  charançons  en  avaient  détruit 
environ  le  tiers.  Le  triage,  par  projection  dans  l'eau,  a  donné  une 
proportion  de  56  %  de  semences  pouvant  être  utilisées. 

Certaines  cultures  ont  été  très  irrégulières  et  la  sécheresse  a  nui 
beaucoup  à  la  végétation  des  plantes  qui  sont  restées  longtemps 
chétives. 

Dans  le  Niani  Ouli  les  semis  ont  été  trop  tardifs,  et  une  tempête 
survenue  le  li  octobre,  a  entièrement  dévasté  certains  champs. 
Dans  les  parcelles  fumées  par  pacage,  le  rendement  n'a  pas  atteint 
L00  kilogr.,  restant  bien  au-dessous  de  la  moyenne  des  cultures 
ordinaires. 

A  la  station  de  Mangacounda,  oii  les  essais  ont  été  faits  d  une 
façon  rationnelle,  la  levée  aété  irrégulière  (graines charançonnées)  et 
a  rendu  nécessaire  de  nombreux  remplacements. 

La  culture  a  porté  sur  une  étendue  d'un  hectare  et  a  donné  à  la 
récolle  les  chiffres  suivants  : 


L'AGRICULTURE    AI      SÉNÉGAL  i9 

Poids  de  la  récolte  totale,  1.552  kilogr. 

Poids  des  spathes,  289  kilogr. 

Poids  des  rafles  et  extrémités  de  l'épi,  640  kilogr. 

Poids   des  graines    1.552,    moins    les    déchets    128'.!    -(-   640) 
623  kilogr. 

Cette  récolte  au-dessous  de  la  moyenne  est  due  : 

I"   Aux  mauvaises  semences; 

2"  Aux  charançons  qui  attaquaient  les  épis  surplace  des  la  matu- 
rité ; 

3°  A  une  maladie  eryptogamique  qui  a  l'ail  beaucoup  de  dégâts 
cette  année,  et  qui  semble  être  le  charbon. 

La  quantité  des  pieds  atteints  est  estimée  ;i  un  cinquième. 

Dans  leSine-Saloum,  le  maïs  américain,  délivré  aux  indigènes,  n'a 
pas  donné  les  résultats  qu'on  attendait  ;  les  semis  ont  été  trop  tar- 
difs. 

Dans  les  régions  du  Meuve,  de  la  Haute-Gambie  et  de  la  Falémé, 
dès  le  mois  d'octobre,  les  semis  de  maïs  ont  été  effectués  sur  les 
terrains  mis  à  découvert  par  la  baisse  des  eaux.  Les  jeunes  plantes 
ont  eu  à  subir  les  attaques  des  pucerons  dans  le  Sirimana  ;  la  récolte 
commencée  en  décembre  dans  le  cercle  de  Kédougou  a  été,  malgré 
cela,  très  bonne. 

Manioc.  —  Le  manioc  est  pour  les  populations  du  Sénégal  une 
plante  alimentaire  de  premier  ordre.  Partout  où  sa  culture  esl 
répandue  elle  peut  prévenir  les  famines  consécutives  aux  mauvaises 
récoltes.  Ce  produit  est  très  prisé  des  indigènes  et  la  culture  s'en 
développe  avec  facilité  dans  tout  le  sud  de  la  colonie. 

Un  important  essai  d'introduction  de  cette  plante  a  été  l'ait  dans 
le  Djoloff  où  40.000  boutures  provenant  de  Thiès  et  de  Tivaouane 
ont  été  réparties  dans  plusieurs  cantons.  Bien  que  soigneusement 
mises  en  terre,  plusieurs  de  ces  plantes  ont  péri  à  la  suite  de  la 
sécheresse  du  commencement  d'août. 

A  la  fin  de  Tannée,  seuls  les  champs  établis  dans  les  cantons  sud 
de  la  province  présentaient  une  végétation  régulière. 

A  Bakel,  8.000  tiges  provenant  des  champs  de  culture  de  la  rési- 
dence, ont  été  réparties  entre  les  indigènes. 

Près  de  l'escale  de  Kaolack,  un  vaste  champ  de  manioc  a  été  éta- 
bli par  l'administration,  en  vue  de  pourvoir  de  boutures  les  villages 
indigènes  où  cette  plante  n'existe  pas. 

Uni.  du  Jardin  colonial.   1911.  I.  —  N»  <>i.  i 


51)  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Coton.  -  L'agent  de  l'association  cotonnière  coloniale  à  Kaves, 
après  entente  avec  MM.  les  administrateurs  de  Bakel,  Matam  et 
Saldé,  a  expédié  dans  ces  cercles  une  quantité  assez  importante  de 
graines  de  coton  américain,  mais  la  plupart  des  sacs,  présentaient  à 
leur  arrivée,  des  traces  de  moisissures  ;  aussi  n'a-t-il  été  possible 
(I  obtenir  qu'une  levée  insignifiante.  Les  semis  ont  été  recommen- 
cés jusqu'à  trois  fois,  et.  malgré  l'élan  véritablement  remarquable 
des  indigènes,  le  résultat  a  été  médiocre  partout. 

Cocotiers.  — -  Les  plantations  de  cocotiers  effectuées  à  Kaolack 
comptent  1.150  sujets  répartis  dans  l'escale  ou  groupés  en  deux 
peuplements. 

Les  plantes  sont  de  belle  venue.  Quelques  pieds  qui  avaient 
été  attaqués  par  les  termites  n'ont  pas  eu  à  souffrir,  un  ou  deux  arro- 
sages a  beau  salée  avant  chassé  les  insectes. 

Des  plantations  assez  importantes  ont  été  laites  dans  le  cercle  de 
Tivaouane.  notamment  dans  les  Niaves. 

Caoutchouc.  -  La  baisse  du  prix  du  caoutchouc  qui  a  persiste 
pendant  la  pins  grande  partie  de  l'année  I  908  a  ralenti  considéra- 
blement les  transactions,  causant  ainsi  une  crise  économique  sen- 
sible dans  les  régions  ou  les  («changes  porta.it  sur  ce  produit  consti- 
tuent le  principal  commerce. 

Les  exportations  ont  été  de  moins  en  moins  importantes  jusqu'à 
la   lin  de  l'année. 

La  hausse  actuelle  des  cours  sur  les  principaux  marchés  du  monde 
\,i  sans  doute  provoquer  une  reprise  des  affaires. 

Lu  vue  de  sauvegarder  les  peuplements  de  lianes  existants,  un 
arrêté  d'interdiction  de  saignée  a  été  pris,  suspendant  la  récolte 
pendant  une  durée  Ar  quatre  mois  du  L1   juin  au  Ier octobre. 

Connue.  La    gomme    est    rare    eu    janvier   et    février    dans    les 

escales  du  fleuve,  lesqueiques  apports  qui  se  font  proviennent  de  la 
rive  droite  et  sont  fournis  par  les  maures  sédentaires  et  les  servi- 
teurs des  peulhs.  Les  caravanes  arrivent  tardivement,  et  la  traite 
n'est  très  active  dans  tout  le  lleuve  qu'en  mars,  avril  et  mai.  Les 
prix  de  début  relativement  bas,  25  centimes  à  30  centimes  à  Bakel, 
atteignent  50  centimes  et  ."•."»  centimes  le  kilogr.  a  Podor  en  avril. 

L'année    peill    'Ire  Considérée   comme    bonne   :    si   la    rive    gauche 


L'AGRICULTURE    Al     SÉNÉGAL  .'il 

n  a  donné  qu'un  trafic  intérieur  à  la  moyenne,  la  Mauritanie  par 
contre1,  a  eu  une  récolte  d'excellente  qualité,  supérieure  à  la  nor- 
male. 

Palmistes.  -  L'administration  s'est  préoccupée  d'amener  les  indi- 
gènes à  faire  un  plus  grand  effort  en  vue  de  la  récolte  des  amandes 
de  palme. 

La  récolte  a  été  très  importante,  malheureusement  les  prix  sonl 
tombés,  le  commerce  a  pavé  la  à  20  centimes  le  kilogramme,  prix 
inférieurs  aux  cours  des  années  précédentes. 

Cire.  —  La  cire  est  préparée  dans  le  Boundou  i  Bakel  .  les  régions 
de  la  Gambie  et  la  Casamance. 

On  en  recueille  aussi  un  peu  dans  les  provinces  Sérères  Thies  . 
où  le  miel  obtenu  est  expédié  dans  les  escales  de  la  voie  ferrée  et 
vendu  1  fr.  le  litre  en  moyenne. 

La  cire  clarifiée  tend  de  plus  en  plus  à   supplanter  la  cire  brute. 

Les  indigènes  obtenant  un  prix  supérieur  pour  la  cire  nette 
apportent  plus  de  soins  dans  la  récolte  et  la  préparation. 

Les  exportations  totales  sont  supérieures  à  celles  de   I9()7. 

Sauterelles.  —  Les  sauterelles  ont  fait  leur  apparition  dès  les  pre- 
miers jours  de  septembre.  A  cette  époque  déjà,  on  les  signale  à 
Louga  et  Tivaouane  :  le  9  et  le  24  du  même  mois,  à  Thiès  ;  le  14, 
dans  le  Baol  et  à  Dagana  ;  dans  les  premiers  jours  d'octobre,  aux 
environs  de  Saint-Louis. 

1  )es  mesures  rigoureuses  ont  été  aussitôt  prises. 

Des  circulaires  relatives  a  la  lutte  contre  les  acridiens,  une  notice 
sur  les  mœurs  de  ces  insectes,  ont  été  adressées  aux  administrateurs 
afin  de  guider  leurs  efforts. 

Malgré  la  vigilance  des  chefs  et  des  populations,  des  dégâts  par- 
fois importants  ont  été  constatés  en  divers  points. 

En  novembre,  des  vols  de  sauterelles  ont  franchi  le  fleuve,  près 
de  Kaëdi,  sans  toucher  aux  terres  de  Guinar. 

En  octobre,  dans  le  cercle  de  Saldé,  les  dégâts  sont  sans  impor- 
tance, mais  en  novembre,  dans  la  province  des  Irlabés  et  Biabés  et 
dans  le  Bosséa.  une  partie  de  la  récolte  du  petit  mil  est  mangée. 

Dans  le  Lao(Podor),  les  sauterelles  causent  de  grands  ravages  au 
petit  mil,  en  octobre. 

Dans  le  cercle  de  Dagana.  les  dégâts  ont  été  très  grands. 


->'2  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


TRAVAUX     DUS    STATIONS 


En  dehors  des  études  qu'ils  ont  poursuivies  au  cours  de  leurs  fré- 
quentes tournées  et  de  l'action  qu  ils  se  sont  efforcés  d'exercer  sur 
la  production  agricole  indigène,  les  agents  du  service  de  l'agriculture 
ont  assuré  le  fonctionnement  des  diverses  stations  agricoles,  dont 
le  but  principal  a  été,  à  part  quelques  essais  d'introduction  de 
plantes  nouvelles,  la  production  d'un  grand  nombre  de  plants  des- 
tinés à  des  tentatives  de  reboisement  ou  à  l'établissement  de  planta- 
tions d'arbres  fruitiers. 

La  station  de  Sor  a  délivré,  pendant  l'année  écoulée,  près  de 
11.000  plantes  diverses  dont  plus  de  9.000  cocotiers.  Une  nouvelle 
mise  en  pépinière  de  8.000  cocos  a  été  opérée.  Un  carré  de  Desman- 
thus  virgatus,  dont  les  graines  avaient  été  envoyées  par  le  jardin 
colonial,  a  été  constitué.  Les  moutons  se  montrent  très  friands  de  ce 
fourrage. 

A  la  station  de  Richard- Toll  où  est  fait  un  essai  d'élevage  du  mou- 
ton à  laine,  la  culture  de  diverses  plantes  fourragères  a  été  tentée. 
Les  premiers  semis  ont  été  détruits  par  les  sauterelles  et  il  n'a  pas 
été  possible  de  déterminer  les  espèces  susceptibles  de  donner  les 
meilleurs  résultais.  L'essai  est  poursuivi  en  ayant  recours  à  1  irriga- 
tion. 

A  la  station  de  Mangakounda ,  a  été  entreprise  une  plantation 
d'essences  à  caoutchouc  :  déjeunes  plants  de  Ficus  elastica,  prépa- 
rés à  la  station  de  Ilann.  ont  été  mis  en  place. 

Des  semis  de  Desmanthus  virgatus  y  ont  donné  des  plants  vigou- 
reux. 

Des  champs  de  maïs  y  ont  été  établis  à  titre  d'essais  et  des  pépi- 
nières importantes  d'arbres  fruitiers  et  d'essences  de  boisement  y 
ont  été  constituées  dans  le  but  de  permettre  d'effectuer  les  années 
suivantes  d'importantes  cessions. 

Par  arrêté  du  gouverneur  général,  en  date  du  20  juillet  1908,  le 
jardin  d'essais  de  Ilann.  commun  à  toutes  les  colonies  de  l'Afrique 
française,  a  été  transformé  en  une  station  forestière  rattachée  au 
Sénégal,  à  compter  du  Ier  août  1908. 

Pendant  1  hivernage  1908,  cette  station  a  livré  15.(500  plantes  et 
boutures  diverses  d'essences  fruitières,  ornementales,  forestières  ou 
industrielles. 

Des  jeunes  plants  de  Ficus  clastica  de  Java,  âgés  d'un  an,  ont  été 
répartis  entre  les  diverses  colonies. 


L'AGRICULTURE    Al      SÉNÉGAL  53 

De  nouveaux  semis  de  la  même  espèce  faits  avec  des  graines  de 
diverses  origines  (Ceylan,  Buitenzorg,  Nouvelle-Calédonie),  ont  été 
effectués,  mais  beaucoup  de  graines,  par  suite  de  leur  mauvais  état 
de  conservation,  ont  eu  une  mauvaise  levée. 

Les  eucalyptus  et  les  plans  forment  la  base  des  pépinières. 

Une  première  tentative  de  reboisement  de  la  presqu'île  de  Dakar 
a  été  faite  cette  année  à  l'aide  de  ces  deux  essences. 

Les  plantations  ont  été  effectuées,  en  partie  dans  la  zone  clôturée 
de  la  station,  en  partie  dans  les  terrains  situés  près  du  village  des 
ouvriers  et  en  bordure  de  la  route  de  Hann  jusque  près  de  l'usine 
élévatoire. 

Les  trous  avaient  été  ouverts  avant  les  pluies,  les  arbres  plantés 
irrégulièrement  sont  distants  d'environ  2  m.  50  à  3  mètres. 

ÉLEVAGE 

Pendant  les  premiers  mois  de  l'année,  les  animaux  des  différentes 
régions  de  la  colonie  ont  souffert  du  manque  de  fourrage  ;  l'hiver- 
nage 1907  ayant  été  très  peu  pluvieux,  les  pâturages  des  régions 
sèches  ont  disparu  rapidement.  Beaucoup  d'animaux  sont  morts  de 
misère  physiologique,  un  grand  nombre  a  été  consommé  par  les 
indigènes,  le  mil  qui  est  la  base  de  leur  alimentation  ayant  manqué 
au  commencement  de  l'année,  par  suite  de  la  sécheresse  de 
1907. 

Avec  l'hivernage  1908.  cette  situation  critique  s'est  beaucoup 
améliorée  ;  les  pluies  ayant  été  assez  abondantes,  les  fourrages  natu- 
rels suffisent  très  largement  pour  les  besoins  de  l'élevage. 

Les  sauterelles  se  sont  abattues  sur  quelques  provinces  des  cercles 
du  fleuve  et  ont  causé  des  dégâts  dans  les  champs  de  mil  et  de 
maïs. 

Le  recensement  des  boeufs,  des  moutons  et  des  chèvres  effectué 
en  19l>8,  a  fourni  pour  l'ensemble  de  la  colonie,  les  chiffres  sui- 
vants : 

Bœufs.  120.000  tètes. 

Moutons  et  chèvres,  510.000  têtes. 

Ces  chiffres  ne  peuvent  qu'être  très  approximatifs.  Les  recense- 
ments de  bétail  ne  se  font  pas  sans  difficultés.  Les  indigènes,  très 
défiants  de  leur  naturel,  et  craignant  que  ces  recensements  ne  soient 
opérés,  en  vue  de  l'établissement  d'un  impôt,  ne  font  pas  connaître 
leurs  richesses  en  troupeaux. 


•Vl  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


D'autre  part,  les  chefs  de  province  ou  de  canton  ne  se  rendent 
pas  bien  compte  de  la  valeur  des  chiffres  ;  ils  commettent  très  faci- 
lement dans  l'évaluation  du  nombre  de  tètes  des  troupeaux  des 
erreurs  qui  pour  eux  sont  sans  importance. 

Au  cours  de  1908,  il  n'a  été  constaté  que  deux  épizooties  véri- 
tables :  une  de  charbon  bactéridien  fièvre  charbonneuse;  à  Thiès 
canton  de  Diobas),  et  une  épizootie  de  nature  indéterminée  qui  a 
détruit  de  nombreux  animaux  de  toutes  espèces  dans  le  cercle  du 
Niàni-Ouli.  Les  autres  affections  signalées,  comme  sévissant  à  l'état 
épizootique,  ne  sont  pas  des  épizooties,  mais  bien  des  maladies 
enzootiques  dues  à  des  trvpanosomes  pour  la  plupart,  et  sévissant 
avec  de  légères  variations  d  intensité,  d'une  année  à  l'autre,  dans 
les  mêmes  régions. 

Une  mortalité  assez  élevée  a  été  constatée  dans  le  cercle  de  Kao- 
laek.  sur  les  animaux  allant  paître  dans  les  régions  basses  et  maré- 
cageuses du  Niombato.  lia  été  possible  de  se  rendre  compte  que  les 
symptômes  que  présentaient  les  animaux  malades  étaient  iden- 
tiques à  ceux  que  l'on  observe  dans  les  cas  de  trvpanosomiases 
connus  (maladie  de  Gambie,  souma,  baléri)  et  que  l'évolution  de  la 
maladie  était  la  même.  L'étude  des  affections  à  trvpanosomes,  qui 
présente  un  très  grand  intérêt  pour  l'avenir  de  l'élevage  au  Sénégal, 
est  L'objet  des  préoccupations  constantes  du  vétérinaire  du  service 
de  l'agriculture.  Des  essais  de  traitement  de  ces  affections  sont  en 
cours  et.  en  outre,  une  carte  des  points  où  se  trouvent  en  grand 
nombre  les  insectes  piqueurs,  qui  transmettent  la  maladie,  est  en 
voie  d'exécution. 


LE     SOJA 
Sa  culture,  son  avenir. 

Suite. 


Le  printemps  1897  avait  été  assez  sec,  et  il  fallut  recourir  à  l'irri- 
e-ation.  Malgré  cela,  les  rendements  furent  inférieurs  k  ceux  de 
Tannée  précédente. 

Avec  les  variétés  tardives,  on  obtint  : 

189(3  189"! 

en  quintaux  en  hectos        en  quintaux  en  hectos 

Gros  verl   fourrager 20.1  37.2  11. 27         16.1 

Grosnoïr 22.7  33.5  14.32         204 

Jaune  géant 17.3-'.         27.7  11.25  16.7 

Là  encore,  les  rendements  sont  élevés,  ce  qui  doit  s'expliquer 
par  les  soins  apportés  et  le  fait  d'avoir  rapporté  à  l'hectare  les 
chiffres  obtenus  sur  de  petites  surfaces.  En  France,  dans  les  quelques 
essais  faits,  on  a  souvent  obtenu  autant  de  gousses  que  de  feuilles, 
ce  qui  fait  dire  k  Tardieu  que  le  soja  est  «  la  Providence  des  terres 
légères   ». 

Lechartiei  '  indique  de  t. 500  à  1.800  kilos  par  hectare,  soit  21.5 
k  23.7  hectolitres. 

Dans  le  Loir-et-Cher,  le  D1  Legoff  a  fait  en  11109  des  essais  qu'il 
déclare  encourageants,   mais  sans  indiquer  de  rendements  2. 

Dans  les  Indes  anglaises  3,  k  Burma,  comme  le  soja  est  rare- 
ment cultivé  seul,  les  statistiques  n'indiquent  pas  de  rendement.  A 
Nagpur,  où  en  1885  furent  faites  des  expériences  avec  des  graines 
d'origine  japonaise,  on  obtint  202  kilos  par  hectare,  mais  seulement 
98  kilos  par  hectare  durant  cinq  ans  d'expériences  successives.  A 
Lahore.en  1894-95,  le  rendement  fut  de  396  kilos  par  hectare,  mais 


1.  Lkchartier,  Journal  d'agriculture,  1903. 

2.  .1.  Lbgoff  (Dr),.S'i/;-  remploi  de  la  graine  du  soja  hispida  de  Chine  dans  l'alimen- 
tation des  diabétiques.  Broch.,  1910. 

3.  Indian  Trade  Journ..  vol.  XIV.  n°  17  1.  Julv29,  190!». 


56  ÉTUDES    KT    MÉMOIRES 

sur  un  très  petit  espace.  Le  rendement  fut  très  faible  l'année  suivante. 
Une  expérience  faite  a  Madras  en  1888  donna  524  kilos  par  hectare. 
Dans  la  présidence  de  Bombay  à  la  ferme  expérimentale,  on  indique 
un  gros  rendement  en  1901.  L'année  suivante,  les  récoltes  furent 
manquées  à  Poona  et  à  Surate  En  1904.  sur  des  terrains  élevés, 
on  obtint  336  kilos  par  hectare.  L'an  suivant,  on  expérimente 
19  planches  avec  des  résultats  peu  favorables,  car  5  seulement 
produisirent  suffisamment  pour  payer  le  coût  de  la  culture.  Le  ren- 
dement varia  de  56  à  328  kilos  par  hectare,  les  planches,  promettant 
d  être  productives,  ayant  fourni  plus  de  225  kilos  par  hectare. 

En  1905-1906,  19  planches  furent  cultivées  à  la  ferme  de  Manjri 
Poona)  et  les  résultats  furent  des  plus  encourageants,  vu  proba- 
blement la  meilleure  qualité  du  terrain.  La  planche  n"  3  donna 
784  kilos,  le  n°  13  donna  772  kilos,  le  n°  4  :  728  kilos,  etc.  Presque 
toutes  les  planches  donnèrent  un  rendement  rémunérateur.  L'éten- 
due des  planches  n'est  malheureusement  pas  indiquée.  En  1906, 
M.  Flechter.  Deputv.  Directeur  de  l'agriculture  à  Bombay  ',  indique 
que  sur  terre  noire,  on  a  obtenu  1.305  kilos,  tandis  que  les  planches 
n"  6,  7.  12.  13,  donnèrent  respectivement  574,  728,  644,  442  kilos. 
Des  essais  antérieurs  faits  dans  les  Provinces-Unies,  au  jardin  bota- 
nique de  Saharampur.  donnent  des  rendements  del. 259  et  628 kilos. 

Ces  expériences  n'ont  pas  eu  d'écho  auprès  des  cultivateurs,  et  il 
faudrait  leur  prouver,  de  façon  très  démonstrative,  que  la  récolte 
paie  les  frais  de  culture  avant  qu'ils  l'entreprennent  à  leur  tour.  Du 
reste,  à  côté  des  variétés  de  Mandchourie.  adaptées  aux  climats 
tempérés  et  qui  ne  devraient  être  expérimentées  que  sur  les  terres 
a  blé  du  Pendjab,  on  devrait  faire  des  essais  avec  les  variétés  de 
.lava.  Van  Gorkom,  en  effet  ',  dit  que  le  soja  peut  être  cultivé  avec 
succès  sur  une  grande  échelle.  Ces  essais  devraient  être  tentés 
aussi  en  Indo-Chine,  en  Cochinchine.  en  particulier.  Au  Japon, 
d'après  Fesca  :!,  une  bonne  récolte  moyenne  ne  dépasse  guère 
1. 1100  kilos  par  hectare,  soit  14  hectolitres  avec  le  double  de  paille 
et  1/3  à  la  1/2  de  gousses.  Exceptionnellement,  l'on  peut  obtenir 
2.000  kilos,  mais  la  récolte  est  ordinairement  de  8  a  900  kilos  par 
hectare     11.5  à   13  hectolitres'). 


1 .  Afin.  /.'/;/.,  etc.,  1906-07. 

2.  Oost  Indische  Cultures  Suppl.,  in9.  p.  ■i*:<.--2*,.i. 
.;     Fi— i   \.  loc    cil 


LE    SOJA  57 

En  Mandchourie  enfin,  d'après  les  rapports  consulaires,  la  récolte 
est  ordinairement  de  27  hectolitres.  M.  Hosie  1  indique  un  rende- 
ment de  27.5  à  35  hectolitres  à  l'hectare,  soit  1.980  kilos  à  2.520 
kilos  si  l'on  compte  72  kilos  à  l'hectolitre,  ou  de  1 .370  à  1 .750  kilos, 
si  l'on  accepte  le  chiffre,  indiqué  par  Hosie,  de  50  kilos  à  l'hecto- 
litre. M.  Brenier,  auquel  nous  empruntons  ce  renseignement,  ajoute 
en  note  :  La  question  importante  du  soja  mandchourien  n'est  mal- 
heureusement pas  complètement  éclaircie.  Le  résultat  d'un  essai  fait 
sur  une  quantité  très  faible  de  soja  de  provenance  mandchourienne 
iO  décilitres)  a  été  de  025  grammes  par  litre. 

Dans  un  livre  intitulé  :  Le  problème  de  la  force  inégale  de  pro- 
duction de  nos  plantes  cultivées,  M.  Strakosch  -,  après  avoir  défini 
«  effet  assimilateur  »,  le  rapport  entre  la  valeur  de  la  substance 
utilisable  produite  par  une  récolte  sur  une  surface  donnée  et  la 
valeur  de  la  quantité  d'éléments  nutritifs  empruntés  au  sol  pour 
produire  cette  substance,  donne  les  chiffres  suivants  : 

Valeur  relative  de  différentes  récoltes  basée  sur  la  substance 
utilisable  produite  et  sur  les  éléments  nutritifs  consommés  par  un 
rendement  moyen  à  l'hectare  : 

Différence 

Valeur  entre  la 

des  Effet  production 

Production     Valeur       éléments  assimi-  et  la 

Production     d'albumine         du            nutritifs  Effet           lateur  consom- 

d'amidon        digestible     produit     consommés  assimi-       Seigle   :  mation 

en  kilos           en  kilos       en  mks.       en  mks.   '•  lateur             100  en  mks. 

Seigle 2.093,0  186. s  347                  94  3,7  Khi  253 

B|t' 2.6*4,0  -274,1  449  131. h  3,8  103  328 

Maïs 5.303,5  399,5  1.210  165  7.  i  211  1.075 

Riz 2.990,0  201,5  190                  lii  10,6  286  144 

Soja 3.183,2  943.6  643                  26  24,7  66s  617 

Pomme  de 

terre...  5.509,0  52.0  868  156  5,5  U9  712 

D'après  ces  chiffres,  le  soja  aurait  un  effet  assimilateur  des  plus 
élevés,  et  sa  culture  serait  très  rémunératrice.  Mais  comme  nous  le 
verrons,  en  étudiant  la  composition  chimique  de  la  plante  et  de  la 
graine,  le  soja  se   caractérise   par  sa  très   faible  teneur  en  amidon. 

1.   Hosie,  Mancliuria,  cité  par  M.  Brenier;  loc.  cit.,  p.  6. 

2.  Stkakosii.  Dus  Prohlem  fier  l'ngleichen  Arheitsleitunrj  unserer  Kulturpflanzen. 
Berlin,  1907. 

•i.   Mark  —  I  fr.  25. 


58  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Or,  d'après  les  chiffres  ci-dessus,  il  en  produirait  beaucoup  pins 
que  les  céréales  et  presque  autant  que  la  pomme  de  terre.  En  comp- 
tant sur  un  maximum  de  5  0/o  d'amidon  et  en  admettant  une  teneur 
de  943,6  kilos  de  matière  azotée  assimilable,  ce  qui  est  aussi  un  maxi- 
mum, l'effet  assimilateur  n'est  plus  que  de  5,8  et  la  force  de  produc- 
tion du  soja  se  trouve  ainsi  ramenée  à  des  limites  plus  raisonnables. 

Rendements  en  fourrage.  —  Les  rendements  en  fourrage  et  en 
foin  obtenus  dans  différentes  stations  expérimentales  des  Etats-Unis, 
sont  consignes  dans  le  tableau  ci-contre  : 

Rendement  en  tonne* 
Variété.  par  hectare.  Nom  de  la  station. 

d°  De  fourrage  vert  De  foin 

Early  brown Plus   de  12.60  i       l.r>s  à  2.22  '  Delaware.     Indiana. 

Early  green dn                        4.10-                        d°             Virginia. 

(  ireen 24.94  Wisconsin 

Médium  green 23.68  Delaware 

Miehigan   green 10.08                       ;>..">  i  Wisconsin. 

Hollybrook 1.64  à  2.7  1  Delaware. 

d"         <>.  12  Virginia. 

<  iulph 1  7   à  27 

llo  San 1 .62  à  2.3 1  Delaware. 

d°      6.45  Virginia. 

Japanese   pea 1.78                        d° 

Dwarf  early  yellow . .  2.2(>  Indiana. 

Médium  early  yellow.  Plusdcl2.fi1              1.79  'Delaware.      Indiana. 

Extra  dry  yellow.  . . .  b.79  Virginia. 

Mammoth  yellow ... .  II. ai  à    ls.<i    .1             7.18  '  Mississipi,      Tennessee. 

N° 12399 Plus  de  12.60  Delaware. 

.1  .  Contenant   10°  d'humidité. 

Le  maximum  en  fourrage  vert  est  donc  de  ~2'\  tonnes  pour  la 
variété  Green  et  le  rendement  minimum  de  10  tonnes  avec  le 
Miehigan  Green.  Les  rendements  en  fourrage  sec  varient  entre  1,5 
tonne  el  7  tonnes.  Certaines  variétés  sont  indiquées  comme  don- 
nant un  fourrage  abondant  entre  autres  :  Earv  black.  Yellow  et 
surtout  Médium  green  Stations  du Massachussetts,  Ontario.  Kansas, 
Miehigan),  qui  est  avantageusement  utilisé  soit  en  vert,  soit  pour 
l'ensilage. 

De  même  i|ue  pour  le  grain,  les  résultats  sont  du  reste  peu  con- 
cordants. Certaines  stations  déclarent  que  les  rendements  sont  si 
bas  (pie  le    soja    n'est    pas  à    recommander   comme    fourrage1,    ou 

I.    Sexu-Jersey  si;<.  Rpt.,  1899. 


En  tonnes 

5  à  25    ;i 

12,5  à  20,4 

24 

27,5 

a). 

Sur  20  variétés. 

LE    SOJA  59 

encore  que  les  résultats  ne  sont  pas  vraiment  satisfaisants  '  et  très 
variables  suivant  les  sols  ~  et  les  conditions  climatériques.  D'autres 
au  contraire,  obtiennent  un  bon  rendement  en  matière  sèche  et 
déclarent  le  soja  tout  à  fait  satisfaisant  comme  culture  de  parcage 
par  exemple  :\  C'est  ainsi  que  dans  le  Delaware,  sur  13  variétés 
mises  en  expérience,  i  seulement  ont  donné  moins  de  10  tonnes 
de  fourrage  vert  et  chacune  d'elles  a  fourni  néanmoins  plus  de  7,5 
tonnes.  Gomme  rendements  en  fourrage  vert  nous  trouvons  indi- 
qués. 

Station 

Wisconsin  Rpt.,  1902. 
Virginia  Sta.  Bull.,  149. 
Wisconsin  Sta.  Rpt.,  1904. 
Massachussetts  Sta.  Bull..    15. 


Pour  l'ensemble  des  États-Unis,  les  rendements  seraient  de  15  à 
80  tonnes,  la  moyenne  étant  de  22  à  30  tonnes.  Au  Canada,  pour 
les  variétés  précoces,  elle  est  de  20  à  30  tonnes. 

Pour  l'ensemble  des  Etats-Unis,  les  rendements  seraient  de  I  •> 
à  80  tonnes,  la  moyenne  étant  de  22  à  30  tonnes.  Au  Canada,  pour 
les  variétés  précoces  elle  est  de  20  à  30  tonnes. 

En  fourrage  sec,  on  obtient  6  tonnes  dans  le  Massachussetts  et 
dans  le  Mississipi  pour  4  variétés  4,5  à  7  tonnes.  Pieper  et  Nielsen  '* 
indiquent  un  rendement  de  2,5  à  8  tonnes,  parfois  10  tonnes.  La 
moyenne  serait  de  5  tonnes,  dans  la  Caroline  du  Sud  par  exemple. 

L'écartement,  comme  nous  lavons  vu,  joue  un  grand  rôle,  el 
l'on  peut,  obtenir  24  tonnes  au  lieu  de  12  si  Ton  effectue  le  semis  non 
à  0  m.  90  mais  à  I  m.  50  "'.  L'inoculation  peut  procurer  une  aug- 
mentation d'environ  100  kilos  de  fourrage  sec. 

Au  Japon,  l'on  obtiendrait,  des  variétés  tardives,  3,8  tonnes  a 
5  tonnes  d'un  foin  bien  préparé. 

En  France,  Lechartier  6  indique  un  rendement  de  20  à  30.01111 
kilos  par  hectare. 


L.    Texas  Sta.  Bull.,  103. 

2.  Etats  du  Sud. 

3.  PensyXv.  Sta.  Rpt.,  iooi. 

4.  Piepner  et  Nielsen,  loc.  cit. 

5.  Maine  Sta.  Bull. ,106. 

6.  Lechartikr,  loc.  cit. 


60  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

En  Algérie,  alors  que  M.  Rivière  et  Lecq  l,  sur  des  sols  plus  ou 
moins  secs,  n'ont  obtenu  qu'une  végétation  maigre  ou  nulle,  au  point 
de  vue  fourrager  et  concluent  qu'en  sol  irrigué,  il  est  préférable 
d'utiliser  d'autres  plantes,  M.  Trabut  signale  des  essais  faits  à  Bou 
Medfa  en  sols  irrigués  et  dont  les  résultats  ont  été  tels  qu'aucune 
culture  de  pois  ou  d'autres  légumineuses  n'en  saurait  donner  une 
idée.  Le  rendement  a  été  énorme.  A  la  station  d'Alger,  les  rende- 
ments ont  été  de  3  tonnes  de  fourrage  vert  e-t  70  quintaux  de  foin. 
11  semble  que  l'on  puisse  compter  sur  25  à  i5  tonnes. 

Rendements  en  azote.  Rendements  comparés  avec  ceux  d'autres 
cultures.  -Le  soja  ayant  été  proposé  comme  engrais  vert,  il  est 
intéressant  de  connaître  la  quantité  d'azote  que  fournit  une  récolte 
moyenne  de  fourrage  vert.  Nous  trouvons  indiqué  pour  une  récolte 
de  28  tonnes  en  vert,  78  kilos  d'azote2  par  hectare  et  pour  le  Médium 
en  particulier,  respectivement  170  et  187  kilos,  pour  une  récolte  de 
6  tonnes  de  matière  sèche  3.  D'autre  part,  en  prenant  pour  base  la 
quantité  d'azote  fournie  par  1.000  kilos  de  feuilles  (voir  ci-dessus 
les  analyses  de  Joulie  et  de  Lechartier)  nous  trouvons  pour  un  ren- 
dement de  5  tonnes  de  matière  sèche,  de  60  à  75  kilos  d'azote. 

On  a  cherché  aussi  à  établir,  surtout  aux  Etats-Unis,  la  valeur 
comparative  du  soja  et  d'autres  récoltes  fourragères,  de  Légumi- 
neuses, en  particulier. 

A  Ontario,  les  rendements  ont  été  supérieurs  à  ceux  du  colza  et 
le  soja  y  ;t  fourni  un  rendement  en  vert  de  20,5  tonnes  contre 
13  tonnes  pour  la  luzerne  4.  A  Agassiz,  la  comparaison  avec  la  fève 
;i  été  aussi  favorable  ■'. 

A  la  station  agricole  de  Porto-Kico.  des  cultures  de  soja,  de 
vigna,  de  luzerne  et  de  Velvet  bean  (vicia  villosa),  c'est  cette  der- 
nière qui  a  donné  les  meilleurs  résultats  ''. 

A  la  station  de  Delaware  ~,  \esoja  vient  en  tète  avec  9,5  tonnes  de 
ma  hère  sèche  à  l'hectare,  puis  le  colza  avec  un  peu  plus  de  7  tonnes. 


I  lîl\  ll'.lil    cl    l.i  i  ....   Iitr.  Ct 

2  (fessa.  Sta.  Huit..  i.">. 

Michigan  Sla.  Bull.,  227. 

,  Ontario  /.'/;/..   1901.  /</ .  H/,  !..   1908. 

.  Canada  Expl.  Farms  Rpt.,  L904. 

<,.  Porto-Rico  si;,.  /(///..  1903 

-.  Delaware  Sla.  /(/</..  1903. 


LE    SOJA  Ht 

la  luzerne,  le  trèfle  incarnat  et  le  cowpea  avec  5  tonnes,  la  vesce 
avec  3, S  tonnes.  Le  rendement  du  soja  en  azote  a  été  d'environ 
350  kilos,  un  peu  supérieur  k  celui  du  trèfle  incarnat  et  de  la  vesce. 
Le  cowpea  n'a  donné  que  175  kilos. 

Dans  une  autre  culture  du  Delaware,  au  contraire  ',  la  moyenne 
du  rendement  en  fourrage  vert  pour  3  variétés  de  cowpea  (yigna 
sinensis)  a  été  de  24  tonnes  et  celui  du  soja  de  21  tonnes.  On 
constate  de  même,  dans  le  Tennessee,  que  la  culture  du  cowpea  est 
plus  profitable.  Il  a  fourni  574  kilos  d'azote  digestible  par  hectare, 
contre  425  et  394  kilos  pour  le  soja  et  le  maïs  respectivement. 

A  la  station  de  Rhodes  Island,  en  1892.  les  rendements  de  trois 
variétés  japonaises  de  soja  ont  été  de  3.620  k  6.445  kilos,  conte- 
nant environ  163  kilos  d'azote.  Dans  les  mêmes  circonstances,  le 
cowpea  a  donné  de  4.650  à  6.560  kilos  de  matière  sèche  contenant 
de  102  à  176  kilos  d'azote.  Dans  le  Wisconsin  2  et  dans  la  Nouvelle- 
Galles  du  Sud,  les  rendements  ont  été  plus  favorables  au  soja  qu'au 
cowpea  ;  de  même,  dans  le  Vermont  :î,  où  le  rendement  en  matière 
sèche  a  été  supérieur  de  1/2  et  celui  en  matière  sèche  de  plus  des 
2/3. 

Conclusion.  —  En  résumé,  il  ressort  de  tous  ces  ehitîres,  dont 
beaucoup  sont  chiffres  d'expériences,  il  est  vrai,  que  placé  dans  des 
conditions  favorables  et  recevant  quelques  soins,  le  soja  peut  être 
placé  au  même  rang  que  les  cultures  fourragères  similaires.  Quant 
k  la  production  du  grain,  elle  a  une  importance  économique  très 
grande,  par  suite  de  l'apparition  inopinée  du  soja  sur  le  marché  des 
oléagineux  et  cette  importance  ne  pourra  que  s'accroître. 

(A  suivre.)  G.  Itié, 

Ingénieur  d agriculture  coloniale. 
Professeur  à  V École  d'agriculture  <]<•  Mexico, 

I.   Delaware  Sta.  Rpt.  1903. 
•2.    Wisconsin  Sta.  Rpt.,  1902. 
:i.    Vermont  Sta.  Rpt..  1895. 


NOTES 


L'ERYTHRINA  INDICA  LAMK   EN    INDO-CHINE 

SON    EXTENSION    GÉOGRAPHIQUE, 

SES  APPLICATIONS,  SON  BOIS. 

Par  MM.   Dibard  et  Ph.  Eberhardt. 

L'Erythrina  indica  est  l'espèce  de  ce  genre  qui  présente  la  plus 
grande  aire  d'extension.  Malgré  son  nom  spécifique,  on  la  ren- 
contre non  seulement  aux  Indes  orientales,  mais  encore  dans 
presque  toute  l'Asie  tropicale  et  dans  la  plus  grande  partie  de 
rOcéanie  où  elle  est  signalée  jusqu'en  Australie. 

Elle  est  répandue  en  particulier  dans  presque  toute  l'Indo-Chine 
où  les  Annamites  la  désignent  sous  le  nom  de  Cay-cony  ;  très  fré- 
quente en  Cochinchine  et  particulièrement  dans  le  centre  de  l'An- 
nam  c'est  dans  la  région  de  Hué  que  nous  avons  observé  les  plus 
beaux  exemplaires) ,  elle  se  trouve  également,  quoiqu'en  moinsgrande 
abondance,  dans  la  région  sud  du  Tonkin  ;  elle  se  raréfie  notable- 
ment dans  la  région  moyenne  et  disparaît  complètement  dans  la 
Haute  légion  ou  région  nord. 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  la  description  botanique  de  cette 
plante,  qui  estime  espèce  parfaitement  connue.  Signalons  seulement 
qu'elle  se  range  dans  la  section  Chirocalyx,  caractérisée  par  un 
calice  unilatéral. 

Chez  YE.  indien,  en  effet,  le  calice  affecte  un  peu  la  forme  d'une 
spathe,  dépassant  légèrement  les  ailes  et  la  carène;  il  est  formé  d'une 
seule  pièce  subopposée  à  l'étendard  très  développé  et  fendue 
presque  jusqu'à  la  base  du  côté  de  celui-ci  ;  cette  pièce  est  faible- 
ment denticulée  tout  à  fait  à  son  extrémité.  Cette  constitution  du 
calice  est  un  des  meilleurs  caractères  de  l'espèce  considérée. 

Le  Cay  nui'/  esl  un  arbre  de  belle  faille,  lorsqu'il  évolue  norma- 
lement ;il  acquiert  alors  une  ramure  1res  fournie  el  atteint  de  17  a 
'2'.\  mètres  de  hauteur.    Il   ne  fleurit   qu'une   fois  par  an,  ;i  la  fin  du 


l'erythbina   LNDICA  63 

premier  et  au  commencement  du  deuxième  mois  annamite,  c'est-à- 
dire  vers  la  fin  de  février  et  dans  la  première  quinzaine  de  mars. 

Ses  fleurs  rouge-vermillon  sont  disposées  en  grappes  qui  sou- 
vent n'ont  qu'une  floraison  incomplète,  à  cause  du  grand  nombre 
d'insectes  qui  attaquent  l'inflorescence  et  dévorent  les  fleurs. 

En  Annam,  il  n'y  a  que  les  exemplaires  des  forêts  qui  montrent 
la  taille  normale  de  l'espèce  ;  dans  tous  les  autres  cas,  l'arbre  est 
plus  ou  moins  mutilé.  Les  indigènes  le  recherchent  pour  former  les 
deux  piliers  d'entrée  des  jardins  annamites.  Aussi  pousse-t-il  dans 
ces  conditions  plus  ou  moins  rabougri,  souvent  en  têtard,  car  on  le 
mutile  à  dessin,  atin  d'empêcher  son  trop  grand  développement  en 
hauteur.  D'autre  part,  on  le  prive  de  ses  jeunes  feuilles  très  goûtées 
des  indigènes  ;  enfin  les  insectes  et,  en  particulier  Ilyspa  sp.1, 
très  friands  du  liquide  à  saveur  sucrée  qui  suinte  sur  les  jeunes  tiges 
exercent  de  leur  côté  leurs  déprédations.  A  l'intérieur  des  jardins, 
le  Cay  vông  est  également  maintenu  a  i  mètres  ou  im  oO  de  hauteur  ; 
il  constitue  un  support  excellent  pour  le  Bétel.  Les  obstacles  qu'on 
oppose  à  la  végétation  de  cette  essence  expliquent  d'ailleurs  la 
rareté  des  graines  de  YE.  indica  en  Annam  et  sa  multiplication  à 
peu  près  constante  par  boutures.   . 

En  Annam  et  auTonkinles  feuilles  encore  jeunes  sont  employées 
dans  l'alimentation  ;  on  les  mange  crues  ;  après  en  avoir  entouré 
la  viande  que  l'on  veut  consommer,  on  mastique  l'ensemble. 

Les  graines,  arrivent  assez  rarement  à  maturité,  soit  que  les 
oiseaux  en  fassent  leur  nourriture,  soit  que  les  chenilles  etles  insectes 
les  dévorent:  à  l'état  frais,  elles  présentent  un  tégument  externe  d'un 
beau  violet,  dont  la  teinte  varie  jusqu'au  brun  foncé  par  la  dessic- 
cation. 

Elles  sont,  en  raison  même  de  leur  rareté  et  des  vertus  qu'on  leur 
attribue,  très  recherchée  par  les  Annamites  qui  les  regardent  comme 
un  remède  précieux  dans  le  cas  de  morsures  par  les  serpents.  On 
les  emploie  de  la  façon  suivante  :  elles  sont  d'abord  râpées,  puis 
écrasées  dans  un  bol,  on  les  fait  ensuite  bouillir  dans  un  peu  d'eau, 
de  manière  à  obtenir  une  pâte,  avec  laquelle  on  confectionne  un 
emplâtre  que  l'on  applique  à  l'endroit  où  les  crochets  du  reptile  ont 
pénétré. 

[.Détermination  faite  au  Laboratoire  colonial  par  M.  Surcoût".  Cet  insecte  four- 
nit un  cas  intéressant  de  mimétisme,  car  son  dos  noir  rappelle  les  petites  épines  noires 
également  dont   le  tronc  est  hérissé . 


(i'i  NOIES 

Les  Annamites,  très  superstitieux  de  nature,  considèrent  cette 
application  comme  souveraine.  Nous  n'avons  pu  constater  nous- 
mêmes  le  bien  fondé  de  leurs  affirmations  et  restons  quelque  peu 
sceptiques  à  cet  égard,  ne  voyant  pas  àpr/oW  quel  principe  actif  peut 
renfermer  la  graine  et  n'ayant  jamais  pu  nous  procurer  de  graines 
en  quantité  suffisante  pour  permettre  la  moindre  analyse. 

Mais  c'est  encore  le  bois  du  Cay  vông  qui  présente  le  plus  grand 
intérêt.  11  est  de  texture  peu  serrée  et  impropre  aux  usages  del'ébé- 
nisterie.  En  Cochinchine,  on  en  fait  parfois  des  plateaux.  Sa  grande 
légèreté  le  fait  rechercher  en  Annam  pour  la  fabrication  des  chaus- 
sures indigènes  ;  on  le  préfère  à  toute  autre  essence. 

Ces  chaussures,  sortes  de  sabots,  sont  en  réalité  formées  dune 
simple  plaque  de  bois,  grossièrement  équarrie,  surmontée  d'une 
bande  plus  ou  moins  large  de  cuir,  retenant  le  pied  de  l'indigène. 
Le  prix  courant  d'une  paire  de  ces  sabots  primitifs  est  de  0  piastre 
1 5,  soit  environ  0  fr.  3.*> . 

Au  Tonkin,  on  ignore  cette  application  du  bois  de  Cay  vôny  ; 
mais  les  rites  lui  réservent  une  place  dans  les  cérémonies  funéraires. 
C'estune  branche  de  Cay  von;/  et  de  Cay  vông  seulement  dont  s'ai- 
dera pour  marcher  derrière  le  cercueil  la  mère  du  défunt,  tandis 
<pie  le  père  appuiera  ses  pas  sur  un  tronçon  de  bambou. 

Nous  avons  pensé,  étant  donnée  la  faible  densité  du  bois  d'Ery- 
thrine  qui  est  du  même  ordre  que  celle  du  liège, qu'il  y  aurait  inté- 
rêt à  1  utiliser  pour  la  confection  des  casques  coloniaux.  Des  expé- 
riences sont  entreprises  dans  ce  sens  et  sur  nos  indications  à  l'Ecole 
professionnelle  de  Hué  :  tout  fait  prévoir  que  ce  bois  remplacera 
avantageusement  la  moelle  d'ASschynomene  dans  ee  genre  d'indus- 
trie. Celle-ci  sera  d'ailleurs  facilitée  parce  fait  que  1\É\  indica  est 
abondante  en  Indo-Chine,  alors  que  WEscliynomeiie  n'y  est  pas  en 
quantité  suffisante  pour  alimenter  une  fabrication  d'une  façon  con- 
stante. 

Nous  terminerons  cette  petite  note  en  indiquant  les  principaux 
caractères  histologiques du  bois  de  Cay  von;/. 

A  l'œil  nu,  le  bois  considéré  sur  une  coupe  transversale  apparaît 
comme  formé  d'une  sorte  de  réseau  à  inailles  rectangulaires, 
dont  le  fond  est  occupé  manifestement  par  un  tissu  plus  mou. 

Au  microscope,  on  constate  que  les  bords  des  mailles  sont  consti- 
tués radialement  par  les  rayons  médullaires  et  tangentiellement 
par  des  bandes  fibreuses  disposées  d'une  manière  régulière  perpendi- 


I.  EKYTHR1NA    INDICA 


65 


culairement  aux  rayons.  Le  fond  des  mailles  est  formé  par  du 
parenchyme  ligneux  à  paroi  mince,  au  milieu  duquel  on  observe 
généralement  un  seul  grand  vaisseau;  ce  vaisseau  manque  dans 
certaines  mailles  ;  mais  il  n'y  en  a  jamais  plus  d'un  par  maille. 


F' 


Fig.  I.  —  Coupe  trans- 
versale du  bois  d'Ery- 
thrina  indica. 

R,  ft',  rayons  médullaires. 

F,    F',  bandes  fibreuses. 

P.  P',  parenchyme  li- 
gneux. 

Y,  \",  vaisseaux. 


Les  vaisseaux  sont  donc  isolés  et  répartis  assez  uniformément 
dans  la  masse  du  bois  ;  leur  diamètre  varie  peu  et  oscille  légèrement 
autour  du  chiffre  moyen  de  200  ^..  Ils  présentent  des  ponctuations  réti- 
culées assez  serrées  et  sont  coupés  par  des  cloisons  très  obliques  et 
persistantes.  Lorsqu'une  coupe  transversale  passe  au  niveau  d'une 
de  ces  cloisons,  il  semble  que  l'on  soit  en  présence  de  deux  vaisseaux 
associés  ;  en  réalité  ce  ne  sont  que  deux  cellules  consécutives  du 
même  vaisseau  vues  au  niveau  de  leur  raccordement. 

Le  parenchyme  ligneux  est  très  homogène,  très  abondant  et 
remplit  les  mailles  du  réseau  ;  il  est  formé  par  des  cellules  lignifiées 
a  parois  minces,  présentant  des  ponctuations  éparses  :  leur  section 
transversale  est  polygonale,  presque  régulière;  vues  en  coupe  longi- 
tudinale, elles  sont  très  allongées  et  présentent  l'aspect  habituel  du 
tissu  palissadique  des  feuilles. 

Le  tissu  fibreux  est  disposé  en  zones  très  régulières  ;  il  est  formé 
d'éléments  courts,  dont  la  section  transversale  est  assez  variable;  la 
plupart  des  fibres  sont  à  très  petite  section,  avec  une  lumière  des  plus 
réduites. 

Enfin  les  rayons  médullaires  sont  très  réguliers  ;  vus  sur  une 
coupe   longitudinale  tangentielle,  ils  forment  des  sortes  de  fuseaux 

But.  du  Jardin  colonial.    1911.  1.  —  N°  94.  5 


66 


NOTES 


d'une  hauteur  moyenne  d'un  millimètre,  composés  de  cellules  à  peu 
près  isodiamétriques  ;  le  fuseau  dans  sa  partie  la  plus  large  comph 
7  à  I  2  rangs  de  cellules.  En  coupe  transversale,  les  rayons  médul- 
laires sont  formés  de  files  régulières-  d'éléments  allongés  radia le- 
ment  ;  ces  libres  sont  en  nombre  très  variable,  suivant  le  niveau  du 
rayon  qui  a  été  atteint  par  la  coupe  ;  on  comprendra  à  1  examen  de 
la  figure  ci-jointe  qu'il  puisse  y  avoir  de  1  à  12  fibres.  Les  cellules 
des  rayons  sont  lignifiées,  à  parois  un  peu  épaissies  et  présentant 
des  ponctuations  assez  denses. 


Fig.  II.  —  Coupe  tangentielle  <lu  bois  montrant  un  rayon   médullaire  li.  enclavé 

ilans  le  parenchyme  ligneux  1*. 

L'abondance  du  parenchyme  ligneux,  la  minceur  de  ses  parois 
cellulaires  expliquent  la  légèreté  de  ce  bois  :  d'autre  part  la  dispo- 
sition particulière  des  éléments  résistants,  formant  une  sorte  de 
cloisonné  fait  comprendre  que  la  légèreté  puisse  être  unie  à  une 
certaine  résistance. 

Ce  bois,  équivalent  an  liège  quant  à  son  faible  poids  spécifique, 
peut  lui  être  préféré  pour  certains  iisages,  en  raison  de  sa  perméabi- 
lité a  l'air,  assurée  par  ses  vaisseaux  de  gros  calibre  et  ses  éléments 
criblés  pour  la  plupart   de  ponctuations  '. 

I.    Note  présentée  à  1  * •  réunion  des  naturalistes  du  Muséum   an  mois  < («•  novembre 
1910. 


PRODUCTION    DU    CACAO  61 

LA  PRODUCTION  MONDIALE  DU  CACAO 
EN  1908  ET  EN   I 


La  Revue  agricole  bimensuelle  de  la  Barbade  Agriculture] 
Newsof  West  Indies)  donne  dans  son  dernier  numéro,  de  très 
intéressantes  indications  sur  la  production  mondiale  du  Cacao  en 
1908  et   1909. 

Ainsi  que  le  montre  le  tableau  suivant,  cette  production,  ou  pour 
mieux  dire  exportation,  accuse  pour  1909,  une  augmentation  de 
11.530  tonnes,  sur  Tannée  précédente. 

1°  Groupement  américain  : 

190K 
Tonnes 

Brésil 32.960 

Equateur 32.120 

Venezuela 16.  300 

Surinam I  .  700 

Costa  Rica 340 

Trinidad 21.7  il) 

Saint-Domingue 19.010 

Grenade 5.110 

Jamaïque 2  .  690 

Haïti : 3.150 

(  :uba S60 

Sainte-Lucie 610 

La  Dominique 4-80 


1909 

Tonnes 

33 

.730 

30 

.650 

16 

.890 

1 

.900 

500 

23 

.260 

14 

820 

6 

360 

2 

.  800 

3 

210 

1, 

,940 

700 

500 

Totaux..  137.070                137.260 
2°  Groupement  africain  : 

San  Thomé 28.560 

Fernando  Po  ......  .  2 . 270 

Possessions     anglaises 

de  l'Ouest  africain. .  .  14.260 

Colonies  allemandes ...  2  .  740 

Congo  Belge 61 0 


29 

.620 

2 

670 

22 

57!) 

3 

.400 

700 

Totaux..      18.440  58.860 


68  NOTES 

3°  Groupement  asiatique  : 

Ceylan 2.800  3.530 

Indes  néerlandaises ....  2 .  340  2.  450 

Totaux  .  .  5 .  140  S. 980 

ï"  Colonies  françaises 1  .  i20  1  .500 

o°  Autres  contrées I  .  1)00  1  .  000 

Durant  la  dernière  période  de  dix  ans  (1899-1909)  la  production 
globale  s'est  élevée  de  99.886.649  kiiog.  à  204.660.000  kilo-.; 
elle  a  donc  plus  que  doublée  et  accuse  en  conséquence,  un  accrois- 
sement moyen  annuel  de   10.000  tonnes. 

Le  Brésil  se  maintient  en  tète  des  pays  producteurs  avec  un 
excédent  de  770  tonnes  sur  1908.  Les  exportations  de  ce  pays  sont 
constituées,  en  très  grande  partie,  par  les  provenances  de  Bahia 
(jui.  en  1909.  se  sont  élevées  à  28.78.1.080  kilo-.  Vient  ensuite  la 
région  du  Para  avec  une  exportation  de  3.783.000  kilog-. 

Les  récoltes  de  San  Thomé  continuent  à  progresser  et  fournissent 
un  cacao  de  plus  en  plus  apprécié,  préparé  avec  pbjs  de  soin  qu'au 
Brésil  et  à   l'Equateur. 

La  vigoureuse  impulsion  donnée  à  la  culture  du  cacao  dans  les 
possessions  anglaises  de  l'Ouest  africain  se  traduit  par  un  impor- 
tant accroissement  des  exportations,  mais  on  ne  peut  assurer  que 
ces  remarquables  progrès  se  maintiendront  encore  longtemps  à 
cause  du  manque  de  soins  des  cultures  indigènes. 

Les  progrès  des  colonies  allemandes  sont  très  appréciables.  La 
production  allemande  est,  en  effet,  passée  de  2.840  tonnes  en  1908 
;i  3.400  tonnes  en  1909,  dont  2.800  tonnes  provenant  du  Cameroun. 


LA  PRODUCTION  DU  THÉ  AUX   INDES  ANGLAISES 


Le  thé,  consommé  aux  Indes,  fut  d'abord  fourni  par  les  com- 
merçants hollandais  qui  allaient  constituer  leurs  approvisionnements, 
en  Chine.  Long-temps  avant  la  découverte  de  cette  plante  à  l'état 
spontané,  dans  l'Inde,  le  théier  y  avait  été  introduit  et  cultivé,  en 
divers  points,  sur  la  côte  Malabar. 

En  1835,  une  plantation,  de  faible  importance,  placée  sous  le 
patronage  du  Gouvernement,  fut  installée  à  Lakhimpur,  en  Assam. 
mais  pendant  une  quinzaine  d'années,  les  résultats  donnés  par  celte 
petite  plantation  ne  firent  nullement  prévoir  l'extension  si  rapide 
prise,  dans  la  suite,  par  le  thé;  cependant  peu  à  peu  de  nouvelles 
cultures  furent  sigmalées  dans  les  régions  de  Cachar,  Dardjeling, 
Ghittag-ong,  Chuta  Nagpur,  etc.,  et  prirent  un  tel  développement 
que  la  production  du  thé  pût  aisément  résister  au  désastre  qui 
frappa  cette  industrie  dans  les  Indes  anglaises  de  1805  à  1807. 

A  l'heure  actuelle,  le  théier  est  surtout  cultivé,  avec  succès,  dans 
le  Bengale  oriental  et  en  Assam  puis  dans  le  Beng-ale  central,  en 
Birmanie,  dans  le  Punjab  et  dans  la  présidence  de  Madras. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  culture  du  théier  n'a  fait  que  croître,  d'année 
en  année,  et  en  1890,  elle  occupait  433.280  acres  ',  soit  185.040 
hectares,  dont  117.931,  en  Assam,  seulement.  La  production  totale, 
pour  la  même  année,  fut  de  150.420.054  lbs  ;J',  c'est-à-dire 
70.801.002  kilos,  dont  02.382.722  ont  été  expédiés  à  l'étranger. 

En  1908,  la  surface  cultivée  s'est  élevée  à  548.127  acres  2,  soit 
221.443  hectares  dont  139.039,  en  Assam,  seulement.  La  produc- 
tion totale,  pour  l'année,  fut  de  111.000.227  kilos  dont  102.840.810 
kilos  ont  été  livrés  à  l'exportation. 

Depuis  1904-05,  la  quantité  exportée  est  passée  de  95.902.882 
kilos  à  105,984.576  kilos  ainsi  que  le  montre  le  tableau  suivant  : 


1.  Extrait  d'une  communication  de  M.  Hooper,  Officiating  Reporter  on  Economie 
Products  to  the  Government  of  India. 

2.  acre  =  40  a.   1(3. 

3.  lbs  =  livre  anglaise  =  0  k.  153. 


70  NOTES 

Années  Poids  en  kilos  Valeur  en  francs 

1904-05  95.962.882  213.330.264 

1905-06  96.043.375  221.959.613 

1906-07  105.844.097  248.415.657 

1907-08  102.840.810  259.568.784 

1908-09  105.984.576  261.921.552 

Ces  exportations  se  t'ont  principalement  par  Calcutta,  Bombay. 
Madras,  Karacki,  Chittagong. 

L'Inde  et  Ceylan  fournissent  actuellement  à  1  Angleterre  un 
approvisionnement  régulier  de  thé  d'une  qualité  plus  pure  et  bien 
meilleur  marché  que  celui  précédemment  livré  par  la  Chine. 

Commercialement,  on  distingue,  aux  Indes,  cinq  classes  de  thé  : 
le  thé  noir,  le  thé  vert,  l'oolong,  le  thé  en  tablettes,  et  le  thé  let- 
pet. 

Les  principaux  thés  noirs,  connus  sur  les  marchés,  sont  actuel- 
lement désignés  sous  les  noms  suivants  : 

1  )  orange  pekoe  5)  pekoe  souchong 

2)  broken  orange  pekoe  6)   broken  pekoe  souchong 

3)  pekoe  7)  broken  tea 

4)  broken  pekoe  8)   souchong. 

Il  existe,  en  outre,  deux  qualités  connues  l'une  sous  le  nom  de 
fannirufs.  composée  de  fragments  très  petits  et  fins  non  susceptibles 
de  faire  partie  des  catégories  précédentes,  et  l'autre  sous  le  nom  de 
dust,  formée  par  les  poussières  provenant  des  criblages  successifs. 

Les  désignations  commerciales  employées  pour  le  thé  vert  sont  : 

1     young  hyson fabriqué  avec  les  plus  jeunes  feuilles. 

_'     hyson  il"  I correspond  au  pekoe  noir. 

i"  hyson  n"  *2 qualité  moins  bonne  que  la  précédente. 

I     I  wankay composé    de   parties    brisées   plates    des    feuilles 

grossières. 
.>     irim  powder    poudre  à  canon  .     préparé  avec  les  plus  petites  feuilles. 


MODIFICATIONS    APPORTÉES 
AU    TARIF    DES  DOUANES    DE    1892 

P  \i: 

LA  LOI  DU  29  MARS  1910 


Certains  de  nos  lecteurs  ont  pu  se  demander  quelles  modifications 
la  loi  du  29  mars  1910  avait  apportées  au  tarif  des  douanes  du  11 
janvier  1892.  C'est  pourquoi  nous  avons  pensé  leur  être  utile  en 
extrayant  du  tarit"  d'entrée,  annexé  à  la  loi  du  29  mars  1910,  et 
publié  au  Journal  Officiel  du  30  mars,  les  produits  coloniaux  suscep- 
tibles d'intéresser  nos  différentes  possessions. 

En  regard  de  chacun  d'eux  nous  avons  rappelé  les  droits  qui 
étaient  prévus  au  tarif  de  1892,  et  immédiatement  après  ceux 
que  prévoit  le  nouveau  tarif  de  1910.  Pour  connaître  les  droits  que 
doivent  acquitter,  à  l'entrée  en  France,  les  produits  coloniaux  qui  ne 
sont  pas  cités  dans  le  tableau  ci-contre,  il  convient  de  se  reporter 
au  tarif  des  douanes  de  1892. 

C.  Chalot 


I 

E 

3          «          - 
C          O         g 

O                        S 

Π                K 

=       b  o       e       =       s 

o        o 

o 

c        c 

. 

c 

°,               a 

=        È 

O          o    ~          C           —          3 

s       o 

o 

~  - 

E 

C" 

là          -'        „'  :*: 

-        - 

a     a 

— '      — •  A      »       »       m' 

_        ^. 

o 

c        c 

~  £■■ 

c 

L. 

H 

H      s- 

c 

'" 

*œ 

ï 

09               * 

lt     1 

r    x 

2 

> 

«*~ 

>             > 

- 

-- 

_ 

O          O          C 

oc             c 

C           C 

O          O   O          O          3          — 

C           3 

.-» 

o        c 

—    — 

M 

C 

o       o       c 

o          o            o 

ifi       If 

3          »  ift          =          =•          C 

*:         3 

c 

c        c 

3 

-- 

.o        ^ 

oc            c 

n            r- 

— '         r^'i-'         r.          r.          X 

c.        rc 

— . 

o       c 

x  -  • 

—         — 

N 

3 

c        c 

71 

SU 

c 

—            "— 

- 

re 

— 

—    *'     M     '" _ 

— 

— * 

s 

c        c        c 

* 

2       / 

o       c  c                 c 

3 

o 

—    C: 

M 

C 

o       o       c 

-i>      +? 

3 

c 

C    C 

Jjj] 

». 

a 

-s.     o- 

(BB1 

r 

-        —       1 

o- 

|A        ia    :    .K 

-* 

o          r« 

71 

a 

O         C 

— 

2 

.*".   ifi 

£~ 

l 

^£ 

ri 

£> 

>■ 

—        —        _ 

— 

3            K 

o       o  c                  — 

- 

- 

c             ce 

C3 

e 

=       5       c 

O 

3           — 

c        c  c                   c 

3 

c 

c             ce 

—     "^ 

* 

<-    1 

-3 

in       ift       â!- 

c 

eo        c 

—              TC     'C                                   ~ 

iîî 

c 

c             ce 

CC 

— 

~-" 

•V 

! 

'J 

^ 

w 

X. 

u 

>■ 

X 

X       -- 

S    -a 

/. 

s   - 

-     rj        ■ 

1  X 
.       XI       • 

fr. 

c    •  - 

7^ 

•o   J     . 

—       -  c*- 

3 

Zi    _ 

cn 

/ 

iC  3 

3     - 

— 

/.      •  — 

3  l   : 

.-    ï/ 

V     ■        x 

~  s    • 

£  £ 

-  •/■.  S  j 

3 

~%   : 

9    2 

Ce 

x.i 

s»  as  «  -r 

—  le      « 

3-  x 

z  si'o  x 
t,  pj  >  g 

£  « 

/-    C    K  "? 

;_  _ 

3    >•-  -    3 

-o  c. 

3  '— 

■Jj    li  -o    - 

—    3 

S    ^-3     l 

bç„ 

p  en  3  tr 

|  « 

C     r. 

-     —    C    3 

~  3  ça  a 

tftî  1 

*2 

r<5  *  «  tt 

J 

*    — 

_^  _^ 

*** 

w       rj 

** 

■  - 

/ 

1             'X 

x       _: 

'  — '  ."t^ 

El 

■    —    C 

b 

L         .             .      . 

l_^ 

—    "Z    - 

:  * — ^ 

.3               .*«   ■—    •- 

•                              .X 

.—              .— 

,2         ,3.X         .3               ■—■  — 

■  3  .3 

:       .z            .x 

."    r    ~ 

"*  tr 

■— '            1 

Z      X 

c 

p 

—  ■„ 

— 

1 

tfl  J2 

^ 

■  -o 

.       1 

i    i. 

■r-    eu      . 

■S  .2    : 

3 

■    i 

•  3" 

"5 

—     D 

g 

:i=: 

'  O 

> 

;  J 

L  > 

a  a 

|bc 

't. 

.— 

!    =8 

—  -  v. 

S 

.    ^ 

/ 

z.  ■/. 

.ET 

't. 

3 

t3 

/. 

■— 

/ 

7 

■  '->   3   en 
S   r    M 

/.  — 

O 

.HT 

'.  ffl 

•  - 

JS    ;t   y 

- 

*  -- 
■    ^ 

—  "^U 

Jj 

«— 

j 

c 

3-    3 

o  »  S 

3 

:- 

■    3 

j:  /  - 

-^     "-  .3 

~    ES 

w  e  Ç 

/   ri 

eu  ■— 

■    ; 

l 

eu  ~Z  - 

^ 

r 

S  "3 

1) 

-3 

'.    3 

.  —  -<o  tu  -s>   -    - 

3  «3  £ 

: 

^ 

rr  "3    ~" 
-='.-    fi 

-   -   : 

!»        '     fi      ' 

eu  en  w  x 

- 
4 

origin 
Unis 
Nord 

de  tou 

/.      U 

'. 

:!.».§  8  a8u*-= 

:  J:  B  —  ~      3         ~ 

t   "   .-r  ^                      • 

X    3   — 

! 

?    Si 

3 

j 

c: 

0  C  w  C    - 

r.    ■-  —   C    Z 

Ananas,  con-  ,' 
Ls  nu  conser-  l 
es  autrement  1 
u  à     l'eau-de-  . 
ie,     au    sucre  / 

u  au  miel 

y, 
-  C 

3  _•  c-     g       .  -  , 
—  -  -  '"     ~       -3  e- 
—  -"'-     -  ~  'î.  ~  ■- 

W   «   «i   <U       «        '  j"  _  ~ 

"3  ~        "3      "3            '     - 

_           / 

«■g  S 

— 

6 

7 

3 

/ 

/  - 
"3  —  ? 

u  - 

'■j        '/.        1 

X 
X     ,     3     - 

-3    ~     -     3 

3    ~    '-   r" 

L              -          £ 

•■"   "^ 

'3    J    3 

r  x  s 

> 

i                 0 

—  >  —  -   : 

ï 

s 

—   -_ 

'/. 

/ 

C 

~  '  e 

—  _3 

j5  — 

i 

/ 

K 

X 

r 

ri 

r: 

•*    j 

y. 

r; — 

_  i    a  <o  -L  « 

CB    43     i       l 

_  —  ç    _     ^  2 

— '  -o    —    3 
X  .S    *  S 

X  o         o 

X 

.  ~ 

o 

_      *a  O  O 

o  o 

— -   —          O 

Q 

— 

S"c 

" 

—      3.  -_  - 

o  o 

5r  "ïs"  - 

■43    $3    ^ 

g  CD         ift 

C 

s  — 

— 

E     £  o'c 

ri  --' 

-    '    -      X     ->     r-     O     ' 

tt    G    O  >«J 

C                 -m 

^     i/      — 

~    -   3  ':,  o  ce  13 

^  -"t  ï  -   ' 

33 

X 

w 

«     x 

a    M 

—  to  -«  o  ja  ts 

~ 

W 

hB^1- 

1— '    —    ™           ■/ 

_   u       o 

—          0          —             ,           w 

O  O         o 

t/> 

•*J    — 

o 

aj        -U  O  O 

O  o 

-  Z  "^  £.„  S'a 

o  o        c: 

c 

■•         n 

3-'^ 

in 

3.      3.."    = 

o  o 

g         "*  ~   3  'S    5 

ri  Ci        r- 

t 

g 

3  _ 

"^-' 

£     £  \~  <à 

r-i  — 

CC      —    _^                w 

C*3 

tt 

j" 

C3 

■^     "~>      *- 

—  — 

3        .^*      s'a 

—  5- .  ?r  ,=a 

U  Z   ~  "£  s 

rv 

X 
W 

i< 

w      ■■*      ^     —    — 

w  —  —  ■—  — 

~  ■— 

13  te  un  J.  h  e  43 

~    '->    ?  ~X    3     -  "3 

—  -— •  ■"* 

=»<=       2 

X 

?  S  1  5  »  s--- 

£  -S  S     1 

OC           I 

^ 

^ 

-' 

H 

'S. 

*.  ^ 

-  —  "=  c  -5  5  ~ 

O  ^-.3        "S 

— 

U- 

W 

K 

W 

5  |  S  S'-  "-jï 

en  =   O         > 

>' 

«  2  °  " 

es 

"C    — ' 

C 
lC 

r 

H             ^ 

S  c. 

■-   ï   m  s   s 
r  -"3  K  "g  «  .î  E 

~  "  **   es  5j3   - 

-  0  <  ==  S  =2  5 

*  U        "es  'w 

i 

m  r-    0JJ 

S 

- 

£ 

_r r 

1 1 3  -I  i 

^>  ce 

S 
^ 

1 

a. 

>< 

03 
>< 

<pH  — ' 

.i    : 

1 

~ 

—   . 

cC 

Z 

3  £ 

p 

- 

"'  ia 

-w 

— j  3. 

_ 

3   es 

CC 

x 

" 

9    x 

0 

J3 

f. 

3 

g'«3 

et 

O 

~ 

a 

13    C 

■y, 

^1   - —  ■      — 

~    C 

ci 

x    c 

-'     K    — 

•-  -O 

3 

S    D 

93  <3 

£.  r  r 

«     r- 

*p 

3    :I- 

ï   .-    «   i- 

g.| 

■E 

H 

■o    = 

3  =  î  c 

C 

g  -i 

M)  g 

s 

C3 

0 

Q 

CL 

x  as 

-H  u 

C    3- 

"x    -  ~  "C 

£^y 

U 

H 

C 

z 

&C 

(0 

^-T-Z 

~ 

— 

"3  "C 

o 

"O         "3  "3 

t;. 

~ 

_ 

■  — 

•  —  •  — 

•- ' 

.-h         ■  — «  .— 

*^" 

■  "^ 

O  *"" 

*-* 

o 

^ 

/.    — 

— 

- 

•i   -. 

.!• 

/ 

(U 

/ 

* 

O 

™ 

. 

—   V. 

X 

.  -o      • 

"Z 

3 

X 

Ch 

g 

03 

23 

5  i 

-J 

83 

•  "CJ 

X 

CD 

/.  -  — 

s 

fr. 

"^ 

(ji 

X 

'— "-^ 

J;    J 

-E 

■    x  >  — 
•   x    - 

ÏL 

O    !^ 

3  o 
ta 

23    u 

U 

- 

o 

>-* 
x  *S 

X 

X 

13 

< 

—   çp 

i   3    3 
o    5    «3 

— ■  r   œ 

■      i 

"C3    ^ 

"3  -ï 

,-—   x 

x 

"S 

.    it  es 

?  -^  -a  - 

3j   s 

s 

33 

/. 

X 
X 

C3 

— 
93 

—  b   r 

J3 

z_ 

_~  f  "^ 

-^ 

•-_—.— 

t_ 

o 

— 

■■  ">~. 

X    K    — 

| 

X 

--§*> 

x  ri    Q 

X    — 

x 

bi 

-I  B 

3   x 

J5  « 

§• 

^ 

'/, 

-33    ^~ 

"*       M       C 

..i 

r 

'—    3 

C 

O 

«R—   / 
x  ™  ^ 

03 

X 

93 

■43 

13 
X 

ï(j 

E  —  y 

r* 

a 

X   3. 

X 

C 

r 

g 

^ 

g    •*     3C 

~ 

„«    — 

■^^ 

— 

"*  . 

^ 

— 

- 

^ 

s 

C 

H 

•-o 

-C 

X 

s. 

— 

-3 

ri 

— 

en 

^1 

93 

U 


- 
CS 


.3  P 

Eh  ** 

•S  2 

-J  3 

3  -O 


«3 
bc 

X 


93 
X 


•-    -n     u 


n 

03 


— 

O 

3 

— 

-C 

•!h 

* 

: 

3* 

^. 

_ 

.3     r 

.~3      C 


E 

1S 

x 

3 

o 
o 

•13 

S. 

3 

:( 

g 

,!0 

3 

S 

CS 

x 

r         1 

3 

-3 

X 

CJ 

x 

— 

•^ 

3 
x 
i    i 

X 

13 

O 

J. 

x 

93 

0- 

3 
3 

x 

-= 

u> 

g- 

3. 

93 
X 

^ 

13 

aj 

2 
■« 

7 

îi 

x 

X 

■03 

X 

^ 

•Cj 

X 

3 

X 

93 

X 

13 
> 

X 

43 

-r 

/ 

03 

4i 
O 

Cv 

03 

C 

O 

ce 

X 

93 

t^ 

-"" 

_ 

X 

T 

- 

T" 

— 

— 

-. 



X 

— ^ 
*3 

y 
_o 

"3 

; 

X 
X 

X 

^  l 

-v 

"S 

X 

'S 

w 
Z 

0J 

CJ 

-J> 

H 

CJ 

E 

— 

r)0 

■" 

r^ 

CS 

~ 

0 

es 

3 

t.      .     o 

■3      U 
■^     —      S 

13 

CJ 

r 

C 
3 

"J 

™* 

U 

r-     o     3 

i> 

_ 

S- 

-^ 

< 

"-      tu    *■' 

^~.     03     , — . 

1 

!K 

— 

DOCUMENTS  OFFICIELS 


ARRÊTE 

I  I       MINISTRE     DES     COLONIES 

Vu  le  décret  <lu  29  mai'-  1902  instituant  l'École  supérieure  d'agriculture  coloniale. 
Vu  la  délibération  du   Conseil   d'administration   du  Jardin   colonial  en   <lale   du 
i  i  novembre  1910. 

Arrête  : 

Sont  admis  en  qualité  d'élèves  réguliers  à  l'Ecole  supérieure  d'agricul- 
ture coloniale  : 

MM.     Marc  Barnavon,  diplômé  de  l'Institut  agronomique. 

Racine  Mademba  id. 

Desruisseaux,  diplômé  des  écoles  nationales  d'agriculture. 

Léon  Non\  id. 

Marc  Bernard,  diplômé  de  l'Ecole  d'agriculture  de  Tunis. 

Maurice  Dayras  id. 

Maurice  Debref  id. 

Ilachemi  Ben  Kbalifa  id. 

Jean  Pillon  id. 

Sont  admis  en  qualité  d'élèves  réguliers,  à  titre  étranger  : 
MM.     Behram  Vehbi,  diplômé  de  l'Ecole  d'agriculture  d'Halkali. 

Michel    Papadopoulo,   diplômé  de  l'Ecole  d'agriculture  d'Hal- 
kali. 
Sonl  admis  en  qualité  d'élèves  libres  : 
MM.    Joseph  Ilibon.  de  l'Ecole  pratique  d'agriculture  de  la  Réunion. 

Carlo  Bellati. 

l'.iys. 

Signé  : 
J .  Moin- 1 . 


DOCUMENTS    OFFICIELS  75 

Madagascar . 

ARRÊTÉ 

promulguant  dans  la  colonie  de  Madagascar  et  Dépendances  le  décret  du 
21  juillet  1910,  relatif  aux  encouragements  spéciaux  à  donner  k  la 
filature  de  la  soie  de  Madagascar. 

Article  preivuer.  -  -  Est  promulgué  dans  la  colonie  de  Madagascar  et 
Dépendances  le  décret  du  21  juillet  1910,  relatif  aux  encouragements 
spéciaux  à  donnera  la  filature  de  la  soie  à  Madagascar. 

Art.  2.  In  numéro  du  Journal  Officiel  de  la  Colonie,  portant  la 
date  du  29  octobre  1910  et  contenant  le  texle  dudit  décret  dûment  colla- 
tionné  sera  déposé  aux  greffes  des  tribunaux  de  Madagascar  et  Dépen- 
dances. 

Art.  3.  — M.  le  procureur  général,  chef  du  service  judiciaire,  est  chargé 
de  l'exécution  du  présent  arrêté. 

ïananarive.  le  24  octobre  1910. 

H.  Cor. 

RAPPORT 

W   PRÉSIDENT  HE   LA  RÉPIBI.IQIE    FRANÇAISE 

Paris,  le  21  juillet  1910. 
Monsii.i  i:  i.e  Président, 

Le  Gouverneur  général  de  Madagascar  et  Dépendances  a  signalé  à  mon 
département  l'intérêt  que  présente  le  développement,  dans  la  Grande  Ile, 
de  l'industrie  séricicole. 

La  culture  du  riz.  en  effet,  et  l'élevage  du  bétail  pratiqués  générale- 
ment par  nos  sujets  malgaches,  ne  leur  fournissent  que  la  subsistance  et 
ne  leur  permettent  pas  de  se  constituer  des  réserves  d'argent  nécessaires 
à  la  fois  pour  améliorer  leur  condition  sociale  et  pour  favoriser  le  progrès 
économique  du  pays.  L'administration  locale  s'est  donc  préoccupée  déjà 
d'encourager  le  développement  d'industries  familiales  comme  celles  de  la 
paille  tressée  et  de  la  dentelle  et  l'élevage  du  ver  à  soie. 

Le  présent  décret,  qui  répond  à  cette  préoccupation,  a  pour  objet  de 
donner  aux  encouragements  à  la  sériciculture  la  forme  de  primes  aux 
lilateurs  de  soie,  et  j'ai  l'honneur  de  vous  prier  de  vouloir  bien  le  revêtir 
de   \otre  haute  sanction. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Président,  l'hommage  de  mon  profond  res- 
pect. 

Le  ministre  des  colonies. 
(ieorges  Trouim.ot. 


76  DOCUMENTS    OFFICIELS 


DECRET 


relatif  aux  encouragements  spéciaux  à  donner  à  la  filature 
de  la  soie  à  Madagascar. 

Décrète  : 

Art.  Ier.  A  partir  du  Ier  janvier  191  I  jusqu'au  'M  décembre  ,1920,  il 
sera  alloué  aux  filateurs  de  soie,  proportionnellement  au  travail  annuel 
de  la  bassine,  une  prime  de  quatre  cents  francs  (400  fr.  par  bassine  Riant 
à  plus  de  trois  bouts. 

Auront  droit  à  la  prime  de  100  francs  les  bassines  accessoires  servant 
à  la  préparation  de  la  bassine  fileuse  : 

1"  Dans  les  usines  travaillant  à  plus  de  trois  bouts  et  à  moins  de  six 
bouts,  à  raison  d'une  bassine  accessoire  par  trois  bassines  iileuses  : 

2°  Dans  les  usines  travaillant  à  pkis  de  cinq  bouts,  à  raison  d'une  bas- 
sine accessoire  par  deux  bassines  fileuses. 

Art.  2.  Les  primes  seront  allouées  à   compter  de  la  date  de  la  mise 

en  service  des  bassines  contrôlées  par  la  commission  prévue  à  l'article  î . 
Elles  seront  dues  à  partir  du  premier  jour  du  trimestre  qui  suivra  la  mise 
en  service. 

Les  primes  cesseront  d'être  allouées  pour  les  bassines  qui  seront  mise- 
en  service,  lorsque  le  montant  des  allocations  engagées  en  vertu  de  l'ar- 
ticle 1er  ci-dessus  atteindra  la  somme  de  60.000  francs  par  an. 

Toutefois,  le  montant  des  primes  liquidées  trimestriellement  à  chaque 
lilateur  ne  pourra  excéder,  par  kilogramme  de  soie  Idée  dans  l'ensemble 
de  ses  usines,  sept  francs  cinquante  centimes  7  fr.  50)  pendant  les  deux 
premières  années  d'application  du  décret;  sept  francs  (7  \'v.<  pendant  les 
cinq  dernières  années  d'application  du  décret. 

Art.  .'L  —  En  vue  du  contrôle  des  quantités  de  soie  Idée,  les  filateurs 
devront  tenir,  dans  chaque  usine,  un  livre  de  filature  dans  des  condition- 
uniformes  qui  seront  fixées  par  arrêté  du  Gouverneur  général,  et  un 
registre  dit  «  de  contrôle  »,  sur  lequel  ils  porteront,  en  conformité  avec 
leur  livre  journal,  le  poids  net  des  cocons  reçus  ou  revendus  et  le  poids 
net  de-  c-oies  sorties  de  l'usine. 

I.e  filateur  certifiera  la  conformité  île  ces  extraits  avec  -on  hxre  jour- 
nal. 

Art.  L  —  il  sera  constitué  une  commission  chargée  du  contrôle  tri- 
mestriel des  primes.  Des  arrêtes  du  Gouverneur  général  pris  eu  conseil 
d'administration  détermineront  les  conditions  d'organisation  et  de  l'onc- 
lionnemenl  de  cette  commission  ainsi  que  les  détails  d'application  du  pré- 
sent décret. 

Art.  ").        I  n  rapport   sur  le-  résultats  du   présent  décret  sera  publié 


DOCl  MF.XTS    OFFICIELS 


77 


annuellement  au  Journal  Officiel  de  la  Colonie  contenant  un  tableau  de> 

paiements  effectués. 

Vrt.  6.  —  Les  infractions  aux  dispositions  réglementaires,  présentant 
seulement  le  caractère  d'erreurs  ou  de  négligences,  seront  soumises  à 
l'examen  de  la  commission  de  contrôle  prévue  à  l'article  4  et  pourront 
entraîner  pour  l'usine  la  suppression  du  droit  à  la  prime  pendant  une 
semaine  et,  en  cas  de  récidive,  pendant  un  mois  ou  un  trimestre. 

Quiconque  se  ser;i  rendu  coupable  d'une  fraude  ou  d'une  tentative  de 
fraude  pour  l'obtention  de  la  prime  sera,  à  l'avenir,  déchu  du  droit  à  la 
prime,  sans  préjudice  de  la  restitution  de  la  prime  indûment  perçue,  et 
sera  passible  d'un  emprisonnement  de  trois  mois  au  moins,  un  an  au  plus, 
cl  d'une  amende  de  100  francs  au  moins  et  5.000  francs  au  plus,  ou  de 
l'une  de  ces  deux  peines  seulement. 

L'article  i63du  Code  pénal  et  la  loi  du  26  mars  1891  sont  applicables 
à  la  présente  disposition. 

Art.  7.  —  Le  ministre  des  colonies  est  chargé  de  l'exécution  du  présent 
décret,  qui  sera  publié  aux  Journaux  Officiels  de  la  République  française 
cl  de  la  colonie  de  Madagascar  et  inséré  au  Bulletin  des  Lois  et  au  Bulletin 
Officiel  du  ministère  des  colonies. 

fait  à  Paris,  le  21  juillet  1910. 

A.  Fallières. 

ARRFTÉ 

réglementant  V application  du  décret  du  21  juillet  1910,  relatif  aux 
encouragements  spéciaux  à  donner  à  lu  filature  île  la  soie  à  \iada(fas- 
car. 

Article  I'1.  -  -  Les  primes  allouées  aux  lilateurs  de  soie  par  le  décret  du 
21  juillet  1910  sont  liquidées  dans  les  conditions  déterminées  ci-dessous, 
proportionnellement  au  nombre  de  kilogrammes  de  soie  grège  produits 
dans  chaque  lilature. 

Art.  2.  —  Les  filateurs  qui  désirent  bénéficier  des  primes  en  font  la 
demande  au  Couverneur  général.  Ils  joindront  à  leur  demande  les  indica- 
tions suivantes  sur  leur  outillage  et  sur  l'organisation  du  travail  : 

1°  Nombre  des  bassines  lileuses  à  deux  bouts,  à  plus  de  trois  bouts  et 
moins  de  six  bouts  ; 

2"  Nombre  des  bassines  filant  à  plus  de  cinq  bouts; 

:i°  Nombre  des  bassines  accessoires,  en  spécifiant  si  les  opérations  s'ef- 
fectuent à  la  main  ou  mécaniquement. 

Art.  3.  -  -  Pour  ouvrir  le  droit  à  la  prime,  chaque  bassine  fileuse  et 
chaque  bassine  accessoire  doit  être  menée  par  une  ouvrière  spéciale.  Tou- 
tefois, lorsque  les  bassines  accessoires  sont  mues  mécaniquement,  le 
nombre  des  ouvrières  qui  les  mènent  peut  être  seulement  du  quart  du 
nombre  des  bassines  accessoires. 


78  DOCUMENTS    OFFICIELS 

Art.  i.  L'administration  remettra  à  chaque  filateur  qui  lui  en  fera 
la  demande  un  registre  trimestriel  à  souche  pour  les  déclarations  journa- 
lières, nu  livre  de  filature  et  un  registre  dit  de  contrôlé,  à  feuilles  numé- 
rotées. 

Ces  livres  et  registres,  qui  seronl  délivrés  à  titre  remboursable,  seronl 
établis  conformément  aux  modèles  annexés  au  présent  arrêté. 

Art.  .').  —  Pour  l'application  du  présent  règlement,  la  journée  de  tra- 
vail est  divisée  en  deux  périodes,  la  matinée  et  la  soirée. 

Une  affiche  apposée  en  un  endroit  apparent  de  l'usine  indique  l'heure 
de  commencement  et  la  durée  de  chacune  de  ces  périodes  de  travail.  Une 
copie  de  cette  affiche  est  adressée  au  chef  de  la  province,  qui  devra  être 
informé,  au  moins  quarante-huit  heures  à  l'avance,  des  changements 
apportés  à  cette  division  de  la  journée  de  travail. 

Art.  6.  -  Dans  la  première  demi-heure  de  l'ouverture  réglementaire 
de  chacune  des  périodes  de  travail,  le  filateur  ou  son  représentant  inscrit 
sur  la  souche  de  la  partie  du  registre  de  déclarations  journalières  afférente 
à  cette  période  et  dans  les  blancs  ménagés  à  cet  effet  : 

1°   La  date  du  jour  ; 

2°  L'heure  d'ouverture  de  chaque  séance  de  travail  et  celle  de  >a  el<>- 
I  ure  ; 

3°  Le  nombre  d'heures  de  travail  effectif; 

i°  Le  nombre  des  bassines  iileuses  en  activité,  le  nombre  des  bassine- 
accessoires  en  activité,  en  faisant  ressortir  le  nombre  des  bassines  mues 
mécaniquement . 

Cette  déclaration  est  signée  et  ne  doit  contenir  ni  rature  ni  surcharge, 
elle  est  reproduite  sur  le  volant. 

Une  demi-heure  après  l'ouverture  de  chaque  séance,  le  volant,  séparé 
de  la  souche,  doit  être  déposé  dans  une  boite  placée  à  l'entrée  de  l'usine 
et  scellée  au  mur. 

Celte  boite,  dont  le  modèle  est  fixé  par  I  administration,  esl  fermée  par 
deux  serrures. 

La  clef  de  lune  de  ces  serrures  reste  entre  les  mains  de  l'industriel. 
La  clef  de  l'autre  serrure  esi  confiée  au  chef  du  district. 

Kn  cas  de  chômage  accidentel  de  l'usine  pendant  un  jour  <>u  une  frac- 
tion de  journée,  la  mention  «  chômage  pour  la  séance  »  ou  pour  la  jour- 
née »  doit  être  inscrite  au  plus  tard  à  l'heure  réglementaire  sur  la  souche 
et  le  volant  de  chaque  déclaration  ordinaire.  Le  volanl  est  déposé  dans  la 

boite. 

Lu  cas  de  chômage  prolongé  de  l'usine,  le  filateur  peu!  s'affranchir  de 
l'obligation    de  signer  chaque   jour  les  déclarations  de  chômage  en  ren 
voyanl  le  registre  au  chef  de  province  ou  de  district. 

Si   par  suite  d'une  circonstance    fortuite,    une  on   plusieurs  ouvrières 


DOCUMENTS    OFFICIELS  79 

quittent  l'usine  pendant  une  période  réglementaire  de  travail,  la  première 
déclaration  est  rectifiée  par  l'inscription  immédiate  sur  le  registre,  dans 
la  colonne  des  observations,  de  l'heure  où  les  bassines  sont  entrées  en 
chômage,  ainsi  que  du  nombre  et  de  la  nature  de  ces  bassines.  (  n  bulle- 
tin de  correction  est,  en  même  temps,  déposé  dans  la  boîte. 

Art.  7.  —  Le  livre  de  filature  indique  l'organisation  et  le  développement 
du  travail  dans  l'usine. 

A  cet  effet,  le  filateur  mentionne  en  tète  du  livre  trimestriel  et  par 
chaque  atelier  : 

1"  Le  numéro  de  chaque  bassine  lileuse.  en  indiquant  le  nombre  des 
bouts  qu  elle  est  en  état  de  filer; 

2"  Le  numéro  de  chaque  bassine  aceessoire,  en  spécifiant  si  elle  est  mue 
à  la  main  ou  mécaniquement. 

En  outre,  le  filateur  inscrit  jour  par  jour  sur  le  livre  : 

1"  Lemomrbe  des  ouvrières  concourant  directement  à  la  production  de 
la  soie  par  catégorie  lileuses  à  deux  bouts,  tileuses  à  trois  et  quatre  bouts 
et  fileuses  à  plus  de  cinq  bouts)  ; 

2°  Le  nombre  d'heures  de  fonctionnement  de  chaque  bassine  ; 

3°  Les  pesées  de  soie  journalières. 

A  la  fin  de  chaque  semaine,  ces  chiffres  partiels  sont  totalisés  de  manière 
à  présenter  : 

1°  Le  total  des  heures  de  fonctionnement  de  chaque  bassine  en  service 
et  le  nombre  total  des  heures  fie  fonctionnement  dans  chaque  catégo- 
rie : 

2°  Le  total  des  pesées  successives  de  soie  et  le  total  général  de  la  soie 
produite  pendant  la  semaine. 

Les  colonnes  d'heures  de  travail  et  de  pesées  des  soies  ne  doivent  conte- 
nir aucun  blanc.  Le  filateur  doit  donc,  soit  inscrire  à  chacune  des  colonnes 
un  chiffre  d'heures  ou  un  poids  de  soie,  soit  y  tracer  une  croix  épaisse 
s'opposant  à  toute  inscription  ultérieure. 

A  la  fin  du  trimestre,  les  chiffres  des  heures  de  fonctionnement  des  bas- 
sines ou  des  services  par-catégorie  et  des  pesées  de  soie  de  chaque  semaine 
-ont  totalisés. 

Art.  8.  —  Les  flottes  de  soie  correspondant  à  la  dernière  pesée  inscrite 
*ur  le  livre  de  filature  doivent  être  conservées  avec  le  numéro  de  la  bas- 
sine dans  le  magasin  de  la  filature,  à  la  disposition  des  agents  de  l'admi- 
nistration, sans  que  toutefois  ce  délai  puisse  excéder  quatre  jours,  à  par- 
tir de  la  tin  de  la  journée,  non  compris  les  dimanches  et  jours  fériés. 

Ces  agents  peuvent  faire  procéder  en  leur  présence,  par  le  personnel  de 
l'usine,  au  pesage  des  flottes  de  la  dernière  pesée  pour  s'assurer  que  leur 
poids  correspond  à  celui  qui  est  inscrit  dans  la  colonne  des  pesées.  Ils 
peuvent  également,  en  cas  de  présomption  d'erreur  importante,  se  faire 


80  DOCUMENTS    OFFICIELS 

représenter  la  soie  en  magasin  et  taire  procéder  au  pesage  de  cette  soie 
en  leur  présence  par  le  personnel  de  l'usine. 

Art.  9.  -  Le  registre  de  contrôle  indique  la  situation  de  l'usine  au  point 
de  vue  des  entrées  et  des  sorties  des  marchandises. 

Sur  la  première  feuille  de  ce  registre,  le  lilateur  inscrit  le  poids  net  du 
stock  des  cocons  et  des  soies  existant  dans  le  magasin  de  la  filature  au  pre- 
mier jour  du  trimestre. 

Sont  successivement  inscrites  à  leurs  dates,  dans  chacune  des  colonnes 
du  registre  réservées  à  cet  eifet  : 

1°  Les  entrées  et  sorties  de  cocons  frais  ou  secs  : 

2°  Les  sorties  de  soie  filée. 

A  la  fin  de  chaque  semaine,  le  filateur  relève  en  outre,  dans  les  colonnes 
réservées  à  cet  elfet,  le  poids  net  des  cocons  lilés  et  le  poids  de  la  soie 
obtenue  pendant  la  semaine. 

A  la  fin  du  trimestre,  le  filateur  inscrit  le  stock  des  cocons  et  des  soies 
eu  magasin  et  clôt  le  registre  de  contrôle  par  la  mention  suivante  :  «  Cer- 
tifié en  conformité  des  écritures  qui  sont  énoncées  au  livre  journal, 
réserve  étant  faite,  en  ce  qui  concerne  les  soies,  de  la  tolérance  d'un 
écart  de  poids  de  8  °/0  et  les  cocons  de  5  °/0.  » 

Art.  10.  -  Les  chefs  de  province  sont  chargés  d'assurer  les  disposi- 
tions du  décret  du  21  juillet  1910  et  du  présent  règlement  et  peinent 
déléguer  leur  pouvoir  à  cet  elfet  à  tous  les  agents  assermentés  en  service 
dans  la  province.  Ces  agents,  délégués  pour  le  contrôle,  ont  le  droit 
d'entrer  à  toute  heure  de  la  journée  dans  les  filatures  de  soie  avant 
réclamé  le  bénéfice  des  primes  et  dans  les  locaux  annexes  servant  fie 
magasins  pour  les  cocons  et  les  soies  filées.  Ils  peuvent  exiger  la  commu- 
nication sur  place  des  livres  de  journée  de  l'établissement  ainsi  (pie  des 
livres  d'achat  des  cocons  et  de  sortie  des  soies  Idées.  Ils  peinent  égale- 
ment prélever  des  échantillons  et  faire  procéder  à  tous  les  essais  jugés 
nécessaires  pour  le  bon  fonctionnement  du  contrôle. 

Art.  II.  -  A  chacune  de  leurs  visites,  les  agents  de  l'administration 
-  assurent  de  l'observation  des  prescriptions  du  règlement,  vérifient 
I  exactitude  îles  diverses  déclarations  imposées  au  lilateur  et  apposent  leur 
signature  sur  le  registre  de  déclaration;  sur  le  livre  de  filature  et  sur  le 
registre  dit  «  de  contrôle  ». 

S'ils  constatent  une  irrégularité,  ils  en  rendent  compte,  dans  un  rap- 
port qui  est  transmis  par  la  voie  hiérarchique,  au  Couverneur  général  et 
au  parquet  s'il  s'agit  de  fraudes. 

A  chacune  de  leurs  visites,  les  agents  chargés  du  contrôlé  ouvrent  la 
boîte  en  présence  du  lilateur  ou  de  son  fondé  de  pouvoirs;  ils  en  retirenl 
Ions  le-  volants  qui  y  ont  été  déposés  depuis  la  dernière  visite  d'un  con- 
trôleur. 


DOCUMENTS    OFFICIELS  81 

Après  avoir  classé  ces  bulletins  par  date,  ils  les  comparent  à  la  souche 
du  registre  et,  s'ils  constatent  la  conformité  des  écritures  et  des  nombres, 
ils  donnent  au  filateur  décharge  des  volants  dans  la  colonne  d'observations 
de  la  souche  portant  la  date  de  leur  visite. 

En  cas  de  divergence  du  volant  avec  la  souche  ou  de  manquants, 
l'agent  contrôleur  mentionne  les  irrégularités  sur  chacune  des  souches 
qu'elles  concernent  et  en  fait  l'objet  d'un  rapport  ou  d'un  procès-ver- 
bal. 

Les  volants,  réunis  en  liasse  et  accompagnés  d'un  bordereau  qui  men- 
tionne leur  nombre,  sont  envoyés  sous  pli  recommandé  au  Gouverneur 
général. 

Le  registre  des  déclarations  journalières  n'est  envoyé  parle  filai  eu  r  aU 
Gouvernement  général  qu'après  que  l'agent  contrôleur  a  vérifié  et  extrait 
de  la  boite  tous  les  volants  afférents  au  trimestre  écoulé. 

Art.  12.  —  Les  primes  aux  filateurs  feront  l'objet  d'une  liquidation 
trimestrielle  et,  s'il  y  a  lieu,   d'une  liquidation  complémentaire  annuelle. 

Pour  permettre  la  répartition  du  crédit  maximum  de  60.000  francs  fixé 
par  le  décret  du  2J  juillet  1910,  il  ne  pourra  être  distribué  par  trimestre 
une  somme  supérieure  au  quart  du  dit  maximum,  soit  15.000  francs. 

Cette  répartition  sera  faite  au  prorata  des  productions  de  chaque  fila- 
teur. 

En  fin  d'année,  si  les  répartitions  trimestrielles  ont  laissé  des  reliquats, 
le  total  de  ces  reliquats  fera  l'objet  d'une  répartition  spéciale  au  prorata 
des  productions  annuelles  de  chaque  lilateur. 

Mais  en  aucun  cas  la  prime  allouée  à  un  fabricant  pour  un  kilogramme 
de  soie  grège  ne  pourra  dépasser  le  taux  unitaire  fixé  par  l'article  2  du 
décret  du  21  juillet  1910. 

Les  filafeurs  adressent  directement,  sous  pli  recommandé,  au  Gouver- 
neur général,  sous  le  timbre  «  Service  de  colonisation  ».  les  pièces  cons- 
tatant le  droit  à  la  prime,  savoir  : 

1°  Un  bulletin  trimestriel  récapitulatif  faisant  ressortir  le  poids  de  la 
soie  filée  dans  l'usine  ; 

2°  Le  registre  des  déclarations  journalières  ; 

3°  Le  livre  de  filature; 

4°   Le  registre  dit  »  de  contrôle  ». 

Ces  trois  registres  doivent  avoir  conservé  le  nombre  exact  de  feuilles 
numérotées  qu'ils  contenaient  lors  de  leur  remise  par  l'administration. 
En  cas  de  non-représentation,  même  d'une  seule  de  ces  feuilles,  il  n'est 
pas  procédé  à  la  liquidation. 

Ces  pièces  sont  vérifiées  par  le  service  de  colonisation  qui  propose  au 
Gouverneur  général  l'approbation  des  états  collectifs  de  dépenses. 

Le  Gouverneur  général  ne  prend  des  décisions  définitives  qu'après  avis 
de  la  commission  de  contrôle. 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911 .  I.  —  N"  94.  6 


82  DOCUMENTS    OFFICIELS 

Cette  commission,   instituée   par   l'article    I  '\    du   décret  du   l'I    juillet 
1910,  esl  ainsi  composée  : 

1°  Du  directeur  des  finances  et  de  la  comptabilité,  président  ; 

2°  Du  directeur  des  douanes  et  des  contributions  indi- 
rectes ou  de  son  délégué  : 

\\"   Du  chef  fin  service  décolonisation  ou  de  son  délé- 
gué :  ,  membres. 

\"  D  un    membre  de  la  chambre  consultative  de  com- 
merce et  du  comice  agricole  ; 

.")"  D'un  secrétaire  désigné  parle  Gouverneur  général* 

La  commission  se  réunil  tous  les  (rois  mois,  sur  la  convocation  du 
Gouverneur  général.  Sur  le  rapport  qui  lui  est  présenté  par  le  secrétaire, 
elle  donne  son  avis  sur  la  liquidation  des  primes  réclamées  par  les  lila- 
teurs,  ainsi  que  sur  les  cas  litigeux  < j 1 1 1  lui  sont  signalés  par  l'administra- 
tion. 

L'admission  définitive  au  bénéfice  de  la  prime  sera  prononcée  par  déci- 
sion qui  sera  notifiée  au  directeur  des  finances,  auquel  incombera  le  soin 
de  l'aire  mandater  les  sommes  dues  aux  filaleurs. 

Tananarive,  le  26  octobre  1010. 

IL  Cor. 

NOMINATIONS    ET    MUTATIONS 


Afrique  occidentale  française. 

Par  décision  du  Gouverneur  général] 
Kn  date  du  2  novembre  1910: 
M.  Ilouard.  inspecteur  de  I"'  classe  d'Agriculture,  retour  de  congé,  est 
mis    à    la    disposition   du     Lieutenant-Gouverneur   du    Haut-Sénégal    et 
Niger. 

M.  Farrënc   Léonce  .  sous-inspeçteur  d'Agriculture  de  2e  classe,  retour 
de  congé,  esl   mis  à  la  disposition  du  Lieutenant-Gouverneur  de  la  ( '«Mo 

d'1  \  oire. 

Kn  dale  (\u    10  novembre   1910  : 

M.  Kourneau,  sous-inspecteur   d'Agriculture   de    3e  classe,    retour   de 
congé,  esl  mis  à  la  disposition  du  Lieutenant-Gouverneur  du  Sénégal. 

SUBVENTION 
Par  décision  du  Gouverneur  général, 

Kn  date  du    10  novembre  1910  : 
lue    subvention    annuelle   de    1(1.1)0(1    Francs    esl   accordée    an     Muséum 

dl  listoire  Naturelle  pour  la  fondation  et  l'entretien  d'un  jardin  botanique 
situé  à  Dalaba    Guinée  française  destiné  a  l'acclimatation  et  à  l'élude  des 

piaules   utiles. 


COURS    ET    MARCHES 

DES    PRODUITS    COLONIAUX 
CAOUTCHOUC 

LE  HAVRE,  li  janvier  1911.  . —  Communiqué  de  la  Maison  Vaqujn  et 
Sciiwki r/Kii.  1.  rue  Jérôme-Bellarmato. 

Depuis  noire  derniei'  communiqué  nous  avons  à  enregistrer  une  baisse  assez 
sensible  variant  de  I  à  3  francs  suivant    sortes  et  1  on  cote  : 


Francs 

Para 13.50  à  13 .7<> 

Para  Sernamby 7 .  50  s 

Pérou  fin 14. 20  1  i .  3(> 

Pérou  Sernamby 1"  11.25 

caucho  ...10  II 

Maniçoba 5.50  9 

Madagascar  : 

Tamatave  Pinky  I 8 


PinUv  II. 


Majunga 

Faranfangana . . 

Anahalava 

Mananzary.    , 
Barabanja . 
Lombiro . 

ïulëar 

Tonkin 

Congo  : 
Haut-Oubanglii. 


9 

8 . 7  ;» 

9 

7.25 

s.  .".Il 


7.50 

5.50 

s 

5.25 


5. 50        10.25 


Francs 

Kotto 

12 

9 

13 

50  à 

20 

50 

13.25 

U.C.  Batouri .  . 

9 .  45 

Ekela  Kadei  Sangha 

14.25 

Congo  rouge  lavé.  . 

5 
12 

5 

10 
.10 

10 
.50 

5 .  30 

12.40 

Koulon-Niari 

7.25 

Manibéri 

5.  75 

N'Djolé 

i 

00 

5.1(1 

Mexique  feuilles  scr 

appy 

8 

l(i 

—      slaps 

5 

(3.75 

SavanMa  : 

San  Salvador 

9 

10 

Carthagène 

ii 

s 

Ceylan  : 

Biscuits,  crêpes,  etc 

/ 

—      extra 

20. 

50 

22 .  50 

Balata  Venezuela  blocs.. 

(i 

6 . 5(1 

Balata                    feui 

lies.. 

7 

7.50 

12.5(1        13.25 
Le  tout  au  kilo,  magasin  Havre 


BORDEAUX,    31    décembre    1910.  Communiqué  de  MM.    U.    Dukfau 

et  Clc,  10,  rue  de  Cursol. 

Nous  pouvons  signaler  un  assez  bon  mouvement  d'affaires  durant  toul  le 
mois  de  décembre  écoulé,  semblant  provenir  de  la  stabilité  <lu  Para,  qui  est 
resté  dans  les  environs  de  l'es  lti  à  17  le  bilogr. 

Cependant,  cette  sorte  étant  descendue  à  15.50  environ  ces  derniers  jours, 
toutes  positions,  nos  sortes  africaines  semblent  devoir  subir  un  certain  recul 
;i   bref  délai. 

Les  importations  Caoutchouc  sur  notre  place  pendant  L'année  1910  s'élèvent 
à  2.349,880  kilos  environ  contre  1,995.420  kiloer.  en  1909, 


84 


COURS    ET    MARCHÉS 


Les  prix  des  principales  sortes  pendant  Tannée  1910  ont  été  de  : 


Francs 

12 

75 

à    22 

s 

50 

15 

8 

50 

Ifi. 

50 

Conakry  Niggei  s 

Gambie   A. 

Lahou   Cakes 

Soudan  Niggers 1 1 

Nous  cotons  actuellement  : 

Francs 

Conakry  Niggers 12. 75  à  13 

Soudan  Niggers  Rouges 
Soudan  Niggers  Blancs. 
Lahou  Nierarers 


19.75 


Lahou  Petits  Cakes.  . 


11  .75 

12 

10.25 

10.50 

10.50 

10.65 

9 

0.25 

L  aluni  Niggers. 


Francs 
10.50    à     18 


Tonkin    Rouge 11.50         21 

Selected  Lumps 5.90         12.75 


Francs 

Gambie  A 8.50  à    9 

Gambie  A.  M 7.50  8 

Gambie  B 0.50  6.75 

Selected  Lumps 5.75  6 

Tamatave -Madagascar.  : .  10  10.50 

Majunga  Madagascar.  8  9 


ANVERS,  7  janvier  l'.lll.  —  Communiqué  de  la  So(vV/<;  coloniale  Anver- 
suise,  9,  nie  Rubens. 

Le  marché  de  caoutchouc  s'est  graduellement  affaibli  pendant  le  mois  de 
décembre,  néanmoins  pour  les  sortes  Congo  la  demande  a  été  bonne  et  vu 
le  stock  réduit  celles-ci  obtiennent  à  notre  vente  du  I  i-  décembre  les  mêmes 
prix  que  précédemment  tandis  que  les  espèces  de  plantations  bien  qu'obtenant 
une  bonne  demande  ont  été  réalisées  àenv.  3.  3  i  ",„  de  baisse.  Fin  décembre 
el  commencement  janvier  les  prix  ont  encore  sensiblement  baissé. 

Nous  cotons  pour  décembre  qualité  courante  à  lionne  les  prix  suivants   : 


Francs 

Rusai   rouge  1 1:3.25  à   13 . 50 

Kas-iï    rouge    genre     Lo- 

ailda  II    noisette      11.25        11.75 

Kasaï  noir  1 13.25       13.50 

Lopori.  Yengu.  [kelemba. 


Lulonga,  etc L3.25 

7.50 


Lopori  Maringa. 
Haut  -Congo  oi 
Sankuru.  Lomani. 


Haut  -Congo     ordinaire 


12 


13.50 

8 

12.  10 


Francs 

Aruwimi 12         à  12.75 

Uélé 12  12.75 

Straits  Crêpes  1 1 5 . 55  15.75 

Guayule 6.25  6.75 

Maniçoba 7.25  8.25 

Mongola  lanières 12  12.75 

Wamba  rouge  I lo  10.50 


Stock  lin  novembre  L910. 

Arrivages   en  décembre 

Veilles  en  décembre 

Stock    (in    décembre 

Arrivages  depuis  le  1er  janvier  1910. 


568  ion  nés  env 

300 

280 

580 

..(l.'iS 


Venles  depuis   le  Ier  janvier  l'.lll) i  .01  I  .'.Ci    kilos 


COURS    ET    MARCHÉS 


85 


COTONS 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel. 

LE   HAVRE,  21  janvier    1911.  —  Cote  officielle.    —   Louisiane  très  ordi- 
naire (en  balles,  les  50  kilos). 


Francs 

95.87 

95.50 

95.62 

95.25 

94.87 

Septembre 94.50 


Mars-Avril 

Mai 

Juin 

Juillet 

Août 


Octobre  . . 
Novembre. 
Décembre  . 
Janvier. .  .  . 
Février .  .  . 


Francs 
94 

91.62 
87.12 
85.37 
84.37 


Tendance  calme.     Ventes.  3.800  balles. 


LONDRES,   21  janvier  1911.   —    Tendance  soutenue.  Tennevelly  F. G. F. 7 
13/  I6d.  ;  fine  Bengale  6  5/8  d.  par  livre  anglaise  (453  gr.  en  pence). 


CAFES 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE  HAVRE.  21  janvier  1911.  —  Santos  good  average,  les  50  kilos, 
en  entrepôt  : 

Janvier- Avril 70.25 

Mai-novembre 70.50 

Décembre 70.25 

Tendance  facile.  Ventes,  16.000. 
Poivre.  —  Sans  changement. 

Ventes  en  disponible  :  500  Santos  à  80  ;  30.000  kilogr.  Malabar  embarque- 
ment janvier-mai  à  88. 

ANVERS,  21  janvier  1911.  —  Clôture.  —  Les  50  kilogr.  :  janvier,  75  fr.  25; 
février,  75  fr.  25;  mars,  75  fr.  25;  avril,  75  fr.  25;  mai,  75  fr.  25;  juin, 
75  fr.  25;  juillet.  75  fr.  25;  août,  75  fr.  25;  septembre,  75  fr.  25.  Tendance 
calme. 

HAMROURG,  21  janvier  1911.  Cafés  (2  heures].  -  Les  50  kilogr.  en 
francs  :  janvier,  71  fr.  27;  mars,  72  fr.  19;  mai,  71  fr.  56;  juillet,  71  fr.  56; 
septembre,  70  fr.  94  ;  décembre,  70  fr.  31.  Tendance  irrégulière. 


86 


COURS   ET    M.iKCHES 


CACAO 

LE  HAVRE.  31  Décembre  1910. 

Au  droit  de  104  francs. 


Franc 

Guayaquil  Arriba. . . . 

76 

à 

82 

69 

7:> 

Machala  .  . 

70 

70 

Para 

(i."> 

68 

Carupano  

69 

7'» 

La  Guayra 

68 

73 

Colombie 

107 

50 

115 

Ceylan,  Java ... 

7.") 
69 

S  7 

"i(i 

l'rinidad 

73 

Grenade  

69 

Sainte  -  Lucie. 

Domi- 

nique,  Saint-Vincent 

63 

à 

67.50 

Jamaïque 

02 

67 

Surinam 

66 
65 

69 

Haliia  fermenté 

71 

San  Thoraé 

65 
60 
'  >  1 

til 

.il» 
50 

ii7 

Côte  d'Or. . . 

64 

Samana 

ii:> 

Sanchez  Puerto 

Plata.. 

6  i 

Haïti 

55 

65 

Au  droit  de  o2  francs. 


Francs 

".niipo  français   92 

Martinique 8K.5U     à    89.50 

Guadeloupe 89  92 


Madagascar,    Ré  union. 
Comores 


Francs 
On  à   95 


ANVERS.  10  Janvier.         Société   coloniale  Anversoise,   marché    liés 

ferme,  nous  cotons  pour  Cacao  au  Congo.  —  Fr.  61.50  à  i>i  par  50  kilos. 

MATIÈRES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE.  15  janvier  1911.  Mercuriale   spéciale  de   «  L'Agriculture 

pratique  îles  Pays  chauds  »,  par  MM.  Rocca,  Tassy  et   de  Roux. 

Coprah.  —  Tendance  faible.  Nous  colons  nominalement   en  disponible  les 

100  kilos  c.  ii.  !..  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Francs 

i  !ej  liin  sundried 63 

Singapore 59.50 

Macassar ô'.i 

Manille 57,  50 

Zanzibar 59 

Mozambique 59 .  50 


Java  sundried .... 

Saïgon 

Ci  il  i  mou 

Pacifique  Samoa. . 
(  >céanie  frança  ise 


Francs 
60 

57  m 

50 


Huile  de  palme  Lagos,  80  frs;  Bonuy-Bennin,  T*  frs  :  qualités  secon- 
daires, 73  lis  les  IOii  kilos,  conditions  de  Marseille,  luis  perdus,  prix 
pour  charge menl   entier. 


Graines  de  palmiste  Guinée 

—  Mowra  Bassia, 


13  lis  50  déli \  ré 
Manquant 


COURS    ET    MARCHÉS  87 

Graines  oléagineuses.  — Situation  ferme;  nous  cotons  nominalement: 

Francs 

Sésame  Bombay  blanc  crosse  graine 10.50 

—  petite  39.50 

—  Jaffa 49 

—  bigarré  Bombay.  Grosses  graines,  âo  ■/„  de  blanc.  in 
Graines  lin  Bombay  brune  grosse  graine 

—  Colza  Cawnpore.  Grosse  graine 29 

—  Pavot    Bombay 39 

—  Ricin  Goromandel   nouvelle  récolte). .  . 30 

Arachides  décortiquées  Mozambique î;î 

—  — ■  Goromandel 33 

Autres  matières.  —  Cotations  et  renseignements  sur  demande. 

TEXTILES 

LE  HAVRE.    Ht   janvier    101  I.  —    Communiqué   de    la  .Maison   Vaquin    et 
Schweitzer.) 

Manille.  —  Fair  current  :  47  IV.  25  à   18  fr.  50.   —  Supeinor  Seconds  :  'i7  fr. 
à  i7  fr.  50.  —  Good  brown  :  L">  fr.  25  à   i'i  IV.  75. 

Sisal.  —    Mexique  :  48  fr.  à  49  fr.  75.  —  Afrique  :  60   IV.  à  02  IV.  —    Indes 
anglaises  :  32  fr.  25  à  52  fr.  —  .lava  :  53  IV.  à  62  fr. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  'C2  fr.  à  12  fr.   50.  —  Hankon  :  î-3  fr.  à  43  IV.  75. 

Aloès.  — ■  Maurice  :  53  fr.  50  à  69   fr.  —  Réunion  :  54  à  68  fr.  —  Indes  :  30 
à  38  fr.  —  Manille  :  37  fr.  50  à  43  fr.  50. 

Piassava.  -  -   Para  :  130  à   150  fr.    —  Afrique  :  Cap  Palmas  :  51  à  53  fr.  — 
Sinoë  :  52  à  53  fr.  ;  Grand  Bassani  :  50  à  54  fr.  ;  Monrovia  :  50  fr.  à  52  fr. 

China  Grass.  —  Courant  :  73  à  82  fr.     -  Extra  :  89  IV.  50  à  94  fr.  50. 

Kapok.  —  Java  :  160  à  165  fr.  —  Indes  :  115  à  120  IV. 
Le  tout  aux  100  kilos,  Havre. 

GOMME     COPALE 

ANVERS.    10  janvier    1911.  Communiqué    de    la    Société     Coloniale 

Anversoise.) 

Le  marché  de  copal  en  décembre  a  été  peu  animé,  la  demande  est  modérée 
et  les  diverses  parties  ont  été  réalisées  aux  environs  des  évaluations. 
Nous  cotons  aujourd'hui   : 

Gomme  assez  claire  opaque .      1 40  à   17b 

non  triée,  de  qualité  courante 110       135 

triée,  blanche  de  belle  qualité 320       350 

— -       claire,  transparente 230       260 

assez  claire 1 55        I  95 

Stock,  environ  150  tonnes. 

La  prochaine  vente  aura  lieu  le  18  janvier  et  comprendra   131   tonnes. 


88 


COURS    ET    MARCHÉS 


LE    HAVRE.    10    janvier     1911.  .Communiqué    de    MM.    Vaquin    et 

Schweitzer.) 

Gomme  copale  Afrique 30       à  100  francs  i 


i  les  100  kg. 
Madagascar 100       a  -500      —       > 


POIVRE 

(les  50  kgr.  en  entrepôt) 


LE  HAVRE,  17  décembre  1910  : 

Saigon.  Cours  du  jour  : 

Francs 

Décembre 75 

Janvier 75.50 

Février 75.50 

Mars 76 

Avril 76.50 

Mai 77 


Francs 

Juin 77.50 

Juillet 77.50 

Août 7s 

Septembre 78 

Octobre 78.50 

Novembre 79 


Tendance  ferme. 


IVOIRE 

ANVERS,  ~  décembre  1910.  —  (Communiqué  de  la  Société  coloniale  Anver- 
soise.)  Marché  inactif  dans  l'attente  des  enchères  du  Ml   janvier. 


BOIS 


LE    HAVRE,    10   janvier  1911. 
Schweitzer.) 

Francs 

Acajou  Haïti 6  à  16 

—  Mexique I*  50 

—  Cuba 10  50 

—  Gabon 1  i  22 

—  Okoumé s  K» 


(Communiqué     de     MM.    Vaquin     et 

Francs 
Kbénc-Gabon 15    à    30 

—  Madagascar 15         30 

—  Mozambique S  15 

le  tout  aux  100  kilos.  Havre. 


MAÇON,  PROTAT    FHKHKS.    IMPRIMEURS 


L' Edileur-Gera.nl  :  A.  Ciialiamii.. 


KALISYNDIKAT,_G:jn:J^ 

ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur  désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  engagés. 
I.a  consommation  énorme  de  ces  engrais  est  la  meilleure  preuve  de  leur  efficacité  :  En  tqosellea  été  de 

3    MILLIONS    DE    TONNES 


LES  ENGRAIS  POTASSIQUES  LES  PLUS  CONVENABLES  SONT  : 

Pour  CANNE  à  SUCRE,  TABAC,  ARBRES  FRUITIERS  : 

Sulfate  de  Potasse  (5o  o/o  de  polassej. 

Pour  CACAO,  CAFÉ,  THÉ,  COTON,  RIZ,  MAIS  : 

Chlorure  de  Potassium  lîio  o/o  de  potasse). 

Pour  COTON  et  COCOTIER  sur  sols  légers  : 

Kaïnite-Hartsalz  (12, 4  0/0  de  potasse  . 

La  KAINITE  possède  à  la  fois  des  propriétés  FERTILISANTES,  INSECTICIDES  et  ANTlCRYPTOG/MIQUtS 

■»■»♦  ♦■  '  ■ 

Agents  dans  tous  les  pays  tropicaux 
Les  représentants  du  syndicat  sont  à  la  disposition  des  planteurs  pour  tous  renseignements  et  conseils. 
Brochures  et  Manuels  gratuitement  en  toutes  langues,  sur  la  culture  et  la  fumure  d'un  grand  nombre 
de  plantes  tropicales  :  Café,  Cacao,  The,  Canne  à  sucre.  Cowpea.  îflaïs,  etc.,  etc. 

-■  ♦  ♦  ♦  ♦  -  ■■     ■ 

S'adresser  au  Kalisyndicat,  G.  m.  b.  H.,  Agriculturabteihing.  Leopoldshall-Stassfurt,  Allemagne 
au  Kalisyndicat.  G.  m.  b.  H.,  Filiale  H  mbourg,  Kaufmannshaus 
au  German  Kaliworks  West  Indian  Office    P.  0    Box  1007.  Havana  Cuba. 

et  à  Paris,  15,  rue  des  Petits-Hôtels  : 

BUREAU     D'ETUDES     SUR     LES     ENGRAIS 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  et  d'informali  m  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  àla culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in  4< 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


LA  HACIENDA 

Qran  Obra  Ilustrada 
en  Espanol 

Cada   numéro    mensual  va  repleto   de 
ensenanzas  utiles,  por  la  pluma  de  1rs 
autoridades   mâs   e'minentes   del    uni- 
verso,  sobre 

ganaderia,  café,  azùcar,  cau- 
cho,  tabaeo,  granos,  plantas 
fibrosas,  riegos,  abejas,  avi- 
cultura,  jardineria,  frutas  y 
muchos  otros  productos,  in- 
'  luyendo  un  a  secciôn  titulada 
"  Temas  del  Hogar.  " 

Jamâs  bajarân  de  ?4  'as  paginas  de 
lectura  provrchosa,  todas  en  ,estilo 
claro,  de  gran  conveniencia  para 
propietarios    pequtîtos    y     grandes. 

Hay  hermosos  grabados  en  cada 
pàijinamuestra  fiel  del  arte  tipo- 
gràfico  par  excellence  —  LA  HA- 
CIENDA es  la  mejor  revista  para 
el  Hogar  y  explotaciones  agrico 
la«^.  El  costo  al  ano,  inclusive  el 
porte,  es  dôlares  $  3.  » 
Enviamos  âsolicitud  un  ejemplar  gratis 

LA  HACIENDA  COMPANY 

ox  974.  Buffalo,  N.  Y.,  E.  U.  A. 


VILMORIN-ANDBIEOX  &  C 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


IE 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN -ANDRIEUX  &  Gic.  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  son  importante  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  façon 
toute  particulière  de  l'importation  et  de  la  vulgarisation  des  graines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chauds. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandantes  pour 
résoudre  cette  importante  question. 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Prix  à  l'Exposition  (  niversellc  de  1900,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  Exposition  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
de  la  dernière  Exposition  Coloniale  de  Marseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  une  longue  tradition,  la, Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  Façon  la  plus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  qup  lui  sont  adressées. 

GraiDes  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 
Plantes   textiles.    —    Agave    Sisalana   du    Yucatan   (vrai),   Cotons  sélectionnés,   Jute,    Eourcroya 
gigantea,  etc. 

Plantes  économiques-  —  Cacaoyer  (variétés  de    choix),    Caféiers  (espèces   diverses),  Coca,   Kola, 
Tabacs  divers,  Thé  d'Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.    —  Gastilloa  elastica,    Euphorbia   Intisy,  Ficus   divers.    Hevea    brasiliensis, 
Landolphia  (diverses  sortes),  Manihol  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,  Willughbeia  edulis,  etc. 

Plantes  à  épices.  —  Canellier   de  Ceylan,    Gingembre  des  Antilles,  Giroflier,  .Muscadier,    Poivrier, 
Vanilles  du  Mexique  et  de  Bourbon  (boutures),  etc. 
Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc  ,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'outre-mer  sur 
l'avantage  qu'ils  trouveronl  à  employer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Ward  pour  l'expédition  des  jeunes 
plants  un  des  graines  en  stratification. 


GRAINES    AGRICOLES    ET    INDUSTRIELLES 

Graines  <l  Arbres  el  d'Arbustes  pour  pays  tempérés  et  tropicaux. 

Assortiments  de  Graines  potagères,  Fleurs,  etc.,  appropriés  aux  différents  climats. 

CATALOGUE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRANCO  SUR  DEMANDF 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


lie  Année  Février  1911  N°  95 


MINISTERE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L 'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 


DU 


JARDIN     COLONIAL 

El      DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


ious  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
au   Directeur   du  Jardin   Colonial,  Ministère  des  Colonies 


PARIS 
Augustin    G  H  A  L  L  A  M  E  L ,     E  d  i  t  euk 

Rue  Jacob,    i  7 
Librairie  Maritime  et  Coloniale 


Les  abonnements  partent  du  /«'i-  Janvier 
Prix  de  l'Année  (Fiance,  Colonies  et  tous    pays  de  l'Union  postale).  — 20  IV. 


La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partielles  sont  autorisées   à  condition  de  mentionner  la    source 


S  Exp°"  Univ11"  Anvers  1894 


MEDAILLES     D  OU 
I    MED.    D'A  Ri! EN  l 


Ex|>°"   tJuiv"«   Liège    1905 

DIPLOMES    D'HONNEUR 


SOCIETE    ANONYME 

DES 

Engrais  Concentrés 

à    KNG1S    (Belgique) 

Engrais  complets 

pour  Cultures 

tropicales 


Lsaft- 


Cotonnier. 


PRODUITS 


Tabac. 


Superphosphate  concentré  ou  double 

43/00  °/0  d'acide  phosphorique  soluble. 
Phosphate    de    potasse.    38   o/0   d'acide 

phosphorique,  26  "/„  de  potasse-. 

Phosphate  d'ammoniaque.  43  %  d'acide 

phosphorique,  G  °/0  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  20/21.  Nitrate  de  soude,  i5/i6. 

Nitrate  de  potasse.  44  °  „  de  potasse,  i3  °/0  d'azote. 

Sulfate  de  potasse,  96.  —  Chlorure  de  potasse,  0,5  y0 


Caoutchouc,  Canne  à  sucre,  ^ 
Cacao,  Tabac,  Colon,  Ba-  \ 
nanc,  Ris.  Café,  Thé,  Mais,  ^ 
Vanille,  Indigo,  Ananas,  ^ 
Orangers,  Citronniers,  Pal-  \ 
rniers,  etc.  ^ 

! 

s 
s 

N 

$ 

\ 

\ 
\ 
\ 

^ 

S 

s 


Canne  à  sucre. 


L'AGRICULTURE    PRATIQUE 

DES   PAYS   CHAUDS 


BULLETIN  MENSUEL  DU  JARDIN  COLONIAL 

ET    DES     JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES    FRANÇAISES 
lie  année  Février    1911  N°  95 


SOMMAIRE 

Pages 


Sur  l'existence  d'un  riz  vivace  au  Sénégal,  par  Paul  Ammann, 
Ingénieur  Agronome,  chargé  de  mission  en  Afrique 
Occidentale 8g 

Les   Plantations   d'essences  à  caoutchouc  à  la  Martinique,  par 

E.  Reboul,  Ingénieur  d'Agriculture  Coloniale 95 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  (suite) 102 

L'Agriculture  en  Guinée  française 1 18 

Le    Tabac  et   les  cigares   de   la    Havane,   par    M.    Paul    Serre, 

Correspondant  de  la  Société  Nationale  d'Agriculture  (suite)     i3g 

NOTES 

Sur  l'acclimatement  en  Sicile  du   «  Ficus  Elastica  »,  par  G.  En- 

gelhardt,  Consul  Général  de  Fiance i55 

Les  Espèces  du  genre  Citrus  existant  à  Anjouan,  par  P.  Advisse- 

Desruisseaux,  Ingénieur  agricole 1 57 

Production  du  sucre  en  Australie i58 

Maïs  et  Riz 160 

COMMUNICATIONS    DIVERSES 

Caoutchouc  et  peaux  de  bœufs  de  Madagascar.  — Les  clous  de  girofle 
à  Zanzibar.  —  Exportations  des  îles  Hawaï  pendant  les 
années  1908- 1909  et  1909-1910 i63 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Indo-Chine 166  |  Nominations  et  Mutations. . .      168 


Statistiques  Commerciales.  —  Exportations  agricoles  et  forestières 

des  colonies  françaises 170 

Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  coton,  café, 
cacao,  matières  grasses,  textiles,  gommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 1 7  » 


Bibliographie. 


v    et      vin 


MINISTERE     DES    COLONIES 

Jardin   Colonial 

Nogknt-sur-  Marne 


AVIS 


Les  Laboratoires  de  recherches  du  Jardin  Colonial  se  chargent 
gratuitement  de  toutes  déterminations  des  matières  premières 
intéressant  la  production  des  Colonies  françaises  : 

Etude  des  matières  premières. 

Détermination  de  leur  origine,  de  leur  valeur  commerciale,  de 
leurs  applications. 

Le  Jardin  Colonial  analyse  les  terres  des  Colonies  et  les 
engrais  qui  peuvent  y  être  employés. 


TARIF  DES  ANALYSES  PAYANTES  : 

Analyse   chimique  complète   (cailloux,  \ 

sable,  argile,  calcaire,  débris  organiques  j          Analyse  chimique  complete(azote, acide 

et  humus) 25  fr.  phosphorique,     chaux,     magnésie,      po- 

-  Engrais    chimique     par    élément     do-  tasse) 25  fr. 


se 


5  fr. 


Protection  contre  la  Chaleur  Solaire 

SUR  TOUTES  TOITURES  EN  VERRE,   ZINC,   ARDOISE,   TOLE  ONDULEE,   ETC.,   ETC. 

Bk    ^J    ét^k  Breveté 

par  r  M  W  \J  La  s.g.d.g. 

Application    rapide  '^^^^^^im/'^ii^/  Enlèvement    facile 

\     i    iAiiivii.ru  ^^s^^^^pBF^^^^^'  sans     u:hiiii 

Lumière  tamisée  r^^^3taB^!A^^^S^  verre 


sans  obscurité        ^^^^^P*"SCT^^^>-''  ni    mastic 

ENDUIT     LIQUIDE     ÉCONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  Je  suis  heureux  de  vous  informer  que  l'essai  île  votre  produit 
l'ASOL.  que  j'ai  appliqué  cet  été  sur  une  de  mes  serres  à  orchidées,  a  pleinement  réussi;  Je  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  serre  froide,  ii  Odontoglossum .  J'ai  obtenu  une  température  beaucoup  plus  basse,  tout  crt  été,  et 
|e  u'ai  pas  baisse  une  seule  fois  mes  stores  «  claies  »  :  malgré  les  forts  coups  de  soleil  j'ai  donc  obtenu  de 
la  fraîcheur,  sans  pour  ainsi  dire  perdre  le  Jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  à  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Debbauchamps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil. 


ADOPTÉ  PAR  LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTERES,  GRANDES  USINES 
Nombreuses  attestations  et  références   importantes.  —  Circulaire  et  Prix-courant  sur  demande. 


M.  DET0URBE,  «SU  7,  rue  St-Séverin,  Paris  (5e) 

Deux  Grands  Prix  :  Milan  1906.  —  Saragosse  1908. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury  :  Exposition  franco-britannique,  Londres]  1908. 


11e  Année  Février   1911  N°  95 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


SI  H  L'EXISTENCE   DTN    IUZ  VIVACE  AU  SÉNÉGAL 


Des  explorateurs,  parmi  lesquels  des  naturalistes,  ont  signalé, 
sous  le  nom  de  «  riz  sauvages  »  des  riz  spontanés  qu'ils  ont  rencon- 
trés au  cours  de  leurs  vovages  en  Afrique  :  Schweinfurth  en  a  trouvé 
dans  le  Bahr-el-Gazal  ;  Cameroun  entre  le  lac  Tanganika  et  la  Côte 
Occidentale  ;  le  Père  Sébire  sur  les  bords  du  Niger  ;  Casimir  Maistre 
dans  des  marais  du  Haut-Chari.  Plus  récemment.  A.  Chevalier  a 
signalé  un  riz  sauvage  rencontré  dans  le  Haut-Congo,  et  retrouvé 
depuis  ailleurs  par  M.  Luc,  Inspecteur  d'agriculture  de  la  Colonie. 
Nous-même  avons  rencontré  près  de  Niafounké  un  riz  sauvage 
(Tierow-Mô.  ou  riz  des  oiseaux  i  bien  connu  des  indigènes  pour  se 
ressemer  seul. 

Mais  le  riz  qui  fait  l'objet  de  la  présente  étude  se  diiï'érencie 
nettement  des  riz  précédents. 

En  juin  1000.  pendant  un  séjour  au  Sénégal,  nous  avons  trouvé 
dans  la  région  de  Richard-Toll  un  riz  spontané,  poussant  sans  rece- 
voir aucun  soin  de  la  part  des  indigènes,  et  rentrant  bien  de  ce  fait 
dans  la  catégorie  des  riz  sauvages.  Mais  ce  riz  présente  une  parti- 
cularité, celle  de  posséder  des  tiges  souterraines  :  ces  rhizomes  lui 
permettent  de  se  reproduire  sans  l'intervention  de  (/raines,  en  lui 
fournissant  la  possibilité  de  végéter  à  la  façon  du  chiendent.  C'est  ce 
caractère  tout  particulier  déplante  vivace,  caractère  qui  semble  bien 
n'avoir  jamais  été  signalé  par  les  auteurs  cités  plus  haut,  ni  par 
d'autres,  qui  fait  l'intérêt  physiologique  et  économique  du  riz  dont 
il  s'agit. 

Du  reste,  il  est  bien  certain  que  ce  caractère  de  plante  vivace 
n  appartient  pas  indistinctement  à  tous  les  riz  sauvages  :  le  riz  de 
Niafounké  '<  Tierow-Mô  »  mis  en  culture  au  Jardin  Colonial  n'a  pas 
fourni  de  rhizomes,  alors  que,  dans  les  mêmes  conditions,  le  riz  de 
Hichaid-Toll  en  donnait. 

Ce   dernier   a   été  suivi   et   étudié    pendant    un   an   et    demi   par 

Bul.  (Ju  Jardin  colonial.   1911.  I.  —  Nu  95.  7 


90  ÉTUDES    El     MÉMOIRES 

M.  Ch.  Chalot,  du  Jardin  Colonial,  et  M.  A.  Berteau,  préparateur, 
qui  en  a  fait  l'étude  botanique.  Des  rhizomes,  pris  à  Richard-Toll 
à  la  fin  de  la  saison  sèche,  et  rapportés  dans  leur  motte  de  terre,  sont 
très  facilement  entrés  en  végétation,  quand  on  leur  a  fourni  l'humi- 
dité nécessaire  ;  et  d'autre  part,  des  grains  de  ce  même  riz  semés, 
reproduisaient  la  plante  avec  tous  ses  caractères,  affirmant  ainsi 
très  nettement  sa  particularité  de  plante  rhizomateuse. 

Actuellement  ce  riz  vivace,  ou  riz  à  rhizomes,  couvre  dans  la 
région  de  Richard-Toll  des  espaces  importants  :  il  est  bien  connu 
des  indigènes  qui  le  récoltent  chaque  année  et  l'emploient  pour  leur 
nourriture. 

Mais,  les  noirs  ne  donnent  à  ce  riz  aucun  soin  de  culture.  Les 
rhizomes  restent  dans  le  sol,  relativement  meuble,  supportent  sans 
périr,  toute  la  saison  sèche  qui,  on  le  sait,  dure  huit  mois  et,  lorsque 
surviennent  les  premières  pluies,  entrent  en  végétation  ;  l'on  voit 
poindre  immédiatement  les  jeunes  pousses  :  Ton  croirait  voir  un 
vaste  champ  de  blé  qui  lève.  Les  terrains  occupés  par  ce  riz  sont  en 
général  inondés  par  le  fleuve  Sénégal  ou  ses  affluents  ;  au  fur  et  à 
mesure  que  le  niveau  de  l'eau  monte,  la  plante  grandit  de  façon  à 
conserver  toujours  à  peu  près  la  même  longueur  de  tige  au-dessus 
du  niveau  de  l'eau.  Ce  phénomène,  reproduit  en  petit,  ce  qui  se 
passe  pour  le  riz  flottant  de  l'Indo-Chine,  ou  le  «  bourgou  »  du  Sou- 
dan. En  même  temps  que  les  tiges  aériennes  poussent,  les  rhizomes 
souterrains  cheminent,  et  vont  reformer,  quelquefois  à  plusieurs 
décimètres  de  distance,  une  nouvelle  tige  aérienne. 

L'indigène  n'a  donc  d'autre  souci  que  d'attendre  le  moment  de  la 
récolte,  en  préservant  toutefois  le  riz  contre  les  troupeaux  qui  en 
sont  très  friands,  lorsque  les  tiges  sont  encore  vertes.  Le  grain  est 
récolté  immédiatement  après  le  retrait  des  eaux  ;  souvent  même,  il 
y  a  encore  des  mares  stagnantes  sur  le  terrain. 

Pour  la  récolte,  1  indigène  se  sert  dune  petite  calebasse  qu'il  intro- 
duit sous  les  épis  ;  il  donne  un  coup  sec  de  bas  en  haut,  et  recueille 
ainsi  les  grains  ;  l'habitude  et  l'adresse  de  ces  noirs  sont  si  grandes 
que  presque  tous  les  grains  se  trouvent  ramassés,  il  n'en  tombe  sur 
le  sol  que  très  peu  qui  peuvent  alors  germer  aux  premières  pluies. 
La  récolte  faite,  les  indigènes  laissent  les  troupeaux  manger  les  jeunes 
pousses  qui  repartent  toujours  du  pied,  tant  que  subsiste  un  peu 
d'humidité. 

(  le  riz  est  extrêmement  vigoureux  et  pousse  avec  une  grande  rapi- 


RIZ   VI V ACE    AU    SÉNÉGAL  91 

dite  ;  ses  tiges  dépassent  très  rapidement  un  mètre  de  hauteur  (nous 
avons  vu  que  cette  hauteur  dépend  en  partie  de  la  crue).  Si  l'on 
coupe  une  tige  a  un  mètre  du  sol  environ,  le  nœud  situé  immédia- 
tement au-dessous  de  la  section  développe  son  bourgeon,  et  ce  bour- 
geon reforme  une  tète  à  la  tige  tronquée  ;  un  morceau  de  tige,  ou 
même  simplement  un  nœud,  avec  deux  ou  trois  centimètres  de  tige 
de  chaque  côté  mis  en  terre,  s'enracine  avec  la  plus  grande  facilité, 
et  reforme  un  pied  :  c'est  une  monocoti/lédone  de  plus  à  signaler 
comme  se  marcottant  et  se  bouturant  très  facilement. 

L'épi  estassez  bien  fourni  ;  il  porte  de  90à  170  épillets  (une  variété 
analogue,  comme  grain,  de  Madagascar,  en  porte  de  50  à  180),  très 
fortement  barbus  ;  mais  les  barbes  se  cassent  avec  une  très  grande 
facilité  ras  du  grain,  et  il  est  par  suite  très  rare  d'avoir  des  grains 
aristés. 

Les  glumelles,  de  couleur  brun  noirâtre,  enserrent  très  fortement 
un  grain  allongé,  mais  un  peu  grêle.  Ce  grain,  très  rouge,  présente 
sur  chaque  face  un  sillon  très  marqué,  ce  qui  doit  rendre  plus  diffi- 
cile son  polissage  et  augmenter  les  chances  de  brisures.  1.000  grains 
pèsent  en  moyenne  12  gr.  7  (contre  20  gr.  4  à  21  gr.  6  pour  les  riz  de 
la  Caroline  et  10  gr.  5  à  17  gr.  4  pour  ceux  de  Saigon).  Le  «  paddy  », 
ou  riz  non  décortiqué,  donne  28  %  de  balle  et  72  de  grain  (les 
divers  riz  donnent  de  21,2  à  29,9  de  balle  pour  100  de  paddy). 

Le  grain  très  sec,  assez  dur,  se  gonfle  dans  l'eau  en  abandonnant 
une  grande  partie  de  sa  matière  colorante  ;  il  a  la  composition  sui- 
vante (avec  parallèlement  la  composition  du  riz  sauvage  de  Nia- 
founké,  et  d'un  autre  riz  cultivé  dans  la  région): 

Riz  vivace  Riz  sauvage  Riz  cultivé 

de  de  de 

Richard-Toll  Niafounké  Niafounké 

Eau 13,81  12,24  12,10 

Cendres 0,58  0,80  0,70 

Matières  grasses 2,05  1,60  2,00 

Matières  azotées 5,80  7,74  6,24 

Amidon 70,50  69,80  70,20 

Cellulose  saccharifiable  i,50  4,00  4,80 

Cellulose  brute 2,35  2,15  2,70 

Non  dosé 0,41  1,67  1,26 

Ce  riz  vivace  doit  être  rangé  dans  la  catégorie  des  riz  très  pauvres 
en  azote  (le  riz  sauvage   de  Niafounké    est  un  peu  plus  riche).  Mais 


92 


EIT1JKS     ET     MEMOIRES 


sa  richesse  en  amidon  en   fait  une  matière  première  amylacée  inté- 
ressante. 

La  paille  sèche  n'est  employée  par  les  indigènes  qu'à  couvrir  leurs 
cases  et,  par  quelques-uns,  à  remplir  les  paillasses.  Lorsque  la 
récolte  du  grain  est  faite,  les  animaux  mangent  une  partie  des  tiges 
sèches  abandonnées  sur  le  sol  ;  le  reste  est  brûlé  à  la  lin  de  la  sai- 
son sèche.  Cette  paille,  consommée  facilement  à  l'état  sec,  par  les 
animaux,  est  avidement  recherchée  par  eux  lorsqu'elle  est  a  l'état 
vert  ;  elle  a  du  reste  une  valeur  nutritive  qui  est  loin  d'être  négli- 
geable ainsi  que  le  montrent  les  analyses   suivantes  : 


RIZ   VIVACE   DE    RICH  A  RD-TOLL 

Tiges  sèches  de  Tiges  vertes  obtenues  au 

Richard-Toll.  Jardin  Colonial. 

Humides  Sèches  Humides  Sèches 

Eau 10,90  0,00  69,30  0,00 

Cendres 9,94  11,96  2,50  8,15 

Matières  grasses.  0,72  0,87  0,39  1,28 

Matières  azotées.  3,06  3,68  2,15  7.00 
Matières  saccha- 

rifiables 45,45  54,70  9,30  30,30 

Cellulose  brute..  21, 55  25,96  10,44  34,02 

Non  dosé 2.38  2,83  5,92  19,25 

L'analyse  n'a  porté  (pu1  sur  la  partie  supérieure  des  tiges  récol- 
tées à  Richard-Toll,  et  sur  la  totalité  de  celles  récoltées  au  Jardin 
Colonial  :  c'est  ce  qui  explique  la  plus  grande  richesse  de  ces  der- 
nières en  cellulose  brute.  —  On  voit  que  les  tiges  vertes  constituent 
un  très  bon  fourrage.) 

Ce  riz  vivace  ne  fait  actuellement  l'objet  d'aucune  culture  ;  les 
indigènes  se  contentent  de  récolter  son  grain  sans  même  songer  à 
augmenter  l'étendue  des  terrains  occupés  par  la  plante.  Kt  cependant, 
ce  grain  a  pour  les  indigènes  de  la  région  une  valeur  très  réelle, 
puisqu'ils  l'échangent,  à  Saint-Louis,  contre  le  riz  d'importation,  à 
raison  d'une  calebasse  de  riz  vivace  contre  trois  calebasses  de  riz. 
importé.  C<  riz  indigène  donne,  paraît-il,  un  couscous  de  qualité 
supérieure,  ce  qui  tient    probablement  à  la  dureté  du  grain. 

Mais  la    plus  grande  qualité  (\v  ce  riz  est  de  pouvoir  donner  une 


RIZ    VI  YACK    AU    SÉNÉGAL  !>:> 

récolte  sans  exiger  aucun  travail.  Dans  les  régions  où  la  main- 
d'œuvre  est  rare  ou  paresseuse,  il  est  tout  indiqué  d'augmenter,  par 
des  cultures;  l'étendue  des  terrains  où  se  trouve  la  plante:  les  indi- 
gènes pourraient  avoir  ainsi,  sans  qu'il  en  résultât  pour  eux  la 
moindre  peine,  des  réserves  alimentaires  importantes,  qui  leur  per- 
mettraient de  supporter  des  périodes  plus  ou  moins  longues  de  disette 
provenant  de  conditions  climatériques  défavorables  aux  cultures 
locales.  Et  l'importance  de  cette  considération  n'échappera  à  per- 
sonne si  Ion  songe  que  le  riz  forme,  sur  le  globe,  la  base  de  la  nour- 
riture de  près  d'un  milliard  d'individus,  et  que  cette  céréale,  qui 
est  directement  semée  en  place  en  Europe  et  aux  Etats-Unis,  est  au 
contraire  repiquée  à  la  main  dans  les  pays  de  l'Extrême-Orient,  ce 
qui  représente  un  travail  énorme. 

Dans  la  région  de  Richard-Toll  le  riz  vivace  pousse  dans  des 
terres  assez  légères,  riches  en  azote  et  eh  potasse,  mais  pauvres  en 
acide  phosphorique  et  en  chaux. 

Voici  la  composition  d'une  de  ces  terres  : 

Analyse  physique  °/00  :  gravier  siliceux  7,5  ;  sable  grossier  siliceux 
219,9  ;  sable  fin  siliceux  135,2  ;  argile  273,9  ;  humus  62,4. 

Analyse  chimique  (rapportée  à  la  terre  totale)  °/00  :  azote  1 ,86  ; 
acide  phosphorique  0,57  ;  potasse  2,29  ;  chaux  2,65. 

Cette  terre  contient  en  outre  0,84  pour  1000  de  chlorure  de 
sodium,  ce  qui  permet  de  supposer  que  ce  riz  se  comporterait  bien 
en  terres  salées.  Il  serait  donc  possible  de  l'utiliser  pour  les  vastes 
territoires,  tels  que  ceux  que  l'on  rencontre  le  long  du  Sénégal, 
dans  l'extrémité  inférieure  de  son  cours,  où  la  présence  du  sel  est 
un  obstacle  à  toute  culture.  Ce  riz  serait  aussi  très  intéressant  poul- 
ies pays  à  terres  salées,  que  l'on  dessale,  en  vue  par  exemple  de  la 
culture  ultérieure  du  coton  (Egypte),  ou  d'autres  plantes  (Camargue  . 

On  pourrait  donc,  sans  aucun  inconvénient,  étendre  considéra- 
blement l'aire  de  culture  de  ce  riz.  Il  sert  déjà  de  nourriture  aux 
indigènes,  son  grain  allongé  le  ferait  très  facilement  admettre,  une 
fois  poli,  dans  la  consommation  européenne.  Au  point  de  vue  indus- 
triel il  ferait  une  excellente  matière  première  amylacée.  Enfin  l'on 
songe  actuellement  à  nourrir  les  chevaux  avec  du  paddy  :  ce  riz 
pourrait  fort  bien  être  utilisé  dans  ce  but. 

La  paille  devrait  être  recueillie  avec  soin,  après  la  récolte  dugrain, 
mise  de  côté  pour  la  nourriture  du  bétail,  à  la  fin  de  la  saison  sèche, 
ou  expédiée  dans  les  régions  dépourvues  de  fourrages.  Et  rien  n'em- 


94  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

pécherait,  vu  la  qualité  des  tiges  coupées  eu  vert  d'augmenter  encore 
l'aire  de  culture  du  riz  pour  en  faire  du  fourrage,  ressource  précieuse 
pour  les  pays  tropicaux  à  longue  saison  sèche. 

La  paille  peut  servir.de  matière  première  pour  la  fabrication  de  la 
pâte  à  papier. 

La  culture  de  ce  riz  vivace  amènerait  certainement  une  améliora- 
tion du  grain,  amélioration  qui  pourrait  être  aidée  utilement  par  la 
sélection. 

La  création  d'hybrides  permettrait  peut-être,  tout  en  conservant 
le  caractère  vivace  de  la  plante,  d'obtenir  des  grains  meilleurs  comme 
forme,  taille  et  même  richesse  en  azote  (riz  créoles  signalés  par 
Bonâme  à  l'Ile  Maurice,  pour  leur  grande  richesse  en  azote).  Et  l'on 
obtiendrait  alors  des  variétés  que  Ton  pourrait  cultiver  deux  ou 
trois  ans  de  suite  sur  le  même  terrain  sans  avoir  besoin  de  replanter 
chaque  année  (un  peu  à  la  façon  des  prairies  temporaires  d'Europe)- 

Dans  les  pays  où  l'irrigation  est  possible  et  de  pratique  courante, 
il  semble  qu'il  v  aurait  facilement  possibilité  d'obtenir  deux  récoltes 
par  an. 

Des  recherches  plus  approfondies  permettront  sans  doute  de 
reconnaître  dans  les  différentes  régions  africaines,  des  riz  possédant 
le  caractère  rhizomateux  de  celui  que  nous  avons  remarqué  à  Richard- 
Toll. 

Paul    Ammann, 
Ingénieur-agronome 
Chargé  de  mission  permanente  en  Afrique  Occidentale. 
Professeur  ,î  VEcole  supérieure 
d 'agriculture  coloniale. 


LES    PLANTATIONS    D'ESSENCES    A    CAOUTCHOUC 

A    LA    MARTINIQUE 


IFLNTL'MÏA    ELASTICA,   CASTILLOA    ELASTICA, 
HEVEA  BRASILIENSIS    . 

Les  cultures  d'essences  à  caoutchouc,  subventionnées  par  le 
Département,  sont  établies  a  Balata,  sur  le  territoire  militaire,  à  la 
ravine  Cadoret  et  dans  les  bois  de  la  Tracée  ;  une  plantation  de 
trois  grandes  espèces  d'arbres  à  caoutchouc  existe  depuis  sept  ans  à 
la  Tracée  et  a  pu  permettre  de  joindre  à  l'étude  eulturale  l'étude 
technologique. 

Je  dois,  d'abord,  indiquer  que  dans  nos  plantations  de  Balata 
seuls  les  Funtumia  elastica  constituent  le  fond  même  de  la  culture. 
Les  autres  espèces  se  montrent  nettement  inférieures.  L'hévéa  bra- 
sdiensis,  très  attaqué  par  les  cryptogames,  a  peu  à  peu  disparu, 
remplacé  par  le  Funtumia.  Le  Castilloa  elastica  existe  aussi  dans 
les  plantations  de  Balata  ;  cette  artocarpée  est  assez  vigoureuse  et 
sa  végétation  est  plus  rapide  que  celle  du  Funtumia,  d'ailleurs  les 
sols  d'origine  volcanique  lui  plaisent;  d'après  les  observations  aux- 
quelles sa  culture  a  donné  lieu,  on  peut  affirmer  qu'il  a  les  mêmes 
exigences  que  le  cacaoyer. 

Il  est  attaqué  par  des  cochenilles,  mais  celles-ci  s'attaquent  sur- 
tout aux  branches  inférieures  caduques,  le  bourgeon  terminal  est 
sain.  Il  nous  paraît  toutefois  plus  délicat  que  le  Funtumia  et  sa 
propagation  ne  pourra  se  faire  qu'en  sols  d'élection. 

Il  ne  peut  présenter  un  grand  intérêt  à  la  Martinique  où  nous 
devons  rechercher  une  espèce  rustique  qui  puisse  en  même  temps 
produire  du  caoutchouc  et  constituer  une  essence  forestière. 

Cette  considération  s'applique  à  Yhevea  brasiliensis  qui  lui,  en 
outre,  montre,  par  la  facilité  avec  laquelle  il  est  envahi  par  les 
parasites,  que  la  Martinique  n'est  pas  son  aire  de  culture  ;  c'est 
l'essence  à  caoutchouc  des  régions  équatoriales.  Ce  rapport  sera 
donc,  par  le  fait  des  cultures  entreprises  par  l'Administration  à  la 
Martinique,  une  contribution  à  l'étude  du  Funtumia  elastica. 


96  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

CONSIDÉRATIONS   GÉNÉRALES  SUR  LE   Fuiltutllia  elastica. 

Au  point  de  vue  botanique  les  caractères  de  classification  des 
«  Funtumia  »,  anciennement  «  Kickxia  »,  sont  établis  définitive- 
ment. M.  Stapf  a  montré  que  les  «  Kickxia  »  constituent  un  genre 
d'Apocynées  exclusivement  malaisien  et  les  Funtumia  un  genre 
africain. 

M.  de  Wildeman  a  différencié  sept  espèces  du  genre  Funtumia  ; 
comme  espèce  caoutchoutifère  une  seule  nous  intéresse,  c'est  le 
«  Funtumia  elastica  »,  c'est  la  seule  dont  les  indigènes  du  Lagos 
et  les  Fantis  de  la  Côte  d'Or  tirent  un  excellent  caoutchouc  (caout- 
chouc de  Barombi,  Cameroum)  et  Silk  rubber  du  Lagos)  valant  de 
6  à  7  francs  le  kilogramme  et  dont  il  s'importe  en  Furope  des 
quantités  déjà  considérables . 

Les  indigènes  avaient  eux-mêmes  séparé  deux  espèces  de  Funtu- 
mia :  l'un  «  Funtumia  africana  »  appelé  par  eux  «  Okeng  »  et  l'autre 
«  Funtumia  elastica  »  désigné  sous  le  nom  d'«  Ofuntum  »,  ce  der- 
nier seul  fournissant  du  caoutchouc. 

Après  la  mission  Schlechter  la  culture  du  Funtumia  elastica  a 
été  faite  en  grand  dans  le  Cameroun.  M.  Schlechter  avait  rapporté 
une  assez  grande  quantité  de  graines  qui  ont  germé  en  presque  tota- 
lité. A  Bonjongo,  à  Mapanya  (Afrique  occidentale  allemande)  les 
religieux  font  cette  culture  en  se  servant  du  colatier  comme  arbre 
d'ombrage. 

A  la  Martinique  les  plantations  sont  pratiquées  d'après  deux 
modes  :  1°  la  plantation  en  terrain  débroussaillé  où  l'arbre  se  déve- 
loppe librement  ;  2°  la  plantation  en  plein  bois  où  l'arbre  est  sous  le 
couvert  d'arbres  forestiers  déjà  existants. 

La  plantation  de  Balata  appartient  au  premier  système  et  pré- 
sente des  sujets  de  jolie  venue,  indemnes  de  maladies,  placés  à 
quatre  mètres  environ  sur  des  traces  nettes,  établies  à  flanc  de 
coteau,  selon  les  courbes  de  niveau. 

L'essai  cultural  porte  sur  huit  mille  pieds  et,  montre  la  ten- 
dance qu'ont  les  jeunes  sujets  (3  ans)  à  se  ramifier  dès  la  base  ; 
cette  constatation  est  commune  à  beaucoup  d'espèces  sylvicoles 
('■levées  librement. 

La  taille  des  rameaux  inférieurs  faite  il  y  a  quatre  mois  a  corrige 
en  partie  ce  défaut  et  le  bourgeon  terminal  a  déjà  émis  une  lige 
droite. 


PLANTATIONS    D'ESSENCES    A    CAOUTCHOUC  97 

Il  y  a  dans  cette  culture  obligation  à  former  un  tronc  lisse  et 
droit  ;  l'écoulement  du  latex  dans  des  récipients  ad  hoc  ne  peut  se 
faire  qu'à  cette  condition. 

Dans  la  plantation  de  la  ravine  Gadoret  la  mise  en  place  des 
jeunes  Funtumia  s'est  effectuée  en  plein  bois,  les  frais  ont  été 
réduits  au  minimum.  En  outre,  cet  essai  qui  porte  sur  1.100 
plants  environ  montre  des  sujets  plus  droits,  moins  ramifiés  et 
montre  bien  que  Funtumia  elastica  est  surtout  un  arbre  de  forêts. 
Cette  expérience  a  une  grande  valeur  pour  ce  pays,  elle  indique  que 
l'Administration  et  les  particuliers  auront  tout  avantage  à  intro- 
duire dans  leurs  bois  cette  essence  à  caoutchouc  qui  permettra  de 
rendre  plus  dense  les  peuplements  et  se  développera  là  dans  les 
meilleures  conditions  culturales. 

C'est  cette  constatation  qui  m'a  guidé  pour  les  plantations  entre- 
prises dans  les  bois  de  la  Tracée.  Le  Funtumia  elastica  possède  la 
propriété  d'émettre  des  rejets,  dans  le  jardin  de  la  Tracée  un  acci- 
dent naturel  m'a  permis  de  le  constater. 

11  existe,  en  effet,  dans  un  carré  spécial,  planté  depuis  septans,les 
trois  grandes  espèces  à  caoutchouc  :  YHevea  hrasiliensis,  le  Castil- 
loa  elastica,  le  Funtumia  elastica  ;  ces  arbres  ont  actuellement  de 
10  à  12  mètres  de  haut  et  de  0 m  15  à  0  m  20  de  diamètre,  abrités 
par  de  hautes  lisières  de  Pois  doux  et  de  Galba  ils  font  preuve 
d'une  végétation  remarquable.  Chaque  espèce  est  séparée  ;  cela  per- 
met d'établir  un  parallèle. 

Dans  le  carré  réservé  au  Funtumia  (carré  qui  nous  a  fourni  les 
graines  pour  la  pépinière),  un  des  spécimens  a  été  renversé  et  cou- 
ché contre  le  sol  par  un  coup  de  vent,  peu  après  des  bourgeons  se 
sont  développés  près  du  collet. 

Cette  facilité  d'émission  de  rejets  permet  d'envisager  ici  un  mode 
d'exploitation,  qui  fera  de  cette  espèce  une  essence  industrielle  pro- 
ductrice de  la  précieuse  gomme  et  un  arbre  producteur  de  bois  de 
chauffage  lorsque  l'épuisement  venu,  il  sera  indispensable  de  le 
recéper  et  de  le  reconstituer  par  un  rejet  partant  de  la  base. 

On  peut  avancer,  à  cause  même  de  la  rusticité  de  l'adaptation 
forestière  de  cette  espèce,  du  minimum  de  dépenses  qu'exige  sa  cul- 
ture en  forêt,  que  son  exploitation  présente,  pour  nous,  un  grand 
intérêt  alors  même  que  son  rendement  en  caoutchouc  serait  infé- 
rieur à  d'autres  espèces  plus  exigeantes. 

Nos   plantations  à  la  Martinique  sont  trop  jeunes  pour  que  l'on 


98  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

puisse  établir  définitivement  le  rendement  en  caoutchouc  du  Fun- 
lumia  elastica  ;  mais,  grâce  aux  quelques  sujets  porte-graines  qui 
existent  dans  le  jardin  de  la  Tracée,  nous  avons  pu  établir  la  valeur 
industrielle  du  latex  de  cette  Apocynée  en  reg-ard  de  la  valeur  du 
latex  de  Càstilloa  elastica  et  de  celui  de  YHevea  brasiliensis. 


ÉTUDE    TECHISOLOGiyUE     DES    LATEX     DE    FUNTUMIA,     CASTLLLOA    ET    HEVEA. 

Le  latex  recueilli  sur  un  des  Fuutumia  du  jardin  de  la  Tracée, 
entaillé  en  arête  de  poisson,  a  été  coagulé  par  Teau  bouillante. 

Ce  latex  a  été  versé  en  plusieurs  fois  et  par  petites  portions  dans 
une  quantité  trois  à  quatre  fois  supérieure  d'eau  bouillante,  il  s'est 
coagulé  formant  un  crêpe  à  la  surface  du  liquide  ;  ce  coagulum  sou- 
mis à  une  pression  de  deux  mille  kilogrammes  pendant  18  heures 
a  donné,  pour  49  grammes  50  de  latex,  20  grammes  610  de  caout- 
chouc ;  c'est  un  rendement  de  53,57  °/0. 

Ce  produit  est  nerveux,  très  élastique,  très  résistant  ;  il  possède 
à  un  haut  degré  les  qualités  des  meilleurs  caoutchoucs  et  serait 
très  apprécié  sur  les  marchés. 

L'analyse  a  donné,  pour  cent   : 

Cendres 1,00  % 

Résines 8,64  — 

Caoutchouc  pur 71,40  — 

Humidité 15,66  — 

M.  organique 3,30  — 

100,00  — 

Si  l'on  compare  les  résultats  de  cette  analyse  aux  données  fournies 
par  l'étude  d'échantillons  que  nous  avons  reçus  en  1909  au  labora- 
toire de  l'Ecole  nationale  supérieure  d'agriculture  coloniale,  prove- 
nant de  Pankakes  (Côte  d'Ivoire),  nous  pourrons  dégager  ce  fait 
important  :  qu'à  la  Martinique  le  Fimtumia  a  conservé  ses  proprié- 
tés caoutchoufères. 


PLANTATIONS    D  ESSENCES    A    CAOUTCHOUC 

Voici,  en  effet,  les  chiffres  des  analyses  faites  à  ce  sujet 


99 


Nature  et  numéros  des  échantillons 
soun^is  à  l'analyse. 

J2 

1 

'on 

o 
o 

O 

<; 

Matières 
azotées  p.  % 

r» 

O 

•S 

G 

Crêpes    de    Funtumia  elastica  \ 

2 

0.76 

7 .  44 

•1.70 

10.62 

0.6 

0.63 

7.36 

1.38 

8.62 

0.6 

0.80 

7.12 

1.45 

9.06 

0.8 

Oreilles     d'éléphants       Funtumia 

0.66 

7 .  52 

1.30 

9.37 

0.4 

Crêpes  de  Funtumia  elastica...   5 

0.66 

7.10 

1.02 

6.37 

0.5 

Latex    de    Funtumia    coagulé    en 

partie    dans    le    flacon   d'envoi.     A 

servi  à    des   essais  de    coagulation.) 

0.60 

1 .  92 

0.77 

i .  8 1 

0.  i 

Latex  coagulé  au  Niama.  (Environs 

de  Houdoukou 7 

0.36 

i.  18 

0.75 

; .  68 

0.4 

Boules  de  Funtumia  Elastica.  Pan- 

2.13 

7.  30 

1  .79 

1  1  . 1  s 

0.8 

Echantillon  en  lamelles.  (Environs 

de  Séguéla1 9 

0.66 

i  .84 

1.06 

6.62 

1  .3 

Caoutchouc   brut.    (Manihot    Gla- 

ziovii.)  Céara  en  galette 10 

3.50 

3.80 

2.84 

17.73 

6.3 

L'examen  de  ces  chiffres,  portant  sur  un  nombre  assez  grand 
d'échantillons,  permet,  quand  ils  sont  comparés  aux  résultats  obte- 
nus à  la  Martinique,  de  faire  ressortir  la  valeur  déjà  considérable 
du  latex  de  Funtumia  encore  jeune  (7  ans)  ;  la  proportion  de  résine 
8,64  °/„  diminuera,  en  effet,  quand  les  sujets  seront  plus  âgés  et  se 
rapprochera  des  chiffres  des  caoutchoucs  les  plus  purs  de  la  Côte 
d'Ivoire.  Le  tableau  permet  également  de  faire  voir  la  supériorité 
de  ce  caoutchouc  sur  celui  de  Céara  préparé  en  galette.  Enfin  a  la 
Martinique  le  latex  de  Funtumia  elastica  se  montre  bien  supérieur 
sur  des  sujets  de  même  âge)  aux  latex  du  Castïlloa  elastica  (chiffres 
fournis  par  M.  Castelli,  professeur  d'agriculture  à  la  Martinique). 

Celui-ci,  en  effet,  a  donné  à  l'analyse  : 

Cendres 0,5  °/0 

Résine 30,90  — 

Caoutchouc  pur 53.60  — 

Humidité 9,02  — 

Matières  organiques.  .  .  .  5,92  — 

100.00    — 


101)  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Ces  indications  chimiques  viennent  corroborer  ce  que  la  pre- 
mière partie  de  ce  rapport  établit  au  sujet  de  l'infériorité  marquée 
que  présente,  à  la  Martinique,  le  Castilloa  tant  au  point  de  vue  de 
la  rusticité  du  choix  du  terrain  que  de  la  valeur  industrielle  de  son 
caoutchouc. 

Si  l'on  compare  le  produit  de  Funtumia  elastica  au  caoutchouc  le 
plus  réputé  et  dont  la  valeur  est  définitivement  établie  :  le  caout- 
chouc de  Para  (Hevea  brasiliensis),  l'analyse  nous  permettra  d'éta- 
blir un  parallèle  fort  honorable  pour  un  produit  d'arbres  jeunes,  qui 
ne  sont  pas  encore  arrivés  à  la  période  d'exploitation  (9  à  10  ans). 

Les  chiffres,  donnés  par  l'étude  chimique  que  j'ai  poursuivie  sur 
le  caoutchouc  d'Hevea  brasiliensis  à   Notent, 

Azote         Cendres         Résine       Humidité 


Echantillons 

— 

p.  cent. 

p.  cenl . 

p.  cent. 

p.  cen 

Numérotés  : 

!» 

0,532 

0,5 

5,83 

2,20 

— 

10 

0,504 

0,1 

3,13 

1,16 

— 

II 

0,532 

0,2 

4,46 

0,66 

— 

12 

0,549 

0,1 

2,66 

0,96 

indiquent  certainement  le  degré  de  grande  pureté  du  caoutchoue 
provenant  de  VHevea  brasiliensis,  mais  fait  voir  le  peu  de  différence 
qui  le  sépare  de  celui  du  Funtumia,  différence  qui  s'atténuera 
encore  par  le  fait  du  vieillissement  des  sujets  qui  ont  servi  à  cette 
étude. 

Cette  légère  infériorité  est,  à  la  Martinique,  compensée  large- 
ment par  la  rusticité,  la  facilite'-  remarquable  de  reconstituer,  par 
les  rejets,  l'arbre  épuisé  par  des  saignées  successives,  et  par  la  résis- 
tance que  le  Funtumia  a  montrée  jusqu'ici  aux  maladies  parasitaires. 

Le  procédé  de  coagulation  employé  a  été  décrit  plus  haut,  l'eau 
bouillante  parait,  en  effet,  bonne  et  pratique,  le  caoutchouc  est  lavé 
de  beaucoup  d'impuretés,  les  bactéries  pathogènes  sont  détruites 
et  si  le  latex  a  été  recueilli  dans  des  pots  en  porcelaine  ou  en 
faïence,  il  est.  très  peu  coloré. 

Il  ne  faut,  d'ailleurs,  dans  la  manipulation  des  latex,  se  servir 
(pu-  de  récipients  en  verre,  en  porcelaine  ou  en  faïence,  les  acides 
du  latex  attaquent  les  objets  métalliques  el  le  noircissement  du 
caoutchouc  en  est  le  résultat. 


PLANTATIONS    d'eSSENCES    A    CAOUTCHOUC  101 

Le  mode  de  saignée  qui  paraît  donner  le  meilleur  écoulement  est 
l'incision  en  arête  de  poisson  ;  il  y  aura,  d'ailleurs,  lieu  de  procéder 
à  d'autres  expériences  au  sujet  du  moment  et  de  l'époque  des  sai- 
gnées ;  l'âge  des  arbres  n'a  pas  permis  detixerdes  règles  à  cetégard. 

Dans  le  but  de  permettre  l'extension  de  cette  culture,  les  pépi- 
nières des  jardins  de  la  colonie  contiennent  actuellement  plus  de 
soixante  mille  plants  de  Funtumia  et  à  la  récolte  prochaine,  des 
graines  seront  distribuées.  Les  graines  sont  semées  en  planches  abri- 
tées ;  les  jeunes  plants  de  2  à  3  feuilles  sont  mis  en  pots  de  bambous 
et  mis  en  place  deux  à  trois  mois  après.  Il  serait  à  conseiller  de 
l'aire  le  semis  direct  en  forêt,  'le  réensemencement  naturel  de  cette 
espèce  réussissant  sous  le  couvert  du  bois  et  sa  nature  se  prêtant 
a  cette  multiplication. 

En  résumé,  les  premières  conclusions  d'une  étude  pratique  sur  le 
terrain  et  au  laboratoire  sont  favorables  au  Funtumia  elastica  à  la 
Martinique.  On  peut,  à  tous  les  points  de  vue,  préconiser  l'introduc- 
tion de  cette  essence  forestière,  elle  peut  être  ici  un  des  éléments  du 
reboisement  de  nos  mornes  et  un  profit  sérieux  pour  les  agriculteurs 
de  notre  colonie  ;  en  outre,  sa  culture  en  plein  bois  étant  peu  coû- 
teuse, on  peut  la  réaliser  très  facilement. 

Le  Chef  de  service  p.  i.  de  V agriculture, 

E.   Reboul, 
Ingénieur  agricole  et  Ingénieur  d'agriculture  coloniale. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 

(Suite.) 


Le  Couaque  s'obtient  en  desséchant  la  farine  de  manioc  sur  une 
plaque  de  tôle  chauffée  ;  il  faut  avoir  soin  de  la  remuer  constam- 
ment afin  qu'elle  ne  s'attache  ni  se  colore.  Le  couaque  se  présente 
en  petits  grumeaux  coriaces. 

Dans  la  préparation  de  la  cassave,  on  cherche  au  contraire  à 
agglomérer  les  grains,  de  manière  à  former  une  galette  ;  la  farine 
est  pulvérisée  avec  plus  de  soin  et  déposée  humide  sur  la  plaque 
chauffée  ;  au  lieu  de  l'agiter,  on  la  comprime  avec  une  palette 
afin  de  permettre  aux  grains  d'amidon  de  s'agréger  plus  facile- 
ment. 

Le  jus  qui  résulte  de  la  compression  de  la  pulpe  de  manioc  dans 
les  couleuvres  entraîne  une  certaine  quantité  d'amidon.  En  laissant 
reposer  ce  liquide,  l'amidon  se  dépose  et  après  dessiccation  constitue 
la  fécule  de  Manioc  ou  Moussache  (Arrow-root  du  Brésil).  On  en 
prépare  localement  des  galettes  (Cipipa). 

Mais  il  est  nécessaire  pour  la  fabrication  du  tapioca  de  produire 
de  grandes  quantités  de  cette  fécule  ;  on  traite  dans  ce  but  directe- 
ment les  tubercules  au  moyen  dune  machinerie  analogue  à  celle 
qui  sert  à  fabriquer  la  fécule  de  pomme  de  terre. 

Le  tapioca  s'obtient  avec  la  fécule  comme  le  couaque  avec  la 
farine,  avec  cette  seule  différence  que  la  préparation  se  fait  au 
moyen  d'appareils  plus  perfectionnés  et  que  le  produit  brut  est 
soumis  ensuite  à  l'action  de  concasseurs  et  de  trieurs  qui  four- 
nissent plusieurs  catégories  de  granulés. 

La  fécule  de  manioc  est  d'un  blanc  mat  et  généralement  peu  pur  ; 
elle  est  formée  de  grains  de  grosseur  irrégulière,  parfois  agglo- 
mérés en  petit  nombre,  plus  souvent  isolés.  La  plus  grande  partie 
de  ces  grains    isolés    ne    sont  pas    des    grains   simples,    mais   des 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  103 

éléments  constituants  de  grains  composés  qui  se  sont  dissociés  ; 
ils  sont  en  effet  en  forme  de  cloche,  limités  par  une  calotte  excé- 
dant généralement  la  demi-sphère  et  par  une  face  plane  (face  de 
contact)  ;  parfois,  au  lieu  d'une  face  plane  on  observe  un  véritable 
pointement  polyédrique  ;  c'est  que  le  grain  originel  était  multiple. 
Il  résulte  de  cette  forme  des  grains  que  le  contour  apparent  se 
traduit  tantôt  par  un  cercle,  tantôt  par  un  arc  de  cercle  et  des 
arêtes,  suivant  l'orientation  (très  variable)  prise  par  les  grains  dans 
la   préparation  ;    en   faisant  varier  la   mise   au  point,    on    aperçoit 


v'vsi/y       ^      /~~v 

Fig.  35.  —  Amidon  de  Manioc.  Fig.  350  d. 


aussi  fréquemment  à  la  surface  du  grain  des  arêtes  vives.  On  trouve 
encore  dans  les  fécules  préparées  quelques  grains  composés  qui  ne 
se  sont  pas  dissociés  ;  ce  sont  le  plus  souvent  des  grains  doubles. 

La  taille  des  grains  varie  beaucoup,  de  3  à  20  ;j.  ;  aussi  est-il  très 
difficile  de  fixer  une  moyenne,  d'autant  plus  que  la  proportion 
des  grains  des  diverses  tailles  varie  également  d'un  échantillon  à 
l'autre. 

Le  hile  est  à  peu  près  central  par  rapport  au  contour  apparent  ; 
quelquefois  punctiforme  et  peu  visible  (invisible  dans  la  glycérine), 
ou  courtement  linéaire,  il  est  le  plus  souvent  étoile.  Les  stries  sont 
peu  visibles  et  ne  s'aperçoivent  guère  que  sur  les  plus  gros  grains  ; 
elles  sont  à  peu  près  circulaires  et  nettement  concentriques. 

Dans  les  préparations  de  manioc  qui  ont  subi  l'action  de  la 
chaleur,  on  retrouve  les  principaux  caractères  de  cet  amidon,  mais 
les  grains  sont  naturellement  beaucoup  plus  irréguliers,  le  hile  est 
éclaté  et  remplacé  par  une  cavité. 

L'iode  en  vapeurs  donne  avec  la  fécule  de  manioc  des  résultats 
très  variables  suivant  la  pureté  du  produit.  La  solution  potassique 


104 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


n"  1  agit  nettement,  mais  non  très  vite,  et  surtout  sur  les  gros 
grains,  car  les  petits  résistent  beaucoup.  Généralement  le  contour 
des  gros  grains  devient  brillant,  le  hile  se  déchire  ou  s'étale  en 
larges  taches  brillantes  aussi.  Quant  aux  petits  grains,  même  dans 
les  farines  très  pures,  provenant  directement  des  tubercules,  ils 
sont  très  inégalement  attaqués,  certains  même  restent  intacts,  saut 
1  apparition  du  hile  sous  forme  d'un  point  brillant.  La  solution 
n°  2  a  une  action  analogue,  mais  moins  intense  ;  l'action  des  solu- 
tions nos  3  et  4  est  faible  (PI.  et  J.). 


Fiji:,  .'{(i.        Plant  d'Ipomaea  Balatas  (d'après  Sadebeck). 


f)  Fécule  </r  patates. 

Cette  fécule  est  fournie  par  les  tubercules  d'une  Convolvulacée, 
VIpomseà  Batatas  Poir,  qui  est  l'ancien  Convolvulus  Batatas  de 
Linné.  C'est  une  plante  herbacée,  vivace,  à  tiges  le  plus  souvent 
rampantes,  portant  des  feuilles  assez  polymorphes ,  généralement 
cordiformes  a  La  base,  acuminées  à  l'extrémité,  quelquefois  vérita- 
blement hastées.  Les  fleurs  sont  campa  nu  lées,  violettes  ou  blanches. 


COURS    DE    HOTAMQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 


J0-vi 


Les  tubercules  sont  constitués  par  des  racines  renflées  ;  leur  forme, 
leur  nombre,  leur  poids,  la  proportion  des  réserves  qu'ils  contiennent 
varient  largement  suivant  les  variétés. 

La  patate  est  vraisemblablement  originaire  de  l'Amérique  du  Sud, 
quoiqu'on  n'en  ait  aucune  preuve  décisive  ;  elle  est  cultivée  un  peu 
partout  dans  les  régions  chaudes,  mais  particulièrement  aux 
Antilles;  ses  tubercules,  dont  la  saveur  est  légèrement  sucrée, 
jouent  un  rôle  important  dans  l'alimentation  aux  colonies. 

La  fécule  de  patates  présente  une  grande  analogie  avec  celle  de 
manioc  et  l'on  y  retrouve  à  peu  près  les  mêmes  formes  de  grains. 
Mais  ici,  les  grains  atteignent  des  dimensions  plus  considérables, 


Fij;-.  37.    —  Amidon  de  patates.    >:">0  d. 

et  mesurent  jusqu'à  40  ;j.  ;  les  petits  grains  de  5  à  10  [x,  de  forme 
arrondie,  y  sont  très  nombreux.  Enfin  les  gros  grains  présentent 
souvent  des  facettes  multiples,  bien  accentuées,  indice  de  l'existence 
de  grains  composés  plus  complexes  que  dans  le  manioc. 

Le  hile,  souvent  un  peu  excentrique,  est  bien  visible,  d'aspect 
étoile,  avec  des  branches  presque  toujours  nombreuses.  Les  stries 
sont  apparentes  sur  les  grains  un  peu  gros  et  à  courbure  accentuée. 

Les  vapeurs  d'iode  colorent  peu  la  fécule  sèche,  la  fécule  humide 
prend  une  teinte  violacée.  La  solution  potassique  n°  1  gonfle  rapi- 
dement les  gros  grains  sans  les  dissoudre  ;  la  solution  n°  4  rend 
plus  net  le  contour,  le  hile  et  les  stries  ;  en  un  mot,  la  sensibilité 
à  la  potasse  est  plus  intense  que  chez  le  manioc,  ce  qui  est  encore 
un  bon  caractère  différentiel  entre  ces  deux  amidons  (PL  et  J.). 

g)  Arrow-root  de  Tahiti  (Fécule  de  Tavoul  ou  de  Kabidja  à 
Madagascar). 

Cette  fécule  est  fournie  par  les  tubercules  de    Tacca  pinnatifida 
Bul.  du  Jardin  colonial.  191 1.  I.  —  N°  95.  8 


106 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Forst.,  plante  appartenant  au  petit  groupe  des  Taccacées  voisin  des 
Amaryllidées,  mais  se  distinguant  par  son  ovaire   uniloculaire,  à 

placent  ation  parié  laïc 


Fig.  .'(H.        Tacca  pinnnlifida    Cliché  Fauchère  . 


Là  plante  possède  un  port  assez  particulier;  du  tubercule,  de 
forme  générale  globuleuse,  mais  aplati  et  même  un  peu  déprimé  à 
la  face  supérieure,  partent  les  feuilles,  longuement  pétiolées,  à 
limbe  profondément  <liris<:  en  segments  eux-mêmes  pinnatifides  ; 
la  hampe  Morale  naît  au  centre  du  bouquet  de  feuilles  et  se  termine 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE 


107 


par  une  ombelle  de  peurs,  à  périanthe  peu  voyant  ;  les  fruits  sont 
des  baies  légèrement  côtelées. 

Les  tubercules  ont  la  valeur  d'une  tige  souterraine  et  portent  des 
yeux  comme  ceux  de  pomme  de  terre  ;  leur  poids  varie  assez  large- 
ment suivant  qu'ils  sont  isolés  au  pied  des  tiges  ou  en  plus  grand 
nombre,  mais  il  n'excède  guère  500  gr. 

Le  T.  pinnatifîda  semble  spontané  à  la  fois  en  Polynésie,  à 
Madagascar  et  dans  l'Afrique  tropicale. 

La  fécule  en  est  très  estimée  et  passe  pour  être  équivalente  à 
celle  de  Maranta,  mais  elle  est  très  peu  répandue  dans  le  commerce. 

Ses  caractères  la  rapprochent  beaucoup  de  l'amidon  de  manioc  • 
la  forme  des  grains  est  sensiblement  la  même  et  le  type  en  forme 


o 


O 


o 


Fig.  39,  —  Amidon  de  Tacca.  350  d. 


de  cloche  domine.  La  taille  excède  un  peu  en  moyenne  celle  des 
grains  de  manioc,  avec*  un  maximum  d'environ  35  y.  ;  les  petits 
grains  sont  relativement  rares. 

Les  grains  élémentaires  proviennent  presque  tous  de  la  désagré- 
gation de  grains  composés,  comme  le  prouvent  les  facettes  plus  ou 
moins  nombreuses  qu'ils  portent  à  une  extrémité,  mais  on  ne 
trouve  plus  de  grains  associés,  comme  chez  le  manioc. 

Le  hile  est  généralement  étoile,  rarement  arrondi  ;  les  stries  sont 
bien  visibles  sur  les  gros  grains  et  disposées  concentriquement 
autour  du  hile. 

L'iode  en  vapeurs  donne  à  la  fécule  sèche  une  teinte  blanc- 
crème,  à  la  fécule  humide  une  teinte  violet-rosé.  L'action  de  la 
potasse  est  à  peu  près  la  même  que  sur  l'amidon  de  manioc.  La 
solution  n°  1  gonfle  les  grains,  puis  les  dissout  totalement  en  vingt 
minutes  environ  ;  les  solutions  plus  faibles  ne  donnent  rien.  Il  faut 
pour  obtenir  une  attaque  immédiate  arriver  à  la  solution  E  (PI. 
et  J.). 


lus 


ETUDES    ET    MEM01HIS 


h)  Arroiv-root  de  Portland. 

Il  est  fourni  par  le  Colocasia  esculenta  Schott.  de  la  famille  des 
Aroïdées.  La  forme  type  est  originaire  de  l'Inde  et  a  donné  naissance 
à  un  grand  nombre  de  variétés,  répandues  dans  toutes  les  contrées 
tropicales  et  subtropicales  du  globe;  c'est  dans  les  îles  de  l'Océanie 
que  la  culture  de  cette  plante  a  acquis  son  plus  grand  développement  ; 
on  la  dénomme  taro  en  Polvnésie. 


Fig.  m.  —  Colocasia  esculenta   d'après  Sadebeck  . 


Le  C.  esculenta  est  une  herbe  vivace,  grâce  a  une  souche  souter- 
raine courte  et  tuberculeuse  d'où  partent  de  grandes  feuilles  cordi- 
formes,  peltées,  longuement  pétiolées.  L'inflorescence  est  entourée 
d'une  spathe  jaunâtre  et  porte,  de  la  base  au  sommet,  des  fleurs 
femelles  fertiles,  des  fleurs  stériles  et  des  fleurs  mâles;  l'ovaire  est 
uniloculaire  et  la  placentation  est  nettement  pariétale,  ce  qui  carac- 
térise bien  le  genre  Colocasia. 

Le    volume  de   la   souche   est   extrêmement  variable  suivant  les 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  109 

formes  considérées  et  son  poids  peut  varier  de  quelques  centaines 
de  grammes  à  plusieurs  kilos. 

La  distinction  des  variétés  repose  sur  la  taille  et  la  coloration  des 
feuilles,  sur  la  grosseur  du  tubercule,  la  couleur  de  sa  chair  qui  peut 
être  blanche  ou  violacée  ou  même  presque  noire.  Les  variétés  blanches 
sont  les  plus  riches  en  fécules  et  donnent  un  rendement  qui  peut 
atteindre  35  °/0. 

La  fécule  de  Colocasia  est  surtout  utilisée  en  mélange  avec 
d'autres  fécules  plus  précieuses  ;  son  extraction  offre  certaines  diffi- 
cultés spéciales  dues  à  l'abondance  de  matières  mucilagineuses  dans 
le  parenchyme  amylifère. 


O  o  o 


.    o  o  o  ns"   o  o  O 

O  _  O 


Fig.  il.  —  Amidon  de  Colocasia.  350  d. 

Elle  est  formée  par  des  grains  très  petits,  mesurant  seulement  de 
1  à  2  |j.,  et  donne  l'impression  d'une  grande  homogénéité;  ces  grains 
sont  quelquefois  associés  en  amas,  formés  d'une  dizaine  d'unités  en 
moyenne.  Quand  on  examine  l'amidon  dans  les  cellules  elles-mêmes, 
on  constate  qu  il  est  à  l'état  de  volumineux  grains  composés,  com- 
prenant chacun  un  grand  nombre  d'éléments  ;  ce  sont  des  fragments 
de  ces  grains  composés  qui  forment  les  amas  observés. 

Les  grains  élémentaires  sont  arrondis  ou  polyédriques  avec  des 
angles  peu  saillants:  on  n'y  observe  aucun  détail,  ce  qui  n'a  rien 
d  étonnant,  vu  leur  petitesse. 

L'examen  en  lumière  polarisée  ne  montre  pas  la  formation  de  la 
croix  caractéristique  de  l'amidon. 

La  fécule  est  accompagnée  de  quelques  cristaux  bacillaires 
d'oxalate  de  calcium. 

Elle  est  beaucoup  moins  sensible  aux  dissolutions  potassiques 
que  les  précédentes;  il  faut  aller  jusqu'à  la  solution  C  pour  obtenir 
un  gonflement  des  grains  ;  la  solution  E  produit  la  dissolution  com- 
plète (PI.  et  J.). 

La  fécule  de  Y Amorphophallus  Rivieri,  var.  Konjac,  qui  est  aussi 
une  Aroïdée,    rappelle  beaucoup  par  ses  caractères  l'amidon  précé- 


110 


ETUDES    ET    MEMOIRKS 


dent,  mais  est  plus  sensible  à  l'action  de  la  potasse.^  On  l'emploie 
beaucoup  dans  l'alimentation  au  Japon. 

j)  Fécule  d'Ar/ocarpus. 

Cette  fécule  est  peu  répandue  dans  le  commerce;  elle  est  retirée 


Cliché  Prudhomme. 
Fj^-.  12.  —  Avenue  d'arbres  à  pain  à  la  station  [d'essais  de  l'Ivoloma    Madagascar 


du  fruit  de  Varbre  à  pain,  V  Artocarpus  incisa  L.  *,  de  la  famille  des 

1.  L'arbre  à  pain  «•>(  originaire  de  l'Océanie  et  acclimaté  dans  presque  toutes  les 
uns  tro|)icales. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 


111 


Urticacées.  C'est  un  arbre  d'une  quinzaine  de  mètres,  très  ramiiié, 
portant  des  feuilles  alternes,  de  grande  taille,  profondément  divisées  ; 
les  lobes,  au  nombre  de  huit  à  onze,  sont  à  disposition  pennée. 
L'espèce  est  monoïque;  les  inflorescences  mâles  sont  en  épis  allon- 
gés et  les  femelles  globuleuses.  Les  fleurs  femelles  sont  enfoncées 
dans  des  sortes  d'alvéoles  creusées  dans  le  réceptacle.  Le  fruit  est 
composé  et  résulte  de  toute  l'inflorescence  femelle  ;  il  est  constitué 
par  le  réceptacle  devenu  charnu  et  portant  les  ovaires,  sur  lequel  se 


Fig\  i3.  —  Hameau  iVArtocnrpus  incisa,   montrant  les  inflorescences  mâle  et  femelle 

d'après  Bâillon  . 

trouvent  comprimés  les  périanthes,  charnus  eux-mêmes  ;  chaque 
périanthe  dessine  à  la  surface  du  fruit  une  sorte  d'aréole  a  contour 
polygonal. 

Le  véritable  fruit  à  pain  est  dépourvu  de  graines,  car  celles-ci 
avortent  et  les  ovaires  demeurent *vides. 

Les  fruits  sont  cueillis  avant  maturité,  alors  qu'ils  sont  encore 
bourrés  d'amidon  ;  plus  tard,  celui-ci  se  transformerait  partielle- 
ment en  sucres  ;  ils  sont  grattés,  puis  coupés  en  tranches,  qu'on 
mange  cuites  en  guise  de  pain. 

On  en  extrait  quelquefois  la  fécule  '  qui  est  fine  et  d'une  teinte 
hl a  ne  jaunâtre. 

Les  grains  sont  petits  et  d'une  taille  peu  régulière  (avec  maximum 


La  fécule  est  surtout  abondante  à  la  périphérie  du  fruit. 


112  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

d'une  dizaine  de  \x)  ;  ils  proviennent  tous  de  grains  composés  et 
restent  souvent  associés  en  petit  nombre.  Les  grains  élémentaires 
sont  polyédriques,  à  facettes  nombreuses;  on  n'y  observe  ni  hile, 
ni  stries,  mais  la  croix  de  polarisation  est  bien  marquée. 


o   o 
0 


Q  °  &   Q  o 

Fig.   11.  —  Amidon  d'Artocarpus.  i'M  d. 

Cette  fécule  se  rapproche  beaucoup  de  l'amidon  de  riz  ;  mais  elle 
peut  s'en  distinguer  par  l'absence  d'un  hile  apparent  sur  les  grains 
et  par  l'action  beaucoup  plus  énergique  de  la  potasse. 

