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Full text of "L'Année biologique"

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L'ANNÉE  BIOLOGIOUE 


TYPOGRAPHIE    FIRMIN-DIDOT    ET    c'"".    —    IIESNIL    (EUnE). 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE 


COMPTES  RENDIS  ANNUELS  DES  TRAVAUX 

DE" 

BIOLOGIE  GÉNÉRALE 


PUBLIES    SOUS   LA   DIRECTION  DE 

YVES     DELAGE 

MEMBRE    DE    l'iNSTITUT 

PROFESSEUR   A    l'uNIVERSITÉ   DE  PARIS 

.DIRECTEUR   DE   LA    STATION    BIOLOGIQUE   DE   ROSCOFF 

Avec  la  collaboration  d'un  Comité  de  Rédacteurs 


SECRETAIRES     DE     LA    REDACTION     : 

Partie  Zoologique  Partie  Botanique 

Marie   GOLDSMITH  F.  PÉCHOUTRE 

Docteur  es  sciences  naturelles.  Docteur  es  sciences  naturelles. 

Préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences 
de  Paris. 

RÉDACTEUR  EN  CHEF  POUR  LES  FONCTIONS  MENTALES  : 

PHILIPPE  (D'  Jean),  Directeur  adjoint  du  laboratoire  de  Psychologie 
physiologique  à  la  Sorbonne. 


vingt-deuxième:  année: 
1917 


PARIS 

LIBRAIRIE    LHOMME 

3,    RUE    CORNEILLE,    3. 
1919 


Volume  publié  à  l'aide  d'une  subvention  accordée 
par  la  fondation  H.  de  Rothschild. 


AVERTISSEMENT 


Eq  raisan  de  la  difficulté  de  se  procurer  certains  ouvrages 
pendant  la  guerre,  bon  nombre  d'analyses  ont  dû  être  reportées 
à  un  volume  ultérieur.  Le  lecteur  qui  constaterait  l'absence  d'une 
analyse  attendue  peut  donc  chercher  si  elle  ne  se  trouverait  pas 
dans  quelqu'un  des  volumes  suivants. 


LISTE  DES  COLLABORATEURS 


BOUBIER  (A. -M.).  —  Docteur  es  sciences.  Genève. 

BRACHET  (A.).  —  Professeur  à  V Université.  Bruxelles. 

CARDOT  (H.).  —7  Docteur  es  sciences.  Chef-adjoint  de  laboratoire  à 
la  Faculté  de  Médecine.  Paris. 

CUÉNOT  (L.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  U  Université. 
Nancy. 

DUPRAT  (G.-L.).  —  Directeur  du  laboratoire  de  Psychologie  expéri- 
mentale. Âix  en  Provence. 

GOLDSMITH  (M""  Marie).  —  Docteur  es  sciences.  Préparateur  à  la 
Faculté  dés  Sciences.  Paris. 

GUÉRIN  (P.).  —  Prof esseur  agrégé  à  l'École  supérieure  de  Pharmacie. 
Paris. 

MAILLEFER  (A.).  —  Professeur  à  l'Université.  Lausanne. 

MARAGE  (D'').  —  Chargé  de  Cours  à  la  Sorbonne.  Paris. 

MENEGAUX  (A.).  —  Assistant  au  Muséum.  Paris. 

MOREAU  (F.).  —  Préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Paris. 

MOUTON  (H.).  —  Chef  de  laboratoire  à  l'Institut  Pasteur.  Paris. 

ONFROY  (René).  —  Assistant  au  service  d'ophtalmologie  à  l'Hôpital 
Laénnec.  Paris. 

PÉCHOUTRE  (F.).-^  Docteur  es  sciences.  Paris. 

PHILIPPE  (D'  Jean).  —  Directeur  adjoint  du  laboratoire  de  Psycho- 
logie physiologique  à  lOf  Sorbonne.   Paris. 

PRENANT  (A.).  —  Professeur  d'Histologie  à  la  Faculté  de  Médecine. 
Paris. 

PRENANT  (Marcel).  —  Licencié  es  sciences.  Paris. 

PUYMALY  (A.  de).  —  Licencié  es  sciences.  Bordeaux. 

ROBERT  (A.).  —  Chargé  de  conférences  à  l' Université.  Paris. 

STROHL  (J.).  —  Professeur  à  l'Université.  Zurich. 

VARIGNY  (H.  de).  —  Assistant  au  Muséum.  Paris. 

VLÈS.(F.).  —  Préparateur  au  laboratoire  de  Roscoff. 


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TABLK   DES   CHAPITRES 


I.  La  cellule. 

1.  Slructure  et  constitution  chimique  de  la  cellule  et  de  ses  parties.  —  a)  Struc- 

ture, p)  Constitution  chimique. 

2.  Physiologie  de  la  cellule.  —  a.)  Sécrétion,  excrétion,  p)  Mouvements  proto- 

plasmiques.  Y)Tactismes  et  tropismes.  ô)  Assimilation ,  accroissement,  e)  Réac- 
tions de  la  cellule  en  présence  des  toxines,  des  sérums,  des  venins. 

3.  Division  cellulaire  directe  et  indirecte.  —  a.)  Rôle  de  chaque  partie  de  la 

cellule  dans  ces  phénomènes;  leur  cause.  P)  Signification  absolue  et  relative 
des  deux  modes  de  division. 

II.  Les  produits  sexuels  et  la  fécondation. 

1.  Produits  sexuels.  —  a)  Origine  einbryogénique  de  ces  produits,  p)  Phénomènes 
de  leur  maturation  :  réduction  chromatique,  modifications  cytoplasmiques. 
y)  Structure  intime  des  produits  mûrs. 

.>.  Fécondation.  —  a)  Fécondation  normale,  p)  Mérogonie.  Fécondation  partielle, 
pseudogamie.  y)  Polyspermie  physiologique   (pseudopolyspermie). 

m.  La  parthénogenèse.  —  «)  Prédestination,  structure,  maturation  de  l'œuf  par- 
thénogénétique.  p)  Conditions  déterminantes  du  développement  parthénogéné- 
tique.  Parthénogenèse  expérimentale,  y)  Alternance  de  la  parthénogenèse  et  de 
l'amphimixie.  Parthénogenèse  exclusive. 

IV.  La  reproduction  asexuelle.  — a)  Par  division  :  schizogonie;  autotomie  repro- 

ductrice, disséminatrice,  défensive,  p)  Par  bourgeonnement,  y)  Par  spores. 

V.  L'ontogenèse.  —  a)  Isotropie  de  l'œuf  fécondé  ;  spécificité  cellulaire.  P)  Différen- 

ciation anatomique;  dififérenciation  histologique  et  processus  généraux,  y)  Les 
facteurs  de  l'ontogenèse-,  tactismes  et  tropismes,  excitation  fonctionnelle,  adap- 
tation ontogénétique;  biomécanique.  , 

M.  La  tératogénèse. 

1.  Généralités  ;  lois  et  causes  de  la  formation  des  monstres. 

2.  Tératogénèse  expérimentale  :  < 

a.  Soustraction  d'une   partie  du  matériel  embryogénique  :  a)   à  l'œuf   entier 

(ootomie);  p)à  l'œuf  en  segmentation  ou  à  l'embryon  (blastotomie). 

b.  Iniluence  tératogénique  :  a)  des  agents  mécaniques  et  physiques  (pression,  se- 

cousses, trauinatismes,  température,  éclairage,  électricité,  etc.);  p)  des  agents 
chimiques;  y)  des  agents  biologiques  (consanguinité,  hybridation,  parasites, 
maladies,  etc.). 

3.  Tératogénèse  naturelle.  —  a)  Production  naturelle  des  altérations  tératologi- 

ques.  P)  Correction  des  altérations  tératologiques  par  l'organisme.  Régulation 
y)  Polyspermie  tératologique.  Monstres  doubles.  Hermaphroditisrae  tératolo- 
gique  û)  Cas  tératologiques  remarquables. 


vm  TABLE  DES  CHAPITRES. 

VII.  La  régénération.  —  Régénération  normale.  Autotomie.  Parallélisme  avec  l'on- 

togenèse. Régulations.  Hétéromorphose. 

VIII.  La  greffe.  —  a)  Action  du  sujet  sur  le  greffon,  p)  Hybrides  de  greffe. 

iX.  Le  sexe  et  les  caractères  sexuels  secondaires  ;  le  polymorphisme 
ergatogénique'. 

X.  Le  polymorphisme  métagénique  ' ,  la  métamorphose  et  l'alternance 

dés  générations. 

XI.  La  corrélation.  —  a)  Corrélation  physiologique  entre  les  organes  en  fonction. 

p)  Corrélation  entre  les  organes  dans  le  développement. 

XII.  La  mort  ;  le  plasma  germinatif.  —  Dégénérescence  sénile.  —  Immortalité 

des  Protistes. 

XIII.  Morphologie  générale  et  chimie  biologique. 

1»  Morphologie.  —  a)  Symétrie,  p)  Homologies.  y)  Polymérisation.  Individualité 

de  l'organisme  et  de  ses  parties;  colonies,  ô)  Feuillets. 
2"  Composition  chimique  des  substances  de  l'organisme. 

XIV.  Physiologie  générale. 

1°  Nutrition.  —  a)  Osmose,  p)  Respiration,  y)  Assimilation  et  désassimilation; 
absorption.  Fonction  chlorophyllienne,  ô)  Circulation,  sang,  lymphe,  sève  de 
végétaux,  e)  Sécrétions  interne  et  externe,  excrétion.  Ç)  Production  d'énergie 
(mouvement,  chaleur,  électricité,  etc.).  vi)  Pigments.  6)  Hibernation,  vie  latente. 

2°  Action  des  agents  divers  :  a)  mécaniques  (contact,  pression,  mouvement,  etc.)  ; 
p)  physiques  (chaleur,  lumière,  électricité,  rayons  cathodiques,  pression  os- 
motique,  etc.);  y)  chimiques  et  organiques  (substances  chimiques,  ferments 
solubles,  sérums,  sucs  d'organes,  venins,  toxines),  ferments  figurés,  microbes. 
ô)  Tactismes  et  tropismes.  e)  Phagocytose. 

XV.  L'hérédité. 

a.  Généralités. 

b.  Transmis sibililé  des  caractères  de  tout  ordre.  —   a)  Hérédité  du  sexe. 

p)  Hérédité  des  caractères  acquis,  y)  Hérédité  de  caractères  divers  :  cas 
remarquables. 

c.  Transmission  des  caractères.  —  a)  Hérédité  dans  la  reproduction  asexuelle, 

dans  la  parthénogenèse,  dans  l'amphimixie.  p)  Hérédité  directe  et  collaté- 
rale, y)  Hérédité  dans  les  unions  consanguines.  8)  Études  mendéliennes. 
Hérédité  dans  le  croisement  ;  caractères  des  hybrides,  s)  Hérédité  ances- 
Irale  ou  atavisme.  Ç)  Télégonie.  t))  Xénie. 

XVI.  La  variation. 

a.  Variation  en  général;  ses  lois. 

b.  Ses  formes  :  a.)  lente,  brusque;  p)  adaptative;  y)  germinale;  6)  embryon- 

naire; e)  de  l'adulte  ;0  atavique,  régressive  ;  rj)  corrélative;  8)  des  instincts. 
i)  Cas  remarquables  de  variation. 

c.  Ses  causes  :  a.)  Spontanée  ou  de  cause  interne,  irrégulière  ou  dirigée.  Va- 

riation parallèle.  Orthogénèse.  p)  Variation  sous  l'influence  des  parasites. 
y)  Influence  du  milieu  et  du  régime  :  accoutumance;  acclimatement; 
actions  physiques  (pression  osmotique,  température,  lumière,  etc.).  ô)  In- 
fluence du  mode  de  reproduction  (reproduction  asexuelle,  consanguinité, 
croisement). 

d.  Ses  résultats  :  a)  Polymorpliisine  œcogénique  '.  p)  Dichogénie. 

XV II.  L'origine  des  espèces  et  de  leurs  caractères. 

a.  Fixation  des  diverses  sortes  de  variation.  Formation  de  nouvelles  es- 
pèces. —  a)  Mutation.  P)  Divergence,  y)  Convergence,  o)  Adaptation  phy- 
logénélique.  e)  Espèces  physiologiques. 

i.  Voir  dans  V Avertissement  du  vol.  111  la  siguilicalion  de  ce  lerine. 


TABLE  DES  CHAPITRES.  .  ix 

b.  Facteurs.  —  a)  Sélections  artificielle;  naturelle  (concurrence  vitale);  ger- 

ininale;  sexuelle;  des  tendances,  etc.  P)  Ségrégation;  panraixie.  Ô)  Action 
directe  du  milieu. 

c.  Adaptations.  —  Œcologie.  Adaptations  particulières.  Symbiose.  Commensa- 

lisme.  Parasitisme.  Mimétisme.  Particularités  structurales,  physiologiques 
ot  biologiques. 
(I.  Pliylogénie.  —  Disparition  des  espèces. 

XVIII.  La  distribution  géographique  des  êtres. 

XIX.  Système  nerveux  et  fonctions  mentales. 

1"  Strvcture  et  ionctioss  de  la  cellule  nerveuse,  des  centres  nerveux  et  des 

ORGANES    des    SENS. 

a.  Cellule  nerveuse.  —  a)  Structure,  p)  Physiologie,  pathologie. 

l).  Centres  nerveux  et  nerfs.  —  a)  Structure,  p)    Physiologie;   localisations 

cérébrales, 
f.  Organes  des  sens.  —  a)  Structure.  P)  Physiologie. 
2°  Processus  psychiques. 

I.  Généralités  et  corrélations. 

a.  Généralités. 

b.  Sensations  musculaires,  orrjaniques. 

c.  Sens  gustatif  et  olfactif. 

d.  Audition. 

e.  Vision. 

II.  Mouvements  et  EXPRESSIONS. 
a.  Émotions. 

h.  Langages. 

c.  États  de  rêve. 

d.  Fatiffue. 

III.  luÉATION. 

a.  Images  mentales. 

b.  Associations  et  jugements. 

c.  Idées  et  consciences . 

d.  La  mémoire. 

e.  L'activité  mentale. 

IV.  Psychologie  comparée. 

a.  Psychologie  animale. 

b.  Psychologie  infantile. 

c.  Psychologie  anormale. 

XX.  Théories  générales.  —  Généralités. 


TABLE  DES  REVUES  GENERALES 

PARUES  DANS  LES  VOLUMES  PRÉCÉDENTS 


L.  Daniel.  Influence  du  sujet  sur  le  greffon.  Hybrides  de  greffe Vol.  I,  269 

E.  Gley.  Exposé  des  données  expérimentales  sur  les  corrélations  fonc- 
tionnelles chez  les  animaux Vol.  I,  313 


X  TABLE  DES  REVUES  GENERALES. 

J.-P.  DiKAND  (DE  Gros).  Du   pohzoïsnie  et  de   l'unité  organologique 

intégrante  chez  les  Vertébrés Vol.  I,  338 

A.  Charrin.  Les  défenses  de  l'organisme  en  présence  des  virus Vol.  I,  342 

Em.  BoL'RfjiVELOT.  Les  ferments  solubles Vol.  I.  375 

C.  Phisalix.  Étude  comparée  des  toxines  microbiennes  et  des  venins..  Vol.  I,  382 

W.  SzczAwiNSKA.  Conceptionmodernedelastructuredusystèmenerveux.  Vol.  I,  ."169 

A.  BiNET.  La  psychologie  moderne  et  ses  récents  progrès Vol.  I,  .593 

M.  Hartog.  Sur  les  phénomènes  de  reproduction Vol.  I,  699 

J.  Cantacizène.  La  phagocytose  dans  le  règne  animal Vol.  II,  294 

G.  Prijvot.  Conditions  générales  de  la  vie  dans  les  mers  et  principes  de 

distribution  des  organismes  marins Vol.  Il,  559 

A.  Labbé.  Un  précurseur.  Les  cellules  factices  d'Ascherson Vol.  III,    4 

L.  Gi'iGNARD.  La  réduction  chromatique Vol.  III,  (il 

E.  Metchmkofk.   Revue  de  quelques  travaux  sur  la  dégénérescence 

sénlle Vol.  111,  2i9 

F.  Vk;>on.  Les  canalicules  urinaires  chez  les  Vertébrés Vol.  III,    27 

G.  Prl  voT.  Les  conditions  d'existence  et  les  divisions  bionoraiques  des 

■  eaux  douces.^. Vol.  III,  527 

S.  Leduc.  La  tension  osmolique Vol.  V,  li 

L.  Clénot.  Les  recherches  expérimentales  sur  l'hérédité Vol.  VII,  i.vi 

W.  Szr;z\wiNSKA.  Coup  d'œil  rétrospeclif  sur  les  cytoloxines Vol.  VII,  xlvi 

P.  DE  Beaicuamp.  Les  colorations  vitales Vol.  \i,  xvi 

Eue  METCHNikOKF.  Aperçu  des  progrès  réalisés  dans  l'étude  de  1  immu- 
nité pendant  les  dix  premières  années  du  xx'  siècle Vol.  Mil,  xix 

A.\(;el  Gallardo.  Les  idées  théoriques  actuelles  sur  la  mécanique  de 

la  division  cellulaire Vol.  \IV,  mx 

Yves  Delage.  La  Psychoanalyso Vol.  \I.\,  xx 

M.  Mendelssohn.  Les  Kéllexes Vol.  XX,  x\i 

^  VES  Delage  et  M.  Goldsmith  (d'après  A.  Prewnt).  Les  appareils  ci- 

liaires  et  leurs  dérivés Vol.  XX,  i.wii 

Yves  Delage  et  M.  Goldsmuii.  Le  mendélisme  et  le  mécanisme  cyto- 

logique  de  l'hérédiU" ■ Vol.  XXII.  \i\ 

E.  Fai  ré-Fkkmiot  et  F.  VLi:s.  Revue  de  nos   connaissances  sur  les 

lois  mathématiques  de  la  cicatrisation  des  plaies Vol.  XXII,   \lvii 


REVUE  (1917) 


Biologie  animale.  —  La  tendance,  que  nous  avons  déjà  notée  les 
années  précédentes,  de  placer  des  processus  physiques  connus  à  la 
base  des  phénomènes  vitaux,  continue  à  se  développer.  Elle  se  mani- 
feste toujours  dans  l'étude  de  la  cellule  par  l'analyse  de  ce  qui  se 
passe  dans  les 'colloïdes  (Chambers,  J.  Loeb,  Denny,  Brooks, 
Robertson)  aux  propriétés  desquels  on  rattache  les  variations  de 
perméabilité,  celles-ci  étant  considérées  comme  base  de  beaucoup  de 
phénomènes  physiologiques.  Mais  à  côté  de  cette  interprétation 
d'ordre  physique,  une  autre,  déjà  ébauchée  antérieurement,  vient 
cette  année  se  mettre  au  premier  plan  dans  une  série  de  travaux  les 
plus  différents  comme  buts  de  recherches  et  comme  objets  d'étude  : 
c'est  celle  qui  fait  intervenir  l'action  des  enzymes.  Un  travail  de 
Troland,  Enigmes  biologiques  et  théorie  de  L'action  des  enzymes,  donne 
une  théorie  d'ensemble  conçue  dans  cet  esprit;  la  vie,  d'après  cet 
auteur,  est  un  résultat  des  actions  catalytiques  se  passant  dans  les 
colloïdes;  la  croissance  est  une  autocatalyse  typique;  les  facteurs  de 
l'hérédité  (facteurs  mendéliens)  sont  des  enzymes  représentés  par 
des  particules  chromatiques  colloïdales  qui,  par  l'autocatalyse,  gou- 
vernent tout  le  développement,  Hegner,  dans  une  étude  sur  les 
localisations  germinales  dans  l'œuf  d'insectes,  fait  également  inter- 
venir les  enzymes  :  ceux-ci  constitueraient  la  partie  du  chromosome 
qui  est  responsable  des  caractères  dont  la  destinée  est  étudiée  dans 
les  expériences  d'hybridation,  l'autre  partie  étant  celle  qui  préside  à 
l'organisation  générale  de  l'œuf  et  de  l'embryon,  sa  bilatéralité,  sa  pola- 
rité, etc.  Cette  idée  s'harmonise  bien  avec  le  rapprochement,  fait  dans 
une  série  d'études,  entre  les  ferments  et  les  pigments  (voir  Bloch,  et 
surtout  la  série  des  recherches  de  Wright  sur  la  coloration  des  mam- 
mifères), les.  caractères  de  coloration  étant  les  plus  utilisés  dans  les 
expériences  mendéliennes.  Cette  importante  prise  par  les  ferments  se 
manifeste  aussi  (comme  d'ailleurs  les  années  précédentes)  dans  le 
grand  nombre  d'études  purement  physiologiques  qui  leur  sont  con- 
sacrées. 

En  revenant  aux  questions  de  vie  cellulaire,  il    faut  noter  aussi, 
dans  un  tout  autre  ordre  d'idées,  le  grand  nombre  de  recherches  con- 


XII  L"ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sacrées  aux  mitochondries,  fait  d'ailleurs  constant  depuis  plusieurs 
années.  Cowdry,  Guilliermond  établissent  la  similitude  complète  de 
ces  formations  dans  le  règne  végétal  et  animal,  et  cette  constance 
même  semble  indiquer  l'importance  de  leur  rôle.  Nussbaum-Hilaro- 
Aviez,  à  la  suite  d'autres  auteurs,  les  considère  comme  présidant  à  tout 
le  métabolisme  de  la  cellule  et  correspondant  au  protoplasme  supé- 
rieur de  Prenant;  Alexeieff  en  fait  l'origine  du  kinétonucleus,  du 
blépharoplaste,  du  corps  parabaSal,  des  plastides  donnant  le  glycogène. 
Meves,  dans  sa  théorie  «  plastosomienne  »  de  l'hérédité,  encore  une 
fois  exposée,  leur  attribue  le  principal  rôle  dans  l'hérédité  cytoplas- 
mique.  Dans  les  recherches  de  Galippe  et  de  Portier,  les  mitochon- 
dries se  présentent  sous  un  aspect  nouveau.  Sous  le  nom  de  la  micro- 
Inose,  le  premier  de  ces  auteurs  développe  une  théorie  d'après  laquelle 
toutes  les  cellules  vivantes  contiendraient  des  particules  qui  sont  peut- 
être  les  mitochondries  (microzymas  de  Béchamp)  et  qui,  dans  les  cellules 
mortes,  se  transformeraient  en  microbes,  l'infection  devenant  ainsi 
un  phénomène  constant  et  normal.  L'idée  de  Portier  est,  dans  son 
essence,  la  même  ;  cependant,  il  étudie  davantage  le  rôle  de  ces  micro- 
organismes, qui  sont  pour  lui  non  des  parasites,  mais  des  symbiotes 
qui,  par  leurs  propriétés  chimiques  spéciales,  tiennent  sous  leur  dépen- 
dance une  partie  considérable  des  fonctions  physiologiques  de  l'orga- 
nisme qui  les  héberge,  la  digestion  surtout. 

Dans  les  questions  de  fécondation  et  de  parthénogenèse,  peu  d'idées 
nouvelles  ou  originales.  A  signaler  la  suite  des  recherches  d'Herlant 
sur  le  côté  cytologique  de  la  parthénogenèse  expérimentale,  qui  lui 
fournissent,  entre  autres,  des  arguments  contre  la  théorie  de  la  fécon- 
dation de  LoEB.  Ce  qui  est  nécessaire  à  la  fécondation,  c'est  la  forma- 
tion dans  l'œuf  d'un  centre  énergétique;  lorsque  le  spermatozoïde, 
tout  en  pénétrant  dans  l'œuf,  manque  de  faire  naître  un  tel  centre 
(comme  c'est  le  cas  dans  certains  œufs  lors  des  fécondations  hétéro- 
gènes), le  développement  ne  se  produit  pas;  cependant  le  spermato- 
zoïde a  dû  apporter  à  l'œuf  sa  lysine  et  son  antilysine. 

Les  questions  de  l'ontogenèse  ont  reçu  une  contribution  intéressante 
du  livre  de  Brachet  :  L'œuf  et  les  facteurs  de  f ontogenèse.  C'est 
l'exposé  non  de  quelques  nouvelles  recherches  de  l'auteur,  mais  de 
son  point  de  vue  général,  et  ce  point  de  vue,  c'est  celui  que  nous 
croyons  devoir  être  le  plus  fécond.  L'auteur  est  opposé  à  toute  hypo- 
thèse de  particules  spécifiques  représentatives;  pour  lui,  l'œuf  est  un 
tout,  dont  toutes  les  parties  contribuent  à  la  transmission  héréditaire. 
Sa  structure  est  relativement  simple  :  l'hétérogénéité  de  sa  constitu- 
tion en  divers  points  tient  à  des  différences  non  qualitatives,  mais  quan- 
titatives :  des  matériaux  identiques  y  sont  inégalement  distribués.  La 
question  de  l'isotropie  ou  de  Tanisotropie  ne  se  présente  plus,  dans 
celte  conception,  comme  une  alternative,  mais  devient  une  question 
du  moment  de  la  différenciation.  —  Parmi  les  nombreuses  idées  inté- 
ressantes de  ce  livre,  il  faut  signaler  l'application  de  la  notion  de  la 
gradation  physiologique  de  Ciiild  à  l'explication  de  la  reproduction 
asexuée  :  lorsque,  dans  certaines  conditions  défavorables,  des  portions 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE.  xiii 

de  l'organisme  (gemmules,  slatoblasles)  sont  libérées  delà  sujétion  où 
elles  étaient  vis-à-vis  les  parties  dominantes  maintenant  en  régression, 
elles  reprennent  une  existence  indépendante  et  se  multiplient  jusqu'à 
fournir  un  nouvel  organisme.  —  La  gradation  physiologique  est,  par 
ailleurs,  étudiée  par  Child  chez  les  Algues  et  par  Hyman  chez  les 
Amibes,  où.  elle  sert  à  expliquer  leurs  mouvements. 

Parmi  les  grandes  questions  de  la  physiologie,  deux  semblent  occu- 
per la  place  prépondérante;  les  sécrétions  internes  et  les  phénomènes 
de  la  carence.  Le  fonctionnement  des  glandes  endocrines,  qui  paraît 
embrasser  tous  les  ans  un  champ  de  plus  en  plus  vaste  (greiï'e,  corré- 
lation, facteurs  de  Tontogénèse,  caractères  sexuels  secondaires,  etc.), 
est  l'objet  de  nombreux  mémoires,  traitant  surtout  de  Tintluence 
des  diverses  glandes  sur  le  développement  des  animaux.  Allen, 
Terry,  Swingle,  Gudernatsch,  Roger,  Wassjutotschkin,  Uhlenhuth, 
étudient  en  particulier  Faction  du  tliymus  et  de  la  thyroïde  sur  le 
développement  de  la  grenouille.  Les  phénomènes  de  la  carence  sont 
l'objet  d'un  ensemble  important  de  travaux  de  AVeil  et  Mouriquand, 
"Weil,  Cluzet  et  Mouriquand,  Rondoni,  Rondoni  et  Montagnini,  Besse 
et  Budin,  Œhler,  Chick  et  Hume,Mackeridge,  Bottomley.  La  question 
est  étudiée  au  point  de  vue  théorique  du  rôle  des  vitamines,  comme 
au  point  de  vue  pratique  de  l'alimentation  rationnelle.  Aux  vitamines, 
nécessaires  pour  la  nutrition  animale,  se  rattachent  les  auximones,  sti- 
mulant la  croissance  des  plantes  et  l'activité  des  bactéries  nitrifiantes 
(voir  la  Revue  de  Biologie  végétale).  A  citer  encore,  pour  les  questions 
de  physiologie,  le  travail  de  Guyénot  :  Recherches  sur  la  vie  aseptique 
et,  dans  un  ordre  d'idées  tout  à  fait  différent,  intéressant  parce 
qu'il  touche  à  un  phénomène  qui  n'a  attiré  l'attention  que  depuis 
peu,  plusieurs  observatibns  sur  les  mouvements  synchrones  des  agglo- 
mérations d'Insectes  (NeAvmann,  Allard,  Gates,  Laurent). 

Dans  le  vaste  domaine  de  l'hérédité,  les  recherches  d'esprit  mendélien 
prédominent  toujours.  Ces  recherches  portent  le  plus  souvent  sur  des 
questions  particulières  ;  il  faut  en  excepter  un  travail  de  Morgan  où 
l'auteur  cherche  à  donner  une  définition  d\i  gêne  qui  permettrait  d'ex- 
pliquer le  plus  grand  nombre  des  cas  difficiles.  Le  gêne,  se  distingue 
du  déterminant  en  ce   qu'il  peut  influencer  plusieurs   caractères  et 
même  tous;  réciproquement,  un  même  caractère  peut  se  rattacher  à 
plusieurs  gênes.  Au  milieu  du  triomphe  des  conceptions  mendéliennes, 
quelques  notes  discordantes  se  font  entendre  cependant.  C'est  Rabaud, 
avec  sa  théorie  de  l'hérédité  fondée  sur  l'interaction,  lors  de  la  fécon- 
dation, des  deux  cytoplasmas;  c'est  Haecker,  qui  cherche  à  limiter 
l'hérédité  mendélienne  aux  caractères  déterminés  par  un  seul  facteur, 
généralement  d'ordre  chimique  (caractères  de  coloration  par  exemple), 
tandis  que  tous  ceux  déterminés  par  un  ensemble   de  facteurs  échap- 
peraient aux  lois  mendéliennes;  c'est  encore   tous  les  auteurs  qui, 
dans  la  vieille  question  du  rôle  du  noyau  et  du  cytoplasma,  rattachent 
les  phénomènes  héréditaires  à  ce  dernier  (Conklin,  Shull,  Meves).  — 
L'hérédité  des  caractères  acquis  reçoit  toujours  des  contributions  parlant 
dans  les  deux  sens  opposés,  sans  qu'aucune  solution  ne  s'en  dégage. 


XIV  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

A  l'évolution  des  espèces,  telle  qu'on  la  comprend  généralement, 
Larger  oppose  sa  théorie  de  contre-évolution,  déjà  formulée  par  lui  il  y  a 
plusieurs  années  et  maintenant  pleinement  développée.  A  côté  de  l'évo- 
lution normale,  il  y  a  une  évolution  pathologique;  elle  est  faite  des  alté- 
rations produites  chez  l'individu  par  toutes  sortes  de  maladies  et  d'ac- 
cidents, qui  afîectent  ses  moyens  de  défense  et  dont  les  résidus  se 
transmettent  à  ses  descendants,  sans  que  jamais  ces  altérations  puis- 
sent s'annihiler.  Lorsqu'elles  dépassent  certaines  limites,  elle  atteignent 
la  faculté  reproductrice  et  conduisent  à  la  dégénérescence  et  à  la  dispa- 
rition de  l'espèce.  A  l'appui  de  la  théorie,  certains  exemples  de  dégéné- 
rescence (acromégalie,  gigantisme)  sont  longuement  étudiés.  —  Pour 
les  questions  plus  particulières  touchant  la  vie  des  espèces,  on  peut 
citer  un  travail  de  Longley  sur  la  question,  depuis  si  longtemps  dé- 
battue sans  résultats  précis,  du  mimétisme  ;  cet  auteur  propose  une 
théorie  de  la  coloration  protectrice  des  papillons,  qui  a  un  caractère 
mixte  :  les  dessins  des  ailes  dépendraient  des  facteurs  héréditaires 
qui  peuvent  être  identiques  chez  plusieurs  familles;  d'autre  part,  les 
dessins  seraient  influencés  par  l'habitat,  et  si  celui-ci  varie  de  façon 
à  rapprocher  une  espèce  de  l'autre,  une  convergence  des  dessins  peut 
en  résulter. 

En  ce  qui  concerne  le  système  nerveux,  les  recherches  continuent 
dans  les  mêmes  voies  que  les  années  précédentes  (actions  antago- 
nistes, réflexes,  phénomènes  nerveux  chez  les  invertébrés).  Toujours 
la  nature  de  l'excitation  nerveuse  et  de  sa  propagation  est  un  des  prin- 
cipaux sujets  de  recherches.  Cette  année,  il  faut  signaler  l'explication 
proposée  parGothlin.  Ce  qui  caractérise  l'influx  nerveux,  c'est  qu'il  est 
accompagné  d'une  onde  électromotrice  négative,  onde  d'action,  qui  se 
propage  avec  une  vitesse  de  quelques  dizaines  de  mètres  par  seconde 
et  une  fréquence  d'environ  130  par  seconde.  L'a  considération  du 
coefficient  de  température,  élevé,  fait  supposer  l'existence  d'un  p)ié- 
nomène  chimique,  source  d'un  excès  momentané  et  local  d'anions, 
mais  la  périodicité  de  130  par  seconde  reste  inexpliquée.  L'auteur 
suppose  que  la  modification  chimique  en  question,  issue  du  noyau, 
se  transmet  en  cylindraxe  par  l'intermédiaire  des  corps  de  Nissl;  or, 
ceux-ci  étant  disposés  en  chapelet,  les  intervalles  entre  eux  corres- 
pondraient aux  intervalles  entre  les  ondes. 

Pour  les  grandes  questions  de  philosophie  biologique,  nous  devons 
citer,  à  côté  du  mémoire  de  Troland  dont  il  a  été  question  plus  haut 
et  au  sujet  duquel  nous  devons  ajouter  ici  qu'il  est  fait  dans  un  esprit 
nettement  anti-vital iste.  un  livre  important  de  Thompson,  Croissance 
et  j'ormej  qui,  procédant  du  même  esprit,  indique  des  explications  mé- 
caniques et  physico-chimiques  à  la  plupart  des  phénomènes  vitaux 
(rôles  des  rapports  entre  la  surface  et  le  volume,  de  la  vitesse  de  crois- 
sance, de  l'action  des  catalyseurs,  des  forces  polaires,  de  la  tension 
superficielle,  des  propriétés  des  colloïdes,  etc.). 

•  La  guerre  a  donné  un  intérêt  nouveau  à  la  vieille  question  des 
rapports  entre  la  morale  et  la  biologie.  Le  besoin  de  s'opposer  à  ceux 
qui  tendent  à  fonder  sur  la  science  les  droits  de  la  force  brutale,  à 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE.  \v 

fait  surgir  des  livres  tels  que  celui  de  Mitcliel,  Le  darwinisme  et  la 
guerre  ;  de  Grasset,  La  Jiiolo<)ie  humaine  ;  d'Anthony,  La  force  et  le  droit. 
Ces  réponses  procèdent  de  deux  états  esprits  difTérents  :  spiritualisle 
(Mitchell,  Grasset),  ou  positiviste  (Rabaud  dans  sa  critique  des 
auteurs  précédents,  Anthony),  les  deux  aboutissant,  d'ailleurs,  à  la 
même  conclusion  :  à  dénier  à  la  force  tout  droit  de  se  réclamer  de  la 
science.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitu. 

Biologie  végétale.  —  Quelques  travaux  d'histologie  et  de  physiologie 
cellulaires  méritent  de  retenir  l'attention.  Schûrhoff  (P.  N.)  revient  sur 
la  signification  toujours  discutée  du  nucléole;  il  le  considère  comme 
une  réserve  pour  la  formation  de  la  chromatine  du  noyau,  mais  il  con- 
teste qu'il  soit  utilisé  pour  la  constitution  du  noyau  ou  du  phragmo- 
plaste.  Dangeard  (P.  A.)  prétend  que  lamétachromatine  ne  prend  pas 
naissance  à  l'intérieur  d'un  chondriome,  mais' qu'elle  représente  un 
dépôt  laissé  par  les  vacuoles  pendant  leur  disparition  ;  cette  hypothèse 
est  mise  en  doute  par  Guilliermond,  Brooks  (S.  G.)  passe  en  revue  les 
diverses  méthodes  employées  pour  étudier  la  perméabilité  du  proto- 
plasma  aux  sels  et  Denny  (F.  E.)  a  exécuté  des  mesures  quantitatives 
sur  la  perméabilité  à  l'eau  de  certaines  membranes  végétales.  D'après 
Osterhout,  le  noyau  serait  un  centre  d'oxydation,  ce  qui  expliquerait 
la  mort  rapide  des  cellules  privées  du  noyau.  D'après  Schûrhoff,  les 
amitoses  que  l'on  observe  dans  les  tiges  de  Tradescantia  virginica  ne 
seraient  que  des  mouvements  amiboïdes  du  noyau.  Allen  publie  une 
étude  très  complète  sur  la  spermatogénèse  de  Polytrichum  juniperum, 
spécialement  consacrée  à  la  transformation  des  androcytes  en  anthé- 
rozoïdes et  au  rôle  du  blépharoplaste.  Le  développement  du  sac  em- 
bryonnaire a  été  étudié  par  "Weniger  dans  deux  Euphorbes,  par 
Palm  et  Rutgers  dans  YAucuba  japonica  et  par  Bro-wn  dans  le  Pha- 
seolus  vulgaris,  où  il  faut  noter  que  la  fusion  des  noyaux  polaires  est 
postérieure  à  la  fécondation.  Moore  explique  l'autostérilité  d'un 
hybride  de  Tradescantia  par  ce  fait  que  le  tube  pollinique  trouvant 
dans  les  tissus  du  style  de  la  même  fleur  une  nourriture  trop  riche, 
s'accroît  seulement  en  largeur  sans  aller  chercher  par  une  croissance 
en  longueur  de  nouvelles  ressources  alimentaires  dans  la  profondeur 
du  pistil,  comme  c'^st  le  cas  pour  le  pollen  d'une  fleur  diff"érente. 
Depuis  la  découverte  de  Braun  en  1856,  le  Chara  crinita  est  considéré 
comme  le  type  de  la  parthénogenèse  générative,  c'est-à-dire  de  la 
parthénogenèse  due  au  développement  de  l'oosphère  non  fécondée  et 
pourvue  d'un  nombre  réduit  de  chromosomes.  Ernst  arrive  à  des 
résultats  différents  et  les  numérations  de  chromosomes  lui  ont  montré 
qu'il  s'agissait  d'une  parthénogenèse  somatique.  Les  individus  parthé- 
nogénétiques  sont,  dans  la  majorité  des  cas,  des  individus  à  constitution 
diploïde.  Les  races  qu'ils  forment  ne  doivent  pas  leur  origine  à  une 
adaptation  provoquée  par  l'absence  de  mâles,  disparus  à  la  suite  de 
mauvaises  conditions  climatiques,  mais  à  un  changement  constitu- 
tionnel'brusque.  Les  conditions  de  ce  changement  doivent  pouvoir  être 
reproduites  expérimentalement  et  l'auteur  pense  arriver  par  cette  voie 


XVI  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

à  obtenir  des  générations  parthénogénétiques.  Le  développement  des 
galles  a  été  l'objet  de  plusieurs  travaux.  Smith  (E.)  qui  a  déjà  publié  de 
nombreux  travaux  sur  les  analogies  qui  existent  entre  le  cancer  des 
animaux  et  le  cancer  des  plantes  a  essayé  de  provoquer  des  galles  en 
injectant  àMes  végétaux  des  substances  chimiques  résultant  du  méta- 
bolisme des  microbes  agents  de  la  tumeur,  et  Molliard  a  réussi  à 
produire  des']_tumeurs  dans  le  parenchyme  du  pistil  du  Pavot  en  y 
injectant  le  suc  obtenu  en  broyant  les  larves  du  parasite.  Toutefois, 
Giesenhagen,  à  la  suite  de  ses  recherches  sur  le  développement  d'une 
galle  d'Acarien  sur  A^ephrolepis,  ne  croit  pas  que  ces  tumeurs  soient 
dues  à  une  sécrétion  du  parasite.  Maquenne  etDemoussy  ont  étudié  l'in- 
fluence de  l'eau  et  des  substances  minérales  sur  la  germination  des  pois 
et  montré  la  nécessité  du  calcium.  D'après  Goodspeed,  les  variations 
tératologiques  de  certaines  espèces  de  Trillium  doivent  leur  origine  à 
l'état  hétérozygote  d'un  parent  originel.  —  Les  auximones,  c'est-à-dire 
les  substances  stimulant  la  croissance  ont  été  l'objet  de  travaux  inté- 
ressants. D'après  Mackeridge,  l'humus  soluble,  et  surtout  celui  qui  est 
produit  par  la  décomposition  bactérienne,  doit  l'influence  favorisante 
qu'il  exerce  sur  les  activités  des  bactéries  du  sol  non  à  sa  nature  col- 
loïdale, mais  à  la  présence  d'auximones.  Cette  influence  est  surtout 
manifeste  sur  les  organismes  intervenant  dans  le  cycle  de  l'azote;  il  y 
a  accroissement  du  taux  de  la  fixation  d'azote  et  de  la  nitrification. 
Bottomley  a  étudié  quelques  efTets  de  ces  auximones  sur  la  croissance 
de  Lemna  minor   en  solutions  minérales  de  culture.  Les  plantes  de 
Lemna  ne  peuvent  continuer  à  croître  longtemps  dans  des  solutions  de 
culture  ne  contenant  que  des  aliments  minéraux.   L'addition   d'une 
quantité  très   faible   de  matière    organique   provenant   d'un   extrait 
aqueux  de  tourbe  bactérisée,  c'est-à-dire  complètement  décomposée 
au  moyen  des  organismes  aérobies  du  sol,  provoque  aussitôt  une  accé- 
lération notable  de  la  croissance.  Dans  ses  recherches  sur  le  métabo- 
lisme des  hydrates  de  carbone  dans  la  feuille  verte,  Gast  établit  que  le 
saccharose  est  le  sucre  de  beaucoup  le  plus  abondant  au  moment  de 
l'assimilation  la  plus  intense.  Bokorny  a  pu  utiliser  pour  la  nutrition  des 
Spirogyra  le  lactose,  la  glycérine   et  l'aldéhyde  formique.  Plaetzer 
a  déterminé  l'intensité  lumineuse  à  laquelle  l'assimilation  fait  exacte- 
ment équilibre  à  la  respiration,  c'est-à-dire  à  laquelle  il  n'y  a  pas 
d'échange    gazeux  entre   la  plante   et   le  milieu  extérieur  au   point 
de  compensation.   Pour  chaque  espèce   de  plante  le  point  de  com- 
pensation est  différent  et  change  avec  la  température.  Kûster  étudie 
la  distribution  de  l'antocyane  dans  les  variétés  de  Colciis  et  les  causes 
de  cette  distribution  et  Van  Ameyden  le  géotropisme  et  le  phototro- 
pisme en  l'absence  d'oxygène.,  Loeb  publie  sur  le  mécanisme  de  la 
croissance  ou  de  l'inhibition  des  bourgeons  dormants  et  des  racines 
adventives  et  sur  les  courbures  géolropiques  une  série  de  recherches  et 
d'hypothèses  qui  tendent  toutes  à  démontrer  que  les  feuilles  ont  une 
tendance  à  envoyer  vers  le  sommet  des  su])stances  formatrices  de 
bourgeons,  vers  la  base  des  substances  formatrices  de  racines  et,  dans 
les  deux  cas,  des  substances  qui  déterminent  les  géotropismes  res- 


L'AN.NKE  BIOLOGIQUE.  xvii 

pectifs  de  ces  organes.  Ces  substances  sont  comparables  à  des  hor- 
mones. Dans  certains  cas,  l'hormone  géotropique  peut  être  associée  ou 
identique  à  l'hormone  formatrice  des  racines;  dans  d'autres  cas,  elle 
peut  être  associée  à  une  hormone  formatrice  de  bourgeons.  Oltmanns 
a  réalisé  à  propos  du  pîiototactisme  des  expériences  qui  démontrent 
que  lesorganismesrecherchent  une  certaine  intensité  lumineuse;  dans 
le  même  ordre  d'idées,  Buder  a  montré  que  si  l'on  expose  des  micro- 
organismes à  deux  faisceaux  lumineux,  ceux-ci  prennent  la  direction 
de  la  résultante  obtenue  en  tenant  compte  des  intensités  des  faisceaux. 
D'après  Ricca,  la  propagation  du  stimulus  dans  la  Sensitive  se  ferait 
par  le  tissu  ligneux  et  non  par  le  tissu  libérien,  comme  le  pensait 
Haberlandt,  et  la  vitesse  de  propagation  montre  qu'il  s'agit  non  d'une 
propagation  d'une  forme  quelconque  d'énergie,  mais  d'un  transport  de 
substance.   Lotsy  revient  sur   une    hypothèse    qu'il   défend    depuis 
longtemps;  à  savoir  que  l'hybridation  est  la  cause  de  l'évolution,  car  la 
variation  a  pour  origine  l'hybridation.  Dans  ses  expériences  sur  des 
anomalies  héréditaires  d'intloraison  chez  le  tabac,  Klebs  a  pu  obtenir 
à  volonté  un  type  /acera/rt  qui  constitue  un  casd'autohybridation,  c'est- 
à-dire  dans  lequel  un  seul  des  deux  gamètes  de  l'espèce  typique,  qui  se 
sont  réunis  au  moment  de  la  fécondation,  avait  subi  une  mutation. 
Renner  cherche  à  établir  par  des  expériences  la  constitution  gamétique 
complexe  des  OEnothères.  Davis  fait  une  critique  de  la  théorie  de  la 
mutation  de  de  Vries,  basée  sur  la  façon  dont  se  comportent  les  espèces 
d'OEnolkera  dans  les  croisements  et  dans  les  lignées  autofécondées. 
De  Vries  signale  quelques  mutations  monohybrides,  c'est-à-dire  des 
mutations  qui,  dans  les  croisements,  se  comportent  comme  des  mono- 
hybrides et,  à  cette  occasion,  il  réfute  avec  force  l'opinion  de  Nilsson, 
d'après  laquelle  les  mutations  ne  seraient  que  des  disjonctions.  Pour 
contrôler  l'opinion  de   Johaxxsen   que  la  sélection   est  incapable  de 
changer  les  facteurs  héréditaires  d'une  lignée  pure,  Fruwirth  a  entre- 
pris une  série  d'expériences  avec  des  lentilles,  des  haricots,  des  pois, 
des  moutardes,  et  est  arrivé  à  cette  conclusion  que  la  sélection  ne  peut 
altérer  le  caractère  d'une  lignée  pure.  Bowmann,  dans  ses  études  sur 
l'écologie  et  la  physiologie  de  Rhizophora  man;/le,  constate  que  les 
Palétuviers  se  développent  le  mieux  dans  les  estuaires  où  il  y  a  des 
courants  contraires  d'eau  douce  et  d'eau  de  mer.  Lakon  recherche 
les  causes  de  l'hétérophyllie  chez  le  Persil  et  Theune,  à  propos  de  di- 
verses plantes  géocarpiques,  est  disposé  à  voir  dans  la  géocarpie  une 
protection  contre  les  animaux.  Letellier  a  réalisé  des  cultures  pures 
de  gonidies  des  lichens  et  n'a  trouvé  aucune  différence  entre  les  go- 
nidies  et  les  algues  semblables  libres;  il  confirme  d'ailleurs  la  théorie 
de  l'origine  double  des  lichens,  mais  croit  que  les  rapports  physio- 
logiques entre  champignons  et  algues  ne  sont  pas  toujours  les  mêmes. 
Miehe  publie  de  nouvelles  recherches  sur  la  symbiose  bactérienne 
dWrdisia  crispa  ;  comme  les  méristèmes  terminaux  et  les  feuilles  de  cette 
plante  hébergent  toujours  une  bactérie,  il  est  probable  queVArdisia  est 
incapable  d'un  développement  normal  sans  l'excitation  de  la  bactérie. 

—  F.    PÉCllOUTRE. 

l'année  biologique,  yxii.  1917.  b 


xviii  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Biologie  psvcuoi.ogiqie.  —  La  littérature  psychologique  de  1917 
est  certainement  plus  pauvre  encore  que  Ta'nnée  précédente  :  les  ré- 
serves des  travaux  en  cours  au  début  de  la  guerre  se  sont  progressi- 
vement épuisées;  les  travailleurs  sont  devenus  moins  nombreux  dans 
les  laboratoires  d'enseignement  et  de  recherches,  cependant  que  les 
études  nouvelles  provoquées  par  la  guerre  et  pour  elle  n'ont  pas  encore 
donné  des  résultats  assez  significatifs  pour  valoir  d'être  publiés. 

La  question  des  réflexes,  conditionnés  ou  non,  conserve  son  impor- 
tance en  psychologie  normale,  en  pathologique  et  en  comparée;  mais 
on  s'aperçoit  qu'elle  tend  à  évoluer.  A  côté  des  recherches  qui  enfer- 
maient toute  la  psychologie  dans  le  problème  des  réflexes,  apparaissent 
les  études  de  ceux  qui  ne  voient  là  qu'un  chapitre.  On  trouvera  l'indi- 
cation et  le  sens  de  cette  évolution  dans  les  travaux  de  Burnbam,  de 
AATeiss.  de  Delage   et  Goldsmith. 

L'expression  des  états  à  traduire  en  mouvements  a  donné  lieu  à  peu 
près  au  même  nombre  de  travaux  (fait  à  noter)  sur  le  langage,  le  sens 
musical,  etc.;  à  signaler  un  très  intéressant  mémoire  de  Fénis  sur  les 
cris  et  chants  des  oiseaux  :  c'est  une  contribution  importante  à  l'his- 
toire naturelle  de  la  musique. 

La  neurologie  et  la  psycho-pathologie  de  guerre  semblent  devoir 
apporter  une  forte  contribution  à  la  psychologie  physiologique,  mais 
ce  ne  sont  encore  que  des  indications.  —  D''  Jean  Philippe. 


LE  MENDELISME 

ET   LE 

MÉCAMS31E  CYTOLOGIQUE  DE  L'HÉRÉDITÉ 


I.  —  Exposé  de  la  théorie. 

Depuis  Fantiquité  et  jusqu'à  une  date  très  récente,  la  substance 
considérée  comme  étant  le  substratum  héréditaire,  c'est-à-dire  celle 
en  laquelle  résident  les  causes  immédiates  de  la  transmission  héré- 
ditaire des  caractères,  a  été  le  sang.  Les  expressions  de  :  pur  sang, 
demi-sang,  sang  mêlé  en  font  foi.  Cependant,  cette  opinion  ne  repo- 
sait sur  aucune  base  objective,  et  le  jour  où  l'on  a  voulu  soumettre 
la  question  au  contrôle  de  l'expérience,  cette  absence  de  base  est 
apparue  claireriient.  Galton  (1871),  ayant  injecté  à  des  lapins  blancs 
le  sang  de  lapins  noirs  et  inversement,  a  constaté  que  cette  échange 
de  sang,  bien  que  fait  à  dose  massive,  ne  modifiait  en  rien  la  postérité 
de  ces  animaux. 

Quand,  par  les  perfectionnements  du  microscope,  par  les  progrès 
de  la  technique  histologique,  par  les  recherches  assidues  d'une  multi- 
tude de  travailleurs,  eurent  été  mises  en  lumière  la  structure  de  la 
cellule  et  du  noyau,  les  phénomènes  intimes  de  la  maturation  des 
produits  sexuels  et  de  la  fécondation  et  le  comportement  des  éléments 
du  noyau  dans  la  division  cellulaire,  presque  tous  tombèrent  d'accord 
pour  placer  dans  la  chromatine  et  dans  les  chromosomes  le  substratum 
héréditaire  cherclié.  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  discuter  cette  opinion  ; 
même  ceux  qui  la  croient  trop  exclusive  doivent  reconnaître  quelle 
sappuie  sur  des  observations  précises  et  suggestives. 

Le  sceau  a  été  donné  à  cette  manière  de  voir  par  la  célèbre  théorie 
de  Weismann  qui,  combinant  les  observations  à  des  hypothèses  non 
moins  hardies  qu'ingénieuses,  a  fondé  une  sorte  de  catéchisme  des 
relations  de  Fhérédité  avec  l'évolution  de  la  chromatine  dans  les  cel- 
lules. 

Le  point  fondamental  de  sa  conception  consiste  à  poser  en  principe 
que  les  caractères  somatiques  (anatomiques,  physiologiques,  et  même 


XX  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

psychiques)  ne  sont  pas  le  résultat  de  la  constitution  globale  de  l'or- 
ganisme ou  du  protoplasma  cellulaire,  ou  même  de  la  chromatine 
nucléaire,  mais  sont  en  relation,  séparément  et  individuellement, 
chacun  avec  une  particule  définie,  infra-microscopique,  de  chromatine, 
qu'il  appelle  déterminant.  Les  déterminants  sont  'groupés  en  petites 
masses,  appelées  ides,  dont  chacune  comprend  une  collection  com- 
plète des  déterminants  de  l'organisme  provenant  d'un  même  ancêtre, 
l'ensemble  des  ides  représentant  l'ensemble  des  ancêtres.  Ces  ides, 
groupés  en  chapelets,  forment  les  idantes  ou  chromosomes.  Ainsi, 
le  corps  chromosomien  comprend  un  nombre  considérable  de  col- 
lections complètes  de  tous  les  déterminants  de  l'organisme,  chacune 
de  ces  collections  étant  le  legs  d'un  des  ancêtres  de  l'individu.  Et 
chaque  caractère  exprimé  est  la  résultante  des  énergies  directrices  de 
tous  les  déterminants  de  ce  caractère,  contenus  dans  la  totalité  des 
ides  ancestraux.  Mais  il  s'en  faut  de  beaucoup  que  cette  résultante 
ait  la  précision  d'une  moyenne  arithmétique,  car  tous  les  déterminants 
n'ont  pas  la  même  énergie  :  il  y  en  a  de  vieux,  ily  en  a  de  jeunes, 
il  en  est  d'actifs  et  de  somnolents,  et  chaque  ancêtre  transmet  ses 
caractères  avec  une  force  héréditaire  individuelle  que  rien  ne  j^ermet 
de  prévoir.     - 

En  outre,  au  moment  de  la  division  réductrice  des  produits  sexuels, 
lorsqu'une  moitié  des  chromosomes  est  éliminée  et  l'autre  seule 
conservée,  ce  départ  se  faisant  sans  autre  règle  que  le  hasard,  il  se 
trouve  que  le  substratum  héréditaire  de  deux  cellules  germinales- 
sœurs,  jusque-là  identiques  sous  ce  rapport,  va  se  trouver  extrême- 
ment modifié  et  de  façon  rigoureusement  quelconque,  en  sorte  que 
les  produits  de  ces  deux  cellules  germinales-sœurs  pourront  n'avoir 
de  commun  que  ce  qui  ne  peut  pas  ne  pas  l'être,  c'est-à-dire  les  carac- 
tères de  la  race,  tandis  que  tous  les  caractères  individuels  pourront 
être  diiïerents  chez  l'une  et  chez  l'autre. 

Il  résulte  de  là,  et  c'est  un  point  essentiel  à  mettre  en  lumière,  que 
dans  la  conception  weismannienne  (et  l'on  peut  dire  dans  presque 
toutes  celles  antérieures  au  mendélisme),  la  répartition  des  caractères 
héréditaires  est  affaire  de  hasard  et  tout,  dans  le  mécanisme  de  l'hérê- 
dité,  est  organisé  de  manière  à  assurer  cette  incertitude. 

Lorsque,  en  1900,  fut  exhumé  le  travail  du  moine  autrichien 
Meisdel  (1),  la  face  des  choses  fut  brusquement  retournée.  Faisant 
porter  ses  recherches  sur  des  hybrides,  pour  rendre  plus  apparente 
la  différence  des  caractères,  Mexdel  a  mis  en  lumière  une  série  de 
faits  remarquables  qui  ont  provoqué  une  multitude  de  travaux  d'où 
est  sorti  le  mendélisme.  Leur  ensemble  étant  extrêmement  touffu  et 
compliqué,  nous  renonçons  à  l'ordre  historique  et  présenterons  les 
choses  de  façon  logique,  sans  souci  de  Tordre  chronologique. 

Nous  prenons  pour  guide  dans  cet  exposé  la  théorie  de  Th.  Morgan 
et  de  son  école,  car  elle  est  l'expression  la  plus  évoluée  du  mendé- 

(1)  Nous  laissons  de  côte  les  revendicalionsjustifiées  qui  ont  attribue  au  botaniste  français 
Naidin  (18(>i  et  18Co)  une  bonne  partie  des  constatations  retrouvées  un  peu  plus  lard 
(1800  et  1870)  par  Menoei.. 


MENDÉLISME  ET  MÉCANISME  CYTOLOGIQUE  DE  L'HÉRÉDITÉ,  xxi 

lisme,  mais  il  ne  faut  pas  oublier  qu'il  y  a  eu  dans  Thistoire  du  men- 
délisme  des  étapes  successives  et  des  inlerprélations  divergentes, 
présentant  un  intérêt  considérable.  Une  des  plus  notables  parmi  ces 
théories  est  colle  qui  se  rattache  au  nom  de  Batkson  qui,  avant 
Th.  Mor(;an,  a  donné  le  tableau  complet  du  mendélisme  et  a  beaucoup 
contribué  à  la  fois  à  le  faire  connaître,  à  l'enrichir  de  solutions  per- 
sonnelles, à  susciter  des  travaux  et  aussi,  il  faut  le  dire,  à  pousser  le 
mendélisme  dans  cette  voie  d'hypothèses  accumulées,  qui  est  devenue 
pour  lui  aujourd'hui  une  source  de  faiblesse. 

Désignons,  pour  schématiser,  suivant  la  convention  habituelle, 
un  peu  modifiée,  par  P  et  P'  les  deux  parents,  Fun  mâle,  l'autre 
femelle,  de  races  dillerentes,  et  par  a  un  caractère  exprimé  sous  la 
forme  a  chez  P  et  a'  chez  P'.  Dans  la  première  génération  hybride  F,, 
résultant  de  l'union  de  P  avec  P',  tous  les  produits  sont  identiques 
entre  eux  et  présentent  le  caractère  a  sous  une  forme  aa',  moyenne 
entre  a  et  a'.  C'est  la  loi  de  fusion  des  caractères.  Mais  si  Ton  unit 
entre  eux  les  mâles  et  les  femelles  de  F^,  une  distribution  toute  nou- 
velle apparaît  dans  les  produits  F2  de  cette  seconde  génération.  Une 
moitié  seulement  des  produits  présente  le  caractère  intermédiaire 
aa\  comme  F,,  tandis  que  un  quart  présente  le  caractère  a  et  un  quart 
le  caractère  a\  aussi  purs  que  chez  les  grands-parents  P  et  P'  :  c'est 
la  loi  de  la  ségrégation  des  caractères-unités  (1). 

Voyons  comment  les  mendéliens  ont  fait  cadrer  la  constitution  hypo- 
thétique de  la  chromatine  et  le  comportement  des  chromosomes  avec 
le  fait  expérimental  ci-dessus.  Ils  ont  accepté  les  déterminants  de 
Weismann,  sous  ce  nom  ou  sous  celui  de  gênes  :  pour  eux,  chaque 
caractère  est  lié  à  une  particule  de  chromatine  et  ne  peut  s'exprimer 
que  par  elle,  et  là  seulement  où  elle  se  trouve.  Par  là,  le  mendélisme 
se  rattache  à  la  famille  de  systèmes  désignés  par  l'un  des  auteurs  de 
cet  article  sous  le  nom  de  théories  des  particules  représentatives  ou 
Micromérisme. 

Mais  la  différence  est  grande  avec  la  conception  "de  Weismaisn  :  les 
ides  ont  disparu  et,  pour  chaque  caractère,  il  n'y  a  plus  qu'un  seul 
déterminant  en  tout  et  pour  tout,  logé  dans  l'un  ou  l'autre  des  chro- 
mosomes, ou  plutôt,  non,  il  y  en  a  deux  :  un  d'origine  paternelle  et 
un  d'origine  maternelle. 

Pour  bien  comprendre  ce  point  fondamental  de  la  conception,  par- 
tons de  la  cellule  sexuelle  ayant  accompli  sa  maturation  :  s'il  y  a, 
disons,  12  chromosomes  dans  l'espèce,  la  cellule  mûre  n'en  contient 
que  6,  et  ces  G  se  trouveront,  par  un  effet  dont  la  cause  apparaîtra 
clairement  dans  un  instant,  contenir  un  seul  déterminant  pour  chaque 
caractère,  lequel  déterminant  est,  d'ailleurs,  d'origine  maternelle  pour 
les  uns,  paternelle  pour  les  autres,  sans  aucune  règle.  Cela  étant  vrai 
pour  la  cellule  sexuelle,  mâle  aussi  bien  que  femelle,  après  la  fécon- 

(1)  Ainsi,  lorsqu'on  croise  deux  variétés  de  Belle-de-Nuit  [Mirabilis  jnlapa)  :  à  (leurs  blan- 
clies  et  à  tleurs  routes,  on  obtient  en  F,,  des  lleurs  roses;  les  individus  de  cette  génération 
en  se  reproduisant  entre  eux,  donnent,  en  F^,  des  tleurs  rouges,  des  roses  et  des  blanches 
dans  la  proportion  de  1  :  2  :  l.  Ces  cas  sont,  d'ailleurs,  très  nombreux. 


ïxii  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dation,  l'œuf  fécondé,  zygote,  se  trouve  contenir  deux  exemplaires  de 
chaque  déterminant,  provenant  Tun  du  père,  l'autre  de  la  mère.  Ces 
déterminants  ne  sont  d'ailleurs  pas  répartis  au  hasard.  Ceux  qui  sont 
rapprochés  dans  un  même  chromosome  restent  toujours  dans  ce 
même  chromosome,  aussi  bien  dans  l'œuf  que  dans  le  spermatozoïde. 
S'il  y  a,  par  exemple,  dans  l'œuf,  6  chromosomes  :  1,  2,  3,  4,  5,  6,  il  y 
en  a  de  même  6  correspondants  dans  le  spermatozoïde  :  1',  2',  3'...,  6'; 
et  si  le  chromosome  n°  1  de  l'œuf  contient  les  déterminants  a,  b,  c,  d, 
le  chromosome  n°  1'  du  spermatozoïde  contiendra  de  même  les 
déterminants  a',  b',  c',  d'  des  mêmes  caractères  «,  8,  y,  5,  el  ainsi  des 
autres.  En  sorte  que,  dans  le  zygote,  les  12  chromosomes  ne  seront- 
pas  1,  2,  3...,  10,  11,  12,  mais  1  et  r,2  et  2'...,  G  et  6',  formant  6  paires, 
composées  chacune  de  deux  chromosomes  correspondants,  dits  allélo-, 
morphes,  contenant  l'un  les  déterminants  a,  b,  c,  (/...,  l'autre  les  déter- 
minants a',  6',  c',  rf'...,  représentant  l'un  le  faciès  paternel,  l'autre  le 
faciès  maternel  des  mêmes  caractères  a,  p,  y,  S... 

Dans  toutes  les  divisions  du  zygote  dans  l'ontogenèse,  les  deux 
chromosomes  de  chaque  paire  allélomorphe  subissent  la  division  lon- 
gitudinale, et  chacune  des  cellules-filles  reçoit  une  des  deux  moitiés 
longitudinales,  en  sorte  que  dans  toutes  les  cellules  somatiques  et  dans 
celles  de  la  lignée  germinale  jusqu'à  la  division  réductrice,  les  deux 
constituants,  paternel  et  maternel,  de  chaque  paire  allélomorphe,  i 
et  1',  2  et  2'...  6  et  6',  se  trouvent  représentés.  Mais,  dans  la  division 
réductrice,  la  scission  longitudinale  n'a  pas  lieu,  et  l'un  des  deux  élé- 
ments allélomorphes  passe  dans  l'une  des  cellules-filles,  l'autre  dans 
l'autre,  en  sorte  que  chaque  œuf  ou  spermatozoïde  se  trouve  contenir 
un  seul  des  deux  éléments  de  chaque  paire  allélomorphe,  le  hasard 
seul  décidant  si  c'est  le  paternel  ou  le  maternel  qui  sera  conservé,  le 
mode  de  répartition  restant,  pour  toutes  les  paires  de  chromosomes, 
parfaitement  indépendant.  Par  exemple,  l'œuf  pourra  contenir  1,  2', 
3,  4',  5',  (5,  tandis  que  1',  2,  3',  4,  5,  6' passeront  dans  le  globule  polaire; 
et  de  même,  dans  deux  spermatides  sœurs,  si  l'une  reçoit  1.  2',  3,  4, 
5,  (■»',  l'autre  recevra  V,  2,  3',  4',  5',  6.  Il  s'ensuit  que,  dans  le  zygote 
origine  de  la  génération  suivante,  les  chromosomes  constitueront  de 
nouveau  6  paires  allélomorphes,  dans  lesquelles  chaque  caractère  oc 
sera  représenté  par  deux,  et  seulement  deux,  déterminants,  l'un  d'ori- 
gine paternelle,  l'autre  d'origine  maternelle,  le  premier  pouvant  d'ail- 
leurs provenir,  entièrement  au  hasard,  soit  du  grand-père,  soit  de  la 
grand'mère  du  père,  et  le  second  de  même,  soit  du  grand-père,  soit 
de  la  grand'mère  de  la  mère. 

Les  choses  étant  ainsi,  les  résultats  de  l'expérience  mendélienne 
ci-dessus  deviennent  une  nécessité  mathématique. 

Les  parents  P  et  P'  étant  chacun  de  race  pure  mais  dilTérente,  les 
déterminants  du  caractère  «  sont  identiques  chez  cliacun  d'eux,  au 
moins  en  ce  qui  concerne  le  caractère  de  race;  en  sorte  que  l'on  peut 
représenter  les  deux  déterminants  de  a  chez  P  par  un  même  symbole 
a,  et  ceux  de  a  chez  P'  par  un  même  symbole  a'  :  a  el  a'  étant,  d'ail- 
leurs, difîérents  l'un  de  l'autre.  Dès  lors,  dans  le  zigote  provenant  de 


MENDÉLISME  ET  MÉCANISME  CYTOLOGIQUE  DE  L'HEREDITE,  xxiii 

l'union  de  1*  et  de  P'  el  qui  est  l'origine  de  la  génération  F,,  a  et  a' 
sont  simultanément  présents  et  par  conséquent  le  caractère  a  revêtira 
chez  les  individus  de  la  génération  F,  (sauf  le  cas  de  dominance  dont 
il  sera  question  plus  loin)  un  faciès  intermédiaire  entre  a  et  «'. 
Mais  qu'arrivera-t-il  à  la  génération  suivante? 

Dans  1  œuf  des  femelles  de  F  ,,  à  la  maturation,  un  des  éléments  de 
chaque  paire  allélomorphe  sera  éliminé,  et  le  caractère  a  sera  repré- 
senté soit  par  a,  soit  par  a',  à  l'exclusion  l'un  de  l'autre,  cl  il  en  sera 
de  même,  mulalis  mutandis,  dans  les  spermatozoïdes  des  raàles  de  F^. 
La  conservation  ou  le  rejet  de  a  ou  de  a'  dans  les  produits  sexuels 
mûrs  étant  affaire  de  hasard,  sera  réglée  par  la  loi  des  probabilités. 
Donc,  en  moyenne,  une  moitié  des  œufs  et  une  moitié  des  spermato- 
zoïdes seront  porteurs  du  caractère  a  seul,  et  l'autre  moitié  sera  por- 
teur du  seul  caractère  a.  Et  comme  l'union  des  œufs  et  des  spermato- 
zoïdes est  aussi  affaire  de  hasard,  il  s'ensuit  que  toutes  les  combinaisons 
possibles  seront  réalisées  en  nombre  égal.  Or,  ces  combinaisons  sont 
au  nombre  de  4  :  a  a,  a  a',  a'  a  et  a'  a.  Les  individus  de  la  génération 
Fo,  provenant  d'un  zygote  a  a,  revêtiront  donc  le  caractère  o;  ceux 
provenant  d'un  zygote  a'  a'  auront  le  caractère  a'  et  ceux  provenant 
d'un  zygote  a  a  ou  a  a,  le  caractère  mixte  a  a'.  Il  y  aura  donc  un  quart 
des  individus  à  caractère  a,  identiques  au  grand-parent  P,  un  quart  à 
caractère  a',  identiques  à  P',  et  une  moitié  à  caractère  mixte  a  a',  inter- 
médiaires à  leurs  grands-parents  P  et  P'  et  identiques  à  leurs  parents 
F^,  tout  cela  en  conformité  avec  l'expérience  ci-dessous  rappelée.  Les 
produits  a,  n'ayant  que  le  caractère  a,  sont  de  race  pure,  comme  P,  et 
sont  dits  homozygotes.  Reproduits  entre  eux,  ils  ne  peuvent  engendrer 
que  des  homozygotes  semblables  à  eux;  de  même  sont  les  produits  «', 
identiques  à  P';  tandis  que  les  produits  a  a'  ou  a'  a  sont  hétérozygotes  et 
croisés  inter  se  se  comportent  comme  les  produits  de  F,. 

Dans  les  générations  ultérieures,  les  produits  a  a\  unis  entre  eux  ou 
à  des  formes  de  race  pure,  donnent  toujours  une  moitié  d'individus  de 
race  pure  et  une  moitié  seulement  de  produits  mixtes;  le  nombre  re- 
latif de  ces  derniers  ira  donc  en  subissant  une  diminution  régulière  et 
tendra  vers  zéro. 

Mais  l'hérédité  mendélienne  ne  se  conforme  pas  toujours  uniformé- 
ment au  type  ci-dessus  décrit.  L'expérience  initiale  de  Mendel  avait 
déjà  mis  en  lumière  une  loi  opposée  à  celle  de  la  fusion  des  caractères. 
Présentons-là  sous  une  forme  schématique. 

Les  parents  P  et  P',  unis  entre  eux,  comme  ci-dessus,  fournissent  la 
génération  F,.  Mais,  au  lieu  que  les  individus  de  cette  génération  pré- 
sentent le  caractère  a  a  intermédiaire  entre  a  et  a',  on  constate  qu'ils 
présentent  tous  le  caractère  de  l'un  des  parents  [a  par  exemple).  Unis 
entre  eux,  ils  donneront,  en  F^,  sur  quatre  individus,  3  o,  1  a'  et  aucun 
a  a'.  Pour  expliquer  cette  particularité,  les  mendéliens  font  intervenir 
une  conception  heureuse  :  celle  de  la  dominance  et  de  la  récessivité. 
Ils  admettent  que  les  déterminants  de  a  et  de  a',  au  lieu  d'être  doués 
d'une  égale  énergie,  sont  l'un  plus  fort,  l'autre  plus  faible  :  les  carac- 
tères correspondants  sont  dits  le  premier  dominant,  le  second  i^écessif; 


wiv  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

et  pour  symboliser  cette  différence,  on  figure  le  dominant  par  A  et  le 
récessif  par  a,  sans  qu'il  y  ait  aucune  relation  nécessaire  entre  le  sexe 
et  la  dominance  ou  la  récessivité.  La  dominance  se  traduit  par  ce  fait 
que,  dans  les  zygotes  contenant  A  et  a,  le  premier  seul  s'exprime,  c'est- 
à-dire  que  le  caractère  a  revêt,  dans  ces  zygotes,  le  faciès  A  (paternel 
ou  maternel)  à  l'exclusion  du  faciès  a  (maternel  ou  paternel).  Les  pro- 
duits de  la  génération  F ,  sont  donc  :  l/.i  A,  1/4  a  et  2/4  A  a.  Mais  les 
individus  A  a,  bien  que  contenant  a  dans  tous  leurs  éléments  soma-' 
tiques  et  sexuels,  n'expriment  que  le  caractère  A.  Il  y  a  donc  finale- 
ment 1/4  d'individus  a  qui  sont  des  homozygotes  de  race  pure,  récessifs, 
qui,  croisés  entre  eux,  ne  pourront  plus  donner  jamais  que  des  produits 
identiques  à  eux  ou  à  P',  et  3/4  d'individus  revêtant  le  caractère  A, 
mais  qui  sont  pour  une  part  (1/4  du  tout)  des  homozygotes  A  de  race 
pure,  identiques  entre  eux  et  à  P,  et  des  hétérozygotes  A  a,  en  nombre 
double  (1/2  du  tout)  qui,  croisés  entre  eux,  se  comporteraient  comme 
les  produits  de  F , . 

Mais  ces  hétérozygotes  sont  indiscernables,  extérieurement,  des  ho- 
mozygotes A,  dont  ils  diffèrent  cependant  de  façon  fondamentale.  Des 
croisements  ultérieurs  judicieux  permettent  de  les  distinguer  aisément. 

En  effet,  les  individus  ne  manifestant  que  le  caractère  A,  unis  entre 
eux,  donnent  d€s  résultats  très  différents.  Les  uns,  ne  donnent  indéfi- 
niment que  des  produits  de  race  pure,  révélant  par  là  que  leur  formule 
chromosomienne  était  AA.  D'autres,  au  contraire,  donneront  1/4  de 
produits  a,  récessifs  de  race  pure,  montrant  par  là  qu'ils  étaient  hété- 
rozygotes A  a  (1). 

Cette  conception  donne  une  base  ferme  à  la  latence  des  caractères, 
et,  si  elle  est  justifiée,  on  ne  peut  plus  dire  qu'un  caractère  latent  soit 
un  caractère  absent  :  c'est  simplement  un  caractère  récessif  éclipsé 
par  un  caractère  dominant,  mais  qui  peut  reparaître  au  jour  dans  des 
conditions  données.  , 

Cependant,  cette  idée  de  la  dominance  et  de  la  récessivité,  pour 
ingénieuse  et  naturelle  qu'elle  paraisse,  ne  s'impose  pas  comme  une 
nécessité,  et  Bateson,  dans  son  livre  «  Mendel's  principles  of  Here- 
dity  »,  a  attaché  son  nom  à  une  théorie  du  mendélisme  qui  remplace 
l'idée  de  dominance  et  de  récessivité  par  celle  àeprésencc  et  d'absenc(' 
d'un  facteur.  Le  facteur  récessif  est,  dans  cette  conception,  réellement 
un  facteur  absent,  ou  bien  un  facteur  nécessitant,  pour  se  manifester, 
l'absence  d'un  autre. 

Ainsi,  lorsqu'il  s'agit  de  coloration  du  pelage  de  lapins,  on  admet, 

(4)  Voici  rexpéricncc  initiale  de  Mkndei..  En  croisant  la  variété  de  Pois  [Pisum  salivum) 
à  gfraines  jaunes  avec  la  variété  à  graines  tueries,  il  a  constaté  que  tous  les  desceudanls  pré- 
sentaient le  caractère  de  l'un  des  parents  unniuernent  :  le  \-to\s  jaune.  Croisés  entre  eux, 
les  individus  de  cette  première  génération  d'hyhrides,  donnent,  dans  la. génération  suivante, 
des  individus  à  pois  jaunes  et  d'autres  à  pois  verts,  dans  la  proportion  de  .'{/-l  de  jaunes 
pour  1/4  de  verts.  Ces  derniers,  en  se  reproduisant  entre  eux,  donneront  indéfiniment  des 
pois  verts,  récessifs  purs,  tandis  c|ue,  si  ce  sont  les  pois  jaunes  qui  se  reproduisent  entre 
eux,  le  1/3  seulement  d'entre  eux  donnera  des  pois  jaunes  indéfiniment  (ce  seront  ceux  (lui 
sont  des  dominants  purs)  et  les  2/5  fourniront  un  mélange  de  jaunes  et  de  verts  dans  la 
aième  proportion  de  3  à  i. 


MENDKLISME  ET  MECANISME  CYTOLOGIQUE  DE  l/HEREDITE.  xxv 

dans  la  conception  classique  du  mendélisme,  que  le  gris  et  le  noir 
forment  une  paire  d'allélomorphes,  le  gris  étant  dominant  et  le  noir 
récessif.  On  pourrait,  d'après  Batesox,  concevoir  les  choses  d'une 
façon  dillérente.  Une  première  paire  d'allélomorphes  est  formée  de 
présence  de  couleur  et  absence  de  couleur:  une  deuxième  de  :  présence 
de  gris  et  absence  de  gris.  Quant  au  noir,  il  est  présent  chez  les  deux 
parents  ;  s'il  ne  se  manifeste  pas  en  présence  du  gris,  c'est  parce 
qu'une  certaine  hiérarchie  existe  entre  les  déterminants  :  certains  dé- 
terminants peuvent  empêcher  la  manifestation  d'autres.  Bateson 
appelle  les  premiers  épistaliijucs,  les  seconds  hi/postaiiques.  Le  gris, 
tant  qu'il  est  présent,  empêche  le  noir  de  se  manifester;  c'est  seule- 
ment là  où  il  est  absent  qiie  le  noir  apparaît.  Donc,  dans  la  paire 
présence  de  gris  —  absence  de  gris,  le  dernier  facteur  équivaut,  par  ses 
efïets,  à  un  déterminant  du  noir.  Un  autre  phénomène  —  les  faits 
d'hérédité  mixte  —  qui  est  interprété  dans  le  mefndélisme  de  Th.  Mor- 
gan comme  une  dominance  incomplète,  s'interprète  dans  la  théorie  de 
Bateson  d'une  façon  différente.  Pour  la  manifestation  complète  du 
caractère  envisagé  («  dominant  »),  une  double  dose  de  déterminants, 
identiques  dans  les  deux  gamètes,  est  nécessaire;  lorsqu'une  dose 
simple  est  présente,  le  caractère  ne  se  manifeste  qu'incomplètement. 

Revêtions  à  notr3  exposé  des  rapports  entre  les  caractères  d'après 
l'école  de  Th.  Morgan. 

Ce  que  nous  avons  dit  pour  un  caractère  «  s'applique  à  tout  autre 
caractère  [i  pris  isolément  et  individuellement.  Mais  qu'arrivera-t-il 
si  l'on  considère  à  la  fois  deux  caractères,  «  et  S?  Vont-ils  montrer  une 
indépendance  absolue,  ou  quelque  interrelation  réciproque?  Les  deux 
cas  peuvent  se  présenter. 

Soit  P  et  P',  deux  parents  de  races  distinctes,  présentant  l'un  et 
l'autre  les  caractères  a  et  [5,  revêtant  chez  Pies  faciès  a  et^  et  chez  P'  les 
faciès  a'  et  b'.  A  la  première  génération  F,,  on  n'observera  rien  de 
particulier;  s'il  n'y  a  pas  de  dominance,  tous  les  produits  seront  inter- 
médiaires à  P  et  P',  car,  ayant  pour  formule  chromosomienne  a  a'  b  b\ 
ils  présenteront  les  caractères  mixtes  a  a'  et  b  b'.  Mais  à  la  généra- 
tion suivante  F.,,  deux  cas  pourront  se  présenter,  et  la  chose  a  été 
constatée,  en  effet,  un  grand  nombre  de  fois.  Dans  un  cas,  les  deux 
caractères  varieront  indépendamment  l'un  de  l'autre,  en  ce  sens  que, 
cliez  un  même  individu,  tandis  que  le  caractère  a  revêtira  la  forme  a 
du  parent  P,  le  caractère  [i  pourra  revêtir  la  forme  b'  du  parent  P'. 
Dans  l'autre  cas,  au  contraire,  si,  chez  un  individu,  le  caractère  a  revêt 
la  forme  a  du  parent  P,  le  caractère  p  prend  forcément  la  forme  h  du 
même  parent  P.  De  même,  si  a  revêt  la  forme  a',  p  prend  celle  de  h',  et 
si  a  revêt  la  forme  mixte  a  a',  p  revêt  aussi  la  forme  mixte  b  b'.  Dans  le 
premier  cas,  on  dit  que  les  caractères  a  et  p  sont  indépendants  et  dans 
le  second  qu'ils  sont  liés  entre  eux  (1). 

Dans  le  cas  d'indépendance,   on  admet  que  les  déterminants  des 

(1)  Ainsi,   lorsqu'on  croise  la  variété  de   Pois  à  (leurs  pourpres  et  à  grains  de   pollen 


XXVI  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

caractères  a  et  S  sont  situés  dans  des  paires  allélomorphes  de  chromo- 
somes différents  :  par  exemple,  le  déterminant  de  a  sera  dans  le  chro- 
mosome 1  et  celui  de  p  dans  le  chromosome  2;  les  faciès  a  et  a',  6  et  h' 
seront  donc,  respectivement,  ceux-là  dans  1  et  1',  ceux-ci  dans  2  et  2'. 
Au  contraire,  dans  le  cas  d'union,  on  admet  que  les  déterminants  des 
caractères  a  et  fi  sont  contenus  dans  un  même  chromosome,  en  sorte 
que  les  faciès  a  et  b,  a  et  b'  seront  contenus  respectivement,  ceux-là 
dans  1  et  ceux-ci  dans  son  allélomorphe  1'.  Il  va  de  soi  que,  dans  ce 
cas,  a  et  h  sont  inséparables  et  passent  ensemble,  en  sorte  que  tout 
individu  qui  possède  a  possède  aussi  b  ;  de  même  a'  et  b'  sont  insépa- 
rables, et  tout  individu  possédant  a  possède  aussi  //.  Conséquemment 
tout  individu  possédant  a  et  a\  possédera  aussi  b  et  h' .  Par  suite,  tout 
individu  de  race  pure  par  rapport  au  caractère  a  («  a  ou  a'  a)  est  aussi 
dé  race  pure  par  rapport  à  B  (b  b  ou  b'  b')  et  inversement,  tout  individu 
hybride  sous  le  rappo'rt  du  caractère  «  a  a)  sera  hybride  pour  le  carac- 
tère p  [b  b'). 

Examinons  la  chose  de  plus  près. 

!'"'■  cas  :  Indépendance  des  caractères.  Les  produits  sexuels  mûrs  de 
P  et  de  P'  contiennent  ceux  de  P,  a  dans  1  et  6  dans  2,  et  ceux  de  P', 
a'  dans  l'^et  b'  dans  2'.  Le  zygote  placé  à  l'origine  de  la  génération  F, 
contiendra  donp  a  dans  1,  a  dans  1',  b  dans  2  et  //  dans  2';  tous  les 
individus  présenteront  en  dehors  du  cas  de  dominancej  les  caractères 
a  et  8  à  l'état  mixte  aa'etbb'.  Après  la  réduction,  les  produits  sexuels 
de  la  génération  F,  pourront  présenter  les  combinaisons  suivantes  : 
a  b,  a  b',  a  b,  a'  b\  qui  seront  en  nombre  égal.  Le  zygote,  origine  de 
la  génération  F^,  présentera  donc  toutes  les  combinaisons  possibles 
entre  deux  séries  identiques  qui  sont  l'une  et  l'autre  a  6,  a  b',  a  b,  a'  b'. 

Ces  combinaisons  sont  au  nombre  de  16,  savoir  : 

l  a  a  b  b  de  race  pure  P. 

i  aa  b'  h'  pareille  .à  P  pour  a  et  à  P'  pour  \i. 

^  aab  6'. pareilles  à  P  pour  a,  mixtes  entre  P  et  P'  pour  8. 

1  a!  a  b  b  pareille  à  P'  pour  a  et  à  P  pour  S. 

1  a  a'  b'  b'  de  race  pure  P'. 

2  a  a'  b  b'  pareilles  à  P'  pour  a,  mixtes  pour  ,8. 
^  a  a'  b  b.  mixtes  pour  a,  pareilles  à  P  pour  p. 

'^  a  a  b'  b'  mixtes  pour  a,  pareilles  à  P'  pour  8. 

4  a'  a'  b  b'  mixtes  sous  tous  les  rapports. 

Soit  en  somme  sur  ces  individus,  4  mixtes  sous  tous  les  rapports, 
8  mixtes  pour  un  caractère,  unilatéraux  pour  l'autre  et  2  à  caractères 
purs  et  rappelant  l'un  un  parent,  l'autre  l'autre,  et  2  homozygotes  de 
race  pure  rappelant  l'un,  un  des  parents  et  l'autre  l'autre. 

2*"  cas.  Union  des  caractères.  Les  produits  sexuels  mûrs  de  P  con- 
tiennent a  el  b  dans  1  et  ceux  de  P',  a'  et  b'  dans  1'.  Le  zygote  de  F, 

allongés  aven  une  autre  variété,  à  llciirs  rouges  et  à  grains  de  pollen  arrondis,  les  deux 
caractères  iirovonanl  du  même  |iarenl  se  Iransinettenl  toujours  enseml)lc. 

De  mi^me,  chez  la  Drosophile,  si  l'im  croise  la  forme  sauvage,  de  (  ouleur  grise  et  à  ailes 
de  dimensions  normales,  avec  une  lorme  nouvelle,  née  rccenimenl  par  mutation,  de  couleur 
noire  et  à  ailes  rudimcntaires,  les  doux  caractères  de  chacun  des  parents  se  transmettent 
liflèlement  ensemble  pendant  une  série  de  génération. 


MENDÉLISMK  KT  MKCANISME  CVTOLOGIQUE  DE  L'HÉRÉDITÉ,  xwii 

contiendra  donc  a  h  a  h'  ou  a  a'  h  //.  Les  produits  F,  seront  donc  tous 
intermédiaires  à  P  et  à  P'.  Les  produits  sexuels  des  individus  F^  con- 
tiendront les  uns  a  h,  les  autres,  en  nombre  égal,  a  />'.  En  s'unissant 
entre  eux,  ils  donneront  pour  le  zygote  F^  toutes  les  combinaisons 
possibles  entre  deux  séries  identiques  a  h  et  a'  b\  savoir  : 

1  a  h  a  b  =  a  a  h  h  homozygote  identique  à  P. 
"■2  a  b  a'  b'  =  a  a'  b  b'  hybrides  pour  a  et  8. 
1  a'  b'  a'  //  =  a'  a'  b'  b'  homozygote  pareil  à  P', 

soit  2  homozygotes  de  race  pure  rappelant  Tun  P,  l'autre  P',  et  2  hété- 
i\pzygotes  intermédiaires  aux  deux  parents,  à  la  fois  pour  a  et  pour  S. 

La  dominance,  si  elle  intervenait  ici,  aurait  pour  effet,  comme  plus 
haut,  sans  rien  changer  à  la  constitution  fondamentale,  de  voiler  le 
caractère  récessif  en  présence  d'un  dominant  et  de  faire  ressembler  les 
hybrides'mixtes  aux  dominants  de  race  pure,  Sans  qu'il  soit  possible 
de  les  en  distinguer  autrement  que  par  des  croisements  appropriés. 

Nous  avons  vu  que  dans  les  produits  ¥^  la  répartition  des  caractères 
a  et  a  se  faisait  suivant  la  formule  :  a  -\-  'i  a  a'  -\-  a' ;  mais  quelle  sera 
1^  répartition  si  nous  envisageons  à  la  fois  2  caractères  a  et  b  non  liés 
entre  eux,  en  tant  que  situés  dans  des  chromosomes  différents?  Voici 
les  formules  : 

Parents  P  :  a  b  :  Parents  P'  :  a  b'  (a  et  b  étant  dominants,  a'  b' 
récessifs).  Produits  F,  :  ab-a'J)'\  caractères  exprimés  ab.  Gamètes  d'oi^i 
naîtront  les  F^,  après  leur  maturation  :  quatre  sortes,  savoir  :  a  b,  ab', 
a  b,  a'  b'.  Zygotes  d'oi:i  naîtra  F^  :  on  y  trouve  les  16  combinaisons  pos- 
sibles entre  '■1  séries  identiques  à  celles  que  nous  venons  d'énumérer, 
ce  qui  donne  : 


ab — {:ib     caractère 

exprimé 

ab 

ab — ab' 

» 

» 

ab 

ab — ab 

» 

)) 

ab 

ab — a'b' 

» 

» 

ab 

ab' — ab 

» 

)) 

ab 

ab' — ab' 

» 

)) 

ab' 

ab'—a'b 

» 

» 

ab 

ab' — ab' 

» 

» 

ah' 

àb—ab    ^ 

» 

» 

ab 

a'b — ab' 

» 

» 

ab 

a'b — ab 

» 

» 

a'b 

a'b — a'b' 

» 

» 

a'b 

a'b'-ab 

» 

» 

ab 

a'b' — ah' 

)V 

» 

ab' 

a'b' — a'b 

)J 

» 

a'b 

a'b' — a'b' 

» 

» 

ab' 

soit  en  tout  0  a  6,  3  a'  b,  .3  a  b' 

et  1 

a' 

// 

(1). 

i.  LorS(|ue,  cliez  la  Drosupliile   par  exemple,  on  croise  la  mutation  caractérisée  par  la 
couleur  grise  du  corps  et  l'état  «  vestigial  »  des  ailes  avec  la  mutation  caractérisée  par  la 


\.\viri  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Cette  formule  s'applique  aux  combinaisons  de  2  caractères;  on  en 
tro,uverait  de  plus  compliquées  pour  les  combinaisons  de  3  carac- 
tères ou  plus. 

Il  arrive  parfois  que  la  répartition  chez  les  produits  F^  des  deux  fa- 
ciès a  et  a  d'un  même  caractère  a  se  fait  non  pas  suivant  la  formule 

1  a,  2  a  a',  1  a',  qui,  dans  le  cas  de  dominarice,  se  ramène,  pour  les 
caractères  exprimés,  à  3  a  et  1  a',  mais  suivant  une  formule  plus  com- 
plexe 9  a  -f-  ~  «'• 

II  existe,  par  exemple,  deux  races  de  pois  à  fleurs  blanches.  Si  on 
les  croise  entre  elles,  elles  donnent  en  F^  des  fleurs  colorées.  En  F2, 
les  individus  de  F^  étant  unis  entre  eux,  on  trouve  la  proportion  non 
mendélienne  de  9  colorées  pour  7  blanches.  Th.  Morgan  explique  ce 
cas  en  le  rapprochant  de  celui  dont  la  formule  de  transmission  est 
3  :  3  :  1,  les  9  revêtant  la  couleur  rouge  et  3  :  3:1  =  7,  revêtant  la 
couleur  blanche.  Pour  cela  il  admet  que  la  couleur  dépend  de  deux 
déterminants  situés  dans  des  chromosomes  différents  a  et  è  pour  le 
rouge,  avec  leurs  allélomorphes  a'  et  h'  pour  le  blanc,  les  premiers 
étant  dominants,  les  seconds  récessifs,  en  sorte  que  la  couleur  rouge 
sera  réalisée  partout  oîi  il  y  aura  a  et  6,  quel  que  soit  le  reste  de  la 
formule,  etja  couleur  blanche  réalisée  partout  où  il  y  aura  a'  et  //  sans 
qu'il  y  ait  en  même  temps  a  et  h.  11  ne  donne  pas  le  détail  de  la  réparti- 
tion des  déterminants  et  U  nous  semble  que  la  conclusion  ne  découle 
des  prémisses  (à  moins  que  nous  n'ayons  pas  réussi  à  comprendre  le 
texte  un  peu  obscur  del'auteur)  que  sous  bénéfice  d'une  petite  réserve  (1  ) . 

Liaison  des  caractères.  —  Nous  venons  d'examiner  les  conséquences 
de  l'indépendance  et  de  la  liaison  de  deux  caractères  par  rapport  à 
leur  transmission.  Examinons  maintenant  les  conséquences  de  cette 
indépendance  et  de  cette  liaison  en  ce  qui  concerne  la  constitution 
intime  du  chromosome. 

couleur  •  éhciie  •■.  du  corps  et  les  ailes  Ioniques,  tous  les  individus  de  F,,  auront  les  ailes 
longues  et  une  teinte  grise.  Reproduits  entre  eux,  ils  donneront,  en  Yi  la  proportion  suivante: 

!•  individus  gris  et  à  ailes  longues; 

;i  individus  gris  à  ailes  «  vestigiales  »  ; 

3  individus  «  ébène  •  à  ailes  longues; 

d  individu  «  él)ène  »  ;i  ailes  «  vestigiales  >■. 

(1)  Ainsi  qu'on  l'a  vu,  les  pro<luits  résultant  de  la  réalisation  des  -16  combinaisons  possi- 
bles entre  deux  séries  identiques  comprenant  chacune  4  ternies  qui  sont  :  ah,  ab\  a'b 
et  a'b'.  Désignons,  pour  abréger,  ces  4  termes  par  les,  signes  d,  '1,  ;i  cl  4  dans  l'ordre 
ci-dessus  et  voyons  ce  qui  va  se  passer.  ' 

1  contenant  «  et />,  toute  combinaison  le  contenant  donnera  du  rouge.  Or,  ces  combinai- 
sons sont  :  1  -|-  -1,  seule  de  son  espèce;  puis  1  -\--2,  1  -|-  3  et  1  +  4  avec  leurs  inverses  : 

2  4"  1»  3  -|-  1  et  4  -f-  -1,  ce  «pii  lai!  en  tout  7  ;  evifin,  la  réunion  Ae  a  -\-  b  est  encore  réalisée 
dans  les  conibinaisims  2  -f-  3  et  son  inverse  3+2,  où  n  est  apporté  par  un  parent  et  b  par 
l'autre.  Il  y  a  donc  bien  !•  combinaisons  réalisant  le  rouge.  Passons  au  blanc.  Il  sera  réalisé 
dans  toute  combinaison  cimtenant  a'  et  b',  c'est-à-dire  dans -toutes  les  l'oi-mules  contenant 
't  sans  contenir  en  môme  temps  \.  Ces  combinaisons  sont  au  nombre  de  .">,  savoir  :  4  +  4, 
seule  de  son  espèce;  imis4  -J-  3  et  4  -\--2  avec  leurs  inverses  3  -|-  4  et  2  +  4,  soit  en  tout.';. 
Ilestent  seulement  deux  combinaisons  ne  contenant  ni  1  ni  4,  ce  sont  :  2  -f-  2  et  3  -|-  3, 
c'est-à-dire  ab'  ab'  et  a'b  a'b.  Or,  à  s'en  icnii'  aux  prémisses,  elles  ne  devraient  pas  avoir 
de  couleur,  puisipTclles  ne  réalisent  ni  la  condition  du  rouge  ni  celle  du  blanc;  les  lac- 
teurs,  dominant  et  récessil,  y  sont  en  (-(luilibre  :  2  «  +  2  6'  ou  2  '/  -|--  2  b.  Pour  (pie  le  blanc 
soit  réalise,  il  faut  admettre  <iue  dans  ce  cas  c'est  le  lacteui-  rccessil' qui  l'emporte,  ce 
qui  ne  laisse  pas  de  i)araître  un  peu  arbitraire  et  contradictoire. 


MEiNDÉLlSME  ET  MÉCANISME  CVTOLOGIQUE  DE  LMlÉRÉDITl':.  wix 

La  notation  commode  déjà  employée  ci-dessus  va  nous  permettre 
d'exposer  clairement  certains  points  importants  de  la  théorie.  Dans 
les  gamètes  de  la  génération  F^,  avant  leur  réduction,  envisageons 
une  paire  de  chromosomes  allélomorphes  1  et  T,  provenant  des  parents 
P  et  P'  et  contenant,  l'un  les  déterminants  a,  h,  c,  d,  l...,  l'autre  les 
déterminants  a',  b',  c'...  l.  A  la  maturation,  l'un  des  deux  allélomor- 
phes, 1  par  exemple,  restera  dans  l'œuf,  l'autre,  1',  disparaissant  dans 
le  globule  polaire.  11  en  résulte  que  tous  les  déterminants  n  a  l  seront 
présents  et  tous  ceux  a'  à  /'  seront  absents  :  si  a  est  présent,  b  k  l  le 
sont  forcément  aussi,  et  le  fait  qu'un  des  caractères  «  à  Z  de  P  est 
exprimé  dans  le  produit  Fj  entraîne  comme  conséquence  que  tous 
les  autres  caractères  a  à  l  seront  aussi  exprimés  dans  ce  produit  :  ces 
caractères  sont  dits  liés  entre  eux;  c'est  le  iinkage  des  Anglais.  Les  ca- 
ractères a  à  /  forment  un  groupe  indissoluble  ;  de  même  les  caractères 
a' à /'.Par  contre,  si  la  paire  d'allélomorphes  2,  2' contient  les  caractères 
m  à  :;  et  m'  à  z',  ceux-ci  formeront  de  nouveau  deux  groupes  indissolu- 
bles, mais  complètement  indépendants  des  groupes  /et/';  c'est-à-dire 
que  la  présence  clans  Fo  des  caractères  a  à  /  est  exclusive  des  caractères 
a'  à  /',  mais  conciliable  aussi  bien  avec  les  caractères  m'  à  z'  qu'avec 
les  caractères  m  à  z  :  a  est  lié  à  h,  mais  nullement  à  m  ou  à  m'. 

Ainsi,  les  caractères  forment  des  groupes  dont  les  éléments  sont 
unis  entre  eux,  tandis  que  les  groupes  eux-mêmes  sont  entièrement 
indépendants  les  uns  des  autres. 

Un  exemple  bien  connu  de  cette  liaison  est  fourni  par  les  caractères 
unis  au  sexe,  lesquels  comprennent  non  seulement  les  caractères 
sexuels  secondaires,  mais  divers  autres  caractères  qui  ne  sont  liés  au 
sexe  par  aucune  nécessité. 

Déterminer  dans  chaque  espèce  les  groupes  de  caractères  liés  entre 
eux  serait  fort  intéressant,  mais  extraordinairement  difficile.  Il  faut, 
pour  qu'on  y  puisse  réussir,  certaines  conditions  particulières  excep- 
tionnelles qui  se  sont  trouvées  heureusement  réunies  dans  une  bête 
aujourd'hui  célèbre  et  sur  laquelle  on  a  écrit  des  volumes,  la  Droso- 
phila  ampelophila,  monche  des  fruits,  mouche  du  vinaigre.  Cet  insecte 
ne  possède  que  quatre  chromosomes,  deux  longs  et  égaux,  un  troi- 
sième plus  court,  différent  chez  les  deux  sexes  :  c'est  le  chromosome 
sexuel,  X  chez  la  femelle,  y  chez  le  mâle;  enOn,  un  chromosome  très 
petit,  presque  punctiforme. 

D'autre  part,  l'insecte  est  remarquable  par  le  fait  qu'il  présente  une 
extraordinaire  variété  de  mutations  se  manifestant  par  des  caractères 
parfaitement  définis  et  immédiatement  héréditaires.  Lorsque  l'on 
examine  la  liaison  de  ces  caractères,  portant  sur  différents  organes  et 
ditïérentes  parties  du  corps  (couleur  et  forme  des  yeux,  couleur  du 
corps,  forme  des  ailes,  etc.),  on  constate  qu'ils  forment  précisément 
quatre  groupes  :  1°  un  très  petit,  formé  de  deux  caractères  seulement  : 
courbé  et  sans  yeux,  qu'il  est  indiqué  de  loger  dans  le  petit  chromo- 
some n°  IV;  2'^  un  groupe  lié  au  sexe,  qui  se  loge  nécessairement  dans 
le  chromosome  de  taille  moyenne,  r  ou  y,  et  qui  porte  le  n"  I  :  anor- 
mal, linéaire,  bifide,   arqué,   cerise,   chrome,  en  massue,   déprimé, 


x\x  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tacheté,  éosine,  fourchu,  vert,  miniature,  rudimentaire,  court,  sable, 
etc.  ;  'A"  deux  grands  groupes  sub-égaux  correspondant  aux  chromo- 
somes II  et  III  et  comprenant  les  caractères  :  aptère,  noir,  en  ballon, 
frangé,  pourpre,  pointu,  donnant  peu  de  recoupements  (1),  tronqué, 
vesligial,  en  bâtonnet,  géant,  nain,  ébène,  reniforme,  rose,  tète 
blanche,  ocelles  blancs,  safran,  déformé,  etc.,  etc. 

Le  recoupement  [Civssing-over).  —  Mais  il  s'en  faut  de  beaucoup 
que  les  faits  soient  toujours  en  accord  avec  la  belle  simplicité  schéma- 
tique que  nous  venons  d'esquisser:  il  arrive  fréquemment  que  des 
caractères  liés  entre  eux  se  dissocient  et  que  des  caractères  exclusifs 
Tun  de  l'autre  se  rencontrent  simultanément. 

Pour  reprendre  notre  notation,  nous  dirons  que  certains  individus 
de  F.,  montrent,  en  même  temps  que  la  plupart  des  termes  de  la  série 
a  à  /,  quelques-uns  des  termes  de  la  série  allélomorphe  a'  à  l'  rem- 
plaçant leurs  homologues  de  la  première  série  :  on  aura,  par  exemple, 
a'  b'  c  d...  l  :  il  y  a  eu  disjonction  et  recombinaison.  Si  ces  phénomènes 
étaient  complètement  irréguliers,  ils  seraient  difficilement  conciliables 
avec  la  théorie:  mais  les  mendéliens  ont  constaté  dans  un  nombre 
notable  d'expériences  que,  pour  chaque  caractère  donné,  la  propor- 
tion des  cas  de  disjonction  est  à  peu  près  fixe  :  par  exemple,  on 
n'observera  qu'une  fois  sur  cent  le  remplacement  de  a  par  a',  tandis 
que  le  remplacement  de  //  par  k'  se  rencontrera  15  fois  sur  cent  f2). 
Cette  remarque  les  a  incités  à  chercher  dans  le  comportement  des 
chromosomes  l'explication  de  ces  phénomènes  et  ils  ont  trouvé  ceci  : 
les  deux  allélomorphes  1  et  1'  d'une  même  paire,  au  lieu  de  rester 
parallèles  et  séparés  comme  dans  le  cas  normal,  pour  passer  intégra- 
lement l'un  dans  l'œuf,  l'autre  dans  le  globule  polaire,  se  croisent,  puis 
se  soudent  au  point  de  croisement,  et,  au  moment  de  la  séparation, 
au  lieu  de  se  désunir,  se  recoupent  de  telle  façon  que  l'un  des  seg- 
ments, celui  de  gauche,  par  exemple,  se  trouve  formé  de  la  partie 
inférieure  de  1  et  de  la  partie  supérieure  de  Y  et  celui  de  droite  de  la 
partie  supérieure  de  1  et  l'inférieure  de  1'.  Certains  aspects  histolo- 
giques  observés  dans  la  série  des  ovogonies  jamais  dans  les  sperma- 
togonies)  fournissent  une  certaine  base  o])jective  à  cette  spéculation. 
On  admets  en  outre,  et  cela  de  toute  nécessité,  sans  quoi  toutes  les 
conséquences  seraient  bouleversées,  que  les  deux  allélomorphes  sont 
toujours  orientés  leurs  extrémités  homologues  du  même  côté  et  exac- 
tement à  la  même  hauteur,  sans  aucun  décalage,  en  sorte  ([ue,  si  le 

fl)  Voir  pour  I'ex[)lication  de  ce  ti-Tiiic  le  s  siiivnnl. 

(-2)  Ainsi,  cliez  la  Drnsopliiie,  la  couleur  noire  du  corps  et  les  ailes  rudimentaires  se  trans- 
mctleut  enseirilile  lorsqu'on  croise  celle  muiaiion  avec  la  forme  sauvage,  à  ailes  longues  et 
tle  couleur  grise.  En  Im,  les  individus  contiennent  deux  paires  de  caractères  allélomorphes  : 
noir-ailex  rudimentaires  et  (iris-ailes  lotKjues,  le  second  groupe  étant  dominant.  Si  on 
recroise  un  r;y^  de  cette  g(3nération  avec  une  Q  de  la  mutation  noir-ailen  rudimentaires. 
la  Fi  comprendra  des  inilividus  des  deux  catégories,  par  moitié.  Mais  si  c'est  une  Ç  de 
l'i  qui  est  recroisce  a\ec  un  mâle  nnir-ailcs  rudimentaires.  on  obtient  le  même  résultat  dans 
s3  (10  des  cas,  tandis  que  dans  l"  u-'O  la  combinaison  est  inverse  :  la  moitié  des  descendants 
présentent  les  caractères  noir-ailes  lotu/ues.  l'antre  moilié,  la  combinaison  (/ris-ailes  rudi- 
mentaires. • 


MENDKLISMK  HT  MÉCANISME  CYT0L0(^,1QUE  DE  L'HÉRÉDITÉ,  xxxi 

point  de  croisement  est  pour  1  entre  c  et  d.  par  exemple,  il  sera 
pour  r  entre  c  et  d \  et  les  parties  échangées  seront  rigoureusement 
équivalentes.  On  voit  sans  qu'il  soit  utile  d'insister  que,  si  les  choses 
sont  vraiment  ainsi,  les  phénomènes  de  la  disjonction  et  de  la  recom- 
binaison sont  immédiatement  expliqués. 

Le  fait  que  le  pourcentage  des  disjonctions  est  fixe  pour  un  même 
caractère  et  différent  pour  chacun  d'eux  s'explique  en  admettant  que 
la  position  du  point  d'entrecroisement  des  deux  allélomorphes  dépend 
uniquement  du  hasard.  Dès  lors,  il  est  évident  que  deux  caractères 
ont  d'autant  plus  de  chance  d'être  disjoints  que  leurs  déterminants 
sont  séparés  dans  le  chromosome  par  un  plus  grand  intervalle,  et 
inversement.  On  peut  même  admettre  qu'il  y  a  proportionnalité  entre 
ces  deux  variables,  en  sorte  que  le  pourcentage  des  disjonctions  fournit 
la  mesure  de  l'intervalle  entre  les  déterminants  correspondants.  On 
comprend  ainsi,  sans  qu'il  soit  utile  d'entrer  dans  le  détail,  que 
l'on  puisse,  au  moyen  d'un  nombre  suffisant  de  déterminations  par- 
tielles, calculer  la  distance  relative  de  chaque  déterminant  à  chacun 
des  autres  du  même  groupe,  et  finalement  tracer  le  s^chème  de  la 
succession  des  déterminants  tout  le  long  du  chromosome.  Ces  schèmes 
ont  été  tracés  pour  la  Drosophile  avec  une  précision  parfaite  ;  c'est  là 
un  résultat  tout  à  fait  admirable,  abstraction  faite  des  réserves  touchant 
à  sa  validité. 

II  résulte  de  ce  qui  précède  que  tous  les  déterminants  situés  d'un 
même  côté  du  point  de  croisement  forment  un  tout  indissoluble  qui, 
en  bloc,  reste  ou  passe  du  cùté  opposé.  Ainsi,  si  d  à  /  revêtent  dans 
F.,  le  caractère  de  P  tandis  que  a  à  c  revêtent  le  caractère  a'  à  c'  du 
parent  P',  A-,  situé  entre  c  et  /,  devra  nécessairement  revêtir  le  carac- 
tère de  P,  et  //,  intermédiaire  entre  a  et  c  devra  présenter  le  faciès  b',  du 
parent  P';  en  d'autres  termes,  le  recoupement  divise  le  chromosome 
seulement  en  deux  parties  et  dans  chacune  de  ces  deux:  parties  la 
liaison  conserve  ses  droits.  Mais  certains  faits  de  transmission  mon- 
trent qu'il  n'en  est  pas  -toujours  ainsi  (1)  :  des  disjonctions  nouvelles 
apparaissent  dans  les  portions  de  chromosomes  dont  les  éléments 
devraient  rester  liés  entre  eux.  Pour  surmonter  cette  difficulté,  les 
mendéliens  admettent  que  les  deux  allélomorphes  peuvent,  en  se 
courbant,  se  croiser  en  plus  d'un  point  et  échanger  ainsi  des  tronçons 
plus  ou  moins  nombreux  ou  plus  ou  moins  courts  et  diversement 
placés;  ou  même  qu'ils  peuvent,  s'enroulant  l'un  autour  de  l'autre, 
opérer  entre- eux  tous  les  échanges  imaginables.   Quelques  aspects 

(l)  J,(ir.s(iu'on  croise,  iiar  exemple,  une  9  de  Drosophile  ;i  yeux  l)laucs  et  à  ailes  «  mi- 
niature •  avec  un  o^  sauvage,  à  ailes  grises  et  à  yeux  rouges,  on  trouve  en  F,,  chez  les  9, 
;«  0  0  de  recoupement,  c'est-à-dire  d'individus  à  yeux  l)lancs  et  à  ailes  longues  et  d'autres 
a  yeuN  rouges  et  à  ailes  «  miniature  »,  par  moitié.  D'autre  part,  si  la  même  femelle  (yeux 
blancs,  ailes  «  miniature  »)  est  croisée  avec  un  mâle  à  ailes  longues  et  a  yeux  rouges,  mais 
ces  yeux  étant  de  forme  linéaire  au  lieu  d'être  arrondis,  il  se  produira  un  second  recou- 
pement entre  les  cai-actères  des  yeux,  qui  donnera,  en  F,,  i't  0/0  de  femelles  a  yeux  blancs 
linéaires  et  à  yeux  rouges  arrondis,  '21  OO  de  cha(|ue  catégorie.  Et  comme  les  trois  lacteurs  : 
veux  blancs,  ailes  •  miniature  »,  veux  linéaires  se  trouvent  tous  les  trois  loges  dans  le 
chromosome  n"  l  et  dans  l'ordre  indi<|uc,'  il  s'ensuit  que  le  recoupement  a  dû  se  taire  entre 
le  premier  et  le  deuxième  et  entre  le  deuxième  et  le  troisième. 


xxxii  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

histologiques,  présentant  les  segments  enroulés  en  hélices,  sont  la 
base  objective  de  cette  importante  conception.  On  voit  qu'avec  ces 
nouvelles  hypothèses  toutes  les  disjonctions  et  recombinaisons,  toutes 
les  exceptions  à  la  loi  simple  primitive  s'expliquent  si  aisément  que 
c'est  presque  un  luxe  de  chercher  la  solution  individuelle  de  chaque 
cas  particulier. 

La  transmission  du  sexe.  —  La  transmission  du  sexe  des  parents  à  la 
progéniture  a  été  éclairée  d'un  jour  tout  nouveau  par  la  découverte 
des  chromosomes  sexuels.  Cette  découverte  n'appartient  pas  aux  men- 
déliens,  mais  ils  l'ont  généralisée  et  l'ont  fait  entrer  dans  leur  système, 
en  cherchant  à  la  faire  cadrer  avec  l'ensemble  de  leurs  conceptions. 
On  sait  qu'on  a  découvert  chez  un  certain  nombre  d'animaux  un  chro- 
mosome différant  en  général  des  autres  par  sa  taille  moindre  et  par 
quelques  caractères  spéciaux.  Il  y  a  lieu  de  distinguer  deux  types. 
Dans  le  type  Drosophila,  qui  se  retrouve  chez  beaucoup  d'autres 
Insectes,  les  Araignées,  certains  vers  (Ascaris),  des  Echinodermes,  des 
Amphibiens  .et  des  Mammifères  ly  compris  l'homme),  on  trouve  dans 
les  ovogonies  une  paire  d'allélomorphes  identiques  entre  eux  que  l'on 
désigne  par  XX,  et  dans  les  spermatogonies  une  paire  d'allélomorphes 
sexuels  différents  l'un  de  l'autre  et  que  l'on  désigne  par  X  et  Y  :  ainsi, 
sous  ce  rapport,  la  femelle  est  homozygote  et  le  mâle  hétérozygote. 
Après  la  réduction,  les  œufs  mûrs  contiennent  un  seul  chromosome  X  et 
les  spermatozoïdes  un  seul  chromosome,  les  uns  X,  les  autres  Y,  par 
moitié.  Après  la  fécondation,  le  zygote  contient  donc  soit  XX  soit  XY  ; 
dans  le  premier  cas,  la  formule  de  la  femelle  est  reconstituée  et  l'indi- 
vidu est  femelle;  dans  le  second,  est  reconstituée  la  formule  XY,  et 
l'individu  est  mâle.  Ainsi  s'explique  qu'il  y  ait  autant  de  mâles  que 
de  femelles.  La  chose  se  continue  ainsi  indéfiniment  dans  toutes  les 
générations.  C'est  le  mâle  qui  détermine  le  sexe. 

Dans  le  second  type  {Ahraxas).,  qui  se  retrouve  chez  divers  Insectes 
et  Oiseaux,  tout  est  semblable,  mais  l'ordre  des  choses  est  renversé  : 
c'est  l'ovule  qui  est  hétérozygote  et  la  spermatogonie  homozygote,  et 
c'est  la  femelle  qui  détermine  le  sexe.  Pour  distinguer  ce  cas  du  pré- 
cédent, on  a  convenu  d'appeler  WZ  les  chromosomes  sexuels  de  la 
femelle  et  ZZ  ceux  du  mâle.  Tout  cela  est  parfaitement  simple  et  clair 
et  la  seule  objection  que  l'on  puisse  faire,  mais  elle  est  fort  grave,  c'est 
que  la  généralisation  de  ces  faits  et  aussi  la  distinction  des  chromo- 
somes sexuels  sont  loin  de  reposer  sur  des  observations  suffisantes. 

Nous  avons  dû  rappeler  ces  faits  pour  montrer  maintenant  comment 
la  théorie  mendélienne  s'en  sert  pour  expliquer  certains  traits  de  la 
transmission  de  caractères  liés  au  sexe. 

La  détermination  du  sexe  mâle  iXY)  est  liée  moins  à  la  présence  de 
l'allélomorphe  Y  qu'à  l'absence  d'un  second  X.  Dans  certains  cas,  en 
effet,  Y  manque  chez  le  mâle  et  les  spermatogonies  ont  un  seul  X,  en 
sorte  que  les  spermatozoïdes  ont  les  uns  X,  les  autres  rien.  Le  zygote 
résultant  de  la  copulation  a  donc  pour  formule  soit  XX,  et  alors  il  est 
femelle,  soit  X,  et  alors  il  est  mâle. 


MENDKLISME  ET  MECAMSME  CVTOLOCIQUE  DE  L'HEREDITE.  \xxii( 

L'observation  des  faits  génétiques  cadre  avec  la  conception  cliromo- 
somienne  ci-dessus.  En  ciïet,  lorsque,  dans  un  croisement,  le  mdle 
présente  un  caractère  dominant,  on  constate  que  ce  caractère  n'est 
transmis  qu'aux  descendants  femelles;  il  manquait  donc  dans  les 
spermatozoïdes  producteurs  de  mâles.  Cela  permet  de  conclure  que 
ce  caractère  dominant  était  lié  au  chromosome  X  du  mâle  et  non  au 
chromosome  Y. 

Cette  conception  permet  d'expliquer  des  cas  en  apparence  mystérieux 
de  transmission  héréditaire  de  caractères  liés  au  sexe.  C'est  ainsi  que, 
si  l'on  unit  des  Drosophila  femelles  à  yeux  rouges  (caractère  dominant) 
à  des  mâles  aux  yeux  blancs  (caractère  récessif),  on  obtiendra  à  la 
génération  F,  rien  que  des  yeux  rouges,  et  à  la  génération  Fo  des 
femelles  toutes  à  yeux  rouges  et  des  mâles  les  uns  à  yeux  rouges,  les 
autres  à  yeux  blancs,  en  nombre  égal.  Pour  élucider  ce  fait,  il  est 
nécessaire  de  distinguer  par  un  signe  en  indice  le  X  de  la  femelle  de 
l'X  du  mâle.  Voici  les  formules  des  générations  successives. 

Femelle.  Mâle. 

Parents  avant  la  réduction  ....        X/  X/  \„i  Y 

—  ■    après  la  réduction ....        X/  ]  y" 

{  avant  la  réduction X/  X,„  X,-  Y 


après  la  réduction. 


F,. 


(  X„,  Y 

S  Xf  Xf  Xf  Y 

■(  Xf  X,„  X„,  Y 


Il  suffit  de  se  rappeler  que  X,„  (yeux  blancs)  est  toujours  dominé 
par  X/  (yeux  rouges)  pour  retrouver  le  résultat  génétique  indiqué. 
Inutile  de  multiplier  les  exemples. 

Influence  du  milieu.  —  Jusqu'ici,  tous  les  obstacles  que  les  faits  ont 
fait  surgir  sous  les  pas  de  la  théorie  ont  pu  être  surmontés  par  des 
hypothèses  sur  la  constitution  des  chromosomes  et  sur  leur  comporte- 
ment. Mais  une  autre  catégorie  de  difficultés  oblige  à  faire  appel  à  des 
phénomènes  d'un  tout  autre  ordre,  à  des  réactions  des  déterminants 
sous  rintluence  des  conditions  de  milieu.  ' 

En  voici  quelques  exemples.  Voici  un  lot  de  Primevères  à  tleurs 
blanches  chez  lesquelles  rien  ne  permet  tout  d'abord  de  supposer  que 
le  caractère  blanc  n'est  pas  pur.  Cependant,  si  on  les  cultive  à  une 
température  inférieure  à  20",  certaines  conservent  des  fleurs  blanches, 
tandis  que  chez  d'autres  les  fleurs  deviennent  rouges.  Cela  permet  de 
distinguer  dans  le  stock  primitif,  en  apparence  homogène,  deux  races  : 
l'une  blanche  pure,  l'autre  possédant  les  caractères  blanc  et  rouge. 
.Mais  ces  caractères,  au  lieu  de  se  manifester  simultanément  par  une 
teinte  rose,  apparaissent  à  l'exclusion  l'un  de  l'autre,  le  premier 
au-dessus  de  20  ',  le  second  au-dessous  ;  l'un  a  besoin  pour  se  mani- 
fester dune  température  élevée,  l'autre  de  température  basse. 

Des  exemples  analogues  sont  fournis  par  les  Drosophiles  qui,  en 

LANiNÉC    BIOLOGIQUE,    XMI.    1917.  C 


xxxiv  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

milieu  sec,  présentent  les  caractères  de  la  race  sauvage,  tandis  qu'en 
milieu  humide  elles  montrent  certaines  modifications  dans  les  bandes 
noires  de  l'abdomen,  ''î 

On  trouve  également  des  exceptions  de  ce  genre  dans  les  faits 
relatifs  à  la  transmission  du  sexe.  Ce  sont  ceux  dans  lesquels  on  voit, 
sous  Tinfluence  des  conditions  ambiantes  milieu,  substances  chimi- 
ques diverses,  etc.)  non  seulement  les  caractères  en  rapport  avec  le 
sexe  subir  des  modifications  importantes,  mais  le  sexe  lui-même  se 
transformer  et  devenir  l'inverse  de  ce  qu'exigerait  la  théorie.  Ainsi, 
chez  la  Drosophile,  il  y  a  un  caractère  lié  au  sexe  (une  anomalie  de 
l'abdomen)  ;  les  mâles  anormaux,  croisés  avec  les  femelles  normales, 
donnent  en  F  ,  des  filles  anormales  et  des  fils  normaux  résultats  men- 
déliens)  si  la  nourriture  est  humide;  si  elle  est  sèche,  les  résultats 
sont,  disent  les  mendéliens,  «  obscurs  »  :  tous  les  individus  de  la 
génération  F,  sont  normaux. 

Chez  la  Bonnellie,  Baltzeb  a  montré  que  les  jeunes  larves  sont 
toutes  hermaphrodites  au  début;  elles  se  développent  ensuite  en 
mâles  en  présence  des  femelles  adultes,  et  en  femelles  lorsqu'elles 
n'en  rencontrent  point.  La  sécrétion  de  la  trompe  sur  laquelle  les 
larves  se  fix-ent  dans  le  premier  cas  serait  l'agent  faisant  évoluer  en 
mâles  les  jeunes  larves,  quelles  que  soient  leurs  formules  chromo- 
somiennes. 

Le  mendélisme  explique  ces  cas  en  supposant  que  le  déterminant  du 
sexe  n'est  pas  la  seule  condition  du  sexe  et  de  ses  caractères  :  il  lui 
faut  pour  cela  la  collaboration  non  seulement  du  cytoplasme  ambiant 
que  peuvent  modifier  les  influences  physiques  et  cliimiques  très  va- 
riées, mais  celle  des  facteurs  des  autres  caractères,  soumis  eux-mêmes 
à  des  influences  analogues  ;  et  cette  modification  pourrait  acquérir  une 
telle  influence  qu'un  sexfe  pourrait  apparaître  là  où  se  trouve  le  déter- 
minant du  sexe  opposé.  lien  serait  ici  de  même  que  pour  les  difîéren- 
ciateurs  dans  les  opérations  chimiques,  lesquels  peuvent,  selon  leur 
nature,  faire  apparaître  des  caractères  différents,  ou  même  inverses, 
dans  un  même  complexe  chimique. 

La  conception  factorielle.  —  Dans  la  conception  initiale  des  men- 
déliens, à  un  caractère  correspond  un  seul  et  unique  déterminant,  et 
chaque  déterminant  conditionne  à  lui  seul  un  caractère.  Or,  certains 
faits  sont  venus  montrer  que  cette  conception  simpliste  n"était  pas 
soutenable. 

Si  l'on  compare  le  pourcentage  des  disjonctions  et  recombinaisons 
des  divers  caractères,  on  constate  que  pour  certains  d'entre  eux  ce 
pourcentage  est  identique.  Or,  d'après  ce  que  nous  avous  expliqué 
plus  liant,  pourcentage  identique  signifie  localisation  identique  sur. le 
chromosome.  Si  donc  deux  déterminants  occupent  la  même  place  sur 
le  chromosome,  c'est  qu'ils  n'en  font  qu'un,  ce  qui  revient  à  dire 
qu'un  même  déterminant  peut  conditionner  deux  ou  plusieurs  carac- 
tères. D'autre  part,  certains  fails  montrent  qu'un  même  caractère  peut 
dépendre,  et  dépend  en  général,  de  plusieurs,  voire  d'un  grand  nombre 


MENDKLISME  KT  MÉCANISiME  CYTOLOdIQl  E  DE  I/llÉHÉDlTÉ.  xxw 

de  déterminants  (1).  De  là  est  résultée  la  nécessité  de  substituer  à  la 
notion  de  déterminants  celle  de  fadeurs  ou  gênes.  Les  facteurs  difl'èrent 
essentiellement  des  déterminants  en  ce  que  chaque  facteur  participe  au 
conditionnement  de  plusieurs,  voire  de  nombreux,  caractères,  ot  que 
chaque  caractère  réclame  pour  s'exprimer  la  collaboration  de  plusieurs, 
voire  d'un  grand  nombre,  de  déterminants.  Mais,  malgré  ce  qu'on 
serait  tenté  de  croire  au  premier  abord,  le  facteur  n'est  nullement  une 
entité  subjective  :  il  est,  dans  l'esprit  des  mendéliens,  tout  comme  le 
déterminant,  une  particule  matérielle  occupant  dans  le  chromosome 
une  place  déterminée. 

L'idée  de  cause,  si  claire  en  philosophie,  n'a  point  de  place  dans 
les  sciences  de  la  nature,  ainsi  que  l'a  bien  montré  Verworx  :  la 
cause  serait  ce  qui,  à  lui  seul,  engendrerait  un  phénomène  ;  or,  au- 
cun phénomène  n'a  une  cause  unique  :  il  a  des  conditions  multiples. 
Même  si  l'une  des  conditions  peut  être  jugée  subjectivement  comme, 
prépondérante,  les  conditions  accessoires  n'en  sont  pas  moins  indis- 
pensables à  la  réalisation  du  phénomène.  D'autre  part,  aucune  con- 
dition n'est  invariablement  liée  à  un  seul  phénomène  ;  elle  peut 
intervenir  dans  une  multitude  d'autos  phénomènes,  peut-être  fort 
différents  du  premier. 

Une  comparaison  fera  bien  comprendre  cette  idée.  En  arithmétique, 
tout  nombre  est  décomposable  en  facteurs  premiers  :  on  peut  donc 
dire,  en  prêtant  aux  termes  une  certaine  élasticité,  qu'un  nombre  est 
un  phénomène  qui  a  pour  conditions  un  certain  nombre  de  facteurs 
premiers  :  il  est  le  résultat  précis  de  leur  collaboration,  et  l'on  ne 
saurait  changer  quoi  que  ce  soit  à  la  valeur  de  l'un  deux  sans  détruire 
le  nombre;  par  contre,  aucun  facteur  premier  n'est  invariablement 
lié  à  un  nombre  quelconque.  Il  fait,  dans  d'autres  associations,  partie 
intégrante  d'une  infinité  d'autres  nombres.  Eh  bien,  le  nombre,  c'est 
le  caractère  mendélien  ;  les  facteurs  premiers  de  ce  nombre,  ce  sont 
les  facteurs  mendéliens  de  ce  caractère.  Ainsi,  rien  n'est  indécis, 
rien  n'est  flou;  chaque  facteur  est  quelque  chose  de  parfaitement  pré- 
cis, ayant  sa  personnalité  individuelle  ;  mais  les  facteurs  sont  nom- 
breux, et  de  l'infinie  variété  de  leurs  combinaisons  résulte  l'infinie 
variété  des  caractères.  D'ailleurs,  les  facteurs  étant  des  particules  ma- 
térielles ayant  chacune  leur  place  déterminée,  à  eux  s'applique  tout 

(1)  Ainsi,  lorsque,  chez  la  Drosophile,  on  observe  une  nouvelle  race,  caractérisée  par 
diverses  particularités  qui  sont  faciles  à  suivre  chez  !a  plupart  desindi\i(ius.  mais  s'atténuent 
<iu  disparaissent  chez  un  certain  nomhre  (comme  par  exemple,  pour  l'anomalie  qui  consiste 
en  ce  que  les  ailes  ne  se  déploient  pas.  et  quelques  autres  particularités  structurales  <pii 
l'accompagnent),  on  suppose  (ju'il  va,  pour  toutes  ces  manifestations,  un  seul  facteur,  mais 
diint  les  effets  sont  les  uns  constants,  les  autres  occasionnels  et  variables. 

Au  contraire,  .m  conclut  à  l'existence  de  plusieurs  déterminants  régissant  le  même 
caractère  dans  les  cas  comme  celui-ci.  Chez  la  Droso|)hile,  il  arri^e  que  l'œil  rouge  est 
changé  en  œil  i-ose,  mais  lors(|u'on  étudie  la 'liaison  entre  ce  nouveau  caractère  et  d'autres 
qui  l'acrompagnent,  on  trouve  qu'il  est  lié  tantôt  au  sexe.  lant«it  au  groupe,  qui  est  logé 
dans  le  chromosome  n"  Ul.  La  couleur  rose  est  considérée  comme  due  à  deux  muta- 
tions de  facteurs  différents  :  l'une  (|ui  se  produirait  dans  le  chromosome  sexuel,  l'autre 
ilans  le  chromosome  n"  lll.  f)e  même  pour  la  couleur  foncée  du  corps  «le  celte  même 
Droso|ihile  :  (  ette  couleur  étant  accompagnée  d'autres  caractères  dont  la  localisation  ne 
cadre  pas  avec  l'hypothèse  mendélienne,  on  arrive  à  lui  assigner  '■>  facteurs  différents,  et 
ce  (|ui  compli(|ue  encore  les  choses,  l'action  de  ces  facteurs   varie  avec  l'àge. 


-xxxvi  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ce  qui  a  été  dit  des  déterminants  à  propos  de  la  liaison,,  de  la  disso- 
ciation, de  la  recombinaison,  etc.  Ajoutons  enfin  pour  préciser,  que 
ces  particules  matérielles  sont  considérées  comme  des  édifices  chi- 
miques extraordinairement  complexes,  et  que  c'est  par  leurs  pro- 
priétés physico-chimiques  qu'elles  interviennent  dans  l'expression  des 
caractères. 

Dans  la  conception  de  Bateson,  les  facteurs  ne  sont  pas  liés  aux 
chromosomes  et  la  conception  même  des  chromosomes  comme  por- 
teurs des  caractères  héréditaires  est  éliminée  comme  insuffisamment 
démontrée.  Bateson  compare  les  effets  produits  par  les  facteurs  à  ceux 
des  ferments  (présents  ou  absents)  et  la  transmission  des  caractères 
à  celle  de  substances  analogues  aux  ferments.  La  ségrégation  ne  se 
présente  pas  dans  cette  hypothèse  comme  nécessairement  liée  à  la  ma- 
turation des  produits  sexuels  ;  mais  elle  n'est  pas  non  plus  un  phéno- 
mène chimique.  Bateso.n  la  conçoit  plutôt  comme  un  phénomène 
physique,  analogue,  par  exemple,  à  ce  qui  se  passe  lorsque  le  pré- 
cipité se  sépare  du  filtrat.  Le  précipité  déterminerait  l'apparition  d'un 
caractère  (dominant);  l'absence  de  précipité  ferait' apparaître  un 
caractère  récessif. 

Allélomorphes  multiples.  — Nous  avons  examiné  le  cas  où  un  carac- 
tère a  revêt  dans  les  allélomorphes  de  la  génération  F,  les  faciès  a  et  a' 
des  parents  P  et  P'.  Mais  il  n'y  a  aucune  raison  pour  que  le  phéno- 
mène s'arrête  là.  En  fait,  on  voit  le  caractère  a  revêtir  en  outre  les 
faciès  a",  a'",  a""  etc.,  chez  les  mutants  P",  P"  P"",  et  tous  ces  faciès 
jouent  leur  rôle  au  même  titre  dans  les  hybridations.  Les  faciès  a,  a'  a" 
etc.,  sont  exclusifs  les  uns  des  autres,  l'un  étant  dominant  par  rapport 
à  l'autre,  et  c'est  en  cela  essentiellement  que  ces  faciès  d'un  même 
caractère  diffèrent  de  caractères  distincts.  Aussi,  au  lieu  d'être  repré- 
sentés par  des  déterminants  a,  h,  c,  d  distincts  étayés  le  long  d'un 
même  chromosome,  ils  sont  représentés  par  des  déterminants  homo- 
logues situés  aux  points  correspondants  de  chromosomes  allélo- 
morphes. La  chose  est  d'ailleurs  démontrée  par  le  fait  que  tous  ces 
faciès  présentent  le  même  n'ombre  de  dissociations  et  de  recombi- 
naisons avec  les  autres  caractères,  ce  qui  montre  qu'ils  sont  situés  à 
la  même  hauteur  sur  les  chromosomes  homologues.  Do  là,  la  notion 
d'allélomorphes  multiples,  notion  qui  s'impose  et  qui  n'est  que  la  tra- 
duction des  faits  eux-mêmes  en  langage  mendélien.  Ainsi,  si  on  croise 
lin  mâle  de  Drosophila  à  yeux  blancs  avec  une  femelle  à  yeux  rouges, 
on  trouve  en  F.^  la  proportion  mendélienne  de  3  rouges  pour  1  blanc, 
plus  exactement  :  1  rouge,  2  rouges-blancs  avec  rouge  dominant  et  1 
blanc,  et  on  considère  que  les  facteurs  pour  le  rouge  et  pour  le  blanc 
sont  allélomorphes.  Si  on  ci-oise  un  mâle  aux  yeux  «  éosine  »  avec 
une  femelle  aux  yeux  rouges,  le  résultat  est  le  même.  C'est  là  une 
2"  paire  d'allélomorphes.  Si  le  même  mâle  aux  yeux  blancs  est  croisé 
avec  une  femelle  aux  yeux  «  éosine  »,  même  résultat  encore,  donc  une 
'i"  paire  d'allélomorphes.  Donc,  le  facteur  «  yeux  rouges  »  a,  clie/  les 
uns,  pour  allélomorphe  les  «  yeux  blancs»,  chez  les  autres  les  «  yeux 


MEXDKLISiME  ET  MECANISME  CYTOLOGIQUE  DE  L'HEREDITE,    xx.wii 

éosine  »,  et  de  même  le  fadeur  «  yeux  blancs  »  a  pour  allélomorphe, 
selon  les  individus,  le  facteur  «  yeux  rouges  »  ou  le  facteur  «  yeux 
éosine  »,  et  enfin  le  facteur  «  yeux  éosine  «  a  pour  allélomorphe  chez 
certains  individus  le  facteur  «  yeux  rouges  »,  chez  d'autres  le  facteur 
«  yeux  blancs  ».  Le  facteur  pour  les  yeux  blancs  est  très  étroitement 
rattaché  à  la  couleur  jaune  du  corps  (1  %  des  recoupements,  seulement), 
et  il  en  est  de  même  du  facteur  pour  les  yeux  éosine.  Les  deux  fac- 
teurs ont  aussi  le  même  degré  de  liaison  avec  les  ailes  «  miniature  » 
(33  ^),etc. 

Des  cas  compliqués  se  présentent  qui  sont  expliqués  par  l'existence 
d'un  plus  grand  nombre  d'allélomorphes  encore.  Ils  résultent  de  ce 
qu'un  facteur  change  sur  place  de  multiples  façons,  créant  ainsi  des 
caractères  qui,  comme  membres  d'une  paire,  peuvent  se  remplacer. 
Une  autre  explication  consiste  à  supposer  que  ces  facteurs  n'occupent 
pas  la  mnnr.  place,  mais  sont  si  rapprochés  qu'ils  sont  «  complè- 
tement liés  »  et  ne  présentent  jamais  de  recoupement.  Le  résultat  pra- 
tique est,  d'ailleurs,  le  même. 

Quelques  cas  aberrants.  —  Aux  aberrations  des  règles  ordinaires  de 
la  transmission  génétique  des  caractères  correspondent  des  aberra- 
tions dans  les  conditions  chromosomiennes.  Ainsi,  l'on  observe  que 
certains  hybrides,  au  lieu  de  faire  retour  à  l'une  des  races  parentes 
lorsqu'ils  sont  indéfiniment  recroisés  avec  elle,  conservent  indéfini- 
ment leurs  caractères  hybrides  intermédiaires.  Cela  peut  s'expliquer 
par  une  particularité  du  comportement  des  chromosomes  :  les  deux 
allélomofphes  sont  trop  différents  l'un  de  l'autre  pour  s'unir  ensem- 
ble, en  sorte  qu'ils  restent  indépendants  et  se  divisent  au  lieu  de  se 
séparer.  Il  arrive  alors  que,  chez  l'hybride,  le  gamète,  à  la  maturation 
réductrice,  au  lieu  d'éliminer  pour  chaque  caractère  la  forme  propre  à 
l'un  des  deux  parents,  conserve  les  deux;  ainsi,  soit  P  et  P'  deux  pa- 
rents possédant  deux  sortes  de  caractères  a  et  S,  et  supposons  que  a 
soit  assez  semblable  dans  P  et  P'  pour  être  représenté  par  deux  allé- 
lomorphes  (cas  peu  nombreux)  que  l'on  pourra  figurer  par  la  lettre  a, 
tandis  que  pour  le  caractère  8  la  différence  est  assez  grande  pour  qu'il 
soit  nécessaire  de  distinguer  b  provenant  de  P  et  b'  provenant  de  P'. 
Les  caractères  de  cet  ordre  sont  beaucoup  plus  nombreux.  Sous  le 
rapport  de  caractère  a  et  j3,  tous  les  hybrides  F,  auront  pour  formules 
a  a  b  b'  et  seront  intermédiaires  à  P  et  P'. 

Dans  les  gamètes  avant  la  réduction,  les  cliromosomes  a  s'uniront 
par  paires;  à  la  division  réductrice,  les  deux  a  se  sépareront  et  chaque 
gamète  en  recevra  un,  tandis  que  b  et  b' ,  au  contraire,  trop  différents 
pour  s'unir,  resteront  indépendants  et  se  diviseront,  et  chaque  gamète 
mûr  recevra  b  et  b'  et  aura  pour  formule  totale  a  h  b' .  Recroisé  avec  l'un 
des  parents,  P'  par  ex.,  qui  a  pour  formule  a  b',  le  zygote  aura  pour 
formule  a  a  b  b'  b'.  Et  comme  b  ne  peut  jamais  disparaître,  puisqu'il 
se  divise  avant  la  maturation  réductrice,  il  restera  toujours  dans  le 
gamète  et  dans  le  zygote,  malgré  autant  de  recroisements  que  l'on  vou- 
dra avec  P',  en  sorte  que  le  caractère  b  du  parent  P  ne  sera  jamais 


>^xxviii  LAXNEE  BIOLOGIQUE. 

perdu.  Même  le  caractc-re  h'  du  parent  P'  ne  s'accentuera  pas,  parce 
que  les  deux  chromosomes  h'  étant  identiques,  ils  ne  s'accoupleront 
pas  et  se  sépareront  au  lieu  de  se  diviser,  en  sorte  que  chaque  gamète 
de  la  génération  suivante  n'en  recevra  jamais  qu'un  (1). 

D'autres  cas  d'aberrations  plus  singulières  encore  ont  provoqué  de 
nouvelles  explications  où  l'on  fait  intervenir  un  fait  biologique  nou- 
veau :  la  uon-disjonction  des  chromosomes  sexuels  femelles  dans  la 
division  réductrice.  Au  lieu  que  les  œufs  XX  avant  la  maturation  soient 
tous  Xaprèsladivision  réductrice,  ilsprésententu  ne  petite  quantité  d'XX, 
où  les  deux  X  sont  restés  dans  l'œuf,  et  une  proportion  égale  d'œufs 
0,  où  les  deux  X  sont  passés  dans  le  globule  polaire.  Ce  processus 
biologique  a  été  découvert  par  Bhidges  et  étudié  dans  de  nombreux 
élevages;  il  permet  d'expliquer  par  des  combinaisons  fort  compliquées 
un  (îert;iin  nombre  d'aberrations  dont  l'exposé  nous  entraînerait  trop 
loin  et  pour  lesquelles  nous  renvoyons  aux  mémoires  originaux. 

Certains  cas  obligent  même  les  mendéliens  de  sortir  des  cadres  des 
phénomènes  chromosomions  et  même  nucléaires  et  d'admettre  une 
transmission  héréditaire  ayant  pour  subslratum  le  cytoplasma  et  ses 
divers  organes.  Celte  idée  a  été  suggérée  par  des,  exemples  lels  que 
celui  de  Mimlnlis  jalapa,  où  il  existe  des  branches  à  feuilles  vertes, 
d'autres  à  feuilles  tachetées;  les  fleurs  transmettent  aux  descendants 
les  caractères  de  la  branche  qui  les  portait,  mais  seulement  si  ces 
(leurs  sont  femelles.  Cela  s'explique  si  l'on  considère  la  dépigmenta- 
tion des  plaslides  chlorophylliens  comme  une  maladie  transmissible  par 
le  seul  cytoplasma.  — Chez  Pelargonium,  il  existe  de  même  des  feuilles 
blanches,  vertes  et  panachées,  mais  la  transmission  de  la  panachure 
aux  descendants  a  lieu  en  tout  cas,  quel  que  soit  le  sens  du  croi- 
sement (père  blanc,  mère  verte  ou  réciproquement).  Il  résulte  de  là  que 
le  cytoplasma  mâle  intervient  dans  la  transmission  du  caractère. 
Quant  à  la  présence  dans  chaque  génération  do  quelque  rameaux  pure- 
ment blancs  ou  verts,  elle  s'explique  par  les  hasards  de  la  répartition 
des  plastides  blancs  et  verts  dans  les  divisions  somatiques,  qui  se  fait 
suivant  la  loi  des  grands  nombres,  entraînant  dans  quelques  cas  excep- 
tionnels l'exclusion  des  grains  blancs  ou  des  grains  verts  dans  une 
cellule,  et  par  suite  dans  toute  sa  lignée  descendante. 

Le  mendélisme  et  la  variation.  —  On  peut  distinguer  deux  sortes  de 
variations  :  celle  qui  provient  de  la  recombinaison  des  caractères  déjà 
présents  et  celle  qui  provient  de  l'apparition  de  caractères  vraiment 
nouveaux.  La  première  s'explique  aisément  par  la  théorie  mendélienne 
et,  à  vrai  dire,  la  tliéoric  tout  entière  vit  de  ces  recombinaisons,  dont 
elle  donne  les  règles  précises  et  variées. La  seconde  est  admise  par  les 
mendéliens,  qui  font  largement  usage  de  la  mutation  de  de  Vries;  mais 
elle  ne  se  rattache  pas  à  leur  système  d'une  manière  étroite,  comme  la 

(1)  Les  recroisemenls  des  Mit rolépiiloptcres,  ctudii-s  par  Standklss  en  sont  un  exemple. 
DoNCASTEft  a  montre  chez,  d'autres  hybrides  «les  Microlépidoptères  que  la  lusinn  des  cliro- 
mosomes  ne  s'opérait  pas,  le  n<>ml)re  des  chromosomes  de  i'Iishride  étant  prescjue  égal  à 
la  somme  des  nombres  haploïdes  des  deux  parents. 


MENDKLISMK  KT  MÉCANISMK  CYTOLOr.IQUK  DE  L'HEREDITE.  x\xi\ 

variation  i-ecombinatoire,  ol  marche  à  côté  d'elle,  sans  la  pénétrer, 
sans  y  trouver  une  explication.  Les  mendéliens  semblent  ne  pas  se 
préoccuper  do  sa  nature  par  rapport  aux  déterminants  et  aux  facteurs, 
sans  doute  parce  qu'ils  sentent  là  une  difficulté  dont  ils  ne  voient  pas 
la  solutioa. 

C'est  là  probablement  ce  qui  a  amené  l'un  d'entre  eux  à  proposer 
une  explication  de  l'évolution  sans  faire  appel  à  l'introduction  de 
caractères  nouveaux.  S'il  est  difficile  de  concevoir  l'apparition  de  nou- 
veaux caractères  dans  la  théorie  mendélienne,  la  perte  de  facteurs 
peut  aisément  s'expliquer.  Aussi  Batesox  propose-t-il  une  explication 
vraiment  originale  et  inattendue,  fondée  sur  un  large  emploi  des  fac- 
teurs inhibiteurs  et  sur  leur  rejet  progressif  au  cours  de  l'évolution 
phylogénétique.  Pour  résumer  en  deux  mots  sa  pensée,  l'Amibe  ances- 
trale  aurait  contenu  tous  les  facteurs  des  caractères  qui  devaient  se 
manifester  ultérieurement  dans  la  phylogénèse,  mais  maintenus  à 
l'état  d'inaction  par  un  nombre  égal  de  facteurs  inhibiteurs;  xlès  lors, 
toute  apparition  d'un  caractère  nouveau  s'explique  par  le  rejet  de 
ou  des  facteurs  inhibiteurs  de  ce  caractère.  La  théorie  ^st  tellement 
simple  que,  malgré  l'immensité  de  son  envergure,  elle  tient  en 
quelques  mots  et  qu'il  serait  superflu  de  s'étendre  sur  elle  tant  que 
l'on  veut  s'abstenir  de  la  discuter. 


II.  —  Critiqie  de  la  théorie. 

Les  faits  mis  en  lumière  par  Naudin,  puis  par  Mendel  ont,  pour  le 
problème  de  la  transmission  héréditaire  des  caractères,  une  impor- 
tance considérable.  Ils  ont  montré  l'existence  des  règles  dans  cette 
transmission;  pour  la  première  fois,  ils  ont  permis  de  prévoir  avec 
une  précision  relative,  au  moins  dans  certaines  circonstances,  comment 
s'opère  cette  transmission.  L'un  des  signataires  de  cet  article  avait  pu 
éi-ire  à  bon  droit  avant  que  les  travaux  de  ces  savants  eussent  été 
exhumés  :  «  En  fait  de  transmission  de  caractères,  tout  est  possible, 
rien  n'est  certain.  »  Aujourd'hui,  cette  proposition,  au  moins  sous 
cette  forme  absolue,  ne  peut  plus  être  maintenue.  On  peut,  dans  cer- 
tains cas,  encore  bien  rares  il  est  vrai,  affirmer  d'avance  comment  se 
fera  la  transmission  de  certains  caractères  des  parents  aux  descendants. 
C'est  là  un  fait  capital,  dont  l'importance  ne  saurait  être  méconnue. 

Uu  autre  résultat  important  a  été  la  découverte  d'une  relation  cau- 
sale remarquable  entre  les  faits  de  transmission  héréditaire  et  le  com- 
portement des  chromosomes  dans  la  division  nucléaire,  la  maturation 
des  produits  sexuels  et  la  fécondation.  Ici,  il  faut  reconnaître  que 
l'initiative  n'appartient  pas  aux  mendéliens,  mais  à  Weismann;  les 
mendéliens  ont  utilisé  les  conceptions  de  ce  dernier,  mais  ils  les  ont 
modifiées,  adaptées  aux  besoins  de  leurs  théories  et  largement  éten- 
dues. Grâce  à  eux,  on  a  aujourd'hui  non  seulement  une  connaissance 
des  faits  de  l'hérédité,  mais  une  conception  de  leur  mécanisme,  sinon 
certain,  du  moins  possible,  ce  qui  est  déjà  intéressant. 


XL  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

La  recherche  des  détails  de  ce  mécanisme  a  exercé  une  telle  séduc- 
tion sur  Tesprit  des  partisans  de  la  théorie  de  MENDELque  des  pléiades 
de  chercheurs  se  sont  lancés  sur  cette  piste,  et  cela  a  été  l'origine  d'une 
multitude  de  travaux  intéressants  où  Ton  a  serré  de  plus  près  qu'on 
n'avait  fait  jusqu'alors  la  solution  du  problème  de  la  transmission 
héréditaire,  dans  ses  effets,  dans  ses  causes  et  dans  ses  conséquences 
immédiates  et  lointaines.  Parmi  ces  travaux,  il  faut  réserver  une  place 
d'honneur,  sans  méconnaître  le  mérite  de  beaucoup  d'autres  (en  parti- 
culier de  ceux  de  Clénot),  à  ceux  de  Th.  Morgan  et  de  son  école  sur  la 
Drosophile.  Ces  recherches  sur  les  hybridations  entre  mutants  de  la 
mouche  des  fruits  constituent,  le  mot  n'est  pas  trop  fort,  un  admirable 
écrin  de  joyaux  scientifiques,  et  l'on  peut  dire  que,  grâce  à  eux,  la 
Drosophile  a  fait  autant  et  plus  pour  la  solution  du  problème  de  l'hérédité 
que  Y  Ascaris  megalocephala  pour  celle  du  problème  de  la  fécondation. 

On  voit  que  nous  ne  méconnaissons  nullement  le  vif  intérêt  du  mendé- 
lisme  ni  le  très  réel  mérite  des  travaux  de  Mendel  et  des  mendéliens, 
mais  nous  pensons  cependant  que  Ton  a  trop  fermé  les  yeux  sur  les 
incertitudes  de  la  théorie,  sur  ses  défauts,  ses  lacunes,  ses  invraisem- 
blances, sur  la  fragilité  des  bases  objectives  sur  lesquelles  repose  le 
colossal  édifice  des  hypothèses  mendéliennes.  C'est  ce  que  nous  allons 
montrer  maintenant,  pour  retenir  si  possible  les  travailleurs  qui  se 
lancent  sur  cette  pente  facile  et  agréable  sans  en  avoir  suffisamment 
discerné  les  dangers. 

Un  premier  point  à  remarquer,  c'est  que,  comme  la  théorie  weis- 
mannienne,  la  théorie  de  Mendel  réclame  l'individualité  permanente 
des  chromosomes  et  elle  ne  saurait  s'en  passer  :  c'est  sa  base,  son 
fondement  essentiel;  sans  elle  tout  s'écroule.  Or,  cette  permanence 
n'est  aucunement  démontrée;  s'il  est  vrai  qu'elle  est  généralement 
admise,  beaucoup  de  bons  esprits  la  nient.  Si  on  y  croit,  c'est  moins 
parce  qu'on  l'a  constatée  que  parce  qu'on  en  a  besoin  pour  étayer  tel 
ou  tel  système.  En  fait,  sauf  dans  quelques  cas  particuliers,  elle  est 
contredite  par  l'observation.  Pendant  la  phase  de  repos  intermédiaire 
à  deux  cinèses,  on  n'en  trouve  aucune  trace  :  les  chromosomes  sont 
réduits  à  une  poussière  de  grains  chromatiques  dispersés  dans  le 
nucléoplasme  où  aucune  frontière  intérieure  n'est  reconnaissable  ;  de 
telles  frontières  ont  été  admises  par  quelques-uns  entre  les  lots  de 
granules  chromatiques  correspondant  aux  divers  chromosomes,  mais 
c'est  une  conception  sans  base  objective.  L'admettre  choque  toute 
vraisemblance  et  va  presque  à  l'encontre  du  bon  sens.  La  théorie  weis- 
mannienne  pourrait  à  la  rigueur  s'en  passer;  la  mendélienne  non 
seulement  ne  le  peut  pas  et  s'écroule  si  on  la  lui  refuse,  mais  elle  y 
ajoute  des  exigences  nouvelles.  Il  faut  non  seulement  que  les  chromo- 
somes soient  permanents,  ou  plutôt  se  reconstituent  identiques  à  eux- 
mêmes  après  chaque  phase  de  repos,  mais  il  faut  encore  que  les  couples 
allélomorphes  se  constituent,  au  moins  au  moment  de  la  division 
réductrice,  de  telle  façon  que  l'un  des  partenaires  soit  formé  des  élé- 
ments d'un  des  chromosomes  maternel  et  l'autre  des  éléments  d'un 
chromosome    paternel  homologue.  La  seule  base  objective  de  cette 


MENDELISME  ET  MÉCANISME  CYTOLOGIQUE  I)K  LIIÉRKDITÉ.  su 

conception  réside  dans  le  fait  quelquefois  observé  que  les  chromosomes 
paternel  et  maternel  restent  rapprochés  sans  se  fusionner  après  la 
fécondation.  Mais  cela  ne  dure  qu'un  temps  très  court  et  rien,  absolu- 
ment rien,  n'autorise  à  admettre  que  ces  partenaires  se  retrouvent 
identiques  à  eux-mêmes  après  les  divisions  et  les  stades  de  repos  qui 
séparent  de  la  fécondation  les  ovo-  ou  spermatocytes  qui  déterminent 
les  lignées  germinales.  L'admettre,  c'est  réclamer  une  chose  contre 
laquelle  parlent  tous  les  aspects  cytologiques  d'une  multitude  innom- 
brable de  divisions. 

Non  moins  gratuite  et  contraire  à  l'observation  est  l'hypothèse 
d'après  laquelle  les  déterminants  ou  les  facteurs  différents  les  uns  des 
autres  seraient  alignés  en  grains  de  chapelet  tout  le  long  de  chaque 
chromosome.  Ces  déterminants  ou  ces  facteurs  sont,  comme  nous 
l'avons  vu,  des  complexes  différents  tous  les  uns  des  autres  par 
quelque  particularité  de  leur  constitution  chimique;  comment  se  fait-il 
qu'aucun  différen dateur  (et  l'on  sait  combien  sont  nombreux  ceux  qui 
ont  été  employés)  n'a  permis  de  montrer  la  moindre  trace  de  cette 
différence?  Là  où  de  telles  différences  existent,  comme  entre  les 
chromosomes,  les  nucléoles,  les  centrosomes,  les  mitochondries,  les 
plaslides,  les  filaments  achromatiques,  la  différenciation  par  les  réactifs 
colorants  la  révèle;  mais  dans  l'intérieur  d'un  même  chromosome 
jamais  une  telle  différence  n'a  été  observée.  N'y  a-t-il  pas  là  de  quoi 
éveiller  un  certain  scepticisme? 

Pour  en  finir  avec  les  forces  hypothétiquement  mises  en  jeu  pour 
expliquer  un  hypothétique  comportement  des  chromosomes,  faisons 
une  dernière  remarque.  Pour  les   nécessités  du   regroupement,  les 
mendéliens  réclament  un  ajustage  rigoureux  des  deux  chromosomes 
allélomorphes,  de  telle  façon  que  chaque  déterminant  soit  exactement 
en  face  de  son  homologue,  ce  qui  exige  une  précision  d'ajustage  de 
l'ordre  d'une  fraction  de  [x.  Cet  ajustage  fdont  les  préparations  histo- 
logiques  ne  nous  montrent  nullement  le  tableau)  réclame  l'interven- 
tion de  forces  attractives  s'exerçant  entre  les  déterminants  homo- 
logues. Or,  de  pareilles  forces  sont  peu  compatibles  avec  l'indifférence 
absolue  du  point  de  croisement,  et  tout  à   fait  incompatibles  avec 
l'écartement  en  X  des  deux  chromosomes  à  partir  de  ce  point  de 
croisement.  C'est  déjà  beaucoup  de  faire  intervenir,  avec  un  parfait 
arbitraire,  des  forces  moléculaires  dont  on  ne  sait  rien  de  précis  ;  c'est 
tout  à  fait  abusif  de  demander  à  ces  forces  des  effets  contradictoires. 
Il  convient  de  remarquer  que  cette  analyse  minutieuse  de  la  cons- 
titution du  chromosome  par  le  moyen  des  divers  recoupements,  qui 
u  conduit  à  l'établissement  d'un  schéma  où  le  chromosome  est  défini 
comme  un  chapelet  dont  chaque  grain  a  sa  place  fixe  et  représente  un 
déterminant,  ne  saurait  avoir  la  prétention  de  donner  une  idée  même 
approchée  de  la  constitution  vraie  et  complète  des  chromosomes,  car 
tous  les  déterminants  dont  il  est  question  chez  la  Drosophile  sont  des 
déterminants  de  caractères  anormaux,  apparus  par  mutation.  Quant 
aux  déterminants,  infiniment  plus  nombreux,  de  caractères  normaux, 
il  n'en  est  question  nulle  part,  en  sorte  que  la  théorie  ne  nous  ren- 


XLii  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

seigne  en  rien  sur  la  constitution  des  chromosomes  dans  ce  qu'ils 
ont  de  plus  essentiel.  ^ 

Mais  concédons  aux  mendéliens  tout  ce  qui  pourrait  leur  être  si  jus- 
tement contesté  sous  le  rapport  de  la  constitution  des  chromosomes 
et  de  leurs  propriétés  et  voyons  si  avec  cela  leur  tliéorie  est  vrai- 
ment adéquate. 

Une  théorie  de  l'hérédité  donnant  le  mécanisme  de  la  transmission 
des  caractères  doit  pouvoir  exphquer  l'ontogenèse,  c'esl-à-dire  le 
mécanisme  de  l'apparition  successive  des  caractères  par  la  différen- 
cmtion  progressive  au  cours  de  l'ontogenèse  individuelle.  Sous  ce 
rapport,  la  théorie  de  Weismanx,  étant  admises  ses  hypothèses  fon- 
damentales, résolvait  pleinement  le  problème  par  l'intervention  d'un 
processus  parfaitement  simple  et  ne  choquant  point  la  vraisemblance. 
Ce  processus,  c'est  1'  «  Ausschaltung  der  Iden  »,  c'est-à-dire  la  désin- 
tégration des  ides.  Chaque  ide  de  l'œuf  fécondé  contient  une  collection 
complète  de  tous  les  déterminants  de  l'organisme,  mais  à  chaque 
division  nucléaire  cette  coUection  se  scinde  en  "2  parts,  et  chacune  des 
2  cellules-filles  ne  reçoit  que  ceux  des  déterminants  qui  sont  utiles  à 
elle  et  à  sa  lignée  pour  la  réalisation  des  caractères  qu'elles  doivent 
exprimer;  à  la  lin  de  la  différenciation,  chaque  cellule  terminale  d'une 
lignée  ne  contient  que  les  déterminants  dont  elle  a  besoin.  La  cellule 
hépatique,  par  exemple,  contient  ceux  qui  lui  sont  nécessaires,  à  l'exclu- 
sion de  ceux  nécessaires  aux  cellules  musculaires,  nerveuses,  ou  autres. 

Dans  la  conception  mendélienne,  il  n'y  a  pas  de  désintégration 
des  déterminants.  Toute  cellule  en  reçoit  la  collection  complète,  et 
Ion  est  en  droit  de  se  demander  pourquoi  dans  la  cellule  terminale 
d'une  lignée  tous  ces  déterminants  restent  inactifs,  à  l'exception  de 
ceux  correspondant  aux  caractères  très  spéciaux  qu'elle  revêt.  Pour 
surmonter  cette  très  grave  difficulté,  les  mendéliens  sont  obligés  de 
faire  appel  à  des  facteurs  étrangers  aux  déterminants  et  situés  soit 
dans  le  cytoplasme,  soit  dans  le  milieu  ambiant  :  la  cellule  hépatique 
revêt  des  caractères  différents  de  la  cellule  nerveuse  par  suite  du  fait 
qu'elle  occupe  dans  l'organisme  une  situation  différente  et  que  cette 
situation  la  met  dans  des  conditions  telles  que  seuls  certains  de  ces 
déterminants  sont  en  état  d'exprimer  les  caractères  qui  leiir  corres- 
pondent. C'est  l'abandon  complet  du  point  de  vue  préformationniste 
—  qui  était  celui  du  mendélisme  primitif —  et  l'acceptation  d'un  point 
de  vue  épigéniste  des  plus  accentués. 

Un  des  points  les  plus  séduisants  de  la  théorie  mendélienne  est  cer- 
tainement celui  qui  a  trait  à  la  dominance  et  à  la  ségrégation  progres- 
sive :  ce  sont  là  deux  phénomènes  si  étroitement  liés  à  la  conception 
fondamentale  qu'ils  ne  sauraient  pas  comporter  d'exceptions.  Or,  si 
Ton  examine  la  chose  de  près,  on  voit  qu'il  n'en  va  pas  ainsi.  Nom- 
breux sont  les  cas  de  dominance  partielle  ou  incomplète  (d'après  Th. 
Morgan,  ils  constituent  même  la  majorité),  ou  même  renversée.  Un 
des  promoteurs  les  plus  autorisés  de  la  théorie,  Cuénot,  a  été  conduit 
pour  les  expliquer  à  admettre  des  degrés  dans  la  dominance,  des  va- 
riations quantitatives  d'un  même  facteur;  d'autres  ont  fait  intervenir 


MENDELISMK  ET  MECANISME  CYTOLOGIQt  E  DE  L-HÉRÉDITÉ.  xuii 

(les  facteurs  inlensifiants,  inhibants,  diluants,  etc..  Il  saute  aux  yeux 
([uo  ce  sont  là  des  expédients. 

Il  y  a  des  cas  oîi  la  ségrégation  ne  se  montre  à  aucun  degré  et  tout 
se  passe  comme  dans  la  théorie  ancienne  du  sang  comme  substratum 
de  Thérédité.  L'espèce  humaine  en  montre  un  exemple  frappant.  Le 
produit  d'un  blanc  et  d'une  négresse  est  un  mulâtre  :  chez  lui,  pas  de 
traces  de  dominance.  Les  produits  des  mulâtres  entre  eux  ne  montrent 
aucune  trace  de  ségrégation.  On  n'a  jamais,  que  nous  sachions,  ren- 
contré chez,  les  mulâtres  do  la  deuxième  génération  un  quart  de  blancs 
purs  et  un  quart  de  nègres  purs.  11  en  est  de  même  pour  les  produits 
des  mulâtres  avec  des  parents  de  race  pure  :  tant  qu'il  y  k  une  trace 
de  sang  nègre,  elle  se  manifeste  proportionnellement  à  sa  participation 
dans  le  mélange.  De  là  la  distinction  entre  les  caractères  mendéliens 
et  non  mendéliens,  entre  hérédité  mendélienne  et  non  mendélienne. 
Oui  ne  voit  que  ce  sont  là  de  simples  échappatoires  pour  se  débarrasser 
de  faits  incompatibles  avec  la  théorie?  Il  n'y  a  pas  deux  sortes  de  carac- 
tères, mendélienç  et  non  mendéliens,  mais  il  y  a  une  théorie  mendé- 
lienne souvent  mise  en  défaut  et  qui,  par  là,  se  révèle  comme  inexacte 
ou  tout  au  moins  comme  ne  comportant  qu'une  partie  de  la  vérité. 

Cette  distinction  entre  caractères  mendéliens  et  non  mendéliens,  les 
partisans  ^e  la  théorie  l'invoquent  sous  la  pression  des  difficultés, 
mais  ils  ne  l'expliquent  pas.  Mettons-nous  à  leur  place  et  cherchons  à 
la  définir  pour  eux.  Il  serait  naturel  de  penser  que  la  cause  peut 
résider  dans  les  relations  de  similitude  des  idioplasmes  des  formes 
parentes  :  quand  les  parents  sont  de  même  race,  leurs  idioplasmes 
étant  presque  identiques,  rien  n'empêche  leurs  éléments  chromatiques 
i  déterminants  ou  facteurs]  de  se  fusionner  de  telle  manière  que  ce  qui 
provient  du  père  et  de  la  mère  est  à  tout  jamais  confondu,  en  sorte  que 
la  ségrégation  des  caractères  ne  peut  plus  se  produire.  Au  contraire, 
dans  les  fécondations  hybrides,  les  éléments  chromatiques  d'origine 
paternelle  et  maternelle,  en  raison  de  leur  disharmonie  constitution- 
nelle, sont  empêchés  de  se  fusionner  et  se  retrouvent  face  à  face  dans 
les  paires  allélomorphes  au  moment  delà  division  maturative,  en  sorte 
■que  l'un  d'eux  est  tout  entier  éliminé  et  l'autre  tout  entier  conservé, 
ce  qui  est  la  base  de  l'hérédité  mendélienne.  Ce  serait  ainsi  admira- 
blement simple.  Malheureusement,  les  choses  ne  se  passent  pas  ainsi. 
Les  idioplasmes  du  blanc  et  du  nègre  sont  certainement  plus  dishar- 
moniques que  ceux  de  deux  mutants  de  Drosophile,  et  cependant  la 
transmission  est  mendélienne  chez  ceux-ci  et  non  mendélienne  chez 
ceux-là.  Par  contre,  on  a  cité  des  cas  d'hérédité  mendélienne  pour  des 
caractères  différentiels  insignifiants.  Ainsi,  la  difficulté  reste  entière 
et  la  distinction  entre  deux  sortes  d'hérédité  :  mendélienne  et  non 
mendélienne  reste  la  constatation  purement  verbale  d'une  difficulté 
insurmontée. 

Mais  de  tous  les  défauts  de  la  théorie  mendélienne  le  plus  grave,  à 
notre  avis,  est  la  manière  dont  elle  s'est  constituée.  Elle  est  partie  de 
certains  faits  mis  ert  lumière  par  elle,  mais  qui  n'étaient  peut-être  que 
des  cas  particuliers,  et  a  étendu  ses  conclusions  à  l'ensemble,  par  une 


xLiv  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

généralisation  injustifiée.  Puis,  au  fur  et  à  mesure  que  se  sont  mon- 
trées, chaque  jour  plus  nombreuses,  les  exceptions  à  la  conception 
primitive,  elle  a  introduit  de  nouvelles  hypothèses  pour  les  expliquer. 
Ces  hypothèses,  pour  être  fondées,  auraient  dû  être  dictées  par  les 
aspects  cytologiques  et  la  vraisemblance.  Or,  elles  n'ont  tenu  compte 
ni  de  celle-ci  ni  de  ceux-là  :  elles  ont  été  constituées  uniquement  en 
vue  de  fournir  l'explication  de  contradictions  gênantes.  Tout  esprit 
dégagé  de  préjugés  reconnaîtra  que  c'est  là  un  procédé  extrêmement 
dangereux  et  qui  n'a  guère  de  chances  de  conduire  à  la  vérité.  Pour 
avoir  ainsi  procédé,  la  théorie  de  Weismann  est  finalement  tombée 
dans  le  juste  discrédit  dont  elle  ne  se  relèvera  pas. 

Le  parallèle  entre  les  deux  théories  est  tout  à  fait  frappant  sous  ce 
rapport. 

Tant  qu'elle  n'a  eu  à  expliquer  que  les  faits  de  la  différenciation 
progressive  de  l'organisme  dans  l'évolution  ontogénétique  et  le  trans- 
fert des  particularités  héréditaires  aux  descendants,  la  théorie  de 
Weismann  a  eu  beau  jeu  :  la  constitution  des  idantes  au  moyen  d'ides 
ancestraux,  celle  des  ides  au  moyen  de  déterminants  représentatifs 
chacun  d'un  caractère  déterminé,  tout  cela  avait  l'avantage  sinon  d'une 
haute  vraisemblance,  au  moins  d'une  belle  simplicité,  et  l'ensemble 
constituait  un  édifice  harmonieux,  solide,  aux  nobles  proportions,  et 
bien  fait  pour  séduire  les  esprits  Imaginatifs.  Mais  quand  il  a  fallu 
satisfaire  aux  exigences  de  certains  problèmes  particuliers,  tels  que  la 
régénération,  le  bourgeonnement,  la  dichogénie,  la  réapparition  des 
caractères  latents  et  surtout  la  variation  progressive,  la  théorie  a  été 
entraînée  à  des  complications  si  embarrassées  et  si  hautement  invrai- 
semblables que  tous  les  esprits  pondérés  se  sont  écartés  d'elle. 

Il  en  est  exactement  de  même  pour  le  néo-mendélisme.  Tant  qu'il 
ne  s'est  agi  que  d'expliquer  le  mélange  des  caractères  ou  la  dominance 
de  l'un  d'eux  dans  la  première  génération  hybride,  puis  leur  ségréga- 
tion à  la  génération  suivante  et  leur  répartition  entre  les  descendants 
suivant  des  règles  arithmétiques  parfois  simples  (1  :  2  :  1),  parfois 
compliquées  (9  :  3:3:1),  mais  toujours  en  parfait  accord  avec  les 
règles  du  calcul  des  probabilités,  les  mendéliens  n'ont  eu  à  demander 
au  comportement  des  chromosomes  que  ce  qui  était  en  accord  avec  les 
observations  histologiques;  la  conception  même  des  caractères-unités 
ne  réclamait  rien  de  plus  que  ce  qu'on  avait  accordé  à  Weismann  pour 
ses  déterminants.  Donc,  jusque-là  tout  allait  bien;  mais  il  en  fut  autre- 
ment lorsque,  par  le  progrès  des  recherches,  on  rencontra  des  cas 
inconciliables  avec  la  théorie  primitive,  et  ces  cas,  d'abord  considérés 
comme  des  exceptions,  sont  aujourd'hui  si  nombreux,  qu'ils  sont 
devenus  la  règle,  tandis  que  les  cas  primitifs,  formant  la  base  du  mendé- 
lisme  initial,  devenaient  l'exception.  Or,  cette  règle  nouvelle,  c'était 
l'incohérence  des  résultats. 

Cependant  les  néo-mendéliens  ne  se  sont  pas  tenus  pour  battus  et, 
usant  sans  discrétion  aucune  de  la  liberté  d'attribuer  arbitrairement 
aux  chromosomes  et  à  leurs  éléments  constitutifs  les  propriétés  requises 
pour  la  solution  de  chaque  problème  particulier,  ils  se  sont  livrés  avec 


MENDÉLISME  ET  MÉCANISME  CVTOLOGIQUE  DE  LHÉRÉDITÉ.  xi.v 

ardeur  à  cet  exercice,  sans  comprendre  qu'ainsi  ils  marchaient  tout  droit 
et  à  vive  allure  vers  le  précipice  où  le  weismannisme  s'était  englouti. 
Il  est  à  remarquer  que,  de  concession  en  concessi(m,  la  théorie  en 
est  arrivée  à  saper  elle-même  ses  propres  fondements.  Préformation- 
niste  dans  son  essence,  elle  a  aboutit  à  des  compromis  avec  le  lamar- 
ckisme  qui  la  défigurent  complètement.  Elle  ne  se  rend  acceptable 
qu'en  sacrifiant  ses  principes  initiaux.  Ce  n'est  pas  seulement  dans 
l'évolution  ontogénétique,  c'est  aussi  pour  expliquer  la  transmission 
(le  caractères  par  la  génération  que  les  mendéliens  sont  obligés  de  faire 
intervenir  les  actions  du  milieu  :  température,  sécheresse,  présence 
dune  sécrétion  spéciale,  etc..  C'est,  pour  eux,  la  seule  possibilité 
d'expliquer  pourquoi  les  caractères  ne  suivent  pas  rigoureusement  la 
répartition  des  déterminants. 

Une  autre  concession  faite  par  Th.  Morgan  enlève  même  au  mendé- 
lisme  son  idée  principale  :  la  localisation  des  facteurs  dans  les  chromo- 
somes. Cet  auteur  admet,  en  effet,  une  transmission  héréditaire  ayant 
pour  substratum  le  cytoplasma  et  ses  divers  organes,  plastides,  mito- 
chondries,  grains  de  pigment,  enzymes,  etc..  Dans  ce  cas,  la  transmis- 
sion héréditaire  dépendra  de  la  multiplication  et  de  la  répartition  des 
parties  du  cytoplasma  correspondantes. 

Mais  de  tous  les  coups  portés  à  la  théorie,  le  plus  grave  est  celui  qui 
résulte  de  la  substitution  des  facteurs  aux  déterminants.  Cette  conces- 
sion constitue  un  progrès  important,  mais  c'est  un  progrès  parce  que  cela 
représente  l'abandon  de  l'erreur  mendélo-weismannienne  et  l'adoption 
partielle  de  l'opinion  conforme  à  la  commune  manière  de  voir.  Celle-ci 
consiste  à  considérer  comme  ayant  des  fonctions  différentes  les  parties 
se  distinguantpar  des  caractères  topographiques,  cytologiques,  morplw- 
logiques,  chimiques  différents,  tels  que  :  chromosomes,  centrosomes, 
nucléoles,  filaments  achromatiques,  mitochondries,  plastides,  cyto- 
plasma, membrane,  etc.,  etc.,  et  comme  ayant  des  propriétés  semblables 
les  parties  que  rien  ne  distingue  les  unes  des  autres.  Cependant,  il  ne 
faut  pas  aller  trop  loin  :  il  est  certain  qu'il  est  des  différences  que  le 
microscope  ne  nous  révèle  pas.  Ainsi,  rien  ne  distingue  les  uns  des 
autres  les  granules  mitochondriaux,  dont  les  uns  sécrètent  du  glyco- 
gène,  d'autres  de  la  graisse,  d'autres  encore  des  produits  de  sécrétion 
divers.  Il  est  donc  permis  de  considérer  les  granules  chromatiques  en 
apparence  identiques  comme  jouissant  de  propriétés  diverses.  Ces  pro- 
priétés, ils  les  manifestent,  d'ailleurs,  à  l'état  de  granules  indépen- 
dantes dans  le  nucléoplasma  pendant  les  périodes  de  repos,  leur  asso- 
ciation temporaire  en  bâtonnets  étant  un  acte  spécial,  en  rapport  avec 
la  division  nucléaire  et  destiné  à  assurer  un  partage  égal  entre  les 
deux  cellules-filles  :  les  microsomes  sont  des  éléments  essentiels  colla- 
borant par  leurs  propriétés  chimiques  à  l'expression  des  propriétés 
physiologiques  et  des  caractères  morphologiques  de  la  cellule.  Dire  que 
chacun  d'eux  est  la  cause  unique  d'un  caractère-unité  était  l'erreur 
des  weismanniens  et  des  mendéliens  primitifs,  erreur  consacrée  par  le 
mot  «  déterminant  ».  Dire  aujourd'hui  qu'ils  sont  les  facteurs  matériels 
qui,  par  leur  collaboration,  contribuent  à  l'expression  de  l'ensemble 


XLVi  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

des  caractères,  c'est  se  rapprocher  de  la  vérité,  mais,  nous  le  rappelons, 
c'est  revenir  à  l'opinion  commune  en  abandonnant  l'erreur  mendé- 
lienne. 

Les  mendéliens  affectent  de  considérer  ces  modifications  comme  de 
médiocre  importance;  nous,  nous  les  considérons  comme  la  capitulation 
dumendélisme.  Cette  capitulation  se  caractérise  par  deux  faits  capi- 
taux :  l'abandon  des  déterminants  pour  des  facteurs  (ce  qui  implique 
l'abandon  des  caractères-unités)  et  l'abandon  de  la  puissance  direc- 
trice absolue  des  facteurs  matériels  intranuclèaires,  pour  reconnaître 
la  nécessité  de  la  collaboration  du  cytoplasma  et  des  facteurs  lamar- 
ckiens  pour  la  réalisation  des  caractères. 

Mais  oîi  apparaît  de  la  façon  la  plus  éclatante  l'insuffisance  de  la 
théorie  mendélienne,  c'est  quand  il  faut  expliquer  la  variation  et 
l'évolution  phylogénétique.  Cela  a  été  l'écueil  où  le  weismannisme  a 
achevé  de  sombrer.  C'est  aussi  celui  sur  lequel  le  mendélisme  vient 
s'échouer.  A  la  théorie  de  Weismann,  comme  à  toutes  les  théories 
antilamarckiennes,  manque  un  élément  essentiel  :  le  substratum  de  la 
variation  progressive.  Toute  variation  weismannienne  repose  sur  une 
combinaison  d'ides  ancestraux,  aussi  diversifiée  qu'on  voudra,  mais 
qui  ne  pecmet  l'introduction  d'aucun  élément  nouveau,  en  sorte  que 
l'origine  des  ides  eux-mêmes  reste  inexplicable.  Ils  ne  sauraient  différer 
les  uns  des  autres,  puisque  aucun  ne  comporte  l'incorporation  d'un 
élément  nouveau  qui  manque  aux  autres.  Il  en  est  de  piême  pour  le 
mendélisme.  Tous  les  caractères  mendéliens  sont  des  recombinaisons 
de  caractères  préexistants.  Les  mendéliens  parlent  bien  de  mutation; 
ils  l'acceptent  et  s'en  servent,  mais  nulle  part  ils  ne  l'expliquent,  et 
nous  les  mettons  au  défi  de  le  faire  en  restant  sur  le  terrain  du  men- 
délisme pur.  N'est-il  pas  permis  de  considérer  comme  un  aveu  formel 
de  l'impuissance  du  mendélisme  à  rendre  compte  de  l'apparition  d'un 
caractère  vraiment  nouveau,  cette  effarante  théorie  de  Batkson  qui  ne 
voit  dans  l'homme  qu'un  Infusoire  décompliqué  parle  rejet  des  facteurs 
inhibiteurs  qui  seuls  empêchaient  celui-ci  d'avoir  des  bras,  des  jambes, 
des  vertèbres,  un  cerveau  à  circonvolutions,  capable  d'opérations  psy- 
chiques compliquées,  etc.? 

Comme  conclusion  finale,  nous  dirons  ceci  :  l'idée  mendélienne  est 
intéressante,  elle  explique  certains  faits  exceptionnels  appartenant  au 
domaine  étroit  de  la  transmission  des  caractères  dans  les  fécondations 
hybrides.  Mais  elle  n'est  à  aucun  titre  une  théorie  générale  de  l'héré- 
dité. Elle  a  eu  le  mérite  de  faire  éclore  de  très  importants  travaux  qui 
ont  enrichi  la  science  de  faits  aussi  remarquables  qu'inattendus,  mais 
nous  voyons  avec  inquiétude  la  masse  des  jeunes  chercheurs  se  livrer 
à  l'œuvre  stérile  d'expliquer  de  nouvelles  exceptions  par  de  nouvelles 
Jiypothèses.  Il  y  a  un  meilleur  emploi  à  faire  des  énergies  productives 
des  biologistes. 

Yves  Dklage  et  m.   Goldsmith. 


REVUE 

DE  NOS  CONNAISSANCES  SUR  LES  LOIS  MATHÉMATIQUES 
DE  LA  CICATRISATION  DES  PLAIES 

par 

E.  FAURÉ-FRÉMIET,  .  t  Fred  VLÈS, 

Préparateur  au  Colli'_'f;e  Docteur  es  Sciences, 

de  France.  Préparateur  au  Laboratoire 

de  Roscolï. 


Introduction. 

L'observation  journalière  des  innombrables  blessures  de  guerre  a 
orienté,  sans  doute  sous  le  besoin  implicite  de  prévoir  l'évolution  d'une 
plaie,  toute  une  série  de  recherches  vers  la  représentation  mathéma- 
tique de  la  cicatrisation. 

L'intérêt  pratique  d'une  telle  opération  est  incontestable,  et  le  profit 
qu'on  penserait  pouvoir  en  retirer  semble  double  :  savoir  approxima- 
tivement, dès  les  débuts  de  l'hospitalisation  du  blessé,  vers  quelle 
époque  il  aura  des  chances  d'être  guéri  ;  et  surtout  pouvoir  être  averti 
au  jour  le  jour,  par  un  désaccord  soudain  entre  le  calcul  et  les  faits, 
qu'un  phénomène  intercurrent  est  en  train  de  prendre  place  dans 
l'évolution  de  la  lésion.  L'intérêt  théorique,  encore  qu'on  n'ait  guère 
cherché  jusqu'ici  à  le  mettre  en  évidence,  est  loin  également  d'être 
négligeable  en  tant  que  représentation  d'un  phénomène  biologique. 
C'est  pourquoi  nous  avons  cru  devoir  résumer  et  discuter  ici  l'en- 
semble de  ces  travaux. 

Rappelons  comment  s'effectue  l'évolution  d'une  plaie  de  surface 
(sauf  cas  particuliers'',  ce  sont  les  seules  qui  ont  été  envisagées)  main- 
tenue aseptique  et  se  cicatrisant  sans  perturbations^  accidentelles 
(Carrel)  :  le  traumatisme  est  immédiatement  suivi  d'une  période  quies- 
cente 'X\^.  1),  de  temps  variable  (1  à  5  jours);  à  celle-ci  succède  plus 
ou  moins  tôt  une  période  de  contraction  pendant  laquelle  la  sur- 
face cruentée  libre  de  la  plaie,  devenue  granuleuse,  diminue  rapide- 
ment, son  périmètre  se  «  contractant  »  sous  l'effet  d'une  gorte  de 
glissement  centripète  de  la  peau  saine  des  bords  de  la  plaie,  effet 
régularisateur  probable  d'un  remaniement  intensif  des  couches  pro- 
fondes. Puis,  la  contraction  se  terminant,  si  celle-ci  n'a  pas  été  suffi- 
sante pour  recouvrir  entièrement  la  plaie,  la  surface  restée  encore  libre 
est  envahie  par  une  lame  de  bourgeons  épithéliaux,  partis  de  la  limite 


XLViii  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  la  «  contraction  »,  et  cheminant,  fragiles  et  irréguliers,  sur  les 
granulations  de  la  plaie  :  c'est  la  période  d'épithélisadon.  Enfin,  la 
surface  résiduelle  complètement  recouverte  par  le  délicat  épithé- 
lium  de  première  formation,  se  forme  aux  dépens  de  celui-ci  le  véri- 
table épiderme  cicatriciel  i période  cicatricielle],  dont  l'apparition  s'ac- 
compagne souvent  d'un  relâchement  partiel  du  bord  cutané  contracté. 


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rig.  1.  —Schéma de  l'évolution  d'une  plaie.  En  aliscisses,  les  temps;  en  ordonnées,  la  surface 
libre  de  la  |)laie.  De  .S'.,  à  A,  la  surface  lilire  diminue  par  la  •  contraction  »  de  la  peau  péri- 
phérique; de  yt  à  B,  l'obturation  se  termine  par  les  nouvelles  lames  épitiiéliales.  Pendant 
le  même  temps,  le  rebord  de  la  peau  contractée,  en  .4r,  se  détend  lég:èrement.  /.  période 
«luiescente;  //,  iieriode  de  contraction;  ///.  période  d'ofiithélisalion  :  IV,  période  cicatri- 
cielle. (Imité  de  Lecomte  de  Noiiy.)  En  haut  :  Schéma  de  la  i^laie  correspondante  .S,„  bord 
de  la  surlace  initiale;  A.  bord  de  la  •contraction";  .1-L',  région  d'épithélisatiou;  N,  sur- 
face libre  résiduelle. 

La  diminution  de  la  surface  libre  de  la  plaie  résulte  donc  de  la  som- 
mation de  deux  phénomènes  successifs,  la  contraction  de  la  peau 
ancienne  et  la  poussée  des  nouvelles  lames  épithéliales  hors  de  celle-ci. 
Quant  à  la  mesure  des  surfaces  de  plaies,  elle  s'effectue  en  collant 
sur  la  surface  cruentée,  par  simple  apposition,  une  feuille  transparente 
de  celloplume  viscose,  hydrate  de  celluloseï  sur  laquelle  on  calque 
au  crayon  gras  le  contour  de  la  plaie;  le  calque  est  ensuite  reporté  sur 
papier,  et  sa  surface  mesurée  par  un  procédé  quelconque  (planimètre, 
pe.sée,  etc.). 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE.  XLi\ 

\.  —  Les  fohmules  mathématiques  de  la  cicatrisation  des  plaies. 

Deux  parts  sont  à  considérer  dans  les  recherches  mathématiques 
sur  1,1  cicatrisation  des  plaies.  Un  premier  groupe  d'auteurs  cherche 
à  établir  des  formules  purement  empiriques,  permettant  de  suivre 
praliquement  l'évolution  de  la  plus  grande  part  du  phénomène;  un 
second  groupe  tente  la  construction  de  théories  plus  élevées  au  point 
de  vue  mathématique,  quoique  à  vrai  dire  les  fonctions  finales  obte- 
nues, malgré  leur  grand  intérêt,  soient  souvent  encore  à  peine  des 
indications  sommaires,  susceptibles  tout  au  plus  d'être  discutées  en 
première  approximation. 

Formules  empiriques.  —  Les  premières  recherches  quantitatives  sur 
les  phénomènes  de  cicatrisation  paraissent  être  celles  de  SPAirs  et 
LoEB  (1)  et  de  Carrel  (2)  qui,  classant  les  gros  faits  de  l'évolution 
d'une  plaie  expérimentale,  mirent  en  évidence  que  le  facteur  fonda- 
mental probable  de  la  vitesse  de  cicatrisation,  ou  de  l'époque  de  fer- 
meture de  la  plaie,  est  la  surface  de  celle-ci.  «  The'larger  the  wound, 
disent  Spain  et  Loeb,  the  earlier  Ihe  closure  of  the  wound  takes 
place  »,  ce  qui  est  peut-être  trop  schématique.  Si  S  et  S'  sont  les  surfaces 
d'une  plaie  à  deux  époques  de  sa  cicatrisation,  V  et  V  les  vitesses 
de  cicatrisation  (c'est-à-dire  la  diminution  de  surface  en  fonction,  du 

S         V 
temps)  aux  mêmes  époques,  on  a^y  =  y?,  c'est-à-dire  que  la  vitesse 

de  cicatrisation  est  proportionnelle  à  la  surface  de  la  plaie  (Carrel 
et  Hartmann^);  cette  expression,  admise  en  toute  première  approxi- 
mation, ne  présentait  d'ailleurs  qu'un  accord  schématique  avec  les 
faits  :  pratiquement  on  reconnut  bientôt  que  la  vitesse  diminue  moins 
vite  que  la  surface. 

La  première  véritable  formule  empirique  de  l'évolution  d'une  plaie 
semble  avoir  été  donnée  par  Lecomte  de  Noïjy;  elle  réalisa^-*'  des  coïnci- 
dences pratiquement  très  satisfaisantes  avec  la  réalité;  malgré  quelques 
critiques  de  divers  milieux  médicaux  qui  n'ont  peut-être  pas  compris 
son  intérêt,  elle  a  eu  d'incontestables  succès  d'applications  (voir  par 
exemple  :  Tuffier  et  Desmarres '■♦).  Elle  représente  une  relation  de  dif- 
férences permettant  d'extrapoler  de  proche  en  proche,  et  dans  laquelle 
la  surface  actuelle  de  la  plaie  est  fonction  de  sa  surface  antérieure, 
du  temps,  et  d'un  coefficient  spécifique  caractéristique  de  l'individu 
et  de  l'état  initial  de  la  blessure.  Cette  formule  peut  être  mise  sous  la 
forme  générale  : 

^^~^""  =  t  [f  +  l/T)  (I) 

t 

St  étant  la  surface  de  la  plaie  au  temps  /,  S^^  ^,,  la  surface  mesurée 

(1)  Voir  iiussi  LOEn  et  Addiso.n,  Arcfi.  Entiviclcelunr/smechanik  (-1911-1913);  Spai\.  Journ. 
l'xper.  Med.  (1915'. 

(-2)  Des  expériences  quantitatives  de  Cahrel  (1;)08)  antérieures  à  celles  de  Spain  et  Loep. 
sont  rapportées  en  191C  par  Lecomte  df.  NoI'yS,  Carkel  et  Hartmann 3,  Hartmann'',  mais 
données  comme  inédites. 

la\nél:  BiOLOGioui:,  x^cii.  1917.  d 


L  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

après  un  intervalle  t',  T  l'âge  de  la  plaie  (depuis  l'observation  initiale), 
et  i  le  coefficient  spécifique  admis  constant  pendant  l'évolution  d'une 
même  plaie.  Ce  coefficient'  paraît  être  une  fonction  continue  de  l'âge 
du  blessé  et  de  la  surface  initiale  (1)  de  a  plaie  ;  il  décroît  quand  l'âge 
croît,  la  cicatrisation  étant  plus  lente  chez  l'individu  âgé.  A  âge  cons- 
tant, ces  fonctions  sont  de  la  forme 

S  '  i  =  K 

a  étant  un  exposant  décimal  et  K  une  constante. 

Une  abaque  peut  être  établie  par  construction  de  courbes  K  pour 

divers  âges  (fig.  2),  et  donne  à  première  vue,  en  fonction  de  l'âge  et  de  la 

surface  initiale,  la  valeur  de  i  à  introduire  dans  les  formules  empiriques. 

Cette  intervention  de  l'âge  du  blessé  comme  facteur  fondamental, 

paramètre   représentatif  de   l'énergétique  réparatrice  de  ses  tissus, 

ne  manque  pas 
d'éveillerrintérêt 
du  biologiste  : 
plus  l'homme  est 
âgé,  plus  sa  «  fa- 
culté de  cicatri- 
sation »  s'affai- 
blit. On  pense 
immédiatement 
aux  recherches 
de  RuBNER  sur  le 
nombre  limite  de 
calories  qu'un 
être  vivant  a  seu- 
lement le  droit  de 
dépenser  pen- 
dant son  exis- 
tence. 

Un  second  fait 
intéressant  au 
point  de  vue  bio- 
logique est  que,  lorsque  l'évolution  d'une  plaie  a  été  perturbée  par  un 
facteur  intercurrent  (infection  bactérienne)  et  que  la  courbe  des  sur- 
faces réelles  s'est  de  ce  fait  écartée  de  la  courbe  des  surfaces  calculées, 
la  suppression  de  l'élément  perturbateur  ramène  les  deux  courbes  en 
coïncidence  (voir  courbe  n"  360  début,  et  n°  263  fin,  fig.  5  et  6)  ;  la  courbe 
calculée  correspondrait  donc  à  une  sorte  d'équilibre  vers  lequel  tendrait 
le  phénomène  biologique.  Nous  reviendrons  plus  loin  sur  ce  point (2). 

(1)  Surface  initiale  signifie  en  rùalilé  :  la  suiiace  mesurée  dans  l'observation  initiale  de 
la  blessure,  cette  ohservation  ne  prenant  i)rati(iuemient  jamais  la  plaie  à  l'origine  vraie  do 
son  évolution. 

(2>  Mécanisme  de  l'utilisation  de  la  formule  empiiique.  Étanl  donné  l'intérél  pratique  de 
la  formule,  nous  tro\ons  devoir  insister  sur  sa  technique  d'application. 

Dans  les  conditions  où  l'<înt  enoployi'e  Lecomte  de  Noiiy  et  les  auteurs  qui  l'ont  suivi,  la 
formule  empjri(|uc  se  met  pratiquement  sous  deux  formes  successives  : 

t"  Emploi  de  la  l'ormnle  pour  calculer  le  coellicicnt  i  relatil  :i  la  blessure  (si  l'on  ne  pos- 


Fig.  -2.  —  Scliéma  (le  l'abaque  donnant  l'indice  i  (en  abscisses),  en 
fonction  de  l'càge  du  blessé  (chiffres  d'années  sur  les  courbes),  et  do 
la  surface  initiale  de  la  blessure  (en  ordonnées,  cm-).  Imité  de 
L.  de  Noiiy. 


I/AN\EE  BIOLOdTQUE, 


Accord  avec  les  faits.  —  L'accord  avec  les  faits  paraît  1res  satis- 
faisant, d'après  les  valeurs  expérimentales  piil)liées  par  M"''  Hart- 
mann*, LfXOMTE  de  NoiiY^,  TlKFIER  et  JJKSiMAimES'*. 

Exemple:  Blessé  N°2l7de  Lecomte  ur  Nouy.  Age  37  ans.  Plaie  du  bras. 
Indice  i  =  0,0041   Lecomte  de  Noiy**,  page  15). 


4  décembre  1.5. 


12  — 

16  ^     — 

20  - 

24  - 

28  — 
1^''  janvier  10. 

5  — 


Siirf;u-.- 

Surface. 

ours. 

..bs.Tvi'c-. 

«alculéf. 

0 

11,0"'"-^ 



4 

75 

7,9 

8 

.58 

5,5    . 

12 

•      3,8 

3,7 

10 

2,7 

2,4 

20 

1,7 

1,4 

24 

0,9 

0,96 

27 

0,4 

0,58 

:r2 

cicatrisé. 

cicatrisé 
(0,34). 

Cette    plaie   était    aseptique, 
sauf  quelques  microbes  décelés 


dans 

entre 

On 


Fis.  3.  —  Courl)e  ilu  ir  217,  Lecomte  deNoùy  (8). 

valeurs  ex.|iéiiiiientales; 

valeurs  calculées  par  la  formule  empirique 

(le  !..  de  Noiiy. 
Ti'accs  d'infection  entre  le  14«  et  20«  joui'. 


des  frottis  d'observation 
le  18  et  24  décembre, 
trouvera  deux  autres 
exemples  de  du- 
rée beaucoup  plus 
longue  dans  les 
courbes  N°«  360  et 
263  (fig.  5-6)  où  se 
trouvent  également 
des  périodes  d'in- 
fection. 

Correction  pour 
les  plaies  étroites.  — 
Cependant  une  cor- 
rection doit  être  in- 
troduite lorsqu'il 
s'agit  de  plaies  lon- 
gues     et     étroites 


sède  pas  déjà  l'abaque  ijui  le  donne  à  vue,  ce  qui  permeltraiL  de  faire  partir  directemenl 
le  calcul  de  la  première  surface)  : 

s  —  >;■ 
i.  =       s 


i  +  \t 


s  étant  la  surlace  initiale  de  la  blessure,  S'  étant  la  surface  après  t  joui's. 

■2°  Ce  coefficient  i  est  alors  reporte  dans  une  nouvelle  (formule  du  même  type  mais  re- 
tournée qui  permet  de  calculer  au  moyen  de  S'  et  de  i  quelle  sera  la  surface  S"  de  la  bles- 
sure après  un  intervalle  V  entre  S'  et  S". 

S"  =  S'  Il  —  i  {f  +  y't  +  f)]. 

3°  Une  surface  S  '  peut  de  même  être  calculée  à  partir  de  S",  après  un  nouvel  intervalle  t  : 
la  courbe  entière  d'évolution  de  la  blessure  peut  ainsi  être  établie  de  proche  en  proche  par 
extrapolations  successives,  au  moyen  de  groupes  de  deux  valeurs. 


LU  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

I               1                i     longueur  1^      ,              •        ,  /n    i  c»»m     i 
(lorsque  le  rapport  :     .  "^. 1-  est  compris  entre  10  et  2y)  :  la  sur- 
face décroît  alors  plus  vite  que  sa  valeur  calculée  et  un  terme  cor- 
rectif négatif,  d'ailleurs  très  petit,  est  nécessaire. 

Cette  correction  est  représentée  par  ^  y,  expression  que  Lecomte  de 

XouY,  pour  la  faire  rentrer  dans  la  formule  empirique,  transforme  de 
la  sorte  : 
Du  fait  que  la  plaie  est  longue  et  étroite,  on  peut  confondre  la  lon- 

P 

gueur  L  avec  le  demi-périmètre  L  =  ^  • 

Ce  périmètre  étant  lui-même  proportionnel  à  la  racine  carrée  de  la 
surface,  on  peut  écrire  :  _ 

P  =  K  1/   S 


d'où  : 


1  L       K'I^T 


20  /  ~        /    • 
qui  peut  être  pratiquement  confondu  avec 

S 
de  sorte  que  la  formule  empirique  complète,  corrigée  pour  les  plaies 
longues  et  étroites,  devient  ; 

S„  :=  S„_,  (1  -i{t  +  \y^^l)i  — ^Ç^  (II;  (I) 

■^  n—  1 

Extension  de  la  formule  de  L.  de  Noihj.  Cas  particuliers,  plaies  infec- 
tées, plaies  profondes.  —  Une  série  de  confirmations  et  de  compléments 
à  l'étude  de  la  formule  de  L.  de  Noiiv  a  été  apportée  par  Tufi^er  et 
Desmarres  ''  dont  les  recherches  éclairent  un  certain  noml)re  de  points 
particuliers.  Nous  avons  indiqué  tout  à  l'heure  que  la  courbe  calculée 
peut  paraître  une  sorte  de  limite  d'équilibre  vers  laquelle  revient  le 
phénomène  de  cicatrisation  après  une  perturbation  quelconque.  Tuffiek 
et  Desmarres  indiquent  des  cas  curieux  dans  lesquels,  la  cicatrisation 
ayant  marché /;/t<.'?  vite  que  le  calcul,  des  ulcérations  secondaires  stériles 
seraient  venues  retarder  les  phénomènes,  qui  auraient  été  ainsi  ramenés 
à  leurs  valeurs  théoriques.  —  D'autres  sortes  d'aberrations  se  produisent 
lorsque  deux  plaies  sont  très  voisines  :  leurs  «contractions  »,  agissant 
sur  un  même  pont  intermédiaire  de  peau,  interfèrent  en  quelque  sorte 
et  se  retardent  mutuellement.  Lacourhe  peut  néanmoins  dans  ce  cas  se 
calculer  en  employant,  non  la  méthode  générale  de  L.  de  Noi'iv  indice 
«  normal  »  donné  par  l'abaque  des  âges,  et  calcul  à  partir  de  la  pre- 
mière surface  d'observation),  mais  la  méthode  particulière  qui  consiste 
à  calculer  1'  «  indice  individuel  »  de  la  blessure  au  moyen  de  ses  deux 
premières  valeurs  (première   formule   de  la  note  2,  page  l,  i  étant 

(1)  l,  temps  compris  cuire  les  observalions  de  S„_  i  et  Si,;  el  ni.  lïige  delà  plaie,  inter- 
valle compris  entre  la  siulace  d'ohservation  initiale  et  S„.  L'auteur,  pour  des  raisons  pra- 
tiques, lait  ses  ofbservalions  à  intervalles  égaux  de  4 'jours,  d'où  celte  notation  particulière. 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE.  un 

déterminé  par  deux  points;  en  somme,  on  extrapole  sur  les  deux  pro- 
mières  surfaces  observées).  La  distinction  de  la  «  courbe  normale  »  et 
de  la  «  courbe  individuelle  »  montre  que  la  courbe  expérimentale  est 
confinée  au  territoire  compris  entre  ces  deux  courbes,  se  rapprochant 
de  la  «  courbe  individuelle  »  pendant  la  contraction,  (.'t  de  la  «  courbe 
normale  »  pendant  Tépidermisation,  jusqu'à  la  fermeture  de  la  plaie. 

La  considération  de  cette  «  courbe  individuelle  »,  simple  formule 
d'extrapolation  dans  laquelle  l'indice  n'a  plus  de  relations  nettes  avec 
l'âge  du  blessé,  permet  d'appliquer  la  formule  de  L.  de  Nouy,  d'une 
part  à  l'évolution  de  plaies  moi/ehneinent  infectées,  d'autre  part  à  l'étude 
des  blessures  profondes,  que  Tuffier  etDESMARREs  calculent  comme  des 
blessures  superficielles  (d'après  la  surface  déterminée  sur  un  plan  par 
le  périmètre  de  la  blessure),  avec  toutefois  la  restriction  expérimentale 
de  brider  la  plaie  par  un  bandage  élastique  qui  rapproche  ses  bords  fl). 

Pour  expliquer  ces  faits,  et  en  particulier  la  notion  que  la  courbe 
calculée  est  une  limite  d'équilibre,  les  auteurs  hasardent  l'hypothèse  que 
la  circulation  déposerait  dans  les  tissus,  au  voisinage  de  la  blessure, 
une  substance  chimique  indispensable  à  la  cicatrisation  ;  dans  les  con- 
ditions normales  d'une  blessure  aseptique,  ce  dépôt  serait  régulier,  et 
régulièrement  utilisé.  En  cas  de  perturbation  retardant  les  processus, 
la  substance  indispensable  non  utilisée  s'accumulerait,  et  son  accumu- 
lation, après  la  disparition  de  la  perturbation  inhibitrice,  accélérerait 
précisément  la  marche  jusqu'à  reprise  de  révolution  d'équilibre  (2). 

Formule  Lumière.  —  Une  autre  formule  empirique  complètement 
différente  de  celle  de  Lecomte  de  Notiv  et  beaucoup  plus  simple,  a  été 
proposée  par  Lumière  "»-H-'2 

Les  données  sont  différentes  :  il  n'est  plus  question  ici  de  la  surface 
de  la  plaie,  mais  de  ses  dimensions  linéaires. 

L'auteur  distingue  en  effet  «  la  vitesse  relative  de  cicatrisation  » 
considérée  par  l'école  de  Carrel,  d'une  «  vitesse  absolue  »  basée  non 
sur  les  surfaces,  mais   sur  les  largeurs  des  plaies  (3). 

Son  expression  de  la  vitesse  est  dans  ces  conditions  :  «  la  diminution 
quotidienne  moyenne  de  largeur»  (par  conséquent  V  =  /^ —  l^  .  ,). 
Le  temps  total  7' que  mettra  à  cicatriser  la  plaie  est  alors  donné  par 
un  rapport  de  la  forme  : 

T  =  ^;       Y  est  une  constante  (Moyenne  ;=  1,01)       (III) 

Voici  quelques  exemples  que  nous  avons  calculés  avec  cette  formule 
d'après  les  valeurs  numériques  de  Lumière  ^".  irs'agit  de  plaies  expé- 
rimentales sur  le  chien,  évoluant  aseptiquement  sous  couverture  d'un 
pansement  à  la  vaseline  et  nettoyées  périodiquement  avec  une  solution 
antiseptique. 

(i)  Débride-t  on  la  plaie  pour  la  mesure  quotidienne  de  surface,  ou  la  surlace  admise  est- 
elle  celle  de  la  plaie  bridée? 

(-2)  Une  idée  équivalente  est  déjà  en  germe  dans  le  travail  de  Lecomte  de  Noûy  «,  p.  li. 

3)  Ces  deux  expressions,  qui  ne  sont  peut-être  pas  très  heureuses  en  ce  qu'elles  détour- 
nent des  termes  connus  de  leurs  acceptions  usuelles,  signifient  en  somme  que  l'auteur 
envisage  une  vitesse  linéaire  au  lieu  d'une  vitesse  surfacique. 


LIV 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


ïe 

iips  calculé  d'aprt-s 

Largeur  initiale 

Temps 

au  Jjoul  duquel  l;i  eic; 

-    la 

formule  Lumière  (III 

aie  A" 

en  m|ni. 

Irisation  est  terminée. 

(V  =  1.04;. 

1 

51 

46  jours. 

49 

2 

40 

40"  - 

38 

3 

22 

21     - 

21 

6 

17 

14    - 

10 

5 

13 

15    - 

12 

9 

18 

18    - 

17 

10 

15 

16    — 

14 

L'accord  est  assez  remarquable.  La  formule  étant  d'origine  purement 
empirique  il  pourrait  n'être  pas  certain  au  dé- 
but qu'elle  cadre  aussi  bien  dans  d'autres  cir- 
constances, de  pansement  par  exemple.  Mais 
certains  détails  laissent  penser  que  malgré  son 
empirisme  cette  formule  a  peut-être  des  fonde- 
ments théoriques.  L'examen  de  plusieurs  cour- 
bes de  largeur  des  plaies  de  Lumière  montre  que 
ces  largeurs  ont  des  fluctuations  autour  dune 
valeur  moyenne,  qui  ne  sont  peut-être  pas  for- 
tuites, et  dont  la  formule  de  l'auteur  prend  en 
quelque    sorte    la    sécante 
moyenne  ;  la  pente  de  celle- 
ci    devrait   être    constante 
{50^  environ).    Il  est  inté- 
ressant de  comparer  l'allure 
de  Tune  de  ces  évolutions 
fîg.  4)  avec  les  courbes  théo- 
riques que  nous  rencontre- 
rons plus  loin  fig.  6).  Peut- 
être  faudrait-il  chercher  de 
ce  côté  la  signification  théo- 
rique  de    la    formule    Lu- 
mière (1). 

Formules    théoriques.    — 
Des  formules  plus 
relevées  au  point 
de  vue  mathéma- 
tique et  où  l'on  voit 
paraître    une   in- 
tention théorique, 
ont    été  calculées 
par  Jaubert  de  Beaujeu'^,  Lecomte  de  Noiiv  et  Rnz  de  LAVTso^^^^  puis 
Lecomte  de  Noiiv  '•',  qui  débutent  tous  par  le  même  raisonnement, 
le  plus  simple  d'ailleurs  et  qui  se  présente  inévitablement  à  l'esprit. 


Fig.  4.  —  Courhe  de  l'cxp.  N"  i,  il'ajiré.s  les  calculs  numériques 
de  Lumière. 


(1)  Signalons,  pour  être  complet,  des  critiques  d'AwAR^i  auxquelles  LiMitiiK  a  répondu 
(*^,  mai-juin  1918). 


L'ANNEE  HIOLUGIQUE.  Lv 

En  partant  de  la  notion  expérimentale  que  la  vitesse  de  cicatrisation, 
c'est-à-dire  dans  Tespèce,  la  variation  dS  de  surface  en  fonction  du 
temps,  est  fonction  de  la  surface  S,  on  peut  écrire  : 

§  =  K  s  (IV) 


OU 


§  =  Kdt 


f'rfS 


qui  en  intégrant  donne 

1'^  =  K   j'dl  +  O^ 

L/7  S  =  K  T  -f  C*^ 
l.a  constante  au  temps  zéro  pris  pour  origine  =  L7  Sg-,  d'oîi 

T=iL3^  (V) 

et  S  =  So  e'^  '         (T  étant  le  temps  correspondant  à  S). 

Cette  première  approximation,  comparée  à  la  réalité  au  moyen  du 

remplacement  de  T  et  S  par  leurs  valeurs  expérimentales,  ne  cadre 

pas,  pas  plus  et  pas  moins  probablement  que  n'a  cadré  la  première 

approximation  de  Carrel  dont  elle  est  en  somme   l'équivalent.    En 

1 
particulier  le  terme  ^.  de  l'équation  V  qui  devrait  être  une  constante 

rendant  le  mode  d'intégration  légitime,  se  montre  une  fonction  du 
temps.  Il  y  a  donc  maldonne,  et  il  faut  introduire  dans  l'équation  dif- 
férentielle initiale  IV  de  nouvelles  hypothèses.       " 

Jaubert  de  Beaujeu  ^^,  explicitant  les  variations  de  K  en  fonction 
du  temps,  aboutit,  par  un  calcul  calqué  sur  le  début  du  précédent,  à 
tirer  sa  valeur  d'une  équation 

K  =  Ko  €■■■■' 

et  à  la  reporter  dans  les  équations  initiales.  Pour  que  l'intégration  soit 
légitime,  ce  report  devrait  être  fait  dans  l'équation  différentielle,  et 
aboutirait  à  l'intégration  d'une  expression  de  la  forme  : 

cfô  =  Kg  e.'-'  ^dt. 

L'auteur  n'indique  d'ailleurs  pas  comment  il  effectue  son  report  ni  à 
quelle  expression  il  aboutit;  il  se  contente  de  nous  assurer  que  les 
coïncidences  avec  l'expérience  sont  bonnes  et  qu'il  n'a  pas  dû  intro- 
duire de  corrections  pour  les  plaies  longues  et  étroites. 

Lecomte  de  Noïiy  et  Rufz  de  Lavison  ^^  constatant  la  croissance 
régulière  de  K,  qui  reste  fini,  concluent  à  la  présence  d'un  facteur  dont 
il  n'a  pas  été  tenu  compte  et  qui  doit  être  explicité  dans  la  valeur 
deK. 

Ce  facteur  peut  être,  par  exemple,  le  périmètre  de  la  blessure  :  si  K 


Lvi  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

croît  avec  le  temps  et,  par  conséquent,  en  même  temps  que  le  périmètre 
décroît,  on  peut  tenter  de  poser  : 

K  =  ' 


K,  +  K'F 


.  En  faisant  d'autre  part  l'approximation  (grossière  il  est  vrai  au  point 
de  vue  expérimental)  que  le  contour  géométrique  de  la  plaie  reste 
semblable  à  lui-même  pendant  la  cicatrisation,  on  peut  écrire  : 

P 


Et  en  posant  Kg  =  K'  K"  on  a 


=  K  ' 


K  ' 


K^  +  K^l^S 
Introduisons  cette  valeur  dans  l'équation  différentielle  I  du  début, 

dS  = ^  Srff 

K^  +  K2l/S 

et  intégrons  ;  on  a,  en  détaillant  les  opérations  : 
(k,  +  K,  S  =  )  f  =  dt 
K,  ^  +  K.,  S-=  rfS  =  rf< 

et  par  conséquent:  T  =  K,  /'^  +  K,  Ts"  ^  c/S  +  Q' 

i-  i 
^  \i,  Lg  S  +  K,  ^-  +  C" 

=  K,  L^'-  S  +  2K,l/''s"+  C" 
La  constante  déterminée  par  T  =  o  est  : 
€'''  =  —  K^  hff  So —  2K2!/  S^  d'où  l'expression  finale  • 

T  =  K ,  \jj  |-  -  2  \iAU%  _  IX s")       (VI  (■>) 

Cette  équation  présente,  ainsi  que  l'a  montré  Lecomte  de  NgOy,  des 
coïncidences  très  remarquables  avec  les  valeurs  calculées  par  la  for- 
mule ordinaire  d'interpolation  et  par  conséquent  avec  les  faits. 

Exemple  :  Blessé  n°  2G3,  L.  de  Nouy.  K,  =  —  26  ;  Ko  =  —  1,3. 

(1)  Dans  l'équation  (IV),  K  a  une  valeur  négative,  puisque  S  décroît  quand  t  croît.  Kn 

1  Sn, 

explicitant  le  signe  de  K,  on  aboutiraità  une  formule  (V)  :  T  =  j^  L^f  g-  et  a  une  lormulc 

(VI)  (Kl  et  Ko  étant  aussi  négatifs):  T  =  K,  L-y  ^  -j-  2  K.,  (v/S^  — v'S)  ;  c'est  celle  qui  est 
donnée  directement  j)ar  Lecomte  de  INoijy. 


L'ANNÉE  HlOLOCigUE.  Lvii 


r  calculé  p;ii-  lu 

s  cnU-illi'i'  p;ii'  1.1 

rormulc  NI 

s  observée 

l"'   forniiilci'l) 

«l'après  S    de  la   c 

DATES. 

/. 

cmî. 

.l.l.ccuiiledt'  Noiiy. 

loiiiKi   précédente 

22  novembre  1915. 

107.0 

> 

28             - 

89.6 

88.0 

2  décembre   1915. 

76.0 

74.2 

6             — 

0 

62.1 

61.8 

10             — 

4 

55.2 

51.0 

4.06 

14             — 

8 

39.7 

41.6 

8.10 

18             — 

12 

32.5 

33.6 

12.2 

22             - 

16 

29.1 

26.9 

16.3 

26             - 

20 

23.0 

21.3 

20.2 

30             — 

24 

19.5 

16.8 

24.4 

3  janvier  191G. 

28 

20.0       • 

13.1 

28. G 

7             - 

32 

14.8 

10.1 

32.5 

11             - 

36 

15.0 

7.8 

36.6 

15             - 

40 

11.0 

5.9 

40.5 

19             — 

44 

10.0 

4.5 

44.2 

23             - 

48 

8.5 

3.4 

48.3 

27             — 

52 

6.5 

2.5 

52.0 

31             - 

56 

5.2 

1.9 

56.4 

4  février  1916. 

60 

4.3 

1.4 

60.3 

8             — 

64 

2.6 

1.0 

64.2 

12             — 

68 

1.7 

0.74 

68.1 

16          .  — 

72 

0.4 

0.53 

72.0 

18            — 

76 

Cicatrisé. 

Cicatrisé. 

75.6 

Enfin  dans  un  dernier  travail  '^  Lecomte  de  NoiJY  aboutit  à  une 
formule  plus  intéressante  en  ce  qu  elle  est  déjà  un  peu  plus  dégagée 
des  approximations  empiriques,  et  susceptible  par  conséquent  d'une 
discussion  théorique  plus  approfondie.  Comme  les  précédents,  l'auteur 
constate  que  la  première  forme  : 

S  =  SoC  ~^^  (V)  (Lé  coefficient  est  —  K  parce  que 

l'auteur  est  parti  d'une  expression 
—  ((S  =  KSdt,  explicitant  le  sens 
de  la  variation  dS.) 

ne  cadre  pas.  Il  introduit  donc  dans  l'exposant  un  facteur  correctif 
supplémentaire  a,  qui  le  transforme  en  :  —  K  (T  -j-  a). 

L'allure  des  désaccords  expérimentaux  indique  que  a  doit  être  de 

la  forme  a  i=  ^,  donc  représenter  une  parabole;  l'équation  générale 

devient  alors  : 

S,  =  Soe-«(Hr^)  (VII) 

D'autre  part  l'équation  V  de  première  approximation  serait  sulli- 
sante  au  début  de  la  cicatrisation,  alors  que  la  «  contraction  »  est 
seule  en  jeu;  elle  doit  donc  représenter  la  contraction,  ce  que  l'expé- 
rience vérifie  d'ailleurs,  et  son  coefficient  K  doit  correspondre  au 
coefficient  i  des  formules  empiriques;  de  fait,  ces  deux  paramètres 


LViii  UANNEE  BIOLOGIQUE. 

sont  proportionnels,  leur  rapport  -  étant  à  peu  près  constant.  Dans  ces 

conditions,  la  correction  a  de  l'équation  de  seconde  approximation, 
qui  représente  l'écart  entre  la  réalité  et  la  courbe  de  contraction,  doit 
être  attribuée  au  second  phénomène  de  la  cicatrisation,  c'est-à-dire  à 
l'épithélisation.  L'expérience  montre  que  le  paramètre  2p  est  sensi- 

blement  constant  à  son  tour,  et  de  valeur  2»  =  100  —  • 

i 

Ainsi  se  fait  le  raccord  entre  la  formule  théorique  et  les  premières 

formules  précédemment  proposées  :  voilà  donc  réintroduit  par  là  un 

coefficient  empirique,  donné  par  abaques  à  partir  de  l'âge  du  blessé 

et  de  la  surface  initiale  de  la  plaie.  Faisons  remarquer  d'autre  part  au 

point  de  vue  théorique  que  dans  ces  conditions  l'exposant  de  l'équa- 

/  KT   -4—   7T-\ 

tion  Yll  devient  —  ( ^— — —  )  :  l'âge   du  blessé    n'interviendrait 

V       100        / 

comme  facteur  que  dans  le  processus  d'épithélisation  seul. 

Si  l'on  néglige  les  petits  détails  d'interprétation  qui  font  que  la 
nouvelle  formule  n'est  pas  encore  complètement  dégagée  de  l'appareil 
empirique,. il  n'en  résulte  pas  moins  que  l'équation  générale  de 
Lecomte  T)E  Noiiy  est  déjà  un  progrès  manifeste  en  tant  qu'elle  essaye 
de  représenter  un  phénomène  biologique  en  fonction  des  parts  élémen- 
taires qui  peuvent  s'y  superposer. 

II.  —  Peuï-ox  rai'prgcuer  les  puénomènes  de  cicatrisation 

DES   lois    générales   DE   CROISSANCE    DES   ORGANISMES  ? 

Les  équations  théoriques  précédentes,  malgré  tout  leur  intérêt,  ne 
sont  qu'une  traduction  tout  à  fait  immédiate,  en  langage  mathéma- 
tique, des  notions  empiriques.  Aucune  n'est  en  relation  avec  une 
théorie  générale,  et  ne  peut,  par  conséquent,  servir  de  base  à  une  dis- 
cussion dont  l'intérêt  dépasse  les  applications  pratiques. 

Il  y  a  lieu  de  se  demander  (Fauré-Frémiet  et  Vlès^*')  si  un  parallèle 
ne  pourrait  pas  être  établi  entre  les  phénomènes  spéciaux  de  la  cica- 
trisation des  plaies  et  les  lois  générales  de  croissance  des  organismes 
ou  des  organes  :  La  régénération  est  un  cas  particulier  de  la  croissance. 
Nous  avons  soumis  cette  hypothèse  au  calcul. 

On  sait  que  Robertson(^'-"*-^^)  a  essayé  d'exprimer,  avec  une  bonne 
approximation  expérimentale  (1),  la  croissance  d'un  organisme  total, 
ou  celle  d'un  organe  en  fonction  de  l'organisme  auquel  il  appartient, 
en  partant  d'une  équation  différentielle  du  type  de  celle  d'une  réaction 
monomoléculaire  autocatalytique,  c'est-à-dire  dans  laquelle  le  corps 
actif  réagit  en  fonction  non  seulement  de  la  masse  actuelle  de  sa  por- 
tion encore  intacte,   mais  encore   de  celle  du  corps  produit  dans  la 

(1)  Voir  aussi  Enrh.>if.s-".  Wachslum  und  seine  Analylisrhe  Darstellung.  Biol.  Cenir.,  1009, 
"iM,  qui,  avec  un  certain  nombre  de  critiques,  indique  en  somme  des  compléments  analy- 
ti()ues  de  la  théorie  deUouEnTSOM;  et  d'Akcy  \V.  Thompson  "--,  Orowth  and  Form.  Cambridge, 
1ÎH7,  ch.  lU. 


LAWEE  BIOLOGIQUE.  Lix 

réaction.  Les  ôqualions  de  Robertson  ont  fourni  des  approximations 
expérimentales  satisfaisantes  à  propos  de  la  croissance  en  poids  de 
divers  organismes  (rat,  homme,  grenouille,  courge),  et  de  divers  or- 
ganes (cerveau)  ou  produits  de  l'organisme. 

Equations  de  la  cicatrisation  des  plaies.  —  On  peut  établir  à  propos 
de  la  cicatrisation  des  plaies,  une  théorie  mathématique  partant  de 
considérations  équivalentes  à  celles  qui  ont  servi  de  base  aux  équa- 
tions de  RoBERTSON,  et  tenter,  par  conséquent,  de  faire  rentrer  ces  phé- 
nomènes très  spéciaux  dans  le  cadre  général  des  propriétés  des 
organismes. 

Les  conditions  expérimentales  nous  indiquent  que,  dans  la  cicatri- 
sation d'une  plaie,  la  vitesse  de  cicatrisation  décroît  moins  vite  que 
la  surface  de  la  plaie.  Nous  pouvons  donc  admettre,  soit  que  la  réac- 
tion s'accélère  vers  la  fin,  sous  l'effet  d'un  facteur  dépendant  de  la 
surface  couverte  (produite  depuis  le  début  de  l'évolution  de  la  plaie),  soit 
qu'au  contraire,  elle  a  été  retardée  au  début  par  un  facteur  dépen- 
dant de  la  surface  à  couvrir  (Ij. 

Si  So  est  la  surface  initiale,  S  la  surface  libre  actuelle,  on  peut  donc 
poser  dans  les  deux  cas  : 

dS 
ou  :  —-rz r-  =  Kat 


et  en  intégrant 


S  (S„  -  S)  • 

L^  g^  =  KSof  +  C. 


La  constante  d'intégration  C  est  déterminée  par  : 

La =^0        ou  : =  1         ou  :         b  ==  -;r 

^^  So  —  S  _  S„  —  S  2 

ce  qui  donne  : 

C=    —  KSq/!       ti  étant  le  temps  auquel  la  plaie  aura  diminué 
de  moitié) 
et  par  conséquent  :  '  ^ 

S 
d'où  l'équation  générale  : 

(1)  Dans  le  parallèle  avec  la  réaction  nionomoléculaire.  le  ■<  corps  réagissant  »  qui  pro- 
voque le  pliénomcne  de  cicatrisation  est  nécessairement  la  surface  libre,  le  corps  «  produit 
l)ar  la  réaction  ■  est  la  suriaee  couverte;  ces  deux  variables  en  jeu,  surface  couverte, 
surface  à  couvrir,  ont  d'ailleurs  pu  agir  de  deux  façons  différentes  :  la  variable  «  surface  à 
couvrir  •  par  un  facteur  inhibiteur  diminuant  avec  elle,  la  variable  «  surface  couverte  » 
par  un  facteur  accélérateur  croissant  avec  elle  et  par  conspuent  prépondérant  à  la  fin  de 
réaction.  L'une  ou  l'autre  hypothèse  aboutissant  d'ailleurs  à  la  même  forme  de  calcul. 


Lx  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Celte  équation    nous  impose  comme   condition  que  la  vitesse  soit 

S    /  rf^S 

au  maximum  pour  S  =    ;^  Ion  a  -y^  =  0  =  K  (Sq  —  2S)  avec 

dt^  J 

Nous  devons  donc  avoir,  en  partant  de  rorigine  vraie  de  la  blessure, 
une  croissance  de  la  vitesse  de  cicatrisation^  puis  une  décroissance  de  celle- 
ri.  Bien  que  les  schémas  généraux  de  l'évolution  d'une  plaie  concor- 
dent avec  une  telle  allure  (d'abord  période  «  quiescente  »,  puis  période 
de  .«  contraction  »,  puis  période  «  d'épithélisation  »  se  ralentissant 
jusqu'à  l'obturation  finale)  les  valeurs  numériques  publiées  et  étudiées 
par  Carrel,  M"*^  Hartmann,  Lecomte  de  Noïiy,  ne  comprennent  que 
la  portion  de  l'évolution  à  vitesse  décroissante.  Il  est  évident  que 
pour  des  raisons  pratiques,  l'origine  vraie  de  la  plaie  a  dû  d'ail- 
leurs le  plus  souvent  faire  défaut. 

Vérifications  numériques. 

L'équation  générale  en  Ty 

est  de  vérification  complexe  sur  une  branche  isolée  de  courbe  dont  nous 

ne  possédons  pas  l'origine,    puisqu'elle  renferme  quatre   inconnues 

iT,  S(,,  t},  K)  ;  il  est  commode  d'opérer  sur  la  différentielle  initiale  : 

^-— —  =  Kdt,  où  K  et  S„  sont  les  seules  inconnues,  et  oii  par  con 

séquent  deux  équations  nous  suffisent  pour  les  déterminer. 
On  peut  écrire  : 

dS        ,.    ^ 

d'où,  pour  deux  régions  de  la  courbe  : 


(IX] 

D'autre  part  l'origine  So  de  la  courbe,  d'après  la  valeur  de  K  trouvée, 
s'obtient  par  : 

K  S,  A<,  ^    '          '    ^ 


On  peut  alors  reporter  dans  l'équation   générale  (VIII)  et  tirer 

1     T  ^ 

KS„    -^  S„  —  S 


T.-  /i    -  v^  U,  ^--~ 


L'ANNEH  HIOI.OdIgUH.  i.xi 

et  comme  on    peut  poser  : 

T  —  /.;  — -  /„  -j-  /  —  Il  (T  étant  le  temps  depuis 
l'origine  vraie,  /  le  temps  depuis  le  zn-o 
d'observation,  et  /,,  le  temps  compris 
entre  l'origine  vraie  et  le  zéro  d'obser- 
vation.) 


on  aura  donc 


nk  •'•''  s~s  -  '''  -  '-■'     <^"1 


La  dernière  parenthèse  est  une  constante  caractéristique  de  la  bles- 
sure,  qui  se  détermine  au  jour  z<'-ro  d'observation,  t  =:  o  : 

(Sx,  surface  au  jour  zéro  de  l'observation). 

Nous  avons  pris,  comme  base  de  vérification  numérique,  trois  évo- 
lutions de  plaies  données,  deux  par  Lecomte  de  NoiiY  (Blessés  n"  360, 
et  n°  263,  pages  26  et  27  —  Thèse  ,  la  troisième  par  Carrel  et  Hart- 
.MAiv.\   (p.    432,  n"  221,  Jour.  Exp.    med.,   191 61. 

Les  deux  premières,  très  longues,  présentent  uniquement  la  por- 
tion décroissante  de  vitesse  de  cicatrisation  ;  la  troisième  montre 
vraisemblablement  le  point  d'inflexion  prévu  par  la  théorie,  la  vitesse 
paraissant  passer  par  un  maximum  au  voisinage  du  point  expéri- 
mental III. 

AS 
Pour    ces  diverses  courbes,  les    deux  valeurs  de   —   nécessaires 

M 

ont  été  obtenues  graphiquement,  par  construction  des  tangentes  de  la 
courbe  expérimentale  rectifiée  au  voisinage  de  ses  premiers  points  (1). 
La  suite  du  calcul  numérique  a  été  faite  au  moyen  des  équations  ci- 
dessus  IX,  X.  XI,  XII,  prises  dans  l'ordre  de  leurs  numéros. 

Blessé  11^  360,  Lecouile  de  Noày.  —  Constantes  de  la  courbe  : 

K  =  —  0,00024 
S„=  263,(1) 

•  do  —  ti-)  =  4,6  (2)  (ce  qui  signifie  que  le  point  d'in- 

flexion devait  être  4  jours  a/^aid^ 
le  temps  zrro  d'observation). 

(1)  Pour  les  deux  premières  courbes,  nous  avons  pris  comme  valeurs  numériques  de  base 
les  courbes  moyennes  calculées  par  Lecomte  de  NoiivS  (p.  2C-27)  et  dégagées  par  conséquent 
des  accidents  locaux  de  l'évolution  expérimentale. 


LXIl 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 


s   CXp.  cm2 

t  exp.  (J"'")- 

/  talc. 

113.1 

0 

0 

81,6 

8 

S,  04 

55,9 

10 

16,16 

36,0 

24 

24,28 

23,1 

32 

32,39 

14,0 

40 

41,20 

0,27 

52 

54,1 

3,55 

60 

63,3 

1,43 

72 

77,8 

0,54 

84 

93 

160 

-  12 

—  11,5 

,100 
.crê- 

KO 


'\ 

80360   LECOMTE   DE   NOÙY    1917 

\ 
\ 

VALEURS   EXPERIMENTALES 
CALCUL  PAR   LA  FORMULE   DE ' 
L.DE  NOUY. 

\ 

•    • 
K=-0, 

CALCUL   P/ 
00024.    Ssî: 

iR  L'Équation  i 

63,(l).t„-t,=4,6(2). 

■ 

\ 

V. 

-^- 

- 

^          .       1 

40 


00 


X- 


Fig.  5.  —  >"  360,  Lecomtc  de  Noiiy  **. 

valeurs  calculées  par  la  lormulc  de  L.  de  Noiiy; 

valeurs  expérimentales; 


•  calcul  par  l'équation  théoriciue  Vlll. 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


lAlU 


Blessé  n"   'J(i:\,   Lecomle  de  Nowj.  —  Constantes  de  la  courbe  : 

K  =  —  0,00021) 

So  =  226,2  (8) 


s    0X|».   .-m'-. 

l   OXp.  (jour). 

/,  cale. 

Gl,8 

() 

1) 

41,6 

8 

7,79 

16,7 

24 

23,6 

5,0 

40 

40,2 

2,5 

52 

53,5 

.    0,7(4) 

68 

72 

76,0 

—  4 

-4,5 

107,0 

—  13,  :î 

—  12 

V      ■ 

NOE63   LECOMTE  OE  SOIJÏ    1917. 

Valeurs  expérimentales 

calcul  par  la  formule  db 

\ 

£0 

\ 

\^ 

L.DE  MOÛÏ. 
•    •       CALCUL   PAR   L'EQUATION    I 
K=-0^00029.    £^=£28,2(8).    t.  -t^=14,9 

A 

V 

cm* 
S 

•'^      \„--^ 

"" -•_ 

-*    -. 

Fig.  0.  —  N»  263,  Lecomtc  de  Noïiy  s. 
valeurs  expérioientales  ; 


^5^'aleurs  calculées  par  la  formule  de  Lecomtc  do  N-'iiy 

•    •   calcul  par  l'équation  théorique  VIII. 


I.XIV 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


Jilessr  n°  2'JJ ,  Carrel  et  Harimann.  —  Constantes  de  la  courbe  : 
K  =1  _  0,0092 

So  =  20,7 
'7,.  —  ':'  '  =  —  10, i  (le  point  d'inflexion  est  après  le 
zn'o  (l'observation). 


s     l'X|..     "H-. 

{   ex  p.   (jour). 

1  cale.  (1). 

18,2 

0 

16,2 

4 

3,7 

10,7 

8 

10,1 

4,2 

!(•> 

17,0 

0,5 

2() 

28,8 

18,8  (cale). 

2 

— 

20 


10 


S 

a 

cm* 
0 


X 

J.  _, 
H  0221   CARREL  &  HARTJfAKN 

Nx               VALEURS  EXPERIMENTALES 

^        CALCUL  PAR  L'EQUATION    !-•♦ 

\\ 

\\ 

K=-0,009S.      S=30,7. 

\    \ 

^ 

t,-t^=-10,4 

\ 

\ 

- 

\\ 

\\ 

N\ 

10 


20 


30 


-X 


N"  ïhJI,  Carrel  el  Harimann. 

valeurs  expérimentales; 

calcul  par  l'équation  tlicoriquc  VIIT. 


.Nous  obtenons  donc  une  coïncidence  très  satisfaisante  avec  les  faits 


I)  lA'carl  systématique  entre  la  courhe  calculée  et  la  courbe  réelle  s'explique  par  le  re- 
tentissement qu'ont  sur  les  l'onstantes  de  la  courbe  les  erreurs  expérimentales  sur  la  sur- 
l'ace  du  premier  point,  permeltanl  seul  de  déterminer  la  première  brandie  de  la  courbe. 
D'ailleurs  l'écart  de  temps  maximum  entre  la  courbe  expérimentée  et  la  courbe  calculée 
correspondrait  au  plus  à  des  mesures  de  surfaces  dont  les  dimensions  linéaires  auraient 
précise  le  millimétré. 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE.  i.xv 

(et  qu'on  pourrait,  en  cas  de  besoin,  rendre  encore  meilleure  par 
une  détermination  plus  soignée  des  constantes);  mais  il  ne  faut  pas 
demander,  au  point  de  vue  pratique,  à  une  équation  tliéorique  plus 
qu'elle  ne  doit  donner,  et  les  formules  d'interpolations  empiriques  de 
LixoMTi':  DE  NouY  conserveront  toujours,  au  point  du  vue  des  utilisa- 
tions médicales,   l'intérêl  de  leur  simplicité. 

Coynpnraiso)}  avec  les  diverses  formules  de  Leconile  de  Noûy.  — 
Il  peut  être  intéressant  de  comparer  la  formule  théorique  générale  à 
laquelle  nous  sommes  arrivés  avec  les  formules  obtenues  par  les 
auteurs  précédents,  pour  nous  rendre  compte  de  la  signification  des 
approximations  et  des  hypothèses  que  les  divers  ^calculs  ont  dû  (faire 
intervenir. 

Pour  cette  comparaison,  il  est  nécessaire  de  'transformer  notre  for- 
mule (XII j  : 

En  donnant  à  (Jo  —  l^)  sa  valeur  (XI),  on  peut  écrire  : 


é;  i^^  %^  -  '-■'  s:^)  =  ià  ^'J 


s       s. 


V''  '  -  s-/ 

=  A  Lv  ^  +  A  L^  (l  -  |)  +  B  (Xir) 

1"  Comparons  cette  formule  à  celle  de  Lecomte  de  Nouy  et  Rufz  de 
Lavison  (VI),  écrite  avec  les  mêmes  notations  (1)  : 

T  =  K,L^|  +  2K.,(1/S:-I^S) 

=  A'L^|4-B'S^  +  C'. 
La  comparaison  aboutit  à  homologuer 

L|7  f  1  —  —  )  de  l'une  des  formules  à  SK,  t^S  de  l'autre,  ou 


plus  simplement,  enjaissant  de  côté  les  paramètres  constants, 
—  L7  (So  —  S)  à  M  l'^S;  les  deux  fonctions  de  la  surface  S  ne  sont  assi- 
milables que  par  une  approximation.  En  recherchant  l'origine  de  cette 
dernière  expression,  on  voit  que  le  terme  en  l/^S  provient  de  l'intro- 
duction, dans  la  différentielle  initiale  de  Lecomte  de  Noïiy,  de  l'hypo- 
thèse que  le  périmètre  de  la  plaie  reste  semblable  à  lui-même  pendant 
révolution  de  la  blessure.  Il  est  possible  que  cette  hypothèse,  si  elle  est 

[\)  Le  S„  (le  ceUe  formule  correspond  en  réalité  à  notre  surface  Sx  de  «  zéro  d'observa- 
tion »  (xr),  la  première  surface  mesurée  dans  l'évolution  de  la  plaie,  qui  peut  ne  pas  être  la 
véritable  surface  initiale.  D'où  les  notations  (|ue  nous  introduisons  ici. 

l'année  biologique,  xxu.  1917.  c 


i.wi  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

suffisante  au  point  de  vue  de  la  représentation  pratique  des  faits,  ne 
soit  au  point  de  vue  analytique  qu'une  approximation  analogue  à  celle 
qui  ferait  assimiler  une  portion  de  courbe  à  sa  tangente  ou  à  sa  sé- 
cante moyenne. 

2°  Comparaison  avec  la  seconde  formule  de  Lecomte  deNoïjy. 

Cette  formule  peut  être  mise  sous  Fétat  : 

^   "  100 

^  S  ^100 

Ce  qui  est  comparable  à  notre  formule  (XH'j,  écrite  : 
S.       T       ,     /.        S\       B 


'n  =  l-'^(^-lù-l      ('"■'■) 


L'égalisation   de  ces  deux   expressions  (en  posant  -  =  L^cp,  con- 

A. 

Btante  de  la  blessure)  : 

conduirait  à  homologuer  par  exemple  : 

K'  =  i  =  KS„ 
A 

et 

iT2  _ S^ 

100  —  ~    -J      -p 

Nous  voyons   là  que   S  et  t  sont  des  fonctions  de  T  et  de  S^,  ce 

qui  est  grossièrement  correct.  Cette  comparaison  peut  être  précisée  en 

dS         2 
différenciant  et  en  exprimant  —  =:  -^  ÏT  (S(,  —  S)  qui  est  compatible 

avec    notre    expression    initiale   si    l'on    admet  iJ  =   f  (S)  sous  la 

2 
forme  -^  ÏT  =  KS.  11  faudrait  donc  une  liaison  probable  entre  notre 
100  ^ 

coefficient  théorique  K  et  l'indice  empirique  i  de  Lecojiïe  de  Noiiv, 
K  devant  être,  dans  ce  cas,  une  fonction  implicite  de  l'âge  du  blessé  : 
la  «  constante  de  la  réaction  »  K  serait  donc  déterminée  par  les  conditions 
biologiques  du  sujet.  Toutes  ces  considérations,  pour  le'moment,  ne 
sont  que  de  pures  hypothèses,  destinées  à  montrer  le  raccord  possible 
entre  les  théories  de  Lecomte  de  NoOy  et  les  nôtres. 

Interprétations.  —  11  semble  donc  résulter  des  faits  et  des  calculs  pré- 
cédents, qu'au  moins  en  première  approximation  les  lois  de  cicatri- 
sation des  plaies  puissent  être  ramenées  aux  lois  plus  générales  de  la 
croissance  des  organismes.  L'interprétation  de  l'une  et  Tautre  comme 


I/A.NNÉE  BIOLOGIQUE.  ixvii 

réactions  raonomoléculaires  autocatalyliques  selon  le  principe  de  Ro- 
HERTSON  nécessite  évidemment,  malgré  laspect  engageant  de  cette  hypo- 
thèse, plus  de  réserves  (1).  D'une  manière  générale  nous  concevons 
depuis  les  travaux  de  Curie,  Voic.t,  Petrovitch,  etc.,  qu  il  existe  une 
mécanique  générale  des  phénomènes  indépendante  des  qualités  spé- 
cifiques de  ceux-ci,  et  régie  simplement  par  les  caractéristiques  de 
symétrie  de  leurs  champs  directeurs  ;  de  ce  que  deux  phénomènes,  l'un 
d'hydrodynamique  par  exemple,  l'autre  d'électricité,  répondent  aux 
mêmes  schémas  analytiques,  il  ne  s'ensuit  pas  forcément  qu'on  est 
a  priori  en  droit  de  pousser  l'interprétation  au  delà  de  celles  de  la 
structure  de  leurs  champs. 

Au  point  de  vue  plus  spécial  du  mécanisme  physiologique  de  la 
cicatrisation,  le  raisonnement  purement  abstrait  que  nous  avons  suivi 
admet  indistinctement,  comme  nous  l'avons  dit  en  commençant  ce 
calcul,  plusieurs  interprétations.  La  .<  surface  couverte  «  a  pu  agir  par 
un  facteur  croissant  avec  elle,  par  conséquent  surtout  apparent  à  la 
lin  du  phénomène  :  par  exemple,  en  tant  que  nombre  des  éléments 
cellulaires  ayant  proliféré  dans  l'épiderme;  ceci  cadrerait  assez  bien 
avec  la  conception  de  Lecomte  de  NoiiY,  l'épithélisation  pouvant  être 
considérée  jusqu'à  un  certain  point  comme  fonction  de  la  contraction. 
La  «  surface  à  couvrir  «  a  pu,  d'autre  part,  intervenir  par  un  facteur 
accélérateur  croissant  quand  elle  décroît,  ou  par  un  facteur  inhibiteur 
décroissant  avec  elle  ;  pour  fixer  les  idées,  supposons  une  inhibition 
par  l'air  venu  au  contact  direct  de  la  surface  cruentée  :  les  oxydations 
diminueraient  avec  la  surface  (2).  Nous  n'insistons  pas  sur  cette  dis- 
cussion, qui  manque  pour  le  moment   de  base  expérimentale. 

Un  seul  point  mérite  attention,  c'est  l'interprétation  du  paramètre 
So-  A  l'examen  des  valeurs  numériques  que  nous  donnons,  on  cons- 
tate que  le  paramètre  So  représente  des  surfaces  extrêmement  grandes, 
et  qui  correspondraient  vraisemblablement  à  des  origines  de  temps 
de  la  blessure  antérieures  à  l'origine  réelle.  Ou  bien  la  courbe  théo- 
rique a  besoin,  pour  une  raison  encore  inconnue,  d'être  tronquée 
de  son  commencement,  et  il  faut  introduire  une  limite  d'intégration 
que  la  théorie  ne  nous  précise  pas  encore.  Ou  bien  on  peut  se  de- 
mander si  So  est  bien  seulement  la  surface  initiale  libre  de  la  plaie,  et 
s'il  ne  faut  pas  comprendre  sous  cette  valeur  la  totalité  de  la  surface 
qui  a  réagi  à  la  blessure  :  il  est  certain  qu'en  dehors  de  la  limite  initiale 
de  la  blessure,  existe  une  marge  plus  ou  moins  étendue  dont  les  élé- 
ments cellulaires,  sous  l'excitation  de  la  lésion,  ont  dû  travailler  à  la 
cicatrisation,  soit  par  leur  prolifération  soit  par  leurs  remaniements; 
étant  donné  les  prémisses  théoriques  que  nous  avons  posés,  nous  ne 
sommes  pas  en  droit  de-  les  négliger. 

(1)  CeUe  hypothèse  aurait  des  points  communs  avec  celle  de  Tcffier  et  Desmarres.  Voir 
aussi  :  Loeb,  The  law  controlling  the  quantity  and  rate  of  régénération  (Proc.  Nat.  Acad. 
Se.  U.  S.  A..  1918,  IV,  p.  120),  qui  examine  l'intervention  possible  d'actions  chimiques  dans 
la  regénération  de  Bryopftyllum. 

(2)  Une  portion  couverte  d'une  plaie  cicatrise  plus  vite  qu'une  portion  découverte  (Le 
COMTE  DE  NoïiY,  Thcse,  p.  8). 


i.wui  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


Bibliographie. 

1.  Carrel.  ./.  Am.  Med.  ass.,  1910.  p.  ■HiH. 

2.  Spaix  et  LOEB,  Quantilalive  analysis  of  the  influence  of  Ihe  size  on  ivoun'l  Itealinf/. 

J.  exp.  Med.,  1916,  p.  107. 

3.  C.vRUF.L  et  Hartmann,  Cicalrization  of  wounds.  Jour.  exp.  Med.,  1916,  p.  VJQ. 

4.  M'"  Hartmanx,  Lois  de  la  cicatrisation  des  plaies.  Thèse  niéd..  Paris,  1916. 

5.  Lecomte  de  NoiJY,   Cicalrization  of  wounds.  Mathematical  expression   of  the  ctirve. 

J.  exp.  Med.,  1916,  p.  4.")1. 

6.  Carrel  et  Dehellv,   Le  traitement   des  plaies  infectées.  Masson,  collection    Horizon, 

1917. 

7.  l.ECOMTE  DE  NoUv,  Relation  between  the  âge  of  the  patient,  the  area  of  the  wound,  and 

the  index  of  cicalrization.  J.  exp.  Méd.,  1916,  p.  461. 

8.  I.ECOMTE  DE  NoiJY,  Recherches  sur  la  cicatrisation.  Thèse,  Fac.  de  Paris,  1917,  Gauthier- 

Villars. 

9.  Tl'fuek  et  Desmarres,  A  note  on  the  progress  of  cicalrization  of  war  wounds.  .J.  exp. 

Med.,  1918,  27,  p.  16ri. 

10.  I.iMiKRE,  Loi  de  la  cicatrisation  des  plaies.  Revue  de  Chirurgie,  1917,  Février  et  Mai- 

Juin  1918. 

11.  ..        Acad.  de  A/ed.,  Paris,  1918. 

12.  "        Les  lois  de  la  cicatrisation  des  plaies  cutanées.  L Avenir  médical,  1918,  n»  ,'{, 

p.  51,  Lyon. 

13.  .UiREfiT  DE   BEAU.IEL',  Courbe  de  cicatrisation  des  plaies.  Journ.  de  Physiologie  et  Pa- 

thol.,  1917,  XVII,  72. 

14.  liECOMTE  DE  >oiJY,  Mathematical  study  of  the  extrapolation  formula.  .J.  e.rp.    Med., 

1917,  IV,  721. 
la.         »         Re/^erche  d'une  équation  générale  de  la   loi  de  cicatrisation  normale  des 
plaies  de  surfact .  C.  R.  Ac.  Se,  1918,  167,  p.  39. 

16.  Fauré-Frémiet  et  Vlès.  Les  lois   de  la  cicatrisation   sont-elles  réductibles   aux  lois 

générales  de  croissance  des  organismes  ?  C.  R.  Ac.  Se,  fév.  1918. 

17.  KoitERT.sON,  On  the  normal  rate  of  growth  of  an  individual  and  ils  biochemical  signi- 

fiance.  Arch.  f.  Entwickelungsmechanick.,  1908,  2o,  p.  581. 
18  "  Further  remarks  on  the  normal  rate  of  growth  of  an  individual.  Ibid., 

1908,  26,  p.  108.  > 

19.  »  Further  explanatory  remarks.  Ibid.,  1913,  p.  37.  497. 

20.  E.NRiQUES,  Wacnstum  und  seine  analylische  Darstellung.  Biol.Centr.,  1909,  432. 

21.  Amar,  Loi  de  la  cicatrisation  des  plaies.  C.  R.  Ac.  Se,  mars  1918. 

22.  D'Arcy  W.  Thompson,  Orowlh  and  form.  Cambridge  University  Press,  1917,  1  vol.,  793  pp. 


CHAPITRE  PREMIER 
La   Cellule. 

a)  Alexeieff  (A.).  —  Mitochondrics  et  corps  parahasal  chez  les  Flagellés. 
[C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  358-361,  1  fig.)      •  [8 

f))  —  —  Mitocho7idries  et  rôle  morphof/rnc  du  noyau.  (Ihid.,  361-363.)     [8 

c) Xature  mitochondriale  du  corps  parabasaldes  Flagellés.  (Ibid.,  499- 

502,  1  fig.)  ■  [8 

d) Sur  les  mitochondries   à  fonction  glycoplastique.  (Ibid.,  510-512.) 

•       [8 

■e) Sur  la  fonction  glycoplastique   du  kinétoplaste   (=  kinètoaucleus) 

ckez  les  Flagellés.  (Ibid.,  512-514.)  [8 

/)  —  Sur  le  cycle  évolutif  et  les  affinités  des  Blastocystis  enterocola.  (Arcli. 
de  Zool.  Exper.,  LVI,  Notes  et  Revue,  N^,  5,  113-128,  3  fig.)  [8 

Anonyme.  —  T/ie  numher  of  chromosomes  in  Man.  (Journ.  of  Heredity, 
VIII,  220.)  [lu 

Beauverie  (1.).  —  Les  corpuscules  métachromatiques  du  bacille  diphtérique. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXX,  604-606.) 

[Les  corpuscules  métacliromatiques 
du  bacille  diphtérique  sont  localisés  aux  pôles  dans  les  très  jeunes 
cellules;  apr.ès  2  ou  3  jours,  il  y  en  a  un  plus  grand  nombre.  —  M.  Gard 

JBeigel-Klaften  (C).  —  Ueber  Plasmaslrukturen  in  Sinnesorgane  und 
Driisenzellen  des  Axolotls.  (Arch.  mikr.  Anat.,  XC,  39-68,  2  pi.)  [7 

Boeck  ("William  C).  —  Mitosis  in  Giardia  microti.  (Univ.  Calif.  Publ., 
XyiII,  N'^  1,  1-26,  1  pi.)  [19 

Bokorny  (Th.).  —  Verhalten  einiger  organischer  Stickstoffverùindungen  in 
der  lebenden  Zelle.  Verwendung  derselben  zur  Ernàhrung.  (Pfliiger's  Archiv., 
CLXVllI,  533-580.)  '  [11 

Bristol  i  B.  M.).  —  On  thc  life-history  and  cytologi/  of  Chlorochytriwn  grande, 
sp.  nov.  (Ann.  of  Bot.,  XXXI,  107-126;  pï.  V-Vi  ;  2  fig.)  [5 

a)  Brooks  (S.  C).  —  Methods  of  studginq  permeability  of  protoplasni  lo 
salts.  (Bot.  Gazette,  LXIV,  230-249.)  '  [13 

h) A  neiD  method  of  studying  permeability.  (Bot.  Gazette,  LXIV,  306- 

317,  2  fig.)  ■  [13 

c) Permeability  of  Phe  cell  walls  of  Allium.  (Bot.  Gazette,  LXIV,  509- 

512.)  [La  paroi  extérieure  de  Tépiderme 

l'année    lilOLOGIQUE,    XXII.    1917.  1 


2  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  la  surface  interne  des  écailles  du  bulbe  d'oi.nnon  est  légèrement  per- 
méable à  l'acide  chlorliydrique,  tandis  qu'elle  est  pratiquement  imper- 
méable aux  sels  variés,  aux  matières  colorantes  et  à  la  soude.  —  P.  Guérin 

a)  Chambers  (Robert).  —  Microdissection  studies.  The  visible  structure 
of  cell  protoplasiii  and  death  changes.  (The  American  Journal  of  Phy- 
siology,  XLIIl,  1-12,  2  fig.)  '  [5 

b)  —  —  Microdissection  studies.  Il  The  cell  aster  :  a  réversible  gelation- 
phenomenon.    (Journ,  Exper.   Zool.,   XVIII,  483-503,  1  pi.)  [10 

Conklin  (Edwin  G).  —  Mitosis  and  amitosis.  (Biol.  Bull.,  XXXIII,  .3%- 
413.)  [21 

Cowdry  (N.  H.).  —  A  comparison  of  milochondria  in  plant  and  animal 
cel/s.  (Biol.  Bull.,  XXXIII,  lOG-228,  28  fig.)  [8 

Oang^eard  (P.  A.).  —  La  métachromatine  chez  les  Algues  et  les  Cliarnpi- 
gnons.  (Bull.  Soc.  bot.  de  Fr.,  LXIll,  95-100,  1916.)  [11 

a)  Denny  (F.  E.).  —  PermealdlHy  of  certain  plant  membranes  to  ivater. 
(Bo't.  Gazette,  LXriI,  373-397,  2  fig.)  [13 

b)  —  —  Permeabilitg  of  membranes  as  relaled  to  their  composition.  (Bot. 
Gazette,  LXIII,  408-485,  0  fig.)  [13 

Fischer  (M,  H.),  Hooker  (M.  O),  Benzinger  (M.)  and  Coffman  (W.  D.). 
—  (Tn  the' swelling  and  solution  of  protein  in  polgbâsic  acids  and  their 
salts.  (Science,  24  août,  189.)  [Observations  et  expériences 

diverses  sur  l'importance  des  acides,  alcalins,  etc.  pour  la  détermina- 
tion de  la  quantité  d'eau  absorbée  par  le  protoplasme.  —  H.   de  Varigny 

Friedberger  (E.)  und  Joachimoglu  (G.).  —  l'eber  die  Abhangigkeit  der 
keimiutenden  und  entivic/diau/shonmenden  Wirhimg  von  der  Valenz^ 
(Biol.  Zeitsch.,  LXXXIX,  135.)'  [16 

a)  Guilîiermond  (A.).  —  (observations  vitales  sur  le  chondriome  de  la  fleur 
de  Tulipe.  (C.  R.  Ac.  Se,  GLXIV,  407-409). 

[On  peut  suivre  dans  la  fleur  de  Tulipe  l'élabora- 
tion du  pigment  xanthophyllien  aux  dépens  du  chondriome.  —  M.  G.^rd 

b) Sur  les  altérations  et  les  caractères  du  chondriome  dans  les  cellules 

épidermiques  de  la  /leur  de   Tulipe.  (C.  R.  Ac.  Se,  Ibid.,  609-012.) 

[Les  mitocliondries  sont  les  éléments  le.s 
plus  fragiles  de  la  cellule.  L'altération  consiste  en  la  transformation 
des  mitochondries  en  vésicules  qui  se  fondent  en  vacuoles.   —  M.    Gard 

c)  —  —  Contribution  à  Vélude  de  la  fi.ration  du  cgtoplasme.  (C.  R.  Ac. 
Se,  Ibid.,  r)43-i)4<).)  [La  plupart  des  fixateurs  du 
cytoplasme  employés  jusqu'ici  bouleversent  complètement  sa  structure. 
Seules  les  méthodes  mitochondriales  (liquides  de  Altmann,  de  Benda. 
de  Regaud)  permettent  de  réaliser  une  fixation  assez  fidèle.  —  M.  Garp. 

d) Nouvelles  recherches  sur  les   caractères  vitaux  et  les  altérations  du 

chondriome  dans  les  cellules  épidermifpies  de.'i  fleurs.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
lXXX,  643-651.  Mémoires.) 

[Dans  les  cellules  épidermiques  des  bractées  mem- 
braneuses qui  enveloppent  la  jeune  fleur  d'Iris  germanica,  le  chon- 
driome est  constitué  par  des  mitochondries  granuleuses  et  de  courts 
bâtonnets.  Dans  les  cellules  plus  âgées,  il  y  a  des  chondriocontes  à 
formes   ondulcuses,  ramifiés  qui  renferment  des  inclusions  graisseuses. 


I.  -  CRLLlLi:.  3 

Ils  sont  entraînés  par  les  courants  cytaplasmiques  et  changent  d'aspect. 
Fhi  plaçant  les  cellules  dans  l'eau,  le  chondriome  subit  des  altérations 
comj)aral)les   à  celles  observées   dans    la  fleur  de  Tulipe.    —  M.   Gaiu) 

<"  Guilliermond  (A.).  —  Sur  la  na titre  et  le  rôle  des  milochondries  des  cel- 
lule!^ végétales  Ih'ponse  à  'juelques  objections.  (C.  R.  Soc.  Biol..  LXIX, 
Mémoires,  917-9-23,  2  pi.)  [9 

Harvey  (Ethel  Browne).  —  .1  reviens  of  tlie  chromosomf'  numliers  in  llie 
metazoen.  (Journ.  of  Morphology,  XXVIII,  N»  1,  63  pp.,  1916.) 

[Chiffres  et  tables.  —  M.  Goldsmith 

Hogue  ^Mary  J.).  —  The  ef/'cct  of  medin  of  différent  densilles  on  tlie  shape 
ofAmoebae.  (Journ.  Exper.  Zool.,  X.XII,  505-572,  9  fig.).  [18 

Hyman  (Libbie  H.).  —  Metnijolic  //Vfidients  in  Amoeba  and  their  relation 
ta  tin-  mechanism  of  amoeboid  movenient.  (Journ.  Exper.  Zool.,  .XXIV, 
55-99,  14  fig.i  [17 

Jolies  (Victor).  —  Untersuchungen  zur  Morphologie  der  Amœbenteilung. 
(Arch.  Protistenkde,  XXXVII,  229-275,  4  pi.)  [20 

Kepner  (Wm.  A.)  and  Edwards  (J.  Graham).  —  Food  reactions  of  Peln- 
mgxn carolinensis  Wilson.  fJourn.  Exper.  Zool.,  XXIV,  381-399, 14  fig.)  [18 

Kolmer  (Walter;.  —  i'eber  das  Vorliommen  stâbchenfnrmiger  CentralkOr- 
per  hei  l'rimaten.  (Anat.  Anz.,  4  pp.,  5  frg.)  [11 

Kuczynski  (Max  H.).  —  Ueber  die  Teilung  der  Trypanosomenzelle,  nebst 
Bemerkungen  zur  Organisation  einiger  nahestehender  Flagellaten.  (Avch. 
Protistenkde,  XXXVIII,  94-112,  2  pi.)  .  [20 

Levi  (G.).  —  Le  rythme  et  les  modalités  de  ta  mitose  dans  les  cellules  vi- 
rantes cultivées  <!iin  vitro.  »  (Arch.  Ital.  di  Anat.  e  di  Embriol.,  XV,  1916; 
Arch.  Ital.  Biol..  LXVI,  105-106,  Fasc.  1.)  [19 

Linossier  (G.).  —  Influence  de  V alimentation  sur  la  constitution  chimique 
du  protoplasma  cellulaire.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  389-391.)  [11 

a]  Lœb  (Jacques).  —  The  similarity  of  the  action  of  salis  upon  the  sivclling 
of  animal  membranes  and  of  powdered  colloids.  (Journ.  Biol.  Chemistry, 
XXXI,  X°  2,  343  362.)  [12 

'''■ The  diffuswn  of  electrolytes  through  the  membranes  of  living  cells. 

V.  The  additive  e/fect  of  sait  and  Imse  and  the  antogmiistic  effect  of  sait 
and  (ifid.  (Journ.  biol.  Chemistry,  XXXII,  X"  2,   117-158.)  [13 

Lutz  (Hildegard).  —  Physiologische  und  morpliologische  Detitung  der  in 
Protoptusma  der  Driisenzellen  ausserhalb  des  Kernes  vorkommenden 
Struktnren.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  564-573,  4  fig.)  [15 

Meyer  (Arthur).  —  Die  biologische  Bedcutunq  der  Nucleolen.  (Ber.  deutsch. 
bot.  Ges.,  XXXV,  333-338.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Meyerhof  (Otto).  —  Intersuchungen  zur  Atmung  getOteter  Zellen.  T.  Die 
Wirkung  des  Methylenblaiis  au f  die  Atmung  lebender  und  getoteter  Sta- 
phylococcen,  nebst  Bemerkungen  l'iljer  den  Einfluss  des  Milieus,  der  Blau- 
S'iure  und  Narkotika.  (Pflùger's  Archiv  fur  die  gesammte  Physiolo2:ie. 
CLXIX,  87-121.)  [l5 

al  Moreau(F.).  —  Sur  l'origine  mitochondviale  de  la  lijcopine.  (Bull.  Soc. 
bot.  de  Fr.,  LXIII,  15-17, 1916  (1917.)  '  [12 

b) Sur  les  phénomènes  de  mélachromasie.  (Ibid.,  75-79. j  [12 


4  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Moreau  (F.  et  M™«).  —  La  structure  des  Cyanophi/cées  sijmbiotes  Peltigéra- 

cee5.  (Ibid.,  27-30.)  '  '  [6 

Nusbaum-Hilaro-wicz  (Jozef).  —    l'eber  das    Verhalten  des  Chondrioms 

wahrend  der  FAInldung  bei  Dytiscus  marginalis  L.  (Zeitschr:  wissensch. 

Zool.,  CXVII,  554-589,  4  pi.)  [7 

a)  Osterhout    (W.  J.  V.).   —  Antagonism    and    permeabiiity.    (Science, 

2  février,  97.) 

[Considérations  générales  et  philosophiques.  —  H.    de  Varigny 

h) The  rôle  of  the  nucleus  in  oxydation.  (Science,  12  oct.,  367.)       [14 

e) Similarity  in  the  effects  of  potassium  cyanide  and  of  ether.  (Bot. 

Gazette,  LXIII,  77-80,  1  fig.)  [16 

Painter  (Theophilus  S.).  —  Contributions  tho  the  study  cf  cell  mechanics. 
II.  Monaster  eggs.  and  narcolized  ey/s.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIV,  445- 
448,  10  fig.,  5  pi.)  '  [18 

Policard  (A.)  et  Desplas  (B.).  —  Les  constitua,nts  cellulaires  du  tissu  de 
bourgeonnement  en  (évolution  normale  ou  pathologique  chez  V  homme .  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXIX,  Mémoires,  745-751.)  [5 

Poyarkoff  (E.).  —  Le  rôle  de  la  pression  osmolique  et  les  phéno)7iènes  d'a- 
daptation élémentaire  dans  la  biologie  des  spermatozoïdes.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXIX,  Réunion  biologique  de  Pétrograd,  767-769.)  [15 

Richards  (A.i.  —  The  history  of  the  chromosomal  vesicles  in  Fuîidulus 
and  the  theory  of  gène  tic  continuity  of  chromosomes.  (Biol.  Bull.,  XXXII, 
249-282,  4  pi.)  '  [9 

Rippel  (August).  —  Bemerkungen  iiber  die  vermeintliche  Widerstands- 
fnhigkeit  drs  trokenen  pflanzlichen  Protoplasmas  gegen  wasscrfreien 
Alkohol,  .Ether  und  andere  Anaslhelica.  (Biol.  Centralbl,  XXXVII,  477- 
498.)  [15 

Robertson  (Brailsford  R.).  —  A  suggestion  regarding  the  mechanism  of 
one-sided  permeabiiity  in  living  tissue.  (Science,  l'^''  juin.  567.)  [14 

Rohde  (Karl).  —  Untersuchungen  iiber  den  Einflms  der  freien  H-Ionen 
im,  lanern  lebender  Zellen  auf  den<  Vorgang  der  vitalen  Flirbung.  (Pflii- 
gers  Archiv  fiir  die  gesammte  Physiologie,  CLXVIII,  411-433,  1  fig..  et 
2  pi.)  '[16 

Rosenstadt  (B.^.  —  Zellstudien.  /.  Bau  der  Epidermiszelle.  (Anat.  Anz., 
6  pp.)  ,  [6 

Sauvageau  (G.).  —  Sur  le  mouvement  propre  des  rhromatophores.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXV,  158-160.)  [Les  cliromatophores  des  plantules  de  Lami- 

naires se  déplacent  et  se  déforment  par  contractilité  propre.  —  M.   Gard 

Schaeffer  (A.  A.).  —  On  the  reactions  of  Ameba  to  isolated  and  compound 
proteins.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXII,  53-79,  6  pi.)  [18 

Schanz  (Fritz).  —  W'r itères  Hber  die  Lichtreaktion  der  Juwfiss  korper. 
(Pliiger's  Archiv  fiir  die  gesammte  Physiologie,  CLXIX,  82-86,  1  pi.)      [15 

a)  Schiirhoff  (P.  N.).  —  Die  Beziehungen  des  Kernkôrperchen  zii  den  Chro- 
mosomcnund  Spindelfasern.  (Flora,  Neue  Folge,  52-66.)  [10 

b) Uber  die  hisher  als  Amitosen  gedeuteten  Kernbilder  von  Tradescansia 

virginica.  (Jahrb.  f.  wissensch.    Bot.,  LVll,  30)3-377,  1  pi.)  [21 

Schûssler  (Hermann).  —  Cytologische  and  oituu'cklungsgeschichtliche 
J'rotozoenstudicn.  /.  L'eber  die  Teilung  von  Scytomonas  pusilla  Stein. 
(Arch.  Protistenkde,  XXXVIII,  117-125,  5  pL,  1  fig.)  [10 


I.  —  CELLULE.  5 

Yung  i^Emile).  —  Sur  la  coloration  vitale  chez  divers.  Crustacés  Irnnspa- 
rents  du  lac  et  chez  des  Xémalodes  lilires.  (Arcli.  Se.  jjliys.  etnat.,  XLIII, 
2ô9-?<)0.)  [l'' 

Zollikofer  (Klara).  —  Ueber  die  Wirkung  der  Schxrerkraft  auf  die  Plasma- 
iriskositat.    Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  291-298,  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Zulueta  (Antonio  de).  —  Promitosis  y  Si7idiéresis.  (Trab.  Mu,s.  Nacion. 
ciencia.s  naturales,  Ser.  Zool.,  N»  33,  7-54,  2  pi.,  fig.)  [19 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  cli.  II,  a;  III;  [V,  al. 


1°  Structure  et  constitution  chimique  de  la  cellule. 
a)  Struclu7'e. 

a)  Chambers  (Robert).  —  Eludes  de  microdisseciion.  Structure  visible  du 
protoplasme  cellulaire:  modifications  post  mortem.  —  Etude,  sur  des  œufs 
d'invertébrés  marins,  sur  des  protozoaires  et  des  oosphères  de  Fucus,  de  la 
structure  du  protoplasme  vivant.  Ce  dernier  est  un  sol  miscible  à  l'eau,  avec 
une  couche  superficielle  à  l'état  de  gel.  11  renferme  deux  catégories  de  gra- 
nules :  des  microsomes  dont  le  diamètre  est  très  inférieur  à  1  u.  et  des 
macrosomes  de  2  à  4  [j..  Une  propriété  remarquable  du  protoplasme  est 
son  aptitude  à  former  un  gel  protecteur  non  seulement  sur  sa  surface  ex- 
terne, mais  aussi  autour  d'une  zone  en  voie  de  désintégration.  Sous  l'in- 
fluence des  actions  mécaniques,  des  vapeurs  acides,  des  agents  fixateurs,  le 
cytoplasme  de  l'œuf  se  désorganise  ;  les  macrosomes  disparaissent  tout  d'a- 
bord, tandis  que  les  microsomes  semblent  présenter  une  structure  plus  résis- 
tante. Quand  au  cytoplasme,  il  peut,  si  la  couche  superficielle  est  déchirée, 
s'échapper  au  dehors  et  se  dissoudre  dans  l'eau  ambiante,  ou  bien  se  coa- 
guler en  masse.  11  se  produit  dans  ce  cas  une  structure  granulaire  ou  réti- 
culée, qui  masque  complètement  la  structure  réelle  du  protoplasme  vivant 
et  peut  conduire  à  des  conclusions  erronées  au  sujet  des  inclusions  cellu- 
laires. A  l'état  quiescent,  le  noyau  de  l'ovule  jeune  e"st  une  substance  hyaline, 
à  l'état  de  sol,  limitée  par  une  membrane  analogue  à  un  gel.  Des  différences 
appréciables  peuvent  être  mises  en  évidence  dans  les  réactions  de  l'ovule, 
avant  et  après  maturation,  quand  on  le  soumet  à  des  actions  mécaniques. 
—  Les  cellules  somatiques  adultes,  à  l'exception  des  leucocytes,  résistent 
relativement  bien  aux  actions  mécaniques:  leur  protoplasme  e.st  un  gel 
dans  lequel  on  ne  peut  mettre  en  évidence  une  membrane  cellulaire  de  con- 
sistance différente  de  celle  du  cytoplasme  [XX].  —  H.  Cardot. 

Policard  (A.)  et  Desplas  (B.).  —  Les  constituants  cellulaires  du  tissu  de 
hourfieonnerneut  en  éuolution  normale  ou  pathologique  chez  l'homme.  —  Con- 
titutions  histologique  des  tissus  de  bourgeonnement  et  en  particulier  de  leurs 
éléments  cellulaires  (fibroblastes,  polynucléaires,  cellules  lyinphocytiformes) 
considérés  d'un  point  de  vue  essentiellement  descriptif.  —  Y.  Delage. 

Bristol    (B.   M.).  —  Sur  la  biologie  et  la  cytologie   de  Chlorochgirium 


6  LANISEE  BIOLOGIQUE. 

grande  s}j.  jiov.  [IV],  —  Chlorochytrium  grande  est  une  algue  unicellulaire 
dont  les  cellules  végétatives  spliériques  ou  ellipsoïdales  ont  de  65  à  75  [x. 
de  diamètre;  leur  membrane,  d'épaisseur  bien  uniforme,  se  compose 
d'une  couche  interne  cellulosique  et  d'une  couche  externe  pectique.  Ces  cel- 
lules contiennent  un  reticulum  protoplasmique  à  grandes  mailles,  un  noyau 
central  et  un  seul  chloroplaste  massif  dont  la  surface  se  soulève  en  de  nom- 
l)reux  lobes  arrondis,  ce  qui  donne  au  contenu  cellulaire  un  aspect  un  peu 
muriforme;  ce  chloroplaste  occupe  à  peu  près  tout  l'espace  laissé  libre  par 
le  noyau.  Dans  ces  cellules  on  trouve  également  de  Thuile.  de  nombreux 
granules  d'amidon  et  un  nombre  variable  de  pyrénoïdes.  —  L'auteur  a  fait 
des  cultures  pures  dans  différents  milieux  :  eau  de  pluie,  solution  de  sels 
ininéraux,  eau  distillée.  Dans  l'eau  de  pluie,  l'algue  se  multipliait  rapide- 
ment par  aplanospores,  et  les  cellules,  relativement  petites  à  cause  de  la  fré- 
quence de  la  multiplication,  possédaient  une  membrane  mince.  Dans  les 
solutions  de  sels  minéraux,  les  aplanospores  se  montraient  plus  rarement 
et  les  cellules  se»  transformaient  en  de  grands  zoosporanges  munis  d'une 
membrane  très  fortement  épaissie.  Dans  Teau  distillée,  la  multiplication  par 
aplanospores  n'avait  jamais  lieu  et  la  reproduction  par  zoospores  n'a  été  ob- 
servée qu'une  seule  fois.  De  plus,  les  cellules  ayant  séjourné  dans  de  l'eau 
distillée  pendant  quelques  semaines  offraient  toujours  un  énorme  épaississe- 
mentde  la  membrane  cellulaire  [XIV,  1°].  —  Les  aplanospores  prennent  nais- 
sance par  division  simultanée  du  contenu  cellulaire  ;  cette  division  est  précé- 
dée par  des  mitoses  successives  du  noyau  qui,  au  repos,  a  sa  chromatine  en 
forme  de  karyosorne.  —  Les  zoosporanges,  très  grands,  ont  en  moyenne  130  a 
de  diamètre.  Leur  membrane  porte  une  ou  deux  protubérances  externes, 
arrondies,  de  nature  pectique  et  un  ou  plusieurs  prolongements  internes, 
cellulosiques;  ceux-ci,  souvent  de  grande  taille,  peuvent  se  ramifier  dans  le 
cytoplasme  et  se  décomposer  en  un  certain  nombre  de  loges.  Les  zoospores 
naissent  par  des  bipartitions  successives  du  contenu  cellulaire  ;  il  se  produit 
ainsi  de  nombreux  corps  biciliés  ovales  ou  piriformes  qui,  après  avoir  été 
litérés,  se  développent  directement  en  cellules  végétatives  [IV\ 

En  terminant,  B.  décrit  brièvement  un  Phyllobàan  (P.  sphagnicola)  qui 
serait  dépourvu  de  chloroplastes  (la  chloropliylle  étant  probablement  ré- 
pandue à  travers  le  cytoplasme)  et  dont  les  noyaux  seraient  réduits  à  l'état 
de  petits  granules  de  chromatine.  —  A.  de  Puvm.\ly. 

Moreau  (F.  et  M™').  —  La  strvcture  des  dyanojj/igcées  symhloles  des 
l'elligéracées.  —  Les  Nostocacées  des  Lichens  de  la  famille  des  Peltigéracées, 
aussi  bien  celles  qui  entrent  dans  la  constitution  de  la  cou»he  gonidiale  de 
ce.s  Lichens  que  celles  de  leurs  céphalodies,  possèdent  un  chromidium,  un 
ou  deux  corps  nucléoliformes,  des  grains  de  cyanophycine,  des  corpuscules 
métachromatiqnes,  soit  exactement  la  structure  des  Cyanophycées  autono- 
mes :  cette  identité  de  structure  est  une  preuve,  s'il  en  est  encore  iiesoin,  en 
faveur  de  la  nature  algologique  des  gonidies  des  Lichens.  —  F.  Morkau. 

=^  Ci/ldplasma. 

Rosenstadt  (B.}.  — Eludes  teUulaires.  I.  Slrurlwc  de  lu  cellule  éjiider- 
iiiique.  —  Un  admet  que  le  cytoplasme  de  la  cellule  épidermique  est  formé 
de  libres  protoplasmiques  et  d'une  substance  interfibrillaire.  En  colorant  i)ar 
la  niéthode  de  Weigert-Kromayer  des  coupes  d'épiderme  embryonnaire  et 
les  examinant  dans  la  glycérine,  R.  a  constaté  qu'il  y  a  des  fibres  coloi'ées  et 
clés  fibres  incolores.  On  trouve  toujours  régulièrement  une  fibre  colorée 


I.  —  CELLULE.  7 

escortée  de  deux  fibres  qui  ne  le  sont  pas.  En  deliors  de  ces  deux  sortes  de 
fibres,  il  n'y  a  rien  ([ui  représente  une  substance  interfibrillaire;  ou,  pour 
parler  autrement,  la  substance  interfibrillaire  des  auteurs  a  une  structure 
til)rillaire  et  est  figurée  par  les  fibres  incolores.  Si,  au  lieu  de  points  de  la 
coupe  où  les  fibres  se  présentent  en  long,  on  examine  ceux  où  elles  sont 
sectionnées  transversalement  et  sont  représentées  par  des  grains,  on  con- 
state qu'il  y  a  en  réalité  trois  fibi-es  incolores  entourant  une  fibre  colorée. 
Ces  groupes  de  quatre  fibres,  qui  constituent  à  eux  seuls  toute  l'architecture 
protoplasmique,  sont  désignés  par  R.  sous  le  nomde  tétrasomes.  Maintenant, 
poussant  plus  loin  l'analyse,  on  s'aperçoit  que  les  fibres  sont  constituées 
chacune  de  granules  alignés,  que  l'auteur  appelle  plasmosomes;  il  y  a  donc 
aussi  des  plasmosomes  de  deux  sortes,  colorables  et  incolorables.  Les  ponts 
intercellulaires  sont  le  prolongement  des  fibres  protoplasmiques  colorables; 
les  espaces  intercellulaires  qui  les  séparent  ne  sont  pas  occupés  par  de  la 
lymphe  liquide,  mais  par  des  fibres  incolorables  groupées  autour  du  pont, 
ou  fibre  colorable,  en  tétrasomes  semblables  à  ceux  du  cytoplasme.  Les 
l)Outons  nodaux  des  ponts  jntercellulaires  ne  sont  que  la  section  de  fibres 
colorables  entourées  par  des  fibres  incolores. 

L'auteur  veut  retrouver  dans  le  noyau  la  même  constitution.  Pour  lui 
chaque  grain  de  chromatine  est  un  chromosome,  entouré  d'une  aire  formée 
de  trois  grains  incolorables  ou  caryosomes;  le  tout  forme  un  groupe  ou  té- 
trasome.  La  structure  du  noyau  se  résume  «lans  la  juxtaposition  de  tétra- 
.somes;  il  n'y  a  plus  en  dehors  d'eux  d'autre  substance  nucléaire  déce- 
lable. Les  nucléoles  ne  sont  sans  doute  formés  que  de  tétrasomes  nucléaires 
modifiés.  —.\.  Prenant. 

Beigel-Klaften  (G.).  —  SiruclureiS  jtlasmiques  dans  les  organes  des  sens 
et  tes  cellules  [/landulaires  de  V Axolotl  [XIV  ;  XIX.  1^|.  —  Ce  travail  com- 
prend trois  parties  :  1"  Genèse  des  fibrilles  de  soutien  dans  les  bourgeons 
sensoriels  cutanés,  l'épithéliumgustatif  et  les -taches  acoustiques.  Ces  fibrilles 
ont  pour  origine  des  chondriomites.  —  2"  Oriiiine  des  granulations  glandu- 
laires et  des  réseaux  de  Langerhans  des  cellules  de  Leydig.  —  Dans  une 
charpente  protoplasmique  on  trouve  des  chondriosomes  qui  se  différencient 
d'une  part  en  granulations,  d'autre  part  en  réseaux  de  Langerhans.  11  n'y  a 
pas  de  différence  substantielle  entre  ces  deux  sortes  de  formations.  On  re- 
trouve un  processus  analogue  dans  les  glandes  venimeu.ses  de  l'Axolotl.  — 
3'-'  L'appareil  de  Golgi-Kopsch  dans  les  épithéliums  sensoriels  et  les  cellules 
glandulaires  de  l'Axolotl.  On  observe  cet  appareil  aussi  bien  dans  les  cellules 
ciliées  que  dans  les  cellules  sensorielles  et  de  soutien  et  dans  toutes  les 
cellules  glandulaires,  mais,  tout  comme  pour  le  chondriome,  son  expression 
morphologique  est  différente  dans  ces  divers  cas.  Il  est  accompagné  partout 
de  boules  lipoïdes,  presque  toujours  en  rapport  immédiat  avec  ses  filaments; 
ces  boules  forment  probablement  les  filaments,  ou  tout  au  moins  en  fournis- 
sent les  matériaux.  —  M.  Prenant. 

Nusbaum-Hilarowicz  (lozef  ).  —  Le  comportement  du  chondriome  pen- 
dant l'ovogènèse  de  Dytiscus  marginalis  L.  —  Dans  ce  travail  posthume  se 
trouvent  exposées  les  recherches  de  N.  sur  le  rôle  du  chondriome  iplasto- 
scmes,  mitochondries,  chondriosomes)  au  cours  de  l'ovogènèse  des  insectes 
et  notamment  des  Dytiques.  N.  a  pu  établir  qu'au  stade  dit  de  la  «  rosette  », 
composé  de  16-  oogonies  (un  ovule  et  15  cellules  nutritives)  le  chondriome 
est  fortement  développé  dans  toutes  les  cellules  nutritives,'  et  passe  de  là 
dans  le  plasma  de  l'œuf  sous  forme  de  traînées  de  mitochondries  et  de  chon- 


8  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

driomites  pour  y  participer  aux  processus  vitellogjènes.  Il  y  aurait  donc  dans 
l'œuf  des  insectes  un  chondriome  endogène  ou  autochtone,  et  un  autre 
exogène  ou  alloiochtone.  Au  sujet  de  la  nature  du  chondriome  N.  est  d'accord 
avec  DuESBERG  et  Arnold  pour  y  voir,  à  la  fois  au  point  de  vue  morpholo- 
gique, physiologique  et  cliimique,  un  élément  spécial  du  protoplasme,  ayant 
des  facultés  transformatrices  au  cours  des  processus  métaboliques  de  la  cel- 
lule. Comme  Regaud  et  Renaut,  il  revendique  pour  le  chondriome  des  pro- 
priétés régulatrices,  vu  qu'il  est  capable  de  faire  son  clioix  parmi  les  sub- 
stances diverses  de^la  cellule.  Le  chondriome  répond,  au  fond,  le  mieux  à  ce 
que  Prenant  entendait  désigner  par  le  nom  de  «  protoplasme  supérieur  ». 
—  J.  Strohi.. 

a-e)  AlexeiefF  (A.).  —  Etudes  sur  les  milochondries  chez  les  Flagellas,  — 
Les  plastides  formateurs  de  glycogène,  et  probablement  tous  les  autres, 
sont  des  dérivés  des  mitochondries.  Le  kinétonucleus  n'est  nullement  un 
noyau,  ni  un  centrosome  (Laveran  et  .Mesnil)  :  il  mérite  le  nom  de  kinéto- 
plaste  ;  il  est  un  simple  plastide  formateur  de  glycogène.  Le  corps  parabasal 
et  le  blépharoplaste  sont  aussi  des  dérivés  des  mitochondries.  Ces  dernières 
dérivent  deschromidies,  et  par  leur  intermédiaire  du  noyau  ;  elles  peuvent  se 
reproduire  par  division  comme  le  kinétonucleus,  mais  leur  origine  première 
n'en  est  pas  moins  nucléaire.  [Cette  affirmation  repose  sur  des  déductions  his- 
tologiques  fondées  sur  des  caractères  tinctoriaux  et  autres  plutôt  que  sur  des 
observations  directes.]  —  Y.  Delaoe. 

f)  Alexeieff  (A.).  —  Sur  le  ci/cle  (■voliitif  et  1rs  nf/i)iitrs  de  lUastocxjslis 
enterocola.  —  Dans  cette  note  de  caractère  assez  spécial  on  peut  relever 
quelques  indications  sur  le  rôle  des  mitochondries.  Lorsque  le  spore,  en 
germant,  donne  naissance  au  kyslo'ide,  les  mitochondries  forment  d'abord 
des  chapelets,  ensuite  ces  filaments  prennent  l'aspect  de  lentilles  biconvexes 
sur  une  des  faces  desquelles  se  dépose  une  gouttelette  d'une  substance  se 
rapprochant  par  ses  propriétés  de  la  volutine  et  à  laquelle  l'auteur  donne  le 
nom  de  paravolutine.  La  sécrétion  de  cette  substance  augmentant,  le  corps 
de  réserve  caractéristi(|ue  de  ces  protophytes  se  constitue.  Au  moment  de 
la  formation  des  spores,  les  mitochondries,  en  nombre  constant,  se  distri- 
buent dans  les  plages  protoplasmiques  qui  constitueront  les  spores.  La  sépa- 
ration de  celles-ci  se  fait  par  suite  de  rimbibition  des  mitocliondries  par 
l'eau;  l'auteur  suppose  que  cette  imbition  est  due  à  ce  que,  à  ce  moment, 
la  constitution  chimique  des  mitochondries  qu'il  suppose,  avec  d'autres  au- 
teurs, être  de  nature  lipoïdique,  change  dans  le  sens  d'une  plus  grande 
teneur  en  cholestérine.  —  Y.  Delage  et  M.  Gûldsmitii. 

Co-wdry  (N.  H.).  —  [ne  comparaison  entre  les  mitochondries  des  cellules- 
végétales  et  aninntles.  —  Les  mitochondries,  qui  tiennent  une  place  si  impor- 
tante dans  les  recherches  cytologiques  modernes  en  raison  de  leur  présence 
dans  toutes  les  cellules  des  deux  règnes,  végétal  et  animal,  à  Texception  de 
quelques  Algues,  Bactéries  et  Myxomycètes,  sont  toujours  étudiées  soit  chez 
les  animaux,  soit  chez  les  plantes,  mais  non  pas  par  le  même  auteur  dans 
les  deux  régnes.  C.  a  entrepris  ce  travail  de  comparaison  directe  en  sadres- 
sant  aux  cellules  de  la  radicule  du  Pois  et  aux  racines  du  pancréas  de  la 
Souris,  à  cause  de  la  ressemblance  extérieure  de  leui-s  mitochondries.  La 
similitude  est  complète  sous  tous  les  rapports  :  caractères  morphologiques, 
réactions  aux  colorants,  propriétés  chimiques  (action  de  l'acide  acétique,  de  la 
chaleur  et  de  quelques  autres  agents)  et,  probablement,  physiologiques.  Elles 


l.  —  CELLULi:.  0 

ontprobablcment  quelque  fonction  vitale  importante;  les  recherches  récentes 
portent  à  croire  qu'elles  servent  à  la  respiration  protoplasmique.  —  M. 

GOLDSMITII. 

e)  Guillermond  (A.i.  —  Sio-  le  nature  et  le  rôle  des  mitochoiu/ries  des 
cellules  v('i/rtiiles.  —  11  y  a  correspondance  parfaite  entre  le  système  mito- 
chondrialdes  cellules  végétales  et  celui  des  celhUes  animales.  Il  suffit  pour 
établir  rhomologie  de  comprendre  que  les  plastides  des  cellules  végétales 
ne  sont  autre  chose  que  des  chondriocont^s  doués  de  propriétés  fonction- 
nelles actuelles,  tandis  que  l'on  trouve  ailleurs  dans  la  cellule  des  grains 
mitochondriaux  sans  propriétés  fonctionnelles  actuelles,  mais  susceptibles 
de  se  multiplier  par  division  et  d'évoluer  en  chondriocontes  fonctionnels. 
Ces  deux  formes  sont  toujours  simultanément  présentes  et  offrent  toujours 
les  mêmes  relations,  mais  elles  peuvent  prendre  des  aspects  fort  divers. 
Les  mitochondries  sont  très  sensibles  aux  variations  osmotiques;  la  condi- 
tion hypotonique  du  milieu,  même  très  peu  accentuée,  détermine  leur  gon- 
flement et  leur  transformation  en  vacuoles,  cependant  il  ne  serait  pas  exact 
de  dn-e  avec  Dangeard  que  les  mitochondries  ne  sont  qu'un  stade  d'évolu- 
tion de  vacuoles  riormales.  —  Y.  Delage. 

=  Noyau. 

Richards  (A.).  —  Les  vésicules  chromosomiques  du  Fimdnlus.  —  L'au- 
teur a  déjà  décrit  antérieurement  (1915)  des  chromosomes  vésiculaires  qui 
persistent  tels  quels  pendant  le  stade  de  repos.  Dans  le  présent  travail  il 
suit  leurs  transformations  depuis  la  métaphase  d'une  division  jusqu'à  la 
prophase  de  la  division  suivante,  où  les  nouveaux  chromosomes  se  forment, 
sur  Tœuf  en  segmentation  du  Fundulus  heteroclitus,  fécondés  soit  par  les 
spermatozoïdes  de  la  même  espèce,  soit  par  ceux  de  Ctenolabus  adspersus. 
(Les  fécondations  croisées  ont  été  faites  en  vue  d'une  étude  de  l'action  du 
radium,  d'après  la  méthode  des  HerTwig.)  —  Au  moment  de  l'anaphase,  les 
chromosomes  se  gonflent  (probablement  par  suite  d'une  augmentation  de 
perméabilité);  leurs. chromomères  deviennent  visibles;  chaque  chromosome 
se  compose  alors  d'une  enveloppe  de  linine  contenant  la  chromatine  (aspect 
déjà  décrit  par  Conklin  chez  Crepidula).  Les  chromomères  se  fragmentent, 
et  ces  fragments  se  logent  à  la  périphérie,  le  centre  restant  clair.  Pendant 
la  télophase.  ces  sortes  de  vésicules  s'accroissent  (par  l'accroissement  aussi 
bien  de  la  chromatine  que  de  la  substance  achromatique),  mais  restent 
distinctes  (contrairement  à  la  description  de  Muenkenhaus).  A  la  prophase 
de  la  division  suivante,  il  se  produit  (probablement  par  suite  4e  dégon- 
flement) une  condensation  et  une  aggrégation  des  granules  ;  les  chromo- 
mères apparaissent  et  se  disposent  d'mie  façon  linéaire;  une  enveloppe  de 
linine  se  montre  autour.  C'est  ainsi  qu'un  nouveau  chromosome  naît  par 
voie  endogène.  Les  vésicules  chromosomiques  agglomérés  constituent  le 
noyau,  dont  la  membrane  est  formée  par  les  parois  extérieures  de  ces 
vésicules,  autouj'  desquelles  se  forme  un  revêtement  d'origine  cytoplas- 
mique. 

Pendant  toutes  ces  phases,  on  arrive  à  bien  suivre  chaque  vésicule,  bien 
([u'il  soit  très  difficile  de  les  compter  et  de  rapporter  tel  vésicule  à  tel  chro- 
mosome. Il  ne  faut  pas  croire,  d'ailleurs,  que  les  chromosomes  passent 
identiques  à  eux-mêmes  d'une  cellule  à  l'autre,  mais  seulement  que  les 
nouveaux  naissent  chacun  de  la  substance  d'un  ancien  et  d'un  seul  (con- 
tinuité génétique,i.  —  M.  Gglosmith.  ' 


10  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Schiissler  Hermann  .  —  Recherches  sur  la  cytologie  et  le  développement 
lie  Protozoaires.  I.  Sur  la  division  de  Scytomonas  pusiUa  Stein.  —  Il 
existe  dans  le  noyau  de  tous  les  Protozoaires  deux  composantes  :  une  loco- 
motrice (fuseau  et  centriolej  et  une  idio-germinative  (chromosomes).  Ici, 
toutes  deux  sont  contenues  au  repos  dans  le  caryosome.  La  mitose  res- 
semble beaucoup  à  celle  de  Vahlkampfia,  mais  l'origine  de  ses  éléments  est 
très  différente.  —  A.  Robert. 

a)  Schûrhoff  (P.  N.).  —  Les  rapports  des  nucléoles  avec  les  chromosomes 
et  les  fibres  du  fuseau.  —  Chaque  fois  que  la  substance  des  chromosomes 
augmente  de  volume,  il  y  a  réduction  de  volume  de  la  substance  nucléo- 
laire,  et  chaque  fois  qu'on  voit  les  chromo.somes  se  réduire,  il  y  a  néofor- 
mation du  nucléole  ;  on  peut  du  reste  ob.server  directement  le  transfert  de 
la  substance  nucléolaire  aux  chromosomes;  on  trouve  ceux-ci  réunis  au 
nucléole  par  des  prolongements.  11  n"y  a  pas  de  rapport  entre  les  varia- 
tions de  taille  des  chromosomes  et  des  nucléoles.  On  doit  par  conséquent 
admettre  que  le  nucléole  est  une  réserve  pour  la  formation  de  la  chromatine 
du  noyau;  mais  il  est  exclus  que  le  nucléole  soit  utilisé  pour  la  formation 
du  fuseau  ou  du  pliragmoplaste;  les  fibres  du  fuseau  , doivent  être  consi- 
dérées comme  des  formations  purement  cytoplasmatiijues  qui  peuvent  se 
différencier  en  tout  temps  aux  dépens  du  cytoplasma.  sans^  que  le  noyau 
fournisse  dinectement  des  substances  pour  sa  formation.  —  A.  M.\illefer. 

Auonyme.  —  Le  nombre  de  chromosomes  chez  l'homme.  —  H.  L.  Wieman 
publie  dans  Y Amei'ican  .Journal  of  Anatomy  une  note  sur  le  nombre  de 
chromosomes  chez  l'homme.  Ce  nombre  est  de  12.  y  compris  un  chro- 
mosome sexuel;  chez  le  nègre,  ce  nombre  n'est  pasvdouble.  mais  égal.  — 
Y.  Delage  et  M.  Cûlosmitii. 

=:  Sphère. 

/yiChambers  Robert).  —  Etudes  de  Microdissection.  L'aster  en  tant  que 
phénomène  de  coagulation  réversible.  —  La  sphère  est  une  région  liquide 
sans  granules,  occupant  le  centre  de  l'aster  et  s'accroissant  tant  ([ue  l'aster 
n'est  pus  achevé.  Ce  liquide  conflue  vers  la  sphère  des  autres  points  du 
cytoplasme  et  par  des  canaux  constitués  par  les  rayons  de  Taster.  Le  cyto- 
plasme entre  les  rayons  est  à  l'état  de  gel  et  c"e.st  de  là  que  résulte  la  rigi- 
dité de  l'aster.  Cet  état  de  gel  se  continue  progressivement  avec  l'état 
de  sol  du  reste  du  cytoplasme  au-delà  des  confins  de  l'aster.  Quand  les 
rayons  atteignent  la  périphérie,  la  totalité  du  cytoplasme  est  rigide.  Dans 
les  figures  de  maturation,  l'aster  distal  est  relié  à  la  périphérie  par  un  gel 
continu  avec  celle-ci.  Au  cours  de  la  division,  le  cytoplasme  présente  des 
alternatives  de  sol  et  de  gel.  Voici  la  série  de  phénomènes  :  a)  Quand' 
l'aster  est  formé,  la  plus  grande  partie  du  cytoplasme  est  à  l'état  de  gel  ; 
/>)  le  cytoplasme  revient  à  l'état  de  sol,  et  les  rayons  de  l'aster  disparaissent, 
tandis  que  le  liquide  de  la  sphère  se  collecte  aux  deux  pùles  du  noyau;  c]  la 
réapparition  des  radiations  aux  deux  pôles,  au  stade  amphiaster,  s'accom- 
pagne d'un  retour  du  cytoplasme  à  l'état  de  gel;  d)  à  l'éciuateur  du  fuseau 
réapparaît  l'état  de  sol,  par  suite  de  quoi  le  fuseau  se  divise,  un  sillon  se 
forme  le  long  de  l'équatcur  de  la  cellule  et  la  division  s'achève.  D'une 
manière  générale,  le  passage  de  l'état  de  gel  à  l'état  de  sol  prend  naissance 
à  l'équateur  et  se  propage  à  partir  de  cette  région;  tandis  que  le  passage 
du  sol  au  gel  commence  autour  <\r  la  sphère  et  s'étend  vers  la  périphérie. 


I.  —  CELLILE.  11 

L'état  do  f>-el  ne  paralyse  pas  le  iiiouvemeut  des  .uranules  à  son  intérieur.  En 
aiiitant  une  pointe  d'aiguille  dans  le  cytoplasme  on  peut  faire  disparaître 
l'aster  en  formation,  par  dissolution  du  gel.  L'étude  de  la  division  cellulaire 
chez  les  Echinodermes  montre  que  l'un  des  facteurs  essentiels  de  la  divi- 
sion réside  dans  une  particularité  du  protioplasme,  consistant  en  une  réver- 
sibilité alternative  entre  des  états  de  sol  et  de  gel.  —  Y.  Delahe. 

Kolmer  ("WalteD.  —  Sur  la  pr('sence  de  corps  centraux  en  bâtonnel  chez 
Us  l'rimales.  —  On  sait  que  des  centrioles  en  bâtonnet  ont  été  décrits  tout 
d'abord  par  ZiMMEBMANN  dans  diverses  cellules  épithéliales  de  rHouuue.  puis 
par  A.  et  K.  E.  Schreiner  dans  les  cellules  séminales  de  Myxine,  enfin  à 
plusieurs  reprises  chez  les  Invertébrés.  K.  signale  de  semblables  centrioles, 
entourés  d'une  sphère  claire,  dans  les  cellules  de  la  couche  réticulée  de 
la  surrénale  chez  l'Hylobate,  le  Chimpanzé,  l'Orang,  et  dans  les  cellules 
de  la  glande  interstitielle  des  testicules  chez  l'Homme.  Ces  bâtonnets  cen- 
traux sont  au  nombre  de  deux  dans  chaque  cellule;  on  en  trouve  quatre 
dans  les  cellules  binucléées.  —  A.  Prknant. 

3)  Conslitutian  rlàmiqne. 

Bokorny  (Th.).  —  Du  sort  de  quelques  composés  azotés  organiques  dans  la 
cellule  vivante.  Leur  utilisation  comme  aliments.  —  Étude  des  dérivés  ben- 
zéniques  envisagés  comme  aliments  carbonés  pour  les  micro-organismes. 
Examen  du  rôle  de  l'acide  hippurique,  de  l'urée,  d'acides  famines  et  de 
divers  autres  composés  organiques  à  la  fois  comme  source  de  carbone  et 
d'azote.  Quelques  résultats  relatifs  â  la  toxicologie  de  la  saccharine  et  de  la 
dulcine.  —  H.  Cahdot. 

Linossier  (G.).  —  Influence  de  Valimentalion  sur  la  constilulion  chimique 
du  protoplasma  cellulaire.  —  VO'idium  lactis  A  -est  cultivé  comparative- 
ment dans  des  milieux  glucoses  et  nynéralisés  identiques,  mais  additionnés 
de  proportions  variables  d'un  aliment  azoté,  acétate  d'ammoniaque  ou 
urée;  après  quelques  jours  l'azote  a  été  dosé  comparativement  dans  les 
O'idium  provenant  des  différentes  cultures.  Il  a  été  constaté  que  les  cel- 
lules provenant  d'un  milieu  plus  riche  en  azote  avaient  un  protoplasma 
plus  riche  en  azote.  La  proportion  peut  varier  du  simple  à  plus  du  double. 
Mais  il  n'a  pu  être  déterminé  si  cet  azote  supplémentaire  était  de  réserve  ou 
incorporé  aux  moUécules  protéïques.  —  Y.  Delai.e. 

Dangeard  (P.  A.).  —  La  mélachromatine  chez  les  Algues  et  les  Cham- 
pignons. —  Pour  D..  la  métachromatine  se  trouve,  chez  les  algues  et  chez 
les  champignons,  le  plus  souvent  à  l'état  de  dissolution  dans  des  vacuoles. 
Les  auteurs  qui  l'ont  cru  être  ordinairement  sous  la  forme  figurée  de  cor- 
])uscules  métachromatiques  ont  été  trompés  par  l'emploi  de  réactifs  précipi- 
tant la  métachromatine  (alcool)  et  insolubilisant  la  métachromatine  préci- 
pitée lalun)  ;  on  provoque  également  la  précipitation  de  la  métachromatine 
par  l'emploi  d'un  colorant  vital  tel  que  le  bleu  de  méthylène  ou  le  bleu  de 
crosyl.  Ce  n'est  que  rarement,  en  particulier  dans  les  organes  qui  abandon- 
nent leur  eau  (kystes,  chiamydospores,  spores,  etc),  que  le  protoplasme 
renferme  de  la  métachromatine  à  l'état  de  corpuscules  :  ce  dépôt  de  méta- 
chromatine, laissé  par  les  vacuoles  pendant  leur  disparition,  grâce  à  ses 
propriétés  osmotiques  devient  le  point  de  départ  de  nouvelles  vacuoles  au 
moment  de  la  germination.  L'auteur  conclut  de  ces  observations  que   la 


12  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

métachromatine  ne  prend  pas  naissance  à  l'intérieur  d'un  cliondriome.  — 

F.    MOKEAU. 

a)  Moreau  (F.).  —  5m?*  V origine  mitochondriale  de  la  lycopine.  —  La 
lycopine  des  fruits  du  Li/cium  barharum  apparaît  dans  des  chondriocontes 
qui  se  transforment  en  chromoplastes  en  prenant  des  formes  de  têtards,  de 
fuseaux  ou  d'haltères;  .arâce  à  la  couleur  rouge  de  la  lycopine,  l'observation 
peut  se  faire  sans  coloration  préalable.  On  ne  s'étonnera  pas  de  voir  naître 
ici  la  lycopine  aux  dépens  de  chondriocontes  alors  que,  d'après  les  observa- 
tions de  LuBiMENKO,  elle  se  substitue  à  la  chloropliylle  dans  des  chloroplastes  : 
les  plastes  sont  en  effet  des  chondriosomes.  —  F.  Moreau. 

b)  Moreau  (F.).  —  Sur  les  phénomènes  de  métachromasie.  — L'auteurisole 
du  bleu  polyclirome  une  substance  dont  la  couleur  est  bleue,  quand  elle  e.st 
dissoute  dans  l'eau  ou  l'alcool,  rose  quand  elle  est  en  solution  dans  le  xylol. 
l'éther,  le  toluène,  le  sulfure  de  carbone.  Semblable  phénomène  est  offert 
par  l'iode,  dont  les  solutions  sont  jaune,  violette  ou  rouge  pourpre  selon  le 
solvant  :  eau,  alcool,  benzine,  sulfure  de  carbone,  tandis  que  ses  «  solutions 
solides  »  dans  l'amidon  et  le  glycogène  sont  respectivement  bleue  ou 
rouge  ou,  dans  certaines  conditions,  incolores.  L'auteur  propose  l'explica- 
tion suivante  de  la  niétachromasie  :  les  colorants  métacliromatiques  peu- 
vent fournir/comme  l'iode  et  comme  la  substance  colorante  précédente,  des 
solutions  de  couleurs  différentes  selon  le  solvant;  colorés  en  bleu  ou  en 
violet  dans  les  solutions  aqueuses  et  alcooliques,  ils  conservent  ces  couleurs 
quand  ils  sont  unis  au  protoplasme  et  au  noyau  et  fournissent  avec  la 
métachromatine  des  solutions  rouges  ;  en  particulier,  avec  les  corpuscules 
métachromatiques,  ils  forment  des  solutions  solides  dé  couleur  rouge.  — 
F.  Moreau. 

2"  Physiologu-  de  la  cellule.  ç 

a)  Lœb  (Jacques).  —  La  similarité  d'action  des  sels  sur  les  membranes 
animales  et  les  colloïdes  en  poudre.  —  Une  vessie  de  porc,  sèclie\et  bien  dé- 
graissée, se  gonfle  dans  l'eau  distillée,  et  aussi  dans  les  solutions  salines, 
mais  modérément  ;  au  contraire,  portée  dans  l'eau  distillée  après  traitement 
par  une  solution  saline  à  cation  univalent  tel  que  NaCl,  elle  se  gonfle 
beaucoup  plus.  Non  seulement  les  cations  bivalents  ne  produisent  pas.  cet 
effet,  mais  les  solutions  mixtes  des  deux  cations  l'inhibent  en  ce  sens  que 
après  traitement  par  le  sel  mixte  le  traitement  par  solution  à  cation  mono- 
valent ne  produit  plus  son  effet  habituel.  Les  faits  sont  à  rapprocherde  l'inhi- 
bition de  l'effet  toxique  des  cations  monovalents  par  les  iiivalents  chez 
/•'«nrfîi/Ms.  Pareil  effet  du  traitement  par  cation  monovalent,  puis  par  eau  dis- 
tillée ne  se  produit  pas  sur  la  gélatine  en  blocs  ou.  en  lames  minces  ;  mais 
il  se  produit  sur  la  gélatine  pulvérisée  et  sur  nombre  d'autres  colloïdes 
réduits  en  poudre.  Ces  faits  suggèrent  l'idée  que  la  vessie  de  porc  desséchée 
contient  une  substance  analogue  aux  colloïdes  jjulvérulents,  sans  doute  la 
substance  pi'otéicpie  répartie  dans  les  fibres.  La  filtration  de  l'eau  sur  un 
colloïde  en  poudre  varie  en  sens  inverse  du  taux  de  gonflement  des  grains 
de  colloïde  par  l'eau.  On  peut  donc  appliquer  à  la  percolation  tout  ce  qui  a 
été  dit  ci-dessus  sur  rinfluencedes  solutions  salines  des  divers  cations  sur  le 
gonflement  des  meinl)ranos  animales,  mais  en  notant  que  l'effet  est  de  sens 
inverse.  L'imprégnation  du  sol  par  NaCl  rend  celui  ci  presque  imperméable 


1.  —  CKLIALi;.  \3 

à  l'eau;  peut-être  y  a-t-ilh'iua  effet  semblable  à  ce  qui  vient  d'être  dit  sur  la 
percolation  à  travers  les  poudres  colloïdales.  —  Y.  Diilace. 

h)  Lœb  (Jacques).  —  Ifi/'/'ii.non  des  i'/e<-tro/yte)t  à  travers  les  mrmhranes 
des  cellules  animales.  V.  Effets  additifs  des  sels  et  bases  et  effets  antagonistes 
des  sels  et  acides.  —  A  une  certaine  concentration,  les  alcalis,  les  acides  et 
les  sels  sont  iiocifspour  les  œufs  de  Fundulus.  Le  mélange  de  deux  solutions, 
l'une  basique,  l'autre  saline,  insuffisantes  séparément  pour  endommager 
l'œuf  est  nocif  pour  ces  œufs  :  les  deux  nocivités  s'ajoutent.  Avec  les  acides, 
c'f^st  l'inverse;  la  nocivité  du  sel  se  soustrait  de  la  nocivité  de  l'acide,  et  le 
mélange  de  deux  solutions,  saline  et  acide,  suffisantes  séparément  pour  en- 
dommager l'œuf,  est  sans  action.  L'efficacité  des  sels  dans  l'un  et  l'autre  sens 
variedans  le  même  sens  que  leur  valence  totale  (anion4- cation).  A  titre.d'ex- 
plication,  l'auteur  suggère  l'idée  que  le  sel  augmente  la  perméabilité  de  la 
membrane  de  l'œuf  pour  les  bases  et  la  diminue  pour  les  acides.  Il  rappro- 
che ces  faits  de  l'action  des  sels  sur  les  solutions  de  globulines  en  pré- 
sence des  acides  et  des  alcalis.  —  Y.  Delage. 

a)  Brooks  i,S.  C).  —  Méthodes  employées  pour  étudier  la  perméabilité  du 
protoplasme  aux  sels.  —  Les  méthodes  employées  dans  la  recherche  de  la 
perméabilité  du  protoplasme  aux  électrolytes  se  groupent  en  quatre  catégo- 
ries, que  l'auteur  passe  successivement  en  revae  :  1°  analyse  chimique  des 
extraits  de  tissus  ou  des  solutions  baignant  les  tissus;  2"  changements  sen- 
sibles à  Lintérieur  de  la  cellule;  3'^ -turgescence  des  cellules  ou  des  tissus; 
4°  conductivité  électrique  des  tissus  ou  des  amas  de  cellules.  —  P.  Guérin. 

b)  Brooks  (S.  C).  —  Nouvelle  méthode  pour  l'étude  de  la  perméabilité.  — 
La  méthode  est  basée  sur  la  diffusion  des  sels  ou  autres  substances  à  travers 
un  diaphragme  de  tissu  vivant.  Le  protoplasme  du  Laminaria  Af/ardhii  est 
perméable  normalement  aux  sels  de  l'eau  de  mer.  Les  sels  de  sodium  pro- 
voquent une  augmentation  de  perméabilité  qui  atteint  son  point  culminant 
avec  la  mort  du  tissu.  Les  sels  de  calcium  et  de  lanthane  causent  une  dimi- 
nution dans  la  perméabilité,  suivie  d'un  accroissement  qui  est  maximum 
avec  le  tissu  mort.  —  P.  Guérin. 

a)  Denny  (F.  E.).  —  Perméabilité  à  Veau  de  certaines  membranes  végé- 
tales. —  Des  mesures  quantitatives  ont  été  faites  par  l'auteur  de  la  perméa- 
bilité à  l'eau  de  certaines  membranes  végétales  semiperméables,  non  vivantes, 
dans  des  conditions  contrôlées  par  l'expérience.  L'appareil  utilisé  permettait 
de  déceler  le  passage  de  0.0003.')7  grammes  d'eau.  Dans  les  téguments  sémi- 
naux d:Arac>^iis  hypogma  et  d'Amande,  la  perméabilité  à  l'eau  est  plus 
grande  lorsque  le  passage  s'effectue  de  l'extérieur  vers  l'intérieur  de  la  graine 
qu'en  direction  inverse.  Examinée  comparativement  dans  plusieurs  mem- 
branes et  dans  des  conditions  identiques,  la  perméabilité  a  offert  de  grandes 
différences.  —  P.  Guérin. 

b)  Denny  (F.  E.).  -—  Perméabilité  des  membranes  en  relation  avec  leur 
composition.  —  Les  membranes  cellulaires  du  tégument  de  diverses  graines 
ont  été  traitées  par  l'eau,  l'alcool,  l'acétone,  l'éther  ou  le  chlorure  de  cal- 
cium, suivant  la  nature  de  la  substance  à  extraire,  et  leur  perméabilité  a 
été  n:\esuree  avant  et  après  ce  traitement.  L'extraction  à  l'eau  chaude  aug- 
mente la  perméabilité  de  l'enveloppe  séminale  de  V Avachis  hypogiea  et  des 
Amandes,  dans  la  proportion  de  135  à  500  pour  cent.  Un  tel  traitement  per- 


14  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

met  d'extraire  des  membranes  de  l'Arachide  des  tanins  et  des  lipoïdes.  L'ex- 
traction à  l'acétone  augmente  aussi  la  perméabilité  de  tous  les  téguments 
séminaux  (à  l'exception  de  celui  du  Cihus  çirandis)  dans  la  proportion  de  53 
à  313  pour  cent.  Le  traitement  au  chlorure  de  calcium  augmente  la  perméa- 
bilité de  la  membrane,  mais  la  cause  en  reste  inexpliquée.  —  P.  Guépjn. 

Robertson  (Brailsford  R.).  —  Une  hypothèse  relative  au  mécanisme 
de  la  perméabilité  unilatérale  dans  le  tissu  vivant.  —  11  existe  de  nombreux 
cas  cil  la  perméabilité  ne  se  manifeste  dans  une  membrane  que  dans  un 
seul  sens;  exemple  l'expérience  de  ConNiiEiM  sur  le  glucose  et  le  chlorure 
de  sodium  du  sang  dans  une  anse  d'intestin,  et  où  le  glucose  passe  presque 
seul.  Autre  exemple:  le  rein'extrayantrurinedusang.  Evidemment, le  phéno- 
mène s'explique  par  un  caractère  liétérogène  de  la  membrane  :  une  mem- 
brane amorphe  ne  le  présenterait  pas.  Pour  l'auteur,  une  disposition  spé- 
cifique de  phases  perméables  et  relativement  imperméables  de  la  substance 
cellulaire  permettrait  de  comprendre  la  perméabilité  unilatérale.  Que 
peut-on  trouver  dans  le  protoplasme  comme  élément  imperméable  ou  peu 
perméable?  Les  lipoïdes,  par  exemple,  qui  existent  en  abondance  sous 
forme  de  granules  ultra-microscopiques.  L'auteur  est  d'avis  que,  dans  des 
cellules  aplaties,  les  granules  de  lipoïdes  se  disposeraient  de  façon  à  former 
des  pores  en  entonnoir,  perméables  aux  substances  solubles  dans  Teau,  tandis 
que  les  parois  formées  de  granules  de  graisse  seraient  imperméables  à  ces 
substances.  Les  orifices  interstitiels  seraient  relativement  grands  au  bord, 
mais  petits  dans  la  profondeur.  Les  substances  solubles  dans  l'eau  enlè- 
veraient facilement  une  proportion  considérable  de  la  surface  cellulaire  étant 
à  la  phase  eau:  elles  sortiraient  avec  peine,  une  grande  partie  de  la  région 
à  traverser  étant  à  la  phase  lipoïde.  Si  la  structure  dont  il  s'agit  était  limitée 
à  une  seule  face  de  la  membrane  ou  de  la  cellule,  la  perméabilité  unilatérale 
pourrait  exister.  Comme  il  y  a  des  agents  agissant  sur  les  granules  de  lipoï- 
des, il  peut  y  avoir  des  variations  de  diamètre  des  pores,  d'où  des  variations 
de  perméabilité.  —  H.  de  Varigny. 

b]  Osterhout  ("W.  J.  V.).  —  Le  rôle  du  noyau  dans  l'oxydation.  — 
J.  L<*:b  a  émis  l'idée  que  le  noyau  est  un  centre  d'oxydation,  ce  qui  expli- 
querait la  mort  rapide  des  cellules  privées  de  cet  élément.  R.  Lillie  a  vu  que 
les  réactifs  qui  se  colorent  par  oxydation  donnent  le  plus  de  couleur  au 
voisinage  du  noyau.  D'autres  auteurs  ont  émis  des  opinions  contradictoires. 
Les  expériences  d'O.  ont  porté  sur  le  Monotropa  uiii/lora  dont  les  cellules 
renferment  un  chromogéne  incolore  qui  s'oxyde  et  noircit  très  vite  à  la  suite 
de  lésions.  Le  noircissement  semble  se  produire  siu;iultanément  dans  toute 
la  masse  du  noyau.  Le  cytoplasme  ne  noircit  qu'ultérieurement.  Ce  noircis- 
sement est  dû  à  l'oxydation;  il  est  retardé  si  on  exclut  l'air  en  partie  et 
inhibé  par  les  moyens  employés  habituellement  pour  empêcher  l'action  des 
oxydases.  Le  chroinogène  incolore  conservé  en  flacon  bien  clos  pour  exclur-e 
l'oxygène,  reste  jaune  pâle  des  mois  ;  si  l'on  laisse  pénétrer  l'oxygène,  il  de- 
vient vite  rouge  foncé.  11  est  évident  que  l'oxydation  se  fait  plus  vite  dans 
le  noyau  que  dans  d'autres  parties  de  la  cellule.  Si  le  noyau  ne  devient  pas 
obscur  dans  l'état  normal,  cela  tient  à  ce  que  les  pigments  produits  par  oxy- 
dation sont  aussitôt  réduits,  abandonnant  leur  oxygène  à  d'autres  substances 
dans  la  cellule.  Quand  celle-ci  été  lésée,  la  réduction  est  ])lus  entravée  que 
l'oxydation,  d'où  accumulation  de  pigment.  En  outre,  la  lésion  amène  proba- 
blement la  cellule  en  contact  avec  plus  d'oxygène  que  dans  les  conditions 
normales.  O.  estime  que  la  réaction  de  l'indophénol  ne  renseigne  pas  aussi 


I.    -  CELLULE.  ir, 

exactement  sur  le  rôle  du  noyau  comiue  centre  d'oxydation  que  le  f;iit  la 
formation  de  pigments  naturels  à  Tintérieur  de  la  cellule,  résultant  de 
l'oxydation  de  substances  naturellement  jvrésentes.  —  H.  he  Varigny. 

Meyerhoff  lOtto).  —  Itcclirrches  sur  h/  rcsjtiration  dis  ccUnlea  tuées.  I. 
Action  (lu  bleu  de  méihylcnc  sur  la  retpiraliim  des  Staphylocoques  vivants  et 
tues  et  remai'ques  sur  l'influence  du  milieu,  de  Vacide  prussique  et  des  nar- 
cotiques. —  Dans  certaines  conditions,  la  respiration  des  cellules  tuées  est 
notablement  au.iimentée  par  le  bleu  de  méthyltme,  comme  si  cette  substance 
intervenait  comme  catalysateur  et  v(^cteur  d'oxygène  pour  suppléer  un 
enzjTTie  altéré  ou  affaibli,   dans  le  processus  d'oxydation.  —  H.  Caudot. 

Schanz  i  Fritz  .  —  Nouvelle  contribution  à  l'étude  de  la  réaction  de  F  al- 
bumine à  la  lumii're.  ^—  Une  petite  quantité  de  globuline  se  forme  sous 
l'action  de  la  lumière  dans  une  solirtion  d'ovalbumine.  La  lumière  pourrait 
agir  indirectement  sur  l'albumine  par  l'intermédiaire  de  catalysateurs  ou 
d'impuretés  donnant  des  produits  favorisant  la  précipitation  de  l'albumine. 
L'auteur  pense  que  des  substances  accessoires  peuvent,  ei\  effet,  intervenir 
dans  cette  réaction  pour  la  modifier,  mais  il  soutient  que  la  lumière  a 
néanmoins  une  action  directe  sur  la  molécule  très  labile  de  l'albumine, 
car  cette  dernière  possède  en  propre  un  pouvoir  absorbant  très  net  pour  les 
radiations  ultra-violettes.  —  H.  Cardut. 

Lutz  iHildegard;.  —  Sit/ni/ication  plvjsioloijiqrœ  et  morphologique  des 
structures  autres  que  le  noyau  dans  les  cellules  f/lûndulaires.  —  Des  glandes 
de  riiépatopan.créas  de  la  Planorbe  rnontrent  deux  sortes  de  cellules,  les 
unes  grosses,  gonflées,  servant  à  la  sécrétion,  les  autres  longues,  minces, 
servant  à  la  résorption.  Elles  sont  les  unes  ou  les  autres  plus  ou  moins 
apparentes  selon  que  l'animal  est  alimenté  ou  à  l'état  de  jeune.  L'auteur 
déorit  l'apparence  des  mitochondries  et  des  structures  basophiles  en  rap- 
port avec  les  conditions  sécrétoires  ;  pour  lui  les  mitochondries  ne  sont  pas 
des  organes  permanents,  mais  naissent  dans  le  protoplasme  et  leur  abon- 
dance est  en  raison  inverse  de  celle  des  produits  de  sécrétion,  qu'elles 
servent  à  engendrer  mais  seulement  d'une  faron  indirecte.  —  Y.  DELAor;. 

Poyarkoff  (E.).  —  Le  rôle  de  la  pression  osmotique  dans  la  bioloyie  des 
spermatozoïdes.  —  Les  spermatozoïdes  sont  isotoniques  à  une  solution  NaCl 
à  1/100".  Dans  les  solutions  hypotoniques  ou  hypertoniques,  ils  subissent 
des  altérations  de  forme  plus  ou  moin*s  profondes,  leurs  mouvements  sont 
paré.siés.  puis  abolis.  Cependant  une  solution  légèrement  hypotonique  favo- 
rise leur  activité.  Ils  sont  susceptibles  d'une  certaine  accoutumance,  ou 
mieux  adaptation,  se  manifestant  par  le  fait  qu'après  un  séjour  dans  une 
solution  modérément  hypo-  ou  hypertonique  la  solution  optima  n'est  plus 
celle  à  1/100,  mais  une  solution  légèrement  diluée  dans  le  premier  cas. 
légèrement  concentrée  dans  le  second.  —  Y.  Delage. 

Rippel  (A.).  —  Ilemarques  sur  la  prétendue  résistance  du.  protoplasme 
véyélal  privé  d'eau  aux  agents  anhydres,  alcool,  éther  et  autres  anesthésiques. 
—  Cette  immunité  généralement  admise  n'est  pas  établie  sur  des  bases 
solides.  Par  contre,  la  cellulose  dans  tous  les  organes  quelle  forme,  à 
l'exception  des  membranes  lignifiées,  en  raison  de  sa  constitution  coUo'idale, 
se  montre  à  l'état  desséché  imperméable  aux  substances  anhydres;  par  là 


16  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

s'explique  par  un  procédé  mécanique  grossier  l'immunité  du  protoplasma 
végétal  desséché  par  rapport  à  ces  substances.  —  Y.  Delage. 

Friedberger  (E.)  et  Joachimoglu  (G.).  —  Relation  entre  la  toxicité 
des  éléments  ou  leur  action  sur  la  multiplication  cellulaire  et  la  valence.  — 
Agissant  sur  des  bactéries  diverses,  des  protistes  parasites  (trypanosomes), 
des  levures,  l'arsenic  trivalent  est  plus  toxique  que  l'arsenic  pentavalent, 
qu'on  le  prenne  sous  forme  de  sels  (arsénites  ou  arséniatesj  ou  de  com- 
posés plus  complexes  :  arsénophénylglycine,  salvarsan  (val.  3)  ou  atoxyl  et 
arsacétine  (val.  5).  Il  en  va  de  même  avec  les  composés  de  l'antimoine 
émétique  (val.  3)  et  pyroantimoniate  de  potassium  (val.  5).  —  H.  Mouton. 

c)  Osterhout  ("W.  J.  V.).  —  Similitude  dans  les  ef/'ets  du  cyanure  de 
potassium  et  de  l'éther.  —  Le  fait  que  le  cyanure  de  potassium  ressemble 
aux  anfesthésiques  typiques  (comme  l'éther  et  le  chloroforme)  en  produisant 
une  diminution  temporaire  dans  la  perméabilité,  ne  prouve  pas,  d'après 
l'auteur,  que  l'anesthesie  est  une  forme  d'asphyxie.  11  semble  bien  pro- 
bable que  la  diminution  de  perméabilité  et  l'anestliésie  produites  par  le 
cyaYiure  de  potassium  ont  une  relation  avec  l'effet  de  ce  corps  sur  Toxyda- 
tion  [XIV,  2'»,  y].  —  P.  GuÉRiN. 

Rohde  (Karl).  —  Recherches  sur  l'influence  des  ions  II  lil^res  dans  les 
cellules  vivantes  sur  le  processus  de  coloration  vitale.  —  Les  explications 
relatives  à  la  coloration  vitale  des  cellules  sont  insuffisantes  pour  rendre 
compte  de  tous  les  faits  observés.  Overton  avait  affirmé  que  les  colorants 
basiques  seuls  sont  susceptibles  de  donner  des  colorations  \-itales  et 'avait 
rattaché  ce  fait  à  leur  solubilité  dans  les  lipo'ides.  Cette  théorie  est  devenue 
caduque  lorsqu'il  a  été  démontré  que 'les  cellules  vivantes  peuvent  fixer 
certains  colorants  acides  d'une  part,  et  que,  d'autre  part,  il  existe  des  co- 
lorants basiques  qui,  bien  que  facilement  solubles  dans  les  lipo'ides,  ne.  pé- 
nètrent pas  dans  toutes  les  cellules.  Ultérieurement,  on  a  été  amené  à  at- 
tribuer à  la  membrane  protoplasmique  le  rôle  d'un  ultra-filtre  (Ruiil.\nd) 
et  dans  cette  conception,  l'importance  de  la  fixation  de  la  substance  colo- 
rante à  l'intérieur  de  la  cellule  aurait  été  réglée  par  la  grosseur  de  ses 
particules.  Il  semble  que  le  rôle  de  la  membrane  a  été  dans  ce  cas  fortement 
exagéré.  Il  convient  de  se  demander  plutôt  si  la  membrane  n'est  pas  tou- 
jours perméable  aux  colorants  et  si  la  raison  de  la  coloration  ou  de  la  non 
coloration  du  protoplasme  ne  réside  pas  dans  (-e  dernier  lui-même.  C'est 
ainsi  que  Bethe  est  amené  à  supposer  que  l'accumulation  des  colorants 
basiques  et  acides  est  réglée  par  la  présence,  dans  la  substance  pi'otoplas- 
mique  collo'idale,  d'ions  H  -f  ou  d'ions  HO—.  Les  expériences  de  R.,  faites 
sur  diverses  cellules  végétales  et  sur  des  infusoires,  confirment  cette  hypo- 
thèse. En  effet  :  1"  les  colorants  basiques  pénètrent  dans  toutes  les  cel- 
lules, seulement  celles  dont  la  réaction  interne  est  alcaline  ou  neutre  les 
fixent  plus  rapidement  et  en  plus  grande  quantité  que  les  cellules  acides; 
pour  ces  dernières,  la  quantité  de  colorant  fixé  est  d'autant  plus  faible  que 
l'acidité  est  plus  forte;  inversement,  les  colorants  acides  sont  fixés  par  les 
cellules  à  contenu  acide;  dans  celles  qui  sont  neutres  ou  alcalines,  la  quan- 
tité fixée  reste  au-dessous  du  seuil  de  visibilité;  2°  en  modifiant  artificiel- 
lement la  réaction  du  contenu  cellulaire,  on  fait  varier  corrélativement  le 
pouvoir  de  fixation  de  la  cellule  pour  les  colorants  acides  ou  basiques; 
3'^  l'état  colloïdal   du  protoplasme  intervient   aussi;    des   cellules   ou   des 


1.  —  CELLLLE.  17 

fragments  de  cellules  très  consistantes  prennent  plus  de  colorant  que  des 
cellules  ou  des  parties  de  cellules  très  aqueuses.  —  H.  Cardot. 

Yung  (Emile).  —  Sur  la  coloration  vitale  chez  divers  Crustacés  transpa- 
rents du  lac  et  che:-  des  Nématodes  libres.  —  Les  animaux  cites  au  titre, 
plongés  dans  de  faibles  solutions  de  rouge  neutre  ou  de  bleu  de  méthy- 
lène, ne  présentent  aucune  coloration  des  noyaux;  en  revanche,  de  nom- 
breuses granulations  se  colorent  dans  le  cytoplasme.  C'est  tout  particulière- 
ment le  cas  pour  les  cellules  des  glandes  cémentaires  et  des  corps  de 
réserve.  Les  animaux  vivants  se  colorent  d'autant  mieux  qu'ils  sont  plus 
cliargés  d'excreta  solides  :  vacuoles,  granules,  globules,  ou  autres  particules 
dedéchet.  Parmi  les  Métazoaires,  c'est  justement  chez  les  Cladocéres,  Copé- 
podes,  Nématodes  etc.,  dont  l'appareil  néphridien  est  le  plus  défectueux, 
chez  l'adulte  du  moins^  que  tous  ces  corps  se  colorent  le  plug  rapidement. 

—    M.    BOUBIER. 

Hyman  (Libbie).  —  Gradations  métaboliques  chez  les  amibes  et  leurs 
relations  avec  le  mécanisme  des  mouvements  amœboïdes.  —  L'idée  principale 
de  l'auteur  est  qu'il  existe  chez  l'Amibe  une  gradation  de  polarité  à  maxi- 
mum antérieur  et  à  décroissance  progressive.  Il  cherche  à  les  démontrer,  à 
rexpliquer  et  à  expliquer  par  elle  les  mouvements  de  l'Amibe.  Pour  le  dé- 
montrer, il  soumet  l'Amibe  à  l'action  d'un  liquide  excitant  —  une  solution 
de  KCN  —  et  constate  que  les  pseudopodes  antérieurs  sont  ceux  qui  réa- 
gissent le  plus  vite  et  le  plus  fortement.  Pour  l'expliquer,  il  admet  d'ailleurs 
comme  évident  sans  démonstration  que  la  sensibilité  est  partout  proportion- 
nelle à  l'intensité  du  métabolisme.  Enfin,  pour  expliquer  les  mouvements 
par  cette  gradation,  il  énonce  que  les  parties  les  plus  sensibles  sont  celles 
qui  répondent  les  premières  et  le  plus  activement  aux  excitants  extérieurs 
capables  de  déterminer  la  formation  de  pseudopodes.  Quant  à  la  nature  de 
la  particularité  de  structure  en  relation  avec  la  sensibilité,  il  trouve  qu'elle 
consiste  dans  le  fait  que,  dans  les  parties  les  plus  sensibles,  les  colloïdes  in- 
térieurs sont  à  l'état  de  sol,  tandis  que  les  pseudopodes  postérieurs,  plus 
anciennement  formés  et  à  l'état  inerte,  sont  à  l'état  de  gel.  —  La  cause  de 
la  formation  et  du  retrait  des  pseudopodes  a  été  cherchée  dans  les  varia- 
tions de  latension  superficielle,  diminuant  dans  le  premier  cas  et  augmentant 
dans  le  second  ;  mais  cette  explication  est  incompatible  avec  le  fait  que  la 
surface  de  l'Amibe  n'est  pas  liquide;  seul  Tendoplasme  est  liquide,  peut-être 
de  structure  spumeuse  ;  l'ectoplasme  est  un  gel  exerçant  sur  l'endoplasme 
incompressible  une  tension  élastique  bien  plus  forte  que  ne  saurait  être  une 
tension  superficielle.  Au  point  où  se  forme  un  pseudopode,  l'ectoplasme 
repasse  à  l'état  de  sol,  l'endoplasme  intérieur  s'écoule,  mais  au  contact  de 
l'eau  repasse  immédiatement  à  l'état  de  gel;  puis  le  phénomène  recom- 
mence, et  ainsi  de  suite,  permettant  au  pseudopode  de  s'allonger  progressi- 
vement. La  rétraction  est  un  phénomène  inverse  :  l'état  de  gel  s'accentue 
dans  le  pseudopode  et  il  en  résulte  une  rétraction  élastique  qui  le  fait  rentrer 
dans  la  masse  commune.  Cette  explication,  conforme  à  celle  de  Rhumbler 
(08i,  a  cependant  été  trouvée  par  l'auteur  indépendamment.  Quant  à  la 
cause  de  ces  passages  alternatifs  à  l'état  de  sol  et  à  l'état  de  gel,  ils  sont 
conditionnés  par  les  variations  de  l'ambiance,  mais  aussi  par  des  varia- 
tions de  la  condition  interne,  prenant  .sans  doute  origine  dans  le  noyau,  des 
fragments  anucléés  étant  incapables  de  former  des  pseudopodes.  Diverses 
observations  permettent  de  penser  que,  réserve  faite  des  différences  no- 
tables dans  la  structure  et  dans  les  conditions  externes,  une  explication 

l'année   BIOLOGIOfE,    XXU.    1917.  2 


18  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

analogue  peut  être  admise  pour  la  contraction  des  éléments  musculaires 
des  animaux  supérieurs.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Schaeffer  (A.  A).  —  Sur  les  ri^actions  d'Amœba  riux  protéines  simples  et 
composées.  —  L'amibe  se  nourrit  volontiers  de  protéines  simples  :  globuline, 
un  peu  moins  volontiers  lactalbumine,  et  parfois  seulement  ovalbumine. 
La  zéine,  qui  peut  être  obtenue  très  pure,  attire  l'animal,  mais  n'est  jamais 
absorbée,  ce  qui  porte  à  penser  que  dans  les  cas  précédents  certaines  im- 
puretés jouaient  un  rôle.  La  kératine,  la  fibrine,  l'aleurone  et  les  grains  de 
gluten  sont  aussi  ingérés,  les  deux  premiers  occasionnellement,  les  deux 
autres  fréquemment.  Les  protéines  simples  sont  al)sorbées  tantôt  avec,  tantôt 
sans  cratère  d'al)sorption  :  dans  ce  dernier  cas,  le  protoplasme  se  répand 
simplement  autour  de  la  particule  pour  l'envelopper.  Les  amibes  granu- 
leuses (A.  Proteus,  pallas,  discoides)  ingèrent  les  protéines  simples  beau- 
coup plus  vite  que  les  Amibes  ravisseuses  (.4.  debia)  et  retiennent  mieux 
leur  nourriture.  Toutes  les  fois  que  la  cliose  est  possible,  l'amibe  forme  des 
nouveaux  pseudopodes  sur  les  vestiges  d'un  pseudopode  rétracté  plutôt  que 
de  les  former  entièrement  à  neuf.  Les  réactions  de  l'amibe  à  une  même 
excitation  dépendent  partiellement  de  conditions  internes,  et  non  pas  exclu- 
sivement des  conditions  ambiantes.  —  Y.  Delage. 

Kepner  (A.)  et  Edwards  (G.).  —  lléactions  à  la  nourriture  de  Pelomijxa 
Carolinensis.  —  Pelornyxa  se  comporte  différemment  pour  la  capture  des 
aliments  selon  que  ceux-ci  sont  inertes  ou  capables  de  s'échapper.  Dans  le 
premier  cas,  l'animal  se  contente  d'entourer  la  proie,  en  se  creusant  en  cavité  à 
son  contact,  et  de  l'englober  peu  à  peu.  Dans  le  second,  le  comportement  est 
très  variable  selon  les  conditions,  et  il  est  impossible  de  formuler  une  loi 
générale  permettant  de  prédire  ce  qui  va  se  passer  dans  telle  ou  telle  con- 
dition. On  peut  seulement  donner  des  exemples.  Ainsi,  lorsque  la  proie 
^Ihilomonas  ou  Infusoire  ciliée  est  approchée  latéralement. /■'e/owî/x'a  émet  un 
pseudopode  en  avant  de  la  proie  et  en  arrière  d'elle  perpendiculairement  à 
l'axe  de  son  corps,  puis  ces  pseudopodes  se  réunissent  par  leurs  extrémités 
distales  de  manière  à  fermer  toute  voie  par  laquelle  la  proie  pourrait  s'é- 
chapper. —  Y.  Delage. 

Hague  (Mary  J).  —  Effet  de  la  densité  du  milieu  sur  la  forme  des  Amibes. 

—  Les  milieux  de  différentes  densités  sont  obtenus  par  addition  d'agar  et 
éventuellement  de  peptone.  Avec  2.5  9é  d'agar  les  amibes  sont  circulaires 
avec  peu  de  pseudopodes.  Elles  sont  nombreuses  et  souvent  groupés;  avec 
0,59e  d'agar,  elles  sont  allongées,  avec  pseudopodes  irréguliers;  elles  sont 
mobiles  et  dispersées;  avec  1  et  1  1/2  %  la  condition  est  intermédiaire  aux 
précédentes.  Le  milieu  optimum  est  1,5  à  2  %  d'agar  -f  0,  4  9e  de  peptone. 

—  Y.  Delage. 

3"  Division  cellulaire  directe  et  indirecte. 

Painter  (Theophilus  S.).  —  Contribution  à  la  mécanique  cellulaire. 
II.  Œufs  à  monuster  et  o'ufs  narcotisés.  —  En  soumettant  des  oeufs  d'oursins 
au  secouage  dès  après  l'apparition  de  la  membrane  de  fécondation,  l'auteur 
■  a  obtenu  une  certaine  proportion  d'œuf,  où  un  stade  monaster  assez  durable 
précédait  la  première  segmentation;  les  œufs  parcoui-ent  d'ailleurs  la  même 
évolution  normale  que  les  œufs  à  amphiaster.  Il  s'est  proposé  d'étudier  les 
phénomènes  mécaniques  concomitants.  A  chaque  cycle  de  division,  le  pro- 


I.  —  CELLULE.  19 

toplasiue  de  l\eaf  montre  3  pliénomènes  :  1'^  un  gonflement  de  la  couche 
ectoplasniique  ;  '2°  des  cliangements  importants  dans  la  tension  superficielle 
conduisant  à  la  formation  de  pseudopodes  extrêmement  mobiles  ;  3"  un  écou- 
lement du  protoplasme  artificiel  vers  les  pseudopodes  en  formation.  Le  rôle 
relatif  du  noyau,  du  protoplasme  et  de  l'aster  dans  ces  phénomènes  n'est 
pas  élucidé,  mais  l'auteur  incline  à  croire  que  la  part  prépondérante  appar- 
tient au  noyau.  Le  ,i;onflement  de  l'ectoplasme  peut  être  déterminé  artificiel- 
lement par  l'eau  de  mer  hypertonique.  En  traitant  l'œuf  par  le  phénil- 
urétano,  Tauteur  a  réussi  à  déterminer  le  rôle  de  cet  organe  dans  le 
conipoi'tement  de  l'œuf.  La  division  ne  s'en  poursuit  pas  moins  ainsi  que  le 
.ronflement  de  lectoplasmo  dans  le  plan  de  clivage  et  un  mouvement  du 
protoplasme  dans  le  sillon  de  clivage.  Ainsi  se  trouve  démontré  que  l'aster 
est  mis  hors  de  (juestion  dans  le  problème  de  la  détermination  des  facteurs 
responsables  du  clivage  et  des  phénomènes  qui  l'accompagnent.  L'auteur 
cherche  à  démontrer  que.  par  rapport  au  cj'toplasme,  les  asters  jouent  le  rôle 
de  centres  régulateurs  devant  la  division  cellulaire,  en  formant  des  région» 
plus  denses  qui  limitent  l'influence  du  noyau  à  une  région  déterminée.  L'ac- 
tivité filaire  des  œufs  de  O'rebatulus  est  à  rapprocher  de  la  formation  des 
pseudopodes  dans  les  œufs  d'oursins.  —  Y.  Delage. 

Levi  (G.).  —  Le  rythme  et  les  modalités  de  la  mitose  dans  les  cellules  vi- 
vantes cultivées  in  vitro.  —  L'auteur  a  réussi  à  obtenir  des  mitoses  de  cellules 
mésenchymateuses  d'embryon  de  poulet  cultivées  m  vitro  et  a  pu  faire 
quelques  constatations  intéressantes.  La  durée  d'une  mitose  varie  de  16  à 
40  minutes.  La  dilution  du  plasma  ou  l'addition  d'extrait  d'organes  embryon- 
naires accélèrent  la  succession  des  mitoses  sans  modifier  leur  durée  indivi- 
duelle. Comme  on  le  savait,  la  prophase  et  la  métaphase  sont  relativement 
lentes  tandis  que  l'anaphase  et  surtout  la  télophase  se  font  tumultueusement. 
Les  éléments  du  chondriome  se  partagent  entre  les  deux  cellules-filles  les 
uns  directement,  sans  avoir  changé  de  place,  les  autres  après  être  passés  dans 
le  plan  équatorial  et  en  suivant  les  chromosomes.  Les  phénomènes  cytoplas- 
miques  de  la  mitose  s'expliquent  par  des  variations  localisées  de  la  tension 
superficielle.  Celle-ci  dévient  d'abord  partout  plus  grande,  d'où  résulte  la 
forme  sphérique  que  prend  l'élément  en  division;  puis  elle  diminue  aux 
deux  pôles,  d'où  la  formation  de  pseudopodes  et  l'étirement  de  la  cellule, 
tandis  qu'elle  s'accroît  à  l'équateur,  d'où  résulte  le  sillon  de  division.  Ces 
variations  de  la  tension  superficielle  seraient  en  rapport  avec  des  pertes 
d'eau  des  colloïdes  sous-jacents.  —  Y.  Delage. 

Boeck  (William  C).  —  La  mitose  chez  Giardia  microti.  —  L'auteur 
décrit  chez  ce  flagellé  une  mitose  calquée  sur  celle  des  métazoaires,  mais 
présentant  quelques  particularités  remarquables.  La  division  longitudinale 
du  spirème,  aussi  bien  que  son  sectionnement  transversal  en  quatre  chro- 
mosomes, procède  à  partir  du  centrosome  qui  paraît  jouer  un  rôle  directeur 
dans  ce  phénomène.  La  division  de  l'axostyle  précédent  la  mitose  représente 
les  changements  cytoplasmiques  d'une  division  précédente.  Il  n'a  pas  été 
observé  de  phénomènes  de  maturation  ni  de  copulation.  —  Y.  Delage. 

Zulueta  f A.  de).  —  I^romitose  et  syndiérèse,  deux  modes  de  division  nu- 
cléaire coexistants  chez  les  Amibes  du  groupe  c  Umax  ».  —  Z.  observe  chez 
Wasielewskia  Gruberi  deux  modes  de  division,  la  promitose  analogue  à  celle 
d'autres  amibes,  et  la  syndiérèse.  Ce  mode  de  division  est  constitué  par  un 
processus  dans  lequel  le  noyau  initial  fournit  quatre  noyaux  terminaux  au 


20  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

moyen  d'une  série  de  trois  divisions  s'enchainant  inséparablement  :  noyau 
I  ->  2  noyaux  II  ->■  4  noyaux  III.  Comme  conséquence,  l'amibe  initiale 
aboutit  à  quatre  amibes  petites-filles.  La  syndiérèse  a  comme  point  de  dé- 
part des  noyaux  spéciaux,  «  noyaux  à  pantosome  »,  qui  sont  très  différents 
des  noyaux  ordinaires.  —  F.  \lès. 

Jolies  (Victor).  —  Bec herc lies  sur  la  morphologie  de  la  division  des 
Amibes.  —  Chez  les  Vahlkampfia  et  probablement  chez  la  plupart  des  Amibes 
Umax  chez  Avernirosa,  et  d'autres  encore,  le  caryosome  ne  produit  que  le 
fuseau  achromatique,  avec  des  corps  polaires  colorables  plus  ou  moins  déve- 
loppés ;  mais  la  plaque  équatoriale  provient  de  la  substance  externe  du  noyau. 
Celle-ci,  donnant  naissance  à  ce  qui  correspond  aux  chromosomes,  devrait 
seule  être  appelée  chromatine.  C'est  la  substance  générative  :  elle  est  ici 
toujours  distincte  du  caryosome,  qui  renferme  seulement  la  substance  mo- 
trice. Chez  les  Hartmannella,  et  probablement  chez  Amœbahyalina,  A.  binu- 
cleala,  A.  lamellipodia  etc.,  peut-être  .4.  proteus,  au  contraire,  la  plaque 
équatoriale  provient  du  caryosome,  comme  le  fuseau  achromatique:  le  ca- 
ryosome renferme  à  la  fois  la  composante  motrice  et  la  composante  généra- 
tive; il  équivaut  donc  à  un  noyau  complet;  aussi  se  divise-t-il  parfois,  pour 
lui-même,  par  voie  mitotique  {Hartmannella  aquarum  ioWos,  Collozoum).  Cen- 
trioles  et  centrodesmose  existent  réellement  et  ne  sont  pas  des  artefacts, 
mais  ils  ne  sont  pas  toujours  visibles,  ils  sont  d'autant  moins  développés 
que  le  fuseau  achromatique  l'est  davantage.  Donc  le  centriole  intranucléaire 
est  un  centre  de  condensation  de  la  composante  achromatique  du  caryosome 
dont  le  développement  est  en  raison  inverse  de  celui  des  filaments  achroma- 
tiques. La  substance  achromatique  peut  être,  entièrement  ou  presque  entiè- 
rement, concentrée  dans  les  centrioles  et  la  centrodesmose,  ou  bien  au 
contraire  centrioles  et  centrodesmose  peuvent  se  résoudre  entièrement  en 
filaments  achromatiques.  Les  corps  polaires  des  \ahlkam.pfia  sont  entière- 
ment distincts  de  ces  substances  et  n'ont  rien  à  voir  avec  des  centrosomes. 
En  somme,  tous  les  Protozoaires  et  même  toutes  les  cellules,  possèdent  une 
composante  achromatique,  motrice  (intra-  ou  extranucléaire),  mais  celle-ci 
peut  n'être  pas  concentrée  chez  toutes  les  espèces  ni  à  tous  les  stades  sous 
forme  de  centrioles  et  de  centrodesmose  typiques.  —  A.  Robert. 

Kuczynski  (Max  H.).  —  Sur  la  division  cellulaire  des  Trypanosomes, 
avec  remarques  sur  rorganisation  de  quelques  formes  voisines.  —  On  sait 
que  Hartmann  a  créé  le  groupe  des  Binucléates  pour  des  Flagellâtes  qui 
auraient,  outre  le  noyau  normal,  un  2"^  noyau  présidant  au  mouvement, 
le  blépharoplaste  ou  kinétonucléus,  et  que  Rosenbusch  a  décrit  la  division 
mitotique  de  ce  dernier,  démontrant  par  là  sa  nature  nucléaire.  K.  re- 
marque que  le  blépharoplaste  de  Trypanosoma  Lewisi  a  la  forme  d'un 
bâtonnet  transversal,  rappelant  ce  qui  existe  chez  Bodo  lacerUe.  Or,  chez 
ce  dernier  être,  le  bâtonnet  est  en  réalité  une  formation  annulaire,  en- 
tourant un  filament  radiculaire  qui  va  des  grains  basaux  au  chromidium 
et  ne  ressemble  nullement  à  un  noyau.  Pour  se  diviser,  cette  organelle  se 
concentre  en  une  masse  arrondie  qui  s'étrangle  et  se  coupe  sans  aucune 
mitose.  La  division  des  grains  basaux  des  flagelles  se  fait  parallèlement, 
mais  indépendamment,  puis  les  grains  prennent  les  pôles  du  fuseau,  qui 
s'est  formé  dans  le  noyau.  Les  corps  annulaires  n'interviennent  pas  dans 
la  division.  Chez  les  Trypanosomes.  les  grains  basaux  n'ont  au  contraire 
aucun  rapport  avec  la  division  du  noyau  :  il  existe  dans  le  noyau-même 
un  centriole  [Bandkœrper)  qui  se  sépare  du  caryosome,  se  divise  par  étran- 


I.  —  CELLULE.  21 

<^lement  et  prend  les  pôles  du  fuseau,  celui-ci  est  ainsi  entièrement  indé- 
pendant de  l'appareil  basilaire  du  flagelle.  De  son  côté  le  blépharoplaste 
s'étrangle  en  haltère,  simulant  parfois  une  niitose,  mais  c'est  là  une  siniple 
apparence  et  il  n'y  a  pas  karyokinèse  :  ce  fait  n'est  ni  une  confirmation, 
ni  une  infirmation  de  la  nature  nucléaire  du  blépharoplaste.  qui  reste  néan- 
moins probable.  C'est  en  tout  cas  une  organelle  très  importante,  celle  qui 
persiste  le  plus  longteuips  dans  les  kystes  et  chez  les  formes  parasites. 
Pourtant  on  a  pu  réliminer  chez  des  Trypanosomes,  par  l'action  de  poisons, 
sans  que  l'être  périsse,  ce  qui  est  une  différence  importante  avec  le  noyau 
vrai.  Il  est  assez  étrange  qu'une  organelle  spéciale  se  soit  formée  pour  les 
mouvements  chez  ces  formes  parasites  du  sang,  où  la  locomotion  semblerait 
moins  importante  que  chez  des  formes  carnassières,  chassant  les  proies 
vivantes,  par  exemple.  K.  admet,  malgré  tout,  que  cet  appareil  est  de 
nature  nucléaire.  Au  grain  basai  et  au  kinétonucléus  peuvent  s'ajouter  des 
corps  parabasaux,  différant  nettement  de  ceux-ci,  et  auxquels  on  peut 
rattacher  le  chromidium  des  liodo,  le  soi-disant  kinétonucléus  de  Trypano- 
plasma  et  de  Prowazekia,  les  corps  parabasaux  des  Polymastigines  et  des 
Hypermastigines,  etc.  —  A.  Robert. 

Gonklin  (Edwin  G.).  —  La  mitose  et  Vamilose.  —  Le  phénomène  de 
l'amitose  tire  son  importance  de  la  théorie  chromosomique  de  l'hérédité  : 
un  coup  sérieux  serait  porté  à  celle-ci  si  l'on  parvenait  à  découvrir  la 
r-eproduction  par  amitose  des  cellules  germinales  ou  des  cellules  embryon- 
naires. Quelques  auteurs  (principalement  Child)  ont  cru  constater  ce  phé- 
nomène et  en  ont  conclu  qu'il  n'y  a,  entre  les  deux  modes  de  division, 
aucune  différence  essentielle  et  que  les  deux  peuvent  se  manifester  sans 
que  le  processus  de  différenciation  ontogénétique  en  soit  troublé.  —  L'au- 
teur étudie  la  question  sur  les  divisions  maturatives  et  la  segmentation 
de  l'oeuf  des  Crepidula  plana,  et  il  arrive  aux  conclusions  suivantes.  On 
observe  bien  des  cas  de  division  amitotique  du  noyau,  mais  elle  n'est  pas 
suivie  d'une  division  du  cytoplasma,  à  moins  que  les  fragments  du  noyau 
(karyomères)  ne  se  combinent  pour  former  le  nombre  normal  de  chromo- 
somes et  qu'une  mitose  typique  ne  se  produise.  —  Parmi  les  cas  d'amitose, 
beaucoup  sont  simplement  des  mitoses  modifiées  par  des  anomalies  dans  le 
comportement  des  chromosomes  ;  pas  un  exemple  n'existe  oii  une  véritable 
amitose  se  serait  produite  au  cours  de  la  division  normale  des  cellules  en 
voie  de  différenciation.  La  mitose  et  l'amitose  ne  sont  pas,  d'ailleurs,  des 
phénomènes  comparables;  l'amitose  n'est  pas  un  mode  de  division  de  la 
cellule,  mais  un  moyen  d'accroître  la  surface  nucléaire,  comparable  à  toute 
autre  fragmentation  ou  lobulation  du  noyau.  —  M.  Goldsmith. 

b)  Schûrhoff  (P.).  —  Sur  les  figures  nucléaires  désignées  jusqu'iri  comme 
wnitoses  chez  Tradescantia  virginica.  —  Les  «  amitoses  »  que  l'on  observe 
dans  les  tiges  de  Tradescantia  sont  depuis  longtemps  classiquement  indi- 
quées comme  représentant  typique  des  amitoses  chez  les  plantes  supé- 
rieures. S.  ayant  repris  le  sujet  de  plus  près,  démontre  qu'en  réalité  ce  ne 
sont  pas  du  tout  des  amitoses,  mais  que  ces  figures  ne  représentent  que  des 
mouvements  amibo'ides  du  noyau.  Ayant  dessiné  les  divers  stades  d'un 
instant  à  l'autre,  les  dessins  prouvent  parfaitement  que  son  observation 
est  exacte.  —  M.  Boubier. 


CHAPITRE  II 

JLes  produits  «exuels  et  la  fécondation 

Al^en  (Ch.  E.).  —  The  spermatogenesis  of  Polytrichum  juniperinum.  (Ann. 
of  Bot.,  XXXI,  269-292,  pi.  XV  et  XVI.)  '  [26 

Ballowitz  (E.).  —  Ueber  die  Samenkorper  des  Lackscs.  Ein  weiterer  Beitrag 
ziir  Kenntnis  der  Spennien  der  Salmoniden.  (Arch.  f.  Zeliforschuni?,  XIV, 
13pp.,66fig.)  ^       [33 

Bro-wn  (Mabel).  —  The  developmeiit  of  Ihe  embryo-sac  and  of  Ihe  embryo 
in  Phaseolus  vulgciris.  [Bull.  Torrey  bot.  Club.,  XLIV,  535-544,  2  pi.)        [30 

Gaje^wska  (Helena).  —  Ueber  die  morpholoyischen  Verànderxingen  der 
Kern-und  Plasmasubstanzen  in  Verlaiife  des  Wachstums  der  Oocyten.  (Zu- 
gleich  ein  Beitrag  zur  Deutoplasmabildung .  (Arch.  f.  Zellforschung.,  XIV, 
97  pp.,  4  pi.)  [27 

Goldîarb  (A.  J.).  —  Variability  of  gerin  cells  of  sea-urchins.  (Proc.  Nat. 
Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  april,  241-245.)  [33 

Goldschmidt  (Richardj. —  Yersnche zur  Spermatogenesein  vitro.  (Arch.f. 
Zellforschung,  XIV,  30  pp.,  2  pL,  26  fig.)  [24 

Gni^nard  (L.).  —  Sur  le  développement  et  la  structure  de  Vovide  chez  les 
Apocynacées  et  les  Asclépiadacees.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,981-f>87.) 

[Chez  les  Apocynacées, 
le  développement  et  la  .structure  du  nucelle  sont  variables  ;  cet  organe  y 
présente  tous  les  de.trrés  de  réduction.  Chez  les  Asclépiadacees.  il  est  repré- 
senté par  un  épiderme  rudimentaire  et  par  l'archespore  dont  l'évolu- 
tion ne  diffère  pas  de  la  règle  commune  aux  Gamopétales.   —  M.  Gard. 

.Hegner  (Robert  "W.).  —  The  gène  sis  oflhe  organization  of  the  Inseclegg. 
(Amer.  Natur.,  L,  641-661  et  705-718.)  [31 

Iwano-w  (El.).  —  Moyen  de  rendre  le  sperme  infecte  des  Mammifères  inca- 
pable de  tirinsmettre  Vinfection.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  765-767.)  [33 

Jordan  (H.  E.).  —  llie  his  tory  of  the  primordial  germ  cells  in  the  Loggerhead 
liirtle  embryo.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  april,  271-275.)    [23 

Lœb  (Jacques).  —  Fécondation  et  phagocytose.  (Jubilé  E.  Metchnikofl'.) 
(Ann.  Inst.  Pasteur,  XXXI,  N"  9,  437.)  [33 

Machida  (Jiro).  —  The  Spermatogenesis  ofan  Orthopteron.  Atrdctomorpha 
Bedeli  Boliv.  (Journ.  Coll.  A.uric.  Tokyo,  VI,  n»  3,  215-244.  3  pi.)  [26 

Moore  (Cari  R.).  —  On  the  capacity  of  fertilizalion  aftcr  the  initiation 
ofdevelopmenl.  I.  An  Attempt  to  fertilize  Sea-urc/iin  Eggs  Subséquent  to  Uy- 
pertonic  Parthenogenesis.  (Biol.  Bull.,  XXXIII,  258-295).  [33 


II.  —  PRODUITS  SEXUELS.  —  FÉCONDATION.  23 

Moore  (C.  W.).  —  Sel/'-stonlili/.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  203-207, 
3fig.)  •  [34 

Palm  (B.i.)  and  Rutgers  (A.  A.  L.).  —  The  emhryology  o/Aucuba  japonica. 
(Rec.  des  Trav.  bot.  néerl.,  XIV,  119-126.)  [30 

Patterson  (J.  T.^.  —  Studies  on  the  biology  of  Pai-acopidosomopsis.  III. 
Maturation  and  fertilization.  (Biol.  Bull.  XXXIII,  57-62,  2  pi.)  *  [30 

Plough  (Harold  H.).  —  Cytoplasmic  structures  in  ihe  maie  germ  cells  of 
Rhomaleiim  micropterum  Beauv.  (Biol.  Bull.,  XXXII,  N^  1,  Ml,  1  pi.)     [26 

Sawyer  (M.  Louise).  —  Pollen  tube  and  spermatogenesis  in  Iris.  (Bot.  Ga- 
zette, LXIV,  159-164,  18  fig.) 

',Le  tube  pollinique  peut  se  ramifier,  dans  l'Iris,  ou  un  grain  de  pol- 
len peut  produire  deux  tubes.  C'est  dans  le  tube  pollinique  que  la  cellule 
génératrice  se  divise  pour  donner  les  deux  gamètes  que  l'on  observe 
dans  le  sac  embryonnaire  79  heures  après  la  pollinisation.  —  P.  Guérin. 

Shaffer  (E.  L.).  —  Milochondria  and  olher  cytoplasmic  structures  in  the 
spermatogenesis  ofPassalus  Cornutus.  (Biol.  Bull.,  XXXII, 407-424,  4  pi.)   [31 

Stockard  (C.  r;)  and  Papanicolaou  (Georg  N.).  —  The  morphologica 
changes  of  the  iodosome  during  the  spermatogenesis  of  the  Guinea  pig. 
(Anat.  Record,  XI,  N^  6,  janvier,  1-3.)  [24 

Tischler  (G.).  —  PoUenbiologische  Studien.  (Zeitschrift  f.  Bot.,  IX,  417- 
488.)  [31 

"Weniger  ("Wanda).  —  Development  nfembryo  sac  and  embryo  in  Euphorbia 
Preslii  and  E.  splendens.  (Bot.  Gazette,  LXIII,  266-281,  3  pi.)  [30 

AVIiitney  (D  D.).  —  The  production  of  funetional  and  rudimentary  sper- 
matoz-oa  in  Botifers.  (Biol.  Bull.,  XXXllI,  305-315,  10  fig.)  [32 

VTylie  (Robert  B.).  —  Thepollination  of  Vallisneria  spiralis.  (Bot.  Gazette, 
LXIII,  135-145,  1  pi.,  6  fig.). 

[Intéressantes  observations  sur  la  pollinisation  delà  Vallisnérie.  — P. Guérin. 

Yocom  (Harry  B.).  —  Some  phases  of  spermatogenesis  in  the  Mouse.  (Univ. 

California  Publ.,  XVI,  n»  19,  371-380,  1  pi.)  [24 

Toung  (R.  T.).  —   Expérimental  induction  of  endomixis  in  Paramœcium 

aurelia.  (Journ.  F:;per.  Zool.,  XXIV,  35-53,  3  pi.)  [34 


1"  Produits  sexuels. 

a)  Origine  embryogénique. 

Jordan  (E.).  —  Les  crllules  g erminale s  primordiales  chez  l'embryon  de  la 
tortue.  —  Des  descriptions  embryogéniques  amènent  l'auteur  à  la  conclusion 
suivante  :  les  faits  observés  soiit  en  complète  harmonie  avec  l'idée  d'une 
lignée  directe  ininterrompue  entre  les  cellules  germinales  initiales  et  les 
oogonies  ou  spermatogonies,  et  avec  l'hypothèse  de  l'existence  de  voies  définies 
et  continues  suivies  par  les  cellules  dans  leur  migration.  Point  de  formes  de 
transition  avec  les  cellules  péritonéales.  —  Y.  Delage. 


24  L'ANNEE-  BIOLOGIQUE. 

=  Spermatogènèse. 

Stockard  (C.  R.)  et  Papanicolaou  (G.  N.).  —  Changements  morphologi- 
ques de  l'idiosome  dans  la  spermatogènèse  du  cobaye.  —  L'idiosome,  Neben- 
kern  des  anciens  auteurs,  existe  déjà  dans  les  spermatogonies  et  a  son  évo- 
lution particulière,  tout  à  fait  indépendante  du  noyau.  Il  se  compose  d'une 
couche  périphérique,  idioectosome,  et  d'une  masse  centrale,  idioendosome  ; 
cette  dernière  se  dissocie  en  granules  contenus  dans  autant  de  vacuoles 
qui,  plus  tard,  se  fusionnent  en  une  masse  unique,  idiospherosome,  contenu 
dans  une  vacuole  unique,  idiospherotheea.  L'idioectosome  se  porte  au  pôle 
opposé  de  la  cellule  et  est  éliminé.  A  la  période  où  la  spermatide  s'unit  à  la 
cellule  de  Sertoli,  ces  deux  formations  se  placent  à  la  partie  antérieure  du 
noyau,  le  coiffent  et  passent  sous  cette  forme  dans  les  spermatozoïdes.  Beau- 
coup d'autres  détails  très  circonstanciés  à  rechercher  dans  le  travail  origi- 
nal. —  Y.  Delage. 

Yocom  (H.  B.).  —  Quelques  phases  de  la  spermatogènèse  chez  la  souris.  — 
Les  chromosomes  sont  au  nombre  de  20,  comme  dans  l'œuf,  et  identiques  k 
ceux  de  ce  dernier;  dans  la  division  aboutissant  aux  spermatocytes  de 
premier  ordre  tous  les  chromosomes  se  divisent.  Dans  la  division  donnant 
naissance  aux  spermatocytes  de  deuxième  ordre,  un  des  chromosomes  reste 
indivis  et  passe  dans  une  des  deux  spermatides.  Les  spermatides  sont  dimor- 
phes, une  moitié  ayant  19,  l'autre  20  chromosomes.  —  Y.  Delage. 

Goldschmidt  (R.).  —  essais  sur  la  spermatogènèse  in  vitro.  —  Dans  son 
intéressant  mémoire,  G.  a  eu  l'idée  d'étudier  la  spermatogènèse  d'un  pa- 
pillon, Samia  cecropia  L.,  au  moyen  de  cultures  in  vitro  du  testicule  des 
pupes  dans  le  sang  normal  de  l'animal,  dans  le  sang  additionné  de  liquide 
de  Ringer  et  enfin  dans  ce  dernier  liquide  pur. 

Les  cultures  d-ans  le  sang  normal  lui  ont  permis  de  vérifier  ce  que  Meves 
(1903)  avait  décrit  sur  ce  sujet  et  de  donner  ainsi,  en  raison  de  la  sécurité  de 
laméthode  employée,  une  plus  grande  valeur  aux  observations  de  cet  auteur. 
II  note  en  passant  que  le  testicule  se  cultive  mieux  dans  le  sang  des  femelles  ' 
que  dans  celui  des  mâles,  ce  qui  concorde  avec  les  affirmations  de  Stecfie 
(1912)  qui  a  trouvé  des  différences  chimiques  entre  les  hémolymphes  des 
deux  sexes.  Au  stade  synapsis,  des  divisions  spermatogoniales  et  des  divi- 
sions maturatrices,  l'examen  à  l'état  vivant  lui  a  montré  des  granules  for- 
tement réfringents  invisibles  dans  les  préparations  fixées  et  colorées,  souvent 
piriformes  et  même  caudés,  souvent  accumulés  à  l'un  des  pôles  du  noyau. 
Les  phénomènes  de  maturation  donnent  les  mêmes  images  que  celles  qu'on 
a  obtenues  après  fixation,  avec  l'avantage  que  ces  phénomènes  peuvent  être 
suivis  et  sériés  ;  c'est  ainsi  que  l'ascension  polaire  des  chromosomes  s'effectue 
en  7  minutes;  la  plasmodiérèse  demande  une  heure  environ;  la  deuxième 
division  réductrice  n'a  lieu  que  24  heures  après  la  première,  etc.  Un  point 
très  intéressant,  étudié  par  G.,  est  la  genèse  du  filament  axile  du  flagellé 
signalé  par  Henneguy  et  par  xMeves  dès  le  stade  spermatocyte,  ainsi  que  de 
celui  des  spermatides.  On  voit  la  face  des  spermatocytes  tournée  vers  l'in- 
térieur du  follicule  se  couvrir  de  petits  bourgeons,  l'un  d'eux  devenir  prédo- 
minant, prendre  la  forme  d'un  pseudopode  à  extrémité  libre  pointue,  puis 
tout  à  coup  celle  d'un  filament  rigide  terminé  par  une  petite  boule  plasma- 
tique;  c'est  seulement  à  la  fin  de  ce  processus  que  le  centrosome  basai  des 
deux  flagelles  devient  visible.  Lors  de  la  spermiogenèse,  les  filaments 
axiles  caudaux  émergent  du  corps  mitochondrial  fusiforme  et  convergent 


II.  -  PRODUITS  SEXUELS.  —  FÉCONDATION.        25 

vers  le  centre  de  la  cavité  folliculaire,  sous  l'action  d'une  force  hydrostatique 
qui  détermine  leur  ordonnance  régulière.  L'allongement  du  protoplasma 
lors  de  la  transformation  de  la  spermatide  en  spermatoz.Vide,  est  intéressant 
à  suivre.  11  se  fait,  le  lony  et  sous  l'influence  du  filament  axil,  caudal,  une 
sorte  de  pseudopode:  l'extrémité  du  pseudopode  peut  même,  attirée  par  des 
filaments  axiles  voisins,  s'écouler  le  long  de  ceux-ci,  pour  ensuite  reprendre 
son  droit  chemin  le  long  de  S(m  filament  propre. 

G.  ne  s'est  pas  contenté  d'observer  le  développement  de  la  spermatogenese 
en  liquide  sanijuin  normal.  Il  en  a  étudié  le  cours  dans  le  sang  mélange  a 
du  liquide  de  Ringer  et  dans  ce  liquide  pur.  Dans  ce  dernier  cas,  les  toUi- 
cules  éclatent,  les' cellules  s'agiîlomèrent  en  un  amas  morulaire  et  des  lors 
offrent,  soit  à  la  température  ambiante  soit  plus  rapidement  a  une  tempéra- 
ture plus  élevée,  des  phénomènes  curieux.  Ces  phénomènes  qui  s  observent 
sur  toutes  les  cellules  séminales  et  qui  sont  par  conséquent  une  reaction 
cellulaire  générale,  consistent  dans  la  production  de  villosites,  de  pseudo- 
podes et  de  flagelles.  Il  se  produit  d'abord  une  floraison  de  petites -viilosites, 
comme  dans  Ta  spermatouenèse  normale,  et  certaines   s'allongent  en  un 
filament  raide  terminé  par  un  bouton,  de  sorte  que  la  cellule  ressemble  a 
un  Acinète.  Souvent  parmi  ces  villosités  pousse  un  unique  filament  termine 
par  un  bouton,  qui  est  un  filament  axile  né  d'un  centrosome;  il  est  possible 
que  le  développement  précoce  du  filament  axile  dans  les  spermatocytes  nor- 
maux des  Lépidoptères  soit  aussi  le  résultat  des  conditions  physiques  réali- 
sées par  le  liquide  folliculaire.  Des  pseudopodes  et  des  flagelles,  ceux-ci 
animés  de  battements,  peuvent  se  former  dans  l'espace  de  quelques  secondes 
sur  des  cellules  de  toute  sorte  et  de  tout  âge  ;  le  pseudopode  s'allonge  rapi- 
dement, devient  moniliforme  et  se  transforme  en  un  flagelle;  celui-ci,  après 
avoir  battu  pendant  quelques  in.stants,  peut  repasser  par  l'état  moniluorme 
et  se  raccourcir  en  un  simple  pseudopode  qui  se  rétracte  finalement  aans 
le  corps  cellulaire.  G.   rappelle  que  les  fouets,  développés  artificiellement, 
ont  été  déjà  observés  sur  d'autres  cellules,  par  Merk,  1912,  Kite,  1914,  Oliver, 
1914,  sur  des  leucocytes  et  des  érythrocytes,parCHAMBERS,  1914,  sur  des  cel- 
lules séminales  d'Orthoptères.  Des  expériences  ont  été  aussi  instituées  par 
l'auteur,  dans  le  but  d'expliquer  la  transformation  d'une  cellule  semmaie 
ronde  en  un  spermatozoïde  filiforme.  Partant  de  cette  idée  que  les  processus 
spermatogéniques  sont  liés  aux  changements  osmotiques  qui  se  produisen 
à  l'intérieur  du  follicule,  il  a  cherché  à  provoquer  ces  processus  en  rendant 
hypertonique   le  liquide  folliculaire.  Il  a  obtenu  ce  curieux  résultat  que, 
quelle  que  soit  leur  nature  et  quel  que  soit  leur  âge,  toutes  les  cellules  û  un 
même  follicule  se  sont  allongées,  mais  allongées  vers  l'extérieur,  c  est-a-mre 
en  sens  inverse  de  l'allongement  du  spermatozoïde  dans  le  développement 
normal.  On  peut  appeler  «   pseudospermies  »  de  telles  cellules  artihcieiie- 
ment  allongées,  et  à  ce  point  souvent  qu'elles  arrivent  à  remplir  de  leurs 
queues  toute  la  cavité  folliculaire.  Divers  faits  prouvent  que  l'allongement 
cellulaire  est  uniquement  dû  à  une  réaction  physique  directe.  r.  i,-     _ 

Tous  ces  essais  montrent  le  rôle  très  actif  que  jouent  les  cellules  follicu- 
laires dans  la  spermiogenèse  normale.  Ce  sont  elles  qui,  en  réglant  les  con- 
ditions osmotiques  dans  la  cavité  du  follicule,  provoquent  la  reaction 
nécessaire  des  cellules  séminales  et  le  développement  des  processus  sper- 
miogénétiques.  Quand  les  cellules  séminales  sont  mortes  à  l'intérieur  au 
follicule,  les  cellules  folliculaires  se  multiplient  et  s'hypertrophient.  hn  ter- 
minant, G.  insiste  sur  la  généralité  de  la  forme  allongée  du  spermatozoïde 
dans  toute  la  série  animale,  partout  due  à  des  conditions  hydrostatiques  sem- 
blables; car  là  où  il  n'y  a  pas  de  follicules,  les  cellules  nutritives  (cellule.s 


26  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  Sertoli,  cytophores  et  autres)  réalisent  ces  mêmes  conditions.  C'est  encore 
par  l'influence  qu"exerce  l'état  chimique  ou  physique  du  liquide  folliculaire 
que  G.  veut  expliquer  la  production  des  spermies  oligo-  et  apyrènes,  qui 
naissent  toujours  dans  des  follicules  distincts;  ce  ne  sont,  d'après  lui,  que 
des  spermies  anormales  et  .sans  fonction,  dues  à  un  simple  lusus  natura.  — 
A.  Prenant. 

Machida  (Jiro).  —  Spermalofff'nèse  d'un  Orthoptère,  Atractomorpha  lie- 
deli  Boliv.  —  Travail  essentiellement  descriptif  dont  nous  retiendrons  seu- 
lement ici  :  présence  d'un  chromosome  accessoire,  fourreau  de  la  queue 
formé  par  le  Nebenkern,  pointe  de  la  tête  formée  par  le  noyau;  des  mito- 
chondries.  —  Y.  Del.\ge. 

Plough  (Harold  H.).  —  Les  cellules  mâles  du  Bhomaleum  micro j)lerum 
Beauv.  — L'auteur  a  fait,  sur  cet  Orthoptère,  des  observation  cytologiques.  sur 
un  matériel  fixé  et  sur  un  matériel  vivant,  analogues  à  celles  publiées  par 
Lewis  et  Rohertson  (1916)  qui  ont  travaillé,  en  se  servant  de  la  méthode  de 
culture  des  tissus,  sur  le  Chorthip-puscurtipennis .  Plusieurs  sortes  de  formations 
cytoplasmiques  ont  été  observées  au  cours  de  la  spermatogénèse  :  des  mito- 
chondries,  de  fines  granulations  colorables  par  le  rouge  neutre,  qui,  appa- 
rues dans  les  spermatogonies  dégénèrent  plus  tard,  une  .sphère  attractive 
(idiosome),  qu'on  voit  dans  les  spermatocytes  de  1'"''  ordre,  et  un  acrosorhe 
dans  les  spermatides.  —  M,  Golusmith. 

Allen  (Ch.  E.).  —  La  spermatogénèse  de  Poli/trichiim  juniperinnm.  — 
Dans  un  mémoire  antérieur  (1912)  Tauteur  a  étudié  les  générations  de  cel- 
lules qui  se  si;ccèdent  à  l'intérieur  de  Tanthéridie  de  Polylrichum  Juniprri- 
num  jusqu'à  la  division  des  cellules-mères  des  androcytes.  L'étude  ac- 
tuelle concerne  la  transformation  des  androcytes  en  anthérozoïdes.  Chaque 
androcyte.  nouvellement  formé,  contient  un  petit  blépharoplaste  arrondi, 
qui  se  comporte  comme  un  centrosome  dans  la  division  de  la  cellule-mère 
de  l'androcyte  et  qui,  dans  la  plupart  des  cas.  est  encore  situé  dans  la  région 
récemment  occupée  par  un  pôle  du  fuseau.  Le  blépharoplaste  s'allonge,  se 
met  en  contact  avec  la  membrane  protoplasmique  et  forme  finalement  un 
long  cordon  périphérique  incurvé.  Celui-ci  donne  naissance  à  deux  long  cils 
dont  le  point  de  fixation  se  trouve  un  peu  en  arrière  de  l'extrémité  anté- 
rieure du  blépharoplaste.  Le  noyau  se  déplace  et  entre  en  contact  avec  le 
blépharoplaste,  le  long  duquel  il  s'étire.  Bien  que  visible  jusqu'à  un  stade 
relativement  avancé,  le  blépharoplaste  ne  peut  plus  finalement  être  distingué 
du  noyau,  à  l'exception  de  son  bout  antérieur  qui  se  projette  un  peu  au  delà 
de  l'extrémité  du  noyau;  celui-ci,  d'ailleurs,  est  finalement  homogène, 
allongé,  mince,  enroulé  en  spirale  (il  décrit  1  tour  1/2  environ).  Noyau  et 
blépharoplaste  paraissent  constituer  tout  le  corps  de  l'anthérozo'ide  mûr.  A 
peu  près  au  moment  où  le  blépharoplaste  commence  à  s'allonger,  apparaît, 
en  un  point  quelconque  du  cytoplasme,  un  grand  corps  .sphérique,  la  limos- 
phère,  qui  entre  bientôt  en  contact  avec  l'e.Ktrémité  antérieure  du  blépharo- 
plaste. Dans  cette  position  la  limosphère  se  divi.se  inégalement  :  .sa  petite 
portion  devient  le  corps  apicnl;  sa  grande  portion  conserve  l'aspect  de  la 
limosphère  avant  la  division  et  continue  à  être  désignée  par  le  même  nom. 
Le  corps  apical  reste  appliqué  contfe  l'extrémité  antérieure  du  blépharoplaste 
jusqu'à  un  stade  assez  avancé  ;  quant  à  la  limosphère,  elle  se  met  en  contact 
avec  le  noyau  et  persiste  jusqu'à  la  maturité  de  l'anthérozo'ide.  Enfin,  un 


II.  _  PRODUITS  SEXUELS.  —  FÉCONDATION.  27 

autre  corps  cytoplasmique,  le  perrnosonie ,  semble  se  montrer  régulièrement 
au  cours  de  la  transfonnation  de  l'androcyte.  Pendant  (jue  celle-ci  s'accom- 
plit, l'androcyte  prend  une  forme  à  peu  près  sphérique.  puis  devient  lenti- 
culaire à  mesure  que  le  volume  du  cytoplasme  diminue  ;  une  portion  de 
cvtoplasme  contenant  la  limosphère,  reste  enfermée  dans  l;i  courbe  de  l'ex- 
trémité postérieure  de  l'anthérozoïde  mûr.  Les  cloisons,  qui  séparaient  pri- 
mitivement les  androcytes.  se  ramollissent  progressivement  et  se  dissolvent. 
Chaque  anthérozoïde,  une  fois  mùr.  est  situé  dans  une  vésicule,  qui.  vue  au 
moment  où  le  contenu  s'écoule  de  l'anthéridie,  semble  être  limitée  par  quel- 
que chose  qui  ressemble  à  une  membrane  ;  mais,  sur  des  matériaux  fixés, 
l'auteur  n"a  trouvé  à  ce  stade  aucune  trace  de  membrane.  Les  diverses  vési- 
cules sont  incluses  dans  une  substance  visqueuse  qui  provient  probable- 
ment de  la  destruction  des  cloisons.  —  A.  de  Puymalv. 

=  Ovogniène. 

Gaje^vska  (Helena).  —  Sur  les  transformations  morpholof/ignes  des  sub- 
stances nucléaires  et  plasmiques  dans  le  cours  de  la  croissance  des  oocytes  {Con- 
irlhution  à  la  formation  des  deutoplasmes)  [I,  a].  —  Cette  importante  étude  a 
été  faite  sur  les  oocytes  des  Tritons.  Elle  est  divisée  en  3  parties. 

I.  La  première  traite  du  noyau  des  jeunes  oocytes.  Dans  un  premier  para- 
graphe G.  examine  la  question  de  l'origine  des  oocytes.  Ceux-ci  se  dévelop- 
pent aux  dépens  de  cellules  épithéliales,  qui  forment  les  «  nids  »  ou  groupes 
de  cellules  germinatives  décrits  par  les  auteurs.  Ces  cellules  épithéliales  ou 
cellules  indifférentes  deviennent  aussi  bien  les  cellules  folliculaires  que  les 
oocytes.  Ces  derniers  ne  proviennent  pas  de  la  fusion  de  plusieurs  cellules 
des  nids,  mais  du  développement  prédominant  que  prend  l'une  d'entre 
elles,  pour  des  raisons  d'ailleurs  inconnues.  Le  nombre  des  oocytes  ainsi 
formé  varie  et  dépend  de  causes  ignorées;  chez  des  animaux  possédant 
déjà  de  gros  œufs  on  peut  en  trouver  une  grande  quantité,  tandis  que  chez 
les- individus  n'ayant  encore  que  de  très  petits  œufs  les  oocytes  sont  très  peu 
nombreux.  Sur  la  question  de  savoir  si  toute  la  provision  d'oocytes  est  con- 
stituée une  fois  pour  toutes  dès  les  stades  larvaires,  ou  bien  si  cliez  Tadulte 
mùr  il  s'en  forme  toujours  de  nouveaux,  l'auteur  se  prononce  pour  la  seconde 
alternative.  D'ailleurs,  ces  oocytes  ne  se  forment  pas  par  mitoses  oogoniales, 
car  les  figures  mitotiques  sont  très  rares;  ils  ré.sultent  de  la  différenciation 
des  cellules  épithéliales  indifférentes.  La  mitose  n'est  pas,  dans  le  dévelop- 
pement de  l'œuf,  un  processus  indipensable. 

Dans  un  second  paragraphe,  l'auteur  décrit  les  transformations  de  la 
chromatine  dans  les  noyaux  des  oocytes  les  plus  jeunes.  La  chromatine  nu- 
cléaire parcourt  successivement  les  stades  leptotène,  pachytène.  bouquet, 
diplotène.  magma,  sans  qu'il  y  ait  jamais  de  conjugaison  des  chromosomes. 
Dans  les  noyaux  leptotènes  etpachytènes  les  chromosomes  offrent  une  orien- 
tation polaire,  sans  qu'il  y  ait  confusion  de  ces  chromosomes  en  une  masse 
informe  (synapsis).  Les  chromosomes  atteignent  au  stade  pachytène  le 
maximum  de  leur  développement,  qui  coïncide  avec  la  formation  de  la  basi- 
cliromatine.  Plus  tard  ils  sont  désorganisés,  par  pulvérisation  ou  dissolution 
de  la  chromatine;  leur  substance  basophile  disparaît  en  se  transformant  en 
substance  achromatique.  La  désorganisation  des  chromosomes  du  noyau 
pachytène  s'accomplit  selon  deux  types.  D'après  l'un,  les  chromosomes  se 
désagrègent  en  grains,  sans  qu'il  y  ait  fissuration  préalable;  ainsi  naissent 
les  noyaux  du  stade  magma.  D'après  le  second  type,  les  chromosomes  se  fis- 
surent; c'est  le  noyau  diplotène  (stade  strepsinema).  Après  la  désorganisa- 


28  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

tion,  les  noyaux  ne  contiennent  plus  ou  presque  plus  de  basichromatine  ;  la 
chromatine  n'est  plus  une  nucléine.  a  perdit  l'acide  nucléique. 

La  formation  des  nucléoles  fait  l'objet  d'une  description  détaillée.  En  même 
temps  que  les  tranformations  chimiques  ci-dessus  décrites  affectent  la  chro- 
matine. de  nombreux  nucléoles  prennent  naissance.  Il  n'est  pas  douteux 
qu'ils  proviennt  des  chromosome?.  Ils  se  produisent  d'ailleurs  suivant  trois 
modes.  Dès  le  stade  pachytène,  bien  avant  par  conséquent  la  désagrégation 
des  chromosomes,  de  très  petits  granules,  appliqués  contre  la  membrane 
nucléaire,  se  sont  formés,  qui  plus  tard  grossiront  et  deviendront  des  nu- 
cléoles. La  dislocation  des  chromosomes  produit  des  nodules  de  chromatine 
qui  fourniront  dé  nouveaux  nucléoles.  Enfin,  des  nucléoles  se  développent 
aussi  aux  dépens  de  gouttes  chromatiques  exsudées  par  les  extrémités  des 
chromosomes.  Ces  nucléoles  sont  les  uns  basichromatiques  (nucléoles  nuclé- 
iniens),  les  autres  acidophiles  (nucléoles  plasmatiquesj.  Plusieurs  nucléoles 
peuvent  se  confondre  en  un  seul,  de  grande  taille. 

La  signification  du  .stade  pacliytène  est  très  importante.  11  est  en  effet  sem- 
blable à  une  mitose,  quant  à  l'état  chimique  des  chromosomes.  Les  noyaux 
pacliytènes  représentent  une  forme  nucléaire,  où.  bien  que  les  processus 
soient  différents  de  la  mitose,  le  même  résultat  est  atteint  qu'avec  celle-ci, 
savoir  la  production  d'une  grande  quantité  de  basichromatine.  Leur  chroma- 
tine diffère  à  la  fois  de  celle  du  stade  leptotène  précédent  et  de  celle  du 
stade  qui  suivra,  c'est  une  basichromatine,  résistant  à  la  pepsine.  Par  con- 
tre, les  noyaux  pachytènes  ne  contiennent  qu'une  quantité  minime  de  caryo- 
plasma.  Le  stade  pachytène  est  un  état  par  lequel  toute  cellule  germinative 
doit  passer  pour  acquérir  la  quantité  nécessaire  de  basichromatine  et  pou- 
voir ensuite  fabriquer  de  la  substance  nucléolaire,  en  évitant  ainsi  la  dégé- 
nération. Le  stade  pachytène  est  un  tournant  dans  la  vie  de  la  cellule  ovu- 
laire. 

11  se  produit  normalement  une  dégénérescence  de  jeunes  oocytes  (ou 
oogonies).  déjà  constatée  par  de  nombreux  auteurs  chez  les  Batraciens  et 
chez  d'autres  animaux.  Cette  dégénérescence  se  fait  suivant  deux  modes, 
par  hypochromasie  et  par  hyperchromasie. 

II.  Dans  une  seconde  partie,  G.  s'occupe  du  plasma  des  oocytes  en  voie  de 
croissance.  Après  que  s'est  effectuée  la  désorganisation  nucléaire,  l'oo- 
plasma  subit  des  transformations  importantes.  A  la  place  de  la  zone  de 
plasma  condensé  qu'on  voyait  autour  du  noyau  dans  les  oocytes  plus  jeunes, 
un  anneau  périnucléaire  se  développe.  Il  correspond  à  la  «  couche  vitello- 
gène  >  de  Van  der  Stricht,  à  la  «  couche  palléale  »  de  Van  Bambeke;  il 
contient  les  nucléoles  émigrés  de  la  vésicule  germinative,  des  granules  mi- 
tochondriaux.  des  chondriomites  et  des  chondriocontes  filamenteux,  des 
.sphérules  graisseuses  et  de  l'ergastoplasma.  Par  leur  aspect,  par  leur  colora- 
bilité,  par  leur  destinée,  par  comparaison  enfin  avec  les  corps  observés 
dans  les  oocytes  par  d'autres  auteurs,  ces  grains  et  ces  filaments  appartien- 
nent au  chondriome.  A  l'exception  dos  nucléoles,  qui  sortent  en  nature  du 
noyau,  tous  ces  corps  sont  d'origine  plasmatique  ;  il  n'y  a  pas  passage  de 
chromidies  dans  le  cytoplasme.  Les  parties  constituantes  de  l'anneau  péri- 
nucléaire  peuvent  se  modifier  qualitativement  et  quantitativement.  Au  point 
de  vue  qualitatif,  tantôt  domineront  les  corps  albuminoïdes,  tantôt  au  con- 
traire les  corps  graisseux  que  les  fixations  par  les  sels  de  chrome  per- 
mettent seuls  de  conserver.  Quantitativement,  l'anneau  périnucléaire  s'accroît 
beaucoup,  en  envahissant  sous  forme  de  réseau  la  totalité  de  l'ooplasma;  ce 
réseau,  qui  s'étend  parla  poussée  de  «  cordons  ou  boyaux  vitillogènes  »  (Van 
DER  Strich)  est  d'ailleurs  formé  des  mêmes  substances  que  l'anneau.  Le  cy- 


II.  -  PRODUITS  SEXUELS.  -  FECONDATION.  29 

toplasnie  offre  alors  une  basicliromasie  reinaniuable,  succédant  à  l'achro- 
iiiasie  des  précédentes  périodes.  Avec  le  temps,  le  cytoplasme  périnucléaire 
devient  plus  uniforme.  Le  sièi;e  des  échanges  et  des  transformations  plas- 
miques  nouvelles  se  déplace,  est  relégué  à  la  périphérie  de  l'œuf,  où  l'ergas- 
toplasma  et  les  éléments  du  cliondrioine  figurent  une  sorte  d'exoplasma.  On 
trouvera  dans  ce  paragraphe  de  nombreuses  données  bibliographiques  sur 
la  question  de  la  genèse  du  chondriome,  dont  l'auteur  rejette  absolument 
la  provenance  chromidiale.  G.  distingue  nettement  l'ergastoplasma  du  chon- 
driome, tant  par  l'aspect  que  par  les  réactions  coloratives.  L'ergastoplasma 
se  présente  sous  la  forme  de  bandes  ou  de  filaments  diffus,  faits  de  proto- 
plasma condensé,  basophile  mais  colorable  autrement  que  le  chondriome.  Il 
existe  néanmoins  entre  le  chondriome  et  l'ergastoplasma  un  lien  généti- 
que certain. 

III.  Dans  la  troisième  partie  est  étudiée  la  formation  du  deutoplasma,  à 
laquelle  prennent  part  les  corps  plasmatiques  variés  de  l'anneau  périnu- 
cléaire et  plus  tard  du  réseau  cytoplasmique  et  de  la  couche  exoplasmique. 
C'est  la  graisse  qui  prend  naissance  tout  d'abord,  envahissant  et  transfor- 
mant l'anneau  périnucléaire.  Les  mitochondries  se  changent  en  granules 
graisseux,  en  passant  par  un  état  lipoïde  intermédiaire.  Les  sphérules  grais- 
seuses peuvent  donc  provenir  de  substances  albuminoïdes. 

Après  la  graisse,  ce  senties  plaquettes  vitellines  qui  se  forment.  Elles  pro- 
viennent aussi  des  mitochondries  modifiées  dans  leur  état  chimique  et  dans 
leur  forme  ;  elles  ne  se  produisent  pas  de  toutes  pièces  dans  des  vacuoles, 
par  cristallisation  du  liquide  vacuolaire,  ainsi  que  Carnov  le  prétendait. 
Les  plaquettes  vitellines,  à  l'époque  où  elles  se  développent  dans  la  couche 
périphérique  de  l'oocyte,  prennent  aussi  naissance  dans  le  voisinage  du 
noyau,  aux  dépens  du  noyau  vitellin  de  Balbiani  et  par  un  processus  que 
l'auteur  étudiera  ultérieurement. 

Les  cellules  folliculeuses  ne  prennent  aucune  part  active  à  la  vitelloge- 
nèse,  ne  sécrètent  aucune  substance  qui  soit  morphologiquement  figurée 
dans  l'œuf.  Elles  jouent  seulement  un  rôle  de  dialyseur  pour  les  substances 
qui  s'écoulent  dans  l'oocyte.  Les  canalicules  qui  peuvent  se  creuser  entre 
les  cellules  folliculeuses  ne  font  que  rendre  plus  facile  et  plus  rapide  l'écou- 
lement de  ces  substances. 

Dans  un  dernier  paragraphe,  G.  examine  les  changements  qu'éprouve  le 
noyau  ovulaire  pendant  la  vitellogénèse.  Ce  noyau  s'accroît  extrêmement 
par  suite  de  sa  participation  à  la  formation  du  deutoplasma.  Mais  ce  n'est 
pas  seulement  par  son  accroissement  que  le  noyau  manifeste  son  activité  ; 
c'est  encore  par  des  complications  de  structure  et  par  les  transformations 
qu'éprouve  la  substance  nucléaire.  Des  processus  de  sécrétion  se  passent 
dans  le  noyau.  Certaines  parties  de  la  vésicule  germinative  peuvent  être 
dissoutes  sous  l'action  d'une  nucléase  et  les  substances  provenant  de  la  dis- 
solution passer  par  osmose  dans  l'ooplasma.  Mais  il  y  a  des  corps  figurés  qui 
peuvent  quitter  le  noyau  ;  ce  sont  les  nucléoles.  Les  nucléoles  émigrés  ne  se 
transforment  cependant  pas  en  vitellus,  mais  sont  assimilés.  Les  nucléoles 
de  la  vésicule  germinative  peuvent  se  multiplier  par  division.  Ils  sont  sujets 
à  la  vacuolisation,  à  la  désagrégation  en  granules,  à  la  dissolution.  Les  colora- 
tions doubles  montrent  d'ailleurs  que  souvent  ces  nucléoles  ne  sont  pas  sim- 
ples, mais  sont  des  amphinucléoles,  formés  d'un  corps  basophile  et  d'un  autre 
acidophile.  La  morphologie  des  nucléoles  est  d'ailleurs  très  variable,  et  leur 
surface  peut  s'accroître  beaucoup  en  donnant  des  nucléoles  géants.  L'agran- 
dissement de  la  surface  nucléolaire  et  la  régénération  de  la  chromatine  sont 
des  processus  différents  et  indépendants  l'un  de  l'autre,  bien  qu'on  puisse 


30  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

voir  les  nucléoles,  imitant  la  forme  des  chromosomes,  s'incorporer  aux  fila- 
ments de  linine,  ou  se  dissoudre  dans  le  caryoplasma.  On  ne  peut  cependant 
pas  dire  de  leur  rôle  qu'il  consiste  dans  la  formation  de  la  basichromatine, 
car  plusieurs  arguments  plaident  contre  une  telle  intervention.  Mais  leur 
fonction  est  en  rapport  certain  avec  les  processus  végétatifs  qui  se  passent 
dans  le  plasma  de  l'oocjie.  On  ne  doit  pas  dire  avec  Carnov  et  Lubijsch  «  au- 
lieu  de  donner,  ils  prennent  au  plasma  de  quoi  faire  la  basichromatine  »,  mais 
dire  «  au  lieu  de  prendre,  ils  donnent  i  à  ce  plasma  de  quoi  faire  le  deuto- 
plasma.  Ce  qu'ils  donnent,  ce  sont  des  substances  se  comportant  de  fa<;on 
variable  à  l'égard  des  colorants  et  de  la  pepsine  et  capables  à  de  certaines 
époques  de  réduire  l'acide  osmique.  Les  observations  que  l'auteur  a  faites 
sur  la  régénération  de  la  chromatine  la  conduisent  à  admettre  l'opinion  de 
Maréchal,  qui  se  borne  à  considérer  le  chromosome  comme  une  «  unité  de 
.structure  »  ;  c'est  seulement  dans  ce  sens  que,  pour  les  oeufs  de  Triton,  on 
peut  parler  de  continuité  des  chromosomes.  —  A.  Prenant. 

Weniger  ("Wanda).  —  Développement  du  sac  embruonnaire  et  de  l'em- 
brijon  dans  Euphorbia  Preslii  et  E.  spletidens.  —  Des  quatre  cellules-filles 
formées,  l'inférieure  se  développe  en  sac  embryonnaire.  Dans  E.  splendens, 
il  semble  probable  que  chacun  des  quatre  noyaux  d'antipodes  subit  une 
deuxième  division.  L'obturateur  tire  son  origine  du  placenta.  Dans  E.  Preslii, 
l'embryon  ^est  dépourvu  de  suspenseur  ;  chez  E.  splendens,  il  existe  un 
court  suspenseur.  —  P.  Guérin. 

BroAvn  (Mabel).  —  Développement  du  sac  embryonnaire  et  de  l'embryon 
de  Phascolus  vulgaris.  —  11  se  différencie  de  bonne  heure  dans  ^o^^lle  une 
grande  cellule  hj7)odermique  qui,  ou  bien  fonctionne  comme  cellule-mère 
de  la  macrospore,  ou  peut-être  se  divise  une  fois,  une  des  cellules-filles 
étant  la  cellule-mère.  Il  se  forme  ensuite  trois  macrospores,  dont  la  plus 
interne  se  développe  en  sac  embryonnaire.  Le  nucelle  est  entièrement 
détruit  à  l'extrémité  micropylaire  et  sur  les  côtés,  par  le  développement 
du  sac  embryonnaire.  Les  noyaux  polaires  se  rapproclient  l'un  de  l'autre 
dès  que  les  huit  noyaux  du  sac  ont  été  formés  et  restent  ainsi  jusqu'à  la 
fécondation  de  Tœuf,  puis  ils  se  fusionnent.  Les  trois  antipodes  dispa- 
raissent au  moment  de  la  fécondation  et  les  synergides  constituent  un 
appareil  filiforme.  Le  pro-embryon  consiste  en  une  rangée  de  trois  cel- 
lules ;  les  deux  cellules  basilaires  forment  le  suspenseur  et  la  cellule  ter- 
minale se  développe  en  l'embryon.  —  M.  Boubier. 

Palm  (Bj.)  et  Rutgers  (A.  A.  L.).  —  L'embryologie  de  VAucuba  japo- 
nica.  —  L'ovule  de  VAucuba  japonica  ne  ]jossède  iju'un  seul  tégument. 
Des  4  mégaspores,  les  3  supérieures  dégénèrent.  Dans  un  cas  toutefois  les 
2  mégaspores  les  plus  proches  de  la  chalaze  divisèrent  leur  noyau,  alors 
que  les  '2  autres  étaient  entrées  en  dégénérescence.  Le  sac  embryonnaire 
est  constitué  normalement.  Dans  un  cas  où  aucune  fécondation  n'avait  eu 
lieu,  le  sac  embryonnaire  s'était  considérablement  accru;  sans  la  dégé- 
nérescence du  protoplasme,  le  développement  aurait  jni  se  poursuivre  et 
fournir,  comme  les  auteurs  l'ont  observé  quelques  rares  fois,  des  fruits  sans 
graines.  —  F.  Moreau. 

^)  Phénomènes  de  maturation. 

■Patterson  (J.  I.).  —  Etudes  sur  la  biologie  de  Paracopidosomopsis.  III. 


II.  —  PRODUITS  SEXUELS.  —  FÉCONDATION.        :il 

Maturutioit  et  fécondation.  —  J/auteur  étudie  la  matuiation  de  l'œuf. 
Comme  chez  beaucoup  d'autres  Hyménoptères,  il  n'existe  pas  ici  de  véritable 
expulsion  de  globules  polaires  :  les  phénomènes  sont  uniciuement  nucléaires 
et  le  c>i;oplasme  ne  se  divise  pas.  A  la  l-"''  division  maturative  le  nombre 
diploïde  de  16  chromosomes  est  réduit  à  8  dans  chacun  des  noyaux-filles; 
la  2«  division  est  équationnelle.  A  la  fin  de  ces  divisions,  il  se  trouve  dans 
l'oeuf  mûr  4  groupes  de  chromosomes,  dont  un  seul,  situé  le  plus  près  du 
centre,  constituera  le  pronucleus  9,  les  trois  autres  étant  des  globules 
polaires.  —  Le  .spermatozoïde  ne  possède  que  le  nombre  haploïde  de 
chromosomes,  par  suite  de  l'oHgine  parthénogénétique  des  mâles  (voir 
plus  loin,  ch.  111,  Patterson  et  Porter),  la  fécondation  a  pour  effet  de  re- 
constituer le  nombre  normal  de  10,  qui  est  celui  des  chromosomes  dans 
les  cellules  somatiques  des  femelles.  —  M.  Golds.mith. 

ShafTer  lE.  L.).  —  Milochondrieii  et  autres  structures  cytoplasmiques 
dans  la  spennatogénèse  de  Passalus  cornutus.  —  Chez  cet  insecte,  les  mito- 
chondries  sont  absentes  dans  les  spermatogonies  de  1"  ordre,  mais  on  les 
trouve  dans  les  spermatogonies  de  2^  ordre,  sous  forme  de  granules  qui, 
pendant  la  période  de  croissance,  augmentent  de  nombre  et  s'allongent 
pour  former  des  chondriocontes  qui  se  placent  dans  l'axe  de  la  cellule. 
Pendant  les  divisions  maturatives  ils  se  disposent  autour  du  fuseau,  de  façon 
à  ce  qu'une  moitié  de  chaque  filament  passe  dans  une  des  cellules-filles. 
Dans  la  spermatide,  lesmitochondries  se  groupent  pour  former  le  Nebenkern, 
traversé  par  le  filament  axile  constitué,  aux  dépens  du  centrosome.  L'acro- 
some  est  un  reste  fusorial  de  la  dernière  division.  La  pièce  intermédiaire 
manque.  —  Y.  Delaoe  et  M.  Goldsmith. 

Tischler  (G.).  —  Études  sur  la  biologie  du  pollen  [XVII,  ^,  X"V"11I].  — 
Sterner,  en  suivant  une  idée  émise  parLiDFORS  avait  cru  démontrer  que  l'on 
trouve  davantage  de  plantes  à  pollen  amylifère  chez  les  plantes  des  régions 
du  haut  Nord  que  chez  celle  des  latitudes  plus  méridionales.  T.  montre  qu'en 
groupant  les  matériaux  publiés  par  Sterner,  on  peut  arriver  exactement  à  la 
conclusion  contraire  ;  ses  recherches  personnelles  ont  montré  que  dans  l'Eu- 
rope centrale,  dans  la  mauvaise  saison  (novembre,  février)  beaucoup  de 
végétaux  en  fleurs  à  cette  époque  ont  du  pollen  ne  contenant  pas  d'amidon, 
mais  des  graisses.  Une  comparaison  systématique  des  plantes  observées  par 
Sterner  dans  la  Scandinavie  septentrionale  avec  les  même  espèces  dans 
l'Europe  centrale  montre  en  général  une  concordance  parfaite  au  point  de 
vue  de  la  teneur  en  amidon.  Quelques  exceptions  s'expliquent  si  l'on  tient 
compte  de  l'âge  du  pollen  ;  la  dissolution  de  l'amidon  se  fait  relativement 
souvent  au  moment  de  l'anthèse  ;  certaines  espèces  se  maintiennent  plus 
longtemps  dans  le  stade  où  leur  pollen  a  de  l'amidon  que  les  mêmes  espèces 
dans  le  Nord,  ce  qui  contredit  les  conclusions  de  Sterner.  On  ne  peut 
attribuer  une  signification  biologique  unique  au  fait  pour  une  plante  d'avoir 
un  pollen  à  amidon.  La  pression  osmotique  dans  les  tubes  poUiniques  est 
plus  grande  que  dans  les  cellules  du  stigmate  et  dans  celles  du  style  entre 
lesquelles  le  tube  se  fraie  son  chemin  ;  c'est  une  concordance  de  plus  entre 
la  faron  de  se  comporter  du  tube  pollinique  et  celle  des  plantes  parasites.  — 
A.  Maillefer. 

y)  Structure  des  produits  mûrs. 

Hegner  (Robert  "W.).  —  La  genèse  de  V organisation  de  l'œuf  d'Insecte. 


32  »  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

—  Ji'œuf  d'Insecte  est  une  cellule  d'une  organisation  complexe  renfermant, 
outre  du  deutoplasme  abondant,  différentes  sortes  de  cytoplasme,  dont  la 
plus  caractérisée  occupe  la  région  postérieure  ;  dans  ce  cytoplasme,  il  y  a 
des  inclusions  spéciales  et  le  tout  constitue  la  région  où  se  formeront  les 
cellules  sexuelles  ;  ces  cellules  émigreront  plus  tard  à  l'intérieur  de  l'em- 
bryon et  se  diviseront  en  deux  groupes  qui  constitueront  les  glandes  géni- 
tales. 11  y  a  une  correspondance  exacte  entre  l'orientation  de  l'œuf  et  celle 
de  l'adulte  (loi  de  l'orientation  découverte  par  Hallez  en  1886)  ;  ainsi,  chez 
les  Chrysomélides,  l'œuf  pondu  sur  une  feuille  y  est  attaché  par  ce  qui  sera 
l'extrémité  po.stérieure  de  l'embryon,  extrémité  qui  dans  l'ovaire  est  la 
région  inférieure  de  l'œuf;  la  position  du  jeune  est  donc  prédéterminée 
dans  l'œuf  non  encore  développé.  Par  centrifugation,  on  dérange  les  cyto- 
plasmes, et  l'orientation  de  l'embryon  est  troublée,  les  parties  se  dévelop- 
pant là  où  se  trouvent  les  cytoplasmes  spécifiques;  en  tuant  avec  une  ai- 
guille chaude  différentes  parties  de  l'œuf  fraîchement  pondu,  on  obtient  des 
embryons  incomplets  auxquels  manquent  les  régions  touchées  par  le  trau- 
matisme; on  peut  supprimer  la  région  où  se  développent  les  cellules|' 
sexuelles  et  obtenir  un  Insecte  parfaitement  normal,  mais  sans  organes 
génitaux.  On  peut  donc  regarder  l'œuf  d'Insecte,  à  l'époque  de  la  matura- 
tion, comme  une  mosaïque  d'aires  cytoplasmiques  différenciées,  prédéter- 
minées à  se  développer  en  parties  définies  de  l'embryon;  cette  organisation 
résulte  de  Uinteraction  du  cytoplasme  et  du  noyau  durant  le  cycle  de  la 
cellule  germinale  ;  cette  interaction  a  lieu  en  tout  temps,  mais  n'est  visible 
que  lorsqu'il  existe  des  processus  tels  que  la  sortie  de  chromidies  ou  la 
diminution  de  chromosomes.  H.  est  disposé  à  croire  que  les  chromosomes 
comprennent  une  partie  principale  responsable  de  l'organisation  de  l'œuf, 
de  sa  polarité,  bilatéralité,  etc.,  et  des  facteurs  (probablement  des  ferments) 
responsables  des  caractères  embryonnaires,  larvaires  et  imaginaux  qui  sont 
employés  dans  les  expériences  d'hybridation;  dans  cette  hypothèse,  la 
partie  principale  de  chaque,  chromosome  peut  être  suffisante  pour  la  produc- 
tion d'un  organisme  entier  ;  le  fait  que  le  groupe  des  facteurs  portés  par  un 
chromosome  donné  de  Drosophila  contrôle  des  caractères  qui  ne  sont  pas 
restreints  à  une  partie  définie  du  corps  donne  du  poids  à  cette  hypothèse 
[V,  a;  XV  a].  —  L.  CUÉNOT. 


"Whitney  (D.  D.).  —  Spermatozoïdes  fonctionnels  et  spermatozoïdes 
rudimentaires  chez  les  Hotifèrcs.  —  L'auteur  a  observé  des  spermatozoïdes, 
dimorphes  dans  plusieurs  espèces  :  Brachionus  mulleri.  Asplanchna  am- 
pliora,  Pobjarthra  platyptera,  Hydatina  senta,  Diglena  catellina,  Euchlanis 
dilalata,  Metopidia  lepadella,  Brachionus  urceolaris,  Brachionus  bakeri. 
Les  spermatozoïdes  actifs  sont  de  taille  plus  grande,  vermiformes  et  mo- 
biles, les  rudimentaires  sont  plus  petits  et  immobiles.  Leurs  proportions 
numériques  sont  de  deux  actifs  pour  un  rudimentaire,  ce  qui  fait  supposer 
à  l'auteur  que  les  premiers  se  développent  des  cellules  issues  de  la  division 
des  spermatocytes  de  '2^  ordre,  tandis  que  les  seconds  sont  formés  par  les 
cellules  rudimentaires  résultant  de  la  division  des  spermatocytes  de 
l^""  ordre  :  si  les  deux  catégories  provenaient  des  spermatocytes  de  2"^  ordre, 
elles  seraient  en  nombre  égal.  —  Entre  les  spermotozoïdes  fonctionnels, 
aucune  différence  ne  s'observe  qui  pourrait  se  rattacher  a  la  détermination 
du  sexe  :  lorsqu'un  spermatozoïde  féconde  un  œuf  qui,  parthénogénétique- 
ment.  se  dévelopi)erait  en  un  individu  mâle,  il  lui  imprime  toujours  le  sexe 
femelle  [IX],—  M.  Goldsmith. 


IL  —  PRODUITS  SEXUELS.  —  FKCO.NDATION.  ;{3 

Goldfarb  (^A.  .  —  Variabilité  des  cellules  r/enninales  chez  l'oursin.  — 
L'auteur  a  exaniiué  les  œufs  des  oursins  Toxopneustes,  Arbacia  et,  Hif>- 
ponoë,  et  les  a  trouvés  extrêmement  variables  sous  divers  rapports  :  taille, 
(gros,  moyens  et  petits),' forme  (globuleuse  ou  elliptique),  enveloppe  gélati- 
neuse ^normale  ou  nulle,  avec  tous  les  intermédiaires),  formation  de  la  mem- 
brane (rapide,  lente  ou  nulle),  aptitude  à  la  fécondation  et  vitesse  de  seg- 
mentation. Les  œufs  les  plus  normaux  sont  gros,  sphériques,  ])ourvu  d'une 
gelée  abondante,  ils  forment  une  membrane  en  un  temps  minimum  et  se 
segmentent  rapidement.  Ces  variations  tiennent  à  des  particularités  indivi- 
duelles initiales,  à  la  précocité  ou  au  retard  de  la  ponte,  et  à  l'action  plus 
ou  moins  nocive  de  l'eau  sur  les  œufs  plus  ou  moins  normaux.  Les  œufs  les 
])lus  normaux  ont  un  pourcentage  maximum  de  fécondation  dans  des  condi- 
tions déterminées,  et  cela  avec  tous  les  mâles  quels  qu'ils  soient.  11  est  d'un 
grand  intérêt  de  tenir  compte  de  ces  particularités  dans  les  observations  de 
physiologie  expérimentale  sur  ces  œufs,  lesquels  ont  pour  critérium  des 
numérations  statistiques  ;  les  expériences  ne  sont  comparables  qu'avec  des 
Œ'ufs  de  même  qualité.  —  Y.  Delage. 

Ballo-witz  (E.  i.' —  Sur  les  spermatozoïdes  du  Saumon.  —  B.  précise  cer- 
tains points  de  la  structure  des  spermatozoïdes  du  Saumon,  déjà  décrite 
par  MiESCHER  (1878),  par  lui-même  (1890).  par  Retzius  (1905)  :  tels  le  «  mi- 
cropore j>  et  le  «  bâtonnet  »  de  la  tête,  bâtonnet  qui  se  continue  par  la  pièce 
d'union  sans  être  le  prolongement  direct  de  celle-ci.  —  A.  Prenant. 

2°   FÉCONDATION. 

Lœb  (Jacquesj.  — Fécondation  et  phagoci/tose.  —  On  sait  parles  recher- 
ches antérieures  de  l'auteur  ([ue  les  œufs  d'oursins  ne  peuvent-être  norma- 
lement fécondés  par  le  sperme  d'Astérie;  mais  que  si  on  alcalinise  légère- 
ment l'eau,  cette  fécondation  devient  possible.  Cependant  elle  n'est  pas  gé- 
nérale. Un  certain  nombre  d'œufs  forment  leur  membrane,  mais  ne  se  seg- 
mentent pas.  Cela  tiendrait  à  ce  que  l'absorption  du  spermatozoïde  par 
l'œuf  (phagocytose)  serait  incomplète  par  suite  de  l'adhérence  du  sperma- 
tozoïde au  chorion  périovulaire.  Si  l'on  traite  les  œufs  par  un  acide,  ce  cho- 
rion  se  dissout  et  l'obstacle  est  levé  ;  mais  l'œuf  devient  incapable  de  fé- 
condation hétérogène  en  milieu  hyperalcalin.  Utilisant  cette  donnée  anté- 
rieure que  le  calcium  favorise  la  fécondation,  l'auteur  soumet  les  œufs  après 
le  traitement  acide  à  un  traitement  par  eau  alcalinisée  additionnée  de  cal- 
cium, et  dans  ces  conditions  il  obtient  la  segmentation  de  la  presque  totalité 
des  œufs.  [L'expérience  est  intéressante,  mais  on  ne  voit  pas  en  quoi  elle 
confirme  l'interprétation  de  la  fécondation  comme  un  fait  de  pliagocytose.]  — 
Y.  Delage. 

I-wanow  (El.). —  Moyen  de  rendre  le  sperme  infecté  des  mammifères  inca- 
pnhle  de  trammeftre  l'infection.  —  Le  sperme  obtenu  de  chien  par  éjacula- 
tion  provoquée  ou  de  lapin  par  fonction  de  l'épididyme  permet  la  féconda- 
tion artificielle.  Quand  ce  sperme  est  infecté  par  des  micro-organismes, 
bactéries  ou  protozoaires,  l'auteur  a  réussi  à  le  désinfecter  sans  abolir  ses 
propriétés  fécondantes,  au  moyen  du  sahvarsan  dans  la  proportion  de 
1/10.000.  Par  contre,  l'alcool  et  l'atoxyl  ne  tuent  les  parasites  qu'à  des  doses 
où  ils  tuent  aussi  les  spermatozoïdes.  —  Y.  Delage. 

Moore  (Cari  R.).  —  Aptitude  à  la  fécondation  après  un  début  d'initia- 

l'aNNÉE   BIOLOtUQUE,    X.XII.    1917.  3 


34  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tion  au  développement  parthenor/énétiqiie  [111,  (i].  —  Les  œufs  d'Arbacia  sou- 
mis à  l'action  d'eau  de  mer  plus  ou  moins  hypertonique  montrent  une  série 
graduée  de  modifications  allant  depuis  une  influence  nulle  jusqu'à  un  déve- 
loppement parthénogénétique  ;  le  réactif  détermine  une  augmentation  de  per- 
méabilité permettant  l'issue  de  certaines  substances  hors  de  l'œuf,  entraî- 
nant l'inaptitude  ii  toute  fécondation  ultérieure.  L'insémination  appliquée 
aux  œufs  ayant  subi  l'action  optima  du  réactif  n'augmente  pas  le  pourcen- 
tage des  développements.  L'n  traitement  de  deux  heures  par  le  réactif 
hypertonique  supprime  toute  possibilité  de  fécondation  ;  là  où  reste  un  cer- 
tain degré  d'aptitude  à  la  fécondation,  cette  aptitude  se  manife.ste  par  l'agglu- 
tination du  sperme  sous  l'influence  des  œufs.  Après  traitement  par  les  solu- 
tions faibles,  les  spermatozo'ides  pénétrant  dans  l'œuf  montrent  un  degré 
d'activité  variant  en  sens  inverse  de  la  durée  du  traitement  ;  après  traite- 
t^ment  par  les  solutions  hypertoniques  fortes,  les  œufs  soumis  à  l'insémi- 
nation montrent  sur  les  coupes  des  spermatozo'ides  à  leur  intérieur  mais 
ceux-ci  sont  inactifs  et  en  voie  de  dégénérescence.  Certains  spermatozo'ides 
sont  expulsés  de  Vœnî  sous  forme  d'un  long  et.fin  ruban  chromatique  sortant 
parle  sommet  d'un  cône  protoplasmique.  Les  blastomcres  du  stade  2  soumis 
à  l'insémination  peuvent  admettre  des  .spermatozo'ides,  mais  ceux-ci  restent 
inactifs  et  aucune  fécondation  n'en  résulte.  Ces  expériences  infirment  au 
lieu  de  l'appuyer,  la  théorie  d'après  laquelle  le  spermatozoide  introduirait 
dans  l'œuf  une  substance  nécessaire  au  développement.  L'œuf  possède  en 
lui  tout  ce  qui  est  nécessaire  à  son  développement,  et  il  n'y  a  aucune  preuve 
de  l'existence  de  lysincs  ou  de  substances  correctrices  secondaires  intro- 
duites par  le  spermatozoïde.  —  Y.  Delage. 

Young  (R.  T.).  —  L'endomixie  expérimentale  chez  Paramycium  aurelia. 
—  L'auteur  a  cherché  à  déterminer  expérimentalement  l'endomixie  en  fai- 
sant varier  les  conditions  extérieures,  et  sur  ce  point  il  est  arrivé  à  un  ré- 
sultat positif.  L'endomixie  s'est  révélée  comme  un  phénomène  cyclique 
succédant  à  une  série  de  divisions  et  pouvant  être  favorisé  par  l'élévation 
de  la  température,  qui  augmente  le  métabolisme,  et  par  la  concentration 
des  excréta  dans  le  liquide  de  culture.  Le  froid  est  sans  action.  Mais  lorsque 
l'auteur  a  voulu  déterminer  si  l'endomixie  était  im  effet  de  la  dépression 
ou  un  processus  destiné  à  la  combattre,  les  résultats  ont  été  trop  contradic- 
toires pour  lui  permettre  des  conclusions  positives.  De  nouvelles  expé- 
riences sont  nécessaires  pour  décider  si  l'une  ou  l'autre  des  relations  ci-des- 
sus est  exacte,  comme  l'auteur  seml)le  enclin  à  le  croire.  Il  en  est  de 
même  pour  les  rapports  entre  l'endomixie  et  la  parthénogenèse.  —  V.  De- 
la(,;e   et   M.  Coi.usmith. 

Moore  ^C.  "W.j.  —  LmUo-slèrilitè.  —  Chez  la  Tradescandia  (  T.  occideiilalis, 
T.  pilosa  et  un  liybride  entre  les  deux),  on  observe  que  la  pollinisation 
par  le  pollen  de  la  même  fleur  ne  conduit  pas  à  la  fécondation,  tandis  que 
le  pollen  d'une  autre  fleur  aboutit  à  la  fécondation  et  que  ce  même  pollen, 
qui  se  trouvait  inactif  dans  sa  propre  fleur,  est  actif  dans  la  fleur  voisine. 
L'observation  microscopique  montre  que,  dans  le  premier  cas,  la  féconda- 
tion n'a  pas  lieu  parce  que  le  tube  pollinique  reste  gros  et  court  et  n'atteint 
pas  la  base  du  style.  Quelle  peut  être  la  cause  de  cette  particularité  du 
tube  pollinique  ?  Trois  ont  été  proposées  :  1*^  L'hypothèse  de  Coriîens  qu'il 
y  a  des  inhibiteurs  spéciaux  représentés  par  deux  allélumorphes;  mais  les 
expériences  de  croisement  invalident  cette  hypothèse,  car  chez  les  hybrides 
où  ces  àllélomorphes  n'existent  plus  l'inefficacité  de  rautojwllinisation  per- 


n.  —  PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  3.') 

siste.  2"  La  deuxièine  hypothèse  est  qu'il  existe  dans  le  grain  de' pollen  un 
enzyme  qui.  dans  la  fécondation  croisée,  détermine  le  stigmate  à  sécréter 
une  substance  provoquant  la  croissance  en  longueur  du  tube  poUinique, 
tandis  que  dans  l'autofécondation  cet  enzyme  reste  inactif.  Mais  cette  hypo- 
thèse aussi  est  infirmée  par  le  fait  ([ue,  si  l'enzyme  approprié  est  fourni 
par  les  grains  de  pollen  d"une  autre  fleur,  le  tube  polliniquo  de  l'auto- 
pollen  n'en  reste  pas  moins  inactif,  bien  que  l'enzyme  nécessaire  soit  pré- 
sent. S-^  La  troisième  explication,  proposée  par  l'auteur,  est  la  suivante.  Le 
tube  pollinique  trouvant  dans  les  tissus  du  style  de  la  même  fleur  une 
nourriture  trop  riche,  s'accroît  seulement  en  largeur,  sans  aller  chercher, 
par  un  allongement  en  longueur,  de  nouvelles  sources  alimentaires  dans 
la  profondeur  du  pistil,  comme  c'est  le  cas  pour  le  pollen  d'une  fleur 
différente.  —  Y.  Dei.age  et  M.  Golds.mitii. 


CHAPITRE  111 
lia  partliénog^cnèse 

De-witz  (J.).  —  Die  l'i'(v  die  kiinstliche  Parthenogenesis  angeivandten  Mitlel 
ah  Erreger  fur  andere  biologisc/ie  Vorgdnge.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVIII, 
498-503.)  [37 

Ernst  (A.).  —  Experimentelle  Erzeuqnnq  erblicher  ParUienoqenesis.  (Zeit- 
schr.  indukt.  Abst.  Vererbgsl.,  XVIÏ.  2b3-'250.)  '  [41 

Feytaud  (J.).  —  Sur  la  reproduction  parthénogénétique  de  VOliorhynqne 
sillonné.  (Cfthiorhyricus  Sulcatus  Fabr.)  (C.  R.  Se.  Se,  CLXV,  26  nov.)    [43 

Foucher  (G.).  —  Sur  l'apparition  du  Carausius  morosus  cf  st  sa  longévité. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  511.)  [42 

Goldschmidt  (Richard).  —  On  a  rase  of  facultative  parthenogenesis  in 
the  Gipsy  math  Lgmanlria  dispar  L.,  with  a  discussion  of  the  relation 
of  parthenogenesis  lo  sex.  (Biol.  Bull.,  XXXll.  35-43.1  [Voir  ch.  IX 

a)  Herlant  (Maurice).  — Le  mécanisme  de  la  parthénogenèse  expériraentjxle 
chez  les  Amphibiens  et  les  Echinodermes.  (Bull.  Scient.  Fr.  Bêla.,  L,  fasc. 
4,  381-424.)  [37 

h)  —  —  Sur  les  variations  du  volume  du  noi/au  de  l'œuf  activé.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXIV,  413.)  '  [39 

a)  Lécaillon  (A.).  —  Sur  la  signification  des  changements  de  couleur  qui 
se  produisent  nornialemeut  dans  certains  œufs  non  fécondés  de  Bombyx 
mori  et  sur  la  formation,  dans  cette  espèce,  de  véritables  chenilles  d'ori- 
gine parthénogénétique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  192.)  [42 

b) Sur  la  biologie  des  chenilles  et  des  papillons  de  Bomby.r  mori  ayant 

une  origine  parthénogénétique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  289.)  [43 

c\  —  —  Sur  Vaptitude  à  la  parthénogenèse  naturelle,  considérée  chez  di- 
verses races  ou  variétés  de  Bombgx  du  Mûrier.  (C.  R.  Ac,  Se,  CLXV, 
799.1  [Analysé  avec  les  précédents. 

■»)  Liillie  (Ralph  S.).  —  7'emperature-coefftcients  in  the  aclivatton  of  Star- 
fish  eggs  by  hutyric  acid.  (BioL  Bull.,  XXXll,  131-158.)  [39 

b) 'J'he  eoiuiilions  determining  the  rate  of  entrance  of  irater  into  fer- 

tilized  and  infertilized  .\rbacia  eggs,  and  the  gênerai  relation  of  changes 
of  permeability  to  aetivation.  (American  Journal  of  Physiology,  XLIII, 
43-57,  l"'-  avril.)  [40 

Morris  (Margaret).  —  A  cytological  study  of  A  rtificial  parthenogenesis  in 
Cnmingia.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXII,  1-33,  llfig.,  8  pi.)  [41 

Patterson  (J.  T.)  and   Porter  (Lelia  T.i.  —  Studies  on  the    biology   of 


m.  —  LA  PARTHENOGENESE.  -       37 

/^ar((r(>pi(los<)moj)si!i.  II.  S/)i-r)natogenesis  of  mnirx  rran'd  from  unfer/ih:ed 
ei/gs.  (Biol.  Bull.,  XXXI 11,  38-47,  >?  pi.)  ^      [37 

"Woodward  (^Alvalyn  E.)  and  Hague  (Florence  S.).  —  lodine  as  a  par- 
thenotjenctic  agent.  (Biol.  Bull.,  XXXI 11,  355-360.)  ,      [41 

Voir  pour  k's  renvois  à  ce  chapitre  :  V,  ^i;  eh.  IX  ;  XIV,  "2"  a;  XVII. 


a)  Maluralion    de  Vœuf  parlhéiuigénètique. 

Patterson  (J.  T.)  et  Porter  (Lelia  T.).  —  Eludes  sur  la  biologie  de  Pa- 
racopidoKomopsis.  II.  Spermatogénè.se  des  mâles  issus  d'oeufs  non  fécondés.  — 
On  sait  que  les  œufs  vierges  de  ce  Chalcidide  parasite  donnent  uniquement 
des  mâles,  comme  chez  l'Abeille.  Les  cellules  germinales  de  ces  mâles  pos- 
•sédent  un  nombre  de  chromosomes  haploïde  (8);  la  première  division  de 
maturation  comporte  des  phénomènes  nucléaires  qui  sont  comme  le  prélude 
de  la  division,  mais  la  membrane  nucléaire  reste  intacte  et  seul  le  cyto- 
plasme se  divise  :  il  se  sépare  de  lui  un  petit  globule  abortif  ;  à  la  seconde 
division,  les  chromosomes  se  divisent  longitudinalement  et  la  mitose  se 
poursuit  normalement.  Le  nombre  haploïde  persiste  ainsi.  Le  nombre  de 
chromosomes  dans  'les  cellules  somatii|ues  est,  chez  ces  mâles,  également 
haploïde.  —  M.  Goldsmith. 

[il  Parthénogenèse  expérimenUde. 

DeAwitz  (  J.).  —  Les  agents  parthénogénisants  comme  excitants  d'autres 
phénomènes  physiologiques.  —  Point  d'expériences  nouvelles.  Simple  revue 
critique  pour  rappeler  les  cas  assez  nombreux' où,  d'après  les  expériences  de 
divers  auteurs,  les  agents  habituels  de  la  parthénogenèse,  chaleur,  froid, 
sécheresse,  acides,  actions  mécaniques  (brossage,  secouage)  etc.,  sont  égale- 
ment susceptibles  d'abréger  les  périodes  de  latence  dans  le  développement 
de  divers  organismes.  L'auteur  rappelle  l'action  du  froid  sur  le  dévelop- 
pement des  gemmules  d'épongés,  celle  de  la  dessiccation  sur  la  réapparition 
des  Apus,  celle  de  l'acide  sulfurique;  du  brossage  et  du  secouage,  selon  le 
procédé  de  Ticiiomiroff,  pour  abréger  la  période  de  latence  estivale  du 
développement  des  œufs  fécondés  du  ver  à  soie,  etc.  Il  rappelle  que  des 
actions  semblables,  en  particulier  le  froid,  ont  fourni  entre  les  mains  de 
divers  observateurs,  dans  l'élevage  des  papillons,  des  variations  constantes 
dans  les  couleurs  de  Timago.  Il  se  rallie  à  l'opinion  exprimée  en  particulier 
par  R.  Dunois  que  tous  ces  agents,  y  compris  les  anesthésiques,  alcool 
éther,  chloroforme,  agissent,  ainsi  que  l'avait  vu  Claude  Bernard,  en  de- 
shydratant les  tissus  ;  sous  l'influence  de  cette  déshydratation  les  équilibres 
chimiques  se  trouvent  modifiés  et  des  actions  chimiques  nouvelles,  en  parti- 
culier des  oxydations,  sont  déterminées  [XIV,  2^].  —  Y.  Delage. 

a)  Herlant  (Maurice).  —  Le  mécanisme  de  la  parthénogenèse  expérimen- 
tale chez  les  Amphibiens  et  les  Echinodermes.  —  L'auteur  montre  la  diffé- 
rence qui  existe  entre  l'œuf  de  Grenouille  et  l'œuf  d'Oursin  après  la  fécon- 
dation,  savoir  chez  la  Grenouille  une  énergide  femelle  bipolaire,  chez  l'Oursin  | 


:îS  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

une  énergide  femelle,  sous  la  forme  d'un  monaster,  éventuellement  accom- 
pagné de  monasters  accessoires  ;  il  affirme  que  cette  différence  est  contingente 
et  qu"en  somme  l'œuf  activé  se  présente  dans  la  même  condition  physiolo- 
gique chez  la  Grenouille  et  chez  l'Oursin  au  moment  de  l'application  du 
second  temps.  —  L'auteur  met  la  théorie  de  L(»:b  en  présence  des  faits  cyto- 
logiques  et  conclue  que  ces  derniers  ne  sont  nullement  en  accord  avec  elle. 
Le  premier  principe  de  Lœb  est  que  la  membrane  est  le  résultat  essen- 
tiel de  l'activation,  d'où  dépend  toute  la  suite  du  phénomène.  Or,  les  faits 
abondent  montrant  qu'il  peut  y  avoir  activation  sans  membrane  et  mem- 
brane sans  activation,  d'où  cette  conséquence  qu'elle  n'est  qu'un  épiphéno- 
mène  de  l'activation,  ce  qui  est  le  contraire  de  la  théorie  de  Lœb.  —  Le 
second  principe  est  que  la  cytolyse  est  la  conséquence  nécessaire  de  la 
formation  de  la  membrane  et  de  l'activation  et  qu'elle  est  une  étape  indis- 
pensable précédant  la  division,  mais  qu'une  cytolyse  trop  accentuée  se  pro- 
duit nécessairement  dans  ces  conditions  et  aboutit  à  la  mort  de  l'œuf,  si 
elle  n'est  arrêtée  parle  second  tem])s.  H.  montre  que,  bien  au  contraire,  la 
cytolyse  loin  d'être  une  conséquence  de  la  formation  de  la  membrane,  est 
ime  conséquence  de  l'action  à  la  fois  brutale  et  insuffisante  des  agents  ;  elle 
n'est  qu'un  phénomène  agonique,  provenant  de  ce  que  l'œuf  activé  n'est 
pas  suffisamment  réveillé  de  sa  torpeur  initiale  pour  opérer  sa  division 
sans  l'aide  d'une  impulsion  nouvelle.  —  Le  troisième  principe  de  Lceb  est 
que  les  agents  du  2''  temps  ont  pour  effet  d'arrêter  la  cytolyse  progres- 
sive et  de  permettre  à  la  mitose  de  s'accomplir.  Mais  les  observations  cyto- 
logiques  de  Lœb  sont  très  frustes  (ainsi  que  le  montrent  ses  dessins)  et  ne 
lui  ont  pas  permis  de  voir  la  vraie  nature  du  phénomène.  L'observation 
approfondie  montre  que  les  causes  qui  interviennent  sont  tout  autres.  D'a- 
bord, le  2^  temps  n'est  point  nécessaire  dans  certains  cas,  où  l'œuf  se  montre 
sensible  à  l'activation  avant  d'être  mûr  et,  par  conséquent,  à  l'état  diploï- 
dique  (chez  les  Astéries)  ou  lorsque  le  noyau  haploïdique  s'étant  d'afeord 
divisé,  refusionne  ses  deux  moitiés  en  un  noyau  diploïdique  (Mactra). 
Dans  ce  cas,  le  premier  temps  suffit  à  lui  seul.  Quand  le  noyau  reste  ha- 
ploïdique, son  développement  ultérieur  dépend  delà  formation,  sous  l'in- 
fluence du  second  temps,  soit  d'un  aster,  complétant  le  monaster  primitif 
en  une  figure  l)ipolaire  (Oursin),  soit  de  la  formation  d'asters  secondaires 
permettant  au  fuseau  bipolaire  initial  de  propager  son  action  jusqu'à  la 
surface  de  l'œuf  où  doit  prendre  naissance  le  sillon  de  segmentation.  Ainsi, 
H.  ne  réfute  pas  directement  l'explication  de  Lœb,  mais  lui  en  oppose  une 
autre,  plus  conforme  aux  observations. 

La  théorie  de  Lœb  relative  à  la  fécondation  n'e.st  pas  moins  arbitraire  et 
insoucieuse  des  processus  cytologiques  que  sa  théorie  de  la  partliénogénèse. 
Il  admet  que  le  spermatozoïde  agit,  comme  les  deux  temps  de  la  parthéno- 
genèse, par  l'intermédiaire  de  substances  chimiques  hypothétiques  déter- 
minant des  effets  qui  ne  le  sont  pas  moins  :  apport  d'une  lysine  meml)ra- 
nogène,  et  cytolysante  et  d'une  antilysine  corrigeant  les  effets  de  la  première. 
L'observation  des  phénomènes  substitue  à  cette  antilysine  invisible  la  for- 
mation d'une  énergide  d'origine  paternelle  apportant  à  l'omf  les  capacités 
dynamiques  nécessaires  à  son  dévelojipement.  La  preuve  en  est  fournie 
par  les  fécondations  hétérogènes.  Partout  où  le  spermatozoïde  étranger  (de 
mollusque  ou  d'annélide),  en,  pénétrant  dans  l'œuf,  développe  un  spermo- 
centre,  il  assure  le  développement  ;  partout  où  le  spermocentre  manque, 
le,  développement  est  impo.ssible,  et  cependant  dans  tous  les  cas  le  sper- 
matozoïde apporte  sa  lysine  et  son  antilysine. 

En  somme,  soit  par  des  ariruments  directs  mettant  en  évidence  l'inexac- 


III.  —  LA  PARTHKNOGKNKSE.  30 

titude  (le  la  théorie  de  Liku.  soit  en  opposant  à  cette  dernière,  qui  ne 
repose  que  sur  des  hypothèses  chimériques  invérifiahles.  des  interprétations 
qui  sont  l'expression  même  des  aspects  oytologiquos,  l'auteur  montre  le 
peu  de  valeur  des  théories  qui  ont  excité  plus  d'intérêt  qu  elles  ne  semblent 
mériter.  —  V.  Delagk  et  M.  (  ioi.i>SMiTii. 

f,\  Herlant  (M.  .  —Sur  les  varinliims  ilu  volume  du  hoj/(ii'  <lr  l'a'iif  aciivi'. 
—  }'ar  l'ohservation  d'un  même  ceuf  vivant,  ce  qui  élnnine  les  el'i'ets  de  Tac- 
tion  des  réactifs  ainsi  que  les  différences  individuelles,  l'auteur  montre  que, 
à  la  température  de  15",  le  noyau  de  Fo'uf  activé  par  l'acide  butyrique  subit 
un  accroissement  de  volume  qui  se  continue  jusqu'à  sa  disparition  au  mo- 
ment de  la  mitose.  Mais  cet  accroissement  est  discontinue  :  il  se  fait  en 
deux  phases,  séparées  par  un  intervalle  de  dépression  situé  entre  la  qua- 
rantième et  la  cinquante-cin(iuième  minute.  Le  traitement  hypertonique  ap- 
pliqué à  des  moments  correspondant  chronologiquement  à  peu  près  aux 
pliases  d'accroissement  du  noyau  détermine  la  formation  d'un  ou  deux  asters 
compatihles  avec  un  développement  ultérieur,  tandis  que  appliqué  pendant 
la  phase  de  dépression  où  le  noyau  semble  hypersensible,  il  fournit  de 
nombreux  petits  asters  aboutissant  à  la  cytolyse.  D'autre  part,  Brachet  a 
démontré  que  la  possibilité  de  fécondation  des  œufs  activés  n'est  pas  continue 
mais  est  soumise  à  une  variation  cyclique  ;  il  vient  à  l'idée  que  la  phase  de 
non  fécondabilité  doit  correspondre  à  la  phase  de  dépression  du  noyau,  mais 
les  expériences  de  Brachet  ont  été  faites  à  des  températures  très  différentes 
de  celles  des  présentes  expériences  pour  qu'une  superposition  chrono- 
logique des  phénomènes  puisse  fournir  des  indications  précises.  — 
V.  Delage. 

a)  Lillie  (Ralph  S.j.  —  Coefjicienis  de  temprraturc  dam  l'ariivation  de 
Vfeufde  V  Etoile  de  mer  par  l'acide  butyrique.  —  L'auteur  a  montré  précé- 
demment (1915,  1916)  que  les  œufs  vierges  d'Astérie  peuvent  être  amenés 
à  se  dés'elopper  jusqu'au  stade  blastula  par  une  solution  faible  (0,000o  à 
0,006»)  d'acide  butyrique;  le  temps  pendant  lequel  ils  doivent  être  soumis 
à  son  action  est  strictement  déterminé  pour  chaque  concentration  donnée 
de  l'acide  :  une  action  moins  prolongée  n'a  pour  effet  que  d'amener  l'œuf 
aux  premiers  stades  de  segmentation  et  une  action  plus  longue  le  détériore. 
La  durée  optima  est  inversement  proportionnelle  au  degré  de  concentration 
du  réactif.  Deux  explications  peuvent  être  données  du  mécanisme  de  cette 
action.  1"  La  proportionnalité  entre  le  degré  de  concentration  et  la  rapidité 
de  l'action  fait  supposer  qu'il  s'agit  d'une  réaction  chimique  entre  l'acide  et 
une  substance  encore  inconnue  qui  se  trouve  dans  l'œuf  (probablement  dans 
sa  couche  superficielle)  ;  c'est  le  produit  de  cette  réaction  qui  exercerait 
l'action  activante  :  il  se  formerait  pendant  toute  la  durée  de  l'action  du  réactif, 
et  le  délai  optimum  correspondrait  à  la  quantité  de  réactif  nécessaire  et 
suffisante  pour  produire  l'effet.  —  2"  On  pourrait  supposer  que  c'est  l'acide 
butyrique  lui-même  qui  agit;  il  pénètre  graduellement  dans  l'œuf  et  le  mo- 
ment optimum  correspond  à  une  certaine  quantité  d'acide  ainsi  diffusée.  — 
La  considération  des  coefficients  de  température  permet  de  choisir  entre  les 
deux  hypothèses  :  celui  des  réactions  chimiques  est,  ordinairement,  beau- 
coup plus  élevé  que  celui  de  la  diffusion,  laquelle  n'est  que  peu  influencée 
par  les  changementà  de  temi)érature.  Des  expériences  de  l'auteur  il  résulte 
que  la  température  agit  ici  de  la  façon  caractéristique  des  réactions  chimi- 
ques, c'est-à-dire  en  les  rendant  deux  à  trois  fois  plus  rapides  pour  chaque 
élévation  de  10''. 


40  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

La  ressemblance  étroite  au  point  de  vue  du  coetïicient  de  température 
entre  l'activation  de  l'œuf  et  la  cytolyse  permet  de  pénétrer  plus  avant  dans 
le  mécanisme  de  la  première.  Comme  la  cytolyse,  elle  doit  être  une  action 
de  surface,  consistant  en  l'augmentation  de  la  perméabilité  pour  l'eau  et  les 
substances  solubles  dans  l'eau;  l'augmentation  de  perméabilité  entraîne  une 
dépolarisation  électrique  qui  marque  le  moment  critique  où  le  métabolisme 
tout  entier  de  l'œuf  est  modifié  et  le  développement  commence.  C'est  là  un 
exemple  intéressant  d'une  légère  modification  pliysico-chimique  qui  entraîne 
toute  une  série  de  phénomènes  pliysiologiques  compliqués;  le  phénomène 
d'excitation,  qu'on  peut  de  même  rapprocher  de  la  cytolyse  et  de  l'activation 
de  l'œnif,  en  est  un  autre  exemple.  —  M.  Goldsmith. 

b)  Lillie  iRalph  S.).  • — Sur  les  conditions  qui  déterminent  Ventrée  de  Veau 
dans  les  œufs  d'Arbacia,  fécondés  et  non  fécondés,  et  sur  la  relation  générale 
qui  existe  entre  les  chanf/ements  de  perméabilité  et  l'activation  [I,  2].  —  Des 
faits  que  d'autres  auteurs  et  lui-même  ont  établis,  L.  s'efforce  de  dégager  la 
notion  d'un  parallélisme  entre  le  processus  d'activ;^ition  de  l'œuf  et  l'excita- 
tion des  tissus  irritables.  Un  des  faits  fondamentaux  de  l'activation  paraît 
être  une  augmentation  temporaire  de  la  perméabilité  de  la  membrane,  et 
il  semble  y  avoir  parallélisme  entre  l'action  qu'exerce  une  substance  pour 
augmenter  la  perméabilité  et  son  efficacité  comme  agent  parthénogénétique. 
Les  expériences  de  l'auteur  sur  des  larves  d'Arénicoles  montrent  que  des 
solutions  pures  isotoniques  de  sels  potassiques  ou  sodiques  augmentent  la 
perméabilité  des  cellules  pigmentaires,  en  même  temps  qu'elles  excitent 
énergiquement  la  musculature;  ce  double  effet  est  inhibé  par  CaCP.  Il 
semble  donc  probable  a  priori,  et  le  fait  se  démontre  sur  les  œufs  d'oursin 
ou  d'étoile  de  mer,  que  si  une  augmentation  de  perméabilité  est  un  facteur 
initial  ou  critique  de  l'activation,  1"  des  solutions  salines  pures  peuvent  pro- 
duire l'activation,  2°  cet  effet  est  empêché  par  addition  de  CaCl-  à  la  solu- 
tion. Sur  les  œufs  dWrbacia,  en  utilisant  la  sortie  du  pigment  comme  index 
de  l'augmentation  de  perméabilité,  on  constate  que  les  sels  qui  libèrent  le 
plus  rapidement  le  pigment  sont  aussi  les  agents  activants  les  plus  efficaces. 
Les  effets  sont  entravés  par  de  petites  quantités  de  CaCl^  et,  à  un  moindre 
degré,  par  divers  antiseptiques.  Pour  les  sels  de  Ma  et  K  en  solutions  isotoni- 
que pure,  l'ordre  d'efficacité  pour  les  anions  est  :  Cl,  Br,  NO^',  CNS  et  I.  Mais, 
de  même  que  dans  l'excitation,  il  faut  aussi  tenir  compte  ici  d'un  change- 
ment possible  de  la  polarisation  de  la  membrane.  Une  dépolarisation  tempo- 
raire de  la  surface  de  l'œ-uf  peut  être  un  facteur  essentiel  de  l'activation,  et 
l'accroissement  de  perméabilité  une  conséquence  secondaire  devenant  en- 
suite un  facteur  important  pour  les  phases  suivantes  du  développement,  en 
permettant  un  échange  plus  facile  de  l'cxygène,  du  i^az  carbonique  et  peut- 
être  d'aut-ii-es  substances,  échange  en  rapport  avec  une  augmentation  des 
oxydations  et  du  métabolisme.  Les  observations  de  l'auteur  montrent  que 
l'augmentation  de  perméabilité,  de  l'auif  d'Arbacia  à  l'eau  après  fécondation 
n'est  pas  fugace,  mais  subsiste  jusqu'au  second  ou  troisième  clivage  et  sans 
doute  au  delà.  Cette  augmentation  de  perméabilité  est  indépendante,  il  im- 
porte de  le  noter,  de  la  disparition  de  la  gelée  qui  entoure  l'icuf  non  fécondé. 
Si  une  augmentation  initiale  de  perméabilité  est  le  facteur  critique  de  l'ac- 
tivation, il  est  clair  que  cette  condition  ne  peut  être  permanente  et  qu'un 
changement  inverse,  retour  à  l'hémiperméabilité  et  à  l'état  polarisé  de  la 
membrane,  est  nécessaire  pour  que  l'œuf  reste  vivant.  Sinon  les  processus 
de  diffusion  conduisent  à  la  cytolyse  et  à  la  désintégration  cellulaire.  L'idée 
que  l'effet  correcteur  exercé  par  les  solutions  hypertoni(iues  consiste  dans  la 

f 


m.  —  LA  PAIITIIKNOGENESE.  41 

restauration  de  riiémiperméabilité  primitive  est  pour  le  moins  logique.  II 
est  possible  qu'un  toi  traitement  rende  possible  la  syntlièse  par  déshydra- 
tation de  certains  matériaux  indispensables  à  la  reconstitution  de  la  mem- 
brane. De  même  que  l'absence  d'oxygène,  lesanestliésiques  empêchent  l'effet 
de  la  solution  hypertonique,  ce  qui  peut  être  rapproché  de  leur  action  entra- 
vante vis-à-vis  de  la  croissance  et  de  la  division  cellulaire.  L'action  anesthé- 
sique  consisterait  essentiellement  en  une  modification  réversible  de  la 
membrane  qui  rendrait  cette  dernière  temporairement  plus  résistante  aux 
modifications  de  toutes  sortes  ;  d'où  retard  ou  empêchement  de  tous  les  pro- 
cessus dans  lesquels  la  membrane  intervient  d'une  façon  active  (excitation, 
croissance,  etc.).  A  chaque  clivage,  des  changements  réversibles  doivent  entrer 
en  jeu.  La  mem])rane  perd  sa  cohésion  et  sa  consistance  pendant  la  division 
cytoplasmique  et  les  retrouve  ensuite.  Des  changements  réversibles  analo- 
gues (variations  de  la  force  éiectromotrice)  se  rencontrent  aussi,  dans  l'exci- 
tation. —  H.  Caruot. 

"Woodvard  (Alvalyn  E.)  et  Hague  (Florence  S.).  —  L'iode  comme 
wjent  parthénogeiiisant.  —  De.^  expériences  faites  sur  des  œufs  non  fécon- 
dés d'Ar/)aeia  il  résulte  qu'une  faible  quantité  d'iode  ajoutée  à  l'eau  de 
mer  provoque  la  formation  d'une  membrane  de  fécondation  chez  un  certain 
nombi-e  d'œufs  (26  à  28  %  au  maximum).  Les  meilleurs  résultats  ont  été 
obtenus  en  employant  la  solution  saturée  diluée  de  4  à  8  fois  ;  2'"  de  cette 
solution  étaient  ajoutés  au  même  volume  d'eau  de  mer  contenant  les  œufs. 
La  durée  d'action  est  sans  influence,  ce  qui  semble  indiquer  une  action 
chimique  immédiate.  Le  traitement  hypertonique  ultérieur  améliore  légère- 
ment les  résultats.  La  membrane  formée  a  im  aspect  absolument  normal 
et  est  très  visible,  contrairement  à  ce;  qu'observe  Lœb  dans  son  traitement 
par  les  acides  gras.  En  présence  d'un  excès  d'iode,  les  œufs  deviennent 
clairs,  mais  ce  ne  sont  pas  des  «  œufs-fantômes  »  :  leur  aspect  est  dû  à  une 
précipitation  du  pigment  qui  s'accumule  en  un  point  oîi  il  forme  une  tache 
foncée.  —  M.  Goldsmith. 

Morris  (Margaret).  —  Etude  ci/lologique  de  la  parthénogenèse  artifi- 
cielle chez  Cumingia.  —  Les  œufs  du  mollusque  Ciimingia  peuvent  être  in- 
cités au  développement  parthénogénétique  par  simjale  échauffement  entre 
32°  et  37'^  C,  suivi  d'un  traitement  hypertonique.  L'optimum  correspond  à 
32^  C.  pendant  une  heure.  L'optimum  pour  l'obtention  des  globules  polaires 
(condition  fâcheuse  pour  la  parthénogenèse)  est  37°  C.  pendant  1  1/2  mi- 
nutes. Les  œ'ufs  n'ayant  pas  formé  de  dobules  polaires  donnent  des  larves 
normales  ;  ceux  ayant  formé  ces  globules  subissent  au  plus  un  commence- 
mentde  segmentation.  Chez  ceux  qui  se  développent  sans  globules  polaires, 
le  noyau  se  divise  avec  un  fuseau,  mais  les  deux  demi-noyaux  se  refusion- 
nent. Les  chromosomes  dans  ce  cas  sont  au  nombre  de  50  à  60  au  lieu  de 
36,  nombre  normal.  Même  processus  pour  le  2^  globule  polaire  :  division 
suivie  d'une  fusion.  Très  peu  des  œ^ufs  ayant  expulsé  un  globule  polaire  se 
divisent;  ceux  ayant  expulsé  les  deux  globules  polaires  peuvent  subir  une 
ou  deux  divisions,  avec  IS  chromosomes,  c'est-à-dire  le  nombre  haploïde. 
—  Y.  Delage. 

y;  Alternance  de  la,  parthénogenèse  et  de  l'amphimixie.  Parthénogenèse 
naturelle. 

Ernst  (A.).  —  Production  expérimentale  delà  parthénogenèse  héréditaire. 


42  I/AXNEE  BIOLOGIQUE. 

i'.ommunicalion  préliminaire.  —  Après  avoir  cx])Osé  les  difficultés  qui  s'op- 
posent à  la  réalisation  de  la  parthénogenèse  expérimentale  chez  les  plantes 
et  avoir  discuté  entre  autres  les  chances  de  la  méthode  des  injections  pra- 
tiquée par  Mac  Dougal,  l'auteur  expose  les  résultats  des  recherches  qu'il  a 
entreprises  en  vue  d'élucider  les  si  intéressants  modes  de  reproduction  de 
Chara  crinita.  Ces  recherches  ont  été  faites  sur  du  matériel  provenant  de 
diverses  localités  et  notamment  des  environs  de  Budapest.  Il  s'est  trouvé 
que  la  parthénogenèse  qui,  depuis  les  recherches  d'ALEXANDRE  Braun  (1856) 
a  fait  la  réputation  de  cette  fameuse  espèce,  n'est  au  fond  pas  la  parthéno- 
genèse du  tout,  mais  constitue  un  cas  d'apogamie  ovogène  (parthénogenèse 
somatique,  selon  la  terminologie  de  Winrler).  E.  est  persuadé  que  les  Chara 
crinila  des  diverses  localités  présentent  des  constitutions  génératives  très 
différentes.  Dans  la  grande  majorité  des  cas  il  s'agirait  d'individus  à  con- 
stitution diploïde  (races  «  parthénogénétiques  ■>  )  ;  dans  quelques  localités  la 
continuation  de  l'espèce  est  assurée  par  des  plantes  mâles  et  femelles  à  con- 
stitution haploïde  et  dans  d'autres  cas  encore,  comme  aux  environs  de  Buda- 
pest, par  exemple,  les  individus  haploïdes  et  diploïdes  se  rencontrent  pêle- 
mêle.  Cela  engage  à  ne  pas  voir  dans  le  mode  de  reproduction  des  races 
soi-disant  parthénogénétiques  (en  réalité  apogamiques)  une  sorte  d'adapta- 
tion forcée  causée  par  l'absence  de  mâles  disparus  à  la  suite  de  mauvaises 
conditions  climatiques.  Le  fait  que  dans  une  même  localité  des  individus 
sexués  à  cgnstitution  haploïde  se  rencontrent  simultanément  avec  des  indi- 
vidus apogamiques  à  constitution  diploïde  fait  penser  qu'au  contraire  la 
parthénogenèse  est  le  résultat  d'un  changement  constitutionnel  brusque. 
Les  conditions  de  ce  changement  doivent  pouvoir  être  reproduites  par  la 
voie  expérimentale  et  E.  pense,  en  effet,  arriver  par  cette  voie  à  obtenir  des 
générations  parthénogénétiques  (apogamiques)  de  Chara  crinita.  Il  admet 
que  les  races  parthénogénétiques  de  cette  plante,  qui  se  font  particulière- 
ment remarquer  par  un  polymorphisme  très  prononcé,  sont  le  produit  d'un 
croisement  entre  des  individus  de  Chara  crinila  haploïdes  et  certaines  autres 
espèces  de  Chara.  La  parthénogenèse  devrait,  par  conséquent,  être  consi- 
dérée dans  ce  cas  comme  étant  un  phénomène  d'hybridation  que  l'auteur 
espère  réaliser  dans  ses  cultures  [XVI.  c,  3].  —  J.  Stroiil. 

Foucher  (G.).  —  Sur  l'apparition  du  Carausixs  7norosus  çS  ^>  sa  longé- 
vité. —  Chez  cette  espèce  d'Orthoptère  la  parthénogenèse  est  la  règle  et  la 
présence  d'un  mâle  éventuel  a  été  très  rarement  constatée.  Pour  vérifier 
une  induction  légitime  fondée  sur  les  expériences  de  M"<^  Elkino  au  Labo- 
ratoire de  Lausanne,  l'auteur  prit  4  femelles  normales  et  les  soumit  à  un 
jeûne  presque  complet;  elles  produisirent  néanmoins  de  nombreux  œufs 
l)arthénogénétiques  qui  évoluèrent  en  autant  de  femelles,  sauf  un  qui,  bien 
que  non  différent  d'aspect  pendant  les  phases  larvaires,  devint  un  très  beau 
mâle  qui  vécut  7  mois,  féconda  deux  générations  de  femelles  et  succomba 
peut-être  en  partie  par  protection  insuffisante  contre  la  froidure  de  l'hiver. 
Les  œufs  fécondés  issus  de  ces  femelles  donnèrent  naissance  à  des  femelles 
parthénogénétiques.  Un  autre  mâle  né  dans  des  conditions  expérimentales 
analogues,  âgé  actuellement  de  plus  de  2  mois,  est  encore  en  pleine  santé. 
Cette  longévité  remar(iuable  est  à  noter,  mais  la  fiuestion  de  savoir  si  la 
pénurie  alimentaire  des  mères  est  un  facteur  de  la  production  des  mâles 
reste  à  élucider.  —  V.  Délace. 

a  Lécaillon  (A.).  —  Sur  la  siffnifîcation  des  chan;/ei/)enls  île  couleur 
dans  les  œufs  non  fécondés  des  liomhi/x    mori.  —  Les   (Eufs  des   femelles 


m.   -  LA  PARTI IKNOGENKSE  4!? 

vierires  subissent  en  lirancié  Jjartie  les  changements  de  couleur  caractéris- 
tiques (les  œufs  fécondés  (du  jaune  au  rougeiUre  et  du  rougèâtre  au  gris). 
Mais  le  plus  grand  nombre  ne  subit  ces  modifications  que  d'une  manière 
plus  ou  moins  incomplète  et  un  petit  nonibn»  seulement  les  parcourt  jus- 
qu'au bout.  Ces  changements  de  couleur  marchent  de  i)air  avec  le  déve- 
loppement (parthénogénétiquc)  dont  ils  sont  l'indice.  Aussi  voit-on  un  petit 
nombre  seulement  aboutir  à  l'éclosion  de  larves  parfaites,  tandis  que  les 
aiitros  s'arrêtent  à  des  stades  \)\ns  ou  moins  avancés  du  développement.  — 
L'auteur  a  obtenu  des  résultats  analogues  chez  d'autres  espèces.  —  Y.  De- 

I.AdE. 

//)  Lécaillon  (A.).  —  Sur  la  Inokxjie  des  chenilles  et  des  papillons  de 
/!iiml>)/x  )nori  ayant  une  orir/ine  parthénof/niélique.  —  Des  œufs  parthé- 
nogénl^tiques  obtenus  dans  l'expérience  suivante,  un  donna  un  mâle  nain 
et  les  trois  autres  deux  mâles  normaux  et  une  femelle  normale.  La  seule 
différence  constatée  étant  un  léger  retard  dans  l'accroissement  de  la  che- 
nille et  une  durée  un  peu  plus  grande  de  la  nynipliose.  Les  deux  mâles 
parthénogénétiques  normaux  accouplés  à  des  femelles  issues  d'œufs  fécon- 
dés donnèrent  de  nombreux  œufs  normaux.  La  femelle  parthénogénétique, 
d'abord  séparée  des  mâles,  donna  des  œ-ufs  parthénogénétiques  normaux 
qui  ne  montrèrent  pas  une  aptitude  particulière  à  achever  un  développe- 
ment parthénogénétique.  Accouplée  ensuite  à  un  mâle  ordinaire,  elle  donna 
des  œufs  ne  se  distinguant  en  rien  de  ceux  des  femelles  issues  de  féconda- 
tion. —  Y.  Delage. 

Feytaud  (J.t.  —  Sur  la  reproduction  pari hrnogéné tique  de  l'tHiorhynque 
sifloné  (Uthior/ii/nchus  sulcatus  lah).  —  Parthénogenèse  naturelle  constatée 
chez  ces  parasites  de  la  vigne  comme  chez  les  autres  espèces  du  même 
genre.  Bien  que  les  mâles  n'aient  pas  été  rencontrés,  leur  production  à 
de  rares  intervalles  est  probable  et  .sans  doute  s'agit-il  là  d'une  parthénoge- 
nèse sporadique  cyclique.  —  Y.  Delage. 


CHAPITRE  IV 
lia  reproiluclion  asexuée 

Beauverie  (I.).  —  Quelques  propriétés  des  nscospoi'es  de  levures.  Technique 
pour  leur  di/férenciatiou.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXX,  5-7.) 

[Les  spores  d'un  certain  nombre 
de  Saccharomi/ces  jouissent  d'une  très  forte  propriété  d'acido-résistance, 
f|ue  Ton  peut  utiliser  dans  la  technique  de  leur  coloration.  —  M.  Gard. 

Crozier  ("W.  J.).  —  Multiplicution  by  fission  in  Holollmrians.  (Amer.  Na- 
tur..  Ll,  5r.0-5r>6.) 

[Holoiltufia  surinamorensis  se  multiplie  normalement  à  l'état  adulte,  en  se 
coupant  en  deux  ;  chaque  moitié  régénère  ce  qui  lui  manque.  Hololhuria 
captiva  se  divise  aussi,  mais  seulement  à  l'état  très  jeune.  —  L,  Cuénot. 

Korschelt  (E.).  —  Zum  Wesen  der  ungesc/dechtlic/ier  Forlpftanzung  nebst 
Bemerkuiigen  iïber  ihre  Biziehungen  zur  geschlechlichen  Fortpflanzum/. 
(Zeitschr.  wissensch.  Zool.,  CXVII,  361-459,  25  fig.)  [44 

a)  Moreau  (F.  et  M™<ï).  —  L'évolution  nucléaire  chez  V Endophyllum  sem- 
pervivi  Lév.  (Bull.  Soc.  Myc.  de  Fr.,  XXXIII,  71-72.)  [45 

b) L'écidiospore  de  V Endophyllum  Euphorbiœ  ^silvaticœ  (D.  C.)  Winter 

est-elle  le  siège  d'une  karyitgamie?  [45 

Sélys-Longchamps  (Marc  dei.  —  Sur  le  bourgeonnement  despolystyélinés 
Stolonica  et  Heterocarpa,  avec  quelques  notes  sur  l'anaiomie  de  ces  deux 
genres.  (Bull.  Se.  Fr.  Belg.,  L,  fasc.  3,  171-27C),  23  fig.,  5  pi.)  [45 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  ch.  I,  «,  k;  V,  ;3. 


Korschelt  (E.).  —  De  la  nature  de  la  reproduction  asexuée  et  de  ses  rap- 
ports avec  la  reproduction  sexuelle.  — Diverses  études  récentes,  de  Deegener. 
de  MoRGULis,  de  Braem  et  d'autres,  engagent  l'auteur  à  compléter  par  les 
réflexions  contenues  dans  le  présent  mémoire  l'exposé  qu'il  avait  donné  en 
1910  sur  la  nature  de  la  reproduction  asexuée  dans  un  chapitre  spécial  du 
traité  d'emi)ryologie  comparée  de  Korschelt  et  Heider.  A  rencontre  de 
Seeliger,  de  Morgan  et  de  Przibrvm,  il  est  partisan  de  l'opinion  de  ceux 
qui  voient  des  rapports  étroits  entre  les  processus  de  division  et  la  faculté 
(le  régénération.  11  donne  un  exposé  critique  des  rapports  entre  la  reproduc- 
tion sexuelle  et  asexuée  chez  les  hydres,  du  bourgeonnement,  de  la  forma- 


IV.  —  LA  REPRODUCTION  ASEXli:!-;.  4L> 

tion  des  statoblastes.  des  gemmules,  de  la  division  à  des  stades  très  jeunes 
igamétog-onie)  etc.  Puis  il' analyse  les  conditions  favorables  que  des  enve- 
loppes protectrices  telles  que  des  kystes  fournissent  à  la  reproduction 
asexuée:  il  considère  de  même  l'effet  favorisant  du  parasitisme,  de  la  vie 
sessile  etc.  Pour  ce  qui  est  de  la  réapparition  des  cellules  germinales  au 
l)OUt  d'une  série  de  générations  asexuées,  il  admet  la  possibilité  que  le 
plasma  germinatif  —  pendant  les  générations  asexuées  qui  précèdent  —  se 
trouvait  dispersé  dans  l'ensemble  des  cellules  du  corps.  Ensuite  K.  attire 
l'attention  sur  le  fait  du  manque  presque  total  de  la  reproduction  asexuée 
cbez  les  animaux  terrestres.  Il  est  vrai  qu'il  s'agit  là  d'organismes  dont  les 
ascendants  aquatiques  déj;nnématodes,  birudinées,  mollusques,  artbropodes, 
vertébrés  etc.)  ne  possédaient  pas  cette  faculté  non  plus.  Eu  général,  la  vie 
aquatique  semble  particulièrement  favorable  aux  manifestations  de  la  repro- 
duction asexuée,  et  cela  en  raison  des  conditions  spéciales  de  nutrition,  de 
locomotion,  de  propagation,  de  protection  qu'elle  fournit.  Mais  il  faut  ad- 
mettre que  si  les  ascendants  des  animaux  terrestres  n'avaient  pas  les  fa- 
cultés nécessaires  à  l'apparition  de  la  reproduction  asexuée,  ils  en  avaient, 
en  échange,  d'autres  qui  précisément  leur  ont  permis  (ou  facilité)  le  pas- 
sage à  la  vie  terrestre  [X"VII,  o].  —  J.  Strohl. 

Selys-L.ongchamps(M.  de).  —  Le  bourgeonne)7ienf  des polystiélinés  Slolo- 
nica  et  Hetorocarpa.  —  De  la  ressemblance  entre  les  bourgeons  et  les 
individus  ayant  subi  Téviscération  et  aptes  à  régénérer  l'auteur  conclut  que 
ces  deux  processus  doivent  dériver  l'un  de  l'autre  et,  d'accord  avec  Caul- 
LERv,  se  fondant  sur  la  plus  grande  généralité  de  processus  de  la  régéné- 
ration, estime  que  cette  dernière  est  le  processus  ancestral  dont  le  prem.ier 
est  dérivé  ['VIlj.  —  Y.  Delagk. 

a)  Moreau  (F.  et  M^M.  —  L'évolution  nucléaire  chez  l' Endophyllum 
sempervivi  Lév.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

fj)  —  Vécidiospore  de  V Endophyllum  Eiiphorbiw  sUvatice  {D.  C.)  Winter 
est-elle  le  siège  d'une  karyogamie  ?  —  L'écidiospore  des  Urédinées  du  genre 
Endophyllum  germe  en  un  promycélium  comme  une  téleutospore.  Or,  une 
téleutospore  est  le  siège  d'une  fusion  nucléaire  ;  ce  phénomène  a-t-il  lieu 
dans  l'écidiospore  des  Endophyllum  ?  La  réponse  varie  avec  les  espèces  : 
une  karyogamie  a  lieu  dans  V Endophyllum  sempervivi;  elle  fait  totalement 
défaut  chez  YEuphorbiœ  silvaticœ.  —  F.  Moreau. 


CHAPITRE  V 


Li'ontosrenese 


Allen  (BennetM.).  —  The  rcsults  of  tfiyroid  removal  in  the  larvae  of  liana 
/jipicns.  iJourn.  Exper.  Zool.,  XXI\',  499-517,  8  fig.,  1  pi.)  [6 

Brachet  (A.).  —  L'o:'itf  et.  les  facteurs  de  l'Ontogenèse.  (Paris,  0.  Doin,  En- 
cyclopédie scientifique,  379  pp.)  [61 

Bryan  (Grfeorge  S.).  —  The  orchegonium  of  Cal/tarinea  anguslata  Brid. 
[Atrichum  angustatum)  (Bot.  Gazette.  LXIV,  1-20,  8  pi.,  1  fig.) 

[Etude  très  détaillée 
du  développement  de  l'archégone  de  Calharinea  angtistata.  —  P.  Guérin. 

Castellaneta  (V.).  —  La  proiiiorphologie  de  l'œuf  et  les  modernes  doctrines 
préformisles.  (Riv.  di  Se.  naturali  «  Xatura  »,  Mil;  Arcli.  Ital.  BioL,  LXVI, 
Fasc.  I,  104-105.)  [50 

Charlton  (Harry  H.l.  —  The  fate  of  the  unfertilized  egy  in  the  ivhite 
moHse.  (Biol.  Bull.,  XXXIII,  321-331,  4  pi.)  ■  [61 

Charrier  iH.).  —  Sur  F  existence  de  phénomènes  de  «  différenciation  muscu- 
laire »  pendant  la  transformation  de  la  Nereis  fncata  Sav.  en  Heterone- 
reis.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  878-879.)  [61 

Cockerell  (T.  D.  A.).  —  Adiilt  characters  in  Sunflower  scedlings.  (Journ. 
of  Hered.,  Vlll,  uug.,  :501-362,  1  fig.)  [54. 

Conklin  (Edwin  G.).  —  Effets  of  centrifugal  force  on  the  structure  and 
development  of  the  eggs  of  Crepidula.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXII,  312- 
317,   124  fig.)  ,  [50 

Danchakoff  (  Verai.  —  Differentiation  bg  ségrégation  and  environment  in 
the  dcveloping  organism.  (Amer.  Natur.,  LI,  419-428.)  [65 

Delsman  (H.  C).  —  On  the  relation  of  the  fîrst  three  cleavage  planes  to  the 
jirincipal  a.ces  in  the  embrgo  of  Hana  fusca  Rosel.  iKoninkl.  Akad.  van 
Wetensch.  Amsterdam,  Proceedings,  XIX,  N°  3,  498-512,  1916.)  [51 

Dendy  (Arthur).  —  The  rhessman  spicule  of  the  genus  Latrunculia;  a 
studg  in  the  origin  of  spécifie  characters.  (Journ.  Quekett  microsc.  club, 
XIII,  Prcsidential  adress,  16  pp.,  3  pi.)  [67 

Dendy  (Arthur)  and  Nicholson  ij.  "W.).  —  On  the  inffue7ice  of  vibration 
upon  the  fjrms  of  certain  Sponge  Spicules.  (Roy.  Soc.  Prpceed.,  B  622, 
573.)  [Analysé  avec  le  précédent. 


V.  --  ONTOGENESE.  47 

Dimpker  (Anna  Maria).  —  Die  Eifiirchung  ron  lli'rpobdelln  atoitiarid 
Caréna  {Xephilis  vuhjaris  Mocf/.  Tand).  (Zool.  Jalirb.  (Abt.  Anat.),  XL,  24')- 
290,  3pl.,  6fig.)  [52 

Dunn  (Grâce  A.).  —  Developmen/  of  Damontia  filiformis.  (Bot.  Gazette, 
LXIU,  425-457,  4  pL.  7  fig.) 

[Algue  rouge  largement  répandue  dans  les  zones  tempérées.  Formation 
des  spennaties,  développement  des  branches  carpogoniales.  des  cellules 
auxiliaires  et  du  cystocarpe.  La  mitose  a  été  plus  particulièrement  suivie 
dans  les  cellules  auxiliaires  et  dans  les  branches  carpogoniales.  —  P.  Guérin. 