En  effet  les  solutions  potassiques  n08  1  et  2  produisent  sur  l'ami- 
don d'Artocarpus  un  gonflement  considérable,  suivi  de  dissolution 
(PI.  et  J.). 

B.  Sagous. 

On  donne  généralement  le  nom  de  Sagous  aux  fécules  produites 
par  les  palmiers.  Le  véritable  sagou  est  celui  des  Indes  orientales, 
préparé  avec  les  réserves  amylacées  de  la  moelle  de  Metroocylon 
Rumphii  Mart. 

On  emploie  aussi  fréquemment  la  même  dénomination  pour  dési- 
gner les  fécules  des  Cycadées  et  en  particulier  celles  de  CycaS',  qn 
l'applique  également  à  certaines  fécules  extraites  de  tubercules  : 
on  dit,  par  exemple,  Sagou  de  Portland  pour  désigner  la  fécule  de 
Colocasia  esculenta,  Sàgou  dos  Indes  occident  aies  pour  désigner  le 
tapioca,  etc. 

i    Sagou  véritable. 

Le  M.  Rumphii  Sagus  Rumphii  Willd.)  est  un  palmier  qui 
appartient  à  la  tribu  des  Calamées.  Les  feuilles,  composées  pennées, 
à  pétiole  hérissé  de  piquants,  forment  une  couronne  a  la  partie 
supérieure  <!<•  l'arbre.  Les  (leurs  sont  monoïques  et  les  deux  sexes 
sont  réunis  sur  le  même  spadice,  qui  est  terminal;  le  palmier  psi 
en  etfel  monocarpien  cl  périt  après  sa  première  fructification.  Les 
fleurs  mâles  renferment   six   étamines   soudées  à  la    l»;isc   avec   la 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 


113 


corolle,  les  fleurs  femelles  trois  carpelles  concrescents;  le  fruit  est 
une  baie  monosperme,  couverte  d'écaillés  dirigées  de  haut  en  bas. 

Cette  espèce,  comme  toutes  celles  du  genre  Metroxylon,  est  ori- 
ginaire de  la  région  indo-malaise  ;  presque  tout  le  Sagou  consommé 
dans  le  monde  est  expédié  de  Singapore,  où  se  concentre  la  pro- 
duction de  Malacca,  de  Bornéo  et  de  Sumatra. 

Pour  obtenir  la  fécule  contenue  dans  la  moelle  de  la  tige,  il  est 
nécessaire  d'abattre  l'arbre;  on  choisit  a  cet  effet  Y  époque  qui  pré- 
cède la  floraison  ;  c'est  à  ce  moment  que  les  réserves  amylacées 
accumulées  pour  la  production  des  fleurs  et  des  fruits  sont  le  plus 


Fig.  4  fi.  —  Amidon  de  Sagou.  350  d. 


abondantes.  L'approche  de  la  floraison  s'annonce  par  le  blanchisse- 
ment  des  pétioles  et  la  chute  de  leurs  piquants. 

Le  stipe  est  alors  coupé  à  la  base,  puis  débité  en  tronçons  d'au 
moins  un  mètre  de  long  ;  on  fend  ces  tronçons  dans  le  sens  de  la 
longueur  et  on  arrache  la  moelle  sous  forme  de  lanières  qui  sont 
ensuite  réduites  en  menus  fragments,  au  moyen  d'un  ràpage.  On 
pétrit  ces  fragments  avec  de  l'eau  de  manière  à  constituer  une  pâte, 
que  l'on  malaxe  pour  dégager  l'amidon  des  cellules.  On  filtre  sur  un 
tamis  fin,  qui  retient  les  débris  cellulaires,  tandis  que  l'amidon  est 
entraîné  par  l'eau. 

On  laisse  déposer  1  eau  recueillie,  afin  de  permettre  à  l'amidon 
de  se  rassembler;  on  décante,  on  lave  la  fécule,  puis  on  la  fait 
sécher;  on  obtient  ainsi  la  fécule  de  sagou. 

Celle-ci  n'est  pas  présentée  généralement  dans  le  commerce  à 
l'état  de  poudre  fine;  lorsqu'elle  est  encore  humide,  elle  est  soumise 


1  I  ï  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

à  un  chauffage  modéré  qui  agglutine  l'amidon  en  granules  ;  c'est  le 
Sagou  perlé. 

La  fécule  pure  se  présente  en  grains  de  grosseur  irrégulière,  avec 
des  formes  variables  suivant  qu'ils  étaient  isolés  ou  agglomérés  dans 
la  moelle;  les  grains  composés  intacts  y  sont  rares. 

Les  grains  simples  ont  d'une  manière  assez  constante  une  forme 
en  olive,  avec  une  longueur  moyenne  de  45  ;;.  ;  les  dimensions 
extrêmes  sont  de  10  à  6o  [a,  mais  les  grains  qui  les  présentent 
sont  assez  rares. 

Les  grains  agglomérés  sont  souvent  composés  d'un  grain  volu- 
mineux et  de  deux  ou  trois  granules  beaucoup  plus  petits;  lorsque 
les  granules  se  détachent  il  reste  alors  de  gros  grains  à  peu  près 
ovoïdes,  mais  tronqués  par  quelques  petites  faces  planes. 

Le  hile  est  punctiforme  et  un  peu  excentrique,  mais  rarement 
visible;  les  stries  non  parallèles,  à  courbure  accentuée  sont  très 
nettes  dans  l'eau,  mais  beaucoup  moins  dans  la  glycérine. 

L'examen  en  lumière  polarisée  révèle  souvent  la  complexité  des 
grains  ;  tel  grain  qui  semblait  simple  montre  plusieurs  croisements 
de  plages  sombres,  indices  de  la  présence  de  plusieurs  noyaux. 

Dans  les  Sagous  impurs,  l'amidon  est  accompagné  de  cellules 
remplies  de  réserves,  de  poils,  de  cristaux  d'oxalatede  calcium,  etc. 
Dans  le  Sagou  perlé,  l'action  de  la  chaleur  a  déformé  les  grains 
d'amidon  et  modifié  leurs  caractères  ;  lé  hile  en  particulier  est 
exagéré,  crevassé  et  prend  la  forme  d'une  étoile. 

Les  vapeurs  d'iode  colorent  la  fécule  sèche  en  jaune  paille  et  la 
fécule  humide  en  havane  clair.  L'action  de  la  potasse  est  très  spé- 
ciale. Lorsqu'on  emploie  la  solution  n°  1,  les  grains  gonflés 
prennent  des  aspects  étranges,  qui  paraissent  en  rapport  avec  leur 
complexité.  De  la  grande  variété  des  formes  on  peut  dégager  le 
type  suivant  :  une  fente  en  étoile  se  creuse  au  centre  du  grain, 
qu'elle  sépare  en  segments  inégaux  :  les  zones  extérieures  résistent 
un  peu.  puis  laissent  sortir  comme  des  hernies  de  petites  sphères 
ou  des  hémisphères  plus  ou  moins  rayonnes  et  correspondant, 
semble-t-il,  à  des  noyaux  de  formation  à  1  intérieur  du  grain,  si 
bien  qu'un  grain  simple  apparaît  alors  comme  composé  ;  la  solution 
n°  2  produit  le  même  effet,  mais  plus  lentement;  les  solutions 
dos  .'!  et  \  ont  peu  d'action  '  (PI.  et  J.  . 

i.  Ces  caractères  1res  [spéciaux  ont  été  observés  sur  un  échantillon  de  fécule  de 
Metroxylon,  donl  l'origine  spécifique  n'a  p;«s  été  précisée. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  115 

D'autres  espèces  de  Metroxylon  sont  également  utilisées  pour  la 
préparation  des  sagous;  il  faut  citer  principalement  le  M.  Sagu 
Rottb.  '  exploité  à  Malacca  et  en  Malaisie,  le  M.  Iseve  Mart.  exploité 
au  Siam. 

Parmi  les  Palmiers  les  plus  employés  pour  l'obtention  de  fécules 
similaires,  nous  devons  signaler  surtout  le  Borassus  flahellifor- 
mis  L.,  répandu  de  la  Sénégambie  jusqu'aux  îles  de  la  Sonde,  en 
passant  par  l'Asie  méridionale,  X Arenga  saccharifera  Lab.,  le  Car- 
yota  urens  L.  de  l'Indo-Malaisie,  etc. 

Les  fécules  de  Palmiers  se  rapprochent  beaucoup  pur  leurs 
caractères  du  Sagou  véritable  ;  on  ne  peut  guère  les  confondre 
qu'entre  elles.  Elles  se  distinguent  en  général  par  la  grosse  taille 
des  grains,  par  leur  variété  de  forme,  leur  complexité  d'organisa- 
tion qui  se  manifeste  surtout  à  l'examen  en  lumière  polarisée, 
Y  action  énergique  de  la  potasse,  etc. 

b)  Fécule  de  Cycas. 

Les  fécules  des  Cycadées  sont  fréquemment  désignées  sous  le 
nom  de  Sagous  ;  en  réalité  leurs  propriétés  rappellent  beaucoup 
plus  l'amidon  de  manioc  que  ceux  retirés  des  Palmiers. 

Les  Cycadées  sont  des  plantes  gymnospermes,  à  port  de  pal- 
miers; on  utilise  principalement  pour  l'extraction  de  la  fécule  les 
Cycas  qui  appartiennent  à  l'Asie  tropicale  et  à  l'Océanie,  les  Zamia 
qui  sont  américains  et  les  Encephalartos  qui  sont  africains. 

Nous  ne  nous  occuperons  ici  que  des  Cycas  qui  sont  les  plantes 
de  la  famille  le  plus  fréquemment  exploitées  ;  on  en  utilise  surtout 
deux  espèces,  le  C.  révolu  ta  L.  du  Japon  et  le  C.  circinalis  L.  des 
Indes  orientales,  dont  on  extrait  la    fécule  aux  Moluques. 

L'amidon  est  généralement  retiré  de  la  moelle  de  la  tige,  comme 
chez  'les  Palmiers  ;  mais  l'endosperme  de  la  graine  en  renferme 
également  et,  dans  une  exploitation  rationnelle,  on  devrait  se  con- 
tenter de  l'amidon  des  graines,  car  on  obtiendrait  ainsi  un  rende- 
ment annuel  à  peu  près  constant,  très  rémunérateur,  tout  en  évi- 
tant de  sacrifier  les  arbres. 

L'amidon  de  Cycas  monti'e  très  fréquemment  la  forme  en  cloche, 
tronquée  par  une  ou  plusieurs   faces   planes  ;  ce  sont  là  des  grains 


1.  C'est  le  Sagus  inermis  Roxb.  dont  le  nom  spécifique  rappelle  que  les  pétioles  ne 
sont  pas  épineux,  à  l'inverse  de  ce  qui  a  lieu  chez  l'espèce  précédente. 


116 


ÉTUDES    ET    MEMOIRES 


qui  étaient  associés  en  principe  à  létat  de  grains  composés;  on  en 
trouve  d'ailleurs  quelques-uns  qui  sont  encore  réunis.  La  forme  en 
calotte  de  sphère,  très  répandue  également,  se  traduit  presque  tou- 
jours dans  les  préparations  par  un  contour  circulaire.  Le  diamètre 
moyen  des  grains  est  de  20  \x.  Le  hile  est  punctiforme  ou  étoile 
avec  des  branches  peu  nombreuses;  on  l'aperçoit  facilement  vers  le 
centre  des  yrains;  les  stries  sont  généralement  nettes  et  forment 
des  cercles  concentriques  piesque  parfaits  autour  du  hile. 

L'amidon    est    souvent     accompagné    de    volumineux     cristaux 
d  oxalate,  presque  toujours^mâclés. 


Fig.  46.  —  Amidon  de  Cycas.  350  d. 


Les  vapeurs  d'iode  donnent  avec  la  fécule  sèche  une  teinte 
crème,  paille  ou  chamois,  avec  la  fécule  humide  du  violet  rose  ou 
du  violet  mauve.  Pour  obtenir  une  attaque  intense,  il  faut  recourir 
à  la  dissolution  potassique  C  ;  la  solution  B  attaque  encore  peu 
l'amidon  de  Cycas,  alors  que  celui  de  Manioc  est  fortement  atteint 
et  c'est  là  un  excellent  caractère  différentiel  entre  les  deux  fécules 
PI.  et  .!.,. 

C.    Falsification    des   FÉCULES. 


On  falsifie  les  fécules  de  diverses  façons. 

Tantôt  on  ajoute  à  une  fécule  donnée  une  certaine  proportion  d'une 
autre  fécule  de  moindre  valeur. 

Ce  mode  de  falsification  peut  être  décelé  par  un  examen  micro- 
scopique, en  se  basant  sur  les  caractères  morphologiques  connus 
des  amidons.  Le  diagnostic  sera  relativement  facile  si  la  propor- 
tion de  fécule  étrangère  est  assez  considérable  et  si  les  amidons 
mélangés  appartiennent  à  des  types  assez  éloignés.  L'action  de  la 


COURS   DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  I  I  7 

potasse  pourra  aussi  souvent  donner  des  indications  utiles,  en 
comparant  son  action  sur  les  divers  types  de  grains  constituants  du 
mélange. 

C'est  pour  de  pareilles  recherches  qu'il  est  utile  de  se  constituer 
une  clef  dichotomique  de  détermination  des  principaux  amidons  et 
d'en  connaître  à  fond  le  maniement. 

On  peut  faciliter  l'étude  des  mélanges  de  fécules  par  le  procédé 
suivant,  basé  sur  la  différence  de  densité  des  divers  amidons  :  on 
met  la  fécule  supposée  fraudée  dans  un  tube  à  essai  et  on  l'agite 
énergiquement  avec  de  l'eau  ;  puis  on  laisse  l'amidon  se  déposer. 
L'amidon  le  plus  lourd  se  précipite  d'abord,  le  plus  léger  en  der- 
nier ;  on  obtient  de  cette  façon  une  séparation  approximative.  Une 
série  de  préparations  effectuées  avec  les  diverses  couches  du  dépôt 
permettra  de  déterminer  plus  facilement  les  éléments  du  mélange. 

Tantôt,  et  plus  souvent,  on  falsifie  les  fécules  par  addition  de 
matières  minérales  destinées  à  leur  donner  du  poids.  On  utilise 
alors  de  préférence  des  matières  lourdes  :  sulfate  de  baryum,  sul- 
fate de  calcium,  carbonate  de  calcium,  silicates,  argiles,  etc. 

Ces  matières  sont  faciles  à  discerner  à  l'examen  microscopique 
et  se  sépareront  assez  nettement  lorsqu'on  aura  recours  au  procédé 
de  stratification. 

Il  est  bon  enfin  de  traiter  une  partie  de  fécule  par  l'eau,  dans  le 
cas  où  on  aurait  ajouté  des  substances  solubles,  et  de  procéder  sur 
la  dissolution  à  une  analyse  minérale  sommaire. 

(A  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  h  la  Sorbonne, 

Professeur  à  VEcole  supérieure 

d'Agriculture  coloniale. 


L'AGRICULTURE   EN  GUINÉE   FRANÇAISE 
PENDANT    L'ANNÉE     1908 


PRODUITS    NATURELS 


Caoutchouc. 


La  crise  dont  le  commerce  du  caoutchouc  a  souffert  au  début  de 
190tS  n'est  pas  restée  sans  influence  sur  la  production  agricole.  A 
certains  moments,  les  prix  sont  tombés  si  bas  que  les  indigènes  se 
sont  abstenus  de  porter  le  caoutchouc  sur  le  marché,  et  même  de  le 
récolter,  puis  la  reprise  des  cours  en  novembre  a  déterminé  la 
descente  de  nombreuses  caravanes  vers  les  centres  de  traite.  En 
définitive,  l'exportation  totale  est  restée  sensiblement  la  même 
qu'en    1907,    mais    la    valeur   moyenne   de   la  gomme   a    diminué. 

La  fraude  par  interposition  de  pierres  entre  les  lanières  de 
caoutchouc  avait  réapparu  vers  la  fin  de  l'année.  L'application 
rigoureuse  des  arrêtés  de  1905  a  permis  d'empêcher  le  développe- 
ment de  ces  procédés  malhonnêtes. 

Gommier  copal. 

Les  gommiers  ne  se  trouvent  plus  qu'en  bouquets  isolés,  ves- 
tiges des  forêts  jadis  plus  importantes,  sur  les  pentes  et  dans  les 
gorges  des  montagnes,  des  cercles  de  la  Mellacorée,  du  Rio-Pongo, 
de  Dubréka.  du  Rio-Nunez,  et  dans  certaines  provinces  des  Timbis. 
Tous  sont  exploités  d'une  façon  abusive  et  nombre  d'arbres  ne 
produisent  plus  autant  qu'autrefois.  La  régénération  des  forêts 
sérail  cependant  chose  facile,  si  les  indigènes  évitaient  de  brûler 
La  brousse  et  de  faire  des  cultures  dans  leur  voisinage?  Les  fruits 
nombreux  et  légers  sont,  en  effet,  facilement  disséminés  par  les 
eaux  courantes  el  par  le  vent. 


i.  Extrait  du  rapport   d'ensemble  annuel  de  l'Afrique  occidentale  française  pour 
l'année  1908 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  119 

La  gomme,  malgré  sa  lente  croissance,  est  appelée  à  jouer  un 
rôle  important  dans  les  reboisements,  notamment  des  montagnes 
escarpées  qui  dominent  les  plaines  basses  du  littoral.  Le  gommier 
préfère  nettement  les  ravins  humides  exposés  aux  pluies  abondantes, 
nombreux  sur  ces  hauteurs. 

La  gomme  copal  est  un  produit  riche  qui  s'est  pavé  jusqu'à 
5  fr.  50  le  kilogramme.  En  1908,  la  crise  commerciale  ne  l'a  pas 
épargnée,  les  cours  sont  tombés  à  1  fr.  50,  mais  sont  remontés  à 
3  fr.  en  fin  d'année.  La  qualité  du  produit  est  malheureusement 
très  variable  par  suite  de  la  cueillette  prématurée  des  boules  sur 
les  arbres  sécréteurs.  Les  sortes  supérieures  sont  composées  de 
boules  grosses,  limpides,  dures  et  sèches,  n'arrivant  à  point  que 
quatre  à  cinq  mois  après  les  saignées,  c'est-à-dire  en  mars,  avril. 

Palmier  à  huile. 

Il  constitue  une  des  principales  richesses  des  provinces  littorales, 
mais  n'est  abondant  que  dans  les  districts  hagas  et  nalous.  Ailleurs 
on  rencontre  des  peuplements  importants  dans  le  Kissi-Sud,  les 
pays  cognaguis  et  dans  certaines  provinces  Soussou,  le  Téné,  le 
Labaya,  le  Barign,  où  malheureusement  le  manque  de  moyens  de 
transports  économiques  n'a  pas  encore  permis  l'utilisation  des 
palmistes. 

L'exportation  de  l'huile  tend  à  croître,  tandis  que  celle  des 
amandes  a  fléchi  de  plus  de  300  tonnes.  Cette  diminution  n'est  que 
passagère  et  tient  à  des  causes  spéciales,  telles  qu'irrégularité  dans 
les  envois  et  retards  dans  la  récolte.  La  production  des  palmistes 
en  effet,  ne  cesse  de  croître.  Les  indigènes  ne  font  pas  comme  au 
Dahomey  des  plantations  proprement  dites,  mais  déjeunes  peuple- 
ments semi-naturels,  au  Coba  surtout,  entrant  constamment  en 
rapport. 

PRODUIT    DES    CULTURES 

Riz. 

La  culture  du  riz  ne  cesse  de  prendre  de  l'importance  sur  le 
littoral  et  dans  la  vallée  du  Niger.  Le  paddy  est  produit  en  abon- 
dance, mais  l'écoulement  en  devient  difficile  à  la  côte  surtout,  le 
riz  net  trouve  au  contraire  un  placement  assuré. 


1:20  études  1:1   mémoires 

A  Konakry.  le  commerce  délaisse  le  riz  des  montagnes  et 
n'achète  que  le  riz  blanc  aquatique,  plus  facile  à  décortiquer.  Les 
sortes  courantes  du  Samo  et  du  Bramayah  se  payaient  à  la  récolte 
3  fr.  75  le  boisseau  de  paddy  et  10  fr.  celui  de  cargo  rendu  en 
magasin.  Dans  ces  conditions,  le  riz  net  revient  à  227  fr.  la  tonne 
et  peut  affronter  les  adjudications  où  les  meilleurs  prix  ont  été  de 
270  fr.  Malheureusement  les  quantités  disponibles  ne  répondent  pas 
aux  besoins  ;  d'où  la  nécessité  d'augmenter  la  production  par  la 
décortication  économique  et  rapide  au  moyen  des  procédés  méca- 
niques. Gela  nécessitera  un  choix  judicieux  des  variétés  à  cultiver, 
qui  toutes  ne  présentent  pas  les  mêmes  facilités  de  traitement.  Le 
prix  de  ce  dernier  doit  être  en  effet  aussi  bas  que  possible  pour 
permettre  de  donner  une  rémunération  suffisante  aux  producteurs 
du  riz  paille. 

En  haute  Guinée,  le  riz  aquatique  est  semé  sur  les  berges  des 
rivières,  à  la  limite  atteinte  par  les  hautes  eaux.  La  variabilité  des 
crues  compromet  souvent  les  récoltes,  l'inondation  étant  tantôt 
trop  forte,  tantôt  insuffisante. 

Sur  le  littoral,  les  immenses  plaines  submergées  en  hivernage 
ne  sont  pas  soumises  aux  inondations  brusques,  l'excès  d'eau 
s'écoulant  facilement.  Il  s'ensuit  une  plus  grande  régularité  des 
récoltes.  L'abondance  des  pluies  est  au  contraire  éminemment 
favorable  à  le  végétation  du  riz  qui  trouve  sur  la  côte  de  Guinée 
son  climat  de  prédilection. 

Mit. 

Le  mil,  céréale  soudanaise,  exige  moins  d'humidité  que  le  riz, 
mais  ne  présente  pas  le  même  intérêt.  Il  est  sujet  à  des  maladies 
qui  compromettent  les  récoltes,  et  s'il  est  apprécié  comme  aliment 
par  les  indigènes,  il  est  délaissé  par  l'exportation.  Les  charançons 
occasionnent  de  grosses  pertes  pendant  le  transport  et  la  distillerie 
lui  préfère  les  riz  gluants  et  le  mais.  Le  mil  blanc  à  gros  grains. 
le  meilleur  pour  la  nourriture  des  animaux,  ne  se  rencontre  en 
quantité  appréciable  que  dans  la  haute  Guinée. 

Maïs. 

Le  maïs    paraît  plus   intéressant  comme    produit   d'exportation, 
malheureusement  la  colonie  n'en  produit  que   fort  peu.  Cependant 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  121 

il  ressort  d'essais  faits  à  Kincîia  et  à  Forécariah,  qu'on  peut  obtenir 
de  bonnes  récoltes  en  saison  sèche  dans  les  vallées  humides  et 
fertiles  des  nombreux  ruisseaux  de  basse  et  moyenne  Guinée.  Cer- 
taines variétés  arrivent  à  maturité  en  trois  mois;  de  sorte  qu'on 
peut  obtenir  deux  ou  trois  récoltes  sur  le  même  sol,  en  évitant  de 
faire  des  semis  en  juin,   juillet  et  août,  époque  des  grandes  pluies. 

Manioc. 

Le  manioc  n'a  jusqu'à  présent  donné  lieu  qu'à  un  commerce 
local,  d'une  certaine  importance,  au  voisinage  des  centres  peuplés. 
La  distillerie  et  la  féculetrie,  qui  l'utilisent  comme,  matière  première, 
pourraient  faire  appel  à  la  production  du  pays. 

Arachides 

L'un  des  faits  importants  de  l'année  est  la  reprise,  sur  de  vastes 
étendues,  de  la  culture  des  arachides  dans  les  cercles  côtiers. 
L'accroissement  de  l'exportation,  qui  est  passée  de  945  à  1.634 
tonnes,  est  une  conséquence  directe  de  la  crise  caoutchoutière.  Les 
commerçants  des  rivières  privés  d'un  des  principaux  produits  de 
négoce  ont  poussé  les  indigènes  à  faire  des  arachides  en  leur  avan- 
çant des  semences  ou  en  leur  concédant  des  crédits  remboursables 
en  grains  à  un  prix  minimum  convenu.  C'est  au  Nunez  principale- 
ment qu'on  a  eu  recours  à  ce  procédé. 

L'arachide  procure  en  outre  un  fret  de  retour  aux  bateaux  char- 
gés pour  la  Guinée  et  par  conséquent  la  possibilité  d'obtenir  des 
prix  de  transport  avantageux  dans  les  deux  sens.  Malheureuse- 
ment le  climat  très  humide  de  la  Guinée  ne  convient  pas  complè- 
tement à  cette  culture  ;  les  récoltes  renferment  souvent  des  cosses 
vides,  des  graines  moisies,  d'où  un  rendement  et  une  qualité  nota- 
blement inférieures  aux  produits  du  Sénégal. 

Sésames. 

Le  sésame  est  au  contraire  mieux  adapté  au  climat  guinéen,  et  Mar- 
seille qui  s'approvisionne  surtout  aux  Indes  est  pour  lui  un  débouché 
assuré.  L'exportation  totale  de  la  colonie  est  dès  maintenant  diri- 
gée vers  ce  port.  Le  sésame  est  généralement  semé  en  mélange 
avec  le  riz  de  montagne.  Des  semis  purs,  effectués  dans  le  Som- 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  [.—  N°  95.  9 


122  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

bouya,  avec  des  graines  avancées  par  une  maison  de  commerce, 
n'ont  donné  aucun  résultat,  l'époque  du  semis  et  le  terrain  ayant 
été  mal  choisis.  Le  sésame  demande  à  être  semé  sur  des  terres 
riches  avant  les  grandes  pluies.  Ses  graines  et  ses  plants  fragiles 
sont  entraînés  facilement  par  les  eaux  de  ruissellement  ou  gênés 
dans  leur  croissance  par  la  végétation  plus  rapide  des  plantes 
adventices.  C'est  pour  éviter  de  tels  accidents  que  les  indigènes  le 
sèment  avec  le  riz  qui  pousse  et  s'enracine  plus  vite. 

Des  cultures  de  sésame  et  de  maïs  sont  préférables  au  mélange 
précédent. 

Colaticr. 

La  culture  du  colatier  entre  peu  à  peu  dans  les  mœurs  des  indi- 
gènes, qui  autrefois  se  bornaient  à  planter  quelques  noix  en  com- 
mémoration d'événements  familiaux.  Cette  tendance  est  surtout 
marquée  chez  les  populations  des  cercles  de  la  côte  où  le  cola  est 
une  source  de  gros  bénéfices. 

La  production  est  loin  de  suffire  aux  besoins  actuels  et  l'expor- 
tation est  infime  par  rapport  à  ce  qu'elle  pourrait  être.  Sierra- 
Leone  nous  fournit  un  grand  nombre  de  noix  dites  du  Samo/i  ;  les 
plus  estimées  proviennent  pour  les  trois  quarts  de  la  colonie  anglaise. 

Bananes.  —  Ananas. 

Les  colons  européens,  fixés  dans  la  banlieue  de  Konakry, 
s'occupent  seuls  des  cultures  fruitières  d'exportation.  Ils  délaissent 
un  peu  la  banane  pour  s'adonner  à  la  production  des  ananas  sélec- 
tionnés, qui  présentent  de  plus  grandes  facilités  d'expédition.  Le 
gros  obstacle  à  l'expédition  des  fruits  et,  spécialement  des 
bananes,  réside  en  effet  dans  la  pénurie  des  moyens  de  transports 
rapides  sur  la  métropole  et  le  manque  de  bateaux  convenablement 


aménages. 

SERVICE    DE    L'AGRICULTURE 

Plantations  de  caoutchouc. 

Les  plantations  de   Castilloa  et  Funtumia  de  Kindia,  de    Tabo- 
rina  et  Forécariah  ont  été  entretenues  et  augmentées,   mais  celles 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  123 

de  Boké   ont   beaucoup   souffert  de    la    suppression    de   la    station 
agricole. 

Il  existe  à  Kindia  : 

Castilloas  de  2  à  i  ans 4 .  100 

Funtumia 60 

Hévéa 100 

Ficus  de  Java 100 

Total.. 4.360 

Ces  arbres  plantés  sur  un  terrain  de  qualité  médiocre  et  complè- 
tement découvert  végètent  normalement.  Les  herbes  ont  été  cou- 
pées partout  et  en  certains  endroits,  le  sol  a  été  labouré  à  la  charrue 
entre  les  lignes  de  caoutchoutiers. 

Des  plantations  de  Tabouna,  détruites  par  un  incendie,  il  ne 
reste  plus  que  67  castilloas  et  22  hévéas.  Cet  accident  est  très 
regrettable,  car  la  vallée  fertile  de  Tabouna  convient  tout  particu- 
lièrement aux  entreprises  de  cette  nature. 

Le  transport  à  Benty  du  siège  de  la  station  de  Forécariah,  n'a 
pas  permis  d'étendre  beaucoup  les  plantations  entreprises  en  ce 
dernier  point.  Néanmoins  tous  les  castilloas  morts  ont  été  rempla- 
cés, et  de  nouveaux  arbres,  particulièrement  des  funtumias,  ont 
été  plantés  dans  le  courant  de  l'hivernage.  A  la  fin  de  l'année  on 
comptait  : 

Castilloas 2.200 

Funtumias 300 

Ficus  elastica  de  Java 50 

Certains  castilloas  de  semis  direct,  situés  dans  un  fond  de  vallée, 
présentent  un  aspect  tout  à  fait  remarquable  ;  âgés  de  10  mois,  ils 
atteignent  plus  de  2  mètres  de  hauteur. 

A  Benty,  il  n'est  guère  possible  d'entreprendre  de  grandes  plan- 
tations d'un  seul  tenant,  déplus,  le  sol,  très  léger,  et  se  desséchant 
assez  rapidement,  ne  convient  pas  à  toutes  les  essences  de  caout- 
chouc. 

Des  sentiers  de  2  mètres  de  large  ont  été  ouverts  dans  un  taillis 
qui  couvre  la  colline  à  la  sortie  du  village.  Sur  ces  voies  on  a  plan- 
té, à  six  mètres  de  distance,  des  ficus,  des  castilloas  et  des  funtu- 
mias. Jusqu'à  présent  ce  sont  les  ficus  qui  présentent  le  plus  bel 
aspect,  les  castilloas  doivent  leur  salut  à  l'ombrage  qui  les  pré- 
serve des  fortes  chaleurs. 


12i  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Ecoles  à  caoutchouc. 

Depuis  longtemps  l'administration  s'efforce  d'apprendre  aux  indi- 
gènes les  meilleurs  procédés  de  récolte  du  caoutchouc.  A  cet  effet, 
deux  écoles  ont  été  créées  à  Kankan  et  Dalaba. 

Pendant  la  période  d'instruction  dite  de  culture,  les  80  enfants 
qui  ont  fréquenté  l'école  de  Kankan,  en  séries  de  20  élèves,  ont  exé- 
cuté à  Rodiesoridougou,  sous  la  direction  de  leurs  moniteurs,  une 
plantation  de  53  hectares  contenant  150.000  lianes,  ce  qui  a  néces- 
sité 1 .250  kilogrammes  de  fruits  renfermant  environ  280.000  graines. 
De  retour  dans  leurs  villages,  les  enfants  y  ont  établi  de  petites 
plantations  comprenant  environ  2  à  300  lianes  et  représentant  un 
total  de  100  pieds  de  Landolphia  Heudelotii. 

D'octobre  à  décembre,  des  sections  de  20  élèves  furent  exercées 
à  la  récolte  du  caoutchouc.  Chaque  enfant  traitait  12  à  15  lianes  par 
jour,  et  recueillait  100  grammes  de  gomme.  Le  latex  était  coagulé 
sur  les  plaies  par  des  solutions  de  citron,  oseille  de  Guinée,  etc., 
en  fines  lanières  qui,  lavées  et  séchées,  étaient  pressées  dans  des 
moules  rectangulaires  de  0,35x0,15.  On  obtint  ainsi  des  plaquettes 
épaisses  d'un  demi-centimètre  que  le  commerce  accueillit  très  favo- 
rablement. 

L'école  de  Dalaba  n'a  pu  fonctionner  que  pendant  la  période  de 
récolte.  Le  procédé  des  préparations  du  caoutchouc  a  été  le  même 
qu'à  Kankan,  les  plaquettes  étaient  seulement  de  plus  petite  dimen- 
sion. 

Dans  lescercles,  les  administrateurs  s'efforcent  aussi  de  vulgari- 
ser le  mode  de  récolte  en  plaquettes. 

Plantations  de  cocotiers. 

Les  plantations  de  Victoria,  établies  en  11)07,  ont  été  presque  com- 
plètement détruites  par  les  termites  et  les  animaux  errants  au  début 
de  l'hivernage.  1.200  nouveaux  arbres  furent  mis  en  place  dans  les 
champs  de  culture  ;  ils  ont  mieux  résisté  que  les  précédents.  200 
cocotiers  environ,  plantés  dans  les  rues  de  Victoria,  végètent  norma- 
lement ;  il  en  est  de  même  à  Boké. 

Enfin  un  grand  nombre  de  noix  germées  ont  été  distribuées  dans 
les  villages  bagas  et  nalous. 

A  Sobané,  sur  les  quatre  plantations  établies   en    1007  deux  seu- 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  125 

lement  ont  donné  des  résultats  appréciables.  Ce  sont  celles  situées 
auprès  du  village  ou  dans  les  champs  cultivés  en  manioc  et  ara- 
chides. Ailleurs,  les  termites,  les  bœufs  et  les  biches  ont  causé 
quelques  dégâts.  Les  arbres  plantés  en  bordure  des  chemins,  et  dans 
les  cours  des  cases,  sont  généralement  vigoureux. 

Près  deô.OOO  noix  provenant  des  pépinières  créées  àBeffaen  1906, 
avaient  été  distribuées  à  une  vingtaine  de  village's  du  Rio  Pongo  ; 
ces  petites  plantations  sont  ordinairement  bien   entretenues. 

Les  cocotiers  de  Matakong  ont  été  partiellement  détruits  par  un 
incendie  et  par  les  termites.  Ces  insectes  ont  complètement  dévoré 
ceux  de  Cakoutelaye.  A  Benty  la  situation  est  meilleure,  la  plan- 
tation de  800  noix  est  en  bonne  voie  de  réussite. 

En  novembre,  22.000  nouvelles  noix  venant  comme  celles,  reçues 
en  1906  de  la  mission  catholique  de  Topo  au  Togo,  ont  été  réparties 
ainsi  qu'il  suit  pour  être  mises  en  pépinière. 

Benty  et  Mellacorée 17.000 

Ile  de  Loos  (pénitencier ) 2.000 

Bramayah  (Ouossou) 2.000 

Camayenne 700 

Konakrv 300 


Total 22.000 

Camayenne.  —  Le  petit  jardin  d'essais  est  maintenant  complè- 
tement planté. 

Les  Hévéas  hr^asiliensis,  et  les  Castilloas  elastica  donnent  de 
grandes  quantités  de  graines  qui  ont  été  réparties  entre  les  stations 
agricoles  et  des  sociétés  particulières  de  la  colonie  et  du  Cameroun. 
Les  Funtumias,  semés  en  190o,  ont  fleuri  mais  n'ont  pas  encore  grené. 

Les  Castilloas  et  les  Landolphias  sont  toujours  soumis  à  des  essais 
de  saignées  méthodiques. 

Une  vingtaine  de  cocotiers  sont  en  pleine  production.  Un  man- 
goustan et  deux  orangers  greffés  ont   donné  quelques  fruits. 

Les  mammea,  les  sapotilliers  et  les  manguiers  greffés  des  variétés 
Gouverneur,  Julie  et  Reine-Amélie,  produisent  normalement. 

Les  cultures  d'ananas  sélectionnés  sont  activement  poussées  en 
vue  de  la  production  des  rejets,  afin  de  donner  satisfaction,  dans  la 
mesure  du  possible,  aux  nombreuses   demandes  de  plants  adressées 


I2G  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

par  les    colons  de    la  banlieue.  Au   cours  de  l'année  1908,    il  a  été 
délivre1  les  quantités  suivantes  : 

Cayenne  à  feuilles  lisses 750 

Baronne  de  Rothschild 1 .400 

Comte  de  Paris 1 .430 

Abacaxi ...» 200 

3.780 

La  station  de  Benty  a  été  instituée  en  vue  de  l'introduction  du 
cocotier,  de  la  multiplication  du  colatier,  de  la  transformation  des 
terres  incultes  en  rizières,  de  l'étude  des  variétés  de  riz  indigène  et 
du  développement  de  la  culture  du  sésame  et  du  maïs.  Des  distri- 
butions de  semences  de  ces  dernières  plantes  ont  été  faites  par  les 
soins  du  service  dans  les  principaux  villages  de  la  Mellacorée. 

L'agent  qui  dirige  la  station  veille  également  à  l'entretien  des 
plantations  de   caoutchouc  de  Forécariah. 

Kindia.  -  -  Un  pénitencier  agricole  pour  enfants  a  été  installé  au 
jardin  d'essais  de  Kindia.  Il  comprend  actuellement  onze  détenus 
dont  trois  femmes,  qui  sont  employés  aux  travaux  de  la  station. 

La  vallée  d'un  petit  ruisseau,  qui  naît  dans  le  jardin,  a  été  partiel- 
lement transformée  en  rizières  établies  en  gradins,  atin  de  montrer 
aux  indigènes  ce  qu'il  est  possible  d'obtenir  par  l'aménagement  des 
eaux  dans  un  pays  peu  fertile. 

Dalaba.  —  La  mulasserie  de  Kindia  a  été  transférée  au  début  de 
l'année  en  plein  Fouta,  à  Dalaba  dans  le  cercle  de  Ditinn.  La  nou- 
velle ferme  d'élevage  est  située  sur  un  plateau  de  1.200  mètres  d'al- 
titude, qui  réunit  toutes  les  conditions  de  salubrité  nécessaires  à 
L'entretien  d'un  troupeau  améliorateur. 

Les  Foula  lis  possèdent  peu  de  juments,  et  ne  les  présentent  pas 
;i  la  monte  ;  il  a  donc  été  nécessaire  de  faire  venir  des  mulassières 
de  la  région  de  Bamako. 

Un  troupeau  de  bovidés  comprenant  Mi  tètes  permettra,  en  opé- 
rant par  sélection,  de  former  une  souche  amélioratrice  de  la  race 
locale. 

Une  école  à  caoutchouc  a  fonctionné  à  Dalaba  et  Ditinn  pendant 
les  trois  derniers  mois  de  Tannée. 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  127 

Kankan.  — La  station  agricole  de  Kankan,  créée  au  début  de  1905, 
a  joué  un  rôle  important  pour  la  diffusion  des  arbres  fruitiers  dans 
la  zone  soudanaise.  Dans  le  courant  de  Tannée,  diverses  plantes  et 
1.500  oolatiers  ont  été  distribués  ou  mis  en  pépinières  dans  plusieurs 
villages  du  cercle.  Le  riz,  le  mil,  les  arachides  ont  fait  l'objet  de 
nombreuses  études.  Enfin  l'école  à  caoutchouc  a  fonctionné  très 
régulièrement  pendant  les  deux  périodes  d'instruction. 

Zootechnie   générale. 

ÉLEVAGE 

Si  le  bétail  n'est  pas  encore  pour  l'indigène  de  la  Guinée  une 
source  de  profits  aussi  grande  que  l'on  serait  en  droit  de  le  souhaiter, 
il  n'en  constitue  pas  moins  un  capital  des  plus  importants  et  l'un 
des  critériums  des  plus  certains  de  la  richesse  individuelle. 

Le  dernier  recensement  accuse  un  chiffre  officiel  de  249.153  têtes 
de  gros  bétail,  dont  190.257  vaches  et  136.509  moutons  et  chèvres. 

Le  tableau  ci-contre  indique  la  répartition  par  cercles.  Ce  chiffre 
de  250.000  bovins  ne  représente  pas,  très  probablement,  la  valeur 
réelle  du  cheptel,  en  raison  des  difficultés  du  recensement  dans  les 
villages  éloignés  des  chefs-lieux,  et  l'on  peut  affirmer,  sans  crainte 
d'exagération,  que  350.000  bovidés  peuplent  à  l'heure  actuelle  le 
sol  de  la  colonie. 

La  région  la  plus  favorisée  est  le  Fouta-Djalon,  avec  les  cercles 
Timbo,  Ditinn,  Pita,  Labé  et  le  cercle  de  Kadé,  c'est-à-dire  ceux 
qui  sont  habités  par  les  Foulahs. 

Autour  de  ces  vastes  contrées  et  sous  l'influence  des  échanges 
commerciaux,  de  plus  en  plus  fréquents,  les  bovidés  ont  rayonné 
dans  toutes  les  directions  pour  peupler  les  diverses  régions  de  la 
Guinée. 

On  a  remarqué,  en  effet,  au  cours  de  ces  dernières  années,  et 
plus  encore  en  1908,  que  l'élevage,  autrefois  apanage  à  peu  près 
exclusif  des  Foulahs,  tend  à  se  diffuser  de  plus  en  plus  chez  les  deux 
autres  races  principales  de  la  colonie,  Sousous  et  Malinkés. 

En  haute  Guinée  notamment,  le  nombre  des  bœufs  a  doublé  en 
très  peu  de  temps,  non  point  seulement  par  suite  du  croît  des  trou- 
peaux préexistants,  mais  surtout  par  la  quantité  de  têtes  achetées 
aux  Foulahs.  On  trouve   ainsi  certains  villages  malinkés,    complè- 


428  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

tement  dépourvus  de  bétail  il  y  a  quelques  années  et  comptant  au- 
jourd'hui de  riches  troupeaux. 

De  même  en  moyenne  Guinée,  sur  les  rives  du  Konkoure,  où  se 
trouvent  d'importants  villages  dispersés  autour  de  Demokoulina, 
les  Soussous  de  ce  pays,  imitant  en  cela  ceux  de  Mellacorée, 
possèdent  maintenant  un  nombre  appréciable  d'animaux,  et  sont 
vivement   encouragés  dans  cette  voie  par  l'administration. 

Cette  diffusion  du  bétail,  si  marquée  cette  année,  est  un  des  faits 
des  plus  heureux  pour  l'avenir  de  l'élevage  en  Guinée.  Si  les  Ma- 
linkés  et  Soussous  n'ont  pas  autant  que  le  Foulah  l'expérience  em- 
pirique de  l'élevage,  considéré  dans  sa  plus  grande  simplicité,  les 
premiers  sont  par  contre  plus  travailleurs  et  plus  faciles  à  conduire, 
les  seconds  plus  mercantiles  que  les  Foulahs.  Aussi  nous  sera-t-il 
possible  d'agir  plus  rapidement  sur  ces  populations  pour  obtenir 
une  amélioration  de  la  race  bovine. 

Exploitation  des  produits  de  Vélevage. 

Le  commerce  du  bétail,  sans  avoir  encore  une  importance  en 
rapport  avec  sa  densité  en  Guinée,  se  développe  cependant  chaque 
jour  davantage,  et  cette  progression  constante  des  transactions 
s'observe  déjà  depuis  quelques  années.  Jamais  il  n'avait  eu  l'inten- 
sité que  l'on  a  observée  en  1908. 

Il  s'est  même  produit  à  un  moment  donné,  un  certain  encombre- 
ment des  marchés,  l'offre  dépassant  la  demande. 

C'est  au  moment  de  la  perception  de  l'impôt  que  cette  baisse 
malheureuse  apparut  et  sa  seule  cause  tenait  à  la  forte  crise  qui 
sévit  sur  le  caoutchouc  au  début  de  l'année. 

Cette  sorte  de  crise  ne  fut  d'ailleurs  que  passagère  et  peut-être 
aura-t-elle  pour  l'avenir  économique  des  populations,  d'heureuses 
conséquences. 

Les  indigènes  ont  eu  ainsi  l'indication  précise  de  faire  à  l'agri- 
culture et  à  l'élevage  rationnel  une  part  plus  large  dans  leurs  préoc- 
cupations. 

Le  Foulah  est  encore  trop  enclin  à  ne  vendre  son  bétail  qu'au 
moment  où  il  y  est  obligé,  et  ce  sentiment  est  le  plus  grand  ennemi 
de  l'amélioration  aussi  bien  en  Guinée  que  partout  ailleurs.  Il  ne 
prévoit  pas  assez  et  ne  prend  aucune  précaution  pour  vendre  au 
moment  favorable   des  animaux  bien   préparés. 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  129 

Les  principaux  marchés  de  la  colonie  ont  donc  présenté  une  grande 
animation  par  rapport  aux  années  précédentes.  Kindia  fut  encore  le 
centre  principal  du  commerce  tout  désigné  par  sa  situation  très  avan- 
tageuse, au  débouché  de  la  route  venant  du  Labé  par  le  Magi  et 
Demokoulina,  de  celle  du  Kebou  et  alimenté  en  outre  par  toute  la 
rive  gauche  du  Konkoure  où  vit  une  belle  population  bovine.  C'est 
à  Kindia,  sans  contredit,  que  l'acheteur  trouve  les  bêtes  les  plus 
amples  à  des  prix  divers  selon  la  saison.  Des  bœufs  adultes  de  six 
ans,  au  moins,  et  pesant  250  à  300  kilogr.,  ne  se  payaient  pas  plus 
de  40  à  50  fr.  en  juillet  dernier,  tandis  qu'ils  valaient  en  novembre  de 
80  à  120  fr.  Des  bouchers  sierra-léonais  vont  eux-mêmes  acheter  à 
Kindia,  qui  fournit  aussi  en  partie  à  la  consommation   de  Konakry. 

A  Konakry  même,  le  commerce  du  bétail  est  plutôt  faible.  Les 
bouchers  font  venir  la  quantité  qui  leur  est  strictement  nécessaire,  et 
quelques  têtes  sont  achetées  soit  par  les  navires  de  passage,  soit 
par  des  commerçants  qui  les  expédient  par  mer  à  Sierra-Leone.  Au 
moment  de  l'encombrement  du  marché  de  Kindia,  les  prix  étaient 
si  faibles  que  nombre  d  indigènes  n'hésitaient  pas  à  conduire  leurs 
animaux  par  la  route,  pour  les  vendre  un  peu  plus  cher,  à  Konakry. 
Les  cours  sont  plus  élevés  d'un  cinquième  environ  à  Konakry 
qu'à  Kindia.  Pendant  l'année,  le  chemin  de  fer  a  transporté  -21 H 
bœufs  dont  205  viennent  de  Kindia  et  8  de  Sougueta. 

A  Mamou,  depuis  la  création  de  la  nouvelle  ville,  s'est  constitué 
un  marché  très  important,  qui  distrait  de  Kindia  une  partie  des  bœufs 
de  Magi  et  du  Labé  ;  il  est  alimenté  surtout  par  le  Timbo  et  Ditinn. 
Dans  ces  deux  derniers  cercles  la  pénétration  agricole  a  fait  des 
progrès  sensibles  et  lélevage  en  a  profité  si  bien  que  le  commerce 
du  bétail  a  pris  une  grande  extension.  Mamou  pourvoit  à  la  con- 
sommation locale  et  il  s'y  est  créé,  en  outre,  un  mouvement  d'ex- 
portation assez  prononcé  sur  Sierra-Leone. 

D'autres  marchés  de  seconde  ligne  existent  dans  tous  les  grands 
centres  de  traite  et  dans  les  agglomérations  indigènes  importantes, 
tels  que  Labé.  Boké,  Victoria,  Dubreka,  Boffa,  Sougueta,  Kade, 
Demokoulina,  etc..  en  basse  et  moyenne  Guinée.  En  haute  Guinée 
le  commerce  du  bétail  s'effectue  àKankan,  Siguiri,  Kouroussa,  avec 
ce  caractère  spécial  que  le  bétail  indigène  est  surtout  exporté, 
tandis  que  la  consommation  locale  utilise  de  préférence  des  bœufs  à 
bosses  importés  parles  Maures  pendant  la  saison  sèche. 


130  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Exportation  du  bétail. 

L'exportation  du  bétail  a  été  particulièrement  prononcée  puisque 
9.795  bœufs  ont  été  contrôlés  à  la  sortie,  soit  une  augmentation  de 
2.71G  sur  le  total  de  Tannée  précédente  et  4.053  sur  celui  de 
1906. 

Cette  progression  constante,  indice  d'une  lente  mais  sûre  évolu- 
lution  de  l'indigène  vers  des  considérations  pratiques,  constitue  un 
augure  des  plus  favorables  pour  l'avenir  de  l'élevage  dans  la 
colonie. 

La  Guinée  se  trouvant  dans  une  situation  des  plus  avantageuses 
par  rapport  à  sa  voisine  immédiate,  Sierra-Leone,  c'est  vers  la 
colonie  anglaise  que  s'écoulent  en  grande  partie  les  animaux 
exportés,  c'est-à-dire  les  trois  quarts  exactement  ;  le  quart  restant 
entre  à  Libéria,  une  part  infime  étant  destinée  aux  colonies  du  Sud 
si  mal  partagées,  la  Côte  d'Ivoire  et  le  Gabon. 

Le  nombre  des  entrées  à  Sierra-Leone  est  en  réalité  beaucoup 
plus  grand  que  ne  l'indiquent  les  statistiques  de  la  douane,  car 
beaucoup  d'animaux  échappent  à  la  déclaration,  simple  formalité 
cependant.  En  1906,  on  pouvait  les  estimer  à  3.000  et  il  en  est  à 
peu  près  de  même  aujourd'hui. 

Une  augmentation  analogue  se  constate  sur  l'exportation  des 
moutons;  de  1.500  en  1906,  le  chiffre  de  ces  animaux  atteint 
cette  année  i.06i  ;  or  la  Guinée  n'est  pas  encore  un  pays  d'élevage 
de  moutons. 

D'autre  part,  les  commerçants  se  refusent  encore  à  créer  sur  les 
colonies  françaises  du  Sud,  une  exportation  qui  semble  cependant 
à  première  vue,  devoir  être  avantageuse  à  cause  des  difficultés  que 
présente  un  ravitaillement  régulier.  Cette  opération  ne  sera  possible 
qu'au  moment  où  l'indigène  trafiquera  d'une  façon  continue  de  son 
bétail. 

Utilisation  des  produits  de  Vélevage. 

Parmi  les  produits  d'origine  animale  faisant  l'objet  d'un  commerce 
sérieux,  les  peaux  brutes  de  bœuf  occupent  une  place  prépondé- 
rante sur  le  marché. 

La  quantité  de  peaux  exportées  chaque   année  par    Konakry  n'a 
guère  varié  depuis  1906  ;  elle  atteignait  à  cette    date   le    poids    de. 
3311.001)    kilogr.;  en  1907,  394.690  kilogr.  ;  elle  est  ramenée    cette 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  131 

année  à  342.306  kilogr.,  ce  qui  représente  environ  68.500  peaux 
brutes,  valant  600.000  fr. 

Les  cuirs  de  la  Guinée  sont  toujours  très  demandés  sur  les 
marchés  européens  ;  le  port  principal  de  destination  est  Hambourg-; 
viennent  ensuite  Marseille,  le  Havre  et  Liverpool. 

Si  Ton  ajoute  à  ce  chiffre  celui  des  peaux  conservées  par  les  indi- 
gènes pour  leur  utilité  personnelle,  soit  12.000  environ,  on  arrive 
au  total  de  80.000  bœufs  consommés  dans  la  colonie. 

Quant  à  la  consommation  de  mouton,  de  beaucoup  inférieure  à 
celle  du  bœuf,  on  peut  l'évaluer  sans  exagération  a  20.000  bêtes 
environ. 

Le  mouvement  commercial  du  bétail  en  Guinée  représente  donc 
un  capital  très  appréciable  de  plus  de  8  millions  de  francs  ainsi  que 
Ton  s'en  rendra  compte  par  l'examen  du  tableau  suivant  : 

Bœufs  consommés  en  Guinée 80 .  000  valant  6 .  400 .  000 

Bœufs  exportés 12.000  960.000 

Moutons  consommés  et  exportés. .  25.000  250.000 

Cuirs  exportés 68.500  748.000 

Totaux 185.500  8.358.000 

Lait. 

Le  lait  est  seulement  utilisé  par  l'indigène  pour  son  alimentation 
après  en  avoir  retiré  tout  le  beurre.  La  vache  est  une  très  petite 
laitière  et  donne  à  peine  deux  litres  de  lait  en  pleine  lactation.  Ce 
lait  est  par  contre  très  riche  en  matières  grasses.  Les  femmes, 
plus  spécialement  chargées  du  soin  de  la  traite,  ne  laissent  bientôt 
au  jeune  qu'une  faible  portion  de  la  sécrétion  mammaire,  c'est 
d'ailleurs  une  des  causes  qui  rend  la  race  aussi  tardive.  Le  prix  du 
litre  de  lait  varie  d'un  point  à  un  autre  ;  de  25  centimes  dans  les 
grands  centres  de    l'élevage,  à  1  fr.  dans  les  pays  moins  favorisés. 

Des  autres  produits  animaux,  la  cire  a  fait  l'objet  d'un  commerce 
plus  important  qu'auparavant;  en  basse  Guinée  surtout,  au  moment 
de  la  crise  du  caoutchouc  ;  34.952  kilogr.  valant  93.011  fr.  ont  été 
exportés  dans  le  courant  de  l'année  contre  22.380  kilogr.  en    1907. 


132  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

VIANDES     ET    ABATTOIR 

Nous  avons  vu  que  80.000  bœufs  environ  ont  été  consommés 
dans  la  colonie  pendant  l'année. 

La  qualité  de  viande  est  variable  selon  les  régions  et  les  condi- 
tions de  l'abatage.  On  peut  affirmer  cependant  que  la  viande  des 
animaux  en  bon  état  et  castrés,  tels  qu'ils  sont  généralement 
abattus  pour  la  consommation  des  Européens,  est  de  bonne  qualité. 
Le  prix  de  la  viande  est  variable  suivant  les  régions.  Elle  se  paie 
en  général  1  fr.  le  kilogr.  Cependant  elle  est  vendue  en  quelques 
endroits.  7o  centimes  et  même  50  centimes.  A  Conakry,  le  bœuf 
vaut  1  fr.  oO  le  kilo  en  moyenne,  les  morceaux  de  choix  (filet)  2  fr.oO, 
le  mouton  et  le  porc  2  fr.  oO.  A  signaler  que,  depuis  quelques  mois, 
un  commerçaut  a  pris  l'initiative  de  débiter  tous  les  samedis  de  la 
charcuterie  fraîche,  ce  qui  apporte  une  heureuse  diversion  dans  la 
consommation. 

En  haute  Guinée,  le  bœuf  fourni  pour  la  boucherie  pendant  toute 
la  saison  sèche,  de  novembre  à  juin,  est  le  bœuf  à  bosse  apporté 
en  convois  importants  par  les  Maures. 

Ces  animaux  sont  vendus  très  bon  marché  (de  30  à  50  fr.)  ;  ils 
sont  d'ailleurs  de  qualité  inférieure  aux  bœufs  indigènes  consommés 
pendant  l'hivernage  ;  beaucoup  d'entre  eux  sont  trypanosomés  et 
plus  souvent  parasités  que  les  animaux  du  pays,  parfois  même  les 
parasites  internes  déterminent  chez  eux  un  état  cachectique  les 
rendant  impropres  à  la  boucherie. 

Utilisation  pour  les  transports. 

Les  bœufs  ne  font  aucun  travail  chez  les  indigènes  qui  ne 
cherchent  pas  à  les  dresser  soit  au  portage,  soit  à  la  traction.  Dans  les 
jardins  d'essai  on  en  utilise  quelques-uns  pour  le  labour  et  le  trans- 
port des  matériaux.  Sur  les  chantiers  des  travaux  neufs  du  chemin 
de  fer,  quelques  paires  de  petite  taille  sont  soumises  à  un  dur 
service.  Dans  une  plantation  privée  de  la  haute  Guinée  il  existe  un 
troupeau  assez  important  de  bœufs  de  travail;  ils  sont  employés  à 
la  charrue  ou  attelés  à  des  charrettes,  concuremment  avec  les 
chevaux  et  les  mulets:  ils  y  rendent  de  grands  services.  Le  dressage 
du  bœuf  de  Guinée  est  plus  facile  à  condition  que  l'animal  soit  pris 
jeune;  malgré  sa  petite  taille,  il  tire  énergiquenient  de  Lourdes 
charges  à  un  pas  assez   rapide. 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  133 

Les  indigènes  emploient  l'âne  au  portage  dans  l'intérieur  et  plus 
particulièrement  en  haute  Guinée,  où  l'on  rencontre  souvent  des 
caravanes  composées  de  10  à  20  ânes.  Ces  animaux  indociles 
marchent  lentement  et  sont  toujours  très  lourdement  chargés.  La 
diffusion  du  mulet  dans  toute  la  colonie  permettrait  un  portage 
beaucoup  plus  rapide  et  pas  plus  onéreux. 

Amélioration  des  races  domestiques. 

Il  n'existe  pas  encore  de  haras  en  Guinée.  La  population  cheva- 
line n'est  pas  très  dense;  elle  compte  à  peine  3.000  représentants. 
Ces  chevaux  sont  pour  la  plupart  des  animaux  importés  du  Sénégal 
et  du  Soudan.  Cette  dégénérescence  s'accuse  très  vite  dès  les 
premiers  produits,  par  la  réduction  de  la  taille  et  du  format,  l'exa- 
gération des  défauts  des  ascendants,  l'affaiblissement  des  réflexes. 
La  descendance  se  poursuit  rarement  pendant  de  nombreuses  géné- 
rations et  l'ensemble  de  la  population  est  entièrement  renouvelée 
au  bout  de  quelques  années  par  les  importations  constantes. 

On  peut  distinguer  cependant  quelques  régions  d'élevage,  ou 
plutôt  d'agglomérations  chevalines.  La  plus  importante  est  celle  de 
Haute-Guinée,  avec  Siguiri  et  Beyla  comme  centres.  Les  animaux 
sont  en  majorité  originaires  du  Soudan  ;  il  existe  bien  quelques 
poulinières,  mais  de  fort  mauvaise  tenue  en  général,  ayant  donné 
des  produits  médiocres  et  sans  aucun  caractère;  la  taille  est  petite, 
la  tête  assez  volumineuse,  l'encolure  lourde,  la  poitrine  serrée,  les 
aplombs  défectueux,  le  rein  faible  et  l'arrière-main  étriquée  à 
croupe  avalée.  Les  indigènes  vont  se  remonter  dans  la  région  de 
Bamako  ou  bien  achètent  les  chevaux  amenés  par  les  Maures  ou 
les  Dioulas.  Plusieurs  raisons  s  opposent  à  ce  que  cet  élevage 
réussisse  en  Guinée  dans  l'état  actuel  des  choses;  L'une  des  prin- 
cipales est  l'extrême  dilïusion  des  trypanosomiases,  qui  déciment 
les  chevaux  pendant  et  après  l'hivernage.  Il  faut  aussi  accuser,  très 
probablement,  la  piroplasmose,  bien  qu'un  diagnostic  absolu  n'ait 
pu  être  posé  jusqu'à  ce  jour. 

D'autre  part,  l'indigène  n'applique,  le  plus  souvent,  aucun  des 
principes  les  plus  élémentaires  qui  devraient  le  guider  dans  cette 
voie.  Les  poulains  sont  montés  trop  tôt,  les  juments  saillies  trop 
jeunes  et  sans  beaucoup  de  soucis  de  l'amélioration,  par  des  étalons 
trop  souvent  défectueux.  Enfin  l'hygiène  alimentaire  n'existe  pas, 


134  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

les  chevaux  se  contentent  généralement  de  l'herbe  qu'ils  trouvent 
peu  ou  prou,  selon  la  saison.  C'est  seulement  dans  la  vallée  du  Niger 
que  les  indigènes  conservent,  pour  la  mauvaise  saison,  de  la  paille 
d'arachides.  Quant  au  mil,  ils  n'en  donnent  que  pendant  quelques 
mois.  L'habitation  est  insuffisante  et  mal  tenue  quand  elle  existe. 

L'expérience  montrera  si  la  thérapeutique  à  l'orpiment  contre  les 
trypanosomiases,  est  susceptible  de  rendre  des  services  dans  un  pays 
où  la  saison  des  pluies  est  longue  et  de  permettre  l'utilisation  d'un 
cheval  au  delà  de  deux  ou  trois  ans,  durée  moyenne  des  équidés 
importés. 

Fermes  d'élevage. 

La  station  agricole  de  Dalaba,  située  à  1.200  mètres  d'altitude,  est 
une  excellente  position  sanitaire  et  surtout  une  ferme  d'élevage.  Dès 
maintenant  on  y  poursuit  l'amélioration  du  bétail  indigène  par  la  sélec- 
tion. Pour  cela  on  y  envoya  un  troupeau  comprenant  :  18  génisses 
et  un  taureau  de  5  ans,  acheté  en  juillet  dernier  par  le  vétérinaire 
au  cours  d'une  tournée  dans  le  Fouta.  Ce  troupeau  est  entretenu 
dans  d'excellentes  conditions  ;  des  étables  ont  été  construites  et 
l'alimentation  de  ces  animaux  est  l'objet  de  soins  tout  particuliers. 
Du  foin  est  récolté  en  abondance  sur  le  plateau  pour  la  saison  sèche. 
Enfin  de  vastes  plantations  d'herbes  de  Para,  de  manioc,  de  patates 
fourniront  un  complément  de  rations  aqueuses. 

Des  bœufs  de  travail  achetés  dans  le  Fouta  ou  provenant  du  jardin 
d'essais  de  Camayenne,  ont  été  également  placés  à  la  ferme  ;  il  sera 
intéressant,  au  point  de  vue  agricole,  de  les  utiliser  au  labour  et  à 
tous  les  travaux  de  la  terre. 

Par  suite  de  la  création  de  Dalaba,  on  a  renoncé  à  l'élevage  à 
Camavenne  et  à  Kindia.  On  s'est  borné  à  conserver  dans  ces  deux 
stations  les  bœufs  nécessaires  au  travail,  et  des  vaches  fournissant 
du  lait  à  l'hôpital. 

L'introduction  de  chèvres  maltaises,  tentée  à  Kindia  en  1907,  n'a 
pas  réussi;  la  sécrétion  mammaire  a  vite  diminué  dans  de  grandes 
proportions  tout  en  restant  légèrement  supérieure  à  celle  des  chèvres 
indigènes,  mais  les  bêtes  sont  mortes  trypanosomées  les  unes  après 
les  autres  au  cours  de  1908. 

L'amélioration  du  bétail  a  été  le  sujet  de  nombreux  entretiens 
avec  les  indigènes  de  la  part  des  administrateurs  et  des  agents  des 
services  techniques.   La  castration  des  jeunes,    bien  souvent  préco- 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  135 

nisée,  se  généralise  de  plus  en  plus,  et  à  titre  de  démonstration,  un 
certain  nombre  d'opérations  de  ce  genre  ont  été  effectuées  par  le 
vétérinaire.  Aux  indigènes  assez  nombreux  qui  connaissent  mal  le 
procédé  par  martelage,  il  a  été  montré  la  grande  facilité  de  la  cas- 
tration à  l'aide  de  la  ligature  élastique,  pratiquement  présentée  par 
un  lien  convenablement  choisi  de  caoutchouc  brut  ;  les  opérés  ont 
très  bien  guéri. 

Le  point  le  plus  essentiel  et  le  plus  difficile  à  obtenir  est  d'amener 
l'indigène  à  saisir  la  corrélation  étroite  qui  existe  entre  la  culture 
du  sol  et  l'élevage,  son  apathie  et  ses  préjugés  ancestraux  sont  les 
plus  gros  obstacles  à  vaincre,  nous  ne  pourrons  y  arriver  que  par 
l'accroissement  des  transactions  commerciales,  la  création  de 
débouchés  à  l'extérieur,  l'exigence  de  la  demande  au  point  de  vue 
de  la  viande  et  du  rendement. 

Un  concours  agricole  organisé  à  Kindia  au  moment  du  passage 
du  ministre  des  colonies,  avait  réuni  un  nombre  important  d'ani- 
maux ;  il  se  trouvait  parmi  eux  quelques  jolies  bêtes  qu'il  fut 
d'ailleurs  très  facile  de  sélectionner.  Les  indigènes  n'ont  pas  très 
bien  compris  le  but  du  concours  et  son  organisation,  mais  les 
nombreux  prix  en  espèces  distribués  nous  assureront  à  l'avenir  un 
succès  plus  complet,  surtout  si  l'époque  du  concours  est  reportée 
après  l'hivernage,  en  octobre  ou  novembre. 

Hygiène  et  alimentation. 

Il  reste  beaucoup  à  faire  au  point  de  vue  de  l'alimentation  et  de 
l'hvsriène  des  animaux,  facteurs  essentiels  de  l'amélioration. 

Actuellement  l'indigène  se  repose  seulement  sur  l'instinct  du 
bétail  pour  l'alimentation  ;  il  se  borne  à  la  recherche  des  meilleurs 
pâturages,  et  dans  certains  endroits,  à  la  transhumance  pendant 
1  hivernage,  mesure  également  favorable  contre  les  maladies  de  la 
tsé-tsé. 

Pour  lui,  le  bétail  constitue  un  capital  qui  ne  doit  demander 
aucun  frais  d'entretien  et  aucun  travail  ;  les  bœufs  doivent  eux- 
mêmes  pourvoir  à  leur  subsistance. 

Aussi,  pendant  la  saison  sèche,  alors  que  l'herbe  est  haute  et  dure, 
le  bétail  de  Guinée  souffre-t-il  énormément.  Après  les  incendies  de 
brousse,  il  peut  cependant  trouver  quelques  rares  touffes  d'herbe 
vertes  et  maigres,  mais  c'est  une  nourriture  bien  aléatoire  et  en 
tous  cas  insuffisante. 


136  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Les  bœufs  restent  au  pâturage  ou  dans  la  brousse  pendant  tout 
le  jour  et  sont  réunis  le  soir  à  l'intérieur  de  simples  tapades,  il  leur 
faut  une  rusticité  très  grande  pour  résister  d'un  bout  de  l'année  à 
l'autre  à  de  semblables  conditions  hygiéniques. 

Des  abris  plus  efficaces  seraient  nécessaires  pour  les  protéger 
contre  les  températures  extrêmes  et  contre  les  intempéries  d'un 
long  hivernage. 

De  simples  hangars  suffiraient  et  si,  d'autre  part,  l'indigène  voulait 
s'approvisionner  de  fourrage,  étendre  ses  cultures,  il-  n'en  faudrait 
pas  plus  pour  faire  de  cette  extraordinaire  petite  race,  une  excellente 
race  de  boucherie  susceptible  d'être  exportée  en  Europe  même. 

La  transformation  avantageuse  des  troupeaux  entretenus  à  Kindia, 
pendant  quelque  temps,  montre  bien  la  régularité  des  résultats  que 
l'on  doit  attendre  de  cette  hygiène  simple  et  pratique,  agissant  sur 
une  série  de  générations. 

ÉPIZOOTIES. 

L'état  sanitaire  est  excellent  pour  l'espèce  bovine  et  ovine,  eu 
égard  aux  conditions  défavorables  de  leur  entretien.  On  n'a  signalé 
aucune  épizootie  limitée  telle  que  celle  qui  fut  observée  dans  la 
région  militaire  sur  un  troupeau  cantonné  à  Soundedou. 

La  situation  n'est  pas  aussi  favorable  pour  les  chevaux  et,  sur 
tous  les  points  de  la  colonie,  la  mortalité  qui  sévit  sur  ces  animaux 
est  des  plus  élevées. 

Sur  les  bovidés,  les  principales  maladies  que  l'on  constate  sont  la 
trvpanosomiase,  la  pasteurellose  et  la  piroplasmose. 

La  trvpanosomiase  des  bovidés  est  moins  répandue  et  fait  moins 
de  victimes  que  l'on  pourrait  le  supposer  au  premier  abord,  la  race 
locale,  sans  posséder  une  immunité  absolue,  présente  cependant 
une  grande  résistance  à  l'égard  de  cette  maladie,  accrue  encore  par 
l'habitude  qu'ont  les  indigènes  de  faire  transhumer  leurs  animaux 
sur  les  hauts  plateaux  de  mai  à  octobre.  Cette  maladie  se  constate 
plutôt  sur  les  bœufs  maures  amenés  en  Haute-Guinée  pendant  la 
saison  sèche,  et  qui  sont  atteints  en  majorité. 

La  seule  épizootie  importante  qui  ait  été  signalée  a  sévi  en  juillet 
et  août  sur  un  troupeau  de  bœufs  envoyés  de  Kissidougou  à  Soun- 
degou;  le  troupeau  l'ut  entièrement  détruit,  alors  que  le  bétail  indi- 
gène de  Soundegou   ne   fut  pas  atteint.    11  semble   bien   que  cette 


L'AGRICULTURE    EN    GUINÉE    FRANÇAISE  I -iT 

épizootie  doive  être  rapportée  à  une  trypanosomiase  locale  pour 
laquelle  les  animaux  indigènes  avaient  dû  acquérir  une  certaine 
immunité. 

La  pasteurellose  bovine  à  forme  pectorale  a  pu  être  cliniquement 
constatée  à  l'état  sporadique  dans  la  région  de  Timbo  et  de  Ditinn, 
en  même  temps  que  sur  quelques  animaux  de  cette  provenance 
abattus  à  Konakrv,  on  trouva  des  reliquats  pulmonaires  semblant 
se  rapporter  à  cette  affection.  La  maladie  doit  être  très  répandue  et 
confondue  généralement  par  les  Européens  avec  la  tuberculose  qui, 
elle,  est  excessivement  rare. 

La  piroplasmose  fait  en  outre  quelques  victimes,  d'ailleurs  les 
exodes  sont  très  abondants  dans  les  points  où  l'on  en  a  constaté 
quelques  cas. 

L'espèce  chevaline  est  particulièrement  éprouvée  en  Guinée,  ces 
animaux  succombent  presque  tous,  au  bout  d'un  temps  plus  ou 
moins  long-,  aux  trypanosomiases  et  d'autant  mieux  qu'ils  sont 
plus  mal  soignés.  Il  est  difticile  de  prendre  à  cet  égard  des  mesures 
prophylactiques  que  la  dispersion  dès  glossines  et  des  animaux 
atteints  sur  tous  les  points  du  territoire  rendraient  illusoire.  Les 
défrichements  et  la  mise  en  valeur  du  sol  diminueront  à  la  longue 
le  nombre  des  tsés-tsés.  La  nouvelle  médication  par  l'orpiment 
serait  susceptible  de  rendre  quelques  services,  mais  surtout  aux 
Européens  possesseurs  de  chevaux  ou  à  quelques  indigènes  cons- 
ciencieux . 

La  piroplasmose  du  cheval  a  été  observée  à  la  cote  et  évolue 
généralement  sous  une  forme  aiguë  très  rapide  et  mortelle,  des  cas 
isolés  seulement  se  sont  produits. 

En  haute  Guinée  plus  qu'au  Fouta,  la  lymphangite  épizootique 
se  généralise  de  plus  en  plus.  De  nombreux  animaux  atteints  sont 
constamment  importés  du  Soudan  et  entretiennent  la  contagion.  On 
pourrait  obvier  en  partie  à  cet  inconvénient  en  exigeant  du  proprié- 
taire importateur  la  production  d'un  certificat  d'origine  et  de  santé 
indiquant  le  nombre  et  le  signalement  des  animaux.  Quant  aux 
mesures  d'isolement  et  surtout  de  désinfections  légales,  il  est  encore 
difficile  de  les  appliquer  en  Guinée  dans  toutes  leurs  rigueurs.  L'in- 
digène les  considère  seulement  comme  des  procédés  vexatoires  et 
par  conséquent  cherche  par  tous  les  moyens  à  y  échapper. 

Bul.  du  Jardin  colonial.    191 1.  I.  —  N°  95.  10 


|.!S  ÉTUDES    Kl     MÉMOIRES 

Laboratoire. 

Le  laboratoire  des  recherches  bactériologiques  a  été  définitivement 
installé  vers  la  fin  de  Tannée.  Il  est  situé  dans  Une  pièce  attenante 
à  l'abattoir  de  Konakry  et  peut,  dès  à  présent,  rendre  d'utiles  ser- 
vices dans  la  recherche  et  le  diagnostic  des  maladies  contagieuses 
de  la  colonie. 


LE  TABAC  DE  CUBA 

ET 

LES  CIGARES  DE  LA  HAVANE 
(Suite.) 


Des  expériences  de  stérilisation  du  sol  au  moyen  de  l'eau  bouil- 
lante, qui  pénètre  profondément,  ont  donné  de  meilleurs  résultats 
que  Femploi  de  la  formaline  après  ensemencement. 

Le  fumier  d'étable,  excellent  pour  les  semis,  s'il  n'est  pas  en 
complète  décomposition,  peut  développer  le  cryptogame  Rhizocto- 
nia,  susceptible  d'occasionner  de  grands  ravages,  en  quelques 
heures,  malgré  les  applications  de  bouillie  bordelaise.  Aussi,  la 
plupart  des  planteurs  modernes  préfèrent-ils  employer  exclusive- 
ment, dans  les  bâches  orientées  du  nord  au  sud  et  un  peu  suré- 
levées pour  les  garantir  des  inondations  et  de  certains  insectes,  un 
engrais  chimique  composé  de  phosphate  de  chaux,  de  sulfate  d'am- 
moniaque et  de  sulfate  de  potasse,  employé  à  raison  de  400  grammes 
par  mètre  carré  contenant  de  7o0  à  1000  plants. 

Que  de  semis,  dans  ce  pays,  où  les  plantules  ne  sont  nullement 
protégées  contre  la  pluie  et  contre  l'ardeur  des  rayons  du  soleil, 
soit  par  des  couverts  de  paille  ou  des  feuilles,  soit  par  de  la  mousse- 
line grossière  et  solide  trempée  dans  l'huile  de  lin  bouillie  conte- 
nant un  peu  de  siccatif  (térébenthine)  et  séchée  ! 

Que  de  «  vegueros  »  négligent  de  faire  un  choix  de  jeunes 
plantes  bien  venues  !  Or  il  faut  tenir  compte  qu'une  livre  de 
semence  contient  cinq  millions  de  graines,  environ,  dont  une  grande 
partie  récoltées  avant  maturité  n'ont  pas  germé,  alors  que  d'autres, 
trop  légères,  ont  donné  des  sujets  débiles  (tabaco  macho)  qu'il 
faudrait  sacrifier  sans  hésitation. 

Il  serait  cependant  facile  de  séparer  les  graines  légères  des 
lourdes  au  moyen  d'un  courant  d'air  à  défaut  de  la  machine  spéciale 
construite  par  MM.  Queen  and  C°  de  Philadelphie. 

Il  faut   compter  aussi  avec  les    plantules  tirées  de    la    terre   au 


I  tO  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

moyen  d'une  traction  verticale  et  non  latérale,  puis  mises  en  botte- 
lettes  pour  les  transporter  fort  loin  et  repiquées  après  une 
semaine,  sinon  plus,  sans  s'assurer  que  la  racine  principale  s'en- 
fonce normalement    dans  le  sol. 

Une  plante  aussi  délicate  que  le  tabac  ne  s'accommode  guère 
d'un  tel  traitement,  qui  occasionne  d'ailleurs  un  grand  retard  dans 
son  développement  (80  jours  au  lieu  de  50)  avec  la  méthode  ration- 
nelle et  expéditive. 

Les  feuilles  de  tabac  sont  attaquées  par  les  larves  de  deux 
espèces  de  Sphingiens  appelés  ici  «  primavera  »  (Protoparce  caro- 
lina)  et  «  veguero  »  ;  diverses  noctuélites  «  Cachazudo  »  [Feltia 
annexa),  «  mantequilla  »  (Prodénia  eommelina  et  endiopta),  «  cogol- 
lero  »  (Chloridœ  virescens)  ;  certain  coléoptère  de  la  famille  des 
élatérides  —  le  «  pasador  »  ;  —  par  un  lépidoptère  —  le  «  volador  » 
et  un  hémiptère  (chinche)  appartenant  à  la  famille  des  pentato- 
mites,  sans  oublier  l'insecte  «  Epitriac parvula  »  (pulga),  le  «  Micro- 
mimâ  olicia  »  (pega-pega  ou  rosquilla).  le  «  Dici/p/ius  minimus  », 
les  fongus  likizoctonia,  Cercospora  nicotianœ  ;  la  maladie  de  la 
mosaïque,  et  le  parasite  «  Orobanche  rarnosa  »  qui  croît  sur  les 
racines  du  tabac. 

Comme  on  le  voit,  la  collection  est  complète,  et  quand  on  ne 
capture  pas  les  larves  à  la  main,  il  faut  user  et  abuser  du  vert  de 
Paris  et  de  l'arséniaté  de  plomb,  voire  de  la  nicotine,  ce  qui  paraît 
une  dérision. 

Ainsi  que  je  l'ai  mentionné  plus  haut,  certains  fabricants 
défendent  aux  «  vegueros  »  avec  lesquels  ils  ont  signé  des  contrats 
d'employer  les  composés  arsenicaux  et  plombifères  quand  la  feuille 
de  tabac  s'est  développée,  puisque  les  ingrédients  de  ce  genre  ne 
peuvent  que  nuire  à  l'arôme  du  tabac. 

La  question  de  l'irrigation  est  également  primordiale  pour  le 
tabac,  car  il  arrive,  à  Cuba,  que  sous  l'effet  d'une  sécheresse 
prolongée  une  récolte  se  perd. 

Dans  les  régions  de  la  Vuelta-Abajo  où  le  prix  de  la  feuille 
permet  aux  agriculteurs  de  supporter  quelques  dépenses  exception- 
nelles, un  a  installé  des  pompes  actionnées  par  des  locomo biles. 
I  es  planteurs  américains,  eux,  préfèrenl  se  servir  de  moteurs  à 
gazoline  ou  ;t  alcool,  mais  ce  sont  Là  des  complications  coûteuses 
auxquelles  on  eût  dû  substituer,  il  y  a  déjà  longtemps,  un  système 
moderne  d'irrigation   en   employant    l'eau  des   rivières,   comme  en 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  141 

Californie,  et   en   procédant    au   reboisement   des   anciennes   zones 
forestières  autour  des  sources  des  principaux  cours  d'eau. 

Le  Gouvernement  aurait  l'intention  de  confier  —  Dieu  seul  sait 
quand  !  —  à  une  Compagnie  étrangère  —  américaine  apparem- 
ment !  —  le  soin  d'établir  un  système  d'irrigation  dans  la  Vuelta- 
Abajo  ;  les  «  vegueros  »  paieraient  alors  une  redevance  pour  l'eau 
employée. 

Les  agriculteurs  du  pays  qui  assurent  que  le  fumier  d'étable 
non  assaisonné  de  produits  chimiques  est  insuffisant  pour  fer- 
tiliser leurs  terrains  anémiés,  estiment  également  qu'avec  des 
arrosages  non  méthodiques,  à  des  heures  et  dans  une  mesure 
inopportune,  le  tabac  ne  saurait  conserver  son  arôme  et  donner  de 
la  cendre  blanche. 

Je  crois  d'ailleurs  que  ces  professionnels  ont  raison  dans  les 
deux  cas.  le  tabac  ne  s'accommodant  ni  d'une  insuffisance  d'engrais, 
ni  d'un  excès  d'eau. 

On  a  calculé  dans  les  services  spéciaux  du  Gouvernement  améri- 
cain à  Washington  que  le  prix  de  revient  d'une  livre  de  tabac 
(cape  et  tripe)  cultivé  sous  toile  dans  l'état  de  Connecticut  est  de 
2  fr.  50  y  compris  le  coût  de  la  classification. 

A  Deli  (Sumatra)  où  les  terres  sont  très  fertiles  et  où  la  main- 
d'œuvre  des  coolies  chinois  s'obtient  pour  12  sous  par  jour,  le  coût 
de  production  serait  réduit  à  1  fr.  75. 

Or,  à  Cuba,  où  le  sol  a  déjà  beaucoup  travaillé  et  où  les  bras 
coûtent  cher,  le  prix  de  revient  du  même  tabac  (avec  75  p.  100  de 
cape)  est  de  6  francs  environ  par  livre. 

Si  nous  passons  au  tabac  (tripe)  cultivé  à  l'air  libre,  nous  cons- 
tatons que  si  le  coût  de  production  est  de  huit  sous  par  livre  dans 
l'Ohio,  la  Pennsylvanie  et  l'État  de  New-York,  il  atteint  I  fr.  50 
pour  le  tabac  cubain  de  Remedios  et  deux  francs  pour  celui  de 
Vuelta-Abajo. 

Comme  on  le  voit,  les  Américains  pourraient  se  dispenser  d'im- 
poser en  douane  les  tabacs  de  Cuba  récoltés  sous  toile,  ceux  du 
Connecticut  étant  suffisamment  favorisés,  si  Ion  considère  les  prix 
de  revient. 

Les  agriculteurs  de  l'Ohio  et  de  la  Pennsylvanie  sont  également 
avantagés  par  le  fisc  américain,  la  tripe  de  provenance  cubaine  étant 
imposée  d'un  droit  de  S  0,35  par  livre  —  20  p.  100.  soit  environ 
4  fr.  45. 


I  42  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

On  peut  également  faire  observer  que  le  tabac  de  Sumatra  étant 
très  léger,  deux  livres  de  capes  de  Deli  sont  suffisantes  pour 
envelopper  mille  cigares,  alors  que  cinq  livres  de  robes  de  Cuba 
sont  nécessaires  pour  effectuer  le  même  travail.  Dans  le  premier 
cas,  la  Douane  américaine  perçoit  à  l'entrée  aux  Etats-Unis 
S  1,85  x  2  =  3  dollars  70  et  dans  le  second,  grâce  au  tarif  de 
réciprocité.,  $  1,65  X  5  —  20  p.  100  =  S  6-60.  La  différence  en 
faveur  de  Sumatra  est  donc  de  $  2,90. 

D'après  un  membre  de  la  Ligue  agraire  cubaine  (Section  du 
Tabac)  il  ne  faudrait  rien  moins  qu'une  réduction  de  50  p.  100  au 
lieu  de  20  p.  100  sur  les  tabacs  de  Cuba  à  leur  entrée  dans  l'Union 
pour  équilibrer  les  chances  de  concurrence  et  assurer  à  la  nouvelle 
République  qui  achète  chaque  année  pour  cinquante-deux  millions 
de  dollars  de  marchandises  à  la  Fédération  américaine  un  véritable 
traitement  de  réciprocité. 

Prise  d'un  beau  zèle,  qu'il  est  d'ailleurs  nécessaire  de  réfréner 
souvent,  la  Douane  cubaine  a  songé,  de  son  côté,  à  imposer  comme 
couteaux  de  poche  les  serpettes  pliantes  employées  ici  pour  coupel- 
les feuilles  de  tabac.  Or,  cet  article  importé  de  France  et  valant 
4  fr.  50  la  douzaine  (poids  :  800  grammes)  aurait  eu  à  acquitter  un 
droit  de  3  francs  par  kilogramme  (90  p.  100  de  la  valeur)  alors 
que  précédemment  il  entrait  libre  de  droits  comme  instrument 
destiné  à  l'agriculture. 

La  Chambre  de  Commerce  de  La  Havane  a  protesté  au  nom  des 
cultivateurs  de  tabac  et  elle  a  obtenu  gain  de  cause.  C'est  un  succès 
dont  les  couteliers  français  profiteront  dans  une  certaine  mesure. 

PRÉPARATION    DES    FEUILLES 
FABRICATION    DES    CIGARES    ET    CIGARETTES 

Une  fois  séparées  de  la  tige  avec  un  instrument  tranchant,  les 
feuilles  de  tabac  sont  réunies  deux  par  deux  au  moyen  d'un  lil  de 
chanvre  passé  dans  le  pédoncule,  puis  placées  à  cheval  dans  les 
champs  mêmes  sur  des  perches  de  quatre  mètres  de  long  disposées 
horizontalement  (cujes).  Ces  perches  sont  transportées  ensuite  dans 
les  séchoirs  —  (bâtiments  de  bois  avec  toit  de  chaume)  —  afin 
d'obtenir  une  température  égale  et  qu'on  appelle  ici  «  Casas  de 
cura   ». 

Les  séchoirs  sont  toujours  édifiés  dans  des  endroits  secs  et  bien 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  143 

orientés,  en  tenant  compte  de  la  direction  de  la  brise  à  l'époque  de 
la  récolte.  La  ventilation,  très  active,  est  tempérée  par  des  brise- 
vent,  et,  dans  les  exploitations  «  up  to  date  »>  des  persiennes 
mobiles  permettent  de  régulariser  la  température  et  le  degré 
d'humidité. 

Après  plusieurs  semaines  le  tabac  prend  une  couleur  brune. 
Les  feuilles  (500  environ)  placées  sur  la  perche  et  pesant  une  fois 
sèches  de  3  à  4  livres  sont  réunies  en  botte  avec  un  lien  de 
<<  majagua  »  et  constituent  alors  le  «  matul  ». 

Les  o  matules  »  accumulés  en  tas  à  l'abri  des  courants  d'air  sur 
le  plancher  de  bois  recouvert  d'un  lit  de  paille  des  «  casas  de  fer- 
mentai- »  forment  le  «  pilon  »  et  la  première  fermentation  s'opère 
pendant  un  laps  de  temps  qui  varie,  selon  la  qualité  du  tabac,  de  4 
à  8  semaines. 

Les  feuilles  doivent  être  suffisamment  humides  pour  que  ladite 
fermentation  donne  au  tabac  toutes  les  qualités  qui  lui  sont  indis- 
pensables ;  par  contre,  un  excès  d'humidité  peut  amener  la  moisis- 
sure et  la  décomposition.  Des  tubes  de  bambou  ou  de  métal  insérés 
dans  les  piles  permettent  d'y  placer  un  thermomètre  afin  de  se 
rendre  compte  de  la  température,  mais  on  doit  prendre  la  précau- 
tion d'en  obstruer  l'extrémité  extérieure  avec  un  peu  de  coton. 

Les  tas  doivent  être  couverts  avec  des  vieux  sacs  ;  quand  on 
constate  que  la  température  ne  s'élève  'pas  graduellement  et  d'une 
façon  normale,  il  est  indispensable  de  défaire  les  piles  pour  les 
réédifier  à  nouveau. 

Tout  ce  travail,  comme  on  le  voit,  est  fort  minutieux.  Malheu- 
reusement la  minutie,  même  quand  elle  est  aiguillonnée  par  l'inté- 
rêt, est  chose  rare  dans  les  Antilles. 

Quand  la  fermentation  est  terminée,  les  feuilles  sont  classées 
comme  suit  : 

1°  Cape  ou  robes  ^enveloppe  extérieure  du  cigare),  grandes  et  petites  ; 
2°  Tripe  (forte  et  fine)  placée  à  l'intérieur  du  cigare  ; 
3°  Tabac  jaune,  inférieur  (capes  et  tripe); 
4°  Tabac  avarié  (sentido)  ; 

5°  Rebut  (bote  ou  cola)  pour  les  fabriques  de  dernier  ordre  et  la  prépara- 
tion des  cigarettes. 

Enfin,  pour  le  travail  des  cigariers,  les  capes  sont  triées  comme 
il  est  indiqué  ci-après  : 

.     „.         '     .        tabacs  légers. 
2°  Fino  (fin)    \  8 

3°  Medio  tiempo  (intermédiaire  . 

4°  Calidad  (corsé). 


144  ÉTUDES    Et    MÉMOIRES 

La  cape  de  Yuelta-Abajo  possède  une  classification  spéciale. 

Ligero  [léger  . 
Medio  tiempo. 
Calidad. 

Ce  travail  de  classement  est  exécuté  très  facilement  par  des  per- 
sonnes qui  y  sont  entraînées  dès  leur  jeune  âge,  —  et  il  leur  suffit 
de  tenir  une  feuille  entre  leurs  mains  pendant  quelques  secondes 
pour  être  renseignées  sur  son  poids,  sa  finesse,  sa  flexibilité  et  ses 
conditions  générales  mieux  que  ne  le  serait  un  profane,  qui,  en 
plus  du  sens  du  toucher,  aurait  recours  à  ceux  de  la  vue  et  de 
l'odorat. 

Ensuite  les  «  hojas  »  sont  groupées  au  moyen  d'un  lien  de  tabac 
en  gavilles  (gavillas)  de  30  à  55  feuilles  de  cape,  selon  leur  linesse 

I  on  ne  compte  pas  les  feuilles  pour  la  tripe  |  puis  quatre  gavilles 
réunies  au  moyen  d'un  lien  de  guana  liber  d'un  arbre  du  pays] 
forment  une  manoque  imanojo). 

Enfin  (S0  manoques  constituent  la  balle  ou  «  tercio  »>  quand  elles 
sont  soigneusement  emballées  dans  la  vagua  ^écorce  supérieure  du 
palmier  royal),  qui  ne  laisse  passer  ni  l'eau,  ni  l'humidité,  puis 
ficelées  avec  des  fibres  de  majagua.  Un  «  tercio  »  pèse  environ 
100  livres. 

Les  balles  doivent  être  placées  pendant  un  an  ou  deux  dans  des 
magasins  peu  ventilés  et  mal  éclairés  où  la  fermentation  se  continue 
avec  une  température  aussi  égale  que  possible. 

Les  magasins  de  Cuba  sont  généralement  défectueux  en  ce  sens 
qu'on  n'y  dispose  pas  de  la  place  nécessaire  pour  séparer  les 
"  tercios  »  humides  des  «  tercios  »  secs. 

Les  complications  du  séchage  et  de  la  préparation  scientifiques 
du  tabac  paraissent  futiles  au  «  veguero  cubain  qui  si'  fie  à  son 
instinct,  à  son  expérience,  tel  le  boulanger  qui  parvient  à  diriger  le 
développement  biologique  d'infiniment  petits  dont  il  nie  parfois 
l'existence.  Celles  relatives  à  une  bonne  fermentation  et  dont 
dépendent  la  couleur,  le  brillant.  L'élasticité,  la  combustibilité  <'t 
l'arôme  lui  sont    familières   pour  chacune  des  qualités  de  feuilles. 

II  n'ignore  pas.  notamment,  que  pour  obtenir  le  tabac  clair,  réclamé 
de  tous  côtés,  la  fermentation  doit  se  faire  lentement  avec  des 
feuilles  peu  humides  et  une  température  maximum  de  50°  C. 

Au  cours  de  l'année   1909  l'île  de  Cuba  a   produit   i-94.358  «   ter- 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  145 

cios  »  de  feuilles  contre  o63.0o9  en  1908.  Les  provenances  figurent 
ci-dessous  : 

Vuelta-Abajo  (de  Consolacion  del  Sur  aux  Remates  de  Guane  .  .      224.691 

Semi-Vuelta  (de  Candelaria  à  Herradura) 30.016 

_      . ,  (  de  La  Havane  à  Artemisa 57.823 

Parlidos           ,     .       ,    .        ,     ,,   .  ,ab 

I   de  la  région  de  Matanzas 42b 

province  de  Santa-Clara ) 163.375 

Remedios    )  (province  de  Camaguey 8 .  822 

province  d'Orient) 9.  203 

i-04.358 

Il  convient  d'ajouter  que  cette  statistique  pour  Tannée  naturelle 
n'est  pas  très  exacte  en  ce  sens  que  les  «  tercios  »  expédiés  du 
Ier  janvier  au  30  avril  comprennent  des  tabacs  de  la  récolte  de 
1908  et  qu'au  31  décembre  1909  il  restait  encore  entre  les  mains 
des  producteurs  15.000  balles  environ  dans  la  Vuelta-Abajo  et  de 
18.000  à  20.000  dans  les  autres  districts  producteurs,  de  la  récolte 
de  1909.  Les  statistiques  devraient  donc  être  établies  du  Ier  mai  au 
30  avril  de  l'année  suivante. 

Les  plus  anciennes  fabriques  de  cigares,  à  Cuba,  sont  celles  des 
marques  «  Cabanas  »  et  «  Partagas»  créées  en  1836.  Comme  on  le 
voit,  cette  industrie  date  seulement  de  trois  quarts  de  siècle. 

A  l'époque,  on  préparait  des  «  Londres  »,  des  «  Brevas  »  (grands 
et  petits),  des  «  Impériales  »,  des  «  Britanicas  ».  Ces  vitoles  étaient 
de  grand  chic  ;  moins  nombreuses  qu'aujourd'hui  où  on  les  compte 
par  milliers,  elles  avaient  alors  une  signification. 

De  1870  à  1880,  à  l'époque  où  se  réalisèrent  de  grandes  fortunes 
en  achetant  le  tabac  en  feuilles  avec  des  billets  espagnols  dépré- 
ciés et  en  vendant  les  cigares  à  l'étranger  pour  de  l'or,  le  tabac  de 
Partidos  (seconde  qualité)  récolté  dans  la  province  de  La  Havane, 
était  dirigé  sur  des  fabriques  spéciales  qui  fournissaient  le  marché 
des  Etats-LTnis.  Puis,  commencèrent  à  l'étranger  la  furie  du  pro- 
tectionnisme et  les  exigences  relatives  à  la  couleur  de  la  part  de 
certains  commissionnaires-exportateurs  qui  ne  faisaient,  d'ailleurs, 
que  transmettre  le  principal  desideratum  de  leur  clientèle  et  qu'on 
eut  le  tort  de  trop  écouter. 

Avant  1870,  les  fabricants  restaient  figés  dans  leur  amour-propre 
d'hidalgos  espagnols.  On  achetait  leurs  cigares  ou  on  ne  les  ache- 
tait pas  ;  et  c'est  ainsi  qu'ils  arrivaient  à  imposer  à  leur  clientèle  le 
goût  normal  en  matière  de  tabac. 


I  i()  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Aujourd'hui,  selon  l'expression  d'un  critique  doublé  d'un  fin 
expert,  la  concurrence  est  devenue  telle  qu'on  peindrait  la  cape 
pour  plaire  à  l'acheteur  inconscient.  Les  fabricants,  très  nombreux, 
sont  devenus  trop  commerçants. 

11  y  a  non  moins  de  douze  à  quinze  ans  que  l'on  a  commencé  à 
employer  les  capes  de  Partido  dans  les  fabriques  de  Vuelta-Abajo 
ceci  a  d'ailleurs  été  imprimé  dans  les  journaux  de  La  Havane)  et 
l'on  assure  que  certains  fabricants  havanais  se  refusent  à  faire 
commencer  la  Vuelta-Abajo  à  Consolacion  del  Sur,  mais  beaucoup 
plus  à  l'est. 

On  compterait  cependant  de  dix  à  douze  fabriques  qui  n'ont  pas 
failli  à  leur  renommée  ;  mais,  comme  on  le  comprendra,  leurs 
noms  ne  sauraient  figurer  ici.  Raoul  Ponchon  n'a-t-il  pas  dit  : 

Il  est  des  fabriques  plus  d'une 
Que  je  ne  nommerai  point, 
Pour  n'en  chagriner  aucune. 


Une  fabrique  havanaise  «  Flor  el  Todo  »  semble  nous  donner 
raison  en  plaçant  dans  ses  boîtes  de  cigares  une  notice  imprimée 
sur  laquelle  on  lit  :  «  Nous  employons  seulement  le  matière  pre- 
mière obtenue  dans  les  fameuses  plantations  de  la  Vuelta-Abajo, 
sans  y  mélanger  des  tabacs  inférieurs  et  sans  nous  soucier  des 
monopoles  et  de  la  mode  qui  sacrifient  l'arôme  et  la  vieille  renom- 
mée des  Havanes  à  la  belle  apparence  extérieure.   » 

lit  allez  donc  ! 

Au  bon  vieux  temps  de  l'industrie,  on  procédait  avec  le  tabac 
comme  avec  le  vin.  On  gardait  et  l'on  surveillait  en  magasin  deux 
ou  trois  récoltes,  puis  des  mélanges  savants  étaient  opérés,  et, 
enfin,  on  n'expédiait  qu'un  produit  bien  préparé  et  bien  reposé.  Au 
temps  présent,  on  s'empresse  de  travailler  les  feuilles  de  la  der- 
nière récolte,  ce  qui  olfre  de  nombreux  inconvénients. 

A  L'époque,  les  fabricants  sérieux  ne  craignaient  pas  d'immobili- 
ser un  gros  capital  au  cours  des  bonnes  années  en  remplissant  leurs 
magasins  de  tabacs  supérieurs  ;  aujourd'hui,  ils  craignent  que  deux 
récoltes  satisfaisantes  ne  provoquent  une  baisse  des  cours.  Leurs 
craintes  semblent  vraimenl  puériles  puisque  nous  en  sommes 
encore,  depuis  cinq  ans,  à  attendre  la  a  cosecha  »  salvatrice  et  qu'il 
se  confirme  que  faute  de  pluies  en  temps  propice  la  qualité  du 
tabac,  en   1910,   laisse  une  fois  de  plus  à  désirer. 


LE    TABAC    DE    CURA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  147 

Au  dire  des  experts  de  ce  pays,  les  plus  mauvais  fumeurs  au 
palais  émoussé  sont  les  Américains  et  les  Allemands  qui  exigent  du 
tabac  claro. 

Les  Français  et  les  Anglais  continuent  à  se  montrer  «  personas 
de  gusto  m  en  réclamant  des  cigares  «  Colorado  claro  »  et  «  Colo- 
rado maduro  ». 

Seuls  les  Espagnols  et  un  grand  nombre  de  Sud-Américains 
réclament  des  vitoles  de  qualité,  préparées  avec  des  tabacs  mûrs 
•  maduros  »  à  fort  arôme.  Ils  refusent  d'allumer  le  cigare  confec- 
tionné avec  du  tabac  truqué,  le  seul  qui  plaise  aux  fumeurs  mal 
renseignés.  Ceux-ci  estiment  en  effet  que  le  boy  cigare  doit  être 
très  clair,  et  ils  prendraient  volontiers  le  tabac  noir  de  Cuba  pour 
un  produit  des  Philippines. 

Faire  un  retour  en  arrière  et  imposer,  comme  il  y  a  vingt-cinq 
ans,  le  tabac  tel  qu'il  doit  être,  semble  une  chose  impossible.  On 
ne  fumerait  plus  dans  beaucoup  de  pays. 

Les  tabacs  du  Mexique  font  en  outre  une  grande  concurrence  aux 
tabacs  de  La  Havane  avec  des  «  tripes  »  passables,  des  capes 
claires  et  des  prix  très  raisonnables.  Aussi  la  Régie  française 
achète-t-elle  au  Mexique,  maintenant,  un  grand  nombre  de  cigares 
tout  faits. 

Pour  payer  le  Havane  beaucoup  plus  cher,  il  faut  lui  reconnaître 
une  grande  supériorité.  Or.  si  l'on  a  progressé  au  Mexique  on  a 
fait  tout  le  contraire  à  Cuba. 

Que  de  remises  passables  ou  médiocres,  au  cours  des  années 
passées,  de  cigares  peu  combustibles,  très  acres,  sans  arôme,  même 
dans  les  prix  élevés.  N'est-ce  pas  quand  un  cigare  brûle  mal,  d'un 
seul  côté,  qu'on  reconnaît  le  Havane  ? 

On  ne  saurait  passer  sous  silence  la  grande  concurrence  des 
fabriques  de  Tampa  qui  abusent  des  étiquettes  «  Havana  »  bien 
qu'elles  ne  reçoivent  de  Cuba  que  la  tripe  de  Partidos  et  que  le 
gouvernement  aide  puissamment  en  leur  remboursant  à  la  sortie 
les  droits  acquittés  a  l'importation  mais  il  est  vrai  sur  une  petite 
quantité,  la  consommation  locale  étant  énorme.  On  comptait 
deux  fabriques  en  Floride  il  y  a  trente  ans.  A  l'heure  actuelle  on 
y  fabrique  plus  de  cigares  qu'à  La  Havane,  patrie  du  «  divin  nar- 
cotique ». 

Que  dira-t-on  aussi  des  marchés  de  Brème  et  de  Hambourg  qui 
sont  pour  le  tabac  ce  que  Londres  pour  la  nacre  ou  Amsterdam 
pour  la  quinine. 


148  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Depuis  vingt  ans  les  fabricants  havanais  ne  prennent  plus  part 
aux  expositions.  Certains  critiques  locaux  assurent  que  la  crainte 
de  n'être  récompensés  que  pour  le  luxe  des  logements  modernes, 
les  incite  à  se  montrer  prudents  et  à  coucher  sur  leurs  anciennes 
positions  ! 

En  outre,  on  assure  à  Cuba,  entre  soi,  que  depuis  deux  ans  le 
manque  de  soins  dans  la  fabrication  est  scandaleux. 

Après  avoir  fait  grève  plusieurs  fois  (la  dernière  <<  huelga  »  a 
duré  cinq  mois)  les  tabaqueros  (cigariers)  ont  obtenu  que  la  façon 
leur  fût  payée  en  monnaie  américaine,  ce  qui  représentait  une  aug- 
mentation de  10  °  0  sur  le  prix  de  revient. 

Les  fabricants,  pas  bêtes,  ne  cherchèrent  pas  à  remonter  le  cou- 
rant du  progrès,  et  ils  établirent  illico  les  prix  de  vente  en  pr 
américain.  Or,  le  cigare  de  La  Havane  qui  était  déjà  trop  cher  se 
trouva  encore  enchéri,  excepté  en  France,  toutefois,  où  la  Régie  lit 
à  l'époque  les  frais  de  l'innovation,  ce  que  l'on  semble  encore 
ignorer  à  Cuba. 

Le  syndicat  des  GÎgariers  enivré  par  les  nombreux  succès  rem- 
portés sur  les  patrons  qui  doivent  partout  «  se  soumettre  ou  se 
démettre  »,  affectèrent  alors  une  grande  indépendance  et  bien 
souvent  <•  fabricant  ne  fut  plus  maître  chez  soi  ».  Les  capataces 
(contre-maîtres  durent  être  moins  exigeants  et  plus  diplomates  ; 
aussi  eut-on  vite  fait  de  remarquer  à  l'étranger  un  certain  laisser- 
aller  dans  l;i  fabrication  —  des  tabacs  verts  ou  piqués  lurent 
expédiés  on  s'empressa  alors  de  faire  savoir  à  certains  fournis- 
seurs que  si  les  envois  ultérieurs  n'étaient  pas  plus  soignés,  on  se 
pourvoirait  ailleurs. 

1  n  fabricanl  de  la  Havane  très  expert  en  tabac,  m'a  d'ailleurs 
raconté  que  se  trouvant  à  Paris,  en  HUIS,  il  acheta  des  eigaivs  de 
différentes  marques  cubaines  atin  de  se  livrer  à  des  comparaisons. 
Et  il  ajoutait  très  franchement  que  la  plupart  de  ces  cigares  étaient 
détestables.  Il  est  vrai  que  la  récolte  de  1907  lui  aussi  mauvaise 
que  possible. 

Où  est  I  époque  déjà  lointaine  où  les  fabriques  manquaient  de 
bras  en  lin  d'année?  On  voit  maintenant,  en  toutes  saisons,  lit-. 
cigariers  inoccupés. 

Au  temps  des  grèves,  qui  peuvent  se  prolonger  dans  un  pays 
sans  hiver  rigoureux,  les  importateurs  européens  e\  américains 
durent    procéder  à  des   achats    dans   les    pays   qui    commençaient    a 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CHiAFŒS    DE    LA    HAVANE  1  19 

faire  une  sérieuse  concurrence  à  Cuba  (Mexique-Brésil-Pbilippines 

Ce  fut  alors  une  quasi-révélation  !  Leur  clientèle,  dont  le  goût 
était  déjà  perverti,  s'habitua  bien  vite  aux  nouveaux  tabacs,  beau- 
coup moins  chers,  et  c'est  ainsi  que  les  tabaqueros  cubains  après 
les  «  vegueros  »>  achevèrent  de  tuer  la  poule  aux  œufs  d'or. 

Les  ouvriers  qui  gagnent  jusqu'à  2o  et  30  francs  par  jour  en 
préparant  les  vitoles  riches  sont  peu  nombreux  10  °/0).  Le  gain 
moyen  et  journalier  d'un  cigarier  peut  varier  entre  10  et  \2  fr.  50, 
alors  que  celui  d'une  ouvrière  ne  dépasse  pas  o  francs»  ce  qui  est 
loin  d'être  excessif  dans  ce  pays. 

Les  tabaqueros  s'élèvent,  cela  va  sans  dire,  contre  toute  réduc- 
tion de  salaires;  ils  se  déclarent  prêts  à  boycotter  à  la  moderne  les 
produits  émanant  de  pays  qui  trouvent  par  trop  chers  les  cigares 
de  Cuba. 

Un  business  man  d'origine  allemande,  récemment  disparu,  et 
qui  a  fait  honneur  pendant  plus  d'un  demi-siècle  à  l'industrie 
cubaine  du  tabac  ;  un  fabricant  foncièrement  honnête,  naturelle- 
ment bon  et  aimable,  sans  morgue  aucune,  bien  que  fort  riche, 
estimé  par  tous  et  dont  le  nom  est  universellement  connu. 
M.  Gustave  Bock,  entin,  dont  je  salue  respectueusement  la 
mémoire  ici.  consentit,  certain  jour  que  nous  discutions  ensemble 
sur  les  questions  qui  m'occupent  aujourd'hui,  à  me  prouver, 
chiffres  en  mains,  que  les  fabricants  perdent  souvent  quelques 
dollars  par  millier  de  cigares  de  certaines  vitoles.  au  lieu  de  réa- 
liser un  bénéfice,  par  suite  du  prix  élevé  du  tabac  en  feuilles,  du 
renchérissement  de  la  main-d'œuvre,  de  la  lutte  engagée  ici  entre 
le  trust  américain  et  les  fabriques  indépendantes  pour  l'achat  des 
feuilles  claires  et  la  lixation  des  prix  de  vente,  puis  de  la  diminu- 
tion de  la  production,  subséquente  à  celle  des  débouchés,  due  à 
une  sorte  de  manie  protectionniste  universelle,  sans  oublier  une 
contrefaçon  déloyale  qui  prouve  bien  que  Cuba  jouit  toujours  d'une 
certaine  rénommée. 

Lors  de  la  création,  en  octobre  1886,  de  1'  «  Union  des  fabri- 
cants de  cigares  et  de  cigarettes  de  l'ile  de  Cuba  »,  on  décida 
qu'une  bande  de  garantie  unique  M.  Cochery  ayant  eu  des  pré- 
curseurs de  l'autre  côté  de  l'eau  serait  apposée  sur  les  tabacs 
supérieurs  de  la  Yuelta-Abajo.  Ce  qui  n'empêche  qu'on  appose 
actuellement  la  bande  en  question  sur  les  tabacs  inférieurs  de  l'île, 
récoltés  dans  la    région  du  Centre  et  de    l'Est.   On  trouve  même  à 


loi)  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Cuba  plusieurs  bandes  de  garantie,  une  de  l'Union  locale  des 
fabricants,  une  du  trust  et  plusieurs  de  marques  indépendantes. 

N'est-ce  pas  là,  d'ailleurs,  une  des  particularités  du  commerce 
moderne?  Le  fabricant  havanais  qui  n'exporterait  que  des  cigares 
confectionnés  avec  des  feuilles  récoltées  dans  la  Vuelta-Abajo;  le 
négociant  bordelais  qui  n'expédierait  que  des  vins  récoltés  dans  le 
Médoc;  le  négociant  provençal  qui  ne  livrerait  que  de  l'huile 
exprimée  des  olives,  le  parfumeur  qui  ne  vendrait  que  des  extraits 
obtenus  des  fleurs  annoncées  sur  les  flacons  ;  le  confiturier  qui 
n'abuserait  pas  de  remploi  de  la  gelée  de  pommes,  seraient  consi- 
dérés comme  des  individus  sans  grande  malice  et  plutôt  rétro- 
grades. 

Les  fortunes  ne  peuvent  s'édifier  aujourd'hui  que  grâce  à  un 
truc,  à  une  tromperie  inédite  qui  n'en  est  pas  une,  paraît-il,  le 
commerce  tendant  à  devenir  poco  à  poco,  Dieu  me  pardonne  !  ce 
qu'était  la  propriété  avi  temps  de  Proudhon. 

Il  convient  d'apprendre  maintenant  à  nos  lecteurs  que  trois 
choses  sont  absolument  indispensables  en  fabrique  : 

1°  Des  travailleurs  experts  et  consciencieux  donnant  un  travail 
irréprochable  ; 

2°  Une  grande  propreté  et  une  bonne  ventilation  ; 

3°  De  la  feuille  choisie  et  bien  à  point  pour  être  travaillée. 

Les  balles,  qui  passent  des  magasins  à  la  fabrique,  sont  ouvertes 
et  les  feuilles,  légèrement  arrosées,  sont  laissées  en  tas  pendant 
plusieurs  heures.  Grâce  à  l'humidité  factice  ainsi  produite,  elles 
reprennent  l'élasticité  nécessaire  pour  les  travailler.  Certains  fabri- 
cants de  la  vieille  école  arrosent  le  tabac  avec  un  betun  (jus  concen- 
tré de  tabac  préparé  avec  la  nervure  principale  des  feuilles).  Ensuite 
on  effectue  le  travail  de  classement  par  dimensions,  couleurs, 
épaisseurs,  etc.  ;  des  femmes  en  sont  généralement  chargées.  Tout 
ceci  concerne  la  cape;  quant  à  la  tripe,  elle  çst  étalée  dans  les 
séchoirs,  puis  placée  pendant  plusieurs  semaines  dans  des  barils 
ayant  des  ouvertures  sur  les  cotés  et  sur  le  dessus.  Une  forte 
odeur  ammoniacale  se  répand,  qui  fait  fuir  les  moustiques,  et  une 
nouvelle  fermentation  a  lieu  sous  l'œil  vigilant  des  spécialistes. 

Quand  elle  semble  à  point,  la  tripe  est  sortie  des  barils  et  remise 
ans  cigariers.  Ceux-ci  travaillent  à  la  tâche  et  peuvent,  par  consé- 
quent, s'absenter  comme  ils  veulent,  le  temps  étant  passé  de 
linsutlisance  de  main-d'œuvre.    Ils   sont  généralement   spécialistes 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGABES    DE    LA    HAVANE  151 

pour  une    forme  sur   trois  qui  se  préparent  [fiffurada-media ;  /i;fii- 
radaj  pareja),  ce  qui  leur  permet  d'obtenir  la  perfection. 

Afin  d'atténuer  la  monotonie  assoupissante  du  travail  des  ciga- 
riersona  recours  au  lecteur,  dans  certains  ateliers.  Celui-ci,  rétribué 
par  les  ouvriers  eux-mêmes,  est  installé  sur  un  tremplin  et  lit  à 
haute  et  intelligible  voix,  en  abusant  parfois  de  gestes  nerveux  et 
désordonnés,  des  romans  à  la  mode.  Il  convient  de  rappeler  ici  que 
l'ex-Président  noir  du  Sénat  cubain,  feu  M.  Morua  Delgado,  ainsi 
qu'un  représentant  de  la  Chambre  actuelle,  M.  Borges,  furent,  à 
une  certaine  époque  de  leur  vie,  lecteurs  dans  des  fabriques  de 
cigares. 

Une  fois  préparés  les  tabacos  sont  placés  dans  de  grandes 
armoires  en  cèdre  où  ils  sèchent  en  attendant  la  mise  en  boîtes, 
puis  assortis  par  couleurs  (environ  30  dont  5  principales  :  claro  - 
colorado  claro — ;  Colorado — ;  Colorado  maduro  — ;  et  maduro) 
par  les  «  escogidores  ».  (Test  un  travail  minutieux  qui  exige  un 
grand  entraînement  et  qui  ne  peut  être  fait  qu'à  la  lumière  du  jour 
et  par  des  personnes  ayant  une  très  bonne  vue. 

Le  Havane,  comme  on  le  sait,  est  très  hygrométrique;  il  prend 
ou  cède  constamment  de  l'humidité  et  peut  ainsi,  faute  de  précau- 
tions, perdre  une  partie  de  son  arôme.  Il  est  donc  nécessaire  de  le 
tenir  ;i  l'abri  des  températures  extrêmes  (65°  Fahrenheit  constituent 
pour  lui  une  ambiance  idéale)  d'une  humidité  supérieure  à  70  p.  100, 
et  même  des  mauvaises  odeurs-. 

Le  contenu  d'une  boite  laissée  ouverte  sur  un  navire  est  vite 
avarié  par  l'air  salin.  Et  combien  de  cigares  médiocres  sont  vendus 
par  les  détaillants  sous  le  prétexte  d'orner  les  vitrines  et  de  donner 
des  tentations  aux  passants,  en  y  exposant  les  boîtes  ouvertes. 

Un  havane  à  l'air  libre,  c'est  du  Champagne  débouché.  En  outre 
le  puro  doit  être  fumé  doucement.  Les  vieux  vins  se  dégustent, 
disait  feu  M.  Bock;  ils  ne  se  boivent  pas  à  plein  verre. 

J'ajouterai  que  les  cigares  d'un  prix  dépassant  iOO  dollars  le 
mille,  sont  un  peu  comme  les  chapeaux  de  Panama  de  plus  de 
200  francs...  des  attrape...  dépensiers. 

Au-dessus  de  80  dollars  le  mille  (prix  rémunérateur]  les  fabriques 
consentent  généralement  à  faire  une  remise  de  8  p.  100  aux  inter- 
médiaires. 

On  compte  aujourd'hui,  à  La  Havane,  75  fabriques  de  cigares  et 
38  fabriques  de  cigarettes,   90  marchands  de  tabacs   en   feuilles  et 


152  liTUDKS    ET    MÉMOIRES 

20  commissionnaires-exportateurs  de  cigares,  cigarettes  ei  halles  de 
matière  première. 

En  outre,  il  n'y  a  pas  moins  de  50  fabriques  de  cigares  dans  l'in- 
t<  rieur  de  l'île. 

On  fabrique  327  millions  de  cigares  à  Cuba  annuellement  et  près 
de  la  moitié  de  cette  production  est  consommée  dans  le  pays1.  L'ex- 
portation comprend  1SI  millions  de  cigares  contre  300  millions  il 
y  a  quinze  ans.  Le  contraire  se  passe  aux  Etats-Unis  où  l'on  est 
arrivé  à  une  production  fabuleuse  de  8.01)0  millions  de  cigares  par 
an. 

La  grève  des  «  tabaqueros  »  en  1908,  bien  moins  justiliée  que 
celle  de  1906,  est  venue  aggraver  encore  la  dépression  industrielle. 
commerciale  et  financière  qui  existait  dans  le  pays.  On  avait 
reproché  aux  fabricants  de  renvoyer  du  personnel.  Or.  étaient-ils 
responsables  de  la  mauvaise  qualité  des  feuilles  expédiées  de  la 
campagne  et  de  la  crise  monétaire  qui  rabattit,  pour  un  temps. 
l'orgueil  outré  des  Américains  et  même  des  Anglais  ? 

Recevant  moins  de  commandes,  non  seulement  de  vitoles  fines, 
mais  aussi  de  vitoles  courantes,  et  ne  disposant  pas  toujours  de  la 
matière  première  adéquate  à  la  qualité  de  cigares  requise,  les  fabri- 
cants devaient  bien  se  résoudre  à  licencier  une  partie  de  leur  per- 
sonnel. (Test  alors  qu'on  leur  demanda  de  distribuer,  dans  un  but 
charitable,  le  travail  à  faire  à  la  totalité  de  leurs  ouvriers. 

Or,  les  gens  versés  en  la  matière  n'ignorent  pas  que  le  fait  de 
confier  à  500  cigariers  la  fabrication  de  35.000-  cigares  par  jour, 
alors  qu'ils  seraient  à  même  d'en  livrer  50  000,  augmente  dans  une 
proportion  notable  le  prix  de  revient;  les  frais  de  personnel  annexe 
sont  trop  élevés,  la  quantité  de  cigares  fumés  par  les  ouvriers  trop 
grande  et  celle  des  déchets  qui  varie,  d'ailleurs,  selon  l'habileté  du 
cigarier,  trop  importante. 

La  <<  fuma  »  (quantité  de  cigares  de  5  à  10  sous  consumés  par  les 
ouvriers  3  en  fabrique  et  5  emportés  at  home)  est  une  charge 
pins  grande  pour  le  fabricant  qu'on  ne  pourrait  le  supposer;  elle 
peut  s'élever  en  effet  ii  plus  de  8.000  lianes  par  semaine  pour  500 
ouvriers. 

Les  cigariers    qui    préparent    les    vitoles  ordinaires  ou  inférieures 


i .  La  population  esl  de  2.048.980  Ames,  d'après  le  dernier  reccnsemenl  :  il  y  a  place 
pour  quinze  millions  d'habilants. 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES   CIGARES    DE    LA    HAVANE  1  .r).'{ 

consentent  volontiers  à  s'attaquer  aux  vitoles  supérieures  dont  la 
façon  est  mieux  payée  ;  mais  alors  le  travail  est  mal  fait  et  les 
contre-maîtres  doivent,  d'une  part,  tenir  compte  dans  leurs  obser- 
vations de  l'épée  de  Damoclès  que  tiennent  au-dessus  de  leur  tête 
les  chefs  du  Comité  fédératif,  alors  que,  d'autre  part,  ils  n'ignorent 
pas  qu'il  suffit  de  4  ou  5  mauvais  cigares  intercalés  dans  une  boîte 
pour  indisposer  l'acheteur. 

Quant  à  amener  les  bons  ouvriers  à  abandonner  leur  travail 
habituel,  bien  rémunéré,  pour  fabriquer  des  cigares  à  bas  prix,  la 
chose  est  plus  difficile. 

Les  cigariers,  groupés  en  syndicat,  ont  imposé  aux  patrons 
l'intrusion  de  leurs  chefs  de  file  dans  l'administration  intérieure  des 
fabriques  et  une  grève  partielle  de  «  tabaqueros  »  en  avril  1910, 
fut  motivée  par  les  observations  d'un  récalcitrant. 

On  a  vu  des  ouvriers,  suffisamment  enhardis  par  des  succès 
répétés,  quitter  leur  travail  à  midi  les  jours  de  «base  bail  »  de 
pelote  basque  ou  de  combats  de  coqs,  emporter  la  «  fuma  »  quoti- 
dienne et  abandonner  parfois  sur  l'établi  les  capes  et  la  tripe  à 
eux  confiées  le  matin  et  dont  un  contre-maître  devait  prendre  soin 
sous  peine  d'avoir  à  jeter  le  tout  aux  déchets,  le  lendemain. 

L'ancien  gouverneur  provisoire  de  l'île,  M.  Charles  Magoon,  fut 
ici  le  protecteur  des  ouvriers  qui,  pour  lui,  représentaient  le  nombre  ; 
mais,  une  fois  rendu  à  la  vie  privée,  il  rappela  bien  vite  aux 
Cubains  qu'ils  ne  devaient  pas  s'écarter  du  sentier  de  l'ordre,  assez 
étroit  dans  certaines  Républiques  hispano-américaines,  sous  peine  de 
voir  les  Etats-Unis  intervenir  une  troisième  fois  et  imposer  un 
régent  à  demeure,  à  la  façon  de  Barbarie. 

M.  Magoon  eût  voulu  infuser  du  sang  américain  à  Cuba,  mais  la 
chose  demanderait  du  temps,  et,  d'ailleurs,  les  croisements  de  races 
absolument  différentes  ne  sont  pas  à  recommander. 

Les  boîtes  de  cèdre  nécessaires  pour  l'emballage  des  cigares  sont 
fabriquées  à  La  Havane  même  avec  un  bois  du  pays,  le  Cédrèle 
(Cedrela  odorata)  et  de  superbes  étiquettes  sortent  des  sept  litho- 
graphies dont  l'installation  dans  cette  capitale  a  été  funeste  aux 
maisons  françaises  qui  avaient  accaparé  la  fourniture  des  belles 
impressions. 

La   nécessité   du    logement  riche  m'est   apparue   plusieurs    fois, 
notamment  certain   jour  à  la  Taverne   Pschorr,  à    Paris,    où   une 
troupe  joyeuse  se  passait  de  main  en  main  une  boîte  de  cigares  de 
Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N°  95.  H 


154  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

luxe  de  Fernande/.  Garcia  y  C'a  pour  en  admirer  les  étiquettes,  les 
ors,  et  aussi  l'alignement  des  «  puros  »  serrés  comme  sardines  en 
boîte  et  que  les  femmes  caressaient  du  doigt,  semblant  jalouser  la 
beauté  de  leur  robe. 

Pour  l'exportation  à  destination  de  l'Espagne  et  de  certains  pays 
du  Sud-Amérique  qui  imposent  les  droits  sur  le  poids  brut,  on 
prépare  des  boites  extrêmement  légères  qui  ne  protègent  guère  le 
contenu,  alors  que  les  Américains,  plus  rationnels,  prennent  la 
tare  des  logements   et  même  des  anneaux  de  papier. 

On  substitue  maintenant  à  l'antique  bouillie  de  farine,  dans  les 
fabriques,  une  nouvelle  colle  qui,  sans  être  toxique,  a  la  propriété  le 
faire  fuir  les  cancrelats  qui  causaient  autrefois  de  grandes  dépréda- 
tions aux  étiquettes  des  boîtes  conservées  en  magasin. 

Le  succès  des  fabriques  créées  à  Tampa,  Cayo-Hueso  et  New- 
York  s'explique.  11  est  dû  au  protectionnisme  américain  qui  porte 
à  120  dollars  le  mille  le  prix  de  revient  de  cigares  achetés  oO  dollars 
à  La  Havane  après  avoir  payé  le  fret,  les  commissions,  le  gabar- 
rage,  les  droits  de  S  i:'°  par  livre  et  25  p.  100  ad  valorem  —  20 
p.  100  et  la  bande  de  garantie  du  lise  américain  coûtant  3  dollars. 

Or  les  mêmes  cigares  fabriqués  à  Tampa  avec  une  matière  pre- 
mière identique  peuvent  être  livrés  dans  n'importe  quelle  ville  des 
Etats-Unis  pour  le  prix  de  70  dollars. 

«  L Association  internationale  des  travailleurs  des  Etats-Unis  » 
a  obtenu,  à  force  de  propagande,  de  faire  entrer  dans  ses  rangs  les 
quelques  milliers  de  cigariers  de  Tampa  qui  avaient  conservé  jus- 
qu'ici leur  indépendance:  dans  ce  nombre,  il  se  trouve  beaucoup 
de  Cubains  el  d'Espagnols  ayant  émigré  de  la  Grande  Antille 
depuis  que  les  tarifs  prohibitifs  américains  ont  porté  un  coup  mortel 
aux  fabriques  havanaises  de  cigares  de  «  Partido  •>. 

(A  suivre.  Paul  Serre, 

Correspondant  de  la  Société  Wationale d' 'Agriculture u 


NOTES 

SUR     L'ACCLIMATATION     EN     SICILE 
DU    «    FICUS     ELASTICA   » 


Quelques  plantes  gommifères,  telles  que  plusieurs  espèces  de 
«  Ficus  »,  végètent  sous  les  latitudes  tempérées,  et  résistent  même 
à  des  hauteurs  de  1.600  mètres  où  le  thermomètre  descend  parfois 
à  zéro.  Celles-là  peuvent  parfaitement  réussir  dans  les  parages  de 
la  Méditerranée,  et  notamment  en  Sicile,  dans  les  Calabres  méridio- 
nales ,  en  Sardaigne  et  sur  le  littoral,  en  Egypte,  en  Tunisie  et  en 
Algérie. 

A  cet  égard,  de  longues  et  intéressantes  expériences  ont  été  sui- 
vies au  Jardin  Botanique  de  Palerme  par  M.  le  Professeur  Borzi. 
D'ailleurs,  pour  ce  qui  concerne  en  particulier  la  Sicile,  n'a-t-onpas 
comme  types  de  comparaison  les  agrumes,  le  coton,  la  canne  à  sucre, 
la  banane,  l'anone,  l'avocat  qui  sont  d'origine  tropicale,  et  auxquels 
le  climat  et  le  sol  insulaires  sont  favorables. 

Ce  sont  les  espèces  de  provenance  asiatique  qui  conviennent  le 
mieux  à  ce  climat,  et  parmi  celles-ci  le  Ficus  magnoliolide  et  le 
Ficus  élastique    Roxb.  cultivés  en  pleine  terre. 

Le  Ficus  magnoliolide  est  d'un  port  élégant  et  imposant  ;  il  peut 
couvrir  de  son  ombre  une  surface  de  500  mètres.  Sa  croissance  n'est 
pas  interrompue  même  en  hiver,  et  il  fructifie  deux  fois  par  an, 
particularité  rare  qui  probablement  provient  du  changement  de  cli- 
mat. Son  suc  que  l'on  extrait  au  printemps  est  de  couleur  blanche 
très  prononcée  et  se  transforme,  exposé  àl'air,  en  une  masse  pâteuse 
qui  se  sèche,  se  solidifie  et  devient  fragile.  Il  se  décompose  ainsi  : 
caoutchouc  7,60  °/0,  résine  visqueuse,  sans  valeur,  91  %,  débris 
végétaux  1.40  °/0,  analyse  qui  démontre  que  le  Ficus  magnoliolide 
ne  peut  être  utilement  exploité  dans  l'industrie  ;  il  n'est  utilisé,  en 
etï'et,  que  comme  plante  d'ornement. 

La  culture   du  Ficus  élastique,  au  contraire,  donne  des  résultats 


156  NOTES 

incomparablement  plus  satisfaisants.  Connu  dans  le  commerce  sous 
le  nom  de  Assam.  Pénang,  Singapour  et  Java,  d'après  le  lieu  d'ex- 
portation, il  est  originaire  des  parages  orientaux  de  l'Himalaya  et 
du  Sikkim,  province  nord-orientale  de  l'Inde.  Il  se  développe  en 
Sicile,  en  Sardaigne  et  en  Calabre  dens  des  conditions  normales, 
sinon  avec  la  même  rapidité  que  dans  les  contrées  asiatiques. 

Au  printemps  l'arbre  perd  quelque  peu  de  sa  belle  apparence  ; 
ses  feuilles  devenues  plus  petites  et  moins  brillantes,  se  détachent 
et  les  nouveaux  bourgeons  ne  tardent  pas  à  paraître.  Les  fruits  sont 
foncés,  doux  et  comestibles,  ils  ont  le  goût  des  figues  noires  com- 
munes. 

La  plante  ne  réclame  d'ailleurs  pas  plusde  soins  que  les  agrumes  : 
on  se  contente  de  l'arroser  de  quinzaine  en  quinzaine,  et  de  la  déga- 
ger des  mauvaises  herbes.  Elle  supporte  assez  bien  la  sécheresse. 

Examinée  par  des  spécialistes  de  Milan  MM.  Pirelli,  la  gomme  du 
«  Ficus  »  sicilien  a  donné  la  composition  suivante  :  perte  résultant 
de  l'épuration  et  de  l'assèchement  6,85  °/0,  résine  17, 47  °  0,  cendres 
1,25  °/0,  caoutchouc  74,43  °/0. 

Le  produit  industriel  ainsi  obtenu  a  été  jugé  de  seconde  qualité 
et  évalué  à  11  francs  50  par  k'il.  Mais  on  estime,  à  Palerme,  qu'il 
s  améliorera  d'année  en  année  comme  se  sont  améliorés  à  la  longue, 
les  agrumes1  définitivement  acclimatés  dans  l'Italie  méridionale. 

On  ne  doute  même  pas  que,  cultivé  sur  de  grandes  surfaces, 
suivant  une  méthode  rationnelle,  et  dûment  subventionné  par 
l'Etat,  il  ne  rivalise  un  jour  avec  la  même  espèce  si  heureusement 
importée  en  Egypte,  vers  la  fin  du  dernier  siècle. 

G.  Engelhardt. 

Consul  Général  dp  France. 


I.  Agrumes,  mot  tiré  de  l'italien  «  agrumi  »  et  servant  à  désigner   les    principales 
Aurantiacées  :  oranger,  mandarinier,  citronnier,  etc.  (N.D.L.R.) 


LES   ESPÈCES  DU  GENRE   CITRUS 
EXISTANT    A    ANJOUAN 

(îles  Co mores) 


L'île  Anjouan  possède  un  assez  grand  nombre  de  représentants 
du  genre  Citrus  qui  paraissent  pouvoir  être  rapportés  aux  espèces 
suivantes  : 

Citrus  aurantium,  qui  est  l'oranger  commun. 

Citrus  Bigaradia  Duham.  ou  Bigaradier,  très  voisin  de  l'oranger, 
mais  dont  le  fruit  a  la  pulpe  acide  et  amère. 

Citrus  nobilis,  var.    Vangasay  Boj..  petite  mandarine  ou  Vangas- 

saye. 

Citrus  hyslrix  D .  C .  C'est  le  comhava  dont  le  fruit  globuleux  est 
verruqueux  et  a  quelque  peu  l'odeur  de  mélisse. 

Citrus  lirnonum,  var.  Sylvestris  Juss.  ou  var.  Acida  Roxb.  est 
le  citronnier  commun  à  fruits  oblongs  et  acides. 

Citrus  lirnonum,  var.  corticosus  Boj.  ou  Lime  à  fruits  volumineux, 
oblongs  à  écorce  épaisse  et  à  pulpe  acide. 

Citrus  medica.  C'est  le  cédratier  dont  les  fruits  ressemblent  à 
ceux  de  l'espèce  précédente  mais  sont  mamelonnés  à  l'extrémité  et 
ont  l'écorce  verruqueuse.  La  pulpe  est  acide  et  très  peu  juteuse. 

Citrus  limetta  ou  citronnier  doux  ou  Bergamotier  dont  le  fruit 
possède  un  mamelon  à  l'extrémité.  La  pulpe   est   de  saveur    douce. 

De  toutes  ces  espèces  les  plus  communes  dans  l'île  sont  l'oranger, 
le  mandarinier,  le  citronnier  et  le  cédratier.  Les  autres  sont  assez 
rares. 

A  Anjouan  toutes  ces  plantes  vivent  à  l'état  sauvage  soit  en 
bosquets,  disséminés  çà  et  là  dans  les  champs  incultes,  soit  dans  les 
forêts  ou  dans  les  ravins.  La  nature  seule  se  charge  de  les  multi- 
plier. 

Pourtanton  aurait  intérêt  à  les  cultiver  rationnellement  et  onpour- 
rait  en  tirer  quelque  profit  au  point  de  vue  industriel,  car  l'on 
sait  que  l'oranger  et  le  bigaradier  donnent  par  distillation,  de  leurs 
Heurs  et  de  leurs  feuilles,  les  essences  de  Neïroli  et  de  petit  grain. 

L'écorce  du  fruit  du  Combava  et  celle  de    la    Lime  font  de  très 


158  NOTES 

bonnes  confitures.  Celle  du  fruit  du  cédratier,  le  cédrat  qui  est 
employé  dans  la  confiserie  et  la  pâtisserie. 

Tout  le  monde  sait  que  le  jus  du  citron,  après  concentration, 
donne  le  suc  de  citron  qui  est  la  base  de  certaines  boissons  rafraî- 
chissantes, et  l'acide  citrique  aux  usages  multiples. 

Dans  l'île,  les  fruits  de  l'oranger  et  du  mandarinier  n'ont  aucun 
intérêt  au  pointde  vue  commercial  car  il  est  rare  d'y  rencontrer  des 
oranges  et  des  mandarines  qui  soient  assez  douces  pour  être  con- 
sommées par  les  européens.  Généralement  ces  fruits  sont  très  acides 
et  il  faut  voir  beaucoup,  dans  ce  défaut,  peut-être  un  mauvais  choix 
des  pieds-mères,  à  l'origine,  au  moment  des  introductions,  et  aussi 
la  multiplication,  par  semis,  des  différentes  espèces. 

Le  climat  d'Anjouan,  ainsi  que  son  sol,  conviennent  très  bien  à 
toutes  ces  plantes.  Elles  végètent  vigoureusement  en  supportant 
souvent  de  fortes  et  longues  sécheresses  et  se  couvrent  de  novembre 
à  mars,  suivant  les  espèces,  de  grandes  quantités  de  fruits. 

L'Anjouanais  qui  n'est  pas  difficile  sur  la  saveur  des  aliments, 
consomme  couramment  l'orange  et  la  mandarine  malgré  leur  peu 
de  douceur  ;  il  en  est  de  même  du  citron  acide  qu'il  suce  avec  plaisir 
pour  se  désaltérer. 

Il  consomme  aussi  le  jus  du  citron,  celui  du  cédratier  et  de  la 
lime,  en  sauces,  pendant  les  repas. 

Les  femmes  indigènes  qui  aiment  beaucoup  les  fleurs  se  font  des 
colliers  avec  les  pétales  d'oranger. 

Bien  entendu  elles  ne  les  emploient  que  comme  n'importe  quelle 
autre  Heur  à  odeur  agréable,  mais  non  comme  emblème  de  virginité. 
•  Dansl  île,  comme  dans  beaucoup  d'autres  pays,  1  écorce  de  l'orange 
et  les  feuilles  de  l'oranger,  du  citronnier  et  du  bigaradier  sont  em- 
ployées en  infusion    contre  la    malaria. 

Pendant  la  sécheresse  de  juin  à  novembre  l'oranger  et  le  man- 
darinier sont  atteints  de  fumagine  ;  et  leurs  fruits,  pendant  les 
fortes  pluies  de  décembre  à  février,  se  couvrent  d'un  champignon 
blanc,  puis  verdâtre,  qui  les  fait  pourrir  très  rapidement. 

P.  Ajdvisse-Desri  isseai  \ 

Ingénieur  agricole. 


NOTE  SUR  LA   PKODUCTION  DU   SUCRE 
EN    AUSTRALIE  ' 


L'industrie  du  sucre  est  très  importante,  en  Australie,  non  seu- 
lement parce  qu'elle  représente  un  capital  considérable  et  emploie 
un  personnel  nombreux  mais  aussi  à  cause  de  la  position  spéciale 
qui  lui  est  faite  par  les  lois  prohibant  l'emploi  de  la  main-d'œuvre 
de  couleur  et  établissant,  en  faveur  des  patrons,  une  prime  comme 
compensation  des  salaires  plus  élevés  qu'ils  doivent  payer  aux 
blancs. 

Il  est  donc  intéressant  de  connaître  la  position  réelle  de  cette 
industrie,  d'après  les  statistiques  officielles  du  Commonwealth. 

Les  chiffres  ci-dessous  nous  montrent  d'abord  quelle  a  été  la 
production  de  la  canne  à  sucre  depuis  la  Fédération  jusqu'à  ce 
jour  : 

Nouvelles  Galles 
Années  du  Sud  (Jueensland  Total 

1901-02  190. 714.376k.  I  .  198. 972.456k.  1 .381),  686.832  k. 

1902-03  1 86.034.680     652 . 197 . 832     838 . 232 .512 

1903-04  231.151.176     837.056.900  1.068.207.876 

1904-05  202.834.240  I .3i8.220.824  1.551.055.064 

1905-06  205.227.936  1.438.397.120  1.643.625.056 

1906-07  225.10i.i96  1.756.440.480  I .981.544.976 

1907-08  281.828.240  1.691.668.448  1.973.496.688 

1908-09  147.076.160  1.533.480.040  I .681 .556.300 

1909-10  133.178.296  1.182.109.904  1.315.288.200 


1.   D'après  un  rapport  de  M.  Frandin.  Consul  général  de  France  à  Sydney. 


160  NOTES 

La  production  du  sucre  australien  est  intérieure  aux  besoins  de  la 
consommation  et  près  d'un  quart  du  stock  annuellement  nécessaire 
doit  être  introduit. 

Annie-                     Sucre  australien  Sucre  importé  Total 

I 902-03               93 . 986 . 096  88 . 1 63 .152  1 79 . 1 49 . 248 

1903-0'.              HKi.671.62i  81.875.376  185.547.000 

1904-05              153.619.200  29.613.352  I 83. 232. 552 

1905-06             170.820.080  18.512.536  189.332.616 

1906-07             184.952.640  20.709.128  205.661.768 

I 907-08             1 95 .196. 968  4 . 857 . 496  200 . 054 . 464 

1 908-0!»              1 90 .  698 . 1 20  19.137. 376  209 .  835 .  496 

1909-10             139.427.696  80.220.312  219.648.008 


MAÏS     ET     RIZ 

SUPERFICIE   CULTIVÉE,    ÉVALUATION   DE   LA  PRODUCTION. 

Le  n"  10  du  «  Bulletin  de  statistique  agricole  »,  publié  par  V Ins- 
titut international  de  Rome  contenait  des  renseignements  intéres- 
sants sur  la  situation  respective  au  mois  d'octobre  1910.  des  cul- 
tures demaïs et  de  riz,  en  différents  pays,  envisagées  sous  le  rapport 
des  superficies  cultivées  et  des  rendements  à  en  attendre.  Nous  pen- 
sons être  utiles  à  nos  lecteurs  en  reproduisant  ces  renseignements 
dans  «  V Agriculture  pratique  des  pays  chauds  ». 

Nous  présentons,  en  deux  tableaux  séparés,  les  données  statis- 
tiques concernant  la  culture  du  maïs  et   celle    du  riz. 

Nous  indiquons  en  premier  lieu  la  superficie  cultivée  en  1910,  et, 
lorsque  la  chose  est  possible,  nous  ajoutons  aussi  le  rapport  entre 
cette  superficie  et  la  superficie  correspondante  de  1909,  considérée 
comme  égale  à  100. 

Comme  la  récolte  des  deux  produits  est  déjà  commencée  ou 
sur  le  point  de  commencer  dans  de  nombreux  pays,  les  prévisions 
approximatives  du  produit  vont  se  substituant  peu  à  peu  aux  ren- 
seignements  sur  I  étal  des  cultures.  C'est    pour  cela  que  nous  don- 


MAIS    ET    RIZ 


161 


nons,  pour  plusieurs  pays,  la  production  de  1910  et,  lorsque  la 
chose  est  possible,  le  rapport  entre  cette  dernière  et  la  production 
correspondante  de   1909. 

Nous  avons  ensuite    calculé,  comme  quotient,  le  rendement  par 
hectare. 


RIZ. 


Renseignements  officiels  publiés  ou  parvenus  à   l'Institut 
jusqu'au   19    Octobre   1910. 


Superficie  cultivée 

Evaluation  approximative 

en  1909 

du  rendement 

exprimée  en 

Total 

Nom  des  pays 

Chiffres 

pourcentage 

par 

absolus 

de  la 

superficie 

où  l'on  a  fait 

Chiffres 
absolus 

exprime  en 

pourcentage 
de  la 

hectare 

Hectares 

la  récolte 

production 

Quintaux 

en   1909 

Quintaux 

de  1909 

Zone  Septentrionale: 

I 

Europe. 

Bulgarie 

5.600 
142.860 

143.  1 
100.  n 

160.000 
2.144.150 
4 . 937 . 700 

308.7 

103.5 

98.8 

28.57 
34.56 

Espagne . . 

Italie 

Amérique. 

Etats-Unis  .  . 

290.170 

99.6 

Zone  Centrale  : 

Amérique. 

Costa-Rica 

2.774 

— 

— 

— 

— 

Asie. 

Japon 

2.783.802 

95 . 5 

67.652.000 

90.5 

2  i .  30 

162 


NOTES 


MAIS 


Renseignements  officiels  publiés  ou  parvenus  à   V Institut 
jusqu'au   19  Octobre  1910. 


Superficie  cultivée 

Evaluation    approximative 

Nom  des  pays 

en 

1910 

du  rendement 

Chiffres 
absolus 

Hectares 

exprimée  en 

pourcentage 

de  la 

superficie 

où  Ton  a  fait 

la  récolte 

en  1909 

Total 

par 
hectare 

Quintaux 

Chiffres 
absolus 

Quintaux 

exprimée  en 
pourcentage 

de  la 

production 

de  1909 

Zone  Septentrionale: 

Europe. 

Bulgarie 

Espagne 

680.390 

2.475.156 
1.515.300 
1 . 986 . 259 
1.160.503 
1  .300 

1  I2.ii 

1 00 . 9 
99.0 
93.5 
75.7 

100. 0 

10.560.000 

6.340. 150 

18. 994; 220 
24.830.000 
26.500.000 
15.  S81 .600 
30.000 

20». 6 

9  i .  i 

119.2 
103.1 
146.9 
1  53 .  : 
93 .  7 

1 5 .  52 

10.79 

16 .  39 
13.34 
13.34 
23.08 

Hongrie    non  com- 
pris   la   Croatie- 
Slavonie) 

Italie 

Roumanie 

Russie  d'Europe. .  . 
Suisse 

Amérique. 

Canada 

132.750 
10.  169.390 

'.13.(1 
104 . 9 

i.  191  .  i  in 

91;  8 

33  .83 

Etats-Unis 

Asie. 

Russie  d'Asie 

S21  .304 

— 

131 .200 

— 

0.41 

Zone  Centrale. 

Amérique. 

Costa    Rica 

24.734 

— 

— 

— 

— 

Afrique. 

Tunisie 

•_>o .  000 

too  o 

60.000 

9  i  .9 

3.00 

COMMUNICATIONS     UI\'EBSES 


NOTE    SUR    LES    EXPORTATIONS    DE    MADAGASCAR 
A    DESTINATION    DE    HAMBOURG 

Caoutchouc  et  peaux  de  bœufs. 

Le  dernier  rapport  de  M.  Pierre  Gérard,  Consul  général  de  France  à  Ham- 
bourg, publié  par  l'Office  national  du  commerce  extérieur,  donne  sur  les  relations 
commerciales  de  notre  colonie  de  Madagascar,  avec  les  places  de  Hambourg, 
divers  renseignements  qui  paraissent  susceptibles  d'intéresser  les  lecteurs  du 
Bulletin  du  Jardin  colonial. 

Les  deux  principaux  produits  exportés  de  Madagascar,  à  destinai  ion  de 
Hambourg,  sont  :  le  caoutchouc  et  les  peaux  de  bœufs. 

Caoutchouc.  —  Les  envois  de  caoutchouc  de  1904  à  1908  se  chiffrent  ainsi  : 

Années  Francs 

1904 2.i91  quintaux  représentant  1.572.775 

1903 7.746  2.  9  IX.  087 

1906 3.030  2.388.187,50 

1907 3.152  2.231.917 

1908 1.255  689.900 

Les  ventes  se  l'ont  sur  échantillons  pris  en  général  sur  le  lot  à  son  arrivée. 
La  vente  directe  du  pays  d'origine  est  très  rare.  La  marchandise  ne  peut  donc 
guère  se  passer  de  consignataire. 

Les  expéditions  se  font  en  caisses,  en  fûts  ou  sacs  de  30  kilos  environ,  les 
livraisons  c.  a.  f    Hambourg. 

Les  prix  sont,  par  kilo,  pour  les  bonnes  qualités,  de  20  à  21  fr.  23:  pour  les 
qualités  inférieures  de  12  fr.  50  a  13  fr.  et  la  marchandise  est  exempte  des 
droits  de  douane. 

Elle  trouve  accueil  en  toute  saison. 

Les  principaux  importateurs  sont  avec  Madagascar,  les  divers  pays  d'Afrique 
et  du  Brésil,  dont  le  produit  est  supérieur  à  celui  de  la  Grande  Ile. 

La  baisse  du  chiffre  des  importations  malgaches  en  1908  tient  à  celle  qui  a 
commencé  à  se  manifester  sur  les  prix,  à  la  fin  de  1907. 


164  COMMUNICATIONS    DIVERSES 

Peaux  de  bœufs. 

Pour  les    peaux  de   bœufs,   on  relève   les  constatations  suivantes  : 
Années  Quintaux  Francs 

1904 10.841 1.565.937,30 

1905 10.892 1.615.012,  50 

1906 10.729 1.786.812,50 

1907 19.652 3.218.337,50 

1908 17.299 2.085.162.  50 

Los  ventes  se  font  sur  échantillons  pris  à  l'arrivée  du  lot,  ce  qui  implique  la 
nécessité  d'avoir  à  Hambourg  un  cosignataire. 

Les  expéditions  se  font  en  vrac  pour  les  peaux  séchées.  et  en  paquets  pour 
les  peaux  salées:  les  livraisons  c.  a.  f.  Hambourg. 

L'article   est   exempt   de   droits  de  douane;  il  peut   trouver   acheteur   toute 

l'année. 

L'Inde  anglaise,  la  République  Argentine,  le  Brésil,  le  Paraguay  et  l'Uruguay 
sont  parmi  les  plus  forts  importateurs. 

La  baisse  qui  se  manifeste  en  1908  vient  uniquement  de  la  crise  qui  sévissait 
alors  sur  la  tannerie  en  Allemagne. 

La  production  des  clous  de  girofle  à  Zanzibar. 
Prévisions  pour  lu  récolte  1910-1911 . 

Une  communication  de  M.  Malzac,  gérant  du  consulat  de  France  à  Zanzibar, 
donne,  d'après  les  pronostics  publiés  par  le  Directeur  de  l'Agriculture  de  cette 
colonie  de  l'Afrique  orientale  anglaise  les  renseignements  suivants  sur  la 
culture  des  girofles  à  Zanzibar,  qui  paraissent  de  nature  à  intéresser  les  lecteurs 
du  Bullplin  du  Jardin  Colonial. 

Les  pronostics  de  1910  n'ont  pas  été  faits  de  bonne  heure,  à  cause  de  la 
pousse  tardive,  et  même  à  présent,  il  est  difficile  de  parler  avec  certitude  de 
l'importance  de  la  récolle  des  girofles  tardifs. 

Dans  les  deux  iles.  d'après  les  informations  venues  de  la  campagne,  la 
récolte  du  girolle  scia  très  petite.  Les  renseignements  reçus  du  nord  de  l'île 
de  Pemba  sont  assez  optimistes,  mais  ceux  venant  du  sud  et  surtout  du  centre 
le  sont  aussi  peu  que  possible. 

A  Zanzibar  il  en  est  de  même,  en  ce  qui  louche  la  première  récolte  dont  la 
cueillette  a  commencé  en  Août  et  a  duré  peu  de  temps. 

La  récolte  du  girolle  tardif  c'est  la  principale  parait  devoir  être  meilleure 
que  l'autre.  La  cueillette  ne  pourra  commencer  ou  en  tout  cas,  battre  son  plein, 
que  vers  la  lin  de  l'année,  et  continuera  surtout  durant  les  premiers  mois 
de!914. 

Ainsi  qu'il  est  dit  plus  haut.  L'importance  de  la  récolte  du  girofle  tardif  est 
dilficile  à  déterminer  el  les  circonstances  pourraient  modifier  les  pronostics 
ilonnés  ci-dessus. 

La  récolte  de  l'été  1909  au  printemps  1910,  a  été  inférieure  de  près  du  tiers 
à  celle  de  la  période  correspondante  1903-1909,  6.496.189  kilos  au  lieu  de 
9.757.452  kilos  el  les  pronostics  défavorables  sur  la  récolte  actuelle  ont  amené 


COMMUMC  kïlONS    DIVERSES 


63 


une  certaine  hausse  du  prix.  La  «  frasila  »  de  girolle  15  k.  855  .  qui  à  pareille 
époque  arrivait  à  peine  à  dépasser  Lan  dernier  14  fr.  50  environ,  a  atteint  18  t'r. 
Les  commerçants  de  Zanzibar  n'escomptent  pas  une  hausse  plus  considé- 
rable, à  cause  du  stock  important  qui  reste  en  Europe  et  on  estime  à  475  (i50  k. 
environ,  la  quantité  qui  se  trouve  encore,  dans  le  Sultanat  provenant  de  la  der- 
nière récolte. 


Exportations  des  îles*  Hawai 

pendant  les  années  fiscales  1908-1909  et  1909-1910. 

(1er  juillet   à   fin  juin. 

Le  Jardin  Colonial  doit,  à  l'obligeance  de  M.  Marques,  agent 
consulaire  de  France  à  Honolulu,  la  communication  de  renseigne- 
ments, très  intéressants,  sur  les  exportations  des  îles  Hawai  extraits 
du  rapport  annuel  du  Département  du  commerce  de  Washington. 
Ces  indications,  reproduites  ci-après,  montrent  les  progrès  de 
l'Agriculture  dans  cette  région  du  Pacifique. 

Produits  indigènes                 Année  1908-9.  Année  1909-10. 

Quantités           Valeur  Quantités         Valeur 

Kg.                 Francs  Kg.               Francs 

Sucre  brut,  pour  les  États-Unis,      i  15.299.057      184.537.142  516. 228. 535      210.011.533 

—           pour  l'Étranger.                            181                      83  2.799                 1.216 

Sucre  railiné  pour  les  États-Unis.       18.017.531        11.153.116  16.870.761        10.638.789 

pour  l'Étranger.                     —                      —  1.902                    925 

Total  :         463.316.769    19^6907341  533.103.997    220.652  463 

Café États   Jnis.             794.519          1.100.673  1.064.906           I.i99.79i 

—   Étranger.                   94.820             138.262  113.548              217.386 

Total  :                889.339        1.238.935  1.178  454        1.717.180 

Riz États-Unis.             377.840          1.327.622  2.654.276          1.399.616 

— Étranger.  1.087  961  1 .902     6SJ 

Total  :                378!927        1.328.583  2.656.178        1.400.297 

Fruits  et  Noix États-Unis.                  —              7.523.318  9.250.260 

—             Étranger.                     —                   96.222  —                    98.545 

Total  :                                    7.619.540  9.348.805 

Miel États-Unis.                 —                  262.142  170.055 

—    Étranger.                     —                    17.993  32.042 

Total  :                                     280.135  202.097 

Peaux États-Unis.             654.186             753.132  604.719             723.346 

—      Étranger.  — 

Total  :  723.346 

Laine  (brute) États-Unis.            152.631             272.729  152.691             293.410 

—            Étranger.                                            —  —                     — 

Total  :                                       272  729  293.410 

Autres  divers États-Unis.                 —              2.911.287  —              5.073.884 

—             Étranger.                                          213.850  —              1. 188.558 

Total  :                                   3.125137  6  262.442 
Produits  étrangers 

Réexportés  pour  les  États-Unis.                —                197.107  —                114.282 

—                    Étranger.                      —                   30.634"  —                   35.001 

Total  :                                     227.740  HÎ497283 

Total  général  :        210.536.272  240.749.323 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


Indo-  Chine. 


ARRÊTÉ 

fixant  la  solde  et  la  hiérarchie  du  personnel  indigène 

des  services   agricoles   et  commerciaux  de  la  Cochinchine. 

Article  premier.  —  La  solde  et  la  hiérarchie  du  personnel  indigène  des 

Services  agricoles  et  commerciaux  de  la  Cochinchine  sont  fixés  ainsi  qu'il 
suit    : 

Agent  de  culture  principal  de  lre  classe 720  piastres   * 

2e  classe 660 

3e  classe 600 

Agent    de  culture   titulaire  de   lre  classe 540 

2e  classe 480 

'—  3e  classe 420 

Agent  de  culture  auxiliaire  de  lre  classe, 380 

—  2e  classe 340 

3e  classe 300 

4e  classe 240 

5e  classe 180 

Art;  2.  —  Nul  ne  peut  être  nommé  agent  de  culture  auxiliaire  de  .V 
classe  s'il  n'est  âgé  de  20  ans  au  moins  et  de  30  ans  au  plus,  et  s'il  n'a 
subi  avec  succès  un  examen  technique  dont  le  programme  sera  fixé  par 
arrêté  du  Lieutenant-gouverneur  de  la   Cochinchine. 

Art.  3.  —  Les  candidats  qui  joignent  aux  connaissances  pratiques  des 
notions  théoriques  et  une  connaissance  de  la  langue  française  suffisantes, 
peuvent  être  nommés  directement  agent  de  culture  auxiliaire  de  4e  classe. 

Arl.  i.  -  Les  avancements  au  grade  ou  à  la  classe  supérieure  ont  lieu, 
au  choix,  après  deux  ans  au  moins  de  services  dans  le  grade  ou  la  classe 
immédiatement  inférieure. 

Art.  5.  -  ■  (ii  arrêté  du  Lieutenant-gouverneur  déterminera  le  clas- 
sement  dans  les  nouveaux  grades   du  personnel  actuellement  en    service. 

Art.  0.  —  Le    Lieutenant-gouverneur  de    la  Cochinchine  est  chargé  de 

l'exécution   du   présenl   arrêté. 

Saïgon,  le  23  novembre  1910. 

A.  Klqbukowski. 

i.  La  piastre  vaut  actuellement  2fr.35. 


DOCUMENTS    OFFICIELS  167 

ARRÊTÉ 

fixant  les   conditions  d'avancement  du  personnel  des  Services  agricoles 

et  commerciaux  de  Vlndo-Chine. 

Article  premier.  —  Chaque  année,  dans  le  courant  du  mois  de  sep- 
tembre, les  chefs  d'administration  locale  intéressés  adressent  au  Gouver- 
neur général  un  bulletin  de  notes,  en  double  expédition,  au  nom  des 
fonctionnaires  des  Services  agricoles  et  commerciaux  de  l'Indo-Chine. 

Art.  2.  —  En  même  temps  que  les  bulletins  de  notes,  les  chefs  d'admi- 
nistration locale  transmettent  au  Gouverneur  général  le  relevé  nominatif, 
par  ordre  d'ancienneté,  des  fonctionnaires  des  Services  agricoles  et  com- 
merciaux proposés  pour  l'avancement  et  remplissant  les  conditions  d'an- 
cienneté de  grade  spécifiées  à  l'article  "20  de  l'arrêté  du  5  août  1909. 

Art.  3.  —  Dans  le  courant  du  dernier  trimestre  de  chaque  année,  il  est 
dressé  un  tableau  d'avancement,  conformément  aux  dispositions  des 
articles  21  et  22  de  l'arrêté  du  .3  août  1909. 

Ce  tableau  doit  comprendre  un  nombre  de  candidats  égal  à  celui  des 
vacances  à  prévoir,  par  grade  et  par  classe,  dans  l'année  pour  laquelle  il 
a  été  établi. 

Art.  4.  Le   tableau    d'avancement    est   dressé  par   une  commission 

nommée  par  arrêté  du  Gouverneur  général  et  composée  de  la  façon  sui- 
vante : 

Lin  inspecteur  ou  un  administrateur  de  lre  classe  des  Services  civils, 
j) réside ni  ; 

Un  administrateur  des  trois  premières  classes; 

Un  fonctionnaire  des  Services  agricoles  et  commerciaux. 

Art.  5.  —  Dans  la  semaine  qui  précède  la  réunion  de  la  commission  de 
classement,  les  calepins  des  fonctionnaires  proposés  pour  l'avancement 
sont  mis,  sur  place,  à  la  disposition  des  membres  de  la  commission. 

Art.  6.  —  La  commission  se  réunit  en  séance  plénière,  sur  la  convoca- 
tion de  son  président,  pour  discuter  et  arrêter  la  note  moyenne  à  attri- 
buer à  chaque  fonctionnaire  proposé  pour  l'avancement. 

Art.  7.  —  Le  calcul  des  points  attribués  aux  candidats  est  ensuite  éta- 
bli dans  les  conditions  ci-après  : 

1°  Appréciation  de  la  commission  : 

Nombre  de  points  égal  à  la  cote  multipliée  par  le  coeflicient  6; 

2"  Appréciation  du  chef  d'administration  locale  : 

Nombre  de  points  égal  à  la  cote  multipliée  par  le  coefficient  3  ; 

3°  Langues  orientales  : 

Brevet  du  1er  degré  ou  caractères  chinois 0  points 

Brevet  du  2e  degré   ou  connaissance   de  deux  ou  plusieurs 

langues 10  points 


168  DOCUMENTS    OFFICIELS 

Ce  dernier  chiffre  ne  peut,  dans  aucun  cas,  être  dépassé. 

4°  Séjour  dans  les  postes  dangereux  ou  malsains  : 

Chaque  année  de  service  donne '2  points 

Tout  semestre  commencé  compte  pour 1  point 

Art.  8.  —  Les  candidats  ayant  obtenu  au  total  le  plus  grand  nombre 
de  points  sont  portés  au  tableau  d'avancement  jusqu'à  concurrence  du 
chiffre  des  inscriptions  à  faire  dans  chaque  grade  et  dans  chaque  classe, 
en  tenant  compte  de  la  part  revenant  à  l'ancienneté. 

Art.  9.  —  Le  tableau  d'avancement  est  définitivement  arrêté  par  le 
Gouverneur  général  sur  le  rapport  du  chef  de  Cabinet  et  publié  au  Journal 
officiel  par  ordre  de  mérite. 

Art.  10.  —  Le  chef  de  Cabinet  du  Gouverneur  général  est  chargé  de 
l'exécution  du  présent  arrêté. 

Hanoï,  le  14  décembre  1910. 

A.  Klobukowski. 


NOMINATIONS    ET    MUTATIONS 


Guinée   française. 

En  date  du  27  décembre  1910. 

Un  congé  administratif  de  9  mois,  à  solde  entière  d'Europe,  est  accordé 
à  M.  Nicolas,  sous-inspecteur  d'agriculture  de  "2e  classe. 


Madagascar. 

Par  décision    du  16  novembre    1910. 

Un  congé  administratif  de  huit  mois,  pour  en  jouir  à  Saint-Germain- 
en-Laye  (Seine-et-Oise),  a  été  accordé  à  M.  Nicolas,  agent  de  culture  de 
3e  classe,  en  service  à  Antsirabé. 

Par  décision  du  9  décembre  1910. 

Un  congé  administratif  de  dix  mois,  pour  en  jouir  à  Louis  (Loiret),  a 
été  accordé  à  M.  Thouvenot,  agent  de  culture  de  3''  classe,  en  service  à 
Analamazaotra  (Andovoranto). 

Par  décision  du  16  décembre  1910. 

Un  congé  administratif  de  six  mois,  pour  en  jouir  àOrléansville! Algérie), 
a  été  accordé  à  M.  Keating,  agent  de  culture  de  3e  classe,  en  service  à 
Nosy-Bé. 


DOCUMENTS    OFFICIELS  169 


Indo-Chine. 

Par  décision  en  date  du    I  (i  décembre   1910. 

M.  Devraigne  (Georges),  inspecteur  de  lie  classe  des  Services  agricoles 
et  commerciaux  au  Cambodge,  rentrant  de  congé,  est  mis  à  la  disposition 
du  Résident  supérieur  en  Annam,  pour  y  remplir  les  fonctions  de  chef  des 
Services  agricoles  et  commerciaux  locaux. 

Il  recevra,  en  cette  qualité,  une  indemnité  de  mille  piastres  (1.000$), 
pour  frais  de  service  et  de  tournées,  prévue  à  l'art.  8,  chap.  x  du  budget 
local  de  l'Annam  de  l'exercice  1010. 

Par  arrêté  en  date  du  22  décembre  I  !)I0. 

M.  Meynard  (Alfred),  agent  de  l'e  classe  des  Services  agricoles  et  com- 
merciaux locaux  au  Laos,  est  mis  à  la  disposition  de  M.  le  Ministre  de 
France  à  Bangkok,  pour  y  être  chargé  de  l'étude  des  questions  écono- 
miques concernant  l'Indo-Chine. 


Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N°  95.  12 


STATISTIQUES    (  K  M  M  ERGIALES 

Exportations  agricoles  et  forestières  des  Colonies  françaises. 


COTE    DES    SOMALIS  ' 
/"  semestre  l!)l<). 

Peaux  brutes 1 . 846 .  364  kilos 

Café  en  fèves  et  pellicules 1 .  736 .  310 

Cire  brute 195.761 

Caoutchouc 75 .  843 

Dents  d'éléphants 37 . 092 


MADAGASCAR 


Le  n°  88,  de  juillet  dernier,  contienl  pour  la  colonie  de  Madagascar,  la  sla- 

lisliijiic  îles    produits    exportés  de   celle  colonie  en    1909,  comparée  avec  celle 

de  1908. 

Pour  expliquer  «les  différences  de  quantités  que  le  lecteur  pourrai!  constater 
en  comparai! I  les  chiffres  du  Bulletin  avec  ceux  des  statistiques  publiées  par 
la  colonie  elle-même,  nous  devons  faire  remarquer  que  pour  1908,  les  chiffres 
ont  élé,  en  1909,  à  la  snile  d 'instructions  ministérielles,  ramenés  au  poids  net 
alors  que  jusque-là  les  exportations  figuraient  en  poids  brut. 

C'est  ainsi  que  la  vanille,  par  exemple,  qui  accusait  à  l'exportation  en  1908 
un  poids  brut  de  57.285  kilog.  a  dû  être  reprise  dans  le  tableau  comparatif 
1908-1909,  pour  son  poids  net,  soit  14.  737  kilogrammes. 


1.  Les  chiffres  ci-dessus  ne  sont  donnés  qu'à  titre  purement  commercial,  car  l'on 
•-;iil  que  les  produits,  embarqués  par  le  porl  de  Djibouti,  pro\  ienrïenl  de  TAbyssinie. 


COURS    ET    MARCHES 

DES    PRODUITS    COLONIAUX 


CAOUTCHOUC 

LE  HAVRE,  17  février  1911.  —  (Communiqué  de  la  Maison  Vaquin  et 
Schweltzer,  1,  rue  Jérôme-Bellarma l< >. 

Une  certaine  réaction  s'est  produite  sur  notre  dernier  communiqué  ;  sur  le 
Para  lin  et  Pérou  fin  la  hausse  acquise  a  été  de  fis  2  à  fis  3  le  kilogr,  alors 
que  pour  les  autres  sortes  elle  n'a  été  seulement  que  de  0.50  à  1  IV.  suivant 
qualités  saut'  pour   sortes  Ceylan  qui  sont  restées  inchangées  ef  Ton  rôle  : 


Franc 

i) .  7  5  à 


Para 

Para  Sernamby 8.50 

Pérou  fin 10.25 

Pérou  Sernamby M 

—  caucho  .  1 1 

Maniçoba 6 

Madagascar  : 

Tamatave  Pinky  1 9 


—         PinkvII. 


Majunj. 


Fàranfangana. 


Anahalava 

Mananzary,   \ 
Barabanja.    [  . . 
Lombiro. 

Tuléar 

Tonkin 

Congo  : 
Haut-Oubanghi. 


.  50 


50 


6,50 

5 
6.50 


17 

(i 

.Ml 

Mi 

50 

12 

25 

12 

25 

10 

10 

50 

9 

50 

10 

8 

8 

75 

s 

50 

s 
11 

H 

•25 

Francs 

Kot  to 11         à   11.25 

II.  C.  Batouri 10.20  10.45 

Ekela  Kadei  Sangha 11.50  15.25 

Congo  rouge  lavé 6 .  1 0  <i.  30 

Bangui 13,10  13.40 

Koulon-Niari h.  lu  8.25 

Manibéri 6.50  6.75 

N'Djolé 5.90  6.10 

Mexique  feuilles  scrappy  11.50  12 

—       slaps 6  s.  50 

Savant  lia  : 

San  Salvador 10  11.25 

Carthagène 7  10 

Ceylan  : 

Biscuits,  crêpes,  etc. .    \ 

—      extra..    [  20.50  22.50 

Scraps ) 

Balata  Venezuela  bines..  6  0.50 

Balata                    feuilles..  7  7.50 


Le  tout  au  kilo,  magasin  Havre. 


BORDEAUX,    31    janvier   Util.  Communiqué  de  MM.    I).    Dukfau  et 

<  '."',  10,  rue  de  Cursol. 

Les  affaires  en  nos  sortes  moyennes  ont  été  nulles  au  débul  <lu  mois  de 
janvier,  par  suite  de  la  chute  <lu  Para,  aux  environs  de  fes  13.  50  le  kilogr. 

Comme  suite  à  la  marche  ascendante  de  celle  sorte  sur  la  fin  «lu  mois,  le 
Para  s'étant  alors  stabilisé  dans  les  environs  de  fes  15.50  le  kilogr.,  il  s'est  l'ait 
des  achats  très  importants  en  nos  sortes  africaines,  la  confiance  régnant  géné- 
ralement pour  l'avenir  immédiat. 


172 


COURS    ET    MARCHÉS 


Nous  cotons  donc  : 


Francs 

Gonàkry  Niggers 11.25  à  11.50 

Rio  Xunez 12.10       12.  25 

Soudan  Niggers  Rouges.     10.75 
Soudan  Niggers  Blancs. .       0.75       10 
Soudan  Manoh Il  11.50 


Francs 
Lahou   Petits  Cakes..    ..       S. 75     à  0 
Lahuu  Cakes  Moyens.. . .       8.25         8.50 
Gambie  A.,  AM.  et  B.  res- 
pectivement        7.75      6  et  5 

Bassani  Lumps 5.50         5.60 


ANVERS,  1  février  101 1.  —  (Communiqué  (Je  la  Société  coloniale  Anrcr- 
soise,  0,  rue  Rubens. 

Le  marché  de  caoutchouc  a  été  très  faible  pendant  le  courant  du  mois  de 
Janvier;  cependant  vers  la  fin  du  mois  il  y  a  eu  une  légère  reprise  sous  l'in- 
fluence de  laquelle  noire  vente  par  inscription  du  2">  Janvier  est  en  meilleure  ten- 
dance, cependant  les  estimations  des  courtiers  étant  faites  sur  la  base  du  Para 
à  5/10 ^  les  prix  pour  les  Congo  rassortent  en  baisse  d'env.  8  0/0  et  d'env. 
13  0/0  pour  les  sortes  de  plantations.  Néanmoins  depuis  fin  Janvier  la  reprise 
s'est  encore  accentuée  et  aujourd'hui  les  prix  sont    sensiblement  plus  fermes. 


Francs 


Kasaï   rouge  1 12 

Kasaï    rouge    genre    Lu- 
anda II  noisette 

Kasaï  noir  I 

Lopori,  Yengu,  Ikelemba 
Lulonga,  etc 

Lopori  Mariuga 

Haut  -Congo     ordinaire  . 

Sankuru,  Lomani 12 


0.50 


/  .50 


à   12.25 

Ki.75 
12.25 

12.25 
7.75 

1  2 .  25 


Aruwimi 12 

Uélé 12 

SI  rails  Crêpes  I 13. 

Guayule 6 

Maniçoba 7 

12 

9 . 


Mongola  lanières 


Wamba  rouge  I 


Francs 

à    12.50 
12.50 

75  11.15 
6.50 
8 

12.5a 
75        lu 


Stock  lin  décembre   1910. 

Arrivages  en  janvier 

Ventes  en  janvier 

Stock   lin  j.ni\  ier 


:>ss        tonnes 
549 

ÎO-J 

645 


La  prochaine  vente  par  inscription  aura  lieu  le  22.  février  el  comprendra  331 

tonnes. 


COURS    ET    MARCHÉS 


L73 


COTONS 

D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel., 

LE    HAVRE,  18  février    Î9M.  —  Cote  officielle.    —   Louisiane  1res  ordi- 
naire (en  balles,  les  50  kilos). 


Février 
Mars. . . 
Avril.. 
Mai  . . . 
Juin . . . 
Juillet  . 


Francs 
90.8" 
90.50 
90.37 
90 . 1 2 
89.8" 

89.37 


Francs 

Août 89.25 

Septembre 86.75 

Octobre 83.62 

Novembre 81 .30 

Décembre 80.87 

Janvier 80.75 


Tendance   soutenue.     Ventes.  3.750  balles. 

LIVERPOOL.  18  février  1911.  —  Ventes  en  disponible  :  9.000;  Amérique 
affaires  courantes;  cotes  Amérique  et  Brésil  en  hausse  de  6  100  ;  Indes  calmes 
et  inchangées;  importations  lit. 808;  futurs  ouverts  en  hausse  de  3  à  •"»   100. 


CAFES 


D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  officiel. 


LE    HAVRE,    18   février    1911.  Santos   good    average,     les    50  kilos, 

en  entrepôt  : 


Février-Mars 65        à  66.25 

Avril-Juin 61.75       66 

Août-Octobre 64.50      66. 2. > 


Novembre. 64.25  à  M 

Décembre 63 .  75       63  .  50 


Tendance  soutenue.      Ventes,   12.000.- 

Ventes  en   disponible   :    nulles. 

ANVERS.  IS  lévrier  1911.  —  Clôture.  --  Février,  66 fr.  25  ;  mars, 68  fr.  25  ; 
avril,  68  fr.  25  :  niai.  66  fr.  25;  juin,  66  fr.  25  ;  juillet,  66  fr.  25;  août,  66  fr.  25  ; 
septembre,  HO  fr.  25  :  octobre  60  IV.  25  ;  novembre  66  fr.  25.  Tendance  sou- 
tenue. 

HAMROURG.  18  février  1911.  Calés  2  heures  .  -  Les  50  kilogr.'  en 
francs  :  mars,  66  fr.  00;  mai,  67  fr.  19;  juillet,  67  fr.  06;  septembre,  05  fr.  94; 
décembre,  64  fr.  69.  Tendance  soutenue. 


174 


COURS   ET    MARCHÉS 


CACAO 

LE  HAVRE.  31  janvier  1911. 

Au  droit  de  104  francs. 


Francs 

Francs 

Guayaquil  A 

•riba. . . . 

76 

à 

si 

Sainte  -  Lucie, 

Domi- 

72 

75 

nique,  Saint- Vincent 

65       à 

72.50 

—          M 

achala  . . 

72 

75 

Jamaïque 

63 

70 

Para 

68 

72 
07 
70 
73 
67 

50 
50 

72.50 
70 
110 
85 
78 
75 

Surinam 

70 

67.50 

67 

62 

6  1 

63.5(i 

57 

75 

Carupano  . . 

Bahia  fermenté 
San  Thomé 

7  1 

(  Aili nnbie. . 

70 

Çeylan,  Java 
rrinidad . . 

Cote  d'Or 

66 

Samana 

66 

Grenade 

Sanchez  Puerto 

Haïti 

Pl. 

tla.. 

67.51» 

68 

Au  droit  de  52  francs. 


Congo  français. 
Martinique 

Guadeloupe 


Francs 
90  à  07.50 

01  03 

02  9 1 


Madagascar,    Réunion 
Comores 


Francs 


92.50  à    102.50 


MATIERES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE,  14  février  1914.         Mercuriale  spéciale  de   «  l'Agriculture 

pratique  des  Pays  chauds  »,  par  MM.  Hocca,  Tassy  el    de  Houx. 

(loprali.   —    Tendance  faible.  Nous  colons  nominalement    en   disponible  les 
100  kilos  c.  a.  I'.,  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Francs 

Ceylan  sundried 56 

Singapore 53.50 

Macassar 53.25 

Manille 52.25 

Zanzibar 5:'. 

Mozambique 51 


Java  sundried 

Saïgon 

Cotonou  

Pacifique  Samoa. . . 
<  (céanie  française. 


Francs 
51 

..2 
.>  1 
.>  i 
3  i 


Huile  de  palme  Lagos,  83  lis:  Bonny-Bennin,  si  fis  :  qualités  secon- 
daires, 76  1rs  les  100  kilo-,  conditions  de  Marseille,  fuis  perd  US,  prix 
pour  chargemenl   entier. 


Graine-   de    palmiste  Guinée 

—  Mowra  Bassia, 


1 1  1rs  délivré 
Manquant 


COURS    ET    MARCHÉS  175 

Graines  oléagineuses.  — Situation  ferme;  nous  cotons  nominalement  : 

Francs 
Sésame  Bombay  blanc  grosse  graine 1 1 .  50 

—  —  petite      —       Manque 

—  Jaffa 50 

—  bigarré  Bombay.  Grosses  graines.  50  %  c'e  blanc. . 
Graines  lin  Bombay  brune  grosse  graine 

Colza  Cawnpore.  Grosse  graine '29 

—  Pavot    Bombay il 

—  Ricin  Coromandèl 29 

Arachides   décortiquées  Mozambique 

—  Coromandèl &5 

Autres  madères.  —  Cotations  et  renseignements  sur  demande. 


TEXTILES 

LE  HAVRE,    17   février    1911.  —  (Communiqué  de    la  Maison   Vaquin    el 
Sehweitzer.) 

Manille.  —  Fair  current  :  47  fr.  25  à  18  fr.  —  Superior  Seconds  :  46   fr.    50 
à  47  fr.  —  Good  brown  :  46  fr.  à  46  fr.  25. 

Sisal.  —    Mexique  :  48  fr.  50  à  49  fr.  75.  —  Afrique  :  58  fr.  à  62  fr.  —  Indes 
anglaises  :  30  fr.  à  44  fr.  75.  —  Java  :  53  fr.  à  62  fr. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  47  fr.  à  47  fr.  25.  —  Hankon  :  42  fr.  50  à  43  fr. 

Atoès.  —  Maurice  :   54  fr.  à  72  fr.  —  Réunion  :  53  à  71    fr.  —   Indes  :  30  à 
38  fr.  —  Manille  :  35  fr.  à  41  fr. 

Piassava.  —   Para  :  130  à   150  fr.    —  Afrique  :  Cap  Palmas  :  51  à  55  fr.  — 
Sinoë  :  52  à  53  fr.  ;  Grand  Bassam  :  50  à  54  fr.  ;  Monrovia  :  50  fr.  à  52  fr. 

China  Gras».  —  Courant  :  69  fr.  50  à  82  fr.  —  Extra  :  89  fr.  50  à  94  IV.  50. 

Kapok.  —  Java  :  150  à  165  fr.  —  Indes  :  115  à  120  fr. 
Le  tout  aux  100  kilos,  Havre. 

GOMME     COPALE 

ANVERS,    l<>    février    1911.    —    (Communiqué    de    la    Société     Coloniale 
Anversoise.) 

Le  marché  de  copal  a  été  un  peu  plus  animé  et  à  notre  vente  nous  avons  eu 
une  bonne  demande,  les  bonnes  qualités  surtout  étaient  assez  recherchées. 
Nous  cotons  à  fin  janvier  pour  qualité  courante  à  bonne. 

Gomme  assez  claire  opaque 140  à  175 

non  triée,  de  qualité  courante 110       135 

—  triée,  blanche  de  belle  qualité 320       350 

—  claire,  transparente 230       260 

—  assez  claire 1 5b       195 

Stock,  environ  200  tonnes. 


176 


COURS    ET    MARCHÉS 


LE    HAVRE,     10    janvier      l'.UI.  (Communique     de     MM.     Va. juin     el 
Sehweilzer.) 

Gomme  copate  Afrique 50      à   100  lianes  J 

—      Madagascar 100       à    ion       — 


les  loi»  kg. 


POIVRE 

les  50  kgr.  en  entrepôl 


LE  HAVRE,  18  février   19U  : 

Sa'igon.  <  louis  du  jour  : 

Francs 

Février 77.50 

Mars 77.  50 

Avril 77 

Mai 77 

Juin 77  ..j<> 

Juillet  78 


Francs 

Aoûl 78.50 

Septembre 7d 

(  (etobre 79 

Novembre 79. 50 

Décembre 80 

Janvier 


Tendance    calme. 


IVOIRE 

ANVERS,  7  février  l'.UI.  (Communiqué  de  la  Société  coloniale  Anver- 
soise.  Marché  soutenu.  Nos  dernières  enchères  du  :5I  janvier  oui  été  liés 
animées  el  les  prix  ressortenl  en  hausse  de  IV.  I  env.  pour  les  dénis  à  billes 
et  les  bangles.  Pour  Les  dénis  lourdes  el  oversizes  les  prix  étaient  fermes 
mais  pour  les  escravelles  par  contre  la  demande  étail  moins  bonne  et  elles 
oui  été  réalisées  en  baisse  de  IV.  I  à  IV.  1.50.  Les  ivoires  doux  oui  été  vendus 
a \  ec  IV.  I  à  IV.  i  de  hausse . 

Le  stock  fin  janvier  esl  d'env.  198  tonnes. 

La  prochaine  vente  publique  est  fixée  au  2  mai  101 1 . 


BOIS 


LE    HAVRE,    14    février  l'.UI. 
Schweitzer.) 

Francs 

Icajou  Haïti 6  à    16 

—  Mexique 18  10 

—  Cuba 10  Kl 

—  Gabon i  i  ti 

—  <  Ikouinc s  lu 


i  lommuniqué    de     MM.    Vaquin    et 


Ébène  I  rabon 


Madagascar 


Francs 
15    à    30 
15         30 

S  15 


—  Mozambique 

le  toul  au\  ion  kilos,  Havre 


HAI  ON,  PHOTAT    niKius.    IMPRIMBI  RE 


U  Editeur-Gérant  :  A.  Cham.ami  i  . 


ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  engagés. 

La  consommation  énorme  de  ces  engrais  est   la  meilleure  preuve  de   leur  efficacité. 

En  1909,  elle  a  été  de  plus  de 

TROIS    MILLIONS    TROIS   CENT   MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE     DE     POTASSE 

et    le    CHLORURE     DE     POTASSIUM 

Brochures  et'  renseignements  envoyés  gratuitement  sur  demande. 

BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s'adresser 
au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikulturabteiluug,  Dessauerstrasse  28-29,  Berlin  S.  W.  11 

ou   au    BUREAU     D'ÉTUDES    SUR    LES    ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  et  d'information  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in-4" 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


VILMORIMNDIIIEUX  &  C,Ê 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


Z*&  *&&%#* 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN -ANDRIEUX  &  Gie.  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  sou  importante  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  façon 
toute  particulière  de  l'importation  et  de  la  vulgarisation  des  graines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chauds. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  question. 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Prix  à  l'Exposition  l  niversello  de  igoo,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  Exposition  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
delà  dernière  Exposition  Coloniale  de  Marseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  une  longue  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  la  plus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  qui  lui  sont  adressées. 

Graines  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés,  Jute,  Fourcroya 
gigantea,  etc. 

Plantes  économiques.  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix),  Caféiers  (espèces  diverses),  Coca,  Kola, 
Tabacs  divers,  Thé  d'Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Castilloa  elastica,  Euphorbia  Intisy,  Ficus  divers,  Hevea  brasiliensis, 
Landolphia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,  Willuçhbeia  edulis,  etc. 

Plantes  à  épices-  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  Giroflier,  Muscadier,  Poivrier, 
Vanilles  du  Mexique  et  de  Bourbon  (boutures),  etc. 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc.,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'outre-mer  sur 
l'avantage  qu'ils  trouveront  à  employer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Ward)  pour  l'expédition  des  jeunes 
plants  ou  des  graines  en  stratification. 


GRAINES    AGRICOLES    ET    INDUSTRIELLES 

Graines  d'Arbres  et  d'Arbustes  pour  pays  tempérés  et  tropicaux. 

Assortiments  de  Graines  potagères,  Fleurs,  etc.,  appropriés  aux  différents  climats. 

CATALOGUE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRANCO  SUR  DEMANDF 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


lie  Année  Mars   1911  No  96 

MINISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L 'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 


DU 


JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
au  Directeur  du  Jardin  Colonial,  Ministère  des  Colonies 


PARIS 

Augustin    G  H  AL  LA  M  EL,     Editeur 

Hue  Jacob,    17 

Librairie   Maritime   et  Coloniale 


Les  abonnements  partent  dit  /e'  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous   pays  de  l'Union  postale).  — 20  fr. 

La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partielles  sont  autorisées   à  condition  de  mentionner  ta   source 


\ 

\ 

s 

^  E 

\ 

\ 

N 
\ 
\ 
\ 
V 

S 

\ 
s 
\ 
\ 
\ 
\ 
s 

s 
\ 
s 
s 
s 
\ 
\ 

1 

N 
S 

\ 

s 
S 

S 

s 

N 
S 

s 
\ 
\ 
s 
\ 
\ 
s 
s 
s 


s 
\ 
\ 
s 

s 

s 
\ 
\ 

\ 


xp«"  Univ"»  Anvers  1894 

2    MÉDAILLES     u'OR 
I    MÉD.    D'ARC!  N 


SOCIÉTÉ     ANONYME 

DES 


///S- 


Exp""    (!nivlle   Niêg0   1H0E,  ^ 

DIPLOMES    D  HONNKl'K         S 

) 

S 

N 
S 


Engrais  Concentrés 

à    BNGI8    (Belgique) 

Engrais  complets 

pour  Cultures 

tropicales 


PRODUITS 


Caoutchouc,  Canne  à  sucre,  ^ 
Cacao,  Tabac,  Colon,  Ba-^ 
nane,  Bis.  Café,  Thé,  Main,  ^ 
Vanille,  Indigo,  Ananas,  ^ 
Orangers,  Citronniers,  Pal-  ^ 
rniers,  etc. 


Tabac 


Superphosphate  concentré  ou  double 

43  5o  "  o  d'acide  phosphorique  soluble. 

Phosphate    de    potasse.    38   °/0   d'acide 
phosphorique,  26  0/„  de  potasse. 

Phosphate  d'ammoniaque.  43      d'acide 

phosphorique,  6  °  0  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  20/21.  Nitrate  de  soude,  1  ."./,<;. 

Nitrate  de  potasse.  y(  »/0  de  potasse,  i3  "/„  d'azote. 

Sulfate  de  potasse,  96.  —  Chlorure  de  potasse,  «/>  °  v 


Canne  à  sucre. 


L'AGRICULTURE    PRATIQUE 

DES   PAYS   CHAUDS 


BULLETIN    MENSUEL   DU   JARDIN   COLONIAL 

ET    DES     JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES    FRANÇAISES 


lie  année  Mars    1911  No  96 


SOMMAIRE 

Pages 

Les  Plantes  à  caoutchouc  de  VOuest  et  du  Sud  de  Madagascar, 

par  MM.  Henri  Jumelle  et  Perrier  de  la  Bathie 177 

Etude    économique   sur    la    région    du   Mono   (Dahomey ),    par 

M.  Yves  Henry,  Directeur  d'Agriculture  en  A.  0.  F 194 

L'Agriculture  à  Mayotte  et   aux  Comores,   par  M.  P.   Dussert, 

Ingénieur  d'Agriculture  Coloniale 206 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d  Agriculture  Coloniale  (suite) 2i4 

Le    Tabac   et   les   cigares    de    la    Havane,    par    M.    Paul    Serre, 

Correspondant  de  la  Société  Nationale  d'Agriculture  (suite)     iZz 

NOTES 

Les  Insectes  piqneurs  et  suceurs  de  sang  transmetteurs  de  mala- 
dies, par  M.  Jacques  Surcouf,  Chef  des  travaux  de  Zoologie 
au  Laboratoire  Colonial  du  Muséum 244 

A  propos  des  Heveas  de  V Afrique  Occidentale  française 249 

Note  sur  la  fermentation  des  Tabacs  en   feuilles,  par  M.  Filip, 

Vérificateur  des  Tabacs 25o 

COMMUNICATIONS    DIVERSES 

Production  du  cacao  au  Venezuela.  —  Récolte  du  maïs.  —  Récolte 
du  coton  au  Texas.  —  Production  du  café,  du  sorg'ho,  du 
caoutchouc,  de  l'ivoire  et  de  la  cire,  en  Abvssinie.  —  Récolte 
du  coton  en  Egypte 253 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Dahomey 260  |  Afrique  Equatoriale 260 

Nominations  et  Mutations 260 


Statistiques  Commerciales.  —  Exportations  agricoles  et  forestières 

des  colonies  françaises 262 

Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  coton,  café, 
cacao,  matières  grasses,  textiles,  gommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 268 

Bibliographie v    et      vm 


MINISTERE     DES    COLONIES 

Jardin   Coloniaî 

N    -M  AVIS 

Nogbnt- sur- Marne 

Les  Laboratoires  de  recherches  du  Jardin  Colonial  se  chargent 
gratuitement  de  toutes  déterminations  des  matières  premières 
intéressant  la  production  des  Colonies  françaises  : 

Etude  des  matières  premières. 

Détermination  de  leur  origine,  de  leur  valeur  commerciale,  de 
leurs  applications. 

Le  Jardin  Colonial  analyse  les  terres  des  Colonies  et  les 
engrais  qui  peuvent  y  être  employés. 


TARIF  DES  ANALYSES  PAYANTES  ; 

Analyse    chimique  complète  (cailloux,       ! 
sable,  argile,  calcaire,  débris  organiques       \  Analyse  chimique  complète  (azote, acide 

et   humus) 25  fr.  phosphorique,     chaux,     magnésie,      po- 

«  Engrais    chimique     par    élément     do-  tasse) 25  fr. 

se 5  fr. 


Protection  contre  la  Chaleur  Solaire 

SUR  TOUTES  TOITURES  EN  VERRE,   ZINC,   ARDOISE.   TOLE  ONDULEE,   ETC.,   ETC. 

,  H  G  C\  I     Brevetê 

par  F  §\  O  ^J  Lb  s.g.d.g. 

Application    rapide  ^^^ÊÈÊ&lÊf/.  jèfaï'  Enlèvement    facile 

\      L'EXTÉRIEUR  ^^^^^MÊÊlt'^^^^^^  SVN^      M'.IMIH 

Lumière  tamisée  î^lËJllSliÉ^ïli|Pp§~  verre 

sans  obscurité       "'^^^^P^jf^^^N^''^""'  ni    mastic 

ENDUIT     LIQUIDE     ÉCONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  Je  suis  heureux  de  vous  informer  que  l'essai  de  votre  produit 
l'ASOL.  que  J'ai  appliqué  cet  été  sur  une  de  nies  serres  à  orchidées,  a  pleinement  réussi  ;  je  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  serre  froide,  à  Odontoglossum.  J'ai  obtenu  une  température  beaucoup  plus  basse,  tout  cet  été,  et 
je  n'ai  pas  baissé  une  seule  fois  mes  stores  «  claies  »:  malgré  les  forts  coups  de  soleil  j'ai  donc  obtenu  de 
la  fraîcheur,  sans  pour  ainsi  dire  perdre  le  Jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  à  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Siyné  :  Debkauchamps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil. 


ADOPTÉ  PAR   LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTÈRES,  GRANDES  USINES 
Nombreuses  attestations  et  références  importantes.  —  Circulaire  et  Prix-courant  sur  demande. 


M.  DETOURBE,  FabSnt,  7,  rue  St-Séverin,  Paris  (5e) 

Deux  Grands  Prix  :  Milan  1906.  —  Saragosse  1908. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury  :  Exposition  franco-britannique,  Londres'  1908. 


11e  Année  Mars   1911  N°  96 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


LES  PLANTES  A  CAOUTCHOUC 
DE   L'OUEST   ET  DU   SUD-OUEST  DE  MADAGASCAR 


Après  nos  nombreux  articles  antérieurs  sur  les  plantes  à  caout- 
chouc qui  croissent  dans  la  région  du  versant  occidental  de  Mada- 
gascar correspondant  à  l'Ambongo  et  au  Boina,  nous  avons  tout 
récemment,  ici  même,  décrit  les  résultats  de  nos  recherches  sur  la 
partie  du  même  versant  située  au  nord  du  Boina.  Nous  allons 
maintenant,  au  contraire,  redescendre  de  l'Ambongo  vers  le  Sud, 
jusqu'au  cap  Sainte-Marie. 

Déjà  l'un  de  nous  —  avec  les  échantillons  et  documents  que  lui 
procurèrent,  il  y  a  quelques  années,  M.  le  Commandant  Vacher, 
MM.  les  lieutenants  Guénot  et  Hegelbacher,  et  M.  Richard,  de 
Veneta  —  a  publié  antérieurement  quelques  observations  sur  cette 
contrée  Ouest  et  Sud-Ouest  ;  mais  ces  premières  données  vont  être 
bien  élargies  par  la  présente  étude,  après  laquelle  il  nous  semble 
qu'il  sera  vraiment  possible  de  commencer  à  se  faire  une  idée  assez 
nette  de  la  distribution  des  espèces  caoutchoutifères  dans  tout 
l'ouest  de  notre  colonie. 

Au  reste,  quelques-unes  des  plantes  que  nous  allons  avoir  l'occa- 
sion de  citer  dans  l'exposé  qui  va  suivre,  nous  sont  d'avance  bien 
connues,  car  elles  étaient  déjà  au  nombre  des  principales  produc- 
trices de  caoutchouc  dans  le  Boina  et  l'Ambongo.  Et  la  concordance 
partielle  que  nous  sommes  ainsi  amenés  à  constater  entre  le  nord- 
ouest  et  l'ouest  ne  surprendra  pas  lorsque  nous  aurons  tout  d'abord 
établi,  dans  un  petit  chapitre  préalable,  l'homogénéité  relative  de 
la  flore  dans  toute  cette  contrée  occidentale. 