Dupler  (A.  "W.).  —  T/tf  gametop/ij/fes  of  Ta.rus  canadensis  Marsh.  (Bot. 
Gazette,  LXIV,  115-136,  4  pi.) 

[Le  développement  des  gamétophytes  mâle  et  femelle  est  analogue,  dans 
l'ensemble,  à  celui  que  Ton  observe  chez  le  Taxus  haccata  L.  — -  P.  Guérin. 

Findeis  (Marie).  —  Ueber  dns  Wac/isfum  des  Embryos  im  ausgosijeten  Sa- 
men  vor  der  Keimung.  (Sitzungsber.  d.  Akademie  d.  Wissen.schaften  in 
Wien.  Abt.  I,  Bd.  126,  p.  77-102.)  [51» 

Fitzpatrick  (Harry  M.).  —  The  development  of  tlie  ascocarp  of  Bhiziiia 
undulala  Fr.  iBot.  Gazette,  LXIII,  282-296,  2  pi.) 

[Dans  l'ascocarpe,  dont  l'auteur  étudie  le  développement,  il  existe  des 
sortes  de  paraphyses  qui  sont  des  tubes  non  cloisonnés,  à  parois  épaisses, 
traversant  l'iiyménium  et  déchargeant,  à  leur  extrémité,  une  sécrétion 
brune,  glutineuse.  F.  les  désigne  sous  le  nom  de  «  setae  ».  —  P.  Guérin. 

Giesenhagen  (K.).  —  Entwickelungsgeschichle  einer  Milbengalle  mi  XepJiro- 
lepis  biseriata  Schott.  (Jahrbiicher  f.  wiss.  Bot.,  LVIII,  66-103.)  [58 

Goldfarb  (A.  J.).  —  The  sgmmetrg  of  grafted  eggs  in  relation  to  gianl 
larvae  formation  in  Arbacia  punctulata.  (Biol.  Bull.,  XXXIl,  X^  1,21-33, 
16  pi.)  ,  •    [51 

a)Harder  R.).  —  Ueber  die  Beziehung  des  Lichtes  zur  Keimung  von  Cyano- 
pliyceensporen.  (Jahrb.  f.  wissensch.  Bot.,  LVII,  237-291,  3  fîg.)  ^68 

b)  —  —  Ueber  die  Beziehung  der  Keimung  von  Cyanopliyceensporen  zinn 
Lirht.  (Ber.  deutsch.  bot.  ges.,  XXXV,  58-64,  1  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Heinricher  (E.).  ^  Berichtigende  Mitteilimg  iiber  die  Keimungsbedingun- 
gen  der  Samen  von  Arceuthobium  Oxycedri  (DC)  M.  Diel.  (Ber.  deutsch. 
bot.  Gesellsch.,  XXX\,  204-212.)    [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Hotson  (J.  "W.).  —  Xotes  on  bulbi ferons  fiingi  ivith  a  key  la  described 
species.  (Bot.  Gazette,  LXIV,  26.5,  3  pi.,  6  fig.) 

[L'auteur  étudie  le  développement  du  bulbille  et  la  germination  de  ce  der- 
nier chez  plusieurs   espèces  du  genre  Papulospora.   —  P.  Guérin. 

Jacobsson-Stiasny  (Emma;.  —  Frageri  vergleichender  Embryologie  der 
Pflanzen.  I.  Formenreihen  mit  sech.izehnkernigen  Embryosacken.  (Sitzungs- 
ber. d.  Akademie  d.  Wissenschaften  in  Wien,  Abt.  I,  CXXV,  593-732, 
1916.)  [60 

Kinzel  ("Wilhelm).  —  Teleogie  der  Wirkungen  von  Frosl,  Dunkelheitjind 
Licht  auf  die  Keimung  der  Samen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  581- 
585.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Klebs  (Georg).  —  Ueber  das  Verhâltniss  von  Wachstum  tind  Buhe  bei  den 
Pflanzen.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  373-415.)  [68 


48  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

u)  Lecomte  du  Noûy  (M.  P.).  —  Recherches  expérimenlales  et  application 
*  des  méthodes  de  mesure  et  de  calcul  à  un  phénomène  biologique  :  la  cica- 
■    irisation.  (Thèse  Fac.  Se.  Paris,  40  pp.,  graphiques.)  ,         [56 

b) Du  rôle  relatif  de  la  surface  et  du  périmètre  dans  le  phénomène  de 

cicatrisation  des  plaies  en  surface  et  de  la  formule  qui  les  interprète.  (C. 
R.  Ac.  Se,  CLXIV,  63-04.)  [56 

a)  Lesage  (Pierre).  —  Germination  des  graines  de  Lepidium  sativum  dans 
les  solutions  d'é/ectroli/tes:  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  119-121.)  [Dans  cer- 
taines solutions  salines,  la  force  osmotique  joue  un  rôle  important  au 
début  de  la  germination  des  graines  de  Lepidium  sativum.  —  M.  Gard 

b)  —  —  Germination  des  graines  dans  les  solutions  salines.  (C.  R.  Ac.  Se, 
LXIV,  639-641.)  [Ces  nouvelles  recherches,  effectuées  avec  5  espèces 
nouvelles,  montrent  encore  que  les  débuts  de  la  germination  sont  sous  la 
dépendance  immédiate  de  la  force  osmotique  des  solutions.  —  M.  Gard. 

liinsbauer  (K.).  —  Veber  regenerative  Missbildungen  an  Blilten-Knpfchen. 
(Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  620-626,  2tig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

a)  Loeb  (Léo).  —  The  expérimental  production  of  hypotypical  ovaries 
through  underifeedinq.  A  cont7nlmtion  to  Ihe  anah/sis  of  sterility.  (Biol. 
Bull.,  XXXIII,  91-115.)  '  [Voir'ch.  XIV 

b)  —  —  The  concrescence  of  follicles  in  Ihe  hypotypical  ovary.  (Biol. 
Bull.,  XXXIII,  187-195.)  '  [Voir  ch.  XIV 

■Longe  (B.).  -—  Bicerche  su  la  poliembrionia.   (Ann.  di  Bot.,  XIV, 451 -162, 

1  fig.)  [59 

Lund  (E.  J.).  —  lieversibiiiti/  of  inorphoqenilic  processes  in  Nursaria. 
(Journ.  Exper.  ZooL,  XXIV,  ï-19,  6  pi.)      '  [60 

Mac  Dougal  (D.  T.)  and  Spoehr  (H.  A.).  —  Growlh  and  Imbibilion.  (Proc. 
Americ.  philosoph.  Soc.  Philadelphia,  LVI,  289-352,  13  tig.)  [55 

a)  Maquenne  (L.)  et  Demoussy  (E.).  —  Influence  de  Veau  et  des  matières 
minérales  sur  la  germination  des  pois.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  979.)        [69 

b)  — Influence  des  matières  minérales  sur  la  germination  des  pois. 

(C.  R.  Ac.  Se.  CLXV,  45.)  [69 

Massart  (Jean).  —  Pourquoi  les  qraines  ne  germent  pas  dans  les  fruits 
charnus?  (Bull.  Scient.  Fr.  Belg.,'L,  fasc.  3,  167-169.)  [68 

Me  Nair  (A..  D.).  —  B'oilinq  biiffalo  clover  Seed.  (Science.  2  mars, 
220.)  '        _  [68 

Molliard  (Marin).  —  Production  artificielle  d'une  qallc.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXV,  160.)  '  [59 

Mottram  (J.  G.)  and  Sidney  Russ.  — Ohservalinns  and experiments  on  the 
susceplibililq  and  immunitq  of  Rats  towards  Jensen's  pal  Sarcoma.  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B  62:5,  1.)   '  [57 

Moullin  (C.  Mansell).  —  The  biology  of  tumours.  (London,  H.  K.  Lewis 
and  C",  55  pp.,  1916.)  [57 

a)  Przibram  (Hans).  —  \]  arhstumsmessungen  an  Sphodromanlis  bioculata 
Burm.  III.  Lange  regenerierender  nnd  normaler  Schreilbeine.  {Zuglcich 
Aufzucht  der  Goltesanbeterinnen.  III.  Mitteil.).  (Arch.  Entw.  Mechan. 
XLIII,  1-19,  1  pi.)  [55 


V.  —  ONTOGENKSE.  49 

b)  —  —  Tcmpi'rahn'quolienlen  fur  Lebenserscluùmingen  der  Sphndromanlis 
biocuinta.  {Zugleich  Au/'znchl  der  (iottesnnbeterinnen.  VIII.  Mitleil.) 
(Archiv  Entw.  Mech.  XLIII,  28-36.)  '  [55 

Sa-wyerCW.  H.).  —  Dcvelopmoit  of  snme  speciss  of  Pholiola.  (Bot.  Gazette, 
LXIV,  206-220,  5  pi.)  [Etude  du 

développement  des  Pholiota  sqiiarrosa,  flammans  et  adiposa.  —  P.  Guérin. 

Schaxel  (J.).  —  Zellen  iitid  Plasinodien.  Eiiie  kritische  Stxdic.  (Zool.  Jahrb. 
(Abt.  Anat.)  XL,  341-382,  14  fig.)  [51 

Sierp  (Hermann).  —  febcr  dcn  Einfîuss  des  Lichis  aiifdaii  Wdchstum  der 
P/îanzen  (Ber.  Deutscli.  bot.  Ges.,  XXV,  8-20). 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Smith  (Clayton  O.)-  —  Comiiaralive  résistance  of  Prrmus  to  crown  gall. 
(Amer.  Natur.,  LI,  47  60.)  [Ces  tumeurs  du  collet  sont  une  réac- 

tion à  la  présence  de  Baclerium  inmefariens ;  S.  essaie  la  résistance  d!un 
grand  nombre  d'espèces  et  de  variétés  de  Prunus,  en  les  inoculant  avec 
une  aiguille.  Deux  variétés  de  P.  cerasifera  diffèrent  profondément  (7  % 
de  réussites  à  100  %);  pumila  est  absolument  réfractaire.  —  L.   Cuénot. 

a)  Smith  (Erwin  F.).  —  Cliemically  indiiced  crowngall.  (Proceed.  Nat. 
Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  avril,  312-314.)  [57 

II) Mechanism  of  overgroivth  in  Plants.  (Proceed.  Amer.  Philos.  Soc, 

LVI,  No  6,  437-444.)  '  [58 

a)  Swingle  ^W.  "W".).  —  The  accélération  of  melamorphosis  in  frog  larvae 
hg  thyroid  feeding,  and  the  effects  upon  the  alimentary  tract  and  sex 
glands.  (Journ.  Exper.  Zool.,   XXIV,  .521-543,  14  fig.)         "  [67 

c) Expcrimenls  with  feedinr/  tkymtis  glands  to  frog  larvae.  (Biol.  Bull  , 

XXXIII,  116-133.)  '  ■  [67 

l>) The  effect  of  inanition  upon  the  development  of  the  germ  glands  of 

gerrn  cells  of  frog  larvae.  (Journ.   Exper.  Zool.,  XXIV,  545-565,   14  fig.) 

-  [67 

Terry  (George  S.).  —  Effects  of  the  extirpation  of  the  tliyroid  gland  upon 
ossification  in  Rana  pipiens.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIV,  567-580,  2%., 
3  pi.)  [66 

Souèges  (R.).  —  Embryogénie  des  Alismacêes.  Développement  du  proem- 
bryon chez  le  Sagittaria  sagittœfolia  L.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  715-717.) 

[Les  premières  étapes  de  l'embryogenèse  sont  les 
mêmes  chez  les  Monocotylédones  et  chez  les  Dicotylédones.   —  M.  Gard. 

Stark  (Peter).  -^  Ueber  den  Einfluss  von  Kontaktreizen  und  mechanischem, 
Reihen  duf  das  Wachstum.  und  den  Turqeszenzzustand  von  Keimslenqeln. 
(Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  266-291,  3  fig.). 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Studnicka  (F.  K.).  —  Ueber  die  Histogenèse  der  Schmelzschicht  der  SiUi- 
getierziihne.  (Anat.  Anz.,  L,  18  pp.,  10  fig.)  [.52 

Fischler'(G.).  —  Ueber  die  Entwickelung  und  phylogenetische  Bedeutung  des 
Embryosacks  von  Lythrum  Salicaria.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  2.33-246.  1  pl.j. 

[Seraanalysé  dans  le  prochain  volume. 

Vincens  (Fr.).  —  Recherches  organogéniques  sur  quelques  Ilypocréales. 
(Thèse  de  la  Faculté  des  se.  de  Paris.  170  pp.,  71  fig.,  3  pi.) 

[Cité  à  titre  bibliographique.  —  F.  Pechoutre. 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  ;  II,  1°,  y,  XIV,  l\  y  et  s. 

l'année  niOLOGIQUE,   xxu.  1917.  4 


50  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Isotropie  (le  l'œuf  fccoiidi'  :  spécificité  cellulaire. 

Castellaneta  (V.).  —  L((  PmniQrphologie  de  l'œuf  et  les  modernes  dor- 
IrincK  prcformistes.  —  Isotropie  et  anisotropie  ne  sont  })as  chez  l'œuf  des 
conditions  opposées  et  inconciliables.  Le  cytoplasme  ovulaire  est  originaire- 
ment isotrope.  II  peut  s'établir  par  dilïerenciation  progressive  une  anisotropie 
plus  ou  moins  accentuée.  Cette  dilïerenciation  serait,  conformément  aux 
vues  de  certains  épigénistes,  un  fait  de  condensation  du  développement,  une 
apparition  plus  précoce  de  la  dilïerenciation  ontogénique  ultérieure.  —  \. 

Delage. 

.  \ 

Conklin  (Edw^in  G.).  —  Effets  de  ta  force  centrifuge  sur  la  structure  et  le 
dévelo])j)enienl  de  Crcpid\da  [I,  1°  a].  —  L'auteur  a  choisi  Crepiduhi  moins 
parce  qu'il  connaît  très  bien  ce  mollusque  (jue  parce  que  le  vitellus  est  très 
abondant.  Une  centrifugation  énergique,  d'environ  600  fois  la  force  de  la 
pesanteur,  de  l'œuf  fécondé,  mais  non  segmenté,  rassemble  le  vitellus  à  un  pôle 
et  le  jirotoplasma  à  l'autre,  tandis  que  le  noyau  et  la  centrosphère  restent 
entre  les  deux.  Ces  trois  jjarties  sont  entre  elles  comme  49, 14  et  L  Malgré  ce 
grand  trouble  dans  la  répartition  des  substances,  le  développement  se  poursuit 
normalement.  Cela  tient  à  ce  ([ue  les  parties  essentielles,  noyau  et  centro- 
sphère, sont  entourées  d'une  mince  couche  de  spongioplasme  qui  se  relie  par 
des  filaments  tendus  à  travers  l'œuf  à  une  couche  périphérique  de  cette 
même  substance.  Celle-ci  étant  élastique,  extensible  et  contractile,  semble 
céder,  mais  dès  que  la  force  centrifuge  a  cessé  d'agir,  elle  ramène  les  par- 
ties essentielles  à  leur  place  normale.  Ce  spongioplasme  constitue  la  sub- 
stance achromatique  de  laquelle  se  formeront  le  fuseau  et  les  filaments  des 
asters.  Elle  forme  un  réseau  dans  iCs  mailles  duquel  circulent  le  protoj)lasma 
amorphe,  les  mitochondrics  et  les  éléments  du  vitellus.  Par  là  s'explique 
cette  apparente  plasticité  des  substances  de  l'œuf  et  l'immutabilité  de  son 
évolution.  Dans  la  formation  du  premier  globule  polaire,  le  fuseau  est  attaché 
par  un  de  ses  pôles  au  pôle  animal  de  l'œuf;  il  reste  très  court,  et  c'est  pour 
cela  que  le  plan  de  division  sépare  de  l'a'uf  un  minime  globule  polaire.  Si 
la  centrifugation  accumule  le  vitellus  dans  la  région  du  fuseau  de  matura- 
tion, la  masse  du  vitellus  distend  le  fuseau,  l'allonge,  et,  comme  le  plan  de 
séparation  continue  à  passer, par  l'équateur  du  fuseau,  il  sépare  un  globule 
polaire  géant;  mais  celui-ci  n'est  pas  fécondé  parce  que  l'œuf  a  déjà  été 
fécondé  et  a  formé  une  membrane  interdisant  l'accès  à  de  nouveaux  sper- 
matozoïdes. Aussi  ce  globule  géant  ne  se  développe  pas.  Si  la  centrifugation 
accumule  le  vitellus  au  pôle  aninuil  avant  «jue  le  fuseau  se  soit  Ijxé  à  la 
périphérie,  celui-ci  est  refoulé  sur  un  autre  point  dx^  la  surface  et  les  glo- 
bules ])olaires  se  forment  en  tout  autre  point  que  le  pôle  animal,  mais  après 
cessation  de  la  centrifugation  les  parties  reprennent  leur  place  noi-male  et 
l'évolution  normale  se  poursuit.  Ainsi,  le  pôle  de  maturation  ne  détermine 
ni  le  pôle  animal  ni  le  pôle  ectodermique  de  l'embryon.  Si  la  centrifugation 
a  lieu  pendant  le  clivage,  tout  le  vitellus  peut  s'accumulei'  dans  une  des 
(rellules,  et  tout  le  protoplasme  dans  l'autre.  Ou  bien,  par  suite  du  déplace- 
ment du  fuseau,  le  premier  ou  le  second  clivage  i)eut  être  équatorial  au 
lieu  d'être  méridien,  et  cependant  dans  l'un  comme  dans  l'autre  car,  les 
quatre  cellules  formées  n'en  sont  pas  moins  des  macromères  qui  formeront 
les  micromères  à  la  manière  habituelle  à  la  division  suivante.  Si  les  quatre 
premiers  micromères  sont  forcés  par  là  à  se  produire  loin  du  pôle  animal, 
les  4  suivants  s'en  rapprochent.  La  différenciation  des  cellules-tilles  ne  dé- 
pend pas  de  la  différenciation  de  leurs  centrosomes  ou  de  leur  noyau,  car  les 


V.  -  ONTOGENKSE.  .-,1 

fuseaux  pcMiviMit  être  déplacés  sans  que  la  différenciation  soit  modifiée;  elle 
ne  dépend  pas  non  plus  de  la  séiiré^^-ation  de  parties  mobiles  du  cytoplasme 
ou  du  vitellus  dans  l'une  ou  l'autre  cellule,  car  cette  se^-ré;;ation  peut  être 
inversée  sans  changer  la  différenciation.  Elle  ne  dépend  pas  non  plus  en- 
tièrement de  la  position  de  la  figui-e  mitotique  et  du  plan  de  clivage  par 
rapport  aux  axes,  car  ceux-ci  peuvent  être  déplacés,  comme  (piand  le  pre- 
mier ou  le  second  clivage  est  é(|uatorial,  sans  que  le  cours  normal  de  la 
difféi'enciation  soit  changé,  après  que  la  centrifugation  a  cessé.  Ces  déplace- 
ments peuvent  être  des  facteurs  secondaires  de'la  différenciation,  mais  ie 
facteur,  essentiel  est  le  spongioplasme,  lequel  reprend  sa  jjosition  primitive 
après  la  C(>ntrifugation.  Ce  spongioplasme  diffère  prohabh^ment  dans  sa 
structure  dans  les  différents  points  de  l'œuf  et  aux  différents  stades  du 
développement.  —  Y.  Delage. 

Goldfarb  (A.  J.).  —  L'f  si/mètiu'e  des  uvifs  f'iisùmnrs  H  la  formation  dca 
larres  (ji-antcs  cliez  V Arlxicia  punrtulata.  —  L'auteur  a  repris  les  expériences 
de  Dkiescii,  HoVERi,  ni:  Haiin  et  les  siennes  propres  sur  les  conditions  détermi- 
nantes de  la  formation  de  larves  géantes.  On  sait  que,  d'après  IJovehi  et  de 
Haiin,  pour  que  deux  ceufs  puissent  se  fusioiuieret  former  une  larve  uni(|ue. 
il  faut  que  leurs  axes  soient  parallèles  et  symétriques,  comme  ceux  des  deux 
premiers  blastomères.  L(\s  expériences  de  l'auteur  ne  confirment  pas  cette 
■opinion.  Des  pluteus  géants  ont  pu  être  obtenus  aux  dépens  de  blastulas  et 
de  gastulas  dont  les  axes  formaient  entre  eux  des  angles  divers  :  dans  certains 
cas,  par  une  rotation  ultérieure,  ces  axes  devenaient  bien  parallèles,  mais  il 
en  résultait  deux  larves  et  non  une  seule,  comme  on  aurait  pu  s'y  attendre. 
Les  conditions  déterminantes  sont  :  1"  le  .stade  auquel  la  fusion  a  lieu,  2"  la 
taille  relative  des  deux  membres  de  la  paire.  Plus  la  fusion  est  précoce,  plus 
elle  est  complète  et  plus  la  formation  d'une  larve  géante  est  probable  ;  d'au- 
tre part,  une  certaine  différence  de  taille,  de  vigueur  ou  de  degi-é  dé  diffé- 
renciation entre  les  deux  membres  est  nécessaire.  L'un  des  deux  se  développe 
alors  normalement,  tandis  que  l'autre  subit  un  arrêt  et  ses  cellules  sont 
absorbées  par  son  conjoint,  dont  certains  organes  s'accroissent  avec  leurs 
concours  (cellules  mésenchymat(>uses  allant  former  le  squelette  géant  ou 
des  spicules  accessoires).  —  M.  (Ioldsmith. 

Delsman  (H.  C).  —  Ha pporls entre  les  plans  de  clivage  et  les  axes  de  l'em- 
bryon de  liana  fusca.  —  Chez  //.  fusca  les  i)lans  des  deu.x  premières  divisions, 
de  Vœnt  ne  correspondent  pas  aux  plans  principaux,  sagittal  et  frontal,  de 
l'embryon,  mais  la  ligne  d'intersection  de  ces  deux  plans  correspond  à  l'axe 
longitudinal  de  l'embryon.  Il  en  est  de  même  pour  le  troisième  })lan  de  cli- 
vage qui  ne  correspond  qu'approximativement  au  plan  de  séparation  de  la 
tête  et  du  tronc.  Chez  l{.  esculeuttr,  les  i)hénomênes  .sont  les  mêmes  et  la 
plus  grande  abondance  du  vitellus  nutritif  ne  détermine  pas,  comme  on  le 
voit  chez  les  Annélides,  un  déplacement  du  plan  transversal  pour  agrandir 
les  cellules  postérieures  aux  dépens  des  cellules  apicalcs.  --  Y.  Délace  et 

M.    GOI.DSMITII. 

>j  Jh'f/ereuriation  anatoniir/ue  et  his/olo;/ique :  proeessus  (jènèraux. 

Schaxel  (I.^.  —  Cellules  el  plasmodes.  l'ne  étude  critiffue.  —  Dans  diverses 
l)nl)lications  récentes  E.  Hoiii.e  (J'JU,  llUC))  s'est  fait  l'interprète  d'opinicms 
qui  tendent  à  réduire  l'importance  généralement  attribuée  aux  cellules  dans 
les  processus  de  l'ontogenèse  et  de  la  différenciation  des  tissus.  La  diff'éren- 


52  L'AXXÉE  BIOLOGIQUE. 

dation  histologique  a  lieu,  selon  lui,  chez  les  métazoaires  aussi  bien  que 
chez  les  protozoaires,  dans  une  masse  plasmatique  uniforme.  Les  tissus 
seraient  le  produit  de  plasmodes  riiultinucléaifes  et  leur  différenciation  serait 
le  résultat  des  diverses  fonctions  du  plasma.  Cette  différenciation  ne  serait, 
par  conséquent,  pas  le  produit  des  cellules,  les  cellules  au  contraire  seraient 
une  conséquence  seulement  de  la  différenciation  histologique.  En  raison  de 
l'importance  d'une  pareille  interprétation  pour  l'ensemble  de  nos  conceptions 
(lu  mécanisme  de  rontogénèse.  S.  s'attache  à  la  réfuter  énergiquement,  en 
démontrant  le  manque  de' toute  méthode  et  d'esprit  de  suite  dans  les  consi- 
dérations de  RoiiDE  auquel  il  reproche,  d'ailleurs,  aussi  des  erreurs  de  fait. 
A  son  tour,  S.  passe  en  revue  le  mécanisme  de  la  segmentation  ainsi  que  ' 
la  différenciation  chez  les  métazoaires,  en  prenant  entre  autres  pour  base  ses 
propres  recherches  sur  ce  sujet.  Il  analyse  ainsi  méthodiquement  les  fac- 
teurs de  l'ontogenèse,  discute  le  rôle  des  noyaux  au  cours  des  processus  de 
différenciation,  cherche  à  établir  les  rapports  véritables  entre  le  fonctionne- 
ment et  la  différenciation  des  tissus  et  trace  les  limites  de  comparaison  entre 
les  protozoaires  et  les  métazoaires.  Une  différence  essentielle  entre  l'orga- 
nisation uni-  et  multicellulaire  semble  résider  dans  le  fait  que  la  cellule  des 
protozoaires  peut  donner  naissance  à  diverses  structures  organoïdes  sans  que 
cette  cellule  perde  pour  cela  sa  faculté  de  division  et  ses  capacités  forma- 
trices. —  J.__  Stroul. 

Dimpker  (Anna  Maria).  —  La  segmentation  de  l'œuf  chez  Herpobdella 
ntomaria  Caréna  (Nephelis  vulgaris  Mocq.  Tend.).  —  A  la  suite  des  consta- 
tions faites  par  Schleip  (1914)  au  sujet  de  la  segmentation  de  l'œuf  de  Ch]t- 
sma,  D.  a  repris  les  recherches  de  Sukatschoff  (1903)  sur  la  segmentation  de 
Vctixxî  di herpobdella,  chez  lequel  les  processus  sont  assez  différents  sur  cer- 
tains points  de  ceux  réalisés  chez  Clepsina.  Considérés  au  point  de  vue  du 
mode  de  segmentation  de  leurs  œufs,  les  groupes  des  Ehynchobdéllides 
(Clepsina)  et  des  Gnathobdelides  (//^erjoo6f/e^/a)  semblent  tous  les  deux  dériver 
d'un  type  ancestral  voisin  des  Polychètes  et  qui  avait  la  tendance  à  aban- 
donner la  segmentation  en  spirale  et  à  arrêter  le  développement  du  micro - 
mère  entodermique  4  D  au  profit  des  éléments  du  mésoderme.  Cette  der- 
nière tendance,  particulièrement  marquée  chez  \efi  Clepsina,  constituerait  une 
adaptation  au  manque  d'un  stade  larvaire  et  au  besoin,  par  conséquent  très 
précoce,  d'éléments  mésodermiques.  Il  s'agirait  donc  d'un  phénomène  d'a- 
daptation et,  en  effet,  chez  Herpobdella,  qui  traverse  un  stade  larvaire,  la 
formation  précoce  du  mésoderme  fait  défaut.  En  revanche,  la  tendance  à 
abandonner  la  segmentation  en  spirale  est  très  prononcée  chez  cette  forme, 
et  cela  encore  pour  des  causes  d'adaptation,  l'enibryon  étant  tenu  à  déve- 
lopper très  tôt  ses  fonctions  de  nutrition  en  raison  du  manque  de  vitellus. 
Il  se  pourrait  fort  bien  que  le  fait  de  devoir  si  tôt  faire  fonction  d'entoderme 
soit  cause  que  les  macromères  1  A,  1  B  et  2  C  aient  perdu  leur  faculté  de 
division.  —  L'ensemble  des  constatations  qu'elle  a  pu  faire  engage,  d'autre 
part.  M"'^  D.  à  conclure  que  la  vraie  cause  de  l'apparition  précoce  d'un  plan 
de  symétrie  chez  l'embryon  à' Herpobdella  doit  être  recherchée  dans  la 
structure  de  l'œuf  non  segmenté  |a|.  —  J.  Strohl. 

Studnicka  (F.  K.).  —  5m?-  l'histot/ènèse  de.  la  couche  d'émail  dans  les 
dents  de  Mammifères.  —  La  couche  des  améloblastes  est  appliquée  tout 
d'abord  par  sa.  face  interne  contre  la  memhrana  limilans  qui  la  sépare  de  la 
papille  dentaire.  Mais  en  certains  points  on  peut  voir  que  les  cellules  por- 
tent sur  leur  face  interne  des  bâtonnets  protoplasmiques  (1),  dont  l'extré- 


V.  -  ONTOGENÈSE.  «  TjS 

mité  adhère  ;l  la  membrane,  ou  bien  même  qui  se  continuent  avec  les 
prolongements  périphériques  des  odontoblastes,  de  sorte  que  de  véritables 
cytodesmes  sont  réalisés.  Cependant  S.  ne  peut  affirmer  la  continuité  des 
prolongements  des  odontoblastes  avec  les  bâtonnets  des  améloblastes.  Les 
améloblastes  sont  unis  entre  eux  par  des  cytodesmes,  particulièrement 
nombreux  et  puissants  au  niveau  de  l'extrémité  externe  des  cellules,  et  for- 
mant là  une  membrane  dense  ;  leurs  extrémités  internes  sont  réunies  par 
des  «  bandelettes  cimentantes  »,  qui  paraissent,  en  se  confondant  entre  elles, 
barrer  la  surface  des  cellules  par  une  membrane  continue.  C'est  au-dessus 
du  niveau  de  ces  bandelettes  que  le  corps  cellulaire  s'élève  en  un  dôme,  qui 
porte  les  bâtonnets  protoplasmiques.  La  fibre  axiale,  signalée  par  les  auteurs 
dans  Taxe  du  corps  cellulaire,  n'a  pu  être  constatée. 

En  un  point  de  la  couche  des  améloblastes  plus  avancé  en  développement, 
l'espace  compris  entre  cette  couche  et  la  papille  dentaire  est  devenu  plus 
large,  les  bâtonnets  protoplasmiques  sont  plus  visibles  ;  on  les  voit  s'anas- 
tomoser transversalement  entre  eux,  en  formant  un  réseau  qui  se  présente 
comme  une  membrane  correspondant  évidemment  à  la  «  membrane  pré- 
formative  »  des  auteurs.  C'est  de  cette  membrane  et  non  des  corps  des  amé- 
loblastes que  part  la  formation  de  l'émail.  Celui-ci  n'est  donc  pas  sans  ana- 
logie avec  une  couche  cuticulaire  ;  l'émail  est  une  sorte  de  «  tissu  cuticulaire 
qui  se  forme  sur  la  face  inférieure  de  répithelium,aulieu  que  ce  soit,  comme 
dans  d'autres  cas,  sur  la  face  externe  ».  Au  début  cette  membrane  est  lisse 
et  unie,  mais  bientôt  elle  présente,  partout  où  s'y  attachent  les  bouquets  des 
bâtonnets  protoplasmiques,  des  dépressions  ou  fossettes.  Les  bâtonnets  pro- 
toplasmiques des  améloblastes  représentent  manifestement  les  <  prolonge- 
ments de  Tomes  »  classiquement  décrits,  d'autant  qu'on  a  reconnu  déjà 
(v.  Ebner,  Fischer)  la  constitution  fibrillaire  de  ces  prolongements,  indice 
de  leur  décomposition  en  bâtonnets. 

Jusqu'ici  toutes  les  parties  de  la  couche  des  améloblastes  étaient  purernent 
protoplasmatiques  (ou  exoplosmatiques).  Dès  maintenant  les  matériaux 
inorganiques  de  construction  de  l'émail  vont  se  déposer  dans  la  membrane 
préformative  et  dans  des  réseaux  protoplasmatiques  situés  en  arrière  d'elle, 
qui  seront  ainsi  le  substratum  de  la  couche  de  préémail.  A  cet  effet,  la 
cellule  sécrète  une  substance  organique  adamantogène  qui  forme  les  gouttes 
de  sécrétion  connues  depuis  Spee  ;  cette  substance  se  dépose  non  seulement 
dans  le  corps  cellulaire,  mais  encore  dans  les  espaces  intercellulaires.  C'est 
aux  dépens  de  cette  substance  adamantogène  unie  au  protoplasma  que  se  pro- 
duisent des  coupoles,  surmontant  chacune  au-dessus  du  niveau  de  la  mem- 
brane préformative  le  corps  d'un  adamantoblaste,  et  c'est  autour  du  faisceau  de 
bâtonnets  protoplasmiques  (prolongement  de  Tomes)  que  se  déposent  inces- 
samment les  produits  de  sécrétion  adamantogènes.  C'est  de  cette  seule  faron 
qu'on  peut  s'expliquer  l'état  perforé,  depuis  longtemps  connu,  de  la  couche 
de  préémail,  qui  la  fait  ressembler  à  un  gâteau  de  miel:  elle  apparaît  en 
effet  creusée  de  nombreuses  fossettes  séparées  par  des  cloisons  de  substance 
brune  et  dure.  Ces  coupoles  sont  les  ébauches  des  prismes  de  l'émail.  En 
s'entourant  de  la  substance  dure,  calcaire,  les  coupoles  prennent  la  forme 
de  sacs,  qui  en  s'allongeant  deviendront  les  prismes  adamantins  ;  des  ponts 
protoplasmiques  unissent  ces  sacs  adamantins  entre  eux  ainsi  qu'à  la  couche 
de  prédentine  en  voie  de  formation  (2).  Comme  du  côté  de  la  dentine  les 
sacs  adamantins  vont  en  s'effilant,  les  espaces  qui  les  séparent  sont  remplis 
par  des  coagulums  sur  la  nature  desquels  l'auteur  s'explique  mal. 

S.  termine  par  diverses  questions  concernant  la  forme,  la  direction  et  la 
structure  des  prismes  de   l'émail  adulte.  11  y  a  dans  cet  émail,  outre   les 


54  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

prismes  et  outre  la  substance  cimentante  interstitielle,  des  «  couches  de 
fibrilles  »  et  [des  «  bouquets  de  fibrilles  »  (Baedeker,  Gottlieb).  II  considère 
ces  ft  fibrilles  de  l'émail  »  comme  des  tonofibrilles  destinées  à  consolider 
l'émail  et  à  assurer  son  union  avec  la  dentine  (3).  S.  cherche  enfin  à  éclairer 
par  rhistogénèse  le  fait  connu  de  la  pénétration  des  fibres  de  Tomes  de 
l'ivoire  jusque  dans  l'émail.  Fischer  l'a  expliqué  en  admettant  que  les  fibres 
de  Tomes  de  l'ivoire  se  continuent  avec  les  bouquets  de  fibrilles  de  l'émail. 
S.  se  contente  de  dire  que,  dès  l'origine,  les  deux  substances,  émail  et 
ivoire,  adhèrent  l'une  à  l'autre  (4). 

[S.  a  ignoré  une  note,  que  j'ai  fait  paraître  dans  les  Comptes  rendus  de 
la  Société  de  Biologie,  où  sont  décrits  les  mêmes  faits  à  peu  près  de  la 
même  façon  quoique  avec  une  interprétation  souvent  différente.  Cette  note 
était  préliminaire  d'un  mémoire  plus  étendu,  accompagné  de  figures,  qui 
devait  être  lu  au  Congrès  de  l'Association  des  Anatomistes  à  Genève  le 
2  août  1914.  Je  ne  puis  songer  à  comparer  ici  dans  le  détail  les  résultats  de 
S.  avec  les  miens  ;  le  lecteur  que  la  question  intéressé  pourra  faire  lui- 
même  la  comparaison.  Je  me  bornerai  aux  quelques  points  que  j'ai  indi- 
qués dans  cette  analyse  par  des  numéros.  —  1.  Les  bâtonnets  protoplasmi- 
ques  de  S.  sont  de  véritables  cils,  dont  j'ai  vu  les  corpuscules  basaux.  Si  S.  a 
reculé  devant  cette  interprétation,  que  l'existence  de  corps  l)asaux  montre 
exacte,  c'est  parce  qu'il  n'a  pu,  sous  l'empire  d'idées  régnantes,  se  repré- 
senter la  face  dentinienne  des  adamantoblastes  comme  une  face  libre  de 
cellules  épiiliéliales,  capable  de  différencier  des  cils  ;  elle  est  cependant  bien 
cette  face  libre.  D'ailleurs  ne  le  serait-elle  morphologiquement  pas,  il  de- 
meure que  tout  protoplasme  est  susceptible  de  former  des  cils  caractérisés  au 
contact  d'un  corps  ou  d'un  tissu  étranger.  Du  reste.  S.  reconnaît  d'une  autre 
façon  que  la  face  dentinienne  de  l'adamantoblaste  est  une  face  libre,  lorsqu'il 
considère  (avec  raison),  le  prisme  de  l'émail  qui  la  surmonte  comme  une  for- 
mation cuticulaire.  —  2.  Selon  moi,  les  prismes  adamantins  sont  formés  autour 
du  faisceau  de  cils  (prolongement  de  Tomes)  qui  surmonte  chaque  cellule;  ce 
faisceau  sert  de  tige  conductrice  et  régulatrice  aux  dépôts  adamantins  cal- 
caires ;  c'est  le  cadre  de  fermeture  (ou  bandelette  cimentante)  de  plus  en 
plus  surélevé  et  allongé  à  mesure  de  l'allongement  du  prisme  de  l'émail, 
qui  est  le  siège  des  dépôts  adamantins  et  qui  arrive  à  constituer  pour  chaque 
prisme  un  étui  dur  entourant  un  axe  protoplasmique  mou.  —  3.  Ces 
fibrilles  sont  manifestement  les  cils  persistant  à  travers  toute  la  cuticule 
adamantine  (ici  comme  dans  la  cupule  terminale  du  labyrinthe).  —  4.  Selon 
moi,  les  rapports  de  pénétration  de  l'émail  et  de  l'ivoire  sont  encore  bien  plus 
intimes;  ils  s'expliquent  si  bien  par  l'histogenèse,  qu'un  examen  attentif  de 
ces  rapports,  dans  les  premières  phases  du  développement,  m'a  amené  à 
admettre  que  la  couche  périphérique  de  l'ivoire  définitif  était  due  aux  ada- 
mantoblastes et  était  d'origine  épithéliale.  —  Les  mêmes  obscurités  peuvent 
être  relevées  dans  le  mémoire  de  S.  et  dans  ma  note  ;  elles  correspondent  à 
des  points  et  à  des  moments  où  l'observation  est  particulièrement  difficile 
et  qui  devront  être  à  nouveau  étudiés.]  —  A.  Prenant. 

Cockerell  (T.  D.  A).  —  Los  caractères  adultes  datis  les  planlules  du 
soleil  [XVII,^»  a].  — Utilité  de  reconnaître  dès  l'âge  de  plantule  les  caractères 
,  de  variété  ([ui  apparaîtront  chez  l'adulte,  afin  de  pouvoir  opérer  une  sélection 
très  précoce.  Ces  caractères  de  la  plantule  peuvent  être  d'ailleurs  fort  diffé- 
rents de  ceux  que  l'on  recherchera  cliez  l'adulte,  mais  être  en  corrélation 
étroite  avec  ceux-ci.  —  Y.  Delaoe. 


V.  —  ONTOGENESE.  55 

a)  Przibram  (Hans).  —  Mensurt/tions  de  la  croissance  chez  Sphodro- 
inanlis  bioculala.  III.  Luni/uctn-  des  pattes  normales  et  des  pattes  en  voie  de 
rè(jénèration  (VII^  communication  sur  releva gr  des  Mantes  prie-dieu).  — 
P.  ;i  mesuré  —  en  partie  sur  des  exuvies  conservées  —  l'augmentation 
en  longueur  du  tibia  normal  des  Mantes  prie-dieu  et  a  trouvé  pour  cette 
augmentation  une  valeur  moyenne  qui  est  constante  d'une  mue  à  l'autre. 
Cette  augmentation  est  de  beaucoup  supérieure,  par  contre,  pour  l(>s  tibias 

'en  état  cïe  régénération.  Mais  à  chaque  mue  nouvelle  rapprochant  davan- 
tage la  patte  en  régénération  de  la  grandeur  absolue  de  la  patte  du  côté 
opposé,  son  coefticient  de  croissance  diminue  et  devient  finalement  égal  à 
celui  de  la  patte  normale.  La  régénération  apparaît  bien  ainsi  comme  étant 
la  suite  d'un  dérangement  d'équilibre  d'un  état  de  croissance  normale- 
ment stationna  ire  [VII].  —  J.  Stroiil. 

b)  Przibram  (Hans).  —  Les  coefficients  de  la  température  pour  divers 
pliénumènes  vitaux  de  Sphodromantis  biocidata  (VHP  communication  sur 
Vrh'vaije  des  Mantes  prie-dieu).  —  La  possibilité  de  maintenir  des  Sphodro- 
mantis à  diverses  températures  constantes  a  engagé  P.  à  refaire  avec  ces 
insectes  des  expériences  déjà  faites  autrefois  à  l'aide  d'installations  moins 
parfaites.  Il  a  pu  constater  ainsi  que  la  rapidité  du  développement  des  œufs, 
la  rapidité  de  croissance  d'une  mue  à  l'autre  et  la  rapidité  du  développement 
total  jusqu'à  la  9<=  mue  étaient  doublées  à  la  suite  d'une  augmentation 
de  la  température  de  25  à  35  degrés.  Cette  rapidité  du  développement  est 
même  six  fois  plus  grande  pour  des  cocons  maintenus  à  25  degrés  vis-à-vis 
d'autres  élevés  à  20  degrés.  Des  cocons  conservés  alternativement  pendant 
un  jour  chaque  fois  à  une  température  de  35  degrés  et  de  25  degrés  présen- 
tent une  rapidité  de  développement  qui  correspond  à  celle  de  cocons  main- 
tenus à  30  degrés.  —  J.  Struhl. 

MacDougal  (D.  T.)  et  Spoehr(H.).  —Croissance  et  imbibitioti.  —  LdiCTois- 
sance  dune  plante  que  l'on  évalue  par  l'augmentation  de  son  poids  ou  de 
ses  dimensions  est  avant  tout  un  processus  d'imbibition  ou  d'hydratation, 
d'où  la  nécessité  dans  une  étude  de  la  croissance  de  déterminer  les  facteurs 
capables  d'influencer  l'imbibition.  11  n'y  a  pas  de  raison  de  supposer  que 
l'absorption  de  l'eau  par  un  mélange  de  substances  colloïdales  diffère  de  ce 
qui  se  passe  dans  la  cellule,  celle-ci  n'étant  qu'une  masse  de  substances 
coUo'idales.  M.  D.  et  S.  ont  d'abord  montré  que  les  additions  de  bases  et 
d'acides  diminuent  grandement  la  turgescence  de  plaques  d'agar  et.  à  un 
moindre  degré,  celle  des  tissus  de  l'O^i^/f^m.  En  fait,  les  tissus  de  l'O^mna'a 
agissent  plutôt  comme  des  mélanges  de  gélatine  et  d'agar  que  comme  la 
gélatine  ou  l'agar.  Ce  résultat  suggère  que,  en  contraste  avec  les  gels  et  les 
sols  de  protéines,  le  point  maximum  de  viscosité  dans  l'agar  est  le  point 
iso-électrique  et  que  l'agar  positif  dû  à  l'addition  d'acide  ou  l'agar  négatif 
dû  à  l'addition  de  base,  montre  une  diminution  de  ce  caractère.  11  serait 
désirable  de  savoir  si  ce  contraste  entre  les  gels  de  protéines  et  les  gels 
d'hydrates  de  carbone  est  général.  Dans  une  autre  partie  du  travail,  les 
auteurs  établissent  que  les  hydrates  de  carbone  amorphes  forment  une 
partie  importante  du  protoplasme  végétal  ;  ce  fait  ne  sera  sans  doute  pas 
accepté  par  de  nombreux  physiologistes.  Ce  travail  éclaire  la  marche  de 
l'allongement  dans  les  articles  de  ï Opuntia.  Cet  allongement  se  produit 
principalement  dans  la  première  moitié  de  la  journée  ;  la  diminution  du 
volume,  le  ralentissement  et  l'arrêt  de  la  croissance  ont  lieu  dans  la  seconde 
moitié  de  la  journée.  Chez  ces  plantes,  à  des  températures  basses  et  dans 


56  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

l'obscurité,  la  respiration  accumule  des  acides  qui  diminuent  l'imbibition. 
La  destruction  des  acides  inhibiteurs  marche  de  pair  avec  la  croissance, 
c'est-à-dire  qu'elle  se  produit  du  lever  du  soleil  à  midi.  Le  ralentissement 
que  l'on  observe  ensuite  est  du  sans  doute  à  une  action  empêchante  des 
produits  de  la  respiration  ou  à  la  destruction  d'une  enzyme.  Ainsi  s'explique 
ce  fait  anormal  que,  chez  les  Cactées,  la  transpiration  est  plus  faible  pen- 
dant le  jour  ;  c'est  une  conséquence  des  changements  survenus  dans  l'aci- 
dité. —  F.  PÉCHOUTRE. 

a)  Lecomte  du  Nouy  (M.  P.).  —  Application  des  méthodes  de  mesure 
et  de  calcul  à  la  cicatrisation.  —  Dans  des  expériences  inédites  commu- 
niquées à  l'auteur,  Carrel  a  montré  que  la  cicatrisation  (plaies  cutanées 
chez  les  chiens)  parcourt  3  phases  :  1"  quiescente,  où  rien  ne  s'observe,  si- 
non des  phénomènes  préparatoires;  2°  phase  de  granulations,  qui  s'accom-. 
pagne  d'un  très  curieux  phénomène  de  contraction  ;  3<*  phase  d'épidermi- 
saliou.  La  phase  la  plus  curieuse  est  la  seconde.  Cette  contraction  a  ses  lois  : 
elle  est  maxima  dans  le  sens  de  la  plus  grande  longueur  de  la  plaie  ;  par 
suite  de  cela,  une  grande  plaie  se  contracte  plus  que  la  petite  et  les  plaies 
rectangulaires  ou  trapézoïdales  tendent  à  devenir  carrées.  Cependant  cette 
contraction  a  une  limite  et  elle  s'arrête  quand  l'écartement  des  bords  atteint 

10  à  15  millimètres,  qui  est  la  dimension  optima  pour  l'épidermisation.  Là 
où  l'épidermisation  commence,  elle  inhibe  la  contraction.  On  peut  arrêter 
la  contraction  en  un  point  donné  en  y  logeant  une  greffe  épithéliale. 

L'auteur,   à  la  suite  de  Carrel,  retrouve   ces  caractères  chez  l'iiomme. 

11  constate  que  la  vitesse  de  cicatrisation  comporte  3  facteurs  :  la  .surface  de 
la  plaie,  l'âge  du  sujet  et  l'âge  de  la  plaie.  Il  donne  une  formule  fournissant 
les  relations  de  ces  variables  : 

S   —  S' 

où  S  représe  te  la  surface  totale  de  la  plaie  au  commencement  des  observa- 
tions (phase  des  granulations),  S' la  même  surface  /  jours  plus  tard,  T  l'àge 
de  la  plaie  depuis  le  commencement  des  observations,  et  i  un  coefficient 
constant  pour  chaque  plaie  et  qui  dépend  de  l'âge  de  l'homme  et  de  la 
surface  de  la  plaie. 

Bien  entendu,  il  s'agit  des  plaies  aseptiques  :  toute  contamination  contre- 
carre la  cicatrisation  :  mais  quand  l'aseptie  est  rétablie,  la  vitesse  de  la 
cicatrisation  augmente  pour  rattraper  le  temps  perdu.  [Cette  façon  de  ra- 
mener à  des  termes  mathématiques  un  processus  où  intervient  une  énorme 
complexité  des  conditions  physiologiques  a  soulevé  de  vives  critiques  de  la 
part  des  chirurgiems.]  —  Y.Delage  et  M.  Golusmitu. 

b)  Lecomte  du  Nouy  (M.  P).  —  La  cicatrisation  des  plaies  en  surface.  — 
L'auteur  après  avoir  rappelé  la  formule  relative  à  la  durée  de  cicatrisation 
des  plaies  : 

•S  =  5o[I  -i  (M-  »/  '1')  ] 
(où  S  désigne  la  surface  de  la  plaie  au  temps  t,  So  la  surface  de  la  plaie 
mesurée  au  planimètre,  i  un  coefficient  dépendant  de  l'âge  de  l'homme  et 
de  la  surface  de  la  place,  et  T  l'âge  de  la  plaie,  en  jours.)  Le  rapport  du 
périmètre  de  la  plaie  à  la  surface,  lorsqu'il  est  très  grand  (>  10)  détermine 
une  accélération  de  la  cicatrisation  dont  l'auteur  donne  la  formule.  Mais  ce 
qui  intervient  ici  ce  n'est  pas  ce  rapport  absolu,  mais  le  rapprochement  des 
lèvres  de  la  plaie  dont  il  est  l'expression.  —  Y.  Delage. 


V.  —  ONTOGENESE.  T)? 

Moullin  (C.  M.).  —  Biologie  dfx  tumeurs.  —  Ce  livre  est  le  développe- 
ment d'une  idée  qui  nest  pas  entièrement  originale  sur  la  nature  et  les 
causes  des  tumeurs.  Laissant  entièrement  de  côté  la  théorie  parasitaire, 
sans  un  mot  même  pour  la  réfuter,  l'auteur  se  rallie  à  la  tliéorie  embryon- 
naire sur  laquelle  il  a  déjà  été  tant  écrit.  Il  rapporte  la  cause  tles  tumeurs  à 
deux  chefs  :  arrêt  ou  déviation  du  développement.  Dans  le  premiers  cas,  la 
cellule,  restée  à  uiv  stade  jeune,  n'achève  pas  sa  différenciation  et  par  là 
garde  un  pouvoir  reproducteur  énergique  qui,  réveillé  par  une  cause  irri- 
tative.  détermine  la  tumeur.  Les  tumeurs  sont  d'autant  plus  malignes  qu'elles 
ont  commencé  à  évoluer  à  un  stade  plus  précoce  de  l'évolution,  c'est-à-dire 
à  un  stade  où  leur  pouvoir  reproducteur  était  moins  diminué.  Cela  explique 
pourquoi  les  tumeurs  provenant  des  déviations  régressives  sont  générale- 
ment plus  bénignes  que  les  autres.  Dans  le  second,  la  différenciation  se 
poursuit,  mais  dans  une  direction  déviée  (meningo-myelocèle  par  défaut 
de  fermeture  du  canal  neural),  ou  bien,  lorsqu'il  s'agit  d'un  organe  transi- 
toire, achève  sa  différenciation,  mais  après  cela,  au  lieu  de  régresser,  con- 
tinue une  évolution  anormale  (tumeurs  des  canaux  de  Wolf  ou  de  Mùller, 
de  la  région  coccygienne.)  La  cause  irritative  reste  souvent  mystérieuse; 
dans  certains  cas  ce  sont  sans  doute  des  ferments,  dan^  d'autres,  des  sub- 
stances médicamenteuses  ou  toxiques  (arsenic,  couleurs  d'aniline)  ;  en  tous 
cas,  il  y  a  déviation  du  chimisme  cellulaire,  ce  qui  explique  que  les  tumeurs 
peuvent  parfois  s'arrêter  .sous  l'influence  d'agents  internes  modifiant  ce 
chimisme  (arsenic,  toxine  microbienne  de  Coley  etc.)  Les  tumeurs  ne  sont 
pas  héréditaires  en  tant  que  telles,  mais  ce  qui  peut  être  hérité,  c'est  la 
prédisposition  inconnue  qui  détermine  les  arrêts  de  la  déviation  de  déve- 
loppement. Mais,  même  avec  ces  prédispositions,  la  tumeur  peut  ne  pas  se 
présenter  si  la  cause  irritative  manque.  —  Y.  DELAGEet  M.  Goldsmith. 

Mottram  (J.  C.)  et  Sidney  Russ.  —  Observations  et  expériences  sur  la 
susceptibilité  et  Vimmunité  des  rats  à  l'égard  du  sarcome  de  rat  de  Jensen.  — 
Si  l'on  inocule  le  sarcome  en  question  au  rat,  on  observe  toujours  une 
certaine  proportion  d'animaux  chez  qui  le  sarcome  disparaît,  laissant  le  rat 
immunisé  contre  une  seconde  inoculation  (dans  la  proportion  de  90  Ç'o). 
Chez  ce  rat  immunisé,  la  rate  est  très  riche  en  lymphocytes  ou  cellules  plas- 
matiques.  Et  si  l'on  inocule  du  sarcome  avec  de  la  rate,  la  tumeur  est  lente, 
retardée.  Chez  le  rat  immunisé  (artificiellement  :  il  n'y  a  pas,  pour  ainsi  dire, 
de  rat  naturellement  immunisé)  les  lymphocytes  sont  abondants  autour  des 
cellules  inoculées.  Lèse-t-on  le  rat?  Les  lymphocytes  tardent  et  le  sarcome 
prend  de  l'avance.  Veut-on  enlever  son  immunité  à  un  rat?  11  suffit  de  le 
traiter  aux  rayons  X.  Veut-on  l'immuniser?  11  faut  lui  inoculer  des  cellules 
de  sarcome  traitées  par  les  rayons  |î  et  y.  La  rate  joue  évidemment  un 
grand  rôle  dans  la  lutte  contre  le  sarcome.  Quant  à  l'utilisation  du  radium 
ou  des  rayons  X,  les  auteurs  semblent  décidément  défavorables.  [Il  s'agit 
de  l'irradiation  des  sujets  atteints  de  tumeurs  malignes.] —  H.  de  V.\rignv. 

a)  Smith  (Erwin  F.).  —  Les  galles  chimiquement  provoquées.  —  Ces  ex- 
périences ont  été  tentées  en  vue  de  vérifier  l'idée  a  priori  que  les  tumeurs 
étaient  causées  par  les  substances  chimiques  résultant  du  métabolisme  des 
microbes  agents  de  la  tumeur  [Bacterium  tumefaciens).  Pour  cela  l'auteur  a 
analysé  les  substances  développées  dans  une  culture  de  èes  bactéries  en  un 
milieu  très  simple  constitué  par  eau  distillée,  1  %  de  dextrose,  et  1  %  de 
peptone  additionnée  d'un  peu  de  carbonate  de  chaux.  Les  substances  déve- 
loppées furent  :  aldéhyde,  ammoniaque,  amides,  alcool,  acétone,  acides  for- 


58  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mique  et  acétique  et  traces  de  CO^.  Il  est  à  remarquer  que  ces  substances 
appartiennent  à  la  catégorie  de  celles  qui  déterminent  la  parthénogenèse 
chez  les  œufs  d'oursins.  Parmi  ces  substances,  il  a  expérimenté  jusqu'ici  seu- 
lement le  mélange  acide  acétique-alcool;  le  réactif  a  été  appliqué,  en  solu- 
tions faibles  en  badigeonnage  ou  injections,  chez  le  Ricin,  le  Chou-fleur  et 
Lycopersicum.  Bien  qu'il  n'ait  été  fait  qu'une  seule  application,  des  tumeurs 
ont  été  produites  par  une  énorme  hyperplasie  et  hypertrophie  des  éléments 
normaux,  avec  disparition  de  la  chlorophylle,  les  cellules  géantes  atteignant 
jusqu'à  100  fois  leur  volume  normal.  L'auteur  estime  qu'avec  des  applica- 
tions plus  assidues  il  aurait  obtenu  de  vraies  galles.  Des  expériences  non 
terminées  avec  la  formaldéhyde  et  l'acide  formique  ont  commencé  à  donner 
des  résultats  analogues;  les  vapeurs  d'alcool  éthylique  et  d'acétone  sont  res- 
tées inefficaces.  —  Y.  Delage. 

b)  Smith  (Er-win  F.).  —  Le  mécanisme  des  excroissances  chez  les  Plantes. 
—  L'auteur  s'est  proposé  de  rechercher,  avec  l'intention  d'appliquer  ses 
conclusions  aux  tumeurs  des  animaux,  si  les  galles  des  plantes  pouvaient 
être  artificiellement  produites  en  inoculant  dans  les  tissus  végétaux  la  sub- 
stance toxique  excrétée  par  les  microbes  producteurs  de  la  tumeur  lorsqu'on 
les  élève  en  culture  artificielle.  II  a  choisi  le  Bacterium  tnmefaciens,  origine  de 
«  galles  en  couronne  >.  Parmi  les  substances  déterminées  par  les  chimistes 
dans  les  bouillons  de  cultures  ayant  servi  à  l'élevage,  l'auteur  trouve,  entre 
autres,  l'ammoniaque,  des  amides,  l'acide  acétique,  l'acide  formique  et 
l'acide  carbonique,  les  mêmes  substances  que  celles  employées  dans  les 
expériences  précédentes.  L'auteur  a  inoculé  ces  substances  à  une  Marguerite 
et  a  obtenu  l'origine  d'une  «  galle  en  couronne  »,  mais  sous  la  forme  d'une 
tumeur  minuscule,  réponse  à  une  seule  injection  du  produit  toxique,  tandis 
que  les  mêmes  galles  bien  développées  résultent  d'une  introduction  succes- 
sive et  continue  de  la  substance  toxique  à  mesure  de  sa  fabrication  par  le 
microbe.  L'auteur  pense  qu'un  des  facteurs  essentiels  de  la  tumeur  est  plutôt 
physique  que  chimique  et  résulte  de  l'hypertonie  de  la  substance  injectée, 
laquelle  détermine  un  appel  d'eau  chargée  des  substances  nutritives.  Aussi 
observe-t-on  que  la  croissance  est  maxima  à  la  périphérie  de  l'inoculation,  là 
où  se  fait  la  rencontre  des  sucs,  dont  l'excroissance  résulte.  En  ce  qui  con- 
cerne la  nature  du  tissu  de  l'excroissance,  il  le  considère  comme  étant  du 
tissu  connectif,  d'où  le  nom  de  sarcome  végétal  donné  à  ces  tumeurs.  Comme 
l'on  voit  quelquefois  naître  sur  la  tumeur  des  rameaux  portant  des  feuilles 
ou  des  bourgeons  floraux,  il  faut  penser  ou  que  ces  cellules  connectives 
sont  capables  de  se  comporter  comme  cellules  germinales,  ou  (jue  de  vraies 
cellules  germinales  se  trouvent  disséminées  parmi  elles.  —  Y.  Delage  et  M. 

GoLDSMITH. 

Giesenhagen  (K.).  —  Le  drreloppemenl  d'une  galle  d'Acaj-icn  sur  Nephro- 
li'pis  biserrata.  —  La  galle  a  la  forme  de  poches  placées  sur  le  bord  des 
feuilles  ou  sur  la  face  supérieure  ou  inférieure  ;  la  formation  de  la  galle 
ji'est  pas  due  à  une  sécrétion  de  l'Acarien;  celui-ci  (Eriophyes  Nalepaï) 
blesse  avec  ses  pièces  l)uccales  une  ou  quelques  cellules  de  l'épiderme  fo- 
liaire, encore  très  jeune,  i)our  se  nourrir;  par  suite  de  la  blessure,  il  se 
forme  un  cambium  tout  autour  de  la  blessure,  l'irritation  causée  par  les  mor 
sures  de  l'Acarien  provoque  une  formation  ininterrompue  de  cellules  et 
l'accroissement  du  cambium  dont  les  cellules  se  divisent  toujours  dans  la 
même  direction;  il  se  forme  ainsi  des  files  de  cellules  cohérentes  entre  elles 
et  rayonnant  autour  de  la  blessure  ;  les  cellules  du  bord  de  la  galle  (jui  ont 


V.  —  ONTOGENÈSE.  59 

échappé  assez  lot  aux  morsures  s'allongent  en  poils  qui  sortent  de  l;i  poclie; 
Comme  les  rellules  du  cambium  cicatriciel,  sous  riulluence  de  l'irritation 
causée  par  l'Aearien  et  ses  descendants,  continuent  à  se  multiplier  très  long- 
temps, la  galle  atteint  une  dimension  considérable.  —  A.  M.villefer. 

Longe  (B.).  — Jlec/terches  sur  la  piihjembriionie  [VI.  .">  a].  — L.  a  étudié 
plusieurs  années  de  suite  des  plants  de  Xunlhoxyluin  Bu)i(]ei  IHanch.ne  por- 
tant que  des  fleurs  pistillées.  sans  jamais  une  seule  étamine.  et  qui  donnent 
chaque  année  fruits  et  graines.  L'ovaire  contient  deux  ovules,  dont  un  seul 
se  développe;  le  fruit  a  donc  en  général  une  seule  graine.  Le  stigmate  et  le 
style  sont  bien  développés,  de  même  que  le  micropyle.  L.  a  trouvé  une 
grande  variabilité  dans  le  nombre  et  dans  la  structure  des  sacs  embryon- 
naires. Toutefois  un  fait  très  curieux  est  celui  que  le  sac  ne  se  différencie 
pas  en  ses  composants  habituels,  il  ne  possède  ordinairement  que  des  noyaux 
libres,  de  grandeur  et  de  forme  diverses  dans  un  même  sac.  Quand  l'endo- 
sperme  se  différencie,  on  voit  se  diviser  quelques-unes  des  cellules  du  nu- 
cclle  qui  surmontent  le  sac  embryonnaire  ;  cela  produit  des  protubérances 
dans  le  sac,  qui  ont  la  forme  d'embryons,  dont  un  seul  arrive  à  un  complet 
développement.  Pai;fois  aussi,  il  ne  se  forme  pas  d'embryon,  et  l'endosperme 
se  différencie,  ce  qui  donne  une  graine  à  endosperme  parthénogénétique, 
mais  sans  embryon.  Les  graines  germent  et  donnent  des  plantes  à  fleurs 
uniquement  pistillées  [III]. 

A  propos  d'un  Skimmia^  l'auteur  relate  qu'ayant  mis  en  terre  humide  des 
feuilles  de  cette  plante,  il  vit  pousser  d'abondantes  racines  par  le  pétiole,  et 
qu'au  bout  de  cinq  ans,  quelques-unes  de  ces  feuilles  sont  encore  fraîches 
et  végètent  avec  un  système  radical  très  développé,  mais  sans  avoir  jamais 
produit  autre  chose.  L.  fait  enfin  remarquer  que  les  cas  de  pseudo-embryons, 
soit  d'embryons  formés  en  dehors  du  sac,  à  partir  du  nucelle  ou  des  tégu- 
ments de  l'ovule,  ont  la  valeur  de  multiplications  végétatives.  Cela  revient, 
somme  toute,  à  une  portion  du^porophyte  s'organisant  en  un  individu  indé- 
pendant, tout  comme  une  bouture  faite  à  partir  d'une  feuille  de  Bégonia 

|IV].  —   xM.  BOUBIER. 

Molliard  (Marin).  —  Production  artificielle  d'une  galle.  —  VAuhix  Pa- 
jiaveris  forme  sur  le  pistil  des  pavots  des  galles  constituées  par  de  nom- 
breuses larves  au  sein  d'un  tissu  hypertrophié.  En  recueillant  ces  larves,  en 
les  broyant  et  injectant  le  suc  filtré  dans  le  parencliyme  du  pistil  de  pavot 
non  contaminé,  on  détermine  une  hypertrophie  4e  tissu  placentaire  tout  à 
fait  semblable  à  celle  des  galles  normales  ;  cela  montre  que.  dans  ces  der- 
nières, l'hypertrophie  des  tissus  végétaux  est  bien  due  à  une  sécrétion  four- 
nie par  les  larves  parasites.  — -  Y.  Delage. 

Findeis  (M.).  —  Sur  la  cnrissance  de  l'embrijon  dans  les  graines  semées 
avant  la  yermination.  —  Dans  les  graines  mûres  détachées  spontanément 
de  la  plante-mère,  l'embryon  n'a  pas  encoz'e  atteint  la  même  différenciation 
morphologique  ou  tout  au  moins  la  mênïe  taille  qu'au  moment  de  la  germina- 
tion. L'embryon  s'accroit  dans  l'intérieur  de  la  graine  après  la  dissémination. 
Les  différentes  espèces  présentent  des  modalités  différentes  de  ce  phéno- 
mène. Le  temps  nécessaire  pour  que  cette  croissance  s'effectue  varie  d'une 
espèce  à  l'autre  {Corydalis  caca,  10  mois;  Fra.rinus  excelsior,  4  mois;  Actea 
spicata,  Thalictrum,  Anémone, 2  mois;  Clematis  vitalba,  17  jours;  CaJlhapa- 
lustris,  10  jours,  Fumaria  capreolata,  8  jours.)  —  Les  causes  qui  déclanchent 
cette  croissance  ou  qui  l'accélèrent  varient  aussi.  Chez  Fra.rinus,  Anémone, 


60  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Actea,  Thaliclrum,  Caltha,  Corydalis,  Fumaria,  il  semble  que  seule  l'absorp- 
tion d'eau  soit  absolument  indispensable;  mais  chez  Anémone.  Thaliclrum, 
Corydalis,  Fumaria,  la  lumière  augmente  la  croissance,  tandis  que  chez 
Actea,  c'est  l'obscurité.  Chez  Clematis,  il  semble  qu'il  faille  soit  l'action  de 
la  lumière  soit  celle  du  gel  pour  amener  le  début  du  développement,  il  est 
impossible  de  dire  quelles  sont  les  causes  qui  provoquent  le  développement 
des  embryons  de  Paris  et  de  Chelidonium,  dont  les  graines  restent  des  mois 
et  même  des  années  dans  le  sol  sans  que  leur  embryon  se  modifie.  Chez 
toutes  les  plantes,  la  croissance  de  l'embryon  dans  la  graine  précède  natu- 
rellement la  sortie  de  la  radicule  ;  mais  quand  la  croissance  de  l'embryon 
est  terminée,  il  ne  s'ensuit  pas  nécessairement  la  germination;  très  souvent 
les  graines  dont  l'embryon  a  terminé  sa  croissance  restent  longtemps  dans 
le  sol  sans  germer.  —  A.  Maillefer. 

Jacobson-Stiasny  (Emma).  —  Questions  d'embryologie  des  plantes.  — 
Les  recherches  des  dernières  années  ont  montré  que  le  sac  embryonnaire 
à  16  noyaux  n'est  pas  un  type  isolé.  J.-S.  cherche  à  démontrer  que  ce  type, 
comme  d'autres  parallèles,  ne  sont  que  l'expression  de  bonnes  conditions 
de  développement;  ce  qui  ne  veut  pas  dire  (jue  des  conditions  favorables 
amènent  nécessairement  la  formation  de  sacs  embryonnaires  à  16  noyaux, 
mais  que  cette  modification  du  sac  est  liée  à  de  bonnes  conditions.  L'en- 
semble du  travail  est  un  bon  résumé  de  nos  connaissances  des  sacs  embryon- 
naires à  16'noyaux,  —  A.  Maillefer. 

Liund  (E.  J.).  —  Iteversibilité  des  jn'ocessus  morphogénétiques  chez  Bur- 
sana.  —  Sous  l'influence  de  certaines  conditions  biologiques,  on  voit  cer- 
tains organes  différenciés  de  cet  Infusoire  hétérotriche,  en  particulier  le 
pharynx  et  les  membranelles,  se  dédifférencier  jusqu'à  se  réduire  à  une 
très  fine  invagination,  puis  une  redifférenciation  nouvelle  se  produire,  réta- 
blissant l'organe  dans  son  état  normal.  Cette  dédifférenciation  n'atteint 
jamais  l'appareil  nucléaire.  Les  conditions  dans  lesquelles  ces  phénomènes 
se  produisent  sont  :  la  division  transversale,  l'enkystement  et  la  régéné- 
ration après  section  artificielle.  Dans  la  division,  le  pliarynx  de  l'individu 
postérieur  commence  à  se  différencier  avant  la  séparation,  de  manière  à 
se  trouver  à  peu  près  au  même  stade  que  l'ancien  phar^^nx  régressé;  puis 
la  différenciation  progresse  parallèlement  dans  les  deux  moitiés.  Dans  l'en- 
kystement, la  dédifférenciation  est  complète.  Dans  la  régénération  après 
section,  la  dédifférenciation  est  d'autant  plus  incomplète  que  le  fragment 
portant  l'ancienne  bouche  est  plus  grand.  L'individu  postérieur  ne  régé- 
nère que  s'il  contient  xm  fragment,  si  petit  (ju'il  soit,  du  niacronucleus,  et 
la  vitesse  de  la  régénération  est  indépendante  de  la  grandeur  de  ce  fragment. 
Les  microneuclei,  petits  et  nombreux,  se  partagent  entre  les  deux  individus. 
On  voit  quelquefois  se  produire,  sans  cause  apparente,  une  dédifférencia- 
tion suivie  de  redifférenciation.  Dans  tous  les  cas,  la  durée  des  processus  est 
d'environ  une  heure.  Une  blessure  suffisamment  importante  détermine  la 
régression  du  pharynx,  qui  se  différencie  ensuite  à  nouveau  sans  garder 
trace  de  la  lésion.  —  Soit  dans  la  division  naturelle,  soit  dans  la  régé- 
nération après  scission,  on  peut  voir  se  produire  une  hétéromorphose  con-, 
sistant  dans  le  renversement  de  la  polarité;  la  bouclie  de  l'individu  posté- 
rieur se  forme  symétriquement  à  celle  de  l'antérieur.  Si  le  premier  est 
assez  fort  pour  se  nourrir,  il  arrive  à  se  séparer;  s'il  est  trop  petit  pour  être 
capable  de  vie  indépendante,  il  se  différencie  et  la  séparation  ne  s'accom- 
plit pas.  —  D'une  manière  générale,   on   ])eut  dire  (jue  la  régénération 


V.  -  ontogi:m:se.  gi 

cliez  tous  les  animaux  pour  condition  préalable  la  dédinV'renoiation  des  tis- 
sus intéressés  dans  le  phénomène.  La  dédiiTérenciation  apparaît  ainsi 
connue  un  phénomène  biologique  très  général  et  réversible.  Les  phénomènes 
intimes  par  lesquels  elle  se  produit  sont  de  la  nature  d'autolyse;  les  for- 
mations nucléaires  résistent  à  la  dédilïërenciation,  comme  aussi  à  l'auto- 
lyse-[VII].  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Charrier  (H.).  —  La  différcnc'udion  muscxdaire  pendant  la  Ir  ans  forma- 
lion  de  la  Xercis  fucata  Sav.  en  Ilcteronevcù.  '■—  Les  muscles  de  VHetero- 
nereis  diffèrent  par  leur  structure  de  ceux  de  la  Nereis  dont  ils  proviennent. 
La  transformation  se  produit  sur  place,  à  la  suite  d'une  dédifférenciation 
des  muscles  de  la  Nereis  par  réarrangement  des  substances,  sans  apport 
d'éléments  nouveaux.  —  Y.  Delage. 

Charlton  (Harry  H.).  —  Zf  sort  df  Pfvuf  non  fécondé  chez  la  Souris 
l/lanc/w.  —  De  nombreux  auteurs  se  sont  occupés  de  la  dégénérescence  de 
l'œuf  ovarien  (atrésie  folliculaire),  mais  le  sort  de  l'œuf  non  fécondé  dans 
les  trompes  de  I-'allope  ou  dans  l'utérus  a  été  étudié  relativement  peu.  A  la 
suite  de  la  Seconde  division  maturative,  il  se  forme  dans  l'œuf  un  nombre 
plus  ou  moins  grand  de  noyaux  et  l'œuf  se  fragmente  en  un  grand  nombre 
de  cellules  qui  plus  tard  se  désintègrent  et  sont  pliagocytées.  Au  total,  le 
processus  de  dégénérescence  est  analogue  à  celui  observé  pour  les  œufs 
ovariens.  —  M.  Goldsmith. 

y),  Les  facteurs  de  l'ontogenèse. 

Brachet  (A.).  —  L'Œuf  et  les  Facteurs  dr  l'Ontogenèse  [II,  III,  IV,  VII, 

IX,  XII]., —  Ce  livre  n'est  pas  un  de  ces  compendiums  indigestes  où  l'au- 
teur, sous  couleur  d'impartialité  et  de  richesse  documentaire,  paraît  n'avoir 
d'autre  souci  que  de  ne  rien  omettre,  plaçant  au  même  plan  le  bon  et  le 
mauvais,  l'insignifiant  et  le  suggestif.  (  "est  un  exposé  très  personnel,  non 
pas  de  l'ensemble  de  l'embryogénie,  mais  des  conceptions  auxquelles  l'au- 
teur est  arrivé  par  ses  expériences  personnelles  et  par  ses  lectures  dans  les 
grandes  questions  de  biologie  générale,  que  soulève  l'étude  de  l'embryogé- 
nie. Parmi  la  masse  énorme  des  faits  accumulés,  il  ne  prend  que  ce  qui  lui 
est  utile,  soit  pour  le  combattre,  soit  pour  s'y  appuyer.  De  là  un  certain 
imprévu  dans  l'ordre  des  questions  traitées,  mais  qui  ne  nuit  en  rien  à  l'in- 
térêt et  à  la  valeur  de  l'ouvrage.  —  Le  point  de  vue  sous  lequel  l'embryo- 
génie est  étudiée  dans  le  volume  n'est  pas  celui  des  théoriciens  évolution- 
nistes  qui  y  voient  surtout  un  moyen  de  connaître  la  phylogénie  et  qui  se 
contentent  de  l'utilité  ou  des  raisons  historiques  comme  causes  des  phéno- 
mènes. 

L'embryogénie  est  étudiée  ici  comme  une  science  en  soi,  comme  une 
série  de  phénomènes  actuels  ayant  chacun  des  causes  actuelles  qu"il  faut 
demander  à  la  mécanique,  à  la  physique,  à  la  chimie  et  à  la  physiologie. 
—  L.es  cellules  sexuelles  et  la  conti)tuité  de  la  vie.  —  A  côté  de  la  reproduc- 
tion sexuelle,  il  existe  plusieurs  sortes  de  reproduction  agame  dont  l'auteur 
donne  une  description  brève.  La  question  qu'il  se  pose  est  de  savoir  sous 
l'influence  de  quels  facteurs  ces  divers  procédés  de  reproduction  agame 
entrent  en  action.  L'un  d'entre  eux,  la  scissiparité,  se  manifeste  quand  la  vie 
est  exubérante  et  entraine  une  croissance  active  qui  aboutirait  sans  elle  à 
une  taille  supérieure  à  la  taille  limite  de  l'espèce.  D'autres,  au  contraire, 
(statoblastes,  gemmules)  entrent  en  activité  à  la  suite  de  périodes  dedépres- 


62  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sion.  Il  est  donc  légitime  de  penser  avec  Child  que,  pendant  les  périodes 
d'actif  métabolisme,  les  propriétés  évolutives  de  ces  gemmules  et  corps  re- 
producteurs assimilables  étaient  maintenues  à  Tétat  d'inhibition  par  l'acti- 
vité dominante  qui,  soit  par  des  hormones  circulantes,  soit  par  des  influences 
rayonnantes  d'ordre  plus  physique  ou  mécanique,  maintiennent  les  parties 
subordonnées  dans  une  sorte  d'état  de  vie  latente,  accaparant  pour  elle  toutes 
les  activités  physiologiques.  Mennent  ces  parties  à  être  supprimées  par  sec- 
tion expérimentale  (annélides  tronçonnées  de  Child,  éponges  broyées  et  pas- 
sées au  tamis  de  H.-W.  Wilson)  ou  par  l'intervention  de  conditions  ambiantes 
défavorables  (froid,  pénurie  alimentaire,  etc.),  les  éléments  inhibés  entrent 
en  activité  et  s'ils  sont  de  nature  assez  peu  différenciée  pour  avoir  conservé 
des  potentialités  évolutives  totales,  ils  évoluent  en  un  individu  nouveau. 
Des  faits  analogues  se  rencontrent  dans  la  détermination  naturelle  ou  expé- 
rimentale de  la  régénération  et  du  bourgeonnement  ;  il  en  est  de  même 
pour  les  Protozoaires,  chez  lesquels  on  voit  la  dépression  de  la  sénescence 
déterminer  la  sexualité  et  la  conjugaison.  Quand  aux  produits  sexuels,  ce 
sont  des  cellules  embryonnaires  mises  en  réserve  dès  la  segmentation  ;  les 
facteurs"  déterminant  leur  entrée  en  activité  seront  étudiés  dans  les  pro- 
chains chapitres.  —  Morphologie  de  l'œuf  mûr  et  de  l'œuf  [('•coudé.  —  Après 
une  description  des  faits  connus  relativement  à  ces  questions,  et  qui  ne 
méritent  pas  d'être  analysées,  l'auteur  aborde  certaines  questions  d'ordre 
particulier.  La  première  est  celle  de  la  polyspermie.  Le  premier  spermato- 
zoïde qui  a  pénétré  dans  l'œuf  détermine  deux  phénomènes  :  1°  une  onde 
de  contraction  qui  se  propage  à  partir  du  point  d'entrée  et  détermine  la 
formation  d'un  liquide  périvitellin  visqueux  ou  agglutinant,  retardant  ou 
arrêtant  les  autres  spermatozoïdes  ;  '2"  l'apparition  d'un  aster  formant  une 
énergide  spermatique  exerçant  une  action  répulsive  sur  les  autres  sperma- 
tozoïdes. La  viscosité  du  liquide  périvitellin,  en  retardant  la  pénétration  des 
autres  spermatozoïdes,  donne  i\  la  première  énergide  spermatique  le  temps 
de  se  développer  et  d'exercer  son  action  répulsive.  On  comprend  dès  lors 
comment  les  anesthésiques  ou  le  froid  favorisent  la  polyspermie.  Quand  celle- 
ci  est  réalisée  soit  par  ces  agents,  soit  par  une  grande  concentration  du 
sperme  favorisant  plusieurs  pénétrations  simultanées,  on  voit  les  énergides 
spermatiques  multiples  s'écarter  au  maximum  les  unes  des  autres,  ce  qui 
démontre  leurs  propriétés  répulsives  réciproques.  Dans  les  très  gros  œufs,  la 
polyspemiie  se  réalise  grâce  à  la  lenteur  de  propagation  de  l'onde  de  contrac- 
tion et  à  l'éloignement  de  la  première  énergide  spermatique  ;  mais  ces  sper- 
matozoïdes supplémentaires  ne  prennent  pas  part  à  la  fécmidation  et  forment 
les  noyaux  des  mérocytes  chargés  de  la  digestion  du  deutoplasme.  L;i  jonction 
des  deuxpronucléi,  mâle  et  femelle,  s'opère  en  vertu  d'une  attraction  récipro- 
que de  tous  les  pronucléi,  indépendamment  de  leur  sexe.  Si,  en  effet,  deux 
pronucléi  mâles  sont  très  voisins,  on  les  voit  se  gonfler  et  se  fusionner  avant 
que  la  formation  de  leurs  énergides  respectives  ait  ])u  provoquer  leur  écar- 
tenient;  la  formule  de  la  fécondation  de  Boveri  (apport  d'un  centrosome 
énergétique  à  l'œuf  qui  en  est  privé)  n'est  pas  exacte,  car  Lillie  a  montré 
que  si,  par  une  centrifugation  énergique  opérée  pendant  la  pénétration  de  la 
tête,  on  rompt  cette  tête  avant  que  sa  moitié  postérieure  ait  pénétrée,  on 
voit  le  spermaster  se  former  très  vigoureux  en  l'absence  du  centrosome.  — 
Les  j>*y)priétés  p/iysiolof/ùjties  et  on togénr tiques  de  T œuf  vierge.  —  La  cause  de 
l'inertie  de  l'œuf  mùr  réside  dans  le  fait  qu'au  fur  et  à  mesure  des  divi- 
sions successives  qu'il  a  effectuées  depuis  les  cellules  germinales  de  l'em- 
bryon, la  perméabilité  de  sa  membrane  va  en  déci-oissant  progressivement; 
et  c'est  sous  une  membrane  entièrement  imperméable  qu'il  accomplit  les 


V.  _  ONTOGENKSE.  6:5 

derniers  phénomènes  de  sa  maturation.  Par  suite,  il  se  trouve  chargé  <ic 
produits  cataholiques  qui  I"intoxiquent.  La  fécondation  ou  Tapplication  des 
réactifs  partlién()i;-énisants  a  pour  eiïet  de  rendre  à.  sa  membrane  la  per- 
méabiUté  nécessaire  et  de  permettre  ainsi  la  reprise  de  son  évolution.  En 
se  rétractant  sous  la  membrane  de  fécondation,  il  expulse  avec  le  liquide 
périvitellin  non  seulement  de  l'eau,  mais  toutes  sortes  de  produits  toxiques 
dont  il  était  chargé  ;  l'action  toxique  du  liquide  périvitellin  sur  les  sperma- 
tozoïdes en  est  la  preuve.  T*ne  comparaison  suggestive  peut  être  établie 
entre  les  phénomènes  sus-mentionnés  et  ceux  de  la  sénescence  des  Infu- 
soires  causée  par  de  longues  séries  de  divisions  agames  et  corrigée  par  la 
conjugaison.  —  On  a  longtemps  considéré  comme  un  dogme  la  notion  de 
l'équivalence  des  produits  sexuels.  Cependant  ([uelques  expériences  sug- 
gestives montrent  que  cette  équivalence  possède  toutes  les  potentialités 
nécessaires  à  l'évolution.  Ces  expériences  sont  :  1«  l'impossibiUté  de  réaliser 
une  parthénogenèse  mâle  en  élevant  des  spermatozoïdes  dans  un  milieu 
chimique  ;  2°  le  fait  que  dans  la  mérogonie  hybride,  l'embryon  n'est  pas  de 
l'espèce  pure  paternelle,  mais  présente  principalement' des  caractères  ma- 
ternels (Oursin  et  Comatule  d'après  Godlewski)  ;  3"  dans  la  polyspermie  des 
amphibiens,  les  blastomères  ayant  pour  noyau  les  têtes  des  spermatozoïdes 
supplémentaires  s'harmonisent  avec  le  noyau  zygotique  en  un  embryon 
normal  sous  l'influence  directrice  du  cytoplasme.  Ici  un  exposé  des  théories 
de  LœB,  Delage,  Bataillon  et  Lillie  sur  la  parthénogenèse  expérimentale 
(voirDEL.\GE  et  GoLDSMiTH,  La  Parthénogenèse  naturelle  et  expérimentale).  — 
Les  propriétés  physiologiques  et  ontogénétiques  de  l'œuf  fécondé.  —  Des  deux 
phénomènes  les  plus  apparents  de  la  fécondation,  l'apport  d'un  centrosome 
mâle  et  l'apport  d'-un  demi-noyau  mâle,  on  a  vu  c^ue  le  premier  n'a  rien 
d'essentiel,  puisque  l'énergide  mâle  peut  se  former  en  l'absence  du  centro- 
some. Quand  au  second,  Herl ant  a  montré  que  la  longueur  du  fuseau  varie 
dans  le  même  sens  que  la  quantité  de  chromatine  du  noyau  ;  et,  d'autre  part, 
l'influence  du  fuseau  sur  la  segmentation  du  cytoplasme  a  un  rayon  d'action 
limité,  en  sorte  qu'un  fuseau  petit  et  central  est  impuissant  à  déterminer  la 
cytodiérèse  :  l'apport  du  demi-noyau  mâle  fournit  donc  au  premier  fuseau 
de  segmentation  les  qualités  nécessaires  pour  que  celle-ci  s'étende  au  cyto- 
plasme. —  Exposé  de  la  question  de  l' hétérochromosome  et  de  détermination 
du  sexe.  —  Bien  que  le  sexe  soit  lié  à  l'hétérochromosome,  il  n'est  pas  démon- 
tré que  celui-ci  soit  la  cause  de  celui-là  :  ici,  comme  ailleurs,  le  cjioplasme 
intervient  et  c'est  lui  qui  règle  la  question  de  savoir  si  l'iiétérochromosome 
passera  dans  tel  ou  tel  des  deux  produits  de  la  division  cellulaire.  Les  recher- 
ches de  Morgan  ont  montré  que  chez  le  Phylloxéra  les  gros  et  les  petits  œufs 
correspondant  aux  deux  sexes  ont  acquis  ce  caractère  différentiel  sous  une 
formule  chromosomiale  identique  et  que  chacun  se  donne  la  formule  chro- 
mosomiale  correspondant  au  sexe  qu'il  représente.  '11  faut  tenir  compte  aussi 
de  la  possibilité  pour  les  œufs  de  se  donner  tel  ou  tel  sexe  en  attirant  telle 
ou  telle  des  deux  sortes  de  spermatozoïdes.  Les  chromosomes  paternels  n'ap- 
portent que  les  facteurs  de  l'hérédité  spéciale  de  la  lignée  ancestrale  mâle, 
l'hérédité  générale  ou  hérédité  de  race  étant  sous  le  contrôle  de  l'œuf  seul  : 
cela  résulte  de  l'interprétation  des  faits  de  mérogonie  croisée  et  de  polysper- 
mie; cela  n'empêche  pas  que  cette  influence  paternelle  puisse  se  manifester 
dès  les  premiers  stades  du  développement,  mais  seulement  sur  des  caractères 
secondaires,  tels  que  la  vitesse  de  segmentation.  Les  embryons  polyspermi- 
ques  d'Amphibiens  se  développent  régulièrement  jusqu'aux  têtards,  mais 
ceux-ci  périssent  toujours  avant  la  métamorphose  ;  cela  peut  être  rapporté  à 
l'hétérogénéité  de  la  structure  :  les  parties  provenant  de  l'unique  noyau  de 


64  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

fécondation  sont  seules  formées  de  cellules  normales,  les  autres  cellules  n'ont 
que  des  demi-noyaux  mâles,  plus  petits  et  entourées  d'une  masse  cytoplasmi- 
que  plus  petite,  en  rapport  avec  la  taille  réduite  du  noyau;  en  outre,  tous  les 
groupes  cellulaires  provenant  des  divers  noyaux  mâles  de  l'œuf  fécondé 
ont  des  tendances,  des  modes  physiologiques,  tous  différents  les  uns  des 
autres,  d'où  une  disharmonie  qui  ahoutit  à  la  mort.  Aucune  partie  de  l'œuf 
fécondé,  chromosomes,  centrosome,  mitocliondries  ou  cytoplasme,  n'est  le  sub- 
stratum  de  l'hérédité;  celle-ci  appartient  à  l'ensemble  de  la  structure.  —Dans 
l'œuf  non  fécondé,  les  localisations  germinales  sont  ou  totalement  absentes 
(Oursin)  ou  déjà  indiquées  d'une  façon  plus  ou  moins  vague  et  labile  (Gre- 
nouihe,  Ascaris);  la  fécondation  dans  ce  dernier  cas,  la  segmentation  dans 
le  premier  déterminent  une  localisation  progressive  plus  ou  moins  stricte. 
De  toutes  ces  localisations,  la  plus  précoce  et  la  plus  solide  est  celle  qui 
fait  coïncider  les  pôles  de  l'embryon  avec  ceux  de  l'œuf,  et  les  moitiés 
droites  et  gauches  du  premier  avec  les  deux  premiers  blastoméres.  En 
tout  cas  ce  sont  les  remaniements  physiques  résultant  de  la  fécondation 
qui,  opérant  sur  les  matériaux  de  l'œuf,  déterminent  de  façon  plus  ou 
moins  précoce  ou  tardive  les  localisations  germinales.  —  Fécondation  et 
parthénogenèse.  —  Dans  la  parthénogenèse  expérimentale,  le  premier  temps, 
dit  d'activation,  déclanche  les  processus  nécessaires  à  l'évolution  de  l'œuf, 
mais  laisse  celui-ci,  en  raison  de  sa  pauvreté  en  chromatine  et  de  la  fai- 
blesse originelle  du  ou  des  asters,  dans  une  condition  de  débilité  physiolo- 
gique qui  lie  lui  permet  pas  généralement  d'aller  plus  loin  ;  d'où  la  néces- 
sité du  second  temps  pour  remédier  à  cette  débilité  en  agissant  soit  sur 
le  foisonnement  de  la  cliromatine,  soit  sur  l'énergie  de  la  radiation  cyto- 
plasmique.  Comment  cette  condition  se  trouve-t-elle  réalisée?  Est-ce  par 
le  moyen  d'une  action  catalytique  introduite  avec  les  éléments  figurés  dans 
le  procédé  de  Bataillon,  ou  de  quelque  autre  manière?  Des  études  nou- 
velles sont  nécessaires  pour  en  décider.  De  même,  dans  la  parthénogenèse, 
c'est  le  premier  temps  qui,  à  lui  seul,  détermine  la  fixation  ou  la  stabilisa- 
tion des  localisations  germinales,  au  degré  où  ces  localisations  sont  réali- 
sées par  la  fécondation  normale.  La  fécondation  partielle  comble  l'hiatus 
existant  entre  la  parthénogenèse  et  la  fécondation  normale  et  présente 
tous  les  stades  intermédiaires  que  l'on  peut  désirer.  Au  premier  stade, 
le  spermatozoïde  semble  n'agir  que  par  l'effet  traumatique  de  sa  pénétra- 
tion, comme  dans  la  parthénogenèse  par  piqûre  de  Bataillon.  11  ne  fournit 
rien  de  sa  substance,  il  détermine  une  simple  activation  qui  peut  dailleurs 
aboutir  au  développement  si  on  la  complète  par  l'action  d'un  liquide  hyperto- 
nique.  A  un  second  stade,  il  paraît  fournir  un  centrosome  (St)'o7u/y;/lore7itrotus 
X  Mytilus),  centre  de  l'énergide  paternelle,  tandis  que  le  noyau  reste  comme 
un  corps  étranger.  Cette  différence  paradoxale  entre  le  comportement  du  cen- 
trosome et  celui  du  noyau  disparaîtrait  si  l'on  admettait,  ce  qui  semble  fort 
possible,  que  le  spermocentre  n'a  été  que  l'agent  de  la  formation  d'une 
radiation  d'origine  cytoplasmique  et  maternelle.  Au  troisième  stade  [Strongy- 
locentrotus  X  Antedon,  GoDi.EWSKx),  les  pronucléi  mâle  et  femelle  se  fusion- 
nent et  participent  simultanément  aux  divisions  ultérieures.  Si,  néanmoins, 
la  larve  est  un  pur  plutéus  d'oursin,  cela  peut  s'expliquer  en  admettant  que^ 
si  le  noyau  paternel  a  pu  vivre  dans  un  cytoplasme  hétérogène,  il  n'a  pas 
eu  le  pouvoir  de  le  modifier  à,  son  image  et  d'exercer  une  influence  sur  ré- 
volution :  ce  fait  parle  éloquemment  contre  le  rôle  du  noyau  comme  sub- 
stratum  de  l'hérédité,  -—  la  réduction  chromatique  peut  être  envisagée  comme 
le  rejet  hors  de  l'œuf  de  la  chromatine  paternelle.  —  Ce  rejet  n'implique  nulle- 
ment, comme  on  l'a  longuement  admis,  le  rejet  des  potentialités  évolutives 


V.  —  ONTOGENESE.  '  6') 

de  la  lignée  ancestrale  paternelle,  car  avant  leur  rejet,  les  chromosomes  pa- 
ternels, ont  pu,  par  des  échanges  dynamiques  ou  matériels,  influencer  à  leur 
image  l'oeuf  et  les  cellules  dont  il  provient.  Dans  l'évolution  spermatique 
où  les  globules  polaires  sont  remplacés  par  des  spermatozoïdes  fonctionnels, 
il  y  aurait  non  pas  rejet  mais  disjonction,  et  par  là  s'expliquerait  aisément 
la  diiîérence  entre  les  spern^atozoïdes  mâle^  et  femelles.  Les  localisations 
embryonnaires  préexistent  dans  l'oeuf  à  la  fécondation;  la  fécondation 
les  fixe  définitivement;  la  segmentation  n"a  aucune  influence  sur  elles,  c'est 
un  simple  découpage  qui  respecte  les  localisations  préexistantes  et  ne 
fait  que  les  attribuer  à  des  cellules  déterminées.  La  preuve  en  est  que 
les  modifications  imposées  à  la  segmentation  ne  se  traduisent  jamais  par 
les  modifications  dans  l'organogénèse.  —  Exposé  des  idées  et  expériences 
relatives  à  l'isotropie  ou  à  V anisotropie  de  Vœuf.  —  La  conclusion  est  que 
chaque  blastomère,  en  outre  de  ses  potentialités  actuelles,  possède  des  poten- 
tialités latentes  plus  ou  moins  développées  et  parfois  complètes  et  que  leur 
mise  en  oeuvre  dépend  de  conditions  contingentes.  Mais  les  potentialités 
latentes  deviennent  de  plus  en  plus  difficiles  à  extérioriser  à  mesure  que  pro- 
gresse la  segmentation.  Les  différences,  quantitativessous  ce  rapport,  entre  les 
divers  animaux  sont  très  étendues  et  vont  depuis  une  totipotentialité  presque 
complète  (Oursin)  jusqu'à  une  mosaïque  rigide  (Cténophores.)  Dans  des  condi- 
tions expérimentales  judicieusement  choisies,  on  fait  apparaître  des  potentia- 
lités latentes  là  où  rien  ne  les  faisait  soupçonner.  En  tout  cas,  les  porteurs  des 
potentialités  ne  sont  ni  les  granules  pigmentaires,  ni  les  mitochondries,  ni 
les  autres  formations  plus  ou  moins  grossières  de  la  cellule,  car  une  centri- 
fugation  énergique  les  déplace  sans  rien  changer  aux  résultats  de  l'évolution. 
—  Sans  prétendre  que  sa  manière  de  voir  s'appuie  sur  des  preuves  irréfu- 
tables, l'auteur  propose  la  conception  suivante  comme  étant  la  mieux  en 
accord  avec  les  faits  connus.  Les  localisations  germinales  reposent  non  sur 
des  différences  qualitatives  exprimées  par  des  substances  formatives  spéci- 
fiques, mais  sur  des  différences  quantitatives  dans  les  proportions  régio- 
nades  de  substances  partout  identiques  à  elles-mêmes.  Une  partie  quelconque 
isolée  par  la  segmentation  présentera  des  potentialités  d'autant  plus  étendues 
que  sa  conformité  de  constitution  avec  l'œuf  entier  sera  plus  grande,  sans 
qu'il  soit  nécessaire  d'aller  jusqu'à  l'identité,  en  raison  de  la  faculté  que 
possède  chaque  partie  de  fabriquer  ce  qui  lui  manque.  La  question  de  savoir 
à  quel  moment  s'établissent  les  localisations  embryonnaires  ne  se  pose  pas; 
ces  localisations  résultent  de  la  structure  de  l'idioplasme,  qui  n'est  autre  que 
le  cytoplasme  lui-même  des  cellules  qui  n'ont  pas  encore  subi  une  différen- 
ciation; il  suffit  donc  que  les  cellules  sexuelles  dérivent  de  cellules  em- 
bryonnaires pour  posséder  la  structure  dont  les  localisations  embryonnaires 
sont  l'expression.  L'auteur  repousse  en  bloc  toutes  les  théories  générales 
reposant  sur  des  particules  spécifiques  toujours  hypothétiques  et  pense 
qu'il  faut  chercher  la  solution  des  problèmes  d'embryologie  dans  une  consti- 
tution actuelle  et  relativement  simple  de  l'oeuf  et  dans  des  causes  actuelles 
qui  vont  en  se  compliquant  au  fur  et  à  mesure  que  le  développement  pro- 
gresse par  la  multiplication  des  interrelations  entre  les  éléments  de  l'orga- 
nisme et  entre  ceux-ci  et  le  milieu  extérieur.  —  Y.  Delage. 

Danchakoff  (Vera).  —  Différenciation  par  ségrégation  et  l'action  du 
milieu  dans  l'organisme  en  voie  de  développement.  —  Dans  les  premiers  stades 
du  développement  il  y  a  ségrégation  de  matériaux  cytoplasmiques  aboutis- 
sant à  la  formation  de  grands  groupes  cellulaires  (feuillets,  rudiments 
d'organes)  dont  les  caractères  différentiels  sont,  pense-t-on,  déterminés  par 
l'année  biologique,  xxii.  1917.  5 


66  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  présence  de  matériaux  cytoplasmiques  définis  qui  leur  viennent  du  cyto- 
plasme de  l'œuf  (C0NK.LIN,  Wilson).  Le  mésenchyiiie  lâche,  qui  apparaît  dès 
le  début,  est  caractérisé  par  son  ubiquité  et  son  manque  de  fonction  spéciale  ; 
ses  cellules  libres  et  amiboïdes  sont  les  cellules-mères  de  divers  éléments 
du  sang;  ce  sont  des  conditions  de  milieu  qui  imposent  cette  différenciation  ; 
si  ces  cellules  restent  dans  les  espaces  inter-mésenchymateux,  elles  se  déve- 
loppent en  granuloblastes,  spécialement  au  voisinage  de  vaisseaux  à  parois 
minces  ;  si  elles  sont  entourées  par  des  parois  endothéliales  et  deviennent 
intravasculaires,  elles  se  développent  en  érythroblastes  :  ces  différenciations, 
une  fois  commencées,  ont  restreint  la  potentialité  des  cellules,  en  d'autres 
termes  elles  sont  irréversibles.  Il  résulte  donc  de  ces  observations,  que  la 
spécificité  des  tissus  et  cellules  n'est  pas  seulement  le  résultat  de  la  ségré- 
gation de  différents  matériaux  cytoplasmiques  pendant  la  segmentation  ;  les 
conditions  de  milieu  achèvent  la  différenciation  et  la  rendent  définitive.  — 

L.    CUÉNOT. 

Allen  (Bennet  M.  ).  —  Les  effets  de  la  thyroïdeclomie  chez  les  larves  de  liana 
pipiens  [XIV,  1"  s].  —  L'auteur  extirpe  complètement  le  rudiment  delaglande 
thyroïde  chez  les  larves  de  6  à  7  mm.  L'effet  de  l'opération  est  nul  sur  le 
développement  ultérieur  jusqu'à  l'époque  de  l'apparition  des  membres  pos- 
térieurs. Mais  à  partir  de  ce  moment  toute  différenciation  ultérieure  cesse  et 
la  métam9rphose  n'a  pas  lieu.  Cet  arrêt  de  différenciation  a  été  nettement 
constaté  par  l'auteur  sur  la  forme  générale  du  corps  et  les  membres,  le  tube 
digestif  et  le  cerveau.  Pour  les  autres  organes  il  semble  quïl  en  soit  de 
même,  mais  il  n'en  n"a  pas  fait  une  étude  spéciale,  l'abandonnant  à  ses  élèves 
qui  poursuivent  ce  travail.  La  portion  antérieure  de  la  tête  est  modifiée  dans 
sa  forme  et  devient  plus  longue  et  plus  large.  Quant  aux  organes  sexuels  et 
aux  cellules  de  la  lignée  génitale,  elles  ne  subissent  aucune  influence.  La 
neoténie  normale,  comme  chez  l'Axolotl,  paraît  ainsi  pouvoir  être  en  rapport 
avec  un  état  de  la  grande  thyroïde.  En  faisant  ingérer  à  ces  larves  thyroï- 
dectomisées  de  la  substance  thyroïdienne,  l'auteur  a  pu  déterminer  la 
reprise  de  la  différenciation  même  après  un  arrêt  de  quatre  mois.  —  Y.  Dé- 
lace. 

Terry  (George  S.).  —  Effets  de  la  thi/roïdectomie  sur  l'ossificalioii  chez 
Rana  pipiens  [XIV,  I"  c|.  — C'est  l'extension  au  système  squelettique  des 
observations  faites  sur  le  tube  digestif  et  les  gonades  par  le  maître  de  l'au- 
teur, Bennet  M.  Allen.  Chez  les  animaux  de  contrôle,  le  processus  de  calcifi- 
cation est  presque  complet  au  moment  de  la  métamorphose  :  il  a  progressé 
à  tel  point  que  l'étendue  des  portions  restées  cartilagineuses  est  très  réduite  ; 
un  an  après  l'éclosion,  l'ossification  vertébrale  est  complète  jusqu'à  dispari- 
tion des  sutures,  mais  l'appendice  costal  est  encore  complètement  cartilagi- 
neux. Cliez  les  opérés,  la  croissance  des  vertèbres  continue  longtemps  après 
le  moment  de  la  métamorphose  chez  les  animaux  de  contrôle  ;  ces  organes 
subissent  une  croissance  considérable,  mais  en  conservant  des  caractères 
primitifs  et  une  structure  presque  entièrement  cartilagineuse.  Ce  cartilage 
est  envahi  par  une  calcification  assez  étendue  qui  peut  même  faire  dispa- 
raître les  sutures  neuro-centrales,  mais  une  véritable  ossification  est  presque 
totalement  absente  encon»  7  mois  après  la  métamorphose  des  animaux  de 
contrôle,  en  dépit  du  fait  ([ue  les  thyro'ïdoctomisés  ont  continué  à  grandir 
sien  au  delà  de  la  taille  atteinte  par  les  animaux  de  contrôle.  En  ce  qui  con- 
cerne le  S(iuelette  des  membres,  la  croissance  aussi  bien  que  l'ossification 
sont  presque  supprimées.  Le  trait  le  plus  remarquable  est  la  suppression  de 


Y.  -  ONTOilENFSE.  67 

toute  ossification  parfaite  dans  tout  le  squelette  et  son  remplacement  par 
une  calcification  diffuse  du  cartilage.  —  Y.  Delage. 

rt^i  Swingle  (W.  "W.).  —  Accélération  de  la  métamorphose  chez  les  larves 
de  grenouilles  alimentées  avec  de  la  stthstajice  thyroïde,  et  l'effet  de  cette 
alimentât  ion  sur  le  tube  digestif  et  les  glandes  sexuelles.  —  L'auteur  élève 
parallèlement  '2  lots  identiques  de  iétard^iRana  pipiens,Ii.  calesbiana  eXR.f) 
de  15  uim.  de  long,  Tun  servant  de  contrôle  et  nourri  avec  de  la  viande  de 
bœuf  et  des  algues,  l'autre  nourri  avec  de  la  pâte  de  farine  additionnée  de 
3/10  de  poudre  de  glande  thyroïde.  Il  s'ensuit  une  grande  mortalité,  mais 
néanmoins  des  résultats  importants  ont  pu  être  constatés.  La  croissance  est 
considérablement  ralentie  et  la  métamorphose  est  accélérée  au  point  de  se 
produire  au  bout  d'une  quinzaine  de  jours,  tandis  que  normalement  elle  ne 
se  produit  ([u'après  2  ou  3  ans.  Par  contre  l'évolution  des  organes  sexuels 
n'est  en  rien  moditiée.  —  Y.  Del.vge. 

b)  Swingle  CW.  "W.  i.  —  Expériences  d'alimentation  de  larves  de  gre- 
nouille avec  le  thymus.  —  L'auteur  a  répété  les  expériences  de  Gudernatsch 
(1912  et  1914)  et  n'a  pas  obtenu  les  mêmes  résultats  que  cet  auteur  :  la 
croissance  des  larves  de  3  espèces  de  Grenouilles  :  Rana  pipiens,  Rana  ca- 
lesbiana et  une  troisième  espèce  non-déterminée,  n'a  pas  été  influencée  par 
l'alimentation  thymique,  que  le  thymus  soit  administré  à  l'état  frais  ou  sous 
forme  de  poudre.  La  métamorphose  n'a  pas  été  retardée  non  plus,  contrai- 
rement à  ce  qu'a  observé  Gudernatsch.  L'auteur  attribue  ces  contradictions 
au  fait  que  la  rapidité  de  la  croissance  des  têtards  varie,  en  général,  très 
facilement  avec  les  conditions  de  vie  et  que  les  résultats  obtenus  par  Guder- 
>i.\TSCH  étaient  provoqués  par  une  cause  autre  que  l'alimentation  thymique 
et  qu'on  n'a  pas  décélée.  —  M.  Goldsmith. 

(■)  S\wingle  ^'W.  "W.).  —  Les  effets  de  l'inanition  sur  le  développement  des 
glandes  et  des  cellules  germinales  des  larves  de  grenouilles.  —  Des  têtards  de 
Rana  pipiens  sont  pris  à  l'éclosion  et  divisés  en  deux  lots  qui  sont  élevés 
parallèlement,  toutes  conditions  égales,  sauf  que  l'un  est  alimenté  avec  des 
algues  tandis  que  l'autre  ne  reçoit  aucune  nourriture.  Chez  ce  dernier  la 
croissance  et  la  métamorphose  sont  indéfiniment  supprimées,  sauf  le  léger 
accroissement  que  subit  l'animal  pendant  les  premiers  jours  jusqu'à  résorb- 
tion  totale  des  réserves  vitallines.  Le  développement  des  gonades,  cellules 
germinales  et  cellules  interstitielles,  est  complètement  supprimé,  ainsi  que 
l'accroissement  de  nombre  de  cellules  germinales;  de  même  est  supprimée 
l'apparition  de  toute  différence  entre  les  deux  sexes.  Par  contre,  chez  les  larves 
de  Rana  catesbiana  âgées  d'un  an  et  longues  de  75  mm.,  le  jeûne  total  pro- 
longé durant  5  mois  a  produit  l'atrophie  prononcée  de  la  queue  et  des 
muscles,  ainsi  qu'une  réduction  presque  totale  des  corps  adipeux,  tandis  que 
l'évolution  des  gonades  ne  montrait  aucune  différence  avec  les  animaux  de 
contrôle.  Peut-être  les  cellules  germinales  avaient-elles  emprunté  leurs  ma- 
tériaux nutritifs  aux  corps  adipeux.  —  Y.  Delage. 

Dendy  (Arthur).  —  Le  spicule  en  pion  d'échecs  chez  le  g.  Latrunculia.  — 
L'auteur  cherche  à  montrer  l'intervention  des  facteurs  physiques  et  méca- 
niques dans  la  formation  des  spicules,  en  particulier  des  spicules  en  pion 
de  jeu  d'échecs  chez  le  g.  Latrunculia.  Le  spicule  débute  par  un  axe  fili- 
forme, le  prolorhabde,  qui  a  la  signification  d'un  plastide  intracellulaire, 
mais  qui  devient  bientôt  indépendant.  Il  s'accroît  par  allongement  sans  s'é- 


68  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

paissir  et  sert  de  base  à  des  dépôts  de  silice  déterminant  l'épaississement  du 
spicule.  Ce  dépôt  a  lieu  par  des  cellules  de  revêtement.  Dans  les  spicules 
dont  il  est  ici  question,  on  trouve  des  couronnes  superposées  de  prolonge- 
ments, dont  l'auteur  explique  la  situation  en  imaginant  que  leurs  cellules 
formatrices  s'accumulent  dans  les  noeuds  interposés  à  des  ventres  vibra- 
toires dûs  à  la  vibration  du  spicule  sous  l'influence  du  courant  d'eau.  Il 
annonce,  mais  sans  le  montrer  ici,  que  cela  est  vérifié  par  l'analyse  ma- 
thématique. Cependant,  il  reste  des  dispositions  inexplicables,  comme  la 
présence  d'un  seul  nœud  secondaire  sans  trace  d'un  nœud  symétrique  que 
réclamerait  la  théorie.  L'auteur  ne  donne  point  d'explication  suffisante  de 
cette  abberration  et  conclut  qu'il  y  a  là  un  concert  de  facteurs  complexe  où 
la  sélection  naturelle  et  l'adaptation  trouvent  leur  place.  —  Y.  Delage  et 

M.    GOLDSMITH. 

Klebs  (Georg).  —  Sur  l'alternance  des  périodes  de  repos  et  d'activité  chez 
les  plantes.  —  Dissertation  théorique  sur  l'importance  relative  des  facteurs 
internes  épigénétiques  et  des  conditions  ambiantes  que  l'homme  peut  faire 
varier  à  son  gré  dans  l'ontogenèse  des  plantes,  le  développement  de  leurs 
organes-,  et  en  particulier  dans  l'alternance  des  périodes  de  croissance  et  de 
repos.  —  Y.  Delage. 

a)  Harder  (R.).  —  Les  effets  de  la  lumière  sur  la  germination  des  spores  de 
Cyanophycces.  —  Ces  recherches  ont  été  faites  sur  les  spores  des  Nostoca- 
cées  Nostoc  puncti forme.  Anabaena  varialnlis  et  Cylindrospermum  muscicola. 
Ces  spores,  semées  sur  un  substratum  nutritif  contenant  une  quantité  suffi- 
sante de  sels  minéraux  et -exposées  à  la  lumière  du  jour,  germent  très  rapi- 
dement, surtout  si  elles  sont  jeunes.  Il  y  a  cependant  des  variations  indivi- 
duelles, souvent  assez  fortes.  A  l'obscurité,  les  jeunes  spores  ne  germent 
que  peu  à  peu.  les  vieilles  pas  du  tout  ;  leur  germination  n'a  lieu  qu'à  la 
lumière,  sur  un  substratum  inorganique.  On  peut  suppléer  à  la  lumière  en 
utilisant  une  nourriture  organique,  du  sucre  de  canne,  par  exemple,  ou  en- 
core par  la  chaleur  (culture  à  30"  C).  L'intensité  de  la  lumière  est  d'une 
très  grande  importance  pour  la  germination  :  plus  celle-ci  est  forte,  plus 
rapide  est  la  germination.  Sur  un  sol  nutritif  inorganique,  il  faut  un  mini- 
mum de  12  bougies  pour  amorcer  le  phénomène,  tandis  qu'avec  une  faible 
quantité  de  substances  organiques  (0,1  %  sucre  de  canne),  il  suffit  d'un 
éclairage  de  deux  bougies  pour  obtenir  une  germination  normale.  —  M.  Bou- 

BIER. 

Me  Nair  (A.  D.).  —  Ebullition  de  la  graine  de  trèfle.  —  On  sait  qu'en 
faisant  bouillir  une  minute  la  graine  de  Medicago  arabica  on  en  facilite  la 
germination.  Le  procédé  est  généralement  employé  par  les  fermiers  des 
Etats-Unis  (lu  Sud.  D'après  l'auteur,  l'ébuUition  agit  favorablement  aussi  sur 
la  graine  de  Trifoliwn  reflexum  (mais  pas  sur  diverses  autres  espèces).  Avec 
une  minute  d'ébuUition,  on  a  60  %  de  germinations.  Mais  on  peut  avoir 
mieux  :  en  faisant  bouillir  une  minute  après  séjour  pendant  douze  heures 
dans  l'eau,  on  a  87  et  03  %.  —  H.  de  V.\rigny. 

Massart  (Jean).  —  Pourquoi  les  graines  ne  germent  pas  dans  les  fruits 
charnus.  —  On  admet  que  toute  graine  germe  si  on  lui  fournit  seulement 
de  l'eau  et  une  température  convenable.  Cependant  les  graines  des  fruits 
chawius,  bien  que  disposant  de  ces  deux  facteurs  ne  germent,  pas  à  l'inté- 
rieur de  leur  fruit,  Cette  propriété  inhibitrice  des  sucs  de  fruits  n'est  pas  spé- 


V.  —  OMOGENKSE.  GO 

oifique.  Tout  suc  de  fruit  inhibe  momentanémont  plus  ou  moins  la  germi- 
nation de  toute  graine,  mais  en  lui  laissant  la  faculté  tle  germer  dans  l'eau 
pure;  cependant  les  gi'aines  sèches  sont  tuées.  Le  pouvoir  inhibiteur  varie 
avec  la  pression  osmotique  du  suc.  et  c'est  bien  là  le  facteur,  essentiel,  car 
des  solutions  de  glucose  agissent  de  même  proportionnellement  à  leur  con- 
centration. —  Y.  Delage. 

(t)  Maquenne  iL.)  et  Demoussy  (E.).  —  Influence  de  Veau  et  des  ma- 
tières tninérales  sur  la  germination  des  pois.  —  L'eau  rigoureusement  pure 
permet  à  la  germination  du  pois  de  commencer  mais  non  de  continuer;  elle 
n'est  pas,  comme  on  l'a  dit,  toxique  mais  insuffisante  ;  l'addition  de  quantité 
minime  de  sels  de  chaux  suffit  à  constituer  un  milieu  favorable.  La  dose 

minima  est  de  l'ordre  du  .^  „„„    Des  précautions  extrêmement  minutieuses 
lU.UUU®. 

sont  nécessaires  pour  constater  ces  faits,  car  la  quantité  de  substance  miné- 
rale (silice  et  chaux)  que  le  verre  abandonne  à  l'eau  pendant  la  distillation 
est  suffisante  :  il  faut  donc  employer  uniquement  le  quartz  et  le  platine.  Si 
dans  certaines  expériences  de  Molliard  l'eau  où  ont  déjà  germé  des  graines 
est  moins  favorable  à  de  nouvelles  germinations,  ce  n'est  pas  parce  que  les 
premières  graines  ont  abandonné  à  l'eau  des  produits  toxiques,  mais  parce 
qu'elles  lui  ont  enlevé  une  partie  de  la  chaux  nécessaire.  —  Y.  Delage. 

b)  Maquenne  (L.)  et  Demoussy  (E.).  —  Influence  des  matières  minérales 
sur  la  germination  des  pois.  —  Les  auteurs  ont  examiné  l'action  de  divers 
métaux  sur  la  germination  du  pois  à  des  doses  extrêmement  faibles  (une  frac- 
tion de  milligramme  par  graine) ,  c'est-à-dire  inférieure  à  celle  où  k\  plupart  des 
agents  toxiques  exercent  leur  action.  Ils  ont  pris  pour  critérium  la  longueur 
des  racines  et  le  développement  des  poils  radicaux,  comparativement  dans 
l'eau  vraiment  pure  et  dans  les  solutions  étudiées.  Le  calcium  seul  s'est 
montré  hautement  utile  et  indispensable.  Le  sodium  et  l'ammonium,  indiffé- 
rents d'abord,  ne  sont  actifs  qu'en  libérant  une  partie  du  calcium  des  enve- 
loppes de  la  graine,  le  potassium  est  inerte  tant  que  la  graine  en  contient 
assez  dans  ses  tissus,  il  devient  favorable  lorsque  les  réserves  naturelles 
sont  épuisées.  Le  strontium  et  le  manganèse  ont  des  propriétés  analogues  au 
calcium  mais  considérablement  moindres.  Le  baryum  est  toxique  dès  ses 
doses  infimes.  Le  magnésium  est  un  peu  moins  toxique  que  le  baryum,  l'a- 
luminium l'est  un  peu  plus  que  le  magnésium.  Le  zinc,  le  plomb  et  le  cuivre, 
d'abord  indifférents,  deviennent  rapidement  toxiques.  Les  doses  limites  sont 
données  pour  toutes  ces  substances  ;  elles  sont  de  l'ordre  du  millionième  par 
rapport  au  poids  de  la  graine.  —  Y.  Delage. 


CHAPITRE  VI 
lia  tératog;énèse 

Allen  (Bennet  M.j.  —  Effects  of  the  extirpation  of  the  anlerior  lobe  of  Ihe 
hypophysis  of  Rana  pipiens.  (Biol.  Bull,,  XXXn,  117-130.)  [71 

Boas  (I.  E.  V.).  —  Die  Beurteilung  des  Poli/dactylie  des  Pferdes.  (Zool. 
Jahrb.  (Abt.  Anat.),  XL,  49-104,  1  pL,  50  fig.')  [73 

Brôlemann  (H.  "W.).  —  l'ne  monstruosité  chez  un  myriapode  {SchizopUyl- 
lum  sabulosum  L.).  (Bull.  Se.  Fr.  Belg.,  L.,  fasc.  3,  277-283,  7  fig.) 

[Gonopode  dédoublé  d'un  côté.  —  Y.  Delage. 

Bujard  CK.).  —  Une  anomalie  relativement- rare  de  l'œuf  de  la  poule  :  ovtim 
in  ovo.  (Arch.  Se.  phys.  et  nat.,  XLIV,  433-486.)  [74 

a)  Dufrenoy  (J.).  —  Sur  Le  concours  des  feuilles  adjacentes^  dans  le 
développement  inusité  de  bourgeons,  qui,  normalement,  restent  rudimen- 
taires,  chez  le  pin  maritime.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXX,  9-10.) 

[Lorsque  la  pousse  termi- 
nale est  mortifiée  cliez  le  Pin  maritime,  certains  rameaux  rudimentaires 
latéraux  s'allongent  et  constituent  autant  de  tiges  de  remplacement, 
tandis  que  les  2  feuilles  géminées  qu'ils  portaient  s'élargissent  à  leur 
base  et  deviennent  des  réservoirs  de  matières  nutritives.  —  M.  Gard. 

b) Remarques  à  l'ocrasion   des  modifwations  produites  par  le    vent 

marin  sur  des  inflorescences  mâles  du  pin  maritime.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXX,  174-175.)  [Sous  l'influence  du  vent  marin,  certains  rameaux  ru- 
dimentaires des  inflorescences  mâles  peuvent  évoluer  en  pousses  fertiles, 
d'autres  enfin  en  bourgeons  de  remplacement.  —  M.  Gard. 

Goodspeed  (T.  H.).  —  Notes  on  tlie  californian  species  ofTrillinm  L.  IV. 
Teratological  vai'iations  of  Trillium  sessile  var.  gigantcuni  II.  et  A. 
(Univ.  of  California  publications  in  botany,Vll,  69-100.  pi.  11-17.)  [74 

Hert-wig  (Paula). —  Beeinflussung  der  Geschlechtszellen  tind  der  Xachkom 

nienschaft  durch  Bestrahlung  mit  radioaktiven  Substanzen.  (Zeitschr.  in- 

dukt.  Vererbgsl.,  XVII,  254-261.) 

[Revue  générale  de  la  question  de  l'influence 

radioactive  sur  les  cellules  génitales  et  sur  leurs  produits.  —  J.  Strohl. 
Jull  (M.  A.).  —  Chic/;  irith  four  Legs  and  four  Wings.  (Journ.  of  Heredity, 

"Vlll,  march,  99,  planche.)  '  [74 

Laurent  (O.).  —  Réalisation  du  siamoisisme  chez  les  animaux.  (C.  R.  As. 

Se,  CLXIV,  62.)  [72 

Liucks  (R.).   —  Ueber  zwei  Missbildungen  an  Fischskeletten.   (Zool.  Jahrb. 

(Abt.  Anat.),  XL,  537-546,  1  pL,  2  fig.)  [74 


VI.  —  LA  TKRATOGENESE.  71 

Miller  (J.  E.V  —  Horned  horses.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  303-305.)        [73 

Ne-wntnan  (H.    H.).   —  On  t/ie  production   of  mo)isters   by  Iiybridizalion. 

(Biol.  Bull..  XXXII,  306-121,  14  fig.)  L"2 

Patouillard  (N.). —  Une  anomalie  du  Scleroderma  verrucosum  Bull.  (Bull. 

Soc.  Myc.  de  Fr.,  XXXIII,  92-93.)  [74 

Ruge  (G.).  —    Spaltwig  des  linkc.n  I.appens  einer  menscidichen  Leber  in 

einen  Stamm-u.   Seitenlnppen.  (Morphol.  Jahrb.,  L,  340-350,  2  fig.) 

1  Description  d'une  anomalie  rare  du  foie  chez  l'homme.  —  J.  Stroiil. 

Schultz  (Adolf).  —  Der  Canalis  craiiis-pharyngexis  pevsistens  bcim  Men- 
scfien  und  bd  Affm.  (Morphol.  Jahrb.,  L,  4I7-42ij,  3  fig.)  [73 

Severson  (B.  O.).  —  CJoven  Iloof  of  Percheron.  (Journ.  of  Heredity.  VIII, 
-4GG,  1  fiy.)  [74 

Toldt  (K.jun.).  —  Geweihstudien  an f  Grand  einer  eigenartigen  Ilirsc/islan- 
genahnormitdt.  (Zool.  Jahrb.  (Abt.  Allg.  Zool.),  XXXVI,  "245-313,  2  pi. 
2  fig.) 

I  Singulière  anomalie  d'un  bois  de  cert.  La  ramure  n'est  représentée  que 
par  une  tige  centrale  longue  de  H4,  5  centimètres  et  ne  présente  que 
quelques  tubercules  à  peine  marqués  qui  constituent  évidemment  les 
ébauches  des  ramifications  arrêtées  dans  leur  développement.  —  J.  Strohl. 

"NAT'eber  (A.).  —  Observations  on  the  structure  of  double  ntonsters  in  tlw 
earthrorm.   (Biol.  Bull.,  XXXllI,  239-248.)     [Descriptif.  —  M.  Goldsmith. 

"Werber  (E.  J.).  —  Expérimental  Studies  on  the  origin  of  Monsters. 
II.  Hegarding  the  Morphogenesis  of  Duplicities.  {Journ,  Exper.  Zool. 
XXIV,  409-436,  3  pi.)  [71 

"Wood  (Richard  H.).  —  ,4  woman  ivith  horns.  (Journ.  of  Heredity,  VIII, 
frontispice.)  [73 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  ch.  V,  p;  XI'V,  2"  a. 


1.  Généralités. 

"Werber  (E.  J.).  —  Etudes  expérimentales  .'?ur  Vorigine  des  monstres. 
II.  Morphogénèse  de  la  Duplicité.  —  L'auteur  discute  les  expériences  des 
autres  auteurs  et  ses  propres  expériences  antérieures,  et  en  ajoute  quel- 
ques-unes nouvelles  en  vue  de  montrer  que  la  diplogénèse  résulte  le  plus 
souvent  de  la  blastolyse  de  parties  différentes  d'embryons  plus  ou  moins 
avancés.  Ses  expériences  nouvelles  consistent  dans  le  traitement  d'œufs 
de  Fundulus  par  un  mélange  d'eau  de  mer  et  d'une  solution  moléculaire 
d'acétone  dans  de  l'eau  distillée.  La  pression  osmotique  et  l'action  chimique 
interviennent  simultanément  pour  déterminer  la  blastolyse  ;  la  diplogénèse 
ne  résulte  donc  pas  toujours  du  développement  parallèle  de  2  embryons 
provenaj^t  des  2  premiers  blastomères  totipotents.  —  Y.  Delage. 

2.  Teratogénèse  expérimentale. 

Allen  (Bennet  M.).  —  Effets  de  V extirpation  du  lobe  antérieur  de  Vliypo- 


72  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

physe  chez  Rana  pipiens.  —  L'auteur  enlève  l'ébauche  de  l'hypophyse  h 
des  têtards  de  3,5  à  4™""  de  longueur,  stade  auquel  l'opération  présente  le 
moins  de  difficultés  pratiques.  La  cicatrisation  se  produit  rapidement  et  les 
têtards  ont  une  croissance  normale  pendant  7  ou  8  jours  (longueur  8™"^), 
après  quoi  ils  subissent  un  changement  de  coloration  :  les  cellules  pigmen- 
taires  se  contractent  et  émigrent  de  l'épiderme  vers  l'intérieur  du  corps. 
Aux  stades  ultérieurs,  l'absence  de  l'hypophyse  se  fait  sentir  par  la  sensi- 
bilité plus  grande  des  têtards  vis-à-vis  des  conditions  chimiques  défavorables 
de  l'eau,  ce  qui  entfaîne  une  mortalité  plus  grande.  Elle  retarde  aussi  la 
métamorphose,  en  empêchant  le  développement  des  membres.  Elle  a  éga- 
lement pour  effet  de  diminuer  le  contenu  en  substance  colloïdale  de  la 
glande  thyroïde,  ce  qui  indique  une  diminution  de  son  activité  sécrétoire  ; 
la  croissance  de  la  glande  est  également  ralentie.  —  L'effet  sur  le  thymus 
et  les  glandes  sexuelles  est  nul.  —  M.  Goldsmith. 

New^man  (H.  H.).  —  La  production  des  monstres  par  hybridation.  — 
Dans  les  croisements  hybrides,  les  anomalies  du  développement  ne  sont 
pas  toujours  parallèles  avec  l'hétérogénéité  des  parents  ;  mais  il  y  a  un 
parallélisme  étroit  entre  l'importance  des  malformations  tératologiques  et 
le  retard  apporté  au  développement.  Quel  que  soit  le  degré  d"hétérogénéité, 
les  segmentations  rapides  donnent  naissance  à  des  individus  normaux  ou 
même  surnormaux,  c'est-à-dire  à  activité  physiologique  supérieure  à  la 
normale;  les  développements  les  plus  retardés  aboutissent  à  des  formations 
tératologiques  considérables  :  atrophie  du  corps,  atrophie  de  la  tête,  pro- 
duction d'organes  isolés,  etc.,  et  entre  ces  deux  extrêmes  on  observe  tous 
les  degrés  intermédiaires.  [L'auteur  semble  voir  dans  le  ralentissement  du 
développement  la  cause  des  déformations  tératologiques;  il  semble  plus 
justifié  de  voir  là  deux  effets  simultanés  d'une  même  cause.]  Des  agents 
physiques  et  chimiques  peuvent  produire  le  même  effet  que  la  fécondation 
hétérogène.  Pour  expliquer  l'action  tératogène  du  sperme  étranger,  Moen- 
KENHAUS  a  invoqué  une  action  toxique,  Lceb  une  difficulté  de  digestion  du 
vitellus  nutritif  par  le  protoplasme  mixte  de  Thybride;  l'auteur  invoque 
une  discordance  entre  les  chromosomes  paternels  et  maternels  qui  mettrait 
obstacle  à  la  rapidité  des  divisions  nucléaires.  —  Appliquée  aux  vertébrés  et 
en  particuUer  aux  téléostéens  (Fundulus),  la  gradation  axiale  du  métabolisme 
de  Child  (qui  n'est  qu'un  autre  aspect  des  variations  dans  la  vitesse  du 
développement  invoquées  dans  ce  travail)  est  centrifuge  et  basipète,  c'est- 
à-dire  que  les  parties  inférieures  et  latérales  sont  les  moins  actives,  tandis 
que  les  centrales  et  apicales  le  sont  le  plus,  et.  par  suite,  sont  le  plus 
sensibles  aux  actions  tératogènes.  Par  là  s'explique  toute  la  série  des 
monstres,  dans  laquelle  la  tête,  les  yeux,  le  cœur  sont  anormaux,  le  reste 
du  corps  étant  à  peu  près  normal;  mais  il  existe  une  catégorie  inverse, 
dans  laquelle  les  seuls  organes  développés  sont  la  tète,  les  yeux,  le  cœur, 
ou  des  parties  de  ces  organes.  Pour  expliquer  cette  contradiction,  l'auteur, 
conformément  aux  indications  de  Child,  invoque  un  pouvoir  d'adaptation, 
parallèle  à  la  gradation  métabolique  et,  par  conséquent,  d'autant  plus  élevé 
que  le  métabolisme  est  plus  actif  et  la  vitesse  de  développement  plus  grande. 
[Cette  explication  est  ingénieuse,  mais  totalement  arbitraire  et  imaginée 
directement  en  vue  d'expliquer  une  contradiction.]  —  Y.  Delage  et 
M.  Goldsmith. 

Laurent  (O.).  —  Réalisation  du  siamoisisme  chez  les  animaux. —  En  vue 
d'applications  chirurgicales,  l'auteur  a  soudé  à  la  manière  des  jumeaux  sia- 


VI.  —  LA  TÉRATOGHNÈSE.     '  73 

mois  des  individus  appartenant  à  toutes  les  classes  des  vertébrés.  Ces  sou- 
dures ont  parfois  persisté  fort  longtemps,  en  dépit  d'une  forte  tendance  à  la 
séparation  qui  se  manifeste  dans  les  expériences  non  réussies.  Le  fait  le  plus 
remarquable  est  la  soudure  hétérogène  obtenue  quelquefois  :  poule  et  pigeon, 
faisan  et  canard.  —  Y.  Delage. 

3.   Ttratoyénèsc  naturelle. 

Boas  (J,  E.  V.).  —  La  si;/ni/hrition  de  la  pohjdactylie  du  cheval.  —  La 
polydactylie  du  cheval  est  due  tantôt  à  des  processus  ataviques  tantôt  à  des 
phénomènes  de  dédoublement  du  pied,  soit  dans  son  ensemble,  soit  dans 
certaines  de  ses  parties  seulement.  Les  cas  d'atavisme  consistent  dans 
l'apposition  d'un  ou  de  deux  doigts  latéraux  du  stade  Hipparion.  Le  doigt 
principal  médian  est  alors  plus  ou  moins  rudimentaire  dans  la  plupart  des 
cas.  Les  doigts  accessoires  qu'on  voit  apparaître  chez  le  cheval  sont  toujours 
soit  le  n^'  2,  soit  le  n»  4,  et  quelquefois  les  deux  simultanément.  Les  cas  de  poly- 
dactylie due  au  dédoublement  d'une  partie  plus  ou  moins  grande  du  pied 
sont  beaucoup  plus  nombreux  quQ  les, cas  d'atavisme.  On  trouve,  dans  ces 
cas,  sur  la  partie  médiane  du  pied  principal  ordinaire  un  autre  pied  de  forme 
symétrique  par  rapport  au  pied  ordinaire.  11  peut  ne  s'agir  que  du  dédouble- 
ment d'un  doigt,  mais  aussi  de  celui  du  carpe  ou  du  tarse.  Des  cas  de  dédou- 
blement latéral  sont  extrêmement  rares.  Le  dédoublement  se  rencontre  plus 
souvent  sur  les  pieds  de  devant  que  sur  les  pieds  de  derrière.  —  J.  Strohl. 

Schuitz  (Adolf).  —  Le  canal  rranio-pharyngien  persistant  chez  l'homme 
et  chez  les  singes.  —  L'auteur  a  examiné  des  crânes  humains  de  diverses 
races,  ainsi  que  des  crânes  de  différentes  familles  de  singes  dans  le  butxie 
constater  l'existence  éventuelle  d'un  canal  cranio-pharyngien  (ou  canal 
pituitaire)  persistant.  Chez  les  hapalides,  il  n'a  été  trouvé  dans  aucun  cas, 
chez  les  cébides  il  a  été  constaté  sur  5  çé,  chez  les  circopithécides  sur 
3,3  o/c,  chez  les  anthropoïdes  sur  40  %  et  chez  les  hominides  sur  1/2  %  tout 
au  plus  des  crânes  examinés.  Il  ne.  saurait  donc  s'agir,  dans  la  persistance 
de  ce  canal,  d'un  phénomène  atavique,  mais  plutôt  d'un  phénomène  patho- 
logique semblable  aux  cas  de  persistance  de  la  suture  frontale  et  en  rapport, 
sans  doute,  avec  l'existence  d'une  glande  pituitaire  plus  ou  moins  volumi- 
neuse. —  J.  Strohl. 

Wood  (Richard  H.).  —  Une  femme  à  cornes.  —  Chez  une  femme  d'o- 
rigine allemande,  une  corne  cutanée  sans  adhérence  au  squelette,  mais 
avec  une  riche  irrigation  sanguine  ayant  déterminé  une  hémorragie  pen- 
dant l'opération.  Évolution  18  mois.  Situation  sur  le  front,  à  la  place  exacte 
des  cornes  des  bovidés.  Une  toute  semblable  au  point  symétrique  du  côté 
opposé,  enlevée  chirurgicalemènt  l'année  précédente.  L'aspect  est  celui  d'une 
corne  d'animal  recourbée,  d'environ  cinq  centimètres  de  long,  mais  aucun 
détail  n'est  donné  sur  la  structure  histologique.  —  Y.  Delage. 

Miller  (J.  E.).  —  Chevaux  à  cornes.  —  Les  anomalies  décrites  sous  un 
tel  titre  consistent  en  général  en  excroissances  osseuses  du  crâne.  Ici,  il 
s'agit  d'une  vraie  corne  sortant  de  la  cavité  de  l'oreille  d'un  cheval,  im- 
plantée sur  la  peau  et  mobile  sur  les  plants  sous-jacents.  Cela  la  rapproche 
de  la  corne  du  rhinocéros.  Ce  dernier  animal  se  trouvant  sur  la  lignée  gé- 
néalogique du  cheval,  on  peut  admettre  que  le  présent  cas  est  un  retour 


74  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

atavique  ;  mais  il  peut  provenir  aussi  d'un  accident  de  la  vie  foetale  [XVI]. 
Y.  Del  AGE. 

Jull  (M.  A.).  —  Un  poulet  à  quatre  pattes  et  quatre  ailes.  —  L'auteur 
donne  une  description  des  figures  du  monstre  indiqué  photographié  en 
entier  et  par  des  rayonsX.  Les  relations  anatomiques  des  membres  avec  les 
ceintures  ne  sont  ni  expliquées  ni  claires  sur  ces  figures,  l'auteur  se  bor- 
nant à  des  généralités  sans  grand  intérêt.  —  Y.  Del.vge  et  M.  Goldsmith. 

Severson  (B.  O.)-  —  Pied  fourchu  d'un  percheron.  —  Ce  cas  d"un  pied 
fourchu  comme  celui  de  la  chèvre  ne  semble  pas  pouvoir  être  considéré 
comme  un  retour  atavique  vers  la  polydactylie  ance.strale  à  cinq  doigts, 
mais  plutôt  comme  un  cas  de  bifidité  d'un  doigt  unique.  —  Y.  Delage. 

Liucks  (R.).  —  Deux  anomalies  de  squelette  des  poissons.  —  Description 
de  deux  cas  d'anomalie  des  vertèbres,  l'une  chez  une  brème,  l'autre  chez  une 
sandre.  Dans  le  cas  le  mieux  décrit,  celui  de  la  brème,  il  s'agissait  de  nodo- 
sités des  épines  dorsales  de  diverses  vertèbres.  Ces  nodosités  étaient,  évi- 
demment, le  résultat  d'un  processus  de  cicatrisation.  —  J.  .Strohl. 

Bujard  (E.).  —  Une  anomalie  relativement  rare  de  l'œuf  de  la  poule  : 
ovum  in  ovo.  —  On  trouvera  dans  ce  travail,  outre  une  revue  bibliogra- 
phique et  line  tabelle  des  cas  tératologiques  observés  jusqu'ici,  la  descrip- 
tion de  deux  cas  tératologiques  d'un  type  inédit.  L'un  est  celui  d'une  inclu- 
sion d'un  œuf  complet  bardé,  soitsans  coquille,  dans  lui  œuf  avitellin,  l'autre 
celui  d'une  inclusion  d'un  œuf  avitellin  <  œuf  de  coq  *  hardé  dans  un  œuf 
avitellin.  —  M.  Bouhier. 

Goodspeed  (T.  H.).  — Noies  sur  les  esjiéces  californiennes  de  Trillium  L. 
IV.  Variations  tératologiques  de  Trillium  sessile  rar.  gir/anteum  H.  et  A.  On  a 
essayé  de  cataloguer  les  données  de  la  littérature  relatives  aux  variations 
tératologiques  trouvées  dans  les  espèces  suivantes  de  Trillium  :  grandi- 
florum.  erectum,  senile,  undulatum,  cernuum,  nivale,  recwvatum,  ovatum  et 
sessile  var.  giganteum.  Dix-sept  variations  tératologiques  de  T.  sessile  var. 
giganteum  ont  été  décrites.  Les  variations  relativement  superficielles,  telles 
que  le  passage  de  la  condition  trimère  à  la  condition  tétramère  ne  se  repré- 
sentent pas  dans  les  années  successives  sur  le  même  rhizome,  tandis  que 
des  variations  structurales  plus  profondes  peuvent  se  représenter.  L'auteur 
suppose  que  l'origine  des  variations  tératologiques  récurrentes  est  due  à 
Létat  hétérozygote  d'un  parent  originel.  —  F.  Péchoutre. 

Patouillard  (N.).  —  l'ne  anomalie  du  Scleroderma  vrrrucoswn  Bull.  — 
Chez  le  type,  le  pied  s'étale  au  sommet  et  forme  la  plus  grande  partie  de  la 
paroi  inférieure  du  péridium,  plane  ou  plus  ou  moins  bombée;  dans  l'ano- 
malie signalée  ici,  le  pied  se  prolonge  dans  la  gleba  par  une  longue  colonne 
cyhndrique.  —  F,  More.\u. 


CHAPITRE  Vl[ 
L<n  l'égénération 

Gœtsch  (Wilh.).  —  Heobaditungen  nnd  Versuche  an  Hydra.  (Biol.  Cen- 
tralbl.,  XXXVII,  465-471,  9  fig.)  [78 

Janda  (Viktor).  —  Neue  l'ntersucJmnyen  i'tber  die  Régénération  der  Ge- 
schlechtsorf/ane  bei  denOligochaeten.  (Anat.  Anz,,  L,  8  pp.)  [76 

Lœb  (Jacques).  —  The  chemical  basis  of  axial  polar ity  in  régénération. 
(Science,  XLVI,  N"  1197,547-551.)  [75 

Nusbaum-Hilarow^icz  (  Jozeî)  et  Oxner  (Mieczysla>v).  —  Contribution  à 
Véliide  delà  régénération  chez  les  Echinides.  Note  'préliminaire  (Bull.  Inst. 
Oceanogr.,  .V  325,  1-8,  5  fig.)  [77 

a)  Przibram  (Hans).  —  Transitdre  Scherenfonneii  der  Winher-Krabbe, 
Gelasimus  pugnax  Smith.  {Zugleich  :  Experimentelle  Studien  ilber  Régéné- 
ration.) V. Mitteilung^und : Bomœosis  bei  ArtJiropoden,!!. Mitteilung.  (Arch. 
EnUv.  Mechan.  Org.,  XLIII,  47-62,  1  pi.)  [77 

b) F ilhlerregeneration  halber wachsener Sphodromantis  Larven.  [Zugleich 

Aufzucht  der  Gottesanbeterinnen,  IX.  Miteilung,  und  Homœosis  bei  Arthro- 
poden,  III.  Mitteilung.)  (Arch.  Entw.-Mechan.,  XLIII, 63-!: 7,  3  pi.,  1  fig.)    [78 

Zeleny  (Charles).  —  The  effect  ofdegree  of  injury,  level  eut  and  timewithin 
the  regenerative  cycle  upon  the  rate  of  régénération.  (Proc.  Xat.  Acad. 
Se,  III,  211-217,  5  fig.)  [76 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  ch.  IV;  V,  ^. 


Lœb  (J.).  — Le  facteur  chimique  de  la  polarité  axiale  dans  la  régénération. 
—  Continuant  ses  efforts  en  vue  de  fournir  pour  chaque  phénomène  biolo- 
gique une  explication  chimique,  l'auteur  aborde  ici  la  question  de  savoir 
pourquoi  tant  que  le  bourgeon  terminal  d'une  branche  évolue,  les  bour- 
geons sous-jacents  restent  dormants  ;  et  pourquoi  quand  la  branche  est 
décapitée,  le  premier  bourgeon  dormant  sous-jacent  entre  en  activité  à 
l'exclusion  des  autres  qui  ont  leur  tour  successivement  de  haut  en  bas,  à 
la  seule  condition  de  n'avoir  point  au-dessus  d'eux  un  bourgeon  en  ac- 
tivité. Lauteur  suggère  que  le  bourgeon  en  activité  non-seulement  attire  à 
lui  les  substances  formatives  nécessaires   et  en  prive  les  autres  parties. 


76  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mais  élabore  les  substances  inhibitrices  qui,  accompagnant  les  substances 
formatrices  des  racines,  descendent  vers  la  base  de  la  plante.  Quand  par 
la  décapitation  la  source  de  ces  substances  inhibitrices  est  tarie,  le  bour- 
geon le  plus  voisin  du  sommet  est  le  premier  libéré,  et  c'est  pour  cela 
qu'il  entre  en  activité  et  détermine  un  nouveau  flux  de  substances  inhi-' 
bitrices  qui  descendent  et  maintiennent  à  l'état  dormant  les  bourgeons 
sous-jâcents.  [Ces  substances  inhibitrices  assimilées  aux  hormones,  n'ont 
point  été  vues,  bien  entendu,  et  viennent  grossir  la  liste  chaque  jour  plus  longue 
des  phénoménines  si  commodes  pour  fournir  des  solutions  verbales  de  toutes 
les  questions.]  —  Y.  Delage. 

Zeleny  (Charles).  —  Influence  sur  la  rapidité  de  la  régénération  de 
l'importance  de  la  lésion,  du  niveau  de  la  section  et  du  temps  écoulé.  —  Les 
expériences  ont  porté  sur  Amblystoma.  L'auteur  sectionne  soit  une  patte 
seule,  soit  les  deux  pattes  symétriques,  soit  la  queue  seule,  ou  une  des  pattes 
et  la  queue  ;  il  constate  que  la  section  d'une  autre  partie  ne  retarde  jamais 
la  régénération  en  un  point  donné  et  peut  même  l'accélérer  légèrement; 
mais  l'accélération  est  notable  lorsque  la  seconde  partie  sectionnée  e.st  de 
même  nature  que  la  première  :  ainsi,  la  régénération  de  la  patte  droite 
est  activée  par  la  section  de  la  patte  gauche,  mais  non  par  celle  de  la  queue, 
et  celle  de  la  queue  n'est  pas  sensiblement  activée  par  la  section  d'une 
patte.  D'accord  avec  les  travaux  antérieurs,  l'auteur  confirme  que  la  vitesse 
de  la  régénération  est  li'autant  plus  grande  que  le  niveau  de  la  section  est 
plus  proximal.  La  longueur  régénérée  est  proportionnelle  au  nombre  d'uni- 
tés de  longueur  sectionnées.  La  différence  ne  porte  pas  sur  les  premières 
phases  du  phénomène^  où  il  se  produit  seulement  une  accumulation  des 
matériaux  cellulaires  au  moyen  desquels  s'opérera  la  régénération.  La 
cause  de  ces  faits  semble  être  que  les  membres  sont  de  plus  en  plus  diffé- 
renciés de  la  base  vers  l'extrémité,  la  différenciation  étant  défavorable  à 
la  régénération  ;  en  outre,  celle-ci  est  sous  le  contrôle  du  système  nerveux 
central,  tandis  que  l'accumulation  des  matériaux  dans  la  première  phase 
du  processus  est  un  phénomène  local  soustrait  à  ce  contrôle.  Les  sections 
successives  de  plus  en  plus  proximales  favorisent  la  vitesse  de  la  régénéra- 
tion, laquelle  est  ainsi  accélérée  par  deux  facteurs  convergents,  la  multipli- 
cité des  sections  et  leur  situation  de  plus  en  plus  proximale.  Enfin,  inter- 
vient aussi  le  fait  que  la  partie  régénérée  est  d'autant  plus  longue  par 
rapport  au  membre  primitif,  (jue  la  section  est  plus  proximale.  —  La  loi 
de  vitesse  de  la  régénération  au  cours  du  cycle  évolutif  est  la  même  que 
celle  de  l'accroissement  au  cours  de  l'ontogénie;  la  vitesse  de  régénération, 
d'abord  faible,  s'accroit  rapidement,  atteint  un  maximum,  puis  décroît, 
d'abord  rapidement  puis  de  plus  en  plus  lentement  jusqu'à  s'annuler.  Les 
expériences  ont  porté  principalement  sur  la  queue  des  têtards  de  Rana. 
De  nombreuses  mesures  sont  données  avec  la  réduction  en  pourcentages.  — 
Y.  Del.age. 

Janda  (Viktor).  —  Nouvelles  recherches  sur  la  régénération  des  organes 
sexuels  chez  les  Oligochètes.  —  Continuant  ses  recherclies  sur  la  régénération 
des  régions  sexuelles  chez  les  Oligochètes  {Arch.  Entti\-Mech.,  1912,  Sitz. 
Prag.  idl2),  J.  a  conservé  des  exemplaires  opérés  de  Criodrilus  lacuiim 
pendant  plus  de  2  ans,  à  l'effet  de  pouvoir  répondre  à  diverses  questions. 
Malgré  une  alimentation  abondante,  les  animaux  ont  diminué  considéra- 
blement, et  leur  taille  a  été  réduite  même  au  quart  :  diminution  analogue 
à  celle  que  Kam.merer  (1012)  a  observée  chez  le  Prêtée  en  inanition.  II  n'y  a 


VII.  —  LA  RKHENERATION.  77 

eu  ni  at-couplement,  ni  par  conséquent  ponte  de  cocons.  Il  y  a  eu  régéné- 
ration des  glandes  sexuelles  chez  tous  les  opérés,  alors  même  que  la  section 
était  pratiquée  en  avant  du  dixiènie  segment  et  qu'une  partie  des  glandes 
était  par  conséquent  conservée  ;  ces  glandes  régénérées  et  surnuméraires 
peuvent  persister  trois  ans  sans  dégénérer.  Les  limites  dans  lesquelles  l'ap- 
pareil sexuel  se  régénère  sont  comprises  entre  le  quatrième  et  le  dix-neu- 
vième segments.  L'auteur  a  étudié  dans  les  glandes  régénérées  la  disposition 
respective  des  deux  sortes  de  gonades,  qui  est  variable,  bien  que  les  gonades 
bisexuées  soient  le  cas  le  plus  fréquent;  dans  ces  gonades  bisexuées,  la 
proportion  et  la  situation  des  deux  composants  mâle  et  femelle  varient  aussi 
beaucoup;  on  pourra  lire  dans  l'original  les  diverses  dispositions  observées. 
Les  entonnoirs  des  canaux  excréteurs  se  sont  formés  en  nombre  normal, 
quoiqu'il  ne  puisse  parfois  y  avoir  que  des  oviductes.  —  Bkynchelmis  limo- 
selln  ne  régénère  au  plus  que  6  segments  (J.,  1902);  la  régénération  fait 
défaut  quand  la  section  porte  sur  la  région  du  15^  au  20"  segment.  La  ré- 
génération des  glandes  génitales  n'a  pas  lieu,  que  les  anciennes  glandes 
aient  été  conservées  ou  non.  —  Pareil  insuccès  a  été  obtenu  avec  Lumbricui^ 
tevrestris  et  AUolobophora  fœtida,  opérés  en  arrière  du  13^-15'  segment; 
l'animal  ne  reproduit  d'ailleurs  que  5  ou  6  nouveaux  segments.  —  A.  Prenant. 

Nusbaum-Hilaro-wicz  (J.)  et  Oxner  (M.).  —  Contribution  à  l'étude  de 
la  rèijénération  cJvz  les  Echinides.  —  L'examen  de  tests  d'oursins  a  révélé 
aux  auteurs  qu'à  la  suite  de  lésions,  enfoncements,  fractures,  le  test  peut 
non-seulement  se  cicatriser,  mais  peut  montrer  des  régénérations  partielles, 
tantôt  normales  tantôt  anormales  par  hétéromorphose  (plaques  modifiées  ou 
déformées)  ou  par  suprarégénération  (plaques  surnuméraires).  Ils  se  propo- 
sent de  compléter  ces  études  au  moyen  de  lésions  expérimentales.  —  Y. 
Del.\ge. 

a)  Przibram  (Hans).  —  Formes  transitoires  des  pinces  cJiez  le  crabe  Ge- 
lasimus  pugnax  Smith  (5*^  communication  des  Etudes  expérimentales  sur  la 
régénération  et  2^  communication  concernant  Vhomœosis  chez  les  arthropodes). 
—  Divers  crabes  hétérochéliques  ne  présentent  l'inégalité  bien  connue  des 
pinces  que  dans  le  sexe  mâle.  Il  s'agissait  pour  P.  de  savoir  si,  dans  ces 
cas,  cette  disposition  est  invariablement  fixée  ou  si  l'on  arrive  par  des- expé- 
riences appropriées  à  la  renverser  ou  à  déterminer  l'apparition  de  la  forme 
des  pinces  des  femelles.  Il  pouvait  aussi  s'agir  d'examiner  si  cette  disposi- 
tion dépend  dtine  influence  des  glandes  génitales,  vu  que  certains  mâles 
de  ces  mêmes  espèces  présentent  parfois  à  l'état  naturel  les  dispositions 
de  pinces  des  femelles.  Des  transplantations  de  testicules  chez  Gelasimus 
pugnax  n'ont,  toutefois,  pas  donné  de  résultats,  les  animaux  opérés  étant 
régulièrement  morts.  D'autres  expériences  ont  été  plus  instructives.  Il  s'est 
trouvé  que  chez  des  individus  dont  la  carapace  mesurait  plus  de  10  centi- 
mètres, la  régénération  de  la  grande  pince  des  mâles  fournit  après  autotomie 
de  nouveau  une  pince  du  même  type.  Après  extirpation  totale  de  la  grande 
pince,  par  contre,  et  autotomie  simultanée  de  la  petite  pince  du  côté  opposé, 
on  voit  apparaître  deux  pinces  dentelées  moyennes,  les  deux  de  grandeur 
égale  et  aj-ant  la  forme  de  celles  des  femelles.  Elles  peuvent  se  maintenir 
telles  pendant  plusieurs  mues  chez  ces  mâles,  et  cela  fait  supposer  que  l'in- 
fluence des  glandes  génitales  n'est  pas  en  jeu  dans  les  cas  où  cette  disposi- 
tion se  trouve  naturellement  chez  des  individus  mâles.  Si,  chez  des  mâles 
qui,  pendant  plusieurs  mues,  avaient  présenté  deux  pinces  égales  moyennes 
on  provoque  l'autotomie  de  la  pince  qui,  primitivement,  avait  été  la  grosse 


IS  L'ANNÉE    BIOLOGIQUE. 

pince,  on  voit  réapparaître  ce  dernier  type  de  pince.  L'extirpation  totale  a 
un  effet  retardataire  sur  la  régénération,  et  les  produits  de  ces  régénérations 
lentes  présentent  souvent,  pendant  un  certain  temps,  des  caractères  de 
pattes  bifurquées  ou  simples  ihomœosis  passagère).  P.  pense  que,  malgré  le 
manque  de  réversion  des  pinces  chez  (jelasimns  au  cours  des  expériences 
relatées,  ce  crabe  ne  diffère  pourtant  pas,  en  ce  qui  concerne  les  phénomè- 
nes régénérateurs  des  pinces,  des  autres  crabes  hétérochéliques.  et  il  cite  à 
ce  sujet  certaines  observations  rapportées  par  B.\udouin  (1903,  HMX)),  où  la 
réversion  aurait,  en  effet,  été  constatée  pour  une  espèce  de  Gelasiinus.  P.  sup- 
pose qu'il  s'agissait  dans  ces  cas  d'individus  mesurant  moins  de  10  milli- 
mètres. Les  pagurides  seraient  donc  toujours,  selon  P.,  les  seuls  crabes  chez 
lesquels  la  réversion  des  pinces  fait  défaut,  même  chez  de  tout  jeunes  indi- 
vidus et  chez  qui  la  régénération  des  pinces  est  toujours  directe  [IX].  — 
.T.  Stroiil. 

ô)  Przibram  (Hans).  —  Régénération  des  antennes  chez  des  larves  de 
Sphodromantis  mi-adultes  (9^  communication  sur  l'élevage  des  mantes  prie 
dieu  et  3"-"  communication  sur  Vhomn'osis  chez  les  arthropodes).  —  L'auteur  a 
étudié  les  conditions  dans  lesquelles  des  malformations  des  antennes  se  pro- 
duisent à  la  suite  d'amputations  de  ces  organes  chez  des  larves  de  Sphodro- 
mantis. Ces  anomalies  consistent  en  renflements,  en  contorsions  des  antennes 
et  dans  l'apparition  d'extrémités  portant  des  griffes  et  des  pointes  analogues 
à  celles  des  pattes,  san&  que  pour  cela  on  soit  en  droit  d'y  voir  des  organes 
homologues  des  pattes.  P.  a  aussi  fait  des  expériences  physiologiques  sur 
ces  antennes  anormales  et  les  a  trouvées  moins  sensibles  aux  excitations 
mécaniques  et  vis-à-vis  du  courant  électrique.  Leur  sensibilité  est  quelque 
peu,  mais  en  partie  seulement,  rétablie  lorsqu'on  prend  soin  d'exciter  par 
le  courant  électrique  l'antenne  normale  du  côté  opposé.  P.  a  également 
réuni  quelques  descriptions  nouvelles  d'anomalies  semblables  trouvées  à 
l'état  naturel.  Elles  semblent  particulièrement  fréquentes  chez  les  hymé- 
noptères. C'est  peut-être  ce  groupe  d'insectes  qui  présente  les  conditions  les 
plus  favorables  pour  l'étude  expérimentale  de  l'homœosis  substitutive, 
c'est-à-dire  du  remplacement  d'un  appendice  du  corps  par  un  type  d'appen- 
dice spécial  à  une  autre  région  du  corps.  —  J.  Strohl. 

Goetsch  (Wilh.).  —  Obserrations  et  expériences  sur  Hydra.  —  Il  s'agit  de 
Hi/dra  fusca.  Un  individu  possédant  des  testicules  est  sectionné  en  travers 
dans  la  région  testiculaire.  La  régénération  des  deux  segments  se  poursuit  nor- 
malement, mais  les  testicules  régressent.  Un  individu  possédant  un  ovaire 
sectionné  au-dessus  de  ce  dernier  régénère  aussi  et  l'ovaire  ne  régresse  pas. 
Les  individus  porteurs  de  bourgeons  étant  sectionnés  au-dessus  de  ces  der- 
niers, le  ou  les  bourgeons  continuent  leur  évolution,  mais  s'ils  ne  sont  pas 
nourris,  cette  évolution  a  lieu  aux  dépens  de  la  mère,  qui  régresse.  —  Y.  De- 

LAGE. 


CHAPITRE  Vlir 
Lia  jçrelTe 

Daniel  Lucien.)  —  Influence  de  In  greffe  sur  les  produits  d'adaptation 
des  Cactées.  (C.  W.  Ac.  Se,  CLXIV,  318.)  [81 

Harrisson  (Ross  G.).  —  Transplantation  of  limbs.  (Proc.  Nat.  Ac.  ad.  Se. 
Etats-Unis,  III,  april,  245-251,  2  fig.)  '  [80 

Kaltenbach  (R.).  —  Ueber  Eierstoc/dransplaiitatinn  bei  Rouen  und  Pôking- 
enten.  (Zeitschr.  indiik.  Abst.  VererbgsL,  XVII,  V51-253,  1  fig.)  [81 

Laurens  (Henry)  and  "Williams  (J.  "W.).  —  Photomechanical  c/tauf/es  in 
t/ie  retina  of  nonnal  and  transplanled  ei/cs  of  Ambhjstoma  larrae.  (Journ. 
Exper.  Zool.,  XXIIl,  71-81,  1  pi.,  3  fig.)  '  [80 

a)  Nageotte  (J.).  —  Sur  la  greffe  des  tissus  morts  et  en  particulier  sur 
(a  réparation  des  pertes  de  substances  des  nerfs  à  l'aide  de  greffons  ner- 
veux conservés  dans  l'alcool.  (C.  Soc.  Biol.,  LXIX,  Mémoires,  459-470.)     [79 

b) Reviviscence  des  greffes  conjonctives  mortes.  (C.  K.  Soc.  Biol.,  LXIX, 

889-894,  3  fig.)  [80 

t') Sur  la  possibilité    d'utiliser  dans    la  pratique    chirurgicale    les 

greffons  de  nerfs  fixés  par  l'alcool  et  sur  la  technique  à  emploijer.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXIX,  Mémoires,  925-933,  3  fig.)  '  [80 

Voir  au  cli.  X  un  renvoi  à  ce  chapitre. 


a)  Nageotte  (J.).  —  Sur  la  greffe  des  tissus  morts.  —  L'auteur  est  par- 
venu à  greffer  sur  un  animal  des  fragments  de  nerf  empruntés  à  une  autre 
espèce  et  longtemps  conservés  dans  Talcool  ou  dans  le  formol.  Ce  qui  se 
conserve  en  pareil  cas,  c'est  seulement  la  charpente  conjonctive  du  nerf. 
Les  éléments  vivants  cellulaires,  c'est-à-dire  les  fibroblastes,  sont  tués  etrem- 
jilacés  par  des  fibroblastes  fournis  par  l'hôte  et  immigrés  dans  le  greffon,  où 
ils  prennent  la  place-des  fibroblastes  disparus,  s'accommodant  fort  bien  de  la 
substance  conjonctive  morte  comme  substance  de  soutien.  Dans  le  greffon 
apparaissent  aussi  des  marcrophages  chargés  de  lipoïdes,  mais  qui  restent 
parfaitement  vivants  malgré  cette  digestion  de  substance  étrangère.  La  sou- 
dure du  greffon  se  fait  de  façon  si  parfaite  qu'elle  est  très  peu  apparente. 
L'auteur  rappelle  qu'il  a  obtenu  des  faits  semblables  pour  le  cartilage.  L'ob- 
jection présentée  par  Dastre,  d'après  laquelle  il  ne  s'agit  pas  là  de  greffe, 
mais  de  tolérance  aseptique,  ne  porte  pas.  La  tolérance  aseptique  est  en 
réalité  une  intolérance  car  le  fragment  de  substance  étrangère,  s'il  nest  pas 


80  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

détruit'par  phagocytose  ou  éliminé  par  suppuration,  est  emmuré  et  en  réalité 
exclu,  de  l'organisme  par  enkystement.  Ici  au  contraire  le  greffon  est  adopté 
par  l'organisme  et  se  soude  à  lui,  et  le  fait  qu'il  est  mort  n'engendre  aucune 
difficulté,  parce  que  les  substances  conjonctives  de  l'organisme  vivant  ne 
sont  pas  des  substances  vivantes.  Comme  le  greffon,  ce  sont  des  substances 
non  pas  mortes,  mais  qui  n'ont  jamais  vécu.  —Y.  Delage. 

b)  Nageotte  (J.).  —  Reviviscence  des  gre/fes  conjon(^ives  mortes.  —  Du 
cartilage  mort  greffé  ne  reprend  pas  vie  parce  que  sa  substance  fondamen- 
tale est  disposée  de  façon  à  ne  pas  se  laisser  pénétrer  par  les  cellules  car- 
tilagineuses vivantes  de  l'hôte  pour  remplacer  les  cellules  cartilagineuses 
mortes  du  greffon.  Mais  il  en  est  autrement  pour  la  substance  conjonctive 
des  tendons  et  des  nerfs.  Ceux-ci  greffés,  après  avoir  été  tués  par  l'alcool 
ou  le  formol,  sont  pénétrés  par  des  éléments  cellulaires  provenant  de  l'hôte, 
lesquels  remplacent  les  éléments  similaires  morts  du  greffon  et,  chose 
remarquable,  prennent  les  caractères  histologiques  de  ces  derniers  :  ainsi 
un  fragment  de  tendon  de  veau  greffé  sur  un  chien  contient  après  un  temps 
suffisant  des  éléments  fibroplastiques  qui  sont  de  chien  par  leur  origine  et 
de  veau  par  tous  leurs  caractères  objectifs  comme  s'ils  avaient  été  modelés 
par  l'édifice  coUagène  du  tendon.  Ces  greffons  sont  susceptibles  de  parcou- 
rir une  évolution  inflammatoire  septique  ou  aseptique  avec  ses  consé 
quences  habituelles.  —  Y.  Delage. 

c)  Nageotte  (J.).  —  Sur  la  possibilité  d'utiliser  dans  la  pratique  chirur- 
gicale les  greffons  de  ,nerfs  fixés  par  l'alcool.  —  'Dans  ce  travail,  l'auteur 
fixe  la  technique  de  la  greffe  de  nerfs  pour  remplacer  des  fragments  excisés  ; 
il  conseille  des  tronçons  de  nerfs  de  chien,  de  veau  ou  de  lapin,  conservés 
dans  l'alcool  et  non  dans  le  formol  et  qu'il  convient  de  prendre  d'un  plus 
petit  diamètre  que  le  fragment  à  remplacer,  et  il  déclare  ces  procédés  dès 
maintenant  applicables  à  la  chirurgie  humaine.  —  Y.  Delage. 

Laurens  (H.)  et  "Williams  (J.  "W.).  —  Changements  photomécaniques  dans 
la  rétine  des  yeux  normaux  et  transplantés  cliez  les  larves  dWmblystomes. 
—  L'auteur  greffe  des  vésicules  optiques  en  voie  de  développement  sur  de 
jeunes  têtards  au  stade  où  le  bourgeon  caudal  commence  à  apparaître.  L'œil 
gauche  enlevé  est  greffé  dans  la  région  auditive  du  même  côté,  l'œil  droit 
restant  en  place  comme  témoin.  L'œil  greffé  évolue  normalement  et  dans 
deux  cas  a  pu  être  suivi  jusqu'à  la  métamorpliose.  Il  a  été  alors  enlevé  et 
étudié  comparativement  à  l'œil  normal.  L'absence  de  toute  relation  de  l'œil 
greffé  avec  un  nerf  optique  élimine  l'influence  du  système  nerveux  central  sur 
son  développement,  ce  qui  est  fort  avantageux  pour  Tétude  de  certains  pro- 
blèmes. 1°  La  migration  pigmentaire  et  la  contraction  des  cônes  a  lieu  dans 
l'œil  transplanté  aussi  bien  que  dans  l'œil  normal,  et  à  plus  haut  degré 
(migration  du  pigment  12p.au  lieu  de  7;  pour  le  myoïde  du  segment  interne 
du  cône,  14  [j.  au  lieu  de  7,7).  Le  myoïde  du  bâtonnet  peut  s'allonger  à  la 
longueur  de  1,5  \x.  Dans  les  yeux  soit  éclairés,  soit  à  l'obscurité,  il  n'y  a  pas 
de  différence  ni  en  longueur  ni  en  diamètre  pour  la  partie  externe  du  bâ- 
tonnet, et  le  noyau  du  bâtonnet  ne  change  par  de  position  ;  mais  il  change 
de  forme  comme  pour  répondre  à  une  attraction  de  la  lumière.  —  Y.  Delage, 

Harrison  (Ross  G.).  —  Transplantation  de  membres.  —Les  expériences 
ont  porté  sur  des  embryons  d'Amblystoma  à  l'âge  où  les  membres  sont  re- 
présentés par  de  simples  bourgeons.  Un  bourgeon  est  sectionné  à  sa  base  et 


VIII.  -  LA  GREFFE.  81 

regreffé,  soit  à  la  même  place  chez  un  autre  individu  {greffe  orthotopique)^ 
soit  en  un  autre  point  de  corps  {(j.  hctérotopique),  soit  sur  le  flanc  du 
même  côté  ou  du  côté  opposé  (//.  homo-  ou  héteropleiiralc),  enfin  le  tronçon 
peut  être  grelï'é  en  position  droite,  son  bord  dorsal  correspondant  au  bord 
dorsal  du  corps,  ou  en  position  renversée,  son  bord  dorsal  corr(\sp{)ndant  au 
bord  ventral  par  suite  d'une  rotation  de  180°.  Voici  les  résultats  observés  : 
1°  Tout  bourgeon  non  renversé  conserve  sa  latéralité  originelle  quel  que 
soit  le  point  oii  on  le  greffe;  2°  tout  bourgeon  renversé  change  de  latéralité, 
(un  membre  droit  devient  gauche  ou  inversement)  quel  que  soit  le  lieu  où  on 
le  greffe  ;  3"  quand  un  bourgeon  greffé  donn"e  naissance  à  un  membre 
double,  le  premier  apparu  de  la  paire  a  sa  latéralité  fixée  par  les  règles 
précédentes,  tandis  que  le  second  a  une  latéralité  inverse  du  premier,  étant 
le  symétrique  de  celui-ci  par  rapport  à  un  plan  passant  entre  eux  deux.  Si 
Ton  appelle  harmonique  tout  membre  dont  la  latéralité  est  conforme  au  côté 
où  il  se  trouve  (patte  droite  à  droite,  patte  gauche  à  gauche,  et  orientés  nor- 
malement par  rapport  aux  axes  du  corps)  et  disharmonù/iœ  tout  membre 
présentant  la  condition  inverse,  on  voit  que  toute  greffe  droite  homo-pleurale 
ou  renversée  hétéro-pleurale  donne  un  membre  harmonique,  tandis  que  toute 
greffe  Fenversée  homo-pleurale  ou  droite  hétéro-pleurale  donne  un  membre 
disharmonique.  Tout  membre  harmonique  a  tendance  à  rester  simple, 
tout  membre  disharmonique  a  tendance  à  devenir  double  par  production 
d'un  symétrique,  comme  il  est  dit  plus  haut;  dans  ce  cas,  l'un  des  deux  mem- 
bres originels  étant  disharmonique,  son  symétrique  est  harmonique,  et  on 
observe  que  dans  cette  formation  double,  l'élément  disharmonique  premier 
apparu  tend  à  s'atrophier,  l'élément  harmonique  restant  seul,  d'où  résulte 
une  adaptation  secondaire.  L'auteur  détaille  les  applications  diverses  de  ces 
règles  et  de  leurs  combinaisons,  en  donnant  les  pourcentages  confirma- 
tifs.  —  Y.  Delage. 

Kaltenbach  (R.i.  —  Transplantations  d'ovaires  chez  des  canards  de 
liouen  et  de  Pœking.  —  K.  a  répété  sur  des  canards  les  expériences  exécu 
tées  par  Guthrie  chez  les  poules  :  il  a  transplanté  sur  des  femelles  châtrées 
d'une  race  des  ovaires  provenant  d'une  autre  race  et  a  constaté  que  l'ovaire 
implanté  est  régulièrement  résorbé,  tandis  que  l'ovaire  original  est  restitué 
par  régénération,  ainsi  que  Davenport  l'avait  déjà  supposé  pour  le  cas  des 
poules  de  Guthrie.  K.  ne  s'est  servi  que  de  canards  de  race  pure.  Ne  pou- 
vant extirper  les  ovaires  par  voie  de  résection,  en  raison  de  la  proximité 
de  la  veine  cave,  il  les  a  détruits  en  les  badigeonnant  avec  du  formol.  Les 
femelles  de  canards  ainsi  traitées  présentent  après  la  première  mue  le 
plumage  du  canard  mâle.  La  castration  avait  donc  été  réalisée  [IX].  — 
J.  Strohl. 

Daniel  (Lucien).  —  Influence  de  la  greffe  sur  les  produits  d'adaptation 
des  Cactées.— Cette  influence  paraît  nulle  sur  les  caractères  morphologiques, 
mais  il  n'en  est  pas  de  même  pour  certains  caractères  biochimiques,  ainsi 
V Opuntia  qui  s'est  adaptée  à  l'extrême  sécheresse  en  développant  son 
mucilage,  détermine  chez  Epiphyllum  auquel  il  sert  de  porte-grelîé  une 
réaction  adaptative  consistant  au  contraire  dans  la  réduction  du  mucilage 
et  des  acides  pour  lutter  contre  la  surabondance  d'eau  dans  les  tissus;  au 
contraire,  chez  Epiphyllum  greffé  sur  Peireskia  dont  le  mucilage  est  beau- 
coup moins  développé,  cette  adaptation  du  greffon  est  beaucoup  moins  ac- 
centuée. Cet  exemple  montre  qu'il  faut  pousser  fort  loin  l'analyse  avant  de 
nier  l'influence  du  porte-greffe  sur  le  greffon.  —  Y.  Delage. 

l'année  nioLor.iQLE,  XVII.  1917.  C 


CHAPITRE  IX 
Lie  sexe  et  lest  caractères  sexuels  secondaires 

Allen  (Ch.  E.).  —  .1  c/rromosome  différence  correlaied  ivith  sex  différence  in 
Sphaerocarpus.  (Science,  9  nov..  466.)  [96 

Anonyme.  —  Iluman  «  Free-Martins  ».  fJoiirn.  of  Heredity,  VIII.  ian.  42.) 

[93 

Anonyme.  —  The  disappeareance  of  the  maie  mononch.  (Joiirn.  of  Heredity, 
VIII,  N°  9,  432.)  [95 

Baltzer  (E.).  —  Ueber  neuere  Versiiche  zur  Vererhung  und  Bestimrnuny  des 
Geschlechts.  (Mitteil.  Naturforsch.  Gesellsch.,  Bern  1916,  39  pp.)  [94 

Beauchamp  (P.  de.)  —  Noîivelles  recherches  sur  la  sexualité  chez  Dino- 
philus.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIY,  56.)  [91 

Boulenger  (  J.-A.).  —  Sur  les  tubercules  nuptiaux  simulant  des  dents  chez 
un  Poissoji  africain  du  genre  Barbus.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  298.)         [96 

Bounhiol  (J.-P.).  —  Le  dimorphisme  sexuel  chez  la  sardine  (Alosa  sardina 
L.)  des  côtes  d'Algérie.  (C.  R.  Soc.  Bioi.,  LXIX,  77-80.)  [93 

Chapin  (Catharine  Line).  —  ,4  microscopic  studij  of  the  reproductive  Sys- 
tem of  foetal  free-martins.  (Journ.  Exper.  ZooL,  XXIII,  453.)  [93 

Correns  (Em.).  —  Fall  experimenteller  Verschiebung  des  GeschlerlUesver- 
hàltnisses.  (Sitzungsber.  der  Kgl.  preussischen  Akad.  d.  Wissenschaften., 
LI,  685-717.)  [95 

Cunningham  (Bert.)  —  Seximlity  of  filament  of  Sj)irogyra.  (Bot.  Gazette, 
LXIII,  486-500,  3  pi.) 

[La  bisexualité  du  filament  peut  se  rencontrer  dans  certaines 
espèces  de  Spirogyra;  mais  pas  nécessairement  chez  toutes.  —  P.  Guérin. 

Da-wson  (E.  R.).  —  Tlie  causation  of  sex  in  Man.  (London,  II.  K.  Lewis 
and  C",  XIV  +  226  pp.,  flg.)  [85 

De-witz  (J.).  —  Untersnchimgen  iiber  Geschlechtsunterschiede.  A'°  i  Das 
Verhàltniss  der  beiden  Geschlechter  qeqeniiber  Methi/lcnblau.  (Zool.  Jahrb. 
(Abt.  AUg.  Zool.),  XXXVI,  11-24.)      '^  [^3 

Doncaster  (L.).  —  The  détermination  of  sex.  (1  vol.  in-8'',  172  pp.,  Cam- 
bridge Univ.  Press,  1914.)  [84 

Erdmann  (Rhoda).  —  A'e*r  facts  and  views  concerning  the  occurrence  of 
a  sexuul  process  in  the  Myxosporidian  iife  cycle.  (Amer.  Xatur.,  LI.  719- 
739.)  [ L.  CuÉxOT. 

a)   Goldschmidt  (Rich.).    —  Die  biologischen  Grundlagen  der  kontràren 


IX.  -  LE  SEXE.  83 

Sexualitfil  nnd    des  Hernmphroditisntus    beim  Mensclien.  :(Arch.   f.  Jlas- 
sen.-Tî.  G«s<>llsch.  Biol.,  XII.  1-14.)  [8t') 

b) On  a  case  of  facultative  parthenoffenesis  in  the  gipstj-molh  Lymantria 

dispar  L..  irit/i  a  discussion  of  tite  relation   of  parthenogenesis  to  sex. 
(Biol.  Uull..  XXXII,  ^5-4:1)  [87 

'•)  —  —  Â  fw'lher  contritnition  to  the  t/teory  of  sex.  (Joxirn.  Exper.  Zool., 
XXII.  593-611,  3  pi.)  [Voir  l'article' du  même  cauteur 

dans  Amer.  Natur.  191G.  analysé  dans  le  vol.  XXI  de  ÏA)in.  Biol.,  p.  97. 

Goodale  iN.  D.).  -  Gonadectomy  in  relation  to  the  Secondary  Sexual  Cha- 
racter.<  uf  some  Doniestic  Birds.  (Publ.  Carnegie  Inst..  N»  243,  52  pp., 
7  pi.,  1916.)  [Sera  analy.sé  dans  le  prochain  volume. 

a')  Gould  (Harley  N.).  —  Studies  on  se.r  in  the  hermaphrodite  mollusk  Cre- 
pidula  plana.  I.  Ifisto'y  of  the  se.rual  cycle.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIII, 
1,52,  85  fig.i  i    [89 

II)  —  —  Studies  on  sex  in  Ihe  hermaphrodite  mollusk  Crepidula  plana.  II. 
Influence  of  environment  on  sex.  (Ibid.,  225-250.}  [90 

Krizenecky  i  Jaroslav i.  —  Einige  Bemerkungen  zum  Begriffund  Définition 
des  Hermaplirodiiismus.  (Anat.  Anz.,  L,  14  pp.)  "94 

ai  Lillie  (Franck  R.).  —  S ex-determi nation  and  sex-differentiation  in 
Mammals.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  july,  464-470.) 

[Analysé  avec  le  suivant. 

b) The  Free-Martin;  a  study  of  thu  Action  of  Sex  hormones  in  the 

fœtal  life  of  Catlle.  (Journ.  Exper.  Zool..  XXlll.  X°  2,  july,  371-452.)      [91 

Lipschûtz  (  Alexander).  —  Ceber  die  Abhangigkeit  der  Kôrpertemperalur 
von  der  Pubertdtsdrihe.  (Pfliïger's  Arch.  gesammt.  Physiol..  CLXVIIl,  177- 
192.  1  fig.,  19  juin.  I  "  [93 

Perrier  (Edmond).  ^  Sur  les  échanges  de  faunes  entre  la  mer  et  les  eaux 
douces  et  les  conséquences  qu'ils  entraînent  au  point  de  vue  de  la  sexualité. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXY.  74.s.)  [Voir  eh.  XVII. 

Pézard  (A.).  —  Loi  numérique  de  la  régression  des  organes  érectiles,  con- 
sécutive à  la  castration  post-pubérale,  chez  les  GalHnacées.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXIV.  734.)  ;      [96 

Patterson  (J.  T.).  —  Studies  on  the  biology   of  Paracopidosomopsis.    1. 

Data  on  the  sexes.  (Biol.  Bull.,  XXXIl,  291-305.)  [88 

Riddie  (Oscar).  —  The  theory  of  sex  as  stated  in  lerms  of  rcsults  of  studies 

on  pigi'niis.  I, Science,  6  juillet.  19.»  '85 

Rios-Hortega  (P.)   y  Ferrer  (F.).  —  Contribuciôn  al  conocimiento  histo- 

lo'/ico  dr  las  esponjas.  (Bol.  R.  Soc.  Esp.  Hist.  Nat.,  XYIL  354-394,  8fig. 

Hs 

Seiler  (J.).  —  Geschlechtscliromosomeniintersuchungen  an  Psychiden.  (Zeit- 
sclir.  indukt.  Abstamm.  Yererbgslehre,  XVIII,  81-92,  1  pi.,  2  fig.)  S9 

Shull  (A.  Franklin).  —  Sex  détermination  in  Anthothrips  verbasci.  (Gene- 
tics.  II.  480-4SS.)  [88 

Swingle  ("W.  W.).  —  The  accessorg  chrumosome  m  a  frog  possessing  marked 
hermaphroditic  tendencies.  (Biol.  Bull.,  XXXIII,  70-79,  5  pi.)  [83 

"WTiitney  (David  Day).  —  The  relative  infljience  of  food  and  oxygen  in 
coni.rollig  sex  in  Itotifers.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIV,  101-138,  A  fig., 
4  diagr.  [91 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  ch.  II,  1",  y  ;  VII  ;  IX  ;  XIV,  2'\  a  ;  XVII . 


84  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Doncaster  (L.).  —  La  détermination  du  sexe.  —  Ce  lîvre  est  un  bon 
exposé  de  la  plupart  des  questions  qui  concernent  le  sexe,  notamment  la 
définition  du  mâle  et  de  la  femelle  et  la  recherche  des  causes  de  la  sexua- 
lité, la  proportion  sexuelle,  les  caractères  sexuels  dits  secondaires,  l'herma- 
phrodisme et  la  parthénogenèse  ;  les  acquisitions  modernes  si  remarquables 
sont  surtout  envisagées,  exclusivement  du  côté  animal,  l'auteur  remarquant 
avec  raison  que  le  problème  du  sexe  des  plantes  est  peut-être  différent  et 
qu'il  est  plutôt  avantageux  d'envisager  séparément  les  deux  règnes. 

Le  sexe  est  déterminé  au  plus  tard  au  moment  de  la  fécondation  ;  il  n'est 
pas  improbable  que  dans  certains  cas  il  est  déterminé  avant  {Phylloxéra, 
Jlydatina,  Cynipides),  mais  le  plus  souvent  c'est  au  moment  même  de  la 
fécondation  qu'il  est  définitivement  décidé  (Abeille  et  autres  Hyménoptères), 
et  cela  d'une  façon  irrévocable  (ployembryonie,  Tatou,  jumeaux,  etc.)  Un 
chapitre  est  consacré  à  l'hérédité  «  sex-limited  »  (types  .îôrYwas,  Plymouth 
Rock,  Drosophila,  Chat  écaille-de-tortue,  hémophilie  et  cécité  nocturne  de 
l'Homme),  ce  qui  conduit  à  l'étude  des  chromosomes  sexuels;  D.  ne  pense 
pas  que  les  chromosomes  sexuels  soient  les  seuls  agents  déterminants  et 
absolus  du  sexe,  et.  sans  partager  tout  à  fait  l'opinion  de  quelques  biologistes 
qui  les  regardent  comme  des  symptômes  du  sexe  déterminé  en  dehors  et 
au-dessus  d'eux,  il  les  regarde  comme  une  des  causes  déterminantes,  dont 
la  prépondérance  peut  varier.  Les  caractères  sexuels  secondaires  ne  sont 
pas  dus  simplement  à  l'action  d'hormones  (le  cas  des  Oiseaux  gynandromor- 
phes  serait  dans  ce  cas  inexplicable)  ;  ils  sont  liés  à  des  différences  dans 
les  tissus  du  corps,  et  l'activité  de  l'ovaire  ou  du  testicule  est  plutôt  d'agir 
comme  stimulus  de  leur  développement  que  comme  la  source  d'origine  ;  D. 
adopte  à  peu  près  la  manière  de  voir  de  G.  Smith  (action  de  Sacculina  sur 
les  Crabes)  :  l'organe  reproducteur  enlève  au  sang  certaines  substances  et 
en  stimule  la  production  en  excès;  ces  substances,  conséquences  de  l'action 
des  glandes  génitales,  mais  non  produites  par  celles-ci,  constituent  ce  qu'on 
a  appelé  hormones  et  appellent  à  l'existence  les  caractères  sexuels  secon- 
daires; on  sait  du  reste  que  dans  certains  groupes  le  mâle  peut  transmettre 
les  caractères  secondaires  de  la  femelle  et  vice  versa  (Faisans,  Insectes, 
cornes  des  Moutons  Dorset-Suffolk,  Papillons  à  femelles  polymorphes  comme 
Pnpilio  Memnon  et  polijtes,  Papillons  hybrides  chez  lesquels  la  femelle  a  des 
caractères  mâles,  etc.). 

D.  conclut  d'une  façon  générale  que  le  sexe  dépend  d'une  constitution 
physiologique  de  l'organisme,  créée  par  l'interaction  de  certains  cliromoso- 
mes  avec  le  cytoplasme  des  cellules,  et  par  conséquent  déterminée,  en  l'ab- 
sence d'autres  facteurs  inhibiteurs,  par  l'absence  ou  la  présence  de  ces 
chromosomes  spéciaux.  Si  la  différence  entre  les  chromosomes  du  mâle  et 
de  la  femelle  est  considérable,  elle  dépasse  toutes  les  autres  influences  pos- 
sibles, et  aucun  agent  externe  ne  peut  affecter  le  sexe  ou  les  caractères 
sexuels  secondaires;  c'est  la  condition  caractéristique  des  Insectes.  Quand 
la  différence  est  moindre,  la  détermination  est  encore  irrévocable,  mais  ces 
caractères  sexuels  secondaires  seront  moins  dépendants  des  tissus  de  l'ani- 
mal et  plus  influencés  par  les  sécrétions  des  organes  sexuels  ;  c'est  la  con- 
dition des  Oiseaux  et  à  un  degré  moins  marqué  celle  des  Mammifères.  Enfin, 
si  la  différence  est  très  faible,  il  est  possible  (jue  des  actions  externes  expéri- 
mentales puissent  modifier  la  destinée  de  l'œuf  fécondé,  et  qu'un  animal  qui 
autrement  aurait  été  femelle  se  développe  en  un  mâle  ;  cette  condition  ba- 
lancée est  bien  connue  chez  les  Amphibiens  (expériences  d'HEUTWio),  et  il 
est  possible  qu'elle  soit  aussi  celle  de  quelques  Mammifères.  Cette  hypothèse 
éclectique  compare  les  chromosomes  sexuels  à  deux  poids  placés  sur  les 


IX.  —  LE  SEXE.  85 

côtés  opposés  de  la  balance,  et  qui  peuvent  être  presque  les  mêmes  ou  très 
différents  ;  dans  le  premier  cas,  des  causes  accessoires  peuvent  faire  pencher 
la  balance  du  coté  où  se  trouve  le  poids  léger.  —  L.  Cuénot. 

Riddle  (Oscar).  —  La  théorie  du  sexe  énoncée  d'après  les  résultats  d'é- 
tudes sur  les  pigeons.  —  Les  œufs  à  jaune  plus  petit,  plus  riches  en  eau,  plus 
pauvres  en  réserves  d'énergie  donnent  des  mâles  ;  les  œufs  à  gros  jaune, 
pauvres  en  eau.  riches  en  réserves  donnent  des  femelles.  Dans  un  résumé 
général  de  travaux  antérieurs,  R.  montre  que  la  caractéristique,  au  point 
de  vue  métabolique,  de  l'œuf  se  maintient  chez  l'organisnie  qui  en  sort, 
justifiant  par  là  les  doctrines  de  Geddes  et  Thomson.  —  H.  de  Varignv. 

Dawson  (E.  R.).  — La  détermination  du  sexe  chez  l'homme.  —Après 
les  nombreux  travaux  contemporains  qui  ont  montré  les  relations  entre 
le  sexe  du  produit  et  le  chromosome  accessoire,  le  présent  ouvrage 
offre  un  air  archaïque  et  semble  appartenir  au  miUeu  du  siècle  dernier.  Et 
ce  qui  achève  de  mettre  en  méfiance,  c'est  que  l'auteur  semble  ignorer 
totalement  les  travaux  auxquels  nous  venons  de  faire  allusion.  Il  cite  bien 
les  théories  de  même  ordre  que  la  sienne,  mais  pas  celles  qui  reposent  sur 
une  base  histologique  autrement  solide.  Ces  réserves  faites,  il  faut  recon- 
naître que  Fauteur  fournit  une  documentation  assez  importante  qui  ne  laisse 
pas  de  faire  une  certaine  impression.  —  Sa  thèse  est  que  l'ovaire  droit  four- 
nit des  ovules  mâles  et  l'ovaire  gauche  des  ovules  femelles,  et  que,  l'ovula- 
tion étant  alternante,  il  n'est  pas  impossible  de  connaître  d'avance  le  sexe 
d'un  enfant,  si  on  parvient  à  le  rattacher  à  la  période  d'ovulation.  Son  argu- 
mentation repose  surtout  sur  des  observations  des  accoucheurs.  D'après  ces 
observations,  l'ovulation  alternante  est  révélée  par  l'alternance  des  douleurs 
dismenorrhéïques,  des  douleurs  mammaires  concomitantes  d'un  même 
côté,  la  comparaison  du  nombre  des  cicatrices  laissées  par  l'ovulation  avec 
celui  des  périodes  menstruelles,  enfin  certains  cas  tératologiques,  où  des 
utérus  bicornes  montrent  l'alternance  de  la  congestion  cataméniale  dans  les 
deux  cornes  ou,  en  cas  d'atrésie  d"une  des  deux  cornes,  la  disparition  d'un 
flux  menstruel  sur  deux.  La  régularité  des  périodes  menstruelles  chez  les 
femmes  ayant  subi  une  ovariotomie  unilatérale  s'expliquerait  par  le  re- 
doublement de  la  fonction  de  l'ovaire  restant.  Le  rattachement  du  sexe  mâle 
à  l'ovaire  droit  est  appuyé  sur  des  bases  analogues  :  sexe  de  l'enfant,  qui  a 
été  toujours  trouvé  en  rapport  avec  le  côté  de  l'ovaire  chaque  fois  que  l'on 
a  pu  rattaclier  sa  conception  au  fonctionnement  de  l'ovaire  correspondant. 
Quant  au  fait  que  le  sexe  mâle  correspond  à  l'ovaire  droit,  il  proviendrait 
de  ce  que  ce  côté  est  musculairement  plus  fort  [!].  L'auteur  fait  remarquer 
que  sa  théorie  explique  naturellement  la  sub-égalité  des  sexes.  Cependant 
il  n'ignore  pas  qu'il  y  a  une  notable  supériorité  des  conceptions  mâles;  il 
l'explique  en  disant  qu'une  certaine  obliquité  de  l'utérus  dirige  de  préfé- 
rence le  sperme  vers  le  côté  droit:  en  outre  la  trompe  de  Fallope  de  ce  côté 
est  plus  large.  Des  arguments  lui  sont  fournis  par  les  grands  mammifères 
monotoques;  chez  les  vaches  soumises  au  mâle  à  toutes  les  périodes  de  rut 
le  sexe  des  produits  alterne. 

Sur  ces  bases,  l'auteur  établit  une  prédiction  du  sexe  des  produits  des 
femmes  enceintes  qui  lui  a  donné  97  «é  de  succès.  Il  suffit  de  déterminer, 
par  la  connaissance  du  sexe  d'un  premier  produit,  la  période  cataméniale 
correspondant  à  la  conception  du  dit  produit;  un  calcul  simple  permet,  en 
donnant  à  cette  période  cataméniale  le  N°  1,  de  prédire  que  toutes  les  con- 
ceptions correspondant  à  des  périodes  cataméniales  impaires  donneront  des 


86  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

produits  du  même  sexe  et  toutes  celles  correspondant  à  des  périodes  paires 
des  produits  de  sexe  opposé,  en  tenant  compte  de  la  durée  des  périodes 
successives  qui  est  de  \!8  jours  et  de  la  durée  de  la  grossesse  qui  est  de 
10  périodes,  ou  de  280  jours.  —  On  devine  les  incertitudes  qu'introduisent 
dans  un  pareil  calcul  les  variations  de  durée  des  intervalles  des  règles,  les 
variations  de  durée  des  grossesses,  les  périodes  aménorrhéiques  de  la  lacta- 
tion, etc,  etc.  Bien  que  l'auteur  fasse  entrer  ces  variations  dans  son  calcul, 
on  reste  surpris  de  sa  proportion  de  1)7  %  de  prédictions  justes.  —  Quant  à 
la  production  des  sexes  à  volonté,  elle  se  comprend  d'elle-même,  la  seule 
difficulté  étant  dans  une  première  détermination  :  la  relation  entre  une  période 
cataméniale  et  l'un  des  deux  ovaires.  —  [En  dépit  de  tous  ces  arguments, 
le  lecteur  reste  un  peu  inquiet  et  se  demande  si,  en  cherchant  bien,  on  ne 
trouverait  pas  en  faveur  de  la  thèse  inverse  de  l'inexi.stance  d'une  telle  re- 
lation des  arguments  non  moins  démonstratifs.]  —  Y.  Del.\oe  et  M.  Gold- 

SMITII. 

a)  Goldschmidt  (Rich.).  —  L'essence  bioloi/igve  de  la  sexualité  contraire 
et  de  l'hermaphroditisme  chez,  l'homme.  —  L'homosexualité  n"est  pas  un 
phénomène  psychopathologique  acquis,  mais  une  abnormité  congénitale,  tout 
comme  le  daltonisme  par  exemple.  G.  clierche  à  élucider  ce  phénomène 
pathologique  de  l'homme  en  le  rapprochant  des  constatations  et  des  résultats 
obtenus  par  lui  au  cours  de  ses  expériences  sur  les  papillons  (voyez  Ann 
Biol.  XXI,  p.  07).  Les  erreurs  de  sexe,  d'après  cela,  con.stitueraient  de  légères 
manifestations  d'intersexualité,  autrement  dit  les  premières  ou  les  dernières 
étapes  d'une  série  continue  d'intersexes  reliant  d'une  façon  graduelle  un 
sexe  à  l'autre.  11  y  a  toutefois  des  différences  biologiques  essentielles  entre 
les  phénomènes  d'intersexualité  expérimentale  chez  tes  papillons  et  les  phé- 
nomènes analogues  chez  l'homme.  Tandis  que  chez  les  papillons  et  chez  les 
oiseaux  c'est  le  sexe  féminin  qui  doit  être  considéré  comme  hétérozygotique, 
chez  l'homme,  au  contraire,  c'est  le  sexe  masculin  qui  présente  cette  consti- 
tution. Cela  expliquerait  pourquoi  chez  l'homme  l'intersexualité  et  les  erreurs 
de  sexe  semblent  plus  fréquentes  dans  le  sexe  masculin  que  dans  le  sexe 
féminin,  la  constitution  hétérozygotique  (Mm)  facilitant,  par  son  essence 
même,  l'apparition  de  l'intersexualité  et  du  pseudohermaphroditisme,  tandis 
que  la  constitution  homozygotique  (FF)  du  sexe  féminin  présente  une  ga- 
rantie plus  grande  pour  la  conservation  des  caractères  spécifiques  de  ce 
sexe.  Car  le  facteur  sexuel  F  étant  doublement  transmis  —  à  la  fois  par  le 
père  et  par  la  mère  —  il  se  manifestera  toujours  encore  avec  une  valeur 
moyenne  même  si  chez  l'un  des  deux  ascendants  ce  facteur  n'avait  plus 
qu'une  intensité  très  faible.  Au  cours  de  ses  expériences  sur  les  papillons, 
G.  avait  également  beaucoup  plus  facilement  obtenu  tous  les  degrés  d'in- 
tersexualité en  partant  du  sexe  hétérozygotique,  qui,  dans  ce  cas.  était  le 
sexe  féminin.  Une  autre  différence  essentielle  à  retenir  en  comparant,  au 
point  de  vue  biologique,  les  phénomènes  sexuels  de  l'homme  et  des  papil- 
lons c'est  le  manque  évident  de  sécrétion  interne  spécifique  dans  les  glandes 
génitalesdes  papillons  et  des  insectes  en  général,  tandis  que  l'activité  d'hor- 
mones génitaux  est  on  le  sait,  très  prononcée  chez  les  mammifères.  Cette 
différence  pourrait,  à  la  rigueur,  avoir  des  conséquences  favorables  pour  le 
traitement  de  l'homosexualité  chez  l'homme.  On  pourrait  tenter  de  redresser 
par  des  extraits  de  glandes  interstitielles  la  con.stitution  sexuelle  d'un  indi- 
vidu anormal.  —  Un  autre  point  (ju'il  y  aurait  intérêt  à  élucider,  ce  serait 
d'examiner  si  les  cas  d'intersexualité,  soit  l'homosexualité  et  le  pseudoher- 
maphroditisme,  sont  plus  particulièrement  fréquents   à  la  suite  de  croi- 


IX.  —  LE  SEXE.  8-/ 

sements  de  races  différentes,  car  en  tant  que  résultant  d'une  combinaison  de 
facteurs  héréditaires,  le  sexe  est,  en  effet,  une  question  de  croisement  et  G. 
a  obtenu  ses  principales  séries  d'iutersexes  en  croisant  certaines  races  japo- 
naises de  Lymantria  divec  des  races  européennes  de  ce  papillon.  Il  est  vrai, 
toutefois,  que  la  potentialité  des  facteurs  sexuels,  leur  degré  d'intensité 
fonctionnelle  peut  aussi  changer  à  la  suite  d'une  mutation.  Dans  ce  cas,  ce 
serait  plutôt  un  croisement  entre  proches  parents  qui  favoriserait  l'appari- 
tion de  rintersexualité.  —  J.  Stroml. 

/<)  Goldschmidt  (Richard).  —  Un  cas  de  parihènof/rnèse  chez-  Lijmantrîa 
(lisjxir,  avec  une  diseiission  sur  les  rapports  entre  la  parthmotjnièse  et  le 
sexe  [III].  —  La  parthénogenèse,  chez  ce  Lépidoptère,  est  un  phénomène 
rare,  que  l'auteur  a  pu  constater  une  seule  fois  en  7  ans  d'observations.  Une 
femelle  a  pondu  parthénogénétiquement  200  œufs  environ,  sur  lesquels  22 
seulement  ont  fourni  des  chenilles;  3  sont  mortes  avant  que  leur  sexe  ait 
pu  être  déterminé,  le  restant  a  fourni  12  mcâles  et  7  femelles.  Parmi  ces 
femelles,  3  ont  été  conservées  en  vie  et  Tune  d'elles  a  produit  également 
des  œufs  parthénogénétiques.  On  ne  sait  s'il  s'agit  là  d'une  disposition  héré- 
ditaire ou  de  l'influence  de  quelque  condition  particulièrement  favorable.  La 
question  qui  occupe  l'auteur  est,  d'ailleurs,  autre  :  c'est  celle  des  conditions 
chromosomiques  de  cette  parthénogenèse  qui  peut  produire  aussi  bien  des 
cf  que  des  Q . 

La  constitution  chromosomique  visible  est,  chez  Limantria  dispar,  la 
même  chez  les  deux  sexes.  Les  ovogonies  et  les  spermatogonies  des  chenilles 
parthénogénétiques  contiennent  le  nombre  normal  (diploïde)  de  chromosomes. 
Pour  comprendre  les  formules  employées  par  l'auteur  il  est  nécessaire  de 
se  reporter  à  un  de  ses  travaux  récents  sur  le  sexe  et  l'intersexualité  (voir 
Ann.  Biol.,  XXI,  p.  97).  D'après  lui,  les  deux  sexes  contiennent  les  carac- 
tères de  l'un  et  de  l'autre,  mais  avec  un  coefficient,  une  valence  différente. 
Le  sexe  sera  déterminé  par  la  valence  qui  dominera  dans  le  zygote.  En  plus 
des  facteurs  du  sexe,  qui  suivent  la  distribution  des  chromosomes  où  ils 
sont  logés,  il  existe  un  facteur  logé  dans  le  cytoplasme  de  l'œuf  et  transmis, 
par  conséquent,  par  la  mère  seulement.  Ceci  dit,  la  constitution  chromoso- 
mique sera,  en  cas  de  femelle  hétérozygote:  (FF) Mm  pour  la  femelle  et  (FF) 
MM  pour  le  mâle,  les  lettres  entre  parenthèses  représentant  les  facteurs 
cytoplasmiques  transmis  par  la  femelle.  En  cas  de  mâle  hétérozygote,  ce 
sera  (MM)  Ff  pour  le  mâle  et  {MM)  FF  pour  la  femelle.  Différents  cas  peu- 
vent se  présenter  alors.  1.  Femelle  hétérozygote.  La  formule  pour  Q  étant 
{FF)  Mm,  la  descendance  sera  exclusivement  femelle,  que  la  parthénogenèse 
se  produise  sans  réduction,  ou  avec  un  nombre  de  chromosomes  réduits,  ou 
encore  avec  un  nombre  récupéré  par  conjugaison  de  l'œuf  avec  le  globule 
polaire;  dans  tous  ces  cas,  en  effet,  la  combinaison  maternelle  se  conserver:i 
telle  quelle.  Mais  si,  après  réduction,  le  nombre  diploïde  de  chromosomes 
est  rétabli  par  une  divi.sion  rudimentaire  avant  la  segmentation  (ce  que  l'au- 
teur considère  comme  possible),  les  œufs  qui,  après  réduction,  contenaient 
M  contiendront  maintenant  MM  et  donneront  des  mâles  et  les  œufs  vi,  de- 
venus mm,  donneront  des  femelles  (ou  ne  seront  pas  viables  du  tout).  — 
2.  Mâle  hétérozygote.  —  La  formule  pour  9  est  ici  {MM)  FF.  La  descen- 
dance sera  uniquement  9  dans  le  cas  d'une  parthénogenèse  soit  sans 
réduction,,  soit  avec  rétablissement  du  nombre  de  chromosomes  après  ré- 
duction ou  par  suite  de  conjugaison  de  l'œuf  avec  le  globule  polaire,  ou 
encore  par  suite  d'une  division  rudimentaire  avant  la  segmentation.  Excep- 
tionnellement pourtant  des  >Zj   peuvent  être  produits   :  si  un  chromosome 


88  TANNEE  BIOLOGIQUE. 

sexuel  est  expulsé,  dans  le  premier  cas,  lors  de  la  division  équationnelle  ou 
si,  dans  le  dernier,  par  suite  de  la  non  disjonction,  il  apparaît  une  combi- 
naison ff  (à  moins  que  cette  combinaison  ne  soit  pas  non-viable).  —  La  des- 
cendance sera  exclusivement  cf  dans  le  cas  d'une  parthénogenèse  après 
réduction  (à  moins  que,  par  une  non-disjonction  exceptionnelle,  la  com- 
binaison //"ne  subsiste  dans  Foeuf).  —  La  descendance  sera  mixte  dans  ces 
circonstances  exceptionnelles,  ou  encore  lorsque  les  différents  cas  se  présen- 
teront dans  une  même  portée  d'œufs. 

En  partant  de  ces  formules,  l'auteur  passe  en  revue  les  rapports  entre  la 
parthénogenèse  et  le  sexe  chez  différents  animaux  :  Hyménoptères,  Roti- 
fères,  Aphidiens,  Phasmides,  Lépidoptères,  Ostracodes,  Nématodes,  Echino- 
dermes  et  Amphibiens  (parthénogenèse  expérimentale  dans  les  deux  derniers 
groupes).  —  M.  Goldsmith. 

Patterson  (J.  T.).  —  Etudes  sur  ht  biologie  de  Paracopidosomopsis, 
données  sur  le  sexe.  —  L'auteur  étudie,  chez  ce  Chalcidide  parasite  polyem- 
bryonnaire,  la  question  du  sexe  des  jeunes  issus  d'un  œuf.  Marc  fi  al  (04)  et 
SiLVESTRi  (06,  08)  ont  montré  que,  chez  les  Chalcidides  polyembryonnaires, 
le  sexe  était  déterminé  comme  chez  l'Abeille  :  les  œufs  fécondés  produisent 
des  femelles,  les  œufs  parthénogénétiques  des  mâles.  Lorsque,  dans  une 
portée,  on  trouve  les  deux  sexes,  on  suppose  que  le  parasite  a  pondu,  dans 
l'œuf  de  l'hôte,  non  pas  un,  mais  deux  œufs;  l'un  parthénogénétique,  l'autre 
fécondé.  L'auteur  a  émis,  à  la  suite  d'études  faites  (1915)  sur  Copidosoma  ge- 
lechiae,  une  autre  hypothèse  :  un  seul  œuf  fécondé  aurait  subi,  à  une  des 
divisions  précoces,  une  distribution  différentielle  du  chromosome^sexuel.  Les 

XX 

XX  qui  caractérisent  la  femelle,  au  lieu  de  se  dédoubler  et  de  donner  '—,    se 

'  XX 

dissocieraient  de   façon  à  ce  que  chaque  X  se  rende  à   un  des  pôles  :  -^ 

Les  cellules-filles  qui  auraient  ainsi  reçu  un  seul  chromosome  X,  au  lieu  de 
deux,  donneraient  des  embryons  mâles.  Actuellement,  travaillant  sur  un 
matériel  plus  commode,  le  Paracopidosomopsis  floridanus,,  parasite  des 
œufs  à'Autographa  brassicae,  il  modifie  son  hypothèse;  il  s'agirait  d'une 
lion- disjonction  somatique  (phénomène  analogue  à  celui  observé  par  BRmoES 
chez  Drosophila).  Au  moment  où  les  deux  chromosomes  X  se  sont  divisées, 
les  chromosomes-filles  ne  se  séparent  que  dans  l'une  des  paires,  en  sorte 
que  l'une  des  cellules-filles  reçoit  3  X  et  l'autre  un  seul  X;  cette  dernière 
donnera  naissance  aux  embryons  mâles.  Les  larves  asexuées  qu'on  trouve 
parmi  celles  issues  d'un  même  œuf  sont  dues,  dans  cette  hypothèse,  à  ce 
que  les  blastomères  qui  leur  ont  donné  naissance  n'ont  pas  reçu  de  chro- 
mosomes X  du  tout  (comparables  aux  zygotes  non-viables  OY  de  la  Droso- 
phile).  Les  phénomènes  de  non-disjonction  étant  exceptionnels,  cela  explique 
le  faible  pourcentage  (pas  plus  de  10  9^)  de  mâles  dans  les  portées  mixtes. 
—  M.  Goldsmith. 

Shull  (A.  Franklin).  —  Détermination  du  sexe  chez  rAnthothrips  ver- 
bnsci.  —  L'Anthothrips  verbasci,  bien  que  les  deux  sexes  soient  abondants 
dans  la  nature,  et  que  la  copulation  soit  fréquemment  observée,  est  capable 
de  se  reproduire  parthénogénétiquement.  Des  femelles  vierges  isolées  sur  des 
pieds  de  Verbasciim,  à  l'abri  de  tout  mâle,  fournissent  une  abondante  pro- 
géniture, composée  uniquement  de  mâles.  D'autre  part,  des  femelles  qui  se 
sont  accouplées  donnent  un  mélange  de  mâles  et  de  femelles;  il  y  a  donc 
deux  hypothèses  possibles  :  le  mâle  peut  dériver  d'un  œuf  fécondé  aussi  bien 


IX.  -  LE  SEXE.  89 

que  d'un  œuf  parthénogénétique,  ou  bien  les  œufs  fécondés  donnent  uni- 
quement naissance,  à  des  femelles  (type  de  l'Abeille),  et  un  mécanisme 
quelconque  p(M'met  à  la  femelle  fécondée  de  pondre,  même  en  présence  de 
spermatozoïdes,  des  œufs  qui  n'ont  pas  reçu  l'imprégnation  et  qui  donnent 
des  mâles.  C'est  cette  deuxième  manière  d'interpréter  les  faits  qu'adopte  S., 
en  se  basant  sur  diverses  observations.  Chirolhrips  manicatns  paraît  se 
comporter  comme  VAiithothrips,  mais  on  ne  saurait  généraliser  à  tout  le 
groupe,  car  il  y  a  des  espèces  chez  lesquelles  les  mâles  sont  rares  ou  même 
absents.  —  L.  Cuénot. 

Seiler  (J.).  —  Recherches  sur  les  chromosomes  sexuels  des  Psi/chidfs.  — 
A  la  suite  de  ses  recherches  sur  le  papillon  Phraymatobia  fuWjinosa,  l'au- 
teur était  arrivé  au  résultat  que,  chez  les  papillons,  le  sexe  féminin  devait 
être  de  nature  digamétique.  (/ela  était  entièrement  conforme  à  l'hypothèse 
purement  théorique  émise  par  Goldschmidt  et  Doncaster.  Mais  partout  oii, 
grâce  à  l'application  des  méthodes  cytologiques,  le  digamétisme  avait  pu 
être  constaté  jusqu'à  présent,  il  s'agissait  du  sexe  mâle.  L'auteur  a  donc 
cherché  à  vérifier  sa  découverte  sur  un  autre  matériel  et  a  choisi  dans  ce 
but  le  groupe  des  Psychides,  caractérisé  par  une  reproduction  en  partie 
parthénogénétique.  Or,  l'intérêt  des  formes  présentant  un  cycle  de  géné- 
rations tantôt  parthénogénétiques  tantôt  sexuelles  avait  été  révélé  par  les 
recherches  sur  Angiostomum  et  Phylloxéra.  Les  résultats  présentement 
relatés  concernent  Talaeporia  lubulosa  et  seront  exposés  plus  en  détail 
dans  Arch.  f.  Zellforschung.  Dès  maintenant  il  y  a  lieu  de  retenir  la  confir- 
mation du  fait  que  c'est  bien  le  sexe  féminin  qui  est  digamétique  chez  ces- 
papillons  aussi  et  que  les  singulières  proportions  sexuelles  réalisées  au 
cours  du  cycle  génératif  des  Psychides  sont  déterminées  par  le  mécanisme 
de  la  distribution  des  chromosomes  sexuels  au  moment  de  la  maturation 
des  produits  sexiiels.  —  J.  Strohl. 

Swingle  ("W.  'W.  ).  —  Le  chromosome  accessoire  chez  une  grenouille  pré- 
sentant  des  tendances  marquées  vers  rhermaphroditisme.  —  Le  nombre 
normal  de  chromosomes,  chez  Bana  pipiens  et  R.  catesbiana,  paraît  être 
26;  chez  R.  pipiens  le  nombre  normal  dans  les  spermatozonies  est  25.  Au 
stade  synapsis  dans  les  cellules  germinales  des  larves  de  R.  pipiens  on 
trouve  un  élément  chromatique  se  comportant  comme  un  chromosome  acces- 
soire. Chez  R.  pipnens  mâle,  le  nombre  haploïde  est  13.  Chez  un  individu 
possédant  des  tendances  marquées  à  l'hermaphroditisme,  à  la  première 
division  maturative  il  a  été  constaté  un  partage  inégal  de  la  chromatine 
entre  les  cellules-filles,  l'inégalité  variant  dans  les  diverses  cellules.  Cette 
inégalité  de  répartition  est  vraisemblablement  le  facteur  déterminant  la 
condition  femelle  mâle  ou  hermaphrodite  chez  cet  animal.  —  Y.  Delage. 

a)  Gould  (Harley  N.).  —  Eludes  sur  le  sexe  dans  le  mollusque  Aerma- 
phrodite  Crepidula  plana.  —  Long  mémoire  très  fouillé  où  abondent  les 
faits  anatomiques,  histologiques  et  physiologiques  que  nous  devons  laisser 
de  côté  pour  ne  retenir  que  ceux  intéressant  la  biologie  générale.  L'animal 
est  un  hermaphrodite  protandrique  chez  lequel  les  phases  mâle  et  femelle 
sont  complètement  séparées  l'une  de  l'autre.  La  phase  mâle  se  montre  à 
des  moments  très  variables  de  l'évolution,  et  parfois  peut  être  omise.  La 
croissance  de  l'animal  durant  la  période  où  il  devait  être  mâle  est  très 
variable  et  dépend  de  divers  facteurs  :  1°  de  la  mobilité  de  l'animal  ;  2°  de 
l'espace  dont  il  dispose  pour  le  développement  de  son  manteau  ;  3°  enfin,  de 


90  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

la  saison  de  l'année.  Les  cellules  primordiales  mâle  et  femelle  sont  simultané- 
ment présentes  dans  les  gonades  à  toutes  les  périodes  de  la  vie,  depuis  l'état 
post-larvaire  jusqu'à  l'état  de  femelle  adulte,  et  sont  nettement  différentes 
les  unes  des  autres.  L'animal  possède,  comme  les  autres  Prosobranches, 
des  spermatozoïdes  vrais  et  des  atypiques.  Ces  derniers  sont  de  la  variété 
apyrène,  et  dérivent  de  cellules  indiscernables  des  spermatogonies  et  ne 
subissent  pas  de  divisions  maturatives.  Dans  la  période  de  transition,  une 
partie  des  cellules  mâles  complètent  leur  développement  et  passent  dans 
les  vésicules  séminales  à  l'état  de  spermatozo'ides  adultes;  le  reste  se  ré- 
sorbe; la  gonade  subit  alors  une  réduction  de  taille  temporaire,  puis  se 
met  à  croître  de  nouveau  parallèlement  à  la  formation  des  oocytes.  Le 
canal  de  la  glande  sert  de  spermiducte  et  d'oviducte.  mais  sa  structure 
diffère  totalement  dans  les  deux  phases  :  dans  la  phase  mâle  il  est  différencié 
en  canal  déférent  et  vésicule  séminale.  Les  organes  mâles  accessoires  ap- 
paraissent seulement  quand  le  testicule  se  développe;  chez  les  individus 
sexuellement  inactifs,  il  n'y  a  ni  pénis,  ni  vésicule  séminale,  ni  sillon 
spermatique.  Ces  organes  se  développent  rapidement  quand  les  sperma-~ 
tozo'ides  prennent  naissance.  Tous  ces  organes  dégénèrent  dans  la  période 
transitionnelle.  Corrélativement  à  la  transformation  femelle  de  la  gonade, 
le  canal  de  la  glande  prend  les  caractères  de  l'oviducte,  c'est-à-dire  se  dilate, 
se  garnit  de  plis  longitudinaux,  etc.,  et  le  canal  gonopéricardique  se  déve- 
loppe. — Y.  Delage. 

b)  Gould  (Harley  N.).  —  Etudes  sur  le  sexe  chez  Crepidula  plana.  li. 
Influence  de  Vamhiance  sur  le  sexe.  —  L'auteur  résume  lui-même  ces  très 
curieuses  évolutions.  Le  développement  de  la  phase  mâle  dépend  de  la  pré- 
sence, auprès  du  premier,  d'un  second  individu  plus  grand  qui  n'est  pas 
nécessairement  femelle.  11  est  évident  qu'un  certain  stimulus  passe  du 
grand  individu  au  petit.  Ce  stimulus  est  d'autant  plus  efficace  que  le  second 
individu  est  plus  grand;  un  stimulus  faible  peut  déclancher  le  dévelop- 
pement mâle,  mais  un  stimulus  plus  fort  est  nécessaire  pour  le  parachever 
et  le  maintenir.  Lorsqu'un  individu  mâle  est  séparé  de  son  voisin  plus  gros, 
ses  organes  sexuels  dégénèrent,  l'animal  devient  neutre,  puis  évolue  dans 
le  sens  femelle.  Si  le  jeune  se  fixe  en  un  point  non  voisin  d'un  individu 
de  grande  taille,  la  phase  mâle  a  toute  chance  de  ne  pas  se  produire:  mais 
si  au  cours  de  son  évolution  en  femelle,  il  entre  dans  la  sphère  d'influence 
d'un  grand  individu,  il  développe  immédiatement  les  organes  mâles,  et 
achève  son  développement  mâle  en  2  semaines  environ.  La  dégénérescence 
des  organes  mâles  par  suite  de  l'éloignement  d'un  individu  de  grande  taille, 
n'empêche  pas  que  l'animal  ne  puisse  subir  une  deuxième  évolution  mâle  si 
le  voisinage  d'un  grand  individu  lui  est  fourni.  Durant  la  phase  mâle  la  crois- 
sance du  corps  e.st  retardée,  chez  les  individus  neutres,  par  l'effet  de  la 
condition  transitionnelle  ;  autrement,  la  croissance  est  rapide.  Tant  que 
l'évolution  femelle  n'est  pas  trop  avancée,  elle  peut  s'arrêter  et  céder  le 
pas  à  une  évolution  mâle  si  les  conditions  nécessaires  à  celle-ci  sont  expé- 
rimentalement réalisées;  mais  si  elle  est  trop  avancée,  la  chose  devient 
impossible.  La  nature  du  stimulus  androgène  est  encore  mystérieuse;  mais 
on  peut  faire  les  suggestions  suivantes  :  \"  Le  stimulus  vient  du  corps  du 
gros  animal,  car  si  on  l'enlève,  même  en  laissant  sa  coquille  en  place,  le 
stimulus  disparait.  2"  Le  stimulus  ne  provient  pas  des  mouvements  du  petit 
individu,  car  il  évolue  en  mâle  même  dans  une  position  fixe.  3'^  La  nour- 
riture ne  joue  aucun  rôle,  car  au  voisinage  d'un  gros  individu  les  petits 
se  dévelo])pent  en  mâles  aussi  vite  s'ils  sont  i)rivcs  de  nourriture  que  les 


IX.  -  LE  SEXE.  91 

individus  bien  nourris.  4°  L'existence  d'une  sécrétion  stimulante  est  pos- 
sible, mais  n'a  jamais  été  démontrée.  S""  Le  stimulus  ne  dépend  en  rien 
de  la  présence  du  pagure  dans  la  coquille,  car  les  effets  sont  les  mêmes 
dans  une  coupe  de  verre.  Ces  relations  sexuelles  sont  fort  avantageuses 
pour  l'espèce,  car  elles  s'opposent  à  l'inutile  transformation  en  mâles,  d'in- 
dividus isolés  et  non  en  situation  d'accomplir  leur  fonction;  et,  d'autre  part, 
tout  individu  femelle  détermine  l'évolution  en  mâle  de  tout  jeune  qui  vient 
se  fixer  auprès  de  lui.  —  Y.  Delage. 

"Whitney  (David  Day).  —  Influence  relative  de  la  nourriture  et  de  Voxy- 
'jène  dans  la  détermination  du  sexe  chez  les  Rotifères.  —  Les  rotifères  d'eau 
douce  Brachionus  militari.  B.  bakeri  et  Euchhlanis  dilatata,  alimentés 
abondamment  avec  la  nourriture  verte  {(Jhlamydomonas)  donnent  une  forte 
proportion  de  femelles  androgènes  ;  cette  proportion  baisse  fortement  ou 
même  tombe  à  zéro  quand  cette  nourriture  devient  rare.  Il  en  est  de  même 
pour  la  forme  marine,  B.  midleri,  mais  ici  le  résultat  dépend  de  l'abondance 
ou  de  la  rareté  de  la  nourriture  quelle  que  soit  sa  nature.  Par  contre,  ni 
l'abondance  de  cette  nourriture,  ni  la  présence  ou  l'absence  de  la  lumière, 
ni  la  richesse  ou  la  pauvreté  en  oxygène  n'influencèrent  la  production  de 
femelles  androgènes  chez  une  Hydatina  senta  de  New-Jersey  ."En  augmen- 
tant la  proportion  d'oxygène  dans  l'atmosphère  surmontant  les  bouillons 
de  culture  où  prospèrent  des  infusoires  et  des  bactéries  destinées  à  l'alimen- 
tation des  rotifères,  on  augmente  considérablement  la  richesse  des  cultures; 
mais  quand  on  ensemence  les  vases  d'élevage  des  Rotifères  avec  ces  bouillons 
de  culture  on  ne  sait  jamais  quelles  sortes  d'infusoires  ou  de  bactéries  sont 
prédominantes  11  en  résulte  que  par  les  effets  de  cette  alimentation  tantôt 
on  augmente  tantôt  on  diminue  le  pourcentage  relatif  des  femelles  andro- 
gènes. —  Y.  Delage. 

Beauehamp  (P.  de).  —  Nouvelles  recherches  sur  la  sexualité  chez  Dino- 
plrUus.  —  Chez  Dinophilus,  on  considère  les  gros  œufs  avec  vitellus  abon- 
dant comme  donnant  toujours  des  femelles,  les  petits  œufs  clairs  donnant 
seuls  des  mâles.  L'auteur  a  constaté  qu'un  certain  nombre  des  gros  œufs, 
indiscernables  de  ceux  qui  donnent  des  femelles,  donnent  de  gros  mâles, 
adhérents,  imparfaits  au  point  de  vue  fonctionnel,  dont  il  décrit  les  particu- 
larités structurales  ;  mais  il  n'a  pu  découvrir  la  cause  du  fait  essentiel  qui  est 
l'évolution  en  mâles  de  ceux  en  apparence  prédestinés  à  fournir  des  femelles  : 
l'absence  de  fécondation,  la   température  ne  se  sont  pas  montrés  facteurs 

suffisants.  —  Y.  Delage. 

* 

ii-h)  Lillie  (Franck  R.j.  —  Le  ^  Free-ruartin  »;  étude  sur  V action  des 
hormones  sexuelles  dans  la  vie  fœtale  du  gros  bétail.  —  C'est  un  fait  ac- 
quis par  les  recherches  'antérieures  que  la  génisse  jumelle  d'un  taureau 
est  stérile,  qu'elle  montre  des  organes  génitaux  externes  femelles  normaux, 
mais  qu'à  la  dissection  on  trouve  des  organes  internes  rappelant  plutôt 
ceux  d'un  mâle  plus  ou  moins  rudimentaires  :  testicule,  épididyme.  canal 
déférent  et  vé.sicule  séminale,  mais  sans  produits  sexuels.  En  sorte  que  le 
free-martin  est  moins  une  femelle  stérile  qu'un  hermaphrodite  mâle  à 
organes  internes  imparfaits  et  organes  externes  femelles.  La  question  s'est 
posée  de  savoir  l'origine  de  cet  hermaphroditi.sme  incomplet.  Pour  expliquer 
ces  faits,  H\RTfait  intervenir  l'hypothèse  de  déterminants  d'organes  effectifs 
et  ineffectifs,  ces  derniers  récessifs  et  se  partageant  entre  les  deux  embryons. 
Plus  intéressante  est  la  question  de  savoir  si  les  deux  embryons  sont  iden- 


92  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tiques  au  point  de  vue  de  la  constitution  zygotique,  car  dans  le  premier  cas 
ils  proviendraient  d'un  même  œuf  fécondé  par  un  seul  spermatozoïde  et 
dans  le  second  de  deux  œufs  fécondés  séparément.  Sur  un  matériel  considé- 
rable de  55  cas  l'auteur  a  constaté  la  présence,  à  peu  d'exception  près,  de 
deux  corps  jaunes,  ce  qui  indique  qu'il  y  a  eu  deux  œufs,  et  d'enveloppe 
fœtale  commune,  ce  qui  indique  une  fusion  secondaire.  D'autre  part,  la 
ressemblance  entre  les  deux  produits  est  du  degré  de  deux  frères  et  non  de 
celle  de  deux  jumeaux  identiques.  Les  statistiques  montrent  que  mâles  et 
femelles  sont  à  peu  près  en  nombre  égal  dans  le  gros  bétail;  les  jumeaux 
étant,  comme  on  vient  de  le  voir,  généralement  dizygotiques,  on  doit  donc 
trouver  dans  la  moyenne  générale  des  cas  de  deux  jumeaux  mâles,  de  deux 
jumeaux  femelles,  de  deux  jumeaux  de  sexe  différent,  un  nombre  à  peu  près 
égal  de  mâles  et  de  femelles.  Or,  il  en  est  ainsi  si  l'on  compte  le  fiee-martin 
comme  une  femelle  ;  tandis  qu'on  arrive  à  des  proportions  tout  à  fait  exa- 
gérées de  mâles  si  on  le  compte  comme  mâle.  Si,  au  contraire,  on  le  considère 
comme  femelle,  la  proportion  devient  à  peu  près  normale.  La  légère  diffé- 
rence observée  s'explique  suffisamment  par  le  petit  nombre  des  cas  où  les 
jumeaux  sont  homozygotiques  et  proviennent  de  la  division  d'un  seul  œuf, 
car  ces  cas  viennent  augmenter  le  nombre  des  jumeaux  de  même  sexe  par 
rapport  à  ceux  de  sexe  différent.  L'auteur  n'a  rencontré  des  enveloppes 
fœtales  non  fusionnées  qu'à  un  stade  très  jeune  où  les  organes  sexuels 
étaient  indifféremment  sexués.  La  fusion  est  très  précoce,  elle  est  suivie 
d'anastoriîoses  artérielles  et  veineuses  que  l'auteur  décrit  en  détail  et 
d'où  il  résulte  que  la  circulation  est  largement  commune  entre  les  deux 
fœtus.  —  Les  faits  réunis  que  les  jumeaux  proviennent  de  deux  œufs  sé- 
parés, que  leurs  chorions,  d'abord  distincts,  se  fusionnent  avec  large  cir- 
culation commune,  et  que,  statistiquement,  le /;'(v-war/i?i  doit  être  considéré 
comme  femelle,  rendent  inéluctable  la  conclusion  que  le  demi-hermaphro- 
ditisme  du  free-martin  résulte  de  l'action  sur  lui  des  hormones  de  son  ju- 
meau mâle.  Les  rares  exceptions  de  free-martin  fertiles  dans  le  gros  bétail 
sont  en  rapport  avec  le  petit  nombre  des  cas  observés  où  la  fusion  des  deux 
chorions  ne  s'estpas  étendue  à  leur  appareil  vasculaire.  Le  fait  que  les  femel- 
les jumelles  d'un  mâle  ne  sont  pas  stériles  chez  les  ovidésest  en  rapport  avec 
ce  fait  que  chez  eux  la  fusion  des  chorions  est  très  restreinte  et  ne  s'étend 
pas  normalement  à  leur  appareil  vasculaire.  —  Détails  sur  les  particula- 
rités anatomiques  et  histologiques  du  free-martin  :  chez  l'embryon  de  10  à 
17  centimètres,  sous  l'influence  des  hormones  du  jumeau  mâle,  la  croissance 
des  gonades  est  inhibée,  il  se  forme  un  gubernaculum  en  place  du  ligament 
rond,  l'évolution  du  conduit  génital  en  canal  de  Wolf  est  favorisée,  tandis 
que  celle  du  canal  de  Millier  est  inhibée.  Le  sinus  urogénital  est  intermé- 
diaire, le  pénis  conserve  les  dimensions  propres  à  la  femelle,  les  tétines  sont 
purement  femelles,  pas  de  trace  de  scrotum,  et  la  gonade,  bien  que  mâle,  reste 
dans  la  cavité  abdominale.  Cl)ez  l'adulte,  les  organes  externes  sont  purement 
femelles,  tandis  que  les  internes  ont  dévié  dans  le  sens  mâle.  La  gonade  ne 
montre  jamais  de  vésicules  de  Graaff,  mais  dans  ses  conduits  séminaux  il 
n'y  a  pas  de  spermatozoïdes.  En  certains  cas  extrêmes,  les  organes  externes 
eux-mêmes  peuvent  être  touchés  et  aboutir  à  des  formations  plus  ou  moins 
tératologiques.  Pour  aller  plus  au  fond  de  l'explication,  on  peut  suggérer 
l'idée  que  le  sexe  femelle  possède  les  facteurs  des  deux  sexes,  mais  que  ceux 
du  sexe  mâle  sont  inhibés.  La  présence  dans  le  sang  des  hormones  mâles 
du  jumeau  mâle  empêcherait  cette  inhibition;  cela  semble  plus  naturel  que 
de  supposer  que  les  hormones  mâles  peuvent  déterminer  de  piano  l'évolu- 
tion d'ébauches  femelles  en  organes  mâles.   On  peut  se   demander  aussi 


IX.  -  LE  SEXE.  93 

pourquoi  les  hormones  femelles  maternelles  ne  réagissent  pas  sur  l'évolu- 
tion du  fœtus  màle  quand  on  voit  la  castration  des  mâles  et  la  greffe  d'o- 
vaires dans  leur  péritoine  réagir  sur  leur  évolution  génitale.  Des  diverses 
hypothèses  que  Ton  peut  faire,  la  plus  simple  est  que  le  placenta  n'est  pas 
perméable  aux  hormones.  Est-il  utile  de  rappeler  en  outre  que  jamais  on 
n'a  observé  le  cas  inverse  du  free-martiu  c'est-à-dire  une  déviation  de  l'é- 
volution du  foetus  màle  sous  rinfluence  des  hormones  de  son  jumeau  fe- 
melle. —  Y.  Delage. 

Chapin  (Catharine  Line).  —  Etude  microscojnque  du  système  reproduc- 
teur du  fœtus  frre-martin.  —  L'ébauche  du  cordon  sexuel  forme  la  partie 
médullaire  dans  laquelle  se  rencontrent  parfois  des  rudiments  de  tubes  semi- 
nifères.  L"épithelium  germinal  ambiant  y  pénètre  sous  la  forme  de  tubes 
de  Pfiiiger  formant  à  la  surface  une  sorte  d'albuginée  primaire  ;  mais  celle-ci 
évolue  en  tissu  conjonctif  comme  l'albuginée  du  màle,  au  lieu  de  former 
lalbuginée  secondaire,  couche  corticale  de  l'ovaire,  avec  ses  caractères  nor- 
maux. Les  canaux  de  Millier  peuvent  commencer  à  se  former  parfois  même 
jusqu'à  se  souder  en  bas  comme  pour  former  l'utérus,  mais  cette  formation 
ne  dépasse  pas  1  ou'2  millimètres.  Les  variations  assez  étendues  de  l'évolu- 
tion de  l'ébauche  génitale  femelle  dans  le  sens  màle  doivent  être  en  rapport 
avec  la  précocité  ou  l'abondance  de  l'introduction  des  hormones  nlàles  dans 
la  circulation  du  free-martin.  —  Y.   Delage. 

Anonyme.  —  Les  «  free-martin  »  dans  la  race  humaine.  —  On  sait  (voir 
plus  haut)  que  Lillie  a  suggéré  l'idée  que  la  cause  des  free-martin  pourrait 
être  recherchée  dans  l'action  des  hormones  du  màle  sur  les  tissus  de  la 
femelle,  rendue  possible  par  la  communication  circulatoire  toujours  présente 
pendant  la  vie  fœtale.  On  s'est  demandé  s'il  n'en  était  pas  de  même  dans 
la  race  humaine.  Une  étude  de  J.  Simpson  dans  le  London  Lancet  montre 
qu'il  n'en  est  rien.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Lipschutz  (Alexander).  —  Influence  dea  glandes  sexuelles  sur  la  tem- 
pérature du  corps.  —  La  température  de  la  femelle  est  supérieure  à  celle  du 
màle;  la  castration  diminue  la  température  chez  la  femelle,  tout  en  la 
laissant  un  peu  supérieure  à  celle  du  màle.  La  température  des  mâles 
castrés  n'est  pas  modifiée,  sauf  dans  le  cas  où  on  leur  greffe  des  ovaires  ; 
ils  prennent  alors  la  même  température  que  celle  des  femelles.  Inverse- 
ment la  greffe  de  testicules  à  une  femelle  castrée  n'entraîne  que  de  faibles 
modifications  de  température.  Ces  faits  indiquent  que  la  plus  forte  tempéra- 
ture des  femelles  est  sous  la  dépendance  des  ovaires.  —  H.  Cardot. 

Bounhiol  (J.  P.).  —  Le  dimorphisme  sexuel  chez  la  sardine.  — 11  y  a,  à  âge 
égal,  ime  différence  de  taille  constante  entre  les  deux  sexes,  toujours  à  l'a- 
vantage des  femelles,  maxima  vers  un  an,  et  diminuant  d'importance-  à 
mesure  que  les  animaux  avancent  en  âge.  —  Y.  Delage. 