I 

Considérée,  en  effet,  dans  son  ensemble,  la  flore  de  tout  l'ouest 
de  Madagascar  est  une,  depuis  la  vallée  de  la  Manankolala,  dans 

Bul.  du  Jardin  colonial.  191t.  I.  —  N»  96.  13 


178  ET L DES    ET    .MÉMOIRES 

F  extrême-nord,  jusqu'au  cap  Sainte-Marie,  dans  l'extrême-sud,  si 
l'on  limite,  à  l'Est,  le  versant  occidental  par  les  contreforts  du  pla- 
teau central,  c'est-à-dire  exactement  par  une  ligne  de  montagnes 
à  pentes  très  fortes,  s'élevant  rapidement  à  l'altitude  de  800  mètres, 
et  constituées  géologiquement  par  des  gneiss  francs  et  des  granités. 

Toute  la  zone  ainsi  délimitée  est  soumise  au  régime  des  feux  de 
brousse  et  des  vents  de  l'Est  et  du  Sud-Est.  Sous  ces  influences,  la 
flore  primitive  s'est  localisée  dans  les  quelques  endroits  qui  sont 
hors  de  l'atteinte  des  incendies  ;  et  les  forêts  d'autrefois,  à  espèces 
nombreuses  et  spéciales,  ont  fait  place  à  une  immense  savane,  for- 
mée par  quelques  Graminées  cosmopolites  '. 

lies  végétaux  caractéristiques  sont  :  des  palmiers  à  feuilles  palmi- 
séquées,  Borassus  flabellifer  2,  Hyphaene  coriacea,  Medemia  nobi- 
lis  ;  plus  rarement,  quelques  palmiers  à  feuilles  penniséquées,  tels 
que  le  Raphia  Ru  f fia,  Y  Elaeis  guineensis  var.  madagascariensis  3, 
un  Chrysalidocarpus  que  nous  décrirons  prochainement,  et  qui  est 
tout  au  moins  voisin  du  Chrysalidocarpus  nossihensis  Becc.  s'il  n'y 
est  pas  identique  ;  puis,  parmi  les  autres  familles,  Y Acridocarpus 
excelsus,  le  Ficus  Sakalavarum,  le  Cephalanthus  spathelliferus,  le 
Protorhûs  Heckelii,  le  Diospyros  Perrieri,  des  Dalbergia,  le  Scle- 
rocarya  caffra,  ou  sakoa    ',  des  Adansonia,  des    Pàchypodium.  Il 

I.  L'envahissement  du  sol  par  ces  Graminées  introduites  a  certainement  eu  pour 
résultat  la  multiplication  des  sauterelles,  qui  sont  également  d'origine  étrangère.  La 
persistance  de  la  forêt  primitive  eût  vraisemblablement  empêché  les  insectes  dévas- 
tateurs de  t ruiner  à  Madagascar  une  nouvelle  patrie.  Quoi  qu'on  en  ait  dit,  les  feux 
de  brousse  ne  leur  sont  nullement  nuisibles  :  bien  au  contraire,  car  les  jeunes 
trouvent  un  aliment  délicat  el  précieux  clans  les  nouvelles  pousses  que  produisent 
après  chaque  feu  les  touffes  de  Graminées.  Les  criquets,  qui  naissent  en  saison  sèche, 
seraient  fort  empêchés  de  broyer  avec  leurs  frêles  mandibules  des  chaumes  secs,  des 
feuilles  d'ananas,  de  bararata,  desatrana,  et,  par  suite,  périraient  lamentablement,  si. 
â  celte  époque,  la  main  prévoyante  des  indigènes  ne  leur  préparait  une  nourriture 
appropriée  en  brûlant  les   herbes  sèches:  et  c'est  ainsi  qu'ils  croissent  et  prospèrent. 

i'.  H.  Jumelle  et  II.  Perrier  de  la  Bàthie  :  Xoles  .sur  2a  Flore  <Iu  nord-ouest  de  Mada- 
gascar   Annales  du  Musée  Colonial  de  Marseille.    L907  . 

:;.  H.  Jumelle  et  II.  Perrier  de  la  Bâthic  :  Le  Palmier  à  huile  de  Madagascar  Les 
Matières   Grasses,  janvier  1911   . 

i.  Le  sakoa  est.  en  effet,  ainsi  que  le  tamarinier,  très  commun  jusque  dans  l'extrême- 
-uil.  Le  tamarinier  semble  généralement  calcicole  ;  il  pousse  cependant  bien  sur  les 
roches  cristallines  d'Ampanihy.Le  sakoa  es!  partout  la  même  espèce  Sclerocarya  caffra  : 

s'il  y  a  un  autre  Seleroea ri/a .  il  est  sylvestre  et  très  rare.  Le  sakoa.  qui  résiste  admi- 
rablement aux  feux  de  brousse,  donne  un  bois  qui  brûle  mal.  On  sait  que  son  écorce 
contient  un  colorant  el  il  en  exsude  une  gomme  un  peu  brune,  soluble  dans  l'eau,  mais 
don!  les  solutions  sonl  peu  adhésives:  d'autre  pari,  la  pulpe  de  ses  fruits  contient  de 
l  acide  citrique,  el  -es  graines  renferment  une  huile  quelquefois  utilisée  par  les  Maha- 


LES    PLANTES    A    CAOUTCHOUC    DE    MADAGASCAR  179 

n'y  a  pas  de  Weinmannia,  non  plus  que  d'Ericacées;  les  Composées 
herbacées  sont  rares.  Il  n'y  a  pas  d'Orchidées  ni  de  Fougères. 
Presque  toutes  les  espèces  autochtones  sont  à  feuilles  caduques, 
sauf  dans  les  endroits  humides. 

C'est  à  tort,  du  reste,  qu'on  considère  comme  spéciales  au  sud  les 
espèces  xérophiles,  les  plantes  à  tige  ventrue  et  cactiforme,  telles 
([ue  les  Adansonia,  les  Pachy podium,  les  Ophiocaulon,  certains 
Vitis,  et  les  plantes  grasses  comme  les  Crassulacées  ;  tous  ces  végé- 
taux se  retrouvent  dans  tous  les  stats  secs  de  l'ouest,  et  il  y  a,  par 
exemple,  une  extraordinaire  similitude  entre  la  flore  des  bois  des 
grès  du  Tsaramborana,  au  Nord,  celle  des  bois  de  l'Isalo,  sur  l'Oni- 
lahy,  et  celle  encore  des  broussailles  du  plateau  mahafaly.  Diverses 
espèces,  telles  que  Y  Adansonia  madagascariensis  et  Y  Ophiocaulon 
firinr/alavense,  se  retrouvent  ainsi  de  l'extrême-nord  à  l'extrême- 
sud . 

Dans  cette  immense  étendue  cependant  il  est  deux  régions  aux- 
quelles leurs  conditions  climatiques  donnent  un  caractère  un  peu 
spécial,  en  y  créant  comme  deux  sous-flores  qui,  ne  fût-ce  que  par 
la  grande  fréquence  de  certaines  espèces,  n^ont  plus  le  faciès  d'en- 
semble de  la  flore  générale.  L'une  de  ces  sous-llores  est  celle  de 
Nossi-Bé  et  du  Sambirano,  et  l'autre  est  celle  du  sud. 

Flore  de  Xossi-Bé  et  du  Sambirano.  —  Les  hautes  montagnes  des 
massifs  du  Tsaratanana  et  du  Manongarivo  abritent  cette  région  des 
grands  vents  du  Sud-Est  et  de  l'Est  ;  et  c'est  là  un  des  principaux 
facteurs  du  climat  particulier  de  la  contrée.  Il  en  résulte  un  déboi- 
sement moindre,  qui  est  plutôt,  dans  les  endroits  où  on  le  constate, 


l'aly.  Malgré  la  résistance  de  cet  arbre  aux  feux  de  brousse,  il  ne  garantit  malheureu- 
sement pas  le  sous-bois,  parce  que  son  ombre  n'empêche  pas  la  croissance  des  Gra- 
minées. Aussi  est-il  presque  toujours  isolé,  sauf  à  la  lisière  des  forêts  ou  des  bouquets 
forestiers,  où  les  autres  arbres  entravent  le  développement  de  ces  herbes.  En  ce  cas, 
le  Sclerocarya  caffra  abrite  une  multitude  de  lianes  ou  d'arbustes,  ce  qui  prouve  bien 
que  son  couvert  n'est  pas  funeste  aux  autres  plantes.- 

Le  tamarinier  est  de  croissance  un  peu  lente,  et  c'est  pour  le  reboisement  son  seul 
défaut,  car  son  feuillage  persistant  empêche  dans  son  voisinage  toute  végétation  her- 
bacée et  ses  feuilles  sèches  sont  peu  combustibles.  Toujours,  à  son  ombre,  poussent 
une  multitude  de  plantes  à  caoutchouc.  Landolphia,  Cryptosteyia,  Marsdenia,  Gono- 
crypta  et  Secamonopsis. 

Moins  favorable  pour  le  reboisement  est  le  bois-noir,  ou  Albizzia  Lebhek,  qui  est 
bien  de  croissance  très  rapide,  mais  est  facilement  détruit  par  l'incendie,  qu'alimentent 
à  la  fois  les  Graminées  qu'il  abrite,  ses  feuilles  et  ses  gousses. 


1 80 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


l'œuvre  de  l'homme  que  la  conséquence  des  feux  de  brousse.  Les 
représentants  les  plus  ordinaires  de  la  végétation  sont  des  Palmiers 
à  feuilles  penniséquées,  des  Orchidées,  des  Fougères,  des  ]]  cinman- 
nia,  des  Chlaenacées.  On  ne  trouve  ni  le  Ficus  Sakalavarum,  ni  le 
Medemia  nobilis,  ni  le  Cephalanthus  spathelliferus,  ni  le  Diospy- 
ros  Perrieri,  non  plus  que  le  Raphia.  Au  contraire,  les  Ravenala 
abondent  ;  et  les  Landolphia  sont  des  espèces  ou  des  variétés  spé- 
ciales, telles  que  le  Landolphia  Perrieri,  var.  a/nha/ensis,  le  Lan- 
dolphia crassipes.  le  Landolphia  Fingimcna,  le  Landolphia  Boivini, 
le  Landolphia  trichostigma.  En  général,  les  feuilles  sont  persistantes, 
Il  y  a  de  grandes  analogies  entre  cette  végétation  et  celle  du  ver- 
sant oriental. 

Flore  du  sud.  —  C'est  la  flore  de  la  rive  gauche  de  l'Onilahy, 
des  bassins  de  la  Linta  et  du  Menarandra,  et  de  l'Androy.  Le  cli- 
mat de  cette  contrée  méridionale  est  surtout  différent  de  celui  de 
l'ouest  par  la  rareté  des  pluies,  qui  sont  moins  groupées  en  une 
seule  saison  et  s'espacent  de  février  à  septembre.  Il  est  trop  sec 
pour  permettre  la  croissance  des  Graminées  vivaces  qui  couvrent 
l'ouest  ;  il  n'y  a  donc  guère  de  feux  de  brousse,  et  le  sol  est  presque 
entièrement  recouvert  de  sa  végétation  primitive. 

Au  premier  abord,  cette  végétation,  dont  la  persistance  a  donc 
pour  principale  cause  l'absence  des  Graminées,  offre  ainsi  des 
caractères  si  tranchés  que  son  rattachement  à  celle  du  reste  du 
versant  occidental  peut  surprendre.  Mais  c'est  après  d'attentives 
et  nombreuses  observations  qu'on  finit  par  reconnaître,  parmi  les 
espèces  dont  elle  se  compose,  beaucoup  de  plantes  que  l'on  retrouve 
plus  haut,  dans  l'ouest,  dans  tous  les  lieux  secs  où  les  feux  de 
brousse  '  n'ont  pas  fait  disparaître  les  représentants  de  l'ancienne 
flore.  D'autre  part,  même  dans  l'Androy,  les  bords  des  rivières 
sont  ombragés,  tout  comme  les  bords  de  la  Loky  dans  1  extrême- 
nord,  par  le  Cephalanthus  spathelli férus,  par  le  Protorhus  Ifeehelii, 
par  le  talio,  etc. 

La  seule  différence  est,    en   somme,  que,  dans  le  sud,  les  espèces 

l.  Le  seul  moyen  pratique  d'obtenir  la  suppression  des  feux  de  brousse  dans  l'ouest 
serai!  d'amener  les  indigènes  à  faucher  les  prairies.  Presque  partout,  (huis  cette  con- 
trée, les  bœufs  sonl  tirs  maigres  et  meurent  de  faim  en  saison  sèche.  Or,  en  beau- 
coup d'endroits,  les  indigènes  sont  si  désireux  de  bien  soigner  leur  bétail  qu'il  suffi- 
rait de  leur  enseigner  la  manière  de  recoller  le  foin  et  de  le  conserver  en  cette  saison 
sèche  pour  qu'ils  adoptassent  immédiatement  celte  pratique  culturale. 


LES    PLANTES    A    CAOUTCHOUC    DE    MADAGASCAR  1 81 

xérophiles,  au  lieu  d'être  localisées  çà  et  là,  couvrent  tout  le  pays, 
ainsi  que  des  espèces  affines. 

Les  végétaux  caractéristique  sont  :  les  diverses  Euphorbes  de  la 
sous-section  Intisy  ',  dont  trois  espèces,  remarquons-le,  remontent 
jusqu'au  cap  Saint-André,  et  une,  YEuphorbia  Laro,  jusque  dans  le 
nord  ;  les  Didierea  2,  dont  on  retrouve  plusieurs  espèces  jusqu'à 
Maintirano  ;  des  Asclépiadées  aphylles  ;  des  Crassulacées  arbores- 
centes, ou  à  tiges  vivaces  et  polycarpiques.  Il  y  a  absence  presque 
complète  de  Palmiers,  d'Orchidées,  de  Fougères,  et  de  tous  les 
grands  arbres  de  l'ouest,  qu'on  voit  cependant  reparaître  lorsqu'il 
y  a,  en  quelque  endroit,  un  peu  d  humidité  permanente. 

Flore  du  reste  de  l'ouest  et  ses  subdivisions.  —  Si,  les  deux  régions 
précédentes  mises  à  part,  nous  considérons  maintenant  l'immense 
espace  que  représente  tout  le  reste  du  versant  occidental,  nous  con- 
statons dans  la  flore  la  grande  homogénéité  déjà  dite,  avec  seule- 
ment quelques  différences  très  secondaires.  Ces  différences,  qui 
consistent  notamment  dans  l'apparition  ou  la  disparition  de  cer- 
taines espèces,  sont  néanmoins  très  intéressantes  parce  qu'elles  cor- 
respondent assez  bien  à  trois  subdivisions  géologiques  des  terrains 
sédimentaires  de  tout  l'ouest. 

Ces  trois  bassins,  d'inégale  étendue,  sont  celui  du  nord,  celui  du 
nord-ouest  et  celui  de  l'ouest,  séparés  par  deux  pointements  dé- 
roches cristallines,  celui  du  Sambirano  et  celui  du  cap  Saint-André. 
Vers  l'intérieur  sont  autant  de  bassins  de  schistes  cristallophylliens. 

Très  homogènes  au  point  de  vue  géologique  —  comme  on  pourra 
s'en  rendre  compte  en  consultant  les  cartes  de  l'île  sur  lesquelles 
est  indiquée  la  succession  des  terrains  qu'on  rencontre  de  l'intérieur 
vers  la  mer  —  ces  trois  subdivisions  offrent,  au  point  de  vue  de  la 
végétation,  les  quelques  différences  suivantes. 


1.  Nous  dirions  plus  volontiers  «  la  section  Luro  ».  pour  distinguer  ainsi  Vinlisyà 
caoutchouc  de  toutes  ces  autres  Euphorbes  dont  le  latex  paraît  sans  grand  intérêt, 
mais  nous  conservons  la  subdivision  telle  que  Font  admise  MM.  Costantin  et 
Gallaud  dans  leur  intéressant  mémoire  sur  les  Euphorbes  aphylles  du  sud  (Annales 
des  Sciences  Naturelles,  1905 ).  La  plupart  de  ces  Euphorbes  portent  le  nom  indigène 
de  famata,  qui  ne  s'applique  pas  spécialement  à  deux  ou  trois  d'entre  elles,  mais  est 
un  terme  assez  vague,  désignant,  suivant  la  région,  telle  ou  telle  de  ces  nombreuses 
espèces  de  la  sous-section  Intisy  (sauf  cependant  Vintisy). 

2.  Les  Antandroy  se  servent  du  bois  des  Didierea.  qui  est  très  léger  et  se  fend  faci- 
lement, pour  le  découper  en  planches,  dont  ils  font  des  toitures. 


182  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Dans  le  bassin  de  l'ouest,  on  trouve  le  tsinr/ilo,  ou  Elaeis  mada- 
gascai'iensis,  qui  manque  dans  les  deux  autres  bassins  ;  par 
contre,  le  Raphia  disparaît  '.  Le  Ficus  Sakalavarum  n  est  représenté 
que  par  une  variété  à  gros  fruits  ;  Y  Acridocarpus  excelsus  est  à 
feuilles  larges,  à  sommet  échancré  ;  le  Borassus  flabellifer  res- 
semble à  celui  du  Boina.  Le  Mascarenhasia  arhorescens  est  totale- 
ment absent,  mais  le  genre  est  représenté  par  le  Mascarenhasia 
lisianthiflora,  à  côté  duquel  les  autres  plantes  à  caoutchouc  sont  le 
Landolphia  sphaerocarpa,  le  Secamonopsis  madayascariensis,  le 
Gonocrypta  Grevei. 

Dans  le  bassin  du  nord-ouest,  Y  Acridocarpus  excelsus  est  à  feuilles 
étroites,  le  Ficus  Sakalavarum  se  présente  avec  toutes  ses  variations, 
et  le  Raphia  est  commun  ;  le  Borassus  flabellifer  a  la  forme  que  nous 
avons  indiquée  en  note  dans  un  mémoire  antérieur  '.  Il  y  a,  comme 
Mascarenhasia,  le  Mascarenhasia  lisianthiflora  et  le  Mascarcnliasia 
arhorescens,  et,  comme  Landolphia,  le  Landolphia  Perrieri  et  le 
Landolphia  sphaerocarpa . 

Dans  le  bassin  du  nord,  le  Mascarenhasia  lisianthiflora  et  le 
Landolphia  sphaerocarpa  font  défaut,  mais  on  rencontre  le  Masca- 
renhasia arhorescens  et  le  Landolphia  Perrieri.  Le  Borassus  revêt 
la  forme  que  nous  appelons  «  la  forme  du  Sambirano  ». 

Un  fait  assez  curieux  est  la  présence,  sur  les  deux  pointements 
cristallins  du  Sambirano  et  du  cap  Saint-André,  de  YEntada  scan- 
dais var.  discosperma  3,  malgré  les  différences  de  climat.  Et,  bien 
que  s 'avançant  jusqu'à  cent  kilomètres  des  côtes,  cette  liane  est 
absente  sur  les  terrains  cristallins  de  l'intérieur. 


II 

La  présence,  dans  l'ouest,  de  certaines  plantes  à  caoutchouc  du 
nord-ouest  simplifie  déjà  un  peu  notre  étude  d'aujourd'hui,  mais 
qui   sera   encore  facilitée  par  ce  fait  que,  à  l'exception   seulement 

l.  Exactement,  ce  Raphia  disparaît  complètement  au  niveau  du  Manambahy, 
Cependant,  sur  le  Malio,  allluent  de  gauche  du  Mangoky,  il  est  une  petite  vallée  qui 
esl  couverte  de  splendides  exemplaires  île  l'espèce  :  mais  comme  ils  forment  une 
tache  absolument  isolée  et  qu'il  faut  remonter  à  ion  kilomètres  au  Nord  pour  retrou- 
ver d'autres  représentants  du  genre,  il  est  Tort  probable  qu'ils  ont  été  plantés. 

•_*.  II.  Jumelle  et  II.  Perrier  de  la  Bâthie  :  Les  Landolphia  et  les  Mascarenhasia  du 
nord  de  l'Analalava   L'Agriculture  pratique  des  Pays  chauds,  1910  . 

3.  II.  Jumelle  et  II.  Perrier  de  la  Bâthie  :  Fragments  biologiques  de  la  flore  du 
nord-ouest  de  Madagascar   Annales  du  Musée  Colonial  <!<•  Marseille,  1910). 


LES    PLANTES    A    CAOUTCHOUC    DE    MADAGASCAR  183 

<Tun  Landolphia  et  d'un  Mascarenhasia,  les  espèces  qui  sont  spé- 
ciales à  l'ouest  ont  été  antérieurement  signalées  et  décrites,  comme 
nous  l'avons  dit,  par  l'un  de  nous,  dans  les  notes  que  nous  avons 
rappelées  au  commencement  de  ce  mémoire.  Ce  sont  donc  surtout 
des  renseignements  de  répartition  géographique  et  d'exploitation 
que  nous  avons  à  fournir. 

Nous  n'avons  malheureusement  pu  voir  ni  les  fleurs  ni  les  fruits 
du  Landolphia  que  nous  disons  être  nouveau,  et  qui  est  le  vaheahato 
des  indigènes  ;  mais  ses  feuilles  sont  assez  caractéristiques  pour 
que  nous  soyons  persuadés  qu'il  s'agit  d'une  espèce  différente  de 
toutes  celles  que  nous  connaissons  jusqu'alors  dans  l'île.  Ces  feuilles 
sont  petites;  leur  pétiole  a  3  à  4  millimètres,  et  leur  limbe,  qui 
présente  une  nervure  médiane  saillante  en  dessous,  d'où  partent, 
presque  à  angle  droit,  des  nervures  secondaires  nombreuses  et  bien 
moins  visibles,  est  ovale,  aigu  à  la  base,  obtus  au  sommet  et  n'a 
que  2o  millimètres  de  longueur  sur  7  de  largeur. 

En  dépit  cependant  de  notre  certitude  d'une  espèce  nouvelle,  et 
fidèles  à  notre  habitude  d'éviter  de  donner  un  nom  spécifique  bota- 
nique à  une  plante  dont  nous  ne  connaissons  que  les  feuilles,  nous 
désignerons  simplement  le  vaheahato,  tant  que  nous  n'en  posséde- 
rons pas  d'échantillons  plus  complets,  soit  sous  son  nom  indigène, 
soit  mieux  sous  celui  de  «  Landolphia  de  l'Isalo  ».  Et  cette  dernière 
dénomination  est  bien  celle  qui  peut  convenir,  car  la  liane  nous 
semble  tout  à  fait  spéciale  au  massif  de  l'Isalo,  c'est-à-dire  à  cette 
chaîne  gréseuse,  à  pics  abrupts  et  ruiniformes  de  600  à  1.100  mètres 
•d'altitude,  qui,  parallèlement  à  la  vallée  permo-triasique,  s'étend 
entre  le  Mang-oky  et  l'Onilahy. 

Ces  grès  de  l'Isalo  sont  ordinairement  dénudés,  mais,  lorsqu'ils 
■ont  conservé  leur  végétation  primitive,  leurs  bois  ressemblent  beau- 
coup, à  ceux  de  la  chaîne  d'Andavankoera  ;  ils  sont  composés  d'ar- 
bustes de  4  à  8  mètres,  que  dominent  seulement  des  Cedrelopsis, 
des  Adansonia,  et,  à  partir  d'une  certaine  altitude,  des  Chrysopia. 

Le  vaheahato,  qui  est  un  des  représentants  du  sous-bois,  n'est 
■exploité  que  par  les  Bara  des  environs,  qui  pilonnent  les  écorces  de 
ses  tiges  et  de  ses  racines.  Ces  tiges  et  racines,  ces  dernières  très 
•développées,  sont  arrachées,  puis  martelées  entre  deux  pierres. 
L'écorce  qu'on  enlève  ensuite  est  séchée  au  soleil  et  emportée  au 
village,  où  le  pilonnage  est  effectué  par  les  femmes  et  les  enfants 
dans  les  mortiers  à  riz. 


184  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

L'un  de  nous,  en  pilonnant  ainsi  de  ces  écorces  dans  un  mortier, 
au  laboratoire,  n'en  a  retiré  que  2,3  °/0  de  caoutchouc  sec  ;  un  paquet 
décorées  déjà  partiellement  battues  par  les  Bara  a  fourni  8,5  °/0. 

Donc  le  vaheahato  serait  localisé  dans  llsalo.  En  dehors  de  ce 
massif,  nous  ne  retrouvons,  par  suite,  comme  Landolphia,  dans 
les  bassins  de  Mangokv  et  de  l'Onilahy,  que  le  Landolphia  sphae- 
rocarpa. 

Le  Landolphia  Perrieri,  que,  dans  nos  mémoires  antérieurs,  nous 
avons  signalé  jusque  dans  le  nord  de  l'île,  ne  paraît  pas,  en  effet, 
descendre  au  delà  du  bassin  de  la  Tsiribihina.  Nous  savions  déjà 
qu'il  se  trouve  encore  dans  la  Sakeny,  car  l'un  de  nous  l'a  vu  autre- 
fois, sous  le  nom  de  rehea,  parmi  les  échantillons  d'herbier  recueil- 
lis par  M.  le  lieutenant  Guénot  dans  les  environs  de  Malaimbandy, 
mais  nous  ignorions  sa  limite  exacte  vers  le  Sud.  Or  celui  de  nous 
qui  vient  de  parcourir  l'ouest  de  l'île  a  observé  les  derniers  pieds 
vers  les  sources  de  la  Sakeny  1 . 

Par  contre,  dans  les  bassins  du  Mangokv  2  et  de  1  Onilahv,  le 
Landolphia  sphaeroearpja,  que  nous  n'avons  pas  eu  l'occasion  de 
mentionner  au  nord  du  Boina,  continue  à  être  commun  ;  apparu 
plus  bas,  sur  la  côte  Ouest,  que  son  congénère,  il  ne  disparaît 
ainsi,  à  son  tour,  que  plus  au  Sud,  au  niveau  de  l'Onilahy. 

Au  sujet  des  Mascarenhasia,  nous  avons  dit  plus  haut  que,  comme 
pour  les  Landolphia,  il  y  a  peut-être  dans  l'ouest  une  espèce  que 
nous  ne  connaissions  pas  jusqu'alors;  ce  serait  d'ailleurs  encore  une 
espèce  de  llsalo.  Nous  affirmerons  pourtant  moins  nettement  que 
pour  le  vaheabafo   que  ce   Mascarenhasia  est  réellement  nouveau, 


1.  Cette  vallée  de  la  Sakeny,  aux  sources  de  laquelle  disparait  le  Landolphia  Per- 
rieri,  est  dénudée,  mais  on  y  rencontre  diverses  espèces  de  Palmiers  :  le  Phœnix 
reclinata,  le  Borassus  fUihellifer,  YHyphaene  coriacea.  le  Meclemia  nobilis,  l'Elaeis, 
des  Chrysalidocarpus.  Le  kirondro,  ou  Perriera  madag&scariensis,  est  commun  ;  son 
écorce  est  très  employée  comme  amer  et  comme  tonique. 

2.  Les  bords  des  lacs  de  la  rive  gauche  du  Mangokv  sont  très  boisés:  et  il  n'y  a 
d'autre  différence  entre  ces  bois  et  ceux  du  Boina  que  la  persistance  des  espèces  du 
sud  dans  les  endroits  secs.  Les  rives  des  lacs  ne  sont  pas  habitées,  et  les  Bara 
paraissent  ignorer  la  culture  du  riz  suivant  le  procédé  sakalave.  c'est-à-dire  par  le 
repiquage  des  jeunes  pieds  sur  les  plages  des  lacs  et  des  étangs,  au  fur  et  à  mesure  que 
l'eau  se  relire.  La  faune  de  ces  eaux  est  extraordinairement  riche:  îles  milliers  d'oi- 
seaux aqual  iques,  confiants  comme  à  l'âge  d'or,  des  bandes  de  lémurs,  des  sangliers,  et 

surtout  d'in ibrables  crocodiles  —  l'un  de   nous  a  pu  en  compter  2  1  sur  un  ilôt  de 

moins  de  2o  mètres  cariés  —  donnent  une  vive  animation  à  cette  curieuse   région, 

labyrinthe  de  collines  H   de  lacs,    fouillis  de  bois,  de  joncs  el   de  roseaux. 


LES  PLANTES  A  CAOUTCHOUC  DE  MADAGASCAR  185 

car  il  a  le  port  et  le  stat  du  Mascarenhasia  lanceolata  du  Manohga- 
rivo.  Ses  feuilles,  brièvement  pétiolées,  ovales-allongées,  glabres, 
obtuses  ou  arrondies  au  sommet,  atténuées  à  la  base,  de  2  à  i  cen- 
timètres de  longueur  sur  7  à  15  millimètres  de  largeur,  sont  aussi 
celles  de  ce  Mascarenhasia  du  nord  ;  la  seule  différence  serait  que, 
dans  ce  dernier,  le  limbe  peut  atteindre  des  dimensions  que  nous 
n'avons  pas  observées  dans  la  plante  de  l'Isalo.  Les  feuilles  du 
Mascarenhasia  de  l'Isalo  correspondraient,  en  somme,  aux  petites 
feuilles  et  aux  feuilles  moyennes  du  Mascarenhasia  du  Manongarivo. 
Mais  il  n'y  a  pas  là  de  caractère  distinctif  réel.  Ce  qui  nous  rend 
plus  hésitants,  c'est  que,  en  premier  lieu,  les  follicules  de  notre 
nouvelle  plante,  qui  ont  10  à  20  centimètres  sur  3  millimètres,  sont 
plus  longuement  et  plus  finement  aigus  que  ceux  du  Mascarenha- 
sia lanceolata  typique,  dont  la  pointe  est  ordinairement  plutôt 
obtuse  qu'effilée,  et  que,  en  second  lieu,  chaque  paire  de  fruits  reste 
accompagnée  à  sa  base  —  ce  que  nous  ne  remarquons  pas  dans  le 
même  type  —  de  cinq  longs  sépales  étroits,  aigus,  lancéolés, 
glabres,  de  10  à  15  millimètres  de  longueur  sur  3  millimètres  de 
largeur.  Nous  ne  serions  autorisés  à  ne  pas  tenir  compte  de  ces 
différences  que  si  les  fleurs,  d'autre  part,  étaient  identiques  dans 
les  deux  cas;  et  les  fleurs  de  la  plante  de  l'Isalo  nous  sont  com- 
plètement inconnues. 

Moins  encore,  par  suite,  que  pour  le  Landolphia  du  même  mas- 
sif -  et  bien  que,  ici,  en  plus  des  feuilles,  nous  possédions  les 
fruits  —  nous  nous  risquerons  à  nommer  ce  Mascarenhasia,  dont 
nous  nous  bornerons  à  citer  la  présence  dans  l'Isalo.  On  le  retrouve, 
au  reste,  sur  les  grès  dénudés  permiens  d'Ambatsolo,  sur  la  rive 
droite  de  la  Sakeny. 

Mais  l'espèce  du  genre  qui,  par  excellence,  est  le  Mascarenhasia 
de  l'ouest  est  le  Mascarenhasia  lisianthiflora,  qui  est  le  c/uidronosy 
des  Bara.  L'un  de  nous  '  a  déjà,  il  y  a  trois  ans,  constaté  la  pré- 
sence de  ce  Mascarenhasia  dans  cette  région  occidentale  ;  la  présente 
étude  confirme  notre  première  détermination. 

Un  seul  caractère  différencierait  de  prime  abord  le  guidronosy  de 
l'ouest  des  formes  les  plus  ordinaires  du  Mascarenhasia  Usianthi- 
flora  du  Boina  et  de  l'Ambongo  :  c'est  le  développement  foliacé  du 


1.  II.  Jumelle  :  Le  Plectaneia  elastica  et  le  Mascarenhasia    lisianthiflora  dans  le 
sud-ouest  de  Madagascar  (Le  Caoutchouc  et  la  (lutta-Percha .  juin  1908;. 


18(5  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

calice,  quia  10  millimètres  de  hauteur  environ,  et  des  lobes  obovales 
de  G  millimètres  sur  4.  Mais,  dans  notre  étude  '  sur  le  polymor- 
phisme des  Mascarenhasià,  nous  avons  insisté  sur  "les  grandes 
variations  que  peuvent  présenter  les  feuilles  et  les  tleurs  de  ces 
Mascarenhasià  si  plastiques,  et  nous  écrivions  précisément  au  sujet 
des  sépales  :  «  Le  calice  est  à  cinq  divisions  inégales,  écailleuses 
ou  foliacées,  la  plus  grande  variant,  suivant  les  fleurs,  entre  10  mil- 
limètres de  longueur,  sur  3  millimètres  de  largeur,  et  2  millim.  5 
de  longueur,  sur  à  peine  1  millimètre  de  largeur.  Toutes  les  fleurs 
venues  en  pleine  lumière  ont  le  calice  foliacé;  et  on  voit  rarement 
un  Mascarenhasià  lisianthiflora  sur  lequel  il  n'y  ait  pas  les  deux 
formes  de  calice.  »  On  remarquera  que  les  dimensions  des  sépales 
du  guidronosy  ne  dépassent  pas  celles  que  peuvent  atteindre  parfois 
les  sépales  du  Mascarenhasià  lisianthiflora  du  Boina  ;  or,  d'autre 
part,  tous  les  autres  caractères  de  ce  guidronosy  sont  ceux  que 
nous  connaissons  déjà  pour  les  formes  du  nord-ouest.  C'est  le  même 
port  général  ;  les  feuilles  sont  plus  ou  moins  veloutées,  pétiolées 
(10  mm.),  ovales-arrondies,  parfois  un  peu  acuminées  au  sommet, 
inéquilatérales  à  la  base,  et  o tirent  toutes  les  variations  que  nous 
savons.  Les  fleurs  ont  la  même  couleur  ;  au  point  de  vue  des 
dimensions,  la  partie  cylindrique  du  tube  a,  par  exemple,  15  à 
20  millimètres  de  longueur,  la  partie  plus  large  40  à  15,  les  lobes 
7  ;i  12.  Toutes  ces  parties  sont  pubescentes  extérieurement,  et  les 
lobes  et  la  partie  plus  large  du  tube  le  sont  aussi  intérieurement, 
mais  la  partie  tubulaire  inférieure  est  glabre  à  l'intérieur.  Les  tîlets 
staminaux  portent  d'assez  longs  poils  au-dessous  des  anthères. 
L'ovaire  est  velu;  style  et  stigmate  sont  glabres.  Le  disque,  sensi- 
blement de  même  hauteur  que  l'ovaire,  est  généralement  composé 
de  trois  écailles,  dont  deux  plus  larges  et  une  plus  étroite. 

On  avouera  que,  lorsqu'il  s'agit  surtout  d'un  genre  dont  les 
représentants  offrent  un  extraordinaire  polymorphisme  -  -  comme 
nous  espérons  en  avoir  donné  la  conviction  par  les  nombreux 
exemples  que  nous  avons  cités  à  plusieurs  reprises,  non  seulement 
pour  le  Mascarenhasià  lisianthiflora,  mais  encore  pour  les  Masca- 
renhasià àrborescens,  lanceolata  et  angustifolia  -nous  ne  pouvons. 
en  présence  de  telles  similitudes,    séparer  du  Mascarenhasià  lisian- 

1.  II.  Jumelle  et    II.  Perrier  delà  Bàthie  :  Le  polymorphisme  îles  Mascarenhasià 
(L'Agriculture  pratique  des  Pays  chauds 


LES    PLANTES    A    CAOUTCHOUC    DE    MADAGASCAR  187 

ihiflora  le  guidronosy  des  Bara.  La  bien  plus  grande  fréquence  du 
développement  calicinal  dans  les  formes  de  l'ouest  que  dans  celles 
du  nord-ouest  ne  nous  apparaît  que  comme  un  caractère  que  les 
influences  extérieures,  et  notamment  peut-être  l'action  du  sol,  ont 
rendu  plus  constant,  et  même  héréditaire;  et  il  nous  est  d'autant 
plus  facile  d'admettre  le  fait,  que  nous  connaissons  d'autres  cas 
analogues,  celui,  par  exemple,  de  Y  Acridocarpus  excelsus.  Cet 
Acridocarpus,  dans  l'ouest,  a  des  feuilles  échancrées  et  trois  fois 
plus  larges  que  dans  le  nord-ouest;  par  ailleurs,  c'est  cependant  bien 
le  même  arbre. 

Répandu  dans  tout  le  bassin  sédimentaire  de  l'ouest,  le  Masca- 
renhasia  lisianthiflora  ne  disparaît  que  sur  la  Linta,  plus  bas,  par 
conséquent,  que  le  Landolphia  sphserocarpa.  Et  encore  savons-nous 
qu'il  peut  être  retrouvé  plus  à  l'Est,  puisque  l'un  de  nous  a  reçu 
autrefois  de  Tsivory  des  rameaux  fleuris  de  cette  espèce  '.  Mais  il 
manque  totalement  sur  le  plateau  mahafaly  -. 

Au  nord  de  la  Linta,  les  Bara  l'exploitent  comme  le  vaheahato, 
avec  cette  différence  cependant  que,  bien  souvent,  ils  n'utilisent 
que  les  racines  et  délaissent  les  tiges.  En  d'autres  régions,  cette 
pratique  devrait  être  sévèrement  interdite,  puisque  le  résultat  iné- 
vitable est  la  destruction  de  l'espèce;  mais  comme,  chez  les  Maha- 
faly, cette  destruction  sera  tout  aussi  sûrement  et  même  plus 
rapidement  réalisée  encore  par  les  feux  de  brousse,  qu'on  ne  peut 
ou  ne  veut  pas  interdire,  l'inconvénient,  en  définitive,  n'est  pas 
bien  grand. 

Le  caoutchouc  de  guidronosy  rapporté  récemment  par  l'un  de 
nous,  et  que  nous  possédons  en  collection  tel  qu'il  a  été  préparé 
par  les  Bara,  est  en  petites  plaques  minces,  de  7  à  10  centimètres 
de  côté,  d'un  rouge  noirâtre.   Il  est  assez  tenace  et  élastique,  mais 

1.  Remarquons  que,  sur  les  quelques  rameaux  que  nous  possédons  de  cette  prove- 
nance, tantôt  le  calice  un  peu  foliacé  rappelle  celui  du  guidronosy,  tantôt,  au  con- 
traire, ses  lobes  plus  petits,  étroits  et  lancéolés,  sont  ceux  des  formes  les  plus  ordi- 
naires du  Boina.  Dans  l'étude  que  nous  avons  rappelée  plus  haut,  nous  n'avions  fait 
aucune  allusion  à  ce  calice  précisément  parce  que  ses  variations  sur  les  mêmes 
échantillons  enlevaient  tout  de  suite  tout  intérêt  à  ses  dimensions,  mais  la  constance 
relative  de  son  grand  développement  dans  l'ouest  nous  amène  aujourd'hui  à  y  insister. 

2.  Ce  plateau  mahafaly,  qui  est  du  calcaire  éocène  très  rocailleux,  plat,  très  fissuré, 
est  couvert  de  bois  épineux,  épais,  peu  pénétrables,  composés  d'arbustes  tortueux  et 
ventrus,  au-dessus  desquels  s'élèvent  des  Euphorbes  de  la  sous-section  Laro  et  des 
Pachypodium  pouvant  avoir  une  douzaine  de  mètres  de  hauteur.  C'est  la  région  des 
espèces  à  feuillag-e  réduit  et  à  ramifications  courtes,  mais  très  nombreuses. 


188  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

devient  déjà  visqueux  par  places.  Le  mode  défectueux  de  prépara- 
tion est  évidemment  la  cause  de  cette  rapide  altération. 

A  côté  des  Landolphia  et  des  Mascarenhasia  précédents,  il  est 
deux  autres  plantes  du  nord-ouest  que  nous  retrouvons  dans  l'ouest  : 
ce  sont  le  Cryptostegia  madagascariensis  et  le  Marsdenia  verru- 
cosa . 

Gomme  contribution  à  l'histoire  de  la  première  de  ces  deux 
espèces,  notre  étude  d'aujourd'hui  a  cet  intérêt  qu'elle  répond  à 
une  question  que  se  posait  l'un  de  nous  dans  une  note  précédente  '. 

Un  fait,  en  etï'et,  n'est  pas  douteux  :  c'est  l'apparition,  au  niveau 
de  Tuléar,  du  Cryptostegia  grandiflora.  Ce  second  lombiro,  assez 
semblable  au  premier  par  ses  feuilles,  qui  sont  seulement  un  peu 
plus  grandes  et  plus  larges,  mais  bien  distinct  par  ses  appendices 
corollaires  bifides  et  par  ses  fruits  beaucoup  plus  allongés,  a  déjà 
été  reconnu  en  1ÎJÛ6  par  MM.  Costantin  et  Gallaud  parmi  des 
échantillons  recueillis  par  M.  Geay  «  dans  les  plaines  du  Fiherena, 
près  de  Tuléar  ».  D'autre  part,  les  rameaux  et  les  fruits  de  lombiri 
qui  avaient  été  envoyés  du  cercle  des  Mahafaly  à  l'Exposition 
coloniale  de  Marseille  de  1906  appartenaient  également  à  cette 
espèce.  Enfin  des  spécimens  du  lombiri  de  Tsivory,  récoltés  par 
les  soins  de  M.  le  Commandant  Vacher  et  examinés  par  l'un  de 
nous,  sont  aussi  à  rapporter  au  Cryptostegia  grandiflora.  Mais, 
ainsi  que  la  remarque  en  était  faite  dans  la  note  citée  plus  haut,  et 
publiée  à  l'occasion  de  ces  observations,  l'apparition  du  Crypto- 
stegia grandiflora  au  sud  de  Tuléar  ne  prouve  pas  nécessairement  la 
disparition  concordante  du  Cryptostegia  madagascariensis  \  et  la 
question  à  cet  égard  était  restée  en  suspens.  Or  celui  de  nous  qui 
vient  de  parcourir  le  sud-ouest  de  l'île  jusqu'au  cap  Sainte-Marie  a 
retrouvé  partout,  dans  ses  stats  habituels  et  avec  ses  variations 
ordinaires  de  plus  ou  moins  grande  pilosité,  le  Cryptostegia  mada- 
gascariensis.  Cette  espèce  coexiste  donc  avec  l'autre,  à  partir  de 
Tuléar,  jusqu'à  l'extrême  sud-ouest. 

Les  lombiri  sont,  au  surplus,  dans  toute  cette  contrée,  assez 
délaissés  comme  plantes  à  caoutchouc,  et  les  Mahafaly  se  servent 
surtout  du  latex  pour  s'empoisonner. 

Beaucoup  plus  exploité  partout  où  il  croît  est  le  Marsdenia  ver- 


i.   II.  Jumelle  :  Le  Cryptostegia  grandiflora  dans  le  sud-ouesi  de  Madagascar   Le 
Caoutchouc  ei  la  Gutta-Percha ,  novembre  1908  . 


LES    PLANTES    A    CAOUTCHOUC    DE    .MADAGASCAR  I  89 

rucosa,  ou  bokabe.  Dans  cette  autre  Asclépiadée,  que  l'un  de  nous 
a  déjà  eu  l'occasion  '  de  signaler  autrefois  dans  l'ouest,  mais  qui, 
nous  pouvons  l'ajouter  aujourd'hui,  ne  descend  cependant  pas  jusque 
dans  l'extrème-sud  et  manque  notamment  dans  le  bassin  du  Mena- 
randra,  la  partie  qu'utilisent  les  Bara  est  le  fruit.  Chaque  pied  peut 
fournir  de  20  à  40  de  ces  follicules,  qui  donnent  chacun,  en 
moyenne,  60  centigrammes  de  caoutchouc. 

Un  peu  avant  qu'ils  soient  arrivés  à  maturité  complète,  ces 
fruits  -  -  dont  il  existe  dans  l'ouest  une  variété  presque  lisse  — 
sont  récoltés  et  portés  au  village.  Là,  les  femmes  et  les  enfants  en 
coupent  successivement  les  deux  extrémités,  qu'ils  font  égoutter, 
après  chaque  sectionnement,  au-dessus  d'un  treillis,  sous  lequel  est 
placé  un  récipient. 

Le  caoutchouc  obtenu  est  d'abord  assez  tenace  et  de  bon  aspect, 
mais  il  devient  rapidement  poisseux,  et  son  mélange  avec  les  meil- 
leures sortes  ne  peut  doue  que  déprécier  celles-ci.  C'est  même  cer- 
tainement à  ce  fait  qu'il  faut  attribuer  les  prix  inférieurs  offerts 
généralement  sur  les  marchés  pour  les  caoutchoucs  qui  proviennent 
de  Morondava  et  de  Tuléar. 

Remarquons  que  ceci  continue  ce  qu'écrivait  en  1904  l'un  de 
nous,  dans  l'article  plus  haut  rappelé.  Après  avoir  indiqué  que, 
d'après  les  renseignements  donnés  par  les  indigènes  au  lieutenant 
Hegelbacher,  le  caoutchouc  de  bokabe  serait  très  bon,  il  ajoutait  : 
«  Cette  différence  (coagulation  du  latex  des  fruits,  au  lieu  de  celle 
du  latex  des  tiges,  comme  dans  le  Boinaj  ne  nous  laisse  pas  néan- 
moins supposer  que  ce  soit  la  cause  de  la  valeur  que,  à  Andrano- 
pasy.  on  attribue  au  caoutchouc  du  bokabe.  Ou  alors  il  faudrait 
admettre  une  très  grande  supériorité  du  latex  des  fruits  sur  celui 
des  branches,  puisque  ce  caoutchouc  de  tige  de  Marsdenia  est  tout 
à  fait  inférieur.  Il  est  plus  vraisemblable  qu'il  y  a  dans  cette  appré- 
ciation des  Sakalaves  du  Menabe,  si  elle  est  générale,  une  erreur  à 
combattre.  » 

Sans  valoir  peut-être  le  caoutchouc  de  Landolphia  sphaeroearpa, 
les  autres  caoutchoucs  de  l'ouest,  donnés  par  ces  deux  autres  lianes 
qui  sont  le  va.hima.inty  et  le  kompitso,  sont  bien  supérieurs  au 
produit  du  bokabe. 


1.   II.  Jumelle  :  Quelques  plantes  à  caoutchouc  de   iouesl   de  Madagascar  (Revue 
des  Cultures  coloniales.  5  avril  1004  . 


1D0  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Le  vahimainty ,  ou  langalora  (et  non  anyalora),  a  été  déterminé, 
il  y  a  deux  ans,  par  L'un  de  nous  '  comme  une  espèce  d'un  nouveau 
genre  d'Asclépiadées-Sécamonées,  le  genre  Secamonopsis.  C'est  le 
Secamonopsis  madagascariensis.  Et  nous  avons  cru  devoir  créer  ce 
nouveau  genre  pour  des  raisons  que,  puisque  1  occasion  s'en  pré- 
sente, il  est  à  propos  de  redire  ici. 

Les  inflorescences,  dans  le  vahimainty ,  sont  des  cym.es  allongées 
assez  lâches,  plusieurs  fois  divisées.  Les  Heurs,  qui  sont  jaunes, 
sont  petites,  de  deux  millimètres  environ.  Les  sépales,  soudés 
seulement  à  la  base,  sont  ovales,  obtus  au  sommet,  presque  aussi 
larges  (1  mm.)  que  longs  (1  mm.  i).  La  corolle,  un  peu  charnue, 
est  urcéolée,  légèrement  renflée  dans  sa  partie  basilaire  et  soudée. 
Elle  se  divise,  au  niveau  du  sommet  des  sépales,  en  cinq  petites 
dents  triangulaires,  de  1  mm.  environ  de  longueur  sur  3/4  de  mil- 
limètre de  largeur.  Dans  la  partie  soudée,  aux  bases  des  dents, 
sont  des  touffes  de  poils  renversés.  Les  étamines,  larges  a  la  base. 
portent  chacune  sur  le  dos  un  appendice  triangulaire  plus  court 
que  l'anthère.  Dans  chaque  loge  pollinique  sont  deux  petites  pollinies 
ovoïdes.  Sorties  de  l'anthère,  ces  pollinies  restent  unies  par  paires, 
dont  chacune  est  dressée  à  l'extrémité  d'un  caudicule  étroit.  Chaque 
rétinacle  porte  donc  quatre  pollinies,  mais  qui  ne  lui  sont  pas  immé- 
diatement accolées. 

Au-dessus  du  plateau  où  s  insèrent  les  rétinacles,  le  stigmate 
forme  une  colonne  épaisse,  cylindrique,  saillante  au-dessus  des 
étamines,  bifide,  mais  dont  les  deux  lobes  restent  appliqués  l'un 
contre  l'autre. 

Les  fruits  sont  des  follicules  de  cinq  à  six  centimètres  de  lon- 
gueur, très  ventrus  à  la  base,  mais  se  rétrécissant  plus  ou  moins 
rapidement,  à  partir  de  leur  milieu,  vers  le  sommet,  qui  est  aigu 
et  souvent  un  peu  recourbé.  Les  graines,  qui  ne  sont  logées  (pu- 
dans  la  partie  inférieure  dilatée,  sont  ovales,  de  six  millimètres  sur 


l.  II.  Jumelle  :  Ua.nga.lora  el  le  kompitso  dans  le  sud-ouest  de  Madagascar  Le 
Caoutchouc  el  la  Gutta-Percha,  octobre  L908).  Nous  avons  dit  ailleurs  encore  que  ce 
genre  Secamonopsis  constitue  ainsi  le  quatrième  genre  «le  Sécamonées,  avec  les 
Secamone,  les  Toxocarpus  el  !<•  Menabea  venenata.  Nous  rangeons,  en  effet,  pour  les 
raisons  que  nous  avons  données,  ce  Menabea  parmi  ces  Sécamonées,  el  non  parmi 
[es  Périplocées,  comme  M.  Perrot,  ou  les  Cynanchées,  comme  M.  Heckel  (voir  : 
H.  Jumelle  el  II.  Perrier  de  la  Bâthie,  Les  Asclépiadées,  in  Annales  du  Musée  colonial 
de  Marseille,  1908.  p.  215  . 


LES    PLANTES    A    CAOUTCHOUC    DE    MADAGASCAR  191 

trois  ou  quatre,  arrondies  inférieurement,  et  tronquées  au  sommet, 
qui  porte  une  aigrette  de  poils  de  deux  centimètres  environ. 

De  toute  la  description  qui  précède,  écrivions-nous  autrefois  —  et 
nous  le  répétons  —  le  point  le  plus  important  à  noter  est  celui  qui 
a  trait  au  nombre  et  à  la  position  des  pollinies,  car  ces  deux  polli- 
nies  par  loge  doivent  faire  rapporter  aux  Sécamonées  une  plante 
qui  pourtant,  par  la  position  de  ces  pollinies  sur  le  rétinacle,  rappel- 
lerait, d'autre  part,  assez  bien  une  Marsdéniée.  Et,  quoique  l'espèce 
soit  certainement  bien  une  Sécamonée,  il  ne  serait  pas  ainsi  impos- 
sible, à  notre  avis,  de  la  considérer  comme  un  type  de  transition 
reliant  ces  Sécamonées  aux  Marsdéniées. 

Le  Secamonopsis  madayascariensis  est  une  liane  dont  les  tiges  nom- 
breuses, à  écorce  grisâtre,  peuvent  avoir  d'un  à  quatre  centimètres 
de  diamètre.  Les  jeunes  rameaux,  au  moins  lorsqu'ils  sont  secs,  sont 
rougeàtres.  Les  feuilles  ont  un  pétiole  de  quatre  à  huit  millimètres 
de  longueur  et  un  limbe  long  et  étroit,  arrondi  à  la  base  et  aigu  ou 
arrondi  au  sommet,  de  cinq  centimètres,  en  moyenne,  de  longueur 
sur  deux  à  dix  millimètres  de  largeur.  La  nervure  médiane  seule 
est  bien  saillante  sur  la  face  inférieure  ;  les  nervures  secondaires 
sont  bien  moins  apparentes.  Le  pétiole  et  la  face  inférieure  du  limbe 
sont  parsemés  d'assez  nombreux  poils  blancs,  surtout  sur  les  petites 
feuilles. 

La  plante,  dans  l'ouest,  apparait  au  niveau  du  Manambolo,  mais 
ne  devient  commune  qu'au-dessous  de  la  Tsiribihina. 

Le  caoutchouc  n'est  assez  tenace  que  dans  les  grosses  tiges  et 
dans  les  fruits  à  peu  près  arrivés  à  maturité;  il  est  poisseux  dans 
les  jeunes  rameaux  et  les  jeunes  fruits.  Les  pieds  ne  sont,  par  suite, 
productifs  et,  en  fait,  ne  sont  exploités  que  lorsqu'ils  sont  adultes. 
Sur  les  individus  de  faibles  dimensions,  le  latex  est  rare. 

En  juillet,  un  litre  de  celait  a  donné  à  l'un  de  nous  200  grammes 
de  bon  caoutchouc. 

Mais,  d'ailleurs,  les  Bara  duMangoky  et  de  l'Onilahy  n'exploitent 
guère  le  langalora  qu'à  la  façon  du  hokabe;  ils  n'utilisent,  la  plu- 
part du  temps,  que  les  fruits,  qui,  en  saison  sèche,  apparaissent  sur 
la  liane  en  très  grand  nombre.  Chacun  de  ces  follicules  pouvant 
donner  environ  75  centigrammes  de  bon  caoutchouc,  et  leur  nombre 
par  pied  variant  de  100  à  500,  c'est  donc  de  75  à  400  grammes  de 
produit  qu'on  peut  obtenir  sur  une  seule  souche. 

La  récolte  a  lieu  exactement  comme  celle  du  caoutchouc  de  hokabe; 


I  92  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

mais  la  sorte  obtenue  est,  nous  le  répétons,  bien  meilleure,  si  du 
moins  on  a  soin  de  ne  pas  traiter  des  fruits  trop  jeunes  et  de  les 
choisir  au  moment  où  ils  vont  parvenir  à  maturité. 

Contrairement  à  ce  qu'on  pourrait  penser,  cette  exploitation 
exclusive  des  follicules  ne  préserve  pas  la  liane  de  la  destruction, 
car  les  Bara,  pour  faire  leur  cueillette,  commencent  par  abattre  avec 
la  hache  le  lanyalora,  et  même  son  arbre-support.  Mais  même 
remarque  que  pour  le  guidronosy  :  il  serait  parfaitement  inutile 
d'interdire  cette  pratique,  car,  sauf  dans  l'extrême-sud,  les  feux  de 
brousse  auront  fait  disparaître  dans  un  avenir  prochain  toutes  les 
plantes  ligneuses  de  l'ouest. 

Le  kompitso,  que  nous  avons  signalé  plus  haut  en  même  temps 
que  le  vahimainty ,  et  qui  est  le  Gonocrypta  Grevei,  est,  comme  ce 
Secamonopsis,  une  liane  ou  un  buisson,  suivant  qu'il  rencontre  ou 
non  un  support.  Botaniquement,  c'est  encore  une  de  ces  espèces 
intéressantes  par  leurs  très  grandes  variations  morphologiques. 
Déjà  sur  un  même  pied  il  est  possible  de  trouver  des  feuilles 
presque  linéaires,  de  7  centimètres,  par  exemple,  sur  5  millimètres, 
et  d'autres  feuilles  plus  larges,  de  i  centimètres  sur  1 .  Mais 
sur  d'autres  pieds,  certaines  feuilles  auront  5  centimètres  sur 
1  cm.  1/2,  ou  bien  seront  ovales-arrondies,  quoique  à  sommet 
toujours  aigu,  et  même  un  peu  acuminé,  et  auront  de  8  cm.  1/2  sur 
5  cm.  1/2,  le  pétiole  ayant  alors  1  centimètre.  Toutes  ces  varia- 
tions peuvent  être  observées  dans  les  bassins  entiers  du  Manombo, 
du  Fiherena,  de  la  Linta  et  du  Menarandra,  et  dans  les  bassins 
inférieurs  du  Mangokv  et  de  l'Onilahy.  Entre  le  Manomby  et  le 
Fiherena,  dans  les  endroits  humides,  certains  individus  portent  à 
la  fois  des  feuilles  régulièrement  ovales,  de  i  cm.  1/2  sur  2  cm.  1/2, 
et  d'autres  qui  sont  fortement  en  coin  à  la  base,  presque  rondes  et 
à  sommet  liés  arrondi.  Sur  le  plateau  calcaire  jurassique  du  Fihe- 
rena, les  pieds  à  feuilles  linéaires  sont  mélangés  aux  pieds  à  feuilles 
lancéolées;  et  entre  les  deux  sont  tous  les  intermédiaires.  Ces 
variations  correspondent,  il  est  vrai,  souvent  à  autant  d'individus, 
mais  nous  redirons  une  fois  de  plus  que  la  nécessité  où  Ton  serait 
de  multiplier  à  L'infini  le  nombre  des  espèces,  si  l'on  voulait  tenir 
compte  de  toutes  ces  différences,  force  bien  à  admettre  une  espèce 
unique  très  polymorphe;  ce  que  confirme,  au  reste,  la  possibilité, 
(pie  nous  venons  de  signaler,  de  ces  mêmes  variations  sur  une  seule 
liane.  Le  Gonocrypta  Grevei  se  comporte,  en  somme,  comme  17///- 


LES  PLANTES  A  CAOUTCHOUC  DE  MADAGASCAR  193 

phaene  coriacea,  les  Mascarenhasia,  le  Sclerocarija  caffra,  YÀdanso- 
nia  diffitata,  le  manguier,  etc. 

Le  kompitso  a  la  même  distribution,  dans  l'ouest,  que  le  vahi- 
mainty.  Daus  le  sud,  on  le  trouve  surtout  dans  les  bas-fonds  un 
peu  humides,  où  ses  feuilles  -  -  qui  sont  caduques  dans  les  endroits 
secs  —  sont  en  général  larges  et  persistantes. 

Dans  les  toutes  jeunes  tiges,  le  latex  est  poisseux  ;  dans  les 
branches  plus  âgées,  il  donne  un  bon  caoutchouc.  Mais  la  forme 
liane  est  peu  productive  et  la  forme  arbuste  n'est  pas  exploitée;  la 
plante  n'a  donc  pratiquement  qu'un  très  relatif  intérêt. 

Il  ne  nous  reste  plus,  dès  lors,  à  signaler  dans  le  sud-ouest, 
comme  plante  à  caoutchouc,  que  Y Euphorhia  Intisy.  Malheureuse- 
ment l'habitat  actuel  de  cette  espèce  n'est  déjà  plus  que  la  partie 
tout  à  fait  méridionale  de  l'île  ;  chaque  année  l'Euphorbiacée  devient 
de  plus  en  plus  rare.  On  doit  d'autant  plus  le  regretter  que  c'est  la 
seule  plante  du  sud  ayant  une  réelle  valeur  économique.  Et  il  serait 
pourtant  facile  de  la  conserver,  car,  dans  la  région  où  elle  pousse, 
elle  est  à  l'abri  des  feux  de  brousse,  et,  d'autre  part,  lorsqu'elle 
est  coupée,  elle  émet  des  rejets  qui  repoussent  vigoureusement. 
Mais  comment  ne  succomberait-elle  pas  sous  le  mode  de  traitement 
des  indigènes,  qui  ne  se  contentent  pas  de  taillader  le  tronc  sans 
le  moindre  ménagement,  mais  qui  coupent  encore  tous  les  tuber- 
cules-racines auxquels  elle  doit  sa  résistance  ?  Dès  qu'un  jeune 
arbre  a  atteint  la  taille  où  il  peut  donner  un  peu  de  caoutchouc,  il 
est  saigné,  et  il  meurt  dans  l'année.  On  comprend  que,  dans  ces 
conditions,  il  n'y  ait  à  peu  près  plus  dlntisy  adultes.  Or,  comme 
ce  sont  seulement  les  pieds  adultes  qui  fructifient,  la  multiplication 
par  graines  est  par  là  même  supprimée.  C'est  donc  bien  la  dispa- 
rition fatale  de  l'espèce.  En  fait,  dans  tous  les  peuplements  cVintisy 
que  l'un  de  nous  a  pu  voir,  aucun  pied  n'était  âgé  de  moins  de  trois 
ans. 

Telles  sont  les  diverses  plantes  à  caoutchouc,  de  valeur  et  d'im- 
portance variables,  qui,  à  l'heure  actuelle,  sont  exploitées  dans 
l'ouest  et  le  sud-ouest  de  Madagascar. 

Henri  Jumelle  et  H.  Perrier  de  la  Battue. 


Bul.  du  Jardin  colonial.   191 1.  I.  —  N°  96.  14 


ÉTUDE    ÉCONOMIQUE 
DE    LA    RÉGION    DU    MONO 
(DAHOMEY, 


La  région  du  Mono,  comprise  entre  le  fleuve  de  ce  nom  d'une 
part,  le  lac  Ahémé  et  le  fleuve  Gouiï'o  de  l'autre,  a  de  tout  temps 
joui  d'une  réputation  de  remarquable  fertilité.  Aussi  l'insuffisance 
de  ses  voies  naturelles  d'évacuation,  a-t-elle  amené  à  plusieurs 
reprises  au  cours  de  ces  dernières  années,  Le  Gouvernement  sur  la 
demande  du  commerce,  à  rechercher  un  système  de  transport  qui 
permît  de  donner  libre  accès  à  la  côte  aux    produits  de  l'intérieur. 

Cette  région  malheureusement  se  trouve,  de  par  sa  situation  géo- 
graphique, un  peu  en  marge  du  reste  de  la  Colonie  avec  lequel 
elle  ne  communique  que  par  une  lagune  peu  profonde;  aussi  a-t-elle 
été  délaissée  jusqu'ici  et  les  projets  qui  ont  successivement  vu  le 
jour  n'ont  pas  retenu  suffisamment  l'attention  pour  passer  à  une 
rapide  exécution.  Il  est  juste  de  dire  qu'ils  portaient  tous  en  eux, 
par  le  caractère  étroitement  local  qu'ils  présentaient,  une  insuffisance 
d'intérêt  qui  n'a  sans  doute  pas  été  étrangère  à  leur  abandon.  C'est 
afin  de  nous  mettre  à  l'abri  d'une  semblable  critique  que  nous 
avons  poursuivi  la  prospection  de  la  région  tout  entière,  y  compris 
le  pays  des  Dobos,  étudié  sa  capacité  de  production,  les  marchés., 
les  moyens  de  transport  et  le' système  commercial  en  usage. 

En  resserrant,  d'aussi  près  que  possible,  les  éléments  de  cette  docu- 
mentation, et  en  les  évaluant,  par  assimilation,  au  régime  écono- 
mique de  l'ensemble  de  la  Colonie,  nous  pensons  avoir  placé  la 
question  sur  sou  véritable    terrain. 

Avant  que  cette  étude  fût  commencée,  la  question  se  posait  de 
savoir  si  le  Mono  avait  besoin  d'un  chemin  de  fer,  et  si  ce  chemin 
de  fer  était  assuré  d'un  trafic  suffisant. 

Noire  préoccupation  a  donc  été  d'élucider  les  trois  points  suivants  : 

1"  Quelle  est  la  capacité  de  production  de  la  région. 

2°  Quelle  d'évacuation  de  ses  moyens   de   trans- 

port actuels. 


ÉTUDE    ÉCONOMIQUE    DE    LA   RÉGION    DU    MONO  195 

3°  Si  leur  insuffisance  est  constatée,  quel  est  le  meilleur  tracé 
économique  d'une  voie  ferrée. 

Nous  exposerons  donc,  dans  le  même  ordre,  le  résultat  de  nos 
recherches. 


Capacité    de  production  du  Mono. 

Les  deux  éléments  de  trafic,  à  l'exportation  du  Mono,  sont  cons- 
titués : 

1°  Par  les  cultures  annuelles  (maïs,  arachides,  manioc),  dont  la 
production  est  fonction  de  l'étendue  et  de  la  fertilité  des  terrains  de 
culture . 

2°  Par  les  produits  des  palmiers  à  huile,  dont  la  production  est 
fonction  de  l'étendue  et  de  l'état  des  palmeraies. 

Enfin  un  facteur  commun  règle  la  productivité  de  ces  deux  élé- 
ments de  production,  c'est  la  population,  sa  densité  et  ses  apti- 
tudes agricoles. 

A.  -  -  Etendue  et  fertilité  des  terrains  de  culture. 

Comprise  entre  les  deux  fleuves,  Mono  et  Couffo,  cette  région 
fait  partie  des  deux  bassins  et  possède  un  système  orographique 
très  varié. 

Au  nord  le  vaste  plateau  de  Paralioué  qui  s'étend  jusqu'à  Lalo 
et  Taudji  et  celui  de  Locossa,  départagent  nettement  les  eaux  entre 
les  deux  fleuves  ;  au  centre  le  plateau  des  pays  Sahoués  et  Pédahs, 
continue  la  ligne  de  partage  des  eaux. 

Mais  entre  le  plateau  de  Locossa  et  celui  des  Sahoués,  se  trouve 
une  vaste  dépression  dont  le  fond  est  occupé  par  le  lac  Toho  et  qui 
en  hivernage  se  couvre  d'eau  jusqu'au  Couffo,  faisant  ainsi  commu- 
niquer les  deux  bassins.  A  cette  époque  les  pêcheurs  du  lac  Toho, 
se  rendent  au  Couffo  en  pirogue. 

Au  sud  du  plateau  des  Pédahs,  les  deux  bassins  communiquent  éga- 
lement en  hivernage  par  toute  une  suite  de  dépression  qu'en  bas  du 
plateau,  forment  autant  de  couloirs  où  les  eaux  de  crues  des  deux 
fleuves  se  rencontrent. 

Un  semblable  régime  s'établit  aux  hautes  eaux  dans  toutes  les 
parties  comprises  entre,  le  Mono  et  la  rivière  Sazué,  jusqu'à    Djan- 


96 


El'IDES    ET    MEMOIRES 


glamé  sur  la  Sazué  et  Agoumé,  Séva  sur  le  Mono,  approximative- 
ment. (  )n  conçoit  aisément  l'importance  de  premier  ordre  d'un  pareil 
régime  hydraulique  sur  la  répartition  des  cultures.  Les  terrains,  ainsi 
submergés  périodiquement,  ne  sont  exploités  que  d'une  façon 
très  restreinte,  car  ïls  exposent  les  cultivateurs  à  des  mécomptes 
certains  chaque  fois  que  leurs  prévisions,  en  ce  qui  touche  les  pluies, 
ne  se  réalisent   pas. 

Ces  parties  sont  d'ailleurs  peu  ou  point  habitées,  et  il  convient 
de  les  délimiter  nettement,  et  de  ne  pas  en  tenir  compte. 

Au  point  de  vue  agrologique,  les  terrains  de  culture  appartiennent 
à  trois  formations  caractérisées  et  de  valeur  différente  : 

1°  La  terre  de  barre  qui  constitue  la  formation  superficielle  de 
presque  tout  le  plateau  Sahoué  et  l'assise  supérieure  du  plateau 
Locossa-Parahoué,  c'est-à-dire  la  plus  grande  partie  des  terrains  de 
culture.  Dans  le  pays  Sahoué,  elle  recouvre  un  massif  gréseux  qui 
forme  l'ossature  du  plateau  et  affleure  en  de  nombreux  points;  elle  v 
est  de  valeur  très  inégale.  La  région  où  sont  installés  les  villages  Sa- 
houés,  de  Sahoué  Ahouloumé  à  Sahoué  Zougbonou,  les  portions  Ouest 
et  Sud  du  plateau  (régions  de  Se,  Dré,  Oumako,  Corné),  sont  consti- 
tuées par  une  terre  de  barre  normale  argilo-siliceuse,  le  plus  souvent 
occupée  par  des  cultures,  delafrichearbustiveet  des  vestiges  de  forêt  ; 
elle  est  parfois  mélangée  de  nombreux  fragments  de  silex  roulés  ; 
c'est  une  excellente  terre  de  culture. 

Par  contre  la  plus  grande  partie  de  la  portion  Est  semble  être 
constituée  d'une  terre  de  barre  excessivement  siliceuse,  peu  cohé- 
sive  qui  se  fond  par  place  et  insensiblement  avec  d'importantes  for- 
mations superficielles  sableuses  à  peine  teintées  d'hydrate  de  fer. 
C'est  une  de  ces  formations  que  coupe  à  mi-chemin  la  mute  de 
Si-IIoueyogbé  et  que  l'on  suit  par  le  sentier  allant  àSonkpo  et  à 
Dré. 

Elle  se  caractérise  par  l'absence  à  peu  près  complète  de  palmiers 
à  huile  et  de  cultures. 

Ce  sont  des  sols  infertiles,  se  desséchant  rapidement  et  couverts 
;t  peu  près  exclusivement  de  rôniers. 

Le  plateau  Locossa-Parahoué.  plus  homogène,  semble  également 
plus  fertile. 

Si  l'on  en  excepte  lf  plateau  proprement  dit  de  Locossa.  l'en- 
semble de  cette  région  est  en  effet  recouvert  de  friches  arbustives 
i  rès  développées  et  <!<■  forêts. 


ÉTUDE    ÉCONOMIQUE    DE    LA    RÉGION    Dl     MONO  197 

Les  sols  y  sont  légers,    perméables  et  souvent  riches  en  humus. 

2°  Les  alluvions  fluviales  importantes  déposées  par  le  Mono,  dans 
sa  vallée  proprement  dite  et  qui  occupent  aujourd'hui  toute  l'étendue 
comprise  entre  les  pentes  des  plateaux  et  le  lit  du  fleuve.  Ces 
dépôts  récents  ont  souvent,  nous  l'avons  vu,  un  niveau  inférieur  a 
celui  des  crues  et  se  trouvent  inondés  une  partie  de  l'année.  A 
partir  de  Djanglamé  cependant  à  part  une  zone  d'inondation  voisine 
du  Mono  sur  2  à  3  kilomètres  de  large  et  les  régions  marécageuses 
permanentes,  l'ensemble  de  ces  formations  est  utilisable  pour  la 
culture. 

Elles  donnent  des  sols  silico-argileux  très  humifères,  profonds, 
frais,  d'une  fertilité  remarquable. 

La  région  qu'elles  recouvrent,  de  Djanglamé  à  Konohoué  Tcha- 
nou,  Athiémé  et  Topli  est  une  des  plus  riches  et  des  plus  produc- 
tives du  Dahomey. 

3°  L'argile  plastique  qui  recouvre  la  majeure  partie  de  la  dépres- 
sion qui,  au  Nord  du  plateau  Sahoué,  forme  à  la  saison  des  pluies 
un  immense  marécage. 

Cette  formation  que  l'on  doit  considérer  comme  un  prolongement 
de  la  Lama,  est  cultivée  sur  ses  bords  par  les  cultivateurs  Sahoués 
trop  à  l'étroit  chez  eux.  Elle  est  inhabitée,  recouverte  de  brousse 
par  endroits  arborescente  et  a  pour  nous  une  valeur  à  peu  près 
nulle. 

Si  on  fait  une  évaluation  de  la  superficie  des  différents  terrains 
de  culture,  en  tenant  compte  de  leur  fertilité  apparente,  on  obtient 
les  chiffres  suivants  : 

1°  Sols  très   fertiles   et  fertiles 500  kmq. 

2°     —    moyens  et  médiocres '2o0 

Donnant  un  total  de  terres  cultivables    de  To.000  Ha. 

B.  —   Peuplements   de  palmiers  a  huile.  Exploitation. 

Le  croquis  de  répartition  des  peuplements  de  palmier  a  huile,  est 
d'une  précision  suffisante  pour  nous  éviter  une  description  détaillée 
en  ce  qui  concerne  leur  emplacement  et  leur  étendue. 

La  totalisation  des  surfaces  occupées  par  eux  nous  conduit  au 
chiffre  de  130  kmq.  (13.000  Ha.)  au  minimum,  sous  forme  de  peu- 
plement serré.  Il  y  a  lieu  de  remarquer  la  coïncidence   frappante  de 


198  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

la  répartition  de  ces  peuplements  et  de  celle  des  villages,  plus  spé- 
cialement dans  la  région  d'Athiémé  Locossa,  où  l'absence  d'inon- 
dation permet  aux  indigènes  de  se  répartir  librement  au  gré  de 
leurs  besoins.  Cette  superposition  tient  à  deux  causes  :  d'une  part 
l'appropriation,  par  occupation  permanente,  d'une  richesse  natu- 
relle, de  l'autre  l'habitude  qu'ont  les  indigènes  du  bassin  du  Mono 
de  planter  les  palmiers. 

L'importance  relative  de  ces  deux  causes  est  très  difficile  à  éta- 
blir ;  dans  le  bassin  proprement  dit  du  Mono  et  de  la  Saztté,  la 
majeure  partie  des  peuplements  doit  être  spontanée.  Le  palmier  ;'i 
huile  trouve  dans  ces  fertiles  alluvions  des  conditions  de  dévelop- 
pement optima,  il  v  pousse  uniformément  avec  une  vigueur  que  l'on 
n'observe  pas  dans  les  autres  parties  de  la  Colonie. 

Cependant  les  indigènes  plantent  beaucoup  dans  cette  portion, 
accroissant  sans  cesse  l'étendue  des  peuplements  existants. 

Sur  le  plateau  des  Sahoués  et  des  Pédahs,  on  peut  admettre 
que  la  majeure  partie  des  peuplements,  a  été  créée  par  l'indigène. 
Les  plants  sont  en  général  achetés  à  Honeyogbé  Pédah,  par  charges, 
et  transplantés  au  moment  de  la  saison  des  pluies. 

L'étendue  de,s  jeunes  peuplements,  n'ayant  pas  plus  de  5  à  6  ans. 
ainsi  constitués,  est  très  importante;  ils  sont  destinés  dans  l'esprit 
des  noirs  à  leur  fournir  l'huile  dont  ils  ont  besoin  pour  la  consom- 
mation et  accessoirement,  du  vin  de  palme. 

Au  point  de  vue  de  la  production  pour  l'exportation,  ils  n'ont 
d'importance  qu'en  ce  qui  concerne  les  amandes  et  encore  dans  une 
mesure   restreinte. 

Ce  plateau  s'assèche  rapidement,  soit  par  l'écoulement  des  eaux 
pluviales,  soit  par  infiltration  dans  les  couches  profondes,  aussi  le 
rendement  du  palmier  en  fruits,  est-il  généralement  peu  élevé. 

Ces  peuplements  n'ont  un  rendement  normal  que  par  année  par- 
ticulièrement pluvieuse. 

Par  contre,  on  doit  admettre  que  tous  les  peuplements,  situés  sur 
les  formations  alluvionnaires,  et  la  majeure  partie  du  plateau  Locos- 
sa-Dobos  ont  un  rendement  supérieur  à  la  moyenne. 


ÉTUDE  ÉCONOMIQUE  DE  LA  RÉGION  DU  MONO  199 

C.  —  Population. 
(Répartition,  chiffre.  Aptitudes  agricoles.) 

La  population  de  la  partie    du  Mono  qui  nous  intéresse  est  d'en- 
ron  30.000  habitants.  Elle 
leuse,  uniformément  répartie. 


viron  50.000  habitants.  Elle  est  essentiellement  agricole  et  travail- 


D.  —  Approximation  de  la   production. 

Nous  voici  donc  en  possession  de  trois  éléments  d'appréciation, 
dune  précision  suffisante  pour  n'avoir  pas  à  craindre  d'erreur 
appréciable  : 

1°  L'étendue  des  terrains  de  culture 75.000    Ha 

2°  L'étendue  des  peuplements  de  palmier 13.000     — 

3°  Le  chiffre  de  la  population oO.OOO   habitants 

Il  y  a  lieu  d'admettre  par  l'examen  comparé  de  la  distribution 
des  villages  et  des  terrains  de  culture,  que  la  population  est 
suffisamment  répartie,  pour  assurer,  par  les  méthodes  indigènes,  la 
mise  en  valeur  de  la  région.  En  ce  qui  concerne  les  palmiers  à 
huile,  cette  constatation  n'est  exacte  que  pour  les  peuplements  de 
la  région  Djanglamé,  Konohoué,  Tchanou,  Athiemé,  Locossa,  Dobos. 

Pour  toutes  les  palmeraies  situées  dans  le  bassin  du  Mono  et  de 
la  Sazué,  au  sud  de  Djanglamé  et  sur  les  bords  même  du  Mono,  de 
Vodomé  vers  Athiémé,  il  y  a  manifestement  défaut  de  main-d'œuvre 
et  les  renseignements  que  nous  avons  recueillis  en  cours  de  route, 
confirment  les  indications  fournies  par  le  relevé  comparatif  des 
palmeraies  et  des  habitants  de  cette  région. 

Aussi  adopterons-nous  un  système  différent  d'appréciation  en  ce 
qui  touche  les  cultures  et  les  palmeraies,  puisque  pour  ces  dernières 
les  possibilités  d'exploitation  ne  sont  pas  uniformes  pour  l'ensemble 
des  peuplements. 

a)  Produits  de  culture.  —  Nous  supposerons,  par  assimilation 
avec  les  autres  parties  du  Dahomey,  que  le  maïs  serait  après 
l'ouverture  d'une  voie  ferrée,  la  production  favorite  des  indigènes 
et  rien  ne  vient  contredire  cette  supposition. 

On  peut   obtenir  une  approximation  d'une   exactitude  suffisante 


200  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

en  réservant  les  deux  tiers  de  l'étendue  des  terres  cultivables,  à  la 
culture  du  maïs  pour  la  vente,  et  en  admettant  que  cette  culture 
reviendrait  tous  les  trois  ou  quatre  ans  sur  le  même  sol. 

Ce  sont  là  des  suppositions  au-dessous  de  la  normale  attendu 
que  dans  la  majeure  partie  des  sols  de  bonne  qualité  et  particuliè- 
rement dans  toutes  les  formations  alluvionnaires,  la  fréquence  de 
la  culture  du  maïs,  amènera  cette  céréale  tous  les  deux  ou  trois  ans 
au  plus,  sur  le  même  terrain. 

Sur  cette  base  on  arrive  à  un  rendement  annuel  possible  de 
15.000  tonnes,  ressortissant  net  à  l'exportation.  Pour  le  trafic 
total,  il  y  a  lieu  de  tenir  compte  également,  des  produits  des 
cultures  d'igname  et  de  manioc,  très  en  faveur  dans  le  Mono  et 
donnant  lieu  actuellement  à  un  trafic  très  important. 

Nous  n'avons  aucun  élément  d'appréciation  qui  nous  permette 
dévaluer  de  façon  sérieuse  l'importance  de  cette  production. 

b)  Produits  du  palmier,  —  Le  chiffre  total  de  13.000  hectares 
représentant  la  surface  des  palmeraies  peut  se  décomposer  comme 
suit,  au  point  de  vue  de  la  production  : 

2.500  hectares  sur  le  plateau  Sahoué  et  Pédah,  formés  en  partie 
de  jeunes  plantations  et  dont  le  rendement  est  relativement  faible. 

La  plus  grande  partie  de  l'huile  sert  à  la  consommation  locale, 
les  amandes  sont  portées  sur  les  marchés  de  Bopa  et  Honeyogbé. 

2.o00  hectares  correspondant  aux  palmeraies  situées  dans  les 
régions  du  bas  Mono  et  sur  la  rive  gauche,  où  la  population  est 
très  clairsemée. 

S. 000  hectares  de  palmeraies  en  plein  rapport  et  groupées  autour 
d'une  ligne  brisée  passant  par  Corné,  Oumako,  Dré,  Tchanou. 
Locossa,  Dobos. 

Pour   évaluer,    aussi  exactement  que   possible,  la  production  en 
nmandes,  de  ce  groupe  de  peuplements,  nous  n'avons  pas  de  meilleur 
terme  de  comparaison  que   l'ensemble  des  palmeraies  de  la  région 
de  Porto-Novo. 

Porto-Novo  centralise  en  elfet  par  le  chemin  de  fer  de  Sakété  et 
li-  système  navigable  de  la  lagune  et  de  l'Ouémé,  la  production  de 
la  totalité  des  peuplements  du  secteur  et  nous  donne,  par  ses  chiffres 
d'exportation,  eu  amandes,  le  rendement  deces  palmeraies. 

A  nous  en  tenir  à  cette  comparaison,  nous  sommes  assuré  de 
rester  au-dessous  du  rendement  réel  des  palmeraies  du  Mono,  dont 


ÉTUDE  ÉCONOMIQUE    DE    LA    RÉGION    DU    MONO  201 

le  développement  le  plus  généralement  superbe  fait  augurer  une 
production  supérieure  à  bien  des  peuplements  de  la  région  de 
Porto-Novo  où  le  sol  est  fatigué  par  une  succession  ininterrompue 
de  cultures  et  qui  par  leur  aspect  trahissent  un  état  bien  moins 
satisfaisant. 

La  superficie  des  palmeraies  comprises  entre  la  lagune  de  Porto- 
Novo  et  rOuémé  d'une  part  et  une  ligne  allant,  de  Fauvié  à  Gomé, 
Kouti,  Kétoupé  et  Daugbédé,  et  qui  donnent  lieu  au  commerce  de 
Porto-Novo,  est  d'environ  12.000  hectares  sous  forme  de  peuple- 
ment dense. 

Si  d'une  part  nous  négligeons  les  1.500  hectares  qui,  dans  les 
palmeraies  du  Mono,  sont  d'une  exploitabilité  relative  et  d'ailleurs 
desservies  par  le  fleuve,  et  si  nous  comptons  la  participation  des 
palmeraies  Sahoué  et  Pédah  (800  tonnes  environ,  chiffre  d'affaires 
des  marchés  de  Houeyogbé  et  Bopa),  la  production  à  escompter 
des  palmeraies  du  Mono  serait  les  8/12,  c'est-à-dire  les  2/3  du 
commerce  d'exportation  de  Porto-Novo  en  amandes,  soit  : 
U.oOO  X  2  +  8()0  =  10  g00  tonneg  , 
o 

La  production  en  huile  est  plus  difficile  à  évaluer  car  les  palme- 
raies de  Porto-Novo  ne  peuvent  servir  de  terme  de  comparaison. 

La  population  très  dense  de  cette  région  consomme  en  effet  la 
plus  grande  partie  de  l'huile  produite  et  n'en  exporte  que  970  tonnes 
contre  14.500  d'amandes. 

La  proportion  huile  (amandes)  exportée  est  pour  Grand-Popo  : 
1/3  ;  elle  nous  donne  pour  la  production  possible  de  l'huile  de 
la  région  du  Mono,  comparée  à  celle  des  amandes,  le  chiffre  de 
3.500  tonnes  environ. 

Éléments  d'ensemble  du  trafic 

Cette  région  est  donc  en  dernière  analyse  susceptible  d  alimenter 
un  trafic  principal  de  : 

15.000  tonnes  de  maïs 
10.500      —       d'amandes 
3.500      _       d'huile 
Total  :  29.000  tonnes. 

1.  Nous  estimons  que  la  part  de  ce  chiffre  constituée  par  les  arrivages  d'Abome 
Calavi,  qui  reste  en  dehors  de  nos  calculs,  est  balancée  par  les  expéditions  faites 
directement  de  Porto-Novo  sur  Cotonou  et  qui  ne  ressortent  pas  aux  chiffres  d'expor- 
tation de  Porto-Novo. 


-il  12  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

qui  ne  va  pas  bien  entendu  sans  des  trafics  secondaires  et  un  trafic 
à  l'importation  proportionnel. 

Si  l'on  compare  à  ce  point  de  vue  ces  chiffres  avec  ceux  fournis 
par  l'exportation  totale  en  huile,  amandes  et  maïs,  de  l'ensemble 
de  la  colonie  (52.000  tonnes  en  1908),  on  peut  se  rendre  compte 
de  l'importance  économique  que  présente  l'établissement  d'une  voie 
de  transport  permanente  et  bien  aménagée. 

Il  est  évident  que  ce  trafic  total  ne  s'effectuerait  pas  du  premier 
coup  et  que,  notamment  celui  des  amandes  qui  demande  pour  le 
concassage  une  main-d'œuvre  assez  importante,  ne  s'établirait  que 
progressivement. 

Il  n'en  est  pas  moins  démontré  qu'une  voie  de  transport  serait 
dès  le  début,  assurée  d'un  fret  important  et  accroîtrait  d'une  façon 
notable  le  trafic  de  la  colonie. 

Commerce   et  Moyens  de  transport  actuels. 
Leur  capacité  d'évacuation. 

La  région  qui  nous  occupe,  est  au  point  de  vue  commercial  dans 
la  dépendance  des  maisons  de  commerce  établies  à  Grand-Popo  et 
à  Ouidah. 

Une  seule  place,  celle  d'Athiémé  est  dirigée  par  des  européens 
représentant  les  maisons  de  Grand-Popo  ;  partout  ailleurs  ce  sont 
soit  des  traitants  établis  et  travaillant  pour  le  compte  du  commerce 
européen,  soit  des  acheteurs  envoyés  par  ce  dernier,  les  jours  de 
marchés  sur  les  places  où  les  indigènes  apportent  maïs,  huile, 
amandes.  L'écoulement  des  produits  s'effectue  par  le  moyen  de 
deux  voies  de  transport  :  le  lac  Ahémé,  l'Ohé  et  les  lagunes 
côtières  pour  toute  la  portion  Est  de  la  région,  le  Mono  pour  la 
portion  Ouest. 

a)  /'or/ion  Est.  —  Deux  marchés  traitant  les  produits,  Bopa  el 
Iloueyogbé  accaparent  la  totalité  des  affaires. 

Bopa  situé  au  fond  du  lac  Ahémé  est  le  point  d'écoulement  des 
produits  de  toute  la  région  Sahoué.  Oahoué  et  Massé.  Il  reçoit 
également  pendant  la  saison  sèche,  alors  que  Le  Mono  n'est  pas 
navigable  des  produits  de  Plogodiémé,  Alaouedji  et  même  des 
Dodos.  Ce  sont  les  Sahoués  eux-mêmes  qui  se  rendent  sur  les 
marchés  d  Alaouedi,  Dobo,  Locossa,  où  1rs  commerçants  européens 


ÉTUDE    ÉCONOMIQUE    DE    LA    RÉGION    DU    MONO  203 

dont  les  magasins  sont  remplis  n'achètent  plus,  et  se  rendent 
acquéreurs  des  produits  qu'ils  vont  revendre  à  Bopa  et  Houeyogbé. 
Les  cultivateurs  d'Àgbôdji  s'y  rendent  également. 

Ce  marché  traite  le  maïs,  les  amandes  et  l'huile  de  palme.  Le 
chiffre  d'affaires  évalué  d'après  les  déclarations  du  résident,  et  du 
principal  traitant  de  la  place,  est  annuellement  de  : 

150  tonnes  de  maïs 
300      —       d'amandes 
25      —       d'huile 


Soit  un  total  de  :  5.475   tonnes,  au  maximum  500. 

Houeyogbé  traite  les  mêmes  produits,  mais  cependant  davantage 
d'huile,  il  draine  les  régions  de  Se,  Oumako,  Dré,  Corné,  même 
Djanglamé  et  fait  un  chiffre  d'affaires  supérieur  de  près  de  moitié 
à  celui  de  Bopa. 

200  tonnes  de  maïs 
450      —       d'amandes 
100      —       d'huile 

Total  :  750  tonnes. 

Le  trafic  total  de  cette  portion  de  région,  en  ce  qui  concerne  le 
mouvement  d'exportation,  est  donc  de  1,250  tonnes  environ. 

Il  se  départage  en  deux  portions  inégales,  la  principale  (3/5  envi- 
ron) se  dirigeant  sur  Ouidah  et  le  complément  sur  Grand-Popo. 

b)  Portion  Ouest.  —  Le  Nord  de  cette  portion,  apporte  ses 
produits  sur  les  marchés  secondaires  d'Adidevo,  Niavo  et  Agohoué 
qui  font  leurs  expéditions  soit  sur  Athiémé  pour  être  revendues 
aux  succursales  européennes,  soit  directement  sur  Grand-Popo,  par 
les  embarcadères  de  Agohoué,  Amédenta  et  Topli. 

Les  régions  des  Dobos  et  de  Locossa,  de  Eoagba,  de  Houin, 
apportent  leurs  produits  sur  les  deux  grands  marchés  de  Ouédémé, 
Djanglamé  et  Locossa. 

Locossa  possède  le  marché  le  plus  important  de  toute  la  partie 
occidentale  du  Dahomey,  on  y  compte  couramment  plusieurs 
milliers  d'indigènes  acheteurs  ou  vendeurs  provenant  des  régions 
les  plus  diverses.  C'est  un  marché  d'amandes  de  toute  première 
importance,  en  second  lieu  de  maïs  et  d'huile,  enfin  d'autres  produits 
alimentaires. 


204  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

C'est  le  rendez-vous  des  indigènes  de  toutes  races,  qui  viennent 
s'approvisionner  de  tissus  et  autres  articles  de  traite,  de  nombreux 
musulmans  du  Sokoto,  Haoussas  y  résident  et  font  le  commerce 
des  tissus. 

Ouédémé  Djanglamé  est  le  second  marché,  on  y  traite  plus  par- 
ticulièrement les  produits  du  sol,  amandes,  huile  et  maïs. 

Le  sud  de  la  région  à  partir  de  Konohoué  jusqu'à  Djanglamé 
apporte  de  préférence  ses  produits  à  Vodomé,  où  sont  installés  des 
traitants  de  maisons  de  commerce. 

Il  est  juste  également  de  dire  qu'une  certaine  quantité  de  produits 
est  vendue  en  territoire  allemand  et  qu'un  certain  nombre  d'indi- 
gènes vont  s'approvisionner  en  articles  de  traite,  aux  marchés 
d'Agoumé  Olouhou  et  d'Agoumé  Séva. 

Le  tratic  total  actuel  de  cette  portion  de  territoire  pourrait  être 
évalué  globalement  en  retranchant  des  chiffres  d'exportation  de 
Grand-Popo,  le  trafic  provenant  du  lac  Ahémé  et  celui  d'Adjaha. 

Mais  la  partie  qui  nous  intéresse  directement  et  qui  se  rapporte 
à  l'évaluation  des  terres  cultivables  et  des  palmeraies,  est  seule- 
ment celle  d'Agohoué  à  Vodomé  non  compris. 

Le  trafic  global  du  Mono,  d'Agohoué  à  Athiémé  inclus  a  été 
pour   1908  de  3.284  tonnes,  se  répartissant  ainsi  qu'il  suit  : 

Amandes...      1.405  tonnes 

Huile 431      — 

Maïs 1.448      — 

Le  trafic  partiel  d'Athiémé  a  été  pour  ces  trois  produits  de 
1 .833  tonnes. 

Si  à  ces  chiffres  on  ajoute  le  trafic  vers  Grand-Popo  des  points 
d'embarquement  d'Athiémé  à  Vodomé  non  compris  (  400  tonnes), 
on  arrive  à  un  tonnage  total  de  3.700  tonnes. 

Conclusion.  —  En  totalisant  le  tonnage  du  trafic  de  cette  portion 
avec  celui  de  la  portion  Est  qui  se  sert  du  lac  Ahémé,  nous  arrivons 
;i  uni'  production  totale  actuelle  de  1.2Ô0  +  3.300  =  o.OOO  tonnes 
en  gros.  Par  comparaison  avec  la  production  totale  possible  (29.000 
tonnes  déterminée  au  paragraphe  précédent,  nous  en  déduisons  que 
les  moyens  actuels  de  transport  sont  susceptibles  d'évacuer  vers  la 
côte,  le  1  6  seulement  des  produits  que  peut  fournir  la  région  du 
Mono.  Cette  déduction  ne  doit  pas  surprendre  :  il  est    notoire,  que 


ÉTUDE    ÉCONOMIQUE    DE    LA    RÉGION    DU    MONO  205 

le  Mono,  fleuve  intermittent,  est  un  instrument  de  transport 
restreint  aux  périodes  de  crues,  capricieux  et  incapable  de  per- 
mettre un  écoulement  suivi  vers  Grand-Popo. 

Les  produits  achetés  en  saison  sèche  doivent  être  emmagasinés 
en  attendant  l'époque  de  la  crue  et  il  est  évident  que  l'importance 
des  achats  faits  à  Athiémé,  sont  fonction  d'une  part  de  l'étendue 
de  ces  magasins  et  de  l'autre,  du  souci  qu'ont  les  commerçants  de 
ne  pas  immobiliser  un  capital  trop  élevé  et  de  risquer  de  subir  à 
deux  ou  trois  mois  d'intervalle,  une  chute  des  cours  toujours  k 
craindre  sur  les  marchés  d'Europe. 

En  résumé,  l'achat  des  produits  de  cette  fertile  région  est  entiè- 
rement paralysé  par  le  défaut  de  moyens  de  transport  et  les  quan- 
tités de  produits  exportés  ne  sont  qu'une  faible  partie  de  ce 
qu'elles  seraient  si  ces  conditions  se  modifiaient. 

(A  suivre.)  Yves  Henry, 

Directeur  d'agriculture  en  A.  0.  F. 


L'AGRICULTURE  A  MAYOTTE 

ET    AUX   COMORKS 


Les  îles    de  Mayotte   et    les   Comores    représentent,    dans    leur 
ensemble,   une  surface  sensiblement  égale    a  celle  de    la   Réunion, 
(260.000  hectares  environ).  Au  point  de  vue  agricole,  elles  en  sont 
encore  à  la  période  purement  coloniale,  et  les  questions  relatives  à 
'absentéisme,  aux  associations,  aux  rapports  entre  la  petite  et  la 
grande  propriété,  qui  appellent  vivement  l'attention  à  la  Réunion, 
n'ont  ici  qu'une  importance  très  secondaire.  Par  contre,  d'autres  pro- 
blèmes :  l'appui  olîert  aux  colons,  la  nature  des  rapports  avec  l'indi- 
gène, le  recrutement  de  la  main-d'œuvre,  etc.,  qui  relèvent  de  l'esprit 
colonisateur  d'une  administration,  et  dont  la  solution  intlue  si  con- 
sidérablement sur  l'avenir  économique  d'un  pays,  y  sont  soulevés  à 
chaque  pas,    particulièrement  à  la  grande    Comore  et    à   Mayotte, 
Sur  ce  petit  territoire  sont  en  effet  posées,  en  ce  moment,  les  ques- 
tions de   colonisation  les   plus  délicates.  De  sorte  que  pour  définir 
d'une  façon  convenable,  et  avec  précision,  la  situation  agricole  «  actu- 
elle »  et  "  à  venir  »    de   ces  colonies  —  parlant    de  ce  fait   que    la 
production  agricole  constitue  leur  principale  ressource —  il  faudrait 
envisager  sous  toutes  leurs  faces  les  rapports  du  colon  avec  l'admi- 
nistration, avec  l'indigène,  avec  le  sol.  Gela  entraînerait  des  consi- 
dérations qui  dépassent  le  cadre  de  ces  notes,  dont  la  matière   déjà 
assez  considérable,  m'a  obligé  à  plus    d'une  condensation  dans  leur 
texte.  Je  me  borneraidonc  à  une  note  succincte,  mais  aussi  sugges- 
tive que  possible,  de  la  situation  de  chacune  de  ces  îles. 


*  * 


Mayotte  possède  un  sol  fertile    ',  coupé  de  vallons  nombreux   et 

1.  Au  poinl  de  vue  géologique,  l'île  de  Mayotte  esl  La  plus  ancienne  du  groupe  : 
La  décomposition  des  basaltes,  trachytes,  etc.  a  été  plus  complète,  et  le  sm|  >e  montre 
partôul  très  riche  en  éléments  fertilisants.  La  haute  forêl  a  disparu  presque  tota- 
lement :  elle  esl  remplacée  par  une  brousse  épaisse,  signe  d'abandon,  après  une 
période  d'exploitation  Bans  méthode. 


l'agriculture  a  mavotte  et  aux  comorës  207 

frais  ;  son  climat  est  moyennement  humide,  avec  une  tranche  plu- 
viale de  1,50  à  3  mètres,  suivant  les  localités  ;  les  colons  qui  l'ex- 
ploitent se  montrent  pleins  d'initiative  et  d'énerg-ie,  et  il  semble  que 
cette  colonie  devrait  trouver  dans  les  cultures  de  la  canne  à  sucre1, 
de  la  vanille,  des  essences,  des  fibres-,  du  tabac,  des  plantes  à 
matières  grasses  et  à  caoutchouc,  les  éléments  d'une  prospérité  crois- 
sante. 

La  réalité  est  toute  différente,  et  en  parcourant  l'île,  on  est  sur- 
pris de  rencontrer,  au  milieu  d'une  nature  riche  et  féconde,  des  usines 
en  ruines  3,   des  propriétés  abandonnées. 

La  cause  principale  de  cette  situation  est  l'insuffisance  du  nombre 
des  travailleurs  dans  1  île,  insuffissance  qui  va  s'accroissant  tous  les 
jours.  Non  pas  que  la  population  soit  trop  peu  nombreuse  pour  satis- 
faire aux  besoins  de  la  main-d'œuvre  locale  4,  mais  ses  facultés 
intellectuelles  et    ses  dispositions  morales   ne  lui  ont    pas  permis, 


1 .  A  Mayotte,  comme  à  Anjouan,  la  canne  à  sucre  a  dégénéré  considérablement,  et 
je  n'ai  pas  vu  une  seule  plantation  comparable,  pour  la  grosseur  des  tiges,  aux  plan- 
tations de  la  Réunion.  Et  pourtant,  avec  les  avantages  que  leur  offre  la  nature,  si  les 
colons  des  Comores  renouvelaient  leurs  cannes  et  apportaient  en  même  temps  quelques 
améliorations  à  leur  matériel  d'usine,  encore  assez  primitif,  ils  pourraient  lutter  avan- 
tageusement  avec  les  planteurs  de  n'importe  quel  pays. 

J'ai  cité  ces  cultures  à  peu  près  par  ordre  d'importance.  Gn  pourrait  ajouter  le 
cacaoyer,  dont  il  existe  de  belles  plantations  à  la  Grande  Comore,  mais  les  colons  se 
plaigneni  si  amèrement,  partout  ailleurs,  des  déprédations  causées  par  les  rats  et  les 
roussettes,  avouant  leur  impuissance  aies  éviter,  que  j'hésite  à  en  conseiller  la  cul- 
ture. Le  manioc,  le  riz,  etc..  poussent  très  bien.  On  plante  beaucoup  de  cocotiers, 
dont  l'île  était  dépourvue,  et  dans  quelques  années  l'importation  des  cocos  venani 
d  Anjouan  aura  cessé. 

Le  riz  est  importé  en  majeure  partie  de  l'Inde,  quile  fournit,  malgré  la  distance,  à 
meilleur  marché  que  Madagascar  250  IV.  la  tonne  au  lieu  de  275  et  de  qualité  meilleure. 
Viennent  aussi  de  l'Inde  les  tissus  de  toile  écrue  et  de  coton  imprimé,  la  soie,  le  sel, 
le  pétrole,  le  tabac,  les  allumettes,  etc. 

2.  Le  Sisal,  dont  le  rendement  en  fibres  sèches  est  de  3,8  pour  cent  du  poids  des 
feuilles,  tend  de  plus  en  plus  à  se  substituer  au  foucroya  et  à  l'agave  ordinaire,  qui 
ne  donnent  que  deux  pour  cent.  lien  est  de  même  à  Anjouan. 

:i.  Il  n'y  a  plus  que  deux  usines  à  sucre  qui  fonctionnent  dans  cette  île,  qui  en  comp- 
tait une  douzaine  il  y  a  un  quart  de  siècle. 

4.  Sur  les  10.000  habitants  de  l'île,  il  y  a  4.000  imposés  de  15  à  67  ans,  parmi  lesquels 
se  trouvent  au  moins  2.000  hommes  disponibles  pour  les  besoins  de  l'agriculture.  En 
réalité  les  propriétés  de  l'île  ne  disposent  jamais  dans  leur  ensemble,  de  plus  de  1.000 
à  1.600  travailleurs.  Le  reste  est  soi-disant  occupé  à  la  culture  du  riz.  Si  cela  était 
vrai.  Mayotte  exporterait  cette  denrée  au  lieu  de  l'importer.  D'ailleurs,  on  a  beau 
parcourir  l'île,  on  ne  rencontre  que  de  rares  rizières  d'une  médiocre  étendue. 

Après  60  ans  de  colonisation,  on  ne  compte  peut-être  pas  60  indigènes  mahorés 
sachant  parler  le  français,  mais  tous  nous  détestent  cordialement. 


208 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


jusqu'à  ce  jour,  de  retirer  du  bienfait  de  la  liberté  autre  chose 
qu'une  accentuation  dans  ses  instincts  de  paresse  et  de  vagabon- 
dage. Astreints  simplement  à  payer  un  certain  impôt  de  capitation, 
beaucoup  d'indigènes  travaillent  pendant  le  petit  nombre  de  jour- 
nées strictement  nécessaire  pour  leur  permettre  de  gagner  cette 
somme  ;  après  quoi  ils  sont  libres,  soit  de  s'embarquer  à  destination 
de  Madagascar  ',  soit  de  vivre  de  rapines,  commises  au  détriment 
des  mêmes  champs  de  manioc  et  de  canne  où  leur  main-d'œuvre 
fait  tant  défaut. 

Dans  ces  conditions,  au  lieu  d'envisager  la  nécessité  d'une  émi- 
gration de  travailleurs  à  Marotte,  problème  toujours  délicat,  on 
pourrait  peut-être,  plus  simplement,  imaginer  une  réglementation 
de  la  main-d'œuvre  indigène,-  qui  sauvegarderait  convenablement 
es  intérêts  de  la  colonie. 

Ouel  que  soit  le  mode  adopté  pour  remédier  au  pénible  état  de 
choses  dont  souffre  1  île  de  Mayotte,  il  faut  souhaiter  que  son  appli- 
cation ne  se  fasse  pas  trop  attendre. 

EXPORTATIONS    DE    MAYOTTE 


Vanille 

Sucre 

Café 

Rhum 

Cacao 

Essences 

Fibres 
d'aloès 

Kilogs. 

Tonnes. 

Kilogs. 

Litres. 

Kilogs. 

Litres. 

Kilogs. 

L903 

9.679 

L.300 

i .  500 

90.000 

» 

» 

» 

19oi 

22.988 

1  .  100 

2 .  000 

85.000 

«.» .  :>ihi 

» 

» 

L905 

■2\  .071 

1  .300 

6.000 

92.000 

» 

•> 

» 

1906 

27.338 

1    L30 

2.300 

95 .000 

» 

1  .  L20 

6. 100 

L907 

■> 

■> 

■> 

•> 

■) 

-> 

■> 

1908 

23.575 

787 

1  .  800 

59.275 

598 

H .  755 

» 

Anjouan  (la  jolie).  —  A  contempler,  du  haut  du  col  de  Patsy, 
les  montagnes  qui  détachent  des  lianes  du  pic  N'Tingui  leurs  arêtes 
t'Ililecs.  séparées  par  des  gorges  tantôt  étroites  comme  des  déchi- 
rures, tantôt  élargies  en  forme  de  cirque,  toujours  profondes,  l'œil 
croit  retrouver  un  paysage  des  hauteurs  de  La  Réunion.  La  nature 


I.  Chaque  courrier  qui  passe  en  emmène  quelques-uns. 


L  AGKICL'LTUHE    A    MAYOTTE    ET    AUX    COWORES 


209 


du  sol,  la  végétation  ajoutent  encore  à  cette  ressemblance,  qui  fait 
d'Anjouan  une  réduction  en  miniature  de  Bourbon. 

Au  milieu  des  escarpements  de  cette  île,  la  culture  de  la  canne 
à  sucre  trouve -moins  de  surfaces  disponibles  qu'à  Mayotte1,  mais, 
en  échange,  on  peut  ajouter  à  la  liste  des  cultures  à  entreprendre 
celles  du  giroflier  et  du  caféier.  La  population  est  nombreuse  2  et 
suffisamment  apte  au  travail.  Cette  île  possède  donc  à  peu  près 
tous  les  éléments  nécessaires  pour  assurer  à  son  agriculture  une 
grande  prospérité  ;  elle  jouira  d'autant  plus  largement  de  ce  privilège 
qu'on  s'opposera  avec  plus  d'énergie  au  déboisement,  et  qu'on  ne 
donnera  aux  indigènes  aucun  motif  d'émigrer. 

EXPORTATIONS    d'aXJOUAN 


Vanille 

Sucre 

Café 

Cacao 

Girofle 

Cocos 

Pignons 
d'Inde 

Fibres 
d'aloès 

Kilogs. 

Kilogs. 

Kilogs. 

Kgs. 

Kilogs. 

Kilogs. 

Tonnes. 

1903 

32.319 

» 

4.200 

» 

3  .  3  1  1 

137. 100 

" 

3 

1904 

3S.714 

» 

4 .  000 

800 

3  .  200 

250.000 

» 

.",1 

1905 

58.716 

» 

" 

.     » 

» 

» 

i) 

» 

190(3 

17.532 

» 

» 

" 

» 

» 

•> 

" 

1907 

32.  122 

277. 4S2 

» 

» 

» 

35.840 

34.837 

10  t.  564 

190.S 

26.917 

262.596 

» 

» 

» 

5S. 180 

1 0 . 508 

29  t.  294 

L'îlot  de  Mohéli,  dont  le  sol  rappelle  celui  de  Mayotte,  et  peut 
porter  les  mêmes  cultures,  possède  aussi,  sur  sa  petite  étendue,  une 
population  suffisamment  nombreuse  pour  subvenir  aux  besoins 
actuels  de  son  agriculture  (vanille,  pignon  d'Inde,  élevage),  encore 
peu  développée,   à    cause  du   manque   de  communications  directes 


1.  A  Mayotte,  les  sols  cultivables  n'existent" plusà  partir  de  400  métrés  d'altitude,  le 
pic  Ouchongui,  le  plus  élevé  de  l'île,  atteint  à  peine  700  mètres.  A  Anjouan,  le  pic 
N'Tingui  dépasse  1.700  mètres,  et  jusqu'à  1.000  mètres  on  trouve  des  surfaces  culti- 
vables. A  cause  de  cette  disposition,  le  ravinement  consécutif  au  déboisement  a  des 
conséquences  beaucoup  plus  graves  à  Anjouan  qu'à  Mayotte. 

2.  25.000  habitants,  pour  une  surface  égale  à  peine  à  celle  de  Mayotte,  qui  n'a  que 
Ï0.000  habitants.  La  population  d'Anjouan  est  de  mœurs  plus  douces  que  celles  des 
autres  iles,  et  la  manière  dont  un  «  noble  »  anjouanais  exerce  1  hospitalité  envers 
un  étranger  n'est  pas  exempte  d'une  certaine  grâce  native. 

Bnl.  du  Jardin  colonial.  191 1.  I.  —  N°  96.  15 


21(1 


ETUDES    ET    MEM01KES 


entre  cette  île  et  les  lignes  de  navigation  partant  de  France  '.  Ses 
sommets  sont  dénudés,  et  le  pays  souffre  de  plus  en  plus  des  consé- 
quences du  déboisement. 


EXPORTATIONS    DE    MOIIÉLI 


Vanille 

(  locos 

Ecaille 

Peaux 
de  bœufs 

PigllUllS 

d'Inde 

Manioc 

Tabac 

Iviliii;^. 

Kilogs. 

Kilogs. 

Kilogs. 

•Kilogs. 

1903 

5.21  6 

» 

j> 

» 

» 

» 

" 

l'.lOi 

7.608 

» 

» 

» 

« 

>> 

» 

1905 

10.892 

» 

>> 

» 

» 

» 

» 

1906 

1."'.    1*7 

63.  100 

13 

,s6.') 

)) 

» 

37  <» 

L90" 

14.618 

3  i .  200 

60 

1  .S25 

1(1.219 

» 

126 

1908 

1  1  .  :560 

!»  i .  200 

21 

2.371 

27. ISS 

2S.2.M) 

20 

La  Grande  Comore  a  une  surface  de  105.000  hectares  environ, 
qui  peut  être  divisée  de  la  manière  suivante  : 

1°  Le  cratère  du  Kartala,  jusqu'à  la  limite  de  la  forêt  (8. OUI» 
hectares),  plus  une  étendue  d'environ  35.000  hectares  de  coulées  de 
lare  réparties  sur  divers  points  de  l'île,  et  encore  inutilisables  pour 
la  culture  en  raison  de  leur  peu  d'ancienneté  ;  elles  portent  tout 
au  plus  de  rares  et  maigres  pâturages  -. 

2°  Un  massif  de  volcans  éteint .s,  au  nord  (25.000  hectares),  et  un 
autre  petit  massif  à  l'extrême  sud  (2.000  hectares),  compris  tous 
deux  en  majeure  partie  dans  l'étendue  de  la  concession  Humblot. 
à  une  altitude  variant  de  100  k  1.000  mètres.   Ils  sont  plus  anciens 


1.  La  rareté  des  communications,  avec  les  bateaux  venant  de  France,  et  la  difficulté 
des  transports  de  ['une  à  l'autre  de  ces  diverses  îles,  a  beaucoup  nui  à  leur  dévelop- 
pement économique. 

2.  Au  Nord-Ouest  prés  de  Ntsaoueni,  une  grande  faille  met  à  nu  les  couches  de 
lave  el  de  terre  arable  qui  se  recouvrent  alternativement,  et  montre  la  stratigraphie 
de  cette  ile.  où  le  géologue  et   le  touriste  éprouvent  plus  d'une  surprise. 

La  dernière  coulée  de  la\  e  date  de  cinq  on  six  ans.  elle  a  recouvert  plus  de  500  hec- 
tares de  terrain.  Vers  le  Sud-Est,  d'autres  coulées  datent  de  30  à  10  ans,  et  sur  leur 
surface  noirâtre,  les  taches  de  lichens  mettent  déjà  un  »  givre  »  envahissant.  Citons 
aussi  la  coulée  récente  d'Issandra,  recouverte  de  lycopodes;  celles  qui  s'étendenl 
sur  tout  l'affaissement  central  de  I  lie  et  où  le  bétail  commence  à  trouver  un  peu  de 
nourrit  u ic  :  enfin  celles  où  végètent  de>  fougères  arborescentes  el  des  manguiers  plu- 
sieurs fois  centenaires . 


l'agriculture  a  mayotte  et  aux  comores  211 

que  le  massif  principal,  formé  par  le  Kartala,  et  qui  les  sépare  '  ; 
les  volcans  qui  leur  ont  donné  naissance  ont  rejeté  des  scories,  qui 
recouvrent  la  lave  d'une  couche  dont  l'épaisseur  atteint  parfois 
plusieurs  mètres.  Les  cendres  volcaniques  se  laissent  envahir  par 
la  végétation  avec  une  grande  rapidité  ;  surtout,  elles  se  prêtent 
mieux  que  la  lave  à  la  formation  d'herbages,  à  cause  de  la  finesse 
de  leurs  particules  ;  ce  sont  en  effet  des  pâturages  qui  recouvrent 
ces  étendues,  avec  quelques  bouquets  d'arbres,  vestiges  de  la  forêt 
primitive,  abrités  dans  les  plis  du  terrain  ou  dans  les  nombreux 
cratères  2. 

La  flore  de  ces  pâturages  est  peu  variée  ;  leur  richesse,  parfois 
médiocre,  devient  remarquable  autour  du  massif  de  La  Grille,  qui 
est  un  centre  important  d'élevage.  On  y  trouve  une  source  qui  ne 
tarit  jamais,  et  où  le  bétail  vient  s'abreuver. 

Le  massif  de  l'extrême  sud  possède  également  une  source,  à 
Mrotso. 

Il  y  a  environ  10.000  têtes  de  bétail  dans  l'île,  qui  pourrait  en 
nourrir  le  triple,  ainsi  qu'un  nombre  considérable  de  chèvres  ;  mais 
les  débouchés  sont  rares  et  les  opérations  d'embarquement  malai- 
sées. 

Ceux  de  ces  pâturages  qui  sont  situés  dans  des  replis  de  terrain, 
dans  des  vallonnements,  se  sont  enrichis  plus  ou  moins  en  humus 
et  se  montrent  aptes  à  recevoir  des  cultures  vivrières  variées  : 
patates,  sonje  ou  taro,   manioc,  millet,  bananier  et  même  le  riz. 

Vers  le  sud-est  de  l'île,  en  face  de  Fomboni  et  de  Bandamadgi, 
il  a  été  réservé,  pour  les  besoins  d'une  colonisation  à  venir,  cinq 
parcelles  de  terrains  d'une  contenance  d'environ  1 00  hectares  cha- 
cune. Celle  qui  est  située  au  sud  comprend  des  mamelons  herbeux, 
exposés  aux  vents,  avec  quelques  bas-fonds  où  l'arbre  à  sagou 
végète  péniblement  ;  c'est  la  plus  fertile.  Les  autres  s'alignent,  à 
500  mètres  d'altitude,  à  la  limite  de  la  forêt  qui  recouvre  les  flancs 
du  Kartala,  dans  une  région  abrupte,  où  le  sol  ne  se  recouvre  que 
d'un  herbage  grossier,  brûlé  par  les  rayons  du  soleil  levant  :i. 

1.  Le  Kartala  ouvre  son  cratère  à  2.500  mètres  d'altitude;  sa  niasse  sombre  a  été 
souvent  comparée  à  une  immense  marmite  en  forme  de  tronc  de  cône. 

2.  L'indigène  qui  veut  faire  une  culture  sur  un  sol  vierge  défriche  une  surface  de 
quelques  ares,  rassemble  les  débris  et  les  brûle;  mais  le  feu  peut  se  communiquer  au 
reste  de  la  forêt,  et  c'est  souvent  de  cette  manière  que  ces  contrées  se  déboisent. 

3.  Dans  la  partie  qui  confine  Jà  la  foret,  les  indigènes  exploitent,  sur  quelques 
parcelles,  des  cultures  vivrières. 


212  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

3°  La  forêt  dont  il  vient  d'être  parlé,  d'une  contenance  de  près 
de  10.000  hectares,  et  à  laquelle  il  faut  ajouter  un  espace  boisé  de 
1 .000  hectares  environ,  situé  au  nord,  près  de  La  Grille  '. 

L'intluence  de  cette  forêt  sur  le  climat  local  est  considérable  ■'. 
et  sa  conservation,  dans  une  ile  qui  n'a  aucun  cours  d'eau  perma- 
nent et  où  les  torrents  ne  coulent  qu'après  les  fortes  pluies,  est  une 
question  vitale.  On  ne  saurait  songer,  en  effet,  à  l 'arrosage,  dans 
un  trachyte  poreux  et  perméable. 

A  la  limite  inférieure  de  cette  forêt,  et  à  l'ouest,  vers  L'altitude 
de  600  à  800  mètres,  le  caféier  se  montre  prospère. 

i"  Une  bande  littorale  d'une  largeur  de  2  à  •">  kilomètres,  com- 
prenant tout  le  terrain  sur  lequel  il  existe  des  cocotiers. 

C'est  la  zone  vraiment  fertile,  sur  laquelle  sont  établis  les  vil- 
lages et  les  cultures.  Sa  surface  est  de  40.000  hectares  environ, 
dont  une  moitié  est  cultivable  (l'autre  moitié  entrant  dans  les 
35.000  hectares  de  laves  déjà  mentionnés).  Au  sud-est  depuis 
Moroni  jusqu'à  Tsinimoichongo,  et,  à  l'est,  vers  Tsudjini.  on 
trouve  des  portions  de  terrain  où  les  plantes  les  plus  exigeantes. 
cacaoyer,  vanillier,  girollier,  se  développent  à  merveille,  comme  en 
témoignent  les  belles  plantations  qui  s'étendent  entre  Salimani  et 
Nioumbadjou  3,   ainsi  que    les    riches   jardins   des   alentours  de    la 


1.  Le  caféier  des  Comores  C  Humblotiana  qui  donne  un  café  sans  calcine,  et  la 
vigne  sauvage  y  abondent.  Plus  près  du  littoral,  on  trouve  le  cotonnier  spontané. 
La  flore  de  la  Grande  Comore  est  très  riche  en  rubiacées. 

2.  Il  tombe  deux  t'ois  plus  d'eau  sur  le  massif  boisé  i\^\  Kartala  que  sur  le  massif  du 
nord,  recouverl  de  pâturages,  et  la  saison  sèche,  à  peine  sensible  sur  le  premier,  est 
nettement  accentuée  sur  l'autre.  L'influence  de  la  forêt,  bien  mieux  que  celle  de 
l'altitude,  explique  cette  particularité. 

;i.  A  La  Réunion,  sur  les  hauteurs  de  Saint-Leu,  on  voit  parfois  le  caféier  prospé- 
rer entre  «les  amoncellements  de  blocs  de  basalte.  On  est  au  moins  aussi  surpris,  à  la 
Grande  Comore,  en  présence  de  la  riche  végétation  qui  pousse  sur  un  sol  de  caillou- 
lis  trachytique,  d'apparence  misérable.  La  décomposition  facile  du  trachyte,  sa 
grande  richesse  en  éléments  fertilisants,  la  fréquence  des  pluies,  l'aération  parfaite 
dans  un  sol  très  perméable,  sont  autant  d'explications  de  cette  particularité.  Il  faut 
en  ajouter  une  autre  :  «est  que  l'aridité  de  ce  terrain  n'est  qu'apparente  :  les  débris 
végétaux,  les  éléments  de  cohésion,  qu'on  croit  absents,  ont  été  entraînés  au-dessous 
de  la  première  couche  de  cailloux,  où  ils  se  transformenl  en  humus,  d'autant  plus 
vite  et  complètement,  que  les  réactions  microbiennes  sont  favorisées  par  l'abon- 
dance d'humidité  et  d'oxygène,  ei  par  l'absence  de  lumière.  Dans  les  sols  ordinaires, 
les  débris  végétaux  restent  toujours  pendant  un  certain  temps  à  la  surface,  exposés 
au  soleil,  avant  d'être  enfouis;  les  modifications  chimiques  et  biologiques  qu'ils 
éprouvent,  [de  ce  fait,  ont  une  Importance  considérable  au  point  i\c  vue  de  hi  phy. 
siologie  générale  du  sol,  En  somme,  ce  terrain  rappelle  celui  que  certains  expérimen- 


l'agriculture  a  mayotte  et  aux  comores  213 

capitale  '.  Partout  ailleurs,  et  principalement  vers  le  nord,  le  sol 
de  cette  bande  littorale  se  prête  k  toutes  les  cultures  vivrières  ;  la 
canne  k  sucre  s'y  plaît,  le  sagoutier  y  abonde  en  plusieurs  points  '-'. 
Les  indigènes  ne  l'exploitent  qu'en  partie.  Paresseux  à  l'excès,  ils 
mettent  en  culture,  à  proximité  des  villages,  la  surface  strictement 
nécessaire  pour  leurs  besoins,  consomment  les  produits  k  mesure 
qu'ils  les  récoltent,  et  semblent  ne  pratiquer  la  sobriété  qu'en  vue 
de  réduire  encore  le  travail  qu'ils  doivent  fournir  pour  assurer 
leur  subsistance. 

Dans  ces  conditions,  le  Comorien  est  à  la  merci  du  moindre 
accident  qui  vient  occasionner  quelques  dégâts  dans  ses  cultures 
ou  sur  ses  cocotiers.  D'ailleurs,  un  certain  point  d'honneur  lui 
suggère  de  feindre  le  mépris  pour  tout  travail  manuel  3.  Fin  et 
d'esprit  délié,  comme  tous  les  peuples  d'origine  arabe,  il  est  porté 
à  chicaner,  et  sait  tirer  habilement  parti  des  dissensions  qui  peuvent 
naître  autour  de  lui,  dans  lesquelles  il  verra  surtout  un  moyen  de 
se  procurer  quelque  subside,  argent  ou  terre,  qui  ne  lui  aura  coûté 
aucun  travail  manuel. 

Ces  particularités  expliquent  pourquoi  la  Grande  Comore,  mal- 
gré sa  véritable  «  ceinture  dorée  »,  sa  population  nombreuse  4  et 
son  climat  très  sain  \  n'est  pas  encore  sortie  d'une  certaine  médio- 
crité économique. 

On  ne  pourra  espérer  quelque  chose  de   bon  et  d'utile,  du  peuple 

tateurs  ont  essayé  de  constituer,  en  France,  en  recouvrant  certaines  surfaces  d'une 
couche  de  mâchefer,  il  a,  de  plus,  les  avantages  offerts  par  le  climat  et  par  la 
richesse  de  la  roche  primitive. 

1.  Un  créole  de  La  Réunion,  récemment  installé  aux  environs  de  Moroni,  s'est 
constitué  en  peu  de  temps,  par  des  achats  de  terrains  aux  indigènes,  une  jolie  pro- 
priété où  la  vanille,  le  bananier,  le  manioc  rivalisent  de  vigueur. 

•2.  En  général,  les  graminées  ne  se  plaisent  pas  dans  ce  sol  trop  peu  consistant  :  les 
rares  champs  de  riz  et  de  maïs,  qui  s'y  rencontrent,  ont  une  végétation  chétive. 

3.  Ce  mépris  n'est  qu'apparent  et  dicté  par  l'orgueil  ;  l'ancien  maître  se  souvient 
du  temps  récent  où  il  possédait  des  esclaves.  — et  ceux-ci,  nouvellement  émancipes, 
s'essaient  à  imiter  leurs  anciens  maîtres  ;  mais  dès  que  le  Comorien  est  sorti  de  son 
île,  on  le  voit  devenir  actif  et  industrieux. 

1.  60.000  habitants,  avec  une  proportion  de  deux  femmes  pour  un  homme. 

5.  La  salubrité  incontestable  de  cette  île  peut  être  attribuée  à  l'absence  d'eau 
stagnante,  et  de  marais,  et  à  ce  que  les  coraux  n'émergent  pas  à  marée  basse.  Il  n'y 
a  pas  de  moustiques  anophèles,  partant  pas  de  fièvre  paludéenne.  La  mortalité  infan- 
tile est  très  réduite,  et  c'est  un  spectacle  curieux,  quand  on  débarque  à  Moroni,  ou 
qu'on  s'arrête  dans  un  village  de  l'intérieur,  de  se  voir  aussitôt  entouré  par  une 
foule  d'enfants  tout  nus.  qui  croisent  les  mains  derrière  la  nuque,  bombent  la  poi- 
trine, et  vous  regardent  d'un  air  défiant. 


214 


KTl'DES  ET   MÉMOIRES 


comorien,  qu'après  1  avoir  obligé  à  rompre  avec  ses  habitudes  d'oi- 
siveté, et   après  avoir  fait  naître,  en   lui.  les  besoins  d'une  vie  hon- 


nête et  régulière. 


EXPORTATIONS    DE    I.A    (iRAN'DE    COMORE 


Vanille 

Caca  ii 

Girofle 

Es- 
sences 

Bois 

Pignons 
d'Inde 

Café 

Bœufs 

Cocos 

Kilogs. 

Kilogs. 

Kilogs. 

Litres 

Me. 

Kilogs. 

Kilogs 

L903 

5.098 

S  .  1  .')  1 

1  .  28  i 

» 

1  17 

)) 

» 

» 

)> 

1904 

9.  193 

11.519 

2.  150 

» 

12 

» 

" 

577 

» 

1905 

16.080 

13.  iTs 

7.113 

» 

339 

» 

" 

127 

» 

1906 

1 3 . 586 

16.083 

TOI) 

» 

i> 

» 

" 

» 

'■ 

I'.hi: 

•) 

■> 

•) 

» 

» 

i} 

>■ 

•• 

" 

1908 

8.015 

i.701 

" 

1  16 

" 

293.785 

225 

" 

50. L00 

1*.     DUSSERT, 
Ingénieur  d'Agriculture  coloniale 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 

[Suite.) 


VI 

Étude  des  farines. 
A.    —    Généralités. 

Les  farines  sont  le  résultat  de  la  mouture  de  fruits  ou  de  graines 
riches  en  amidon  ;  on  sépare  les  parties  impropres  à  l'alimentation, 
comme  par  exemple,  les  débris  des  enveloppes  qui  constituent  le 

so    . 

Les  farines  sont  surtout  fournies  par  les  céréales  ;  quelques-unes 
sont  obtenues  à  partir  des  graines  des  Légumineuses. 

L'étude  microscopique  des  farines  repose,  donc  sur  l'examen  des 
amidons  qui  les  constituent  pour  la  plus  grande  partie  et  des  débris 
de  cellules  végétales  qui  accompagnent  cet  amidon.  Ces  débris 
proviennent,  dans  le  cas  des  Graminées,  des  assises  du  grain  exté- 
rieures à  l'albumen  ;  il  est  donc  utile  de  connaître  les  tissus  qui 
entourent  le  grain  et,  parmi  lesquels,  les  uns  appartiennent  à  la 
graine  proprement  dite,  les  autres  au  péricarpe.  Cette  étude  néces- 
site quelques  notions  préliminaires  sur  la  constitution  du  fruit  chez 
les  Graminées. 

a)  Morphologie  du  fruit  des  Graminées.  —  Le  fruit  des  Grami- 
nées est  ce  qu'on  appelle  un  caryopse.  Pendant  le  développement 
de  l'ovule  en  graine,  l'assise  externe  du  sac  embryonnaire  attaque 
et  digère  complètement  le  nucelle  d'une  part  ;  d'autre  part,  il  se 
produit  une  résorption  du  tégument  séminal  externe  et  d'un  certain 
nombre  des  assises  les  plus  externes  du  péricarpe  ;  il  en  résulte 
une  soudure  intime  de  la  graine  avec  la  partie  restante  de  celui-ci 
et  il  n'y  a  plus  à  proprement  parler  de  graine  individualisée.  Les 
Graminées  figurent  pour  cette  raison  parmi  les  Inséminées  [plantes 
sans  graines)  dans  la  classification  de  M.  Van  Tieghem. 

Pour  mieux  nous  rendre  compte  de  la  structure  d'un  caryopse, 
pratiquons  dans  le  fruit  une  coupe  antéro-postérieure,  correspon- 
dant au  plan  de  symétrie  commun  de  la  fleur  et  du  fruit    (fig.  i     7 


21  i)  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Nous  apercevons  alors  une  région  externe  P  formée  de  tissus  très 
comprimés  et  qui  représente  ce  qui  reste  du  péricarpe  et  des  tégu- 
ments séminaux  ;  à  l'intérieur  de  celle-ci,  se  trouve  l'albumen,  très 
abondant  A,  bourré  de  matière  amylacée  et  un  petit  embryon  déjeté 
à  la  partie  inférieure  de  l'albumen,  ayant  d'ailleurs  même  plan  de 
symétrie  que  le  fruit. 


Fig.  17.  —  Coupe  schématique  d'un  caryopse.  P,  assises  du  péricarpe  el  du  sper- 
moderme  ;  A.  albumen:  t,  tigelle  :  r,  radicule:  p,  pédicule:  g,  gemmule:  -. 
piléole  :  e,  écusson. 

Cet  embryon  se  compose  d'une  tigelle  t  à  l'extrémité  inférieure 
de  laquelle  on  aperçoit  la  radicule  r  qui  est  endogène,  c'est-à-dire 
recouverte  par  quelques  assises  de  la  tigelle  (coléorhize)  ;  sur  le 
côté  de  la  tigelle,  tourné  du  côté  de  l'albumen,  s'insère  un  grand 
cotylédon  e  plus  ou  moins  reployé  autour  de  l'embryon  ;  c'est 
1 écusson,  qui  pendant  la  germination  demeure  à  l'intérieur  de  la 
graine  et  sécrète  les  diastases  destinées  à  digérer  les  réserves  de 
l'albumen  ;  au-dessus  de  l'insertion  cotylédonaire,  la  tigelle  se 
prolonge  en  une  région  cylindrique  p  ou  pédicule,  qui  se  termine  par 
la  gemmule  g  ;  celle-ci  est  protégée  de  toutes  parts  par  une  sorte  de 
coiffezqui  s'insère  suivant  une  circonférence  complète  et  représente 
la  première  feuille  de  la  plante  ;  c'est  la  piléole,  qui  est  percée  d'une 
simple  fente  située  du  coté  opposé  à  l'écusson  et  par  laquelle  sortira 
la  première  feuille  normale. 

I»  Structure  anatomique  d'un  caryopse.  -  -  Au  point  de  vue  de 
la  diagnose  des  farines,  il  est  important  de  connaître  le  détail  des 
I  issus  extérieurs  à  l'albumen,  ainsi  que  les  caractères  des  éléments 
qui  les  constituent. 

Nous  en  donnerons  une  description  schématique,  rapportée  à 
une  coupe  transversale  du  caryopse,  c'est-à-dire  perpendiculaire  au 
grand  axe  du  fruit  (fig.  48  . 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 


21' 


Les  tissus  provenant  de  la  paroi  ovarienne  donnent  lieu  à  la 
distinction  de  trois  couches,  qu'on  désigne  sous  les  noms  d'épicarpe, 
de  mésocarpe  et  dC  endocarpe . 


©œ^ssgggg^ss^ 


et. 


Li 


Fig.  18.  —  Coupe  transversale  schématisée  d'un  caryopse,  ep,  épicarpe  ;  ni.  méso- 
carpe; t, cellules  transversales;  et,  cellules  tubulaires  ;  cb,  couche  brune  ;  h,  enve- 
loppe hyaline  ;  ap,  assise  protéique  ;  Al,  albumen  proprement  dit  :  P,  péricarpe  : 
S.   spermoderme  :  A,  albumen  total. 


L'épicarpe  ep  est  à  proprement  parler  l'épiderme  du  fruit  ;  c'est 
une  assise  de  cellules  généralement  allongées  parallèlement  au  grand 


Fig.  49.  —  Aspect^schématisé  des  cellules   de  l'épicarpe  vu  de  l'ace. 


2\H 


i:Tl  DES    ET    MEMOIRES 


axe  du  caryopse  ;  leurs  parois  sont  droites  ou  ondulées,  tantôt 
lisses,  tantôt  ponctuées.  Il  est  souvent  muni  de  poils  et  sa  surface 
externe  est  légèrement  cutinisée. 

Le  mésocarpe  m  est  formé  d'assises  plus  ou  moins  nombreuses, 
dont  les  cellules  ressemblent  souvent  à  celles  de  l'épicarpe,  mais 
sont  plus  petites,  moins  régulières,  parfois  sclérifiées  et  même 
fibreuses. 

L'endocarpe  comprend  :  1°  Une  assise  t  de  cellules  allongées 
perpendiculairement  au  grand  axe  du  fruit  et  appelées  pour  cette 
raison  cellules  transversales.  Leur  aspect  est  assez  variable  ;  leurs 
parois  sont  minces  ou  épaisses,  lisses  ou  ponctuées. 


'.""'S^i ." ">»"»'  ""•np/-  »o° <• L"  ""•"  1* 


Vïç.  ji>.  —  Aspi-ct  schématisé  des  cellules  transversales,  montrant  leurs  ponctuations 

vues    de    face. 

2°  Une  assise  et  de  cellules  allongées  dans  le  même  sens  que 
celles  de  l'épicarpe,  c'est-à-dire  parallèlement  à  l'axe  du  fruit, 
sinueuses  ou  ondulées,  se  présentant  dans  une  section  transversale 
sous  forme  de  cercles  ;  ce  sont  les  cellules  lu  biliaires  ;  elles  forment 
dans  le  fruit  vert  une  couche  à  peu  près  continue,  qui  se  résorbe  en 
partie  pendant     e  développement. 


Kig.51.       A.specl  schématisé  des  cellules   tubulaires  vues  de  face. 


Ces  quatre  assises  <»u  couches  cellulaires  représentent   dans  leur 
ensemble    le   péricarpe   P  du  caryopse,  qui   est    intimement  soudé 


avec  les  tissus  externes  <le  la  graine. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE 


219 


Les  assises  externes  de  celle-ci  sont  généralement  considérées 
comme  provenant  du  tégument  interne  de  l'ovule  et  désignées  sous 
le  nom  de  spermoderme.  Elles  se  composent  : 

1°  D'une  ou  deux  rangées  de  cellules  cb  très  allongées,  à  peu  près 
suivant  la  direction  de  Taxe  de  la  graine,  aplaties  et  fortement 
colorées  par  un  pigment  brun  ;  c'est  la  couche  brune. 


Fig.  52 


—  Aspect  schématisé  de  la  couche  brune  vue  de  face. 


2°  D'une  assise  transparente  h,  désignée  sous  le  nom  d'enveloppe 
hyaline,  formée  de  cellules  polygonales,  à  parois  droites  ou  plus  ou 
moins  ondulées. 


Fig.  53.  —  Aspect  schématisé  de  l'enveloppe  hyaline  vue  de  face. 


Enfin,    au-dessous    du  spermoderme,  vient    1  albumen  A  qui    est 
limité  extérieurement  par  une  assise  de  cellules  ap,  très  nettement 


220 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


caractérisées  par  leur  forme  cubique  régulière,  leurs  parois  épaisses 
et  réfringentes  et  leur  contenu  granuleux.  C'est  l'assise  protéique  : 
chez  le  riz,  cette  assise  est  parfois  dédoublée  ;  chez  l'orge,  il  y  a 
une  couche  protéique  formée  de  trois  assises. 


Fig.  54.  — Aspect  schématisé  de  l'assise  protéique  vue  de  face. 


Les  cellules  de  l'assise  protéique  renferment  des  sphérules  de 
matière  albuminoïde,  peu  réfringents  et  se  colorant  en  jaune  par 
la  potasse  ;  çà  et  là,  on  aperçoit  également  des  globules  de  matière 
grasse.  Elles  sont  en  outre  fortement  diastasigènes. 

Sous  l'assise  protéique  se  trouvent  les  cellules  de  l'albumen 
proprement  dit  Al  ;  ce  sont  de  grands  éléments  polygonaux  renfer- 
mant de  l'amidon  et  du  gluten. 

Nous  pourrons  donc  schématiser  la  constitution  d'un  caryopse  de 
La  manière  suivante  : 

Épicarpe 

Péricarpe   '  Mésocarpe 

/   ,,     ,  \   Cellules  transversales 

Endocarpe 

1      /   Cellules  tubulaires 


aime 


0  .  i   Couche  brune 

Spermoderme       T,        . 

f   Enveloppe  hv; 

...  (  Assise  ou  couche  protéique 

Albumen        ...  .. 

'    Albumen  proprement  dit. 

Pour  observer  ces  différentes  assises,  il  faut  faire  agir  au  préa- 
lable sur  les  coupes  une  dissolution  de  potasse  étendue,  afin  de 
rendre  aux  tissus  leur  forme  réelle,  très  modifiée  par  la  dessicca- 
tion :  on  emploie  à  cel  effet  des  solutions  à  1  ou  2 


°/ 

10' 


COLRS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUEE 


221 


B. 


Caractères  de  quelques    farines  de  Céréales. 


a)  Farine  de  Riz.  —  Elle  est  obtenue  du  grain  de  riz,  fruit  de 
YOryza  saliva  L.  ;  cette  céréale,  originaire  de  l'Asie  orientale,  fait 
actuellement  l'objet  de  cultures  importantes  en  Extrême-Orient 
(Chine,  Cochinchine),  aux  Etats-Unis  (Louisiane),  en  Italie,  etc. 


e 


Fig.  55.  —  Riz  cultivé.  A.   aspect  général  de    la  plante:  B,  un  épillet  ;  C.  une  fleur 
épanouie  débarrassée  de  ses  glumelles  :  D,  un  grain  (d'après  Sadebeck  et  Xees). 


Les  principales  caractéristiques  des  tissus  externes  du  caryopse 
sont  les  suivantes  : 

Kpicarpe  à  cellules  allongées  en  direction  tangentiellc  ;   cellules 


---  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

transversales  à  parois  très  minces,  jamais  ponctuées,  disj)osées  en 
$  ou  S  assises  ;  cellules  tabulaires  rapprochées  les  unes  des  autres. 
très  nombreuses  ;  enveloppe  hyaline  très  mince,  peu  distincte. 
Couche  protéique  formée  d'une  ou  deux  assises  de  cellules  à  parois 
relativement  minces. 

La  farine  de  Riz  est  très  blanche,  douce  au  toucher.  Elle  est 
employée  surtout  en  parfumerie  ;  elle  sert  également  à  falsifier  la 
farine  de  Blé,  en  lui  rendant  la  blancheur  que  lui  a  fait  perdre 
l'addition  de  farines  de  Légumineuses. 

La  farine  de  riz  est  presque  exclusivement  formée  d'amidon  avec 
une  proportion  très  faible  de  téguments  ;  on  n'y  trouve  jamais  de 
poils. 

L'amidon  est  très  abondant  dans  les  cellules  de  l'albumen,  où  les 
grains  sont  fortement  comprimés  les  uns  contre  les  autres,  souvent 
agglomérés    en   grains   composés  d'un    grand   nombre  d'éléments. 


Fij;.  56.  —  Amidon  de  Riz.  .'î.">o  d. 

Dans  la  farine  (fig  56),  les  grains  isolés  sont  polyédriques, 
anguleux,  presque  toujours  à  contour  pcntagonal  ;  ils  mesurent  de  2 
à  10  ;;.  avec  une  moyenne  d'environ  o  ;j.  ;  on  n'aperçoit  en  général  à 
leur  surface  ni  bile,  ni  stries,  quoiqu'en  lumière  polarisée  ils  donnent 
Le  phénomène  de  la  croix  noire  ;  parfois  cependant  on  découvre  un 
petit  bile  punctiforme  :  mais  il  y  a  toujours  moyen  de  déceler  le 
bile,  au  moyen  de  réactifs  spéciaux  '. 

Aux  grains  isolés  sont  associés   dans  la  farine  des  grumeaux   de 

l.  Voir  à  <-r  gujel  :  Gaatine   C.R.A.S..  28  mai  1906  . 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  223 

forme  et  de  dimension  très  variables,  d'aspect  mamelonné,  qui  ne 
sont  que  des  fragments  plus  ou  moins  volumineux  de  grains  com- 
posés ;  certains  grumeaux  plus  résistants  sont  formés  par  de  petits 
amas  cellulaires  provenant  de  l'albumen. 

Les  vapeurs  d'iode  colorent  en  bleu  rosé  la  farine  humide  et  en 
blanc  grisâtre  la  farine  sèche.  L'amidon  de  riz  est  très  résistant  à 
l'action  de  la  potasse  ;  il  faut  aller  jusqu'à  la  solution  B  pour  avoir 
un  commencement  d'attaque  ;  la  solution  E  fait  disparaître  assez 
rapidement  les  grains  (PI.  et  J.). 

La  farine  de  riz  présente  certains  caractères  assez  particuliers 
par  rapport  aux  farines  usuelles  de  céréales. 

Si  nous  considérons  la  macération  obtenue,  en  traitant  un  certain 
volume  de  farine  de  céréales  pendant  une  heure  par  cinq  volumes 
d'eau  k  10°  et  si  nous  y  ajoutons  une  solution  concentrée  d'acide 
picrique,  nous  obtenons  avec  la  plupart  des  farines  un  précipité 
floconneux,  abondant,  insoluble  dans  un  excès  d'acide  et  dans 
l'ammoniaque  ;  la  macération  de  riz,  traitée  dans  les  mêmes  condi- 
tions, ne  donne  rien. 

Les  macérations  des  farines  de  riz,  d'orge,  de  Légumineuses 
donnent  un  précipité  par  l'alcool,  tandis  que  celles  des  autres 
farines  se  troublent  seulement.  Le  précipité  fourni  par  la  macéra- 
tion de  riz  est  caractérisé  par  la  lenteur  avec  laquelle  il  se  sépare  (la 
séparation  exige  4  à  o  heures). 

b)  Farine  de  Maïs.  —  Le  maïs  est  le  fruit  du  Zea  May  s  L.,  gra- 
minée  originaire  de  l'Amérique  centrale,  cultivée  à  la  fois  dans  les 
régions  chaudes  et  tempérées  et  occupant  une  place  prépondérante 
dans  l'agriculture,  aux  Etats-Unis. 

Cette  plante  fournit  un  grand  nombre  de  variétés  reconnaissables 
principalement  à  la  forme  des  épis  femelles,  à  celle  des  grains,  à 
la  nature  de  leur  albumen,  qui  est  d'aspect  plus  ou  moins  farineux 
ou  plus  ou  moins  corné,  suivant  le  degré  de  compression  des  grains 
d'amidon  dans  les  cellules,  à  leur  couleur  rouge,  jaune,  blanche, 
bleue  ou  noire. 

Les  principales  caractéristiques  des  tissus  externes  du  caryopse 
sont  les  suivantes  : 

Epicarpe  formé  parfois  de  cellules  isodiamétriques,  le  plus  sou- 
vent très  allongées  parallèlement,  au  grand  axe  du  grain,  munies 
d'une  cuticule  épaisse,  donnant  aux  fruits  un  aspect  luisant . 


224 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


Mésocarpe  très  développé,  formé  principalement  de  cellules  fusi- 
formes.  entourées  d'épaisses  parois,  d'autant  plus  aplaties  qu'elles 


Fig.  57 


Eléments  du  mésocarpe  du  grain  de  maïs.  I,  cellules  des  assises  externes 
II.  cellules  des  assises  moyennes  :   III.  fragment  du  tissu  lacuneux  interne. 


appartiennent  à  une  couche  plus  profonde,  allongées  dans  le  même 
sens  que  celles  de  Vépicarpe,  cellules  transversales,  hyalines  peu 
distinctes  ;  cellules  tubulaires  à  section  transversale  arrondie,  assez 
rapprochées  ;  spermoderme  tout  à  fait  indistinct  ;  couche  protéique 
formée  d'une  seule  rangée  de  cellules  cubiques. 

La  farine  a  une  teinte  jaunâtre  ;  elle  est  rude  et  sèche  au  toucher 
et  acquiert  rapidement  une  odeur  rance,  par  suite  de  la  forte  pro- 
portion de  matières  grasses  qu'elle  renferme. 


Fig.  58     -  Amidon  <le  maïs    partie  cornée  de  l'albumen).  350  <l 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUEE 


225 


L'aspect  de  l'amidon  de  maïs  est  un  peu  différent,  suivant  qu'il 
provient  de  la  région  cornée  ou  farineuse  de  l'albumen  '. 

Dans  le  premier  cas  les  grains  sont  anguleux,  polyédriques 
(résultat  de  la  compression),  et  présentent  un  hile  bien  marqué  en 
forme  d'étoile  ;  leur  taille  oscille  de  15  à  2o  \x  ;  les  stries  sont 
généralement  invisibles.  Les  grains  élémentaires  sont  fréquemment 
réunis  en  grumeaux  de  taille  et  de  forme  très  variables  2. 

Dans  le  second  cas,  les  grains  sont  moins  réguliers  dans  leurs 
dimensions  et  dans  leur  forme  et  présentent  généralement  un 
contour  arrondi.  Le  hile  y  est  moins  apparent,  le  diamètre  varie  de 
10  à  30  u.  avec  une  movenne  de  15  <j.  environ. 

Les  vapeurs  d'iode  colorent  [la  farine  sèche  en  jaune  orange,  la 
farine  humide  en  brun  noirâtre.  La  solution  potassique  n°  1  gonfle 
quelques  grains  et  accentue  les  hiles  ;  les  solutions  moins  concen- 
trées ont  peu  ou  point  d'action  (PL  et  J.). 

c)   Farine  de  Sorgho.   —   La  farine  de  Sorgho  s'obtient  à  partir 

du  grain  de  Y  Andropogon  Sorghum   Brot,  graminée  dont  l'origine 

est    incertaine,    mais   qui    fait    l'objet    de   cultures    importantes  en 

Afrique    (Sénégal,    Soudan,     Niger),     dans    l'Amérique    du    Nord 

Kansas,  Illinois),  dans  l'Inde,  etc. 


-^ÉÉs?  W^mF- et 

::::::'-s  ù 

^4^lo^)r^iro^îs J\ 

°Xn°  \naO  \\°Oo\  \o°ZW 
O  °qc>*  O  u  °  un 

Fig.  59.  —  Coupe  transversale  clans  le  grain  de  Sorgho;  ep.  ëpicarpe  :  m,  méso- 
carpe;  et,  cellules  transversales;  t,  cellules  tubulaires  ;  S.  spermoderme  ;  ap,  assise 
protéique  :  A,  albumen  proprement  dit. 

Les  principales  caractéristiques  des  tissus  externes  du  caryopse 
sont  les  suivantes  : 

1.  Généralement   dans   un   même  grain   la  partie  périphérique    de  l'albumen    est 
d'aspect  corné,  la  partie  centrale  étant  farineuse. 

2.  En  réalité  même  les  grains   isolés  proviennent   de  la  désagrégation  de  grains 
composés. 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N°  96.  16 


226 


ÉTUDES    ET    MEMOIKKS 


Épicarpe  formé  de  cellules  allongées  parallèlement  au  grand  axe 
du  fruit,  à  section  transversale  rectangulaire  ;  mésocarpe  formé  de 
trois  à  quatre  assises  de  cellules,  légèrement  aplaties,  presque  isodia- 
métriques  ;  cellules  transversales  à  parois  faiblement  épaissies  ; 
cellules  tubulaires  assez  espacées  sur  une  coupe  transversale,  très 
nombreuses  et.  rapprochées  sur  une  coupe  tangentielle  ;  spermoderme 
représenté  par  une  assise  de  grandes  cellules  cubiques,  dont  la  paroi 
interne  est  considérablement  épaissie  ;  couche  protéique  formée 
d'une  assise  de  cellules  à  section  rectangulaire. 

La  farine  de  Sorgho  est  jaunâtre,  très  hygrométrique  et  rancit 
facilement. 


Fijï.  60.  —  Amidon   de  Sorgho.  350  d. 

L'amidon  de  Sorgho  ressemble  à  celui  du  maïs  ;  les  grains  sont 
encore  ici  polyédriques,  mais  à  angles  moins  nets  ;  leur  taille  est 
plus  considérable  et  peut  atteindre  jusqu'à  i5  \l,  mais  ce  chiffre  est 
exceptionnel  et  Ton  peut  fixer  la  moyenne  à  20  ;x.  Le  hile  est  étoile 
ou  courtement  linéaire,  plus  apparent  que  chez  le  maïs  ;  les  stries 
sont  serrées  et  parallèles  et  apparaissent  assez  nettement. 

(].  —  Farines  de  Léoi  ;  mi  nu  uses. 


Les  graines  d'un  assez  grand  nombre  de  Légumineuses,  renfer- 
mant une  proportion  considérable  d'amidon,  sont  utilisées  dans 
l'alimentation  ;  certaines  jouenl  même  à  cet  ég-ard  un  rôle  considé- 
rable il  font   pour  cette  raison  l'objet  d'importantes  cultures. 

Les  graines  «les  Légumineuses  sont  le  [dus  souvent  consommées 
cuites,  comme  légumes;  maison  en  extrait  cependant  des  farines, 
tonnant  la  base  de  plusieurs  préparations  alimentaires  et  servant,  à 


COURS    DE    BOTANIQUE    COI.ONI  SUE    APPLIQUÉE 


221 


cause  de  leur  bas  prix,   à  falsifier    les  farines  de  céréales,   dont  la 
valeur  est  plus  considérable. 

a)  Morphologie  et  anatomie  de  la  (/raine.  —  Chez  les  Légumi- 
neuses, la  graine  est  libre,  n'adhère  plus  au  péricarpe  du  fruit 
comme  chez  les  Graminées  ;  elle  est  enveloppée  de  ses  propres 
téguments.  Il  n'y  a  plus  ici  d'albumen,  les  réserves  amylacées 
s'accumulant  dans  les  cotylédons. 

Le  tégument  séminal  se  compose  de  trois  sortes  de  tissus   tig.  61)  : 

Le  tissu  externe    est  formé   d'une    assise   de   cellules    allongées 

perpendiculairement  à   la  surface  de  la  graine   Eet  dont  les  parois 

latérales  sont  beaucoup  plus  épaisses  vers  leur  région  externe  que 

vers  leur  région  interne. 


l'iu.  61.  —  Coupe  transversale  du  spermoderme  d'une  légumineuse;  —  E,  épider : 

es,  cellules  en  sablier:  P,   parenchyme  sous-jacent. 

Le  tissu  moyen  est  composé  de  cellules  es  étranglées  en  leur 
milieu  [cellules  en  sablier),  à  parois  épaisses  et  laissant  entre  elles 
de  larges  méats. 

Le  tissu  interne  P  est  formé  par  un  parenchyme  plus  ou  moins 
épais,  dont  les  cellules  ont  des  caractères  très  variables  suivant  les 
espèces. 


3QGoQQQSr  E 


Fig.62.  —  Coupe  dans  un  cotylédon  de  Légumineuse:  E,  épidémie  :  P,  parenchyme 

bourré  d'amidon. 


22S  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Les  cotylédons  (fig.62  sont  formés  principalement  par  un  paren- 
chyme à  grandes  cellules  polygonales  P,  renfermant  l'amidon  et  sont 
limités  extérieurement  par  une  assise  épidermique  E  de  cellules 
cubiques  assez  régulières  ;  tic  distance  endistancese  rencontrent  les 
nervures,  formées  de  tissu  libérien  et  de  tissu  ligneux  associés  ;  on  y 
distingue  fort  bien  les  vaisseaux  du  bois. 

|i  Éléments  constitutifs  de  la  farine.  —  Dans  la  farine,  on  trou- 
vera donc,  à  côté  de  l'amidon,  des  débris  cellulaires  appartenant  à 
ces  divers  tissus,  ainsi  que  des  cellules  provenant  de  diverses  par- 
ties de  la  plantule  autres  que  les  cotylédons  (tiffelle,  gemmule,  radi- 
cule . 

Les  matières  albuminoïdes  sont  très  répandues  dans  les  graines 
des  Légumineuses  et  se  rencontrent  principalement  dans  les  tissus 
de  la  plantule.  L'association  de  substances  azotées  à  l'amidon  com- 
munique aux  farines  de  Légumineuses  une  grande  valeur  nutritive  ; 
mais  ces  matières  se  putréfient  facilement,  en  dégageant  une  odeur 
nauséabonde  ;  la  putréfaction  entraîne  d'ailleurs  rapidement  la  for- 
mation de  composés  toxiques  qui  peuvent  produire  des  empoison- 
nements, lorsqu'on  a  ingéré  des  farines  avariées. 

Les  farines  des  Légumineuses  sont  toujours  d'une  blancheur 
moins  éclatante  que  les  fécules  et  tirant  un  peu  sur  le  gris  ;  elles 
sont  souvent  faiblement  colorées.  Elles  ont  une  saveur  assez  accen- 
tuée qui  rappelle  celle  de  la  graine  qui  les  a  fournies. 

L'amidon  des  Légumineuses  présente  des  caractères  généraux 
bien  nets;  les  grains  sont  à  contour  apparent  plus  ou  moins 
ovoïde  ou  réniforme,  rarement  circulaire.  Ils  ne  sont  jamais  aplatis, 
mais  plus  ou  moins  cylindroïdes.  Ils  portent  un  hile  très  marqué, 
presque  toujours  linéaire,  d'où  part  souvent  tout  un  système  de 
lissures. 

En  lumière  polarisée,  ils  montrent  une  croix  noire  très  nette, 
avec  des  intervalles  très  brillants. 

1).    —  Notions  botaniques  sur  les  Légumineuses 

\    GRAINES    COMESTIBLES. 

Toutes  les  Légumineuses  àgraines  comestibles  appartiennent  à  la 
sous-famille  des  Papilionacées.  La  constitution  de  la  (leur  y  offre  une 
assez  grande  constance  (fig.  63).  La  fleures!  zyçjomorphe  et  comprend 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  229 

un  calice  de  o  sépales,  dont  l'un  est  médian  antérieur  \  une  corolle 
formée  de  5  pièces  inégalement  développées  ;  la  plus  grande,  médiane 
postérieure,  est  Vétendard  et  recouvre  les  deux  pièces  latérales  ou 
ailes  :  celles-ci  sont  à  leur  tour  recouvrantes  pour  les  pièces  anté- 
rieures qui  sont  appliquées  bord  à  bord  et  forment  la  carène.  L'an- 
drocée  est  composé  généralement  de  dix  étamines,  en  deux  verti- 
cilles,  dont  la  médiane  postérieure  [étamine  ve.rillaire)  est  libre, 
tandis  que  les  neuf  autres  sont  concrescentes  par  leurs  filets  sur 
une  grande  longueur  et  forment  un  tube  fendu  en  arrière.  Le  pistil 
comprend  un  seul  carpelle,  clos,  à  suture  postérieure,  renfermant 
plusieurs  ovules  ;  il  est  terminé  par  un  style  portant  des  papilles 
stigmatiques  vers  son  extrémité. 


Fig.  »i3.  —  Diagramme  type  d'une   Légumiheuse  p'apilionâcéè. 

Le  fruit  ou  légume  s'ouvre  par  deux  fentes  longitudinales  corres- 
pondant l'une  à  la  soudure  des  bords  carpellaires,  l'autre  à  la  ner- 
vure dorsale  du  carpelle  ;  la  graine  est  dépourvue  d'albumen. 

Parmi  les  Papilionacées,  ce  sont  les  tribus  des  Viciées  et  des  Pha- 
séolées  qui  renferment  les  genres  à  graines  alimentaires. 

a)  Viciées.  —  Herbes  à  feuilles  composées-pennées,  dont  le  rachis 
se  termine  par  une  vrille  ou  par  un  filet  ;  il  y  a  un  nombre  pair  de 
folioles  toujours  dépourvues  de  stipelles ;  le  légume  est  déhiscent. 

Principaux  genres  :  Pisum,  Lens,  Cicer. 

b)  Phaséolées.  —  Plantes  de  fou/es  tailles  à  feuilles  imparipen- 
nées  {il  y  a  une  foliole  terminale}  ;  les  folioles  sont  pourvues  de  sti- 
pelles. L'ovaire  est  entouré  d'un  disque  nectarifère  annulaire  où 
cupuli forme  ;  le  légume  est  généralement  déhiscent. 


230 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Principaux  genres  :  Soja,  Mucuna,  Canavalia,  Cajanus,  Phaseo- 
lus.   Voandzeia,  Vigna,  Dolichos. 

Les  genres  Pisum,  Lens.et  Cirer  se  distinguent  facilement  entre 
eux  par  la  forme  du  fruit  et  de  la  graine.  Chez  les  Pisum,  la  gousse 
est  allongée  et  renferme  plusieurs  graines  globuleuses  ;  chez  les 
Lens,  la  gousse  est  courte  et  ne  contient  qu'une  ou  deux  graines 
aplaties,  à  bord  inférieur  prolongé  en  bec  ;  enfin,  chez  les  Cicer,  la 
gousse  est  courte,  renflée  et  renferme  deux  graines  globuleuses,  à 
surface  bosselée,  apiculées. 

Les  principales  espèces  cultivées  sont  Pisum  sativum  L.  ou 
pois  ordinaire,  Lens esculenta  Mœnch  ou  lentille,  Cicer  arietinum  L. 
ou  pois  chiche.  Ce  sont  surtout  des  plantes  des  contrées  tempérées 
chaudes,  n'ayant  pas  un  grand  intérêt  au  point  de  vue  des  cultures 
tropicales. 

Voici,  d'autre  part,  quelques  caractères  différentiels  des  princi- 
paux genres  de  Phaséolées  : 


1.   Style 

«y 

glabre, 


a)  Etamine  vexillaire  soudée  avec  les  autres. 

b)  Etamine  vexillaire  libre  a  la  base,  soudée 

à  partir  du  milieu 

-\-  Des  stipelles;  grappe 

à  rachis  noueux 

-J-  Pas  de  stipelles  ; 
grappe  à  rachis  non 
noueux  


c)  Etamine  vexil- 
laire libre. 


a)  Carène  enroulée  en  spirale 

-[-  Fruit  globuleux  mû- 

,%  -,     ,  i        lissant  sous  terre. .  .  . 

b)  Carène  non  en-  \  .   _,     .,  0l. 

.,               .      M- r  mit  ne  |  X  Stigmate 

roulée  en  spi-    ,  '                  \  .       °. 

.                          j  mûrissant  J  latéral  .  . . 

raie /                       (  . 

r    pas  sous  j  x    Stigmate 


terre. 


terminal. . 


Soja 
Canavalia 

Mucuna 

Cajanus 
Phaseolus 

Voandzeia 

Vigna 

Dolichos 


Le  genre  Soja  est  représenté  surtout  en  Extrème-(  )rient  ;  sa  princi- 
pale espèce  estle  S.  hispida  Mœnch.,  qui  a  donné  naissance  à  un  grand 
nombre  de  variétés.  C'est  une  sorte  de  grand  haricot,  à  feuilles  tri- 
foliolées,  velues  ainsi  que  les  tiges,  à  Heurs  jaunes  ou  violettes  ;  les 
légumes    sont   oblongs,   divisés    par  des  isthmes    celluleux    et    ren- 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  231 

ferment  de  2  k  5  graines  ;  celles-ci  sont  très  riches  en  matières 
grasses  et  protéiques  et  constituent  un  aliment  de  premier  ordre. 
La  culture  du  Soja  prend  actuellement  une  grande  extension  et  la 
consommation  de  cette  graine  tend  à  se  généraliser  aussi  bien  en 
Europe  qu'en  Amérique  '. 

L'espèce  la  plus  importante  au  point  de  vue  économique  du  genre 
Canavalia  est  le  C.  ensiformis  D.C.  ou  pois  sabre,  probablement 
originaire  des  Indes  Orientales.  La  g-ousse  est  munie  de  deux  ailes 
parallèles  à  sa  suture  dorsale  et  renferme  de  grosses  graines  qui 
sont  d'une  cuisson  et  d'une  dig-estion  difficiles,  à  cause  de  l'épais- 
seur de  leur  tégument  ;  ces  graines  sont  suspectées  d'avoir  produit 
des  empoisonnements  ;  en  réalité,  il  semble  qu'il  y  ait  eu  confusion 
avec  certaines  espèces  voisines  dont  les  propriétés  vénéneuses  ne 
sont  pas  douteuses.  Dans  tous  les  cas,  la  gousse  encore  verte  con- 
stitue un  excellent  légume  tout  à  fait  assimilable,  quant  à  sa  valeur 
nutritive,  aux  haricots  verts.  La  plante,  qui  est  un  arbrisseau  rami- 
iié,  a  une  grande  importance  comme  plante  améliorante. 

11.  Voir  à  ce  sujet  :   Itié,  Le  Soja,   su   culture,  son  avenir:  mémoire  en  cours   de 
publication  dans  1'  «<  Agriculture  pratique  des  pays  chauds  ». 

(A  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  à  la  Sorbonne, 
Professeur  à  V Ecole  supérieure 
d' Agriculture    coloniale 


LE  TABAC  DE  CUBA 

ET 

LES  CIGARES  DE  LA  HAVANE 

■{Suite.) 


A  une  époque  où  l'homme  isolé  est  victime  de  l'égoïsme  de  ses 
congénères,  l'association  est  une  nécessité;  malheureusement,  les 
hommes  peu  cultivés  et  violents  sont  enclins  à  abuser  de  tout,  et, 
par  cela  même,  à  bouleverser  l'équilibre  social  en  attentant  à  la 
liberté  individuelle.  Et  l'on  voit  les  fils  de  ceux  qui  combattirent 
naguère  pour  la  Liberté,  établir  motu  proprio  une  nouvelle  forme 
d'asservissement,  prouvant  ainsi,  après  Michelet,  que  l'histoire  n'est 
qu'un  recommencement. 

Les  prétentions  des  membres  dirigeants  de  l'Association  précitée 
sont  devenues  intolérables,  notamment  en  ce  qui  concerne  la  limi- 
tation de  l'apprentissage  et  l'intromission  des  ouvriers  dans  la 
direction  des  fabriques. 

11  est  très  précieux  pour  une  fabrique  de  cigares  de  posséder  une 
manufacture  annexe  de  cigarettes  afin  de  trouver  une  utilisation 
pour  les  déchets.  Les  machines  importées  à  La  Havane  peuvent, 
chacune,  fabriquer  quotidiennement  280.000  cigarettes  et  préparer 
automatiquement  15.000  paquets. 

L'Espagne  (Catalogne)  expédie  ici  des  papiers  de  coton  (jaunes 
et  bruns-goudron)  et  la  France  des  papiers  de  riz. 

Jusqu'ici  les  papiers  communs  espagnols  avaient  été  importés  en 
rames  et  un  grand  nombre  de  femmes  et  d'enfants  étaient  employés 
à  les  placer  sur  les  bobines  des  machines  à  cigarettes. 

Bien  mal  inspirés,  les  fabricants  espagnols  crurent  devoir  imiter 
les  fabricants  français  de  papier  de  riz  en  enroulant  eux-mêmes 
l'article  de  leur  fabrication  sur  des  bobines. 

Il  y  eut  alors,  à  La  Havane,  une  levée  de  tabliers  et  les  Chambres 
calmèrent  cette  effervescence  en  votant  tout  de  suite  une  loi  que  le 
Président  sanctionna  non  moins  prestement  le  .'{  mai   1910,  laquelle 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  233 

augmentait  dans  une  proportion  fantastique  les  droits  ad  valorem 
sur  les  papiers  embobinés  qui  sont  maintenant  de  50  p.  100  contre 
23  fr.  82  les  100  kilogrammes  pour  le  papier  en  rame. 

Or  on  assure  qu'il  est  impossible  d'expédier  des  papiers  fins  de 
riz  en  rame.  Si  la  chose  est  exacte,  il  résulterait  de  la  décision, 
prise  trop  hâtivement  à  Cuba,  la  perte  d'un  débouché  de  plusieurs 
centaines  de  mille  francs  pour  les  maisons  françaises  Bardou  et 
Abadie,  et,  d'autre  part,  l'exportation  des  cigarettes  fines  serait 
sacrifiée.  Ce  serait  autour  des  ouvriers  employés  dans  les  fabriques 
de  se  plaindre  qu'on  leur  a  enlevé  leur  gagne-pain. 

Si,  au  contraire,  le  papier  fin  peut  être  importé  en  rame  le  prix 
de  revient  des  cigarettes  de  bonne  qualité  augmentera,  les  «  bobi- 
neras »  cubaines  étant  bien  rétribuées,  et  les  ventes  à  l'étranger  s'en 
sentiront  également. 

L'insecte  «  gorgojo  »  dont  j'ai  déjà  parlé  dans  cette  monographie, 
baptisé  par  les  savants  Lasioderma  serricorne  et  très  commun  à 
Cuba,  attaque  les  femlles  séchées  du  tabac  aussi  bien  que  les 
figues,  le  riz,  le  gingembre,  le  poivre,  la  rhubarbe,  etc.  Goûts  et 
couleurs,  laxatifs  et  astringents  le  laissent  indifférents.  Tout  lui 
est  bon. 

En  vue  de  limiter  ses  ravages,  on  recommande  une  grande  pro- 
preté dans  les  séchoirs  et  des  fumigations  au  bisulfure  de  carbone, 
et  à  l'acide  hydrocyanique,  très  volatils,  dont  les  feuilles  se 
débarrassent  complètement;  ceci  pour  rassurer  les  fumeurs. 

Quand  on  s'aperçoit  en  ouvrant  un  «  tercio  »  que  le  tabac  se 
pique,  on  l'asperge  avec  du  «  betun  »  (décoction  préparée  avec  la 
nervure  principale  des  feuilles  i  des  deux  côtés,  et  l'on  remet  la 
«  vagua  »  en  place.  Cette  opération  suffit  parfois  pour  tuer  les 
«  gorgojos  ». 

Au  cours  des  mauvaises  années,  quand  le  tabac  a  souffert  de  la 
sécheresse,  du  vent,  ou  d'un  excès  de  pluie  et  que  la  plante  est 
anémique,  on  voit  un  grand  nombre  de  ces  petits  coléoptères  dépo- 
ser sur  les  feuilles  de  tabac  des  œufs  minuscules  qui  résistent 
parfois  à  toutes  les  manipulations  et  fermentations  ultérieures. 

Voici  donc  des  cigares  de  luxe  préparés  pour  la  vente.  Huit 
jours  après  leur  mise  en  boîte  ils  sont  expédiés  à  un  client.  A 
l'arrivée,  celui-ci  constate  que  la  plupart  des  cigares  et  notam- 
ment ceux  placés  aux  extrémités  du  logement  où  l'air  pénètre 
quelque   peu,    sont   percés  de  petits  trous.  Ce  sont  là  méfaits   des 


231  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Anobiides  précités,  qui  ont  éclos  et  éclairé  leur  noire  prison.  Alors 
les  cigares  sont  perdus,  car  ils/tirent  mal  et  ont  mauvais  goût 
par  suite  de  l'incinération  de  leurs  habitants. 

Feu  M.  Bock  me  racontait  que  des  «  puros  »  vieux  de  cinq  ans 
étaient  encore  en  excellent  état  au  moment  de  l'ouverture  des 
boites.  Par  suite  de  l'introduction  de  l'air  les  œufs  de  «  gorgojos  » 
éclosaient,  et,  quelques  semaines  plus  tard,  plusieurs  cigares 
étaient  piqués. 

C'est  là  un  glaive  de  Damoclès  suspendu  au-dessus  de  la  tète 
des  fabricants  et  négociants  qui  doivent  parfois  remplacer  en 
Europe  des  milliers  de  cigares. 

Les  feuilles  claires  sont  plus  sujettes  aux  attaques  du  «  gor- 
gojo  »  que  les  feuilles  «  obscures  »,  riches  en  nicotine. 

Tous  les  moyens  employés  jusqu'ici  pour  se  débarrasser  de  cette 
vermine  n'ont  donné  aucun  résultat  vraiment  pratique  ;  aussi  peut-on 
affirmer  que  l'entomologiste  qui  irait  surveiller  à  Cuba,  au  cours 
d  une  mauvaise  année,  la  reproduction  de  ce  coléoptère  et  qui  par- 
viendrait à  détruire  facilement  les  œufs  soit  dans  les  champs,  les 
séchoirs,   les  magasins  ou  les  fabriques,  gagnerait  une  fortune. 

Peut-être  appartiendrait-il  au  Gouvernement,  puisqu'il  s'agit 
d'une  industrie  nationale,  d'appeler  ici  une  mission  de  savants 
français  ou  ...  américains,  aptes  à  porter  remède  à  cette  calamité 
et  1'  «  Union  locale  des  fabricants  de  cigares  et  de  cigarettes  » 
aurait  tout  avantage  à  supporter  les  frais  peu  importants,  en  somme, 
d'une  telle  initiative. 

Mais  il  faudrait  un  peu  d'entente  !  Or  ce  ne  sont  peut-être  pas 
les  fonds  qui  manquent  le  plus  ! 


LA    CRTSE    ACTUELLE    ET    LE    MARCHÉ    d'exPOKTATLON 

Aussi  pratiques  que  les  Hollandais  à  Java,  les  Espagnols  avaient 
introduit  la  culture  forcée  du  tabac  et  installé  une  factorerie  à  Cuba 
dès  l'année  1711.  Ils  rencontrèrent  toutefois,  à  l'époque,  une  cer- 
taine résistance  de  la  part  des  agriculteurs  qui  levèrent  l'étendard 
de  la  révolte  à  Santiago  de  las  Vegas  en  172'}  alors  que  les  Malais 
et  les  Javanais  travaillent  encore  de  nos  jours  pour  la  Reine  de  ... 
Hollande. 

En  1734,  la  factorerie  lut  supprimée  mais  les  «  vegueros  »  cubains 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGABES    DE    LA    HAVANE  235 

devaient  livrer  à  l'Espagne  chaque  année  120.000  arrobas  '  de 
tabac  dont  40.000  de  première  qualité  à  mâcher,  56.000  à  couper 
et  24.000  en  poudre. 

En  1740  la  Compagnie  de  Commerce  de  La  Havane  prit  l'affaire 
en  mains  et  la  conserva  jusqu'en  1765,  époque  a  laquelle  le  Gou- 
vernement espagnol  établit  son  monopole  pour  le  maintenir  jus- 
qu'en 1817.  En  trois  ans,  de  1765  à  1768,  il  expédiait  ainsi  à 
Séville  non  moins  de  566.000  arrobas  de  tabac. 

Jusqu'en  1 840  on  paya  à  l'Etat  souverain  un  droit  de  circulation 
de  6  °/0  sur  le  tabac  brut. 

Ce  ne  fut  qu'en  1888  que  Gustave  Bock  qui  avait  connu  quelques 
succès,  comme  fabricant,  s'associa  avec  Alvarez  qui  avait  créé  la 
marque  «  Henry  Clay  »  en  souvenir  de  la  visite  à  Cuba  de  l'émi- 
nent  homme  d'Etat  américain.  Des  capitaux  furent  obtenus  à 
Londres  et  la  fameuse  firme  de  «  Henry  Clav  and  Bock  and  C°  »  fut 
fondée . 

Plusieurs  «  vegas  »  réputées  de  la  Vuelta-Abajo  situées  autour 
de  San- Juan  y  Martinez,  Guane  et  Remates  furent  alors  achetées 
par  le  nouveau  «  combine  ». 

En  1900,  seulement,  le  capital  américain  fut  grandement  inverti 
dans  l'industrie  du  tabac  et  la  «  Havana  Commercial  Company  » 
commença  ses  opérations.  Deux  ans  plus  tard  cette  association 
était  absorbée  par  la  «  Havana  American  Cigar  Company  »  et 
quelque  temps  après  apparaissait  la  grande  firme  actuelle  de 
«  Henry  Clay  and  Bock  and  Company  Limited  ». 

Un  grand  nombre  de  fabriques  achetées  à  prix  d'or  (H.  de 
Cabahas  ;  Carvajal  ;  J.  S.  Murias,  etc.)  furent  ainsi  réunies  sous  un 
même  contrôle  par  le  «  trust  »  qui  peut  disposer,  dit-on,  de 
45  millions  de  dollars  environ. 

Une  branche  annexe  appelée  «  Cuban  Land  and  Leaf  Company  » 
a  la  haute  main  sur  les  plantations  achetées  dans  la  Vuelta-Abajo. 

Le  «  trust  »  ne  travaille  pas  moins  de  45.000  balles  de  tabac 
dans  ses  fabriques  de  cigares  et  30.000  balles  dans  ses  fabriques  de 
cigarettes. 

Le  peu  de  succès  rencontré  jusqu'ici  par  ce  «  combine  »  qui  a 
englobé  23  fabriques  provient  d'erreurs  initiales  commises  par  cer- 
tains de  ses  administrateurs  américains  qui  apprirent  aux  dépens 
de  leurs  protecteurs  que  Cuba  n'est  pas  les  States. 

1.  Une  arruba  =  11  k.  502?. 


236  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Le  fait  de  réunir  clans  un  même  bâtiment  plusieurs  fabriques  et 
parfois  jusqu'à  5.000  ouvriers  a  eu,  tout  d'abord,  un  effet  déplo- 
rable. 

On  assure  bien  que  chaque  fabrique  installée  dans  les  étages 
supérieurs  possède  dans  les  sous-sols  son  magasin  particulier  de 
matière  brute,  mais  ne  procède-t-on  pas  en  bloc  aux  achats? 

La  suppression  des  commissionnaires  locaux  fut  une  autre 
erreur,  ainsi  que  le  renvoi  des  chefs  de  fabrication  -  en  majorité 
des  Asturiens  —  qui  ont  la  bosse  du  ...  tabac  et  ayant  acquis 
depuis  leur  jeune  âge  une  expérience  telle,  qu'établis  à  leur 
compte  ils  eurent  vite  fait  de  tailler  de  sérieuses  croupières  au 
«  trust  »  local  qui  avait  dû  gratifier  de  situations  lucratives 
quelques  protégés  expédiés  des  Etats-Unis. 

A  ceux  qui  témoignaient  à  Gustave  Bock  leur  étonnement  que 
les  affaires  du  «  trust  »  déclinassent  au  moment  où  on  lui  payait 
un  traitement  du  temps  de  la  fièvre  jaune  et  sans  lui  réclamer  grand 
travail,  il  répondait  avec  esprit  :  «  Ils  m'ont  mis  (les  Américains) 
pour  un  temps  dans  la  glacière.  » 

Certaines  extravagances  et  de  gros  errements  reprochés  à  1  admi- 
nistration de  La  Havane  par  les  principaux  chefs  du  «  trust  >> 
à  New-York  amenèrent  Gustave  Bock,  quelque  temps  avant  sa 
mort,  à  la  haute  direction  de  l'affairé  de  Cuba,  mais  il  était  bien 
tard  pour  porter  remède  aux  nombreux  changements  introduits 
dans  les  services  par  des  hommes  qui  n'étaient  pas  au  courant  des 
choses  du  pays  et  piqués,  comme  tant  d'autres,  par  la  tarentule  du 
bouleversement,  estimant  toujours  que  la  façon  de  procéder  des 
prédécesseurs  était  forcément    mauvaise. 

Après  la  mort  de  M.  Bock  une  inspection  de  MM.  Hill  et  Ware, 
de  New-York,  permit  de  réaliser  de  sérieuses  économies  de  per- 
sonnel, car,  d'une  extrême  bonté,  le  défunt  conservait  des  employés 
inutiles,  payait  de  ses  deniers  les  frais  d'hospitalisation  de  cigariers 
phtisiques,  subvenait  même  à  l'entretien  de  leurs  familles,  privées 
tout  à  coup  de  soutien. 

Il  y  a  tout  lieu  de  croire,  maintenant,  que  sous  la  direction  d  un 
administrateur  avisé  et  aimable  comme  M.  da  Costa,  dans  les 
bureaux,  et  d'un  Asturien,  spécialiste  en  tabacs,  possédant  au 
plus  haut  point  l'amour-propre  professionnel,  comme  M.  Arango. 
la  branche  havanaise  du  «  trust  »  anglo-saxon  connaîtra  de  meil- 
leurs jours. 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  237 

Un  Allemand,  M.  Louis  Marx,  possède  à  Alquizar  (province  de 
La  Havane)  une  plantation  modèle  que  visitent  tous  les  touristes. 

En  outre,  la  «  Artemisa  Tobacco  Company  »  et  la  «  Golumbus 
planting  Cv  »  sont  propriétaires  à  Artemisa  et  à  San-Antonio  de 
los  Banos  de  «  vegas  »  renommées. 

La  Commission  nommée  en  septembre  1909  par  le  Président  de 
la  République  pour  étudier  la  situation  actuelle  de  l'industrie  du 
tabac  et  les  moyens  de  remédier  à  la  crise  dont  elle  soulrre  depuis 
plusieurs  années,  était  composée  des  présidents  des  groupements 
suivants  :  Société  économique  des  amis  du  pays  ;  Chambre  de 
Commerce;  Union  des  fabricants  de  cigares  et  cigarettes;  Ligne 
Agraire  ;  puis  de  divers  négociants  exportateurs  de  cigares  et  de 
feuilles,  parmi  lesquels  on  comptait  plusieurs  étrangers,  anglais  et 
allemands. 

Les  membres  de  cet  aréopage  crurent  devoir  tout  d'abord  distri- 
buer de  côté  et  d'autre,  afin  de  faciliter  leur  besogne,  un  ques- 
tionnaire fort  bien  fait  et  qui  ne  comprenait  pas  moins  de 
68  demandes.  Malgré  cette  précaution,  leur  rapport  ne  se  distingue 
que  par  une  abondance  très  espagnole  de  mots  et  une  prudence 
diplomatique  qui  ne  sont  plus  de  notre  époque,  plutôt  matérielle. 
Conséquemment,  il  n'a  rien  appris  de  bien  nouveau. 

On  en  jugera  d'ailleurs  par  les  citations  suivantes  tirées  du 
document  original,  car  les  reproductions  des  journaux  locaux 
démontrèrent,  notamment  au  point  de  vue  des  chiffres,  Un  je  m'en 
Jîchisme  scandaleux,  mais  très  moderne,  de  la  part  de  certains 
typographes. 

La  culture  du  tabac  est  en  progrès  dans  l'île,  mais  cette  augmen- 
tation de  production  ne  peut  qu'être  préjudiciable  au  bon  renom 
de  la  feuille  cubaine,  les  «  vegueros  »  sans  trop  se  soucier  de  l'avis 
des  fumeurs  étrangers,  préférant  la  quantité  à  la  qualité  (style 
connu).  Or  la  feuille  de  la  qualité  inférieure  doit  être  cédée  a  un 
prix  bas  et  ruineux. 

Les  fabriques  locales  méritent  tous  les  éloges,  en  ce  qui  con- 
cerne la  confection  et  la  présentation  des  cigares  ;  malheureuse- 
ment elles  se  trouvent  aux  prises  avec  certaines  difficultés,  notam- 
ment la  diminution  des  achats  de  l'étranger,  amenée  par  un  protec- 
tionnisme outré,  et  la  concurrence  de  tabacs  inférieurs  vendus  à 
lion  marché. 

Quant  à  la  liste  des  remèdes  à  apporter  à  la  situation,  elle  pour- 


238  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

rait,  avec  quelques  développements,   emplir  trois  pages  de  quoti- 
dien. Nous  la  réduirons  donc  ici  à  sa   plus  simple  expression  : 

Améliorer  les  cultures;  abaisser  le  prix  de  la  matière  première 
et  le  coût  de  la  fabrication  ;  triompher  des  obstacles  qui  ont  limité 
ou  réduit  les  débouchés  sur  les  marchés  étrangers. 

qu'en  peu  de  mots 

On  peut  dire  ni  ouït  choses  ! 

Introduire  dans  la  région  de  la  Vuelta-Abajo  un  système  d'irriga- 
tion absolument  nécessaire  ;  vulgariser  les  connaissances  agricoles 
et  faire  ressortir  les  avantages  de  la  culture  intensive  bien  com- 
prise au  moyen  de  conférences,  d'essais  et  de  démonstrations  pra- 
tiques sur  les  lieux  de  production  :  étendre  cet  enseignement  au 
travail  de  la  récolte  et  de  la  préparation  des  feuilles. 

Demander  au  Congrès  de  voter  une  loi  réglementant  l'importa- 
tion des  engrais  qui  ne  sont  pas  toujours  appropriés  à  la  culture  du 
tabac  et  qui  contiennent  parfois  des  manières  nuisibles  à  cette 
plante. 

Instituer  des  comices  et  distribuer  des  primes  aux  agriculteurs 
qui  auraient  obtenu  les  meilleurs  résultats  dans  les  «  vegas  >>  tout  en 
se  conformant  à  certaines  méthodes  de  culture. 

Encourager  l'immigration,  notamment  de  familles  d'agriculteurs; 
conclure  des  traités  de  commerce  avec  les  pays  qui  vendent  beau- 
coup plus  qu'ils  n'achètent  dans  l'île,  en  vue  d'augmenter  les 
débouchés  existants.  A  cet  effet,  entreprendre  la  révision  complète, 
rationnelle  et  méthodique,  du  tarif  douanier  actuel  qui  favorise  des 
intérêts  autres  que  les  intérêts  cubains  (les  Américains  ont  dû 
comprendre)  et  adopter  le  système  moderne  de  tarif  à  double 
colonne. 

Solliciter  du  Gouvernement  —  toujours  —  l'adoption  d'une 
mesure  quelconque  destinée  à  protéger  les  marques  cubaines  de 
cigares  contre  les  agissements  de  falsificateurs  étrangers  qui  font  un 
emploi  abusif  des  mots  «  Ilabana  »  et  <•  Ilavana  ».  en  les  appo- 
sant sur  des  boîtes  < pii  contiennent  des  cigares  d'Algérie?  ou  des 
Philippines. 

Obliger  certains  fabricants,  par  une  disposition  gouvernemen- 
tale quelconque,  ou  même  par  une  loi.  à  se  défaire  de  la  coutume 
qui  consiste    ;i    distribuer  des  primes    et  cadeaux    aux    acheteurs  de 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  239 

cigares  et  cigarettes,  ceci  aux  dépens  de  la  qualité  du  tabac  '  (le 
décret  présidentiel  du  7  février  1910  a  donné  satisfaction  aux 
requérants  sur  ce  point). 

Combattre  «  at  home  »  le  commerce  illicite  qui  consiste  à  rem- 
plir avec  des  cigares  inférieurs  les  boites  vides  des  marques  accré- 
ditées, voire  les  imitations  frauduleuses. 

Amener  une  entente  entre  les  fabricants  en  vue  de  modifier  le 
système  actuel  de  vente,  et  d'unifier  les  prix. 

Faire  supporter  aux  acheteurs  locaux  la  taxe  intérieure  de  10  fr.  36, 
imposée  sur  chaque  millier  de  cigares,  et  même  celle  que  le  lise 
impose  sur  les  cigarettes. 

Réduire  les  impôts  des  «  fincas  »  de  tabac,  plus  lourdement 
frappées  que  celles  de  cannes,  qui  sont  cependant  d'un  plus  gros 
rapport.  En  outre,  le  tabac  exige  des  soins  de  culture  coûteux,  et 
le  terrain  ne  peut  être  mis  en  valeur  que  quatre  ou  cinq  mois  par 
an.  Réduire  les  patentes  des  fabricants,  créer  des  banques  agri- 
coles qui  consentiraient  des  prêts  à  intérêts  raisonnables  sur  les 
récoltes.  Faire  solutionner  les  conflits  qui  s'élèveraient  entre 
patrons  et  ouvriers  par  des  tribunaux  d'arbitrage  dans  lesquels 
les  deux  éléments  seraient  représentés. 

Etablir  une  statistique  exacte  de  l'exportation  du  tabac  en 
feuilles,  afin  de  s'assurer  des  quantités  de  cape  et  de  tripe  expor- 
tées. 

Supprimer,  pour  le  tabac,  la  franchise  dont  parle  l'article  344  du 
tarif  pour  les  produits  retournés  à  Cuba  dans  le  même  état  qu'ils 
en  sont  sortis.  — .  Ceci  afin  de  réduire  à  néant  les  critiques  de  con- 
currents étrangers,  qui  font  remarquer  à  tout  propos  qu'on  importe 
dans  l'île  des  tabacs  étrangers  (36  tonnes  par  an  environ). 

A  ce  sujet,  je  crois  devoir  fournir  quelques  éclaircissements  : 

Le  fabricant  floridien  qui  a  dû  profiter,  pour  une  cause  quel- 
conque, du  délai  maximum  de  magasinage  (une  année),  accordé 
par  la  Douane  américaine,  a  parfois  intérêt  à  faire  faire  le  voyage 
de  La  Havane  et  retour  à  un  lot  de  balles  de  tabac,  afin  de  ne  pas 
payer  les  droits   sur    la  quantité  enregistrée  au  débarquement,  et 


I.  Voilà  qui  ne  saurait  concerner  certains  fabricants  algériens,  excellents  commer- 
çants, qui  placent  sous  l'enveloppe  extérieure  de  leurs  paquets  de  cigarettes  des 
timbres-poste  pour  collections  de  débutants,  et  des  photos  d'actrices  en  vue,  que 
l'on  retrouve  dans  les  carnets  de  poche  des  potaches. 


2i0  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

qui   a   perdu  de  son  poids.   Il  lui   suffit   de  faire  voyager  les  «  tèr- 
cios  o  avec  un  certificat  d'origine. 

Il  y  a  lieu  de  tenir  compte  aussi  de  l'importation  à  Cuba  d'une 
petite  quantité  de  tabac  à  pipe  et  de  tabac  mélasse  que  les  Améri- 
cains du  Nord  chiquent  avec  distinction  quand  ils  sont  fatigués  du 
«  chewing  gum  »  et  qui  paient  d'ailleurs  un  droit  prohibitif  de 
50  francs  par  kilogramme  (l'ancienne  taxe  française). 

Revenant  à  ma  Commission,  j'ajouterai  que  ses  membres  ont 
taillé  une  rude  besogne  aux  pouvoirs  législatif  et  exécutif.  Etc'était 
assurément  le  plus  facile  de  la  tâche,  car  il  reste  maintenant  à 
contenter  à  la  fois  les  «  vegueros  ».  les  «  tabaqueros  »,  les  fabri- 
cants, les  exportateurs  et  les  fumeurs. 

Pour  certains,  la  situation  paraît  inextricable  au  point  où  nous 
en  sommes  arrivés,  —  et  c'est  ainsi  que  s'expliqueraient  les  feux  de 
paille  des  Commissions,  des  enquêtes,  des  requêtes,  des  proposi- 
tions, des  monômes,  des  délégations,  etc.,  etc. 

La  Commission  a  présenté  des  chiffres  statistiques  qui  prouve- 
raient que  les  débouchés  à  l'extérieur,  notamment  en  Espagne, 
aux  Etats-Unis  et  en  Allemagne,  ont  diminué  avec  l'élévation  des 
droits  de  douane  dans  ces  pays,  et  l'on  craindrait  maintenant  un 
semblable  résultat  en  France. 

En  augmentant  de  12  fr.  95  à  23  fr.  30  les  droits  imposés  dans 
l'Union  sur  les  cigares  et  cigarettes,  le  Bill  Mac-Kinley  porta  déjà, 
en  1890,  un  coup  fatal  à  l'industrie  cubaine  qui  employait  alors 
plus  de  20.000  tabaqueros. 

Le  marasme  dura  jusqu'au  jour  où  le  traité  de  réciprocité  de 
1903  réduisit  les  droits  spécifiques  de  20  °/0,  et  les  droits  ad  valo- 
rem de  25  %. 

Les  grèves  répétées  des  cigariers,  le  paiement  des  façons  (de  12 
à  100  dollars  '  par  mille  cigares,  avec  une  moyenne  de  S  20)  en 
monnaie  américaine  au  lieu  de  piastres  or  espagnol,  ce  qui  eut  pour 
effet  immédiat  de  renchérir  de  10  °/0  un  article  déjà  trop  cher  : 
quelques  cyclones  qui  réduisirent  les  quantités  disponibles  de  tabac 
en  feuilles,  joints  à  la  répercussion  de  la  panique  financière  aux 
États-Unis,  les  mauvaises  récoltes  de  190G  et  1907,  les  récoltes 
médiocres  qui  suivirent,  portèrent  un  grand  préjudice  à  l'indus- 
trie cubaine  du  tabac  et  indisposèrent  les  consommateurs  étran- 
gers. 

i.    Un  dollar  =  5  fr.  18. 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  241 

Nous  n'ignorions  rien  de  tout  cela  ! 

Au  moment  de  l'émancipation  de  l'île,  le  tabac  payait  en 
Espagne  un  droit  de  16  pesetas  par  kilogramme,  qui  fut  porté 
ensuite  à  30  pesetas,  puis  à  40. 

Or  les  envois  de  Cuba  dans  la  Péninsule,  qui  représentaient  en 
[899  une  valeur  de  631. C66  dollars  de  cigares,  et  S  106.125  de 
cigarettes  ont  été  réduits  ainsi  en  1907  à  S  217.451  et  637  dollars, 
respectivement . 

De  58.855.725  cigares  en  1880  (sur  un  chiffre  total,  pour  tout  le 
monde,  de  153.141.000),  les  expéditions  à  destination  des  Etats- 
Unis  atteignaient  95.105.760  cigares  en  1890  (total  :  223.470.252); 
mais,  par  suite  de  l'application  du  billMac-Kinley,  elles  tombaient 
à  52.115.600  cigares  en  1891  (total  général  :  182.085.868),  puis 
à  15.800.429  cigares  en  1903  (total  :  208.607.450),  pour  remonter 
à  52.186.692  cigares  en  1909  i  total  général  :  181.294.502). 

Par  contre,  de  92.996  «  tercios  »  en  1880,  les  envois  de  tabacs  en 
feuilles  passaient  à  288.111  «  tercios  »  en  1909  (14.597.827  kilogs). 

La  preuve  est  ainsi  fournie  que  les  Américains  excellent  dans 
l'art  de  protéger  leurs  industries  nationales,  et  c'est  par  milliers 
que  les  cigariers  cubains  ont  dû  émigrer  en  Floride,  depuis  qu'on 
y  a  créé  de  grandes  fabriques  de  cigares  qui  n'emploient  guère  que 
les  capes  de  Cuba. 

Le  bill  Mac-Kinley  a  peu  influé  sur  les  expéditions  de  cigarettes, 
qui  n'ont  jamais  été  très  importantes  de  Cuba  aux  Etats-Unis. 