Dewitz  (J.).  —  Recherches  sur  les  différences  sexuelle.  IV.  Le  compor- 
tement des  sexes  vis-à-vis  du  bleu  de  méthylène.  —  Le  contenu  de  chrysa- 
lydes  de  divers  papillons,  extrait  de  l'enveloppe  chitineuse,  débarrassé  de 
l'estomac  et  séché,  se  comporte  différemment  vis-à-vis  d'une  solution  de 
bleu  de  méthylène  ou  de  vert  de  malachite,  selon  qu'il  s'agit  de  chrysalydes 
femelles  ou  mâles.  La  réduction  du  bleu  de  méthylène  est  moins  forte  au 
contact  avec  des  tissus  femelles  qu'avec  des  tissus  mâles.  —  J.  Stroiil. 


94  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Baltzer  (F.).  —  Diverses  expériences  récentes  concernant  la  transmission 
héréditaire  et  la  détermination  du  sexe.  —  Au  cours  de  ses  travaux  pour 
une  monographie  des  Echiurides  du  golfe  de  Naples,  B.  avait  eu  l'occasion 
de  faire  d'intéressantes  constatations  au  sujet  de  la  détermination  et  de  la 
transmission  héréditaire  du  sexe  chez  la  Bonnellie.  Ces  recherches  ont  paru 
en  1914  (Voir  Ann.  BioL,  XIX,  p.  137;.  Dans  la  présente  étude,  il  compare 
ces  résultats  avec  ceux  qui  ont  été  obtenus  récemment  par  Brake,  Gmld- 
sciiMiDT,  SCHWEiTZER,  chez  les  lépidoptères.  Dans  les  deux  séries  d'expé- 
riences on  constate  l'apparition  assez  fréquente  de  gynandromorphes  et 
aussi  d'individus  hermaphrodites.- Pourtant  il  existe  de  notables  différences, 
que  B.  analyse  en  détail.  Chez  les  lépidoptères  étudiés,  il  s'agit  d'une  déter- 
mination du  sexe  progameetsyngame,  tandis  que  chez  les  Bonéllics  la  déter- 
mination est  progame  et  métagame  et  présente,  au  fond,  une  nature  mixte 
comparable  à  celle  qui  a  été  constatée  par  Hertwig  et  par  Witschi  chez  les 
grenouilles.  —  J.  Strohl. 

Krizenecky  (Jaroslav).  —  Quelques  remarques  sur  le  concept  et  la  défi- 
nition de  r hermaphrodisme.  —  On  trouvera  clairement  posée  dans  cet  article 
la  question  de  l'hermaphrodisme,  et  particulièrement  de  l'hermaphrodisme 
vrai,  c'est-à-dire  de  celui  qui  est  lié  à  l'état  des  gonades  ou  glandes  germi- 
natives.  Le  pseudo-hermaphrodisme,  consistant  dans  les  caractères  hétéro- 
sexuels d'autres  parties  que  les  gonades,  doit  être  considéré  comme  une 
résultante  de  l'hermaphrodisme  vrai,  aujourd'liui  que  l'on  attribue  à  la  sé- 
crétion interne  des  gonades  le  développement  des  caractèi^es  sexuels  secon- 
daires. Il  n'en  est  d'ailleurs  pas  une  résultante  nécessaire,  puisque  chez  les 
espèces  animales  inférieures  il  peut  n'y  avoir  pas  de  caractères  sexuels 
secondaires  et  par  conséquent  pas  de  substratum  à  un  pseudo-hermaphro- 
disme. L'hermaphrodisme  vrai  est  donc  un  hermaphrodisme  primaire,  il 
est  le  seul  hermaphrodisme.  Mais  la  question  se  pose  à  présent  de  savoir  ce 
qui,  dans  la  détermination  sexuelle  des  gonades,  et  par  conséquent  dans  la 
caractéristique  de  l'hermaphrodisme,  doit  servir  de  critérium  :  la  nature 
des  gamètes  produits  (œufs  ou  spermies)  ou  bien  le  caractère  anatomo-mor- 
phologique  des  glandes  germinatives?  Il  y  a,  en  effet,  des  cas  où  une  glande 
germinative,  conformée  imisexuellement  et  ayant  le  caractère  soit  d'un 
ovaire  soit  d'un  testicule,  produit  néanmoins  les  deux  sortes  de  gamètes 
(BucHNER,  1911,  Retzius,  1911,  chez  Aslcrias glacialrs  ;\ogt  cliez  le  hareng; 
BouRNE  chez  la  Grenouille  ;  Isiiikaava  chez  Ge/na  major;  La  ^'alette  S'  George, 
1892,  chez  l'Ecrevisse;  Kkoiin,  1865,  chez  J'halanf/ium:  Kûpec,  1911,  dans  le 
testicule  transplanté  sur  une  chenille  femelle  de  Lijmantria  dispar:  nom- 
breux auteurs  dans  le  testicule  de  la  Grenouille;  K.,  1917,  dans  celui  du 
Triton;  enfin  Babor,  1898,  dans  celui  de  l'homme).  Sont-ce  là  ou  non  des 
cas  d'iiermaphrodisme  ?  La  conception  régnante  en  pathologie  et  due  à  Klebs 
n'autoriserait  pa-s  à  les  considérer  comme  tels,  parce  que  cette  conception 
fait  reposer  sur  l'état  anatomique  des  glandes  la  notion  de  l'hermapliro- 
disme  et  exige  la  présence  chez  un  même  individu,  la  coexistence  de  deux 
glandes  anatomiquement  hétérosexuelles.  Tandler  et  Grosz,  1913,  ont  cor- 
rigé cette  notion  trop  exclusive  par  la  distinction  d'un  hermaphrodisme 
fonctionnel,  dans  lequel  l'individu  possesseur  de  deux  glandes  anatomique- 
ment différentes  est  aussi  capable  des  deux  fonctions  mâle  et  femelle,  et 
d'un  hermaphrodisme  morphologique  où  les  deux  glandes  ne  peuvent  exercer 
chacune  leur  fonction. 

K.  combat  cette  façon  de  comprendre  l'hermaphrodisme.  Selon  lui.  en 
effet,  la  nature  seuledes  gamètes  doit  entrer  en  ligne  de  compte  pourdécider  s'il 


IX.  -  LE  SEXE.  95 

y  a  ou  non  hermaphrodisme.  Car  c'est  elle  qui,  si  Ton  remonte  à  la  causa- 
lité de  la  dilïéreuciation  sexuelle,  a  produit  la  forme  anatomique  des 
glandes.  Celle-ci  n'est  donc  qu'une  conséquence,  et  Thermaphrodisme  fondé 
sur  elle  n'est  qu'un  hermaphrodisme  secondaire.  Pour  des  raisons  en 
quelque  sorte  «  techniques  »  (pratiques)  un  testicule  ne  peut  pas  produire 
d'œufs  et  inversement;  sans  quoi  il  se  transformerait  en  ovaire.  Dans  les 
cas  (Marshall,  1884,  chez  la  grenouille,  GoLDSCHMmx  et  Poppelbvum  sur 
des  hybrides  de  Lymantvia  dispar  X  japonica)  où  le  testicule  renfermait 
quelques  œufs,  c'est  que  ceux-ci  étaient  trop  peu  nombreux  pour  changer 
le  faciès  anatomi(iue  de  la  glande.  La  forme  extérieure  de  la  glande  est 
commandée  par  la  nature  des  gamètes,  comme  on  le  voit  bien  dans  l'herma- 
phrodisme successif  des  Pulmonés,  protérogyniques  ou  protérandriques.  Le 
caractère  morphologique  des  gonades  n'est  ([u'un  fait  d'adaptation  secondaire 
à  la  nature  des  gamètes.  Si  la  notion  de  l'hermaphrodisme  vrai  repose  uni- 
quement sur  la  production  simultanée  des  deux  sortes  de  gamètes,  toutes 
les  variantes  dans  la  forme  des  gonades,  dans  la  localisation  des  gamètes 
(hermaphrodisme  bilatéral  ou  unilatéral  de  la  pathologie,  glande  hermaphro- 
dite des  Pulmonés  ou  glandes 'testiculaires  et  ovariennes  distinctes  chez  les 
Annélides)  ne  sont  que  des  combinaisons  et  des  complications  d'une  même 
constitution  fondamentale  :  production  et  présence  des  deux  sortes  de  ga- 
mètes chez  un  seul  et  même  individu.  C'est  là  le  principe  et  la  définition  de 
1  hermaphrodisme  vrai.  —  k.  Prenant. 

Anonyme.  —  Disparition  du  Mononchus  mâle.  —  L'extrême  rareté  des 
mâles  pouvait  faire  croire  à  une  reproduction  parthénogénétique.  En  fait, 
c'est  un  hermaphi'odisme  protandr-ique.  Les  œufs  sont  fécondés  par  les  sper- 
matozoïdes produits  au  stade  précédent  dans  les  mêmes  culs-de-sac,  mais  ils 
sont  extrêmement  petits  et  risquent  de  passer  inaperçus.  D'autres  cas  de 
prétendue  parthénogenèse  exclusive  s'expliqueraient  peut-être  de  la  même 
manière.  —  Y.  Delage. 

Rios-Hortega  (P.)  et  Ferrer  (E.).  —  Contribuiion  à  la  connaissance  his- 
told'jique  des  éponges.  —  Les  auteurs  signalent  un  fait  anatomique  impor- 
tant, qui  est  l'existence  d'un  appareil  reproducteur  différencié,  sorte  de 
-onange  interne,  dans  plusieurs  espèces  du  genre  Beniera.  Ce  gonange, 
constitué  par  un  tube  creux  claviforme  pédicule,  lui-même  dans  une  enve- 
loppe en  cul-de-sac.  contient  deux  régions,  l'une  profonde  spenuatogène, 
l'autre  voisine  du  col  et  ovigène.  —  F.  Vlès. 

Correns  (C).  —  Un  cas  de  modification  expérimentale  du  rapport  des 
■•^e.res.  —  Les  fleurs  de  4  pieds  femelles  de  Melandrium  ont  été  fécondées, 
les  unes  avec  beaucoup  de  pollen  (environ  50.000  grainsj,  d'autres  avec  une 
(|uantité  moyenne  (2.500  grainsj  et  un  troisième  groupe  avec  une  petite 
quantité  (400  grains).  Dans  un  seul  cas  il  y  a  eu  une  différence  entre  le 
nombre  de  graines  formées  sous  l'influence  de  beaucoup  de  pollen  (en 
moyenne  379  par  capsule)  ou  de  peu  (21  graines  par  capsule).  Les  graines 
furent  semées  ;  la  répartition  des  sexes  fut  trouvée  la  suivante  :  les  plantes 
provenant  de  capsules  fécondées  avec  beaucoup  de  pollen  étaient  au  nombre 
de  L276;  895  étaient  femelles  et  381,  soit  le  29,8  %,  mâles.  Les  plantes  pro- 
venant des  capsules  ayant  reçu  peu  de  pollen  étaient  au  nombre  de  1.292, 
dont  737  femelles  et  555  mâles,  soit  42,06  %  de  mâles.  Le  calcul  de  l'erreur 
moyenne  de  la  différence  entre  le  résultat  des  deux  séries  montre  que  cette 
différence  n'est  pas  due  au  hasard.  C.  croit  que  ces  résultats  peuvent  s'expli- 


96  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

quer  par  la  sélection  parmi  les  grains  de  pollen  :  les  grains  portant  le  ca- 
ractère mâle  auraient  une  germination  moins  rapide  que  les  autres  ;  lors- 
qu'un grand  nombre  de  grains  sont  en  concurrence  les  uns  avec  les  autres 
la  sélection  serait  plus  rigoureuse  que  lorsque  les  grains  de  pollen  sont  en 
petit  nombre.  —  A.  Maillefer. 

Allen  (Ch.  E.).  —  Une  différence  de  chromosome&  en  corrélation  avec  la 
différence  des  sexes  chez  Sphœrocarpus.  —  Le  gamétophyte  femelle  ren- 
ferme un  élément  beaucoup  plus  volumineux  que  les  autres  chromosomes  : 
par  contre,  chez  le  mâle  il  y  a  un  chromosome  particulièrement  réduit.  Dans 
chacun  des  sexes  il  y  a8  chromosornes  :  7  se  ressemblent  d'un  sexe  à  l'autre. 
Des  deux  fuseaux  formés  dans  chaque  cellule-mère  de  spores  lors  de  la  di- 
vision homœotypique,  l'un  présente  un  corps  volumineux  parfois  nettement 
bi-parti  ;  dans  chaque  tétrade  deux  des  spores  deviennent  plantes  mâles,  et 
deux,  plantes  femelles.  Il  semble  que  dans  les  divisions  de  réduction,  deux 
des  4  spores  dérivées  d'une  seule  cellule-mère  reçoivent  chacune  un  gros 
et  7  moyens  chromosomes,  devenant  plantes  femelles,  et  les  deux  autres  un 
petit  et  7  moyens  chromosomes,  devenant  plantes  mâles.  Il  y  a  ici  analo- 
gie avec  ce  qui  se  passe  chez  certains  insectes.  —  H.  de  A'arigny. 

Pezard  (A.).  —  Loi  numérique  de  la  régression  des  organes  érectiles  con- 
sécutive àja  castration  post-pubérale,  c/iez  les  Gallinacées.  —  Chez  les  coqs 
castrés  la  crête,  prise  pour  type  des  organes  érectiles  (et  il  en  est  de  même 
pour  les  autres,  barbillons,  oreillons),  entre  en  régression  jusqu'à  une  cer- 
taine taille  réduite  à  partir  de  laquelle  la  régression  ne  continue  pas.  On 
peut  donc  distinguer  dans  la  crête  deux  parties  :  une  indépendante  de  la 
condition  sexuelle,  l'autre  régie  par  les  harmosoues  (hormones  morphogènes 
testiculaires).  La  courbe  de  la  régression  est  parabolique,  c'est-à-dire  ma- 
xima  au  début  et  de  plus  en  plus  réduite  à  mesure  que  l'on  S'éloigne  du 
moment  de  l'opération.  —  Y.  Delage. 

Boulanger  (G.  A.).  —  Sur  les  tubercules  nuptiaux  simulant  des  dents 
chez  un  poisson  africain  du  genre  Barbus.  —  On  a  dès  longtemps  constaté 
l'existence  chez  certains  individus  de  la  famille  des  cyprinides  de  tuber- 
cules cutanés  à  disposition  fort  variable.  Le  fait  qu'ils  n'existent  que  cliez 
les  mâles  et  seulement  pendant  la  période  des  amours  justifie  le  nom  de 
tubercules  nuptiaux  que  l'auteur  leur  donne.  Chez  le  Barbus  africain  qui 
fait  l'objet  de  ce  travail,  ces  tubercules  sont  dentiformes  et  placés  dans  la 
bouche,  aux  lieu  et  place  des  vraies  dents  chez  d'autres  poissons.  Leur 
fonction  semble  être  de  fournir  des  armes  provisoires  aux  mâles  pour  leurs 
combats  pendant  la  période  du  frai.  Le  rôle  de  ceux  de  ces  tubercules  qui, 
chez  d'autres  espèces,  apparaissent  sur  la  tête  semble  être  le  même,  tandis 
que  celui  des  tubercules  placés  sur  les  côtés  du  corps  semble  être  plutôt  de 
fournir  des  sensations  spéciliques  dans  les  frottements  du  corps  des  deux 
sexes  au  moment  de  l'émission  des  produits  sexuels.  —  Y.  Del.\ge. 


CHAPITRE  X 


Le  polymoi'pliisinc  métngénique,  la   métamorpliose 
et  l'alternaiice  «les  s;énéi'ations 


Blunck  (Hans).  —  Die  Entrvicklung  des  Di/tiscus  marginalis  L.  vom  Ei  bis 
zur  Imago.  II.  Teil.  Die  Métamorphose  (de?-  Ilabilus  der  Larve).  (Zeitschr. 
wissensch.  Zool.,  CXVII,  1-129,  57  fig.)  [97 

Gregory  (Louise  H.).  —  The  effect  of  slarvatiou  on  the  iviiig  development 
of  Microsiphum  destructor.  (Biol.  Bull.,  XXXIll,  296-303.)      '  [98 

Pictet  (Arnold).  —  Influence  de  la  pression  atmosphérique  sur  le  développe- 
ment des  lépidoptères.  (Arch.  Se.  phys.  etnat.,  XLIV,  413-454.)  [99 

Sauvageau  (C).  —  Sur  un  nouveau  type  d'alternance  des  générations  chez 
les  algues  brunes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  829-831.) 

[Le  cycle  de  végétation 
du  Dictyosiphon  est  plus  complexe  que  celui  des  Laminaires  ;  il  comprend  : 
un  gamétophyte  isogame  probablement  monoïque,  un  protonema  micros- 
copique et  un  sporophyte  ou  Diclyosiplion  proprement  dit.  —  M.  Gard. 

Uhlenhuth  (Eduard).  —  .1  fnrther  contribution  io  the  metamorphosis  of 
amphibian  organs.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIV,  237-291,  5  pi.,  3  fig.)      [99 


Blunk  (Hans).  —  Le  développement  de  Dytiscus  marginalis  L.  depuis 
l'œuf  Jusqu'à  l'imago  II.  La  métamorphose.  [L'extérieur  de  la  larve.)  — 
Après  avoir  étudié  dans  un  premier  mémoire  (1914)  la  vie  embryonnaire  du 
Dytique,  l'auteur  en  arrive  aujourd'hui  ;i  considérer  l'extérieur  de  la  larve 
au  point  de  vue  phylogénétique.  A  ce  propos  il  fait  l'exposé  de  nos  connais- 
sances actuelles  au  sujet  de  la  nature  csenogénétique  de  la  métamorphose 
des  insectes,  si  différente  en  cela  de  tant  d'autres  métamorphoses  animales. 
Au  cours  de  cet  exposé  B.  discute  la  signification  phylétique  des  stades 
larvaires  et  de  la  chrysalide.  Primitivement,  le  stade  de  la  clirysalide  n'exis- 
tait pas;  les  larves  avaient  l'aspect  de  l'imago,  étaient  seulement  de  taille 
plus  petites  que  celle-ci  et  atteignaient  la  grandeur  imaginale  au  cours  d'une 
longue  série  de  mues.  Toutes  ces  mues  étaient  primitivement  des  mues  de 
croissance,  comme  l'a  démontré  Pérez  (1910).  Les  stades  préimaginaux  et 
imaginaux  différaient  surtout  par  les  tâches  qui  leur  incombaient.  Pour  les 
jeunes  stades  il  s'agissait  de  croître,  d'aflirmer  la  vie  individuelle,  pour  les 
stades  adultes  de  veiller  à  la  conservation  de  l'espèce.  Ces  différentes  tâches 

I.'AN^ÉK   BIOLOGIOUE,    XXII.    1917.  7 


98  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

nécessitaient  la  favorisation  de  fonctions  et  d'organes  bien  différents  (nu- 
trition d'une  part,  propagation  par  le  vol  et  fonctions  sexuelles  d'autre  part). 
Cela  entraîna  des  divergences  morphologiques  et  il  arriva  ainsi  que  le 
changement  de  forme  devint  un  caractère  intégrant  des  mues.  Ce  fut 
l'apparition  de  Thémimétabolie.  L'insecte,  toutefois,  avait  grand  intérêt  à 
séparer  aussi  nettement  que  possible  les  fonctions  larvaires  et  celles  de 
l'adulte,  pour  leur  donner  isolément  un  degré  de  développement  spécifique 
maximum.  C'est  pour  cela  que  les  processus  morphologiques  faisant  passer 
la  larve  à  l'état  adulte  furent  de  plus  en  plus  concentrés  et  reculés  vers 
une  époque,  à  la  fin  de  la  vie  larvaire,  où  ce  passage  put  s'effectuer  brus- 
quement, tout  en  une  fois.  C'est  ce  qui  fut  réalisé  par  l'intercalation  de  la 
chrysalide  qui  permet  de  sauter  d'un  seul  bond  la  grande  distance  sépai-ant 
la  larve  de  l'adulte.  L'immobilité  et  l'abstention  de  nourriture  sont  des  ac- 
quisitions secondaires  de  la  chrysalide.  La  nymphe  mobile  des  thysanop- 
tères  ne  se  distingue,  en  effet,  que  fort  peu  des  chrysalides  immobiles  de 
neuroptères  par  exemple.  Or.  la  larve  et  l'imago  ainsi  séparées  par  un  stade 
spécial  pouvaient  dès  lors  mener  dans  leur  propre  domaine  une  vie  large- 
ment indépendante  et  entièrement  conforme  à  leurs  fonctions  respectives. 
Cela  devait  constituer  un  avantage  évident  pour  l'insecte  dans  son  ensemble. 
Aussi  voyons-nous  les  insectes  holométaboliques  être  10  à  20  fois  plus  nom- 
breux que  les  formes  hémimétaboliques.  —  Par  cette  interprétation  de  la 
métamorphose  et  de  l'état  de  chrysalide,  B.  se  range  à  une  opinion  assez 
généralement  admise  aujourd'hui  et  se  met,  par  contre,  en  opposition  con- 
sciente avec  les  conceptions  développées  par  Povarkoff  à  la  suite  de  ses 
études  remarquables  sur  la  métamorphose  de  certains  coléoptères  chryso- 
mélides,  les  galéruques  de  Vorme  {Arch.  anat.  micr.,  XII,  1910).  Cet  auteur 
admet,  en  effet,  que  «  la  nymphe  n'existe  pas  pour  ainsi  dire  »,  n'est  pas 
un  stade  spécifique,  mais  un  espèce  d'imago  immature.  Tout  organe  spécial 
ferait  défaut  à  la  chrysalide  ;  d'autre  part,  la  mue  séparant  la  chrysalide  de 
l'imago  serait  un  phénomène  secondaire.  B.  s'attache  à  réfuter  ces  opinion.s 
et  passe  ensuite  à  son  sujet  particulier,  la  valeur  phylétique  de  la  larve 
du  Dytique.  On  a  cru  voir  dans  celle-ci  la  manifestation  de  caractères  cam- 
podéiformes  ataviques.  B.  prouve  que  ce  n'est  pas  le  cas,  que  la  forme  des 
larves  holométaboliques  est  déterminée  par  le  milieu  et  par  les  conditions 
œcologiques  et  qu'elle  ne  saurait,  par  conséquent,  servir  de  témoignage 
phylétique.  Les  larves  de  genres  très  proches  parents  et  dont  la  parenté  est 
parfaitement  démontrée  par  l'extérieur  des  formes  adultes,  peuvent  consi- 
dérablement différer  à  l'état  larvaire,  ainsi  que  B.  le  démontre  pour  les 
genres  Omophron  et  /laliplus.  C'est  en  tant  que  forme  c?enogénétique  et 
non  pas  comme  forme  atavique  que  la  larve  du  Dytique  présente  quelque 
intérêt  phylétique  [XVII,  d\.  —  J.  Strohl. 

Gregory  (Louise  H.).  —  Action  de  l'inaintion  aur  le  développement  des 
ailes  chez  Microsipitum  destntctor.  —  Des  femelles  aptères  de  cet  Aphide 
ont  été  isolées  et.  parmi  les  jeunes  auxquels  elles  ont  donné  naissance,  cer- 
tains ont  été  soumis  à  un  jeûne  de  durée  différente  (dans  la  plupart  des 
expériences  on  les  laisser  jeûner  8  heures  par  jour  pendant  plusieurs  jours). 
Les  individus  soumis  au  jeûne  ont  fourni  un  pourcentage  de  descendants 
ailés  beaucoup  plus  fort  :  40  9^,  (sur  Un  nombre  total  de  1.257  jeunesj  con- 
tre 9,7  Yc  chez  les  témoins  (sur  un  nombre  total  de  1.149  jeunes).  —  Le 
nombre  d'individus  ailés,  aussi  bien  chez  les  insectes  soumis  au  traitement 
que  chez  les  témoins,  est  moindre  en  été  qu'en  hiver.  — Le  jeûne  n'a,  par 
contre,  que  peu  d'effet  .sur  la  descendance  des  femelles  ailées.  —  On  peut  en 


X.  -  POLYMORPHISME,  ALTERNANCE  DES  GÉNÉRATIONS,  ETC.     99 

conclure  que,  dans  la  nature,  c'est  l'appauvrissement  de  la  nourriture  vers 
la  fin  de  Tété  qui  est  cause  de  l'apparition  des  formes  ailées.  —  M.  Goldsmith. 

Pictet  lArnoId).  —  In/liipncc  df  la  presaion  alninsphrrique  sur  le  dévi'lop- 
pemfni  des  lé/iidoplt-res.  —  l'no  longue  série  d'observations  et  d'expériences 
accumulées  pendant  sept  ans  a  permis  à  l'auteur  de  ce  mémoire  de  for- 
muler un  certain  nombre  de  résultats  intéressants.  L'action  d'une  pression 
atmosphérique  uniforme  sur  la  chrysalide,  pendant  la  durée  complote  de 
son  développement,  ou  bien  seulement  pendant  la  seconde  moitié  de  celui-ci, 
prolonge  la  n^Ttiphose  et  tend  à  entraver  l'éclosion  du  papillon.  Lorsque  la 
nymphose  se  trouve  prolongée  au  delà  d'une  certaine  limite,  l'animal  meurt 
dans  sa  chrysalide.  L'action  d'une  pression  atmosphérique  uniforme  à  la  fin 
de  la  nymphose  provoque  une  prolongation  de  la  durée  d'apparition  des 
caractères  précurseurs  de  l'éclosion,  autrement  dit  une  prolongation  de  la 
vie  du  papillon,  tout  formé,  dans  sa  chrysalide.  Mais  cette  prolongation 
peut  parfois  faire  mourir  le  papillon  avant  son  éclosion.  La  durée  de  la 
nymphose  est  notablenjent  raccourcie  par  suite  d'une  diminution  dépression. 
Les  observations  faites  permettent  de  conclure  qu'à  l'état  naturel,  l'éclosion 
des  papillons  n'a  lieu,  dans  l'immense  majorité  des  cas,  que^par  une  dé- 
pression atmosphérique.  En  effet,  de  l'examen  des  courbes  barométriques, 
sur  lequel  P.  a  reporté,  jour  après  jour,  la  date  de  chaque  éclosion,  il  résulte 
que  le  nombre  des  éclosions  est  à  peu  près  nul  lorsque  le  baromètre  monte  et 
qu'il  est,  au  contraire,  en  raison  directe  de  l'intensité  de  la  baisse  baromé- 
trique, c'est-à-dire  que  les  jours  de  grande  dépression  ont  amené  des  éclo- 
sions en  quantité  souvent  énorme.  Une  diminution  de  la  pression  atmosphé- 
rique de  1  mm.  est  suffisante  pour  provoquer  l'éclosion  de  tout  papillon  prêt 
à  émerger.  Une  série  d'observations  montre  que  lorsqu'une  chrysalide  est 
sur  le  point  d'éclore  quand  le  baromètre  monte,  l'éclosion  se  trouve  retar- 
dée jusqu'au  jour  où  la  pression  baisse  de  nouveau.  Ainsi  s'explique  le 
retard  de  sortie  du  papillon,  fait  souvent  constatéj  alors  que  l'insecte  était 
cependant  apte  à  éclore.  Quel  est  donc  le  mécanisme  de  la  déhiscence  des 
fourreaux  provoqué  par  la  diminution  de  pression?  Lorsque  le  baromètre 
monte,  c'est  l'indice  d'une  augmentation  de  l'épaisseur  de  la  couche  d'air  et 
par  conséquent  d'une  augmentation  de  pression  du  dehors  au-dedans,  com- 
primant les  fourreaux  contre  le  corps  de  l'animal  et  les  empêchant  de  s'ou- 
vrir. Au  contraire,  lorsque  la  pression  de  l'air  diminue,  la  pression  interne 
rompt  les  lignes  de  déhiscence  de  la  chrysalide  et  libère  le  papillon.  Une 
dernière  série  d'expériences  démontre  que  si  l'insecte  ne  peut  éclore  que 
s'il  survient  une  dépression,  cependant  un  second  mécanisme  vient  parfois 
compléter,  bien  qu'accidentellement,  le  premier  et  peut  le  remplacer  lors- 
que celui-ci  fait  défaut.  Ce  second  mécanisme  réside  dans  une  élévation  de 
la  température  survenant  au  moment  de  la  maturation  nymphale.  —  M.  Bou- 

BIER. 

Uhlenhuth  (E.)..  —  Nouvelle  contriljiidoa  à  la  mèlamorphose  des  organes 
ainphibiens.  —  Sur  une  larve  A  à'Amhbjstoma  punctatum,  les  deux  moitiés  de 
la  peau  de  la  tête  furent  enlevées  y  compris  l'œil,  et  chacune  de  ces  pièces 
fut  greffée  en  un  point  en  arrière  de  la  tête  et  du  même  côté  d'un  deuxième 
individu  P  et  d'un  troisième  Q,  de  la  même  espèce  et  d'âge  très  différent  de  A. 
On  sait  qu'à  la  métamorphose  se  développe  dans  la  peau  un  réseau  de  couleur 
différente  de  celle  du  fond  uni,  ainsi  que  des  taches  jaunes  épaisses.  La 
question  était  de  savoir  si  cette  mutation  de  couleur  se  produirait  à  l'âge 
où  elle  se  serait  produite  si  les  pièces  greffées  étaient  restées  sur  A,  ou  si 


100  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

elle  se  produirait  au  moment  de  la  métamorphose  chez  P  et  Q  L'expé- 
rience a  montré  que  cette  seconde  alternative  est  la  vraie  Si  P  est  plus  jeune 
et  OpIus  vieux  que  A,  la  mutation  de  couleur  se  faisant  chez  Pet  chez  Q  au 
moment  de  leur  métamorphose  se  trouve  retardée  chez  le  premier  et  avan- 
cée chez  le  second,  et  cela  d'une  façon  très  notable,  de  99  jours  a  4  ou  5  mois. 
En  ce  qui  concerne  les  yeux,  la  mutation  de  l'anneau  jaune  (qm  se  fragmente 
à  la  métamorphose)  est  avancée  ou  retardée  de  la  même  manière.  Si  P  et 
Q  appartiennent  à  une  espèce  différente  {A.  Tigrmum),  la  greffe  réussit  non 
moins  bien  et  le  résultat  n'est  pas  changé.  Le  type  individuel  d  arrange- 
ment des  taches  jaunes  sur  la  pièce  greffée  n'est  pas  influence,  il  reste  ce 
qu'il  eût  été  sur  l'individu  A.  Ainsi,  les  taches  dépendent  de  deux  facteurs  . 
un  facteur  interne  contenu  dans  la  peau  et  déterminant  les  caractères  des 
taches,  et  un  facteur  déterminant  leur  date  d'apparitiqn  et  quon  peu 
appeler  le  facteur  de  métamorphose  qui  a  pour  caractéristiques  :  1°  il  est 
nécessaire  pour  déclancher  l'apparition  des  taches  jaunes,  2o  il  ne  réside 
pas  dans  la  peau,  mais  dans  le  corps  entier  ou  dans  certains  organes  parti- 
culiers; 30  il  n'est  pas  spécifique,  puisqu'il  agit  d'un  individu  sur  1  autre 
ou  même  d'^ne  espèce  sur  l'autre  ;  4^  il  est  à  rapprocher  de  certains  agents, 
tels  que  la  sécrétion  thyroïdienne  [VIII].  —  Y.  Delage. 


CHAPITRE  XI 
LiA  corrélation  (1) 

Harris  (J.  Arthur),  Blakeslee  (A.  F.)  and  "Warner  (D.  E.).  —  Body 
pigmentation  and  egg  production  in  the  fowl.  (Proc.  Nat.  Acad.  Se.  Etats- 
Unis,  III,  april,  237-241.)  [101 

Lutz  (Anne  M.).  —  Characters  indicative  of  the  number  of  Somalie  chromo- 
somes présent  in  Œnothera  mutants  and  hybrids.  (Amer.  Natur.,  LI,  370- 
377.)  [102 

Osborne  (Th.  B.),  Mendel  (Lafayette  B.)  and  Ferry  (Edna  L.).  —  The 

e/l'ect  of  retardation  of  growth  upon  the  breeding  period  and  duration  of 

life.  (Science,  23  mars,  294.)  [102 

Pearl  (Raymond).  —  Fertility  and  âge  in  the  domestic  fowl.  (Proceed. 
Nat.  Acad.  Se,  Etats-Unis,  III,  may,  354-.356.)  [101 


Pearl  (R.).  —  Fécondité  et  âge  chez  In  poule  domestique.  —  Des  expé- 
riences ont  été  entreprises  pour  vérifier  si  s'applique  aux  poules  la  loi 
applicable,  selon  Marshall,  Pearl  et^KLNG,  aux  Mammifères,  d'après  laquelle 
la  fertilité  commence  par  croître  avec  l'âge  pour  atteindre  le  maximum 
puis  décroître  progressivement.  Les  expériences  ont  montré  que  l'évolution 
de  la  fertilité  est  ici  tout  autre,  la  fertilité  subissant  une  diminution  pro- 
gressive dès  la  première  saison  de  ponte.  Voici  les  chiffres  en  pourcen- 
tages :  deux  ans,  13.08;trois  ans  11.12;  quatre  ans  11.11;  cinqans  7. 4. A  noter 
([uil  s'agit  ici  non  de  la  fécondité,  c'est-à-dire  de  la  production  d'œufs  par 
la  poule,  mais  de  la  fertilité,  c'est-à-dire  du  nombre  de  jeunes,  nés  viables 
et  ayant  atteint  au  moins  trois  semaines,  issus  d'un  couple  de  l'âge  donné.  — 
—  Y.  Del  AGE. 

Harris  (J.  Arthur),  Blakeslee  (A.  F.)  et  "Warner  (D.  E.).  —  Pigmen- 
tation du  corps  et  production  d'œufs  cliez  la  poule.  —  Des  observations  faites 
[sur  un  troupeau  dé  près  de  700  poules  Leghorn  blanches  résulte  que  les 
leilleures  pondeuses  montrent  à  la  fin  de  la  période  de  ponte,  vers  octobre, 
le  bouquet  de  plumes  de  la  région  de  l'oreille  à  peine  teinté  de  jaune,  tandis 
j^que  celles  qui  ont  pondu  le  moins  d'œufs  ont  la  teinte  jaune  plus  accentuée. 
"îi  même,  au  moyen  de  la  toupie  colorée  à  secteurs  blancs  et  jaunes,  on 

1.  Voir  une  note  aucliapitre  correspondant  au  vol.  XXI,  p.  11G. 


102  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

établit  12  degrés  de  coloration,  on  peut  établir  une  corrélation  inverse  entre 
les  degrés  de  couleur  jaune  et  le  nombre  d'œufs,  de  telle  sorte  que  chaque 
degré  de  couleur  en  plus  correspond  à  7  œufs  en  moins.  Ce  caractère 
permet  de  sélectionner  pour  l'année  suivante  les  meilleures  pondeuses. 
L'auteur  suggère  que  la  chose  pourrait  s'expliquer  par  le  fait  que  le  pig- 
ment jaune  du  corps  serait  absorbé  par  le  vitellus  des  œufs.  —  Y.  Delage. 

Osborne  (Th.  B.),  Mendel  (Lafayette  B.)  et  Ferry  (Edna  L.).  —  L'eU'et 
da  retard  dans  la  croissance  sur  la  période  de  reproduction  et  la  durée  de 
la  vie  chez  le  rat.  —  Les  auteurs  ayant  beaucoup  fait  d'expériences  sur 
les  rats,  ont  souvent  rencontré  des  exemplaires  rabougris,  mal  venus,  de  cet 
animal.  Ils  auraient  voulu  savoir  si  ces  rats  mal  venus  sont  aptes  à  vivre 
plus  vieux,  comme  on  l'a  parfois  dit.  Mais,  sur  ce  point  ils  ne  possèdent 
pas  de  données  précises.  Ils  ont  préféré  aborder  le  pi^oblème  autrement 
et  rechercher  si  les  femelles  mal  venues  ne  perdent  pas  de  leur  fécondité 
par  leur  retard  de  croissance.  Et  ils  ont  constaté,  que  tandis  que  les 
femelles  normales  cessent  d'être  fécondes  vers  15  ou  18  mois,  les  femelles 
rabougries  restent  fécondes  après  ce  délai.  Et  les  jeunes  paraissent  aussi 
vigoureux  que  ceux  des  femelles  normales.  La  conclusion  est  que  le  retard 
de  la  croissance  serait  favorable  à  une  durée  de  vie  plus  longue.  —  H.  de 
Varigny. 

Liutz  (A'nne  M.).  —  Caractères  indicateurs  du  nombre  de  chromosomes 
somatiques  présents  cne:-  les  mutants  et  hybrides  d'Œnothera.  — Les  Œnothera 
à  28  chromosomes  (nombre  double  de  celui  de  VŒnothera  Lamarckicma), 
c'est-à-dire  Lamarckiana-gigas  Qi  stenomeres-fji(jas,  ont  des  grains  de  pollen 
plus  gros  que  ceux  de  Lamarckiana  et  présentant  le  plus  souvent  quatre 
lobes  au  lieu  de  trois.  On  peut  prévoir  avec  une  certaine  probabilité  le 
nombre  des  chromosomes  somatiques  en  examinant  chez  les  mutants  et 
hybrides  les  grains  de  pollen,  le  nombre  des  graines  produites  par  fruit  par 
les  fleurs  auto-fécondées  et  le  pourcentage  des  graines  qui  germent.  Le  nom- 
bre des  grains  de  pollen  sains  et  des  graines  qui  germent  diminue  quand 
on  part  de  Lamarckiana  pour  passer  aux  formes  à  15-10  chromosomes,  et 
aux  formes  triploïdes  (20  à  22  chromosomes) .  Les  formes  tétraploïdes  (28 
chromosomes)  sont  beaucoup  plus  grandes  que  les  autres;  les  grains  de 
pollen  sont  principalement  tétralobés,  et  ceux  qui  sont  trilobés  sont  plus 
grands  que  les  grains  normaux  des  diploïdes  ;  il  se  forme  une  bonne 
quantité  de  graines  qui  germent  bien  ;  les  formes  qui  sont  à  peu  près,  mais 
non  exactement,  tétraploïdes,  sont  entièrement  dépoiu"vues  de  pollen  fer- 
tile. —  L.  CUÉNOT. 


CHAPITRE  XII 


lia  mort 


Anonyme.  —  Larfje  families.  (Joiirn.  of  Heredity,  VIII,  299-302.)  [105 

Anonyme.  —  The  ijoung  mother.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  .\°  9,  394-39,  6.) 

[105 

Burge  (W.  E.I.'  —  The  action  of  ultra-violet  radiation  in  killing  living 
relis  such  as  bacterm.  (The  American  Journal  of  Physiology,  XLIII,  429-432, 
I  fig.)  [105 

Guillermond  (A.).  —  Sur  les  phénomènes  cytologiques  de  la  dé(jé7iérescenre 
des  cellules  épidermiques  pendant  la  fan(f,ison  des  fleurs.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXIX,  726-730.) 

[Dans  une  fleur  commençant  à  se  faner  d'Iris  germanica,  de  nombreux 
chondriocontes  sont  pourvus  de  gros  renflements  remplis  d'inclusions 
graisseuses.  Le  contour  de  ces  éléments  cesse  peu  à  peu  d'être  distinct  et 
on  ne  trouve  plus  que  des  globules  graisseux  qui  se  fusionnent.  —  M.  Gard. 

Hartmann  (Ma:^.).  —  Untersuchungen  iiber  die  Morphologie  und  Physio- 
logie des  Formwechsel  der  Phytomonadinen.  II  Mitteilung.  Ueber  die 
dauernde,  rein  agarne  Zùchtung  von  Eudorina  elegans  und  ihre  Bedeutung 
fi'ir  das  Befruchtungs-und  Todproblem.  (Sitzungsber.  d.  kgl.  preuss. 
Akad.    d.  Wissenschaften,  LI,  760-766.)  [107 

Levi  (S.).  —  Différenciation  in  vitro  de  cellules  amseboïdes  en  fibres,  et 
accroissement  de  celles-ci  par  mouvement  amaeboïde.  (Monit.  Zool.  Ital., 
XXVIJ,  1916:  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVI,  Fasc.  1,  106-107.)  [105 

Le^vis  (Margaret  Reed)  and  Lewis  (Warren  H.).  —  The  contraction  of 
smooth  muscle  cells  in  tissue  cultures.  (The  American  Journal  qf;^ Physio- 
logy, XLIV,  67-74,  9  fig.)  '[106 

Lœb  (Jacques)  and  Northrop  (J.  H.).  —  On  the  influence  of  food  ana  tem- 
pérature upon  the  duration  of  life.  (Journ.  Biol.  Chemistry,  XXXII,  N'^  1, 
103-121.)  '  [104 

Mast  (S.  O.).  —  Conjugation  and  encystment  in  Didinium  nasutum  ivith 
especial  référence  tho  their  signiflcance.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIII,  335- 
359.)  [107 

Maximoff  (A.).  —  Sur  la  culture  in  vitro  du  tissu  lymphoïde  des  mammi- 
fères. (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  222-225.)  [106 

'a)  Mayer  (Alfred  Goldsborough).  —  Is  death  from  high  température  due 
lo  the  accumulation  of  acid  in  the  tissues?  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United 
States,  III,  626-627.)  [Analysé  avec  le  suivant. 


104  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  (Mayer  Alfred  Goldsborough).  —  hdeathfromhigh  température  due  to 
accumulation  ofacid  in  the  tissues  ?  (The  American  Journal  of  Physiology, 
XLl\,  581-585,  1"  nov.)  [104 

Northrop  (John  H.).  —  The  e/fect  of  prolongation  ofthe  period  of  growth 
ou  the  total  duration  oflife.  (Journ.  Biol.  Chemistry,  XXXII,  N°  1,  123- 
126.)  [104 

a)  ^Woodruff  (Lorande  Loss).  —  Rliythms  and  endomixis  in  varions 
races  of  Paramœcium  aurelia.  (Biol.  Bull.,  XXXIII,  51-56,  5  fig.)  [106 

b\ The  influence  of  gênerai  environmental  conditions  on  the  periodicily 

of  endomixis  in  Paramecium  aurelia.  (Biol.  Bull.,  XXXIII,  437-462, 
12  fig.)  [106 

Voir  au  cli.  XIII,  un  renvoi  à  ce  chapitre. 


Lœb(J.)  et  Northrop  (J.  H.).  —  Influence  de  la  nourriture  et  de  la  tem- 
pérature sur  la  durée  de  la  vie.  —  La  détermination  de  la  durée  de  vie  to- 
tale et  au  cours  des  trois  stades  de  l'évolution,  larve,  pupe  et  imago,  chez 
Drosophila,  à  différentes  températures  montre  qu'il  existe  un  coefficient  de 
température  pour  la  durée  de  la  vie,  la  durée  totale  ainsi  que  celle  des 
diverses  phases  diminuant  à  mesure  que  la  température  s'élève  :  pour  une 
différence  de  température  de  20°  degrés  (-f-  10°  à  -f  30°  C)  la  durée  de  vie 
subit  les  variations  suivantes  :  larves  57  à  4,  pupes  14  à  3,  imago,  120  à 
14  jours.  Chez  l'animal  avec  nourriture  aseptique  il  y  a  de  faibles  variations 
individuelles.  Une  nourriture  appropriée  agit  dans  le  même  sens  et  sans 
doute  par  l'intermédiaire  d'une  élévation  de  température.  La  larve  récla- 
me de  la  levure,  tandis  que  l'imago,  parce  qu'elle  ne  croît  plus,  peut  s'en 
passer  et  se  contenter  d'agar  glucose.  Les  effets  sur  la  durée  de  la  vie  sug- 
gèrent l'idée  que  la  température  ou  la  nourriture  favorisent  ou  contrarient 
la  formation  d'une  substance  spécifique  assurant  la  continuation  de  la  vie 
ou  entraînant  son  arrêt.  —  Y.  Delage. 

Northrop  (J.  H.).  —  Effet  de  la  prolongation  de  la  période  de  croissance 
sur  la  durée  totale  de  la  vie.  —  Si  l'on  fournit  aux  larves  de  Drosophiles 
une  nourriture  mal  appropriée,  la  durée  de  leur  vie  est  augmentée  par  suite 
du  retard  de  la  pupation.  Mais  la  durée  des  stades  pupe  et  imago  n'est 
point  influencée,  en  sorte  que  la  durée  totale  de  la  vie  est  augmentée  d'au- 
tant. Les  faits  viennent  à  l'appui  de  la  suggestion  du  mémoire  ci-dessus  sur 
l'existence  d'une  substance  spécifique  spéciale  responsable  soit  de  la  pro- 
longation de  la  vie  soit  de  son  abréviation.  —  Y.   Delage. 

a-b)  Mayer  (Alfred  Goldsborough.)  —  La  mort  provoquer  par  les  tem- 
pératures élevées  est-elle  due  à  l'accumulation  cVacide  dans  les  tissiis  ?  —  En 
déterminant  pour  diverses  espèces  de  coraux  la  température  mortelle  d'une 
part,  et  d'autre  part  la  sensibilité  vis-à-vis  de  l'action  toxique  de  CO-,  l'au- 
teur arrive  à  la  conclusion  que  le  classement  obtenu  au  point  de  vue  de  la 
résistance  relative  est  le  même  dans  les  deux  cas.  L'action  toxique  du  CO^ 
semble  indépendante  de  l'asphyxie,  les  Coelentérés  en  question  supportant 
tous  pendant  une  période  plus  ou  moins  longue  la  jjrivation  d'oxygène  ;  de 
même,  il  n'y  a  pas  de  relation  directe  entre  la  quantité   d'oxygène  dis- 


XII.  —  LA  MORT.  105 

sout  dans  l'eau  et  la  température  mortelle.  En  revanche,  si  l'on  mesure  la 
quantité  d'oxygène  consommé  par  les  espèces  en  question  —  à  l'obscurité, 
pour  éviter  la  photosynthèse  due  aux  plantes  commensales,  et  en  prenant 
cette  consommation  comme  mesure  du  métabolisme  — ,  on  constate  que  l'apti- 
tude à  résister  à  l'acide  carbonique  ou  aux  hautes  températures  est  en  rai- 
son inverse  de  l'activité  du  métabolisme.  Ces  résultats  et  d'autres  obtenus 
sur  une  scyphoméduse  du  genre  Cassiojjca  peuvent  rendre  acceptable  l'hy- 
pothèse que  la  mort  par  les  températures  élevées  est  due  à  Taccumulation 
dans  les  tissus  d'une  substance  acide,  peut-être  d'acide  carbonique,  exerçant 
une  action  fortement  toxique.  —  H.  Cardot. 

Anonyme.  —  Familles  nombreuses.  —  Un  préjugé  très  répandu  est  (jue 
la  mortalité  est  la  plus  grande  dans  les  familles  où  le  nombre  des  enfants 
est  le  plus  grand.  Mais  il  faut  se  méfier  qu'il  peut  intervenir  là  un  facteur 
complètement  étranger  à  la  vitalité  héréditaire  :  c'est  la  pauvreté  des  parents 
dans  ces  grandes  familles.  Pour  juger  sainement  la  question,  il  faut  s'a- 
dresser aux  familles  aisées.  Or,  d'une  statistique  du  D^  Alexander  Graham 
Bell  (America)  résultent  les  faits  suivants  :  la  plus  grande  longévité  moyenne 
des  enfants  appartient  aux  familles  moyennes  où  il  y  en  a  plus  de  deux  et 
moins  de  treize  ;  l'optimum  étant  pour  celles  de  dix.  Mais  tandis  que  la 
haute  mortalité  (de  40  à  plus  de  50  %  dans  l'enfance  et  la  jeunesse)  dans 
les  petites  familles  résulte  d'un  défaut  de  vitalité,  elle  est  due  dans  les 
trop  grandes  familles  à  la  difficulté  de  donner  à  tous  les  enfants  des  soins 
suffisants  ;  mais  leur  vitalité  n'en  est  pas  moins  très  élevée  ainsi  qu'il  ré- 
sulte du  fait  que  s'ils  atteignent  Tàge  adulte,  ils  arrivent  à  un  âge  très 
avancé.  En  ce  qui  concerne  les  mères,  la  plus  grande  longévité  appartient 
à  celles  qui  ont  eu  de  8  à  10  enfants.  —  Y.  Delage. 

Anonyme.  —  Jeune  mère.  —  11  résulte  d'une  statistique  que  le  pourcen- 
tage de  mortalité  des  enfants  en  bas-âge  a  son  minimum  pour  les  mères  de 
20  à  24  ans  ;  le  pourcentage  augmente  progressivement  avec  l'âge'  de  la 
mère.  —  Y.  Del.\ge.    .  ' 

Burge  ("W.  E.).  —  Mécanisme  de  la  mort  des  cellules  vivantes  telles  que 
les  bactéries^  sous  l'action  des  rayons  ultra-violets.  —  Pour  expliquer  l'ac- 
tion bactéricide  des  rayons  ultra-violets,  une  théorie  fait  appel  à  la  destruc- 
tion des  enzymes  intracellulaires  par  les  radiations  en  question.  D'après  des 
expériences  sur  diverses  bactéries  liquéfiant  la  gélatine,  B.  montre  que 
cette  théorie  n'est  pas  soutenable.  En  exposant  ces  microorganismes  à  des 
radiations  ultra-violettes  d'intensité  convenable,  on  les  tue,  mais  il  est  pos- 
sible d'extraire  de  leurs  cellules,  par  broyage,  des  enzymes  dont  le  pouvoir 
liquéfiant  est  comparable  à  celui  des  cultures  normales.  Des  observations 
microscopiques  faites  sur  des  Paramécies  montrent  que  les  individus  traités 
par  les  rayons  ultra-violets  sont  fortement  opaques  par  rapport  aux  normaux, 
de  même  que  ceux  soumis  à  une  température  .supérieure  à  45'^  (microphoto- 
graphies à  l'appui  de  cette  assertion);  les  rayons  ultra-violets  semblent  donc 
agir  par  coagulation  du  protoplasme.  —  H.  Cardot, 

Levi  (G.).  —  Différenciation  in  vitro  de  cellules  amœboïdes  en  fibres,  et 
accroissement  de  celles-ci  par  mouvement  amœboïde. — L'examen  de  cultures 
in  vitro  d'éléments  mésenchymateux  d'embryons  de  poulet  a  permis  â  l'au- 
teur de  constater  que  les  fibres  de  tissu  conjonctif  se  forment  par  étirement 
des  prolongements  polaires  des  cellules  fusiformes,  lesquelles  s'accroissent 


106  L'ANIVEE  BIOLOGIQUE. 

en  longueur  à  l'extrémité  par  des  mouvements  amceboïdes.  Des  premières 
fibres  ainsi  formées  naissent  par  ramifications  latérales  de  nouvelles  fibres 
qui  s'accroissent  de  même  à  leur  extrémité  distale  par  des  mouvements 
amceboïdes.  —  Y.  Dei-age. 

Le\i;'is  (Maurg^aret  Reed)  et  Le^wis  CWarren  H.),  -r-  Contractions  rfcN 
cellules  musculaires  lisses  dans  les  cultures  de  tissus.  —  Sur  une  culture  d'am- 
nios  d'embryon  de  poulet,  on  peut  observer  des  contractions  rythmiques 
des  cellules  musculaires  lisses  ;  le  cytoplasme  semble  y  prendre  seul  une 
part  active,  le  noyau,  le  nucléole  et  les  mitocliondries  paraissant  passifs;  il 
se  raccourcit  et  se  plisse  en  nœuds,  tandis  que  s'observe  un  mouvement 
rythmique  du  bord  du  muscle.  Il  n'existe  pas  de  myofibrilles  dans  ces  cel- 
lules. Ces  contractions  peuvent  être  provoquées  par  une  action  mécanique 
ou  par  addition  de  calcium  au  milieu  de  culture.  —  H.  Cardot. 

Maximoff  (A.).  —  Sur  la  culture  in  vitro  du  tissti  lympliolde  des  mam- 
mifères. —  Les  fibroblastes  des  ganglions  lymphatiques  du  lapin  cultivés  in 
vitro  dans  du  plasma  sanguin  autogène  peuvent  vivre  indéfiniment,  tandis 
que  les  lymphocytes  et  les  cellules  épithéliales  meurent  rapidement.  —  Y. 
Delage. 

a)  Woodruff  (Lorande  IjOss).  —  Rythmes  et  endomixie  dans  les  diffé- 
rentes racts  de  Paromaecium  aurelia.  —  Certains  auteurs  ayant  émis  l'idée 
que  l'endomixie  pourrait  être  une  particularité  propre  à  la  race  de  Para- 
maecium  aurelia  étudiée  par  W.  et  aux  conditions  particulières  dans  les- 
quelles cette  race  est  maintenue,  la  présente  note  a  pour  but  de  montrer, 
par  des  graphiques  tirés  de  l'étude  de  plusieurs  races  immédiatement  après 
leur  isolement,  que  ce  phénomène  est  général.  —  M.  Golusmith. 

b)  "Woodruff  (Lorande  Loss).  —  Influence  du  milieu  sur  la  pèriodirilé 
de  l'endomixie  chez-Paramaecium  aurelia.  —  Les  travaux  antérieurs  de  l'au- 
teur ont  montré  que,  chez  cet  Infusoire,  la  réorganisation  nucléaire  se  pro- 
duit généralement  toutes  les  cinquante  générations,  une  fois  en  quatre 
semaines  environ.  Elle  peut  être  rendue  plus  fréquente  si  on  ne  renouvelle 
pas  tous  les  jours  le  milieu  de  culture.  Cette  dernière  observation  a  poussé 
l'auteur  à  étudier  l'influence  des  conditions  environnantes  sur  le  rytlime 
du  phénomène.  Cinq  races  différentes  de  Paramécies  ont  été  étudiées  ;  pour 
toutes,  4  séries  d'expériences  ont  été  faites  :  1"  milieu  de  culture  habituelle- 
ment employé  par  l'auteur  (infusion  de  débris  végétaux  et  animaux),  renou- 
velé tous  les  jours,  à  la  température  du  laboratoire  ;  2'^'  même  condition  de 
milieu  et  de  température,  mais  avec  renouvellement  tous  les  deux  jours 
seulement;  3'^  extrait  de  bœuf  comme  milieu  de  culture  et  une  température 
de  20";  4°  milieu  de  culture  consistant  en  lait  malté  de  Horlick,  à  la  tempéra- 
ture de  laboratoire.  —  Dans  toutes  les  races  observées,  les  processus  de 
l'endomixie  ont  montré  un  synchronisme  remarquable;  le  rythme,  c'est-à- 
dire  les  intervalles  de  temps  entre  les  deux  endomixies,  n'a  pas  été  influencé 
par  les  changemenis  de  conditions,  à  moins  que  le  changement  ne  soit 
brusque  ;  dans  ce  dernier  cas,  l'endomixie  survient  plus  tôt,  mais  ensuite  il 
se  produit  une  compensation  et  le  rythme  normal  se  rétablit.  Par  contre,  le 
rythme  des  divisions,  c'est-à-dire  leur  nombre  entre  deux  endomixies,  varie 
avec  les  conditions  ambiantes,  ce  qui,  dit  l'auteur,  est  surprenant,  car  le 
processus  de  l'endomixie  doit  être  étroitement  lié  au  métabolisme  général 
de  l'organisme,  qui  se  traduit  par  la  croissance  et  la  reproduction.  Les  re- 


XII.  —  LA  MORT.  107 

cherches  sur  cette  question  spéciale  continuent.  —  Lors(iue  le  phénomène 
d'endomixie  devenait  plus  rare,  cela  indiquait  toujours  la  mort  prochaine  de 
la  culture;  il  est  donc  bien  la  condition  nécessaire  de  la  continuation  de  la 
vie  dune  lignée.  —  M.  Goldsmith. 

Mast  (S.  O.).  —  Conjugaison  et  enki/stement.  chez  Didinium  nnsKtiim,  au 
point  de  vue  spécial  de  leur  signification.  ~  Il  résulte  des  expériences  que, 
contrairement  aux  conclusions  de  Calkins,  des  cultures  ont  pu  être  conti- 
nuées pendant  1646  générations  sans  conjugaison  et  1035  sans  enkystement, 
et  que  l'intervention  de  la  conjugaison  ou  de  l'enkystement  n'ont  point  ac- 
céléré le  taux  des  divisions  ni  produit  un  rajeunissement.  —  Y.  Delage. 

Hartmann  (Max).  —  La  culture  à  l'état  agame,  pendant  une  longue 
durée,  d'Eudorina  elegans  et  le  problème  de  la  fécondation  et  de  la  mort.  — 
La  question  que  H.  s'est  posée  est  la  suivante  :  Est-il  possible  de  multiplier 
asexuellement  d'une  manière  durable  des  organismes  qui  dans  la  nature 
présentent  régulièrement  une  reproduction  sexuelle  à  côté  de  la  reproduction 
végétative,  sans  détérioration,  ni  dépression  ou  autre  phénomène  cellulaire 
régulateur,  a  part  ceux  qui  se  manifestent  dans  la  division  ordinaire  des  cel- 
lules? L'auteur  a  fait  des  cultures  d'Eudorina  dans  un  milieu  d'une  certaine 
concentration  et  il  a  pu  ainsi  obtenir  une  reproduction  purement  agame  de 
lalgue  pendant  550  générations  individuelles,  sans  qu'il  se  manifestât  aucune 
dépression  ni  d'autre  modes  de  ijégulation  cellulaire.  Ce  nombre  de  généra- 
tions, obtenu  en  2  ans  1  2,  semble  assez  grand  à  H.  pour  qu'il  soit  fondé  à 
admettre  que  la  reproduction  agame  pourrait  se  continuer  indéfiniment. 
L'importance  de  la  fécondation  ne  doit  donc  pas  être  recherchée  dans  un 
rajeunissement  ou  une  régulation,  mais  ailleurs.  —  A.  Maillefer. 


1 


CHAPITRE  XIII 
Morpliolog;ie  générale  et  eliimie  biolog-ique 

Anonyme.  —  Tlie  prohlem  of  handedness  in  Education.  (Journ.  of  Heredity, 
VIII,  214.)  [Dans  la 

statistique  de  la  droiterie  et  de  la  gaucherie,  il  ne  faut  pas  se  contenter 
de  résultats  bruts,  mais  distinguer  les  gauchers  et  droitiers  de  naissance, 
ceux  dont  la  droiterie  ou"  la  gaucherie  s'est  transformée  en  aptitude  in- 
verse par  accidents  ou  par  éducation,  etc.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Bach  (A.).  —  Becherches  sur  les  ferments  réducteurs.  (Arch.  Se.  phys.  et 
nat.,  XLfil,  307-316.)  [113 

Beatty  (J.).  —  The  method  of  Enzyme  Action.  WitJi  Introduction  by  Prof. 
E.  H.  Slarling.  (London,  J.  and  A.  Clmrchill,  IX  +  143  ppO 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Beauvèrie  (<J.)-  —  L'état  actuel  de  la  question  de  Vanthocyanine.  (Rev. 
Gen.  des  Se.  N^^  20,  572-579,  X"^  30,  004-612.1  [A 

propos  de  l'analyse  du  travail  de  Miss  Wheldale  Fauteur  fait  un  exposé  dé- 
taillé et  très  documenté  de  la  question  de  l'anthocyanine.  —  Y.  Delage. 

Berezeller  (L.).  —  Ueber  die  Reversien  der  diastatischen  M'irkung.  (Bioch. 
Zeitsch.,  LXXXIV,  37-41.)  [114 

Berezeller  (L.)  und  Fodor  (E.).  —  Wirkung  oxydierender  und  reduzieren- 
der  Substanzen  au f  die  Diastasen.  (Bioch.  Zeitsch.,  LXXXIV,  42-49.)    [114 

a)  Bioch  (Br.).  —  Das  Problem  der  Pigmentbildung  in  der  haut.  (Arcliiv. 
Dermatol.  Syphil.,  CXXIV,  129-208,  5  pi.)  [120 

b) Chemische  Untersuchungen  liber  das  spezifîschepigmentbildende  Fer- 
ment der  Baut,  die  Dopaoxydase.  (Hoppe-Seyier's  Zeitschr.  physiol.  Chem. 
LILVIII,  226-254.)  [120 

Bioch  (Br.)  und  Ryhmer  (P.).  —  Hislochemische  Studien  in  iiberlebendem, 
Gewebe  ilber  fermentative  Oxydation  und  Pigmentbildung.  (Zeitschr.  ge- 
samte  exper.  Medizin,  V,  179-263,  0  pi.)  [120 

Bottomley  ("W.  B.).  —  The  isolation  from  peab  of  certain  niicleic  acid 
derivatives.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B  623,  39.)  [118 

Boulenger  (G.-A.).  —  Sur  la  conformation  des  phalangettes  chez  certaines 
grenouilles  d'Afrique.  (C.  H.  Ac.  Se,  CLXV,  987.)  [112 

Buchner(Eduardi  undReischle  (Ferdinand).—  Auswachsenvon  Jnvertase 
und  Maltose  aus.Aceton-Dauerhefe.  (Bioch.  Zeitsch.,  LXXXIII,  1-5).      [114 

a)  Burge  (W.  E.).  —  The  e/lect  of  ether  anaesthesia,  the  émotions  and  sti- 


XIII.  _  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLO(?IQUE.    109 

mulation  of  the  splanchnics  on  thc  catalase  content  of  t/ie  blood.  (The  Ame- 
rican Journal  of  Physiology,  XLIV,  290-297,  1"  octobre.)  [117 
b)   Burge  (W.  E.).  -  Theeffect  of  alco/ioHc  intoxicalion  on  catalase.  (The 
American  Journal  of  Physiology,  XLV,  56-01,  1  fig.,  l''  décembre.)      [117 

Burge  (W.  E.)  and  Burge  (E.  L..)-  —  '''/**  ^ff^^^  ^f  ^^'^  émotions  on  the  ca- 
talase content  of  the  liver.  (The  American  Journal  of  Physiology,  XLIV, 
75-79,  P'-  août.)  [^^'^ 

Burge  (W.  E.)  and  Neill  (A.  J.).  —  Comparison  of  ihc  amounl  of  catalase 
in  the  muscle  of  large  and  of  small  animais.  (The  American  Journal  of 
Physiology,  XLIl,  373-377,  1"  février.)  [H6 

a\  Child  (C.  M.).  —  Susceptibility  gradients  in  the  hairs  of  certain  marine 
algae.  (Biol.  Bull.,  XXXll,  75-92,  5  fîg.)  [Analysé  avec  le  suivant. 

b) Expérimental  altération  of  the  axihl  gradient  in  the  Alga,  Griffithsia 

bornetiana.  (Ibid.,  213-233,  10  fig.)  [H2 

Cramer  (AAT.).  —  On  lipoids  deposits  in  adipose  tissue.  (Proceedings  of  the 
Physiological  Society,  17  mars,  5.)  [Etude  de  la 

répartition  des  lipoïdes  à  l'aide  du  microscope  polarisant.  —  H.  Cardot. 

Dernby  (R.  G.).  —  Studien  iiber  die  proteolytischen  Enzyme  der  Hefe  nnd 
ihre  Beziehung  zu  der  Autolysc  (Bioch.  Zeitsch.,  LXXXI,  107-208.)       [114 

Dewitz  (J.).  —  Ueber  Hàmolysine  (Aphidolysine)  bei  Pflanzenlànsen.  (Zool. 
Anz.,  XLVlll,  389-391.) 

[Polémique  entre  l'auteur  et  son  contradicteur  Borner.  —  \.  Delage. 

Dhéré  (Ch.)  et  Vegezzi  (G.).  —  Recherches  sur  l'hèlicorubine.  (Journal  de 
Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  XVII,  44-67.)  [121 

Ehrlich  (Félix).  —  Ueber  den  Nachtveis  von  Tyrosol  und  Tryptophol  inver- 
schiedenen  Gàrprodukten.  (Biochem.  Zeitschr.,  LXXIX,  232.)         ^        [114 

Euler  (Hans)  undSvanberg  (OlofL  —  Ueber  die  Hemmuny  enzymatischer 
Reaktionen  durch  Harn.  iHoppe  Seyier"  Zeitschr.  fiir  physiolog.  Chemie, 
lie,  202-225.)  [116 

Faust  (Ernest  Carrol).  —  Resin  sécrétion  in  Ralsamorrhiza  sagittata. 
(Bot.  Gazette,  LXIV,  441-479,  4  pi.,  2  fig.)  [Au  cours 

de  la  végétation  de  la  plante,  un  polysaccharide,  l'inuline,  se  transforme 
en  un  résène,  balsamorésène,  passant,  à  son  tour,  à  l'état  d'acide  bal- 
samorésiniqiie  qui  s'accumule  dans  les  canaux  sécréteurs.  --  P.  Guérin. 

Fiessinger  (Noël)  et  Clogne  (René).  —  Un  nouveau  ferment  des  leucocytes 
du  sang  et  du  pus  :  la  lipoïdase.  (C.  R.  Ac.  Se,  GLXV,  730.)  [115 

Fischer  (Emil).  —  Isomeric  der  Polypeptide.  (Zeitschr.  physiol.  Chem.  IC, 
54-66.)  [118 

Fischer  (Hermann).  —  Bas  Probfem  de  Stickstoffbindung  bei  niederen 
l'flanzen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  423-454.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Gassmann  (Th.).  —  Die  quantitative  Bestimmung  des  Selens  im  Knochen- 
und  Zahngewebe  und  im  Harn.  (Hoppe-Seyler's  Zeitschr.  physioL  Chem., 
lie,  182-189.)  [Cité  à  titre  bibliographique. 

Gonnermann  (Max).  —  Beitnige  fur  Kenntnis  der  Biochemie  der  Kiesel- 

sàure.  (Zeitschr.  f.  physiol.  Chemie,  IC,  255-296.)  [122 

Hedin  (S.  G.)  und  Masai  (Y.).  —    Ueber  Erepsin  im  normakn  Harn  und 


110  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

i'tber  denen  Beziehum/  zu  andern  Protedsun.  (Zeitschr.  physiol.  Ctiem.,  C, 
263-303.)  '  [116 

Kûster  (William)  iind"Weller  (Johannes).  —  Ueber  die  Synthèse  der  Hae- 
malin^ânre  und  ûber  die  Oxydation  des  Ha^matins.  (Zeitschr.  physiol. 
Chemie,  IC,  229-254.)  [Cité  à  titre  bibliographique. — J.  Stroiii,. 

Laborde  (J.).  —  Contriùntion  à  l'étude  des  aldéhydes  du  vin.  (Ann.  Inst. 

Pasteur,  XXXI,  215-252.)  '      ■  [113 

Lépine  (R.).  —  Le  sucre  combiné  du  sang.  (Journal  de  Physiologie  et  de 

Pathologiegénérale,  XVII,  377405.)  "  [118 

Lutz  ("Wilh.).  —  Zur  Kcnnlnis  der  biologischen  Wirkung  der  Strahlm  auf 

die  Haut  mit  spezieller  Berilcksichtir/ung  der  Pigmentbildung .  (Archiv  fiir 

Dermatol.  u.  Sj-philis,  CXXIV,  233-296,  8  pi.)  [121 

Me  Nair  (James  'B.-.).  —  Fats  from  Rhus  laurina  and  Rhus  diversiloba. 
(Bot.  Gazette,  LXIV,  330-336,  1  fig.)  [119 

Merker  (Ernst).  —  Studien  am  Skelett  der  Echinodermen.  (Zool.  Jahrb. 
(Abt.  alig.  Zool.),  XXXVl,  11-24,  2  pi.)  [Recherches 

chimiques  et  physiques  concernant  la  structure  intime,  la  substance 
calcaire  et  la  coloration  du  squelette  des  échinodermes.  —  J.   Stroiil. 

Michel-Durand.  (E.).  —  Variation  des  substances  hydrocarbonées  dans  les 
feuilles.  (Thèse,  Paris,  186  pp.,  7  fig.)  [119 

Mirande '(Marcel).  —  Sur  une  nouvelle  plante  à  acide  cyanhydrique,  VIso- 
pyrum  fumarioides  L.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  717.)  [121 

Molish  (Hans).  —  i'eber  einen  leicht  firista llisierba}'e7i,  organischen  KOr- 
perber  Linaria- Arien.  (Ber.  Deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  99-104,  3  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Morgulis  (Sergius),avec  la  collaboration  de  Fuller  (E.  ViT.).  — An  Iiydro- 
li/tic  study  ofchitin.  (The  American  Journal  of  Physiology,  XLIII,  328-342, 
i  fig.,  l«'-'mai.)  [121 

Pauly  (Herm.).  —  Zum  Prohlem  der  natûriichen  Peptidsynthese.  (Zeitschr. 
physiol.  Chem.,  IC,  l()l-ir>5.)  [117 

Pottier  (J.).  —  Sur  la  dissymétrie  de  la  structure  de  la  feuille  du  Mniûm 
spinosum  (Voit.)  Schuu'igr.  (16  pp.,  27  fig.  Biichler,  Berne.) 

[La  cause  de  la  dissymétrie  de  la  structure  anato- 
mique  de  la  nervure  est  due  à  des  sinuosités  qui  provoi^uent  la  compres- 
sion du  côté  concave  et  l'extension  du  côté  convexe.  —  F.  Pechoutre. 

Rabl  (C).  —  Ueber  die  bilatérale  und  nasotemporak  Symétrie  des  Wir- 
beltierauges.  (Arch.  mikr.  Anat.,  11'^  Abt.,  XC,  261-444,  4  p'i.,  5  fig.)         [111 

Rippel  (A.).  —  Ueber  den  lunfluss  des  wechselnden  R  arôme  terstanden  atif 
den  Verlauf  der  alkoholischer  Gïirung  und  biologische  Vorgànge  ilberhaupl . 
(Centralbl.  Bakt.  11,  XLVll,  225-229.')  '  [113 

Rocci  (U.i.  —  Sur  une  substance  vénéneuse  contenue  dans  les  Zy gènes.  (Atti 
Soc.  Ligustica  Scicnze  Nat.  e  Geogr.,  XXVI,  N°  3,  71-107:  Arch.  Ital.  Biol., 
LXVI,  Fasc.  I,  73-96.)  [123 

Rohmann  (F.i.  —  Ueber  die  dureh  parenteroM  Rohrzuvkerinjiekt ionien  «  her- 
vorgelockteu  »  Fermente  des  Rlutserums  von  trdchtigen  Kaninchen.  —  U'eber 
die  Dildtmg  von  Milchzucker  ans  Starcke  durch  die  «  hervorgelockten  *  Fer- 
mente des  Rohrzuckerserivim.  (Bioch.  Zeitsch..  LXXXH',  382-398  et  .399- 
401.)  1113 


XIII.  -  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    Il) 

Shimamura  (Torai)  und  Fujii  (Hajime).  —  Ueber  dus  Askaroft,  etnén 
todixchen  licstandteil  dvr  HdmiiUken,  bvsond^rs  der  Askarid'en  und  seine 
fiiolof/ische  W  ivkung.  (Journ.  Coll.  Agric.  Tokyo,  III,  N»  4,  l99-2r)H, 
4  tig")  [122 

Stober  (J.  P.).  —  A  comparative  stndy  of  winter  and  sumtner  leaves  of 
varions  herbu.  (Bot,.  Gazette,  LXIII,  89-109.)  [11-2 

Svedelius  (N.).  —  Ueber  die  Jfomolof/ie  zwischen  den  mànnlichcn  und  weibli- 
chcn  Forlpllanyuntjs-Organen  der  Florideen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  225- 
•.>33.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume.  , 

Tunmann  (OJ.  —  Beitratj  :nr  Michrocliemie  der  Oxymethylanthrackinone 
fiikrende  P/lanzen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXVI,  191-203,  1  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

TATaser  (Ernst:.  —  Nachweis  und  Best Immung  von  Ameisensdure  in  Fleiscfr 
exlrakten.  (Zeitschr.  physiol.  Chem.,  IC,  67-85.)  [121 

"Weinhagen  (Alb.  B.).  —  Beitrarjc  [Tir  Kenntnis  einiger  pflanzliclier  u.  tie- 
rischer  Fett-und  Wachsarten.  I.  Mitteilung.  Ueber  das  Fett  der  Beiskleie. 
(Zeitsch.  physiol.  Chem.,  C,  159-166.)        '  [119 

"Wimmer  (Christian).  —  Ein  neiier  kristaUisierte)'-Inhaltsstoff  in  den 
untei'irdischen  Organen  von  Géranium  pratense.  (Ber.  deutsch.,  bot.  Ges., 
XXXV,  591-602.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Wolff  (Jules).  —  Phénomènes  d'oxydation  et  de  réduction  dans  les  tissus 
végétaux.  I.  Mécanisme  de  ta  réaction.  Sur  la  présence  dans  un  grand 
nombre  de  végétaux  d'un  diphénol  présentant  de  grandes  analogies  avec  la 
pyrocatéchine  (ce  dernier  mémoire  en  collaboration  avec  M'""  Nadia 
Ronchelman».  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXXI,  92-95  et  96-105.)  [115 

"Wrede  (Fritz).  —  Synthèse  von  zwei  neuen  Disacchmnden  und  ihr  biolo- 
gisches  Verhalten.  iBioch.  Zeitsch.,  LXXXlII,  96-102.)  [119 

Zietzschmann  lOtto).  —  Betrachtungen  zur  vergleiçhenden  Anatomie  der 
Saugetierkralle.  (Morphol.  Jahrb.,  L,  433-450,  1  pi.)  [112 

Voir  pour  les  renvoi.s  à  ce  chapitre  :  ch.  XIV,  1".  y,  X  et  tj. 


1°  Morphologie. 
*)  Symél^'ie. 

Rabl  (C).  --  Sur  la  symétrie  bilntérale  ou  nasotemporale  de  l'œil  des 
Vertébrés. —  R.  décrit,  chez  des  embryons  de  Vertébrés,  une  symétrie  bila- 
térale de  l'œil.  Cette  symétrie  se  manifeste  déjà  dans  la  paroi  rétinienne  de 
la  vésicule  optique  primaire,  par  l'apparition  de  deux  lobes  où  débutent 
ensuite  les  différenciations  nerveuses.  Elle  est  nettement  marquée  plus 
tard  par  la  division  de  la  vésicule  secondaire  en  deux  moitiés,  nasale  et  tem- 
porale, et  par  deux  paires  d'incisures  qui  entaillent  la  paroi  de  cette  vésicule. 
—  Tous  ces  caractères  entrent  en  régression  dans  la  suite  du  développe- 
ment. On  connaît  cependant  chez  l'adulte  des  signes  de  symétrie  bilatérale, 
dans  la  répartition  des  vaisseaux  sanguins,  dans  la  forme  de  la  région  réti- 
nienne de  vision  distincte,  et  dans  l'anatomie  de  la  partie  antérieure  de 
Tœil  (iris  et  région  ciliaire).  Les  plans  de  symétrie  mis  ainsi  en  évidence 


112  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

coïncident  entre  eux  et  avec  celui  de  R.  —  R.  fait  remarquer  que  chez 
les  Poissons,  dont  l'œil  est  latéral,  ce  plan  de  symétrie  a  un  intérêt  biologique 
particulier  :  c'est  lui  qui  sépare  les  images  croissantes  et  décroissantes  de 
proies  qui  s'approchent  et  s'éloignent.  R.  n'hésite  pas  à  conclure  des  Poissons 
aux  Vertébré.^  primitifs  ;  il  admet  même,  que  cette  observation  suffit  à  expli- 
quer la  symétrie  de  l'œil  chez  tous  les  Vertébrés.  —  M.  Prenant. 

p)  Ilomologies. 

Zietzschmann  (Otto).  —  Considérations  sur  l'anatomie  comparée  de  la 
griffe  des  mammifères.  —  L'auteur  insiste  sur  la  nécessité  d'envisager  la 
griffe  des  mammifères  non  pas  seulement  en  tant  que  formation  cornée, 
mais  au  point  de  vue  des  éléments  dermiques  qui  lui  donnent  naissance.  II 
compare  à  ce  point  de  vue  la  nature  et  la  genèse  des  divers  types  de  griffes 
(sabot,  ongle  et  griffe  proprement  dite).  —  J.  Strohl. 

Stober(J.  P.).  —Étude  compai-ative  des  feuilles  d'hiver  et  d'été  de  diverses 
plantes  herbacées.  —  L'auteur  examine  comparativement,  dans  les  feuilles 
de  la  tige  et  dans  la  rosette,  la  distribution  des  poils  et  des  stomates,  le  dé- 
veloppement de  la  cuticule  et  la  structure  du  mésophylle.  —  P.  Guérin. 

Boulenger  (G.  A.).  —  Sur  la  conformation  des  phalangettes  che:  certaines 
grenouilles  d'Afrique.  —  Par  un  phénomène  comparable  à  la  production 
d'épine  latérale  par  le  bout  des  côtes  perçant  la  peau  chez  le  Pleurodeles, 
l'auteur  constate  chez  divers  batraciens  la  production  de  griffes  aux  orteils, 
produites  par  l'os  de  la  phalangette,  acéré  et  perçant  la  peau.  Ce  n'est  pas 
un  phénomène  pathologique,  mais  une  disposition  normale  à  rapprocher  de 
l'épine  osseuse  qui,  chez  Leptodactylus,  sert  à  assurer  l'amplexus  sexuel.  L'au- 
teur discute  la  signification  systématique  de  ces  dispositions.  —  Y.  Delage. 

Y)  Polymérisation  ;  individualité. 

a-b)  Child  (C.  M.).  —  Gradation  de  .sensibilité  chez  les  Algues  [XIV, 
lo  y].  —  a)  Les  poils  unis  et  polycellulaires  des  Ceramium,  Fucus,  Casla- 
gnea,  etc.,  constituent  des  axes  végétatifs  secondaires,  et  il  est  intéressant 
d'étudier  la  gradation  du  métabolisme  le  long  de  ces  axes  secondaires, 
comme  il  a  été  fait  dans  les  travaux  précédents  de  l'auteur  pour  l'axe  prin- 
cipal du  corps.  L'intensité  du  métabolisme  est  mesurée  par  la  durée  de 
l'application  nécessaire  pour  tuer  le  poil  par  le  réactif  donné  à  une  concen- 
tration donnée  (rouge  neutre,  KCX,  HgCI-'),  le  métabolisme  étant  le  plus 
accentué  là  où  la  mort  survient  le  plus  vite.  Il  a  été  constaté  que  chez  cer- 
tains poils  normaux  la  gradation  diminue  dans  le  sens  acropète,  tandis  que 
dans  d'autres  elle  diminuedansle  sens  basipète.Or,  dans  les  deux  cas  le  point 
maximum  de  la  gradation  est  du  côté  du  point  végétatif.  Le  premier  cas  se 
rapporte  aux  poils  polycellulaires,  qui  sont  acropètes  et  à  croissance  basi- 
laire  ;  le  second  aux  unicellulaires,  qui  sont  basipètes  et  à  point  végétatif 
terminal.  Certaines  influences  telles  que  la  coloration  par  le  rouge  neutre 
ou,  en  général,  les  conditions  défavorables,  peuvent  modifier  le  taux  de  la 
gradation,  ou  même  la  faire  changer  de  sens. 

h)  Chez  l'algue  Griffithsia,  *une  gradation  dans  les  tiges,  normalement 
acropète,  est  modifiée  et  peut  être  changée  de  sens  par  des  conditions  défa- 
vorables, en  particulier  le  confinement  dans  une  eau  insuffisamment  re- 
nouvelée. Quand  les  causes  destructives  sont  insuifisantcs  pour  amener  la 


XIII    —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    IL'Î 

mort,  la  plante  se  désa.nTègc  en  cellules  ou  })etits  groupes  cellulaires.  Ces 
cellules  peuvent  fournir  de  nouvelles  cellules  qui  naissent  aux  dépens  de  la 
région  la  plus  sensible  des  cellules-mères.  —  Y.  Delagk  et  M.  Goldsmith. 

•^o  Composition  chimique  des  subst.vnces  de  i/organisme. 

Bach  (A.).  —  Recherches  sur  les  ferments  réducteurs.  —  Pour  détermi- 
ner si  le  ferment  qui  réduit  les  nitrates  avec  le  concours  des  aldéhydes  est 
spécifique  dans  le  sens  usuel  du  mot,    B.  a    fait  des    expériences  com- 
paratives avec  14  aldéhydes  différentes.  Les  résultats  de   ces  expériences 
montrent  que  le  ferment   réducteur  du   lait,  aussi  bien  que  celui  qui    se 
trouve  dans    les   tubercules   de  pommes  de    terre,  utilise  pour   la  réduc- 
tion  des   nitrates  les  aldéhydes  les  plus  variées,   indépendamment  de  la 
nature  et  de  la  structure  du   radical  uni  au  groupe  aldéhydique  —  CHO. 
Contrairement  à  ce  qu'on  admet  pour  d'autres  ferments,  la  spécificité  du 
ferment  réducteur  se  rapporte  exclusivement  à  la  fonction  cliimique  du 
substrat  —  à  la  fonction  aldéhydique  —  et  non  à  la  configuration  des  aldé- 
hydes. La  spécificité  du  ferment  réducteur  est  donc  d'ordre  fonctionnel  et 
non  d'ordre  structural.  En  discutant  les  résultats    de  ses  expériences,  B. 
fait  ressortir  l'influence  du  milieu  dans  les  réactions  catalytiques  et  montre 
([ue,  dans  beaucoup  de  cas,  on  attribue  à  la  spécificité  du  ferment  ce  qui  en 
réalité  n'est  que  l'effet  du  milieu.  Au  fond,  la  seule  spécificité  indiscutable 
est  la  spécificité  fonctionnelle.  B.  a  aussi  étudié  les  causes  de  la  faiblesse 
relativement  grande  du  pouvoir  catalytique  du  ferment  réducteur  du  lait. 
Les  causes  en   sont  multiples.  L'effet  nocif  des  aldéhydes  et  des  produits 
de  réduction  des  nitrates,  et  notamment  de  l'hydroxylamine,  sur  le  ferment 
y  sont  pour  beaucoup;  mais  iPy  a  encore  d'autres  causes  qu'il  reste  à  étu- 
dier. —  M.  BOUBIER. 

Laborde  (J.).  —  Contribution  à  réiude  des  aldêliydes  du  vin.  —  L'al- 
déhyde e,st,  d'après  les  conceptions  récentes,  un  produit  intermédiaire  de 
la  fermentation  alcoolique  :  normalement,  il  est  hydrogéné  et  devient  alcool  ; 
mais  il  peut  échapper  à  cette  action,  par  exemple  en  se  combinant  à  l'acide 
sulfureux  si  le  liquide  en  contient.  La  transformation  d'aldéhydes  supé- 
rieurs artificiellement  ajoutés  en  alcools  correspondants  a  déjà  été  mise  en 
évidence.  En  présence  de  l'air,  l'aldéhyde  peut  augmenter  dans  les  vins 
sous  diverses  influences,  en  particulier  sous  celle  d'une  oxydase  normale 
du  moût  ou  de  celle  que  produit  le  Botrytis  cinerea.  Divers  organismes  micros- 
copiques vivant  dans  le  vin  peuvent  aussi,  en  présence  de  l'air,  y  produire 
de  l'aldéhyde  :  ce  sont  des  aérobies  facultatifs  (levures)  ou  stricts  (myco 
dermes).  Au  contraire,  les  anaérobies  stricts  ou  facultatifs  (levures)  sécréte- 
raient, à  l'abri  de  l'air,  des  réductases  qui  feraient  disparaître  du  vin  l'al- 
déhyde non  combiné  à  l'acide  sulfureux.  —  H.  Mouton. 

Rippel  (August).  —  Sur  l'influence  des  variations  de  la  pression  haro- 
métrique  sur  la  marche  de  la  fermentation  alcoolique  et  sur  les  processus 
biologiques  en  général.  —  Quand  on  cultive,  et  surtout  à  une  température 
peu  élevée  (24°),  une  levure  de  vin  lente,  on  constate  dans  la  courbe  de 
dégagement  du  gaz  carbonique  établie  en  fonction  du  temps  des  irrégula- 
rités considérables  qui  paraissent  pouvoir  être  rapportées  aux  variations  de 
la  pression  atmosphérique.  Dans  les  limites  naturelles  de  la  pression  atmos- 
phérique, le  dégagement  de  gaz  carbonique  varie  en  sens  inverse  de  la 
pression,  d'abord  évidemment  parce  que  l'augmentation   de  pression  rend 

l'année  BIOLOCIf)LE,  XXII.    1917.  8 


k 


114  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ce  dégagement  plus  difficile,  mais  secondairement  aussi  parce  que  l'aug- 
mentation d'acide  carbonique  dans  le  liquide  doit  retarder  la  fermentation. 
D'autres  processus  biologiques  paraissent  aussi  pouvoir  être  sous  la  dépen- 
dance de  la  pression  atmosphérique.  —  H.  Mouton. 

Berezeller  (L.).  —  Réversion  de  faction  diastasique .  —  Si  une  action 
diastasique  est  de  nature  catalytique,  elle  doit  pouvoir  s'exercer  dans  des 
sens  opposés  suivant  qu'on  part  de  l'un  ou  de  l'autre  des  systèmes  de  corps 
qui  se  transforment  lun  dans  l'autre,  et  cela  suivant  la  composition  du 
milieu  initial  et  pourvu  que  la  réaction  tende  vers  un  état  d'équilibre  où  les 
deux  systèmes  sont  représentés  ;  cette  dernière  condition  peut  mettre  en 
défiance  contre  la  preuve  d'une  action  catalytique  tirée  de  la  précipitation 
d'amidon  dans  une  «  solution  »  de  ce  produit  sous  l'influence  de  la  diastase.  Le 
mécanisme  de  cette  précipitation  doit  être,  d'après  B.,  compris  tout  autrement  : 
il  y  a  dans  une  «  solution  »  d'amidon  des  grains  de  toutes  grosseurs,  beau- 
coup de  gros  si  la  solution  est  concentrée,  dont  le  diamètre  moyen  diminue 
après  chauffage  et  croît  à  nouveau  lentement  après  refroidissement,  comme 
on  peut  en  juger  par  l'opalescence  de  la  solution.  L'action  de  la  diastase 
consisterait  à  hydrolyser  les  petites  particules  qui  tiennent  les  grosses  en 
suspension  et  celles-ci  tomberaient  alors,  formant  le  dépôt  envisagé.  La 
variation  du  rapport  du  nombre  des  grosses  aux  petites  particules  expli- 
querait les  variations  observées  de  cette  précipitation.  —  H.  Mouton. 

Berezeller  (II.)  et  Podor  (E.).  — Actiondes  oxydants  et  des  réducteurs  sur 
les  diastases.  —  On  fait  agir  sur  deux  échantillons  de  diastase  (produit 
commercial  et  salive)  des  oxydants  divers  (iode,  eau  oxygénée,  permanganate 
de  potasse)  et  deux  réducteurs  (hyposulfite,  forraaldéhyde  neutre).  L'action 
destructrice  des  premiers  est  incomparablement  supérieure  à  celle  des 
seconds.  On  admet  que  ce  résultat  peut  être  généralisé  :  les  oxydants  se- 
raient des  destructeurs  de  la  diastase.  —  H.  Mouton. 

Dernby  (R.  G.).  —  Études  sur  les  enzymes  protéofytiques  de  la  levure. 
Leur  action  dans  l'autolyse  —  La  levure  contient  une  pepsine,  une  trypsine, 
une  érepsine,  ayant  les  mêmes  caractères  généraux  que  les  ferments  cor- 
respondants du  tube  digestif,  mais  en  différant  quelque  peu  par  la  réaction, 
pour  laquelle  elles  sont  le  plus  actives  et  par  l'influence  des  sels  neutres  sur 
cette  activité.  Comme  l'autolyse  exige  la  mise  en  jeu  de  ces  trois  ferments, 
elle  s'accomplit  le  mieux  pour  une  réaction  intermédiaire  entre  celles  qui 
conviennent  respectivement  à  chacun  des  ferments.  Les  désamidases  de  la 
levure  'qui  ne  passent  pas  dans  le  suc  de  presse)  ne  jouent  dans  l'autolyse 
qu'un  rôle  très  effacé.  —  H.  Mouton. 

Buchner  (Eduard)  et  Reischle  (Ferdinand).  —  /'Jnlévement  par 
lavage  de  l'inverlase  et  de  la  mallase  de  la  levure  traitée  par  l'acétone.  — 
Un  lavage  prolongé  sur  filtre  de  la  levure  traitée  par  l'acétone  lui  enlève 
la  propriété  d'intervertir  et  de  faire  fermenter  le  saccharose  après  broyage. 
C'est  que  l'invertine  et  le  coferment  zymasique  sont  passés  dans  le  liquide 
de  lavage,  comme  on  le  voit  en  ajoutant  ce  liquide  concentré  dans  le  vide 
(on  peut  aussi  ajouter  une  décoction  de  levure  fraicliej.  Mêmes  résultats 
avec  le  maltose  et  le  glucose.  —  II.  Mouton. 

-  Ehrlich  (Félix).  —  Sur  la  présence  du  tyrosol  et  du  Iryptophol  dans 
divers  produits  de  fermentation.  —  Ces  corps  dérivent  respectivement  de  la 


XIIL  -  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    115 

tyrosine  et  du  Iriptophane  par  addition  de  deux  molécules  d'eau  et  perte 
d'une  molécule  de  carbonate  d'ammoniaque.  Cette  transformation  qui  sub- 
stitue une  fonction  alcool  aux  fonctions  aminé  et  acide,  la  levure  raccom])lit 
aux  dépens  de  nombreux  amino-acides,  de  ceux  dont  il  est  question  on 
particulier.  Or,  ces  corps  se  trouvent  évidemment  parmi  les  produits  de  dé- 
sintéiit-ation  des  albuminoïdes  propres  de  la  levure  même.  On  peut  donc 
s'attendre  à  trouver  on  petite  quantité,  et  l'on  trouve  en  effet,  tyrosol  et 
tryptophol  dans  tous  les  liquides  fermentes.  —  H.  Mouton. 

Rohmann  (F.).  —  Les  fermenis  dont  le  passar/e  dans  le  sang  résidle  de 
l'injection  parentêr(de  de  saccharose  chez-  la  lapine  yravide.  Formation  de 
lactose  anc  dépens  de  l'amidon  sous  l'influence  de  ces  ferments.  —  En  col- 
laboration avec  KuMAGAi,  l'auteur  a  constaté  antérieurement  la  présence 
d'invertase  et  de  ferments  capables  de  transformer  le  sucre  interverti  en 
lactose  dans  le  sérum  de  lapins  injectés  de  saccharose.  L'action  du  sérum 
sur  l'amidon  était  aussi  beaucoup  accrue.  Toutefois,  les  résultats  étaient 
irréguliers.  R.  est  amené  par  de  nouvelles  expériences  à  constater  fréquem- 
ment l'apparition  des  mêmes  ferments  chez  les  femelles  de  lapin  en  état  do 
gestation  lors  d'une  injection  de  sucre,  ou  quelquefois  d'une  deuxième  injec- 
tion faite  quelques  jours  plus  tard.  On  trouve  d'ailleurs  aussi  les  ferments 
dans  l'urine,  et  avec  eux,  après  quelques  jours,  du  sucre  interverti  et  du  lac- 
tose. Des  différences  observées  sont  attribuées  aux  diverses  époques  de  la 
gravidité,  facteur  qu'on  avait  omis  de  prendre  en  considération  antérieure- 
ment. On  ne  peut  dire  que  le  mécanisme  de  l'apparition  des  ferments  est 
nettement  élucidé  par  ces  recherches.  Les  mêmes  ferments  se  trouvant 
pouvoir  être  extraits  de  la  glande  mammaire  d'une  vache  ayant  mis  bas  ré- 
cemment, R.  pense  que  les  ferments  ont  dans  cette  glande  leur  lieu  d'o- 
rigine, que  l'injection  de  sucre  en  détermine  seulement  la  production 
excessive  et  que  l'excès  de  ferments  passe  dans  le  sang.  A  noter  que  sou- 
vent les  animaux  meurent  sans  aucun  symptôme  de  maladie  soit  lors  de  la 
première  injection,  soit  à  la  suite  d'une  injection  ultérieure.  L'extrait  du 
foie  gorgé  de  sang  d'un  lapin  mort  de  cette  manière,  agi.ssant  sur  un  amidon 
soluble  commercial,  en  a  transformé  une  partie  en  diverses  dextrines  et 
surtout  en  lactose  (avec  peut-être  un  peu  de  glucose  et  de  maltose).  11  ne 
semble  pas  que  l'amidon  soit  d'abord  transformé  en  glucose  avant  d'arriver 
à  l'état  de  lactose  :  au  moins  le  glucose  n'est  pas  transformé  par  l'extrait  mis 
en  expérience.  —  H.  Mouton. 

Fiessinger  (Noël)  et  Clogne  (René).  —  Un  nouveau  ferment  des  leuco- 
cytes du  sang  et  du  pus  :  la  Upo'idase.  —  Les  leucocytes  du  sang  et  des  sup- 
purations aiguës  sécrètent  un  ferment  qui,  en  milieu  faiblement  alcalin, 
liydrolyse  la  lécithine.  Ce  ferment  a  été  dépisté  dans  les  leucocytes  nor- 
maux et  dans  le  pus  septique  ou  aseptique  chez  l'iiomme.  Il  est  présent  dans 
les  polynucléaires,  qui  existent  seules  dans  certaines  suppurations  aiguos: 
il  paraît  manquer  dans  les  lymphocytes  de  certains  épanchements  chro- 
niques. La  thermolabilité  de  cette  lipoïdase  semble  la  distinguer  de  la 
lipase  leucocytaire,  beaucoup  plus  thermostabile.  —  Y.  Delage. 

"Wolff  (Jules).  —  Phénomènes  d'oxydation  et  de  réduction  dans  les  tissus 
végétaux  I.  Mécanisme  de  la  réaction.  II.  Sur  In  présence  dans  un  grand 
nombre  de  végétaux  d'un  diphénol  présentant  de  grandes  analogies  avec  la 
pgrocatéehine  (ce  second  mémoire  en  collaboration  avec  M""-  Nadia  Ron- 
chelman).  —  La  coloration  bleue  prise  au  contact  dos  sucs  de  beaucoup  de 


116  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

végétaiix  par  le  papier  ioduré  et  amidonné  a  été  souvent  rapportée  à  l'exis- 
tence dans  ces  sucs  de  peroxydes  indéterminés  ou  de  nitrites.  Elle  tient 
pour  "W.  à  une  réaction  complexe  où  interviennent,  avec  le  papier  réactif, 
un  diphénol.  une  oxydase  (laccase),  et  un  acide  :  l'acide  met  en  liberté  de 
l'acide  iodhydrique  pris  àTioduro;  d'autre  part,  le  diphénol  oxydé  par  l'oxy- 
gène libre  en  présence  de  la  laccase  perd  l'hydrogène  phénolique,  mais  le 
récupère  aussitôt  aux  dépens  do  l'acide  iodhydrique,  d'où  mise  en  liberté 
d'iode  et  bleuissement  de  l'amidon.  La  pyrocatéchine  permet  d'observer  in 
vitro  cette  réaction  avec  des  acides  de  force  moyenne  (acide  acétique),  l'hy- 
droquinone  seulement  avec  des  acides  forts.  —  On  a  pu,  en  extrayant  un 
grand  nombre  de  plantes  ou  de  parties  de  plantes  les  plus  diverses,  soit  par 
broyage  (en  présence  d'acide  sulfurique  qu'on  neutralise  ensuite),  soit  par 
traitement  à  l'eau  bouillante,  obtenir  des  liquides  qui  bleuissent  par  addi- 
tion de  laccase  (de  Jtussiila  délira),  d'acide  acétique,  d'iodure  de  potassium 
et  d'amidon.  L'oxydase  est  indispensable  à  la  réaction  et  ne  peut  être  rem- 
placée par  une  peroxydase.  Le  diphénol  qui  parait  intervenir  dans  cette  réac- 
tion et  qui  serait  très  répandu  se  comporte  comme  la  pyrocatéchine.  — 
H.  Mouton. 

Hedin  (S.  G.)  et  Masai  (Y.).  —  De  la  présence  d'uno  t'rcpsine  dans  l'u- 
rine normale  et  de  ses  rapports  avec  d'autres  protéases.  —  Les  auteurs  ont 
constaté  la  présence  d'un  ferment  protéolytique,  du  type  de  l'érepsine,  dans 
l'urine  normale  de  l'homme  et  ils  ont  étudié  les  conditions  de  son  activité, 
ainsi  que  celle  d'autres  ferments  protéolytiques  dont  l'action  se  manifeste, 
à  rencontre  de  celle  de  l'érepsine,  dans  les  premières  phases  du  dédouble- 
ment des  substances  albuminoïdes.  L'action  d'un  ferment  protéolytique  de 
la  globuline  du  sérum  était  particulièrement  intéressante  à  ce  point  de  vue. 
L'action  de  ces  deux  types  de  ferments  protéolytiques  se  complète  et  pour- 
rait s'expliquer  de  telle  manière  que  l'érepsine  continue  le  travail  du  fer- 
ment protéolytique  de  la  globuline.  Mais  certaines  constatations  engagent 
H.  et  M.  à  envisager  une  autre  interprétation  encore  des'  processus  qui  ont 
lieu  au  cours  de  cette  action  combinée.  11  se  pourrait,  en  effet,  que  l'érepsine 
fasse  tout  simplement  disparaître  les  produits  du  dédoublement  accumulés 
par  suite  de  l'activité  du  ferment  protéolytique  de  la  globuline  et  permette 
ainsi  la  reprise  de  cette  activité.  —  J.  Strohl. 

Euler  (Hans)  et  Svanberg  (Olof).  —  l)e  l'action  inhihitrice  de  l'urine 
sur  les  réactions  fermentatives.  —  L'urine  normale  et  pathologique  contient 
une  substance  dont  l'action  est  fortement  inhihitrice  vis-à-vis  des  ferments 
tels  que  l'invertase,  la  catalase,  l'amylase.  La  substance  en  question  est 
thermostabile,  elle  est  peu  absorbée  par  le  charbon  animal  et  ne  peut  être 
que  faiblement  extraite  à  l'aide  de  chloroforme.  Les  quantités  de  cette 
substance  inhibitrice  contenues  dans  l'urine  varient  considérablement  chez 
le  même,  individu.  —  J.  Strohi.. 

Burge  CVJ .  E.)  et  Neill  (A.  J.).  —  Comparaison  des  muscles  des  grands 
cl  des  petits  animaux,  au  point  de  vue  de  leur  teneur  en  catalase  [XII].  — 
Etant  donnée  la  proportionnalité  du  métabolisme  et  de  la  surface  d'une  part, 
et  d'autre  part  une  relation  étroite  existant  entre  la  quantité  de  catalase 
renfermée  par  un  muscle  e.i  l'intensité  des  processus  d'oxydation  dans  ce 
dernier,  la  quantité  de  catalase  rapportée  à  l'unité  de  poids  doit  être  en 
raison  inverse  de  la  taille  de  l'animal.  C'est  ce  que  vérifient  les  auteurs  sur  le 
muscle  cardiaque  de  divers  oiseaux  et  mammifères.  —  H.  Cardot. 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GKNÉRALK  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    117 

a)  Burge  iW.  E.).  —  Ef/H  df  ranrsthrsie  par  rrl/wr,  des  ('motions  et  de 
l'excitation  des  splanchniqucs  sw  la  teneur  dit  sang  en  cattrlase.  —  Les  tra- 
vaux antérieurs  de  l'auteur  ont  établi  nettement  l'étroite  relation  qui  existe 
entre  l'intensité  des  processus  d'oxydation  et  la  teneur  du  sang  en  catalase. 
Ils  ont  en  outre  démontré  que  la  catalase  formée  dans  le  foie  passe  dans  le 
sang  pendant  les  périodes  d'activité  musculaire,  pour  être  transportée  aux 
muscles  et  rendre  possible,  selon  toutes  probabilités,  l'augmentation  des 
oxydations;  le  départ  de  la  catalase  du  foie  est  réglé  par  des  excitations  re- 
rues par  les  splanchniques.  Le  présent  mémoire  apporte  de  nouvelles  con- 
tributions relatives  à  la  production  et  à  la  fonction  de  la  catalase.  Chez  le 
chien  ou  le  chat,  on  constate,  au  cours  de  l'éthérisation,  une  diminution  de 
la  catalase  du  sang,  qui  peut  expliquer  la  diminution  des  oxydations  au  cours 
de  l'anesthésie.  Il  s'agit  là  d'une  action  destructrice  de  Téther  vis-à-vis  de 
la  catalase  et  non  d'une  inhibition  de  l'activité  de  cette  dernière,  comme  en 
témoignent  des  expériences  in  vitro.  Dans  la  période  qui  succède  à  l'anes- 
thésie, en  même  temps  que  le  processus'd'oxydation  est  augmenté,  la  quantité 
de  catalase  s'accroit  dans  le  sang.  Tout  à  fait  au  début  de  l'anesthésie,  en 
prolongeant  la  phase  d'excitation  initiale,  on  peut  obtenir  une  augmentation 
de  la  catalase  du, sang,  parallèle  à  l'augmentation  des  oxydations.  Le  même 
résultat  est  atteint  par  l'excitation  électrique  des  nerfs  splanchniques  [XIV, 
2°  y;  XIX,  1°  b.  a.  —  H.  Cardot. 

b)  Burge  [M^.  E.)  —  Effet  de  l'intoxication  alcoolique  sur  la  catalase.  — 
Expériences  faites  sur  le  chien,  légèrement  éthérisé  avant  l'introduction 
d'alcool.  Lorsque  l'alcool  est  introduit  dans  l'estomac,  la  catalase  augmente 
dans  le  sang,  de  nouvelles  expériences  seront  nécessaires  pour  déterminer 
par  quel  mécanisme.  Au  contraire  l'introduction  directe  de  l'alcool  dans  l'ap- 
pareil circulatoire  diminue  la  teneur  du  sang  en  catalase,  cette  dernière 
étant  détruite  par  l'alcool  [XIV,  2,  y]-  —  H.  Cardot. 

Burge  CW.  E.)  et  Burge  (É.  L.).  —  Effet  des  émotions  sur  la  teneur  du 
foie  en  catalase.  —  Expériences  sur  déjeunes  chats,  donnant  la  preuve  que  de 
violentes  émotions  augmentent  notablement  la  catalase  du  foie  et  que  celle-ci 
passe  dans  le  sang  pour  être  transportée  vers  les  tissus  et  produire  sans 
doute  une  augmentation  des  oxydations.  —  H.  Cardot. 

Pauly  (Herm.).  —  La  question  de  la  synthèse  naturelle  des  peptides.  — 
L'assimilation  des  matières  albumino'ides  dans  l'organisme  est  composée 
d'une  destruction  et  d'une  synthèse.  Alors  que  la  destruction  apparaît  comme 
un  phénomène  hydrolytique  assez  facilement  compréhensible,  il  n'est  pas 
aussi  aisé  de  se  représenter  le  mécanisme  synthétique  correspondant  dans 
les  conditions  réalisées  dans  l'organisme,  vu  notamment  la  température  re- 
lativement peu  élevée  et  la  solution  fortement  aqueuse  dans  laquelle  les 
réactions  ont  lieu.  A  ce  point  de  vue  il  est  intéressant  de  connaître  un  pro- 
cessus de  synthèse  des  peptides  qui,  il  est  vrai,  n'a  pas  été  vérifié  encore  sur 
l'organisme  vivant,  mais  qui  possède  une  grande  importance  en  ce  qu'il 
pourrait  avoir  lieu  à  l'intérieur  du  corps.  11  s'agit,  .en  principe,  d'une  réduo- 
tion  suivie  d'une  oxydation.  Des  acides  aminés  réduits  à  l'état  d'aldéhydes 
aminés  et  mis  en  contact  avec  des  groupes  aminés  libres  formeront  des  bases 
dites  de  Scliiff,  et  cela  dans  une  solution  fortement  délayée  et  à  une  tempé- 
rature relativement  basse.  11  suffirait  ensuite  d'une  oxydation  pour  réaliser 
la  synthèse  d'un  peptide,  sous  forme  d'une  combinaison  acylée.  Pareille  oxy- 
dation est  possible,  ainsi  que  le  démontre  P.  ^  J.  Strohl. 


118  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Fischer  (Emile).  —  Isomrrie  des  pohjpeptides.  —  En  raison  de  la  grande 
importance  de  cette  question  pour  des  considérations  biologiques  telles  que 
les  différences  de  races  et  d'individus,  l'hérédité  etc.,  F.  s'est  attaché  à  cal- 
culer les  possibilités  de  groupements  moléculaires  isomères  de  divers  poly- 
peptides.  Il  se  trouve  que  pour  des  pentapeptides,  par  exemple,  les  formes 
isomères  possibles  sont  de  9.000  à  12.000.  Le  nombre  d'isomères  est  de  plus 
de  mille  quadrillions  déjà  pour  une  molécule  de  protéine  composée  de  30 
mol.  d'acides  aminés,  dont  18  sont  différents  entre  eux  et  dont  12,  par  con- 
séquent, seraient  plusieurs  fois  représentées  dans  la  même  molécule  de 
protéine.  —  J.  Strohl. 

b)  Bottomley  ("W.  B.).  —  Sur  les  possUnlilés  de  séparer  de  la  tourbe 
certains  dérivés  d'acide  nucléique.  —  Conclusions.  Les  recherches  faites 
montrent  que  tous  les  éléments  constituants  d'un  véritable  acide  nucléique 
sont  présents  dans  la  tourbe  brute,  mais  l'acide  nucléique  môme  n'en  a 
pas  été  isolé.  L'acide  nucléique  a  dû  exister  dans  les  plantes  aux  dépens 
desquelles  la  tourbe  s'est  formée,  et  comme  il  est  improbable  que  l'hydro- 
lyse ait  pu  être  amenée  par  les  méthodes  d'extraction  employées,  l'acide 
nucléique  originel  a  évidemment  été  décomposé  par  des  actions  bacté- 
riennes ou  autres  durant  le  processus  de  la  formation  de  la  tourbe,  en  les 
produits  qui  ont  été  isolés.  On  admet  généralement  que  la  première  phase 
dans  la  décomposition  de  l'acide  nucléique  aboutit  à  la  formation  de  4  mo- 
nonucléotides.  Levene  et  Medigrecëanu  disent  que  la  première  phase  dans 
la  décomposition  enzymatique  de  l'acide  nucléique  de  la  levure  est  la  for 
mation  de  4  mononucléotides  par  l'action  d'un  ferment  appelé  nucléinase. 
Jl  est  évident  toutefois  que  la  décomposition  de  l'acide  nucléique  de  la 
tourbe,  in  situ,  ne  s'est  pas  opérée  de  la  sorte,  mais  a  fourni  un  dinucléo- 
tide  adénine-uracil  stable  et  les  éléments  constituants  d'un  dinucléotide 
guanine-cytosine.  Ceci  est  intéressant  en  présence  des  travaux  récents  de 
Jones  et  Germann  qui  ont  montré  que  lorsque  l'acide  nucléique  de  la  levure 
est  soumis  à  l'hydrolyse  alcaline,  il  se  dédouble  en  deux  dinucléotides 
bien  définis,  un  dinucléotide  guanine-cytosine  et  un  autre,  adénine-uracil. 
Ils  disent  que  le  premier  «'hydrolyse  sans  peine  en  ses  mononucléotides 
composants,  mais  le  dernier  est  relativement  stable.  Evidemment  une 
décomposition  similaire  de  Tacide  nucléique  s'est  produite  durant  la  for- 
mation de  la  tourbe  et  le  dinucléotide  relativement  instable  guanine-cy- 
tosine s'est  décomposé  plus  avant  en  ses  éléments  constituants.  Etant  donnée 
la' nature  .stable  de  ce  dinucléotide  adénine-uracil  et  la  facilité  avec  laquelle 
on  l'extrait  de  la  tourbe,  il  est  surprenant  que  son  existence  en  tant  que  tel, 
dans  la  nature,  ait  pu  jusqu'ici  échapper  à  l'observation.  Les  recherches, 
jusqu'ici  qualitatives,  se  poursuivent  dans  le  sens  quantitatif,  —  H.  de  Va- 

RIGNY. 

Lépine  (R.).  ~  Le  sucre  combiné  du  sang.  —  Etude  des  facteurs  qui 
libèrent  le  sucre  du  sang  des  combinaisons  dans  lesquelles  il  se  trouve 
engagée  Une  partie  du  sucre  combiné  est  constituée  par  des  composés  faci- 
lement et  rapidement  dissociables  et  mérite  bien,  au  point  de  vue  physio- 
logique, le  nom  de  sucre  virtuel.  In  vitro,  la  dissociation  est  augmentée  par 
l'addition  d'invertase  ou  d'émulsine.  Dans  le  sang  circulant,  un  phénomène 
analogue  s'accomplit.  On  constate  par  exemple  que  le  sang  de  la  carotide 
renferme  plus  de  sucre  libre  que  celui  du  ventricule  droit.  Cette  augmen- 
tation du  sucre  libre  paraît  dû,  comme  le  montrent  les  expériences  de 
l'auteur,  au  dédoublement  rapide  du  sucre  virtuel  par  un   ou  plusieurs 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉiNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.     119 

ferments  de  l'organisme.  —  Une  autre  portion  du  sucre  combiné  est  dis- 
sociée par  les  acides  faibles.  C'est  sous  la  forme  de  ces  combinaisons  lâches 
que  se  trouve  la  plus  grande  partie  du  sucre  chez  certains  Vertébrés  infé- 
rieurs et  Invertébrés  (Escargot)  dont  le  sang  ne  renferme  que  de  minimes 
quantités  de  sucre  libre.  Enfin,  avec  les  acides  forts,  la  quantité  de  sucre 
dégagé  est  plus  grande  et  atteint  en  moyenne  70  9e  du  sucre  déjà  libre. 
Les  acides  dégagent  généralement  moins  de  sucre  dans  le  sang  veineux 
que  dans  le  sang  artériel.  La  proportion  de  sucre  combiné  par  rapport  au 
sucre  libre  est  plus  forte  dans  les  globules  que  dans  le  sérum.  —  Certaines 
formes  de  sucre  combiné  dialysent  plus  facilement  que  le  sucre  dit  libre, 
i-e  qui  peut  faire  supposer  que  "le  glucose  lui-même  n'est  pas  complètement 
libre  dans  le  sang,  mais  s'y  trouve  peut-être  sous  forme  d'une  combinaison 
^rès  lâche.  —  H.  Caroot. 

"Wrede  (Fritz).  —  Synthèse  de  deux  nouveaux  disaccharides  ;  action  des 
ferments  sur  eux.  —  Ces  saccharides  non  réducteurs  doivent  avoir  la  consti- 
tution de  l'isotréhalose  de  E.  Fischer,  dont  ils  diffèrent  par  la  substitution 
de  S  ou  de  Se  à  l'O  de  liaison  des  deux  molécules  d'hexose  :  (C''HHO'')-S 
(ou  Se).  Ils  paraissent  traverser  l'organisme  sans  y  être  attaqués,  et  se 
retrouvent  presque  entièrement  dans  l'urine;  leur  action  toxique  est  faible. 
On  n'a  pu  in  vitro  les  dédoubler  au  moyen  d'aucun  ferment  ni  par  l'action 
des  microbes  essayés.  —  H.  Mouton. 

Michel-Durand  (E.).  —  Variation  des  substances  hydrocarbonées  dans 
les  feuilles.  —  L'ensemble  de  l'appareil  végétatif  des  plantes  dont  le  cycle 
d'évolution  n'intéresse  qu'une  fraction  de  l'année,  présente  dans  sa  com- 
position ternaire  des  variations  de  même  sens  dans  le  taux  des  hydrates  de 
carbone  que  les  feuilles  considérées  à  part.  Jusqu'au  moment  de  l'appa- 
rition de  la  graine,  synthèse  et  condensation  chimique  prédominent.  Après 
le  développement  des  graines  apparaît  dans  l'appareil  végétatif  le  régime  de 
simplification  moléculaire  :  les  complexes  hydrocarbonés  se  désagrègent  et 
émigrent  sous  des  formes  solubles  vers  les  organes  conservateurs  de  l'espèce 
où  ils  se  condensent;  mais  cette  migration  est  limitée  et,  à  la  fin  de  la  végé- 
tation, racines,  tiges  et  feuilles  renferment  dans  leurs  tissus  des  quantités 
de  principes  hydrocarbonés  qui  sont  loin  d'être  négligeables.  —  F.  Pechoutre. 

"Weinhagen  (Alb.  B.).  —  Contributions  à  la  comuiissance  de  diverses 
graisses  et  cires  végétales  et  animales.  P^  communication.  De  la  graisse 
contenue  dans  le  son  de  riz.  —  Le  son  de  riz  a  donné  après  extraction  à 
l'éther  une  substance  composée  à  la  fois  d'huile  hquide  et  de  graisse  solide. 
Cette  huile  contenait  5  %  de  phytostérine  et  91  %  d'acides  gras  (acides 
palmitique  et  oléique).  La  graisse  solide  contenait  d«  la  phytostérine,  une 
substance  parente  de  la  phytostérine  et  également  90  %  d'acides  gras  (sur- 
tout de  l'acide  palmitique).  Ni  l'huile  ni  la  graisse  ne  contenait  des  traces 
de  glycérine.  —  J.  Strohl. 

Me  Nair  (James  B.).  —  Matières  grasses  des  Rhus  laurina  et  Rhus  di- 
versiloba.  —  Des  substances  plus  semblables  à  la  cire  du  Japon  qu'à  aucune 
autre  matière  grasse  ont  été  extraites  du  fruit  mùr  des  R.  laurina  et  R. 
diversiloba.  Les  propriétés  toxiques  du  fruit  de  R.  diversiloba  diminuent 
en  même  temps  que  se  produit  un  accroissement  en  contenu  graisseux. 
Pour  diverses  raisons,  l'auteur  ne  pense  pas  que  ce  fait  soit  dû  à  une 
transformation  du  poison  en  matière  grasse.  Un  corps  gras  identique  a 


120  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

d'ailleurs  été  trouvé  dans  le  fruit  d'une  espèce  de  Rhus  non  toxique.  — 
P.  GuÉRiN. 

Bloch  (Br.)  et  Ryhmer  (P.).  —  Recherches  histochimiques  sur  l'oxydation 
fermenlaiive  et  la  formation  du  pigment  dans  les  tissus  en  survie  [XIV,  1°,  t,]. 
(Analysé  avec  les  suivants.) 

a)  Bloch  (Br.).  —  La  question  de  la  formation  du  pi fj ment  dans  la  peau. 
(Analysé  avec  le  suivant.) 

6)  Bloch  (Br.).  —  Recherches  chimiques  sur  le  ferment  pigmentogène  spé- 
cifique de  la  peau,  la  dopaoxydase.  —  Bl.,  qui  est  directeur  de  la  clinique 
dermatologique  de  Zurich,  pense  avoir  donné  par  les  présentes  recherches 
une  direction  nouvelle  et  définitive  à  la  si  intéressante  controverse  sur  la 
formation  des  pigments  mélaniques  d'origine  animale.  Voilà  comment  il  a 
opéré.  En  traitant  des  coupes  congelées  de  peau  humaine  en  état  de  survie 
avec    de    la   dioxyphénylalanine    (par    abréviation    :     dopa)    en    solution 
aqueuse  de  I  à  2  «/o»,  on  voit  apparaître  une  substance  foncée  (grise,  brune, 
noire)  à  laquelle  Bl.  donne  le  nom  de  dopamèlanine.  La  réaction  en  question 
(«  Dopareaktion   »)  est  le  résultat  d'une  oxydation  +  condensation  de  la 
dioxyphénylalanine.  On  contrôle  à  l'aide  du  microscope  à  quel  endroit  de 
la  peau  et  avec  quel  degré  d'intensité  la  réaction  a  lieu.  C'est  dans  le  pro- 
toplasme des  cellules  du  germe  pileux  que  les  processus  se  passent,  ainsi 
que  l'ont  démontré  des  recherches  sur  des  cobayes.  Des  recherches  sur  les 
amphibiens  {Triton  crislatus)  ont  .également  permis  d'établir  que  c'est  uni- 
quement dans  les   cellules  épidermiques  et  non  pas   dans  des  éléments 
mésodermiques  que  se  forme  le  pigment.  Mais  la  réaction  a  lieu  seulement 
à  des  endroits  et  chez  des  individus  normalement  capables  de  former  des 
pigments.  On  n'obtient  pas  la  réaction,  par  exemple,  avec  de  la  peau  d'in- 
dividus albinos.  L'agent  essentiel  est  de  nature  fermentative,  ainsi  que  le 
prouvent  sa  thermolabilité,  son  peu  de  résistance  vis-à-vis  de  substances 
constituant  des  poisons  notoires  pour  les  ferments  (acides,  alcalis,  H^S, 
phényhydrazine  etc.).  Ce  ferment  intra-cellulaire,  dont  l'action  physiolo- 
gique consiste  à  former  les  pigments  mélaniques  naturels  de  la  peau,  est 
une  oxydase,   qui  ne  fonctionne  qu'en  présence  d'oxygène  libre.  Bl.   le 
désigne'  sous  le  nom  de  dopaoxydase  et  insiste  sur  le  fait  qu'il  se  distingue 
nettement  de  la  phénolase  ou  polyphénoloxydase  trouvée  dans  les  leuco- 
cytes. La  dopaoxydase  aussi  bien  que  la  réaction  qu'elle  détermine  sont  de 
nature  absolument  spécifique.  11  est  probable,  d'ailleurs,  que  les  processus 
décrits  doivent  être  considérés  comme  constituant  une  phase  particulière 
du  métabolisme   intermédiaire,  au  cours  de  laquelle  certaines  sub.stances 
de  déchet  (du  type  de  la  dioxyphénylalanine)  sont  éliminées  du  corps  sous 
forme  de  pigment.  11  s'agirait  notamment  de  dérivés  de  l'orthodioxybenzole 
(«  Brenzkatecliin  »).   Or,  c'est  là  une  catégorie  de  substances  particuliè- 
rement intéressantes  qui  jusqu'à  présent,  il  est  vrai,  n'est  représentée  chez 
les  animaux  que  par  l'adrénaline,  mais  est  très  répandue  chez  les  plantes. 
Des  expériences  faites  avec  de  la  peau  de  nègre  ne  permettent  pas  de  con- 
clure qu'il  s'agit  dans  ce  cas  uniquement  de  processus  oxydatifs  particuliè- 
rement puissants.  La  couleur  noire  de  la  peau  seml)le  être  due  à  un  autre 
facteur  encore,  soit  à  une  accumulation  extraordinaire  de  la  substance- 
mère  du  pigment  fournie  par  l'organisme  (comme  dans  la  maladie  d'Ad- 
dison)  soit  à  un  ralentissement  des  processus  qui  font  disparaître  le  pigment. 
— -  J.  Struhl. 


Xlll.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CllIMIK  BIOLOGIQUE.    121 

Lutz  ("Wilh.^  —  Coiityifiutioii  à  la  connaissance  de  l'action  biologique 
des  rayons  sur  la  peau,  notamment  au  point  de  vue  de  la  formation  des 
pigmeiîls.  —  L'effet  pigmentogène  de  divers  types  de  rayons  (de  quartz,  de 
Roentgen,  de  thorium)  sur  la  peau  ne  se  fait  valoir  qu'à  des  endroits  où 
la  présence  du  ferment  spécifique  de  Bloch,  la  dopaoxydase,  est  certaine. 
C'est  ce  ferment  qui  est  activé  par  les  rayons.  On  constate  non  seulement 
une  augmentation  de  l'activité  fermentative  sous  l'action  des  rayons  en 
question,  mais  aussi  l'apparition  du  ferment  dans  des  éléments  cellulaires 
(couches  basales,  cellules  folliculaires)  qui,  avant  le  traitement  aux  rayons, 
ne  présentaient  pas  la  réaction  spécifique.  —  J.  Strohl. 

Dhérè  iCh.)  et  Vegezzi  (G.).  —  Recherches  sur  Vhéiicornliine.  —  La  bile 
de  l'escargot  renferme  deux  pigments,  Thélicorubine  et  l'hélicofuscine,  ce 
dernier  ne  dialysant  pas  et  absorbant  la  partie  la  plus  réfrangible  du  spectre, 
sans  donner  de  bandes  d'absorption.  L'hélicorubine,  dialysable  et  fournis- 
sant un  spectre  d'absorption  ;'i  trois  bandes,  a  été  longuement  étudiée  par 
les  auteurs.  Par  les  caractères  spectroscopiques,  la  transformation  facile  de 
l'hélicorubine  acide  en  oxyhélicorubine,  ce  pigment  doit-être  considéré 
comme  très  voisin,  de  l'hémochromogène,  bien  qu'il  s'en  distingue  par 
quelques  caractères.  11  parait  vraisemblable  qu'il  puisse  fonctionner  comme 
un  véritable  pigment  respiratoire,  dans  la  respiration  intestinale  des  mol- 
lusques. En  envisageant  l'évolution  des  principes  immédiats  de  l'organisme 
dans  ses  rapports  avec  l'évolution  morphologique,  Sorb\  a  supposé  que  le 
groupement  fonctionnel  de  l'hémoglobine  a  pu  apparaître  dans  la  série  des 
êtres  vivants  sous  une  forme  en  quelque  sorte  embryonnaire  et  ancestrale, 
représentée  chez  l'Escargot  par  l'hélicorubine.  Cette  hypothèse  paraît 
acceptable,  d'après  l'ensemble  des  recherches  effectuées  par  les  auteurs 
[XIV,  1^  7)].  —  H.  Cardot. 

'Waser  (Ernst).  —  Détermination  de  l'acide  formique  dans  les  extraits 
de  viande.  —  L'acide  formique  contenu  dans  les  extraits  de  viande  provient 
directement  de  la  chair  des  muscles  qui  ont  servi  à  l'extraction  et  ne  repré- 
sente donc  pas  un  produit  artificiel  qui  se  serait  formé  au  cours  des  manipu- 
lations de  l'extraction,  cela  du  moins  dans  certaines  limites  fixées  par  ^Kf. 
—  J.  Strohl. 

Morgulis  (Sergius).  —  Etude  sur  l'hydrolyse  de  la  chitine.  —  L'azote  de 
la  chitine  est,  pour  une  part,  sous  la  formé  du  groupement  NH-  de  la  gluco- 
samîne,  facilement  libéré  par  l'hydrolyse  à  l'aide  des  acides  dilués,  et  pour, 
une  autre  part  (12,04  à  12,45  o/,  de  l'azote  total),  sous  forme  d'une  combi- 
naison stable  dont  il  n'est  libéré  que  par  l'action  de  l'acide  sulfurique  con- 
centré. L'acide  volatil  produit  par  l'hydrolyse  de  la  chitine  est  sans  doute 
un  mélange  d'acides  gras  inférieurs  dont  la  production  est  liée  à  une  décom- 
position de  la  molécule  de  glucose.  On  recueille  environ  SI  de  glucose 
pour  100  de  chitine.  Il  ne  semble  pas  que  la  chitine  soit  une  acetylglucosa- 
mine  polymérisée;  elle  est  composée  de  glucosamine,  de  glucose  et  d'une 
portion  azotée  de  nature  encore  inconnue.  —  H.  Cardot. 

Mirande  (Marcel).  —  Sur  une  nouvelle  plante  à  acide  cyanhydrique.  — 
Il  s'agit  de  Vlsopyrwn  fumarioides,  originaire  de  bibérie  et  cultivée  dans  le 
jardin  alpin  du  Lautaret.  11  vient  s'ajouter  aux  exemples  déjà  connus,  Pan- 
gium  edule,  Phaseolus  tunatus,  Prunus  Laurocercmts  et  diverses  Renoncula- 
cées,  Aquileyia,  Hanunculus  et  Thalictrum.  La  plante  dont  il  est  ici  question 


122  L'AISNEE  BIOLOGIQUE. 

se  place  à  un  bon  rang  sous  le  rapport  de  sa  teneur  en  CAzH,  qui,  ici  aussi,  se 
développe  sous  l'influence  d'un  enzyme  analogue  à  l'émulsine  et  produit 
par  la  plante.  —  Y.  Delage. 

Gonnermann  (Max).  —  Contributions  à  la  connaissance  de  la  biochimie 
de  la  silice.  —  L'auteur  insiste  sur  l'importance  des  silicates  dans  les  tissus 
organiques.  11  rappelle  que  Jodin  (1883)  a  bien  pu  élever  des  plantes  de  maïs 
pendant  plusieurs  générations  dans  un  milieu  privé  de  silicates,  mais  que 
ces  plantes  ne  présentaient  plus  la  même  résistance  vis-à-vis  d'injures 
mécaniques  et  qu'elles  étaient  plus  facilement  attaquées  par  des  parasites. 
D'autre  part,  l'abondance  de  silicates  dans  le  son  de  riz  pourrait  bien  jouer 
un  rôle  dans  les  rapports  de  cette  matière  avec  le  béri-béri.  Dans  les  for- 
mations épithéliales  des  animaux,  l'importance  des  silicates  est  considérable 
au  point  de  vue  mécanique  et  ressemlile  en  cela  au  rôle  de  la  corne.  Le 
contenu,  il  est  vrai,  peut  varier,  selon  la  constitution  de  la  nourriture.  C'est 
ainsi  que  Gorup-Desanez  déjà  avait  trouvé  40  %  de  silicates  dans  les  plumes 
d'oiseaux  granivores  et  10  %  seulement  dans  celles  d'oiseaux  piscivores.  Les 
piquants  du  hérisson,  de  même  que  les  poils  des  mammifères,  contiennent 
des  quantités  variables  de  silicates  et  c'est  surtout  les  différentes  sortes  de 
cheveux  {blonds  et  noirs)  d'hommes  et  de  femmes,  de  même  que  la  laine, 
la  soie,  la  corne,  le  lait,  le  sang  et  divers  organes  internes  que  l'auteur  a 
analysé  au  point  de  vue  de  leur  contenu  en  silicates.  Chez  les  mammifères 
les  silicates  sont  éliminés  à  la  fois  par  l'urine  et  par  les  fèces.  Dans  Tintestin 
cette  élimination  a  lieu,  tout  comme  celle  des  substances  calcaires,  de 
la  magnésie  et  des  phosphates,  dans  la  partie  inférieure  du  gros  intestin. 
L'auteur  s'occupe  particulièrement  aussi  des  rapports  (souvent  discutés  déjà) 
du  poumon  avec  les  silicates.  Il  s'attache  à  prouver  que  les  tissus  conjonctifs 
du  poumon  s'incrustent  de  silice  et  que  ce  processus  peut  jouer  un  rôle  dans 
les  moyens  de  réaction  du  poumon  contre  l'infection  tuberculeuse.  L'emploi 
de  diverses  plantes  {L'quisetum,  Polyr/onum,  Pteris  a.quilina)  comme  médi- 
caments populaires  contre  la  phtisie  trouvent,  selon  G.,  son  explication  dans 
le  contenu  de  ces  plantes  en  silicates.  —  J.  Strohl. 

Shimamura  (T.)  et  Fujii  (H.).  —  Sur  V  «  Askaron  »,  iMrtic  constitutive 
toxique  des  Helminthes,  et  e7i  particulier  des  Ascarides,  et  ses  propriétés  bio- 
logiques. —  Les  auteurs  ont  extrait  du  liquide  cavitaire  ou  de  la  substance  du 
corps  desséché  de  l'Ascaride  de  l'homme  ou  de  cheval.. Ismris  megalocephala, 
une  albumose-peptone  hautement  toxicpie  à  laquelle  ils  ont  donné  le  nom 
d'  ï  Askaron  ■».  Cet  Askaron,  dissous  dans  du  sérum  physiologique  et  admi- 
nistré à  dose  très  faible  en  injection  intraveineixse  au  cheval,  au  chien,  au 
lapin,  au  cochon  d'Inde,  détermine  chez  ces  animaux  tous  les  sjTnptômes 
i[ue  provoque  l'ascariase  naturelle  ou  l'injection  d'e.vtrait  d'ascaris.  Rats  et 
souris  sont  réfractaires.  Les  principaux  symptômes  sont  :  altération  de  la 
respiration,  vaso-dilatation  périphérique,  augmentation  des  sécrétions 
(sueurs,  larmes,  sécrétion  nasale),  tenesme  rectal;  troubles  nerveux,  abais- 
sement de  la  température  et  de  la  pression  artérielle;  à  l'autopsie,  poumons 
distendus,  hémorragie  et  exsudât  sanguin  dans  le  tube  digestif,  l'endo- 
carde et  les  poumons  et  sang  coaguléi  La  dose  mortelle  par  kilog.  d'animal 
est  en  milligrammes  :  pour  le  cheval,  0,004,  pour  le  cochon  d'Inde  0,8,  pour 
le  chien  2,  et  pour  le  lapin.").  Le  cheval  est  donc  particulièrement  sensible 
à  ce  poison.  Après  l'empoisonnement  par  l'Ascaron  apparaît  très  vite  une 
haute  résistance  contre  ce  ])oison;  et  il  en  est  de  même  pour  ceux  d'autres 
parasites;  une  immunisation  progressive  peut  être  obtenue,  permettant  de 


XIII.  —  MORPHOLOGIK  GKNÉRALK  KT  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    123 

résister  à  une  dose  400  fois  supérieure  à  la  dose  mortelle  initiale.  De  sa 
multiplicité  d'origine  on  peut  conclure  que  l'Askaron  nest  pas  un  venin 
spécial  mais  un  produit  du  métabolisme.  —  \.  Delage. 

Rocci  (U.).  —  Sur  une  substance  vénéneuse  contenue  da^is  les  Zi/gènes.  — 
Les  Zygénides  sont  remarquables  par  leur  résistance  à  l'acide  cyanhydrique  ; 
par  les  blessures  s'écoule  de  leur  corps  un  liquide  jaune,  toxique  pour  les 
autres  insectes  et  les  souris.  Ce  liquide  est-il  l'antidote  de  l'acide  cyanhy- 
drique? Les  expériences  n'ont  répondu  n(>ttemcnt  ni  pur  la  positive  ni  par 
la  négative  à  cette  question.  —  Y.  Delage. 


CHAPITRE  XIV 
Pliysiolog^ie  générale. 

Abelous  (J.-E.)  et  SouIa(Ii.  C).  — Modifications  du  chimisme  cérébral  à  la 
suite  des  intoxications.  Loi  de  l'ébranlement  toxique  prolongé.  —  (Journal 
de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  XVII,  157-170,  septembre.)    [205 

Allard  (H.  A.).  —  Synchronism  and  synchronie  rhythm  in  the  behavior  of 
certain  créatures.  (Amer.  Natur.,  LI,  438-446.)  [178 

Allée  (W.  C).  —  The  sait  content  of  natural  waters  in  relation  to  rheo- 
taxisin  Asellus.  (Biol.  Bull.,  XXXII,  93-97.  1  digr.)  [230 

Allen  (Bennet  M.).  —  The  effects  of  thyroid  removal  upon  the  develop- 
ment  of  the  gonade  in  the  larvœ  of  Rana  pipiens.  (Science,  31  août, 
216.)  [169 

Amar  (Jules).  —  Physiopathologie  de  l'effort.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV, 
246.)  [144 

Ameyden  (M.  P.  van).  —  Geotropie  en  phototropie  bij'afirezigheid  van 
vrijezuurstof.  (Diss.  Utrecht  76  pp.,  5  pi.,  Amsterdam,  A.  H.  Kruyt.)    I2v?2 

Andersen  (R.  J.)  and  Lusk  (Graham).  —  The  interrelation  between  diet 
and  body  condition  and  the  energy  production  during  mechanical  vork  in 
the  dog.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  111,  may,  386-390.)  [185 

Anonyme.  —  Lnderfeeding  as  a  Cause  of  Sterility.  (Journ.  of  Heredity, 
Vlll,  454.)  [155 

a)  Baglioni  (S.).  —  L'action  physiologique  de  l'urée.  (Mem.  délia  Società 
Italiana  délie  Scienze  dei  XL,  XIX,  1916:  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVll, 
49-68.)  [210 

b)  —  —  Sur  la  nature  des  processus  physiologiques  des  organes  électri- 
ques. (Mem.  délia  Società  Ital.  délie  Scienze  dei  XL,  XIX,  259-288;  Arch. 
Ital.  Biol.,  LXVll,  93-104.)  [181 

c)  —  —  Les  fondions  de  la  vessie  natatoire  des  poissons,  sa  signification 
comme  organe  de  sens  hydrostatique.  (Mem.  délia  Societa  Ital.  délie 
Scienze  dei  XL,  XIX,  217-258;  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVll,  69-92.)  [ISC» 

Bauer  (Eisa).  —  Ueber  Agglutination,  (fîioch.  Zeitsch.,  LXXXIIl,  121- 
128.)  '  [216 

Baumberger  (J.  P.).  —  Tlie  food  of  Drosophila  melanogaster  .Meiqen. 
(Proc.  Xat.  Ac.  S.  États-Unis,  111,  122-1,26.)  [213 

BaylissCW.  M.). —  The  nature  of  Rénal  Activity  (Nature,  LXLIX,  28  juin, 
344.)  [175 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  l'^5 

Beaudoin  (Marcel;.  —  (ne  nouvelle  maladie  du  Spralf  (Clupca  sprat  la), 
causée  par  un  Copéjiode  parasite  {l.ermeenieus  sardinu').  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXV,  410.)  |2I9 

Beigel-Klaften  (C).  —  Ueber  Plasmastrukturen  in  Sinnesorgane  nnd 
Driisenzellen  des  Axolotls.  (Arch.mikr.  Anat.,  XC,  39-68,  2  pi.)  [Voir  ch.  \. 

Berthold  (E.).  —  Zur  Kenntnis  des  Verhaltens  von  ha/derien  im  Oewehe  der 
P/lan:.en.  (Jalirb.  f.  wissenscli.  Bot.,  LMI,  385-460,  3  fig.)  [214 

Besse  (Pierre  M.),  et  Budin-Œhler  (E.L  — Résultats  d'essais  de  diète-  . 
tique  expérimentale.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXIX,  109-111.)  Ilô4 

Blanchetière  (A.).  —  Action  du  hacille  fluorescent  liquéfiant  de  Fliif/ge 
sur  rasparaginr  en  milieu  chimiquement  défini.  Vitesse  et  limite  de 
l'attaque.  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXXI.)  [217 

Blunck  (Hans).  —  Die  Schrekdrûsen  des  Dytiscus  und  ihr  Secret.  2.  u.  3. 
Teil.  (Zeitschr.  wiss.  Zool.,  CXVII,  205-256,  4  pi.,  3  fîg.)  [170 

a]  Boas  (E.).  —  Stàrkebdilung  bei  Schimmelpilze.  (Biochem.  Zeitschr., 
LXXVIII,  368-312.)  ^  [Analysé  avec  le  suivant. 

b)  —  —  Weitere  Untersuchungen  ilber  die  Bilduug  slUrkàlinlicher  Sub- 
slanzen  bei  PUze.  {ih[d.,LXXXl,  80-86.)     •  [218 

Bohn  (Georges).  —  Sur  quelques  préjuqés  biologiques.  (C.  R.  Soc.  Biol. 
LXIX.  613-610.)  [196 

Bokorny  (T.).  —  iXeues  ilber  die  Koklenstofferndhrung  der  Pflanzen.  (Biol., 
Centralbl.,  XXXVI,  385,  1916.)  [164 

Boldyreff  ("W.).  —  Fonction  ])ériodique  de  l'organisme  che:-  l'homme  et  les 
animaux  d'ordre  supérieur  (Pancréas  comme  principal  agent  du  processus 
de  l'assimilation  dans  tout  le  corps).  (Cuarterly  Journal  of  expérimental 
Physiology,X,  n"  2,  175-201,  14  fig.,  6  décembre,  1916.)  [159 

Bottomley  ("W.B.).  —  Some  effects  of  organic groiiHh-promoting  .■substances 
[Auximones]  on  the  groicth  of  Lenina  minor  in  minerai  culture  solutions. 
(Roy.  Soc.  Proceed.,  B  621,  481.)  [148 

Boulenger  (G. -A.).  —  Sur  l'évolution  de  V appareil  à  venin  des  serpents 
iàproposd'une  Note  deM"""  Marie  Phisalix).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,92.)    [220 

Bourguignon  (Georges).  —  Chronaxle  normale  du  triceps  brachial  et  des 
radiaux  chez  l'homme.  Classification  fonctionnelle  et  radiculaire  des  mus- 
cles du  membre  supérieur  par  la  chrona.rie.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX, 
718-120.)  [Analysé  avec  le  suivant. 

Bourguignon  (Georges)  et  Lucas  (Jean).  —  Classification  fonctionnelle 
et  radiculaire  des  muscles  du  membre  suj)é rieur  de  l'homme  par  le  rapport 
des  quantités  d'électricité  donnant  le  seuil  avec  les  deux  ondes  isolées  du 
courant  induit  (indice  de  vitesse  d'excitabilité).  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXIX, 
721-726.)  [184 

Bourquin  (Helen).  —  Starch  formation  in  Zygnema.  (Bot.  Gazette,  LXIV, 
426-434,  1  pi.  I  ■  '  [Le 

chromatophore  du  Zygnema  est  un  plastide  renfermant  un  pyrénoïde 
autour  duquel  rayonnent  des  grains  d'amidon.  C'est  le  plastide,  et  non 
le  pyrénoïde,  qui  prend  part  à  la  formation  de  ces  grains.  —  P.  Guérin. 

Boutan  (L.).  —  Sur  le  rôle  des  nageoires  dans  les  Poissons  téléostéens  à 
vessie  natatoire.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  801.)  [187 


126  LANNEE  BIOLOGIQUE. 

Brecher  (Leonore).  —  Die  Puppoi flirhungen  des  Kohlweisslings  Pieria 
bra.^sicae  L.  (Arch.  Entw.  Médian.,  XLIII,  88-221,  &pl.,  8  fig.)  [192 

Bro-wning  (C.  H.)and  Sidney  Russ.  —  The  G ermicidal  action  of  ultra-vio- 
let radiation  and  ils  corrélation  irith  sélective  absorption.  (Roy.  S. 
Proced.,B623.)  '  [202 

a)  Brunacci  (B.).  —  Sur  la  fimction  sécrétrice  de  la  parotide  chez  Vhonrme. 
Xote  III.  Influence  de  la  qualité  du  stimulus  sur  les  propriétés  chimico- 
physiologiques  de  la  salive  parotidienne  humaine.  (Arch.  Ital.  Biol.,  LXX. 
fasc.  III,  349.)  [Publié,  en  19ir., 
dans  krch.  di  Fisiogia  et  analysé  dans  le  vol.  XX  de  VAnn.  BioL,  p.  209.  i 

b) Sur.  Vadaptalion  des  amphibies  au  milieu  liquide  externe,  au  moyen 

de  la  régulation  de  la  pression  osmotique  de  leurs  liquides  internes.  IV.  Le 
temps  dans  lequel  a  lieu  la  régulation  osmotique.  (Ibid.,  349.) 

[Analysé  avec  le  suivant. 
r) Sur  Vadaptation  des  amphibies  au  milieu  liquide  externe  au  moyen 

de  la    régulation  de    la  pression    osmotique  de   leurs   liquides   internes. 

VI.  Importance  des  sucs  lymphatiques.  (Ibid.,  349.)  |141 

d) Influence  de  Vattention  sur  la  sécrétion  de  sucs   digestifs.   (Piend. 

della  R.  Accad.  dei  Lincei.  XXVI,  502-508,  2  fig.  :  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVI, 

Fasc.  III,  323-327.)  [173 

a)  Buckmaster  (George  A.).   —  The  relations  of  carbon  dioxide  in  the 

/^/ood. '(Journal  of  Physiology,  LI,  104-110,  20  mars.)  [166 

J>) On  the  capacity  of  blood  and  hœmoglobin   to   unité  with  carbon 

dioxide.  (Journal  of  Physiology,  LI,  164-175,  1  fig.,  3  juillet.)  [166 

Buder  (Johannes).  —  Zur  Kenntnis  der  phototaktischen  Richtungsbew.e- 

gungen.  (Jahrbiicher  f.  wiss.  Bot.,  LVIII,  105-220.)  *      [226 

Buglia  (G.j. —  Observations  sur  la  vitalité  et  sur  la  pression  osmotique  des 
jeunes  anguilles  encore  transparentes  («  cieche  »).  (Atti  della  Soc.  Toscana 
Se.  Natur.  resid.  in  Pisa,  XXXI,  1916;  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVI,  Fasc.  1, 
1-16.)  1199 

Bunzell  (H.  H.)  and  Hasselbring  (H.).  —  The  supposed  action  of  potassium 
permanganate  vnt h  plant  peroxidases.  (Bot.  Gazette,  LXIII,  225-228.) 

[Les  phénomènes 
doxydation  observés  par  Reed  sont  dus,  probablement,  non  à  des  per- 
oxydases  delà  plante,  mai.s  à  des  peroxydes  de  manganèse.  —  P.  Guéri.n. 

a)  Burge  (W.  E.).  —  The  catalase  contents  of  luminous  and  non-luminous 
insects  compared.  (Science,  21  sept.,  295.)  [179 

b) Comparison  of  the  catalase  content  of  the  breast  muscle   of  wild 

pigeons  and  of  bantam  chickens.  (Science,  2  nov.,  440.)  [185 

Burge  ("W".  E.)  and  Neill  (A.  J.).  —  The e/fect of  starvation  on  the  catalase 
content  of  the  tissues.  (The  American  Journal  of  Physiology,  XLllI,  58-61. 

'    1^'  avril.)  [Par 

le  jeûne,  la  teneur  de  la  graisse  et  des  muselés  en  catalase  diminue, 
exception  faite  pour  le  muscle  cardiaque  dont  la  teneur  reste  normale;  or. 
le  tissu  du  cœur  ne  présente  pas  d'autolyse  dans  le  jeune,  à  l'inverse  des 
autres  tissus,  et  ses  processus  d'oxydation  restent  normaux.  —  H.  Cardot. 

BurroAvs  (Montrose  T.).  —  The  o.rygen  pressure  necessary  for  tissue  acti- 
vity.  (The  American  Journal  of  Pliysiology,  XLIII,  12-21,  3  fig.,  l®""  avril.) 

[209 


Xl\  .  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  127 

Busacchi  (P.).  —  Sur  le  mode  de  .<e  comporter  du  chondriome  des  cellules 
épithèliales  delà  inllosité  iiitestùude  dans  le  jeûne prolowiè  et  dans  la  réali- 
mentation  après  celui-ci.  (BuUet.  délie  Se.  mediche,  LXXXVII,  1916;  Arch. 
Ital.  Biol.,  LXVI,  fasc.  I,  108.)  [IGO 

Busquet.  —  Action  vaso-constrictive  du  nucléinate  de  soude  sur  le  rein. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  :246.)     ,  [208 

Garnis  (M.).  —  Sur  la  résistance  au  curare  du  Leptodactylus  ocellatus 
(Jiana  argcntina)  et  sur  d'autres  points  de  la  physiologie  générale  des  mus- 
cles. (Arch.  di  Fannacol.  sper.  e  Scienze  affini,XXI,  1916;  Arch.  Ital.  Biol., 
LXVI,  Fasc.  I,  17-46.)  [207 

Cannon  ("W.  B.)  andGruber  (C.  M.).  —  Oscillatory  variations  inthe  contrac- 
tions of  rhythmicolly  stimulated  muscle.  (The  American  Journal  of  Phy 
siologie,  XLIL  30-45,  9  fig.) 

[Les  auteurs  étudient  les  conditions  d'obtention  de  ces  variations  oscilla- 
toires et  démontrent  leur  origine  strictement  musculaire.  —  H.  Carpot. 

Carlson  (Anton  Julius).  —  The  control  of  Hunger  in  Health  and  Disease. 
(Chicago  and  Cambridge  Univ.  Press,  1916.)  [155 

Chabanier  (Henry).  —  Etudes  des  lois  numériques  de  la  sécrétion  rénale. 
(Thèse  Paris,  296  pp.)  [175 

Chaussé  (P.).  —  Recherches  sur  la  virulence  du  muscle  et  des  ganglions 
apparemment  sains  dans  la  tuberculose  généralisée  du  bœuf  et  du  porc. 
(Ann.  Inst.  Pasteur,  XXXI,  1-18.)  [216 

{/'<  Chick  (Harriette)  and  Hume  (E.  Margaret).  —  The  distribution  in 
Wheat,  Rice  and  Maizé  grains  of  the  substance  the  Deficiency  of  ivhich  in  a 
diet  causes  polyneuritis  in  Bird  and  Beri-beri  in  man.  (Roy  Soc.  Proceed., 
B  624,  44.)  [145 

b) The  effect  of  exposure  to  températures  at  or  above  100«'  C.  upon  the 

substance  (vitamin)  ivhose  deficiency  in  Diet  causes  polyneuritis  in  Bird 
and  Beri-beri  in  man.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B  624,  60.)  [146 

Chien  (S.  S.).  —  Peculiar  effects  of  bariuni,  strontium  and  cerium  on  Spi- 
rogyra.  (Bot.  Gazette,  LXIII,  406-409,2  fig.)  [208 

Ghio  (M.).  —  Action  de  l'anhydride  carbonique  et  du  calcium  sur  l'utérus 
isolé.  (Atti  R.  Accad.  Se.  Torino,  LI,  1131,  1916;  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVII, 
fasc.  I,  2.)  [208 

Chistoni  (A.).  —  Azione  antagonista  fra  Vestratto  di  gangli  linfattici  e  Ta- 
drenalina  sugli  organia  fibre  muscolari  liscie.  (Arch.  Ital.  Biol.,  4.) 

[Analysé  d'après  Arch. 
di  Fisiologia,  dans  le  volume  précédent  de  V Année  Biologique,  p.  181.) 

Clayberg  (Harold  D.).  —  The  effeci  of  ether  and  chloroform  on  certains 
fishes.  (Biol.  Bull.,  XXXII,  234-248.)  [206 

Clément  (Huguesi.  —  Contribution  à  l'étude  de  la  centrifugatiou  expéri- 
mentale en  Biologie.  (Thèse  doctorat  se.  nat.,  Lyon,  Rey,  1917.)  [197 

Cloëtta  (M.).  —  Zur  Théorie  der  Narkose.  (Vierteljahrsh.  Naturf,  Gesellsch. 
Zurich,  LXII,  194-200.)  [206 

Cole  ("William  H.)  and  Dean  (Carleton  J.).  —  The  photokinetic  reactions 
of  frog  tadpoles.  (Joiirn.  Exper.  Zool..  XXIII,  361-370.)  [201 

a)  Goupin  (Henri).  —  Influence  des  sels  de  calcium  sur  les  poils  absorbants 
des  racines.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  641-643.)  [208 

b) Sur  l'excrétion  acide  des  racines.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  564-567.) 


128  ,  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

[La  produc- 
tion d"un  liquide  acide  par  les  racines  est  un  fait  général,  qui  commence 
dès  que  la  racine  sort  de  la  semence  et  se  poursuit  jusqu'à  la  fin  de 
son  existence.  Elle  ne  s'effectue  pas  par  les  poils  radicaux.  —  M.  Gard. 

Courmont  (Jules)  et  Rochaix  (A.).  —  Etudes  expérimentales  sur  ki  vac- 
cination antityphoidique  (vaccin  mixte  TA B).Lencoc!/tose.  Agghitinine.{A.nn. 
Inst.  Pasteur,  XXXI,  1S7-208.)  [215 

CressAvell  Shearer.  —  On  the  toxic  action  of  dilule  pure  sodium  chloride 
solutions  on  the  Meningococcus.  (Roy.  Soc.   Proceed.,  B  619,  440.) 

[Expériences 
sur  la  toxicité  du  sel  marin  à  l'égard  du  meningocoque.  —  H.  de  Varigny. 

Cresswell  Shearer  and  Crowe  (H.  AVarren).  —  The  rôle  of  the  phago- 
cyte in  cerebro-spinal  me7iingitis.  (Roy.  Soc.  Proceedings,  B  619,  422.) 

[Etude  d'où  il  résulte  que,  selon  diverses  conditions,  les  leuco- 
cytes absorbent  et  tuent  ou  n'absorbent  ni  ne  tuent  les  meningocoques  : 
les  leucocytes,  en  particulier,  ne  s'attaquent  pas  aux  meningocoques  vi- 
rulents. Expériences  intéressantes  pour  la  pathologie.  —  H.  de  Varigny. 

Crozier  ("W.  J.).  —  The  photic  sensitivity  of  Balanoglossus.  (Journ.  Exper. 
Zool.,  XXIV,  211-217.)  '  [228 

a)  Cushny  (A.  R.).  —  The  sécrétion  of  the  urine.  (London,  Longmans, 
Green  smd  C°,  XI,  241  pp.)  [174 

b) The  excrétion  ofurea  and  sugar  by  the  Kidney.  (Journ.  of  Physiol., 

LI,  36-44,  20  mars.)  [174 

Daniel  fL.).  —  Comment  préserver  nos  chênes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV.  957- 
959  )  [Le  système  d'exploitation 

du  chêne  en  Bretagne  en  têtards  émondés  périodiquement  est  mauvais  et 
responsable  de  l'extension  de  la  maladie  de  l'Oïdium.  (J'ai  montré  qu'il  en 
était  de  même  dans  les  taillis  du  Sud-Ouest  surtout  pour  le  chêne  tauzin. 
Voir  Annales  de  la  Société  d'agriculture  de  la  Gironde,  1915.)  —M.  Gard. 

Danysz  (J./.  —  Traitement  de  quelques  dermatoses  par  la  bactériothérapie. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  527.)  [219 

Davey  (AATheeler  P.).  —  The  effect  of  x-rays  on  the  lenylh  of  life  of  Tri- 
boliwn  confusum.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXll,  573-592,  5  11g.)  [202 

De  Crinis  (M.).  —  Eine  ncne  Méthode  fiir  Bestimmuny  der  Gesamtblutmenge 
des  lebenden  Menschen.  (Zeitschr.  Physiol.  Cliem.,  IC,  131-140.)  [167 

De  La  Fuye.  —  Essai  sur  la  photographie  des  Bapaces.  (Rev.  fr.  Ornithol., 
N°  96,  49-52,  N-  97,  68-72.)  '  [188 

Démoli  (Reinhard).  —  Die  bannende  Wirhung  kiïnstlicher  Lichtquellen 
aufinseclen.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVIl,  503-506.)  [200 

DcAwitz  (  J.).  —  Noclimah  iiber  die  Entstehung  der  braunen  Earbe  gewisser 
.  Kokom.  (Zool.  Anz.,  XLIX,  170-176.)  [176 

Dittrich  (C).  —  Zur  Giflwirkung  der  Morchel,  Gyromiira  esculenta  (Pers). 
(Her.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  27-44.) 

[Sera  analysé  dans   le  prochain  volume. 

Dolley  CWilliam  L.).   —  The  rate  of  locomotion  in   Vanessa  antiopa  in  in- 


.       XIV..—  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  129 

Icrniitlrnt  Uijht  and  in  continuons  liçifit  of  différent  illuminatiotis,  and  ils 
bearinq  on  thc  «  continuons  arlion  theorij  »  of  orientation.  (Journ.  Exper. 
Zool./xXIII.  r)07-518.)  '  [229 

Doubt  (Sarah  L.).  —  The  respome  of  plants  to  illuminatinrj  gas.  (Bot. 
Gazette.  LXIII,  209-224.  6figO  '  [211 

a)  Dubois  (Raphaël).  —  A  propos  de  recherches  récentes  de  M.Neivton  Ilar- 
vey  sur  la  biophotogénèse.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  33.)  [180 

b) .1  propos  de  quelques  recherches  récentes  de  M.  Netvton  Harvei/  sur 

la  biophotogénèse  et  du  rôle  importantde  la  préluciférine.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXIX,  0r,4-966.)  [180 

Dufrénoy  (J.).  —  Ilemarques  à  l'occasion  des  modifications  produites  par  le 
vent  marin,  sur  des  inflorescences  mâles  du  pin  maritime-  (C.  R.  Soc.  BioL, 
LXIX,  174-175.)  [190 

Dufton  (DorothyJ.  ~  Increase  of  erythrocytes  resulting  from  exposiire  to 
carbonir  acide.  (Proceedings  of  the  physiological  Society,  27  janvier.)  [166 

Drze'wina(A.).  —  Réactionà  la  lumière  des  Lamellibranches.  (Rev.  scient., 
1 19.)  [L'.-lnorfon?<^?/7«î,nrt/('s  réagit  aux  variations  d'intensité  lumineuse  imper- 
ceptibles à  l'œil  humain;  le   Pectcn,  au  déplacement  du  blanc  sur  noir. 

Ehrlich  (Félix).  —  Ueber  die  Végétation  von  Hefen  und  Schimmelpihen 
aufhetej'ocyclischenStickstoffoerbindungen  und  Alkaloiden.  (Bioch.  Zeitsch. , 
LXXIX,  252.)  [218 

a)  Esterly  (Calvin  O.).  —  Speciflcilg  in  behavior  and  the  relation  beetineen 
habits  in  nature  and  reactions  in  the  laboratory.  (Univ.  California  Publ., 
XVI,  N"  20,  381-392.)  [221 

b)  —  —  The  occurence  of  a  rhythm  in  the  geotropism  of  two  species  of 
plankton  copepods  uihen  certain  recurrinq  e.rternal  condition  are  absent. 
(Ibid..  N°  21,  393-400.)  '  [221 

Evans  (C.  Lovatt).  —  The  m,echanism  of  cardiac  accélération  by  warmtJi. 
and  by  adrenalin.  (Journal  of  Physiology,  Ll,  91-104,  I  tig.,  20  mars.)  [165 

Fiessinger  (Noël)  et  Clogne  (René).  —  Etude  sur  le  pouvoir  protéolytique 
des  leucocytes  polqnucléaires  normaux  du  sanq  circulant .  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXIX,  451-452.)   '  '  [166 

Fletcher  (M.  M.).  —  The  respiratory  process  in  ynusde  and  the  nature  of 
muscular  motion.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B  619,  444.)  [Contre  la  théorie 

de  l'inogène,  et  en  faveur  de  l'idée  que  le  sucre,  par  sa  transformation, 
peut  être  la  source  directe  de  l'énergie  contractile.  —  H,  de  Varignv. 

Forbes  (A.)  and  Rappleye  iW.  C).  —  The  eff^ect  of  température  changes 
on  rhythm  in  the  human  eleetromyogram.  (The  American  Journal  of  Phy- 
siology, XLII,  228-255,5  fig.,  P"- janvier.)  [184 

Fornero  (A.).  —  Les  produits  endocrins  de  l'utérus  humain  dans  les  diverses 
phases  de  son  développement  et  dans  certaines  conditions  morheuses  spé- 
ciales. lArch.  Ital.  Biol.,LXV,  fasc.  III,  324-338.)  [172 

Garnier  (Marcel)  et  Gerber  (C).  —  Le  coefficient  d'imperfection  uréo- 
génique  suivant  les  régimes:  ses  variations  aux  diverses  heures  de  la 
journée.  (G.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  203-207.)  [160 

Garrey  (Walter  (E.). — Proof  of  the  muscle  tension  theory  of  lieliotropism. 
(Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  III,  602-609.)  [224 

LANNÉIÎ    BIOLOGIQUE,    XXII.    1917.  9 


130  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Gast  CW.).  —  Quantitative  Untersuchungen  ilber  du  Kohlehydratstoffwech 
sel  in  i.au66/af<  (Zeitschr.  physiol.  Chera.,IC,  1-53.)  [164 

Gates  (Frank  E.).  —  Synchronism  in  the  flashing  of  fire-flies  (Science, 
28  sept.,  314.)  [178 

Gayda  (T.).  —  Sur  l'œdème  par  perfusion  avec  des  solutions  salines.  (Arch. 
Ital.  Biol.,  LXV,  fasc.  II,  145-169.)  [141 

Geilinger  (H.).  —  Beilrag  zur  Biologie  der  Harnstoff  vergàrenden  Mikro- 
orqanismen,  mit  besonderer  Beriicksichtigung  der  Anserobiose.  (Centralbl. 
f.  Bakt.,  II,  XLVII,  245-301.)  [218 

Gericke  (H.).  —  Atmung  der  Libellenlarven,  mit  besonderer  Berûcksidu 
tigung  der  Zygopteren.  (Zool.  Jahrb.  (Abt.  Allg.  Zool.),  XXXVI,  157-198, 
2pl.,lfig.)  [144 

Giannelli  (L.)   —   Contribution  à  l'étude  du  pancréas  chez   les  téléostéens. 

Pancréas  de  Tinca  vulgaris  en  conditions  normales  de  nutrition  et  après 

un  Jeûne  prolongé  (Monitore  Zool.  Ital.,   XXVII,   1916;  Arch.  Ital.  Biol., 

LXVI,  fasc.  I,  112.)  [173 

Grasnick  ("Walter).  —  Die  Wirkung  der  Badiumstrahlen  auf  tierische 
Gewebe  [Expcrimentell-histologische  Untersuchung  an  Geiveben  von  Am- 
phibienlarven).  (Arch.  mikr.  Anat.,  XC,  1-39,  1  pi.)  [209 

Grevés  (James  Frederick).  —  Température  and  life  duration  of  seeds. 
(Bot.  Gazette,  LXIII,  169-189,  5  fig.)  [199 

Gudernatsch  (J.  F.).  —  Studies  on  internai  sécrétion.  IV.  Treatment  of 
tadpoles  with  thyroïd  and  thymus  extracts.  (Anatom.  Record,  XI,  N"  6, 
janv.,  3  pp.)  [169 

a)  Gueylard  (M'i<^  France)  et  Portier  (Paul).  —  Variation  de  poids  de 
l'Epinoche  passant  d'un  milieu  dans  un  antre,  de  salinité  différent.  Etude 
de  l'adaptation  aux  changements  brusques  de  salinité.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXIX,  538-540.)  [142 

b) : Variations  de  poids  de  l'Epinoche  morte  {Gast.  leinrus)  sous  l'in- 
fluence des  changements  brusques  de  salinité.  (Ibid.,  683-684.)  [142 

Guilliermond  (A.).  —  Becherches  sur  l'origine  des  chromoplastes  et  le  mode 
de  formation  des  pigments  du  groupe  des  xanthophylles  et  des  cai^otines. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  232-235.)  [Les  pigments 

du  groupe  des  xanthophylles  et  des  carotines  apparaissent  tantôt  au 
sein  des  mitochondries,  tantôt  au  sein  des  chromoplastes,  tantôt  au  sein* 
de    chloroplastes  dérivés   eux-mêmes  des   mitochondries.   —  M.   Gard. 

Guyènot  (Emile).  —  Becherches  expérimentales  sur  la  vie  aseptique  d'un 
organisme  en  fonction  du ,  milieu.  (Bull.  Biol.  (précéd'  Bull.  Se.  Fr.  Belg.), 
LI,  fasc,  I,  1-330,  4  pL,  10  fig.  Thèse  Paris.)  [202 

Haas  (A.  R.  C).  —  Bapid  respiration  after  deat/i.  (Proceed.  Nat.  Acad. 
Se.  United-States,  III,  N°  12,  688-691.)  [144 

Haberlandt  (G.).  —  Blatlepidermis  uni  Lichperzeption.  (S.-B.  Pr.  Ac. 
Wiss.,  XXXII-XXXII,  672-687,  1916.)  [229 

Hamburger  (H.  J.)  and  de  AVaard  (D.-J.).  —  Influence  de  substances 
radioactives  sur  la  perméabilité  des  reins  augli/cosc.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV, 
372.)  '  [209 

Hammett  (Fred  S.)  and  Me  Neile  (Lyle  G.).  —  Concerning  the  effccl  of 
ingested  placenta  on  the  groirth-promoting  properties  of  human  milk. 
(Science,  21  sept.,  345.)  [221 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  VM 

Hammond  (J.)  —  On  Ihe  cause  responsible  for  Ihr  developmental  progress 
of  thc  7na)nm(iry  glands  in  thc  Babhit  during  l/te  laAlrr  pari  of  preg- 
nancy.  (Koy.  Soc.  Proceed.,  B  022, 534.)  [170 

Hanke  (A.rthur).  —  Ostéit-malakischc  Erkran/nmg  bci  einem  jugendlichcn 
GoviUa-ioi'ibclien^  ouglcich  cin  Beilrag  :ur  Kenntnis  der  osteo-mulakischen 
Prozesse.  (Jenaïsche  Zeitschr.  f.  rs'aturwissensch.,  LV,  67-700;  1  pi., 8  fig.) 

[Cité  à  titre  bibliographique. 

Hargitt  (Geo  T.).  and  Fray  ("Walter  "W.).  —  The  growlk  of  para- 
mecium  in  pun-  cultures  of  Bacteria.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXII,  421- 
4r)3.)  1161 

Hart  (E.  B.),  Mac  Collum  (E.  "W.).  Steenbock  (H.)  and  Humphrey  (G. 
C).  —  Physiological  effect  on  groirth  and  reproduction  of  rations  ba- 
lancée from  restricted  sources.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III, may, 
374-382.)  [155 

a  Hartmann  (Otto).  —  Ueber  die  temporale  variation  bei  Copepoden  {Cy- 
clops,  Diaptomus)  und  ihre  Bezichung  zu  der  bei  Cladoceren.  (Zeitschr. 
indukt.  Abstamm,  Vererbgslehre,  XVÎII,  22-44,  22  fig.)  [194 

b)  —  —  Ueber  die  Entwicklung  und  temporale  Variation  des  Keimdoters- 
tockes  und  die  Eibildung  von  Pterodina  patina  Miill,  nebst  Bemerkungen 
iiber  die  Temporalvariation  des  Dotterstockes  von  Asplanchna  und  Si/n- 
chaeta.  (Zool.  Jahrb.  (Abt.  Anat.),  XL,  291-340,  3  pi.,  5  fig.)  [195 

Harris  (F.  J.)  and  Hoyt  (H.  S.).  —  The  possible  ârigin  of  the  loxicity  of 
ultraviolet light.  (Science,  28  sept.,  318.)  [201 

r/'  Harvey  (Ethel  Bro\wTie).  —  .4  physiological  study  of  Noctiluca,  with 
spécial  référence  ta  light  production,  ana'sthesia  and  spécifie  gravity. 
(Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  15-16.)  '       [181 

h) -4  physiological  sttidy  of  spécifie  gravity  and  of  luminiscence  in 

Xnctiluca  irith spécial  référence  to  anesi^esm.  (Publ.  Carnegie Inst.,  N°251, 
235-253.)  [Analysé  avec  le  précédent. 

a)  Harvey  (E.  Newton).  —  Studies  on  bioluminescence.  IV.  The  chemistry 
of  light  production  in  a  Japanese  OstracodCrustoceano.  Cypridina  hilgen- 
dorfii  »  Minier.  (The  American  Journal  of  Physiology,  XLII,  318-341,  1er 
janvier.)  '         ^  [j^O 

Al r.  The  Chemistry  of  light  production  by  the  fire-fiy.  (Ibid.  342-358.) 

[Analysé  avec  le  précédent. 

':;  —  —  What  substance  is  the  source  of  the  light  in  the  fire-fiy.  (Science  7 
sept.,  241, )  [179 

Hâtai  (S.i.  —  (Jn  the  composition  of  the  médusa,  Cassiopea  xamachana 
"iid  the  changes  in  it  after  starvation.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats- 
Unis.  III,  22-24.)  [ir,l 

Heilbronn  (A.).  —  Lichtabfall  oder  Lichtrichtung  als  Ursaehe  der  helio- 
if'ipischen  Beizung?  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  641-642.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Heinricher  (E.).  —  Die  Kriimuiungsbewegungen  des  Hypokotyls  von  Vis- 
cum  album.  (Jahrb.  f.  wissensch.  Bot.,  LVII,  321-362,  3  pi.  et  4  fig.)     [223 

Heyne(Herm.;  — Zur  Kenntnis  der  Siphon ophor en,  (Jenaische  Zeitschr. 
f.   Naturwiss.,  LIV,  67-100,  2pl.)  [161 

Hickernell  (Louis  Max).  —  .4  study  of  desiccation    in  the   Hotifer  Phi- 


132  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

lodina  roseola,  wit/i  spécial  référence  to  cytological  changes  accompanying 

desiccation.  (Biol.  Bull.,  XXXII,  343-397,  5  pi.)  [193 

Hirsch  (Gottw    Chr.).  —  Die  Ernahrung sinologie  (lleischfresnender   Gas- 

tropoden.   2   Teil.  (Zoolog.  Jahrb.  'Abt.  Allg.   ZooL),  XXXIV,  199-230,   12 

fig.)  ^  ^'^^ 

Hirschberg  (Elseï  und  Winterstein  (Hans).—  fy'eôer  rfen  Zuckerstoffwech- 
'  sel  der  nervôsen  Zentralorgane.  (Zeitschr.  physioL  Chem.,  C,  185-202.)  [163 
Hbfler(Karl).  —  Die  plasmolytisch-volumetrische  Méthode  und  ihre  Anwend- 

harkeit  zur  Messung  des  osmotischcn  Wertes  lehender  Pflanzenzellen.iBer. 

deutsch.  bot.  Ges.,  XXXY,  706-720,  3  fig.)  ,    •         , 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Hooper  (C.  'W.).  —  Bile  pigment  metabolism.  V.  The  in/lueiice  of  hile  cons- 
tituents  on  bile  pigment  sécrétion,  taurocholie,  glgcocholic  and  cholic  acids 
and  bile  fat.  (American  Journ.  PhysioL,  XLIL  280-289,  1-  janv.) 

[La  sécrétion  des  pigments  est  arrêtée  par  m- 
o-estion  d'acide  glycocholique  et  de  graisse  biliaire  ;  l'acide  taurocholique 
est  sans  action  à  ce  point  de  vue,  mais  exerce  une  action  cholagogue, 
comme  le  fait,  à  un  moindre  degré,  l'acide  glycocholique.  —  H.  Cardot. 

Hooper  (C.  W.)and  Whipple  (G.  H.).  —  Bile  pigment  metabolism.  IV.  In- 
/Jucnce-offresh  bile  feeding  upon  irhole  bile  and  pigment  sécrétion.  (Ame- 
rican Journ.,  XLll,  264-279,  P-"  janv.)  ,    .    .  . 

[La  sécrétion  biliaire  est  augmentée  par  l'ingestion  de  bile  fraîche,  particu- 
lièrement de  bile  de  bœuf  ;  la  quantité  de  pigment  s'abaisse.  —  H.  Cardot. 

Huntington  /Ellsworth).  -  Température  optima  for  human  energy.  (Proc. 
Nat.  Ac.  Se.  Etats-Unis,  III,  127-133.)  [198 

Janse  (J  M.).  —  Die  Energieleistung  des  Protoplasma  beim  Wachsen  der 
Zelle.  (Jahrbucher  fur  wiss.  Bot.,  LVlll,  221-236.)  [177 

a)  Jean  —  De  l'influence  des  extraits  de  glandes  génitales  sur  te  mi^tabo- 
lisme  phosphore.  (G.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  201-203.)  [1/1 

M De  l'influence  des  extraits  de  glandes  génitales  sur  le  métabolisme 

phosphore.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  438.)  [Analysé  avec  le  précédent. 

a)  Jordan  (Howey).  —  Eheotropism  of  Epinephelus  striatus  Bloch.  (Proc. 
Xat.  Acad.  Se.  Etats-Unis.  III.  157-159.)  [229 

^\ Rheotropic  responses  of  Epinephelus  striatus  Bloch.  (The  Ame- 
rican Journal  of  Physiology,  XLIII,  438-454, 5  fig.,  1" .juin.)  [230 

Jordan  (H.).  —  Ueber  besondere  Muskelnnnd  Muskeleigenschaften  bei  Tie- 
ren  mit  rrhtem  Hautmnskelschlanch.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  578-583. j 

[186 

Kenoyer  (Leslie  A.).  —  Environmental  in/luenrrs  on  nectar  sécrétion.  (Bot. 
Gazette, ^LXIII,  249-265.)  ^  [!'''' 

Kielich  (I  )  —  Beitrâqe  zur  Kenntnis  der  Insectenmuskeln.  (Zool.  Jahrb. 
(Abt.  Anat.),  XL,  515-536,  2  pi.)  [Description  des  divers  types  de  structure 
des  muscles  d'insectes,  groupés  d'après  leur  fonctionnement  (vol,  locd- 
motion,  muscles  larvaires)  et  envisagés  du  point  de  vue  de  leurs  rap- 
ports avec  le  milieu  respiratoire  interne  (sang  et  trachées.)  —  J-  Strohl. 

a)  Kopaczewski  (W.).  -  Recherches  sur  le  sérum  de  la  Murène  (Muraenn 
Helena  /,.).  La  toxicité  du  sérum  de  la  Murène.  (C.  R.  Ac.  Se,  ^^^J^^  ' 
963.)  ^^* 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  133 

//)  Kopaczewski  (W.).  —  Recherches  sur  le  sérum  de  lu  Murène  {Murama 
Jlelena;.  L'action  physiologique  du  sérum.  (Ibid.,  CLXV,  37.)  [212 

c) Sur  le  venin  de  la  Murène  (Miirœna  Helena  L.).  (Ibid.,  513.)        [220 

d) Recherches  sur   le  sérum    de  hi  Murène  (Murimallelena   L.).  La 

toxicité  et  les  propriétés  phi/xiques  du  sérum.  (Ibid.,  r)00.)  [212 

e) Recherches  sur  le  sérum  de  la  Murène  {Mur.ma  Helena).  L'équilibre 

moléculaire  et  la  toxicité  du  sérum.  (Ibid.,  725.)  [212 

/•) Sur  le  mécanisme  de  la  toxicité  du  sérum  de  la    Murène.  (C.  R. 

Ac.  Se,  CLXV,  803.)  [212 

g) Influence  des  radiations  lumineuses  sur  la  toxicité  du  sérum  de  la 

Murène.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIV,  884-885.)  [212 

h) Essai  d'immunisation  contre  la  toxicité  du  sérum  de  la  Murène. 

(Ibid.,  886-888.)  [213 

i) Sur  le  venin  de  la  Murène.  (Bull.  Inst.  Oceanogr.,  N"  329,  3  pp.)  [220 

j) Recherches  sur  le  sérum  de   la  Murène   [Munena  Helena  L.).  (Bull. 

Inst.  Oceanogr.,  N»  330,  23  pp.)  [213 

Kraybill  (Henry  R.).  —  E]]'ect  of  some  alhali  salts  upon  fîre-holding 
capacity  of  tobacco  (Bot.  Gazette,  LXIV,  42-56.)  [Parmi  les  sels  étu- 

diés, les  carbonates  de  caesium,  de  rubidium  et  de  potassium  activent  la 
combustion  du  tabac,  ce  que  ne  font  pas  les  carbonates  de  sodium  et 
de  lithium.  11  semble  probable  que  le  caesium,  le  potassium  et  le  rubi- 
dium, sous  forme  de  certains  sels,  tels  que  les  carbonates,  les  sulfates  et 
les  phosphates,  ont  une  action  spécifique  catalytique  dans  la  combustion, 
et  que  les  chlorures  ont  une  action  catalytique  négative.  —  P.  Guérin. 

Kremer  (Joh.).  —  Beitrltge  zur  Histologie  der  Coleopteren.  (Zool.  Jahrb. 
(Abt.  Anat.),  XL,  105-154)  2  pi.,  3  fig.)  [192 

Krogh  (A.)  and  Lindhard  (J.).  —  A  comparison  between  voluntary  and 
electrically  induced  muscular  u^ork  in  man.  (Journal  of  Physiology,  Ll, 
186-201,  12  fig.,  3  juillet.)  [183 

Kuno  (Yas.).  —  On  the  amount  of  blood  in  the  lungs.  (Journal  of  Physio- 
logy, LI,  154-158,  3  juillet.)  [166 

Kûster  (Ernst).  —  Die  Verteilung  des  Anthocyans  bel  Coleusspielarten. 
Flora,  Neue  Folge,  1-33.)  [192 

Lakon  (Georg).  —  Ueber  die  Festigkeit  der  Ruhe  panachiérter  Holzge- 
wdchse.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXV,  648-652,  2  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Langley  (J.  N.)  and  Itagaki  (M.).  —  The  oxygène  use  of  denervated  mus- 
cle. (Journal  of  Physiology,  LI,  202-209,  3  juillet.)  [143 

Laurens  (Henry).  —  The  reactions  of  the  melanophures  of  Amblystoma 
ligrinum  larvx  to  light  and  darkness.  iJourn.  Exper.  Zool.,  XXIII,  195- 
205,  6  fig.)  [190 

Laurent  (Ph.).  —  The  supposed  synchronal  flashinq  of  fire-flies.  (Science. 
12  janvier,  44.)  '  [179 

Leriche  (R.)  et  Policard  (A.).  —  .4.  propos  du  mécanisme  de  l'action  bien- 
faisante de  la  lumière  sur  les  plaies.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  945-947.)  [200 

Le-wis  (Thomas).  —  Upon  the  motion  of  the  mammalian  Hêart.  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B  022,  560.)  [Résumé  gé- 

néral sur  la  physiologie  de  Ja  contraction  cardiaque.  —  H.  de  Aarignv. 


134  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Ijnossier  (G.).  —  Influence  de  la  température  sur  la  toxicité  de  l'alcool. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  584-587.)  199 

a)  Lœb  (Jacques).  —  Influence  of  tlie  leaf  upon  root  formation  and  f/eo- 
tropic  curvature  in  the  stem  of  Bryophyllwn  calycinnm  and  the  possi- 
bility  of  a  îiormone  theory  of  the  processes.  (Bot.  Gazette,  LXIII,  N°  1, 
25-50,  30  fig.)  [222 

b) A  quantitative  method  ofascertaininy  the  mechanism  of  growth  and 

of  inhibition  of  grovth  of  dormant  huds.  (Science,  XLV,  N°  1166,   436- 
439.)  [223 

c)  —  —  The  chemical  basis  of  reijeneration  and  i/eoiropis7n.  (Science,  XLVI, 
No  1179,  115-118.)  [Analysé  avec  le  précédent. 

Lœb  (Jacques)  and  Northrop  (John  H.).  —  Ileliotropic  animais  as 
photonwters  on  the  basis  of  the  validity  of  the  Bunsen-Roscœ  law  for  helio- 
tropic  reactions.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  sept.,  539-544, 
2  fig.)  [223 

<f)  Lœb  (Léo).  —  The  expérimental  production  of  hypotypical  ovaries 
througli  underfeeding.  A  contribution  ta  the  analysis  of  ste^'iliti/.  (Biol. 
Bull.,  XXXIII,  91-115.)  '        [171 

b) The  concrescence  of  folHcles  in  the  hypotypical  ovary.  (Biol.  Bull., 

XXXIII,  187-195.)  [172 

Lohner  (Leopold).  —  Zur  Kenntnis  der  Blutverdauung  bei  Werbellosen. 
(Zoolog.  Jahrb.  (Abt.  Allg.  Zool.),  XXXVI,  1-10.)  [162 

Loeper  (M.)  et  Verpy  [G.].  —  L'action  de  l'adrénaline  sur  le  tractus  digestif. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  703-705.)  [221 

Lo-we  (John  N.).  —  The  action  of  various  pharmacological  and  other  che- 
mical agents  on  t/ie  chromatophores  ofthe  brook  trout  Salvelinus  fontinalis 
Mitchill.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIll,  147-191,  3  fig.,  1  pi.)  [190 

Lyon  (M.  "W.).  —  .4  viable  ten  y  car  old  culture  of  Bacillns  paratyphosus  beta. 

(Science,  27  avril,  408.)  "  [215 

Macdonald  (I.  S.).  —  Man's  mechanical  Efficiency  in  Work  Performance 
and  the  cost  ofthe  movements  involved  {treated  separately).  (Roy.  Soc. 
Proceeding,  B  .618,  394.)  [Etude  intéressante  sur  la  phy- 

siologie neuro-musculaire  et  le  rendement  du  travail.  —  H.  de  Varigny. 

Mac-Dougal  (D.  T.)  and  Spoehr  (H.  A.)  —  The  effects  of  acide  and  salis 

on  bio-collotds.  (Science,  14  sept.,  269.)  [Sur  l'effet  des  sels, 

.   acides,  alcalins  sur  divers  effets  simulant  la  croissance.  —  II.  de  Varigny. 

Mac  Dowell  (E.  C.)  and  Vicari  (E.  M.).  —  <)n  the  growtJi  and  fecondity 
of  alcoholized  rats.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  sept.,  577- 
579.)  [207 

Mackeridge  (Florence  A.i.  —  Some  effrcts  of  organic  growth-promoting 
substances  [au.vimonesjan  the  soil  orgfDiism  concerned  in  the  nitrogen  cycle. 
(Roy.  Soc.  Proceed.,  B  621,  508.)  [\-^l 

Mac  Nider  (W.  de  B.).  —  Concerning  l'Ile  influence  of  the  âge  of  an  orga- 
nism  in  maintaning  ils  acid-base  equilibrum.  (Science,  28  déc,  643.)      [159 

Maestrini  (D.).  —  Sur  les  modifications  chiDiii/jies  que  subit  le  contenu  in- 
testinal depuis  le  commencemnit  du  côlon  jusqu'à  rampoule  rectale.  (Arch. 
Farmac.  .sperim.  e  Scienze  affini,  XXII,  1916:  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVII, 
Fasc.  1,  14-28.)  [160 


\ 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.     *  135 

Mann  (Frank  C.)  and  Drips  (Délia).  —  Tlic,  spleen  during  hibernation. 
(Journ.  Expcr.  Zool.,  XXI il,  277-280,  4  fig.)  [193 

Marfori  (P.).  —  SuU'azione  biologica  delVestrato  di  gangli  linfattici  e  sulla 
funzione  onnonica  degli  atessi.  (Arch.  Ital.  Biol.,  11.)  [Analysé,  d'après 
A7rh:  de  Fisiol.,  dans  le  volume  précédent  de  V Année  Biologiqne,  p.  181. 

Mary  (Albert  et  Alexandre).  —  Etudes  analytiques  et  synthétiques  de  la 
chlorophylle.  (Paris,  A.  Maloine,  38  pp.,  20  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Marshall  (F.  H.  A.)  and  Halnan  (E.  R.).  —  On  the  post-oestrons  changes 
occuring  in  the  generative  organs  and  mammary  glands  ofthe  non  pregnant 
dog.  (Proc.  Roy.  Soc,  P''  févr.)  [170 

rti  Mast  i^S.  O.).  —  TIte  vitality  ofcysts  of  the  protozoon  Didinium  nasutum. 
(Science,  20  juillet,  70.)        '  [194 

h) The  relation  between  spectral  color  and  stimulation  in  the  lower 

organisms.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXll,  471-528,  4  fig.)  [227 

Maurer  (F.).  —  Die  moiyholoyische  Beurteilung  der  Epithelkôrperchen, 
und  anderer  Drïisen  mit  innerer  Sekretion.  (Jenaische  Zeitschr.  Naturw. 
VL,  175-202.)  [168 

Mayer  (Paul).  — Uebei'die  Lymphge fasse  der  Fische  und  ihre  mutmassliche 
fiolle  bei  der  Verdaununq.  (Jenaische  Zeitschr.  Naturw.,  LV,  125-174, 
3  pi.,  1  fig.)  '  [167 

Me  Clendon  (J.  F.).  —  The  effect  of  oxygen  tension  [on  the  metabolism  of 
Cassiopea.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United-States,  III,  715-716.)  [144 

Me  Gord  (Carey  Pratt)  and  Allen  (Floyd  P.).  —  Evidences  associating 
pineal  gland  function  vHth  altérations  in  pigmentation.  (Journ.  Exper. 
ZooL,  XXIII,  207-224,  7  fig.)  [191 

Meig^han  (John  S.).  —  Some  observations  on  the  action  of  guanidine  on 
frog's  muscle.  (Journal  of  Physiology,  Ll,  51-58,  20  mars.)  [210 

a)  Meyer  (Arthur).  —  Das  wàhrend  des  Assimilationsprozesses  in  den 
Chloroplasten  entstehende  Sekret.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  586- 
591.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

b)  —  —  Das  ergastische  Organeiweiss  und  die  vitïdogenen  Substanzen  der 
Palisadenzellen  von  Tropaeolum  majus.  (Ibid.,  658-673,  4  fig.)  [Id. 

c)  —  —  Die  chemische  Zusammensetzung  der  Assimilations-.sekretes.  (Ibid., 
674-680.)  [Id. 

a)  Molisch  (Hans).  —  Ueber  Blattstielkrïimnmngen  infolge  von  Verwun- 
dting  (Tranmanastie).  (Sitzungsber.  d.  Akademie  der  Wissenschaften  in 
Wien,  Abt.  1,  CX.XV,   427-437,  1916.)  [231 

b)  —  —  Ueber  das  Treiben  von  Wurzeln.  (Sitzungsber.  d.  Akademie  der 
AVissenschaften  in  Wien.,  Abteil.  I,  CXXVI,  Heft  1,3.)  [198 

a)  Montuori  (A.)  et  Pollitzer  (R.).  —  Sur  le  mécanisme  de  l'adaptation  des 
homothermes  au.c  températures  élevées.  (Arcli.  Ital.  BioL,  LXV,  233-247.) 

[Analysé  avec  le  suivant. 

b) Sur  l'adaptation  au.c  basses  températures  et  sur  la  mort  par 

refroidissement.  (Ibid.,  248-259.)  [182 

Naumann  (Ernst).    —    Untersuchungen  iïber   den  Gang  der   Totenstarre. 


136  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

(Pfliiger's   Archiv  fur  die  gesammte  Physiologie,   CLXIX,  517-536,  4  fig., 
30  décembre.)  [185 

Ne-wmaniH.  H.). —  A  case  of  synchronie  behavior  in  Phalangidae.  (Science, 

12  janvier,  44.)  [178 

Nicolle(M.),  Raphaël  (M"«  A.)  et  Debains  (E.).  —  Etudes  sur  le  bacille 
d'Eberth et  les  bacilles  paratyph iques .Caractères  généraux  de  70 échantillons. 
(Ann.  Inst.  Pasteur,  XXXI.)  [214 

IJolf  (P.).  —  Une  propriété  intéressante  des  solutions  vieillies  de  fibrinogène. 
(Ann.  Inst.  Pasteur,  XXXI,  155-160.)  [213 

a)  Olmsted  (  J.  M.  D.).  —  Notes  on  thc  locomotion  of  certain  Bermudian 
mollusks.   (Journal  Exper.  Zool.,  XXIV,  223-236,  1  fig.)  [187 

b) The  comparative  physiology  of  Synaptula  hydriformis  {Lesueur). 

(Journ.  Exper.  Zool.,  XXIV,  333-379,  2  fig.)  [141 

Oltmanns  (Friedr.).  —  Ueher  Phototaxis.  (Zeitschr.  f.   Bot.,  IX,  257-338.) 

[225 

a)  Parker  (G.  H.).  —  The  responses  of  Hydroids  to  gravity.  (Proc.  Nat. 
Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  72-73.)  [198 

b)  —  —  The  pedal  locomotion  of  the  sea-hare  Aplysia  Cahfornica.  (Journ. 
Exper.  Zool.,  XXIV,  139-145,  1  fig.)  [187 

c) The  potner  of  suction  in  the  sca-anemone  Cribrina.  (Journ.  Exper. 

Zool.,  XXIV",  219-222,  1  fig.)  [188 

Pascher  (Adolf).  —  Von  der  merkwilrdir/en  Bewegungsxceise  einiger  Fla- 
gellaten.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  421-429,  7  fig.)  [188 

Patten  (Bradley  M.).  —  Reactions  of  the  ivhip-tail  scorpion  to  light. 
(Journ.  Exper.  Zool.,  XXIII,  251-275,  4  fig.)  [228 

Perriraz  (J.).  —  Influence  des  couleurs  sur  les  papnllons.  (Bull.  Soc.  vaud. 
se.  nat.,  LI,  69-71.)  [200 

à)  Phisalix  (Marie).  —  Sur  la  glande  parotide  venimeuse  des  Colubrides 
aglyphes,  et  sur  l'existence  de  cette  glande  chez  les  espèces  appartenant  aux 
Boïdés  et  aux  autres  familles  de  serpents  qui  s'y  rattachent.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXIV,  959.)  [219 

6)  —  —  Sur  la  valeur  subjective  de  l'évolution  de  l'appareil  venimeux  des 
serpents  et  de  l'action  physiolof/ ir/tic  des  venins  dans  la  systématique.  [Ré- 
ponse à  M.  G.-A.  Boulcnger.)  \c.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  121.)  [220 

Phisalix  (Marie)  et  Gains  (F.).  —  Sur  les  propriétés  venimeuses  de  la  sé- 
crétion parolidienne  chez  des  espèces  de  serpents  appartenant  aux  Boïdés 
et  aux  Uropeltides.  (C.  R.  Ac.  Se.  CLXV,  35.)  [220 

a)  Pictet  (Arnold).  —  Résistance  des  Papillons  et  de  leurs  chenilles  à  la 
compression,  à  t'asphyxie  et  an  froid.  (Arch.  Se.  Phys.  et  Nat.,  1917,  Ge- 
nève.) [Analysé  avec  le  suivant. 

b) Résistance  des  Lépidoptères   à  la  compression,  à  l'asphyxie  et  au 

froid.  (Arch.  Se.  phys.  et  nat.,  XLIV,  391-395.)  [196 

c)  —  —  Observations  biologiques  et  recherches  expérimentales  sur  l'hiberna- 
tion d'Abraxas  qrossulariata  L.  (Bull.  Soc.  lépidopt.  de  Genève,  III,  164- 
188,  1916.)  [193 

Plaetzer  (^Hilda).   —  Untersuchungen  iiber  die  Assimilation  und  Atmung 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  137 

von   Wasserpfla  11:01.  (\erhandl.  d.  physikal.-medicinisclicn  Gesellscliaft 

zu  Wiirzburg,  N.  F.,  XLV,  31-101.)         '  '        [16r» 

Policard  (A.)  et  Desplas  (B.).  —  Sur  le  pouvoir  phagocylaire  des  cellules 

fixes  du  tissu  conjoitcti/'  clicz  Vhomme.  (C.  R.  Soc.   Biol.,  LXIX,  249-251.) 

[231 

Prankerd  iT.  L.).  —  On  thr  distribution  of  starch  in  t/ie  hranclics  of  trees, 
and  ils  bi'iiriiKi  on  thc  statolit/i  tlieory.  (Hep.  86"'  Meet.  Brit.  Ass.  Adv. 
Se.  Newcastle  on  Tyne,  191G.  511.)  [223 

a)  Przibram  (Karl).  —  l'eOer  die  ungeordnete  Beweyung  niederer  Tiere  II. 
(Arch.  Entw.  Mecli.,  XLIII,  20-27.)  [Recherches  sur  les  mouvements  brow- 
niens chez  les  paramécies  et  chez  les  rotifùres  [Ilydatina).  —  J.  Strohl. 

b) Die  Umweltdes  Keimplasma's  VI.  fjirekie  Temperaturabhàngif/keit 

der  Kôrperwiirme  bei  Ratten  (Musdecumanusu.  Mus  raitus).  (Archiv.  Entw. 
Mechan.,  XLIII,  :î7-46,  1  fig.)  [183 

Putter  (August).  —  Sauerstoffverbrauch  und  Sauerstoffdruck.  (Pflûger's 
Archiv  fiir  die  gesammte  Physiologie,  CLXVIII,  491-532,  7  fig.,  28  août.) 

Quagliariello  (Y.).  —  Propriétés  chimiques  et  chimico- physiques  des  mus- 
cles et  des  sucs  musculaires.  Note  VI.  Sur  le  contenu  en  phosphore  des  mus- 
cles striés,  blancs  et  rouges.  (Arch.  Ital.  BioL,  LXV,  fasc.  III,  355.) 

[Publié  en  1915,  dans 
Alti  R.  Accad.  Lincei  et  analysé  dans  le  vol.  XX  de  l'.lnn.  Biol.,  p.;  143. 

Raber  (Oran  L.).  —  The  synerqetic  action  of  electrohjtes.  (Proceed.  Nat. 
Acad.  Se.  Lnited-States,  III,  N"'l2,  G82-685.)  [207 

a)  Rajat  (H.).  —  L'action  du  chlorure  de  sodium  sur  les  mollusques  aqua- 
tiques. (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  172.)  [208 

l,^ la  vie  des  mollusques  (Limnœa  limosa)  dans  les  milieux  artificiel- 
lement colorés.  (C.   R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  173-174.)  [208 

Ramoino  (P.),  —  Contribution  à  l'étude  des  alimentations  incomplètes.  Note 
II.  Recherches  sur  l'échange  gazeux  dans  les  alimentations  avec  du  riz-. 
Note  III.  Recherches  sur  les  alimentations  frugivores.  (Arch.  Ital.  Biol., 
LXV,  fasc.  111,355-356.)  [15â 

Ransom  iFred.  —  Calcium  and  the  action  of  certain  drugs  upon  the  frog's 
heart.  (Journal  of  Physiology,  LI,  176-181,  11  fig.;  3 juillet.)         ^  [207 

a)  Redfield  (  Alfred  C).  —  The  reactions  of  the  melanophores  of  the  horned 
toad.  (Proc.  Nat.  Acad.  Se,  Etats-Unis,  III,  202-203.) 

[Analysé  avec  le  suivant. 

b) The  coordination  of  the  melanophore  reactions  of  the  horned  toad. 

(Ibid.,  204-205.)  [190 

Redfield  (Elizabeth  S.  P.).  —  The  rhythmic  contractions  in  the  mantle  of 

Lamellibranchs.  (Journ.  Exp.iZooi.,  XXII,  231-239,  4  fig.)  [187 

Reed  (E.  L.).  —  Leaf  nectaries  of  Gossypium.  (Bot.  Gaz.,  LXI II,  229-230, 
2  pl.,  1  fig.)  iLes  glandes  du  Gossypium  h irsutum  sont  d'origine  épider- 
mique  et  consistent  en  nombreuses  papilles  multicellulaires.—  P.  Guérin. 

Régnier  (Pierre).  —  De  la  rééducation  fonctionnelle  des  blessés  de  la 
guerre.  (Bull.  Inst.  Gén.  Psychol.,  XVII,  N«  4-6,  51-86,  31  fig.)  [198 

Remlinger  (P.).  —  Sur  l'absorption  du  virus  rabique  par  les  muqueuses 
saines.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  815-817.)  [160 


138  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Retterer  (Ed.).  —  Orù/itie  nucléaire  des  hématies  {utérus  gravide  et  moelle 
osseuse).  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  551-554.)  [160 

Ricca  (U.).  —  Solution  d'un  problème  de  physiologie  :  la  propagation  de 
stimulus  dans  laSensitive.  (Arch.  Ital.  Biol.,  LXV,  fasc.  II,  219-232.)     [231 

Robin  (Albert).  — ^  Analyse  coynparée  du  cœur  et  des  muscles  chez  les  indi- 
vidus sains  et  chez  les  phtisiques,  avec  applications  thérapeutiques.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXIV,  285.)  [185 

a)  Roder  (Ferdinand).  —  Ist  die  Kohlensàure  Ursache  der  Erregung  des 
Atemzentrums.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  9-14.)  [Analysé  avec  le  suivant. 

C)  —  —   Ueher  die  Ursache  der  Alemhewegungen.  (Ibid.,  56-60.)  [142 

Roger  (H.i.  —  Les  glycosuries.  (Presse  médicale,  337-338.)  [175 

Rogers  i  James  B.).  —  The  eff'ect  of  the  extirpation  of  the  thyroïd  upon 
the  t/n/rnus  and  the  pituilari/  glands  of  Rana pipiens.  (Journ.  Exper.  Zool., 
XXIVJ  589-604.  1  pi.,  2  tables.)  [169 

Rondoni  (P.).  —  Recherches  sur  l'alimentation  maïdique,  spécialement  dons 
son  rapport  avec  l'étiologie  de  la  pellagre.  (Arch.  Ital.  Biol.,  LXV,  fasc.  III, 
357.)  [154 

Rondoni  (P.)  et  Montagnini  (M.).  —  Lésions  histologiques  dans  le  ma'i- 
disme^  dans  le  jeûne  et  dans  le  scorbut  expérimental.  (Arch.  Ital.  Biol.,  LXV 
fasc.  IH,  357.)  [154 

Rubinstein  (M.).  —  L'athérome  expérimental  par  in'/estion  de  choleslérine. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  191-194.)  '  [210 

Schaeffer  (Asa  A.).  —  Reactions  ofAmeba  to  iight  and  the  effect  of  light 
on  feeding.  (Biol.  Bull.,  XXXII,  N"2,  45-72,  6  pi.)  [227 

Shaffer  (Elmer  L.).  —  On  the  electric  organs  of  Gymnotus  carapus.  (Science, 
19  janvier.  67.)  ■  [182 

Sharpe  (  J.  Smith).  —  The  action  of  guanidine  on  the  neuro-myal  System 
of  Decapod  Crustacae.  (Journal  of  Physioloffy,  LI,  159-163,  5  fig.,  3  juillet.) 

[210 

Schiefferdeker  (P.).  —  Die  I/autdriisen  des  Menschen  und  der  Sàugetiere. 
ihre  biologische  und  rassenanatomisckc  Redeutung  souu'e  die  Muscnlaris 
searwa/ù.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  534-562.)  ■  [173 

Schmidt  (P.  J.)  et  Stchepkina  (M"«  F.  V.).  —  Sur  Vanabiose  des  vers  de 
terre  {Note  préliminaire).  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  366-368.)  [194 

Schmidt  ("W.  J.).  —  LHe  Cliromatophoren  der  Reptilienhaut.  (Arcli.  mikr. 
Anat.,  XC,  98-259,  5  pi.,  6  fig.)  [188 

Schulmann  (E.)  et  Egret  (M. -T.).  —  Etude  comparative  sur  l'absorption 
des  poisons  par  les  voies  intestinale  et  sous-cutanée.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX, 
846-848.)  [160 

Shum-way  ("Waldo).  —  The  effects  of  a  thyroid  diet  upon  Paramaecium. 
(Journ.  Exper.  Zool..  XXII,  .529-563,  12  fig.).  [161 

Sperlich  (Adolf).  —  Jod,einbrauchbares  mikrochemisches  Reagens  fur  Gerb- 
sto/fe.  (Sit/Aingsber.  d.  Akademie  d.  Wissenschafton  in  Wien,  Abt.  I, 
CXXVI,  103-152.)  [177 

Stark  (P.).  —  Reitrnr/e  :ur  Krnntnis  des  Traumatotrojjismus.  (Jahrb.  f.^wis- 
.senscli.  Bot.,  LVII,  461-552,  53  tig.)  [230 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  13^ 

Stern  (Lina).  —    /.es  effets  vaso-conslricleur  et  vaso-diliitatcur  de  quelques 

extraits  de  tissus  animaux.  (Arch.  Se.  phys.  et  nat.,  XLIII,  260-263.)  [220 
Stefanski  ("Witold).  —  Contribution  à  l'élude  de  l'excrétion  chez,  les  Néma- 

todes  liln-es.  (lUol.  CentralbL.  XXXVII,  294-311,  0  fig.)  [160 

a)  Stockard(C.R.)  and Papanicolaou  (G.  N.).  —A  rythmical heat  period 

the  Cuinea-pig.  (Science.  13  juillet,  42.) 

[Sur  l'existence  d'un  rut  de  24  heures  revenant  tous  les 

15  ou  16  jours.  Détails  anatomiques  et  physiologiques.  —  H.  de  Varigny. 

h) The  existence   oÇ  a  lypical  œstrotis   ci/cle  in  the  Guinea-pig 

—  vjilh  a  studi/  of  hislidogical  and  physiologicid  changes.  (Amer.  Journ. 

Anat.,  XXII.  N»  2.  sept.,  225-263,  9  pi.)  [172 

Stringer  (Caroline  E.).  —   The  means  of  locomotion  in  Planarians.  (Pro- 

ceed.'Nat.  Acad.  Se.  United-States,  III,  691-692.) 

[La  reptation  des  Planaires  a 

lieu  par  des  mouvements  musculaires  et  non  pas  des  cils.  —  Y.  Delage. 
Stutzer  (A.).  —  Ein  Beitrag  sur  Biochemie  der  Pflanzen.  (Bioch.  Zeitsch., 
"LXXX,  143.)  \y^^^ 

Szymanski  (J.  S.).  —  Das  Prinzip  der  kiirzesten  Bahn  in  der  Lehre  der 

Handlung.  (Biol.  CentralbL,  XXXVII,  282-287,  4  fig.)  [177 

Thompson   ("W.   H.).   —   TIte  metabolism  of  arginine.  III.  Arginine  and 

creatine  formation.  (Journal  of  Physiology,  LI,  117-153,  3  juillet.)  [163 
Tissier  (H.j.  —  Becherches  sur  la  flore  bactérienne  des  plaies  de  guerre. 

lAnn.  Inst.  Pasteur,  XXXI,  I6M7I.)  [216 

Tsiklinsky  (M"'^).   —  Contribution  à  l'étude  des  diarrhées  des  nourrissons. 

lAnn.  Inst.  Pasteur,  XXXI.)  [216 

Uhlenhuth  (Eduard).   —  On  the  rôle  of  the  thymus  in  the  production  of 

tetnnij.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  aug.,  517-518.)  [170 

Ursprung  (A.).  —  l'eber  die  Stàrkebildung  im  Spektrum.  (Ber.  deutsch.  bot. 

Ges.,  XXV,  44-69;  1  pi.  et  1  fig.)    [Sera  analysé  dans  Ib  prochain  volume. 
Ursprung  (A.)  und  Blum  (G.).  —   Ueber  die  Schàdlichkeit  ultravioletter 
Strahlen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  385-402). 

[Seva  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Vansteenberge  (Paul).  —  L'autolyse  de  la  levure  et  l'influence  de  ses 
produits  de  protéolyse  sur  le  développement  de  la  levure  et  des  microbes 
lactiques.  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXXI.)  [217 

Velu  (H.).  —  Deuxième  campagne  d'expérimentation  de  la  méthode  d'Hé- 
relle  au  Maroc  contre  Schistocerca  pereqrina  Olivier.  (Ann.  Inst.  Pasteur, 
XXXI.)  [217 

Verdozzi  (Cj.  —  Cajjsules  surrénales  et  allaitement.  (Arch.  Ital.  Biol., 
LXVL  fasc,  II,  121-136,  2  fig.)  [171 

Verzar  (Fritz).  —  Ueber  spontan  agglutierendc  Typhusbazillen.  (CentralbL 
Bakt.  I,  LXXX,  161-166.)  [215 

Voisenet  (Edmond).  —  Etude  du  Bacillus  amaracrylus,  agent  de  déshy- 
dratation de  la  glycérine.  (Thèse  Faculté  Se.  Paris,  306  pp.)  [219 

VT'assjutotschkin  (A.  M.).  —  Intersuchungen  liber  die  Histogenèse  der 
Thymus.  III.  Ueber  die  myoiden  Elément  e  des  Thymus  beim  Menschen 
(Anat.  Anz..  L.  5  p.,  1  pi.)  [169 


140  L'ANNEE    BIOLOGIQUE. 

"Wehmer  (C).  —  Leuchtgasivirkung  ouf  PJlanzen.  (Ber.  deutsch.  bot. 
Ge.s.,  XXXV,  135-154,  318-332,  4  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

"Weil  (Catherine).  —  Contribution  à  V étude  de  la  conduction  entre  les 
divei'ses  parties  du  cœur.  Chroncixie  du  faisceau  auriculo-ventriculaire . 
(Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  XVII,  196-218,  sep- 
tembre.) [165 

"Weill  (E.),  Cluzet  et  Mouriquand  (G.).  —  Electrodignostie  des  nerfs  et 
muscles  des  pigeons  paralysés  par  une  alimentation  carencée.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXIX,  3G-38.J  [154 

a)  "Weill  (E.)  et  Mouriquand  (G.).  —  Résultats  comparés  de  V  alimentation 
des  cobayes  par  l'orge  complète  en  état  «  quiescent  »  ou  en  état  de  «  ger- 
mination ».  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  33-35.)  [154 

b) —  Recherches  expérimentales  sur  la  valeur  alimentaire  du  maïs  : 

maïs  cru,  stérilisé  et  décortiqué.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  372-375.)        [154 

c) Les  maladies  par  carence.   Carence  expérimentale.  Carence 

clinique.  (Revue  de  médecine,  janvier  et  mai  1916.)  [150 

a)  "Whipple  (G.  H.)  and  Hooper  (C.  "W.). —  Rile  pigment  metabolism.  III. 
Rile  jngment  oulput  and  blooden  feeding.  (American  Journ.  Physiol.,  XLII, 
256-263, -P''  janv.)  [La  sécré- 

tion biliaire  n'est  pas  modifiée  par  l'ingestion  du  sang.  —  H.  C.^RDot. 

b) Rile  pigment  metabolism.    VII.  Rile  pigment  output  influenced  by 

the  Eck  fîstula.  (American  Journ.  XLII,  544-557,  l*^"^  mars.) 

[Diminution  des  pigments  biliaires  chez  le  chien 
porteur  d'une  fistule  d'Eck.  L'expérience  montre  donc  que  la  production 
des  pigments  biliaires  est  liée  au  fonctionnement  du  foie.  —  H.  Cardot. 

"Wintrebert  (P.).  —  L'automatisme  des  premiers  mouvements  du  corps  chez 
les  Sélaciens  (Scyllium  canicula  Cuv.).  (G.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  369.)       [186 

'Wodsedalek  (J.  E.). —  Fiveyears  of  starvation  oflarvae.  (Science,  12  oct., 
366. j  [162 

"Wulzen  (Rosalind).  —  Some  chemotropic  and  feeding  reactions  of  Pla- 
naria  maculata.  (Biol.  Bull.,  XXXIIl.  67-69.)  [Voir  ch.  XIX,  1°. 

Tatsu  (N.).  —  Notes  on  the  Phqsioloqy  of  Chan/bdea  rastonii.  (Journ.  Coll. 
Se.  Imp.  Univ.  Tokyo,  XL,  Art.  3,  i2  pp.)         '  [188 

Zoller  (Ad.).  —  Ein  chemischbioloqischer  Grundriss  zur  inneren  Sekretion. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  315-319.)  [168 

a)  Zunz  (Edgard).  —  Recherches  sur  Vanaphylaxie  par  l'injection  intra- 
veineuse de  glycylglycine,  de  triglycylglycine  et  de  tétraghjcylglycine  chez 
e  lapin.  (Journal  de  Pliysiologie  et  de  Pathologie  iiénérale,  XVII,  449- 
469.)  [211 

b) Recherches  sur  Vanaphylaxie.  (Contributions  à  l'étude  des  effets  de 

l'injection  intraveineuse  de  sérum  traité  par  l'agar  ou  la  parabinc  chez  les 
cobayes  neufs.  (Journal  de  i^hysiologie  et  de  l*athologie  générale,  XVII, 
470-483.)  [211 

Z-waardemaker  (H.).  —  Ueher  die  restaurierende  Wirkung  der  Hadmm- 
slrahlung  auf  das  durch  Kaliumcntziehung  in  seiner  Fimktion  beeintràch- 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GKNÉHALE.  141 

tigti'    isolierle    Iferz.    (Pfliiger's   Archiv  fiir    die    i:(\«;ammte    Physiologie 
CLXIX,  12M58,  1  fig.,  30  septembre.)  [20<.t 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  ch.  I,  1",  a  et  p;  III;  V,  y;  XIII, 
1°  et  20:  XVII,  c. 


/OOlmsted  (J.  M.  D.  —  Physiologie  comparée  de  Synapluia  hydriformis. 
—  Cette  holothurie  ne  présente  pas  de  mimétî.sme  [XVll.  c].  La  fixation 
de.>^  tentacules  a  lieu  par  une  sécrétion  adhésive  et  non  par  succion.  Les 
aliments  (algues  filamenteuses)  mettent  une  vingtaine  d'heures  à  traverser 
le  tube  digestif.  Le  cœfficient  de  température  pour  les  pulsations  rythmiques 
de  rintestin  obéit  à  la  loi  de  van't  Hoiï.  L'intestin  isolé  bat  normalement 
dans  l'eau  de  mer  artificielle  et  beaucoup  plus  longtemps  dans  les  solutions 
balancées  de  Xa,  K  et  Ca,  que  dans  toute  autre  combinaison  des  sels  de  l'eau 
de  mer;  NaCl  est  le  seul  des  sels  de  l'eau  de  mer  qui,  en  solution  pure,  per- 
mette la  continuation  des  mouvements.  La  peau  de  l'animal  porte  un 
grand  nombre  de  cellules  sensorielles  munies  d'un  poil  sensitif  et  l'auteur 
arrive  plutôt  par  des  considérations  générales  et  des  comparaisons  que  par 
des  expériences  à  la  conclusion  que  ces  cellules  sont  des  organes  sensitifs 
universels  répondant  aux  excitations  de  toute  nature,  mécaniques,  physi- 
ques et  chimiques.  —  Y.  Delage. 

l*^  Nutrition. 

a)   Osmose. 

h-c)  Brunacci  (B.).  —  Sur  Vndaptation  des  amphibies  au  milieu  liquide 
exlernc,  au  moyen  de  la  régulation  de  la  pression  osmotique  de  leurs  liquides 
internes.  IV. Le  temps  dans  lequel  a  lieulan'-gxdation  osmotique.  VI. Importance 
des  sacs  lymphatiques.  — 11  faut  moins  de  tempspour  faire  augmenter  la  con- 
centration moléculaire  des  liquides  internes  de  l'animal  que  pour  leur,faire 
perdre  la  concen-tration  plus  grande  à  laquelle  ils  étaient  parvenus  aupara- 
vant. L'intégrité  des  sacs  lymphatiques  est  nécessaire  dans  l'adaptation  des 
grenouilles  au  milieu  liquide  externe,  et  elle  se  montre  plus  nécessaire 
encore  si  les  grenouilles  sont  plongées  dans  des  solutions  âalines  hypertoni- 
ques.  Les  sacs  lymphatiques  latéraux  sont  plus  importants  que  les  sacs 
cranio-dorsal  et  abdominal.  —  Y.  Delage. 

Gayda(T.).  —  Sur  l'œdème  par  perfusion  avec  des  solutions  salines.  — 
Les  expériences  ont  consisté  à  faire  circuler  dans  le  système  vasculaire 
d'une  préparation  de  grenouille  contenant  seulement  la  tête,  les  membres 
supérieurs  et  le  cœur  un  liquide  de  perfusion  qui,  injecté  dans  la  veine  cave 
ascendante,  est  distribué  dans  les  tissus  de  l'animal  par  les  mouvements 
cardiaques.  Le  cœur,  en  effet,  continue  à  battre  et  l'excitabilité  générale 
persiste  durant  toute  l'expérience.  Le  liquide  perfusé  a  pour  base  le  liquide  de 
Tyrode  (NaCl,  8gr.  ;  KCl,  0,2;  CaClo,  0,2:  MgCl2,0,l  ;  NaH,  PO'-, 0.05:  NaHCO», 
1,0:  glycose  1,0;  eau  1  litre).  Ce  liquide  isotonique  au  sang  de  mammifère 
doit  être  dédoublé  pour  être  isotonique  au  sang  de  grenouille.  La  perfusion 
avec  ce  liquide  produit  un  œdème  considérable,   constaté  par  l'augmenta- 


142  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tion  de  poids  des  tissus;  rendu  liypertonique  jtar  l'addition  de  NaCl,  il  ne 
produit  plus  d'œdème;  l'addition  de  colloïdes,  gélatine,  et  mieux  encore 
de  sérum  de  grenouille  supprime  également  l'œdème;  il  en  est  de  même,  à 
un  moindre  degré,  pour  l'addition  de  globules.  Ces  résultats  s'expliquent 
en  considérant  que  les  colloïdes,  s'ils  n'agissent  pas  par  leur  pression  osmo- 
tique  qui  est  très  faible,  ont  une  pression  d'imbibition  grâce  à  laquelle  ils 
absorbent  de  l'eau  et  qui  agit  dans  le  même  sei)s  que  la  concentration  saline 
des  électrolytes;  les  liquides  imbibant  les  espaces  lymphatiques  contiennent 
des  colloïdes  et  ce  sont  eux  qui  déterminent  l'œdème  lorsque  le  liquide  per- 
fusé  est  isotonique  au  sérum  sanguin;  mais  si  l'on  ajoute  des  colloïdes  au 
liquide  perfusé,  ceux-ci  contrebalancent  la  pression  d'imbibition  des  col- 
loïdes des  espaces  lymphatiques.  C'est  pour  cela  que  le  sang  normal  ne 
produit  pas  d'œdème  ;  cependant  les  colloïdes  du  sang  ne  sont  pas  seuls 
actifs  dans  ce  cas,  car  ajoutés  seuls  au  liquide  de  Tyrode,  ils  ne  suppriment 
pas  complètement  l'œdème  et  Thyperfiltrat  de  sérum  sanguin  possède  une 
légère  action  dans  le  même  s«ns  que  les  colloïdes  du  sérum.  11  y  a  donc 
des  substances  encore  inconnues,  mais  non  colloïdes,  qui  agissent  dans  le 
même  sens  que  ceux-ci.  Ce  pourrait  être  des  substances  lipoïdolytiques  mo- 
difiant par  leur  action  sur  la  paroi  lipoïde  des  cellules  à  la  fois  leur  excita- 
bilité et  leur  perméabilité.  Quant  à  l'action  des  globules,  elle  n'est  pas  par- 
faitement claire,  mais  on  peut  suggérer  qu"une  oxygénation  plus  grande  des 
tissus,  en  diminuant,  dans  ceux-ci,  la  formation  d'acides,  puisse  effective- 
ment réduire  l'intensité  de  l'cedème  par  perfusion.  |0n  peut  objecter  cepen- 
dant que  la  pression  d'imbibition  des  colloïdes  se  manifeste  à  l'état  de  gel 
et  que  ce  n'est  pas  en  cet  état  qu'ils  se  trouvent  dans  ces  tissus.]  —  Y.Delage. 

a-b)  Gueylard  (Mi'«  F.)  et  Portier  (Paul).  —  Variations  de  poids  de 
l' Épinoche passant  d'un  milieu  dans  un  autre. —  Variations  de  poids  de  VK- 
pinoche  morte  sous  Vinfluencc  de  changements  de  salinité.  —  Un  poisson 
d'eau  douce,  le  Cyprin,  transporté  dans  de  l'eau  de  mer,  subit  une  perte  de' 
poids  conformément  à  la  réaction  osmotique  normale  que  nous  appelle- 
rons n\  un  poisson  d'eau  de  mer,  transporté  dans  l'eau  douce  produirait  une 
réaction  n  non  moins  normale,  quoique  inverse.  L'Epinoche,  qui  vit  indiffé- 
remment dans  l'eau  de  mer,  dans  l'eau  douce,  et  même  dans  l'eau  distillée, 
se  comporte  autrement.  Transporté  d'un  de  ces  milieux  dans  un  autre,  elle 
subit  d'abord  la  réaction  n  de  sens  voulu,  mais  celle-ci  est  momentanée  et 
bientôt  suivie  d'une  réaction  paradoxale,  inverse  de  la  précédente  et  que 
nous  appellerons  p  :  c'est  cette  réaction  p  qui  sauve  l'animal  en  l'adaptant 
au  nouveau  milieu.  Les  Epinoches  tuées  par  l'éther,  le  chloroforme  ou  l'eau 
de  mer  concentrée,  se  comportent  comme  si  elles  étaient  vivantes,  manifes- 
tant une  réaction  n  passagère  suivie  d'une  réaction  p  durable.  Mais  celles 
tuées  par  la  strychnine  se  comportent  comme  le  Cyprin,  c'est-à-dire  mani- 
festent une  réaction  n  non  suivie  de  la  réaction  p.  Les  auteurs  ne  hasardent 
aucune  explication  de  ces  phénomènes  singuliers.  —  Y.  Delage. 

p)  Respiration. 

a-li)  Rôder  iFerdinand).  —  Lucide  cnrhonique  est-il  la  cause  rf/'  l'exci- 
tation du  centre  respiratoire  ?  —  L'auteur  reconnaît  que  l'absence  d'acide 
carbonique  suspend  les  mouvements  respir.'itoires  et  que  son  excès,  dans 
les  conditions  expérimentales,  les  rend  plus  intenses;  mais  il  nie  (pie  cela 
démontre  que,  dans  les  conditions  normales,  CD-  soit  la  cause  détermi- 
nante de  ces  mouvements.  A  l'appui  de   cette  idée,   il  dévelojjpe  certains 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  143 

arsruments  théoriques,  nous  dirons  même  scholastiques,  sans  l'appui  d'au- 
cune expérience  et  qui  ne  semblent  pas  de  nature  à  entraîner  la  conviction. 

—  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Pûtter  (August).  —  Consommation  (V oxygène  et  pression  d'oj-iinône.  — 
On  admet  i^^énéralement  que  la  cellule  vivante  règle  elle-même  sa  consom- 
mation d'oxygène  et  que  celle-ci  est,  dans  de  larges  limites,  indépendante  de 
la  pression  de  ce  gaz.  A  priori,  il  est  vraisemblable  que  cette  indépendance 
n'est  pas  valable  pour  toutes  les  valeurs  de  la  pression  et  qu'entre  l'état  de 
vie  sans  oxygène  et  celui  de  vie  avec  un  excès  d'oxygène,  il  y  a  un  état  oîi 
la  consommation  varie  avec  la  pression  du  gaz.  En  reprenant  à  ce  point  de 
vue  les  chiffres  obtenus  par  Henze  sur  Eledone  moschata,  Sipuncidus  nudus, 
Aplynia  limacina,  parToRSTEN  Thumberg  sur  Umax  et  la  larve  de  Tenebrio, 
par  KoNOPACKi  sur  Lumbricus,  par  lui-même  sur  SuOerites  massa,  l'auteur 
montre  que  la  consommation  d'oxygène  est  liée  à  la  pression  par  une  rela- 
tion exponentielle  de  la  forme  y  =  B  [1— e  '^p],  où  y  désigne  la  quantité 
d'oxygène  utilisée,  p  la  pression  de  ce  gaz,  et  B  la  consommation  maxima, 
réalisée  lorsque  l'oxygène  est  fourni  à  volonté  et  qui  est  réglée  par  l'espèce, 
l'âge,  les  conditions  de  nutrition,  etc.  ;  quant  au  paramètre  K,  sa  valeur  est 
d'aiitant  plus  grande  que  la  courbe  est  plus  rapidement  ascendante  et  que, 
par  conséquent,  la  zone  où  peut  être  démontrée  la  dépendance  de  la  con- 
sommation vis-à-vis  de  la  pression  est  plus  étroite  ;  K  diminue  lorsque  la 
température  s'élève,  comme  le  montrent  les  expériences  de  l'auteur  sur  la 
respiration  cutanée  de  la  grenouille.  D'autre  part,  l'oxygène,  pour  être 
utilisé  doit  se  combiner  à  une  substance  déterminée  et  cette  combinaison 
ne  peut  avoir  lieu  pour  des  pressions  partielles  très  minimes.  11  faut  au 
contraire  que  la  pression  de  l'oxygène  soit  au  moins  égale  à  la  tension  de 
dissociation  c  de  la  combinaison  en  question.  Pour  faire  intervenir  cette 
donnée,  on  doit  faire  appel  à  la  formule  y  =  B  [1  — e-^^J,  qui  signifie  que 
la  consommation  d'oxygène  ne  débute  qu'à  partir  d'une  pression  partielle  c. 
Elle  s'applique  parfaitement  aux  résultats  des  expériences  de  Henze  sur 
deux  Poissons  (Coris  et  Sargus),  aux  recherches  de  P.  sur  la  respiration 
cutanée  de  la  grenouille,  et  à  celles  de  Bohr  sur  la  respiration  du  poumon 
isolé  chez  le  lapin.  Ces  formules  ont  d'ailleurs  une  valeur  encore  beaucoup 
plus  générale  et  expriment  pour  les  micro-organismes  la  relation  entre  la 
consommation  d'une  substance  nutritive  quelconque  et  la  concentration  de 
cette  substance  dans  le  milieu,  en  accord  avec  les  conceptions  théoriques  de 
Pfeffer.  Pour  certains  organismes  (oligotrophophiles),  l'aliment  peut  être 
très  rapidement  utilisé,  même  à  des  concentrations  très  faibles  ;  pour 
d'autres  (polytrophophiles),  au  contraire,  la  croissance  ne  débute  qu'avec 
une  forte  concentration  de  la  substance  nutritive,  et  il  faut  alors  introduire 
dans  la  formule  une  grandeur  c,  analogue  à  la  tension  de  dissociation  [y]. 

—  H.  CVRDOT. 

Langley  (J.  N.)  et  Itagaki  (M.).  —  Consommation  d'oxygène  du  muscle 
énervr.  —  Expériences  faites  sur  le  chat  en  comparant  la  consommation 
d'oxygène  d'un  muscle,  après  section  nerveuse,  à  celle  du  muscle  corres- 
pondant du  côté  opposé,  dont  les  connexions  nerveuses  sont  intactes.  Dans 
tous  les  cas,  la  consommation  d'oxygène  par  gramme  et  par  minute  a  été 
plus  considérable  pour  le  premier  muscle  que  pour  le  second.  On  peut  en 
conclure  que  l'atrophie  musculaire  consécutive  à  la  section  d'un  nerf  ne 
tient  pas  seulement  à  une  diminution  du  pouvoir  de  réparation,  mais  sur- 


>y 


144  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tout  à  une  augmentation  de  la  rapidité  de  destruction  de  la  substance  mus- 
culaire. —  H.  Cardot. 

Me  Glendon  (J.  F.).  —  Effets  de  la  tension  de  l'oxi/gêne  sur  le  tnétabo- 
lisme  de  Cassiopu'a.  —  Chez  Cassiopée  maintenue  à  température  constante 
dans  de  l'eau  contenant  des  proportions  variées  d'O,  l'auteur  constate  que 
le  métabolisme  mesuré  par  la  consommation  d'O  diminue  à  mesure  que 
diminue  la  tension  d'O  dans  l'eau.  Les  Cassiapées  sont  très  propres  à 
ces  expériences  par  leur  propriété  de  supporter  sans  dommage  une  longue 
asphyxie  relative.  —  Y.  Delage. 

Gericke  (H.).  —  La  respiration  des  larves  de  libellules  et  spf'cialement 
des  -f/f/oplères.  —  Les  lamelles  caudales  des  larves  d'odonates  zygoptères 
(Agrioti.  Lestes,  Calopteryx)  ne  servent  pas,  comme  on  l'admet  en  général, 
à  la  respiration.  La  respiration  a  lieu,  chez  ces  larves,  à  l'intérieur  du  rectum 
où  se  trouvent  trois  bourrelets  plus  ou  moins  riches  en  trachées.  Les  bour- 
relets intestinaux  des  larves  d'Agrion  et  de  Lestes  doivent  être  considérés 
comme  étant  des  branchies  sanguines,  tandis  que  celles  de  Calopteryx  sont 
des  branchies  à  trachées.  Chez  les  zygoptères  le  rectum  se  remplit  d'eau  par 
l'entremise  de  la  région  anale,  tandis  que  chez  les  Odonates  anisoptères 
{Aeschna,  Cordula,  Libeliula  etc.)  ce  sont  les  muscles  du  corps  entier 
qui  fonctionnent  comme  muscles  respiratoires.  On  a  souvent  discuté  au 
sujet  des  stigmes  prothoracaux  (Portier,  H agen  etc.).  D'après  les  observa- 
tions de  G.,  ces  stigmes  servent  à  remplir  d'air  les  trachées  après  les  mues 
larvales.  —  J.  Stroiil. 

Haas  (A.  R.  C).  —  Accélération  de  la  respiration  après  la  mort.  —  L'ac- 
tivité de  la  respiration,  mesurée  par  la  quantité  de  CO-  produite  en  un 
temps  donné,  est  déterminée  chez  Laminaria,  en  même  temps  que  sa  résis- 
tance électrique  dont  la  valeur  est  représentée  par  le  nombre  100.  On 
ajoute  alors  certaines  substances  capables  de  tuer  la  plante  et  l'on  est 
assuré  que  celle-ci  est  tuée  lorsque  sa  résistance  est  tombée  à  15.  On  con- 
state alors  qu'après  la  mort  CO- continue  à  être  produit  et  même  en  quantité 
notablement  plus  grande  (jusqu'au  double)  de  ce  qu'elle  était  pendant  la  vie. 
Les  agents  employés  ont  été  :  les  anesthésiques,  bromure  d'éthyle,  acétone, 
alcool  méthylique,  formaldéliyde;  les  mélanges  étaient  amenés  au  moyen 
d'eau  de  mer,  amenés  à  la  concentration  normale  de  l'eau  de  mer,  expo- 
sition à  l'air  en  plein  soleil,  dilacération  du  tissu.  On  pcMit  admettre  que 
dans  tous  ces  cas,  le  traitement  détermine  une  accélération  respiratoire 
qui  a  continué  après  la  mort.  Si  elle  n'a  pas  été  constatée  par  les  autres 
auteurs  c'est  parce  qu'elle  cesse  environ  une  heure  après  la  mort  et  que 
sans  doute  les  mesures  avaient  été  faites  trop  tardivement.  L'eau  chaude 
fournit  des  résultats  contradictoires,  c'est-à-dire  un  abaissement  du  taux  de 
CO- après  la  mort,  sans  doute  par  suite  de  la  destruction  d'une  oxydase. 
L'eau  douce  courante  n'entraîne  la  mort  que  trop  tard  pour  (pi'une  aug- 
mentation de  CO-  i)uisse  être  observée.  —  Y.  Delage. 

Amar  (Jules).  —  Phgsiopathologie  de  l'effort.  —  L'immobilisation  du 
thorax  en  inspiration  forcée  n'a  lieu  que  pendant  l'effort  brusque  et  de  peu 
de  durée,  le  volume  d'air  inspiré  étant  alors  d'environ  7  litres  et  la  pression 
totale  sur  la  surface  thoracique,  correspondant  à  une  pression  manomé- 
trique  de  75  mm  de  mercure.  Ces  conditions  réclament  un  état  physiolo- 
gique parfait.   Dans  l'effort  modéré  et   continu  la  fixation    du  thorax  en 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  145 

arrt^t  a  lieu  en  demi-inspiration,  ou  même  il  n'y  a  plus  d'arrêt  et  les  mou- 
vements respiratoires  restent  continus.  —  Y.  Di:i>age. 

,y)  Assimilnlion  et  dèsasstmilation.  AhM)vpti(m. 

a)  Chick  (Harriette)  et  Hume  ;;e.  Margaret).  — La  t/isiri/nition  dans 
les  grains  de  blr,  ri:-  et  ))taïs  de  la  substance  doit  la  carence  dam^  le  rcgime  ali- 
mentaire détermine  laptdi/névrite  chez  les  oiseaux  et  le  béri-béri  chez  r homme. 
—  Le  béri-béri  ayant  sévi  parmi  les  troupes  anglaises  aux  Dardanelles  et 
en  Mésopotamie  en  1915-10,  troupes  nourries  longtemps  de  viande  de  con- 
serve, de  confiture  et  de  pain  blanc,  les  auteurs  ont  pensé  que  le  régime 
était  responsable  des  accidents,  le  béri-béri  étant  depuis  quelques  années 
considéré  comme  maladie  par  carence.  Des  conserves  de  viande  et  de  lé- 
gumes ayant  été  analysées,  on  a  constaté  que  les  substances  qui,  dans  les 
aliments  frais,  s'opposent  au  béri-béri  y  avaient  été  détruites  par  la  stérilisa- 
tion. Pour  le  pain  et  le  biscuit  une  étude  plus  approfondie  était  nécessaire. 
Ejkmann,  Griuns,  Braddox  ont  montré  que  le  béri-béri  tient  à  l'usage  de 
riz  dont  le  grain  a  été  privé  de  certains  éléments  (riz  poli  à  la  meule).  Les 
mêmes,  avec  Schau.mann  (I9I0)  et  Vvnk  (1913),  ont  montré  que  dans  le  son 
du  riz,  enlevé  par  le  polissage,  il  y  a  une  substance  essentielle  à  la  nutri- 
tion, FuNK  Ta  baptisée  vitamine.  Et  il  faut  appeler  vitamine  antineuritique 
cette  substance  dont  la  carence  dans  le  riz  provoque  le  béri-béri.  Cette  vita- 
mine était  considérée  comme  contenue  dans  la  couche  à  aleurone  sous 
jacente  au  péricarpe,  couche  qui  part  avec  le  son  sous  l'action  de  la  meule. 
Les  expériences  faites  sur  le  blé,  et  aussi  sur  le  riz  et  le  maïs,  ont  dé- 
montré à  C.  et  H.  que  la  vitamine  anti-béri-bérique  se  trouve  surtout  dans 
l'embryon  ou  le  germe,  bien  plus  que  dans  le  péricarpe.  En  ce  qui  con- 
cerne le  blé,  c'était  probable.  Holst  (1907),  Ed.  Simpson  (I91I)  avaient 
montré  ([ue  le  régime  du  pain  blanc  provoque  la  jjolynévrite,  le  béri-béri 
chez  les  pigeons,  tout  comme  le  fait  le  riz  poli;  par  contre,  les  pigeons, 
restent  bien  portants  si  on  leur  sert  du  pain  complet  (pain  avec  germe  et  un 
peu  de  son).  Hill  et  Flack  (I9I1)  ont  montré  la  valeur  alimentaire  infé- 
rieure du  pain  blanc  comparé  au  pain  complet,  dans  Talimentation  des  rats. 
Ils  ont  fait  voir  encore  qu'un  développement  satisfaisant  est  obtenu  si  au 
pain  blanc  on  ajoute  une  suffisance  de  germe  de  blé.  Et  Me  Collum  et 
Davis  (1915)  ont  vu  que  le  rat  vit  bien  de  riz  poli,  de  beurre  et  de  sels  aux- 
quels on  ajoute  des  enveloppes  de  riz  ou  du  germe  de  blé.  Pour  eux,  dans 
le  riz,  ce  serait  aussi  l'embryon  qui  contre-balancerait  la  polynévrite  chez  les 
oiseaux.  Les  expériences  de  C.  et  H.  ont  été  préventives  et  curatives.  Dans 
les  premières,  on  détermine  le  minimum  de  matières  vitaminées  i  embryons  de 
blé,  etc.),  qu'il  fallait  ajouter  à  un  régime  donnant  la  polynévrite  au  pigeon 
en  15  ou  25  jours.  Ce  régime  consiste  en  40  grammes  par  jour  de  riz  poli. 
Dans  les  dernières,  on  détermina  le  minimum  des  matières  vitaminées 
qu'il  faut  faire  absorber  à  un  pigeon  atteint  de  polynévrite  aiguë,  et  qui, 
l'expérience  l.e  démontre,  mourra  dans  les  24  ou  48  heures  si  l'on  n'inter- 
vient pas.  Cet'te  quantité  est  faible  :  2  gr.  5  de  germe  de  blé  suffisent,  par- 
fois même  moins.  C'est  à  peu  près  la  dose  préventive  :  on  empêche  la 
polynévrite  due  au  riz  poli  en  ajoutant  tous  les  deux  jours  3  grammes  d'em- 
bryon de  blé,  ou  encore  d'extrait  de  levure  (2  gr.  5  de  levure  pressée  = 
Ogr.  5  poids  sec)  en  dose  quotidienne.  Les  vitamines  nécessaires  se  trouvent 
aussi  ailleurs  que  dans  l'embryon  de  blé,  etc  :  on  les  rencontre  dans  le 
cœur,  la  cervelle  de  bœuf,  dans  l'orge,  le  jaune  d'œuf,  les  lentilles. 
Les  conclusions  sont  les  suivantes. 

l'annéic  i5ioi.O(;inLr:,  xxii.  1917.  10 


146  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

1.  Il  s'agit  de  la  distribution  des  vitamines  anti-neuritiques  (anti-béri- 
bériquesj  dans  les  divers  éléments  du  blé.  du  maïs  et  du  riz.  2.  Le  germe 
(endosperme)  du  blé,  après  enlèvement  de  la  couche  à  aleurone  par  les 
méthodes  de  mouture  ordinaire,  constitue  la  farine  blanche.  Elle  manque 
de  vitamine,  et  employée  exclusivement  comme  aliment,  elle  provoque  la 
polynévrite  ou  le  béri-béri  tout  comme  le  fait  le  riz  poli.  3.  Aussi  bien 
dans  le  grain  de  riz  que  dans  le  grain  de  blé,  la  vitamine  anti-neuritique  est 
concentrée  principalement  dans  le  germe  ou  embryon:  elle  existe  aussi,  mais 
en  moindre  quantité,  dans  le  son  (péricarpe  et  couche  à  aleurone  .  4.  Dans 
le  cas  du  grain  de  mais,  l'embryon  possède  aussi  des  propriétés  anti-neuri- 
tiques marquées.  Ici  le  scutellum  peut  être  séparé  de  la  plantule  et  étudié 
séparément.  Ces  deux  éléments  de  l'embryon  se  sont  montrés  contenir  de  la 
vitamine  anti-neuritique.  5.  Les  résultats  pratiques  montrent  l'importance  de 
faire  entrer  le  germe  dans  la  farine  avec  laquelle  se  font  le  pain  ou  le  bi.s- 
cuit,  surtout  quand  le  régime  comprend  beaucoup  d'aliments  de  conserve, 
qui  manquent  de  vitamines  anti-béri-bériques.  6.  La  ration  quotidienne  de 
germe  de  blé  qu'il  faut  ajouter  à  un  régime  de  riz  poli  pour  empêcher  le 
développement  de  la  polynévrite  est  du  même  ordre  de  grandeur  <|ue  la 
<}uantité  qui,  administrée  j^er  os,  guérit  un  pigeon  en  proie  à  une  polyné- 
vrite aiguë  occasionnée  par  un  régime  exclusif  de  riz  poli.  Cette  relation 
n'est  pas  spéciale  au  germe  de  blé  :  elle  vaut  aussi  pour  d'autres  aliments 
contenant  les  vitamines  anti-neuritiques,  la  levure  par  exemple.  7.  L'ad- 
dition de  germe  de  blé  à  un  régime  de  riz  poli  en  quantité  (3  gr.  tous  les 
deux  jours)  suffisant  pour  empêcher  la  polynévrite  a  .suffi  aussi  à  maintenir  le 
poids  et  la  santé  générale  du  pigeon.  Les  rations  eu  excédent  (de  "2  à  3  gr. 
par  jour]  ont  amené  un  accroissement  considérable  dans  le  poids,  la  santé 
générale,  et  la  vitalité  des  pigeons,  qui,  très  vite  sous  l'influence  de  ce  ré- 
gime, se  sont  montrés  être  en  excellente  condition.  [Bonne  bibliographie.] 

—  H.  DE  Varigny. 

h)  Chick  (Harriette)  et  Hume  (Margaret).  —  L'influence  de  lempéra- 
lures  de  100"  C.  et  plus  sur  la  substance  {vitamine;  dont  la  carence  dans  le 
ré(jime  jjrovoque  la  polynévrite  chez   les  oiseaux  et  le  béri-béri  chez  l'homme. 

—  Les  températures  de  cuisson  des  aliments  ont-elles  une  action  sur  la 
vitamine  dont  la  carence  donne  la  polynévrite  aux  oiseaux  et  le  béri-béri  à 
l'homme?  La  question  a  son  importance  pratique.  Il  faut  savoir  si  en  cui- 
sant les  aliments  vers  100°  C.  ou  en  les  stérilisant,  au-dessus  de  lOO''  C,  on 
diminue  ou  détruit  les  vitamines.  Ce  point  n'a  pas  été  étudié  systéma- 
tiquement. GRnjNS(I90I)a  vu  qu'à  120"  pendant  une  heure  ou  deux  le  riz  non 
poli  cesse  de  protéger  contre  la  polynévrite  ;  font  de  même  les  haricots  et 
la  viande  portés  à  la  même  température.  Pourtant  I-]ijkmann  conteste  le 
fait  en  ce  qui  concerne  la  viande  de  cheval  (1906)  :  le  riz  perd  bien  sa 
vitamine,  mais  la  viande  de  clieval  (chauffée  2  heures  à  120  Cl  les  con- 
serve. ScHAUMANN  (lÔIOi  obtient  la  polynévrite  chez  le  chien  avec  la  viande 
de  cheval  chauffée  I,  2,  3  heures  à  120t'-130''  C  La  vitamine  di^ninuerait  d'a- 
près HoLST  |1907)  par  le  chauffage  à  110'^  C.  une  demi-lieure  pour  la  viande 
de  bœuf;  par  chauffage  à  120"  C.  la  réduction  serait  bien  ]»lus  marquée.  Les 
pois  secs  et  Torge  non  décortiqué  ne  paraissent  pas  souflVir  d'un  chauffage 
à  115"  C,  pendant  une  demi  heure.  Enfin,  pour  la  plupart  des  observateurs 
il  n'y  a  pas  de  destruction  de  vitamine  à  I(K)°  C.  C.  et  H.  reprennent  l'é- 
tude de  la  question  en  ayant  soin  de  prendre  comme  critérium  la  tenipéra- 
lure   non  pas  de  l'autoclave  mais  de  l'intérieur  de  la  substance  cliauifée,  en 

"quoi  elles  ont  raison.  Car  la  substance  met  longtemps  à  s'échauffer,  sur- 


I 


i 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  147 

tout  .si  elle  est  .sèclie.  En  outre,  C.  et  H.  ont  cherché  à  se  procurer  des  don- 
nées sur  l'influence  de  la  durée  sur  la  de.struction  do  la  vitamine.  Les 
expériences  montrent  que  le  i;enne  de  blé  exposé  deux  heures  à  la  tem- 
pérature de  100"  C.  environ  ne  perd  pas  apprécial)lcmeut  de  ses  vitamines. 
Si  donc  le  germe  figure  tlans  la  farine,  on  peut  compter  que  le  pain  ou  le 
biscuit  fait  avec  celle-ci  conserveront  leurs  propriétés  anti-neuritiqiies  après 
la  cuisson.  Par  contre,  aux  températures  avoisinant  120"  C.  il  se  tait  une 
rapide  destruction  des  propriétés  anti-neuriti*iues  des  vitamines.  Ceci  a  de 
l'importance  pour  le  cas  où  les  aliments  consistent  principalement  en  sub- 
stance de  conserve,  stérilisées  à  des  températures  au-dessus  de  100'  ('. 

La  présence  ou  l'absence  et  le  degré  de  de.struction  des  vitamines  ont  été 
évaluées  non  pas  chimiquement  —  aucune  méthode  chimique  n'existe  en- 
core — -  mais  biologiciuement,  en  employant  les  substances,  témoins  et  chauf- 
fées, à  nourrir  des  oiseaux  ipigeons).  H.  et  C.  ont  comparé  les  doses  de  grain 
de  blé,  nature  et  chauffé,  qu'il  faut  donner  pour  guérir  la  polynévrite  aiguë. 
L'expérience  a  fait  voir  que  la  destruction  de  la  vitamine  est  très  faible  à 
100'  C  En  fait,  deux  heures  de  chauffage  à  100"  C.  ne  diminuent  pas  la 
proportion  de  vitamines  :  la  dose  curative  reste  de  2  gr.  5,  tant  de  germe 
chauffé  2  heures  que  de  germe  non  chauffé.  Le  germe  qui  subit  113"  C. 
])endant  40  minutes  n'a  plus  que  la  moitié  de  l'efficience  du  germe  non 
rhauffé;  celui  qui  reste  2  heures  entre  118"  et  124'^  C.  n'a  plus  que  le  quart 
au  plus,  parfois  le  dixième  seulement.  L'extrait  de  levure  qui  est  riche  en 
vitamine,  mais  qui  est  plus  riche  en  eau  aussi,  perd  plus  de  ses  propriétés 
anti-neuritiques  que  ne  le  fait  le  germe  de  blé,  moins  hydraté,  au-dessus 
de  100'^' C.  Que  se  passe-t-il  dans  le  pain?  La  cuisson  dure  une  heure  au  moins 
et  la  température  s'élève  à  101°  C,  au  plus.  Si  le  germe  entre  dans  la  compo- 
sition de  la  farine,  rien  à  craindre  :  les  vitamines  ne  sont;  pas  appréciable- 
ment  diminuées  ou  détruites,  mais  la  rapide  destruction  des  vitamines 
vers  120"  C.  donne  lieu  de  croire  que  les  aliments  stérilisés  par  la  chaleur 
doivent  manquer  de  vitamines.  C.  et  H.  ont  examiné  deux  rations  d'ar- 
mée :  viande-légumes,  et  constaté  que  ce  qu'il  reste  de  vitamines  est  peu  de 
chose.  La  stérilisation  des  aliments  de  conserve  entraîne  une  destruction 
considérable  de  vitamines.  —  H.  de  Varig.ny. 

Mackeridge  (Florence  A.).  —  Sur  qmdques  effets  des.  substances  orrja- 
niques  stimulant  la  croissance  {auxiinones)  sur  les  organismes  du  sol  inter- 
venant dans  le  cycle  de  l'azote.  —  Résumé.  De  tous  les  faits  réunis  dans  l'é- 
tude dont  il  s'agit,  il  résulte  que  l'humus  soluble^  et  sui'tout  celui  qui  est 
produit  par  la  décomposition  bactérienne  constitue  un  facieur  très  impor- 
tant au  point  de  vue  des  activités  des  bactéries  du  sol.  Son  effet  sur  les  or- 
ganismes semble  être  très  indépendant  de  la  matière  organique  qu'il  peut 
renfermer  et  de  toute  action  physique  déterminée  par  sa  nature  collo'idale  ; 
il  est  dû  à  la  présence  dans  l'humus  de  substances  .stimulant  la  crois- 
sance, ou  auximones.  L'influence  de  ces  auximones  sur  les  organismes  inter- 
venant dans  le  cycle  de  l'azote  peut  être  brièvement  résumée,  de  façon 
générale,  en  disant  qu'elles  accroissent  le  taux  de  la  fixation  de  l'azote  et  de 
la  nitrification,  qu'elles  diminuent  celui  de  la  dénitrification,  et  sont  sans  ac- 
tion appréciable  sur  le  taux  de  l'ammonification.  Ces  résultats  sont  intéres- 
sants par  l'indication  qu'ils  fournissent  relativement  au  rùle  spécifique  des 
auximones.  Si  ces  substances  agissent  simplement  comme  stimulants  sur  le 
protoplasme  bactérien,  il  faut  s'attendre  à  les  voir  agir  de  façon  similaire 
sur  toutes  les  cla.sses  de  bactéries.  Si,  d'autre  part,  elles  jouent  quelque  rôle 
dans  l'édification  de  la  molécule  azotée  complexe,  il  suit  qu'un  effet  diamé- 


148  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

tralement  opposé  devrait  être  attendu  de  l'addition  de  ces  substances  à 
deux  classes  de  bactéries  à  fonction  si  divergentes,  les  unes  intervenant 
dans  le  processus  constructif  aboutissant  à  l'oxydation  et  à  la  fixation  de 
l'azote  sous  forme  organique,  les  autres  à  fonction  destructrice,  qui  amènent 
la  décomposition  et  la  libération  de  l'azote  sous  forme  d'élément  libre. 
—  H.  DE  Varigny. 

Bottomley  {VJ.  B.).  —  Quelques  e/fets  des  substances  favorisant  la 
croissance  (auximones)  sur  la  croissance  de  Lemna  minor  en  solutions  miné- 
rales de  culture. —  L'auteur  a  montré  précédemment  que  si  de  la  tourbe  est 
additionnée  d'une  culture  mixte  d'organismes  aérobies  du  sol,  pendant 
15  jours  à  20  C,  la  matière  organique  se  décompose  vite,  et  il  se  forme 
dans  la  tourbe  «  bactérisée  »  certaines  substances  favorables  à  la  crois- 
sance des  auximones,  dont  l'addition,  en  très  petite  quantité,  à  l'eau 
contenant  des  plantules  de  blé  favorise  notablement  la  croissance  de 
celles-ci.  L'auteur  a  repris  l'expérience  sur  Lemnœ  minor,  de  forme  com- 
mode pour  l'expérience.  La  plante  était  cultivée  en  solution  de  Detmer. 
L'action  des  auximones  n'est  pas  douteuse  :  il  suffit  de  jeter  les  yeux  sur 
les  figures  représentant  les  cultures  (sur  assiette)  de  Lemna  (en  nombre 
donné  égal)  avec  et  sans  auximones. 

La  tourbe  bactérisée  semble  contenir  des  matières  organiques  qui,  ajou- 
tées à  un  milieu  de  culture  minéral  complet,  ont  une  action  remarquable 
sur  la  croissance  du  Lemna  vivant  dans  la  culture.  En  l'absence  de  ces 
auximones,  la  croissance  et  la  multiplication  sont  arrêtées;  les  auximones 
semblent  essentielles  à  l'utilisation  effective  et  à  l'assimilation  des  éléments 
minéraux.  Ces  auximones  doivent  être  des  produits  de  décomposition  or- 
ganique, car  la  tourbe  bactérisée  n'est  que  de  la  matière  organique  décom- 
posée successivement  par  des  microbes  aérobies  et  anaérobies.  B.  constate 
du  reste  qu'on  obtient  des  auximones  du  fumier  bien  consommé  et  du  ter- 
reau de  feuilles  décomposé.  Noter  à  ce  propos  que  les  mares  d'eau  stagnantes 
où  se   plaisent  le  plus  les  Lemna  doivent  contenir  fatalement  de  ces  pro- 
duits de  décomposition.  On  ne  sait  pas  assez  de  la  nature  de  ces  auximones 
pour  se  rendre  compte  de  la  façon  dont  elles  fonctionnent.  Certaines  pour- 
raient être  absorbées  et  utilisées  directement  comme  aliments.  Schreiner 
et  Skinner  ont  montré  que  des  produits    azotés  de  décomposition,   comme 
la  créatinine,  l'histidine  et  l'arginine,  peuvent  remplacer  les  nitrates  dans 
une  solution  de  culture  et  qu'ils   sont   absorbés,  même  en  présence   des 
nitrates.    «  Ces  composés,   disent-ils,  sont  absorbés  tels  quels  et  directe- 
ment utilisés  pour  l'édification  des  protéines  et  des  autres   éléments  azotés 
complexes  des  matières  végétales.  »  Ils  disent  aussi  que  l'énergie  habituel- 
lement employée  dans  une  plante  à  effectuer  les  transformations  de  l'azote 
inorganique  en  forme  organique  peut  être  dépensée  autrement  quand  ces 
auximones  sont  fournies  à  la  plante;  de  la  sorte  «  l'efficience  de  la  plante 
est  accrue  et  la  croissance  est  favorisée  quand  la  plante  reçoit  des  composés 
qui  serviront  directement  à  édifier  des  tissus  ». 

D'autre  part,  certaines  auximones  peuvent  produire  un  effet  analogue  à 
celui  que  provoquent  les  vitamines  qui  jouent  ce  rôle  dans  la  croissance 
animale.  La  fraction  de  tourbe  bactérisée  s'obtient  de  la  même  manière  (jue 
les  vitamines,  et  on  a  peine  à  comprendre  connnent  une  addition  d'aussi 
peu  de  matière  organique  que  13  parties  pour  un  million  de  cette  matière  à 
une  solution  contenant  déjà  .").500  parties  pour  un  million  de  sels  miné- 
raux alimentaires  pourrait  produire  les  résultats  obtenus  si  elle  ne.  con- 
.sistait  qu'en  une  nouvelle  addition  d'aliments  végétaux.  Il  y  a  très  proba- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GHNERALE.  149 

blenient  des  vitamines  dans  la  tourbe  bactérisée  :  l'extrait  aqueux  libre 
d'acide  liumique,  l'extrait  alcoolique  et  la  fraction  pliospho-tungstique  don- 
nent toutes  une  réaction  positive  avec  le  réactif  à  l'acide  pliospho-tungstique 
Folin-Maccalh:m.  Cette  réaction  positive  que  ne  donnent  pas  les  fractions  cor- 
respondantes de  tourbe  crue,  est  considérée  par  Williams  et  Seidell  comme 
indiquant,  avec  certaines  réserves,  la  présence  de  vitamines. 

Il  se  peut  que  dans  l'extrait  aqueux  complexe  de  tourbe  bactérisée  il  y 
ait  à  la  fois  des  aliments  des  végétaux  et  des  substances  alimentaires  néces- 
saires :  tous  deux  agissent  ensembl'e  et  l'extrait  aqueux  n'est  pas  la  moins 
efficace. 

On  admet  généralement  que  les  plantes  vertes  construisent  des  matières 
protéiques  complexes  au  moyen  de  sels  minéraux,  et  de  sels  minéraux 
seulement.  Alors  comment  expliquer  l'action  des  auximones?  Le  Lemna 
aurait-il  perdu  cette  faculté,  ou  serait-il  une  exception?  11  a  pourtant  besoin 
de  certaines  matières  organiques,  en  outre  des  minérales.  Mais  les  plantes 
utilisent  les  engrais  organiques.  L'extrait  de  fumier  et  le  jus  du  trèfle  rouge 
stimulent  beaucoup  la  croissance  des  plantules  de  blé  vivant  dans  des 
solutions  d'extrait  du  sol  et  d'éléments  minéraux,  d'après  Livingsto.n,  pour 
qui  c'est  la  matière  organique  de  l'extrait,  qui  agit  grâce  «  à  quelque  in- 
fluence correctrice  qui  agit  sur  les  corps  toxiques  de  l'extrait  du  sol  et  sur 
ceux  qui  semblent  être  produits  par  les  plantules  ».  Il  ne  croit  guère  à 
une  action  directe  sur  la  nutrition  des  plantes. 

L'effet  de  l'addition  des  substances  organiques  sur  la  croissance  du 
Lemna  ne  se  manifeste  pas  seulement  par  l'énorme  accroissement  dans 
le  nombre  et  le  poids  des  plantes,  mais  aussi  par  l'accroissement  de  vi- 
gueur des  cellules  végétales  et  par  la  plus  grande  densité  du  protoplasme 
de  celles-ci.  la  grosseur  supérieure  des  noyaux,  et  les  chloroplastides  plus 
nombreux.  Evidemment,  les  substances  organiques  jouent  un  rôle  précis 
et  essentiel  dans  le  métabolisme  général  de  la  plante. 

Jusqu'à  quel  point  ces  substances  sont-elles  nécessaires  à  la  croissance  des 
plantes  en  général"?  L'expérimentation  seule  le  fera  voir.  On  pourra  objecter 
le  fait  que  des  plantules  de  plantes  terrestres  peuvent  arriver  à  maturité 
en  cultures  liquides  de  sols  minéraux.  Mais  cela  ne  prouve  pas  que  les 
plantes  vertes  n'ont  pas  toutes  besoin  de  traces  de  certaines  matières  orga- 
niques, car  il  a  été  prouvé  que  par  la  germination  il  se  produit  des  matières 
azotées  organiques  favorables  à  la  croissance.  Brown  a  montré  que,  durant  la 
germination  du  grain  d'orge,  certaines  matières  azotées  solubles,  qui  sont 
essentielles  aux  premières  phases  du  développement  de  la  jeune  plante, 
sont  formées  dans  l'endosperme  et  absorbées  par  l'embryon.  B.  a  encore 
constaté  que  l'extrait  aqueux  de  graines  germées  a,  sur  le  Lemna  poussant 
en  solution  de  culture,  le  même  effet  que  la  tourbe  bactérisée,  alors  que  les 
graines  sèches  ne  fournissent  pas  de  substances  favorables  à  la  crois- 
sance. Il  semble  donc  que  les  plantules  employées  dans  les  expériences 
ordinaires  de  culture  en  eau  contiennent  déjà  les  quantités  infinitésimales 
de  substances  organiques  nécessaires  à  la  croissance  ordinaire,  mais  qu'une 
nouvelle  provision  est  nécessaire  pour  assurer  la  croissance  et  le  dévelop- 
pement optima.  Il  n'est  donc  pas  déraisonnable  de  supposer  que  les  sub- 
stances organiques  favorisant  la  croissance  soient  aussi  nécessaires  à  la  nu- 
trition végétale  qu'à  l'animal,  puisque  la  différence  dans  le  métabo- 
lisme entre  les  plantes  et  les  animaux  n'est  que  de  degré.  Tout  comme  la 
plante  doit  à  l'activité  des  l)actéries  dans  le  sol  l'azote  qu'elle  passe  à  l'ani- 
mal sous  forme  élaborée,  pareillement  les  vitamines  que  l'animal  reçoit 
de  la  plante  ne  sont  pas  entièrement  fabriquées  par  celle-ci  même,  mais 


150  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sont  au  moins  en  partie  les  produits  de  l'activité  des  bactéries  dans  le  sol 
où  poussent  les  plantes. 

Les  conclusions  générales  de  l'auteur  sont  les  suivantes. 

l"^  La  tourbe  brute,  quand  elle  est  plus  complètement  décomposée  au 
moyen  des  organismes  aérobies  du  sol  (tourbe  «  bactérisée  i>)  se  trouve 
contenir  certaines  subiïtances  favorisant  la  croissance  des  auximones. 

2*^'  Les  plantes  de  Lemna  miuorne  peuvent  continuer  à  croître  pendant  un 
temps  de  quelque  longueur  dans  des  solutions  de  culture  ne  contenant  que 
des  aliments  nutritifs  minéraux. 

3"  La  présence  de  matière  organique  soluble  est  essentielle  pour  la 
croissance  complète. 

4°  L'addition  à  la  solution  de  culture  minérale  de  368  parties  pour  un 
million.de  matière  organique  provenant  d'un  extrait  aqueux  de  tourbe  bac- 
térisée a  eu  pour  résultat,  en  6  semaines,  une  multiplication,  en  nombre  de 
20  et  en  poids,  de  62  par  rapport  aux  témoins  (expériences  sur  Lemna). 
L'extrait  aqueux  privé  d'acide  humique  représentant  une  addition  de 
97  parties  de  matière  organique  pour  un  million,  a  donné  9  12  le  nombre; 
29 fois  le  poids:  32 parties  pour  un  million  de  l'extrait  alcoolique  ont  donné 
3  fois  1/3  le  nombre,  et  7  fois  13  le  poids:  13  parties  pour  un  million  de 
la  fraction  phospho-tungstique  ont  donné  1.5  fois  le  nombre,  et  2.5  fois 
le  poids. 

5''  L'effet  de  la  réduction  dans  la  quantité  des  auximones  par  le  fraction- 
nement successif  de  la  tourbe  bactérisée  a  été  également  manifeste  d'après 
l'apparence  générale  des  plantes.  Celles  dans  les  milieux  minéraux  n'ont 
fait  que  diminuer  en  dimensions  de  semaine  e;,i  semaine,  et  ont  pris  une 
apparence  très  malsaine,  tandis  qu'il  y  avait  amélioration  progressive  dans 
l'apparence  des  plantes  recevant  des  quantités  croissantes  d'auximones. 
Celles  qui  ont  reçu  les  plus  fortes  quantités  ont  conservé  leur  apparence 
saine  normale  au  cours  de  toute  l'expérience  et  ont  augmenté  de  dimen- 
sions. 

G°  L'effet  favorable  des  auximones  n'était  pas  dû  à  une  neutralisation 
des  substances  toxiques  présentes  dans  l'eau  distillée  ordinaire,  puisque 
les  mêmes  résultats  ont  été  obtenus  avec  l'eau  distillée  dans  le  verre. 

7"  Un  échange  de  solutions  de  culture,  avec  et  sans  auximones,  montra 
que  les  plantes  sont  très  sensibles  à  la  présence  ou  absence  de  ces  .sub- 
stances. 

8°  Peut-être  certaines  de  ces  substances  favorables  à  la  croissance  peu- 
vent elles  agir  directement  comme  aliments  organiques,  alors  que  d'autres 
seraient  de  la  nature  des  substances  alimentaires  accessoires.  —  H.  de  V.v- 

RIGNV. 


ci  "Weill  (E.)  et  Mouriquand  (G.).  —  Ae.s  maladies  par  carence.  Carenci' 
expérimentale.  Carence  clinique.  —  Etude  générale  sur  les  vitamines  et  les 
maladies  par  carence.  Les^auteurs  qui  donnent  la  bibliographie  de  leurs  tra- 
vaux personnels  auraient  dû  donner  celle  des  travaux  très  antérieurs  d'E.iK- 
MANN,  Fraser  et  Stanton,  Suzuki,  Shimamura  et  Odaki,  Funk,  Voegtlix,  etc. 

I.  Carence  expérimentale.  A.  Carence  chez  le  pigeon  par  décortication 
ou  stérilisation  des  céréales  et  légumineuses. 

Le  pigeon  est  le  sujet  de  choix.  Nourri  aux  graines  cortiquées  cassées,  il 
reste  normal  et  sain.  Nourri  aux  graines  décortiquées,  il  présente  vile  de 
VinapjxHence  (qui  disparaît  par  consommation  de  graines  cortiquées  ou 
bien  de  son  de  riz,  ou  d'extrait  de  celui-ci,  ou  encore  de  vitamines;  des 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  151 

selles  aqueuses:  de  la  perte  de  poids;  des  troubles  cutatirs  (plumes  hérisr 
sées);  et  des  manifestations  nerveuses  qui  s'observent  d'ailleurs  aussi  bien 
avec  les  grains  oortiqués  stérilisés  qu'avec  les  décortiqués.  Vers  le  IS"^  jour, 
apatliie,  somnolence,  puis  incoordination  des  pattes,  ataxie,  puis  para- 
lysie. Les  accidents  surviennent  vers  le  2o<^,  le  30*,  le  40"  jour  selon  l'ali- 
ment (riz  poli,  orge  décorticiuée,  blé  décortiqué,  macaroni  pulvérisé,  maïs 
décortique,  graines  décortiquées  ou  stérilisées).  Avec  les  légumineuses 
décortiquées  ou  stérilisées,  les  accidents  se  produisent  plus  tard  seulement 
(80e  jour).  Description  des  troubles  débutant  par  la  paralysie  des  pattes, 
puis  paralysie  des  ailes,  dysphagie,  un  syndrome  cérébelleux  spécial  (ca- 
brioles, spasmes,  mouvements  forcés,  giration,  par  crises)  paralysie,  laryn.iiie, 
torpeur,  catalepsie.  Les  nerfs  présentent  des  lésions  de  dégénérescence, 
le  système  nerveux  est  appauvri  en  lipoïdes  phosphores  (Funk);  les  signes 
de  polynévrite  sont  évidents.  Et  2  ou4mgr.  de  vitamine  les  font  disparaître 
en  quelques  heures  (Funk).  Ce  processus  a  pour  parallèle  en  pathologie 
humaine  le  béri-béri,  dont  Ejkmann  a  pu  reproduire  une  des  formes  chez 
le  pigeon  par  alimentation  aux  graines  décortiquées.  Le  béri-béri  paraly- 
tique reproduit  les  symptômes  des  polynévrites.  Or,  d'où  vient  le  béri-béri".' 
On  a  cru  à  une  infection,  sans  jamais  découvrir  le  germe.  Nulle  infection 
ne  joue  de  rôle  dans  le  béri-béri  des  pigeons,  puisque  celui-ci  se  produit 
avec  les  graines  cortiquées  stérilisées.  D'ailleurs  le  béri-béri  n'est  pas 
contagieux.  On  a  cru  expliquer  le  béri-béri  par  des  toxiques,  des  poisons 
dans  le  riz,  mais  il  faudrait  alors  supposer  que  toute  graine  contient  un 
poison  dans  le  grain  et  un  contre-poison  dans  l'enveloppe.  La  théorie  do 
la  carence  explique  le  béri-béri  en  supposant  que  la  décortication  enlève 
au  grain  des  substances  essentielles  à  la  nutrition,  substances  encore  indé- 
terminées, qu'on  a  pu  extraire  dans  une  certaine  mesure,  et  qui  améliorent 
ou  guérissent  les  pigeons  atteints  de  béri-béri  expérimental  :  orizanine  du  riz, 
de  Suzuki,  Shimamura  et  Odaki,  vitamine  de  Funk,  trouvées  dans  le  riz  et 
aussi  dans  la  cervelle,  la  levure,  le  jus  de  citron,  et  qui  serait  une  base 
pyrimidique,  produit  très  instable,  existant  en  petite  quantité  (2  gr.  5  pour 
100  kilos  de  son  de  riz)  et  ayant  une  action  très  puissante.  Cette  substance 
injectée  au  pigeon  béri-bérique  le  ressuscite  littéralement.  Tous  les  grains 
contiendraient  plus  ou  moins  de  vitamine,  dans  le  son  ou  les  couches  sous- 
cellusosiques  :  on  en  trouve  aussi  dans  la  levure  de  bière,  le  lait,  etc.  Les 
vitamines  sont  peut-être  plusieurs  et  de  sortes  diverses,  existant  dans  tous 
les  aliments  frais  (légumes,  fruits,  viande)  et  non  stérilisés.  Cette  dernière 
réserve  est  essentielle.  La  stérilisation  par  la  chaleur  enlève  leur  activité 
aux  grains  cortiqués  :  elle  agit  comme  la  décortication,  même  plus,  car 
le  grain  décortiqué  parait  conserver  un  peu  de  vitamine;  le  grain  cor- 
tiqué  stérilisé  pas  du  tout.  Les  pigeons  nourris  avec  ce  dernier  sont  hyper- 
carencés  et  succombent  plus  vite. 

B.  Carence  chez  les  mammifères.  Ceux-ci  ont  le  même  besoin  de  vitamines. 
Ni  la  viande  crue,  ni  la  salée,  ni  la  frigorifiée  ne  déterminent  (en  régime 
exclusif)  de  carence  chez  le  chat,  mais  la  viande  stérilisée  le  fait,  et  tue 
celui-ci.  En  outre  la  viande  crue  guérit  le  chat  carence  par  la  stérilisée. 
La  viande  depuis  longtemps  salée  serait  appauvrie  en  vitamine.  Les 
lapins  nourris  aux  légumes  stérilisés  meurent,  nourris  aux  légumes  longue- 
ment bouiUis,  ils  présentent  des  troubles.  A  ce  propos,  discussion  sur  les 
rapports  possibles  entre  le  béri-béri  et  le  scorbut.  Car  les  aliments  avita- 
minés  qui  produisent  chez  le  pigeon  la  polynévi'ite,  c'est-à-dire  du  béri-béri, 
à  peu  près,  déterminent  chez  les  mammifères,  ])arfois  des  lésions  osseuses 
du  type  scorbutique  i  en  dehors  des  cas  où  il  apparaît  de  la  polynévrite,  et 


152  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

parfois  le  même  mammifère  présente  à  la  fois  du  scorbut  et  du  béri-béri). 
Le  scorbut  parait  être,  comme  le  béri-béri,  une  maladie  par  carence.  Tous 
deux  éclatent  dans  les  mêmes  conditions  et  disparaissent  par  l'usage  des 
aliments  frais  (non  conservés).  Mais  il  ne  semble  pas  qu'il  y  ait  une  seule 
et  même  vitamine  antiscorbutique  et  antibéribéri  que.  Le  pigeon  carence 
par  riz  décortiqué  est  guéri  par  la  cuticule  du  riz,  non  par  le  jus  de 
citron.  La  levure  de  bière,  qui  serait  antibéribérique,  n'est  pas  antiscorbu- 
tique. Il  semble  y  avoir  deux  vitamines  distinctes,  peut-être  plusieurs.  Peut- 
être  les  deux  existeraient-elles  tour  à  tour  dans  telle  graine,  par  exemple  : 
l'une  avant,  l'autre  après  germination.  Pour  "W.  et  M.,  les  d,eux  vitamines, 
antibéribérique  et  antiscorbutique  sont  babituellement  liées  dans  les  ali- 
ments (légumes  frais,  fruits,  graines  germées,  viandes  fraîches);  mais 
Fantiscorbutique  serait  plus  instable,  moins  durable. 

C.  La  croissance  ef  les  substances  ferments.  Nourri  aux  graines  cortiquées 
diverses,  le  pigeon  se  développe  bien  mieux  que  le  pigeon  nourri  d'une 
seule  graine  cortiquée  :  la  croissance  de  ce  dernier  est  médiocre.  Aux 
céréales  décortiquées  ou  stérilisées,  il  y  a  arrêt  de  croissance  et  chute  de 
poids.  Pourtant  la  quantité  des  aliments  absorbés  est  la  même  :  c'est  la 
qualité  qui  diffère,  ou  bien  la  faculté  d'assimilation,  plutôt.  Des  rats 
nourris  avec  des  albumines,  graisses,  hydrocarbones,  et  sels  en  proportion 
voulue  vivent,  mais  sans  croître  (Osuorn  et  Mendel).  Si  à  ce  mélange  on 
ajoute  lui  ^eu  de  lait  frais,  la  croissance  se  produit  (Hopkins);  ce  qu'il  y  a 
d'aliments  dans  le  lait  ne  peut  expliquer  ce  fait  qui  tient  plutôt  à  ce  que  le 
lait  renferme  quelque  substance  active,  un  ferment  de  la  croissance.  Aussi 
CooPER  admet-il  une  vitamine  en  sus  des  vitamines  antibéribérique  et 
antiscorbutique.  [De  même  chez  les  plantes  il  y  aurait  des  vitamines  de 
croissance  et  les  auximones  de  Bottomley.] 

D.  Mode  (V action  des  substances  ferments  sur  la  nutrition.  Les  vitamines 
stimuleraient  la  croissance  (y  compris  celle  des  tumeurs  malignes  trans- 
plantées), elles  amèneraient  la  bonne  utilisation  des  aliments  (vitamines 
antiscorbutique  et  antibéribérique).  De  quelle  façon?  on  ne  sait.  11  semble 
qu'elles  soient  très  actives,  agissant  à  doses  infinitésimales,  et  nécessaires  à 
l'assimilation,  à  l'utilisation  des  éléments  contenus  dans  les  aliments.  Pour 
FuNK,  elles  agiraient  spécialement  sur  le  métabolisme  hydrocarboné.  Mais 
comment?  Par  une  action  sur  les  glandes  à  sécrétion  interne?  Peut-être. 
Le  thymus  disparaît  chez  le  pigeon  au  riz  poli,  qui  présente  encore  des 
altérations  de  l'hypophyse,  du  corps  thyro'ide,  des  glandes  génitales.  Mais 
sur  ce  point  rien  de  bien  précis  encore  :  il  reste  beaucoup  à  faire. 

E.  Inanition  et  exclusivité  alimentaire  comparées  à  la  carence.  L'animal 
carence  par  l'alimentation  avitaminée  n'est  pas  inanitié.  Le  pigeon  inanitié 
au  blé  cortiqué  meurt  sans  phénomènes  de  carence.  De  même  pour  le 
chat.  D'autre  part,  on  ne  peut  dire  que  ce  .soit  ralimentation  exclusive  par 
un  aliment  qui  explique  le  béri-béri,  le  scorbut,  etc.  Le  pigeon  supporte 
fort  bien  de  vivre  d'un  seul  grain  cortiqué,  le  chat,  de  vivre  de  viande 
fraîche.  vXssurément,  un  régime  mixte  de  grains  cortiqués  convient  mieux 
au  pigeon  que  l'alimentation  par  un  seul  grain  cortiqué.  Mais  la  variété 
ne  sulïit  pas.  Le  pigeon  nourri  de  3  .urains  décortiqués  meurt  vite,  avec 
phénomènes  de  carence.  L'alimentation  variée  n'est  favorable  que  si  elle 
n'a  pas  été  carencée  par  décortication  ou  .stérilisation. 

II.  La  caretrce  alimentaire  en  clinique.  A.  Chez  l'en  faut.  Rien  ne  vaut  le  lait 
pour  alimenter  l'enfant.  Le  lait  frais,  naturel,  est  vitaminé.  Mais  le  médecin, 
en  abusant  du  lait  stérilisé  et  des  farines  très  pures,  provoque  des  phéno- 
mènes .de  carence.  Le  lait  de  femme  peut  toutefois  être  carence,  probable- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  153 

ment  par  suite  d'une  alimentation  défectueuse,  pauvre  en  légumes  et  fruits 
par  exemple,  de  la  nourrice.  Le  lait  de  vache,  cru,  est  antiscorbutique  et 
reste  tel  malgré  la  pasteurisation  et  l'ébullition.  Le  lait  fraîchement  stérilisé 
reste  bon  :  mais  les  laits  industriels  stérilisés  et  conservés,  humanisés, 
la  farine  lactée,  les  conserves  de  lait  semblent  avitaminés  et  soRt  une 
cause  de  scorbut,  à  la  longue  (après  6  ou  10  mois,  Comby).  Le  scorbut 
infantile  se  produit  aussi  par  abus  des  farines  trop  raffinées,  c'est-à-dire 
des  céréales  décortiquées.  VA  au  régime  du  lait  carence  et  de  farines 
careneées  aussi,  trop  blutées,  les  accidents  se  produisent  plus  vite. 

H.  Carence  alimentaire  chez  l'adulte.  Normalement,  se  nourrissant  d'ali- 
ments variés,  l'adulte  reçoit  généralement  sa  suffisance  de  vitamines.  Mais 
en  voyage  au  long  cours,  en  expédition  polaire,  en  guerre,  en  ville  assiégée, 
il  peut,  obligé  d'abuser  d'aliments  de  conserve,  ne  pas  absorber  assez  de 
vitamines.  A  l'armée,  durant  la  grande  guerre,  il  y  a  trop  de  viande  et  de 
légumes  secs,  pas  assez  de  légumes  et  fruits  [pourtant  la  viande  et  les 
légumes  secs  contiennent  des  vitamines].  Mille  exemples  ont  été  cités 
d'épidémies  de  scorbut  par  aliments  conservés,  cédant  aux  légumes  et 
fruits  :  W.  et  M.  ont  même  vu  quelques  cas  de  pré-scorbut  chez  certains 
soldats.  A  ce  propos  ils  donnent  quelques  renseignements  intéressants  sur 
les  substances  antiscorbutiques  :  pomme  de  terre,  surtout  fraîche  et  jeune, 
légumes  frais,  oignons  et  oseille  en  particulier  (éviter  les  légumes  trop 
cuits,  car  l'ébullition  prolongée  tue  les  vitamines,  et  les  légumes  de  con- 
serve, à  moins  de  disposer  aussi  de  lait,  de  légumes  frais);  fruits  frais  — 
les  verts  seraient  plus  riches  en  vitamines  que  les  mûrs,  —  fruits  et  légumes 
cuits  au  vinaigre  qui  leur  conserverait  le  maximum  de  pouvoir  antiscor- 
butique; les  légumineuses  ne  seraient  pas  antiscorbutiques,  surtout  si  elles 
sont  décortiquées  (haricots,  pois  secs,  lentilles);  la  viande  fraîche  est  anti- 
scorbutique à  condition  de  n'être  pas  trop  cuite  :  les  viandes  stérilisées  ne 
le  sont  pas,  mais  les  frigorifiées  le  sont  très  nettement. 

Et  le  pain  de  guerre?  "W.  et  M.  condamnent  formellement  le  pain  blanc 
pour  les  troupes.  Le  pain  bis  vaut  beaucoup  mieux,  apportant  les  vitamines 
qui  manquent  souvent  aux  autres  aliments.  On  a  vu  apparaître  le  béri-béri 
dans  la  marine  norvégienne  quand  on  substitua  le  pain  blanc  au  pain  de 
seigle.  Magendie  a  vu  mourir  son  chien  au  pain  blanc,  l'autre,  au  pain 
bis,  a  résisté  sans  peine.  Le  pain  bis  est  bienfaisant  par  les  vitamines  du 
son.  Le  pain  complet  est  parfait,  mais  tous  les  estomacs  ne  le  digèrent  pas. 
Le  pain  où  entrerait  trop  de  riz  décortiqué  ne  serait  pas  à  recommander 
(Ejkm.\nn)  :  il  serait  appauvri  en  vitamines.  Mais  le  pain  au  riz  cortiqué 
serait  excellent. 

III.  Conclusions  générales. 

\'>  Le  béri-béri  est  imputable  au  riz  décortiqué  et  peut  être  produit  par 
tout  autre  grain  décortiqué.  2°  Décortiquer  un  grain  ou  le  stériliser  revien- 
nent au  même.  Même  action  sur  les  animaux,  permettant  d'indiquer  dans 
les  deux  cas  la  carence  de  vitamines.  3°  Le  béribéri  et  le  scorbut  sont 
apparentés,  mais  il  y  a  lieu  d'admettre  des  vitamines  antibéribériques  et 
antiscorbutiques  distinctes.  4"  Les  maladies  par  carence  ne  sont  pas  dues 
;i  l'inanition  ou  à  l'uniformité  alimentaire,  mais  au  manque  de  quelques 
substances-ferments  siégeant  surtout  dans  les  cuticules  des  céréales  et  légu- 
mineuses et  très  répandues  chez  les  légumes  et  fruits  frais,  dans  la  viande 
fraîche,  etc.  5°  C'est  une  grande  erreur  de  fournir  du  pain  blanc  aux 
classes  peu  fortunées,  car,  ne  pouvant  absorber  beaucoup  d'autres  aliments 
riches  en  vitamines,  elles  se  trouvent  beaucoup  mieux  du  pain  bis,  surtout 
si    elles  consomment  des   aliments  (viande,   lait,  légumes)  stérilisés,  car 


154  L'AIVNEE  BIOLOGIQUE. 

les  aliments  stérilisés  sont  privés  de   leurs  vitamines  et  la  chaleur  tue 
celles-ci  (mais  non  le  froidj. 

[Ces  conclusions  générales  sont  surtout  d'ordre  clinique,  comme  il  con- 
vient dans  un  recueil  de  médecine.  Mais  les  conclusions  scientifiques  ont 
été  indiquées  au  fur  et  à  mesure.  11  faut  le  reconnaître,  les  vitamines  sont 
plutôt  une  hypothèse  qu'un  fait  démontré.  Mais  il  y  a  beaucoup  à  dire  en 
leur  faveur  :  l'idée  suscitera  certainement  des  expériences,  reclierches  et 
discussions  qui  seront  profitables  à  la  biologie.]  —  H.  de  Varigny. 

rt)'Weill(E.)et  Mouriquand(G.).  — L'alimentation  des  cobayes  par  l'orge 
en  état  «c  rptiescent  »,  et  en  état  de  germination.  —  Ou  sait  que  les  oiseaux 
granivores,  s'ils  succombent  avec  des  phénomènes  béribériques,  s'ils  suc- 
combent à  l'alimentation  par  des  graines  de  céréales  décortiquées,  prospè- 
rent indéfiniment  avec  des  graines  de  céréales  complètes  même  sèches, 
c'est-à-dire  à  l'état  quiescent.  En  serait-il  de  même  pour  des  mammifère»? 
L'expérience  a  répondu  aux  auteurs  par  la  négative.  Des  cobayes  nourris 
avec  25  grammes  par  jour  d'orge  sèche  et  eau  à  volonté,  sont  morts  au  bout 
d'un  mois  avec  des  phénomènes  scorbutiques.  Nourris  avec  le  même  poids 
d'orge  ayant  subi  trois  jours  de  germination  pendant  lesquels  le  poids  de 
l'orge  sèche  avait  augmenté,  mais,  non  la  quantité  de  substance  nutritive, 
ces  animaux  ont  survécu  de  2  mois  12  à  près  de  4  mois  et  ont  succombé 
aussi  avec,des  phénomènes  scorbutiques.  Ainsi,  la  germination  a  développé 
des  substances,  sans  doute  des  ferments,  qui  ont  notablement  augmenté 
la  valeur  nutritive  de  l'orge  pour  le  cobaye.  —  Y.  Delage. 

'Weill  (E.),  Cluzetet  Mouriqnand  \G.).  —  Xer/'s  et  muscles  des  pigeons 
paralysés  par  une  alimentation  ca'>'encée.  —  Chez  les  pigeons  présentant 
des  troubles  paralytiques  accentués,  même  si  accentués  que  la  mort  était 
prochaine,  aucune  modification  n'a  pu  être  constatée  ni  dans  le  neurone 
moteur  périphérique,  ni  dans  les  muscles.  —  Y.  Delage. 

b)  "Weill  (E.)  et  Mouriqnand  G.  j.  —  Recherches  sur  la  valeur  alimentaire 
du  mais.  —  Tandis  qu'à  l'état  naturel,  il  constitue  pour  le  pigeon  une  ali- 
mentation complète  et  excellente,  le  maïs  engendre  des  symptômes  béri- 
bériques, paralysie,  dystrophie  cutanée,  chute  des  plumes,  lorsqu'il  a  été 
décortiqué  ou  stérilisé.  Cela  montre  que  la  carence  doit  porter  sur  quelques 
ferments  thermolabiles  et  contenus  dans  l'enveloppe  du  grain.  7-  Y. 
Delage. 

Rondoni  (P.)  et  Montagnini  (M.).  —  Lésions  histologirptes  dans  le  mai- 
disme,  dans  le  jeûne  et  dans  le  scorbut  e.i'périmenlal.  —  Le  ma'ïdisme  se 
distingue  par  ses  symptômes  du  scorbut.  Il  comporte  des  altérations  des 
glajides  endocrines  et  peut  s'expliquer  aussi  bien  par  une  intoxication  que 
par  une  avitaminose.  —  Y.  Delage. 

Rondoni  (P.).  —  Recherches  sur  l'alimentation  maldique  spécialement 
dans  son  rapport  avec  Vétiologic  de  la  pellagre.  —  La  pellagre  peut  être  rap- 
portée aux  effets  du  maïdisme  par  suite  d'avitaminose  ave<-  dénutrition 
chronique.  —  Y.  Delage. 

Besse  (Pierre  M.)  et  Budin-Œhler  (E.).  —  Essai  de  diététique  expéri- 
mentale. —  Les  expériences  ont  porté  sur  des  lapins,  cobayes,  pigeons, 
rats  et  surtout  souris  blanches.  La  diète  spéciale  a  été  poursuivie  avec  assi- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  155 

duité,  mais  sans  être  exclusive,  c'est-à-dire  en  adjonction  aux  aliments 
habituels,  en  sorte  que  la  carence  ne  saurait  être  invoquée.  Pulpe  de  pla- 
centa :  augmentation  de  riiômoglobine  et  des  globules  rouges  ;  poids  et 
croissance  augmentés  ;  muscles  plus  épais  et  plus  rouges  ;  organes  géni- 
taux, cœur  et  autres  viscères  très  agrandis.  Divers  sucres  et  fruits  crus  : 
éruptions  cutanées,  souvent  dormatites,  augmentation  des  parasites,  ten- 
dance aux  effusions  sanguines  :  hémophilie,  hématomes,  etc.  Les  mêmes 
fruits  fortement  ébouillantés  :  aucun  des  symptômes  précédents.  Corps  gras, 
quelques  lésions  cutanées  moins  importantes.  La  cessation  de  l'alimenta- 
tion nocive,  si  celle-ci  n'a  pas  été  trop  longtemps  continuée,  permet  le  re- 
tour à  l'état  normal,  mais  il  est  remarquable  que  la  reprise  de  l'alimenta- 
tion nocive,  même  pour  un  seul  repas,  ramène  les  accidents.  La  comparai- 
son des  effets  du  vin  et  de  Talcool,  soit  ingérés  soit  injectés,  donne  des  résul- 
tats si  différents  qu'on  en  peut  conclure  que  l'alcool  n'est  pas  dans  le  vin 
la  partie  la  plus  nuisible.  —  Y.  Delage. 

Ramoino  (P.)-  —  Contribution  à  l'étude  des  alimentations  incomplètes.  — 
Des  cobayes  alimentés  avec  du  maïs,  du  riz  et  du  blé  meurent  aussi  bien 
si  ces  graines  sont  entières  que  si  elles  sont  décortiquées,  mais  plus  vite 
dans  le  dernier  cas  que  dans  le  premier.  Cela  semble  indiquer  que  quel- 
ques vitamines  spéciales  et  nécessaires  se  trouvent  dans  les  enveloppes  de 
ces  trois  graines.  —  Y.  Delage. 

Hart  (E.  W.),  Mac  CoUum  lE.  W.),  Stembock  |H.)  et  Humphrey  iG. 
C).  —  Action  physiologique  sur  la  croissance  et  la  reproduction  des  rations 
combinées  d'aliments  de  source  restreinte.  —  Des  expériences  portant  sur 
l'alimentation  du  bétail  ont  montré  qu'il  ne  faut  pas  s'en  tenir,  dans  la  dé- 
termination des  rations  combinées  de  divers  aliments,  au  calcul  des  poids  de 
substances  azotées  et  ternaires.  Non  seulement  les  protéines  et  les  hydrocar- 
bonés sont  de  natures  différentes,  mais  il  y  a  lieu  de  tenir  compte  de  fac- 
teurs plus  obscurs,  tels  que  les  vitamines,  et  de  la  toxicité  qui  se  révèle  chez 
certaines  substances  par  mi  emploi  prolongé.  Cette  toxicité  peut  d'ailleurs 
être  combattue  par  l'emploi  de  certains  aliments,  même  ayant  une  toxicité 
propre  de  nature  différente.  Le  but  principal  de  ces  recherches  est  moins 
de  fournir  des  conclusions  précises  que  d'attirer  l'attention  siir  les  points  de 
vue  variés' où  il  faut  se  placer  pour  juger  sainement  la  question  d'une  ali- 
mentation satisfaisante  du  bétail.  —  Y.  Delage. 

Anonyme.  —  Alimentation  insuffisante,  cause  de  stérilité.  —  Des  expé- 
riences de  Léo  Lœi'.  sur  le  cobaye  ont  montré  que  l'alimentation  insuffi- 
sante peut,  aussi  bien  que  l'alimentation  exagérée,  être  cause  de  stérilité.  La 
chose  est  peut-être  applicable  à  l'homme,  ce  qui  légitime  la  décision  prise 
récemment  à  Berlin  d'accorder  aux  nouveaux  mariés  pendant  six  semaines 
un  supplément  d'aliments.  —  Y.  Delage. 

Carlson  (Anton  Julius).  —  Le  contrôle  de  la  faim  dans  les  étals  de  sanlé 
et  de  maladie.  —  Les  théories  explicatives  de  la  sensation  de  faim  se  groupent 
sous  deux  chefs  :  l'origine  périphérique  et  l'origine  centrale.  La  première 
invoque  l'excitation  des  nerfs  de  l'estomac  par  les  conditions  résultant  de 
l'état  de  vacuité  (contractions  à  vide,  crampes  musculaires,  réplétion  des 
glandes,  etc.  etc.);  l'origine  centrale  fait  appel  à  l'excitation  de  centres  ner- 
veux spéciaux,  encore  indéterminés,  par  le  sang  appauvri  par  le  ieùne;  des 
théories  mixtes  invoquent  simultanément  les  deux  causes.  Les  tliéories  péri- 


156  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

phériques  n'expliquent  pas  que  la  faim  ne  soit  pas  complètement  apaisée 
par  l'ingestion  de  substances  iner^tes  ;  les  théories  centrales  n'expliquent  pas 
le  caractère  périodique  des  sensations  de  faim;  en  faveur  de  la  théorie 
mixte  plaide  l'expérience  de  Schlessinger,  montrant  que  la  faim  peut  être 
apaisée  par  l'action  simultanée  des  lavements  nutritifs,  combinée  avec  l'in- 
gestion de  matières  inertes  ou  avec  la  cocaïnisation  de  la  muqueuse  stoma- 
cale. Des  expériences  précises  sont  nécessaires.  Au  moyen  d'une  poire  de 
caoutchouc  introduite  dans  l'estomac  et  reliée  à  un  manomètre  ou  enduite 
de  bismutli  pour  être  rendue  perceptible  à  l'écran  fluorescent,  l'auteur, 
confirmant  les  expériences  précédentes  de  Cannon  et  Washburn,  montre 
que  les  crises  périodiques  de  sensation  de  faim  coïncident  avec  les  crises 
de  contraction  de  l'estomac  vide.  Ces  contractions,  dont  les  caractères  sont 
minutieusement  étudiés  (type  à  20"  d'intervalle,  type  à  30"),  ne  diffèrent  pas 
essentiellement  de  celles  qu'exerce  l'estomac  plein  sur  son  contenu.  Les  con- 
tractions digestives  passent  insensiblement  à  celles  qui,  s'exercant  à  vide, 
coïncident  avec  la  sensation  de  faim.  —  Etude  des  contractions  stomacales 
chez  divers  animaux,  oiseaux,  reptiles,  amphibiens.  Chez  la  grenouille,  les 
contractions  cessent  au-dessus  de  '3S"  C.  et  au-dessous  de  LS*"'  C.  Ce  dernier 
fait  explique  que  les  animaux  hibernants  ne  soient  pas  tourmentés  par  des 
sensations  de  faim  pendant  leur  sommeil.  —  Les  sensations  de  faim  sont, 
pour  un  jeûne  modéré,  proportionnelles  à  l'intensité  des  contractions;  mais 
après  un  long  jeûne,  les  moindres  contractions  déterminent  des  crises  in- 
tenses de  faim.  Dans  le  long  jeûne,  les  sensations  de  faim  continues  corres- 
pondent à  des  contractions  toniques  permanentes  ou  peu  espacées.  Les  con- 
tractions du  cul-de-sac  sont  plus  spécialement  en  rapport  avec  la  faim,  celles 
de  la  région  pylorique  semblant  indifférentes;  ces  dernières  sont  très  accen- 
tuées dans  le  vomissement.  Contrairement  à  l'opinion  de  Cannox  et  Wash- 
BURN,  l'auteur  trouve  que  les  contractions  de  l'œsophage  peuvent  accompa- 
gner des  contractions  stomacales  déterminant  la  faim,  mais  à  elles  seules 
elles  ne  déterminent  pas  cette  sensation.  Il  en  est  de  même  pour  les  contrac- 
tions intestinales.  —  La  faim  détermine  l'augmentation  de  l'excitabilité  des 
centres  nerveux,  ce  qui  explique  la  nervosité  et  l'incapacité  de  fixer  l'atten- 
tion chez  les  gens  affamés.  —  Parallèlement  aux  contractions  de  faim,  se 
manifestent,  même  lorsque  l'attention  est  détournée,  un  accroissement  de 
la  vitesse  du  pouls,  un  certain  degré  de  paralysie  vaso-motrice,  se  traduisant 
par  une  augmentation  du  volume  du  bras,  et  une  augmentation  de  la  sécré- 
tion salivaire  indépendante  de  la  vue  ou  de  l'odeur  des  aliments.  La  faim 
engendre  une  sensation  de  faiblesse,  qui  disparaît  dès  l'ingestion  des  aliments 
lorsque  lejeùneaété  court,  mais  qui  persiste  jusqu'après  l'absorption  après 
un  long  jeûne.  Les  nausées  et  le  sentiment  de  vide  qui  se  manifestent  chez 
certaines  personnes  cèdent  aussi  immédiatement  après  ingestion  d'aliments. 
Ces  faits  montrent  la  participation  des  causes  périphéri(iues  et  des  causes 
centrales  dans  les  effets  de  la  faim.  —  La  faim  et  l'appétit,  considérés  dans 
l'opinion  commune  comme  des  degrés  d'une  même  sensation,  se  sont  mon- 
trés, au  contraire,  différents  par  leur  nature  à  tous  ceux  qui  en  ont  fait  une 
étude  spéciale.  Faim  et  appétit  peuvent  exister  l'un  sans  l'autre.  L'appétit 
semble  en  rapport  avec  certaines  sensations  périphériques  (production  de 
suc  gastrique,  tonus  des  muscles  de  la  mastication  et  de  la  déglutition,  kines- 
thésie  buccale  et  pharyngienne),  mais  est  surtout  conditionné  par  réiément 
psychique  (souvenir  de  la  nourriture  et  des  sensations  agréal)les  qu'elle  pro- 
cure généralement,  combinés  avec  une  faim  plus  ou  moins  notable).  —  La 
muqueuse  stomacale  se  montre  à  peu  près  insensible  dans  les  opérations 
chirurgicales  aux  pressions,  tensions,  flexions,  piqûres,  etc.,  mais  elle  est 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  '^157 

sensible  aux  agents  corrosifs  qui  détruisent  les  extrémités  nerveuses.  Il  ré- 
sulte de  là  que  les  sensations  résultant  des  contractions  stomacales  doivent 
avoir  leur  siège  dans  la  musculeuse.  —  La  perception  des  sensations  de 
chaud  et  de  froid  a  été  très  discutée.  Lorsqu'elle  existe,  elle  a  été  rap- 
portée à  Textensiou  de  ces  sensations  à  l'œsophage  ou  à  la  paroi  cutanée 
voisine.  Les  expériences  de  l'auteur  démontrent  que  la  muqueuse  stoma- 
cale perçoit  les  sensations  de  chaud  et  de  froid  quand  l'excitation  est  assez 
accentuée  (.au-dessous  de  13°  C.  et  au-dessus  de  55°  C.)  ;  la  brièveté  de  la  pé- 
riode latente  (5  à  10  secondes)  met  hors  de  cause  la  paroi  abdominale  ;  des 
expériences  ingénieuses  démontrent  la  vérité  de  l'opinion  soutenue  par 
l'auteur.  —  Analyse  des  sensations  de  satiété,  de  plénitude,  de  nausées  et 
d'appétit.  —  Les  contractions  de  faim  sont  plus  fréquentes  chez  les  jeunes; 
les  expériences  avec  le  ballon  concordent  avec  les  impressions  subjectives. 
Ces  remarques  ont  permis  de  fixer  objectivement  l'intervalle  entre  les  repas 
chez  l'enfant  à  la  mammelle  :  il  est  de  2  h.  1/2  à  3  h.  Avec  l'âge,  l'activité 
des  contractions  de  faim  et  leur  longueur  diminuent,  tandis  que  celle  des 
périodes  intermédiaires  de  quiescence  augmente,  en  rapport  avec  l'activité 
du  métabolisme  qui  ralentit  les  variations  dans  la  constitution  chimique  du 
sang.  —  Dans  le  jeune  prolongé  jusqu'à  5  jours,  la  sensation  de  faim  va 
d'abord  en  croissant  ;  elle  est  assez  inconfortable  sans  être  vraiment  doulou- 
reuse ;  puis  elle  diminue  les  4^  et  Séjours  et  aboutit,  sinon  à  une  indifférence 
pour  la  nourriture,  du  moins  à  une  disparition  de  la  préoccupation  con- 
stante des  3  premiers  jours.  Cependant,  le  ballon  stomacal  montre  que  les 
contractions  de  faim  périodiques,  non  seulement  ne  cessent  pas,  mais  ten- 
dent vers  un  tétanos.  La  chose  parait  s'expliquer  par  la  dépression  nerveuse 
qui  fait  que  les  sensations  ne  sont  plus  aussi  fortement  senties.  Cependant 
l'auteur  et  son  élève,  qui  se  sont  soumis  à  cette  expérience,  ont  pu  tout  le 
temps  continuer  à  se  livrer  à  leurs  occupations  habituelles  sans  autre  incon- 
vénient qu'une  certaine  faiblesse'.  Le  sentiment  de  faiblesse  disparut  dès  le 
premier  repas,  ce  qui  montre  qu'il  est  de  nature  sensitive  et  réflexe,  mais 
les  forces  primitives  ne  furent  complètement  récupérées  qu'après  2  ou  3 
jours.  Pendant  les  2  ou  3  semaines  suivantes,  les  auteurs  se  trouvèrent  par- 
ticulièrement dispos  et  comme  rajeunis,  avec  appétit  augmenté,  ce  qui 
montre  que  les  cures  périodiques  de  jeune  sont  véritablement  bienfaisantes. 
L'impression  de  force  et  d'augmentation  d'activité  stomacale  n'était  pas  pu- 
rement subjective,  car  elle  a  été  contrôlée  par  des  mesures.  —  Les  faits 
observés  chez  les  grands  jeûneurs  volontaires  tels  que  Succi  et  d'autres,  et 
chez  les  animaux  concordent  avec  ceux- indiqués  ci-dessus,  mais  sont  moins 
caractéristiques  vu  l'ignorance  de  sensations  subjectives  chez  ceux-ci  et 
l'absence  des  mesures  objectives  chez  ceux-là.  —  L'excision  des  hémisphères 
cérébraux,  ne  supprime  ni  la  faim  manifestée  par  la  prise  de  nourriture  ni 
les  contractions  de  faim  stomacales.  Chez  l'homme,  durant  le  sommeil,  bien 
que  l'activité  de  tous  les  muscles  viscéraux  soit  diminuée,  celle  de  l'estomac 
ne  l'est  pas,  car  les  contractions  de  faim  se  manifestent  au  contraire  plus 
que  pendant  la  veille.  L'estomac  a  donc  une  place  à  part  sous  ce  rapport 
parmi  les  viscères,  et  cela  permet  d'inférer  que  les  fibres  motrices  stoma- 
cales n'ont  pas  leur  origine  dans  le  cérébrum.  —  Les  opérations  intellec- 
tuelles, y  compris  le  rêve,  inliibent  les  contractions  de  faim  ;  la  vue  de  la 
nourriture  ne  les  accroît  pas,  sans  doute  par  suite  de  l'effet  d'un  épanche- 
ment  surabondant  de  suc  gastrique.  —  La  section  complète  des  nerfs  sym- 
pathiques de  l'estomac  augmente  le  tonus  gastrique  et  les  contractions  de 
faim.  La  section  des  branches  gastriques  du  vague  laisse  l'estomac  hypoto- 
nique.  La  section  simultanée  des  deux  sortes  de  nerfs  laisse  les  mouvements 


ir)8  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  l'estomac  normaux,  ce  qui  indique  que  la  motricité  intrinsèque  de  Tes- 
tomac  est  automatique,  comme  pour  le  cœur,  et  que  le  sympatliique  et  le 
vague  sont  ici  deux  régulateurs  à  fonctions  opposées.  Une  inhibition  plus  ou 
moins  accentuée  du  tonus  et  des  contractions  stomacales  est  produite,  chez 
l'homme  comme  chez  le  chien,  par  la  mastication  (surtout  de  substances 
sapides),  par  la  déglutition,  par  l'ingestion  d'eau  froide,    d'acides    (action 
forte,  faible  pour  C0-)  d'alcalis  (faible),  d'alcools  et  d'anesthésiques  locaux. 
—  Cette  inhibition  porte  surtout  sur  les  contractions  du  cul-de-sac  et  sur  les 
contractions  de  faim  et  non  sur  les  contractions  pyloriques;  en  sorte  que 
tout  est  bien  réglé  pour  que  le  fait  de  l'alimentation  supprime  les  contrac- 
tions qui  auraient  pour  effet  de  vider  l'estomac  trop  hâtivement.  L'excitation 
physique  et  surtout  chimique  de  la  muqueuse  intestinale  par  les  substances 
introduites  (eau,  lait,  huile,  acides,  alcalis,  etc)  inhibe  aussi  par  voie  réflexe 
les  contractions  stomacales.  Cela  explique  l'anorexie  des  constipés.  —  La 
constriction  de  l'abdomen  par  une  ceinture  agit  faiblement  dans  le   sens 
d'une  inhibition,  mais  n'inhibe  pas  les  contractions  fortes  de  faim.  L'action 
de  fumer  s'exerce  dans  le  même  sens,  mais  de  façon  plus  accentuée  et  d'au- 
tant plus  que  le  tabac  est  plus  fort;  il  semble  y  avoir  là   une  quadruple 
action  :  le  détournement  de  l'attention,  l'excitation  des  muqueuses  bucale 
et  gastrique,  cette  dernière  par  la  salive  chargée  de  produits  toxiques,  enfin 
l'action  nauséeuse  de  la  nicotine  absorbée.  —  L'exercice  pliysique  (course) 
inhibe  complètement  les  contractions  de  fahn  qui  restent  suspendues  chez 
l'homme-et  chez  les  animaux,  même  quand  l'exercice  est  prolongé.  Le  Car- 
nivore chassant  sa  proie  n'est  donc  pas  incité  par  des  sensations  actuelles 
de  faim.  Pareillement  le  froid  inhibe  les  contractions  de  faim,  et  cela  pro- 
portionnellement à  son  intensité.  Dans  l'un  et  l'autre  cas,  il  ne  s'agit  que 
de   résultats  immédiats  et  non  ultérieurs,  ces  derniers  étant  de  sens  |con- 
traire.  —  Les  centres  nerveux  de  la  faim  sont  sans  doute  multiples  :  celui  de 
la  faim  consciente  doit  siéger  dans  le  cortex,  mais  on  ne  sait  rien  de  précis 
sur  lui;  le  centre  médullaire  est  le  noyau  d'origine  des  nerfs  vagues  qui 
sont  les  uniques  conducteurs  des  contractions  de  faim  ;  la  clinique  et  les 
expériences  montrent  qu'entre  ces  deux  centres  réside  un  relai  important 
siégeant  dans  le  thalamus.  —  L'estomac  ayant  en  lui-même  ses  capacités  de 
contraction  et  les  nerfs  sympathiques  et  vagues  ne  lui  apportant  que  lïnhi- 
bition  ou  l'accentuation  de  ses  mouvements,  on  peut  concevoir  les  contrac- 
tions de  faim  causées  par  l'excitation  des  noyaux  nerveux  de  faim  sous  l'in- 
fluence, .soit  d'excitations  d'origine  périphérique,  issues  de  la  muqueuse 
.stomacale,  soit  d'une  action  du  sang  sur  ces  noyaux  nerveux.  L'influence  du 
sang  est  révélée  par  le  fait  que  des  contractions  de  faim  sont  déterminées, 
soit^^par  l'injection  de  sang  de  chiens  alîamés  (ou  diabétiques,  ce  qui  revient 
au  même)  contenant  quelque  hormone  spécifique,  soit  par  la  saignée,  à  la 
suite  de  laquelle  le  sang  n'abandonnant  plus  ses  produits  nutritifs  aux  tissus 
ceux-ci  libèrent  dans  le  sang  les  dites  hormones.  L'hémorragie,  comme  l'in- 
jection de  sang  appauvri  par  le  jeune,  n'accélère  que  les  contractions  de 
faim  de  l'estomac  vide  et  est  sans  action  sur  l'estomac  rempli  et  quiescent. 
Les  extraits  de  tous  les  organes,  y  compris  le  tube  digestif  lui-même,  four- 
nissent (les  hormones  excitatrices,  à  l'exception  de  Textrait  surrénal  qui 
produit  un  effet  contraire,  et  de  l'extrait  pituitaire  qui  ne  produit  (ju'une 
excitation  initiale.  —  L'idée  de  la  vue  et  de  l'odeur  des  aliments  produit  une 
sécrétion  légère  de  suc  gastrique,  mais  la  mastication  de  substances  indiffé- 
rentes est  sans  action.  La  mastication  et  le  goiït  de  sub.stances  alimentaires 
augmentent  abondamment  cette  sécrétion.  Etude  chimique  du  suc  gasti'ique, 
Etude  de  l'anorexie  dans  les  maladies  fébriles,  de  la  polyphagie  (absence  de 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GEPsEUALE.  159 

satiété)  et  de  la  boulimie  (exagération  de  la  faim)  dans  le  diabète,  l'ulcère 
gastro-pylorique  et  certaines  névroses.  Les  causes  sont  :  Tliyperexcitabilité 
ou  Tatonie  dos  centres  ou  des  terminaisons  périphériques,  les  altérations  de 
la  conductibilité  nerveuses  excitante  ou  inhibitrice.  —  Soit  chez  l'homme 
soit  chez  le  chien  en  bonne  santé  les  amers,  introduits  dans  l'estomac  jus- 
qu'au maximum  thérapeutique,  sont  sans  action  soit  sur  la  sécrétion  du  suc 
iiastrique,  soit  sur  les  contractions  de  faim.  A  dose  plus  élevée,  ils  tendent  à 
inliiber  ces  phénomènes.  Dans  la  bouche,  leur  action  est  inhibitrice  à  toute 
dose  et  proportionnellement  à  la  do.se.  L'opinion  courante  que  les  amers 
excitent  rappétit  est  inexacte,  sauf  les  effets  possibles  de  la  suggestion.  Dans 
les  cachexies,  l'action  des  amers  n'est  peut-être  pas  nulle  pour  exciter  l'ap- 
pétit, mais  la  chose  n'est  pas  prouvée.  Les  seuls  vrais  apéritifs  sont  :  l'ali- 
mentation modérée,  l'exercice  et  l'hydrothérapie.  —  Y.  Delage. 

Mac  Nider  (AV.  de  B.).  —  Sur  l'influence  de  l'âge  d'un  organisme  dans  le 
maintien  de  l'équilibre  entre  les  acides  et  les  bases.  —  Haldane  et  Henderson 
ont  montré  l'importance  qu'a  le  maintien  de  cet  équilibre.  L'auteur  estime 
que  l'âge  joue  un  grand  rôle  dans  l'affaire.  Les  animaux  âgés  sont  plus  ai- 
sément intoxiqués  par  l'azotate  d'uranium  que  les  jeunes.  Chez  eux  encore 
l'intoxication  acide  se  produit  plus  forte  et  plus  facilement.  Les  jeunes 
animaux  peuvent  être  protégés  par  les  alcalins  en  injection  intraveineuse 
contre  l'effet  toxique  d'un   anesthésique  ;  les  âgés  ne  le  peuvent  guère.  — 

H.    DE  VaRIGNY. 

Boldyreff  (W.).  —  Fonction  périodique  de  l'organisme  chez  l'homme  et  les 
animaux  d'ordre  supérieur  [Pancréas  comme  principal  agent  du  processus 
de  Vassimilation  dans  tout  le  corps).  —  D'après  l'auteur,  l'opinion  d'après 
laquelle,  en  dehors  de  la  digestion,  les  glandes  digestives  et  les  muscles  du 
tube  digestif  restent  à  l'état  de  repos,  est  erronée;  il  y  a  au  contraire,  sauf 
pour  les  glandes  salivaires,  et  gastriques  qui  n'y  participent  pas,  des 
périodes  d'activité  se  succédant  suivant  un  rythme  défini  :  le  travail  pério- 
dique des  muscles  de  l'estomac  est  constitué  par  une  série  de  fortes  contrac- 
tions rythmiques  ;  le  travail  des  glandes  aboutit  à  une  sécrétion  périodique 
des  sucs  pancréatique  et  intestinal,  pourvus  de  tous  leurs  ferments;  les  sucs 
digestifs  périodiquement  déversés  dans  l'intestin  grêle  y  sont  résorbés 
entièrement.  Pendant  les  périodes  de  travail  on  constate  nettement  dans  le 
sang  l'accroissement  des  ferments  protéolytiques  et  lipolytiques  et  imé 
augmentation  marquée  du  nombre  des  leucocytes  ;  on  peut  même  noter  une 
élévation  temporaire  périodique  de  la  température.  Le  travail  périodique 
s'observe  chez  l'homme  et  chez  un  grand  nombre  de  vertébrés,  avec  une  régu- 
larité et  une  constance  remarquable.  Il  aurait,  d'après  B.,  une  portée  biolo- 
gique très  grande.  On  a  constaté,  en  effet,  depuis  longtemps  la  présence  dans 
tous  les  tissus  du  corps  de  différents  ferments  digestifs  (protéolytiques, 
glycolytiques  et  lipolytiques)  indispensables  à  l'accomplissement  des  divers 
processus- vitaux.  Etant  donnée  la  haute  spécialisation  des  cellules  dans  les 
organismes  supérieurs,  il  n'est  pas  possible  d'admettre  que  ces  ferments 
soient  produits  à  l'endroit  même  où  on  les  trouve  ;  ils  doivent  précisément 
être  fournis  par  le  travail  périodique  des  glandes  pancréatiques  et  intesti- 
nales. Les  ferments  digestifs  sont  donc  sécrétés  non  seulement  pour  le 
travail  digestif  proprement  dit,  mais  aussi  pour  tout  le  travail  intracellulaire 
dont  l'importance  est  beaucoup  plus  considérable';  leur  arrivée  dans  le  sang 
excite  une  leucocytose  «  digestive  »  au  cours  de  la  digestion  et  une  leuco- 
cytose  •  périodique  »  en  dehors  de  la  digestion,  au  cours  du  travail   pério- 


160  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dique.  Ils  sont  véhiculés  par  le  sang  vers  les  cellules  auxquelles  ils  sont 
indispensables.  La  théorie  de  B.  représente  donc  le  pancréas  (et  accessoi- 
rement les  glandes  intestinales)  comme  le  pourvoyeur  de  tout  l'organisme  en 
ferments  et  en  fait  ainsi  le  principal  ag^nt  des  processus  d'assimilation  et 
de  désassimilation.  Il  faut  remarquer,  en  outre,  que  ce  serait  le  pancréas  en 
taot  que  glande  à  sécrétion  externe  qui  serait  la  cause  de  processus  qu'on 
a  coutume  de  rattacher  à  la  sécrétion  interne  de  cet  organe.  —  H.  Caruot. 

Maestrini  (D''  D.).  —  Sur  les  modifications  chimiques  que  subit  le  con- 
tenu intestinal  depuis  le  commencement  du  côlon  jusqu'à  l'ampoule  rectale.  — 
Dans  les  deux  premières  portions  du  gros  intestin  a  lieu  une  légère 
absorption  de  protéines  et  de  graisses  ;  tandis  qu'il  n'en  est  pas  de  même 
pour  le  rectum.  .Vu  contraire,  dans  toute  l'étendue  du  gros  intestin  jusqu'à 
l'anus  a  lieu  une  active  absorption  d'eau  par  suite  de  laquelle  les  fèces  se 
dessèchent  progressivement  jusqu'à  leur  sortie.  Or,  cette  eau  a  toujours  une 
concentration  saline  beaucoup  plus  grande  que  celle  du  sang  d'où  il  résulte 
que  cette  absorption  a  lieu  contre  les  lois  de  l'osmose,  probablement  sous 
l'influence  des  propriétés  spécifiques  de  Tépithélium.  —  Y.  Delage. 

Schulmann  (E.)  et  Égret  (M.  T.).  —  L'absorption  des  poisons  par  les 
voies  intestinale  et  sous-cutanée .  —  La  strychnine  et  la  nicotine  sont,  à  doses 
égales,  beaucoup  plus  actives  en  injections  sous-cutanées  ({ue  par  l'absorption 
intestinale  :  mais  si  Ton  extirpe  te  foie,  ce  rapport  se  renverse.  Ce  fait,  vrai 
sans  doute  pour  la  généralité  des  poisons,  met  en  lumière  la  fonction  anti- 
toxique du  foie.  —  Y.  Delage. 

Remlinger  (P.).  —  Sur  l'absorption  du  virus  rabique  par  les  muqueuses 
saines.  —  Des  expériences  comparatives  sur  l'inoculation  de  la  rage  à  des 
rongeurs  par  simple  dépôt  de  virus  sur  les  muqueuses  saines,  montrent  (jue 
l'épithélium  pavimenteux  forme  une  barrière  impénétrable,  tandis  que  l'épi- 
thélium  cylindrique  se  laisse  traverser.  Cette  différence  s'étend  probable- 
ment à  l'absorption  de  beaucoup  d'autres  substances.  —  Y.  Delage. 

Busacchi  (P.).  —  Sur  le  mode  de  se  comporter  du  rhondriome  des  cel- 
lules épithéliales  de  la  villosité  intestinale  dcms  le  jeûne  prolongé  et  dans  la 
ré  alimentation  après  celui-ci.  —  Dans  les  cellules  des  villosités  intestinales 
du  chien  soumis  à  un  jeûne  prolongé,  le  chondriosonie  augmente  d'impor- 
tance et  les  chondriocontes  se  présentent  sous  l'aspect  de  filaments  longs 
et  fins.  Dans  la  réalimentation  actiye,  ces  derniers  se  désagrègent  en  petits  . 
grains  arrondis  en  même  temps  que  leur  nombre  diminue  jusqu'à  ce  qu'ils 
deviennent  presque  introuvables.  —  Y.  Delage. 

Garnier  (M.)  et  Gerber  (C).  —  Le  coefficient  d'imperfection  uréogéniquc 
suivant  les  régimes.  —  Le  coefficient  d'imperfection  uréogénique  est  mini- 
mum dans  le  régime  lacté  absolu  malgré  la  liante  teneur  en  albuminoïdcs; 
il  est  plus  élevé  dans  la  diète  lacto-végétarienne;  il  selèvc  par  l'addition 
au  régime  de  viande  et  surtout  de  vin.  —  Y.  Délace. 

Stefanski  ("Witold).  —  Contribution  à  l'étude  de  re.rcrétion  chezlesNemato- 
des  libres  [s],  -r-  Chez  les  Néniatodes  non  marins  l'organe  d'absorption  est 
le  pharynx,  non  la  peau.  I/absorptiou  cutanée  exigerait  que  les  substances 
alimentaires  soient  dissoutes  dans  l'eau  conformément  à  la  théoi'ie  de  PuT-j 
ter,  contre  laquelle  Luumann  (00)  et  Biedekmann  (1:>)  ont  soulevé  île  grande^ 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  ICI 

objections.  Il  n'est  pas  impossible  qu'il  en  soit  de  même  pour  les  nematodes 
marins.  Tout  le  reste  du  travail  est  relatif  à  des  particularités  de  l'excrétion 
trop  spéciales  pour  que  nous  puissions  les  retenir.  —  Y.  Delage. 

Hargitt  (Geo  T.)  et  Fray  (Vralter  "W.).  —  Croissance  des  Paramécies 
dans  les  cultures  pures  de  bactéries.  —  Une  culture  de  Paramécies  a  été  faite 
dans  une  infusion  de  foin  où  se  développent  en  abondance  des  bactéries. 
Les  Paramécies  y  prospèrent  à  la  condition  que  la  fermentation  ne  se  trans- 
forme pas  en  putréfaction.  Plus  de  30  espèces  de  bactéries  ont  été  con- 
statées. Il  a  été  fait  alors  des  cultures  pures  de  ces  diverses  sortes  et  des 
Paramécies  ont  été  élevées  dans  ces  cultures.  On  y  arrive  assez  facilement 
dans  des  vases  de  Pétri  stérilisés  garnis  d'eau  stérilisée  où  l'on  place  des 
Paramécies  lavées  plusieurs  fois  dans  l'eau  stérilisée,  de  manière  à  éliminer 
les  bactéries  qu'elles  pouvaient  apporter  avec  elles.  Il  a  été  constaté  ainsi 
qu'à  l'exception  du  seul  Bacillus  subtilis  qui  donne  d'assez  bons  résultats, 
l'alimentation  par  une  seule  espèce  de  bactéries  est  fatale  aux  Paramécies, 
surtout  pendant  leur  période  de  dépression.  L'alimentation  mixte  leur  est 
nécessaire.  —  Y.  Delage. 

ShumAvay  (Waldo).  —  Effets  du  régime  thyroïdien  sur  les  Paramécies. 
—  Des  Paramécies  sont  soumises  à  l'alimentation  exclusive  par  la  substance 
thyroïde,  émulsion  de  thyroïde  fraîche  ou  suspension  de  la  poudre  commer- 
ciale thyroïde.  Ce  régime  détermine  un  accroissement  considérable  du  taux 
des  divisions  (65  %)  par  rapport  aux  témoins  à  l'infusion  de  foin.  Cependant 
la  courbe  du  cycle  vital  n'est  pas  modifiée.  On  observe  les  mêmes  phases 
dejlépression  aux  mêmes  époques,  et  aux  mêmes  époques  aussi  les  phases 
d'activité  maxima.  Les  Paramécies  soumises  à  ce  régime  montrent  une  mul- 
tiplicité de  1  à  3  des  vésicules  contractiles  et  une  vacuolisation  plus  grande 
du  plasma  général,  tout  comme  celles  soumises  au  jeûne.  L'iode  et  l'iodo- 
thyrine  sont  sans  action.  La  substance  active  semble  être  une  hormone  qui 
résiste  à  l'ébuUition.  —  Y.  Delage. 

Heyne  (Herm).  —  Contribution  à  la  connaissance  des  Siphonophores.  — 
L'auteur  a  étudié  l'ébauche  et  la  différenciation  des  cellules  génitales  chez 
les  Siphonophores,  ainsi  que  la  formation  des  cloches  natatoires  et  des  cormi- 
dies  par  rapport  aux  bourgeons  primaires  de  Chun  [V].  A  noter  que,  selon 
H.,  l'oléocyste  constitue  avant  tout  un  réservoir  où  viennent  s'accumuler  des 
substances  nutritives  destinées  à  nourrir  l'organisme  à  des  époques  où  la 
chasse  est  impossible.  Ce  n'est  qu'en  second  lieu  qu'il  ferait  fonction  d'or- 
gane statique.  En  effet,  des  Diphyides  pêchées  après  que  la  mer  avait  été 
houleuse  pendant  quelque  temps  ne  contiennent  que  rarement  des  gouttes 
d'huile.  En  captivité,  les  gouttes  diminuent  de  volume  et  chez  Abyla  H.  a 
vu  deux  fois  des  gouttelettes  se  détacher  de  la  goutte  principale,  glisser  le 
long  du  stolon  et  entrer  dans  les  différents  appendices.  —  J.  Strohl. 

Hataï  (S.).  —  La  composition  de  la  Cassiopea  xamachana  et  les  modifica- 
tions provoqués  par  l'inanition.  —  Il  convient  de  distinguer  dans  le  corps 
trois  parties  ;  le  bord  ombrellaire,  plus  riche  en  cellules  et  en  azote  fixe, 
le  disque  moins  riche  et  la  région  buccale  de  richesse  intermédiaire.  Les 
quantités  d'eau  et  de  cendres  sont  les  mêmes  pour  les  3  parties.  Des  Cas- 
siopées  soumises  au  jeûne  en  eau  de  mer  filtrée  ont  montré  ce  qui  suit  : 
1«  Les  jeunes  ont  perdu  relativement  plus  de  poids  que  les  adultes.  2°  La 
proportion  d'azote  est  plus  grande  après   le  jeune,  comme  à  l'état  normal 

l.'ANNÉK    BIOLÛGHJUE,    XXII.    1917  tl 


162  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

chez  les  jeunes  que  chez  les  adultes.  4'^  Cette  proportion  d'azote  par  rap- 
port au  poids  total  actuel  du  corps  est  très  augmentée  par  l'effet  du 
jeûne,  mais  très  diminuée  par  rapport  au  poids  initial,  ce  qui  montre 
qu'il  y  a  eu  consommation  d'azote.  5°  La  proportion  relative  d'azote  dans  le 
bord  ombrellaire,  les  organes  buccaux  et  le  disque  reste  la  même  qu'à  l'é- 
tat normal.  6°  La  perte  totale  de  poids  est  proportionnellement  la  même  dans 
ces  trois  parties.  Ces  résultats  diffèrent  de  ceux  de  Mayer  qui  n'a  trouvé 
aucune  variation  de  l'azote  fixe  par  suite  du  jeune.  Cela  tient  à  ce  que 
Mayer  a  examiné  surtout  des  Cassiopées  de  grande  taille,  et  que  la  variation 
est  surtout  accentuée  chez  les  petites.  Dans  la  formule  donnant  le  poids 
en  fonction  du  nombre  des  jours  déjeune,  il  convient  de  déduire  le  l'^'' jour 
durant  lequel  les  Cassiopées  libèrent  leur  estomac  d'un  contenu  variable 
non  digéré  ;  c'est  en  cela  que  la  formule  de  l'auteur  :  y  =  83.58  (1  —  0,05)^' 
y  =  poids  du  corps,  X  =  jours  de  jeûne,  diffère  de  celle  de  Mayer.  — 
Y.  Delage. 

Hirsch  (Gottw.  Chr.).  — La  biologie  de  la  nutrition  chez  les  gastropodes 
carnivores.  11^  partie.  La  substance  calcaire,  ses  dépôts,  sa  morphologie,  sa 
formation  et  sa  dissolution  osmotique.  —  L'auteur  a  fait  des  recherches 
expérimentales  sur  la  formation  et  la  consommation  des  dépôts  calcaires 
dans  les  tissus  conjonctifs  et  dans  les  cellules  intestinales  de  Murex  et  de 
Nalica.  Le  rôle  des  sels  calcaires  chez  les  invertébrés  est  de  nature  diverse. 
Ils  sont  en'  partie,  sans  doute,  en  rapport  avec  les  processus  digestifs  et 
excréteurs,  mais  les  dépôts  calcaires  du  tissu  conjonctif  sont  à  la  disposi- 
tion des  cellules  qui  participent  à  l'édification  de  la  coquille.  En  effet,  les 
mollusques  sans  coquille  (tels  que  Pterolrachea  et  Pleurobranchaea  par 
exemple)  n'ont  pas  de  dépôts  calcaires  dans  le  tissu  conjonctif.  Au  fur 
et  à  mesure  que  les  cellules  élaborant  la  coquille  consomment  les  sels  cal- 
caires de  leur  entourage  immédiat,  la  tension  osmotique  normale  du  liquide 
cœlomique  est  modifiée  et  devient  hypotonique.  Cela  entraînerait  le  passage 
à  l'état  soluble  des  sels  calcaires  contenus  dans  les  tissus  conjonctifs,  de  sorte 
que  la  tension  normale  est  de  nouveau  rétablie.  —  J.  Strohl. 

Lôhner  (Leopold).  —  Contribution  à  la  connaissance  de  la  digestion  du 
sang  chez  les  invertébrés.  —  L'auteur  a  répété  avec  des  Dendrocœlum  lac- 
teum  l'expérience  de  Metchnikoff,  qui  consiste  à  faire  boire  du  sang  à  ces 
planaires  d'eau  douce,  normalement  habituées  à  se  nourrir  de  détritus.  Il 
est  allé  plus  loin  ensuite  et  a  étudié  les  modifications  auxquelles  le  sang 
est  soumis  à  l'intérieur  de  l'intestin  de  la  planaire.  Il  s'est  trouvé  que  la 
première  phase  digestive  extra-cellulaire  a  lieu  dans  un  milieu  alcalin 
tandis  qu'au  cours  de  la  seconde  phase,  celle-ci  intracellulaire,  la  réac- 
tion acide  s'affirme  de  plus  en  plus.  L'hémoglobine  n'est  toutefois  pas  désa- 
grégée, comme  l'indiquait  Saint-Hilaire.  Au  contraire  le  turbellarié  ne  s'en 
sert  nullement  et  rejette  l'hémoglobine  dans  l'eau  ambiante  où  on  est  à 
même  de  l'identifier  par  la  suite.  Seules  les  matières  albuminoïdes  du  sé- 
rum et  de  stroma  semblent  être  utilisées.  —  J.  Strohl, 

'Wodsedalek  (J.  E.).  —  Jeûne  de  cinq  ans  chez  des  larves.  —  Il  s'agit  de 
larves  de  Trogoderma  larsale,  dont  certaines  ont  vécu  plus  de  cinq  ans 
sans  rien  manger.  L'aptitude  à  survivre  au  jeûne  varie  avec  l'Age  qu'a  la 
larve  au  moment  où  commence  l'expérience.  La  larve  qui  vient  de  naître 
résiste  4  mois;  celle  qui  a  le  1/4  de  ses  proportions  de  larve  pleinement 
développée  résiste  14  mois;  celle  qui  a  la  moitié,  trois  ans  environ;  celle 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  163 

qui  a  son  plein  développement,  quatre  au.s  et  plus,  le  maximum  ayant  été 
cinq  ans,  un  mois  et  29  jours.  Un  fait  intéressant  consiste  dans  la  diminu- 
tion de  taille  des  larves  à  l'inanition,  manifestée  par  les  dimensions  plus 
petites  à  chaque  mue.  La  larve  adulte,  pour  ainsi  dire,  celle  qui  a  son  plein 
développement,  a  environ  8  millimètres  de  longueur.  Par  le  jeune  elle  re- 
tombe à  1  millimètre,  longueur  au  moment  de  la  naissance,  avant  de  mou- 
rir. Les  larves  qui  ont  2  et  3  millimètres  au  début  de  l'expérience  tombent 
au-dessous  de  la  longueur  de  naissance,  et  toutes  les  larves  de  naissance 
tombent  aux 3,4  environ  de  leur  longueur  initiale.  La  réduction  delà  masse 
du  corps  est  considérable  :  certaines  larves  très  grosses  sont  tombées  par 
le  jeûne  à  1/600''  de  la  masse  larvaire  maxima.  Ces  larves,  ainsi  réduites  en 
longueur  et  en  masse,  recommencent  toujours  à  croître  dès  qu'on  les  nourrit. 
Et  on  peut,  en  faisant  alterner  les  périodes  de  jeûne  et  d'alimentation,  amener 
plusieurs  fois  la  même  larve  à  ses  dimensions  les  plus  réduites  et  aux  plus 
considérables  tour  à  tour.  L'auteur  en  possède  qui  en  sont  pour  la  3^  fois  à 
la  taille  minima,  après  avoir  deux  fois  atteint  la  taille  maxima  de  la  larve. 
Combien  de  temps  ce  jeu  peut-il  durer?  Et  quelle  influence  ces  rétrograda- 
tions, peuvent-elles  avoir  sur  la  durée  de  la  vie  ?  Bien  d'autres  questions 
encore  se  posent  que  l'auteur  examine,  ayant  mis  la  main  sur  un  sujet 
d'études  qui  peut  lui  durer  longtemps,  AV.  étudie  en  particulier  la  modi- 
fication des  tissus  et  les  oscillations  du  métabolisme.  —  H.  de  Varignv. 

Thompson  (W.  H.).  —  Métabolisme  de  Varginine.  III.  Arginine  et  for- 
mation de  créatine.  —  L'arginine  et  la  créatine  étant  toutes  les  deux  des 
dérivés  delà  guanidine,  la  question  se  pose  de  savoir  dans  quelle  mesure  la 
seconde  peut  se  former  dans  l'organisme  aux  dépens  de  la  première  qui  est 
contenue  en  plus  ou  moins  grande  quantité  dans  les  protéines  de  l'alim.en- 
tation.  Sans  doute,  lorsque  l'arginine  est  administrée  par  ingestion  ou  injec- 
tion, une  forte  proportion  de  son  azote  se  retrouve  dans  l'urine  sous  forme 
d'urée  ou  d'ammoniaque.  Néanmoins,  l'arginine  intervient  dans  la  forma- 
tion de  la  créatine,  comme  le  montre  une  longue  série  d'expériences 
que  nous  ne  pouvons  analyser  complètement  ici.  En  particulier,  on  constate 
que,  lorsque  l'arginine  est  injectée  dans  la  circulation,  une  partie  de  sa 
guanidine  est  convertie  en  créatine,  emmagasinée  dans  les  muscles  d'une 
part,  et  aussi,  de  l'autre,  immédiatement  éliminée  par  l'urine   [XIII,  2°]. 

—   H.  C.\RDOT. 

Hirschberg  (Eisa)  et  Winterstein  (Hans).  —  Le  métabolisme  du  sucre 
dans  le  système  nerveux  central.  —  Le  métabolisme  du  système  nerveux 
central  est  très  peu  connu  jusqu'à  présent.  On  sait  que  cet  organe  est  le 
siège  d'importants  échanges  gazeux  respiratoires  et  qu'un  manque  d'oxygène 
entraîne  la  formation  d'acides.  Les  auteurs  ont  cherché  à  élargir  nos  con- 
naissances de  ce  métabolisme  en  étudiant  le  comportement  de  la  moelle  de 
grenouille  dans  une  solution  de  dextrose.  Tant  que  la  moelle  est  entourée 
de  son  enveloppe  (pie-mère,  arachnoïde),  il  n'y  a  pas  de  consommation  de 
sucre,  mais  cette  enveloppe  impénétrable  une  fois  enlevée,  on  constate  la 
disparition  d'une  certaine  quantité  de  sucre  de  la  solution.  La  quantité  dis- 
parue varie  selon  la  température  et  la  durée  de  l'expérience.  Cette  consom- 
mation diminue  sous  l'influence  de  substances  narcotiques  et  augmente 
par  contre  de  plus  du  double  à  la  suite  d'une  excitation  électrique.  La  moelle 
broyée  présente  également,  et  même  dans  une  mesure  plus  forte  encore 
que  l'organe  intact,  une  faculté  glycolytique,  cela  sans  doute  à  la  suite  de 
l'augmentation  de  la  surface  de  contact  entre  les  tissus  et  la  solution.  Les 


\H  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

substances  narcotiques  exercent  encore  leur  influence  caractéristique  en 
diminuant  la  consommation  de  sucre  de  l'organe  broyé,  mais  l'excitation 
électrique  reste  sans  effet.  —  J.  Strohl. 

Gast  (W.).  —  Recherches  quantitatives  sur  le  métabolisme  des  hydrates  de 
carbone  dans  la  feuille  verte.  —  L'auteur  s'est  attaché,  sous  la  direction  de 
Kniep  à  différencier  les  divers  sucres  formés  durant  l'assimilation  des 
feuilles  vertes  chez  Tropxolum  minus,  Cucurbita  filifolia,  Vitis  vinifera, 
Musa  Ensete,  Canna  iridiflora.  La  saccharose  est  en  général  celui  des  sucres 
qui  est  de  beaucoup  le  plus  abondant  au  moment  de  l'assimilation  la  plus 
intense,  la  dextrose  par  contre,  que  beaucoup  se  sont  accordés  à  considérer 
comme  le  premier  sucre  formé,  ne  prend  à  ce  moment  qu'un  part  assez  mo- 
deste dans  la  totalité  du  sucre  chez  Tropœolum  et  manque  complètement  chez 
Cucurbita  et  Canna.  Sous  ce  rapport  et  aussi  en  ce  qui  concerne  le  lévulose 
et  le  maltose,  les  résultats  de  G.  confirment  pour  la  plupart  ceux  de  Brown 
et  de  Morris.  En  ce  qui  concerne  le  problème  du  sucre  primaire  qui,  selon 
Brown  et  Morris,  serait  le  saccharose,  G.  pense  qu'il  est  bon  de  modifier  la 
question  et  de  ne  voir  dans  ce  qu'on  s'est  accordé  à  appeler  le  sucre  pri- 
maire que  le  premier  sucre  décelable  par  voie  analytique,  sans  porter  pour 
le  moment  de  jugement  sur  son  identité,  possible  ou  non,  avec  le  premier 
hydrate  de  carbone  formé.  A  ce  point  de  vue,  le  saccharose  pourrait  être 
considéré  aujourd'hui  comme  étant  le  sucre  primaire,  mais  il  n'est  pas 
impossible  qu'il  soit  précédé  dans  sa  formation  par  d'autres  hydrates  de 
carbone  très  vite  transformés  et  échappant  ainsi  à  l'analyse.  La  question  ne 
saurait  être  élucidée  définitivement  qu'à  l'aide  d'une  bonne  méthode  micro- 
chimique qui  fait  défaut  pour  le  moment,  depuis  que  nous  savons  par  les 
recherches  de  Ruhland  (1912)  que  la  méthode  de  l'osazone  de  Senft  et 
Grafe  ne  présente  pas  toutes  les  garanties  désirables.  Les  feuilles  de  bet- 
teraves ne  semblent,  d'ailleurs,  pas  constituer  un  matériel  particulière- 
ment favorable  pour  des  recherches  concernant  la  formation  du  sucre  pri- 
maire, en  raison  de  la  prédominance  des  fonctions  d'accumulation  dans 
cette  plante.  11  ne  faut  pas  oublier  qu'au  point  de  vue  de  leur  utilisation, 
les  divers  sucres  doivent  présenter  de  lïotables  différences.  Une  espèce  de 
sucre  pourrait  bien  être  particulièrement  désignée  pour  les  fonctions  res- 
piratoires et  circulatoires,  alors  qu'une  autre  espèce  se  prêterait  mieux 
pour  la  synthèse  des  albuminoïdes.  —  J.  Strohl. 

Bokorny  (T.).  —  Quelques  faits  nouveaux  sur  la  nutrition  carbonée  des 
plantes.  —  Bien  que  le  lactose  soit  un  sucre  étranger  aux  cellules  végé- 
tales, B.  a  réussi  à  l'utiliser  pour  la  nutrition  des  Spirogi/ra  et  a  obtenu 
une  abondante  formation  d'amidon  dans  des  spécimens  qui  en  étaient  dé- 
pourvus. Le  galactose  et  le  raffinose  provoquent  de  même  la  formation  d'a- 
midon chez  les  Spirogyra.  Les  expériences  avec  l'arabinose,  le  xylose  et  le 
rhamnose  ne  donnèrent  aucun  résultat.  L'alcool  éthylique  ne  peut  servir 
comme  source  carbonée  à  la  levure  de  bière,  tandis  qu'il  est  utilisé  par 
d'autres  espèces  de  levures,  par  des  moisissures  et  des  bactéries.  Les  levures 
sauvages  prospèrent  bien  dans  l'alcool  éthylique.  De  nombreuses  recher- 
ches avec  la  glycérine  comme  succédané  du  sucre  dans  la  nutrition  car- 
bonée ont  donné  des  résultats  contradictoires.  Cependant,  après  un  long 
temps,  les  Spirogyra  l'ont  utilisée.  L'aldéhyde  formique  a  donné  pour  les 
Spirogyra  et  pour  des  phanérogames  vertes  des  résultats  positifs  ;  mais  cette 
substance    constitue  pour  les  levures   un    très  mauvais  milieu.  —  F.   PÉ- 

CHOUTRE. 


1 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  165 

Stutzer  (A.).  —  Contribution  à  la  connaissance  de  la  biochimie  végétale. 
—  On  peut  souvent  mettre  en  évidence  dans  le  sol  un  excès  d'acidité  ou 
d'alcalinité  libre.  Certaines  plantel?  préfèrent  les  sols  alcalins  {Syringa  vul- 
garis,  Cirsitim  ar»ense),  d'autres  les  sols  acides  {Bumex,  Joncées,  Cypéracées, 
Prêles).  Les  fougères  des  forêts  [Aspidium  filix  mas,  Pteris  aquilina)  pous- 
sent dans  des  sols  exceptionnellement-acides.  En  certains  points  où  des 
plantes  sont  attaquées  par  des  parasites  {Peronospora) ,  on  peut  noter  une 
acidité  ou  une  [alcalinité  anormale  du  sol  que  S.  suppose  en  relation  avec 
une  moindre  résistance  de  la  plante  parasitée.  —  H.  Mouton. 

—  Assimilation  chlorophyllienne. 

Plaetzer  (Hilda).  —  Rech^-ches  sur  Vnssimilation  et  la  respiration  des 
plantes  aquatiques  \^].  —  L'auteur  a  déterminé  l'intensité  lumineuse  à 
laquelle  l'assimilation  fait  exactement  équilibre  à  la  respiration,  c'est-à-dire 
à  laquelle  il  n'y  a  pas  d'échanges  gazeux  entre  la  plante  et  le  milieu  externe 
(point  de  compensation),  chez  toute  une  série  de  plantes  aquatiques.  Pour 
les  plantes  avec  un  système  d'intercellulaires,  la  méthode  a  consisté  à 
compter  les  bulles  de  gaz  ;  pour  les  plantes  sans  intercellulaires,  la  teneur 
en  gaz  du  liquide  a  été  déterminée  par  titration.  Pour  chaque  espèce  de 
plante,  le  point  de  compensation  a  été  trouvé  différent  (2  à  400  bougies)  ;  il 
est  impossible  de  trouver  une  signification  biologique  à  ces  différences.  Le 
point  de  compensation  change  avec  la  température;  aux  températures 
basses,  les  plantes  ont  besoin  d'une  quantité  de  lumière  plus  faible  pour 
assimiler  en  gagnant  en  substance  et  en  énergie  qu'aux  températures  plus 
élevées.  L'intensité  lumineuse  que  l'on  doit  employer  pour  compenser  la 
respiration  croît  avec  la  température  plus  rapidement  que  la  respiration.  La 
respiration  diminue  quand  on  place  les  plantes  à  l'obscurité,  cela  tout  au 
moins  durant  les  premières  8  à  24  heures  et  même  pendant  la  nuit.  Spiro- 
gyra  fait  seule  exception,  car  sa  respiration  augmente  dans  la  première  nuit 
après  la  mise  à  l'obscurité.  Il  est  très  probable  que  cette  augmentation  de 
la  respiration  pendant  la  nuit  est  en  relation  avec  les  divisions  des  cellules 
qui  se  produisent  la  nuit.  —  A.  Maillefer. 

ô)  Circulation,  sang,  lymphe. 

"Weil  (Catherine).  —  Contribution  à  l'étude  de  Ict conduction  entre  les 
diverses  parties  du  cœur.  Chronaxie  du  faisceau  auriculo-ventriculaire.  — 
En  répétant  sur  le  faisceau  auriculo-ventriculaire  du  cœur  des  vertébrés 
inférieurs,  les  expériences  classiques  démontrant  le  rôle  du  faisceau  de  His 
dans  le  cœur  des  mammifères,  on  constate  qu'il  joue  exactement  le  même 
rôle  de  conduction  que  ce  dernier.  L'étude  électro-physiologique  montre 
aussi  qu'il  se  distingue  du  reste  du  muscle  cardiaque  par  une  propriété 
importante.  Alors  que  la  vitesse  d'excitabilité,  évaluée  par  la  mesure  de  la 
chronaxie,  est  la  même  pour  le  sinus,  les  oreillettes  et  le  ventricule  (isochro- 
nisme  des  différents  segments  cardiaques),  le  faisceau  auriculo-ventricu- 
laire se  comporte  comme  un  tissu  beaucoup  plus  lent,  sa  chronaxie  étant 
environ  le  triple  de  celle  de  l'oreillette  ou  du  ventricule.  —  H.  Cardot. 

Evans  (C.  Lovatt).  —  Mécanisme  de  V accélération  cardiaque  par  la 
chaleur  et  l'adrénaline.  —  Etude  du  métabolisme  gazeux  d'une  préparation 
cœur-poumon  de  chien.  La  consommation  d'oxygène  par  battement  car- 
diaque n'est  constante  que  pour  des  variations  thermiques  de  faible  ampli- 


166  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tude  au  voisinage  de  la  température  normale  du  corps.  Elle  est  augmentée 
pour  des  températures  notablement  plus  basses  (25°)  ou  plus  élevées. 
L'augmentation  du  métabolisme  aux  températures  basses  semble  due  à  la 
dilatation  du  cœur,  qui  accroît  la  surface  active;  d'autres  facteurs  inter- 
viennent pour  augmenter  ou  diminuer  cet  effet;  c'est  seulement  leur  résul- 
tante qu'on  observe.  Des  considérations  analogues  s'appliquent  à  l'augmen- 
tation du  métabolisme  aux  températures  élevées.  L'adrénaline  semble  agir 
d'une  façon  toute  différente  et  posséder  une  action  spécifique,  ayant  pour 
résultat  d'accroître  et  d'accélérer  les  processus  chimiques  liés  à  la  contrac- 
tion. —  H.  Cardot. 

a)  Buckmaster  (George  A.). —  Les  rapports  de  Vanhydride  carbonique  dans 
le  sang.  —  On  peut  extraire  par  le  vide  la  totalité  du  gaz  carbonique  que 
contient  le  sang  ;  ceci  ne  se  produit  pas  avec  le  sérum  sanguin  seul.  Le 
sang  possède  donc,  à  l'inverse  du  sérum,  la  propriété  de  libérer  CO*,  grâce  à 
une  ou  plusieurs  substances  présentant  des  propriétés  plus  marquées  d'aci- 
dité que  les  solutions  d'acide  carbonique.  On  admet  généralement,  que  ces 
substances  sont  l'hémoglobine  et  les  protéines  des  globules.  D'après  B., 
cette  explication  doit  être  rejetée,  car  l'hémoglobine  ou  les  autres  consti- 
tuants du  sang  défibriné,  du  sang  laqué  et  dialyse,  ou  du  dépôt  des  glo- 
bules, ne  paraissent  pas  libérer  CO^.des  carbonate  et  bicarbonate  de  soude. 
—  H.  Cardot- 

b)  Buckmaster  fGeorge  A.).  —  Sur  le  pouvoir  du,  sang  et  de  Vhnno- 
globine  de  fixer  Vanhydride  carbonique.  — L'hémoglobine  possède  un  pouvoir 
d'absorption  spécifique  vis-à-vis  de  l'anhydride  carboni{|lie.  —  H.  Cardot. 

Dufton  (Dorothy).  —  Augmentation  des  globules  rouges  sous  l'influence  de 
l'acide  carbonique.  —  Expériences  faites  en  plaçant  des  lapins  dans  des 
atmosphères  anormalement  riches  en  CO^.  Étant  donné  l'accroissement  du 
nombre  des  globules  dans  ces  conditions,  on  peut  supposer  que  tout  facteur 
qui  augmente  temporairement  la  concentration  de  CO^  dans  le  sang,  un  vio- 
lent exercice  par  exemple,  détermine  corrélativement  la  formation  de  nou- 
velles hématies.  —  H.  Cardot. 

Retterer  (Ed.).  —  Origine  nucléaire  des  hématies.  — -  D'accord  avec  de 
Groot,  dont  les  observations  sont  postérieures  aux  siennes,  l'auteur  recon- 
naît sur  des  préparations  fournies  par  la  muqueuse  de  l'utérus  gravide  et 
par  la  moelle  fœtale  que  l'hématie  des  Mammifères  adultes  n'est  pas 
une  cellule  qui  a  perdu  son  noyau  ;  elle  correspond  au  seul  noyau  d'une 
cellule  dont  le  corps  cellulaire  a  disparu  par  fonte.  Le  noyau  devient  ainsi 
non  seulement  lil)re,  mais  sa  substance,  en  subissant  la  transformation  hé- 
moglobique,  forme  la  masse  même  de  l'hématie.  — ■  Y.  Delage. 

Fiessinger  (Noël)  et  Clogne  (René).  —  Le  pouvoir  protéolytiquc  des 
leucocytes  polynucléaires.  —  En  mettant  en  présence  de  l'albumine  et  des 
polynucléaires  obtenus  du  sang  normal  par  centrifugation,  cette  propriété  pro- 
téolytique  a  pu  être  mise  en  évidence  :  elle  varie  proportionnellement  à 
la  concentration  de  l'albumine,  mais  non  pas  proportionnellement  à  la  con- 
centration des  polynucléaires,  en  ce  sens  que  la  protéolyse  augmente  avec  la 
concentration,  mais  beaucoup  moins  vite  que  celle-ci.  —  Y.  Delage. 

Kuno  (Yas).  —  Quantité  totale  du  sang  dans  les  poumons.   —  D'autant 


1 


X[V.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  1(>7 

plus  forte  que  la  circulation  est  plus  active,  cette  quantité  varie,  chez  le 
chien,  de  8,8  à  19,44  9e  de  la  quantité  totale  du  sang.  Le  rapport  du  poids 
du  poumon  droit  à  celui  du  gauche  a  pour  valeur  moyenne  1,52.  — 
H.  Cardot. 

De  Crinis  (M.).  —  ('ne  nouvelle  méihode  pour  la  détermination  du  volume 
du  sang  total  chez  l'homme.  —  L'auteur  calcule  la  totalité  du  sang  de 
l'homme  en  partant  de  deux  déterminations  de  l'albumine  du  sang,  dont 
l'une  est  faite  avant  une  injection  intraveineuse  de  500  centimètres  cubes  de 
solution  physiologique,  l'autre  après  cette  injection.  La  première  détermina- 
tion avait-elle  révélée  par  exemple,  8  %,  la  seconde  7,3  %,  on  établira  la 
proportion  suivante  {x  -f  500)  :  .r  -■=  8,0  :  7,3,  soit  x  =  5214  centimètres 
cubes.  A  l'aide  de  cette  méthode,  le  volume  total  du  sang  de  l'homme  a  été 
calculé  à  3.300  à  5,600  centimètres  cubes,  soit  5,98  à  7,5  9e  du  poids  du  corps. 
—  J.  Strohl. 

Mayer  (Paul).  —  Les  vaisseaux  lymphatiques  des  poissons  et  leur  rôle 
probable  dans  les  processus  digestifs  [y],  —  Dans  cette  étude  où  il  est  par- 
tout tenu  compte,  de  façon  critique,  de  nos  connaissances  antérieures  con- 
cernant le  sujet,  l'auteur  expose  d'abord  le  résultat  de  ses  observations  sur 
les  vaisseaux  sanguins  et  lymphatiques  dans  la  peau  de  Pleuronectides  vi- 
vants. Il  passe  ensuite  au  soi-disant  système  lymphatique  des  Sélaciens  et 
décrit  enfin  l'état  histo-physiologique  de  l'œsophage,  de  l'estomac  et  de  l'in- 
testin des  Sélaciens  au  cours  de  la  digestion.  Le  tout  sert  de  base  à  un  cha- 
pitre dans  lequel  M.  cherche  à  se  rendre  compte  de  la  nature  du  système 
lymphatique  chez  les  poissons,  en  général.  La  constatation  essentielle  au 
.sujet  de  laquelle  M.  se  trouve  d'accord  avec  Jourdain  (1890),  est  qu'il  existe 
à  la  périphérie  du  corps  des  poissons  un  système  circulatoire  clos  diffé- 
rent du  système  sanguin  et  que  M.  voudrait  voir  désigné  sous  le  nom  de 
«  système  non  sanguin  »  ou  de  «  vaisseaux  blancs  »,  afin  de  bien  le  distinguer 
de  ce  que,  chez  les  mammifères,  on  entend,  en  général,  par  système  lym- 
phatique :  des  canalicules  rassemblant  le  plasma  interstitiel  et  le  dirigeant 
vers  le  cœur  qui  l'attire  par  aspiration.  Or,  le  système  non-sanguin  des 
poissons  n'a  rien  à  faire  avec  une  pareille  conception  du  système  lympha- 
tique, conception  qu'il  faudrait  sans  doute  corriger,  d'ailleurs,  pour  les 
•mammifères  aussi.  Les  vaisseaux  blancs  représentent,  au  contraire,  un  sys- 
tème circulatoire  clos  dont  le  contenu  n'est  pas  dirigé  seulement  de  la  pé- 
riphérie au  cœur,  mais  aussi  de  l'intérieur  à  la  périphérie,  et  cela  sous  l'im- 
pulsion du  cœur  qui  commande  aux  systèmes,  sanguin  et  non-sanguin.  Mais 
alors  que  le  système  sanguin  est  caractérisé  par  son  contenu  en  érythrocytes 
et  conséquemment  par  une  fonction  essentiellement  respiratoire,  les  vaisseaux 
blancs  contiennent  principalement  des  leucocytes  à  inclusions  granulaires,  ce 
f[ui  rend  probable  leur  rapport  avec  la  nutrition.  Le  contenu  du  système  non- 
sanguin  ne  saurait  être  exclusivement  du  plasma  interstitiel,  car  on  ne  com- 
prendrait pas  dans  ce  cas  pourquoi  le  liquide  n'est  pas  dirigé  directement  et 
exclusivement  vers  le  cœur,  alors  qu'en  réalité  il  est  particulièrement  abon- 
dant dans  les  régions  périphériques  du  corps.  M.  admet  plutôt  qu'il  s'agit 
de  substances  nutritives  provenant  des  cellules  intestinales, -substances  qui 
sont  déposées  sous  forme  granulaire  à  l'intérieur  des  leucocytes  et  transpor- 
tées à  travers  le  corps,  pour  être  finalement  liquéfiées  de  nouveau  et  servir 
de  nourriture  aux  tissus,  dans  les  régions  périphériques  surtout.  L'organe 
lymphatique  de  l'œsophage  des  Sélaciens  {Alustelus,  Scyllium),  qui  forme  un 
réservoir  naturel  pour  les  cellules  granulaires,  constituerait,  par  sa  masse 


168  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

aussi,  un  excellent  matériel  pour  l'analyse  chimique  des  substances  conte- 
nues dans  les  leucocytes.  Le  résultat  de  pareilles  analyses  contribuerait  sû- 
rement à  élucider  la  question  du  fonctionnement  du  système  non-sanguin. 
D'autre  part,  il  faudrait  établir  encore  où  et  comment  les  érythrocytes  et  les 
leucocytes,  expulsés  ensemble  vers  la  périphérie  par  le  cœur,  se  séparent 
en  cours  de  route  et  sont  répartis,  les  uns  dans  les  vaisseaux  rouges,  les 
autres  dans  les  vaisseaux  blancs.  Peut-être  bien  que  la  différence  de  leur 
mobilité  est  pour  quelque  chose  dans  la  répartition  des  deux  types  de  cellules, 
les  érythrocytes  avançant  vite  au  centre  du  courant,  tandis  que  les  leuco- 
cytes glissent  lentement  le  long  des  parois  vasculaires  et  s'accumulent  faci- 
lement, ce  qui  pourrait  en  quelque  endroit  —  inconnu  pour  le  moment  — 
retarder  leur  passage  dans  les  vaisseaux  blancs.  '—  J.  Strohl. 

e)  Sécrétion  interne  et  externe;  excrétion. 

Zoller  (Ad.).  —  Les  bases  bio-chimiques  de  la  sécrétion  interne.  —  Essai 
purement  théorique  pour  rattacher  aux  bioblastes  et  à  leurs  relations  hypo- 
thétiques la  sécrétion  des  hormones  et  par  l'intermédiaire  de  celles-ci,  dis- 
séminées par  les  courants  lymphatiques,  la  régulation  générale  des  fonctions 
de  l'organisme.  —  Y.  Delage. 

Maurerj;F.).  —  L'appréciation  morphologique  des  corpuscules  épithéliaux 
et  d'autres  glandes  à  sécrétion  interne.  —  Dans  cette  conférence,  M.  a 
cherché  à  envisager  d'un  point  de  vue  morphologique  commun  l'ensemble 
si  varié  des  organes  dits  à  sécrétion  interne.  Sous  ce  rapport,  deux  faits  lui 
paraissent  devoir  être  mis  en  avant.  D'abord,  il  ne  s'agit  dans  aucun  cas 
d'organes  primaires.  Tous  prennent  naissance  d'un  autre  organe,  ne  sont 
pas  dés  le  début  ce  qu'ils  sont  appelés  à  devenir.  En  second  lieu,  M.  fait  res- 
sortir le  fait  qu'il  s'agit  d'organes  formés  indifféremment  par  l'un  ou  l'autre 
des  trois  feuillets  embryonnaires.  L'hypophyse  et  l'épiphyse  sont  des  dérivés 
de  l'ectoderme,  tandis  que  le  mesoderme  fournit  les  corpuscules  épithéliaux 
du  rein,  la  couche  corticale  des  surrénales  et  les  éléments  à  sécrétion  in- 
terne des  glandes  génitales.  Les  ilôts  de  Langerhans  dans  le  pancréas,  en6n, 
sont  d'origine  entodermique.  Tantôt  ce  sont  certaines  parties  seulement  du 
parenchyme  embryonnaire  d'un  organe  qui  prennent  un  caractère  spécial 
(ilôts  de  Langerhans,  cellules  interstitielles,  corps  jaune),  tantôt  tout  l'organe 
est  transformé  en  glande  à  sécrétion  interne,  soit  sous  forme  d'organe  ru- 
dimentaire (hypophyse,  épiphyse,  corpuscules  épithéliaux  de  la  région  bran- 
chiale), soit  dans  toute  son  étendue  (thyroïde,  corps  postbranchial,  pseudo- 
branchie).  Les  corpuscules  épithéliaux  du  rein  étudiés  spécialement  par  M. 
constituent  pour  ainsi  dire  un  état  intermédiaire  entre  ces  deux  types.  On 
sait,  eu  effet,  par  les  recherches  de  Bêla  Haller  (1908)  sur  le  développe- 
ment du  sy.stème  rénal  des  téléostéens  que  certaines  parties  de  ce  système 
disparaissent  à  l'état  embryonnaire  déjà,  d'autres  se  transforment  en  cor- 
puscules épithéliaux  et  d'autres  enfin  prennent  la  forme  du  tissu  rénal 
typique.  Les  proces.sus  qui  déterminent  la  formation  des  corpuscules  épi- 
théliaux du  rein  sont  ainsi  placés,  au  point  de  vue  morphologique,  entre 
les  processus  qui,  dans  le  pancréas,  donnent  naissance  aux  ilôts  de  Langer- 
hans et,  d'autre  part,  ceux  qui  précèdent  la  formation  des  corpuscules  épi- 
théliaux des  dérivés  branchiaux.  —  La  sécrétion  interne  elle-même 
pourrait  bien  être,  selon  M.,  la  spécialisation  d'une  fonction  primitivement 
propre  à  tous  les  tissus.  Les  éléments  histologiques  de  beaucoup  d'organes, 
s'étant  spécialisés  de  plus  en  plus,  auraient  abandonné  cette  partie  accessoire 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENFJÎALE.  \m 

de  leur  fonctionnement  à  des  éléments  nouveaux.  C'est  ainsi,  par  exemple, 
que  la  formation  des  follicules  de  Graaf,  en  séparant  les  ovules  du  contact 
avec  le  plasma  interstitiel  général,  aurait  entraîné  chez  les  mammifères  l'ap- 
parition d'éléments  tels  que  cellules  interstitielles  de  l'ovaire,  tandis  que  chez 
les  vertébrés  inférieurs  les  cellules  germinales  seraient  elles-mêmes  capa- 
bles d'exercer  les  fonctions  de  sécrétion  interne.  —  J.  Strohl. 

Gudernatsch  (J.  F.).  —  Études  stir  la  sécrétion  interne.  Traitement 
de  têtards  par  la  thyroïde  et  l'extrait  de  thymus.  —  L'auteur  a  séparé  les  dif- 
férents éléments  actifs  des  glandes  de  la  façon  suivante.  Thyroïde  :  a)  Nu- 
cleo-protéines,  b)  globulines  ;  c)  Protéine  coagulable  ;  d)  résidu  insoluble  dans 
l'alcool  ;  e)  résidu  soluble  dans  l'alcool.  Voici  les  résultats  pour  la  thyroïde  : 

«)  Croissance  arrêtée  ;  métamorphose  avancée  de  4  à  5  semaines,  b)  Crois- 
sance arrêtée;  métamorphose  avancée  de  4  à  5  semaines,  c)  Pas  d'action 
sur  la  différenciation,  d)  Même  résultat,  e)  Croissance  le  moins  diminuée, 
pas  d'action  sur  la  différenciation. 

L'action  des  divers  extraits  est  d'autant  plus  grande  que  le  têtard  est  plus 
âgé  et  plus  rapproché  de  la  métamorphose.  En  ce  qui  concerne  la  teneur 
en  iode  considéré  par  certains  auteurs  comme  élément  essentiellement 
actif,  ces  extraits  se  rangent  dans  l'ordre  suivant  :  a)  Nucléo-protéines. 
b)  Globuline.  c)  Protéine  coagulable  et  e)  résidu  soluble  dans  l'alcool,  d)  Ré- 
sidu insoluble  dans  l'alcool.  —  En  ce  qui  concerne  le  thymus  :a)Pas  d'action 
sur  la  différenciation,  b)  Même  résultat,  c)  Même  résultat,  d)  Retard  maxi- 
mum de  la  différenciation,  e)  "Retard  maxima  même  résultat.  —  Y.  Delage. 

Allen  (Bennet  M.).  —  L'effet  de  l'ablation  de  la  thyroïde  sur  le  dévelop- 
pement des  gonades  de  Rana  pipiens.  —  A.  a  montré  qu'en  l'absence  de 
thyroïde,  le  têtard  ne  subit  pas  la  métamorphose  :  il  grossit,  mais  c'est 
tout;  l'intestin  garde  sa  longueur  caractéristique  ;  pattes  et  queue  restent 
telles  quelles.  Par  contre,  il  y  a  spermatogénèse.  L'ablation  de  la  thyroïde 
n'a  pas  d'influence  sur  le  développement  des  gonades  avant  l'époque  de  la 
maturité  sexuelle  et  n'empêche  par  le  développement  de  l'ovaire  et  de  l'œuf. 
L'ablation  de  la  thyroïde,  qui  agit  fortement  sur  les  cellules  somatiques, 
n'agit  pas  sur  les  cellules  germinales  :  c'est  là  le  résultat  le  plus  frappant  de 
l'expérience.  —  H.  de  Varigny. 

Rogers  (James  B.).  — 'Effet  de  la  thyroïdectomie  sur  le  thymus  et  la 
glande  pituitaire  chez  Rana  pipiens.  —  Extension  des  expériences  de  thy- 
roïdectomie de  Bennet  Allen  par  son  élève  (J.  B.  R.).  La  glande  pi- 
tuitaire n'est  nullement  arrêtée  dans  son  développement;  même  le  lobe  an- 
térieur devient  plus  grand  que  chez  les  animaux  témoins,  à  la  fois  relative- 
ment et  absolument.  Le  thymus  n'est  pas  non  plus  arrêté  dans  son  dévelop- 
pement, mais  il  ne  subit  pas  la  migration  qui  s'opère  dans  le  cas  normal 
chez  la  grenouille  adulte,  et  il  ne  subit  pas  l'atrophie  finale  qui  s'observe 
dans  le  cas  normal.  —  Y.  Delage. 

"Wassjutotschkin  (A.  M.).  —  Recherches  sur  l'histogenèse  du  thymus.  111. 
Sur  les  éléments  myoïdes  du  thymus  chez  l'homme.  —  On  a  cru  longtemps 
que  les  éléments  myoïdes  faisaient  défaut  dans  le  thymus  des  Mammifères. 
Plusieurs  auteurs  cependant  les  y  ont  décrits  :  Gamburzew  (Diss.  Moscou 
1908),  Pappenheimer  (1910,  1913),  Salkind  (1913).  En  particulier,  Pappenhei- 
MER  a  constaté  que  les  cellules  concentriques  du  corpuscule  de  Hassal  pqii- 
vent  offrir  une  structure  myoïde.  W.  fait  une  constatation  semblable  sur  le 


170  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

thymus  humain.  Les  myoïdes  peuvent  se  désagréger  en  mettant  en  liberté 
leurs  disques  sombres  Q.  Même  le  corpuscule  de  Hassal  unicellulaire  peut 
présenter  déjà  à  sa  périphérie  une  fibrille  myoïde.  —  A.  Prenant. 

Uhlenhuth  (Eduard).  —  Bôle  du  thymus  dans  la  production  de  la  tétanie. 
—  Les  larves  d'Amblystomes  ayant  ingéré  pendant  un  temps  assez  long  du 
thymus  manifestent  des  symptômes  tétaniques  comparables  à  ceux  des  mam- 
mifères parathyroïdectomisés,  ce  qui  suggère  l'idée  de  leur  identité  avec  la 
tétanie  tyréoprive.  11  semble  donc  que  le  thymus  déverse  dans  l'organisme 
des  substances  tétanisantes  que  détruit  la  parathyroïde.  S'il  en  eiî"  ainsi,  l'in- 
gestion de  thymus  ne  doit  produire  la  tétanie  que  chez  les  animaux  ne  pos- 
sédant pas  de  parathyroïde  (têtards,  Salamandre  à  partir  de  l'époque  de  la 
métamorphose)  tandis  qu'elle  doit  être  sans  effet  chez  ceux  qui  possèdent 
cette  glande  (larves  de  Salamandre).  L'expérience  vérifie  ces  prévisions.  — 
Y.  Delage. 

Hammoi)d(J.).  — Sur  les  causes  du  progrès  du  développement  de  la  glande 
mammaire  chez  le  lapin  durant  la  fm  de  la  grossesse.  —  Conclusions.  1.  Les 
recherches  expérimentales  font  voir  que  le  développement  de  la  glande  mam- 
maire du  lapin  durant  la  seconde  moitié  de  la  grossesse  est  sous  la  même 
influence  que  celle  qui  contrôle  le  développement  durant  la  première  moitié, 
à  savoir  le  corps  jaune.  2.  Contrairement  à  l'opinion  généralement  acceptée, 
le  corps  jaune  est  actif  durant  la  seconde  moitié  de  la  grossesse.  3.  Le  déve- 
loppement ultérieur  de  cette  glande,  qui  se  produit  durant  la  fin  de  la  gros- 
sesse, est  dû  à  l'influence  du  fœtus.  4.  Les  expériences  ne  viennent  pas  à 
l'appui  de  l'opinion  d'ANCEL  et  Rouin  que  la  phase  glandulaire  de  la  glande 
mammaire  est  due  à  quelque  chose  d'entièrement  différent  de  ce  qui  pro- 
voque les  changements  de  croissance,  mais  confirment  les  vues  exprimées 
autrefois  par  Hammond  et  Marshall  dans  un  travail  où  ils  ont  montré  que  la 
sécrétion  lactée  dans  les  fausses  grossesses  se  produit  en  corrélation  avec 
l'involution  du  corps  jaune.  11  semble  bien  que  la  sécrétion  de  lait  se  produit 
toutes  les  fois  que  l'influence  provoquant  la  croissance  glandulaire  (le  corps 
jaune)  est  supprimée  ou  bien  diminuée  en  quantité,  pourvu  que  le  déve- 
loppement initial  ait  été  poussé  assez  Icin.  —  H.  de  Varigny. 

Marshall  (F.  H.  A.)  et  Halnane  (E.  R.).  —  Sur  les  changements  consécu- 
tifs au  rut  se  produisant  dans  les  organes  de  génération  et  les  glandes  mam- 
maires chez  la  chienne  non  pleine.  —  Conclusions.  L'utérus  et  les  glandes 
mammaires  de  la  chienne  non  pleine  subissent  un  développement  prononcé 
après  le  rut  sous  l'influence  des  corps  jaunes,  et  il  y  a  une  véritable  période 
de  pseudo-grossesse.  Les  changements  régressifs  ne  débutent  dans  ces  or- 
ganes qu'environ  30  jours  après  l'ovulation,  et  dans  le  cas  des  glandes 
mammaires  à  une  période  quelque  peu  plus  tardive.  Les  changements  ac- 
compagnant ce  développement  sont  de  même  nature  que  celix  qui  se  pro- 
duisent durant  la  grossesse,  mais  n'arrivent  pas  au  même  degré  de  dévelop- 
pement. La  série  entière  des  changerhents  est  physiologiquement  l'homologue 
des  changements  manifestés  par  l'utérus  et  les  glandes  mammaires  dans  la 
pseudo-grossesse  chez  la  lapine  et  le  Dasyure.  La  persistance  relativement 
considérable  des  corps  jaunes  chez  la  chienne  est  probablement  en  corréla- 
tion avec  le  fait  que  le  rut  a  lieu  à  intervalles  éloignés.  Cette  persistance, 
qui  est  peut-être  plus  considérable  chez  quelques  individus  que  chez  d'au- 
tres, explique  le  phénomène  qui  n'est  pas  exceptionnel  de  chiennes  non  fé- 
condées sécrétant  du  lait  à  ou  vers  la  fin  de  la  période  de  pseudo-grossesse. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  171 

Les  changements  qui  se  produisent  dans  les  organes  générateurs  et  dans  les 
glandes  mammaires  après  le  rut  sont  maintenant  rattachés  au  reste  du 
cycle,  et  chez  la  chienne  de  cycle  complet  peut  se  résumer  de  la  façon  sui- 
vante :Pro-oestrum—QEstrus  !  grossesse  )  Anœstorum. 

(  pseudo-grossesse  s 
Les  termes  pro-oestrum,  aestrus  et  anoestrum  (pré-rut,  rut,  et  a-rut)  sont 
ceux  que  Heape  a  originellement  proposés,  et  représentent  les  périodes 
qu'il  a  décrites.  La  première  partie  de  lanoestrum  est  généralement  oc- 
cupée par  les  périodes  d'allaitement  ou  lactation,  mais  dans  le  cas  des  ani- 
maux qui  ont  passé  par  la  pseudo-grossesse,  la  période  de  lactation  est  habi- 
tuellement représentée  de  façon  très  imparfaite  seulement.  La  période  de 
mét-oestre  (période  de  récupération  se  produisant  en  l'absence  de  grossesse 
seulement)  doit  être  considérée  comme  n'étant  pas  représentée  chez  la 
cliienne.  Elle  existe  cliez  les  animaux  qui  n'ont  pas  la  pseudo-grossesse 
(chez  ceux  des  lapins  où  il  ne  se  forme  pas  de  corps  jaunes  après  le  rut). 

—  H.  DE  Varigny. 

Verdozzi  (S.).  —  Capsules  surrénales  et  allailemenl.  —  On  savait  que  les 
capsules  surrénales,  et  en  particulier  leurs  couches  corticales,  subissent  une 
hypertrophie  avec  augmentation  des  lipoïdes  et  du  pigment  durant  la  ges- 
tation. L'auteur  confirme  le  fait  par  des  observations  personnelles  sur  le 
cobaye  et  ajoute  que  cette  hypertrophie  disparaît  après  la  parturition  si 
celle-ci  n'est  pas  suivie  d'allaitement,  tandis  qu'elle  se  maintient  et  s'ac- 
centue dans  le  cas  contraire  pendant  toute  la  durée  de  la  lactation.  Au 
nombre  des  explications  proposées  pour  rendre  compte  de  l'hypertrophie 
gestative  est  celle  d'un  pouvoir  anti-toxique  contre  les  prétendus  poisons 
gravidiques,  mais  une  pareille  explication  ne  peut  s'appliquer  à  l'hyper- 
trophie durant  la  lactation.  Rappelons  qu'une  hypertrophie  semblable  se 
remarque  aussi  dans  l'hibernation  et  le  jeune.  L'auteur  pense  que  cette 
hypertrophie  joue  un  rôle  essentiel  par  rapport  à  la  mère  et  non  par 
rapport  au  petit,  car  ce  dernier  est  pourvu  de  capsules  surrénales  relati- 
vement plus  développées  qu'à  l'état  adulte.  Quant  à  la  nature  des  services 
rendus  par  l'hypertrophie  gestative  et  lacto-sécrétoire,  l'auteur  n'émet  au- 
cune opinion.  —  Y.  Delage. 

a-h)  Jean.  —  De  l'influence  des  extraits  de  glandes  (jènitales  sur  le  métabo- 
lisme p/iosphoré.  —  L'extrait  de  glandes  interstitielles  de  porc,  obtenu  au 
moyen  de  testicules  cryptorchides  chez  lesquels,  comme  on  le  sait,  la  portion 
séminale  du  testicule  est  atrophiée,  et  l'extrait  de  corps  jaune  de  truie  en 
pleine  évolution,  injectés  à  des  sujets  humains,  exercent  l'un  et  l'autre  une 
action  notable  sur  l'excrétion  de  l'acide  phosphorique  laquelle  est  toujours 
diminuée,  quelle  que  soit  le  régime  alimentaire  :  alimentation  insuffisante, 
alimentation  exagérée  ou  excès  de  phosphore  dans  l'alimentation.  —  Y.  De- 
lage. 

a)  Lœb  i^Leo).  —  Production  expérimentale  d'ovaires  hypotypiqiies  [V,  [BJ. 

—  Dans  ses  recherches  antérieures,  l'auteur  avait  étudié  l'action  sur  les 
ovaires  du  cochon  d'Inde  de  la  destruction  des  corps  jaunes  à  un  certain 
moment  après  l'ovulation.  Il  étudie  maintenant  d'action  d'une  alimentation 
insuffisante.  Si  le  défaut  de  nourriture  est  très  marqué,  il  empêche  la  ma- 
turation des  follicules  et  produit  souvent  leur  atrésie  ;  lagranulose  est  atteinte 
plus  fortement,  le  tissu  conjonctif  l'est  moins.  L'utérus  s'atrophie  également. 
Une  stérilité,  au  moins  temporaire,  s'en  suit.  Chez  les  femelles  pleines,  des 


172  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

avortements  se  produisent.  Les  animaux  jeunes  sont  plus  sensibles  que  les 

âgés.  —  M.   GOLDSMITH. 

b)  Lœb  (Léo).  —  La  concrescence  des  follicules  dans  les  ovaires  hypotypi- 
ques  [V,  p].  —  Au  cours  des  expériences  sur  l'action  d'une  alimentation  in- 
suffisante, exposées  dans  le  travail  précédent,  l'auteur  a  constaté  chez  un  de 
ses  cochons  d'Inde  un  autre  phénomène  intéressant.  A  la  suite  d'une  dégé- 
nérescence plus  prononcée,  le  tissu  conjonctif  s'est  trouvé  atteint  à  son  tour, 
après  la  granulosa.  Il  en  est  résulté  une  concrescence  des  follicules  dans 
les  deux  ovaires;  en  même  temps,  la  diminution  de  la  pression  intraova- 
rienne  a  amené  un  développement  prédominant  de  la  partie  qui,  chez  le 
cochon  d'Inde,  correspond  à  la  glande  interstitielle  du  lapin.  —  La  concres- 
cence des  follicules  ovariens  n'est  pas  un  phénomène  isolé  ;  elle  est  analo- 
gue à  ce  qu'on  observe  pour  les  acini  de  la  glande  mammaire,  de  la  thy- 
roïde et,  peut-être,  de  la  plupart  des  glandes.  —  M.  Goldsmith. 

Fornero  (A.).  —  Les  produits  endocrins  de  Vutérus  humain  dans  diverses 
phases  de  son  développement  et  dans  certaines  conditions  morbeuses  spéciales. 
—  Il  existe  dans  l'utérus  des  éléments  auxquels  il  semble  légitime  d'at- 
tribuer une  signification  endocrine.  Ce  sont  de  grandes  cellules  du  type 
conjonctif,  ovales,  avec  des  prolongements  remarquables  par  la  présence 
dans  4es  alvéoles  de  leur  cytoplasme  de  nombreux  grains  ou  gouttelettes 
lipoïdes.  On  les  trouve  entre  les  faisceaux  musculaires,  dans  le  tissu  con- 
jonctif entre  les  glandes,  dans  l'épaisseur  du  chorion  de  la  muqueuse  et 
jusque  dans  les  vaisseaux  et  sinus  sanguins  dont  ils  occupent  la  lumière, 
rattachés  à  la  paroi  endothéliale  par  leurs  prolongements.  Absents  ou  extrê- 
mement rares  avant  ou  dans  les  premières  années  qui  suivent  la  naissance, 
ils  apparaissent  plus  nombreux  à  l'approche  de  la  puberté  et  se  raréfient 
après  la  ménopause.  Au  cours  de  la  vie  sexuelle  ils  présentent  des  alter- 
natives de  multiplication  et  de  régression.  La  première  pendant  la  période 
menstruelle  et  pendant  les  premiers  mois  de  la  grossesse;  la  seconde  dans 
les  intervalles  de  ces  périodes.  En  raison  de  leurs  éléments  lipoïdiques  et 
en  raison  de  leur  variation  en  rapport  avec  des  périodes  d'activité  utérine, 
il  semble  justifié  de  considérer  ces  éléments  comme  de  nature  endocrine  et 
sécréteuse  d'hormones.  L'action  de  ces  hormones  ne  pourra  être  précisée 
qu'à  la  suite  d'études  ultérieures,  mais  il  est  possible  que  leur  fonction  soit 
en  rapport  avec  la  formation  de  la  caduque  cataméniale  ou  gravidique  ;  en 
tous  cas  il  est  à  remarquer  que  les  phases  d'activité  de  cette  formation 
endocrine  coïncident  avec  celles  de  l'appareil  interstitiel  de  l'ovaire  et  al- 
ternent avec  celles  du  corps  jaune  lequel  a  son  maximum  de  développe- 
ment pour  la  menstruation  dans  la  période  prémenstruelle,  et  pour  l'état 
gravidique  dans  la  seconde  moitié  de  la  grossesse.  —  Y.  Delage. 

b)  Stockard  (Ch.  R.)  etPapanicolaou  (George  N.).  —  L'existence  d'un 
cycle  menstruel  typique  chez  le  cobaye,  avec  une  étude  des  phénomènes  histo- 
logiques  et  physiologiques  concomitants.  —  L'auteur  décrit  avec  beaucoup 
de  détails  les  phénomènes  accompagnant  le  rut  chez  les  femelles  de  co- 
bayes. Il  y  reconnaît  la  congestion -utérine  vaginale  et  vulvaire  avec  des 
sécrétions  vaginales  de  caractères  différents  suivant  l'époque,  et  des  in- 
farctus sanguins  sous-épithéliaux  formant  des  hématomes  dans  la  mu- 
queuse utérine;  enfin,  vers  la  fin  de  la  période,  une  desquamation  utéro- 
vaginale.  Ces  phénomènes  sont  incontestablement  à  rapprocher  de  ceux  de 
la  nature  humaine,  d'autant  plus  qu'ils  sont  strictement  en  rapport  avec 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  173 

l'ovulation  et  avec  l'évolution  des  corps  jaunes.  La  comparaison  des  pé- 
riodes d'évolution  et  de  régression  du  corps  jaune  avec  celles  de  desqua- 
mation utérine  permet  de  conclure  que  la  sécrétion  interne  du  corps  jaune, 
protège  la  muqueuse  utérine,  laquelle  devient  en  proie  à  la  desquamation 
quand  le  corps  jaune  a  régressé.  —  Y.  Delage. 

d)  Brunacci  (B.).  —  Influence  de  l'attention  sur  la  sécrétion  des  sucs  di- 
rjestifs.  —L'auteur  ayant  prouvé. antérieurement  que  le  travail  psychique 
îomplexe  diminue  la  vitesse  de  sécrétion  de  la  salive  a  recherché  s'il  en 
était  de  même  pour  les  impressions  sensorielles.  Il  a  constaté  qu'il  en  était 
ainsi  pour  les  stimulus  olfactif,  auditif  et  visuel  et  cela  d'autant  plus  que 
l'attention  était  plus  fortement  appliquée  à  l'impression  perçue.  Les  stimulus 
gustatifs,  au  contraire,  accroissent  la  vitesse  de  la  sécrétion.  La  qualité  de 
la  sécrétion  est  également  influencée  :  l'alcalinité  et  la  conductivité  sont 
diminuées,  mais  les  substances  azotées  ne  sont  pas  modifiées.  Il  semble 
légitime  d'admettre  que  cette  influence  des  impressions  et  surtout  de  l'at- 
tention s'étend  aux  autres  sécrétions  digestives.  —  Y.  Delage. 

Giannelli  (L.).  —  Contribution  à  l'étude  du  pancréas  chez  les  Téléostéens. 
Pancréas  de  Tinca  vulgaris  en  conditions  normales  de  nutrition  et  après  un 
jeûne  prolongé.  —  La  masse  relative  des  îlots  de  Langerhans  dans  le  pan- 
créas va  en  diminuant  des  vertébrés  inférieurs  ju-squ'aux  mammifères. 
Dans  le  jeûne  prolongé, toute  la  masse  du  pancréas  diminue,  mais  celle  des 
îlots  de  Langerhans  beaucoup  moins  que  celle  du  reste  de  la  glande.  Il  en 
résulte  que  la  masse  relative  des  premiers-  se  trouve  augmentée.  —  Y.  De- 
lage. 

Schiefferdecker  (P.).  —  Les  glandes  cutanées  de  l'Homme  et  des  mam- 
mifères, leur  signification  biologique  et  ethnologique,  ainsi  que  le  muscle 
sexuel.  —  L'auteur  distingue  les  glandes  sébacées  et  les  sudoripares,  et 
parmi  ces  dernières  deux  sortes  :  les  apocrines,  grosses  et  circonscrites  aux 
régions  couvertes  de  poils  (les  glandes  mammaires  en  dérivent),  et  les 
eccrines,  petites  et  s'étendant  soit  sur  les  régions  pileuses  où  les  apocrines 
sont  peu  développées,  soit  sur  des  régions  dépourvues  de  poils.  Il  appelle 
muscle  sexuel  les  fibres  lisses  doublant  le  derme  du  scrotum,  des  grandes 
lèvres  et  du  pubis.  Après  des  descriptions  anatomiques  et  histologiques  que 
nous  devons  laisser  de  côté,  l'auteur  passe  à  leur  distribution  suivant  les 
sexes  et  suivant  les  races.  Dans  la  race  allemande,  chez  l'homme,  les  glandes 
apocrines  se  rencontrent  dans  l'aisselle  et  sur  le  mamelon;  elles  man- 
quent sur  les  organes  génitaux;  chez  la  femme,  ces  glandes  se  rencontrent 
dans  les  mêmes  points  que  chez  l'homme,  et  en  outre  sur  le  bas-ventre, 
depuis  le  nombril  jusques  et  y  compris  les  organes  génitaux;  chez  les 
Chinois,  ces  glandes  s'étendent  à  toute  la  face  ventrale  du  tronc,  à  l'excep- 
tion du  cou.  Le  mamelon  et  le  scrotum  n'ont  pu  être  examinés.  Chez  les 
nègres  du  Cameroun  les  apocrines  sont  limitées  aux  parties  inférieures  et 
moyennes  du  ventre.  De  même,  le  mamelon  et  le  scrotum  n'ont  pu  être 
examinés.  Chez  un  Australien,  des  glandes  apocrines  se  rencontrèrent 
abondantes  dans  la  région  parotidienne  où  elles  manquent  toujours  dans 
les  autres  races  ;  le  reste  du  corps  n'a  pu  être  observé  ;  mais  il  semble  d'après 
cela  que  les  apocrines  doivent,  comme  chez  les  singes,  garnir  ici  toute  la 
face  ventrale  et  le  cou  jusqu'aux  parotides.  Dans  toutes  ces  régions  des 
eccrines  sont  mêlées  aux  apocrines.  Ainsi,  l'extension  des  apocrines  semble 
en  raison  inverse  de  l'élévation  sur  l'échelle  animale,  dans  l'ordre  suivant  : 


174  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Singe,  Australien,  Chinois,  Nègre,  Allemande  et  Allemand.  L'auteur  suggère 
que  la  différence  entre  l'homme  et  la  femme  en  Allemagne  peut  s'expliquer, 
outre  les  différences  sexuelles,  par  le  fait  que  la  femme  serait  ontogéni- 
quement  moins  évoluée  que  l'homme,  plus  près  de  l'enfant,  les  apocrines 
subissant  une  réduction  graduelle  au  fur  et  à  mesure  de  la  croissance. 
Mais  tout  cela  réclame  vérification.  Phylogénétiquement  il  semble  qu'au 
début  devrait  exister  une  seule  sorte  de  glandes  remplissant  à  la  fois  la 
fonction  des  apocrines  et  des  sébacées  et  d'où  ont  dérivé  les  glandes  mam- 
maires; de  cette  sorte  unique  se  sont  différenciées  les  sébacées  et  les  apo-, 
crines  ;  les  eccrines  sont  venues  plus  tard,  cliargées  plus  spécialement  de 
la  fonction  régulatrice  de  la  chaleur,  et  se  sont  de  plus  en  plus  développées 
aux  dépens  des  apocrines  qui  régressaient  devant  elles.  Par  là  a  été  rendue  ; 
possible  une  extension  géographique  dans  des  climats  plus  variés.  Dans 
leur  ensemble,  les  glandes  ont  des  fonctions  accessoires  pour  l'épuration 
du  sang  et  la  production  d'odeurs  spéciales  capables  d'exciter  le  rappro- 
chement des  sexes  et  aussi  d'éloigner  ou  de  faire  périr  des  parasites.  Les 
odeurs  spéciales  dues  à  ces  glandes  caractérisent  les  diverses  races,  les 
sexes  et  leurs  sécrétions,  ainsi  que  des  états  métaboliques  particuliers,  tels 
que  la  menstruation,  etc.  —  Y.  Del  âge. 

a)  Cushny  (Arthur  R.).  —  Excrétion  de  l'urée  et  du  sucre  par  le  rein.  — 
Par  analogie  avec  des  expériences  faites  sur  une  substance  colorante  telle 
que  lé"  sulfo-indigotate  de  sodium,  on  admet  très  généralement,  depuis  Hei- 
DENHEiN,  que  l'urée  du  sang  est  séparée  et  accumulée  par  les  cellules  épithé- 
liales  des  tubuli,  puis  déversée  dans  la  lumière  de  ces  derniers.  On  suppose 
que  cette  activité  sécrétoire  est  indépendante  de  la  filtration  du  liquide  uri- 
naire  au  niveau  des  glomérules,  Heidenhein  ayant  constaté  que  l'accumula- 
tion du  sulf-indigotate  de  sodium  dans  les  cellules  des  tubuli  se  produisait 
encore  après  la  section  de  la  moelle  épinière  qui  arrête  la  sécrétion  de 
l'urine  par  réduction  de  la  pression  sanguine.  L'auteur  reprend  pour  l'urée 
les  expériences  de  Heidenhein.  Sur  le  chat  ou  le  lapin,  un  rein  est  excisé 
immédiatement  avant  la  section  de  la  moelle  épinière  ;  l'ablation  du  second 
a  lieu  une  heure  et  demie  après.  Sans  exception,  la  teneur  en  urée,  par 
gramme  de  tissu  rénal,  est  plus  élevée  pour  le  premier  rein  que  pour  le 
second;  ce  devrait  être  l'inverse,  si  les  choses  se  passaient  comme  pour  le 
sulfoindigotate.  Donc,  quand  la  sécrétion  de  l'urine  est  arrêtée  par  diminu- 
tion de  la  pression  sanguine,  non  seulement  l'urée  cesse  d'être  sécrétée, 
mais  celle  qui  était  présente  dans  le  rein  au  moment  de  la  section  médullaire 
repasse  lentement  dans  le  sang  ou  la  lymphe.  De  même  l'accumulation  de 
sucre  dans  le  rein,  consécutivement  à  une  injection  de  phlorhidzine,  n'a 
plus  lieu  après  la  section.  Ces  faits,  qui  ne  sont  pas  incompatibles  avec  la 
théorie  d'une  activité  sécrétoire  spécifique,  montrent,  par  contre,  que 
l'excrétion  de  l'urée  et  du  sucre  n'a  pas  lieu  de  la  façon  indiquée  par  Hei- 
denhein pour  le  sulf-indigotate  de  sodium.  —  H.  Cardot. 

b)  Cushny  (Arthur  R.).  —  La  sécrétion  de  l'urine.  —  Entre  les  deux 
théories  existantes  de  l'activité  rénale,  celle,  la  plus  répandue,  de  Bowman- 
Heidenhein  et  celle  de  Ludwig,  l'auteur  donne  la  préférence  à  la  seconde, 
de  caractère  plus  mécaniste  :  la  première,  en  effet,  attribue  au  rein  une 
activité  cliimique  complexe  et  môme  un  pouvoir  de  discrimination.  D'après 
C,  la  sécrétion  de  l'urine  se  produit  dans  les  glomérules  par  pure  filtra-' 
tion,  sous  l'action  de  la  pression  artérielle  ;  toutes  les  parties  constituantes 
du  sang  moins  les  colloïdes  sont  ainsi  filtrées.  Dans  les  tubuli,  il  se  pro- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  175 

duit  une  réabsorption  du  fluide  ;  ce  fluide  contient  tous  les  éléments  diffu- 
sibles  du  sang,  et  à  la  même  concentration,  avec  les  amino-acides  en  plus. 
L'urée  et  les  sulfates  ne  sont  pas  réabsorbés.  Cette  réabsorption  a  pour  eftet 
de  rendre  le  liquide  plus  concentré.  —  M.  Goldsmith. 

Bayliss  ("W.  M.}.  —  La  nature  de  iactivilé  rénale.  —  B.  se  déclare  en 
faveur  de  la  théorie  de  Cushny,  avec  cette  réserve  qu'il  est  faux  de  dire  que 
le  rein  est  une  simple  machine,  car  le  liquide  qui  en  sort  a  une  pression 
osmotique  supérieure  à  celle  du  sang  dont  il  provient.  Donc,  les  cellules 
ont  transformé  l'énergie  chimique  provenant  de  l'oxydation  des  produits 
alimentaires  en  énergie  osmotique.  Cette  réserve  faite,  B.  reconnaît  à  la 
théorie  de  Cushny  l'avantage  de  simplifier  les  choses.  Les  cellules  des  tubuli 
ont  bien  un  choix  à  faire,  car  tous  les  éléments  du  liquide  ne  .sont  pas 
réabsorbés,  mais  ce  choix,  elles  le  font  toujours,  que  l'organisme  en  ait 
besoin  ou  non;  il  n'a  donc  rien.de  spécialement  adaptatif.  —  M.  Goldsmith. 

Ghabanier  (Henry).  —  Les  lois  numériques  de  la  sécrétion  rénale.  — 
Certaines  substances  (alcools  méthylique,  éthylique  et  propylique,  l'acétate 
d'éthyle,  l'acétone  et  le  chloroforme)  traversent  le  rein  sans  concentration 
préalable  dans  cet  organe  et  par  simple  diffusion  comme  à  travers  une 
membrane  inerte.  En  accord  avec  Ambard,  l'auteur  constate  que,  lorsque  la 
concentration  de  l'urée  dans  l'urine  est  constante,  les  débits  sont  entre  eux 
comme  les  carrés  des  azotémies,  et  lorsque  la  teneur  de  l'urée  dans  le  sang 
est  constante,  ces  débits  sont  inversement  proportionnels  à  la  racine  carrée 
des  concentrations  urinaires,  ce  qui  peut  se  mettre  sous  la  forme 

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constante  (uréo-sécrétoire). 

Pour  beaucoup  de  substances  il  existe  une  constante  de  sécrétion,  c'est-à- 
dire  un  rapport  constant  entre  leur  teneur  dans  le  sang  et  leur  débit  dans 
l'urine,  et  les  constantes  de  sécrétion  de  toutes  les  substances  sont  identiques 
quand  les  débits  urinaires  sont  recalculés  pour  des  concentrations-étalons 
isotoniques  entre  elles.  Cette  identité  des  constantes  des  diverses  substances 
permet  de  déterminer  par  le  calcul  l'une  quelconque  d'entre  elles  après 
avoir  déterminé  expérimentalement  la  plus  aisée,  celle  de  l'urée.  Il  résulte 
de  ce  qui  précède  que  les  débits  urinaires  en  poids  sont  d'autant  plus  grands, 
contrairement  à  l'opinion  des  cliniciens,  que  les  substances  ont  un  poids  mo- 
léculaire plus  élevé.  De  l'identité  des  formules  sécrétoires  il  semble  que  l'on 
puisse  conclure  pour  toutes  les  substances  ce  qui  a  été  démontré  pour 
l'urée  :  que  leur  sécrétion  est  faite  par  les  tubuli,  les  glomérules  n'ayant 
qu'un  rôle  circulatoire.  La  constante  uréo-sécrétôire  est  proportionnelle  à  la 
masse  du  parenchyme  rénal  :  elle  est  un  véritable  pèse-rein  ;  elle  donne 
aussi  la  mesure  de  la  qualité  fonctionnelle  du  parenchyme  rénal.  Certaines 
substances  présentent  un  seuil  (glucose,  chlorure  de  sodium),  d'autres,  non  : 
or,  tandis  que  les  constantes  de  sécrétion,  obéissant  à  la  même  formule, 
varient  ensemble /jan  passu,  les  seuils  sont  indépendants  les  uns  des  autres, 
mais  obéissent  ensemble  aux  excitations  du  système  nerveux.  —  Y.  Delage. 

Roger  (H.).  —  Les  glycosuries  [XIX,  2°J.  —  A  côté  des  causes  classiques, 
R.  signale  des  causes  nerveuses  :  les  glycosuries  émotives,  dont  la  cause  prin- 


176  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

cipale  est  une  augmentation  de  la  perméabilité  rénale,  passagère,  est  due  à 
un  mécanisme  analogue  à  celui  qui  explique  les  albuminuries  nerveuses. 
Chez  les  animaux  à  réactions  violentes,  comme  le  chat,  l'émotion,  la  colère, 
une  simple  contention  suffisent  à  produire  la  glycosurie.  Chez  les  lapins,  les 
mêmes  conditions  aaiènent  l'hyperglycémie.  Quand  on  maintient  un  lapin 
attaché,  sa  température  baisse,  et  la  quantité  de  sucre  contenue  dans  son 
sang  augmente.  Une  opération  peut  exagérer  ce  trouble.  Si  le  lapin  est 
maintenu  par  un  aide  au  lieu  d'être  attaché,  la  glycosurie  n'apparaît  pas. 
Les  injections  sous-cutanées  d'adrénaline  déterminent  une  abondante  glyco- 
surie; une  injection  intrapéritonéale  d'extrait  pancréatique  l'arrête.  On 
avait  conclu  à  l'antagonisme  de  ces  deux  produits  :  en  fait,  toute  autre  in- 
jection intrapéritonéale  arrête,  parce  qu'elle  détermine  un  réflexe  inhibiteur 
allant  du  péritoine  au  rein.  Nombre  d'autres  troubles  nerveux  augmentent 
la  perméabilité  rénale.  —  J.  Philippe. 

De'witz(J.).  —  Encore  sur  Vorigine  de  la  couleur  brune  de  certains  cocons. 

—  La  soie  incolore  est  imprégnée  d'un  suc  coloré  sécrété  par  l'anus  et  con- 
tenant comme  éléments  essentiels  des  cristaux  fournis  par  les  tubes  de 
Malpighi.  Ce  suc  est  recueilli  par  la  bouche  et  mêlé  à  la  substance  de  la  soie 
ou  dans  d'autres  cas  répandu  sur  le  cocon  achevé.  Si  l'on  a  délicatement  lié 
ou  bouché  l'anus  le  cocon  reste  incolore.  —  Y.  Delage. 

Blunck(Hans).  —  Les  glandes  de  «  menace  »  du  Dytique  et  le  liquide  q^C elles 
sécrètent.  —  L'auteur  avait  publié  en  1912  le  résultat  de  ses  recherches  mor- 
phologiques sur  les  glandes  de  c  menace  »  du  Dytique.  Aujourd'hui,  il  expose 
les  propriétés  physiques,  chimiques  et  biologiques  du  liquide  laiteux  sécrété 
par  ces  glandes,  qui  sont  situées  dans  la  région  dorsale  du  prothorax.  L'odeur 
du  liquide  rappelle,  selon  B.,  celle  d'amandes  amères.  La  substance  odorante 
et  toxique  est  soluble  dans  l'éther  et  se  trouve,  par  conséquent  fixée,  sans 
doute  à  des  matières  grasses.  Le  liquide,  qui  constitue  un  mélange  de 
substances  chimiques,  contient,  en  effet,  des  graisses.  B.  a  fait  de  nombreuses 
expériences  sur  la  toxicité  du  liquide  vis-k-vis  de  divers  animaux  vertébrés 
(poissons,  ampliibiens,  oise.aux,  mammifères)  et  invertébrés  (insectes,  vers, 
protozoaires,  etc.)  et  trouve,  à  rencontre  de  Plateau  (1874),  qu'il  est,  en  effet, 
vénéneux  surtout  après  ingestion  per  os.  Il  ne  s'agit,  toutefois,  pas  d'un 
poison  musculaire,  mais  d'un  poison  pour  les  nerfs  (neurotoxine).  L'effet  de 
l'empoisonnement  donne  l'impression  d'une  narcose.  Le  Dytique  lui-même 
ne  présente  pas  d'immunité  contre  sa  propre  sécrétion.  Il  ne  fait,  d'ailleurs, 
usage  de  ses  glandes  qu'en  cas  de  danger  pour  lui.  La  sécrétion  en  question 
constituerait  donc  un  moyen  de  défense,  non  pas  un  moyen  d'attaque  et 
encore  moins  un  moyen  d'excitation  sexuelle.  —  J.  Strohl. 

Kenoyer  (Leslie  A.).  —  Influences  du  milieu  sur  la  sécrétion  du  nectar. 

—  Lorsque  l'humidité  augmente,  la  sécrétion  de  l'eau,  mais  non  celle  du 
sucre,  va  en  croissant.  La  pluie  occasionne  la  perte  du  sucre  du  nectar.  Les 
quantités  de  sucre  et  d'eau  sécrétées  augmentent  avec  la  température  jusqu'à 
un  certain  optimum.  La  condition  optimum  pour  la  sécrétion  du  sucre  est 
une  alternance  de  basses  et  de  hautes  températures.  Les  variations  de 
pression  atmosphérique  n'ont  pas  d'influence  marquée  sur  la  sécrétion. 
Dans  l'obscurité,  l'excrétion  du  sucre  diminue  d'une  façon  remarquable. 
L'accumulation  et  la  sécrétion  du  sucre  sont  très  prononcées  au  moment  de 
l'épanouissement  de  la  fleur.  —  P.  Guérin. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  177 

Sperlich  fAdolf).  —  L'iode,  rêaclif  ntUisable  pta'liculièrement  pour 
iHudicr  les  rapi)0)'ls  entre  la  répartition  de  l'amidon  et  eelle  du  tanin  chez  les 
plantes.  -  L'iode,  à  l'état  très  dilué,  peut  pénétrer  dans  les  cellules  sans 
endommager  le  protoplasma  et  provoque  la  transformation  des  tanins 
dissouts  dans  le  suc  cellulaire  en  corps  bien  déterminés,  inattaquables,  d'une 
couleur  brune  de  ton  variable.  Il  s'agit  probablement  des  produits  d'oxyda- 
tion voisins  des  phlobaphènes  ou  peut-être  vraiment  de  phlobaphènes  ;  l'iode 
contribue  probablement  à  leur  formation  en  libérant  l'oxygène  de  l'eau  ;  la 
continuation  de  l'oxydation,  qui  est  arrêtée  dans  la  cellule  vivante,  serait 
ainsi  possible  avec  l'aide  de  ferments  oxydants.  —  En  utilisant  cette 
méthode  pour  un  grand  nombre  de  plantes  de  diverses  familles,  S.  a  trouvé  : 
a)  dans  une  plante  où  il  peut  se  former  à  la  fois  de  l'amidon  et  du  tanin, 
ces  deux  substances  ne  sont  en  général  pas  accumulées  dans  la  même 
cellule  ;  b)  dans  les  tissus  où  l'on  trouve  des  cellules  à  amidon  et  des  cellules 
à  tanin,  la  formation  et  la  décomposition  des  deux  substances  marche  à  peu 
près  parallèlement;  c)  dans  des  tissus  homogènes  dans  le  cours  du  dévelop- 
pement, une  des  substances  disparaît  pour  faire  place  à  l'autre.  On  doit 
repousser  l'opinion  que  tous  les  tanins  sont  des  substances  sans  importance 
ou  des  excrétions  ayant  tout  au  plus  une  importance  protectrice.  —  A. 
Maillefer.  ' 

Ç)  Production  d'énergie. 

Janse  (J.  M.).  —  La  fourniture  d'énergie  par  le  protoplasma  pour  la 
croissance  de  la  cellule.  —  La  croissance  de  la  cellule,  c'est-à-dire  son  ac- 
croissement de  volume,  est  due  au  fait  que  le  suc  cellulaire  attire  l'eau  qui 
se  trouve  dans  le  voisinage  et  cela  avec  une  telle  force  que  cela  amène  une 
distension  delà  membrane  cellulaire.  Cette  distension  ne  peut  naturellement 
se  faire  qu'avec  une  dépense  d'énergie,  qui  doit,  en  définitive,  être  fournie 
par  le  protoplasma  vivant.  Toutes  les  réactions  chimiques  se  passant  dans 
le  protoplasma  vivant  et  par  lesquelles  de  l'énergie  est  mise  en  liberté  peu- 
vent donc  servir  de  source  d'énergie,  mais  c'est  probablement  la  respiration 
qui  joue  ici  le  plus  grand  rôle.  Au  point  de  vue  purement  mécanique,  la 
croissance  est  donc  complètement  expliquée  ;  mais  on  ne  sait  ni  quand  ni 
où  la  fourniture  d'énergie  par  le  protoplasma  intervient.  J.  discute  la  ques- 
tion et  arrive  aux  conclusions  suivantes  :  l'amidon  est  non  seulement  une 
substance  nutritive,  mais  il  joue  un  rôle  comme  moyen  de  conserver  l'é- 
nergie provenant  de  la  respiration  ;  le  protoplasma  peut  en  tout  temps  dis- 
poser de  cette  énergie  en  transformant  cet  amidon  en  glucose.  D'après  cette 
conception,  le  protoplasma  accumulerait  de  temps  en  temps  une  partie  de 
l'énergie  rendue  libre  par  la  respiration  en  formant  de  l'amidon  pour  l'uti- 
liser plus  tard  par  la  retransformation  de  l'amidon  en  glucose,  et  cela  par 
la  régularisation  de  l'action  des  ferments,  en  proportion  exacte  des  besoins 
de  la  cellule.  —  A.  Maillefer. 

Szymanski  (J.  S.).  —  Le  principe  du  plus  court  chemin  dans  la  théorie 
de  l'action.  —  L'observation  des  mouvements  des  animaux,  par  exemple 
dans  l'acte  de  nettoyer  leurs  antennes  avec  leurs  pattes  ou  avec  leur  appen- 
dices buccaux,  montre  qu'il  se  conforment  instinctivement  à  la  règle  du  plus 
court  chemin,  on  pourrait  dire  du  travail  minimum;  c'est  cette  règle  qu'il 
faut  suivre  aussi  dans  l'éducation  humaine,  en  tenant  compte  des  différences 
inhérentes  à  la  nature  des  choses  et  à  l'âge  du  sujet.  —  Y.  Delaue. 

l'année   biologique,    XXII.    1917.  12 


178  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Ne-wmann  (U.  U.).  —  Un  cas  d'action  synchrone  chez  les  Phalangides. 
-  Observations  faites  en  1909,  sur  une  colonie  considérable  de  Liobunum 
au  repos  sous  le  plafond  d'une  grotte.  11  y  en  avait  bien  entre  1  et  2  mille, 
pressés  les  uns  contre  les  autres,  tous  suspendus  au  plafond,  immobiles. 
Dès  que  l'auteur  approcha,  à  1  m.  75  de  distance  environ,  une  curieuse  danse 
rythmique  commença.  Sans  lâcher  prise,  chaque  insecte  souleva  le  corps  vers 
le  plafond  et  le  laissa  retomber  trois  fois  par  seconde  en  moyenne,  et  tous  fai- 
saient de  même  à  l'unisson.  Cela  dura  une  minute  environ  et  parut  cesser 
par  fatigue.  Avec  un  bâton,  l'auteur  secoua  quelques-uns  des  individus  les 
plus  proches.  Ils  recommencèrent  la  danse  qui  se  propagea  aux  voisins,  puis 
à  toute  la  colonie,  et  s'arrêta  en  moins  d'une  demi  minute.  Nouvelle 
agacerie  avec  le  bâton  ;  quelques  trémoussements  légers  de  toute  la  colonie. 
Après  quoi  les  individus  se  mirent  à  se  promener  et  on  ne  put  plus  provoquer 
leur  activité  rythmique.  Le  rythme  s'explique  peut-être  par  le  fait  que  les 
pattes  des  individus  se  touchaient,  étaient  entrelacées  de  voisin  à  voisin.  Le 
rythme  ne  fut  parfaitement  synchrone  qu'après  quelques  secondes;  il  ne 
l'était  pas  au  début.  Chez  les  lampyres  les  éclats  synchrones  s'établiraient-ils 
de  même,  un  premier  éclat  isolé  servant  à  provoquer  les  autres  chez  les 
voisins,  d'où  peu  à  peu  un  synchronisme  évident,  limité  à  un  buisson  ou  une 
partie  d'un  arbre?  —  H.  de  Varigny. 

Allard  (H.  A.).  —  Synchronisme  et  rythme  synchronique  dans  le  com- 
portement de  certains  êtres.  —  On  observe  fréquemment  des  cas  de  synchro- 
nisme dans  le  mouvement  des  êtres  vivant  en  troupes  :  des  grenouilles 
dans  un  marais  poussent  en  chœur  des  croassements  à  la  suite  d'un  simple 
individu  ;  puis  le  silence  se  fait,  auquel  succède  de  nouveau  des  croasse- 
ments simultanés.  Des  Pucerons  inquiétés  par  un  Hyménoptère  entomo- 
phage  relèvent  tous  ensemble  leur  abdomen  et  leurs  pattes  postérieures  à 
l'approche  du  danger;  on  a  noté  des  éclairages  simultanés  dans  une  colonie 
de  Lampyres,  à  des  intervalles  réguliers.  Des  Orthoptères  surtout,  \'Œca7i- 
thus  niveus,  Cyrtoxipha  columbiana  émettent  leur  musique  stridente  à  l'unis- 
son, d'une  façon  parfaitement  rythmée,  pendant  de  longues  périodes  de 
temps';  il  n'y  a  pas  évidence  d'imitation  intentionnelle  et  consciente,  mais 
bien  plutôt  de  réactions  automatiques  et  instinctives  à  certains  stimuli.  Il 
semble  qu'il  y  ait  une  tendance  marquée  pour  les  individus  d'une  colonie 
donnée  d'adopter  le  battement  rythmique  de  leur  colonie  particulière,  si 
bien  qu'il  n'est  pas  rare  qu'une  colonie  voisine  établisse  un  rythme  anti- 
phonal.  —  L.  Cuénot. 

=  Production  de  lumière. 

Gates  (Frank  E.).  —  Le  synchronisme  dans  les  éclairs  lumineux  des 
Photuris.  —  G.  a  observé  deux  Photuris.  Leurs  éclats  alternaient.  Mais  l'un 
allait  un  peu  plus  vite  que  l'autre  et  tqutes  les  2  1/2  ou  3  minutes,  les  éclairs 
étaient  simultanés.  Avec  une  lampe  électrique  de  poche  qu'il  faisait  marcher 
et  s'arrêter  selon  un  rythme  voulu,  G.  n'a  pas  pu  amener  les  insectes  à 
adopter  le  même  rythme  :  ils  y  sont  restés  insensibles,  continuant  leur 
train.  Pourtant  l'éclair  électrique  à  petite  distance  (^25  cent.)  arrête  la  pro- 
duction de  lumière  par  l'insecte.  A  d'autres  reprises,  G.  a  pu  observer  de 
nombreux  insectes  lumineux  dans  des  arbres  et  buissons  ;  jamais  il  n'a  ob- 
servé de  synchronisme  absolu  :  il  y  a  toujours  des  insectes  émettant  de  la 
lumière  aux  moments  où  les  autres  n'en  émettent  pas.  Le  synchronisme,  s'il 
existe,  doit  être  un  accident  très  rare.  —  H.  de  Varigny. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  179 

c)Harvey  (Newton  E.).—  Quelle  liuhstance  est  lu  source  de  la  lumir.rc  chez 
Photinus  ?  —  D'après  l'auteur,  deux  substances  .spéciales  sont  nécessaires  : 
l'une  qui  n'est  pas  détruite  par  la  chaleur  et  qui  dialyse  l'ortement  :  la  pho- 
topliéline,  et  une  autre   substance,  détruite  par  la  chaleur  et  ne  dialysant 
pas  :  la  photogénine.  Cette  dernière  ne  serait  pas  un  enzyme.  Laquelle  des 
deux  est  la  source  de  la  lumière ';'  On  y  répond  par  une  exi)érience  simple. 
Photinus  émet  une  lumière  orange,  Photuris  une  lumière  vert-jaune.  Les 
spectres  des  deux  substances  sont  différents.  On  peut  isoler  les  deux  photo- 
génines  et  faire  agir  sur  chacune  les  deux  photophélines.  Si  la  photophéline 
(luciférine)est  la  source  de  la  lumière,  comme  le  croit  R.  Dubois,  la  lumière 
produite  par  la  photophéline  du  Photinus  influencée  par  la  photogénine  de 
Photuris  devrait  être  orangée.  Or,  elle  est  vert-jaune.  Et  inversement  la  pho- 
togénine du  Photinus  avec  photophéline  de  Photuris  est  orangée.  Dans  le 
croisement,  la  lumière  a  la  couleur  caractérisant  l'animal  fournissant  la 
photogénine.  C'est  donc  la  photogénine  qui  constitue  la  sub.stance  oxydable, 
source  de  la  lumière.  Comment  agit  la  photophéline?  L'auteur  a  étudié  la 
question  en  expérimentant  sur  un  ostra-^-ode,  Cypridina  Hilgendorfii.  La 
photogénine  et  la  photophéline  de  cet  animal  sont  sécrétées  ensemble  dans 
l'eau.  Avec  le  temps. la  photophéline  disparait  et  il  reste  la  photogénine  en 
solution  non  lumineuse.  Qu'on  ajoute  de  la  photophéline,  ou  certaines  sub- 
stances, ou  des  dissolvants  de  corps  gras,  et  la  lumière  apparaît  bien  que 
plusieurs  de  ces  substances  ne  soient  pas  oxydables;  mais  toutes  sont  des 
agents  cytolytiques  qui  dissolvent  les  cellules  et  aussi  la  photogénine  qui  est 
un  colloïde.  Les  parcelles  de  colloïde  se  multiplient,  d'où  surface  plus  étendue, 
et  la  lumière  se  ferait  par  auto-oxydation  accompagnant  la  dispersion  des 
parcelles  colloïdales.  Les  pholophélines  des  différents  animaux  sont  spéci- 
fiques :  aussi  les  diverses  photogénines  agissent-elles  inégalement  sur  elles. 
La  photophéline  de  Photirus  qui  donne  de  la  lumière  avec  la  photogénine  de 
Pyrophore  n'en  donne  pas  avec  celle  de  Cypridina.  Et  une  photophéline 
de  Cypridina  non  lumineuse  agit  sur  la  photogénine  de  Cypridina  lumi- 
neuse mais  non  sur  celle  de  Photinus.  La  photophéline  doit  être  rapproché 
des  substances  cytolytiques  du  sérum  du  sang,  avec  cette  réserve  que  c'est 
la  photophéline  de  la  même  espèce  qui  possède  le  plus  de  pouvoir  de  pro- 
duire de  la  lumière,  alors  que  c'est  le  sang  des  espèces  étrangères  qui  a  le 
pouvoir  cytolytique  le  plus  étendu.  —  H.  de  Varigny. 

Laurent  (Ph.).  —  La  production  synchrone  supposée  d'éclats  lumineux 
chez  les  Lampyres.  —  L.  a  vu,  ou  plutôt  cru  voir,  le  fait  il  y  a  quelque 
vingt  ans.  Il  ne  pouvait  en  croire  ses  yeux  car  «  il  est  certainement  con- 
traire à  toutes  les  lois  naturelles  qu'une  pareille  chose  se  présente  chez  les 
insectes  ».  [Pourquoi  est-ce  certain  ?]  Mais  bien  vite  il  eut  le  mot  de  l'énigme. 
Le  phénomène  n'était  qu'apparent,  occasionné  par  des  frémissements  et  mou- 
vement des  paupières.  Les  insectes  n'y  étaient  pour  rien.  Et  «  plusieurs  fois 
depuis  vingt  ans  j'ai  prouvé  que  ma  solution  était  correcte  »  dit  l'auteur. 
[C'est  bien  possible.  A  propos  de  ce  fait  et  des  faits  similaires  consulter  J.Pe- 
TERSON  :  Some  slriking  illusion  of  movemenl  of  a  single  light  on  mountains, 
dans  American  Journal  of  Psycholoyy,  octobre  1917,  p.  476,  étude  curieuse 
sur  les  illusions  de  mouvement  pouvant  se  produire  par  suite  de  phénomènes 
oculaires  divers.]  —  H.  de  Varigny. 

a)  Burge  (W.  E.).  —  Le  contenu  comparé  en  catalase  des  insectes  lumineux 
et  non  lumineux.  —  Si  la  production  de  lumière  par  les  organismes  photo- 
gènes est  due  à  un  processus  d'oxydation,  l'oxydation  semble  devoir  être 


180  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

plus  intense  chez  les  insectes  lumineux.  On  sait  que  la  teneur  en  catalase 
des  divers  muscles  des  animaux  est  proportionnelle  au  degré  d'oxydation 
dans  ces  muscles,  et  que  la  catalase  augmente  ou  diminue  sous  les  condi- 
tions augmentant  ou  diminuant  Toxydation.  Si  l'oxydation  est  plus  intense 
chez  les  insectes  lumineux  à  poids  égal,  ceux-ci  doivent  contenir  plus  de 
catalase.  Est-ce  exact,  pour  le  Phoiinus,psLT  exemple,  comparé  aux  insectes 
non  lumineux  ?  L'auteur  pèse  l'insecte,  le  pulvérise  avec  du  sable  dans  un 
mortier,  ajoute  50  ce.  de  peroxyde  d'hydrogène,  recueille  l'oxygène  libéré 
pendant  10  minutes. 

Le  volume  est  pris  pour  mesure  de  la  teneur  de  l'insecte  au  catalase.  D'a- 
près le  poids  de  l'insecte,  on  calcule  la  proportion  de  catalase  par  30  milli- 
grammes de  substance  (chiffre  choisi  parce  que  3  Photinus  pèsent  à  peu 
près  30  mg).  Le  résultat  de  l'expérience  est  que  pour  Photinus  il  y  a 
libération  de  118  ce.  d'oxygène  par  30  mg.  d'insectes.  Pour  un  phalène 
il  y  a  8  c.  c.  Pour  d'autres  insectes  (abeilles,  bourdons,  papillons),  jamais 
plus  de  25  ce.  L'auteur  conclut  que  la  teneur  en  catalase  chez  l'insecte 
photogène  à  oxydation  probablement  plus  intense  est  plus  considérable  que 
chez  l'insecte  non  lumineux  à  oxydation  moins  intense.  —  H.  de  Varigny. 

a-b)  Harwey  (E.  Ne-wton).  —  Études  sur  la  bioluminescence.  IV.  La  pro- 
duction de  lumière.^  au  point  de  vue  chimique,  chez  un  Crustacé  Ostracode 
du  Japon,  «  Çypridina  Hilgendorfii  »  Millier.  — Résultats  d'une  étude  expé- 
rimentale étendue,  à  lire  dans  le  texte.  Contrairement  à  la  théorie  de 
Dubois,  l'auteur  soutient  que  la  luciférase  est  la  source  de  la  lumière  et  n'est 
pas  un  enzyme  produisant  la  lumière  par  oxydation  de  la  luciférine.  Il  pro- 
pose les  nouveaux  noms  de  photogénine  pour  la  première  et  de  photophé- 
line  pour  la  seconde.  [Cette  interprétation  a  été  combattue  par  Dubois 
(voir  ci-dessous.]   —  H.  Cardot. 

a)  Dubois  (Raphaël).  —  A  propos  des  recherches  récentes  de  M.  Newton 
Harvey  sur  la  biophotogénèse.  —  L'auteur  proteste  contre  une  interpréta- 
tion de  sa  théorie  de  la  luminescence  biologique  par  Newton  Harvey  le- 
quel propose  de  substituer  aux  termes  luciférine  et  luciférase  ceux  de  pho- 
tophénine  et  photophéline  et  admet  que  la  première  suffit  à  engendrer  la 
lumière  par  oxydation,  la  seconde  constituant  un  agent  adjuvant.  En  assi- 
milant sa  photégénine  à  la  luciférase  il  renverse  complètement  les  termes 
de  la  question,  donnant  à  la  luciférase,  agent  oxydant,  le  rôle  formateur  de 
lumière  par  oxydation,  qui  appartient  en  réalité  à  la  luciférine.  —  Y.  Delage. 

b)  Dubois  (Raphaël).  —  A  propos  des  recherches  récentes  de  M.  Newton 
Harwey.  —  D.  explique,  comme  on  sait,  la  biophotogénèse  par  l'action  d'une 
zymase  oxydant  la  luciférase,  sur  une  substance  albuminoïde  oxydable,  la 
luciférine.  Newton  Harvev  (1916)  complète  cette  interprétation  en  se  fon- 
dant sur  l'expérience  suivante  :  on  laisse  s'éteindre  progressivement  le 
liquide  lumineux  et  Ton  constate  que  l'addition  d'un  fragment  de  perman- 
ganate ne  le  rallume  pas;  il  fait  bouillir  des  organismes  lumineux  ou  non 
lumineux  et  obtient  un  liquide  non  lumineux  qui  ne  s'allume  pas  davan- 
tage par  le  permanganate  :  en  mélangeant  les  deux  liqueurs,  il  obtient  de 
la  lumière.  C'est  en  se  fondant  sur  cette  expérience  qu'il  substitue  à  l'in- 
terpellation de  D.  une  théorie  d'après  laquelle  la  luciférase  qu'il  appelle 
photogénine,  auto-oxydable,  est  seule  responsable  de  la  lumière.  D.,  pour 
expliquer  cette  expérience  par  sa  théorie,  imagine  qu'il  exi.ste  à  côté  de 
la  luciférase  un  autre  forment,  la  coluciférase,  qui,  par  son  action  sur  une 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  181 

substance  thermostabile,  la  préluciférine,  détermine  la  formation  d'une 
nouvelle  quantité  de  luciférine,  laquelle  s'illumine  au  contact  delà  luciférase 
qui,  dans  le  premier  liquide,  est  restée  en  excès  après  l'extinction  progressive. 
[L'explication  est  ingénieuse,  mais  la  théorie  perd  quelque  chose  de  sa 
belle  simplicité  d'antan.]  —  Y.  Delage. 

a-b)  Harwey  (Ethel  Brown).  —  Etude  physiologique  sur  Noctiluque, par- 
ticulièrement en  ce  qui  concerne  la  production  de  lumière,  les  anesthésiques  et 
le  poids  spécifique.  —  Dans  l'eau  de  mer,  les  noctiluques  montent  à  la  sur- 
face sans  mouvements  actifs,  par  le  simple  effet  de  leur  moindre  densité 
due  à  une  moindre  teneur  en  sels.  Cependant  elles  peuvent  dans  certaines 
conditions  atmosphériques,  plonger.  Si  on  les  place  dans  un  mélange  de  4 
parties  d'eau  de  mer  et  6  d'eau  douce,  elles  tombent  au  fond,  mais  peu  après 
remontent  à  la  surface  sans  mouvements  actifs  ;  il  faut  donc  qu'elles  aient 
pu  diminuer  leur  densité  en  absorbant  de  l'eau  dans  un  milieu  moins  riche 
en  sels  qu'elles-mêmes,  ce  qui  est  contraire  aux  lois  de  l'osmose  [a].  [L'au- 
teur laisse  le  paradoxe  sans  réponse.]  —  Les  noctiluques  manifestent  leur 
luminosité  en  répondant  par  un  éclair  à  toute  excitation,  mais  eu  mourant 
elles  manifestent  une  luminosité  continue.  La  luminosité  provient  de  gra- 
nules du  protoplasme.  La  production  de  lumière  semble  assimilable  aux 
contractions  musculaires,  cependant  aucune  substance  ne  s'est  montrée  ca- 
pable de  déterminer  des  éclairs  rythmiques  comparables  aux  contractions 
rythmiques  des  muscles  dans  NaCl  ;  après  un  simple  éclair,  elles  manifes- 
tent une  lumière  ininterrompue  :  il  en  est  ainsi  pour  le  froid  (5  à  0"  C),  le 
chaud  (43  à  49"  C),  les  acides,  les  alcalis,  l'eau  douce  et  les  courants  con- 
stants ou  interrompus  ;  tous  les  anesthésiques  agissent  de  même.  L'oxygène 
est  nécessaire  à  la  production  de  la  lumière.  Il  n'est  pas  vrai  que  les  exci- 
tants agissent  en  rendant  perméable  à  l'oxygène  leur  membrane,  imperméa- 
ble ordinairement  à  ce  gaz,  car,  après  la  privation  d'oxygène  le  retour  de 
ce  gaz  provoque  immédiatement  la  lumière.  Contrairement  à  ce  qui  a  lieu 
pour  les  phénomènes  d'oxydation  dans  les  autres  cellules,  KCN,  même  en 
concentration  assez  forte,  est  sans  effet  sur  la  production  de  lumière.  L'ac- 
tion des  anesthésiques  s'exerce  directement  sur  le  mécanisme  protoplas- 
mique  de  production  de  la  lumière,  non  par  l'intermédiaire  d'une  diminution 
de  perméabilité  de  la  membrane  :  en  effet,  si  l'on  brise  par  secouage  avec 
du  sable  des  noctiluques  normales  et  anesthésiées  et  qu'on  mette  leurs 
débris  en  présence  d'oxygène,  les  premières  donnent  des  éclairs  brillants 
et  les  autres  seulement  une  faible  luminosité.  Les  anesthésiques  attaquent 
le  mécanisme  de  l'assimilation  de  l'oxygène.  —  Y.  Delage. 

=  Production  d'électricité. 

b)  Baglioni  (S.).  —  Sur  la  nature  des  processus  physiologiques  des  organes 
électriques.  —  Sous  le  rapport  de  la  constitution  chimique,  l'organe  élec- 
trique se  rapproche  du  sérum  sanguin  et  s'éloigne  du  muscle,  dont  il  dif- 
fère par  une  moindre  quantité  de  protéine  (l'azote  soluble,  l'urée,  étant  en 
quantité  à  peu  près  égale,  ainsi  que  le  glycogène),  et  par  la  substitution  du 
sodium  au  potas'sium.  En  ce  qui  concerne  la  décharge,  elle  va  de  la  face 
ventrale  nerveuse  à  la  face  dorsale  de  chaque  élément,  et  il  n'y  a  pas, 
comme  dans  le  muscle,  de  courant  de  retour.  La  durée  de  la  décharge  est 
considérablement  plus  brève  que  celle  de  la  secousse  musculaire  de  n'im- 
porte quel  vertébré  (20  millièmes  de  seconde).  11  est  incontestable  que  les 
organes  électriques  sont  des  muscles  ayant  subi  un  changement  de  fonction, 


18?  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

car  l'embryogénie  montre  à  leur  origine  une  ébauche  musculaire  ;  mais  le 
changement  de  fonction  et  le  changement  de  structure  sont  si  considérables 
qu'il  ne  reste  presque  plus  rien  de  l'analogie  avec  les  muscles.  —  Y.  Delage. 

Shaffer  (E.  L.).  —  Sur  les  organes  électriques  de  Gymnotus  carapus.  — 
Ces  organes  vont  du  bout  de  la  queue,  en  avant,  suivant  toute  la  longueur 
de  la  nageoire  ventrale.  Ils  sont  deux,  en  forme  de  fuseau.  A  leur  niveau  le 
corps  semble  transparent.  Les  fuseaux  sont  subdivisés  par  des  couches  de 
tissu  conjonctif  en  5  groupes  où  les  électrophores  sont  disposés  per- 
pendiculairement aux  cloisons.  Le  tout  ressemble  fort  à  du  muscle  dégénéré. 
Et  le  courant  semble  devoir  être  très  faible.  11  y  a  plusieurs  espèces  à  appa- 
reil électrique  très  faible.  Sont-ce  des  espèces  en  voie  d'acquisition  de 
l'appareil,  ou  bien  qui  le  perdent  graduellement?  —  H.  de  Varigny. 

=  Produclion'jie\chaleur . 

a-b)  Montuori  et  Pallitzer.  —  Sur  le  mécanisme  de  l'adaptation  des 
homothermes  aux  températures  élevées.  Sur  Vadaptation  aux  basses  tempéra- 
tures et  sur  la  mort  par  refroidissement.  —  Des  observations  précises  ont 
depuis  longtemps  montré  l'insuffisance  de  l'opinion  courante  d'après  laquelle 
la  régulation-de  la  température  aurait  pour  facteur  les  variations  du  rayon- 
nement cutané,  la  polypnée  et  l'évaporation  de  la  sueur.  Elles  ont  montré 
aussi  qu'en  dehors  de  toute  intervention  de'ces  facteurs  il  y  avait  une  accou- 
tumance aux  températures  élevées,  par  suite  de  laquelle  un  animal  supporte 
mieux  des  températures  presque  incompatibles  avec  la  vie  lorsqu'il  est 
échauffé  très  graduellement  ou  porté  antérieurement  à  une  température 
intermédiaire.  Ces  faits  ont  suggéré  l'idée  que  l'adaptation  dans  ces  cas  est 
liée  à  la  formation  dans  le  sang  d'une  substance  anti-thermique.  Confirmant 
les  faits  énoncés  antérieurement,  les  auteurs  apportent  la  démonstration  de 
l'existence  de  ces  substances  :  le  sang  défibriné  d'animaux  portés  à  des  tem- 
pératures élevées,  injecté  dans  les  veines  ou  le  péritoine  d'un  individu 
normal,  le  rend  immédiatement  apte  à  supporter  ces  températures  élevées 
contre  lesquelles  il  se  défend  par  une  élévation  plus  lente  et  moindre  de  sa 
température.  Ces  substances  thermo-inhibitrices  ne  sont  pas  nettement 
connues  ;  mais  on  peut  se  faire  une  idée  de  leur  nature  d'après  les  remarques 
suivantes  :  chez  les  animaux  injectés,  la  quantité  de  CO^  produite  n'est  pas 
diminuée,  il  en  est  donc  de  même  des  combustions  organiques;  la  diminu- 
tion de  température  ne  peut  donc  s'expliquer  que  par  la  formation  synthé- 
tique de  substances  endothermiques,  par  exemple  de  glucogène  dans  les 
muscles  aux  dépens  du  glucose  du  sang;  cet  accroissement  de  glycogène 
dans  les  muscles  a  été  constaté  chez  les  animaux  injectés.  A  l'appui  de  cette 
théorie  vient  le  fait  de  l'élévation  du  point  cryoscopique  du  sang,  indiquant 
une  diminution  du  nombre  des  molécules  et  par  conséquent  l'union  d'un 
certain  nombre  de  molécules  en  composé  plus  complexe.  L'accoutumance 
s'explique  naturellement  par  la  formation  dans  le  sang  des  substances 
thermo-inhibitrices.  Cette  formation  est  très  rapide,  moins  d'une  minute, 
mais  sa  persistance  n'est  pas  très  longue.  A  noter,  comme  contrôle,  que  l'in- 
jection de  sang  normal  n'a  nullement  les  effets  de  l'injection  de  sang 
d'animal  surchauffe. 

Des  phénomènes  analogues,  mais  inverses,  se  présentent  en  ce  qui  con- 
cerne le  froid.  On  savait  qu'il  existe  certains  moyens  physiologiques  de  lutter 
contre  le  froid  :  savoir  la  constriction  vaso-motrice  qui,  en  rendant  la  peau 
exsangue,  diminue  le  rayonnement  cutané  et  les  contractions  musculaires. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  183 

principalement  des  fibres  lisses,  qui  déterminent  une  élévation  de  tempéra- 
ture. Mais  ici  aussi  interviennent  des  substances  spécifiques  thermo-excita- 
trices. Ces  substances  se  forment  spontanément  dans  le  sang  des  animaux 
soumis  à  un  refroidissement  progressif  et  pas  trop  accentué.  Ces  animaux 
deviennent  ainsi  de  plus  en  plus  aptes  à  lutter  contre  le  froid.  Leur  sang 
défibriné  et  filtré,  injecté  dans  les  veines  ou  la  cavité  péritonéale  d'animaux 
neufs  (cobaye)  place  ceux-ci  dans  la  même  condition  que  s'ils  avaient  acquis 
personnellement  l'accoutumance  au  froid  :  toutes  choses  égales  d'ailleurs, 
leur  température  centrale  reste  plus  élevée  que  celle  des  témoins  soumis 
comme  eux  au  refroidissement.  Mais  une  différence  importante  et  inattendue 
apparaît  entre  les  effets  du  refroidissement  et  ceux  de  réchauffement.  Chez 
les  animaux  refroidis  brusquement  et  de  façon  intense  jusqu'à  disparition 
des  réflexes,  le  sang  injecté  à  des  animaux  neufs  diminue  chez  eux  la  capa- 
cité de  résistance  au  froid.  Les  animaux  ainsi  injectés  et  refroidis  subissent 
un  abaissement  de  température  plus  grand  que  les  témoins.  Ainsi,  le  refroi- 
dissement brusque  détermine  dans  le  sang  la  production  de  substances 
thermo-inliibitrices  et  non  thermo-excitatrices.  Ce  paradoxe  s'explique  de  la 
façon  suivante  :  l'intégrité  du  système  nerveux  est  nécessaire  à  la  formation 
des  substances  thermo-excitatrices,  lesquelles  ne  se  forment  plus  chez  les 
chiens  dont  la  moelle  est  détruite  ou  cocaïnisée.  Dans  le  refroidissement 
brusque  le  système  nerveux  est  atteint  et  les  substances  thermo-excitatrices 
ne  se  forment  plus.  Quand  un  animal  est  soumis  à  un  refroidissement  pro- 
gressif de  plus  en  plus  accentué,  il  commence  par  lutter  contre  le  froid  par 
la  production  de  substances  thermo-excitatrices;  mais  quandle  froid  augmen- 
tant, cette  production  de  substances  devient  insuffisante,  les  fonctions  du 
système  nerveux  sont  altérées  et,  au  lieu  de  substances  thermo-excitatrices, 
se  forment  des  substances  thermo-inhibitrices,  par  suite  desquelles  la  tempé- 
rature s'abaisse  brusquement  et  détermine  la  mort.  C'est  ainsi  que  se  pro- 
duit la  mort  naturelle  par  le  froid.  Le  point  critique  est  le  moment  de  l'appa- 
'rition  de  la  somnolence  indiquant  la  défaillance  du  système  nerveux.  — 
Y.  Delage. 

b)  Przibram  (Hans).  —  Le  milieu  ambiant  du  plasma  germinatif.  VI.  In- 
fluence de  la  température  extérieure  sur  la  température  du  corps  chez  le  rat. 
{Mus  decumanus  et  Mus  ratins).  —  A  l'aide  d'installations  perfectionnées  de 
son  laboratoire  P.  a  répété  les  expériences  de  Conudon  (1912)  sur  la  varia- 
tion de  la  chaleur  animale  chez  les  mammifères  sous  l'influence  de  tempé- 
ratures extérieures  variées.  Il  s'est  trouvé  que  chaque  augmentation  de  la 
température  extérieure  de  5  degrés  centigrades  entraînait  chez  les  rats 
adultes  une  augmentation  de  la  chaleur  du  corps  de  3/4  de  degré.  Les 
femelles  avaient,  en  général,  une  température  plus  élevée  encore  que  les 
mâles  correspondants.  L'humidité  de  l'air,  ayant  pu  être  maintenue  constante 
dans  la  grande  majorité  des  expériences,  n'était  pour  rien  dans  ces  varia- 
tions. Les  variations  moins  fortes  constatées  antérieurement  dans  la  plupart 
des  expériences  analogues  étaient  dues  au  fait  que  les  températures  em- 
ployées ne  pouvaient  être  maintenues  constantes  pendant  un  temps  suffi- 
samment long.  —  J.  Strohl. 

=  Mouvements. 

Krogh  (A.)  et  Lindhard  (J.).  —  Comparaison  entre  le  travail  musculaire 
volontaire  et  le  travail  provoqué  électriquement  chez  l'homme.  —  La  compa- 
raison est  faite  entre  le  travail  à  l'ergomètre  et  celui  qui  est  effectué  avec 


184  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

l'appareil  d'excitation  de  Bergonié.  Dans  les  deux  cas,  le  pouls  et  le  taux  de 
la  circulation  varient  comme  des  fonctions  linéaires  du  métabolisme, 
mesuré  par  la  consommation  d'oxygène.  La  ventilation  pulmonaire  est  géné- 
ralement, dans  le  travail  électriquement  provoqué,  supérieure  à  la  ventila- 
tion dans  le  cas  d'un  travail  volontaire  correspondant  à  une  même  consom- 
mation d'oxygène.  Au  début  d'un  travail  volontaire,  l'accélération  du  pouls 
est  immédiate,  ainsi  que  l'augmentation  de  la  ventilation  ;  pour  un  travail 
électriquement  provoqué,  ces  phénomènes  débutent,  au  contraire,  après  un 
temps  perdu  ;  on  peut  donc  penser  qu'il  y  a  une  action  directe  des  centres 
nerveux  sur  les  appareils  circulatoire  et  respiratoire  dans  le  premier  cas,  et 
une  action  réflexe  dans  le  second.  —  H.  Cardot. 


Bourguignon  (Georges)  et  Lucas  (Jean).  —  Classification  fonctionnelle 
et  radiculaire  des  muscles  par  le  rapport  des  quantités  d'électricité  donnant 
le  seuil  avec  les  deux  ondes  isolées  du  courant  induit.  —  Les  auteurs  mesurent 
la  chronaxie  des  muscles  du  membre  supérieur  et  constatent  que,  dans 
chaque  segment,  la  chronaxie  des  fléchisseurs  est  deux  fois  plus  rapide  que 
celle  des  extenseurs  et  que,  dans  deux  segments  différents,  la  chronaxie  varie 
suivant  l'ordre  des  racines  nerveuses  correspondantes.  Ils  constatent  que  la 
chronaxie  est  la  même  dans  les  muscles  extenseurs  et  fléchisseurs  collabo- 
rant à  un  même  mouvement  de  flexion,  suivant  la  constatation  de  Duchenne 
DE  Boulogne,  les  fléchisseurs  pour  l'opérer,  les  extenseurs  pour  immobiliser 
le  segment  fournissant  un  point  d'appui.  Ainsi  l'identité  de  chronaxie  est 
nécessaire  aux  muscles  agissant  synergiquement.  La  vitesse  d'excitabilité 
classe  toujours  les  muscles  de  la  même  manière,  que  la  chronaxie  quel  que 
soit  le  procédé  employé  :  cette  classification  est  une  classification  fonc- 
tionnelle qui  se  superpose  à  la  classification  radiculaire.  —  Y.  Delage, 


Forbes  (A.)  et  Rappleye  ("W.  C).  —  Effet  des  changements  de  tempé- 
rature sur  le  rythme  de  l'électromyogramme  chez  l'homme.  —  La  méthode 
consiste  à  immerger  dans  l'eau  la  main  et  l'avant-bras  et  à  enregistrer 
l'électromyogramme  du  premier  interosseux  dorsal  ou  des  fléchisseurs  de 
l'avant-bras  pendant  la  contraction  volontaire.  Le  refroidi.ssement  des 
muscles  diminue  la  fréquence  des  courants  rythmiques,  le  réchauffement 
l'augmente.  La  température  du  reste  du  corps  restant  constante,  ces 
résultats  démontrent  que  le  rythme  normal  de  la  réponse  musculaire  n'est 
pas  le  rythme  des  influx  nerveux  moteurs,  mais  qu'il  dépend,  comme  le 
soutient  Buchanan,  de  l'état  du  muscle.  Une  étude  attentive  des  variations 
possibles  du  rythme  musculaire,  faite  en  tenant  compte  d'autres  facteurs 
connus  relatifs  à  la  période  réfractai re  du  nerf,  amène  à  conclure  que  la 
fréquence  des  influx  nerveux  moteurs  dans  la  contraction  volontaire  est 
plus  élevée  que  celle  des  réponses  musculaires  rythmiques  et  atteint  de 
300  à  5.000  par  seconde.  Les  auteurs  confirment  le  fait  observé  par  Piper, 
c'est-à-dire  que  le  rythme  des  courants  d'action  dans  le  muscle  est  indé- 
pendant de  la  force  de  la  contraction.  A  la  suite  d'un  abaissement  de  tem- 
pérature, on  observe,  outre  la  diminution  de  fréquence,  une  augmentation 
de  l'amplitude  des  vibrations  du  galvanomètre,  dénotant  une  augmentation 
de  force  des  courants  d'action  ;  ce  fait  peut  être  expliqué  par  un  refroidis- 
sement de  la  portion  distale  des  fibres  nerveuses,  en  tenant  compte  des 
diverses  considérations  relatives  aux  périodes  réfractaires  du  nerf  et  du 
muscle.  —  H.  Cardot. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE,  -  185 

Robin  (Albert).  —  Analyses  comparées  du  cœur  et  des  muscles  chez  les 
individus  saitis  et  chez  les  phtisiques,  avec  applications  thérapeutiques.  — 
A  l'occasion  de  recherches  médicales  étrangères  à  notre  programme,  l'au- 
teur fait  cette  constatation  intéressante  que  la  minéralisation  des  muscles 
varie  dans  le  même  sens  que  leur  activité  fonctionnelle  et  que  le  cœur, 
muscle  le  plus  actif  du  corps,  est  aussi  le  plus  minéralisé.  —  Y.  Delage. 

Naumann  (Ernst).  —  Recherches  sur  Vapparition  de  la  rigidité  cadavéri- 
que. —  A  côté  des  renseignements  sur  l'apparition  de  la  rigidité  cadavérique 
dans  les  divers  muscles  après  la  mort  de  l'animal,  ce  mémoire  renferme 
une  série  de  courbes  relatives  à  l'inhibition  des  muscles  de  la  vie  de  re- 
lation et  du  cœur  en  solution  isotonique.  —  H.  Cardot. 

Anderson  (R.  J.)  et  Lusk  (Graham).  —  Rapport  entre  le  régime  et  la 
production  d'énergie  au  cours  du  travail  mécanique  chez  le  chien.  —  Les 
conclusions  sont  les  suivantes  :  Les  protéines  servent  avant  tout  à  la  répa- 
ration des  tissus,  et  ne  servent  pas  à  la  production  de  travail.  Prises  en 
excès,  elles  augmentent  considérablement  la  quantité  de  chaleur  que  l'or- 
ganisme produisant  du  travail  doit  éliminer.  Par  le  jeune  on  peut  réduire 
la  quantité  d'aliments  requise  pour  un  travail  donné  et  celle  requise  pour 
un  animal  ne  fournissant  pas  de  travail.  La  quantité  d'aliments  correspon- 
dant à  un  travail  donné  est  indépendante  de  la  condition  alimentaire  de 
l'organisme.  Les  hydrates  de  carbone  sont  utllisés'sans  perte.  —  Y.  Delage. 

b)  Burge  (W.  E.).  —  Comparaison  au  point  de  vue  de  la  teneur  en  catalase 
entre  les  pectoraux  du  ramier  et  ceux  du  poulet.  —  On  admet  que  l'énergie 
'  du  travail  musculaire  est  dérivée  de  l'oxydation  des  aliments,  bien  que  les 
physiologistes  ne  soient  guère  d'accord  sur  le  moyen  par  lequel  le  corps 
effectue  cette  oxydation  à  une  température  aussi  basse  que  39^  C.  Le  but 
de  l'étude  est  de  rechercher  si  la  catalase,  un  enzyme  qui  libère  l'oxygène 
du  peroxyde  d'hydrogène  ou  d'un  peroxyde  organique  comparable,  est  plus 
abondante  dans  les  pectoraux  des  ramiers  habitués  à  voler  que  dans  ceux 
des  poulets,  qui  ne  volent  pas.  Et  encore  si  l'on  peut  diminuer  la  teneur 
en  catalase  chez  le  pigeon  en  diminuant  le  travail  de  ces  muscles,  et  aug- 
menter celle-ci  chez  le  poulet,  en  obligeant  les  pectoraux  de  ce  dernier 
à  travailler  davantage.  Première  expérience.  On  lave  à  fond  des  ramiers 
et  poulets  jusqu'à  expulsion  de  tout  le  sang  (par  la  solution  salée)  :  on  retire 
les  pectoraux  et  on  les  hache.  On  ajoute  un  gramme  de  ce  muscle  haché 
à  50  ce.  de  peroxyde  d'hydrogène  à  22''  C.  et  on  mesure  l'oxygène  libéré 
pendant  10  minutes.  On  réduit  à  pression  atmosphérique  donnée  et  le 
volume  de  gaz  est  considéré  comme  mesurant  la  quantité  de  catalase  con- 
tenue dans  le  gramme  de  muscle.  Or,  le  muscle  de  pigeon  donne  98  ce. 
d'oxygène  ;  celui  du  poulet  8  ce.  seulement.  Donc,  pectoraux  de  ramier 
beaucoup  plus  riches  en  catalase.  Seconde  expérience.  Pendant  3  semaines 
on  tient  des  ramiers  en  cage  où  ils  ne  peuvent  voler,  et  pendant  15  jours 
on  fait  courir  et  voleter  des  poulets,  une  fois  par  jour,  presque  jusqu'à 
épuisement.  Et  on  refait  la  première  expérience.  Résultat  :  la  teneur  en 
catalase  chez  le  pigeon  diminue  de  40  %,  celle  du  poulet  augmente  (pecto- 
raux) presque  de  25  %.  Le  fait  qu'une  augmentation  ou  diminution  dans 
la  quantité  de  travail,  et  par  conséquent  dans  l'oxydation,  dans  un  muscle 
s'accompagne  d'une  augmentation  ou  diminution  correspondante  dans  la 
teneur  en  catalase  semble  indiquer  que  cette  dernière  peut  jouer  un  rôle  dans 
les  processus  d'oxydation  de  l'organisme.  —  H.  de  Varigny. 


186  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Jordan  (H.).  —  Sur  les  muscles  et  les  propriétés  musculaires  des  animaux 
possédant  un  vrai  sac  musculeux.  —  Les  animaux  mous  tels  que  les  Holo- 
thuries, les  Gastéropodes  nus,  etc.,  ont  pour  condition  essentielle  de  leur 
motilité  la  présence  d'une  peau  musculeuse  dont  la  tonicité  équilibre  la 
pression  des  liquides  extérieurs  et  donne  à  l'ensemble  une  rigidité  suf- 
fisante pour  que  des  mouvements  de  reptation  puissent  s'accomplir.  S'il 
n'en  était  pas  ainsi,  les  contractions  musculaires  ne  produiraient  que  des 
déformations  du  corps  et  non  des  mouvements  d'ensemble;  à  de  tels  ani- 
maux des  muscles  locomoteurs  tels  que  ceux  des  animaux  solides,  crustacés, 
vertébrés,  ne  seraient  d'aucune  utilité;  seule  la  reptation  par  la  musculature 
générale,  leur  est  possible.  —  Y.  Delage. 

"Wintrebert  (P.).  —  L'automatisme  des  premiers  mouvements  du  corps 
chez  les  Sélaciens  [Scyllium  canicnla  Cuv.).  —  Les  mouvements  des  larves 
de  Sélaciens  encore  contenus  dans  l'œuf  se  présentent  sous  deux  aspects 
successifs.  Le  premier  est  un  balancement  monotone  de  la  partie  céphalique, 
le  second  consiste  en  ondulations  serpentiformes  se  propageant  de  la  tête 
à  la  queue  et  de  plus  en  plus  variées  et  irrégulières,  en  quelque  sorte 
personnelles,  à  mesure  que  la  larve  avance  en  âge.  Les  premières  sont 
automatiques,  c'est-à-dire  ont  leur  origine  dans  les  muscles  mêmes,  sans 
intervention  du  système  nerveux  central.  Si,  en  effet,  ce  dernier  est  excité 
sur  une  grande  longueur  à  travers  une  fenêtre  pratiquée  dans  la  paroi 
de  l'œuf,  ils  persistent  sans  modifications.  Bien  plus,  lorsque  la  phase 
des  mouvements  nerveux  est  arrivée,  la  même  opération,  en  même  temps 
qu'elle  supprime  les  mouvements  serpentiformes  d'origine  nerveuse,  ré- 
tablit pour  un  temps  les  mouvements  automatiques  du  début.  —  Y.  Delage. 

e)  Baglioni  (S,).  —  Les  fonctions  de  la  vessie  natatoire  des  poissons,  sa 
signification  comme  organe  de  sens  hydrostatique.  [XIX,  1'^,  6  p  et  c].  — 
L'auteur  a  entrepris  des  expériences  à  l'effet  de  vérifier  laquelle  est  pré- 
férable des  trois  théories  principales  de  la  vessie  natatoire  :  l'acoustique, 
la  respiratoire  et  l'hydrostatique.  Cette  dernière,  due  à  Moreau,  donne  pour 
rôle  à  la  vessie  de  limiter  les  excursions  du  poisson  en  profondeur.  Le 
poisson  est  en  effet  doué  d'une  densité  spéciale  en  rapport  avec  son  volume 
et  par  conséquent  avec  la  quantité  d'air  que  contient  sa  vessie.  S'il  monte, 
sa  vessie  se  dilate  et  il  montera  de  plus  en  plus  ;  s'il  plonge,  sa  vessie  se 
comprime  et  il  descendra  de  plus  en  plus  ;  dans  l'un  et  l'autre  cas,  des 
efforts  musculaires  violents  lui  seront  nécessaires  pour  regagner  le  niveau 
auquel  il  est  adapté.  Il  a  donc  tout  intérêt  à  être  maintenu  par  des  mouve- 
ments réflexes  au  niveau  convenable.  D'après  l'auteur,  les  variations  de 
volume  de  la  vessie  détermineraient  des  excitations  du  labyrinthe  qui 
engendreraient  les  mouvements  natatoires  nécessaires  pour  ramener  le 
})oisson  au  niveau  convenable.  [A  l'appui  de  cette  conclusion,  la  plus  im- 
portante du  mémoire,  l'auteur  n'apporte  aucune  observation  personnelle.] 
L'auteur  confirme  la  validité  de  la  théorie  de  Moreau  par  quelques  expé- 
riences. Si,  par  des  variations  de  la  pression  extérieure,  sans  déplacement 
du  poisson,  il  augmente  ou  diminue  la  pression  que  supporte  celui-ci,  il  le 
voit  monter  quand  la  pression  augmente,  s'enfoncer  quand  elle  diminue. 
Même  résultat  s'il  augmente  ou  diminue  la  densité  du  poisson  par  l'addi- 
tion de  lest  en  plomb  ou  de  flotteurs  en  liège.  Cependant  ce  n'est  là  pour 
le  poisson  qu'un  procédé  d'urgence  pour  corriger  les  variations  brusques 
de  niveau  auxquelles  il  peut  être  entraîné.  Si  par  une  cause  quelconque 
il  est  entraîné  de  façon  permanente  à  un  niveau  différent,  il  se  met  en 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  187 

équilibre  avec  le  nouveau  niveau,  par  sécrétion  ou  résorption  d'une  partie 
de  l'oxygène  contenu  dans  sa  vessie  natatoire.  Le  réflexe  excitatoire  de 
cette  sécrétion  ou  de  cette  résorption  pourrait  être  en  rapport  avec  les 
terminaisons  nerveuses  découvertes  par  Deinecka  dans  les  parois  de  la 
vessie.  L'auteur  a  montré  expérimentalement  que  le  gaz  extrait  de  la  vessie 
avec  une  seringue  de  Pravaz  était  automatiquement  remplacé  par  une 
sécrétion  nouveHe  et  que  de  l'oxygène  injecté  était  résorbé;  mais  le  retour 
à  l'état  d'équilibre  demande  au  moins  24  heures.  Enfin,  l'auteur  confirme 
par  des  observations  nouvelles  la  règle  d'après  laquelle  seuls  les  téléostéens 
nectoniques  sont  pourvus  d'une  vessie  dont  sont  dépourvus  les  benthoniques 
qui,  reposant  sur  le  fond,  n'en  ont  pas  besoin.  La  présence  ou  l'ab.sence  de 
vessie  est,  sauf  rares  exceptions  {Onhagoriscus  mola),  en  rapport  uniquement 
avec  la  station  œcologique  sans  aucun  rapport  avec  les  affinités  zoologiques. 
Même  chez  beaucoup  de  larves  pélagiques  de  forme  benthonique  existe  une 
vessie  natatoire  qui  disparaît  quand  l'animal  prend  sa  station  au  fond; 
tel  est  le  cas  en  outre  des  Pleuronectes,  de  V  Uranoscopus  et  du  CrisHceps 
d'après  les  observations  personnelles  de  l'auteur.  —  Y.  Delage. 

Boutan  (L.).  —  Sur  le  rôle  des  nageoires  dans  les  Poissoiis  téléostéens 
à  vessie  natatoire.  —  La  physiologie  des  poissons  munis  d'une  vessie  nata- 
toire comporte  un  paradoxe.  Le  centre  de  gravité  du  corps  est  situé  le  plus 
souvent  au-dessus  du  centre  de  poussée  et  en  avant  du  milieu,  en  sorte  que 
un  modèle  inerte  de  même  forme  et  de  même  densité  devrait  s'incliner  la 
tête  en  bas  et  se  retourner  le  ventre  en  l'air.  C'est  ce  qui  arrive  aux  Poissons 
sidérés  par  des  anesthétiques  ou  par  un  choc  électrique.  Cependant  les 
Poissons  peuvent  se  maintenir  dans  un  équilibre  naturel  sans  paraître  faire 
aucun  mouvement.  Même  le  poisson  rouge  photographié  ne  montre  aucune 
trace  de  ce  flou  des  nageoires  qui  devrait  se  montrer  sur  l'épreuve  si  ces 
appendices  faisaient  un  mouvement  quelconque.  Des  mulets  et  des  labres 
auxquels  on  a  sectionnés  toutes  les  nageoires  paires  et  impaires,  y  compris 
la  caudale,  se  maintiennent  dans  leur  équilibre  normal  et  peuvent  nager  par 
des  ondulations  de  la  queue.  Les  seuls  mouvements  qui  persistent  pendant 
l'immobilité  du  corps  étant  ceux  des  ouïes,  on  peut  attribuer  à  ces  dernières 
le  maintien  de  l'équilibre.  —  Y.  Delage. 

b)  Parker  (G.  H.).  —  Locomotion  pédieuse  du  lièvre  de  mer  AplysiaCali- 
fornica.  —  L'animal  progresse  par  vagues  successives  soulevant  son  pied, 
commençant  à  l'avant  et  progressant  vers  l'arrière,  à  des  distances  telles 
qu'une  nouvelle  ne  se  forme  en  avant  qu'au  moment  où  la  précédente  se 
forme  à  l'arrière.  Elle  se  produit  environ  toutes  les  6  secondes,  détermi- 
nant une  progression  d'environ  6  cent.  —  Y.  Delage. 

•  a)  Olmsted  (J.  M.  D.).  —  Notes  sur  la  locom,(dion  de  certains  mollusques 
des  Bermudes.  —  Le  Chiton  tuberculatus  marche  par  vagues  rétrogrades  de 
sa  sole  pédieuse.  Au  moyen  d'un  manomètre  capillaire,  il  a  été  constaté  que 
chaque  vague  détermine  une  succion  à  l'endroit  où  elle  passe.  Quand  l'a- 
nimal marche  à  reculons,  le  sens  des  ondulations  n'est  pas  changé,  mais 
chaque  fibre  musculaire  prend  pour  point  fixe  son  extrémité  postérieure  au 
lieu  de  l'inférieure.  —  Y.  Delage. 

Redfield  (Elyzabeth).  —  Les  contractions  rythmiques  du  manteau  chez 
les  Lamellibranches.  — Chez  Unio,  ces  mouvements  consistent  en  une  saillie 
lente  du  manteau  entre  les  valves,  suivie  d'une  brusque  réaction.  L'auteur 


/ 


188  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

a  observé  et  constaté  leur  utilité  pour  la  circulation  de  l'eau  respiratoire  et 
pour  l'évacuation  des  produits  usés.  —  Y.  Delage. 

c)  Parker  (G.  H.).  —Lepotwoir  de  succion  chez  Vanémonede  mer  Cribrina. 
—  Les  tentacules  possèdent  un  pouvoir  adhésif  déterminé  non  seulement 
par  les  nématocytes,  mais  par  une  sorte  d'effet  de  ventouse  :  chaque  ten- 
tacule est  invaginable  à  son  sommet  et,  en  outre,  en  forme  de  sillon  le  long 
de  son  bord,  au-dessous  de  la  pointe  ;  ces  deux  appareils  agissent  comme 
ventousesj'^retenant  fortement  le  doigt  de  l'observateur  et  capables  de  re- 
tenir un  poisson  de  4  cent,  de  long  en  dépit  de  ses  efforts.  En  outre,  la  co- 
lonne est  parsemée  de  ventouses  par  lesquelles  l'animal  fixe  des  débris  de 
coquilles  pour  se  protéger  mécaniquement  et  peut-être  mimétiquement.  La 
force  de  ces  ventouses,  mesurée  par  l'effort  nécessaire  pour  arracher  le 
fragment  de  coquille,  s'est  montrée  égale  à  II  grammes  par  millimètre  carré 
de  surface,  soit  une  cinquantaine  de  grammes  pour  une  ventouse  moyenne. 
Ces  chiffres  montrent  que  la  ventouse  produit  un  vide  presque  parfait.  C'est 
donc  presque  une  , limite  physique,  mais  encore  bien  loin  de  la  limite  phy- 
siologique, qui  pour  les  fibres  musculaires  atteint  7  à  30  grammes  pour  la 
grenouille,  62  gr.  4  pour  l'homme.  — Y.  Delage. 

Yatsu  (N.).  —  Notes  sur  la  physiologie  de  Charybdea  rastonii.  —  Lais- 
sant de  côté  les  faits  de  physiologie  spéciale,  retenons  seulement  que  l'a- 
nimal est  insensible  aux  brusques  changements  de  lumière  [2°,  p],  et  que 
privé  de  ses  ropalies  il  continue  ses  pulsations  ombullaires,  mais  sans 
avancer  dans  une  direction  définie.  —  Y.  Delagï. 

Pascher  (Adolf).  —  Sur  un  mode  de  locomotion  remarquable  de  cer'tains 
Flagellés.  —  Il  s'agit  de  contractions  du  corps,  parfois  sous  l'influence  de 
fibres  différenciées  dans  le  périplaste,  au  moyen  desquelles  l'animal  peut  se 
déplacer  sans  faire  usage  de  son  flagelle,  par  un  amœboisme  plus  ou  moins 
brusque  pouvant  aller  jusqu'au  saut.  —  Y.  Delage. 

De  la  Fuye.  —  Essai  sur  la  photographie  des  Rapaces.  —  L'auteur  a 
photographié  des  Rapaces  en  liberté  et  fixé  ainsi  leurs  attitudes  au  sol 
quand  ils  s'approchent  ou  se  précipitent  sur  leur  ennemi  le  Grand-Duc.  Ce 
sont  surtout  des  Cresserelles,  la  Bondrée  apivore,  le  Busard  des  marais. 
11  donne  sa  façon  d'opérer  et  les  appareils  qu'il  a  dû  employer  pour  réussir. 
—  A.  Menegaux.  H 

rj)  Pigments. 

Schmidt  ("W.  J.).  —  Les  chromatophores  de  la  peau  des  Reptiles.  —  On 
ne  pourra  faire  à  ce  gros  mémoire  le  reproche  de  manquer  de  détails  mor- 
phologiques sur  les  chromatophores  de  la  peau  des  Reptiles.  Mais  on  pourra 
regretter  que  d'une  telle  accumulation  de  faits  ne  se  dégage  aucune  idée 
générale  sur  l'histophysiolpgie  des  chromatophores  et  des  pigments.  A  part 
quelques  aperçus  d'histologie  générale,  ce  travail  se  borne  à  n'être  qu'une 
importante  contribution  à  l'histologie  d'un  groupe  zoologique. 

Un  premier  chapitre  est  consacré  à  la  terminologie  et  à  la  classification 
des  chromatophores.  S.  distingue  :  1-^  les  Mélanophores,  qui  contiennent  des 
grains  de  mélanine,  insolubles  dans  les  divers  solvants,  dans  les  acides  et 
les  alcalis;  2»  des  Lipophores  (par  abréviation  de  lipochromophores), 
renfermant  un   lipochrome  (rouge  ou  jaune,  lutéine  des  auteurs,  appa- 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  181» 

rente  avec  les  carotines  végétales),  sohil)le  dans  les  graisses  et  dans  les  sol- 
vants de  celles-ci,  bleui  par  l'acide  sulfuriqiie,  lipochrome  qui  dans  la  cellule 
est  dissous  dans  des  gouttes  huileuses  ou  bien  se  présente  sous  forme 
cristalline;  3"  des  AUophores,  (comi)renant  les  pliaeophorcs,  les  porphyro- 
phores  de  divers  auteurs),  dont  les  grains  pigmentaires,  jaunes,  rouges  ou 
violets,  insolubles  dans  l'alcool  et  l'éther,  diffèrent  à  la  fois  des  lipochromes 
et  des  mélanines  ;  4°  des  Guanophores  caractérisés  par  leur  teneur  en  par- 
ticules ou  cristaux  de  guanine,  sans  couleur  propre  et  ne  produisant  qu'une 
coloration  physique. 

L'étude  de  la  répartition  de  ces  diverses  espèces  de  chromatophores,  faite 
chez  un  grand  nombre  d'espèces  de  Reptiles,  a  conduit  S.  à  admettre  cinq 
combinaisons  possibles  :  1°  Mélanophores  seuls,  2«  Mélanophores  et  Guano- 
phores, >  Mélanophores,  Guanophores,  Lipophores,  4"  Mélanophores,  Guano- 
phores, AUophores,  5°  Mélanophores,  Guanophores,  AUophores,  Lipophores. 

L'auteur  remarque  qu'à  part  le  premier  cas,  les  guanophores  coexistent 
toujours  avec  les  mélanophores,  mais  il  ne  songe  pas  à  tirer  de  cette  coexis- 
tence nécessaire  et  constante  dans  le  plus  grand  nombre  des  espèces  les 
conséquences  générales  qui  devraient  en  être  tirées,  si  son  travail  s'était 
élevé  au-dessus  d'un  point  de  vue  trop  morphologique. 

Les  nombreuses  pages  que  S.  consacre  successivement  à  l'étude  des  mé- 
lanophores, des  allophores,  des  lipophores,  des  guanophores  et  de  leurs 
pigments  ne  se  prêtent  pas  à  une  analyse.  Dans  chacun  des  chapitres  trai- 
tant de  ces  catégories,  il  examine,  après  un  historique,  les  questions  de  la 
forme,  des  manifestations  fonctionnelles,  de  la  structure  (noyau,  sphère  et 
cytoplasme),  du  développement,  de  la  nature  du  pigment.  Nous  nous  borne- 
rons à  signaler  quelques  points  de  ses  descriptions,  qui  sont  d'un  intérêt 
général.  Il  décrit,  dans  les  mélanophores,  un  système  de  filaments  cytoplas- 
miques  rayonnant  autour  de  la  sphère.  Il  discute  la  question  tant  contro- 
versée de  l'origine  des  mélanophores,  qu'il  considère  tous,  qu'ils  soient  intra- 
épidermiques  ou  sous-épidermiques,  comme  de  provenance  mésodermique  ; 
ayant  constaté,  dans  de  jeunes  mélanophores  non  encore  pigmentés  des 
granules  colorables  par  l'hématoxyline,  il  se  contente  de  cette  observation 
pour  en  faire  des  corps  précurseurs  du  pigment,  sans  avoir  eu  l'idée  de 
faire  la  coloration  q\ii  aurait  sans  doute  révélé  la  nature  chondriomateuse  de 
ces  granules.  A  propos  des  lipophores,  un  paragraphe  spécial  est  consacré  aux 
bâtonnets  rouges,  cristallins,  biréfringents,  que  le  lipochrome,  appelé  lacerto- 
fulvine,  forme  fréquemment  en  se  déposant  dans  le  lipophore.  Au  sujet  des 
guanophores,  l'auteur  fait  l'iiistorique  de  la  nature  de  leur  contenu  cristallin 
et  conclut  que  les  cristaux  sont  formés  de  guanine  (non  de  xanthine)  sans 
calcaire. 

Un  dernier  chapitre  contient  les  essais  d'explication  du  mouvement  intra- 
cellulaire des  grains  de  pigment.  11  est  manifeste,  pour  les  chromatophores 
des  Reptiles,  comme  pour  ceux  des  Poissons  et  des  Amphibiens,  que  l'expan- 
sion et  la  concentration  du  pigment  sont  dues  à  un  courant pigmentaire,  que 
dans  ce  mouvement  du  pigment  la  forme  de  la  cellule  ne  change  pas,'  que 
ses  prolongements  demeurent  étendus,  vides  du  pigment  qui  les  aban- 
donne pour  s'amasser  autour  de  la  sphère  centrale.  Mais  quelles  sont  les 
causes  de  la  migration  pigmentaire?  Il  faut  rejeter  l'hypothèse  (Parker 
1-906 j,  d'un  phototropisme  positif  intracellulaire,  celle  d'un  mouvement 
propre  des  grains  de  pigment  (Kahn  et  Lieben  1907),  celle  de  la  contracti- 
bilité  de  plasmas  amiboïdes  avec  production  d'ondes  de  contraction  très 
courtes,  dont  les  filaments  radiés  du  cytoplasme  seraient  doués  (Heidenhein 
1911),  celle  même  de  Bali.o'witz  1913,  1914,  1915,  pour  lequel  il  exi.ste  dans 


190  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

le  cytoplasme  des  mélanophores  de  fins  canaux  ordinaires  à  paroi  très  con- 
tractile produisant  le  déplacement  du  plasma  liquide  et  des  grains  de  pig- 
ment charriés  par  ce  plasma.  S.  se  rattache  à  l'interprétation  de  Degnek, 
11)12,  qui  a  vu  pendant  la  migration  centrifuge  du  pigment  dans  les  prolon- 
gements cellulaires,  se  différencier  dans  ceux-ci  des  cordons  axiaux  auxquels 
adhèrent  et  que  suivent  les  grains  pigmentaires  en  mouvement,  sans  que 
ces  cordons  soient  cependant  par  leur  contractilité  la  cause  du  déplace- 
ment du  pigment,  et  simplement,  parce  que  l'adhésivité  des  grains  de  pig- 
ment est  plus  grande  pour  ces  cordons  différenciés  que  pour  le  plasma 
ordinaire.  Ainsi  s'explique  le  déplacement  radiaire  et  la  sériation  du  pig- 
ment. Quant  à  la  cause  même  du  mouvement,  l'auteur,  s'appuyant  sur  les 
travaux  de  Rhumbler,  1895,  la  place  dans  les  différences  de  pression  qui  se 
produisent  autour  de  la  sphère  centrale,  et  qui  déterminent  soit  la  mi- 
gration périphérique,  soit  le  cheminement  centripète  du  pigment.  — 
A.  Prenant. 

Lo-we  (John  N.).  — Action  de  divers  agents  chimiques  ou  pharmaceutiques- 
sur  les  chromalophores  de  la  truite  Salvelinus  fontinalis.  —  Les  expériences 
ont  porté  sur  des  jeunes  embryons  âgés  au  plus  de  2  semaines,  c'est-à-dire 
avant  la  période  où  les  mélanophores  réagissent  à  la  couleur  du  fond,  la- 
quelle période  coïncide  avec  la  disparition  du  sac  vitellin.  Les  chromato- 
phores  s'étendent  en  milieu  oxygéné  et  se  contractent  en  l'absence  de  l'oxy- 
gène, que  celui-ci  ait  été  simplement  chassé  par  l'ébullition  ou  remplacé 
par  H  ou  CO^.  Le  mélange  de  0  et  CO^  agit  comme  0.  Les  sels  de  K  pro- 
voquent une  rapide  contraction,  ceux  de  Na  une  contraction  lente.  Traités 
par  Na  après  K  les  chromatophores  s'étendent.  L'action  des  cations  varie 
suivant  les  anions  dans  un  sens  déterminé  (I  le  plus  actif,  Cl  et  SO*  les 
moins)  :  il  reste  à  savoir  si  l'action  est  celle  de  la  molécule  entière  ou  de 
l'un  des  ions  ou  de  la  co-action  des  deux  ions.  Les  alcools  à  dose  pas  trop 
faible  déterminent  une  expansion  que  l'auteur  considère  comme  un  état 
de  dépression  :  leur  action  est  proportionnelle  à  leur  activité  narcotique. 
En  outre,  un  effet  de  contraction  est  produit  par  la  strychnine  à  faible  dose, 
la  picrotoxine,  la  morphine,  la  nicotine  en  concentration  moyenne  et  la 
cocaïne  ;  un  effet  de  dilatation  est  produit  par  la  strychnine  à  forte  dose,  la 
morphine  après  action  de  picrotoxine,  de  strychnine  ou  de  KCl,  et  par  la 
vératrine  après  contraction  passagère  ;  l'atropine  et  la  quinine  sont  sans  ac- 
tion ;  le  curare  a  par  place  des  actions  opposées.  Partout  l'auteur  s'attache 
à  distinguer  l'action  locale  de  celle  qui  s'exerce  par  l'intermédiaire  du  sys- 
tème nerveux.  —  Y.  Delage. 