La  diminution  constatée  sur  les  ventes  totales  (10.573.892  paquets 
en  1909,  contre  42.277.608  paquets  en  1892),  provient  du  fait  que 
des  pays  comme  l'Espagne,  le  Venezuela,  la  Colombie,  le  Mexique, 
etc.,  possèdent  maintenant  leurs  propres  manufactures  et  que 
Puerto-Rico  a  passé  sous  la  domination  américaine. 

La  Commission  eût  pu  ajouter  que  les  législateurs,  dans  tous  les 
pays,  n'ont  vu  aucun  inconvénient  à  taxer  lourdement  un  produit 
exotique  plus  ou  moins  nuisible  à  la  santé,  et  la  démocratie  qui 
impose  maintenant  ses  volontés  même  aux  royautés  les  plus  héré- 
ditaires, les  plus  divines  et  les  plus  autocrates,  approuve  partout 
les  augmentations  d'impôts  sur  les  articles  de  luxe  destinés  aux 
classes  aisées. 

Le    rapport   de  la    Commission   a  été    remis  au  Président,   puis 

confié  par  celui-ci  aux  membres    de  son  Cabinet,  afin  de  l'étudier. 

Au  Sénat,  il  eut  les  honneurs  d'une  lecture  et  d'une  approbation 
Bul.  du  Jardin  colonial.   1911.  I.  —  N°  96.  17 


212  ÉTUDES    ET    MEMOIRES 

générale  à  mains  levées.  A  la  Chambre  des  représentants,  on  lui 
réserva  un  peu  plus  de  temps,  mais  les  Commissions  s'en  sont 
emparées! 

La  fusée  fera-t-elle  long  feu,  et  la  manifestation  pacifique  de 
milliers  d'ouvriers  se  rendant  par  petits  groupes  devant  le  Palais 
présidentiel  pour  appeler  l'attention  du  Général  Gomez  sur  la 
situation  de  l'industrie  qui  les  fait  vivre  devra-t-elle  être  renou- 
velée? 

Peut-être  !  car  le  problème  n'est  pas  de  ceux  qu'on  résout  faci- 
lement. 

Certes,  il  suffirait  d'une  bonne  récolte  de  qualité  supérieure  et 
de  prix  raisonnables  pour  relever  ici  l'industrie  du  tabac,  bien 
qu'elle  soit  en  décadence  depuis  vingt  ans  ;  mais,  depuis  1906,  les 
récoltes  sont  médiocres  ou  franchement  mauvaises,  et  les  prix 
élevés.  Cette  année  même,  le  temps  n'a  pas  été  favorable  à  la 
plante  et  à  la  préparation  des  feuilles,  les  pluies  étant  tombées  à 
des  moments  inopportuns  '. 

Les  personnes  au  courant  des  choses  de  ce  pays  n'ont  d'yeux 
que  pour  le  baromètre,  estimant  que  tout  ce  que  l'on  a  écrit  et  dit 
au  sujet  du  tabac  n'aboutira  à  rien. 

Les  propriétaires  de  marques  renommées  et  indépendantes  : 
Cifuentes  Fernandez  y  Cia  ;  Rodriguez  Arguelles  y  Cia  ;  H.  Upmann 
y  Cia;  Viuda  de  José  Gêner;  Fernandez  Garcia  y  Cia,  etc.,  qui  ont 
augmenté  considérablement  leur  chiffre  d'alfaires,  en  s'efforçant  de 
satisfaire  leur  clientèle,  ont  seuls  montré  du  sens  pratique. 

Avec  un  zèle  cependant  digne  de  louanges,  1'  «  Union  des  fabri- 
cants de  cigares  et  de  cigarettes  de  1  île  de  Cuba  »  qui  possède  à  sa 
tète  un  homme  de  valeur,  asturien  lui  aussi,  M.  Rafaël  Garcia 
Marqués,  a  adressé  au  gouvernement  de  nombreuses  requêtes  et 
pétitions  fort  bien  présentées,  et  non  moins  bien  reçues,  rappelant 
toujours  les  mêmes  faits,  et  insistant  pour  l'établissement  d'un 
tarif  général  et  minimum  avec  réduction  de  50  °/0. 

Mais,  en  de  telles  matières,  la  précipitation  ne  convient  guère. 
Les  pourparlers  engagés  avec  l'Espagne  pour  la  signature  d'un 
traité  de  commerce  remontent   à    plusieurs  années,  car  il  s'agit,  là 

I.  Le  cyclone  qui  vient  de  ravager  la  partie  occidentale  de  l'île  de  Cuba,  à  l'époque 
habituelle  des  grandes  dépressions  atmosphériques  clans  les  Antilles,  va  porter  un 
terrible  coup  à  l'industrie  du  tabac,  et  la  misère  ne  pourra  qu'augmenter  dans  la 
province  de  Pinar  de!  Rio,  toujours  forl  éprouvée. 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  213 

aussi,  d'ajuster  beaucoup   d'intérêts  en  cause,    et  les  protestations 
anticipées  de  l'anguille  américaine  en  sont  la  meilleure  preuve. 

N'oublions  pas  aussi  que  l'Angleterre  vient  d'acheter  à  Cuba 
près  de  100.000  tonnes  de  sucre  de  la  récolte  de  1909-1910.  La 
perspective  d'un  nouveau  marché  d'écoulement  important  et  parti- 
culièrement précieux  pour  modérer  les  appétits  du  «  trust  yankee  » 
doit  faire  réfléchir  les  partisans  d'une  politique  de  représailles. 

On  a  souvent  admiré  ici  l'indépendance  économique  des  Améri- 
cains, mais  ceux-ci  sont  citoyens  d'un  grand  pays  qui  produit  des 
matières  premières  indispensables,  et  qui  possède  en  outre,  les 
capitaux,  la  main-d'œuvre  et  les  débouchés  locaux  indispensables 
aux  progrès  industriels  ;  alors  qu'en  imposant  à  Cuba  certains 
articles  tels  que  les  soieries,  les  bijoux,  la  parfumerie,  les  vins  fins, 
les  produits  alimentaires,  leschampagnes,  la  bonneterie  riche,  etc., 
que  l'on  doit,  bon  gré  mal  gré,  acheter  en  France,  on  ne  modifiera 
guère  le  chiffre  de  nos  ventes,  qui  continuera  à  osciller  autour  de 
30  millions  de  francs  ;  mais,  par  contre,  on  fera  supporter  de  nou- 
velles charges  à  l'élément  aisé  du  pays,  sans  augmenter  pour  cela 
la  consommation  des  cigares  de  luxe  à  Paris. 

On  ne  saurait  plus  obliger  les  gens  à  fumer  le  «  Havane  »  qu'à 
se  marier,  s'ils  ne  se  sentent  pas  de  dispositions  pour  la  chose. 

Une  entente  commerciale  avec  la  France  pourrait  priver  notre 
pays  d'un  revenu  important  qui  permet  de  boucler  le  budget, 
et  y  faciliter  l'introduction  d'un  peu  plus  d'épongés  et  d'écaillé 
de  tortue,  voire  de  rhum,  si  toutefois  nos  colonies  antilliennes 
qui  distillent  un  meilleur  produit  ne  protestaient  pas  ;  mais 
elle  n'augmenterait  guère  nos  envois  dans  l'île,  car  les  réduc- 
tions que  nous  pourrions  obtenir  sur  les  produits  alimentaires  et 
sur  les  vins,  les  Espagnols  les  obtiendraient  également,  et  celles 
qui  nous  seraient  consenties  sur  certains  articles  manufacturés 
seraient  aussi  concédées  aux  Américains. 

(A  suivre.)  P.  Sebbe. 


NOTES 


LES    INSECTES    PIQUEURS    ET   SUCEURS    DE   SANG 
TRANSMETTEURS  DE  MALADIES 


Sur  les  conseils  éclairés  de  M.  Eberhardt,  Docteur  es  sciences, 
précepteur  de  S.  M.  l'Empereur  d'Annam,  M.  Bauche  a  bien  voulu 
rechercher  les  diptères  piqueurs  des  environs  de  Hué. 

L'intérêt  que  comporte  cette  étude  est  d'un  ordre  éminemment 
pratique  car  l'Annam  est  une  région  où  le  Surra  sévit  à  l'état  endé- 
mique. De  1904  à  1909  M.  Bauche  a  constaté,  dans  la  seule  citadelle 
de  Hué.  le  décès  d'une  cinquantaine  de  chevaux,  de  buffles  et  de 
chiens. 

Les  mouches  piquantes  :  Taons,  Chrysops  et  Stomoxys  appa- 
raissent après  la  fin  des  pluies,  par  les  belles  journées  du  mois  de 
mars  ;  les  indigènes  qu'employait  M.  Bauche,  pouvaient  recueillir 
cinquante  à  soixante  taons  par  jour  et  une  vingtaine  de  chrvsops. 
Il  nous  est  arrivé  en  juin,  dans  l'intérieur  de  l'Algérie,  de  voir  la 
tête  des  chevaux  environnée  d'un  essaim  de  ces  insectes  ;  chaque 
coup  de  filet  en  ramassait  une  dizaine. 

Les  insectes  recueillis  ont  été  expédiés  dans  de  l'eau  formulée  à 
5  %,  quoique  ce  liquide  soit  habituellement  à  éviter.  La  plupart  des 
insectes  est  arrivée  en  parfait  état,  les  flacons  ont  été  vidés  dans  des 
cristallisoirs,  les  insectes  triés  ont  été  déposés  sur  du  papier  buvard, 
puis  piqués  avec  soin,  encore  humides;  après  quelques  heures  beau- 
coup d'entre  eux  ont  repris  non  seulement  leur  couleur,  mais  aussi 
leur  duvet. 

En  fait  le  meilleur  procédé  d'envoi  est  encore  plus  simple,  les 
insectes  tués  par  un  moyen  quelconque,  éther,  cyanure,  essence, 
feuilles  de  laurier-cerise  tranchées  menu,  etc.  sont  déposés  aussitôt 
morts  sur  une  couche  de  coton  placée  dans  une  boîte  en  bois  telle 
qu'une  boîte  à  cigares;  on  peut   superposer  autant  de  lits  de  coton 


LES    INSECTES    PIQUEURS    ET    SUCEURS    DE    SANG  245 

que  la  hauteur  de  la  boîte  le  permet.  Ceci  fait,  les  insectes  étant  secs 
on  ferme  la  boîte  et  on  l'expédie,  sans  y  mettre  de  naphtaline  ou 
quoi  que  ce  soit.  La  dessiccation  complète  ou  presque  complète  des 
insectes  est  indispensable,  pour  éviter  les  moisissures  ;  il  faut  pour 
la  même  raison  prohiber  les  boîtes  en  fer,  car  elles  ferment  trop  bien, 
et  le  peu  d'humidité  que  contiennent  les  insectes  ne  pourrait  s'éva- 
porer. 

Les  espèces  adressées  par  M.  Bauche  présentaient  une  grande 
quantité  de  spécimens,  mais  le  nombre  des  espèces  était  extrê- 
mement réduit,  il  n'y  avait  qu'une  seule  espèce  de  taon  et  une  seule 
espèce  de  Chrysops. 

Les  spécimens  du  taon  étaient  au  nombre  de  283  dont  277 
femelles  et  6  mâles.  Les  recherches  faites  dans  la  collection  du 
Muséum  de  Paris  et  celles  qu'a  bien  voulu  effectuer  M.  E.  Austen 
au  British  Muséum  nous  montrent  que  ce  taon  appartient  à  une 
espèce  nouvelle,  ses  affinités  la  rapprochent  du  Tahanus  sinicus 
Bigot,  mais  celui-ci  est  un  Bellardia,  genre  créé  par  Rondani  et 
qui  diffère  des  taons  proprement  dits  par  l'occlusion  de  la  première 
cellule  marginale  postérieure  ;  d'autre  part,  ce  taon  est  assez  voisin 
de  Tahanus  rubidus  Wiedemann  et  de  Tahanus  ruhicundus  Mac- 
quart. 

La  description  de  Wiedemann  faite  à  une  époque  où  le  nombre 
des  espèces  connues  était  encore  peu  considérable  ne  permet  pas,  à 
défaut  du  type,  d'arriver  à  une  détermination  certaine  :  «  Lilacino- 
fuscanus  ;  thorax  albido  vittatus  ;  abdomen  vittis  tribus  macularis 
albidis.  —  Indes  Orientales  ».  Celle  de  Tahanus  ruhicundus  Mac- 
quart  :  «  ...testaceus;  abdomen  maculis  dorsalis  albidis,  pedes  testa- 
cei,  tibiis  anticis  basi  albidis  ;  ake  flavescentes  »  ne  peut  s'appliquer 
car  l'insecte  n'est  pas  jaunâtre  et  n'a  pas  les  ailes  teintées. 

Nous  avons  été  amené  à  décrire  cette  espèce  et  lui  avons  donné 
le  nom  de   Tahanus  annamiticus  pour  rappeler  son  origine. 

Mâle  :  La  longueur  moyenne  des  six  spécimens  mâles  est  de  16 
millimètres  1/4  ;  les  dimensions  extrêmes  sont  de  14  millimètres  et 
de  17  millimètres. 

Tête  plus  large  que  le  thorax,  yeux  confluents,  holoptiques,  por- 
tant au  vertex  un  tubercule  allongé,  non  saillant,  inséré  entre  les 
deux  yeux,  grandes  cornéules  occupant  la  partie  moyenne  et  supé- 
rieure de  l'œil,  la  région  inférieure  se  compose  de  cornéules  beaucoup 
moindres  de  taille,  de   coloration  sombre,   formant  une  large  zone 


246 


NOTES 


qui  se  continue  au  bord  externe  en  un  mince  anneau.  Yeux  glabres  ; 
triangle  frontal  jaune  brunâtre  à  l'apex,  d'un  blanc  grisâtre  par 
ailleurs.  Antennes  :  premier  segment  fortement  développé,  de  cou- 
leur testacé  rougeâtre,  à  angle  supérieur  saillant,  portant  de  nom- 
breux poils  noirs  courts  et  raides  rapprochés  en  touffe  à  l'angle 
supérieur  ;  second  article  testacé,  frangé  de  courts  poils  noirs  ;  troi- 
sième article  de  même  coloration  vers  sa  base,  muni  presque  dès  l'ori- 
gine d'une  saillie  antennaire  bien  marquée,  partie  apicale  allongée 
de  teinte    grisâtre.    Palpes   blanchâtres    à   deuxième  article  ovoïde 


Tabanus  annamiticus  V  Surcoût. 


brusquement  terminé  en  une  pointe  arrondie  portant  quelques  poils 
noirs  et  grisâtres,  assez  longs.  Partie  inférieure  de  la  tête  d'un  gris 
cendré  avec  quelques  longs  poils  blanchâtres.  Région  postérieure  de 
La  tête  presque  glabre,  sans  longs  poils  dressés  au  vertex. 

Thorax  e1  scutellum  grisâtres,  avec  des  bandes  grises  indistinctes 
ou  peu  distinctes,  couvertes  de  rares  poils  noirâtres  plus  allongés  et 
plus  nombreux  sur  les  callosités  pré  et  sous-alaires  ;  pectus  noi- 
râtre à  longs  poils  jaunâtres. 

Abdomen  brun-rougcàt re  portant  sur  les  segments  2.  3.  \ .  5,  une 
tache  médiane  allongée  plus  ou  moins  triangulaire,  de  la  hauteur 
totale  du  segment  correspondant,  sauf  sur  le  second  ;  en  outre,  il 
existe  sur  chacun  d'eux,  de  l'un  et  l'autre  côté  de  la  ligne  médiane, 
une  fascie  grisâtre  parfois  peu  visible,  les  deux  derniers  segments 
sont  noirâtres  et  portent  une  dense  pilosité  noire  que  Ton  retrouve 


LES    INSECTES    PIQUEURS    ET    SUCEURS    DE    SANG  247 

éparse  sur  le  reste  de  l'abdomen,  sauf  dans  les  parties  claires.  Ventre 
brunâtre  à  poils  noirs. 

Pattes  brun-rougeâtre  clair,  fémurs  à  poils  jaunâtres  ;  tibias 
médians  et  postérieurs  plus  clairs  mais  portant  quelques  poils  noirs 
qui  s'ordonnent  en  une  courte  frange  sur  les  tibias  postérieurs  ;  tarses 
rembrunis  à  poils   noirs. 

Ailes  à  nervation  normale,  hyalines  sur  la  plus  grande  part,  rem- 
brunies le  long  des  principales  nervures.  Stigma  brun  et  allongé. 
Balanciers  à  tige  jaunâtre  et  massue  blanche. 

Femelle  :  Nombre  de  femelles  :  277  variant  entre  14  millimètres 
et  18   millimètres  de  longueur. 

Tête  plus  large  que  le  thorax,  yeux  glabres  à  corneilles  égales  ; 
bande  frontale  environ  six  fois  aussi  haute  que  large  à  la  base, 
blanche,  portant  une  callosité  brun  clair,  allongée,  non  tangente  au 
bord  interne  des  yeux,  prolongée  vers  le  vertex  jusqu'au  delà  du 
milieu  de  la  hauteur  par  une  ligne  saillante,  étroite  qui  s'élargit  en 
un  fuseau  étroit  et  allongé.  Le  tubercule  arrondi  du  vertex  est  très 
réduit  et  moindre  que  chez  le  mâle.  Palpes  blancs,  dernier  article 
renflé  à  la  base  puis  diminuant  progressivement  en  une  pointe, 
pubescence  blanche  mélangée  de  très  peu  de  poils  noirs.  Antennes 
semblables  à  celles  du  mâle,  ainsi  que  le  thorax,  le  scutellum,  les 
ailes  et  les  balanciers.  Triangle  frontal  blanchâtre  en  entier. 

Abdomen  à  taches  plus  visibles,  lorsque  l'insecte  est  vu  de  des- 
sus et  regardé  par  l'arrière  le  premier  segment  paraît  blanchâtre,  on 
voit  une  ligne  médiane,  blanche,  étroite,  continue  ;  en  outre  de 
chaque  côté  une  tache  oblique  à  peu  près  arrondie  décroissant  de 
taille  et  d'éclat  jusqu'au  sixième  segment.  Ventre  brunâtre  couvert 
d'une  fine  pruinosité  blanchâtre. 

Pattes  à  tibias  plus  clairs  que  chez  le  mâle  avec  une  réduction  très 
notable  des  nombres  des  poils  noirs. 

Outre  le  Tabanus  annamiticus  Surcoût.  M.  le  vétérinaire  Bauche 
avait  bien  voulu  nous  adresser  quelques  Chrysops,  ceux-ci  appar- 
tiennent à  une  espèce  déjà  connue,  le  Chrysops  dispar  Fabricius,  et 
étaient  représentés  par  34  exemplaires. 

Le  Chrysops  dispar  Fabricius  a  été  successivement  décrit  sous  le 
nom  de  : 

Chrysops  inipar  Rondani 

Chrysops  ligatus  Walker 

Chrysops  lunatus  Gray 

Chrysops  terminalis  Walker. 


248  NOTES 

On  le  rencontre  en  Asie  méridionale,  aux  îles  Philippines,  Hong- 
Kong-,  Archipel  indien  :  il  n'avait  pas  encore  été  signalé  de  l'Annam. 

Les  intéressantes  recherches  de  M.  Bauche  prouvent  combien  il 
serait  nécessaire  qu'on  les  généralisât,  pour  cela  Userait  aisé  de  faire 
recueillir  dans  les  différents  postes,  des  insectes  piqueurs  et  suceurs 
de  sang-,  et  de  les  expédier  au  Laboratoire  Colonial  du  Muséum, 
qui  au  bout  de  peu  de  mois  pourrait  constituer  une  collection  type 
à  chacune  des  Colonies.  Ces  collections  seraient  de  la  plus  grande 
utilité  pour  la  colonisation,  car  on  saurait  étudier  et  écarter  avec  cer- 
titude les  insectes  transmetteurs  de  microbes.  Il  est  impossible  de 
s'en  prendre  à  la  gent  insecte  tout  entière,  connaissons  nos  prin- 
cipaux ennemis,  ceux  qui  attaquent  notre  santé  et  ceux  qui  conta- 
minent nos  provisions,  notre  vie  coloniale  en  sera  plus  affermie, 
meilleure,  et  nous  mettra  en  mesure  de  travailler  avec  plus  de  suc- 
cès. 

Jacques  Surcouf, 

Chef  des  travaux  de  zoologie  au  laboratoire  colonial 
du    Muséum    d'histoire  naturelle. 


A  PROPOS  DES   HEVEAS 

DE  L'AFRIQUE  OCCIDENTALE   FRANÇAISE 

(DAHOMEY  ET  LAGOS) 


Nos  lecteurs  ont  été  tenus  au  courant  de  tout  ce  qui  a  été  dit 
sur  les  Heveas  qui  existent  en  Afrique  Occidentale,  par  plusieurs 
articles  parus  dans  les  nos  87,  88,  89  et  91  de  ce  bulletin. 

On  se  souvient  que  plusieurs  Heveas,  existant  à  Porto-Novo 
i  Dahomey),  signalés  comme  étant  bons  producteurs  de  caoutchouc, 
ont  été  désignés  jusqu'ici  sous  le  nom  d  Hevea  Spruceana  ou  Hevea 
"  Medeiros  »,  en  souvenir  de  leur  introducteur. 

Dès  le  début,  le  nom  d' Hevea  Spruceana  avait  d'ailleurs  été 
discuté,  cette  espèce  n'étant  pas  connue  comme  bonne  productrice 
de  caoutchouc. 

L'auteur  des  études  susvisées  lui-même,  dans  les  dernières  notes 
qu'il  nous  a  adressées  sur  cette  question,  disait  qu'il  ne  conservait 
le  nom  spécifique  de  Spruceana  ayant  servi  jusque-là  à  désigner  les 
arbres  dont  il  s'agit,  que  provisoirement,  en  attendant  qu'une  déter- 
mination autorisée  l'ait  infirmé. 

Or  M.  Yves  Henry,  directeur  de  l'Agriculture,  vient  précisément 
de  faire  connaître  au  Jardin  colonial  que  l'examen,  à  Kew,  d'échan- 
tillons d'Heveas  envoyés  du  jardin  d'Ebute  Meta  (Lagos)  sous  les 
noms  à' Hevea  hrasiliensis  et  d' Hevea  Spruceana,  montre  que  le  pre- 
mier est  correctement  nommé  et  que  le  second  appartient  à  une 
autre  forme  d' Hevea  hrasiliensis.  C'est  de  cette  forme  que  sont 
issus  les  Heveas  désignés  jusqu'ici  sous  le  nom  d' Hevea  Spruceana 
ou  Hevea  de  «  Medeiros  ».  Ce  dernier  nom  botanique  doit  par  con- 
séquent disparaître,  puisque  l'on  se  trouve  en  présence,  non  d'une 
espèce  particulière,  mais  simplement  d'une  forme  intéressante 
d  Hevea  hrasiliensis. 

C.  C. 


NOTE  SUR  LA  FERMENTATION 
DES  TABACS  EN  FEUILLES 


COMMISSION    DES    TABACS    COLONIAUX 

On  se  rappelle  que  par  arrêté  du  Minisire  des  Finances,  en  date 
du  25  juin  dernier,  une  commission  composée  de  : 
MM.  Grouzelle,  Ingénieur  du  service  de  l'expertise  des  manu  factures 
de  tabac.  —  Président. 

Prudhomme,  Directeur  du  Jardin  colonial. 
Capus.  ancien  directeur  de  V Agriculture  en  Indo-Chine. 
Dizier,  inspecteur-entreposeur  des  tabacs  à  Beaurepairc. 
Filip,  vérificateur  des  tabacs.  —  Secrétaire, 

fut  nommée,  avec  la  mission  de  rechercher  les  moyens  de  développer 
la  culture  du  tabac  dans  les  colonies  françaises. 

Depuis  sa  constitution,  cette  commission  s'est  réunie  à  diverses 
reprises  à  la  manufacture  de  Reuilly  et  au  Jardin  colonial,  pour 
élaborer  un  plan  d'action,  dont  un  certain  nombre  de  nos  posses- 
sions d'outre-mer  sont  appelées  à  bénéficier  les  premières.  Déjà  la 
commission  a  pu  examiner  avec  intérêt  des  échantillons  de  tabac  pro- 
venant de  l  Indo-Chine,  de  là  Martinique  et  de  la  Guinée  française. 

Après  avoir  signalé  son  existence  à  nos  différentes  colonies,  la 
commission,  pour  faciliter  la  préparation  des  échantillons  destinés  à 
lui  être  soumis  ultérieurement,  a  rédigéune  note  sur  la  fermentation 
des  tabacs  qui  ne  peut  manquer  d'intéresser  nos  lecteurs. 

C  est  à  ce  litre  que  nous  la  publions  ici. 

La  fermentation  a  pour  but  d'améliorer  l'aspect  général  des  tabacs 
en  uniformisant  leur  couleur,  de  développer  leur  arôme,  d'augmen- 
ter leur  combustibilité,  de  diminuer  leur  teneur  en  nicotine,  et  enfin. 
d'assurer  leur  plus  facile  conservation. 

Les  procédés  de  fermentation  varient  essentiellement  d'un  pays  à 
l'autre  et  pour  une  même  région,  suivant  la  nature  des  tabacs. 


FERMENTATION    DES    TABACS    EN    FEUILLES  251 

Il  est  reconnu  que,  pour  une  même  variété  de  tabac,  la  marche 
de  la  fermentation  est  différente  selon  qu'il  s'agit  de  feuilles  corsées, 
c'est-à-dire  à  tissu  épais  et  gommeux,  ou  de  feuilles  à  tissu  fin  et 
léger.  Pour  les  produits  de  nature  corsée,  la  fermentation  est  lente, 
toujours  assez  régulière,  et  atteint  rarement  une  température  élevée. 
Les  tabacs  légers,  au  contraire,  sont  caractérisés  par  une  fermen- 
tation très  active  au  début  (la  température  peut  atteindre  en  quelques 
jours  50°  G.).,  mais  cette  fermentation  est  souvent  irrégulière,  capri- 
cieuse, à  cause  même  de  son  activité,  et  elle  doit  toujours  être 
surveillée  de  très  près. 

Il  importera  donc,  aussitôt  la  dessiccation  achevée,  de  procéder  à 
un  triage  par  qualités,  ou  tout  au  moins  à  une  séparation  en  tabacs 
corsés  et  tabacs  légers  et  de  faire  fermenter  à  part  chacune  de  ces 
catégories. 

Le  triage  terminé,  les  feuilles  sont  manoquées,  c'est-à-dire  réu- 
nies en  bottelettes  liées  à  la  base,  ne  devant  pas  comprendre  plus 
de  50  feuilles  pour  la  facilité  de  la  manutention. 

Montage  de  la  masse.  —  Sur  le  plancher  sec  d'un  local  suffi- 
samment aéré,  mais  sans  courants  d'air,  on  réunit  les  tabacs  mano- 
qués  en  une  masse  à  base  rectangulaire  et  à  parois  verticales,  les 
pointes  des  feuilles  à  l'intérieur  de  la  masse,  les  extrémités  liées 
ou  caboches  en  formant  les  parois.  Les  dimensions  de  cette  masse  à 
la  base  varient  avec  la  quantité  de  tabac  k  fermenter  ;  elles  sont 
calculées  de  façon  que  la  hauteur  varie  de  1  m.  k  1  m.  50. 

Au  moment  de  la  mise  en  masses,  les  tabacs  doivent  être  souples 
et  non  humides.  S'ils  sont  trop  secs,  la  fermentation  peut  ne  pas 
se  déclarer;  s'ils  sont  trop  humides,  la  moisissure  est  k  craindre. 
On  peut  dire  qu'un  tabac  a  l'humidité  voulue  pour  la  mise  en 
masses,  lorsque,  serré  dans  la  main,  il  se  froisse  sans  se  briser,  et 
revient  lorsqu'on  ouvre  celle-ci.  Cet  état  correspond  k  un  taux 
d'humidité  variant  de  22  k  25  °/0. 

La  température  doit  s'élever  graduellement.  Des  thermomètres, 
placés  en  différents  points,  dans  des  tubes  pénétrant  k  l'intérieur, 
permettent  de  surveiller  la  marche  de  la  fermentation.  Il  n'est  guère 
possible  d'indiquer  une  température  maxima  à  ne  pas  dépasser. 
L'expérience  ici  est  le  seul  guide. 

La  température  ayant  atteint  le  maximum  qu'on  s'est  fixé,  on 
démolit  la  masse,  et  après  avoir  laissé  refroidir  les  tabacs,  on  la 
reconstruit  k  côté  en  avant  soin  de  mettre  au  centre  les  tabacs  du 


252  NOTES 

pourtour  pour  uniformiser  la  maturation.  Cette  opération  constitue 
le  retournement.  On  retourne  les  tabacs  autant  de  fois  que  la  fer- 
mentation l'exige.  La  fermentation  est  achevée  lorsque  la  tempé- 
rature, après  avoir  d'abord  suivi  une  marche  ascendante,  se  met 
ensuite  à  baisser  et  devient  égale  à  celle  de  l'air  ambiant. 

Il  a  été  dit  plus  haut  que  réchauffement  des  tabacs  doit  être 
graduel.  Une  augmentation  brusque  de  température  en  un  point  de 
la  masse  dénote  une  fermentation  trop  active,  un  coup  de  feu  tou- 
jours nuisible.  Dans  ce  cas,  il  ne  faut  pas  hésiter  à  aérer  et  à 
refroidir  en  démolissant  en  tout  ou  en  partie  ;  on  évite,  dans  la 
mesure  du  possible,  ces  à-coups,  en  construisant  des  masses  de 
densité  uniforme  avec  des  tabacs  de  nature  homogène. 

Quelquefois,  au  contraire,  la  fermentation  ne  se  déclare  pas.  Si 
au  bout  de  quelques  jours,  on  n'a  constaté  aucune  élévation  de 
température,  la  masse  doit  être  démolie  afin  de  prévenir  la  moisis- 
sure et  même  la  pourriture.  Les  tabacs  sont  brossés,  s'il  y  a  lieu, 
pour  enlever  les  efuorescences  blanches,  et  la  masse  est  remontée. 

Lorsque  les  quantités  de  tabac  à  fermenter  sont  très  faibles 
\ quelques  centaines  de  kilogrammes),  les  masses  doivent  être  par- 
faitement cubiques.  Dans  ce  cas,  le  départ  de  la  fermentation  peut 
être  plus  difficile,  les  feuilles  étant  exposées  davantage  a  la  déper- 
dition de  chaleur  par  rayonnement  des  parois.  On  doit  alors,  pour 
amorcer  et  entretenir  réchauffement,  couvrir  les  tabacs  de  paillas- 
sons, nattes  ou  couvertures,  et  même  les  charger  au  moven  de 
poids,  pierres,  etc.  La  fermentation,  dans  ces  petites  masses,  est 
plus  facile  à  surveiller  et  même  dans  le  cas  où  l'on  disposerait  de 
grandes  quantités  de  tabacs,  on  peut  adopter  ce  dernier  procédé 
qui  convient  de  préférence  aux  tabacs  légers  pour  lesquels  une 
forte  fermentation  peut  nuire  à  l'élasticité  et  à  la  résistance  du 
tissu. 

Fn. n\ 

Vérificateur  des  tabacs, 
Secrétaire  fie  In  Commission   i>ennnni,»h' 

<lrs  tabacs  coloniaux. 


C<  )MM l INICATK  )NS     DIVERSES 


VENEZUELA 
Production  du  cacao  en  1910. 

La  récolte  du  cacao  se  fait  en  général  au  Venezuela  en  deux  fois.  On  effectue 
une  première  cueillette  en  juin-juillet,  c'est  la  récolte  de  la  S'-Jean;  la  seconde 
cueillette  commence  fin  décembre  et  se  continue  en  janvier,  février  et  même 
mars.  C'est  la  grande  récolte  ou  récolte  de  Noël.  La  première  représente 
environ  le  tiers  de  la  récolte  totale. 

La  cueillette  de  la  S'-Jean  en  1910  a  été  plutôt  médiocre,  mais  celle  de  la 
Noël  s'annonce  comme  devant  être  normale  dans  les  régions  d'Ocumare,  et  de 
Puerto  Cabello,  et  bonne  dans  la  région  de  Barlovento. 

On  pourrait  estimer  la  récolte  totale  de  Tannée  à  environ  14  millions  de 
kilos  alors  quelle  a  atteint  ces  dernières  années,  16  à  17  millions  de  kilos. 

La  production  mondiale  du  cacao  en  1909  a  atteint  à  peu  près  205  millions 
de  kilos.  Le  Venezuela  occupe  le  6e  rang  dans  le  liste  des  pays  producteurs, 
après  le  Brésil,  l'Equateur,  San  Thomé,  Trinidad  et  l'Afrique  occidentale 
anglaise. 

Le  Venezuela  produit  un  cacao  très  recherché  connu  dans  le  commerce  sous 
le  nom  de  Caracas.  La  région  de  Barlovento  possède  des  plantations  de  cacao 
«  Trinidario  »  qui  est  une  des  qualités  un  peu  inférieure  à  celle  du  «  Caracas  » 
mais  qui  donne  de  grands  rendements. 

L'exportation  se  fait  principalement  par  les  ports  de  La  Guayra,  Puerto- 
Cabello  et  Carupano  vers  la  Erance  (Le  Havre  et  Bordeaux),  surtout  l'Angle- 
terre, les  Etats-Unis  et  l'Espagne. 

Le  cacao"  se  vendait  ces  dernières  années,  à  Caracas,  de  92  à  100  fr.  la 
(i  fanega  »  de  50  k.  12.  A  la  date  du  3  novembre,  les  prix  étaient  un  peu  bas, 
et  oscillaient  entre  80  et  82  francs. 

ÉTATS-UNIS 

Récolte  du  mais  en  1910. 

Le  rapport  du  département  fédéral  de  l'Agriculture  confirme  que  la 
récolte  du  maïs  a  été  en  1910  supérieure  à  toutes  les  précédentes,  soit 
1.099.871.022  hectolitres,  au  lieu  de  970.866.894  hectolitres  en  1909. 


'l'-\ï  COMMUNICATIONS    DIVERSES 


Récolte  du  coton  au  Texas 


M.  Milon  de  Peillon,  chargé  du  Vice-Consulat  de  Franco  à  Galveston,  fournil 

les  renseignements  suivants,  sur  la  récolte  du  coton,  au  Texas,  en  1910  : 

En  septembre  dernier,  la  situation  des  récoltes  se  trouvait  dans  une  situation 
13  °/0  moins  bonne  qu'en  août.  Par  contre,  elle  présentait  un  avantage  de 
10  °  o  sur  celle  de  Tannée  précédente.  D'après  les  indications  fournies,  il 
faudrait  s'attendre,  en  1910,  à  voir  le  Texas  produire  plus  de  coton  qu'il 
n'en  a  donné  depuis  1900.  Quant  aux  prix,  on  croit  qu'ils  dépasseront  la 
moyenne  obtenue  de  1900  à  1909. 

ABYSSINIÈ 

D'un  récent  rapport  de  M.  Naggiar,  Consul  de  France,  nous  extrayons  les 
renseignements  suivants  concernant  l'Abyssinie. 

Production  du  café. 

Ce  pays  a  produit,  en  1909,  2.458.666  kilos  de  café  Harrari  valant  2.572.994 
francs,  ce  cpii  indique  un  relèvement  des  cours. 

Quant  au  café  «  Abyssin  »,  par  opposition  à  celui  dit  <■  Harrari  »  qui  provient 
des  régions  du  sud-ouest  et  de  l'ouest  de  l'Abyssinie,  il  en  a  été  exporté,  la 
même  année,  un  poids  de  92. 245  kilos,  représentant  une  valeur  déclarée  de 
85.210  francs. 

Exportation  de   Sorgho. 

Cdte  céréale  constitue  la  base  de  la  nourriture  du  pays,  et  l'excédent  est 
exporté  à  la  Côte  française  des  Somalis,  en  Arabie  et  au  Somaliland. 

En  1907  il  en  est  sorti  de  l'empire  254.233  kilos  valant  36. 125  francs. 

En  1908  l'exportation  s'est  élevée  à  834.891  kilos  valant  98.425  francs. 

En  1909  les  quantités  exportées  ont  atteint  le  cliiffre  de  1.461.912  kilos, 
valant  172.697  francs. 

Exportations  de  caoutchouc. 

lin  1908  les  envois  n'ont  pas  dépassé  9.000  kilos  pour  une  valeur  de  52.000 
lianes. 

En  1909  les  exportations  se  sont  élevées  à  78.570  kilos  représentant  une 
valeur  déclarée  de  478.000  francs. 

Ce  caoutchouc  provient,  en  grande  partie,  des  régions  d'Addis-Abbeba 
d'où  partent  les  envois  «le  celle  matière  première  à  destination  du  Diré- 
Daoua. 


l.  Moniteur  officie]  du  Commerce.  Jeudi  29  septembre  1910. 


COMMUNICATIONS    DIVERSES  2-V> 

Production  de  llvoire. 

Le  commerce  de  l'ivoire  en  Ethiopie  est  en  progression  constante  ainsi  que 
le  montrent  les  chiffres  ci-après  : 

Kilos  Francs 

1900  25.000  750.575 

1907  49.751  1.400.610 

1908  59.012  1.595.960 

1909  88.571  2.319.100 

Le  commerce  de  l'ivoire,  en  Ahyssinie,  n'est  pas  libre;  il  constitue  un  privi- 
lège spécial  pour  l'empereur  et  pour  quelques  grands  chefs. 

C'est  le  marché  d'Anvers  qui  absorbe  presque  toute  la  production  d'ivoire 
d'origine  éthiopienne. 

Production  de  la  cire. 

Les  exportations  de  cette  matière  suivent  une  progression  constante  ainsi 
que  le  montrent  les  chiffres  ci-dessous  : 

1907 310.699  kilos  valant         756.000  francs 

1908....  366.723     —        9)7.000  — 
1909 439.573  1.089.810  — 

Cette  cire  vient  du  Choa  et  du  Kafa  ;  celle  provenant  de  cette  dernière  pro- 
vince est  la  plus  estimée. 

La  cire  subit  à  Addis-Abbaba,  avant  d'être  mise  en  vente,  une  première 
épuration  que  font  faire  les  courtiers. 

Les  fraudes  sont  nombreuses  et  se  font,  par  l'addition  à  la  cire,  de  matières 
telles  que  pierres,  sable,  sel,  crottin  et  graisse  d'hippopotame. 

EGYPTE 
Récolte  de  coton  en  1910  '. 

D'après  les  renseignements  fournis  par  M",  de  Reffye,  Consul  de  France  à 
Alexandrie,  il  résulte  que  la  récolte  de  coton  de  1910  est  estimée  devoir  être 
satisfaisante,  et  supérieure  à  celle  de  1909.  On  compte  en  effet  sur  un  minimum 
de  30  millions  de  kilogrammes. 

Etant  donnés  les  prix  pratiqués  actuellement  pour  le  coton,  une  bonne  récolte 
ne  peut  manquer  d'avoir  des  conséquences  économiques  heureuses  pour 
l'Egypte. 

1.  Moniteur  officiel  du  Commerce.  Jeudi  29  septembre  1910. 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


Dahomey. 

DÉCRET 
fixant  les  quantités  de  cacao  à  admettre  auv  conditions  du  décret 

du  11  août    1907 . 

Article  premier.  —  Est  fixée  à  10.000  kilos  la  quantité  de  cacao  en 
lèves  et  en  pellicules  originaires  du  Dahomey  qui  pourra  être  admise  en 
France  pendant  Tannée  1911  dans  les  conditions  prévues  par  le  décret  du 
17  août  1907. 

Art.  2.  —  Le  ministre  des  colonies  et  le  ministre  des  finances  sont, 
chacun  en  ce  qui  le  concerne,  chargés  de  l'exécution  du  présent  décret. 

Fait  à  Paris,  le  26  février  1911. 

A.  Fallières. 

Afrique  équatoriale. 

DÉCRET 

fixant  les  quantités  de  café  et  de  cacao  à  admettre  en  France1 

dans  les  conditions  du  décret  du  22  avril  1 899. 

Article  premier.  —  Sont  fixées  ainsi  qu'il  suit  les  quantités  de  café  et 
de  cacao  en  fèves  originaires  de  l'Afrique  équatoriale  française  (bassin 
conventionnel),  qui  pourront  être  admises  en  France  pendant  Tannée 
191 1  dans  les  conditions  prévues  par  le  décret  du  22  avril  1899. 

Café 50.000  kilos 

Cacao 25.000 

Art.   2.   —  Le   ministre  des  colonies  et   le   ministre   des   linances   sont 
chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution  du  présent  décret. 
Fait  ;'i  Paris,  le  7  février  1911 . 

A.  Fallières. 


NOMINATIONS    ET    MUTATIONS 


Afrique    occidentale   française. 

Par  décision  du  Gouverneur  général  : 

En  date  du  '.\  janvier  1011  : 

M.  Lecozannet  (Théophile),  directeur  de  Jardins  d'essais  de  2e  classe, 
retour  de  congé,  est  mis  à  la  disposition  du  Lieutenant-gouverneur  du 
I  >;ihomev. 


DOCUMENTS    OFFICIELS  2<i  I 


Côte  d'Ivoire. 


/';//•  arrêté  du  Minisire  de  V Agriculture  : 

M.  L.  Bervas,  sousrinspecteurcFiagriciiltiire,  a  été  nommé  chevalier  du 
Mérite  agricole. 


Haut-Sénégal  et  Niger. 

Par     décision     du     Gouverneur    : 

En  date  du  .">  décembre  1010  : 

M.  Houârd,  inspecteur  d'Agriculture  de  I"'  classe,  retour  de  Congé, 
esl  désigné  pour  remplir  les  fonctions  du  chef  de  service  de  l'Agriculture 
p.  /.,  en  remplacement  de  M.  le  vétérinaire  en  premier  Ghoteau,  chef  du 
service  Zootechnique. 

Madagascar. 

Par  décision  du  14  janvier  19  1  I  : 

Une  augmentation  de  solde  de  500  francs  a  été  accordée  à  M.  Martin, 
agent  principal  de  culture  de  2e  classe,  pour  compter  du  15  janvier  1911. 


Indo-Chine. 

Par  arrêté  du  Gouverneur  général  de  V Indo-Chine  : 

En  date  du  1  I  janvier  1011  : 

M.  Cartier  (Auguste-Adrien),  sous-inspecteur  de  2e  classe  des  Services 
agricoles  et  commerciaux,  en  service  en  Annam,  est  mis  à  la  disposition 
du  Résident  supérieur  au  Tonkin. 

M.  Vernet  Edmond-Victor),  sous-inspecteur  de  2e  classe  des  Services 
agricoles  et  commerciaux,  en  service  au  Tonkin,  est  mis  à  la  disposition 
du    Résident  supérieur  en  Annam. 

En  date  du  10  janvier  l'.HI    : 

Est  mis  à  la  disposition  du  Lieutenant-gouverneur  de  la  Cochinchine, 
M. .Râteau  (Gustave),  agent  de  culture  de  3e  classe  de  l'ancienne  direction 
de  l'Agriculture,  des  Eorèts  et  du  Commerce,  nouvellement  réintégré  et 
de  retour  dans  la  colonie. 


liul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.—  N°  96.  18 


STATISTIQUES    COMMERCIALES 

Exportations  agricoles  i'l  forestières  des  Colonies  françaises. 

MARTINIQUE 
Exportations  annuelles.  Année   lt>l(). 

\°  Sucre  d'usine.  39.951  525  kilos.  1909  :  37.976  686  kilos.  Différence  en 
plus  :  1  974.839  kilos. 

2°  Sucre  brut.  4.215  kilos.  1909  :  2.427  kilos.  Différence  en  plus  :  1.788 
kilos. 

3°  Mélasse.  —  18.970  kilos.  1909  :  481  kilos.  Différence  en  plus  :  18.489 
kilos. 

i ■■  Rhum  et  tafia.  -  15.121.717  litres.  1909  :  15.135.512  litres.  Différence 
en  moins  :  13 .  795  lii  res. 

;,■■  Café.  —13.687  kilos.  1909  :  6  968  kilos.  Différence  en  plus  :  6.719  kilos. 

6°  Cacao.  570.898  kilos.  1909  :  592.797  kilos.  Différence  en  moins  :  21.899 
kilos. 

7"  Casse.  —  74  003  kilos.  1909:43.547  kilos.  Différence  en  plus  :  30.456 
kilos. 

s"  Vanille.  1.161    kilos.    1909  :  2.086   kilos.    Différence  en    moins  :  925 

kilos. 

GABON 

/••■  semestre  1910. 

Dents  d'éléphants 5  420  kilos 

Bananes 1 .896 

Noix  palmistes 221 .  443 

Huile  de  palme 47.563 

Café  en  fèves 1  215 

Cacao  en  fèves   ....  52 . 845 

Copal 1.858 

Caoutchouc  brut 140.044 

Piassawa 13.711 

Mais  en  grains 1  025 

Fruits  et  graines  oléagineux.  15  761 

Bois  d'ébène 414  ion  nés 

d'acajou 1 .565 

d'okoumé 22 .  331 

Autres 1.213 

M(  »yi:\-C(  >\<;<> 

Ivoire 33.601   kilos 

Caoutchouc 289  057 

Huile  de  palme 9 .  403 

Copal 1.181 

OUBANGUI-CI1  VRI-TCH  \l> 

Ivoire 17  333  kilos 

Caoutchouc 289.529 


COURS    ET    MARCHES 

DES    PRODUITS   COLONIAUX 
CAOUTCHOUC 

LE  HAVRE.  I  3  mars  1911.  —  Communiqué  de  la  Maison  Vaquin  cl 
Schwehzek,  I,  rue  Jérôme-Bellarmato. 

La  hausse  signalée  dans  noire  dernier  communiqué  s'est  encore  accentuée 
depuis,  variant  entre  0  IV.  50  à  2  frs.  au  kilogr.  suivant  qualités,  seules  les  quali- 
tés Congo  et  Cevlan  sont  restées  inchangées  el  I  mi  cote  : 


Para 

Para  Sernamby 

Pérou  fin 17 

Pérou   Sernamby Il' 

caucho  .     12 


Francs 

18.50  à    18.80    |    Kotto 
8,50        II 
17.50        IN 

13.  50 

13.  50 


Manicoba 

s 

ll> 

Madagascar  : 

Tamatave  Pinky  I 

10 

12 

—         Pinky  II.  .  .. 

9 

lu 

Maiunga 

s 

1  1 

!» 

Faranfaugana 

75 

Mananzary. 

Barabanja 

Lombiro. 

7 

<l 

50 

Tuléar 

li 

S 

50 

Tonkin 

li 

50 

12 

50 

Congo  : 

1  i 

25 

Francs 

i  i        à  l  i .  2:. 

II.  C.  Batouri 10.20       I"    iâ 

Ekela  Kaclei  Sangha 14.50       15.25 

(  " i n i u c •  rouge  lavé 6.10        »i.:iii 

Bangui 13.10       13.-10 

Koulon-Niari s.  In         8.25 

Manibéri 

N'Djolé 

Mexique  feuilles  scrappy     tl.âl 

slaps i) 

Savanilla  : 

San  Salvador H> 

(  larl  tiagène 8 

Ceylan  : 

Biscuits,  crêpes,  etc.  . 
— -     extra.. 

Scraps ) 

Balata  Venezuela   blocs..       7  7..")0 

Balata  feuilles..       8  8.50 


ii.5ii         ii.7ô 
5.90         6.10 


8.50 


12.50 

II 


20.50        22.50 


Le  toul   au  kilo,   magasin  Havre. 


BORDEAUX,    28    février    1911.  Communiqué  de   MM.    I).    Dukkau    et 

I  !" ,  10,  rue  de  I  lursôl. 

L'activité  signalée  sur  la  lin  <lu  mois  dernier  u'a  fait  que  s'accenluer  de  plus 
en  plus  pendant  tout  février  écoulé. 

I)  importantes  transactions  ont  eu  lieu  à  des  prix  en  hausse. 

Cependant,  la  demande  a  brusquement  cessé  sur  les  derniers  jours,  el  il  esl 
à  craindre  une  légère  baisse  sur  les  cours  actuels. 


264 


COURS    ET    MARCHES 


Le  Para,  qui  était  ;'i  fcs  16.50  le  kilogr.  env.   au  début,  esl   monté  jusqu  aux 
environs  de  fcs  19.50  le  k". 

Les  ventes  cl n  mois  s'élèvenl  à  env.  21b  tonnes. 
Nous  cotons  : 


Conakry  Niggers I 

Rio  Nunez 1 

Soudan  Niggers  Rouges.  I 

Soudan  Niggers  Blancs..  I 

Soudan  Manoli 1 

Lahou  Niggers l 

Lahou  Petits  Cakes.  ...  1 


Fi 

ancs 

;'i  1  i 

25 

i .  50 

1  i 

75 

3 .  25 

13 

50 

1  .75 

12 

25 

1.50 

15 

1  .25 

11 

50 

0.25 

10. 

50 

Francs 

I. aluni  Cakes  Moyens. .. .  9.75  à   L0.25 

Gambie  A 9.25  9.50 

Bassam  Niggers 9.50 

l\ hit  Coats  Niggers 12 

Nouvelle-Calédonie 12 

Bassani    Lumps 6. 75 


lu 
12.50 

2.2.") 


ANVERS.  *  mars  1911.   —    Communiqué    de   la    Société  coloniale     Anver- 
soise,  9,  rue  Rubens. 

Le  marché  de  caoutchouc  pendant  le  couranl  du  mois  de  Février  a  été   plus 
favorable  avec  'les  pris  en    hausse"  el  un   bon   couranl    d'affaires.  Dans   celte 
situation  notre  vente  du  22  Février  dernier,  s'est  faite  avec  bonne  demande  el 
les    prix    ressortent    en    hausse   moyenne  de    Frs  2    pour  les  espèces  cohgo 
laise  el  de  Frs   i..'|S  pour  les  caoutchoucs  de  plantation. 

Nous  colons  ii  lin  Février  pour  qualité  courante  à  lionne. 


Francs 


Francs 


Kasaï    rouge  I 1  i         à   14.25 

Kasaï    rouge    genre    Lo- 

anda  1 1  noisette     I  I  .75  12 

Kasaï  noir  1 1  i  l-i.25 

Lopori,  Yengu.  Ikelemba, 

Lulonga,etç i  i  14.25 

Lopori  Maringa 9  9.5o 

I  laul     <  '.<  mg<  i     ordinaire  . 

Sankuru,  Lomani 13.75  I  i 


Aruwimi 

Uélé 

Straits  Crêpes  I 

i  ruayule 

Manicoba  


Mongola  lanières. 
Wamba  roiiee  I . . 


13. 

75  • 

i  ; 

13 

75 

i  ; 

18 

-- 

ls 

s.. 

6 

lo 

li 

75 

s 

'.1 

50 

13 

75 

i  ; 

lu 

..n 

10 

T.i 

Stock    lin   janvier    1910 

Arrivages  en   février 

Veilles  en    le\  lier 

Stock    lin    I  (  ■  \  lier 

Ar.  ivages  depuis  le  I  '  janvier . 
Ventes  depuis  le  I  '  '  janvier.  .  . 


645 
236 
342 
539 

786 

s:;:, 


tonne-. 


COURS    Kl     MAKCHES 


2015 


COTONS 


D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  cl   commercial  du  Journal  Officiel. 


LE   HAVRE,    In    mars    1911.      -  Cote  officielle, 
aaive   en  balles,  les  50  kilos  . 


Louisiane    1res    ordi- 


Mars.. 
Avril. 
Mai  . 
Juin..  . 
Juillet 

A. Mil    . 


Francs 
92.75 
92 

01  .87 
!>1  .37 
90.87 
90.  12 


Septembre 
Octobre  .  . 
Novembre 
Décembre 
Janvier..  .  . 
Février. . . 


Tendance  calme.   Ventes.  2.450  balles. 


Francs 
87.50 
83.75 
81  .87 
8 1 .  25 
80.62 
80.37 


LIVERPOOL.  18  niais  1911.  —  Ventes  en  disponible  :  9.000;  Amérique 
calme;  cotes  Amérique  el  Brésil  en  hausse  de  I  100;  Indes  calmes  el  inchan- 
gées; importations. 6. 200;  futurs  ouverts  en  baisse  de  I  à  '2    100. 


CAFES 

D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  el  commercial  du  Journal  Officiel. 

LE    HAVRE     II    mars    1911.  Santos  good    average,    les  50   kilos,   en 

entrepôl   : 


Mars-Aï  ml 66 

Septembre 65.50 

<  Ictobre 65 .25 

Novembre 65 


Décembn 


Janvier . 
Février. 


<;',  .35 
64  .50 
6  ! .  50 


Tendance  soutenue.     Ventes.  36.000. 


ANVERS.  H  mars  1911.  —Clôture.  -  Mars.  69  lis.:  avril,  69  1rs.:  mai, 
69  l'i's.  :  juin,  69  frs.  :  juillet,  69  frs.  :  août,  ti9  1rs.  :  septembre,  69  1rs.  :  octobre 
69  frs.;  novembre,  69  frs.  Tendance  soutenue. 

HAMEOURG,  Il  mars  1911.  -  Cafés  2  heures  .  Mars,  68  IV.  VZ;  mai, 
<>7  IV.  19;  juillet,  66  fr.  2'.\  ;  septembre,  65  fr.  ;  décembre,  63  fr.  ii.  Tendance 
soutenue. 


â66 


COUKS    ET    M  iltCHES 


CACAO 


LE  HAVRE.  28  février  1914. 


An  droil  de  104  francs. 


Guayaquil  Ai 
Bi 

M 
l'ara 

■riba 
tchala  . 

Fr, 
7<i 
71 
72 

lis 

mes 

à  si 
7."» 
75 
72 

<  larupano  . . . . 

7(1 

<  Colombie, . . . 
Ceylaii,  Java. 

lllll 
72.50 

1  lu 
85 

l'i'iniilad 

7  1    50 

75 

i  îrenadc  .... 

67 

73 

50 


Vv, 


Suinte  -  Lucie,     Domi- 
nique, Saint- Vincent  65      à       72 

Jamaïque 60  67 

Surinam iiii  69 

Bahia  fermenté iiii  72 

San  T home <>i>  i>s 

Côte  'Il  >r 60  66 

Samana ii-i  65 

Sanchez  Puerto  Plata  .  .  '>l  *  *  «  » 

Haïl  i 5i  67 


Au  droil  <le  -i2  francs. 


francs 

longo  français 90  à  î'i 

Martinique 89  90.50 

Guadeloupe 91  93 


Madagascar,     Réunion . 
'  lonn  ires 


Franc; 


'.Ml  à    Mil) 


MATIERES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE,    mars    1911.  Mercuriale     spéciale     de    «l'Agriculture 

pratique  'l<'s  Pays  chauds  »,  par  MM.  Rocca,  Tassv  et  de  Roux. 

Coprah.  fondance  faillie.  Nous  cotons  nominalement    en   disponible  les 

100  kilos  c.  a.  !..  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Francs 

1  <■  vlan  sundried 5  i 

Singapore 51 

Macassar 5  l 

Manille 50 

Zanzibar .>  i 

Mozambique "il.  50 


Ja\  a  sundrictl .  .  .  . 

Saigon 

<  lotonou 

Pacifique  S; a. . 

(  >céanie  franca ise 


Francs 
52 

50 

..I 
:>i  .50 

5  I  .  50 


Huile  de  palme  Lagos,  80  f  rs  ;  Bonny-Benuin,  ','  frs  :  qualités  secon- 
daires, 7-'!  1rs  les  loi)  kilos,  conditions  <le  Marseille,  fûts  perdus,  prix 
I  lour  chargemenl    en  lier. 


i  ir. ii  m--  de  palmiste  Guinée 

—  Mi  iVI  r.i    I  !.is>ia  . 


16  I  r .    .ai   (Icliv  rc 
Manquant 


COURS    ET    MARCHÉS  2l'»7 

Graines  oléagineuses.  — Situation  ferme;  nous  cotons  nominalement: 

Francs 

Sésame  Bombay  blanc  grosse  graine , il 

—  —  petite      —       10 

—  Jaffa 19 

—  bigarré  Bombay.  Grosses  graines.  50°/°  de  blanc.  :>(> 
Graines  lin  Bombay  brune  grosse  graine 18.50 

Colza  Cawnpore.  <  '■:  osse  graine 27  .50 

—  Pavol    Bombay il  .50 

—  Ricin  Coromandel 20 

Arachides  décortiquées  Mozambique 

—  Coromandel '■'•<  i 

Autres  matières.  —  Cotations  et  renseignements  sur  demande. 


TEXTILES 

LE  HAVRE.    Il    mais    l'.MI.    —     Communiqué  de    la    Maison    Vaquin    el 
Schweitzer. 

Manille.  —  Fair  current  :  tii  IV.  75  à  i-7  IV.  25.   —  Sunerior  Seconds:  16  IV.  à 
i-t'i  IV.  50.  —  Cood  brown  :  i-5  IV.  25  à   'tCt  l'r. 

Sisal.  —    Mexique  :   11  IV.  50  à    il»   IV.  —   Afrique  :   58  IV.   à  l>2  IV.    —    Indes 
anglaises  :  30  fr.  à  44  fr.  75.  —  Java  :  53  IV.  à  62  IV. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  17  IV.  25.  --  Mankon  :  f2  IV.  50  à  i'!  IV. 

Aloès.  —  Maurice  :   55  fr.  à  72  IV.  —  Réunion  :  56  à  72  IV.  Indes  :  30  à 

38  IV.  —  Manille  :  35  IV.  à  41  IV. 

Piassava.  -  -  Para  :  130  à   150  IV.      -  Afrique  :  Cap  Palmas  :  51  à   55  IV.  — 
Sinoë  :  52  à  53  IV.  ;  Grand  Bassam  :  50  à  54  IV.  ;  Monrovia  :  50  fr.  à  52  fr. 

China  Grass.     -  Courant  :  72  fr.  à  77  fr.     -  Extra  :  89  IV.  50  à  I  I  i  IV.  50. 

Kapok.  —  Java  :  150  à  105  IV.  —  Indes  :  115  à  120  IV. 
Le  loutaux  100  kilos,  Havre. 

GOMME     COPALE 

ANVERS,    mais    l'.MI.  Communiqué    de    la    Société     Coloniale     An- 

versoise.) 

Marché  sans  changement  avec  bonne  demande. 

Notre  vente  s'esl  faite  à  des  prix  inchangés  et  nous  rotons  pour  marchandises 
courante  à  bonne. 

(  lomme  assez  claire  opaque 140  à   175 

non  triée,  de  qualité  courante 110        135 

hiée,  blanche  de  belle  qualité 320       350 

claire,  transparente 230       260 

assez  claire I  :',.",        |05 

Stock,  environ    135  tonnes. 


268 


COURS   1:1    marches 


LE     HAVRE.      Il     mars     191 
Schw  cil/ci'. 

i  romme  copale  A  frique 

Madagascar . 


Communiqué    <lc     MM.     Vaqu.ii 


."xi      à   lut»  francs  i 

ion      à   100      —       * 


les  lin»  ks 


POIVRE 


les  50  kgr.  en  entrepôl 


L£  ifi<lV.R£;.   Il   mars    l'.MI   : 
Saïgon.  (  lours  du  jour  : 


Mais 
Avril 
Mai.. 
Juin  . 
Juillet 


Francs 
76  Aoùl 


Francs 

7s 


76  Septembre 78.50 

76  (  octobre 78.50 

77  Novembre ... 79 

77.50    |    Décembre 79.50 

Tendance  calme. 


IVOIRE 


ANVERS,  8  mars   l'.MI 
soise.    Marché  inchangé. 


Communiqué  de  la    Société   coloniale   Amer 


BOIS 


LE     HAVRE.    M     mars  l'.HI. 
Schweitzer. 

Francs 

Acajou  Haïti 6  à   16 

—  Mexique 18  10 

—  Cuba lo  10 

—  Gabon li  22 

—  <  Ikoiimc s  la 


(  Communiqué     de     MM.     \  aquin     e 


Ébène-<  rabon , 

—  Madagascar 

—  Mozambique 

le  (nul  au\  ion  kilos,  Ila\  r< 


1'  l'anc- 
15     a     30 

là         30 

S  I  3 


MAOON,  PBOTA1     lliiaiKS.    IMPRIMRURS 


V Editeur-Gérant  :  A.  Challamee.. 


ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  eng-ag-és. 

La   consommation   énorme  de  ces  engrais  est   la  meilleure  preuve  de   leur  efficacité. 

En  1909.  elle  a  été  de  plus  de 

TROIS    MILLIONS    TROIS   CENT   MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE      DE      POTASSE 

et    le    CHLORURE     DE      POTASSIUM 

Brochures  et  renseignements  envoyés  gratuitement  sur  demande. 

BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s'adresser 
au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikulturabteilung,  Dessauerstrasse  28-29,  Berlin  S.  W.  11 

ou   au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  et  d'information  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in-41 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


MAISON  FONDEE  EN  i735 


VILM0RIN-ANDTI1EUX  4  C 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


IE 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN -ANDRIEUX  &  Cie,  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  sou  importante  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  façon 
toute  particulière  de  l'importation  et  de  la  vulgarisation  des  graines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chauds. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  question. 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Prix  à  L'Exposition  Universelle  de  igoo,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  Exposition  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
delà  dernière  Exposition  Coloniale  de  Marseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  une  longue  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  .1  plus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  qui  lui  sont  adressées. 

Graines  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés,  Jute,  Fourcroya 
gii;antea,  etc. 

Plantes  économiques.  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix),  Caféiers  (espèces  diverses},  Coca,  Kola, 
Tabacs  divers,  Thé  d'Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Castilloa  elastica,  Euphorbia  Intisy,  Ficus  divers,  Hevea  brasiliensis, 
Landolphia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,  Willughbeia  edulis,  etc. 

Plantes  à  épices.  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  Giroflier,  .Muscadier,  l'oivrier, 
Vanilles  du  Mexique  et  de  Bourbon  (boutures),  etc. 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc  ,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'outre-mer  sur 
l'avantage  qu'ils  trouveront  à  employer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Wardj  pour  l'expédition  des  jeunes 
plants  ou  des  graines  en  stratification. 

GRAINES    AGRICOLES    ET    INDUSTRIELLES 

Graines  d'Arbres  et  d'Arbustes  pour  pays  tempérés  et  tropicaux. 

Assortiments  de  Graines  potagères,  Fleurs,  etc.,  appropriés  aux  différents  climats. 

CATALOGUE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRANCO  SUR  DEMANDF 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


lie  Ann,ée  Avril   1911  N»  97 

MINISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 

DU 

JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
an  Directeur  du  Jardin  Colonial,  Ministère  des  Colonies 


PARIS 

Augustin    GHALLAMEL,     Editeur 

Rue  Jacob,    17 
Librairie   Maritime   et  Coloniale 


Les  abonnements  partent  du  iPr  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous   pavs  de  l'Union  postale).  — 20  lï. 


La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partielles  sont  autorisées  à  condition  de  mentionner  la    source 


V 

s 

s 

\ 

s   I- 

s 

\ 

s 

\ 

\ 

* 

\ 
\ 
\ 

s 
\ 
\ 
s 
\ 
s 
s 
s 

N 

\ 
\ 
\ 

\ 
s 

\ 
s 
\ 
\ 

s 

V 

\ 
\ 
\ 
s 
\ 
s 
s 
\ 
s 
\ 
\ 
\ 

s 

s 
s 
s 
s 
\ 
\ 
\ 

N 
\ 

\ 
S 

s 
\ 
\ 
s 
s 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 

s 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 

^ 

\ 

\ 

\ 

\ 

\ 

s    . 

\ 

\ 

s 

N 
N 
S 
\ 
S 

* 

N 

^ 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 
\ 
S 
\ 
\ 
S 

s 

N 

s 
\ 
\ 
s 
\ 
\ 
s 


xp»"  Univ11»  Anvers  1 8!M 

2    MÉDAILLES     D'OB 
I    MÉD.    D'ARGENT 


SOCIÉTÉ     ANONYME 

DES 


Ex)i°"   Univ"<   Liège    1 905  ^ 

DIPLOMES    D'HONNEUR 


Engrais  Concentrés 

à    ENGIS    (Belgique) 

Engrais  complets 

pour  Cultures 

tropicales 


PRODUITS 


Caoutchouc,  Canne  à  sucre,  ^ 
Cacao,  Tabac,  Colon,  Ba-\ 
nanc,  Hiz,  Café,  Thé,  Mais,  ^ 
Vanille,  Indigo,  Ananas,  \ 
Oranqers,  Citronniers,  Pal-  \ 
m i ers,  etc. 


Tabac. 


Superphosphate  concentré  ou  double 

43/5o  °/0  d'acide  phosphorique  soluble. 

Phosphate    de    potasse.    38   n/0   d'acide 

phosphorique,  26  "/,,  de  potasse. 

Phosphate  d'ammoniaque.  43  %  d'acide 

phosphorique,  G  °/0  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  20/21.  Nitrate  de  soude,  i5/i6. 

Nitrate  de  potasse.  /,/<  "/,,  de  potasse,  i3  %  d'azote. 

Sulfate  de  potasse,  96.  —  Chlorure  de  potasse,  95  %• 


Canne  à  sucre. 


'////S// 


\ 
\ 
S 
\ 
\ 
\ 
N 


L'AGRICULTURE    PRATIQUE 

DES    PAYS   CHAUDS 


BULLETIN    MENSUEL   DU   JARDIN    COLONIAL 

ET    DES     JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES     FRANÇAISES 
lie  année  Avril    1911  N"  97 

SOMMAIRE 


Pages 

Un  Riz  à  Rhizomes  du  Sénégal,  par  A.  Berteau 265 

Plantes  médicinales  de  la   Guinée  française,   par  H.  Pobéguin, 

Administrateur  en  chef  des  Colonies 279 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  {suite) 296 

Notes  agricoles  sur  les  îles  Hawaï 3og 

Etude    économique   sur   la    région    du   Mono   (Dahomey),    par 

M.  Yves  Henry,  Directeur  d'Agriculture  en  A.  0.  F 3 1 5 

Le    Tabac   et   les   cigares    de    la    Havane,    par    M.    Paul    Serre, 

Correspondant  de  la  Société  Nationale  d'Agriculture  (suite)     323 


NOTES 


Remarques  fondamentales  sur  la  classification  des  sideroxylées, 

par  M.  Dubard 333 

Culture  et  industrie  du  citron  à  la  Martinique,  par  E.  Reboul, 

Ingénieur  d'Agriculture  Coloniale 337 


COMMUNICATIONS    DIVERSES 


Voyage  d'études  de  M.  R.  Thillard.  —  Renseignements  agricoles  sur 

Java 34o 


DOCUMENTS    OFFICIELS 


Guinée  Française 344  |  Indo-Chine 344 

Madagascar 345 


"■&' 


Statistiques  Commerciales.  —  Exportations  agricoles  et  forestières 

des  colonies  françaises 346 

Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  coton,  café, 
cacao,  matières  grasses,  textiles,  gommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 347 


Bibliographie v    et 


vm 


MINISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin   Colonia? 

Nogent-si'r-  Marne 


AVIS 


Les  Laboratoires  de  recherches  du  Jardin  Colonial  se  chargent 
gratuitement  de  toutes  déterminations  des  matières  premières 
intéressant  la  production  des  Colonies  françaises  : 

Etude  des  matières  premières. 

Détermination  de  leur  origine,  de  leur  valeur  commerciale,  de 
leurs  applications. 

Le  Jardin  Colonial  analyse  les  terres  des  Colonies  et  les 
engrais  qui  peuvent  y  être  employés. 


TARIF  DES  ANALYSES  PAYANTES  : 


Analyse   chimique  complète   (cailloux,       \ 
sable,  argile,  calcaire,  débris  organiques 

et   humus) 25  fr. 

•   Engrais     chimique     par     élément     do-       j 
se 5  fr .       \ 


Analyse  chimique  complètefazote, acide 
phosphorique,  chaux,  magnésie,  po- 
tasse)   25  fr. 


Protection  contre  la  Chaleur  Solaire 

SUR  TOUTES   TOITURES   EN   VERRE,    ZINC,    ARDOISE.   TOLE  ONDULEE,   ETC.,    ETC. 


par  T 


Application    rapide 

A     L'EXTÉRIEUR 

Lumière  tamisée 

sans  obscurité 


Breveté 
SG.D.G. 


Enlèvement    facile 

SANS     ABIMER 


verre 


ni     mastic 


ENDUIT     LIQUIDE     ÉCONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  je  suis  heureux  de  vous  informer  que  l'essai  <lc  votre  produit 
l'ASOL,  que  j'ai  appliqué  cet  été  sur  une  de  mes  serres  ii  orchidées,  a  pleinement  réussi-,  je  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  serre  froide,  à  OdontOglOSSUm.  .l'ai  obtenu  une  température  beaucoup  plus  basse,  tout  cet  été,  et 
]e  n'ai  pas  baisse  une  seule  fois  nies  stores  «  claies  »  :  malgré  les  forts  coups  de  soleil  j'ai  donc  obtenu  de 
la  fraîcheur,  sans  pour  ainsi  dire  perdre  le  jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  à  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Dkbkauchamcs,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil. 


ADOPTÉ  PAR   LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER.   MINISTÈRES,  GRANDES  USINES 
Nombreuses   attestations  et  références   importantes.  —   Circulaire   et   Prix-courant  sur  demande. 


M.  DET0URBE,  rJiïht,  7,  rue  St-Séverin?  Paris  (5e) 

Deux  Grands  Prix  :  Milan   1906.  —  Saragosse  l:io8. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury  :  Exposition  franco-britannique,  Londres]  1908. 


11e  Année  Avril   1911  N°  97 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


SUR  UN    RIZ   A    RHIZOMES  DU    SÉNÉGAL 


Co n s îdéra  lions  botaniqu es . 

Vers  la  fin  de  l'année  1909,  M.  P.  Ammann,  chef  de  la  Mission 
des  recherches  industrielles  en  Afrique  Occidentale  française,  nous 
a  communiqué,  pour  les  étudier,  des  portions  de  rhizomes,  des 
racines  et  des  fruits  d'un  riz  provenant  de  la  région  de  Richard- 
Toll,  au  Sénégal. 

Nous  avons  essayé  de  multiplier  ce  riz.  Pour  cela  nous  en  avons 
fait  planter  des  tiges,  et  des  portions  de  rhizomes.  Soit  que  les 
conditions  dans  lesquelles  furent  placées  les  plantes  n'aient  pas  été 
favorables,  soit  plutôt  que  les  fragments  mis  en  terre  fussent  trop 
desséchés  à  ce  moment,  il  n'y  eut  pas  reprise  de  végétation. 

Quelques  graines  furent  alors  semées  ;  elles  ont  été  le  point  de 
départ  des  deux  pieds-mères  que  nous  possédons  actuellement 
dans  les  serres  du  Jardin  Colonial,  et  sur  lesquels  nous  avons  fait 
une  partie  de  nos  observations. 

Ces  plantes  nous  permettent,  dès  maintenant,  de  fournir  sur 
leurs  caractères,  les  renseignements  suivants  : 

Rhizomes.  -  Le  riz  dont  il  s'agit,  présente  un  mode  de  propa- 
gation qui  semble  nouveau  pour  le  genre;  il  développe  en  effet 
des  rhizomes,  ce  qui  ne  semble  pas  avoir  été  signalé  jusqu'à  pré- 
sent dans  les  descriptions  spécifiques. 

Ce  caractère  a  peut-être  été  aperçu,  mais  on  ne  paraît  pas  y 
avoir  attaché  assez  d'importance  pour  le  signaler  explicitement. 
C'est  ainsi  que  dans  l'Index  Kewensis  nous  trouvons  : 

1°  Oryza  sativa.  L  =  Oryza  perennis.  Moench,  Meth.  plant. 
Hort.  Bot.  et  Agri.  Marburg.,  1794,  p.  197. 

Le  caractère  quia  frappé  l'auteur,  c'est  évidemment  la  pérennité, 
mais  dans  sa  description,  il  ne  parle  que  de  la  fleur  et  ne  dit  rien 
sur  les  caractères  des  parties  souterraines. 

Bui.  du  Jardin  colonial.   1911.  I.  —  N°  97.  19 


266 


ÉTUDES    ET    MEMOIRES 


2"  Oryza  sativa.  L  =z  O.  repens.  Steudel  Synopsis  plantariyn 
graminearum.  Stuttgard,  1855,  p.   3. 

L'auteur  de  cette  espèce  n'est  pas  plus  explicite.  Cette  forme 
rampante  n'est-elle  pas  due  à  la  présence  de  rhizomes? 


Cliché  A.  Berteau 
Figuré  I . 

Aspecl  des  rhizomes  sur  des  plantes  sèches  rapportées  <lu  Sénégal. 


Dans  1  herbier  du  Muséum.  <|ue  nous  avons  pu  consulter  facile- 
ment, grâce  à  l'obligeance  de  M.  le  Professeur  II.  Lecomte,  nous 
n'avons  trouvé  aucun  échantillon  portant  des  rhizomes  comme  le 
riz  de  Richard-Toll . 

dépendant  certains   documents    rapportés  d'Afrique  Occidentale 


RIZ    A    RHIZOMES    DU    SÉNÉGAL  2li7 

par  M.  Yuillet.  Directeur  de  l'Agriculture  de  la  colonie  du  Haut- 
Sénégal-Niger,  présentent  des  caractères  assez  semblables  à  la 
forme  que  nous  étudions,  surtout  en  ce  qui  concerne  les  ligules  et 
l'apiculum  de  la  glumelle  postérieure;  mais  ils  ne  portent  aucun 
rhizome. 

La  même  remarque  peut  être  faite  au  sujet  d'un  riz  rapporté  par 
M.  Luc,  Inspecteur  de  l'Agriculture  au  Congo  français. 

Ce  dernier  riz,  représenté  dans  l'herbier  du  Jardin  colonial,  a  été 
rencontré  sur  le  Modingué,  affluent  de  la  Lobaye.  Il  présente  très 
nettement  des  caractères  semblables  à  ceux  du  riz  à  rhizomes  du 
Sénégal,  mais  ne  possède,  sur  les  échantillons  recueillis,  aucune 
tige  rhizomateuse  '. 

Végétation  des  rhizomes.  Les  rhizomes  du  riz  de  Richard  Toll 
sont  de  nature  svmpodique  (fig.  II);  les  pousses  aériennes  résultent 
le  plus  souvent  du  redressement  du  bourgeon  terminal,  quoique 
certains  rameaux  latéraux  puissent  évoluer;  nous  n'en  connaissons 
pas  la  durée  de  végétation,  car  à  l'heure  actuelle  les  exemplaires 
cultivés  sont  encore  trop  jeunes. 

Ces  rhizomes  portent  des  écailles,  munies  de  bourgeons  axillaires 
presque  toujours  bien  développés.  Leur  qualité  de  tiges  souterraines 
ne  peut  donc  être  mise  en  doute;  elles  cheminent  en  terre  à  une 
pr< «fondeur  d'au  moins  cinq  centimètres,  et  ne  paraissent  pas,  à  notre 
avis,  mériter  le  qualificatif  de  «  stolons  ». 

(  lertains  faits  mettent  en  évidence  la  vitalité  de  ces  rhizomes  ; 

Des  fragments  de  rhizomes,  ainsi  que  des  touffes  non  rhizoma- 
teuses,  apportés  du  Sénégal  vers  le  milieu  d'août  l'.HO.  furent  mis 
en  végétation  aussitôt  leur  arrivée  au  Jardin  colonial.  Les  pre- 
miers ont  donné  de  nouvelles  repousses,  qui  mesurent  actuellement 
Tll  centimètres  de  hauteur. 

Les  souches  non  rhizomateuses  ont  repris,  et  nous  avons  pu 
constater,  en  dépotant  les  plantes,  qu'un  certain  nombre  de  bour- 
geons axillaires  des  rhizomes  s'étaient  développés  donnant  les 
pousses  qui  existent  aujourd'hui. 

La  vitalité  très  marquée  des  rhizomes  est  en  relation  avec  l'abon- 
dance de  matières  de  réserves  amylacées  qu'ils  contiennent. 

I.  Celle  étude  était  déjà  sutis  presse,  lorsque   nous  avons  appris   par  M.  Cadudal, 

Sous-inspecteur  de  l'agriculture  au  Dal ey,  la  présence   d'un  ii/  a  rhizomes,  au 

village  <le  Muepa.  prés  Savalou. 


208 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


La  présence  de  rhizomes,  sur  notre  riz.  semble  bien  indiquer 
qu'on  pourrait  en  constituer  des  cultures  permanentes,  comme  la 
proposé  M:  P.  Ammann  '. 

Nous  avons   ouï  dire,  en  effet,  par  un  témoin  oculaire,  que  dans 


Cliché  A.  Berteau. 
î 


I  2  3 

Figure  II. 
Remarquer  l'évolution  des  jeunes  rhizomes,  pour  les  n"s  3  et    i 


la  région  de  Hichard-Toll,  les  indigènes,  à  la  montée  des  eaux, 
apportent  à  proximité  de  celles-ci,  des  mottes  contenant  des  racines 
de  riz  pour  permettre  à  la  plante  de  profiter  des  crues. 


TIGE    ET    SOUCHE 


Souche  vivace   ne   semblant  pas  très  cespiteuse  du  fait  de  l'exis- 
tence des  rhizomes.  Tiges   simples  dressées,  glabres. 


1.  M.  P.  Ammann.  Sur  l'existence  d'un  riz  vivace  au  Sénégal.  Communication  à 
l'Académie  des  Sciences,  27  décembre  1910. 

M.  1».  Ammann.  Sur  l'existence  d'un  riz  vivace  au  Sénégal.  L'agriculture  pratique 
des  /<•"/*  chauds.  N°  95,  p.  89. 

M.  P.  Ammann.  Sur  l'existence  «l'un  riz  vivace  au  Sénégal.  Journal  d'Agriculture 
Pratique,  26  jani  ter  191 1.  p.  107. 


K1Z    A    RHIZOMES    DE    SENEGAL 


269 


Chaumes  creux  a  nœuds  assez  saillants  et  pleins,  rougeâtres  à 
l'intérieur;  bourgeons  axillaires  à  extrémité  rougeàtre  ;  nœuds  infé- 
rieurs portant  des  racines  adventives. 

La  présence  de  ces  racines  adventives  semblait  évidemment 
indiquer  une  multiplication  facile  par  marcottage  ou  bouturage  ; 
nos  prévisions  se  continuèrent  dans  le  courant  de  l'année  1910. 
par  les   essais  effectués  au  Jardin  colonial. 

Feuilles. 

Feuilles  linéaires,  ensiformes,  à  nervation  rectinerve,  longuement 
engainantes,  peu  scabres,  sauf  sur  les  bords. 

Feuilles  de  la  base  des  tiges  :  longueur  moyenne  0  m.  49.  Feuilles 
de  la  partie  supérieure,  longueur  moyenne  0  m.  65.  largeur  moyenne 
des  feuilles  0  m.  1  i. 

Ligule. 

Lamelleuse,  papyracée  presque  toujours  divisée  en  deux  parties, 
très  souvent  inégales  (fig.  III). 


Figure  III. 


Ligule  et  ses  variations. 


Sachant  combien  chez  les  Graminées  cette  partie  de  la  plante 
est  sujette  a  variations,  nous  donnons  ci -après  des  mesures 
effectuées  sur  les  feuilles  des  diverses  sortes  de  tiges,  tiges  issues 


270 


ETUDES    ET    MÉMOIRES 


directement    de  semis,  rhizomes    nés  de   ces   mêmes    semis,    tiges 
bouturées,  ou  rejets  de   rhizomes  expédiés  en  mottes  du    Sénégal. 

Déchirures  de  la  ligule.  La  ligule  possède  latéralement  deux 
petits  lobes  aplatis,  verdàtres,  embrassant  la  gaine  foliaire,  résultant 
de  déchirures  de  la  ligule  (voir  figure  3  les  deux  dessins  de  gauche). 

Ces  déchirures  se  produisent  de  très  bonne  heure,  et  portent 
d'assez  longs  poils  sur  leur  bord  externe;  ces  lobes  tombent  du 
reste  assez  facilement. 

Les  lobes  de  déchirure  manquent  quelquefois;  dans  ce  cas,  leur 
insertion  est  représentée  par  un  léger  bourrelet,  assez  allongé. 

Variations  de  la  ligule  et  de  ses  lobes  '. 
Plante  issue  de  semis  (Mensurations  sur  tige  de  la  touffe  initiale  . 


Longueur  des  ligules 

Longueur   des    lobes 

de  déchirure 


22 

18 

24 

21 

ls 

9 

12 

17  « 

11  i 

6 

" 

7 

10 

4 

3,  5 

7 

I 

> 

11 


9,  5 


O  2 


Plante  de  la  même  potée  (Rhizomes  de  la  plante  précédente) 


Longueur  des  ligules 

Longueur    îles    lobes 

de  déchirure 


20 


12 


10 


10 


3,5 


12 


10 


10 

I 


Pied  provenant  de  bouture 


Longueur  des  ligules 

Longueur   des   lobes 

de  déchirure- 


8 

12 

14 

17 

17 

13 

12 

i 

fc,S 

i."> 

.. 

>> 

6 

.i 

» 

m 

» 

"  i 

Plants  expédiés  en  mottes  du  Sénégal  et  mis  en  végétation 
au  Jardin  Colonial.  Jeunes  pousses. 


Longueur  des  ligules 

Longueur   des    lobes 

de  déchirure 


s 

12 

17 

12 

'    .  •> 

s 

14 

16 

11 

10 

/ 

s 

s 

10 

*  * 

3,5 

s 

11,5 

8,5 

m 

3,5 

1,5 

1.  De  gauche  à  droite,  feuilles  successives  de  la  base  au  sommet  de  la  pousse    h-^ 
chiffres  représentent  des  millimètres  . 

2.  Les  chiffres  réunis  par  une  accolade  représentent  les  longueurs  des  divisions  de 
la  ligule;  ces  divisions  possèdent  des  lobes  de  déchirure  d'égale  Longueur. 

Les  dimensions  des  lobes  manquants  sont  remplacées  par  des  guillemets. 


RIZ    A    RHIZOMES    DU    SENEGAL 


271 


Ce  que  Ton  doit  retenir  de  tout  ce  qui  précède,  c'est  la  longueur 
assez  considérable  des  ligules. 

La  dimension  n'en  est  pas  constante;  elle  oscille  autour  de  10  et 
17  millimètres,  indiquant  en  cela  un  assez  remarquable  développe- 
ment,  qui    tranche   nettement,  sur  les  courtes  ligules  de    certains 

riz. 

Les  longueurs  peuvent  être  doubles,  si  l'on  s'adresse  aux  extrêmes  ; 
■d'autre  part,  la  diminution  ne  se  traduit  pas  régulièrement  de  la 
base  vers  le  sommet  des  pousses:  mais  là  n'est  pas  le  caractère 
•essentiel  ;  il  réside  dans  la  grande  dimension  moyenne  indiquée 
plus  haut. 

Les  lobes  des  déchirures,  ont  des  variations  assez  sensiblement 
du  même  ordre  que  celles  des  ligules. 

Ces  variations  de  la  ligule  sont  d'autre  part  représentées  dans  la 
ligure  3. 

Inflorescence. 

Les  caractères  de  l'inflorescence  ont  été  étudiés  sur  les  échantil- 
lons provenant  directement  du  Sénégal,  car  les  plantes  du  Jardin 
Colonial  n'ont  pas  encore  donné  de  fleurs. 

L'inflorescence  est  une  panicule,  mesurant  environ  20  centimètres 
de  longueur,  souvent  même  un  peu  plus. 

Cette  inflorescence  présente  l'aspect  extérieur  habituel  aux  riz 
barbus,  avec  une  gracilité  plus  marquée  que  dans  la  plupart  des 
variétés,  et  qui  tient,  sans  doute,  à  la  forme  des  épillets  particuliè- 
rement allongés. 

Le  point  de  départ  de  chaque  ramification  de  l'inflorescence  pos- 
sède des  poils  assez  longs. 

Les  inflorescences  sont  assez  denses  sur  les  échantillons  que  nous 
avons  pu  examiner;  nous  avons  en  effet  compté  en  moyenne  110 
épillets  par  panicule  avec,  comme  extrêmes,  169  et  69. 

Fleur. 

Les  glumes  sont  d'un  jaune  assez  clair,  environ  trois  fois  moins 
longues  que  les  glumelles  ;  celles-ci  d'un  jaune  verdàtre  clair,  sont 
hérissées  de  poils  rudes,  principalement  sur  les  nervures. 


272  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

La  glumelle  antérieure  est  coriace,  oblongue,  trinerviée,  aristée  [ 
et  porte  sur  son  limbe  et  sur  son  arête  des  poils  rudes  assez  nom- 
breux. 

L'arête  est  longue  et  peut  atteindre  jusqu'à  i  centimètres  avec  un 
minimum  de  1  centimètre.  La  longueur  varie  d'ailleurs,  suivant  le 
niveau  de  l'épillet  considéré  ;  les  épillets  supérieurs  ont  une  barbe 
mesurant  de  2  centimètres  S  à  ï  centimètres;  les  inférieurs,  de 
1  centimètre  à  1  cent.  1/2. 

Ces  barbes  sont  nettement  llexueuses,  et  offrent  quelquefois  une 
légère  teinte  rosée  qui  se  modifie  à  maturité,  et  devient  à  peu  près 
du  même  jaune  que  le  reste  de  la  glumelle. 

La  glumelle  postérieure  est  également  coriace,  oblongue,  acu- 
minée,  et  terminée  par  un  apiculum  ;  diaphane  sur  les  bords,  vers 
la  moitié  inférieure,  et  légèrement  plus  courte  que  la  glumelle 
antérieure. 

L'apiculum  de  cette  glumelle  mérite  quelque  attention. 

En  examinant  les  dessins  ci-dessous  (fig.  IV),  nous  verrons  qu'il 


i 


% 


Figure  IV. 


est  assez  long,  il  se  termine  obtusément  en  un  bouquet  de  poils 
d'une  certaine  longueur,  mais  moins  rudes  que  ceux  qui  recouvrent 
la  glumelle  proprement  dite  (n°  1  de  la  figure  . 

Nous  donnons  à  titre  de  comparaison,  des  dessins  de  l'api- 
culum de  deux  riz  barbus  :  l'un  sauvage,  provenant  de  Niafunké, 
rapporté  par  M.  Ammann  (n°  2  de  la  figure),  l'autre,  provenant  de 
Nossi-Bé  où  il  est  cultivé  in"  3  de  la  figure). 

On  remarquera  dans  le  riz  de  Niafunké  la  forme  plus  brève  et 
presque  globuleuse  de  la  terminaison,  forme  intermédiaire  entre  le 
riz  étudié  «'I  !<■  riz  malgache  de  Nossi-Bé,  connu  sous  le  nom  local  de 

tsimakatra  ». 

l.  Ce  caractère  ne  nous  était  pas  apparu  comme  très  ne1  tout  d'abord,  mais  en 
regardant  attentivement,  on  s'aperçoit  que  beaucoup  de  ces  barbes  sont  cassées:  il 
en  est  <!<■  même  pour  l'apiculum  de  la  glumelle  postérieure. 


RIZ  A    RHIZOMES    DU    SENEGAL 


27:i 


Les  fleurs  ont  six  étamines  et  l'ovaire  est  terminé  par  deux  stig- 
mates plumeux,  noirâtres. 

Les  points  d'attache  des  différentes  parties  de  l'épillet  ont  un 
aspect  trapu  très  net. 

VARIATIONS    DE    FORMES    DANS    LES    FRUITS 

En  examinant  les  fruits  extérieurement,  nous  avons  pu  en  diffé- 
rencier trois  formes  que  nous  retrouverons  plus  tard  dans  les  grains. 


Ê     (fl\ 


V 


3  1 

Figure  V. 


3  I 

Figure  VI. 


Une  première  forme,  la  plus  répandue,  est  oblongue  linéaire 
(n°  1  de  la  fig.  V)  avec  la  glumelle  postérieure  se  détachant  assez 
de  l'autre. 

Dans  une  seconde  forme  (n°  "2  de  la  fig.),  la  glumelle  antérieure 
présente  à  sa  partie  supérieure  une  forte  convexité  de  la  nervure 
médiane,  l'autre  glumelle  est  assez  accolée  à  maturité,  et  semble 
égale  en  dimensions  à  la  première. 

Dans  la  troisième  forme  (n°  3  de  la  fig.),  le  fruit  possède  une 
glumelle  antérieure  convexe,  l'autre  glumelle  présentant  souvent 
une  légère  concavité. 

Le  grain  est  à  surface  rougeàtre  ',  de  forme  variable  suivant  les 
trois  types  que  nous  avons  pu  différencier  déjà,  d'après  les  carac- 
tères extérieurs  des  fruits  (fig.  VI). 


1.  Cette  coloration  rouge  se  trouve  non  seulement  sur  le  fruit,  mais  à  l'intérieur 
des  chaumes,  sur  les  jeunes  bourgeons  axilaires,  sur  les  jeunes  pousses,  sur  les 
rhizomes  dès  qu'ils  apparaissent  à  la  lumière,  sur  les  repousses  des  tiges  coupées,  et 
aussi  sur  les  jeunes  plants  de  ce  riz.  Le  caractère  de  l'intérieur  des  gaines  foliaires, 
de  couleur  rougeàtre,  n'est  pas  spécial  à  notre  plante  ;  il  se  retrouve,  assez  prononcé 
également,  sur  d'autres  riz. 


21  \ 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


La  forme   la   plus  fréquente,  se  rapportant  au  n°  1   de  la  fig.  VI, 
peut  être  dite  oblongue  linéaire.    Ou   bien  le  fruit   est  concave  sur 


A.  Berteau  ciel. 


Figure  VII. 


Schéma  d'une  coupe  transversale  de  la  tige. 

ep.  épidémie.  —  fais.  v.  exl.  faisceau  vasculaire  externe.  —  fais.  i\  inl.  faisceau 
vasculaire  interne.  -  par.  e.  parenchyme  conjonctif.  —  /.  lacune  médullaire.  — 
l:tc.  uer.  lacune  aérifère. 


sa  partie  dorsale  et  convexe  de  l'autre  côté  (n°  3  de  la  fig.  VI), 
ou  bien  le  caryopse  est  assez  fortement  convexe  du  côté  de  l'em- 
bryon et  plan  de  l'autre  (n°  2  de  la  fig.  VI). 

Ce  qui  est  général  dans  les  trois  types,  c'est  la  forme  assez 
aplatie  du  grain,  et  la  présence  sur  les  faces  planes,  d'une  bande  se 
détachant  fortement  en  relief,  et  limitée  latéralement  par  un  sillon 
très  net.  Cette  particularité  nous  semble  être  un  caractère  des  riz 
que  nous  appellerons  «  primitifs  »,  c'est-à-dire  n'ayant  encore  été 
l'objet  d'aucune  sélection  ni  d'aucun  soin  cultural,  les  variétés  cul- 
tivées étant  ;i  grains  plutôt  globuleux  et  d'un  moindre  relief. 

La  cassure  du  grain  montre  un  albumen  corné,  blanc,  indiquant 
que  par  un  dépelliculage  on  pourrait  peut-être  obtenir  un  riz  blanc. 

DIFFÉRENTS    MODES    DE    MULTIPLICATION 


Semis.  Des  grains  semés  dans  le  courant  d'août    IÎM0,  furent 

repiqués  peu  après  ;    quoique    les  conditions    de  culture  en  serres, 
diffèrent  notablement,    surtout   en    hiver,  de  celles  de  leur  habitat 


RIZ    A    RHIZOMES    DU    SÉNÉGAL  27o 

primitif   (lumière,    hygrométrie,  etc.),  les  jeunes  plantes  issues  de 
«es  graines,  ont  actuellement  une  hauteur  de  20  à  (if)  centimètres. 

Remplacement  de  la  tige  principale  par  des,  bourgeons  axillaires. 
—  En  coupant  les  tiges,  nous  avons  essayé  de  faire  développer  les 
bourgeons  axillaires,  dont  nous  avons  signalé  la  présence  plus  haut. 
Ils  évoluent  rapidement  et  remplacent  la  tige  principale. 

Marcottage.  —  D'autre  part,  nous  avons  essayé  des  marcottages 
par  couchage  simple.  La  plante  ne  semble  pas  s'y  prêter  natu- 
rellement, et  il  est  nécessaire  pour  obtenir  un  enracinement  de 
maintenir  la  tige  en  contact  avec  le  sol  ;  dans  ces  conditions,  le 
•développement  des  racines  adventives  est  rapide. 

Bouturage.  —  Nous  avons  préparé  des  boutures  de  tiges  de  riz 
analogues  à  celles  de  la  canne  à  sucre  ;  ces  boutures  portaient  trois 
nœuds;  elles  avaient  été  choisies  Tune  à  la  partie  inférieure  (A)  de 
la  tige,  l'autre  à  la  partie  supérieure  (Bj. 

Les  observations  que  nous  avons  pu  faire  sur  elles  se  résument 
de  la  manière  suivante  : 

Le  troisième  jour,  apparition  des  premières  racines  sur  la  bouture 
provenant  de  la  partie  inférieure  de  la  tige. 

Le  cinquième  jour,  ces  racines  ont  S  millimètres  de  longueur, 
tandis  que  commencent  seulement  à  pointer  les  premières  racines 
de  la  bouture  prise  à  la  partie  supérieure  de  la  tige. 

Le  septième  jour  ',  les  deux  boutures  ont  des  racines. 

Longueur  des  racines  de  la  bouture  (A),  1  millimètre.  Longueur 
des  racines  de  la  bouture  |  B),  0  millimètres. 

Le  S1'  jour  un  bourgeon  axillaire  se  développe  sur  la  bouture    A 
pour  donner  une  tige. 


1.  Dans  leur  pays  d'origine,  des  b  mluivs  naturelles  arrivées  à  ce  stade,  doivent 
repousser  facilement,  même  en  supposant  un  courant  d'eau  assez  fort:  les  plantes 
environnantes  se  chargent  par  leur  densité  île  végétation,  de  retenir  la  bouture  qui 
ne  résisterait  pas  seule  à  l'entraînement  par  les  eaux  du  fleuve.  Ce  mode  de  multipli- 
cation, par  bouturage,  ne  pourrait,  probablement,  en  terrain  non  submergé,  donner 
de  bons  résultats  qu'au  début  de  la  saison  des  pluies  et  non  pendant  la  période  sèche. 

Nous  signalerons,  en  passant,  avoir  trouvé  dans  les  mottes  de  riz  rapportées 
du  Sénégal  d'autres  graminées,  mais  en  nombre  relativement  faible:  nous  n'avons 
pu.  par  suite  de  L'insuffisance  des  matériaux,  déterminer  les  genres  auxquels  nous 
avions  affaire. 


jdc .  m 


A.  Berteau  <ld. 


Figure  VIII. 
Portion  de  la  coupe  transversale  <\c  la  tige. 


RIZ    A    RHIZOMES    DU    SÉNÉGAL  277 

Le  I  Le  jour,  les  deux  boutures  sont  parfaitement  enracinées  et 
présentent  chacune  un  rejet  de  couleur  rougeàtre. 

En  somme,  il  n'y  a  à  noter  qu'un  retard  insignifiant  dans  la  for- 
mation des  racines  sur  les  boutures  provenant  de  la  partie  supé- 
rieure de  la  tige. 

CARACTÈRES    ANATOMIQL'ES 

Structure  de  la  tif/e.  La  tige  est  à  section  transversale  cylin- 
drique; elle  ne  présente  pas  de  cannelures  à  proprement  parler  ;  une 
cuticule  épaisse  recouvre  l'épidémie,  formé  de  cellules  sensiblement 
isodiamétriques. 

Les  faisceaux  vasculaires  sont  isolés,  entourés  de  libres;  ils  sont 
disposés  en  deux  cercles  réguliers,  dont  l'interne  est  formé  de  fais- 
ceaux beaucoup  plus  volumineux  ;  le  bois  primaire  des  faisceaux 
de  ce  cercle  se  résorbe  et  se  trouve  remplacé  par  une  lacune  plus  ou 
moins  considérable.  Le  bois  qui  reste  alors  est  représenté  par  deux 
o-ros  vaisseaux  latéraux  situés  au-dessous  du  liber,  reliés  entre 
eux  par  de  petits  vaisseaux,  et  séparés  du  liber,  par  quelques  cel- 
lules scléreuses,  en  continuité  avec  la  gaine  fibreuse  entourant 
l'ensemble  du  faisceau. 

Les  faisceaux  du  cercle  externe  sont  également  entourés  d'une 
gaine  fibreuse  ;  ils  possèdent  presque  tous  leur  bois  primaire  intact. 
En  dessous  du  bois,  à  l'extérieur  de  la  gaine  primitive,  se  trouve  un 
amas  triangulaire  de  cellules  à  parois  épaissies,  et  dont  la  lignifi- 
cation est  incomplète  ;  ces  cellules  ne  prennent  au  vert  d'iode 
qu'une  coloration  vert  bleuâtre,  quelque  peu  violacée. 

Sous  l'épiderme,  de  place  en  place,  particulièrement  vis-à-vis  des 
faisceaux  externes,  se  trouvent  des  cellules  scléreuses,  quelquefois 
isolées,  quelquefois  en  petits  faisceaux. 

Reliant  ce  cercle  de  faisceaux  externe  à  l'épiderme,  on  trouve 
des  cellules  de  parenchyme  à  parois  cellulosiques  assez  épaissies, 
présentant  quelquefois  à  leurs  angles  de  petits  méats. 

Les  faisceaux  vasculaires  du  cercle  externe  sont  reliés  à  ceux  du 
cercle  interne,  par  de  longues  bandes  de  parenchyme  à  parois  assez 
épaissies,  à  cellules  présentant  de  petits  méats.  Ces  bandes  de 
parenchyme  ménagent  entre  elles  de  larges  lacunes  aérifères,  for- 
mant un  cercle  régulier  autour  de  la  lacune  médullaire. 

Le  tissu  central  de  la  tige  est  très  largement  résorbé,  et  constitue 
une  vaste  lacune. 


278 


ETUDES     ET    MEMOIRES 


Il  faut  surtout  noter  l'abondance  de  l'amidon  clans  le  parenchyme 
eonjonctif. 

Structure  îles  rhizomes.  -  Les  rhizomes  ne  semblent  pas  pré- 
senter avec  les   tiges  aériennes  une  grande  différence  de  structure. 

Les  cellules  scléreuses  sous-épidermiques  sont  moins  nombreuses 
dans  les  rhizomes. 


,, 


y.  inr. 

e 


J  pis  v.exl. 


*er 


A.  Berteau  del. 
Figure  IX. 

Schéma  d'une  coupe  transversale  de  rhizome. 

(Mêmes  lettres  que  pour  la  coupe  transversale  de  la  tige.  Fig.  VIL] 

Le  cercle  externe  des  faisceaux  libéro-ligneux,  se  trouve  reporte 
non  plus  à  1  extérieur  des  lacunes  aérifères,  mais  entre  ces  lacunes; 
à  cet  endroit,  il  se  trouve  une  plus  grande  épaisseur  de  parenchyme 
eonjonctif. 

Entre  le  cercle  externe  des  faisceaux  libéro-ligneux,  des  lacunes 
aérifères  d'une  part,  de  l'épiderme  d'autre  part,  se  trouve  un  paren- 
chyme présentant  des  parois  cellulaires  épaissies. 

L'épaisseur  de  ce  parenchyme  est  beaucoup  plus  considérable 
chez  les  rhizomes  que  chez  la  tige  aérienne,  comme  l'on  pourra  s'en 
rendre  compte  en  examinant  les  schémas  ci-joints  (fig.  VII  et 
fig-.  IX).  Nous  avons  signalé,  dans  ce  parenchyme  de  la  tige,  la 
présence  d'amidon  :  ici,  les  matières  amylacées  de  réserve  sont  plus 
abondantes  el    les   cellules   sont  littéralement  bourrées  de   grains 


d'amidon. 


A.  Berteai 


PLANTES  MÉDICINALES 
DE  LA  GUINÉE  FRANÇAISE 


En  1906,  dans  l'ouvrage  intitulé  :  «  Essai  sur  la  Flore  de  la 
Guinée  française  »,  je  donnais  un  aperçu  général  sur  les  arbres  et 
les  plantes  sylvestres  des  diverses  régions  de  la  colonie.  Pour  cer- 
taines d'entre  elles,  j'avais  signalé  qu'elles  servaient  de  médica- 
ment   aux  indigènes,    sans    indications    précises    sur    leur  emploi. 

Dans  cette  étude  plus  complète,  qui  pourrait  être  considérée 
comme  un  chapitre  supplémentaire  à  la  «  Flore  de  la  Guinée  »,  je 
donne  la  nomenclature  des  150  à  200  principales  plantes  qui  sont 
employées  couramment  par  les  indigènes  de  la  Guinée  française, 
quelle  que  soit  leur  race  :  Malinkés,  Soussous  ou  Foulas. 

En  général,  les  indigènes  connaissent  assez  bien  la  valeur  médi- 
camenteuse de  beaucoup  de  plantes;  ils  les  emploient  plus  ou  moins 
selon  les  régions,  —  car  il  en  est  chez  eux  comme  en  de  nombreux 
pays  et  même  en  Europe.  —  l'engouement  y  est  pour  beaucoup,  et 
une  plante  très  renommée,  et  dont  ils  se  servent  fréquement  dans 
telle  contrée,  est  à  peine  connue  dans  telle  autre. 

Malgré  cela,  certains  végétaux  sont  très  connus  de  tous  et 
employés  partout  par  les  noirs. 

A  la  Cote,  où  la  plupart  des  tribus  indigènes  sont  fétichistes,  ce 
sont  leurs  féticheurs  ou  sorciers  qui  emploient  les  simples,  qui 
ont  la  recette  des  médicaments  et  font  les  médecins.  Chez  les 
Malinkés  et  dans  toute  la  Haute-Guinée,  ce  sont  alors  les  griots, 
ainsi  que  la  caste  des  forgerons  qui  ont  la  spécialité  de  soigner  les 
malades  ;  ils  font  en  même  temps  les  chirurgiens  et  pratiquent 
l'opération  de  la  circoncision  ou  de  l'abcision.  Enfin,  chez  les 
Peulh  du  Fouta-Djallon,  ce  sont  en  général  de  vieux  serviteurs 
habitant  les  villages  de  culture  ;  quelques  hommes,  mais  surtout 
des  femmes  qui  connaissent  la  vertu  des  plantes,  les  récoltent  et 
préparent  les  remèdes  à  administrer  aux  malades.  Certains  villages 
sont  renommés  pour  les  cures  que  Ton  va  y  faire. 

Il  n'est  pas  toujours  facile  à  l'Européen  d'avoir  des  renseigne- 
ments  sur   la   valeur  exacte  des    plantes  utilisées  comme  médica- 


280  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

ment,  car.  à  part  quelques-unes  fort  communes  partout,  elles  ne 
sont  connues  que  par  les  intéressés  :  sorciers,  rebouteux  ou  autres, 
qui  gardent  leurs  secrets  de  guérisseurs,  font  des  mélanges  extraor- 
dinaires et  qui,  la  plupart  du  temps,  entourent  l'administration  de 
leurs  drogues  de  nombreuses  pratiques  de  sorcellerie  ou  de  féti- 
chisme. 

Il  en  est  de  même  avec  les  musulmans,  chez  lesquels  les  versets 
du  Coran,  écrits  et  donnés  par  leurs  marabouts,  jouent  un  grand 
rôle  dans  la  pharmacopée  indigène,  soit  comme  amulettes  à  porter 
sur  soi,  ou  bien  alors,  et  le  plus  souvent,  en  buvant  le  liquide  pro- 
venant du  lavage  des  inscriptions  faites  à  l'encre  sur  des  morceaux 
de  papier  ou  des  planchettes. 

Aussi,  dans  cette  notice  rédigée  de  la  façon  la  plus  succincte,  je 
n'ai  voulu  que  désigner,  —  en  vue  des  études  futures  ou  complé- 
mentaires qui  pourraient  être  faites  — ,  les  plantes  employées  cou- 
ramment un  peu  par  tous,  en  évitant  autant  que  possible  tout  ce 
qui  me  paraissait  douteux  ou  trop  entaché  de  pratiques  fétichistes. 
Je  ne  donne  donc  pas  de  détails  sur  la  façon  de  préparer  et  d'admi- 
nistrer les  remèdes. 

I)  ailleurs,  les  plantes  qui  servent  aux  noirs  appartiennent 
presque  toutes  aux  mêmes  familles  reconnues  en  Europe  comme 
étant  médicamenteuses  :  telles  les  Euphorbiacées,  les  Asclépiadées, 
les  Renonculacées,  les  Loganiacées,  Apocynées,  certaines  Légumi- 
neuses, des  Liliacées,  des  Aroïdées,  qui  sont  purgatives,  drastiques, 
irritantes  ou  toxiques  ;  des  Combretacées,  des  Sterculiacées,  des 
Rubiacées  employées  comme  reconstituantes  ou  fébrifuges  ;  des 
Malvacées  comme  émollientes,  etc.,  etc. 

En  général,  les  indigènes  ont  une  médication  peu  variée;  à  part 
les  astringents,  les  purgatifs  ou  laxatifs,  les  reconstituants,  les 
dépuratifs,  etc.,  pris  à  l'intérieur,  la  plupart  des  médicaments  sont 
appliqués  à  l'extérieur  soit  en  lotions,  en  frictions,  applications  ou 
cataplasmes . 

Ils  se  servent  également  beaucoup  des  corps  gras,  huiles  ou 
beurres  tirés  des  végétaux  tels  que  l'huile  de  palme  ou  le  karité 
qui  servent  d'adjuvant  et  remplacent  l'axonge  ou  la  vaseline. 

Dans  celte  nomenclature,  j'ai  employé  autant  que  possible  les 
noms  scientifiques  latins,  accompagnés  des  noms  indigènes,  afin 
que  l'on  puisse  les  retrouver  facilement  ;  pour  quelques  plantes  non 
encore  déterminées  exactement,  j'ai  porté  le  nom  du  pays  où  elles 
m'ont  été  signalées. 


PLANTES     MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  281 

J'espère  que  cette  notice  qui  devrait  être  revue,  corrigée  el  aug- 
mentée par  la  suite,  pourra,  telle  qu'elle  est,  être  utile  aux  voya- 
geurs, aux  colons  et  a  tous  ceux  qu'intéressent  1  étude  des  plantas 
et  la  santé  de  tous  aux  colonies. 

Abrus  Precatorius. 

Légumineuse  papilionacée. 

Petite  plante  grimpante  commune  dans  les  fourrés,  grappe  de 
Heurs  roses  ;  fruit  :  petit  haricot  rouge  vif  taché  de  noir,  servant  à 
faire  des  colliers  et  des  parures.  Existe  dans  toute  la  colonie. 

Les  feuilles  sont  sucrées  amères,  les  indigènes  les  emploient 
comme  la  réglisse  dans  diverses  infusions,  seules  ou  mêlées  à 
dautres  plantes. 

Acacias  divers 

Légumineuses  mimosées. 
Acacia  Verek  ou  Mimosa  senegalensis. 
Acacia  Arabica  ou  Mimosa  arabica. 

Sahé  (M.)1-  Bara  Na  (F.). 

Ces  deux  arbres  n'existent  que  dans  la  Haute-Guinée  en  allant 
vers  le  Haut-Sénégal  et  le  Soudan. 

Ils  donnent  tous  les  deux  de  la  gomme  jaune  ou  rouge  dite  gomme 
du  Sénégal. 

Employée  par  les  indigènes  pour  les  maux  de  gorge  et  de  poi- 
trine. 

Les  fruits  servent  à  tanner  et  à  colorer  en  noir. 

Médicament  contre  la  dysenterie  et  les  maladies  des  yeux. 

Acacia  astringens  (ou  Acacia  Adansoniï). 

Bagana  (M.)  ou  Bara  Na. 

N'existe  également  que  dans  la  Haute-Guinée,  donne  aussi  une 
gomme  rouge. 

Les  gousses  résineuses  et  très  astringentes  servent  à  tanner  les 
cuirs. 

Médicament  contre  le  scorbut  et  la  dvsenterie. 


I.  Dans  cette  notice,  les  noms  indigènes  suivis  des  lettres    M.   signifient  :  idiome 
Malinké.   S.    Soussou  et   F.    Foula  du   Fouta-Djallon. 

But.  du  Jardin  colonial.   1911.  I.  —  N"  97.  20 


2(S2  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

La  poudre  des  pousses  pilées  est  mise  sur  les  plaies  syphilitiques. 

Le  liber  très  ligneux  de  lécorce  sert  a  envelopper  les  plaies  vives 
pour  les  faire  cicatriser  rapidement  ;  il  est  surtout  employé  pour  la 
guérison  des  nouveaux  circoncis. 

Acacia  albida  (ou  Acacia  du  Sénégal). 

Bransan  (M.). 

Lécorce  est  employée  en  infusion  comme  étant  pectorale  et  fébri- 
fuge. 

Acacia  fasciculata  : 

Sénégal  et  Haute-Guinée. 

Lécorce  en  infusion  est  vermifuge;  elle  est  employée  pilée  en 
applications,  contre  les  maladies  de  la  peau. 

Acacia  Sieberiana. 

Brasan  Guhoni  (M.). 

Arbre  très  épineux,  assez  commun  dans  la  région  de  Kadé  et  la 
Haute- Guinée. 

L  écorce  et  la  racine  en  décoction  passent  pour  un  excellent  t<e- 
nifuge,   on  s'en  sert  également  contre  1  uréthrite. 

Acacia  sp. 

Guélé  (M.).  Guilé  (F.). 

Bel  arbre  commun  dans  toute  la  colonie,  bois  très  dur,  feuillage 
clair,  gris  argenté,  gousse  indéhiscente,  noire,  coriace,  à  graines 
noyées  dans  la  pulpe. 

Feuilles  et  écorce  astringentes.  Files  sont  employées  pour  la  pré- 
paration des  peaux,  en  lotions  et  lavages  pour  les  maladies  de  peau 
et  à  l'intérieur  comme  médicament  astringent. 

Adansonia  digitata. 

Baobab;  trois  variétés  environ. 

BOMBACÉE. 

Boki    M.  .  Kiri    S.  .  Bohé  (F.  . 

Arbre  existant  dans  toute  la  colonie  :  il  est  moins  fréquent  sur  la 
côte  plus  humide  mais  devient  plus  commun  à  mesure  (pu-  l'on 
monte  dans  l'intérieur  vers  la  Haute-Guinée  et  le  Soudan. 

Pousse  de  préférence  dans  les  terres  légères  et  sablonneuses. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  283 

Les  indigènes  emploient  les  différentes  parties  du  Baobab  à 
toutes  sortes-  d'usag-es  ;  pulpe  farineuse  du  fruit  et  jeunes  feuilles 
dans  la  cuisine,  mais  surtout  comme  médicament  pour  un  grand 
nombre  de  maladies,  principalement  au  Sénégal  où  il  est  très  com- 
mun. 

La  farine  acide  du  fruit  sert  à  guérir  de  la  dysenterie  et  de  la 
diarrhée,  elle  sert  également  à  faire  cailler  le  lait.  Les  feuilles  sont 
très  employées  comme  émollient  ;  on  en  fait  de  la  tisane  pectorale, 
diurétique  et  anti-fébrifuge.  Elles  servent  beaucoup  pour  les  lavages, 
ablutions  très  chaudes,  fumigations,  etc.,  ainsi  qu'en  cataplasmes 
pour  faire  mûrir  les  tumeurs. 

L'écoree  est  textile. 

Les  graines  grillées  et  pulvérisées  ainsi  que  le  latex  servent  a 
combattre  les  maux  de  dents  et  des  gencives. 

On  emploie  la  poudre  veloutée  qui  recouvre  le  fruit  pour  sau- 
poudrer les  mauvaises  plaies. 

Une  décoction  faite  avec  la  partie  fibreuse  de  l'intérieur  de  la 
coque  passe  pour  emménagogue. 

Eriodendron  anfractuosum. 

Fromager  commun. 
Bombacée. 

Banan  (M.).  Bentegnievi  (F.).  Kondé  (S.). 

Très  grand  arbre,  beaucoup  plus  commun  en  Guinée  que  le 
Baobab  ;  existe  partout  depuis  les  bords  de  la  mer  jusqu'au  Soudan  ; 
se  trouve  surtout  autour  des  villages  qu'il  indique  de  loin. 

La  bourre  soyeuse  et  excessivement  légère  qui  entoure  les 
graines  est,  ce  qu'on  appelle  commercialement  a  le  kapok  »  ;  les 
indigènes  la  récoltent  pour  garnir  des  coussins  ou  de  petits  matelas  ; 
mais  elle  passe  pour  occasionner  de  nombreuses  ophtalmies  ou  des 
inflammations  des  paupières. 

Elle  est  aussi  excessivement  inflammable  et  a  souvent  été  la 
cause  des  incendies  de  cases  en  saison  sèche,  a  l'époque  où  le  sol 
est  couvert  de  son  duvet,  et  je  connais  des  villages  du  Sankaran 
entourés  de  vieux  fromagers  qui  ont  été  abandonnés  pour  cette 
cause. 

Les  jeunes  feuilles  sont  employées  comme  émollient  et  presque 
aux  mêmes  usages  que  celles  du  Baobab. 


284  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

L'infusion  ou  la  décoction  des  fleurs  est  employée  contre  la  cons- 
tipation. 

Bombax  buonopozense. 
Fromager  à  fleurs  rouges. 
Bomba  cée. 

Boumbou  (M.).  Loukrougny  (S.). 

Diohé  ou  Boumbou  (F.). 

Arbre  plus  petit  que  le  fromager  ordinaire  ;  très  commun  dans 
le  centre  de  la  colonie,  surtout  sur  les  collines  rocailleuses  du 
Fouta  et  dans  le  cercle  de  Kadé. 

Son  fruit  donne  une  bourre  plus  belle,  plus  soyeuse  et  plus  résis- 
tante que  celle  de  l'Eriodendron  ;  elle  est  également  plus  facile  à 
récolter. 

Les  feuilles  fraîches,  séchées  ou  pilées  sont  employées  aux 
mêmes  usages  que  celles  du  Baobab  ou  du  Fromager,  mais  surtout 
en  lavages  ou  bains  chauds  contre  la  fièvre. 

Les  fruits  jeunes  coupés  en  tranches  et  séchés  servent  à  la  cui- 
sine et  sont  employés  à  l'intérieur  comme  émollients  et  rafraîchis- 
sants ainsi  que  le  Gombo  ou  autres  Hibiscus. 

Acridocarpus  plagiopterus. 

Malpighiacée. 

Arbre    mi-sarmenteux,    assez    commun    dans   toute    la   colonie  ; 
pousse  près  des  rivières  ;    fleurs  jaune  vif  en  panicules  terminaux. 
La  décoction  des  racines  est  employée  comme  vermifuge. 
Elle  serai)  employée  aussi  contre  la  maladie  du  sommeil. 
Les  racines  servent  de  fétiche  pour  chasser  les  serpents. 

Adenium  Honghel. 
Apocynée. 

Boulon  Kourané    (M.). 

Plante  arbuste  n'existant  que  dans  la  Haute-Guinée  et  vers  le 
Sénégal . 

Des  feuilles  et  du  tronc  incisé  découle  un  suc  lactescent  employé 
,i  l'extérieur  contre  les  mauvaises  plaies  et  Les  ulcères  rebelles. 

La  fleur  est  toxique. 

Cette  plante  a  été  étudiée  tout  spécialement  par  M.  le  professeur 
F.   Perrot  de   l'Fcole  supérieure  de    Pharmacie.) 


PLANTES    MÉDICINALES    L»K    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  285 

Afzelia  africana. 

LÉGDMlNEUSE  CÉSALPIN1ÉE. 

Lingue  (M.).  Linké  (F.). 

Grand  et  bel  arbre  existant  dans  toute  les  régions  de  la  Guinée 
et  à  toutes  les  altitudes. 

La  graine  pulvérisée  passe  pour  un  violent  poison. 

Les  indigènes  en  font  des  colliers  aux  enfants  pour  conjurer  le 
mauvais  sort. 

Alchornea  sp. 

EUPHORBIACÉE. 

Gargassaki  (F.).  Bolonta    S.  . 

Arbre  buissonnant  et  sarmenteux,  excessivement  commun  dans 
toute  la  colonie,  dans  toutes  les  régions  et  à  toutes  les  altitudes  : 
il  ne  pousse  que  le  pied  dans  l'eau,  marais  ou  bord  des  ruisseaux. 

Il  est  facilement  reconnaissable  par  ses  feuilles  forme  mûrier,  et 
surtout  par  ses  fruits  nombreux  échelonnés  le  long  des  branches  en 
longues  grappes  pendantes  ;  formées  de  petites  coques  vertes  qui 
entr  ouvertes  laissent  voir  une  graine  rouge  vif. 

Par  ses  différents  noms  indigènes,  tous  les  noirs  le  connaissent 
bien,  car  ils  s'en  servent  un  peu  partout  comme  d'un  médicament 
très  renommé. 

Il  est  surtout  employé  à  l'intérieur  comme  laxatif,  purgatif  et 
dépuratif;  extrait  ou  décoction  des  jeunes  pousses  pilées  avec  du 
citron  et  infusion  des  feuilles. 

Contre  la  blennorrhagie,  infusion  des  feuilles  avec  du  jus  de 
citron. 

La  moelle  des  jeunes  branches  avec  du  sel  pour  les  maladies  de 
poitrine. 

Les  feuilles  et  surtout  les  fruits  écrasés  servent  à  teindre  en  noir 
les  étoffes,  les  cuirs  et  les  poteries. 

Amarantacées. 

Amarantus  spinosus. 

Amarantus  sp. 

Boron  (M.). 

Plantes  de  diverses  variétés  poussant  autour  des  villages  dans 
les  terres  cultivées  ;  la  plupart  ont  des  feuilles  comestibles  et  sont 
mangées  comme  des  épinards. 


286  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Les  feuilles  et  les  racines  bouillies  sont  laxatives  (médecine  des 
enfants);  elles  sont  employées  en  cataplasmes  émollients  sur  les- 
abcès,  les  clous  et  les  brûlures. 

Amaryllidées. 

Plantes  à  oignons  ou  à  tubercules  ;  excessivement  communes 
partout  dans  toute  la  Guinée.  Presque  toutes  ont  les  tubercules 
toxiques. 

Hœmanthus  multiflorus. 

Très  commun,  tubercule  toxique;  la  racine  séchée  et  pulvérisée 
sert  à  saupoudrer  les  mauvaises  plaies  et  les  ulcères. 

Hymenocallis  sp. 

Oignon  passe  pour  toxique. 

Crinum  giganteum. 

Crinum  sanderianum. 

Oignon  toxique,  purgatif  violent,  déterminerait  une  diarrhée  dif- 
ficile à  arrêter. 

Amomums  divers. 

SCITAMINÉES  OU    ZlNGIHÉRACÉES. 

Amomum  stipulatum. 

Dadigogo  ou  Gogo  (F.).  Yaya  lili    M.). 

Amomum  citratum. 

Gogo  (F.).  Gogué  (S.).  Yaya  (M.). 

Ces  deux  plantes  à  feuilles  odorantes  et  à  fruits  comestibles  sont 
excessivement  communes  dans  toute  la  Guinée,  dans  les  terrains 
ombrés  et  humides.  Elles  sont  employées  comme  vermifuges;  les 
racines  très  traçantes  sont  pilées  et  l'on  boit  la  décoction  faite  à 
froid  pour  expulser  le  ténia. 

Gostus  afer  Ker. 

Timbi  Y;nnl>;i    F.).  Sinkouiiiy  (S.).  Bira  Kourouba  Fira    M.  . 

Scitaminée  excessivement  commune  dans  1rs  sous-bois  et  au  bord 
des  ruisseaux. 

Les  feuilles  sont  employées  en  cataplasmes  contre  les  migraines 
et  les  névralgies,    liges  et  feuilles  pilées  à  froid  comme  vulnéraire. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  287 

Décoction  des  racines  contre  la  syphilis. 

Médicament  pour  les  femmes  ayant  mal  au  ventre. 

La  racine  bouillie  sert  à  guérir  les  plaies  et  les  coupures. 

Amomum  melegueta. 

Xiemekou  Fourou  (M.). 

Plante  commune  dans  toute  la  colonie  mais  surtout  vers  le  Kissi 
et  le  Sankaran. 

Les  graines  poivrées  et  aromatiques  servent  d'épices;  elles  sont 
employées  comme  digestif,  cordial  et  stimulant. 

La  racine  est  vermifuge. 

Zingiber  officinale. 

Gingembre  commun,  gris. 

Niamakôu  Bedi  (F.).  Sarah  N'Diabila  (S.).  Niemekou  (M.). 

Plante  assez  commune  ;  est  cultivée  un  peu  partout  dans  la 
colonie,  mais  surtout  par  les  Soussous  qui  en  font  la  base  d'une 
sorte  de  bière  poivrée  ;  sert  également  de  condiment. 

Le  suc  des  rhizomes  piles  est  employé  comme  anti-vomitif;  la 
racine  pilée  en  application  sur  les  dents  malades  ainsi  (pie  poul- 
ies maux  de  tête. 

Le  gingembre  est  employé  également  comme  stimulant,  stoma- 
chique et  en  cataplasme  comme  révulsif. 

Kaempferia  .£thiopica. 

Plante  excessivement  commune  dans  tous  les  sous-bois  ;  fleur 
grande  rose  violet,  fleurissant  au  ras  du  sol,  aux  premières  pluies, 
avant  la  pousse  des  feuilles. 

La  racine  passe  pour  toxique  ;  fruit  non  comestible. 

Anagardiacées. 

Anacardium  occidentale. 

Pomme  cajou. 

Arbre  importé  il  y  a  longtemps  à  la  Côte  d'Afrique;  existe  dans 
beaucoup  de  villages  indigènes  aussi  bien  sur  la  Côte  que  dans  l'in- 
térieur. 

Les  feuilles  et  lécorce  sont  astringentes  et  employées  contre  la 
diarrhée  ainsi  qu'en  gargarismes  pour  les  maux  de  gorge. 

Le  suc  corrosif  que  contient  le  péricarpe  de  l'amande  est  employé 


288  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

pour  cautériser  et  faire  tomber  les  dents  cariées,  pour  brûler  les 
verrues  et  pour  marquer  le  linge  en  noir  indélébile. 

Quelques  indigènes  s'en  servent  comme  vésicatoire  et  révulsif 
mais  il  est  assez  dangereux  à  employer. 

Avec  le  fruit  on  confectionne  une  boisson  très  rafraîchissante  et 
un  bon  vinaigre. 

Mangifera  indica. 

Manguier  commun. 

Mango  (S.).  Bodo  Porto  (F.). 

Arbre  importé  autrefois  par  les  Portugais;  très  commun  dans 
tous  les  villages  de  la  Côte  et  même  assez  loin  dans  l'intérieur  jus- 
qu'au Niger. 

De  même  que  pour  lAnacardium.  les  feuilles  sont  également 
employées  comme  potion  ou  infusion  astringente,  pour  les  maux  de 
dents,  les  maux  de  gorge,  la  bronchite,  ainsi  que  pour  arrêter  les 
diarrhées   persistantes. 

Spondias  lutea. 

Monbin  à  prunes  jaunes. 

Tialé  ou  Talé  (F.).  Lokouré  Sine  ou  Longouré  (S.),  Minkon  (M.). 

Arbre  très  commun  partout  dans  la  Colonie  surtout  autour  des 
villages.  Existe  en  plusieurs  espèces. 

Avec  le  fruit  jaune,  comestible,  les  indigènes  font  une  boisson 
rafraîchissante,  diurétique  et  fébrifuge. 

L'écorce  bouillie  sert  en  gargarismes  contre  le  mal  de  dents  ;  à 
l'intérieur  comme  vermifuge  contre  les  lombrics. 

Les  jeunes  feuilles  chauffées  et  exprimées  servent  à  combattre  les 
maux  de  ventre  des  enfants. 

Lavage  des  yeux  avec  la  décoction  des  feuilles  pilées  et  macé- 
rées: infusion  des  feuilles  contre  tièvre  et  constipation. 

Spondias  microcarpa. 

Même  genre,  mêmes  emplois. 

Dologa  (F.  . 

Anacardiacée  à  fruits  violets  comestibles. 

Grand  et  bel  arbre  commun  au  Fouta-Djallon  au  bord  des  ruis- 
seaux. 

Employé  comme  les  Monbins. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  28!) 

Bembé  (M.). 

Nombreuses  variétés  d'arbres  de  la  famille  des  Anacardiacées  du 
genre  Odina  à  fruits  en  grappe,  comestibles  pour  la  plupart;  très 
communs  dans  les  taillis  de  la  Haute-Guinée. 

Les  feuilles  et  l'écorce  sont  employées  par  beaucoup  d'indigènes 
Malinkés  dans  le  genre  du  Spondias  liilea. 

Ananassa  sativa. 
Broméliacée. 

Ananas  commun. 

Fougné  (F,). 

Plante  importée  très  commune  dans  beaucoup  de  villages  de  la 
côte  et  de  l'intérieur. 

Les  indigènes  emploient  les  fleurs  comme  emménagogue.  La 
poudre  des  racines  séchées  et  pilées  contre  l'hydropisie. 

Le  fruit  mangé  demi-mûr  est  considéré  comme  vermifuge  et 
excellent  pour  les  maladies  de  la  vessie. 

Anisophyllea  sp. 
Rhizophoracée. 

Kanosi  ou  Kansi  (F.).  Kanti  ou  Kantigui  (S.). 

Grand  et  bel  arbre,  commun  à  la  côte,  devient  plus  rare  à  mesure 
que  l'on  avance  dans  l'intérieur,  vers  la  Haute-Guinée.  Fruit  :  baie 
jaune  comestible. 

L'amande  pilée  du  fruit  est  employée  comme  vomitif. 

Anogeissus  leïocarpus. 

CoMBRETACÉE. 

Krekreté  (M.). 

Arbre  moyen,  rare  dans  la  région  côtière,  mais  très  commun  en 
Haute- Guinée. 

Les  feuilles  pilées  et  bouillies  servent  à  teindre  les  étoffes  en 
jaune. 

Elles  sont  employées  comme  astringentes,  mais  surtout  pour 
des  ablutions  et  des  fumigations  contre  les  démangeaisons  et  les 
maladies  de  la  peau. 

Dans  quelques  régions,  les  indigènes  emploient  l'écorce  comme 
fébrifuge,  en  lotions  chaudes  et  infusions  légères. 


290  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Anona  muricata. 

Anonacée,  Gorossolier. 

Doukoumé  Porto  (F.). 

Arbre  importé  et  cultivé  dans  quelques  villages  seulement. 

Les  fruits  comestibles  et  sucrés-acides  sont  très  rafraîchissants. 

Les  indigènes  emploient  les  feuilles  en  tisane  calmante  et  sudo- 
rifique,  contre  la  tîèvre,  ainsi  qu'en  lotions  très  chaudes. 

Les  feuilles  pilées  fraîches  servent  également  à  cicatriser  les 
plaies  vives.  En  infusion,  elles  sont  employées  pour  les  maladies 
des  enfants. 

Les  autres  Anones  cultivés  pour  leurs  fruits  :  le  Cœur  de  bœuf, 
la  Pomme  cane  lie,  le  Cachiman,  le  Ghérimolier,  sont  également 
employés  dans  la  médecine  indigène,  mais  ces  arbres  sont  encore 
peu  communs  dans  les  villages." 

Anona  senegalensis. 
Anonacée  sylvestre. 

Doukoumé  (F.).  Mété  (S.). 

Arbuste  indigène,  excessivement  commun  partout  dans  les  taillis 
depuis  la  côte  jusqu'au  Soudan;  fruit  jaune  orangé,  comestible  res- 
semblant à  la  pomme  canelle  ou  au  cœur  de  bœuf. 

Assez  usité  comme  médicament  :  écorce  et  racines  vermifuges; 
infusion  et  décoction  de  Técorce  en  gargarisme  contre  les  maux  de 
dents. 

Les  feuilles  et  les  jeunes  tiges  font  une  excellente  infusion  pecto- 
rale ;  pilées  fraîches,  elles  servent  à  guérir  les  dartres. 

Anthocleista  Frezoulsii. 

LOGANIACÉE. 

Behidé  Modio  (F.).  Demba  Iri  (S.).  Foreta  Lafira    M.  i. 

Arbre  assez  commun  dans  toute  la  Colonie,  existe  en  deux  ou 
trois  variétés;  pousse  généralement  dans  les  terres  profondes  et 
humides. 

Est  facile  à  reconnaître  par  ses  tiges  ('lancées,  terminées  par  une 
rosette  de  très  grandes  feuilles. 

Les  graines  et  l'écorce  sont  employées  comme  médicament  pur- 
gatif, mais  à  faible  dose,  car  il  serait  toxique. 
\ibre  fétiche  pour  les  femmes  enceintes. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  2iM 

Argemone  mexicana. 
Papavéracée. 

Argemone  du  Mexique. 

Petit  pavot  à  fleurs  jaunes  et  à  feuilles  épineuses,  excessivement 
commun  autour  des  villages  dans  les  terres  cultivées;  graines  oléa- 
gineuses, peu  employées  par  les  indigènes. 

Le  latex  rougeàtre  et  légèrement  corrosif,  s'emploie  comme  le  sue 
de  l'Eclairé  pour  détruire  les  verrues  et  cautériser  les  chancres 
syphilitiques.  La  décoction  des  racines  sert  en  lavages  pour  les 
maux  d'yeux,  les  enflures;  en  gargarisme  pour  les  maux  de  dents 
et  a  l'intérieur  contre  la  blennorrhagie. 

L'infusion  des  tiges  est  diurétique. 

Aroïdées. 

Arums  (divers). 

Bara  Na  (M.). 

Les  Aroïdées  ou  Arums  sauvages  à  tubercules,  sont  très  communs 
dans  les  sous-bois  et  existent  en  de  nombreuses  variétés  dans  toute 
la  Guinée  à  toutes  les  altitudes. 

En  général  les  indigènes  emploient  les  tubercules  crus  de  ces 
plantes  comme  médicament  révulsif  ou  comme  vésicatoire.  car 
presque  tous  ont  le  suc  caustique  et  sont  toxiques  à  l'intérieur. 

Asclépiadées. 

Asclepias  gigantea  ou  Calatropis  procera. 

Arbre  à  soie  du  Sénégal. 

Plante  arbuste  assez  commune  dans  la  Haute-Guinée  et  le  Séné- 
gal, rare  à  la  cote  ;  pousse  de  préférence  dans  les  terrains  secs  et 
sablonneux. 

La  racine  passe  pour  être  toxique  ainsi  que  celle  de  beaucoup 
d'autres  plantes  de  la  même  famille;  les  indigènes  s'en  servent  à 
petites  doses  contre  la  lèpre. 

La  poudre  du  charbon  fait  avec  toute  la  plante  sert  à  saupoudrer 
les  mauvais  ulcères. 

Dafé  (F.). 

Fouvé   (M-.). 


2'.)2  ÉTUDES    il     MÉMOIRES 

Genre  Ceropegia . 

Petite  plante  a  [leurs  roses,  commune  sur  les  plateaux  latéri- 
tiques;  tubercule  comestible  en  forme  de  rave  (navel  aplati 

Le  suc  «lu  tubercule  esl  donné  comme  anti  vomitif  el  pour  faire 
passer  les  hoquets  nerveux, 

Kindé  (F.). 

Krema  Firi  (S.  I. 

Petite  liane  de  la  famille  des  A.sclépiadées ;  racine  odorante. 
La  macération  ou  l  infusion  «les  racines  mêlée  avec  <lu  citron  esl 
employée  contre  la  blennorrhagie 

I  /in  lus  ion  des  feuilles  esl  donnée  aux  femmes  qui  on!  des  douleurs 

du  bas  venl  pe. 

Tanaboka  (F.). 
Seniongou  |  M.  i. 

As< ILÉP1ADÉE  du  g<  me   Ma rsilcnia . 

l'huile  mi-grimpante,  assez  commune,  ;<  feuilles  comestibles. 
Elle  esl   employée  comme  médicament   pour  l'éléphantiasis  des 

lesl  leules 

Bananiers. 

Mi  sacées,  Musa  divers. 

Banana  |  V . 

I  .es   bananiers  existent  dans   toute  la  colonie  surtout  chez  les 

Soussous  el    les    Foulas    (|in    en    enlourenl    leurs    villages  siins    pour 

cela  en  faire  de  cul I ure  spéciale. 

En  plus  de  leurs  fruits  comestibles,  certaines  parties  de  la  plante 
soni  employées  comme  médicament. 

I  .;i  sève  (|tu  coule  du  I  roue  ou  des  feu  il  les  COUpées  esl  ;isl  linceul  e 
el   donnée   coiil  re    l.i   d  i;i  rrllée . 

I.  infusion  des  feuilles  mélangées  à  celles  du  citronnier  esl  consi- 
dérée comme  fébrifuge. 

Les  Heurs  passenl  pour  emménagogues  ainsi  que  les  raoines  «lu 
bananier  sauvage  «  Musa  religiosa  »,  commun  au  Fouta. 

Les  feuilles  servent  surtout,  soil  fraîches,  soil  légèrement  passées 
-  »  «  i  feu  pour  les  ramollir,  a  faire  d'excellents  pansements. 

(  )n  s  en  sert  aussi  pour  envelopper  les  noix  (le  kola  fraîches  des 
tinées  ;i  \  oyager. 


PLANTES    MÉDICINALES   DE   LA    GUINÉE    FRANÇAISE  293 

La  cendre  obtenue  avec  les  écorces  des  bananes  et  les  feuilles 
sèches  brûlées,  sert  k  saupoudrer  les  ulcères  et  à  renforcer  le  tabac 
à  priser. 

Bassia  Parkii  ou  Butyrospermum  Parkii. 

Sapotacée. 

Karité  ou  arbre  à  beurre. 

Ce  ou  karité  (M.).  Karé  (F.). 

Arbre  n'existant  que  dans  la  Haute-Guinée  où  il  est  très  commun, 
ainsi  que  dans  toute  la  région  soudanaise. 

Avec  l'amande  du  fruit,  les  indigènes  font  le  beurre  de  karité  qui 
sert  à  la  cuisine. 

Il  est  employé  dans  beaucoup  de  cas  comme  médicament,  soit  en 
frictions  contre  les  rhumatismes,  soit  mélangé  aux  autres  médica- 
ments comme  corps  gras  remplaçant  1  axonge  ou  la  vaseline. 

L'écorce  pilée  passe  pour  être  un  bon  remède  contre  la  lèpre. 

Bauhinia  reticulata. 

LÉGUM1NEUSE  CÉSALPIMÉE. 

Bafké  (F.).  Yorokoye  (S.).  Niama  (M.). 

Arbre  moyen,  très  commun  un  peu  partout  dans  la  colonie,  à 
toutes  les  altitudes  et  dans  toutes  les  régions. 

Est  employé  à  de  nombreux  usages  ;  écorce  textile  et  très  résis- 
tante. Dans  la  Haute-Guinée,  les  feuilles  acides  et  très  astringentes 
servent  surtout  à  coaguler  le  latex  du  Landolphia. 

Médicament  pour  le  ventre,  macération  des  jeunes  feuilles  en 
décoction  prise  à  l'intérieur. 

Feuilles  expectorantes;  servent  également  à  guérir  la  dysenterie, 
la  lèpre,  la  petite  vérole. 

La  racine  passe  pour  fébrifuge. 

La  cendre  de  l'écorce  brûlée,  en  application  sert  de  vésicatoire. 

Un  peu  de  cendre,  bue  dans  de  l'eau  pure,  calme  les  douleurs 
d'intestin. 

Vulnéraire  :  la  deuxième  écorce  rouge  (liber)  appliquée  fraîche 
fait  fermer  rapidement  les  plaies  vives,  coupures,  etc. 

Les  jeunes  pousses  sont  données  en  infusion  aux  enfants  contre 
les  coliques  et  les  mauvaises  diarrhées. 


2t>4  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Bauhinia  rufescens. 

Arbre  plus  petit  et  plus  rare  en  Guinée  que  le  B.  rcticulutn  ;  le 
port  n'est  pas  le  même,  il  est  buissonnant  et  a  de  toutes  petites 
feuilles. 

Comme  le  précédent,  il  sert  également  de  médicament  contre 
dysenterie,  lèpre,  variole,  etc. 

Belshmiedia  sp. 

L  al;  RACÉE. 

Labi  ('F.).  Toi;.    S.  . 

Bel  arbre  qui  existe  surtout  à  la  Côte  et  dans  le  Fouta.  rare  en 
Haute-Guinée;  l'amande  du  fruit  est  comestible,  grillée  et  séchée. 

Les  fruits  piles  sont  donnés  contre  la  dysenterie;  la  décoction 
en  est  administrée  aux  jeunes  veaux  pour  arrêter  la  diarrhée. 

L'écorce  séchée  et  pilée,  mêlée  au  riz,  se  prend  comme  fortifiant 
et  pour  augmenter  l'appétit. 

Les  lotions  de  l'écorce  et  des  feuilles  bouillies,  sont  bonnes  contre 
les  migraines. 

BaniDané  (F.). 

Missa  Amandan  (M.). 

Leg.  papilionacée,  genre  Milletia. 

Arbre  moyen  existant  sur  les  plateaux  du  Fouta  et  en  Haute- 
Guinée. 

La  décoction  de  l'écorce  fraîche  broyée,  sert  à  guérir  les  plaies, 
mais  est  spécialement  employée  au  pansement  des  nouveaux  cir- 
concis. 

Bélendé   F.). 

Loli  (S.  . 

Arbre  de  deux  à  trois  mètres,  de  la  famille  des  Hypéricacées  ; 
médicament  assez,  employé  au  Foutu. 

L'infusion  des  jeunes  feuilles  bouillies  est  employée  pour  la  blen- 
aorrhagie  et  comme  purgatif;  les  femmes  l'emploient  contre  les 
maladies  du  bas  ventre. 

Boeté   F.). 

Moronda    S.). 

Cataplasme   des    feuilles  et   lotions    chaudes  contre    migraine    et 
névralgies. 
(  Iapparidées. 


PLANTES   MÉDICINALES    DK    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  295 

Cadaba  farinosa. 

Plante  buissonnante  de  la  Haute-Guinée  et  du  Sénégal. 

La  décoction  ou  l'infusion  des  feuilles  est  employée  pour  les 
enfants  dans  les  affections  de  la  poitrine,  contre  le  rhume  et  la 
lièvre. 

La  décoction  de  la  plante  est  bonne  aussi  dans  la  dysenterie. 

Capparis  polymorpha.  C.  tomentosa. 

Plantes  épineuses  communes  en  Haute-Guinée  et    au  Soudan. 
Les  racines  et  le  fruit  sont  toxiques. 

Douki  (F.). 

Doura  (M.). 

Probablement  le  «Cordyla  africana  »  ou  <*.  Calycandra  pinnata  ». 

Grand  et  bel  arbre  de  la  famille  des  Capparidées,  rare  à  la  côte 
mais  commun  dans  la  région  de  Kadé  et  en  Haute-Guinée 

Le  fruit  est  comestible,  mais  donnerait  le  vertige  si  on  en  mange 
beaucoup . 

La  décoetion  des  feuilles  calme  les  coliques;  lécorce  et  les  feuilles 
pilées  servent  de  médication  pour  les  chevaux  et  le  bétail. 

Lécorce  pilée  en  décoction  passe  pour  apéritive.  On  se  sert  éga- 
lement des  feuilles  bouillies  en  fumigation  pour  les  maux  de  tête. 

Carapa  Touloukouna  ou  C.  t/uincensis. 
Méliacée. 

Kobi  (M.).  Gobi  (S.). 

Arbre  moyen,  commun  dans  toute  la  colonie  ;  croît  de  préférence 
au  bord  des   ruisseaux  ou  rivières. 

Le  fruit  donne  une  graisse  très  amère,  non  comestible,  servant  à 
faire  du  savon. 

La  graisse  ou  huile  végétale  est  employée  en  frictions  pour  les 
courbatures,  les  rhumatismes,  le  mal  au  ventre  et  en  application 
sur  les  mauvaises  plaies,  les   dartres  et  la  teigne. 

Elle  est  également  efticace  contre  les  punaises,  les  chiques  et  les 
moustiques. 

Lécorce  amère.  séchée  et  pilée,   est  employée  comme  tonique  et 

fébrifuge. 

A- suivre.)  H.   Pobégotn, 

Administrateur  en  chef  des  colonies. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 

Suite. 


VI 

Étude  des  farines. 
[Suite.) 


Le  genre  Mucuna  présente  une  extension  considérable  et  se 
trouve  représenté  par  des  formes  diverses  dans  les  contrées  chaudes 
des  deux  hémisphères.  Il  est  remarquable  par  le  dimorphisme  de 
ses  étamines,  dont  cinq  sont  à  anthères  basifîxes  et  les  cinq  autres 
à  anthères  dorsifixes. 

Le  M.  utilis  Wall.,  qui  semble  être  originaire  de  l'Arabie, 
fournit  un  grand  nombre  de  variétés  qui  sont  utilisées  à  Madagascar, 
à  la  Réunion  et  dans  les  îles  voisines  comme  plantes  fourragères 
sous  le  nom  de  Pois  Mascate. 

C'est  une  plante  excellente  au  point  de  vue  agricole  ;  elle  est  fort 
rustique  et  forme  à  la  surface  du  sol  une  couverture  épaisse  qui 
«'touffe  les  mauvaises  herbes  ;  ses  feuilles  sont  riches  en  matière 
azotée  et  elle  donne,  le  long  de  ses  tiges,  de  nombreuses  racines 
adventives  qui  portent  de  grosses  nodosités.  C'est  donc  une  plante 
améliorante  de  premier  ordre. 

Le  genre  Cajanus  ne  fournitqu'une  seule  espèce(7.'.  indicus  Spreng), 
originaire  de  l'Inde  et  spontanée  en  outre  dans  l'Afrique  tropicale. 
La  plante  est  arborescente,  très  rameuse  et  donne  de  nombreuses 
gousses  un  peu  velues  à  la  surface,  renfermant  i  à  5  graines.  Ces 
graines  (Ambrevades,  Pois  oTAnffole),  se  mangent  fraîches  comme 
les  petits  pois,  dont  elles  ont  la  dimension  ;  les  gousses  jeunes  rem- 
placenl  les  haricots  verts;  la  plante  à  l'état  sec  constitue  un  bon 
tour rage. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  297 

On  distingue  deux  variétés  principales,  suivant  le  coloris  de  la 
fleur  :  le  C.  flavus  D.C.  a  l'étendard  complètement  jaune,  le 
C.  bicolor  D.C.  a  l'étendard  veiné  de  rouge  et  de  brun. 

Le  genre  Phaseolus  fournit  une  série  nombreuse  d'espèces  et  de 
variétés  spéciales  aux  pays  chauds. 

L'une  des  principales  est  le  Ph.  lunatus  L.  C'est  une  espèce  vrai- 
semblablement originaire  de  l'Amérique  tropicale,  mais  répandue 
maintenant  sous  tous  les  climats  chauds. 

A  l'état  sauvage,  les  graines  sont  polyédriques,  d'une  teinte  vio- 
let foncé  et  très  vénéneuses;  elles  renferment  un  glucoside,  la  pha- 
séolunatine,  capable  de  donner  par  dédoublement,  sous  l'action 
d'une  diastase  voisine  de  l'émulsine,  une  certaine  proportion  d'acide 
cyanhydrique.  On  désigne  cette  variété  nocive  à  la  Réunion,  sous 
le  nom  de  pois  amer. 

Sous  l'influence  de  la  culture,  les  graines  changent  de  forme  et 
deviennent  comprimées,  de  couleur  et  prennent  une  teinte  jaunâtre 
avec  des  taches  violacées  ;  en  même  temps,  elles  perdent  à  peu  près 
définitivement  leurs  propriétés  toxiques. 

Cette  variété  améliorée  porte  le  nom  de  pois  d'Achery,  en  souve- 
nir de  la  famille  d'Achery,  colons  réunionais  qui  contribuèrent  à 
l'amélioration  et  à  la  diffusion  de  cette  légumineuse. 

Enfin,  par  une  culture  encore  plus  prolongée,  les  graines 
deviennent  tout  à  fait  plates,  complètement  blanches  et  absolument 
inolfensives  et  sont  alors  désignés  à  la  Réunion,  sous  le  nom  de 
pois  doux  ou  pois  dragées. 

Les  haricots  même  des  variétés  améliorées  ne  doivent  être  con- 
sommés qu'avec  la  plus  grande  prudence,  car  il  faut  toujours 
craindre  une  régression  avec  retour  des  propriétés  nocives.  On  uti- 
lise le  Ph.  lunatus  et  principalement  les  variétés  sauvages,  surtout 
pour  la  nourriture  des  animaux;  en  faisant  bien  cuire  les  graines, 
on  détruit  la  diastase,  le  dédoublement  du  glucoside  devient  impos- 
sible et  la  production  d'acide  cyanhydrique  est  évitée. 

Le  Ph.  inarnœnus  L.,  connu  sous  le  nom  de  Pois  du  Cap,  dont 
les  graines  sont  beaucoup  plus  grosses,  est  souvent  regardé  comme 
une  variété  de  l'espèce  précédente  ;  il  est  cultivé  à  la  Réunion  et 
surtout  à  Madagascar.  Certains  prétendent  que  la  plante  âgée  donne 
des  graines  toxiques,  mais  le  fait  a  été  mis  en  doute  par  quelques 
auteurs. 

On  doit  probablement  considérer  comme  variété  du  Ph.    lunatus 
Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N°  97.  21 


298 


KÏL'DES    ET    MEMOIRES 


le  haricot  de  Baria,  très  répandu  en  Cochinchine  et  dont  Loureiro 
faisait  une  espèce  spéciale  sous  le  nom  de  Ph.  tunkinensis  Lour., 
un  certain  nombre  de  haricots  des  Antilles,  tels  que  le  pois  savon,  à 
graines  très  sucrées  (Ph.  saccharatus  Macfad.),  le  pois  S^- Martin,  à 
gousses  très  aplaties  (Ph.  latisiliquus  Macfad.),  etc. 

Il  faut  encore  citer,  parmi  les  espèces  de  ce  genre,  cultivées  dans 
les  pays  chauds  :  le  Ph.  radiatus  L.  ou  Ph.  Mungo  L.,  inconnu  à 


Eig.  64.  —  Voandzeia  sublerranea.  A,  aspect  de  la  plante  ;  B,  terminaison  d'un  pédon- 
cule avec  2  fleurs:  C.  calice  étalé;  D,  coupe  longitudinale  du  tube  staminal  cl  de 
l'ovaire  :  E. (Extrémité  du  style  :  F,  fruit  [d'après  Taubert). 


l'étal  sauvage,  cultivé  surtout  dans  la  région  indo-malaise  et  en 
Afrique;  c'est  une  espèce  très  productive,  à  gousses  cylindriques, 
longues  et  velues,  renfermant  de  nombreuses  graines,  de  couleurs 
variées  suivant  les  races  ;  c'est  peut-être  à  cette  espèce  qu'il  faut 
rapporter  VAmbérique  de  la  Réunion;  le  Ph.  rnultiflorus  !  Willd. 
ou  haricot  d'Espagne,  à  belles  lleurs  rouges,  très  ornementales;  cette 
espèce,  annuelle  dans  les  pays  tempérés,  devient  vivace  au  moyen 
d'un  tubercule  souterrain  sous  les  climats  chauds  ;  les  graines  en 
sont  coriaces  et  d'une  digestion  difficile. 


l .  Espèce  originaire  <l  Amérique. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 


291) 


Le  genre  Voandzeia  est  originaire  de  l'Afrique  tropicale,  où  il 
donne  une  espèce  fort  intéressante  le  V.  suhterranea  '  Thou,  cultive 
surtout  sur  la  côte  occidentale  d'Afrique  et  à  Madagascar. 


(_7  JCWv     'jVLvvOV 


c*.tA\vv^v\VCvvX 


Fig.  65. 


Variété  de  Vigna  Catjang  (Dàu  Muôi  du  Tonkin  . 


Les  gousses  sont  courtes,  monospermes,  déhiscentes  et  mûrissent 


1.  M.  Aug.  Chevalier  a  signalé  récemment,  une  autre  Légumineuse  appartenant  au 
même  genre,  cultivée  dans  le  Moyen-Dahomey  et  qu'il  a  baptisée  V.  Poissoni. 


300 


études  et  mémoires 


sous  terre  comme  le  fruit  de  l'Arachide.  La  graine  est  riche  en 
matières  de  péserve  des  différentes  catégories  et  constitue  un  aliment 
complet,  (m  peut  distinguer  deux  variétés  principales  assez  nettes, 
d'après  l'aspect  du  fruit;  dans  l'une,  la  coque  du  fruit  est  ligneuse 
et  épaisse,  dans  l'autre,  elle  est  beaucoup  plus  mince  et  papvracée. 
Le  genre  Vigna  comprend  de  nombreuses  espèces  très  répandues 
dans  toutes  les  régions  tropicales.  La  plus  importante  est  le  V.  Cat- 
iang  Walp.  ou  V.  sinensis  End!.,  c'est  une  espèce  qui  parait  origi- 
naire de  l'Amérique   du    Sud.    mais    qui    présente    aujourd'hui   un 


l'i^.  66.         Dolichos  Labial).  A,  rameau   avec  fruil  s  :  1!.  légume  ouvert 

(d'après  Sadebeck  . 


polymorphisme  déconcertant,  en  rapport  avec  sa  grande  aire  d  ex- 
tension actuelle.  Les  gousses  sont  très  longues  et  peuvenl  dépasser 
.'{Il  cm.:  elles  sont  c y li ndriques,  légèrement  étranglées  entre  les 
graines,  qui  sont  séparées  les  unes  des  autres  par  des  cloisons;  les 
raines  sont  petites,  faiblement  réniformes,  avec  des  faces  presque 
plaies  aux  extrémités. 


o 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  301 

C'est  sans  cloute  à  cette  espèce  qu'il  faut  rapporter  les  Niébés  du 
Sénégal  et  du  Soudan,  les  Voehrns  de  la  Réunion  et  de  Maurice, 
le  Vohamha  de  Madagascar;  c'est  aussi  le  Dau-muoi  d' Indo-Chine, 
etc. 

Le  genre  Dolichos  se  distingue,  en  outre  des  caractères  que  nous 
avons  indiqués  précédemment,  par  sa  graine  présentant  un  arille 
charnu  autour  du  hile.  Il  appartient  surtout  aux  régions  tropicales 
de  l'ancien  monde.  L'espèce  la  plus  fréquemment  utilisée  est  le 
D.  Lablab  L.,  originaire  de  l'Inde  et  cultivé  un  peu  partout  dans 
les  régions  chaudes,  mais  particulièrement  dans  l'Asie  méridionale. 

Les  gousses  sont  aplaties,  courtes  et  rugueuses,  et  contiennent 
généralement  trois  graines  qui  sont  ovales,  aplaties  et  se  distinguent 
des  Légumineuses  voisines  par  le  hile  blanc  qu'elles  portent. 

Il  existe  des  variétés  naines  et  des  variétés  grimpantes  de  celte 
espèce. 

Le  Lablab  est  désigné  à  la  Réunion  et  dans  les  îles  voisines  sous 
le  nom  d Wntaque. 

C'est  à  côté  du  genre  Dolichos  qu'il  faut  ranger  les  Pachi/rrhizus 
dont  les  tubercules  souterrains  formés  aux  dépens  des  racines,  sont 
souvent  utilisés  comme  légumes  et  mangés  à  la  façon  des  ignames. 

Le  P.   angulatus   Rich,  qui  est  le  Dolichos  bulbosus  de  Linné, 
originaire  des  Philippines,  donne  des  tubercules  globuleux  ou  napi- 
formes,  très  riches  en  amidon  d'une  extraction  facile;  on  le  cultiv 
maintenant  dans  presque  tous  les  pays  chauds. 

E.  —  Caractères  des  principaux  amidons  de  Légumineuses. 
a)   Amidon  de  haricot    Phaseolus  lunatush.  ).       Grains  ovales  ou 


Fi;}',  (ï7.  —  Amidon  de  Phaseolus  radia  tus:  'iôi)  d. 


H02  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

plus  rarement  réniformes,  mesurant  de  15  à  40  ;;.  ;  les  très  petits 
grains  au-dessous  de  15  \j.  sont  rares  et  l'amidon  a  une  apparence 
homogène.  Hile  linéaire  très  net,  mais  peu  ramifié:  stries  fort  peu 
apparentes. 


Fig.  lift.  —  Amidon  de  pois.  350  d. 

b)  Amidon  de  pois  (Pisum  sativum  L.).  -  -  Grains  assez  irréguliers 
de  forme  et  de  dimensions,  à  contour  soit  réniforme.  soit  presque 
carré  avec  angles  arrondis,  soit  trilobé,  soit  souvent  très  allongé, 
etc.  Dimension  de  10  à  35  y..  Hile  linéaire  net,  mais  non  ramitié: 
stries  fines  et  généralement  peu  apparentes.  Hile  et  stries  invisibles 
dans  la  glycérine.  Certains  grains  ont  un  reflet  verdâtre  caractéris- 
tique. 


Fig,  69.  —  Amidon  de  Lentille.  350  d. 


C)  Amidon  de  lentille  <  Lens  e&culenta  Mœnch.).  -  (  îrains  à  contour 
elliptique  assez  régulier;  type  réniforme  plutôt  raie.  La  dimension 
des  grains  varie  de  10  à  15  jj,,  mais  la  grande  majorité  des  grains 
mesure  de  25  à  .'{Il  ;;.,  car  cet  amidon  est  assez  homogène.  Le  hile 
est  très  visible,  en  fente  linéaire,  rarement  ramifiée;  Les  stries  sont 
le  plus  souvent  invisibles. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUEE 


303 


d)   Amidon  de  pois  chiche  [Cicev  arietinum  L.).  —  Grains  à  con- 
tour ovale,  réniforme,  parfois  à  bords  parallèles;  la  dimension  des 


0 


o 


o&0 

00 


Fig.  70.  —  Amidon  de  pois  chiche.  350  d. 

grains  varie  de  10  à  30  y.  avec  une  prédominance  des  grains  mesu- 
rant 20  [j.  ;  amidon  peu  homogène.  Hile  linéaire,  très  long,  non 
ramifié;  stries  très  serrées  et  parfois  bien  visibles. 


<®    ®     ° 


Fig.  71.  —  Amidon  de  pois  Mascate.  350  d. 


e)  Amidon  de  pois  Mascate  [Muciina  utilis  Wall.).  Grains  de 
forme  arrondie  plus  ou  moins  régulière,  parfois  ovale,  mesurant  de  20 
à 35  y.,  quelques  très  petits  grains  mis  à  part.  Amidon  peu  homogène. 
Hile  très  irrégulier,  quelquefois  linéaire,  mais  le  plus  souvent 
constitué  de  lignes  divergentes,  parfois  indépendantes  les  unes  des 
autres,  donnant  plutôt  l'impression  de  craquelures  que  d'un  hile. 
Stries  très  apparentes  et  serrées. 

f)  Amidon  d'Ambrevade  [Cajanus  indiens  Spreng).  Grains  à 
contour  en  ovale  allongé,  parfois  arrondis  (les  plus  petits)  ;  leur 
dimension  varie  de  9  à  i5  u  avec  une  moyenne  de    30    u..   Amidon 


304 


in  DE8    ET    MÉMOIRES 


peu  homogène.  Hile  bien  marqué,  en  fente  relativement  courte,  par- 
lois  presque  punctiforme,  raremenl  ramifié.  Sti'ies  bien  visihlos  sur 


I  ,,.72. 


Amidon  de  puis  d'Angola.  350  d. 


quelques  grains,  médiocremenl  serrées.  En  somme,  cet  amidon  esi 
très  comparable  à  celui  du  pois,  mais  aucun  grain  n  y  présente  de 
reflel  verdâtre  comme  chez  celui-ci. 


Fig.  T.'i.  A  ni  m 


Si  i|.I      llis|>i(l!l.    ■'(.')()    il 


g]  Amidon  </<•  Soja  hispida  Mœnch.  Grains  a  contour  suborbi- 
culaire,  mesurant  de  H>  à  i'i  [a;  amidon  peu  homogène.  Hile  souveni 
étoile,  quelquefois  linéaire   et  assez  court.  Stries  très  serrées,   très 

\  isibles. 


Ii  Amidon  de  Vigna  Catjang  Walp.  Grains  ovales,  allongés 
ou  réniformes  ou  plurilobés,  mesurant  de  S  à  ;2.S  ;;.,  avec  une 
mpvenne    d'environ    -<>    <>.  :    amidon   assez   homogène,    llile   assez 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  •  ><*•'» 

allongé,   presque  toujours  très   ramifié,   très  irrégulier.  Stries  peu 


o  o  ' 


Fig.  74.  — Amidon  de  Vigna  Catjang.350  d. 


visibles  et  n'apparaissant  dans  L'eau  qu'au  bout  d'un  certain  temps. 


Fier.  7ô.  —  Amidon  de   pois  sabre.  350  d. 


j)  Amidon  de  Canâvalia  ensiformis.  1).  C.  Amidon  à  conteur 
ovale  ou  arrondi,  mesurant  de  10  à  50  ;;.,  avec  une  forte  prédomi- 
nance de  gros  grains.  Hile  très  apparent,  formé  d'une  fente  courte, 
linéaire  ou  infléchie.  Stries  invisibles,  amidon  assez  homogène. 


k)  Amidon  dé  Voandzeia  subterranéa  Dup.  Th.  Amidon  a 
contour  souvent  rendorme  ou  se  rapprochant  de  L'ovale,  mesurant 
de  10  à  00   ;.>.,  à  pari  quelques  petits  grains  peu   nombreux.  Amidon 

assez  homogène. 

Ilile  extrêmement   irrégulier,  rarement  presque  linéaire,  presque 


306 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


toujours  formé  par  une  arborisation  de  lignes  rameuses  parcourant 
le  grain.  Stries  fines,  apparentes  seulement  sur  quelques  grains. 


Vi^.  76.  —  Amidon  de  Voandzou.  350  d. 


F.  —  Falsifications  des  farines. 


Les  falsifications  les  plus  courantes  des  farines  consistent  : 

I"  Dans  l'addition  de  débris  d'enveloppe  provenant  de  la  même 
graine  que  celle  qui  a  fourni  la  farine  considérée.  Malgré  le  blu- 
tage, toute  farine  renferme  encore  une  certaine  proportion  de 
débris  tégumentaires  ;  en  ajoutant  une  portion  de  son  repassée  à  la 
meule,  on  peut  donc  falsifier  une  farine,  sans  que  la  fraude  soit 
très  apparente;  cette  addition  a  pour  résultat  de  diminuer  la  valeur 
nutritive  d'une  part  et  d'augmenter  en  outre  l'altérabilité  de  la 
farine,  par  accroissement  de  la  proportion  des  éléments  azotés. 

On  décèle  de  pareilles  falsifications  au  moyen  de  préparations 
comparatives  faites  avec  une  même  quantité  de  la  farine  incriminée 
et  dune  farine  type.  En  comptant  de  part  et  (l'autre  le  nombre 
des  fragments  d'enveloppe  dans  le  champ  du  microscope,  on  pourra 
se  faire  une  opinion  sur  la  proportion  de  son  qui  a  été  ajoutée,  dans 
le  cas  où  l'on  observe  une  différence  vraiment  appréciable;  il  sera 
nécessaire  naturellement  d'opérer  sur  d'assez  nombreuses  prépara- 
tions pour  pouvoir  établir  une  moyenne. 

On  isole  d'ailleurs  aisément  les  particules  de  son  assez  lourdes 
•  les  grains  d'amidon  et  des  lambeaux  du  parenchyme  amylacé  par 
la  lévigation. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  307 

Il  peut  se  faire  qu'on  ajoute  aune  farine  des  débris  tégumentaires 
provenant  dune  autre  graine  que  celle  qui  a  fourni  la  farine  ;  dans 
ce  cas,  la  fraude  sera  décelée  en  se  basant  sur  les  différences  de 
caractères  histologiques  des  éléments  ajoutés,  par  rapport  à  ceux 
qu'on  trouve  normalement  dans  la  farine  type  et  la  proportion  de 
son  étranger  pourra  être  déterminée  par  une  méthode  analogue  à  la 
précédente. 

C'est  à  cette  catégorie  de  falsifications  qu  il  faut  rattacher  l'addi- 
tion des  fleurages  ;  on  désigne  ainsi  en  boulangerie  un  certain 
nombre  de  matières  pulvérulentes  qui  servent  à  saupoudrer  la  pâte 
au  moment  de  la  mise  en  forme  et  les  pelles  qui  servent  à  enfourner 
le  pain. 

Outre  les  fleurages  de  céréales  (blé,  maïs,  riz),  on  emploie  aussi 
des  fleurages  de  pomme  de  terre,  de  corozo,  de  sciure  de  bois,  de 
coques  de  noix,  etc.  L'usage  de  ces  poudres  contenant  surtout  des 
débris  de  parois  cellulaires,  qui  est  licite  pour  les  opérations  préci- 
tées de  la  boulangerie,  devient  une  fraude,  quand  elles  sont  incor- 
porées à  la  farine  elle-même.  Ces  fraudes  sont  facilement  décelées 
par  la  connaissance  préalable  des  caractères  histologiques  des 
matières  susceptibles  d'être  employées  l. 

2°  Dans  l'addition  de  farines  de  moindre  valeur  à  une  farine  plus 
haut  cotée;  dans  la  pratique,  c'est  surtout  la  farine  de  blé  qui  est 
falsifiée  et  cela  par  l'addition  de  farines  de  seigle,  de  riz,  de  mais, 
de  légumineuses,  etc. 

La  falsification,  si  elle  a  été  [effectuée  lourdement,  peut  se  recon- 
naître assez  facilement  aux  modifications  apportées  dans  la  teinte, 
dans  l'odeur  et  la  saveur  de  la  farine  et  aussi  à  la  diminution  de 
la  proportion  de  gluten  extractible  et  à  la  modification  de  ses  pro- 
priétés. 

Si  la  proportion  de  farine  étrangère  est  faible,  il  faut  avoir  recours 
aux  observations  microscopiques  basées  sur  l'étude  des  caractères 
différentiels  des  amidons  et  de  ceux  des  éléments  histologiques 
accompagnant  celui-ci.  Pour  faciliter  l'examen  des  amidons,  on 
emploi  des  procédés  basés  sur  leurs  différences  de  densité,  analogues 
à  celui  dont  nous  avons  indiqué  le  principe,  à  propos  des  fécules; 
ou  bien,  par  des  tamisages,  on  obtient  la  séparation  des  éléments 
les  plus  volumineux,  grains  composés  ou  grumeaux. 

I  .    Voir  à  ce  sujet  Villiers,  Collin,  Fayoli.e,  Traité  des  falsifications  et  altérations 
des  substances  alimentaires 


8Û8  ÉTUDES  ET    MÉMOIRES 

On  peui  s  aider  également  de  l'action  de  certains  réactifs  colo- 
rants ou  de  solutions  attaquant  inégalement  les  divers  amidons 
solutions  de  Bel  lier,  hydrate  do  ehloral.  etc.).  Nous  no  pouvons 
entrer  ici  dans  le  détail  de  ces  manipulations  souvent  délicates,  sans 
sortir  du  cadre  de  cet  ouvrage  et  nous  renverrons  à  ce  sujet  à  1  ex- 
cellent ouvrage  de  MM.  Yilliers.  Collin  et  Fa  voile. 

3°   Dans  l'addition  de  matières  minérales. 

(  les  matières  minérales  sont  les  mêmes  que  Celles  qu'on  ajoute 
habituellement  aux  fécules  :  carbonate  et  sulfate  de  chaux  ou  de 
baryte,  argile,  poudre  d'os,  alun.  etc. 

Les  particules  minérales  se  reconnaissent  au  microscope  à  leur 
irrégularité  et  en  ce  qu'elles  n'offrent  point  les  réactions  de  l'ami- 
don ;  lé  dosage  des  cendres  peut  donner  aussi  à  cet  égard  des  indi- 
cations précieuses. 

I  n  procédé  très  simple  et  très  précis,  imaginé  par  Cailletet. 
repose  sur  ce  que  la  densité  du  chloroforme  est  intermédiaire  entre 
les  densités  îles  éléments  constitutifs  des  farines  et  les  densités  des 
matières  minérales  employées  comme  movens  de  fraude 

Dans  un  tube  de  verre,  muni  à  sa  partie  inférieure  d'un  robinet, 
on  introduit  H*  grammes  de  farine,  puis  du  chloroforme  de  manière 
à  remplir  presque  complètement  le  tube  et  l'on  agite;  on  laisse 
ensuite  la  séparation  s'elfectuer  lentement. 

Dans  ces  conditions,  les  particules  de  farine  se  réunissent  à  la 
surface,  où  elles  forment  deux  couches  bien  distinctes;  la  supérieure, 
jaunâtre,  contient  tout  le  son,  l'inférieure  est  blanche  et  n'en  ren- 
ferme point.  Si  la  farine  contenait  des  matières  minérales,  celles-ci 
forment  un  dépôt  au  fond  du  tube,  on  les  entraine  facilement  en 
ouvrant  le  robinet  et  il  ne  reste  plus  qu'à  en  déterminer  la  propor- 
tion et  la  nature. 

.  I  suivre.  )  Marcel    1  )  l  l.A  i;n . 

Maitre  de  Conférences  à  la  Sorbonne, 
Professeur  à  VÉcole  supérieure 
d'Agriculture    coloniale. 


NOTES    AGRICOLES    SUR    LES    IIAWAÏ  ' 


Café. 

Distribution.  Superficie.  —  Le  café  est  cultivé  plus  spécialement 
sur  les  côtes  Ouest  Kona  et  Nord-Est  Hamakua  de  la  grande  île 
d'Hawaï;  on  le  trouve  aussi,  mais  en  faible  quantité,  aux  iles  de 
Maui,  Oahu  et  Kauai.  g-énéralement  à  mi-côte,  sur  le  versant  des 
montagnes.  Cette  culture  dont  les  débuts  remontent  à  18i*i,  ne  pût. 
pendant  long-temps,  se  développer,  par  suite  du  manque  de  bras. 

La  superficie  totale  actuellement  cultivée  peut  être  évaluée  k 
i-,500  acres  ~  environ,  soit  1820  hectares,  entre  les  mains  des 
Japonais. 

Sortes  commerciales.  Prix.  —  Le  café,  g-énéralement  désigné  et 
connu  sous  le  nom  de  «  café  de  Kona  »,  appartient  à  la  variété  dite 
"  Guatemala  seed  »  café  de  Guatemala)  mélang-é  à  un  peu  de 
Libéria  ;  commercialement  on  le  désig-ne  sous  les  noms  suivants  : 
extra-prime,  prime  et  peaberrv  grain  ayant  la  forme  d'un  pois  ; 
les  prix  varient  de  11  à  13  cents  :;  la  livre  4  américaine  1  fr.  25  à 
I  fr.  50  le  kilog-.). 

Commerce.  —  La  culture  du  café,  comparativement  à  celle  de  la 
canne  à  sucre,  est  d'une  très  faible  importance  ;  elle  figure  dans  les 
exportations  totales  du  pays  pour  un  chiffre  de  0,6%;  ce  produit 
vient  en  troisième  rang-,  après  le  sucre  '92,3  °/0)  et  l'ananas  (3,7  °/0). 
Les  ports  principaux  d'exportation,  par  ordre  d'importance  sont  : 
Honolulu  (Oahu  .  Hilo  Ilawaï  et  Kahului  Maui.  (Consulter  le 
tableau  des  exportations  qui  fîg-ure  k  la  fin  de  ces  quelques  notes 
agricoles,  pour  la  période  comprise  entre  1904  et  1910. 


1.  Extrait  d'une   communication  de   M.    Marques,   agent   consulaire   de  France  à 
Honolulu    Hawaï  . 

2.  Acre  =  40  ares  4Ȕ. 

3.  Cent  =  Monnaie  divisionnaire  du  dollar  américain  dollar  =  5  fr.  à  5  fr.  23 
i.  Livre  =ûk.  153. 


310  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Les  Etats-Unis  consomment  la  majeure  partie  de  la  récoite  bien 
que  l'Allemagne  paraisse  devoir  bientôt  devenir  un  consommateur 
de  ce  produit  ;  dans  les  chiffres  qui  figurent  dans  le  tableau  des 
exportations,  pour  l'année  1908-1909,  et  où  la  part  de  l'Amérique 
s'élève  à  f.lOL9i(>  francs  (211.907  dollars  environ,  la  fraction  de 
138.262  francs  (20.589  dollars)  au  compte  de  l'étranger  a  été  ainsi 
répartie  : 

Canada  =   110.1 82  francs  !  21 .180  dollars 

Japon  ==     11.268     »  2.167     — 

Chine                   7.727     »  i  1.486     — 

Australie  ==       6.957      »  1.338     —      ) 

Divers                  2.126     »  (400     — 

Canne  à  sucre. 

Distribution  et  superficie.  —  La  canne  à  sucre  est  cultivée  dans, 
les  quatre  grandes  îles.  Voici  par  ordre  d'importance  de  surface  de 
culture,  pendant  l'année  1909.  les  plantations  qui  s'y  sont  installées. 

Hawaï.  —  26  plantations  —  50.000  acres1  (20.270  Ha.)  ont  fourni 

la  récolte  de  1909 
Oahu.     —   10  plantations  —  20. 600  acres  (8.334  Ha.)  récolte  1910 
Maui.      —     7  plantations         18.500  acres     (7.485  lia.         id. 
Kaui.  Il    plantations  —   17.500  acres     1 7.080  Ha.)        id. 

Total:        "Implantations       106.600  acres  (13.169  Ha.         id. 

Le  chiffre  de  la  superticie  totale,  cultivée  en  canne,  est  obtenu  en 
multipliant  la  surface  d'une  année  par  2,  pour  les  plantations  irri- 
guées, qui  occupent  la  moitié,  à  peu  près,  des  terrains;  et  par  3,  poul- 
ies plantations  non  irriguées,  ce  qui  donne  approximativement,  de 
250.000  à  260.000  acres  '  ;101.000  à  104.400  hectares)  pour  le  total 
des  terres,  consacrées  au  sucre,  dans  les  quatre  îles  mentionnées  '-.  Le 
chill're  exact  ne  peut  en  être  obtenu,  pour  la  raison  que  pendant  que 
31  plantations  sur 5  i  publient  des  rapports  annuels  donnant  les  chiffres 
exacts  de  culture  et  de  production,  23  plantations,  au  contraire,  ne 

1 .  Acre        in  ares  !'■. 

2.  Gela  s'explique  par  le  fail  que  les  mêmes  terrains  irrigués  smii  plantés  en  canne 
tous  les  deux  ans  seulement,  tandis  qu'une  période  de  trois  années  s'écoule  avanl 
qu'un  même  snl  reçoive  la  même  culture,  | r  les  plantations  non  irriguées. 


NOTES    AGRICOLES    SUR    LES    HAVAÏ  311 

publient  pas  de  rapports  et  hésitent  à  donner  les  informations  les  plus 
banales,  10  d'entre  elles  se  refusant,  même  absolument,  pour  des 
raisons  à  elles  connues,  à  communiquer  aucun  chiffre  de  statistique, 
en  dehors  des  quantités  de  sucre  produit,  qui  ne  peuvent  être 
cachées  à  cause  des  rapports  de  douane. 

Ces  54  plantations  emploient  constamment  45.000  ouvriers 
environ,  dont  31.000  Japonais  et  570  Américains  seulement. 

Sortes  commerciales.  —  Le  sucre,  sous  forme  brute  ou  cassonade 
cristallisée,  est  représenté  par  trois  qualités  suivant  sa  plus  ou 
moins  grande  pureté;  une  seule  plantation  produit  du  sucre  raffiné, 
en  granules. 

Commerce.  —  La  première  exportation,  en  1837,  s'est  élevée  ù 
4.286  livres  américaines  ',  soit  1941  kilog.  Elle  fut  de  25.080.182 
livres,  soit  11.362.322  kilog.,  en  1875,  elle  a  été  de  1.110.604.855 
livres,  soit  503. 104. 004  kilog-.  en  1910.  Le  sucre  figure  au  premier 
rang-  pour  un  chiffre  de  92,3  %  des  exportations  totales  du  pays. 

Les  ports  principaux  d'exportation  sont,  par  ordre  d'importance  : 
Honolulu  (Oahu),  Hilo  (Hawaï)  et  Kakului  (Maui). 

Les  Etats-Unis  consomment  exclusivement  toute  la  production 
des  îles  Hawaï;  les  expéditions  ont  lieu  sur  San  Francisco,  New- 
York  ou  Philadelphie,  soit  par  le  cap  Horn,  soit  par  le  chemin  de 
fer  mexicain  du  Tehuantepec.  Gomme  on  peut  le  voir  dans  le  tableau 
des  exportations,  la  première  vente  pour  l'étranger,  a  été  opérée 
pendant  l'année  fiscale  1909-10,  mais  ce  mouvement  ne  paraît  pas 
présager  aucun  changement,  dans  l'habitude  des  planteurs  Hawaïens, 
de  réserver  toute  leur  récolte  à  l'Amérique. 

Bananier. 

Distribution.    Superficie.  Il    n'est   pas  possible    d'évaluer    la 

superficie  totale  cultivée  en  bananiers.  Les  Chinois  principalement, 
détiennent  le  monopole  de  cette  culture,  que  Ton  rencontre,  par 
ordre  d'importance,  dans  les  îles  Hawaï,  Maui  et  Oahu. 

Variétés.  —  Les  bananes  cultivées  appartiennent  aux  variétés  dites 
«  chinoise  »  et  «  bluefield  »  qui  sont  celles  qui  supportent  le  mieux 
les  longs  transports.  La  première  fut  importée  de  Tahiti  en  1855. 

1.  Livre  américaine  =  0k.  1  .">.;. 


IW'2  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Commerce.  —  La  première  exportation  remonte  à  1864  avec 
953  régimes  envoyés  à  San-Francisco. 

Actuellement,  cette  exportation  est  englobée,  dans  les  statistiques 
douanières,  avec  celle  des  ananas  en  vert,  on  l'estime  de  80  à 
100.000  dollars  l,  annuellement,  soit  de  410  à  520.000  francs, 
environ. 

Par  ordre  d'importance,  la  banane  occupe  le  cinquième  rang  dans 
les  exportations  totales  du  pays  et  y  ligure  pour  un  chiffre  de  0,02  °/0. 

On  l'exporte  par  Honolulu  (Oahu),  Hilo  (Hawaï)  et  Kahului  (Maui) 
sur  San  Francisco  principalement,  Vancouver  et  le  Japon,  dans  une 
proportion  de  98  °/0  aux  Etats-Unis  et  de  2  °/0  à  l'étranger. 

Ananas. 

Distribution.  Suj>er/icie.  —  L'ananas  est  cultivé,  par  ordre  d'im- 
portance de  récolte,  dans  Oahu,  Hawaï,  Maui,  Kauai  et  un  peu  dans 
Molokai.  A  la  fin  de  1909,  la  superficie  totale  cultivée  était  estimée 
à  environ  9.000  acres,  soit  3.636  hectares,  chiffre  qui  augmente  de 
jour  en  jour,  avec  une  rapidité  telle,  étant  donné  la  facilité  de  cette 
culture,  qu'on  commence  à  craindre  pour  son  avenir.  Ses  débuts 
remontent  à  1885.  Cette  industrie  languit  tout  d'abord,  puis  elle 
prit  un  essor  admirable,  dès  l'annexion  des  îles  par  les  Etats-Unis. 

Variétés.  —  La  variété,  cultivée  de  préférence,  est  la  «  Smooth- 
Gayenne  ».  Les  cultivateurs,  au  début,  s'étaient  attachés  à  produire 
•  Us  fruits,  les  plus  gros  possibles,  pesant  jusqu'à  15  et  18  livres  -, 
soit  de  6  k.  500  à  8  k.  150;  mais  ils  s'aperçurent  que  ces  propor- 
tions n'étaient  pas  pratiques,  ni  pour  la  vente  en  vert,  ni  pour  les 
conserves.  Aujourd'hui,  ils  s'efforcent  d'obtenir  des  fruits,  beaucoup 
plus  petits,  de  grosseur  uniforme,  de  façon  qu'une  fois  pelés,  ils  ne 
dépassent  pas  les  dimensions  de  la  boîte  type  employée  pour  les 
conserves. 

Commerce.  — ■  Les  six  sortes  de  conserves  d'ananas  que  l'on 
fabrique,  dans  le  pays,  et  qui  sont  de  très  bonne  qualité,  ont  fourni 
à  l'exportation,   pendant  l'année   1909,    il  1 .000  caisses.    Le  jus  qui 


1.  Dollars  5  IV.  à  5  IV.  25. 

2.  Livre       0  k.  L53. 


NOTES    AGRICOLES    SU!    LES    IIAYAÏ  313 

découle  du  fruit,  quand  on  le  pèle  ou  qu'on  le  coupe  en  tranches, 
est  utilisé,  naturel  ou  mélangé  avec  du  sirop  de  sucre,  pour  servir 
comme  boisson  rafraîchissante  ou  sous  forme  de  limonade  gazéifiée 
rappelant  le  jus  de  raisin  non  fermenté. 

L'exportation  en  vert  est  moins  importante  qu  elle  ne  le  serait 
si  les  moyens  de  transport  étaient  suffisants  :  on  l'évalue  cependant 
à  759  tonnes  pour  l'année  1909. 

L  ananas  figure  au  deuxième  rang'  dans  les  exportations  totales 
du  pays,  pour  un  chiffre  de  3,7  °/0.  On  l'exporte  par  Honolulu  (Oahu) 
Hilo  (Hawaï)  et  Kahului  (Maui),  ainsi  que  de  Kauai  et  Molokai 
aux  Etats-Unis  ainsi  qu'à  l'étranger;  on  ignore  complètement,  pour 
les  ananas  en  conserve,  dans  quelle  proportion,  toute  la  production 
étant  envoyée  à  San-Francisco  qui  a  le  monopole  de  la  répartition. 

Pour  ce  qui  est  de  l'ananas  en  vert,  la  production  est  expédiée 
sur  San-Francisco  et  Vancouver. 

Riz. 

Distribution.  Superficie.  —  La  surface  réservée  à  cette  culture  est 
estimée  à  11.000   acres  ',    soit    1.450    hectares.    Les    Chinois  seuls 

* 

s'adonnent  à  cette  culture  qui  produit  deux  récoltes  par  an. 

(Commerce.  —  Le  riz  produit  représente  une  valeur  de  2.500.000 
dollars  2,  soit  13.OIJ0.000  francs.  Les  9/10  sont  consommés  sur 
place,  1/10  seulement  est  réservé  à  l'exportation.  Cette  céréale 
ligure  au  Ie  rang  dans  les  exportations  totales  du  pays  pour  un 
chiffre  relativement  très  faible  de  0,5  °/0.  Ajoutons  que  malgré 
que  la  qualité  produite  soit  excellente,  des  études  très  sérieuses  se 
poursuivent  dans  le  but  d'améliorer  les  variétés  déjà  cultivées. 

Avant  de  terminer  cet  exposé  par  le  tableau  des  exportations 
que  nous  consignons  à  la  fin  de  ces  notes,  il  est  bon  de  faire  con- 
naître que  des  cultures  nouvelles   sont  en  voie  de  développement. 

Sisal. 

Le  sisal  produit  une  libre  d'excellente  qualité  dans  la  production 
moyenne  de  500  livres  3  par  acre  4,  c'est-à-dire  565  k.  à  l'hectare  : 

1.  Acre  =  40  a.   16. 

2.  Dollar  =  3  IV.  à  .">  fr.  25. 

3.  Livre  =  0  le.  153. 
3.  Acre  =  10  a.   16. 

Bul.  du  Jardin  colonial.    1911.  I.  —  N°  97.  22 


314  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

cinq  compagnies  ont  été  constituées  pour  exploiter  l'hennequen  qui 
présente  le  grand  avantage  de  prospérer  dans  les  terrains  les  plus 
secs,  mais  calcaires.  On  estime  à  4.000  acres,  soit  1.618  hectares, 
la  superficie  actuellement  cultivée  en  sisal  qui  ne  fait  qu'augmenter 
de  jour  en  jour. 

Coton. 

Ce  textile  est  encore  à  l'état  d'expérimentation  sur  une  surface 
de  1.000  acres,  soit  404  hectares,  mais  les  plantations  sont  pleines 
de  promesses.  On  emploie  la  variété  «  Caravonica  »  qui  paraît 
s'adapter  convenablement  au  climat  et  au  sol  de  l'archipel  tout  en 
offrant  l'avantage  de  durer  un  certain  nombre  d'années  sans  avoir 
besoin  d'être  renouvelées. 

Tabac. 

Deux  grandes  plantations  ont  été  établies  sur  l'île  Hawaï;  la 
qualité  de  tabac  produite  paraît  être  des  plus  satisfaisantes. 

Caoutchouc. 

Six  plantations  principales  sont  en  voie  d'exploitation  dont  quatre 

dans  le  district  de  Xahiku  (Maui),    une   à  Puna  (Hawaï)  et  une  à 

kailua  (Oahu);    elles  avaient,  en    1909,   un   total  de  1.800   acres  1 

782  hectares)  plantés  de  la   façon  suivante  :  001)  C.astilloa,  07.000 

Hevea  et   Ho. 000  Geara. 

I .   Acre  =    10  a.  56. 


ÉTUDE    ÉCONOMIQUE 
DE    LA    RÉGION    DV    MONO 
(DAHOMEY) 


PRIX    DE    REVIENT    ACTUEL    1»U     TRANSPORT 

Nous  avons  étudié  de  très  près  la  valeur  du  fleuve  Mono  au 
point  de  vue  de  la  navigation  afin  d'avoir  une  mesure  aussi  exacte 
que  possible  de  sa  fonction  de  transporteur. 

Nous  avons  montré  plus  haut  son  incapacité  à  drainer  les  pro- 
duits de  la  région  et  les  soucis  constants  que  son  irrégularité 
impose  au  commerce  local. 

Il  est  également  intéressant  de  déterminer  à  quel  prix  de  revient 
il  fait  ressortir  ses  services,  ainsi  que  les  conditions  de  sécurité 
qu'il  offre  au  trafic. 

a)  En  hivernage,  alors  que  la  navigation  ne  rencontre  aucune 
difficulté  appréciable,  les  prix  de  revient  à  la  tonne  kilométrique 
sont  les  suivants  : 

1°  Pour  des  pirogues  d'occasion  armées  pour  le  trajet  à  la  des- 
cente seulement  : 

Chiffres  relevés  Vodomé  à  Grand-Popo 

en  1900  l  (3,80  la  T.  pour  18  km.),  soit  :  0,20  la  T.  K. 

pour  des  pirogues  ]  Agomé  à  Grand-Popo 

de  2  tonnes,  j  (5,50  la  T.  pour  2i  km.),  soit  :  0,23  la  T.  K. 

armées  k  I  Athiémé  k  Grand-Popo 

2  piroguiers.  1  (9,85  la  T.  pour  40  kra.i,  soit  :  0,25  la  T.  K. 

Nous  ferons  remarquer  que  les  distances  adoptées  dans  le  calcul 
entre  Vodomé,  Agomé,  Athiémé  et  Grand-Popo,  ont  été  calculées, 
non  en  suivant  les  méandres  du  fleuve,  ce  qui  ne  signifierait  rien, 
mais  par  les  distances  k  vol  d'oiseau  qui  peuvent  seules  constituer 
une  base  précise  de  comparaison. 


316  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

2°  Pour  des  pirogues  du  commerce   armées  à  Grand- Popo  pour 
aller  à  Athiémé  et  retour  : 

Pirogues  de  2  Tonnes  : 
Location  pirogue,  12,50. 
Grand-Popo         i  3  piroguiers  à  (7.50  -f  1,90),  28,20  ; 
Athiémé.  1  soit  20.35  la  T.  pour  80  km.  :  0,25  la  T.  K. 

Chiffres  relevés      \       Pirogues  de  une  Tonne  : 
en  1909.  /  Location  pirogue,  6,25. 

f  2  pirogues  à  (7,50  +  1,90).  18,80  : 

\  soit  25,05  la  T.  pour  80  km.  :  0,30  la  T.  K. 

11  y  a  lieu  d'observer  que  ce  second  cas  est  le  plus  courant, 
attendu  que  les  indigènes  transportant  eux-mêmes  une  assez  grande 
quantité  de  produits  utilisent  la  majeure  partie  des  pirogues  du 
haut. 

Ce  sont  donc  le  plus  souvent  des  pirogues  de  Grand-Popo. 
remontant  à  Athiémé  chargées  de  marchandises  qui  font  pour  les 
succursales  européennes  la  descente  des  produits. 

b)  En  saison  sèche.  —  Les  transports  ne  sont  plus  effectues 
que  par  des  pirogues  de  une  tonne  et  de  600  kg.  que  l'on  charge  à 
500  kg.  en  moyenne  et  que  conduisent  deux  piroguiers.  Le  prix  de 
revient  s'établit  ainsi  : 

Grand-Popo  Petite  et  moyenne  pirogue,  500  kg. 

Athiémé.  \   Location  pirogue,  0  fr.  25. 

Chiffres  relevés  i  2  piroguiers  à  (7.50  +    1,90),  18  fr.  80  ; 

en  1909.  f  soit  50,10  la  T.  pour  80  km.  :  0  fr.  60  la  T.  K. 


La  conclusion  qui  se  dégage  de  ces  chiffres  est  que  : 

a)  Le  transport  sur  la  portion  du  Mono  admise  par  le  commerce 
comme  accessible  en  tout  temps  (  Grand-Popo- Yodomél,  revient  à 
0,20  la  tonne  kilom.  pour  les  produits  bruts,  maïs,  amandes,  huile. 

h)  Le  transport  de  ces  mêmes  produits,  sur  la  portion  du  Mono, 
navigable  pendant  l'hivernage  f  Athiémé-Grand-Popo  revient  à 
0,25-0,30  la  T.  K. 

c)  Le  transport  de  ces  mêmes  produits,  sur  le  trajet  Athiémé- 
Grand-Popo  aux  basses  eaux  revient;!  0,60  la  T.  K. 

Une  simple  comparaison  de  ces  chiffres  avec  les  considérations 
laites  ;iux    produits    bruts   par  les   voies   ferrées    raisonnablement 


ETUDE    ÉCONOMIQUE    DE    LA    RÉGION    DU    MONO  317 

exploitées,  montre  au  détriment  du  fleuve  Mono,  un  écart  considé- 
rable. Elle  conduit  sans  contestation  possible  à  cette  conclusion, 
que  le  Mono  est  un  instrument  de  transport  d'une  insuffisance 
notoire  et  d'un  prix  de  revient  élevé. 

Cette  conclusion  se  trouve  encore  accentuée  du  fait  des  risques 
nombreux  que  courent  à  l'époque  des  hautes  eaux,  c'est-a-dire  des 
pluies,  les  marchandises  à  la  montée  et  les  produits  à  la  descente, 
par  suite  des  mouillages  que  l'impéritie  des  piroguiers  rend  très 
fréquents. 

Les  pertes  subies  de  ce  chef  par  les  maisons  de  commerce,  sont 
de  leur  aveu  même  très  sensibles  et  viennent  en  quelque  sorte  en 
aggravation  des  prix  de  transport,  attendu  qu'aucune  assurance  ne 
peut  les  couvrir. 

A  la  précarité  et  à  la  cherté  de  la  navigation  sur  le  Mono  vient 
donc  s'ajouter  l'insécurité  ;  ce  sont  précisément  les  trois  reproches 
les  plus  graves  que  l'on  puisse  adresser  dans  la  pratique  à  un 
système  de  transport. 

De  rétablissement  d'un  chemin  de  fer. 

A  une  telle  situation  qui,  il  nous  faut  le  répéter,  paralyse  entiè- 
rement l'exploitation  de  la  région  du  Mono,  il  n'est  qu'une  solu- 
tion :  l'établissement  d'un  chemin  de  fer. 