Laurens  (Henry).  —  Réaction  des  mélanophores  des  larves  d'Amblystoma 
tigrinum  à  la  lumière  et  à  l'obscurité.  —  Les  mélanophores  s'étendent  à  la 
lumière  et  se  contractent  à  l'obscurité  aussi  bien  chez  les  individus  privés 
d'yeux  que  chez  les  normaux.  Chez  les  larves  normales  qui  ont  été  main- 
tenues au  moins  quatre  jours  dans  une  vive  lumière  diffuse  sur  fond  indif- 
férent, les  mélanophores  sont  partiellement  contractés  ;  chez  celles  mainte- 
nues ce  même  temps  à  l'obscurité,  les  mélanophores  sont  partiellement 
étendues  manifestant  dans  les  deux  cas  une  réaction  secondaire.  —  Y.  Delage. 

Redfield  (A.  C).  —  a)  Réaction  des  mélanophores  du  Crapaud  cornu.  — 
b)  Coordination  des  réactions  des  mélanophores  chez  le  Crapaud  cornu.  — 
Il  faut  distinguer  les  réactions  adaptatives  à  la  couleur  ambiante,  les  réac- 
tions à  la  lumière  et  celles  aux  autres  excitants.  La  couleur  subit  une  variation 


XIV.  -'PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  191 

rythmique  nycthémérale ;  elle  est  pâle  (chromatophores  contractés)  au 
milieu  du  jour  et  la  nuit,  foncé  le  matin  et  l'après-midi.  Cola  tient  à  l'in- 
tervention de  deux  facteurs,  la  lumière  et  la  température  :  une  basse  tempé- 
rature détermine  l'expansion,  une  haute  température  la  contraction;  par  là 
s'explique  la  pâle  couleur  du  corps  au  milieu  du  jour.  Les  actions  de  ces 
deux  facteurs  sont  locales  et  indépendantes  du  système  nerveux,  car  elles 
se  produisent  juste  au  point  impressionné  et  après  section  des  nerfs.  Au 
contraire,  la  variation  adaptative  est  sous  la  dépendance  des  yeux  et  cesse 
de  se  produire  après  occlusion  de  ceux-ci.  —  L'injection  sous-cutanée  d'adré- 
naline ou  d'extrait  total  de  surrénale,  ou  encore  l'excitation  faradique  de 
la  surrénale  elle-même  détermine  la  contraction  des  mélanophores.  L'exci- 
tation nerveuse  active  la  sécrétion  de  la  surrénale  et  engendre  les  mêmes 
effets  hyperglycémiques  que  l'adrénaline.  Les  substances  qui  activent  la 
sécrétion  de  la  surrénale  chez  les  mammifères  produisent  en  injection  sous- 
cutanée  la  contraction  des  mélanophores  :  éther,  morphine,  nicotine,  aux- 
quelles il  faut  ajouter  l'asphyxie.  L'extirpation  des  surrénales  bloque  les 
mélanophores  de  telle  sorte  qu'aucune  excitation  nerveuse  ne  peut  les  con- 
tracter [e].  L'excitation  du  système  nerveux  produit  la  contraction  des  méla- 
nophores. Le  système  nerveux  et  la  surrénale  collaborent  à  la  contraction 
des  mélanophores,  l'excitation  du  premier  déterminant  l'intervention  de  la 
seconde.  L'influence  de  la  surrénale  montre  que  les  mélanophores  doivent 
être  sous  l'influence  du  système  sympathique.  Sans  doute  le  système  ner- 
veux général  exerce  aussi  une  action,  mais  moins  accentuée  en  sorte  que 
dans  l'excitation  d'un  tronc  nerveux  ;  c'est  l'action  sur  les  fibres  sympathiques 
de  ce  tronc  qui  domine.  La  similitude  d'action  de  l'adrénaline  et  de  l'exci- 
tation nerveuse  sur  les  fibres  lisses  et  sur  les  mélanophores  suggère  l'idée 
que  ces  derniers  ne  sont  que  des  fibres  lisses  modifiées.  Cette  similitude 
d'action  permet  aussi  d'inférer  que  la  base  des  réactions  émotionnelles  est  la 
même  chez  les  reptiles  que  chez  les  mammifères  [XIX,  1°,  b  p]  — Y.  Delage. 


Me  Cord  (C.  P.)  et  Allen  (F.  P.).  —  Preuves  relatives  à  un  rapport 
entre  la  fonction  de  la  glande  pinêale  et  des  altérations  dans  la  pigmenta- 
tion, [s].  —  Ces  expériences  ont  été  entreprises  en  raison  de  l'existence 
d'un  œil  pinéal  chez  certains  reptiles  suggérant  l'idée  d'une  relation  entre 
la  substance  pinéale  et  la  pigmentation.  Elles  ont  porté  sur  des  têtards  de 
Batraciens.  L'adjonction  de  tissu  pinéal  à  leur  alimentation  pendant  10  jours 
ne  produit  aucune  influence.  Il  en  est  autrement  si  l'on  ajoute  à  leur  nour- 
riture, jusqu'à  la  fin  de  la  métamorphose,  des  quantités  journalières  très 
minimes  de  1  partie  d'extrait  acétonique  de  la  glande  dans  100.000  parties 
d'eau.  Peu  après  l'ingestion  et  durant  1/2  heure,  l'animal  est  entièrement 
décoloré,  au  point  qu'il  devient  transparent  et  que  l'on  entrevoit  ses  vis- 
cères ;  la  coloration  revient  ensuite  peu  à  peu  et  est  complète  en  3  à  6 
heures.  Après  la  métamorphose  ces  effets  ne  se  produisent  plus,  ce  qui 
tient  au  réarrangement  des  chromatophores  et  à  leur  changement  de  place 
dans  le  corps  de  l'adulte.  Les  effets  sont  proportionnels  aux  quantités 
données.  La  substance  spécifique  active  sur  les  chromatophores  est  entière- 
ment extraite  par  l'acétone  ;  le  résidu  de  cet  extrait  est  sans  action  de  ce 
genre  ;  mais  ce  résidu  a  une  action  sur  la  croissance  et  la  différenciation, 
ce  qui  semble  indiquer  que  la  glande  contient  plusieurs  substances  actives. 
La  similarité  d'action  sur  les  mélanophores  et  les  muscles  lisses  vient  à 
l'appui  de  l'opinion  de  Spaeth  qui  assimile  ces  deux  formations.  —  Y.  De- 
lage. 


192  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Brecher  (Leonore).  —  Les  colorations  des  chrysalides  de  Pieris  brassi- 
rw.  —  Vaste  étude  d'ensemble  et  expérimentale  concernant  l'influence  du 
milieu  sur  la  coloration  des  chrysalides  de  Pieris  brnssicae.  On  en  connaît 
à  coloration  claire,  moyenne  foncée  et  verte.  Les  colorations  les  plus  claires 
peuvent  être  obtenues  sur  un  fond  blanc,  les  plus  foncées  sur  un  fond  noir, 
celles  à  coloration  moyenne,  sur  toutes  les  autres  couleurs  de  fond  et  dans 
l'obscurité.  A  la  lumière  blanche,  on  ne  voit  jamais  apparaître  des  chrysa- 
lides vertes,  tandis  qu'elles  se  produisent  à  n'importe  quelle  lumière  jaune. 
Les  divers  types  de  chrysalides  diffèrent  entre  elles  par  le  contenu  en 
pigments  de  leur  enveloppe  et  par  la  constitution  chimique  de  leur  hémo- 
lymphe. Les  chrysalides  claires  ne  contiennent  que  peu  de  pigments  noir  et 
vert;  les  moyennes  en  ont  davantage;  les  chrysalides  foncées  contiennent 
le  plus  de  pigment  noir;  les  vertes  enfin  ne  contiennent  que  peu  de  pigment 
noir  et  beaucoup  de  pigment  vert.  La  tyrosinase  de  l'hémolymphe  des  chry- 
salides claires  donne  une  coloration  rose  au  contact  avec  la  tyrosine,  tan- 
dis que  la  tyrosinase  des  trois  autres  types  de  chrysalides  détermine  une 
teinte  violette  de  la  tyrosine.  Chez  les  chrysalides  vertes  l'hémolhymphe  n'est 
pas  jaune  verdàtre  comme  chez  les  autres  types  de  chrysalides,  mais  d'un 
beau  vert  éclatant.  Au  contact  prolongé  avec  la  tyrosine  celle-ci  prend  à 
son  tour,  dans  ce  cas,  peu  à  peu  une  coloration  verte.  En  chauffant  l'hémo- 
lymphe des  trois  autres  types  on  peut  également  obtenir  qu'elle  se  colore 
en  vert.  —  J.  Strohl. 

Kremer  (Joh.).  —  Contributions  à  l'histologie  des  Coléoptères.  —  L'auteur 
a  étudié  en  détail  des  élytres  de  diverses  coccinellides  et  les  matières  colo- 
rantes qu'on  y  rencontre.  Les  élytres  sont  bourrés  de  tissu  adipeux,  con- 
stitué par  une  agglomération  de  cellules  sanguines  (hémocytes)  quijpeu  de 
temps  après  la  formation  de  l'imago  passent  en  grande  quantité  dans  les 
élytres.  Ce  tissu  adipeux  produit  une  matière  lipochrome  de  la  nature  de 
la  carotine.  K.  est  disposé  à  lui  attribuer  une  fonction  respiratoire.  La  caro- 
tine,  en  effet,  est  capable  de  se  charger  de  très  grandes  quantités  d'oxy- 
gène. C'est  le  lipochrome  en  que.stion  q'ui  détermine  la  coloration  des 
élytres.  Selon  qu'il  s'y  trouve  en  grande  quantité  ou  non,  la  coloration  de 
l'insecte  est  intense  ou  faible.  Durant  l'hiver  et  au  moment  de  la  ponte, 
le  tis.su  adipeux  est  considérablement  réduit.  Les  cellules  décrites  par 
ScHULZE  sous  le  nom  de  «  cellules  à  carotine  »  ne  seraient  autre  chose  que 
des  (enocytes.  Ces  œnocytes  prennent  très  probablement  naissance  dans  le 
tissu  adipeux  qu'ils  quittent  par  la  suite,  après  s'être  chargés  de  certaines 
substances  qu'ils  vont  distribuer  dans  le  corps  de  l'insecte.  Ce  serait  là  une 
nouvelle  confirmation  des  rapports  supposés  par  Graber  (1891)  entre  les 
hémocytes,  les  tissus  adipeux,  les  œnocytes  et  les  cellules  péricardiales, 
rapports  que  cet  auteur  a  mis  en  évidence  en  créant  pour  l'ensemble  de 
ces  éléments  le  terme  de  tissu  hémostéatique.  A  la  fin  de  son  étude,  K.  com- 
pare les  résultats  auquels  il  est  arrivé  au  cours  de  ses  recherches  sur  les 
coccinellides  à  ceux  de  P.  Sciiulze  (1913)  sur  les  chrysomélides  et  fait 
remarquer  les  divergences  qui  existent  entre  les  deux  séries  de  constatations. 
—  J.  Strohl. 

Kûster  (Ernst).  —  Sur  la  distribution  de  Vanthocyane  chez  les  variétés 
de  Coleus.  —  Les  feuilles  des  Coleus  désignés  sous  le  nom  d'hybridus  par 
les  jardiniers  présentent  des  dessins  très  variés  ;  on  peut  distinguer  deux 
types  :  les  parties  colorées  sont  disposées  en  secteurs  ou  bien  elles  forment 
des  taches  rondes;  les  parties  colorées  ne  le  sont  pas  uniformément.  On  ne 


XIV.  —  PFiYSIOLOGIE  GENERALE.  193 

peut  en  général  reconnaître  aucune  loi  dans  la  distribution  des  parties  co- 
lorées. Le  fait  que,  chez  les  plantes  panachées,  on  trouve  dans  le  même  tissu 
des  cellules  normalement  vertes  à  côté  de  cellules  incolores  a  amené  Baur 
(1909)  à  faire  l'hypothèse  qu'il  peut  se  produire  à  différentes  époque  du  dé- 
veloppement ontogénique  des  divisions  cellulaires  qui  fournissent  des  cel- 
lules-filles de  propriétés  différentes;  chacune  des  cellules-filles  produirait  à 
son  tour  une  plus  ou  moins  nombreuse  descendance  où  les  caractères  se 
maintiendraient  héréditairement.  La  considération  des  hybrides  de  Colens 
donne  une  confirmation  à  l'hypothèse  de  Baur  dans  le  cas  des  panachures 
en  secteurs.  Dans  le  cas  oîi  les  taches  colorées  sont  rondes,  il  faut  trouver 
une  autre  explication  ;  K.  croit  la  trouver  en  comparant  le  phénomène  aux 
germes  de  cristallisation  des  chimistes  ;  quand  on  laisse  évaporer  lentement 
une  solution  saline  sur  une  plaque  de  verre,  on  voit  apparaître  par  ci  par 
là  de  petits  cristaux  ;  ceux-ci  fonctionnent  comme  des  germes  qui  attirent 
la  partie  encore  en  solution  de  la  substance;  à  la  fin  de  l'expérience,  la 
substance  cristalline  est  répartie  inégalement  à  la  surface  de  la  plaque. 
LiESEGANG  (1915)  a  montré  que  des  colloïdes  peuvent  aussi  jouer  le  rôle  de 
germes.  Pour  expliquer  la  formation  des  champs  circulaires  colorés  par 
l'anthocyane,  K.  fait  deux  hypothèses  :  qu'au  point  qui  seront  plus  tard  le 
centre  des  cercles  colorés,  il  se  forme  un  germe,  peut-être  colloïdal,  d'une 
substance  inconnue  et  qu'autour  de  ce  germe  les  substances  contenues  dans 
les  cellules  voisines  se  réunissent.  Cette  substance  hypothétique  devrait 
être  en  rapport  direct  ou  indirect  avec  la  formation  de  l'anthocyane,  c'est-à- 
dire  fournir  les  matériaux  pour  sa  formation  ou  fonctionner  comme  cataly- 
sateur.  —  A.  Maillefer. 

0)  Hibernation;  vie  latente. 

Mann  (F.  C.)  et  Drips  (Délia).  —  La  rate  pendant  l'hibernation.  —  Les 
expériences  ont  eu  lieu  sur  le  Spermophile.  Dès  12  heures  après  le  commen- 
cement du  sommeil,  la  rate  devient  très  congestionnée,  de  couleur  foncée, 
et  augmentée  de  volume.  11  semble  donc  qu'elle  joue  un  rôle  pour  emma- 
gasiner et  retirer  de  la  circulation  une  partie  du  sang  durant  le  sommeil  ; 
cependant  l'hibernation  s'opère  normalement  chez  les  animaux  dératés, 
montrant  qu'il  ne  s'agit  pas  là  d'une  fonction  essentielle.  —   Y.  Delage. 

c)  Pi ctet (Arnold).  —  Observations  biologiques  et  recherches  expérimentales 
sur  l'hibernation  cVAbraxas  grossulariata  L.  —  Si  les  chenilles  û.'Abraxas 
hivernent  à  22-25",  on  voit  qu'après  une  première  période  d'hibernation, 
allant  de  septembre  à  novembre,  suivie  d'une  période  d'activité  de  novembre 
à  décembre,  elles  subissent  une  seconde  léthargie  jusqu'en  mars,  suivie  à 
son  tour  d'une  seconde  période  de  vie  active,  de  mars  à  avril,  avec  éclosion 
des  papillons  en  mai.  L'hivernage  dans  une  température  relativement  élevée 
provoque  donc  une  double  hibernation.  P.  explique  ce  curieux  phénomène 
en  montrant  que  le  papillon  doit  naître  à  une  époque  déterminée,  qui  seule 
présente  toutes  les  garanties  de  survivance.  La  température  élevée  d'hiver- 
nage expérimental  raccourcissant  la  vie  larvaire,  les  chenilles  subissent  une 
seconde  période  léthargique  qui  ramène  l'éclosion  des  papillons  à  juillet, 
époque  normale,  le  seul  mois  qui  permette  une  survivance  facile  de  l'espèce. 

—   M.    BOUBIER. 

Hickernell  (Louis  Max).  —  La  dessication  chez  Philodina  roseola.  — 
Chez  les  Rotifères,  la  dessication  périodique  produit  un  rythme  vital,  avec 
l'année  biologique,  XXII.  1917  13 


194  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ses  maximum  et  ses  minimum  d'intensité,  analogue  à  celui  observé  par 
WooDRUFF  chez  les  Infusoires.  Et  comme  chez  ceux-ci,  un  phénomène  de 
réorganisation  nucléaire  est  la  réponse  aux  conditions  défavorables.  Chez 
Philodina  roseola,  au  moment  où  la  dessication  commence,  la  chromatine 
du  noyau  émigré  vers  la  périphérie  de  celui-ci,  de  façon  à  y  former  un 
anneau  caractéristique  qui  s'amincit  à  mesure  que  la  dessication  progresse, 
ce  qui  s'explique  très  probablement  par  le  fait  qu'une  partie  de  la  chroma- 
tine traverse  la  membrane  nucléaire  et  émigré  dans  le  cytoplasma.  Ces  mi- 
grations ont  probablement  pour  effet  de  permettre  aux  oxydations  de  con- 
tinuer, en  assurant  entre  la  chromatine  nucléaire  et  les  substances  cytoplas- 
miques  des  relations  plus  étroites.  Lorsque  l'humidité  revient  et  l'animal 
revient  à  l'état  normal,  les  phénomènes  nucléaires  repassent  par  les  mêmes 
stades  dans  l'ordre  inverse,  jusqu'à  la  reconstitution  d'un  noyau  normal  qui 
a  la  forme  d'un  «  nucléole-noyau  »  de  Carnoy,  avec  un  gros  caryosome 
entouré  d'un  espace  clair.  —  Les  tissus  et  les  cellules  du  Rotifère  ne  subis- 
sent aucune  dégénérescence  lors  de  la  dessication  ;  ils  subsistent  intégrale- 
ment. —  Aucune  enveloppe  protectrice  ne  se  forme  autour  du  corps.  —  Le 
métabolisme  est  naturellement  ralenti;  lorsque,  au  cours  de  la  dessication, 
la  mort  survient,  elle  est  due  soit  à  une  dessication  trop  brusque,  soit  au 
manque  de  réserves  nutritives,  soit  à  l'intoxication  par  les  produits  du 
métabolisme,  et  non  pas,  comme  le  croit  Pfeffer,  à  l'action  sur  le  proto- 
plasma des  substances  osmotiques  concentrées.  —  Un  accroissement  de 
l'activité  reproductrice  s'observe  après  la  dessication;  il  est  dû  à  la  multi-' 
plication  des  noyaux  des  cellules  sexuelles,  fait  qui  est  à  rapprocher  de 
l'action  de  la  déshydratation  sur  les  œufs  des  divers  animaux  dans  les  expé- 
riences de  parthénogenèse  expérimentale.  —  M.  Goldsmith. 

r^j  Mast  (S.  O.).  —  La  vitalité  des  kystes  (hi protozoaivp  Didininm  nasu- 
tum.  —  Enkysté,  le  Didinium  nasuttim  résiste  à  des  influences  qui,  autre- 
ment, le  tueraient  :  il  peut,  dans  ces  conditions,  supporter  des  conditions 
très  défavorables.  En  outre,  il  peut  être  répandu  au  loin  par  le  vent,  d'où 
extension  d'habitat.  Combien  de  temps]  ce  protozoaire  peut-il  vivre  à  l'état 
enkysté?  D'après  les  expériences  de  l'auteur,  près  de  5  ans.  Mais  peut-être 
plus  :  le  terme  indiqué  est  celui  de  la  durée  de  l'expérience,  non  pas  néces- 
sairement celui  de  la  vitalité  des  kystes.  L'auteur  doute,  toutefois,  d'après 
l'apparence  de  ceux  qui  ont  résisté  5  ans,  qu'ils  fussent  en  état  de  résister 
beaucoup  plus  longtemps.  Et  la  proportion  des  kystes  trouvés  vivants  au 
bout  de  5  ans  est  faible.  —  H.  de  Varignv. 

Schmidt  (P.  J.)  et  Stchepkina  (M'^'^  J.  V.).  —  L'nnabiose  des  vers  de 
terre.  —  A  0°  les  vers  de  terre  A  llolobophora  passent  à  la  condition  d'anabiose 
et  reprennent  l'activité  vitale  quand  ils  sont  réchauffés.  Il  en  est  de  même 
jusqu'à  moins  1",  2.  Au-dessous  de  cette  température,  ils  meurent.  Leur 
teneur  en  eau  étant  en  moyenne  de  83  9e,  ils  peuvent  supporter  sans  périr ^ 
une  dessication  diminuant  de  40  %  leur  teneur'en  eau,  ce  qui  représente 
33  %  de  perte  de  leur  poids  total.  Remis  sur  papier  humide,  ils  reprennent 
activement  leur  poids  primitif  et  leur  activité.  Mais  ce  qui  est  remarquable 
c'est  que  cet  état  de  dessèchement  n'influe  ni  dans  un  sens  ni  dans  un  autre 
sur  leur  résistance  au  froid.  —  Y.  Delage. 

2"  Action  des  agents  divers. 

a)  Hartmann   (Otto).   —    La  variation  saisonnière  chez   les  Copépodes 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  FX) 

i.ijvlops,  Diaploiiius)  et  ses  rapporta  avec  celle  des  Cladocères.  —  L'auteur 
étudie  et  analyse  les  variations  saisonnières  (cyclomorphoses)  de  divers 
copépodes  du  genre  Cijclops  et  Diaptomus  et  cherche  à  expliquer  pourquoi 
ces  variations  sont  infiniment  moins  marquées  que  chez  les  cladocères.  Ces 
variations  ne  font,  toutefois,  pas  entièrement  défaut  et  cela  est  important, 
car  tant  qu'on  croyait  à  l'absence  de  toutes  cyclomorphoses  ci  lez  les  copépo- 
des on  pouvait  admettre,  avec  Lauterborn.  que  cela  tenait  ;ju  manque  de 
reproduction  parthénogénétique,  l'existence  d'une  amphimixie  régulière  em- 
pêchant l'apparition  de  variations  extrêmes,  telles  que  les  variations  saison- 
,  nières.  Mais  une  pareille  hypothèse  pouvait  tout  au  plus  expliquer  pourquoi 
les  effets  des  excitations  extérieures  ne  s'accumulaient  pas  au  cours  des 
générations  successives  ;  elle  n'expliquait  pas  le  manque  de  tout  effet  de  ce 
genre,  au  cours  d'une  seule  génération.  Différents 'facteurs  doivent  être  pris 
en  considération  si  l'on  veut  comprendre  les  raisons  de  la  différence  entre 
les  copépodes  et  les  cladocères.  D'abord,  chez  les  copépodes  les  mues  ces- 
sent relativement  tôt,  tandis  que  chez  les  cladocères  elles  continuent  après 
la  maturité  sexuelle  aussi  et  permettent  ainsi  des  modifications  de  croissance. 
Ensuite,  chez  les  copépodes  il  n'y  a  pas  de  nutrition  embryonnaire  dans  une 
chambre  incubatrice,  comme  chez  les  cladocères,  chez  lesquels  l'influence 
physiologique  de  la  mère  sur  les  descendants  doit  être  beaucoup  plus  grande 
par  conséquent.  Chez  les  copépodes,  par  contre,  une  mauvaise  constitution 
provoquée  par  l'effet  de  quelque  agent  extérieur  n'aura  pas  facilement  sa 
répercussion  chez  les  descendants.  Ceux-ci,  à  l'état  de  nauplius  libres,  pour- 
ront à  la  rigueur,  dans  une  même  localité  que  les  adultes,  mieux  se  nourrir 
que  ces  derniers.  Mais  le  facteur  essentiel  de  la  différence  entre  les  copépo- 
des et  les  cladocères  doit  être  de  nature  constitutionnelle,  les  copépodes  re- 
présentant un  type  plus  stable,  donnant  moins  de  prise  aux  influences  du 
milieu  ambiant.  Toutefois,  il  faut  constater,  d'autre  part,  que  si  les  varia- 
tions saisonnières  sont  peu  marquées  chez  les  copépodes,  les  variations  lo- 
cales le  sont  tout  autant  que  chez  les  cladocères.  Et  sur  ce  point  l'auteur  est 
assez  disposé  à  concéder  pourtant  une  certaine  influence  au  mode  de  repro- 
duction. Si  la  parthénogenèse  peut  bien  faciliter  une  accumulation  d'influen- 
ces modificatrices,  à  travers  plusieurs,  générations,  l'amphimixie  n'exclut 
pas  l'efficacité  d'influences  analogues,  pourvu  que  celles-ci  se  fassent  valoir 
avec  une  intensité  toujours  égale,  durant  un  certain  nombre  de  générations. 
Les  variations  qui,  finalement,  en  résulteront,  seront  héréditaires  alors,  et 
(■est  bien  ce  qui  est  le  cas  pour  les  variations  locales  des  copépodes,  con- 
trairement à  ce  qu'on  constate  pour  les  variations  saisonnières  des  clado- 
tères.  L'auteur  arrive  ainsi  à  comparer  au  point  de  vue  qualitatif  tout  un 
cycle  de  générations  intercalées  entre  deux  œufs  d'hiver  chez  les  cladocères 
à  une  seule  génération  de  copépodes.  Quant  aux  divers  modes  de  reproduc- 
tion, la  parthénogenèse  agit,  au  point  de  vue  des  variations  dans  la  même 
direction  que  l'amphimixie,  mais  cette  dernière  est  remarquable  par  son 
caractère  fortement  conservateur  [XVI,  co].  —  J.  Strohl. 

b)  Hartmann  (Otto).  —  Le  dt-veloppement  et  la  variation  saisonnière  du 
lobe  ritellogène  de  Vovaire  chez  Plerodina  patina  MiUl.  ;  l'ovogenèse  chez  cette 
forme  et  remarques  sur  la  variation  saisonnière  du  lobe  vitellogène  chez  As- 
planchna  et  Sijnchaeta.  —  Après  avoir  décrit  les  différentes  phases  de  l'ovo- 
génèse  et  du  développement  du  lobe  vitellogène  du  rotifère  Pterodina  patina. 
l'auteur  attire  l'attention  sur  l'existence  d'une  variation  saisonnière  (cycli 
que)  du  lobe  vitellogène.  Le  volume  des  noyaux  de  cet  organe,  aussi  bien 
que  leur  nombre,  sont  plus  petits  en  été  qu'en  hiver.  Il  y  a,  en  moyenne,  en 


196  LANNÉE  BIOLOGIQUE. 

février  22  à  25  noyaux  contre  20  à  23  en  été.  Mais  on  remarque  également 
une  variation  saisonnière  de  la  dimension  totale  du  lobe  vitellogène.  En 
hiver,  il  est  large  et  allongé,  en  été  plutôt  mince  et  court.  Toutes  les  men- 
surations ont  été  faites,  bien  entendu,  sur  des  lobes  arrivés  au  même  stade 
de  développement.  C'est  la  température  qui,  selon  H.,  est  le  facteur  déter- 
minant de  cette  variation.  Il  n'est  pas  impossible  que  le  volume  des  œufs  et 
celui  des  ovaires  soient  également  soumis  à  des  variations  de  ce  genre.  H. 
a,  d'ailleurs,  pu  constater  une  variation  saisonnière  très  marquée  aussi  sur 
les  glandes  gastriques  situées  des  deux  côtés  du  tube  digestif  chez  Pterodina. 
—  J.  Strohl. 

6)Pictet  (Arnold). —  Rrsistance  des  Lépidoptères  à  la  compression,  à  l'as- 
phyxie et  au  froid.  —  Alors  que  la  compression  du  thorax  pendant  une 
minute  provoque  la  mort  d'un  papillon  rhopalocère,  on  peut  comprimer  la 
partie  antérieure  d'une  chenillle  entre  deux  feuilles  de  carton  jusqu'à  l'a- 
platir, et  ceci  pendant  12  à  18  heures,  sans  que  mort  s'en  suive.  Décom- 
primé, l'animal  bouge  insensiblement,  marche  et  termine  sa  métamorphose. 
Pour  tuer  les  gros  papillons  (Bombyx,  Sphinx,  etc.),  on  utilise  un  flacon  avec 
cyanure  de  potassium  et  la  mort  survient  au  l)out  de  3  à  5  minutes.  Or, 
dans  ce  même  flacon,  les  chenilles  des  mêmes  espèces  résistent  à  une  durée 
d'intoxication  qui  va  jusqu'à  50  minutes.  L'animal,  sorti  du  flacon,  est 
d'abord  inerte,  puis  reprend  vie  au  bout  de  quelques  heures  (1  à  33  h.). 
Immergés  dans  l'eau,  les  papillons  meurent  très  rapidement.  P.  immerge 
des  chenilles  appartenant  aux  mêmes  espèces  ;  leur  bain  se  prolonge  de 
iO  à  26  heures,  au  bout  desquelles  elles  sont  rigides,  en  remarquable  tur- 
gescence. Sorties  et  replacées  à  l'air,  ces  chenilles  reviennent  graduelle- 
ment à  la  vie  au  bout  de  7  à  20  heures  et  leur  développement  se  continue 
normalement.  On  tue  très  facilement  des  papillons  au  moyen  de  l'éther  ou 
du  choloroforme  :  leurs  chenilles  sont  beaucoup  plus  résistantes.  Elles  sup- 
portent aussi  des  abaissements  de  température  plus  considérables  et  plus 
prolongés.  Les  chenilles  et  les  chrysalides  sont  donc  énormément  plus  résis- 
tantes que  leurs  papillons.  La  résistance  croît  graduellement  avec  l'âge  de  la 
chenille  et  de  la  chrysalide  et  diminue  brusquement  dès  l'éclosion  de  cette 
dernière.  Cette  augmentation  de  la  résistance  larvaire  et  nymphale,  compa- 
rativement à  celle  du  papillon,  est  conforme  à  ce  qui  se  produit  à  l'état 
naturel,  où  les  chenilles  ont  une  vie  généralement  plus  longue  que  l'insecte 
parfait  et  ont,  par  conséquent,  à  faire  face  à  une  plus  grande  somme  de 
dangers  et  de  conditions  difficiles  que  ce  dernier.  —  M.  Boubier. 

Bohn  (Georges).  —  Sur  quelques  préjugés  biologiques.  —  Un  axolotl 
blanc  a  pu  survivre  à  Paris  à  une  température  de  —  4»  qui,  pendant  plu- 
sieurs jours,  l'avait  immobilisé  dans  la  glace  bien  que.  dans  son  pays 
d'origine,  il  n'ait  jamais  rencontré  de  températures  analogues.  Le  même 
animal  a  supporté  longtemps  des  températures  de  30  à  32".  Des  embryons  de 
truites  arc-en-ciel,  extraits  de  l'œuf  avant  l'éclosion  naturelle,  ont  pu  vivre 
plus  de  trois  semaines,  juscju'à  résorption  de  la  vésicule  ombilicale,  dans  de 
simples  verres  de  montre  en  eau  non  renouvelée.  —Y.  Delage. 

a)  Agents  mécaniques. 

Duîrénoy  (J.).  -  Modifications  produites  par  le  vent  marin  sur  des  inflo- 
rescences mâles  de  pin  maritime.  —  Dans  la  région  d'Arcachon,  l'auteur  a 
constaté  dans  les  parties  d'inflorescence  soumises  à  l'action  du  vent  marin, 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  I<J7 

la  transformation  des  éléments  reproducteurs  en  éléments  feuilles,  protec- 
teurs ou  assimilateurs.  —  V.  Delage. 

Clément  (H.).  —  Contribution  à  l'rtude  de  la  centri/ufjation  expérimentale 
en  ôioloi/ie  [III,  [3;  IV.  2  6  ;  VI  ,2  6  ;  IXJ.  —  Appliquée  à  des  tissus  ou  à  des  or- 
ganismes vivants,  la  centrifugation  rompt  les  équilibres  normaux  en  mo- 
difiant les  concentrations  ou  les  phénomènes  osmotiques,  d'où  toute  une 
série  de  perturbations  apportées  aux  diverses  fonctions  biologiques,  ce  qui  en 
fait  un  instrument  d'expérimentation.  Sur  des  solutions,  la  centrifugation 
introduit  entre  la  surface  et  le  fond  du  tube  des  différences  de  concentra- 
tion, mises  en  évidence  par  cryoscopie,  densimétrie,  stalagmométrie  [rappe- 
lons que  les  physiciens  ont  montré  l'exùstence  d'une  force  électromotrice 
de  centrifugation]  ;  dans  ces  mêmes  solutions,  la  simple  pesanteur,  même 
opérant  pendant  un  temps  très  long,  n'introduit  pas  de  différences.  L'au- 
teur fait  des  essais  infructueux  pour  séparer  du  liquide  intermicellaire 
,les  grains  d'un  colloïde  (Ag.).  [Cet  insuccès  tient  à  ce  qu'il  n'a  eu  à  sa  dispo- 
sition que  des  appareils  à  trop  faible  vitesse,  3.900  tours  au  maximum. 
Rebière  (1916)  (voir  ch.  XX)  a  obtenu  la  séparation  avec9.000tours.]  La  cen- 
trifugation d'osmomètres  à  membranes  augmente  naturellement  la  vitesse  de 
Tosmose  ;  la  croissance  de  «  plantes  osmotiques  »  de  Leduc, en  centrifugeuse, 
est  altérée,  la  hauteur  et  la  forme  des  filaments  se  modifiant  avec  la  vitesse. 
Dans  des  cellules  ou  des  tissus  vivants  (végétaux),  les  transformations  macro- 
ou  microscopiques  sont  celles  qui  peuvent  résulter  de  transports  d'eau  ou 
de  sucs  à  travers  les  membranes,  ou  de  changements  dans  la  répartition 
des  hétérogénéités  (les  noyaux,  leucites,  mitochondries  se  déplacent).  De 
nombreuses  recherches  sur  la  centrifugation  des  œufs  ont  été  déjà  effec- 
tuées, principalement  par  les  américains  Morgan,  Me  Clendun,  Lyon,  etc. 
L'auteur  donne  un  chapitre  bibliographique.  [Rappelons  la  centrifugation  des 
œufs  d'Ascaris  par  Fauré-Fremiet,  celles  des  fibres  musculaires  par  Hurthle 
qu'il  ne  cite  pas.]  Sur  les  éléments  reproducteurs,  ces  résultats  sont  divers  : 
des  spermatozoïdes  d'Asca?'is  ou  de  mammifère  n'ont  que  peu  de  modifica- 
tions ;  des  plantes  fécondées  par  du  pollen  centrifugé  n'offrent  rien  de  térato- 
logique;  par  contre,  les  plantules  provenant  de  graines  centrifugées  (après 
hydratation)  sont  modifiées,  la  graine  a  d'ailleurs  perdu  du  poids.  Les  résul- 
tats les  plus  curieux  sont  relatifs  aux  vers  à  soie  :  sur  des  œufs  centrifugés, 
le  o/r^  de  parthénogenèses  augmente  (avec  un  phénomène  héréditaire  :  ce 
pourcentage  croît  si  les  générations  précédentes  ont  eu  elles-mêmes  leurs 
œufs  centrifugés),  les  éclosions  sont  d'abord  accélérées  (petite  vitesse, 
jusqu'à  500  tours  pendant  50  heures)  puis  retardées  et  enfin  inhibées  (cen- 
trifugation d'une  dizaine  de  jours)  ;  la  chose  est  d'ailleurs  complexe,  les  ré- 
sultats dépendant  de  l'état  des  œufs  (hibernation,  œufs  de  printemps,  etc  . 
L'auteur  estime  que  la  centrifugation  agit  comme  déshydratant,  et  rapproche 
ses  résultats  des  théories  de  R.  Dubois  sur  l'action  déshydratante  des 
anesthésiques  ;  effectivement,  des  œufs  anesthésiés  (Araignées)  ont  leurs 
éclosions  accélérées  comme  celles  des  œufs  centrifugés.  Les  œufs  d'oiseaux 
centrifugés  perdent  du  poids,  les  poussins  éclos  sont  petits.  La  centrifuga- 
tion de  chrysalides  de  Bombyx  aboutit  à  des  adultes  malingres  ;  les  éclosions 
des  cocons  sont  accrues^  les  Ç  plus  que  les  cf.  Les  œ'ufs  pondus  par  des 
papillons  centrifugés  comme  chrysalides  sont  légèrement  altérés  comme 
dimensions,  et  le  o/-,  des  sexes  change.  Divers  essais  de  centrifugation  sur 
des  adultes  (Infusoires,  Convoluta,  Insectes,  Mollusques,  pas  de  troubles  sé- 
rieux; Vertébrés,  des  accidents  graves  pouvant  entraîner  la  mort).  Les  trou- 
bles dépendent  de  l'orientation  de  la  grenouille  ou  du  rat  par  rapport  à  la 


198  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

direction  du  mouvement  ;  ils  tiennent  à  des  congestions  locales,  hémorra- 
gies cérébrales,  ou  des  pertes  de  sérum.  Des  phénomènes  nerveux  divers 
(quelques  essais  sur  l'homme).  Quelques  essais  bactériologiques  :  le  Bacillus 
sublilis  est  modifié  ;  la  puissance  d'un  variolo-vaccin  centrifugé  change  (la 
concentration  est  probablement  accrue  dans  une  région  du  tube).  Quelques 
essais  également  sur  des  végétaux  supérieurs.  L'auteur  conclut  en  admet- 
tant que  la  centrifugation  agit  comme  déshydratant,  «  essorant  »  le  proto- 
plasma,  et  que  ses  effets  sont  à  rapprocher,  en  conformité  des  théories  de 
R.  Dubois,  des  actions  des  anesthésiques  généraux.  —  F.  Xlès. 

p)  Agents  physiques. 

Régnier  (G.).  —  De  la  rééducation  fonctionneUe  des  blessés  de  la 
guerre.  —  Cette  rééducation  est  faite  par  des  procédés  scientifiques  em- 
pruntés à  la  physiologie  et  qui  ont  donné  des  résultats  remarquables  :  mou- 
vement, électricité  ;  eau,  chaleur  sèche,  lumière,  radium.  Les  détails  d'ap- 
plication et  les  résultats  sont  en  dehors  du  programme  de  ce  recueil.  — 
[Nous  analysons  ce  mémoire  ù  titre  d'exemple,  en  laissant  de  côté  un  grand 
nombre  d'autres,  la  question  étant  en  marge  du  programme  de  notre 
recueil.]  —  Y.  Delage. 

/>)  Molisch  (H.).  —  Le  forçage  des  racines.  —  Si,  pendant  les  mois  de 
septembre,  d'octobre  et  de  novembre,  on  place  des  rameaux  de  Salit,  Po- 
pulus,  Philadelphus  coronarins  et  Viburnum  opulus  dans  un  bain  chaud  ou 
si  on  les  expose  à  la  fumée  de  papier  ou  de  tabac,  les  racines  adventives 
apparaissent  bien  plus  tôt  que  sur  les  exemplaires  non  traités.  On  active 
ainsi  non  seulement  la  formation  des  bourgeons  foliaires  et  floraux,  mais 
aussi  celle  des  racines  adventives.  Ce  fait  montre  que  la  périodicité  souvent 
observée  dans  la  croissance  des  racines  des  arbres  n'est  pas  toujours  un 
phénomène,  provoqué  par  des  facteurs  de  croissance  défavorables  mais 
souvent  un  phénomène  spontané,  comme  la  formation  des  bourgeons  d'au- 
tomne sur  nos  arbres.  —  F.  Péchoutrf.. 

=  Pesanteur. 

a.)  Parker  (G.  H.).  —  Les  réactions  des  ITydro'ides  à  la  pesanteur.  —  Le.s 
expériences  ont  porté  sur  Corymorpha  fixé  par  le  pied  dans  la  vase  et  dres- 
sant sa  tige,  de  plusieurs  centimètres  de  long,  terminée  par  une  tête  inclinée. 
Si  on  fixe  le  pied  à  une  paroi  verticale  de  façon  que  la  tige  soit  horizon- 
tale, un  géotropisme  énergique  se  manifeste,  par  suite  duquel  la  tige  se 
couche  et  redevient  verticale  ;  cette  tige  est  formée  d'une  partie  axiale  de 
grandes  cellules,  d'aspect  notocardal,  et  d'une  couche  périphérique  neuro- 
musculaire. Si  l'on  détruit  avec  une  longue  aiguille  les  tissus  axiaux,  le 
géotropisme  est  retardé  mais  non  supprimé,  tandis  que  les  anesthésiques 
le  suppriment.  Cela  montre  que  le  géotorpisme  est  contrôlé  par  la  couche 
neuro-musculaire,  la  couche  axiale  ne  fournissant  au  phénomène  qu'un 
faible  appoint.  —  Y.  Delage. 

=   Température. 

Huntington  (Ells^worth).  —  La  température  optima  pour  l'énergie  liu- 
mnine.  —  L'auteur  a  cherché  à  déterminer  la  température  optima  pourj 
l'homme  d'après  trois  critériums  :  la  mortalité  aux  divers  mois  de  l'année,. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  l"^l*.> 

la  quantité  de  travail  fourni  dans  les  usines,  et  la  force  individuelle  mesurée 
au  dynamomètre  dans  les  écoles.  Les  résultats  concordants  ont  indiqué 
comme  optima  la  température  de  17  à  18°  réalisée  à  New-York  aux  mois 
de  mai  et  septembre.  Des  différences  assez  importantes  peuvent  provenir  de 
l'humidité.  Ces  résultats  s'appliquent  à  tous  les  pays  et  l'adaptation  au  cli- 
mat cliaud  et  froid  n'introduit  pas  de  différences  notables.  En  ce  qui  con- 
cerne la  race,  l'optimum  pour  les  nègres  est  supérieur  de  un  peu  plus  do 
1°  ce  qui  est  très  minime  si  l'on  tient  compte  de  la  très  grande  différence 
de  température  entre  leur  pays  d'origine  et  les  Etats-Unis.  —  Y.  Drlage. 

Linossier  (G.).  —  Influence  de  la  température  sur  la  toxicité  de  l'alcool. 
—  Chez  les  animaux  poïkilotermes  (poissons)  et  dans  des  limites  de  tempé- 
ratures compatibles  avec  une  santé  parfaite  (de  2°  à  17"),  l'alcool  se  montre 
d'autant  plus  nocif  que  la  température  est  plus  élevée.  L'animal  transporté 
de  l'eau  pure  dans  de  1  alcool  à  3  %  à  la  même  température,  subit  la  crise 
d'agitation,  puis  lanesthésie,  puis  la  sidération,  aboutissant  à  l'abolition  des 
mouvements  respiratoires  d'autant  plus  vite  que  la  température  est  plus 
élevée.  Chez  l'homme,  ces  différences  ont  quelque  intérêt  au  point  de  vue 
de  l'action  de  l'alcool,  sous  les  tropiques,  où  la  température  est  plus  élevée 
de  quelques  dizièmes,  et  surtout  chez  les  fébricitants  où  la  différence  atteint 
:i  à  4".  —  Y.  Delage. 

Grevés  (James  Frederick).  —  Température  et  résistance  dea  f/raines.  — 
Le  coefficient  de  température  de  la  résistance  du  blé  varie  avec  la  teneur 
en  humidité.  La  valeur  moyenne,  pour  9  %  d'humidité,  et  de  9.2.3;  pour 
12  %,  elle  est  de  10,14;  elle  est  de  9,83  pour  17,5  %  d'humidité.  L'appli- 
cation de  la  formule  de  Lepeschkin  aux  hautes  températures  donne  une  er- 
reur moyenne  de  0,6  %  pour  9  %  d'humidité,  de  0,8  %  pour  12  %  d'humi- 
dité; et  de 8,25  %  pour  17,5  %  d'humidité.  —  P.  Gdérin. 

=  Pression  osmotique. 

Buglia(A.).  —  Observations  sur  la  vitalité  et  sur  la  pression  osmotique 
des  jeunes  anguilles  encore  transparentes  («  cieche  »).  —Les  petites  anguilles 
encore  transparentes,  pesant  de  1  à  10  grammes  vivent  au  mieux  dans 
l'eau  de  source.  Elles  supportent  l'eau  distillée  et  les  solutions  salines  faibles 
pendant  un  temps  assez  long.  Les  solutions  salines  plus  concentrées  leur 
sont  plus  nocives;  l'eau  de  mer  est  moins  nocive  qu'une  solution  saline 
équimoléculaire.  Dans  toutes  ces  conditions,  la  pression  osmotique  des  tissus, 
mesurée  par  l'abaissement  cryoscopique,  subit  une  adaptation  progressive 
assez  rapide  au  milieu  dont  elle  se  rapproche,  mais  toutefois  sans  l'atteindre 
si  celle-ci  e.st  trop  éloignée  de  celle  qui  est  normale  pour  l'animal.  L'eau 
distillée  aboutit  à  une  sorte  de  tétanie,  et  les  solutions  concentrées  à  une 
déshydratation  des  tissus,  qui  deviennent  opaques.  Les  solutions  acides  sont 
environ  10  fois  plus  nocives  que  les  alcalines.  —  La  température  normale 
étant  d'environ  lO-lô»  C,  les  pulsations  cardiaques  et  les  mouvements  res- 
piratoires augmentent  simultanément  et  dans  de  très  fortes  proportions 
(jusqu'à  120  au  lieu  de  30)  quand  la  température  s'élève  jusqu'à  2.5°,  Au 
delà,  les  pulsations  et  la  respiration  diminuent,  1  animal  commence  à  devenir 
opaque  et  à  souffrir.  L'échauffement  progressif  lui  permet  d'atteindre  sans 
souffrir  une  température  plus  élevée  que  le  changement  brusque  (35  à  40°). 
L'altération  est  réversible  tant  qu'elle  n'a  pas  été  trop  accentuée  ou  trop 
durable.  —  L'asphyxie  se  traduit  par  une  diminution  des  pulsations  car- 


200  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

diaques;  elle  est  beaucoup  plus  rapide  en  eau  confinée  qu'en  air  humide, 
ce  qui  semble  indiquer  un  certain  degré  de  respiration  cutanée.  -  La 
strychnine,  les  courants  électriques  et  les  produits  de  désassimilation  ré- 
sultant du  séjour  en  eau  confinée,  même  très  aérée,  produisent  des  accidents 
tétaniques.  —  L'animal  supporte  avec  assez  longue  survie  des  mutilations 
très  graves  mais  on  n'observe  point  la  survie  de  certaines  parties  exci- 
sées, comme  chez  certains  animaux  inférieurs.  —  Y.  Delage. 

=  Lumière. 

Leriche(R.)  et  Policard  (A.).  —  L'action  de  la  lumière  sur  les  plaies.  — 
L'insolation,  dont  on  connaît  l'action  remarquablement  bienfaisante  sur  les 
plaies  bourgeonnantes,  détermine  dans  ces  plaies  une  réduction  relative 
considérable  (35  au  lieu  de  75  %)  des  polynucléaires  par  rapport  aux  mo- 
nonucléaires. On  sait,  en  effet,  que  les  premiers  sont  nettement  photophobes. 
Si  les  résultats  de  l'insolation  des  plaies  s'expliquent  par  cette  action  sur 
les  polynucléaires,  l'influence  nocive  de  ces  derniers  reste  inexpliquée.  — 
Y.  Delage. 

Démoli  (Reinhard).  —  V action  immobilisante  de  la  lumière  artificielle 
sur  les  Insectes.  —  L'opinion  courante  est  que  les  Insectes,  en  particulier  les 
papillons  crépusculaires,  se  précipitent  vers  les  sources  de  lumière  et  l'on 
s'est  demandé  alors  pourquoi  ils  ne  volaient  pas  la  nuit  vers  la  lune,  le  jour 
vers  le  soleil.  Des  expériences  spéciales  ont  montré  que  cette  opinion  cou- 
rante n'était  pas  exacte  et  que  la  difficulté  signalée  pouvait  être  résolue.  Si, 
dans  une  chambre  éclairée  par  les  ampoules  électriques  assez  nombreuses 
pour  éclairer  vivement  la  pièce  et  individuellement  assez  faibles  pour  ne 
pas  produire  d'éblouissement,  on  introduit  des  papillons  crépusculaires,  on 
les  voit  se  mouvoir  çà  et  là  sans  faire  grande  attention  aux  lampes.  Si  l'on 
diminue  l'éclairage,  ils  continuent  de  même  jusqu'au  moment  où,  cessant  de 
voir,  ils  s'arrêtent.  Les  papillons  de  jour  se  comportent  autrement  ;  dans 
une  pièce  éclairée  à  la  fois  pour  la  lumière  du  jour  et  par  la  lumière  artifi- 
cielle ils  se  dirigent  toujours  vers  la  fenêtre  sans  s'occuper  des  lampes; 
placés  dans  une  enceinte  éclairée  seulement  par  des  lampes  artificielles,  ils 
se  comportent  différemment  selon  leur  position  initiale  par  rapport  à  la 
lampe  :  ceux  qui  en  sont  assez  éloignés  pour  n'être  pas  éblouis  et  pour  conti- 
nuer avoir  les  objets  autour  d'eux  ne  prêtent  pas  attention  aux  lampes  ;ceux 
qui  en  sont  assez  voisins  ou  s'en  rapprochent  par  hasard  assez  pour  être 
éblouis  et  ne  plus  voir  que  la  lampe,  dansent  autour  de  celle-ci  sans  s'en  éloi- 
gner et  y  reviennent  quand  on  les  en  écarte.  De  même,  leshiboux amenés  dans 
une  enceinte  médiocrement  éclairée  par  une  lampe  se  comportent  différem- 
ment selon  que  leur  œil  a  été  préalablement  adapté  à  l'obscurité  ou  au  grand 
jour.  Dans  le  premier  cas,  voyant  les  objets  ambiants,  ils  ne  font  aucune 
attention  à  la  lumière;  dans  le  second  cas,  ne  voyant  qu'elle,  ils  se  préci- 
pitent vers  elle.  Ainsi,  dans  tous  les  cas  le  résultat  est  le  même  :  les  ani- 
maux ne  sont  pas  attirés  par  les  foyers  lumineux  tant  qu'ils  voient  autour 
d'eux,  et  ne  se  portent  vers  ceux-ci  que  lorsqu'éblouis,  ils  ne  voient  plus 
qu'eux.  S'ils  ne  volent  pas  vers  le  soleil  ou  vers  la  lune,  c'est  parce  que 
ces  deux  astres  éclairent  assez  l'ambiance  pour  que  les  animaux  se  compor- 
tent comme  dans  le  premier  cas.  —  Y.  Delage. 

Perriraz  (J.).  —  Influence\dcs  couleurs  sur  les  papillons.  —  Un  grand 
nombre  de  chenilles  de  la  Vanesse  petite  tortue  furent  mises  dans  des  cages 


XIV.  —  PHYSIOLOCin:  générale.  201 

enveloppées  do  gaze  et  de  papier  de  couleurs  dilïërente.s  ;  cinq  bocaux 
furent  préparés,  dont  un  noir,  un  violet,  un  bleu,  un  orangé  et  un  rouge. 
Les  insectes  manifestèrent  des  réactions  différentes  suivant  les  radiations 
auxquelles  ils  étaient  soumis.  Les  chenilles  du  bocal  violet  moururent  en 
grand  nombre  ;  elles  étaient  très  agitées  et  il  n'y  en  eut  que  quelques-unes 
qui  parvinrent  à  la  nymphose.  La  mortalité  dans  le  bocal  bleu  fut  aussi 
considérable,  mais  un  plus  grand  nombre  de  chenilles  résistèrent.  Dans 
l'orangé  et  le  rouge,  il  y  eut  peu  de  déchet.  L"influence  des  différentes 
couleurs  se  montra  tout  d'abord  dans  la  rapidité  d'évolution  des  chenilles 
jusqu'à  la  nymphose  ;  c'est  ainsi  que  le  violet  accélère  la  transformation 
quand  les  chenilles  peuvent  supporter  ces  radiations.  Les  mêmes  constata- 
tions furent  faites  lors  des  dates  d'éclosion  :  les  violettes  furent  les  plus 
rapides,  les  bleues  vinrent  ensuite  et  les  rouges  éclorent  les  dernières. 
Quant  aux  papillons  eux-mêmes,  ceux  qui  ont  été  soumis  à  l'action  des 
rayons  rouges  ou  orangés  sont  de  taille  plus  petite  qne  ceux  qui  opt  vécu 
dans  les  vases  bleus  ou  violets  ;  on  peut  donc  conclure  que  les  rayons  bleus 
et  violets  accélèrent  ou  intensifient  les  oxydations  dans  les  périodes  larvaires 
ou  de  nymphose.  Dans  le  détail,  on  peut  observer  de  nombreuses  variations 
dans  la  grandeur  des,  macules,  dans  leurs  formes  ;  quelques  teintes  s'ac- 
cusent plus  nettement  dans  les  groupes  violets  ;  les  macules  noires  sont 
régulièrement  bordées  de  jaune  et  de  rouge;  les  lunules  des  bords  des 
ailes  ne  sont  plus  d'un  bleu  pur,  mais  passent  par  toutes  les  teintes  du  vio- 
let; les  bandes  des  ailes  vont  en  s'atténuant  lorsqu'on  passe  aux  papillons 
élevés  dans  le  bleu,  l'orangé  et  le  rouge  et  dans  ce  dernier  cas,  elles  de- 
viennent indistinctes.  —  M.  Boubier. 

Cole  ("William  H.)  et  Dean  (Garleton  F.).  —  Les  réactions  photokiné- 
tiques  des  têtards  de  grenouilles.  —  Les  jeunes  sont  insensibles  à  la  lumière. 
C'est  à  partir  de  40  mm.  seulement  qu'ils  commencent  à  se  montrer  sen- 
sibles. Ceux  d'âge  moyen  sont  photokinétiques,  c'est-à-dire  manifestent  plus 
d'activité  générale  à  la  lumière  qu'à  l'obscurité;  dans  les  stades  voisins 
de  la  métamorphose,  les  têtards  manifestent  un  photropisme  positif.  La 
peau,  surtout  celle  de  la  queue,  est  le  récepteur  des  excitations  phototro- 
piques. L'action  préalable  de  la  lumière  ou  de  l'obscurité  ne  produit  que 
peu  d'effet  sur  la  réaction  actuelle.  Les  excitations  paraissent  agir  par 
l'intermédiaire  du  système  nerveux  et  non  par  action  directe  sur  les  méla- 
nophores.  —  Y.  Del.\oe. 

Harris  (F.  J.)  et  Hoyt  (H.  S.).  —  Vorigine  possihle  de  la  toxicité  de  la 
lumière  nltra-violette.  —  On  sait  que  seuls  sont  efficaces  les  rayons  qui  sont 
absorbés  par  le  système  où  a  lieu  la  réaction.  Les  rayons  lumineux  visibles 
ne  sont  pas,  de  façon  générale,  absorbés  sélectivement  par  le  protoplasme  : 
aussi  n'agissent-ils  que  sur  des  régions  pigmentées  spécialisées.  L'ultra- violet 
est  toxique,  au  contraire,  même  pour  les  organismes  incolores.  Soret  a  in- 
diqué, il  y  a  près  de  quarante  ans,  que  la  plupart  des  protéines  présentent 
une  raie  d'absorption  bien  marquée  dans  le  spectre  de  l'ultra-violet.  Cette 
raie  est  bien  nette  avec  les  solutions  de  tyrosine  et  de  phénylalanine.  Les 
radicaux  tyrosiniques  et  phénylalaniques  pourraient  donc  bien  être  les 
.sensibilisateurs  optiques  rendant  les  cellules  vivantes  susceptibles  à  l'action 
toxique  de  l'ultra-violet.  S'il  en  est  ainsi,  le  passage  des  rayons  en  question 
à  travers  des  solutions  de  tyrosine,  de  phénylalanine  pourrait,  par  suite  de 
l'absorption  des  rayons  toxiques,  rendre  le  rayonnement  inoffensif.  D'où 
l'expérience  que  voici  :  on  se  procure  un  liquide  riche  en  paramécies,  de 


202  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

titrage  connu,  et  on  détermine  la  période  d'extermination  normale,  le 
temps  qu'il  faut  les  exposer  aux  rayons  d'une  lampe  Cooper-Hewit  pour 
tout  tuer.  Ce  temps  est  de  100  secondes  environ.  Puis  on  refait  l'expérience 
en  mettant  des  paramécies  dans  des  solutions  de  gélatine,  d'amino-acides,  etc. 
Or,  dans  ces  conditions,  les  paramécies  sont  tuées  bien  moins  vite.  Les  solu- 
tions de  gélatine,  peptone.  acide  amino-benzoïque,  cystine,  tyrosine  et  leu- 
cine  diminuent  la  toxicité  des  rayons  ultra-violets.  Il  semble  donc  y  avoir 
une  absorption  sélective  des  rayons  par  les  radicaux  amino-acides  toxiques 
des  matières  protéiques.  —  H.  de  Varignv. 

Bro"wning  (C.  N.)  et  Sidney  Russ.  —  Sur  l'action  germicide  du  rayon- 
nement ultra-violet  et  sa  corrélation  avec  Vabsorplion  sélective.  —  Description 
d'une  méthode  par  laquelle  on  détermine  exactement  la  région  du  spectre 
ultra-violet  qui  est  spécialement  germicide  (culture  de  microbes  sur  géla- 
tine, ai^  lieu  de  sensibiliser  la  plaque  de  gélatine  par  les  sels  d'argent). 
Cette  région  est  celle  qui  va  de  2.940  à  2.380  A.  w.  Il  y  a  deux  régions 
distinctes  dans  Tultra-violet  au  point  de  vue  chimique  :  une  première,  du 
point  où  cesse  la  visibilité,  de  3.800  à  2.960:  pas  d'action  germicide,  mais 
faculté  de  pénétrer  à  travers  une  épaisseur  considérable  de  peau.  Une 
seconde  va  de  2.960  à  près  de  2.100,  action  très  germicide,  au  maximum 
d'efficience  de  2.800  à  2.540,  mais  pouvoir  pénétrant  très  faible  :  absorption 
complète  par  1/10^  de  millimètre  de  peau.  —  H.  de  Varigny. 

=  Hayons  X. 

Davey  ("Wheeler  P.).  —  E/fets  des  rayons  X  sur  la  durée  de  la  vie  de 
Triholium  con/usum.  —  Les  effets  sur  cette  blatte  varient  considérablement 
avec  la  dose  et  la  durée  de  l'application.  A  faible  dose,  l'irradiation  a  un 
effet  excitant;  à  dose  moyenne,  la  mort  survient  après  une  période  de 
latence  d'une  ou  plusieurs  semaines.  La  question  se  pose  donc  de  savoir 
si,  dans  ce  cas,  la  mort  est  due  aux  effets  directs  de  l'irradiation  de  l'animal 
ou  a  quelque  cause  étrangère,  chaleur,  humidité,  alimentation,  action  des 
rayons  X  sur  la  nourriture,  le  milieu  etc.  Des  expériences  comparatives 
ont  montré  que  c'est  bien  à  l'irradiation  que  la  mort  est  due.  La  formule 
exprimant  la  durée  de  la  survie  y  en  fonction  de  l'intensité  de  l'irradia- 
tion X  e.st  :  y  r=:  A  —  B  log.  X.  —  Y.  Delage. 

Yi  Aclioîi  des  substances  chimiques  et  organiques. 

Guyénot   (Emile).    —    Recherches   expérimentales  sur   la  vie   aseptique 
■d'un  organisme  e7i  fonction  du  milieu.   — I.  Le  travail  commence  par  un 
long  exposé,  occupant  plus  du  tiers  du  volume,  des  théories  diverses  de 
l'évolution.   [Exposé  parfaitement  inutile   comme   ayant   été  déjà  fait  un 
grand  nombre  de  fois  et  particulièrement  déplacé  dans  une  thèse  de  Doc- 
torat.] La  seule  chose  qui  intéresse  ici  le  lecteur  est  la  position  prise  par  ' 
l'auteur  en  présence  des  théories  adverses.  Une  fois  de  plus,  il  reproche  au 
lamarcki.sme  de  manquer  de  base  objective  expérimentale,  au  darwinisme; 
de  laisser  dans  l'ombre  l'origine  des  variations  et  d'attribuer  à  la  sélection 
un  rôle  exagéré;  enfin  au  mendélisme  de  n'expliquer  que  le  remaniement 
des  caractères  par  le  croisement  et  nullement  l'introduction  de  caractères 
nouveaux  dans  l'organisme.   L'auteur,  en  somme,  penche  vers  le  lamarj 
ckisme,  mais  estime,  avec  raison,  quïl  est  temps  de  colliger  des  document 
e.xpérimentaux  qui  soient  vraiment  à  l'abri  de  toute  critique  et  c'est  poui 


XIV.  _  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  -^'O-'' 

cela  qu'il  a  entrepris  cette  étude  sur  l'évolution  des  Drosophiles  en  milieu 
aseptique,  eu  faisant  varier  avec  une  précision  scientifique  parfaite  les 
conditions  soumises  à  l'étude.  Toute  cette  partie  personnelle  de  son  travail 
a  été  faite  avec  un  soin  extrême,  un  souci  très  vif  de  la  rigueur  scienti- 
fique: elle  est  riche  en  résultats  intéressants  et  ne  mérite  que  des  éloges. 
—  II.  Le  sujet  choisi  a  été  DrosophUa  ampelophila  en  raison  de  certains 
avantages  importants  pour  les  expériences  :  petite  taille  permettant  des  . 
élevages  nombreux  sans  encombrement,  facilité  d'élevage,  durée  de  vie 
médiocre  (1  à  3  mois),  permettant  l'étude  de  générations  successives  en  un 
temps  modéré,  grande  fécondité  (7  à  1)00  œufs,  à  raison  d'une  vingtaine 
par  .jour),  brièveté  des  périodes  larvaires,  enfin  réponse  aux  variations  des 
conditions  d'élevage  ou  d'accouplement  par  des  variations  somatiques 
extraordinairement  nombreuses  dans  la  couleur  des  yeux,  les  caractères 
des  ailes,  la  fécondité,  elc,  etc.  Cette  malléabilité  sous  l'influence  du 
milieu  rend  d'autant  plus  nécessaire  une  connaissance  rigoureuse  des  con- 
ditions ambiantes  et  une  fixité  absolue  de  toutes  celles  qui  ne  sont  pas 
celles  dont  on  étudie  l'influence  lorsqu'elle  est  soumise  à  des  variations 
.systématisées.  La  chose  est  facile  pour  des  conditions  purement  physiques, 
mais  il  n'en  est  pas  de  même  pour  l'alimentation.  L'animal  se  nourrit,  en 
effet,  de  substances  végétales  fermentées  où,  selon  la  phase  de  la  fermen- 
tation, prédominent  le  sucre,  l'alcool  ou  les  acides.  En  outre,  des  parasites 
variés,  microbes  ou  moisissures,  viennent  modifier  dans  des  sens  divers 
l'élément  nutritif.  Il  a  donc  été  reconnu  nécessaire  de  constituer  un  aliment 
toujours  identique  à  lui-même  et,  par  conséquent,  aseptique  et  livré  à  des 
mouches  ou  à  des  larves  rendues  aseptiques  elles-mêmes,  pour  éviter  la 
contamination  par  elles  de  leur  aliment  :  c'était  le  problème  de  la  vie 
aseptique  longtemps  continuée  se  superposant  à  celui  de  la  fixité  de  l'ali- 
ment. L'asepsie  des  larves  a  été  obtenue  par  un  procédé  calqué  sur  celui 
qui  sert  à  obtenir  des  cultures  pures  de  microbes,  en  fragmentant  une 
culture  extrêmement  diluée,  de  telle  sorte  qu'une  goutte  ne  contienne,  en 
général,  qu'un  germe:  on  peut  ainsi  isoler  celui  que  l'on  recherche  et  le 
faire  multiplier  en  milieu  aseptique.  Des  œufs  et  des  larves  ont  été  ainsi 
transportés  de  milieu  aseptique  en  milieu  aseptique  jusqu'à  ce  qu'ayant 
abandonné  au  milieu  leur  dernier  parasite,  microbien  ou  autre,  ils  se 
trouvent  enfin  aseptiques  en  milieu  aseptique;  on  peut,  à  partir  de  là,  les 
faire  développer  indéfiniment  hors  de  la  présence  de  tout  microbe  ou 
moisissures  quelconques.  Le  milieu  aseptique  reconnu  le  plus  favorable  a 
été  une  suspension  de  levure  de  pain  dans  de  l'eau,  stérilisée  à  l'autoclave. 
Non  seulement  la  vie  aseptique  a  été  reconnue  possible,  mais  les  élevages 
débarrassés  de  leurs  ennemis  (microbes  ou  moisissures)  ont  montré  une 
santé  parfaite  et  une  régularité  d'évolution  inconnue  avec  les  autres  pro- 
cédés et  se  continuant  pendant  un  nombre  indéfini  de  générations.  En 
même  temps  était  obtenue  ainsi  une  base  alimentaire  absolument  fixe 
permettant,  par  des  additions  successives  mesurées  et  dosées,  de  soumettre 
à  l'épreuve  l'influence  sur  l'organisme  de  substances  ou  de  parasites 
divers.  Pour  maintenir  constantes  les  conditions  physiques,  les  élevages 
sont  faits  en  étuve  réglée  à  24^  dans  l'obscurité,  et  dans  des  conditions 
d'humidité  non  rigoureuses,  mais  aussi  égales  que  possible  ^  Les  tentatives 
faites  pour  élever  des  vertébrés  avec  une  nourriture  entièrement  artifi- 

1.  La  nourriture  optima  pour  les  Drosophiles  est  la  levure,  mais  celle-ci  étant  plus  ou 
moins  impure,  différente  d'elle-même  selon  les  conditions  de  sa  culture,  et  de  composition 
chimique  mal  connue  ne  se  prêtait  qu'imparfaitement  à  des  expériences  précises,  ce  qui 
amena  l'auteur  à  lui  suhstiluer  une  nourriture  artificielle. 


204  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

cielle,  caséine,  albumines  diverses,  aussi  pures  que  possible,  amidon  pur, 
graisses  obtenues  après  dissolution  dans  l'éther  et  substances  minérales 
diverses  ont  toujours  échoué,  tandis  que  les  témoins  élevés  avec  les  sub- 
stances similaires,  mais  telles  qu'elles  se  présentent  dans  les  aliments 
naturels  prospéraient  sans  difficulté:  la  mort  était  d'autant  plus  précoce 
que  les  aliments  étaient  plus  purifiés.  Au  contraire,  des  Drosophiles  pros- 
péraient sur  un  milieu  artificiel  formé  de  peptone,  glucose,  tributyrine  et 
éléments  minéraux,  mais  l'auteur  en  trouva  la  raison  dans  le  fait  que  les 
animaux  ensemençaient  leur  nourriture  avec  les  germes  de  levures  et 
microbes  divers  et  s'en  nourrissaient.  Il  fallait  donc  refaire  tous  les  essais 
avec  des  animaux  aseptiques. 
Le  milieu  obtenu  par  voie  synthétique  se  compose  de  : 

Peptone 1  gr. 

Glucose 1  gr.  5 

Tributyrini3 ^Z  gouttes 

Chloi'ure  de  polassium 0  gr.  2 

Phosphate  trisodique 0  gr.  2 

Chlorure  de  magnésium 0  gr.  4 

Phosphate  monocalcique 0  gr.  1 

Chlorure  ferrique 0  gr.  01 

Acide  acétique  cristalUsé 1  goutte 

Eau  distillée ; Q.  S.  pour  100(1  ciu^.  i 

L'élevage  aseptique,  en  milieu  artificiel,  a  permis  de  trancher  une  question 
extrêmement  débattue  :  celle  de  l'origine  des  graisses,  en  éliminant  l'ob- 
jection de  la  formation  de  graisses  aux  dépens  des  albuminoïdes  par  les 
microbes.  Les  larves  de  Drosophiles  forment  aux  dépens  de  la  peptone  et 
de  la  lécithine  leur  corps  adipeux,  formé  d'un  mélange  de  substances, 
protéique  et  graisse,  absolument  nécessaire  à  leur  développement  [XIII]. 
[Le  problème  de  l'élevage  aseptique,  en  milieu  artificiel  rigoureusement 
connu,  a  permis  à  l'auteur  d'aborder,  avec  une  méthode  rigoureuse,  diverses 
questions  biologiques  dans  lesquelles  il  fallait  dégager  l'influence  relative 
des  conditions  ambiantes  et  de  l'alimentation.]  —  III.  Il  faut  distinguer  la 
fécondité  (aptitude  h  pondre  des  œufs),  de  la  fertilité  (aptitude  à  engendrer 
des  générations  nouvelles);  la  fécondité  est  sous  l'étroite  dépendance  de  la 
nutrition  et  des  deux  facteurs  de  celle-ci  :  abondance  et  qualité  de  la  nour- 
riture. Toutes  les  expériences  ont  été  faites  aseptiquement,  de  manière  à 
éviter  les  variations  en  rapport  avec  la  présence  de  microbes  ou  d'orga- 
nismes étrangers  quelconques.  Comme  milieu  nutritif  riche,  on  a  choisi  la 
levure  et  comme  milieu  nutritif  pauvre,  la  pomme  de  terre.  De  nombreuses 
expériences  correspondantes  ont  montré  que  la  réduction  quantitative  ou  la 
mauvaise  nature  qualitative  de  la  nourriture  engendrent  une  diminution  de 
la  fécondité,  se  manifestant  par  la  réduction  du  tissu  adipeux,  réserve 
générale  où  les  éléments  sexuels  puisent  les  matériaux  de  leur  dévelop- 
pement, la  réduction  du  nombre  des  œufs  engendrés,  la  réduction  de  la 
ponte  pouvant  aller  jusqu'à  sa  suppression,  une  grande  mortalité  des  larves 
et  des  pupes,  un  retard  dans  l'éclosion,  la  pupaison  et  le  développement 
de  l'imago.  Cependant  la  pomme  de  terre  agit  uniquement  par  carence 
et  non  par  une  inhibition  spécifique.  D'autres  facteurs  agissent  dans  le 

1.  Bien  qu'on  ne  puisse  améliorer  ce  milieu  par  aucune  modification  dans  Ja  qualité  ou  la 
proportion  de  substances  de  l'ordre  de  celles  qu'elles  contiennent,  il  ne  permet  que  des 
élevages  imi)arfaits  et  languissants.  Mais  cet  aliment  devient  parfait  dès  qu'on  lui  ajoute  de.s 
substances  incijnnues,  peut-être  comijarables  à  la  vitamine  de  Fu>ke,  sous  la  forme  d'un 
autolysat  de  levure  de  boulangerie. 


Xn  .  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  20r) 

même  sons  que  la  réduction  de  nourriture,  tels  sont  la  dcssication,  uno 
température  insuffisante,  l'addition  de  sucre  ou  d'acide  acétique  à  la  nour- 
riture et  les  rayons  ultra-violets.  —  La  ponte  est  largement  influencée  par 
les  conditions  extérieures,  le  simple  changement  de  lieu,  sans  modifica- 
tions du  milieu,  produit  un  retard  notable  ;  ce  retard  est  beaucoup  plus 
grand  et  peut  aller  jusqu'à  l'inhibition  malgré  une  ovogénèse  active  déter- 
minant la  distention  de  l'abdomen  par  l'insuffisance  alimentaire,  la  sé- 
cheresse, une  température  trop  basse  (10  à  15")  ou  trop  élevée  (30  à  35"), 
optimum  24";  et  surtout  par  la  fécondation.  Les  femelles  privées  de  mâles 
pondent  beaucoup)  moins  que  les  femelles  fécondées,  la  seule  présence 
du  mâle  ne  suffit  pas  :  il  faut  le  coït.  La  présence  des  spermatozoïdes  dans 
le  réceptacle  séminal  exerce  aussi  son  action  propre  car  la  ponte  subit 
un  retard  dès  que,  après  une  vingtaine  de  jours,  la  réserve  de  sperme, 
provenant  d'un  premier  coït,  est  épuisée.  Des  facteurs  analogues  influencent 
de  même  la  fertilité  mais  cela  ne  veut  pas  dire  que  la  capacité  potentielle 
héréditaire  d'origine  interne  de  pondre  des  œufs  ou  de  produire  des  jeunes 
soit  en  quoi  que  ce  .soit  affectée  :  ce  qui  est  modifié,  ce  sont  seulement  les 
facteurs  externes  dont  la  collaboration  est  nécessaire.  Ainsi  a  pu  être  isolée 
d'une  façon  certaine ,  la  part  d'influence  d'une  modification  déterminée 
du  milieu  ambiant  sur  une  fonction  physiologique.  —  Y.  Delage. 

=  Substances  chimiques. 

Abelous  (  J.  E.)  et  Soula  (L.  C).  —  Modifications  du  chimisme  cérébral 
à  la  suite  des  intoxications.  Loi  de  Vébranlement  toxique  prolongé.  —  La 
pénétration  dans  le  milieu  intérieur  d'une  substance  étrangère  détermine 
chez  le  lapin  des  altérations  chimiques  du  cerveau  qui  persistent  pendant 
assez  longtemps.  Les  auteurs  appellent  la  perturbation  ainsi  provoquée 
ébranlement  toxique  prolongé  ou  chroniotoxie.  Désintégration  protéique  par 
protéolyse  et  aminogénèse,  augmentation  de  la  teneur  en  nucléo-protéides, 
sans  doute  par  suite  d'un  afflux  leucocytaire,  lipolyse  ou  saponification, 
telles  sont  les  modifications  cérébrales  qui  peuvent  être  mises  en  évidence, 
même  trente-cinq  jours  après  l'injection,  et  qui  témoignent  que  le  cerveau 
possède  la  mémoire  chimique,  comme  il  possède  la  mémoire  psychique. 
L'ébranlement  toxique  se  produit  aussi  bien  avec  des  alcaloïdes  (strychnine, 
cocaïne)  qu'avec  des  substances  colloïdes  (ovalbumine,  sérum  de  cheval, 
urohypotensine).  On  peut  penser  que,  tant  que  dure  l'ébranlement  toxique, 
le  cerveau  se  comporte  comme  un  organe  malade  déversant  dans  le  sang 
des  produits  anormaux  pour  la  destruction  desquels  les  leucocytes  doivent 
sécréter  des  ferments  solubles  spécifiques.  On  peut  déceler  ces  ferments  en 
faisant  agir  le  sérum  de  l'animal  ayant  subi  les  injections  sur  une  petite 
quantité  de  substance  cérébrale  ;  le  pouvoir  neuro-protéolytique  de  ce  sérum 
est  manifeste  non  seulement  après  injection  d'antigènes  colloïdes,  mais  aussi 
à  la  suite  des  injections  d'alcaloïdes  comme  la  strychnine  et  la  cocaïne.  On 
peut  alors  se  demander  si  le  terme  d'antigène  ne  devrait  s'appliquer  aux 
cristalloïdes  comme  aux  colloïdes  étrangers  introduits  dans  le  milieu  inté- 
rieur et  si  Torganisme  ne  se  défendrait  pas  contre  les  uns,  de  même  que 
contre  les  autres,  par  la  formation  d'anticorps.  Cette  conception  se  trouve 
encore  renforcée  du  fait  qu'il  est  possible  de  démontrer  que  l'anaphylaxie 
n'est  pas  l'apanage  exclusif  des  seuls  colloïdes,  mais  qu'elle  existe  pour  un 
cristalloïde  tel  que  la  strychnine.  Il  est  alors  permis  de  relier  l'anaphylaxie 
à  l'ébranlement  durable  provoqué  dans  le  cerveau  par  l'injection  dans  le 
milieu  intérieur  d'un  antigène,  colloïde  ou  non;  étant  donné  l'accroissement. 


20<>  L'ANNÉE  BIOLOGIQl'E. 

dans  ces  conditions,  de  la  teneur  du  cerveau  en  savons,  agents  de  décalcifi- 
cation, on  peut  supposer  que  l'état  anaphylactique  est  la  conséquence  de  la 
sensibilisation  du  cerveau  par  son  appauvrissement  en  calcium  après 
l'injection.  L'un  des  auteurs  a,  en  effet,  antérieurement  montré  qu'on  peut, 
avec  l'urohypotensine,  provoquer  d'emblée  chez  le  lapin  le  choc  anaphylac- 
tique, en  faisant,  24  heures  avant  l'injection  de  la  substance,  une  injection  de 
savon  qui  agit  comme  sensibilisant.  D'autre  part,  il  est  aussi  possible  de 
diminuer  considérablement  la  sensibilité  du  lapin  à  l'urohypotensine  en 
enrichissant  l'organisme  en  calcium  par  des  injections  sous-cutanées 
répétées  de  glycérophosphate  de  chaux  en  solution  aqueuse  dans  les  semaines 
qui  précèdent  l'injection  d'urohypotensine  :  on  constate  alors  que  les  modi- 
fications chimiques  du  cerveau  sont  presque  insignifiantes.  Le  glycérophos- 
phate de  chaux  exerce  la  même  action  préservatrice  vis-à-vis  de  la  strych- 
nine. —  H.  Cardot. 

Cloetta  (M.).  —  Contribution  à  la  théorie  de  la  iiarcoxe.  —  A  la  suite 
de  la  théorie  des  lipoïdes,  on  a  attribué  une  grande  importance  aux  rapports 
de  solubilité  d'un  narcotique  dans  les  substances  grasses  d'une  part  et, 

d'autre  part,  dans  l'eau.  Plus  le  coefficient  - — - —  serait  élevé,  plus  l'effet 

eau 

narcotique  d'une  substance  devrait  être  prononcé,  de  sorte  que  la  substance 
qui  passerait  le  plus  vite  de  l'eau  dans  les  matières  grasses  devrait  avoir  les 
plus  pufssantes  qualités  narcotiques.  Sous  la  direction  de  C,  le  docteur 
Gensler  a  entrepris  des  expériences  en  vue  de  vérifier  le  fondement  de 
cette  hypothèse.  11  a  introduit  dans  l'estomac  d'un  chien  une  certaine  quan- 
tité dosée  d'un  narcotique.  L'animal  une  fois  assoupi  a  été  tué  au  milieu  de 
la  narcose.  On  établit  ensuite  les  quantités  du  narcotique  resté  dans  le  tractus 
digestif,  afin  de  savoir  combien  en  avait  été  vraiment  absorbé.  Puis  on 
détermine  séparément  les  quantités  du  narcotique  qui  ont  passé  dans  le 
cerveau  et  celles  qui  circulent  dans  le  sang.  La  détermination  ne  présentait 
pas  de  difficultés,  les  trois  préparations  employées  (neuronal,  bromural, 
adaline)  contenant  du  brome,  substance  qui,  normalement,  ne  se  trouve  pas 
dans  l'organisme.  De  très  petites  quantités  seulement  avaient  passé  dans  le 
cerveau  et  cela  d'une  façon  proportionnelle  aux  quantités  résorbées  par  l'in- 
testin qui,  elles,  étaient  très  différentes  pour  les  trois  substances  examinées. 
Pourtant  la  profondeur  de  la  narcose  était  la  même  dans  les  trois  cas,  les  doses 
ayant  été  choisies  en  conséquence.  La  quantité  absolue  d'une  substance 
narcotique  contenue  dans  le  cerveau  n'est  pas  le  facteur  essentiel  qui  déter- 
mine le  degré  de  profondeur  du  sommeil.  On  a  également  établi  le  coeffi- 

(yYïO  î  cep 

cient  -^^ pour  les  trois  substances.  Il  en  résulte  que  ce  coefficient  à  lui 

eau 
seul  n'explique  pas  non  plus  l'effet  narcotique  qui,  en  partie  du  moins,  doit 
dépendre,  selon  C,  de  la  constitution  chimique  des  substances  en  question. 
—  J.  Strohl. 

Clayberg  (Harold  D.).  —  L'action  de  t'élher  et  du  chloroforme  sur 
ccrlnins  poissons.  —  L'auteur,  s'est  servi,  pour  l'étude  de  cette  action,  de  ti'ois 
méthodes  :  \°  comparer  le  comportement  du  poisson  dans  l'eau  pure  et  dans 
l'eau  additionnée  de  quantités  déterminées  de  la  substance  considérée,  de 
façon  à  noter  à  quel  degré  de  concentration  un  changement  apparaîtra; 
2'^mesurer  le  temps  nécessaire  pour  que  les  symptômes  maladifs  apparais 
sent,  et  3°  mesurer  le  temps  nécessaire  pour  tuer  l'animal.  De  ces  trois 
méthodes,  seule  la  dernière  a  été  employée  ju.çqu'ici.  Les  espèces  de  pois- 


XIA  .  _  PHYSIOLOGIE  GENKRALE.  -^07 

sons  étudiées  ont  été  :  ("atostomus  commersoniù  Ameiurus  nebutosusoi 
Lepomù  hwnilis.  La  première  méthode  a  été  employée  pour  les  deux  pre- 
mières espèces  ;  le  chloroforme  provoque  des  réactions  diverses,  non  con- 
stantes et  variables  suivant  les  individus:  elles  ne  paraissent  suivre  aucune 
loi  définie.  L'éther,  à  une  concentration  de  0,3  à  0,4  '""^  par  litre  provoque, 
c\ie7.V Ameiurus,  une  réaction  caractéristique  :  le  poisson  s'agite,  nage  en 
changeant  constamment  de  direction,  la  tête  toujours  appliquée  à  la  paroi 
du  bassin.  Cette  réaction  qui  n'intervient  qu'à  cette  concentration  précise 
peut  servir  pour  établir  un  étalon  pour  les  poissons.  —  Le  Lepomis  est  tué 
soit  par  l'éther  soit  par  le  chloroforme  à  une  concentration  dépassant  3,69"""'' 
pour  le  premier  et  0,07^™^  pour  le  second.  La  toxicité  du  chloroforme  est, 
pour  ce  poisson,  environ  20  fois  plus  grande  que  celle  de  l'éther;  pour 
l'homme,  elle  n'est  que  ?5  fois  plus  grande.  —  M.  Goldsmith. 

Garnis  (M.).  —  Sur  la  ri'sistancr  au  curare  du  Leptodacli/liis  (Hun// 
argent ina)  et  sur  d'autres  points  de  la  physiologie  générale  des  muscles.  -- 
La  grenouille  argentine  L.  osallalus,  quoique  très  semblable  à  la  grenouille 
européenne,  en  diffère  notablement  sous  un  curieux  rapport,  celui  de  la 
résistance  au  curare  :  les  doses  habituelles  sont  sans  aucune  action  sur  elle; 
les  très  fortes  doses,  0,5  à  1  centigramme,  déterminent  la  paralysie  et  la 
mort,  mais  sans  toucher  l'excitabilité  indirecte  du  muscle,  lequel  reste  exci- 
table par  l'intermédiaire  de  son  nerf  moteur.  L'auteur  propose  pour  expli- 
quer ces  faits  d'admettre  qu'il  existe  chez  la  grenouille  ordinaire  une 
substance  réceptive  spéciale  pour  le  curare,  par  l'intermédiaire  de  laquelle 
ce  poison  exerce  son  action,  et  que  cette  substance  manque  chez  la  grenouille 
argentine.  Chez  celle-ci  la  mort  sous  l'influence  des  fortes  doses  doit  être  due 
à  l'action  du  curare  sur  la  substance  fondamentale  du  muscle.  —  Même 
résistance  de  la  grenouille  argentine  à  la  nicotine,  tandis  que,  en  présence 
de  la  vératrine,  elle  se  comporte  comme  la  grenouille  européenne.  —  Y. 
Delage. 

Mac  Dowell  [E.  G.)  et  Vicari  (E,  M.).  —  La  croissance  et  la  fécondité 
des  rats  alcoolisés.  —  L'alcool  est  donné  par  inhalations,  et  à  doses  fortes, 
jusqu'à  ce  que  l'animal  ne  puisse  presque  plus  bouger;  il  met  environ 
4  heures  à  reprendre  son  activité  normale.  L'alcool  est  donné  chaque  jour 
dès  la  fin  du  sevrage.  Les  résultats  ont  été  très  nets.  Au  bout  de  182  jours 
le  poids  des  rats  alcooliques  était  de  20  %  inférieur  à  celui  des  rats  nor- 
maux. En  ce  qui  concerne  la  fécondité,  la  réduction  du  nombre  des  nais- 
sances a  été  d'un  peu  moins  que  les  2  3.  —  Y.  Delage. 

Ransom  (Fred.).  —  Calcium  et  action  de  certains  poisons  sur  le  cœur  de 
la  grenouille.  —  La  présence  du  calcium  est-elle  nécessaire  à  l'augmenta- 
tion des  systoles  et  du  tonus  que  provoquent  certains  poisons  agissant,  en 
circulation  artificielle,  sur  le  cœur  de  la  grenouille?  La  réponse  est  négative 
dans  le  cas  de  l'adrénaline,  de  l'agaricine,  de  la  caféine,  de  la  saponine,  du 
strophanthus  et  de  la  vératrine.  —  H.  Cardot. 

Raber  (Oran  L.).  —  Action  synergique  des  électrolytes.  —  Nombre 
d'expériences  récemment  publiées  ont  fait  entrer  dans  la  science  la  notion 
'  d'antagoni.sme  entre  les  sels.  Deux  sels  produisent  séparément  une  action 
semblable;  réunis,  ils  produisent  une  action  moindre  que  la  somme  de  leurs 
actions  individuelles.  Mais  est-ce  là  un  fait  général?  Les  expériences  ci- 
dessous  montrent  que,  dans  certains  cas,  on  obtient  un  phénomène  inverse  : 


208  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

un  effet  plus  grand  que  la  simple  somme  des  effets  individuels.  C'est  ce  que 
Fauteur  appelle  synergie.  Comme  effet  mesurable,  il  a  pris  la  chute  de  résis- 
tance électrique  obtenue  chez  Laminaria  à  la  suite  de  l'action  des  sels.  La 
synergie  a  été  observée  par  lui  dans  le  cas  des  anions  chlorure  et  citrate 
unis  au  cation  sodium.  La  chute  de  résistance  du  mélange  des  solutions 
l'emporte  sur  la  somme  calculée  des  chutes  de  résistance  individuelle.  — 
Y.  Delage. 

Busquet.  —  Action  vaso-constrictive  du  nuclëinale  de  soude  sw  le  rein. 

—  A  la  dose  de  -^  de  milligramme  par  kilogramme  d'animal,  le  nucléinate 

de  soude  exerce  une  double  action,  vaso-constrictive  sur  le  rein  dont  la  sécré- 
tion diminue  ethypotensive  sur  la  circulation  générale.  Cette  seconde  action, 
produite  une  fois,  ne  se  reproduit  plus  (tachyphyllaxie)  ;  au  contraire,  l'action 
sur  le  rein  se  reproduit  indéfiniment  proportionnellement  aux  doses.  Elle 
s'exerce  par  les  terminaisons  ou  par  les  ganglions  périphériques,  sans 
intervention  de  la  moelle  dont  la  section  ne  modifie  pas  le  phénomène.  La 
désintégration  spontanée  de  la  moUécule  de  nucléinate  par  vieillissement, 
avec  mise  en  liberté  de  l'acide  phosphorique,  respecte  ces  propriétés.  — 
Y.  Delage. 

Chio  QVI.).  —  Acti07i  de  l'anhydride  carbonique  et  du  calcium  sur  l'utérus 
isolé.  —  Le  calcium,  en  solution  suffisamment  concentrée,  déprime  les  con- 
tractions. Le  retour  à  la  condition  primitive  peut  être  obtenu  par  C0-.  Inver- 
sement, CO- appliqué  le  premier  déprime  l'utérus  et  cet  effet  est  annihilé  par 
le  calcium.  Si,  comme  il  est  probable,  ces  effets  inverses  s'obervent  aussi  in 
vivo.,  il  peut  y  avoir  là  un  moyen  d'influencer  les  contractions  utérines.  — 
Y.  Delage. 

a)  Coupin  (Henri).  —  Influence  des  sels  de  calcium  sur  les  poils  absorbants 
des  racines.  —  L'addition  de  sels-  de  calcium  à  l'eau  où  végète  le  cresson 
{Lepidium  salivum)  contrarie  notablement  la  formation  des  poils  absorbants. 
On  peut  se  demander  si  cette  action  ne  varie  pas  selon  les  plantes  et  si  ce 
n'est  pas  là  que  réside  la  différence  entre  plantes  calcifuges,  calcicoles  et  in- 
différentes. —  Y.  Delage. 

a)  Rajat  (H.).  —  L'action  du  chlorure  de  sodium  sur  les  mollusques  aqua- 
tiques. —  Les  limnées  se  prêtent  à  raeclimatement  progressif  dans  Teau 
salée  à  condition  que  la  concentration  soit  très  lentement  progressive,  en 
commençant  par  0-"001  par  litre  :  mais  à  partir  de  5  gr.  par  litre,  la  tolérance 
disparait,  l'animal  cesse  d'abord  de  se  reproduire,  puis  meurt.  —  Y.  De- 
lage. 

b)  Rajat  (E,)-  —  La  vie  des  mollusques  {Limnaea  iimosa)  dans  les  milieux 
artificiellement  colorés.  —  Les  limnées  supportent  aisément  l'addition  à 
l'eau  où  elles  vivent  d'environ  Ogr.Oô  de  matières  colorantes  diverses  :  carmin 
(survie  "2  mois  et  reproduction  possible),  fuchsine  (survie  1  mois),  violet  de 
gentiane  (survie  20  jours),  bleu  et  vert  de  méthylène  (survie  10  jours).  Re- 
portés dans  l'eau  normale,  les  animaux  se  décolorent,  mais  très  lentement. 

—  Y.  Delage. 

Chien  (S.  S.).  —  Effets  particuliers  du  baryum,  du  strontium  et  ducérium 
sur  les  Spirogyra .  —  Les  chloroplastides  de  certaines  espèces  de  Spirogyres 


XIV.   -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  209 

se  contractent  d'une  façon  particulière  et  caractéristique  dans  les  solutions 
de  CeCP,  BaCl^  et  SrCP.  On  observe  le  fait  dans  les  solutions  à  0.00005  de 
chlorure  de  cériumet  dans  celles  à  0.0001  de  chlorure  do  baryum.  Le  chlo- 
rure de  strontium  produit  le  même  eiïet,  mais  pas  à  des  dilutions  aussi 
grandes  que  celles  des  autres  chlorures.  —  P.  Guerin. 

Burro-ws  (Montrose  T.).  —  La  pression  d'o.vytjène  nécessaire  à  l'activité 
(les  tissus.  —  La  croissance  de  fragments  de  cœur  ou  de  peau  dembryons  de 
poulet  cultivés  sur  plasma  de  poulet  n'est  que  peu  influencée  par  la  pression 
partielle  de  l'oxygène,  au-dessus  d'une  certaine  limite;  elle  est,  en  etfet,  à 
peu  près  la  même  dans  l'oxygène  pur  et  dans  une  atmosphère  n'en  conte- 
nant que  10  p.  100;  elle  diminue  en  dessous  de  ce  taux,  mais  n'est  pas 
encore  complètement  entravée  dans  une  atmosphère  à  6,6  p.  100.  — 
H.  Cardot. 

Grasnick  CW.).  —  JJe/f'et  des  rayons  du  radium  sur  les  tissus  animaux.  — 
Sur  des  larves  d'Amphibiens,  G.  a  revu  beaucoup  des  troubles  signalés  avant 
lui  comme  produits  par  l'action  du  radium  et  en  a  observé  de  nouveaux. 
Il  classe  ces  phénomènes  en  trois  groupes  :  1°  Il  attribue  à  une  excitation 
par  les  rayons  [5  les  proliférations  épidermiques  et  les  dégénérescences  du 
tissu  conjonctif,  de  la  choi'de  etc.;  il  y  rapporte  aussi  les  modifications 
des  cellules  pigmentaires  qu'il  a  constatées  et  qui  se  produisent  sans  temps 
latent.  2"  A  une  action  chimique  des  rayons  y,  G.  attribue  les  dégénéres- 
cences pycnotiques  des  noyaux  et  la  déformation  des  chromosomes  ;  d'après 
lui,  cette  actionne  s'exerce  que  sur  les  noyaux  assez  proches  de  la  mitose; 
les  noyaux  au  repos  en  sont  indemnes  ;  elle  consiste  peut-être  en  une  ré- 
duction de  la  chromatine,  réduction  qui  parfois  aboutirait  à  du  pigment 
[1,  2"].  3"  L'hypertrophie  des  vaisseaux,  et  probablement  les  dégénéres- 
cences nucléaires  en  anneau,  ne  sont  que  des  phénomènes  secondaires, 
conséquences  des  précédents.  —  G.  combat  l'hypothèse  d'une  susceptibilité 
.spécifique  des  divers  tissus,  et  croit  que  tous  les  tissus  ont  des  périodes 
de  susceptibilité  particulière,  coïncidant  probablement  avec  les  périodes 
d'assimilation  intense,  telles  que  les  moments  de  multiplication  mitotique. 
—  M.  Prenant. 

Z-waardemaker  (H.).  —  Action  réparatrice  du  radium  sur  le  cœur  isolé 
arrêté  par  privation  de  potassium.  —  On  détermine  l'arrêt  du  cœur  en  cir- 
culation artificielle,  lorsqu'on  supprime  le  chlorure  de  potassium  dans  le 
liquide  d'irrigation  ;  si  l'on  soumet  alors  le  cœur  aux  radiations  du  radium 
ou  du  mésothorium,  les  pulsations  reprennent  ;  mais  cette  action  des  corps 
radio-actifs  est  enrayée  si  l'on  ajoute  au  liquide  une  dose  convenable  d'un 
sel  d'uranium.  Il  s'agit  d'une  sorte  d'équilibre  qui  peut  être  rompu  en  aug- 
mentant ou  en  renforçant  soit  la  dose  d'uranium,  soit  la  radiation,  et  il  est 
possible  de  réaliser  au  cours  d'une  même  expérience  plusieurs  équilibres 
successifs.  Une  étude  quantitative,  réalisée  par  l'auteur  en  prenant  le  cœur 
comme  indicateur  d'une  véritable  méthode  de  zéro,  montre  qu'en  portant  en 
ordonnées  les  logarithmes  des  doses  d'uranium  correspondante  aux  équilibres 
successifs  et  en  abscisses,  la  distance  du  cœur  au  centre  radio-actif,  la  courbe 
obtenue  est  sensiblement  une  droite.  —  H.  Cardot. 

Hamburger  (H.  J.)  et  "Waard  (D.  I.  de).  —  Influence  de  substances  ra- 
dioactives sur  la  perméabilité  du  reiii  au  glycose.  —  Le  KCI  diminue  la 
perméabilité  du  rein  au  glycose;  c'est  par  sa  radioactivité  qu'il  intervient  en 

L'*NNÉe  BIOLÛGIQUi;,   XXII.    1917.  14 


210  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

cette  circonstance.  On  obtienten  effet,  le  même  résultat  en  introduisant  dans  le 
liquide  qui  traverse  le  rein  (grenouille)  des  préparations  d'uranium  ou  de 
thorium  ou  même  de  l'émanation  ;  les  quantités  de  ces  substances  produi- 
sant un  même  effet  sur  la  perméabilité  rénale  ne  sont  pas  les  quantités  iso- 
moléculaires mais  les  quantités  isoradioactives.  —  Y.  Delage. 

a)  Baglioni  (S.). — Action  'physiologique  de  l'urée.  —  Le  cœur  des  Sélaciens 
est  déprimé  par  NaCl  et,  pour  des  doses  assez  fortes,  s'arrête  en  diastole  ;  il 
est  excité  par  l'urée,  et  pour  des  doses  assez  fortes,  s'arrête  en  systole.  La 
contraction  normale  résulte  d'un  balancement  entre  ces  deux  actions,  le 
milieu  optimum  doit  contenir  pour  lOOcc.  2  gr.  de  NaCl  et  2  gr.  d'urée  : 
ce  sont  les  proportions  normales  dans  le  sang  de  l'animal. 

II.  Quelques  données  sur  la  composition  chimique  des  liquides  du  corps  des 
animaux  marins,  et  recherches  postérieures  sur  le  même  sujet.  —  Le  taux  de 
l'urée  dans  l'urine  est  beaucoup  plus  faible  que  dans  le  sang  chez  les  Séla- 
ciens :  les  reins  fonctionnent  donc  de  manière  à  laisser  dans  le  sang  la  forte 
proportion  d'urée  nécessaire  au  fonctionnement  du  cœur  et,  sans  doute,  des 
autres  organes.  Il  n'en  est  plus  de  même  pour  les  Téléostéens  qui,  sous  ce 
rapport,  se  rapprochent  des  Mammifères.  Chez  les  autres  vertébrés,  l'urée 
exerce  sur  le  cœur  une  action  analogue  et  non  moins  nécessaire,  mais  à 
dose  notablement  plus  faible  et  adéquate  à  celle  qui  se  trouve  dans  leur  sang. 
Ce  rôle  excitant  de  fonction  nécessaire  rapproche  l'urée  des  hormones.  Ce- 
pendant,'à  raison  de  son  caractère  de  produit  catabolique,  on  pourrait  la 
ranger  avec  CO^  dans  le  groupe,  proposé  par  Glev,  des  parhormones.  D'ail- 
leurs, si  l'urée  est  un  produit  catabolique  elle  n'en  est  pas  moins  en  même 
temps  uli  produit  de  sécrétion  interne  puisqu'elle  est  préparée  par  le  foie  et 
déversée  par  lui  dans  la  circulation,  le  rein  ne  servant  qu'à  éliminer  l'excès 
de  cette  substance.  —  Y.  Delage. 

Meighan  (John  S.).  —  Quelques  observations  sur  faction  de  la  guanidine 
sur  le  muscle  de  grenouille.  —  En  employant  des  solutions  de  guanidine  de 
plus  en  plus  diluées,  à  partir  de  1  %,  on  constate  que  les  contractions 
qu'elles  provoquent  dans  le  muscle  de  grenouille  sont  maxima  à  la  con- 
centration de  0,25  %  environ.  La  guanidine  a  un  effet  curarisant  ou  pa- 
ralysant sur  les  terminaisons  nerveuses.  Cet  effet  apparaît  plus  rapide- 
ment dans  les  solutions  fortes;  au-dessous  de  0,02  %,  il  n'a  pas  été  observé 
de  paralysie.  Une  légère  élévation  de  température  augmente  l'effet  de  la 
guanidine  ;  pour  une  élévation  plus  forte,  le  caractère  des  secousses  se  mo- 
difie ;  elles  tendent  à  devenir  des  trémulations,  ce  qui  peut  faire  supposer 
que  la  guanidine  agit  sur  le  muscle  d'une  façon"  différente  à  haute  tempé- 
rature. —  H.  Cardot. 

Sharpe  (J.  Smith.).  —  Action  de  la  guanidine  sur  le  système  neuro-mus- 
culaire des  Crustacés  Décapodes.  —  La  guanidine  agit  chez  les  crustacés  ' 
Décapodes  par  le  même  mécanisme  que  chez  les  Mammifères  :  c'est-à-dire 
que  son  action  porte  sur  le  système  nerveux  central,  et  non  pas,  comme 
chez  la  grenouille,  sur  la  jonction  du  nerf  et  du  muscle.  En  effet,  les  se 
cousses  et  les  trémulations  des  membres,  consécutives  aux  injections  de 
guanidine,  n'apparaissent  pas  si  les  nerfs  ont  été  préalablement  sectionnés  ; 
aucune  action  curarisante  ne  peut,  non  plus,  être  démontrée  relativement 
à  l'effet  de  cette  substance  sur  les  Décapodes.  —  H.  Cardot. 

Rubinstein  (M.).  —  L'alhérome  expérimental  par  ingestion  de  cholesté- 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  OENERAT-E.  211 

fine.  —  L'athcroine  antique  a  été  souvent  attribué  à  la  cholestérine  et  au 
jaune  d'œuf  susceptible  d'introduire  celle-ci  dans  l'alimentation.  Des  expé- 
riences portant  sur  le  lai)in  et  le  cobaye  et  comparativement  sur  des  ani- 
maux de  contrôle  n'ont  fourni  à  l'auteur  que  des  résultats  négatifs.  La  pré- 
sence fréquente  "de  polynucléaires  dans  la  rate  témoigne  d'une  réaction 
défensive  de  l'organisme  peut-être  contre  d'autres  altérations.  —  Y.  Delage. 

Doubt  (Sarah  L.).  —  Réaction  des  plantes  à  l'égard  du  gaz  d'éclairage. 
—  Certaines  plantes  sont  très  sensibles  aux  moindres  traces  de  gaz  qu'elles 
permettent  de  déceler,  alors  que  d'autres  ne  commencent  à  réagir  que  lors- 
que l'odeur  du  gaz  se  fait  sentir.  Un  certain  nombre  d'arbres  sont  particu- 
lièrement sensibles  à  l'action  du  gaz  qui  s'échappe  dans  le  sol  {poirier, 
pommier,  frêne,  orme,  etc.).  —  P.  Guérin. 

=  Sérums.  Immunité. 

a)  Zunz  (Edgard).  — Recherches  sur  l'anaphylaxie  par  l'injection  intra- 
veineuse de  glycylglgcine,  de  triglycylglycine  et  de  tétraglycylglycine  chez  le 
lapin.  —  Jusqu'à  quel  point  peut-on  scinder  la  molécule  protéique  sans 
cesser  d'obtenir  des  produits  susceptibles  d'anaphylactiser  ?  A  cette  ques- 
tion encore  obscure,  l'auteur  apporte  comme  contribution  ses  recherches 
sur  les  peptides  formés  par  réunion,  avec  déshydratation,  de  deux  ou  plu- 
sieurs molécules  d'un  acide  aminé  particulier,  le  glycocolle.  L'expérience 
montre  que  le  glycocolle  et  la  diglycine,  s'ils  peuvent  être  employés  comme 
sensibilisateurs,  ne  provoquent  en  aucun  cas,  en  injection  déchaînante,  le 
choc  anaphylactique,  tandis  que  les  peptides  formés  par  l'union  de  3  à  5 
molécules  de  glycocolle  sont  à  la  fois  sensibilisateurs  et  déchaînants.  — 
H.  Cardot, 

b)  Zunz  (Edgard).  —  Recherches  sur  l'anaphylaxie.  Contribution  à  l'étude 
des  effets  de  l'injection  intraveineuse  de  sérum  traité  par  l'agar  ou  la  parabine 
chez  les  cobayes  neufs.  —  Le  contact  d'une  suspension  d'agarou  de  parabine 
(mélange  d'hydrates  de  carbone  retirés  de  l'agar)  rend  le  sérum  de  cobaye 
nocif  pour  le  cobaye,  chez  lequel  il  provoque  d'emblée  le  choc  anaphylac- 
tique ;  mais  le  même  traitement  ne  confère  pas  à  un  sérum  hétérologue  (de 
chien,  de  lapin  ou  de  mouton)  la  propriété  de  provoquer  le  choc  chez  le 
cobaye  neuf.  Pour  modifier  le  sérum  de  cobaye  dans  le  sens  qui  vient  d'être 
indiqué,  la  suspension  doit  avoir  une  constitution  physique  spéciale.  En 
général,  la  nocivité  obtenue  pour  le  sérum  est  d'autant  plus  grande  que  la 
suspension  adsorbe  mieux  le  complément.  Le  noir  animal,  qui  n'adsorbe  pas 
ce  dernier,  ne  confère  pas  non  plus  de  pouvoir  toxique  au  sérum.  On  sait 
.que  la  dialyse  du  sérum  divise  le  complément  en  un  chaînon  terminal 
resté  en  dissolution  avec  les  albumines  et  un  chaînon  moyen  précipité  avec 
les  globulines.  Les  effets  anapliylactogènes  conférés  au  sérum  par  l'agar  ou 
la  parabine  paraissent  dépendre  surtout  de  la  portion  du  sérum  renfermant 
le  chaînon  moyen.  —  H.  Cardot. 

a)  Kopaeze-wski  CW.).  —  Recherches  sur  le  sérum,  de  la  Murène  [Mu- 
raina  Helena  L).  La  toxicité  du  sérum  de  la  Murène.  —  Le  sérum  du  sang 
de  murène,  en  injections  sous-cutanées  ou  mieux  péritonéales  et  surtout 
intra-veineuses,  est  extrêmement  toxique  pour  les  cobayes,  lapins,  chiens  ; 
pour  ces  derniers  1  cm^  5  pour  5  kilos,  suffit  pour  les  tuer  rapidement  avec 
des  symptômes  rappelant  ceux  du  choc  anaphylactique.  —  Y.  Delage. 


212  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  Kopaczew^ski  ("W.).  —  Recherches  sur  le  sérum  de  la  Murène  [Murœna 
Helena  L.).  L'action  physiologique  du  sérum.  —  Le  sérum  de  murène  ne 
présente  ni  propriétés  précipitantes,  ni  propriétés  agglutinantes  ;  ces  pro- 
priétés bactériolytiques  sont  faibles,  s'exerçant  seulement  sur  le  Staphylo- 
coque doré,  mais  il  a  des  propriétés  hémolytiques  puissantes,  qui  sont  dé- 
truites par  le  chauffage  et  ne  sont  pas  restituées  après  chauffage  par 
l'addition  de  lécithine.  —  Y.  Delage. 

d)  Kopaczewski  ("W.).  —  Recherches  sur  le  sérum  de  la  Murène  (Murœna 
Helena  L.).  La  toxicité  et  les  propriétés  physiques  du  sérum.  —  La  toxicité  du 
sérum  conservé  en  ampoules  scellées  est  beaucoup  plus  stable  que  son 
pouvoir  hémolytique.  Elle  ne  se  détruit  ni  par  le  temps  (30  jours),  ni  par  la 
dessication,  ni  par  le  chauffage  à  moins  de  75°.  —  Y.  Delage. 

e)  Kopaczewski  (W.).  — Recherches  sur  le  sérum  de  la  Murène  [Mursena 
Helena).  L'équilibre  moléculaire  et  la  toxicité  du  sérum.  —  Chaque  fois  que 
le  sérum  de  la  murène,  soumis  à  l'influence  des  agents  physiques  tels  que 
la  chaleur,  les  rayons  ultra-violets  extrêmes  ou  la  conservation  prolongée, 
a  été  inactivé,  on  observe  des  changements  profonds  dans  la  structure 
ultramicroscopique,  les  micelles  séparées  et  en  mouvement  brownien  vif, 
se  groupent  par  plusieurs  unités  tout  en  perdant  leur  mouvement.  Une 
précipitation  microscopique  a  lieu  si  l'on  mélange  le  sérum  de  la  murène 
avec  le  sérum  d'un  animal  d'expérience.  En  modifiant,  au  moyen  d'une 
suspension  de  cholestérine  ou  d'une  solution  colloïdale  d'oléate  de  soude,  la 
tension  superficielle  du  sérum  de  la  murène  soumis  à  l'influence  des  agents 
physiques  destructifs,  on  peut  à  volonté  faciliter  ou  retarder  l'apparition 
des  agglomérations  micellaires  et,  ipso  facto,  faciliter  ou  retarder  la  dis- 
parition de  cette  toxicité  sérique.  —  Y.  Delage. 

/■)  Kopacze-wski  (W.).  —  Sur  le  mécanisme  de  la  toxicité  du  sérum  de  la 
Murène.  —  Après  l'intoxication  des  animaux  d'expériences  par  le  sérum  de 
la  murène,  la  tension  superficielle  de  leur  sérum  baisse.  Le  sérum  de 
quelques  poissons  non  venimeux  [Scyllium  catulus,  Raie,  Torpille)  est 
toxique,  mais  beaucoup  moins  que  celui  de  la  murène.  La  toxicité  du  sérum 
n'est  pas  due  à  la  présence  du  venin  dans  le  sang,  car  la  substance  toxique 
du  sang  est  beaucoup  plus  thermolabile  que  le  venin;  elle  n'est  pas  due 
non  plus  à  une  simple  diastase,  le  sérum  dialyse  ou  précipité  restant 
toxique  et  le  choc  d'intoxication  ne  réclamant  pas  le  facteur  temps.  Etant 
donnée  la  toxicité  du  sérum  des  poissons  non  venimeux,  il  faut  plutôt  admet- 
tre que  la  toxicité  du  sérum  de  la  murène  réside  dans  une  structure  molé- 
culaire sui  generis,  de  sorte  que  l'injection  de  ce  sérum  dans  le  sang  hété- 
rogène provoque  une  rupture  d'équilibre  moléculaire,  qui  se  traduit  expéri- 
mentalement par  l'apparition  des  agglomérations  micellaires  et  par  l'abais- 
sement de  la  tension  superficielle  du  sérum  de  l'animal  intoxiqué.  Mais 
cette  toxicité  est  exagérée  grâce  au  venin  avec  lequel  elle  doit  être  en  re- 
lation étroite.  La  nature  de  cette  relation  reste  à  éclaircir.  —  Y.  Delage. 

y)  Kopacze"wski  ("W.).  —  Influence  des  radiations  lumineuses  sur  la 
toxicité  du  sérum  de  la  Murèîie.  —  On  sait  que  l'irradiation  par  la  lumière 
solaire,  continuée  48  heures,  fait  disparaître  la  toxicité  du  sérum  de  la  mu- 
rène. Lesquels  de  ces  rayons  sont  actifs"?  L'expérience  a  montré  que  les 
rayons   ultra-violets  de   longueur    d'onde  supérieure  à  300  jj.jj.  sont  sans 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.^  213 

action,  tandis  que  ceux  de  longueur  d'onde  plus  courte  suppriment  toute 
toxicité  en  90  minutes.  Les  rayons  X  sont  également  sans  action.  — 
Y.  Del.\ge. 

h)  Kopaçze-wski  (W.).  —  Essais  d'immunisation  contre  la  toxicité  du 
xénim  de  la  Murène.  —  Le  sérum  de  lapin  immunisé  contre  le  sérum  de  la 
murène,  présente  des  propriétés  antitoxiques  contre  ce  dernier  et  aussi,  mais 
à  plus  forte  dose,  des  propriétés  ^ntivenimeuses.  —  Y.  Delage. 

j)  Kopaçzew^ski  (W.).  —  Recherches  sur  le  sérum  de  la  Murène.  —  La 
toxicité  du  sérum  résiste  à  la  dessiccation  et  au  froid,  ainsi  qu'aux  tempé- 
ratures inférieures  à  75°  ;  elle  se  conserve  à  l'obscurité,  mais  les  rayons  so- 
laires la  détruisent.  Elle  est  détruite  par  les  rayons  ultra-violets  de  224  à 
300  fi[x.  Elle  résiste  aux  rayons  de  plus  grande  longueur  d'onde,  ainsi  qu'à 
l'irradiation  par  les  rayons  X.  La  substance  toxique  traverse  les  dialyseurs 
les  plus  fins.  Le  sérum  de  lapin  soumis  à  des  doses  mortelles  de  sérum  de 
la  murène  est  immunisant  à  l'égard  de  ce  sérum  et  partiellement  aussi  du 
venin.  Le  sérum  inactivé  se  présente  à  l'ultra-microscope  en  particules  plus 
grosses  et  immobiles,  comme  à  la  suite  d'une  précipitation  partielle.  Ce  ré- 
sultat peut  être  accéléré  ou  retardé  en  modifiant  la  tension  superficielle  du 
sérum  soumis  aux  agents  inactivants.  Une  précipitation  plus  complète  ré- 
sulte du  mélange  avec  un  sérum  étranger.  Après  l'intoxication  des  animaux 
d'expérience  par  le  sérum  de  la  murène,  la  tension  superficielle  de  leurs 
sérums  baisse,  et  les  micelles  se  montrent  beaucoup  plus  petites.  Le  sérum 
de  divers  poissons,  Scyllium  catulus,  raie,  torpille,  se  montrent  toxiques 
pour  le  cobaye  maisà  un  degré  beaucoup  plus  faible.  La  toxicité  du  sérum 
n'est  pas  due  à  la  présence  du  venin  à  son  intérieur,  car  le  venin  résiste  à 
75°  et  le  sérum  à  65'^  seulement.  La  toxicité  du  sérum  n'est  pas  due  à  une 
diastase  puisqu'elle  résiste  à  la  dialyse,  mais  résulte  sans  doute  d'une 
rupture  d'équilibre  moléculaire  se  manifestant  par  l'abaissement  de  la 
tension  superficielle  et  par  l'apparition  d'agglomérations  micellaires.  — 
—  Y.  Delage. 

Nolf  (P.).  —  Une  prop7'iété  intéressante  des  solutions  vieillies  de  fibri- 
nogène.  —  Une  solution  de  fibrinogène  de  Hammarsten  conservée  à  0°  perd, 
rapidement  si  elle  est  alcaline,  plus  lentement  dans  le  cas  contraire,  la 
propriété  de  se  coaguler  par  addition  de  thrombine  —  au  moins  en  masse, 
car,  mise  au  contact  de  la  poudre  de  fibrine  sèche  qui  contient  de  la  throm- 
bine, elle  en  agglutine  encore  les  grains.  On  peut  supposer  que,  sans  se 
prendre  en  masse,  elle  ne  cesse  pas  de  fixer  la  thrombine,  et,  en  effet,  elle  se 
montre  anti-coagulante  vis-à-vis  d'un  plasma  oxalaté  qu'on  recalcifie.  Le 
pouvoir  anti-coagulant,  assez  faible  d'ailleurs,  qu'on  met  ainsi  en  évidence, 
se  perd  par  chauffage  à  56°,  température  à  laquelle  le  liquide  se  trouble. 
L'auteur  pense  saisir  là  sur  le  fait  la  formation  d'un  anticorps.  Il  rapproche 
le  fait  relaté  du  pouvoir  anti-coagulant  acquis  progressivement  in  vitro  par  les 
plasmas  conservés  aseptiquement,  de  la  stabilisation  progressive  des  liquides 
d'hydrocèle  d'abord  coagulables,  et  émet  l'avis  que  l'antithrombine  hépa- 
tique, distincte  d'ailleurs  du  fibrinogène  vieilli,  peut  prendre  naissance  par 
un  processus  analogue.  -—  H.  Mouton. 

=  Microbes. 

Baumberger  (J.   P.).  —   La  nourriture  de    Drosophila  melanogaster 


214  •         L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Meif/en.  —  Pour  élever  aseptiqiiement  des  Drosophiles,  l'auteur  a  vaine- 
ment Immergé  dans  l'alcool  à  85°  les  adultes  et  les  larves  :  les  microorga- 
nismes contenus  dans  l'estomac  restent  vivants,  mais  il  a  réussi  en  traitant 
ainsi  les  œufs,  et  en  conclut  que  ceux-ci  sont  intérieurement  aseptiques.  La 
nourriture  normale  des  larves  sorties  de  ces  œufs  est  la  levure.  Tous  les 
milieux  artificiels  ou  naturels  ne  servent  que  de  milieux  de  culture  à  la 
levure  que  les  larves  ensemencent  dans  l'intérieur  de  la  culture  par  leurs 
mouvements  fouisseurs  ;  tout  cela  a  été  décrit  avec  plus  de  précision  par 
Gujrénot  dont  le  travail  n'est  venu  que  tardivement  à  la  connaissance  de 
l'auteur.  Ce  dernier  étend  ses  conclusions  aux  autres  mouches  qui  se  nour- 
rissent surtout  des  bactéries  développées  dans  le  milieu  nutritif.  Lœb  a  re- 
connu que  le  milieu  artificiel  (sels  inorganiques,  sucres,  et  tartrate  d'ammo- 
niaque) sur  lequel  il  élevait  les  Drosophiles,  n'était  pas  (contrairement  à 
son  opinion  première)  utilisable  par  ses  mouches  qui  se  nourrissaient 
des  microorganismes  auxquels  ils  servaient  de  milieu  de  culture.  — 
Y,  Delage. 

Berthold  (E.).  —  Contribution  à  la  connaissance  du  comportement  des 
bactéries  dans  les  tissus  des  plantes. —  Les  tissus  végétaux  normaux  sont  dans 
la  règle  complètement  dépourvus  de  bactéries.  La  pénétration  de  spores  de 
champignons  et  de  bactéries  dans  le  bois,  par  suite  d'un  traumatisme  s'ef- 
fectue par  les  vaisseaux,  de  sorte  que  la  rapidité  d'infection  est  d'autant 
plus  rapide  que  les  vaisseaux  sont  plus  longs.  B.  a  observé  que  les  bacté- 
ries injectées  dans  les  tissus  herbacés  vivants  et  dans  le  bois  vivant,  restent 
intactes  fort  longtemps  —  elles  ont  vécu  jusqu'à  dix  mois,  —  ce  qui  s'ex- 
plique par  le  fait  qu'elle  sont  ainsi  soustraites  à  des  influences  extérieures 
destructives.  —  M.  Boubier. 

Nicolle  (M.), Raphaël  (M'i^ A.)  etDebains  (E.). — Études  sur  les  bacilles 
d'Eherth  elles  bacilles  paratyphiques.  Caractères  généraux  de  70  échantillons. 
— Les  bacilles  typhique,paratyphique,  A  et  paratyphiqueB  peuvent  être  caracté- 
risés par  des  propriétés  biochimiques  différentielles.  Laplupartdes  70  échan- 
tillons étudiés  entrent  nettement  à  ce  point  de  vue  dans  l'un  des  trois  types. 
—  En  se  bornant  à  54  échantillons,  on  immunise  des  lapins  respectivement 
contre  chaque  échantillon,  et  l'on  étudie  le  pouvoir  agglutinant  de  chaque 
sérum  vis-à-vis  de  tous  les  54  échantillons.  Même  lorsque  les  échantillons 
sont  normaux  au  point  de  vue  biochimique,  on  n'observe  pas  que  le  sérum 
préparé  contre  eux  agglutine  seulement  l'échantillon  considéré,  ou  ceux 
qui  appartiennent  au  même  groupe.  Les  sérums  antityphiques  et  antipara  A 
agglutinent  fréquemment  des  échantillons  des  microbes  de  ces  deux 
groupes,  rarement  des  para  B.  Les  sérums  antipara  B  agglutinent  aussi  sou- 
vent les  B  typhiques  ou  les  para  A  que  les  para  B.  Considérant  la  question 
du  point  de  vue  des  bacilles,  les  typhiques  sont  souvent  agglutinés  non  seu- 
lement par  les  sérums  de  leur  groupe,  mais  p;ir  ceux  de  l'un  ou  l'autre,  ou 
de  l'un  et  l'autre  des  para;  les  para  A,  souvent  par  les  sérums  de  leur 
groupe,  fréquemment  par  les  anti-para  B  ou  par  ceux-ci  et  les  antityphiques  ; 
les  para  B,  de  manière  variable  par  les  sérums  de  leur  groupe,  excep- 
tionnellement par  les  anti-para  A,  parfois  par  les  antityphiques.  Bref,  au 
point  de  vue  des  propriétés  agglutinogènes,  rares  senties  échantillons  purs. 
Il  semble  qu'il  puisse  exister  trois  substances  agglutinogènes  distinctes,  dont 
chaque  échantillon  contient  souvent  deux,  parfois  trois.  Quanta  un  parallé- 
lisme entre  le  pouvoir  agglutinogène  et  l'agglutinabilité,  il  existe  plus  ou 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  2ir) 

moins  chez  beaucoup  de  bacilles  typhiques  et  de  para  A,  moins  fréquemment 
chez  les  B.  On  voit  même  des  échantillons  fournir  des  sérums  agglutinants 
pour  d'autres,  non  pour  eux-mêmes.  Les  expériences  précédentes  ont  permis 
de  choisir  trois  types  microbiens  donnant  par  inoculation  au  cheval  des  sérums 
à  peu  près  spécifiques,  c'est-à-dire  d'activité  nettement  plus  grande,  respec- 
tivement vis-à-vis  de  chacun  des  trois  groupes  (spécificité  moins  nette  pour 
les  para  B).  A  quatre  près,  45  échantillons  normaux  sont  classés  par  l'aggluti- 
nation au  moyen  de  ces  sérums  comme  d'après  leurs  caractères  biochi- 
miques. A  deux  près,  les  25  échantillons,  anormaux  au  point  de  vue  bio- 
chimique, sont  nettement  classés. 

La  conclusion  des  auteurs  est  que  la  possession  de  tel  ou  tel  antigène  par 
un  microbe  est  en  principe  une  propriété  tout  aussi  indépendante  que 
celle  de  tout  autre  caractère  ou  groupe  de  caractères,  biochimique  par 
exemple.  Il  se  refusent  à  considérer  pour  la  classification  des  échantillons  tel 
ou  tel  de  ces  ordres  de  caractères  comme  prévalant  a  priori  sur  les  autres.  Il 
convient  naturellement  dans  chaque  genre  de  recherches  de  se  servir  d'échan- 
tillons normaux  au  point  de  vue  des  propriétés  que  l'on  étudie.  —  H.  Mouton. 

Verzar  (Fritz).—  Au  sujet  de  bacilles  typhiques  spontanément  agglutina- 
l)les.  —  On  rencontre  parfois  dans  les  urines  de  convalescents  de  typhoïde 
un  bacille  semblable  au  typhique,  s'agglutinant  spontanément  dans  l'eau 
salée  physiologique.  En  faisant  jour  par  jour  l'étude  de  l'urine  d'un  conva- 
lescent, l'auteur  a  vu  le  typhique  ordinaire  devenir  spontanément  aggluti- 
nable  dans  les  conditions  indiquées.  Ainsi  se  trouve  établie  l'identité  des 
deux  microbes.  Il  y  a  lieu  de  noter  que  l'agglutinabilité  spontanée  ne  se 
perd  pas  par  cultures  répétées  en  milieu  artificiel.  On  ne  la  rencontre  plus 
dans  les  cultures  vieillies,  mais  elle  reparaît  à  chaque  repiquage.  On  peut 
la  faire  disparaître  par  chauffage  à  60".  Elle  ne  se  produit  pas  dans  des  so- 
lutions de  sel  trop  diluées,  et  l'on  peut  se  servir  soit  du  chauffage  préalable, 
soit  de  l'émulsion  en  solution  très  peu  salée  pour  vérifier  l'agglutinabilité 
des  bacilles  par  un  sérum  spécifique.  —  H.  Mouton. 

Lyon  (M.  "W.).  —  Une  culture  vivante  de  Bacillus  paratyphosus  bèta,  âgée 
de  dix  ans.  —  Un  tube  de  culture  resté  dix  ans  au  laboratoire,  clos,  intact, 
s'est  montré  contenir  des  bacilles  vivants.  Au  début  ceux-ci  n'ont  pas 
donné  la  couleur  rouge  et  le  gaz  caractéristique  :  mais,  cultivés  en  milieu 
nouveau,  ils  ont  vite  repris  leur  allure  normale.  La  culture  était  restée  à 
l'obscurité.  Température  ayant  varié  de  0°  C.  à  32°  C.  au  maximum.  — 
H.  DE  Varigny. 

Courmont  (Jules)  et  Rochaix  (A.).  —  Études  expérimentales  sur  la 
vaccination  antityphoïdique  {vaccin  mixte,  TA  B).  Leucocytose.  Agglutinine. 
—  On  a  injecté  à  des  chiens  du  vaccin  TAB  (typhique  et  paratyphique  A  et 
B)  et  l'on  a  suivi  la  variation  du  nombre  et  de  la  nature  des  leucocytes  dans 
le  sang.  Deux  vaccins  (chauffé  et  tué  par  l'éther)  ont  été  employés  avec  des 
résultats  qualitativement  semblables.  Les  réactions  leucocytaires  sont  in- 
tenses pour  les  2  premières  injections,  on  en  observe  une  plus  faible  après 
la  3«",  elle  est  irrégulière  après  la  4«.  II  y  a  chaque  fois  polynucléose  suivie 
de  mononucléose.  —  Les  agglutinines  apparaissent  dans  le  sérum  pour 
chacun  des  3  groupes  microbiens,  mais  leur  activité  ne  croît  ni  ne  décroît 
parallèlement.  C'est  ainsi  qu'après  la  dernière  injection  (4^),  le  taux  des 
deux  agglutinines  para  ne  tarde  pas  à  décroître  à  un  moment  où  l'activité 


216  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  l'agglutinine  typhique  continue  à  s'élever  rapidement  :  cette  dernière 
finit  d'ailleurs  par  décroître  et  par  devenir  nulle  deux  mois  après  la  der- 
nière injection.  —  H.  Mouton. 

Bauer  (Eisa).  —  Sur  l'agglutination.  —  Les  corps  gras  extraits  de  di- 
verses bactéries  confèrent  au  sérum  de  l'animal  auquel  on  les  injecte 
des  propriétés  agglutinantes,  tandis  que  les  corps  bactériens  dégraissés 
n'ont  à  ce  point  de  vue  qu'une  activité  faible  (qu'on  peut  attribuer  à  un 
léger  résidu  de  graisses  non  enlevées  par  l'extraction.  On  a  étendu  au  Co- 
libacille ce  résultat  établi  pour  d'autres  microbes  par  Stuber.  On  montre 
également  dans  le  mémoire  analysé  que  le  sérum  agglutinant,  traité  par  le 
même  procédé  que  les  corps  microbiens,  donne  d'une  part  des  corps  gras 
qui,  inoculés  à  un  second  animal  (lapin),  confèrent  encore  à  son  sérum  des 
propriétés  agglutinantes  spécifiques,  tandis  que  le  résidu  dégraissé  du  sérum 
n'a  qu'une  faible  activité.  —  Les  acides  gras  mêlés  au  sérum  d'un  animal 
neuf  confèrent  à  ce  sérum  des  propriétés  agglutinantes,  faibles  pour  ceux 
dont  le  poids  moléculaire  est  peu  élevé,  beaucoup  plus  fortes  pour  les  acides 
palmitique,  stéarique,  oléique.  Les  acides  minéraux  (SO'^H^)  n'ont  qu'une 
action  très  faible  pour  une  égale  concentration  en  ions  H.  —  H.  Mouton. 

Chaussé  (P.).  —  Recherches  sur  la  virulence  du  muscle  et  des  ganglions 
apparemment  sains  dans  la  tuberculose  généralisée  du  bœuf  et  du  porc.  — 
Avec  l'un  et  l'autre  animal,  l'inoculation  sous-cutanée  au  cobaye  d'émulsion 
de  muscle  (procédé  de  contamination  beaucoup  plus  sévère  que  l'ingestion) 
ne  donne  la  tuberculose  que  dans  des  cas  très  rares,  qu'on  pourrait 'à  la  ri- 
gueur attribuer  à  la  présence  de  bacilles  dans  les  vaisseaux  sanguins.  La 
contamination  est  beaucoup  plus  fréquente  avec  les  ganglions  lymphatiques 
sains  en  apparence  (en  moyenne  une  fois  sur  4).  Le  tissu  musculaire  parait 
particulièrement  résistant  à  l'infection  tuberculeuse.  —  H.  Mouton. 

Tissier  (H.).  —  Recherches  sur  la  flore  bactérienne  des  plaies  de  guerre. 

—  Les  anaérobies  ne  peuvent  que  difficilement  germer  dans  les  tissus 
vivants.  Il  leur  faut  l'aide  de  tissus  préparés  et  mortifiés.  Lorsque  les  plaies 
ne  contiennent  pas  de  débris  de  projectiles  ou  de  vêtements,  les  anaérobies 
disparaissent  souvent  après  quelques  jours.  C'est  la  flore  aérobie  des  plaies 
anciennes  qui  se  trouve  ici  étudiée.  1°  Dans  les  plaies  séro-purulentes,  on 
trouve  des  microbes  venant  de  la  peau  :  entérocoque,  Diplococcus  grisetis, 
Micrococcus  candidus,  B.  cutis  communis.  2'^  Dans  les  plaies  purulentes  or- 
dinaires, le  Staphylocoque  s'associe  toujours  à  un  ou  plusieurs  des  microbes 
précédents  :  c'est  généralement  le  quatrième  jour  qu'il  est  le  plus  abondant. 
Tardivement  on  voit  apparaître  avec  le  B.  cutis  communis,  le  B.  proteus  et  le 
B.  pyocyanicus.  3°  Dans  les  plaies  purulentes  fébriles,  le  rôle  principal  ap- 
partient au  Streptocoque  vrai  dont  le  développement  est  rapide  et  la  dispa- 
rition très  lente.  Les  lésions  osseuses  semblent  particulièrement  propres  à 
favoriser  sa  persistance,  —  H.  Mouton. 

Tsiklinsky  (M'i«).  —  Contribution  à  l'étude  des  diarrhées  des  nourrissons. 

—  De  ces  recherches  faites  à  Moscou  et  à  Paris,  il  résulte  que  la  flore  micro- 
bienne intestinale  normale  subit  dans  les  affections  en  question  des  modifi- 
cations profondes.  Au  lieu  du  B.  bifidus  Tissier  auquel  se  joignent  normale- 
ment le  B.  coli  communis,  le  B.  lactis  acrogenes,\' Enterococcus  et  les  B.  aci- 
dophilus,  on  trouve  le  plus  souvent  le  B.  proleus,  puis  moins  fréquemment 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  217 

et  à  côté  de  celui-ci,  le  B.  perfringens,  divers  microbes  du  groupe  coli-typhi- 
que,  puis  leB.  pyocyanique,  etc.  Le  rôle  ^xî  Proteus  paraît  particulièrement 
important,  celui  de  la  symbiose  des  diverses  espèces  associées  est  certain. 
—  L'ingestion  de  cultures  de  proteus  par  des  lapins  jeunes  à  la  mamelle 
leur  est  fréquemment  fatale  et  produit  des  désordres  intestinaux  rappelant 
ceux  de  la  maladie  humaine.  —  H.  Mouton. 

Velu  (H.).  —  Deuxième  campagne  d'expérimentation  de  la  méthode  d'Bé- 
relie  au  Maroc  contre  Schistocerca  peregrina  Olivier.  —  On  sait  que  cette 
méthode  de  lutte  contre  les  criquets  consiste  à  répandre  sur  les  endroits  infes- 
tés des  cultures  en  bouillon  d'un  coccobacille  isolé  d'une  épizootie  antérieure. 
Nous  retiendrons  de  ce  mémoire  les  conclusions  relatives  au  mode  et  à  l'ef- 
ficacité de  la  contagion.  Bien  que  l'ingestion  soit  le  mode  de  contamination 
qui  se  présente  d'abord,  la  maladie  se  répand  surtout  du  fait  que  les  ma- 
lades et  les  morts  sont  dévorés  par  les  individus  sains.  L'épidémie  est  donc 
d'autant  plus  grave  que  les  criquets  se  déplacent  moins.  A  partir  d'un  cer- 
tain stade  de  développement  des  larves,  la  moindre  densité  des  colonnes, 
leur  déplacement  plus  rapide  qui  a  pour  effet  de  laisser  en  arrière  les  indi- 
vidus affaiblis,  rendent  la  contagion  de  moins  en  moins  efficace.  —  H.  Mou- 
ton. 

Blanchetière  (A.).  —  Action  du  bacille  fluorescent  liquéfiant  de  Flilgge 
sur  l'asparagine  en  milieu  chimiquement  défini.  Vitesse  et  limite  de  l'attaque. 
—  Un  milieu  ne  contenant  d'autre  source  d'azote  et  de  carbure  que  l'aspara- 
gine convienttrès  bien  au  développement  duv  bacille  indiqué.  Dans  ce  milieu, 
l'hydrolyse  des  groupes  azotés  de  la  molécule  d'asparagine  se  produit  en 
deux  temps  :  le  groupe  amide  passe  d'abord  rapidement  à  l'état  de  groupe- 
ment de  sel  ammoniacal;  le  groupe  aspartique  s'hydrolyse  plus  lentement, 
mais  assez  complètement  pour  qu'on  puisse  au  bout  d'un  certain  temps  re- 
trouver les  90  p.  100  d'azote  à  l'état  ammoniacal.  Cet  azote  ammoniacal  subit 
d'ailleurs  ultérieurement  une  rétrogradation  très  partielle,  incomplètement 
étudiée,  qui  n'en  amène  sûrement  pas  une  quantité  importante  à  l'état  de 
matières  protéiques.  —  En  milieu  additionné  de  sucres  fermentescibles,  la 
formation  d'ammoniaque  est  retardée  si  on  maintient  le  milieu  neutre  ;  elle 
est  plus  lente  encore  et  limitée  au  groupe  amidé  si  on  laisse  le  milieu  libre 
de  devenir  acide.  —  Les  transformations  subies  par  l'asparagine  ne  semblent 
dues  qu'à  l'activité  des  ferments  du  microbe  ;  elles  ne  paraissent  résulter  ni 
de  la  nécessité  pour  le  microbe  de  trouver  des  matériaux  pour  son  dévelop- 
pement, ni  de  celle  d'obtenir  une  certaine  quantité  d'énergie  chimique.  — 
H.  Mouton. 

Vansteenberge  (Paul).  —  L'autolyse  de  In  levure  et  l'influence  de  ses 
produits  de  proléolyse  sur  le  développement  de  la  levure  et  des  microbes  lac- 
tiques. —  Dans  la  levure  morte,  les  matières  protéiques  peuvent  être  rapi- 
dement liquéfiées  et  digérées  par  une»  endotryptase  ».  C'est  vers  la  tempé- 
rature de  48-50°  que  la  levure  pressée  est  le  plus  rapidement  autolysée. 
Pendant  cette  opération,  l'acidité  au  tournesol  augmente  jusqu'à  un  certain 
point,  et  la  tyrosine  finit  par  cristalliser  dans  le  liquide  obtenu.  Celui-ci 
contient  alors  sous  forme  d'azote  soluble  non  coagulable  par  la  chaleur  sen- 
siblement tout  l'azote  de  la  levure  (autolyse  à  49'^  pendant  23  heures)  :  l'eau 
de  levure  obtenue  par  ébullition  de  levure  fraîche  dans  l'eau  n'extrait  qu'un 
tiers  de  cet  azote.  Indépendamment  de  la  teneur  plus  élevée  en  azote,  le  li- 


218  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

quide  d'autolyse  est  plus  favorable  que  l'eau  de  levure  au  développement  de 
la  levure  même  et  des  microbes  lactiques  ;  cette  propriété  est  surtout  due  à 
la  présence  de  produits  de  protéolyse,  et  en  particulier  de  peptones.  Plu- 
sieurs acides  amidés  (leucines,  tyrosine,  asparagine)  qu'on  rencontre  dans 
l'autolysat  sont  aussi  favorables  au  développement  de  la  levure  et  des  micro- 
bes lactiques,  pourvu  que  leur  concentration  ne  soit  pas  trop  élevée,  au 
moins  en  ce  qui  concerne  la  levure.  —  H.  Mouton. 

Ehrlich  (Félix).  —  Sur  la  végétation  des  levures  et  des  inoisissures 
sur  des  composés  azotés  hétérocycliques  et  sur  des  alcaloïdes.  —  Aspergillus 
niger,  Pénicillium  glaucum,  Oïdium  lactis,  une  levure  de  vin,  etc.  ont  été 
ensemencés  avec  succès  sur  des  milieux  contenant  comme  unique  élément 
azoté  l'une  des  substances  suivantes  :  pyridine,  pipéridine,  nicotine,  conine 
acide  cinchonique,  quinine,  brucine,  cocaïne,  morphine.  Les  levures  se 
cultivent  moins  bien  que  les  moisissures.  La  culture  de  P.  glaucum  sur  pi- 
péridine a  été  la  plus  abondante.  Généralement  les  cultures  sont  moins 
abondantes  que  lorsque  l'aliment  azoté  est  une  aminé  ou  la  bétaïne  (anté- 
rieurement étudiée  par  l'auteur  à  ce  point  de  vue).  —  H.  Mouton. 

Geilinger  (H.).  —  Contribution  à  la  connaissance  de  la  biologie  des  mi- 
croorganismes qui  attaquent  l'urée,  spécialement  au  point  de  vue  de  l'anaéro- 
biose.  —  On  admet  généralement  que  les  microbes  qui  attaquent  l'urée  sont 
aérobies,  qu'ils  ne  sauraient  au  moins  se  passer  d'une  quantité^  peut-être 
assez  faible,  d'oxygène.  Après  avoir  semé  des  échantillons  de  terre  ou  de 
fumier  dans  du  bouillon  à  10  p.  100  d'urée  afin  d'obtenir  des  cultures  riches 
en  microbes  attaquant  ce  produit,  on  en  a  isolé  onze  échantillons,  dont  les 
propriétés  ont  été  étudiées  de  diverses  manières,  mais  qu'on  n'a  pu  que  par- 
tiellement identifier  aux  espèces  déjà  décrites,  en  raison  du  petit  nombre  de 
ces  dernières  et  aussi  de  la  variabilité  des  propriétés  des  microbes  obtenus  : 
par  exemple,  l'un  des  échantillons,  isolé,  perd  en  quelques  mois  sa  faculté  de 
former  des  spores  ainsi  que  celle  d'attaquer  l'urée  à  la  concentration  de  10 
p.  100.  —  Lorsque  l'accès  de  l'air  dans  les  cultures  est  possible,  le  bouillon 
à  1  p.  100  d'urée  se  montre  généralement  un  excellent  milieu  de  culture  où 
toute  l'urée  est  consommée.  Le  bouillon  à  10  p.  100  ne  convient  pas  de 
manière  aussi  constante  ;  l'urine  de  bœuf  est  un  milieu  médiocre.  —  En 
milieu  anaérobie  (enlèvement  de  l'oxygène  par  l'acide  pyrogallique  et  la  po- 
tasse) on  a  élargi  la  recherche  en  opérant  sur  72  échantillons  différents  dont 
4  seulement  se  développent  bien  dans  ces  conditions  en  attaquant  l'urée.  Un 
échantillon  étudié  s'est  montré  pseudo-anaérobie,  se  cultivant  bien  une  pre- 
mière fois,  suivant  la  technique  employée,  grâce  à  une  trace  d'oxygène  qui 
lui  suffit,  mais  ne  supportant  pas  dans  les  mêmes  conditions  d'être  cultivé 
en  série.  —  En  somme,  il  y  a  des  bactéries  aérobies  et  anaérobies  qui  utili- 
sent l'urée.  Les  premières  semblent  plus  nombreuses,  au  moins  dans  les 
conditions  où  l'isolement  a  été  fait.  —  H.  Mouton. 

a-b)  Boas  (E.).  — Formation  d'amidon  par  les  moisissures.  Nouvelles  re- 
cherches. —  En  milieu  purement  minéral,  ne  fournissant  d'azote  que  sous 
forme  de  sels  ammoniacaux,  plusieurs  Aspergillus  et  Pénicillium  ont  fourni 
tant  dans  le  liquide  de  culture  (précipité  par  l'alcool)  que  dans  les  filaments 
mycéliens  une  substance  colorable  en  bleu  par  Tiode  et  décolorable  à  chaud, 
hydrolysable  par  la  maltose  ou  la  ptyaline.  Cette  substance  parait  se  pro- 
duire lorsque,  la  moisissure  consommant  l'ammoniaque  du  milieu,  les  acides 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  210 

qui  lui  étaient  unis  .sont  mis  en  liberté.  Sous  l'influence  de  la  réaction  acide 
la  matière  amyloïde  se  produirait  aux  dépens  des  sucres  présents  dans  le 
milieu  (dextrose,  lévulose,  saccharose,  mais  non  galactose,  lactose  ou  mal- 
tose).  —  Dans  un  second  mémoire,  B.  montre  que  dans  les  mêmes  conditions 
d'acidité  (une  certaine  concentration  en  ions  H  est  nécessaire),  les  moisis- 
sures peuvent  former  des  substances  de  mêmes  caractères  aux  dépens  de 
glycérine,  de  mannite,  d'acides  tartrique,  citrique  ou  oxalique.  —  H.  Mou- 
ton. 

Voisenet  (Edmond).  —  Étude  du  Bacillus  amaracrylus,  agent  de  déshy- 
dratation de  la  glycérine.  —  On  a  isolé  d'un  vin  amer  (Bourgogne)  un  fer- 
ment qui  s'est  montré,  tant  dans  un  milieu  analogue  que  dans  des  milieux 
préparés  synthétiquement,  capable  de  déshydrater  la  glycérine  et  de  la  trans- 
former en  acroléine  (une  réaction  particulière  à  ce  dernier  corps  —  teinte 
verte  par  action  d'une  eau  additionnée  de  blanc  d'œuf  et  d'acide  chlorhy- 
drique  nitreux,  a  beaucoup  aidé  à  cette  étude).  Le  microbe  déjà  décrit  par 
Pasteur  et  qui  parait  bien  être  l'agent  de  la  maladie  de  l'amertume  transforme 
d'abord  la  glycérine  en  un  aldéhyde  intermédiaire  (aldéhyde  hydracrylique 
=  propanolal  1.3).  L'acroléine,  qui  cesse  de  se  produire  si  le  milieu  devient 
acide,  est  d'ailleurs  lui-même  ordinairement  détruit  peu  à  peu  par  le  jeu 
même  de  la  fermentation.  Il  peut  y  avoir  destruction  de  ces  aldéhydes  par 
hydrogénation,  mais  aussi  par  oxydation  avec  décomposition  par  l'eau,  par 
polymérisation,  etc...  Le  bacille  considéré  peut  faire  fermenter  divers  sucres 
et,  parmi  les  polyalcools,  la  mannite,  mais  pas  sensiblement  la  dulcite  ou  l'éry- 
thrite.  Le  bilan  de  ces  fermentations  assez  complexes  est  assez  difficile  à  éta- 
blir. Il  y  a  formation  d'hydrogène  et  d'acide  carbonique,  d'alcool  éthylique 
et  de  divers  acides  gras,  volatils  ou  non  (l'acide  acétique  étant  le  plus  abon- 
dant; ;  ces  acides  proviennent  de  la  tran.sformation  de  l'acroléine  sous  l'in- 
fluence de  l'eau.  —  Un  microbe  morphologiquement  et  physiologiquement 
tout  semblable  se  rencontre  souvent  dans  les  eaux  d'où  on  l'isole  fréquem- 
ment par  les  procédés  destinés  à  rechercher  le  colibacille  :  il  se  distingue 
de  ce  dernier  parce  qu'il  décompose  la  glycérine  en  donnant  de  l'acroléine 
et  parce  qu'il  n'est  pas  producteur  d'indol.  Sa  faculté  d'employer  les  nitrites 
comme  aliment  azoté,  faculté  qui  lui  est  commune  avec  les  bacilles  du 
groupe  des  Coli,  s'allie,  comme  chez  ceux-ci,  à  celle  de  réduire  les  nitrates 
en  nitrites.  Son  identité  avec  le  B.  amaracrylus  se  complète  du  fait  qu'il  est 
capable  de  produire  dans  des  milieux  vineux  où  on  l'introduit  la  maladie 
de  l'amertume.  —  Le  B.  amaracrylus  est  un  ferment  figuré  d'un  type  nouveau, 
agissant  par  déshydratation.  —  H.  Mouton. 

Beaudoin  (Marcel).  —  Une  nouvelle  maladie  du  Sprat t,  causée  par  un 
Copépode  parasite.  —  Le  Lernœenicus  sardinœ  qui  chez  la  Sardine  détermine 
des  abcès  volumineux  peut  déterminer  chez  le  Spratt  une  affection  gangre- 
neuse, vraisemblablement  en  ouvrant  la  porte  des  tissus  à  quelque  microbe. 
—  Y.  Delage. 

Danysz  (J.).  —  Traitement  de  quelques  dermatoses  par  la  bactériothé- 
rapie.  —  Eczémas,  psoriasis  etc.,  rebelles  à  tout  traitement  externe  ou  in- 
terne ont  cédé  à  des  injections  sous-cutanées  d'un  vaccin  préparé  avec  le 
contenu  microbien  intestinal,  ensemencé,  cultivé,  puis  chauffé.  L'auteur 
estime  que  la  sécrétion  de  ces  dermatoses  résultent  de  la  présence  à  leur 
niveau  d'un  antigène  fabriqué  par  les  microbes  intestinaux.  —  Y.  Delage. 


220  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

=    Venins, 

a)  Phisalix  (Marie).  —  Sw  la  glande  parotide  venimeuse  des  Colubrides 
aglyphes.  — L'auteur  a  recherché  et  trouvé  la  glande  parotide  jouant  le  rôle 
de  glande  venimeuse  chez  un  grand  nombre  de  serpents.  Sa  présence  est 
indépendante  de  la  dentition,  elle  peut  exister  aussi  bien  chez  les  opistho- 
glyphes  que  chez  les  aglyphes  et  dans  ce  cas  elle  s'ouvre  au  fond  du  repli 
labio-gingival.  —  Y.  Delage. 

Boulenger  (G.  A.).  —  Sur  l'évolution  de  l'appareil  à  venin  des  serpenta 
{à  propos  d'une  Note  de  M'^^  Marie  Phisalix).  [Analysé  avec  le  suivant. 

b)  Phisalix  (Marie).  —  Sur  la  valeur  subjective  de  l'évolution  de  l'appareil 
venimeux  des  serpents  et  de  l'action  physiologique  des  venins  dans  la  systé- 
matique (Réponses  à  M.  G.- A.  Boulenger).  —  La  constitution  de  l'appareil 
venimeux  ne  saurait  servir  de  critérium  à  la  systématique.  Il  en  est  de 
même  et  à  un  plus  haut  degré  encore  pour  les  propriétés  des  divers  venins  ; 
celles-ci  peuvent  varier  notablement  même  d'une  espèce  à  l'autre  du  même 
genre.  —  Y.  Delage. 

Phisalix  (Marie)  et  Gains  (F.).  —  Sur  les  propriétés  venimeuses  de  la 
sécrétion  parotidienne  chez  des  espèces  de  Serpents  appartenant  aux  Boïdés 
et  aux  Uropeltidés.  —  Les  expériences  faites  avec  la  glande  parotide  de 
divers  Boïdés  et  Uropeltidés  montrent  que  celle-ci  est  très  venimeuse  et  que 
l'injection  de  son  extrait  suffit  à  de  très  faibles  doses  pour  tuer  de  petits 
oiseaux.  —  Y.  Delage. 

c)  Kopaezewski  (W.).  —  Sur  le  venin  de  la  Murè7ie  {Mursena  Helena  L.). 
—  Le  venin  de  la  murène,  obtenu  par  précipitation  par  l'alcool  du  liquide  pro- 
venant de  la  trituration  de  la  région  palatine,  injecté  à  des  cobayes  à  la  dose 
de  1  mg.  5,  détermine  des  convulsions  cloniques  violente,  puis  la  mort  après 
24  ou  36  heures,  mais  jamais  instantanément  ;  ce  venin  est  hémolytique, 
mais  l'hémolyse  ne  paraît  pas  être  au  moins  la  cause  unique  de  la  mort. 
Il  est  thermostabile  jusqu'à  75°,  mais  perd  ses  propriétés  par  l'ébuUition.  — 
Y.  Delage. 

i)  Kopacze-wski  ("W.).  —  Sur  le  venin  de  la  Murène.  —  Ce  venin  a  pu 
être  isolé  par  broyage  des  palais  de  murènes  avec  du  sable,  filtration,  préci- 
pitation par  l'alcool,  dessication  et  reprise  par  l'eau  physiologique.  Il  se  pré- 
sente sous  forme  de  paillettes  blanches.  11  tue  à  la  dose  de  1  mg.  5  un 
cobaye  adulte  après  avoir  déterminé  des  secousses  cloniques.  Il  a  des  pro- 
priétés hémolytiques  assez  marquées,  mais  insuffisantes  pour  expliquer  les 
accidents.  Il  conserve  ses  propriétés  toxiques  et  hémolytiques  jusqu'à  75°C. 
et  les  perd  par  l'ébullition.  —  Y.  Delage. 

■=z  Extraits  d'organes. 

Stem  (Lina).  —  Les  effets  vaso-constricteur  et  vaso-dilatateur  de  quelques 
extraits  de  tissus  animaux.  —  L'auteur  a  étudié  en  détail  les  effets  vasomo- 
teurs  des  extraits  d'organes  et  la  manière  dont  ces  effets  pourraient  être 
enrayés.  Les  effets  des  extraits  d'organes  sur  la  circulation  ont  été  étudiés 
in  vivo  par  plusieurs  auteurs.  A  part  l'extrait  des  capsules  surrénales  et 


i 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENRRALE.  221 

l'extrait  de  la  glande  pituitaire,  tous  les  autres  extraits  paraissent  abaisser 
la  pression  sanguine,  lorsqu'ils  sont  introduits  directement  dans  la  circular 
tion.  S.  a  remplacé  l'expérience  in  vivo  par  la  méthode  de  la  circulation 
artificielle,  soit  à  travers  les  organes  isolés,  soit  à  travers  le  corps  entier  de 
l'animal  préalablement  tué.  Le  sérum  de  cheval  a  été  choisi  comme  liquide 
de  circulation;  au  sérum,  on  ajoute  les  extraits  que  l'on  veut  étudier.  Des 
expériences  faites,  il  ressort  que  les  extraits  de  la  rate  présentent  constam- 
ment une  action  vaso-constrictive.  Les  extraits  du  foie  par  contre  possèdent 
une  substance  vaso-dilatatrice  à  côté  d'une  autre  qui  est  vaso-constrictrice; 
suivant  les  conditions,  c'est  l'une  ou  l'autre  de  ces  substances  qui  devient 
prépondérante.  L'extrait  de  rate  a  pu  être  obtenu  sous  forme  d'une  poudre, 
qui  présente  une  activité  manifeste  déjà  à  des  concentration  très  faibles; 
cette  poudre  est  soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcool.  L'ébuUition,  même  très 
prolongée,  n'altère  pas  ses  propriétés,  si  on  a  soin  de  maintenir  le  milieu 
neutre  en  état  légèrement  acide.  La  calcinaÇon  par  contre  tue  cette  matière, 
évidemment  organique.  11  est  probable  que  celle-ci  agit  directement  sur  la 
fibre  musculaire,  contrairement  à  l'adrénaline  qui  attaque  surtout  les  élé- 
ments nerveux.  Quant  à  la  substance  vaso-dilatatrice,  S.  l'a  extraite  surtout 
du  foie,  après  destruction  de  la  substance  vaso-constrictrice  par  NOOH  à 
3-4  "/oy.  Les  deux  matières  sont  antagonistes  :  l'une  peut  neutraliser  l'effet 
de  l'autre.  —  M.  Boubier. 

Hammett  (Fr^.  S.)  et  Me  Neile  (Lyle  G.).  —  Sur  l'effet  de  l'injection 
de  placenta  sur  l'aptitude  du  lait  humain  à  favoriser  la  croissance.  —  Les 
auteurs  ont  constaté  que  l'injection  de  placenta  desséché  pendant  les  pre- 
miers onze  jours  après  l'accouchement  augmente  la  proportion  de  matières 
protéiques  et  de  lactose  chez  la  femme.  Et  les  enfants  nourris  de  ce  lait?  Leur 
croissance,  appréciée  par  le  poids,  est  plus  considérable  et  plus  régulière. 
Les  auteurs  admettent  que  le  placenta  renferme  quelques  substances  stimu- 
lant la  croissance.  Peut-être  agit-il  déjà  en  ce  sens  durant  la  grossesse  el 
non  pas  seulement  comme  agent  de  transports.  —  H.  de  Varignv. 

Loeper  (M.)  et  Verpy  (G.).  —  L'action  de  l'adrénaline  sur  le  tractus 
digestif.  —  L'injection  intra-musculaire  d'adrénaline  augmente  de  1/5  envi- 
ron l'activité  sécrétoire  de  l'estomac  pour  HCLetle  péristaltisme  intestinal, 
elle  accélère  la  traversée  du  tube  digestif  par  les  aliments.  —  Y.  Delage. 

o)  Tactismes  et  tropismes. 

Esterly  (Calvin  O.).  —  a)  Comportement  dans  la  nature  et  au  laboratoire. 
b)  Persistance  du  rythme  (jéotropique  chez  deux  espèces  de  Copépodes.  —  Les 
Copépodes  Accartia  tonsa  et  .4.  clausi  sont,  lorsqu'ils  sont  recueillis  à  la  sur- 
face, positivement  héliotropiques  à  une  température  d'environ  15°,  mais  à 
une  température  plus  basse  le  second  devient  négatif,  tandis  que  le  premier 
reste  positif.  Le  séjour  au  laboratoire  ne  modifie  pas  les  réactions  du  premier 
et  renverse  celles  du  second.  Quand  aux  animaux  pris  à  une  profondeur  de 
10  brasses  et  plus,  le  séjour  au  laboratoire  renverse,  pour  la  majorité  d'entre 
eux,  le  sens  de  leurs  réactions.  Cela  montre  qu'il  faut  apporter  une  grande 
prudence  dans  la  généralisation  des  résultatsobtenus au  laboratoire.  —  Dans 
un  bocal  profond,  au  laboratoire,  les  animaux  .sont  tous  en  haut  de  6  à  8  heures 
du  soir;  à  partir  de  ce  moment  ils  commençant  à  descendre  et  se  tiennent 
au  fond  toute  la  nuit.  Ils  remontent  au  jotir  par  la  lumière  diffuse.  Mais 


222  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ce  qu'il  y  a  de  remarquable,  c'est  que,  si  on  les  maintient  à  l'obscurité, 
on  les  trouve  néanmoins  tous  rassemblés  en  haut  de  6  à  8  heures  du  soir. 
[A  rapprocher  du  rythme  des  Convolula.]  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith; 

Ameyden  (M.  P.  van).  —  Géotropisme  cl  phototropisme  en  Vabseyice 
d'oxygène  libre.  —  L'auteur  revient  sur  cette  question  déjà  traitée  par 
CoRRENS  et  Paal  et  soumet  au  contrôle  des  nouvelles  méthodes  expérimen- 
tales les  résultats  obtenus  par  ses  prédécesseurs.  Il  expose  d'abord  comment 
se  comportent  à  l'air  libre  les  plantules  à'Avena  sativa  et  de  Sinapis  aux 
points  de  vue  géotropique  et  phototropique  et  compare  les  résultats  à  ceux 
obtenus  dans  une  atmosphère  dépourvue  d'oxygène.  11  recherche  ensuite 
l'influence  de  l'absence  d'oxygène  sur  la  perception  et  la  réaction.  Quand 
les  plantules  avaient  séjourné  un  certain  temps  dans  une  atmosphère 
dépourvue  d'oxygène,  en  fait  dans  une  atmosphère  d'azote,  et  de  nouveau 
étaient  portées  à  l'air,  l'absence  initiale  d'oxygène  n'avait  aucune  influence 
sur  la  perception  et  la  réaction.  Si  l'absence  d'oxygène  se  prolongeait  pen- 
dant la  perception,  il  ne  se  produisait  aucun  mouvement  à  la  suite  de 
l'excitation.  —  F.  Péchoutre. 

=  Géotropisme. 

b-c)  Lœb  (J.).  —  I.  Méthode  quantitative  ponr  déterminer  le  mécanisme  de 
croissante  ou  d'inhibition  de  croissance  des  bourgeons  dormants.  (Analysé 
avec  le  suivant.)  —  IL  Le  facteur  chimique  de  la  régénération  et  du  géotro- 
pisme. —  Le  géotropisme  a  été  expliqué  par  une  influence  dynamique  de 
l'action  de  la  pesanteur.  L'auteur  a  cherché  à  substituer  à  cette  explication 
d'allure  mystique  une  explication  positive  fondée  sur  la  chimie.  Le  pro- 
blème qu'il  a  eu  plus  spécialement  en  vue  est  d'expliquer  pourquoi,  lors- 
qu'un rameau  terminal  vertical  est  décapité,  ce  rameau  cessant  de  croître, 
la  condition  primitive  est  jétablie  soit  par  le  fait  qu'un  bourgeon  dormant 
au-dessous  de  la  blessure,  se  développe  en  un  nouveau  rameau  vertical, 
soit  par  le  fait  qu'une  des  branches  horizontales  sous-jacentes  se  redresse 
en  direction  verticale.  11  a  montré  dans  des  travaux  antérieurs  que  l'incur- 
vation d'un  fragment  de  branche  de  Bryophyllum  calycinum,  posé  horizon- 
talement sur  des  supports,  s'incurve  avec  concavité  supérieure  par  le  fait 
que  la  région  inférieure  de  l'écorce  s'accroît  plus  que  la  supérieure,  et 
cela  grâce  à  des  substances  d'accroissement  fournies  par  la  feuille  du  bout 
distal,  car  la  suppression  de  cette  feuille  empêche  le  phénomène  de  se 
produire.  La  formation  de  racines  sur  le  tronçon  de  branche  et  celle  de 
pousses  sur  la  feuille  aux  dépens  des  bourgeons  dormants  de  ses  dente- 
lures sont  corrélatives  l'une  de  l'autre,  car  il  ne  se  forme  pas  de  racines 
sur  la  branche  si  la  feuille  est  absente,  et  il  ne  se  forme  de  pousses  sur  la 
feuille  que  si  la  tige  est  absente;  et  ces  formations  vicariantes  de  pousses 
et  de  racines  ont  une  masse  à  peu  près  égale.  L'ne  autre  observation  sug- 
gestive est  que,  si  l'on  enlève  des  portions  du  parenchyme  foliaire,  la  for- 
mation de  racines  ou  de  pousses  est  diminuée  d'autant,  avec  une  certaine 
proportionnalité.  En  outre,  tandis  que  le  nombre  des  pousses  et  leur  volume 
individuel  dépend  d'une  foule  de  circonstances  accessoires,  leur  masse 
totale  dépend  uniquement  de  la  masse  foliaire  avec  laquelle  elles  sont  en 
rapport.  Tout  cela  vient  à  l'appui  de  cette  idée  que  pousses  de  la  feuille 
ou  racines  du  fragment  de  branche  doivent  leur  formation  à  des  substances 
élaborées  par  la  feuille  et  qui  se  portent  au  point  voulu.  Ces  substances 
sont  pour  la  ])lus  grande  part  des  matériaux  nutritifs,  sucre,  amino-acides, 


XÎV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  22:t 

sels,  véhiculés  par  de  l'eau,  auxquels  il  faut  adjoindre  sans  doute  ([uel- 
qu'une  des  hypothétiques  substances  organo-formatives  de  Sachs.  Si  après 
décapitation  tlu  rameau  terminal,  un  bourgeon  foliaire  se  développe,  ou 
si  l'écorce  inférieure  d'un  rameau  horizontal  voisin  subit  un  accroissement 
prépondérant,  c'est  parce  que  ces  substances,  qui  ne  sont  plus  utilisées  par 
le  bourgeon  terminal,  se  portent  dans  les  points  en  question;  l'action  de 
la  pesanteur  se  réduit  à  les  diriger  par  les  canaux  de  la  sève  dans  les  points 
où  s'exerce  leur  action.  —  Y.  Delage. 

a)  Lœb  (J.).  —  Influence  de  la  feuille  sur  la  formation  de  la  racine  et  de 
la  courbure  géolropique  dans  la  tifje  de  Bri/ophyllum  calycinum  et  possibihlè 
d'une  théorie  de  l'hormone  de  ces  pi-diessus.  —  Lorsque  les  tiges  de  Bryo- 
ohyllum  sont  suspendues  horizontalement  par  deux  fils  dans  un  vase  saturé 
de  vapeur  d'eau,  elles  se  courbent,  en  devenant  convexes  inférieurement 
et  concaves  sur  leur  face  supérieure,  jusqu'à  prendre  finalement  la  forme 
d'un  U.  Cette  courbure  géotropique  s'effectue  lentement  si  la  tige  ne  possède 
pas  de  feuilles,  mais  est  considérablement  accélérée  si  on  laisse  une  feuille 
sur  la  tige.  La  position  de  la  feuille  a  une  grande  influence,  non  seulement 
sur  la  rapidité  de  la,  courbure  géotropique  et  la  région  de  la  tige  dans 
laquelle  elle  se  manifeste,  mais  aussi  sur  la  formation  des  organes  dans  la 
tige.  Les  racines  se  forment  plus  lentement  dans  une  tige  sans  feuilles  que 
dans  une  tige  qui  en  est  pourvue.  La  description  de  cette  influence  et  la 
relation  apparemment  étroite  entre  les  deux  groupes  de  phénomènes  con- 
stituent l'objet  de  ce  travail.  Toutes  les  expériences  deviennent  compréhen- 
sibles, si  l'on  admet  que  chaque  feuille  a  une  tendance  à  envoyer,  vers  le 
sommet,  des  substances  contribuant  à  la  formation  de  la  pousse,  et,  vers 
la  base  de  la  tige,  des  substances  formant  la  racine.  —  P.  Guérin. 

Heinricher  (E.).  —  Les  courbures  de  Vhypocotyle  de  Viscum  album.  — 
L'hypocotyle  de  l'embryon  du  gui  est,  dans  les  trois  ou  quatre  premières 
semaines  négativement  phototropique  ;  dans  les  deux  semaines  qui  suivent 
il  est  négativement  géotropique.  Une  somme  de  lumière  considérable  est 
nécessaire  pour  que  la  germination  des  semences  du  gui  se  déclanche; 
des  quantités  trop  faibles  de  lumière  retardent  remarquablement  le  cours 
de  la  germination  ou  même  l'arrêtent  complètement;  cette  sensibilité  vis- 
à-vis  des  quantités  de  lumière  est  considérable.  —  M.  Boubier. 

Prankerd  (T.  L.).  —  La  distribution  de  V amidon  dans  les  branches  des 
arbres  et  la  théorie  statolithique.  —  En  hiver,  l'amidon  est  absent  dans  les 
parties  vieilles  des  tiges;  il  est  localisé  dans  les  branches  jeunes  et  les 
bourgeons,  et  inclus  dans  le  protoplasma.  Au  printemps,  avant  que  les  bour- 
geons n'éclatent,  le  contenu  en  amidon  s'accroît  dans  certaines  cellules; 
une  partie  de  cet  amidon  forme  des  grains  libres,  les  statolithes,  tandis 
que  l'autre  partie  est  consommée  au  moment  où  les  bourgeons  s'ouvrent. 
Les  statolithes  se  forment  toujours  à  la  même  place  et  à  la  même  époque  de 
l'année.  Ces  faits,  et  surtout  le  rapport  entre  l'activité  géotropique  et  le 
degré  de  développament  de  l'appareil  statolithique,  plaident  en  faveur  de 
la  théorie  des  statolithes.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

=  Phototropisme. 

Lœb  (J.)  et  Northrop  (J.  H.).  —  Les  animaux  héliotropiques  pouvant 
servir  de  photomètre  en  raison  de  Vapplication  aux  réactions  héliotropiques 


224  L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

de  la  loi  de  Bunsen- JRoscœ.  —  L'expérience  est  disposée  comme  suit  :  un 
bac  rectangulaire  à  parois  noircies;  à  l'une  des  extrémités  sont  installées 
deux  lumières  faibles  égales  séparées  par  un  espace  notable  ;  des  nauplius 
de  balanes,  aspirés  dans  une  pipette  noircie,  sont  lâchés  à  l'autre  extrémité 
du  bac.  Conformément  à  la  loi  de  LfEB,  ils  nagent  en  ligne  droite  vers  le 
milieu  de  la  ligne  droite  joignant  les  deux  lumières.  Si  l'on  remplace  l'une 
des  lumières  fixes  par  une  lumière  plus  forte  devant  laquelle  tourne  rapi- 
dement un  écran  dont  un  secteur  a  été  découpé,  on  remplace  la  lumière 
vive  et  continue  par  une  série  d'éclairs  séparés  par  des  intervalles  obscurs 
et  l'on  peut  régler  la  découpure  de  l'écran  de  telle  façon  que  l'illumination 
totale  discontinue  soit  juste  égale  à  l'illumination  totale  de  la  lumière  faible 
et  continue  située  du  côté  opposé.  Dans  ce  cas  les  nauplius  se  dirigent  de 
même  vers  le  milieu  de  la  droite  joignant  les  deux  lumières.  Cela  prouve 
que  l'effet  héliotropique  des  deux  lumières  a  été  identique,  et  par  là  se 
confirme  le  fait  que  s'applique  à  ces  conditions  expérimentales  la  loi  de 
Roscœ-Bunsen,  d'après  laquelle  l'action  héiiotropique  de  la  lumière  a  pour 
mesure  le  produit  it  de  son  intensité  par  son  temps  d'action,  l'un  des 
facteurs  pouvant  varier  à  la  condition  que  l'autre  varie  en  sens  inverse 
de  telle  façon  que  leur  produit  reste  constant.  —  Y.  Delage. 

Garrey  (Walter  E.).  —  Démonstration  de  la  théorie  tonimusculaire  de 
Vhéliotropisme.  —  Lœb  et  Maxwell  (1896)  ont  donné  une  théorie  du  galva- 
notropisme  d'après  laquelle  la  cause  de  l'orientation  résulterait  d'une  action 
directe  du  courant  sur  les  muscles.  Les  fléchisseurs  se  contractent  du  côté 
de  l'anode  tandis  qu'ils  sont  relâchés  du  côté  de  la  cathode.  Les  présentes 
expériences  montrent  que  cette  explication  s'applique  rigoureusement  à 
l'héliotropisme,  l'action  de  la  lumière  correspondant  à  l'effet  anodal  et 
celle  de  l'obscurité  à  l'effet  cathodal.  —  Les  animaux  expérimentés  sont 
des  diptères  à  fort  héliotropisme  positif.  Symétriquement  éclairé,  l'animal 
reste  symétrique  quelle  que  soit  l'intensité  de  la  lumière,  mais  toute  dis- 
symétrie dans  l'éclairage  détermine  une  dissymétrie  dans  l'attitude  et  les 
mouvements.  Si  l'on  noircit  l'œil  gauche,  le  droit  restant  en  pleine  lumière, 
l'animal  se  cambre  en  pleurothotonos  droit  le  côté  droit  concave,  les 
membres  droits  contractés,  tandis  que  le  côté  gauche  est  dans  l'attitude 
opposée;  excité,  l'animal  se  meut  en  cercle  du  côté  de  l'œil  actif  comme 
s'il  fuyait  l'obscurité.  Même  effet  si,  laissant  l'œil  gauche  dans  l'ombre,  on 
fait  tomber  sur  l'œil  droit  un  mince  faisceau  lumineux.  Le  rayon  du  cercle 
décrit  est  d'autant  plus  court  que  la  différence  d'éciairement  des  deux 
yeux  est  plus  grande.  En  noircissant  la  partie  supérieure  des  deux  yeux, 
on  détermine  un  emprosthotonos  ;  l'animal  marche  devant  lui  la  tête  for- 
tement fléchie  et  s'il  rencontre  un  obstacle,  fait  la  cabriole.  En  noircissant 
la  moitié  inférieure  des  deux  yeux,  on  détermine  un  opisthotonos  et  l'animal 
semble  vouloir  grimper  dans  l'air.  S'il  s'envole,  ce  à  quoi  il  a  grande 
tendance,  il  fait  un  «  looping  the  loop  »  sur  le  dos.  Les  diverses  combi- 
naisons de  noircissement  et  d'éclairage  partiels  produisent  les  effets  com- 
posés relevant  du  même  principe.  En  maintenant  un  œil  longtemps  à 
l'obscurité,  on  exagère  sa  sensibilité  et  l'animal  placé  dans  une  lumière 
uniforme  se  comporte  comme  si  l'œil  le  plus  sensible  était  le  plus  éclairé. 
—  L'action  toni-musculaire  de  la  lumière  a  pu  être  constatée,  ainsi  que  - 
l'action  hyposténisante  de  l'obscurité.  Quand  on  laisse  l'animal  mourir,  la 
rigidité  cadavérique  est  plus  accentuée  du  côté  où  le  tonus  musculaire 
était  le  plus  fort.  —  On  peut  donc  admettre  comme  rigoureusement  dé- 
montré que  les  effets  héliotropiques  sont  dus  à  une  action  de  la  lumière 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  2*5 

sur  les  muscles,  s'opérant  vraisemblablement  par  l'intermédiaire  de  réactions 
photochimiques  déterminant  la  formation  dans  l'œil  de  substances  convul- 
sivantes  qui  exercent  leur  action  sur  les  muscles  voisins.  —  Y.  Delage. 

Oltmanns  (Friedr.).  —  Sur  te  pliototactisme.  —  O.  a  repris  les  expé- 
riences qu'il  avait  publiées  en  1892.  Les  organismes  sont  placés  dans  des 
cuvettes  rectangulaires  dans  lesquelles  on  projette  l'image  d'une  fente  vio- 
lemment éclairée.  Une  culture  d'Eng/etia  donne  les  résultats  suivants  :  au 
bout  de  très  peu  de  temps,  les  organismes  qui  se  trouvent  par  hasard  dans 
la  plage  éclairée  la  quittent  ;  ceux  qui  sont  dans  les  régions  non  ou  peu 
éclairées  de  la  cuvette  se  dirigent  du  côté  de  l'image  de  la  fente  et  se  ras- 
semblent autour  du  champ  éclairé,  dessinant  un  rectangle  à  quelque  distance 
du  bord  éclairé.  Si  l'on  déplace  maintenant  la  i^réparation  de  telle  façon  que 
de  nombreuses  Euglènes  se  trouvent  dans  la  plage  éclairée,  on  les  voit 
danser  en  tourbillon;  chaque  individu  se  balance  en  décrivant  une. surface 
conique,  comme  l'a  observé  Jennings  pour  d'autres  organismes  ;  beaucoup 
d'Euglènes  se  déforment;  elles  se  déplacent  rapidement  et  elles  quittent  le 
champ  éclairé;  elles  .semblent  se  déplacer  au  hasard;  rien  ne  les  force  à 
prendre  une  direction'  plutôt  qu'une  autre,  car  le  champ  est  uniformément 
éclairé.  Les  organismes  recherchent  donc  une  certaine  intensité  lumineuse. 
En  intercalant  un  prisme  très  aigu,  en  verre  fumé,  de  façon  à  obtenir  des 
éclairements  variables  de  la  fente,  O.  a  constaté  les  faits  suivants  :  la  réaction 
dépend  de  l'intensité  lumineuse;  les  Euglènes  évitent,  grâce  à  leur  mouve- 
ment spécial,  une  lumière  trop  intense  et  une  lumière  trop  faible;  à  côté  de 
cela,  on  trouve  une  intensité  très  forte  qui  ne  provoque  pas  de  réaction;  les 
protistes  semblent,  dans  ce  cas,  ne  pas  pouvoir  distinguer  la  lumière  de 
l'obscurité  ;  il  existe  aussi  une  intensité  très  faible  où  il  n'est  pas  fait  de 
différence  entre  la  clarté  et  l'obscurité. 

Si  l'on  place  brusquement  des  Euglènes  à  l'obscurité,  on  les  voit  effectuer 
des  mouvements  violents,  absolument  comme  après  une  exposition  à  une 
lumière  intense  ;  cependant,  dans  ce  cas,  il  n'y  a  pas  de  déformation  du 
corps  ;  au  bout  de  quelque  temps,  le  mouvement  devient  plus  lent  ;  si  à 
ce  moment,  on  éclaire  brusquement  la  préparation,  le  mouvement 'cesse 
instantanément,  mais  auparavant,  l'organisme  se  place  verticalement,  sa 
partie  postérieure  en  bas,  et  comme  il  est  sans  mouvement,  il  tombe  lente- 
ment vers  le  fond  de  l'eau;  mais  cela  ne  dure  pas  longtemps,  car  le  mouve- 
ment recommence  bientôt  d'une  manière  très  vive,  comme  si  l'Euglène 
faisait  des  efforts  désespérés  pour  échapper  à  la  lumière  trop  vive.  Une  espèce 
de  Chlamydomonas  non  déterminée  présente  les  mêmes  réactions  qn'Eu- 
glena,  mais  dans  une  intensité  lumineuse  plus  forte.  En  projetant  dans  une 
culture  de  Trachelomonas  l'image  d'une  fente  horizontale,  on  voit  les  cellules 
en  dessous  de  la  bande  éclairée  nager  verticalement  vers  le  haut;  au  moment 
où  les  organismes  arrivent  au  bord  du  champ  éclairé,  leurs  flagelles  cessent 
de  battre  et  ils  retombent  passivement  ;  au  bout  de  peu  de  temps  le  mou- 
vement recommence  comme  précédemment.  Ceux  placés  au-dessus  de  la 
bande  éclairée  nagent  aussi  du  côté  de  celle-ci;  quelquefois,  au  moment  d'y 
arriver,  ils  font  demi-tour  et  rentrent  dans  l'ombre,  ou  bien,  s'ils  se  sont  trop 
engagés  dans  le  champ  lumineux,  ils  cessent  leur  mouvement  et  se  laissent 
retomber  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  ressortis  du  champ,  et  alors  ils  recommen- 
cent à  nager  vers  le  haut.  En  intercalant  un  prisme  de  gélatine  coloré  à 
l'encre  de  Chine,  on  voit,  si  l'obscurcissement  n'est  pas  trop  grand,  les  Tra- 
chelomonas traverser  le  champ  lumineux  sans  rien  manifester;  une  réduc- 
tion plus  forte  de  l'intensité  lumineuse  du  champ  amène  la  création  d'une 
l'annéu;  biologique,  xxii.  1917.  t5 


226  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

«  trappe  »  :  les  organismes  entrent  dans  le  champ  sans  rien  manifester  ;  au 
moment  d'en  sortir,  ils  reculent  brusquement,  de  sorte  qu'une  fois  ils 
sont  dans  le  champ  lumineux,  il  leur  est  impossible  d'en  ressortir. 

Volvox  est  doué  de  géotactisme  ;  on  voit  monter  les  organismes,  quelquefois 
plusieurs  les  uns  derrière  les  autres,  jusqu'à  la  surface  de  l'eau,  puis  se  lais- 
ser retomber  inertes;  en  tombant,  les  individus  en  entraînent  d'autres,  de 
sorte  qu'il  se  forme  comme  des  nuages  de  Volvox  qui  tombent.  Arrivés  à 
une  certaine  profondeur,  les  organismes  reprennent  leur  mouvement  ascen- 
dant; quand  la  culture  est  à  l'ombre,  les  Volvox  tombent  jusqu'au  fond  de 
la  cuve,  tandis  qu'à  la  lumière  ils  s'arrêtent  plus  tôt  :  si  la  cuve  est  recou- 
verte d'une  plaque  de  verre  touchant  l'eau,  la  chute  à  la  lumière  devient 
plus  profonde;  O.  n'a  pas  étudié  l'influence  de  l'oxygène  sur  le  phénomène. 
Si  l'on  projette  dans  une  culture  de  Volvox  l'image  très  lumineuse  d'une 
fente,  les  organismes  placés  en  dessous  du  champ  éclairé  effectuent  leur 
mouvement  ascendant  habituel;  arrivés  à  la  limite  de  la  lumière,  aussitôt 
que  leur  extrémité  antérieure  est  éclairée,  ils  reculent  brusquement  d'une 
petite  quantité,  puis  reprennent  leur  mouvement  ascendant  :  le  jeu  se  répète 
cinq  à  huit  fois,  et  chaque  fois  les  organismes  pénètrent  d'une  quantité  plus 
grande  dans  le  champ  éclairé  ;  ils  finissent  par  y  entrer  en  entier,  conti- 
nuent leur  mouvement  ascendant  et  ressortent  en  haut  du  champ  éclairé. 
Les  individus  âgés,  avec  des  parthénogonidies;  volumineuses,  pénètrent  du 
premier  coup  jusqu'à  moitié  dans  la  région  éclairée,  s'arrêtent  un  instant 
puis  continuent  leur  mouvement.  Quelques  individus  restent  longtemps 
immobiles  à  la  limite  de  l'obscurité  et  de  la  lumière.  Les  réactions  précé- 
dentes ont  lieu  lorsque  l'intensité  lumineuse  est  supraoptimale.  En  interca- 
lant un  prisme  de  gélatine  à  encre  de  Chine,  on  peut  obtenir  un  champ 
lumineux  dégradé;  les  Volvox  placés  dans  la  partie  la  plus  sombre  se 
déplacent  du  côté  de  l'intensité  lumineuse  optimum  de  la  manière  sui- 
vante :  les  organismes  nagent  avec  le  pôle  antérieur  dirigé  obliquement 
vers  le  haut  et  du  côté  de  l'intensité  optimum  ;  arrivés  à  la  surface,  ils  se 
laissent  tomber  verticalement;  à  une  certaine  profondeur,  l'ascension 
oblique  recommence;  à  mesure  que  Volvox  s'approche  de  l'intensité 
optimum,  l'angle  de  sa  route  avec  la  verticale  diminue,  de  sorte  qu'il  finit 
par  se  former  un  rassemblement  des  organismes  au  même  endroit.  En  pro- 
jetant un  spectre  dans  les  cultures,  on  voit  Ewjlena  se  rassembler  dans 
différentes  régions  suivant  l'intensité  lumineuse,  mais  jamais  dans  le  rouge 
ni  le  jaune,  et  il  y  a  toujours  un  groupe  d'individus  dans  le  violet  à  côté  d'un 
rassemblement  plus  considérable  dans  la  région  du  vert  à  l'indigo,  du  vert 
au  bleu,  du  vert  et  de  l'indigo,  suivant  le  cas.  Le  siège  de  la  sensibilité 
pour  la  lumière  chez  le  Vohwx  est,  sans  doute  possible,  la  partie  antérieure. 

—  A.  M.\ILLEFER. 

Buder  (Johannes).  —  Sur  les  mouvemenls  photolactiqws.  —  Différents 
organismes  ont  été  soumis  à  des  expériences  faites  dans  les  conditions  expé- 
rimentales d'une  précision  rigoureuse.  Eclairés  par  des  rayons  parallèles, 
Euglena  viridis,  Trachelomonas  voivocina  et  T.  inler média  se  dirigent  du 
côté  de  la  source  lumineuse,  tandis  que  Eurjlcna  sp.,  Ch/ami/domonas  varia- 
Itilis  et  Cavtcria  ovata  se  dirigent  en  sens  inverse.  Si  l'on  projette  dans  le 
vase  où  sont  les  organismes  un  faisceau  lumineux  divergent,  les  organismes 
positivement  phototactiques  s'approchent  de  la  source  lumineuse  et  les 
négatifs  s'en  éloignent  en  suivant  toujours  les  directions  des  rayons  lumi- 
neux. En  lumière  convergente,  il  en  e.st  de  même  ;  les  organismes  négati- 
vement phototactiques  se  dirigent  ainsi  en  s'éloignant  de  la  source  vers 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  227 

l'endroit  le  plus  lumineux.  En  utilisant  deux  faisceaux  lumineux  parallèles, 
se  coupant  à  angle  droit,  les  organismes  nagent  dans  la  direction  de  la 
bissectrice  de  l'angle  des  deux  faisceaux.  Si  les  deux  faisceaux  qui  se  coupent 
ne  sont  pas  d'intensité  égale,  les  organismes  prennent  la  direction  de  la  dia- 
gonale d'un  paraléllogramme  construit  en  portant  sur  deux  axes  parallèles 
aux  rayons  lumineux  des  longueurs  proportionnelles  à  leur  intensité  ;  il  en 
est  encore  de  même  si  les  faisceaux  se  coupent  sous  un  angle  aigu  ;  si  les 
deux  faisceaux  sont  de  direction  opposée,  les  organismes  prennent  la  direc- 
tion de  la  lumière  la  plus  intense,  s'ils  sont  positifs,  et  vice  versa,  s'ils  sont 
négatifs.  Si  le  vase  est  assez  grand  et  que  les  rayons  soient  parallèles  il  peut 
arriver  que  les  organismes  se  rassemblent  aux  deux  extrémités.  Toute  la 
seconde  moitié  du  travail  de  B.  consiste  en  une  étude  critique  des  travaux 
antérieurs  sur  le  même  sujet.  —  A.  Maillefer. 

h]  Mast  iS.  O.).  — •  Relation  enlre  les  rouleurs  dit  spectre  d  la  stimulation 
che:-  les  oi-f/anismes  inférieurs.  —  Placés  entre  deux  rayons  lumineux,  les 
animaux  positivement  ou  négativement  phototropiques  se  rassemblent  au 
point,  ou  suivent  le  chemin,  où  les  influences  des  deux  rayons  lumineux 
s'équilibrent  :  ainsi,,  entre  deux  rayons  lumineux  rectangulaires,  de  tels  ani- 
maux cheminent  suivant  la  bissectrice.  Il  y  a  là  un  moyen  de  comparer 
l'énergie  phototropique  de  deux  rayons  lumineux  et  si  l'un  d'eux  est  pris 
pour  unité,  de  mesurer  l'autre.  Les  animaux  soumis  à  l'étude  sont  placés 
dans  un  petit  bac  rectangulaire  au  centre  duquel  se  croisent  deux  rayons 
lumineux  entrant  l'un  par  le  milieu  d'un  des  grands  côtés,  l'autre  par  le 
milieu  d'un  petit  côté;  l'un  des  rayons  est  de  lumière  blanche  et  on  peut  le 
faire  varier  d'intensité  au  moyen  d'un  écran  rotatif  découpé  ;  l'autre  est 
décomposé  par  un  prisme  de  manière  à  être  formé  d'une  lumière  colorée  de 
longueur  d'onde  connue.  On  fait  alors  varier  progressivement  l'intensité  du 
rayon  blanc  jusqu'à  ce  que  les  animaux  se  groupent  sur  la  bissectrice  des 
deux  rayons.  On  sait  alors  que  l'énergie  phototropique  du  rayon  coloré  par 
l'apport  à  l'animal  expérimenté  est  la  même  que  celle  du  rayon  blanc.  Si 
dans  cet  appareil  un  rayon  vert  est  équilibré  par  un  rayon  blanc  d'intensité 
donnée,  tandis  qu'il  faut  un  rayon  blanc  deux  fois  moins  lumineux  pour 
équilibrer  un  rayon  jaune  c'est  que  ce  dernier  est  deux  fois  moins  actif  que 
le  vert,  et  si  la  quantité  d'énergie  de  la  région  jaune  du  spectre  est  deux  fois 
moindre  que  celle  de  la  région  verte,  l'énergie  phototropique  du  vert  par 
rapport  au  dit  animal  sera  quatre  fois  plus  grande  que  celle  du  jaune.  On 
peut  ainsi,  pour  chaque  animal,  déterminer  dans  le  spectre  la  région 
maxima  d'énergie  phototropique  par  rapport  à  lui.  On  constate  que,  de  part 
et  d'autre  de  ce  maximum,  la  courbe  d'énergie  phototropique  baisse  rapi- 
dement. Voici  maintenant  les  longueurs  d'onde  produisant  l'effet  maximum 
chez  divers  Protozoaires,  Protophytes  ou  larves  de  Métozoaires  :  483  [jl[x  pour 
Euglena,  Trachelomonas,  Phacus,  Gonium,  larves  d' Arenicola,  et  Lumbricus ; 
524  [xji  pour  Pandorina,  Eudorinà,  ei  Spondylomorum ;  503  |j.[xpour  Chlamy- 
domonas  et  larves  de  mouches  à  viande;  465  [i[x  pour  les  plantes  vertes,  et 
une  couleur  voisine  du  rouge  pour  les  champignons.  Il  est  légitime  de 
penser  que  ces  maximums  correspondent  à  des  maximums  de  réaction  chi- 
mique pour  des  substances  particulières,  mais  c'est  là  un  objet  pour  de  nou- 
velles études.  —  Y.  Delage. 

Schaeffer  (Asa  A.).  —  Rènctlons  de  V Amibe  à  la  lumière.  —  Les  expé- 
riences exposées  dans  ce  travail  font  suite  à  d'autres  sur  le  mode  de  nutri- 
tion des  Amibes  (voir  Ann.  Biol.^  XXI,  p.  172)-,  elles  ont  été  instituées  en 


228  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

vue  d'étudier  l'action  de  la  lumière  sur  la  prise  de  la  nourriture.  Contraire- 
ment à  la  plupart  des  auteurs,  S.  a  constaté  que  l'Amibe  était  attirée  et  non 
repoussée  par  le  rayon  lumineux;  ces  résultats  différents  tiennent  à  ceci  : 
1°  l'auteur  a  opéré  avec  des  faisceaux  lumineux  de  très  faible  diamètre 
(20  ix),  tandis  que  les  autres  observateurs  se  sont  servis  de  faisceaux  beau- 
coup plus  larges  ;  2°  il  a  observé  les  mouvements  de  l'animal  avant  qu'il  ne 
vienne  en  contact  avec  le  faisceau  lumineux  (à  une  distance  de  100  à  150  [x), 
une  fois  pénétré  dans  l'aire  lumineuse,  il  réagit,  en  effet,  négativement  ou 
ne  réagit  pas  du  tout.  —  La  lumière  blanche  et  les  différents  rayons  du 
spectre  ont  sensiblement  le  même  effet,  avec  cependant  une  certaine 
augmentation  de  la  réaction  sous  l'influence  de  la  lumière  rouge.  L'intensité 
de  la  lumière  ne  paraît  pas,  en  elle-même,  avoir  d'importance,  mais  un 
changement  d'intensité  provoque  la  réaction,  qui  est,  en  règle  générale,  un 
mouvement  vers  la  lumière  plus  intense.  L'obscurité  (tache  d'ombre  appa- 
raissant) est,  comme  la  lumière,  sentie  à  distance  et  provoque  une  réaction 
négative.  —  Lorsque  l'action  stimulante  de  la  lumière  se  produit  simulta- 
nément avec  celle  de  la  nourriture  (particules  de  globuline),  mais  de  façon  à 
impressionner  l'animal  de  deux  côtés  opposés,  la  nourriture  apparaît  le 
stimulant  le  plus  fort  et  l'animal,  dans  ce  cas,  réagit  à  la  lumière  négati 
vement.  Toutefois,  si  les  particules  nutritives  se  trouvent  dans  un  «  faisceau 
d'obscurité  »,  la  réaction  négative  à  l'égard  de  celle-ci  peut  prendre  le  des.sus. 
—  Comme  dans  son  travail  précédent,  l'auteur  déclare  ne  pas  pouvoir  pro- 
poser d'explication  valable  pour  cette  sensibilité  à  distance  à  l'égard  de  la 
lumière,  car  si  l'hj^pothèse  de  la  réflexion  de  la  lumière  par  les  particules 
en  suspension  dans  l'eau,  de  façon  à  ce  que  les  rayons  arrivent  à  la  fin  à 
influencer  directement  la  surface  du  corps,  peut  à  la  rigueur  être  admise 
pour  la  lumière,  elle  n'explique  pas  l'action  de  l'obscurité.  —  M.  Goldsmith. 

Crozier  ("W.  J.).  —  Sensibilité  du  Balanoglossus  à  la  lumière.  —  Le 
Balanoglossus  est  négativement  phototropique.  En  outre,  la  lumière  paraît 
inhiber  la  production  de  lumière  par  l'animal.  Le  bout  de  la  trompe  est  la 
partie  la  plus  sensible  à  la  lumière,  mais  le  reste  du  corps  n'est  pas  insen- 
sible. L'intégrité  du  système  nerveux  du  collier  n'est  nécessaire  ni  pour 
l'une  ni  pour  l'autre  de  ces  réactions.  —  Y.  Delage. 

Patten  (Bradley  M.).  —  Réactions  du  Scorpion  à  queue  en  fouet  à  la 
lumière.  —  Il  s'agit  du  Mastigoproclus  giganteus.  Le  seuil  de  l'excitation 
correspond  à  1/16  de  bougie-mètre.  Les  réponses  effectuées  à  l'illumi- 
nation sont  toujours  dans  le  sens  d'un  phototactisme  négatif.  Jusqu'à  l'in- 
tensité d'une  bougie-mètre,  l'intensité  des  réponses  augmente  rapidement; 
au  delà  d'un  bougie-mètre  l'accroissement  des  réactions  est  beaucoup  plus 
modéré.  Placés  dans  un  rayon  horizontal  de  120  bougies-mètres  de  façon 
à  tourner  le  dos  à  la  lumière,  les  animaux  s'éloignent  de  la  source  sans  sortir 
du  rayon.  Excités  par  un  rayon  latéral  de  120  bougies-mètres,  ils  s'écar- 
tentdela  lumière,  formant,  avec  la  direction  primitive  de  l'axe  de  leur  corps, 
un  angle  de  fi5°,8  environ.  Excités  des  deux  côtés  à  la  fois  par  deux  sources 
égales  de  120  bougies-mètres,  il  se  meuvent,  à  3°  près,  dans  une  direction  per- 
pendiculaire à  la  ligne  joignant  les  deux  sources.  Excités  par  devant  par  120 
bougies-mètres,  ils  se  détournent  d'environ  140"  pour  fuir  la  lumière.  L'élimi- 
nation d'une  partie  quelconque  des  yeux  déséquilibre  les  réactions  subsé- 
quentes. La  lumière  agit  aussi  bien  par  une  action  constante  que  par  ses 
variations.  —  Y.  Del.\ge. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  OÉxNÉRALE.  229 

Dolley  ("William  L.).  —  Iji  vitetisc  de  locomotion  chez  Vanessa  antiopa 
à  la  lumière  inlennittenfe  et  à  des  lumières  continues  d'intensité  variable, 
et  sa  siffîiification  par  rapport  à  la  «  théorie  de  l'action  continue  »  dans 
l'orientation.  —  Vanessa  antiopa  ne  se  meut  pas  plus  vite  en  lumière 
forte  que  faible,  et,  au  coji traire,  tend  à  se  mouvoir  plus  vite  en  lumière 
faible  si  la  ditférence  d'illumination  est  assez  forte.  Ce  comportement  n'est 
pas  on  accord  avec  les  exigences  de  la  «  tbéorie  de  l'action  continue  »  de 
Lo'.B.  Ces  résultats  viennent  confirmer  ceux  soutenus  dans  un  travail 
précédent,  indiquant  que  l'orientation  de  Vanessa  par  la  lumière  ne  s'explique 
pas  par  les  principes  de  la  théorie  de  Lceb.  Vanessa  se  meut  plus  vite 
dans  une  lumière  intermittente  à  10-16  interruptions  par  seconde  que  dans 
la  lumière  continue.  C'est  l'idée  que  l'orientation  du  papillon  est  due  à  la 
période  des  changements  d'intensité. —  Y.  Delage. 

Haberlandt  (G.).  —  Epiderme  foliaire  et  perception  de  la  lumière. 
XIX,  r].  —  H.  avait,  dès  1905,  émis  l'hypothèse  que  l'épiderme  supérieur 
des  feuilles  dorsiventrales  fonctionne  comme  organe  de  perception  de  la 
lumière,  sans  refuser  une  participation  aux  cellules  sous-épidermiques.  En 
mouillant  l'épiderme  ou  en  le  recouvrant  d'une  couche  de  gélatine,  sans 
le  blesser,  il  constata  que  les  feuilles  n'étaient  plus  en  état  de  prendre 
vis-à-vis  de  la  lumière  une  position  favorable;  une  partie  des  feuilles  n'a- 
vait pas  perdu  ce  pouvoir  ou  ne  l'avait  pas  perdu  tout  à  fait.  En  1907,  H. 
entreprend  de  nouvelles  recherches  avec  Tropœolum  ^majus  ;  la  moitié 
d'une  feuille  était  mouillée,  l'autre  moitié  restait  sèche.  Les  deux  moitiés 
étaient  ensuite  exposées  à  des  sources  lumineuses  venues  de  côtés  opposés; 
la  feuille  se  pencliait  du  côté  de  la  moitié  sèche.  En  1910  parut  un  travail 
de  NoRDHAUSEN  d'après  lequel  :  1°  la  réaction  des  feuilles  de  Tropœolum  se 
produit  tantôt  dans  le  sens  de  la  moitié  mouillée  et  tantôt  dans  l'autre  et 
v*°  la  feuille  de  Bégonia  peut  s'orienter  même  après  la  mort  de  l'épi- 
derme. En  ce  qui  concerne  le  premier  point,  les  résultats  de  Nordhausen 
ne  sont  pas  probants.  Pour  le  second,  des  expériences  entreprises  par  Wer- 
DERMANN  dans  le  laboratoire  de  H.  sont  en  contradiction  avec  les  résultats 
de  Nordhausen  qui  place  le  siège  de  la  perception  lumineuse  dans  le  paren- 
chyme en  palissade.  Dans  ce  cas  il  faudrait  penser  aux  déplacements  que 
l'intensité  lumineuse  impose  aux  grains  de  chlorophylle.  Cependant  on  ne 
peut  pas  généraliser,  car  les  feuilles  blanches  de  Pelargonium  zonale,  dé- 
pourvues de  chloroleucites,  s'orientent  cependant  vis-à-vis  de  la  lumière.  — 

F.  PÉCHOUTRE. 

=  Bhéotropisme. 

a)  Jordan  (Ho-wey).  —  Le  rhèotropisme  de  V Epinephelus  striatus  Bloch.  — 
Si  l'on  détermine  dans  le  bac  occupé  par  ces  poissons  un  courant  central 
respectant  les  parties  latérales  stagnantes,  on  voit  les  poissons  se  disposer 
en  grande  majorité  la  queue  dans  le  courant,  quelques-uns  entièrement 
hors  du  courant  et  parallèlement  à  lui,  et  un  plus  petit  nombre  encore,  la 
tète  dans  le  courant.  L'observation  d'un  sujet  isolé  montre  que  ces  diffé- 
rences s'expliquent  par  les  mouvements  du  poisson  qui,  en  tournant,  ren- 
contre le  courant,  passe  vite  quand  sa  tête  y  est  engagée,  et  ralentit  ses  mou- 
vements lorsque  c'est  sa  queue  qui  s'y  trouve.  Cela  pourrait  tenir  à  une 
réaction  rhéotropique  négative,  dans  laquelle  la  tête  serait  beaucoup  plus 
sensible  que  la  queue.  Cette  conclusion  a  été  vérifiée  au  moyen  de  courants 
très  localisés,  dirigés  à  l'aide  d'un  tube  de  verre  sur  les  différentes  parties 


230  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

du  corps.  Les  différents  organes  se  rangent  sous  le  rapport  de  la  sensibilité 
rhéotropique  dans  l'ordre  décroissant  suivant  :  lèvres,  nageoire  caudale, 
nageoire  dorsale,  joue  et  opercule,  côté  du  corps.  Les  organes  de  cette  réac- 
tion ne  sont  ni  l'oreille,  ni  la  ligne  latérale,  ni  les  cellules  du  sens  de  la 
pression;  ce  sont  les  cellules  cutanées  tactiles.  L'auteur  l'a  démontré  au 
moyen  de  l'anesthésie  par  la  cocaïne.  —  Y.  Délace. 

Allée  (W.  C).  —  Le  contenu  en  sel  des  eaux  naturelles  et  le  rhéoiactisme 
deVAsellm.  —  L'auteur  avait  antérieurement  constaté  que  la  même  espèce, 
Asellus  comtnunis,  présentait  des  degrés  différents  de  rhéotactisme  positif 
suivant  que  les  exemplaires  provenaient  des  étangs  ou  des  eaux  courantes  : 
les  réactions  étaient  chez  ces  derniers  plus  accentuées.  Le  présent  travail 
se  propose  de  déterminer  si  ces  différences  ne  doivent  pas  être  rattachées 
à  des  différences  de  salinité  de  l'eau  dans  les  deux  cas.  On  sait  que  Ca  et 
Mg  exercent  une  action  inhibante  sur  le  rhéotropismeder.4.se/^Ms,raais  Ca  ne 
se  trouve  pas  dans  l'eau  des  étangs  à  la  concentration  suffisante  pour  cela  ; 
quant  à  Mg,  son  action  est  contrebalancée  par  celle  de  Na.  Donc,  ce  n'est 
pas  à  l'action  des  sels  que  l'effet  doit  être  attribué.  Il  tient  plutôt  à  la  diffé- 
rence dans  la  tension  de  l'O  et  de  C0-;  la  première  est  constamment  plus 
forte  et  la  seconde  plus  faible  dans  l'eau  des  sources  que  dans  celle  des 
étangs.  On  peut,  d'ailleurs,  en  modifiant  cette  tension  expérimentalement, 
au  laboratoire,  provoquer  des  variations  correspondants  du  rhéotropisme. 

—  M.  GoLDSMITH.   • 

b)  Jordan  (Howey).  —  Réactions  rhéotropiqucs  d'Epinephelus  striatus 
Bloch.  —  On  trouvera  dans  ce  mémoire,  avec  la  discussion  des  hypothèses 
émises  par  Lyon  et  divers  auteurs  qui  se  sont  occupés  du  rhéotropisme  chez 
les  Poissons,  un  certain  nombre  d'expériences  prouvant  que  chez  Epine- 
phelus  striatus,  dans  les  conditions  où  l'a  observé  J.,  les  excitations  opti- 
ques ou  autres  sont  subordonnées  aux  impressions  tactiles.  La  distribution 
de  la  sensibilité  aux  courants  est  la  même  que  celle  de  la  sensibilité  tac- 
tile. L'application  de  cocaïne  sur  les  lèvres,  qui  semblent  la  région  la  plus 
sensible,  abolit  la  sensibilité,  ù  la  fois  vis-à-vis  des  contacts  et  vis-à-vis  des 
courants.  —  H.  Cardot. 

=   Traumatotropisme. 

Stark  (P.).  —  Conlribuiions  à  la  connaissance  du  traumatotropisme.  — 
Les  expériences  faites  par  l'auteur  montrent  que  des  courbures  d'organes 
peuvent  être  consécutives  à  des  amputations  ou  à  des  blessures.  C'est  ainsi 
que  l'amputation  d'une  feuille  germinale  produit  des  courbures  de  la  tigelle 
chez  de  nombreuses  espèces.  11  en  est  de  même  pour  des  pétioles  si  l'on 
coupe  une  foliole  et  pour  des  bourgeons  si  l'on  enlève  des  feuilles.  Ces  réac- 
tions apparaissent  aussi  bien  à  l'ombre  qu'à  la  lumière  et  même  sous  l'eau. 
Les  incisions  transversales  faites  sur  des  tigelles,  des  coléoptiles,  des  bour- 
geons ont  le  même  effet  que  les  amputations.  D'une  manière  générale,, 
toute  blessure,  incision,  brûlure,  etc.,  entraîne  des  courbures  d'organes. 
1'outefois,  on  peut  dire  que  les  traumatismes  violents  occasionnent  un  arrêt 
de  croissance,  tandis  qu'au  contraire  ceux  qui  sont  de  faible  intensité  pro- 
duisent souvent  une  accélération;  or,  la  réaction  traumatotropique 
peut  avoir  lieu   aussi   bien  dans  le  premier  cas  que   dans   le  second.   — 

M.   BOURIER. 


XI\  .   -  PHYSIOLOGIE  tiKNÉRALK.  231 

Ricca  (D.  U.).  —  Solution  d'un  problème  de  physiologie  :  la  propagation 
de  atimultts  darm  la  Se7isitive.  —  L'auteur  rappelle  les  expériences  diverses, 
en  particulier  celles  de  décortication,  démontrant  Tinexactitude  de  la  théorie 
de  Habkrlanht.  Il  y  ajoute  de  nouvelles  preuves  du  même  ordre,  et  montre 
que  c'est  par  le  tissu  ligneux  et  non  par  le  tissu  libérien  que  se  fait  la  pro- 
pagation de  l'excitation  d'un  point  excité  versées  feuilles  situées  au  delà.  La 
vitesse  de  propagation,  le  fait  que  cette  vitesse  est  diminuée  lorsque  la  cir- 
culation des  liquides  est  réduite  en  air  saturé,  ou,  inversement,  accélérée  en 
air  sec,  montre  qu'il  s'agit  non  d'une  propagation  d'une  forme  quelconque 
d'énergie,  mais  d'un  transport  de  substance.  Cette  substance  serait  en- 
gendrée dans  les  tissus  par  l'excitant  (incision,  brûlure,  caustique,  etc.)  et 
transportée  par  la  circulation  des  liquides  dans  le  bois  jusqu'aux  coussinets 
moteurs.  La  simple  excitation  du  coussinet  moteur  lui-même  déterminerait 
in  situ  la  production  de  cette  même  substance  active.  Cette  substance,  que 
l'auteur  compare  aux  hormones,  n'est,  d'ailleurs,  pas  spécifique  en  ce  sens 
que  celle  produite  par  une  plante  est  active  .sur  une  autre.  Ainsi  un  extrait 
préparé  avec  de  petits  rameaux  de  Combutum  grandiflnrum  se  montra  actif 
sur  Mimosa  spegazzinii.  —  Y.  Delage. 

a)  Molisch  (Hans).  —  Sur  les  courbures  des  pétioles  des  feuilles  par  suite 
de  blessures.  —  Si  l'on  enlève  le  limbe  des  feuilles  de  diverses  plantes,  par 
exemple  d'Episcia,  de  Tydaea,  de  Goldfussia,  de  Géranium  Bobertianum, 
le  pétiole  resté  attaché  à  la  plante,  se  courbe  petit  à  petit  vers  le  bas  jusqu'à 
former  une  boucle.  La  même  courbure  se  produit  lorsque  l'on  a  détaché  le 
pétiole  avec  le  limbe  et  même  si  le  pétiole  a  été  complètement  isolé,  pourvu 
qu'on  le  conserve  à  l'air  humide.  Cette  courbure  est  due  à  une  excitation. 
L'irritation  partie  de  la  blessure  est  transmise  aux  parties  éloignées  du  pé- 
tiole et  provoque  une  accélération  de  la  croissance  de  la  face  supérieure. 
Cette  courbure  se  produit  aussi  cliez  les  vieilles  feuilles  de  quelques-unes 
des  plantes  citées  plus  haut  ;  cette  courbure  normale  peut  donc  être  dé- 
clanchée  par  une  section  à  un  moment  où  la  feuille  n'a  pas  encore  la  ten- 
dance à  se  courber  vers  le  bas.  —  A.  Maili.efer. 

s)  Phagocytose. 

Policard  (A.)  et  Desplas  (B.).  —  Sur  le  pouvoir  phagocytaire  des  cel- 
lules fixes  du  tissu  conjonctif  chez  l'homme.  —  Des  cellules  fixes  du  tissu 
conjonctif,  prélevées  sur  des  plaies  bourgeonnantes,  ont  montré  un  certain 
degré  de  pouvoir  phagocytaire.  —  Y".  Delage. 


CHAPITRE  XV 
li'Iiérétlîté 

Adametz  (L.)-  —  Ueber  die  Vererbungsiveise  der Karakullocke  bei Kreuzungen 

voti  bocharischen  FeUschwanzschafen  mit  Rambouillets.  (Zeitschr.  indukt. 

Abst.  Vererbgslehre,  XVII,  161-204.)  [268 

Anonyme.  —  Huntington's  c/torea  and  Heredily.  (Journ.  of  Heredity,  VIII, 

jan.,  12.)  [248 

Anonyme.   —   Ilindu  Ideas  on  Heredity.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  jan., 

45.)  ■  [243 

Anonyme.  —  Effect  of  Alcohol  on   Offspriur/.  (Journ.   of  Heredity,  VIII, 

april,  159.)  [246 

Anonyme.   —  An  Experimenl  in  Lonrj-Continued  Inbreeding.   (Journ.   of 

Heredity,  VJII,  april,  167.)  [249 

Anonyme.  —  The  lethal  factor  in   Yelloiv  Mice.  (Journ.  of  Heredity,  VII, 

217.)  [260 

Anonyme.    —  I>oes   Racial  Interynarriage   lead    to   Sterility?   (Journ.    of 

Hereditj-,  VIII,  235.)  [269 

Anonyme.  —   The  parents  of  great  men.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  sept., 

400-408.)  [247 

Anonyme.  —  A    hondbook  of  Meiideiism  for  Livc-stock  Breeders.   (Journ. 

of  Heredity,  VIII,  520.)  [242 

Armbruster  (L.),Nachtsheim  (H.)  und  Rœmer(Th.).  —  Die  Hymenopteren 

als  Studienobjekl  azygoter  Vererbungserscheinungen.  Experimentum  crucis 

theoriœ  mendelianx.   (Zeitsclir.  indukt.  Abst.  Vercrbgsl.,   XVII,  27:3-355. 

4  fig.  X.)  [249 

Blakeslee  (A.  F.)  and  Avery  (B.  T.).  —  Adzuki  beans  and  Jimson  ireeds. 

(Journ.  of  Heredity,  VIII.  march,  125-131,  4  fig.)  [Plantes 

très  favorables  pour  l'illustration  des  rapports  mendéliens.  —  Y.  Delage. 
Bridges  (Calvin  B.).  —  .-In  intrinsic  difficully  for  the  variable  force  hyp<>- 

thesis  of  crossing-over.  (Amer.  Natur.,  LI,  370-373.) 

[Critique  d'une  hypothèse  de  Gold- 

SCHMIDT  pour  expliquer  la  production  des  crossing-over.  —  L.  Cuénot. 
Bryant  (Frank  A.).  —  Influence  of  Heredity  in  Slammering.  iJourn.  of 

Heredity,  VIII,  jan.,  46-47.)  [24S 

Castle  ("W.  E.).  —  l'iebald  liais  and  multi/jle  factors.  (Amer.  Natur.,  Ll, 

102-114.)  [251 


XV.  —  L'HEREDITE.  233 

Castle  ("W.  E.)  and  "Wright  (Se\val).  —  Studies  of  Inherilance  in  Guinea- 
j)ig.^  and  Hâtes.  [Puhl.Csirnegie  Inst.,iV  241, 192  pp.,7fi,ir.,7pl.,  1916.)  [249 

Chase  (H.  "W.).  —  On  t/te  inherUance  of  acquired  Modifications  of  Beha- 
vior.  (Amer,  journ.  of  Psychol.,  X.XVIII,  175-190.)  [243 

Cole  (Ruth  D.).  —  Imperfection  of  pollen  and  mulability  in  t/ie  (/erius  Basa. 
(Bot.  Gazette,  LXIII,  110-123,  3  pi.)  [269 

Collins  (G.  N.).  —  Hybrids  of  Zea  lunicahc  and  Zea  ramosa.  (Proceed. 
Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  111,  may,  345-349.)  [262 

Conklin  (Ed-win  G.).  —  The  share  of  egg  and  sperm  in  hereditij.  (Proc. 
Nat.  Acad.  Se  Etats-Unis,  III,  101-105.)  "        [241 

Davenport  (Charles  B.).  —  The  personalily,  heredity  and  work  of  Charles 
Olis  Whitman.  (Amer.  Natur.,  II,  5-30.) 

[Biographie  de  Whitman;  ses  carac- 
tères physiques  et  intellectuels  et  ceux  de  ses  parents.  —  L.  Cuénot. 

Drude  (Oscar).  —  Erfahrungen  bei  Kreuzversuchen  mit  Cucurbita  Pepo. 

(Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXV,  26-57,  1  pi.,  3  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 
Dunn  (L.  C).  —  Nucleus  and  cyloplasm  as  vehicles  of  heredity.  (Amer. 

Xatur.,  Ll,  286-300.)  [242 

Fernandez  (Miguel).  —  Ueber  Kreuzungen  zwischen  Cavia  aperea  Linn. 

und  Meerschiveinchen.  (Zool.  Anz.,  XLVIII,  N«  8,  209-212.) 

[Sans  intérêt  biologique  général.  —  Y.  Delage. 
Fischer  (E.).  —  Mykologische  Beilràge.  (Mitt.  Naturforschender  Ges.  Bern, 

125-163,  1916.)  .   [246 

Foot  (Katharine)  and  Strobell  (E.  C).  —  Besults  of  crossing  Euschislus 

rariolariiis  and  Euschistres  ictericus,  with  référence  to  the  inheritance  of 

tivo  exclusively  maie  characters.  (Biol.  Bull.,  XXXII,  322-336,  3  pi.)     [267 

Freeman  (George  F.).  —  Linked  quantitative  characters  in  W'heat  crosses. 
(Amer.  Natur.,  LI,  683-689.)  [259 

a)  Frost  (Howard  B.).  —  The  différent  meanings  of  the  term  «  facior  » 
as  a/fecting  clearness  in  genetic  discussion.  (Amer.  Natur.,  LI,  244-250.; 

[On  désigne  par  facteur  tantôt  une  potentialité  de  déve- 
loppement du  plasma  germinatif,  tantôt  une  unité  physique,  un  point 
matériel  dans  un  chromosome,  synonyme  du  mot  lociis.  —  L.  Cuénot. 

b)  —  —  A  method  of  numbering  plants  in  pedigree  cultures.  (Amer.  Natur., 
LI,  429-437.)  [...  L.  Cuénot. 

Gernert  ÇW.  B.).  —  Aphis  immunity  of  Teosinte-Corn  Hybrids.  (Science 
19  oct.,  390.)  [262 

a)  Goodspeed  (T.  H.j  and  Clausen  (R.  E.).  —  The  nature  of  the-F.  species 
hybrids  betiveen  Nicotiana  sylvestris  and  varieties  of  JSicotiana  Tabacum, 
with  spécial  référence  to  the  conception  of  reaction  system  conlrasts  in  here- 
dity.iUniv.  of  California  publications  in  Botany,  V,  301-346,  pi.  .37-48.)  [258 

b) Mendelian  facior  différences  versus  reaction  System  contrasts 

in  heredity.  (Amer.  Natur.,  Ll,  31-46  et  02-101.)  [258 

Haecker  (VaL).  —  Ueber  eine  eniwicklungsgeschichtliche  Vererbungsregel. 

(Zeitschr.  indukt.  Abstamm.  Yererbungslehre,  XVIIl,  1-21.)  [240 

Hagedoorn  (A.  G.  and  A.  L.).  —  Neiv  light  on  Idendiay  and  mendelian 

inheritance.  (Amer.  Natur. ,^L1,  189-192.1  [Critiques  adressées 


234  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

à  Castle,  au  sujet  d'une  revue  sur  l'hérédité  du  temps  de  floraison  des 
Pois  et  du  Riz;  contrairement  à  Castle,  les  H.  ne  voient  aucune  raison 
d'admettre  la  contamination  des  gènes  ou  leur  instabilité.  —  L.  Cuénot. 

Holmes  (S.  J.)  and  Schofield  (Richard  O.).  —  Inheritance  of  white  fore- 
lock.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  aug.,  359-360.)  [248 

Ibsen  (Hemanl.)  and  Steigleder  (Emil).  —  Evidence  for  Ihe  death  in  titeru 
of  the  homozygous  yeJlow  Mouse.  (Amer.  Natur.,  LI,  740-752)  [259 

Jennings  (H.  S.).  —  Modifying  factors  and  multiple  allelomorp'hs  in  rela- 
tion ta  the  results  of  sélection.  (Amer.  Natur.,  LI,  301-300.)  [260 

a)  Jones  (Donald  F.).  —  Dominance  of  linked  factors  as  a  means  of  accoun- 
ting  for  heterosis.  (Proc.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,apriI,  310-312.)  [263 

b)  -^  —  Linkage  in  Lycopersicum.  (Amer.  Natur.,  LI,  608-621.)  [264 

Konradi  (Daniel).  —  Die  Vererbung  der  Wut.  (Centralbl.  f.  Bakt.,  I, 
LXXIX,  82-84.)  [248 

Lehmann  (Ernst).  —  Vererbungsversuche  mit  Veroniea  syriaca  Boem.  ei 
Schultes.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXV,  611-619.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Lindstrom  (E.  "W.).  —  Linkage  in  Maize  :  alcurone  and  chlorophyll 
factors.  (Amer.  Natur.,  LI,  225-237.)  [257 

liittle  (C.  C).  —  Evidence  of  multiple  factors  in  Mice  and  liais.  (Amer. 
Natur.,'LI,  457-480.)  [256 

Love  (H.)  and  Fraser  (A.  C).  —  The  inheritance  of  the  weakawn  in  cer- 
tain Avena  crosses.  (Amer.  Natur.,  LI,  481-493.)  [257 

a)  Mac  Do-well  (Ed-win  Carleton).  —  The  bearing  of  sélection  experi- 
ments  with  Drosophila  upon  the  freqnency  of  germinal  changes.  (Proceed. 
Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  april,  291-297,  1  fig.)  [261 

b)  —  —  Bristle  inheritance  in  Drosophila.  II.  Sélection.  (Journ.  Exper. 
Zool.,  XXIII,  109-146,  10  fig.)       [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Malan  (David  Ed-ward).  —  Ergebnisse  anatomischer  Untersuchungen  an 

Standfuss'schen   Lepidopterenbastarden-  III.  Folge.  Lycia  (Biston)  hybr. 

Pilzii  Stdfs.  und  Lycia  hybr.  Huenii  Oberthr.  (Thèse  es  se.  Univ.  Zurich  ; 

64  pp.,  5  pi.,  5  fiy.  Extrait  des  Mitteil.  Entomologia  Zurich   1917-18,  fasc. 

4.)  [267 

Marshall  ("Walter  "W.)  and  Muller  (Hermann  J.).  —  The  effect  of  long 

continued  heterogygosis  on  a  variable  character  in  Drosophila.   (Journ. 

Exper.  Zool.,  XXII,  457-470,  2  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 
May  (H.  G.).  — -  Sélection  for  higher  and  lower  face t  numbers  in  the  bar-eyed 

race  of  Drosophila  and  the  appearence  of  reverse  mutations.  (Biol.  Bull.. 

XXXIII,  361-395.)  [Voir  ch.  XVII. 

Metz  (C.    W.)  and  Bridges  (C.  B.).   —  Incompatibility  of  mutant  races  in 

Drosophila.  (Proc.   Nat.  Acad.  Sciences  of  the  U.  S.  of  America  III,  673- 

678.)  [261 

Meves  (Fr.).  —  Eine  neue  Stiitze  fiir  die  Plastosomentheorie der  Vererbung. 

(Anat.  Anz.,  L.,  5  pp.,  2  fig.)  [240 

Millet-Horsin.  —  Hybrides  en  liberté  de  Tarin  et  de  Chardonneret.  (Rev. 
fr.  Ornith.,  N°  98,  96.)  [269 

Morgan  (T. H.).—  The  theory  ufthe  gène.  (Amer.  Natur.,  LI,  513-544.)  [237 


XV.  —  L'HÉRÉDITÉ.  235 

Muller  (Hermann  J.).  —  An  Œnothcra  like  case  in  Dro&ophila.  (Proceed. 
Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  oct.,  619-G2G.)  [26r) 

Nice  (L.  B.i.  —  Further  observations  on  Ihe  e/fects  of  alcohol  on  white 
Mice.  (Amer.  Natur.,  LI,  596-607.)  [245 

Painter  (Theophilus  S.).  —  1  wiw/  mutation  in  Piop/nla  casei  (Amer. 
Natur.,  LI,  :îU6-308.)  "  [2G0 

a)  Pearl  (Raymond).  —  The  expérimental  modification  of  genn  cells.  J. 
c.merol  /jhm  of  experiments  inith  ctkyl  alcohol  and  certain  rdated  sub- 
stances. (Jourii.  Exper.  Zool.,  XXII,  125-164,  3  fig.,  Papers  Biul.  Labor. 
Maine  Agric.  Exper.  Station,  N^  100.)  [246 

b) The  expérimental  modification  of  qcrm  cells.  II.  The  effect  upon  the 

domestic  foivl  of  the  daily  inhalation  of  ethyl  alcohol  and  certain  related 
substances.  (Ibid..  165-186,  4  fig.)  [Ibid. 

c) The  expérimental  modification  of  yerm-cells.  III.  The  effect  of  pa- 
rental alcoholism  and  certain  other  drug  intoxications  upon  the  progeny. 
(Ibid.,  241-310,  7  fig.)  [I^i^- 

d) The  probable  error  of  a  Mendelian  Class  frequency.  (Amer.  Natur., 

LI,  144-156.)  [Méthode  de  calculer  et  d'ex- 

primer les  erreurs  d'une  fréquence  de  classe  mendélienne.  —  L.  Cuénot. 
e)  —  —  Studies   on   inbreeding.    VIL  S'ome  further   considérations  regar- 
ding  the  measurement  and  numerical  expression   of  degrees    of  Kinship. 
(Anier.  Natur.,  LI,  545-559.) 

[Expression  numérique  de  la  parenté  :  deux  frère.s  ont  le  coefficient  100  ; 
les  parents  et  leurs  progéniture  ont  le  cœfficient  50,  etc  ;  cette  méthode  est 
bien  plus  exacte  et  plus  claire  que  les  expressions  usitées.  —  L.  Cuénot. 

/) Studies  on  inbreeding.   VIII.   A  single  numerical  measnre  of  the 

total  amounth  of  inbreeding  (Amer.  Natur.,  LI,  636-639.) 

[Méthode  pour  exprimer  par  une 

valeur  numérique  le  degré  de  consanguinité  d'un  animal.  —  L.  Cuénot. 

al  Plough   (Harold    H.).  —  The  effect  of  température  on  linkage  in   the 

second  chromosome  of  Drosophila.    (Proceed.  Nat.  Acad.   Se.   Etats-Unis, 

m,  sept.,  553-555.)  .  [264 

b) The  effect  of  température  on  Crossingover  in  Drosophila.   (Journ. 

Exper.  Zool.,  XXIV,  147-209,  9  fig.)  [264 

a)  Rabaud  (Etienne).  --  Les  grandes  lignes  d'une  théorie  physiologique  de 

/VirreV/i^t'.  (C.  R.  Soc.  Biol.,LXIX,  Mémoires,  738-744.)    .  [236 

b) Dominance  et  récessivitè  chez  les  souris  «  bixées  •».  (Bull.  Soc.  Zool., 

XLVII,  N°^  4-7, 87-97,  1  fig.)  _  _     [257 

Rasmuson  {■H.Sina).—KreuzungsuntersuchungenbeiReben.  (Zeitschr.  indukt. 

Abst.  Vererbgsl.,  XVII,  1-52,29  fig.)  ■    [268 

Renner  (O.).  —  Artbastarde  und  Bastardarten  in  der  Gattung  Oenothera. 

(Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXV,  21-26.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Schofield  (Richard).   —  Inheritance  of  a  bi-lobed  ear.   (Journ.   of  Here- 

dity,  Vlll,  517-518,  1  fig.)  [248 

Severson  (B.  O.).    —  Celor  inheritance    in   Swine.  (Journ.   of  Heredity, 

Vlll,  aug.,  379-381,  1  fig.)  ■  '  [256 

a)  Shull  (A.  Franklin).  —  Cytopla^m  and  heredity.   (The  Oliio  .Journal  of 

Science,  XVII,  1-8,  1916.)  [242 

b) The  method  of  évolution  from  the  view-point  of  a  geneticist.  (Amer. 

Natur.,  LI,  361-369.)  [Voir  eh.  XVll. 


236  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Siemens  (H.  W.).  —  Die  Erblichkeit  des  sporadischen  Kropfes.  (Zeitschr. 
indukt.  Abstamm.  Vererbgslehre,  XVIII,  (i5-80.)  [247 

Stockard  (Charles  R.).  —  The  hereditary  transmission  of  degeneracy  and 
deformities  by  the  descendants  of  alcoholized  Mammals.  (Interstate  Médical 
Journal,  XXIII,  N^e,  1-19,  5  fig.,  1916.)  [244 

Sturtevant  (A.  H.).  —  Genetic  factors  offectim/  the  strength  of  linkaqe  in 
Drosophila.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,   III,  sept.,  555-558).^  [265 

n)  Sumner  (Francis  B.).  —  Modem  Conceptions  of  Heredity  and  genelic 
studies  al  the  Scripps  Institution.  (Bull.  Scripps  Inst.  Biological  Research 
of  the  University  of  California,  N«  3,  24  pp.)  [238 

*) Several  color  «  mutations  t>  in  Mice  of  the  genus  Peromyscus.  (Gene- 

tics,  II,  291-300,  mai.)  [255 

Terao  (H.).—  On  réversible  tr  ans  formability  ofallelomorphs.  (Amer.  Natur., 
LI,  690-698.)  "^      '  [259 

Tower  (William  Lawrence).  —  Inheritable  modification  of  the  xoater 
relation  in  hibernation  of  Leptinotarsa  decem-lineata.  (Biol.  Bull.,  XXXIII, 
229-257.)  P43 

Trabut.  —  Origine  hybride  de  la  Luzerne  cultivée.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV, 
607.)  [263 

Tschermak  (A.  von).  —  UelJer  das  verschiedene  Ergebnis  reziproker 
Kreuzung  von  Hiihnerrassen  imd  iiber  dessen  Bedeutung  filr  die  Verer- 
bungslehre.  {Théorie  der  Anlagenschwdchung  oder  Getiasthenie.)  Biol. 
Centralbl.,  XXXVII,  217-277.)  '  [269 

Ubisch  (G.  von).  —  Beitrag  zu  einer  Faktorenanalyse  vonGerste.  (Zeitschr. 
indukt.  Abst.  Vererbgsl.,  XVII,  120-152,  14  fig.)  [263 

Warren  (Don  C).  —  Mutations  in  Drosophila  busckii  Coq.  (Amer.  Natur., 
LI,  699-703.)  [259 

Wentworth  (Edward  N.).  —  Inheritance  of  fertility  in  Southdomi  Sheep. 
(Amer.  Natur.,  LI,  662-682.)  [248 

"Wilson  (James).  —  A  manual  of  Mendelism.  (London,  A.  et  C.  Black, 
^'^2  pp.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Woods  (Frederick  Adams).  —  Significant  évidence  for  mental  Heredity. 
(Journ.  of  Heredity,  VIII,  march,  106-112).  [247 

a-g)  Wright  (Sewall.)  —  Color  inheritance  in  Mammals.  (Journ  of  Here- 
dity, VIII,  I,  224-235;  II,  373-378  ;  III,  426-430,  IV.  473-475:  V,  476-480; 
VI,  521-527;   VII,  561-564.)  [252-255 

h)  —  —  On^  the  probable  error  of  Mendelian  class  frequendes.  (Amer.  Natur., 
LI,  373-375.)  [Réponse  à  une  critique  de  Pearl  au  sujet  du  cal- 

cul de  la  standard  déviation  d'une  fréquence  mendélienne.  —  L.  Cuénot. 

[Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  ch.  XVI,  b  "Ç  et  c  o;  XVII.] 


a.  Généralités.   ' 

a)  Rabaud    (Etienne).  — -   Lue  théorie  physiologique  de  l'hérédité.   — 


XV.  —  L'HEREDITE.  237 

L'auteur  critique  la  conception  de  l'hérédité  émise  par  les  génétistes,  qu'elle 
soit  fondée  sur  la  présence  ou  absence  (Bateson)  ou  sur  la  dominance  ou 
récessivité  (Mohgan);  et  il  déclare,  avec  grande  raison,  extrêmement  invrai- 
semblable le  jeu  compliqué  des  prétendus  facteurs.  Il  rappelle  que  le  fait 
essentiel  de  cette  théorie,  l'association  par  paires  des  chromosomes  homo- 
logues paternels  et  maternels  dans  le  zygote,  est  contredit  par  les  observa- 
tions de  FARMERet  Moore  (05),  de  Meves  (08)  et  de  Dehorne  (11).  L'explica- 
tion des  faits^'hérédité  dans  les  fécondations,  soit  légitimes  soit  hybrides, 
doit  être  cherchée  dans  l'influence  réciproque  qu'exercent  l'un  sur  l'autre 
les  deux  sarcodes,  paternel  et  maternel.  Cette  influence  nous  est  révélée 
dans  les  fécondations  hétérogènes  où  les  sarcodes  exercent  l'un  sur  l'autre 
une  action  nocive  qui  paralyse  leur  activité  de  façon  plus  ou  moins  profonde 
suivant  les  manifestations  physiologiques  dont  l'ensemble  constitue  l'évolu- 
tion. Toute  fécondation,  même  la  plus  légitime,  est  à  un  certain  degré  hété- 
rogène et  comporte  des  actions  nocives  réciproques,  mais  fort  inégales,  en 
sorte  que  en  tel  point  c'est  le  sarcode  paternel  qui  sera  le  plus  atteint,  lais- 
sant au  sarcode  maternel  correspondant  une  possibilité  plus  forte  de  mani- 
festation de  la  propriété  correspondante,  tandis  qu'en  un  autre  point,  c'est 
du  côté  maternel  que  l'effet  nocif  se  montrera  plus  accentué.  D'ailleurs,  on 
comprend  que  ces  effets  ne  suivent  pas  des  directions  uniformes  et  peuvent 
se  modifier  dans  les  générations  cellulaires  successives.  —  Y.  Delage. 