L'aménagement  de  chemins  pour  le  roulage  des  pondions  la  créa- 
lion  d'un  système  quelconque  de  traction  sur  routes  ne  seront 
jamais  que  des  moyens  d'une  efficacité  excessivement  restreinte  et 
d'une  exécution  difficile.  Nous  pensons  que  sur  ce  point,  avec  l'ex- 
périence que  l'on  possède  aujourd'hui  des  chemins  de  fer  coloniaux, 
la  contestation  n'est  pas  possible. 

La  question  réside  donc  exclusivement  dans  le  choix  d'un  tracé 
qui  se  détermine  par  les  réalités  d'ordre  économique  et  les  difficul- 
tés dans  l'exécution. 

Dans  la  discussion  qui  va  suivre,  il  doit  être  entendu  que  nous 
n'envisageons  que  les  considérations  du  premier  ordre  dont  dépend 
entièrement  le  trafic  ;  il  appartient  au  service  d'exécution  d'établir 
un  tracé  définitif  se  rapprochant  le  plus  possible  du  tracé  théori- 
quement le  meilleur. 


.318  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Tracés  proposés. 

a)  Athiémé-Vodomé.  —  Est  le  projet  le  plus  ancien  et  se  bornait 
d'ailleurs  à  l'établissement  d'un  Decauville.  Il  procédait  d'une  con- 
ception exclusivement  locale  et  se  recommandait  par  l'existence  de 
la  route  Vodomé-Athiémé  qui  aurait  servi  d'infrastructure  à  la  voie. 

Ce  projet  encourt  de  graves  critiques  dont  chacune  suffirait  à  le 
rendre  inacceptable.  Tout  d'abord  son  rayon  d'action  est  limité  aux 
abords  immédiats  du  Mono,  d'autre  part  sa  capacité  d'évacuation 
serait  d'une  insuffisance  qui  n'est  pas  à  démontrer,  enfin  il  accepte 
comme  terminus  un  point  intermédiaire,  Vodomé,  où  le  Mono  a  très 
peu  d'eau  en  saison  sèche  et  qui  oblige  les  marchandises  à  subir  un 
transbordement  supplémentaire . 

bi  Locossa  à  To/f<>  ou  Ouassougon.  — Ce  projet  a  été  proposé  par  le 
commerce  de  la  Colonie  en  partant  du  raisonnement  suivant  qu'il 
suffit  de  toucher  en  un  point  un  courant  commercial  pour  le  détour- 
ner dans  une  autre  direction. 

Ce  raisonnement,  fût-il  exact  en  soi,  ne  serait  pas  applicable  en 
l'espèce,  car  ainsi  que  nous  l'avons  vu,  il  ne  s'agit  nullement  d'un 
mouvement  commercial  d'une  direction  constante,  mais  de  toute 
une  série  de  mouvements  partiels  et  de  directions  divergentes,  abou- 
tissant à  quelques  points  du  Mono  et  du  lac  Ahémé. 

Il  s'agit  en  réalité  de  drainer  la  production  d'une  zone  de  configu- 
ration déterminée,  résultat  que  Ion  ne  peut  atteindre  qu'en  touchant 
les  centres  de  production  qui  la  composent,  c'est-à-dire  en  la  tra- 
versant. 

D'ailleurs  la  meilleure  conception  théorique  ne  vaut  pas  un  simple 
examen  sur  place  et  pour  juger  de  la  valeur  d'un  tel  projet  il  suffit 
de  se  reporter  au  croquis  de  répartition  des  cultures  et  des  palme- 
raies ainsi  que  des  routes  commerciales  et  des  marchés. 

A  première  vue,  il  ressort  que  ce  projet  comporte  quatre  critiques 
di    toute  importance  : 

I"  Il  ne  dessertque  le  groupe  Nord  de  la  région  du  Mono  (Locossa- 
Debos)  et  laisse  di'  coté  le  groupe  Sud  Sahoués-Pédahs-bassin 
Sazué  . 

2"  Il  traverse  dans  la  majeure  partie  de  son  parcours  une  région 
inondée  à  l'hivernage,  sans  valeur  appréciable  au  point  de  vue  agri- 
cole et  presque  déserte. 


ÉTUDE    ÉCONOMIQUE    DE    LA    RÉGION    DU    MONO  31 1> 

3°  Il  ne  met  pas  en  relations  par  la  voie  la  plus  courte  la  région 
de  Locossa  avec  le  chemin  de  1er  de  la  Colonie.  Il  v  aune  distance 
de  48  kilomètres  en  ligne  droite  de  Locossa  à  Toffo  ;  il  n'y  en  a  que 
38  de  Locossa  à  Segbohoué. 

i°  Les  produits  embarqués  à  Locossa  auraient  de  ce  chef  pour 
pour  atteindre  Cotonou,  un  trajet  d'environ  160  kilomètres  à  faire 
au  lieu  de  100  par  la  voie  de  Segbohoué. 

c)  Locossa-Bopa-Aïlada.  —  Ce  tracé,  quoique  préférable  au  précé- 
dent, comporte  des  critiques  du  même  ordre  en  ce  qui  touche  le  service 
des  régions  de  production,  la  longueur  du  trajet  et  le  supplément  de 
distance  que  les  produits  auraient  à  parcourir. 

Il  se  complique  du  passage  du  lac  Ahémé  qui  par  les  dépenses 
qu'il  occasionnerait  suffirait  à  le  faire  rejeter. 

Tracé  théorique. 

Deux  considérations  doivent  guider  au  point  de  vue  économique 
dans  la  détermination  d'un  tracé  :  le  souci  de  desservir  le  plus  par- 
faitement les  divers  centres  de^productions  et  marchés  et  celui  d'at- 
teindre par  la  voie  la  plus  directe  le  port  d'embarquement. 

La  première  de  ces  considérations  nous  amène  à  choisir  comme 
point  de  départ  du  tracé,  le  dernier  centre  important  d'achat  vers 
le  nord  de  la  zone  à  desservir  ;  ce  sera  en  l'espèce  le  marché  de 
Xiavo  ou  celui  de  Ouédémé  Djangramé,  de  préférence  le  premier  où 
se  traitent  les  produits  de  la  riche  région  des  Dobos. 

Le  tracé  devra  ensuite  passer  à  Locossa  ou  à  proximité  ;  la  posi- 
tion de  Locossa  sur  un  plateau  aux  pentes  abruptes  vers  le  sud  pour 
obliger  le  tracé  à  ne  passer  qu'à  proximité  (1  km.  par  exemple),  ce 
qui  ne  gênera  pas  sensiblement  les  opérations  de  ce  marché. 

De  là  le  tracé  en  passant  par  Avedji,  Tchanou  et  en  contournant 
a'sa  base  le  plateau  des  pays  Sahoués  et  Pédahs,  desservirait  avec  les 
centres  de  Sé-Dré-Comé  toute  la  région  agricole  Est,  et  avec  les 
centres  de  Konohoué-Sarué  Djanglamé-Oumako,  la  région  fertile  des 
alluvions  du  Mono. 

Il  se  trouve  que  ce  tracé,  le  meilleur  pour  le  service  des  régions 
de  production  se  trouve  amené  à  proximité  du  terminus  du  chemin 
de  fer  de  Ouidah.  qui  est  le  point  du  système  ferré  actuel  de  la 
Colonie,  le  plus  rapproché  des  régions  considérées. 


320  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Une  seule  objection  pouvant  être  présentée  à  la  portion  terminale 
de  ce  tracé,  c'est  l'existence  de  Grand-Popo,  d'une  situation  com- 
merciale représentant  des  intérêts  acquis  et  qu'il  était  légitime  de 
prendre  en  considération. 

Nous  aurions  pu.  de  ce  fait,  être  amené  à  considérer  une  variante 
du  tracé  primitif,  s'en  séparant  au  niveau  de  Dré  pour  atteindre 
directement  Grand-Popo.  Le  seul  argument  ayant  une  valeur  réelle 
et  venant  à  l'appui  de  cette  thèse  était  l'existence  des  maisons  de 
commerce  de  cette  dernière  ville,  nous  avons  tenu  à  en  mesurer 
exactement  la  valeur. 

Les  maisons,  ou  plutôt  ces  succursales,  son!  au  nombre  de  cinq, 
deux  françaises,  trois  étrangères,  les  premières  traitant  spécialement 
les  huiles  et  les  palmistes,  les  secondes  le  maïs. 

L'exécution  d'une  voie  vers  Segbohoué  occasionnerait  simplement 
un  déplacement  de  trafic  qui,  de  la  succursale  de  Grand-Popo,  passe- 
rait à  celle  de  Gotonou  ou  au  comptoir  principal,  donc  ne  causerait 
aux  maisons  intéressées  aucune  diminution  dans  les  affaires,  mais 
simplement  une  dépréciation  partielle  des  immeubles  qu'elles  pos- 
sèdent à  Grand-Popo.  Toute  la  question  se  trouve  resserrée  dans 
cette  déduction  en  ce  qui  touche  les  intérêts  spéciaux  à  chacune 
d'elles.  L'argument  à  ce  point  de  vue  est  d'une  valeur  insignifiante. 

D'autre  part  les  intérêts  généraux  du  commerce  de  la  Colonie  et 
même  du  commerce  local  de  Grand-Popo,  pris  dans  son  ensemble, 
auraient-ils  un  avantage  évident  dans  l'adoption  de  ce  tracé  ;  il  ne 
semble  pas,  et  les  entrevues  que  nous  avons  eues  à  Grand-Popo  à  ce 
sujet  nous  ont  permis  de  constater  que  cette  solution  n'apparaîtpas 
aux  yeux  du  commerce  local  comme  la  mieux  conçue  pour  l'écou- 
lement des  produits  de  l'ensemble  du  Mono.  Le  commerce  constate, 
et  nous  avec  lui  d'ailleurs,  que  l'acceptation  du  projet  Segbohoué 
en  amenant  un  déplacement  de  trafic,  diminuerait  fortement  1  im- 
portance commerciale  de  Grand-Popo,  mais  il  estime  que  si  on  ne 
doit  pas  doter  la  ville  d'un  wharf  parfaitement  outillé,  la  solution 
sur  Grand-Popo  ne  se  soutient  plus.  Et  c'est  à  ce  point  précis 
qu'il  est  utile  de  comparer  les  deux  deux  tracés  terminus.  D'un  côté 
vers  Grand-Popo),  prolongation  d'une  voie  ferrée  qui  serait  en  per- 
manence concurrencée  par  le  Mono  (navigable  jusqu'à  Vodoméi. 
traverserait  une  région  inondée  à  la  saison  des  pluies,  peu  produc- 
tive, presque  déserte  jusqu'à  Adjaha,  pour  aboutir  en  un  point  de 
la  côte  dépourvu  de  moyens  pratiques  d'embarquement. 


ÉTUDE    ÉCONOMIQUE    DE    LA    RÉGION    Dl      MONO  321 

Ce  tracé,  que  la  pauvreté  du  pays  qu'il  traverse  devrait  déjà  faire 
écarter,  se  trouve  nécessiter  rétablissement  d'un  nouveau  wharf, 
qui  vu  les  difficultés  de  transport  de  Cotonou  à  Grand-Popo,  occa- 
sionnerait des  dépenses  hors  de  proportion  avec  le  but    à  atteindre. 

Au  contraire  le  tracé  qui  se  relierait  au  chemin  de  fer  de  Ouidah, 
soit  à  Guézin,  soit  à  Wazoumé,  se  présente  immédiatement  avec  tous 
les  avantages  d'une  voie  réellement  commerciale. 

Les  produits  de  l'intérieur  iraient  sans  rompre  charge  du  point 
extrême,  au  wharf  de  [Cotonou  dont  on  pourrait  facilement,  et  sans 
dépenses  excessives,  améliorer  la  capacité  d'évacuation. 

Les  régions  traversées  par  ce  tracé  Oumako,  Corné  et  territoires 
avoisinants,   sont  peuplées  et  riches. 

A  ces  considérations  d'ordre  économique  vient  s'en  ajouter  une 
d'ordre  politique  qui  est  de  première  importance. 

Il  faut  reconnaître  que  le  choix  de  Grand-Popo,  comme  chef-lieu 
de  la  région  du  Mono,  a  été  la  cause  initiale  de  son  isolement  non 
seulement  vis-à-vis  des  autres  portions  de  la  Colonie,  mais  vis-à- 
vis  de  l'autorité  locale  elle-même. 

Relégué  à  l'extrémité  du  cercle,  sans  communication  commode 
avec  toutes  les  parties  n'avoisinant  pas  immédiatement  le  Mono  et 
qui,  plus  de  six  mois  par  an,  sont  marécageuses,  le  représentant  de 
l'autorité  n'a  jamais  pu  connaître  la  majeure  partie  de  la  région  et 
il  nepouvait  en  être  autrement.  Le  seul  remède,  efficient  à  cette  situa- 
tion, consiste  dans  le  déplacement  du  chef-lieu  du  Cercle,  et  dans 
l'établissement  de  communications  directes  avec  Cotonou  et  Porto- 
No  vo. 

Et  alors  qu'un  chemin  de  fer  sur  Grand-Popo  ne  ferait  qu'accen- 
tuer l'isolement  économique  de  cette  région,  et  accroître  son  parti- 
cularisme, le  prolongement  du  chemin  de  fer  de  Segbohoué,  tout  en 
amenant  dans  le  système  d'exploitation  économique  de  la  Colonie 
une  de  ses  plus  belles  parties,  la  ramènerait  en  même  temps  dans 
son  unité  politique  ;  ce  sera  là  notre  dernier  argument. 

Yves  Henry, 

Directeur  <ï Agriculture  en  A.  O.   F. 


LE  TABAC  DE  CUBA 

ET 

LES  CIGARES  DE  LA  HAVANE 

(Suite.) 


Comme  je  l'ai  déjà  écrit  plusieurs  fois,  la  situation  présente  un 
franc  caractère  d'inextricabilité  et  la  principale  raison  en  est  qu'en 
découpant  dans  notre  boule  trop  de  tranches  minuscules,  on  a 
compliqué  étrangement  les  relations  économiques  de  certains  pays. 
Aussi  a-t-on  dû  créer  l'Union  Sud-Africaine  après  la  Fédération 
américaine  et  l'Empire  allemand. 

Le  Gouvernement  libéral  de  Cuba  qui  est  au  courant  de  tout  ce 
qui  précède  et  qui  a,  par  conséquent,  conscience  de  la  gravité  du 
malaise  national  ne  se  décide  pas  à  trouver  un  remède  ;  il  tempo- 
rise, 

L'Union  des  fabricants,  corporation  officielle,  reste  en  coquetterie 
avec  la  Secrétairerie  d'Etat  dirigée  par  un  homme  énergique  et  de 
haute  culture,  M.  Manuel  Sanguily,  mais  qui  ne  saurait  distraire 
par  trop  l'attention  de  ses  collègues  très  occupés  par  ailleurs  ;  les 
ouvriers,  assez  métiants,  car  on  a  objecté  souvent  que  leurs  salaires 
étaient  trop  élevés,  ce  qui  est  faux,  se  bornent  à  faire  des  manifes- 
tai ions  pacifiques  et  à  adresser  au  chef  de  l'État  des  requêtes  rela- 
tives à  la  conclusion  de  traités  de  commerce;  ils  n'ont  pu  trouver, 
au  cours  de  leurs  meetings,  de  solution  plus  pratique. 

Les  agriculteurs  qui  sont  le  plus  à  plaindre,  ne  savent  que  se 
lamenter;  ils  n'ont  pas  songé  encore  à  former  une  ligue  ou  une 
association  de  défense. 

Quant  à  l'élément  espagnol,  il  continue  à  dresser  l'épouvantai! 
habituel  de  l'absorption  américaine,  alors  que  les  Etats-Unis,  qui 
ont  mis  le  doigt  entre  l'arbre  et  l'écorce,  continuent  à  bénéficier 
des  conséquences  de  leur  diplomatie  —  modem  style  —  et  à 
bâtons  rompus. 

Toute  l'agitation   fomentée  il  va    quelque  temps  païunjourna- 


LE    TABAC    DE   CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  323 

liste  espagnol,  M.  J.  G.  Aguirre,  les  réunions,  les  commissions,  les 
campagnes  de  presse,  etc.,  etc.,  n'ont  donné  aucun  résultat,  et,  de 
guerre  lasse,  on  en  est  revenu  à  l'indifférence  musulmane,  chère 
aux  bureaucrates. 

Il  faudrait  une  action  commune  libérée  d'égoïsmes  et  d'intérêts 
particuliers  pour  modifier  la  situation.  Or  c'est  beaucoup  demander 
à  des  humains  !  Union  étroite  des  fabricants,  coopération  des 
ouvriers,  harmonie  générale  des  intéressés  !  —  Ce  sont  là  bien 
jolies  choses,  mots  sonnant  bien,  mais  rien  que  des    mots  ! 

Les  grandes  fabriques  de  cigares  licencient  du  personnel,  les 
petites  disparaissent,  aussi  bien  à  la  campagne  qu'à  La  Havane  où 
Ion  comptait  autrefois  non  moins  de  80  fabriques  de  cigares  de 
><  Partido  »  et  60  de  «  Vuelta-Abajo  »  contre  50  et  25  respecti- 
vement aujourd'hui  (le  Trust  ayant  d'ailleurs  absorbé  23  fabriques 
de  Vuelta-Abajo).  De  plus,  les  fabriques  maintenues  ont  réduit 
leur  production  de  50  °/0. 

Les  cigariers  continuent  à  émigrer  aux  Etats-Unis  et  le  commerce 
local,   en  partie  espagnol,  souffre  grandement  de  cet  état  de  choses. 

Quadviendra-t-il,  le  jour  où  les  agriculteurs  cubains  devront 
vendre  la  quasi-totalité  de  leurs  tabacs  en  feuilles  aux  Américains  ? 

Obtiendront-ils  alors  de  meilleurs  prix?  C'est  peu  probable,  le 
tabac  n'étant  pas,  comme  le  sucre,  un  produit  de  première  néces- 
sité. 

Fort  heureusement  pour  Cuba,  la  feuille  de  Puerto-Rico  qui 
rentre  en  franchise  aux  Etats-Unis  est  cotée  à  un  prix  trop  élevé, 
sa  qualité  étant  inférieure  à  celle  de  la  Vuelta-Abajo  et  le  pourcen- 
tage en  capes,  d'ailleurs  sombres  et  sans  velouté,  à  côte  prononcée, 
à  nervures  saillantes  et  ondulées,  n'étant  pas  élevé  comme  il  arrive 
pour  certains  crus  de    Sumatra. 

Aussi  les  cigares  de  Puerto-Rico  écoulés  aux  Etats-Unis  ont-ils 
un  goût  fort  commun  et  pâteux. 

Les  meilleurs  cigares  de  cette  provenance  récoltés  sous  toile  dans 
les  districts  de  La  Plata,  Cavev,  Comerio  et  Aibonito  valent  de  36 
à  95  dollars  le  mille.  Le  prix  de  58  dollars  le  mille  est  celui  de  la 
qualité  moyenne  alors  qu'on  ne  saurait  décemment  offrir  eu  cadeau 
des  cigares  de  La  Havane  valant  moins  de  80  dollars. 

Que  de  fumeurs,  en  France,  ignorent  encore  que  les  cigarettes, 
les  courses  en  fiacre  et  les  journées  d'hôpital  sont  les  uniques  choses 
qui  se  paient  bon  marché  dans  la  Perle  des  Antilles  ! 


324  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


LA   CRISE  ACTUELLE  ET    LE  MARCHÉ    I)  EXPORTATION 

Des  pays  comme  l'Argentine,  l'Uruguay  et  l'Italie  appliquent 
aux  tabacs  de  Cuba  des  droits  différentiels  plus  élevés  qu'à  ceux 
d'autres  provenances.  Le  Japon  leur  impose  des  taxes  absolument 
prohibitives. 

Certains  pays  limitent  les  envois  par  des  droits  très  élevés,  comme 
les  États-Unis,  l'Espagne  et  la  France  qui  vient  encore  de  les  aug- 
menter de  30  °/0,  après  l'Allemagne  qui  a  porté  le  droit  spécifique 
de  270  à  400  marks  par  cent  kilogs  (poids  brut)  -f-  40%  sur  la  valeur; 
sans  oublier  l'Angleterre  qui,  possédant  déjà  plusieurs  fabriques  de 
cigares,  a  également  cherché  de  ce  côté  quelques  nouvelles  res- 
sources et  sacrifié  un  peu  au  protectionnisme  en  augmentant  les 
droits  sur  les   cigares  d'un  shilling    par  livre. 

Ce  sont  les  qualités  ordinaires  achetées  par  les  gens  du  peuple 
qui  ont  été  le  plus  touchées. 

Le  «  londrès  »  qui  vaut  en  fabrique  oO  dollars  le  mille,  revient 
à  77  dollars  de  l'autre  côté  de  la  frontière  allemande  et  le  «  medio 
regalia  »  qui  vaut  75  dollars  s'y   paie  113    dollars. 

Les  Cubains  qui  produisent  peu  et  consomment  beaucoup  n'en 
continueront  pas  moins  à  acheter  de  la  quincaillerie,  de  la  faïence, 
et  maints  autres  articles  en  Allemagne.  Que  faire  à  cela  sinon  pro- 
duire «  soi-même  »,  (ce  qui  est  impossible  dans  un  petit  pays)  ou 
augmenter  le  courant  d'affaires  avec  les  Etats-Unis,  qui  traitent 
encore  le  mieux  la  Grande  Antille,  économiquement  parlant. 

Depuis  le  mois  de  décembre  1908,  le  traité  de  réciprocité  signé 
en  1908  avec  les  Etats-Unis  se  prolonge  d'année  en  année  et  il  en 
sera  ainsi  jusqu'au  jour  où  l'une  des  deux  parties  contractantes  le 
dénoncera,  car  depuis  huit  ans  les  conditions  des  deux  pays  se  sont 
beaucoup  modifiées.  Une  grande  laveur  a  été  notamment  accordée 
dans  l'Union  aux  tabacs  des  Philippines  (libre  entrée  chaque  année 
de  70  millions    de  cigares  et  d'un  million  de  livres   de  tripe). 

En  somme,  les  bénéfices  concédés  à  la  Fédération  du  nord  se 
sont  augmentés  automatiquement  sans  grande  compensation  pour 
Cuba. 

Ce  qui  n'empêche  que  le  jour  où  le  Gouvernement  du  président 
Gomez  accordera  des  avantages  douaniers  à  une  puissance  quel- 
conque, les  Etats-Unis  devront  en  profiter  également. 


LE  TABAC  DE  CUBA  ET  LES  CIGARES  DE  LA  HAVANE       325 

Il  conviendrait  clone,  tout  d'abord,  de  renouveler  le  traité  de  réci- 
procité de  1902,  mais  sur  des  bases  équitables,  en  obtenant  de  nou- 
veaux avantages  pour  les  produits  cubains,  notamment  les  cigares, 
bien  que  les  «  vankees  »  soient  intraitables  quand  leurs  industries 
nationales  se  trouvent  sur  la  sellette  —  de  façon  à  reculer  le  plus 
possible  la  date  d'un  inévitable  chambardement  ouvrier. 

De  37.039.378  dollars  en  1902,  les  ventes  des  États-Unis  à  Cuba 
ont  passé  à  93  7i3.17i  dollars  ces  derniers  temps,  alors  que  les 
achats  des  Américains  dans  l'île  n'augmentaient,  dans  le  même 
laps  de  temps,  que  de  dix-huit  millions.  C'est  pourquoi  le  président 
de  l'Union  des  fabricants  de  cig-ares  de  l'île  de  Cuba,  dans  une  lettre 
adressée  au  représentant  de  ce  pays  à  Washington,  réclamait  une 
réduction  de  50  °/0  sur  les  «  tabacos  »  de  Cuba,  peut-être  dans  l'es- 
pérance d'obtenir  10  °/0,  imitant  en  cela  les  plaideurs  qui  réclament 
des  dommages-intérêts. 

De  son  côté,  le  Gouvernement  cubain  aurait  intérêt  à  établir  un 
tarif  qui  lui  permettrait  d'entretenir  avec  la  puissance  tutélaire 
du  nord,  les  mêmes  relations  économiques  que  le  Canada  avec  la 
Grande-Bretagne  ;  mais  ceci  doit  être  suffisant  pour  faire  dresser 
l'oreille  des  nationalistes  «  cubiches  »  ! 

Il  ne  saurait  y  avoir,  comme  certains  le  croient,  de  parti  pris 
dans  tout  ceci  de  la  part  des  Etats-Unis,  de  l'Angleterre,  de  l'Es- 
pagne, de  l'Argentine,  de  la  France,  du  Mexique,  de  l'Uruguay,  etc. 
Ces  puissances  n'ont  aucune  raison  de  nuire  à  l'industrie  cubaine 
du  tabac;  mais  comme  je  l'ai  déjà  expliqué,  frapper  un  article  de 
luxe,  quel  qu'il  soit,  c'est  obtenir  de  nouveaux  subsides,  sans 
déplaire  à  la  majorité  des  électeurs,  surtout  quand  il  est  considéré 
comme  nuisible  à  la  santé. 

Qui  donc  se  formalisera  de  voir  vendre  en  France  depuis  le  14 
mai  1910  les  «  Principes  de  Monaco  »  à  6  francs  au  lieu  de  5  francs  ? 

De  plus,  les  débitants  de  tabacs  ne  sont-ils  pas  chez  nous  des 
fonctionnaires  au  petit  pied?  et  l'on  peut  tenter  souvent  avec  eux 
une  expérience  qui  réussit  difficilement  avec  des  commerçants  indé- 
pendants, représentant  une  force  électorale  dansl'Etat — j'ai  nommé 
les  débitants  d'alcool  —  autre  produit  également  bien  éprouvé. 

En  outre,  la  Grande-Antille  est  un  petit  pays,  soit  dit  sans  plai- 
santer, qui  ne  bénéficie  d'aucune  tutelle  avouée,  comptant  bien  peu, 
économiquement  parlant,  rappelé  à  l'ordre  chaque  fois  qu  il  cherche 
à  s'émanciper,  et  qui  offre  en  vente,  en  même  temps  que  du  sucre, 


326  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

marchandise  de  grande  demande  facile  à  écouler,  du  tabac,  produit 
moins  indipensable   et  vendu  trop    cher. 

Certes,  en  s'élevant  contre  la  croisade  menée  par  tous  les  lises  du 
monde,  les  Cubains  n'ont  pas  tout  à  fait  tort,  mais  les  écoutera-t-on  ? 
Une  aide  inespérée  semblait  devoir  leur  venir  de  France  au 
moment  de  la  création  de  la  «  Ligue  nationale  pour  la  défense  des 
fumeurs  »,  mais  les  promoteurs  aux  noms  bizarres  de  ce  nouveau 
groupement  n'auraient  en  vue  que  la  réduction  du  prix  du  «  Capo- 
ral supérieur  »  et  du  »   Maryland  ». 

C'est  à  désespérer,  d'autant  plus  qu'Emile  Gautier  a  découvert. 
sur  ces  entrefaites,  que  la  fumée  du  «  Havane  »  le  plus  exquis  n'est 
([ne  poison  ! 

Le  remède  n'est  pas  uniquement  comme  certains  le  font  entendre, 
dans  une  publicité  monstre,  et  la  preuve  en  est  démontrée  par  le  peu 
de  succès  rencontré  par  les  acheteurs  américains  (passés  maîtres 
cependant  dans  l'art  de  la  réclame)  de  marques  renommées  de  La 
Havane. 

Des  fabriques  d'une  importance  très  relative  ont  damé  le  pion  au 
«  trust  »  notamment  aux  Etats-Unis,  en  livrant  un  meilleur  cigare 
au  même  prix  —  en  tenant  compte  des  desiderata  de  la  clientèle 
qui,  seule,  a  le  droit  d'être  tenace. 

Donner  une  bonne  qualité  de  tabac,  c'est  encore  faire  la  meilleure 
des  réclames.  En  voici  d'ailleurs  la  preuve  :  Il  y  a  quelques 
semaines  je  rentrais  de  Lyon  à  Paris  en  amicabilissime  compagnie. 
Pour  atténuer  la  monotonie  du  voyage  un  magnat  de  l'huile,  habitant 
Marseille,  offrit  des  cigares  à  ses  compagnons  de  wagon,  et  je  vis 
ensuite  quatre  fumeurs  sur  cinq,  moi  non  compris,  placer  dans  leur 
portefeuille  la  bague  du  «  puro  »  qui  leur  était  tombé...  delà  Canne- 
bière,  atin  de  réclamer  la  même  excellente  vitole  dans  les  bureaux 
de  Lyon.  Le  lendemain,  je  faisais  part  de  la  chose  aux  directeurs  de 
la  fabrique  havanaise  intéressée,  fournisseurs  de  la  Régie  franc-aise, 
je  me  hâte  de  le  dire,  et  avec  lesquels  je  continue  à  entretenir  d'ex- 
cellentes relations. 

Le  particulier  atiqtiâl  on  aura  remis  dans  un  débit  un  cigare  d'une 
certaine  marque  havanaise  et  qui  le  trouvera  dur,  amer,  incombus- 
tible, sera  un  client  irrémédiablement  perdu  pour  le  fabricant, 
quelque  publicité  que  ce  dernier  puisse  faire  ensuite.  Avec  les  pro- 
duits pharmaceutiques,  des  prospectus  bien  rédigés  guérissent  par 
auto-suggestion  ;  mais,  avec  le  tabac,  il  est  difficile  dé  faire  passer 
vessies    pour  lampions. 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES   CIGARES    DE    LA    HAVANE  327 

Une  excellente  réclame  est  celle  que  fait  la  «  Régie  impériale  otto- 
mane •  >.  Ne  répète- t-elle  pas  sur  tous  les  tons,  sachant  combien  il 
est  facile  de  frapper  l'imagination  des  acheteurs,  que  sa  cigarette  de 
luxe  faite  à  la  main  avec  des  feuilles  bien  sèches  et  finement  coupées 
porte  toujours  sa  marque.  Le  logement!  boîte  de  métal  fermant  her- 
métiquement) est  décoré  des  armes  impériales  mises  aujourd'hui  à 
toutes  les  sauces,  comme  celles  des  vassaux. 

Et  la  Régie  rappelle  volontiers  que  par  suite  de  son  privilège 
absolu  datant  de  1883,  personne  ne  peut  planter,  ni  préparer  du 
tabac  en  Turquie  sans  sa  permission  ;  l'article  introduit  en  contre- 
bande est  détruit;  entin.  personne  ne  peut  vendre  de  cigarettes  sans 
son  autorisation. 

Autant  de  garanties  pour  le  fumeur  ! 

Existe-t-il  quelque  chose  d'approchant  à  Cuba  ? 

Et  qui  sait  si  un  tel  monopole  à  la  turque  ne  serait  pas  mie 
mesure  de  salut  pour  l'île  ! 

Passons  maintenant  aux  rapports  diplomatiques  et  consulaires, 
parfois  amusants  à  consulter,  car  les  signataires,  quand  on  les  a 
bien  ou  mal  documentés,  ne  considèrent  généralement  les  questions 
que  sous  un  angle  restreint  et  égoïste,  dans  un  style  des  moins 
attrayants,  de  crainte  d'une  censure  qui  a  peur  de  son  ombre. 

Comme  ils  ne  peuvent,  décemment,  épiloguer  sur  un  pays  voisin 
n'appartenant  pas  à  leur  circonscription,  ils  pratiquent  quelquefois  la 
surenchère  en  parlant  des  possibilités  d'échange  avec  celui  où  ils 
ont  été  envoyés  et  qui  est  devenu  un  peu  leur  chose  propre,  trouvent 
des  combinaisons  qu'ils  déclarent  inédites,  distribuent  des  conseils 
qui  sont  autant  de  lieux  communs  ou  qui  n'ont  aucun  sens  pratique 
et  ne  parviennent  d'ailleurs  qu'à  frapper  l'imagination  des  profanes 
—  le  plus  grand  nombre  —  tout  étonnés  «  qu'on  n'ait  pas  encore 
songé  à  cela  »  alors  qu'un  spécialiste  peut,  d'un  mot,  démolir  le 
château  de   cartes    péniblement  édifié. 

C  est  ainsi  qu'un  Ministre  de  Cuba  à  l'étranger  enfonça  derniè- 
rement une  porte  déjà  ouverte  aux   cigares  de  son  pays  ! 

L'élévation  des  droits  de  douane  sur  les  cigares  a  diminué  les 
envois  de  Cuba  à  destination  de  l'Allemagne  (jusqu'alors  son  troi- 
sième client  pour  le  tabac)  et  l'on  a  ici  la  conviction  qu'en  obtenant 
une  réduction  de  droits  aux  Etats-Unis,  en  Espagne,  en  Argentine, 
en  Uruguay,  en  France,  etc.,  les  débouchés  augmenteraient  immé- 
diatement dans  ces  pays,    avec    ou  sans  réclame,  au  grand  conten- 


.'{28  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

tement  des  intéressés  cubains  et   à  la  confusion    des  membres  des 
sociétés   antitabachiques. 

Malheureusement,  au  moment  de  se  concerter  au  sujet  de  traités 
commerciaux,  Cuba  passée  et  maintenue  sous  la  dénomination  éco- 
nomique des  Etats-Unis,  n'a  guère  de  compensations  à  offrir.  Et,  faute 
du  principal,  son  gouvernement  doit  continuer  à  faire  la  sourde 
oreille  quand  on  pince  dans  son  entourage  de  là  guitare  du  reboi- 
sement et  de  l'irrigation,  en  vue  d'éviter  les  dommages  causés  par 
la  sécheresse,  dans  la  Vuelta-Abajo,  avec  le  régime  actuel  des  eaux. 

On  a  vu  aussi  un  moyen  de  salut  dans  l'imposition  de  droits  éle- 
vés d'exportation  sur  les  capes  de  Vuelta-Abajo  et  de  Partido  |  ne 
parlait-on  pas  de  25  francs  par  livre  !  et  même  des  balles  qui  ne 
contiendraient  que  15  °/0  de  robes,  a  la  condition  toutefois  d'établir 
une  barrière  fiscale  entre  l'ouest  et  l'est,  afin  d'empêcher  la  contre- 
bande par  les  ports    d'Orient. 

Or,  les  Américains  souffriraient  d'une  telle  mesure  qui  ruinerait 
l'industrie  florissante  de  Tampa  et  de  Cayo-Hueso. 

Et  l'on  sait  ce  que  cela  veut    dire  ! 

Sans  compter  l'opposition  que  cette  mesure  rencontrerait  auprès 
des  agriculteurs  de  Cuba  et  des  marchands  de  tabacs  en  feuilles, 
acheteurs,  courtiers,  etc.,  qui  craindraient  de  perdre  un  autre 
débouché. 

Certes,  le  Gouvernement  de  l'Inde  néerlandaise  n'a  pas  hésité  à 
se  procurer  de  nouvelles  ressources  en  imposant  certaines  marchan- 
dises exportées  de  llnsulinde,  notamment  le  pétrole  ;  mais,  seuls, 
lo  produits  de-  consommation  courante  et  mondiale,  dont  on  ne 
saurait  se  passer,  peuvent  être  frappés  sans  inconvénient. 

Il  esteertain  qu'en  travaillant  les  feuilles  à  Cuba  même  la  somme 
d'argent  retenue  dans  le  pays  est  de  beaucoup  plus  importante 
qu'en  se  contentant  d'y  récolter,  pour  l'exporter,  la  matière  pre- 
mière ;  mais,  dans  ce  cas,  comme  en  beaucoup  d'autres,  il  faudra 
peut-être  de  deux  maux,  choisir  le  moindre. 

Les  partisans  de  L'impôt  sur  la  cape  assurent  néanmoins  que  les 
Américains  devraient  transporter  leurs  fabriques  à  Cuba,  comme 
les  manufacturiers  français  ont  dû  tisser  des  rubans  et  préparer  des 
films  cinématographiques  aux  Etats-Unis. 

C 'est  à  voir,  étant  donnée  la  concurrence  de    Sumatra. 

Le  gouvernemenl  canadien — qui  l'eût  cru —  essaie  de  prouver 
maintenant   aux    agriculteurs  du  Dominion  que  leur  incompétence. 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  329 

seule,  a  pu  faire  croire  jusqu'ici  que  les  conditions  climatériques  du 
pays  et  la  nature  du  sol,  ne  convenaient  pas  au  tabac. 

On  parle  de  l'établissement  dans  les  provinces  de  Québec  et 
d'Ontario  de  plantations  modèles,  imitées  de  celles  des  Etats-Unis 
et  où  les  opérations  de  séchage  et  de  préparation  des  feuilles 
seraient  l'objet   de  soins  spéciaux. 

C'est  une  concurrence  de  plus  en  perspective  ! 

En  Italie,  comme  en  France,  le  tabac  est  monopolisé  parle  Gou- 
vernement. Il  y  a  quelques  années,  la  matière  brute  était  achetée, 
toute,  à  l'étranger;  mais  la  culture  du  tabac  ayant  été  introduite  dans 
la  Péninsule  on  y  a  récolté  non  moins  de  sept  millions  de  kilo- 
grammes de  feuilles  en  i  1)08,  et  il  reste  de  la  marge  aux  agricul- 
teurs, avec  une  consommation  de  vingt  millions  de  kilogrammes 
par  an. 

Grâce  aux  exploitations  modèles  de  Tanag-ro  et  d'Alento,  on 
espère  obtenir  de  bonnes  qualités. 

En  Espagne,  le  Gouvernement  est  lié  à  la  «  Compania  Arrenda- 
taria  »  jusqu'en  1921,  et  cette  dernière  se  soucie  peu  de  faire  les 
frais  d'une  entente  commerciale  avec  Cuba.  Quant  aux  producteurs 
mexicains,  ils  font  une  réclame  continue  à  Paris,  rendez-vous  des 
grands  dépensiers  et  des   appréciateurs  du  bon  et  du  beau. 

M.  R.  Fernande/.,  second  vice-président  de  la  Chambre  de  Com- 
merce de  La  Havane,  a  publié  à  tous  les  échos  que  grâce  aux 
démarchespersonnelles  faites  par  lui  auprès  du  Ministre  des  Finances, 
en  France,  le  dépôt  de  cigares  de  La  Havane  établi  au  Grand-Hôtel 
ne  serait  pas  supprimé  ;  mais,  en  ce  qui  concerne  le  principal,  c'est- 
à-dire  l'augmentation  des  droits  sur  les  cigares  de  luxe,  il  a  été 
moins  heureux. 

D'ailleurs,  nous  croyons  savoir  qu'aux  exigences  pécuniaires  du 
propriétaire  de  l'immeuble  du  Grand-I Intel  qui  portait  son  loj^er 
annuel  de  25.000  à  iO.OOO  francs,  la  Régie  a  tout  simplement  emmé- 
nagé en  face,  abandonnant  un  local  déjà  trop  petit  pour  un  autre 
plus   petit  encore. 

J'ai  souvent  remercié  le  Créateur  de  m'avoir  fait  philosophe  iro- 
niste, notamment  chaque  fois  que  j'ai  entendu  fulminer,  à  Cuba, 
contre  les  falsificateurs  étrangers  (belges,  anglais,  américains,  etc.), 
de  cigares  de  La  Havane,  alors  que  je  sais  pertinemment  qu'il  est 
peu  de  pays  au  monde  où  nos  produits  pharmaceutiques  et  nos 
articles  de  parfumerie  soient  imités  comme  à  Cuba. 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I. —  N°97.  23 


330  ÉTLDES    ET    MÉMOIRES 

Feu  La  Fontaine  qui  se  connaissait  en  humanité,  a  écrit  à  ce  sujet 
une  fable  qui  ne  vieillira  jamais. 

Je  dois  ajouter,  qu'à  ma  connaissance,  les  falsificateurs  patentés  et 
très  puissants  qui  résident  à  Cuba,  s'ils  ont  été  parfois  inquiétés, 
n'ont,  par  contre,  jamais  été  réellement  punis  ;  on  assure,  d'ailleurs, 
que  la  loi  espagnole  étant  trop  sévère,  on  préfère  abandonner  les 
poursuites  sous  le  prétexte  qu'elles  ont  été  mal  engagées,  et 
acquitter. 

L'Union  des  fabricants  français  est  (railleurs  très  documentée  sur 
ee  point  et  Ton  peut  rappeler  ici  que  la  maison  Champigny  et  Gie 
futcondamnée  aux  dépens  d'un  coûteux  procès  pour  avoir  osé  pour- 
suivre les  vendeurs  d'un  goudron  Guyot  merveilleusement  contre- 
fait, avec  texte  et  signature  imprimés  en  trois  couleurs,  mais  qui 
n'était  pas,  si  l'on  en  croit  le  juge,  tout  heureux  de  cette  découverte, 
"  nocivo  para  la  salud  '  »,  circonstance  plus  qu'atténuante  à  Cuba. 

Et  le  Tribunal  de  Berne,  dont  se  réclament  maintenant  les  fabri- 
cants de  cigares,  eût  bien  dû  connaître  des  cas  intéressants  les 
maisons  françaises  Champigny  et  C,e,  Blancard,  Lubin,  Roget  et 
Gallet,  etc. 

Ne  se  plaint-on  pas  de  contrefaçon  de  marques  connues  et  du  rem- 
plissage des  boites  a  Cuba  même  ?  et  n  a-t-on  pas  dû  s'y  élever  contre 
le  décret  de  M.  Magoon,  ex-régent  américain,  modifiant  le  décret 
royal  du  21  août  1884  et  qui  permettrait  à  tous  les  «  Bock  »  les 
<  Cabanas  »  et  les  «  Murias  »  de  la  Terre  de  profiter  de  la  renommée 
acquise  par  certaines  marques  havanaises. 

Tenus  à  quelque  prudence,  en  cequi  concerne  les  marques  dûment 
déposées,  les  fabricants  eux-mêmes  n'ont-ils  pas,  à  tour  de  rôle, 
fait  préparer  les  vitoles  ayant  obtenu  le  plus  grand  succès  —  comme 
la  Corona  —  la  Regalia —  etc.,  et  non  protégées  par  les  lois? 

Fais  ce  que  je  dis...  et  ne  t'occupe  pas  de  ce  que  je  fais  ! 

Un  groupe  de  fabricants  et  négociants  intéressés  qui  ont  constitué 
en  Angleterre  une  «  Association  protectrice  du  tabac  de  Cuba  » 
sont  parvenus  à  faire  condamner  certains  commerçants  de  Londres, 
peu  scrupuleux  ,  qui  vendaient  des  cigares  fabriqués  eu  Allemagne,  en 
Belgique,  en  Hollande,  et  jusqu'en  Angleterre,  dans  des  boîtes  iden- 
tiques à  celles  employées  à    La  Havane,  avec   des  devises  en  espa- 


l .   Nuisible  à  la  santé 


LE    TABAC    DE    CUBA    ET    LES    CIGARES    DE    LA    HAVANE  331 

ffnol,   et    même,   à   l'intérieur,  la   notice    en  trois   langues    mettant 
l'acheteur  en  garde  contre  l  impudence   des  contrefacteurs  ! 

Gomme  on  le  sait,  les  tribunaux  anglais  ne  plaisantent  pas  sur 
ce  chapitre,  même  quand  des  sujets  britanniques  sont  impliqués 
dans  les  poursuites,  et  c'est  tout  à  leur  honneur. 

Aussi  ont-ils  cru  devoir  défendre  l'apposition  du  mot  anglais 
«  Havana  »  sur  les  boîtes,  étiquettes  et  bagues  des  cigares  fabriqués 
en  Europe,  et  aussi  celui  du  libellé  «  Rivales  de  La  Habana  »  du  mot 
«  Cubavana  »  ou  de  toute  phraséologie  espagnole,  description, 
recommandation,  dessin,  etc.,  qui  pourraient  induire  l'acheteur  en 
erreur,  même  si  la  tromperie  était  tempérée  par  l'adjonction  de  la 
devise  «  ma  de  in  England  »  non  déposée  par  les  Allemands. 

Et  pour  l'édification  des  fabricants  de  sardines,  j'ajouterai  que  les 
juges  anglais  défendirent  également  la  vente  d'articles  provenant  de 
maisons  imaginaires  telles  que  «  A.  S.  Cuba  y  Cia  »,  «  Manuel 
Murias  »,  «  Juan  Murias  »,  «  Creanzo  y  Cia  ». 

Il  y  a  vraiment  des  juges  à  Londres  ! 

Reste  à  savoir  si  une  société  protectrice  des  marques  havanaises 
aurait  le  même  succès  aux  Etats-Unis  ? 

Je  dois  souhaiter  maintenant  qu'aucun  Cubain  n'ait  lu  certain 
article  de  Fernand  Hauser  dans  le  «  Journal  »  du  14  mai  dernier. 

Après  avoir  parlé  des  achats  énormes  qui  ont  précédé  la  mise  en 
vigueur,  en  France,  du  nouveau  tarif  et  de  l'épuisement  des  stocks 
dans  les  grands  bureaux  de  Paris  comme  la  Civette  et  le  Khédive, 
le  journaliste  précité  ajoutait  : 

«  Les  amateurs  de  cigares  frais  seront  satisfaits  ce  matin  ;  ils 
auront  des  «  havanes  »  fabriqués  de  la  veille  !  dans  tous  les  débits.  » 

Fabriqués  où   ?  A  Reuillv  ? 

La  consommation  du  tabac,  comme  celle  du  sucre,  a  partout 
augmenté.  En  France,  elle  s'est  élevée  en  1908  à  i0.290  tonnes 
valeur  :  51 4.852.000  francs),  soit  à  2  kilogrammes  120  grammes 
par  an  et  par  personne  dans  le  département  du  Nord  (maximum) 
et  479  grammes  dans  le  département  de  la  Lozère  (minimum).  Les 
bénéfices  de  la  Régie  française  qui  n'étaient  que  de  24  millions  en 
1841  ont  progressé  jusqu'à  390    millions  en  1908. 

Sur  579  millions  de  cigares  (2.315  tonnes)  depuis  le  «  crapulos  » 
à  un  sou  jusqu'à  1'  «  aristocrate  »  à  6  francs,  vendus  par  la  Régie, 
le  plus  grand  nombre  a  été  écoulé  dans  les  départements  de  la  Seine, 
du    Nord    et  des    Bouches-du-Rhône.    Le    tabac  en    poudre  ;  4.756 


332  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

tonnes)  est  de  moins  en  moins...  prisé;  on  ne  le  consomme  guère 
que  dans  l'ouest  Normandie  ;  Anjou,  Bretagne).  Le  tabac  à  mâcher 
(i  .457  tonnes)  est  toujours  recherché  par  les  marins,  surtout  les 
Bretons,  et  les  cigarettes  (2. 906  tonnes)  se  vendent  comme  pains  de 
gruau  dans  la  Seine  et  les  Bouches-du- Rhône. 

Quant  au  Scaferlati,  aux  tabacs  de  zone,  de  troupe  et    d'hospice, 
les  quantités  consommées  en  1908  ont  atteint  29.156  tonnes. 
Une  paille  ! 

Quand  les  droits  d'entrée,  en  France,  étaient  de  30  francs  parkilog, 
on  y  fumait  sept  millions  de  cigares  par  an.  Après  les  avoir  portés 
à  50  francs,  la  consommation  augmenta  jusqu'à  dix  millions  de 
cigares.  Evidemment,  les  classes  aisées  se  soucient  peu  dépaver  de 
I  à  3  sous  de  plus  pour  un  cigare  de  marque,  depuis  le  14  mai  1910. 
N'oublions  pas,  d'ailleurs,  que  le  «  Havane  »  est  plus  cher  à 
New-York,  et  dans  beaucoup  de  villes  d'Europe,  qu'à    Paris. 

Un  «  perfecto  »  vendu  1  fr.  30  dans  la  première  de  ces  villes, 
s'obtenait  pour  I  franc  dans  notre  capitale  il  y  a  quelque  temps,  et, 
maintenant,  on  doit  le  payer  1  fr.  15  avec  le  nouveau  tarif  douanier 
de  75  francs  par  kilog. 

Toutefois,  il  y  a  lieu  de  considérer  qu'un  bourgeois  américain 
croirait  déchoir  s'il  payait  moins  d'un  «  quarter  »  (1  fr.  30)  une  paire 
de  cigares.  Or,  bon  nombre  de  bourgeois  français  —  ceux-là  mêmes 
qui  prennent  la  peine  de  repasser  les  lames  de  rasoirs  Gillette  — ■ 
rougiraient  de  dépenser  plus  de  10  sous  pour  la  même  quantité. 
C'esl  done  ii  une  clientèle  très  spéciale  que  le  bon  cigare  de  La 
Havane  est  vendu  en  France,  et  surtout  aux  touristes  étrangers. 
raffinés  et  prodigues. 

(.1  su i vre.  Paul  Serre, 

Correspondant  de  la  Société  Nationale  d'Agriculture. 


NOTES 


REMARQUES     FONDAMENTALES     SUR     LA 
CLASSIFICATION    DES  SIDÉROXYLÉES 

Note  de  M.  Marcel  Di  bakd. 

Les  Sidéroxylées  constituent  un  groupe  de  Sapotacées,  où  l'andro- 
cée  est  formé  de  deux  verticilles,  isomères  avec  la  corolle,  mais 
où  le  verticille  externe  ne  comprend  que  des  staminodes  alterni- 
pétales,  tandis  que  l'interne  est  constitué  par  des  étamines  fertiles 
épipé  taies. 

La  classification  de  ces  plantes  est  actuellement  pleine  de  confu- 
sion, par  suite  ^d'une  définition  trop  peu  précise  des  genres  princi- 
paux et  de  Tinter  prétation  variable  des  caractères  génériques  suivant 
les  auteurs. 

Cette  remarque  s'applique  surtout  au  genre  Sideroxylon,  où  ont 
été  successivement  rangées  les  formes  les  plus  extrêmes  de  tout  le 
groupe  ;  à  vrai  dire,  Engler,  dans  sa  monographie  des  Sapotacées  afri- 
caines ',  a  senti  le  besoin  de  resserrer  les  limites  de  ce  genre  ;  mais, 
par  suite  de  l'objectif  spécial  qu'il  se  proposait,  il  n'a  pas  suffi- 
samment précisé  l'extension  totale  qu'il  leur  accordait.  Nous  pren- 
drons donc  comme  point  de  départ  de  cette  discussion  le  genre  Side- 
roxylon tel  qu'il  est  défini  par  le  même  auteur  dans  les  suppléments 
aux  Pflanzenfamilien  2  avec  sa  subdivision  en  27  sections,  d'ailleurs 
très  peu ,  homologues. 

Il  convient  tout  d'abord  de  faire  état  d'un  caractère  très  important 
de  l'ovule  qui  retentit  sur  la  structure  de  la  graine  et  de  ranger 
d'un  coté  toutes  les  formes  chez  lesquelles  le  hile  et  le  micropyle 
sont  rapprochés  (anatropie  accusée)  et  où  la  cicatrice  typique  de  la 
graine  des  Sapotacées,    résultant  de  sa  soudure  avec    le  péricarpe. 


1.  Engleh.  Monoyrnphicen  afrikanischer  Pflanzenfamilien  un  il  Gattungen,t.  VIII, 
1901,  p.  25. 

2.  Engler,  DienatûrlichenPflansenfamilien,  Nachtr&ge,  1897,  p.  27."). 


334  NOTES 

est  basilaire  et  de  peu  d'étendue  (type  eusidéroxylé),  et,  d'autre 
part,  les  formes  chez  lesquelles  le  hile  et  le  micropyle  sont  assez 
éloignés,  occupent  généralement  les  deux  pôles  de  la  graine  (ana- 
tropie  faible  ou  nulle)  etsont  réunis  par  une  cicatrice  latérale  et  de 
forme  allongée  type  lucumé).  Leplus  souvent,  dans  le  premier  cas. 
l'insertion  des  ovules  se  fait  vers  la  base  des  loges  ;  dans  le  second, 
vers  leur  partie  supérieure,  mais  cette  correspondance  n'est  pas  une 
rèffle  générale. 

Parmi  les  formes  appartenant  au  type  lucumé,  les  auteurs  ont 
essayé,  comme  moyen  de  classification,  de  faire  appel  au  caractère 
de  la  présence  de  l'absence  d'albumen  dans  la  graine.  Bâillon 
emploie  constamment  ce  caractère,  tout  en  remarquant qu  il  n'a  pas 
grande  valeur  pour  la  distinction  des  genres  de  Sapotacées  '.  Si 
on  l'applique  en  effet  d'une  manière  absolue,  on  s'aperçoit  vite  qu  il 
contrevient  dans  bien  des  cas  aux  affinités  naturelles  ;  à  notre  avis, 
on  peut  en  faire  un  guide  utile,  si  l'on  ne  l'emploie  pas  à  l'exclu- 
sion de  tous  les  autres  carctères. 

On  peut  d'ailleurs  le  doubler  en  quelque  sorte  par  un  autre  carac- 
tère tiré  de  la  structure  de  lembrvon.  Tantôt  1  ensemble  de  la 
tigelle  et  de  la  radicule  (caudicule)  forme  un  organe  très  court, 
punctiforme,  faisant  à  peine  saillie  en  dehors  de  la  commissure  des 
cotylédons;  tantôt,  au  contraire,  cette  caudicule  est  allongée,  cylin- 
drique et  mesure  plusieurs  millimètres.  Il  faut  remarquer  que  les 
embryons  du  premier  mode  correspondent  le  plus  souven  à  des 
graines  exalbnininées  et  portent  de  gros  cotylédons  charnus,  tandis 
que  les  autres  proviennent  de  graines  albuminées  et  possèdent  des 
cotylédons  minces.  Mais  la  correspondance  des  caractères  n'est  pas 
absolue,  et  l'examen  d'un  grand  nombre  de  Sidéroxylées  nous  a 
montré  que  c'est  le  caractère  embryonnaire  qui  doit  primer,  dans  les 
cas  douteux,  celui  que    donne  le  développement  de  l'albumen. 

Nous  pouvons  alors  subdiviser  ces  deux  types  primitifs  en  deux 
sous-t  \  pes  : 

I.  Type  eusidéroxylé  :  1°  embryon  à  caudicule  longue,  graine 
généralement  albuminée  ;  2°embryon  à  caudicule  courte,  graine  géné- 
ralement sans  albumen. 

II.  Type  lucumé:    l'embryon  à  caudicule  longue,  graine  géné- 
i.  Bâillon,  Histoire  </<•■•.   plantes,  t.XI,1892,  p.   256. 


CLASSIFICATION    DES    SIDÉROXYLÉES  335 

ralement  albuminée  ;  2°  embryon  à  caudicule  courte,  graine  gêné 
ralement  sans  albumen. 

L'application  du  caractère  fourni  par  l'embryon,  en  donnant  une 
base  sérieuse  à  la  classification,  n'empêche  pas  d'ailleurs  de  recon- 
naître de  part  et  d'autre,  des  convergences  indéniables  qui  assurent 
une  continuité  remarquable  dans  la  famille  des  Sapotacées. 

Si  du  genre  Sidéroxylon,  pris  au  sens  large,  nous  extrayons  d'une 
part  toutes  les  formes  du  type  eusidéroxylé,  d'autre  part  toutes  les 
formes  du  type  lucumé  à  caudicule  courte,  qu'on  y  a  rangées  à 
tort,  il  reste  un  ensemble  très  considérable  de  formes,  qui  constitue 
un  groupe  naturel. 

C'est  la  majeure  partie  de  cet  ensemble  que  Pierre  avait  comprise 
dans  son  genre  Planchonella  ',  qui  se  serait  imposé  de  prime  abord, 
si  son  auteur  en  eût  plus  fortement  démontré  l'importance  fondamen- 
tale et  si,  entraîné  par  une  analyse  trop    minutieuse,  il  n'en  eût  dis- 
trait quelques  petits   groupes  très    secondaires.   Mais  il  n'en   a  pas 
moins  pressenti   la    nécessité  de  constituer,  aux  dépens  des  Sidéro- 
xylon, un  genre  nouveau,  dont  l'utilité  avait  été  jusque-là  méconnue. 
Engler  a  d'abord  ramené  au  genre  Sidéroxylon  tous  les    Plancho- 
nella de  Pierre  ;  Bâillon  les  rattacha  ensuite  à  l'ancien  genre  Sersa- 
lisia  de  Brown,  groupe  très  mal  défini  ;  Engler.  dans  sa  monogra- 
phie des    Sapotacées  africaines  reprend,  à  quelques  détails  près,  la 
classitication  de  Bâillon  et  fait  rentrer,  sans  commentaires,  les  Plan- 
chonella dans  les  Sersalisia,  bien  qu'ilindique  explicitement,  parmi 
les  caractères  de  ce  dernier  genre,  l'absence  d'albumen  et  que  les 
Planchonella   en  soient  abondamment  pourvus.  Les  Sersalisia  afri- 
cains d' Engler  ont  d'ailleurs  une  caudicule  courte  et  s'éloignent  donc- 
autant   qu'il  est    possible    des     Planchonella,  pour    se    rallier   aux 
Lucuma . 

C'est  dire  que  Bâillon  et  Engler,  tout  en  ayant  constitué  sous  le 
nom  de  Sersalisia  un  ensemble  qui  peut  paraître  équivalent  au  pre- 
mier abord  aux  Planchonella,  ont  cependant  méconnu  le  caractère 
fondamental  qui  donne  à  ce  groupe  son  véritable  intérêt.  C'est  pour- 
quoi nous  croyons  devoir  rénover  ce  genre,  qui,  avec  les  Lucuma  et 
les  Sidéroxylon  (du  type  eusidéroxylé),  est  un  des  pivots  delà  sous- 
tribu  des  Sidéroxylées. 

En  résumé  :   1°   En  nous  basant  sur  les  caractères  de  l'ovule  et 

l.  Pierre,  Notes  botaniques,  décembre  1*90.  p.  29. 


336  noies 

de  la  graine,  nous  sommes  conduits  à  diviser  les  Sidéroxylées  en 
Eusidéroxylées,  <»ù  la  cicatrice  est  basilaire,  et  Lucumées,  où  elle 
est  latérale. 

2"  En  nous  basant  sur  les  caractères  de  l'embryon,  nous  sommes 
amenés  à  considérer  symétriquement  dans  chacun  des  groupes  pré- 
cédents deux  types  centraux,  soit  àcaudicule  punctiforme  iBumelia. 
Lucuma  .  soit  à  caudicule  saillante  (Sideroxylon.  Planchonella). 

3°  Ce  sont  les  trois  genres  Lucuma,  Sideroxylon  et  Planchonella 
qui  jouent  le  rôle  prépondérant  dans  le  groupe  des  Sidéroxylées; 
ils  correspondent  à  trois  centres  de  dispersions  géographiques.  Les 
Lucuma  appartiennent  à  la  zone  tropicale  américaine,  les  Sidero- 
xylon sont  surtout  africains,  les  Planchonella  croissent  dans  la 
région  indo-malaise  et  l'Australie.  Le  genre  Bumelia  est  cantonné 
dans  la  région  des  Lucuma,  où  il  forme  le  trait  d'union  entre  ces 
plantes  et  certaines  formes  de  Sideroxylon  par  l'intermédiaire  des 
1  >ipholis. 

ï"  Des  genres  secondaires  assez  nombreux  viennent  se  grouper, 
facilement,  sil'on  tient  compte  des  considérations  précédentes,  autour 
des  trois  genres  principaux  du  groupe  et  forment  entreeux  des  tran- 
sitions naturelles  soit  au  point  de  vue  botanique,  soit  au  point  de 
vue  géographique  1. 

].  Note  présentée  à  l'Académie  des  Sciences,  le  I3février  1911. 


LA    CULTURE 
ET   L'INDUSTRIE    DU    CITRON   A    LA   MARTINIQUE 


La  culture  du  citron  icitrus  niedica  var.  acida;  est  entrée  à  la 
Martinique  dans  la  période  des  essais  ;  quelques  planteurs  ont 
demandé  des  plants  de  citronniers  dans  les  jardins  d'essai  qui  en 
sont  actuellement  abondamment  pourvus. 

Le  relevé  des  registres  des  livraisons  de  plants  donne  pour  cette 
culture  un  chiffre  de  21.805  plants  de  citronniers  livrés  dans  le 
courant  de  l'année  1910  par  nos  jardins  d'essai.  Certains  planteurs 
sont  entrés  résolument  dans  cette  voie  et  ont  complanté  des  sur- 
faces relativement  considérables,  il  a  été  noté  au  service  des  livrai- 
sons de  5  et  de  6.000  plants,  ce  qui  représente  10  à  12  hectares  de 
terres  pour  le  même  planteur. 

Cette  orientation  du  Colon  martiniquais  vers  la  polyculture  ne 
peut  être  envisagée  que  dune  façon  favorable  par  la  haute  adminis- 
tration, les  cultures  multiples,  seules,  peuvent  établir  la  stabilité 
de  la  richesse  dans  ce  pays  et  constituer  le  meilleur  élément 
d'éducation  technique.  La  culture  du  citronnier  est  adaptée  à  la 
Martinique  où  cet  arbre  vient  naturellement  produisant  des  fruits 
parfumés  et  riches  en  jus;  le  citron  vert  existe  en  même  temps  que 
le  citron  jaune. 

Le  citronnier  peut  utiliser  les  sols  maigres,  peu  profonds,  il  est 
très  rustique,  peu  de  parasites  l'attaquent  ;  la  fumagine  (Sclerotinia 
Fùckeliana),  qui  est  au  nombre  des  plus  dangereux,  est  assez 
facile  à  combattre  et  dans  les  plantations  régulières  bien  tenues  ne 
prend  jamais  de  grandes  proportions  :  le  lecanium,  qui  par  ses 
déjections  prépare  le  subtratum  sur  lequel  vit  la  fumagine,  est 
détruit  par  des  aspersions  savonneuses  pétrolées  à  1  pour  cent. 

Au  point  de  vue  cultural  il  ne  demande  simplement  qu'à  être 
abrité  des  grands  vents,  mais  n'exige  pas  d'arbres  d'ombrage  : 
suivant  la  richesse  du  sol  le  nombre  des  arbres  par  hectare  variera 
de  oOO  à  850  pieds. 

Le  citronnier  est  en  plein  rapport  à  cinq  ans  ;    à  ce  moment  la 


338  NOTES 

production  d  un  hectare  peut  osciller  entre  deux  cents  à  deux  cent 
cinquante  barils  de  citrons,  le  baril  contient  de  quatorze  à  quinze 
cent  citrons  et  donne  35  à  iO  litres  de  jus  cru  que  la  concentration 
;i   I    12  ramènent  à  3  litres  environ. 

Gejus  concentré  vaut  de  180  fr.  à  2(11)  IV.  l'hectolitre. 

L'Administration  aurait  intérêt  à  aiguiller  les  planteurs  de  citron- 
niers vers  l'expédition  directe  des  jus  crus,  ou  k  les  encourager  à 
fabriquer  du  citrate  de  calcium,  car  la  préparation  des  jus  concentrés 
demande  une  dépense  de  combustible  qui  serait  une  nouvelle 
menace  contre  nos  forêts. 

D'ailleurs,  la  technique  nécessaire  pour  faire  cette  transformation 
chimique  en  citrate,  est  excessivement  simple.  Le  jus  cru,  préala- 
blement fermenté  k  l'effet  de  détruire  les  matières  sucrées,  est 
distillé  dans  un  alambic  ordinaire  pour  en  retirer  1  essence  : 
10  hectolitres  de  jus  donnent  environ  3  litres  d'huile  essentielle 
valant  4  francs  le  litre. 

A  la  sortie  de  l'appareil  k  distiller,  le  jus  bouillant  est  additionné 
de  craie  ou  carbonate  de  chaux  ;  on  achève  la  neutralisation  avec  un 
lait  de  chaux.  Il  faut  éviter  de  donner  au  mélange  une  réaction 
alcaline,  l'alcali  provoquant  la  coloration.  I /industriel  devra  se 
guider  pour  cette  opération  sur  la  teinte  observée  sur  le  papier  de 
tournesol  qui,  d'abord  rougi  par  l'acide  citrique,  bleuit  dès  qu'un 
excès  de  chaux  est  ajouté  ;  la  phtaléine  du  phénol  décolorée  par 
les  acides,  rendue  violette  par  les  bases  alcalines,  pourra  aussi 
donner  d'utiles  indications  ;  il  faut  i-5  kilog.  de  chaux  vive  ou 
57  kilog.  de  chaux  éteinte  pour  saturer  100  kilog-.  d'acide  citrique 
contenu  dans  la  liqueur.  Par  ébullition  prolongée  le  citrate  de 
calcium  soluble  formé  se  modifie  et  il  se  précipite  un  citrate  de 
calcium  insoluble  dans  l'eau,  même  k  froid  qui  s'exprime  en 
chimie  :  (Gfi  II ■'■()-,•'  GA3  +  tlI'O,  que  l'on  recueille  et  qu'on 
lave  k  l'eau  bouillante  ;  ce  produit  vaut  environ  I  IV.  51)  le  kilog. 
1  ii  baril  de  citron  donnant  30  à  35  litres  de  jus  cru  fournit,  trans- 
formé en  citrate,  3  à  i  kilogrammes  de  ce  produit. 

La  transformation  du  citrate  de  calcium  en  acide  citrique  si'  fait 
dans  les  pays  d'importation  qui  le  reçoivent  et  est  basée  sur  le 
déplacement,  par  un  acide  puissant  (acide  sul l'inique  .  de  l'acide 
citrique  du  citrate  ;  en  dernière  analyse  il  se  forme  du  sulfate  de 
chaux  et  de  l'acide  citrique  que  Ion  fait  cristalliser  par  concentra- 
tion   dans    le    vide    partiel,    L'acide    citrique    étant    altérable    par    la 


CULTURE    ET    INDUSTRIE    DU    CITRON  339 

chaleur.  On  opère,  dans  des  appareils  en  plomb,  cette  double 
décomposition. 

La  préparation  des  jus  concentrés  est  facile  à  exécuter  avec  de 
simples  chaudières  à  feu  nu,  mais  les  chaudières  en  fer  colorent  le 
jus  et  le  déprécient,  le  cuivre  serait  préférable  ;  en  outre,  la  cha- 
leur, je  l'ai  dit  plus  haut,  altère  profondément  l'acide  citrique  du 
jus  chauffé  à  175°,  il  se  transforme  en  partie  en  acide  aconitique 
puis  en  anhydride  itaconique  et  citraconique,  en  même  temps  une 
autre  partie  de  l'acide  citrique  se  détruit  et  donne  en  dernière 
analyse  de  l'acétone  et  du  gaz  carbonique.  Si  l'on  veut  entreprendre 
cette  fabrication,  il  faudra  avoir  recours  aux  concentrations  dans 
le  vide  telles  qu'on  les  comprend  dans  les  appareils  à  triple,  qua- 
druple ou  quintuple  effet,  le  produit  ne  sera  pas  altéré  et  la  con- 
sommation de  combustible  sera  de  beaucoup  réduite  ;  les  jus 
concentrés  contiennent  de  417  à  580  grammes  d'acide  citrique  par 
litre  et  marquent  60  à  (52°  au  citromètre.  Densité  :  1,25  à  1.32. 
La  fabrication  des  jus  frais,  obtenus  par  compression  dans  des 
moulins  analogues  à  ceux  des  sucreries,  mais  qui  doivent  être  en 
pierre,  en  bois  ou  en  bronze  et  non  en  fer,  sous  peine  de  voir  le  jus 
se  colorer  et  être  déprécié,  pourrait  prendre  à  la  Martinique  une 
grande  importance.  Le  jus  tamisé  est  mis  en  fûts  et  peut  être 
consommé  immédiatement. 

Les  propriétés  rafraîchissantes  et  médicales  des  limonades  citron- 
nées sont  connues  et  le  débouché  ouvert  est  encore  très  extensible. 

Enfin  l'exportation  des  fruits  soigneusement  enveloppés  dans  du 
papier  fin  et  mis  en  baril  ou  simplement  conservés  dans  l'eau  de 
mer  ou  la  saumure,  est  appelée  à  laisser  de  sérieux  bénéfices  à 
ceux  qui  s'y  livreront.  Bien  entendu,  il  faudra  dans  ce  cas  ramasser 
les  citrons  à  l'arbre  et  éviter  de  nuire  à  la  récolte  en  ménageant 
les  fleurs  et  les  fruits  incomplètement  formés. 

Le  ramassage  pour  la  préparation  des  jus  concentrés,  du  citrate 
de  calcium,  du  jus  cru,  se  fait  à  terre  et  à  ce  sujet  il  est  bon,  quand 
la  plantation  est  jeune,  de  coutelasser  autour  des  citronniers  pour 
faciliter  la  récolte. 

Cet  exposé  montre  que  les  difficultés  de  la  culture  et  de  l'utili- 
sation des  produits  du  citron  sont  très  surrnontables  et  ne  sont  pas 
de  nature,  au  contraire,  à  décourager  nos  propriétaires. 

Cette  culture  peut  être  ici  une  ressource  considérable  de  richesse 
par  la  mise  en  valeur  de  surfaces  importantes  de  terrains  encore 
inexploités. 


840 


NOTES 


Le  revenu  brut  de  cette  culture  peut  osciller  entre  1.400  à 
1 .800  francs  L'hectare  laissant  700  à    1 .000  francs  de  revenu  net. 

Les  usages  de  l'acide  citrique  dans  la  teinture,  la  vinification  des 
vins  blancs  et  vins  rouges  où  son  poids  moléculaire  lui  permet 
d  agir  à  moins  haute  dose  que  l'acide  tartrique,  la  pharmacie  : 
citrate  de  magnésium,  la  photographie,  donnent  à  ce  produit  un 
débouché  s'étendant  de  plus  en  plus. 

En  attendant  les  résultats  des  plantations  de  citronniers,  résultats 
qui  ne  sont  appréciables  que  vers  la  4e  et  5e  année,  le  sol  peut  être 
utilisé  par  des  cultures  vivrières  :  patates,  bananes,  on  peut  même, 
comme  on  le  fait  à  la  Dominique,  planter  de  la  canne  et  la  canne 
disparue  la  citronnerie  est  en  rapport. 

A  Montserrat  on  occupe  le  sol  avec  le  coton.  La  plantation 
(1  herbe  de  Guinée,  de  pois  d'Angole  permettrait  l'élève  du  bétail 
et  paierait,  d'après  M.  Lockhart,  l'intérêt  du  capital  mis  en  œuvre. 

Au  point  de  vue  commercial,  les  marchés  américains  nous  sont 
ouverts  ainsi  que  les  marchés  anglais. 

Au  sujet  du  marché  métropolitain,  j'ai  fait  demander  par  l'Admi- 
nistration supérieure  des  renseignements  sur  les  débouchés  (pie 
pourrait  avoir  cette  industrie  en  France. 

Deux  établissements  dépendant  du  Ministère  des  colonies  : 
L'Office  colonial  et  le  Jardin  colonial  ont  été  officiellement  saisis  de 
cette  question,  aussitôt  les  renseignements  fournis  les  intéressés 
en  seront  avisés. 

E.  Rebodl, 
Ingénieur  d'Agriculture  coloniale. 


COMMUNICATIONS     DIVERSES 


Voyage  d'études  de  M.  R    Thillard. 

M.  H.  Thillard,  Ingénieur  d'agriculture  coloniale,  major  de  la  dernière  pro- 
motion du  Jardin  colonial,  et  titulaire  d'une  bourse  de  voyage  accordée  par  le 
ministre  des  colonies,  en  vue  de  lui  permettre  de  compléter  ses  études.  s'esl 
embarqué  pour  l'Extrême-Orient  en  décembre  1910. 

Il  a  déjà  pu  au  cours  d'un  séjour  en  Cochinchine,  visiter  un  certain  nombre 
de  plantations  d'arbres  à  caoutchouc.  On  sait  en  effet,  que  depuis  quelques 
années,  notre  colonie  asiatique  à  l'exemple  de  Ceylan,  et  des  Indes  néerlan- 
daises, s'intéresse  vivement  au  développement  des  plantations  d'essences 
caoutchoutifères  sur  son  vaste  territoire. 

Dans  certaines  plantations,  M.  II.  Thillard  signale  que  le  Manihot  dichotoma 
est  planté  concurremment  avec  l'Hevea,  sur  le  même  terrain.  Cet  arbre  à 
caoutchouc  se  développant  beaucoup  plus  rapidement  que  l'Hevea,  on  espère 
que  dans  une  douzaine  d'années,  lorsque  ces  derniers  commenceront  à  pouvoir 
être  exploités  sérieusement,  les  Manihot  dichotoma  ayant  terminé  leur  carrière, 
pourront  être  supprimés,  ce  qui  laissera  le  champ  libre  aux  Heveas. 

M.  R.  Thillard,  pendant  son  séjour  en  Cochinchine,  a  également  eu  l'occa- 
sion d'assister  à  des  essais  d'une  moissonneuse  mécanique  appelée  «  Adriana?  • 
pour  la  récolte  du  «  paddy  ».  Ces  essais,  comme  on  peut  le  supposer,  éveillent 
la  curiosité  des  indigènes,  mais  il  semble  probable  qu'ils  ne  pourront  donner 
de  résultats  vraiment  pratiques,  qu'après  que  l'on  aura  apporté  quelques 
modifications  à  la  moissonneuse.  Il  semble  que  celle-ci  ne  devrait  pas  avoir 
une  lame  de  plus  d'un  mètre.  Par  ailleurs  la  machine  devrait  être  aussi 
légère  que  possible  et  pourvue  de  larges  roues.  Une  semblable  moissonneuse 
traînée  par  un  seul  animal,  qui  dès  lors  ne  piétinerait  pas  trop  le  sol, 
pourrait,  croit-on,  rendre  de  bons  services,  mais,  pour  cela,  l'aménagement 
spécial  des  rizières  s'impose  ;  il  faudrait  d'un  autre  côté,  assécher  celles-ci, 
suffisamment  à  temps,  pour  qu'au  moment  de  la  récolte,  le  sol  de  la  rizière 
soit  assez  sec  pour  permettre  à  la  machine  de  circuler  partout  facilement,  sans 
nécessiter  un  effort  de  traction  trop  considérable. 

Le  problème  n'est  certainement  pas  insoluble,  d'autant  plus  (pie  des  pays 
rizicoles  comme  l'Italie,  se  préoccupent  également  de  l'utilisation  d'instruments 
aratoires  et  de  machines  de  différents  modèles  pour  la  culture  du  riz,  qui  com- 
mence à  souffrir  du  manque  de  bras. 

M.  Thillard  va  compléter  son  voyage  d'études  par  un  stage  de  plusieurs 
mois  à  l'Institutagricolede  Buitenzorg  Java  où  il  pourra  étudier  pratiquement 
la  plupart  des  cultures  exotiques. 


:U2  COMMUNICATIONS    DIVERSES 

Renseignements  agricoles  sur  Java. 
Exportation  de  1909  1. 

La  situation  économiques  des  Indes  orientales  néerlandaises  continue  à  être 
satisfaisante. 

La  culture  qui  constitue  le  fond  de  la  richesse  delà  colonie  est  très  prospère  : 
elle  se  développe  progressivement  chaque  année,  grâce  à  l'introduction  à  Java 
principalement  de  nouveaux  capitaux  étrangers  destinés  à  remplacer  par  de 
grandes  plantai  ions  de  Thé,  d'IIeveas,  et  de  Ficus  elsLStica,  celles  de  poivrier, 
de  caféier  et  de  tabac  qui  ont  diminué  d'importance  ces  dernières  années. 

Sucre.  —  La  récolte  des  sucres,  à  Java,  devient,  chaque  année,  plus  impor- 
tante; elle  a  triplé  dans  l'espace  des  I  .">  dernières  années. 

Voici,  en  piculs  -,  les  résultats  des  deux  dernières  campagnes  : 

1908  :  19.609.468 

1909  :  19.350.906 

Le  cours  moyen  du  sucre  pratiqué  en  1910  a  été  de  8  florins3  le  picul. 

Poivre.  —  L'exportation  totale  de  ce  produit  représente  plus  de  12  millions 
de  florins. 

Quant  aux  quantités  exportées,  elles  ont  élé  les  suivantes  pour  les  deux 
derniers  exercices  : 

1908  :  432.507  piculs 

1909  :  243.507     — 

Thé.  —  Le  chiffre  de  l'exportation  du  thé  de  Java  est  pour  l'année  1909,  île 
36,  5  millions  de  livres  contre  29,  2  millions  en  1908,  soit  le  double  de  l'expor- 
tation de  1901. 

L'île  de  Java  exportant  plus  de  95  °/0  de  sa  production,  et  son  exportation 
devant  atteindre,  en  quelques  années,  50  millions  de  livres,  elle  doit  à  juste 
titre,  être  considérée  comme  très  importante  dans  la  participation  de  l'expor- 
tation mondiale  de  ce  produit  qui  s'élève  à  1.256  millions  de  livres. 

Café.  —  Les  Indes  néerlandaises  ont  exporté  en  1908,  80  °/0  environ  de  leur 
récolte  de  café  qui  est  de  près  de  50  millions  de  livres.  Les  évaluations  pour 
1909,  sonl  encoïc  inférieures  aux  années  précédentes.  On  compte  pour  la 
période  allant  jusqu'à  juin,  12  millions  de  livres  seulement.  La  moitié  de  la 
production  va  en  Hollande  et  12  °/0  environ  aux  États-Unis.  La  France  en 
prend  700.000  kilos.  L'exportation  totale  de  ce  produii  représente  plus  de 
13  millions  de  florins. 

Arachides.  -Cette  culture  intermédiaire,  pratiquée  à  Java  sur  la  plupart 
des  rizières,  entre  deux  recolles  de  ri/,  a  rapporté  en  1909,  aux  exportateurs, 
plus  de  27,  5  millions  de  Ûorins  pour  près  de  20  millions  de  kilos.  Marseille  en 
leroit  le  quart   environ. 

Maïs.  —  11  en  est  de  même  du  maïs  dont  on  a  exporté  pour  2,  5  millions  de 

1.  I  )  après  un  rapport  de  M.  J.  de  Saint-Sauveur,  Vice-don  si  M  de  France. 

2.  Le  picul    =  l<>  kil.  7<i. 
•V  Le  florin  =  2  IV.  as. 


COMMUNICATIONS    DIVERSES  343 

florins  représentant  plus  de  24  millions  de  kilos  de  ce  produit .   La  France  en 
a  pris  une  1res  faible  quantité:  130.000 kilos  environ. 

Epices.  —  Les  cannelle,  vanille,  clou  de  girofle,  muscade,  etc.,  forment 
également  des  produits  d'exportation  d'un  rendement  intéressant.  Ils  ont 
atteint  en  1909,  pour  l'exportation  seulement,  plus  de  0  millions  de  florins. 

Manioc  racines  et  farines  .  —  Ces  produits  ont  représenté  dans  l'exportation 
générale  de  l'année,  plus  de  4,  5  millions  de  florins.  La  France  achète  une 
bonne  part  de  cette  production;  plus  de  19  millions  de  kilos  ont  été  embarqués 
pour  Marseille  et  le  Havre. 

Riz.  —  lia  été  exporté  de  Java  et  des  possessions  extérieures,  875.000  piculs 
de  riz  contre  530.000  en  1908. 

Marseille,  le  Havre,  Nantes  et  Bordeaux  en  ont  reçu  90.147  piculs. 

Tabacs.  —  La  récolte  des  tabacs  de  Sumatra  est  pour  1909,  de  202.680  balles 
la  balle  est  de  80  kilos)  ;  elle  est  produite  par  une  trentaine  de  plantations. 

La  récolte  de  l'année  est  inférieure  de  10.000  à  12.000  balles,  à  celle  des 
2  années  précédentes. 

Sumatra  a  exporté  pour  plus  de  03  millions  de  florins  de  tabac. 

Caoutchouc.  —  On  évalue  pour  Java,  Sumatra,  Malacca  et  la  Birmanie,  la 
superficie  plantée  de  caoutchouc  à  250.000  acres  l  dont  14.000  ont  commencé 
à  produire  du  latex  à  la  fin  de  l'année  1909.  On  estime  à  51.600.000  le  nombre 
d'arbres  (Heveas  et  Ficus)  de  Ceylan,  Java,  Sumatra  et  Malacca.  On  compte 
que  dans  dix  ans,  la  production  du  caoutchouc,  en  Asie,  doit  être  de  45.000 
tonnes. 

Quinquina.  —  Cette  culture  occupe  plusieurs  plantations  dont  un  certain 
nombre  sont  au  Gouvernement.  Celui-ci  produit  par  an  environ  920.086  kilos, 
laissant  un  bénéfice  qui  peut  être  évalué  à  202.656  florins,  pour  sept  plantations 
comprenant  en  tout  9  millions  d'arbres. 

Gutta-percha,  cire,  gommes  et  similaires.  —  Ces  produits,  très  abondants 
aux  Indes  néerlandaises,  ont  donné  à  l'exportation  plus  de  20  millions  de 
florins. 

Coprah.  --  Les  vastes  plantations  de  cocotiers  du  sud  de  Java  et  des  nom- 
breuses îles  de  l'Archipel,  ont  donné,  à  l'exportation,  pour  plus  de  34  millions 
de  florins  de  coprah.  La  France,  à  elle  seule,  en  a  importé  pour  70  millions  de 
kilos. 

Kapok.  -L'exportation  de  ce  produit  accuse  plus  de  2,  5  millions  de  florins, 
représentant  près  de  18  millions  de  kilos,  dont  3,  5  millions  ont  été  expédiés 
en  France. 

Bois  et  rotins.  —  Il  a  été  exporté  des  iles  pour  plus  de  5  millions  de  florins 
e  bois  dur  «  djatti  »  et  pour  une  somme  égale  de  rotin. 

Chapeaux  en  bambou  et  autres.  --  Cet  article  est  un  des  principaux  objets 
manufacturés  exporté  des  Indes  néerlandaises  en  Europe  et  en  Extrême-Orient. 
Celte  industrie  occupe  plusieurs  maisons  françaises  à  Java  et  a  donné  à  l'ex- 
portation plus  de  6  millions  de  florins. 

I .   L'acre  =  10  ares  16. 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


NOMINATIONS    ET    MUTATIONS 


Guinée   française. 

o 

En  date  du  5  février  :  M.  Bibault,  agent  principal  de  culture  de 
i,e  classe,  retour  de  congé,  est  affecté  au  Jardin  d'essai  de  Kindia. 

M.  Edward,  directeur  de  Jardin  d'essai  de  3e  classe,  en  service  à 
Kindia,  est  affecté  à  la  station  agricole  de  Mamou. 

M.  Brocard,  agent  principal  de  culture  de  1"'  classe,  retour  de  congé. 
est  affecté  à  la  station  agricole  de  Kissidougou. 

En  date  dn  7  février  :  Les  décisions  nos  158  et  159  du  5  lévrier  cou- 
rant, sont  et  demeurent  rapportées. 

M.  Bibault,  agent  principal  de  culture  de  lre  classe,  de  retour  de  congé, 
est  affecté  à  la  station  agricole  de  Mamou. 


Indo-Chine 


Par  arrêté  du  Gouverneur  général  de  l'Indo-Chine,  en  date  du  28  jan- 
vier 1911,  rendu  sur  la   proposition  du  chef  de  Cabinet  du  Gouverneur 


général 


Sont  promus,  à  compter  du  Ier  janvier  191  I,  dans  le  personnel  des  Ser- 
vices agricoles  et  commerciaux  de  l'Indo-Chine   : 

I"  Au  grade  d'inspecteur  de  2''  dusse  :  M.  Breymann,  Emile-Georges, 
.'{''  tour,  ancienneté,  effectif  régulier,  inspecteur  de  3e  classe. 

2°  Au  grade  d'inspecteur  de  3e  classe  :  MM.  Pidance,  Adolphe-Bar- 
thélemy-Pierre,  '2''  tour,  choix,  effectif  régulier,  sous-inspecteur  de 
I re  classe  ; 

Lan,   Jean.   3e  tour,   ancienneté,    effectif  régulier,   sous-inspecteur  de 

I"1  classe. 

3°  .1/;  (/rade  de  sous-inspecteur  de  /"'  classe  :  MM.  Cartier,  Auguste, 
l'r  tour,  effectif  régulier,  sous-inspecteur  de  'J''  classe  ; 

Gachon.  Auguste-Louis,  2e  tour,  choix,  effectif  régulier,  sous-inspec- 
teur de  2e  classe. 


I)(X.i:mi:ms  officiels  ->i."> 

4°  Au  qrade  de  sous-inspecteur  de  2e  classe  :  MM.  Lichtenfelder, 
William,  3''  tour,  ancienneté,   effectif  régulier; 

Brœmer,   Paul,  1er  tour,  choix,  effectif  régulier. 

5°  Au  grade  d'agent  principal  :  M.  Pierre,  Ernest,  3e  tour,  ancienneté, 
effectif  régulier,  a^ent  de  lre  classe. 

6°  Au  grade  d'agent  de  /''''  classe  :  M.  Dulac,  Pierre,  1er  tnur,  choix, 
effectif  régulier,  agent  de  2''  classe. 

Par  arrêté  du  Gouverneur  général  de  l'Indo-Chine,  en  date  du  24  jan- 
vier 1911,  rendu  sur  la  proposition  du  chef  de  Cabinet  du  Gouverneur 
général  : 

M.  Decker  Lucien  ,  sons-inspecteur  de  2°  classe  des  Services  agricoles 
et  commerciaux,  en  service  à  Kouang-tchéou-wan,  rentrant  de  congé,  est 
mis  à  la  disposition  du  Lieutenant-gouverneur  de  la  Cochinchine. 


Madagascar. 

Par  arrêté  du  7  février  1911  :  M.  Simon,  soldat  d'infanterie 
coloniale,  chargé  de  la  surveillance  et  de  l'entretien  des  parcs  de  l'aulru- 
cherie  de  Tulear,  a  été  nommé  surveillant  de  culture  aux  appointements 
annuels  de  2.400  francs    solde  d'Europe  :   1.200  francs  . 

Par  arrêté  du  1  ','>  février  1911  :  M.  Delpont  (Jean  ,  ancien  élève 
diplômé  de  l'école  d'horticulture  de  Versailles,  pépiniériste  à  .Xanisana,  a 
été  nommé  agent  de  culture  de  3e  classe  au  traitement  annuel  de 
4.000  francs  !  solde  d'Europe  :  2.000  fr.j. 


Uni.  du  Jardin  colonial.  191).  I.  —  N°  97. 


STATISTIQU  ES    COM  M  E  RCIALES 

Exportations  agricoles  et  forestières  des  Colonies  françaises. 


GUADELOUPE 
Exportations  annuelles.  Année  1910. 

1°  Sucre  d'usine.  --  42.867.278  kilos.  1909  :  25.211.843  kilos.  Différence  en 
plus  :  17.655.435  kilos. 

2°  Mélasse.     -  733.686  litres.  1909  :  763.916  litres.   Différence  en  moins  : 
30.230  litres. 

3°  Rhum  et  tafia.        11 .076.942  litres.  1909  :  6.049.211  litres.  Différence  en 
plus  :  5.027.731  litres. 

i°  Café.    -  955.382  kilos.    100'.)  :  636.295  kilos.   Différence  en  plus  :  319.087 
kilos. 

5°  Coton.     -  2.580  kilos.  1909  :  2.544  kilos.  Différence  en  plus  :  36  kilos. 

0°  Cacao.  --  778.903  kilos.  190'.)  :  594.282  kilos.  Différence  en  plus  :  184.621 
kilos. 

7°  Casse.  —  23  kilos. 

8"  Rocou.  —  88.005  kilos.  1909  :  86.165   kilos.    Différence  en    plus  :  1.840 
kilos. 

9°  Vanille.  —  9.089  kilos.  1909:  15.616  kilos.  Différence  en  moins:  6.527 
kilos. 

10"  Ananas   conserves).  —  77.355  kilos.  1909  :  107.856  kilos.  Différence  en 

moins  :  30.  501  kilos. 


COURS    ET   MARCHES 

DES    PRODUITS   COLONIAUX 


CAOUTCHOUC 

LE  HAVRE,  15  avril  1911.  —  (Communiqué  de  la  Maison  Vaquin  et 
Schweitzer,  1,  rue  Jérôme-Bellarmato.) 

Depuis  notre  dernier  communiqué  une  baisse  sérieuse  s'est  produite  prin- 
cipalement sur  les  sortes  Para  Pérou,  variant  de  2  fr.  à  4  fr.  75  le  kilogr. 
suivant  qualités,  alors  que  sur  les  autres  sortes,  la  baisse  constatée  n'a  été 
que  de  1  fr.  à  1  fr.  50  suivant  provenances,  et  l'on  cote  : 


Francs 

Para 13.75  à  14.8( 

Para  Sernamby 7 .  50 

Pérou  fin 13.90 

Pérou   Sernamby Jo 

—         caucho  .  10 

Maniçoba 7 

Madagascar  : 

Tamatave  Pinky  1 8.50 


Pinky  II. 
a 


Majun& 
Faranfangana. 


7.50 

6.50 

5.50 

7.50 


I 


Anahalava  . 
Mananzary . 

Barabanja.     > 5.50 

Lombiro. 

Tuléar 1.50 

Tonkin 5.50 

Congo  : 

Haut-Oubanglii 13 


11 

.80 

9 

.50 

1  i 

25 

11 

.50 

11 

50 

12 

10 

50 

8 

50 

9 

50 

7 

50 

S 

25 

8 

6 

6 

50 

13 

25 

Francs 

Kotto 13         à  13.25 

H.  C.  Batouri 9.20         9.15 

Ekela  Kadei  Sangha 13.50 

5.10 


Congo  rouge  lavé 

Bangui 12.10 

Koulon-Niari 7. 10 

Manibéri 5 .  50 

N'Djolé 4.90 

Mexique  feuilles  scrappy     10.50 

—      slaps 5 

Savanilla  : 

San  Salvador 10 

Carthagène 8 

Ceylan  : 

Biscuits,  crêpes,  etc. .    \ 
—     extra. .    [ 

Scraps ) 

Balata  Venezuela  blocs.. 
Balata  feuilles.. 


1  s .  50 


14.25 

5.30 
12.40 
7.25 
5.75 
5.10 
11 
.7.50 

12.50 
11 


21 

7.50 
8.50 


Le  tout  au  kilo,  magasin  Havre. 

BORDEAUX,    31    mars   1911.    —    (Communiqué    de  MM.    D.    Duffau    et 

Cie,  10,  rue  de  Cursol.) 

Le  mois  de  mars  écoulé  a  été  marqué  par  des  fluctuations  nombreuses  et 
assez  sensibles  sur  le  Para. 

De  19  fr.  50  le  kilogr.  au  début,  il  clôture  aux  environs  de  16  fr.  50,  pour  le 
disponible. 

Nos  sortes  Africaines  ont  subi  par  suite,  une  baisse  assez  marquée  quoique 
nominale  et  les  importateurs  avant  confiance  au  marché  ont  refusé  les  offres 
en  liai  s  se. 


.t  |  ,s 


COl'RS    ET    MARCHES 


Cependant  dans  les  moments  "(Je  fermeté,  il  s'esl  produit  quelques  achats, 

el  les  ventes  du   mois  s'élèvent  à  environ  I7N.II0  kilos. 

Nous  cotons  bonne  qualité  coumnte  : 


Francs 

Conakry  Niggers 13        ;'i   13.25 

Rio  Nunez 13.70       1  i 

Soudan  Niggers  Rouges.  12.25 

Soudan  Niggers  Blancs. .  11.50 

Soudan  Manoh 13.25 

Lahou  Niggers 10.50      10.15 


Francs 

Lahou  P.Mils  Cakes..    ..  9.50  à    9.75 

Lahou  Cakes  Moyens..  .  .  0  9.25 

Gambie  A 9.  9.25 

Bassani    Lumps 6.50 

(lambic  A.  M 8  8.25 

—       B 7  7.25 


ANVERS,  8  avril  1911.  —  (Communiqué   de  la    Société  coloniale    Anver- 

soisf,  !»,  rue  Rubens.) 

Le  marebé  de  caoutchouc  après  avoir  été  faible  dans  le  commencement  de 
Mais  s'est  subitement  raffermi  et  notre  vente  du  2.'5  Mars  s'esl  par  suite  faite 
en  tendance  ferme  niais  irrégulière,  la  demande  était  très  bonne  et  l'Amérique 
élail  de  nouveau  acheteur. 

\ous  cotons  pour  qualité  courante  à  bonne  à  fin  Mars. 


Francs 


Francs 


K .is.iï   rouge  I 14.25  à  14.75 

Kasaï    rouge    genre    Lo- 

.iiH la  1  !  noisette 1 1 . -5  il.  75 

Kasaï  noir  I i  i .25  l  i .  75 

Equateur,  Yengu,   tkélemba, 

Lulonga,  etc 14.25  11. 75 

Lopori  Maringa 9.50  16 

liant  -Cong ilinaire  . 

Sankuru,  Lomani il  14.40 


Ai'iiwimi 

Uélé 

SI  rail  s  Crêpes  I .  . 

Guayule 

Maniçoba 

Moilgola   lanières. 
Waniba  rouge   I.  . 


1  i     à 

1  i.  il) 

i  ; 

1  1.  io 

18 

1  8 .  -20 

6. 25 

6.50 

s 

9.50 

1  i 

1  1.40 

10.  25 

10.50 

Stock   lin    février   191.0 

Arrivages  en   mars 

Ventes  en  mars 

Stock    lin    mars 

Ar;  i  \  agéS  depuis  le  I  •  ''  janvier 

Ventes  depuis  le  I  '  '  jam  ier. . . 


539 

is:: 

377 

645 

1 .  269 

1.212 


tonnes 


COURS    ET    MARCHÉS 


349 


COTONS 


(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE   HAVRE,   8    avril    1911.    —  Cote  officielle.    —    Louisiane    très    ordi- 
naire (en  balles,  les  50  kilos). 


Francs 

92.25 

92.12 

91.75 

01.2:) 

90.50 

Septembre 87  .62 


Avril . . 
Mai  .  . . 
Juin . . . 
Juillet . 
Août .  . 


Octobre 

Novembre. . . . 
Décembre 

Janvier 

Février-Mars. 


Francs 

81.25 
82.37 
81.50 
81.12 

80. S7 


Tendance  soutenue.  Ventes,  2.150  balles. 

LIVERPOOL,  8  avril  1911.  —  Ventes  en  disponible  :  10.000;  Amérique 
bonne  demande;  cotes  Amérique  et  Brésil  en  bausse  de  2  100  ;  Indes  calmes  et 
iucbangées  ;  importations  10.158;  futurs  ouverts  en  bausse  de  1  100  sans 
changement. 


CAFES 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel., 

LE    HAVRE,   8  avril    1911.  Santos    good    average,    les   50   kilos,  en 

entrepôt  : 


Avril-Mai 62 .  50 

Juin 62.75 

Juillet-Septembre 63 

Octobre 62.75 


Novembre.  . . 
Décembre  . . . 
Janvier-Mars. 


62.50 

62.25 
62 


Tendance  calme.     Ventes,  40.000. 


ANVERS.  8  avril  1911.  —Clôture.  —  Avril,  65  IV.  70;  mai,  65  fr.  70; 
juin,  05  fr.  50;  juillet,  61  fr.  75;  août.  61  fr.  25;  septembre,  63  IV.  75;  octobre, 
63  fr.  50;  novembre,  63  frs.  ;  décembre,  62  fr.  60  ;  janvier,  62  fr.  25  ;  février, 
62  fr.  25  ;  mars,  62  fr.  25.  Tendance  calme. 

HAMEOURG,  8  avril  1911.  -  -  Cafés  i2  beures).  -  -  Prix  en  marks  :  Mai, 
53;  juillet,  52;  septembre,  51,25;  décembre,  50;  mars,  49,50.  Tendance  sou- 
tenue. 


350 


COURS    ET    MOUCHES 


CACAO 

LE  HAVRE,  31   mars  1911. 

Au  droit  de  104  francs. 


Francs 


Guayaquil  Arriba 76 

—  Balao 70 

—  Machala  ...  72 

Para 70 

Carupano 09 

Colombie 95 

Geylan,  Java 05 

rrinidad os 

Grenade 65 


S2.50 
73 
74 
74 
75 
1011 
87.50 
72 
70 


Francs 


Sainte  -  Lucie,     Domi- 
nique, Saint-Vincent       Oi 

Jamaïque 01 

Surinam 

Bahia  fermenté 

San  Thomé 

Côte  d'Or 

Samana 

Saneliez  Puerto  Plata  . 
Haïti 


0i        à 

68 

01 

Oi 

0  1 

08 

03 

70 

05 

66.50 

01  .50 

04 .  50 

0 1  .  50 

63 

02 

65 

53 

Oti 

Au  droit  de  ;>2  francs. 


Francs 

Congo  français 87.50     à  93 

Martinique 88.50         90 

Guadeloupe 90.50         92.50 


Madagascar,    Réunion, 

Comores 


Francs 

S7.50     à  97.50 


MATIÈRES     G-RASSES     COLONIALES 


MARSEILLE,   15  avril    1911.  (Mercuriale  spéciale  de   «  l'Agriculture 

pratique  des  Pays  chauds  »,  par  MM.  Rocca,  Tassy  et  de  Roux.) 

Coprah.  — -  Tendance  ferme.  Nous  colons  nominalement   en  disponible  les 
100  kilos  c.  a.  I'.,  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Francs 

Ceylan  sundried 55 

Singapore 52.50 

Macassar 52.50 

Manille 51 

Zanzibar 52 

Mozambique 52 


Francs 

Java  sundried 53.50 

Saïgl  ni 50.50 

Cotonou 51 .  50 

Pacifique  Samoa ftl  .50 

Océanie  française 51.50 


Huile  de  palme  Lagos,  69  frs;  Bonny-Bennin,  os  frs  ;  qualités  secon- 
daires, ii  65  fis  les  100  kilos,  conditions  de  Marseille,  fuis  perdus,  prix 
pour  chargement  entier. 


Graines  de  palmiste  Guinée 

—  Mowra  Bassia. 


38  IV.   délivré 
Manquant 


COURS    Et    MARCHÉS  351 

Graines  oléagineuses.  — Situation  ferme;  nous  cotons  nominalement  : 

Francs 

Sésame  Bombay  blanc  grosse  graine 41 

—  petite      —       40 

—  JafTa 48 

—  bigarré  Bombay   Grosses  graines.  50%  de  blanc.  39 
Graines  lin  Bombay  brune  grosse  graine 45 

—  Colza  Cavvnpore.  Grosse  graine 27 

—  Pavot    Bombay 40 

—  Bicin  Goromandel 27 

Arachides  décortiquées  Mozambique 38 

—  —  Coromandel 33 .  50 

Autres  madères.  —  Cotations  et  renseignements  sur  demande. 


TEXTILES 

LE  HAVRE,   15  avril   1911.    —   (Communiqué  de    la    Maison    Vaquin    et 
Schweitzer.) 

Manille.  —  Pair  current  :  47  fr.  25  à  î-8  fr.  50.  —  Superior  Seconds  :  46  IV.  50 
à  47  fr.  25.  —  Good  brown  :  44  fr.  75  à  45  fr.  25. 

Sisal.  —    Mexique  :  50  fr.  à   51    fr.  —  Afrique  :  00  fr.  à  02  fr.   50  —   Indes 
anglaises  :  31  fr.  à  42  fr.  75.  —  Java  :  54  fr.  à  62  fr. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  47  fr.  25.  —  Hankon  :  42  IV.  50  à  43  IV. 

Aloès.  —  Maurice  :  59  fr.  25  à  66  fr.  —  Réunion  :  58  à  65  fr.  —  Indes  :  30  à 
38  fr.  —  Manille  :  33  fr.  50  à  40  fr. 

Piassava.  —  Para  :  130  à  150  fr.  —  Afrique  :  Cap  Palmas  :  51  à  55  fr.  — 
Sinoë  :  52  à  53  fr.  ;  Grand  Bassam  :  50  à  54  fr.  ;  Monrovia  :  50  fr.  à  52  fr. 

China  Grass.  —  Courant  :  72  fr.  à  77  fr.  —  Extra  :  89  fr.  50  à  114  fr.  50. 

Kapok.  —  Java  :  156  à  165  fr.  —  Indes  :  115  à  120  IV. 
Le  tout  aux  100  kilos,  Havre. 

GOMME     GOPALE 

ANVERS,   mars    1911.    —    (Communiqué    de    la    Société     Coloniale  .An- 
versoise.) 

Marché  sans  changement  avec  bonne  demande. 

Notre  vente  s'est  faite  à  des  prix  inchangés  et  nous  cotons  pour  marchandises 
courante  à  bonne. 

Gomme  assez  claire  opaque 140  à  175 

non  triée,  de  qualité  courante 110       135 

triée,  blanche  de  belle  qualilé 320       350 

■—       claire,  transparente 230       260 

—       assez  claire 1 35        1 95 

Stock,  environ    135  tonnes. 


352 


COFltS    Et    MARCHES 


LE     HAVRE.     15    avril     1911. 
Sch  weitzer.  ) 

Gomme  copale  Afrique 


Madagascar . 


Communiqué     dé    MM.     Vaquin   et 


50       a    100  lianes   /   ,        , 

les  loi.)  kg. 
100       à  400      —       y 


POIVRE 


(les  50  kgr.  en  entrepôt)  : 


LE  HAVRE.  <S  avril   1911  : 

Saigon.  Cours  du  jour  : 

Francs 

Avril  .: "6.50 

Mai 76.50 

Juin 77 

Juillet 77.50 

Août 7s 

Septembre 7  s.  50 


Francs 

Octobre 70 

Novembre 70 

Décembre 79. 50 

Janvier 80 

Février 80 

Mars SI) 


Tendance   calme. 


IVOIRE 

ANVERS,  8  avril  1911.   —  (Communiqué  de  la  Société   coloniale    ÀnVer- 
soise.)  Marché  inchangé  dans  l'attente  de  nos  prochaines  enchères. 


BOIS 


LE     HAVRE,     s     avril  19H. 
Schvreitzer. 

Francs 

acajou  I  laïti 6  à  l  *  » 

—  Mexique 18  10 

—  Cuba 10  in 

■*■  Gabon I  i  -- 

—  Okoumé s  lo 


—    (Communiqué    de     MM.     Vaquin 


Francs 
Ébène-Gabon I«   à   35 

—  Madagascar 15       30 

—  Mozambique s  |  ;> 

le  tout  aux  loo  kilos.  Ila\  re. 


MAÇON,  PROTAT    ntKUKS.    IMPRIMEURS 


V Èdileur-Gérant  :  A.  Giialt.ambi. 


ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  engagés. 

La  consommation  énorme  de  ces  engrais  est  la  meilleure  preuve  de   leur  efficacité. 

Eu  1909,  elle  a  été  de  plus  de 

TROIS    MILLIONS    TROIS   CENT   MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE      DE      POTASSE 

et    le    CHLORURE     DE      POTASSIUM 

Brochures  et  renseignements  envoyés  gratuitement  sur  demande. 

BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s'adresser 

au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikultiirabteilung,  Dessauerstrasse  28-29,  Berlin  S,  W.  11 

ou   au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  et  d'information  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in-4n 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


VILMORIN-ANDRIEUX  &  C 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN -ANDRIEUX  &  Cie,  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  son  importante  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  façon 
toute  particulière  de  l'importation  et  de  la  vulgarisation  de*  graines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chauds. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  question. 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Prix  à  l'Exposition  Universelle  de  igoo,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  exposition  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
delà  dernière  Exposition  Coloniale  de  Marseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  îyoo  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  une  lontrue  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  la  plus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  qui  lui  sont  adressées. 

GraiDes  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés,  Jute,  Fourcroya 
gigantea,  etc. 

Plantes  économiques-  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix),  Caféiers  (espèces  diverses,  Coca,  Ivola, 
Tabacs  divers,  Thé  d'Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Castilloa  elastica,  Euphorbia  Intisy,  Ficus  divers,  Hevea  hrasiliensis, 
Landolphia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,   W'illughbeia  edulis,  etc. 

Plantes  à  épices-  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  Giroflier,  Muscadier,  Poivrier, 
Vanilles  du  Mexique  et  de  Bourbon  (boutures),  etc. 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc  ,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'outre-mer  sur 
l'avantage  qu'ils  trouveront  à  employer  nos  caisses  vitrées  (caisse  WardJ  pour  l'expédition  des  jeunes 
planta  ou  des  graines  en  stratification 


GRAINES    AGRICOLES    ET-  INDUSTRIELLES 

Graines  d  Arbres  el  d'Arbustes  pour  pays  tempérés  et  tropicaux. 

Assortiments  de  Graines  potagères,  Fleurs,  etc.,  appropriés  aux  différents  climats. 


CATALOGUE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRANCl  I  SIR  DEMANDE 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


Ile  Année  Mai   1911  No  98 

MINISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L 'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 


DU 


JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
au   Directeur  du   Jardin   Colonial,  Ministère  des  Colonies 


PAH1S 
Augustin    CHALLAMEL,     Éditeur 

Piue  Jacob,    17 
Librairie    Maritime   et   Coloniale 


Les  abonnements  partent  du  /'<'  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous    pays  de  l'Union  postale).  — 20  f'r. 


La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partielles  sont  autorisées   à  condition  de  mentionner  la    source 


s 

\ 

s 


ïxp<"'  Univ"«  Anvers  I  8'.'  I 

2    MÉDAILLES     D'OR 
I    MED.    d'ARGEM  1 


SOCIÉTÉ     ANONYME 

DES 


Engrais  Concentrés 

à    ENG18    (Belgique) 

Engrais  complets 

pour  Cultures 

tropicales 


Cotonnier. 


PRODUITS 


I 

Exp°°   Univ"«   Mègc    HK)5  S 

c 

DIPLOMES    I)  HONNEUR         C 

] 

Caoutchouc,  Canne  à  sucre,  ^ 
Cacao,  Tabac,  Colon,  lia-\ 
nane,  Ris,  Café,  Thé,  Maïs,  ^ 
Vanille,  Indigo,  Ananas,  ^ 
Orangers,  Citronniers,  Pal-  ^ 
mi  ers,  etc. 


Tabac. 


cl  ficiilc 


'acide 


Superphosphate  concentré  ou  double 

43  5o  "  u  d'acide  phosphorique  soluble. 

Phosphate    de    potasse.    v.s   °/0 

phosphorique,  aG  °/0  de  potasse. 

Phosphate  d'ammoniaque.  /,3  °/ 
phosphorique,  <i  "',,  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  20/21.  Nitrate  de  soude,  15/16. 

Nitrate  de  potasse.  44  °/o  de  potasse,  i3  °/0  d'azote. 

Sulfate  de  potasse,  96.  —  Chlorure  de  potasse,  95  %• 


Canne  à  sucre. 


I. 

N 
S 
\ 
\ 

\ 
s 


s 
\ 

\ 


L'AGRICULTURE    PRATIQUE 

DES   PAYS   CHAUDS 


BULLETIN   MENSUEL   DU   JARDIN   COLONIAL 

ET    DES     JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES    FRANÇAISES 
lie  année  Mai    1911  No  98 

SOMMAIRE 


Pages 

Le  Sésame  de  l'Extrême-Orient.  Sesamutn  Indicum  D.  C.  — 
I.  Introduction.  —  IL  Etude  Botanique,  par  Ph.  Eherhard, 
Dr  ès-sciences,  Inspecteur  de  l'Agriculture  en  Indo-Chine.  .      353 

Le  Maïs  africain,  par  Yves  Henry,  Directeur  de  l'Agriculture  en 

Afrique  Occidentale  Française 370 

Plantes  médicinales  de  la   Guinée  française,  par  H.  Pobéguin, 

Administrateur  en  chef  des  Colonies  (suite) 387 

Le    Tabac   et   les   cigares    de    la    Havane,   par    M.    Paul    Serre, 

Correspondant  de  la  Société  Nationale  d'Agriculture  (suite)     3q5 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  (suite) 4°° 

NOTES 

A  propos  de  quelques  variétés  de  Soja,  par  M.  Marcel  Dubard  .  .  .      422 

COMMUNICATIONS    DIVERSES 

I 

Exportations  des  îles  Philippines  en  igog 427 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Indo-Chine ^j 28  |  Guyane  française 428 


Statistiques  Commerciales.  —  Exportations  agricoles  et  forestières 

des  colonies  françaises 4^4 

Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  coton,  café, 
cacao,  matières  grasses,  textiles,  gommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 4^5 

Bibliographie v    et       vin 


MINISTÈRE    DES    COLONIES 

Jardin   Colonial 

Nogrnt-  sur-  Marne 


AVIS 


Les  Laboratoires  de  recherches  du  Jardin  Colonial  se  chargent 
gratuitement  de  toutes  déterminations  des  matières  premières 
intéressant  la  production  des  Colonies  françaises  : 

Etude  des  matières  premières. 

Détermination  de  leur  origine,  de  leur  valeur  commerciale,  de 
leurs  applications. 

Le  Jardin  Colonial  analyse  les  terres  des  Colonies  et  les 
engrais  qui  peuvent  y  être  employés. 


TARIF  DES  ANALYSES  PAYANTES  ; 


Analyse    chimique  complète   (cailloux,  \  ...  , .      ,  .  , 

sable,  argile,  calcaire,  débris  organiques  j  Analyse  chimique  completefazote, acide 

et   humus) 25  fr.  phosphorique,     chaux,     magnésie,      po- 

-  Engrais     chimique     par     élément     do-  tasse) 25  fr. 

se 5  f r .  \ 


Protection  contre  la  Chaleur  Solaire 

SUR  TOUTES  TOITURES  EN  VERRE,   ZINC,   ARDOISE,   TOLE  ONDULEE,   ETC.,   ETC. 

Il  G  f\  I      Brevetè 

par  r  #4  W  KJ  L-  s.g.d.g. 

Application    rapide  ^^ÊÉÈ^Èf/'é^kï'  Enlèvement    facile 

\      L'EXTÉRIEUR  ï  ~^5^^^^ilf^^p^^^^-"  SANS      IBIMER 

Lumière  tamisée  ^^^^^aMH^^^^^=ï  verre 

sans  obscurité       ''"^iPpp^Fx'^^  "^~'  n*    mastic 

ENDUIT     LIQUIDE     ÉCONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  Je  suis  heureux  de  vous  informer  que  l'essai  de  votre  produit 
l'ASOL.  que  J'ai  appliqué  cet  été  sur  une  de  mes  serres  il  orchidées,  a  pleinement  réussi;  je  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  serre  froide.  Il  Odontoglossum.  J'ai  obtenu  une  température  beaucoup  plus  basse,  tout  cet  été,  et 
|e  n'ai  pas  baisse  une  seule  fois  mos  stores  «  claies  »  ;  malgré  les  forts  coups  de  soleil  j'ai  donc  obtenu  de 
la  fraîcheur,  sans  pour  ainsi  dire  perdre  le  jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  à  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Debbauchamps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil. 


ADOPTE  PAR   LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTERES,  GRANDES  USINES 
Nombreuses  attestations  et  références  importantes.  —  Circulaire  et  Prix-courant  sur  demande. 


M.  DET0URBE,  FJAôL,  7,  rue  St-Séverin,  Paris  (5e) 

Deux  Grands  Prix   :   Milan    1906.   —  Saragosse   1908. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury  :  Exposition  franco-britannique,  Londres"  1908. 


11e  Année  Mai   1911  N°  98 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


LE     SÉSAME     DE     L'EXTRÊME-ORIENT 
SESAMUM    INDICUM    DC. 


I.         INTRODUCTION. 

Le  sésame  est  une  plante  dont  la  culture  remonte  à  la  plus  haute 
antiquité,  peut-être  est-elle  contemporaine  de  celle  du  riz  dans  le 
pays  dont  elle  est  indubitablement  provenue  :  la  partie  nord  des 
Indes  et  les  régions  placées  au  nord  de  celles-ci.  Son  antiquité  est 
telle  que  nous  pouvons  affirmer  avec  une  certitude  presque  absolue 
qu'on  ne  la  retrouvera  plus  en  Extrême-Orient  à  l'état  spon- 
tané. 

C'est  également  à  la  date  extrêmement  reculée  à  laquelle  débute 
sa  culture,  qu'il  faut  attribuer  sa  variabilité  et  c'est  à  des  adapta- 
tions successives  qu'il  faut  rapporter  la  fixation  de  certains  carac- 
tères dans  lesquels  on  a  voulu  reconnaître  matière  à  description 
d'espèces. 

En  réalité,  nous  pensons  qu'il  existe  en  Extrême-Orient  une 
seule  espèce  cultivée  :  le  Sesamum  indicum  DC,  espèce  qui,  se 
développant  à  travers  les  siècles  dans  des  terrains  et  sous  des  cli- 
mats variant  beaucoup  plus  qu'on  ne  le  croit,  quant  à  la  composi- 
tion, à  l'hvgroscopicité  et  à  la  température,  est  arrivée  peu  à  peu  à 
donner  des  formes  de  culture  s'écartant  peu  ou  beaucoup  de  l'espèce 
primitive,  soit  par  la  forme  et  la  grandeur  des  feuilles,  par  la 
couleur  plus  ou  moins  intense  des  fleurs  et  leurs  dimensions,  soit 
enfin,  comme  nous  le  verrons  plus  loin,  par  la  couleur  des  graines. 

Le  sésame  donne  lieu  à  une  importation  considérable  en  Europe, 
à  cause  de  la  valeur  de  l'huile  que  ses  graines  renferment.  La 
moyenne  des  arrivages  à  Marseille,  qui  est  le  principal  centre  de 
production  de  l'huile  de  sésame,  a  été  pendant  les  années  1903  à 
1909  :  81.241.500  kilos  valant  29.236.940  francs. 

Les  sésames  viennent  de  l'Orient,  de  l'Extrême-Orient,  et  de 
l'Afrique. 

Bal.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N»  98.  25 


f}§4  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Les  sésames  du  Levant  proviennent  de  la  Turquie  d'Asie  et  du 
golfe  Persique  ;  ce  sont  les  plus  estimés,  les  graines  sont  jaunes,  plus 
grosses  que  chez  les  autres  et  renferment  aussi  en  général  moins  d'eau 
et  d'impuretés  ;  mais  le  Levant  n'exporte  guère  que  15.000  tonnes 
annuellement. 

L'Inde  est  le  principal  centre  de  production  de  l'Extrême-Orient, 
avec  une  moyenne  de  100  à  150.000  tonnes.  Les  graines  de  cette 
origine  sont  également  considérées  comme  donnant  d'excellent  pro- 
duit. 

La  Chine  et  le  Siam  viennent  ensuite  avec  une  faible  exportation, 
très  variable  d'ailleurs.  L'Indo-Chine  commence,  mais  si  faiblement 
qu'elle  ne  compte  pas  encore.  L'Indo-Chine  cependant  serait  un 
excellent  centre  de  production  pour  cette  espèce  oléifère  ;  malheu- 
reusement jusqu'à  présent,  elle  n'a  point  su  tirer  parti  des  matières 
premières  végétales  et  surtout  des  oléifères  que  son  sol  et  son 
climat  alimentent  et  développent  à  l'envi.  Le  sésame,  comme  le 
ricin  d'ailleurs,  y  pousse  admirablement,  tant  dans  la  plaine  que 
sur  la  montagne  ;  les  produits  sont  en  tous  points  équivalents  aux 
meilleurs  qui  nous  viennent  des  Indes,  mais  l'indifférence  locale  et  la 
timidité  de  nos  industriels  métropolitains  pour  le  placement  de  leurs 
capitaux  dans  les  colonies  ont  pour  résultat  que  la  presque  totalité 
des  produits  oléifères  est  captée  sur  notre  terre  indo-chinoise  par  les 
Chinois,  qui  parfois  joignent  ainsi  à  leur  propre  exportation,  celle 
de  nos  produits  et  nous  les  expédient  à  Marseille. 

Il  est  vivement  à  souhaiter  que  l'on  comprenne  enfin  en  France 
que  notre  colonie  d'Extrême-Orient  est  un  centre  producteur  de 
végétaux  oléifères  (Ricin,  Sésame,  Aleurites,  Irvingia,  Dipterocar- 
pus,  Cocotier,  etc.),  comme  nul  autre  pays  n'en  possède  et  qu'il  est 
de  notre  devoir  de  ne  pas  continuer  à  rester  tributaires  des  posses- 
sions étrangères,  alors  que  les  nôtres  peuvent  fournir  autant  et 
davantage  de  produits  dont  l'excellence  est  industriellement  recon- 
nue. 

Si  cet  opuscule  peut  attirer  l'attention  sur  le  sésame,  qui  pousse 
partout  du  nord  au  sud  de  l'Indo-Chine,  et  contribuer  au'  dévelop- 
pement de  sa  culture  d'une  façon  rationnelle  et  suivie  par  l'indigène, 
nous  serons  d'autant  plus  heureux  qu'il  est  de  toute  évidence  que 
les  Indes  délaisseront  maintenant  de  plus  en  plus  cette  culture. 
Ses  récoltes  sont  souvent  trop  irrégulières  pour  un  pays  de  grosse 
et  continuelle  exportation,   dans  lequel   la   grande   culture   par   les 


rianchc  I.  —  Rameau  fleuri  et  lructiiié  de  Se»amum  indicum. 


356  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Anglais  se  développe  chaque  jour  davantage,  accaparant  ainsi 
une  importante  main-d'œuvre  indigène  qui  n'aura  plus  le  loisir  de 
cultiver  pour  elle,  ce  qui  d'ailleurs  est  déjà  la  cause  de  l'irrégularité 
du  rendement  depuis  quelques  années,  la  culture  du  sésame  dans 
les  Indes  étant  uniquement  une  culture  indigène. 

II.  —  ÉTUDE  BOTANIQUE. 

Description  de  la  plante.  -  Le  sésame  de  l'Extrême-Orient  est 
le  Sesatnum  indicum  DC,  genre  de  la  tribu  des  Pédaliées,  une  des 
deux  tribus  de  la  famille  des  Pédaliacées. 

Le  sésame  est  une  plante  herbacée  variant  de  0  m  80  à  1  mètre. 
La  tige,  droite,  cannelée,  se  ramifie  un  certain  nombre  de  fois.  Les 
feuilles  sont  opposées,  simples  et  munies  à  leur  base  de  glandes 
vésiculeuses. 

Elles  sont  sujettes  à  un  polymorphisme  très  accentué  :  ainsi  qu'on 
peut  s'en  rendre  compte  sur  la  figure  13,  celles  de  la  base,  larges, 
étalées  et  dentées  plus  ou  moins  irrégulièrement  (type  B),  font 
place,  au  fur  et  à  mesure  qu'on  s'élève  sur  la  tige,  à  des  feuilles 
dont  le  limbe  devient  de  moins  en  moins  large,  dont  les  dentures 
s'effacent  peu  à  peu,  si  bien  que  toutes  les  feuilles  du  sommet  sont 
à  bords  lisses,  longues  et  étroites  (type  A).  Ces  variations,  que  l'on 
peut  constater  sur  un  même  pied,  s'unifient  en  quelque  sorte  suivant 
les  terrains  et  le  climat  dans  lesquels  se  développe  la  plante.  Dans 
les  terrains  secs,  ce  sont  les  feuilles  du  type  A,  supérieur  chez  la  plante 
type,  qui  sont  le  plus  développées,  au  contraire  dans  les  terrains  et 
les  lieux  humides,  ce  sont  celles  du  type  inférieur  (B)  qui  prennent 
toute  l'importance  et  existent  à  peu  près  seules  sur  la  plante. 

É tude  de  la  fleur  cl  du  fruit  '.  —  Les  fleurs,  irrégulières,  axil- 
laires,  solitaires,  sont  munies  de  deux  petites  bractées  à  la  base.  La 
corolle  est  monopétale,  insérée  sur  le  réceptacle,  le  tube  est  cylin- 
drique, la  gorge  ventrue,  le  limbe  unilabié  est  5-lobé.  La  corolle 
est  le  plus  généralement  blanc  violacé  ;  mais  cette  coloration  est 
sujette,  elle  aussi,  à  de  nombreuses  variations  suivanf  le  sol  et  le 
climat  ou  se  développe  la  plante,  le  violet  si'  fonce  au  fui'  et  à 
mesure  que  l'altitude  s'élève  et  finit  même,  en  des  lieux  élevés  et 
relativement  secs,  par  tourner  presque  complètement  au  rouge  vio- 
lacé . 

i .  Suivre  cette  description  sur  la  planche  II. 


Planche  II. 


1.  —  Fleur  épanouie  vue  de  profil. 

2.  —  Fleur  en  bouton. 

3.  —  Corolle  étalée  montrant  la  place  occupée  par  les  étamines. 

4.  —  Fleur  dont  la  corolle  a  été  enlevée,  et  montrant  l'ovaire,  le  style  et  le  stigmate. 

5.  --  Fruit  entier  non  parvenu  à  maturité. 

6.  —  Coupe  transversale  du  fruit. 

7.  -  Coupe  longitudinale  du  fruit  montrant  le  mode  d'insertion  des  graines. 

8.  —  Fruit  mûr. 

9.  —  Graine. 

10.  —  Coupe  transversale  de  la  graine. 

11.  —  Embryon. 

12.  —  Diagramme. 


LE    SÉSAME    DE    l'eXTKÈME-ORIENT  339 

Les  étamines  sont  insérées  sur  le  tube  de  la  corolle,  4  sont  fertiles, 
dont  deux  plus  courtes  que  les  autres,  l'étamine  supérieure  est  sté- 
rile, dans  la  plupart  des  cas  elle  manque  même  totalement. 

Les  anthères  ont  2  loges  égales,  parallèles  ;  le  connectif  est  arti- 
culé sur  le  sommet.  L'ovaire  supère  est  entouré  à  sa  base  d'un 
disque  glanduleux,  il  est  quadriloculaire  ou  quinqueloculaire  ;  les 
ovules  sont  anatropes,  le  style  terminal  simple,  le  stigmate  se  ter- 
mine au  sommet  par  deux  lamelles  bien  distinctes  s'écartant  l'une 
de  l'autre. 

Le  fruit  est  une  capsule  quadriloculaire  ou  quinqueloculaire,  à 
deux  valves  laissant  libre  la  cloison  séminifère. 

Les  graines  très  nombreuses,  sont  unisériées,  fixées  à  l'angle  cen- 
tral des  loges,  horizontales.  L'albumen  est  presque  nul. 

Etude  morphologique  de  la  graine.  —  Les  graines,  comme  la 
corolle,  sont  sujettes  à  des  variations  de  coloration  très  sensibles  ; 
suivant  les  terrains  et  les  climats  de  culture,  elles  passent  du  noir 
au  blanc  jaune.  Ces  graines  sont  petites,  mesurent  de  1  mm.  5  à  2  mm. 
de  longueur,  1  mm.  à  1  mm.  5  de  largeur  et  1  /2  a  1  mm.  d'épaisseur  ; 
elles  sont  lisses,  aplaties  et  allongées  en  forme  de  spatule.  L'une  de 
leurs  extrémités  est  très  élargie,  l'autre  se  termine  par  une  pointe 
qui,  dans  les  variétés  à  tégument  pâle,  porte  une  cicatrice  très  nette. 
Sur  l'une  des  faces  on  remarque  une  ligne  s'étendant  d'un  bout  au 
milieu  de  l'autre. 

Si  l'on  fait  une  coupe  transversale  dans  la  graine  de  Sesamum 
indicum,  on  v  distingue  successivement  de  dehors  en  dedans 
(lig.  H): 

Un  épiderme  e  formé  de  longues  cellules  aplaties  clans  le  sens 
radial,  de  coloration  différente  suivant  la  variété  considérée.  A  l'in- 
térieur de  la  plupart  de  ces  cellules  existe  un  cristal  cr,  qui  remplit 
presque  entièrement  leur  lumière.  Ces  cristaux  donnent  à  ce  tégu- 
ment un  aspect  très  particulier,  qui,  d'après  Collin  et  Perrot,  ne  se 
trouve  dans  aucune  autre  graine  oléagineuse. 

Sous  l' épiderme,  le  nucelle  se  traduit  encore  par  quelques  cellules 
t  p,  très  comprimées  tangentiellement  et  dont  la  lumière  a  presque 
entièrement  disparu.  Ces  cellules  comme  celles  de  l'épiderme  sont 
pigmentées. 

Au-dessous  l'on  trouve  ensuite  l'albumen  alb.,  formé  d'un  certain 
nombre  d'assises  de  cellules  à  parois  épaisses,  plus  ou  moins 
polygonales  et  qui  renferment  de  l'aleurone  et  de  l'huile  fixe. 


360 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Les  grains  d'aleurone,  de  9  à  10  pi  de  diamètre,  sont  ovales;  ils 
présentent  dans  leur  intérieur  un  cristalloïde  prismatique  bien  appa- 
rent, et,  à  leur  pôle,  un  petit  globoïde  arrondi. 


Fig.  14.  —  Section  transversale  de  la  graine  (Anatomie). 

Viennent  enfin  les  cotylédons  coi.,  à  disposition  bifaciale,  remplis 
également  d'huile  et  d'aleurone. 


Observations  biologiques  sur  l'existence  des  différentes  couleurs 

des  graines. 

Nous  signalions  plus  haut  l'extrême  variabilité  de  la  plante  en 
présence  des  terrains  où  elle  se  développe  ou  plutôt  où  on  l'a  fait 
se  développer  depuis  des  siècles,  de  même  que  des  climats  où  elle 
vient.  Elle  s'est  simplement  adaptée  aux  uns  et  aux  autres  et,  cela 
est  si  vrai,  que  dans  les  Indes,  par  exemple,  cette  même  plante  est 
semée  suivant  les  régions,  depuis  janvier  jusqu'en  fin  juillet,  culture 
dont  la  récolte  de  printemps  devient  ailleurs  récolte  d'automne. 

En  certains  endroits  de  ce  pays,  l'évolution  de  la  plante,  des 
semailles  à  la  récolte,  demande  trois  mois  ;  en  d'autres  lieux,  il  faut 
compter  sept  et  même  huit  mois. 

De  même,  nous  retrouvons  le  sésame  cultivé  soit  dans  les  plaines 
humides  du  Bengale  ou  de  l'Assam  et  tout  au  contraire  dans  les 
hautes  régions  sablonneuses  du  centre,  voire  même  du  nord  de 
l'Inde. 

Comment  serait-il  possible  dans  ces  conditions  qu'une  plante  qui 
consent  à  se  laisser  ainsi  mener  de  terrains  très  humides  à  des  ter- 
rains très  secs,  et  transporter  d'une  zone  sub-tropicale  à  des  alti- 


LE    SÉSAME    DE    l'eXTRRME-ORIENT  361 

tudes  où  règne  un  froid  vif,  ne  modifiât  pas  profondément  ses 
organes  pour  les  adapter  aux  différentes  exigences  auxquelles  elle 
est  soumise  ? 

Et  c'est  ainsi  que  sur  ce  même  Sesamum  indieum,  aux  fleurs  blanc 
lilas,  aux  feuilles  larges  et  molles,  dans  la  plaine  humide,  on  voit 
les  fleurs  se  teinter  d'autant  plus  violemment  (jusqu'à  devenir  rouge 
vif)  que  son  habitat  s'est  élevé  davantage,  en  même  temps  que,  dans 
un  air  et  des  terrains  plus  secs,  la  plante  réduit  sa  hauteur,  que  ses 
feuilles  diminuent  de  surface,  s'étirent  et  deviennent  plus  coriaces. 

A  l'appui  de  ceci,  nous  trouvons  cette  phrase  dans  Watt  '  :  «  Dans 
quelques  parties  de  l'Inde  la  plante  est  une  herbe  rabougrie  qui 
dépasse  rarement  18  pouces  de  hauteur,  dans  d'autres  c'est  un  buis- 
son de  3  ou  i  pieds  de  haut.  » 

Nous  nous  trouvons  simplement  ici  en  présence  de  phénomènes 
très  explicables.  La  botanique  expérimentale  nous  a  depuis  quelques 
années  appris  combien  la  plante  est  un  être  susceptible  d'adapta- 
tion et  de  modifications.  Nous  avons  nous-même  démontréen  1902  2 
des  faits  analogues  auxquels  nous  nous  reporterons  forcément  pour 
expliquer  ceux-ci  : 

Les  modifications  de  la  feuille,  l'extension  de  son  limbe,  ses  trans- 
formations, la  diminution  d'intensité  de  coloration  chez  les  fleurs, 
sont  autant  de  caractères  résultant  à  la  fois  de  l'humidité  du  sol  et 
de  son  excès  dans  l'atmosphère.  Les  modifications  en  sens  inverse 
ne  sont  que  les  conséquences  d'un  sol  sec  et  d'une  insuffisance 
d'humidité  dans  l'air. 

Et  ces  considérations  nous  conduisent  à  la  question  de  la  couleur 
des  graines.  Des  expériences  poursuivies  ces  dernières  années  nous 
ont  mis  sous  les  yeux  la  preuve  évidente  de  la  modification  par 
les  mêmes  causes,  de  la  couleur  du  tégument  externe  des  graines, 
notamment  chez  le  Pavot,  le  Jute,  et  même  chez  des  espèces  dont 
le  fruit  possède  un  péricarpe  charnu  telles  que  le  Goyavier  et 
l'Anonier. 

Aussi  ces  transformations  nous  amènent-elles  à  ne  considérer  les 
modifications  de  couleur  des  graines  de  sésame  que  comme  des 
conséquences  physiologiques  des  conditions  dans  lesquelles  évolue 
la  plante. 

1.  Watt,  Dictionary  of  the économie  Products  oflndia. 

2.  Eberhardt  Ph.  ,  Influence  de  l'air  sec  et  de  l'air  humide  sur  la  forme  et  la  struc- 
ture <les  végétaux,  Masson,  édit. 


362  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Cette  façon  de  voir  se  trouve  d'ailleurs  nettement  confirmée  par  ce 
que  l'on  constate  en  Annam,  où  tout  le  sésame  cultivé  dans  la  plaine, 
entre  0  et  200  mètres,  est  un  sésame  à  graines  blanches  tandis  que 
celui  cultivé  chez  les  Mois  en  pleine  montagne  et  jusqu'à  1.800 
mètres  est  un  sésame  à  graines  noires.  Il  existerait  aussi  entre  ces 
deux  zones  dans  le  Sud-Annam  un  sésame  à  graines  rougeàtres  ou 
plus  exactement  brun  foncé,  mais  en  petite  quantité.  Nous  n'avons 
d'ailleurs  rencontré  personnellement  cette  variété  que  deux  fois  dans 
le  Sud  de  la  chaîne  Annamitique,  et  à  l'état  de  graines  seulement  ; 
nous  n'avons  pu  voir  les  plantes  correspondantes,  et  nous  n'en  savons 
que  ce  qu'ont  bien  voulu  nous  dire  les  indigènes  ;  ceux-ci  préten- 
daient que  leur  village  était  situé  dans  la  montagne  vers  1.200  mètres 
environ.  Nous  n'avons  jamais  rencontré  cette  variété  en  Indo-Chine 
que  dans  cette  région  du  Sud-Annam,  et  nous  ne  l'avons  jamais 
vue  sur  les  marchés  du  Nord  ou  du  Tonkin.  Le  fait  est  fort  intéres- 
sant en  lui-même  :  il  a  besoin  d'être  étudié  ;  mais,  cette  forme  de 
transition,  normale  dans  l'Inde,  n'a  rien,  qui  doive  nous  étonner  en 
Indo-Chine,  car  les  formes  de  passage  sont  nombreuses  ;  aux  envi- 
rons même  de  Hué,  il  est  facile  de  constater  une  différence  de  colo- 
ration dans  les  variétés  blanches  :  celles  de  la  plaine  sont  d'un 
blanc  presque  absolu,  celles  qui  proviennent  des  villages  situés  sur 
les  premières  pentes  de  la  chaîne  Annamitique  sont  légèrement 
plus  teintées  et  vont  jusqu'à    la  teinte  café  au  lait. 

Rumphius  d'ailleurs,  dans  ses  observations  sur  le  sésame,  cite  des 
faits  qui  concordent  tout  à  fait  avec  ce  que  nous  avançons.  Après 
avoir  remarqué  le  polymorphisme  delà  feuille  sur  une  même  plante, 
il  dit  que  les  espèces  à  graines  blanches  ont  les  feuilles  plus  larges, 
sont  d'un  vert  plus  brillant,  donc  plus  clairet  que  de  plus  les  /leurs 
sont  moins  colorées  que  celles  des  espèces  à  graines  noires. 

Ces  constatations,  déjà  lointaines,  nous  sont  un  précieux  appoint  : 
elles  énoncent,  sans  les  expliquer,  toutes  les  modifications  naturelles 
que  nous  avons  réalisées  expérimentalement  sur  de  nombreuses 
plantes  et  sur  le  sésame  en  particulier,  et,  par  ce  fait  même,  nous 
fortifient  dans  notre  opinion  précédemment  formulée:  qu'il  riy  a  en 
réalité  quune  seule  espèce  de  sésame  cultivée,  espèce  qui,  en  raison 
même  de  l'ancienneté  de  sa  culture,  adonné  de  nombreuses  formes 
suivant  les  conditions  d'évolution  auxquelles  la  plante  a  été  soumise 
à  travers  les  siècles  et  les  pays  parcourus. 

Et  puisque  nous  sommes  amenés   à  parler  de  l'antiquité  de  son 


LE    SÉSAME    DE    l'eXTRÈME-ORIENT  363 

exploitation  recherchons  quel  fut  le  pays  d'origine  de  cette  espèce 
économique. 

Pays  d'origine  du  sésame.  —  Sa  répartition  en  Extrême-Orient. 

On  a  pendant  long-temps  discuté  sur  le  pays  d'origine  du  sésame 
et  on  lui  a  successivement  donné  comme  patrie  l'Afrique,  l'Asie, 
et  l'Asie  Mineure. 

Nous  avons  dans  un  travail  récent  '  montré  que  l'Asie  seule,  et, 
dans  celle-ci,  une  région  bien  déterminée  pouvait  être  regardée 
comme  le  pays  où  était  née  la  culture  de  cette  plante. 

En  Afrique,  en  effet,  si  le  sésame  estconnu  depuis  des  temps  très 
reculés,  rien  ne  prouve  qu'il  y  poussait  spontanément,  au  contraire. 

Nous  ne  connaissons  dans  les  dessins  qui  revêtent  l'intérieur  des 
monuments  de  l'ancienne  Egypte  aucune  trace  de  la  plante.  Seul 
le  tombeau  de  Rhamsès  III  montre  dans  un  de  ses  dessins  intérieurs 
la  coutume  bien  connue  qu'avaient  les  Egyptiens  de  mélanger  dans 
la  pâtisserie,  de  petites  graines  à  la  pâte  qui  la  composait.  Certains 
auteurs  ont  affirmé  reconnaître  dans  ce  dessin  primitif  des  graines 
de  sésame  !  Peut-on  réellement  s'arrêter  à  une  preuve  aussi  peu 
établie  ?  Evidemment  non.  Nous  savons  bien  qu'aujourd'hui  ce 
sont  dans  ces  pays  les  graines  de  ce  végétal  que  l'on  mélange  le 
plus  souvent  à  la-  farine  dont  on  fait  les  gâteaux,  mais  il  en  est 
d'autres  également,  comme  les  graines  de  Pavot,  dont  les  dimensions 
sont  même  plus  réduites  et  qui  servent  aux  mêmes  usages. 

D'autre  part,  on  a  évoqué  les  descriptions  de  Théophraste  et  de 
Dioscorides  mentionnant  le  fait  que  «  les  Egyptiens  cultivaient  une 
plante  nommée  sésame  pour  l'huile  que  contenaient  ses  graines  », 
mais  Pline  ne  fait-il  pas  remarquer  que  «  cette  plante  venait  de 
l'Inde  »? 

On  s'est  ensuite  adressé  à  l'Asie  Mineure  et  l'on  a  désigné  l'Iran  et 
les  régions  voisines.  Là  encore  c'est  une  hypothèse  gratuite,  basée 
sur  ce  simple  fait  que  «  de  nos  jours  presque  toute  l'huile  dont  se 
servent  les  habitants  est  de  l'huile  de  sésame  ».  L'huile  de  ricin  y 
est  également  d'une  consommation  constante,  mais  ni  l'une  ni  l'autre 
de  ces  plantes  ne  semblent  devoir  être  considérées  comme  origi- 
naires de  ces  régions.    Elles  ont   dû    néanmoins  y  être  introduites 

].  Considérations  sur  l'origine  du  sésame  (Bulletin  du  Muséum,  1908). 


36  i  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

de  très  bonne  heure,  car  une  inscription  du  palais  royal  de  Persé- 
polis  cite  l'huile  de  sésame  et,  de  son  côté,  Hérodote  nous  parle  de 
la  culture  de  cette  plante  chez  les  Parthes. 

Pour  ce  qui  est  de  l'Asie  proprement  dite,  nous  nous  trouvons 
en  présence  de  raisons  sérieuses  et  valables,  car  les  plus  anciens 
ouvrages  sanscrits  nous  montrent  le  sésame  cultivé  pour  l'huile 
qu'on  en  retire  et  servant  à  la  fois  dans  l'alimentation  et  les  pra- 
tiques religieuses. 

Et  cependant,  là  encore,  nous  trouvons  des  divergences  entre 
savants  :  Parmi  ceux  qui  considèrent  l'Asie  comme  pays  d'origine, 
Flùckiger,  Hanburg  et  Benthev  prétendent  qu'il  est  originaire 
des  Indes  ;  de  Candolle  au  contraire  désigne  l'Archipel  de  la  Sonde 
comme  le  point  de  départ  de  l'extension  de  ce  végétal. 

Nous  pensons,  tant  par  les  documents  qu'il  nous  a  été  donné  de 
recueillir  que  par  nos  observations  personnelles,  avoir  apporté 
quelque  lumière  dans  la  question. 

Pour  ce  qui  est  de  l'Inde  proprement  dite,  les  plus  anciens 
ouvrages  de  ce  pays  nous  révèlent  le  nom  sanscrit  de  la  plante  et 
de  l'huile  qu'on  en  retire.  Ce  produit  fut  évidemment  l'une  des 
premières  huiles  dont  on  se  servit.  Il  en  est  parlé  dans  l'Atharva- 
voda  sous  le  nom  de  Tila.  Cette  huile  était  probablement  préparée 
de  la  même  façon  qu'elle  le  fut  plus  tard  chez  les  Egyptiens  et  les 
Sémites  de  l'Asie  Mineure  ;  les  habitants  la  conservaient  ensuite 
en  vases  clos.  Une  des  causes  qui  la  lit  rechercher  dès  les  temps 
les  plus  reculés  est  la  propriété  qu'elle  possède  de  se  conserver 
pendant  des  années  sans  prendre  ni  goût,  ni  odeur,  ce  qui  en  lit 
dès  l'origine  un  produit  d'exportation  hors  de  pair;  aussi  la  voyons- 
nous  au  premier  siècle  de  notre  ère,  et,  sans  doute  bien  avant  déjà, 
figurer  au  premier  rang  parmi  les  produits  que  l'Inde  exportait  en 
Egypte.  En  dehors  de  l'exportation  qu'elle  en  faisait,  l'Inde  utilisait 
sur  place  l'huile,  les  graines  et  les  tourteaux  pour  l'alimentation 
quotidienne  et  la  confection  de  gâteaux.  D'après  le  Mahâbhârata,  ces 
produits  constituaient  l'aliment  principal  des  classes  inférieures. 
Cela  ne  veut  point  dire  qu'ils  fussent  pour  cela  dédaignés  des  classes 
plus  élevées.  <(  Dans  la  graine  et  ('huile  de  sésame  réside  le  charme 
du  manger  »,  dit  le  poète. 

De  Candolle,  s'appuyant  sur  ces  faits  que,  d'une  part  Blume  a 
rencontré  à  Java  quelques  exemplaires  d'un  sésame  qu'il  a  consi- 
déré comme  spontané,    que  d'autre  part    Tila  est  un    mot  dont  on 


LE    SÉSAME    DE    L'EXTRÊME-ORIENT  365 

retrouve  la  trace  dans  plusieurs  dialectes  modernes  de  l'Inde  et 
notamment  à  Ce  vlan,  qu'enfin  Rumphius  donne  pour  les  îles  de 
la  Sonde  trois  noms  différents  servant  à  y  désigner  cette  plante, 
considère  que  ces  faits  concourent  à  appuyer  l'idée  d'une  existence 
plus  ancienne  sur  l'archipel  que  sur  le  continent  et  en  conclut  que 
l'on  doit  regarder  l'Archipel  de  la  Sonde  comme  première  patrie 
du  sésame. 

Nous  n'avons  pu  nous  ranger  à  son  avis  pour  plusieurs  raisons  : 

1°  Peut-on  affirmer  que  les  échantillons  de  l'espèce  botanique 
trouvée  à  Java  par  Blume  étaient  bien  spontanés  ?  La  chose  n'a  pas 
été  contrôlée.  Que  de  fois  n'arrive-t-il  pas  de  considérer  au  premier 
abord  un  échantillon  comme  spontané,  alors  que  tout  autour  de 
vous  semble  confirmer  cette  opinion  :  les  lieux,  l'altitude,  l'éloi- 
gnement  de  toute  culture,  etc.  Nous  avons  nous-même,  il  y  a 
quelques  années,  rencontré  à  1 .500  mètres  d'altitude,  dans  la  chaîne 
montagneuse  du  Sud-Annam,  en  des  lieux  extrêmement  sauvages  et 
en  dehors  de  toute  trace  de  culture,  quelques  pieds  d'un  sésame  que 
nous  avons  été  tenté,  vu  les  conditions  où  ils  se  développaient,  d'ad- 
mettre comme  spontanés.  Il  nous  a  fallu  néanmoins  nous  convaincre, 
en  retrouvant  ce  même  sésame  cultivé  à  quelque  vingt  kilomètres 
de  là  que  nous  n'avions  affaire  qu'à  des    échantillons  subspontanés. 

D'un  autre  côté,  si  un  simple  signalement  pouvait  peser  dans 
l'émission  d'un  avis  comme  celui-là,  nous  rappellerions  qu'à  plusieurs 
reprises  le  sésame  a  été  signalé  comme  spontané  dans  diverses 
régions  des  Indes.  Mais,  outre  que  cet  argument  nous  semble  insuf- 
fisant, nous  ajouterons  que  nous  sommes  aussi  sceptique  à  l'égard 
de  cette  spontanéité  que  dans  le  cas  de  celle  signalée  par  Rumphius 
et  cela  parce  que  la  plante  est  dans  les  Indes  depuis  de  trop  longs 
siècles  l'objet  d'une  culture  suivie. 

2°  Il  faut  tenir  compte  de  ce  que  les  plus  anciens  ouvrages 
sanscrits  sont  unanimes  à  désigner  la  plante,  la  graine  et  son  huile 
sous  le  nom  de  Tila  qui  est,  ainsi  que  le  fait  remarquer  Watt,  du 
sanscrit  le  plus  pur  et  nullement  altéré.  Quoi  d'étonnant  par  consé- 
quent à  ce  que  ce  mot  se  soit  conservé  intact  dans  la  langue  du 
pays  ?  En  quoi  ce  fait  qu'on  le  retrouve  dans  les  dialectes  de  Ceylan 
implique-t-il  que  c'est  par  là  que  le  sésame  est  arrivé  aux  Indes, 
ne  peut-il  au  contraire  en  être  parti  ?  C'est  d'ailleurs,  ainsi  que  nous 
allons  le  voir,  ce  qui  a  dû  arriver. 

De  Candolle  ignorait  alors,  il  est  vrai,  l'histoire  du  peuple  Cham 


360  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

que  depuis  quelques  années  l'Ecole  française  d'Extrême-Orient  met 
au  jour.  Deux  mots  sur  le  trajet  parcouru  par  cette  colonie  indoue 
nous  fixeront  sur  le  trajet  suivi  par  le  sésame  pour  aller  des  Indes 
à  l'archipel  Malais. 

Quelques  siècles  avant  notre  ère,  une  colonie  bouddhique,  partant 
des  Indes,  traversant  Geylan,  vint  se  fixer  dans  l'Archipel  de  la 
Sonde  et  se  répandit  sur  les  îles  de  Java  et  de  Bornéo  qu'elle  cou- 
vrit de  monuments  superbes,  dont  les  ruines  sont  à  travers  les  âges 
parvenues  jusqu'à  nous.  En  410  après  J.-G.  le  grand  voyageur 
chinois  Fa-Hien  trouva  toute  l'île  de  Java  couverte  de  monuments 
indous  remontant  à  plusieurs  siècles,  beaucoup  d'entre  eux  n'étant 
plus  que  des  ruines.  Ce  sont  les  descendants  de  ces  mêmes  Indous 
qui,  abandonnant  Java  et  Bornéo  vers  le  commencement  de  1ère 
chrétienne,  vinrent  édifier  d'une  part  sur  les  côtes  d'Annam  le 
royaume  Gham,  d'autre  part  sur  le  bas-Mékong  le  royaume  Kmer, 
qui  nous  ont  du  Cambodge  et  du  nord  de  la  Gochinchine  jusqu'au 
Nord-Annam  laissé  de  si  nombreux  monuments.  Après  des  luttes 
sanglantes  et  qui  durèrent  fort  longtemps,  les  Annamites  refoulés 
d'abord  par  les  envahisseurs  reprirent  le  dessus,  repoussèrent  petit 
à  petit  les  Chams  vers  le  Sud,  les  exterminèrent  peu  à  peu  et  for- 
cèrent les  survivants  à  chercher  refuge  dans  la  chaîne-annamitique 
où  ils  se  sont,  suivant  les  lieux,  plus  ou  moins  fusionnés  avec  les 
races  aborigènes.  Cette  courte  digression  était  indispensable  pour 
comprendre  la  suite  de  notre  raisonnement. 

En  Malais,  à  part  Sumatra,  où  nous  trouvons  le  mot  nidjin  ser- 
vant à  désigner  le  sésame,  ce  dernier  est  nommé  indifféremment 
Léîla,  lono  ou  lano.  Ces  mots  ne  peuvent-ils  être  la  transformation 
très  corrompue  de  notre  racine  sanscrite  til  devenant  successive- 
ment à  travers  les  pays  parcourus  tila,  ila,  ilha,  liha,  leha,  lono, 
laTxo  n'étant  évidemment  que  des  variantes  du  même  mot. 

En  tout  cas,  il  nous  est  impossible  d'entrevoir  quelles  transfor- 
mations ces  mots  la  ho,  leho,  liha  auraient  pu  subir  pour  arriver  à 
donner  cette  vieille  racine  sanscrite  til  qui,  de  tous  temps,  dans 
l'Inde,  a  désigné  l'huile  et  les  graines  de  sésame.  Mais  alors  nous 
sommes  amenés  à  cette  conclusion  que  le  sésame  est  venu  non  pas 
de  l'Archipel  Malais  dans  l'Inde,  mais  qu'il  fut  porté  par  la  colonie 
indoue  précitée,  de  Geylan  dans  l'Archipel  Malais. 

^  existait-il,  avant  son  arrivée?  Ce  nom  de  nidjin  qui  le  désigne 
à  Sumatra,  où  ne  toucha  pas  la  colonie  en  question,  pourrait  compter 


LE    SÉSAME    DE    L'EXTRÊME-ORIENT  367 

comme  un  facteur  de  probabilité,  mais  pas  absolu  cependant,  car  la 
plante  aurait  pu  être  importée  avant  son  arrivée  dans  l'Archipel  et 
désignée  par  les  Malais  sous  ce  mot  alors  créé  pour  elle. 

Pour  ce  qui  est  de  la  presqu'île  indo-chinoise,  le  sésame  n'y 
existait  vraisemblablement  pas  à  l'état  spontané,  car  nous  ne  trou- 
vons pas  trace  de  mot  vraiment  local,  à  part  le  mot  vùnrj  au  Tonkin, 
et  qui  provient  sans  doute  d'un  dialecte  mûong  ou  man.  En  tout 
cas,  son  utilisation  y  était  ignorée  ;  son  introduction  date  certaine- 
ment  de  notre  ère.  Ses  différentes  dénominations  nous  renseignent 
à  cet  égard.  Dans  toutes  les  régions  où  l'élément  cham  persiste,  les 
noms  du  sésame  sont  le  no,  lano  ou  lena. 

En  siamois,  il  est  désigné  par  le  mot  na,  simplification  des  mots 
précédents  ;  cette  dernière  appellation  se  retrouve  chez  les  Thaïs 
du  Tonkin  qui  furent  en  relations  étroites  avec  les  Siamois.  Au 
Laos,  conquis  plus  tard  par  les  Thaïs,  nous  le  retrouvons  encore. 

Partout  ailleurs  au  Tonkin,  depuis  la  frontière  chinoise,  dans 
tout  l'Annam  et  dans  tout  le  delta  cochinchinois,  où  il  a  été  intro- 
duit par  l'invasion  et  la  conquête  annamite,  le  sésame,  au  contraire, 
est  désigné  sous  le  nom  de  mè.  Mè  qui  n'a  plus  aucun  rapport  avec 
notre  racine  til  est  tout  simplement  une  déformation  locale  du  mot 
chinois  ma  qui  désigne  le  sésame. 

Nous  sommes  donc  amenés  à  considérer  que  cette  plante  fut 
introduite  en  Indo-Chine  par  deux  voies  différentes,  au  Sud  par  les 
Chams,  au  Nord  par  les  Chinois. 

Ces  derniers  ne  connaissaient  pas  non  plus  à  l'origine  cette 
plante  à  l'état  indigène,  sa  désignation  même  hou-ma  «  chanvre 
des  pays  du  nord  »  que  nous  trouvons  pour  la  première  fois  dans 
un  des  plus  anciens  documents  chinois  {  nous  indique  son  origine  ; 
elle  fut  introduite  en  Chine  par  les  caravanes  turques  qui  venaient 
y  apporter  les  produits  de  l'Inde,  favorisée  par  une  civilisation  plus 
avancée,  et  ces  caravanes  pénétraient  alors  en  Chine  par  la  partie 
Nord,  c'est-à-dire  par  la  Mongolie  actuelle. 

En  résumé,  des  considérations  précédentes  nous  avons  tiré  les 
conclusions  suivantes  : 

Le  point  de  départ  du  sésame  fut  le  nord  de  l'Inde  et  peut-être 
même  les  provinces  chaudes  de  l'Asie  situées  au  nord  de  celle-ci. 
Partant  de  là,  le  sésame  a  suivi  trois  grandes  voies  d'expansion. 

1.  Le  Chen-sie  n- te  h' ou  en  publié  sous  la  dynastie  des  H  an. 


>^   rf^V^^-xr 


'^ 


^ 


S^?A^^ 


i/}    Sonde 


Fig.  15.  —  Carte  permettant  de  se  rendre  compte  du  poinl  de  départ  <lu  Sésame  et 

dos  roules  suivies  par  ce  végétal  pour  sun  expansion  en  Extrême-Orient. 


LE    SÉSAME    DE    L'EXTRÊME-ORIENT  369 

Une  première  le  fît  se  répandre  d'abord  sur  l'Inde,  et  un  prolon- 
gement le  conduisit  par  Ceylan  jusqu'à  Java,  Bornéo  pour  plus 
tard,  l'amener  sur  le  sud  et  centre  de  l'Indo-Chine. 

Une  autre,  celle  de  l'Ouest,  le  porte  par  l'Iran  en  Asie  Mineure 
et  jusqu'en  Egypte. 

La  troisième  enfin,  par  les  caravanes  turques,  fit  connaître  sa 
culture  en  Chine  d'où  elle  s'est  plus  tard  répandue  sur  le  nord  de 
la  presqu'île  indo-chinoise. 

La  carte  ci-contre  permettra  de  suivre  plus  facilement  les  itiné- 
raires que  nous  venons  d'indiquer  (fig.  15). 

(.4  suivre).  Ph.   Eberhardt, 

Docteur  es  sciences, 
Inspecteur  d'Agriculture  en  Indo-Chine. 


Bul.  du  Jardin  colonial.   1911.  I.  —  N°  98.  26 


LE    MAIS    AFRICAIN 

CULTURE    ET    PRODUCTION    AU    DAHOMEY 


A.        Distribution  des  pluies.  —  Vents. 


Deux  éléments  du  climat  :  les  pluies  et  les  vents  ont  une  action 
marquée  sur  la  culture  du  maïs.  Dans  la  région  côtière,  l'année  se 
trouve  nettement  partagée  par  deux  saisons  de  pluies  dont  1  in- 
tensité et  la  répartition  assurent  les  bonnes  et  les  mauvaises 
récoltes. 

Le  schéma  ci-après,  relatif  aux  chutes  de  pluies  en  millimètres  en 
1907,  1908  et  1909,  à  Allada,  point  situé  à  peu  près  au  centre  de 
cette  énorme  zone  de  production,  aidera  à  la  compréhension  des 
quelques  observations  relevées  au  cours  de  ces  trois  années. 


0j 

•1/ 

< 

tu 

~ 

X 

CS 

"p. 

** 

<< 

'3 
P. 

r* 

S 

a 

o 
O 

o 
Si 

S 

o 
S. 

O 

O 

-o 

Totaux 

1909 

92 

131 

1  15 

235 

111 

151 

11 

126 

68 

185 

79 

21 

1415  mm. 

1908 

(i 

20 

22  1 

282 

93 

320 

i! 

27 

231 

103 

103 

0 

1 153  ni  ni. 

1907 

0 

1» 

27 

291 

228 

196 

81 

0 

111 

119 

19 

0 

1108  mm. 

a 

Û 
0 

— 
ed 

c 
■*9 

<5 

S*. 

Première  culture 

Seconde  culture 

La  végétation  du  maïs,  du  semis  à  la  récolte,  dure  selon  les 
variétés  de  deux  à  cinq  mois  ;  les  variétés  hâtives,  telles  le  Gogodo 
Komé  (blanc),  \eQuinto  (jaune),  n'exigent  que  de  deux  à  trois  mois, 
les  variétés  tardives  sont  plus  exigeantes,  le  Goékoun  (blanc)  demande 
de  trois  ii  trois  mois  et  demi,  le  Ilounvé  (rouge)  de  quatre  à  cinq 
mois. 

Les  indigènes  peuvent  donc  grâce   aux  deux  saisons  de  pluies, 


LE    MAIS    AFRICAIN  371 

faire  deux  cultures,  en  réservant  les  variétés  tardives  pour  la  grande 
saison  et  les  variétés  hâtives  pour  la  petite. 

Pour  chacune  de  ces  cultures,  il  y  a  deux  époques  critiques,  celle 
du  semis  et  surtout  celle  de  la  maturation. 

En  ce  qui  est  du  semis,  pour  la  première  culture,  il  n'y  a  guère  à 
craindre  qu'un  semis  trop  hâtif,  fait  après  quelques  pluies  suivies 
de  sécheresse,  mais  pour  la  seconde  culture  sa  durée  se  trouve  très 
limitée  du  fait  qu'il  est  le  plus  souvent  opéré  sur  les  terrains  où  l'on 
récolte  en  août  les  maïs  de  première  culture.  De  sorte  que  tout  en 
cueillant  ses  épis,  le  noir  prépare  à  nouveau  sa  terre  pour  les  pre- 
mières pluies  de  septembre. 

Si  pour  une  cause  quelconque  le  semis  est  manqué,  la  brièveté 
de  la  petite  saison  des  pluies  ne  permet  pas  de  le  recommencer  à 
temps. 

La  période  de  maturation  est  de  beaucoup  la  plus  importante  ; 
pour  la  première  culture  elle  a  lieu  en  août,  pour  la  seconde  dans  la 
seconde  quinzaine  de  décembre. 

Ces  deux  mois  doivent  donc  être  aussi  secs  que  possible  ;  cela 
est  de  règle  pour  le  mois  de  janvier,  mais  pas  nécessairement  pour 
le  mois  d'août. 

En  1909,  les  récoltes  étaient  superbes  dans  tout  le  Dahomey; 
elles  furent  compromises  très  fortement  par  les  pluies  de  la  seconde 
quinzaine  d'août,  qui  amenèrent  la  pourriture  partielle  des  épis  et 
dans  quelques  cas  un  commencement  de  germination. 

On  peut  dire,  en  résumé,  que  la  réussite  des  premières  cultures 
dépend  de  la  siccité  du  mois  d'août  (récolte)  et  que  celles  des 
secondes  dépend  de  l'abondance  des  pluies  en  septembre  (semis). 

L'harmattan,  vent  du  Nord,  peut  aussi  influer  sur  les  récoltes  de 
seconde  culture.  J  indiquerai  plus  loin  comment  la  défo restation  du 
plateau  d'Allada  dans  ces  dix  dernières  années  a  facilité  sa  péné- 
tration jusque  près  de  la  côte  ;  toujours  est-il  que,  chaque  année, 
quelque  région  a  à  souffrir  de  son  action  desséchante.  En  1908, 
plus  particulièrement,  dans  tout  le  nord  de  ce  plateau,  la  saison 
sèche  s'est  établie  brusquement  au  Ie1'  décembre  par  huit  jours  con- 
sécutifs d  harmattan,  avec  un  abaissement  de  température  à  20 
degrés.  Le  grossissement  des  épis  en  fut  brusquement  arrêté. 


372  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

B.  —  Les  terrains  de  culture. 
Leur  répartition.  —  Leur  valeur. 

Leur  répartition.  La  culture  du  maïs  est  pratiquée  sur  toute 
la  côte  du  Bénin. 

Au  Togo,  dans  la  portion  Ouest,  le  maïs  n'est  cultivé  pour  l'ex- 
portation que  depuis  1906  et  seulement  dans  la  région  côtière. 

A  15  ou  20  kilomètres  de  la  mer,  l'exploitation  des  palmeraies 
accapare  l'activité  des  noirs  ;  d'autre  part  les  moyens  de  transport  y 
l'ont  défaut. 

Après  l'ouverture  du  chemin  de  fer  Lome-Palime,  au  début  de 
1907,  les  régions  traversées  d'où  convergeaient  les  huiles  de  palme 
de  la  colonie  se  livrèrent  aussi  à  la  production  du  maïs. 

Dans  l'Est,  où  les  transports  par  eau  et  par  voies  ferrées  sont 
faciles,  il  en  a  été  de  même  et  le  district  d'Anecho,  en  particulier, 
fournit  à  lui  seul  plus  de  la  moitié  de  la  production  totale  du 
Togo. 

Au  Dahomey  cette  culture  est  pratiquée  dans  toute  la  colonie, 
mais  particulièrement  dans  les  Cercles  du  Sud  (Porto-Novo,  Coto- 
nou,  Ouidah,  Grand  Popo,  Allada),  ce  qui  s'explique  aisément  par 
la  densité  de  la  population,  la  proximité  des  ports  d'embarquement 
et  la  possibilité  de  faire  deux  récoltes  annuelles  en  raison  des  deux 
saisons  de  pluies. 

Vers  le  Nord,  le  maïs  cède  là  place  aux  mils  comme  plante  ali- 
mentaire par  raison  d'adaptation  climatérique  ;  les  mils  présentent 
une  plus  grande  résistance  à  la  sécheresse  que  le  maïs  et  peuvent 
encore  être  semés  à  la  fin  de  la  saison  pluvieuse  pour  arriver  à  matu- 
rité en  saison  sèche.  Dans  la  partie  Ouest  de  la  colonie,  appelée 
légion  du  Mono,  la  production  du  maïs  est  principalement  en  faveur 
dans  le  district  d  Athiémé  qui  assure  ses  transports  par  le  fleuve 
Mono  et  expédie  par  Grand  Popo,  et,  dans  celui  de  Bopa,  sur  les 
rives  du  lac  Aliémé,  qui  expédie  moitié  par  Grand  Popo,  moitié  par 
Ouidah . 

Le  (leuve  Mono,  la  seule  voie  de  transport  de  cette  riche  région 
est  malheureusement,  comme  la  plupart  des  fleuves  africains,  inuti- 
lisable une  grande  partie  de  l'année;  son  insuffisance  est  la  cause 
que  Grand  Popo  ne  participe  que  pour  le  cinquième  environ  aux 
exportations  de  la  colonie. 


LE    MAIS    AFRICAIN  373 

La  partie  centrale  du  Bas-Dahomey,  les  districts  d'Allada  et 
d'Abomey,  ne  concourent  que  depuis  1908  à  la  production;  les 
tarifs  trop  élevés  du  chemin  de  fer  leur  interdisaient  jusqu'à  cette 
date  toute  culture.  Aujourd'hui  les  achats  de  maïs  se  font  avec  acti- 
vité tout  le  long  de  la  voie  dont  les  gares  sont  devenues  des  mar- 
chés importants  ;  leur  abaissement  est  la  cause  la  plus  efficiente  des 
progrès  de  l'exportation  qui  de  7.000  tonnes  en  1907  est  passée  à  près 
de  20.000  en  1908. 

Dans  les  protectorats  du  Lagos,  la  production  du  maïs  s'étend 
tout  le  long  du  réseau  de  lagunes  navigables  depuis  Badagry  jus- 
qu'à Epe,  et  des  fleuves  qui  s'y  jettent.  Tout  1  hinterland  de  Bada- 
gry ,  le  bassin  inférieur  de  l'Ogoun  et  le  pays  des  Jebus 
déversent  ainsi  sur  Lagos  des  quantités  de  plus  en  plus  grandes  en 
céréales. 

Le  chemin  de  fer  a  lui-même  ouvert  une  voie  d'exportation  aux 
excellents  terrains  de  culture  qui  couvrent  toute  l'ancienne  zone 
forestière  s'étendant  jusque  près  d'Abeocouta. 

Nature  de  ces  terrains.  —  Au  point  de  vue  agrologique,  cette 
portion  du  golfe  du  Bénin  se  caractérise  : 

a)  Par  une  prédominance  de  terres  silico-argileuses,  rouges, 
dérivées  de  la  terre  de  barre  et  couvrant  la  majeure  partie  des  ter- 
ritoires situés  au  sud  du  parallèle  Abomey-Abeocouta. 

h)  Par  des  formations  siliceuses  dérivées  le  plus  souvent  de  grès 
plus  ou  moins  ferrugineux,  bordant  ou  recoupant  les  formations  de 
terre  de  barre. 

c)  Par  des  terres  noires,  nombreuses  dans  les  régions  soumises 
aux  inondations,  comme  dans  les  vallées  du  Mono,  du  Couffo,  du 
Sô,  de  l'Ouémé,  du  Yeoua  et  de  l'Ogoun  ou  au  régime  lacustre, 
comme  le  delta  Sô-Ouémé,  la  Lama  proprement  dite,  la  Lama  des 
Hollis. 

Les  sols  de  terre  de  barre  sont  en  général  de  bonnes  terres  arables 
de  fertilité  moyenne,  mais  peu  riches  en  humus  et  demandant  à 
être  laissées  périodiquement  en  jachère. 

Les  terres  légères  sont  de  fertilité  très  différente  suivant  les 
régions  ;  parfois  formées  de  sable  presque  pur  ;  elles  sont  à  peu 
près  stériles  ;  elles  sont  de  fertilité  médiocre  quand  elles  reposent  à 
peu  de  profondeur  sur  la  latérite  désagrégée  en  conglomérat  ferru- 
gineux ;  elles  deviennent  au  contraire  très  riches  quand  elles  sont 


•iTi  ÉTUDES    ET    .MÉMOIRES 

constituées  par  des  alluvions  silico-argileuses  très  humifères,  recou- 
vertes de  forêt  comme  dans  la  région  des  Lamas  et  dans  les  galeries 
forestières  enclavant  le  cours  des  nombreux  fleuves  lagunaires. 

Les  argiles  grises  de  la  région  des  Lamas,  dans  lesquelles  on 
retrouve  parfois  des  formations  calcaires,  constituent  des  terres  de 
bonne  qualité  quand  elles  sont  riches  en  humus,  mais  elles 
deviennent  très  difficilement  utilisables  dans  les  parties  temporai- 
rement inondées  où  leur  humidité,  leur  plasticité  et  leur  cohésion 
sont  un  obstacle  à  leur  mise  en  culture.  Toute  cette  région  est  for- 
mée de  vastes  plaines  imperméables,  à  faible  déclivité,  et  par  consé- 
quent très  propices  à  l'accumulation  et  à  la  stagnation  des  eaux  de 
pluies  ;  aussi  pendant  une  longue  période  de  Tannée,  approximati- 
vement d'avril  à  novembre,  les  sentiers  qui  la  desservent  sont  ils 
impraticables  parce  que  l'eau  les  couvre  sur  une  hauteur  atteignant 
parfois  un  mètre. 

La  matière  organique  étant  l'agent  prédominant  du  développe- 
ment du  maïs,  les  indigènes  choisissent  en  général  les  terres  noires 
des  bas  fonds  marécageux,  les  rives  alluvionnaires  des  cours  d'eau 
et  des  lagunes  et  les  terres  franches  de  moyenne  et  grande  forêt 
et  de  friches  arbustives,  délaissant  pour  le  moment  les  autres 
formations. 

Une  première  série  d'analyses  de  terres  habituellement  cultivées 
en  maïs  a  été  faite  au  laboratoire  de  Hann  par  M.  Ilouard  en  1907  ; 
elles  devaient  être  renouvelées  à  périodes  tixes  afin  de  nous  fournir 
quelques  données  sur  la  fertilité  de  ces  sols,  et  leur  épuisement  par 
la  culture  continue  du  maïs  et  l'adoption  d'assolements  appropriés. 
D'une  façon  générale  toutes  ces  terres  sont  siliceuses  mélangées 
de  débris  ferrugineux  très  fins.  La  terre  fine  constitue  la  majeure 

I initie' de  la  terre  brute,  les  éléments  grossiers  sont  de  dimensions 

réduites  et  passent  presque  tous  au  tamis  de  2  mm. 

A  simple  titre  d'indication,  quelques  sols  épuisés  par  une  culture 

continue  de  maïs  ont  été  analysés  ;  leur  composition,  sauf  pour  les 

n"s  164  et  \1\.    semble   s'en  être  ressentie  principalement  dans  la 

teneur  en  azote. 

L'examen  des  chiffres  des  deux  tableaux  montre   qu'en  général, 

ces  terres  sont  très  pauvres  en  chaux  et  pauvres  en  potasse  et  en 

acide   phosphorique. 

Leur  teneur  en  azote  est    très   variable  et  tend  en  définitive,  au 

point   de    vue   spécial   de  cette  culture,  à   classer  ces   terres   parmi 

celles  à  fertilité  moyenne. 


LE    MAIS    AFRICAIN  375 

Il  y  a  lieu  de  tenir  compte  que  la  fertilité  des  terres  tropicales 
n'est  pas,  d'après  les  résultats  analytiques,  appréciable  sur  les 
mêmes  bases  que  celles  des  terres  de  climat  tempéré  et  que  d'autre 
part,  la  finesse  des  éléments  constitutifs  des  sols  du  Dahomey  est 
une  qualité  appréciable. 

Il  n'en  est  pas  moins  établi,  et  l'expérience  acquise  sur  toute  la 
côte  du  Bénin  le  confirme,  que  la  fertilité  de  ces  terres  ne  permet 
que  quelques  années  d'une  culture  continue  de  maïs  sans  apport 
d'engrais. 

Par  conséquent  si  après  l'utilisation  de  la  réserve  formée  par  les 
forêts  et  les  friches  arbustives,  l'indigène  ne  s'habitue  pas  à  l'usage 
des  engrais,  cette  production  est  destinée  dans  les  colonies  de  peu 
d'étendue  comme  le  Dahomey  et  le  To^o  à  se  resserrer  considéra- 
blement  par  suite  de  l'épuisement  des  terrains  de  culture. 

Remarques.  —  Les  terres  de  la  région  d'Allada  et  la  plus  grande 
partie  de  celles  de  Sakété  sont  dérivées  de  la  terre  de  barre, 
formation  nettement  argileuse. 

Leur  teneur  en  argile  est  cependant  très  faible,  elles  sont  de 
nature  silico-argileuse,  ce  sont  des  terres  de  culture  légères. 

Gela  tient  à  la  lévigation  continue  que  les  eaux  de  pluie  ont  fait 
subir  à  la  couche  superficielle  de  terre  de  barre  et  qui  a  entraîné 
dans  le  sous-sol  une  notable  portion  d'argile  et  d'hydrate  d'oxyde 
de  fer. 

G.  —  Variétés  cultivées.  Culture.  Rendements. 

Variétés.  —  Les  variétés  de  maïs  cultivées  sur  la  côte  du  Bénin 
se  subdivisent  en  trois  groupes,  différenciés  par  la  couleur  du  grain. 
Dans  chaque  groupe  se  classent  une  série  de  variétés  hâtives, 
mi-hâtives,  tardives,  possédant  des  caractéristiques  culturales  et 
des  valeurs  différentes.  Leur  énumération  sous  les  nombreux 
vocables  usités  dans  les  trois  colonies,  ne  présenterait  pas  d'intérêt, 
je  citerai  seulement  les  plus  répandues  dans  le  bas  Dahomey. 

Les  désignations  de  groupes  sont  : 


Langue  Fou. 

Langue  Yoruba. 

Maïs  blancs. 

Gbade  ouéoué 

Gbado  founf'oun 

—  jaunes. 

—  rouges. 

asanmig 
vovo 

na  n 

\ 

pouipa 

< 

< 
< 

O 

o 


û 

w 

(X 


o 
o 


o 

•0} 
0J 


s- 


es 


O 

o, 

es 


ec 


en 
O 


C 

v 
S 

■o 
53 

tn 

<u 

-3 


« 

[fi 
tfi 
C8 

O 

Oh 


3 
es 

0 


;3 
'o 
< 


o 

J3 

Oh 


s 
.H* 
o 

Q. 


— 
O 

N 


C*  « 

S     .5 


É5 


O      .£) 

-C      o 

*1 


tfi 

5) 

O 

h 

c 

3 

o 

es 

£ 

tfl 

"3 

3 

bc 

y. 

3 
4> 

K 

tfi 

£ 
<«-i 

-4> 
> 

C 

Se 

3 
ea 

fi 

"eS 

c 

3 

<U 

3 

es 

h 

=t 

bc 

C 

bG 

— 

3 

-41 

M 

33 

i. 

«S 

'- 

•* 

3 
cd 

C3 

tfi 

3 

a 

tfi 

CD 

3 
O* 

-4> 

-4> 
> 

tfi 

43 

_£ 

3 

— J 
4) 

ex 

-4) 

es 
tfi 

O 

"3 

C 
es 
bc 

O 

Ti 

•  FH 

o 

O 

3 

c 

4> 

3 

3" 

'41 

'S 

*a 

CD 

a 

41 

CD 

3" 

tfi 
4) 
Eh 

-4) 

bc 

O 

41 
3 

er 

O 
'es' 
C 

-3 

4> 

eS 
S 

tfi 

„ 

„ 

r 

■- 

O 

_o 

4> 
O 

4) 

O 

4> 
O 

-*> 

-o 

(fi 

tfi 

en 

tfi 

■*J 

<u 

4> 

4) 

41 

4) 

M 

4) 

"3 

u 

K 
3 
4) 

C 

-3 

"3 

•3 

*3 

tfi 

rfi 

tfi 

tfi 

tfi 

tfi 

tfi 

3 

fi 

C 

3 

S 

C 

r- 

eS 

03 

es 

il. 

es 

es 

es 

es 

- 

c-, 

i. 

■~ 

s. 

o 

O 

U 

O 

O 

O 

o 

n   «    to    n 

Ol     'fi    .8     1^ 


to    r-    to    ift    —    ©    r- 

to    «    vf    to    n    ce    o 


©o©©©©©©©©©©©© 


-jar-cooiœietotioo1» 
o   o    to    «  ■»    in    to    n  -ï   i^    >»   tN 


©    ec 


©    ©    ©    © 


c    ©    ©    © 


lO 

— 1 
(M 

eo 

oo 

00 

© 

'O 
I — 

00 

«a- 

© 

© 
© 

CM 

© 

ri 

© 

© 

© 

© 

TH 

© 

© 

© 

© 

^* 

«H 

© 

© 

© 

M     ili     8     »     lO    ■« 

in    9   >j    n    n    m 


~T     —      00      CN      «1      ©      SN 

r-    oo    «    if>    •*    «*    ~a« 


-H        ©        © 


^-HCl©^-©©©© 


rooiooiir,   rttoh^'ttowno 

-t«»^tofecoin---f--i^ 
i>  to  ce  n  o  i-  io  i  o  -f  55  ifl  «  « 
©  ©  x  ©  ©  ©  ©  ©  ©  ©  ©  ©  ©  © 


»t  in  to  c-  ce  ai  o  <-  n  «  »?  in  to  i- 

irlif)flif)iOi010tOtOtOIOtOtOtO 


tfi 

-_ 

T3 

t» 

es 

tfi     S 

t» 

— 

4) 

X 

tfi 

tu 

C. 

CU 

4*      0 
-CB    «S 

es 

4) 

*r 

tfi 

3 

Vall 
bas 

5 

'o 

c 

V 

es 

'S 

m 

3 

la 

^ 

*^ 

"* 

es 

«M 

ce 

02 

w 


•K 

o 

H 

^* 

K 

. 

^ 

P- 

^ 

« 

cfl 

o 

<<D 

E2 

01 

Q 

3 

£ 

O 

CD 

<-* 

O 

h 

•H 

02 

a 

<: 

-X 

j 

CC 

KD 

-J 

w 

o 

o 

r^  | 

a. 

XI 

t. 

Cfl 

a 
■*^> 

ce 

02 


cm 

C* 


y 

■r 

S. 

3 
^-> 
es 

en 

Z 

y 

c 

-y 

•o 

cc 

y 

-3 

SB 

O 

eu 


s 

es 


< 


3 

.2" 
o 

.3 

CL 


o 

< 


y 

s. 
u 

y 


43 
3 

CS 


o 
s* 


3 

z 


2  « 

3       O  3. 

•3~    .C  O 

es  -^ 


z 


y 

c- 

*^> 

y 

-a 


3 
O 


cS 

y 

3 
es 

-y 
ex 
■y 


-o 
O 

<ù 

y 


i. 
(2 

3 

_0 

*  '5 

3     y 

=     * 

60  3 

g   5 

D    Je 

M     > 

S     en 

.2    '"- 

—    -C 

«    S 

U  Q 
y    y 


V, 

•S 

X 

3 

=C 

p 

-( 

es 

3 

es 

-^ 

•y 

S- 

-y 

V 

<u 

se 

y 

-y 

■y 

> 

X 

> 

K 

»i 

3 

Cf. 

3 

O 

u 

O 

.û 

^ 

X> 

j™* 

-y 

es 

-y 

es 

G 

u 

« 

U 

y 
y 


y 
u 


y 
y 


es 

5 


y 

S 


S      c 


es 


es 
- 


y 

■3 

CO 

c 

'es 
■-. 


y 
•3 
en 

^3 

'5 
U 

O 


oo    «    f    t~    r-    --    c<5    CM    ©    -.-r    in    oc    ^* 
oooooooooooo© 


t~     CT.     Ol     o 
CM     »     O     O 


t-    e«î    to    o 

»    (O    a)     o 


ce    —     eo     ai    30 

I—     "T      f-     «     ~f 


•r^OOOOOOOO 


rt»:oooca-ï-fi«c5»" 
eo    as    ce    co    co    ©    cm    CM    co    CM    ^P    *0    co 


o    o    o    o    o 


o    o    o    o    o   o 


i>    r~.  ■*    o    •* 

o    o;    ï    «    io 


o    o    ce    o 
oc    as    co    © 


^^lOOO    —    ooooo-^o 


ocasoo~!,a>occMe<îcc©oo<ïHe<3 

CMO>CM-iCOTHlO^HCOWin».T-qi 


l~afI*8>Sl<OBifl 
r^i^r-cocoi^r^c^-i^ 


o 

00 


y 

S 

> 

es 

-fcj 

y 

X 

-y 

— 

en 

en 

y 

y 

-y 

09 

- 
— 

«y 

o 

3 

3 

O 

u 

n 

O 

3 

t. 

es 

y" 

y 

— 
• 

es 

-y 

ce 

es 

- 

y 

O 
"es 

y 
y 

CO 

y 

T! 

'3 
y 

.3 

y 

*3 

ce 
y 
c 
c 

>■ 

£ 

y 

'S 

y 

u- 

378  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Les  variétés  sont  désignées  sous  des  vocables  presque  identiques 
dans  les  deux  langues  ;  mais  dans  les  pays  Nagots  (Yorubas)  la 
seule  variété  réellement  répandue  est  une  variété  blanche  :  le 
Goékoun.  Les  autres  sont  plus  ou  moins  cultivées  dans  les  pays  de 
langue  Fou,  régions  d'Allada  et  d'Abomey  où  elles  ont  été  étudiées 
par  MM.  Caplain  et  Noury  à  la  station  culturale  de  Niaouli. 

Mais  blancs. 

Maïs  blanc  hâtif  :  Agogodo  Komé.  —  Variété  naine,  ne  dépassant 
pas  1  m.  30  de  haut,  à  grains  petits  très  durs.  Mûrit  deux  mois  à 
deux  mois  et  demi  après  le  semis.  Peu  exigeante  au  point  de  vue 
de  l'eau  ;  les  indigènes  la  cultivent  au  petit  hivernage.  Se  mange 
bouillie  ou  grillée. 

Maïs  blanc  ordinaire  :  Goékoun.  —  Fournit  la  majeure  partie  du 
maïs  d'exportation,  employée  sur  place  pour  la  mouture  et  la  pré- 
paration de  l'akassa.  Mûrit  en  trois  mois  et  demi.  C'est  une  variété 
à  grande  taille,  comme  le  Hounvé  et  le  Nioli,  atteignant  normale- 
ment 2  m.  50  et  3  mètres  de  haut. 

De  productivité  moyenne,  ses  grains  sont  durs  ;  elle  peut  se 
cultiver  en  petit  hivernage,  mais  elle  est  plus  exigeante  sous  le 
rapport  de  l'eau  que  lagogodo  Komé  et  il  est  préférable  de  la  semer 
en  mars-avril. 

Maïs  blanc  tardif  :  Nioli.  — ■  Appelé  aussi  Gbo  ;  c'est  le  plus 
estimé  des  indigènes  qui  ne  le  cultivent  qu'à  la  grande  saison  des 
pluies.  Variété  très  productive,  à  grains  tendres,  très  prisée  pour  la 
fabrication  de  la  farine. 

Mais  jaunes. 

Maïs  jaune  fonce  :  Gbaguen.  —  A  grains  très  durs,  variété  peu 
cultivée. 

Maïs  jaune  hâtif  :  Quinto.  —  Variété  assez  semblable  au  maïs 
blanc  hâtif,  de  petite  taille,  à  petits  grains  et  mûrissant  en  trois 
mois.  Se  mange  bouilli  ou  grillé. 

Maïs  jaune  tardif  :  Khévet.  —  C'est  le  maïs  jaune  ordinaire, 
employé  pour  la   mouture,   mûrit  en  trois  mois  et  demi  ou  quinze 

semaines. 


LE    MAIS    AFRICAIN  379 

Maïs  rouges. 

Maïs  rouge  tardif  :  Hounvé.  —  Traduction  littérale  :  maïs  rouge 
sang-.  Variété  de  grande  taille,  productive,  mûrissant  quatre  à 
cinq  mois  après  le  semis.  Elle  réclame  beaucoup  d'eau  et  est 
cultivée  pour  cette  raison  à  la  grande  saison  des  pluies.  Peu 
répandue. 

Maïs  œil  de  mou  ton.  —  Consommé  sur  place  pour  la  fabrication 
de  la  farine. 

De  toutes  ces  variétés,  les  plus  cultivées  pour  l'exportation  sont 
les  variétés  blanches  ;  il  serait  utile,  ainsi  que  nous  le  verrons  plus 
loin,  de  limiter  le  commerce  à  ces  dernières  qui  peuvent  être  indiffé- 
remment employées  à  tous  les  usages  et  bénéficient  d'une  légère 
prime,  malgré  qu'elles  soient  plus  sensibles  au  charançonnage. 

Une  série  d'échantillons  de  maïs  commerciaux,  prélevés  dans  la 
région  d'Allada,  ont  été  analysés  au  laboratoire  de  Hann.  Tous  ces 
maïs  sont  dans  les  conditions  actuelles  de  transport  plus  ou  moins 
altérés  et  particulièrement  charançonnés. 

Le  maïs  rouge  (n°  6)  a  semblé  le  moins  résistant  aux  insectes, 
le  n°  3  reçu  en  épis  a  donné  14  °/0  de  rafle  et  86  °/„  de  grains. 

Les  numéros  du  tableau  d'analyses  correspondent  aux.  variétés 
suivantes  : 

1er  Maïs  blanc  hâtif Agogodo  Komé 

2e  tardif Nioli 


3e      — -     jaune  foncé Gba 

4e      —        —      ordinaire Toua  ou  Khévet 


guen 


5e      —       —      hâtif Kinto 

6e      —    rouge Hounvé 

7  e      —    mélange  ordinaire  de  Gbaguen  et  de  Nioli,   appelé 
Gboli. 

Ainsi  que  le  montre  l'analyse,  toutes  ces  variétés  sont  très  voi- 
sines au  point  de  vue  du  rendement  en  matières  amylacées. 

Il  n'y  a  pas  non  plus  de  différences  sensibles  dans  la  teneur  en 
matières  grasses  et  azotées. 

Les  exigences  culturales  et  commerciales  doivent  donc  être  le 
facteur  principal  du  choix  de  l'une  ou  l'autre  variété  dans  le  déve- 
loppement de  cette  culture. 


380 


ETL'DES    ET    MEMOIRES 


Analyse  des  maïs  du  Dahomey  (M.  A.  Houard). 


Eléments 

N°  1 

N°2 

N°  3 

N°  4 

N°  5 

N°6 

N°7 

Eau 

13.8 
4.5 

13.6 
5.0 

14.0 

5.2 

1 3 . 6 

4.6 

14.0 
4 . 4 

14.2 
4.2 

14.2 
5.0 

1.4 

1  .5 

1.5 

1  .7 

1.3 

1.5 

1.5 

9.8 

11.0 

!" .  1 

10.6 

!» .  8 

9.8 

10.3 

—      réductrices.. . . 

2.9 

2.7 

1.5 

2.1 

2.0 

2.0 

2.  2 

63.8 

62.9 

65 . 3 

64.6 

65.3 

65.3 

63.5 

Cellulose  brute 

3.8 

3.9 

3.1 

2.8 

3.2 

3.0 

3.3 

Soins  culturaux.  —  Ils  comportent  les  façons  préparatoires  rela- 
tives au  déboisement  et  au  défrichement,  ainsi  que  la  combustion  de 
la  superficie  abattue.  Si  le  maïs  occupe  seul  le  terrain,  l'indigène  se 
contente  d'enfouir  les  semences  avec  la  houe,  parfois  avec  un  simple 
pieu.  Les  semis  dans  la  basse-côte  se  font  deux  ou  trois  fois  par 
an,  une  première  fois  en  mars-avril  au  début  du  grand  hivernage, 
une  seconde  fois  en  septembre  pour  la  petite  saison  des  pluies.  Sur 
les  bords  des  cours  d'eau,  dans  les  terres  soumises  aux  inondations, 
les  semis  sont  effectués  au  fur  et  à  mesure  du  retrait  des  eaux. 

A  partir  du  8°  de  latitude  nord  (Savé-Savalou-Ovo),  il  n'y  a  qu'un 
semis  par  an,  au  début  des  pluies,  on  cultive  ensuite  en  mil  ou  en 
coton. 

Dans  le  Moyen  Dahomey  (Savé),  en  particulier,  les  premiers 
semis  sont  faits  dès  l'apparition  des  pluies  ;  il  y  a  là  une  lutte  de 
précocité,  tout  au  moins  dans  les  centres  où  existe  un  certain  trafic, 
car  les  premiers  épis  y  sont  consommés  à  l'état  frais  et  très  recher- 
chés. 

En  général  on  sème  le  maïs  sur  les  champs  d'igname  à  moitié 
défoncés  par  l'arrachage  ;  les  friches  de  cotonniers,  les  billons 
d'arachides  et  de  haricots,  sont  aussi  semés  en  maïs.  L'ameublis- 
sement  donné  au  sol  par  ces  cultures  en  billons  est  très  favorable 
au  maïs,  ainsi  que  la  destruction  des  plantes  adventices  par  les 
binages  qu'on  y  a  pratiqués. 

L'indigène  dépose  au  bord  des  buttes  écroulées,  dans  des  trous 
faits  avec  le  talon,  trois  à  quatre  semences  qu'il  recouvre  avec  h' 
pied  ;  il  l'ait  deux  à  trois  poquets  par  buttes  et  éclaircit  plus  tard 
s'il  v  a   lieu. 


LE    MAIS    AFRICAIN 


381 


A  la  Côte,  du  semis  à  la  récolte,  le  sol  ne  reçoit  plus  aucune 
façon  culturale.  Quelquefois  cependant  il  est  sarclé  ou  butté  contre 
les  tiges  qui  menacent  de  se  coucher  sous  le  vent . 

Le  maïs  est  quelquefois  écimé  en  coupant  les  tiges  au-dessus  des 
épis  les  plus  élevés  ou  en  coudant   les  panicules  mâles  vers  le    sol. 

Cette  opération-pratiquée  au  moment  de  la  maturation  du  maïs,  a 
pour  but  d'empêcher  le  moineaux  de  s'abattre  par  vols  sur  les  tiges 
élevées  et  d'égrener  les  épis. 

Les  récoltes  du  maïs  se  font  à  époques  variables  selon  les  variétés 
cultivées  et  les  époques  de  semis. 

On  peut  dire  qu'en  principe,  il  y  a  du  maïs  sur  pied  toute  l'année 
et  deux  récoltes  principales. 

La  première  dans  la  région  cotière,  a  lieu  trois  à  quatre  mois  après 
le  premier  semis,  c'est-à-dire  en  juillet-août  ;  la  seconde  se  fait  en 
décembre-janvier,  environ  trois  mois  après  le  second  semis. 

Rendements.  —  Un  premier  essai  de  culture  comparative  a  été 
fait  en  1908  à  la.  station  d'essais  de  Niaouli  près  Allada,  un  second 
en  1909  à  la  même  station,  organisés  par  le  regretté  N.  Savariau, 
ancien  chef  du  service  de  l'agriculture  au  Dahomey. 

Le  premier  de  ces  essais  ne  put  être  effectué  que  tardivement,  ce 
qui  empêcha  le  remplacement  de  nombreux  pieds  dévorés  par  les 
fourmis.  En  outre  les  champs  séparés  pour  éviter  l'hybridation,  se 
trouvaient  sur  des    terrains  de  friche  de  valeur  inégale . 

De  sorte  que  les  rendements  par  hectare  n'ont  qu'une  valeur  rela- 
tive ;  par  contre  la  comparaison  entre  les  différentes  variétés  garde 
un  réel  intérêt. 


Essais  de  1908  (Station  de  Niaouli)  sur  friches  arbustives. 


VARIÉTÉS 

Nombre 

d'épis 

par  tige 

Poids 

de  grain 

par  épis  en 

grammes 

Ren- 
dement 
par  tige  en 
grammes 

Rende- 
ment   par 
hectare 

en  kilos 

£  Goeodo    komé 

0,92 
l.l 

1.1 

0.86 

0.92 
0.94 

55 
.51 

53 
49 

39 
65 

51 
56 

5. S 
42 

36 
61 

2140 
1275 

1065 
1580 

1175 
1890 

Blanches     „.°. 

t  mon 

;   Quinto 

Jaunes     >    rr.  , 

t   Hounvé  

(  Lingbo  noukou 

382 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Le  Quinto  avait  souffert  de  l'attaque  des  termites  et  le  Hounvé 
occupait  un  emplacement  ombré,  ce  qui  a  nui  à  son  rendement.  Dans 
son  ensemble  la  récolte  avait  été  jugée  moyenne  par  M.  Noury  qui 
effectua  l'essai,  elle  fournit  pour  les  six  variétés  un  rendement  moyen 
de  1500  kilos  à  l'hectare.  Le  Lingho  noukou  ou  maïs  œil-de-mouton 
se  classe  nettement  la  première  dans  le  rendement  par  épi  ;  c'est 
une  variété  peu  cultivée. 