Morgan  (T.  H.).  —  Théorie  du  gène.  —  On  a  reproché  à  la  méthode 
d'analyse  mendélienne  d'être  purement  symbolique,  de  méconnaître  le  fait 
que  l'organisme  est  un  tout  qu'on  ne  peut  subdiviser  en  petites  pièces,  etc.; 
M.  dans  un  article  très  clair,  montre  ce  qu'il  y  a  de  réel  dans  la  conception 
génétique  :  c'est  un  fait  (expériences  sur  deux  paires  ou  plus  de  caractères 
contrastants)  que  les  paires  de  caractères  qui  suivent  la  loi  de  Mendel  sont 
indépendantes  l'une  de  l'autre  dans  leur  transmission  ;  le  plasma  germinatif 
est  donc  constitué  par  des  éléments  indépendants,  qui  sont  les  facteurs  gé- 
nétiques ou  gènes.  Le  gène  ne  doit  pas  être  confondu  avec  le  caractère  visi- 
ble ;  il  a  un  effet  général,  et  le  caractère  que  l'on  suit  ou  que  l'on  choisit  est 
seulement  un  index  commode  pour  le  déceler,  seulement  un  des  effets  qu'il 
produit.  Du  reste,  nous  ne  pouvons  inférer  de  l'apparence  d'un  caractère  au 
gène  qui  le  produit,  car  on  sait  qu'au  moins  trois  races  blanches  de  Poules 
sont  en  rapport  avec  des  gènes  différents  ;  un  caractère  peut  être  en  rapport 
avec  de  très  nombreux  gènes  (50  facteurs  de  la  couleur  des  yeux  connus 
chez  Drosophila)  ;  si  bien  que  ce  n'est  peut-être  pas  une  exagération  de  dire 
que  chaque  gène  du  plasma  germinatif  affecte  chaque  partie  du  corps  d'une 
certaine  façon.  La  découverte  du  linkage  des  facteurs,  les  faits  de  l'hérédité 
enchaînée  au  sexe,  les  quatre  grands  groupes  de  caractères  .enchaînés  de 
Drosophila  correspondant  aux  quatre  paires  de  chromosomes,  ont  amené  à 
localiser  les  gènes  dans  les  chromosomes  et  à  les  considérer  comme  des  unités 
à  existence  matérielle.  On  a  souvent  dit  que  le  cytoplasme  pouvait  transmettre 
des  caractères  indépendants  de  ceux  qui  sont  déterminés  par  le  noyau,  par 
exemple  dans  le  cas  des  hybrides  qui  présentent  toujours  le  caractère  mater- 
nel, mais  les  expériences  de  croisement  ont  montré  que  c'était  seulement  une 
hérédité  mendélienne  différée  ;  les  caractères  de  l'œuf  ou  de  l'embryon  ont 
été  déterminés  avant  la  fécondation  par  la  chromatine  maternelle  (Vers  à  soie 
de  Toyama)  ;  la  disjonction  typique  ne  se  voit  que  dans  la  F3.  Après  avoir  ré- 
pondu à  diverses  critiques.  M.,  pour  montrer  le  mode  d'action  des  gènes, 
donne  la  description  de  l'expérience  suivante  :  le  coq  du  Sebright  bantam 
est  normalement  à  plumage  de  poule,  c'est-à-dire  qu'il  présente  des  carac- 


238  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tères  féminins  (plumes  du  dos  et  de  la  queue,  cou  court)  :  quand  ces  Oi- 
seaux sont  croisés  avec  des  «  Game  bantams  »,  chez  lesquels  le  coq  présenté 
les  caractères  secondaires  du  type  masculin  normal,  les  coqs  de  la  F^  sont  à 
plumage  de  poule,  quel  que  soit  le  sens  du  croisement;  le  caractère  domi- 
nant du  Sebright  est  donc  porté  aussi  bien  par  la  femelle  que  par  le  mâle. 
Quand  ces  Fi  sont  croisés  ensemble,  la  F2  comprend  des  coqs  à  plumage  de 
coq  et  d'autres  à  plumage  de  poule.  Quand  les  coqs  à  plumage  de  poule 
sont  castrés,  ils  subissent  la  métamorphose  déjà  connue  chez  les  poules 
castrées  et  acquièrent  le  plein  plumage  du  mâle  :  il  y  a  donc  chez  le  coq  à 
plumage  de  poule  quelque  sécrétion  interne  qui  inhibe  chez  eux  (comme 
chez  toutes  les  Poules)  le  développement  de  certains  des  caractères  sexuels 
secondaires  du  sexe  mâle,  sécrétion  qui  est  évidemment  déterminée  par  le 
gène  spécial  du  Sebright.  Nous  trouvons  dans  ce  cas  une  excellente  illustra- 
tion de  la  différence  entre  le  mécanisme  de  l'hérédité  et  les  effets  chimiques 
des  facteurs  génétiques  sur  le  développement  ;  la  distribution  des  matériaux 
de  l'hérédité  durant  les  processus  de  maturation  de  l'œuf  et  du  spermato- 
zoïde est  différente  absolument  de  leur  action  à  travers  le  cytoplasme  de 
l'organisme  en  voie  de  développement.  —  L.  Guénot, 

a)  Sumner  (Francis  B.).  -  Les  conceptions  modernes  de  l'hérédité  cl 
les  études  génétiques  à  l'Institut  Scripps  [XVII,  6].  —  L'auteur  fait  d'abord 
un  tableau  des  principales  théories  de  l'hérédité  et  de  l'évolution,  opposant 
les  corfceptions  de  Mendel  et  de  De  Vries,  avec  les  extensions  néo-mendé- 
liennes,  aux  tliéories  anciennes  de  Lamarck  et  de  Darwin,  celles-ci  admet- 
tant l'hérédité  des  caractères  acquis,  celles-là  la  repoussant  d'une  façon 
absolue.  II  montre  que  l'attitude  prise  en  face  de  ces  points  de  vue  adverses 
intéresse  considérablement  les  sociologistes.  les  éducateurs  et  aussi  l'Etat 
qui  profite  des  avantages  et  subit  le  contre-coup  des  erreurs.  Ceux  qui 
admettent  le  point  de  vue  lamarckien  admettront  aussi  la  toute  puissance 
de  l'éducation  et  la  légitimité  des  efforts  faits  par  la  société  en  vue  d'amé- 
liorer la  race  par  des  procédés  d'hygîène  physique  et  morale;  ceux,  au  con- 
traire, qui  admettront  dans  son  intransigeance  laxonception  néo-mendélienne 
d'après  laquelle  rien  ne  se  perd  et  rien  ne  se  crée  en  dehors  de  ce  qui  a  été 
introduit  dans  l'être  humain  au  moment  de  la  conception,  donneront  raison 
aux  Eugénistes  qui  ne  voient  de  possibilité  d'amélioration  de  la  race  que 
dans  le  choix  judicieux  des  conjoints.  Il  ressort  de  la  lecture  des  ouvrages 
des  uns  et  des  autres  qu'une  connaissance  suffisamment  approfondie  des 
faits  biologiques  leur  manque  souvent;  quant  aux  biologistes,  ils  doivent  re- 
connaître qu'ils  n'ont  pas  encore  fourni  de  démonstration  décisive  en  faveur 
de  l'un  ou  de  l'autre  système  et  qu'il  convient  de  travailler  pour  accumuler 
de  nouveaux  faits.  —  C'est  pour  fournir  une  contribution  dans  ce  sens  qu'ont 
été  entreprises  les  présentes  études,  avec  la  conviction  qu'il  faut  beaucoup 
de  travail,  de  temps  et  d'argent  pour  réunir  quelques  faits  précis  dont  l'uti- 
lité immédiate  n'est  jamais  certaine.  —  L'objet  de  l'étude  est  le  Rongeur 
Peromyscus  maniculatus,  qui  se  présente  comme  très  favorable  pour  plusieurs 
raisons.  Ses  représentants  sont  extrêmement  nombreux,  faciles  à  observer 
dans  leur  milieu  naturel,  à  capturer  et  à  élever  dans  des  conditions  expé- 
rimentales données;  ils  présentent  une  gamme  très  étendue  de  variations, 
en  particulier  sous  les  rapports  de  la  couleur,  du  poil  et  de  la  longueur  des 
pattes  et  de  la  queue  ;  ces  particularités  sont  strictement  en  rapport  avec  les 
localités  géographiques  et  cependant  il  y  a  entre  les  groupes  voisins  des 
passages  insensibles  dans  la  région  limitrophe  de  leurs  habitats,  en  sorte 
qu'il  est  impossible  d'en  faire  des  espèces  distinctes.  Dès  lors,  se  posent  les 


XV.  -  L'HEREDITE.  239 

questions  suivantes  relativement  à  l'origine  de  ces  variations  :  sont-elles 
dues  à  l'action  directe  de  l'ambiance,  à  l'hybridation,  à  la  sélection,  à  la 
ségrégation  ou  à  la  mutation?  Quant  aux  formes  de  passage,  sont-elles  dues 
à  l'action  d'une  ambiance  intermédiaire,  ou  à  l'hybridation  entre  les  types 
limitrophes  ? 

Les  caractères  des-  variétés  ont  été  exposés  dans  V American  Naturalisl 
de  novembre  1915.  Des  échantillons  des  diverses  variétés  ont  été  préparés 
et  collectionnés.  Le  rôle  de  la  ségrégation  dans  l'établissement  des  variétés 
apparaît  dans  le  fait  que,  là  où  il  n'y  a  pas  de  barrière  géographique,  des 
variétés  fixes  ne  s'établissent  pas,  tandis  que  c'est  l'inverse  là  où  de  telles  bar- 
rières existent.  Un  exemple  en  est  fourni  par  la  variété  rubtdics,  qui  est 
devenue  plus  pâle  en  passant  des  "  redwoods  »  de  la  terre  ferme  dans  les 
sables  mobiles  d'une  presqu'île  isolée  (voir  Sumner  b.) 

Des  expériences  nombreuses  ont  été  faites  pour  déterminer  les  effets  de 
la  transplantation  d'une  variété  dans  le  milieu  naturel  à  une  variété  diffé- 
rente. Les  résultats  de  l'influence  du  climat  ont  été  constamment  nuls,  mais 
des  effets  pathologiques  se  sont  manifestés  sous  la  forme  d'une  réduction 
de  la  taille  ainsi  que  de  la  longueur  de  la  queue  et  des  pattes,  due  à  la  cap- 
tivité en  cage  tenue  à  l'air  libre.  Ce  fait  montre  quelles  précautions  sont 
nécessaires  pour  éviter  de  telles  erreurs,  car  si  les  variétés  transplantées 
avant  l'expérience  avaient  différé  par  une  plus  grande  longueur  des  pattes 
et  de  la  queue  de  la  variété  du  pays  où  on  les  transplante,  on  aurait  été 
tenté  d'attribuer  à  l'influence  du  climat  la  modification  de  ce  caractère.  Chez 
les  individus  élevés  après  transplantation  dans  une  cour  bien  aménagée, 
ces  effets  pathologiques  ne  s'observent  pas  ;  il  y  a  là  un  moyen  de  reprendre 
la  question.  Des  expériences  d'hybridation  nombreuses  ont  été  faites  pour 
voir  dans  quelle  mesure  elles  confirmeraient  ou  infirmeraient  les  théories 
mendéliennes.  En  général,  on  a  observé  dans  la  génération  F<  une  fusion 
des  caractères,  et  dans  F2,  F3  une  grande  variabilité,  mais  sans  que  les  rap- 
ports numériques  des  différences  soient  franchement  conformes  à  l'arithmé- 
tique mendélienne,  à  moins  de  faire  intervenir  cette  multiplicité  de  facteurs 
indépendants  qui  permet  de  résoudre  artificiellement  tous  les  problèmes.  Il 
est  possible  que  les  formes  observées  proviennent  de  l'hybridation  entre 
un  certain  nombre  de  mutants  originels,  mais  des  expériences  beaucoup  plus 
nombreuses  seraient  nécessaires  pour  jeter  la  lumière  sur  cette  question. 
En  fait  de  mutations,  l'auteur  en  a  obtenu  deux  :  l'une  et  l'autre  de  la  variété 
gambeli  et  caractérisées  l'une  par  la  couleur  jaune,  l'autre  par  une  couleur 
claire  et  des  yeux  rouges.  L'une  et  l'autre,  en  dépit  d'une  fertilité  très  ré- 
duite, se  sont  maintenues  pures  et  se  sont  montrées  dans  les  croisements 
comme  régies  par  un  facteur  mendelien  simple  et  récessif  (voir  Sumner  b). 
Des  tentatives  réitérées  ont  été  faites  pour  vérifier  l'existence  du  facteur 
lamarckien  de  l'hérédité  des  caractères  acquis.  Pour  écarter  les  objections 
théoriques  fondées  sur  l'influence  simultanée  d'une  modification  de  l'am- 
biance sur  le  parent  et  sur  le  germe  ainsi  que  sur  l'apparente  acquisition 
d'un  caractère  nouveau  et  héréditaire  dont  la  nature  vraie  est  une  muta- 
tion germinale  se  rencontrant  par  pure  coïncidence  avec  une  tentative 
expérimentale,  on  a  pris  pour  thème  d'expérience  une  modification  qui,  par 
sa  nature,  échappe  à  cette  double  objection.  On  a  coupé  soit  d'un  côté  soit 
de  l'autre,  soit  le  nerf  sciatique,  soit  la  jambe  au  genou,  et  l'on  a  accouplé 
pendant  une,  deux  ou  trois  générations  des  individus  présentant  une  lésion 
identique,,  dans  l'espoir  de  voir  apparaître  chez  les  produits,  non  pas  la  lésion 
elle-même,  mais  une  diminution  de  la  force  du  membre  correspondant 
mesurée  au  dynamomètre.  Des  expériences  préliminaires  avaient  fixé  la 


240  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

proportion  statistique  de  la  supériorité  de  force  de  l'un  ou  de  l'autre  membre 
sur  celui  du  côté  opposé,  et  avaient  montré  une  supériorité  du  membre  droit 
dans  les  2i3  des  cas.  Or,  non  seulement  l'expérience  ne  démontra  aucun 
affaiblissement  du  membre  chez  les  descendants  des  opérés,  mais  elle  mit  en 
lumière  la  non-hérédité  de  la  particularité  individuelle  de  la  supériorité 
de  force  d'un  membre  par  rapport  à  l'autre.  Sans  prétendre  aborder  le 
problème  général  de  la  sélection,  on  peut  se  demander  s'il  serait  possible 
d'étendre  les  différences  dues  à  la  fluctuation  jusqu'à  la  valeur  de  celles  qui 
caractérisent  les  variétés  naturelles  de  P.  maniculatus.  Les  expériences  ne 
sont  pas  assez  avancées  pour  que  l'on  puisse  parler  de  leur  résultat.  Une 
condition  préalable  est  la  détermination  du  cycle  saisonier  de  vie  et  de 
pelage.  Cette  étude  a  été  entreprise  par  H.  H.  Collins  et  promet  déjà  des 
résultats  intéressants,  mais  trop  peu  avancés,  eux  aussi,  pour  être  publiés. 
—  Y.  Delage. 

Meves  (F.).  —  Nouvelle  preuve  à  l'appui  de  la  théorie  plaslosomienne  de 
l'hérédité.  —  On  sait  que  les  études  de  M.  (1911-1915)  sur  le  processus  de 
fécondation  et  notamment  sur  le  sort  du  cliondriome  paternel,  entreprises 
chez  Ascaris,  Fil  aria,  Phallusia,  Mytilus,  l'ont  conduit  à  émettre  une 
1  théorie  plastosomienne  »  de  l'hérédité,  c'est-à-dire  à  admettre  que  le 
cliondriome  spermatique,  loin  de  disparaître,  passe  au  descendant  et  par 
conséquent  est  un  substratum  de  propriétés  héréditaires.  M.,  sur  un  nouvel 
objet,  Oxyuris  amljigua,  obtient  les  mêmes  résultats,  entraînant  les  mêmes 
conclusions  théoriques.  La  spermie  de  l'Oxyure  contient  une  tête  ou  noyau, 
mal  colorable,  et  un  flagelle  caudal  dont  la  partie  basale  est  formée  par  un 
puissant  corps  intermédiaire  très  chromatique.  On  retrouve  dans  l'ovocyte 
fécondé  le  flagelle  caudal  avec  son  corps  intermédiaire  très  sidérophile  ;  le 
long  de  la  membrane  du  flagelle,  jusqu'alors  fine  et  continue,  s'individuali- 
sent des  lignes  de  granules  plastochondriaux  semblables  aux  plastochon- 
dries  de  l'ovocyte.  Ces  granules  plastochondriaux  spermatiques  se  mêlent 
plus  tard  aux  plastochondries  de  l'ovocyte  et  passent,  par  conséquent,  à  l'em 
bryon,  sans  dégénérer  et  disparaître.  —  M.  consacre  quelques  lignes  à  polé- 
miquer en  faveur  de  sa  tliéorie  plastosomienne  de  l'hérédité,  répondant 
notamment  à  Schreiner  (1916)  qui  lui  demande  mieux  que  le  fait  négatif  de 
la  non  disparition  du  chondriome  paternel  et  réclame  le  fait  positif  de  sa 
destinée  et  de  sa  participation  à  la  constitution  embryonnaire.  —  A,  Prenant. 

Haecker  (Val.).  —  Lhi  principe  d'hérédité  de  nature  embri/ologique.  — 
Les  résultats  de  croisements  sont  loin  d'être  tous  en  harmonie  avec  la  loi  de 
Mendel,  en  zoologie  encore  moins  qu'en  botanique.  On  a  cherché  à  y  remé- 
dier par  des  hypothèses  accessoires  telles  que  les  principes  de  la  polymérie, 
de  la  répulsion  des  facteurs  ou  de  leur  potentialité  changeante,  etc.,  tout  cela 
sans  que  les  difficultés  soient  entièrement  surmontées.  H.  croit  ouvrir  la 
voie  à  une  nouvelle  compréhension  des  faits  en  établissant  le  principe 
dégagé  des  données  de  l'embryologie  :  des  facteurs  à  détermination  simple 
et  qui,  tôt  dans  l'ontogenèse,  présentent  un  développement  autonome,  se 
disjoignent  nettement  les  uns  des  autres;  au  contraire,  des  facteurs  à  déter- 
mination complexe  et  dont  le  développement  est  lié  par  corrélation  à  celui 
d'autres  fa,cteurs  présentent  au  croisement  des  phénomènes  de  domination 
et  de  variabilité  incomplètes,  ainsi  que  les  formules  d'hérédité  à  chiffres 
insolites.  Les  différences  d'ordre  chimique  existant  entre  deux  types  d'orga- 
nismes appartiennent  en  grande  partie  à  la  première  catégorie.  On  sait,  en 
effet,  que  le  croisement  de  races  de  pigmentation  différentes  (en  botanique 


XV.  —  L'HFREDITE.  241 

aussi  bien  qu'en,  zoologie;)  fournit  précisément  les  exemples  courants  de  dis- 
jonction nettement  mendélienne.  D'autres  conditions  chimiques  (la  résis- 
tance au  froid  par  exemple)  semblent,  par  contre,  être  de  nature  complexe. 
Parmi  les  crêtes  des  poules  il  y  en  a  qui  sont  le  résultat  d'une  détermination 
simple  et  d'autres  qui  sont,  au  cours  de  leur  développement,  en  relatioii 
avec  d'autres  parties  de  la  tête  et  notamment  avec  l'entourage  osseux  des 
orifices  nasaux.  D'autre  part,  la  grandeur  du  corps  entier,  ou  bien  aussi  de 
quelque  organe  (tel  que  l'oreille  des  lapins,  par  exemple),  de  même  que 
les  différences  de  forme  (du  nez,  par  exemple)  sont  dues  à  des  causes  com- 
plexes et  présentent,  en  effet,  au  croisement  des  conditions  très  peu  régu- 
lières. Parmi  les  anomalies,  la  polydactylie  et  la  syndactylie  sont  dans  le 
même  cas,  tandis  que  l'hypophalangie  est  due  à  une  cause  unique,  ce  qui 
expliquerait  suffisamment  son  caractère  nettement  dominant.  Pour  ce  qui 
est  des  phénomènes  de  croissance,  H.  croit,  d'ailleurs,  pouvoir  distinguer 
un  autre  principe  encore.  11  semble,  en  effet,  que  tant  que  l'épiderme  seul 
est  en  jeu,  les  conditions  d'hérédité  sont  relativement  nettes  et  qu'elles  se 
compliquent,  par  contre,  et  deviennent  peu  claires  dès  que  des  éléments 
mésenchymateux  y  participent  :  H.  pense  qu'en  étudiant  les  phénomènes 
d'hérédité  du  point  de  atuc  de  ces  nouveaux  principes,  on  arriverait  peut-être 
aussi  à  une  décision  par  rapport  à  la  question  de  savoir  quelle  hypothèse 
est  mieux  faite  pour  expliquer  la  totalité  des  résultats  de  croisement,  celle  de 
la  polymérie,  du  polyhybridisme  ou  bien  celle  qui  admet  une  disjonction 
imparfaite  («  impure  »)  des  facteurs,  à  laquelle  H.  voudrait  donner  la  préfé- 
'rence.  —  J.  Strohl. 

Gonklin  (Edwin  G.).  —  La  part  de  l'œuf  et  du  spermatozoïde  dans 
l'hérédité.  —  On  accepte  généralement  comme  dogme  indiscutable  que  l'in- 
fluence héréditaire  des  deux  parents  est  la  même  ;  et  comme  dans  les  pro- 
duits sexuels  mâle  et  femelle  seuls  les  chromosomes  sont  égaux,  on  en  a 
conclu  qu'ils  sont  les  seuls  substratums  de  l'hérédité,  tandis  que  le  cyto- 
plasme ne  joue  aucun  rôle  :  le  peu  de  cytoplasme  que  le  spermatozoïde 
comporte  reste,  en  effet,  au  dehors  de  l'œuf  dans  la  fécondation,  à  la  seule 
exception  du  spermocentre,  tandis  que  le  cytoplasme  ovulaire  fournit  la 
masse  même  des  tissus  de  l'embryon.  Cependant,  si  on  y  regarde  de  plus 
près,  on  constate  que  certains  caractères  de  l'embryon  et  de  l'adulte  provien- 
nent du  cytoplasme  ovulaire  seul,  tels  sont  l'axe  longitudinal  déjà  manifesté 
dans  l'oeuf  sous  forme  de  polarité,  la  symétrie  des  parties  droite  et  gauche, 
qui  préexiste  à  la  fécondation,  ainsi  que  l'a  montré  Brachet  chez  la  grenouille, 
et  enfin  l'asymétrie  des  viscères  impairs  et  celle  des  animaux  totalement 
asymétriques,  tels  que  les  gastéropodes  :  chez  ces  derniers  G.  a  montré 
que  leur  asymétrie  dextre  et  senestre  est  en  rapport  avec  la  direction  des 
fuseaux  de  segmentation  de  blastomères  déterminés  à  un  stade  déter- 
miné, ce  qui  est  purement  affaire  de  cytoplasme.  Ainsi,  les  grands  caractères 
de  structure  du  corps  sont  sous  la  dépendance  du  seul  cytoplasme  ovulaire 
et  les  chromosomes  paternels  et  maternels  contribuent,  et  pour  une  part 
égale,  seulement,  au  détail  de  la  différenciation  ultérieure.  Il  semble  devoir 
résulter  que  seuls  les  caractères  dépendant  de  cette  différenciation  sont  men- 
déliens.  Au  nombre  des  caractères  dépendant  du  seul  cytoplasme  on  doit 
ranger  aussi  les  chromatophores  et  chromoblastes  lesquels  échappe- 
raient par  là  aussi  à  la  loi  d'hérédité  mendélienne.  Cependant,  ces  carac- 
tères eux-mêmes  ne  sont  pas  d'origine  exclusivement  maternelle  parce 
qu'ils  ont  été  à  la  génération  précédente  influencés  par  les  chromosomes 
paternels,  en  sorte  qu'ils  sont,  à  chaque  génération,  sous  la  dépendance 
l'annle  biulocioue,  xxu.  lyiT.  10 


242  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

directe  du  cytoplasme  de  la  génération  actuelle,  et  indirecte  des  chromo- 
somes de  la  génération  précédente.  Ainsi  ils  n'échappent  donc  pas  tout  à  fait 
à  l'influence  des  lois  de  l'hérédité  mendélienne.  Au  nombre  de  ces  cas 
auxquels  la  loi  mendélienne  ne  s'applique  point  on  a  voulu  ranger  la  volti- 
nisation  des  vers  à  soie.  Mac  Cracken  a  montré  que,  si  l'on  croise  deux  races 
uni-et  bivoltin-la  génération  F.  est  tout  entière  comme  la  mère,  et  la  géné- 
ration Fa  ne  montre  pas  la  répartition  attendue.  Mais  Castle  a  montré  que 
la  chose  pouvait  se  concilier  avec  la  théorie  mendélienne  par  le  jeu  bien 
connu  de  la  dominance  et  de  la  récessivité.  —  Y.  Delage. 

Dunn  (L.  C).  —  Noyau  et  cytoplasme  comme  véhicules  de  l'hérédité.  — 
CoNKLiN  (1908)  a  été  l'un  des  premiers  à  suggérer  que  l'œuf  et  les  caractères 
phylétiques  embryonnaires  étaient  déterminés  dans  le  cytoplasme  de  l'œuf, 
tandis  que  les  caractères  spécifiques  ou  individuels  de  l'adulte  étaient  déter- 
minés par  les  facteurs  des  chromosomes  ;  Shull  et  Lœb  ont  développé  cette 
théorie  en  l'appuyant  sur  un  certain  nombre  de  preuves.  D.,  après  un  exposé 
critique  de  ces  dernières,  n'est  pas  de  cet  avis  :  l'organisation  du  cyto- 
plasme, qui  contrôle  les  conditions  immédiates  du  développement,  est  un 
résultat  de  la  nature  de  la  substance  nucléaire  ;  noyau  et  cytoplasme  forment 
un  système  de  réaction,  pendant  que  le  cytoplasme  à  son  tour  est  enchaîne 
avec  le  milieu  extracellulaire  et  forme  l'intermédiaire  entre  le  noyau  et 
l'extérieur.  Il  est  à  penser  qu'un  jour  le  pouvoir  dominant  des  chromosomes 
sur  le  développement  pourra  être  exprimé  en  termes  physico-chimiques.  — 

L.  CUÉNOT. 

a)  Shull  (A.  Franklin).-  Cytoplasme  et  hérédité.  —  Il  n'est  guère  douteux, 
à  l'heure  actuelle,  que  les  facteurs  différentiels  de  l'hérédité  se  trouvent 
dans  les  chromosomes;  les  travaux  de  génétique  mendélienne,  en  particulier 
sur  Drosophila,  les  recherches  expérimentales  sur  les  Oursins  hybrides,  la 
découverte  des  chromosomes  sexuels  sont  suffisamment  démonstratifs.  Mais 
sans  nier  l'évidence,  il  est  possible  d'accepter  comme  démontrés  certains 
faits  qui  indiquent  que  le  cytoplasme  a  aussi  un  rôle  :  c'est  la  connaissance 
de  la  polarité  des  œufs,  la  localisation  des  morphoplasmes  dans  l'œuf  d'Asci- 
die et  surtout  l'histoire  des  hybrides  matroclines,  c'est-à-dire  identiques  au 
parent  femelle,  dont  le  cas  le  plus  certain  est  celui  de  Mirabilis  jalapa  et  de 
sa  variété  albomaculata  qui  a  des  feuilles  panachées  :  quand  on  autoféconde 
une  fleur  d'un  rameau  blanc,  ou  vert,  ou  quand  on  pratique  la  fécondation 
croisée  entre  fleurs  portées  par  des  rameaux  de  couleur  différente,  toujours 
le  produit  est  du  type  qui  a  fourni  l'ovule,  et  jamais  il  n'y  a  réapparition  du 
caractère  paternel.  S.  considère  cet  exemple  comme  la  preuve  certaine  que 
la  panachure  est  un  caractère  purement  cytoplasmique.  Reprenant  une  idée 
de  CoNKLiN  (1908),  S.  pense  que  le  cytoplasme  détermine  habituellement  le 
type  de  la  segmentation,  les  premiers  stades  du  développement  et,  dans  une 
large  mesure,  les  caractères  larvaires,  tandis  que  les  caractéristiques  de 
l'adulte  sont  déterminées  par  les  chromosomes.  —  L.  Cuénot. 

Anonyme.  —  Manuel  de  Mendélisme  à  V usage  des  éleveurs.  —  Annonce 
d'un  ouvrage  ayant  pour  titre  :  Die  Bedeutung  des  Mendelismus  fur  die 
landwirtschaftliche  Tierzucht,  par  J.  H.  W.  Th.  Reimers,  professeur  a 
l'Ecole  d'agriculture  d'Utrecht.  Exposé  complet  du  mendéhsme,  discussion 
de  ses  limites,  aboutissant  à  la  conclusion  que  ces  lois  ne  sont  pas  d'un 
grand  usage  pour  les  éleveurs.  Exposé  d'une  méthode  de  sélection  d  après 
les  principes  connus,  en  accord  avec  la  théorie  génétique.  —  Y.  Delage. 


XV.  —  L'HEREDITE.  ?4:^ 

Anonyme.  —  Les  idées  hindoues  sur  rhércdilc.  -  A  propos  du  travail 
du  Prof.  Sarkar  sur  les  «  Linres  sacnis  des  Hindous  »,  l'auteur  signale 
quelques  points  intéressant  la  biologie.  —  On  trouve  dans  la  philosophie 
hindoue  des  rudiments  intéressants  de  certaines  idées  que  l'on  pourrait 
croire  propres  aux  temps  modernes  :  plasma  germinatif,  sans  idée  de  sa 
continuité,  non  hérédité  des  caractères  acquis,,  pangénèse  darwinienne, 
évolution,  ancêtres  simiens  et  même  aquatiques  de  l'homme.  C'est  donc  en 
deçà  des  Grecs  qu'on  doit  chercher  la  première  origine  de  ces  idées.  —  Y. 

DeL.\GE  et  M.  GOLDSMITH. 

b.  Transmissibilité  des  caractères. 

P)  Hérédité  des  caractères  acquis. 

Chase  (H.  "W.).  —  Sur  l'hérédité  des  modifications  acquises  de  la  manière 
d'être.  — C.  conclut  des  faits  qu'il  apporte  qu'il  est  bien  improbable,  d'après 
tout  ce  que  nous  savons  de  la  manière  être  des  animaux,  que  ces  modifi- 
cations soient  mécanisées  dans  l'organisme  d'un  ancêtre  qui  les  transmet 
ainsi  à  ses  descendants.  Il  faut,  au  contraire,  supposer  que  la  transmission  se 
fait  par  la  formation  de  réflexes  conditionnés.  On  comprend  aisément  les 
réflexes  glandulaires  dans  différents  états  émotifs  si  on  les  considère 
comme  des  réflexes  conditionnés,  transmis  par  l'organisation  d'un  ancêtre, 
et  de  même  pour  nombre  d'autres  réactions  émotionnelles.  Kammerer  {Arch. 
f.  Enlwick.,  1909,  28),  a  montré  qu'il  en  est  ainsi  pour  des  modifications  de  la 
parturition  chez  certains  crapauds  :  d'où  l'on  peut  conjecturer  que  la  même 
chose  arrive  quand  la  modification  a  des  effets  assez  intenses  pour  être  inté- 
grés dans  l'organisme  et  hérités.  La  théorie  des  hormones  de  Cunninoham 
plaide  dans  le  même  sens.  D'autre  part,  celle  de  Kammerer  permet  de  com- 
prendre pourquoi  certaines  formes  d'activité  ancestrale  ne  sont  pas  trans- 
mises. Ce  qui  n'implique  pas  que  l'on  puisse  ainsi  expliquer  toutes  les 
transmissions.  —  Jean  Philippe. 

Tower  ("William  Law^rence).  —  Modification  héréditaire  de  Leptino- 
tarsa  decemlineata.  —  A  Chicago,  l'insecte  hiverne  terré  dans  le  sol;  au 
printemps,  il  sort,  s'accouple  et  donne  une  première  génération  d'été.  En 
juillet,  les  individus  appartenant  à  celle-ci  s'accouplent  et  donnent  une 
seconde  génération  en  août  ;  cette  dernière  se  nourrit,  puis  ù  l'approche  de 
la  mauvaise  saison,  les  deux  générations  d'été  se  terrent  et  le  cycle  recom- 
mence. Pendant  la  phase  nutritive,  les  insectes  se  déshydratent  notable- 
ment, mais  dans  le  sol  humide  la  déshydratation  ne  se  poursuit  pas  pendant 
l'hivernage  et  ils  atteignent  le  printemps  sans  dommage.  Des  lots  de  plu- 
sieurs centaines  d'individus  ont  été  transportés  par  l'auteur  dans  le  désert 
aride  d'Arizona  et  enfermés  dans  de  grandes  cages  de  plusieurs  mètres  car- 
rés de  surface,  limitées  par  des  murs  à  fondations  assez  profondes  pour  que 
l'insecte  ne  puisse  se  libérer  en  fouissant,  et  un  treillage  recouvert  de  bâches, 
de  façon  à  éviter  l'action  des  intempéries  sans  rien  changer  à  l'état  hygros- 
copique  de  l'atmosphère  intérieure.  La  période  estivale  est  dans  cette  région 
très  sèche  ;  les  individus  se  déshydratent  donc  et  s'enfouissent  avant  la  fin  de 
l'été,  déjà  fortement  déshydratés.  Dans  le  sol  très  sec  ils  continuent  à  se 
déshydrater  et  nombre  d'entre  eux  n'atteint  pas  le  printemps  suivant.  Mais 
d'année  en  année  les  déchets  diminuent  et  à  la  6«  génération  l'adaptation  est 
parfaite.  Des  analyses  chimiques  montrent  que  l'animal  a  acquis  la  propriété 
de  retenir  l'eau  dans  ses  tissus  et  de  se  déshydrater  beaucoup  moins  sous  l'in. 


244  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

fluence  de  la  sécheresse.  Si  l'on  place  deux  lots  d'individus,  l'un  de  la  race 
de  Chicago,  l'autre  de  la  race  acclimatée  d'Arizona  dans  des  enceintes  en 
treillage  traversées  par  un  courant  d'air  rigoureusement  desséché,  les  indi- 
vidus du  lot  de  Chicago  meurent  du3*=  au  5'=  jour;  ceux  acclimatés  à  Arizona, 
du  1"  au  12*^  et  n'ont  à  ce  moment  perdu  plus  d'eau  que  leurs  congénères 
de  Chicago.  Cependant,  ni  anatomiquement,  ni  histologiquement  on  ne  con- 
state la  moindre  différence.  Le  revêtement  chitineux  intérieur  des  trachées  et 
des  glandes  n'est  pas  plus  épais,  les  organes  ne  sont  pas  moins  développés, 
l'intestin  ne  présente  aucune  différence,  la  perméabilité  des  éléments  his- 
tologiques  n'est  pas  modifiée  :  il  semble  que  ce  soit  là  une  variation  pure- 
met  physiologique.  —  Si  l'on  croise,  à  Chicago,  des  variés  avec  des  non- 
variés  au  sortir  de  la  période  hivernale,  aucun  des  F^  ne  résiste  à  l'hiver- 
nation  suivante  ;  des  F2,  24  %  environ  traversent  avec  succès  l'hivernation  ; 
cette  proportion  indique  que  la  modification  d'Arizona  se  comporte  comme 
un  caractère  mendélien  dominant.  Des  considérations  zoologiques  et  géo- 
graphiques amènent  l'auteur  à  penser  que  l'espèce  est  originaire  des  ré- 
gions sèches  et  que,  par  suite,  la  variété  adaptée  au  climat  humide  e.st  se- 
condaire. 11  discute  la  question  de  savoir  si  l'adaptation  des  individus  de 
Chicago  à  l'Arizona  est  la  réapparition  d'un  caractère  latent  ou  le  résultat 
d'un  criblage  par  sélection,  mais  il  conclut  qu'il  s'agit  d'une  action  directe 
du  milieu  sur  deux  éventualités  alternatives  qui  se  font  équilibre,  et  le  fait 
de  la  transmission  mendélienne  n'est  pas  exclusif  d'une  formation  pro- 
gressive'sous  l'influence  de  conditions  extérieures,  sans  intervention  de 
mutations  brusques.  De  tels  caractères  progressivement  développés  acquiè- 
rent l'hérédité  mendélienne  lorsqu'ils  ont  atteint  un  degré  où  ils  représen- 
tent deux  tendances  alternatives   qui   se  font  équilibre.  —  Y.  Delage  et 

M.  GOLDSMITH. 

Stockard  (Ch.  R.).  —  Transmission  héréditaire  de  la  dégénérescence  et 
de  la  difformité  chez  les  descendants  de  mammifères  alcoolisés.  —  Les 
expériences  ont  porté  sur  des  cochons  d'Inde.  L'administration  de  l'alcool 
par  la  voie  gastrique  produit  des  désordres  dyspeptiques  qui  faussent  les 
résultats,  aussi  a-t-on  recours  à  la  méthode  habituelle  par  inhalation  de 
vapeur,  six  jours  par  semaine  pendant  cinq  ans.  11  se  produit  des  phéno- 
mènes de  torpeur  ou  d'excitation,  de  l'irritation  bronchique,  de  l'opacité 
cornéenne,  mais  ces  désordres  finissent  souvent  par  disparaître  et  aucune 
lésion  anatomique  des  viscères  n'apparaît.  Les  glandes  sexuelles,  en  parti- 
culier, gardent  à  l'examen  histologique  une  apparence  normale  ;  mais  les 
désordres  se  montrent  mesurés  par  la  réduction  de  fertilité,et  de  vitalité  des 
descendants  des  intoxiqués.  Ces  résultats  ont  été  observés  sur  1.115  des- 
cendants, résultant  de  887  couples  d'individus  intoxiqués  ou  non.  Voici  des 
résultats  numériques.  Avortements  (père,  mère,  ou  les  deux  intoxi- 
qués) :  40  %;  contrôles  21  9e.  Mort-nés  (parents  intoxiqués)  12  %;  contrô- 
les 2  %.  Donc,  en  tout  survivants  :  intoxiqués  48  %;  contrôles  77  %. 
Morts  prématurées  :  intoxiqués  45  o/o\  contrôles  12  %.  —  Génération  F2, 
provenant  de  l'accouplement  des  F|,  descendants  d'intoxiqués,  mais  non  in- 
toxiqués eux-mêmes.  Avortements:  63  %;  morts-nés,  plus  de  40  %  des 
individus  nés  vivants  ;  malformations  dans  les  morts-nés  précédents  14  %  ; 
morts  prématurées  47  %,  parmi  lesquels  13  %  de  malformés  ;  parmi  les  sur- 
vivants définitifs  5  à  6  %  montraient  des  malformations  d'yeux.  Contrôles  : 
aucune  malformation  chez  les  survivants.  —  Génération  F3,  descendants  des 
F2  non  intoxiqués,  pire  dans  tous  les  rapports  ([ue  les  générations  précé- 
dentes  :  mortalité  plus  grande,   malformations  plus   nombreuses  et    fina- 


XV.  -  L'HÉRÉDITÉ.  245 

lement  stérilité,  même  dans  le  cas  où  un  seul  des  parents  F^,  était  intoxiqué  et 
uni  à  un  conjoint  normal. —  Dans  ces  divers  cas,  le  système  nerveux  central 
surtout  est  atteint,  ce  qui  se  manifeste  par  des  paralysies  et  des  tremble- 
ments; de  même,  pour  les  organes  des  sens  :  opacité  cornéenne,  cataracte, 
monopthalmie  asymétrique,  absence  du  chiasma,  etc.  Chez  tous,  contrôles 
comme  into.xiqués.  les  jeunes  sont  d'autant  plus  forts  que  la  portée  est 
moins  nombreuse;  la  différence  est  grande  surtout  pour  les  intoxiqués, 
telle  que  s'il  n'y  a  qu'un  jeune,  il  peut  être  sain,  même  s'il  provient  de 
parents  très  atteints.  La  consanguinité  accentua  les  effets  de  l'alcoolisme. 
Lorsque,  des  deux  parents,  un  seul  est  intoxiqué,  les  produits  sont  plus 
atteints  si  c'est  le  mâle  qui  a  été  intoxiqué  que  si  c'est  la  femelle.  Mais  si 
l'on  compare  les  produits  mâle  et  femelle  de  ces  unions  hétérogènes  on 
constate  un  fait  remarquable  :  c'est  que,  parmi  les  produits,  les  plus  atteints 
sont  ceux  de  sexe  différent  de  celui  qui  était  intoxiqué.  Ainsi,  les  descen- 
dants femelles  de  l'union  d'un  père  intoxiqué  avec  une  mère  normale  sont 
plus  atteints  que  les  produits  mâles.  Cela  peut  s'expliquer  de  deux  manières  : 
soit  en  remarquant  que  les  spermatozoïdes  gynogènes  (contenant  le  gros 
chromosome  sexuel  X)  ont  plus  de  chromatine  que  les  spermatozoïdes  an- 
drogènes  (contenant  le  petit  chromosome  sexuel  Y),  en  sorte  que  le  zygote 
femelle  possède  plus  de  chromatine  intoxiquée  que  le  zygote  mâle  ;  soit  en 
admettant  que  la  chromatine  mâle  du  spermatozoïde  est  plus  sensible  à 
l'alcool  que  la  chromatine  femelle.  D'autre  part,  parmi  les  descendants  de 
femelles  intoxiquées  unies  à  des  mâles  normaux,  ce  sont  les  descendants 
mâles  qui  sont  les  plus  atteints.  Cela  s'explique  en  remarquant  que  le  zygote 
contient,  quel  que  soit  son  sexe,  une  quantité  fixe  de  chromatine  femelle 
intoxiquée,  mais  qu'à  cette  chromatine  intoxiquée  se  joint  une  chromatine 
mâle  normale  plus  faible  dans  le  cas  où  le  zygote  est  mâle  que  lorsqu'il  est 
femelle,  par  le  fait  que  le  spermatozoïde  androgène  contient  un  chromo- 
some sexuel  Y  plus  petit  que  le  chromosome  X  du  spermatozoïde  gynogène, 
Une  autre  explication  serait  possible  s'il  se  trouvait  que  dans  les  œufs  réside 
une  différence  selon,  que  leur  produit  doit  être  mâle  ou  femelle.  Mais  ces 
explications  fondées  sur  les  chromosomes  sexuels  ne  s'étendent  pas  aux  gé- 
nérations ultérieures.  La  discussion  des  phénomènes  relatifs  à  ce  cas  n'est 
pas  présentée  dans  ce  mémoire  et  l'auteur  renvoie  à  ses  mémoires  anté- 
rieurs de  1910,  1912,  1914,  et  de  1916,  ce  dernier  en  collaboration  avec 
Papanicolaou.  —  Y.  Delage. 


^ice  (L.  B.).' —  Nouvelles  observations  sur  les  effets  de  l'alcool  sur  les 
Souris  blanches.  —  Stockard  (1912,  1913,  1916)  a  montré  que  les  Cobayes, 
intoxiqués  par  inhalation  d'alcool  gazeux,  étaient  très  sensibles  à  l'action  de 
cette  substance,  l'action  se  faisant  surtout  sentir  sur  la  vitalité  de  leur  pro- 
géniture ;  N.  qui,  dans  une  première  série  d'expériences,  mélangeait  de 
l'alcool  à  la  nourriture,  a  adopté  le  mode  d'inhalation  de  Stockard.  Con- 
trairement aux  résultats  obtenus  par  ce  dernier,  N.  constate  que  les  Souris 
sont  très  résistantes  (il  est  à  noter  que  ces  animaux  sont  immuns  vis-à-vis 
de  la  toxine  si  virulente  du  bacille  tétanique)  ;  la  fécondité  des  Souris  alcoo- 
lisées est  plus  grande  que  celle  des  témoins  ;  il  y  a  un  peu  de  mortalité 
dans  la  progéniture  des  Souris  alcoolisées,  de  6  à  9  %,  proportion  qui  s'a- 
baisse k  o  o/o  dans  la  seconde  génération,  alors  qu'il  ne  meurt  aucun  des 
jeunes  des  Souris  de  contrôle.  La  croissance  des  jeunes  de  toutes  les  lignées 
alcoolisées  est  plutôt  meilleure  que  d'ordinaire  ;  il  n'y  a  pas  d'avortements 
ni  de  monstres.  —  L.  Cuénot. 


24f>  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a-b-c)  Pearl  (Raymond).  —  Modifications  expérimentales  des  cellules 
germinales.  —  \.  Plan  général  des  expériences  avec  l'alcool  éthylique  et  les 
substances  connexes.  —  Ce  mémoire  est  le  premier  d'une  série  annoncée 
de  travaux  entrepris  à  l'effet  de  modifier  par  des  actions  extérieures,  le 
plasma  germinaiif  des  cellules  sexuelles,  d'atteindre  les  déterminants  et  de 
produire  des  modifications  héréditaires.  Les  expériences  ont  porté  sur  des 
coqs  de  race  Black  Hambourg,  et  des  poules  de  race  Barred  Plymouth  Rocks. 
Les  hybrides  se  sont  montrés  plus  favorables  aux  expériences  que  les  pro- 
duits de  race  pure.  Les  individus  ont  été  traités  comparativement  avec  des 
témoins  par  des  inhalations  d'alcool  méthylique,  éthylique  et  d'éther,  jusqu'à 
l'extrême  limite  compatible  avec  une  santé  suffisante.  Les  expériences  ont 
duré  environ  7  mois.  Des  chiffres  sont  donnés,  mais  ne  prendront  leur  si- 
gnification qu'à  la  fin  des  expériences. 

II.  Effet  de  l'inhalation  d'alcool  et  substances  connexes  sur  le  poulet  domes- 
tique.— Le  résultat  général  le  plus  remarquable  est  que,  contrairement  à  ce 
qu'on  pourrait  attendre,  l'alcool  ne  montre  pas  d'effet  nocif  bien  marqué; 
généralement  même  il  semble  exercer  une  action  favorable.  Comparés  aux 
témoins,  les  animaux  traités  montrent  une  mortalité  diminuée  de  41  %,  après 
15  mois  de  traitement  une  augmentation  de  poids  supérieure  de  10  %  et  une 
fécondité  (mesurée  par  le  nombre  d'œufs  pondus)  égale.  Tout  au  plus  peut- 
on  dire  qu'ils  ont  une  activité  diminuée,  conséquence  de  la  présence  de  plus 
de  graisse  dans  leurs  tissus. 

III.  Effet  de  l'alcoolisme  et  d'autres  intoxications  des  parents,  sur  la 
progéniture.  —  Les  œufs  des  individus  intoxiqués  sont  plus  souvent  infer- 
tiles par  suite  de  l'absence  d'un  zygote  à  leur  intérieur  que  les  œufs  des 
individus  normaux;  et  la  différence  est  d'autant  plus  grande  que  l'intoxica- 
tion a  été  plus  prononcée.  Mais  à  cela  se  bornent  les  effets  nocifs  sur  la  pro- 
géniture. Les  jeunes  éclos  d'œufs  de  parents  intoxiqués,  que  l'intoxication  ait 
porté  sur  un  seul  ou  sur  les  deux  parents,  non-seulement  ne  montrent  aucune 
tare,  mais  présentent  sous  plusieurs  rapports  une  supériorité  notable,  en  parti- 
culier en  ce  qui  concerne  le  poids  à  l'éclosion,  le  taux  de  croissance  ulté- 
rieure et  la  mortalité.  Ce  résultat  paradoxal  peut  s'expliquer  en  admettant 
.qu'il  y  a  des  degrés  dans  la  résistance  initiale  des  cellules  germinales  devant 

former  le  zygote.  Admettons  3  de  ces  degrés,  les  très  sensibles,  les  modéré- 
ment sensibles,  et  les  résistants.  Aux  premiers,  l'action  de  l'alcool  est  fatale  : 
elle  imbibe  la  formation  du  zygote  ;  les  seconds  rendent  compte  du  faible 
pourcentage  des  tares  observées  chez  les  intoxiqués;  les  derniers,  au  con- 
traire, résistent  à  l'alcool  sans  dommage.  Il  en  résulte  que  ces  derniers 
constituant  la  grande  majorité,  les  survivants  issus  de  parents  intoxiqués 
constituent  un  groupe  de  choix  sur  lequel  s'est  exercée  avant  la  naissance 
une  sélection  sévère,  ce  qui  explique  leur  supériorité  par  rapport  aux  té- 
moins. —  Y.  Delage. 

Anonyme.  —  Effet  de  l'alcool  sur  la  descendance.  —  Chez  le  rat,  l'ab- 
sorption des  vapeurs  d'alcool  par  les  parents  pendant  90  minutes  tous  les 
jours,  pendant  100  jours,  ne  s'est  manifestée  chez  la  descendance  par 
aucune  déficience  somatique  ou  psychique.  (D'après  le  travail  de  Mac  Dowel 
fait  au  Laboratoire  de  Cold  Spring  Harbor.)  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Fischer  (E.).  —  Contributions  mycologiques.  —  Entre  autres  sujets, 
l'auteur  traite  de  l'hérédité  de  là  réceptivité  des  plantes  pour  les  chani- 
pignons  parasites.  Il  a  examiné  la  descendance  de  l'hybride  Sorbus  Aria 
X  aucuparia  {S.  quercifolia)  au  point  de  vue  de  sa  sensibilité  au  Gymnos- 


XV.  -  L'HÉRÉDITÉ.  247 

porangium  Iremclloides  qui  forme  ses  écidies  sur  Sorbus  Aria,  mais  non 
sur,  5.  aucuparia.  Dans  cette  descendance,  les  formes  avec  feuilles  du 
type  Aria  et  celles  qui  se  rapprochaient  de  ce  type  avec  feuilles  fortement 
incisées  étaient  sensibles  au  parasite.  Parmi  les  formes  dont  les  feuilles 
correspondaient  au  type  quercifolia  ou  étaient  intermédiaires  entre  celui-ci 
et  le  type  Aucuparia.  quelques-unes  seulement  étaient  sensibles  et  la 
réceptivité  ne  marchait  pas  de  pair  avec  la  forme  des  feuilles.  La  formation 
des  pycnides  se  produisit  tard  et  celle  des  écidies  encore  plus  tard  ou  pas 
du  tout.  On  peut  donc  dire  que  le  développement  du  champignon  est  d'au- 
tant plus  retardé  que  le  caractère  Aucuparia  est  plus  marqué.  —  F.  PÉ- 

C H OUTRE. 

y)  Hérédité  de  caractères  divers. 

Anonyme.  —  Parents  des  grands  hommes.  —  M.  Redfield  a  suggéré 
l'idée  que  si  l'on,  trouve  plus  d'hommes  de  talent  parmi  les  descendants 
de  parents  supérieurs,  ce  n'est  pas  parce  que  le  descendant  a -hérité  d'une 
particularité  inhérente  au  plasma  germinatif,  mais  parce  qu'il  a  profité  de 
la  transmission  d'un  <;aractére  acquis  ;  et  ce  caractère,  c'est  le  dévelop- 
pement psychique  résultant  de  l'entraînement  intensif  des  qualités  men- 
tales chez  les  parents,  en  raison  même  de  leur  supériorité  initiale.  Pour 
obtenir  des  renseignements  il  a  offert  des  primes  à  ceux  qui  lui  signa- 
leraient des  exceptions.  Mais  la  difficulté  est  qu'il  réclame  des  preuves 
portant  sur  quatre  générations.  L'auteur  du  présent  article  combat  la 
suggestion  de  Redfield  par  diver.ses  remarques  :  la  supériorité  fréquente 
des  derniers  nés  dans  les  familles  s'explique  moins  par  l'âge  de  leurs 
parents  que  par  la  meilleure  situation  pécuniaire  où  ils  sont  parvenus  et 
qui  a  permis  l'instruction  plus  forte  de  leur  dernier  enfant;  d'autre  part, 
si  l'idée  était  juste,  elle  devrait  s'appliquer  aux  qualités  physiques;  or, 
l'étude  des  chevaux  de  course  montre  qu'il  n'en  est  rien.  —  Y.  Delage. 

Woods  (Frederick  Adams).  —  L'hérédité  mentale.  —  La  thèse  générale 
de  l'auteur,  soutenue  d'ailleurs  par  des  arguments  plutôt  littéraires,  histo- 
riques et  sociologiques  que  biologiques,  est  que  l'on  n'a  pas  le  droit  d'at- 
tribuer, sans  plus  ample  informé,  à  l'hérédité  seule  les  ressemblances  psy- 
chiques qui  s'observent  entre  membres  d'une  même  famille.  La  ressemblance 
de  l'ambiance  joue  un  rôle  très  considérable  et  qui,  peut-être,  peut  expliquer 
beaucoup  plus  qu'on  ne  l'admet  en  général.  A  l'appui  de  sa  thèse,  l'auteur 
signale  le  fait  de  la  dissemblance  entre  enfants  d'un  même  couple  en 
dépit  de  leur  hérédité  identique  ['auteur  ne  paraît  pas  savoir  que  des 
différences  héréditaires  considérables  peuvent  exister  entre  les  produits 
d'un  même  couple]  et  il  met  sur  le  compte  d'une  différence  de  l'ambiance 
toutes  les  différences  psychiques  observées.  Le  fait  signalé  que  les  chances 
de  devenir  un  grand  homme  sont  plus  grandes  lorsqu'il  y  a  eu  déjà  des 
grands  hommes  dans  la  famille  n'est  pas  pour  lui  plus  démonstratif,  les 
avantages  de  l'éducation  étant  au  profit  des  membres  des  familles  où  il 
existe  déjà  des  grands  hommes.  11  signale  encore  quelques  autres  argu- 
ments de  même  nature  et  passibles  des  mêmes  objections.  —  Y.  Delage 

et  M.   GOLDSMITH. 

Siemens  (H.  "W.).  —  L'hérédité  du  goitre  sporadique.  —  Le  goitre  n'est 
pas  une  maladie,  mais  un  symptôme  et  les  maladies  qui  déterminent  ce 
symptôme  peuvent  être  de  nature  très  différentes.  L'examen  analytique 


248  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

d'un  tableau  généalogique  concernant  des  personnes  malades  du  goitre 
engage  l'auteur  à  conclure  que  certaines  formes  de  goitre  sporadique  con- 
stituent, en  effet,  une  anomalie  de  nature  génotypique  et  sont,  par  con- 
séquent, héréditaires.  Le  mode  de  la  transmission  héréditaire  n'a  pu  être 
fixé  avec  certitude.  Les  conditions  d'hérédité  différentes  pourraient  peut- 
être  servir  un  jour  à  différencier  les  cas  de  goitre  sporadique  de  ceux 
de  goitre  endémique.  —  J.  Strohl. 

Holmes  et  Schofield  (Richard  O.).  —  Hérédité  d'une  mèche  blanche.  — 
Nouveau  cas  ajouté  à  tant  d'autres  connus.  Ici  la  mèche  se  rencontre  chez 
les  garçons  seuls  et  pas  chez  tous,  et  n'apparaît  qu'à  la  puberté.  Les  filles 
ne  la  présentent  jamais,  mais  la  transmettent  à  leurs  descendants  mâles. 
Ce  caractère  se  présente  donc  comme  dominant  chez  les  mâles  et  récessif 
chez  les  femelles,  comme  l'hémophilie,  les  cornes  dans  certains  troupeaux 
et  souvent  la  calvitie  chez  l'espèce  humaine.  —  Y.  Delage. 

Schofield  (Richard).  —  Hérédité  d'une  bilobation  de  V oreille.  —  Ce 
caractère  interprété  hypothétiquement  comme  une  mutation  a  été  suivi 
dans  une  famille  pendant  quatre  générations.  La  première  origine  est 
restée  indéterminée.  La  transmission  est  fréquente,  mais  non  constante, 
indépendante  du  sexe  et  très  variable  dans  son  degré  et  accompagnée 
parfois  d'imperfection  de  l'ouïe  :  c'est  un  caractère  imparfaitement  domi- 
nant. —  ^.  Delage. 

Bryant  (Frank  A.).  —  L'hérédité  du  bégaiement.  —  II  résulte  d'obser- 
vations très  étendues  que  le  bégaiement  est  héréditaire.  On  le  trouve,  en 
effet,  dans  plus  de  la  moitié  des  cas,  chez  quelques  parents  ou  ancêtres, 
en  l'absence  des  autres  facteurs  possibles  de  cette  affection.  L'imitation  est 
souvent  mise  hors  de  cause,  par  le  fait  que  le  bégaiement  commence  dès 
les  premières  tentatives  de  parler  et  en  l'absence  de  toute  relation  entre 
le  parent  porteur  de  l'hérédité  et  le  sujet  atteint.  L'hérédité  peut  sauter 
une  ou  plusieurs  générations  et  prendre  le  caractère  de  l'atavisme.  Cette 
tare  paraît  de  nature  purement  psychique.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Anonyme.  —  La  chorée  de  Huntington.  —  L'auteur  signale  le  travail 
de  C.  B.  Davenport  et  Elizabetii  Muncey  qui  ont  étudié  I.OOO  cas  de  cette 
maladie  et  ont  pu  la  ramener  à  6  progéniteurs.  Elle  est  donc  hautement 
héréditaire.  —  Y.  Del.\ge  et  M.  Goldsmith. 

Konradi  (Daniel).  —  Transmission  de  la  rage  par  hérédité.  —  De  deux 
chiennes  gravides  inoculées  avec  du  virus  rabique,  l'une  a  donné  des 
petits  qui  ont  vécu  de  deux  à  quatre  semaines  et  dont  le  cerveau  contenait 
des  corpuscules  de  Negri,  l'autre  a  mis  bas  sept  semaines  après  l'inoculation, 
et  les  organes  du  petit  inoculés  à  un  cobaye  lui  ont  transmis  une  rage 
typique.  —  H.  Mouton. 

TVentworth  (Ed-ward  N.).  —  Hérédité  de  la  fertilité  chez  le  Mouton 
Southdoivn.  —  Le  mouton  peut  avoir,  au  lieu  d'un  petit,  nombre  le  plus 
fréquent,  deux  et  même  trois  agneaux,  très  rarement  quatre;  la  tendance 
à  la  multiparité  est  certainement  héréditaire,  bien  que  le  mode  de  nour- 
riture, la  race,  l'âge  des  brebis  aient  une  influence  notable.  Il  n'apparaît 
pas  qu'il  y  ait  corrélation  entre  une  haute  fertilité  et  la  présence  de  ma- 
melles supplémentaires,  fonctionnelles  ou  non.  —  L.  Cuénot. 


XV.  —  L'HERÉDITl':.  249 

c.  Transmission  des  caractères. 

y)  Hérédité  dans  les  unions  consdnguines. 

Anonyme.  —  Une  longue  série  d'unions  consanguines.  —  Des  cochons 
d'Inde  au  nombre  de  25.000  ont  été  propagés  par  unions  entre  frères  et 
sœurs  pendant  près  de  70  générations.  Contrairement  à  l'opinion  des  éle- 
veurs et  conformément  à  celle  des  génétistes,  il  n'en  est  résulté  aucune 
détérioration  de  la  race,  se  manifestant  par  des  défauts  systématisés.  Les 
défauts  observés  sont  sporadiques,  comme  dans  les  autres  modes  de  repro- 
duction. Les  lignées  parfaites  donnent  des  produits  encore  meilleurs,  les 
lignées  imparfaites,  des  produits  encore  plus  imparfaits  que  les  parents, 
pouvant  aboutir  à  l'extinction  de  la  race.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

(l)  Etudes  mendéliennes  ;  hérédité  dans  les  croisements  ;  caractères  des  hy- 
brides. 

Armbruster  (L.),  Nachtsheim  (H.)  et  Rœmer  (Th.).  —  Les  hyméno- 
filêres  en  tant  que  sujets  d'études  des  phénomènes  héréditaires.  Experimen- 
tum  crucis  theoriac  mendelianae.  —  Les  expériences  de  croisement  entre 
individus  provenant  de  gamètes  séparés,  non  réunis  en  zygote,  sont  d'une 
importance  capitale  pour  l'analyse  de  la  constitution  gamétique  et,  par 
conséquent,  pour  la  vérification  de  la  théorie  mendélienne.  Les  auteurs 
passent  en  revue  les  espèces  à  reproduction  parthénogénétique  qui  ont  été 
examinées  jusqu'à  présent  au  point  de  vue  cytologique  et  chez  lesquelles  le 
nombre  des  chromosomes  est  bien  établi.  11  se  trouve  que,  partout  où  la 
reproduction  parthénogénétique  donne  des  individus  femelles,  on  se  trouve 
en  présence  de  parthénogenèse  somatique  (diploïde),  comme  chez  la  plupart 
des  plantes  à  reproduction  parthénogénétique,  tandis  que  les  mâles  des  ro- 
tifères  et  des  hyménoptères  sont  le  produit  d'une  parthénogenèse  généra- 
tive  (haploïde).  Or,  pour  la  vérification  des  principes  mendéliens  c'est  à  des 
individus  présentant  cette  dernière  constitution  qu'il  faut  s'adresser.  Le 
genre  de  vie  et  l'existence  de  variétés  nettement  distinctes  font  que  de  tous 
les  organismes  qui  pourraient  entrer  en  ligne  de  compte  pour  de  pareilles 
expériences,  d'hérédité  les  hyménoptères  sociaux,  et  notamment  les  abeilles 
et  les  bourdons,  présentent  les  conditions  les  plus  favorables.  En  vue  de 
pareilles  expériences  les  auteurs  exposent  et  analysent  en  détail  les  con- 
naissances dont  la  science  dispose  actuellement  au  sujet  de  ces  insectes  et 
tracent  les  grandes  lignes  d'un  programme  d'études.  —  J.  Strohl. 

Castle  ("W.  E.)  et  "Wright  (Sewall).  —  Etudes  .mr  l'hérédité  chez  les 
Cobayes  et  les  Rats.  —  Ces  études  renferment  trois  travaux  importants  sur 
l'hérédité  des  caractères  externes  chez  les  Cobayes  et  les  Rats,  résultats 
d'un  travail  de  plusieurs  années  ayant  porté  sur  un  matériel  considérable. 
C,  dans  au  voyage  au  Pérou,  s'est  proposé  la  recherche  de  l'ancêtre  sau- 
vage du  Cobaye  domestique  ;  on  savait  déjà  que  ce  n'est  pas  le  Cavia  rufes- 
cens  du  Brésil,  car  celui-ci  est  partiellement  stérile  avec  le  Cobaye  domes- 
tique ;  le  Cavia  aperea  d'Argentine,  fertile  avec  ce  dernier,  est  intervenu 
peut-être  dans  sa  formation  ;  C.  démontre  définitivement  que  l'ancêtre 
principal,  sinon  le  seul,  est  le  Cavia  Culleri  du  Pérou,  vivant  dans  la  région 
où,  depuis  un  temps  immémorial,  les  Cobayes  sont  élevés  à  l'état  domes- 
tique. Ces  Cavia  Culleri,  très  sauvages,  ont  une  taille  inférieure  d'un  tiers 
à  celle  du  type  domestique,  avec  lequel  ils  sont  parfaitement  fertiles;  le 


250  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

pelage  est  d'un  gris  brun,  à  poils  tiquetés  et  le  ventre  est  clair,  teintes  bien 
homochromes  à  celles  du  milieu  aride  oîi  vivent  ces  animaux.  C.  a  eu  aussi 
entre  les  mains  une  race  sauvage  (Etat  d'Ica)  que  von  Tschudi  avait  déter- 
minée comme  appartenant  à  l'espèce  Cutleri  ;  en  réalité,  cette  race  d'Ica, 
très  timide,  de  la  taille  du  Cobaye  domestique  et  de  couleur  agouti  doré, 
est  une  forme  marronne,  nettement  hétérozygote,  qui  renferme  à  l'état  do- 
miné beaucoup  de  mutations  régressives  déjà  connues  chez  les  races  élevées 
en  domesticité  au  Pérou  et  en  Europe. 

Par  de  nombreux  croisements  du  Cobaye  domestique  avec  le  Cavia  Cut- 
leri, la  race  sauvage  d'Ica  et  une  race  domestique  d'Aréquipa,  C.  et"W.  ont 
élucidé  complètement  la  constitution  génétique  des  Cobayes  :  la  formule  du 
type  sauvage,  toujours  parfaitement  homozygote,  comprend  les  facteurs  men- 
déliens  EABPC  r  S,  sans  compter  quelques  autres  facteurs  non  analysés 
qui  concernent  surtout  la  panachure  :  E  et  A  gouvernent  la  différenciation 
des  couleurs  foncées  et  du  jaune  dans  le  pelage  ;  B  et  P  déterminent  la 
sorte  de  couleur  foncée  dans  les  aires  h  pigmentation  sombre  du  pelage  et 
des  yeux,  sans  influencer  les  aires  jaunes;  C  est  un  facteur  général  de 
couleur  ;  r  et  S  sont  en  rapport  avec  la  disposition  du  poil  lisse  ou  en  ro- 
settes. Ces  divers  facteurs  ont  présenté  des  mutations,  qui  sont  toutes  régres- 
sives et  dont  les  combinaisons  correspondent  à  toutes  les  variétés  domes- 
tiques connues  de  Cobayes.  Quand  E  est  remplacé  par  e,  le  pelage  ne  ren- 
ferme pas  de  noir;  il  passe  au  rouge,  jaune  ou  crème;  quand  A  est  absent, 
il  ne  se  forme  pas  de  jaune,  le  pelage  varie  du  noir  au  brun;  quand  B  est 
remplacé  par  h,  il  n'y  a  pas  de  couleur  de  la  série  noir-sepia;  il  s'y  substitue 
du  brun  dans  les  poils  et  les  yeux.  La  catégorie  C  a  présenté  trois  muta- 
tions C*^,  C*"  et  C  :  C"  détermine  seulement  un  abaissement  de  l'intensité 
du  jaune;  tandis  que  C''  produit 'l'absence  complète  du  jaune  et  un  change- 
ment de  couleur  dans  l'œil  qui  devient  rouge  ou  brun  rouge;  C'  amène 
l'albinisme  partiel  ou  parfait  avec  les  yeux  roses.  11  paraît  bien  que  plu- 
sieurs de  ces  facteurs  génétiques  ont  une  influence  formatrice  sur  des  chro- 
mogènes et  des  enzymes  oxydantes  du  groupe  de  la  tyrosinase;  tantôt  il  se 
produit  dans  la  peau  et  les  yeux  des  enzymes  dont  l'action  s'additionne, 
tantôt  les  enzymes  ne  se  forment  qu'incomplètement  ou  même  pas  du  tout, 
ce  qui  donne  toute  une  échelle  de  pigments  allant  du  noir  le  plus  intense 
au  blanc  pur. 

Il  est  très  intéressant  de  constater  que  deux  espèces  sauvages,  Cutleri  et 
rufescens,  qui  sont  vraisemblablement  à  peu  près  infertiles  entre  elles,  ne 
diffèrent  au  point  de  vue  génétique  que  par  un  unique  facteur  :  l'A  de.  Cutleri 
(correspondant  à  un  ventre  de  teinte  claire  chez  la  forme  agouti)  est  rem- 
placé chez  rufescens  par  un  facteur  A'  (correspondant  à  un  ventre  tiqueté), 
dominé  par  A.  Tous  les  autres  facteurs  paraissent  être  identiques  chez  les 
deux  espèces.  II  est  difficile  de  dire  si  l'infertilité  est  en  rapport  avec  cette 
différence  factorielle  ou  bien  avec  quelque  autre  chose  de  plus  intime  et  de 
moins  apparent. 

Si  l'on  comprend  maintenant,  d'une  façon  que  l'on  peut  dire  parfaite, 
l'hérédité  des  variations  discontinues  qui  suivent  les  règles  mendéliennes, 
celle  des  variations  continues,  comme  la  taille,  les  légères  différences  d'in- 
tensité dans  un  même  coloris  du  pelage,  la  panachure  blanche  chez  les  Rats, 
etc.,  est  beaucoup  moins  claire;  C.  et  AV.  l'ont  également  étudiée,  mais  il 
ne  paraît  pas  qu'ils  aient  résolu  complètement  le  problème.  D'ordinaire, 
lorsqu'on  croise  deux  formes  qui  ne  diffèrent  que  par  le  degré  d'une  varia- 
tion continue  (la  taille  par  exemple),  il  y  a  fusion  ou  apparence  de  fusion 
chez  les  hybrides  de  première  génération,  qui  sont  plus  ou  moins  inter- 


XV.  -  L'HÉRÉDITÉ.  251 

médiaire  entre  les  parents  ;  les  individus  de  seconde  génération  présentent 
une  variabilité  assez  étendue,  comprenant  comme  extrêmes  les  types  pa- 
rentaux, reliés  par  un  grand  nombre  d'intermédiaires  variés.  Deux  hypo- 
tlièses  explicatives  ont  été  proposées  :  pour  C,  le  caractère  continu  est  en 
rapport  avec  un  facteur  dont  on  peut  comprendre  l'effet  en  supposant 
qu'il  conditionne  quelque  substance  ou  ferment  variable  en  quantité  :  on 
comprend  alors  l'état  intermédiaire  des  hybrides  de  F,  ;  d'autre  part,  les 
gamètes  de  ces  hybrides  renferment  le  caractère  continu,  non  pas  avec  la 
valeur  moyenne  exacte  entre  les  valeurs  parentales,  mais  avec  des  valeurs 
fluctuant  en  plus  et  en  moins  autour  de  cette  moyenne.  [En  somme,  c'est 
ce  que  j'ai  appelé  autrefois  une  mutalion  oscillante.]  Enfin  il  est  probable 
qu'il  intervient,  de  plus,  d'autre.s  facteurs  non  génétiques,  c'est-à-dire  non 
transmissibles,  qui  modifient  l'expression  somatique  du   facteur  germinal. 

Pour  Nilsson-Ehle  et  d'autres,  le  caractère  continu  est  en  rapport  avec  de 
multiples  facteurs  germinau.x,  qui,  lorsqu'ils  sont  tous  présents,  ont  une 
valeur  cumulative;  un  moindre  nombre  de  facteurs  détermine  un  état  plus 
faible  du  caractère.  L'une  et  l'autre  hypothèses  rendent  compte  convena- 
blement des  faits,  et  il  est  très  difficile  de  choisir  entre  elles. 

Quand  on  pratique  une  sélection  des  meilleurs  variants,  soit  dans  un 
sens  plus,  soit  dans  un  sens  moins,  on  parvient  à  modifier  graduellement 
et  très  rapidement  le  caractère  continu,  c'est-à-dire  à  faire  progresser  la 
moyenne  des  générations  successives  dans  le  sens  de  la  sélection.  Dans  le 
cas  classique  de  la  panachure  des  Souris  et  des  Rats,  en  partant  d'un  état 
moyen,  on  arrive  d'une  part  à  des  animaux  entièrement  blancs,  mais  à 
yeux  noirs,  et  d'autre  part  à  des  animaux  entièrement  colorés;  C,  repre- 
nant l'opinion  que  j'ai  émise  le  premier,  pense  que  la  panachure  est  con- 
ditionnée non  pas  par  des  facteurs  multiples,  mais  par  un  seul,  qui  est 
récessif  au  facteur  de  la  coloration  uniforme  et  qui  présente  la  particularité 
d'être  oscillant  autour  de  la  moyenne  parentale,  c'est-à-dire  de  présenter 
dans  les  gamètes  des  variations  quantitatives.  —  L.  Cuénût. 

Castle  ("W.  E.).  —  Rats  panachés  et  multiples  /'acteurs.  —  Dans  le  présent 
travail,  C.  répond  aux  critiques  de  Mac  Dowell  (1916),  qui  est  partisan  de 
l'intervention  de  multiples  facteurs  dans  la  panachure  des  Rats  ;  la  sélection 
vers  le  plus  ou  le  moins  panaché  serait  l'accumulation  de  facteurs  favora- 
bles ou  défavorables  à  la  panachure.  C,  au  contraire,  avec  Cuénût,  croit  à 
un  unique  facteur,  mais  instable,  dont  les  différentes  positions  sont  hérédi- 
taires, mais  toujours  instables.  Sans  produire  de  faits  nouveaux,  C.  reprend 
ses  résultats  antérieurs  et  les  discute  en  face  des  critiques  de  Mac  Dowell. 
11  conclut  encore  une  fois  que  les  faits  sont  bien  plus  adéquats  à  l'hypothèse 
de  l'unique  facteur  instable  qu'à  celle  des  facteurs  multiples.  Si  la  pana- 
chure des  Rats  est  capable  de  modification  indéfinie  par  sélection,  il  ne 
s'ensuit  pas  qu'il  en  soit  de  même  pour  tous  les  caractères  héritables  ;  des 
limitations  physiologiques  arrêtent  souvent  la  modification  des  caractères  ; 
le  nombre  des  soies  de  Drosop/iila  ne  peut  augmenter  au  delà  des  limites 
du  thorax  ;  une  Betterave  ne  peut  pas  renfermer  au  delà  de  25  %  de  sucre, 
etc.  —  L.  CuÉNOT. 

a)  Wright  (Sewall).  —  Hérédité  de  la  couleur  chez  les  Mammifères.  — 
Les  résultats  des  hybridations  sur  la  constitution  des  couleurs  des  Mammi- 
fères doivent  maintenant  être  confrontés  avec  les  recherches  chimiques  sur 
les  pigments.  La  condition  de  plus  intense  pigmentation  est  représentée  par 
la   mélanine  noire,  qui  peut  être  diluée  de  manières  variées   (bleu  des 


252  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Chats  maltais,  Souris  et  Lapins,  brun  des  cheveux  humains,  sepia  des  Co- 
bayes). Une  autre  série  est  la  série  jaune  orange,  dont  le  rouge  est  l'expres- 
sion la  plus  intense,  et  les  jaune  et  crème  la  plus  diluée.  Il  y  a  aussi  des 
bruns  ou  chocolats  qui  peuvent  appartenir  à  l'une  ou  l'autre  série,  et  ne 
peuvent  être  distingués  que  par  l'expérience  génétique.  Au  point  de  vue 
chimique,  on  sait  que  la  mélanine  est  un  résultat  de  l'oxydation  de  la  tyro- 
sine  ou  produits  voisins  du  métabolisme  protéique,  par  l'intermédiaire  d'en- 
zymes oxydantes  peut-être  sécrétées  par  le  noyau  des  cellules  pigmentaires  ; 
or,  on  a  trouvé  dans  la  peau  des  animaux  pigmentés  de  telles  enzymes  (per- 
oxydases),  qui  manquent  dans  les  parties  blanches  des  Lapins  hollandais  et 
chez  les  albinos,  et  il  semble  que  les  différentes  couleurs  soient  dues  soit  à 
l'action  d'enzymes  spécifiques  ou  différant  tout  au  moins  dans  leur  pouvoir 
oxydant,  le  pouvoir  le  plus  faible  correspondant  au  jaune,  le  plus  fort  au 
noir.  "W.  a  imaginé  une  hypothèse  pour  rendre  compte  de  la  formation  des 
diverses  couleurs,  en  accord  avec  les  renseignements  chimiques  et  généti- 
ques; il  y  aurait  deux  enzymes  I  et  II,  agissant  sur  un  chromogène;  l'en- 
zyme I  serait  nécessaire  pour  la  production  de  n'importe  quelle  couleur, 
mais  isolée  produirait  seulement  du  jaune,  l'enzyme  II,  isolée,  ne  détermi- 
nerait aucune  teinte,  mais  ajoutée  au  précédent,  pourrait  être  l'origine  des 
couleurs  foncées  jusqu'au  noir. 

Les  facteurs  génétiques  sont  classés  en  deux  catégories,  agissant  sur  l'une 
ou  l'autre  des  enzymes  I  et  II  :  1°  ceux  qui  affectent  la  distribution  et  l'inten- 
sité de  la  couleur,  quelle  qu'elle  soit,  soit  d'une  façon  générale  (peau,  poils 
et  yeux),  soit  par  contraste  avec  le  blanc;  2°  facteurs  qui  affectent  la  dis- 
tribution et  l'intensité  de  la  différenciation  du  jaune  au  noir;  c'est-à-dire 
affectant  la  distribution  du  noir,  brun,  etc,  en  contraste  avec  le  jaune  (type 
Souris  agouti),  ou  l'intensité  des  couleurs  sombres  sans  toucher  aux  aires 
rouges  (Souris  chocolat  à  yeux  bruns,  sepia  pâle  à  yeux  rouges).  —  L.  CuÉ- 

NOT. 

/>)  ^Wright  (Sewall).  —  Hérédité  de  la  couleur  chez  les  Mammifères.  11. 
La  Souris.  —  Le  présent  travail,  consacré  à  la  Souris,  est  une  bonne  revue 
critique  des  résultats  obtenus  pour  l'hérédité  des  couleurs.  Chez  cette  espèce, 
bien  choisie  pour  les  travaux  expérimentaux,  comme  on  sait,  W.  reconnaît 
les  facteurs  suivants  :  1°  facteurs  qui  affectent  la  distribution  de  la  couleur 
en  contraste  avec  le  blanc,  ou  panachure  (symboles  S  pour  uniforme  et  .v 
pour  panachure  dominée,  symboles  V  et  v  pour  la  panachure  dominante)  ; 
facteur  d'intensité  (1  et  i),  qui  affaiblit  la  teinte  des  gris  (gris  pâle)  et  du 
jaune  (jaune  clair);  2°  facteurs  qui  affectent  la  production  de  la  couleur 
dans  toutes  les  aires  colorées  de  la  peau,  des  poils  et  des  yeux  (C  présence  , 
de  couleur  et  r,  absence  ou  albinisme  complet);  3"  facteurs  qui  affectent  la 
distribution  et  l'intensité  de  la  différenciation  du  jaune  au  noir  (symboles  A// 
pour  jaune,  Al  pour  gris  ;i  ventre  blanc,  A  pour  agouti,  A/y  pour  le  noir); 
4°  facteurs  qui  affectent  l'intensité  des  couleurs  sombres  seulement,  avec 
effets  sur  la  peau,  les  poils  et  les  yeux  (symboles  B  et  b,  ce  dernier  corres- 
pondant à  l'agouti  bruns  et  jaune  à  yeux  brun;  P  et  p,  ce  dernier  correspon- 
dant à  l'agouti  à  yeux  roses).  La  formule  complète  (pour  la  couleur)  de  la 
Souris  grise  sauvage  est  Sv  ICABP.  —  Parmi  ces  sept  catégories  de  facteurs, 
il  en  est  deux  qui  ne  peuvent  pas  exister  à  l'état  homozygote  :  c'est  le  jaune 
(ky)  et  la  panachure  dominante  (V);  la  Souris  n'est  viable  que  si  ces  facteurs 
sont  accompagnés  par  un  de  leurs  allélomorphes.  Kirkham  [AOstracts  Amer. 
Soc.  ZooL,  1916,  p.  8)  areconnuque  dans  les  croisements  de  jaune  par  jaune 
il  y  avait  une  notable  dégénérescence  parmi  les  embryons,  ce  qui  est  une 


XV.  -    LHÉRÉDITE.  253 

intéressante  confirmation  physique  de  la  conclusion  basée  sur  l'expériencn 
génétique.  Les  facteurs  de  panaciiure  présentent  la  particularité  d'être  os- 
cillants, c'est-à-dire  de  se  traduire  dans  la  progéniture  par  une  valeur  variable 
d'étendue  du  blanc,  doii  la  suggestion  que  s  peut  cnrresj)ondre  à  une  série 
d'alléloniorphes,  s',  ,s-,  s-*  de  valeur  différente. 

11  y  a  encore  quelques  facteurs  de  coloration  <iui  n'ont  pas  été  analysés 
d'une  façon  convenable  :  l'étoile  blanche  sur  le  front  et  les  petites  variations 
de  la  panachure,  les  divers  jaunes,  dont  l'un  pourrait  exister  à  l'état  homo- 
zygote d'après  Hagedoorn,  et  enfin  les  variétés  connues  comme  sooly  yelloiv, 
stibh's,  et  blark  et  tan.  —  L.  Cuénot. 

c)  "Wright  (Sewall).  —  Hérédité  de  la  couleur  chez  les  Mammifères.  III. 
Le  Hat.  —  Le  Rat  est  une  forme  un  peu  moins  variable  que  !a  Souris  et  le 
Cobaye  ;  la  formule  du  Rat  gris  sauvage  peut  être  représentée  par  les  sym- 
boles SCARP;  le  premier  facteur  S  (coloration  uniforme)  a  présenté  deux 
mutations,  l'une  Sm  correspond  à  un  Rat  gris  avec  ventre  blanc  (Rat  irlan- 
dais), l'étendue  de  la  zone  blanche  ventrale  étant  fluctuante;  l'autre  Sh  cor- 
respond à  un  Rat  panaché,  la  panachure  pouvant  aussi  varier  beaucoup, 
depuis  de  petites  taches  blanches  sur  les  pieds  et  le  ventre  jusqu'à  une  ex- 
tension du  blanc  qui  ne  respecte  qu'une  tache  colorée  sur  la  tête  et  une 
étroite  bande  médio-dorsale  (hooded  Rat)  ;  comme  on  le  sait,  par  sélection 
on  peut  augmenter  ou  diminuer  la  quantité  de  blanc  chez  les  panachés, 
aboutissant  d'une  part  à  la  condition  du  Rat  irlandais,  d'autre  part  à  un  Rat 
blanc  à  yeux  noirs  avec  un  peu  de  couleur  sur  la  tête.  —  Le  second  facteur 
C  a  présenté  une  mutation  Cr  qui  correspond  à  un  Rat  à  yeux  rouges  et  à 
pelage  d'un  gris  dilué,  et  une  mutation  Ca  qui  n'est  autre  que  l'albinos  par- 
fait. —  Le  troisième  facteur  A  correspond  à  l'agouti;  son  allélomorphe  a 
conditionne  le  pelage  noir;  le  quatrième  facteur  R  a  présenté  une  mutation 
r  qui  correspond  à  un  Rat  à  yeux  rouges  et  à  pelage  gris  jaunâtre  (noir  très 
dilué  et  jaune  intense).  Enfin  le  cinquième  facteur  P  a  un  allélomorphe  p 
correspondant  à  un  Rat  à  yeux  roses  avec  le  même  pelage  que  précédem- 
ment. 

"W.  accepte  l'interprétation  de  Castle  au  sujet  des  effets  de  la  sélection 
sur  la  panachure,  dans  le  sens  plus  ou  dans  le  sens  moins  ;  chez  le  Rat,  il 
paraît  bien  y  avoir  une  variation  réelle  du  facteur  génétique,  variation  beau- 
coup plus  régulière  que  chez  le  Cobaye,  dont  la  panachure  reste  excessi- 
vement variable  même  après  plusieurs  générations  de  croisements  stricte- 
ment consanguins.  —  L,  Cuénot. 

d)  "Wright  (Sewall).  —  Hérédité  de  la  couleur  chez  les  Mammifères. 
IV.  Le  Lapin.  —  Les  Lapins  sont  très  riches  en  variétés  de  couleur  et  on  a 
défini  chez  eux  plus  de  facteurs  (à  partir  du  gris  sauvage)  que  chez  les 
autres  animaux.  "W.  reconnaît  les  facteurs  suivants  :  1°  panachure  dite 
dessin  anglais,  dominante  sur  la  robe  uniforme  (symboles  W  et  w),  consis- 
tant en  taches  colorées  très  nombreuses  avec  des  bords  indécis  ;  2°  panachure 
dite  dessin  hollandais  (symboles  S,  s),  récessive  ;  les  grandes  aires  colorées 
ont  des  contours  nettement  séparés  des  aires  blanches  ;  3"  facteur  de  dilution 
(I  et  i),  qui  dilue  le  gris  en  bleu,  et  le  jaune  en  crème;  4"  la  série  des  allé- 
lomorphes  qui  conduit  à  l'albinisme  (symboles  :  C,  coloration  normale,  Ch, 
type  Himalaya  qui  ne  diffère  de  l'albinos  que  parce  qu'il  a  une  couleur  noir 
brunâtre  dans  certaines  régions,  Ca,  albinos  parfait);  5°  la  série  des  couleurs 
A  =  agouti;  Kt  =  noir  fumeux;  A^,  noir);  6"  la  série  des  couleurs  dites  de 
densité,  qui  interfère  dans  son  action  avec  la  série  des  A  {Ed  rend  noir  un 


254 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


animal  qui,  sans  lui,  aurait  été  agouti,  et  naturellement  n'a  pas  d'action  sur 
un  Lapin  noir;  E  rend  gris  le  jaune  clair,  Ey  n'amène  qu'un  très  faible  déve- 
loppement du  noir,  et  laisse  l'animal  jaune)  ;  1"  enfin  une  deuxième  série 
(B6)  qui  caractérise  les  Lapins  bruns  ;  h,  quand  il  existe  non  dominé,  donne 
un  agouti-brun  renfermant  pas  mal  de  jaune.  En  somme,  la  formule  héré- 
ditaire d'un  Lapin  gris  sauvage  est  lo  SICAEB.  —  L.  Cuénot. 

e)  "Wright  (Sewall).  —  L'hérédité  de  la  couleur  chez  les  Mammifères.  V. 
Le  Cobaye.  —  La  coloration  si  variée  des  Cobayes  est  en  rapport  -avec  six 
séries  de  facteurs  :  1°  la  panachure  (symbole  s)  est  dominée  comme  chez  la 
Souris  par  le  caractère  robe  uniforme  ;  la  panachure  si  répandue  chez  les 
Cobayes  domestiques  est  excessivement  variable,  depuis  une  petite  tache 
blanche  jusqu'à  l'animal  entièrement  blanc  à  yeux  noirs  ;  la  quantité  moyenne 
de  blanc  est  plus  fortement  héritée  que  le  dessin  même  de  la  panachure;  par 
sélection  on  peut  étendre  celle-ci  jusqu'à  produire  une  forme  qui  n'a  plus 
qu'une  tache  colorée  sur  le  nez  ;  enfin,  il  semble  bien  qu'une  très  grande 
part  de  la  variation  n'est  pas  d'origine  génétique,  c'est-à-dire  n'est  pas  repré- 
sentée dans  le  plasma  germinatif  ;  2'^  une  série  de  trois  allélomorphes,  dont 
le  premier  (A),  dominant  sur  les  deux  autres,  est  le  gène  de  l'agouti  à  ventre 
jaune  ;  le  deuxième  (Ar)  le  gène  de  l'agouti  à  ventre  tiqueté,  et  le  troisième 
(Aô)  le  gène  du  noir;  3°  une  série  de  quatre  allélomorphes,  débutant  par  C, 
état  normal  des  Cobayes  à  couleurs  non  diluées,  continuant  par  Cd  (sepia  et 
jaune),  "Cr  (sepia  et  blanc,  yeux  rouges),  et  se  terminant  par  Ca,  l'albinos  à 
yeux  rouges  ;  4"  le  rouge  uniforme  ou  jaune  (Ey)  est  le  gêne  terminal  et  réces- 
sif d'une  autre  série  de  3  allélomorphes  dont  le  terme  dominant  est  E;  le 
gène  moyen  (Ep)  correspond  à  l'écaillé  de  tortue  (Cobaye  taché  de  noir  et 
rouge)  comparable  à  une  panachure  sans  blanc  ;  5"  B  correspond  à  un  réces- 
sif h,  qui  est  l'agouti  brun  à  yeux  bruns  ;  6°  enfin,  P  correspond  à  un  récisif 
/j,  qui  caractérise  l'agouti  (brun  pâle  et  rouge)  à  yeux  roses. 

La  formule  du  Cavia  porcellus,  le  Cobaye  domestique,  et  celle  du  Cavia 
Cutleri  du  Pérou,  son  ancêtre  sauvage,  estSCAEBP.  Cavia  rufescens  diffère 
des  précédents  par  un  unique  facteur  mendélien  de  la  série  des  A  :  sa  for- 
mule est  SCAr  EBP;  il  est  plus  sombre,  vu  la  disparition  de  la  bande  jaune 
des  poils.  —  L.  Cuénot. 

/■)  "Wright  (Se-wall).  —  Hérédité  de  la  couleur  chez  les  Mammifères.  VL 
Le  Bœuf.  —  Les  principales  couleurs  sont  le  rouge,  le  jaune  et  le  noir,  re- 
liées en  apparence  par  des  intermédiaires,  noir  brunâtre  (rfmi),  brun  sombre 
(ma/io^ani!/),  avec  des  dilutions  possibles;  trois  catégories  de  facteurs  rendent 
compte  des  phénomènes,  comme  il  ressort  du  tableau  suivant  : 


■ww 

"Ww 

"WW 

DE 
De 
dE 
de 

Noir  brunâtre. 

Jaune. 

Noir. 

Rouge. 

Noir  brunâtre  roan. 
Jaune  roan. 
Roan  bleu. 
Rouge  roan. 

Blanc  (oreilles  brunes). 
Blanc  (oreilles  jaunes). 
Blanc  (oreilles  noires). 
Blanc  (oreilles  rouges). 

Pour  ce  qui  concerne  la  panachure  (symboles  V  et  v),  les  faits  ne  sont  pas 
bien  établis;  souvent  V  paraît  être  dominant,  puisque  le  croisement  d'Angers 
noir  uniforme  avec  le  Ilereford  rouge  à  tête  blanche  donne  des  veaux  noirs 


XV.  -  i;[ip:RRniTK.  255 

à  face  blanche,  mais  il  y  a  des  croisements  d'autres  races  où  la  panachiire 
semble  dominée,  car  elle  apparaît  dans  la  progéniture  do  races  uniformes. 
Les  dessins  de  la  panachure  sont  relativement  fixés  (tête  blanche  des  Hère 
ford,  panachuro  irrégulière  des  Ayrshires,  ventre  blanc  des  Hollandaises), 
ce  qui  n'est  pas  le  cas  chez  les  autres  Mammifères.  Le  brun  sombre  (maho- 
gany,  symboles  M  et  m)  est  un  caractère  se.x-limited,  les  màlcs  hétérozygotes 
étant  sombres,  tandis  que  les  femelles  sont  d'un  rouge  ordinaire.  — L.  CuÉ- 

NOT. 

g)  "Wright  (Sewall).  —  Hérédité  de  la  couleur  chez  les  Mammifères.  VII. 
Le  Cheval.  —  Ou  est  moins  certain  du  nombre  et  des  rapports  des  facteurs 
chez  le  Cheval  que  chez  d'autres  Mammifères;  le  gris  (symbole  G)  est  assu- 
rément dominant  sur  les  autres  couleurs  ;  le  roan  (symbole  R),  qui  consiste 
en  un  mélange  de  poils  blancs  et  de  poils  colorés,  est  également  dominant 
sur  le  non-roan  ;  le  bai  (symbole  A)  est  dominant  sur  le  noir  (a)  ;  la  pana- 
chure (V)  est  certainement  dominante,  car  les  uniforme,  accouplés  entre 
eux,  ne  donnent  que  des  Chevaux  à  robe  uniforme  ;  pratiquement  tous  les 
panachés  sont  des  hétérozygotes  Yv  ;  le  type  purV  V  est  peut  être  représenté 
par  les  animaux  complètement  blancs.  Les  Chevaux  avec  marques  blanches 
sur  la  tête  et  les  pieds  ne  possèdent  pas  le  facteur  de  la  panachure,  mais  on 
n'a  pu  encore  définir  l'hérédité  de  ces  marques.  Les  facteurs  du  gris  et  de 
la  panachure  restent  dominants  dans  les  croisements  entre  Chevaux  et 
Anes.  Quand  on  croise  le  Zèbre,  dont  la  couleur  fondamentale  est  crème 
pâle,  avec  un  Cheval  noir  ou  bai,  la  progéniture  se  rapproche  du  bai.  — 
L.   CUÉNOT. 

b)  Sumner  (F.  B.).  —  Diverses  mutations  de  couleur  chez  la  souris,  du 
genre  Peromijscus.  —  L'auteur  croise  P.  maniculatus  sonoriensis  de  couleur 
très  claire,  avec  P.  m.  rubidus,  de  couleur  notablement  plus  foncée.  A  la 
génération  ¥^  tous  les  produits  furent  de  couleur  intermédiaire.  De 
ceux-ci,  il  accoupla  un  frère  avec  sa  sœur  et  obtint  à  la  génération  F2, 
en  outre  de  trois  jeunes  normalement  pigmentés,  deux  presque  entiè- 
rement albinos.  Ce  fait  semble  au  premier  abord  pouvoir  être  interprété, 
conformément  à  la  loi  de  ségrégation  mendélienne,  comme  un  retour 
aux  parents  clairs  ;  mais,  en  y  regardant  de  près,  on  constate  que  l'extrême 
réduction  du  pigment  chez  ces  deux  jeunes  diffère  notablement  de  la 
pâleur  relative  du  grand  parent  :  il  y  a  donc  là  un  fait  de  mutation  de 
couleur.  Ces  deux  jeunes  sonts  morts,  mais  il  en  a  obtenu  deux  autres, 
de  .sexes  différents,  qui  permettront  par  des  recroisements  de  poursuivre  la 
solution  du  problème.  —  Dans  un  autre  élevage  de  P.  m.  gambelli  appa- 
rurent un  certain  nombre  d'individus  non  plus  presque  albinos  mais 
simplement  jaune  clair  se  distinguant  cependant  nettement  de  la  couleur 
normale  de  l'espèce.  11  faut  voir  là  encore  un  cas  de  mutation  spontanée 
sans  rapport  avec  les  conditions  d'élevage,  vu  qu'un  jaune  semblable  a  été 
pris  à  l'état  sauvage.  Sans  faire  intervenir  les  fantaisies  néo-mendéliennes 
pour  expliquer  jusqu'aux  plus  menus  détails,  on  peut  admettre  que  l'un 
des  parents  ait  été  hétérozygote  sous  le  rapport  de  la  couleur  et  que  le 
jaune  clair  chez  certains  descendants  correspond  à  l'entrée  en  scène 
d'un  facteur  récessif.  —  Les  marques  spéciales  du  pelage  semblent  aussi 
héréditaires.  La  couleur  toute  blanche  du  bout  de  la  queue,  ainsi  qu'une 
tache  blanche  au  bout  du  museau  se  sont  montrées  chez  un  certain  nombre 
d'individus  d'un  élevage  artificiel  provenant  d'un  couple  unique,  tandis 
que  ces  particularités  ne  se  sont  jamais  montrées  chez  les  nombreux  indi- 


2b6  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

« 

vidus  sauvages  capturés.  S'il  s'agissait  d'un  caractère  récessif  d'un  parent 
hétérozygote,  la  fréquence  de  ces  caractères  devrait  être,  d'après  la  loi  men- 
délienne.  beaucoup  plus  grande  qu'elle  ne  se  montre  en  réalité,  mais  le 
nombre  total  des  cas  est  trop  faible  pour  que  la  statistique  ait  une  valeur. 
—  Y.  Delage. 

Severson  (B.  O.).  —  Hérédité  de  la  couleur  chez  les  porcs.  —  Obser- 
vations et  discussions  sur  la  dominance  ou  la  récessivité  des  couleurs 
blanc,  noir  et  rouge  dans  les  croisements  de  diverses  races  de  porcs.  — 
Y.  Delage. 

Little  (C.  C).  —  Évidence  de  facteurs  multiples  chez  les  Souris  et  les 
Bats.  —  Deux  hypothèses  opposées  ont  été  émises  pour  expliquer  l'hérédité 
de  certains  caractères  tels  que  la  panachure  blanche  des  Souris  et  des 
Rats,  qui  présententent  la  particularité  de  pouvoir  être  modifiés  par  sélec- 
tion, .soit  dans  le  sens  plus  soit  dans  le  sens  moins  (mutation  oscillante 
de  CuÉNOT).  Pour  les  uns,  la  panachure  relève  d'un  gène  unique,  qui  est 
allélomorphe  au  gène  du  pelage  uniforme  et  dominé  par  ce  dernier  lors 
dès  croisements  ;  ce  gène  possède  la  propriété  d'être  instable  et  de  donner 
des  valeurs  oscillantes  dans  les  gamètes  d'un  individu  panaché;  quand  on 
prend  comme  reproducteur  un  oscillant  extrême,  on  déplace  dans  la  géné- 
ration suivante  le  centre  de  l'oscillation.  Pour  les  autres,  la  panachure 
est  en  rapport  avec  des  facteurs  multiples  qui  mendélisent  normalement  ; 
la  sélection  a  pour  effet  d'accumuler  les  facteurs  favorables  dans  le  sens 
sélecte  et  d'éliminer  les  autres.  On  discute  depuis  longtemps  sur  ces  deux 
hypothèses,  et  malheureusement  on  n'aperçoit  guère  le  moyen  de  trancher 
la  que.stion,  l'une  et  l'autre  rendant  également  compte  des  faits.  L.  reprend 
les  documents  fournis  par  les  autres  et  les  siens  propres^  pour  comparer 
les  F2  avec  les  grands-parents;  sa  conclusion  est  que  dans  tous  les  croise- 
ments il  y  a  une  réapparition  des  conditions  grand-parentales  dans  la 
seconde  génération  hybride;  il  semble  donc  qu'il  y  ait  une  ségrégation  men- 
délienne,  ce  qui  est  favorable  à  l'idée  de  l'unité  oscillante  ;  il  reconnaît 
toutefois  qu'il  n'est  pas  possible  de  donner  une  preuve  absolue  et  définitive 
de  l'hypothèse  du  gène  unique. 

Dans  une  seconde  partie,  L.  étudie  l'hérédité  de  la  réaction  des  tissus 
de  Souris  à  l'implantation  d'une  tumeur;  deux  races  qui  présentaient  une 
différence  absolue  à  la  greffe,  l'une  ayant  tous  ses  individus  sensibles, 
l'autre  tous  réfractaires,  furent  croisées;  les  hybrides  de  F<  étaient  égale- 
ment tous  sensibles;  mais  la  seconde  génération  F2  a  donné  un  résultat 
extrêmement  intéressant  :  sur  183  Souris  inoculées,  3  seulement  ont  montré 
une  croissance  continue  de  la  tumeur.  La  seule  explication  qui  rende 
compte  des  faits,  est  que  la  susceptibilité  dépend  pour  sa  manifestation 
de  la  présence  simultanée  de  plusieurs  facteurs,  soit  en  condition  homozy- 
gote soit  en  condition  hétérozygote.  Les  gamètes  de  la  race  sensible  possè- 
dent tous  ou  presque  tous  ces  facteurs  dans  la  condition  homozygote  et 
par  conséquent  produisent  des  animaux  tous  inoculables.  Les  hybrides 
de  F^  possèdent  aussi  tous  ces  facteurs,  mais  en  simple  dose  (provenant  du 
parent  sensible)  et  par  suite  ils  sont  également  sensibles.  Mais  quand  ils 
forment  leurs  gamètes,  ces  facteurs,  s'ils  mendélisent  normalement,  seront 
distribués  au  hasard  dans  les  gamètes,  et  plus  le  nombre  de  ces  facteurs 
sera  grand,  moins  il  y  aura  de  chances  pour  qu'un  zygote  renferme  tous 
les  facteurs  nécessaires  pour  déterminer  l'état  de  sensibilité  à  la  greffe. 
Il  est  bien  probable  que  l'hypothèse  des  facteui's  multiples  est  applicable 


XV.  —  L'HEREDITr-:.  2r)7 

à   bien  des  cas  où   il   parait,  y  avoir  fusion  des  caractères,  comme  par 
exemple  dans  l'hérédité  de  la  taille.  —  L.  Cuénot. 

h)  Rabaud  Etienne).  —  Dominance  et  récessivité  chez-  les  Sowis 
«  luxées  ».  —  Dans  un  élevage  de  Souris,  une  anomalie  de  la  patte,  qualifiée 
de  luxation,  est  apparue  :  elle  consiste  en  un  amincissement  et  raccour- 
cissement du  segment  tibio-péronier,  tels  que  la  patte  ne  supporte  plus 
l'animal,  qui  marche  sur  l'extrémité  distale  du  fémur;  ces  Souris  sont,  de 
plus,  très  peu  fécondes,  et  la  période  de  reproduction  est  courte.  Pendant 
'  quelques  moi.s,  le  caractère  nouveau  parut  être  strictement  mendélien  : 
il  est  dominé  par  l'état  normal,  et  la  disjonction  dans  la  F2  se  produit  régu- 
lièrement dans  la  proportion  de  3  normaux  pour  1  luxé.  Cependant,  au 
bout  de  plusieurs  générations,  il  apparut  des  normaux  dans  la  progéniture 
de  couples  luxés,  en  assez  petit  nombre  (17  contre  92  luxés),  et  aussi  des 
animaux  luxés  d'un  côté  et  normaux  de  l'autre  :  ces  individus  normaux  ou 
unilatéraux  se  comportent  dans  les  croisements  comme  des  hétérozygotes. 
R.  passe  en  revue  un  certain  nombre  d'explications  ou  d'interprétations 
de  ce  phénomène,  dont  on  connaît  d'autres  exemples  (mutations  infixables 
de  Cuénot),  et  constate  qu'aucune  n'est  satisfaisante;  il  suggère  que  l'ap- 
parition des  nouveaux  dominants,  sortis  d'individus  anormaux  récessifs, 
relève  d'une  cause  analogue,  mais  en  sens  inverse,  à  celle  qui  a  provoqué 
l'apparition  des  luxées  dans  les  élevages  de  Souris  normales.  —  L.  Cuénot. 

Lindstrom  (E.  "W.).  —  Linkage  chez  le  Maïs  :  facteurs  de  l'aleurone  et 
de  la  chlorophylle.  —  Les  enchaînements  génétiques  ou  corrélations  ont 
confirmé  la  conception  chromosomique  de  l'hérédité  ;  quand  l'analyse  men- 
délienne  d'une  espèce  atteint  un  point  où  le  nombre  des  facteurs  génétiques 
connus  excède  celui  des  chromosomes,  certaines  relations  groupales  entre 
les  facteurs  deviennent  évidentes.  Ainsi  chez  le  Maïs  qui  a  neuf  paires  de 
chromosomes  au  moins,  on  connaît  plus  de  trente  facteurs  mendéliens 
définis;  aussi  a-t-on  déjà  noté  des  linkages  de  facteurs  (Webber,  Emerson, 
CoLLiNs).  L.  trouve  un  linkage  très  net  entre  un  des  facteurs  responsables  de 
la  coloration  de  l'aleurone,  désigné  par  le  symbole  R,  et  un  des  facteurs 
responsables  du  plein  développement  de  la  couleur  verte  du  Maïs,  désigné 
par  le  symbole  G;  il  y  a  linkage  tel  que  lors  de  la  gamétogénèse,  les  gamètes 
RG  et  rg  sont  produits  quatre  fois  plus  souvent  que  les  gamètes  crossover 
Rg  et  rG;  il  y  a  donc  des  crossing-over,  aussi  bien  dans  les  fleurs  mâles 
■  que  dans  les  femelles,  s'élevant  à  environ  20  %,  l'intensité  du  linkage 
étant  la  même  dans  les  deux  sexes.  Il  est  possible  qu'il  y  ait  encore  linkage 
avec  un  autre  facteur  L,  déterminant  de  la  chlorophylle  dans  les  jeunes 
plantes.  —  L.  Cuénot. 

Love  (H.  H.)  et  Fraser  (A.  C).  —  L'hérédité  de  la  barbe  de  moyenne 
taille  dans  certains  croisements  d'Avena.  —  Tous  les  types  sauvages  d'Avoine 
sont  caractérisés  par  une  très  forte  barbe  géniculée;  une  modification  de 
cette  forme  est  représentée  par  la  barbe  moyenne,  non  géniculée,  et  n'ayant 
plus  de  couleur  sombre  à  sa  base;  enfin,  par  degrés  successifs,  la  barbe 
arrive  à  disparaître  totalement.  Quand  on  croise  une  race  à  longue  barbe 
par  une  qui  en  est  dépourvue,  la  F4  est  intermédiaire,  et  dans  la  F2,  on 
trouve  tous  les  cas,  sans  barbe,  barbe  moyenne  et  barbe  forte.  Quand  on 
croise  une  race  à  barbe  moyenne  par  une  race  sans  barbe,  ce  dernier 
caractère  est  presque  complètement  dominant  sur  le  premier;  la  seconde 
génération  est  très  polymorphe  et  renferme  tous  les  types;  encore  une  fois, 

L'aNNÉK   BIOLOCigtK,   XXII.    1917.  17 


258  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

les  plantes  à  barbes  bien  développées  apparaissent  comme  récessives.  Il 
est  possible  qu'il  y  ait  un  facteur  inhibiteur  de  la  production  de  la  barbe 
dans  les  variétés  qui  sont  dépourvues  de  cet  appendice.  Il  y  a  linkage  très 
net  entre  ce  facteur  et  la  couleur  jaune  du  grain  dans  la  variété  Sixty-Day, 
tandis  que  dans  la  variété  Burt,  il  y  a  un  facteur  du  jaune  qui  n'est  pas 
lié  a  un  inhibiteur  de  la  barbe.  —  L.  Cuénot. 

a)  Goodspeed  (T.  H.)  et  Glausen  (R.  E.).  —  La  nature  des  espèces 
hybrides  F^  entre  Nicotiana  sylvestris  et  des  variétés  de  Nicotiana  Tabacum, 
avec  considérations  spéciales  sur  la  conception  des  contrastes  de  systètnes  de 
réaction  dans  Vhérédité.  —  Le  comportement  héréditaire  peut  être,  dans 
certains  cas,  le  résultat  d'un  conflit  de  systèmes  réactionnels  distincts 
plutôt  que  l'expression  de  différences  dans  les  facteurs  spécifiques.  Les 
faits  présentés  par  les  auteurs  démontrent  que  si  l'on  croise  des  variétés 
de  Nicotiana  Tabacum  avec  A^.  Sylvestris,  le  système  réactionnel  de  Ta- 
bacum domine  le  cours  de  la  somatogénèse,  à  peu  près  ou  tout  à  fait  à 
l'exclusion  du  système  réactionnel  de  Sylvestris;  dans  ces  croisements, 
l'hybride  déploie  les  caractères  de  la  variété  de  Tabacum  employée,  et 
d'ordinaire  sur  une  plus  grande  échelle.  De  tels  cas  se  rencontrent  dans 
d'autres  hybridations.  —  F.  Péchoutre. 

b)  Goodspeed  (T.  H.)  et  Glausen  (R.  H.).  —  Différences  de  facteurs 
mendéiiéhs  et  contrastes  de  systèmes  de  réaction  en  hérédité.  —  G.  et  G.  ont 
croisé  des  espèces  de  Nicotiana  sylvestris  d'une  part  et  diverses  variétés  de 
tabacum,  d'autre  part  :  la  F^  est  toujours  du  type  tabacum,  quelle  que  soit 
la  variété  utilisée,  et  reproduit  le  type  précis  de  la  v^ariété,  macrophylla, 
angustifolia,  calycina  ou  var.  Cuba  ;  le  système  des  déterminants  de  tabacum 
se  comporte  donc  comme  une  unité,  qui  domine  la  somatogénèse  de  l'hy- 
bride et  détermine  la  réaction  finale  ;  on  peut  prévoir  qu'il  ne  sera  pas  pos- 
sible aux  deux  systèmes  de  déterminants  de  pratiquer  entre  eux  des  échan- 
ges viables  ;  en  fait,  l'hybride  F^  présente  un  haut  degré  de  stérilité  ;  cepen- 
dant il  y  a  quelques  ovules  sains  qui  peuvent  donner  des  plantes  lorsqu'on 
recroise  l'hybride  avec  l'une  des  deux  formes  parentes;  le  recroisement 
avec  sylvestris  donne  des  sylvestris  et  des  formes  aberrg-ntes  ;  les  formes 
sylvestris  seules  sont  fertiles  et  reproduisent  leur  type;  le  recroisement 
avec  tabacum  produit  seulement  des  tabacum  dont  quelques-uns  seuls 
sont  complètement  fertiles  et  continuent  à  produire  des  formes  tabacum.  II 
est  évident  que  dans  ce  croisement,  lorsqu'un  petit  nombre  de  chromo-' 
somes  d'un  système  sont  remplacés  par  des  chromosomes  de  l'autre,  il  en 
résulte  des  formes  anormales  ;  et  que  lorsque  l'échange  est  plus  accentué, 
les  zygotes  ne  sont  plus  du  tout  viables,  d'où  le  haut  degré  de  stérilité.  Cela 
rappelle  ce  qui  se  passe  chez  Œnothera;  nanelta,  qui  est  toujours  produit  en 
petite  quantité  dans  la  progéniture  de  Lamarckiana,  représente  une  combi- 
naison nouvelle,  viable  cette  fois,  analogue  aux  formes  anormales  du  croi- 
sement des  Nicotiana;  les  croisements  d'espèces  d'Antirrhinum  fourniraient 
encore  des  cas  semblables. 

Ces  croisements  d'espèces  diffèrent  profondément  des  croisements  de  va- 
riétés mendéliennes;  chez  ces  dernières,  les  systèmes  chromosomiques  sont, 
dans  l'ensemble,  semblables  ;  ils  ne  diffèrentque  par  un  ou  plusieurs  points,  et 
non  d'une  façon  fondamentale  ;  il  peut  y  avoir  alors,  sans  altérer  les  relations 
interchromosomiques,  échange  partiel  entre  les  deux  systèmes  :  chez  Œno- 
thera, rubricalyx,  par  exemple,  est  une  mutation  mendélienne  ordinaire. 
—  L.  Cuénot. 


XV.  —  L'HEREDITK.  259 

Freeman  (George  F.).  —  Caractères  quantitatifs  enchaînés  dans  des  croi- 
sements de  /llr.  —  Comme  le  Blé  a  S  chromosomes  dans  ses  cellules  sexuelles  ' 
et  qu'on  connaît  beaucoup  plus  de  huit  caractères  indépendants,  il  est  à  pen- 
ser qu'il  y  a  du  linkage  entre  ceux-ci.  F.  trouve  qu'il  y  a  un  certain  degré 
de  linkage  entre  deux  caractères,  la  dureté  du  grain  et  la  forme  de  l'épi 
(Blé  à  macaroni);  ces  caractères  sont  souvent  groupés  dans  les  hybrides  de 
FjetdeFs;  comme  ce  linkage  n'est  pas  constant,  on  peut  admettre  que 
ces  caractères  sont  en  rapport  avec  plus  d'un  facteur,  dont  les  recombinai- 
sons modifient  l'expression  quantitative  visible  des  caractères.  —  L.  Cuénot. 

Terao  (H.).  —  Sur  fa  transformation  réversible  d'allélomorphes.  —  Dans 
les  études  génétiques  sur  la  panachure  dans  les  plantes,  il  a  été  parfois 
observé  (De  Vries,  Corre.ns,  Emerson)  que  chez  un  homozygote  récessif,  il 
peut  apparaître  l'allélomorphe  dominant.  T.  trouve  un  nouveau  cas  de  ce 
phénomène  chez  le  Riz  [Ori:a  saliva)  :  dans  des  cultures  pures,  apparurent 
deux  familles  de  variétés  différentes,  qui  contenaient,  outre  les  plantes  fer- 
tiles normales,  un  certain  nombre  de  pieds  stériles,  la  stérilité  étant  d'un 
degré  très  variable;  parfois  les  graines  manquaient  absolument,  d'autres 
fois  quelques  épillets  étaient  fertiles,  tandis  que  les  autres  épillets  du.  même 
panicule  étaient  stériles;  tantôt,  enfin,  des  anthères  à  pollen  sain  coexis- 
taient dans  les  mêmes  fleurs  avec  des  anthères  stériles.  Les  quelques  graines 
récoltées  sur  les  parties  stériles  ont  donné  une  majorité  de  pieds  fertiles,  le 
nombre  des  stériles  étant  d'environ  22  %.  L'auteur  pense  que  les  allélo- 
morphes  stérilité-fertilité  sont  capables  de  se  transformer  l'un  dans  l'autre, 
notamment  dans  les  cellules  végétatives  :  par  exemple,  un  homozygote  ré- 
cessif produit  des  cellules  hétérozygotes,  l'un  des  allélomorphes  étant  trans- 
formé en  un  dominant,  et  à  son  tour  l'hétérozygote  peut  devenir  un  homo- 
zygote dominant.  La  fréquence  probable  de  la  transformation  peut  être 
constante  dans  certaines  familles.  Cette  manière  de  voir  n'est  pas  favorable 
à  la  théorie  de  Bateson  sur  la  présence  et  l'absence  ;  le  récessif  supposé  ab- 
sent ne  fait  pas  défaut,  puisqu'il  peut  présenter  une  réversion.  —  L.  Cuénot. 

"Warren  (Don  C).  —  Mutations  chez  Drosophila  busckii  Coq.  —  Deux 
mutations  dans  la  couleur  des  yeux  ont  apparu  dans  des  cultures  de  Di'o- 
sophila  busckii.  L'œil  plus  brillant  que  le  normal  a  été  appelé  rouge,  l'autre 
plus  sombre,  chocolat  ;  il  est  probable  que  l'auteur  n'a  pas  observé  la  réelle 
naissance  de  ces  mutations,  car  il  a  apparu  à  la  fois  plusieurs  mutants 
mâles  et  femelles.  L'une  et  l'autre  mutation  sont  récessives  par  rapport  au 
type  normal,  et  ne  sont  pas  sex-linked;  quand  on  croise  rouge  par  chocolat, 
la  F,  ne  renferme  que  le  type  normal  ;  la  F2  présente  la  disjonction  habituelle 
suivant  les  proportions  I,  2,  L  On  ne  trouve  pas  de  doubles  récessifs  rouge- 
chocolat,  ce  qui  permet  de  penser  que  les  mutations  sont  incluses  dans  le 
même  chromosome.  Puisque  des  mutations  ont  apparu  dans  huit  espèces  de 
Drosophila,  il  est  probable  qu'il  peut  y  en  avoir  chez  toutes  les  espèces  du 
genre  ;  mais  elles  sont  sensiblement  plus  rares  chez  busckii  que  chez  ampe- 
lophila.  —  L.  Cuénot. 

Ibsen  (Heman  I.)  et  Sleigleder  (Emil).  —  Preuve  de  la  mort  dans 
V utérus  de  la  Souris  jaune  homozygote.  —  CuÉNOT  (1905)  et  Castle  et 
LiTTLE  (1910)  ont  montré  que  la  Souris  jaune  est  toujours  héiérozygote  et 
ne  peut  pas  exister  à  l'état  de  pureté  ;  en  effet,  quand  les  Souris  jaunes  sont 
accouplées,  au  lieu  de  donner  la  proportion  mendélienne  de  3  jaunes 
pour  1  de  couleur  quelconque,  on  n'obtient  que  2  et  1,  grâce  à  la  disparition 


260  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

du  type  homozygote  ;  les  portées,  d'une  façon  globale,  comptent  naturelle- 
ment un  peu  moins  de  petits  que  celles  des  Souris  banales.  On  a  peu  de 
renseignements  sur  le  processus  de  la  disparition  du  type  homozygote; 
KiRKHA.M  (1917)  a  conclu  de  ses  études  que  le  zygote  JJ  commençait  à  se  dé- 
velopper et  mourait  ensuite;  I.  et  S.,  opérant  sur  un  matériel  plus  consi- 
dérable, confirment  le  résultat  de  Kirkham  :  les  homozygotes  JJ,  peu  après 
leur  implantation  dans  l'utérus,  cessent  de  se  développer  normalement, 
sans  que  la  cause  de  leur  mort  soit  encore  élucidée  ;  le  facteur  J  e.st  donc 
un  facteur  «  léthal  »,  analogue  à  ceux  qui  ont  été  définis  chez  Drosophila. 

—  L.  COÉNOT. 

Anonyme.  —  Le  facteur  léthal  chez  les  Souris  jaunes.  —  Il  est  connu 
qu'il  n'y  a  pas  chez  la  Souris  de  lignées  pures  jaunes;  lorsqu'un  seul  parent 
est  jaune,  le  produit  peut  être  jaune  ou  non  ;  quand  les  deux  parents  sont 
jaunes,  si  le  zygote  est  homozygote  pour  le  jaune,  il  avorte.  L'auteur  admet 
que  le  facteur  «  jaune  »  introduit  un  facteur  léthal  qui,  lorsqu'il  est  double, 
entraîne  la  mort  du  fœtus.  11  se  fonde  sur  ce  fait  d'observation  (expériences 
de  W.  B.  KiRCK.\.\i)  que  dans  les  portées  où  les  deux  parents  sont  jaunes, 
le  nombre  des  avortements  est  considérable.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Painter    (Theophilus  S.).  —  Une  mutation  de  l'aile  chez  Piophila  casei. 

—  C'est  à  la  fin  de  1915  que  l'auteur  a  commencé  son  élevage  avec  une 
douzaine  de  larves  déposées  sans  doute  par  la  même  mère,  et  ,1e  12  mars 
1916,  parmi  des  milliers  de  leurs  descendants,  a  apparu  un  unique  mutant, 
présentant  une  malformation  de  l'aile,  analogue  aux  ailes  en  ballon  trouvées 
par  Morgan  chez  Drosophila.  Les  Mouches  présentant  l'anomalie  sont  fré- 
quemment stériles,  ou  leur  fertilité  est  très  faible  ;  les  deux  ailes  sont  af- 
fectées d'une  façon  variable,  ou  bien  une  aile  est  normale  et  l'autre  anor- 
male. Dans  les  croisements,  le  caractère  est  un  récessif  mendélien,  qui 
n'est  pas  sex-linked;  il  est  possible  qu'il  ne  soit  pas  représenté  par  un 
unique  gène  et  qu'il  soit  en  rapport  avec  plusieurs  facteurs,  car  des  degrés 
différents  de  l'anomalie  peuvent  être  transmis  aux  descendants  avec  des 
indices  de  ségrégation  [XVI,  6,  a].  —  L.  Cuénot. 

Jennings  (H.  S.).  —  Facteurs  modifiants  et  allélomorphes  multiples  en 
relation  avec  les  résultats  de  la  sélection.  — Le  mendélisme,  et  en  particulier 
le  travail  accompli  sur  Drosophila,  donne,  contrairement  à  ce  qu'on  dit  par- 
fois, une  base  solide  à  l'évolution  par  accumulation  (ou  sélection)  de  grada- 
tions minimes;  nous  sommes  loin  de  cette  notion  déjà  vieillie  que  les  chan- 
gements héréditaires  consistent  seulement  en  atrophie  d'unités  complètes, 
ou  qu'ils  ne  se  produisent  que  par  grands  sauts.  Les  allélomorphes  mul- 
tiples montrent  qu'un  simple  facteur-unité  peut  exister  en  un  grand  nombre 
de  stades  ;  les  facteurs  modifiants  multiples  montrent  qu'un  caractère  vi- 
sible peut  être  modifié  avec  les  plus  fines  gradations  par  des  altérations  en 
diverses  parties  du  matériel  germinal.  11  y  a  donc  tout  le  matériel  suffisant 
pour  une  sélection  effective,  comme  l'ont  prouvé  les  expériences  de  Cuénot 
et  Castle  sur  les  Souris  et  les  Rats  panachés.  Comme  exemple,  J.  montre 
que  la  couleur  des  yeux  de  Drosophila  varie  graduellement,  par  modifica- 
tion d'une  certaine  région  du  chromosome  X  :  on  a  alors  la  série  rouge 
(type  normal),  sang,  cerise,  éosine,  chamois,  faiblement  teinté,  blanc.  Dans 
d'autres  chromosomes,  se  trouvent  des  facteurs  modifiants  de  l'éosine,  qui 
forment  également  une  série  continue,  ne  comprenant  pas  moins  de  6  fac- 
teurs diluants  et  1  facteur  fonçant  la  teinte.  Ces  faits  semblent  à  J.  être 


XV  .—  L'HÉRÉDITÉ.  201 

très  favorables  à  l'hypothèse  des  facteurs  modifiants  multiples  pour  l'ex- 
périence bien  connue  sur  les  effets  de  la  sélection  vis-à-vis  de  la  pana- 
chure  des  Souris  et  des  Rats.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  connaît  chez  Dro- 
soffhila  au  moins  7  degrés  d'une  simple  teinte,  qui,  elle-même,  est  un  simple 
degré  dans  une  autre  série  de  7  degrés  connus  ;  c'est-à-dire  que  l'on  a,  en 
apparence,  une  variation  aussi  continue  que  possible,  et  cependant  il  n'es 
pas  douteux  que  chacune  de  ses  étapes  est  une  mutation,  un  change- 
ment dans  la  constitution  génotypique,  qui  est  héritable  séparément  et 
peut  être  transférée  dans  une  autre  comijinaison.  Le  cas  de  Drosophila  n'est 
pas  exceptionnel  ;  il  y  a  longtemps  que  Cuénot  a  reconnu  des  allélomorphes 
multiples  cliez  la  Souris  (J  =  jaune  ;  G'  —  agouti  à  ventre  blanc  ;  G  =  agouti  ; 
N—  noir);  Emerson  (1910)  a  trouvé  chez  le  Maïs  9  ou  10 allélomorphes  mul- 
tiples qui  sont  responsables  des  couleurs  du  péricarpe,  etc.  —  L.  Cuénot. 

a)  Mac  Dowell  (Edwin  Garleton).    —    La  valeur  des  expériences   de 
sélection  de  Drosophila  louchant  la  fréquence  des  changements  germinaux. 

—  Il  n'est  pas  douteux  qu'il  y  a  des  changements  dans  le  plasma  germinatif; 
mais,  pour  les  uns,  ces  changements  sont  très  rares,  de  telle  sorte  que  l'ori- 
gine de  nouvelles  races  par  sélection  n'est  pas  généralement  possible;  pour 
d'autres,  de  tels  changements  sont  très  fréquents,  se  rencontrent  à  chaque 
génération  et  donnent  une  base  d'action  à  la  sélection  qui  peut  ajnsi  pro- 
duire un  progrès  continu.  La  plupart  des  Drosophila  ont  quatre  soies  bien 
visibles  sur  le  dos,  mais  une  mutation  s'est  présentée  avec  un  nombre  de 
soies  plus  grand;  cette  mutation  ne  diffère  du  type  normal  que  par  un  gène 
mendéhen,  récessif  dans  les  croisements  par  rapport  au  type  normal;  les 
expériences  montrent  que  le  nombre  des  soies  supplémentaires  est  large- 
ment en  rapport  avec  la  quantité  de  nourriture  que  reçoivent  les  Mouches  : 
les  bien  nourries  en  ont  beaucoup  ;  les  maigrement  nourries,  peu  ou  pas  du 
tout.  Mais  même  ces  dernières  donnent  une  progéniture  qui  a  des  soies 
supplémentaires  quand  elle  est  placée  dans  de  bonnes  conditions.  Des  expé- 
riences de  sélection,  portant  sur  49  générations,  ont  été  faites  pour  voir  s'il 
était  possible  d'accroître  le  nombre  des  soies  extra  :  les  six  premières  géné- 
rations montrent  un  accroissement  rapide  du  nombre  moyen  des  soies 
supplémentaires  (signe  qu'il  y  avait  des  différences  génétiques  entre  les 
individus  sélectes),  puis  les  moyennes  fluctuent  irrégulièrement,  et  il  n'y  a 
plus  d'amélioration  bien  sensible.  Les  parents  de  haut  grade  n'ont  aucune 
tendance  à  produire  des  descendants  de  grade  plus  haut  que  les  parents  de 
grade  inférieur.  Avant  que  la  sélection  ait  produit  son  effet,  on  peut  isoler 
une  race  basse,  que  l'on  ne  retrouve  plus  après  la  montée  de  la  moyenne, 
et  cette  race  basse  conserve  son  individualité  même  après  un  croisement 
avec  le  type  normal.  En  somme,  la  sélection  a  pour  unique  effet  de  séparer 
dès  le  début  des  types  génétiques  différents,  mais  elle  ne  produit,  même  au 
bout  de  50  générations,  aucun  changement  dans  les  facteurs  germinaux  qui 
puisse  avoir  une  signification  évolutive  ou  pratique  [XVI,  6,  a;  XVII,  b,  a]. 

—  L.  Cuénot. 

Metz  (G.  "W.)  et  Bridges  (G.  B.).  —  Incompatibilité  de  races  mutantes 
de  Drosophila.  —  La  différence  la  plus  caractéristique  entre  les  races  mu- 
tantes du  laboratoire  ou  du  jardin  d'expériences  d'une  part,  et  les  espèces 
naissantes  dans  la  nature  d'autre  part,  est  peut-être  que  les  premières  son 
complètement  fertiles  entre  elles,  tandis  que  les  espèces  sont  d'habitude 
interstériles;  si  cette  différence  était  générale,  ce  serait  une  sérieuse  objec- 
tion à  l'hypothèse  de  l'évolution  par  mutations.  Les  observations  suivantes 


2(52  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

montrent  qu'il  n'en  est  rien.  Dans  des  cultures  de  Drosophila,  deux  exemples 
se  sont  présentés  dans  lesquels  les  races  mutantes  présentent  une  incompa- 
tibilité tout  à  fait  comparable  à  celle  qui  existe  entre  les  espèces  naturelles. 
Chez  Drosophila  vùnlis  apparurent  indépendamment  l'une  de  l'autre  deux 
mutations  :  vernissée  et  rugueuse  ;  chacune  d'elles  était  parfaitement  fertile 
avec  son  type,  aussi  bien  qu'avec  la  forme  normale  et  plusieurs  autres  mu- 
tants; mais,  crcfisés  ensemble,  elles  donnèrent  un  résultat  tout  différent  :  des 
femelles  vernissées  fécondées  par  des  mâles  rugueux  ne  fournirent  aucune 
progéniture:  le  croisement  inverse  donna  des  hybrides  stériles,  tous  femelles. 
Chez  Drosophila  melanogaster,  le  mutant  présentant  une  échancrure  de 
l'aile  fut  croisé  avec  le  mutant  c  œil  en  facette  »  ;  il  donna  en  Fi  des  hybrides 
complètement  stériles  avec  le  type  normal  et  avec  une  des  formes  mutantes 
(facette).  Si  de  tels  cas  existent  dans  la  nature,  il  est  évident  qu'ils  peuvent 
avoir  une  importance  évolutive  :  supposons  que  glazed  et  rugueux  soient  des 
mutants  viables;  l'espèce  serait  formée  de  trois  types,  deux  étant  fertiles 
avec  le  troisième  et  infertiles  entre  eux;  si,  pour  une  raison  quelconque,  la 
forme  normale  est  éliminée,  ces  deux  mutants  deviendront  des  espèces 
distinctes,  qui  ne  différeront  que  par  un  ou  deux  caractères  au  début.  On 
peut  supposer  aussi  que  le  type  normal  donne  naissance  à  un  mutant  A, 
lequel  donne  à  son  tour  un  mutant  B,  lequel  est  infertile  avec  le  type 
normal;*  si  A  disparait,  le  type  normal  et  B  se  comporteront  désormais 
comme  des  espèces  séparées.  On  connaît  aussi  chez  Drosophila  repleta 
sauvage  deux  variétés  extrêmement  semblables  extérieurement,  mais  qui 
diffèrent  par  leur  appareil  chromosomique  et  leur  complète  infertilité  (Stur- 

TEVANT,   1915).  —  L.    CUÉNOT. 

Collins  (G.  N.).  —  Hybrides  de  Zea  tunicata  et  Zea  ramosa.  —  Ce  sont 
deux  mutations  du  Maïs  ordinaire  ;  la  première  est  caractérisée  par  le  déve- 
loppement des  glumes  de  l'inflorescence  femelle,  qui  est  tel  que  chaque 
grain  est  complètement  enfermé  ;  cette  mutation  a  apparu  indépendamment 
dans  diverses  régions;  dans  les  croisements  avec  le  type  normal,  le  carac- 
tère tunicata  est  dominant;  les  plants  tunicata  ont,  sans  doute,  la  valeur 
d'hétérozygotes  de  formule  It,  car,  auto-fécondés,  ils  donnent  une  progéni- 
ture composée  de  trois  plantes  identiques  aux  parents,  et  d'une  plante  anor- 
male, dont  l'inflorescence  terminale  renferme  à  la  fois  des  fleurs  femelles  et 
mâles,  et  l'épi  est  avorté  ou  formé  d'épillets  stériles  ;  il  est  bien  probable  que 
ce  type  stérile,  avec  lequel  on  ne  peut  réaliser  d'auto-fécondation,  est  la 
forme  homozygote  TT.  —  Zea  ramosa,  ou  Maïs  branchu,  découvert  dans 
l'illinois,  diffère  du  type  normal  par  son  inflorescence  femelle  qui,  au  lieu 
d'être  simple,  est  une  inflorescence  composée  ;  c'est  une  variation  récessive 
(r)  par  rapport  au  type  normal  (R).  —  Lorsqu'on  croise  tunicata  avec  ramosa, 
la  Fi  est" formée  de  normaux  et  de  tunicata;  les  normaux  extraits  de  la  F' 
donnent  la  proportion  3  et  1  de  normaux  et  de  ramosa,  tandis  que  les  tuni- 
cMa  de  Fi,  auto-fécondés,  donnent  une  Fg  complexe,  due  à  la  redistribution 
des  deux  paires  de  gènes,  'ï-l  et  R-r,  et  comprenant  les  proportions  sui- 
vantes :  3  plants  normaux  {tl  RR  et  tt  Rr),  6  hétérozygotes  tunicata  (T/RR/- 
et  ItRr),  3  homozygotes  tunicata  (TTRR  et  TTRr),  3  hétérozygotes  tunicata- 
ramosa  (TTrr  et  Itrr),  et  enfin  un  type  ramosa  (ttrr).  Dans  le  groupe 
tunicata-r amusa,  qui  présente  les  caractères  des  deux  mutations,  il  y  a 
beaucoup  de  plantes  avec  un  type  d'inflorescence  entièrement  nouveau; 
la  ramification  est  développée  jusqu'à  la  monstruosité,  les  inflorescences 
terminales  et  latérales  et  surtout  ces  dernières  formant  une  masse  blanche 
succulente  dans  laquelle  rien  ne  ressemble  à  des  organes  foliaires  ou  floraux 


XV.  —  L'HÉRÉDITÉ.  263 

(probablement  semblable  à  une  anomalie  déjà  signalée  par  Blaringhem).  — 

L.  CUÉNOT. 

Gernert  (W.  B.).  —  Immunité  contre  les  pucerons  chez  les  hybrides 
Téosinte-Maïs.  —  Hybrides  d'Enclanea  mexicana  femelle  et  Zea  nidentata 
mâle,  mis  en  terre  à  côté  de  rangées  des  deux  formes  parentes  pures.  Puce- 
rons abondants  sur  le  maïs  :  jamais  sur  les  hybrides  ou  le  Teosinte,  malgré 
les  fourmis  qui,  on  le  sait,  soignent  et  promènent  les  pucerons.  Les  pucerons 
sont  de  deux  espèces  :  A.maidiradicis  et  maidis,  attaquant  l'un  les  racines 
seules,  l'autre,  rien  que  le  sommet  de  la  tige.  Le  premier  est  le  plus  nuisible. 
Le  suc  du  maïs  e.st  plus  sucré  que  celui  du  teosinte  et  des  hybrides.  De  là 
peut-être  l'immunité  de  ceux-ci.  —  H.  de  Varigny. 

Ubisch  (G.  V.).  —  Contribution  à  l'analyse  des  facteurs  chez  l'orge.  — 
L'auteur  a  étudié  par  la  voie  des  croisements  le  nombre  et  la  nature  des 
facteurs  qui  déterminent  la  densité  et  la  conformation  des  épis  de  l'orge,  ainsi 
que  la  longueur  des  arêtes,  et  a  cherché  à  établir  les  rapports  de  corrélation 
qui  existent  entre  ces  divers  caractères.  —  J.  Strohl. 

Trabut.  —  Origine  hybride  de  la  Luzerne  cultivée.  —  La  luzerne  cultivée. 
Medicago  saliva  est  l'hybride  de  deux  espèces  sauvages  M.  falcata  et  if.  ge- 
tula.  Par  là  s'expliquent  les  grandes  variétés  de  caractère  de  cette  luzerne  et 
les  facilités  qu'elle  présente  d'adaptation  à  des  conditions  de  culture 
diverses.  —  Y.  Delage. 

a)  Jones  (Donald  F.).  —  Dominance  de  facteurs  enchaînés  comme 
moyen  d'expliquer  l'hétérosis.  —  Quand  on  croise  des  variétés  d'animaux  ou 
de  plantes,  il  y  a  généralement  un  accroissement  de  croissance  chez  les 
hybrides,  ce  qu'on  a  appelé  l'hétérosis,  tandis  qu'au  contraire  la  reproduction 
consanguine  amène  une  diminution  de  vigueur;  les  recherches  antérieures 
ont  montré  que  la  dégénérescence  en  question  a  une  corrélation  approxi- 
mative avec  la  diminution  dans  le  nombre  des  facteurs  hétérozygotes  pré- 
sents, les  lignées  homozygotes  étant  moins  robustes  que  les  autres.  Keeble 
et  Pellew  (1910)  ont  proposé,  pour  expliquer  ces  faits,  une  théorie  de  la 
dominance  :  l'hétérosis  serait  dû  à  la  réunion  de  caractères  dominants  chez 
l'hybride;  J.  est  à  peu  près  de  cet  avis  :  il  pense  que  pour  qu'il  y  ait  accrois- 
sement de  croissance  dans  l'hybride  de  Fi,  il  est  nécessaire  d'avoir  les  carac- 
tères favorables  pour  la  plupart  dominants  sur  les  défavorables  ;  on  sait,  en 
effet,  que  de  nombreux  cas  d'anomalies  sont  récessifs  par  rapport  à  l'état 
normal.  J.  a  obtenu  des  lignées  de  Maïs  par  reproduction  inter  se  qui  pré- 
sentent de  nombreuses  anomalies  :  perte  plus  ou  moins  complète  de  la  chlo- 
rophylle, stérilité  partielle,  épis  fasciés,  susceptibilité  aux  maladies  bacté- 
riennes, tiges  contournées  ou  racines  insuffisantes;  quelques-unes  de  ces 
lignées  ont  plus  d'un  caractère  défavorable,  mais  aucune  ne  les  réunit  tous. 
Or,  en  croisant  ces  lignées  entre  elles,  on  obtient  en  Fi  des  plantes  parfaite- 
ment normales  ;  elles  sont  capables  de  croître  mieux  que  les  parents,  parce 
que  les  caractères  nécessaires  pour  un  développement  maximum  qu'un 
parent  ne  possède  pas  sont  suppléés  par  ceux  de  l'autre  parent  et  vice  versa; 
cette  croissance  accrue  est  l'hétérosis  ;  on  comprend  facilement  que  l'hété- 
rozygotie  de  l'hybride  continue  à  agir  pendant  toute  la  vie  de  l'individu, 
même  après  d'innombrables  générations  de  propagation  -végétative.  Il  est 
possible  qu'en  plus  de  la  dominance  des  facteurs  favorables  il  y  ait  un  effet 


264  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

physiologique   résultant  de   l'hybridation,   à  part  de    la    conception    des 
facteurs,  mais  cela  reste  à  démontrer.  —  L.  Cuénot. 

b)  Jones  (Donald  F.)-  —  Linkage  chez  Lycopersicum.  —  Des  croisements 
ont  été  faits  entre  variétés  de  Tomates  qui  diffèrent  par  le  port  (dressé  ou 
rampant),  la  forme  du  fruit  (en  poire  avec  constriction  ou  sphérique)  et  la 
couleur  de  celui-ci  (jaune  ou  rouge)  :  le  port  dressé,  la  couleur  rouge  et  le 
fruit  sans  constriction  sont  des  caractères  dominants,  ce  dernier  caractère 
l'étant  incomplètement,  le  fruit  étant  ovale  plutôt  que  sphérique.  Dans  la 
seconde  génération,  on  ne  trouve  pas  les  proportions  mendéliennes  pré- 
vues pour  un  croisement  de  trihybrides  ;  si  la  couleur  du  fruit  est  un  carac- 
tère absolument  indépendant,  il  semble  que  le  port  dressé  et  la  forme  du 
fruit  sont  des  caractères  partiellement  enchaînés,  mais  avec  de  fréquentes 
ruptures  du  linkage  (environ  20  %  de  crossing-over).  D'autres  documents 
montrent  un  linkage  complet  entre  la  couleur  verte  des  feuilles  et  le  fruit 
à  deux  loges,  par  opposition  au  feuillage  jaune  et  au  fruit  multilobé.  J.  dé- 
duit de  ses  propres  expériences  ainsi  que  de  celles  d'autres  auteurs  qu'on 
peut  définir  chez  la  Tomate  10  ou  II  paires  d'allélomorphes  (le  nombre 
haploïde  des  chromosomes  est  de  12,  d'après  Winkler),  parmi  lesquels  un 
certain  nombre  non  encore  défini  sont  enchaînés;  il  est  remarquable  que 
lorsqu'un  de  deux  gènes  n'est  pas  enchaîné  avec  un  troisième,  l'autre  gène 
enchaîné  n'est  pas  non  plus  enchaîné  avec  ce  troisième;  c'est  une  confir- 
mation d^  l'hypothèse  chromosomique.  —  L.  Cuénot. 

a)  Plough  (Harold  H.).  —  L'effet  de  la  température  sur  le  linkage 
dans  le  second  chromosome  de  Drosophila.  —  Quelques  faits  récents  ont 
montré  que  certaines  influences  affectent  le  pourcentage  des  crossing-over 
(BRmoES,  1915;  Sturtevant,  1917);  P.,  de  son  côté,  trouve  que  la  tempéra- 
ture exerce  une  influence  des  plus  marquées  sur  ce  pourcentage,  en  ce  qui 
concerne  le  second  chromosome  de  Drosophila  melanog aster  {ampelophila) . 
Les  facteurs  examinés  sont  ceux  du  corps  noir,  des  yeux  pourpres  et  des 
ailes  courbées;  une  courbe  des  pourcentages  de  crossing-over  montre  qu'il 
y  en  a  un  minimum  dans  les  élevages  à  22"  (température  du  laboratoire), 
et  deux  maxima,  l'un  à  basse  température  (12°)  et  l'autre  à  haute  (31°). 
L'accroissement  des  pourcentages  dû  au  changement  de  température,  agis- 
sant pendant  le  développement  de  la  femelle  ou  sur  les  femelles  adultes, 
n'est  pas  permanent;  il  se  maintient  pendant  6  ou  7  jours  après  le  début  de 
la  ponte.  Il  semble  donc  que  l'influence  porte  sur  les  ovocytes  les  plus  pré- 
coces, c'est-à-dire  au  commencement  de  la  période  de  croissance,  ce  qui 
confirme  une  fois  de  plus  l'interprétation  chromosomique  du  linkage, 
puisque  le  moment  où  se  produit  le  processus  du  crossing-over  correspond 
cytologiquement  à  l'époque  où  les  chromosomes  de  Drosophila  sont  fine- 
ment étirés  en  filaments  et  où  l'enroulement  entre  filaments  homologues  est 
possible.  —  L.  Cuénot. 

b)  Plough  (Harold  H.).  —  Les  effets  de  la  température  stir  le  crossing- 
over  chez  Drosophila.  —  Ni  la  plus  ou  moins  grande  quantité  d'eau  imbi- 
bant la  nourriture,  ni  le  jeûne,  ni  l'accroissement  des  fermentations  de  la 
nourriture,  ni  probablement  des  solutions  de  Fe-CJ^  n'influencent  la  propor- 
tion des  crossing-over  chez  les  produits  des  femelles  soumises  à  ces  traite- 
ments. Par  contre,  la  température  exerce  une  influence  notable  sur  le  nombre 
des  crossing-over  de  la  première  ponte,  mais  non  de  la  seconde;  la  courbe 
indiquant  la  variation  des  crossing-over  part  d'un  minimum  à  9"  C,  monte 


XV.  —  L'HEREDITE.  26r) 

vers  un  maximum  à  VS",  redescend  vers  un  second  minimum  de  22  à  27", 
remontevers  un  second  maximum  et  31°  puis,  de  là,  s'abaisse  régulièrement. 
Ce  résultat  peut  être  obtenu  en  exposant  les  femelles  à  la  température  op- 
tima  dès  leur  dernière  période  larvaire.  Si  elles  y  ont  été  exposées  dés 
l'éclosion  de  l'œuf,  le  résultat  s'observe  dès  les  premiers  œufs  pondus  par 
elles  ;  si,  au  contraire,  elles  n'y  ont  été  soumises  qu'après  être  parvenues  à  l'état 
d'imago,  les  225  à  275  premiers  œufs  ne  sont  pas  influencés.  Oeux  pondus 
ensuite,  pendant  un  nombre  de  jours  précisément  égal  à  celui  où  l'éléva- 
tion de  température  a  agi,  montrent  l'accroissement  des  crossing-over, 
mais  cet  accroissement  disparaît  dans  les  œufs  pondus  ultérieurement.  Cela 
montre  que  l'influence  de  la  chaleur  ne  s'exerce  qu'à  un  moment  précis  de 
l'ovogénèse.  L'observation  montre  que,  chez  la  femelle  au  moment  de  l'éclo- 
sion, il  y  a  déjà  140  œufs  formés  dans  les  ovaires,  les  autres  apparaissent 
successivement.  Cela  montre  que  le  crossing-over  a  lieu  à  un  stade  pré- 
coce du  développement  de  l'œuf  et  contredit  l'hypothèse  de  la  reduplication 
comme  explication  du  linkage  chez  Drosophila.  L'observation  des  l'^''  et 
3«  chromosomes  par  les  mêmes  méthodes  montre  que  ces  chromosomes  ne 
sont  pas  influencés  dans  le  nombre  des  crossing-over,  ce  qui  fournit  une 
nouvelle  preuve  de  la  réalité  de  l'existence  de  chromosones  génétiques.  — 
Y.  Del.vge. 

Sturtevant  (A.  H.).  —  Facteurs  génétiques  modifiant  la  force  du  linkage 
chez  Drosophila.  —  Un  croisement  entre  une  femelle  sauvage  provenant 
d'une  localité  de  la  N^i'^^-Ecosse  et  un  mâle  dont  le  second  chromosome  ren- 
fermait les  mutations  vestigiale  et  tachée,  a  donné  un  résultat  imprévu, 
en  ce  sens  qu'il  n'y  a  pas  eu  de  crossing-over  dans  la  progéniture,  alors  que 
les  mutations  en  question  en  donnent  habituellement  37  %.  Ce  résultat  est 
dû  à  quelque  chose  renfermé  dans  le  second  chromosome  de  la  femelle  de 
i\eiie.Ecosse.  S.  pense  que  l'absence  de  crossing-over  est  en  rapport  avec  deux 
facteurs  génétiques  au  moins,  renfermés  dans  ce  second  chromosome,  l'un 
dans  'a  région  droite,  l'autre  dans  la  région  gauche,  chacun  affectant  prin- 
cipalement la  région  où  il  se  trouve  ;  en  effet,  on  obtient  des  pourcentages 
de  crossing-over  très  différents  lorsqu'on  utilise  des  femelles  ayant  une 
portion  de  chromosome  originel  situé  à  la  gauche  du  point  du  pourpre  (déjà 
connu),  ou  ayant  l'autre  portion  située  à  droite,  ou  ayant  le  chromosome 
originel  entier.  L'ordre  linéaire  des  facteurs  établi. par  des  études  antérieures 
sur  le  second  chromosome  n'est  pas  altéré  par  les  facteurs  modifiants,  bien 
que  le  pourcentage  des  crossing-over  soit  fortement  changé.  S.  pense,  avec 
Plough,  que  ce  résultat  ne  doit  en  rien  affaiblir  la  théorie  chromosomique 
des  facteurs.  —  L.  Cuénot. 

Muller  (Hermann  J.).  —  Un  cas  semblable  à  celui  de  VŒnolhère  chez 
Drosophila.—  Les  nombreux  travaux  qui  ont  été  faits  sur  Drosophila  n'ont 
fait  découvrir  que  des  transmissions  ordonnées  et  régulières  de  facteurs, 
sauf  dans  deux  cas,  ceux  des  ailes  huileuses  et  des  ailes  tronquées,  qui  ne 
sont  pas  conformes  à  la  théorie  des  gènes  à  ségrégation  nette.  Dans  le  cas 
des  ailes  huileuses,  le  seul  envisagé  dans  le  présent  travail,  Morgan  n'a  pu 
réussir  pendant  plusieurs  années  à  isoler  une  lignée  reproduisant  pure- 
ment ce  caractère  ;  la  sélection  accentuait  son  intensité,  mais  sa  variabilité 
restait  toujours  la  même,  si  bien  qu'une  sélection  inverse  amenait  immédia- 
tement une  régression  dans  la  proportion  des  porteurs  d'ailes  huileuses. 
Puis,  Morgan  a  obtenu  une  lignée  qui  ne  donne  plus  de  normaux,  sans 
qu'on  comprenne  pourquoi.  Dexter  a  montré  que  le  caractère  huileux  est 


2m  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

en  rapport  non  seulement  avec  des  facteurs  logés  dans  le  2-  et  le  3«  chro- 
mosomes, mais  aussi  avec  des  conditio*ns  de  milieu;  M.,  de  son  côté,  a 
découvert  que  la  lignée  apparemment  pure  au  point  de  vue  des  ailes  hui- 
leuses n'est  pas  du  tout  homozygote  pour  ce  caractère,  mais  en  réalité  con- 
tient deux  sortes  différentes  de  3^^  chromosomes.  Dans  le  présent  tra- 
vail, M.  analyse  avec  précision  le  caractère  huileux,  et  montre  que  malgré 
la  complexité  extraordinaire  des  phénomènes,  ceux-ci  se  conforment  tout  à 
fait  à  la  théorie  des  gènes. 

Le  principal  facteur  pour  le  caractère  huileux  (symbole  B)  est  un  facteur 
pathologique  fléthal)  qui  tue  toutes  les  mouches  homozygotes  en  B  ;  les 
huileux  hézérozygotes  (B  b)  ne  sont  pas  tués  et  montrent  habituellement  le 
caractère  buUeux;  en  somme,  c'est  très  parallèle  au  cas  des  Souris  jaunes, 
oîi  le  facteur  J  est  dominant  quant  à  son  effet  visible  de  coloration  et  ré- 
cessif quant  à  son  effet  pathologique.  Lorsqu'une  race  huileuse  ne  donne 
plus  de  normaux,  ce  n'est  pas  du  tout  parce  qu'elle  est  homozygote  en  B, 
mais  au  contraire  parce  qu'il  a  apparu  un  autre  facteur  pathologique 
(symbole  /),  logé  dans  le  3«  chromosome  qui  contient  6,  allélomorphe  nor- 
mal de  B  ;  ce  facteur  léthal  est  étroitement  accolé  à  b,  de  sorte  qu'il  em- 
pêche complètement  l'apparition  d'homozygotes  bb,  qui  sont  tués,  de 
même  que  l'action  léthale  de  B  empêchait  l'apparition  d'homozygotes  BB  ; 
mais  l  n'a  pas  d'effet  sur  les  hétérozygotes  B6. 

Dans^la  race  buUeuse  sélectée,  il  existe  à  l'état  homozygote  un  facteur 
intensifiant  (symbole  I)  logé  dans  le  second  chromosome,  qui  n'est  pas  du 
tout  léthal  et  n'a  d'autre  effet  visible  que  d'augmenter  le  caractère  huileux. 
Enfin,  M.  pour  expliquer  l'absence  des  crossing-over  qui  devraient  se  pro- 
duire entre  let  b,  imagine  encore  un  facteur  C,  logé  dans  le  3«  chromosome, 
porteur  du  caractère  b,  qui  n'a  d'autre  effet  que  de  souder  l'un  à  l'autre  les 
facteurs  l  et  b;  il  est  hétérozygote,  et  son  allélomorphe  c  se  trouve  dans  le 
3^  chromosome  porteur  de  B.  La  formule  complète  de  la  Drosophile  à  ailes 

huileuses  (race  sélectée)  est  donc  i-r)  \r  i  h 

Cette  remarquable  organisation  génétique,  où  deux  types  d'homozygotes 
voient  leur  apparition  interdite  par  l'action  de  facteurs  pathologiques  se 
trouvant  dans  des  chromosomes  symétriques,  peut  être  appelée  une  condi- 
tion de  facteurs  lèthals  balancés.  Il  était  dès  lors  intéressant  d'examiner 
s'il  y  a  d'autres  facteurs  dominants  de  Drosophila  qui  sont  également  lè- 
thals à  l'état  d'homozygotie  :  sur  les  neuf  mutants  dominants  connus,  il  en 
est  trois  qui  ne  sontpas  léthals  (dominants  sex-linked),  un  (chromosome  111) 
qui  est  semi-léthal  et  cinq  (chromosomes  I,  II  et  III)  qui  sont  complètement 
léthals  quand  il  y  a  homozygotie  ;  c'est  donc  un  phénomène  commun  chez 
Drosophila.  Sans  doute,  il  doit  y  avoir  aussi  beaucoup  de  facteurs  léthals 
parmi  les  récessifs,  mais  il  est  difficile  de  les  déceler,  puisque  dans  ce  cas 
les  récessifs  ne  peuvent  pas  exister  ;  il  n'y  a  guère  que  dans  les  facteurs 
sex-linked  qu'on  peut  les  reconnaître  par  leur  effet  sur  la  proportion 
sexuelle. 

M.  pense  qu'il  y  a  parallélisme  entre  la  Drosophile  à  facteurs  léthals  ba- 
lancés et  le  cas  de  VŒnothera  Lamarckiana  ;  chez  Œnothera,  il  y  a  aussi 
sans  doute  des  facteurs  léthals  balancés;  les  prétendues  mutations  ne  sont 
autres  que  des  émergences  de  facteurs  récessifs,  présents  dans  la  lignée 
hétérozygote,  grâce  à  un  processus  de  crossing-over,  qui  sépare  ces  facteurs 
récessifs  des  facteurs  léthals  auxquels  ils  étaient  précédemment  liés  :  ces 
facteurs  récessifs  peuvent  alors  se  présenter  à  l'état  homozygote.  Il  y  a  aussi 
des  facteurs  balancés  chez  Malthiola  à  fleurs  doubles  ;  Matthiola  et  Œno- 


XV.  -  L'HEREDITE  267 

thera  ne  diffèrent  de  Drosophila  que  par  l'action  précoce  des  léthals,  dont 
l'effet  se  fait  sentir  sur  les  gamètes  (entraînant  une  stérilité  plus  ou  moins 
cotnplète)  plutôt  que  sur  les  zygotes.  Un  cas  tout  récemment  décrit  par  miss 
Pellew  chez  Campanula  doit  rentrer  encore  dans  cette  catégorie  des  fac- 
teurs léthals  halancés. 

Il  est  possible  que  la  condition  des  facteurs  léthals  balancés  produise 
lentement  une  dégénérescence  des  chromosomes  contenant  les  facteurs 
léthals  ;  disparaissent  en  même  temps  les  facteurs  dominants  normaux  qui 
empêchaient  les  récessifs  allélomorphes  du  chromosome  opposé  de  se 
manifester,  de  sorte  qu'on  peut  concevoir  ainsi  '  l'apparition  de  formes 
nouvelles,  prises  pour  des  mutations,  et  que  les  races  balancées  puissent 
revenir  à  un  comportement  génétique  normal.  En  tous  cas,  l'analyse  de 
Drosophila  montre  qu'il  ne  faut  pas  accepter  sans  critique  les  résultats 
qui,  au  premier  abord  paraissent  non  mendéliens;  un  examen  plus  ap- 
profondi   les    ramène   à   la    conception    génotypique.    —  L.  Cuéxot. 

Foot  (Katharine)  and  Strobell  (B.C.).  —  Résultats  de  croisement  chez 
Euschistus  variolarius  avec  E.  ictericus  avec  considération  de  deux  caractères 
exclusivement  mâles.  —  Ces  deux  caractères  sont  :  une  tache  brune  sur  le 
segment  génital  et  la  longueur  de  l'organe  copulateur  mâle.  Le  présent 
travail  est  la  suite  et  la  confirmation  des  résultats  d'un  autre  (1914)  sur  le 
croisement  de  E.  variolarius  et  E.  servus.  Nous  ne  prendrons  que  les  con- 
clusions ayant  un  caractère  général.  Les  auteurs  constatent  que  le  caractère 
longueur  du  pénis,  lié  au  sexe,  peut  être  transmis  par  les  femelles,  par  con- 
séquent par  des  zygotes  qui  n'ont  pas  reçu  le  chromosome  auquel  le  déter- 
minant de  ce  caractère  serait  lié.  Ils  en  concluent  qu'il  y  a  là  une  difficulté 
à  laquelle  les  mendéliens  ont  charge  de  répondre.  La  seule  façon  objective 
de  la  résoudre  serait  l'étude  des  chromosomes  dans  les  divisions  maturatives, 
laquelle  n'a  pas  été  faite  dans  la  plupart  des  cas,  en  particulier  chez  la  Dro- 
sophile.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Malan  (David  Edward).  —  Résultats  de  recherches  anatomiques  sur  les 
hybrides  de  lépidoptères  élevés  par  Stand fuss.  III'^  Communication.  Lycia 
(Riston)  hybr.  Pilzii  Std/s  et  Lycia  hybr.  Huenii  Oberthr.  —  Ces  recherches 
font  suite  à  celles  de  Roepke  (voyez  An7i.  Riol.,  XIII,  314)  concernant  des  hy- 
brides de  SmerintJius.  Cette  fois  c'est  de  Bistonides  qu'il  s'agit  (récemment 
étudiés  par  Harrison  aussi)  et  notamment  de  Lycia  hybr.  Pilzii  qui  est  le 
produit  de  l'accouplement  entre  Lycia  hirtaria  Cl.  cf  et  Lycia  pomonaria 
Hb.  Q.  De  tous  les  hybrides  de  lépidoptères  connus  (leur  nombre  n'est  pas 
grand)  c'est  là  sans  doute  celui  qu'on  rencontre  le  plus  fréquemment  en  plein 
air.  L'hybride  réciproque Z.vcîrt  hybr.  //t<en{t  (provenant  de  l'accouplement 
entre  L.  hirtaria  Q  et  L.  pomonaria  cT)  ne  se  trouve,  par  contre,  jamais  à 
l'état  libre,  mais  par  voie  expérimentale  on  l'obtient  aussi  facilement  que 
l'hybride  Pilzii  et  M.  l'a  donc  également  étudié.  L'absence  de  l'hybride 
Huenii  en  plein  air  doit  être  attribuée,  selon  M.,  aux  différences  sensibles 
des  dates  d'éclosion  normales  des  espèces  intéressées.  Leur  rencontre  en 
plein  air  est  pour  ainsi  dire  impossible.  En  captivité,  par  contre,  on  arrive 
sans  difficultés  à  obtenir  l'accouplement  en  question  en  retardant  artificiel- 
lement le  développement  et  l'éclosion  des  chrysalides  de  pomonaria.  L'es- 
pèce pomonaria  semble  être  plus  jeune  au  point  de  vue  phylogénétique.  Cela 
paraît  être  confirmé  par  la  comparaison  des  chenilles  aussi.  L'espèce  hirta- 
ria produit,  en  général,  beaucoup  plus  d'œufs  que  l'espèce  pomonaria.  La 
spermatogénèse  présente  des  phénomènes  analogues  chez  les  deux  espèces, 


268  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

soit  successivement  les  phases  suivantes  ;  synapsis-pseudoréduction  —  pré- 
réduction (première  division  de  maturation).  La  seconde  division  de  matura- 
tion est  une  division  équationnelle.  Le  nombre  et  la  constitution  des  chro- 
mosomes sont,  par  contre,  essentiellement  différents  dans  les  deux  cas  à 
l'état  haploïde  :  soit  51  petits  chromosomes  chez  pomonaria  contre  14  grands 
(sans  doute  conjugués)  chez  hirtaria.  Chez  les  hybrides,  la  spermatogénèse 
diffère  sensiblement  par  rapport  à  celle  des  espèces  ayant  fourni  les  parents, 
La  pseudoréduction  est,  en  effet,  très  imparfaite,  cela  sans  doute  en  raison 
d'une  conjugaison  préalable  défectueuse  entre  les  chromosomes  paternels  et 
maternels.  L'un  ou  l'autre  des  chromosomes  d'hirtaria  semble  s'accoupler 
simultanément  à  plusieurs  chromosomes  de  pomonaria  à  la  fois.  On  ne 
trouve,  par  conséquent,  que  45  à  55  chromosomes  au  moment  des  divisions 
de  maturation  chez  les  hybrides.  Alors  que  les  croisements  entre  pomonaria 
et  hirtaria  sont,  en  général,  très  féconds,  ceux  des  hybrides  entre  eux  et 
avec  l'une  ou  l'autre  des  espèces  parentales  (F^  >;  ¥\  ou  Y^  X  P<)  ne  donnent 
pour  ainsi  dire,  aucune  descendance.  Cette  stérilité  des  hybrides  semble 
tenir  uniquement  au  comportement  des  chromosomes  au  cours  de  la  gamé- 
togénèse.  Ce  serait  là  une  conséquence  fatale  de  la  constitution  hétérogène 
des  chromosomes,  réunis  dans  les  cellules  génitales  des  hybrides  et  provenant 
de  deux  espèces  différentes.  —  A  la  fin  de  son  mémoire,  M.  procède  à  une 
révision  de  la  classification  des  espèces  du  genre  Biston  connues  en  Europe 
et  corrige  à  certains  points  de  vue  les  indications  récentes  de  Harrison,  en 
considérant  notamment  l'armature  copulatrice  des  diverses  espèces.  —  J. 
Strohl. 

Adametz  (Léop.).  —  Le  mode  d'hérédité  de  la  boucle  de  karakoul  au  croi- 
sement entre  des  moutons  à  large  queue  [stéatoures]  de  race  boukharienne  et 
des  moutons  dits  de  Rambouillet.  —  La  transmission  héréditaire  de  la  boucle 
de  karakoul  au  croisement  avec  des  races  de  moutons  dont  la  toison  ne  pré- 
sente pas  ce  caractère  se  fait  selon  le  type  mendélien.  La  faculté  de  produc- 
tion d'une  toison  bouclée  spécifique  ne  saurait  donc  être  le  résultat  de  cer- 
taines conditions  climatiques  de  la  Boukharie.  Il  doit,  au  contraire,  s'agir 
d'une  mutation  apparue  au  cours  delà  domestication.  Le  caractère  en  ques- 
tion est  dominant,  mais  sadominance  est  imparfaite,  h.  en  juger  des  hybrides 
F^  qui  présentent  tous  les  passages  entre  le  type  Rambouillet  et  le  type 
Karakoul.  La  boucle  étant  un  caractère  qui  n'appartient  qu'aux  agneaux 
nouveau-nés,  il  s'agirait  dans  ce  cas  d'une  dominance  imparfaite  tempo- 
raire. A.  pense  que  l'apparition  de  la  boucle  de  Karakoul  est  déterminée 
par  la  collaboration  de  plus  de  deux  facteurs,  alors  que  Davenport  n'admet 
l'existence  que  d'un  seul  facteur  pour  la  formation  de  la  chevelure  bouclée 
de  l'homme  de  race  blanche  et  Eue.  Fischer  celle  de  tout  au  plus  deux  fac- 
teurs pour  la  chevelure  bouclée  de  la  race  hottentote.  D'autre  part,  A.  voit 
dans  la  transmission  héréditaire  de  la  boucle  de  ka-rakoul  à  travers  des 
générations  de  race  pure  la  manifestation  de  phénomènes  de  polymérie 
dans  le  sens  de  Nilsson-Ehle.  —  J.  Strohl. 

Rasmuson  (Hans).  —  Expériences  d'hybridation  sur  la  vif/ne.  —  L'au- 
teur a  croisé  diverses  races  et  diverses  espèces  de  vignes  et  notamment, 
outre  Vitis  vinifera,  les  espèces  V.  rupestris  et  riparia.  Il  a  porté  son  atten- 
tion sur  la  transmission  de  divers  caractères  :  sexe,  coloration  et  forme  des 
feuilles,  changement  de  coloration  du  feuillage  en  automne  et  ses  rapports 
avec  la  couleur  des  baies,  revêtement  duveteux  des  tiges  et  enfin  degré  de 
résistance  contre  le  mildiou  et  contre  le  phylloxéra.  L'importance  des  expé- 


XV.  —  L'HKRÉDITK.  260 

rionces  est,  toutefois,  pour  le  momcul.  plutôt  de  nature  théorique  que  pra- 
tiiiue.  Il  s'est  trouvé,  en  effet,  qu'au  point  de  vue  de  la  disjonction  des 
caractères  étudiés,  les  hybrides  d'espèces  se  comportent  tout  comme  les  hy- 
brides de  variétés.  —  J.  Stroiil. 

Cole  (Ruth  D.  ).  —  Imperfection  du  pollen  et  mutabilité  dans  le  genre  Rosa. 

—  Les  espèces  du  genre  Rosa  sont  caractérisées  par  une  stérilité  très  fré- 
quente de  leur  pollen  et  aussi  par  une  grande  variation  dans  la  forme  de 
ce  dernier,  ce  qui  indique  qu'elles  sont,  dans  une  large  mesure,  d'origine 
hybride.  La  mutabilité  des  espèces  de  Roses  ne  peut  être  utilisée  convena- 
blement en  faveur  de  l'hypothèse  de  la  mutation,  puisque  ce  phénomène  est 
évidemment  le  résultat  d'une  contamination  hybride  dans  la  nature.  — 

P.    GUÉRIN. 

Anonyme.  —  Le  mariage  entre  races  différentes  conduit-il  à  la  stérilité. 

—  D'après  les  observations  de  A.  E.  Jenks,  les  unions  entre  individus  de 
race  différente  diminuent  la.fécondité  et  aboutissent  à  l'extinction  des  lignées. 
Il  applique  cette  conclusion  aux  Etats-Un-is,  dont  la  population  est  essentiel- 
lement mélangée.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Millet-Horsin,  —  Hybride  en  liberté  de  Tarin  et  de  Chardonneret.  — 
L'auteur  a  vu  dans  une  cage  trois  oiseaux  qui  avaient  été  pris  dans  un  même 
nid  de  Chardonneret.  Ces  oiseaux  présentent  des  caractères  intermédiaires 
entre  le  Tarin  et  le  Chardonneret,  l'auteur  conclut  qu'il  avait  affaire  à  des 
hybrides.  —  A.  Menegaux. 

Tschermak  (A.  "V.).  —  Le  croisement  réciproque  chez  les  poulets  et  sa 
signification  pour  une  théorie  de  l'hérédité.  —  I .  Des  croisements  réciproques 
opérés  entre  des  races  pures  de  poulets  ayant  fourni  161  bâtards  ont  permis 
de  constater  par  l'examen  de  32  caractères,  dont  5  spécialement  étudiés,  que 
les  produits  de  croisement  présentent  une  grande  différence  selon  que  c'est 
le  père  ou  la  mère  qui  est  emprunté  à  l'une  ou  à  l'autre  race.  En  général, 
dans  la  première  génération  bâtarde  le  type  maternel  l'emporte  pour  les  ca 
ractères  suivants  :  extension  et  répartition  du  pigment,  dessin,  nuance  du 
plumage,  présence  ou  absence  de  barbes  sur  le  rachis  des  plumes;  par 
contre,  le  type  paternel  se  manifeste  nettement  dans  la  constitution  de  la 
crête.  2.  Comme  caractères  nouveaux,  apparaissent  soit  une  coloration  noire 
uniforme,  soit  une  moucheture  grise  du  plumage.  3.  Les  règles  formulées 
jusqu'ici  pour  l'hérédité  du  caractère  moucheté  et  son  explication  par  une 
hérédité  limitée  au  sexe  n'accusent  pas  de  valeur  générale  pour  toutes  les 
races  ni  pour  leurs  combinaisons.  Par  contre,  une  telle  limitation  au  sexe  se 
manifeste  pour  les  caractères  indiqués  au  numéro  1.  4.  Dans  la  comparaison 
des  deux  croisements  réciproques  entre  Cochinchina  et  J/morca  certains  carac- 
tères montrent  à  la  génération  II  une  dissociation  mendélienne  incontestable. 
Mais  la  dissociation  n'estpas  générale,  par  suite  de  la  disparition  partielle  de 
l'un  ou  l'autre  des  caractères  opposés,  et  la  manifestation  de  ces  caractères 
peut  être  inverse  dans  les  deux  formes  du  croisement  réciproque,  ou  du 
moins  montrer  une  tendance  à  devenir  inverse.  Cela  s'applique  à  la  forme  de 
la  crête,  la  nuance  du  plumage  et  des  pattes.  Pour  d'autres  caractères,  tantôt 
la  loi  de  Mendel  s'applique,  tantôt  non,  par  exemple  pour  la  pigmentation 
totale  du  plumage  et  les  barbes  du  rachis.  Certains  caractères  des  parents 
peuvent  entièrement  disparaître  dans  la  génération  I  et  II  et  reparaître  plus 
tard.  û.  Ces  faits  s'expliquent  aisément  par  la  tliéorie  des  facteurs,  ou  par  la 


270  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

théorie  de  présence  ou  d'absence  de  certains  rudiments  élémentaires,  gènes 
ou  facteurs.  6.  Bifactoriels  se  montrent  les  caractères  suivants  :  la  différence 
entre  crête  simple  ou  élargie,  rachis  barbelé  ou  nu,  coloration  dorée  ou  grise 
des  pattes  ;  trifactoriels  se  montrent  :  plumage  entièrement  pigmenté,  noir, 
ou  à  pigmentation  plus  ou  moins  déficient,  brun  ou  blanc.  7.  La  comparai- 
son des  caractères  hérités  dans  les  croisements  réciproques  conduit  à  la 
théorie  de  l'affaiblissement  de  certains  rudiments  ou  gènes  :  théorie  de  la 
génasthénie.  8  et  9.  Cette  génasthénie  n'a  pas  sa  source  dans  les  produits 
sexuels,  mais  prend  naissance  après  la  fécondation  dans  l'hétérozygote,  par 
suite  précisément  du  caractère  hétérogène  des  éléments  participants  à  la 
fécondation.  Les  caractères  présents  d'un  seul  côté  dans  les  produits  sexuels 
haploïdes  réunis  par  la  fécondation  se  trouvent  par  cela  même  affaiblis; 
d'ailleurs  les  produits  mâles  ou  femelles  peuvent  montrer  selon  les  caractères 
une  plus  ou  moins  grande  sensibilité  à  cette  cause  de  détérioration.  10.  Cette 
notion  de  la  génasthénie  mérite  de  retenir  l'attention  des  chercheurs;  elle 
peut  expliquer  des  faits  apparents  de  mutation  ou  d'atavisme;  d'ailleurs, 
elle  peut  disparaître  et  se  guérir  à  la  suite  d'un  retour  à  la  fécondation  légi- 
time, comme  aussi  elle  peut,  dans  la  fécondation  croisée,  faire  disparaître 
les  éléments  pathologiques.  11.  La  génasthénie  donne  une  explication  satis- 
faisante de  diverses  exceptions  apparentes  à  la  loi  de  dissociation  de  Mendel, 
en  ce  qu'elle  supprime  la  manifestation  extérieure  de  certains  caractères 
ayant  subi  la  dissociation.  —  Y.  Delage. 


CHAPITRE  XVf 
liO.  variation 

Anonyme.  —  Supposed  Degeneration  of  Vegetables  in  the  Tropics.  (Journ. 
of  Heredity,  VIII,  janv.,  20.)  [281 

Anonyme.  —  Studî/  of  Egg-Production  in  Poultry.  (Journ.  of  Heredity, 
VIII,  march,  131.)'     ,  [279 

Anonyme.  —  A  non-broody  Strain  of  Rhode  Island  Red  Foids.  (Journ.  of 
Heredity,  VIII,  april,  163.)  [279 

Anonyme.  —  The  hairs  of  Nettles.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  240,  1  fîg.) 

[276 
Anonyme.  —  The  blind  cave  fîsh.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  448-451,  2  fig.) 

[279 

Anonyme.  —  The  too  perfect  milkvoeed.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  460-463, 

1  fig.)  [276 

Anonyme.  —  The  hairless  dog.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  519-520,  2  fig.) 

[277 

Blakeslee  (A.  F.).  —  Co7'n  and  éducation.  (Journal  of  Heredity,  VIII,  2, 

4  fig.)  [282 

Cockerell  (I.  D.  A.).  —  Somalie  mutations  in  Sunftoiuers.  (Journ.  of  Here- 
dity, VIII,  467-470,  2  fig.)  [285 

Dangeard  (P.  A.).  —  Note  sur  des  cultures  de  Gonium  sociale.  (Bull.  Soc. 
bot.  de  Fr.,  LXIII,  43-46.)  [283 

Devaux  (H.).  —  Sur  les  procédés  culturaux  permettant  d'augmenter  beau- 
coup la  production  du  blé.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  191.)  [279 

De-witz  (J.).  —  Ueber  die  Entstehung  rudimentàrer  Organe  bei  den  Tieren. 
(Zool.  Jahrb.  (Abt.  Allg.  Zool.),  XXXVI,  231-244.)  [276 

East  (E.  M.).  —  The  bearing  of  some  gênerai  biological  facts  on  bud- 
variation.  (Amer.  Natur.,  LI,  129-143.)  [284 

a)  Hanee  (Robert  T.).  —  Studies  on  a  race  of  Paramœcium  possessing 
extra  contractile  vacuoles.  I.  An  account  of  the  morphology,  physiology, 
genetics  and  cytology  of  this  new  race.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIII,  288- 
326,  3  pi.  12  diagr.)  [278 

b) An  attempt  to  modify  the  germ  plasm  of  Œnolhera  through  the 

germinating  seed.  (Amer.  Natur.,  Ll,  567-572.) 

[Traitement  de  graines  d'Œnothera  biennis  par  des  substances  va- 
riées, acides,  alcools,  etc.,  dans  l'espoir  de  provoquer  des  mutations.  Le 


27V  L'ANiNÉE  BIULUGIQUE. 

seul  résultat  obtenu  est  d'abaisser  le  pouvoir  gerininatif.  —  L.  Cuénot. 

Hansen  (Albert  A.).  —  Natuml  Dwarflnq.  (Journ.  of  Heredity,  VIIl,  april, 
160-162,  2  fig.)  ■  [281 

a)  Harris  (J,  Arthur),  Blakeslee  (A.  F.)  and  Kirkpatrick  (Wm.  F.)-  — 
Interperiodic  correlalion  in  the  domesiic  Fowl.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se. 
Etats-Unis,  III,  sept.,  565-569.)  [280 

i) The  application  of   correlalion   formula  lo    the  problem  of 

varietal  différences  in  disease  résistance  :  data  from  the  Vermonl  experi 
ments  ivith  potaloes.  (Amer.  Natur.,  LI,  238-244.)  [...  L.  Cuénot 

a)  Harris  (J.  Arthur)  and  Lawrence  (John  V.j.  —  The  osmoiic  concen- 
tration of  the  sap  of  the  leaoes  of  Mangrove  trees.  (Biol.  Bull.,  XXXIl, 
202-211.)  [280 

b) Cryoscopic  déterminations  on  tissue  fliiids  of   plants  of 

Jamaican  coastal  déserts.  (Bot.  Gazette,  LXIV,  285-305.)  [281 

Hegner  (R.  W.).  —  Singing  Mice.  (Amer.  Natur.,  LI,  704.)  [H.  a  eu  entre 
les  mains  une  Souris  commune  qui  émettait  des  sons  ;  ces  Souris  chan- 
teuses ont  déjà  été  rencontrées  plusieurs  fois  ;  ce  sont  toujours  des  femelles, 
et  il  ne  semble  pas  que  le  caractère  soit  transmissible.  —  L.  Cuénot. 

Hort  (Edward  C).  —  Morphological  studies  in  the  life-histories  of  Bac- 
terid.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B  620,  468.)  [286 

Jennings  (H.  S.).  —  Observed  Changes  in  Hereditary  Characters  in  Rela- 
tion io  Evolution.  (Journal  of  the  Washington  Acad-  Se,  VII,  N^  10,  281- 
301.)  [274 

Klebs  (Georg).  —  Ueber  erbliche  BUltenanomalien  beim  Tabak.  (Zeitschr. 
indukt.  Abst.  Vererbgsl.,  XVII,  53-119,  1  pi.,  16  fig.)  [283 

(()  Krieg  (Hans).  —  Beitrâge  zur  Budimentierungsfrage  nuch  Beobachtuttgen 
an  Chalcides  tridactylus,  Anguis  fragilis  und  Lacerta  serpa.  (Zool.  Anz., 
XLVIIl,  213-219,  5  fig.)  [270 

b) Pferdestudien  an  der  Ost front.  (Zool.  Anz.,  XLIX,  197-205,  7  fig.) 

[Description  de  zébrures  chez  des  chevaux  russes.  —  Y.  Delage. 

a)  Lecaillon  (A.).  —  Sur  l'apparition  de  «  Bivoltins  accidentels  »  dans  1rs 
races  nnivoltines  de  Bombyx  du  Mûrier  et  sur  Vexplication  rationnelle  dr 
ce  phénomène.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  603.)  [Analysé  avec  le  suivant. 

b)  —  —  Sur  les  caractères  spéciaux  que  présentent,  aux  différents  stades  de 
leur  développement,  les  Bivoltins  accidentels  qui  se  produisent  chez  le 
Bombyx  du  Mûrier.  (Ibid.,  683.)  [278 

Lempen  (Adolf).  —  Contribution  à  l'étude  de  ranatomie  du  cœur  du  veau 
dans  V altitude  et  dans  la  plaine.  (Thèse  Méd.  vét.,  Université  Berne  191G, 
85  pp.,  4  fig.,  Extrait  des  Annales  de  Médecine  vétérinaire  de  Bruxelles.) 

[280 

Lotsy  (J.  P.).  —  Evolution  by  Means  of  Hyhridization.  (La  Haye,  Martinus 
Nighoir,  VIII  4-  160  pp.,  1916.)  [283 

Lutz  (L.).  —  Contribution  à  l'étude  des  organismes  mycéliens  des  solutions 
pharmaceutiques.  Végétation  du  Pénicillium  glaucum  sur  le  sirop  de  biio- 
dure  de  mercure  (Sir-op  de  Gibert).  (Bull.  Soc.  bot.  de  Fr.,  LXIII,  85-95.) 

[282 


XVI.  -  VARIATION.  27.3 

Markle  (M.  S.).  —  Root  si/stenix  of  certain  désert  plants.  (Bot.  Gazette, 
LXIV,  117-205,  33  fig.) 

[Etude  du  système  radiculaire  d'un  grand  nombre  de  plantes 
de  la  région  d'Âlbuquerque,  dans  la  vallée  du  Rio  Grande.  Les  racines 
pénètrent  d'ordinaire  profondément  dans  le  sol;  les  Cactées  et  quelques 
arbustes  ont  toutefois  un  système  radiculaire  très  superficiel.  —  P.  Guérin. 

Mesnil  (F.)  et  Caullery  (M.).  —  Un  nouveau  type  de  dimorphisme  évolutif 
chez  une  Annélide  polychèle  (Spio  marlinensis  Mesn).  (G.  R.  Ac.  Se, 
CLXV,  646.)  [286 

Moreau  (F.).  —  Nouvelles  observations  sur  les  Mucorinées.  I.  De  l'influence 
du  milieu  nutriti/'  sur  la  végétation  et  sur  la  taille  des  spores  du  Sporo- 
dinia  grandis.  II.  Quelques  anomalies  des  sporangiophores  du  Sporodinia 
grandis  et  formation  de  pseudospores  chez  le  Sporodinia  grandis  et  le 
Mucor  Mucedo.  III.  Sur  des  zygospores  de  Sporodinia  grandis  formées 
par  hétérogamie    (Bull.  Soc.  Myc.  de  Fr.,  XXXIII,  34-50.)  [281 

Osborn  (Henry  Fairfield).  —  Biocharacters  as  separable  units  of  organic 
structure.  (Amer.  Natur.,  LI,  449-456.)  [275 

Pavillard  (I.).  —  Un  flagellé  pélagique  aberrant,  le  Pelagorhynchus  ma- 
rinus.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  238-240.)  [Décrit  sous 

le  nom  de  Rhynchomonas  marina  par  Lohmann,  ce  protiste  possède  non 
pas  un  seul,  mais  deux  flagelles.  P.  fait  connaître  des  détails  méconnus 
sur  sa  constitution  dans  le  stade  adulte  et  le  stade  de  repos.  —  M.  Gard. 

Renner  (O.).  —  Versuche  iiber  die  gametische  Konstitution  der  Oenotheren. 
(Zeitschr.'indukt.  Abstanun.  Vererbgslchre,  XVIII,  121-294.)  [284 

Plate  (L.).  —  Fauna  ceylanica.  III.  Die  rudimentàren  Hinterftiigel  von 
Phyllium  pulchrifolium  Serv.  Q.  fJenaische  Zeitschr.  Naturw.,  LIV, 
43-66,  1  pi.,  2  fig.)  [276 

Rommel  (George  M.).  —  The  Ilen's  annual  vacation.  (Journ.  of  Heredity 
VIll,  march,  132-142,  2  dlgr.,  8  fig.)  [279 

a)  Shamel  TA.  D.).  —  Bud  variation  in  lemons.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  2, 
75-81,  1  pi.)  .      [285 

b] Variation  in  artichokes.  (Journ.  of  Heredity,  VllI,  306-309.)  [Ibid. 

c) Origine  of  the  striped  cane.   (Journ.   of  Heredity,   VllI,  471-472, 

1  fig)  [Ibid. 

Shufeldt  (R.  W.).  —  Remarkable  buttonballs.  (Journ.  of  Heredity,  VIII, 
310-311,  1  fig.)  [277 

Schumacher  (Siegmond  v.).  —  Ueber  das  Vorkommen  von  Schappen  an 
den  Ohrmascheln  des  Alpenschneehasen  {Lepus  varronis  Mill).  (Anat.  Anz., 
L,  8  p.,  3  fig.)  [280 

Schuster  (Wilhelm).  —  Freinestende  Hôhlenbrïiter .  Vergangenheit  und 
Zukunft  der  Sperlingsvôgel.  (Zool.  Anz.,  XLIX,  251-254.)  [277 

Stark  (Peter).  —  Ueber  die  Variabilitat  der  BliUe  von  Paris  quadrifolia 
(Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXV,  476-489,  I  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

Stomps  (Théo  J.).  —  Ueber  die  verschiedenen  Zustànde  der  Pangene.  (Biol 
Centralbl.,  XXXVII,  161-177.)  [274 

Vries  (Hugo  de).  —  Halbmutanten  und  Zwillingsbaslarde.  (Ber.  deutsch. 
bot.  Ges.,  XXV,  128-135,  403-410,  3  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume. 

l'année    BIOLOCIgUE,    xxu.    1917.  18 


274  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Watt  (Henry  J.).  —  The  typical  form   of  the  cochlea  and  Us  variations. 
(Roy.  Soc.  Proceedings,  B  618,  410.)  [Etude  anatomique 

des  variations  de  forme  et  structure  selon  les  espèces.  —  H.  de  Varigny. 

Yung  (E.).  —  Les  variations  de  la  coquille  d'Hélix  pomatia.   (Arch.    Se. 
phys.  et  nat.,  XLIV,  74-75).  [275 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  ch.  III,  y  î  VI  ;  XIV,  2°  y  ;  XV,  c  o. 


a.  Variation  en  général. 

Jennings  (H.  S.).  —  Les  changements  dans  les  caractères  héréditaires 
et  leur  rapports  avec  révolution.  —  Conférence  dont  l'intérêt  principal 
réside. dans  la  position  que  prend  l'auteur  dans  le  débat  relatif  à  l'origine, 
à  la  nature  et  aux  conséquences  de  la  variation.  S'appuyant  sur  des  tra- 
vaux personnels  sur  Paramecium  et  sur  Difflugia,  ainsi  que  sur  les  travaux 
des  autres  chercheurs,  il  aboutit  à  la  série  de  conclusions  ci-dessous  : 

1°  L'expérience,  d'accord  avec  l'observation,  montre  que  les  organismes 
sont  composés,  dans  une  même  espèce,  de  groupes  indépendants,  différant 
par  de  minimes  caractères  héréditaires.  2°  Aussi  bien  dans  la  reproduction 
bi-parentale  qu'uni-parentale,  ces  différences  héréditaires  entre  les  groupes 
sont  assez  minimes  pour  constituer  après  arrangement  méthodique  une 
série  continue.  3°  La  paléontologie  montre  des  faits  semblables.  4»  Il  en  est 
de  même  pour  les  Drosophiles  qui  ont  été  l'objet  de  si  minutieuses  études. 
5°  La  variation  n'a  pas  lieu  nécessairement  par  sauts  brusques  ;  ces  sauts 
brusques  peuvent  se  produire,  mais  la  règle  est  la  variation  par  petites 
différences.  6°  La  variation  ne  se  montre  pas  orientée,  comme  si  elle  était 
prédéterminée  :  elle  suit  des  directions  variées.  7°  Il  n'est  pas  démontré 
que  les  changements  héréditaires  reposent  sur  une  désintégration,  c'est-à- 
dire  sur  un  rejet  de  caractères,  bien  que  cela  puisse  se  présenter  quelquefois. 
La  théorie  darwinienne,  avec  la  variation  lente  dirigée  par  la  sélection,  est 
mieux  que  toute  autre  théorie  en  accord  avec  les  faits  actuels  et  paléonto- 
logiques.  —  Y.  Delage. 

Stomps  (Théo  J.).  —  Les  divers  états  des  pangènes.  —  De  Vries  a  défendu 
l'existence  d'un  état  des  pangènes  qu'il  désigne  comme  état  d'équilibre  labile. 
Extérieurement,  l'état  labile  ne  se  laisse  pas  distinguer  de  l'état  d'activité.  Cer- 
taines influences  peuvent  transformer  un  pangène  labile  en  pangène  actif  ou 
inactif  et  produisent  ainsi  une  mutation.  Celle-ci  nous  reste  cachée  dans  la 
transformation  de  l'état  labile  en  l'état  actif,  mais  devient  manifeste  dans  la 
transformation  inverse.  L'existence  d'un  grand  nombre  de  pangènes  labiles 
est  la  cause  même  de  la  mutabilité.  L'auteur  veut  démontrer  qu'il  y  a  un  autre 
état  des  pangènes,  qu'il  nomme  perlabile.  L'état  labile  est  comparable  à 
l'état  perlabile.  Mais  tandis  que  la  rencontre  de  pangènes  antagonistes  inac- 
tifs et  labiles  produit  des  individus  de  deux  sortes,  le  mélange  de  cellules 
embryonnaires  avec  pangènes  antagonistes,  inactifs  et  perlabiles  produit  des 
plantes  semblables,  formées  cependant  de  cellules  à  peu  près  de  la  mêjne 
manière  ;  S.  est  arrivé  à  cette  conclusion  en  étudiant  un  individu  albomar- 
giné  né  par  mutation  d'une  lignée  pure  de  Œnothera  bicnnis.  Celui-ci  pro- 


XVI.         VARIATION.  ^Tf) 

duisit  un  rameau  vert  qui  se  maintint  tel.  Des  graines  nées  par  auto-fécon- 
dation des  rameaux  à  bordure  blanche  sortirent  uniquement  des  individus 
blancs  qui  dépérirent  bientôt;  des  graines  formées  sur  les  rameaux  verts 
sortirent  des  plantules  exclusivement  vertes.  Le  croisement  bord  blanc  X 
vert  provoqua  une  disjonction  végétative  de  la  plantule  F<  en  complexes  cel- 
lulaires verts  et  blancs.  La  descendance  complètement  blanche  du  rameau 
à  bord  blanc  montre  que  cet  individu  ne  représente  ni  une  forme  cons- 
tante nouvelle  ni  un  premier  représentant  d'une  race  intermédiaire  pana- 
chée, mais  qu'il  est  né  par  mutation  végétative.  La  cellule  apicale  du  sommet 
végétatif  se  divise  tangentiellement  avant  que  commencent  les  divisions 
radiales  et  les  cellules  les  plus  extérieures  des  cellules-filles  produisent  la 
partie  externe  de  l'écorce.  La  mutation  albomarginée  est  due  à  l'inactivité  du 
caractère  «  vert  y  devenu  subitement  latent.  Ce  caractère  vert  est  un  carac- 
tère perlabile  ;  il  peut  facilement  passer  à  l'état  inactif  et  donne  de  même 
une  disjonction  dans  la  première  génération,  mais  une  disjonction  végéta- 
tive. —  F.  PÉCHOUTRE. 

Osborn  (Henry  Fairfield).  —  Biocaractères  comme  unités  séparables  de  la 
structure  organique.  -^  O.  propose  le  nouveau  terme  de  Biocaractères  pour 
désigner  les  caractères,  grands  ou  petits,  dont  les  études  zoologiques,  paié- 
ontologiques  ou  expérimentales  prouvent  l'indépendance  dans  les  proces- 
sus d'hérédité,  d'évolution  ou  de  développement  individuel  :  la  paléonto- 
logie montre  clairement  que  chaque  organisme  est  constitué  par  un  certain 
nombre  de  caractères  séparables,  par  exemple  les  nouvelles  cornes  et  les 
nouvelles  pointes  dentaires,  les  vertèbres,  côtes  et  dents  formées  en  sup- 
plément (réduplication  de  parties),  etc.  Cette  séparabilité  est  prouvée  par  le 
fait  que  les  biocaractères  peuvent  avoir  différentes  vitesses  d'évolution  dans 
différents  phylums,  qu'ils  ont  différents  modes  d'origine,  soit  par  saltation 
(discontinuité  de  Bateson),  soit  par  de  petites  gradations  transmissibles  (mu- 
tation de  De  Vries),  soit  par  continuité  (comme  les  changements  de  propor- 
tions, tels  que  la  brachycéphalie  et  la  dolichocéphalie)  ;  même  les  caractères 
continus  par  leur  origine  sont  séparables  ou  discontinus  dans  leur  hérédité, 
par  exemple  les  caractères  de  proportions  du  Cheval  et  de  l'Ane,  les  croise- 
ments entre  types  d'Hommes  brachycéphales  et  dolichocéphales.  —  L.  CuÉ- 

NOT. 

b.  Formes  de  la  variation. 

e)  Variation  de  l'adulte. 

Yung  (E.).  —  Les  variations  de  la  coquille  d'Hélix  pormatia.  —  Dans 
ce  travail,  Y.  met  en  évidence  l'abus  de  langage  que  commettent  certains 
naturalistes  en  donnant  le  nom  de  variétés  à  des  formes  individuelles, 
anormales  et  non  héréditaires,  reliées  au  type  normal  par  de  nombreux 
intermédiaires.  Ces  prétendues  variétés  témoignent  simplement  de  la  forte 
variabilité  de  l'espèce  sous  l'influence  de  facteurs  internes  ou  externes,  d'ail- 
leurs pour  la  plupart  inconnus.  C'est  ainsi  que  par  des  gradations  indivi- 
duelles on  peut  passer  du  type  normal  de  l'escargot  des  vignes  à  des  formes 
globulaires  ;  celles-ci  conduisent  insensiblement  aux  formes  aplaties  (var. 
carinata  et  planorbaire),  tandis  que  les  formes  coniques  à  apex  très  saillant 
conduisent  à  la  var.  scalaire,  laquelle  conduit  à  son  tour  aux  formes  dérou- 
lées ressemblant  à  un  tire-bouchon.  On  trouve,  d'autre  part,  tous  les  inter- 
médiaires entre  les  prétendus  géants  et   les  prétendus  nains.   Le   poids 


276  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

des  coquilles  est  très  variable,  même  dans  les  terrains  calcaires.  Quant  à 
la  variation  sénestrogyre,  elle  n'est  point  aussi  rare  qu'on  le  croit  généra- 
lement, puisque  Y.   en  a  recueilli  plus  de  125  cas.   —  M.  Boubier. 

Ç)  Variation  régressive. 

a)  Krieg  (Hans).  —  La  question  de  la  régression  d'après  des  observa- 
tions portant  sur  Chalcides  tridactylus,  Anguis  fragilis  et  Lacerta  serpa.  — 
Communication  préliminaire  sur  un  grand  travail  qui  sera  publié  après 
la  guerre.  L'auteur  a  pris  pour  termes  de  comparaison  le  lézard  {Lacerta 
serpa),  le  Chalcides  {Chalcides  tridactylus)  et  l'orvet  {Anguis  fragilis).  Il  a 
mesuré  toutes  les  parties  de  la  ceinture  scapulaire,  prenant  pour  base  uni- 
taire les  dimensions  du  scapulocoracoïde  qui  est  le  plus  fixe  de  tous  ses  os, 
et  exprimé  les  longueurs  des  autres  en.  centièmes  du  précédent.  La  compa- 
raison chez  un  grand  nombre  d'individus  lui  a  permis  d'établir  le  taux  de 
variabilité  des  diverses  parties.  La  conclusion  est  la  suivante  :  chez  le  lézard, 
dont  le  membre  antérieur  est  fonctionnel  et  bien  développé,  la  variabilité 
est  faible  de  la  ceinture  scapulaire  aussi  bien  que  du  sternum.  Chez  Chal- 
cides, dont  le  membre  antérieur  bien  que  très  réduit  est  encore  fonctionnel, 
la  variabilité  de  la  ceinture  scapulaire  est  médiocre,  mais  la  variabilité  de 
l'appareil  sternal,  dont  la  fonction  n'a  rien  de  commun  avec  celle  de  la 
patte,  est  très  grande.  Enfin,  chez  l'orvet,  dont  le  membre  a  disparu,  la  varia- 
bilité de  la  ceinture  scapulaire  est  extrême  et  souvent  différente  des  deux 
côtés.  Cette  variabilité  est  un  premier  phénomène  précédant  la  régression. 

—  Y.  Delage. 

Dewitz  (J.).  —  La  formation  d'organes  rudimentaires  chez  les  animaux. 

—  A  la  suite  d'un  mémoire  de  Jacques  Loeb  sur  la  cécité  de  la  faune  des 
cavernes  (voir  Ann.  BioL,  XX,  305),  D.  résume  ses  propres  opinions  sur  ce 
sujet,  précédemment  exposées  à  diverses  reprises,  et  constate  que  L,oeb  qui, 
en  1896,  était  d'une  autre  opinion,  a  peu  à  peu  modifié  ses  conceptions  et 
s'est  rallié  maintenant  aux  idées  exprimés  par  D.  Celles-ci  consistent  à 
admettre  quel'aptérisme,  la  dégénération  des  yeux  et  la  dépigmentation  sont 
les  conséquences  d'une  diminution  des  processus  d'oxydation.  —  J.  Strohl. 

6)  Plate  (L.).  —  Fauna  ceylanica.  IIL  Les  ailes  postérieures  rudimentaires 
de  Phyllium  pulchrifolium  Serv.  Q .  —  Les  ailes  postérieures  des  Phyllium 
ont  une  longueur  d'environ  4  millimètres.  Ce  sont  des  organes  arrêtés 
à  un  stade  embryonnaire  de  leur  développement.  11  s'agirait,  selon  PI., 
d'organes  rudimentaires  typiques.  C'est  pour  cette  raison  que  l'auteur  les 
a  étudiés  plus  spécialement.  Malgré  leur  état  rudimentaire,  elles  ne  pré- 
sentent pas  de  variabilité  particulièrement  prononcée,  ni  de  désharmonie  de 
leurs  diverses  parties,  comme  c'est  si  souvent  le  cas  pour  des  organes  rudi- ; 
mentaires.  L'épiderme  a  le  caractère  d'un  syncitium  primitivement  riche, 
en  noyaux.  Ces  noyaux  disparaissent  ensuite  au  cours  de  l'ontogenèse,  à  la 
suite  d'une  désagrégation  de  leur  chromatine.  Pendant  ces  processus  histo- 
logiques,  les  cellules  amiboïdes  du  sang  —  sans  doute  à  la  suite  d'un  pro- 
cessus phagocytaire  —  forment  des  gouttes  de  sécrétion  à  l'intérieur  de  leur 
plasma.  Ces  gouttes  sont  finalement  mises  en  liberté,  à  la  suite  de  la  des- 
truction des  cellules  amiboïdes  ;  elles  passent  alors  dans  le  sang  et  servent! 
peut-être  de  nourriture  à  d'autres  organes.  L'état  rudimentaire  des  ailesl 
postérieures  doit,  selon  PI.,  être  la  suite  du  développement  particulier  desj 
ailes  antérieurs  et  constituerait  d'autre  part  une  illustration  remarquable  de| 


XVI.  -  VARIATION.  277 

l'action  des  principes  lamarckiens,  telle  que  PI.  l'a  démontré  à  d'autres 
occasions  déj;\.  On  ne  saurait,  selon  lui,  expliquer  la  formation  des  ailes 
postérieures  autrement  qu'en  acceptant  la  possibilité  de  l'hérédité  des  carac- 
tères acquis.  Il  serait  important,  toutefois,  de  voir  si  ces  ailes  rudimen- 
taires  ne  s'agrandissent  pas  de  nouveau  lorsqu'on  a  pris  soin  d'enlever  dès 
le  plus  jeune  âge  les  ailes  antérieures.  PI.  se  propose  de  faire,  par  la  suite, 
des  expériences  de  ce  genre  [XV,  b,  <f\.  —  J.  Strohl. 

6)    Variation  des  instincts. 

Schuster  (W.).  —  Nidification  en  plein  air  d'oiseaux  troglodites.  —  L'au- 
teur a  observé  dans  maintes  circonstances  des  oiseaux,  en  particulier  des 
moineaux,  ayant  modifié  leur  habitude  de  se  loger  dans  des  trous,  en  celle 
de  construire  des  nids  en  plein  air.  Il  pense  que  ces  oiseaux,  habitants  pri- 
mitifs des  rochers,  ont  pris  par  la  fréquentation  des  habitations  humaines 
l'habitude  de  s'y  loger  dans  des  trous,  puis,  le  sentiment  de  sécurité  aug- 
mentant, s'en  sont  affranchis  pour  nidifier  à  l'air  libre.  Corrélativement  à 
ce  changement  peut  intervenir  un  changement  dans  l'époque  de  ponte  et 
dans  la  couleur  des  œufs  dans  le  sens  de  la  teinte  du  feuillage.  —  Y.  Delage. 

0   Cas  remarquables  de  variation. 

Anonyme.  —  Le  chien  chauve.  —  Rappel  de  l'existence  de  ces  chiens 
sans  poils  et  en  général  à  dents  défectueuses  du  nord  du  Mexique  où  ils 
sont  néanmoins  assez  rares.  Des  individus  normaux  peuvent  se  rencontrer 
dans  les  portées;  le  caractère  se  comporte  dans  la  transmission  comme  un 
caractère-unité.  —  Y.  Delage. 

Shufeldt  (R.  "W.).  —  Bourgeons  remarquables  chez  le  Sycomore.  — 
Quatre  à  la  file  sur  le  même  pédoncule,  au  lieu  de  un  (ou  parfois  deux)  sui- 
vant la  règle.  —  Y.  Delage. 

c.  Causes  de  la  variation. 

a)   Variation  spontanée  ou  de  cause   interne. 

Anonyme.  —  Les  poils  urticants  de  l'ortie.  —  Ces  poils  présentent  l'as- 
pect d'un  caractère  hautement  adaptatif.  Cependant  rien  dans  l'observation 
de  la  plante  ne  montre  qu'ils  ont  une  utiHté  quelconque.  Il  faut  retenir  de 
là  qu'un  caractère  très  spécialisé  peut  persister  en  dehors  de  toute  utilité. 
Telle  est  la  conclusion  de  Coulter,  Barnes  et  Co-wles  dans  leur  Traité  de 
botanique.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

P  Orthogénèse. 

Anonyme.  —  La  trop  perfectionnée  plante  à  lait.  Correction.  —  Cette 
plante,  Asclepias  syriaca,  a  réalisé  des  dispositions  très  utiles  pour  assurer 
sa  fécondation  croisée  par  les  insectes.  L'une  d'entre  elles  est  la  sécrétion 
par  les  pétales  d'un  liquide  visqueux  qui  enduit  l'insecte  et  l'oblige  à  se 
débattre  violemment  pour  quitter  la  fleur,  en  sorte  qu'il  se  charge  sûre- 
ment d'un  pollen  très  adhérent.  Mais  la  plante  a  dépassé  le  but  en  fournis- 
sant un  liquide  si  visqueux  que  souvent  les  insectes  y  laissent  des  membres 


278  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

ou  meurent  sans  avoir  pu  se  dégager.  Cela  est  à  rapprocher  du  cas  clas- 
sique du  cerf  qui  a  si  fort  développé  des  cornes  utiles  pour  l'attaque  et  la 
défense  qu'elles  sont  devenues  pour  lui  un  impedimentum  sérieux  dans  sa 
course  à  travers  bois.  —  Dans  le  numéro  suivant  du  même  périodique  se 
trouve  une  correction  importante  aux  descriptions  ci-dessus  :  l'envoi  d'un 
amateur  incompétent  ne  fut  pas  retenu  au  passage  par  suite  du  départ  au 
front  de  l'éditeur.  Il  n'y  a  pas  de  liquide  glutineux,  mais  deux  réceptacles 
contenant  les  pollinies  et  le  stigmate  et  communiquant  avec  le  dehors 
par  une  fente  étroite.  Les  pattes  de  l'insecte  glissent  dans  cette  fente, 
celui-ci,  en  cherchant  cà  se  dégager,  arrache  les  pollinies  qu'il  trans- 
porte vers  d'autres  fleurs.  Mais  parfois  il  y  perd  quelques  pattes,  ou  même, 
impuissant  à  se  dégager,  meurt  sur  place.  —  Y.  Delage. 

y)  Variation  sous  l'iîifluence  du  milieu  et  du  régime. 

a)  Hance  (Robert  T.).  —  Étude  sur  une  race  de  Paramsecium  possédant 
des  vacuoles  contractiles  supplémentaires.  —  Les  individus  présentant  cette 
particularité  sont  remarquablement  forts  et  résistants  à  la  chaleur,  au  froid 
et  à  l'eau  distillée.  Ils  possèdent  dans  la  région  postérieure  de  leur  corps 
2  à  7  vacuoles  contractiles,  dont  le  nombre  peut  augmenter  au  cours  de  la 
vie  individuelle.  11  est  possible  que  l'origine  de  cette  variété  soit  due  à  la 
chaleur,  car  les  individus  qui  ont  servi  d'origine  aux  lignées  pures  sur  les- 
quelles ont  porté  les  expériences  ont  été  découverts  dans  une  infusion  de 
foin  provenant  d'une  culture  qui  avait  été  faite  entre  35°  et  42°  centigrades. 
Cependant  toutes  les  tentatives  pour  les  reproduire  artificiellement  par  ce 
moyen  ont  été  vaines.  Le  nombre  des  vacuoles  est  d'autant  plus  grand  que 
les  divisions  reproductrices  sont  plus  fréquentes;  il  semble  aussi  être 
le  maximum  dans  les  conditions  où  les  déchets  cataboliques  sont  plus 
grands.  La  sélection  n'a  pas  permis  d'augmenter  ou  de  diminuer  le  nombre 
des  vacuoles.  La  potentialité  pour  le  nombre  des  vacuoles  paraît  se  trans- 
mettre intégrale,  quel  que  soit  le  nombre  de  celles-ci.  La  conjugaison  n'a 
pas  d'effet  sur  le  nombre  des  vacuoles.  —  Y.  Delage. 

a-b)  Lécaillon  (A.).  —  L'apparition  et  les  caractères  des  «  Bivoltins 
accidentels  »  du  Bombyx  du  Mûrier.  —  Les  Bombyx  sont  en  général  uni- 
voltins,  c'est-à-dire  n'ont  qu'une  génération  par  an;  mais  parfois,  sous  des 
conditions  jusqu'ici  inconnues,  des  individus  à  éclosion  précoce  donnent 
la  même  année  une  seconde  génération  et  sont  appelés  pour  cela  bi- 
voltins accidentels.  Tous  les  procédés  imaginés  pour  obtenir  des  bivoltins 
en  faisant  varier  les  conditions  d'élevage  des  univoltins,  en  particulier  en 
élevant  la  température  à  partir  du  printemps,  sont  restés  sans  effets.  Mais 
il  n'en  est  pas  de  même  si  on  fait  agir  l'élévation  de  température  non  plus 
sur  les  individus  déjà  éclos,  mais  pendant  l'hiver  précédent,  sur  les  œufs  de 
la  génération  précédente  qui  leur  donnent  naissance.  En  maintenant  toute 
l'année  plus  haute  la  température  d'élevage,  on  obtient  au  tout  premier 
printemps  des  œufs  précoces  qui  diffèrent  de  ceux  pondus  plus  tard,  en 
saison  normale,  par  la  pauvreté  de  leur  pigment  :  ils  sont  blanchâtres  au 
lieu  d'être  jaunes.  Ces  œufs  se  développent  très  rapidement  et  donnent  nais- 
sance à  une  génération  précoce  bivoltine,  chez  laquelle  l'accouplement,  la 
ponte,  la  nymphose  et  l'éclosion  sont  assez  rapides  pour  donner  naissance, 
la  même  année,  à  une  seconde'  génération  de  papillons.  Ces  bivoltins  ne  se 
montrent  d'ailleurs  en  rien  inférieurs  par  leur  vitalité  et  leur  activité  phy- 
siologique aux  univolthis  normaux.  La  lixation  du  bivoltinisme  n'a  pas  été 


XVI.  -  VARIATION.  270 

faite,  elle  n'est  d'ailleurs  pas  demandée  par  les  éleveurs  parce  que  leurs  ins- 
tallations ne  permettent  pas  de  tirer  profit  du  bivoltinisme  accidentel.  — 
Y.  Delage. 

Anonyme.  —  Le  poisson  aveugle  des  cavernes.  —  Il  habite  les  cavernes 
complètement  obscures  du  Kentucky,  mais  se  rencontre  aussi  éventuelle- 
ment dans  des  puits  et  même  dans  des  eaux  à  l'air  libre.  Il  n'est  pas,  comme 
on  l'a  dit,  vivipare  :  les  œufs  sont  déposés  dans  la  cavité  branchiale  de  la 
femelle  et  là  sont  fécondés  et  éclosent.  Chez  un  petit  nombre  d'individus,  on 
observe,  en  place  du  minime  point  noir,  seul  reste  de  l'œil,  un  œil  externe, 
exemple  de  retour  atavique.  L'oreille,  quoique  d'apparence  normale,  est  pau- 
vrement développée,  peu  sensible  au  son  et  réduite  vraisemblablement  à 
ses  fonctions  d'équilibre.  Le  sens  le  plus  développé  est  celui  du  toucher,  qui 
a  pour  organes  des  papilles  développées  sur  les  nageoires  ventrales  et  sur- 
tout sur  la" tète,  aux  environs  de  la  bouche;  elles  sont  si  sensibles  qu'elles 
permettent  de  reconnaître  les  moindres  vibrations  de  l'eau  et  la  nature  ali- 
mentaire ou  non  des  objets  que  l'animal  rencontre.  Le  poisson  parait  appar- 
tenir à  la  même  famille  que  le  Véron  et  le  Fundulus.  —  De  nombreuses 
explications  ont  été  proposées  pour  l'origine  de  cette  cécité.  En  outre  de  la 
lamarckienne  et  de  la  darwinienne,  deux  idées  moins  simplistes  ont  été 
suggérées,  la  première  est  que  des  individus  devenus  aveugles  par  suite 
d'hybridation  ou  d'influences  chimiques  délétères,  se  sont  retirés  dans  ces 
cavernes  où  le  désavantage  de  leur  cécité  dans  la  lutte  pour  l'existence  dis- 
paraissait (Loch).  On  a  pensé  aussi  que  des  animaux  ayant  pénétré  dans 
des  cavernes,  ceux-là  seuls  qui  avaient  une  vue  parfaite  ont  trouvé  le 
chemin  pour  en  sortir  ;  les  autres  ont  dû  y  rester,  et  comme  ils  avaient  une 
imperfection  originelle  de  la  vue,  ils  étaient  bien  prédisposés  à  achever  de 
la  perdre  par  suite  du  défaut  d'usage.  —  Y.  Delage. 

Rommel  (George  M.).  —  Les  vacances  annuelles  de  la  Poule.  —  On 
peut  dans  une  certaine  mesure  supprimer  ou  restreindre  pour  l'ensemble 
d'un  poulailler  la  période  de  non-production  d'œufs.  Les^conditions  sont  : 
des  poulettes  écloses  de  bonne  heure,  en  avril  et  en  mai,  de  manière  à  ce 
qu'elles  commencent  à  pondre  au  moment  où  la  ponte  des  plus  âgées  est 
arrêtée  par  la  mue  ;  étalement  des  éclosions  dans  le  temps,  pour  que  les 
poules  ne  soient  pas  toutes  au  même  stade  ;  un  poulailler  assez  chaud  et 
une  nourriture  abondante,  sans  être  excessive,  de  manière  à  ne  pas  pousser 
à  l'engraissement   ou  à    une  croissance    trop   rapide.   —   Y.   Delage   et 

M.  GOLDSMITH. 

Devaux  (H.).  —  Sur  les  procédés  culturaux  permettant  d'augmenter 
beaucoup  la  production  du  blé.  —  L'auteur  constate  que  par  le  repiquage 
des  plus  belles  touffes  à  bonne  distance  les  unes  des  autres  on  peut  aug- 
menter du  simple  au  double  le  rendement  de  la  récolte.  —  Y.  Delage. 

Anonyme.  —  La  production  d'œufs  chez  les  Poules.  —  Pour  produire  un 
grand  nombre  d'œufs  en  hiver  il  y  a  deux  conditions  :  1°  une  maturité 
sexuelle  précoce  ;  2°  que  la  poule  ne  soit  pas  bonne  couveuse  (conclusions 
d'élevages  systématiques  effectués  pendant  5  ans  par  H.  D.  Goodale).  — 
Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Anonyme.  —  Une  lignée  non  couveuse  de  poules  rouges  de  Rhode  Island. 
—  H.  D.  Goodale  a  obtenu  une  telle  lignée  et  a  fait  un  rapport  dans  ce 
sens  kV American  Society  of  Zoologists.  Il  y  a  grand  intérêt  pour  les  éleveurs 


280  i;annee  biologique. 

à  supprimer  l'instinct  de  la  couvaison,  qui  diminue  le  nombre  des  œufs, 
depuis  qu'on  fait  usage  des  couveuses  artificielles.  —  Y.  Del.\ge  et  M.  Gold- 

SMITH. 

a)Harris(A.),  Blakeslee(A.  F.)et  Kirkpatrick  (Wm.).  —  Corrélation 
interpériodique  entre  la  production  d'œufs  chez  la  Poule  domestique.  —  La 
question  étudiée  est  la  suivante  :  déterminer  la  corrélation,  au  point  de  vue 
du  nombre  d'œufs  pondus,  entre  les  divers  mois  de  l'année,  de  telle  façon  que 
de  la  connaissance  du  nombre  d'œufs  pondus  dans  un  ou  quelques-uns  de 
ces  mois  on  puisse  inférer  la  quantité  d'œufs  qui  seront  pondus  dans  les 
autres  mois.  En  d'autres  termes,  .si  l'on  donne  à  chaque  mois  un  coefficient 
de  ponte,  déterminer  lesquels  de  ces  coefficients  sont  les  plus  utiles  à  con- 
naître pour  prédire  les  autres.  Les  règles  encore  un  peu  nuageuses  aux- 
quelles l'auteur  est  arrivé  sont  les  suivantes  :  l^-  la  corrélation  entre  deux 
mois  individuels  est  d'autant  plus  étroite  que  ces  mois  sont  plus  rapprochés, 
et  inversement;  2°  la  corrélation  est  plus  étroite  entre  les  mois  d'automne 
et  d'hiver  de  ces  deux  saisons  contigûes  qu'entre  ces  mêmes  mois  et  ceux  de 
printemps  et  d'été.  A  noter  que  la  corrélation  entre  les  mois  d'avril  et  de 
mai  et  les  autres  mois  de  l'année  peut  devenir  inverse.  —  Y.  Delage. 

Schumacher  (Siegmond  v.).  —  Sur  la  présence  d'écaillés  sur  le  pavillon 
de  Voreille  chez  le  Lièvre  des  neiges  des  Alpes  {Lepus  varronis  Mill).  — 
Chez  cet  animal,  il  existe  de  véritables  écailles  cornées  sur  les  faces  externe 
et  interne  du  pavillon  de  l'oreille,  beaucoup  plus  développées  et  représentant 
des  écailles  bien  plus  typiques  que  celles  que  présentent  le  pavillon  de  l'oreille 
du  Lièvre  ordinaire  et  du  Lapin  ou  bien  la  queue  du  Rat.  Les  variations  de 
température  considérables  auxquelles  le  pavillon  de  l'oreille  et  la  queue 
sont  soumises,  surtout  chez  le  Lièvre  des  neiges,  paraissent  être  la  cause 
déterminante,  par  action  irritative,  de  la  production  écailleuse.  Depuis  que 
DE  Meijère  (1894)  et  Reh  (1895)  ont  donné  des  descriptions  d'ensemble  du 
revêtement  écailleux  chez  les  Mammifères,  on  peut  établir  des  catégories 
d'écaillés  plus  ou  moins  parfaites  et  en  quelque  sorte  des  stades  de  leur  évo- 
lution. —  A.  Prenant. 

Lempen  (Adolf).  —  Contribution  à  l'étude  de  l'analomie  du  cci-nr  du  veau 
dans  l'altitude  et  dans  la  plaine.  —  Sur  l'initiative  du  professeur  Héger,  de 
Bruxelles,  l'auteur  a  été  invité  par  son  maître  le  professeur  Rubeli,  de  Berne, 
à  établir  le  poids  et  l'épaisseur  des  parois  des  cœurs  de  veaux  provenant 
de  l'Obersimmenthal  et  à  faire  la  comparaison  avec  des  mensurations  cor- 
respondantes concernant  des  cœurs  de  veaux  de  la  plaine,  afin  de  vérifier 
les  constatations  faites  par  Strohl  sur  le  cœur  des  perdrix  des  neiges  dans 
l'altitude  et  dans  la  plaine  [woyezAnn.BioL,  XV,  184).  L.  indique  les  points 
de  repère  qui  rendent  ses  mensurations  comparables  entre  elles.  D'une 
manière  générale,  l'épaisseur  des  parois  du  cœur  a  été  trouvée  plus  grande 
chez  les  veaux  de  l'altitude  que  chez  les  veaux  de  la  plaine.  L'hypertrophie 
est  plus  marquée  chez  des  sujets  jeunes  que  chez  des  sujets  plus  âgés  et 
elle  est  surtout  accusée  dans  le  ventricule  droit.  Cette  constatation  s'accorde 
parfaitement  avec  celle  qui  a  été   faite  sur  le  cœur  des  lagopèdes.  —  J. 

SlROHL. 

a)  Harris(J.  Arthur)  et  Lawrence  (John  V).  —  La  concentration  osmo- 
tique  de  la  sève  dans  les  feuilles  des  arbres  de  la  Manr/rove.  —  L'ensemble  qui 
constitue  la  flore  de  la  Mangrove  a  attiré  depuis  plusieurs  années  l'atten- 


XVI.  -  \AhMATI(),\.  ^81 

tiou  des  explorateurs  des  tropiques^  mais  on  ne  s'est  occupé  que  peu  des 
conditions  physiologiques  internes  des  espèces  qui  la  constituent.  Les  auteurs 
exposent  les  résultats  de  leurs  recherches  sur  la  concentration  osmotique 
des  liquides  des  tissus  chez  trois  espèces  de  llle  de  Jamaïca  et  delà  côte  sud 
de  la  Floride  :  Avicennia  nitida,  Rhizophora  mangle  et  Laguncidaria  race- 
mosa.  L'eau  de  mer  qui  pénètre  le  substratum  où  ces  plantes  poussent  est, 
près  de  la  côte  de  Jamaïca,  très  concentrée  en  sel  ;  sur  la  côte  de  la  Floride 
le  substratum  est,  par  contre,  pénétré  d'une  eau  presque  dépourvue  de  sel. 
La  concentration  osmotique  de  la  sève  des  feuilles  varie  selon  l'habitat  et 
l'espèce.  Le  milieu  saturé  de  sel  favorise  le  maximum  de  concentration  (jus- 
qu'à 50  atmosphères);  le  substratum  d'eau  douce  correspond  au  minimum 
(20- '2?  atmosphères).  Des  trois  espèces,  c'est  V Avicennia  qui  donne  les  chif- 
fi'es  les  plus  élevés,  en  particulier  dans  une  station  de  la  côte  de  Jamaïca 
dont  les  conditions  édaphiques  et  météréologiques  favoriseraient,  à  un  niveau 
plus  élevé,  une  riclie  flore  désertique.  —  M.  Goldsmith. 

b)  Harris  (J.  Arthur)  et  La-wrence  (John  "W.).  —  Études  cryosco- 
pir/ue,s  des  liquides  des  tissus  chez  les  plantes  des  déserts  de  Jamaïca.  —  Les 
auteurs  déterminent  l'abaissement  du  point  de  congélation  des  liquides  cel- 
lulaires de  plantes  des  déserts  côtiers  de  la  Jamaïque  et  comparent  les 
résultats  obtenus  avec  ceux  que  l'on  possède  déjà  pour  les  plantes  des 
déserts  de  l'Arizona  et  des  stations  mésophytiques.  —  P.  Guérin. 

Anonyme.  —  La  dégénérescence  des  végétaux  sous  les  tropiques.  —  L'ob- 
servation attentive  des  faits  montre  que  l'opinion  que  les  végétaux  du  nord, 
transportés  aux  tropiques,  dégénèrent,  n'est  pas  fondée.  C'est  ce  qui  ressort 
des  expériences  faites  à  la  station  de  Porto-Rico.  —  Y.  Delage  et  M.  Gold- 
smith. 

Hansen  (Albert  A.).  —  Le  nanisme  naturel.  —  Il  faut  distinguer  deux 
sortes  de  nanisme  :  l'un  résultant  d'une  mutation  spéciale  et  héréditaire,  l'autre 
non  héréditaire  et  dû  aux  conditions  de  vie.  Ces  conditions  sont  la  pénurie  de 
terre  végétale  et  d'eau.  On  peutles  réaliser  expérimentalement,  et  cela  est  en 
Chine  l'objetd'une  industrie.  Dans  la  nature,  les  cas  sontnombreux.  L'auteur  a 
observé  au  bord  du  Lac  Supérieur  une  forêt  lilliputienne  de  Tuja  occidenlalis  et 
dePicea  mariaua,  ayant  poussé  dans  des  crevasses  de  rochers  avec  des  quan- 
tités minimes  de  terre  végétale.  Certains  échantillons  montraient  par  les 
anneaux  annuels  un  âge  de  plusieurs  dizaines  d'années,  jusqu'à  53  ans,  pour 
une  hauteur  totale  d'environ  1  pied.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 


¥ 


Moreau  (F.).  —  Nouvelles  observations  sur  les  Mucorinées.  —  I.  Des 
figures  de  groupes  de  spores  rendent  saisissantes  à  l'œil  la  différence  de 
taille  des  spores  empruntées  à  des  cultures  de  Sporodinia  grandis  faites  sur 
divers  milieux  :  d'une  manière  générale  les  spores  sont  de  grande  taille  sur 
les  milieux  qui  fournissent  un  bon  développement  du  mycélium  aérien, 
elles  sont  plus  petites  sur  les  milieux  qui  ne  permettent  qu'un  faible  dévelop- 
pement. II.  On  provoque  par  des  moyens  appropriés  la  sortie  du  protoplasme 
des  filaments  du  Sporodinia  grandis  plongés  dans  l'eau;  une  membrane  se 
fait  autour  du  protoplasme  au  contact  de  l'eau  ;  plus  tard  il  se  fragmente  en 
morceaux  de  la  taille  d'une  spore,  dont  chacun  s'entoure  d'une  membrane; 
il  se  fait  ainsi  des  sortes  de  spores  dans  un  organe  ressemblant  à  un  spo- 
range, mais  dépourvu  de  columelle.  De  telles  pseudospores  peuvent  égale- 
ment se  faire  dans  les  renflements  sporangiaux  avant  qu'il  se  forme  une 


282  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

columelle  {Sporodinia  grandis)  et  jusque  dans  le  sporangiopliore  lui-même 
{Mucor  Mucedo).  L'examen  de  la  formation  de  ces  sortes  de  spores  conduit  k 
penser  que  les  cas  normaux  de  production  des  spores  des  Muriconées  ne 
sont  que  des  phénomènes  de  fragmentation  du  protoplasme,  phénomènes 
régularisés  et  mis  au  service  de  la  reproduction  asexuelle;  la  formation 
d'une  membrane  autour  des  spores  ou  des  pseudospores  apparaît  comme  le 
même  phénomène  qui,  dans  la  cicatrisation  des  blessures,  recouvre  d'une 
membrane  les  surfaces  nues  du  protoplasme.  IIL  Chez  le  Sporodinia  grandis 
ordinairement  isogame,  l'hétérogamie  peut  accidentellement  se  produire  ; 
elle  est  marquée  par  la  différence  de  taille  des  ampoules  copulatrices,  par 
l'époque  différente  d'apparition  des  tympans,  ou  par  des  différences  entre 
les  suspenseurs  ou  entre  les  ampoules  copulatrices.  —  F.  Moreau. 

Lutz  (L.).  —  Contribution  àl'étude  des  organismes  mycéliens  des  solutions 
j)harmaceutiques.  Végétation  du  Pénicillium  glaucum  sur  le  sirop  de  hiiodure 
de  mercure  [sirop  de  Giberl).  —  Le  Pénicillium  glaucum  peut  croître  dans 
une  solution  renfermant  1/2.000  de  biiodure  de  mercure,  dose  supérieure  à 
celle  admise  jusqu'ici  comme  nocive  pour  lui  (1/150.000  à  1/200.000).  Dans 
ces  conditions,  il  donne  des  formes  végétatives  de  souffrance,  avec  produc- 
tion intense  de  chlamydospores  de  formes  variées,  dont  certaines  naissent 
dans  des  sclérotes;  il  produit  sur  les  parties  émergées  du  thalle  de  rares 
appareils  conidiens  et  dans  les  régions  immergées,  des  périthèces  avec  des 
ascospores.  —  F.  Moreau. 

Blakeslee  (A.  F.)  —  Graine  et  éducation.  —  L'homme,  en  tant  qu'orga- 
nisme, est  soumis  aux  lois  générales  de  la  vie,  mais  la  complexité  de  son 
développement  mental  et  d'autres  raisons  en  font  un  sujet  d'études  peu 
favorable  pour  la  découverte  de  ces  lois.  La  considération  des  graines 
illustre  certaines  conceptions  qui,  pour  être  banales,  ne  sont  pas  appréciées 
à  leur  valeur,  même  parles  spécialistes  en  éducation.  L'éducation  peut  beau- 
coup, mais  peut-elle  tout  ce  qu'on  lui  demande?  Quelles  sont  ses  possibilités 
et  ses  limites  dans  l'évolution  humaine?  Il  y  a  lieu  de  distinguer  l'évolution 
sociale,  ou  changement  dans  le  milieu  social,  de  l'évolution  biologique,  ou 
changement  dans  la  nature  de  l'homme  lui-même.  Dans  l'évolution  sociale 
l'éducation  a  été  un  facteur  constant;  mais  at-elle  exercé  une  influence 
profitable  sur  l'évolution  biologique?  Considérons  deux  variétés  de  maïs 
dont  les  grains  de  l'épi  ont  la  même  couleur  tant  qu'ils  sont  enfermés  dans 
leur  enveloppe.  Mais  l'une  d'elles  a  hérité  du  pouvoir  de  développer  un 
pigment  rouge  quand  ses  grains  sont  exposés  au  soleil.  Celle-ci  a  reçu, 
peut-on  dire,  une  éducation;  elle  devient  rouge  à  la  lumière  du  soleil,  comme 
un  homme  devient  instruit  à  la  lumière  de  l'éducation.  La  lumière  ou  l'obs- 
curité peuvent  influencer  un  épi  de  maïs  ou  un  individu  humain,  mais  elles 
sont  sans  effet  sur  l'aptitude  héritée.  L'éducation  n'est  pas  autre  chose  qu'un 
excitant  incapable  de  créer  ou  de  changer  la  nature  réelle  d'un  individu, 
elle  ne  peut  que  révéler  des  aptitudes,  intensifier  certaines  d'entre  elles  et 
inhiber  les  autres.  L'individu  est  en  réalité  prédestiné.  L'éducation,  si  impor- 
tante dans  l'évolution  sociale,  n'a  aucune  influence  sur  l'évolution  biologique. 
L'éducation,  comme  les  autres  caractères  acquis,  qu'il  s'agisse  du  maïs  ou 
de  l'homme,  ne  peut  pas  être  transmise  biologiquement  de  génération  en 
génération.  Comme  la  natalité  est  très  faible  dans  les  classes  cultivées,  l'in- 
fluence de  l'éducation  sur  l'évolution  biologique  est  de  peu  d'importance,  si 
elle  n'est  pas  un  mal.  —  F.  Péchoutre. 


XVI.  —  VARIATION.  2.^3 

Dangeard  (P.  A.).  —  Note  sur  des  cultures  de  Goninm  sociale.  —  Le  Go- 
nium  sociale  préfère  aux  milieux  alcalins  les  milieux  h  réat-tion  légèrement 
acide;  formellement  aérobie,  il  se  développe  seulement  en  surface  sur  un 
milieu  à  l'agar.  Dans  les  cultures,  une  cellule  peut  fournir  8  cellules-filles, 
au  lieu  de  4,  nombre  ordinaire;  les  4  cellules-sœurs,  au  lieu  de  rester  dans 
le  même  plan,  comme  la  chose  a  lieu  dans  la  nature,  subissent  souvent  un 
déplacement  ;  aussi  les  colonies  sont-elles  rares  dans  les  cultures,  les  zoo- 
spores s'isolant  de  bonne  heure,  parfois  dès  le  stade  2.  Dans  les  cultures  sur 
agar  les  cellules  peuvent  conserver  leurs  deux  flagellums,  mais  ceux-ci  dégé- 
nèrent souvent  en  deux  petites  sphérules.  Les  cellules  du  Gonium  sociale 
renferment  des  corpuscules  métachromatiques  situés  dans  le  protoplasme, 
non  dans  le  chromatophore.  —  F.  Moreau. 

8)  Variation  sous  l'influence  du  mode  de  reproduction. 

Lotsy  (J.  P.)-  —  L'Evolulion  au  moyen  de  Vhjjbridalion.  —  L'idée  la  plus 
originale  de  ce  petit  livre,  déjà  ancienne  chez  Fauteur,  est  que  la  variation 
a  pour  origine  l'hybridation.  Les  différences  caractéristiques  des  formes 
vivantes  ne  reposent  pas  sur  des  transformations;  elles  sont  initiales  comme 
celles  qui  existent  entre  les  divers  minerais.  Constatant  que  l'hybridation 
est  une  cause  très  active  de  variabilité,  L.  pense  pouvoir  généraliser  et 
dire  que  toute  variabilité  a  pour  origine  l'hybridation,  c'est-à-dire  la  nature 
hétérozygote  des  parents.  Il  distingue,  du  point  de  vue  de  la  manière  dont 
elles  sont  conçues,  les  espèces  Linnéennes,  Jordaniennes,  Darwiniennes,  et 
Mendéliennes.  Les  espèces,  dans  leur  période  originelle  de  luxuriance, 
sont  fortement  hétérozygotes;  vers  leur  déclin,  elles  se  réduisent  à  un 
petit  nombre  de  variétés  homozygotes  et  ayant  peu  de  tendance  au  croi- 
sement. Il  en  donne  comme  exemple  les  Equisétacées  qui,  représentées 
aux  époques  géologiques  lointaines  par  les  Calamités  arborescentes 
de  formes  très  variées,  se  sont  réduites  aujourd'hui  aux  humbles  Prêles; 
mais  sur  quoi  pourrait-il  se  fonder  pour  prétendre  que  les  dites  Cala- 
mites  étaient  plus  hétérozygotes  que  les  Prêles  d'aujourd'hui?  [Dans  une 
analyse  approfondie  de  ce  livre,  Jeffrez  {Journal  of  Heredity,  janv.  1918, 
page  25)  donne  des  raisons  anatomiques  de  croire  que  les  anciennes  Cala- 
mites  n'étaient  pas  des  hybrides  tandis  que  certains  Equisetum  de  nos  jours 
montrent  leur  origine  hybride  par  leur  stérilité.  De  même  chez  les  Fou- 
gères.] L'auteur  donne  de  nombreux  exemples  de  variations  ayant  pour  ori- 
gine l'hybridation,  en  particulier  chez  les  Angiospermes,  y  compris  VŒno- 
thera.  Mais  il  y  a  loin  dé  là  à  la  démonstration  d'une  loi  générale  aussi 
paradoxale  que  celle  proposée  par  l'auteur.  —  Y.  Delage. 

Klebs  (Georg).  —  Recherches  sur  des  anomalies  héréditaires  d'infloraison 
chez  le  tabac  (XV,  XVII).  —  C'est  en  vain  que  Kl.  a  tenté  par  de  nombreuses 
expériences  faites  avec  Veronica  chamaedrys,  Sempervivum  et  Verbascum 
6/affaria  de  connaître  les  facteurs  externes  qui,  selon  son  avis,  doivent  déter- 
miner l'apparition  des  mutations  de  De  Vries.  Finalement  il  s'est  adressé  au 
Tabac,  dont  la  constitution  est  plus  labile  à  la  suite  d'une  longue  période  de 
cultivation.  Au  cours  de  ces  élevages  de  tabac  {Nicotiana  tabacum)  qui  ont 
permis  de  réaliser  une  lignée  homozygote  de  cinq  générations,  Kl.  a  vu  ap- 
paraître brusquement  un  seul  exemplaire  d'une  singulière  variété  lacerata, 
dont  les  propriétés  héréditaires  sont  de  nature  hétérozygote  et  diffèrent 
sensiblement  de  celles  de  l'espèce  typique.  On  voit,  en  effet,  apparaître 
parmi  les  descendants  de  la  variété  lacerata  des  individus  du  type  lacerata; 


284  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

d'autres  de  l'aspect  typique  et  enfin  d'autres  encore  d'un  type  entièrement 
inconnu  jusqu'à  ce  jour,  le  type  apetala.  11  s'est  trouvé,  par  la  suite,  qu'on 
peut  à  volonté  obtenir  le  type  lacerata  en  croisant  Vapetala  avec  l'espèce 
typique  de  tabacum  ou  avec  d'autres  espèces  de  Tabac,  .V.  silvestris,  par 
exemple.  Lacerata  constituerait  donc  un  de  ces  cas  intéressants  û'auto- 
hybridation,  telle  que  Correns  l'a  déjà  décrite  chez  Mirabilis  variegala. 
L'autohybridation  est  due  au  fait  qu'un  seul  des  deux  gamètes  de  l'espèce 
typique,  qui  se  sont  réunis  au  moment  de  la  fécondation,  avait  subi  une  muta- 
tion. Les  caractères  qui  distinguent  le  type  lacerata  se  retrouvent,  d'ailleurs, 
mais  à  l'état  homozygote  chez  une  autre  variété  de  tabac  décrite  par  Setchel 
sous  le  nom  de  calycina.  Kl.  discute  longuement  la  nature,  l'origine  et 
l'importance  du  phénomène  constaté,  au  point  de  vue  de  nos  connaissances 
actuelles  de  l'hérédité.  Enfin,  le  fait  qu'une  plante  homozygote  produit  une 
mutante  hétérozygote  l'engage  à  porter  la  discussion  sur  le  terrain  des 
conceptions  de  Lotsv  concernant  l'importance  de  l'hybridation  pour*  la 
transformation  des  espèces.  Selon  l'avis  de  KL,  Lotsy  a  tort  en  considérant 
les  lignées  homozygotes  comme  indéfiniment  constantes  et  en  admettant 
que  l'hybridation,  seule,  peut  créer  de  nouvelles  espèces  et  expliquer  le 
développement  phylogénétique.  —  J.  Strohl. 