Le  second  essai  exécuté  dans  des  conditions  plus  normales  et  plus 
uniformes,  présente  un  réel  intérêt. 


Nature 
du  sol 

Mode 
de  culture 

Rendements  en  kilos 

Sol  de  vieille 

forêt 

(thalweg) 

Sol  de  vieille 
forêt 

t  Semis  en  ligne    ' 
Labouré  ] 

(  Semis  indigène 

,   Labouré  :  Semis  indigène  \ 

Gogodo  Komé 3728  \ 

Khévet 3124/ j,. 

Xioli 3408(3 

Niol'i 3064)  S 

Quinto 200.siIï 

Godo  Komé 3056  \  x 

(plateau)         , 

Sol  de  friche     \ 
arbustivc          1 

'          Méthode  indigène 

■ 
Méthode  indigène 

Quinto 2284   *"' 

Khévet 1600 

Quoique  l'arrangement  des  façons  culturales  et  des  variétés  en 
expérience  ne  permette  pas  d'en  tirer  toutes  les  conclusions  dési- 
rables, on  peut  au  point  de  vue  pratique  en  déduire  de  cet  essai  en 
le  combinant  avec  celui  de  1908  : 

a)  Le  rendement  moyen  par  hectare,  d'une  friche  arbustive  (6  à 
10  ans  en  moyenne),  en  culture  indigène  est  de  1.500  à  1.600  kilos, 
pour  la  première  culture  de  l'année. 

b)  Sur  défrichement  de  forêt  de  plateau,  il  est  d'environ  2.200 
kilos  et  la  forêt  de  thalweg  d'environ  2.400  kilos  (en  déduisant  de 
l'essai  sur  Xioli  3.064  kilos,  le  1/5). 

c)  Sur  le  sol  labouré,  le  semis  en  ligne  donne  un  rendement  supé- 
rieur de  10  °/0  sur  le  semis  irrégulier,  à  la  mode  indigène  ;  avec  le 
même  semis  indigène,  un  terrain  parle  labour  donne  un  rendement 
supérieur  de  25  %  à  celui  d'un  champ  non  labouré. 

d)  Au  point   de   vue  de  la  production  par  hectare   les  variétés  se 


LE    MAIS    AFRICAIN 


383 


classent  dans  Tordre  suivant  :  Gogodo  Komé,  Quinto,  Khévet, 
Nioli. 

Ces  indications,  tout  en  leur  laissant  l'élasticité  qu'impose  le 
nombre  restreint  des  essais,  permettent  tout  d'abord  de  se  faire  une 
idée  assez  juste  de  la  rente  des  terrains  cultivés  en  maïs.  Pour  cela 
il  faut  tenir  compte  de  la  récolte  des  cultures  du  petit  hivernage  qui 
n'atteignent  pas  à  beaucoup  près  les  rendements  des  premières. 
D'après  l'observation,  on  peut  admettre  qu'elle  équivaut  aux  2/3  du 
rendement  de  la  grande  récolte. 

En  sols  de  friches  arbustives,  le  rendement  total  annuel  attein- 
drait donc  23  quintaux.  Ce  chiffre  correspond  bien  à  l'estimation 
courante  de  20  à  25  hectolitres  pour  la  première  récolte  dans  les 
friches  de  la  région  d'Allada.  Par  contre,  dans  les  terrains  que  l'on 
rencontre  en  abondance  à  partir  du  150e  km.  de  la  côte  et  qui 
résultent  du  premiers  tade  de  désagrégation  desgneiss,  quartzites  et 
schistes,  les  rendements  tombent  à  quinze  et  seize  quintaux. 

En  sols  de  forêts  et  on  peut  sans  crainte  d'erreur  ajouter  les 
terres  noires   d'alluvions,  ce  rendement  serait  de  37  quintaux. 

Les  prix  payés  aux  indigènes  sont  variables  ;  en  adoptant  ceux 
payés  vers  le  milieu  de  la  zone  de  culture  pendant  l'année  1908  (55 
francs  la  tonne),  on  obtient  les  rentes  suivantes  par  hectare  : 

Sols  de  forêts 200  francs. 

Sols  de  friches 135       — 

Sols  ordinaires.  ...  85  à  100       — 

Au  point  de  vue  de  l'avenir  de  cette  culture,  ces  essais  nous 
montrent  avec  quelle  rapidité  s'appauvrissent  les  sols  de  forêt  et 
avec  quelle  lenteur  ils  se  reconstituent  par  le  régime  de  la  friche 
arbustive. 

La  conséquence  immédiate  est  une  diminution  sensible  du  ren- 
dement et  par  suite  du  revenu  qui  ne  faitque  s'accentuer  au  fur  et 
à  mesure  que  l'extension  des  cultures,  la  période  de  friche,  c'est- 
à-dire  de  repos  des  terres,  se  restreint. 

L'indigène  peut  à  ce  moment  se  détourner  de  cette  culture  dans 
les  régions  où  les  palmeraies  sont  nombreuses  et  lui  procurent  par 
la  récolte  des  fruits  un  revenu  certainement  supérieur. 

La  seule  considération  de  nature  à  l'arrêter  dans  cette  voie  serait 
le  surcroît  de  travail  qu'exige  la  préparation  de  l'huile  et  le  cassage 
des  noix  de  palme. 


38  ï  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Il  y  a  lieu  d'ailleurs  de  ne  considérer  ces  chiffres  que  comme  une 
moyenne  s'appliquant  aux  marchés  où  le  commerce  du  maïs  est 
bien  établi.  Il  arrive  en  effet  qu'un  nouveau  centre  de  production 
ne  bénéficie  que  de  prix  de  vente  bas  par  suite  de  la  présence  d'un 
ou  deux  acheteurs  seulement.  Par  ailleurs,  les  cours  montent  parfois 
à  des  taux  très  élevés,  c'est  ainsi  qu'à  Allada,  en  mai,  les  derniers 
stocks  de  maïs  se  vendaient  à  75  et  80  francs  la  tonne.  En  juin,  dès 
que  les  premières  cultures  de  mars  furent  récoltées,  les  prix  s'éta- 
blirent à  60  et  65  fr. 

Il  y  a  cinq  ans,  dans  cette  même  contrée,  le  maïs  valait  2  fr.  50 
le  quintal  métrique. 

Il  n'est  pas  sans  intérêt  de  comparer  ces  rendements  à  ceux  obte- 
nus en  Argentine,  où  la  culture  de  cette  céréale  a  pris,  grâce  à 
l'immigration  italienne,  une  importance   de  premier  ordre. 

Les  statistiques  agricoles  indiquent  comme  rendement  moyen  20 
à  22  hectolitres  par  hectare  et  par  an.  Il  est  admis  que  dans  un 
grand  nombre  de  districts,  où  la  culture  est  restée  très  primitive,  un 
pareil  rendement  doive  être  considéré  comme  une  bonne  récolte. 
Dans  les  parties  bien  cultivées,  le  rendement  atteint  35  hectolitres, 
et  dans  les  meilleures  s'élève  à  50  et  55  hectolitres. 

Il  faut  tenir  compte  dans  cette  comparaison  du  fait  qu'en  Argen- 
tine on  ne  réalise  qu'une  récolte  par  an  et  que  dans  les  splendides 
contrées  alluvionnaires  situées  entre  Buenos- Aires,  et  Rosario,  ainsi 
qu'au  sud-ouest  de  Buenos- Aires,  on  arrive  à  des  rendements  de  60, 
75  et  85  hectolitres  par  hectare . 

Il  est  vrai  de  dire  que  les  systèmes  de  culture  sont  tout  autres 
et  ne  permettent  pas  de  mettre  ces  chiffres  en  parallèle  avec  ceux 
obtenus  en  culture  indigène,  où  la  terre  ne  reçoit  ni  labour  ni 
fumure. 

I).  -    Conservation  des  grains.  —  Usages  locaux 

et   européens. 

Conservation  des  grains.  —  Le  noir  conserve  son  maïs  soit  en  le 
laissant  en  épis,  soit  en  l'égrenant. 

Dans  le  premier  cas  il  construit  un  grenier  très  rudimentaire 
reposant  sur  4  grosses  branches  d'arbre  fichées  en  terre.  Ces  pieds 
de  I  mètre  environ  sont  reliés  entre  eux  par  des  branches  très  ser- 
rées  qui  forment  table.  Pour  faire  les  parois  latérales,  des  bois  sont 


LE    MAIS    AFRICAIN  388 

fixés  autour  de  la  table  à  10  ou  20  centimètres  d'intervalle  formant 
ainsi  un  cylindre  consolidé  par  de  petites  branches  plus  flexibles 
qui  les  relient  horizontalement  ;  le  lout  est  tapissé  de  feuilles  de 
palmiers  ou  de  bananiers.  Ces  greniers  ont  quelquefois  des  dimen- 
sions assez  grandes  (3  à  4  mètres  de  haut  sur  2  ou  3  de  diamètre). 
Le  maïs  ne  doit  être  rentré  dans  ces  abris  que  lorsqu'il  est  bien  mûr 
et  surtout  bien  sec.  Les  épis  arrachés  avec  leurs  enveloppes  sont 
disposés  régulièrement  à  l'intérieur  et  sont  enlevés  au  fur  et  à 
mesure  des  besoins  de  la  famille. 

L'indigène  fait  souvent  dans  sa  cour  des  constructions  analogues 
à  celles  des  champs,  et  y  met  son  maïs  qui  est  ainsi  plus  à  sa  portée, 
et  surtout  plus  facile  à  surveiller. 

Le  plus  souvent,  il  le  met  dans  de  véritables  greniers  situés 
entre  le  plafond  et  le  toit  de  sa  case,  le  plafond  est  constitué  par 
des  nervures  de  raphia  ou  de  feuilles  de  palmiers  à  huile  et  laisse 
passer  la  fumée  qui,  paraît-il,  chasse  les  rats  si  nombreux  dans  ce 
pays.  Les  indigènes  allument  d'ailleurs  assez  souvent  du  feu  sous 
les  greniers  décrits  précédemment  et  cela  pour  chasser  ces  rongeurs. 
Pour  conserver  le  maïs  en  grains,  le  noir  fait  de  véritables  silos. 
Les  épis  bien  secs  sont  dépiqués  à  la  main  à  l'aide  des  pouces  ;  quand 
ils  sont  très  durs,  on  les  met  dans  de  grands  paniers  et  on  frappe 
dessus  avec  des  bâtons  en  forme  de  pilon. 

Ces  procédés  seraient  avantageusement  remplacés  par  des  égre- 
neuses  mécaniques  pouvant  être  mues  à  bras.  Le  maïs  une  fois 
égrené  et  bien  sec,  est  enfermé  dans  de  grandes  jarres  auxquelles 
on  adjoint  des  couvercles  pour  éviter  l'envahissement  des  rongeurs. 
Dans  le  cercle  du  Mono,  l'indigène  construit  des  récipients  ayant  la 
forme  d'une  barrique  de  1  à  2  mètres  de  haut  sur  1  mètre  à  1  m.  30 
de  diamètre. 

Les  parois  sont  faites  en  terre  de  barre  mélangée  à  de  la  paille, 
afin  d'en  augmenter  la  résistance  ;  l'épaisseur  de  ces  parois  est  très 
faible,  2  à  3  centimètres  au  plus.  Ces  silos  sont  montés  sur  de 
petits  pieux  ou  quelquefois  sur  des  bouteilles,  afin  d'éviter  l'enva- 
hissement des  termites.  On  les  remplit  de  maïs  bien  sec  et  on  les 
ferme  par  un  couvercle  en  terre  de  barre  qui  est  ensuite  luté  sur  les 
bords. 

Les  méthodes  de  conservation  qui  viennent  d'êtres  décrites  sont 
rationnelles. 

Les  greniers  où  l'on  accumule  les  épis  de  maïs  non  dépourvus  de 

Bul.  du  Jardin  colonial.   1911.  I.  —  N°  98.  27 


386  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

leurs  enveloppés,  et  par  conséquent  plus  ou  moins  secs  sont  aérés 
de  façon  à  éviter  réchauffement  de  la  masse,  et  à  parachever  la 
dessiccation. 

Les  silos  aériens  au  contraire  sont  hermétiquement  clos  :  la  res- 
piration des  graines  en  état  de  vie  latente,  remplace  progressivement 
l'air  par  une  atmosphère  d'acide  carbonique  qui  rend  impossible  la 
vie  des  parasites  ou  des  insectes. 

Ce  procédé  de  conservation  est  de  beaucoup   préférable. 

[A  suivre.)  Yves  Henry, 

Directeur  de  l'Agriculture  aux  Colonies. 


PLACES  MÉDICINALES 
DE  LA  GUINÉE  FRANÇAISE 

«     (Suite.) 


Cardiospermum  halicacabum. 

Sapindacée. 

Petite  plante  grimpante  très  commune  partout,  dans  tous  les 
terrains  ;  employée  comme  médicament  par  quelques  indigènes 
seulement. 

Les  racines  sont  émétiques,  rubéfiantes  et  considérées  comme 
stomachiques. 

Les  feuilles  sont  employées  en  cataplasme  pour  les  tumeurs. 

Carica  papaya. 

Papayer. 

Boudi  Baga  (F.). 

Le  papayer  est  cultivé  partout  pour  ses  fruits  dont  les  indigènes 
sont  très  friands  et  qu'ils  mangent  crus  ou  cuits. 

Les  fruits  et  surtout  le  latex  contiennent  de  la  papaïne,  pro- 
duit qui  serait  équivalent  à  la  pepsine  et  par  conséquent  digestif. 

Les  racines  et  les  feuilles  ainsi  que  les  graines  sont  employées 
comme  vermifuges. 

Les  feuilles  fraîches  servent  à  envelopper  la  viande  crue  pour  la 
rendre  plus  tendre. 

La  décoction  des  feuilles    sert  de  purge  pour  les  chevaux. 

Gassia  (Divers). 

Légumineuses  cisalpin  iées. 

Gassia  occidentalis  ouCassia  fetida. 

Benta  mare  (M.).  Tiga  Sowrou  (F.). 

Plante  très  commune  dans  toute  la  colonie,  surtout  dans  la  Haute- 
Guinée;  se  trouve  principalement  dans  les  terres  cultivées  et  autour 
des  villages. 


38S  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Est  bien  connue  des  indigènes  qui  emploient  toutes  les  parties 
delà  plante  pour  de  nombreuses  maladies,  principalement  en  boisson 
fortifiante  et  fébrifuge.  % 

Les  feuilles  fraîches  pilées  se  mettent  sur  les  enflures  et  sur  les 
plaies  ;  bouillies  en  infusion  pour  les  lavages  et  les  fumigations. 

La  graine  torréfiée  est  préconisée  comme  succédané  du  café,  sans 
caféine  ;  elle  en  a  légèrement  le  goût  et  î'arome  et  est  appelée  «  café 
nègre  »  ;  elle  peut  être  considérée  comme  un  excellent  diurétique. 

Cassia  micrantha. 

Singuianguel  (F.).  Origuelé  (S.). 

Assez  commun  un  peu  partout.  Médicament  très  employé  comme 
fébrifuge,  feuilles  et  racines. 

Les  feuilles  mêlées  aux  aliments  augmentent  l'appétit  ;  bouillies 
elles  servent  surtout  aux  ablutions  et  fumigations. 

La  tisane  des  racines  bouillies  est  donnée  comme  purge. 

Cassia  podocarpa. 

Plante  de  2  mètres  à  grandes  fleurs  jaunes,  commune  dans  toute 
la  colonie  près  des  ruisseaux  et  terrains  humides. 

La  décoction  de  la  racine  est  employée  comme  dépuratif. 

Les  feuilles  pilées    en   cataplasme    pour    faire   sortir    le    ver    de 

Guinée. 

t 

Cassia  sieberiana. 

Sindia  (F.).  Bangboua  (S.).  Sindia  (M.). 

Arbre  moyen  à  grandes  grappes  de  fleurs  jaunes  et  à  très  longues 
gousses  rondes  pendantes.  Existe  dans  toute  la  colonie  mais  est 
surtout  commun  en  Haute-Guinée. 

La  racine  est  purgative,  mais  serait  toxique  à  haute  dose  ;  la 
décoction  en  est  surtout  employée  pour  guérir  les  maladies  véné- 
riennes. 

Cassia  obovata. 

Casse  ou  séné  du  Sénégal. 

Est  assez  rare  et  n'existe  que  dans  la  Haute-Guinée  et  le  Séné- 
gal. 

Médicament  purgatif  ;   infusion  des  gousses  et  des  folioles. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  389 

Cassia  alata. 

Dartrier. 

Plante  arbuste  à  feuillage  ornemental  et  à  grands  épis  de  fleurs 
jaunes  ;  a  dû  être  importée;  n'existe  que  dans  quelques  villages. 

Les  feuilles  pilées  servent  généralement  en  applications  ou  en 
frictions  pour  toutes  les  maladies  de  la  peau,  dartres,  herpès,  etc. 

Caesalpinia  ou  Guilandina  Bonducella. 

Léguminfajse  césalpiniée. 

Couri. 

Liane  sarmenteuse  et  très  épineuse  formant  buisson  impénétrable; 
commune  dans  la  Basse-Guinée  et  surtout  au  bord  de  la  mer.  Les 
graines  gris  argent,  très  dures,  rondes  et  brillantes  servent  de  jouet, 
ainsi  qu'à  confectionner  des  colliers. 

Les  graines  pilées  seraient  vésicantes;  la  décoction  des  racines 
est  employée  comme  fébrifuge  ;  avec  les  feuilles  bouillies  on  con- 
fectionne un  gargarisme  pour  les  maux  dégorge. 

Chrysobalanus  Icaco. 

Rosacée. 

Arbuste  de  2  à  3  mètres  peu  commun  en  Guinée,  n'existe  qu'à 
la  côte  et  sur  le  bord  de  la  mer  ;  fruit  ressemblant  à  une  prune 
violette,  comestible. 

Les  fruits,  les  feuilles  et  les  racines  sont  employés  comme  astrin- 
gents contre  les  diarrhées  rebelles. 

Cissus  quadrangularis. 

Ampélidée. 

Vigne  sauvage  appelée  :  Vigne  de  Bakel  ;  n'existe  qu'en 
Haute-Guinée  et  au  Soudan  ;  pousse  de  préférence  dans  les  terres 
sablonneuses  et  arides. 

Fruits  comestibles,  tiges  carrées,  feuilles  épaisses  et  succulentes. 

Les  feuilles  pilées  fraîches  sont  employées  en  cataplasme  sur  les 
brûlures . 

Les  tiges  et  les  racines  sont  données  au  bétail,  surtout  aux 
vaches  pour  leur  faire  donner  du  lait. 


390  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Citrus  sp. 

RUTACÉE.    AURANTIACÉE. 

Citronnier  du  pays. 

Lemouné  Tiehodé  et  Lemouné  Kalema  (F.).  Memouna(M.). 

Les  citronniers  sont  assez  communs  dans  toute  la  colonie,  surtout 
au  Fouta-Djallon  ;  c'est  une  variété  à  petit  fruit  arrondi  et  très  par- 
fumé. Cet  arbre  a  dû  être  importé  à  la  Guinée  Française  il  y  a  fort 
longtemps,  en  même  temps  que  l'oranger  qui  est  excessivement 
commun  dans  tous  les  villages  du  Fouta.  • 

Le  suc  du  fruit  est  très  employé  dans  la  médecine  indigène,  pour 
beaucoup  de  maladies,  soit  seul  soit  mélangé  à  d'autres  médicaments. 

Contre  la  fièvre,  le  suc  du  citron  est  employé  en  limonade  ou 
boisson  rafraîchissante,  en  frictions  sur  la  peau  pour  faire  transpirer 
et  à  l'intérieur  mêlé  à  du  café  noir. 

Il  est  employé  comme  purgatif  mêlé  à  la  pulpe  du  Tamarin  ;  les 
indigènes  s'en  servent  également  comme  anti vomitif  en  cas  de  vomis- 
sements bilieux  répétés. 

Pour  les  plaies  et  surtout  les  ulcères,  le  suc  du  citron  est  très 
employé,  soit  pour  les  nettoyer  ou  cautériser,  soit  en  compresses 
ou  en  cataplasmes  avec  de  la  charpie  bien  imbibée  du  suc . 

Il  sert  en  gargarisme  contre  les  maux  de  gorge  et  en  badigeon- 
nages  sur  les  plaques  blanches  ;  c'est  un  bon  remède  contre  le  scor- 
but et  la  gengivite. 

Les  feuilles,  souvent  mêlées  à  celles  des  orangers,  servent  aux 
ablutions  ou  lotions  très  chaudes  en  cas  de  fièvre. 

Pour  les  maladies  des  yeux,  lavages  avec  les  feuilles  bouillies  et 
instillation  du  suc  du  fruit. 

Les  fleurs  et  les  feuilles  de  l'oranger  et  du  citronnier  sont  prises 
en  infusion  légère  pour  les  maux  de  tête. 

Le  suc  du  fruit  pur,  passe  pour  tuer  infailliblement  les  morpions. 

L'écorce  de  la  racine  est  employée  comme  fébrifuge  et,  avec  La 
racine  entière  pilée,  on  fait  une   décoction    contre  la  blennorrhagie. 

Glematis  grandiflora  et  (Jlematis  hirsuta. 
Renonciilackks. 

Kipiti  (F.). 

Ces  deux  plantes  communes  dans  toute  la  Colonie,  surtout  sur 
les  hauts  plateaux  du  Fouta  sont  employées  indifféremment  à  l'ex- 
térieur comme  rubéfiantes. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE   FRANÇAISE  301 

Les  racines  et  les  feuilles  pilées  sont  appliquées  sur  la  peau 
comme  vésicatoire  ;  elle  servent  également  à  guérir  les  maladies 
de  la  peau  et  la  lèpre. 

Cochlospermum  tinctorium. 

BlXACÉE. 

Diaroundé  (F.).  Fihra  G'uesé  (S.). 

Tiriban  ouTourouban  (M.). 

Plante  excessivement  commune  dans  toute  la  colonie  et  facile  à 
reconnaître  à  ses  grandes  fleurs  jaunes  ;  la  racine  mi-bulbeuse  sert 
à  teindre  les  étoffes  en  jaune. 

Existe  en  deux  variétés,  Tune  à  hautes  tiges  de  1  m.  50,  l'autre 
plus  petite  avec  les  fleurs  au  ras  du  sol. 

Avec  les  tiges  et  les  racines,  les  indigènes  font  une  décoction 
contre  la  blennorrhagie;  les  Foulas  remploient  également  en  infusion 
pour  arrêter  la  diarrhée  des  veaux. 

Est  employé  comme  emménagogue  dans  quelques  endroits. 

COMBRETACÉES. 

Combretum  micranthum  ou  Combrctum  Raimbâultii. 

Kinkaliba  (F.)  et  (S.).  Bara  Oulé  (M.). 

Arbre  moyen  formant  touffes,  à  feuillage  léger  et  à  fruits  ailés, 
très  facile  à  reconnaître. 

Est  commun  dans  toute  la  colonie  depuis  la  côte  jusqu'au  Niger; 
devient  plus  rare  sur  les  hauts  plateaux  du  Fouta. 

L'infusion  des  feuilles  est  très  employée  par  les  Soussous  et  les 
Malinkés  dans  les  cas  de  fièvre  bilieuse;  c'est,  je  crois,  surtout  un 
diurétique. 

La  décoction  des  racines  est  vermifuge,  elle  sert  aussi  à  laver 
et  soigner  les  plaies. 

Les  feuilles  et  les  racines  bouillies  servent  en  fumigations  et 
ablutions  chaudes  contre  la  fièvre  et  les  courbatures. 

Combretum  glutinosum. 

Diamba  ou  Simba  Bali  (M.). 

Ressemble  au  précédent;  arbre  moyen,  au  port  plus  érigé;  les 
jeunes  feuilles  sont  d'un  vert  plus  clair  et  gluantes;  il  est  aussi  très 
commun  dans  les  broussailles. 


392  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

La  racine  et  l'écorce  servent  à  teindre  en  jaune  ;  l'infusion  des 
feuilles  est  employée  contre  le  rhume. 

La  décoction  des  feuilles  pilées  sert  à  laver  les  plaies  et  spéciale- 
ment celles  des  nouveaux  circoncis. 

Guiera  senegalensis  ou  N'Guier. 

Congouelé  (M.).  Bali  Niama  (F.). 

Arbrisseau  de  deux  à  trois  mètres,  de  la  famille  des  Gombretacées  ; 
feuillage  blanchâtre,  fleurs  jaunes  en  boules. 

Est  très  commun  du  côté  de  Kankan  et  dans  le  cercle  de  Kadé; 
est  assez  rare  ailleurs  en  Guinée  française. 

Plante  très  employée  au  Soudan,  les  feuilles  servent  surtout  à 
faire  du  thé  et  des  infusions  comme  avec  le  Kinkeliba. 

Elles  sont  employées  contre  les  attaques  de  fièvre,  mais  surtout 
pour  les  maladies  de  la  poitrine  et  les  rhumes. 

Pilées  et  mêlées  à  la  pulpe  acidulée  du  Tamarin,  elles  passent 
pour  un  excellent  laxatif,  et  sont  prises   pour  augmenter  l'appétit. 

Les  indigènes  en  donnent  aussi  au  bétail  et  surtout  aux  vaches 
pour  augmenter  leur  lait.  Les  feuilles  servent  également  à  faire  des 
cataplasmes  pour  faire  percer  les  tumeurs  et  le  ver  de  Guinée. 

Les  racines  coupées  en  bâtonnets  servent  à  nettoyer  les  dents. 

Terminalia  macroptera. 

COMBRETACÉE. 

Onoro  ba  (M.). 

Arbre  moyen  très  commun  en  Haute-Guinée  et  dans  une  partie 
du  Fouta. 

Les  feuilles  servent  à  teindre  en  noir  les  étoffes  et  avec  l'écorce 
des  racines  pilées  et  bouillies,  les  indigènes  confectionnent  une  tein- 
ture jaune. 

Les  feuilles  servent  aux  ablutions  chaudes  et  fumigations;  réunies 
à  l'écorce,  l'infusion  est  laxative  et  diurétique. 

La  décoction  des  fruits  en  forme  de  noix  de  galle  est  employé 
comme  astringent  contre  la  dysenterie. 

Convolvulus  spinosus. 

ÇONVOLVULACÉE. 

Plante  grimpante  très  commune,  grandes  feuille»  cordifoliées, 
grandes  fleurs  forme  volubilis,  tiges  rugueuses  mi-épineuses. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  393 

Les  graines  grillées  sont  employées  comme  laxatif;  la  décoction 
des  racines  sert  contre  la  blennorrhagie. 

Grassulacées. 
Kalanchoé  sp. 

Plante  assez  commune  autour  des  villages. 

Les  feuilles  épaisses  et  aqueuses,  pilées  fraîches  sont  mises  sur 
les  ulcères,  mais  sont  surtout  employées  en  cataplasme  sur  les  brû- 
lures. 

CUCURRITACÉES. 

Courges  indigènes  diverses,  genre  Cucurbita  maxima  ou  Cucurhita 
Pepo. 

Boudi  (F.).  Nalingni  (S.).  Guié  (M.). 

Les  citrouilles  de  différentes  variétés  sont  très  cultivées  par  les 
indigènes. 

Les  graines  sont  employées  comme  vermifuge  et  ténicide. 

La  pulpe  crue  et  râpée  est  employée  en  cataplasme  sur  les  brû- 
lures, les  inflammations,  abcès  et  furoncles  ;  on  s'en  sert  aussi 
contre  les  migraines  et  les  névralgies. 

Le  fruit  est  calmant,  émollient  et  rafraîchissant. 

Luffa  cylindrica. 

Liane  torchon. 

Sara  Dion  (M.). 

Plante  grimpante  très  commune. 

Dans  l'espèce  sauvage  et  non  cultivée,  le  fruit  est  généralement 
non  comestible  et  amer. 

Jeune,  il  est  employé  en  cataplasme  sur  les  tumeurs,  mais  les 
indigènes  se  servent  surtout  comme  éponge  de  la  partie  ligneuse  du 
fruit  mûr. 

Cucumis  colocynthis. 

Coloquintes  variées. 

CorinM'Bodi  (F.).  Séréré  (S.). 

Calebasse  de  serpent,  Melon  du  loup,  etc. 

Plantes  diverses  assez  communes  surtout  en  Haute-Guinée  et 
dans  les  terrains  secs  et  légers. 

En  général,  les  fruits  doivent  être  considérés  comme  toxiques  et 
sont  très  amers. 

Les  indigènes  emploient  les  feuilles  en  cataplasmes  contre  les 
migraines  et  les  névralgies. 


394  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Les  fruits  sont  des  purgatifs  très  énergiques;  ils  sont  employés 
aussi  comme  vermifuges  et  insecticides  ainsi  que  ceux  des  Momor- 
dica,  Elaterium  et  Bryona,  de  diverses  espèces. 

Cyperus  sp. 
Cypéracées. 

Govhé  (F.).  Tourouniy  (S.).  Madia  (M.). 

Plante  jonciforme  cultivée  dans  les  villages,  les  boules  odorantes 
(petits  tubercules)  des  racines  servent  à  faire  des  colliers  et  des 
ceintures  ;  elles  passent  pour  éloigner  les  insectes  ;  on  emploie  la 
macération  des  jeunes  racines  pour  soigner  les  enfants. 

Cyperus  esculentus. 

Toki  (M.). 

Plante  cultivée  en  Haute-Guinée  et  au  bord  de  la  mer  ;  les  petits 
rhizomes  noirs,  farineux  et  sucrés,  servent  à  faire  une  tisane  rafraî- 
chissante ;  les  feuilles  pilées  sont  employées  en  cataplasmes  contre 
les  maux  de  tête. 

Daniella  thurifera. 

Légumineuse  césalpiniée. 

Tiéné  ou  Tiévé  (F.).  Ouléniy  ou  Ouloungui  (S.).  Sandan  (M.). 

Grand  arbre  très  commun  dans  la  Haute-Guinée  et  le  cercle  de 
Kadé  dont  le  bois  et  l'écorce   sentent  l'encens  lorsqu'on   les  brûle. 

Les  feuilles  bouillies  servent  aux  ablutions,  aux  bains,  et  sont 
prises  à  l'intérieur  contre  les  coliques;  on  s'en  sert  en  fumigation 
mêlées  à  l'écorce  contre  les  migraines. 

Datura  metel. 

SOLANÉES. 

Kidi  ganian  (M.). 

Plante  très  commune  dans  certains  endroits,   surtout  en  Haute-. 
Guinée,  autour  des  villages;  ressemble  au  D.  stramonium. 

Doit  être  considéré  comme  toxique. 

Avec  les  feuilles  pilées,  les  indigènes  confectionnent  des  cata- 
plasmes contre  les  enflures,  les  tumeurs  et  1rs  rhumatismens. 

On  se  sert  d'une  décoction  des  graines  pour  les  maladies  des  yeux 

(A  suivre.)  II.   Pobéguin, 

Administrateur  en  chef  des  Colonies. 


LE  TABAC  DE  CUBA 

ET 

LES  CIGARES  DE  LA  HAVANE 

[Suite.) 


On  n'expédie  pas  encore  chez  nous,  notamment  aux  clubs  chics, 
les  logements  riches,  les  petites  armoires  de  cèdre  et  d'érable  con- 
tenant plusieurs  milliers  de  cigares  et  qui  obtiennent  un  grand  suc- 
cès en  Angleterre  et  aux  Etats-Unis. 

A  titre  d'essai,  la  Régie  française  vient  d'acheter  à  Cuba  des 
tabacs  de  Remedios  (qualité  médiocre)  afin  de  s'assurer  s'il  serait 
possible  de  les  utiliser  pour  les  mélanges  dans  nos  manufactures i.  Si 
les  producteurs  de  Cuba  voient  s'ouvrir  là  un  intéressant  débouché 
pour  des  tabacs  inférieurs,  plus  chers  que  ceux  du  Brésil,  ce  sera 
aux  dépens  d'intermédiaires  allemands  du  Sud-Amérique  et  de 
Brème,  ce  qui  nous  vaudra  peut-être  des  réclamations  de  deux  côtés 
à  la  fois. 

La  valeur  des  tabacs  exportés  de  Cuba  2  en  1909  a  été  calculée 
comme  suit  ; 

Dollars 
Tabac  en  feuilles  (400.983   balles  pesant 

2.205.  605   kilogs) $  18.477.741 

Cigares  (181. 294. 502) 12.471.911 

Cigarettes  (10.573.892  paquets) 298.161 

Déchets  de  tabac  (Picadura)  265.179  kil.  :i  168.447 

Total S  31.416.260 

Contre  S  31.065.921,53  en  1908. 
Et  28.645.908,60  en  1907. 

Il  y  a  donc  augmentation  constante,  et  c'est  en  somme  encoura- 
geant pour  les  Cubains. 

1.  Je  dois  noter  ici  que  l'on  songerait  à  utiliser  dans  les  Manufactures  nationales 
le  tabac  produit  en  Indo-Chine  après  avoir  obligé  nos  planteurs,  pendant  longtemps, 
à  trouver  des  débouchés  en  Allemagne  et  en  Hollande. 

2.  Le  second  des  pays  exportateurs  de  tabacs,  après  les  États-Unis  et  avant  les 
Indes    hollandaises. 

3.  Plusieurs  maisons  de  cette  place  exportent  les  déchets  de  tabac,  notamment  à 
Brème  et  à  Hambourg. 


396  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Pour  connaîire  la  quantité  de  tabac  consommée  dans  l'île,  il  suffît 
de  consulter  les  stastistiques  dressées  par  le  fisc  qui  vend  les  timbres 
d'impôt  intérieur.  La  valeur  des  cigares  a  été  estimée  45  dollars  le 
mille,  celle  des  cigarettes,  22  dollars  le  mille  de  paquets  et  la 
picadura  50  centimes  la  livre,  les  qualités  fumées  dans  l'île  étant 
moins  fines  que  celles  qui  sont  exportées.  Ceci  me  permet  d'effectuer 
le  calcul  suivant  : 

Cigares  :  145.700.425  à  S  45  le  mille S  6.556.519,12 

Cigarettes  :  209.943.008  paquets  à  $  22  le 

mille 4.618.746,17 

Picadura  (240.794  livres  à  50  centsï 120.397,00 


Total S  H.295.662,29 

Contre  S  11.264.385,39  en  1908. 

Les  totaux  additionnés  du  tabac  exporté  et  du  tabac  consommé 
dans  l'île   donnent   donc  : 

$42.  711.922,29  en  1909. 
Contre  42.321.306,92  en  1908. 
El  42.343.548,64  en  1907. 

Si  au  total  de  $  42.711.922,29  on  ajoute  la  valeur  des  cigares, 
cigarettes  et  «  picadura  »  qui  se  fument  et  se  distribuent  dans  les 
fabriques,  des  provisions  que  les  voyageurs  emportent  dans  leurs 
poches  et  dans  leurs  valises,  de  ce  que  consomment,  à  la  cam- 
pagne, les  familles  d'agriculteurs,  on  atteint  un  total  de  45  mil- 
lions de  dollars  environ,  soit  233.100.000  francs1. 

La  Régie  française  des  tabacs  achète  des  cigares  à  onze  fabriques 
du  «  Trust  »  et  à  neuf  fabriques  indépendantes. 

Bon  an  mal  an,  elle  reçoit  pour  une  valeur  de  200.000  à  300.000 
francs  de  tabacs  en  feuilles  («  tercios  »  soigneusement  entourés  de 
toile  cousue)  et  pour  une  valeur  de  3  millions  de  francs  de 
cigares. 

Les  7/8  des  expéditions  ont  lieu  pendant  les  six  premiers  mois  de 
l'année.    En  juillet,  au  moment   des  grandes    pluies,    on    les   sus- 


1.  En  tablant  sur  les  chiffres  accusés  à  l'exportation  par  les  pays  producteurs,  la 
valeur  commerciale  du  tabac  consommé  dans  le  monde  entier  atteindrait  780  mil- 
lions de  francs. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  397 

pend,  —  le  cigare,  très  hygrométrique,  devenant  par  trop 
humide  —  pour  les  reprendre  en  septembre,  octobre  et  novembre. 
En  décembre,  on  se  recueille  pour  la  préparation  de  nouveaux 
ordres. 

Le  prix  de  la  matière  première  est  de  57  dollars  en  moyenne, 
par  balle,  et  les  cigares  coûtent  en  fabrique  de  $  22  à  $  550  le 
mille,  selon   dimensions  et  qualités. 

On  peut  fumer  un  Havane  à  Paris  pour  5  sous  (vitole  «  Opéra  » 
de  la  marque  Isla  de  Cuba)  alors  que  la  vitole  la  plus  chère  est  le 
«  Principe  de  Monaco  »  de  la  marque  «  Henry  Clay  »  laquelle  vaut 
G  francs. 

Les  emballages  sont  très  soignés  à  La  Havane,  qu'il  s'agisse  de 
balles  ou  de  cigares.  Ceux-ci  sont  expédiés  dans  des  caisses 
solides,  zinguées  à  l'intérieur,  et  garanties  contre  le  vol  au  moyen 
d'un  réseau  de  cordes  et  de  fils  de  fer  réunis  par  des  plombs. 

Chaque  année,  les  deux  ingénieurs  de  la  Régie  envoyés  en  mis- 
sion d'achat  aux  États-Unis  viennent  procéder  à  l'acquisition  de  8 
ou  900  «  tercios  »  chez  i  ou  5  négociants  de  La  Havane.  A  ce 
sujet,  il  est  curieux  d'apprendre  que  les  cigares  «  élaborés  »  en 
France  avec  la  feuille  de  Cuba  sont  loin  d'égaler  en  qualité,  ceux 
fabriqués  à  La  Havane  même.  Question  de  climat,  de  façon,  de 
méthode  de  fabrication,  de  mélanges  de  feuilles,  etc. 

Enfin  j'ajouterai  que  les  fournisseurs  havanais  de  la  Régie  ont 
chacun,  en  France,  un  représentant  chargé  de  faire  connaître  leur 
marque  aux  consommateurs.  Sous  le  rapport  des  émoluments,  de 
la  représentation,  et  des  dépenses  de  publicité,  c'est  l'agent  du 
«  Trust  »  qui  détient  la  palme.  Fils  de  fabricant,  pourvu  d'une 
grosse  fortune  personnelle,  et  très  lancé  dans  le  monde  parisien, 
il  sait  conserver  à  la  grande  firme  américaine  et  notamment  à  la 
fabrique  «  Aguila  de  Oro  »  ses  débouchés  et  son  succès. 

Grâce  à  la  renommée  acquise  par  les  fournisseurs  habituels  de 
la  Régie  il  est  très  difticile  à  un  fabricant  non  agréé  encore 
d'introduire  sa  marque  en  France. 

L'Administration  des  Tabacs  répond  invariablement  aux  nom- 
breux fabricants  qui  lui  adressent  des  échantillons,  qu'elle  n'achète 
(au  comptant)  que  les  cigares  qui  lui  sont  demandés  par  les 
fumeurs.  —  (Elle  n'accepte  de  consignation  que  pour  les  ciga- 
rettes— .)  Cependant  le  fabricant  oll'rant  une  certaine  surface,  qui 
est  honoré  d'une  sérieuse  protection,  peut  obtenir  à  force  de  temps 


398  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

et  de  sollicitations  que  la  Régie,  qui  dispose  assurément  de  cer- 
taines facilités  pour  lancer  une  marque,  procède  à  un  premier 
achat  à  titre  d'essai .  C'est  alors  à  l'intéressé  de  supporter  des  frais 
énormes  de  réclame  quand  ses  cigares  sont  entrés  dans  la  citadelle 
du  fisc,  à  faire  demander  ses  «  puros  »  dans  les  débits,  les  cercles, 
les  cafés  en  employant  les  moyens  connus,  et  en  se  souvenant  que 
notre  ex-Ministre  des  Finances  s'est  vanté  de  sortir  50.000  francs 
de  plus  par  jour  de  la  poche  des  dix  millions  d'hommes  et  de 
femmes  (le  quart  de  la  population  française)  qui  sacrifient  à  la  pas- 
sion du  tabac,  ancrée  chez  nous  comme  partout  ',  ce  qui  semble- 
rait prouver  qu'il  s'agit  d'un  penchant  irrésistible,  ou  tout  simple- 
ment d'une  faculté  imitative  naturelle  chez  l'homme  comme  chez 
les  anthropoïdes. 

On  peut  douter,  toutefois,  qu'une  augmentation  aussi  impor- 
tante de  recettes  réponde  à  l'élévation  des  prix.  Le  Français  n'est- 
il  pas  né  économe  et  frondeur  ?  Maints  fumeurs  ne  se  contentent-ils 
pas,  maintenant,  de  tabac  populaire  afin  d'esquiver  le  nouvel 
impôt,  alors  qu'ils  doublèrent  volontiers  leur  correspondance  le 
jour  où  l'on  réduisit  les  taxes  postales. 

Il  y  a  bien  l'élément  étranger  qui  a  le  sou  facile,  surtout  quand 
il  villégiature  à  Paris,  mais  cette  clientèle  spéciale  est  loin  de 
représenter  le  nombre  ! 

En  terminant  ce  rapport  je  rappellerai  que  la  loi  de  douane  du 
7  mai  1881,  confirmée  le  11  janvier  1892  et  modifiée  le  31  mars 
1902  autorise  les  particuliers  à  importer  en  France  pour  leur  usage 
exclusivement  personnel  et  jusqu'à  concurrence  de  dix  kilog.  par 
an  (du  l01  janvier  au  31  décembre)  en  une  ou  plusieurs  fois,  les 
cigares  et  cigarettes  fabriqués  a  l'étranger2. 

Or,  depuis  la  signature  (28  juin  1907)  d'une  convention  pour 
l'échange  de  colis  postaux  entre  la  France  et  la  République  cubaine, 
on  peut  recevoir  de  La  Havane  des  «  bultos  postales  »  de  moins 
d'un  kilog.  (2  francs)  de  1  à  3  kilog.  (2  fr.  50)  et  de  3  à  5  kilog. 
(3  francs).  —  Pour  la  Corse  et  l'Algérie  h'  tarif  est  plus  élevé  de 
0  fr.  50  -  maximum  de  volume  :  2o  décimètres  cubes  —  avec  ou 
sans  déclaration  de  valeur  (taxe  de  0  fr.  30  par  300  francs  ou  frac- 

1.  H  y  a  cent  ans  exactement  que  Napoléon  1"  a  créé  le  monopole  du  tabacen 
France. 

2.  L'introduction  des  tabacs  en  feuilles  él  en  côtes  esl  prohibée  en  France  pour  le 
compte  de  particuliers. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE   LA    GUINÉE    FRANÇAISE  399 

tion  de  300  francs  -f-  un  droit  d'enregistrement  perçu  par  le  bureau 
expéditeur). 

A  l'arrivée  d'un  colis  de  cigares  ou  de  cigarettes  en  France  il 
appartient  au  réceptionnaire  de  demander  par  lettre  sur  timbre  à 
0  fr.  60  (ce  bon  fisc  !)au  Directeur  des  Contributions  de  son  dépar- 
tement un  permis  d'importation.  La  compagnie  de  transport  fait 
l'avance  des  droits  d'entrée  (75  francs  par  kilog.  net  —  on  ne  saurait 
trop  le  répéter  *)  et,  pour  justifier  de  la  réception. des  «  tabacos  » 
ou  «  cigarros  »,  le  destinataire  remet  à  la  Régie  l'acquit  à  caution 
délivré  par  la  Douane. 

Pour  éviter  toute  perte  de  temps  et  tout  tracas,  il  semblera  peut- 
être  préférable  aux  simples  mortels  qui  ne  sauraient  protiter  de 
certaines  facilités...  économiques  —  mais  glissons  là-dessus  !  — 
d'acheter  à  meilleur  marché  leurs  cigares  de  luxe  dans  un  bureau 
chic  de  Paris.  Toutefois,  les  «  fumadores  de  gusto  »  pourront 
tenter  l'expérience  d'une  commande  directe  du  consommateur  au 
fabricant  havanais  ;  mais  que  Dieu  veuille  qu'ils  ne  me  reprochent 
pas  amèrement,  ensuite,  de  leur  en  avoir  donné  l'idée  ~. 

Qui  sait  d'ailleurs  si  nous  ne  devrons  pas  à  la  passion  de  ces 
compatriotes  pour  le  bon  cigare,  frais  et  soigné,  la  maintenance  du 
service  franco-cubain  de  colis  postaux,  lequel  n  a  profité,  jusqu'ici, 
qu'aux  seuls  exportateurs  parisiens  d'articles  de  mode  et  de  luxe, 
ainsi  que  le  font  remarquer  à  tout  propos  les  compétiteurs  améri- 
cains intéressés,  voire  les  commerçants  espagnols  établis  à  La 
Havane,  réfractaires,  comme  bien  on  pense,  à  un  progrès  qui  sert 
de  régulateur  à  leur  appétit  désordonné  des  bénéfices. 

1.  Contre  32  fr.  50  par  kilog.  sur  le  tabac  à  fumer  du  Levant  ;  18  fr.  sur  le  tabac  à 
fumer  de  toute  autre  provenance,  et  18  fr.  également  sur  les  tabacs  à  priser  et  à 
mâcher. 

2.  L'Agence  commerciale  du  journal  «  Le  Tabac  >>  (10,  passage  des  Princes  à  Paris) 
se  charge,  pour  le  compte  de  particuliers,  et  au  grand  dam  des  débitants,  de  rem- 
plir toutes  les  formalités  exigées  par  l'Administration  pour  introduire  en  France 
les  tabacs,  cigares  et  cigarettes  étrangers,  de  toutes  provenances,  avec  exonération 
du  dépôt  des  droits  en  double.  Elle  expédie  aussi  à  l'étranger,  aux  prix  officiels  du 
tarif  d'exportation  de  la  Régie,  majorés  d'une  commission  réduite,  les  tabacs, 
cigares  et   cigarettes  préparés  dans  les   manufactures   nationales. 

Paul  Serre, 

Correspondant  de  la  Société  Nationale  d'Agriculture. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE 

(Suite.) 


CHAPITRE     VII 
Étude  des  Bois. 

PROPRIÉTÉS    PHYSIQUES    ET    MÉCANIQUES    DES    ROIS 

A.  Généralités. 

Le  nombre  des  essences  qui  peuplent  les  immenses  forêts  tropi- 
cales est  extrêmement  élevé  et  l'on  ne  peut  prévoir  dès  maintenant 
toutes  les  ressources  qu'on  en  peut  attendre.  Actuellement,  fort  peu 
d'entre  elles  sont  exploitées  et  font  l'objet  d'un  commerce  impor- 
tant. 

Beaucoup  de  bois  ne  donnent  lieu  qu'à  un  mouvement  d'expor- 
tation insignifiant  ou  ne  sont  employés  que  localement,  et  la  grande 
majorité  d'entre  eux  ne  sont  l'objet  d'aucune  utilisation. 

Cela  tient  à  diverses  causes.  Un  bois,  pour  présenter  un  véritable 
intérêt  commercial,  doit  satisfaire  à  certaines  conditions  économiques 
d'ordre  très  général  : 

1°  Les  arbres  producteurs  doivent  former  des  peuplements  assez 
denses  pour  pouvoir  donner  lieu  à  une  exploitation  régulière;  les 
essences  éparpillées  dans  la  forêt  ne  permettent  qu'une  exploitation 
difficile  et  intermittente,  qui  ne  peut  être  rémunératrice,  que  s'il 
s'agit  d'espèces  particulièrement  précieuses. 

2°  Il  faut  que  les  groupements  exploitables  soient  à  proximité  de 
voies  de  communication  et  puissent  être  desservis  par  chemin  de 
fer  ou  de  préférence  par  des  cours  d'eau  ;  le  voisinage  de  la  mer  est 
aussi  parfois  utilisé  pour  le  transport  par  trains  flottés  au  point 
d'embarquement. 

3°  Les  qualités  mécaniques  doivent  permettre  un  travail  facile;  la 
structure  même  des   bois  limite  l'emploi  de  beaucoup  d'entre  eux. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  401 

Un  grand  nombre  de  bois  coloniaux  sont  trop  durs,  surtout  lors- 
qu'ils sont  secs,  pour  être  travaillés  ;  ils  exigeraient  en  Europe  une 
main-d'œuvre  hors  de  proportion  avec  leur  valeur  intrinsèque,  ce 
qui  ne  leur  laisse  à  priori  aucune  chance  de  succès.  Ils  peuvent 
cependant  donner  lieu  à  quelques  transactions  locales  que  permet 
le  bon  marché  de  la  main-d'œuvre  indigène  ou  l'emploi  de  la  main- 
d'œuvre  pénitentiaire  dans  quelques  cas. 

Si  on  laisse  de  côté  les  essences  qui  ne  satisfont  pas  aux  condi- 
tions précédentes,  on  réduit  d'une  manière  considérable  le  champ 
d'investigation  et  l'on  peut  dire  d'une  manière  générale  que  les  bois 
susceptibles  de  prendre  une  place  importante  dans  le  commerce 
colonial  se  ramènent  à  un  petit  nombre  de  types  classiques,  tels 
que  :  acajou,  ébène,  palissandre,  bois  de  pavages,  bois  propres  à 
fournir  de  la  pâte  à  papier,  etc.  Il  y  a  donc  lieu  de  rechercher 
surtout  des  succédanés  des  essences  types  qui  ont  déjà  fait  leurs 
preuves  et   dont  l'emploi  est   consacré  par  un  long-  usage. 

Nous  précisons  ainsi  les  limites  de  cette  étude,  en  même  temps 
que  nous  en  fixons  le  plan.  L'étude  des  bois  coloniaux  doit  consister 
surtout  dans  la  recherche  des  succédanés  des  bois  usuels.  Si  donc 
nous  nous  trouvons  en  présence  d'arbres,  dont  l'exploitation  com- 
porte des  conditions  économiques  favorables,  nous  devons  nous 
demander  si  leur  bois  présente  un  ensemble  de  qualités  leur  per- 
mettant de  remplacer  telle  ou  telle  essence  commercialement 
admise. 

La  réponse  à  cette  question  peut  être  fournie  par  l'examen  des 
propriétés  physiques  et  mécaniques  et  cela  d'une  manière  parfaite. 
Mais,  si  les  caractères  extérieurs  sont  d'une  observation  facile,  ceux 
qui  résultent  de  l'organisation  infinie  du  tissu  ligneux  sont  beau- 
coup plus  difficiles  à  apprécier  et  nécessitent  des  mesures  souvent 
délicates. 

C'est  pour  cette  raison  qu'il  peut  y  avoir  avantage  à  substituer  à 
l'étude  des  propriétés  mécaniques,  celle  du  tissu  ligneux  lui-même. 
A  des  structures  comparables  correspondent  vraisemblablement  des 
propriétés  comparables.  Connaissant  bien  la  structure  de  quelques 
bois  types,  on  pourra  donc  assez  facilement  se  rendre  compte  sur 
place,  par  un  examen  attentif  à  la  loupe,  de  la  valeur  probable 
d'une  essence  déterminée  et  prévoir  son  mode  d'emploi. 

Parmi  les  essences  ainsi  sélectionnées  et  présentées  en  petit 
nombre,  l'industriel  fera  un  choix  définitif,  d'après  l'ensemble  des 
conditions  économiques  et  les  besoins  du  moment. 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N°  98.  2S 


102  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Le  plan  de  notre  étude  devra  donc  être  le  suivant  : 
I.   Etude  des  propriétés  physiques  et  mécaniques  des  bois. 
II.    Constitution  du  tissu  ligneux  et  caractères  de  ses  éléments. 

III.  Application  à  la  comparaison  et  à  la  diagnose  des  bois. 

IV.  Etude  des  essences  types  et  recherche  de  leurs  succédanés. 

B.   Propriétés  physiques  des  rois. 

Les  propriétés  physiques  et  mécaniques  des  bois  peuvent  servir 
dans  certaines  limites  à  différencier  entre  eux  les  divers  bois; 
cependant,  les  chiffres  que  Ion  obtient  dans  la  plupart  des  mesures 
n'ont  pas  une  valeur  que  l'on  puisse  qualifier  de  spécifique  et  qui 
soit  équivalente  à  ceux  que  fourniraient,  par  exemple,  des  métaux 
soumis  aux  mêmes  procédés.  Ainsi,  la  densité  d'un  métal  suffît 
presque  à  définir  ce  métal  ;  la  densité  d'un  bois  est  un  nombre  trop 
peu  constant  pour  qu'il  permette  de  reconnaître  à  coup  sûr  une 
espèce  donnée. 

C'est  qu'une  même  essence  présente  une  texture  variable,  avec 
l'âge  de  l'arbre,  avec  la  nature  du  sol,  les  conditions  climatériques 
de  sa  croissance,  enfin,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  avec  la  région 
considérée  de  la  tige  soit  en  hauteur,  soit  en  épaisseur;  des  barreaux 
d'épreuve  ou  éprouveltes  retirés  d'une  même  espèce  pourront  donc 
fournir  des  nombres  assez  discordants  suivant  leur  provenance. 

Malgré  cela,  un  ouvrier  saura  reconnaître  un  bois  qu'il  a  l'habi- 
tude de  travailler,  à  son  aspect,  à  sa  couleur,  à  sa  densité,  à  la 
façon  dont  il  se  met  en  œuvre  et,  s'il  se  trouve  en  présence  d'un 
bois  exotique  qui  lui  est  parfaitement  inconnu,  il  l'assimilera  faci- 
lement, d'après  l'ensemble  de  ses  propriétés  à  tel  ou  tel  bois  type 
qu'il  emploie  d'ordinaire. 

C'est  la  meilleure  preuve  du  parti  qu'on  peut  tirer  de  l'ensemble 
des  propriétés  physiques  et  mécaniques  des  bois  pour  les  caractéri- 
ser et  pour  établir  des  rapprochements  entre  des  essences  des  pro- 
venances les  plus  diverses.  C'est  en  somme  par  une  application  un 
peu  empirique  de  ces  principes  que  l'ouvrier  arrive  à  une  notion 
pratique  très  exacte  des  succédanés. 

a)  Aspect  extérieur.)  couleur.  —  L'aspect  extérieur  d'un  bois 
dépend  beaucoup  du  sens  dans  lequel  les  planches  ont  été  débitées. 
Généralement,    on   les   obtient   en   coupant  les  tiges  dans   le  sens 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  403 

longitudinal,  soit  suivant  un  plan  passant  par  Taxe  [plan  radial), 
soit  suivant  un  plan  perpendiculaire  au  rayon  [plan  tangentiel); 
dans  le  premier  cas,  le  bois  est  dit  sur  mailles,  dans  le  second  à 
contre  mailles. 

L'apparence  des  éléments  constitutifs  du  bois  diffère  notablement 
suivant  le  sens  de  la  section,  comme  nous  le  verrons  en  étudiant  la 
structure  du  tissu  ligneux  et,  le  bois  sur  mailles,  par  la  mise  en 
valeur  des  rayons  médullaires  produisant  un  aspect  moiré,  est  le 
plus  recherché  en  ébénisterie. 

La  présence  de  nœuds,  bourgeons  entourés  par  des  fibres  entre- 
lacées, contribue  aussi  souvent  aux  qualités  esthétiques  des  bois. 

Le  grain  est  la  qualité  qui  résulte  du  diamètre  des  éléments 
constitutifs;  lorsque  ceux-ci  sont  d'un  faible  diamètre,  le  grain  est 
fin  et  le  bois  susceptible  d'un  beau  poli;  lorsqu'ils  sont  larges,  le 
bois  est  à  gros  grain  et  se  polit  mal  l. 

La  couleur  des  bois  est  très  variable  et  d'une  importance  un  peu 
secondaire,  car  elle  n'intervient  que  dans  les  travaux  tins  d'ébénis- 
terie  et  peut  être  modifiée  assez  profondément  par  l'action  de 
réactifs  chimiques  ou  l'application  de  vernis  ou  même  masquée 
par  celle  de  peinture.  Elle  est,  de  plus,  parfois  assez  difficile  à 
définir  pour  un  bois  donné,  parce  qu'elle  n'est  pas  toujours  uniforme 
sur  toute  la  surface  et  qu'elle  est  d'autre  part  sujette  à  des  varia- 
tions assez  larges  suivant  la  provenance  des  échantillons  d'une 
même  essence. 

Pour  les  essences  types  employées  en  ébénisterie  et  leurs  succé- 
danés, il  peut  être  intéressant  de  constituer  des  gammes  de  teintes 
qui  permettent,  par  un  numérotage,  de  définir  la  couleur  d'un 
échantillon  donné. 

b)  Poids  spécifique.  -  -  Le  poids  spécifique  est  le  poids  de  l'unité 
de  volume  ;  c'est  une  grandeur  susceptible  d'une  détermination 
rigoureuse. 

Pour  obtenir  le  poids  spécifique  d'un  bois,  le  plus  simple  est  de 
peser  des  échantillons  de  forme  géométrique  définie  et  dont  le 
volume  est  facile  à  évaluer,  cubes  ou  parallélipipèdes;  en  divisant 
le  poids  par  le  volume,  on  a  le  nombre  cherché. 


1.  Ce  sont  surtout  les  vaisseaux  qui  interviennent  dans  la  qualité  du  grain;  lors- 
qu'ils sont  nombreux  et  larges,  le  bois  est  grossier:  s'ils  sont  en  petit  nombre  et 
surtout  à  faible  section  le  grain  est  généralement  fin. 


40  i  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Si  l'on  a  affaire  à  des  échantillons  de  forme  quelconque,  il  est 
commode  d'employer  le  procédé  de  la  balance  hydrostatique. 

11  sera  généralement  nécessaire  de  surcharger  la  pièce  de  bois 
d'un  poids  additionnel  en  métal,  pour  l'empêcher  de  flotter;  on 
devra  aussi  prendre  garde  lorsque  le  bois  sera  plongé  dans  l'eau 
qu'il  ne  retienne  des  bulles  d'air  adhérentes  à  sa  surface  et  opérer 
assez  vite  pour  éviter  une  absorption  sensible  de  liquide. 

Soit  P  le  poids  du  bois  dans  l'air,  x  son  poids  spécifique;  %  le 
poids  de  la  masse  métallique  dans  l'air  et  o  son  poids  spécifique  ;  P' 
le  poids  du  bois  et  de  la  masse  métallique  dans  l'eau.  Ce  poids  P' 
est  égal  au  poids  dans  l'air  du  bois  et  du  métal,  diminué  de  la  pous- 
sée que  l'eau  exerce  sur  eux.  En  désignant  par  V  le  volume  du  bois, 
on  a  donc  : 

P'  =  p  —  v  +  x  -|=  p  -  v  +  x  h  —  i) 


D'où  :  V=P-P'+^:i 

Le  poids  spécifique  cherché  x  est  donc 

_p  p  /       r 


Enfin,  l'on  peut  apprécier  approximativement  le  poids  spécifique 
d'un  bois  plus  léger  que  l'eau,  en  en  faisant  flotter  une  planche 
assez  épaisse  ;  le  rapport  de  la  hauteur  immergée  à  l'épaisseur  totale 
donnera  ce  poids  spécifique. 

Cette  grandeur  dépend  beaucoup  du  degré  de  dessiccation  du 
bois  considéré;  aussi  pour  obtenir  des  chiffres  comparables  avec 
les  diverses  essences  est-il  nécessaire  de  dessécher  au  préalable  les 
bois  à  l'étuve,  à  une  température  déterminée,  jusqu'à  ce  que  leur 
poids  ne  varie  plus. 

c)  Dureté  et  résistance  aux  outils.  —  La  dureté  des  bois  est  une 
grandeur  généralement  définie  d'une  façon  peu  précise.  On  dit 
communément  (pie  la  dureté  d'un  bois  mesure  son  aptitude  à  être 
travailléj  mais  elle  dépend  alors  nécessairement  de  la  nature  de 
l'outil  (pic  1  on  emploie.  Un   même  bois    peut  se  prêter   facilement 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUEE 


405 


au  travail  de  certains  outils  et  se  montrer  très    dur,   lorsqu'on  le 
soumet  à  d'autres  actions. 

La  notion  de  dureté  est  donc  assez  complexe  et  nous  voyons  de 
prime  abord  qu'il  est  nécessaire  de  l'analyser.  On  peut  se  faire  une 
conception  simple  de  la  dureté,  par  exemple  en  considérant  l'effort 
qu'il  est  nécessaire  de  développer  pour  enfoncer  normalement  une 
pointe  à  une  profondeur  égale  à  l'unité;  ce  sera  la  dureté  normale. 
On  comprend,  en  outre,  la  nécessité  de  définir  une  dureté  tan- 
gentielle,  qui  sera  mesurée  par  l'effort  nécessaire  pour  déplacer 
de  l'unité  de  longueur  cette  pointe  parallèlement  à  elle-même,  en 
la  maintenant  enfoncée  à  la  même  profondeur  :  on  suppose  bien 
entendu  que  dans  l'une  et  l'autre  mesure  il  y  ait  véritablement 
rupture  de  la  matière. 

Mais  ces  définitions  de  la  dureté  ne  tiennent  pas  compte  de  la 
structure  du  bois.  Sans  entrer  dans  le  détail,  que  nous  verrons  au 
chapitre  suivant,  on  peut  supposer  celui-ci  constitué,  pour  la  plus 
grande  partie  de  sa  masse,  par  des  fibres  disposées  à  peu  près  paral- 
lèlement les  unes  aux  autres.  La  résistance  du  bois  aux  actions 
mécaniques  variera  naturellement  suivant  la  direction  de  celles-ci 
par  rapport  aux  fibres. 


Fig.  77.  —  I,  Coupe  schématique  d'un  bois  perpendiculairement  aux  fibres.  II,  coupe 
schématique  d'un  bois  parallèlement  aux  fibres  ;  la  flèche  horizontale  indique  le  sens 
de  la  fente  transversale,  la  flèche  verticale  le  sens  de  la  fente  longitudinale. 


Il  y  a  donc  à  envisager  trois  modes  de  résistance  ou  trois  duretés, 
suivant  que  l'outil,  un  rabot  par  exemple,  attaque  les  fibres  dans 
un  plan  perpendiculaire  à  leurs  axes  (fig.  77,  I)  ou  dans  un  plan 
parallèle  (fig.  77,  II)  et,  dans  ce  dernier  cas,  l'outil  peut  agir  trans- 
versalement ou  longitudinalement  par  rapport  aux  fibres. 


406  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

On  conçoit  donc  ainsi  pour  un  bois  trois  résistances  élémentaires, 
ou  duretés,  dont  la  connaissance  suffit  en  principe  pour  évaluer  la 
résistance  à  l'action  de  n'importe  quel  outil  travaillant  suivant  une 
direction  oblique  par  rapport  aux  fibres.  Connaissant  les  duretés 
élémentaires,  le  problème  revient  à  une  composition  plus  ou  moins 
complexe  de  forces,  dans  laquelle  il  sera  nécessaire  de  tenir  compte 
de  la  forme  même  de  l'outil. 

Un  moyen  très  simple  de  mesurer  ces  résistances  élémentaires  a 
été  employé  par  Muschenbroek;  il  consiste  à  couper  des  morceaux 
de  bois  de  largeur  et  d'épaisseur  déterminées,  en  employant  des 
coins  d'angle  connu.  La  résistance  est  appréciée,  d'après  le  nombre 
de  coups  nécessaires  pour  amener  la  séparation,  chaque  coup  étant 
produit  par  la  chute  d'un  poids  tombant  sur  le  coin  d'une  hauteur 
constante.  En  dirigeant  la  lame  perpendiculairement  aux  fibres,  on 
obtient  la  dureté  n°  1  ou  résistance  au  cisaillement  transversal;  en 
la  dirigeant  parallèlement  aux  fibres  et  dans  le  sens  transversal,  on 
a  la  dureté  n°  2  ou  résistance  à  la  fente  transversale  ;  en  la  dirigeant 
parallèlement  aux  fibres  et  dans  le  sens  longitudinal  on  a  la  dureté 
n°  3  ou  résistance  à  la  fente  longitudinale.  Muschenbroek,  dans 
ses  expériences,  ne  mesura  que  la  résistance  au  cisaillement  trans- 
versal. 

Quoique  la  mesure  des  duretés  élémentaires  permette  de  calculer 
la  résistance  d'un  bois  au  travail  de  n'importe  quel  outil,  il  peut  être 
plus  simple  dans  certains  cas  de  mesurer  directement  cette  résis- 
tance; c'est  ce  qui  arrive,  par  exemple,  pour  l'action  des  outils 
agissant  par  rotation.  Coquilhat  a  indiqué  une  méthode  fort  élégante 
relatée  par  Sébert  ',  dans  son  intéressante  étude  sur  les  bois  de  la 
Nouvelle-Calédonie. 

On  place  (fig.  78),  la  pièce  de  bois  B  qui  doit  être  travaillée  sur 
le  plateau  d'un  tour  T  animé  d'un  mouvement  de  rotation  conve- 
nable; l'outil  0,  dont  l'axe  est  placé  sur  le  prolongement  de  l'axe 
de  rotation  du  plateau,  est  porté  par  un  chariot  C,  qui  lui  permet 
d'avancer  progressivement;  il  est  pressé  sur  la  pièce  qu'il  s'agit  de 
travailler  par  une  force  constante,  qui  est  obtenue  au  moyen  d'un 


) .  Sébert,  Notice  sur  les  bois  de  Nouvelle-Calédonie,  suivie  de  considérations  ijéné- 
r&les  sur  les  propriétés  mécaniques  des  bois  el  sur  les  procédés  employés  pour  les 
mesurer.  Nous  avons  fait  (!<■  larges  emprunts  à  cel  ouvrage  dans  la  rédaction  du  pré- 
sent chapitre. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUEE 


407 


poids  P,  suspendu  à  l'extrémité  d'une  corde  passant  sur  une  poulie 
de  renvoi;  ce  poids  tend  évidemment  à  faire  avancer  le  chariot. 

L'outil,  entraîné  par  le  mouvement  de  rotation  imprimé  à  la  pièce 
de  bois,  tendrait  à  tourner  lui-même  autour  de  son  axe;  mais  on  le 


F 


o- 


B 


Fig.  78. 


Schéma  de  l'appareil  de  Coquilhat  pour  mesurer    la  résistance  d'un  bois 
à  l'action  d'un  outil  agissant  par  rotation.  Plan  et  élévation. 


maintient  en  fixant  horizontalement,  au-dessous  de  sa  tige  et  dans 
un  plan  normal  à  sa  direction,  un  levier  rigide  L,  sur  lequel  peut  se 
déplacer  un  poids  P,  convenable.  On  arrive  à  trouver  par  tâtonne- 
ments la  position  pour  laquelle,  en  travail  courant,  le  poids  empêche 
l'outil  de  tourner. 

Soit  P  le  poids  et  l  sa  distance  à  Taxe  de  rotation,  quand  l'équi- 
libre  de  l'outil   est  obtenu.  Lorsque   l'appareil   fonctionne  tout  se 

P 

passe  comme  si  le  poids  P  était  remplacé  par  un  couple  de  force^- 

et  de  bras  de  levier  21;  le  moment  de  ce  couple  est  donc  : 

1.^21=  PL 


Ce  couple  fait  équilibre  a  celui  qui  est  développé  par  la  résistance 


408 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


de  l'outil  (fig\  79).  Si  l'on  suppose  qu'on  perce  un  trou  cylindrique 
de  diamètre  D  et  qu'à  chaque  tour  l'outil  pénètre  dune  profondeur 
e  et  si  l'on  appelle  R  la  force  nécessaire  pour  arracher  la  matière 
sur  l'unité  de  longueur  du  tranchant  de  l'outil  pour  une  pénétration 
égale  à  l'unité,    quand  l'outil  pénètre  de  e,  l'effort  exercé  à  chaque 


Fig.  79.  —  O,  circonférence  attaquée  par  l'outil,  de  diamètre  D:  AB  bras  de  levier 
perpendiculaire  à  l'axe  de  l'outil  de  longueur  2  1  :  II  II'  points  d'application  des 
deux  forces  du  coupledéveloppé  par  la  résistance  de  l'outil. 


instant  sur  l'unité  de  longueur  du  tranchant  sera  Re  et,  comme  le 
tranchant  travaille  sur  une  longueur-^-  de  part  et  d'autre  de  son 
milieu,  la  résistance  totale  de  l'outil  sera  représentée  par  un  couple 
de  force  Re-^-;  les  forces  du  couple  peuvent  être  considérées  comme 
appliquées  de  part  et  d'autre  du  milieu  de  l'arête  tranchante  à  une 
distance  —  de  l'axe   de  rotation  ;  le   bras  de  levier  du   couple  est 

D 

donc— r— et  son  moment  : 
2 

t>     D        D        n    D' 

Pour  que  les  deux  couples  se  fassent  équilibre,  il  faut  que  leurs 
moments  soient  ég-aux,  c'est-à-dire  que  l'on  ait  : 


PI 


Hé» 

4 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  409 

D'où  l'on  tire  la  valeur  de  R  : 

4P* 

ce  qui  permettra  de   calculer  R,   toutes  les  autres  quantités   étant 
directement  mesurables. 

Ce  procédé  peut  être  employé  pour  déterminer  le  coefficient  R 
relatif  à  un  certain  nombre  d'outils,  certains  même  n'agissant  pas 
d'habitude  par  rotation;  c'est  ainsi  que  Coquilhat  a  pu  l'utiliser  en 
employant  une  scie.  Il  se  servait  d'une  lame  de  scie  très  flexible 
qu'il  enroulait  en  cylindre,  en  l'engageant  dans  une  rainure  circu- 
laire pratiquée  dans  un  plateau  en  bois  monté  sur  le  chariot  de 
l'appareil,  de  façon  à  laisser  déborder  les  dents  de  la  scie  d'un  cen- 
timètre environ. 

On  peut  également  par  ce  procédé  étudier  l'influence  de  la 
direction  des  fibres,  car  on  peut  faire  travailler  l'outil  sur  un  plan 
taillé  perpendiculairement  ou  parallèlement  aux  fibres.  On  peut 
donc  mesurer  la  dureté  n°  1 ,  mais  on  comprendra  qu'il  est  impos- 
sible de  séparer  les  deux  autres  duretés,  puisque  l'outil  agit  par 
rotation  et  fait  intervenir  une  composante  de  ces  deux  grandeurs. 

d)  Elasticité  et  résistance  des  hois.  —  Les  principaux  genres 
d'efforts  auxquels  peut  être  soumis  un  barreau  de  bois  sont  les  sui- 
vants : 

1°  Effort  dirigé  dans  le  sens  de  la  longueur  du  barreau  de  manière 
à  l'allonger  ou  effort  d'extension. 

2°  Effort  dirigé  dans  le  sens  de  la  longueur,  mais  de  manière  à 
comprimer  le  barreau  ou  effort  de  compression. 

3°  Effort  dirigé  perpendiculairement  à  la  longueur  du  barreau 
ou  effort  de  flexion. 

4°  Effort  tendant  à  tordre  le  barreau  ou  effort  de  torsion. 

5°  Effort  tendant  à  faire  glisser  l'un  contre  l'autre  les  éléments 
de  deux  plans  voisins  ou  effort  de  cisaillement. 

1°  Extension.  —  Si  l'on  soumet  un  prisme  de  bois  à  un  effort  de 
traction,  il  subit  un  allongement  proportionnel  à  l'effort,  à  la  con- 
dition que  celui-ci  soit  relativement  faible  ;  à  partir  d'une  certaine 
valeur  de  cet  effort,  l'allongement  croît  plus  vite  que  ne  le  voudrait 
la  règle  de  proportionnalité. 

Si  l'effort   cesse,  l'allongement  disparaît  tant  qu'on  est  resté  en 


410 


ÉTUDES    ET    MEMOIRES 


deçà  de  la  limite  où  il  reste  proportionnel  à  l'effort  ;  si  l'on  a  dépassé 
cette  limite  (limite  d'élasticité),  quand  l'effort  cesse,  l'allongement 
ne  disparaît  pas  complètement  et  devient  en  partie  permanent. 

La  limite  d'élasticité  peut  être  déterminée  soit  en  cherchant  la 
charge  nécessaire  pour  obtenir  les  premiers  allongements  perma- 
nents, soit  plus  facilement,  en  cherchant  pour  quelle  charge  minima 
les  allongements  cessent  d'être  proportionnels  à  l'effort. 


Fïg.  80. —  Courbe  schématique  représentative  des  épreuves  d'extension,  le  point  P 
correspond  à  la  limite  d'élasticité,  OH  et  PII  sont  respectivement  la  charge  et 
l'allongement  correspondants. 


Pour  mettre  en  œuvre  cette  seconde  méthode,  on  construit  une 
courbe  (fig.  80),  en  prenant  pour  abscisses  les  valeurs  des  charges  et 
pour  ordonnées  les  allongements  correspondants,  rapportés  à  l'unité 
de  longueur  du  barreau.  La  courbe  est  au  début  une  ligne  droite  pas- 
sant par  l'origine,  tant  qu'on  reste  dans  les  limites  de  proportion- 
nalité ;  puis,  lorsqu'on  franchit  la  limite  d'élasticité,  la  courbe  cesse 
de  se  confondre  avec  une  ligne  droite,  ses  points  se  trouvent  au- 
dessus  de  la  ligne  initiale  prolongée  et  de  telle  sorte  que  la  conca- 
vité soit  tournée  vers  le  haut. 

La  courbe  étant  tracée  par  points,  on  appréciera  facilement  en 
quel  point  elle  cesse  d'être  une  ligne  droite  ;  ce  point  correspond  à 
la  limite  d'élasticité;  son  abscisse  et  son  ordonnée  donneront  respec- 
tivement la  charge  et  rallongement  correspondants. 

L'expérience  montre  que,  en  deçà  de  la  limite  d'élasticité,  l'allon- 
gement 1,  correspondant  à  une  charge  P,  est  proportionnel  à  la  lon- 
gueur du  barreau  L,  a  la  charge  P  et  inversement  proportionnel  à 
sa  section  S  ;  de  sorte  que,  en  appelant  a  un  coelïicient  de  propor- 
tionnalité, on  a  : 

P.L 

1 

On   pose  généralement  a  =  p,  E  étant  le  coefficient  d'élasticité 

1  A 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  411 

d'extension  ;  alors  : 

L  Lt 

E   "S" 

Si  Ton  appelle  X  l'allongement  par  unité  de  longueur  du  barreau, 
on  a  :       X  ==-=-  ,     d'où     1  =aL  et  l'équation  précédente  devient  : 

Lu 

1    P 

A_ES" 

P 

d'où  on  tire  :  E  =  — -=  • 

Cette  formule  permet  de  mesurer  directement  E  par  l'expérience. 
Si  la  traction  atteint  une  valeur  assez  élevée,  le  barreau  finit  par 
se  rompre  et  l'expérience  prouve  que  la  résistance  à  la  rupture  est 
proportionnelle  à  la  section  S  et  indépendante  de  L,  quand  cette 
longueur  est  assez  faible. 

Les  mesures  directes  de  l'élasticité  des  bois  par  extension  sont 
peu  précises  ;  en  effet,  pour  les  obtenir,  on  prend  un  barreau  qu'on 
suspend  verticalement  et  qu'on  étire  au  moyen  d'un  poids  connu 
suspendu  à  l'extrémité  inférieure.  On  calcule  l'allongement  produit 
1,  en  mesurant  au  cathétomètre  l'écartement  de  deux  repères  tracés 
sur  la  barre  au  voisinage  des  extrémités  et  dont  on  a  relevé  la 
distance  primitive  L. 

Gomme  on  est  obligé  de  prendre  des  barreaux  assez  épais  pour 
obvier  aux  défauts  d'homogénéité  du  bois  et  que  la  longueur  de  ces 
barreaux  est  en  pratique  très  limitée,  il  en  résulte  que  des  charges 
très  fortes  ne  donnent  que  des  allongements  très  minimes  ;  d'où 
le  manque  de  précision  de  ces  mesures. 

Les  mesures  de  résistance  à  la  rupture  n'exigeant  pas  d'instru- 
ments de  précision  ont  été  effectuées  le  plus  souvent. 

2°  Compression.  —  Les  effets  d'élasticité  produits  par  la  com- 
pression sont  comparables  aux  phénomènes  de  traction.  Les  raccour- 
cissements, pour  des  compressions  relativement  faibles,  sont  pro- 
portionnels à  l'effort  exercé  ainsi  qu'à  la  longueur  du  barreau  et 
inversement  proportionnels  à  sa  section.  De  sorte  qu'en  désignant 
par  r  le  raccourcissement  et  par  a'  un  coefficient  de  proportion- 
nalité, on  a  : 


412  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

,    P.L 

1 

et  en  posant  J  =  frn   E'  étant  le  coefficient  d'élasticité  de  com- 


E' 


pression  : 


1      PL 


E'     S 

L'expérience  montre  du  reste  que  E'  =  E. 

Pour  des  compressions  plus  énergiques,  il  cesse,  d'y  avoir  pro- 
portionnalité entre  l'effort  et  le  raccourcissement  et  l'on  obtient  des 
déformations  permanentes;  la  limite  d'élasticité  correspond  à  la 
compression  minima  produisant  une  déformation  permanente. 

Quand  on  dépasse  la  limite  d'élasticité  en  comprimant  les  bar- 
reaux dans  le  sens  de  la  longueur,  on  n'obtient  que  des  effets  de 
compression  si  les  barreaux  sont  courts;  dans  ce  cas,  les  fibres 
refoulées  s'écartent  et  le  corps  se  renfle  en  tous  sens  vers  son  milieu. 
Mais  si  la  longueur  des  barreaux  dépasse  environ  huit  fois  le  côté 
de  leur  section  supposée  carrée,  l'éprouvette  fléchit;  les  effets  d'élas- 
ticité de  flexion  priment  les  effets  de  compression  et  la  rupture  se 
produit  par  flexion. 

La  mesure  de  la  résistance  à  la  rupture  par  compression  doit 
donc  toujours  être  effectuée  sur  des  barreaux  courts  ;  cette  condi- 
tion rend  d'ailleurs  presque  impossible  les  études  directes  de  com- 
pression et  l'on  s'est  borné  généralement  a  la  mesure  de  la  résistance 
à  la  rupture  ;  on  se  sert  pour  cet  usage  de  presses  hydrauliques  qui 
permettent  une  évaluation  facile  de  la  force  développée,  et  l'on 
emploie  des  éprouvettes  de  forme  cubique  de  façon  à  éliminer 
complètement  les  effets  de  flexion. 

3°  Flexion.  —  Lorsqu'une  pièce  de  bois  est  placée  horizontale- 
ment, de  manière  que  ses  extrémités  reposent  sur  deux  appuis  et 
qu'on  dispose  une  charge  en  son  milieu,  elle  fléchit,  sa  face  infé- 
rieure devient  convexe  et  sa  face  supérieure  concave.  Il  y  a  exten- 
sion des  fibres  situées  du  côté  convexe,  refoulement  de  celles 
situées  du  côté  concave,  et  il  existe,  par  suite,  nécessairement  une 
couche  intermédiaire  de  fibres  dont  la  longueur  ne  varie  pas.  Dans 
une  même  couche  de  fibres  les  allongements  ou  les  raccourcisse- 
ments sont  proportionnels  aux  charges  qui  produisent  les  flexions. 

Quant  aux  flexions,    elles   se   mesurent  par  la  flèche  de  llexion, 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  413 

c'est-à-dire  par  le  déplacement  vertical  du  milieu  du  barreau,  quand 
on  passe  de  la  position  initiale  où  la  charge  est  nulle  à  la  position 
correspondant  à  une  charge  donnée.  L'expérience  montre  que  si 
Ton  opère  avec  un  barreau  prismatique,  la  flexion  F  est  propor- 
tionnelle à  la  charge  P  qui  la  produit,  au  cube  de  la  portée  L  et 
inversement  proportionnelle  à  la  largeur  a  et  au  cube  de  l'épaisseur 
h  du  barreau. 

On  a  donc,  en  désignant  par  [3  un  coefficient  de  proportionnalité  : 

P  T  $ 

F  ■=  S  — . 
U    ab3 

4 
Le  calcul  montre  que  le  coefficient  {3  =  p,  E  désignant  le  coeffi- 

cient  d'élasticité  d'extension  ;  de  sorte  que  la  formule  précédente 
permet  une  mesure  indirecte  de  E. 

4    PL3  4     PL3 

F  =  — j—   d'où  E  =  -  — -• 

E    a  b 3  F     a  b  3 

On  obtiendra  la  courbe  des  flexions  en  prenant  les  charges  pour 
abscisses  et  les  flexions  par  unité  de  longueur  du  barreau  comme 
ordonnées. 

La  courbe  est  d'abord  représentée  par  une  ligne  droite  passant 
par  l'origine,  puisque,  pour  des  charges  peu  élevées,  les  flexions 
sont  proportionnelles  aux  charges,  et  ce  n'est  que  lorsqu'on  dépas- 
sera la  limite  d'élasticité  que  la  courbe  s'écartera  de  la  ligne  droite 
en  tournant  sa  concavité  vers  les  y  positifs,  les  flexions  s'accrois- 
sant  alors  plus  vite  que  ne  le  voudrait  la  règle  de  proportionnalité 
aux  charges.  Le  point  terminal  de  la  partie  rectiligne  donne  d'une 
façon  précise  la  charge  et  la  flèche  correspondant  à  la  limite  d'élas- 
ticité. 

Les  expériences  de  flexion  sont  particulièrement  intéressantes 
car  elles  permettent  de  déterminer  tous  les  éléments  relatifs 
aux  propriétés  élastiques  non  seulement  de  flexion,  mais  aussi 
d'extension,  puisqu'elles  fournissent  avec  des  charges  peu  considé- 
rables des  déformations  faciles  à  mesurer,  même  lorsqu'on  emploie 
des  barreaux  de  dimensions  assez  grandes  pour  éviter  les  erreurs 
dues  au  manque  d'homogénéité. 

On  se  sert  pour  les  épreuves  de  flexion  de  deux  sortes  d'appareils  ; 
dans   l'un  la  déformation  est  obtenue,  par  suspension  directe  d'un 


114 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


poids  au  milieu  du  barreau;  dans  les  autres,  au  moyen  de  leviers  qui 
multiplient  dans  un  rapport  donné  l'effort  exercé  à  leur  extrémité. 
Nous    prendrons   comme  exemple   d'appareil   du    premier  type, 
celui  de  Sébert  (fig.  81  )  : 


Fig.  81.  —   Représentation  schématique  «le  l'appareil  de  Sébert 
pour  les  épreuves  de  flexion. 


Le  barreau  H  repose  sur  les  angles  arrondis  de  deux  prismes 
triangulaires  en  fer  />,  //,  portés  par  les  montants  verticaux  V,  V 
d'un  chevalet.  Ces  montants  sont  reliés  entre  eux  à  la  partie  supé- 
rieure par  deux  traverses  horizontales  II,  II',  suffisamment  écartées 
pour  laisser  passer  entre  elles  le  barreau  à  essayer. 

Celui-ci  est  engagé  dans  un  étrier  renversé  e,  auquel  on  suspen- 
dra  la  charge  destinée  à  produire  la  flexion;  l'étrier  est  placé  au 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE   APPLIQUÉE  4-15 

milieu  du  barreau  et  maintenu  dans  cette  position  au  moyen  de 
deux  guides  verticaux. 

Pour  opérer  commodément  le  chargement  du  barreau  et  l'ac- 
croître d'une  manière  progressive  afin  d'assurer  la  régularité  des 
expériences,  on  emploie  une  grande  caisse  parallélipipédique  en  bois 
doublé  de  zinc  P,  qu'on  suspend  à  l'étrier  et  qu'on  peut  remplir 
graduellement  d'eau,  à  l'aide  d'un  robinet  /*  alimenté  par  un  réser- 
voir. Cette  caisse  est  munie  d'un  flotteur  f  qui,  par  l'intermédiaire 
d'une  chaînette  passant  sur  deux  poulies,  fait  déplacer  un  index  % 
devant  une  échelle  graduée  E  et  permet  ainsi  à  chaque  instant  de 
connaître  le  poids  de  l'eau  contenue  dans  la  caisse. 

Pour  faciliter  la  manœuvre  de  l'appareil  on  place  à  la  partie  infé- 
rieure une  forte  vis  verticale  A  terminée  par  un  croisillon  de  bois  c  ; 
cette  vis  s'engage  dans  un  écrou  D  fixé  sur  le  sol  ;  au  début  des 
expériences,  en  tournant  la  vis  à  la  main  dans  un  sens  convenable, 
on  soulève  la  caisse  de  manière  à  l'accrocher  à  l'étrier  ;  en  tournant 
ensuite  en  sens  contraire,  on  fait  descendre  la  vis  qui  laisse  la  caisse 
suspendue  au  barreau. 

Lorsque  la  caisse  est  remplie  d'eau,  le  poids  n'est  généralement 
pas  suffisant  pour  amener  la  rupture;  c'est  pour  cela  qu'on  ajoute 
sur  les  côtés  de  la  caisse  deux  planchettes  a  a'  sur  lesquelles  on 
peut  empiler  des  rondelles  de  plomb  pesant  chacune  10  kilos. 

C'est  surtout  à  la  fin  des  expériences,  lorsqu'on  approche  de  la 
limite  de  rupture  qu'il  faut  éviter  d'accroître  brusquement  la  charge. 
Aussi  commence-t-on  par  charger  l'appareil  au  moyen  de  rondelles 
de  plomb  et  l'on  termine  en  augmentant  la  charge  d'une  manière 
lente  et  continue  par  addition  d'eau. 

Pour  mesurer  les  flexions,  on  emploie  une  échelle  de  bois  E' 
graduée  en  demi-millimètres,  glissant  entre  deux  guides  verticaux 
et  reposant  directement  sur  l'étrier  engagé  au  milieu  du  barreau  ;  à 
mesure  que  celui-ci  fléchit,  l'échelle  descend  par  son  propre  poids. 
Devant  elle  est  tendu  horizontalement  un  fil  métallique  F  très  fin, 
qui  sert  à  en  apprécier  les  déplacements.  Ce  fil  est  mobile  est  peut 
être  déplacé,  de  manière  à  le  faire  coïncider  avec  le  zéro  de  la  gra- 
duation au  début  de  chaque  expérience. 

On  a  soin,  pendant  les  expériences,  de  maintenir  constamment  le 
croisillon  de  bois  à  deux  ou  trois  centimètres  au  plus  au-dessous  de 
la  caisse,  afin  d'éviter  un  ébranlement  trop  considérable  de  l'appa- 
reil, au  moment  de  la  rupture  du  barreau. 


416 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Lorsque  l'expérience  n'a  pas  été  poussée  jusqu'à  la  rupture,  cet 
appareil  permet  de  décharger  progressivement  le  barreau  et  de  véri- 
fier en  sens  inverse  les  points  de  la  courbe  des  flexions.  Pour  faire 
écouler  l'eau  de  la  caisse,  un  robinet  r'  est  ménagé  à  la  partie  infé- 
rieure. 


t^nTTTTT777-j) 


L 


F 

V 


7 


H 


H' 


Fig.  82.    —  Schéma  d'un   appareil   à  levier   produisant    la    flexion 
par  l'intermédiaire  d'un  piston. 

L'appareil  le  plus  simple  du  second  type  consisterait  en  un  levier 
L  fixé  par  une  de  ses  extrémités  f  et  portant  à  l'autre  un  plateau  it 
pouvant  recevoir  des  poids.  Ce  levier  agirait  en  un  de  ses  points 
sur  le  milieu  d'un  barreau  d'épreuve  placé  horizontalement,  de  telle 
sorte  que  les  extrémités  de  celui-ci  reposent  sur  deux  points  d'ap- 
pui H,  H'. 

Pour  donner  plus  de  précision  à  cet  appareil  (fig.  82),  on  fait  agir 


^"'^T^-J) 


Fig.  s3.  —  Schéma  d'un  appareil  à  levier  suspendu  au  milieu  du  barreau 
par  L'intermédiaire  d'un  é  trier  et  d'une  chape  (étude  de  la  flexion  . 

le  levier  L  sur  la  tête  d'un  piston  métallique  />,  guidé  dans  sa  course 
demanière  à  ce   qu'il  se  meuve   verticalement  et  terminé  en  coin  à 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  117 

sa  base;  l'arête  du  coin  repose  sur  la  ligne  médiane  du  barreau  B. 
A  mesure  que  le  piston  s'abaisse  par  suite  de  la  flexion  du  barreau, 
le  rapport  des  deux  bras  de  levier  varie  légèrement  et  il  en  résulte 
une  légère  erreur  dans  l'évaluation  de  la  charge.  Aussi  semble-t-il 
préférable  (fîg.  83)  d'engager  le  levier  dans  une  chape  c  portée  par 
un  étrier  e  suspendu  au  milieu  du  barreau.  Une  aiguille  a  invaria- 
blement liée  au  levier  et  passant  par  son  point  fixe  f  se  déplace  sur 
un  cadran  divisé  D  et  permet  d'observer  en  les  amplifiant  les 
déplacements  angulaires  du  levier,  et  par  suite,  de  calculer  la  flèche 
de  flexion. 

i°  Torsion.  —  La  résistance  des  bois  aux  efforts  de  torsion  mérite 
d'être  attentivement  étudiée,  parce  qu'elle  joue  un  rôle  important 
dans  certains  modes  d'emploi  des  bois,  tels  que  confection  d'arbres 
de  couches,  de  manches  d'outil,  de  vis,  etc.  ;  elle  intervient  aussi 
dans  la  résistance  des  avirons  et  dans  celle  des  bois  de  mâture  qui 
subissent  sous  les  efforts  de  la  voilure  de  véritables  effets  de  tor- 
sion. 

Généralement  les  pièces  de  bois  soumises  aux  elforts  de  torsion 
sont  taillées  parallèlement  aux  fibres,  de  telle  sorte  que  la  torsion 
fait  intervenir  surtout  les  propriétés  élastiques  dans  le  sens  normal 
aux  fibres. 

On  peut  étudier  facilement  les  effets  de  torsion  en  employant  des 
barreaux  rectangulaires,  placés  horizontalement,  dont  une  des 
extrémités  est  encastrée  dans  un  logement  fixe  de  même  section  et 
dont  l'autre  extrémité  reçoit  un  mouvement  de  torsion,  au  moyen 
d'un  plateau  à  gorge,  sur  lequel  s'enroule  une  corde  tendue  au 
moyen  d'un  poids. 

La  torsion  a  pour  résultat  de  gauchir  les  faces  du  barreau  primi- 
tivement planes  et  de  les  transformer  en  hyperboloïdes  de  révolu- 
tion; les  sections  normales  primitivement  planes  se  gauchissent 
aussi,  de  façon  que  leurs  éléments  restent  normaux  aux  fibres  du 
prisme  tordues  en  hélice,  et  si  le  prisme  est  à  section  carrée,  une 
section  normale  se  divise  en  huit  triangles  déterminés  par  les  diago- 
nales et  les  lignes  joignant  les  milieux  des  côtés  et  qui  se  gauchissent 
alternativement  en  saillie  et  en  creux. 

Si  l'on  emploie  un  barreau  cylindrique  de  rayon  r,  en  appelant  0 
l'angle  de  torsion,  l'expérience  montre  que  cet  angle  est  proportion- 
nel à  la  longueur  du  barreau  L,  au  couple  de  torsion  mesuré  par  le 
Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N"  98.  29 


418  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

produit  île  la  force  agissante  P  par  son  bras  de  levier  R  (rayon  du 
plateau  à  gorge)  et  inversement  proportionnel  à  la  quatrième  puis- 
sance de  r. 

On  a  donc  en  désignant  par  y  une  constante,  dont  l'inverse  est  le 
coefficient  d'élasticité  de  torsion  : 

T    p.r 

Si  le  barreau  est  à  section  rectangulaire  avec  des  côtés  a  et  /),  le 

calcul  montre  qu'on  peut  représenter  la  torsion  par  une  équation  de 

la  forme. 

1    aï-L£2 

;;.  étant  un  coefficient  de  correction  dont  on  sait  calculer  la  valeur 
pour  a  et  h  donnés.  Lorsque  le  barreau  est  à  section  carrée  ;j,  = 
0,8  i  et  la  formule  devient  pour  b  =  a. 

()  =  vL  PR  -4-  0,84. 
a  ' 

Si  a  et  b  sont  différents,  ;x  augmente  en  convergeant  rapidement 
vers  l'unité,  lorsque  a  devient  de  plus  en  plus  différent  de  h. 

Les  expériences  de  torsion  se  font  généralement  avec  des  barreaux 
à  section  carrée  (fig.  84).  On  encastre  l'une  des  extrémités  de  l'éprou- 
vette  dans  une  douille  (/  scellée  dans  un  mur  A.  Un  mur  perpendi- 
culaire B  porte  deux  équerres  en  fer  E,  E',  voisines  et  parallèles, 
sur  lesquelles  s'appuient  les  extrémités  d'une  pièce  en  bronze  t, 
percée  d'une  ouverture  dont  la  section  est  égale  à  celle  du  barreau 
Bo.  Cette  pièce,  que  le  barreau  peut  traverser  à  frottement  doux, 
porte  extérieurement  dans  sa  partie  moyenne  une  plaque  quadran- 
gulaire/>  qui  peut  s'engager  dans  la  mortaise  d'un  disque  en  bois  D 
de  grand  rayon  engagé  entre  les  deux  supports.  La  tranche  de  ce 
disque  est  creusée  d'une  gorge,  en  un  point  de  laquelle  est  fixée  une 
corde  qui  pend  de  chaque  côté  de  la  circonférence  du  disque  et  porte 
;i  l'une  de  ses  extrémités  un  plateau  r,  et  à  l'autre  un  poids  équili- 
brant le  plateau  vide  r.' . 

Une  aiguille  a  .  fixée  sur  l'équerre  se  trouve,  lorsque  le  plateau 
n'est  pas  chargé,  vis-à-vis  du  zéro  d'une  graduation  en  degrés  F, 
tracée  sur  la  face  extérieure  du  disque,  et  permet  de  mesurer 
la  rotation  du  disque  lorsqu'on  le  fait  tourner  ensuite  en  ajoutant 
des  poids. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIAUE    APPLIQUÉE 


419 


On  peut  donc  mesurer  directement  le  poids  P  produisant  la  tor- 
sion, le  rayon  R  du  disque,  la  longueur  L  du  barreau  ainsi  que  le 
côté  a  de  sa  section  et  par  la  formule  précédente  on  obtiendra  : 

1         1  1 

1  =  iXLPR—  0,84. 

v        0  a 4 


dL 


S 


■s- 


Fig.  84. 


B 

Représentation  schématique  de  l'appareil  destiné  à  l'étude 
de  la  torsion  des  bois. 


On  peut,  au  moyen  de  cet  appareil,  construire  par  points  la 
courbe  de  torsion  en  prenant  comme  abscisses  des  longueurs  propor- 
tionnelles aux  poids  P,  comme  ordonnées  des  longueurs  propor- 
tionnelles  aux  angles  de  torsion,   rapportés  à  l'unité  de  longueur 


420 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


de  l'éprouvette.  Cette  courbe,  comme  dans  les  cas  précédents,  se 
confond  à  l'origine  avec  une  ligne  droite,  tant  qu'on  reste  en  deçà 
de  la  limite  d'élasticité;  au  delà,  les  torsions  croissent  plus  vite  que 
la  proportionnalité  ne  l'exigerait  et  la  courbe  s'élève  rapidement,  en 
présentant  sa  concavité  vers  les  y  positifs. 

La  courbe  étant  construite  par  points,  on  pourra  réciproquement 
déterminer  le  point  qui  correspond  à  la  limite  d'élasticité,  ce  qui 
donnera  la  charge  et  la  torsion  correspondantes. 

5°  Glissement.  —  La  résistance  au  glissement  qu'on  appelle 
aussi  souvent  résistance  au  cisaillement  est  la  résistance  qu'oppose 
un  barreau  de  bois  à  la  séparation  de  ses  éléments  dans  un  plan  ; 
nous  l'avons  d'ailleurs  définie  dune  façon  précise  au  commencement 
de  ce  chapitre,  à  propos  de  la  notion  de  dureté,  et  nous  avons  vu 
qu'étant  donnée  la  structure  d'un  bois,  on  pouvait  considérer  trois 
résistances  élémentaires  du  même  ordre,  suivant  la  façon  dont  on 
attaque  les  fibres. 

Le  procédé  de  Muschenbroek  permet  de  mesurer  cette  résistance. 


Fig.  !s.">.  —  Représentationjschématique  de  L'appareil  destiné  à  produire 
le  cisaillement  d'un  barreau  de   bois. 


On  peut  plus  simplement  (lîg\  85)  introduire  le  barreau  d'épreuve 
B  à  section  circulaire  ou  carrée  dans  trois  trous  de  même  forme  et 
de  même  dimension  que  cette  section  et  se  correspondant;  deux  de 
ces  trous  sont  ménagés  dans  une  pièce  a  fourchette  p  en  acier 
trempé  et  comprennent  le  troisième  pratiqué  dans  une  pièce  plate 
//,  en  même  métal,  qu'on  peut  maintenir  par  un  manche  m.  On 
produit  la  séparation  en  tirant  les  deux  pièces  en  sens  inverse,  et 
l'on  mesure  L'effort   exercé  soit  au  moyen  d  un  dynamomètre,  soit 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  i21 

au  moyen  d'un  levier  qu'on  charge  de  poids  à  l'extrémité,  soit  par 
tout  autre  procédé. 

Par  cette  même  méthode  on  peut  mesurer  en  outre  la  résistance 
à  la  fente  longitudinale  et  à  la  fente  transversale. 

L'expérience  montre  que  l'effort  à  exercer  est  proportionnel  à  la 
section  suivant  laquelle  s'elfectue  le  glissement. 

Dans  la  pratique,  pour  ne  pas  avoir  une  résistance  trop  considé- 
rable à  vaincre,  on  opère  sur  des  réglettes  de  faible  section,  mais 
les  résultats  sont  ainsi  fortement  entachés  d'erreurs  dues  au  manque 
d'homogénéité. 

e)  Résistance  à  l'usure  par  le  frottement.  -  Cette  résistance  est 
surtout  intéressante  à  connaître  pour  les  bois  qui  doivent  servir  au 
pavage.  On  l'apprécie  en  appliquant  les  éprouvettes  sur  des  meules 
saupoudrées  d'émeri,  avec  une  force  connue,  par  exemple  2o0  kilos 
par  centimètre  carré.  On  note  l'épaisseur  usée  après  un  nombre 
déterminé  de  tours  de  meule. 

f)  Variations  des  propriétés  jnécaniq.ues  des  bois.  —  Les  nombres 
qui  mesurent  les  propriétés  physiques  et  mécaniques  ne  sont 
pas  constants  pour  un  même  bois  ;  ils  varient  non  seulement  avec 
les  conditions  dans  lesquelles  l'arbre  s'est  développé,  mais  encore, 
pour  un  même  arbre,  suivant  l'âge,  suivant  la  couche  ligneuse 
considérée  et  suivant  la  hauteur  à  laquelle  a  été  prélevée 
l'éprouvette.  C'est  pour  se  mettre  à  l'abri  de  ces  variations  et  pour 
obtenir  des  chiffres  moyens  qu'il  est  nécessaire  d'opérer  sur  des 
•barreaux  dont  les  dimensions  ne  soient  pas  trop  réduites. 

Mais  ce  sont  surtout  les  variations  qui  résultent  du  degré  d'hu- 
midité qui  présentent  les  écarts  les  plus  considérables. 

La  limite  d'élasticité  s'élève  avec  la  dessiccation,  ce  qui  explique 
pourquoi  les  bois  très  humides  prennent  beaucoup  plus  facilement 
que  les  bois  secs  des  déformations  permanentes;  elle  peut  même 
atteindre  pour  les  bois  secs  jusqu'au  double  de  la  valeur  trouvée 
pour  les  bois  verts. 

Dans  les  bois  fortement  desséchés  à  l'étuve,  la  limite  d'élasticité 
est  très  voisine  des  points  de  rupture  et  on  n'observe  pour  ainsi 
dire  plus  de  déformations  permanentes. 

(A  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  à  la  Sorbonne, 
Professeur  à  V Ecole  supérieure 
(i Agriculture    coloniale. 


NOTES 


A  PROPOS  DE   QUELQUES    VARIÉTÉS  DE  SOJA 


On  sait  tout  l'intérêt  qui  s'attache  actuellement  à  la  culture  du 
soja,  dont  les  graines,  par  suite  de  leur  teneur  élevée  en  matières 
grasses  et  azotées,  possèdent  des  propriétés  nutritives  de  premier 
ordre.  Cette  culture  prend  de  jour  en  jour  une  importance  plus 
grande  et  le  temps  est  peut-être  proche  où  le  soja  jouira  sur  nos 
marchés  d'une  faveur  analogue  à  celle  de  l'arachide.  Nous  ren- 
voyons pour  plus  amples  détails  à  l'excellente  monographie  en  cours 
de  publication    dans  le  présent  Bulletin  ! . 

Le  soja,  plante  cultivée  très  anciennement  en  Extrême-Orient,  a 
donné  naissance  à  de  nombreuses  variétés,  pouvant  se  ramener  à 
une  seule  espèce  linnéenne  Glycine  hispida  Maxim.,  qui  descendrait 
elle-même  du  G.  soja  Sieb.  et  Zucc.  qu'on  ne  connaît  guère  qu'à 
l'état  sauvage. 

Le  Jardin  Colonial  s'est  préoccupé  de  l'étude  de  ces  variétés  et 
dès  cette  année  une  quinzaine  d'entre  elles  ont  été  mises  en  culture. 
Prévenu  trop  tard,  je  n'ai  pu  malheureusement  faire  d'observations 
directes  sur  ces  plantes  en  pleine  végétation  et  j'ai  dû  me  conten- 
ter d'examiner  des  échantillons  mis  en  herbier,  ou  simplement  des- 
séchés sans  aucune  préparation  et  de  graines,  de  telle  sorte  que  la 
plupart  des  caractères  de  coloration  et  de  port,  qui  ont  une  grande 
importance  pour  la  distinction  des  variétés,  m'échappent  complè- 
tement. 

La  présente  note  résume  simplement  mes  premières  observations 
sur  les  variétés  examinées  et  n'a  nullement  la  prétention  de  dégager 
les  caractères  définitifs  de  ces  variétés  et  de  donner  le  moyen  de  les 
distinguer.  Je  passe  simplement  en  revue  quelques-uns  des  caractères 
sur  Lesquels    on    pourra  peut-être  fonder  en    partie  les  diagnoses 

l.  Le  soja,  s;i  culture,  snn  avenir,  par  <*>.  [ni.  ingénieur  d'agriculture  coloniale. 


VARIÉTÉS    DE    SOJA  423 

par  la  suite,  me  réservant  de  revenir  sur  la    question,    lorsque    de 
nouvelles  observations  m'en  fourniront  l'occasion. 

I.  Caractères  fournis  par  la  graine.  —  Il  serait  intéressant,  au 
point  de  vue  commercial,  de  pouvoir  reconnaître  les  variétés  par 
l'examen  exclusif  de  la  graine  ;  malheureusement,  le  problème  ne 
paraît  guère  possible,  en  dehors  de  quelques  cas  particuliers. 

La  couleur  est  généralement  peu  caractéristique,  car  la  grande 
majorité  des  variétés  donnent  des  graines  d'un  jaune  pâle,  un  peu 
grisâtre,  à  l'état  sec,  et  se  dégradant  insensiblement  vers  le  blanc. 
Les  variétés  à  graines  noires,  marron,  vertes  (variétés  provenant 
de  Vladivostockj  étant  exceptionnelles,  sont  mieux  caractérisées  ; 
mais  peut-on  affirmer  que  chacune  de  ces  teintes  est  spécifique  d'une 
variété  déterminée  ? 

Le  hile  qui  forme  une  aréole  assez  régulièrement  elliptique,  est 
généralement  bordé  d'un  liseré  noirâtre.  Cette  particularité  paraît 
constante  dans  la  plupart  des  échantillons;  quelques  variétés,  dont 
le  hile  est  d'ailleurs  plus  petit  et  moins  marqué,  ne  présentent  pas 
cette  bordure.  Je  ne  crois  pas  qu'on  puisse  attribuer  le  noircis- 
sement à  un  défaut  de  préparation  et  peut-être  pourrait-on  se  ser- 
vir de  la  présence  ou  de  l'absence  de  ce  caractère  pour  grouper  les 
variétés. 

La  bordure  noire  manque  en  particulier  dans  la  variété  Shirasaya 
du  Japon  et  dans  une  forme  provenant  du    Laos. 

Certaines  variétés  ont  des  graines  qui,  à  ï état  sec,  sont  presque 
parfaitement  sphériques  avec  une  grande  homogénéité  dans  la  forme 
et  dans  la  taille  (Akasaya,  Gmvari,  Nakade,  Juninzuki  du  Japon, 
etc.)  ;  d'autres  ont  des  graines  un  peu  aplaties  (Dozan  du  Japon)  ou 
même  un  peu  réniformes  [  (Soja  du  Laos,  Sojas  à  graines  non  colo- 
rées en  jaune).  Mais  ces  différences  de  forme,  qui  sont  assez  nettes 
lorsque  les  échantillons  sont  côte  à  côte,  sont  assez  difficiles  à  tra- 
duire dans  une  description.  Surtout  manifestes  à  l'état  sec,  elles 
s'atténuent  beaucoup  lorsque  les  graines  ont  longtemps  séjourné 
dans  l'eau  et  sont  revenues  à  leur  forme  primitive  ;  dans  ce  cas,  la 
forme  en  haricot  devient  la  règle. 

Les  dimensions  des  graines  ne  s'éloignent  pas  beaucoup  les  unes 
des  autres  suivant  les  variétés  ;  ce  sont  les  sojas  à  graines  non  colo- 

1.  L'homogénéité  de  forme  et  de  taille  paraît  décroître  à  mesure  que  les  graines 
s'écartent  davantage  de  la  forme  sphérique. 


124  NOTES 

rées  en  jaune  qui  ont  les  plus  petites  semences.  Parmi  les  sojas 
jaunes,  la  variété  Shi/'asaya  est  une  des  plus  grosses  avec  des 
graines  de  9  mm.  de  diamètre  à  l'état  sec  et  la  variété  Goicari  une 
des  plus  petites  avec  (>  à  7  mm.  Mais,  si  l'on  considère  toute  la 
gamme  des  variétés  jaunes,  on  trouve  toutes  les  dimensions  inter- 
médiaires, de  sorte  que  le  caractère  de  taille  paraît  bien  secondaire. 

La  radicule  présente  généralement  une  longueur  égale  à  peu  près 
à  la  moitié  du  diamètre  de  la  graine  à  l'état  sec.,  mais  elle  est 
beaucoup  plus  large  et  plus  aplatie  chez  les  variétés  jaunes  que 
chez  les  autres  ;  chez  ces  dernières,  elle  est  plus  régulièrement 
cylindrique  et  montre  une  courbure  plus  accentuée  dans  le  sens  de 
la  longueur.  J'ai  étudié  également  d'une  manière  comparative,  le 
développement  de  la  radicule  et  de  la  gemmule  dans  chaque  variété; 
il  y  a  à  ce  point  devue  des  différences  appréciables  entre  les  varié- 
tés, mais  pas  suffisantes,  à  notre  avis,  pour  en  tirer  des  caractères 
pratiques  ;  de  plus,  le  développement  de  la  gemmule  varie  dans 
certaines  limites  pour  une  même  variété,  ce  qui  contribue  à  dimi- 
nuer encore  la  valeur  du  caractère. 

Quand  on  chauffe  les  graines  sèches  des  diverses  variétés  dans 
l'eau  bouillante,  le  tégument  se  gonfle  d'abord  et  cela  plus  ou  moins 
vite  ;  il  en  résulte  que  les  graines  viennent  flotter  à  la  surface  au 
bout  d'un  temps  plus  ou  moins  court  ;  ce  sont  les  variétés  à  graines 
les  plus  petites  dont  le  tégument  se  gonfle  le  plus  rapidement  et  le 
classement  des  variétés  par  ce  procédé  paraît  identique  au  clas- 
sement par  taille. 

L'embryon  lui-même  se  gonfle  plus  ou  moins  vite  suivant  les 
variétés,  les  variétés  jaunes  ayant  un  retard  considérable  sur  les 
autres  et  quand  le  gonflement  limite  est  atteint,  on  peut  remarquer 
que  les  variétés  jaunes  ont  des  tissus  beaucoup  plus  fermes  que 
les  autres. 

En  résumé,  les  caractères  de  la  graine  permettent  de  grouper  les 
variétés  en  deux  séries  :  1°  Les  variétés  à  graines' non  colorées  en 
jaune  qui  se  distinguent  par  la  petitesse  des  graines  sèches,  leur 
forme  en  haricot,  la  forme  assez  régulièrement  cylindrique  et  cour- 
bée dans  la  longueur  de  la  radicule,  le  gonflement  rapide  par  l'eau 
bouillante ,-étc.  ;  2°  les  variétés  à  graines  jaunes  qui  sont  caractérisées 
au  contraire  par  leurs  semences  arrondies  à  l'état  sec,  plus  grosses, 
la  forme  aplatie  de  la  radicule,  le  gonflement  moins  rapide  par  1  eau 
bouillante,  la  fermeté  des  tissus  de  1  embryon. 


VARIÉTÉS    DE    SOJA  425 

II.  Caractères  de  V appareil  végétatif.  —  Les  différentes  parties 
de  l'appareil  végétatif  sont  recouvertes  d'une  pubescence  très  accen- 
tué, surtout  sur  les  parties  jeunes.  Cette  pubescence  est  le  plus 
généralement  couleur  de  rouille  ;  quelques  variétés  cependant  pré- 
sentent des  poils  blancs  et  cette  particularité  me  paraît  un  bon 
caractère. 

Il  en  est  ainsi,  par  exemple,  chez  les  deux  variétés  indo-chi- 
noises que  j'ai  pu  examiner,  lune  provenant  du  Laos,  l'autre  du 
Tonkin,  et  dans  la  variété  Shirasaya  du  Japon.  Il  est  intéressant  de 
remarquer  que  ces  variétés  à  pubescence  blanche  ont  précisément 
des  graines  dont  le  hile  ne  présente  pas  de  bordure  noire,  mais  je 
ne  puis  affirmer  que  la  correspondance  de  ces  caractères  soit  abso- 
lument générale. 

La  pubescence  présente  évidemment  des  degrés  chez  les  diverses 
variétés;  cependant  on  n'en  peut  guère  tirer  de  caractères  définis- 
sables. J'ai  observé  cependant  que  tantôt  la  pubescence  est  aussi 
accusée  sur  les  deux  faces  de  la  feuille,  tantôt  chez  certaines  formes, 
mais  plus  rarement,  la  face  supérieure  est  notablement  moins 
velue  que  l'inférieure.  Ce  caractère  devrait  être  vérifié  sur  des 
plantes  fraîches,  car  il  serait  certainement  plus  frappant  s'il  est 
légitime,  d'autre  part  les  poils  peuvent  tomber  par  la  dessiccation, 
ce  qui  peut  fausser  les  observations. 

Je  ne  vois  guère  à  tenir  compte  de  la  longueur  des  pétioles  et  des 
pétiolules  ;  mais,  suivant  les  variétés,  et  quelle  que  soit  leur  lon- 
gueur, les  pétioles  sont  plus  ou  moins  trapus,  en  même  temps  que 
leur  système  de  soutien  est  plus  ou  moins  développé.  Chez  les 
variétés  japonaises,  en  particulier,  les  pétioles  sont  grêles  et  se 
tordent  sur  eux-mêmes  par  la  dessiccation  ;  tandis  que  chez  un  assez 
grand  nombre  de  formes  du  continent  [asiatique,  chez  les  formes  à 
graines  non  colorées  en  jaune  en  particulier,  les  pétioles  sont  au 
contraire  assez  trapus  et  restent  rectilignes,  sans  se  tordre,  quand 
la  plante  se  dessèche. 

La  forme  des  folioles  varie  en  somme  dans  des  limites  assez 
étroites  ;  la  foliole  terminale  est  généralement  seule  symétrique 
par  rapport  à  sa  nervure  médiane  ;  chez  les  deux  folioles  latérales 
le  limbe  est  plus  développé  du  côté  externe  que  du  côté  de  la  foliole 
médiane.  La  forme  de  la  foliole  terminale  étant  plus  régulière  et 
moins  sujette  à  variation  doit  être  prise  comme  terme  de  compa- 
raison, pour  caractériser  les  variétés. 


426  NOTES 

Cette  foliole  terminale  peut  être  arrondie  à  la  base  avec  bords 
perpendiculaires  au  pétiolule  ou  au  contraire  cunéiforme  ;  quant  à 
la  terminaison  elle  est  généralement  obtuse,  soit  arrondie,  soit  à 
angle  vif  ;  plus  rarement  elle  affecte  une  forme  à  angle  aigu  et  la 
foliole  prend  un  aspect  lancéolé  plus  ou    moins  accentué. 

Quoi  qu'il  en  soit,  dans  une  forme  donnée  le  rapport  de  la  lon- 
gueur L  k  la  largeur  /  de  la  foliole  terminale  semble  à  peu  près 
constant  ;  je   considère  ce  chiffre   comme  un    bon    caractère  car  il 

varie  dans  d'assez   larges  limites  ;   j'ai  observé  pour   ce   rapport  -y 

depuis  la  valeur  2,5  pour  le  soja  noir  de  Vladivostock  jusqu'à  1,4 
chez  la  variété  Akasaya  du  Japon,  alors  que  chez  la  plupart  des 
variétés  japonaises  il  est  de  1,8  *. 

Marcel  Dubard. 

1.  Observations  faites  au  Laboratoire  colonial  du  Muséum. 


C(  )MMUNIGATIONS     DIVERSES 


Exportations  des  îles  Philippines  en  1909  '. 

Les  îles  Philippines  n'ont  que  quatre  principaux  produits  d'exportation  : 

L'abaca  ou  hemp  ou  chanvre  de  Manille  (Musa  textilis   : 

Le  coprah  ; 

Le  sucre; 

Le  tabac. 

Ces  îles  exportent  également  des  chapeaux,  de  l'essence  d'Ylang-Ylang,  et 
du  Maguey  f  Agave  Salmiana). 

Abaca.  —  Il  en  a  été  exporté  165.299  tonnes  valant  87.759.200  francs.  Les 
États-Unis  et  l'Angleterre  sont  les  plus  gros  acheteurs  de  ce  produit.  Depuis 
quelque  temps  la  France  achète  directement  de  Yahack  noué  bouta  bout,  pour 
servir  à  la  confection  des  chapeaux  de  femmes.  Dans  le  tissage  de  certains 
tissus  soie  et  coton,  on  commence  à  l'employer  avec  succès,  à  la  place  de 
coton  à  cause  de  son  aspect  brillant  et  de  sa  solidité. 

L'abaca  a  beaucoup  diminué  de  valeur  depuis  quelques  années  par  suite  de 
l'emploi  du  sisal  et  de  la  production  croissante  des  Philippines. 

Sucre.  —  Ce  produit  représente  16  u/0  des  exportations  totales  avec  127.284 
tonnes  valant  29.162.092  francs. 

Jusqu'en  1908  le  sucre  tenait  la  deuxième  place  à  l'exportation  parmi  les 
produits  philippins,  venant  immédiatement  après  le  chanvre,  mais  depuis  1909, 
il  a  rétrogradé  à  la  troisième  place,  ayant  été  remplacé  par  le  coprah. 

La  France  n'achète  aucun  sucre  aux  îles  Philippines. 

Coprah.  —  Les  exportations  de  ce  produit  oléagineux  se  sont  élevées  à 
107.310  tonnes  valant  39.998.898  francs.  C'est  sur  la  France  que  continue  à 
être  dirigée  la  majeure  partie  de  la  production. 

Tabac.  —  Il  en  a  été  exporté  pour  17.287.576  francs. 

a)  En  feuille  :  20.976.743  livres  valant  7.988.988  francs. 

L'Espagne  absorbe  plus  des  3/4  des  exportations  de  tabac  non  ouvré.  La 
France  vient  en  deuxième  ligne. 

b)  Cigares  :  loi. 457. 000  unités  valant  9.123.550  francs.  La  France  n'entre 
dans  ces  chiffres  que  pour  des  quantités  peu  importantes  (3.246.000  unités). 

C'est  vers  Hong-Kong  et  les  États-Unis  qu'ont  été  dirigées  les  plus  grosses 
quantités. 

Chapeaux.  — ■  Exportations  :  592.961  unités  valant  1.243.268  francs. 

La  plus  grande  partie  des  chapeaux  exportés  vont  en  France,  qui  l'année 
dernière  a  considérablement  augmenté  ses  achats. 

Essence  d'Ylang-Ylang.  --  L'exportation  de  ce  produit,  675  gallons,  valant 
392.428  francs,  a  beaucoup  baissé  depuis  quelques  années. 

1.  D'après  un  rapport  de  M,  de  Siéyès,  Vice-Consul,  gérant  le  Consulat  de  France 
à  Manille. 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


Indo-Chine. 

ARRÊTÉ 


Article  premier.  —  La  Chambre  d'Agriculture  du  Tonkiu  portera 
désormais  la  dénomination  de  «Chambre  d'Agriculture  du  Tonkin  et  du 
Nord-Annam  ». 

Art.  2.  —  Les  Résidents  supérieurs  en  Annam  et  au  Tonkin  sont 
chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution  du  présent 
arrêté. 


Saigon,  le  17  février  1911. 


A.  Klobukowski. 


Guyane    française. 

ARRÊTÉ 

réglementant  l'exploitation  forestière. 

TITRE    PREMIER 

DE    L'OBTENTION    DES    PERMIS 

Article  premier.  —  Toute  personne  apte  à  contracter,  agissant  isolé- 
ment ou  en  société,  peut,  après  avoir  justilié de  son  identité,  obtenir,  dans 
les  conditions  ci-après  indiquées,  un  ou  plusieurs  permis  pour  l'exploita- 
tion des  bois. 

La  justification  de  l'identité  pour  les  personnes  de  nationalité  étrangère 
s'établit  au  moyen  de  pièces  émanant  des  autorités  de  leur  pays  et  visées 
par  le  consul  de  France. 

Art.  2.  -  Toute  personne  ou  société  qui  se  livre  à  l'exploitation  des 
bois  doit  faire  connaître  au  Secrétaire  général  du  Gouvernement  le  domi- 
cile élu  par  elle,  à  Cayenne,  où  lui  seront  valablement  faites  par  l'Admi- 
nistration toutes  les  notifications  relatives  à  l'application  du  présent 
arrêté. 

Art.  .'L  —  Le  permis  d'exploitation  forestière  donne  le  droit,  sous  les 
réserves  édictées  an\  articles  11,  12  et  21,  d'exploiter  les  arbres  de  toutes 


DOCUMENTS    OFFICIELS  129 

essences,  exception  étant  faite  pour  les  arbres  producteurs  de  latex,  et 
de  graines  ou  amandes  oléagineuses  dont  l'exploitation  est  soumise  à  des 
règlements  spéciaux  et  dont  la  destruction  entraîne  l'application  des 
pénalités  édictées  par  ces  règlements. 

Tous  les  arbres  doivent  être  abattus  au  moins  à  un  mètre  au-dessus  du 
sol  et  en  aucun  cas  ne  doivent  être  dessouchés. 

Art.  4.  —  Le  permis  d'exploitation  forestière  constitue  un  droit 
mobilier  disponible  et  transmissible  comme  tous  les  autres  biens 
meubles. 

Toutefois,  un  périmètre  d'exploitation  ne  peut  être  vendu  par  lots,  ni 
amodié  partiellement,  ni  partagé  matériellement,  sans  une  autorisation 
donnée  par  le  Gouverneur  en  Conseil  privé. 

Tous  les  actes  translatifs  de  droits  relatifs  aux  permis  d'exploitation 
forestière  doivent,  pour  être  valables,  être  notifiés  à  l'Administration.. 

Art.  5.  —  Le  Gouverneur  pourra,  par  arrêté  pris  en  Conseil  privé, 
interdire  la  réunion  de  deux  ou  plusieurs  périmètres  d'exploitation  entre 
les  mains  d'une  même  personne  ou  société,  si  cette  réuniou  est  contraire 
à  l'intérêt  public. 

Toute  réunion  effectuée  malgré  l'interdiction  du  Gouverneur  entraîne- 
rait la  nullité  des  permis  d'exploitation. 

Art.  6.  —  Le  permis  d'exploitation  est  accordé  à  1a  priorité  de  la 
demande  formulée  dans  les  formes  suivantes  : 

La  demande  doit  être  faite  sur  timbre  et  adressée  au  Gouverneur.  Elle 
doit  être  accompagnée  du  plan  figuratif  du  terrain,  dressé  par  un  arpen- 
teur civil,  suivant  les  règles  édictées  à  l'article  16  ci-après.  La  date  de 
réception  au  Secrétariat  du  Gouvernement  déterminera  le  rang  de  la 
demande. 

Art. -7.  —  La  demande  est  inscrite  au  service  des  Mines  sur  un  registre 
spécial  qui  doit  être  communiqué  à  tout  requérant. 

Art.  8.  —  Après  avoir  reconnu  la  régularité  de  la  demande  en  la  forme, 
le  service  procède  à  la  vérification  du  plan  et  à  sa  rectification,  s'il  y  a 
lieu.  Il  délivre  au  demandeur  un  ordre  de  versement  pour  le  paiement  de 
la  redevance  superficiaire  qui  doit  être  effectué  dans  les  15  jours  entre  les 
mains  du  Receveur  des  Domaines. 

La  demande  sera  ensuite  insérée  au  Journal  officiel  pendant  quatre 
semaines  consécutives. 

Les  réclamations  ou  oppositions  qui  pourraient  être  formulées  contre 
la  demande  devront  être  adressées  au  Gouverneur  pendant  cet  inter- 
valle. 

Sur  le  vu  du  dossier,  le  Gouverneur,  en  Conseil  privé,  instituera  le 
permis,  à  moins  qu'il  ne  porte  atteinte  à  des  droits  antérieurement 
acquis. 


430  DOCUMENTS    OFFICIELS 

La  décision  du  Gouverneur  est  insérée  au  Journal  officiel  el,  en  cas  de 
rejet  de  la  demande,  notifiée  par  voie  administrative  au  demandeur. 

Elle  est  susceptible  de  recours  par  la  voie  contentieuse  pendant  un  délai 
o\  trois  mois. 

Le*  recours  pourra  être  formé,  soit  par  le  demandeur,  soit  par  les  tiers 
intéressés*. 

Art.  9.  —  Le  permis  est  accordé  pour  une  période  de  quatre  ans,  renou- 
velable au  seul  gré  du  permissionnaire,  moyennant  le  paiement  de  la  rede- 
vance annuelle. 

La  demande  de  renouvellement  doit  être  adressée  au  Gouverneur,  avant 
l'expiration  du  permis,  et  être  accompagnée  du  récépissé  constatant  le 
paiement  de  la  redevance  pour  la  première  année  à  courir. 

Art.  10.  —  Toute  demande  tendant  à  modilier  le  périmètre  d'une 
exploitation  forestière  pour  les  causes  énoncées  à  l'article  4  ci-dessus,  ou 
en  raison  de  l'abandon  d'une  partie  de  ce  périmètre,  doit  être  accompa- 
gnée d'un  nouveau  plan. 

Art.  11.  —  Les  permis  d'exploitation  forestière  sont  accordés,  à  titre 
onéreux,  sur  tous  les  terrains  domaniaux  autres  que  ceux  occupés  par 
location. 

Pour  les  terrains  domaniaux  en  bordure  des  cours  d'eau  navigables  ou 
llottables,  1  Administration  se  réserve,  sur  cbaque  rive  de  ces  cours  d'eau, 
une  bande  de  terre  de  cent  mètres  de  largeur  ponr  ouvrir  à  un  moment 
quelconque,  et  sans  que  le  permissionnaire  puisse  prétendre,  de  ce  cbef, 
à  une  indemnité  ou  à  une  réduction  de  redevance,  tous  cbemins  de  halage 
ou  voies  de  communication,  pour  édifier  toutes  constructions  ou  tous 
ouvrages  d'art,  cl  effectuer  tous  travaux  d'utilité  publique. 

L'Administration  pourra,  dans  les  mêmes  conditions,  abattre  et  utiliser 
tous  les  bois  nécessaires  à  l'exécution  de  ses  travaux. 

L'Administration  se  réserve  également  le  droit  de  fermer  à  l'exploita- 
tion forestière,  soit  temporairement,  soit  définitivement,  telles  zones 
qu'elle  jugera  utile. 

LTn  arrêté  du  Gouverneur,  en  Conseil  privé,  déterminera  ces  zones. 

Ail.  12.  —  Les  terrains  domaniaux,  faisant  déjà  l'objet  de  concessions 
de  mines,  de  permis  de  recherches  de  mines,  de  permis  d'exploitation  de 
placera,  et  ceux  attribués  par  l'arrêté  du  16  mars  1909,  n"  271,  aux  titu- 
laires de  permis  d'exploitation  de  placer,  peuvent  faire  également  l'objet 
de  permis  pour  l'exploitation  des  bois  en  faveur,  soit  de  ces  concession- 
naires, soit  de  toute  autre  personne  ou  société.  Mais  réserve  est  faite  en 
faveur  des  concessionnaires  miniers  des  droits  à  l'utilisation  et  à  la  coupe 
de  bois  nécessaires  aux  besoins  de  leur  exploitation,  droits  qui  leur  sont 
confère-  par  les  articles  53  et  68  du  décret  (\u  l<>  niais  1906,  et  par  l'ar- 
rêté du   16  mais   1909,  n"  271,  susvisé. 


DOCUMENTS    OFFICIELS 


431 


Art.  13.  —  Les' concessionnaires  miniers  et  les  titulaires  de  permis 
d'exploitation  de  placer  auront  un  droit  de  priorité,  pour  l'obtention  d'un 
permis  d'exploitation  forestière,  sur  tout  ou  partie  de  leur  concession  ou 
de  leur  périmètre  d'exploitation  minière,  et  les  titulaires  de  permis  d'ex- 
ploitation fluviale  de  placer,  sur  tout  ou  partie  de  la  zone  qui  leur  est 
attribuée  par  l'arrêté  du  16  mars  1909,  si  les  terrains  domaniaux  sur  les- 
quels portent  ces  concessions  ou  permis  d'exploitation  de  placer  n'ont 
déjà  l'ait  l'objet  d'un  permis  d'exploitation  forestière  en  faveur  d'un 
tiers. 

Le  droit  de  priorité  ne  peut  être  exercé  qu'au  moment  où  est  formulée 
la  demande  de  concession  de  mine  ou  de  permis  d'exploitation  de  pla- 
cer. 

Art.  14.  —  Les  demandes  ayant  pour  objet  l'obtention  de  permis  d'ex- 
ploitation forestière  dans  les  conditions  fixées  par  l'article  13  ci-dessus 
sont  instruites,  et  les  permis  accordés  dans  les  formes  ordinaires. 

Art.  15.  —  Les  terrains  domaniaux  déjà  concédés  pour  l'exploitation  du 
balata,  ou  autres  gommes  similaires  caoutchoutifères,  et  pour  l'exploita- 
tion des  graines  oléagineuses,  peuvent  faire  déjà  l'objet  de  permis  dis- 
tincts pour  l'exploitation  des  bois  en  faveur,  soit  des  titulaires  de  ces  per- 
mis, soit  de  toute  autre  personne  ou  société. 

Art.  16.  —  Est  fixée  de  100  à  1.000  hectares  la  surface  des  terrains 
concédés  pour  l'exploitation  des  bois. 

Les  périmètres  d'exploitation  forestière  devront  avoir  la  forme  d'un  rec- 
tangle dont  les  côtés  devront  être  orientés  N".  S.  et  E.  0.,  et  dont  le  plus 
petit  côté  ne  devra  pas  être  inférieur  au  quart  du  plus  grand. 

Exception  est  faite  : 

1°  Pour  les  permis  sollicités  par  les  concessionnaires  miniers,  dans  les 
conditions  de  l'article  12  sus  visé  :  les  périmètres  d'exploitation  fores- 
tière pourront  avoir  la  même  forme  que  les  périmètres  d'exploitation 
minière  ; 

2°  Pour  les  permis  sollicités  par  les  titulaires  de  permis  d'exploitation 
fluviale  de  placer,  dans  les  conditions  de  l'article  13  susvisé,  ces  permis 
pourront  porter  sur  une  bande  de  terrain  parallèle  aux  cours  d'eau  qui 
font  l'objet  dudit  permis  d'exploitation  fluviale  et  sur  tout  le  développe- 
ment de  ces  cours  d'eau.  La  profondeur  de  ces  concessions  sera  de  250 
mètres  au  maximum. 

Art.  17.  —  Tout  permis  d'exploitation  forestière  donne  lieu  au  paie- 
ment d'une  redevance  annuelle,  dont  le  taux  est  fixé  par  arrêté  du  Gouver- 
neur en  Conseil  privé. 

Art.  18.  —  Faute  par  le  permissionnaire  de  payer  le  montant  de  la 
redevance,  dans  les  trente  jours  qui  suivront  l'avertissement  qui  lui  sera 
signifié  administrativement  à  cet  effet,  il  sera  déclaré  déchu  de  son  per- 
mis. 


*32  DOCUMENTS    OFFICIELS 

La  déchéance  est  prononcée  par  le  Gouverneur  en  Conseil  privé. 

Toutefois,  le  permissionnaire  en  retard  conserve  le  droit  de  se  libérer 
jusqu'à  la  décision  qui  la  prononce. 

La  déchéance  sera  prononcée  également,  après  une  mise  en  demeure 
signifiée  administrativement,  à  deux  mois  d'intervalle,  contre  tout  per- 
missionnaire qui  n'aura  pas  commencé  son  exploitation  avant  l'expira- 
tion  de  la  première  année,  ou  qui  l'aura  abandonnée  pendant  plus  de  dix- 
huit  mois. 

TITRE    II 

DROITS    ET    OBLIGATIONS    DES    PERMISSIONNAIRES 
ENVERS    LES    TIERS 

Art.  19.  —  Sur  les  terrains  domaniaux  autres  que  ceux  occupés  par 
location,  même  si  ces  terrains  font  l'objet  d'un  permis,  soit  pour  l'exploi- 
tation minière,  soit  pour  l'exploitation  d'autres  produits  du  sol,  les  titu- 
laires de  permis  d'exploitation  forestière  pourront  ouvrir  toutes  voies  de 
communication  pour  les  besoins  de  leur  exploitation. 

Art.  20.  —  Les  permissionnaires  ne  peuvent  utiliser  les  chemins  de 
halage  déjà  établis  par  des  tiers  qu'avec  l'autorisation  de  ces  tiers.  A 
défaut  de  cette  autorisation,  il  est  statué  par  le  Gouverneur,  en  Conseil 
privé,  les  intéressés  entendus. 

L'utilisation  de  ces  chemins  de  halage  donne  lieu  au  paiement  d'une 
indemnité  annuelle  qui,  à  défaut  d'entente  amiable,  sera  fixée  après 
expertise  par  les  tribunaux. 

Les  dispositions  du  présent  article  ne  sont  pas  applicables  aux  chemins 
de  halage  qui  longent  les  cours  d'eau  navigables  et  qui  restent  affectés, 
sans  autorisation  spéciale,  au  service  de  tous  les  permissionnaires  pour  le 
transport  de  leurs  produits. 

Art.  21.  -  Les  titulaires  de  permis  d'exploitation  forestière  devront 
laisser  aux  habitants  des  bourgs  ou  agglomérations  la  libre  disposition  des 
bois  pour  les  besoins  ménagers. 

TITRE    III 

PÉNALITÉS 

Art.  22.  —  Sera  puni  d'une  amende  de  25  à  100  francs  : 
1"  Toute  personne  ou  société  qui  se  sera  livrée  à  l'exploitation  des  bois 
sur   les  terres  du  domaine  sans  avoir   obtenu   au  préalable  un  permis  de 
IT Administration  ; 

2°  Tout  permissionnaire  qui  continuera  une  exploitation  dont  le  per- 
mis aura  été  déchu  ou  n'aura  pas  été  renouvelé,  conformément  à  l'article 
9. 


DOCUMENTS    OFFICIELS  £33 

Dans  ces  deux  cas,  la  saisie  des  bois  sera  toujours  prononcée. 

Sera  puni  d'une  amende  de  25  à  100  francs,  tout  individu  qui,  par 
négligence  ou  malveillance,  aura  occasionné  la  destruction,  par  le  feu, 
d'une  partie  de  la  forêt 

Sera  passible  de  la  même  peine,  toute  personne  qui  aura  contrevenu 
aux  dispositions  du  paragraphe  2  de  l'article  3  ci-dessus. 

Art.  "23.  —  Les  agents  du  service  des  Mines  et  des  Douanes,  les  agents 
de  la  force  publique  et  tous  autres  officiers  de  police  judiciaire  auront 
qualité  pour  procéder  aux  enquêtes  et  aux  saisies,  ainsi  que  pour  dresser 
tous  procès-verbaux  contre  les  contrevenants. 

TITRE    IV 

DISPOSITIONS    TRANSITOIRES 

Art.  2i.  -  Les  permis  d'exploitation  précédemment  accordés,  et  ceux 
pour  lesquels  les  demandes  auront  été  introduites  entièrement  à  la  pro- 
mulgation du  présent  arrêté,  resteront,  en  ce  qui  concerne  les  droits 
qu'ils  confèrent,  soumis  aux  dispositions  de  l'arrêté  du  9  mars  1853. 

Toutefois,  à  leur  expiration,  ils  ne  pourront  être  renouvelés,  mais  leurs 
titulaires  auront,  par  privilège,  la  faculté  d'obtenir  des  permis  d'exploita- 
tion, dans  les  conditions  du  présent  arrêté,  pour  tout  ou  partie  des  péri- 
mètres qu'ils  détiennent. 

Art.  25.  —  Sont  abrogés  l'arrêté  du  9  mars  1853,  l'arrêté  n°  272  du 
16  mars  1909,  susvisés,  et  tous  autres  arrêtés  ou  dispositions  d'arrêtés 
contraires  au  présent  arrêté. 

Art.  26.  —  Le  Secrétaire  général  est  chargé  de  l'exécution  du  présent 
arrêté,  qui  sera  communiqué  partout  où  besoin  sera,  publié  et  inséré  au 
Journal  officiel  et  au  Bulletin  officiel  de  la  colonie. 

Cavenne,  le  20  février  191  1 . 

Paul  Samary. 


Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  X°  98.  30 


STATISTIQl  ES    COMMERCIALES 

Exportations  agricoles  cl  forestières  des  Colonies  Françaises. 


GABON 
Année  1910. 


I"  Animaux  vivants.  —  1.080  kilos.  1909  :  1.113  kilos.  Différence  en  moins  : 
33  kilos. 

i"  Peaux  brutes.  —  1.218  kilos.   1909  :  977   kilos.  Différence    en  plus  :  241 
kilos. 

3°  Dents  d'éléphants.         8.895  kilos.    1909  :  15.393   kilos.    Différence  en 
moins  :  6 .498  kilos . 

i"  Noix  palmistes.  —577.485  kilos.  1909  :  375.935  kilos.  Différence  en  plus  : 
201.550  kilos. 

.">"  Café  en  fèves.  --  48.538  kilos.  [909  :  46.755  kilos.  Différence  on  plus  : 
1.783  kilos. 

6°  Cacao  en  fèves. —  91.882  kilos,  [909  :  103.358  kilos.  Différence  on  moins  : 
11.476  kilos. 

7"  Fruits  et  graines  oléagineux.     -  15.796  kilos.  1909  :  12.922  kilos.  Diffé- 
rence en  plus  :  2.874  kilos. 

S"  Vanille.    -  315  kilos.  1909  :  204  kilos.  Différence  en  plus.  111  kilos. 
9°  Huile  de  palme.         111.133   kilos.    1909  :   74.436    kilos.    Différence   en 
plus  :  46.697  kilos. 

10°  Copal.   ■-  2.780  kilos.    19.09  :  5.029  kilos  :   Différence  en   moins  :  2.249 
kilos. 

Il"  Caoutchouc  brut.     -  314.841  kilos.  1909  :  289.079  kilos.    Différence  en 
plus  :  25.762  kilos. 

12"  Fruits,  graines  médicinales,  etc.     -  44.904  kilos.    1909  :  12.922  kilos. 
Différence  en  plus  :  31.982  kilos. 
BOIS. 

13"  Ébène.        663   tonnes.    1909:  1.445  tonnes.   Différence  eu   moins:  782 
tonnes. 

IV"  Acajou.        4.002  tonnes.  [909  :  4.790  tonnes.   Différence  eu  moins  :  788 
tonnes, 

15°  Okoumé.     -51.411   tonnes.   1909  :  33.033  tonnes.   Différence  en   plus  : 
18.378  tonnes. 

16°  Autres.        2.768  tonnes'.    1909  :  2.310  tonnes.    Différence  en   plus:  458 
tonnes. 

17°  Piassawa.  —  59.533  kilos.   1909:  58.999  kilos.  Différence  en   plus  :  534 

kilos. 

18°  Maïs  en  grains.       1  025  kilos. 


COURS    ET    MARCHES 

DES    PRODUITS    COLONIAUX 


CAOUTCHOUC 

LE  HAVRE,  16  mai  1914.  —  [Communiqué  de  la  Maison  Vaquin  et 
Schweitzer,  1*  rue  Jérôme-Bellarraato.) 

La  baisse  signalée  dans  notre  dernier  communiqué  n'a  fait  que  s'accentuer 
depuis  sur  toutes  les  sortes  en  général  variant  entre  0  fr.  50  et  2  fr.  par  kilog. 
suivant  qualités  et  l'on  cote  : 


Francs 


Para 

Para  Sernamby 

Pérou  lin 

Pérou   Sernamby 

—  —         caucho 

Maniçoba 

Madagascar  : 

Tamatave  Pinky  I 

Pinky  II 

Majunga 


Faranfangana. . 

Anâhalava 

Mananzarv. 
Barabanja . 
Lombiro. 

Tuléar 

Tonkin 

Congo  : 
Haut-Oubanghi. 


12 
9 
0 
6 


i 
12 


à 

12.80 

0 

50 

1  2 .  60 

[0.50 

10.50 

10 

ut 

9.50 

7.50 

,n 

7 

.ni 

7  .'■■> 

:  .  50 

5.50 

6 

12 .  oo 

Kotto 

H.  C.  Batouri. 


Francs 
à   12.50 


7.70 

Ekela  Kadei  Sangha 1 2 . su 

Congo  rouge  lavé 3 . 60 

Bangui. 10.60 

Koulon-Niari 5.60 

Manibéri 4 

N'Djolé 3.40 

Mexique  feuilles  scrappy  9 

—       slaps 3.50 

Sa  va  ni  lia  : 

San  Salvador 

Carthagène 


9 

7 


/ 


Ce i/l an  : 

Biscuits,  crêpes,  etc. . 
—      extra.. 

Scraps 

Balata  Venezuela  blocs.. 
Balata  feuilles.. 


14.  j0 


6. 50 


8 

13.20 
3 .  80 

10.90 
5.  75 
4.2a 
3.60 
9.50 
6 

10.50 
S. 50 


15 


; .  50 


Le  tout  au  kilo,   magasin  Havre. 


BORDEAUX,    30    avril    1911.  Communiqué    de    MM.    D.    Duffau    et 

CIP,  10,  rue  de  Cursol.  . 

Le  marché  des  caoutchoucs  a  été  excessivement  lourd  ce  mois-ci.  Le  Para 
a  oscillé  entre  16  et  17  fr.  le  kilo  dans  les  premiers  jours  pour  terminer  dans 
les  environs  de  14  fr.  73  le  kilo,  après  plusieurs  alternatives  brusquesde  hausse 
et  de  baisse, 


136 


COURS    ET    MARCHES 


Ceci  a  provoqué  une  très  grande  réserve  de  la  pari   des  acheteurs  de  nos 
sortes  africaines  et  il  ne  s'est  fait  que  peu  d'affaires  et  à  des  prix  en  baisse. 

Nous  cotons  : 


Francs 

Conakry  Niggers 1 1 .  25 

Rio  Xunez 12 

Soudan  Niggers  Rouges 10.75 

Soudan  Niggers  Blancs 10.25 

Soudan  Manoli Il    50 

Laliou  Niggers 9.50 


Francs 

Lahou  Petits  Cakes 9.25 

Lahou  Cakes  Moyens s. 75 

Gambie  A H. 25 

Bassani    Lumps > > .  .i<i 

Gambie  A.  M 7.25 

—       B 6.25 


ANVERS,  8  mai  1911.  —  (Communiqué  de  la  Société  coloniale  Anver- 
soise,  9,  rue  Rubens. 

Le  marché  de  caoutchouc  a  continué  à  s'affaiblir  pendanl  le  mois  d'avril 
avec  des  prix  en  baisse  sensible  suivant  le  mouvement  du  Para.  Notre  vente 
du  20  avril  dernier  s'est  faite  sous  cette  influence  et  bien  que  la  presque  totalité 
des  quantités  offertes  en  vente  aient  été  réalisées,  la  tendance  a  été  défavorable, 
les  vendeurs  ayant  dû  faire  des  concessions  assez  importantes  pour  pouvoir 
réaliser. 

Nous  cotons  aujourd'hui  pour  marchandise  courante  à  bonne. 


Francs 

Kasaï   rouge  1 13       à     13.50 

Kasaï  rouge  genre  Lu- 
anda II  noisette. 9.40 

Kasaï   noir  1 I  3 .  2a 

Equateur,  Yengu,  Ikelem- 

l>.i    Lulonga,  etc 13 

Lopori  Maringa S. 45 

liant  -  Congo     ordinaire  . 

Sankuru,  Loniani 12.90       13.40 


'1 

90 

13 

50 

13 

.m 

s 

95 

Francs 

Aruwimi 12.90  à  13.40 

13.40 

15.70 

6.50 

8.25 

1 3 .  40 

9.25 


Uélé 12.90 

Straits  Crêpes  1 15.10 

Guayule 6.25 

Man ici  >ba 7.25 

Mongola  lanières 12.90 

Wamba  rouge  1 8.75 


Stock   lin   avril   1910 

Arrivages   en    avril 

Ventes  en  avril 

Arrivages  depuis  le  Ier  janvier 
Ventes  depuis  le  Ier  janvier. .  . 


599 

2nn 
.112 

1.536 
1.525 


tonnes 


COURS    ET    .MARCHES 


437 


COTONS 


D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 


LE   HAVRE,   20    mai    1911. 
naire  (en  balles,  les  50  kilos). 


Cote  officielle. 


Louisiane    très    ordi- 


Francs 

97.87 

97.75 

97 

96.12 

Septembre 93.12 

Octobre 87.62 

Tendance  calme. 


Mai  . . . 
Juin  . .  . 
Juillet, 
Août .  . 


Novembre 

Décembre 

Janvier 

Février 

Mars 

Avril 

Ventes  :  4.250  balles. 


Francs 
85 

84.12 
83.87 
83.75 
83.82 
83.50 


LIVERPOOL,  8  avril  1911.  —  Ventes  en  disponible  :  4.000;  Amérique 
languissante;  Indes  calmes  et  sans  changement;  cotes  Egypte  en  baisse  de 
1    16;   importations   2.401;    futurs  ouverts  sans  changement  à  baisse  2   100. 


CAFES 


D  après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 


LE    HAVRE,   20  mai    1911.  Santos    good   average,    les    50  kilos,  en 

entrepôt  : 


Mai-Juin 65.75 

Juillet-Août • 66.25 

Septembre 66.50 

Tendance  soutenue.  Ventes  :  40.000 


66 . 25 

Novembre-Décembre 

66 

65.50 

ANVERS,  20  mai  1911.  —  Clôture.  —  Cote  officielle  de  cafés  Santos 
Base  good  les  50  kilos  :  mai.  67  fr.  75  ;  juin,  67  fr.  75  ;  juillet.  67  fr.  75  ;  août, 
67  fr.  75;  septembre,  67  fr.  50;  octobre,  67  fr.  ;  novembre,  66  fr.  50  ;  décembre, 
66  fr.  25  ;  janvier,  66  fr.  ;  février,  66  fr.  ;  mars,  66  fr.  :  avril,  |66  fr.  Tendance 
soutenue. 

HAMEOURG,  20  mai  1911.  -  -  Cafés  2  heures).  -  On  cote  les  50  kilos 
en  francs;  mai,  70.94:  juillet,  70;  septembre,  69.06;  décembre,  66.25  ;  mars, 
1912,  66.25.  Tendance  soutenue. 


m 


cours  et  Marchés 


CACAO 

LE  HAVRE,  HO  avril  1911. 

Au  droit  de  104  francs. 


Fr 

ancs 

Guayaquil  Arrjba. . . . 

75 

à 

ISO 

68 

72.50 

—          Machala  . . 

69 

72 

67 

50 

72.50 

Carupano  

68 

72.50 

Colombie 

.       94 

100 

Cevlan.  Java 

65 
67 
63 

85 

70 

68 

ÏYinidad 

Francs 


Sainte- Lucie,     Domi- 
nique. Saint-Vincent 

Jamaïque 

Surinam 

Bahia  fermenté 

San  Thomé 

Côte  d'Or 

Samana 

Sanchez  Puerto  Plata . . 
Haïti 


61        à 

66 .  50 

50 

64 

63 

66 

61 

68 

6.i 

66.50 

59 

61 

62 

63 

61 

6-1 

52.50 

65 

Au  droit  de  52  francs. 


Francs 

Congo  français 88         à     92 

Martinique 87.50  89 

Guadeloupe '. . .       89.50         91 


Francs 
Madagascar,    Réunion. 

Comores 87  .  50     à  97  .  50 


MATIERES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE,    12    mai     1911.  Mercuriale    spéciale  de    i<  TAgricultùre 

pratique  des  Pays  chauds  »,  par  MM.  Rocca,  Tassy  et  de  Roux.) 

Coprah.  -      Tendance  ferme.  Nous  cotons  nominalement  en  disponible  les 

KM)  kilos  c.  a.  I'.,  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Francs 

(  !eylan  sundried i9 

Singapore 57 

Macas'sar ' 56 

Manille v> 

Zanzibar »6 

Mozambique 58 


Francs 

Java  sundried >i> .  .in 

Saigon .  »  î .  7  > 

(  .'  'I  i  IB(  m 55 

Pacifique  Samoa 56 

Oeéanie  française »6 


Huile  de  palme  Lagos,  68  lïs  ;  Bonny-Bennih,  70  1rs  ;  qualités  secon- 
daires, ii  65  fis  les  100  kilos,  conditions  de  Marseille,  fûts  perdus,  prix 
pour  chargement  enl  ier. 


Graines  de  palmiste  Guinée 

—  M<>\\  ra   Kas-ia.  .    


'i  I    1rs   déli\  ré 

Manquant 


COURS    ET    MARCHES 

Graines  oléagineuses.  — Situation  ferme;  nous  cotons  nominalement  : 

Francs 

Sésame  Bombay  blanc  grosse  graine 40 

_  _  petite  10.50 

—  JatTa 46 

—  bigarré  "Bombay.  Grosses  graines.  50%  de  blanc. 
Graines  lin  Bombay  brune  grosse  graine 46 

—  Colza  Gawnpore.  l 'n  osse  graine 27 

—  Pavot    Bombay 

—  Il  icin  Goromandel 2" 

Arachides  décortiquées  Mozambique 38 

—  —  Coromandel 33 

Autres  madères.  —  Cotations  et  renseignements  sur  demande. 


/.  o 


39 


TEXTILES 

LE  HAVRE,    16    mai    1911.    —    (Communiqué  de    la    .Maison     Vaquin    et 
Schweitzer.) 

Manille.  —  Fair  current  :   47  fi\  25  à    18  fr.  --  Superior   Seconds:  46  fr.  à 
46  fr.  50.  —  Good  brown  :  i-3  fr.  50  à  44  fr. 

Sisal.  —    Mexique  :  48  fr.  50  à   51    fr.  —  Afrique  :  60  fr.  à  63  fr.    —   Indes 
anglaises  :  31  fr.  à  44  fr.  75.  —  Java  :  62  fr'.  à  64  fr. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  i6  fr.  —  Hankon  :  12  fr.  50  à  i3  fr.  50. 

Aloès.  —  Maurice  :  56  fr.  à   62  fr.  —    Réunion  :   55  à  62  fr.  —  Indes  :    31  à 
37  fr.  —  Manille  :  33  fr.  50  à  41  IV. 

Pia&sava.  —  Para  :  130  à   150  fr.  —  Afrique  :  Cap  Palmas  :  51  à   55  fr.  — 
Sinoë  :  52  à  53  fr.  ;  Grand  Bassam  :  50  à  54  fr.  ;  Monrovia  :  50  fr.  à  52  fr. 

China  Grass.  —  Courant  :  7K  fr.  à  X7  IV.  —  Extra  :  99  fr.  50  à  1 19  fr.  50. 

Kapok.  —  Java  :  155  à  165  fr.  —  Indes  :  115  à  120  fr. 
Le  tout  aux  100  kilos,  Havre. 


GOMME     COPALE 

ANVERS,    mai    1911.    —      Communiqué    de     la    Société     Coloniale    A.n- 
versoise.) 

Marché  inactif   par  suite  du    manque  de  marchandises  ;  la  prochaine  vente 
aura  lieu  le  17  courant  et  comprendra  166  tonnes  de  marchandise. 


140 


COURS    F.T    MARCHÉS 


LE     HAVRE.     16   mai      1911.     —      Communiqué     de    MM.     Vaquin    et 

Scliweitzer.  | 

Gomme  copate  Afrique 5o      à  100  francs  / 

'                ^  !   les  loo  kg. 

—      Madagascar 100       à  400       —       ) 


POIVRE 


les  50  kgr.  en  entrepôt)  : 


LE  HAVRE,  20  mai   1911 
Saigon.  Cours  du  jour  : 


Francs 


Mai 77 

Juin 77.50 

Juillet 78 

Août 78.50 

Septembre 79 

Octobre 79.50 


Francs 

Novembre 79 .  50 

Décembre 80 

Janvier 80.50 

Février 81 

Mars 81 

Avril 81.50 


Tendance  calme. 


IVOIRE 

ANVERS,  H  mai  1911.  —  (Communiqué  «le  la  Société  coloniale  Anver- 
soise.  Marelle  excessivement  ferme  en  hausse  de  I  à  -i  frs  suivant  qualités 
et  dimensions.  Stock  au  i  mai   191   tonnes. 


BOIS 


LE     HAVRE,     16    mai  1911. 

Scliweitzer. 

Francs 

Acajou  Haïti ii  ii    lii 

—  Mexique 18  10 

—  Cuba lu  10 

—  Gabon I  i  22 

—  <  >koumé s  m 


—     (Communiqué    de     MM.     Vaquin    et 


Ébène-Gabon 

—  Madagascar 

—  Mozambique 

le  toiii  aux  loo  kilos,  Havre 


Francs 
is    à    35 
15  30 

S  15 


MAÇON,  PHOTAT  KHÈRES,  IMPRIMEURS 


V Editeur-Gérant  :  A.  Chali  amel. 


ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  engagés. 

La   consommation   énorme   de  ces  engrais  est   la  meilleure  preuve  de   leur  efficacité. 

En  1909.  elle  a  été  de  plus  de 

TROIS    MILLIONS    TROIS   CENT   MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE     DE      POTASSE 

et    le    CHLORURE     DE     POTASSIUM 

Brochures  et  renseignements  envoyés  gratuitement  sur  demande. 

BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s'adresser 
au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikulturabteilung,  Dessauerstrasse  28-29,  Berlin  S.  W.   11 

ou   au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  cl  d'information  [tour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in  4° 

Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


VILMORIMNDÏUEUX  &  CIE 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


v'M.'^,vdk 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN -ANDRIEUX  &  Cic,  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  son  importante  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  façon 
toute  particulière  de  l'importation  et  de  la  vulgarisation  des  graines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chauds. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  question 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Pria:  à  l'Exposition  l  niversellc  de  igoo,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  exposition  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
de  la  dernière  Exposition  Coloniale  de  Marseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  une  longue  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  la  plus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  qui  lui  sont  adressées. 

GraiDes  et  jeunes  plantes  disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés,  Jute,  Foureroya 
gigantea,  etc. 

Plantes  économiques.  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix),  Caféiers  (espèces  diverses),  Coca,  Kola, 
Tabacs  divers,  Thé  d'Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Castilloa  clastica,  Euphorbia  Intisy,  Ficus  divers,  Hevea  brasiliensis, 
Landolphia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,   Willughbeia  edulis,  etc. 

Plantes  à  épices.  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  Giroflier,  Muscadier,  Poivrier, 
Vanilles  du  Mexique  et  de  Bourbon  (boutures),  etc. 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc  ,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'outre-mer  sur 
l'avantage  qu'ils  trouveront  à  employer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Ward  pour  l'expédition  des  jeunes 
plants  ou  des  graines  en  stratification. 


GRAINES    AGRICOLES    ET    INDUSTRIELLES 

Graines  d  Arbres  et  d'Arbustes  pour  pays  tempérés  et  tropicaux. 

Assortiments  de  Graines  potagères,  Fleurs,  etc.,  appropriés  aux  différents  climats. 


CATALOGUE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRANCO  SUR  DEMANDF 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


lie  Année  Juin   1911  N»  99 


MINISTERE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L 'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 


DU 


JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
au  Directeur  du  Jardin  Colonial,  Ministère  des  Colonies 


PARIS 
Augustin    C  H  A  L  L  A.  M  E  L ,     Éditeu  h 

Rue  Jacob,    17 
Librairie  Maritime  et  Coloniale 


Les  abonnements  parlent  du  /er  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous    pays  de  l'Union  postale).  — 20  lr. 

La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partielles  sont  autorisées  à  condition  de  mentionner  la   source 


'S**"s*sssssssssssssssssssssssssssssssssssssss////ssss/sjss/ssssssssssssssssssssss/ssss/ssss,ss*/ss* 

x  \ 

\   Exp">"  Univ""  Anvers  1H!I4 

î 


2    MEDAILLES     1)  OI( 
I    MÈD.    D'ARGENT 


SOCIETE     ANONYME 

DES 


Exp0»   Univlle  Liège   l!>05  ^ 

DIPLOMES    D'HONNEUR 


Engrais  Concentrés 

à    BNGI8    (Belgique) 

Engrais  complets 

pour  Cultures 

tropicales 


Cotonnier. 


PRODUITS 


Caoutchouc,  Canne  à  sucre,  ^ 
Cacao,  Tabac,  Colon,  Ba-  \ 
nane,  /Hz.  Café,  The,  Mais,  ^ 
Vanille,  Indigo,  Ananas,  ^ 
Orangers,  Citronniers,  l'ai-  ^ 
mi  ers,  etc. 


Tabac. 


Superphosphate  concentré  ou  double 

43/5o  °/0  d'acide  phosphorique  soluhle. 

Phosphate    de    potasse.    38   °/0   d'acide 

phosphorique,  k('>  °/()  «le  potasse. 

Phosphate  d'ammoniaque.  43    ,  d'acide 

phosphorique,  G  °/0  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  20/21.  Nitrate  de  soude,  i5/ib\ 
Nitrate  de  potasse.  /,/,  0  „  de  potasse,  i3  %  d'azote. 
Sulfate  de  potasse,  96.  —  Chlorure  de  potasse,  .,r> 


Canne  à  sucre. 


! 

s 
\ 

\ 

s 

N 
\ 
V 

\ 
\ 

\ 


L'AGRICULTURE    pratique 

DES   PAYS   CHAUDS 


BULLETIN   MENSUEL   DU   JARDIN   COLONIAL 

ET    DES     JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES    FRANÇAISES 


lie  année  Juin  1911  No  99 


SOMMAIRE 

Pages 

L'Agricullure  au  Congo  Belge.  —  Agriculture  générale.  —  Con- 
trôle forestier.  —  Jardin  botanique,  par  M.  Luc,  Inspecteur 
d'Agriculture 44 1 

Le  Sésame  de  l'Extrême-Orient.  Sesamum  Indicum  D.  C.  — 
I.  Introduction.  —  II.  Etude  Botanique,  par  Ph.  Eberhard, 
Dr  ès-sciences,  Inspecteur  de  l'Agriculture  en  Indo-Chine 
(suite) .    .     455 

Le  Maïs  africain,   par  Yves  Henry,  Directeur  de  l'Agriculture  en 

Afrique  Occidentale  Française  (suite) 47  • 

Plantes  médicinales  de  la   Guinée  française,   par  H.  Pobéguin, 

Administrateur  en  chef  des  Colonies  (suite) 485 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  (suite) 497 

NOTES 

Composition  minérale  de  jeunes  plants  de  Castilloa  Elastica 
(Caoutchouclier  de  l'Amérique  Centrale),  par  MM.  F.  Heim 
et  A .  Hébert 5 1 0 

Sur  le  genre  Planchonella,  ses  affinités  et  sa  répartition  géogra- 
phique, par  M.  Marcel  Dubard 5i3 

COMMUNICATIONS    DIVERSES 

La  culture  et  V industrie  du  colon  en  Grèce.  —  La  culture  de  la 
canne  et  l  industrie  sucrière  à  Vile  Maurice.  —  Ex- 
portations de  Vile  Maurice  en  igoH 517 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Nominations  et  mutations 5iq 

Statistiques   Commerciales.  —  Exportations  agricoles  et  forestières 

des  colonies  françaises 5 10, 

Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  coton,  café, 
cacao,  matières  grasses,  textiles,  gommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 523 


Bibliographie v    et 


vin 


MINISTERE    DES    COLONIES 

Jardin   Colonial 

N     -M  AVIS 

Nogbnt-sur- Marne 

Les  Laboratoires  de  recherches  du  Jardin  Colonial  se  chargent 
gratuitement  de  toutes  déterminations  des  matières  premières 
intéressant  la  production  des  Colonies  françaises  : 

Etude  des  matières  premières. 

Détermination  de  leur  origine,  de  leur  valeur  commerciale,  de 
leurs  applications. 

Le  Jardin  Colonial  analyse  les  terres  des  Colonies  et  les 
engrais  qui  peuvent  y  être  employés. 


TARIF  DES  ANALYSES  PAYANTES  : 

Analyse    physique  complète   (cailloux,       ! 
sable,  argile,  calcaire,  débris  organiques  Analyse  chimique  complète(azote, acide 

et   humus) 25  fr.  phosphorique,     chaux,     magnésie,      po- 

Engrais     chimique     par     élément     do-  tasse)  25  fr 

se 5  fr .       s 


Protection  contre  la  Chaleur  Solaire 

SUR  TOUTES  TOITURES   EN  VERRE,   ZINC,   ARDOISE,   TOLE  ONDULEE,   ETC.,   ETC. 

^k    Ci   1^^^  Breveté 

par  P  §\  O  %J  1—  s.g.d.g. 

Application    rapide  "s^^^WIIw'j^^/  Enlèvement    facile 

A     L'EXTÉRIEUR  ^^^^^^Hr^m^^^  SANS      VK1MER 

Lumière  tamisée  ''ëÊSSÊUSliiiÊÊë^^ï  verre 

sans  obscurité        ""^^^^*%Ç'^^P:ï>^"  ni     mastic 

ENDUIT     LIQUIDE     ÉCONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  Je  suis  heureux  de  vous  informer  que  l'essai  de  votre  produit 
l'ASOL.  nue  j'ai  appliqué  cet  été  sur  une  de  mes  serres  à  orchidées,  8  pleinement  réussi;  Je  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  serre  froide,  à  Odontoglossum.  J'ai  obtenu  une  température  beaucoup  plus  basse,  tout  et  t  été,  et 
|e  n'ai  pas  baisse  une  seule  f<iU  mes  stores  «  claies  »:  malgré  les  forts  coups  de  soleil  J'ai  donc  obtenu  de 
la  fraicbeur.  sans  pour  ainsi  dire  perdre  le  Jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  à  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Hebkauchamps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil. 


ADOPTÉ  PAR   LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTERES,  GRANDES  USINES 
Nombreuses  attestations  et  références  importantes.  —  Circulaire  et   Prix-courant  sur  demande. 


M.  DET0URBE,  Fa£nt,  7,  rue  St-Séverin,  Paris  (5e) 

Deux  Grands  Prix  :  Milan  mo6.  —  Saragosse  l:»i»8. 
Hors  concours.  —   Membre  du  Jury   :   Exposition  franco-britannique,  Londres}  1908. 


11e  Année  Juin  1911  NJ  99 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


L'AGRICULTURE  AU   CONGO   BELGE  « 

Agriculture  et  élevage.  —  Contrôle  forestier. 
Jardin  botanique. 

Le  siège  de  la  Direction  de  l'Agriculture  est  à  Borna  et  constitue 
en  réalité  un  Bureau  du  Gouvernement  général.  Il  n'y  a  pas  de 
titulaire  actuellement  et  c'est  un  fonctionnaire  du  Contrôle  fores- 
tier qui  remplit  cette  fonction  p.  i.  Il  est  assisté  de  quatre  agents 
employés  aux  bureaux  pour  la  correspondance  du  Gouverneur 
général  avec  le  District,  les  agents  du  Contrôle  et  la  Métropole. 

Agriculture  et  élevage. 

Chaque  vice-gouverneur  ou  commissaire  de  District  a  directe- 
ment sous  ses  ordres  un  personnel  technique  (agents  de  culture  et 
éleveurs)  chargé  de  la  direction  des  postes  agricoles  et  des  postes 
d'élevage  de  chaque  district  ou  province. 

Les  chefs  des  provinces  et  districts  peuvent  faire  toutes  propo- 
sitions utiles  au  Gouverneur  général,  mais  ils  doivent  se  conformer 
strictement  aux  ordres  qui  leur  sont  donnés  par  ce  dernier  concer- 

I.  A  la  fin  de  l'année  1909.  MM.  Luc.  Inspecteur  d'agriculture  de  l'Afrique  équato- 
riale  française,  a  été  chargé  d'une  mission  par  M.  le  Gouverneur  général  Merlin. 

Au  cours  de  cette  mission,  qui  avait  pour  but  principal  la  reconnaissance  des 
peuplements  d'arbres  à  caoutchouc,  et  la  manière  dont  l'exploitation  de  la  gomme 
est  pratiquée,  dans  des  régions  de  notre  colonie,  mal  connues  à  ce  point  de  vue, 
M.  Luc  a  eu  l'occasion  de  visiter  le  Jardin  botanique  d'Eala,  sur  le  territoire  belge, 
et  de  recueillir  de  nombreux  renseignements  sur  le  fonctionnement  du  Service  de 
l'agriculture  dans  la  colonie  voisine. 

Etant  donné  le  gros  effort  fait  par  les  Belges  pour  développer  chez  eux  tout  ce  qui 
est  de  nature  à  accroître  et  à  améliorer  les  productions  du  sol,  et  l'élevage,  nous 
croyons  utile  de  reproduire,  dans  le  Bulletin  du  Jardin  colonial,  le  substantiel  et 
intéressant  rapport  que  M.  Luc  a  remis  à  M.  le  Lieutenant-Gouverneur  du  Moyen- 
Congo,  à  son  retour  de  voyage   N.D.L.R.  . 

liul.  du  Jardin  colonial.   1911.  I.  —  N°  99.  31 


ïï2 


III   liCS     CI      MKMlIlRKS 


nant  aussi  bien  les  variétés  à  cultiver  que  les  procèdes  de  culture 
ou  de  récolte  à  utiliser. 

C'est  ainsi  qu'actuellement  dans  un  district  où  le  Gouverneur 
général  a  prescrit  la  plantation  de  10. 000  Funtumia  p.  ex.,  le  chef 
du  district  ne  peut  s'écarter  d'une  ligne  du  programme  qui  lui  est 
tracé  et  doit  faire  planter  exactement  à  .">  mètres  de  même  qu'il  doit 
exiger  la  taille  de  tous  les  rameaux  secondaires  des  arbres  plantés. 

La  diversité  des  soldes  acquises  par  les  différents  agents  provient 
de  la  prime  accordée  à  l'ancienneté  de  service. 


CATÉGORIES 

soi. m  S 

IM'KMM  1  BS 
l'IUMI. 

Inspecteur  forestier 
Directeur  du  Jardin  Botanique 
<  Ihef  de  culture  de  1  "  classe 

.")  à   5.500 

1    à   3.000 

Contrôleur  fores!  ier 

Chef  de  culture  de  2'  classe 

1   ;'i    !  .500 

1    à   3. 

Sous-contrôleur  forestier 
(  '.licf  de  cull  lire  «le  3e  classe 

3  à   3.500 

500  Ci   2.000 

Sous-chef  de  culture  de  1'    classe 
—      de  _•  classe 
Surveillants  de  cull  tire 

Éle\  eues 

1    S00   à   2.500 

500  à   2.000 

Ne  peuvent  être  nommés  sous-chefs  de  culture  que  les  agents 
avant  un  diplôme  d'Ecole  pratique  ou  un  certificat  de  l'Institut 
agricole  de  Gembloux. 

Chefs  de  culture  de  3e  classe,  les  élèves  diplômés  de  l'Institut 
agricole  de  Gembloux,  de  l'Université  de  Louvain,  de  l'École 
royale  d'horticulture  de  YVilworde. 

Tout  agent  du  contrôle  forestier  arrivant  pour  la  première  fois 
doit  accomplir  un  stage  au  Jardin  Botanique  d'Eala. 

Il  <  n  est  de  même  pour  les  agents  de  culture  qui  font  ce  stage  à 
Bakoussou,  poste  de  culture  de  l'Equateur. 

La  durée  du  service  est  de  trois  ans  avec  prime  en  lin  d'année  et 
avancement  tous  les  deux  ans. 


L  AGRICULTURE     H      CONGO    BELGK  443 

Contrôle   forestier. 

Le  contrôle  forestier  est  organisé  par  décret  du  Roi  du  22  sep- 
tembre 1 90 i  et  fixe  les  cadres  du  personnel  (art.  7)  ainsi  qu'il 
suit  : 

I  inspecteur  forestier. . 10.000 

8  contrôleurs  à  7. 000 56.000 

12  sous-contrôleurs       à  5.500 54.000 

Personnel  indigène  :  37S  h.  à  0.  45  p.  j.  62.086,50 

182.086,50 

Le  principal  rôle  de  ce  personnel  est  de  surveiller  dans  chaque 
district  l'exécution  du  décret  art.  Ier)  concernant  les  plantations 
fiscales  et  de  donner  les  conseils  ou  les  ordres  le  cas  échéant 
nécessaires  pour  assurer  le  bon  entretien  et  le  développement  nor- 
mal des  cultures  établies. 

L'art.  Ier  est  analogue  à  notre  art.  6  du  cahier  des  charges,  mais 
prévoit  un  minimum  de  500  fr.  par  tonne  de  caoutchouc  récolté  au 
lieu  de  150  et  concerne  aussi  bien  les  exploitations  de  l'Etat  que 
celles  des  particuliers.  C'est  ce  qui  a  nécessité  la  création  des  postes 
de  culture  des  districts  et  les  2  millions  de  dépenses  de  personnel. 

L'agent  forestier  étend  donc  son  contrôle  sur  les  plantations  des 
districts.  Il  renseigne  le  Commissaire  du  district,  sur  la  technique 
agricole,  le  choix  des  terrains,  les  méthodes  culturales,  le  déboise- 
ment et  le  reboisement,  mais  adresse  directement  au  Gouverneur 
général  le  rapport  sur  l'état  des  plantations  et  les  propositions  sur 
les  mesures  de  protection  ou  autres  à  prendre. 

Il  est  enfin  officier  de  police  judiciaire,  recherche  et  constate  les 
infractions  au  décret  (art.  5). 

L'Etat  peut  se  substituer  aux  particuliers  et  entreprendre  pour 
le  compte  des  compagnies  les  plantations  que  ces  dernières  ne 
peuvent  ou  ne  veulent  exécuter  elles-mêmes.  Ces  plantations  sont 
faites  à  raison  de  I  50  fr.  par  1.000  plants  mis  en  terre,  non  com- 
pris les  frais  d'établissement  (art.  0  de  l'arrêté  du  25  oct.  1904  du 
Secrétaire  d'Etat). 

Au  cours  de  leurs  inspections,  les  contrôleurs  forestiers  doivent 

ég-alement  surveiller  l'exploitation  directe  et  les  méthode  de  récolte 

art.   i),  la   récolte  des  arbres  ou   des   lianes  n'étant  autorisée  que 

par   incision.    Dans  cet   ordre    d'idées,    s'ils    jug-ent  que     certaines 


444 


KIT  DES    ET    MEMOIRES 


régions  exploitées  par  le  Gouvernement  sont  épuisées,  ils  peuvent 
demander  au  Gouverneur  général  de  remplacer  les  impositions  de 
récolte  par  des  impositions  de  plantation  (ceci  a  été  l'ait  dans  la 
région  du  Lopori  . 

Les  conditions  dans  lesquelles  les  plantations  doivent  être  exé- 
cutées sont  nettement  déterminées. 

Chaque  plantation  doit  tenir  un  registre  d'ordre  facilitant  le  con- 
trôle. 


REGISTRE 

indiquant  les  renseignements  relatifs  aux  pépinières  et  cultures  établies. 


Date  à  laquelle  \   1°  la  saison  des  pluies. 

a  commencé  :   I   '2U   ht  saison  sèche 


Plantation 


Espèce 

PépinièiH 

'S 

Mise  en  place 

Nombre 

de  plants 
imposés 

l>ate  de  la  visite 

.les 
agents    forestiers 

"\ 'isa.  (  >bservations 

■t. 
■i. 

-/. 

'a. 

- 

■j 
s. 

Jardin    botanique. 
Personnel . 

Directeur  p.  i.  :  M.  CranshofF,  diplômé  de  l'Ecole  d'agriculture 
de  Gembloux.  Contrôleur  forestier. 

Chimiste  :  Un  chef  de  culture  de  3e  classe,  diplômé  de  l'Uni- 
versité de  Louvain.  D.  :  Expert  chimiste  agricole 

Un  chef  de  culture  de  3e  classe,  indigène  originaire  de 
Banane,  diplômé  de  l'Ecole  d'horticulture  de  Wilvorde. 
Certificat  de  l'Ecole  Supérieure  d'Agriculture  coloniale  de 
Xogenl    France),  chargé  de  l'Ecole  professionnelle. 

I  n  sous-chef  de  culture  de  2e  classe,  charge''  du  service  des 
pépinières  et  de  la  collection. 

I  n  surveillant  de  culture  (surveillant  général,  du  travail). 


JARDIN  BOTANIQUE 

d'EALA 

Echelle  1:  13  500 


Sa&g£&$9    I   :F  '  bg  -  • 


1  Bibliothèque  et   herbier 

2  Habitation  du  Directeur 

3  Mess. 

i  École  professionnelle. 
'.)  Employés  européen*. 
<;  Magasin. 


7  Séchoir. 

8  Graineterie  et  Surveillant. 

9  Menuiserie    ateliers  . 

10  Laboratoire. 

11  Distillerie. 

12  Briqueterie. 

V.  V  Villages  des  travailleurs. 


446  ÉTUDES     ET    MÉMOIRES 

Le  directeur  est  complètement  indépendant  du  district  et  cor- 
respond directement  avec  le  Gouverneur  général  sauf  pour  les 
questions  de  main-d'œuvre  (politique  du  district). 

Le  personnel  placé  en  service  à  Eala  est  sous  ses  ordres.  C'est 
jusqu'à  présent  le  seul  établissement  où  sont  réunis  tous  les  docu- 
ments et  où  sont  faites  toutes  les  expériences  intéressant  l'en- 
semble des  possessions  du  Gouvernement  belge. 

BUDGET  (personnel). 

1  contrôleur  forestier,    directeur   p.  i S  .  500 

2  chefs  de  culture S  .  000 

1  sous-chef  de  culture 3 .  400 

1   surveillant  de  culture 2,800 

Achat  de  vivres  frais  pour  le  personnel  européen.  6.195 

300  travailleurs  (350  prévus).  Nourriture 12.000 

Salaire  en  m 16.000 

20  élèves,  entretien 2  .  000 

58 . 895 

Nourriture  des  Européens  (chiffre  ap.  | 18.250 

77 . 1 45 
Situé  sur  la  rive    gauche  du  Ruki  à  proximité  de  son    confluent 
avec  le  Congo  et  à  environ  6   kilomètres   de  Coquilhatville,  le  jar- 
din d  Eala  est  placé  au  point  de   vue  climatérique  dans  des  condi- 
tions très  favorables  (quelques  minutes  de  l'Equateur). 

Les  chutes  d'eau  y  sont  assez  régulièrement  réparties.  J'ai  choisi 
comme  base  de  comparaison  (Equateur  I"  et  4°5t  l'année  1907 
parce  qu'elle  représente  une  année  moyennement  pluvieuse,  et  il 
est  aisé  de  se  rendre  compte  d'après  le  graphique  ci-contre,  com- 
bien la  courbe  Eala  peut  favoriser  sinon  la  production  et  le  séchage 
des  récoltes,  du  moins  la  végétation  des  différentes  essenees. 

Le  terrain  est  peu  ('levé,  uniformément  plat,  entouré  de  mari- 
gots de  tous  côtés.  Il  a  été  entièrement  retourné  à  la  houe  et  fumé 
en  partie  de  fumier  de  ferme  provenant  d'un  important  troupeau 
actuellement  disparu  complètement  (Trypanosomiase  . 

Les  nouveaux   terrains  ont  reçu  des  fumures  d'engrais  verts. 
L'ensemble  peut  être  divisé   en    deux    parties,    l'une  réservée  au 
Jardin  Botanique  proprement  «lit.  l'autre  au  Jardin  d'Essai    grandes 
cultures  . 


L  AGKH.lï/U'RE    AU    CONGO    BELGE 


447 


Les  services  sont  divisés  en  : 

Service  des  cultures; 

Service  du  Laboratoire  ; 

Service  de  l'Ecole  professionnelle, 
dont  les   chefs  sont  placés  sous  l'autorité  immédiate  du  Directeur. 
Les  stagiaires  forestiers  qui  restent  obligatoirement  un  à  deux  mois 
au  Jardin  sont   plus  spécialement    employés   k  la  surveillance  des 
travaux  de  culture  et  de  récolte  des  plantes  à  caoutchouc. 


Lèopoldville-4° 


Loukolela  1° 
Eala  0°Eq. 


/ 
/ 

i 
\ 

/ 

/ 

^ 

/ 
/ 

/ 

\ 
\ 

x\ 

/ 

s 

V      > 

/ 

/ 

""■"«v 

/ 

S 

'A 

/ 

/ 

\\ 

'.  \ 

'•\ 

/ 

/ 

t 

i 

*    '•  \ 

../-• 

___, 

*   '.   \ 
*   •    \ 

/ 
/ 

• 

1         **" 

; 

\  '.     \ 

/ 

f 

/    / 

\ 

.' 

V, 

\*. 

;     / 
•     / 

1 

V, 

V 

;    / 

\ 

,.-•*'* 

1 

/ 

13 

12 


-s 

■8 

u 

e 


Le  Jardin  Botanique  proprement  dit  est  un  véritable  jardin 
paysager  créé  d'après  les  plans  de  M.  Pynaerth,  premier  directeur. 
La  disposition  harmonieuse  des  courbes  et  des  massifs  dénote  un 
joli  talent  d'architecte  paysagiste. 

L'idée  d'une  collection  ainsi  établie  est  peut-être  peu  classique, 
mais  elle  est  en  tout  cas  très  heureuse. 

Chaque  massif  est  constitué  par  un  ou  deux  exemplaires  des 
différents  genres  introduits  ou  existants  au  Congo  d'une  seule  et 
même  famille.  Ceci  constitue  un  groupement  et  une  classitication 
beaucoup  plus  agréables  que  la  collection  type  des  Jardins  bota- 
niques en  planches  régulières. 

Un  choix  judicieux  des  dilïérentes  variétés  permet  d'obtenir  des 
effets  très  jolis  au  point  de  vue  décoratif. 

On  peut  citer  comme  exemple,  le  massif  des  Euphorbiacées. 
famille  très  bien  représentée  à  Eala.  dont  je  n'ai  pris  que  les  prin- 
cipales variétés. 


448 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Six  constructions  sont  établies  dans  le  parc  ;  ce  sont  (les  numéros 
renvoient  au  plan)  : 


Villages  des  travailleurs  au  Jardin  botanique  d'Eala. 


I.  — 


2. 
3. 


4. 


8. 


La  direction,  braiment  en  briques  comprenant  cinq  pièces  : 

I  pièce  réservée  aux  collections  (herbier). 

I  pièce       —        à  la  bibliothèque. 

I  pièce       —        à  la  salle  d'honneur. 

'2  pièces  aux  chambres  à  coucher. 

Pavillon  du  directeur  (bâtiment  en  briques.  2  pièces). 
Mess.  Bâtiment  en  briques  comprenant  : 

I   salle  à  manger  avec  large  vérandah. 

I   magasin  de  vivres. 

I  office. 
2  bâtiments  en  briques  : 

I  cuisine. 

I   prison. 
École  professionnelle.  Bâtiment  en  briques. 

I  salle  d'études. 
Logement  des  chefs  de  culture  :  Bâtiment  en. briques  com- 
prenant •'{  chambres  à  coucher. 


L  AGRICULTURE    AU    CONGO    BELGE 


449 


Le  détail  des  constructions  est  joint  au  présent  rapport  sur  un 
plan  ad  hoc.  Chaque  construction  a  un  numéro  d'ordre  se  rappor- 
tant aux  numéros  du  plan  au  1/10.000°. 

Tous  ces  bâtiments  sont  construits  avec  les  matériaux  du  pays 
et  la  main-d'œuvre  du  Jardin.  Les  toitures  sont  couvertes  en  paille 
de  palmiers  (raphia). 

Jardin  d'essai. 

Pépinières.  —  Le  sous-chef  de  Culture  chargé  de  ce  service 
spécial  ainsi  que  des  expéditions  de  graines  et  plants,  habite  un 
bâtiment  (n°  9)  en  briques  dont  une   des    pièces   est  réservée  à  la 


Composition  d'un  massif.  Famille  des  Euphorbiacées. 

1  Manihot  Glaziovii.  .        10  Acalypha  Godseffiana. 

2  Hura  crepitans.  1  1    Ricinus  communis. 

3  Hevea  brasiliensis.  12  Acalypha  Hamiltoniana. 

4  Aleurites.  13  Codiœum  et  var. 

5  Euphorbia  splendens.  I  i   Acalypha  Godseffiana. 

6  Jatropha  multifida.  K>  Ricinus  rubra. 

7  Croton  tiglium.  10  Acalypha  marginata. 

8  Jatropha  curcas.  17  Euphorbia  Ilermantiana, 

9  Codiœum.  18  Acalypha  Wilkesiana. 


graineterie.  Il  a  également  à  sa  disposition  un  atelier  de  menuiserie 
(n°  13);  trois  petites  serres  à  germination  et  un  hangar-abri  pour 
les  jeunes  plants. 

Le  hangar-abri  est  bien  compris.   Construit  selon  le   croquis  ci- 
contre,  il  couvre  une  superficie  de  288  mètres  carrés.  Il  est  entouré 


450  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

par  des  pieds  de  croton  formant  mur.  Les  piliers  ayant  deux  mètres 
de  haut  permettent  une  surveillance  et  un  travail  faciles. 

C'est  de  ces  pépinières  que  sortent  tous  les  plants  expédiés  dans 
les  districts  sur  la  demande  des  commissaires,  Toutes  les  demandes 
doivent  être  préalablement  approuvées  par  le  Gouverneur  Général. 

Le  Gouvernement  Général  publie  tous  les  ans  un  catalogue  des 
plantes  et  graines  disponibles  ainsi  que  le  prix  courant. 

Cultures.  En  principe,    toutes    les    cultures   susceptibles    de 

présenter  un  intérêt  quelconque  au  point  de  vue  économique,  sont 
établies  sur  des  superficies  suffisantes  pour  permettre  l'évaluation 
de  la  production  et  du  prix  de  revient. 

Plantes  pseudo-alimentaires. 

Café.  -   -  Les  principales  espèces  et  variétés  cultivées  sont  : 

C.  canephora  var.  Kwiluensis 600  pieds 

Dewevrii 600      — 

-  Congensis  var.  Chaloti 270      — 

-  Arabica  var.  Marag-ojipe 240 

var.  San-Thomé 234 

var.  Guatemala I2cS 

1)  après  ce  que  j'ai  pu  voir  à  Lukolela,  Irebou,  Coquilhatville  et 
Bakoussou  il  semble  que  l'Etat  Indépendant,  après  avoir  fait  de 
grandes  plantations  de  café,  les  abandonne  complètement  mainte- 
nant. Elles  sont  d'ailleurs  fortement  attaquées  par  l'Hemileva. 
Telles  qu'elles  sont,  elles  suffisent  cependant  à  la  consommation 
de  la  Colonie  et  rie  peuvent  avoir  aucun  autre  intérêt  pour  l'avenir. 

A  Eala  les  essais  sont  considérés  comme  terminés.  Ils  ont  porté 
sur  La  sélection  du  C.  liberica  (prof.  Laurent)  et  après  demande  des 
experts,    sur  la  dessiccation  à  différentes  maturités. 

Le  prix  s'est  élevé  de  50  à  60  fr    les  100  kilos. 

Cacao.  -     Cette  culture  est  laissée  de  côté  en  raison  de  l'éloigne- 
mciil    de    la    côte.     Elle    est    plus    spécialement    étudiée   à  Calamou 
District  de  Borna). 
Les  variétés  cultivées  dont  une  partie  provient  du  Jardin  d'Essai 
de  Libreville  sont  .Caracas.  San-Thomé.  Criollo.  Guatemala,  Vene- 
zuela, Trinidad,  Calabacillo. 


L'AGRICULTURE  AU  CONGO  BELGE  451 

La  variété  Calabacillo  est  très  fructifère  et  ma  donné  a  l'essai, 
une  moyenne  de  39  graines  par  cabosse  pesant  84  grammes  (Bon). 

Les  arbres  poussent  vigoureusement,  mais  le  produit  sec  est  très 
inférieur  (coté  par  les  experts  :  1)5,  1)2  et  63  fr.  les  §0  kilos)  ;  ceci 
provient  du  séchage  difficile  sous  l'Equateur. 

Il  existe  deux  plantations  en  pleine  production  à  Bakoussou 
Equateur)  et  à  Lukolela,  mais  elles  ne  seront  plus  augmentées. 
La  Direction  de  l'agriculture  considère  l'exploitation  impossible  au 
delà  de  la  région  côtière. 

Eala  possède  un  séchoir  à  air  chaud  (S.  Mayfarth)  et  un  séchoir 
sur  rail  du  modèle  courant  à  toiture  fixe.  Inutilisé  pour  le  cacao  il 
sert  cependant  à  de  nombreux  usages  :  séchage  des  graines  fourra- 
gères, du  caoutchouc,  du  thé,  giroflier,  etc.,  etc. 

Le  même  séchoir  est'  également  installé  à  Bakoussou  et  sert  au 
café  et  au  cacao,  mais  il  mesure  45  mètres  de  long.  La  surface  de 
séchage  utile  est  de  70  mètres  carrés. 

Thé.  —  7.900  pieds  de  théiers  couvrant  une  superficie  de  plus 
d'un  hectare  sont  en  culture  à  Eala. 

Les  résultats  obtenus  méritent  de  retenir  l'attention. 

La  principale  variété  introduite  est  le  thé  viridis  var.  Assamica. 

Plusieurs  expéditions  de  feuilles  de  cette  variété  ont  été  faites. 
L'expertise  reproche  au  thé  d'Eala  un  goût  spécial  provenant  de  la 
fumure  ou  du  terrain  et  qui  diminue  sa  valeur.  On  a  coté  néan- 
moins les  différents  envois  à  i  fr.  le  kilo  (80  seurts  néerlandais?). 
Peut-être  aussi,  pensent  les  experts,  le  séchage  est  il  défectueux. 

Quoi  qu'il  en  soit,  ce  chitl're  paraît  très  intéressant,  car  l'on  admet 
généralement  à  Geylan  qu'un  théier  trop  jeune  donne  un  produit 
inférieur,  ce  qui  serait  le  cas  des  plantes  d'Eala. 

Les  essais  sont  poursuivis  et  les  améliorations  porteront  sur  le 
séchage  et  sur  la  préparation  dune  autre  variété  originaire  de 
Cochinchine.  Il  sera  important  de  connaître  la  cote  des  experts 
quand  les  théiers  d'Eala,  actuellement  âgés  de  trois  ans,  auront 
atteint  leur  cinquième  année. 

Cola.  —  La  var.  G.  acuminata  est  seule  cultivée  à  Eala  comme 
étant  la  plus  appréciée. 

Il  est  impossible  de  songer  à  emporter  les  noix  fraîches  à  cette 
distance  du  marché  métropolitain. 


io2  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Cette  culture  doit  donc  être  forcément  réservée  aux  régions 
côtières  à  moins  de  trouver  sur  place  un  débouché  suffisant. 

Quelques  expéditions  d'Eala  ont  été  cotées  cependant  50  fr.  les 
100  kilos  (noix  fraîches  . 

Les  experts  préconisent  la  stérilisation  par  l'eau  bouillante  : 
5'  à  110°.  Cet  essai  va  être  entrepris  sur  une  très  petite  quantité, 
car  les  ordres  de  Borna  sont  d'expédier  la  totalité  des  semences  à 
Calamou  (Calamou  devenant  la  2e  station  expérimentale  du  Congo 
Belge  et  déchargeant  Eala  de  toutes  les  cultures  ne  pouvant  avoir 
d'avenir  que  dans  la  zone  du  littoral  . 

Plantes  à  parfum. 

Andropogon.  A.   citratus  (citronnelle  :  Cultivé  en  terrain 

dérobé  dans  les  interlignes  de  Funtumia,  cet  essai  doit  être  aban- 
donné. La  citronnelle  trop  envahissante  gêne  les  arbres  et  arrête 
leur  croissance.  Il  faut  donc  un  terrain  spécial,  ce  qui  augmente  les 
frais  considérablement. 

La  direction  n'est  pas  encore  fixée  sur  le  rendement  et  sait  seu- 
lement qu'il  est  possible  de  faire  deux  récoltes  par  an. 

A.  muricatus  (Vétiver).  -  Plus  coûteux  à  récolter  par  suite  de 
la  nécessité  d'arracher  les  racines  partie  utilisée  ,  cette  plante 
donne  un  assez  bon  rendement  :  35  litres  par  hectare. 

Seule  l'essence  pourrait  supporter  les  frais  d'expédition,  mais  les 
prix  de  revient  n'ont  pas  encore  été  établis. 

L'appareil  à  distiller  n"  10  du  plan)  est  spécialement  destiné  par 
la  Direction  aux  distillations  d'essences  afin  d'étudier  la  possibilité 
d'exporter  de  l'Intérieur  certains  produits  sous  le  moindre  volume 
(fleurs  d'oranger,  papaye.  Patchouli,  etc.).  Le  vétiver peul  s'exporter 
et  s'exporte  de  nos  vieilles  colonies  en  racines,  il  n'y  faudrait  pas 
songer  dans  l'Intérieur  du  Congo. 

Patchouli.  -  -  Pogostemon  patchouli.  -  Pousse  vigoureusemenl  h 
Eala.  Aucun  essai  tenté.  Serait  probablement  possible  en  culture 
dérobée  à  la  '!''  ou  '-V   année  de  plantation  du  Funtumia. 


L'AGRICULTURE    AU    CONGO    BELGE  453 


Plantes  tinctoriales  et  tannantes. 

Les  essais  ont  porté  sur  le  Bixa  Orellana  ou  Rocou,  les  Lawsonia 
et  les  Gœsalpinia. 

Les  prix  où  sont  tombés  ces  produits  en  rendent  toute  exploita- 
tion impossible. 

Randia  Cuvelierana.  -  -  Je  dois  citer  cependant  cette  plante  indi- 
gène dont  les  fruits  donneraient  un  grand  rendement  au  point  de 
vue  tinctorial. 

Un  champ  de  culture  étant  en  fructification,  les  fruits  en  sont 
récoltés  en  ce  moment  et  seront  expédiés  à  Bruxelles  afin  d  y  être 
expertisés. 

Plantes  médicinales. 

Coca.  —  ErythroxylonCoca.  —  3. 400  plants  d'une  très  belle  végé- 
tation sont  en  culture  et  appartiennent  aux  variétés  :  Truxillo, 
Huanaco  et  Bolivianum. 

Des  échantillons  de  feuilles  de  chacune  de  ces  variétés  ont  été 
expédiés  en  Europe.  Le  résultat  a  été  excellent,  sauf  en  ce  qui  con- 
cerne la  var.  Bolivianum  qui  ne  contenait  pas  trace  de  cocaïne. 

Le  premier  envoi  a  donné  I,  91  °/0  de  cocaïne  et  le  deuxième 
1 .  95.  La  teneur  admise  jusqu'à  présent  peut  varier,  je  crois,  de  0,  3b' 
à  2.   10  %. 

Là  encore  il  ne  faudrait  songer  à  exporter  les  feuilles.  Mais,  quel 
est  le  chilfre  de  la  consommation.  Quel  est  le  prix  de  revient  et  la 
quantité  de  récolte  ?  Autant  de  questions  que  je  n'ai  pu  résoudre  à 
La  la. 

Croton.  —  Croton  Tiglium.  -  Comme  pour  presque  toutes  les 
plantes  tropicales  à  Eala,  la  végétation  est  parfaite,  mais  au  point 
de  vue  résultat  il  est  difficile  de  donner  un  avis. 

Quinquina.  —  Quoique  tous  les  auteurs  préconisent  une  altitude 
considérable  pour  la  culture  des  Cinchona,  les  plantations  encore 
jeunes  (un  an  1/2)  poussent  admirablement  à  Eala. 


154  et i  u es  i:t  mémoires 


Les  variétés  cultivées  sont  : 

C.  Calisava 


Josephiana 
2.500  arbres  <  Suecirubra 

Schukraft 
Robusta 
La  variété  G.   robusta  est  particulièrement  vigoureuse. 

Plantes  à  épices  et  à  aromates. 

Vanille.  -  -  Culture  peu  importante,  mais  collection  très  intéres- 
sante comprenant  9  variétés  : 

V.  planifolia  Introduite 

—  pompona  Congo  Belge  Indigène 

-  grandiflora 

—  Lujae  i  Cassaïe) 

-  aromatica  (Iles  Barbades)  Introduite 

—  var.  Borbonica  — 

—  Laurentiana      Congo  Belge  Indigène 

—  sp. 

J'ai  été  frappé  de  la  vigueur  exceptionnelle  du  type  Laurentiana 
dont  les  tiges  sont  au  moins  doubles  de   celles  des  var.    cultivées. 

Un  carré  de  V.  planifolia  est  cultivé  à  Kala  selon  la  méthode  de 
Bourbon  avec  tuteurs  de  Jatropha. 

Giroflier.  —  Les  Girofliers  forment  exception  parmi  les  végétaux 
cultivés  au  Jardin  botanique  :  ils  souffrent  de  l'humidité  du  climat. 
Ils  ne  sont  pas  encore  en  production  mais  ne  peuvent  de  toute 
façon,  offrir  aucun  intérêt.  Huit  autres  variétés  à  épices  (poivre, 
gingembre,  etc.)  sont  dans  le  même  cas.  Toutes  ces  cultures  aban- 
données à  Eala  ou  conservées  seulement  à  titre  de  collection  et  de 
porte-graines  seront  poursuivies  à  Calamou. 

.1  suivre.  M.   Lie, 

Inspecteur  <l  Agriculture  des  Colonies. 


/le     SÉSAME     DE     L'EXTRÈME-<  )RIENï 
SES.  1  Ml  M    1NDIC l  M    DC. 


Suite.) 


III.  -   CULTURE. 

Nous  allons  maintenant  étudier  la  culture  de  cette  plante  dans 
les  deux  pays  de  l'Extrême-Orient  sur  lesquels  l'attention  doit  être 
attirée  : 

I"  L  Inde,  parce  que  c'est  le  gros  centre  actuel  de  l'exportation 
du  sésame  sur  l'Europe; 

2°  LIndo-Chine,  parce  que  ce  pays  est  appelé  pour  cette  culture 
a  remplacer  le  premier  si  nous  savons  tirer  parti  de  la  matière 
première  dont  nous  n'avons  qu'à  encourager  et  capter  la  produc- 
tion. 

A.  —  Culture  dans  les  Indes  anglaises  et  françaises. 

I"    INDES    ANGLAISES 

Centres  de  production.  —  La  culture  du  sésame  est  répandue 
dans  la  péninsule  tout  entière,  mais  elle  couvre  surtout  la  région 
qui  s'étend  du  nord  au  sud  d'Agra  a  Madras  et  qui  comprend  : 

Les  provinces  unies, 

Les  provinces  centrales, 

Une  partie  de  la  province  de  Bombay, 

Et  la  province  de  Madras, 
en  laissant  au  nord-ouest  le  Panjab  qui  produit  également  une  cer- 
taine quantité  des  produits  de  la  plante. 

Variétés.  —  On  y  distingue  trois  variétés,  le  vcl  ellou  ou  sésame 
à    graines   blanches,    qui    pousse  surtout  dans   les  terres    basses  et 


i56  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

profondément  humides,  le  per  ellou  à  graines  noires  et  qui,  vu  les 
lieux  où  il  se  développe,  les  terrains  dont  il  se  contente  et  L'altitude 
où  on  le  rencontre,  semblerait  être  le  Sesamum  indicum  type,  ou 
tout  au  moins  celui  qui  se  rapprocherait  le  plus  de  l'état  originel 
de  la  plante  ;  c'est  d'ailleurs  l'espèce  qui  donne  le  plus  d'huile  et  la 
meilleure  ;  enfin,  le  kour  ellou,  dont  les  graines  sont  d'un  brun  roux 
et  qui  est  en  général  cultivée  dans  des  terres  plus  sèches  que  le  vel 
ellou  et  moins  élevées  que  celles  où  vient  le  ]>er  ellou. 

Généralités  sur  la  culture  et  les  récoltes.  —  Les  modes  indigènes 
de  culture  sont  des  plus  variables,  les  trois  variétés,  à  graines 
blanches,  à  graines  noires  et  à  graines  brun  roux  sont  distribuées  sur 
une  grande  partie  de  la  surface  du  territoire,  dans  les  plaines  et  sur 
les  hauteurs,  tantôt  en  cultures  séparées,  tantôt  en  cultures  mixtes, 
tantôt  sur  de  larges  espaces,  tantôt  au  contraire  elles  ne  forment  sui- 
vant les  localités  ou  les  districts  considérés,  qu'une  culture  de  jardin. 

Les  différentes  altitudes  où  évolue  cette  plante,  la  diversité  de 
composition  des  sols  où  on  la  développe,  l'état  variable  d'hygro- 
scopicité  des  terrains  où  elle  pousse,  expliquent  les  nombreuses 
variétés  que  cette  espèce  végétale  a  été  amenée  à  créer  et  dont 
quelques-unes  ont  acquis  des  caractères  définitifs  ainsi  que  nous 
l'avons  démontré  dans  vin  précédent  chapitre. 

Il  est  difficile,  dans  ces  conditions,  de  déterminer  une  ligne  de 
conduite  générale  pour  la  culture  dans  ce  pays,  chaque  habitant 
sème  a  une  époque  qui  lui  a  paru  être  la  meilleure,  vu  L'altitude  où 
il  se  trouve,  ou  suivant  qu'il  est  en  possession  de  terrains  secs  ou 
humides,  gras  ou  sablonneux. 

La  plante  heureusement  est  fort  rustique,  ce  qui  lui  permet  de 
s'adapter  aux  circonstances  les  plus  diverses,  néanmoins,  il  semble 
établi  qu'une  trop  grande  quantité  de  pluies  nuit  au  rendement  (ce 
qui  est  parfaitement  logique),  et  que  la  plante  souffre  lorsqu'elle 
est  exposée  à  des  vents  trop  violents.  Aussi,  tenant  compte  de 
tous  ces  facteurs,  la  trouvons-nous  semée  suivant  les  localités  con- 
sidérées aux  époques  les  plus  différentes  de  l'année  : 

En  janvier  dans  le  North  Arcot, 

En  mai  et  commencement  de  juin  dans  les  districts  de  Godavery. 
«le  1  >eccan, 

En  juillet  dans  le  district  de  Kandesh, 

Kn  septembre  et   octobre  dans  le  district  de  Lohardugga. 


LE    SÉSAME    DE    L  EXTREME-ORIENT 


io7 


D'ailleurs,  l'époque  de  la  récolte  varie  dans  le  même  sens  et  sui- 
vant que  les  pluies  ont  plus  ou  moins  arrosé  les  cultures. 

La  récolte  se  fait  en  mars  dans  le  Lohardugga, 

En  juillet  dans  le  Godavery, 

En  août  dans  le  Kang, 

En  septembre  et  octobre  dans  le  Deccan  et  le  Combatoro, 

En  novembre  dans  la  province  de  Bombay, 

En  décembre  dans  le  Kandesh. 

Ces  époques  différentes  pour  les  semailles  sont  en  grande  partie 
basées  également  sur  l'établissement  de  la  mousson,  l'époque  de  la 
récolte,  sur  la  plus  ou  moins  grande  quantité  de  pluie  qu'elle  a 
amenée. 

Aussi  constatons-nous  dans  certains  points,  le  Combatoro  par 
exemple,  trois  récoltes  annuelles  en  terres  sèches,  alors  qu'en 
d'autres  lieux  deux  récoltes  sont  rares,  et  que,  généralement,  vu 
l'alternance  des  cultures  on  se  borne  à  une  seule  récolte  annuelle. 

En  dehors  de  cette  hétérogénéité,  la  façon  même  de  cultiver 
est  sensiblement  la  même  dans  l'ensemble  des  Indes  anglaises,  à 
part  quelques  modifications  locales  insignifiantes  et  tenant  le  plus 
souvent  à  la  nature  du  terrain.  Tel  nécessitera  deux  labours,  parfois 
même  un  seul,  alors  que  les  terres  noires  en  exigeront  trois  avant 
d'être  en  état  de  recevoir  les  semences. 

Terrain.  Le  Sesamum  indicum  croit  indifféremment,  comme 

nous    l'avons   déjà  dit,  dans   les   sols  humides  ou    secs,  tantôt   en 
plaine,  tantôt  au  contraire   sur  les  hauteurs,   c'est-à-dire  dans  les 
terrains  les  plus  différents  qu'il  se  puisse  trouver.  Suivant  ceux-ci, 
un,  deux,  voire  même  trois  labours  successifs  sont  exécutés,  et  les 
graines  ne  sont  mises  en  terre  qu'un  mois  après. 

Malgré  que  ce  végétal  vienne  ainsi  n'importe  où,  il  a  été  remarqué 
cependant  que  les  terres  en  bordure  des  cours  d'eau,  les  terres 
régulièrement  colmatées  et  légèrement  sablonneuses  sont  plus  par- 
ticulièrement propices  au  développement  de  la  plante,  à  condition 
qu'elles  ne  soient  pas  soumises  à  une  trop  grande  humidité. 

Semailles.  —  Les  graines  sont  semées  la  plupart  du  temps  à  la 
volée.  Quelquefois,  mais  plus  rarement,  dans  des  sillons  préalable- 
ment tracés.  Elles  germent  au  bout  de  huit  à  dix  jours  ;  le  champ 
est  ensuite   débarrassé  des  mauvaises   herbes,  quinze  jours   après 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N7°  99.  32 


158  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

l'apparition   des    plantules,    c'est-à-dire  lorsque  cplles-ci    ont    déjà 
atteint  7  à  8  centimètres  de  hauteur. 

Arrosage.  —  La  plante  se  développe  ensuite  normalement  sans 
demander  d  autres  soins,  dans  les  régions  sèches,  qu'un  arrosage 
tous  les  15  ou  20  jours.  Dans  certains  endroits,  les  champs  de 
sésame  sont   irrigués,   principalement  dans  la  province  de  Madras. 

On  a  bien  soin  de  cesser  les  arrosages  une  quinzaine  de  jours 
avant  la  maturité  des  graines,  de  façon  à  augmenter  le  rendement 
en  huile  de  celles-ci,  procédé  qui,  là  où  il  est  usité,  donne  d'excel- 
lents résultats. 

Floraison.  —  Il  faut  attendre  deux  mois  depuis  les  semailles 
jusqu'à  la  floraison  ;  un  mois  après,  les  capsules  sont  parvenues  à 
maturité. 

Recolle.  —  Pour  la  récolte,  les  tiges  sont  coupées  au  ras  du  sol, 
puis  mises  en  meules  dans  un  endroit  sec  après  avoir  été  recou- 
vertes de  feuilles  de  cocotier  ou  de  bananier,  elles  restent  ainsi  huit 
jours,  au  bout  desquels  on  commence  à  enlever  les  graines. 

Cette  opération  s'effectue  en  secouant  la  masse  de  la  meule  avec 
des  bâtons.  La  moitié  des  grains  environ  tombe  sur  le  sol  à  ce 
moment,  l'autre  moitié  reste;  on  remet  en  meule,  on  laisse  la  masse 
deux  jours  encore,  puis  l'on  recommence  le  battage  et  les  dernières 
graines  sont  recueillies  puis  mélangées  avec  les  premières. 

En  général,  toutes  les  variétés  de  graines  sont  mélangées  et  por- 
tées ensuite  au  moulin  aliri  d'en  extraire  l'huile. 

Extraction  de  I  huile.  —  L'appareil  employé  pour  cette  opération 
est  le  moulin  à  huile  commun  dans  toutes  les  parties  de  l'Inde,  et 
que  l'on  retrouve  également  en  Gochinchine  (Fig.    16). 

Il  se  compose  :  I"  d'un  mortier  M  en  bois  dur,  dont  la  partie  infé- 
rieure est  solidement  tichée  en  terri'  et  sur  une  assez  grande  pro- 
fondeur, et  dont  la  partie  supérieure  est  évidée  d'abord  du  sommet 
vers  la  base,  en  forme  de  tronc  de  cône,  puis  en  une  cavité  plus 
larg-e  alfeetant  la  forme  d'un  tronc  de  cône  dispose''  en  sens  inverse 
du  premier.  Sa  base  est  une  large  surface  concave.  De  cette  surface 
concave  pkrl  un  canal  1),  par  ou  s'écoule  l'huile  et  qui  va  aboutir  en 
S  <lan^  le  1/3  inférieur  du  mortier  et  se  terminer  par  un  bec  facili- 
tant le  déversement  de  l'huile  dans  un  récipient  placé  au-dessous. 


LE    SÉSAME    DE    L  EXTKE.ME-OKIENT 


159 


Au-dessus  de  S,  vers  le  milieu  de  la  hauteur  du  mortier,  se 
trouve  une  encoche  profonde,  dans  laquelle  vient  s'encastrer  et  se 
lixer  solidement  une  pièce  de  bois  à  laquelle,  à  l'aide  de  crochets 
placés  à  son  extrémité,  on  attelle  des  bœufs  qui  la  font  tourner 
autour  du  mortier.  L'extrémité  de  cette  pièce  de  bois  est  taillée  de 
façon  à  être  parallèle  au  sol  et  elle  s'appuie  sur  lui  grâce  au  poids 
de  grosses  pierres  disposées  sur  sa  face  supérieure  en  H. 

Un   pilon  en  bois  dur  appuie  son  extrémité  inférieure  sur  la  face 


Fig.  L6. 


—  Moulin  à  huile  employé  dans  les  Indes. 


inférieure  du  mortier,  et  ce  contact  est  rendu  plus  intime  par  ce 
fait  que  l'extrémité  supérieure  du  pilon  P  encastrée  et  maintenue 
dans  l'orifice  K  d'une  autre  pièce  de  bois  attachée  elle-même  à  la 
pièce  de  bois  L  un  peu  en  avant  des  pierres,  est  tirée  en  arrière  par 
leur  poids  qui  assure  ainsi  un  contact  forcé  entre  la  base  du  pilon 
et  la  face  inférieure  du  mortier. 


Huile.  —  On  comprend  aisément  que  de  cette  façon  toute  la 
masse  des  graines  introduite  dans  le  mortier  soit  soumise  à  une 
pression  très  sérieuse  permettant  l'extraction  de  l'huile  qui  s'écoule 
dans  le  récipient  R  et  qu'on  recueille  au  fur  et  à  mesure. 

L'huile  obtenue  est  toujours  très  colorée,  car  on  n'a  pas  pris  la 
précaution  d'enlever  le  tégument  des  graines,  riche,  même  dans  la 
variété  à  graines  blanches,  en  matière  colorante.  D  autre  part, 
comme  nous  le  disions  plus  haut,  l'indigène  met  le  plus  souvent 
pêle-mêle  les  différentes  variétés  de  graines  dans  son  moulin,  sans 
aucun  triage  préalable. 


1-60  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Épuration  de  V huile.  —  Dans  certaines  régions,  pour  éviter  cel 
inconvénient,  on  lave  plusieurs  fois  les  graines  avant  de  les  sou- 
mettre à  la  pression,  ou  bien  encore  on  les  fait  bouillir  un  certain 
temps  jusqu'à  ce  que  la  couleur  disparaisse  et  que  les  graines  soient 
devenues  blanches  ;  on  les  sèche  alors  au  soleil  et  Ton  extrait 
ensuite  l'huile  comme  il  a  été  indiqué. 

Dans  le  nord  de  la  province  de  Madras,  les  indigènes  ajoutent 
toujours  aux  graines  dans  le  mortier  des  fragments  d'écorce  de 
Cassia  auriculata  ou  de  la  gomme  d'Acacia  arabica,  dans  le  but 
parait-il  d'augmenter  la  valeur  du  tourteau  employé  pour  la  nour- 
riture des  hommes  et  des  animaux. 

L'huile  ainsi  obtenue  est  claire  et  limpide  ;  elle  est  d'une  consom- 
mation plus  agréable  après  avoir  été  conservée  deux  ou  trois  mois 
dans  des  jarres  qu'en  étant  utilisée  de  suite  après  sa  fabrication. 

Tourteaux.  —  Les  tourteaux  bruts  sont  utilisés  dans  toute  l'Inde 
pour  la  nourriture  du  bétail  et  souvent  en  temps  de  famine  par  les 
classes  pauvres  de  la  société,  surtout  dans  les  provinces  de  l'Ouest. 

2°  Indes  françaises. 

Dans  les  Indes  françaises,  le  sésame  est  cultivé  comme  aux 
Indes  anglaises.  On  y  retrouve  les  trois  variétés  de  graines,  mais  la 
variété  à  graines  blanches  y  est  plus  abondante  que  dans  le  reste 
de  la  péninsule  et  la  variété  brune  plus  rare. 

La  production  fait  en  grande  partie  l'objet  de  la  consommation 
locale;  toutefois,  dans  les  bonnes  années,  elle  permet  une  exporta- 
tion qui,  pour  la  France,  se  maintient  annuellement  aux  environs 
de  1.500  tonnes  et  a  par  deux  fois  atteint  un  maximum  de  3.000 
tonnes. 

B.  —  Culture  en  Indo-Chine. 

Terrains.  —  Le  terrain  choisi  par  l'indigène  varie  suivant  qu'il 
s'agit  de  la  variété  noire  ou  de  la  variété  blanche,  c'est-à-dire  sui- 
vaut  que  le  sésame  est  cultivé  en  plaine  ou  en  montagne,  car  d'une 
façon  générale,  on  peut  dire  que  c'est  surtout  en  plaine  qu'est  cul- 
tivée  en  Indo-Chine  la  variété  à  graines  blanches,  tandis  qu'au  con- 
traire il  n  v  a  guère  que  la  variété  à  graines  noires  que  Ton  cultive 
en  montagne. 


LE    SÉSA.ME    DE    L  EXTREME-ORIENT 


461 


En  plaine,  ce  sont  surtout  les  terrains  alluvionnaires  et  légèrement 
sablonneux  qui  sont  choisis  de  préférence  ;  sur  les  terrains  élevés  le 
sésame  est  planté  n'importe  où  ;  il  succède  fréquemment  en  Annam 
à  la  culture  du  maïs,  les  Mois  le  sèment  souvent  aussi  sur  les  terrains 
nouvellement  défrichés. 

Nombre  de  récoltes.  —  Dans  la  région  montagneuse,  on  fait  nor- 
malement, dans  la  plupart  des  localités  où  cette  culture  existe,  deux 
récoltes  par  année.  En  plaine,  on  se  borne  à  une  récolte  annuelle,  non 
pas  que  les  conditions  climatériques  ou  la  valeur  du  sol  ne  per- 
mettent pas  d'en  établir  une  seconde,  mais  simplement  parce  que  le 
terrain  est  absorbé  par  la  culture  du  riz. 

Semai/les.  —  On  sème  dans  le  courant  du  premier  mois  annamite, 
c'est-à-dire  en  février;  le  terrain  a  été  au  préalable  préparé  par  un 
labour  suivi  d'un  hersage.  Les  semailles  se  font  quelquefois  à  la 
volée  (Sud- Annam  et  Nord  Cochinchine,  Cambodge),  mais  plus 
généralement  en  lignes  distantes  de  15  centimètres  environ  (Nord- 
Annam,  Tonkin).  Les  graines  sont  ensuite  à  peine  recouvertes  par 
un  peu  d'humus,  épandu  à  la  main  dans  le  sillon. 

Germination.  -  Elles  germent  rapidement  :  6  à  7  jours  après  leur 
mise  en  place,  la  tigelle  sort  de  terre  et  la  plante  se  développe  nor- 
malement :  elle  atteint  en  Indo-Chine  la  taille  maxima  de  0'"  Nil  à 

I  mètre.  Les  fleurs  commencent  à  paraître  en  mai;  15  jours  après 
les  fruits  sont  formés  et  prêts  à  être  récoltés  vers  fin  juin  ou  le  com- 
mencement de  juillet. 

Récolte.  —  La  récolte  se  fait  de  la  façon  suivante  :  les  pieds  sont 
selon  les  localités,  ou  coupés  au  ras  du  sol,  ou  arrachés  purement 
et  simplement,  ceci  toujours  quelque  temps  avant  la  maturité  des 
fruits  ;  les  tiges  sont  mises  en  bottes,  puis  transportées  dans  les 
maisons  (fig.  17).  Là,  on  les  dispose  par  petits  tas  que  l'on  aban- 
donne à  eux-mêmes,  en  ayant  soin  toutefois  de  les  dérober  à  l'action 
trop  forte  du  soleil.  Aussi  les  recouvre-t-on  souvent  avec  des  nattes, 

II  se  produit  alors  une  sorte  de  fermentation  qui  fait  jaunir  puis 
tomber  les  feuilles  ;  il  ne  reste  finalement  que  les  tiges  auxquelles 
adhèrent  encore  les  capsules  fructifères.  On  porte  alors  le  tout  sur 
des  nattes  que  l'on  expose  au  soleil,  quelquefois  sur  des  lattes  en 
bambou  au-dessous  desquelles  on  a  disposé  des  nattes.  Le  soleil  ne 


i62 


ÉTUDES    ET    MEMOIRES 


tarde  pas  à  provoquer  l'éclatement  des  capsules  et  la  mise  en  liberté 
des  graines  de  la  plupart  des  fruits  (fig.  18).  Un  certain  nombre  de 
ces  derniers  ne  s'ouvrent  quelquefois  pas  avec  la  même  facilité  ;  l'in- 
digène aide  alors  la  déhisçence  des  capsules  en  frappant  dessus  avec  un 
petit  maillet  de  bois  ou,  dans  d'autres  régions,  en  faisant  passer  sur 


Fig.  I".  — Transport  des  tiges  de  Sésame  en  Indo-Chine. 


les  nattes  un  rouleau  de  bois.  De  cette  façon,  aucune  capsule 
n'échappe  à  l'éclatement  et  toutes  sont  forcées  d'abandonner  les 
graines  qu'elles  renferment.  Femmes  et  enfants  retirent  ensuite  a  la 
main  les  débris  des  capsules,  que  l'on  jette. 


LE    SESAME    DE    L  EXTREME-ORIENT 


463 


Variétés.  —  Il  y  a  deux  sortes  de  graines  en  Indo-Chine,  les 
graines  noires  et  les  graines  blanches.  Les  premières  correspondent 
à  la  plante  cultivée  dans  la  montagne,  les  secondes  sont  issues  des 
plantes  cultivées  dans  la  plaine  ou  le  delta.  Nous  avons  précédem- 
ment donné  notre  avis  sur  cette  pigmentation  des  téguments  de  la 
graine,  que  nous  pensons  être  due  à  une  origine  physiologique. 


Fig.  J8 


Cour  intérieure  d'une  maison  annamite;  c'est  là  que  se  font  les  opération^ 
préparatoires  à  l'extraction  de  l'huile  :  Séchage  des  grains,  pilonage,  etc. 


Les  graines  noires  sont  considérées  ici  comme  possédant  une 
richesse  en  huile  plus  grande  que  les  graines  blanches,  ceci  n'a  rien 
qui  doive  étonner,  vu  les  lieux  et  l'altitude  où  se  développent  les 
plantes;  nous  avons  donné  '  il  y  a  quelques  années  l'explication  du 
phénomène.  Ces  graines  tout  en  ayant  un  rendement  supérieur  en 


1.   Influence  de  Vh  i  midi  té  et  de  la  sécheresse  de  l'atmosphère  sur  la  végétation  et  la 
structure  des  végétaux,  l  vol.  in-8,  Masson,  édit. 


404  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

huile,  sont  cependant  vendues  moins  cher  que  les  blanches,  tout 
simplement  parce  qu'elles  ne  peuvent,  à  cause  de  leur  couleur,  entrer 
dans  la  fabrication  des  pâtisseries,  où  les  graines  blanches  tiennent 
une  grande  place. 

Valeur  des  (/raines.  -  Un  picul  '  de  graines  blanches  se  vend 
environ  4  piastres  alors  que  les  noires  ne  trouvent  acquéreurs  qu'à 
raison  de  3  S  50,  voire  même  quelquefois  3  $  si  la  récolte  est  abon- 
dante . 

Un  saù  -  cultivé  donne  environ  1  luong-  -1  de  graines,  soit  à  peu 
près  12  à  13  kilos. 

Sélection  des  i/raines.  —  Quand  on  a  recueilli  toutes  les  graines 
provenant  de  la  récolte,  on  divise  celle-ci  en  trois  parts. 

On  choisit  d'abord  les  plus  belles  pour  les  vendre  telles  que  ;  elles 
trouveront  leur  utilisation  dans  la  pâtisserie,  mais  seules  les  graines 
blanches  sont  réservées  à  cet  usag-e. 

Le  deuxième  lot  est  constitué  par  les  plus  belles  graines  de  ce 
qui  reste,  elles  sont  destinées  aux  semailles  suivantes.  Après  avoir 
été  soigneusement  triées,  elles  sont  légèrement  séchées  au  soleil, 
puis  disposées  dans  une  jarre  en  grès.  On  étend  sur  elles  un  lit  de 
cendres,  afin  d'empêcher  les  insectes  de  les  détruire  et  à  cet  effet  on 
dispose  également,  par-dessus  les  cendres,  un  lit  d'herbes  aquatiques. 
sorte  de  Renouée  à  très  forte  odeur.  Ensuite,  les  graines  sont  pla- 
cées dans  l'endroit  le  plus  sec  de  l'habitation  ou  elles  restent  du  i'' 
ou  .">'  mois,  jusqu'à  la  tin  du  12e. 

Le  troisième  lot,  le  plus  abondant,  est  destiné  à  l'extraction  de 
l'huile.  Les  graines  sont  tout  d'abord  grossièrement  décortiquées: 
pour  cela,  on  les  ébouillante  deux  ou  trois  fois  et  on  les  étend  ensuite 
au  soleil;  lorsqu'elles  sont  sèches,  on  les  dispose  dans  un  van  et  en 
même  temps  qu'il  secoue  ce  dernier,  l'indigène  souille  avec  énergie 
sur  l'ensemble;  la  mince  pellicule  qui  entoure  la  graine,  recroque- 
villée par  le  soleil  se  sépare,  s'envole  et  finalement  il  ne  reste  plus 
dans  le  van  que  les  graines  décortiquées. 


I .    Le  picul  vaut  !'>'■'<  kil.  100. 

•_».  M. -Mue  annamite  :  dans  un  saù  il  y  a  io  mâus,  !>■  raâu  \  au!  ■<*>  aie-.. 
;;.  Le  liions  esl  un  panier  d'une  certaine  contenance,  il  faul  environ  ■'<  luongs  pour 
faire  un  picul. 


LE    SÉSAME    DE    L'EXTRÊME- ORIENT 


465 


Extraction  de  Vhuilc.  -  On  les  dépose  alors  dans  un  mortier  en 
bois   M    (fig.   20)   et   on   les    écrase   à  l'aide   d'un   pilon  de   bois  P 

(fig.  20). 

La  masse  ainsi  obtenue  est  disposée  dans  un  vase  V  (fig.  21)  de 
bois  ou  de  terre  suivant  les  localités,  dont  le  fond  est  percé  d'un 
certain  nombre  d'orifices.  Ce  vase  s'adapte  exactement  sur  l'ouver- 
ture d'un  autre  vase  en  terre  W,  qui  contient  environ  un  tiers  d'eau  ; 
entre  les  deux  vases  et  pour  rendre  la  fermeture  plus  hermétique, 
on  ajoute  sur  les  bords  un  morceau  de  feuille  de  bananier  ;  s'il  existe 


..'_ ■■ 


Fig.  19. 


-Installation  annamite  pour  l'extraction  de  l'huile  :  les  dfflerents  instruments 
nécessaires  à  cette  opération  sont  groupés  sur  cette  photographie. 


encore  malgré  cette  précaution  quelque  fuite,  elle  est  bouchée  par 
une  poignée  de  son  délavé  dans  l'eau  ou  même  avec  une  poignée 
d'argile. 

Le  vase  supérieur  est  surmonté  d'un  couvercle  C  et  l'appareil 
ainsi  constitué  est  porté  sur  un  feu  de  bois,  dont  il  est  séparé  par  un 
trépied  en  fer.  L'eau  du  vase  inférieur  entre  en  ébullition  et  la  pâte 
de  graines  écrasées  est  pendant  une  heure  environ,  noyée  dans  un 
bain  de  vapeur  qui  la  ramollit  et  prépare  une  sortie  plus  facile  de 
l'huile  qu'elle  contient. 


ilWi 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


Quand  la  pâte  a  été  traitée  de  cette  façon,    elle  est   déposée  sur 
une  toile  grossière  T  (fig.  22  >  dont  les  bords  reposent  sur  un  anneau 


M 


Fig.  20.  —  Mortier  en  bois  et  pilon  de  la  même  matière. 

de  rotin  tressé;  on  emplit   le  récipient  ainsi  obtenu,  en  donnant  à 
la  matière  une  convexité  sensiblement  égale  à  celle  de  la  partie  infé- 


Fig.  21.  —  Appareil  destiné  à  soumettre  à  la  vapeur  la  pâte  provenant  du  pilonage  des 
grains  de  Sésame.  —  C  couvercle,  V  récipient  à  fond  percé  «le  trous,  W  marmite  où 
l'on  lait  bouillir  l'eau. 


LE    SESAME    DE    L'EXTREME-ORIENT 


iliT 


rieure,  puis  on  recouvre  le  tout  d'un  second  morceau  de  la  même 
étofïe,  par-dessus  lequel  on  enfonce  un  second  anneau  de  rotin  qui 
ira  se  juxtaposer  exactement  au  premier;  les  deux  anneaux 
enferment  ainsi  complètement  une  certaine  quantité  de  pâte  et 
forment  une  sorte  de  gâteau  biconvexe  G  (fîg.  22),  que  l'on  va  sou- 
mettre au  pressoir. 


Fig.  22.  —  Doux  phases  de  la  confection  du  gâteau  à  presser  :  T  toile  grossière  disposée 
en  cuvette  B  sur  un  anneau  de  rotin  A.  G  les  deux  moitiés  réunies  montrant  un 
;;àleau  prêt  à  être  mis  au  pressoir,  etc. 

Celui-ci  comme  tous  les  pressoirs  indigènes  est  très  rudimen taire 
et  diffère  un  peu  des  pressoirs  tonkinois  que  nous  avons  décrit  pour 
l'extraction  de  l'huile  de  ricin  '.  Il  se  compose  d'une  poutre  de  bois 
épaisse  évidée  en  son  milieu.  Cette  poutre  P  repose  sur  deux  autres 
morceaux  de  bois  A  et  B  servant  de  pieds  et  fortement  fixés  dans  le 
sol.  De  chaque  côté,  et  à  l'intérieur  de  la  partie  évidée,  sont  deux 
poutres  pet  p',  plates,  immobilisées  dans  leur  partie  inférieure  par 
deux  morceaux  de  bois,  deux  cales,  fichées  dans  le  sol  et  qui  leur 
servent  de  point  d'appui.  Les  deux  poutres  p  et  p'  peuvent  se  mou- 
voir à  l'encontre  l'une  de  l'autre  dans  leur  partie  supérieure,  dans 
l'intervalle  correspondant  à  la  partie  évidée  et  diminuent,  au  fur  et  à 
mesure  du  mouvement,  le  volume  de  la  pyramide  comprise  entre  leurs 
points  d'appui  et  la  base  de  la  poutre  P,  soumettant  par  conséquent 
à  une  pression  de  plus  en  plus  forte  tout  élément  introduit  entre 
elles.  Ce  rapprochement  de  la  partie  supérieure  des  masses  p  et  p'  se 
fait  grâce  à  des  coins  en  bois  dur  c  et  c'  de  plus  en  plus  gros,  que 
l'on  enfonce  successivement  entre  elles  et  le  bord  externe  de  la  partie 


1.  Dubard  et  Eberhardt,  Culture  du  ricin  en    Indo-Chine.    Extraction  de  l'huile 
Bulletin  du  Jardin  Colonial.  1906  . 


468 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


é vidée  de  P,  en  a  et  (3,  et  que  Ton  chasse  successivement  à  l'aide 
d'un  puissant  maillet  de  bois  (fig.  23  et  24)  pour  introduire  à  leur 
place  des  coins  de  dimensions  supérieures. 


Fig.  23.  —  Pressoir  annamite. 

Ce  pressoir  est  sujet  à  des  modifications  de  détails  très  nombreuses 
eï  n'est  autre,  en  réalité,  que  le  pressoir  en  usage  dans  toute  la 
Malaisie,  à  Java  en  particulier,  et  désigné  souvent  par  les  auteurs 
sous  le  nom  de  presse  javanaise.  Il  est  plus  que  probable  d'ailleurs 
que  smi  usage  a  été  importé  de  Java  en  Indo-Chine  par  les  colonies 
indoues,  créatrices  du  royaume  du  Ghampa  :  c'est  à  cette  même  ori- 
gine qu'il  faut  îapporter  les  usages  des  graines  et  de  l'huile  de 
sésame  dans  le  Sud-Annam  et  au  Cambodge,  usages  de  tous  points 
identiques  aux  usages  domestiques  et  médicaux  indous. 


Extraction  <Jc  I  huile.  —  Pour  l'extraction  de  L'huile  on  introduit 
le  gâteau  de  pâte  à  traiter  entre  p  et  //.  en  (),  après  avoir  au  préa- 
lable disposé  sous  lui  une  spathe  d'aréquier  1).  pliée  en  deux,  dans 
laquelle  tombera,  au  fur  et  à  mesure  de  son  expression,  l'huile,  «pie 
I  on  recueille  ;<  La  sortie  de  ce  goulet  primitif  dans  un  vase  de  terre 
\.  situé  devanl  Le  pressoir,  et  Le  plus  généralement  en  contre- 
bas. 

Les  graines  <!<•  sésame  ne  sont  soumises  qu'à  une  seule  pression 


LE    SÉSAME    DK    L'EXTRÊME-ORIENT  i69 

et  l'huile  est  vendue  telle  que  pour  la  consommation,  sans  être  débar- 
rassée par  une  nouvelle  cuisson  de  l'eau  qu'elle  peut  contenir  encore. 
Il  faut  1/4  de  luong,  c'est-à-dire  environ  i  kilos  de  graines,  pour 
obtenir  un  litre  d'huile. 

Un  autre  procédé  d'extraction  de  l'huile  employé  dans  les  pro- 
vinces de  Phu-Yèn  et  de  Quang-Ngai  consiste,  après  avoir  écrasé 
les  graines,  à  les  jeter  dans  l'eau  bouillante  et  à  laisser  le  tout  sur 


Kig-.  24.  —  Accessoires  de  la  presse  :  coins  et  maillet. 

« 

le  feu  pendant  une  demi-heure  environ.  On  laisse  refroidir  ensuite 
et  1  on  décante  pour  obtenir  l'huile.  Dans  les  deux  cas,  et  principa- 
lement dans  le  second,  on  abandonne  une  certaine  quantité  d'huile 
dans  les  tourteaux,  aussi  ceux-ci  sont-ils  très  riches  en  matières 
grasses. 

Commerce.  —  Gomme  nous  l'avons  déjà  signalé,  l'exportation  du 
sésame  dlndo-Chine  en  Europe  est  insignifiante  ;  presque  toute  la 
production  est  captée,  aussitôt  après  la  récolte,  par  les  Chinois  qui 
l'exportent  sur  Hong-Kong. 

En  1907,  on  en  a  exporté  dlndo-Chine  et  principalement  d  Annam 
98.993  kilos.  L'huile  également  donne  lieu  à  des  transactions.  Mal- 
heureusement, dans  les  renseignements  fournis  par  le  service  des 
douanes,  elle  est  confondue  dans  l'exportation  générale  sous  la 
rubrique  :  huiles  fines  pures,  c'est-à-dire  huiles  de  sésame,  d'ara- 
chide et  autres. 

L'exportation  de  l'ensemble  de  ces  huiles  était  sur  Hong-Kong 
de  149.283  kilos  en  1909. 

La  culture  du  sésame  en  Indo-Chine  se  fait  surtout  en  Cochin- 
chine,  au  Cambodge,  en  Annam  etauTonkin.  Elle  paraît  insignifiante 
au  Laos. 

A  suivre.)  Ph.   Eberhardt, 

Docteur  es  sciences, 
Inspecteur  d'Agriculture  rn  Indo-Chine- 


LE    MAIS    AFRICAIN 

(Suite.) 


Usages  locaux.  — Fruits  entiers.  -  -  Avant  la  maturité  complète, 
les  épis  de  maïs  contenant  des  grains  encore  laiteux  et  sucrés,  sont 
sortis  de  leur  spathes,  puis  grillés  au  feu.  On  trouve  aussi  cou- 
ramment le  maïs  bouilli   sur  les  marchés  locaux. 

Farine  de  maïs.  -  -  Pour  préparer  la  farine  de  maïs  on  emploie  le 
grain  bien  mûr  et  on  le  concasse  grossièrement  dans  des  mortiers 
en  bois  au  moyen  d'un  pilon,  puis  on  moud  le  produit  obtenu,  sur 
une  pierre  plate  jouant  le  rôle  de  meule  gisante  sur  laquelle  <>n  fail 
glisser  à  la  main,  en  exerçant  une  pression  énergique,  une  deuxième 
pierre  de  dimension  bien  plus  faible  jouantle  rôle  de  meule  courante. 
Le  produit  de  la  mouture  est  ensuite  tamisé  pour  séparer  la  farine 
pure.  Le  résidu  restant  sur  le  tamis  sert  à  nourrir  les  poulets  et  les 
pores. 

Souvent,  on  prépare  la  farine  par  une  seule  opération  en  broyant 
directement  le  grain  sous  la  meule,  le  pilonage  préliminaire  étant 
supprimé. 

On  commence  à  importer  au  Dahomey  et  au  Lagos  des  concas- 
seurs  de  maïs  du  type  «  The  Swift  Mill  »  et  dans  les  centres  impor- 
tants, notamment  à  Porto-Novo,  les  indigènes  emploient  très  volon- 
tiers cet  instrument  dont  ils  reconnaissent  la  supériorité  pour 
réduire  le  maïs  en  farine. 

Ce  moulin  est  manœuvré  facilement  par  un  homme  à  la  cadence 
d'environ  70  à  73  tours  par  minute. 

11  ne  sert  pas  à  fabriquer  directement  la  farine  ;  il  concasse  seu- 
lement, plus  ou  moins  lin  suivant  le  réglage,  et  permet  d'obtenir 
deux  produits.  Le  produit  n"  1  est  le  résultat  du  concassage  direct 
du  grain.  La  façon  se  paie  à  raison  de  1/2  décime  pour  une  cuvette 
de  maïs  environ  ï  kgr.  600).  H  faut  approximativement  380  tours 
de  volant  pour  broyer  cette  quantité. 


LE    MAIS    AIKKAI.N  t71 

Le  produit  n°  2  est  obtenu  en  repassant  dans  le  moulin  légère- 
ment resserré,  la  mouture  n"  1. 

Pour  transformer  une  cuvette  en  ce  produit,  le  fabricant  prend 
un  décime  ;  cette  repasse  coûte  donc,  comme  la  première  opération 
I  2  décime.  Elle  exige  environ  2S0  tours  de  volant,  soit  une  durée 
de  quatre  minutes. 

Les  moutures  1  el  2  sont  employées  pour  la  fabrication  de 
l'akassa.  La  mouture  n"  1  est  très  peu  employée,  car  elle  est  trop 
grossière.  La  mouture  n°  2  est  mise  dans  le  fond  d'une  jarre,  et 
recouverte  d'eau  pendant  \  à  .">  jours,  pour  être  rebroyée  dans 
le  moulin  indigène. 

Pour  faire  la  farine  de  maïs,  la  mouture  n"  2  est  broyée  à  sec 
sous  la  meule,  et  sassée. 

Akassa,.  —  Le  maïs  concassé  dans  un  mortier  en  bois,  est  mis  a 
tremper  dans  l'eau  pendant  une  période  d'un  à  quatre  jours  pour 
produire  une  fermentation  qui  facilite  la  séparation  de  l'amidon  et 
développe  un  petit  goût  aigrelet  très  apprécié  des  indigènes.  On 
sépare  ensuite  au  moyen  d'une  calebasse  percée  de  trous  ou  d'un  ' 
tamis  en  bambou  le  produit  solide  du  liquide  de  fermentation.  Le 
résidu  est  écrasé  sous  la  pierre  plate,  réduit  en  pâte  qu'on  délaie 
dans  1  eau  et  qu'on  tamise  de  la  même  façon  que  précédemment. 
Le  liquide  provenant  des  deux  tamisages  a  entraîné  l'amidon  ;  on  le 
recueille  dans  des  calebasses  où  on  le  laisse  déposer.  On  décante 
et  c'est  la  bouillie  blanche  qui  reste  au  fond  des  calebasses  qui  sert 
à  faire  l'akassa.  Cette  bouillie  tluide  est  versée  peu  à  peu  dans  une 
jarre  en  terre  et  chauffée  en  agitant  avec  une  barre  de  bois,  jusqu'à 
ce  que  la  niasse  devienne  de  consistance  gélatineuse  ;  à  ce  moment 
on  arrête  la  cuisson,  on  recueille  la  pâte  avec  une  cuiller  en  bois  et 
on  l'enveloppe  par  portions  de  300  à  400  grammes  entre  deux 
feuilles  vertes  (de  bananiers  ou  de  balisiers  .  Les  boules  d'akassa 
refroidies  se  vendent  à  des  prix  variant  entre  0  fr.  OS  les  deux  et 
0  fr.  05  la  douzaine  suivant  les  régions. 

Dans  les  pays  Yorubas,  lé  mais  est  d'abord  mis  à  tremper  pen- 
dant deux  ou  trois  jours,  écrasé  et  délavé  sur  un  tamis  avec  de 
l'eau  qui  entraîne  l'amidon  et  des  fragments  de  pulpe. 

Aguidi.  — -  L'akassa  ne  se  garde  guère  plus  d'un  jour  car  il  est 
rapidement  altérable;  aussi  passé    ce  délai  met-on  les  feuilles  qui 


t/2  ETUDES    ET    MEMOIRES 

le  contiennent  sur  des  branchettes  placées  au-dessus  dune  casse- 
role où  on  fait  bouillir  de  l'eau.  Ainsi  cuit,  l'akassa  prend  le  nom 
d'aguidi  et  se  garde  aisément  six  à  sept  jours. 

Igbaga.  —  Le  maïs  est  cuit  dans  l'eau,  écrasé  et  lavé.  L'amidon 
séparé  par  décantation,  est  recuit  et  donne  une  pâte  douce  que 
l'on  mange  comme  pain  avec  des  légumes  ou  de  la  soupe.  C'est  un 
plat  ^  oruba. 

Adon.  —  Le  maïs  est  fortement  grillé,  écrasé  et  malaxé  avec 
de  l'huile  de  palme,  du  sel  et  du  piment.  On  en  fait  des  galettes 
que  l'on  coupe  par  tranches  et  que  l'on  mange  tel  que  ou  avec  de 
l'akassa.  Cette  préparation  courante  au  Lagos  est  remplacée  au 
Dahomev  par  un  mets  analogue  obtenu  avec  les  haricots  indigènes 
(aïcounj. 

Chapala.  —  Mets  Yoruba  préparé  avec  du  maïs  tendre  pilé  et 
mélangé  de  sel  et  de  piment,  et  cuit  dans  un  pot. 

Gou.  —  Préparation  identique  faite  au  Dahomey,  mais  cuite  dans 
des  feuilles,  à  la  vapeur  comme  1  aguidi. 

OU  sekcte.  C'est    la  bière  des    Yorubas.    Le    maïs  est  mis   à 

germer  dans  des  calebasses,  dont  le  fond  est  garni  de  feuilles,  pen- 
dant quatre  jours.  Ce  malt  est  ensuite  écrasé  et  passé  dans  un 
tamis  avec  une  quantité  d'eau  suffisante  que  l'on  fait  bouillir  douze 
heures.  La  décoction  est  mise  à  refroidir,  est  décantée  et  versée 
dans  un  vase  contenant  déjà  un  peu  de  bière.  On  laisse  la  fermen- 
tation se  poursuivre  trois  jours;  après  quoi  la  bière  est  à  point. 

Usages  en  Europe.  —  Les  maïs  trouvent  leur  emploi  en  Europe 
dans  les  amidonneries,  les  distilleries  d'alcool  et  la  nourriture  du 
bétail.  Les  maïs  blancs  sont  préférés  et  se  paient  plus  cher  que  les 
jaunes  pour  la  raison  qu  ils  servent  aux  trois  usages  ci-dessus  indi- 
qués, .tlors  que  les  jaunes  ne  peuvent  servir  à  la  fabrication  de 
l'amidon. 

Des  échantillons  de  m;iïs  blancs  et  jaunes,  adressés  à  Hambourg, 
étaient  cotés  en  mai  1909  : 

...  l   Affoffodocomé  ;    169  francs  la  tonne,  en  disponible 

Blancs         '    ,v  .,,„  . 

/   . \  î « >  1 1  >    mm»  embarquement  mai. 

i    Kle  \ cl  (   166,50  en  disponible 

Jaunes  '  K  . 

i  Omnto  r    I5(S  embarquement   mai. 


Le  mais  africain  473 

A  la  même  époque  les  maïs  blancs  Agogodocomé  et  Nioli  étaient 
cotés  172  francs  à  Liverpool. 

L'écart  des  germes  ne  se  fait  pas  en  Europe,  il  est  pratiqué  aux 
Etats-Unis  dans  les  usines  qui  fabriquent  la  farine  de  maïs  et 
accessoirement  de  l'huile  de  maïs  et  des  tourteaux  formés  des 
rejets. 

A  la  même  époque,  à  Hambourg-  : 

La  farine  (Hominy  feed),  valait  17o  fr.  la  tonne;  les  tourteaux 
valaient  168  fr.  la  tonne. 

Si  l'on  met  à  part  les  fluctuations  de  prix  dues  à  des  causes 
étrangères  aux  marchés,  on  peut  admettre  que  les  maïs  de  la  côte 
du  Bénin,  qui  sont  généralement  blancs,  ont  une  légère  plus-value 
sur  les  maïs  argentins,  habituellement  jaunes  ou  mélangés. 

E.  —Quelques  conséquences  du  développement 

de  cette  culture. 

Concurrences  culturales.  —  En  s'implantant  de  si  rapide  façon, 
la  culture  du  maïs  n'a  pas  été  sans  soutenir  de  concurrence  écono- 
mique de  la  part  d'autres  productions  déjà  établies  ou  en  voie  de 
développement. 

Dans  les  régions  de  palmeraies  elle  est  restreinte  du  fait  que  la 
vente  de  l'huile  et  des  amandes  procure  à  l'indigène,  à  travail  égal, 
un  bénéfice  égal  ou  supérieur. 

Les  rendements  y  sont  d'ailleurs  plus  faibles  qu'en  défriche- 
ments de  forêts  ou  de  friches  arbustives.  Cela  s'explique  du  fait 
que  les  régions  de  palmeraies,  correspondant  presque  exactement  à 
celles  de  dispersion  des  villages,  les  sols  cultivés  de  longue  date 
pour  la  production  des  denrées  alimentaires,  y  sont  très  fatigués. 

Le  fait  s  observe  de  façon  frappante  dans  la  banlieue  de  Porto- 
Novo.  véritable  forêt  de  palmiers  où  les  maniocs  et  les  maïs  sont 
malingres,  où  les  tubercules  d'igname  sont  petits.  La  production 
du  maïs  pour  l'exportation  y  est  nulle.  Partout  ailleurs  où  l'indi- 
gène dispose  de  terrains  de  culture  en  dehors  de  ses  palmeraies,  il 
se  livre  alternativement  à  la  culture  du  maïs  ou  à  l'exploitation  de 
ses  palmiers  suivant  l'impression  que  lui  a  laissée  la  campagne 
commerciale  précédente. 

Au  Lagos,  à  ces  considérations  se  joint  l'engouement  dont  jouit 
Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N°  99.  33 


174  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

la  culture  du  cacaoyer.  C'est  ainsi  que  dans  la  région  qui  s'étend 
d'Agege  à  Otta,  le  maïs  après  avoir  chassé  le  coton  se  trouve  lui- 
même  progressivement  éliminé  par  rétablissement  de  grandes 
cacaoyères. 

L'observation  de  ces  concurrences  culturales  est  tout  à  fait  sug- 
gestive ;  celle  qui  se  produit  actuellement  entre  le  coton  et  le  maïs 
est  typique. 

Ainsi  que  je  l'ai  montré  plus  haut,  un  hectare  de  terrain  cultivé 
en  maïs,  en  sols  de  friches  ou  de  forêt,  rapporte  un  revenu  brut 
annuel  de  135  à  200  francs. 

La  même  étendue  cultivée  en  cotonnier  donnerait  au  maximum 
400  kilos  de  coton  brut  qui,  au  prix  de  0  fr.  18  à  0  fr.  20  le  kilo, 
vaudraient  de  72  à  80  francs. 

Le  travail  exigé  pour  l'obtention  de  400  kilos  de  coton  brut, 
n'est  pas  comparable  à  celui  que  demande  la  culture  d'un  hectare 
de  maïs  et  je  ne  suis  pas  sûr  que  cette  dernière  constatation  n'ait 
frappé  davantage  que  la  première,  l'indigène  étant  toujours  éco- 
nome de  ses  efforts. 

Toujours  est-il  que  dans  les  limites  d'une  journée  de  portage  tout 
au  long  des  chemins  de  fer  et  des  voies  navigables,  la  culture  du 
cotonnier  a  été  abandonnée,  même  pour  la  production  du  coton 
familial. 

Mlle  s  est  trouvée  rejetée  vers  les  terres  trop  éloignées  des  voies 
de  transport  pour  que  le  maïs,  matière  encombrante,  puisse  y 
arriver  sans  être  grevé  de  frais  onéreux.  C'est  la  raison  pour 
laquelle  on  fait  encore  du  coton  dans  l'Est  Togoland  et  pourquoi 
dans  notre  étroit  Dahomey,  parcouru  en  long  par  deux  fleuves  en 
partie  navigables,  et  deux  railways,  cette  culture  s'est  trouvée 
rejetée  fout  au  Nord,  dans  la  région  de  Savalou-Doumé,  à  deux 
jours  du  bout  du  rail.  Un  branchement  relierait-il  cette  région 
peuplée  à  Agouagon  que  la  culture  du  coton  disparaîtrait  pour 
faire  place  au  maïs.  Le  Lagos  n'a  point  échappé  à  cette  règle;  le 
coton  a  été  successivement  éliminé  jusque  près  d'Abeohuta.  Dans 
celle  dernière  ville,  ainsi  qu'à  Ibadan,  aux  meetings  des  Sociétés 
d'agriculture  auxquels  j'avais  été  aimablement  convié  à  mon  der- 
nier voyage,  l'opinion  des  fermiers  a  été  unanime  que  la  vente  du 
maïs  était  supérieure  à  celle  du  coton. 

N'était  la  crainte  de  l'Alake  d'Abeokuta  et  du  Haie  d'ibadan  de 
voir   amener    la    famine  dans    ces  énormes  agglomérations,   par   la 


LE    MAIS    AFRICAIN  i~-"> 

vente  du  maïs  et  la  recommandation  faite  par  eux  à  leurs  adminis- 
trés de  ne  pas  en  vendre,  l'aire  de  culture  de  cette  céréale  occupe- 
rait déjà  toutes  ces  régions,  sauf  les  terrains  trop  appauvris  pour 
fournir  des  rendements  rémunérateurs. 

Défobestation.  —  Nul  ne  sera  surpris  que  par  suite  de  ce  déve- 
loppement intense  de  la  culture,  le  régime  forestier  des  régions 
intéressées  ait  fortement  souffert. 

Au  Lagos,  sur  le  raihvay,  il  n'existe  plus  de  forêt  bien  au  delà  de 
la  Station  d'Otta  ;  à  l'Est  la  partie  nord  de  la  région  des  Jebus 
n'est  plus  qu'un  échiquier  où  les  surfaces  cultivées  alternent  avec 
les  massifs  de  forêt  et  les  égalent. 

Mais  c'est  au  Dahomey  et  au  Togo  que  ce  qui  restait  de  l'ancien 
massif  forestier  a  été  .le  plus  maltraité.  Dune  façon  générale,  dès 
1 90 i  il  n'en  existait  plus  au  Sud  du  parallèle  d'Allada,  à  pact 
quelques  coulées  le  long  des  lagunes,  sur  les  pentes  des  thalwegs 
et  dans  les  régions  de  source. 

Ces  coulées  forestières  auraient  pu  servir  à  L'établissement  des 
kolateraies  et  de  cacaoyères  ;  elles  ont  presque  partout  disparu 
sauf  là  où  le  sol  était  trop  sableux  ou  la  pente  trop  forte. 

Sur  les  terres  de  plateau,  les  noirs  ont  remis  en  culture  les 
friches  arbustives  qui  les  couvraient,  amenant  leur  disparition  pro- 
gressive et  leur  remplacement  parla  friche  herbacée  ou  steppe. 

Au  nord  du  parallèle  d'Allada  et  jusqu'à  la  dépression  maréca- 
geuse de  la  Lama,  il  existait  jusqu'en  l!)(Ji  d'assez  importants 
massifs  forestiers  qui  englobaient  les  sources  de  l'Ava,  du  Kroneyon, 
de  l'Adjagbé  et  du  Dati. 

Ils  couvraient  également  le  plateau  qui  sépare  ces  fleuves  et 
rivières  de  la  Lama  et  de  la  Sô  d'une  part,  du  Coutfo  de  l'autre. 

Quelques  trouées  avaient  déjà  été  faites  pour  l'établissement  des 
fermes  des  gens  de  Gé,  de  Coli,  d'Aiou  et  de  Ouagbo,  mais  la  majeure 
partie  était  restée  intacte  soit  à  cause  de  la  difficulté  de  les  abattre 
(régions  de  plateaux),  soit  par  la  défense  des  léticheurs  d'y  mettre 
la  hache  et  le  feu  (régions  de  sources,  bas-fonds,  thalwegs,  bois 
fétiches). 

A  l'heure  actuelle  il  n'en  subsiste  plus  que  quelques  vestiges, 
l'indigène  n'a  pas  craint  de  pousser  ses  champs  de  maïs  jusqu  au 
voisinage  immédiat  des  sources. 

Les  conséquences  s'en   sont  faites    sentir  à  bref  délai.   On   peut 


47b'  ÉTLDES    ET    MEMOIRES 

déjà  observer  la  diminution  du  volume  de  quelques  sources  et  leur 
régression  vers  la  mer,  rabaissement  très  sensible  du  plan  d'eau 
dans  les  thalwegs  et  le  comblement  progressif  de  quelques  sources 
par  suite  du  ravinement. 

La  suppression  de  l'épais  rideau  forestier  qui  couvrait  la  crête 
nord  du  plateau  qui  s'étend  de  la  Lama  à  la  mer  permet  dès  main- 
tenant à  l'harmatan  de  souffler  sur  des  portions  étendues  de  terri- 
toire qu'il  ne  pouvait  atteindre  auparavant  et  de  dessécher  de  nom- 
breuses cultures. 

Au  point  de  vue  intérêt  public  la  déforestation  des  thalwegs  et 
des  régions  de  source  pour  des  raisons  autres  que  l'établissement 
de  cultures  arborescentes  (kolatiers,  caoutchoutiers,  cacaoyers) 
devrait  être  rigoureusement  interdite.  Le  respect  de  la  liberté  du 
noir  ne  saurait  excéder  celui  qui  est  consenti  aux  citoyens  des 
différents  Etats  de  l'Europe. 

Au  point  de  vue  économique,  les  gouvernements  ne  devraient 
point  perdre  de  vue  que  le  domaine  forestier  constitue  la  seule 
réserve  de  terrains  de  culture  et  que  la  progression  rapide  des 
exportations  se  fait  grâce  à  cette  réserve  et  à  ses  dépens. 

Il  ne  saurait  être  question  de  rendre  intangible  telle  ou  telle  par- 
tie du  domaine  forestier  (à  part  bien  entendu  celles  présentant  un 
intérêt  public),  mais  le  souci  d'un  avenir  prochain  devrait  conduire 
toute  administration  à  s'opposer  au  pillage  général  et  à  la  destruc- 
tion de  cette  portion  du  domaine  public. 

Extension  des  palmeraies.  —  La  suppression  de  la  forêt  pour  la 
culture,  amène  inévitablement  la  création  de  nouveaux  peuplements 
de  palmier  à  huile,  soit  que  l'indigène  les  établisse,  soit  qu'ils  se 
créent  par  propagation  naturelle. 

Sous  forêt,  le  couvert  empêche  généralement  les  fruits  apportés 
par  les  animaux  qui  s'en  nourrissent,  de  germer  et  de  se  déve- 
lopper. 

La  forêt  abattue,  l'observation  montre  que  quantité  de  fruits, 
dont  la  germination  serait.,  d'après  les  indigènes,  facilitée  par  la 
combustion  de  la  superlicie  coupée,  se  développent  dans  les  deux 
années  qui  suivent  le  défrichement. 

Le  sol  abandonné  se  couvre  de  friche  arbustive  où  les  palmiers 
se  maintiennent  tanl  bien  que  mal,  prenant  cet  aspect  élancé  et 
malingre,  si  caractéristique. 


.E    MAIS    AFRICAIN* 


i77 


A  la  reprise  du  sol,  la  friche  abattue  dégage  ces  jeunes  peuple- 
ments qui  dans  les  trois  ou  quatre  années  de  culture  qui  suivent, 
prennent  leur  développement  et  se  mettent  à  fructifier.  On  assiste 
ainsi  depuis  une  dizaine  d'années,  à  une  extension  extraordinaire 
des  palmeraies,  qui  pallie,  dans  une  certaine  mesure,  à  la  dispari- 
tion des  forêts. 

F.  —  Commerce  intérieur. 

Production"  totale.  —  J'ai  indiqué  au  début,  à  l'aide  de  quelques 
chiffres,  avec  quelle  rapidité  s'est  développée  la  production  dès  que 
le  commerce  eut  commencé  ses  achats.  Les  chiffres  annuels  d'ex- 
portation en  donneront  une  idée  plus  précise. 


Exportations  annuelles  du  maïs  du  Bénin 
en  tonnes. 


Années 

Togo 

Dahomey 

La^os 

Totaux 

1897 

82 

466 

73 

5 

387 

607 

793 

660 

9.400 

7.700 

19.300 

30 . 000 

j) 
» 

56 
2 
2 

24 

207 

2 .  060 

7.300 

7.840 

19.974 

» 

M 

194 

96 

1.324 

4.688 

9.384 

13.072 

9.891 

21.957 

82 

466 

73 

61 

583 

705 

2.141 

5.  555 

20.844 

28.072 

37.031 

71 .157 

1898 

1 899 

1900 

1901 

1902 

1903 

1904 

1605 

1906 

1907 

1908 

L'accroissement  si  rapide  de  la  production  pour  chacun  des  pays 
envisagés,  correspond  à  des  faits  précis,  l'ouverture  du  chemin  de 
fer  Lome-Palime  au  Togo  en  1907,  l'ouverture  du  chemin  de  fer 
de  Sakété  et  l'abaissement  des  tarifs  sur  la  voie  Cotonou-Bohicou 
au  Dahomey  en  1908. 

11  faut  joindre  à  cela  l'encouragement  donné  à  la  culture  par 
l'excellente  tenue  du  marché  des  grains  ces  dernières  années,  qui 
a  permis  aux  acheteurs  sur  place  d'accroître  sans  cesse  leurs  prix. 

Il  n'y  a  pas  lieu  de  penser  que  ce  développement  de  la  production 
doive  se   restreindre.  Ainsi  que  je  l'indique  plus  loin,    la  côte  du 


£78  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Bénin  possède  des  territoires  côtiers  très  étendus  et  propres  à  cette 
culture  qui  n'attendent  pour  participer  aux  exportations  que  la 
création  de  voies  de  transport. 

Or  il  n'est  pas  douteux  que  les  divers  gouvernements,  séduits 
par  les  transformations  apportées  par  la  construction  des  voies 
ferrées  aux  diverses  régions  de  cette  côte,  ne  s'appliquent  à  com- 
pléter leurs  réseaux  respectifs  au  fur  et  a  mesure  des  disponibilités 
budgétaires. 

De  ce  fait  il  faut  donc  compter  sur  un  accroissement  très  sen- 
sible de  la  production.  Par  ailleurs  il  faut  compter  que  les  voies 
ferrées  de  Lome-Palime,  Cotoncru-Savé  et  Lagos-Geba,  sont  loin 
d'avoir  produit  tout  leur  effet  utile. 

Pour  toutes  ces  raisons,  il  n'y  aurait  pas  lieu  d'être  surpris  que 
la  production  ait  doublé  d'ici  cinq  années,  en  admettant  que  le 
marché  des  grains  se  maintienne  en  forme  normale. 

Ces  approximations  ne  tiennent  pas  compte  du  facteur  impor- 
tant que  constituent  les  Provinces  Centrales  et  de  l'Est  de  la 
Nigeria  dont  la  production  pourrait  égaler  sensiblement  celle  des 
trois  autres  régions  réunies. 

Centres  de  production.  —  Les  indications  sommaires  qui  suivent 
donneront  une  idée  plus  exacte  de  l'état  actuel  de  la  production  du 
maïs  et  de  son  avenir. 

Togo. 

Le  district  le  pins  important  est  celui  d'Anecho  ;  il  centralise  la 
production  de  toute  la  zone  côtière  Est  par  le  système  lagunaire 
côtier,  le  fleuve  Mono  et  les  voies  ferrées  qui  relient  Lomé  à  Petit- 
Popo  et  à  Atakpamé.  Anecho  a  exporté,  en  1900,  L400  tonnes  de 
maïs,  1  1.270  en  li>07,  et  plus  de  la  moitié  des  exportations  totales 
de  la  Colonie  en  1908,  soit  15  à  16.000  tonnes. 

Les  régions  traversées  par  les  chemins  de  fer  Lome-Palime, 
ouvert  en  1907,  amenèrent  un  accroissement  de  production  d'envi- 
ron 5.000  tonnes  et  d'environ  le  double  en  1908. 

Dahomey. 

Les  ports  d'exportation  sont  avec  leurs  chiffres  respectifs  en 
tonnes  : 


LE    MAIS    AFIilCAIN 


479 


Années 

Porto-Novo 

Via  Lagos 

Cotonou 

Wydah 

Grand-Popo 

1906 
1907 
1908 

4089 
3031 
9097 

1136 
1188 
5040 

728 
I  520 

1747 

1327 
2100 
4090 

Ces  chiffres  se  décomposent  de  la  façon  suivante  d'après  les 
indications  que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Bernis,  Directeur  du 
chemin  de  fer,  de  M.  Peauline,  alors  Directeur  du  wharf  de  Coto- 
nou, et  les  observations  que  j'ai  moi-même  relevées. 

Importance  respective  des  divers  centres  de  production. 


Porto-Novo 
Via  Lagos 
9097   tonnes 

Cotonou  ' 
5206  tonnes 

Ouidah 

Grand-Popo 


I 


s 


3290  T  . . 

1000  T.. 

Ï800  T.   \ 

914  T.  S 
4292  T.. 

• 

5.714 

17  17   T 

1090  T 

Région  Porto-Novo,  Saké  té 

Région  Ouémé 

Régions  de  Sô-Ouémé 

du  lac  Nolhoué  et  lagune 

de  Porto-Novo 

Région  du  chemin  de  fer 

Lagunes  et  lac  Ahémé 

Bassin  du  Mono,  lac  Ahémé 


Région  Porto-Novo,  Saké  té.  —  La  gare  de  Kouti  qui  se  trouve  à 
la  limite  Nord  de  la  grande  forêt  de  palmiers,  partage  cette  région 
en  deux  parties  distinctes.  Au  Sud  l'exploitation  des  palmeraies 
occupe  la  majorité  des  indigènes,  les  sols  épuisés  par  des  cultures 
vivrières  répétées  sont  peu  propices  au  maïs.  Cette  section  n  a 
produit  pour  l'exportation  en  1908  que  693  tonnes. 

La  portion  Kouti-Sakété  au  contraire,  peu  riche  en  palmiers  est 
couverte  de  vieilles  friches  arbustives  et  de  fragments  de  forêts  ;  la 
culture  du  maïs  y  est  très  développée,  principalement  dans  les 
secteurs  de  Sakété  et  d'Ifanhy.  La  production  y  a  atteint  2.597  T. 
Elle  est  susceptible  d'un  certain  développement  par  l'extension  des 
terrains  de  culture  au  nord  de  Sakété  et  dans  une  partie  des  terri- 
toires bordant  la  frontière  anglaise,  que  le  prolongement  du  che- 
min de  fer  desservira  prochainement.  Mais  je  ne  pense  pas  qu'çlle 
dépasse  de  beaucoup  le  chiffre  de  S  à  6.000  tonnes. 


1.  A  noter  que  le  chiffre  fourni  par  le  wharf  de  Cotonou.  5206  T.  est  supérieur  à 


4-80  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Région  Ouémé.  —  Comprend  les  rives  mêmes  du  fleuve  jusque 
vers  Dogba  et  les  régions  de  Zagnanado-Cové  à  l'Ouest,  celles  de 
Massé,  Houelli  a  l'Est.  La  plupart  du  maïs  produit  est  porté  à 
Sagon,  embarqué  et  vendu  à  Affamé  ;  il  provient  principalement  de 
la  rive  droite,  Gové  qui  est  un  marché  important  en  fournit  de  100 
à  200  tonnes  selon  les  années.  Les  gens  de  Massé  et  de  Houelli 
en  apportent  aussi  une  petite  quantité  ;  la  pénétration  commer- 
ciale s'est  peu  aventurée  vers  ces  pays  riches  mais  peu  hospita- 
liers. Il  est  probable  que  la  prolongation  du  rail  chez  les  Hollis 
amènera  une  heureuse  modification  dans  les  habitudes  de  ces 
diverses  tribus  qui  s'adonnent  volontiers  au  travail  de  la  terre. 

Région  Sô-Ouémé,  lac  Nokoué,  lagune  de  Porto-Novo.  —  Elle  est 
formée  en  résumé  de  l'ensemble  du  delta  intérieur  constitué  par  les 
alluvions  du  Sô  et  de  l'Ouémé,  y  compris  les  bords  continentaux 
dont  l'un  abrite  les  marchés  de  Zivié  et  Yévié,  et  l'autre  se  dirige 
sur  Porto-Novo. 

C'est  une  des  plus  curieuses  régions  de  la  côte  et  une  des  plus 
riches;  les  sols  y  sont  fertiles,  les  communications  par  eau  des 
plus  aisées.  La  production  qui  atteint  près  de  6.000  tonnes  en 
1908  ne  doit  pas  être  considérée  comme  devant  s'accroître  beau- 
coup. Les  palmeraies  y  sont  nombreuses,  une  partie  de  ses  habi- 
tants s'adonne  à  la  fructueuse  industrie  de  la  pêche,  enfin  par  la 
facilité  des  communications,  elle  a  été  la  première  à  donner  à  cette 
culture  son  plein  essor.  Presque  tout  le  maïs  qu'elle  produit,  est 
écoulé  sur  Porto-Novo,  par  de  grandes  pirogues  que  louent  les 
maisons  de  commerce. 

Région  du  chemin  de  fer.  —  Comprend  toute  la  partie  moyenne 
du  Bas-Dahomey,  entre  l'Ouémé  et  la  Sô  d'une  part,  et  le  Couffo 
de  l'autre.  Elle  est  coupée  en  deux  par  la  vaste  dépression  de  la 
Lama,  laissant  au  Nord  la  région  d'Abomey,  au  Sud  celle  d'Allada. 
Son  développement  économique  montre  le  plus  bel  exemple  que 
je  connaisse  à  la  côte  de  1  influence  des  tarifs  de  transport  sur  la 
prospérité  d'un  pays. 

Avant  PJ07,  les  tarifs  du  chemin  de  fer  du  Dahomey  étaient  très 
élevés  sur  le  premier  tronçon,  jusqu'à  la  Lama  et  prohibitifs  pour 
le  maïs,  au  delà.  L'exportation  totale  n'atteignit  cette  année  que 
1.368  tonnes,  dont  ~->  pour  la  région  d'Abomey. 


LE    MAIS    AFRICAIN 


481 


Dès  l'abaissement  des  tarifs,  la  culture  de  cette  céréale  se  répan- 
dit, alors  même  que  les  indigènes  étaient  a  peine  assurés  de  trou- 
ver le  long  de  la  voie  des  acheteurs. 

La  Compagnie  transporta  en  1908,  sur  Cotonou,  4.900  tonnes, 
dont  2.62o  provenaient  de  la  région  d'Abomey.  Le  tableau  ci-après 
donne  pour  chaque  gare  les  quantités  exportées,  ces  chiffres 
doivent  être  considérés  comme  étant  une  réelle  représentation  de 
l'importance  de  cette  culture  dans  les  régions  qui  les  avoisinent, 
car  chacune  d'elles  constitue  à  l'heure  actuelle,  un  marché. 

Maïs  exporté  sur  Cotonou  des  différentes  (/ares,  en   tonnes. 


Gares 

190" 

190S 

(     Bohicon 

IN 

5 

52 

1  15 
222 
1  18 
435 
210 
133 

1780 

845 

710 
210 
220 
660 
340 
140 

RéSion                         Kinta 

dAbomey               (     Ouassougon 

/     Toffo 

1     Ouajiba 

Région                  J    Attogon 

d  Allada                 \    Allada 

1    Torricada 

Tori 

1.368 

1 .  900 

Pour  avoir  une  idée  exacte  de  la  production  de  la  région 
d' Allada,  il  faudrait  ajouter  à  ces  chiffres  près  d'un  millier  de 
tonnes  représentant  les  maïs  exportés  par  le  Coulïo  d'une  part  et, 
de  l'autre,  ceux  portés  sur  les  marchés  du  Zivié  et  Yévié  sur  le  lac 
Nokoué.  Le  transport  en  pirogue  de  ces  marchés  à  Porto-Novo  est 
en  effet  peu  coûteux,  ce  qui  permet  aux  maisons  de  commerce  de 
payer  le  maïs  un  prix  sensiblement  plus  élevé  que  sur  les  stations 
de  la  voie  ferrée. 

Les  noirs  n'hésitent  pas  à  porter  leur  denrée  pendant  une  journée 
pour  bénéficier  de  la  plus-value,  et  si  l'on  voit  moins  de  gros  con- 
vois que  jadis,  au  temps  des  tarifs  élevés,  traverser  le  chemin  de 
fer  pour  se  rendre  sur  le  lac,  à  une  journée  de  là,  une  grande 
partie  de  la  production  des  terrains  situés  à  l'Est  s'y  rend-elle  tou- 
jours. 


582  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

La  région  d'AUada  produit  donc  environ  3/300  tonnes  de  maïs; 
c'est  un  chiffre  très  faible  eu  égard  à  son  étendue  et  au  nombre  de 
ses  habitants. 

Elle  possède  des  surfaces  très  étendues  de  friches  arbustives  et 
des  portions  de  foret  ;  une  portion  de  son  territoire  (N.-E.  d'AUada) 
est  encore  en  partie  inculte. 

Il  faut  donc  la  compter  parmi  celles  qui  sont  les  plus  susceptibles 
d'accroître  leur  production. 

La  région  d'Abomey,  situer  au  Nord,  doit  être  considérée  dans 
les  conditions  actuelles,  comme  le  point  extrême  de  la  zone  de  cul- 
ture du  maïs.  La  production  y  est  d'ailleurs  moins  le  fait  du  pla- 
teau lui-même,  appauvri  par  de  longues  années  de  culture  vivrière, 
que  des  régions  situées  en  contre-bas,  comme  celles  de  Tandji,  de 
Savakon.  d'où  proviennent  la  majeure  partie  des  maïs  vendus  au 
marché  de  Bohicon.  Là  aussi  la  production  est  susceptible  de 
s'accroître  par  la  mise  en  culture  des  terres  riches  du  bassin  du 
Couffo,  des  bassins  des  affluents  de  la  Sô  ainsi  que  des  terres 
noires  de  la  Lama. 

Région  du  Mono.  —  Séparée  de  la  région  précédente  par  le 
Couffo  et  sa  zone  d'inondation  et  le  lac  Ahémé,  le  district  du  Mono 
a  vécu  jusqu'ici  en  marge  de  la  Colonie.  Au  point  de  vue  commer- 
cial elle  en  est  absolument  séparée  et  l'importance  de  son  trafic  se 
ressent  foncièrement  de  la  médiocrité  de  ses  voies  de  transport . 

En  y  comprenant  le  sud  de  la  région  des  Dobos,  et  en  excluant 
les  plateaux  peu  fertiles  de  Locossa  et  des  Sahoués,  on  ne  compte 
pas  moins  de  50.000  hectares  d'excellentes  terres  de  culture.  Mal- 
gré cela,  la  quantité  de  maïs  exportée,  n'atteint  pas  4.000  tonnes. 
(L'exportation  par  Grand -Popo  comprend  aussi  les  arrivages  du  lac 
Ahémé.) 

Cela  tient  à  ce  que  le  fleuve  Mono  n'est  navigable  qu'une  partie 
de  l'année  et  que  sa  capacité  d  évacuation  est  très  faible.  Dès  que 
leurs  magasins  sont  pleins,  les  maisons  d'Athiémé  cessent  leurs 
achats  et  l'indigène  faute  de  pouvoir  écouler  ses  denrées  en  limite 
la  production.  Il  en  est  de  même  des  huiles  et  des  amandes  de 
palme. 

Par  l'établissement  d'une  voie  ferrée  qui,  en  prolongeant  celle  de 
Ouidah  a  Legbohoué,  desservirait  par  Avedji  et  la  foute  d'Athiémé 
à  Parahoué  cette  belle  région,  on  accroîtrait  de  plus  de  10.000 
tonnes  l'exportation  du  maïs,  dès  les  premières  années. 


LE    MAIS    AFRICAIN 


483 


Lagos. 

L'exportation  totale  du  port  de  Lagos  en  1008  (environ 
22.000  tonnes,  non  compris  les  envois  de  Porto-Novo),  se  décom- 
pose ainsi  qu'il  suit,  d'après  les  renseignements  tirés  des  statis- 
tiques du  chemin  de  fer,  de  la  douane,  du  gouvernement  Egba  et 
mes  recherches  personnelles  : 


7630 
Par  chemin  de  fer 


Par  fleuve  Ogoun 

Par  lacune  Ouest 

Par  lagune  Est 


20!)  i . 
.5513. 
180. 
1843 


2770  1 
5000. . 
6600.  . 


!■    1613. 


Région  Iwo-Oshogbo 
Région  Ibadan 
Région  Agege 

Région  des  Egbas 

Région  Badagry-Ojo 

Banlieue  de  Lagos 
Ikorodu  Pays  Jebus. 


Au  total 22.000  tonnes. 


[A  SUÎV 


TC 


Yves  Henry, 
Directeur  de  i agriculture  aux  Colonie», 


PLANTES  MÉDICINALES 
DE  LA  GUINÉE  FRANÇAISE 

(Suite. 


Detarium  microcarpum. 

LÉG.    CÉSALPINIÉE. 

Tamba  (M.). 

Arbre  moyen  très  commun  dans  la  Haute-Guinée,  le  fruit  est 
comestible  cru  ou  cuit;  si  Ton  en  mange  trop  il  donne  le  vertige. 

Avec  la  graine  pilée  et  préparée  les  noirs  font  des  colliers  odo- 
rants. La  sève  de  l'arbre  passe  pour  toxique. 

Detarium  senegalense. 

LÉG.    CÉSALPINIÉE. 

Bodo(M.).  Boto  (F.). 

Grand  arbre  très  commun  surtout  en  Haute-Guinée  et  au  Soudan; 
fruit  comestible. 

Le  fruit  passe  pour  excellent  dans  les  maladies  de  la  poitrine;  la 
décoction  des  racines  est  employée  comme  reconstituant  contre 
l'anémie  ;  avec  l'écorce  bouillie  on  fait  des  ablutions  et  des  lavages 
contre  la  gale. 

Detarium  sp. 

Arbre  pareil  au  précédent,  tout  aussi  commun,  surtout  en  Guinée 
centrale;  le  fruit  est  non  comestible  et  réellement  toxique. 

Dialium  Guineense. 

LÉG.    CÉSALPINIÉE. 

Kofina  M.  .  Meko    F.). 

Arbre  très  commun  au  Fouta  et  en  Haute-Guinée  ;  la  graine  du 


PLANÏHS    MÉDlClNAtÈS   t)E    LA    fctllfcÉË    FRANÇAISE  48o 

fruit  est  entourée  d'une  pulpe  acide,  comestible,  qui  est  astringente 
et  employée  pour  cela  en  décoction  contre  la  diarrhée. 

Les  feuilles  servent  bouillies  a  faire  des  ablutions  chaudes  et  à 
laver  les  yeux. 

Dichrostachys  sp.  (deux  espèces). 
Légumineuse  mimosée. 

Boulé  ou  Boulé  bété  (F.).  Santé  ou  Tinsé  (S.). 

Arbre  moyen,  légèrement  buissonnant  et  très  épineux,  très  com- 
mun partout,  surtout  dans  les  terrains  rocailleux  ;  feuillage  très  fin, 
tleurs  jaune  et  rose  odorantes. 

Est  très  employé  par  les  indigènes  comme  médicament,  surtout 
les  feuilles  pilées  qui  sont  appliquées  sur  les  abcès  et  les  enflures  ; 
les  noirs  s'en  barbouillent  la  figure  lorsqu'ils  sont  malades  ou  bien 
qu'ils  ont  mal  à  la  tête. 

La  racine  est  diurétique  et  légèrement  purgative,  elle  est  donnée 
en  infusion  après  les  accouchements. 

Pour  les  maux  de  gorge  on  emploie  les  feuilles  en  fumigation. 

Contre  la  blennorrhagie,  on  prend  à  l'intérieur  la  décoction  ou 
macération  des  filaments  de  l'écorce  (liber). 

Ecorce  textile  très  résistante. 

Dioscorées. 
Ignames  diverses  cultivées. 

Kapé  (F.).  Kou  (S.).  Kou  (M.  . 

Dioscorea  bulbifera. 

Ignames  sauvages  à  bulbes  aériens. 

Pouri  balé  (F.).  Dané  (S.).  Danda  (M.). 

Les  indigènes  emploient  la  pulpe  râpée  des  ignames  cultivées  en 
application  sur  les  brûlures. 

La  peau  ainsi  que  la  sève  de  certaines  ignames  crues  est  rubé- 
fiante et  est  employée  comme  vésicatoire  par  les  noirs.  D'autres 
ignames  sauvages  sont  toxiques  surtout  dans  les  genres  à  bulbes 
aériens. 


486  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Diospyros  mespiliformis. 

Ébénacée. 

Dabakala  Sounsou  (M.).  Sounsou  (S.). 

Grand  et  bel  arbre,  commun  dans  la  Haute-Guinée  :    fruit,   baie 

sucrée  comestible. 

Médicament  renommé  par  les  indigènes  du  Soudan. 

La  décoction  des  feuilles  et  des  fruits  macérés  dans  l'eau  est 
employée  contre  la  dysenterie.  Pour  la  fièvre,  les  feuilles  servent, 
soit  en  tisane,  soit  en  ablutions  chaudes. 

Les  jeunes  pousses  pilées  se  mettent  sur  les  plaies  pour  les  faire 
bourgeonner. 

La  décoction  des  racines  pilées  sert  à  combattre  les  dartres. 

Les  indigènes  se  servent  aussi  de  l'écorce  de  cet  arbre  pour  soi- 
gner le  bétail,  surtout  les  chevaux,  soit  en  fumigation  pour  la  toux, 
soit  à  l'intérieur  contre  les  vers. 

Diospyros  sp. 

Kansi  Koré  (F.).  Mené  (S.).  Kankan  (M.). 

Grand  arbre    poussant   sur   les  plateaux   du  Fouta  ;    il  est    bien 
moins  commun  que  le  précédent  et  n'a  pas  les  fruits  comestibles. 
Les  indigènes  s'en  servent  quelquefois  aux  mêmes  usages. 

Entada  africana. 
Entada  scandais. 
Légumineuses  mimosées. 

Arbres  moyens  et  liane  sarmenteuse  très  communs  partout  dans 
la  colonie  (trois  ou  quatre  variétés). 

L'écorce  très  ligneuse  et  résistante  sert  à  faire  des  liens;  elle  est 
employée  également  comme  astringent  en  décoction  à  l'intérieur. 

Les  feuilles  pilées  sont  appliquées  sur  les  plaies  pour  les  faire 
sécher  et  fermer. 

Erythrina  senegalensis. 
Lég.  papilionacée. 

Botiola    F.  .  Tilimiyi    S.  .  Lérou  (M.). 

Arbre  moyen  à  Meurs  rouge  vif  très  commun  dans  toute  la  colonie. 


PLANTES    MÉDICINALES   DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  487 

Les  feuilles  pilées  sont  employées  comme  vulnéraire  sur  les  cou- 
pures. 

L'écorce  pilée,  bouillie,  en  infusion  est  donnée  aux  femmes  après 
les  couches. 

Contre  la  blennorrhagie  on  donne  une  infusion  de  l'écorce  avec 
du  miel  et  des  graines  d'amoraum  ;  genre  malaguete  (très  diuré- 
tique). 

L'écorce  pilée  avec  beaucoup  d'eau  est  donnée  aux  chevaux 
comme  diurétique. 

Erythrophleum  guineense. 
Lég.  césalpiniée. 

Arbre  au  Poison  d'épreuve. 

Teli  (F.).  Meli  (S.).  Tali  (M.). 

Très  grand  arbre  a  bois  dur,  existe  dans  toute  la  colonie,  mais 
est  très  commun  au  Fouta. 

L'écorce  et  les  graines  sont  considérées  comme  un  poison  vio- 
lent (poison  cardiaque). 

Chez  les  fétichistes  de  la  Côte  il  sert  de  poison  d'épreuve. 

L'écorce  à  petite  dose  est  employée  pour  les  maladies  de  la  peau 
et  comme  purgatif;  elle  sert  surtout  à  préparer  les  cuirs. 

Eugenia  sp. 

Mvrtacées. 

Kayo  (S.).  Kissa  et  Kokissa  (M.). 

Arbres  moyens  de  différentes  tailles  et  de  diverses  espèces,  très 
communs  en  Haute-Guinée  et  sur  les  plateaux  du  Fouta. 
Les  feuilles  sont  employées  en  infusion  contre  la  diarrhée. 
L'écorce  sert  à  préparer  les  peaux. 
Avec  les  fruits  du  Kissa  quelques  indigènes  font  une  boisson. 

Euphorbia  Canariensis. 

Euphorbe  du  Cayor  et  autres  Euphorbes  à  forme  de  cactées. 

Bouro  (F.).  Ganganhiy  (S.).  Bara  na  (M.). 

Grand  euphorbe  ayant  le  port  d'un  cactus  épineux  ;  existe  dans 
toute  la  colonie  et  sert  aux  indigènes  à  faire  des  haies  vivantes 
impénétrables  au  bétail. 


i88  ÉTUDES    ET   MÉMOIRES 

Plante  de  deux  à  trois  mètres  de  haut  qui  forme  de  grosses  touffes 
épineuses,  pousse  surtout  dans  les  terrains  sablonneux  et  sur  les 
roches  gréseuses. 

Une  autre  variété  également  très  commune  sur  les  hauts  plateaux 
du  Fouta,  a  en  plus  des  feuilles  larges  épaisses,  poussant  à  l'extré- 
mité des  branches  ;  elle  prend  la  forme  arrondie  d'un  bel  arbre  attei- 
gnant o  à  6  mètres  de  haut. 

Tous  ces  Euphorbes  ont  un  latex  toxique  et  très  irritant  pour  les 
muqueuses,  dangereux  surtout  pour  les  jeux. 

Le  suc  drastique  sert  pour  la  médecine  vétérinaire. 

Les  racines  broyées  sont  employées  pour  guérir  les  mauvaises 
plaies.  Le  latex  sur  du  coton  sert  à  faire  tomber  les  dents  malades 
et  les  chicots. 

Euphorbiacées  arbres. 

Ko  Fama  et  Fama  Dion  (M.). 

Bouro  Tiangol  (F.). 

Arbres  très  communs  au  bord  des  ruisseaux  dans  toute  la  colonie. 

Latex  poisseux  abondant  ;  est  également  toxique  et  sert  généra- 
lement aux  mêmes  usages  que  .celui  des  euphorbes  cactus. 

Avec  le  latex  très  abondant,  les  chasseurs  font  de  la  glu  pour 
prendre  les  petits  oiseaux. 

Euphorbiacées. 
Hymenocardia  sp. 

Pelitoro  (F.).  Mérémérigniy  (S.). 

Arbuste  très  commun  dans  les  broussailles,  existe  partout,  mais 
surtout  au  Fouta  et  dans  la  Haute-Guinée  ;  hauteur  I  m.  50  à 
M  mètres. 

Passe  pour  un  excellent  médicament  des  voies  respiratoires, 
écorce  et  feuilles  en  infusion. 

Les  feuilles  bouillies  en  décoction  mêlée  avec  du  miel  sont  prises 
contre  la  bile. 

Jatropha  curcas. 

Poui^uère  ou  Pignon  d'Inde. 

Kidi  (F.).  Barané  i  S.). 

Plante  excessivement  commune  partout   dans  les  villages  ;  a  dû 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  489 

être  importée  par  les  Portugais  et  s'est  propagée  dans  toute  la  colo- 
nie ;  elle  sert  surtout  à  faire^  des  haies  et  des  entourages. 

La  graine  est  employée  comme  un  purgutif  puissant  à  la  dose  de 
deux  ou  trois  écrasées  dans  du  lait  ;  au-dessus,  elles  deviennent 
toxiques  et  sont  très  dangereuses. 

Les  indigènes  en  font  de  l'huile  pour  1  éclairage  et  la  fabrication 
du  savon,  ils  s'en  servent  en  frictions  contre  les  rhumatismes, 
contre  les  dartres  et  les  démangeaisons. 

La  sève  et  les  feuilles  pilées  (légèrement  rubéfiantes)  se  mettent 
sur  les  plaies  et  ulcères  difficiles  à  guérir. 

Le  latex  tache  en  noir  le  linge  d'une  façon  indélébile  et  sert  à  le 
marquer. 

Microdesmis  sp. 

Dali  (F.).  Toliniy  (S.). 

Arbre  moyen,  commun  au  Fouta  et  dans  la  Haute-Guinée. 

Médicament  usité  chez  les  Foulas. 

Infusion  de  l'écorce  en  gargarisme  contre  les  maux  de  dents,  les 
racines  bouillies  servent  de  purgatif  et  de' dépuratif,  et  les  feuilles 
en  infusion  se  prennent  contre  le  rhume. 

En  Haute-Guinée,  les  indigènes  emploient  la  décoction  des 
feuilles  et  des  jeunes  branches  pour  teindre  les  poteries  en  noir. 

Phyllantus  sp. 

Tri  (M.). 

Arbuste  sarmenteux  à  toutes  petites  baies  noires,  assez  com- 
mun dans  les  broussailles  à  la  côte  comme  dans  l'intérieur. 

Les  feuilles  et  les  tiges  bouillies  en  infusion  passent  pour  être 
excellentes  dans  les  maladies  de  poitrine  ;  elles  sont  également 
dépuratives. 

Bamba  mè  (F.). 

Plante  arbuste  à  larges  feuilles  digitées  (forme  vigne),  assez  com- 
mune au  Fouta  au  bord  des  ruisseaux  ;  hauteur  2  à  3  mètres. 

Est  employée  comme  purgatif. 

Ecorce  sèche  pilée  en  poudre  et  avalée  telle  que  dans  de  l'eau 
tiède;  prendre  une  légère  dose,  car  c'est  un  fort  purgatif  qui  serait 
toxique  à  haute  dose. 

But.  du  Jardin  colonial.   1911.  [.  —  N°  99.  31 


190  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES  "* 

Balabo  (M.). 

Arbre  moyen,  assez  commun  dans  la  Haute-Guinée,  de  la  famille 
des  Euphorbiacées. 

Les  feuilles  cuites  servent  en  ablutions  contre  la  lièvre,  l'infusion 
est  employée  à  l'intérieur  à  petite  dose  comme  purgatif  et  dépuratif. 

Ricin  commun. 

Diakoula   (F.). 

Plante  qui  a  dû  être  importée  comme  la  Pourguère  ;  elle  existe 
dans  presque  tous  les  villages. 

C'est  la  variété  vivace  à  petits  grains  gris  qui  forme  un  arbre  de 
3  à   \  mètres  de  haut . 

Les  feuilles  bouillies  en  lotions  et  lavages  sont  employées  contre 
la  lièvre. 

Les  graines  écrasées  dans  du  riz  cuit  comme  purgatif;  elles 
servent  également  à  faire  du  savon. 

Fougères. 

kodiguiga  (F.).   Fougères  en  général. 

Kolo  Kouli  (F.).  Osmonde  royale. 

Les  foug'ères  sont  très  communes  partout,  surtout  sur  les  hauts 
plateaux  du  centre  où  les  différentes  variétés  sont  bien  plus  nom- 
breuses. 

Les  indigènes  s  en  servent  très  peu  comme  médicament.  Quelques 
noirs  considèrent  les  feuilles  des  Nephrodium  comme  antidysen- 
tériques. 

Avec  VOsmunda  regalis  ou  Osmonde  royale,  très  commune  au 
Fouta  au  bord  des  rivières,  ils  font  un  extrait  pour  frictionner  les 
rhumatismes  et  s'en  servent  à  l'intérieur  pour  les  douleurs  d'in- 
testin. 

Fafarou    F.  . 

Liane  poussant  dans  les  broussailles. 
Tisane  des  racines  comme  laxatif,  purgatif. 

L'infusion  de  l'écorce  est  donnée  comme  vermifuge  el  contre  le 
tœnia. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  191 

Fanté  (F.),  Fanté  (S.). 

Plante  excessivement  commune  dans  toute  la  Basse-Guinée  et 
surtout  dans  la  région  du  cercle  de  Kadé  où  ses  touffes  couvrent 
des  espaces  considérables  de  terrain. 

Le  fruit  rouge  velouté  est  comestible  ainsi  que  l'amande  séchée 
et  grillée. 

La  racine  bulbeuse  mêlée  au  Guingui  (Melastomacée)  sert  à  con- 
fectionner une  boisson  fermentée. 

Les  feuilles  sont  données  comme  vomitif. 

Ficus  divers. 

ArTOi  AKPÉES. 

Ficus  rugosa. 

Ficus  à  feuilles  rudes. 

Nié  nié  (F.),  Nioyéniy  (S.),  Sutro   M.). 

Arbre  moyen,  très  commun  dans  toute  la  colonie,  les  feuilles 
dures  et  râpeuses  servent  à  polir  le  bois. 

La  décoction  des  feuilles  sert  pour  les  maux  d'estomac. 

L'écorce  bouillie  en  cataplasme  et  en  infusion  est  prise  pour 
dégonfler  la  rate;  maladie  appelée  Ipotongo  en  Foulah. 

Ficus  sycomorus. 

Touré  (F.),  Séré  tro  (M.),  Kodé  (S.),  Ibé  (F.). 

Arbre  moyen  très  commun  ;  existe  en  deux  ou  trois  variétés  se 
ressemblant  beaucoup,  donne  des  figues  rougeàtres  comestibles. 

Les  fruits  et  les  feuilles  sont  donnés  aux  vaches  pour  leur  faire 
avoir  du  lait. 

La  décoction  de  l'écorce  pilée  ainsi  que  la  sève  sont  données 
pour  guérir  les  maladies  de  la  poitrine. 

L'infusion  de  l'écorce  sert  aussi  pour  les  maladies  de  la  gorge  et 
est  donnée  aux  enfants  très  jeunes. 

Tiéke  (F.),  Kebé  (S.). 

Ficus  très  commun  au  Fouta,  à  petit  fruit  non  comestible. 
La  décoction   des  racines   est   employée  à   l'intérieur    pour    les 
maladies  des  voies  respiratoires,  le  latex  contre  la  toux. 

L'écorce  séchée  et  pilée  sert  à  saupoudrer  les  mauvaises  plaies. 


192  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Ficus  Vogelii. 

Kobo  Oulé  (M.). 

Arbres  à  grand  feuillage,  de  plusieurs  variétés,  poussent  dans  les 
terrains  humides  et  surtout  en  Basse-Guinée. 

Le  latex  donne  un  caoutchouc  de  médiocre  qualité. 

L'écorce  est  considérée  comme  légèrement  astringente,  la  décoc- 
tion en  est  donnée  pour  les  maux  de  ventre  ainsi  que  pour  le 
rhume. 

Doubalé  (M.). 

Ficus  excessivement  commun  dans  toute  la  Haute-Guinée  et  au 
Sénégal,  feuillage  moyen,  vert  gris,  lisse  et  très  nombreuses  racines 
adventives  formant  comme  une  chevelure  aux  grosses  branches. 

L'écorce  est  également  employée  en  décoction  ou  infusion,  pour 
les  maladies  de  la  gorge  et  les  rhumes. 

Timmé  (F.),  Simmé  (S.),  Sili  (M.). 

Très  grand  arbre  de  la  famille  des  Artocarpées  (genre  Morée). 
La  sève  passe  pour  légèrement  caustique;  sur  du  coton  imbibé, 
elle  est  employée  pour  faire  tomber  les  dents  gâtées. 

Garcinia  Kola. 

GUTTIFÈRES. 

Arbre  du  Sénégal  et  de  la  Haute-Guinée. 

Les  trois  ou  quatre  grosses  graines  forme  kola  contenues  dans  le 
fruit  sont  considérées  comme  toniques,  amères,  aromatiques  et 
astringentes;  elles  sont  vendues  sur  les  marchés  indigènes. 

Gardénia  Thumbergia. 

RUBIACÉE. 

Arbre  fétiche  contre  le  tonnerre. 

Bouré  et  Bouré  \  Dion  (M.). 

Arbustes  de  deux  ou  trois  espèces,  très  communs  dans  toute  la 
colonie;  grandes  Heurs  blanches  odorantes;  une  variété  a  des  fruits 
comestibles. 

Les   feuilles  sont   employées    en    infusion  à   l'intérieur   contre  la 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  193 

syphilis  et  bouillies  en  bains  chauds  et  lotions  pour  la  même 
maladie. 

L  écorce  de  la  racine  séchée  et  pulvérisée  est  mise  sur  les  ulcères. 

La  décoction  légère  de  la  racine  pilée,  prise  à  froid,  sert  de  recon- 
stituant. 

Gossipium  hirsuta. 
Malvacée. 

Coton  indigène  d'Afrique. 

trotollo  (F.),  Guessé  Fonte  (S.),  Koroni  (M.). 

Plante  arbuste  cultivée  un  peu  partout  dans  la  colonie,  autour 
des  villages  indigènes. 

Les  fibres  décortiquées  ou  coton  brut,  sont  employées  au  panse- 
ment des  plaies. 

Les  graines  pilées  servent  à  faire  des  cataplasmes  émollients  ainsi 
que  les  feuilles. 

La  décoction  des  racines  passe  pour  emménag'ogue. 

GuiléLeydi  (F.). 

Toute  petite  plante  dont  les  racines  en  infusion  sont  employées 
pour  la  blennorrhagie. 

Graminées. 

Parmi  les  très  nombreux  g-enres  de  graminées  sauvag-es  poussant 
sur  le  sol  de  la  Guinée,  quelques-unes  servent  dans  la  médecine 
indigène  ;  entre  autres  1' Imporatora  cy lindrica,  plante  excessivement 
commune  dont  les  racines  traçantes  sont  employées  comme  celles 
du  chiendent. 

UAndropogon  schœnanthus  ou  .4.  .Xardus,  appelé  généralement 
citronnelle,  a  été  importé  et  est  très  commun;  les  feuilles  fraîches 
sont  employées  soit  en  infusion,  comme  du  thé,  soit  en  ablutions, 
fumigations  ou  lavages  contre  la  lièvre;  se  prend  aussi  comme 
tisane  pectorale  contre  le  rhume. 

Le  Vétiver,  Andropogon  muricatus,  qui  a  également  été  importé, 
est  cultivé  dans  quelques  villages  pour  ses  racines  odorantes  qui 
servent  à  clarifier  l'eau  mauvaise  et  à  garantir  les  étoffes  des 
insectes. 


494  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

On  en  fait  une  tisane  stimulante. 

La  racine  du  petit  mil  à  chandelle,  Panicum  spicatum,  passe 
pour  toxique. 

Les  grains  des  diverses  graminées  alimentaires  cultivées  par  les 
indigènes,  riz,  mil.  fonio,  maïs,  etc.,  servent  également  comme 
médicament  dans  de  nombreux  cas,  entre  autres  l'eau  de  riz  très 
employée  en  boisson  et  en  lavements  dans  les  cas  de  diarrhée  et 
de  dysenterie;  le  riz,  le  mil  concassés,  remplacent  souvent  la  graine 
ou  la  farine  de  lin  comme  cataplasme  émollient. 

On  fait  également  de  la  tisane  diurétique  avec  du  maïs  concassé. 

L'infusion  des  stigmates  de  maïs  est  très  employée  pour  toutes 
les  maladies  des  voies  urinaires. 

Hannoa  undulata. 

SlMAROUBÉE. 

Kolonso  (F.),  Femagali  (S.  ),  Diafoula  té  (M.). 

Arbre  moyen  existant  dans  toute  la  colonie,  mais  surtout  en 
Haute-Guinée;  fruit,  baie  violette  non  comestible  à  graine  oléagi- 
neuse; sert  à  faire  du  savon. 

Les  indig-ènes  emploient  les  feuilles  pilées  eu  cataplasme  sur  les 
contusions;  le  suc  de  la  graine  qui  passe  pour  toxique  sert  à  tuer 
les  poux. 

Harunga  paniculata. 
Hypéricacée, 

Soungala  (F.),  Soungala    S.). 

Arbre  de  quatre  à  six  mètres  existant  dans  toute  la  colonie,  mais 
surtout  dans  les  taillis  des  plateaux  du  Fouta  oit  il  est  excessi\e- 
nu'iil  commun. 

Les  indigènes  récoltent  les  petites  baies  comestibles  pour  en 
faire  une  boisson  légèrement  sucrée  qui  imite  Le  cidre.  Prise  le  matin 
à  jeun  elle  dégage  l'estomac,  les  intestins  et  fait  même  vomir 
quelquefois. 

Les  jeunes  feuilles  en  infusion  sont  données  pour  La  blennor- 
rhagie. 

Les  bourgeons  et  jeunes  sommités  sont  mangés  crus  comme 
étant  stomachiques. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA   GUINÉE    FRANÇAISE  495 

La  sève  jaune  et  résineuse  de  l'écoree  est  prise  comme  purge 
pour  nettoyer  l'intestin. 

Psorospermum  sp. 
Hypéricacée. 

Kéti  Diankounia  (F.),  Loli    S.). 

Arbuste  de  1  m.  50  à  2  mètres,  commun  partout  dans  les  brous- 
sailles du  Fouta  et  de  la  Haute-Guinée. 

Médicament  très  employé  pour  les  maladies  de  la  peau  et  la  gale  ; 
l'écoree  bouillie  donne  un  produit  savonneux  que  l'on  mêle  avec  de 
l'huile  pour  enduire  et  frotter  la  peau;  il  est  mis  sur  les  plaies  des 
animaux  pour  en  écarter  les  insectes,  mouches,  etc. 

Hibiscus  sabdariffa. 

Malvacéi:. 

Oseille  de  Guinée. 

Foleré  Boleyo  et  Foléré  Badi  (F.),  Santon  Belli  (S.i,  Da  (M.). 

Cette  oseille  indigène  cultivée  dans  tous  les  villages  existe  en  de 
nombreuses  variétés. 

En  plus  de  la  nourriture,  elle  est  très  employée  comme  diuré- 
tique (tisane  des  feuilles),  calmant  et  rafraîchissant  (feuilles  bouil- 
lies). 

La  décoction  des  feuilles  sert  à  laver  les  plaies  et,  pour  les  cre- 
vasses des  pieds,  les  indigènes  les  enveloppent  avec  des  feuilles 
passées  à  la  llamme. 

Takou(F.),  Soulegrii  (S.),  Gouan  (M..). 

Le  Gombo  [Hibiscus  esculenlus),  très  mucilagineux.  est  employé 
comme  émollient,  fruit  et  feuilles. 

LWmbrette  [Hibiscus  abelmoschus),  dont  les  graines  sont  mus- 
quées, est  employé  comme  médicament  stomachique  et  tonique. 

Beaucoup  d'autres  malvacées  du  même  genre,  tel  que  les  Sida 
cordifolia,  LJrena  lobata,  Kotzteletzkya,  etc.,  sont  employées  aux 
mêmes  usages  que  la  mauve  ou  la  guimauve,  et  avec  les  feuilles 
ou  les  fleurs  de  toutes  on  peut  faire  de  bons  cataplasmes  émollients, 
des  fumigations,  des  tisanes,  des  lavages,  etc. 

Un  grand  nombre  d'Hibiscus  ont  l'écoree  textile  et  sont  cultivés 
par  les  indigènes  à  cet  effet. 


196  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Holarrhena  africana. 
Apocynées. 

In'dama  (F.),  Yaté  (S.),  Y  été    M.  . 

Arbre  très  commun  sur  les  plateaux  du  Fouta  et  en  Haute- 
Guinée. 

Les  jeunes  feuilles  macérées  sont  très  employées  pour  les  mala- 
dies des  enfants. 

Carissa  edulis. 

Kamboro  (F.  . 

Arbuste  sarmenteux,  épineux,  de  la  famille  des  apocynées;  fleurs 
très  odorantes,  baies  violettes,  comestibles. 

Cet  arbuste  n'existe  que  sur  les  hauts  plateaux  du  Fouta  où  il 
est  très  commun.  Les  indigènes  emploient  les  feuilles  bouillies  et 
pilées,  en  applications  contre  le  mal  de  dents. 

Kaya  senegalensis. 
Cédrelacée. 

Gailcedra  ou  Acajou  du  Sénégal. 

Kaye  (F.),  Diala  (S.),  Diala  (M.). 

Grand  et  bel  arbre  existant  dans  toute  la  colonie,  mais  spéciale- 
ment dans  la  région  de  Kadé  et  en  Haute-Guinée  où  il  est  très  com- 
mun. 

L'écorce  du  Cailcedra  est  très  employée  par  les  indigènes  du 
Soudan  et  de  la  Haute-Guinée,  elle  passe  pour  un  médicament 
renommé.  Elle  est  très  amère  et  est  employée  surtout  dans  les 
accès  de  lièvre  comme  la  quinine;  en  décoction,  écorce  fraîche 
macérée  dans  l'eau  froide  ou  bien  séchée,  pilée,  mêlée  avec  du  sel 
et  prise  par  petites  doses  tous  les  deux  jours. 

Elle  es1  considérée  également  comme  vermifuge  et  tœnicide. 

On  l'emploie  de  même  contre  la  syphilis  et  comme  dépuratif. 

L'écorce  et  les  graines  pilées  passent  pour  emmenagogue. 

Pour  soigner  les  plaies  et  les  faire  sécher  rapidement,  les  Malin- 
kés  les  saupoudrent  avec  l'écorce  pulvérisée  finement.     . 

Le  Gailcedra  est  ('gaiement  employé  comme  médication  usuelle 
pour  le  bétail  et  surtout  pour  les  chevaux;  en  boisson,  fumigations 
et  lavages. 

Février  1911. 

.  I  suivre.)  II.   PobÉGUIN, 

[dminislrateur  en  chef  des  colonies. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 

[Suite.) 


VIII 

Constitution  et  caractères  distinctifs  des  bois. 
A.   —  Généralités. 

Dans  le  chapitre  précédent,  nous  avons  supposé  que  les  bois  ont 
une  structure  homogène  et  qu'ils  sont  constitués  par  des  fibres  dis- 
posées parallèlement;  ce  n'est  là  qu'une  approximation,  suffisante 
pour  l'étude  générale  des  propriétés  mécaniques,  mais  grossière 
comme  va  nous  le  montrer  leur  examen  histologique. 

Pour  étudier  complètement  un  bois,  pour  observer  simultanément 
la  forme  et  les  caractères  des  éléments  constituants  ainsi  que  leurs 
relations  de  position,  il  est  nécessaire  d'examiner  trois  sortes  de 
coupes  :  les  unes  menées  perpendiculairement  à  l'axe  des  tiges 
(coupes  transversales),  les  autres  parallèlement  à  cet  axe  sans  pas- 
ser par  le  centre  [coupes  longitudinales  tangent  iel  les),-  les  der- 
nières suivant  un  plan  contenant  l'axe  [coupes  longitudinales 
radiales)  (fïg\  86). 

Ces  coupes,  examinées  à  la  loupe,  permettent  d'observer  un  assez 
grand  nombre  de  caractères,  relatifs  surtout  au  groupement  des 
éléments,  à  leur  importance  et  à  leur  position  réciproques  [caractères 
topographif/ues)  et,  secondairement,  pour  les  plus  gros  d'entre  eux, 
à  leur  structure  individuelle  [caractères  histologiques).  Ce  sont  là 
les  caractères,  dits  macroscopiques,  ceux  auxquels  on  fait  générale- 
ment  appel  et,  par  conséquent,  pratiquement  les  plus  importants 
pour  la  diagnose  des  bois. 

L'observation  microscopique  des  coupes  permettra  de  compléter 
les  données  précédentes,  en  apportant  plus  de  précision  aux  carac- 
tères topographiques  et  surtout  en  fixant  d'une  manière  parfaite 
les  caractères  relatifs  à  la  structure  de  chaque  sorte  d'éléments. 

Cet  examen  microscopique  soigné    devra  toujours  être  fait  pour 


'l  1*8  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

toute  essence  nouvellement  introduite  dans  l'industrie  ;  elle  pourra 


n 


nr 


Fig.  86.  —  Figure  montrant  les  trois  sortes  de  set-Lions  nécessaires  pour  étudier  les 
caractères  d'un  bois.  I,  Coupe  transversale.  II.  Coupe  longitudinale  tangentielle . 
III.  Coupe  longitudinale  radiale. 

servir  de  base  aux  observations  macroscopiques,  qui  suffiront  ensuite 
dans  la  plupart  des  cas. 

B.         Constitution   du  tissu  ligneux. 

Le  lissu  ligneux  '  comprend,  au  maximum  de  complication,  quatre 
sortes  d'éléments  (fig,  87)  : 

1"  Les  éléments  conducteurs  ou  vaisseaux,  destinés  à  conduire  la 
sève  brute,  absorbée  dans  le  sol  par  les  racines.  Ce  sont  essentielle- 
ment des  tubes  cylindriques,  coupés  ou  non  par  des  cloisons  trans- 
versales, et  s'étendant  généralement  sur  une  grande  longueur. 

2"  Les  éléments  de  soutien  ou  fibres,  cellules  très  allongées  sui- 
vant Taxe  de  la  lige,  à  parois  très  épaissies,  terminées  en  pointes 
aux  deux  extrémités. 

.'»"  Le  parenchyme  ligneux  ou  parenchyme  vertical,  qui  environne 
les  vaisseaux  et  les  protège  de  l'écrasement  par  les  zones  fibreuses; 
il  est  constitué  par  des  cellules,  généralement  plus  allongées  dans  le 
mus  «les  vaisseaux  et  possède  comme  ceux-ci  un  rôle  conducteur: 
des  réserves  s'y  accumulent  aussi  fréquemment. 

i"  Le  parenchyme  horizontal  ou  rayons  médullaires,  formés  de 
cellules  allongées  dans  le  sens  radial,  souvent  pourvues  de 
réserves. 

i.  Il  ne  s'agil  ici  ■•!  dans  toul  ce  <j ni  va  suivre  que  du  \><>i^  secondaire  complète- 
ment différencié  <!<"■-  crosses  ( i j^ « •  •-  ou  bois  parfait. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONÎAJLE    APPLIQUEE 


499 


Chez  la  plupart  des  arbres,  le  bois  est  formé  de  ces  différents  élé- 
ments ;  mais  chez  un  grand  nombre  de  Conifères  et  chez  quelques 
Angiospermes,  appartenant  à  la  famille  des  Magnoliacées  et  formant 


Disposition  schématique  des  différents  cléments  chez  un  bois  hétéroxylé; 
F,  tissu  fibreux  ;  P,  parenchyme  ligneux;  V,    vaisseaux:  R,    rayons   médullaires. 


Fig.   87. 


le  petit  groupe  des  Drimytées,  le  bois  est  constitué,  les  rayons 
médullaires  mis  à  part,  d'une  seule  sorte  d'éléments,  auxquels  sont 
dévolus  à  la  fois  les  rôles  de  conduction  et  de  soutien  et  qu'on 
appelle  pour  cette  raison  vaisseaux- fibres . 

Ces  plantes  à  bois  homogène  sont  dites  homoxylées,  par  opposition 
aux  autres  qu'on  appelle  hétéroxylées . 

Etudions  maintenant  avec  quelques  détails  la  structure  des  diffé- 
rents éléments  du  bois  parfait. 

I.  Vaisseaux.  —  Un  vaisseau  est  formé  à  l'origine  par  une  lile 
régulière  de  cellules  à  parois  minces  et  cellulosiques,  sensiblement 
isodiamétriques.  Ces  cellules  s'allongent  beaucoup,  meurent  rapide- 
ment, en  même  temps  que  leur  paroi  s'épaissit;  tantôt  les  cloisons 
transversales  qui  les  séparent  persistent,  en  prenant  une  direction 
fortement  oblique  par  rapport  à  l'axe  de  la  tile  ;  il  en  résulte  alors 
un  vaisseau  fermé  ou  imparfait,  tantôt  ces  cloisons  se  résorbent,  en 
donnant  naissance  à  un  vaisseau  ouvert  ou  parfait .  Les  deux  sortes 
de  vaisseaux  peuvent  d'ailleurs  se  rencontrer  dans  le  même  bois. 
La  paroi  ne  s  épaissit  pas  d  une  façon  régulière  ;  certaines  régions 
restent  minces  et  cellulosiques  et  sont  destinées  à  assurer  les  échanges 
par  osmose  avec  les  cellules  voisines,  tandis  que  le  reste  de  la  paroi 
se  lignitie  en  s'épaississant. 


500 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


Fig.  88.  — Ornementation  des  vaisseaux.  A, vaisseau  spiralo  rayé;B,  vaisseau  rayé: 
C,  vaisseau  réticulé;  m.  parties  restées  minces;  e,  régions  épaissies  d'après 
Bonnier  et   Leclerc  du  Sablon  . 


Il  en  résulte  que  les  vaisseaux  peuvent  se 
classer  d'après  le  mode  d'ornementation  de  leur 
surface.  Dans  le  bois  parfait  on  peut  trouver 
(fig.  88,  89,  90)  :  1°  des  vaisseaux  rayés,  chez 
lesquels  les  épaississements  ligneux  sont  séparés 
par  des  dépressions  étroites  et  allongées  perpen- 
diculairement à  l'axe  du  vaisseau  ;  si  ces  dé- 
pressions sont  placées  régulièrement  les  unes 
au-dessus  des  autres,  avec  un  parallélisme 
frappant,  la  partie  épaissie  de  la  membrane 
dessine  sur  chaque  face  des  cellules,  comme  les 
barreaux  d'une  échelle  :  ce  cas  particulier  est 
celui  clés  vaisseaux  scalari formes,  très  répandus 
chez  les  Cryptogames  vasculaires,  les  Gymno- 
spermes, beaucoup  moins  fréquent  chez  les  An- 
giospermes :  2"  des  vaisseaux  réticulés,  chez  les- 
quels les  parties  épaissies  forment  un  réseau  plus 
Fragment  de    '  *  ' 

vaisseau  scalariforme;  OU    moins  régulier,    dont   les  mailles   sont    occu- 

i,  parties  épaissies  for    pées  par  des  régions   plus  minées  :    3°  des  vais- 

manl  comme   les  bar-  ,  i     ,  .  i ,•,     t.,^    maîllac    .In 

seaux    nmic/iics.    dans  le    c;is   ou     les    mailles   du 

peaux    d  mu'    échelle  :  '  ,  , 

p,  parties  minées  réseau  deviennent  1res  petites, jusqu  à  se  réduire 
d'après  Bonnier  et  ;1  (\v  petites  surfaces  circulaires  ou  elliptiques, 
f^lerc  du  Sablon).      assimilables  a   des  points;  chaque  ponctuation 


89. 


COL'HS    DR    BOTAMQUI.    COLONIALE    APPLIQUEE 


501 


correspond  donc  à  un  petit  canal  qui  traverse  transversalement  la 
paroi  et  qui  est  fermé  en  son  milieu  par  la  région  restée  mince. 
Lorsque    le  canal  est  cylindrique,  il  se  projette  de  face  suivant    un 


«a» 


^\\ 

0(X\X 

xx*x 

Fig.  90.  —  A.  Fragment  de  vaisseau  ponctué  à  grosses  ponctuation-  :  15.  fragment  de 
vaisseau  avec  ponctuations  elliptiques:  C,  fragment  de  vaisseau  portant  des  ponc- 
tuations croisées. 


cercle  ;  mais  il  peut  arriver  que  les  orifices  soient  en  forme  d'ellipse 
allongée  dont  les  grandes  axes  sont  parallèles  ou,  au  contraire, 
forment  entre  eux  un  certain  angle  ;  dans  le  premier  cas  la  ponctua- 
tion se  présente  de  face  avec  un  contour  elliptique,  dans  le  second 
sous  la  forme  de  deux  ellipses  croisées  i  ponctuations  croisées)  ; 
ï"  les  vaisseaux-fibres  des  Homoxylées  présentent  une  structure 
parliculière  et  portent  des  ponctuations  dites  aréolées. 

Un  élément  du  vaisseau-fibre  présente  à  peu  près  l'aspect  d'une 
fibre  ;  c'est  une  cellule  allongée  en  forme  de  fuseau,  à  section 
transversale  quadrangulaire,  à  parois  très  épaisses.  Les  ponctuations 
sont  localisées  sur  les  faces  radiales.  Plusieurs  éléments  se  plaçant 
régulièrement  bout  à  bout,  constituent  un  vaisseau  imparfait,  dont 
les  parois  transversales  très  obliques  portent  des  ponctuations 
analogues  à  celles  des  parois  latérales  ;  mais  il  faut  bien  remarquer 
que  l'individualité  des  vaisseaux-fibres  est  généralement  moins 
nette  que  celle  des  vaisseaux  ordinaires  des  Angiospermes. 

Une  ponctuation  aréolée,  vue  sur  une  coupe  longitudinale  de  la 
paroi  (fig.  91,  I)  est  limitée  par  deux  bifurcations  correspondant  aux 
deux  parties  de  la  paroi  qui  y  aboutissent  ;  la  paroi  se  continue 
d'ailleurs  à  l'intérieur  de  la  ponctuation  par  une  région  très  mince, 
épaissie  en  une  petite  lentille  dans  sa  partie  centrale.  En  supposant 
que  la  figure  tourne  autour  de  son  axe  AB,  on  peut  se  rendre  compte 
de  la  forme  de  la  ponctuation  dans  l'espace  ;  elle  se  compose  de 
deux  troncs  de  cône,  accolés  par  leur  grande  base  qui  est  la  région 


502 


ETUDES    ET    MÉMOIRES 


mince.  Vue  de  face,  elle  se  présente  sous  l'aspect  de  deux  cercles 
concentriques,  le  cercle  central  correspond  à  la  petite  base  des  troncs 
de  cône  et  se  détache  en  clair  dans  le  champ  du  microscope,  car 


-B 


Fig.  dl  .  — Ponctuations  aréolées.  I,  aspect  d'une  ponctuation  en  coupe  longitudinale, 
a.  orifice  :  /j/j'  paroi  du  vaisseau  :  /.  lentille  épaissie  portée  vers  le  milieu  de  la  cloison 
mince;  AB,  axe  de  la  ponctuation.  II.  Coupe  longitudinale  de  vaisseaux  fibres 
montrant   les  ponctuations  aréolées  de  l'ace. 

c'est  la  région  qui  laisse  passer  le  plus  de  lumière  ;  le  cercle  exté- 
rieur correspond  à  la  grande  base  et  limite  l'aréole  sombre  qui  entoure 
le  cercle  central,  zone  où  passe  évidemment  le  moins  de   lumière. 

Il  n'y  a  pas  de  relation  absolue  entre  l'ornementation  des  vaisseaux 
et  leur  caractère  de  vaisseaux  parfaits  ou  imparfaits.  Cependant,  on 
peut  remarquer  que  généralement  les  vaisseaux  rayés,  scalarif ormes, 
aréoles  sont  cloisonnés,  tandis  que  les  vaisseaux  ponctués  sont  par- 
faits; quant  aux  vaisseaux  réticulés,  ils  sont  tantôt  ouverts,  tantôt, 
fermés. 

II.  Fibres.  -  -  Les  libres  constituent,  en  général,  l'élément  princi- 
pal du  bois,  par  leur  abondance  et  pour  leur  rôle  prépondérant 
dans  les  propriétés  mécaniques.  Ce  sont  des  cellules  allongées,  en 
forme  de  fuseau,  terminées  en  pointes  plus  ou  moins  vives.  Leur 
paroi,  très  épaisse,  jusqu'à  oblitérer  parfois  la  cavité  cellulaire,  est 
profondément  lignifiée  et  présente  des  ponctuations  peu  nombreuses. 
La  course  des  libres  n'est  pas  toujours  rigoureusement  rectiligne  : 
elle  est  influencée  par  la  position  des  rayons  médullaires  qui  pro- 
duisent une  déviation  des  faisceaux  fibreux  obligésde  les  contourner. 
Lorsque  les  libres  sont  rect dignes  et  nettement  parallèles,  le  bois  se 
fend  avec  facilité  :  au  contraire,  l'enchevêtrement  des  libres  empêche 
La  fente  par  dessiccation. 


COURS  L)L"  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE 


503 


III.  Parenchyme  ligneux.  Il  est  formé  généralement  par  des 
cellules,  presque  isodiamétriques,  quoiqu'un  peu  plus  allongées  dans 
le  sens  de  l'axe  de  la  tige,  disposées  autour  des  vaisseaux,  suivant 
des  modes  variés,  à  parois  relativement  peu  épaisses,  mais  lignifiées 
et  pourvues  de  ponctuations  ;  dans  leur  cavité,  s'accumulent  des 
substances  diverses,  réserves  ou  sécrétions  :  amidons,  matières 
albuminoïdes,  tannins,  résines,  cristaux  d'oxalate,  etc.  Ce  tissu  est 
parfois  le  siège  de  formations  gommeuses. 

IV.  Bayons  médullaires.  —  Les  rayons  sont  constitués  par  des 
cellules  généralement  allongées  dans  le  sens  radial  et  disposées  en 
files  rayonnantes  ;  leurs  parois  sont  relativement  peu  épaisses, 
lignifiées,  munies  de  ponctuations  ;  leur  cavité  renferme  des 
matières  de  réserve  et  particulièrement  de  l'amidon. 


.-■  F 


Fig.  92. — Coupe  transversale  du  bois  d'Erythrina  indica.  HR'  rayons  médullaires; 
FF',  bandes  fibreuses:  PP',  parenchyme  ligneux  :  W  vaisseaux  (d'après  Dubard 
el  Eberhardt). 


Sur  une  coupe  transversale  (fig.  92),  les  rayons  médullaires  sont 
formés  d'assises  parallèles,  en  nombre  variable  suivant  les  essences 
et  aussi,  pour  un  bois  donné,  suivant  le  niveau  du  rayon  médullaire 
qui  est  atteint  par  la  coupe.  En  effet,  une  coupe  longitudinale  tan- 
gentielle  (fig.  93)  montre  que  le  rayon  médullaire  forme  une  sorte 
de  lentille  de  faible  hauteur  ;  sa  largeur  est  donc  maxima  vers  le 
milieu  et  diminue  régulièrement  quand  on  s'approche  des  extrémités. 

V.  Eléments  annexes.  —  Aux  éléments  précédents  qui  jouent 
le   principal  rôle,   s'en  ajoutent  exceptionnellement  d'autres,  dont 


504 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


l'examen  peut  avoir  un  grand  intérêt,  soit  au  point  de  vue  de  la  dia- 
gnose  des  bois,  soit  au  point  de  vue  de  leurs  applications.  Ce  sont 


Fie-,  93.  —  Coupe  tangentielle  du  bois  d'Erythrina  indica  montrant  l'aspect  d'un  rayon 
médullaire,  R.  enclavé  dans  le  parenchyme  ligneux  P  (d'après  Dubard  et 
Eberhardt  . 


les  éléments  sécréteurs,  poches,  canaux  ou  laticifères.  La  présence 
de  matières  résineuses  donne  aux  bois  des  qualités  spéciales  de 
conserva  lion  et  les  mel  en  particulier  à  l'abri  de  l'action  des 
insectes. 

La  proportion  des  éléments  du  tissu  Ligneux  et  leurs  caractères 
ne  sont  pas  constants  pour  un  bois  donné  et  varient  d'une  part  avec 
La  saison  où  s'est  formée  la  couche  ligneuse  considérée,  d'autre  part 
avec  L'âge  du  bois. 

a  Zones  saisonnières.  —  Dans  les  bois  de  nos  pays,  il  existe  un 
contraste  frappanl  entre  le  bois  d'automne  où  les  vaisseaux  sont  à 
petit  calibre  et  les  fibres  plus  abondantes  et  le  bois  de  printemps 
humus  fibreux  el  à  éléments  conducteurs  plus  larges;  c'est  ce  con- 
traste, 1res  net  au  contact,  qui  produit  à  L'œil  la  subdivision  en 
couches  successives  el   L'on  comprend  qu'il  suffise  de    compter   le 


CODRS    DF.    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  505 

nombre  de  ces  couches  sur  une  coupe  transversale  pour  connaître 
l'âge  de  l'arbre.  Dans  les  pays  chauds,  il  n'y  a  pas  arrêt  dans  la 
végétation,  comme  dans  les  régions  où  l'hiver  est  1res  marqué  ;  on  v 
observe  simplement  des  périodes  de  ralentissement  dans  la  formation 
des  tissus  secondaires  ;  aussi  les  couches  du  bois  sont-elles  beaucoup 
moins  nettes  en  général.  Elles  sont  ici  plutôt  dues  aux  alternances 
de  période  de  sécheresse  et  d'humidité,  alternances  qui  se  produisent 
plusieurs  fois  dans  le  cours  d'une  année  et  pas  toujours  d'une  façon 
régulière.  Aussi  est-il  difficile  d'après  l'examen  des  couches,  de 
conclure  à  l'âge  de  l'arbre  et  n'y  parvient-on  que  d'une  manière 
approchée, 

h  Cœur  et  aubier.  Dans  la  plupart  des  essences,  le  bois  le 
plus  âgé  présente  des  caractères  spéciaux,  qui  se  traduisent  a  l'œil 
par  une  teinte  plus  foncée  et  constitue  ce  qu'on  appelle  le  cœur  ou 
duramen  ;  le  bois  le  plus  jeune,  qui  entoure  le  cœur,  est  plus  ou 
moins  blanchâtre,  c'est  V aubier.  La  limite  entre  le  cœur  et  l'aubier, 
parfois  très  tranchée,  peut  aussi  n'être  que  peu  distincte,  la  transi- 
tion se  produisant  insensiblement  '. 

La  transformation  progressive  de  l'aubier  en  cœur  correspond  à 
des  phénomènes  divers,  dont  les  plus  importants  sont  la  disparition 
de  l'amidon  des  cellules  ligneuses  et  la  formation  abondante  de 
matières  colorées  et  tannoïdes.  Ce  tannin  qui  apparaît  d'abord  dans 
le  parenchyme  ligneux  et  dans  les  rayons,  imprègne  peu  à  peu  par 
la  suite  tous  les  tissus  et  principalement  les  libres  ;  parfois,  non  seu- 
lement il  se  fixe  sur  les  membranes,  mais  il  peut  même  former  des 
dépôts  à  l'intérieur  des  cellules.  Fréquemment,  en  outre,  les  vais- 
seaux sont  envahis  par  des  thylles,  hypertrophies  de  cellules 
ligneuses  encore  vivantes,  qui  pénètrent  à  l'intérieur  des  vaisseaux 
par  les  ponctuations  et  qui,  a  la  suite  de  cloisonnements  successifs, 
y  produisent  de  véritables  bouchons  de  tissus.  Les  vaisseaux  ren- 
ferment aussi  parfois  des  formations  gommeuses. 

L'ensemble  de  ces  transformations  a  pour  effet  d'augmenter  la 
densité  du  bois  dans  la  région  du  cœur,  ainsi  que  ses  qualités  esthé- 
tiques et  de  conservation. 


1.  Un  nombre  assez  restreint  d'arbres  ne  forment  pas  de  cœur;  le  bois  central 
reste  presque  aussi  clair  que  les  couches  périphériques  :  ce  sont  les  bois  blancs  :  mais, 
même  dans  ce  cas.  le  bois  le  plus  àt;é  est  encore  plus  résistant  et  de  meilleure  qua- 
lité que  le  bois  périphérique. 

Rul.  du  Jardin  colonial.    1911.  I.  —  N°  99  35 


506  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Influence  de  la  constitution  anatomique  sur  les  propriétés  méca- 
niques. Les  qualités  des  bois  sont  en  relation  étroite  avec  leur 
constitution  anatomique  ;  nous  en  avons  vu  déjà  quelques  exemples 
aux  paragraphes  précédents  ;  nous  pouvons  les  compléter  par 
quelques  observations  générales. 

La  densité  et  la  dureté  d'un  bois  sont  d'autant  plus  grandes  qu'il 
renferme  une  plus  forte  proportion  de  tissvi  fibreux  et  que  ses  fibres 
ont  des  parois  plus  épaisses. 

Le  groupement  des  fibres  en  faisceaux  volumineux  augmente  la 
rigidité;  au  contraire,  leur  dissémination  en  îlots  de  faible  dimension, 
au  milieu  des  autres  éléments,  donne  au  bois  de  la  flexibilité  et  de 
l'élasticité. 

La  réunion  des  vaisseaux  en  groupes  serrés,  l'exagération  de  leur 
diamètre  sont  des  conditions  qui  nuisent  d'une  manière  générale  à 
l'homogénéité  et  à  la  résistance  des  bois,  particulièrement  défavo- 
rables, lorsqu'il  s'agit  d'efforts  de  compression  ;  ces  considérations 
sont  fort  importantes,  lorsqu'on  recherche  des  essences  pouvant 
convenir  au  pavage. 

Le  parenchyme  ligneux  constitue  par  rapport  aux  fibres,  des 
zones  de  moindre  résistance;  si  les  cellules  de  ce  tissu  sont  longues 
et  à  parois  assez  épaisses,  la  différence  de  résistance  entre  lui  et  le 
tissu  fibreux  est  assez  réduite  pour  ne  pas  présenter  d'inconvénients; 
inuis,  certains  parenchymes  ligneux  à  cellules  courtes,  munies  de 
parois  minces,  à  larges  ponctuations,  diminuent  considérablement 
la  résistance  à  la  flexion  et  à  la  traction. 

Les  rayons  médullaires  forment,  de  même  que  le  parenchyme 
ligneux,  des  zones  de  inoindre  résistance;  de  plus,  suivant  leur 
épaisseur  et  leur  nombre,  ils  produisent  des  déviations  plus  ou 
moins  accentuées  des  tissus  voisins  qui  influent  sur  les  qualités 
mécaniques.  Les  fibres  en  particulier,  en  s  incurvant,  empêchent  le 
bois  de  se  fendre  par  dessiccation,  comme  nous  l'avons  signalé; 
mais,  il  en  résulte  par  contre  une  diminution  de  résistance  aux 
efforts  de  compression. 

Les  rayons  médullaires  épais  sont  d'autre  part  une  cause  d'infé- 
riorité lorsqu'il  s'agit  de  bois  destinés  au  pavage;  sous  l'inlluence 
du  frottement,  ils  s'usent  en  effet  beaucoup  plus  rapidement  (pie 
les  parties  fibreuses  et  laissent  des  vides,  où  se  couchent  les  fibres 
voisines:  il  en  résulte  une  dissociation  et  un  arrachement  très 
rapide  «les  tissus. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  o07 

Par  ces  quelques  exemples,  ou  peut  jug-er  de  l'utilité  que  présente 
l'examen  anatomique  d'un  bois  pour  la  détermination  de  ses  appli- 
cations possibles.  Nous  renvoyons  à  l'ouvrage  classique  de  M.  Thil, 
pour  plus  amples  détails  sur  cette  question  '. 

Examen  des  différentes  sortes  de  coupes.  —  Les  trois  sortes  de 
coupes  que  nous  avons  définies  au  commencement  de  ce  chapitre 
permettent  chacune  l'observation  de  caractères  spéciaux,  concernant 
les  éléments  constitutifs  du  bois. 

Les  coupes  transversales  rendront  compte  de  la  répartition  et 
des  rapports  de  ces  divers  éléments,  par  un  examen  au  microscope. 

Ce  qu'il  importe  de  fixer  d'une  manière  précise,  c'est  surtout  le 
développement  du  tissu  fibreux  par  rapport  à  celui  du  tissu  paren- 
chymateux  (y  compris  les  vaisseaux  qui  y  sont  enclavés). 

Nous  avons  vu,  en  effet,  que  les  propriétés  mécaniques  et  les 
qualités  industrielles  du  bois  dépendent  surtout  de  l'abondance 
relative  de  ces  deux  tissus.  MM.  Perrot  et  Gérard  ont  attire  l'atten- 
tion sur  ce  point   et  indiqué    une  méthode  d'évaluation  du  rapport 

F 

pde  la  surlace  F  du  tissu   fibreux,   à    la   surface    P  du  tissu  paren- 

chymateux  '-'. 

«  A  l'aide  de  la  chambre  claire,  on  fait  une  projection  scbéma- 
tique  d'une  coupe,  dans  laquelle  on  note  les  plages  fibreuses  et 
parenchymateuses,  en  s'attachant  à  les  limiter  le  plus  rigoureuse- 
ment possible;  sur  ce  tracé,  que  l'on  fera  de  préférence  au  gros- 
sissement 100  (pour  faciliter  les  mensurations  des  vaisseaux,  la 
numération  des  rayons  médullaires,  etc.  i,  on  délimite  un  carré  de 
10  cent,  de  côté,  par  exemple,  que  Ion  partag-e  ensuite  par  des 
lig-nes  parallèles  à  ses  côtés,  distantes  de  1  centimètre,  en  100 
petits  carrés  élémentaires  ayant  chacun   I  centimètre  de  côté. 

«  Pour  obtenir  le  rapport  cherché,  on  comptera  le  nombre  des 
carrés  occupés  par  chacun  des  tissus.  Tout  carré  renfermant  a  la 
fois  les  deux  tissus  sera  compté  comme  appartenant  à  celui  qui  s'y 
rencontre  en  plus  grande  quantité,   ce   qui  sera    facile  à  estimer  au 


1.  Thil.  Constitution  anatomique  îles  huis    Étude  présentée  à   la  commission  des 
méthodes  d'essai  des  matériaux  de  construction;  Exp.  univ.  de  L900). 

2.  Pehrot  et  Gérard.  Anatomie  du  lissu  ligneux  dans  ses  rapports  avec  la  diaynose 
des  bois  (Mémoire  <i  de  la  Soc.  bot.  de  France,  190"  . 


:;os 


i;  Il  DES    ET    MEMOIRES 


premier  abord,  étant  donné  le  peu  d'étendue  de  ces  surfaces  élémen- 
taires. » 

dette  méthode  peut  encore  être  simplifiée  et  rendue  plus  précise 
de  la  manière  suivante  :  on  trace  le  dessin  sur  un  papier  épais  et 
homogène  et  1  on  découpe  d'une  part  les  zones  fibreuses,  d'autre 
part  les  zones  parenchymateuses,  contenues  à  l'intérieur  d'un  carré 
de  1 0  centimètres  de  côté  ;  il  est  évident  que  le  rapport  des  surfaces 
couvertes  par  les  deux  tissus  est  égal  au  rapport  de  leurs  poids; 
deux  pesées  permettront  donc  d'obtenir  d'une  façon  très  rigoureuse 
le  nombre  cherché. 


Fig.  !»i.  —  Dt's>iu  schématique  fail  à  la  chambre  claire   pour  déterminer  le   rapporl 

F 
—  :  F,  tissu  fibreux;  I',  parenchyme  ligneux  :  v,  vaisseaux. 


Les  coupes  transversales  renseignent,  en  outre,  sur  le  dévelop- 
pement relatif  du  cœur  par  rapport  à  l'aubier,  sur  le  mode  de  répar- 
tition des  vaisseaux  (caractères  macroscopiques);  soi' la  forme  de  la 
section  des  vaisseaux,  des  libres,  des  cellules  ligneuses  et  de  celles 
des  rayons;  elles  permettent  de  mesurer  le  diamètre  de  ces  différents 
éléments,  l'épaisseur  de  leurs  parois,  caractères  particulièrement 
importants  en  ce  qui  concerne  les  vaisseaux  et  les  fibres,  d'appré- 
cier la  densité  des  vaisseaux,  c'est-à-dire  leur  nombre  par  millimètre 
carré,  la  répartition  des  rayons  médullaires  et  leur  nombre  par 
millimètre  de  longueur  suivant  le  sens  taugentiel.  la  distribution 
des  éléments  sécréteurs  s'il  en  existe    caractères  microscopiques). 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUEE  509 

Les  coupes  longitudinales  tangentielles  permettront  d'apprécier, 
à  l'œil  nu  ou  a  la  loupe,  la  répartition  verticale  des  rayons  médul- 
laires, leur  hauteur  et  leur  largeur,  quelquefois  aussi  la  disposition 
du  parenchyme  ligneux  autour  des  vaisseaux.  Ces  observations 
acquerront  plus  de  précision  au  microscope,  avec  lequel  on  pourra 
observer  l'ornementation  des  différents  éléments  et  en  particulier 
des  vaisseaux,  la  hauteur  des  cellules  ligneuses,  la  forme  souvent 
caractéristique  des  cellules  terminales,  supérieure  et  inférieure  des 
rayons  médullaires,  la  longueur  des  fibres,  la  forme  de  leurs  extré- 
mités, la  façon  dont  elles  s'enchevêtrent,  etc. 

Les  coupes  longitudinales  radiales  permettront  de  compléter  les 
observations  précédentes,  notamment  en  ce  qui  concerne  les  élé- 
ments des  rayons  médullaires,  fort  apparents  dans  ces  sortes  de 
coupes  et  l'ornementation  des  vaisseaux  et  autres  éléments  du  bois. 

(^4  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  à  la  Sorbonne, 
Professeur  à  VEcole  supérieure 
d'Agriculture    coloniale. 


NOTES 


COMPOSITION    MINÉRALE 
DE   JEUNES    PLANTS     DE    CASTILLOA     ELASTICA 

CAOUTCHOUCTIER    DE    [/AMÉRIQUE    CENTRALE) 


Essai  de  fumure  rationnelle. 

Dans  un  grand  aombre  de  plantations  de  caoutchouctiers,  des 
essais  se  poursuivent  à  l'heure  actuelle,  sur  l'intérêt  que  peut  pré- 
senter la  fumure.  M.  Couturier  vient  de  donner  Bull.  S0c.  franc. 
de  Colonisât,  et  d'Agric.  colon,  un  résumé  des  essais  poursuivis 
dans  ce  sens,  en  Malaisie,  sur  les  plantations  cYIIevea. 

Il  \  a  donc  intérêt  pour  le  planteur  de  caoutchouc  à  posséder 
des  documents  précis  lui  permettant  des  essais  de  fumure  ration- 
nelle, sur  les  diverses  plantes  caoutchoucit'eres,  susceptibles  de  se 
prêter  a  la  culture.  Oui  dit  fumure  rationnelle,  dit  connaissance 
préalable  de  la  composition  minérale  des  plantes  envisagées. 

Nous  avons  mis  à  profit  l'existence,  au  .Jardin  colonial,  d'un  lot 
important  de  jeunes  plants  de  Castilloa  elastica,  âgés  d'un  an,  mis 
à  notre  disposition  par  M.  Prudhomme,  pour  déterminer,  avec 
M.  A.  Hébert,  leur  composition  minérale.  Chacun  sait  l'importance 
prise  par  les  plantations  de  Castilloa  Unie  dans  l'Amérique  cen- 
trale; dans  nos  Colonies  françaises,  (les  essais  partiels  de  planta- 
tions ont  été  presque  partout   tentés  avec  le  même  arbre. 

Il  est  essentiel  de  remarquer  que  la  composition  de  la  plante 
jeune  peut  n  être  pas  identique  à  celle  de  l'arbre  adulte;  en  atten- 
dant l'analyse  des  jeunes  pieds  donne  des  indications  «le  grande 
probabilité  sur  la  composition  des  cendres  de  1  arbre. 

D'autre  paît,    la    fumure    des  pieds    jeunes    semble,   dans  nombre 
de    plantations,    susceptible   d'offrir    un    intérêt    économique    plus 
grand  que    la  fumure  des  arbres  adultes,    en  accélérant  leur  crois- 
sance, en  augmentant  leur  vigueur  par  rapport  aux  plantes  concur 
relit. ^  ei  leur  résistance  aux  parasites. 


JEUNES    PLANTS    DE    CASTILLOA    ELAST1CA 

Voici  l;i  composition  de  jeunes  pieds  de  Castilloa  : 

Composition  azotée  et  minérale 
l>l  jeunes  pieds  dk  Castilloa  elastica  âgés  d'un   an 

Composition  centésimale. 


511 


des  Cendres 

de  la  Matière 
sèche 

de  la  Matière 
fraîche 

Eau 

■  ■ 

10(1,00 

4,74 

6,07 

30,78 

3,84 

3,42 

0,72 

Traces 

23,21 

1,07 

8,84 

s,  30 

9.01 

>> 

100,00 
2,57 
13,65 
0,65 
30,8 
4,2(1 
0,52 
0,47 
0,1(1 

Traces 
3,11 
0,15 
1,21 
1,13 
1,28 

82,67 
17,33 
0,445 
2.3(35 
0,113 
0, 1  1  i 
0.728 
0,090 
0,081 
0,017 
Traces 
0,539 
0.026 
0,210 
0,196 
0.221 

Matière  sèche 

Azote.                              .      . 

Cendres 

Chlore.. 

Acide  sulfurique.  . 
Silice 

Acide  phosphorique 

Alumine.  .  . 

Oxyde  de  fer 

Oxyde  de  manganèse. .  .  . 

Magnésie . 

Potasse 

Soude .    . 

Acide  carbonique.  .  . 

Poids  moyen  de  1   pied.  . 

0,147 

1 .08 

6,25 

Il  est  facile  de   déduire  de  cette   composition    la    proportion   des 
éléments  fertilisants  prélevés  par  KM)  pieds  de  Castilloa. 

QUANTITÉS    D'ÉLÉMENTS    FERTILISANTS 

enlevés  par   100   pieds  de  Castilloa  Elastica,  jeunes. 

Calculées    d'après    les    nombres    des    analyses  et   le    poids  moyen 

d'un  pied). 


grammes 

E;iu 516,7       Alumine 

Matière  sèche 108,3       Oxyde  de  fer. 

Azote 

Cendres 

Chlore 

Acide  sulfurique. 

Silice 

Acide  phosphorique 


2,78  Oxyde  de  manganèse. 

!  4,78  Chaux 

0,71  Magnésie 

0,90  Potasse 

i,55  Soude 

0,56  Acide  carbonique.  .  .  . 


•aminés 
0,51 
0,11 

Traces 
3,37 
o,16 
1,31 
1,22 
1,38 


512  NOTES 

Les  dominantes  de  cette  plante  paraissent  être  l'azote,  la  chaux 
et  la  potasse. 

Il  est  facile  dès  lors  d'établir  des  formules  de  fumures  chimiques 
répondant  complètement  aux  exigences  de  100  pieds  de  Castilloa 
elastica .  jeunes. 

Ces  formules  sont  : 

Dans  les  /erres  peu  calcaires. 


n'anime:- 


Scories  de  déphosphoratîôii  de  composition  moyenne.  .        3,5*  à      i 

Kaïnite l-O       à   12 

Nitrate  de  soude 18        à  20 

Les  scories  de  déphosphoration.  outre  l'acide  phosphorique  et  la 
chaux,  apportent  encore  de  la  magnésie  et  du  manganèse;  la  kaïnite. 
outre  des  sulfates  de  potasse  et  de  magnésie,  apporte  des  chlorures 
de  magnésium  et  de  sodium  et  du  sulfate  de  chaux. 

Dans  les  /erres  calcaires. 


l'anime* 


Superphosphates  de  composition  moyenne 3,5  à      i 

Kaïnite 10       à    12 

Nitrate  de  soude 18       à  21» 

Les  superphosphates,  outre  l'acide  phosphorique  et  la  chaux, 
apportent  du  sulfate  de  chaux;  la  kaïnite.  outre  des  sulfates  de 
potasse  et  de  magnésie,  apporte  des  chlorures  de  magnésium  et  de 
sodium  et   du  sulfate  de  chaux. 

Distribuer  séparément  le  superphosphate  d'une  part,  la  kaïnite 
et  le  nitrate  de  soude  d'autre  part. 

Des  essais,  portant  sur  divers  lots  de  plantes,  placées  dans  des 
conditions  identiques,  dans  les  serres  du  Jardin  colonial  de  Nogent, 
vont  être  entrepris  pour  montrer  si,  en  pratique,  ces  fumures,  éta- 
blies d'api'ès  des  considérations  théoriques,  peuvent  être  utilement 
appliquées  aux  pieds  jeunes  de  Castilloa. 

Les  Colons,  propriétaires  de  plantations  de  cet  arbre,  pourraient 
expérimenter,  sans  frais  appréciables,  les  mêmes  formules  de  fumures 
sur  des  parcelles  de  leurs  plantations.  Nous  recevrions,  avec  intérêt. 
par  la  suite,  l'indication  de  leurs  résultats. 

F.  Heim  et  A.  Hébert. 


SUR    LE   GENRE    PLANÇHONELLÀ, 

SES    AFFINITÉS    ET    SA    RÉPARTITION 

GÉOGRAPHIQUE 


Dans  une  précédente  note  '.  j'ai  montré  quels  sont  les  caractères 
tournis  par  la  disposition  de  l'ovule  et  par  la  structure  de  la  graine. 
qui  dominent  la  classification  des  Sidéroxylées  et  j'ai  défini,  au 
moyen  de  ceux-ci,  quelques  genres  principaux  servant  en  quelque 
sorte  de  pivots  dans  l'étude  de  ce  groupe. 

L'un  des  plus  importants  est  sans  aucun  doute  le  genre  Plan- 
chonella  ;  ce  sont  ses  caractères,  ses  subdivisions  ses  affinités  et  sa 
répartition  géographique  que  nous  nous  proposons  de  préciser 
aujourd'hui. 

Les  Planchonella  sont  définis  :  1"  par  l'anatropie  faible  ou  nulle 
de  l'ovule,  qui  donne  naissance  à  une  graine  pourvue  d'une  cica- 
trice latérale  allongée,  joignant  le  hile  et  le  micropyle  placés  aux 
deux  pôles  opposés  ,  2°  par  un  embryon  à  caudicule  saillante, 
cotylédons  généralement  foliacés,  entourés  le  plus  souvent  d'un 
albumen  abondant. 

Les  feuilles  portent  le  plus  souvent  des  costules  espacées,  assez 
saillantes,  reliées  entre  elles  par  des  nervures  plus  fines,  en  partie 
transversales  par  rapport  à  elles,  descendant  en  partie  vers  la 
nervure  médiane. 

Les  fleurs  sont  pentaïuères  dans  toutes  leurs  parties.  Le  tube  de 
la  corolle  est  g-énéralement  plus  court  que  les  lobes  et  porte  à  sa 
gorge  des  staminodes  alternipétales,  étroits,  oblongfs,  parfois  fili- 
formes, parfois  écailleux  et  très  réduits,  et  des  étamines  extrorses, 
épipétales.  Plus  rarement  le  tube  corollaire  se  développe  davantage 
et,  dans  ce  cas,  le  verticille  staminal  s'insère  notablement  au-dessous 
des  staminodes,  quelquefois  vers  le  milieu  du  tube. 

L'ovaire  est  à  cinq  loges,  dans  chacune  desquelles  l'ovule  s'insère 
vers  le  sommet  de  l'axe,  il  est  muni  d'un  disque  en  coussin  ou  en 
cupule,  portant  généralement  de  longs  poils  hispides,  libre  ou  adné. 


I.  Marcel   Dubard.    Renicfrqaes  sar   la   classification  des  Sidéroxylées.  C.  R.  A.  S., 
13  lévrier  191 1. 


014  NOTES 

plus  ou  moins  facile  à  distinguer.  Le  fruit  est  une  baie  à  péricarpe 
mince. 

Le  groupe  d'espèces  le  plus  important  section  Burckiiplancho- 
nella)  comprend  des  formes  à  feuilles  plutôt  coriaces,  chez  les- 
quelles les  costules  sont  assez  accentuées,  avec  une  nervation  inter- 
médiaire trans verso-descendante,  d'un  relief  bien  accusé.  Le  tube 
de  la  corolle  y  est  court  et  les  différentes  pièces  de  l'androcée  sont 
insérées  à  sa  gorge  ;  le  disque  est  cupuliforme,  bien  apparent,  très 
velu  ;  le  style  est  court  ;   la  graine  possède  un  albumen  abondant. 

Cette  section  est  représentée  en  Nouvelle-Calédonie  et  sur  la 
côte  orientale  de  l'Australie  par  des  espèces  variées  ;  vers  le  Nord, 
elle  s'étend  sur  la  Nouvelle-Guinée,  les  Moluques,  les  Célèbes. 
Bornéo,  les  Indes  néerlandaises  et,  par  la  presqu'île  de  Malacca, 
s'avance  jusqu'au  Siam  et  en  Indo-Chine,  mais  avec  une  uniformité 
plus  grande,  car  la  plupart  des  formes  décrites  dans  ces  régions 
peuvent  se  ramener  à  une  espèce  linnéenne  très  polymorphe,  que  je 
nomme  PI.  polymorpha. 

Au  voisinage  immédiat  de  cette  section  se  place  une  forme. néo- 
calédonienne f section  Egassia),  qui  se  distingue  par  des  ovules 
semi-anatropes,  insérés  vers  le  milieu  des  loges  ;  la  cicatrice  de  la 
graine  est  par  suite  beaucoup  plus  courte  et  n'atteint  guère  que  la 
moitié  de  la  hauteur  de  celle-ci  ;  c'est  une  transition  vers  les  Side- 
roxylon,  où  la  cicatrice  est  complètement  basilaire. 

Dans  ce  type,  le  tube  de  la  corolle  est  aussi  beaucoup  plus 
développé  et  porte  les  éta mines  vers  son  milieu,  disposition  qui 
s'accuse  dans  la  section  Hormogyne. 

La  section  Hilleb'randiplànchonella  |  Nouvelle-Calédonie,  Nou- 
velle-Zélande, îles  Sandwich)  se  distingue  de  la  première  par  la 
nervation  de  la  feuille  ;  les  costules  y  sont  très  rapprochées,  assez 
saillantes  et  les  nervures  intermédiaires  sont  descendantes  comme 
chez  les  Payena.  Ce  caractère  rappelle  le  genre  américain  Micro- 
j)h()/is,  qui  est  extrêmement  voisin  des  Planchonella  et  forme  le 
trait  d'union  naturel  entre  ce  dernier  genre  et  les  autres  Sidé- 
roxylées  américaines. 

(lest  encore  en  Nouvelle-Calédonie  (pie  se  rencontre  toute  une 
série  de  formes  voisines  des  Burckiiplanchonella,  mais  avec  «les 
feuilles  rapprochées  vers  l'extrémité  des  rameaux,  coriaces,  a  ner- 
vation très  peu  saillante,  des  fleurs  très  petites,  longuement  pédi- 
cellées,  isolées  par  petits  groupes  à  L'aisselle  «les  feuilles  section 
Myrsiniluma  . 


GENRE    PLANGHONELLA  •">!•"> 

Les  Hookeriplanchonella  forment  une  section  d'importance  à  peu 
près  égale  à  la  première,  mais  dont  le  centre  de  développement  est 
plus  septentrional  et  s'étend  depuis  les  Indes  Orientales  jusqu'aux 
Philippines,  à  travers  l'Indo-Chine. 

Dans  ce  groupe  la  nervation  de  la  feuille  est  moins  accentuée  que 
dans  la  première  section,  mais  n'en  diffère  pas  essentiellement  ;  le 
tube  de  la  corolle  est  à  peu  près  de  la  longueur  des  lobes  et  porte 
à  sa  gorge  tous  les  éléments  de  l'androcée.  Le  style  est  très  long, 
exsert,  le  disque  non  apparent. 

Dans  la  section  Harmogyne  (Australie  occidentale)  le  dévelop- 
pement du  tube  de  la  corolle  et  la  brièveté  relative  des  lobes  s'exa- 
gèrent ;  les  étamines  s'insèrent  notablement  plus  bas  que  les  sta- 
minodes,  parfois  même  vers  le  milieu  du  tube.  Chez  H.  cotinifolia, 
l'ovaire  est  entouré  d'un  disque  élevé,  cupulaire,  libre,  d'aspect  très 
particulier  ;  chez  les  autres  espèces  cet  organe  paraît  adné. 

Les  Poissonnella  se  rangent  a  côté  des  Hormogyne  ;  c'est  un 
groupe  calédonien  à  feuilles  très  étroites,  coriaces,  de  nervation 
peu  distincte  :  les  fleurs,  de  grosse  taille,  sont  isolées  à  l'aisselle 
des  feuilles.  La  disposition  du  tube  de  la  corolle  et  des  étamines 
rappelle  la  section  précédente. 

Dans  toute  une  série  de  formes,  les  costules  très  saillantes,  d'un 
parallélisme  frappant,  sont  reliées  par  des  nervures  exclusivement 
transversales  ;  le  tube  de  la  corolle  est  plutôt  court  et  porte  des 
staminodes  très  réduits  ;  le  style  est  court  et  le  disque  de  même 
aspect  que  chez  les  Burckiiplanchonella.  L'albumen  est  réduit  à 
une  mince  couche  et  la  cicatrice  de  la  graine,  le  plus  souvent 
blong-ue,  peut  devenir  très  large,  à  la  façon  des  Lucuma. 

C'est  la  section  Pierriplanchonella,  dont  le  centre  de  développe- 
ment correspond  à  la  Nouvelle-Calédonie  et  envoie  des  ramifications 
par  la  Nouvelle-Guinée,  les  Moluques,  Bornéo,  jusqu'à  Malacca  et 
en  Indo-Chine. 

Ces  formes  nous  conduisent  aux  Boerlagella,  section  assez  mal 
connue  qu'on  pourrait  peut-être  rattacher  à  la  précédente  et  que 
caractérise  surtout  le  manque  total  d'albumen  'Java.  Sumatra, 
Célèbes  . 

En  résumé  il"  Le  g-enre  Planchonella  forme  un  ensemble  très 
important,  dont  l'unité  est  manifeste,  malgré  des  variations  assez 
larges  dans  les  caractères,  bien  distinct  des  Sideroxylon,  avec  les- 
quels on  l'a  confondu  à  tort . 


.')|(>  NOTES 

2°  Les  formes  qui  le  constituent  peuvent,  d'après  nos  connais- 
sances actuelles,  se  ramener  à  neuf  sections,  présentant  souvent 
des  transitions  ménagées. 

3°  Ce  genre  se  rattache  au  groupe  des  Sidéroxylées  américaines 
par  ses  sections  Pierriplanchonella  et  Boerlagella  et,  par  l'intermé- 
diaire du  genre  américain  Micropholis,  aux  Sideroxylon  par  sa 
section  Egassia. 

i°  Il  est  représenté  depuis  les  Indes  orientales  jusqu'en  Nouvelle- 
Zélande  et  c'est  dans  la  région  australo-néo-calédonienne  qu'on 
observe  la  plus  grande  variété  parmi  ses  représentants  '. 

Marcel  Dubard. 

I.   Note  présentée  à  l'Académie  des  Sciences  le  20  mars  1011. 


COMMUNICATIONS     DIVERSES 


La  culture  et  l'industrie  du  coton  en  Grèce. 

En  1908,  220  acres,  soit  89  hectares  environ,  étaient  consacrés  en  Grèce  à  la 
culture  du  coton,  et  avaient  produit  210.500  livres  anglaises,  ou  95.481  kilos  de 
coton;  celte  superficie,  réduite  à  200  acres  ou  80  hectares  en  1909,  a  donné 
220.000  livres,  ou  99.790  kilos  de  coton;  en  1910,  les  plantations  comprennent 
plus  de  600  acres,  c'est-à-dire  plus  de  243  hectares.  Les  prix  moyens  obtenus 
pour  le  coton  des  variétés  égyptiennes  sont  supérieurs  de  plus  du  double  à 
ceux  des  cotons  indigènes  grecs.  Des  expériences  ont  été  également  poursuivies 
avec  des  variétés  américaines;  mais,  elles  n'ont  porté  que  sur  des  quantités  de 
graines  insignifiantes,  et  ne  peuvent  être  considérées  comme  concluantes. 

L'industrie  cotonnière  grecque  emploie  5.000  ouvriers  répartis  dans  35 
fabriques  qui  comportent  99  .300  broches  et  1.211  métiers  à  tisser. 

La  Grèce  reçoit  annuellement  de  8  à  10.000  balles  de  coton  étranger,  dont 
2.500  d'Amérique,  5  à  7.000  de  Turquie  et  500  d'Egypte  (Tfw  Cyprus  Journal  . 


La  culture  de  la  canne  et  l'industrie  sucrière  à  l'île  Maurice  '. 

Maurice  est  une  colonie  essentiellement  sucrière.  Pendant  les  quinze  pre- 
mières années  du  régime  britannique,  la  quantité  de  sucre  exportée  n'était 
pas  considérable,  mais  en  1825  cette  industrie  fut  stimulée  par  l'introduction 
du  sucre  de  Maurice  sur  le  marché  du  Royaume-Uni,  aux  mêmes  conditions 
que  celui  provenant  des  Antilles  anglaises.  De  plus,  le  recrutement  des  coolies, 
dans  l'Inde,  pour  remplacer  les  esclaves,  dans  les  travaux  de  plantation,  eut 
pour  résultat  une  augmentation  considérable  dans  la  production  du  sucre  dont 
l'exportation,  en  1855,  dépassa    120.000  tonnes. 

Par  la  suite,  il  y  eut,  d'année  en  année,  de  grandes  fluctuations  dans  la  pro- 
duction, mais  la  moyenne  resta  à  peu  près  stationnaire .  Depuis  1895,  bien 
que  sujette  à  des  variations  considérables,  selon  les  récoltes,  la  quantité 
moyenne  de  sucre  produite  a  beaucoup  augmenté.  Cet  accroissement  est  dû, 
en  partie,  aux  améliorations  apportées  à  la  culture,  à  celles  de  la  fabrication 
et  aussi  à  l'augmentation  des  terres  plantées  en  cannes.  Actuellement,  la 
moyenne  annuelle  de  la  production  est  de  200.000  tonnes  de  sucre,  produites 
par  environ  53.922  hectares. 


I  .    Renseignements  fournis  pa"  M.  F.  Amyot.  Consul  de  France. 


MIS  COMMUNICATIONS    DIVERSES 

Exportations  de  l'Ile  Maurice  en  1908  '. 

Sucre.  ■-  -  Grâce  au  relèvement  de  cet  le  production  qui  est  la  plus  impor- 
tante de  l'Ile,  une  ère  de  prospérité  nouvelle  semble  s'ouvrir  pour  le  pays. 

Exportations  :  197.049.912  kilogr. 

Rhum.  -  Provenant  de  la  distillation  des  bas  sirops  et  autres  résidus  de 
la  Canne,  le  Rhum  produit  esl  de  qualité  fort  médiocre. 

Exportations  :  655.440  litres. 

Fibres  d'nlncs  Fourcroya  gîgantea  .  —  Le  second  produit,  le  plus  impor- 
tant de  Maurice,  est  constitué  par  les  fibres  d'aloès.  La  superficie  des  terrains 
consacrés  à  la  culture  de  cette  plante  textile  est  évaluée  à  §.000  hectares. 

Exportations  :  2.141.901  kilogr. 

Dans  ces  dernières  années  un  nombre  important  de  Sisal  Agave  rigida. 
Var.  Sisalana    a  été  mis  en  culture. 

Huile  vierge  ih>  Coco.  -  Exportations  :  354.399  litres  à  destination  de  Natal 
cl   (le  la  Réunion  principalement  . 

Pulpe  de  Coco.  -  Exportations  :  24.978  kilogr.  à  destination  de  France  et 
du  Royaume-Uni. 

Vanille.  —  Cette  culture  est  en  décadence.  Laquelle  doit  être  attribuée  à 
l'insécurité  dans  laquelle  se  trouvent  les  planteurs  qui  ne  sont  pas  suffisam- 
ment protégés  contre  les  vols. 

Importations  :  3.648  kilogr. 

Peaux  de  bœufs.  Exportations  :  109.897  kilogr.  principalement  à  destina- 
lion  de  France  et  du  Royaume-Uni. 

L'Ile  Maurice  exporte  encore,  mais  en  très  petites  quantités,  des  bois  divers, 
du  caoutchouc,  des  cuirs  bruis,  des  fibres  diverses,  des  peaux  autres  que 
celles  de  bœufs,  etc. 

Parmi  les  produits  cultivés  qui  sont  consommés  sur  place,  el  ne  donnent 
lieu  à  aucun  mouvemenl   d'exportation,  il  y  a  lieu  de  citer  le  Thé  qui  pousse 

vil; •cusemenl   sur  les  hauts  plateaux  du  centre  de  l'Ile. 

La  superficie  des  terrains  consacrés  à  celle  plantation  n'excède  pas  d'ail- 
leurs une  centaine  d'hectares. 

I.   Renseignements  fournis  par  M.  F.  Amyot,  Consul  de  France. 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


Afrique    occidentale  française. 

Par  décisions  du  Gouverneur  général. 
Par  décision  du   I  8  février  1911. 

M.  Froment  (Georges),  directeur  de  Jardins  d'essai  de  2°  classe, 
retour  de  congé,  est  mis  à  la  disposition  du  Lieutenant-Gouverneur  du 
Ha  ut-Sénégal- Niger. 

Par  arrêté  du    3  avril  1911. 

M.     Portai    (François-Louis-Marcel),    diplômé   de    l'Fcole     supérieure 

d'agriculture  coloniale,  est  nommé  agent  principal  de  culture  de  3e  classe, 

à  compter  du  '24  mars,  veille  du  jour  de  son  embarquement,  et  mis,  en 

cette  qualité,   à    la  disposition  du   Lieutenant-Gouverneur  de  la  Guinée 

française. 

En  date  du  28  avril  1911. 

M.  Henry  Yves),  directeur  d'Agriculture,  rentrant  en  congé  adminis- 
tratif, sera  placé  dans  la  situation  de  mission  en  France  pendant  une 
durée  de  trois  mois  à  défalquer  des  sept  mois  de  congé  régulier  dont  il 
est  titulaire,  pour  se  consacrer  au  dépouillement  et  à  l'étude  des  maté- 
riaux qu'il  a  recueillis  au  cours  de  ses  missions. 

Haut-Sénégal  et  Niger. 

Par  décision  du  Lieutenant-Gouverneur. 
En  date  du  27  mars  1911. 
M.    Froment    (Georges),    directeur    de    Jardins   d'essai    de    2e  elassr. 
retour  de  congé,  est  chargé  de   l'entretien  des  Jardins   et    pépinières    de 
Koulouba. 

Guinée   française. 

cl 

Par  décision  du  Lieutenant-Gouverneur. 
En  date  du  8  avril. 
M.  Portai,  agent  principal  de  culture  de  3e  classe,  est  aireeté  au  Jardin 
d'essai  de  Camayenne. 

Martinique. 

Par  décision  du  Gouverneur  en  date  du  7  avril  191 1,  rendue  en  confor- 
mité de  la  dépêche  du  Ministre  des  colonies  du  9  mars  1911,  M.  Waddy 
(Joseph),  pourvu  du  certificat  d'études  de  l'école  supérieure  d'agriculture 
coloniale,  a  été  nommé  agent  principal  de  culture  de  3°  classe. 


Madagascar. 

Par  décision  du  11  avril  1911. 
M.  Luc,   inspecteur  d'agriculture,  nouvellement  nommé,   a  été  affecté 
à  la  station  de  l'Ivoloïna  (Tamatave). 


STATISTIQl  ES    COMMERCIALES 

Exportations  agricoles  el  forestières  dos  Colonies  françaises. 


SENEGAL 
Année  1910. 


1°  Bœufs.  —354  têtes  valanl  44.250  francs.  1909  :  914  têtes  valant  114.250 
lianes.  Différence  en  moins  :  560  (êtes. 

2°  Chevaux.    -232  têtes  valant  69.600  francs.  1909:  367  têtes  valant  110.100 
lianes.   Différence  en  moins  :  135  tètes. 

i    Anes.  —3  têtes  valanl  300  francs.  1909  :  7  têtes  valant  700  francs.  Diffé- 
rence en  moins  :  4  lûtes. 

i"  Moutons.  —  980  têtes  valant  14.700  lianes.  1909  :  556  têtes  valant  8  340 
lianes.  Différence  en  plus  :  424  tètes. 

5°  Chèvres.  —12  tètes  valant  180  francs.  1909  :  20  têtes  valant  300  francs. 
Différence  en  moins  :  8  têtes. 

0°  Viande  fraîche  de  boucherie.  —  6.956  kilos  valant  3.478  francs. 

7°  Oiseaux  vivants.  300.787  valant  76.441  Iran.-,.  1909:246.589  valanl 
86  680  lianes.  Différence  en  pins  :  54.198  tètes. 

8°  Volailles.  -  100  têtes  valant  100  francs.  1909:44  têtes  valant  60  francs. 
Différence  en  pins  :  56  tètes. 

9°  Animaux  non  dénommés.  35  têtes  valant  13.605  lianes.  1909:22  tètes 
valant  1.808  lianes.  Différence  en  pins  :  13  têtes. 

10"  Peaux  brutes  de  bœufs.  268.501  kilos  valant  335.629  francs.  1909  : 
188.017  valant   235.021  IV.. nés.  Différence  en  plus  :  80.484  kilos. 

Il"  Peaux  de  moutons  et  de  chèvres.-  25.687  peaux  valant  20.549  lianes. 
1909  :  15.599   peaux   valanl  13.573  lianes.  Différence  en   plus  :  10  088  peaux. 

12°  Laine.  -  8.050  kilos  valanl  2  818  lianes.  1909  :  36.679  kilos  valanl 
12.838  francs.  Différence  en  moins:  28.629  kilos. 

13°  Plumes.  —510  k.  650  valant  15.530  francs.  1909  :  270  kilos  valanl  17.715 
francs.  Différence  en  plus  :  240  k.  650. 

I  e  Peaux  d'oiseaux.  -  185  372  peaux  valant  46.569  francs.  1909  :  209.441 
peaux  valanl  52.363  francs.  Différence  en  moins  :  24.069  peaux. 

15°    Cire.      -46.415    kilos    valanl    129    452    lianes.    1909:   36.638    kilos    valant 

99  525  lianes.  Différence  en  plus:  10.346  kilos. 

16°  Poissons  secs  ou  salés.  38.562  kilos  valant  11.161  francs.  1909: 
197.625  kilos  valanl  61 .525  francs.  Différence  en  moins  :  159.063  kilos. 

17°  Vessies  natatoires.  —  1.656  kilos  valanl  1  987  francs.  1909  :  1.296  kilos 
valanl  1.555  francs.  Différence  en  plus  :  360  kilos. 

18°  Dents  d  éléphants.  6.630  kilo,  valanl  103  597  francs.  1909  13.276 
kilos  valanl  185  720  francs.    Différence  en  moins  :  6  646  kilos. 


STATISTIQUES    COMMERCIALES  o2i 

19°  Ivoire  écailles).  —  460  kilos  valant  6.000  francs.  1009  :  45  kilos  valant 
650  francs.  Différence  en  plus  :  415  kilos. 

20°  Cornes  de  bétail.  -  9.659  kilos  valant  2.545  francs.  1909  :  7.047  kilos 
valant  1.415  francs.  Différence  en  plus  :  2.612  kilos. 

21°  Mil. —  23.470  kilos  valant  2.801  francs.  1909:  7.127  kilos  valant  897 
francs.  Différence  en  plus  :  16.343  kilos. 

22°  Haricots.  —  953  kilos  valant  477  francs. 

23°  Amandes  de  karité.  —7.046  kilos  valant 3.077  francs.  1909  :  25.421  kilos 
valant  14.580  francs.  Différence  en  moins  :  18.375  kilos. 

24°  Palmistes  amandes).  —  1.439.605  kilos  valant  359.903  francs.  1909  : 
1.191.145  kilos  valant  297.787  francs.  Différence  en  plus  :  248.460  kilos. 

25°  Arachides.  —  227.300.878  kilos  valant  49.755.280  francs.  1909  : 
224.326.142  kilos  valant  43.829.307  francs.  Différence  en  plus  :  2.974.736 
kilos. 

26°  Bentamaré.  —  26.227   kilos  valant  2.098  francs.  1909  :  143  kilos  valant 
11  francs.  Différence  en  plus  :  26.134  kilos. 
27°  Tamarin.  —  2.000  kilos  valant  440  francs. 

28°  Gomme  arabique.    —   2.379.032   kilos  valant  1.331.601   francs.   1909: 
2.960.889  kilos  valant  1 .531 .910  francs.  Différence  en  moins  :  581.857  kilos. 
29°  Caoutchouc. 

ai  Guinée.  —  36.735  kilos  valant  312.248  francs.  1909  :  69.502  kilos  valant 
590.768  francs.  Différence  en  moins  :  32.767  kilos. 

1»  Niger-Soudan.  -^  320.408  kilos  valant  2.663.264  francs.  1909:597.745 
kilos  valant  4. 781. 960  francs.  Différence  en  moins  :  277 .337  kilos. 

c)  Casamance.  —  325.407  kilos  valant  2. 115.148  francs.  1909  :  352.628  kilos 
valant  2.292.084  francs.  Différence  en  moins  :  27.221  kilos. 

(1    Autres.  —  9.923    kilos  valant   79.385   francs.   1909  :  4.471   kilos   valant 
35.768  francs.  Différence  en  plus  :  5.452  kilos. 
30°  Bois  : 

à  brûler.  —88  stères  valant  884  francs.  1909  :  63  stères  valant  504  francs. 
Différence  en  plus  :  25  stères. 

d'éhénislerie.    —  7.450  kilos  valant  1.725  francs. 

de  construction.  —  20  mètres  cubes  valant  1.500  francs.  1909  :  3  me.  033 
valant  315  francs.    Différence    enplus  :  16  me.  967. 

31°  Charbon  de  bois.— 4. 900  kilos  valant  245  francs.  1909  :  1.900  kilos  valant 
105  francs.  Différence  en  plus  :  3.000  kilos. 
32°  Coton.  —  8.516  kilos  valant  2.738  francs. 

33°  Or.  —  55  k.  595  valant  166.785  francs  1909  :  108  k.  258  valant  324.768 
francs.  Différence  en  moins  :  52  k.  663. 

34°  Calebasses  vides.  -  1.034  kilos  valant  583  francs.  1909  :  90  kilos  valant 
82  francs.  Différence   en  plus  :  944  kilos. 

35°  Objets  de  collection.  --  240  kilos  valant  800  francs.  1909  : 1.035  kilos 
valant  1.015  francs.  Différence  en  moins  :  795  kilos. 

36°  Végétaux  indigènes  bruts  ou  taillés.  —  103.135  valant  19.685  francs. 
1909  :  105.770  valant  2.115  francs.  Différence  en  moins  :  2.635. 
37°  Sel  marin.  —  10.030  kilos  valant  305  francs. 

But.  du  Jardin  colonial.  1911.  I.  —  N°  99.  36 


522  STATISTIQUES    COMMERCIALES 

38°  Sable  minéralogène.    - 17.665  kilos  valant  245  francs.  1909  :  11 .039  kilos 
valant  1.731  francs.  Différence  en  plus  :  6.626  kilos. 


HAUT-SÉNÉGAL     ET    NIGER 
Année  1910. 

1°  Peaux  brutes  de  bœufs.  —  47.106   kilos  valant   51.818   lianes.   1909  : 
24.131  kilos  valant  31.415  francs.  Différence  en   plus  :  22.975  kilos. 

2°  Peaux  de   moutons  ou  de  chèvres.  — 6.783  peaux  valant  5.108  francs. 
1909  :  5.515  peaux  valant  4.137  francs.  Différence  en  plus:  1.268  peaux. 

3°  Laines  en  masse.       92.256  kilos  valant  32.279  francs.  1909  :  63.034  kilos 
valant  22.447  francs.  Différence  en  plus  :  29.222  kilos. 

4°  Plumes  d'autruches.    -518  kilos  valant  20.720  francs.   1909  :  442    kilos 
valant  13.260  francs.  Différence  en  plus  :.  76  kilos. 

5°  Cire  brute.  --  7.931  kilos  valant  6.344  francs.  1909  :  2.935  kilos    valant 
2.348  francs.  Différence  en  plus  :  4.996  kilos. 

0°  Dents  d'éléphants.     -14.029  kilos  valant  224.464  francs.  1909  :  10.486  kilos 
valant  188.360  francs.  Différence   en   plus  :  3.543  kilos. 

7°  Corrozo.  —  650  kilos  valant  650  francs. 

8°  Riz.  —  20.105  kilos  valant  3.820  francs. 

9°  Arachides.  — 6. 266. 000  kilos  valant  814.580  francs.  1909:2.035.283  kilos 
valant  264.587  francs.   Différence  en  plus  :  4.230.717  kilos. 

10°  Sésames.  —  2.000  kilos  valant  300  francs.  1909:  207  kilos  valant  31  francs. 
Différence  en  plus  :  1.793  kilos. 

11°  Amandes  de  karité.  —  18.131  kilos  valant  5.663  francs.   1909  :  29.325 
kilos  valant  5.516  francs.  Différence  eu  moins  :  11.194  kilos. 

12"  Gommes  arabiques.  —  570.503  kilos  valant  199.677  francs.  1909  :  497.538 
kilos  valant  174.139  francs.  Différence  en  plus  :  72.965  kilos. 

13"  Caoutchouc— 271. 802  kilos  valant  2. 174.420  francs.  1909  :  241 .289  kilos 
valant  1.930.316  flancs.   Différence  en  plus  :  30.513  kilos. 

14°  Beurre  de  karité.    -  27  kilos   valant  10  francs.    1909  :  413  kilos   valant 
145  francs.  Différence  en  moins  :  386  kilos. 

l.'i"  Coton  en  laine.  —43.345  kilos  valant  30.342  francs.  1909  :  20.806  kilos 
valant  14.564  francs.  Différence  en  plus  :  22.539  kilos. 

16°  Or   brut.      -  47  k.  376    valant    130.285    francs.    1909  :  184  k.  825  valant 
508.269  lianes.  Différence  en  moins:  137  k.  449. 


COURS    ET   MARCHES 

DES    PRODUITS   COLONIAUX 
CAOUTCHOUC 

LE  HAVRE,  10  juin  1911.  —  (Communiqué  de  la  Maison  Vaquin  et 
Schweitzer,  1,  rue  Jérôme-Bellarmato.) 

Depuis  notre  dernier  communiqué  le  marché  est  resté  relativement  calme; 
les  prix  ont  encore  baissé  légèrement,  principalement  sur  les  sortes  Para, 
Pérou,  Madagascar  et  Congo,  alors  que  sur  les  autres  sortes  les  prix  sont,  en 
général  restés  inchangés  et  Ton  cote  : 


Francs 

Francs 

Para 

11.40 

7.50 
11 

9 .  60 
9.60 
5.50 

7 

à  11 

9 

11 

9 

9 

10 

9 

.50 

.60 

25 

75 

75 

Kotto 

11 

7 
12 

3.60 
10 

5.50 

6 

à  1 1 .50 

H.  C.  Batouri... 

7.50 

Pérou  fin 

Ekela  Kadei  Saii{ 
Congo  rouge  lavé 
Bamcui ... 

dia 

12.50 

3 .  85 

—             —         caucho . 

10.50 

Maniçoba 

Koulon-Xiai'i 

5.75 

Madagascar  : 

Tamatave  Pinky  I 

Manibéri 

4 .  25 

N'Djolé 

6.50 

Pinkv  II 

6.50 

7 

Mexique  feuilles 

sera 

ppy 

9 

9.50 

Maiunera 

5.50 
4.60 
6 

5 

s 
6. 

7 . 

7 

50 

50 

Savant  lia  : 
San  Salvador. 

3.50 

9 
7 

6 

Faranfangana 

Anahalava 

lo   5o 

Mananzary.    j 

Barabanja.     [ 

Lombiro. 

Carthagène 

8.50 

Cet)  la  n  : 

Biscuits,  crêpes,  etc.  . 

! 

4 

5 

—     ex 

.ra. . 

1  1.50 

15 

Tonkin 

5.50 

8 

Congo  : 

Balata  Venezuela 

blocs.. 

6.50 

7 

10.50 

11 

Balata                    feuill 

es.. 

7 

7.50 

Le  tout  au  kilo,  magasin  Havre. 


BORDEAUX,    30    mai   1911.  (Communiqué    de    MM.     D.    Duffao    et 

Cie,  10,  rue  de  Cursol.) 

Le  marché  des  caoutchoucs   n'a  cessé  de  baisser  pendant   tout  le   mois  de 
mai. 

Le  Para  étant  descendu  jusqu'à  10  fi*.  7")  le  kilo,  les  acheteurs  de  nos  sortes 
moyennes  ont  fait  relativement  peu  d'affaires  et  à  des  prix  en  baisse  de  -  IV 
environ  sur  les  cours  d'il  y  a  un  mois, 


o2i 


COl'RS    ET    MARCHES 


La  demande  est  presque  nulle. 
Nous  cotons  : 


Conakry  Niggers 9 

Rio  Nunez lo 

Soudan  Niggers  Rouges.  8.75 

Soudan  Niggers  Blancs . .  8 

Soudan  Manoh (.i 

Lahou  Niggers 8 


Francs 
à   9.25 

8.50 
«) .  50 
9.50 


Francs 

Lahou  Petits  Cakes 7 

Lahou  Cakes  Moyens 6 .  25 

Gambie  A 6.60 

Hassam   Lumps 4.65 

Gambie  A.  M 5.50 

—       B 4.25 


ANVERS,  8  juin  1911.  —  (Communiqué  de  la  Société  coloniale  Anver- 
soise,  9,  rue  Rubens. 

Le  marché  de  caoutchouc  pendant  tout  le  courant  du  mois  de  mai  a  été  très 
faible  et  en  baisse  presque  constante,  notre  vente  par  inscription  qui  s'est 
tenue  le  25-  a  subi  une  baisse  assez  sensible  en  rapport  avec  celle  du  Para.  La 
baisse  pour  les  espèces  congolaises  a  été  d'environ  1  IV.  45  en  moyenne  et 
celle  des  plantations  d'environ  2  fr.  05. 

Nous  cotons  à  fin  mai  les  prix  suivants  pour  qualité  courante  à  bonne  : 


Francs 

K  asaï   rouge  I 11.25  à   11  .75 

K&saï    rouge    genre    Lo- 

anda  II  noisette s 

Kasaï  noir  1 11 .25 

Equateur,  Yengu,  Ikelem- 

ha.  Lulonga,  etc il.  25 

Lopori  Maringa 7.25 


s 

50 

11 

75 

II 

75 

7 

75 

Francs 

Haut  -Congo    ordinaire, 

Sankuru,  Loniahi 11.15       11  .65 

Aruwimi 11.15  à    11.65 

13.50 

5.75 

7.25 

11.65 

7.25 


Straits  Crêpes  I 13 

Guayule 5. 50 

Maniçoba t> .  75 

Mongole  lanières 11.15 

Wamba  rouge  1 6.75 


Stock   lin    avril  l'.M  I 

Arrivages  en  mai 

Ventes  en  mai 

Ai.'  ivages  depuis  le  {•■>■  janvier 
Ventes  depuis  le  I  "  janvier. . . 
Stock  fin  mai 


599 
258 
2  Li 
1.794 
L.768 
614 


tonnes 


COURS    ET    MARCHÉS 


525 


COTONS 


(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 


LE   HAVRE,    10    juin    1911. 
naire  (en  balles,  les  50  kilos). 


Cote  officielle. 


Louisiane    très    ordi- 


Francs 

Juin 96 

Juillet 95. x7 

Août 95.50 

Septembre 93.12 

Octobre 88.75 

Novembre 86.25 


Francs 

Décembre-janvier 85 .  25 

Janvier 

Février 

Mars 

Avril 

Mai 


85.50 
85.37 
85.25 
85.12 
85.12 


Tendance  calme.  Ventes  :  5.150  balles. 


LIVERPOOL,  16  juin  1911.  —  Ventes  en  disponible  :  6.000;  Amérique 
calme;  cotes  Amérique  et  Brésil  en  baisse  de  3/100;  Indes  calmes  et  sans 
changement  ;  importations,  450;  futurs  ouverts  en  hausse  de  1  100. 


CAFES 


(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 


LE    HAVRE,    16  juin    1911. 
entrepôt  : 


Santos  good    average,    les    50  kilos,  en 


Décembre-Février 

Mars-Mai 

Juin-Juillet 


Août-Octobre. 
Novembre 


.  ...: 66.75 

66.50 

67.50 

Tendance  soutenue.  Ventes  :  36.000. 


67.25 
67 


ANVERS,  16  juin  1911.  —  Cafés.  —  Clôture.  —  Cote  officielle  de  café,  San- 
tos Base  good  les  50  kilos  :  juin,  69  fr.  ;  juillet,  69  fr.  ;  août,  69  fr.  ;  septembre, 
68  fr.  75;  octobre,  68  fr.  25;  novembre,  67  fr.  75;  décembre,  67  fr.  25  ;  janvier, 
67  fr.  25;  février,  67  fr.  25;  mars,  67  fr.  25;  avril,  67  fr.  25;  mai,  67  fr.  25. 
Tendance  soutenue.  Ventes  :  10.000  sacs. 


HAMBOURG,    16  juin  1911.  -  -  Les  50  kilos  :   courant,  70  fr.  62;  juillet, 
70  fr.  62;  septembre,  70  fr.  94;  décembre,  mars,  67  fr.  81  ;  mai,  67  fr.  50. 

Tendance  soutenue. 


526 


COURS    ET    MARCHES 


CACAO 

LE   HAVRE.  31   mai  1911. 

Au  droit  de  104-  francs. 


Francs 


Guayaquil   Arriba.... 

—  Balao .... 

—  Machala  . 

Para 

Carupano  

Colombie 

Ceylan,  Java 

rrinidad 

Grenade  


74 

70 

68 

07.50 

67 

96 

72.50 

66 

61 


so 

7:5.50 
70 
71 
70 
104 
87.50 
69 
67 


Francs 
Sainte- Lucie,     Domi- 
nique, Saint-Vincent 

Jamaïque 57.50 

Surinam 

Bahia  fermenté 

San  Thomé 

Côte  d'Or 

Samana 

Sanchez  Puerto  Plata. 
Haïti 


59   à 

65 

57.50 

62.50 

63 

65 

60 

68 

65 

66.50 

58 

62 

59 

59.50 

58 

62.50 

51 

64 

Au  droit  de  52  francs. 


Francs 

longo  français 88        à     92 

Martinique 86  8S 

Guadeloupe 89.50         90 


Madagascar,    Réunion. 
Comores 


Francs 


88.50     à  97.50 


MATIÈRES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE.    22    juin    L911.  Mercuriale  spéciale  de    «  l'Agriculture 

pratique  des  Pays  chauds  »,  par  MM.  Rocca,  Tassy  et  de  Roux.) 

Coprah.  —  Tendance  ferme.  Nous  cotons  nominalement   en  disponible  les 
100  kilos  c.  a.  f.,  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Francs 

Ceylan  sundried 60 

Sihgapore 57 

Macassar 57 

Manille 55.50 

Zanzibar 56.50 

Mozambique 59 


Francs 

Java  sundried 57 

Saïgi  m 55 .  25 

CotonOu 56 

Pacifique  Samoa 57 

Océanic  française 57 


Huile  de  palme  Lagos,  fis  frs;  Bonny-Bennin,  66  1rs;  qualités  secon- 
daires, ;i  l»2  frs  les  100  kilos,  conditions  de  Marseille,  fûts  perdus,  prix 
pour  chargement  entier. 


< traînes  de  palmiste  ( ruinée. 
—  Mowra, 


I  .  .10 


délivre 
Manque 


COURS    ET    MARCHÉS  527 

Graines  oléagineuses.  — Situation  ferme;  nous  cotons  nominalement  : 

Francs 

Sésame  Bombay  blanc  grosse  graine 39 

—  petite      —       37.50 

—  Jaffa 44 

—  bigarré  Bombay.  Grosses  graines.  50  °/„  de  blanc. . 
Graines  lin  Bombay  brune  grosse  graine 44 

—  Colza  Cawnpore.  Grosse  graine 27 

—  Pavot    Bombay 38 

—  Bicin  Coromandel 27 

Aracbides  décortiquées  Mozambique 35 

—  —  Coromandel 31 .  50 

Autres  matières.  —  Cotations  et  renseignements  sur  demande. 


TEXTILES 

LE  HAVRE,    10   juin    1 9-1 1 .    —   (Communiqué   de    la    Maison     Vaquin    et 
Sc.hweitzer.) 

Manille.   —    Fair    eurrent   :   47  fr.   50   à   48    fr.    50.   —    Superior   Seconds    : 
46  fr.  50  à  47  fr.  25.  —  Good  brown  :  44  fr.  50  à  45  fr. 

Sisal.  —  Mexique  :  49  fr.  75  à  50  fr.  25.  —  Afrique  :  60  fr.  à  63  fr.   —  Indes 
anglaises  :  31  fr.  à  44  fr.  75.  —  Java  :  59  fr.  50  à  54  fr.  50. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  47  fr.  25.  —  Hankon  :  46  fr. 

Aloès.  —  Maurice  :  54  fr.  50  à  60  fr.  — ■  Réunion  :  55  à  61  fr.  —  Indes  :  31  à 
37  fr.  —  Manille  :  33  fr.  50  à  41  fr. 

Piassava.  —  Para  :  130  à  150  fr.  —  Afrique  :  Cap  Palmas  :  51  à  55  fr.  — 
Sinoë  :  52  à  53  fr.  ;  Grand  Bassam  :  50  à  54  fr.  ;  Monrovia  :  50  fr.  à  52  fr. 

China  Grass.  —  Courant  :  80  fr.  à  89  fr.  —  Extra  :  100  fr.  à  114  fr.  50. 

Kapok.  —  Java  :  200  à  215  IV.  —  Indes  :  115  à  125  fr. 
Le  tout  aux   100  kilos,  Havre. 


GOMME     COPALE 

ANVERS,   8  juin    1911.    —  (Communiqué    de   la  Société  Coloniale    An- 
versoise.) 

Le  marché  du  copal  a  été  très  ferme  et  en  légère  hausse,  nous  cotons  pour 
qualité  courante  à  bonne  : 

Gomme  triée  blanche  de  belle  qualité.  .  .  .  320  à  350 

—  —    claire  transparente 230  à  260 

—  —    assez  claire  opaque 145  à   180 

. —        non  triée  de  qualité  courante lioà   135 


:;^s 


cours  Et  Marchés 


LE     HAVRE,     10     juin     1911, 
Schweitzer.) 


(Communiqué     de    MM.     Vaqùiti    et 


Gomme  copale  Afrique 

—      Madagascar.  . . 


50      à  100  francs  ) 


100       à   100 


.    les  100  kg. 


POIVRE 


les  50  kgr.  en  entrepôt) 


LE  HAVRE,  10  juin   1911  : 

Saigon.  Cours  du  jour  : 

Francs 

Juin 80 

Juillet 80.50 

Août 81 

Septembre 81 .50 

Octobre 82 

Novembre 82 


Francs 

Décembre 82 .  50 

Janvier 83 

Février 83.50 

Mars 83.50 

Avril 81 

Mai 81 


Tendance  ferme.  Ventes  :  1()0. 


IVOIRE 


ANVERS,  H  mai  1911. 
soise.)  Marché  inchangé. 


— ■  (Communiqué  de   la  Société   coloniale     Anver- 


BOIS 


LE     HAVRE,     10    juin  1911. 
Schweitzer. 

Francs 

Ariijuii  Haïti ti  à    10 

—  Mexique ik  10 

—  Cuba 10  10 

—  Gabon il  22 

—  Okoumé s  lu 


—    (Communiqué    de     MM.     Vaquin    et 


Francs 
bbène-Gabon 18   à    35 

—  Madagascar 15         30 

—  Mozambique 8        15 

li'  tout  aux  loo  kilos.  Havre. 


MAÇON,   l'KOTAT    KHKHES,    IMI'HIMKUHs 


L  Editeur-Gérant  :  A.  Cîiaixamel. 


ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  eng-ag-és. 

La  consommation   énorme  de  ces  engrais  est  la  meilleure  preuve  de  leur  efficacité. 

En  1909,  elle  a  été  de  plus  de 

TROIS    MILLIONS    TROIS   CENT   MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE      DE      POTASSE 

et    le    CHLORURE     DE      POTASSIUM 

Bror/mres  et  renseignements  envoyés  gratuitement  sur  demande. 

BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s'adresser 
au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikulturabteilung,  Dessauerstrasse  28-29,  Berlin  S.  W,  11 

ou    au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15.  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  et  d'information  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 

Bulletin  mensuel,  16  pages  in-4° 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


VILMORIMNDRIEUX  k  C 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN  -ANDRIEUX  &  Gie,  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  son  importante  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  façon 
toute  particulière  de  l'importation  el  de  la  vulgarisation  des  graines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chauds. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  question. 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Prix  à  l'Exposition  i  niversellc  de  igoo,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  exposition  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
de  la  dernière  Exposition  Coloniale  de  Marseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  une  longue  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  la  plus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  qui  lui  sont  adressées. 

GraiDes  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés,  Jute,  Fourcroya 
gigantea,  etc. 

Plantes  économiques-  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix),  Caféiers  (espèces  diverses),  Coca,  Kola, 
Tabacs  divers,  Thé  d'Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Castilloa  elastica,  Euphorbia  Intisy,  Ficus  divers,  Hevea  brasiliensis, 
Landolphia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrueosa,  Willughbeia  edulis,  etc. 

Plantes  à  épices.  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  Giroflier,  Muscadier,  Poivrier, 
Vanilles  du  Mexique  et  de  Bourbon  (boutures),  etc. 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc  ,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'outre-mer  sur 
l'avantage  qu'ils  trouveront  à  employer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Ward  pour  l'expédition  des  jeunes 
plants  ou  des  graines  en  stratification. 


GRAINES    AGRICOLES    ET    INDUSTRIELLES 

Graines  d  Arbres  el  d'Arbustes  pour  pays  tempérés  et  tropicaux. 

Assortiments  d<  Graines  potagères,  Fleurs,  etc.,  appropriés  aux  différents  climats. 


CATALOGUE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRANCO  SUR  DEMANDF 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


I  — 


MACHINES  pour  PRODUITS  COLONIAUX  AL™Z\Tâ™s 

DÉCORTIQUEURS,    ÉCOSSEURS,    TRIEURS,    CRIBLEURS,    TAMISEURS 

POLISSEURS,    MÉLA.NGEURS,    BROYEURS,     CONCASSEURS,    MOULINS     à     MEULES 

et  à  CYLINDRES,  RAPES,  ÉLÉVATEURS,  BLUTERIES,  TAMIS  en  tous  genres,  etc. 

PO  OR 

Amandes,  Denrées,    Graines,  Grains,   Fruits,  Légumes  secs  et  verts, 
Café,  Riz,  Ricin,  Arachides,  Cacao,  The,  etc. 

Machinerie  complète  pour  FECULERIES  DE  MANIOC  et  Industries  similaires 


P.  HERAULT, 


Constructeur-Mécanicien,  Breveté,  197,  boni.  Voltaire,  Paris-XI£ 

Anciennes  Maisons  RAOIDIER,  SIMONEL  CHAPUIS,  MOYSE  ET  LHULLIER  réunies 
Renseignements  gratuitement.  —  Devis    —  Installations  générales 


Etes-uous  mécontents  de  votre  éclairage? 


Le  Gaz  partout  BECS  a  INCANDESCENCE 


par  la  nouvelle 

LAMPE  RADIA 

a  essence 

avec  becs  droits 

et  renversés 
pour  tous  usages. 


is'adaptant  sur  toutes  lampes.) 


Dernière 
Création 


Sans 
Odeur 


Fourneaux  de  Cuisine  I  Df" 

RADIA 

au  gaz  d'essence. 


Les  plus 
Hautes 
^Récompenses  -=2 


120 

[bougies  de 
lumière. 


Les  seules 

ayant  fait 

leurs  preuves  £ 

2 

centimes 
par  beure 


KXTTW 

ger  ÉBEC  RADIUM  à  pétrole  complet. . 
BEC  RADIUS  au  benzol  i  .. 
BEC  RADIOL  à  l'alcool  »  . . 
Ajouter  pour  port  et  emballage, 


Gaz  PAREX 

Nouveau  gaz 
aérogene  pour 
l'éclairage,  le 
chauffage   et    la 
force  motrice 
pour 
villas,  châteaux, églises, 
hôtels,  usines,  villages, 
chemins  de  fer,  etc. 


4L 

USsdna     Le  plus  pur,  le  plus 

_JS[=seï  simple  et  le  meilleur 

14  fr.  |  marché    de   tous    les  gaz  existants. 

1  franc. 


12  fr. 

14  M 


TÉLÉPHONE 

161.42. 


*  EtabP  PARIS=EXPORT,  41,  rue  Richer,  Paris  *  $8%ïïp. 


Chemins  de  fer  de  Paris  à  Lyon  et  à  la  Méditerranée 


ALGÉRIE-TUNISIE 


BILLETS  DE  VOYAGES  A  ITINÉRAIRES  FIXES,  l'8  et  2e  CLASSES 

délivrés  à  la  gare  de  Paris-Lyon,  ainsi  que  dans  les  principales  gares  situées  sur 
les  itinéraires.  Certaines  combinaisons  de  ces  voyages  permettent  de  visiter  non 
seulement  l'Algérie  et  la  Tunisie,  mais  encore  des  parties  plus  ou  moins  étendues 
de  l'Italie  et  de  l'Espagne. 

Voir  la  nomenclature  complète  de  ces  voyages  dans  le  Livret-Guide-Horaire 
P.-L.-M.  en  vente  dans  les  gares,  bureaux  de  ville,  bibliothèques  :  0  fr.  50  ;  envoi 
sur  demande  au  Service  Central  de  l'Exploitation,  20,  boulevard  Diderot  Paris, 
contre  0  fr.  70  en  timbres-poste. 


—   Il    — 


Si  vous  désirez 

acheter 

UN  APPAREIL 

PHOTOGRAPHIQUE 

adressez-vous 
à  la 

Section  de  Photographie 

des 

(Etablissements 
goulenc  frères 

19,  Rue  du  4  Septembre.  -  PARIS 


Vous  y  trouverez  les 

APPAREILS 

Français  et  Etrangers 

les  plus  réputés 


CRTflLiOOUE     GÉflÉHRIi 

franco    sur    demande 


LAVOURA 

Bulletin 

de  la 

Société    Nationale 
d'Agriculture 

Ruas  da  Alfandega,  n°  102 
RIO-DE-JANEIRO   (Brésil) 

REVUE    MENSUELLE 
publiée  en  portugais 


lî«    ANNEE 


Tirage  :  5  OOO   exemplaires 


lm   Verlag  «les 

Kolonial-WirtschaftliclienKomitees 

Berlin  NW.  7,  Unter  den  Linden  40,  erscheinen  : 

Der  Tropenpflanzer. 

Zeitschrift  fur  tropische  Landwirtschaft  mit 
den  wissenschaftlichen  und  praktischen  Bei- 
heften.  Monatlich.  io  Jahrgang. 

Preis  Mk.  io.  —  pro  Jahr. 

Kolonial-Handels-AdreBbuch. 

io  Jahrgang.  Preis  Mk.  i.5o. 

WestafrikanischeKautschuk-Expedition. 

R.  Schlechter.  Mit  i3  Tafeln  und  i4  Abbil- 

dungen  im  Text.  Preis  Mk.  12.  — . 

Expédition  nach  Zentral-und  Sùdamerika. 

Dr.  PreuB.  Mit  20  Tafeln,  1  Plan  und  78  Ab- 
bildungen  im  Text.  Preis  Mk.  20.  —  . 

Kunene-Zambesi-Expedition. 

H.  Baum.  Mit  1  Buntdruck,  12  Tafeln  und 
108  Abbildungen  im  Text.    Preis  Mk.  20.  —  . 

Samoa-Erkundung. 

Geh.  Reg.-Rat.  Prof.  Dr.  Wohltmann.  Mu 
20   Tafeln,   o   Abbildungen   und   2    Karlcn. 

Preis  Mk.  5.— . 

FischfluB-Expedition. 

Ingénieur  Alexander  Kubn.  Mit  37  A^bildun- 
gen  und  2  Karten.  Preis  Mk.  6.— 

Die  Wirtschaftliche  Erkundung  einer  ost- 
afrikanischen  Sùdbahn.  [3s 


Paul  Fuchs.  Mit  l\-z  Abbildungen, 
im  Text  und  3  Karten.  Preis 


2  Skizzcn 
Mk.  4-— • 


—   111  — 


CHEMINS    DE    FER    DE    PARIS-LYON-MEDITERRANEE 


Services  directs  entre  PARIS  et  le  MAROC  (via  Marseille). 

Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  jours 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touaehe),  via  Oran, 
ire  classe,  196  fr.  ;  2e  classe,  1 35  fr,  ;  3«  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  ire  classe,  19G  fr  ;  2P  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  i>'e  classe,  2e  classe,  60  kilog., 
3e  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  de  la  Société 
Cénérale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


^<$><S>0<Sx3>®<î><3><s><5<s><S><s><s><S>^^ 

|  BOLETIM 

I  -  ■  .  I 

IagriculturaI 

<•>  <ê> 

<§>  do  <g> 

1     Estado  de  Bahia     § 

I  <s> 

^PUBLICATION  OFFICIELLE  DU  GOUVERNEMENT  DE  L'ÉTAT| 
$  (en  portugais)  $ 

<3>  <S> 

<S>  .  <S> 

<s>  Abonnement  annuel  :  <$> 

®    IT  «   C •      S 

<3>  Union  postale 6  fr.  ^ 

<s>                                 <S> 

<S>  <S> 

<S>            Annonces  (prix  de  l'année)  :            O 

<s>  Une  page 100  fr.  <£> 

|>  Demi-page 60  fr.  <@> 

<s>  <S> 

<S>  <S> 

<°>       Les    documents    et    communications  0 

<g  relatifs  à  la  rédaction  doivent  être  ^ 
§  adressés  à  la  «  DIRECTION  DE  L'AGRI-  |> 
<§  CULTURE  ».  <S> 

<•>  <S> 

|  Mercès,  123.  BAHIA.  -  BRÉSIL  | 

<s>  <S> 


VIN 

DES 

PONTIFES 

Le  Meilleur 

des  Toniques 

Apéritif  au  Quinquina 

— i-S-i-»— 

BUVEZ 

ET    EXIGEZ 

"  UN  PONTIFE  " 

En  vente  dans  toutes  les  bonnes  Maisons 
UNION  DES  DETAILLANTS 

Institution  fondée  pour  la  vente  spéciale 

de  tous  produits  d'origine 

garantis  de  qualité  supérieure . 

49,  Rue  des  Vinaigriers  —  PARIS 


—     IV      - 


ÛLIVER 

JVIaehine    à    ÉetûtUFe    Visible 


UNE 

MACHINE  A  ÉCRIRE 

MODERNE 

DOIT 

SE  DISTINGUER 

PAR 


SA 

SIMPLICITE 

SA 

SOLIDITÉ 

SA 
RAPIDITE 


EI1I1E    H'EST    PAS    PUUS    CHÈ^E     ET    ELLiE     EST    MEILiLiEUpE 

DÉP1  N°   i 

Tbe  OHVeF  TypeUlFitef  G°  \l\  3,  Rue  de  Grammont,  PARIS 

BIFURCATED    &    TUBULAR    RIVET    C     Ld    LONDRES 
RIVETS    BIFURQUES    &    TUBULAIRES 

Demandez  tous  renseignements  à  la  Ce 


CONFECTION 

de  tous 

Vrticles  de  voyage 

Sellerie 

Maroquinerie.  Chaussures 


REPARATION 

de 

Courroies,   Harnais 

Ceintures 

Valises,  etc.,  etc. 


y 


<9 


V; 


IfîÏÏÏÏ'fUî 

MACHINES   A    RIVER   de   tous  modèles 


+ 


^ 


Envoi  franco  du  Catalogue  sur  demande,  C"  COSMOS,  3,  rue  de  Grammont,  Paris 


—     V     — 

BIBLIOGRAPHIE 

ET 

INFORMATIONS 


Notre  Beau  Niger,  par  Félix  DUBOIS.  —  L'auteur  île  Toinbouclou  la 
mystérieuse  est  allé  revoir  la  vallée  du  Niger  et  Tombouctou  quinze  ans  après 
sa  première  exploration.  Que  sont  devenus  hommes  et  choses  sous  les  efforts 
de  la  colonisation  française?  Ou 'est  devenue  la  ville  mvstérieuse  au  contact  de 
la  civilisation?  M.  Félix  Dubois  nous  le  raconte  dans  ce  nouveau  volume, 
intitulé  Notre  Beau  Niger  et  nous  montre  de  bien  curieux  et  réjouissants 
contrastes  entre  hier  et  aujourd'hui. 

C'est  plaisir  de  faire  le  voyage  avec  ce  charmant  conteur  dont  le  récit  est  à 
la  fois  enjoué,  pittoresque  et  documenté.  Sa  nouvelle  œuvre  obtiendra  certai- 
nement le  succès  qui  marqua  ses  livres  précédents. 


Monographie  sur  l'état  actuel  de  l'industrie  du  Froid  en  France, 

publiée  à  l'occasion  du  IIe  Congrès  international  du  Froid,  sous  la 
direction  de  :  M.  J.  de  LOVERDO,  Ingénieur,  Secrétaire  Général  de 
l'Association  Française  du  Froid,  avec  la  collaboration  de  MM.  le  Dr  Ar- 
sonval,  membre  de  l'Institut  ;  le  Dr  A.  Perret,  docteur  ès-sciences;  Astruc, 
directeur  de  la  Station  œnologique  du  Gard;  H.  Barutta,  ingénieur  des 
Arts  et  Manufactures;  Georges  Claude,  lauréat  de  l'Institut;  A.  Gay,  secré- 
taire général  de  la  Compagnie  de  l'Ouest;  Lebrou,  ingénieur  des  Arts  et 
Manufactures;  J.-E.  Lucas,  ingénieur  agronome;  Maurice  Roux,  expert  du 
Bureau  Veritas.  Un  beau  vol.  gr.  in-4°  de  44°  Pages>  avec  nombreux  similis  et 
gravures,  et  10  pi.  hors  texte.  Prix  broché  :  20  francs,  9,  avenue  Carnot,  Paris. 

Cette  belle  publication  très  luxueusement  éditée  par  Y  Association  Fran- 
çaise du  Froid  contient  une  statistique  générale  de  toutes  les  installations 
existant  actuellement  dans  notre  pays. 

Il  résulte  de  ce  volume  que  la  France  compte,  pour  le  moment,  1 1  abattoirs, 
53  boucheries,  25  maisons  d'alimentation,  275  brasseries,  3o  charcuteries, 
53  chocolateries,  8  pâtisseries-confiseries  et  4  distilleries  munis  d'installations 
frigorifiques.  D'autre  part,  on  compte,  à  Paris  et  en  province,  80  entrepôts 
frigorifiques,  de  date  récente,  et  420  fabriques  de  glace,  en  y  comprenant  les 
petites  installations.  Enfin  i56  laiteries,  i5  fromageries,  20  hôtels  et  restau- 
rants, 3  sanatoria,  en  sont  également  pourvus. 

A  côté  de  ces  applications  courantes,  la  France  compte  plusieurs,  installa- 
tions peu  répandues  ailleurs.  C'est  ainsi  que  nous  avons  22  installations 
affectées  à  la  vinification,  23  faisant  partie  de  laboratoires  scientifiques,  7  pour 
la  conservation  des  fruits,  37  affectées  au  fonçage  des  puits  de  mines,  par 
congélation  du  sol  (procédé  qui  a  été  employé  pour  les  travaux  du  métropoli- 
tain de  Paris),  3  pistes  de  patinage  (Paris,  Lyon,  Nice),  etc. 

Dans  la  partie  statistique  du  volume,  on  trouvera  toutes  les  caractéristiques 
de  chacune  de  ces  1.243  installations. 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  VIII.) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3r  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  ioo  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeâmes 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne   ; 

BILLETS  HEBDOMADAIRES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  jours  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  i  réduction  de  20  à  44  o/o)  ; 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  (réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stati  ns  balnéaires  seulement  : 
BILLETS  D'EXCURSION  individuels  ou  de  famille    de  2e  et   3'  classes,  des 

dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 

(réduction  de  20  à  70  0/0). 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou   s'adresser  dans  les 

gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER    DE    PARIS    A    ORLEANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 


Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  ire  classe,  entre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Buenos-At/res  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (1)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

prix:  voyageurs  au-dessus  de   12  ans 

De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de-, Janeiro Billets  simples:  890  fr.  85  (1)  Aller  et  retour:  1.418  fr.  80 

Santos »  9 1 5  fr.  85  (  1  )  »  1 .458  fr.  80 

Montevideo  ou  Buenos-Ayrcs.  »  1  .o/m  fr.  85  (1)  r,  1  .(»58  fr.  80 

(1)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  (ïouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  pesetas  85. 

Durée  de  validité  :  ('/ 1  des  billets  simples,  l\  mois  ;  (b)  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour 

Enregistrement  direct  des  bagages  lour  les  parcours  par  fer. 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  «les  billets  a  lieu  exclusi\ement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,  if\,  boulevard  delà  Madeleine,  Paris. 


—     VII     — 
CHEMINS     DE     FER 

DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 

L'HIVER     A    LA    COTE     D'AZUR 

Billets  d'aller  et  retour  collectifs,  2*  et  .?e  classes 
Valables  jusqu'au  15  Mai  1911 

délivrés  du  ier  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L.-M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L.-M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  l\oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  rel"  octobre  au  i5  novembre  1910. j 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3e  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4fi  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  7.5  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L.-M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 

De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  à  New-York,  ou  vice-vma 

Billets  d'aller  et  retour  «  Paris-Marseille  »  (ou  vice-versa),  /re,  2", .?«  classes 

Valables  un  an 
délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  New- York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  ire  cl.:  1 44  &"■  80;  2e  cl.:  io4  fr.  20:  o'  cl.:  67  fr.  g5  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermonti.  Ces  billets  sont  émis  par  la  Cie  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  C'e  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (ire  classe). 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 

PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen,  Dieppe,  et  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services   lapides    tous    les    jouis    et    toute    l'année    (dimanches    et    fêtes   compris 

Départs  de  Londres  1  Victoria), 


Départs  de  Paris   {Saint-Lazare', 

10  h.  20  matin  (  lre  et  2*  classes) 

et   9   h.   20  soir  (tr«  2<>  et  3e  classes) 


10  h.   matin  (lr"et  2e  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et   8  h.   45   soir  (lre  2'  et  3«  classes 
TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H. '40.  -  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples    valables  7  jours. 
I"-  élusse  :  48  fr.  25   —  ?e  classe  :  35  fr.  —  3e  classe  :  23  fr.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
I"-  classe  :  82  fr.  75.  —  ?e  classe  :  58  fr.  75.  —  3e  classe  :  41  fr.  50. 
Arrêts,  sans  supplément  de  prix,  à  toutes   les  gares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Brighton 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et   vice-versa  comportent   des  voi- 
tures de  i"   classe  et  de  2e  classe   à  couloir  avec  W  -C.  et  toilette,  ainsi  qu'un  wagon- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comportent,  des  voitures    à  couloir   des    trois   classes 
avec  W.-C    et  toilette    Une  des  voitures  de  ire  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément    de  5  fr.  par  place;    Les   couchettes   peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de    1    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours.  Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël. 
URcl.  :  49  fr..  05  ;  2e  cl.  :  37  fr.  80  ;  3"  cl.  :  32  fr.  50. 

Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  au 
service  de  la  Publicité,   20,  rue  de  Rome,  à  Paris. 


—     VIII     — 
BIBLIOGRAPHIE   (suite) 


La  première  partie  de  cet  ouvrage  donne  une  description  détaillée,  accom- 
pagnée de  plans  et  richement  illustrée,  des  installations  typiques  pour  chacune 
de  ces  applications,  de  sorte  que  cette  Monographie  constitue  un  véritable  traité 
sur  l'utilisation  des  basses  températures.  On  y  trouve  également  la  description 
de  la  Station  Expérimentale  du  Froid  à  Châleauretiard  qui,  comme  on  le  sait, 
est  un  institut  scientifique  affecté  à  l'étude  des  questions  frigorifiques;  une 
description  des  usines  d'air  et  d'oxygène  liquide  et  enfin  une  description 
accompagnée  d'une  statistique  complète  de  toutes  les  installations  frigorifiques 
se  trouvant  à  bord  des  navires  des  grandes  Compagnies  maritimes  françaises. 

Ce  très  important  volume  a  été  très  apprécié  au  Congrès  de  Vienne,  en 
oetobre  dernier,  et  il  a  puissamment  contribué  au  succès  de  la  France  à  ce 
Congrès. 


«  A  nos  gloires  coloniales  » 

Nos  lecteurs  connaissent  l'initiative  prise  par  le  Cercle  des  Anciens  Mar- 
souins, de  faire  élever  à  Paris,  un  monument  A  nos  gloires  coloniales,  rap- 
pelant aux  générations  futures,  l'héroïsme  des  braves  qui,  au  prix  de  leur  vie, 
ont  fait  la  France  plus  grande  et  plus  forte,  et  journellement  encore,  sous  tous 
les  climats,  portent  loin  le  grand  renom  de  la  France. 

La  mort  héroïque  des  valeureux  soldats  dont  nous  déplorons  aujourd'hui 
la  disparition,  mérite  mieux  que  l'hommage  des  Chambres  qui  vient  de  leur 
être  adressé  —  hommage  auquel  nous  nous  associons  de  tout  cœur,  il  faut 
matérialiser  notre  reconnaissance,  le  pays  ne  doit  pas  marchander,  à  qui  ne 
«  marchande  »  pas  sa  vie  pour  lui. 

Il  ne  s'agit  pas  de  glorifier  telle  ou  telle  personnalité,  pas  plus  que  ceux 
qui  ont  bénéficié  de  la  mort  des  nôtres,  mais  au  contraire,  de  rappeler 
l'héroïsme  de  ceux  —  et  uniquement  de  ceux-là  —  qui  ont  donné  leur  vie, 
humblement,  simplement,  par  devoir  et  patriotisme. 

Le  Comité  du  monument  A  nos  gloires  coloniales,  est  placé  sous  le  haut 
patronage  de  MM.  Fallières  et  Emile  Loubet,  et  35o  Associations  ont  adhéré  à 
cette  œuvre  de  réparation. 

La  Commission  d'exécution  du  monument  est  composée  de  : 
MM.  Léon  Bonnat,  G.  C.  ^,  membre  de  l'Institut  et  du  Conseil  de  l'Ordre  de 
la  Légion  d'honneur,  directeur  de  l'Ecole  nationale  des  Beaux-Arts. 
Le  Myrf.  de  Vilers,  G.  0.  $ffc,  Ambassadeur  honoraire. 
Général  Famin,  G.  0   *J£,  ancien  directeur  des  Troupes  coloniales. 
Edmond  Perrier,  C.  ^,  membre  de  l'Académie  des  Sciences,  directeur 
du  .Muséum  d'Histoire  naturelle. 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d  en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  Challamel.  éditeur,  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


—     IX     — 


"  O.     FAZENDEIRO  " 

Revista  Mensal  de  Agricultura,  Industria  e  Commercio 

S'adressant  spécialement   aux    planteurs   de   Café 

Directeur  :  Dr.  Augusto  Kamos 
Rédacteur-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 


20  S  000 


ADRESSE    :   CAIXA  POSTAL,    N°   355,    S.   PAULO,   BRESIL 


MODELE  de  la  BOUTEILLE  du  VERITABLE 


ne 

LLl 
C/3 


LU 

ce 


ELIXIR 

Tonique  Antiglaireux 


DU 


,0  cmçn ^ïil  i'&fatmB 


_!?iht''"""i|ii|ni"i'i iniiiiiiin"1'1 

•-'■û*l-'."''.rBirfpfiliiiMx«ii?iiiiH^«Jn:i' 


D  GUILLIE 

Employé  avec  succès 
depuis   plus  de  90  ans 

comme  PURGATIF  et  DÉPURATIF 

et  contre  les  maladies 
du  Foie,  de  Y  Estomac, 
du  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
Grippe  ou  Influe  ma, 
les  Vers  intestinaux,  et 
toutes  les  maladies  oc- 
casionnées, par  la  Bile 
et  les  Glaires. 


Un  Livre  Pratique  1 

Pour  les  Possesseurs  de  Chevaux  etde  Bétail I 

ÏÉTÉRINÂIRf  POPULAIRE 

NOUVELLE   ÉDITION   AUGMENTÉE 

Superbe  volume  de  £40  pages,  avec  130  figures 

pȔ  J.-E.  GO  MB  AU  LT,h  TeUriaiiro  des  Eitis  Mtmti 


Dans  cet  ouvrage,  sont  décrites  lea 

!MaiauiesJoevain,..Bétail..j:t]iens 

1  avec  les  eau  ses,  les  symptôme  b,1c  traitement! 

rationnel.Viennent  ensuite  :  laloi  sur  les  vice»  f 
I  rédbibltolrea  avec  conseils  aux  acheteurs, 

la  police  sanitaire  des  animaux, la  connais- 1 
Jsance  de  l'âge  avec  de  nombreuses  figures,! 

les  divers  systèmesdeferrures  et  les  formules 

des  médicaments  les  plus  usuels. 


.Prix 


t'!QKf!iwpiïti,tiiift)iiiitiJf!i!(lE.GOMBAULT,j 
■O  OO  à NOGENT-SUR-MARNE (France)  ■pjbbV 


DE    INDISCHE   MERCUUR 

-:-     -:-     (MERCURE    INDIEN)     -:-     -:- 

Feuille  coloniale  hebdomadaire,  le  meilleur  organe  pour  le  commerce, 
l'agriculture,  l'industrie  et  l'exploitation  minière  dans  les  Indes  orientales  et  occi- 
dentales (Java,  Sumatra,  Célèbes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DE  INDISCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 

Abonnement  annuel  frs.  25.  —  (Union  Postale). 
*  AMSTERDAM.  J.  H.  DE  BUSSY,  éditeur.  * 


—     X     — 


IJlDIfl  HDBBEH  WORliD 

150,  Nassau  Street,  NEW-YORK 

Un  an  :  3  dollars  (15  fr.)-  Le  A/°  ;  35  cents  (1  fr.  80) 

Grande  Revue  Mensuelle 
du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en  anglais 

Commerce  —  Fabrication  —  Culture 


.V  vis  aux  Auteurs  et  Éditeurs  s 

La  Direction  du  India  Rubber  World  désire 
réunir  dans  sa  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  et  la  gutta,  en  quelque  langue 
que  ce  soit. 


li'Ac}i*ieoltut*a 

Coloniale 

Organo  dell'  Istituto  Agricole-  Coloniale  Italiano 
e  dell'  Uïïicio  agrario  sperimentale  dell'  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
65  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
dell'  abbonamento  annuo  :  £  8  in  Italia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir;  £  io  per  l'Estero.  —  Un  fascicolo 
separato£  i,5oin  Italia;  £2  per  l'Estero. 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,  e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 

Dr  Gino  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 

Dr  Alberto  Del  Lungo 

Amministrapone  : 
Piazza  S.   Marco  2  —  Fikenze 


L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


» 


REDACTEUR  EN  CHEF  : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX    DES    ABONNEMENTS 

Brésil,  1  an 7  $  000 

Etranger,  1  an 1 5  francs 

ADMINISTRATION    ET    REDACTION    : 

75,  Rua  da  Assemblea  —  Rio  de  Janeiro 


BOLETIM 

da  Real  Associacâo  Central 

DA 

Agricultura  Portugueza 

publicado  sub  a  Direcçào  de 

ANTONIO  DE  GAMBOA  RIVARA 

JOSÉ  VICT0RIN0  GOXZALVES  DE  SQUSA 

E  JULIO  CESAR  TORK ES 

1     fassiculas    mensuaes 
1  vol.  de  400  paginas  por  anno 


Assignatura  (L'niâo  Postal). 
Numéro 


1200  reis 
200     » 


Rua  Garret,  95-70.  LISB^A 


«J 


«  Lie  Caoutchouc  et  la  Gutta  Pencha  » 

REVUE    SCIENTIFiyUE    ET    INDUSTRIELLE 

Organe  officiel  de  V Industrie  du  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 

A.  D.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

PARIS  49,    Rue    des    Vinaigriers,    49     —     PARIS 


Cette  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 
Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs 
Prix  de  l'Abonnement  :   France,  20  fr.  —  Etranger,  26  fr. 


—    XI    — 


HA     COIrUECTION     DE 

"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 


CE     JOUR 


4 


COMPREND      A 
Juillet  1901  à  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à  Juin  1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet  1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre  1908 
Janvier  1909  à  Décembre  1909 

(Envoi  franco  contre  mandat-poste) 


VOLUMES 

i  vol.    in-So. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

10  fr 

2  vol .  in-8°. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 



30  fr 

Les    abonnements    à    V  «  Agriculture    pratique    des    Pays 

chauds  »  sont  reçus  : 

> 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17.  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
Reimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  307.  —  A 
Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
Taupin  et  O.  —  A  Rio  de  Janeiro,  chez  Briguiet  et  Cie.  —  A  Mexico, 
à  la  librairie  Bouret.  —  A  Amsterdam,  chez  de  Bussy.  —  Et  dans  tous 
les  bureaux  de  poste. 


En  préparation 


DICTIONNAIRE    DES   PLANTES 

ÉCONOMIQUES    &     INDUSTRIELLES 

DES 

COLONIES      FRANÇAISES 

Espèces  utiles  et  nuisibles.  Description.  Propriétés.  Produits.  Usages.  Emplois. 
Applications  à  V alimentation,  l'Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  l'Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

ANCIEN    SECRÉTAIRE    GENERAL    DE    LA    SOCIETE    NATIONALE    d'aCCLIMATATION 
CONSERVATEUR    DU    MUSEE    COMMERCIAL    DE    L'OFFICE    COLONIAL 

L'OUVRAGE    COJVlPLiET    Ef4    SOUSCRIPTION    :    50    F$- 
Comprenant  :  le  Dictionnaire  proprement  dit  ;  2  volumes  de  1000  pages  chacun  ; 

1  volume  Index  des  noms  vulgaires. 

DEMANDER      LA      NOTICE      DÉTAILLÉE 

A.    CHALLAMEL,    Éditeur,    17,    rue   Jacob.    —   PARIS 


-     XII 


Les  FILS  de  A.  PIAT*  &  C" 

85,  rue  Saint-Maur  —   PARIS 


GAZ  PAUVRE 


par  le  gazogène  OPTIMUS 
et  le  moteur  BENZ 


Transmissions    légères 

pour    les     Colonies 


Modèle  du  flacon  des  véritables 


PILULES  PURGATIVES 

du  Dr  GUILLIÉ 


ÎMJe Grenelle S\  G^g 


Ces  Pilules  à  base 
d'extrait  d'ELIXIR  TO- 
NIQUE ANTIGLAIREUX 
du  Dr  GUILLIE  sont 
employées  avec  succès 
comme  Purgatif  et 
Dépuratif  dans  les 
maladies  du  Foie,  de 
l'Estomac,  du  Cœur, 
Goutte.  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  ïnfluenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
les  Vers  intestinaux 
et  toutes  les  maladies 
occasionnées  par  la  Bile  et  les  Glaires. 

Dr  Paul  GAGE  fils,  Pharmacien  del"  classe 

9,  rue  de  Grenelle-Saint-Germain.  —  PARIS 

et    dans    toutes   les    Pharmacies 


Pilules  dîitr  ai 
OÉtlXIR  TONIQUE 

enli-glaireut 
DU   DTGUIU.lé 
rVtxow  Flacoh 

3fr5o 


LE 


BLOCK-NOTES 

est  l'appareil  photographique 


AUX   COLONIES 

CONSTRUCTION    ENTIEREMENT    MÉTALLIQUE 

Rigidité  absolue.  — Volume  réduit 

Poids  :  325  gr. 

Tient  dans  le  gousset  du  gilet 

Formats  4  H  X6  — 6  %  X  9  —  45  X  107  —  6  x  i3 


Société    des    Etablissements 

GflUlVIOJlT 

57-59;  Rue  Saint-Roch,  Paris  1er 


Association  Amicale  des  Anciens  Elèves 

de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

Siège  Social  :  NOGENT-SUR-MARNE  (Seine) 

(ingénieurs  d'agriculture  coloniale) 

L  Ecole  supérieure  'I  agriculture  coloniale  recrute  ses  «'levés  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 
d'Agriculture  de  France  ei  de  Tunisie  et  les  licenciés  es-sciences. 

Bile  les  prépare  à  la  pratique  de  la  direction  des  entreprises  agricoles  et  technologiques  coloniales. 

<.e>  ingénieurs  présentent  donc  au  point  de  vue  théorique  et  pratique  toutes  les  garanties  que  les  pro- 
priétaires ou  les  sociétés  d'exploitation  coloniales  peuvent  exiger  de  leurs  directeurs  techniques. 

L'  Vssocialion  est  en  mesure,  de  faciliter  les  relations  entre  les  intéressés  et  ses  membres  en  donnant 
civilement  s   nécessaires. 

(Adresser  lu  correspondance  mi  Président  de  l'Association,  à  Nogent-sur  Marne,  Seine). 


MACHINES  pour  PRODUITS  COLONIAUX 


ALIMENTAIRES  et 
de  TOUTES  SORTES 


DÉCORTIQUEURS,    ÉCOSSEURS,    TRIEURS,    CRI3L^U2ÎS,    TAMISEURS 

POLISSEURS,    MÉLANGEURS,    BROYEURS,     CONCASSEURS,    MOULINS     à     MEULES 

et  à  CYLINDRES,  RAPES,  ÉLÉVATEURS,  BLUTERIES,  TAMIS  en  tous  genres,  etc. 


POUR 


Amandes,  Denrées,   Graines,  Grains,   Fruits,  Légumes  secs  et  verts, 
Café,  Riz,  Ricin,  Arachides,  Cacao,  Thé,  etc. 

Machinerie  complète  pour  FECULERIES  DE  MANIOC  et  Industries  similaires 


P.  HERAULT, 


Constructeur-Mécanicien  .Breveté,  197,  boul.  Voltaire,  Paris-XI* 

Ancienne»  Maisons  RAOIDIER,  SIMONEL,  CHAPUIS,  MOÏSE  ET  LHULLIER  réunie» 
Renseignements  gratuitement.  —  Devis    —  Installations  générales 


LA  HACIENDA 

Gran  Obra  Ilustrada 
en  Espanol 

Cada  numéro   mensual  va  repleto  de 
ensenanzas  utiles,  por  la  pluma  de  las 
autoridades   mis  eminentes   del    uni- 
verso,  sobre 

ganaderia,  café,  azûcar,  cau- 
cho,  tabaco,  granos,  plantas 
fibrosas,  riegos,  abejas,  avi- 
cultura,  jardineria,  frutas  y 
muchos  otros  productos,  in- 
cluyendo  una  secciôn  titulada 
11  Temas  del  Hogar.  " 

Jamâs  bajaràn  de  24  las  paginas  de 
lectura  provechosa,  todas  en  estilo 
claro,  de  gran  conveniencia  para 
propietarios    pequenos    y    grandes. 

Hay  hermosos  grabados  en  cada 
pàginamuestra  fiel  del  arte  tipo- 
grâfico  par  excellence  —  LA  HA- 
CIENDA es  la  mejor  revista  para 
el  Hogar  y  explotaciones  agrico- 
las.  El  costo  al  ano,  inclusive  el 
porte,  es  dôlares  $  3.  » 
Enviamos  â  solicitud  un  ej  e  mplar  gratis 

LÀ  HACIENDA  COMPANY 

Box  974.         Buffalo,  N.  Y.,         E.  U.  A. 


Chemins  de  fer  de  Paris  â  Lyon  et  à  la  Méditerranée 


ALGERIE-TUNISIE 

BILLETS  DE  VOYAGES  A  ITINÉRAIRES  FIXES,  i'e  et  2e  CLASSES 

délivrés  à  la  gare  de  Paris  Lyon,  ainsi  que  dans  les  principales  gares  situées  sur 
les  itinéraires.  Certaines  combinaisons  de  ces  voyages  permettent  de  visiter  non 
seulement  l'Algérie  et  la  Tunisie,  mais  encore  des  parties  plus  ou  moins  étendues 
de  l'Italie  et  de  l'Espagne. 

Voir  la  nomenclature  complète  de  ces  voyages  dans  le  Livret-Guide-Horaire 
P.-L.-M.  en  vente  dans  les  gares,  bureaux  de  ville,  bibliothèques  :  0  fr.  50  ;  envoi 
sur  demande  au  Service  Central  de  l'Exploitation,  20,  boulevard  Diderot  Paris, 
contre  0  fr.  70  en  timbres-poste. 


—   Il    - 


Si  vous  désirez 

acheter 

UN  APPAREIL 

PHOTOGRAPHIQUE 

adressez-vous 
à  la 

Section  de  Photographie 

des 

(Etablissements 
(goulenc  frères 

19,  Rue  du  4  Septembre.  -  PARIS 


Vous  y  trouverez  les 
APPAREILS 

Français  et  Etrangers 

les  plus  réputés 


CATAbOGUE      GÉ^ÉÈ^H 
fi'mirn    aiii-    «lomnntle 


LAVOURA 


Bulletin 

de  la 

Société    Nationale 
d'Agriculture 

Ruas  da  Alfandega,  n°  102 
RIO-DE-JANEIRO   (Brésil) 

REVUE    MENSUELLE 

publiée  en  portugais 


11»    ANNEE 


Tirage  :   5  000    exemplaires 


Im   Verlag  des 

Kolonial-WirtscMtlichenKomitees 

Berlin  NW.  7,  Unter  den  Linden  40,  erseheinen  : 

Der  Tropenpflanzer. 

Zeitschrift  fur  tropische  Landwirtschaft  mit 
den  wissenschaftlichen  und  praktischen  Bei- 
heften.  Monatlich.  io  Jahrgang. 

Preis  Mk.  10.  —  pro  Jahr. 

Kolonial-Handels-AdreBbuch. 

io  Jahrgang.  Preis  Mk.  i.oo. 

Westaf  rikanische  Kautschuk-Expedition . 
R.  Schlechter.  Mit  i3  Tafeln  und  \l\  Abbil- 
dungen  im  Text.  Preis  Mk.  12.  — . 

Expédition  nachZentral-und  Sùdamerika. 

Dr.  PreuB.  Mit  20  Tafeln,  1  Plan  und  78  Ab- 
bildungen  im  Text.  Preis  Mk.  20.  —  . 

Kunene-Zambesi-Expedition . 

H.  Baron.  Mit  1  Buntdruck,  12  Tafeln  und 
108  Abbildungen  im  Text.    Preis  Mk.  20.  —  . 

Samoa-Erkundung. 

Geh.  Reg.-Rat.  Prof.  Dr.  Wobltmann.  Mil 
20   Tafeln,   9   Abbildungen   und   2    Kartcn. 

Preis  Mk.  5. — . 

FischfluB-Expedition. 

Ingénieur  Alexander  Kuhn.  Mit  37  Abbildun- 
gen und  2  Karten.  Preis  Mk.  à.— 

Die  Wirtschaftliche  Erkundung  einer  ost 
afrikanischen  Sùdbahn.  [3aa 

Paul  Pucbs.  Mit  4^  Abbildungen,  2  Skizzen 
im  T*-.\t  und  3  Karten.  Preis  Mk.  !\. — . 


—   [Il   — 


CHEMINS    DE    FER    DE    PARIS-LYON-MEDITERRANEE 


Services  directs  entre  PARIS  et  le  MAROC  (via  Marseille). 

Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  jours. 

Par  les  paquebots  de   la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
ir«  classe,  196  fr.  ;  2«  classe,  1 35  fr,  ;  3«  classe  92  fr. 
Far  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  ire  classe,  196  fr  ;  2«  classe,  1 35  fr. 
Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages  ;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  ire  classe,  2e  classe,  60  kilog., 
3e  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  delà  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


VIN 

PONTIFES 

Le  Meilleur 

des  Toniques 

Apéritif  au  Quinquina 

BUVEZ 

ET    EXIGEZ 

"  UN  PONTIFE  " 

En  vente  dans  toutes  les  bonnes  Maisons 
UNION  DES  DÉTAILLANTS 

Institution  fondée  pour  la  vente  spéciale 

de  tous  produits  d'origine 

garantis  de  qualité  supérieure. 

49,  Rue  des  Vinaigriers  —  PARIS 


—    IV     - 


OliVeR 

Machine    àfcÉetutut*e    Visible 

~  tPlrl 


UNE 

MACHINE  A  ÉCRIRE 

MODERNE 

DOIT 

SE  DISTINGUER 

PAR 


SA 

SIMPLICITE 

SA 

SOLIDITE 

SA 
RAPIDITE 


ELLE    r4'EST    PAS    PLUS    CHÈ^E    ET    ELLE    EST    {MEILLEURE 

DÉP1  N°   i 

Tbe  OHVef  TypeOlf  itef  G°  Iitd,  3,  Rue  de  Grammont,  PARIS 

BÏFURCATED    &    TUBULAR    RIVET    C     Ld    LONDRES 

RIVETS    BIFURQUES    &    TABULAIRES 


Demandez  tous  renseignements  à  la  C 


10 


CONFECTION 

JE  A  m  S^S\                  REPARATION 

de  tous                          X    ^^YffîàU     ë                           ^ 

Articles  de  voyage            Ê             M     ^\ ^M  J  F È^^  ^^F            Courroies,   Harnais 

Sellerie                        EL             g/  ^^  ^***^k       ^^^^^                     Ceintures 

fliroquinerie. Chaussures    ^^^^^^^^^^^                            ~Jj             Valises,  etc.,  etc. 

^    1 

Ifl 

11 

IÎÏÏÏÏÏÏ  * 

y    1 

II 

Il  l 

H  M  "  M       ^ 

^                       MACHINES   A    RIVER   de   tous  modèles                    Jb. 

yt             ___                ^ 

Envoi  franco  du  Catalogue  sur  demande,  C"  COSMOS,  3,  rue  de  Grammont,  Paris 

—     V     — 

BIBLIOGRAPHIE 

ET 

INFORMATIONS 


Maladies  des  plantes  cultivées  dans  les  pays  chauds,  par  le  Dr 
Georges  DELACROIX,  professeur  à  l'Ecole  d'Agriculture  coloniale,  direc- 
teur de  la  station  de  Pathologie  végétale,  ouvrage  terminé  et  publié  par 
Anoré  MAUBLANC,  chef  des  Travaux  de  la  station  de  Pathologie  végé- 
tale. Préface  de  M.  Ed.  Prillieux,  membre  de  l'Institut,  Académie  des 
Sciences,  i  vol.  in-8°  de  6o5  pages,  avec  60  gravures.  A.  Challamel.  Edi- 
teur, prix  relié  25  fr.,  broché  22  fr. 

Les  abonnés  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  »  ont  pu  se 
rendre  compte  de  la  haute  valeur  scientifique  et  de  l'intérêt  pratique  des 
études  commencées  il  y  a  plusieurs  années  dans  ce  périodique  par  le  D1'  Geor- 
ges Delacroix  et  continuées  après  sa  mort  par  son  élève  et  collaborateur 
M.  André  Maublanc. 

L'ensemble  est  aujourd'hui  réuni  en  un  volume  dont  l'impression  vient 
d'être  achevée.  Dans  notre  prochain  numéro,  nous  donnerons  une  analyse 
détaillée  de  ce  remarquable  travail  appelé  à  rendre  les  plus  grands  services  à 
l'Agriculture  coloniale. 


Manuel  diplomatique  et  consulaire.  —  Aide-mémoire  pratique  des 
chancelleries  par  R.  MONNET,  consul  de  France.  Un  volume  in-8°  de 
738  pages.  Prix,  broché  10  fr. 

Le  Manuel  diplomatique  et  consulaire  offre  aux  débutants  dans  la  car- 
rière un  guide  facile,  et  aux  agents  plus  expérimentés  un  aide-mémoire  utile. 
C'est  un  recueil  clair  et  complet  destiné  à  rester  en  permanence  sur  la  table  de 
travail,  entre  le  TariJ  et  V Annuaire. 

Les  agents  consulaires  n'appartenant  pas  à  la  carrière  trouveront,  à  l'article 
Agents  consulaires,  un  exposé  détaillé  de  leurs  droits  et  de  leurs  devoirs, 
écrit  le  plus  simplement  et  le  plus  brièvement  possible,  de  façon  à  être  com- 
pris même  de  ceux  qui  sont  de  nationalité  étrangère. 

Mais  le  Manuel  diplomatique- et  consulaire  n'intéresse  pas  seulement  les 
fonctionnaires  du  Ministère  des  Affaires  étrangères,  il  répond  encore  à  un 
besoin  plus  général. 

A  une  époque  où  la  prépondérance  politique  d'une  nation  dépend  dans  une 
si  large  mesure  de  l'état  de  son  commerce  et  de  son  industrie,  il  est  nécessaire 
de  connaître  les  moyens  que  le  Gouvernement,  par  l'intermédiaire  du  Minis- 
tère des  Affaires  étrangères,  met  à  la  disposition  du  public  pour  sauvegarder 
les  intérêts  français  à  l'étranger  et  y  faciliter  les  entreprises  nouvelles. 

Le  Manuel  diplomatique  et  consulaire  s'adresse  donc  au  grand  public 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  Vlli.) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  ioo  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeâmes 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne  ; 

BILLETS  HEBDOMADAIRES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  jours,  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  (réduction  de  20  à  44  0/0!  ; 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  (réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stati   ns  balnéaires  seulement  : 
BILLETS  D'EXCURSION  individuels  ou  de  famille,  de  2'  et   3e  classes,  des 

dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 

(réduction  de  20  à  70  0/0). 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 

gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER    DE   PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  ire  classe,  entre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Buenos-Agres  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (1)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

PRIX  :    VOYAGEURS    AU-DESSUS    DE    12    ANS 

De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de- Janeiro Billets  simples:  890  fr.  85  (1)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.8o 

Santos »  g'i5fr.  85  (1)  »  i.458fr.8o 

Montevideo  ou  Buenos-Agres.  »  i.o/|0  fr.  85  (1)  »  1.658  fr.  80 

(1)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  peselas  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  f\  mois  ;  [b]  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  ;oour  les  parcours  par  fer. 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,  \l\,  boulevard  delà  Madeleine,  Paris. 


—     VII     — 
CHEMINS     DE     FER 

DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 

L'HIVER     A     LA    COTE     D'AZUR 

Billets  d'aller  et  retour  collectifs,  2%  et  3%  classes 
Valables  jusqu'au   15  Mai   1911 

délivrés  du  ier  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L.-M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L.-M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  4oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  itV  octobre  au  i5  novembre  1910.) 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3e  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  o/o,  la  l\p  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  75  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L.-M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  à  New-York,  ou  vice-versa 

Billets  cV aller  et  retour  «  Paris-Marseille  »  (ou  vice-versa),  ire,  2" ,  3e  classes 

Valables  un  an 
délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou   pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  New- York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  ire  cl.:  1 44  fr-  80;  2e  cl.:  iol\  fr.  25;  3e  cl.:  67  fr.  o5  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-CIermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  Cic  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  Cle  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (ire  classe). 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 

PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen,  Dieppe,  et  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services   rapides    tous   les    jours   et   toute    l'année   (dimanches    et    fêtes   compris 

Départs  de  Londres  (  Victoria), 


Départs  de  Paris   {Saint-Lazare  , 

10  h.  20  matin  (1,e  et  2«  classes) 

et   9   h.   20  soir  (I"  2e  et  3e  classes) 


10  h.  matin  (1r"et  2e  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et   8  h.   45   soir  (l'e  2e  et  3«  classes 


TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4o.  —  GRANDE  ECONOMIE 

Billets  simples    valables  7  jours. 

pe  classe  :  48  fr.  25   —  2e  classe  :  35  fr.  —  3e  classe  :  23  fr.  25. 

Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 

1"  classe  :  82  fr  75.  —  ?e  classe  :  58  fr.  75.  —  3'  classe  :  41  fr.  50. 
Arxèts,  sans  supplément  de  prix,  à  toutes  les  gares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Brighton 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et  vice-versa  comportent  des  voi- 
tures de  \"  classe  et  de  20  classe  à  couloir  avec  W  -C.  et  toilette,  ainsi  qu'un  wagon- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comportent  des  voitures  à  couloir  des  trois  classes 
avec  W.-G.  et  toilette  Une  des  voitures  de  1™  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément  de  5  fr.  par  place).  Les  couchettes  peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de  1  fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours    Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël. 
1  re  cl.  :  49  fr..  05  ;  2°  cl.  :  37  fr.  80  ;  3»  cl.  :  32  fr.  50. 

Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  au 
serviee  de  la  Publicité,  20,  rue  de  Rome,  à  Paris. 


—     VIII     — 
BIBLIOGRAPHIE  (suite) 


autant  qu'aux  spécialistes.  Sa  place  est  marquée  dans  la  bibliothèque  de  toute 
personne,  soit  en  Fiance,  soit  à  l'étranger,  que  ses  affaires  obligent  à  entrete- 
nir des  relations  internationales. 

La  nouvelle  édition  n'a  pas  été  seulement  revue  et  mise  à  jour  avec  le  plus 
grand  soin:  elle  a  été,  en  outre,  entièrement  refondue  et  elle  se  présente  sous 
une  forme  nouvelle,  la  forme  alphabétique,  qui  eu  rend  l'usage  aussi  rapide 
et  aussi  pratique  que  celui  d'un  dictionnaire. 


Lçs  Questions  actuelles  de  politique  étrangère  en  Asie,  par  le 
Dr  ROUI  RE.  —  L'Asie  ottomane.  Les  compétitions  dans  l'Asie  centrale  et 
les  réactions  indigènes.  La  transformation  de  la  Chine.  La  politique  et  les 
aspirations  du  Japon.  La  France  et  la  situation  politique  en  Extrême-Orient. 
(Conférences  organisées  à  la  Société  des  anciens  élèves  de  l'Ecole  libre  des 
Sciences  politiques  )  — In  12  île  264  pages  avec  4  cartes  hors  texte.  Prix  : 
3  fr.  5o.  Félix  Alcan,  éditeur,  Paris,  1910. 


La  Question  des  troupes  noires  en  Algérie,  par  le  général  de  TORCY, 
ancien  commandant  du  3e  corps  d'armée  et  de  la  Division  d'Oran.  1  broch. 
in-8°.  A.  Chàllamel,  éditeur.  1  fr. 


La  mission  des  troupes  noires,  par  le  lieutenant -colonkl  MANGIN.  — 
Compte  rendu  fait  devant  le  Comité  de  l'Afrique  française.  —  In-S  île 
44  pages.  Comité  de  l'Afrique  française,  21  rue  Cassette,  Paris,  191 1. 


Revue  Coloniale.   Publications  du    Ministère   des  Colonies. 

Sommaire  du  Numéro  de  Janvier  : 

La  Question  du  Maroc  au  point  de  vue  espagnol,  par  Gabriel  Maura 
Gamazo,  député  aux  Cortès,  traduction  de  M.  Blanchard  de  Farges,  ministre  pléni- 
potentiaire \suite). 

Le  Tourisme  Colonial.  A  travers  le  Lobé  (Fouta-Djalon),  par  M.  Leprince, 
Administrateur  des  Colonies  (suite). 

Premières  explorations  et  conquêtes  dans  les  Rivières  du  Sud,  par 
André  Arcin  (suite). 

Le  Jardin  potager  aux  Colonies,  par  le  l>'  Vitrai:  (suite). 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d  en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  ChallameL  éditeur.  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


—     IX     — 


"  O.     FAZENDEIRO  " 

Revista  Mensal  de  Agricultura,  Industria  e  Cornmercïo 

S'adressant  spécialement  aux    planteurs   de   Café 

Directeur  :  Dr.  Augusto  Ramos 
Rédacteur-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 


20  %  000 


ADRESSE    :   CAIXA  POSTAL,    N°   355,   S.    PAULO,   BRESIL 


MODELE  de  la  BOUTEILLE  du  VERITABLE 


UJ 

ce 
CD 


ce 

LU 

co 

UJ 

ce 


ELIXIR 

Tonique  Antiglaireux 


DU 


r ... 

RuedtGï 


fàrnnccu  dr  FAUl  6A6E,     2 
W  fie  Crratû*  $6tm'N*9  kRriS  J 


D  GUILLIE 

Employé  avec  succès 
depuis  plus  de  90  ans 
comme  PDRGAT1F  et  DÉPURATIF, 
et  contre  les  maladies 
du  Foie,  de  l'Estomac, 
du  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
Grippe  ou  Influe  ma, 
les  Vers  intestinaux,  et 
toutes  les  maladies  oc- 
casionnées, par  la  Bile 
et  les  Glaires. 


Un  Livre  Pratique 

Dur  les  Possesseurs  de  Chevaux  et  de  Béta 

VÉTÉRINAIffiPOPULAIRE 

NOUVELLE   ÉDITION   AUGMENTÉE 

Superbe  volume  de  540  pages,  avec  130  figures 

pirJ.-E.GOMBAULT^iTsUrifliitedtiBmjdeFrnct 


Dans  cet  ouvrage,  sont  décrites  les 

Maladies  Jheraux^BétaiLJhiens 

avec  les  causes,  les  symptômes.le  traitement 

rationnel.Viennent  ensuite  :lalolsurles  vices 
rêdnlbltolres  avec  conseils  aux  acheteurs, 
la  police  sanitaire  des  animaux, la  connais- 
sance de  l'âge  avec  de  nombreuses  figures, 
les  divers  systèmes  de  ferrures  et  les  formules 

des  médicaments  les  plus  usuels. 
■!■ 

Prix:  c^'Ot? franco ptste.eoitrtittfatidreiiéàE.GOMBAULT, 

femO  OOàNOGENT-SUR-MARNE(France) 


DE    IND1SCHE   MERCUUR 

-:-     -:-     (MERCURE    INDIEN)     -:-     -:- 

Feuille  coloniale  hebdomadaire,  le  meilleur  organe  pour  le  commerce, 
l'agriculture,  l'industrie  et  l'exploitation  minière  dans  les  Indes  orientales  et  occi- 
dentales (Java,  Sumatra,  Célèbes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DE  INDISCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 


Abonnement  annuel  frs. 
AMSTERDAM. 


25.  —  (Union  Postale). 

J.  H.  DE  BUSSY,  éditeur.   * 


—     X     — 


150,  Nassau  Street,  NEW-YORK 

Un  an  :  3  dollars  (16  fr.)-  Le  «»  ;  35  cents  (1  fr.  80) 

Grande  Revue  Mensuelle 
du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en  anglais 
Commerce  —  Fabrication  —  Culture 


Avis  aux  Auteurs  et.  Éditeurs  s 

La  Direction  du  India  Rubber  World  désire 
réunir  dans  sa  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  et  la  gutta,  en  quelque  langue 
que  ce  soit. 


Li'Agrieoltapa 

Coloniale 

Organo  dell'  Istituto  Agricole-  Coloniale  Italiano 
e  dell'  Uïïicio  agrario  sperimentale  dell'  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
65  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
dell'  abbonamento  annuo  :  £  8  in  Italia, 
Golonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir;  £  io  per  l'Estero.  —  Un  fascicolo 
separato£i,5o  in  Italia;  £2  per  l'Estero. 

II  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,  e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 
Dr  Gino  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 
Dr  Alberto  Del  Lungo 

Amministrapone  : 
Piazza  S.   Marco  2  —  Firenze 


L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


REDACTEUR  EN  CHEF  : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX   DES    ABONNEMENTS 

Brésil,  1  an 7  $  000 

Etranger,  1  an 1 5  francs 


ADMINISTRATION    ET    REDACTION    : 

76,  Rua  da  Assemblea  —  Rio  de  Janeiro 


BOLETIM 

da  Real  Associacâo  Central 

DA 

Agricultura  Portiigueza 

publicado  sub  a  Direcçàode 

ANTONIO  DE  GAMBOA  R1VARA 

JO^Ë  VICT0MN0  GONZALVES  DE  SOIWA 

E  JBL10  CESAR  TORRES 

1     fassieulas    mensuaes 
1  vol.  de  400  paginas  por  anno 

1200  reis 
200     » 


Assiçnatura  (Uniâo  Poslal). 
Numéro 


Rua  Garret,  95-70.  LISB^A 


ÎS 


he  Caoutehoae  et  la  Gatta  Pencha 

REVUE    SCIENTIFIQUE    ET    INDUSTRIELLE 

Organe  officiel  de  l'Industrie  du  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 


-* 


PARIS 


A.  D.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

49,    Rue    des    Vinaigriers,    49     —     PARIS 


Cette  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 
Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs 
Prix  de  l'Abonnement  :   France,  20  fr.  —  Etranger,  26  fr. 


—     XI     — 


Il  R     C  O  li'H  ECTION      DE 

I 

"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 


CE     JOUR 


4 


COMPREND      A 
Juillet  1901  à  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet  1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre   1908 
Janvier  1909  à  Décembre  1909 

(Envoi  franco  contre  mandat-poste) 


VOLUMES 

i  vol.   in-8o. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

10  fr 

2  vol.  in-8°. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 



20  fr 

Les    abonnements    à    V  ((  Agriculture    pratique    des    Pays 

chauds  »  sont  reçus  : 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17.  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
Reimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  307.  —  A 
Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
Taupin  et  O.  —  A  Rio  de  Janeiro,  chez  Briguiet  et  Cie.  —  A  Mexico, 
à  la  librairie  Bouret.  —  A  Amsterdam,  chez  de  Bussy.  —  Et  dans  tous 
les  bureaux  de  poste. 


En  préparation 


DICTIONNAIRE    DES   PLANTES 

ÉCONOMIQUES    &    INDUSTRIELLES 


DES 


COLONIES      FRANÇAISES 

Espèces  utiles  et  nuisibles.  Description.  Propriétés.  Produits.  Usages.  Emplois. 
Applications  à  l'alimentation,  l'Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  l'Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

ANCIEN    SECRÉTAIRE    GENERAL    DE    LA    SOCIETE    NATIONALE    d'aCCLIMATATION 
CONSERVATEUR    DU    MUSEE    COMMERCIAL    DE    l'oFFICE    COLONIAL 

Lt'OUVRRGE    COJVlPLiET    EJ4    SOUSCRIPTION    :    50    F$- 

Comprenant  :  le  Dictionnaire  proprement  dit  ;  2  volumes  de  1000  pages  chacun  ; 

1  volume  Index  des  noms  vulgaires. 

DEMANDER      LA       NOTICE      DÉTAILLÉE 

A.    CHALLAMEL,    Éditeur,    17,    rue    Jacob.    —    PARIS 


-     XII     — 


Les  FILS  de  A.  PIAT*  &  C" 

85,  rue  Saint-Maur  —   PARIS 


GAZ  PAUVRE 


par  le  gazogène  OPTIMUS 
et  le  moteur  BENZ 


/wwwv\An/«vw 


Transmissions    légères 

pour    les    Colonies 


Modèle  du  flacon  des  véritables 


PILULES  PURGATIVES 

du  Dr  GUILLIÉ 


Ces  Pilules  à  base 
d'extrait  d'ELIXIR  TO- 
NIQUE ANTIGLAIREUX 
du  Dr  GUILLIE  sont 
employées  avec  succès 
comme  Purgatif  et 
Dépuratif  dans  les 
maladies  du  Foie,  de 
l'Estomac,  du  Cœur, 
Goutte.  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  ïnfluenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
les  Vers  intestinaux 
et  toutes  les  maladies 
occasionnées  par  la  Bile  et  les  Glaires. 

Dr  Paill  GAGE  fils,  Pharmacien  de  1"  classe 

9,  rue  de  Grenelle-Saint-Germain.  —  PARIS 

et    dans    toutes   les    Pharmacies 


.  PAUL  GAGE  Dll>~t 

Mules  dlxtiait  lj 
Moéuxir  TONigui 
I      floU*glaireux 
|  DU    DTJUlILLlé 

hlXDUFlAcdH 

3frSO 


LES 


BLOCK-NOTES 

est  l'appareil  photographique 


AUX  COLONIES 


CONSTRUCTION    ENTIEREMENT    METALLIQUE 

Rigidité  absolue.  — Volume  réduit 
Poids  :  325  gr. 

Tient  dans  le  gousset  du  gilet 
Formats  4  «X6-6  %  X  9  —  45  X  107  —  6  x  i3 


Société    des    Etablissements 

GflUlWOflT 

57-59,  Rue  Saint-Roch,  Paris  1er 


Association  Amicale  des  Anciens  Elèves 

de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

Siège  Social  :  NOGENT  SUR-MARNE  (Seine) 

(ingénieurs  d'agriculture  coloniale) 

L'Ecole  supérieure  d'Agriculture  coloniale  recrute  ses  élèves  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 
(1  Agriculture  de  France  h  de  Tunisie  el  les  licenciés  ès-sciences. 

Bile  les  prépare  à  la  pratique  de  la  direction  des  entreprises  agricoles  et  technologiques  coloniales. 

Ces  ingénieurs  présentent  donc  au  point  de  vue  théorique  et  pratique  toutes  les  garanties  que  les  pro- 
priétaires ou  les  sociétés  d'exploitation  coloniales  peuvent  exiger  de  leurs  directeurs  techniques. 

L  Association  est  en  mesure  de  faciliter  les  relations  entre  les  intéressés  et  ses  membres  en  donnant 
tous  1rs  renseignements  nécessaires. 

(Adresser  la  correspondance  <m  Président  de  l'Association,  à  Nogent-sur  Marne,  Seine). 


—   I 


MACHINES  pour  PRODUITS  COLONIAUX  TE™?™™,! 


DÉCORTIQUEURS,    ÉCOSSEURS,    TRIEURS,    CRÏBLEURS,    TAMISEURS 

POLISSEURS,     MÉLA.NGEURS,     BROYEURS,     CONCASSEURS,    MOULINS     à     MEULES 

et  à  CYLINDRES,  RAPES,  ÉLÉVATEURS,  BLUTERIES,  TAMIS  en  tous  genres,  etc. 

POUR 

Amandes,  Denrées,   Graines,  Grains,   Fruits,  Légumes  secs  et  verts, 
Café.  Riz,  Ricin,  Ai'aclfiides,  Cacao,  Thé,  etc. 

Machinerie  complète  pour  FECULE  RIES  DE  MANIOC  et  Industries  similaires 


P.  HERAULT, 


Constructeur-Mécanicien,  Breveté,  197,  boul.  Voltaire,  Paris-XI£ 

Anciennes  liaisons  RAOIDIER,  SIWIONEL,  CHAPUIS,  MOYSE  ET  LHULUER  réunies 
Renseignements  gratuitement.  —  Devis    —  Installations  générales 


LIBRAIRIE    -    IMPRIMERIE    -    PAPETERIE 


Ancienne  Maison  J.  E.  CRÉBESSAC 

G.   TAUPIN   &  Cie,   Successeurs 

50,  rue  Paul  Bert    -     HANOÏ  (Tonkin) 


OUVRAGES    NOUVEAUX    PAR    CHAQUE    COURRIER 
PAPIERS     -      IMPRESSIONS      EN      TOUS      GE'NRES 

ARTICLES      IDE      BUREAU 


SOCIÉTÉ    ANONYME    DES     ATELIERS    DU     THIRIAU 

Capital  :  2.500.000  francs 

LOCOMOTIVES,     MACHINES     A     VAPEUR 


TOMBE 


M  O  T  E  U  R  S 
GAZOGÈNES 

DE    20    A    2.000    GHEVAUX 
65,  Rue  d'Amsterdam,  PARIS     —    Téléphone  :  200-72 

Ancienne  Maison  TARGET  et  LEDOUX 

M.     LEDOUX,     Successeur 

26  et  28,  rue  Saint-Gilles  et  5o,  rue  de  Turenne,  Paris 

FOURNITURES   GÉNÉRALES    POUR    LA    PHOTOGRAPHIE 

Chambres-Folding  spéciales  pour  pays  tropicaux 
Lanternes  de  projection  et  agrandissement 

Fabrication  de  produits  chimiques  purs 

B» rposttaire   pour  la   Pi'Mnce  et.   les   Colonies   «les  plaques  et   |mpier§   Bai-'nét 
et  «los  «»l>j*»etifs   Couke,  spéciaux   pour  p«»y*   Iropicaux 

AVANT    DE    FAIRE   VOS   ACHATS,    demandez   le   tarif  général,    275  pages  illustrées, 
qui  sera  envoyé  franco  en  se  recommandant  de  cette  publication. 


—   II 


Si  vous  désirez 

acheter 

UN  APPAREIL 

PHOTOGRAPHIQUE 

adressez-vous 
à  la 

Section  de  Photographie 

des 

(Etablissements 
Poulenc  frères 

19,  Rue  du  4  Septembre.  -  PARIS 


Vous  y  trouverez  les 

APPAREILS 

Français  et  Etrangers 

les  plus  réputés 


CATALOGUE     GÉfiÉ$ALt 

franco    sur    demande 

m m iiibm— — ■ — 1 


LAVOURA 

Bulletin 

de  la 

Société    Nationale 
d'Agriculture 

Ruas  da  Alfandega,  n°  102 
RIO-DE-JANEIRO   (Brésil) 

REVUE   MENSUELLE 

publiée  en  portugais 


11»    ANNEE 


Tirage  :  5  000   exemplaires 


lui   Verlag  des 

Kolonial-WirtschafUicheii  Komitees 

Berlin  NW.  7,  Unter  den  Linden  40,  erscheinen  : 

Der  Tropenpflanzer. 

Zeitschrift  fur  tropische  Landwirtschaft  mit 
den  wissenschaftlichen  und  praktischen  Bei- 
heften.  Monatlich.  io Jahrgang. 

Preis  Mk.  io.  —  pro  Jahr. 

Kolonial-Handels-AdreBbuch . 

io  Jahrgang.  Preis  Mk.  i.5o. 

Westaf  rikanische  Kautschuk-Expedition . 

R.  Schlechler.  Mit  i3  Tafeln  uud  i4  Abbil- 

dungen  im  Text.  Preis  Mk.  12.  —  . 

Expédition  nach  Zentral  und  Sùdamerika. 
Dr.  PrcuB.  Mit  20  Tafeln,  1  Plan  und  78  Ab- 
bildungen  im  Text.  Preis  Mk.  20.  — . 

Kunene-Zambesi-Expedition. 

H.  Baum.  Mit  1  Buntdruck,  12  Tafeln  und 
108  Abbildungen  im  Text.    Preis  Mk.  20.  — . 

Samoa-Erkundung. 

(Jch.  Heg.-Rat.  Prof.  Dr.  Wobllmann.  Mil 
20   Tafeln,   9   Abbildungen  und   2    ICarlen. 

Preis  Mk.  5.  —  . 
FischfluB-Expedition. 

Ingénieur  Alcxander  Kuhn.  Mit  37  A^MIJun- 
gen  und  2  Karten.  Preis  Mk.  3. — 

Die  Wirtschaf  tliche  Erkundung  einer  ost 
afrikanischen  Sùdbahn.  fat 

Paul  Fuehs.  Mil  l\2  Abbildungen,  2  Skizzen 
im  Text  und  3  Karten.  Preis  Mk.  4- — • 


—     II!     — 


CHEMINS    DE    FER    DE    PARIS-LYON-MEDITERRANEE 


Services  directs  entre  PARIS  et  le  MAROC  (via  Marseille). 

Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  jours. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
ire  classe,  196  fr.  ;  2e  classe,  i35  fr,  ;  3e  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  ire  classe,  196  fr  ;  2e  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  i»'e  classe,  2e  classe,  60  kilog., 
3e  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  delà  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


MACHINES    DE    PLANTATION 


Culture 

Machines  pour  abattre  et  scier  les  arbres  et  pour 

en  extraire  les  racines  :  —  Charrues  à  chevaux,  à 

vapeur  et  à   moteur  et   Cultivateurs  ;    —  tous  les 

outils  d'horticulture  et  d'agriculture  en  général. 
Caoutchouc    (Demandez  catalogue  illustré  spécial.. 

Machines  à  laver,  à  macérer,  Laminoirs,  Couteaux, 
Inciseurs,  Godets  à  latex,  Réchauffeurs,  et  Installa- 
tions pour  coaguler;  —  Séchoiis  par  le  vide  et 
autres,  toutes  sortes  de    Presses,  etc. 

Sucre 

Défibreurs,  Con.-asseurs,  Moulins  à  cylindres  ;  Eva- 
porateurs:  —  Transporteurs  d'Ampas,  Filtres  de 
tout  système,  Tôles  perforées.  Outils  de  planta- 
tion, etc. 

Cacao,  Café  et  Thé 

Dépulpeurs,  Décortiqueurs,  Déparchemineurs,  Ta- 
rares, Séchoirs,  lipieri  eurs,  Couteaux,  Installations 
complètes. 

Cocotier 

Machines  à  fendre  les  noix,  à  défibrer,  aplatir,  bros- 
ser, tiler,  doubler  la  fibre,  à  faire  des  cordages  et 
des  nattes,  etc.-,  —  Séchoirs  à  Coprah. 

Fibres 

Défibreuses,  Brosseuses;   —   Presses   d'emballage 

Constructions  métalliques,  Hangars  et  Maisons  coloniales,  Réfrigérateurs,  Chemins  de  fer  portatifs  et 
à  câble  aérien,  Machines  minières,  Appareils  pour  distillation,  Camions  et  Canots  automobiles, 
Outils  pour  tous  usages,  Métal  déployé  pour  clôtures,  etc. 

Renseignements,    Projets   et    Devis,   Catalogues   et    Prix    Cif. ,  GRATUITS 

sur  demande    détaillée 

THE  WILKE  TRADING  COMPANY, u.s.EoeTittboni.piRist^a'c'Spîftis) 


pour  Agaves,  Sisal,  Manille,  Aloès,  Ramie,  Sanse- 
vieres,  Kapok  et  autres  plantes  textiles. 

Huileries 

Concasseurs  pour  Coprah  et  pour  noix  de  Palme, 
Décortiqueui's  pour  semences  de  Lin,  de  Coton,  Ara- 
chides, Ricin  et  autres  graines  employées  à  la 
fabrication  de  l'huile  ;  Presses  à  huile  de  tout 
système;  Installations  d'extraction  et  de  savonne- 
ries. 

Riz,  Maïs,  Céréales 

Décortiqueurs,  Batteuses,  Nettoyeuis,  Séparateurs, 
Extracteurs  de  paddy,  Trieurs,  Moulins  de  toute 
capacité,  Machines  à  blanchir,  à  polir  et  à  glacer;  — 
Féculeries  de  manioc  et  machines  pour  la  prépara- 
tion de  Sagou. 

Installations  à   sécher 

Fours  coloniaux  et  Essuis  avec  de  l'air  chaud, 
fonctionnant  sans  machines;  Séchoirs  par  le  vide, 
à  ventilateurs,  à  cylindres-rotatiis  pour  Coprah, 
Cacao,  Thé  et  autres  produits. 

Force   Motrice 

Chaudières  et  Machines  ;  —  Moteurs  à  huile,  à  pé- 
trole, à  essence,  à  gaz,  à  vent  et  Electromo- 
teurs,  etc. 


IV 


OliVeR 

JVIaehine    à    Éetutupe    Visible 


UNE 

MACHINE  A  ÉCRIRE 

MODERNE 

DOIT 

SE  DISTINGUER 

PAR 


SA 

SIMPLICITE 

SA 

SOLIDITE 

SI 
RAPIDITE 


ElibE    H'EST    PAS    PlxVS    C^È^E    ET    EL1L1E     EST    JVI  EILiLiEU^E 

DÉP1  N°   i 

Tbe  OliVer  TypeUlFitef  G°  \ï\  3,  Rue  de  Grammont,  PARIS 

BIFURCATED    &    TUBULAR    RIVET    C     Ld    LONDRES 
RIVETS    BIFURQUES    &    TUBULAIRES 


Demandez  tous  renseignements  à  la  C 


CONFECTION 

de  tous 

Articles  de  voyage 

Sellerie 

Maroquinerie.  Chaussures 


* 


y 


% 


PÏÏÏÏ'ïttt 

MACHINES   A   RIVER   de   tous  modèles 


REPARATION 

de 

Courroies,   Harnais 

Ceintures 

Valises,  etc.,  etc. 


Envoi  franco  du  Catalogue  sur  demande,  C"  COSMOS,  3,  rue  deGrammont,  Paris 


—     V     — 

BIBLIOGRAPHIE 


La  culture  de  l'Hevea.  Manuel  du  planteur  par  le  Dr  P.  J.  S.  CRAMER, 

directeur  de  l'Agriculture  à  Suriname.  Traduit  du  Hollandais  et  avec  une 
préface  par  le  Prof.  Dr  E.  de  Wildeman,  conservateur  au  Jardin  Botanique 
de  l'Etat  à  Bruxelles.  Professeur  au  Cours  colonial  de  l'Ecole  d'Horticulture 
de  l'Etat  à  Vilvorde.  Chargé  de  Cours  à  l'Université  de  Gand.  i  volume  in-8° 
avec  figures  et  photographies,  5  francs. 

Nous  sommes  heureux  d'annoncer  l'apparition  d'un  ouvrage,  traitant  de  la 
culture  et  de  la  préparation  du  caoutchouc  écrit  par  un  botaniste  des  plus 
compétents  dans  la  matière,  et  qui  a  gagné  la  plus  haute  confiance  des  plan- 
teurs des  Indes  Orientales. 

Afin  de  renseigner  les  lecteurs  sur  les  circonstances  qui  ont  amené  l'auteur 
à  écrire  ce  livre  nous  en  reproduisons  la  préface  entière: 

«  Par  décision  gouvernementale  du  3o  novembre  1909,  je  fus  prié  d'inter- 
rompre un  voyage  de  Java  vers  la  Hollande,  à  Singapore  et  à  Colombo,  pour 
visiter,  dans  la  presqu'île  Malaise  et  à  Ceylan,  des  plantations  de  caoutchou- 
tiers,  afin  d'étudier,  en  détail,  les  procédés  de  culture  et  la  préparation  du 
caoutchouc. 

Pour  satisfaire  à  ce  désir,  le  voyage  de  Singapore  à  Penang  fut  en  grande 
partie  exécuté  par  voie- de  terre;  une  vingtaine  de  plantations  des  Etats  fédé- 
rés Malais  et  des  Straits  Settlements  furent  parcourues;  en  même  temps  de 
nombreuses  visites  furent  faites  au  jardin  botanique  de  Singapore  et  à  Kuala 
Lumpur. 

Si  ce  voyage  a  porté  des  fruits  cela  est  dû,  en  premier  lieu,  à  l'aide  et  la 
collaboration  qui  m'ont  été  données,  sans  compter,  par  M.  W.  J.  Gallagher, 
Directeur  de  l'Agriculture  dans  les  Etats  fédérés  Malais.  Il  m'accompagna 
dans  la  plupart  de  mes  promenades  dans  les  plantations  et  me  fit  voir  ses 
essais  de  Kuala  Lumpur,  me  fournit  des  chiffres  et  d'autres  données,  n'épar- 
gnant ni  temps  ni  peine  pour  rendre  mon  voyage  dans  la  presqu'île  Malaise 
aussi  fructueux  que  possible. 

J'exprime  à  M.  Gallagher  ma  sincère  reconnaissance  pour  tout  ce  qu'il  a  fait 
pour  moi. 

Je  séjournai  quelques  jours  à  Peradenyia  (Ceylan),  en  particulier,  pour  me 
rendre  compte  des  expériences  installées  à  "  l'Experiment  Station  ". 

M.  Kelway  Bamber  me  fut  là  d'un  grand  secours  et  facilita  mes  visites  dans 
les  plantations  des  environs  fie  Kandy,  Kalutara  et  Avisanawella.  Un  mot  de 
cordial  remerciement  pour  sa  collaboration  amicale,  n'est  pas  déplacé  ici. 

Il  m'a  paru  utile  de  réunir  en  un  travail  unique  les  descriptions  de  ce  que 
j'ai  vu  dans  la  presqu'île  Malaise  ;  les  différentes  phases  de  la  culture  peuvent 
être  ainsi  assez  complètement  décrites. 

M.  Gallagher  fut  assez  aimable  de  revoir  et  d'améliorer  ces  descriptions, 
basées  sur  des  observations  naturellement  superficielles.  L'on  ne  pourrait,  je 
pense,  prendre  conseil  d'un  meilleur  spécialiste,  car  M.  Gallagher  connaît 
admirablement  tout  ce  qui  se  rapporte  à  la  culture  des  caoutchoutiers,  et  le 
fait  qu'il  a  parcouru  notre  copie  est  une  garantie  pour  la  justesse  de  son  con- 
tenu. 

(  Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  VUI.) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  ioo  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeantes 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne   ; 

BILLETS  HEBDOMADAIRES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  jours,  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales    réduction  de  20  à  44  0/0!  ; 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  (réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stations  balnéaires  seulement  : 

BILLETS  D'EXCURSION  individuels  ou  de  famille  de  2' et  3'  classes,  des 
dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 
(réduction  de  20  à  70  0/0  ) 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 
gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER    DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 


Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  ir*  classe,  entre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Buenos-Aj/res  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (1)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

PRIX  :     VOYAGEURS    AU-DESSUS    DE     12    ANS 

De  ou  pour  Paris-Ouai  d'Orsay  : 

Rio-de- Janeiro Billets  simples:  800  fr.  85  (1)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.8o 

Santos »  gi5fr.85(i)  »  i.458fr.  80 

Montevideo  ou  Buenos- Agrès.  »  i.o4o  fr.  85  (1)  ,;  i.658fr.  80 

(1)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  peseias  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  4  mois  ;  \b)  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  prolongalion  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  ^our  les  parcours  par  fer. 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passades  de  la  Com- 
pagnie  des  Messageries  Marilimes,  \l\,  boulevard  delà  Madeleine.  Paris. 


—     VII     — 

CHEMINS     DE     FER 
DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 

L'HIVER     A     LA    COTE     D'AZUR 

Billets  (Veiller  et  retour  collectifs,  2^  et  .?e  classes 
Valables  jusqu'au   15  Mai   1911 
délivrés  du  Ier  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L.-M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L.-M.,  situées  au-delà 
vers   Menton.    Parcours   simple  minimum   :  4oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  icl'  octobre  au  i5  novembre  igio.) 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3e  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4e  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  76  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L.-M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 

De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  à,  New- York,  on  vice-^sa 

Billets  d'aller  et  retour  «  Paris-Marseille  >i  (ou  vice-versa),  1 r<",  2',  3e  classes 

Valables  un  an 
délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  New- York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  ire  cl.:  1 44  fr-  80;  2e  cl.:  io4  fr-  25;  3"  cl.:  67  fr.  g5  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  Cie  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  Cle  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (ire  classe). 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 

PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen,  Dieppe,  et  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services   rapides,  tous    les    jours    et    toute    l'année    (dimanches    et    fêtes    compris 

Départs  de  Londres  1  Victoria), 


Départs  de  Paris   [Saint-Lazare», 

10  h.  20  matin  (  l™  et  2e  classes) 

et   9   h.   20  soir  (1re  2e  et  3e  classes) 


10  h.   matin  (lr"et  2e  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et   8  h.   45   soir  (lre  2"  et  3*  classes 


TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4o.  -  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples    valables  7  jours. 
l'e  classe  :  48  fr.  25   —  2e  classe  :  35  fr.  —  3e  classe  :  23  iv.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
I"  classe  :  82  Ir    75.  —  ?«  classe  :  58  fr.  75.  —  3-  classe  :  41  fr,  50. 
AiX'-ts^  sans  supplément  de  prix,  à  toutes  les  gares  sur  le  parcours,  ainsi  qua  Briçhtou 
Les  trains  du  service  de   jour  entre  Paris  et  Dieppe  el    vice-versa  comportent   des  voi- 
tures de  ire   classe  et  de  2e  classe   à  couloir  avec  W  -G.  et  toilette,  ainsi  qu'un  waçon- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comportent  des  voitures    à  couloir   des    trois   classes 
avec  W.-C    et  toilette    Une  des  voitures  de   ire  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément    de  5  fr.  par  place).   Les   couchettes   peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de    1    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours.  Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël, 
l-ecl.  :  49  Ir..  05  ;  2e  cl.  :  37  fr.  80;  3°  cl.  :  32  fr.  50. 

Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domiede  sur  demande  affranchie  adressée  au 
service  de  la  Publicité,  20,  rue  de  Rome,  à  Paris. 


—     VIII     — 
BIBLIOGRAPHIE   (suite) 

Les  notes  rassemblées  à  Ceylan,  en  grande  partie  au  Jardin  d'essai,  ne  se 
prêtent  pas  à  une  publication  d'ensemble,  nous  aurons,  cbemin  faisant,  l'occa- 
sion d'en  parler. 

Ce  travail  ne  peut  êlre  considéré  comme  une  étude  complète  de  la  culture  de 
V Hevea  dans  les  Straits,  mais  plutôt  comme  une  sorte  de  manuel  du  planteur. 
Nous  avons  omis  les  longues  séries  de  statistiques,  les  aperçus  étendus  sur  des 
questions  particulières  telles:  engrais  verts,  "  catch  crops.  "  Pour  ces  derniers 
nous  renvoyons  à  la  littérature  spéciale,  pour  les  premiers  au  traité,  bien 
connu,  de  Herbert  Wright  ». 

RÉSUMÉ  DE  LA  TABLE  DES  MATIÈRES 
Etablissement. 

Chapitre  I.  —  Préparation  du  soi..  S  '■  Genre  de  sol.  §  2.  Végétation  primitive  oO 
Forêt  vierge  et  forêt  secondaire,  b.)  Terrains  à  Lalang.  c.)  Terrains  occupés  par 
d'autres  cultures. 

Chapitre  IL  —  Canaux  de  drainage  et  canaux  contre  l'érosion  i  Assèchement 
du  sol  par  des  rigoles.  §  2.  Rigoles  pour  l'emmagasinage  des  eaux. 

Chapitre  III.  —  Culture  de  jeunes  Hevea  pour  la  constitution  de  plantations. 
^  1.  Choix  des  graines.  §  2.  Plates-bandes  pour  semis  directs  et  pépinières.  §  3.  Pré- 
paration des  "  stumps  ". 

Chapitre  [V.  —  Plantation.  §  1.  Disposition  des  plants.  ^  2.  Nombre  d'arbres  par 
acre.  §  3.  Trous  pour  la  plantation.  §  l\.  Plantation,  a.)  Graines  directement  en  terre. 
h.)  Plantes  en  paniers,  c)  Stumps.  §  5.  Mise  en  place. 

Entretien  des  plantations. 

Chapitre  V.  —  Entretien  du  sol.  §  1.  Sarclage  a.)  Sarclage  complet.  />.)  Nettoyage 
partiel,  §  2.  Cultures  accessoires  intercalaires.  §  3.  Cultures  envahies  par  les  mau- 
vaises herbes. 

Chapitre  VI.  —  '  Catch  crop  "  ou  cultures  accessoires.  ^  1.  Caractères  du 
"  catch  crop  ".  £  2.  Cultures  intercalaires  employées  dans  la  presqu'île  Malaise,  a.) 
Cassave.  h.)  La  canne  à  sucre  comme  "  catch  crop  ".  c.)  Légumes  et  autres  végé- 
taux. §  3.  Plantes  buissonnantes  comme  "  catch  crop  ". 

Chapitre  VII  —  Croissance,  étètage  et  taille.  ^  1.  Croissance  en  épaisseur.  §  2. 
Pincement.  §  3.  Taille. 

Chapitre  VIII  —  Maladies  et  ennemis.  5  1.  Champignon  des  racines.  §  2  Autres 
ennemis  de  l'Hevea. 

Saignée. 

Chapitre  IX  —  Considérations  générales  sur  la  saignée.  §  1  Règles  principales. 
S  ■•..  Systèmes  de  saignées.  5  3.  Calcul  de  la  distance  entre  les  saignées.  §  4-  Le  crité- 
rium d'exploitabililé  de  l'Hevea. 

Chapitre  X.  —  La  pratique  de  la  saigner,  S  '•  Disposition  des  saignées.  §  2.  l'omis 
sur  lesquels  il  faut  porter  son  attention  lors  de  la  saignée.  ^  3.  La  Saignée  à  l'aide  du 
•'  prikker  " 

Chapitre  XI.  Instruments  de  saignée  s  ■•  Qualités  exigées  îles  instruments  de  sai- 
gnée. S  2  Instruments  à  lame  coupante  arrondie.  §  .'>.  Instruments  à  tranchant 
angulaire. 

Chapitre  XII.  — -  La  remuée  de  la  récolte  et  son  contrôle  §  1.  Les  récipients 
collecteurs  <le  latex.  §  ■>..  Récolte  îles  différentes  formes  de  produit  §  .">.  Main- 
il  ouvre  nécessitée  par  la  saignée.  ^  l\.  Contrôle  de  la  récolte.  5  5  Chiffre  de  produc- 
tion . 

Chapitre  XIII  —  Préparation  di  caoutchouc.  S  '•  Coagulation  du  latex.  S  2- 
Préparation  définitive  du  coagulum  a.\  Sheets.  6.)  Crêpes,  c.)  Préparation  des  qua- 
lités inférieures  de  la  récolle.  <l).  Caoutchouc  d'écorces  e).  Enfumage  §.  3.  Embal- 
lage. .1.  IL  de  Bussy. 


IX 


f( 


O.     FAZENDEIRO  " 


Revista  Mensal  de  Agricuîtura,  ïndustria  e  Commercio 

S'adressant  spécialement   aux    planteurs   de   Café 

Directeur  :  Dr.  Augusto  Hamos 
Rédacteur-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 20  $  000 

ADRESSE    :   CAIXA  POSTAL,    N°   355,   S.   PAULO,   BRESIL 


MODELE  de  la  BOUTEiLLE  du  VERITABLE 


LU 

ai 


CD 


CC 
UJ 


ELIX 

Tonique  Antiglaireux 

DU 

DGUILLIÉ 

Employé  avec  succès 
depuis  plus  de  90  ans 
connue  PDRGATIF  et  DÉPURATIF 
et  contre  les  maladies 
du  Foie,  de  Y  Estomac, 
du  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
Grippe  ou  Influe  ma, 
les  Vers  intestinaux,  et 
toutes  les  maladies  oc- 
casionnées, par  la  Bile 
et  les  Glaires. 


Ula  Livre  Pratique 

Pour  les  Possesseurs  de  Chevaux  et  de  Bétail 


X-ES 


ÏITIRINJURE  POPULAIRE! 

NOUVELLE   ÉDITION   AUGMENTÉE 

Superbe  volume  de  540  pages,  avec  130  figures 

îtrJ.-E.GOS£BAULTi!x-TéMrliiiindeiB»ttttfirrucl 


Dans  ce1 


ouvrage,  sont,  décrites  les 


llafcineyauz,JétaiLJniens 

avec  leseauses,  les  symptôme  s, le  traitement! 

rationael.Viennent  ensuite :laloîsur!es vices  f 

rédhibitoires  avec  conseils  aux  acheteurs,! 

la  police  sanitaire  des  animaux, la  connais- [ 

[sauce  de  l'âge  avec  de  nombreuses  figures, 

les  divers  systèmes  deferrures  et  les  formules  j 

des  médicaments  les  plus  usuels. 
•f — 

.Prix:  t*fQKft«c9P«s!i,c«trimiiilitidrf!SéàE.G0MBAulT,, 
bO  0\J;  NOGENTSUR-MARNE(France), 


DE    IND1SCHE   MERCUUR 

-:-     -:-     (MERCURE     INDIEN)     -:-     -:- 

F'euille  coloniale  hebdomadaire,  le  meilleur  organe  pour  le  commerce, 
l'agriculture,  l'industrie  et  l'exploitation  minière  dans  les  Indes  orientales  et  occi- 
dentales (Java,  Sumatra,   Célèbes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DE  INDISCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 

Abonnement  annuel  frs.  25.  —  (Union  Postale). 
*  AMSTERDAM.  J.  H.  DE  BUSSY,  éditeur.  * 


X    — 


IliDIfl  RUBBEfl  WOHliD 

15  West  38th,  NEW-YORK 

Un  an  :  3  dollars  '15  fr.i  -  Le  /V°  ;  35  cents  1  fr .  80) 


Grande  Revue  Mensuelle 
du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en  anglais 

Commerce  —  Fabrication  —  Culture 

i 

Avis  aux  Auteurs  et  Éditeur»  : 

La  Direction  du  India  Rubber  World  désire 
|  réunir  dans  sa  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
j  sur  le  caoutchouc  et  la  gutta,  en  quelque  langue 
|  que  ce  soit. 


Ii'flgmcoltatra 

Coloniale 

Organo  de//'  Istituto  Agricole-  Coloniale  Italiano 
e  dell'  Uïïicio  agrario  sperimentale  dell'  Eritrea 

Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
65  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
dell'  abbonamento  annuo  :  €  8  in  Italia, 
Golonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir;  £  io  per  l'Estero.  —  Un  fascicolo 
separato£  i,5oin  Italia;  £2  per  l'Estero. 

II  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,  e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 
Dr  Gino  Bartolommei  Gioli 

Red a t tore  : 
Dr  Alberto  Del  I.ungo 

Amministrapone  : 
Piazza  S.   Marco  2  —  Firenze 


« 


L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


» 


REDACTEUR    EN    CHEF   : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX    DES    ABONNEMENTS 

Brésil,  1  an .       7  $  000 

Etranger,  1  an 1 5  francs 

ADMINISTRATION    ET    REDACTION    : 

76,  Rua  da  Assemblea  —  Rio  de  Janeiro 


BOLETIM 

da  Real  Associacâo  Central 

DA 

îgricultura  Portugueza 

publicado  sub  a  Direcçào  de 

ANTONIO  HK  GAMDOA  R1VAHA 

JO. É  VICTOItINO  GONZALVES  DE  SOUSA 

E  JULIO  CESAR  TORRES 

1     fassiculas    mensuaes 
1  voi.  de  400  paginas  por  anno 


Assiçnalura  (Uniâo  Postal). 
Numéro , . . .    ....;. 


1200  reis 
200     » 


Rua  Garret,  95-70   LISB  'A 


se 


I  «  be  Caoutchouc  et  la  Gutta  Pencha 

REVUE    SCIENTIFIQUE    ET    INDUSTRIELLE 

Organe  officiel  de  l'Industrie  du  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 

A.  D.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

PARIS     —     49,    Rue    des    Vinaigriers,    49     —     PARIS 


*- 


Ce/Ze  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 
Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs 
Prix   de  l'Abonnement  :   France,  20  fr.   —  Etranger,  26  fr. 


—     XI     — 


U  R     C  O  II  11  H  CT  ioH     De 

y  t 

"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 


COMPREND      A     CE 
Juillet  1901  à  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin  1904  .      . 
Juillet  1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre  1908 
Janvier  1909  à  Décembre  1909 


Les   abonnements   à    V  «  Agriculture    pratique    des    Pays 

chauds  »  sont  reçus  : 

> 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17,  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
Reimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  307.  —  A 
Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
Taupin  et  Cie.  —  A  Rio  de  Janeiro,  chez  Briguiet  et  Cie.  —  A  Mexico, 
à  la  librairie  Bouret.  —  A  Amsterdam,  chez  de  Bussy.  —  Et  dans  tous 
les  bureaux  de  poste. 


JOUR 

14      VOLUMES 

1  vol.   in-S<>. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

10  fr 

2  vol .   in-8°. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

.      . 

— 

20  fr 

. 

— 

20  fr 

outre  mandat-poste) 

En  préparation 


DICTIONNAIRE   DES   PLANTES 

ÉCONOMIQUES    &    INDUSTRIELLES 


DES 


COLONIES      FRANÇAISES 

Espèces  utiles  et  nuisibles.  Description.  Propriétés.  Produits.  Usages.  Emplois. 
Applications  à  V alimentation,  l'Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  l'Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

ANCIEN    SECRETA  1RS    GENERAL    DE    LA    SOCIETE    NATIONALE    d'aCCLIMATATION 
GONSERVATEUR    DU    MUSEE    COMMERCIAL    DE    L'OFFICE    COLONIAL 

Ii'OUVRAGE    COJVlPLiET    Hfi    SOUSCRIPTION    :    50    FS- 

Comprenant  :  le  Dictionnaire  proprement  dit  ;  2  volumes  de  1000  pages  chacun  ; 

1  volume  Index  des  noms  vulgaires. 

DEMANDER      LA      NOTICE      DÉTAILLÉE 

A.    GHÂLLAMEL,    Éditeur,    17,    rue    Jacob.    —    PARIS 


-     XII     — 


Les  FILS  de  A.  PIÂT*  &  C 

85,  nue  Saint-Maur   —   PARIS 


SE 


GAZ  PAUVRE 


par  le  gazogène  OPTIMUS 
et  le  moteur  BENZ 


Transmissions    légères 

pour    les     Colonies 


Modèle  du  flacon  des  véritables 

PILÛLÊ^PURGATIVES 

du  Dr  GUILLIÉ 


DÉtIXIR  TONIÇUE 

inti- glaireux 
OU    DT  QUI  LU  É 
rVixou  Flacon 

3frSO 


'  LEUXlftl 


Ces  Pilules  à  base 
d'extrait  dELIXIR  TO- 
NIQUE ANTIGLAIREUX 
du  D'  GUILLIE  sont 
employées  avec  succès 
comme  Purgatif  et 
Dépuratif  dans  les 
maladies  du  Foie,  de 
l'Estomac,  du  Cœur, 
Goutte,  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  ïnfluenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
les  Vers  intestinaux 
et  toutes  les  maladies 
occasionnées  par  la  Bile  et  les  Glaires. 

Dr  Paul  GAGE  fils,  Pharmacien  del"  classe 

9,  rue  de  Grenelle-Saint-Germain.  —  PARIS 

et    dans    toutes   les    Pharmacies 


LE 


BLOCK-NOTES 

est  l'appareil  photographique 


IDEAL 


AUX  COLONIES 

CONSTRUCTION    ENTIEREMENT    METALLIQUE 

Rigidité  absolue.  — Volume  réduit 
Poids  :  325  gr. 

Tient  dans  le  gousset  du  gilet 
Formats  4  H  X  6  —  6  %  X  9  —  45  X  107  —  6/  «3 


Société    des    Etablissements 

GSDlVIOflT 

57-59;  Rue  Saint-Roch,  Paris  1er 


Association  Amicale  des  Anciens  Elèves 

de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

Siège  Social  :  NOGENÏ-SUR-MARNE  (Seine) 
(ingénieurs  d'agriculture  coloniale) 

L'Ecole  supérieure  d'Agriculture  coloniale  recrute  ses  ('-lèves  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 
d'Agriculture  de  France  et  de  Tunisie  el  les  licenciés  ès-seiences. 

Elle  les  prépare  à  la  pratique  de  la  direction  des  entreprises  agricoles  et  technologiques  coloniales. 

(les  ingénieurs  présentent  doue  au  point  de  Vue  théorique  el  pratique  toutes  les  garanties  que  les  pro- 
priétaires ou  les  sociétés  d'exploitation  coloniales  peuvent  exiger  de  leurs  directeurs  techniques. 

L! Association  esl  eq  mesure  de  faciliter  les  relations  entre  1rs  intéressés  et  ses  memhrcs  en  donnant 
tous  les  renseignements  nécessaires. 

(Adresser  La  correspondance  au  Président  de  l'Association,  à  Nogent-sur  Marne,  Seine). 


MACHINES  pour  PRODUITS  COLONIAUX  T^'ÎS.*™ 


DÉCORTIQUEURS,    ÉCOSSEURS,    TRIEURS,    CRIBLEURS,    TAMISEURS 

POLISSEURS,    MÉLANGEURS,    BROYEURS,     CONCASSEURS,    MOULINS     à     MEULES 

et  à  CYLINDRES,  RAPES,  ÉLÉVATEURS,  BLUTERIES,  TAMIS  en  tous  genres,  etc. 

POUR 

Amandes,  Denrées,    Graines,  Grains,    Fruits,  Légumes  secs  et  verts, 
Café,  Riz,  Riciu,  Arachides,  Cacao,  Thé,  etc. 

Machinerie  complète  pour  FÉCULERIES  DE  MANIOC  et  Industries  similaires  - 


P.  HERAULT, 


Constructeur-Mécanicien,  Breveté,  197,  boni,  Voltaire,  Paris-XI€ 

Anciennes  Maisons  RAOIDIER,  SIMONEL,  CHAPUIS,  MOYSE  ET  LHULLIER  réunit» 
Renseignements  gratuitement.  —  Devis    —  Installations  générales 


LIBRAIRIE    -    IMPRIMERIE    -    PAPETERIE 


Ancienne  Maison  J.  E.  CRÉBESSAC 

G.   TAUPIN   &  Gle,   Successeurs 

50,  rue  Paul  Bert    -    HANOÏ  (Tonkin) 


OUVRAGES    NOUVEAUX    PAR    CHAQUE    COURRIER 

PAPIERS     -      IMPRESSIONS      EN      TOUS      GE'NRES 

ARTICLES     E-E      BUREAU 


CONSTRUCTION  ET  INSTALLATION  DE  MACHINES 

POUR  TOUTES  LES  INDUSTRIES  DU   LAIT 

homogeneisateur  Appareils  pour  conserver,  transporter  et  exporter 

le  lait  et  la  crème  sous  tous  les  climats 


A.G2LULIN 


170,    Hue   ilichcl-Rizot    —    PARIS  (f*e) 

GRAND     PRIX 

aux  Expositions  Universelles  de  Liège,  Milan,  Londres  et  Saragosse 

Adresse  télèg.  :  Gaulinette  Paris 
■^  Codes  télèg.  :  Lieber  et  A.  Z. 

Brevet*  S.G.D  G.  dans  39  puissances  ENVOI      FRANCO      DU      CATALOGUE      GÉNÉRAL 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

Gapit 

LOCOMOTIVES, 

MOTEURS 
GAZOGÈNES 

DE    20 
65,  Rue  d'Amsterdarr 

:     DES     ATELIERS     DU 

a,l  :  2.500.000  francs 

MACHINES     A 

THIRIAU 

VAPEUR 

BE 

ne  :  200-72 

LETOM 

A    2.000    CHEVAUX 
i,  PARIS     —    Télépho 

—   Il    — 


Si  vous  désirez 

acheter 

UN  APPAREIL 

PHOTOGRAPHIQUE 

adressez-vous 
à  la 

Section  de  Photographie 

des 

(Etablissements 
Poulenc  frères 

19,  Rue  du  4  Septembre.  -  PARIS 


Vous  y  trouverez  les 

APPAREILS 

Français  et  Etrangers 

les  plus  réputés 


L 


GRTflliOOUE     GÉfiÉHAUi 

franco    iur    demande 


LAVOURA 

Bulletin 

de  la 

Société    Nationale 
d'Agriculture 

Ruas  da  Alfandega,  n°  102 
RI  O-DE- JANEIRO   (Brésil) 

REVUE    MENSUELLE 

publiée  en  portugais 


IV    ANNEE 


Tirage  :   5  000    exemplaires 


■  m   Verlag  des 

Kolonial-WirtschaftlichenKomitees 

Berlin  NW.  7,  Unter  den  Linden  40,  erscheinen  : 

Der  Tropenpflanzer. 

Zeitschrift  fur  tropische  Landwirtschaft  mit 
den  wissenschaftlichen  und  praktischen  Bei- 
heften.  Monatlich.  io  Jahrgang. 

Preis  Mk.  io.  —  pro  Jahr. 

Kolonial-Handels-AdreBbuch. 

io  Jahrgang.  Preis  Mk.  i.5o. 

Westaf  rikanische  Kautschuk-Expedition . 
R.  Schlechter.  Mit  i3  Tafeln  und  il\  Abbil- 
dungen  im  Text.  Preis  Mk.  12.  —  . 

Expédition  nachZentral-und  Sùdamerika. 

Dr.  PreuB.  Mit  20  Tafeln,  1  Plan  und  78  Al>- 
bildungen  im  Text.  Preis  Mk.  20.— 

Kunene-Zambesi-Expedition. 

H.  Baum.  Mit  1  Buntdruck,  12  Tafeln  und 
108  Abbildungen  im  Text.    Preis  Mk.  20.— 

Samoa-Erkundung. 

Geh.  Beg.-Rat.  Prof.  Dr.  Wohltmann.  Mil 
20   Talcln,    9   Abbildungen    und    2    Karteu 

Preis  Mk.  5.— 

FischfluB-Expedition. 

Ingénieur  Alexander  Kuhn.  Mit  B7  A'>l>iliiun- 
gen  und  2  Karlen.  Preis  Mk.  '6. — 

Die  Wirtschaf  tliche  Erkundung  einer  ost- 
afrikanischen  Sùdbahn.  [3an 

l'aul  Fucbs.  Mil  /|2  Abbildungen,  2  Skizzcp 
im  Text  und  o  Karlen.  Preis  Mk.  f\.— 


—    m    — 


CHEMINS    DE    FER    DE    PARIS-LYON-MEDITERRANEE 


Services  directs  entre  PARIS  et  le  MAROC  (via  Marseille). 

Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  fours. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touachej,  via  Oran, 
i'e  classe,  196  fr.  ;  a«  classe,  1 35  fr,  ;  3'  classe  92  fr. 

Far  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  ire  classe,  196  fr  ;  2«  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
1er,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  î^"  classe,  2e  classe,  60  kilog., 
38  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  de  la  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


L'HIVER     A     LA     COTE     D'AZUR 

Billets  d'aller  et  retour  collectifs,  2e  et  Je  classes 

Valables  jusqu'au  15  Mai  1911 

délivrés  du  ier  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L.  M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L. -M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  /|oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  itr  octobre  au  i5  novembre  1910. 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3e  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4e  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  76  0/0. 

Arrêts  facultalifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L. -M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavaudou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  à  New-York,  ou  m-nm 

Billets  d'aller  et  retour  «  Paris-Marseille  »  (ou  vice- versa),  /re,  2e,  3e  classes 

Valables  un.  an 

délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  New-York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  irc  cl.:  1 44  fr-  80;  2e  cl.:  10/4  fr.  25;  3e  cl.:  67  fr.  95  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  Cic  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  Cie  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1  '■>,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (ire>  classe). 


IV     - 


OliVeR 

JVIaehine    à    Éetûtatte    Visible 


UNE 

MACHINE  A  ÉCRIRE 

MODERNE 

DOIT 

SE  DISTINGUER 

PAR 


SA 

SIMPLICITE 

SA 

SOLIDITÉ 

SA 
RAPIDITÉ 


ELLE    JM'EST    PAS    PLUS    CfiÈPvE    ET    ELLE    EST    MEILLEURE 

DÉP1  N°   i 

Tbe  OHVeP  TypeUlf  HeF  G°  \l\  3,  Rue  de  Grammont,  PARIS 


BIFURCATED    <&    TUBULAR    RIVET    C°    Ld    LONDRES 
RIVETS    BIFURQUES    &    TUBULAIRES 

Demandez  tous  renseignements  à  la  Ce 


CONFECTION 

de  tous 

Articles  de  voyage 

Sellerie 

Maroquinerie.  Chaussures 


RÉPARATION 

de 

Courroies,  Harnais 

Ceintures 

Valises,  etc.,  etc. 


* 


* 


> 


MACHINES   A    RIVER   de   tous  modèles 


-4    -^0"_«*.n; 


* 


Envoi  franco  du  Catalogue  sur  demande,  C"  COSMOS,  3,ruedeGrammont,Paris 


BIBLIOGRAPHIE 


ET 


INFORMATIONS 


Maladies  des  plantes  cultivées  dans  les  pays  chauds,  par  le 
Dr  Georges  DELACROIX,  professeur  à  l'Ecole  d'Agriculture  coloniale, 
directeur  de  la  station  de  Pathologie  végétale,  ouvrage  terminé  et  publié  par 
André  MAUBLANG,  chef  des  Travaux  de  la  station  de  Pathologie  végétale. 
Préface  de  M.  Ed.  Prillieux,  membre  de  l'Institut,  Académie  des  Sciences, 
i  vol.  in-8°  de  6o5  pages,  avec  60  gravures.  .4.  Challamel.  Editeur,  prix 
relié  a5  fr.,  broché  22  fr. 

Nous  avions  annonce  dans  un  précédent  numéro  l'apparition  de  ce  remar- 
quable ouvrage. 

Il  reçoit  partout  le  meilleur  accueil  et  comme  le  dit  M.  Prillieux  dans  la  pré- 
face qu'il  consacre  à  ce  volume,  il  sera  le  meilleur  guide  pour  l'observateur 
qui,  bien  loin  de  notre  pays,  au  milieu  des  cultures  tropicales,  voudra  étudier 
les  maladies  qui  les  ravagent. 

C'est  une  mine  de  documents  dont  beaucoup  sont  rares  et  qu'on  ne  pourrait 
se  procurer  que  difficilement  même  en  Europe,  on  les  trouve  ici  résumés  et 
présentés  de  la  façon  la  plus  commode  ;  c'est  une  riche  bibliothèque  spéciale, 
portative,  qui  sera  bien  précieuse  pour  les  pays  lointains  où  l'observateur  est 
isolé  et  réduit  à  ses  seules  ressources  scientifiques. 

Voici  le  résumé  de  la  table  des  matières  de  l'ouvrage. 

Généralités.  —  Tératologie. 

Maladies  non  parasitaires  en  général.  —  Les  blessures.  —  Formation  de  la  Gomme. 
—  Maladies  dues  à  l'action  des  agents  météoriques. 

Maladies  de  nature  parasitaire.  —  Le   parasitisme  en   général  :   Classification   des 
parasites,  causes  du  parasitisme,  modes  de  défense,  variétés  résistantes.  —  Le  trai- 
tement des  maladies  des  plantes  en  général  :  Précautions  culturales,  destruction  des 
organes  malades,  stérilisation  du  sol,  désinfection  des  boutures  et  des  graines,  trai 
tements  préventifs,  sels  de  cuivre  et  bouillies  cupriques,  soufre  et  sulfure  alcalins 

Les  Parasites.  —  I.  Les  Bactériacées.  —  IL  Les  Champignons  :  Myxomycètes,  Oomy 
cètes,  Basidiomycètes,  Ascomycètes.  —  III.  Les  Phanérogames  parasites 

Maladies  des  Caféiers.  —  I.  Maladies  non  parasitaires.  —  IL  Maladies  parasitaires 
maladies  produites  par  les  Champignons,  maladies  des  feuilles.  Heniileia,  Kolegora, 
maladies  du    tronc  et  des  branches,  pourridié   des  racines,  maladies  produites  par 
une  algue,  Fumagine,  maladies  vermieulaires. 

Maladies  du  Théier.  —  Maladies  des  feuilles,  maladies  s'attaquant  aux  rameaux  au 
tronc  et  aux  racines 

Maladies  du  Cacaoyer.  —  Pourriture  brune  des  cabosses,  le  chancre  du  cacaoyer, 
balais  de  sorcière  pourridié  des  racines,  maladies  des  rameaux,  maladies  des 
feuilles,  maladies  des  fruits. 

Maladies  du  Cotonnier.  —  Le  chancre  du  collet,  maladie  de  la  mosaïque.  Anthranose 
du  cotonnier,  maladies  des  racines    des  tiges,  des  feuilles,  des  fruits. 

Maladies  de  la  canne  à  sacre.  —  Monstruosités  et  maladies  non  parasitaires.  Mala- 
dies parasitaires  :   maladies  de  la  tige,   maladies  des  racines,  maladie  des   feuilles. 

Notes  complémentaires  sur  les  maladies  du  Caféier,  du  Théier,  du  Cotonnier. 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  V1J1.) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE      FER      DU      NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de_ 
ter  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  100  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeâmes 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne    ; 

BILLETS  HEBDOMA  DA  1RES  ET  CA  /{.VETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5 jours  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  i  réduction  de  20  à  /|/|  0/0!  ; 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  réduction  de.  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stations  balnéaires  seulement  : 

BILLETS  D'EXCURSION  individuels  ou  de  famille  de  2' et  3'  classes,  des 
dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 
(réduction  de  20  à  70  0/0; 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 
gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN     DE    FER    DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Pans  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 


Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  i'«  classe,  entre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Buenos- A  grès  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (1)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

PRIX  :    VOYAGEURS    AU-DIiSSUS    DE    12    ANS 

De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de- Janeiro Billets  simples  :  890  fr.  85  (1)  Aller  et  retour:  1.4 18  fr.8o 

Santos »  g  1 5  IV.  85  (1)  »  1 .458  fr.  80 

Montevideo  ou  Buenos- Agrès.  »  1  .o4o  fr.  85  (1)  »  1 .058  fr.  80 

(1)  Dans  le  <as  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  pesetas  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  4  mois  ;  (6)  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour 

Enregistrement  direct  des  bagages  nour  les  parcours  par  fer. 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  lYanre,  qu'en  Lspagneeten  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,   i/|,  boulevard  delà  Madeleine,  Paris. 


—     Vil      — 

CHEMINS     DE     FER 

DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANEE 


CARTES    D'EXCURSIONS 

/re,  3e  et  .?«  classes  (Individuelles  ou  de  famille) 
dans  le  Dauphiné,  la  Savoie, le  Jura,  l'Auvergne  et  les  Gévennes 


Emission  dans  toutes  les  gares  du  réseau,  du  Jeud  i  qui  précède  la  Fêle  des 
Rameaux  au  Lundi  de  Pâques. 
Ces  cartes  donnent  droit  à  : 

—  La  libre  circulation  pendant  i5  ou  3o  jours  sur  les  lignes  de  la  zone 
choisie. 

—  Un  voyage  aller  et  retour,  avec  arrêts  facultatifs,  entre  le  point  de  départ  et 
l'une  quelconque  des  gares  du  périmètre  de  la  zone.  Si  ce  voyage  dépasse  3oo  kilo- 
mètres, les  prix  sont  augmentés  pour  chaque  kilomètre  en  plus  de:  o  fr.  o65  en 
ire  classe  ;  o  fr.  o45  en  2"  classe  ;  o  fr.  o3  en  3e  classe. 

Les  cartes  de  famille  comportent  les  réductions  suivantes  sur  les  prix  des 
cartes  individuelles  :  2e  carte:  10  0/0;  3e  carte:  20  0/0;  4e  carte:  3o  0/0; 
5e  carte  :  4o  0/0  ;  6*  carte  et  les  suivantes  :  5o  0/0. 

La  demande  de  cartes  doit  être  faite  sur  un  formulaire  (délivré  dans  les  gares) 
et  être  adressé,  avec  un  portrait  photographié  de  chacun  des  titulaires,  à  Paris  : 
6  heures  avant  le  départ  du  train,  3  jours  à  l'avance  dans  les  autres  gares. 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 


PARIS     A     LONDRES 


via  Rouen,  Dieppe,  et  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services  rapides    tous   les    jours   et   toute    l'année   (dimanches    et    fêtes   compris 

Départs  de  Londres  (  Victoria), 
10  h.   matin  (lr«et  2e  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et  8  h.   45   soir  (lre  2*  et  3e  classes 


Départs  de  Paris   (Saint-Lazare), 

10  h.  20  matin  (  lre  et  2'  classes) 

et  9   h.   20  soir  (1™  2e  et  3e  classes) 


TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4o.  -  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples,  valables  7  jours. 
I™  classe  :  48  fr.  25   —  2e  classe  :  35   fr.  —  3e  classe  :  23  fr.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
lre  classe  :  82  fr.  75.  —  2e  classe  :  58  fr.  75.  —  3e  classe  :  41  fr.  50. 
Arxgts,  sans  supplément  de  prix,  à  toutes  les  gares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Briçhton. 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et  vice-versa  comportent  des  voi- 
tures de  ire   classe  et  de  2e  classe   à  couloir  avec  W.-C.  et  toilette,  ainsi  qu'un  wagon- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comportent  des  voitures    à  couloir   des    trois   classes 
avec  W.-C.  et  toilette.  Une  des  voitures  de  1™  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément   de  5  fr.  par  place).  Les  couchettes   peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de   1    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours.  Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël. 
lr«  cl.  :  49  fr..  05  ;  2e  cl.  :  37  fr.  80  ;  3e  cl.  :  32  fr.  50. 

Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  an 
service  de  la  Publicité,  20,  rue  de  Home,  à  Paris. 


—     VIII     — 
BIBLIOGRAPHIE  (suite) 

Le  commerce  au  Katanga.  Influences  belges  et,  étrangères  par  Georciet 
de  LEENER,  professeur  à  l'Université  de  Bruxelles,  in-16  illustré. 
Bruxelles,  191 1. 

Les  questions  qui  concernent  le  Katanga  attirent  de  plus  en  plus  l'attention 
en  Belgique  et  même  à  l'étranger.  Les  bonnes  volontés  s'offrent  de  toutes 
parts,  souvent  plus  impatientes  que  bien  informées.  En  même  temps,  des 
appels  sont  lancés  au  public  par  les  journaux  et  les  conférenciers,  pour  engager 
les  commerçants,  les  artisans,  les  ouvriers,  les  cultivateurs  à  s'installer  au 
Katanga. 

M.  Waxweiler  a  pensé  que  l'Institut  de  Sociologie  Solvay,  qui  a  pour  tâche 
autant  de  préparer  les  applications  sociales  que  d'en  étudier  les  fondements 
théoriques,  pourrait  contribuer  à  éclairer  l'opinion  en  dehors  de  tout  point  de 
vue  quelconque  de  politique  ou  d'intérêts.  Grâce  aune  intervention  large  et 
bien  comprise  de  M.  Ernest  Solvay,  il  a  pris  l'initiative  d'envoyer  au  Katanga 
des  missions  d'études  confiées  h  des  délégués  expérimentés,  chargés  de  voir, 
d'observer,  de  réfléchir  et  de  dégager  les  possibilités  réelles.  Déjà  deux 
missions  ont  été  ainsi  organisées;  d'autres  suivront. 

C'est  le  rapport  rédigé  par  M.  de  Leener,  à  la  suite  de  son  voyage  récent  en 
Afrique  australe  et  au  Katanga,  qui  est  aujourd'hui  publié.  Cette  mission 
avait  exclusivement  pour  objet  l'étude  des  moyens  de  pénétration  du 
commerce  belge  dans  le  Ilaut-Katanga. 

Le  lecteur  trouvera  dans  le  livre  de  M.  de  Leener  un  exposé  tout  à  fait 
impartial  de  l'état  actuel  du  commerce  belge  dans  le  Haut-Katanga.  Il  cons- 
tatera la  grande  prépondérance  que  le  commerce  étranger  y  a  prise  et  les 
dangers  que  cette  situation  présente.  M.  de  Leener  ne  se  borne  pas  à  faire 
connaître  cette  situation  ;  il  en  explique  les  causes  et  il  indique  les  remèdes 
qui  s'imposent,  si  l'on  veut  assurer  dans  le  Haut-Katanga  la  prédominance 
aux  activités  commerciales  de  la  Belgique. 

La    frontière    Algéro-Marocaine,   par    André    COLLIEZ.   Préface   île 
M.  Paul  DESCHANEL,  un  volume  in-8°  illustré.  Paris,  191 1. 

Notre  beau  Niger,  par  Félix  DUBOIS,  in-16  illustré    Paris.  1911. 

Bulletin  du   Bureau  des  renseignements  agricoles  et  des  mala- 
dies des  plantes    publication  de  l'Institut    International  d'Agriculture), 
2e  année,  n°  1  janvier  191  1,  n°  2  février  191 1,  Rome. 

Notre  colonie     Conyo  belare).  Géographie  et  notice  historique  par  A.  MI- 
CHIELS,  professent  à  Bruxelles,  in-K"  illustré.  Bruxelles,  1911. 

Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d'en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  Challamel.  éditeur.  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


—     IX     — 


"  O.     FAZENDEIRO  " 

Revista  Mensal  de  Agricultura,  Industria  e  Commercio 

S'adressant  spécialement  aux    planteurs   de   Café 

Directeur  :  Dr.  Augusto  Kamos 
Rédacteur-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 20  $  000 

ADRESSE   :   CAIXA  POSTAL,    N°   355,    S.   PAULO,  BRÉSIL 


MODELE  de  la  BOUTEILLE  du  VERITABLE 


LU 

C£ 

<£. 
CD 


3 
O 


ce 

LU 

C/3 


ELIXIR 

Tonique  Antiglaireux 


DU 


2*'"o*kiii>«11«ii,mioi rn»ni 


:.llll 


D  GUILLIE 

Employé  avec  succès 
depuis   plus  de  90  ans 

comme  PURGATIF  et  DÉPURATIF 
et  contre  les  maladies 
du  Foie,  de  l'Estomac, 
du  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
Grippe  ou  Influenza, 
les  Vers  intestinaux,  et 
toutes  les  maladies  oc- 
casionnées, par  la  Bile 
et  les  Glaires. 

PRlX:Boat.6fr.;1/2Bont.3fr  50 

Dépôt   Dr  PAUL  GAGE  Fils 

9  r  de  Greneile-st  Germain,  paris 

ET  DA.KS  TOUTES  LES  PHARMACIES. 


'  Un  Livre  Pratique 

Pour  les  Possesseurs  de  Chevaux  et  a  Bé  taill 


LE 


VÉTÉRINAIRE  POPULAIRE! 

NOUVELLE   ÉDITION   AUGMENTÉE 
Superbe  volume  de  540  pages,  avec  130  ligures 

pu  J.-E.  G  O  MB  AU  LT,li  -TéUri  min  lu  Buis  Mruei 


Dans  cet  ouvrage,  sont  décrites  les 

Maladies  JheYaux,..Bétail,u,sCiiiens 

avec  lescauses,lessymptômes,le  traitement! 

rationnel.Viennentensui  te  :lalolsuries  vices  [ 
rédhlbltolres  avec  conseils  aux  acheteurs, 
la  police  sanitaire  des  animaux, la  connais- 
sance de  l'âge  avec  de  nombreuses  figures, 
les  divers  systèmes  de  ferrures  et  les  formules  | 

des  médicaments  les  plus  usuels. 

•!■■ — 
Prii:  C£fQKfrMeop"tê,eiDtriBiDhtidreiiiàE.GOMBAULT, 

SjmjimO  OO  a  NO GENTSURMABNE (France)  ^mM 


DE    INDISCHE    MERCUUR 

-:-     -:-     (MERCURE    INDIEN)     -:-     -:- 

Feuille  coloniale  hebdomadaire,  le  meilleur  organe  pour  le  commerce, 
l'agriculture,  l'industrie  et  l'exploitation  minière  dans  les  Indes  orientales  et  occi- 
dentales (Java,  Sumatra,  Célèbes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DE  INDISCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 

Abonnement  annuel  frs.  25.  —  (Union  Postale). 
*  AMSTERDAM.  J.  H.  DE  BUSSY,  éditeur.   • 


—     X    — 


I]ÏDIA  RUBBER  WORLD 

15  West  38,h,  NEW-YORK 

Un  an;  3  dollars   15  fr.i-  Le  N«  ;  35  cents  lfr.80> 

Grande  Revue  Mensuelle 
du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en  anglais 


Commerce  —  Fabrication  —  Culture 

Avis  aux  Auteurs  et  Kdilcui»  : 
La  Direction  du  India  Rubber   World  désire 
réunir  dans  sa  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  et  la  putta,  en  quelque  langue 
que  ce  soit. 


Ii'Agt*ieoltut*a 

Coloniale 

Orga.no  dell'  Istituto  Agricolo  Coloniale  Italiano 
e  dell'  Ufficio  agrario  sperimentale  dell'  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
65  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
dell'  abbonamento  annuo  :  €  8  in  Italia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir  ;  £  io  per  PEstero.  —  Un  fascicolo 
separatot  i,5oin  Italia;  £2  per  l'Estero. 
— K*^ 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 
Dr  Gino  Bartolommei  Gioli 

Red d t tore  : 
Dr  Alberto  Del  Lungo 

Amnnnistrapone  : 
Piazza  S.   Marco  2  —  Firenze 


L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


RÉDACTEUR    EN    CHEF    : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX    DES    ABONNEMENTS 

Brésil,  1  an 7  $  000 

Etranger,  1  an 1 5  francs 

ADMINISTRATION    ET    RÉDACTION    : 

76,  Rua  da  Assemblea  —  Rio  de  Janeiro 


BOLETIM 

da  Real  Associacâo  Central 

DA 

Agricultnra  Portugueza 

publicado  sub  a  Direcçào  de 

ANTONIO  DE  GAMBOA  R1VARA 

JOSÉ  V1CT0RIN0  GONZALVES  DE  ÉOUSA 

E  JULIO  CESAR  TORRES 

1     fassieulas    mensiiaes 
i  vol.  de  400  paginas  por  anno 

1200  reis 
200     » 


Assignatura  (Uniâo  Postal). 
Numéro 


Rua  Garret,  95-70.  LISB^A 


X 


■-» 


lie  Caoutehoue  et  la  Gatta  Pencha  » 

REVUE    SCIENTIFIQUE    ET    INDUSTRIELLE 

Organe  officiel  de  V Industrie  du  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 


A.  D.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

PARIS     —     49,    Rue    des    Vinaigriers,    49 


PARIS 


Cette  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 

Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs 
Prix   de  l'Abonnement   :   France,   20  fr.   —   Etranger,  26  fr. 


m- 


l 


XI     — 


lifl      COliLtECTION      DE 

"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 

COMPREND      A     CE     JOUR       14 

Juillet  1901   à  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet  1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre  1908 
Janvier  1909  à  Décembre   1909 

(Envoi  franco  contre  mandat-poste) 


VOLUMES 

1   vol.    in-8<>. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

10  fr 

2  vol .  in-8°. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

Les    abonnements    à    l'  «  Agriculture    pratique    des    Pays 

chauds  ))  sont  reçus  : 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17.  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
Reimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  307.  —  A 
Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
Taupin  et  Cie.  —  A  Rio  de  Janeiro,  chez  Briguiet  et  Cie.  —  A  Mexico, 
à  la  librairie  Bouret.  —  A  Amsterdam,  chez  de  Bussy.  —  Et  dans  tous 
les  bureaux  de  poste. 


En  préparation 


DICTIONNAIRE    DES   PLANTES 

ÉCONOMIQUES    &     INDUSTRIELLES 


DES 


COLONIES      FRANÇAISES 

Espèces  utiles  et  nuisibles.  Description.  Propriétés.  Produits.  Usages.  Emplois. 
Applications  à  V alimentation,  V Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  l'Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

ANCIEN    SECRÉTAIRE    GENERAL    DE    LA    SOCIÉTÉ    NATIONALE    d'aCCLIMATATION 
CONSERVATEUR    DU    MUSÉE    COMMERCIAL    DE    L'OFFICE    COLONIAL 

L'OUVRAGE    COJVlPLtET    Efi    SOUSCRIPTION    :    50    FR- 
Comprenant  :  le  Dictionnaire  proprement  dit  ;  2  volumes  de  1000  pages  chacun  ; 

1  volume  Index  des  noms  vulgaires. 


DEMANDER      LA       NOTICE      DETAILLEE 

A.    CHALLAMEL,    Éditeur,    17,    rue    Jacob 


PARIS 


XII    - 


Les  FILS  de  A.  PIAT*  &  C,E 

85,  rue  Saint-Maur  —   PARIS 


ÛAZ  PAUVRE 


par  le  gazogène  OPTIMUS 
et  le  moteur  BENZ 


Transmissions    légères 

pour    les     Colonies 


Modèle  du  flacon  des  véritables 


PILULES  PURGATIVES 

du  Dr  GUILLIÉ 


j^.--    »AUl  CAOEph.. 


Ces  Pilules  à  base 
d'extrait  d'ELIXIR  TO- 
NIQUE ANTIGLAIREUX 
du  D'  GUILLIE  sont 
employées  avec  succès 
comme  Purgatif  et 
Dépuratif  dans  les 
maladies  du  Foie,  de 
l'Estomac,  du  Cœur, 
Goutte,  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  ïnfiuenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
les  Vers  intestinaux 
et  toutes  les  maladies 
occasionnées  par  la  Bile  et  les  Glaires. 

Dr  Paul  GAGE  fils,  Pharmacien  del"  classe 

9,  rue  de  Grenelle-Saint-Germain.  —  PARIS 

et    dans    toutes   les    Pharmacies 


t 


m 


2L.E 


BLOCK-NOTES 

est  l'appareil  photographique 


de  la  Femme 

de  l'Artiste 
du  Touriste 

AUX  COLONIES 

CONSTRUCTION    ENTIEREMENT    METALLIQUE 

Rigidité  absolue.  — Volume  réduit 
Poids  :  325  gr. 

Tient  dans  le  gousset  du  gilet 
Formats  4  %  X6  — 6  %  X  9  —  45  X  107  —  6  x  «3 


Société    des    Etablissements 

GflUjWOfiT 

57  59;  Rue  Saint-Roch,  Paris  !«' 


Association  Amicale  des  Anciens  Elèves 

de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

Siège  Social  :  NOGENTSUR-MARNE  (Seine) 

(ingénieurs  d'agriculture  coloniale) 

L'Ecole  supérieure  d'Agriculture  coloniale  recrute  ses  élèves  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 
d'Agriculture  de  France  et  de  Tunisie  et  les  licenciés  ès-sciences. 

Bile  les  prépare  à  la  pratique  de  la  direction  des  entreprises  agricoles  et  technologiques  coloniales. 
ingénieurs  présentent  donc  an  point  de  vue  théorifpie  et  pratique  toutes  les  garanties  que  les  pro- 
priétaires ou  les  sociétés  d'exploitation  coloniales  peuvent  exiger  de  leurs  directeurs  techniques. 

L'Association  est  en  mesure  de  faciliter  les  relations  entre  les  intéresses  et  ses  membres  en  donnant 
tous  les  renseignements  nécessaires. 

(Adresser  lu  correspondance  au  Président  de  l'Association,  à  Nogent-sur-Marne,  Seine). 


MACHINES  pour  PRODUITS  COLONIAUX 


ALIMENTAIRES  et 
de  TOUTES  SORTES 


DÉCORTIQUEURS,    ÉCOSSEURS,    TRIEURS,    CRIBLEURS,    TAMISEURS 

POLISSEURS,     MÉLANGEURS,     BROYEURS,     CONCASSEURS,    MOULINS     à     MEULES 

et  à  CYLINDRES,  RAPES,  ÉLÉVATEURS,  BLUTERIES,  TAMIS  en  tous  genres,  etc. 

POLTR 

Amandes,  Denrées,   Graines,  Grains,   Fruits,  Légumes  secs  et  verts, 
Café,  Riz,  Ricin,  Arachides.  Cacao,  Thé,  etc. 

Machinerie  complète  pour  FECULERIES  DE  MANIOC  et  Industries  similaires  ~ 


P.  HERAULT, 


Constructeur-Mécanicien,  Breveté,  197,  boul,  Voltaire,  Paris-XIe 

Anciennes  Maisons  RAOIDIER,  SIMONEL  CHAPUiS,  MOYSE  ET  LHULLIER  réunies 
Renseignements  gratuitement.  —  Devis    —  Installations  générales 


LiBRAIRIE    -    IMPRIMERIE    -    PAPETERIE 


Ancienne  Maison  J.  E.  CRÉBESSAC 

G.   TAUPIN   &  Cie,    Successeurs 


50,  rue  Paul  Bert 


HANOI  (Tonkin) 


OUVRAGES    NOUVEAUX    PAR    CHAQUE    COURRIER 

?APIERS     —      IMPRESSIONS      EN      TOUS      GE'NRES 

ARTICLES     IDE      BtJR.E-A.XJ 


CONSTRUCTION  ET  INSTALLATION  DE  MACHINES 

POUR  TOUTES  LES  INDUSTRIES   DU   LAIT 


HO.MOGENEISATEUR 


Breveté  S. CD  G.  dans  39  puissances 


Appareils  pour  conserver,  transporter  et  exporter 
le  lait  et  la  crème  sous  tous  les  climats 


A.GÂULIN 


fl?0.    Rue    Ilichcl-Bizot    —    PARIS     1 2 

GRAND     PRIX 

aux  Expositions  Universelles  de  Liège,  Milan,  Londres  et  Saragosse 

Adresse  télég.  :  Gaulinette  Paris 
Codes  télég.  :  Lieber  et  A.   Z. 

ENVOI   FRANCO   DU   CATALOGUE   GÉNÉRAL 


SOCIÉTÉ    ANONYME    DES     ATELIERS    DU 

THIRIAU 

Capital  :  2.500.000  francs 

LOCOMOTIVES,     MACHINES     A 

VAPEUR 

G-JLZ      FJ^TJ^TTK.^: 

MOTEURS      |      CTAIUI 
GAZOGÈNES       L»  IL    i    %J  IWI 

BE 

DE    20    A    2.000    CHEVAUX 

65,  Rue  d'Amsterdam,  PARIS     —    Téléphone  :  200-72 

—  Il    - 


Si  vous  désirez 

acheter 

UN  APPAREIL 

PHOTOGRAPHIQUE 

adressez-vous 
à  la 

Section  de  Photographie 

des 

(Etablissements 
Poulenc  frères 

19,  Rue  du  4  Septembre.  -  PARIS 


Vous  y  trouverez  les 

APPAREILS 

Français  et  Etrangers 

les  plus  réputés 


CATALOGUE     GÉfiÉ^RIi 

frunco    «tir    demande 


LAVOURA 

Bulletin 

de  la 

Société    Nationale 
d'Agriculture 

Ruas  da  Alfandega,  n°  102 
RI O-DE- JANEIRO   (Brésil) 

REVUE    MENSUELLE 

publiée  en  portugais 


11«    ANNEE 


Tirage  :  5.0O0   exemplaires 


Im   Verlag  «les 

Kolonial-WirtschaftlictaKomitees 

Berlin  NW.  7,  Unter  den  Linden  40,  erscheinen  : 

Der  Tropenpflanzer. 

Zeitschrift  fur  tropische  Landwirtschaft  mit 
den  wissenscliaftlichen  und  praktischen  lici- 
heften.  Monallich.  loJahrgang. 

Preis  Mk.  10.  —  pro  Jahr. 

Kolonial-Handels-AdreBbuch. 

io  Jahrgang.  Preis  Mk.  i.5o. 

Westaf  rikanische  Kautschuk-Expedition . 
R.  Sclilechtcr.  Mit  i3  Taie  In  und  i4  Abbil- 
dungen  im  TexL.  Preis  Mk.  12.  -  . 

Expédition  nachZentral-und  Sùdamerika. 
Dr.  PrcuB.  Mit  20  Tafeln,  1  Plan  und  78  Ah- 
bildungen  im  Text.  Preis  Mk.  20.  —  . 

Kunene-Zambesi-Expedition. 

H.  Baum.  Mit   1    Buntdruck,    12  Tafeln   und 
108  Abbildungcn  im  Text.    Preis  Mk.  20.—. 

Samoa-Erkundung. 

Geh.  Keg.-Rat.  Prof.  Dr.  Wohllmann.  Mil 

20   Tafeln,   o    Abbildungen   und    2    Kartcn. 

Preis  Mk.  5.-. 

FischfluB-Expedition. 

[ugcnieur  Alexander  Kuhn.  Mil  3 7  AWnldun- 
gon  upd  2  Karten.  Preis  Mk.  o. — 

Die  Wirtschaftliche  Erkundung  einer  ost 
afrikanischen  Siidbahn.  [3s-! 

l'.iul  ImicIis.  MilZ|2  Abbildungcn,  2  Skizzcn 
im  Text  und  3  Kartcn.  Preis  Mk.  4- — 


III 


CHEMINS    DE    FER    DE    PARIS-LYON-MEDITERRANEE 


Services  directs  entre  PARIS  et  le  MAROC  (via  Marseille). 

Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  jours. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
ce  classe,  196  fr.  ;  2«  classe,  i35  fr,  ;  3'  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  1"  classe,  19O  fr  ;  2e  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  ire  classe,  2e  classe,  60  kilog., 
3e  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance,  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L.-M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  delà  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


L'HIVER     A     LA     COTE     D'AZUR 

Billets  d'aller  et  retour  collectifs,  2*  et  3*  classes 

Valables  jusqu'au   15  Mai   1911 

délivrés  du  ier  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L.-M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L.-M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  /|00  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  i"'  octobre  au  i5  novembre  1910.) 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3e  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4e  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  76  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L.-M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  à  New-York,  ou  mMm 

Billets  d'aller  et  retours  Paris-Marseille  »  (ou  vice-versa),  /re,  -j*,  .?e  classes 

Valables  un  an 

délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  New-York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  irp  cl.:  i44  fr.  80;  2e  cl.:  io4  fr.  25;  3e  cl.:  67  fr.  g5  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers  Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  Cio  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Piéunis,  ainsi  que  par  la  C,e  Cyprien  F'abre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (ire  classe). 


-     IV      - 


OliVeR 

JWaehine    à    ÉetùtUFe    Visible 


UNE 

MACHINE  A  ÉCRIRE 

MODERNE 

DOIT 

SE  DISTINGUER 

PAR 


SA 

SIMPLICITE 

SA 

SOLIDITE 

SA 
RAPIDITE 


ELLE    H'EST    PAS    PliUS    CHÈ^E    ET    EliLiE     EST    MEILiLlEUpE 

DÉP'  N°   i 

►  o  t  td 

Rue  de  Grammont,  PARIS 


Tbe  Oliver  Typemfiter  G0  L  ,  a. 


BIFURCATED    &    TUBULAR    RIVET    C°    Ld    LONDRES 

RIVETS    BIFURQUES    &    TUBULAIRES 

Demandez  tous  renseignements  à  la  Cie 


CONFECTION 

de  tous 

Articles  de  voyage 

Sellerie 

Maroquinerie,  Chaussures 


REPARATION 

de 

Courroies,  Harnais 

Ceintures 

Valises,  etr\,  etc. 


* 


y 


y 


fffÏÏIïïJr 

MACHINES   A    RIVER   de   tous  modèles 


W^i 


Envoi  franco  du  Catalogue  sur  demande,  O"  COSMOS,  3,  rue  de  Grammont,  Paris 


—     V     — 

BIBLIOGRAPHIE 

ET 

INFORMATIONS 


Manuel  des  Administrateurs  et  du  Personnel  des  Affaires  in- 
digènes de  la  Colonie  du  Sénégal  et  des  Colonies  relevant  du  Gouverne- 
ment g-énéial  de  l'Afrique  occidentale  française,  par  Emile  ROUX,  admi- 
nistrateur en  chef  des  Colonies,  inspecteur  des  affaires  indigènes  dans  les 
Cercles.  Un  volume  in-8°  de  688  pages,  relié  toile,  10  francs. 

L'auteur  de  ce  livre  s'est  proposé  de  faciliter  aux  administrateurs  et  au  per- 
sonnel des  affaires  indigènes,  disséminés  dans  nos  vastes  possessions  de 
l'Afrique  occidentale  française,  une  tâche  toujours  très  complexe  que  l'éloi- 
gnernent  du  chef-lieu  et  l'absence  d'une  documentation  suffisante  rendent 
souvent  difficile. 

Rappeler  succintement  l'organisation  des  divers  services  de  nos  colonies,  en 
préciser  les  rapports  avec  les  administrateurs  dans  les  Cercles,  réunir  sous  une 
forme  pratique  les  indications  que  ces  fonctionnaires  doivent  le  plus  souvent 
consulter,  tel  a  été  le  but  de  l'auteur. 

Quoique  les  textes  se  rapportant  au  Sénégal  aient  été  le  plus  souvent  cités, 
ceux  émanant  du  Gouvernement  Général  et  communs  à  toutes  les  Colonies 
du  Groupe  ont  été  également  analysés. 

De  nombreuses  références  facilitent  la  recherche  des  textes  plus  étendus  et 
plus  complets. 

Cet  ouvrage  qui  sera  le  guide  indispensable  aux  fonctionnaires  coloniaux, 
rendra  aussi  les  plus  grands  services  aux  commerçants  et  aux  colons  en  rap- 
ports constants  avec  l'administration. 


La  Question  du  Maroc  au  point  de  vue  Espagnol,  par  Gabriel 
MAURA,  Député  aux  Corlès.  Ouvrage  traduit  de  l'Espagnol  par  H.  BLAN- 
CHARD  DE  FARGES,  Ministre  plénipotentiaire.  —  Un  volume  in-8° 
(A.  Challamel,  Editeur,  ij,  rue  Jacob,  Paris).  Prix  :  6  francs. 

Rien  ne  peut  être  plus  instructif  et  plus  profitable  que  de  pénétrer  la  pen- 
sée des  nations  qui  nous  environnent,  leurs  ambitions,  leurs  sentiments  à 
notre  égard.  M.  Blanchard  de  Farges,  que  ses  longs  séjours  en  Espagne  ont 
familiarisé  avec  la  langue  et  les  idées  de  ce  pays,  a  fait  œuvre  utile  pour  la 
France  en  traduisant  un  livre  qui  fait  autorité  au  delà  des  Pyrénées:  La 
Question  du  Maroc  au  point  de  vue  Espagnol,  par  Gabriel  Maura. 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  VI II.) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  ioo  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeâmes 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne   ; 

BILLETS  HEBDOMADAIRES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  jours  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  i réduction  de  20  à  44  o  °'  '• 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  1  réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stati   ns  balnéaires  seulement  : 
BILLETS  D'ENCURSION  individuels  ou  de  famille    de  2e  et  3e  classes,  des 

dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 

(réduction  de  20  à  70  0/0) 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou   s'adresser  dans  les 

gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER    DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 


Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  ir«  classe,  entre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Buenos-Agres  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (t)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  .Maritimes. 

prix:   voyageurs  au-dessus  de   12  ans 
De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de-Janeiro Billets  simples:  890  fr.  85  (1)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.  80 

Santos »  gi5  fr.  85  (  1)  »  1 .458  fr.  80 

Montevideo  ou  Buenos-Agres.  »  i.o/jo  fr.  85(i)  >;  i.<i")8fr.  80 

(1)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  Fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  pesetas  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  !\  mois  ;  (6)  des  billets  d'aller  et  retour, 
on  an.  Faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  iour  les  parcours  par  fer. 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  |)oints. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,  i4,  boulevard  delà  Madeleine;  Paris. 


—     VII     — 

CHEMINS     DE     FER 

DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 


CARTES    D'EXCURSIONS 

;re,  2pet  3*  classes  (Individuelles  ou  de  famille) 
dans  le  Dauphiné,  la  Savoie, le  Jura,  l'Auvergne  et  les  Gévennes 


Emission  dans  toutes  les  gares  du  réseau,  du  Jeud  i  qui  précède  la  Fête  des 
Rameaux  au  Lundi  de  Put/ aes. 
Ces  cartes  donnent  droit  à  : 

—  La  libre  circulation  pendant  i5  ou  3o  jours  sur  les  lignes  de  la  zone 
choisie. 

—  Un  voyage  aller  et  retour,  avec  arrêts  facultatifs,  entre  le  point  de  départ  et 
l'une  quelconque  des  gares  du  périmètre  de  la  zone.  Si  ce  voyage  dépasse  3oo  kilo- 
mètres, les  prix  sont  augmentés  pour  chaque  kilomètre  en  plus  de:  o  fr.  o65  en 
ire  classe  ;  o  fr.  o45  en  2e  classe  ;  o  fr.  o3  en  3e  classe. 

Les  cartes  de  famille  comportent  les  réductions  suivantes  sur  les  prix  des 
cartes  individuelles  :  2e  carte:  10  0/0;  3e  carte:  20  0/0;  4e  carte:  3o  0/0; 
5e  carte  :  4°  °/°  '■>  6e  carte  et  les  suivantes  :  5o  0/0. 

La  demande  de  cartes  doit  être  faite  sur  un  formulaire  (délivré  dans  les  gares) 
et  être  adressé,  avec  un  portrait  photographié  de  chacun  des  titulaires,  à  Paris  : 
6  heures  avant  le  départ  du  train,  3  jours  à  l'avance  dans  les  autres  gares. 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 


PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen,  Dieppe,  et  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services   rapides    tous   les    jours    et   toute    l'année   (dimanches    et    fêtes   compris 

p,.  ,     _.  c   ■  1   r  Départs  de  Londres  {Victoria), 

Départs  de  Paris   (Saint-Lazare' ,  Arn  1  .■     , ,  „.    .  „.    ,  *' 

<  n  1     o^>        .        ...     .«      1  10  h.  matin  (  1 rw  et  2e  classes) 

10  h.  20  matin     lre  et  2e  classes  r       ,        D    ■)         .  „■  ,      ■    ' 

>  «  1     0^       •    /La.     .  o*    1  v  London  Bridge  et  Victoria 

et  9   h.   20  soir  (lr«  2e  et  3e  classes)  _  ,  ./.„.«, 

v  '  et  8  h.   45   soir  (lre  2'  et  3"  classes 

TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4o.  —  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples    valables  7  jours. 
1'*  classe  :  48  fr.  25   —  2e  classe  :  35   fr.  —  3°  classe  :  23  fr.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
lr'  classe  :  82  fr    75.  —  2«  classe  :  58  fr.  75.  —  3'  classe  :  41  fr.  50. 
Arjêts,  sans  supplément  de  prix,  à  toutes  les  gares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Brighton 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et   vice-versa  comportent    des  voi- 
tures de   ire   classe  et  de  2e  classe   à  couloir  avec  W  -G.  et  toilette,  ainsi  qu'un  \va<;on- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comportent  des  voitures    à  couloir    des    trois   classes 
avec  W.-C.  et  toilette    Une  des  voitures  de  ire  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément    de  5  fr.  par  place)    Les   couchettes   peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de    1    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours    Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël. 
Lpecl.  :  49  fr..  05  ;  2e  cl.  :  37  fr.  80;  3"  cl.  :  32  fr.  50. 

Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  au 
service  de  la  Publicité,   20,  rue  de  Itome.  à   Paris. 


—     VIII     — 
BIBLIOGRAPHIE  (suite) 

M.  G.  Maura  est  un  historien  réputé  :  fils  et  collaborateur  rie  l'ancien  pré- 
sident du  Conseil  d'Espagne,  député  lui-même  aux  Cortès,  écrivant  non 
pour  nous,  mais  pour  ses  compatriotes,  il  indique  dans  son  livre  les  directions 
de  la  politique  espagnole.  Nous  y  trouvons  des  révélations  sur  un  état  d'esprit 
que  nous  ne  supposions  pas. 

Mal  habitués  aux  jugements  de  l'étranger,  peut-être  serons-nous  surpris  de 
découvrir  certaines  inimitiés  et  les  causes  d'une  hostilité  imprévue. 

L'Espagne,  que  nous  considérons  à  tort  comme  une  nation  latine,  se  sou- 
vient des  luttes  anciennes  :  elle  n'a  pas  oublié  non  plus  son  rôle  prépondérant 
d'autrefois,  sa  mainmise  sur  divers  points  des  Etats  barba resques  qui,  depuis, 
lui  ont  échappé,  elle  ne  pardonne  pas  à  ceux  qui,  en  dehors  d'elle,  ont  porté 
la  civilisation  en  Afrique;  le  sang  Maure  qui  s'est  mélangé  au  sang  Ibérique 
lui  confère,  d'après  elle,  un  droit  privilégié  sur  le  Maghreb. 


Diplôme  d'Ingénieur -Frigoriste.  —  La  Commission  spéciale  du 
diplôme  d' Ingénieur  Frigoriste,  nommée  par  V Association  Française  du 
Froid  et  présidée  par  M.  Armand  Gautier,  membre  de  l'Institut,  vient  de 
fixer  la  session  des  examens  de  cette  année  du  10  au  20  juillet  prochain,  et  la 
date  d'admission  des  candidats  au  1"  juillet,  dernier  délai.  Les  inscriptions 
sont  reçues  au  siège  de  l'Association,  9,  avenue  Carnot,  Paris. 

Le  jury  d'examen  sera  composé  de  7  examinateurs  pris,  pour  la  plupart, 
parmi  les  professeurs  des  grandes  Ecoles  de  Paris 

Les  élèves  auront  à  présenter  également  un  projet  qui,  pour  l'année  191 1, 
comporte  l'étude  d'un  entrepôt  frigorifique  pour  la  conservation  des  viandes, 
du  gibier,  du  beurre  et  autres  produits  comestibles,  animaux  ou  végétaux. 

Les  candidats  pourront  obtenir  la  brochure  relative  à  ce  projet  en  s'adres- 
sant  au  secrétariat  général  de  l'Association. 

Nous  constatons  avec  plaisir  que  ce  diplôme,  créé  par  ['Association  Fran- 
çaise du  Froid,  a  eu  une  grande  répercussion  et  un  grand  succès.  Le  nombre 
des  inscriptions,  déjà  reçues  pour  l'année  courante,  dépasse  90  et  les  candi- 
dats  ne  sont  pas  seulement  des  Ingénieurs  français  sortant  de  nos  grandes 
Ecoles  de  Paris  et  de  province,  mais  aussi  dos  Ingénieurs  allemands,  belges, 
espagnols,  italiens,  roumains  et  russes. 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d  en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  Challamel.  éditeur,  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


—     IX 


a 


O.     FAZENDEIRO  " 

Revista  Mensal  de  Agricultura,  Industria  e  Commercio 

S'adressant  spécialement  aux    planteurs   de   Café 

Directeur  :  Dr.  Augusto  Kamos 
Rédacteur-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 20  §  000 

ADRESSE    :   CAIXA  POSTAL,    N°   355,   S.   PAULO,   BRESIL 


MODELE  de  la  BOUTEILLE  ou  VERITABLE 


►  iiirrt  K,,Ii'1,l!8,■5'",,* 

^K1J«iaiilihIÎ;faaTlB":ijn!(1ij-Biiï;o'iiii 


ELIXI 

Tonique  Antiglaireux 

D  GUILLIÉ 

Employé  avec  succès 
depuis   plus  de  90  ans 

comme  purgatif  et  dépuratif. 

et  contre  les  maladies 
du  Foie,  de  l'Estomac, 
du  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
Grippe  ou  Influenza, 
les  Vers  intestinaux,  et 
toutes  les  maladies  oc- 
casionnées, par  la  Bile 
et  les  Glaires. 

PRIX:  Bout.6fr.;  1/2  Boat. 3 fr  50 

Dépôt   Dr  PAUL  GAGE  Fils 

9  r  ûeGreneile-si  Germain,  paris 

ET   DA.NS  TOUTES  LES  PHARMACIES. 


asea 


Un  Livre  Pratique 

ur  les  Possesseurs  de  Chevaux  et  de  Béta 

ViTÉRiNAIffiPOPULAIREl 

NOUVELLE   ÉDITION   AUGMENTÉE 
Superbe  volume  de  540  pages,  avec  130  figures 

;&rJ.>E.GOMBAULT,Ix-Td<riaùro4eiHmideFruee] 


Dans  cet  ouvrage,  sont  décrites  les 

Ma!adies,lneYaux..Jéîai!,*Cniens 

avec  lescauses,  les  symptômes, le  traitement 
rationnel.Viennent  ensuite  :Ialoi  sur  les  vices 
îrèdnibltolres  avec  conseils  aux  acheteurs, 
la  police  sanitaire  des  animaux.la  connais- 
sance de  l'âge  avec  de  nombreuses  figures, 
les  divers  systèmes  deferrures  et  les  formules 

des  médicaments  les  plus  usuels. 
■  •>■ — 

Prix  :  fc» f  Q  K  rr&ncopeste.ceDtremaDé&t&dreistàE.GOMBAULT, 

O  OO  à  NOGENT-SUR-MARNE  (France) 


DE    INDISCHE   MERCUUR 

-:-     -:-     (MERCURE    INDIEN)     -:-     -:- 

Feuille  coloniale  hebdomadaire,  le  meilleur  organe  pour  le  commerce, 
l'agriculture,  l'industrie  et  l'exploitation  minière  dans  les  Indes  orientales  et  occi- 
dentales (Java,  Sumatra,  Célèbes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DE  INDISCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 

Abonnement  annuel  1rs.  25.  —  (Union  Postale). 
*  AMSTERDAM.  J.  H.  DE  BUS8Y,  éditeur.   * 


-     X     — 


15  West  38,h,  NEW-YORK 

Un  an  :  3  dollars  <  15  f r  )  -  Le  /V"  :  35  cents  (1  fr.  80) 


Grande  Revue  Mensuelle 
du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en   anglais 


Commerce  —  Fabrication  -  Culture 

Avis  nux  Auteurs  et  Éditeur*  : 

La  Direction  du  India  Rubber  World  désire 
réunir  dans  sa  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  et  la  gutta,  en  quelque  langue 
que  ce  soit. 


li'AgtûeoltUtfa 

Coloniale 

Organo  de//'  Istituto  Agricolo  Coloniale  Italiano 
e  de//'  Ufficio  agrario  sperimentale  dell'  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
65  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
dell'  abbonamento  annuo  :  €  8  in  Italia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir  ;  f  io  per  TEstero.  —  Un  fascicolo 
separato£  i,5o  in  Italia;  £2  per  l'Esté ro. 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

D ire t tore  : 

Dr  Gino  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 

Dr  Alberto  Del  Lungo 

Ammmistrajione  : 
Piazza  S.   Marco  2  —  Firenze 


L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


REDACTEUR    EN    CHEF    : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX    DES    ABONNEMENTS 

Brésil,  1  an 7  $  00° 

Etranger,  1  an 10  francs 

ADMINISTRATION    ET    REDACTION    \ 

76,  Rua  da  Assemblea  —  Rio  de  Janeiro 


BOLETÏM 

da  Real  Associacâo  Central 

DA 

Agricultura  Portupeza 

pub,  icado  sub  a  Direcçdo  de 

ANTOM .)  DE  GAMBOÀ  R1VAIIA 

.10  l;;  VICT0K1N0  GOSZALVES  DR  M)l>\ 

ji  JÏ'LIO  HESAH  T0R"E.S 

1     fassieulas    mensuaos 
1  vol.  de  400  pa?ir<<ns  por  anno 


Assignalura  (Uniâo  Postal). 
Numéro 


1200  reis 
200     » 


Rua  Garret,  95-70.  LISBOA 


X 


«  Lie  Caoutchouc  et  la  Gutta  Pet*eha  » 

REVUE    SCIENTIFIQUE    ET    INDUSTRIEL!. K 

Organe  officiel  de  l'Industrie  du  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 


PARIS 


A.  D.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

49,    Rue    des    Vinaigriers,    49     —     PARIS 


Cette  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 
Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs 
Prix  de  l'Abonnement  :   Franck,  20  fr.  —  Etranger,  26  fr. 


■m 


XI     - 


LiA 


a 


COLlliECTIOfi      DE 

L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 


COMPREND      A      CF.     JOUR       14      VOLUMES 
Juillet  1901  à  Juin   1902  .      .  '  vol.   in-So 

Juillet  1902  à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet  1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre  1908 
Janvier  1909  à  Décembre   1909 

(Envoi  franco  contre  mandat-poste) 


1   vol .  in-8°. 


20  fr. 
20  fr. 
20  fr 
10  fr. 
20  fr. 
20  fr. 
20  fr. 
20  fr. 
20  fr. 


Les  abonnements  à  P  «  Agriculture  pratique  des  Pays 
chauds  »  sont  reçus  : 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17.  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
Reimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  307.  —  A 
Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
Taupin  et  O.  —  A  Rio  de  Janeiro,  chez  Briguiet  et  Gie.  —  A  Mexico, 
à  la  librairie  Bouret.  —  A  Amsterdam,  chez  de  Bussy.  —  Et  dans  tous 
les  bureaux  de  poste. 


En  préparation 


DICTIONNAIRE    DES   PLANTES 

ÉCONOMIQUES    &    INDUSTRIELLES 


DES 


COLONIES      FRANÇAISES 

Espèces  utiles  et  nuisibles.  Description.  Propriétés.  Produits.  Usages.  Emplois. 
Applications  à  V alimentation,  V Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  l'Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

ANCIEN    SECRÉTAIRE    CENERAL    DE    LA    SOCIETE    NATIONALE    d' ACCLIMATATION 
CONSERVATEUR    DU    MUSEE    COMMERCIAL    DE    l/OFFICE    COLONIAL 

L'OUVRAGE    COMPLET    Ef4    SOUSCRIPTION    :    50    FR- 
Comprenant  :  le  Dictionnaire  proprement  dit  ;  2  volumes  de  1000  pages  chacun  ; 

1  volume  Index  des  noms  vulgaires. 

DEMANDER       LA      NOTICE      DÉTAILLÉE 

A.    CHALLAMEL,    Éditeur,    17,    rue    Jacob.    —    PARIS 


XII     — 


Les  FILS  de  A.  PIAT*  &  C" 

85,  rue  Saint-Maur   —   PARIS 


GAZ  PAUVRE 


par  le  gazogène  OPTIMUS 
et  le  moteur  BENZ 


Transmissions    légères 

pour     les     Colonies 


Modèle  du  flacon  des  véritables 

PILULE^PURGATIVES 

du  Dr  GUILLIÉ 


^ii 


Ces  Pilules  à  base 
d'extrait  d'ELIXIR  TO- 
NIQUE ANTIGLAIREUX 
du  D'  GUILLIE  sont 
employées  avec  succès 
comme  Purgatif  et 
Dépuratif  dans  les 
maladies  du  Foie,  de 
l'Estomac,  du  Cœur, 
Goutte.  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  ïnfluenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
ie6  Vers  intestinaux 
et  toutes  les  maladies 
occasionnées  par  la  Bile  et  les  Glaires. 

Dr  Paul  GAGE  fils,  Pharmacien  de  1"  classe 

9,  rue  de  Grenelle-Saint-Germain.  —  PARIS 

et    dans    toutes   les    Pharmacies 


KJules  dirtrari 
0E1IXIRTONIQU 

a  Mi- glaireux 

DU    DTGU1LLIÉ 
FVix  ou  FkAcoM 

3fr50 


m 


LE 


BLOCK-NOTES 

est  l'appareil  photographique 


IDEAL 


de  la  Femme 
de  l'Artiste 
du  Touriste 

AUX   COLONIES 

CONSTRUCTION    ENTIÈREMENT    MÉTALLIQUE 

Rigidité  absolue.  — Volume  réduit 
Poids  :  325  gr. 

Tient  dans  le  gousset  du  gilet 
Formats  4  \4  X6  —  6  %  X  9  —  45  X  107  —  6/  i3 


Société    des    Etablissements 
57 -59;  Rue  Saint-Roch,  Paris  1er 


Association  Amicale  des  Anciens  Elèves 

de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

Siège  Social  :  NOGENT  SUR-MARNE  (Seine) 

(ingénieurs  d'agriculture  coloniale) 

L'Ecole  supérieure  d'Agriculture  coloniale  recrute  ses  ('-levé-,  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 
d'Agriculture  de  France  el  de  Tunisie  el  les  licenciés  ès-sciences. 

Elle  les  prépare  à  la  pratique  de  la  direction  des  entreprises  agricoles  et  technologiques  coloniales. 

Ces  ingénieurs  présentent  donc  au  poinl  de  vue  théorique  el  pratique  toutes  les  garanties  que  les  pro- 
priétaires ou  les  sociétés  d'exploitation  coloniales  peuvent  exiger  de  leurs  directeurs  techniques. 

L  As-.ori.iii,, 11  esl  en  mesure  de  faciliter  les  relations  entre  les  intéressés  el  sis  membres  en  donnant 
tous  les  renseignements  nécessaires. 

[Adresser  la  correspondance  au  Président  de  l'Association,  à  Nogent-sur  Marne,  Seine). 


-    i   - 


MACHINES  pour  PRODUITS  COLONIAUX  T™«îïï.™ 

DÉCORTIQUEURS,    ÉCOSSEURS,    TRIEURS,    CRIBLEURS,    TAMISEURS 

POLISSEURS,     MÉLANGEURS,    BROYEURS,     CONCAS3EURS,     MOULINS     à     MEULES 

et  à  CYLINDRES,  RAPES,  ÉLÉVATEURS,  BLUTERIES,  TAMIS  en  tous  genres,  etc. 

POUR 

Amandes,  Denrées,   Graines,  Grains,   Fruits,  Légumes  secs  et  verts, 
Café,  lliz,  Riciu,  Arachides,  Cacao,  Thé,  etc. 

Machinerie  complète  pour  F  ECU  LE  RI  ES  DE  MANIOC  et  Industries  similaires  - 

P    H  FRAI      T    Constructeur-Mécanicien,  Breveté,  197,  boul.  Voltaire,  Paris-XIc 
■  I  LbIIMU  !■  I   9         Anciennes  Maisons  RADIDIER,  SIMONEL,  CHAPUIS,  MOYSE  ET  LHULLIER  réaoiei 

Renseignements  gratuitement.  —  Devis    —  Installations  générales 


LIBRAIRIE 


IMPRIMERIE    -    PAPETERIE 


Ancienne  Maison  J.  E.  CRÉBESSAC 

G.   TAUPIN  &  Cie,   Successeurs 

50,  rue  Paul  Bert    -    HANOÏ  (Tonkin) 


OUVRAGES    NOUVEAUX    PAR    CHAQUE    COURRIER 

?APIERS     —      IMPRESSIONS      EN      TOUS      GE'NRES 

ARTICLES     E-E      BUREAU 


CONSTRUCTION  ET  INSTALLATION  DE  MACHINES 

POUR  TOUTES  LES  INDUSTRIES  DU   LAIT 


HOMOGENEISATEUR 


Breveté  S.G.D  G.  dans  39  puissances 


Appareils  pour  conserver,  transporter  et  exporter 
le  lait  et  la  crème  sous  tous  les  climats 


A.6AULIN 


170.    Hue   llichcl-Bizot    —    PARIS     l'i 

GRAND     PRIX 

aux  Expositions  Universelles  de  Liège,  Milan,  Londres  et  Saragosse 

Adresse  tèlèg.  :  Gaulinette  Paris 
Codes  têlég.  :  Lieber  et  A.  Z. 

ENVOI   FRANCO   DU   CATALOGUE   GÉNÉRAL 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

Capit 

LOCOMOTIVES, 

MOTEURS 
GAZOGÈNES 

DE    20 
65,  Rue  cTAmsterdarr 

1    DES     ATELIERS    DU 
al  :  2.500.000  francs 

MACHINES     A 

THIRIAU 

VAPEUR 

BE 

ne  :  200-72 

LETOM 

A    2.000    CHEVAUX 
i,  PARIS    —    Télépho 

—    Il    — 


Si  vous  désirez 

acheter 

UN  APPAREIL 

PHOTOGRAPHIQUE 

adressez-vous 
a  la 

Section  de  Photographie 

des 

(Etablissements 
Poulenc  frères 

19,  Rue  du  4  Septembre.  -  PARIS 


Vous  y  trouverez  les 
APPAREILS 

Français  et  Etrangers 

les  plus  réputés 


I, 


CflTflkOOUE  GÉ^iÉ^AH 

franco    but-    demande 


LAYOURA 

Bulletin 

de  la 

Société    Nationale 
d'Agriculture 

Ruas  da  Alfandega,  n°  102 
RIO-DE-JANEIRO   (Brésil) 

REVUE    MENSUELLE 

publiée  en  portugais 


II»    ANNEE 


Tirage  :  5.0O0   exemplaires 


Im   Verlag  des 

Kolonial-WirtschaftlichenKomitees 

Berlin  NW.  7,  Unter  den  Linden  40,  erscheinen  : 

Der  Tropenpflanzer. 

Zeitschrift  fur  tropische  Landwirtschaft  mit 
den  wissenschaftlichen  und  praktischen  Bei- 
heften.  Monatlich.  io  Jahrgang. 

Preis  Mk.  io.  —  pro  Jahr 

Kolonial-Handels-AdreBbuch. 

io  Jahrgang.  Preis  Mk.  i.5o 

WestafrikanischeKautschuk-Expedition 

H.  Schlechter.  Mit  i3  Tafeln  und  i/j  Abhil 

dungen  im  Text.  Preis  Mk.  12.- 

Expedition  nach  Zentral-und  Sûdamerika 

Dr.  PreuB.  Mit  20  Tafeln,  1  Plan  und  78  Ab 
bildungen  im  Text.  Preis  Mk.  20.— 

Kunene-Zambesi-Expedition. 

H.  Baum.  Mit  1  Buntdruck,  12  Tafeln  und 
108  Abbildungen  im  Text.    Preis  Mk.  20.—. 

Samoa-Erkundung. 

(ich.  Keg.-Rat.  Prof.  Dr.  Wohltmann.  Mil 

20   Tafeln,   9   Abbildungen   und   2    Karten. 

Preis  Mk.  5.  — . 

FischfluB-Expedition. 

Ingénieur  Alexander  Kuhn.  Mit  37  A^hlldun- 
gen  und  2  Karten.  Preis  Mk.  3. — 

Die  Wirtschaftliche  Erkundung  einer  ost 
afrikanischen  Sùdbahn.  f 3^-» 

Paul  Fucbs.  Mil  lyi  Abbildungen,  3  Skizzen 
im  Text  und  3  Karten.  Preis  Mk.  I\. — . 


ill 


CHEMINS    DE    FER    DE    PARIS-LYON-MEDITERRANEE 


Services  directs  entre  PARIS  et  le  MAROC  (via  Marseille). 

Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  jours. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
ire  classe,  196  fr.  ;  2e  classe,  1 35  fr,  ;  3'  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  ire  classe,  196  fr  ;  2«  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  i»'8  classe,  2e  classe,  Go  kilog., 
3e  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans'les  bureaux  de  la  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


L'HIVER     A    LA    COTE     D'AZUR 

Billets  d'aller  et  retour  collectifs,  5e  et  3e  classes 

Valables  jusqu'au  15  Mai  1911 

délivrés  du  ier  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L. -M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L. -M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  4oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  1"'  octobre  au  i5  novembre  1 91 0. j 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3e  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4e  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  76  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L. -M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  à,  New-York,  ou  vice-versa 

Billets  d'aller  et  retour  «  Paris-Marseille  »  (ou  vice-versa),  /re,  2",  3e  classes 

Valables  un  an 

délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  New- York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  ire  cl.:  i44  fr-  80;  2e  cl.:  io4  fr.  25;  3e  cl.:  67  fr.  g5  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  Cu  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  Cie  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (ire  classe). 


—    IV 


Oliver 

JVTaehine    à    Éetutatte    Visible 


UNE 

MACHINE  A  ÉCRIRE 

MODERNE 

DOIT 

SE  DISTINGUER 

PAR 


SA 
SIMPLICITE 

SA 
SOLIDITÉ 

SA 
RAPIDITE 


EIiLtE    H'EST    PAS    PllVS    CHÈ^E    ET    ELtLtE    EST    MEILiliEUÇE 

DÉP1  N°   i 

Tbe  OHVeF  TypeiUf  îter  G°  II"   3,  Rue  de  Grammont,  PARIS 


BIFURCATED    &    TUBULAR    RIVET    C°    Ld    LONDRES 

RIVETS    BIFURQUES    &    TUBULAIRES 

Demandez  tous  renseignements  à  la  C'e 


CONFECTION 

de  tous 

Articles  de  voyage 

Sellerie 


Maroquinerie,  Chaussures 


REPARATION 

de 

Courroies,  Harnais 

Ceintures 

Valises,  etc.,  etc. 


* 


* 


y 


Hïïïïïïïï 

MACHINES   A   RIVER   de   tous  modèles 


* 


* 


Envoi  franco  du  Catalogue  sur  demande,  O"  COSMOS,  3,  rue  deGrammont,  Paris 


—     V     — 


BIBLIOGRAPHIE 


ET 


INFORMATIONS 


Les  Kolatiers  et  les  noix  de  Kola,  par  Aug.  CHEVALIER  et 
Em.  PEKR.OT,  fascicule  VI  des  Végétaux  utiles  de  l'Afrique  tropicale 
française,  publication  dirigée  par  M.  Aug.  CHEVALIER,  Docteur 
ès-sciences,  chargé  de  Missions,  i  volume  in-8°  486  pages,  20  francs. 

Ce  sixième  fascicule  de  la  publication  si  estimée,  dirigée  par  M.  Aug.  Che- 
valier mérite  une  place  toute  spéciale  par  son  importance  et  l'intérêt  que 
présente  le  sujet  traité. 

Depuis  le  début  de  ses  explorations  en  Afrique  il  ne  s'est  guère  écoulé 
d'années  sans  que  l'auteur  ait  été  amené  à  faire  quelques  observations 
relatives  aux  Kolatiers  et  aux  noix  de  Kola  et  les  spécimens  botaniques  du 
genre  Cola  recueillis  au  cours  des  diverses  missions  de  M.  Aug.  Chevalier 
remplissent  actuellement  six  gros  cartons  d'herbier.  De  nombreuses  notes 
ont  été  prises  sur  place  et  les  espèces  observées  ont  été  décrites  sur  le  vif. 

C'est  surtout  dans  les  Colonies  françaises  de  l'Ouest-Africain  que  M.  Che- 
valier a  pu  faire  au  cours  de  son  voyage  1 908-1910  d'importantes  constata- 
tions relatives  à  la  distribution  des  Kolatiers  et  à  leur  culture  :  la  région 
des  sources  du  Niger,  le  Kissi,  le  Kouranko,  le  Pays  des  Tomas  et  des 
Guerzés,  les  hauts  bassins  de  la  Nuon,  du  Cavally  et  du  Sassandra  habités 
parles  Dans  ou  Djolas  et  par  les  Touras,  enfin  le  pays  des  Ngans  sont  par 
excellence  les  pays  producteurs  de  noix  de  Kola,  aussi  leur  prospection  bota- 
nique a  été  des  plus  intéressantes. 

M.  Perrot,  professeur  de  l'Ecole  Supérieure  de  Pharmacie,  a  apporté  à 
M.  Chevalier  sa  précieuse  collaboration;  personne  n'était  mieux  qualifié  que 
lui  pour  traiter  la  branche  relative  à  la  Chimie,  la  Pharmacologie  et  la 
Physiologie  des  Kolas,  il  Ta  fait  en  quatre  chapitres  :  Anatomie,  Chimie, 
Action    Physiologique,    Usages  et   formes  pharmaceutiques. 

Ainsi  que  le  souhaite  M.  Aug.  Chevalier,  cet  ouvrage  apportera  des  données 
précises  aux  médecins,   aux   naturalistes,   aux  colons  et   aux  fonctionnaires 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  V1I1.) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  ioo  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeâmes 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne  ; 

BILLETS  HEBDOMADAIBES  ET  CABNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  Jours,  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  (réduction  de  20  à  44  °/°!  '■> 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CABTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  (réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stations  balnéaires  seulement  : 

BILLETS  D'EXCUBSION  individuels  ou  de  famille  de  2«  et  3e  classes,  des 
dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 
(réduction  de  20  à  70  0/0). 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 
gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER   DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  ire  classe,  entre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Bio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Buenos- Agrès  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (1)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

prix:  voyageurs  au-dessus  de   12  ANS 

De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Bio-de- Janeiro Billets  simples:  890  fr.  85  (1)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.8o 

Santos »  915  fr.  85  (1)  »  1.458  fr.  80 

Montevideo  ou  Buenos-  Agrès.  »  i.o4o  fr.  85  (1)  »  i.658fr.  80 

(1)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  peselas  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  /j  mois  ;  (6)  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  pour  les  parcours  par  fer. 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,  i4,  boulevard  delà  Madeleine,  Paris. 


—     VII     — 

CHEMINS     DE     FER 

DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 


CARTES    D'EXCURSIONS 

/re,  se  et  3*  classes  (Individuelles  ou  de  famille) 
dans  le  Dauphiné,  la  Savoie, le  Jura,  l'Auvergne  et  les  Cévennes 


Emission  dans  toutes  les  gares  du  réseau,  du  Jeud  i  qui  précède  la  Fête  des 
Rameaux  au  Lundi  de  Pâques. 
Ces  cartes  donnent  droit  à  : 

—  La  libre  circulation  pendant  i5  ou  3o  jours  sur  les  lignes  de  la  zone 
choisie. 

—  Un  voyage  aller  et  retour,  avec  arrêts  facultatifs,  entre  le  point  de  départ  et 
l'une  quelconque  des  gares  du  périmètre  de  la  zone.  Si  ce  voyage  dépasse  3oo  kilo- 
mètres, les  prix  sont  augmentés  pour  chaque  kilomètre  en  plus  de:  o  fr.  o65  en 
ire  classe  ;  o  fr.  o45  en  2e  classe  ;  o  fr.  o3  en  3e  classe. 

Les  cartes  de  famille  comportent  les  réductions  suivantes  sur  les  prix  des 
cartes  individuelles  :  2e  carte:  10  0/0;  3e  carte:  20  0/0;  4e  carte:  3o  0/0; 
5e  carte  :  l\o  0/0  ;  6e  carte  et  les  suivantes  :  5o  0/0. 

La  demande  de  cartes  doit  être  faite  sur  un  formulaire  (délivré  dans  les  gares) 
et  être  adressé,  avec  un  portrait  photographié  de  chacun  des  titulaires,  à  Paris  : 
6  heures  avant  le  départ  du  train,  3  jours  à  l'avance  dans  les  autres  gares. 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 


PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen,  Dieppe,  et  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services  rapides    tous   les    jours   et   toute    l'année   (dimanches    et    fêtes   compris 

Départs  de  Londres  1  Victoria), 


Départs  de  Paris   (Saint-Lazare  , 

10  h.  20  matin  (ire  et  2«  classes) 

et  9   h.   20  soir  (1"  2e  et  3e  classes) 


10  h.  matin  (lreet  2e  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et  8  h.  45  soir  (lre  2"  et  3«  classes 
TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.'4o.  -  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples   valables  7  jours. 
lre  classe  :  48  fr.  25  —  2e  classe  :  35  fr.  —  3e  classe  :  23  fr.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
I"  classe  :  82  fr    75.  —  2e  classe  :  58  fr.  75.  —  3e  classe  :  41  fr.  50. 
Aijèts,  sans  supplément  de  prix,  à  toutes  les  gares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Brighton. 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et   vice-versa  comportent   des  voi- 
tures de  ire  classe  et  de  2°  classe  à  couloir  avec  W  -C.  et  toilette,  ainsi  qu'un  wagon- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comportent  des  voitures    à  couloir   des    trois   classes 
avec  W.-C    et  toilette    Une  des  voitures  de  ire  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément    de  5  fr.  par  place).  Les   couchettes   peuvent 
être  retenuesà  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de    1    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours.  Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël. 
lrecl.  :  49  fr..  05  ;  2e  cl.  :  37  fr.  80;  3a  cl.  :  32  fr.  50. 

Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  au 
service  de  la  Publicité,  20,  rue  de  Rome,  à  Paris. 


—     VIII     — 


BIBLIOGRAPHIE  (suite) 


coloniaux  qui  cherchent  de  plus  en  plus  à   tirer   parti   des  ressources  de  nos 
Colonies. 

Le  livre  de  MM.  Chevalier  et  Perrot  est  illustré  de  nombreux  dessins  dans 
le  texte  et  de  photogravures  hors  texte,  il  est  de  plus  accompagné  de 
16  planches  hors  texte  en  phototypie,  et  de  2  cartes  hors  texte  en  couleurs, 
la  première  de  ces  cartes  donne  la  «  Répartition  Géographique  des  Kolatiers,» 
dans  nos  possessions  africaines,  l'autre  la  distribution  géographique  du 
«  Cola  Mitida  »  en  Afrique  occidentale  française. 


The  Physiology  et  Diseases  of  Henea  Brasiliensis.  The  Premier 
plantation  Rubber  Trae,  par  T.  PEÏCH,  R.  Se,  RA.  Myeologist  to  the 
Governement  of  Ceylan,  1  volume  in-8°  de  3oo  pages  avec  18  planches  en 
couleurs,  Londres  7/6. 


La  République  d'Haïti  telle  qu'elle  est.  Aperçus  :  Historique,  Géogra- 
phique, Ethnographique,  Politique,  Administratif,  Agricole,  Pastoral, 
Economique,  Minier,  Intellectuel,  Législatif,  Financier,  Médicinal,  par 
Sténio  VINCENT,  Ancien  Secrétaire  de  la  Légation  d'Haïti  à  Paris,  Com- 
missaire du  Gouvernement  Haïtien  à  l'Exposition  de  Bruxelles,  1  volume 
in-8°  illustré  de  nombreuses  photographies,  7  fr.  5o. 


Carte  générale  de  L  Afrique  Equatoriale  française,  dressée  par 
ordre  de  M.  le  Gouverneur  général  MERLIN,  à  l'échelle  de  1.000.000e  par 
G.  DELINGETTE.  —  Feuille  IV.  Gabon  et  Moyen-Congo.  1  feuille 
100  X  i3o  tirée  en  5  couleurs,  prix:  G  francs,  frais  de  port  en  sus. 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d  en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  Challamel.  éditeur,  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


—     IX 


a 


O.     FAZENDEIRO  » 


Revista  Mensal  de  Agricultura,  Industria  e  Commercio 

S'adressant  spécialement  aux    planteurs   de   Café 

Directeur  :  Dr.  Augusto  Ramos 
Rédacteur-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 


20  S  000 


ADRESSE    :   CAIXA  POSTAL,    N°   355,   S.   PAULO,   BRESIL 


ce 


MODELE  de  la  BOUTEILLE  d:j  VERITABLE 


*l^>  Kl  (t.nfftlJ  Alt  *£>*■•** 


^-     -il 


ELIXIR 

Tonique  Antiglaireux 

du 

D  GU1LLIÉ 

Employé  avec  succès 
depuis  plus  de  90  ans 
comme  PURGATIF  et  DÉPURATIF, 
et  contre  les  maladies 
du  Foie,  de  l'Estomac, 
du  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
Grippe  ou  Influenza, 
les  Vers  intestinaux,  et 
toutes  les  maladies  oc- 
casionnées, par  la  Bile 
et  les  Glaires. 

PRIX:  Bout.6fr.;  1/2  Bout. 3 fr  50 

Dépôt   Dr  PAUL  GAGE  Fils 

9  r  de  Grenelle-st  Germain,  PARIS 

ET  DA3S  TOUTES  LES  PHAtlMAHIES. 


Un  Livre  Pratique  ' 

ÎPour  les  Possesseurs  de  Chevaux  et  de  Bétail 


X.ES 


VÉTÉRINAIRE  POPULAIRE 

NOUVELLE   ÉDITION   AUGMENTÉE 

Superbe  volume  de  540  pages,  avec  130  figures 

[pu  J.-E.  GO  MB  AULT,U-Té«riMir«  des  bru  Mmu 


(•«r»    —  „•-**    -      .  .7-.-^.-^  ~w..-r    '_>*--    --siî 

Dans  cet  ouvrage,  sont  décrites  les 

i  Malafe.J&svm.JetaiLJîiiens 

avec  !;;  causes,  ies  symptôme 3, le  traitement 
rationneî.Viennent  ensuite :1a loi  surles vices  I 
rèdhlbltolres  avec  conseils  aux  acheteurs, 
la  police  sanitaire  des  animaux, la  connais- 
sance de  l'âge  avec  de  nombreuses  figures, 
les  divers  systèmes  de  ferrures  et  les  formules 
des  médicaments  les  plus  usuels. 

Prix  :  Cf  ' O  K  ^t4Ilt0  P,sle .«at»  mai  fat  tdrcisi  à E.GOMBAULT, ,1 

,0  OOàNOGENT-SUR-MARNE(France)| 


DE    INDISCHE    MERCUUR 

-:-     -:-     (MERCURE    INDIEN)     -:-     -:- 

Feuille  coloniale  hebdomadaire,  le  meilleur  organe  pour  le  commerce, 
l'agriculture,  l'industrie  et  l'exploitation  minière  dans  les  Indes  orientales  et  occi- 
dentales (Java,  Sumatra,  Célèbes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DE  INDISCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 

Abonnement  annuel  frs.  25.  —  (Union  Postale). 
*  AMSTERDAM.  J.  H.  DE  BUSSY,  éditeur.   * 


—     X     — 


IflDlA  KUBBER  WOHliD 

15  West  38'\  NEW-YORK 

Un  an:  3  dollars  <  15  fr  )-  Le  /V»  ;  35  cents  il  fr.  80) 


Grande  Revue  Mensuelle 
du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en  anglais 
Commerce  —  Fabrication  —  Culture 

Avis  aux  Auleiiro  et  Rdileiiro  : 

La  Direction  du  India  Rubber  World  désire 
réunir  dans  sa  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  et  la  gutta,  en  quelque  langue 
que  ce  soit. 


Ii'AcjMeoltui*a 

Coloniale 

Organo  dell'  Istituto  Agricolo  Coloniale  Italiano 
e  dell'  Uïïicio  agrario  sperimentale  dell'  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
65  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
dell'  abbonamento  annuo  :  €  8  in  Italia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir;  £  io  per  TEstero.  —  Un  fascicolo 
separato£  i,5oin  Italia;  €  2  per  l'Estero. 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,  e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 

Dr  Gino  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 

Dr  Alberto  Del  Lungo 

Amministrapone  : 
Piazza  S.   Marco  2  —  Firenze 


« 


L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


» 


REDACTEUR    EN    CHEF    : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX    DES    ABONNEMENTS 

Brésil,  1  an 7  $  000 

Etranger,  1  an 1 5  francs 


ADMINISTRATION    ET    REDACTION    : 

75,  Rua  da  Assemblea  —  Rio  de  Janeiro 


BOLETIM 

da  Real  Associacâo  Central 

DA 

Agricultura  Portugueza 

pub/icado  sub  a  DirecçAo  de 

ANTONIO  DE  GAMBOA  RIVARA 

JOSÉ  VICT0R1N0  GONZALVES  DE  frOCSA 

K  JULIO  CESAHT0RRE3 

1     fassieulas    mensuaes 
1  vol.  do  400  paginas  por  anno 

1200  reis 
200     » 


Assiçnatura  (Uniâo  Postal). 
Numéro 


Rua  Garret,  95-70.  LISBoa 


«  Lie  Caoutchouc  et  la  Gutta  Pe^eha  » 

REVUE    SCIENTIFIQUE    ET    INDUSTRIELLE 

Organe  officiel  de  l'Industrie  du  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 

4.  D.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

PARIS  49,    Rue    des    Vinaigriers,    49     —     PARIS 


Cette  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 
Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs 


Prix 


! 


de  l'Abonnement  :   France,  20  fr.  —  Etranger,  26  fr. 


-* 


XI     — 


LiA      COLiLtECTIOri      DE 

"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 

COMPREND      A     CR     JOUR       1 4 

Juillet  1901   à  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet  1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre   1908 
Janvier  1909  à  Décembre   1909 

(Envoi  franco  contre  mandat-poste) 


VOLUMES 

1   vol.    in-8<>. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

10  fr 

2  vol .  in-8°. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 



20  fr 

Les    abonnements    à    Y  «  Agriculture    pratique    des    Pays 

hauds  »  sont  reçus  : 

» 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17.  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
leimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  307.  —  A 
Iilan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
^aupin  et  Cie.  —  A  Rio  de  Janeiro,  chez  Briguiet  et  Cie.  —  A  Mexico, 
la  librairie  Bouret.  —  A  Amsterdam,  chez  de  Bussy.  —  Et  dans  tous 
es  bureaux  de  poste. 


En  préparation 


DICTIONNAIRE    DES   PLANTES 

ÉCONOMIQUES    &     INDUSTRIELLES 


DES 


COLONIES      FRANÇAISES 

Espèces  utiles  et  nuisibles.  Description.  Propriétés.  Produits.  Usages.  Emplois. 
Applications  à  l'alimentation,  l'Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  l'Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

ANCIEN    SECRÉTAIRE    GENERAL    DE    LA    SOCIETE    NATIONALE    d'aCCLIMATATION 
CONSERVATEUR    DU    MUSEE    COMMERCIAL    DE    L'OFFICE    COLONIAL 

li'OUVRAGE    COJVlPLiET    BJi    SOUSCRIPTION    :    50    FR- 

Comprenant  :  le  Dictionnaire  proprement  dit  ;  2  volumes  de  1000  pages  chacun  ; 

1  volume  Index  des  noms  vulgaires. 

DEMANDER       LA       NOTICE      DÉTAILLÉE 

A.    CHALLAMEL,    Éditeur,    17,    rue    Jacob.    —    PARIS 


-     X     — 


ïjïDIA  flflBBEft  WOHliD 

15  West  38"',  NEW-YORK 

Un  an  :  3  dollars  <  15  f r  )  -  Le  /V°  :  35  cents  (1  fr .  80) 


Grande  Revue  Mensuelle 
du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

m   anglais 
Commerce  —  Fabrication  -  Culture 

Avis  imx  Auteurs  et  Kiliteiif»  : 

La  Direction  du  India  Rubber  World  désire 
réunir  dans  sa  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  et  la  gutta,  en  quelque  langue 
que  ce  soit. 


Ii'Acjï?ieoltui*a 

Coloniale 

Or<gano  rie//'  Istituto  Agricolo  Coloniale  Italiano 
e  dell'  Uïïicio  agrario  sperimentale  de//'  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
65  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
dell'  abbonamento  annuo  :  £  8  in  Italia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir;  £  io  per  TEstero.  —  Un  fascicolo 
separatoi  i,5o  in  Italia;  £  2  per  l'Estero. 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 

Dr  Gino  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 

Dr  Alberto  Del  Lungo 

Amministrafione  : 
Piazza  S.   Marco  2  —  Firenze 


L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


» 


REDACTEUR    EN    CHEF    : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX    DES    ABONNEMBNTS 

Brésil,  1  an 7  $  000 

Etranger,  1  an 1 5  francs 

ADMINISTRATION    ET    RÉDACTION    : 

75,  Rua  da  Assemtalea  —  Rio  de  Janeiro 


BOLETIM 

da  Real  Associacâo  Central 

DA 

Agricultura  Portupeza 

publicado  sub  a  Direcçâo  de 

ANTONIO  DE  GAMROA  RIVARA 

JOSÉ  V1CT0R1N0  GONZALVEvS  DE  MUSA 

E  .IDLK)  CESAIt  T0RRE3 

1     fassieulas    mensuaes 
1  vol.  de  400  paginas  por  anno 


Assiçnatura  (Uniâo  Postal). .     1200  reis 
Numéro 200     » 


Rua  Garret,  95-70.  USBOA 


X- 


-* 


«  Lie  Caoutchouc  et  la  Gutta  Pet*eha  » 

REVUE    SCIENTIFIQUE    ET    INDUSTRIELLE 

Organe  officiel  de  l'Industrie  du  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 

A.  0.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

PARIS  49,    Rue    des    Vinaigriers,    49     —     PARIS 


Cette  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 
Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs 
Prix  de  l'Abonnement  :   France,  20  fr.  —  Etranger,  26  fr. 


XI     — 


llA      COLiLiECTIOfi      DE 

"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 

COMPREND      A      CF.     JOUR       I  4 
Juillet   1901   à  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet  1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre  1908 
Janvier  1909  à  Décembre   1909 

(Envoi  franco  contre  mandat-poste) 


VOLUMES 

1  vol.    in-8°. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

10  fr 

2  vol.  in-8<>. 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 

— 

20  fr 



20  fr 

Les  abonnements  à  V  «  Agriculture  pratique  des  Pays 
chauds  ))  sont  reçus  : 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17.  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
Reimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  307.  —  A 
Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
Taupin  et  Cie.  —  A  Rio  de  Janeiro,  chez  Briguiet  et  Cie.  —  A  Mexico, 
à  la  librairie  Bouret.  —  A  Amsterdam,  chez  de  Bussy.  —  Et  dans  tous 
les  bureaux  de  poste. 


En  préparation 

DICTIONNAIRE    DES   PLANTES 

ÉCONOMIQUES    &     INDUSTRIELLES 

DES 

COLONIES      FRANÇAISES 

Espèces  utiles  et  nuisibles.  Description.  Propriétés.  Produits.  Usages.  Emplois. 
Applications  à  l'alimentation,  l'Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  l'Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

ANCIEN    SECRÉTAIRE    GÉNÉRAL    DE    LA    SOCIÉTÉ    NATIONALE    d'aCCLIMATATION 
CONSERVATEUR    DU    MUSÉE    COMMERCIAL    DE    L'OFFICE    COLONIAL 

L'OUVRAGE    COJVlPLiET    EJSl    SOUSCRIPTION    :    50    FR. 

Comprenant  :  le  Dictionnaire  proprement  dit  ;  2  volumes  de  1000  pages  chacun  ; 

1  volume  Index  des  noms  vulgaires. 


DEMANDER       LA       NOTICE      DETAILLEE 

A.    GHALLAMEL,    Éditeur,    17,    rue    Jacob 


PARIS 


-     XII     - 


Les  FILS  de  A.  PIAT*  &  C" 

85,  rue  Saint-Maur  —   PARiS 


GAZ  PAUVRE 


par  le  gazogène  OPTIMUS 
et  le  moteur  BENZ 


Transmissions    légères 

pour     les     Colonies 


Modèle  du  flacon  des  véritables 


PILULES  PURGATIVES 

du   Dr  GUILLIÉ 


Ces  Pilules  à  base 
d'extrait  d  ELIXIR  TO- 
NIQUE ANTIGLAIREUX 
du  B'  GUILLIE  sont 
employées  avec  succès 
comme  Purgatif  et 
Dépuratif  dans  les 
maladies  du  Foie,  de 
l'Estomac,  du  Cœur, 
Goutte,  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  ïnfluenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
le6  Vers  intestinaux 
et  toutes  les  maladies 
occasionnées  par  la  Bile  et  les  Glaires. 

Dr  Paill  GAGE  fils,  Pharmacien  del"  classe 

),  rue  de  Grenelle-Saint-Germain.  —  PARIS 

et    dans    toutes   les    Pharmacies 


R  *"  ptrwaj, 


LE 


BLOCK-NOTES 

est  l'appareil  photographique 


IDEAL 


de  la  Femme 

de  l'Artiste 
du  Touriste 

AUX  COLONIES 

CONSTRUCTION    ENTIÈREMENT    METALLIQUE 

Kigidité  absolue.  — Volume  réduit 
Poids  :  325  gr. 

Tient  dans  le  gousset  du  gilet 
Formats  4  %  X6-6  «  X  9  —  45  X  107  —  6  x  i3 


Société    des    Etablissements 

GflUjWOflT 

57  59,  lae  Saint-Roch,  Paris  I«' 


Association  Amicale  des  Anciens  Elèves 

de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

Siège  Social  :  NOGENT-SUR-MARNE  (Seine) 
(ingénieurs   Ii'm.IUCULTURE  coloniale) 

., .    '  supérieure  d  Agriculture  coloniale  recrute  ses  élèves  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 

t  Culture  de  France  el  de  Tunis,,.  ,.|  les  licenciés  ès-sciences. 

réparée  la  pratique  de  la  direction  des  entreprises  agricoles  el   technologiques  coloniales"; 

s  présentent  donc  au  point  «le  vue  théoriq 1  pratique  toutes  les  garanties  que  les  proJ 

;".r:s  -"'■ -  à  exploitation  coloniales  peuvent  exiger  >\r  leurs  directeurs  techniques. 

'  en  mesure  de   Faciliter  1rs  relations  entre  les  im.Trsscs  h  ses  membres  m  donnant 
les  renseignements  nécessaires. 


Adr»  su  r  1,1  correspondant 


Président  de  l'Association,  à  Nogent-sur  Marne,  Seine) 


LIBRAIRIE    MARITIME    ET    COLONIALE 


Augustin    CHALLAMEL,    Éditeur 

1>,   rue  «Jacob,   i*  \iti- 

OUVRAGES  SUR   LES  COLONIES 

l'Algérie,    l'Orient. 


PUBLICATIONS    DE    L'INSTITUT    COLONIAL    DE    MARSEILLE 

SOCS     LA     DIRECTION     DU     Dr     Hf.CKF.L 

Produits  naturels  dos  (Colonies  et  cultures  tropicales 


PUBLICATIONS  DO  MINISTÈRE  DES  COLONIES 

A    l'occÀtSIOM    de    l'Exposition    Universelle    de     1900 


OUVRAGES  DE   L'INSTITUT  COLONIAL   INTERNATIONAL  DE  BRUXELLES 
ET  DE  LA  SOCIÉTÉ  D'ÉTUDES  COLONIALES  DE  BELGIQUE 


BIBLIOTHÈQUE    D'AGRICULTURE    COLONIALE 

comprenant  plus   de    100  ouvrages 

SUR 

LES     CULTURES     TROPICALES 

Et  les   productions    des   Colonies. 


Le  Catalogne  spécial  est  envoyé  franco  sur  demande. 


PUBLICATION    PÉRIODIQUE    PONDES    EN     I9(»l 

L'Agriculture  pratique  des  Pays  chauds 

BULLETIN   MKNSI  EL  DU  JARDIN   COLONIAL 

ET      DES      JARDINS       DESSAI       DES       COLONIES 


Un  numéro  de  88  pages  parait  tous  les  mois 


CHAQUE     ANNÉE     DEUX     VOLUMES     DE     528     PAGES 
mi  ni   annuel     Union  postale  ....       20  prancs 

Le  Catalogue  gênerai  est  envoyé  franco  sur  demande. 

PROTAT    PRJBRBS,    IMPRIMEUR 


New  York  Botanical   Garden   Libra 


3  5185  00258  4371 


£