Renner  (O.).  —  Expériences  concernant  la  constitution  gamètique  des 
Œnothères .  —  Les  CEnothères  examinées  (0.  Lamarckiana,  biennis,  muri- 
cata,  suaveolens)  forment  deux  types  de  cellules  germinales  essentiellement 
différentes,  se  distinguant  en  de  nombreux  facteurs  intimement  liés  par 
groupes  et  qui  ne  se  séparent  jamais  nettement  selon  le  principe  mendé- 
lien.  Il  s'agirait  là,  selon  R.,  d'une  constitution  qu'il  appelle  hétéro zygotie 
complexe  habituelle.  Aucun  de  ces  complexes  ne  peut  exister  à  l'état  homo- 
zygote si,  à  la  suite  d'un  croisement,  il  se  trouve  réuni  avec  le  groupe 
complexe  correspondant  provenant  d'une  autre  espèce.  Autrement  dit,  deux 
groupes  complexes  de  constitution  égale  ne  peuvent  pas  exister  réunis  par 
paire  dans  un  même  organisme.  De  pareils  homozygotes  donnent  tout  au 
plus  des  germes  stériles  à  embryons  tôt  ou  tard  arrêtés  dans  leur  développe- 
ment. L'auteur  analyse  plus  en  détail,  à  ce  point  de  vue,  la  constitution  com- 
plexe des  quatre  espèces  d'OEnothères  étudiées  et  le  résultat  des  croisements 
obtenus  entre  elles.  Il  est  probable  que  l'ensemble  des  caractères  qui  consti- 
tuent la  complexité  de  chacune  des  quatre  espèces  n'est  pas  absolument  stable, 
qu'il  peut  y  avoir,  à  la  rigueur,  échange,  entre  les  divers  groupes,  de  l'un 
ou  de  l'autre  facteur.  Certaines  mutations  décrites  par  R.  pourraient  bien 
être  le  résultat  d'un  pareil  échange  de  facteurs.  Ainsi,  par  exemple,  la 
constitution  de  la  mutation  rubrinervis,  qui  prend  naissance  d'O.  Lamarkiana, 
se  distingue  nettement  de  celle  contenant  les  deux  groupes  de  facteurs 
complexes  (velans  et  gaudens)  dont  est  formée  VO.  Lamarckiana  typique. 
L'ensemble  de  ses  constations  amène  R.  à  émettre  l'hypothèse  suivante  au 
sujet  de  la  genèse  des  espèces  hétérozygotes  complexes.  Celles-ci  seraient  le 
produit  occasionnel  du  croisement  d'espèces  homozygotes  telles  que  0.  Hooc- 
keri  et  Cockerelli.  Dans  les  cellules  germinales  d'un  hybride  ainsi  constitué 
se  produirait  un  échange  de  certains  facteurs  des  deux  groupes  de  facteurs 
complexes  et  homozygotes.  La  conséquence  en  est  que  l'état  homozygote 
nécessaire  à  l'apparition  de  chaque  tj^e  de  parent  ne  peut  plus  être  réalisé  ; 
en  effet,  le. type  de  parents  n'apparaît  plus  à  la  suite  du  croisement  des 
hybrides  exécuté  par  R.  —  J.  Strohl. 

East  (E.  M.).  —  Lr  rapport  de  quelques  faits  biologiques  généraux  uveci 


XVI.  -  VARIATION.  285 

la  variation  des  bourgeons  [XV,  />  [3,  c  o].  —  L'auteur  croit  à  ia  possibilité  de 
l'hérédité  des  caractères  acquis,  mais  il  reconnaît  que  c'est  un  phénomène 
si  rare  ou  qui  réclame  un  temps  si  long  d'action  (peut-être  des  périodes 
géologiques'  que  les  éleveurs  de  plantes  peuvent  le  tenir  pour  non  exis- 
tant. Toutes  les  expériences  ont  donné  des  résultats  négatifs  ;  les  exemples 
d'hérédité  de  caractères  acquis  doivent  être  si  rares  qu'ils  sont  indis- 
cernables des  ordinaires  variations  de  hasard;  en  particulier,  les  mutilations 
n'ont  pas  d'effet;  lorsqu'on  obtient  de  grandes  fleurs  chez  les  Chrysanthèmes 
en  enlevant  les  branches  latérales,  il  n'est  pas  vraisemblable  que  la  plante 
aura  à  la  génération  suivante  de  plus  larges  fleurs  qu'une  plante-sœur  qui  n'a 
pas  été  traitée  de  cette  façon.  Les  exemples  de  variation  de  bourgeons  sont 
très  rares,  une  fois  sur  10.000  (Pomme  de  terre),  une  fois  sur  200.000  pieds 
[Nicotiana),  mais  ils  sont  plus  fréquents  chez  les  Chrysanthèmes,  les  Roses 
et  le  Citronnier;  ces  mutations  de  bourgeons  sont  toujours  régressives  par 
rapport  au  type  normal  ;  elles  consistent  en  perte  de  piquants,  de  poils  et 
autres  caractères  épidermiques;  dans  les  parties  végétatives,  le  vert  devient 
rouge  ou  jaune  doré,  ou  de  l'anthocyane  disparaît;  les  plantes  deviennent 
panachées,  en  stries  ou  autrement  ;  il  apparaît  des  fleurs  doubles,  des  fas- 
ciations,  des  cas  de  nanisme,  de  feuilles  laciniées,  de  fruits  sans  graines,  etc. , 
en  somme,  la  variation  par  bourgeons  couvre  un  champ  aussi  large  que  la 
variation  par  graines,  et  il  est  peu  de  variations  germinales  qui  n'aient  été 
retrouvées  dans  les  variations  de  bourgeons.  Ces  dernières  sont  plus  fré- 
quentes chez  les  hybrides  hétérozygotes  que  dans  les  races  pures  ;  indéfini- 
ment transmissibles  par  la  reproduction  asexuelle,  il  est  connu  qu'elles  ne 
sont  pas  transmises  par  les  graines.  —  L.  Cuénot. 

Cockerell  (T.  D.  A.).  —  Mutation  somatigue  dans  des  Soleils.  Un  Gladio- 
lus  aberrant.  —  Les  variations  par  bourgeons  montrent  que  des  mutations 
peuvent  se  produire  en  dehors  du  génotype  par  des  mutations  somatiques. 
Celles-ci  peuvent  se  concevoir  comme  résultat  d'erreurs  dans  le  partage  des 
chromosomes  dans  la  division  nucléaire,  une  paire  d'allélomorphes  détermi- 
nant ou  inhibiteurs  de  quelque  caractère  pouvant  ainsi  se  trouver  rejetée 
de  la  descendance  d'une  cellule  de  l'ontogenèse.  L'auteur  cite  quelques  cas 
susceptibles  d'une  interprétation  de  ce  genre  :  soleils  rouges  [Heliaûthus) 
dont  certains  pétales  sont  rouges,  Dahlias  jaunes  dont  quelques  têtes  étaient 
blanches,  Gladiolus  à  couleur  aberrante.  —  Y.  Delage. 

a)  Shamel  (A.  D.).  —  Les  variations  de  bourgeons  dans  les  Citronniers. 

—  Tels  qu'ils  sont  propagés  par  les  pépiniéristes,  les  Citronniers  repré- 
sentent chacun  la  croissance  d'un  simple  bourgeon.  On  pourrait  supposer 
que  chacun  d'eux  porte  une  grande  variété  de  fruits,  qui  peuvent  être  à 
leur  tour  propagés.  L'objet  de  cette  étude  est  de  déterminer  l'étendue  et  la 
fréquence  de  ces  variations  de  bourgeons,  et  la  valeur  commerciale  comparée 
des  diverses  formes  ainsi  obtenues.  On  peut  obtenir  d'excellentes  sortes  par 
une  sélection  soignée.  —  F.  Péchoutre. 

b)  Shamel  (A.  D.).  —  Origine  d'un  roseau  rayé.  —  La  variété  variegata 
d'Arundo  Donax,  intéressante  comme  plante  d'ornement,  a  pour  origine  une 

'variation  par  bourgeon,  multipliée  au  moyen  de  la  sélection  par  bourgeon. 

—  Y.  Delage. 

c)  Shamel  (A,  D.).  —  Variations  chez  les  Artichauts.  —  Il  s'agit  d'une 
grande  variation  des  fleurs,  et  surtout  des  feuilles,  apparue  cliez  des  arti- 


'>8f>  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

chants  reproduits  depuis  plus  ou  moins  longtemps  par  boutures,  en  sorte 
que  ce  cas  appartient  à  la  catégorie  de  la  variation  par  bourgeons  dans  la—' 
reproduction  agame.  Les  feuilles  étaient  d'une  très  grande  taille  et  de  forme 
extrêmement  diverse,  allant  depuis  un  étroit  ruban  jusqu'à  de  larges  feuilles 
profondément  incisées.  La  partie  comestible  fournie  par  ces  plantes  anor- 
males étant  plus  développée  qu'à  l'ordinaire,  il  y  aurait  intérêt  à  les  cultiver 
et  à  les  propager,  —  Y.  Delage. 

Hort  (Edward  C).  —  Etudes  morphologiques  sur  la  biologie  des  Bacté- 
ries. —  L'auteur  a  étudié  un  certain  nombre  de  bacilles  d'espèces  diverses,  de 
provenance  variée,  cultivés  en  milieux  variables,  au  point  de  vue  de  la  varia- 
tion en  forme,  en  dimensions,  en  mode  de  réacti,on  à  l'égard  des  réactifs.  II 
a  rencontré  une  grande  variété,  et  les  formes  aberrantes  sont  nombreuses. 
Sans  doute,  elles  le  seraient  plus  encore  si  l'on  étudiait  les  types  non  pas 
seulement  dans  des  cultures  artificielles,  mais  aussi  dans  les  milieux  naturels 
que  sont  les  tissus  et  tumeurs  du  corps.  De  conclusion  générale,  il  n'y  en  a 
pas,  et  dans  les  conclusions  partielles  on  pourrait  rencontrer  plus  de  préci- 
sion, d'ordre  et  de  méthode.  Indiquons  quelques-unes  de  celles-ci.  Par 
exemple,  il  y  a  une  connexion  entre  la  composition  chimique  de  la  culture 
et  la  proportion  des  types  aberrants.  Ces  derniers  restent  tels  un  certain 
temps  (dans  quelques  sous-cultures)  quand  on  les  cultive  dans  le  milieu 
normal  ne  provoquant  pas  d'aberrance.  La  reproduction  par  simple  fusion 
binaire  constitue  le  mode  prédominant.  Mais  la  gemmation  se  présente 
aussi  dans  la  culture  en  couche  mince  (sur  la  lamelle  porte-objet).  Le 
nombre  de  types  que  l'on  peut  rencontrer  dans  une  culture  est  élevé  :  il  est 
de  plus  de  cent.  Les  formes  aberrantes  sont  dues  à  la  gemmation,  qui  se 
présente  sous  trois  formes  :  terminale,  médiane,  ou  superficielle  simple.  Il 
existe  des  formes  infiniment  petites  qui  traversent  les  meilleurs  filtres  et  qui 
font  qu'on  n'est  jamais  sûr  de  ne  cultiver  qu'une  souche  donnée  dans  une 
série  de  culture.  Ce  que  l'auteur  retient  principalement  de  ses  recherches, 
c'est  que  la  simple  fusion  binaire  n'est  pas  la  méthode  unique  de  reproduc- 
tion de  ces  organismes,  et  qu'on  ne  peut  étudier,  en  réalité,  qu'une  partie 
d'un  cycle  vital  qui  paraît  fort  compliqué,  par  la  culture  en  milieux  syn- 
thétiques de  laboratoire.  —  H.  de  Varigny. 

d.  Résultats  de  la  variation. 

Mesnil  (F.)  et  Caullery  (M.).  —  Un  nouveau  type  de  dimorphisme  évolu- 
tif chez  une  annélide  polychéte.  —  Dans  la  région  où  ont  été  faites  ces  obser- 
vations, on  ne  trouve  qu'un  Spionidien  {Spio  Martinensis)  et  on  y  trouve 
cependant  deux  sortes  de  pontes,  présentant  au  début  quelques  différences 
secondaires  et  conduisant  l'une  et  l'autre  à  travers  deux  évolutions  fort 
différentes  à  une  forme  achevée,  qui  est  celle  de  l'unique  Spionidien  adulte 
de  la  région.  Dans  l'une  des  pontes,  les  œufs  donnent  une  larve  pélagique 
à  trois  anneaux  cétigères,  conforme  au  type  habituel  des  larves  deSpionidiens; 
l'autre  ponte,  au  contraire,  n'a  pas  de  larve  pélagique,  le  développement  est 
tout  entier  intra-nidamentaire  et  aboutit  à  une  annélide  achevée  qui,  au 
sortir  du  nid,  a  déjà  15  segments.  Cette  différence  est  due  à  ce  que  les  pre-  i 
mières  larves  écloses  dévorent  les  œufs  non  encore  éclos  et  que,  plus  tard, 
les  larves  les  plus  fortes  dévorent  les  plus  faibles.  [Ces  faits  rappellent  ceux 
bien  connus  relatifs  à  Salamandra  maculosa  et  à  .S.  atra.']  Ce  cannibalisme, 
cette  adelphophagie,  est  la  cause  de  la  différence  évolutive.  Mais  quelle  est 
l'origine  de  la  différence  première  dans  le  comportement  des  deux  sortes 


XVI.  —  VARIATION.  287 

de  larves?  Les  auteurs  ont  constaté  que  les  premières  proviennent  des 
individus  de  grande  taille  complètement  murs,  tandis  que  les  secondes 
doivent  leur  origine  à  des  individus  devenus  sexuellement  mûrs  avant 
d'avoir  atteints  toute  leur  croissance  ;  il  y  aurait  donc  là  un  nouvel  exemple 
de  pœcilogonie.  —  Y.  Delage. 


CHAPITRE  XVII 
^  Lt'Origine  des  espèces 

Abel  (O.)-  —  Palaeobiolpgie  der  Cephalopoden  aus  der  Gruppe  der  Dibran- 
chiale7i.  {léna,  G.  Fischer.  281  pp.,  1  pi.,  100  flg.,  1916.) 

[Cité  à  titre  bibliographique 

Anonyme.  —   To  solve  a  Shorthorn  Paradox.  (Journ.  of  Heredity,  Vlll, 

april,  163.)  •  [305 

Anonyme.  —  The  sweatinfj  apparatus.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  221-223, 

1  fig.)  [313 

Anonyme.  —   Why  the  cobbage  butter fly  does  not  increase  more  rapidly? 

(Journ.  of  Heredity,  VIII,  312-313.)  [311 

Anonyme.  —  A  new  food  mammal.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  aug'.,  339- 

345,  4  fig.)  [329 

Anonyme.  —  Anls  and  aphids.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  363-365,  1  fig.) 

[316 

Anonyme.  —  The  Firefh/s  light.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  368-372,  2  fig.) 

[314 

Anonyme.  —  Skunk  breeding.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  452-454,  1  fig.)  ] 

[305 

Anonyme.  —  Un  ennemi  indirect  des  plantations  de  caféiers  à  Java  :  la 
fourmi  €  Gramang  ».  (Rev.  Gen.  Se,  XXVIII,  N»  13,  389.)  [320 

Axt  (Mary  C).  —  Die  Beugemuskeln  der  Hinterextremital  von  Emys  blan- 
dingi  Ein  Beitrag  zur  Phylogenie  dieser  Muskeln.  (Morphol,  Jahrb.,  L,  351- 
372',  8  pi.,  3  fig.)  ■  [332 

Babcock  (E.  B.)  and  Lloyd  (Francis  B.).  —  Somalie  ségrégation.  (Journal 
of  Heredity,  VIII,  82-89,  2  fig.}  [308 

Bachmann  (E.).  —  De  Beziehungen  der  Kieselflechten  zu  ihrer  Unterlage. 
m  Bergkristall  und  Flint.{Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV,  464-476,  8  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Baudoin  (Marcel).  —  La  dent  de  sagesse,  qui  est  une  fonction  du  mode 
d'' alimentation,  n''est  plus  en  voie  ^'atrophie.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  367.) 

[331 

Baumgârtel  (Otto).  —  Studien  iiber  Pneumatokarpien.  (Sitzungsber.  d. 
Akademie  d.  Wissenschaften  in  Wien.,  Abteil.  l,  CXXVI,  13-39.)  [329 

Bêcher  (Erich).  —  Die  fremddienliche  Zweckmiissigkeit  der  Pflanzengallen 
und  die  Ilypolltese  eines  ilherindividuellen  Seelischen.  (Leipzig,  Veit  et 
C'S  149  pp.)  [323 


XVI [.  -  ORIGINE  DES  ESPECES.  289 

Bttren  (G.  von).  —  Beitra;/  znr  Kenn/tiis  des  .yi/cels  dcr  (iallunf/  VoJkartia 
H.  Maire  [von  /iUrcit).  (Mitt.  Naturforschenden  Ges.  I>erue,  16  pp.,  9  fîg. 
et  I  plancJre  col.)  [325 

Bittera  (Jul.   v.).    —   MànnUcke   Coptilationsorgrinr   di-r   Miiriden.    (Zool. 

Jahrb.  (Abt.  Syst.),-XLI,  399-418,  1  pl.i  [314 

Bonnevie  iKr.).  —  MUteliungen   iifjcr  Ptcropoden.  I.  lieob<ichlungen  ûbej' 

(lie  Gesc/tlecittsapparat  l'on  Cuvicrim  columclla  Rang.  (Jenaische  Zeitschr. 

Nativrw..  LIV,,  24r>-27G,  T)  pi.,  2  fig.)  1328 

Bordas  (L.).  —  Du  rôle  de  quelques  Iclineumonides  comme  auxiliaires  de 
l'arboriculture  forestière.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  923.)  [311 

Botke  (J.).  —  Les  motifs  primitifs  du  dessin  des  ailes  des  Lépidoptères 
'■t  leur  origine  phylélique.  (Tijdschrift  der  nederlandsche  Dierkundige 
Vereeniging,  2»^  série,  XV,  114-260.  4  pL,  12  fig.)  [335 

Boulenger  (G.  A.  ). —  Sur  Vorigine  marine  du  qenre  Salmo.  (C.  R.  Ac.  Se  , 
CXLV.  104.)  '  "  [332 

Bowman    iH.  H.    N.].  —  Ecology   and   phgsiologg    of  tlie  Red  Manqrove. 

iProeeed.  Amer.  Philos.  Soc,  LVl,  X- 7,  589-672^  6  pi.)         -  ^  [312 

Burlet  (H.  M.    de)  et  Correljé  (J.).  —   Ueber    Variationen  des  Musculus 

Inceps  braehii.  (Morpliol  Jahrb.,  L,  403-416;  3  pi.,  9  fig.)  [332 

Castle  ("W.  E.).  —  Le  rôle  de  la  sélection  dans  l'Evolution.  (Rev.  gén.  des 
Se,  455-463.)  [304 

ChenoTveth  (Homer  E.).  —  Tlie  réactions  of  certain  moist  foresl  mammals 
ta  air  conditions  and  its  hearinq  on  problems  of  mammalian  distribution. 
(Biol.  Bull.,  XXXII,  183-201.)    '  [311 

Cook  (O.  F.)  and  Gook  (A.lice  Carter i.  —  Polar  bear  Cacti.  (Journ.  of 
Heredity.  VIII,  113-120,  6  fig.)  [329 

Courmont  (L.)  et  Durand  (P.).  —  Pénétraiion  transcutanée  du  Spirochète 
de  l'ictère  hémorragique.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  277-278.)  [323 

Crozier  (W.  J.).  —  Evidence  of  assorlive  mating  in  a  NudibrancJi.  (Pro- 
ceed.  Xat.  Acad.  Se.  Etats-Unis,  III,  aug.,  519-522,  2  fig.)  [306 

Cuénot  (L.i.  —  Sepia  officinal is  est  une  espèce  en  voie  de  dissociation.  (Arch. 
Zool.  Exper..  LVI,  315-346.)  [302 

Daniel  (Lucien).  —  Comment  préserver  nos  cliênes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXIV, 
957.)  [338 

Davis  (Bradley  Moore).  —  .4  crilicion  of  the  évidence  for  Ihe  mutation 
theory  of  De  Vries  from  the  behavior  of  species  of  Œnothera  in  crosses 
and  in  selfed  Unes.  (Proc.  Xat.  Acad.  Sciences  of  the  U.  S.  of  America,  III, 
704-710.)  [298 

Deegener  (P.).  —  Versuch  :u  einern  System  der  Assoziations-und  Sozietdts- 
formen  in  Tierreiche.  (Zool.  Anz.,  XLIX,  1-16.)  [315 

ai  Delsman  (H.  C).  —  The  gastrulation  of  Rana  esculenta  and  of  Rana 
fusca.  (Koninkl.  Akad.  van  Wetensch.  Amsterdam,  Proceedings,  XIX, 
X*^  7,  906-920.)  [Analysé  avec  les  suivants 

li< On  tlie  relation  of  the  anus  ta  the  blastopore  and  on  the  oriqin  of 

the  ta  il  in  vertébrales.  (Ibid.,  N^^  9  et  10,  1256-1275.)  '    [.331 

c) Short  history  of  the  head  of  vertébrales.  (Ibid.,  XX,  N"  7,   1005- 

1020.)  [Ibid. 

l'année  biologique,   XXII.    1917.  19 


290  L'ANiXEE  BIOLOGIQUE. 

Diels  iL.).  —  Neue  Beitrât/e  ziir  Phylor/cnie  der  Angioi^permen.  Zeitschr. 
indukt.  Abst.  Yererbgsl.,  XVII,  153-159.)  [Expo.sé  cri- 

tique de  divers  travaux  (de  Coulter  et  Land,  de  Nitschke  et  de  Sinnot 
et   Bailev)  concernant  la    pliylogénèse  de.s  angio.spermes.  —  J.  Stroiil 

Doflein  (Fr.).  —  Sludien  zur  Nalurrjpschichte  der  Protozoen,  IX.  Rhizo- 

chrjisis,  eine  JJeberqangsform  unter  den  niedern  Protozoen.  (Zool.  Jahrb. 

(Abt.  Anat.)  XL,  383-420,  6  pi.)  [334 

Fischer  (Kurt).  —  Die  Begaltung  bei  Limax  maximxis.  (Jenaische  Zeitschr. 

f.  Naturwissensch.,  LV,  101-124,  1  pi.,  14  fig.)  [32«.i 

Franz  (V.).  —  Die  Zeitràume  der  Phylogenesis.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII, 

148-155.)  [330 

Fru-wirth  (C  ).  —  Sélection  in  pure  Unes.  (Journal  of  Heredity,  VII 1,  90-94, 

1  fig.)  [305 

n)  Galippe  (V.).  —  Parasitisme  normal  et  microbiose.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV, 

162-164.)  [Analy.sé  avec  les  suivants 

fj)  —  —  Parasitisme  des  graines  et  son  importance  en   Biolotjie  générale. 

(Ibid.,  432-430.)  '  [318 

c) Parasitisme  normal  et  microbiose.  (Paris,  Masson,  59  pp.)        [Ibid. 

Gates  (R.  R.).  —    The  mutation  theorg    and  the    species  concept.    (Amer. 

Natur.,  LI,  577-595.)  [297 

Godard  fA  ).  — Les  oiseaux  nécessaires.  (Rev.  Fr.   Ornitli.,  n"  98,  81-84.) 

[312 
Gravier  (Ch.  J.).  —  Sur  Vassocialion  d'une  Eponge  siliceuse,  (rune  Anémone 

de  mer  et  d'une  Annrlide  polt/chéle  des  profondeurs  de  l'Atlantique.  (C.  R. 

Ac.  Se,  CLXIV,  333.)  '  [316 

Gregory  (William  K.).  —  Genetics  versus  Paleontologg.  (Amer.  Xatur.,  LI, 

022-635.)  '  '  [297 

Griiss  (J.).  —  Die  Anpassuny  cines  Pilzes  (Ant/iomgces  Renkaufii)  an  den 

Bliltenbau  nnd  den  Bienenriissel.  (Ber.  deutch.  bot.  Ges..  XXXV,  746-76L 

1  pi.,  1  fig.).  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Haeckel  (Ernst).  —  Fi'mfzig  .lahre  Stmmesgêschichte.  (Jenaische  Zeitschr. 

Xaturw.,  LIX,  133-202.)       '  •'  [330 

Hagedoorn(A.  G.  and  A.  'L,.).— Bats  and  évolution.  (Amer.  Natur.,  LI,385.)  [295 
Hamilton  (Clyde  C).  —  The  behavior  of  some  soil  insects  in  gradients  of 

evaporatini/  power  of  air,   carbon   dioxide    and  ammonia.   (Biol.    BuU.. 

XXXII,  159-182.)  [310 

a)  Harms  (H.).  —  Weitere  Beobachtungen  iiber  Kleistogamie  bei  Afrika- 
nischen  Arten  der  Galtung  Argirolobium.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV, 
175-186.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

b)  —  —  l'eber  abnorme  Blàten  bei  Nyssa  sylvatica  Marsh.  (Ibid.,  527-536, 
1  fig.)  '  [Id. 
Harris  i^J.  Arthur).  —  Biométrie  sttidies  on  the  Somalie  and  genclic  phy- 

siology  of  the stigar  Beet.  (Amer.  Natur.,  Ll,  507-512.)j  [308 

Hausman  (Léon  Augustus).  —  Observations  on  the  ecology  of  the  Pro- 
tozoa.  (Amer  Natur.,  LI,  156-272.) 

[Dans  les  difï'érents  milieux  aquatiques,  il  y  a  des  associations 
différentes  de  Protozoaires  ;  la  lumière,  la  nourriture,  la  température 
et  la  nature  chimique  de  l'eau,  la  pi'ésence  ou  l'absence  d'ennemis  sont 
les  facteurs  les  plus  importants  qui  règlent  la  distribution.  —  L.  Cuénot 


I 


XVI 1.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  291 

Heikertinger  (Franz).  —  Uehcr  einif/e  V<'rsuc/ie  mil  Li/lta  vrsicntorid 
L.  ziir  se/fklioiu'slischen  «  Schutziiiiltcl  -i-Fragc.  (Biol.  Ccntralbl., 
XXXVII,  440-4(50.)  [301 

Henuing  lE.).  —  Beybi'rislagstifiniagen  och  nii/koplasinatcoricn.  (ïidskrift 
for  Laadtmàu,  38,  12  pp.,  Lund.)  [324 

Janicki^C).  —  ExperimentelU'  Untertnichunyen  zw  hnlivickelung  von  Di- 
bot riocep II alus  lattis.  LTcber  négative  Versuche  j'ungc  Forellen,  Heckle 
und  Rarsche  direkt  mit  Flimmcremhryonen  zxi  inflziercn.  (Centralbl. 
Bakt.,  I,  LXXIX,  443-461.)  [32.' 

Janicki  (G.)  et  Rosen  (F.).  —  Le  cycle  évolutif  du  Dibothrioccphhalui^ 
latus.  Bec/wrc/ics  expérimentales  et  observations.  (Bull.  Soc.  Xeuchàtel  Se. 
Xat.,  XLII,  r.»-53.)  [322 

Jegen  (G.i. —  C.ollyriclum  Fabn  [Bremser]  Kos.mck.  Fin  /'arasil  der  Sinyva- 
ycl,  sein  Bau  und  seine  Lebensgcschichtr.  (Zcitsuhr.  wissensch.  Zool., 
CXVII,  400-553.  2  pi.,  Thèse  es  se.  Université  de  Bi'de.)  [:}21 

Kashyap  (Shio  Ram.).  —  Notes  on  Equisetum  débile  Hoxb.  lAnn.  of  Bot., 
430-446,  3  fi,y.  )  .  [336 

Kaudern  ;Walter).  —  Studien  iiber  die  mànnliclien  Geschlechtsorgane 
von  Sirenia.  Hi/rcicoïdea  und  Proboscidea.  (Zool.  Jahrb.  (Abt.  Anat.),  XL, 
203-244, 16  fig.)  [333 

Keilin  (D.).  —  Recherches  sur  les  larves  de  diptères  cyclorliaphes.  (Tliï'se, 
Paris,  198  pp.,  12  pi.)  '  [322 

Kempton  (J.  H.).  —  Prolective  coloration  in  seeds  of  lioliviaii  maize. 
(Journ.  of  Heredity,  VIII,  n'^  5,  200-202,  1  fig.)  [32^ 

Kolkwitz  (R.).  —  Feber  die  Standorte  der  Salzp/lanzen.  (Ber.  deutsch.  bot. 
Ges.,  XXXV)  518-520.)  [Sera  analj'sé  dans  le  prochain  voIum(> 

Kranichfeld  (Hermann).  —  Die  Einwdnde  Jferibert  Nilsson's  gegen 
die  Mutationslehre  von  Hugo  de  Vries  und  .^ein  Versuch,  die  bei  Œnotliera, 
Lamarckiaiia  beobachteten  Mutations-und  Kreuzungsersrheinunyen  auf 
den  Mendelismus  zuriickzufi'ihrcn.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVlI^  01-98.)     [299 

Kuckuck  !  P.) .  —  I  eber  Zwerggenerationen  bei  Pogotrichum  und  iiber  die  Fort- 
p/hmzuitg  von  Laminaria.  (Ber.  deutsch  bot.  Ges.,  XXXV,  557-578,  5  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Kylin  (Harald).  —  Feber  die  Kâlteresistenz  der  Meeresnlgen.  {Ber.  deutsch. 
bot.  Ges.,  XXXV,  370-384.)  [Id. 

Lakon  (Georg).  —  feber  die  Bediuyungen  der  Ileterophyllie  hei  Petrose- 
linum  sativum.  (Flora,  Neue  Folge;,  34-51.)  [315 

Lang  (Wilh.).  —  Zur  Ansteckung  der  Gerste  durch  Fstilayo  nuda.  (Ber.  d. 
deutsch.  bot.  Gesellsch.,  XXXV,  4-20.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

liarger(R.).  —  Théorie  de  la  Contre-Evolution  ou  Dégénérescence  par  V hé- 
rédité pathologique.  (Paris,  F.  Alcan,  XIV,  410  pp.)  [330 

a)  Lenz  (Fr.).  —  Der .  Erhaltungsgrund  der  Myrmekophilie.  (Zeitschr.  of 
iudukt.  Ab.stamm.  Vererbgslehre,  XVIII,  44-40.)  [315 

b\ ■  Alternative  APjdi/ikationen   bei  Schmelterlingen.  (Zeitschr.  indukt. 

Abstamm.  Vererbgslehre,  X\III,  93-103.)  [328 

c) Einschilchterwiqsauslese  nnd  tveibiiche   Wahl  bei  Tier  und  Mensch. 

'  (.\rch.  Rass.  Gesellsch.  Biol.,  XII,  129-150.)  [305 

d)  —  —  Der  phylogenetische  Ilaarverlust  des  MenscJien.  (Arch,  Rassen- 
Gcsellsch.  Biol.,  XII,  333-330.)  r3:u 


292  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Letellier  (A.).  —  Etudes  de  quelques  gonidies  de  lichens.  (Bull.  Soc.  bot 
de  Genève,  2=  sér.,  IX,  371-412,  6  fig.  et  1  pi.)               -  [31G 

L'Hermitte  (J.).  —  Aviceploloqie  provençale.  (Rev.  Fr.  Ornith..  n°  94, 
18-21  ;  no  95,  40-42;  n»  96, 52-5b.)              '  [314 

Llignier  (O.).  —  Sur  la  localisation  des  ovules  dans  les  deux  embranchements 
gymnospermiques.  (Bull.  soc.  bot.  de  Fr.,  LXIII,  17-24;  1916  [1917].)     [335 

Lignier  (O.)  et  Tison  (Adr.).  —  La  structure  médulloscennc  chez  les 
Ephedra.  (Bull.  soc.  bot.  de  Fr.,  LXIII,  47-55,  1916  [1917].)  [335 

a)  Longley  ("W.  H.).  —  Chanqeable  coloration  in  Brnchyura.  (Proceed. 
Nat.  Acad.  Se.  United  State.s,  III.  609-612.)  '  [326 

/>)  —  —  Studies  upon  the  hiological  significance  of  animal  coloration. 
I.  The  colors  and  color  chanqcs  of  West  Indian  recf  fishes.  (Journ. 
Exper.  ZooL, XXIII,  533-597,  8  fig.)  [326 

c) TIte  sélection  problem.  (Amer.  Natur.,  LI,  250-25(">.; 

[Observations  sur  un  article  de  Pearl,  por- 
tant le  même  titre;  L.  pense  que  ni  la  recherche  génétique,  ni  les 
études  sur  l'élimination  ne  prouvent  d'une  façon  suffisante  que  la  sélec- 
tion ne  joue  pas  un  rôle  très  important  dans  l'évolution.  —  L.  Cuénot 

d) Studies  upoit  the  hiological  significance  of  animal  coloration.  II.  A 

revised  working  hyj)Othesis  of  mimicry.  (Amer.  Natur.,  LI,  257-285.)      [327 

Lubosch-CW.)  —  Vergleichende  Anatomie  der  Kaumuskeln  der  W  irbeltière, 
in  fiinf  Teilen.  IL  (Jenaische  Zeitschr.  Naturw.,  LIV,  277-332.)  [331 

Mast  (S.  O.).  — Mutation  in Didinium  nasutum.  (Amer.  Natur.,  LI,  351-360.) 

[301 

May  (H.  G.).  —  Sélection  for  higher  and  loicer  facet  numbers  in  the  bar- 
cyed  race  of  Drosophila  and  the  appearance  of  reverse  imitations.  (Biol. 
Bull.,  XXXIII,  361-395,  8  fig.,  5  tables.)  [304 

Maybrook  (A.  C).  —  On  tlie  haustoria  of  Pedicullaris  vulgaris  Tournef. 
(Ann.  of.  Bot.,  XXXI,  499-511,  5  fig.)  [326 

Meek  (A.).  —  The  problem  of  Mussel  culture.  (Dove  Marine  Labor..  Report 
f.  tlie  yearending  30"' june  1917,  20-23.)  [314 

Meek  (A.)  and  Stone  (Dorothy).  —  Ilerring  investigation,  1916-17. 
(Dove  Marine  Labor.,  Report  f.  tlie  Year  ending  30  "' june,  9-19.)  [314 

Mesnil  (F.)  et  Roubaud  (E.).  —  Sur  la  sensibilité  du  Chimpanzé  au 
paludisme  humain.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  39.)  [323 

Miehe  (Hugo).  —  Weite7'e  Untersuchungen  ilber  Baktericnsiensumbiose  bel 
Ardisia  crisjja.  II.  Die  Pflanzc  ohne  Bakterien.  (Jahrbiicher  f.  wiss.  Bot., 
LVIII,  29-65.)  [318 

Moreau  (F.  et  M"^'=).  —  Epicymatia  aphthosw  n.  sp.  parasite  du  Lichen  Pel- 
tidea  aphthosa  lloffm.  (Bull.  soc.  Myc.  de  Fr.,  XXXIII,  23-27.)  [325 

Naef  (Adolf).  —  Die  individuelle  Entuncklung  organischcr  Formen  als 
l'rkunde  Huer  S tammesgeschichte .  (Thèse  d'habilitation  faculté  des  se. 
l'niversité  de  Zurich,  77  pp.)  [330 

Nienburg  ("Wilhelm).  —  (Jeber  die  Beziehungen  :trische7i  den  Algen  und 
llgphen  im  Fléchi enthallus.  (Zeitschr.  f.  Bot.,  IX,  529-545.)  "       [317 

Pascher  (Adolf).  —  Flaqellaten  und  Bliizopoden  in  ihren  gegenseitigen 
Beziehungen.  (Arch.  Protistenkde.  XXXVIII,  1-88,  05  fig.)  [33:5 

Pearl  (Raymond).  —  The  sélection  problem.  (Aiher.  Natur.,  LI,  65-91.)  [303 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  293 

Perrier  (Edmond).  —  Sur  lea  échanfjes  de  faune  entre  la  mer  et  les  eaux 
douces  et  les  coiisvqiiencfs  qu'ils  nitrainent  an  point  de  vue  de  la  sexualité. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  748.)  [307 

Pictet  (Arnold).  —  Sur  Vorifiine  de  quelques  races  (jéoijrapldques  de  tépi- 
ilnptrn's.  (.Vrcli.  Se-,  phys.  et  Nat.,  XLIV,  204-506.)  [30G 

Pigorini  (L.).  —  Sur  le  mécanisme  de  formation  du  cocon  et  sur  sa  signifi- 
cation hiolofiique.  {\vc\\.  ital.  biol.,  LXV,  fasc.  III,  354.)  [314 

(O  Plate  (L.).  —  Fauna  cei/lanica.  II.  Ubersicht  ïiber  Inologische  Studien  auf 
Ceylou.  (lenaische  Zeitsclir.  Xatur.,  LIV,  1-42;  9  pi.,  4  fig.)  [308 

//) Fauna  Ceylanica  III.  Die  rudimentàren  Ilintcrfliii/el  von  PhyUium 

pulchrifolium  Serv.  Ç.  (lenaische  Zeitschr.  N;ttur.,  LIV,  43-60,  1  pi.  2  fig.) 

[Voirch.  XVI 

(1)  Portier  (Paul).  —  Recherches  sur  les  microorqanismes  symbiotiques  dans 
la  série  animale.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  196-109.)  [320 

b)  —  —  Rôle  physiologique  des  symbiotes.  (Ibid.,  267-260.) 

[Analysé  avec  le  précédent 

rt>  Rabaud  (E.).  —  La  valeur  de  Fespèce  dans  la  biologie  co7itemporaine. 

,Rev.  Philos.,  LXXXIV,  170-186.]  [295 

b) L'immobilisation  réflexe  des  arthropodes  et  des  vertébrés.  (Rev.  gén. 

des  Se,  1.35-141.)  [314 

a)  Roubaud  (E.).  —  Auto-inoculation  et  développement  primaire,  dans  les 

muqueuses  buccales,  de  la  larve  du  Gastrophile  equin  (Oestre  du  cheval).  (C. 

R.  Ac.  Se,  CLXIV.  453.)  [323 

b) Les  Anophèles  français  des  régions  non  palustres  sont-ils  aptes  à  la 

transmission  du  paludisme?  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  401.)  [323 

c) Essai  sur  la  vie  et  la  mort  des  espèces.  (Bull.  Scient.   Fr.  Belg., 

L,  287-380.)  [302 

(/)  —  —  Observations  hùdogiques  sur  Nasonia  brevicornis  Ashm.,  Chalcidide 

parasite  des  pupes  de  Muscides.  Déterminisme  physiologique  de  VInstinct 

de  ponte;  adaptation  à  la  lutte  contre  les  Glossines.  (Bull.  Scient.  Fr.  Belg., 

L,  fasc.  4,  425-439,  1  fig.)  [Voir  ch.  XIX,  2 

Roule  (Louis).  —  Sur  les  rapports  de  parenté  du  Saumon  {Salmo  salar  L.) 
et  des  Truites  d'Europe  [Salmo  trutta  L.,  Salmo  fario  L.  et  var.)  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXV,  721.)  .  [332 

Schierbeek  (A.). —  On  the  setal  pattern  of  caterpillars  andpupae.  (Tijd- 
schrift  der  Neerland.  dierkund.  Vereeniging,  XV,  2^  série,  261-418,  5  pi.) 

[335 

Schmitz  (H.).  —  Bioloqische  Dezieliungen  zanschen  Dipteren  und  Schnecken. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXVll,  24-43,  7  fig.)  [312 

rt)  Schroder  (Bruno).  —  ScJnvebepflanzen  aus  dem  Wigrysee  bei  Suwalki  in 
Polen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ces.,  XXXV,  256-266,  1  fig.). 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

h)  —  —  Phytoplo.nkton  ans  dem  Schlawasee  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXV, 
681-695,  I  pi.,  2  fig.)  [Id. 

Sée  (Pierre).  —  Stir  les  moi.'iissures  causant  l'altération  du  papier.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXIV,  230-232.) 

[Les  taches  pigmentées  sur  les  pages  des  vieux  livres  piqués,  sont  dues 
à  des  champignons  inférieurs  dont  l'auteur  donne  la  liste.  —  M.  Garu 


294  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ShuU  (A.  Franklin).  —  The  method  of  évolution  from  tite  vieir-poinl  of  a 
lioieliclst.  (Amer.  Natur..  LI,  361-369.)  [303 

Sokoloivsky  (Alexanderi.  —  Beitrar/e  zur  Biologie  der  See-Eleplianten. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  438-445,  2  fig.)  [313 

Strindberg  (Henrik).  —  Kônnen  die  Mallophagen  sic/i  aucJi  van  Blut  ihrer 
Wirtstiere  erndhren?  (Zool.  Anz.,  XL^  III,  228-231.)  [322 

Studnicka  l'F.  K.).  —  Das  Schéma  der  Wirbeltiercmgen.  (Zoolog.  Jalirb. 
iA'ot.  Anat.),  XL,  148,  12  fig.) 

[L'auteur  expose  ses  conceptions  siir  l'origine 
phylétique  des  yeux  des  vertébrés  en  partant  des  conditions  réalisées  chez 
les  larves  de  Ppiromyzon  et  notamment  chez  les  stades  dits  Prnammocètes 
(Voyez  Ann.  Biol.,  XVIII,  487).  Pareille  tentative  a  l'avantage  de  considé- 
rer à  la  fois  les  yeux  latéraux  et  les  yeux  frontaux  (pariétaux).  — J.Strohl 

Sumner  (F.  B.).  —  The  rôle  of  imlalion  in  Ihe  formation  of  narroirlg 
localized  race  of  Deer-Mice  (Pernmgscus).  (Amer.  Natur.,  LI,  173.)         [306 

Talyor   (H.   F.).  —  A   morlality  of  fixités  on   (lie  west  coast  of  Florida. 

(Science.  13  avril,  367.)'  [312 

Theune   (E.).  —  Beitrii'/e  zur  Biologie  einiger  geocarper  Pflanzeyi.  (Beit. 

Biologie  der  Pflanzen,  XIII,  285-346,  1  pL,  26  fig.,  1916.)  [315 

Tobler  (F.).  —  Ein  neues  tropisches  Phyllosiphon,  seine  Lebensweise  und 
Entwickhing.  (Jahrbiicher  f.  wiss.  Bot.,  LVIII,  1-28.)  [324 

Trabut  (M.).  —  Origine  hybride  de  la  hizerne  cuUivée.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXIV,  607-609.)  [Voir  ch.  XV 

Valle  Miranda  (Francisco  Gomez).  —  Contribution  à  l'élude  du  «  Pro- 
tt'us  viilgaris  »  Ifauser  [Recherches  biocliimique^  comparées  sur  une  race 
pathogène  et  sur  une  rccce saprophyte).  (Thèse  Univ.  Paris,  93  pp.,Gauthier- 
Villars.)  '  •  [301 

VerhoefF  (K.  "W.i.  —  Zur  vergleiclienden  Morphologie  des  Abdomens  der 
Coleopleren  und  liber  die  phylogenetische  Bedeutumi  desselben.  (Zeifsclir. 
wisseusch.  Zool.,  CXVII.  130-204.  2  pL,  12  fig.)       '  [334 

a)  "Vries(H.  de).  —  The  origiit  of  the  mutation  tlieory.  (The  Monist,  XXVII, 
X°  3,  403-410.  •  [297 

h) Ueber  monohybride MtUationev.  [h\o\.Cen\v2i\h\..,WX\A\,\^^-\4S>.) 

[300 

r) O-'.nnthera  Laiiiarckiana  mut.  velutina.  (iiot.  Gazette.  LXIII,  1-24, 

1  pl.i  '  [301 

"Wagner  (A.).  —  l'eber  eine  unzireckmassige  Einrichtung  im  Bliitenbaue 
vo)i  Lobelia  laxi/lora.   (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,   XXXV,  360-369,  1  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

"Wasmann  (E.  ).  —  Neue  Anpassungstypen  bei  Dorylincngàsten  AfrikaiCol . 
Staphylinidae).2lir>.  Beiirnq  zur  Kenntnis  der  Myrmekophilie.  (Zeitschr. 
wiss.  Zool.,  CXVII,  257-300,  4  pi.)        .  [316 

"Weese  (A.  O.).  —  An  expérimental  study  of  the  reaction  of  Ihe  Iforned 
Lizard  Phrynosoma  modestum  Gir.,  a  reptile  of  the  semi-desert.  (Biol. 
Bull.,  XXXll,  98-116.  1  diagr.)  [311 

"West  (C).  —  On  Stigeosporium  Marattincearxim  and  the  mycorrhiza  i>f  the 
Marattiaceae.  (Ann.  of  Bot.,  XXXI,  77-100,  pi.  111,  9  fig.)  ['A^^y 


XVII.  _  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  295 

Wheeler  ( 'William  Morton).  —  T/w  phylogenetic  devdopment  ofsubapte- 
nins  and  apicrous  c<t.'<le:<  in  the  Formicidac.  (Proc.  Nat.  Ac.  Se.  Etats-Unis. 
III,  1(M«-117,  3fig-.)  [334 

"Wilder  ilnez  'Whipple).  —  (In  the  brceding  liabils  of  Desmognallms  fusca. 
[W\o\.  Bull..  .\X.\li.  X^  1,  13-20,  1  fig.)  [313 

Wolzogen  Kiihr  (C.  A.  H.  von).  —  De  micro/nologie  van  de  bodernreduc- 
tie.  (Arch.  v.  S'uikerind.  in  Med.  Indie,  00  pp.,  12  pi.)  [317 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  ch.  II,  1",  [i:  IV;  V,  ,3  ;  XXIV,  2'^',  y; 

XV,  a  et  c;  XVIII. 


a'iRabaudiE.i. —  La  valeur  de  l'espèce  dans  la  hioloriie  contemporaine .  — 
«  Ce  que  nous  appelons  genre,  espèce,  race,  n'existe  pas  en  soi  i;  notre 
langage  désigne  des, groupes  purement  conventionnels;  le  critère  morpho- 
logique est  insuffisant  :  »  d'un  organisme  à  l'autre  la  grandeur  des  inter- 
valles nest  jamais  comparable;  elle  change  au  gré  de  cas  particuliers, 
indépendamment  de  tout  rapport  de  ressemblance  entre  les  individus  con- 
sidérés «.  Les  individus  sont  tous  dissemblables  à  des  degrés  divers.  Le 
critère  de  l'accouplement,  fécond  ou  stérile,  n'a  qu'une  faible  valeur  :  les 
relations  mutuelles  des  lignées  dépendent  d'influences  extérieures  très 
variables  et  de  changements  physiologiques  (amixie  par  défaut  d'affinité 
sexuelle,  malgré  les  ressemblances).  Il  n'existe  aucun  attribut  visible  de 
l'espèce  ;  on  est  donc  réduit  à  une  morpliologie  externe  sous  réserve  d'un 
défaut  de  concordance  toujours  possible  entre  les  dispositions  anatomiques 
et  les  propriétés  physiologiques.  —  G.  L.  Duprat. 

Hagedoorn  (A.  C.  et  A.  L.).  —  PmIs  et  évidutvni  [XV,  c,  o;  XVI,  c].  — 
Ce  travail  renferme  des  faits  positifs,  que  nous  résumerons  d'abord,  et  un 
exposé,  assez  obscur  du  reste,  de  la  conception  que  les  auteurs  se  font  de 
l'espèce.  —  Il  est  impossible  de  réaliser  un  croisement  entre  Mus  rattus  et 
.1/.  norvégiens,  bien  qu'il  n'y  ait  pas  d'antipathie  entre  les  deux  espèces, 
contrairement  à  ce  que  l'on  dit  souvent,  et  que  des  accouplements  aient  été 
constatés  en  captivité.  A  Java,  M.  norvegicus  est  très  rare,  mais,  par  contre 
très  variable,  beaucoup  plus  qu'en  Europe,  tant  pour  la  couleur  que  pour  la 
taille;  les  plus  grands  individus  sont  deux  fois  plus  lourds  que  les  plus 
-rands  exemplaires  d'Europe.  Les  H.  suggèrent  que  cette  grande  variabilité 
pourrait  bien  être  le  résultat  d'un  croisement  entre  norvegicus  et  une 
espèce  de  Guîiomi/s.  qui  a  le  même  genre  de  vie  que  le  Surmulot,  bien  qu'il 
n'ait  pas  été  possible  de  constater  expérimentalement  la  réalité  d'un  tel 
croisement.  Par  contre,  le  31  us  rat  las.  ou  plus  exactement  le  groupe  traitas, 
est  excessivement  abondant  à  Java,  où  il  cause  des  dommages  extrêmement 
sérieux,  tant  aux  plantations  de  sucre,  tabac,  café  et  riz  qu'à  la  santé 
publique  :  il  comprend  :  1"  des  Rats  des  champs,  timides,  vivant  loin  des 
maisons  et  à  peine  capables  de  grimper;  2«  des  Rats  de  maison,  peu  ner- 
veux, lïbn  effrayés  par  l'Homme,  craignant  l'eau;  3"  des  Rats  d'arbre, 
vivant  et  fourrageant  sur  les  arbres,  remarquablement  agressifs.  Un  croi- 
sement entre  Mus  alexandrinus  d'Egypte,  Rat  gris  argenté  à  queue  courte 
et  ventre   sombre,  et  le  Rat  d'arbre 'd'Egypte  (Mus  tectoruni),  plus  petit. 


296  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

fauve-agouti,  avec  une  longue  queue  et  parties  ventrales  blanches,  a 
donné  dans  la  F,  des  hybrides  semblables  à  hclorum;  dans  la  Fo,  il  y  a 
eu  disjonction,  et  il  est  apparu  quelques  Rats  jaune-orange.  Une  femelle 
à  ventre  blanc  a  été  croisée  avec  un  rattus  noir  de  France;  la  F,  ren- 
fermait des  hybrides  noirs  à  longue  queue;  d'autres  croisements  d'hy- 
brides compliqués  ont  donné  toutes  sortes  de  nouveautés  :  Rats  gris  perle, 
jaunes,  agouti  à  ventre  jaune-citron,  et  enfin  des  valseurs,  absolument  sem- 
blables comme  comportement  à  des  Souris  valseuses,  mais  aussi  vigou- 
reux que  les  Rats  normaux.  On  voit  donc  que  des  caractères  nouveaux,  soit 
dominants  soit  récessifs,  peuvent  apparaître  par  recombinaison  de  gènes 
existant  dans  des  races  différentes,  et  donner  l'illusion  de  mutations.  Les 
H.,  du  reste,  ne  croient  pas  à  la  mutation  vriesienne,  c'est-à-dire  à  la  création 
d'un  nouveau  gène;  pour  eux,  la  vraie  mutation  se  réduit  à  la  disparition 
d'un  ou  plusieurs  gènes  ;  tout  le  reste  est  recombinaison  de  gènes  préexis- 
tants. - 

La  notion  d'espèce  est  dans  la  nature  une  réalité,  qui  n'a  rien  à  \o\v  avec 
ce  que  le  naturaliste  de  cabinet,  qui  travaille  exclusivement  avec  des  échan- 
tillons de  musée,  désigne  sous  ce  nom  :  il  y  a  des  espèces  pures,  formées 
par  des  individus  génotypiquement  tous  semblables  et  tous  homozygotes  : 
cette  sorte  d'espèce  n'a"  pas  de  variabilité  potentielle  et  dans  la  règle  ne 
peut  pas  donner  naissance  à  de  nouvelles  espèces.  L'espèce  variable,  sus- 
ceptible de  changements  par  sélection  et  capable  de  donner  des  espèces 
nouvelles;  est  celle  dont  les  membres  ne  sont  pas  génotypiquement  égaux 
ou  ne  sont  pas  tous  homozygotes  ;  l'ensemble  des  gènes  qui  ne  sont 
pas  communs  à  tous  les  individus  produisent  la  variabilité  potentielle  totale 
de  l'espèce.  A  l'aide  de  ce  nouveau  terme,  les  H.  définissent  l'espèce  comme 
un  groupe  d'individus  qui  est  constitué  génotypiquement  d'une  telle  façon 
et  qui  vit  dans  des  conditions  telles  qu'il  tend  automatiquement  à  res- 
treindre sa  variabilité  potentielle  totale.  Des  espèces  nouvelles  se  consti- 
tuent lorsqu'un  groupe  d'individus,  soit  par  sélection,  soit  par  isolement 
ou  changement  d'habitat,  est  placé  dans  de  telles  conditions  que  le  nouveau 
groupe  a  une  tendance  à  devenir  pur  pour  son  propre  génotype,  qui  diffère 
de  celui  de  l'espèce  originelle  ou  ancestrale.  Le  croisement  entre  espèces 
voisines  plus  ou  moins  fertiles  entre  elles  produit  naturellement  des 
hybrides  avec  une  très  considérable  variabilité  potentielle  totale;  si  des 
groupes  de  ces  hybrides  s'isolent  naturellement  ou  sont  isolés  artificielle- 
ment (animaux  domestiques),  ils  peuvent  être  le  point  de  départ  d'espèces 
nouvelles;  on  voit  que  les  H.,  comme  LoTSV.  attribuent  une  importance 
capitale  aux  croisements  entre  espèces  comme  source  de  variation,  fournis- 
sant le  matériel  pour  la  possibilité  de  formation  d'espèces.  On  voit  dans  la 
nature,  des  espèces  voisines,  interfécondes,  qui  ont  des  habitats  différents 
et  par  suite  restent  isolées;  ce  n'est  que  dans  la  zone  tangente  res- 
treinte, qu'il  y  a  une  population  très  variable  d'hybrides  à  tous  degrés. 
Dans  une  même  localité,  des  espèces  voisines  ne  peuvent  coexister  que 
lorsqu'il  y  a  impossibilité  de  croisement  pour  une  raison  quelconque,  tantôt 
parce  qu'elles  sont  plus  ou  moins  interstériles,  tantôt  parce  que  le  compor- 
tement diffère  suffisamment  pour  rendre  très  rares  les  croisements,  comme 
dans  le  cas  des  rattus  d'Egypte  et  de  la  région  indo-malaise,  qui,  dans  le 
même  pays,  habitent  les  maisons,  les  champs  ou  les  arbres. —  La  différence 
entre  espèces  et  variétés  n'est  pas  déterminée  par  la  grandeur  de  la  varia- 
tion avec  un  type  donné,  et  ce  n'est  pas  non  plus  une  différence  génétique  : 
c'est  une  question  de  permanence;  l'espèce  a  une  permanence  automa- 
tique, la  variété  une   manière  d'être  incertaine  (?)';  les  variétés  peuvent 


1 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  297 

devenir  des  espèces  en  émigrant  dans  un  nouveau  milieu,  ou  par  un  chaii- 
geiuent  dans  leur  milieu  actuel.  Il  semble  plus  que  probable  qu'un  très 
grand  nombre  d'espèces  des  Musées  ne  sont  autres  (jue  des  types  aberrants 
(ce  que  les  systématistes  appellent  des  espèces  rares),  qui  dépassent  la 
variabilité  normale  d'une  espèce  existante  et  qui  proviennent  de  croise- 
ments; la  seule  manière  de  savoir  si  des  individus  intermédiaires  entre 
espèces  existantes  sont  des  bybrides,  ou  des  descendants  d'hybrides,  ou 
des  variants  de  l'une  des  espèces,  est  de  produire  expérimentalement  des 
hybrides  et  de  les  comparer  avec  le  matériel  récolté.  —  L.  Cuénot. 

Gregory  ("William  K.).  —  Gntetique  contre  paléontologie.  —  L'auteur 
critique  les  vues  récemment  émises  par  deux  biologistes  éminents,  Bateson 
et  Morgan,  au  sujet  de  révolution;  le  premier  pense  qu'il  est  sans  intérêt 
de  discuter  l'origine  des  Mollusques  ou  des  Dicotylédones,  alors  que  nous 
sommes  incapables  de  préciser  les  mutations  récentes  d'une  Primevère;  le 
second  fait  remarquer  que  les  mutations  assurément  discontinues  des  Dro- 
sophiles  pourraient  être  arrangées  artificiellement  en  une  série  donnant 
l'illusion  d'une  continuité  parfaite  ;  G.  est  d'avis,  au  contraire,  que  la  paléon- 
,tologie,  bien  que  n'ayant  pas  le  contrôle  expérimental,  peut  donner  des 
renseignements  parfaitement  certains  au  sujet  de  l'évolution  (orthogénèses 
des  pieds  des  Clievaux,  des  molaires  de  diverses  séries  de  Mammifères, 
etc.),  parce  qu'elle  possède  le  contrôle  précieux  de  l'ordre  chronologique 
pendant  le  tertiaire  et  le  quaternaire;  les  changements  évolutifs,  parfaite- 
ment graduels,  consistent  en  des  accroissements  ou  des  diminutions  pro- 
gressives de  structures  ou  de  proportions,  impliquant  une  adaptation  fonc- 
tionnelle progressive;  l'évolution  paraît  être  continue  ou  due  à  de  petites 
mutations  successives.  —  L.  Cuénot. 

a.  Fixation  de  variations.  Formation  de. nouvelles  espèces. 

a)  Mutation.  (Voir  aussi  au  ch.  X\'  :  Ftudes  niendéliennes.) 

a)  Vries  (H.  de).  —  Origine  de  la  théorie  de  la  mutation.  —  C'est 
l'histoire  de  l'évolution  progressive  de  ses  idées,  qui  a  amené  l'auteur  à  la 
découverte  de  sa  théorie  de  la  mutation.  —  Y.  Del.\ge. 

Gates  (R.  R.).  —  La  théorie  de  la  mutation  et  la  conception  de  l'espèce. 
—  La  conception  linnéenne  des  espèces  créées  séparément  et  conservées 
telles  quelles  jusqu'à  nos  jours  n'est  plus  acceptable,  depuis  l'introduction 
de  la  théorie  de  l'évolution.  Nous  trouvons  tous  les  degrés  et  sortes  de  diffé- 
rences dans  les  espèces  elles-mêmes,  telles  que  sous-espèces,  variétés, 
formes  et  races,  se  terminant  par  les  différences  entre  individus.  Les  re- 
cherches expérimentales  ont  ajouté  dans  la  suite  les  conceptions  des  muta- 
tions, des  génotypes  mendéliens  et  des  lignées  différant  seulement  par  la 
position  de  leur  condition  modale  et  demandant  une  analyse  statistique  pour 
leur  démonstration.  La  paléontologie,  enfin,  nous  a  fait  connaître  des  cas 
d'évolution  orthogénétique  qui,  jusqu'à  présent,  ne  sont  pas  clairement 
explicables  en  termes  de  sélection  naturelle  ou  de  mutation.  Comment,  avec 
ces  vues,  sinon  contradictoires,  au  moins  différentes,  le  systématiste  peut-il 
concevoir  ce  qu'est  une  espèce  et  comment  elle  a  apparu?  G.  pense  que 
les  méthodes  de  formation  d'espèce  sont  multiples,  certaines  d'entre  elles 
étant  sans  doute  prédominantes  dans  des  groupes  donnés;  il  apparaît  nette- 
ment, chez  les  plantes  et  les  animaux,  qu'il  y  a  deux  types  distincts  de 


•298  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

variabilité,  ayant  des  relations  uéographiques  différentes;  l'un  est  discon" 
tinu,  indépendant  d'influences  de  milieu  ou  de  fonctionnement,  sans  inter- 
vention de  sélection  naturelle,  et  a  donné  naissance  à  beaucoup  de  carac- 
tères génériques  et  spécifiques,  surtout  chez  les  plantes,  mais  aussi  chez 
des  animaux  supérieurs  (comparez  par  exemple  Maianthcmum  etSmihicina, 
qui  diffèrent  par  des  caractères  numériques  dupérianthe,  4-G,  des  étamines. 
4-G,  de  l'ovaire,  2-3  loges,  du  stigmate,  2-3  lobes,  etc.;  les  Papavéracées  Pla- 
tystemon  et  Platiistir/ma,  qui  ne  diffèrent  que  par  des  caractères  numé- 
riques des  étamines  et  des  carpelles;  les  Oiseaux  Colaptes  auratus  et 
ca/'er.  qui  ont  des  plumes  jaunes  ou  rouges,  ime  strie  rouge  ou  noire  chez 
les  mâles,  etc.).  La  distribution  géographique  de  ces  formes  peut  coïncider 
sur  des  étendues  plus  ou  moins  grandes.  L'autre  type  de  variation  e.st  appa- 
remment continu  et  représente  l'effet  du  milieu  sur  l'espèce  lors  de  sa  dis- 
persion, amenant  ainsi  la  différenciation  graduelle  de  races  locales  ou  sous- 
espèces  dont  les  particularités  sont  finalement  intensifiées  et  fixées;  ce 
dernier  type  de  spéciation  se  rencontre  notamment  chez  les  Oiseaux  et 
Mammifères  qui,  contrairement  aux  plantes,  peuvent  facilement  émigrer 
lorsqu'il  y  a  excès  de  population  et  éprouver  ainsi  l'effet  d'un  nouveau  lot 
de  conditions  climatiques  ou  physiographi([ues  (exemple  :  les  sous-espèces 
des  Colaptes  auratus  et  cafcr  et  surtout  les  nombreuses  sous-espêces  du 
Hibou  (Jtus  asio  dans  l'Amérique  du  Nord);  une  simple  race  se  trouve 
dans  chaque  localité;  les  sous-espèces  sont  disposées  progressivement  en 
passant  -d'une  aire  géographique  à  une  autre,  et  il  y  très  peu  de  recou- 
vrement des  aires;  assurément  il  n'est  pas  possible  d'assigner  à  telle  ou 
telle  particularité  du  milieu  le  caractère  propre  de  chaque  race,  mais  il 
n'est  -pas  douteux  qu'il  y  a  un  lien  entre  l'un  et  l'autre.  —  L.  Cuénot. 

Davis  (Bradley  Moore).  —  ('ne  critique  de  la  théorie  de  la  mutation  de 
De  Vries  basée  sur  la  façon  dont  se  comportent  les  espèces  d'Œnothera  dans 
les  croisements  et  les  lir/nées  auto- fécondées.  —  Les  variants  qui  apparaissent 
soudainement  dans  les  grandes  cultures  d'Gùiot/iera  Lamarckiana  sont  con- 
sidérés par  De  Vfjes  comme  des  espèces  naissantes  qui  sortent  de  l'espèce 
originelle,  à  la  suite  de  variations  internes,  larges  et  discontinues.  Ces  mu- 
tants, dont  l'existence  a  été  vérifiée  maintes  fois,  apparaissent  en  nombres 
qui  sont  à  peu  près  constants  pour  chaque  sorte,  tantôt  1  ou  2  pour  100,  tan- 
tôt beaucoup  plus;  certains  sont  stables  quand  ils  sont  auto-fécondés;  d'autres 
sont  plus  instables  encore  que  le  parent  Lamarcfdana.  Or,  pour  accepter  la 
théorie  de  la  mutation,  il  est  essentiel  de  savoir  si  Œ.  Ijunarckiana  est  une 
espèce  pure,  comme  le  croit  De  Vries,  ou  si,  au  contraire,  c'est  une  forme 
impure  ou  hétérozygote.  D.,  après  une  critique  très  serrée  et  qui  parait  con- 
vaincante, penche  pour  la  seconde  alternative.  Alors  que  dans  les  espèces 
homozygotes,  les  divisions  de  réduction  sont  parfaitement  régulières,  il  n'en 
est  pas  ainsi  pour  Lamarckiana  :  il  y  a  des  irrégularités  dans  la  distribution 
des  chromosinnes,  dont  le  nombre  normal  diplo'ide  est  de  14  dans  le  genre  : 
chez  les  mutants  lala  et  scinlillans,  il  y  a  15  chromosomes,  résultat  de 
l'union  de  deux  gamètes  à  7  et  8;  d'autres  ont  21  chromosomes,  résultant  de 
l'union  d'un  œuf  non  réduit  (14)  avec  un  noyau  mâle  de  7;  giijasn.  28  chro- 
mosomes, ainsi  que  quehiues  formes  analogues  découvertes  par  B.\rtlett 
chez  d'autres  espèccvs  d'(J:nol/ic7'a.  Par  contre,  la  forme  la  plus  stable,  une 
race  de  grandiflora,  a  une  distribution  de  chromosomes  parfaitement  ordon- 
née et  constante.  11  semble  donc,  de  par  l'évidence  cytologique,  que  Lamarc- 
kiana contient  plutôt  un  complexe  chromosomique  de  caractère  tiybride  que 
deux  lots  semblables  de  chromosomes.  —Quand  on  croise  deux  espèces  pro- 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  ^U^ 

(luisant  des  liamètcs  uniformes,  la  première  génération  liyl)ri(le  est  éiialement 
d'un  type  uniforme;  or,  quand  on  croise  Lamaivldana  et  quelques-uns  de 
ses  mutants  avec  certaines  espèces  sauvages  cVŒnot/wra,  la  première  géné- 
ration se  divise  en  deux  groupes  nettement  .séparés  (hybrides  jumeaux  de 
De  Vriesi.  Lamarcidana  fournit  donc  deux  types  différents  de  gamètes.  — 
Il  est  bien  connu  que  les  animaux  ou  plantes  hybrides  présentent  à  un 
degré  plus  ou  moins  accentué  des  pljénomènes  de  stérilité;  or,  chez  Œ.  La- 
marckiana,  environ  la  moitié  des  grains  de  pollen  et  des  ovules  avortent  et 
la  proportion  des  graines  fertiles  est  basse,  ne  dépassant  pas  ;50  à  40  %. 
Geerts  et  d'autres  ont  montré  que  ces  conditions  sont  générales  chez 
les  Œnolhera  et  genres  alliés,  et  il  paraît  bien  que  la  stérilité  du  pollen  est 
le  résultat  des  divisions  de  réduction,  vu  la  distribution  uniforme  des  grains 
stériles  parmi  les  grains  sains.  Il  est  bien  possible  que  les  seules  combi- 
naisons viables  soient  celles  formées  par  les  deux  types  différents  de  ga- 
mètes mis  en  évidence  par  les  hybrides  jumeaux,  et  que  les  combinaisons 
liomozygotes  de  gamètes  sont  représentées  par  les  graines  stériles  ;  les  com- 
binaisons de  gamètes  s'écartant  du  type  usuel  donnent  naissance  aux  pré- 
tendus mutants.  11  y  a  donc  bien  des  raisons  de  penser  qu'Œ.  Lamarckiana 
n'est  pas  une  espèce  sauvage  provenant  d'Amérique",  habitat  originel  du 
groupe,  mais  qu'elle  provient  d'un  croisement  de  plantes  différentes  intro- 
duites en  Angleterre;  du  reste,  en  croisant  <7:\  franciscana  et  hiennis,  on 
réalise  la  synthèse  d'un  hybride  neo-Lamarckiana  qui  diffère  à  peine  de 
Lamarckiana  par  ses  caractères  morphologiques,  qui  fournit  aussi  des 
hybrides  jumeaux  quand  il  est  croisé  avec  les  espèces  sauvages  qui 
donnent  des  hybrides  jumeaux  avec  Lamarnkiaua,  qui,  lorsqu'il  est  auto- 
fécondé,  donne  encore  bien  plus  de  variants  que  Lamarckiana,  fait  qui 
parait  être  en  corrélation  avec  son  plus  grand  nombre  de  graines  fer- 
tiles (de  84  à  87  pour  100).  On  connaît  du  reste  des  espèces  d'CEnothera 
encore  plus  complexes  que  Lamarckiana:  Suui.l  a  obtenu  dans  la  première 
génération  d'hybrides  des  progénitures  polymorphiques  de  beaucoup  plus 
grande  complexité  que  les  hybrides  jumeaux  de  Di:  Vries;  B.\rtlett  a 
trouvé  que  des  lignées  auto-fécond ées  de  certaines  espèces  sauvages  d'Amé- 
rique pouvaient  donner  jusc[u';i  50",  80  et  même  100  pour  100  de  mutants. 
La  complexité  de  la  génétique  des  Œnolhera  peut  donc  être  le  résultat 
d'une  impureté  germinale  largement  répandue  dans  les  diverses  espèces  et 
résultant  d'une  hybridisation  intense  ;  si  ces  espèces  se  maintiennent,  c'est 
que  les  combinaisons  gamétiques  fertiles  sont  celles  qui  reproduisent  les 
conditions  hétérozygotes;  il  n'est  pas  très  fréquent  de  trouver  des-cas  bien 
clairs  de  ségrégation  et  de  proportions  mendéliennes  simples  dans  les  croi- 
sements d'Œnotliera  (cependant  Lamarckiana  croisé  avec  brevistj/lis  donne 
des  proportions  mendéliennes),  parce  que  le  matériel  utilisé  est  trop  com- 
plexe pour  qu'on  ait  pu  encore  le  débrouiller.  —  L.  Cuéno'j'. 

KranichfeldiHermann).  — Les  objections  de  II.  Xilsson  contre  la  théorie 
de  la  mntation  de  De  Vries.  —  L'auteur  résume  lui-même  son  travail  en  ces 
termes  ;  L'hypothèse  de  Nilsson,  qui  interprète  Œnotliera  Lamarckiana 
comme  une  espèce  collective,  c'est-à-dire  formée  par  de  nombreux  biotypes 
mendéliens,  doit  être  rejetée  comme  invraisemblable,  car  de  telles  espèces 
collectives  ne  sont  rencontrées  aujourd'hui  que  dans  les  plantes  cultivées,  et 
Nilsson  n'a  réussi  ni  chez  tff.  Lamarckiana  ni  chez  GL  f/if/as.  à  démontrer 
la  présence  de  biotypes  mendéliens  héréditaires.  L'Œ/zo^/uTa  d'Almarod  est 
un  nouveau  mutant  apparu.  Les  formes  d'origine  dont  Nilsson  fait  dériver 
ses  mutants  parallèles  ne  peuvent  être  les  complexes  biotypes  spéciaux  de 


300  L'ANNEE  BIOLOGIQUE: 

liiinées  pures,  admis  par  lui,  car  De  Vries  qui  a  poursuivi  la  culture  de  ces 
l.amarcidana  en  lignées  pures  aurait  trouvé  lui  aussi  des  mutants  parallèles, 
et  ces  derniers,  dans  Thypothése  de  Nilsson,  devraient  être  inconstants.  Les 
mutants  parallèles  dérivent  sous  l'influence  du  .uénotype  de  l'espèce  souche 
dont  ils  proviennent  et  il  taut  par  conséquent  leur  appliquer  la  double 
nomenclature.  Les  miUants  parallèles  sont  une  preuve  expérimentale  de  l'ori- 
gine  polyphjilélique  deVespèce.  Les  lois  de  la  variation  analytique  ne  se  laissent 
pas  reconnaître  dans  les  relations  numériques  manifestées  par  les  mutants. 
Œ.  gigas,  d'après  les  fondements  établis  par  De  Vries,  est  indubitablement 
une  nouvelle  espèce  progressive.  La  grande  variabilité  sur  laquelle  Nilsson 
s'appuie  pour  son  interprétation  doit  être  rapportée  d'une  part  à  ce  que 
Œ.  gùgas  ne  provient  pas  d'une  mutation  unique  et  que  des  mutants  partiels 
peuvent  y  avoir  participé;  et  d'autre  part,  à  ce  que  cliez  elle  des  «  soma- 
tions  »  se  rencontrent  comme  chez  les  races  intermédiaires.  L'hypothèse  de 
Nilsson  n'est  pas  en  accord  avec  les  phénomènes  qui  se  montrent  dans  les 
croisements  des  mutants.  Les  nombreuses  hypothèses  que  Nilsson  accumule 
ne  réfutent  que  partiellement  les  objections.  Les  objections  opposées  par 
Nilsson  à  De  Vries  n'ont  pas  de  poids  en  présence  du  fait  que  De  Vries  a 
réussi  à  unifier  l'ensemble  des  phénomènes  présentés  par  le  groupe  Unapa 
et  à  le  subordonner  aux  règles  de  mutations  étal)lies  par  lui.  —  Y.  Del.\ge. 


h)  Der Vries  (Hugo).  —  Les  mutations  monohghrides.  —  Ce  sont  des  mu- 
tations qui,  dans  les  croisements,  se  comportent  comme  des  monohybrides. 
Œnolhera  nanella  et  Œ.  rubrinervis  sont  des  mutations  monohybrides  de  CL. 
Lamarckiona.  Œ.  Lamarckiana  mut.  gigas  produit,  depuis  son  origine  en 
1897,  à  presque  chaque  génération  une  seconde  mutation  sous  forme  de 
nains  qui  ont  aussi  28  chromosomes.  Le  croisement  de  ces  nains  avec  gigas 
suit  la  loi  de  Mendel.  Beaucoup  d'auteurs  ont  pensé  que  les  mutations  de 
Œ.  Lamarckiana  oliéissant  à  la  loi  de  Mendel,  devaient  être  considérés 
comme  des  hybrides.  Mais  personne  n'a  réussi  à  démontrer  cette  nature  hy- 
l)ride  ni  à  démontrer  de  quelles  formes  parentes  elles  provenaient.  Le  coeiïi- 
cient  des  mutations  ne  s'éloigne  guère  de  \  %.  Il  n'en  est  pas  de  même  des 
disjonctions  njendéliennes.  Mutation  et  disjonction  sont  deux  choses  diffr 
rentes.  Les  deux  caractères  des  nains,  leur  petite  staturi*  et  leur  sensibilité 
à  certaines  maladies,  n'ont  pas  pu  jusqu'ici  être  séparés;  ils  forment  un  tout; 
ils  se  comportent  comme  un  caractère  unique  suivant  la  règle  des  mono- 
hybrides  et  aussi  dans  les  générations  successives,  ainsi  que  le  prouvent  les 
expériences  citées  par  l'auteur.  Les  mutantes  qui  diffèrent  de  l'espèce  pa- 
rente par  deux  ou  plusieurs  caractères  ne  sont  pas  rares;  ils  peuvent  naître 
successivement  ou  simultanément  et  les  mutations  peuvent  être  d'une  na- 
ture compliquée.  Heribert  Nilsson  a  rendu  de  grands  services  en  analysant 
les  caractères  de  nouveaux  types  nés  par  mutations  successives  du  mutant 
suédois  de  (H.  Lamarckiana).  Ses  recherches  apportent  unegrande  force  à  la 
théorie  de  la  mutation;  cependant  Nilsson  est  d'un  avis  contraire  et  il  se 
sert  de  cette  analyse  pour  montrer  sa  correspondance  avec  les  di.sjonctions. 
S'il  s'agissait  d'hyl)rides,  on  devrait  trouver  trois  types  dans  Jes  proportions 
1,  2,  1  ;  le  troisième  type  manque  toujours,  et  malgré  tous  ses  efforts  Nilsson 
n'a  pu  le  trouver.  Pour  expliquer  la  proportion  de  mutantes  de  l  %,  Nilsson 
veut  les  considérer  comme  des  tétrahybrides.  Cet  argument  se  heurte  àtroj) 
d'objections.  Pour  l'auteur,  (K.  L<(marckiana  mut.  nanella.  dans  son  croise- 
ment avec  Œ.  siiaveoleus,  suit  la  règle  des  monohybrides  ;  la  proportion  de  0.5 
à  1  %  dans  laquelle  la  mutation  se  sépare  chaque  année  de  la  plante-mère 


à 


XVII.  —  OHIGIM-:  DES  ESPECES.  301 

n'est  pas   une  ilisjonction.   Il  n'y   a   aucun  fondement  à  l'iiypothèse  que 
d'autres  mutations  ne  seraient  que  des  liybrides.  —  F.  Péciioutre. 

c  De  Vries  (Hugo).  —  Œnot/wra  Lamarcliiana  mut.  vclulina.  —  Œ.  La- 
marckinna  mutante  veliitina  {--=  (E.  blandina)  se  distingue  de  l'espèce  type 
par  un  caractère  très  remarquable,  celui  de  posséder  presque  toutes  les 
graines  fertiles.  Un  autre  caractère  est  encore  dominant,  à  savoir  que  les 
feuilles  sont  douces  au  toucher,  au  moment  de  la  floraison.  A  noter,  en  outre, 
la  longueur  des  entre-n^-uds  de  l'inflorescence,  l'étroitesse  et  le  reploiement 
longitudinal  des  feuilles  et  des  bractées  et  la  forme  en  coupe  des  fleurs. 
Tous  les  organes  sont  de  teinte  rouge,  surtout  à  l'état  jeune,  et  velus.  — 

P.  GUÉRIN. 

Mast  (S.  O.).  —  Mulaiion  c/iec-  Didlnium  nasutnm.  —  L'origine  des  varia- 
tions héritables  ou  mutations  constitue  un  des  problèmes  fondamentaux  de 
la  biologie,  mais  elle  reste  encore  obscure,  surtout  depuis  que  l'on  admet 
que  les  Œnothera  doivent  leur  apparente  mutabilité  au  fait  que  ce  sont  des 
plantes  fortement  hybridées.  M.  a  vu  se  produire  une  mutation,  faible  à  la 
vérité,  dans  une  culture  de  Didininm  nasutum  provenant  d'un  unique  indi- 
vidu ;  après  une  période  chaude,  déterminant  une  multiplication  asexuelle 
très  rapide  et  suivie  de  la  mort  de  beaucoup  d'individus,  l'élevage  s'est  dif- 
férencié en  deux  races  différant  uniquement  parle  taux  des  divisions;  dans 
l'une,  toutes  les  lignées  ont  présenté  une  moyenne  de  838  générations  pen- 
dant 315  jours  (2  2/3  par  jour)  ;  dans  l'autre,  toutes  les  lignées  ont  donné  une 
moyenne  de  634  générations  pendant  le  même  temps  (2  par  jour).  Il  parait 
donc  à  l'auteur  que  cette  mutation  apparue  souilainement,  sans  conjugaison 
ni  enkystement,  est  due  à  l'effet  direct  du  milieu  sur  les  processus  physiolo- 
giques de  l'infusoire,  et  non  pas  à  des  phénomènes  nucléaires  largement 
indépendants  du  milieu.  —  L.  Cuénot. 

s )  Espèces physioli)giques. 

Valle  Miranda  (Fr.  Gomez).  —  Conirihution  à  V étude  du  «  Protons 
vulgaris  »  Ilauser  (Recherches  biochimiques  comparées  sur  une  race  pathogène 
et  sur  une  race  sapropliyto.  —  Des  deux  races  étudiées,  l'une  (M)  a  été  iso- 
lée en  1911  par  Metchnikoff  des  matières  fécales  d'un  nourrisson  qui  a  suc- 
combé peu  après  aux  suites  de  la  gastro-entérite  dont  il  était  atteint,  l'autre 
(V)  a  été  obtenu  par  l'auteur  d'nn  fragment  de  viande  de  boucherie"  aban- 
donné pendant  quelques  jours  à  une  putréfaction  spontanée.  Entre  ces  deux 
microbes  répondant  tous  deux  à  la  diagnose  ordinairement  reçue  pour  le 
B.  proteus  H.,  point  de  différences  morpliologiciues,  physiologiques  ou  bio- 
chimiques importantes.  Toutefois,  ils  attaquaient  inégalement  les  sucres 
et  la  glycérine;  le  Pr.  V  seul  attaquait  le  maltose.  En  revanche,  dans  un 
milieu  gélatine,  il  consommait  peu  de  ce  produit  (5,9  p.  1.000)  au  lieu  que  le 
l'r.  Men  détruisait  i)eaucoup  (840  p.  l.OOOi.  Tous  deux  attaquaient  égale- 
ment l'acide  aspartique,  le  seul  Pr.  M  faisait  disparaître  un  pou  d'a-alanine. 
Tous  deux  désintégraient  la  molécule  du  tryptophane,  le  Pr.  M  jusqu'à 
l'acide  indol-3-acétique  seulement,  le  Pr.  V  jusqu'à  l'indol.  —  Des  passages 
du  Pr.  M  sur  viande  stérilisée  développaient  dans  cette  race  la  faculté  d'at- 
'  taquer  le  maltose  et  faisaient  disparaître  celle  de  consommer  l'a-alanine. 
Des  passages  du  Pr.  V  par  l'organisme  du  cobaye  (infection  intrapérito- 
néale  et  ensemencement  du  sang  du  cœur  aussitôt  après  la  mort)  ont  aug- 
menté son  activité  protéolytique  et  l'ont  rendu   capable  d'attaquer   l'a-ala- 


302  L'ANxNÉE  BIOLOGIQUE. 

nine.  Ces  variations  qui  rapprochent  les  propriétés  des  deux  écliantillons, 
ainsi  que  d'autres  propriétés,  notamment  celle  que  possède  chacun  d'eux 
de  se  laisser  agglutiner  par  les  sérums  préparés  au  moyen  de  l'autre, 
doivent  les  faire  considérer  comme  formant  deux  races  d'une  même  espèce. 
—  L'auteur  attire  l'attention  sur  l'insuftisance  des  réactions  biochimiques 
des  microbes,  telles  qu'on  les  établit  ordinairement,  c'est-à-dire  sans  essai 
d'adaptation  de  ces  organismes  à  des  milieux  variés  et  sans  dosages,  pour 
fonder  une  distinction"  d'espèces  entre  des  échantillons  divers.  —  H.  Mou- 
ton. 

Cuénot{L,.}.—Sepia  officiaalis  est  une  espèce  en  voie  de  dissociation.  — 
Une  étude  méticuleuse  de  la  Sepia  officinalis  dans  le  bassin  d'Arcaclion  a 
montré  à  l'auteur  que  l'on' devait  distinguer  dans  cette  espèce  linnéenne 
quatre  formes,  différant  par  l'époque  de  leur  migration  du  fond  vers  les 
rivages  pour  la  ponte  et  reposant  sur  mie  différence  initiale  dans  la  sensi- 
bilité aux  facteurs  qui  déterminent  ces  migrations.  Ce  sont  :  la  forme  Fil- 
lùnixi,  apparaissant  dans  la  baie  d'Arcachon  en  mars,  la  forme  Fisc/ieri, 
en  avril,  la  forme  officinalis,  en  juillet,  et  la  4'\  la  forme  Veramji,  ayant 
passé  dans  un  liabitat  différent,  la  Méditerranée.  De  là  est  résultée  une 
ségrégation  physiologique  grâce  à  laquelle  ces  mutations  ont  pu  se  perpé- 
tuer et  se  manifeste'r  dans  les  caractères  somatiques  par  quelques  diffé- 
rences anatomiques  dans  le  squelette  ou  sépion.  L'auteur  considère  que  de 
ces  formes,  r officinalis  est  la  forme  nodale  initiale,  tandis  que  les  autres  sont 
des  espèces  d'origine  éthologique  qu'il  conviendrait  de  distinguer  par  une 
dénomination  trinominale,  en  indiquant,  en  outre,  s'il  s'agit  d'une  mnlâ.- 
tion  (nmlatio),  d'une  variation  géographique  {forma  geoi/raphica^,  ou  d'une 
espèce  physiologique  {species  nascendi).  En  somme,  l'auteur  voit  la  des 
espèces  en  voie  d'évolution.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

h.  Facteurs  de  Vèv(duti(ni. 

c)  Roubaud  (E.).  —  Essai  sur  la  vie  et  la  mort  des  espèces.  —  Le  thème 
développé  par  l'auteur  au  cours  de  ce  travail  est  une  réfutation  de  la  théorie 
trop  simpliste  qui  s'est  étal)lie  à  la  suite  des  travaux  de  Darwin  et  de  .ses 
successeurs,  relativement  aux  relations  des  animaux  et  des  plantes  entre 
eux  et  avec  leur  ambiance.  D'après  cette  théorie,  cliaque  forme  est  mainte- 
nue dans  un  certain  état  de  prospérité  par  le  conflit  des  conditions  favo- 
rables et  défavoral)les,  et  il  en  résulte  un  état  d'équilibre  autour  duquel  il 
n'est  subi  que  des  fluctuations  peu  étendues.  Au  nombre  des  conditions 
favorables  seraient  en  premier  lieu  la  prolificité  de  l'espèce,  sa  résistance 
aux  causes  nocives,  ses  armes  de  défense  et  d'attaque,  etc.,  et  au  nombre  des 
causes  défavorables  la  multiplicité  et  l'activité  de  ses  ennemis.  Parmi  les  fac- 
teurs de  cette  théorie,  sont  au  premier  rang  la  lutte  pour  l'existence,  la  con- 
currence vitale,  le  mimétisme,  etc.,  etc.  L'auteur  s'efforce  de  montrer  (pie 
la  plupart  de  ces  facteurs  n'ont  qu'une  valeur  très  secondaire  :  il  refait 
le  procès  du  mimétisme  et  de  la  concurrence  vitale  et  montre  que  la  proli- 
ficité n'apporte  qu'un  avantage  apparent,  parce  qu'elle  a  pour  contre-partie 
inévitable  la  multiplication  des  ennemis.  Parmi  ceux-ci,  il  montre  que  h- 
rôle  des  parasites  est  plus  important  que  celui  des  prédateurs,  et  signale  ks 
faits  d'liy})ei'prédatisme  et  d'hyperparasitisme.  Mais  surtout  il  montre  com- 
bien plus  important  est  le  rôle  joué  par  des  facteurs  dont  aucun  n'a  une 
importance  capitale  et  universelle,  mais  qui,  par  leur  multiplicité  et  leur 
ditlusion  infinie,  exercent  des  effets  très  considérables.  Ces   facteurs  sont 


XVll.  —  URKilNE  DES  ESPECES.  :i03 

l'allinité  des  êtres  les  uns  pour  les  autres,  déterminée  moins  par  la  vue  que 
par  l'odorat:  les  intluences  climatériques  de  toutes  sortes;  les  hasards  de 
la  dispersion  et  de  la  rencontre,  influencés  par  une  foule  de  conditions  qui, 
pour  être  contin'.irentes,  locales  ou  temporaires,  n'en  jouent  pas  moins  un 
rôle  capital.  Ces  idées  ne  sont  pas  toutes  entièrement  originales;  elles  ont 
été  maintes  fois  exposées  par  divers  naturalistes,  mais  l'auteur  n'en  a-  pas 
moins  rendu  un  service  signalé  en  les  réunissant  dans  un  travail  fortement 
documenté,  très  riche  en  observations  personnelles,  montrant  un  sens  très 
pénétrant  et  une  grande  finesse  d'observation,  joints  à  une  érudition  très 
remarquable.  —  Y.  Delage. 

Shull  (A.  Franklin).  —  La  méthode  de  l'évolution  au  point  de  vue  dit 
géiiétiste.  — Le  problème  de  l'évolution  doit  pouvoir  se  résoudre  aujourd'hui, 
les  mêmes  causes  agissant  comme  aux  temps  passés  ;  il  se  résume  en  ceci  : 
la  production  de  nouvelles  caractéristiques  et  l'héritabilité  de  celles-ci.  11  y 
a  accord  sur  le  mode  de  transmission  des  variations;  il  faut  que  celles-ci 
soient  des  modifications  des  chromosomes;  la  question  qui  se  pose  est  de 
savoir  si  ces  modifications  sont  causées  par  des  agents  externes  ou  internes. 
Les  faits  acquis  sur  les  mutations  d'dinothera  et  de  Drosophila  montrent,  1 
semble-t-il,  que  la  modification  n'est  pas  visiblement  en  rapport  avec  un 
changement  dans  le  milieu;  elle  est  donc  d'origine  intérieure  et  peut  être 
regardée  le  plus  fréquemment  comme  lin  changement  d'ordre  chimique, 
produit  dans  les  chromosomes  des  cellules  germinales,  et  habituellement, 
sinon  toujours,  indépendant  du  milieu.  Ces  changements  produisent  des 
effets  qui  ne  peuvent  être  prédits  à  l'avance  dans  la  structure  ou  la  physio- 
logie de  l'adulte  ;  en  tous  cas,  ils  n'ont  aucun  lien  avec  l'utilité  possible  par 
rapport  au  milieu  où  vit  l'animal  ou  un  autre  milieu  quelconque.  La  sélec- 
tion naturelle  a  pour  effet  d'éliminer  le  mal  adapté.  —  L.  Cuénot, 

a)  Sélection  Aatufelle,  ((rtificielle,  sexuelle. 

Pearl  (Raymond).  — -  Le  problème  de  la  sélection.  —  Pendant  longtemps, 
à  la  suite  de  Darwin  et  Weismanx,  la.  plupart  des  biologistes  ont  regardé  la 
sélection  comme  la  source  principale  des  cha,ngements  évolutifs,  surtout 
pour  des  raisons  a  priori,  semble-t-il.  Quelques  auteurs,  peu  nombreux,  ont 
tenté  de  donner  des  démonstrations  positives  des  effets  de  la  sélection, 
Weldox  avec  des  Carcinus  vivant  dans  de  l'eau  boueuse,  di  Cesnola  avec 
des  Mantis  vertes  ou  brunes  exposées  aux  attaques  des  Oiseaux,  Bumpus 
avec  des  Moineaux  survivant  à  un  ouragan,  Davenport  avec  des  Poussins 
de  diverses  couleurs  attaqués  par  des  Corneilles,  etc..  En  général,  ce  que 
Ton  peut  dire  de  plus  favorable  sur  ces  recherches  fragmentaires,  c'est 
qu'elles  ont  donné  des  résultats  peu  démonstratifs  ;  les  différences  entre 
éliminés  et  survivants  sont  très  faibles,  souvent  nulles.  Le*  grosses  anoma- 
lies tératologiques  sont  éliminées,  mais  les  petits  détails  somatiques  qui,  en 
théorie,  devraient  fournir  la  base  à  la  sélection,  ne  sont  pas  intéressés  par 
celle-ci.  Dans  l'esprit  de  beaucoup  de  biologistes,  la  vaste  majorité  des 
variétés  améliorées  de  plantes  et  d'animaux  doit  son  origine  ou  son  perfec- 
tionnement à  la  sélection  cumulative  de  faibles  différences.  Mais  en  réalité, 
il  n'en  est  pas  exactement  ainsi  :  les  meilleures  variétés  doivent  leur  ori- 
gine à  des  semis  heureux,  ou  à  des  variations  de  bourgeons,  ou  à  des  hy- 
brides ;  dans  leur  production,  la  sélection  (dans  le  sens  de  l'accumulation 
de  petites  variations  favorables)  n'a  pas  de  part;  les  facteurs  ont  été  :  1°  les 
conditions  améliorées  de  la  domestication  ;  2°  les  mutations  produisant  des 


304  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

formes  nouvelles  et  meilleures;  3"  l'hybridation,  qui  réalise  de  nouvelles 
combinaisons,  et  comme  un  résultat  de  l'heterosls,  conduit  à  l'amélioration  ; 
4"  la  purification  de  races  primitivement  mélangées  par  un  assortiment 
sélectif.  Enfia  la  méthode  expérimentale  montre  que  la  sélection  n"a  pas 
d'effet  lorsqu'elle  s'adresse  uniquement  aux  caractères  somatiques;  il  faut 
({u'elle  porte  sur  les  qualités  des  germes  ;  on  sélecte  pour  la  multiplication 
les  individus  qui  ont  démontré  leur  ajjtitdde  à  produire  des  descendants 
porteurs  des  qualités  somatiques  désirées.  Le  problème  de  l'évolution  eu 
général,  et  de  la  sélection  en  particulier,  est  de  rechercher  les  causes  de 
la  variatiiin  génétique  ou  factoriale.  —  L.  Cuenot. 

Gastle  (W.  E.).  —  Rôle  de  In  sélection  dans  l'évolution.  —  Dans  le  cas 
du  ma'is  de  l'illinois,  la  sélection  a  été  la  cause  d'une  variation  ultérieure 
«  dans  la  direction  de  la  sélection,  et  elle  a  constitué  un  agent  dans  l'évolu- 
tion progressive  d'un  nouveau  type  ».  On  parait  pouvoir  généraliser,  et  ad- 
mettre la  plasticité  des  organismes  soumis  à  la  sélection  naturelle.  Celle-ci 
n'est  pas  sans  doute  l'unique  facteur  de  l'évolution  ;  elle  ne  peut  agir  que  sur 
des  variations  existantes,  ne  peut  pas  créer  de  nouvelles  lignes  de  varia- 
I  lions.  Elle  est  au  moins  un  facteur  secondaire  de  progrès.  —  G.  L.  Dui'RAt. 

Heikertinger  (F.). —  Quelqu(;s  expériences  sur  Lylta  vcsicatoria  du  point 
de  vue  de  la  question  de  la  sélection  par  protection.  —  Li/tia  vèsicaloria  en 
raison  de  la  cantharidine  qu'elle  contient,  pourrait  être  prise  a  priori  comme 
im  bel  exemple  de  protection  spéciale  dans  la  lutte  pour  l'existence;  mais  il 
convenait  de  soumettre  la  question  à  une  vérification  expérimentale.  L'au- 
teur a  constaté  que  l'insecte  était  avalé  sans  hésitation  et  digéré  sans  aucun 
inconvénient  par  le  liérisson,  la  poule,  l'oiseau  des  bosquets  HypoUi'is,  les 
grenouilles  et  crapauds  de  différentes  espèces,  et, les  locustes;  les  lézards, 
les  carabes,  ont  refusé  de  le  manger,  et  la  rainette  [Ilylo)  ne  l'accepte 
qu'exceptionnellement;  mais  les  mêmes  animaux  dédaignent  de  même  les 
autres  coléoptères.  La  Lylta  semble  donc  ne  tirer  aucun  profit,  au  point  de 
vue  de  la  protection  contre  des  ennemis,  de  la  substance  caustique  qu'elle 
contient.  Cela  montre  qu'il  faut  se  méfier  en  pareille  circonstance  des  a 
priori  et  qu'il  convient,  en  outre,  de  déterminer,  avant  de  porter  un  jugement 
affirmatif,  si  les  animaux  présentent  une  protection  spéciale  à  l'égard  de 
C(Ttains  prédateurs  qui  se  rencontrent  avec  ceux-ci  dans  la  nature  dans  des 
conditions  où  cette  protection  puisse  exercer  ses  effets.  —  Y.  Del.\ge. 

May  (H.  G.j.  —  Sélection  du  nombre  de  facettes  chez  la  I)rosophile  à  yeux 
linéaires.  — L'auteur  afait  des  expériences  de  sélection  en  vue  d'augmenter 
ou  de  diminuer  le  nombre  des  facettes  chez  les  Drosophiles  à  yeux  linéaires, 
(jliez  le.*;  individus  qui  avaient  en  même  temps  des  ailes  vestigiales  est  ap- 
parue une  stérilité  qui  a  mis  fin  aux  expériences.  Chez  ceux  à  ailes  Ion 
gués,  l'expérience  a  été  poursuivie  pendant  7  générations  ;  les  résultats  de 
la  sélection  en  vue  de  la  réduction  du  nombre  de  facettes  ont  été  peu  nets  :, 
aucune  diminution  continue  n'a  pu  être  obtenue  et  on  a  ol)servé  des  fluc- 
tuations avec  de  grandes  différences  entre  les  mâles  et  les  femelles.  Des  ex- 
péi'iences  de  sélection  en  sens  inverse,  pour  remonter  du  minimum  vers  le 
maximum,  ont,  au  contraire,  donné  des  résultats  positifs  pendant  7  généra- 
tions :  il  y  a  eu  une  augmentation  légère  dans  les  deux  sexes.  L'auteur  con- 
clut que  le  nombre  des  facettes  dépend  d'un  grand  nombre  de  petits  facteurs 
et  n'est  pas  lié  au  sexe.  Par  contre,  la  température  paraît  exercer  une  in- 
fluence notable  sur  ce  nombre  [XV,  c,  o),  —  Y.  Delage  et  M.  Gt)Li)SMiTH. 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  305 

Anonyme.  —  Le  paradoxe  du  bétail  à  courtes  cornes.  —  A  propos  de  la 
descendance  du  bétail  à  courtes  cornes  (Shorthorn),  l'auteur  présente  les 
remarques  suivantes.  Les  vaches  sont  primées  dans  les  concours,  comme  les 
bœufs,  d'après  leurs  qualités  comme  botes  de  boucherie;  or,  cette  qualité  ne 
s'accompagne  pas  toujours  de  la  qualité  de  bonne  laitière,  nécessaire  pour 
l'alimentation  des  veaux.  11  en  résulte  que  les  qualités  de  boucherie  ne  sont 
pas  transmises,  ce  qui  montre  que  le  critérium  pour  le  prix  a  été  mal 
choisi.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Anonyme.  —  L'élevage  du  «  Skunk  ».  —  Cet  animal  longtemps  considéré 
comme  l'ennemi  des  exploitations  agricoles  parce  qu'il  détruit  les  oiseaux 
et  les  œufs,  est  aujourd'hui  reconnu  utile  par  la  destruction  qu'il  opère  de 
mainte  vermine,  et  par  sa  fourrure.  Aussi  est-il  fréquemment  domestiqué. 
11  y  a  deux  variétés  de  pelage,  une  rayée,  plus  estimée,  et  une  tachetée  qui 
est  la  civette  commune.  Par  la  sélection  d'une  mutation  on  est  arrivé  à 
obtenir  une  race  pure  complètement  noire,  dont  la  fourrure  est  très  estimée. 

—  Y.  Delage. 

Fruwirth(C.).  —  La  sélection  dans  les  lignées  pures.  — Le  nom  de  lignée 
pure  a  été  donné  par  Johannsen  aux  descendants  autofécondés  d'une  plante 
autofécondée.Dans  ces  lignées,  Johannsex  suppose  que  la  sélection  est  inca- 
pable de  changer  les  facteurs  héréditaires.  C'est  pour  contrôler  cette  hypo- 
thèse que  F.  a  entrepris  une  série  d'expériences  avec  des  lentilles  des 
vesces,  des  haricots,  des  pois,  des  moutardes  et  de  l'avoine.  Il  arrive  à  cette 
conclusion  que  la  sélection  ne  peut  altérer  le  caractère  d'une  lignée  pure. 

—  F.  PÉCHOUTRE. 

c)  Lenz  (Fr.).  —  La  sélection  par  intimidation  et  le  'choix  féminin  chez 
les  animaux  et  chez  l'homme.  —  Certains  caractères  spécifiques  des  mâles 
peuvent-ils  apparaître  à  la  suite  du  choix  actifexercé  par  les  femelles?  Peut-on 
notamment  s'expliquer  l'apparition  de  certaines  couleurs  et  organes  odori- 
fères  chez  les  mâles  par  le  choix  des  femelles?  Tandis  que  Darwin  et  Weis- 
MANN  admettaient  pareille  explication,  ^VALLACE  et  Conrad  Guenther  s'y  sont 
opposés  et  ce  dernier,  notamment,  a  cru  remarquer  dans  ces  explications  un 
principe  téléologique  incompatible  avec  la  nature  mécanistique  des  théories 
de  sélection.  Comment  s'expliquer,  dans  cet  ordre  d'idées,  que  tel  oiseau 
mâle  —  à  la  suite  du  choix  des  femelles  —  a  un  plastron  rouge?  Il  faudrait 
pouvoir  admettre,  que  la  femelle  ait  eu  une  préférence  tout  juste  pour  cette 
couleur  et  cela  avant  que  celle-ci  n'ait  fait  son  apparition  sur  le  plumage 
du  mâle.  Or,  c'est  là  une  hypothèse  que  Guenther  rejette  énergiquement. 
Mais,  selon  L.,  il  serait  bien  possible  d'admettre  que,  dans  certains  cas  du 
moins,  des  raisons  plus  générales  déterminant  cette  préférence  pour  le 
rouge  préexistaient  dans  la  femelle  et  firent  que  leur  choix  se  porte  sur 
ceux  parmi  les  mâles  chez  lesquels  le  rouge  est  apparu.  Ces  raisons  plus 
générales  seraient,  par  exemple,  chez  des  oiseaux  le  fait  que  les  baies  dont 
se  nourrit  une  certaine  espèce  sont  rouges,  ou,  chez  les  papillons,  la  couleur 
ou  l'odeur  des  fleurs  et  des  plantes  nourricières.  L'odeur  du  mâle  Pieris 
brassicœ,  par  exemple,  rappellerait,  selon  L..  celle  du  chou.  Il  s'agirait  là 
d'une  espèce  de  mimétisme  qui  ne  s'appliquerait  qu'à  un  nombre  de  cas 
limités  et  ne  porterait  pas  sur  tous  les  détails.  Mais,  du  reste,  chez  les  papil- 
lons le  fait  que  les  mâles  ont  une  odeur  ou  une  coloration  spéciale  e.st  égale- 
ment limité  et  cela  aux  genres  qui  fréquentent  les  fleurs.  Cette  théorie 
mimétique  appliquée  aux  caractères  sexuels  mâles  a  d'ailleurs  l'avantage 
l'année  biologique,  XXII.   1917.  20 


306  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  tenir  de  près  à  cette  théorie  de  sélection  par  intimidation  qui,  d'après 
GuENTHER.  doit  remplacer  l'hypothèse  du  choix  par  les  femelles.  Guenther 
voit,  en  effet,  dans  les  caractères  spécifiques  par  lesquels  excellent  certains 
mâles,  l'effet  d'une  sélection  donnant  la  préférence  à  celui  qui  parait  le 
plus  fort.  Tel  serait  le  cas  pour  les  cornes  du  cerf,  les  breloques  charneuses 
du  dindon,  le  plumage  du  paon,  etc..  L.,  à  son  tour,  admet  cette  explication 
de  Guenther  pour  nombre  de  cas  et  y  voit  un  phénomène  de  mimétisme, 
mais,  à  l'encontre  de  Guenther,  il  pense  que  cette  sélection  par  intimidation 
n'exclut  pas  le  choix  actif  exercé  par  la  femelle,  que  les  deux  principes  se 
complètent  dans  leur  effet,  pourvu  qu'on  se  représente  à  la  manière  de  L. 
le  principe  selon  lequel  ce  choix  a  lieu.  —  J.  Strohl. 

Crozier  ("W.  J.).  —  Preuve  (Tunion  assortie  chez  un  Nudibranche.  —  La 
recherche  d'une  taille  égale  pour  les  deux  conjoints  n'a  été  jusqu'ici  notée 
chez  les  animaux  que  pour  Paramecium  par  Pearl  et  par  Jennings.  Pour  les 
autres  animaux,  la  chose  n'a  guère  été  examinée.  Le  présent  travail  montre 
par  de  nombreuses  mesures  que  cette  règle  de  la  parité  de  taille  des  con- 
joints s'applique  chez  les  Nudibranches,  non  seulement  chez  ceux  où  l'écar- 
tement  des  orifices  sexuels  fait  de  cette  parité  de  taille  une  nécessité  méca- 
nique pour  la  copulation  réciproque,  mais  aussi  chez  ceux  comme  Chrorao- 
doris,où.  le  rapprochement  des  orifices  sexuels  rend  la  chose  moins  nécessaire. 
A  noter  que  la  taille  des  individus  en  état  dé  s'accoupler  varie  de  4  à  18  cen- 
timètresr  —  Y.  Delage. 

ji)  Ségrégation. 

Sumner  (F.  B.).  —  Le  rôle  de  l'isolement  dans  la  formation  d'une  race 
('iruitement  localisée  de  Peromysrus.  —  Le  genre  Peromyscus,  connu  comme 
très  variable,  présente  un  grand  nombre  d'espèces  avec  types  de  transition, 
qu'on  a  comparées  aux  couleurs  du  spectre,  quant  à  la  multiplicité  des 
subdivisions  possibles;  sur  la  côte  de  Californie  habite,  dans  les  bois  de 
Séquoia,  le  P.  maniculalns  rubidus,  qui  est  remplacé  le  long  de  la  dune  de 
sable  qui  limite  la  baie  d'Humboldt  par  une  autre  race  qu'étudie  S.  Cette 
race  est  plus  pâle  de  teinte  d'une  façon  générale,  mais  les  deux  séries  se 
recouvrent  partiellement  dans  une  région  commune;  la  queue  est  moins 
longue  en  moyenne  et  les  oreilles  plus  développées.  On  peut  se  demander  si 
ce  sont  des  caractères  simplement  somatiques,  produits  à  chaque  génération 
par  l'action  du  milieu,  ou  s'ils  ont  quelque  fondation  germinale  ;  malheureu- 
sement, l'auteur  n'a  pu  avoir  que  peu  de  petits  de  la  race  pâle,  élevés  loin  de 
leur  milieu  habituel;  deux  sur  trois  petits  étaient  cependant  beaucoup 
plus  pâles  que  des  petits  des  bois  de  Séquoia,  ce  qui  tendrait  à  prouver  ([ue 
les  caractères  nouveaux  sont  germinaux.  Les  Peromyscus  vivant  à  l'extré- 
irtité  de  la  dune,  en  contact  avec  les  bois  de  Séquoia,  n'ont  pas  formé  une 
race  distincte,  bien  qu'ils  soient  dans  le  milieu  qu'habite  la  race  pâle;  les 
individus  de  celle-ci,  par  suite  de  la  disposition  de  leur  aire,  sont  parfaite- 
ment isolés  de  leurs  voisins  et  ont  pu  acquérir  et  conserver  des  différences 
assez  sensibles  qui  les  caractérisent.  —  L.  Cuénot. 

Pictet  (Arnold).  —  Sur  l'origine  de  quelques  races  géograpltiques  de  Lépi- 
doptères. —  P.  apporte  la  preuve  expérimentale  que  l'origine  des  races 
géographiques  a  souvent  pour  cause  l'action  des  facteurs  du  climat  sur  les 
organismes.  Il  a  fait  agir  sur  des  chrysalides  et  des  chenilles  divers  facteurs 
(température,  liumidité,  sécheresse,  nourriture)  du  climat  de  régions  étran- 


XVII.  -  ORIGINE  DES  ESPECES.  307 

itères;  or.  les  papillons  provenant  de  ces  individus  ont  acquis  de  cette 
façon,  en  tout  ou  en  partie,  les  caractères  des  races  de  ces  régions.  L'action 
d'un  seul  facteur  ne  modifie  pas  suffisamment  les  papillons,  et  ne  produit  que 
des  formes  accidentelles.  Pour  que  les  caractères  de  véritables  races  géogra- 
phiques soient  obtenus  artificiellement,  il  faut  l'intervention  d'au  moins 
deux  de.s  facteurs  climatiques,  agissant  ensemble,  soit  sur  la  chrysalide,  soit 
consécutivement  sur  la  chenille  et  sur  la  chrysalide.  Le  climat  modifie  non 
seulement  le  pigment,  mais  même  la  forme  des  écailles  et  parfois  celle  des 
ailes.  Les  caractères  des  races  géographiques  authentiques  sont  héréditaires, 
l'est  ainsi  que  des  Lnsiocampa  quercus  de  Sicile,  d'Ecosse  et  d'Italie,  des 
Dendrolimus  pini  des  Alpes,  des  Lymantria  dispar  du  Japon,  élevés  à 
(lenève  pendant  plusieurs  générations,  conservent  leurs  caractères,  bien 
qu'étant  dans  un  climat  différent.  Au  contraire,  les  races  obtenues  artificiel- 
lement ne  semblent  pas  héréditaires,  bien  que  dans  quelques  cas  elles  aient 
une  tendance  à  la  persistance.  Il  faut  donc  considérer  les  races  créées  par 
l'expérience  comme  de  simples  morphoses.  Cela  montre  que,  dans  les 
régions  où  vivent  les  races  authentiques,  celles-ci  acquièrent  leur  fixité  par 
l'action  du  climat  au  cours  des  siècles,  tandis  qu'une  intervention  de  brève 
durée  n'atteint  pas  les  cellules  germinatives.  Comme  exemple  des  résultats 
obtenus  par  P.,  il  faut  citer  les  suivants  :  1.  Vanessa  urlicae  a  donné  les 
races  ichnusa  de  Corse,  consentanea  des  pays  méridionaux,  bokindi  de 
Belgique,  surcica  des  Balkans,  connexa  du  .lapon,  chinensis  de  Chine  et 
zizana  de  l'Asie  centrale.  2.  Aporia  cralaegi  a  produit  alepica  de  Roumanie 
et  autjustana  de  Sicile.  3.  Pieris  brassicae  s'est  modifiée  en  wollasloni  de 
Madère.  4.  Pieris  rapae  a  donné  les  races  metra  et  mauritanica  d'Italie 
et  d'Algérie.  5.  Lasiocampa  quercus  a  pris  les  caractères  des  variétés  sicula 
de  Sicile,  catalaunica  de  Catalogne,  roboris  d'Italie  et  du  Valais,  callunae 
d'Ecosse,  alpina  des  Alpes  et  lapponica  des  pays  du  Nord.  6.  Dendrolimus 
pini  s'est  muée  en  montana  des  Alpes  et  en  obscura  du  Tyrol  méridional. 
7.  Lymantria  dispar  en  disparina  des  pays  septentrionaux,  en  fumida  et 
en  umbrosa  du  Japon,  en  bordigalensis  et  en  disparoïdes  des  pays  sat)lon- 
neux  et  secs,  en  major  d'Allemagne,  et  aussi  en  individus  qui  ont  absolu- 
ment les  caractères  de  ceux  des  Alpes,  lorsque  les  chenilles  y  vivent  sur 
le  mélèze.  —  M.  Boubier. 

Perrier  lEdmond).  —  Sur  les  échanf/es  de  faune  entre  la  mer  et  les  eaux 
douces.  —  Ce  travail  est  une  tentative  intéressante  pour  expliquer  par  des 
cliangements  de  milieu  certains  caractères  anatomiques  ou  biologiques  dif- 
férenciant certains  groupes  affines.  Voici  la  théorie.  L'habitat  marin  et  la 
.séparation  des  sexes  sont  des  conditions  primitives.  Les  mâles,  en  général 
plus  petits  et  moins  aptes  à  se  créer  des  réserves  nutritives,  ont  une  exis- 
tence plus  précaire.  Une  différence  semblable  se  rencontre  d'ailleurs  dans 
les  produits  sexuels  eux-mêmes  aussi  bien  chez  les  plantes  que  les  animaux, 
le  gamète  mâle  étant  dépourvu  de  réserves,  tandis  que  le  gamète  femelle 
est  riche  en  ces  substances.  Quand  une  espèce  marine  remonte  dans  les 
eaux  douces,  il  s'en  suit  une  crise  à  laquelle  seules  survivent  les  femelles, 
mieux  nourries.  Cependant  dans  leur  jeune  âge,  où  les  besoins  alimentaires 
sont  plus  grands  en  raison  de  la  croissance,  les  cellules  germinales  se  déve- 
loppent en  spermatozoïdes,  tandis  que  chez  un  animal  plus  âgé  elles 
peuvent  fournir  des  œufs.  Ainsi  s'explique  l'hermaphrodisme  protandrique  ; 
une  adaptation  ultérieure  aux  nouvelles  conditions  de  vie  peut  conduire  à 
l'hermaphrodisme  permanent.  Ainsi  s'explique  aussi  l'hermaphrodisme  des 
formes  terrestres  et  d'eau  douce  (Oligochètes,  Annélides,   Pulmonés,  etc.) 


308  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dont  les  représentants  marins  ont  les  sexes  séparés.  L'hermaphrodisme  des 
Opistobranches  et  de  leurs  descendants  les  Ptéropodes  s'explique  par  un 
retour  à  la  mer  de  formes  dérivant  des  Pulmonés  terrestres  [IX].  — 
Y.  Delage. 

Harris  (J.  Arthur).  —  Eludes  biométriques  sur  la  physiologie  Somatiqiie 
et  ijmétique  de  la  Betterave  à  sucre.  —  Cette  note  est  un  résumé  des  travaux 
biométriques,  dûs  surtout  à  Pritchard,  destinés  à  fournir  une  base  à 
l'amélioration  de  la  production  du  sucre.  Les  difTérences  génétiques  entre 
Betteraves  sont  actuellement  faibles,  et  ces  différences  sont  surpassées  de 
beaucoup  par  l'influence  des  facteurs  du  milieu;  c'est  dire  que  la  sélection 
de  racines  de  choix  par  les  méthodes  physiques  et  chimiques  n'a  pas  grande 
chance  de  conduire  à  une  amélioration  nouvelle,  la  Betterave  étant  une 
plante  déjà  très  sélectée  depuis  longtemps;  il  faudrait  s'attacher  à  la 
recherche  de  mutants  constituant  une  espèce  physiologique  supérieure.  Il 
n'y  a  pas  de  corrélation  entre  le  pourcentage  de  sucre  dans  les  Betteraves- 
parents  et  le  pourcentage  moyen  du  sucre  dans  leur  progéniture  ;  il  y  a 
corrélation  négative  entre  le  pourcentage  du  sucre  et  le  poids  des  racines, 
c'est-à-dire  que  le  sucre  diminue  relativement  à  mesure  que  la  racine 
augmente  de  volume.  —  L.  Cuénot. 

Babcocjk  (E.  B.)  et  Lloyd  (Francis  B.).  —  Ségrégation  somatigue.  — 
Le  terme  de  ségrégation  somatique  est  considéré  par  les  auteurs  comme 
impropre  parce  qu'il  implique  une  ségrégation  dans  la  mitose  somatique. 
Les  sports  de  bourgeons  et  les  chancres  .sont  attribuables  à  des  mutations 
somatiques.  Comme  les  mutations  germinales,  ils  sont  causés  par  des  change- 
ments dans  les  facteurs  spécifiques.  En  est-il  de  même  dansle  cas  examiné 
parB.  et  L.  ?  Il  s'agit  de  la  caducité  et  de  la  persistance  des  lobes  du  calice  dans 
la  poire  Le  Conte  et  dans  le  Crab  Transcendant.  Ici,  l'exfoliation  d'un  lobe  du 
calice  est  causé  par  le  défaut  ou  le  retard  de  Tépaississement  secondaire  du 
lobe.  Il  est  impossible  de  voir  dans  ce  phénomène  une  ségrégation  sorhatique 
en  raison  de  la  régularité  de  la  mitose.  Une  explication  raisonnable  conduit  à 
invoquer  un  accroissement  de  la  variabilité  d'un  caractère  déjà  variable  et 
dû  à  la  nature  hybride  complexe  des  variétés  en  que.stion.  —  F.  Péchoutre. 

a)  Plate  (L.).  —  Faiina  ceylanica.  II.  Aperçu  général  d'études  biologiques 
à  Ceylan  [XVIII].  —  L'auteur  a  réuni  dans  ce  mémoire  un  mélange  d'ob- 
servations biologiques  diverses.  Une  première  série  a  trait  aux  réeifs  de 
coraux,  à  leur  distribution  qui  semble  dépendre  de  la  direction  des  vents 
prédominants  dans  la  région,  à  la  croissance  et  à  la"  mort  des  organismes 
constructeurs.  L'auteur  passe  en  revue  la  faune  de  ces  récifs  ;  il  note,  entre 
autres,  l'absence  de  grandes  actinies,  si  fréquentes  sur  les  récifs  de  la  m^- 
Rouge.  Une  observation  intéressante  concerne  un  mollusque  qui  habite  les 
récifs,  Ilarpa  convidaUs,  le  seul  prosobranche  qui  change  de  coloration  et 
qui  présente  de  plus  une  autotomie  de  son  pied.  —  Plus  loin  l'auteur  décrit 
le  changement  de  coloration  du  poisson  Salarias.  Ce  poisson  vivant  passa- 
gèrement (à  marée  basse)  hors  de  l'eau,  PI.  en  a  profité  pour  faii-e  sur  lui, 
ainsi  que  sur  Perioijhi(dmus,  des  expériences  concernant  la  faculté  auditive. 
Toutes  les  expériences  faites  jusqu'à  présent  sur  l'audition  des  poissons 
étaient  rendues  particulièrement  difficiles  par  le  lait  qu'elles  devaient  avoir 
lieu  dans  l'eau.  Mais  dans  ces  cas  particuliers,  chez .Sa^'/'ms  etPeriop/ithalnnis, 
elles  n'ont  également  donné  (jue  des  résultats  négatifs.  Les  poissons  paraissent 
bien  être  sourds  [XIX,  1*^].  Le  poisson  Anabas  scandeus   a  été,  lui  aussi. 


Xvu.  _  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  309 

soumis  à  certaines  expériences  par  PI.  L'auteur  a  pu  constater  la  nécessité 
absolue  d'une  certaine  humidité  pour  maintenir  ce  poisson  en  vie  et  lui 
permettre  de  respirer  normalement.  L'humidité  semble  nécessaire  pour  le 
fonctionnement  du  labyrinthe,  cet  organe  respiratoire  accessoire  qui  est  de 
beaucoup  plus  important  pour  I"  [nahas  que  les  branchies.  Maintenu  à  sec,  ce 
poi.'^.son,  qui  pourtant  a  besoin  d'air  atmosphérique  pour  sa  respiration,  meurt 
invariablement.  L'auteur  discute  également  la  soi-disant  faculté  des  Aiiabas 
de  grimi)er  sur  des  arbres.  —  Vue  nouvelle  série  d'observations  concerne 
certains  épizoaires  vivant  sur  I/olothuria  atra  .laeger,  habitant  régulier  des 
récifs  de  coraux.  Cette  holothurie  noire  est  tachetée  de  jaune.  Les  taches 
jaunes  proviennent  en  partie  d'un  pigment  organique  et  en  partie  de  grains 
de  sable  retenus  par  le  mucus.  Un  des  épizoaires  mentionnés,  l'annélide 
Pohjnoë  Fveudenherrji,  espèce  non  décrite  encore,  a  exactement  la  colora- 
tion de  l'holothurie,  y  compris  les  taches  jaunes.  Il  s'agit  là  d'un  remarquable 
cas  de  mimétisme.  PI.  décrit  cette  annélide  en  détail  et  en  donne  une 
reproduction  coloriée  in  situ  sur  l'holothurie  en  compagnie  d'un  autre  épi- 
zoaire,  un  petit  crabe,  Lissocarcinus  orbicularis.  décrit  plus  en  détail  par  BoR- 
RADAiLE  en  190?. 'L'annélide  aussi  bien  que  le  crabe  ne  semblent  pas  quitter 
l'holothurie  de  leur  propre  gré.  —  Les  expériences  si  intéressantes  de 
ScHNUDT  (1913)  sur  l'état  cataleptique  des  Dixippus  ont  engagé  PL  à  con- 
trôler ces  phénomènes  chez  les  Phasmides  et  le  Phyllium  de  l'ile  de  Ceylan. 
11  a  pu  l'obtenir  facilement  et,  tout  comme  ScHMmT,  il  voit  dans  ce  phéno- 
mène qu'on  observe  chez  ces  insectes  à  l'état  libre  aussi,  une  adaptation 
capable  d'augmenter  leur  ressemblance  avec  des  rameaux.  Contrairement  à 
ScHMiDT  toutefois,  PL  trouve  que  la  catalepsie  est  déterminée  par  une  exci- 
tation des  ganglions  thoraciques.  Elle  ne  serait  donc  pas  sous  la  direction 
des  ganglions  céphaliques.  PL  a  également  réussi  à  provoquer  l'état  cata- 
leptique chez  de  tout  jeunes  Phyllium  fraîchement  éclos,  cela  à  Ceylan  du 
-moins,  tandis  qu'à  léna  il  n'a  plus  réussi  que  sur  des  individus  âgés  d'au 
moins  trois  semaines,  ayant  déjà  changé  leur  coloration  initiale  brune  contre 
une  teinte  verdàtre.  PL  rappelle  à  ce  sujet  que  l'hypnose  est  très  difficile 
a  obtenir  chez  les  petits  enfants  [XIX,  1°].  Le  mimétisme  bien  connu  des 
Phyllium  pulchrifolium  par  rapport  aux  feuilles  de  cacaotiers  sur  lesquelles 
vivent  ces  insectes  a  également  incité  l'auteur  à  faire  des  expériences  spé- 
ciales. Il  constate  d'abord  que  les  jeunes  Phyllium,  ont  la  couleur  des  jeunes 
feuilles  de  cacaotiers  et  présentent  de  plus  un  géotropisme  négatif  très  pro- 
noncé, de  sorte  qu'ils  cherchent  toujours  à  atteindre  l'extrémité  libre  des 
rameaux  où  se  trouvent  précisément  les  jeunes  feuilles.  Les  ailes  anté- 
rieures,des  femelles  ne  peuvent  plus  être  écartées  du  corps,  ne  servent  donc 
plus  au  vol  et  semblent  être  devenues  uniquement  des  organes  mimétiques. 
PL  a  encore  remarqué,  chez  les  Phyllium  adultes,  de  curieux  mouvements 
oscillants  du  corps,  rappelant  ceux  d'une  feuille  qui  est  secouée  parle  vent. 
Afin  d'établir  si  le  mimétisme  des  Phyllium  leur  est  réellement  de  quelque 
utilité  vis-à-vis  de  leurs  ennemis  naturels,  PL  a  placé  ces  insectes  en  pré- 
sence d'un  certain  nombre  de  lézards  du  genre  Calotes,  cela  aussi  bien  en 
cage,  qu'en  plein  air.  Ces  expériences  semblent  démontrer  que  les  Phyllium 
ne  sont  pas  absolument,  mais  pourtant  relativement,  garantis,  un  certain 
nombre  ayant  été  épargné  par  les  lézards.  Cela  tiendrait  toutefois,  selon 
PL.  moins  à  la  forme  de  leurs  corps  ressemblant  à  une  feuille  qu'à  leur 
immobilité.  Sitôt,  en  effet,  qu'un  insecte  se  remuait,  il  ne  tardait  pas  à  être 
happé  par  un  lézard.  Les  Phyllium  et  les  phasmides  n'abandonnent  leur 
immobilité  que  la  nuit,  quand  les  lézards  précisément  ont  cessé  leur  chasse. 
Malgré  la  garantie  seulement  relative  que  leur  confère  leur  mimétisme,  il 


310  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

faut,  admettre  pourtant  que  sans    lui  les  phylliums  seraient  depuis   long- 
temps exterminés,  vu  la  lenteur  de  leur  développement  individuel  et  leur 
fécondité  restreinte  :  un  Phyllium  met,  en  effet,  243  jours  pour  atteindre 
sa  maturité,  puis  il  ne  passe  que  3  mois  à  l'état  d'imago  et  pendant  ce  temps 
ne  pond  guère  plus  de  120  œufs.  PI.  fait  encore  remarquer  que  les  Phyl- 
lium ne  sont  jamais  dévorés  tout  entiers  par  les  lézards;  ceux-ci  n'en  ar- 
rachent que  des  parties  et  laissent  le  reste,  ce  qui  tient  peut-être  à  quelque 
mauvais  goût  propre  à  ces  insectes.  —  Pareil  dégoût  serait  en  tout  cas  eu 
jeu   dans  un  autre  cas  étudié  par  PI.  et  concernant  le  papillon  Papilio 
/tec<or  qu'imite,  d'ailleurs,  une  des  trois  espèces  de  femelles  de  Papilio pobj- 
stes.  Le  Papilio  hector.  selon  les  observations  de  PI.,  ne  devient  qu'exception- 
nellement la  proie  des  lézards.  En  général,  ceux-ci  l'ignorent.  —  Plus  loin 
PI.  donne  le  résultat  de  ses  expériences  concernant  la  phosphorescence  de 
Luciola  sinemis.  Cette  phosphorescence  est  continue  pendant  toute  la  nuit: 
l'insecte  commence  à  luire  à  la  tombée  de  la  nuit,  vers  6  h.  1/2,  ce  qui 
pouvait  engager  à  penser  que  l'obscurité  serait  l'agent  déterminant  ;  mais 
des  Lucioles  transportées  dans  la  chambre  noire  vers  11  heures  du  matin  ne 
se  mettaient  pas  à  luire,  si  on  évitait  de  les  inquiéter  autrement.  En  les 
laissant  toutefois  dans  l'obscurité  pendant  plusieurs  jours,  on  voyait  appa- 
raître la  phosphorescence  dans  la  chambre  noire  régulièrement  à  la  même 
heure  que  chez  les  Lucioles  en  plein  air  [XV,  l'^].  Cela  fait  supposer  qu'il  y 
a  en  jeu  des  processus  rythmiques  du  métabolisme,  et  cela  engage  à  tenter 
sur  ces  insectes  des  expériences  analogues  à  celles  de  Semon  sur  les  mouve- 
ments rythmiques  de  jeunes  pousses  d'acacias  élevées  dans  l'obscurité;  en 
vue  d'examiner  s'il  y  a  lieu  d'admettre  l'existence  de  l'hérédité  des  carac- 
tères acquis  [XV,  b,  fi].  —  PI.  a  encore  mesuré  les  pattes  postérieures  rudi- 
mentaires  de  cinq  Python  molurns  et  pense  qu'il  s'agit  là  d'organes  réelle- 
ment dépourvus  de  tout  fonctionnement.  —  Finalement  il  expose  les  raisons 
qui  lui  font  croire  que  le  fameux  arbre  sacré  {Ficus  religiosa)  d'Anuradha- 
pura,  soi-disant  âgé  de  plus  de  2.000  ans,  ne  saurait  avoir  cet  âge  et  qu'il 
peut  tout    au  plus   s'agir   d'un   enchaînement   bimillénaire   d'un   certain 
nombre  de  générations  se  rattachant  directement  à  l'arbre  original  planté 
environ  300  ans  avant  J.-C.  —  J.  Strohl. 

Œcologie. 

Hamilton  (Clyde  C).  —  L'action  sur  quelques  insectes  du  sol  de  Vévapora- 
tion  de  Vacide  carbonique  et  de  l'ammoniaque.  —  Un  grand  nombre  de  larves 
et  d'insectes  adultes  de  la  famille  des  Carabidés  ont  été  étudiées  par  l'auteur 
à  l'aide  de  dispositifs  particuliers  qui  permettaient,  dans  les  conditions  du 
laboratoire,  de  soumettre  les  animaux  à  l'aération  par  un  courant  d'air  d'une 
vitesse  constante  (13,3  litres  par  minute),  mais  d'une  humidité  graduée,  et 
d'une  température  différente.  Des  courants  d'air  contenant  de  l'acide  carbo- 
nique et  de  l'ammoniaque  ont  été  également  expérimentés.  —  Les  larves 
comme  les  adultes  sont  très  sensibles  à  l'évaporation  et  évitent  activement 
l'air  sec,  surtout  à  une  température  de  20°  et  au-dessus.  La  rapidité  du  courant 
d'air  les  affecte  beaucoup  moins.  Le  séjour  préalable  dans  un  milieu  plus 
froid  ou  plus  chaud  abaisse  ou  élève  l'optimum  de  température  correspon- 
dant à  la  plus  grande  activité  dans  les  mouvements.  Les  adultes  sont  un  peu 
moins  sensibles  que  les  larves,  peut-être  parce  que  le  revêtement  chitineux 
les  préserve  de  l'évaporation  cutanée  ;  dans  les  conditions  naturelles,  d'ail- 
leurs, on  trouve  des  adultes  à  la  surface  du  sol,  tandis  que  les  larves  sont 
toujours  enfouies  dans  la  terre  humide.  —  Les  uns  comme  les  autres  sont  très 


XVII.  -  ORIGINE  DES  ESPECES.  311 

tolérants  vis-à-vis  de  CO-  (jusqu'à  4  %),  ce  qui  s'explique  par  la  grande 
quantité  de  CO-  dans  le  sol.  Los  insectes  sont,  d'ailleurs,  en  général,  beau- 
coup plus  tolérants  à  cet  égard  que  les  vertébrés.  L'ammoniaque  parait  nocif 
aux  insectes  adultes  (il  n'a  pas  été  fait  d'expériences  sur  les  larves),  mais  il 
faut  dire  que  les  quantités  employées  étaient  probablement  plus  fortes  que 
dans  la  nature.  —  A  ces  constatations  expérimentales  l'auteur  ajoute  des 
considérations  intéressantes  sur  les  conditions  qui  sont  celles  des  insectes 
dans  leur  habitat  naturel.  —  M.  Goldsmith. 

Chenoweth  (Ho-wer  E.).  —  Ré avtionn  de  certains  mammifère&  hahitantles 
/nréis  humides  aux  conditio7is  de  Vair,  et  Unr  importance  pour  les  questions 
de  distribution  r/cographique  des  mammifères.  —  La  distribution  géographique 
des  animaux  étant  déterminée  par  leurs  réactions  aux  conditions  extérieures 
(intensité  de  l'évaporation,  hurhidité,  pression  atmosphérique,  vent,  tempé- 
rature), toutes  les  fois  qu'on  réussit  à  reproduire  ces  conditions  expérimen- 
talement et  étudier  le  comportement  à  leur  égard  d'une  espèce  animale,  on 
projette  une  certaine  lumière  sur  sa  distribution.  L'auteur  a  étudié  la  souris 
des  forêts,  Peromyscus  leucopsus  noveboracensis,  au  point  de  vue  de  ses  ré- 
actions au  pouvoir  évaporant  de  l'air,  dans  le  but  de  déterminer  les  facteurs 
extérieurs  qui  limitent  strictement  l'habitat  de  cet  animal  à  la  région  fores- 
tière. —  L'espèce  étudiée  réagit  à  l'évaporation,  quelle  que  soit  sa  cause  — 
mouvement,  sécheresse  ou  température  de  l'air  — ,  de  la  même  façon  néga- 
tive, en  recherchant  les  régions  de  la  plus  petite  évaporation.  Des  différences 
individuelles  existent  dans  l'aptitude  à  résister  aux  conditions  défavorables 
d'évaporation  ;  cette  aptitude  tient  aux  poils  de  l'animal,  qui,le  protègent  aussi 
efficacement  que  la  chitine  protège  les  insectes.  —  C'est  l'évaporation,  qui 
est  elle-même  une  résultante  du  vent,  de  la  température  et  de  la  sécheresse 
de  l'air,  qui  est  probablement  le  facteur  principal  déterminant  la  distribu- 
tion de  cette  espèce  [XVIII].  —  M.  Goldsmith. 

"Weese  (A.  O.).  —  Les  réactions  du  lézard  à  cornes,  Phrynosoma  mo- 
destum.  —  Ce  lézard  vit  au  Mexique,  dans  la  région  des  savanes,  à  une  alti- 
tude de  1.500  à  2.200  mètres,  dans  un  milieu  relativement  sec.  La  tempéra- 
ture la  plus  favorable  pour  lui  est  d'environ  32°  pour  l'air  et  de  38°  pour  le 
sol.  Pendant  les  heures  les  plus  chaudes  de  la  journée,  l'animal  reste  enfoui 
dans  la  terre.  Sa  coloration  correspond  en  gros  à  celle  du  substratum  ;  elle 
devient  plus  foncée  après  la  pluie.  —  L'auteur  a  expérimenté,  sur  des  ani- 
maux en  captivité,  l'action  de  l'air,  de  la  température,  de  l'humidité  et  du 
pouvoir  d'évapoTation  et  l'action  de  la  température  du  substratum.  Il  a 
constaté  (résultat  certain  d'avance)  que  les  conditions  optima  sont  celles  réa- 
lisées dans  l'habitat  naturel.  —  M.  Goldsmith. 

Bordas  (L.).  —  Du  rôle  de  quelques  Ichneumonides  comme  auxiliaires  de 
l'arboriculture  forestière.  —  Nouveaux  exemples  de  destruction  de  larves 
d'insectes  xylophages  grands  ennemis  de  nos  essences  forestières  par  des 
Ichneumoïdes  (les  Klyssa  Graven  et  les  Ephialtes  L.)  qui,  grâce  à  leur 
tarière  très  longue  et  très  souple,  peuvent  atteindre  les  larves  au  fond  de 
leurs  galeries.  Une  seule  femelle  peut  ainsi  stériliser  de  12  à  36  larves.  — 
Y.  Delage. 

Anonyme.  —  Pourquoi  le  papillon  du  chou  ne  se  propage  pas  plus  rapide- 
ment. —  C'est  parce  que  l'on  a  importé  d'Europe  un  ichneumon  qui  dépose 
ses  œufs  dans  les  chenilles.  Les  jardiniers  doivent,  lorsqu'ils  rencontrent  des 


312  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

cocons  d'ichneumon  sur  les  feuilles  de  chou,  les  mettre  dans  une  boite  et 
leur  fournir  beaucoup  de  chenilles  pour  favoriser  leur  multiplication.  — 
Y.  Delage. 

Bowman  (H.  H.  N.).  —  Œcologie  et  physiologie  de  Rhizophora  manfjle 
[V,  x\-  —  Voici  tel  que  le  donne  l'auteur  le  résumé  de  la  partie  biologique 
de  ce  travail  sur  les  palétuviers.  Dans  les  milieux  concentrés,  une  haute  mor- 
talité de  graines  est  due,  pour  les  sols  vaseux  riclies  en  H-S,  à  la  haute  con- 
centration des  ions  H  ;  dans  l'eau  de  mer  concentrée  par  réduction  de 
140  volumes  à  100,  la  mortalité  est  due  à  la  difficulté  de  l'absorption  et  à 
l'abaissement  du  métabolisme.  Dans  les  cultures  en  sol  humide,  la  transpi- 
ration est  en  équilibre  avec  l'humidité  du  sol;  lorsque  l'eau  imbibant  le  sol 
contient  plus  de  35  %  d'eau  de  mer,  la  transpiration  est  plus  active  quand 
le  sol  est  un  composé  artificiel  chimiquement  compliqué  (sol  de  New-Jersey) 
que  lorsque  celui-ci  est  formé  de  simple  sable  coquillier  ;  quand  la  concentra- 
tion est  égale  à  35  %,  il  y  a  égalité  de  transpiration  dans  les  deux  sols;  enfin, 
quand  la  concentration  est  inférieure  à  35  %  d'eau  de  mer  dans  l'eau  douce, 
la  transpiration  l'emporte  dans  le  sable  coquillier.  L'explication  de  ces  phé- 
nomènes semble  être  fournie  par  les  expériences  de  Haas  sur  la  concentra- 
tion des  ions  hydrogène  dans  l'eau  de  mer  alcalinisée.  Dans  les  parties  hypo- 
cotylées,  on  n'observe  pas  au  cours  de  la  croissance  une  diminution  dans 
le  rapport  du  tannin  à  la  dextrose  ;  ce  rapport  se  maintient  de  2/3  à  1  ;  comme, 
d'autre  part,  il  n'a  été  trouvé  aucune  trace  de  zymase  susceptible  de  trans- 
former le  tannin,  on  doit  conclure  que  ce  dernier  n'est  pas  une  substance  de 
réserve.  La  mesure  des  feuilles  montre  que  la  croissance  est  dépendante  de 
la  salinité  et  de  la  situation  par  rapport  à  la  limite  .supérieure  des  eaux  ma- 
rines ;  mais  il  lui  faut  une  certaine  quantité  d'eau  de  mer.  C'est  ainsi  que  la 
plante  se  développe  le  mieux  dans  les  estuaires,  où  il  y  a  des  courants  con- 
traires d'eau  de  mer  et  d'eau  douce.  La  plante  a  un  intérêt  économique  par 
son  tannin,  le  charbon  qu'elle  fournit  et  pour  l'assistance  qu'elle  prête  aux 
travaux  maritimes  en  fixant  les  terres.  —  Y.  Delage. 

Schmitz  (H.).  —  Happoiis  bioloyiques  enlr»'  Jes  Diptères  et  les  limaces.  — 
Ces  rapports  sont  de  trois  ordres  :  les  Diptères  peuvent  être,  à  l'état  lar- 
vaire, endoparasites  de  mollusques;  ils  peuvent  être,  à  l'état  d'imago,  para- 
sites externes;  ils  peuvent,  enfin,  être  saprophages  et  utiliser  pour  la 
ponte  les  corps  de  mollusques  morts.  Ce  dernier  groupe  est  le  plus  nom- 
breux. —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Taylor  (H.  P.).  —  Mortalité  de  poissons  sur  la  côte  occidentale  de  la  Flo- 
ride. —  En  octobre  et  novembre  1916,  il  y  eut  beaucoup  de  poissons  tués  dans 
la  région  en  question,  par  cause  inconnue.  Le  phénomène  a  déjà  été  observé 
en  1844,  1854,  1878,  1880,  1882,  1883,  1908.  Soixante-trois  espèces  étaient 
représentées  parmi  les  morts  (37  familles).  Avec  des  poissons,  il  y  avait  des 
limules,  des  oursins  et  des  éponges.  Cause  probable? Peut-être  des  émissions 
de  gaz  toxiques  i)ar  le  fond  à  la  suite  de  secousses  sismiques  faibles,  ou  bien 
abondance  exagérée  de  Péridiniens  morts  et  pourrissants.  —  H.  de  Varignv. 

Godard  (A.).  —  Les  oiseaux  nécessaires.  —  L'auteur  donne  des  rensei- 
gnements très  circonstanciés  sur  la  nourriture  et  sur  les  espèces  utiles  à 
l'agriculture,  et  conclut  que  la  protection  des  Oiseaux  est  devenue  une 
science  moderne  qui  caractérise  les  tendances  du  x\«  siècle.  —  A.  Menegaun. 


XVll.  —  OHIGLXE  DES  ESPÈCES.  313 

.4  (iaplntions  parliculières . 

Anonyme.  —  L'appareil  sudoripare.  —  Un  fait  d'adaptation  au  climat 
cliaud  consiste  dans  l'augmentation  du  nombre  des  glandes  sudoripares 
chez  l'homme,  sous  les  tropiques,  ce  nombre  variant  du  simple  au  double 
par  unité  de  surface  de  la  peau,  du  blanc  américain  au  negritos,  en  passant 
par  divers  intermédiaires  cliez  les  autres  races  noires  des  tropiques.  Par  là, 
le  noir  des  tropiques  se  défend  mieux  contre  la  chaleur  que  le  blanc.  Aron 
a  avanré,  en  outre,  que  la  sueur,  tandis  qu'elle  se  gaspille  en  gouttes  tom- 
bantes chez  le  blanc,  reste  chez  le  nègre  en  rapport  avec  la  surface  sous  la 
forme  de  petites  perles  qui  finissent  par  former  une  sorte  de  pellicule  conti- 
nue; elle  ne  se  dissipe  que  par  l'évaporation.  Les  auteurs  contestent  cette 
observation,  montrant  qu'on  voit  la  sueur  couler  aussi  bien  chez  le  nègre 
ipie  chez  le  blanc.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Sokolo-wsky  A.).  —  Contribution  à  la  biologie  de  l'éléphant  de  mer.  — 
Il  s'agit  du  Macrorhinus  angustirostris,  autrefois  très  abondant,  aujour- 
dliui  presque  disparu.  Les  observations  ici  présentées  ne  sont  pas  person- 
nelles et  sont  le  récit  de  ce  qui  a  été  vu  par  M.  Townsend,  directeur  de 
l'Aquarium  de  New-York.  Ce  dernier  rencontra  un  troupeau  de  150  indi- 
vidus sur  un  point  écarté  et  inhabité  des^côtes  de  la  Guadeloupe.  Les  mâles 
se  livrent  de  violents  combats  au  cours  desquels  ils  font  entendre  une  sorte 
d'aboiement,  se  déchirent  et  peuvent  même  se  tuer.  L'appendice  nasal,  en 
forme  de  trompe  atteignant  "35  cent.,  est  l'apanage  des  mâles  seuls;  flasque 
et  retombant  dans  les  conditions  ordinaires,  il  apparaît  dans  le  combat 
dressé  par  le  moyen  de  ses  fibres  musculaires  et  sert,  sans  doute,  à  donner 
à  l'animal  un  aspect  plus  menaçant.  A  rapprocher  du  bonnet  cutané  de 
Cystophora  cristata,  que  l'animal  gonfle  d'air  pour  se  donner  un  aspect  plus 
terrible.  —  Y.  Delaue, 

•  AVilder  (Inez  'Whipplej.  —  L'élevage  des  jeunes  chez  Desmognathus 
fusca.  —  Le  nombre  d'œufs  pondus  par  chaque  femelle  est  restreint  (20  en 
moyenne)  et  la  ponte  n'a  pas  lieu  tous  les  ans  régulièrement;  ce  nombre 
restreint  de  descendants  est  compensé  par  certaines  adaptations  qui  assurent 
la  conservation  et  l'éclosion  du  plus  grand  nombre  possible  d'œufs  pondus. 
La  fécondation  est  interne;  lorsqu'on  l'empêche  de  se  produire,  les  œufs 
ne  sont  pas  pondus,  mais  résorbés  dans  le  corps  de  la  femelle.  Ils  sont 
riches  en  vitellus;  l'éclosion  a  lieu  (après  une  période  d'incubation  de  53  à 
57  jours)  en  milieu  humide,  mais  hors  de  l'eau;  les  jeunes  larves  y  restent 
jusqu'à  ce  que  tout  le  vitellus  soit  résorbé,  après  quoi  elles  s'en  vont  à  la 
recherche  de  l'eau,  aidées  en  cela  probablement  par  Jeur  phototropisme 
négatif.  La  mère,  après  la  ponte,  reste  auprès  de  ses  œufs,  le  corps  ordi- 
nairement enroulé  autour  de  leur  masse  ;  cette  attitude,  typique  pour  l'es- 
pèce, peut  se  modifier  en  raison  de  certaines  conditions  extérieures;  ainsi, 
l'auteur  a  vu  une  femelle  rester  non  pas  près  de  ses  œufs,  mais  sur  eux,  et 
le  corps  étendu;  que  ce  n'est  pas  là  une  difiérence  individuelle  est  prouvé 
])ar  ce  fait  qu'une  autre  femelle  placée  dans  le  même  terrarium,  lorsqu'elle 
a  retrouvé  cette  ponte,  dont  la  légitime  propriétaire  avait  été  au  préalable 
enlevée,  s"est  placée  dans  la  même  attitude  anormale  que  celle-ci.  L'auteur 
attribue  ce  fait  à  l'influence  d'un  rayon  du  soleil  qui  pénétrait  par  une  cre- 
vasse dans  l'abri  obscur  où  se  trouvait  la  ponte.  —  La  femelle,  comme  le 
montre  cette  observation,  ne  semble  pas  distinguer  sa  ponte  d'une  ponte 
étrangère  [XIX,  2°,  iv,  a\  —  M.  Goldsmith. 


314  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Meek  (A.)  et  Stone  (Dorothy). — Investigations  sur  les  harengs  1916-17. 

—  Ce  sont  des  séries  d'observations  faites  en  grand  dans  les  pêcheries 
du  Northumberland  sur  un  nombre  considérable  de  harengs,  en  vue  de 
déterminer  la  biologie  de  ces  animaux  tant  en  ce  qui  concerne  leur  cycle 
vital  que  leui^s  migrations,  lieux  et  époques  de  frai,  etc.  De  nombreux  tableaux 
indiquent  l'âge  des  harengs  d'après  les  anneaux  d'hiver  de  leurs  écailles, 
leur  taille,  leur  état  de  maturité  sexuelle,  etc.  ;  vers  le  mois  de  juillet  on  voit 
apparaître,  venant  du  nord,  des  harengs  à  quatre  anneaux  d'hiver,  tandis 
que  ceux  à  trois  anneaux  disparaissent  vers  le  sud.  —  Y.  Delage. 

Meek  (A.).  —  La  mytiliculture.  —  Les  embryons  deviennent  libres  en 
12  à  20  heures,  et  les  larves  mènent  une  vie  pélagique  pendant  4  à  8  jours 
durant  lesquels  elles  sont  emportées  par  le  courant,  principalement  vers  le 
sud.  Après  quoi  les  jeunes  tombent  au  fond  et  peuvent  se  développer  s'ils 
rencontrent  un  lieu  de  fixation  convenable.  Le  problème  consiste  à  rete- 
nir les  larves  pélagiques  et  à  faire  déposer  les  jeunes  sur  un  fond  approprié. 

—  Y.  Delage. 

b)  Rabaud  (Et.).  —  U immobilisation  réflexe  des  arthropodes  et  des  verté- 
brés. —  L'immobilisation  des  arthropodes  en  cas  de  danger  résulte  d'une 
excitation  périphérique,  non  sensorielle,  de  certaines  zones  (le  plus  souvent 
ù  la  racine  de  l'aile),  entraînant  un  réflexe  :  l'effet  est  immédiat  et  irrésis- 
tible, surtout  si  les  excitations  de  plusieurs  zones  sont  conjuguées;  la  durée 
est  variable.  Le  réflexe  d'immobilisation  existe  chez  nombre  de  vertébrés  : 
batraciens,  oiseaux.  11  ne  s'agit  pas  d'un  effet  de  terreur  paralysante,  pas 
davantage  de  ruse  ou  d'une  attitude  volontaire  devenues  héréditaires  ;  l'im- 
mobilisation réflexe  n'a  pas  d'utilité  justifiant  une  sélection  naturelle;  il 
s'agit  d'une  contraction  survivant  à  l'excitation,  mais  sans  fin  biologique 
apparente  [XIX,  I^,  b,  [î].  —  G.  L.  Duprat. 

Pigorini  (L.).  —  Sur  le  mécanisme  de  formation  du  cocon  et  sur  sa  signi- 
fication biologique.  —  Le  Bombyx  mori  est  porté  à  tisser  la  soie,  produit  d'ex- 
crétion suivant  l'auteur,  et  ensuite  à  former  le  cocon,  non  par  une  disposi- 
tion providentielle  en  vue  de  protéger  le  délicat  organisme,  mais  par  les 
faits  combinés  de  la  coagulabilité  de  la  soie  et  par  la  série  de  mouvements 
réflexes  du  corps,  qui  amènent  celui-ci  à  se  débarrasser  de  la  soie  qu'il 
contient  et  empêchent  que  l'animal  reste  englué.  —  Y.  Delage. 

Anonyme.  —  La  lumière  de  la  mouche  lumineuse.  —  A  l'occasion  de  Pho- 
tinus  pyralis  et  de  Photuris  pensylvanica,  l'auteur  rappelle  les  explications 
qui  ont  été  données  des  usages  et  avantages  de  la  lumière  usitée  :  rendre 
visible  la  proie,  l'aveugler,  effrayer  et  aveugler  les  ennemis,  servir  d'orne- 
ment; l'auteur  suggère  que  ce  doit  être  un  signal  pour  le  rapprochement 
des  sexes.  Cependant  le  fait  que  certaines  larves  sont  lumineuses  n'est  pas 
en  rapport  avec  cette  explication.  —  Y.  Delage. 

L'Hermitte  (J.).  —  Aviceptologie  provençale.  —  L'auteur  étudie  les 
divers  modes  de  chasse  employés  dans  le  Midi  de  la  France,  chasse  au  poste, 
abreuvoir,  filet  à  deux  bandes,  piège,  filet,  la  cabane,  l'olivier,  l'arquet.  Il 
parle  des  appelants  et  des  ruses  à  employer  pour  réussir.  —  A.  Me.negaux. 

Bittera  (Jul.  v.i.  —  Les  organes  copulateurs  mâles  des  Murides.  —  A 
ht  suite  de  recherches  faites  sur  les  Chiroptères  et  sur  certains  rongeurs, 


II.  —  RÉUNIONS  ESSENTIELLES  OU  SOCIÉTÉS  {suite). 


le  but  d'accnuplenient  entre  individus  d'espèces  dillérenles  {\). 


Ferversium  entre  individus  d'espèces  dilïérentes  [-2). 


riéunis 
indépen- 
damment 

de 
l'appétit 

sexuel. 


Phagophiliiim  :  Une  partie  des  membres  vît  auv  dépens  des  parasites  des  autres  (3). 


nprunte  à  l'autre  un  support,  et  le  bem-lice  est  i.ominun.  mais  d'une  autre  nature  gu 


Phylacobiinn  :  Un  des  membres  fournit  à  l'autre  un  logis,  et  le  locataire  défend  le  propriétaire  (j). 


ces,  ou  de  quelque  autre  manière,  et  re(,'oU  de 


du  travail   tou 


omine  esclaves,  des  individus  captures  participent  aux  droits  et 


Société  d'adoption  :  L'espèce  adopt<*e  est  introduite  sans  violence  et  ne  fournit  auc 


vantage  perceptible  ^^). 


Hétérosynépileium  :  Synépileium  dont  les  membres  sont  d'espèces  difterentes  (H). 


Confoederatium  :  Groupement  purement  sympathique,  sans  avantages  matériels,  d'individus  d'espèces  différentes  (12 


Hètêrosymporiurn  :  individus  d'espèces  différentes  rapproclies  par  la  même  cause  ei  pour  le  même  but  (13'. 


L'une  des  espèces  dérobe  à  l'autre  nourriture  ou  produits  amasses  par  celle-ci  (1* 


Syllestium  :  Une  espèce  offre  a  l'autre  un  gîte  et  se  nourrit  des  i 


eufs  de  cette  dernière  (lo). 


:  L'espèce  hospitalisée  s'approprie  i 


;  lutte  des  substances  inutiles  pour  Thôte  (16). 


Une  espèce  en  hospitalise  une  auire,  sans  autre  avantage  ou  inconvénient  d'un  cote  ou  de  l'autre  (17). 


Protection  sans  hospitalisation,  par  simple  voisinage  (18). 


Une  espèce  de  fourmi  incapable  de  fonder 


colonie  abandonne  ses  <fufs  à  une  autre  espèce  qui  les  soigne  (1!>). 


Une  espèce  se  constitue  un  gite  en  agglomérant  ensemble  les  demeures  d'autres  espèces,  sans  tuer  celles-ci  {-21). 


Une  espèce  établit 


le  corps  d'une  autre  sans  être  vraimeni  parasite  (û-2). 


Une  espèce  habile  le  corps  dune  autre  et  lui  emprunte  en  vrai  parasite  les  éléments  de  sa  nourriture. 


(1}  Grenouilles  mâles  avec  femelles  d'autres  espèces,  crapauds  ou  carpes;  Melilsea  dichynna  ^^  et  M.  athalia  Q\  Zygaena  trifolii  c^  et  Z.  Filipen- 
dulae  9  ;  Coccinella  decempunctata  çf  et  C  bipunctata  Q  ;  merle  ^  et  grive  Ç  ;  chat  sauvage  et  chat  domestique:  loups  et  chiens.  (2)  Fseudocopulation 
entre  mâles  de  Rrenouilles  el  de  crapauds;  Rhayonycha  mela/iura  .-^  et  Luciola  lusitanica  9- 13)  Etourneaux  et  bétail  au  pAturage:  Pluvinnus  aegypticus 
et  Crocodilus  niloticux;  chauve-souris  el  troupeaux  de  bœufs.  (4)  Eupagurus  pridea'u.rii  et  Adamsia  palliata ;  Eupagiirus  bernardus  et  Ilydractinia 
c('Aina(«et  autres.  (S)  Cajuponotus  punclatus  termitarius  et  divers  Entérines  q\.  Anoplolermes ;  Trigonia  el  Eutermes.  (Ô)  Fourmis  et  pucerons,  Formica 
cinerea  et  Gargara  genistae;  fourmis  el  chenilles  de  Lycaenides;  Termitapkis  circmnvatata  et  Armitermes  foreli ,  fourmis  et  chenilles  de  Psecadia 
pHsiella  et  P.  decemgutella.  (71  Fourmis  et  nombreux  insectes  symphiles,  Termites  et  autres  insectes  symphiles.  (8)  Fourmis  esclavagistes.  [îii  Formica 
consocians  et  F.  incerta;  Anergates  et  Tetramorium;  Bombus  sylvarum  et  B.  arenicola;  Bombus  luconim  et  B.derhamellus ;  fauvettes  et  jeunes  rossignols; 
rouge-gorges  et  jeunes  roitelets;  jeunes  coucous,  et  leurs  parents  nourriciers.  (10)  Chevaux  sauvages  et  autruches,  nandou  et  antilopes;  girafes  et  éléphant?. 
(Ul  Ciconia  alba  el  Leploptihts  crumcnifer.  (i2i  Corneilles  et  choucas;  etourneaux,  grive  litorne  et  bruant  jaune;  roitelet  huppé,  mésange,  grimperean, 
pics  et  Sitfa  caesia.  (13)  Grue  et  alouette.  (141  Termites  voleurs  chez  d'autres  termites;  fourmis  voleuses  chez  les  termites;  Antemnophorus  chez 
Lafiius;  GaLleria  mellona  chez  Apis  înellifica.\{lii)  Staphylins  chez  Fourmis;  Systellonolus  irigullntua  9  chez  Lasius  niger;  Solenopsis  fugax  chez 
certains  Formica,  Polyergus,  Lasius,  My7-miccb,  Tetramorium,  etc.;  Larves  de  Metoecus  chez  Vespa  vulgaris  et  V.  germanica,  Myrmédonies  chez 
termites;  Gonotodes  kumeralis  et  Tupinambis  nigropunctatus  chez  termites;  bancs  de  harengs  el  ceux  qui  les  suivent.  (IGi  Alcippe  lampas  el  Eupagurus; 
Tr inodes  h irtus  et  Tegenaria  domestica;  Dermestes  erichsoni  et  Euprovtes  chrysorrhea;  Dermestes  aurichalceus  et  Thaumetopœa  pityocampa  ;  Oxysoma 
(iberthuri  el  Myrmecocyslus  viaticus;  certains  Mallophages  et  Mammifères  ou  Oiseaux;  Astacobdella,  H istriohdeUa.  Polia  et  les  crustacés  qui  les 
hébergent.  ^17)  Caranx  (rachurus  avec  Méduses;  jeunes  poissons  avec  Physalies;  jeunes  morues  avec  Cyanea,  Crambessa.  Amelia;  Seranus  avec  Astraea; 
poissons,  crabes,  escargots,  moules,  vers,  astéries,  oursins,  dans  les  récifs  de  corail.  (18)  Caranx  Trachurus  ,avec  Méduses;  jeunes  poissons  avec 
Physalies;  jeunes  morues  avec  (' y anea,  Crambessa,  Amelia:  Serramus  avec  Astraea;  habitants  des  récifs  coralliens, \oissons,  crustacés,  gastéropodes, 
bivalves,  vers,  étoiles  de  mer  et  oursins.  (l'J)  Strongylognathus  et  Tetramorium.  (20)  Cirripédes  sur  les  baleines  el  les  requins;  colonies  de  polypes  sur  des 
crabes;  péritriches  et  infusoires  tentacnliferes  fixés  sur  coquillages,  insectes  ou  crustacés.  (21)  Sphéries,  Bithynies,  Limnées,  Planorbes,  comme 
matériaux  de  construction  de  la  demeure  des  larves  de  Limnophilus  fïavicornis.  (22)  Fierasfer  dans  les  Holothuries;  jeunes  Rodheus  amarus  dans  Unio: 
llydraires.  Actinies,  Polychèles,  Ophiures,  Crustacés,  dans  les  canaux  des  éponges.  —  Y.  Delvge. 


II.  —  RÉUNIONS  ESSENTIELLES  OU  SOjCIÉTÉS 


Colonies 

primaires  : 

Membres  issus 

d'une  même  mère 

et  réunis 
dès  leur  origine. 


Colonies 

récipro(iues  : 

lous  les  membres 

participent 

à  l'avantage. 


Colonies  lioraomurplies 

lous  les  participants 

similaires. 


Colonies  hétéromorphes 

et  polymorphes  : 

membres  non  semblables 

entre  eux. 


Colonies  fissipares  ;  membres  dérivant  le 


autres  par  tissiparité  fij. 


^■^emmipares  :  membres  dérivant  les  uns  des  autres  par  bourgeons  restant  adhérents  ' 


Colonies  fissipares  (3\ 


Colonies  gemmipares  (4). 


Colonies  irréeiproques  :  avantage  unilatéral  (î» 


Colonies  secondaires  :  lusion  d'individus  primitivement  séparés  (0). 


Syn'pnedium  :  Colonie  formée 
par  la  progéniture  seule. 


!:iympaediujn  homomorphe  :  Individus  identiques  saul  le 


Sympaedium  héieromor|the  :  Individus  prùsenianl  des  dillr 


autres  que  les  sexuelles 


Patrogynopaedium  : 
Progéniture  -{-  l^s  2  parents. 


Patrogynopaedhim  dimorphe  :  Progéniture  dillérente  des  parents  en  tant  que  larves    1.3). 


Patrogynopaedium  polymorphe  :  Dillérences  multiples  reposant  sur  la  division  du  travail  (l-t). 


Patropaedium  :  Progéniture  +  le  pè 


Progéniture  +  la  mère  (lU). 


Patropaedium  ;  Progéniture  +  le  père  (17). 


été  sexuelle  des  protozoai] 


Connubium  shnplex  : 

Union  sexuelle 

entre  métazoaires 

de  sexe  différents  ou 

hermaphrodites. 


PoJygamium  :  Les  participants  sont 
au  nombre  de  plus  de  -1. 


Polyginium  :  l  mâle  et  plusieurs  femelles  |19,. 


1  Icmelle  et  plusieurs  mâles  (50). 


Participants  au  nombre  de  deux  de  sexe  dilVéreni  ou  hermaphrodites  (21). 


uté  :  Promiscuité  entre  plusieurs  mâles  et  plusieurs  femelles  (2-2). 


Réunion  temporaire  d'animaux  monogames  et  pour  la  seule  durée  de  la  période  des  amours  (-23). 


Per 


impie 


on  en  vue  de  l'accouplement  en  dehors  d'un  hiu  de  procréation,  entre  individus  de  même  sexe,  généralement  mâles  ;24). 


Praeconnubi'um  .  Kapprocheuieut  d'individus  de  sexe  oiflérent  souvent  non  sex 
des  amours  (2;i). 


ellenient  mûrs,  non  unis  par  des  relations  sexuelles,  à  la  saison 


Synhesmium  :  Essaimage  en  commun 
sous  la  poussée  de  l'instinct  sexuel. 


Essaim  loriué  de  mâles  seulement  (-26;. 


Gynosynhe. 


formé  de  le 


Amphoteinsynhesmium  :  Essaim  lo 


d'individus  des  deux  sexes  (28). 


■  Réunion  de  plusieurs  sympaediums  (2«(). 


Syngynopaedium  :  Réunion  de  2  ou  plusieurs  gynopaediums  (30^. 


Sympatrogynopaedium   :  Réunion  de  2  ou  plusieurs  patrogynopaediuras  (311. 


Synandrium  :  Société  exclusive  de  mâles,  nécessairement  temporaire,  se  dissociant  à  répO(jue  des  amours  {32 


Syngynium  :  Société  exclusive  de  femelles,  nécessairement  temporaire,  se  dissociant  a  l'époque  des  amours  (33^ 


Symphagium  :  Même  définition  que  tableau  I  (34; 
SynrhortKm  :  iMéme  définition  que  tableau  I  (3S). 


Même  définition  que  tableau  I  (36). 


Symporium  :  Même  définition  que  tableau  I.  mais  un  but  commun  (37). 


Sympileium  :  Symphagium  dans  lequel  les  participants  unissent  leurs  forces  pour  triompher  de  leur  proie  (38). 


Sympaigmn  :  Réunion  pour  le  but  exclusif  du  jeu  {3i 


Symphyla 


Réunion  pour  un  but  de  protection  (40). 


(1)  Méandrines,  Volvox.  (2)  Ascones,  Eponges  cornées,  Hydrozoaire^,  Anthozoaires,  Clavellinldes,  Pérophorides.  [3\  Volvox.  corps  des  Métazoaires.  (4)  Tubulaires,  Campanulaires, 
Siphonophores,  Bryozoaires,  (ii)  Colonie  bouigeonnante  avant  la  séparation  des  bourgeons.  itJ)  Gemmules  des  Spongilles,  larves  ou  adultes  des  Spongiaires,  rameaux  d'Hydroides, 
larves  ou  rameaux  d'Anlhozoaires.  (7)  Jeunes  poissons,  lièvres,  oiseaux.  (8)  Abeilles  à  certains  moments,  après  le  premier  essaimage;  cité  de  Termites.  (9)  Gryllotalpa.  ForficiHa. 
divers  oiseaux,  et  mammifères.  HO)  Ruches,  fourmilières.  (11)  Lions,  Perdrix,  oiseaux  chanteurs  et  autres,  oiseaux  monogames.  (12)  Guanaco,  Bison,  Phoques  et  autres  mammi- 
fères polygames.  (13)  Passalus.  (14!  Cité  de  Termites.  [Vi)  Epmoche,  macropodes.  (16)  Glassosiphonies.  divers  amphibiens,  comme  Hylodes  Uneatus,  Pipa  dorsigei'a.  (17)  Syngnathus. 
Hippocampus.  Alytes.  Arthroleptia.PhyUohalcs,  Rhinoderma.  (18)  l'nion  du  primite  et  du  satellite  chez  les  Gregarines.  Conjugaison  chez  les  ciliés.  (19)  Scarabées,  oiseaux  et  mammi- 
fères potygines.  (20)  Moineau,  lièvre,  renard  ;  Pr>)xinus  laevis.  divers  Insectes  (double  copulation/^  Afrippe  lampas.  -.il  Anoures,  toi-tues,  nombreux  oiseaux.  (22i  Nombreux  poissons 
dans  leur  frayère;  chamois,  bison,  sangliers  au  moment  du  rut.  (23i  Monogamie  combinée  de  vipères.  i24i  ,-:^>^~'  .l/././v  mt-lIiflca.Lucanus  cervus.  Melolontha  vulgaris,  M.hippocas- 
tani.  Rhizotrogus  sotstitialis  Agkia  tau.  Laaiocampa  guercus.  Gonopteryx  r/tamni,  Musra  domostica',  Li'i'wi"''  ■-!''!in-a(a.  (25)  Divers  grenouilles  et  oiseaux,  Spongieola. 
Eiconaxius.  certains  Alpheus  et  autres.  (20)  Ephemera  vulgata.  Tendipedides.  Homaiomya  canicularis.  (27;  Emi^/s  Onrruds  .-it^)  Diverses  fourmis,  Adcla  viridetla.  (29)  Certains 
jeunes  poissons,  cerf  à  certaines  époques.  (30i  Certaines  fourmis,  Phoca  groentandica.  frichechus  rosmarus.  Sus  Smifa.  a  certaines  époques.  (311  Cercopiiheciis.  Cynocephalus, 
Mycetes.  Marmota.  Oryrtolagus  cunimlu.s  Marrorhinus  leoninus,  Catlorhinus  ursinus.  Eléphant,  grands  ruminants,  antilopes,  etc.;  Larus  ridibundxis,  Philketaerus  socius. 
Carvus  frugilegus.  Sturnus  vulgaris.  rubieus  mouedula.  etc.  (32)  Phoca  groenlandica,  Ovis  aminon.  Antilope,  Poêphagus  qrunniens,  Rupicapra  rupicapa,  Cervus  elaphus.  Sus- 
scrofiXf  MeleaQris  gallopavo.  Leuciscus  mtilus.  rxi  Gasterosteus  aculeatus.  Leuciscus  rutilus.  (34)  Certaines  mouettes,  nécropnores  à  certaines  époques.  (3S1  Etourneaux  passant  la 
nuit  en  groupes.  Roitelet.  i,30i  Certaines  abeilles  solitaires.  {37}  Baleines,  Equus  hemonius,  rats  migrateurs,  oiseaux  migrateurs,  Essaims  d'abeilles,  Sciara  militaris.  (38)  Loups, 
chacals,  cormoran.  (3;»i  Gyrinus.  [W]  Nombreux  bancs  de  poissons,  divers  hyménoptères  solitaires  dans  diverses  circonstances. 


RÉUNIONS  ACCIDENTELLES  OU  ASSOCIATIONS 


dislincls 
soudés  en 
une  même 

colonie. 


rphes 


iihlahles  (1). 


Colonies  primaires.  -Individus 

et  a^ssoeîés  dès'îlur  nafssanrc.    Colonies  Hétéromorplies  :  Individus  diltcrents  entre  eux  (2). 


Colonies  secondaires.- Issus  ou 

non  d'une  même  mère,  d'abord 

séparés,  puis  concrescents. 


Colonies  concrescenles  par  ontogenèse  :  Issus  <ie  même  mère  (.'*}. 


Colonies  concrescentes  indépendantes  de  l'ontoiJténèse  :  Non  issus  de  même  mère  (4). 


Associations 
primaires. 
Constituants 
dès  roriglne 


tes  uns 
aux   autres. 


Origine  commune         |  Monosyngeminn  :  Prof;éuitnres  d  une  même  mère, 
asexuelle  ;  Syngenium  (5).]  Polyayngeniinn  :  Progénitures   tilles  et  petites-filles  d'une  même  mère. 


sexuelle 
commune 
ou  non. 


Famille  unique 

au  seus  ontogéné- 

tique  du  mot. 


''amilles  combinées 

même  espèce 

sans  aucun  lie» 

de  parente. 


Syvtpafdium  :  l*rog<'niture  s 


:  Progéniture  avec  la  mère. 


Monogynopaedium  :  i  mère  et  ses  enfants  (7). 


;  1  mère,  enlants  et  pelits- 


Patrogynopaedium  .-  Progéniture  avec  les  [larenls  (!»).   - 


Sync/iropaedium  :  œufs  pondus  au  même  point  par  mères  différentes  (10). 


Symphagopaedium  :  œuls  pondus  par 


«lifferentes  sur  même  sol  nutritif  (11), 


Uéunion  secondaire  de  plusieurs  syngeniums  ou  polysyngeniun 


Associations 
secondaires. 
Constituants 
indépendants 

à  Porigine 
rapprochés 

ultérieure- 
ment. 


Uéunion  de  deux  ou  plusieurs  progénitures  distinctes  (12). 


Une  femelle  avec  ses  mâles  polyandrir|.ues  [\S). 


libres  rassemblés  en  un 


lieu  favorable  (14). 


Syncheiinfidium  :  Groupement  en  vue  de  l'hibernation  (Vi 


Colonies  d'essaims.  Essaimage  en  comnui 


!  de  la  reproduction  (Iti). 


Symphagiiiin  :  Association  en  vue  de  dilacérer  en  i 


Animaux  ayant  voy&gé  ensemble  pour  un  but  ( 


Sympfiotium  :  Groupement  délerniiné  par  la  lun 


■  Groupement  réuni  en  vue  de  fuir  des  conditions  delavorables  (20). 


Hétèrosymphagopaedium  (21),  hétérosynchoropaedium  (22),  hétih-osynchorium  (23),  hètérosyncheiinadium  (24),  hétérosynhesmiumy  hétéro- 
symphagium  {■25),  hclérosymporium  (26),  hèterosymphodum  (27),  hétérosynaporiitm  i28).  -  Définition  conforme  à  celle  des  termes  corres- 
pondants de  la  partie  précédente  du  tableau,  sauf  la  différence  caractérisant  les  associations  hétérogènes. 


Groupement  de  nids  d'oiseaux  pour  l'incubation  en  commun  (29i. 


rs  animaux  fixés  sur  un  autre,  d'espèce  dilïérente,  et  ne  lui  demandant  qu'un  supp*»rt. 


;  avantage  reci- 


(i)  Synura,  Ophrydium.  Carchesium.  (2)  Strobile  des  Scyphozoaires,  Autolytiis,  Myrianida  avant  la  dissociation  de  la  chaîne.  (3)  Poteriodendron,  Dino- 
bryon,  chaînes  de  Salpes.  (4)  Ascidies,  moules.  (îi)  Stentor.  Vorticella.  Scypiioslomes.  (0)  Araignées,  larves  de  Lophyrus.  de  Malacosoma  neustria  et  M.  castrense, 
de  Eriogaster  Laneatris ; Euproctia  chrysorrhœa,  Thaumetopœa.  larves  Île  Scarabées.  (7-8)  Pucerous.  (9)  Necrôp/wriis.  (10)  Formes  jeunes  de  Pyrrhocoris,  larves 
de  Culex,  Têtards.  (11)  Larves  vivantes  de  mouches  dans  le  fromage,  l'ordure,  les  excréments.  (12)  ClienîHes  de  Tfiaumetopœa.  de  Malacosoma  castrense,  et 
de  Uyphantria  cwnea.  (13)  Alcippe  /ami;ns.  (14)  Cirripèdes  des  pierres,  des  rochers,  du  bois.  etc.  Huîtres.  My/iV^s,  Dreîssensia,  Amas  de  mues  de  chenilles  de 
L/;;a?'is;  Guêpes  carnassières  solitaires  ou  coloniales.  (15)  Salamandres,  chauves-souris,  vipère  commune.  [\à)  Paloio,  Palingenia  longicauda,  Polymitarcis 
virgo.  OUyoneura  rhenana.  (17)  Protozoaires  des  eaux  putréfiées,  mouches  de  substances  putréfiées,  des  ordures,  de  la  sève;  coprophages,  animaux:  se 
nourrissant  de  sang.  (18)  Crabe  terrestre,  chenilles  de  Pieris  brassicae.  P.  rapae.  Pyrameis  cardui.  Lymantria  monacha,  Agrotis  su/ftisa.  Deiopeia 
pulchella,  etc.;  libellules,  coccinelles,  hannetons,  sauterelles,  vairons,  anadromes,  catadromes.  Poissons  migrateurs  des  eaux  douces,  (19)  Nombreux 
insectes,  cladacères,  ostracodes.  (20i  Pucerons  rassemblés  par  le  vent,  hannetons  pousses  sur  un  rivage,  colonne  ascendante  de  chenilles  processionnaires. 
(2i)  Larves  de  Scatophaga  stercoraria  -f*  LucUia  Caesar  -f-  Sarcophaga  cnrnaria  +  genres  Hômalomya  -j- Psychoda  phalaenoides  -{  Scatopse  notata  -\-Sepsis 
cylindrica-^  genres  Biolio  -h  genres  Borborus.  (22)  Larves  de  divers  moustiques  dans  la  même  mare;  larves  de  divers  genres  de  grenouilles  dans  la  même 
mare.  (23)  Kécifs  de  corail,  huîtres  et  moules;  Lasms  niger -\-  L.  flavus;  L.  ah'eyius  +L.  flaviis;  Dolirhoderus  quadriputictatus  +  Colobopsis  truncata 
-\- Leptolhorax  affinis;  Geophîlus -f-  luhts ^ Porcellio.  (24)  Palolo  et  autres  Pohchètes.  (25)  Protozoaires  des  eaux  putréfiées,  animaux  se  nourrissant  d'ordures; 
coprophages,  mangeurs  de  champignons,  oiseaux  coprophages.  (261  Hybernia' defoHaria  -]-  H.  aurantiaria :  Eugonia  angtilaria  +  Gnophis  quadra;  Plusia 
gamma,  oiseaux;  libellules  et  coccinelles  diverses.  (27)  Nombreux  insectes.  (28)  Nombreux  habitants  des  eaux  dans  les  mares  en  dessèchement;  Insectes  et 
autres  animaux  en  temps  d'inondations;  fuyards  devant  les  prairies  en  feu.  (29)  Montagnes  et  îles  d'oiseaux.  (30)  Balanides  des  bivalves  fixés;  Svnascidies, 
Annéiides  sessiles,  bryozoaires  et  bivalves  sur  d'autres  bivalves,  etc. 


GIATIONS 


es  (1). 


•e  eux  (2). 


même  mère  (3). 


nèse  :  Non  issus  de  même  mère  (4). 


eme  mère. 


petites-filles  d'une  même  mère. 


sans  les  ijarents  (6). 


Monofjynopaedium  :  i  mère  et  ses  enfants  (7). 


a  mère.  Polyqynopaedium  :  l  mère,  enfants  et  petits 


enfants  (8) 


avec  les  parents  (9). 


au  même  point  par  mères  différentes  (10). 


is  par  mères  différentes  sur  même  sol  nutritif  (11). 


ilysyngenium. 


ctes  (12). 


e  la  reproduction  (IG). 


3ie  (17). 


Il  (18). 


îvorables  (20). 


'érosyncheimadium  (24),  hétérosynhesmium,  hétéro- 
8).  -  Définition  conforme  à  celle  des  termes  corres- 
)ciations  hétérogènes. 


lui  demandant  qu'un  support,  sans  avantage  réci- 


dissociation  de  la  chaîne.  (3)  Poteriodendron,  Dino- 
le  Lophyrus.  de  Malacosoma  neustria  et  M.  castrense, 
ecrophorus.  (10)  Formes  jeunes  de  Pyrrhocoris,  larves 
lilles  de  Thaumelopœa,  de  Malacosoma  castrense,  et 
Mytilus,  Dreissensia,  Amas  de  mues  de  chenilles  de 
ne.  (16)  Palolo,  Palingenia  lotif/icauda.  Polymilarcis 
des  ordures,  de  la  sève;  copi-ophages.  animaux  se 
".  Lymantria  monacha.  Agrotis  suffusa.  Deiopeia 
;sons  migrateurs  des  eaux  douces.  (l!t)  Nombreux 
:,  colonne  ascendante  de  chenilles  processionnaires. 
-\-Psychoda  phalaenoides  -\  Scatopse  noiala  -\-  Sepsis 
irves  lie  divers  genres  de  grenouilles  dans  la  même 
lirhoderus  (juadripunclatus  -\-  Colo/jo/tsis  truncala 
s  eaux  putréfiées,  animaux  se  nourrissant  d'ordures; 
ia;  Euifonia  angidaria  -)-  Gnnphis  quadra:  Plusia 
eaux  dans  les  mares  en  dessèchement;  Insectes  et 
seaux.  (30)  Balanidcs  des  hivalves  fixés;  Synascidies, 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  31b 

MÉHELV  1 1913)  a  émis  l'hypothèse  que  le  gland  du  pénis  pouvait  servir  de 
critérium  important  pour  la  classifiction  a  des  mammifères  en  général.  B. 
a  véi'itié  cette  assertion  chez  divers  Murides  et  trouve  que  non  pas  le  gland, 
mais  l'os  du  pénis  dilïëre  sensiblement  dans  sa  forme  chez  les  diverses 
espèces.  — J.  Strohl. 

Lakon  (Georg).  —  Sur  les  conditions  de  l'hétérophyllie  chez  Petroseli- 
ninii  salivHin.  —  Le  persil,  plante  bisannuelle,  ne  forme  que  des  organes 
végétatifs  la  première  année,  et  les  feuilles  qui  se  forment  alors  sont  diffé- 
eutes  de  celles  qui  se  forment  la  deuxième  année  où  la  plante  fleurit.  La 
cause  de,  la  dififérence  de  la  forme  des  feuilles  doit  être  attribuée  aux  diffé- 
rences des  conditions  de  nutrition,  en  particulier  au  fait  que,  la  seconde 
année,  la  plante  possède  des  réserves  de  substances  organiques.  Si  l'on  dimi- 
nue l'éclairage  de  la  plante  ou  qu'on  fume  surabondamment  avec  des  sels 
inorganiques  au  début  de  la  seconde  année,  on  observe  des  feuilles  rappelant 
celles  de  la  première  année  ;  en  enlevant  les  feuilles  la  première  année  dès 
qu'elles  ont  atteint  une  certaine  taille,  on  peut  diminuer  les  réserves  orga- 
niques de  la  plante  ;  la  seconde  année,  elle  ne  produit  pas  de  fleurs  et  les 
feuilles  gardent  la  forme  de  jeunesse.  C'est  donc  bien  la  prépondérance 
les  substances  organiques  sur  les  substances  minérales  qui  est  la  cause 
le  la   forme  différente  des  feuilles  de  la  seconde  année.  —  A.  Maillefer. 

Theune  (E.).  —  Contribution  à  Ici  biologie  de  quelques  plantes  géocar- 
oiques.  —  L'auteur  a  étudié  les  espèces  suivantes  :  Avachis  hypogaea.  Ker- 
ilingiella  geocarpa,  TrifoUum  subterraneum  etOkenia  hypogaea.  Les  plantes 
jtudiées  ont  une  végétation  rampante  qui  leur  permet  de  former  leurs  fleurs 
ians  le  voisinage  du  sol  et  d'enfoncer  leurs  fruits  dans  la  terre.  A  l'excep- 
ion  de  T.  subterraneum ,  les  fleurs  de  ces  espèces  sont  colorées,  cependant 
lies  ne  sont  pas  visitées  par  les  insectes  et  il  y  a  autofécondation.  Dans 
Avachis  et  Okenia  il  y  a,  à  côté  des  fleurs  chasmogames,  des  fleurs  cléisto- 
^ames  qui,  dans  le  premier  genre,  naissent  sous  terre  et  fructifient  norma- 
ement.  Les  organes  qui  enfoncent  les  fruits  sous  terre  sont  ou  un  gynophore 
)U  un  pédicelle  floral  s'accroissant  en  longueur,  ou  le  pédoncule  de  l'inflo- 
•escence.  La  pointe  qui  pénètre  dans  le  sol  a  le  caractère  d'un  sommet  de 
•acine.  L'ovaire  reste  petit  aussi  longtemps  qu'il  n'a  pas  atteint  la  profon- 
ieur  appropriée.  Quel  est  l'avantage  de  la  géocarpie?  Peut-être  la  protection 
■entre  les  animaux.  Le  désavantage  dans  la  lutte  pour  l'existence  de  la 
lescendance  est  atténué  par  la  longueur  des  stolons.  —  F.  Péchoutre. 

Associations  d'organismes.  Symbiose.  Parasitisme. 

Deegener  (P.j.  —  Essai  d'une  classification  des  associations  et  des 
lociétés  dans  le  Règne  animal.  —  En  dépit  de  bien  des  imperfections,  incor- 
•ections,  puérilités,  lacunes,  cette  tentative  nous  a  paru  assez  intéressante 
jour  que  nous  ayons  cru  devoir  non  seulement  en  donner  une  analyse 
complète,  mais  la  mettre  sous  la  forme  plus  claire  de  tableaux  synoptiques. 
Voir  Tableaux  ci-contre.) 

a)  Lenz  (Fr.).  —  La  raison  d'être  de  la  myrmécophilie.  —  On  admet,  en 
général,  que  l'avantage  de  la  myrmécophilie  consiste,  pour  les  animaux 
rayrmécophiles,  à  être  protégés  contre  leurs  ennemis  naturels  par  les  fourmis. 
Il  est  certain,  en  effet,  que  les  fourmis  sont  de  redoutables  ennemis  pour 
beaucoup  de  petits  organismes.  Cela  ressort,  entre  autres,  du  fait  que  beau- 


316  LANCEE  BIOLOGIQUE. 

coup  de  petits  animaux,  par  exemple,  la  jeune  chenille  de  Steuropus 
fugi.  miment  les  fourmis  dans  leur  aspect  extérieur  et  dans  leur  allure. 
Mais  la  raison  d'être  de  la  myrmécophilie,  selon  L.,  est  la  protection  qu'elle 
confère  contre  les  fourmis  elles-mêmes,  qui  sont,  en  général,  les  ennemis 
les  plus  dangereux  pour  la  catégorie  d'animaux  qui  fournissent  les  orga- 
nismes myrmécophiles,  par  exemple,  pour  les  chenilles,  d'après  les  obser- 
vations directes  de  L.  L'auteur,  qui  a  pu  observer  les  chenilles  myrmé- 
cophiles de  Zyijaena  hellargus  Rott.  et  de  Z.  icarus  Rott.  s'explique,  par 
conséquent,  la  raison  d'être  de  la  myrmécophilie  par  le  fait  qu'en  fournis- 
sant de  la  nourriture  alléchante  aux  fourmis,  les  chenilles  myrmécophiles 
arrivent  le  plus  sûrement  à  se  garantir  contre  ceux  qui,  autrement,  seraient 
leurs  ennemis  naturels.  Il  leur  est  ainsi  rendu  possible  d'habiter  des  loca- 
lités où  régnent  des  fourmis  et  où,  autrement,  elles  ne  pourraient  pas  exister 
longtemps.  L.  a,  en  effet,  constaté  que  les  chenilles  non  myrmécophiles 
étaient  vite  décimées  au  contact  avec  des  colonies  de  fourmis  et  a  vu, 
d'autre  part,  combien  les  papillons  d'espèces  myrmécophiles  étaient  nom- 
breux dans  la  même  région.  —  J.  Strohl. 

Wasmann  (E.).  —  Nouveaux  types  d'adaptation  chez  des  Stophylùiides 
dorylinqphiles  d'Afrique.  218^  contribution  à  la  connaissance  des  myrméco- 
philes. —  L'auteur  décrit  divers  types  nouveaux  de  staphylinides  myrméco- 
philes, termitophiles  et  dorylinophiles  (vivants  chez  les  fourmis  migrantes 
de  la 'famille  des  dorylines).  Le  matériel  provient  en  grande  quantité  du 
Congo.  "W.  montre  les  diverses  voies  par  lesquelles  ces  coléoptères  ont 
réalisé  l'état  de  symphilie, 'tantôt  par  la  voie  mimétique  («  Mimikrytypus  ») 
tantôt  sous  forme  du  *  type  offensif  ■»  («■  Trutztypus  »).  Les  immigrés  du 
type  mimétique  présentent  une  variation  de  forme  très  grande,  tandis  que  le 
type  offensif  est  beaucoup  plus  uniforme.  Les  premiers  forment  de  nom- 
breux genres  spécifiques  contenant  chacun  peu  d'espèces;  les  seconds,  au 
contraire,  sont  réunis  en  peu  de  genres  dont  chacun  contient  de  nombreuses 
espèces.  —  J.  Strohl. 

Anonyme,  —  Fourmis  et  pucerons.  —  Rappel  des  relations  bien  connues 
des  fourmis  et  des  pucerons.  Le  liquide  sucré  est  fourni  par  l'anus,  et  les 
deux  cornicules  que  l'on  a  cru  longtemps  être  l'instrument  de  cette  fonction 
servent  à  la  défense  contre  les  ennemies,  les  coccinelles,  en  les  barbouil- 
lant d'un  liquide  poisseux.  L'antiquité  des  relations  entre  pucerons  et 
fourmis  est  démontrée  par  des  fragments  d'ambre  âgés  de  plus  de  deux 
millions  d'années,  dans  lesquels  on  a  retrouvé  les  deux  insectes  côte  à  côte 
dans  l'attitude  caractéristique.  L'origine  de  cet  instinct  réciproque  est  un 
des  problèmes  de  l'évolution  dont  la  solution  ne  peut  reposer  sur  l'hérédité 
des  caractères  acquis,  les  fourmis  qui  manifestent  cet  in.stinct  étant  des 
neutres  stériles.  —  Y.  Delaoe. 

Gravier  (Ch.  J.).  —  Sur  l'association  d'une  Eponge  siliceuse,  d'une  Ané- 
mone de  mer  et  d'une  Annélide  polychète  des  profondeurs  de  l'Atlantique.  — 
L'annélide  {Polynoe)  circule  librement  dans  les  cavités  tubuleuses  de 
l'éponge  qui  lui  offrent  un  abri  et  l'Actinie  est  fixée  à  la  surface  des  bran- 
chies qui  lui  fournissent  un  support.  L'avjintage  résultant  de  cette  symbiose 
pour  l'éponge  n'apparait  pas  clairement.  —  Y.  Del.age. 

Letellier  (A.).  —  Étude  de  quelques  gonidies  de  lichens.  —  Après  une 
introduction  bibliographique  très  complète  rappelant  ce  que  Ton  sait  sur  la 


XVI 1.  —  OUIGINK  L)i;S  KSPKCKS.  :U/ 

pliysiologie  des  lichens,  L.  relate  les  expériences  qu'il  a  faites  en  cultivant 
des  gonidies  en  cultures  absolument  pures  :  Cyanophycées  {Nostoc);  Cysto- 
cocciis,  qui  sont  les  plus  répandues  des  gonidies;  Coccomyxa  qui  sont  les 
gonidies  d'un  certain  nombre  de  lichens,  en  particulier  de  la  famille  des 
Peltigéracées,  et  Stichococcus,  que  l'on  trouve  chez  les  Caliciacées.  Ces 
cultures  ont  montré  à  l'auteur  qu'il  n'existe  aucun  caractère  distinctif 
constant  entre  les  gonidies  et  les  algues  semblables  libres.  Tantôt  ce  sont 
les  gonidies,  tantôt  les  algues  libres  qui  préfèrent  une  nourriture  organique, 
ce  qui  indique  que  les  rapports  physiologiques  entre  champignons  et  algues 
des  lichens  ne  sont  pas  toujours  les  mômes  :  il  y  aurait  ainsi  soit  consortium, 
soit  parasitisme  mitigé,  etc.  La  question  est  donc  encore  loin  d "être  résolue 
et  est  beaucoup  moins  claire  qu'il  ne  semble  lorsqu'on  dit  que  le  lichen 
représente  une  symbiose  de  deux  composants.  Les  résultats  obtenus  par  L. 
confirment  la  tfiéorie  de  l'origine  double  des  lichens;  ceux-ci  sont  dûs  non 
pas  à  une  production  de  gonidies  par  les  hyplies,  mais  à  une  longue  adap- 
tation d'un  champignon-lichen  à  sa  gonidie.  L'évolution  phylétique  de  la 
plupart  des  lichens  ne  s'explique  pas  par  une  évolution  séparée  de  l'algue 
et  du  champignon,  mais  par  l'évolution  du  «  consortium  »  tout  entier.  Pour 
l'auteur,  il  semble  fort, peu  probable  que  les  lichens  qui  produisent  des 
sorédies  naissent  actuellement  par  synthèse.  Les  sorédies  n'étant  que  des 
boutures,  transmettent  tout  naturellement  les  caractères  d'iiomogénéité  et 
de  parfaite  adaptation  .réciproque 'à  chaque  nouveau  lichen;  cette  homo- 
généité fait,  par  contre,  souvent  défaut  aux  lichens  qui  ne  forment  pas  de 
sorédies  et  qui  naissent  probablement  plus  facilement  par  synthèse  dans  la 
nature,  comme  c'est  le  cas   pour   beaucoup   d'espèces    sous-corticales.  — 

M.  BûUBIER. 

Nienburg  (W.).  —  Sur  les  relations  entre  les  algues  et  les  hy plies  dans 
le  thalle  des  lichens.  —  Elfving  (Act.  societat.  scientar.  Fennicae,  1913,  44, 
n"^  2)  a  pensé  renverser  la  théorie  des  lichens  en  croyant  pouvoir  démontrer 
que  les  algues  se  forment  aux  dépens  des  hyphes  du  champignon.  N.  a, 
étudié  la  croissance  du  thalle  de  Pertusaria,  lichen  crustacé  caractérisé  par 
un  bord  blanc  où  les  algues  sont  excessivement  clairsemées.  Les  algues  qui 
se  trouvent  dans  la  région  blanche  proviennent  des  algues  de  la  région 
colorée;  elles  sont  poussées  vers  le  bord  du  thalle  par  la  croissance  d'hyphes 
spéciales,  riches  en  protoplasma  et  douées  d'une  vitesse  de  croissance  plus 
grandes  que  les  hyphes  environnantes.  La  même  organisation  a  été  retrouvée 
chez  Evernia  furfuracea:  chez  Evernia  prunastri,  N.  a  constaté  la  présence 
dans  les  cellules  de  l'algue  d'haustories  formées  par  le  champignon;  les 
algues  atteintes  ne  meurent  pas  immédiatement  ;  on  peut  caractériser  les 
relations  entre  l'algue  et  le  champignon  en  désignant  leur  association  sous 
le  nom  d'hélotisme.  — .A.  Maillefer. 


"Wolzogen  Kûhr  (von).  —  La  microbiologie  de  la  réduction  dans  le  sol. 
—  Les  bactéries  du  sol  réductrices  font  apparaître  corrélativement  à  leur 
action  chimique  des  produits  :  méthane,  acides  gras,  hydrogène  sulfuré,  etc., 
très  nocifs  pour  les  plantes.  Les  protozoaires,  flagellés  ou  ciliés,  qui  se 
nourrissent  de  bactéries,  pullulent  en  même  temps  que  celles-ci  et  les  rédui- 
sent en  nombre,  mais  ils  attaquent  indifféremment  les  bactéries  réductrices 
nocives  et  les  bactéries  oxydantes  utiles  à  la  nitritîcation  du  sol.  Leur  numé- 
ration donne  assez  nettement  la  courbe  de  puUulation  des  bactéries.  — 
Y.  Delage. 


318  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Miehe  (H.).  —  Nouvelles  recherches  sur  la  symbiose  bactérienne  (VArdisia 
crispa.  —  Les  méristèmes  terminaux,  ainsi  que  les  feuilles  H'Ardisia  crispa, 
hébergent  toujours  une  bactérie;  en  soumettant  des  boutures,  des  graines 
ou  des  plantes  entières  à  l'action  prolongée  d'une  température  de  40°  C,  les 
bactéries  sont  tuées  ;  les  plantes  ainsi  stérilisées  restent  vivantes  pendant 
des  mois  et  des  années,  mais  présentent  un  aspect  tout  particulier  :  le  début 
du  développement  est  normal;  il  se  forme  quelques  feuilles,  puis  la  forma- 
tion de  celles-ci  cesse  ;  les  bourgeons  auxiliaires,  qui  restent  normalement 
rudimentaires,  commencent  à  se  renfler  en  coussinets  verts;  ces  coussinets 
continuent  à  s'accroître  pendant  plus  de  3  ans,  lentement,  et  atteignent  une 
taille  notable  en  se  recouvrant  d'un  périderme.  Il  ne  se  développe  plus 
d'autres  organes  sur  les  plantes  stérilisées.  Dans  la  nature,  on  trouve  quel- 
quefois des  pieds  rabougris,  à  bourgeons  renflés  en  coussinet  ;  on  constate 
que  ces  plantes  ne  contiennent  pas  ou  peu  de  bactéries.  Des  essais  d'infec- 
tion artificielle  des  plantes  stérilisées  avec  Bacterium  foliicola,  que  M. 
avait  isolé  des  graines  d'Ardisia,  n'ont  malheureusement  pas  réussi.  11  est 
probable  que  VArdisia  est  incapable  d'un  développement  normal  sans  l'ex- 
citation de  la  bactérie;  sans  bactéries,  il  se  comporte  vis-à-vis  de  la  plante 
infectée  à.  peu  près  comme  un  Echinocâctus  envers  un  Peireskia.  Les 
autres  espèces  d'Ardisia  ne  vivent  pas  en  symbiose  avec  des  bactéries  et  se 
développent  normalement.  —  A.  Maillefer. 

a-l)-c)  Galippe  (V.).  —  Parasitisme  normal  et  microbiose  [XIV,  2°  y].  — 
De  nombreuses  observations,  au  nombre  desquelles  une  place  importante 
appartient  à  celle  publiées  antérieurement  par  l'auteur,  ont  introduit  dans 
la  science  une  notion  nouvelle,  celle  du  parasitisme  normal.  Tandis  qu'on 
croyait  autrefois  que  tout  être  vivant  était  normalement  aseptique,  bien 
qu'il  pût  être  très  généralement  contaminé  du  dehors,  on  doit  admettre 
aujourd'hui  que  cette  asepsie  n'est  qu'apparente  et  que  des  parasites  peu- 
vent trouver  place  dans  des  tissus  en  apparence  les  plus  normaux,  où  ils 
restent  à  l'état  latent  jusqu'à  ce  que  des  conditions  particulières  les  mettent 
en  état  de  se  développer.  Ces  parasites  sont  des  bactéries,  des  levures,  des 
mycélium  de  Schizomycètes,  etc.  —  Au  nombre  des  tissus  infectés  par  le 
parasitisme  normal,  un  des  plus  importants  est  le  tissu  musculaire,  dans 
lequel  ce  parasitisme  a  été  démontré  par  des  expériences  spéciales  remon- 
tant à  une  date  déjà  ancienne.  Des  morceaux  de  viande  volumineux,  stéri- 
lisés à  la  surface,  ont  montré  au  centre  une  évolution  microbienne  avec 
quelques-uns  de  ses  produits  habituels.  C'est  à  la  présence  de  nombreux 
microbes  normaux  que  la  chair  des  poissons  de  mer  doit  sa  facile  décom- 
position (Richet).  —  En  outre  de  ce  parasitisme  normal  et  bien  différent 
de  lui  est  ce  que  l'auteur  appelle  microbiose .  désignant  par  là  toute  une 
théorie,  d'après  laquelle  les  cellules  de  tous  les  êtres  vivants  compren- 
draient au  nombre  de  leurs  éléments  essentiels  des  particules  extrême- 
ment petites,  les  microzymas  de  Béchamp,  qui  ne  seraient  peut-être  pas- 
différents  des  vacuolides  de  Raphaël  Dubois  et  des  mitochondries  de  Benda. 
Ces  particules  auraient  un  double  rôle.  Dans  la  cellule  vivante  et  intacte, 
elles  présideraient  à  des  actes  vitaux  essentiels,  de  la  nature  des  fermen-  ' 
tations,  .sur  lesquelles  nous  reviendrons  plus  loin;  dans  la  cellule  désa- 
grégée par  mort  naturelle  ou  accidentelle  les  microzymas  répandus  au 
dehors  seraient  aptes  à  se  multiplier  et  à  évoluer  en  microbes  ordinaires, 
cocci,  bactéries,  etc.  Cette  dernière  évolution  se  manifesterait,  en  particulier, 
à  la  suite  des  contusion  et  dilacération  des  tissus.  —  Pour  démontrer  cette 
iniportante  proposition,  l'auteur  fait  les  expériences  suivantes.  Il  prend  une 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  :{I9 

pomme  aussi  saine  que  possible,  aseptise  un  point  de  la  surface,  puis,  sans 
léser  l'épiderme.  écrase  par  pression  les  tissus  sous-jacents,  ou  bien  in- 
troduit profondément  à  travers   l'épiderme  stérilisé  une  pipette  de  verre 
aseptique  qui  dilacère  les  tissus.  Le  fruit  étant  abandonné  à  lui-même,  il  se 
développe  dans  la  région  contuse  ou  dilacérée  une  pullulation  considérable 
de  microzymas,  soit  seuls,  soit  mêlés  aux  formes  plus  élevées  du  parasi- 
tisme normal.  Par  suite  de  cette  circonstance,  on  ne  peut  accorder  une 
valeur  tout  à  fait  démonstrative  qu'au  cas  où  le  phénomène  de  microbiose  ne 
se  compliquerait  pas  du  parasitisme  normal,  cas  exceptionnel  en  lui-même, 
mais  relativement  fréquent  chez  la  pomme  d'apparence  saine.  Donc,  dans 
le  cas  où  dans  les  tissus  contus  ou  dilacérés  s'était  développée  une  culture 
pure  de  microzymas  l'auteur  a  pu,  en  ensemençant  cette  culture,  obtenir  à 
la  fois  leur  pullulation  et,  sur  gélose    Sabourau,  au  moins  les   premières 
phases   de  leur   évolution    en   microbes.    Si    l'évolution  n'a    pas  été   plus 
complète,  cela  tient  à  notre  ignorance  des  milieux  de  culture  convenables. 
—  Le  rôle  des  microzymas  est  particulièrement  important  dans  la  vie  du 
muscle,  où  il  a  été  mis  en  lumière  par  les  recherches  de  G.autier  et  Landi 
qui  ont  précisé  les  intuitions  de   Béchamp.  Dans  le   muscle  intact,  et  cela 
peut  se  généraliser  à'  toutes  les  cellules  vivantes,   il  faut  distinguer  deux 
sortes  de  phénomènes  chimiques  :  les  uns  sont  intérieurs  à  la  cellule  ou  à 
la  tibre  musculaire;   ils  sont  anaérobies  et  appartiennent  au  groupe   des 
phénomènes  réducteurs  ;  ils  se  continuent  après  la  mort  globale  de  l'indi- 
vidu et  après   cessation  locale  ou  générale   de  l'apport   d'oxygène  par  la 
respiration  et  la  circulation;  et  cela  jusqu'à  épuisement  des  réserves  intra- 
cellulaires. Ces  phénomènes  réducteurs  aboutissent  à  la  formation  d'acide 
carbonique,  d'azote,  d'hydrogène  et  d'une  petite  quantité  d'alcool.  Les  phé- 
nomènes de  la  seconde  catégorie  sont  extérieurs  à  la  cellule  ou  à  la  fibre; 
ils  sont  aérobies  et  consistent  dans  la  combustion,  au  moyen  de  l'oxygène 
apporté  par  la  respiration  et  la  circulation,  du  produit  du  fonctionnement 
anaérobique  des  microzymas;  ils  donnent  lieu  à  la  formation  d'acide  urique, 
acide   lactique,   urée,    dérivés   ammoniacaux,  acide  carbonique,  et,  d'une 
manière  générale,  de  tous  les  produits  hautement  oxydés;  par  là  sont  engen- 
drés, en  outre  des  produits  spéciaux  du  métabolisme,  les  énergies  muscu- 
laire, électrique  et  autres  et  la  chaleur  nécessaire  à  l'entretien  de  la  vie.  — 
Ainsi,  le  rôle  des  microzymas  est  multiple  dans  l'organisme  intact  :  ils  pro- 
duisent des  fermentations  intra-cellulaires  nécessaires  à  tout  fonctionnement 
vital;   dans   les  tissus   contus  ou  dilacérés,  privés    de  l'oxygène    respira- 
toire, ils  pullulent,  fournissent  des  toxines  et  aboutissent  finalement  à  la 
formation  de  microbes.  —  Ces  données  sont  d'une  grande  importance  au 
point  de  vue  de  l'évolution  des  plaies  de  guerre  où  la  contusion  et  l'attri- 
tion  jouent  un  rôle  capital,  les  tissus  contus,  en  outre  de  leur  nocivité  propre, 
étant  extrêmement  favorables  à  la  multiplication  des  microbes  endogènes 
ou  venus  du  dehors.  [Deux  choses  sont  à  distinguer  dans  ce  très  curieux 
mémoire,  digne  de  l'originalité  très  personnelle   de  l'auteur.   D'une  part, 
on  y  trouve  des  expériences  nouvelles  et  très  suggestives  sur  les  effets  de 
la  contusion  en  dehors  de  toute  contamination  par  des  microbes  venus  du 
dehors,  et,  comme  conséquence,  des  conclusions  de  haut  intérêt  relativement 
à  l'évolution  des  plaies  contuses,  à  leur  contamination  endogène  et  à  leur 
thérapeutique.  D'autre  part,  on  y  trouve  une  confirmation  des  idées  géné- 
rales de  BÉCHAMP  en  ce  qui  concerne  non  seulement  l'existence  extrême- 
ment générale  des  microzymas,  mais  aussi  leur  évolution  en  microbes  au 
sens  pastorien  du  mot.  Ici,  il  faut  distinguer  deux  choses  :  la  pullulation  des 
microzymas  en  milieu  de  culture  convenable  et  leur  évolution  en  bactéries. 


320  LxVNNEE  BIOLOGIQIE. 

Pour  ce  qui  est  du  premier  point,  il  semble  bien  que  la  démonstration  soit 
faite  ;  mais  nous  ne  pensons  pas  qu'il  y  ait  là  quelque  chose  d'incompatible 
avec  la  théorie  pastorienne  :  ne  voit-on  pas  à  l'intérieur  des  cellules  des 
mitochondries,  des  chromoplastes,  des  chromidies  se  multiplier  de  façon 
normale  et,  depuis  les  travaux  de  Carrel,  il  n'y  a  plus  lieu  de  s'étonner 
que  de  pareilles  multiplications  puissent  se  faire  en  milieu  artificiel  :  les 
microzymas  pourraient  être  des  particules  vivantes  de  la  cellule,  douées 
dans  certaines  circonstances  du  mouvement  brownien  et  constituant  des 
éléments  accidentels  ou  essentiels  de  la  cellule  vivante.  Toute  autre  est  la 
question  de  leur  évolution  en  bactéries.  Ici  il  ne  semble  pas  que  la  démons 
tration  soit  faite.  L'auteur  ne  signale  dans  ses  cultures  quç  les  premiers 
stades  de  l'évolution  et  ce  n'est  pas  démontrer  cette  évolution  que  de  dire 
que  le  milieu  de  culture  où  elle  aura  lieu  reste  à  découvrir.  Quant  au  com- 
mencement d'évolution  observé  sur  gélose,  ne  trouve-t-il  pas  une  explication 
suffisante  dans  le  parasitisme  normal,  par  suite  duquel  quelques  bactéries 
inaperçues  ont  pu  se  trouver  mêlées  à  la  culture  presque  pure  de  micro- 
zymas dans  les  tissus  contus?  L'auteur  nous  communique  par  lettre 
quelques  explications  d'où  il  résulte  que,  selon  lui,  sa  culture  des  micro- 
zymas était  pure,  en  sorte  que  les  bactéries  ne  pouvaient  pas  avoir  d'autre 
origine  que  les  microzymas.  Mais  il  reconnaît  que  cela  n'est  pas  exprimé 
avec  une  clarté  suffisante  dans  son  mémoire,  et  il  ajoute  que  dans  une 
publication  ultérieure  il  précisera  ce  point.  Dès  que  cette  publication  aura 
paru,  ngus  l'analyserons  avec  fidélité.]  —  Y.  Del.\ge  et  M.  Goldsmith. 

.«)  Portier  (Paul).    —  Recherches  sur  les  microorganismes  symbiotiques 
dans  la  série  animale.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b) Rôle  physiologique  des  symbiotes  [XIV,  2%  y].  —  Des  observa- 
tions commencées  depuis  très,  longtemps  ont  convaincu  l'auteur  qu'il  existe 
dans  les  tissus  des  insectes  xylophages,  dans  le  corps  adipeux  des  autres 
insectes,  dans  les  tissus  adipeux  et  conjonctif  et,  éventuellement,  dans 
d'autres  tissus  des  animaux  supérieurs,  des  microorganismes  différant 
bien  peu  de  ceux  auxquels  il  est  fait  allusion  dans  le  travail  ci-dessus  de 
V.  Galippe,  et  susceptibles,  comme  ces  derniers,  d'être  cultivés  et  de  se 
transformer  en  mierocoques,  bacilles,  ou  longs  filaments.  Ces  microorga- 
nismes se  colorent  par  les  mêmes  procédés  que  les  mitochondries  et  sont 
spécifiques  pour  chaque  espèce.  [En  somme,  il  n'y  a  que  peu  de  différences 
entre  ces  résultats  et  ceux  atïirmés  dans  le  travail  précédent  de  Galippe.] 
Ces  microorganismes  ont  des  propriétés  chimiques  spéciales  :  polymérisa- 
tion de  sucres,  formation  d'azote  organique  aux  dépens  des  nitrates,  désa- 
mination,  décarboxylation  et  oxydation,  transformation  de  sels  neutres  en 
carbonates  alcalins,  création  aux  dépens  d'alcools  de  corps  à  fonction  céto- 
nique.  Ce  sont  ces  microorganismes  qui  sont  la  base  de  certaines  propriétés 
physiologiques  des  organismes,  en  particulier  en  ce  qui  concerne  la  diges- 
tion. —  Ces  microorganismes  «ont  très  thermostabiles,  n'étant  détruits  qu'à 
120»,  par  la  chaleur  humide.  —  Rapprochant  ces  faits  de  ceux  relatifs  aux 
vitamines  et  à  la  carence,  l'auteur  suggère  que  leur  explication  pourrait 
être  cherchée  dans  la  présence  de  ces  microorganisnies.  —  Y.  Del  âge  et 

M.    GOLDS-MITII. 

A.nonyme.  —  In  ennemi  indirect  des  plantations  de  caféiers  ù  Java  :  la 
fourmi  «  gramany  ».  —  L'article  expose  un  travail  de  P.  van  der  Goot, 
publié  dans  le  «   Mededeel.  van  het  Proefstation  Midden  Java  »,  u'^^  19  et 


XVII.  -  OHir.INE  DES  ESPÈCES.  :W1 

\?0,  où  sont  signalés  des  relations  entre  hôtes  et.  parasites,  fort  compliquées 
et  intéressant  la  biologie  iiénérale.  L(^s  caféiers  de  .lava  sont  attaqués  par 
une  cochenille,  Lecanium  riride:  une  Fourmi  «  (iramang  »  [Plagiolepis 
longipcti)  est  attirée  par  les  cochenilles  qui  lui  fournissent,  en  réponse  à 
une  sollicitation  ^ar  les  palpes,  une  sécrétion  dont  elle  se  repait.  Le  méta- 
bolisme de  la  cochenille  s'en  trouve  activé,  et,  par  suite,  sa  nocivité.  — 
D'autre  part,  un  parasite  de  la  cochenille,  (llteiloneuromijia  javanensis, 
est  écarté  par  là  présence  de  la  fourmi,  et  la  vitalité  do  la  coclienille  s'en 
trouve  encore  accrue,  en  sorte  (jue  la  fourmi  se  trouve  indirectement  nuire 
au  caféier.  —  Le  «  gramang  »  est  également  nuisible  au  cacaoyer,  en 
écartant  une  autre  fourmi,  le  Dulichodrrus  fntufjerculatits  qui,  attirée  pai- 
le  Pseudococcus  crotonis.  chasse  les  Ihdopeltis  qui  attaquent  les  fruits,  en 
même  temps  ([ue  le  DiplosU  qui,  lui,  est  le  parasite  des  Pseudococcus.  — 
Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Jegen  (G.).  —  Morphologie  et  biologie  d'un  parasite  des  (iise<iux  chanteurs, 
Collyriclum  faba  {Hremser)  Knssack.  —  Les  moineaux  bàlois  portent  assez 
fréquemment  sur  la  peau  des  kystes  contenant  deux  individus  d'un  tréma- 
tode  ectoparasite,  Collyriclum  faba,  comme  ailleurs  aussi,  en  Europe  et  en 
Amérique,  mais  plutôt  rare  pourtant.  Ces  deux  individus  sont  de  dimension 
dilïérente  et  présentent  un  dimorphisme  sexuel  remarquable.  Chacun  d'eux 
est  hermaphrodite,  mais  chez  le  petit  partenaire  les  organes  mâles  sont 
mieux  développés,  tandis  que  chez  le  grand  ce  sont  les  organes  femelles 
qui  priment.  11  s'agit  là  évidemment,  d'un  commencement  de  séparation 
des  sexes  [IX].  11  n'y  a,  toutefois,  pas  d'acte  de  copulation  entre  les  deux 
partenaires,  comme  l'admettait  Miescher  (18.38).  La  fécondation  a  lieu,  selon 
J.,  de  telle  façon  que  le  sperme  déver.sé  par  l'un  des  deux  parasites  dans 
le  liquide  du  kyste  passe  dans  le  canal  de  Laurer  de  l'autre  partenaire  et 
rencontre  les  œufs  dans  la  cavité  centrale  de  l'organe  (génital  féminin. 
—  Les  deux  individus  réunis  dans  un  kyste  sont,  d'ailleurs,  le  produit  d'un 
seul  embryon  et  leur  différenciation  a  lieu  très  tôt  dans  l'ontogenèse,  sans 
que  J.  puisse,  toutefois,  donner  pour  le  moment  déjà  un  aperçu  complet 
de  leur  développement.  11  a,  par  contre,  pu  étudier  à  fond  l'anatomie  de 
cet  intéressant  parasite  et  a  fixé  sa  position  dans  le  système  des  trématodes 
(famille  des  troglotrémides).  Il  a,  de  plus,  élucidé  les  conditions  du  cycle 
évolutif  de  Collyriclum  et  est  arrivé  à  établir,  par  voie  expérimentale,  le 
mode  d'infection  probable  des  oiseaux.  Ce  sont,  en  général,  de  jeunes 
oiseaux  surtout  qui  sont  porteurs  des  parasites;  l'infection  a  lieu  dans 
le  nid,  sans  doute.  Les  kystes  contenant  des  parasites  en  état  de  maturité 
prennent  une  consistance  telle  qu'ils  peuvent  facilement  être  déchirés  par 
le  bec  de  l'hôte.  Les  œufs  contenant  les  embryons  passent  alors  à  travers 
le  tube  digestif  de  l'oiseau  et  reparaissent  dans  ses  excréments  ou  se  fixent 
en  grand  nombre  autour  de  l'anus.  C'est  ce  qui  doit  rendre  particulièrement 
facile  le  passage  des  embryons  de  Collyriclum  d'un  oiseau  couveur  sur 
sa  nichée.  Il  est  important  sous  ce  rapport  que  les  jeunes  moineaux  ont 
l'habitude  de  séjourner  longtemps  dans  le  nid  après  l'éclosion  et  les  oiseaux 
qui,  outre  les  moineaux,  hébergent  le  parasite,  ont  préci.sément  la  même 
habitude.  Les  oiseaux  parasités  sont  particulièrement  fréquents  après  de 
longues  périodes  de  pluie.  11  est  probable  que  l'humidité  facilite  la  propa- 
gation du  parasite  en  empêchant  de  sécher  les  excréments  qui  contiennent 
les  embryons  de  Collyriclum.  11  semble  que  ce  soit  notamment  dans  des 
lo:alités  où  les  mêmes  nids  servent  d'habitation  pendant  plusieurs  années 
de  suite  que  le  parasite  est  particulièrement  répandu.  C'est  le  cas  à  Bàle 

l'année  biologique,  XXII.    1917.  21 


'622  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dans  d'anciennes  cours  dont  les  murs  se  trouvent  tapissés  d'épaisses  couches 
de  lierre.  Dans  d'autres  quartiers  de  la  ville,  le  parasite  est  moins  fréquent 
et  les  moineaux  de  la  campagne  (tirés  pour  la  plupart  dans  des  champs 
de  blé)  ne  semblent  pas  l'héberger  du  tout.  En  effet,  alors  que  sur 
240  moineaux  citadins  examinés,  83  étaient  porteurs  de  kystes,  tous 
les  moineaux  campagnards  examinés  (au  total  480j  n'en  avaient  pas.  — 
J.  Strohl. 

Strindberg  (Heurik).  —  Les  mallophages  peuvent-ils  aussi  se  nourrir 
du  sang  de  leurs  hôtes?  —  Bien  qu'ils  se  nourrissent  normalement  des 
plumes,  la  constitution  de  leurs  parties  buccales  n'exclut  pas  la  possibihté 
d'entamer  la  peau  :  eu  fait,  c'est  le  cas  pour  A'irmus  menapon  et  Phijso- 
stoinum,  et  non  pour  Docophorns  et  autres.  —  Y.  Delage. 

Janicki  (C).  —  Recherches  expérimentales  sur  le  développement  de  Dibo- 
Ihriocepholus.  lattis.  Expériences  négatives  sur  l'infection  de  jeurtes  poissons 
{truites,  brochets,  perches)  par  des  larves  ciliées.  —  (Analysé  avec  le  suivant,) 

Janicki  (G.)  et  Rosen  (T.).  —  Recherches  expérimentales  et  observations 
sur  le  cycle  évolutif  de  D.  latus.  —  Les  œufs  du  Cestode  séparés  des  ma- 
tières fécales  de  l'homme  par  des  lavages  et  des  décantations,  peuvent 
donner  naissance,  en  un  temps  variable  (2-3  semaines),  dans  une  eau  fré- 
quemment-renouvelée,  à  des  larves  ciliées  avec  lesquelles  on  s'est  efforcé 
de  réaliser  l'infection  directe  de  jeunes  poissons  d'eau  douce  des  espèces 
par  l'intermédiaire  desquelles  s'accomplit  ordinairement  l'infection  chez 
l'homme.  Les  résultats  des  essais  d'infection  spontanée  ayant  été  négatifs, 
on  a  essayé  également,  sans  plus  de  succès,  d'inoculer  directement  dans  la 
cavité  générale  des  poissons  un  nombre  considérable  de  larves  ciliées. 
L'insuccès  de  toutes  ces  expériences  a  fait  conclure  à  l'existence  probable 
d'un  second  hôte  intermédiaire.  Après  avoir  cherché  inutilement  l'hôte  soup- 
çonné dans  divers  groupes  d'animaux  pouvant  servir  de  pâtures  aux  poissons 
(vers,  larves  d'insectes,  etc.),  J.  et  R.  l'ont  trouvé  dans  deux  espèces  de 
Copépodes,  Cyclops  strenuus  et  Diaptomus  gracilis  qui,  seuls,  à  l'exception 
de  tous  crustacés  du  même  groupe  essayés,  ont  paru  pouvoir  servir  au  déve- 
loppement de  la  larve  ciliée.  Celle-ci  s'introduit  dans  le  tube  digegtif  et, 
traversant  la  paroi  intestinale,  prend,  dans  la  cavité  générale,  la  forme  pro- 
cercoïde  dont  les  crochets  de  fixation  sont  portés  par  uri  appendice  caudal. 
L'absorption  de  l'hôte  par  un  poisson  donne  lieu  à  la  mise  en  liberté  de  la 
larve  qui  se  débarrasse  de  son  appendice  caudal,  traverse  la  paroi  stomacale 
du  poisson  et,  par  la  cavité  générale,  va  se  fixer  dans  les  muscles  ou  dans 
le  foie.  Ainsi  se  trouve  décrit  entièrement  pour  la  première  fois  le  cycle 
évolutif  complet  d'un  Cestode  ayant  besoin  de  trois  hôtes  successifs.  Des 
analogies  de  forme  avec  la  larve  plérocereo'ide,  lors  de  la  migration  chez  le 
poisson,  font  soupçonner  un  cycle  évolutif  analogue  pour  certains  Cestodes 
parasites  de  l'homme  pour  lesquels  ce  cycle  est  encore  mal  connu.  —  H. 
Mouton. 

Keilin  (D.).  —  liecherches  sur  les  larves  de  Diptères  cyrlorhaphes.  —  De 
ce  travail,  riche  en  faits  morphologiques  et  embryogéniques,  nous  extrayons 
quelques  points  relatifs  à  la  biologie.  La  vie  parasitaire  de  la  larve  se 
compose  de  deux  périodes  actives  (moment  de  pénétration  et  moment  de 
passage  dans  le  prostoniium  de  l'hôte)  séparées  par  une  période  d'immo- 
bilité (dans  la  cavité  cœlomique).  La^lurée  de  cette  dernière  période  dépend 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  323 

do  la  température  :  aussitôt  que  la  température  monte  jusqu'à  19"-20°,  la 
larve  (;ge  réveille  et  commence  son  déplacement  vers  le  prostomium.  — 
L'hoto  peut  se  jirotéger  contre  le  parasite  soit  au  moyen  de  kystes  phago- 
cytairos  (pendant  l'état  d'immobilité  des  larves),  soit  en  les  expulsant  de 
diverses  façons.  —  11  peut  se  trouver  dans  le  même  hôte  plusieurs  larves; 
une  seule  vient  à  bien,  les  autres  étant  détruites  soit  par  phagocytose,  soit 
par  suite  des  blessures  que  reçoivent  les  larves  à  portée  de  crochets  man- 
dibulaires  d'une  autre  larve,  .\insi,  une  larve  empêche  bien  l'évolution 
dos  autres,  mais  non  pas  leur  pénétration  dans  l'hôte.  —  La  taille  des 
larves  est  variable  suivant  les  conditions  nutritives  que  leur  offre  l'hôte,  et 
comme  la  taille  des  imagos  est  proportionnelle  à  celle  des  larves,  il  se 
crée  ainsi,  par  différence  de  taille,  des  différences  entre  individus  qui,  par 
impossibilité  de  se  reproduire  entre  eux,  arrivent  à  former  différentes 
races.  —  Y.  Delage  et  M.  (Jolosmith. 

Courmont  (J.)  et  Durand  (P.).  —  Pétiélralion  transcutaiiée  du  Spirochèle 
(le  V ictère  hémorraijique.  —  Quelques  gouttes  d'une  émulsion  de  foie  d'un 
cobaye  mort  d'ictère  hémorragique  et  très  riche  en  spirochètes,  agents  de 
cette  infection,  déposées  sur  la  peau  du  dos  d'un  cobaye  en  un  point  où 
il  ne  peut  ni  se  lécher,  ni  se  gratter,  communiquent  :>  fois  sur  6  la  maladie 
à  cet  animal,  même  lorsque  les  poils  ont  été  simplement  coupés  aux  ciseaux 
sans  traction  ;  ainsi  est  démontré  le  fait  de  la  pénétration  transcutanée  du 
parasite,  à  travers  la  peau  rigoureusement  intacte.  La  moindre  lésion  de 
î'épiderme  augmente  les  chances  d'infection.  —  Y.  Delage. 

a)  Roubaud  (E.).  —  Auto-inoculation  et  développement  primaire,  dans 
les  muqueuses  buccales,  de  la  larve  du  Gasti^ophile  èquin  [Œstre  du  cheval). 
—  Les  procédés  simplistes  invoqués  pour  expliquer  l'infestation  ne'  sont 
pas  vérifiés  par  une  observation  attentive;  de  l'œuf  sort  une  larve  primaire 
qui  est  libérée  par  frictions,  en  particulier  au  contact  des  lèvres  ou  des 
gencives  de  l'animal  et  sïnocule  immédiatement  sous  l'épithélium  où 
elle  chemine  en  s'accroissant  jusqu'à  la  première  mue.  — ■  Y.  Delage. 

Il)  Roubaud  (E.).  —  Les  Anophèles  français  des  régions  non  palustres 
sont-ils  aptes  à  la  transmission  du  paludisme?  —  Les  Anophèles  maculi- 
pennis  des  régions  non  palustres  de  la  France,  considérés  comme  consti- 
tuant peut-être  une  race  réfractaire  au  paludisme,  sont,  au  contraire,  des 
agents  de  transmission  parfaitement  efficaces  dès  qu'ils  peuvent  piquer  des 
paludéens.  —  Y.  Delage. 

Mesnil  (F.)  et  Roubaud  (E.).  —  Sur  la  sensibilité  du  chimpanzé  au 
paludisme  humain.  —  On  sait  que  les  hématozoaires  de  l'homme  et  des  divers 
singes  sont,  en  général,  spécifiques  c'est-à-dire  non  inoculables  d'une  espèce 
à  IJautre.  Cependant  les  auteurs  ont  réussi  une  inoculation  positive  de  l'hé- 
matozoaire du  paludisme  humain  au  chimpanzé.  Mais  cette  inoculation  a  été 
difficile,  révolution  des  parasites  dans  le  sang  du  singe  a  été  pénible,  peu 
abondante,  de  courte  durée  et  ne  s'e.st  pas  sensiblement  accompagnée  de 
fièvre.  —  Y.  Del.\ge. 

Bêcher  (Erich).  —  La  finalité  altruiste  des  galles  et  l'hypothèse  d'un 
principe  psychique  supra-individuel.  —  Sans  vouloir  retourner  aux  con- 
ceptions téléologiques  d'une  philosophie  théiste  aujourd'hui  abandonnée, 
B.  admet  qu'il  puisse  y  avoir  entre  l'hôte  et  le  parasite  certains  rapports 


324  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  nature  psychique  que  l'hôte  est  intéressé  au  bien-être  du  parasite  et 
manifeste  à  la  rigueur  cet  intérêt  d'une  manière  active.  C'est  à  cm  point 
de  vue  que  l'auteur,  qui  est  professeur  de  philosophie  à  Munich,  analyse 
la  morphologie,  la  biologie  et  l'étiologie  des  galles,  en  se  basant  sur  les 
données  que  lui  fournit  le  traité  de  Kuster.  11  pense  pouvoir  expliquer 
les  actes  de  prévenance  de  la  plante  envers  les  parasites  par  une  exten- 
sion de  la  théorie  psycholamarckiste  et  en  tenant  compte  de  certaines  con- 
ceptions bergsoniennes.  [Dans  une  analyse  du  présent  livre  (dans  Die 
Naturwissenschaften,  V,  fasc.  33,  p.  507)  KiiSTER  désapprouve  l'hypothèse  et 
la  méthode  de  B.].  —  J.  Strohl. 

Tobler  (F.).  —  Un  Phyllosiphon  tropical  nouveau,  son  genre  de  vie  et  son 
développement.  —  Le  Phyllosiphon  aslèri forme  est  une  Siphonée  vivant  dans 
l'intérieur  de  la  feuille  de  Zamioculcas  zamiifolia,  Aracée  de  l'Afrique 
orientale  ;  ce  parasite  provoque  la  formation  de  taches  jaune  clair  de  la 
grandeur  d'une  pièce  d'un  centime  sur  les  feuilles  de  son  hôte:  ces  taches 
sont  le  plus  souvent  soulevées  en  bourrelet,  par  le  fait  que,  sous  l'influence 
de  son  parasite,  les  cellules  de  la  feuille  se  remettent;!  se  diviser;  il  se  forme 
donc  une  véritable  cécidie.  Dans  les  feuilles  infectées,  il  y  a  une  forte  dimi- 
nution (le  la  quantité  d'amidon;  il  est  donc  probable  que  le  Phyllosiphon 
sécrète  un  ferment  amylolytique.  La  chloropliylle  de  la  feuille  diminue  au 
fur  et  à  mesure  que  le  parasite  devient  lui-même  plus  vert.  Mais  autour  de 
la  région 'occupée  par  le  parasite,  il  reste  une  zone  verte  qui  persiste  alors 
même  qu'à  la  fin  de  la  vie  de  la  feuille  tout  le  reste  de  celle-ci  perd  sa  chlo- 
rophylle. Entre  les  siphons  de  l'algue,  les  cellules  de  la  feuille  ont  un  noyau 
en  dégénérescence  et  contiennent  de  l'oxalate  de  calcium  sous  forme  de 
sable  cristallin.  —  A.  Maillefer. 

Henning  lE.).  —  La  législation  du  Berberis  et  la  théorie  du  mycoplasma. 
—  L'Académie  suédoise  d'agriculture,  désireuse  d'obtenir  l'aide  du  législateur 
dans  la  lutte  contre  la  propagation  de  la  rouille  noire 'par  l'intermédiaire  des 
pieds  d'Epine-vinette,  était  arrivée  en  septembre  1916  aux  conclusions  sui- 
vantes :  1°  défense  de  vendre  et  de  planter  l'Epinette-vinette  ;  '2'^  destruction 
absolue  par  les  propriétaires  de  tous  les  pieds  de  Berberis  jusqu'à  une  dis- 
tance de  200  mètres  des  champs  cultivés  pendant  une  période  de  cinq  ans. 
Le  professeur  J.  Eriksson  a  soulevé  quelques  objections.  Sans  parler  de  dé- 
penses entraînées  par  la  destruction  des  Berhcris,  il  croit  que  cette  mesure 
n'offre  pas  une  garantie  suffisante  et  il  rappelle  que  l'expérience  a  montré 
que  la  présence  du  Berberis  n'offre  un  grand  danger  que  pour  les  champs 
rapprochés.  Au  lieu  d'avoir  recours  à  la  loi,  il  serait  plus  à  propos  que  les 
sociétés  d'agriculture  agissent  par  persuasion  et  provoquent  la  destruction 
des  pieds  de  Berberis  qui  bordent  les  voies  de  chemin  de  fer  ou  les  gares, 
ceux  qui  se  trouvent  dans  les  jardinets  ou  qui  bordent  les  tirands  jardins  ou 
les  bois.  Toutefois  la  vente  et  l'importation  de  ces  plantes  doit  être  défendue 
par  la  loi.  H.,  dans  son  travail,  oppose  les  remarques  suivantes.  Le  fait  que 
la  rouille  noire  dans  les  pays  plus  chauds  sévit  durement  sur  le  blé,  même 
quand  il  n'y  a  pas  de  lierbcris,  n'est  pas  dû  à  l'existence  d'un  mycoplasma, 
mais  à  la  circonstance  que  le  parasite  persiste  toute  l'année  sous  la  forme 
d'Urcdo.  Eriksonn  insiste  sur  le  fait  qu'un  pied  rouillé  de  Berberis  ne  peut 
contaminer  que  l'espèce  de  céréale  à  laquelle  appartientla  rouille  considérée. 
Mais  H.  objecte  qu'un  même  pied  d'Epine-Vinette  peut  être  infecté  par  des 
rouillesdiverses,  et,  par  suite,  contaminer  diverses  céréales.  Demême,  H.  nie. 
contrairement  à  l'affirmation  d'EaiKSO.NN,  que  la  rouille  puisse  provenir  sur 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  32Ô 

le  blé  de  causes  internes.  Les  régions  qui  ne  connaissent  pas  la  rouiKe  sont 
celles  qui  u"ont  pas  de  lierberis  et  l'opinion  d'ERiKSONN  que  la  cause  princi- 
pale de  la  maladie  réside  dans  un  germe  caché  hérité  de  la  plante-mère 
n'est  pas  a,dmise  par  H.  La  lutte  contre  la  rouille  noire  par  la  destruction 
des  Ber/jeris  n'est  pas  en  accord  avec  la  théorie  du  mycoplasma.  —  F.  PÉ- 

f'HOUTRF.. 

Buren  (G.  von).  —  Conlribulion  à  la  connaissance  du  mycélium  du  genre 
Yolkartia  (/?.  Mano)  von  Bilven.  —  L'auteur  a  réussi  à  démontrer  que  chez 
Volkartia  umbelUfcrarum  et  F.  rhaetica  il  y  a  persistance  du  mycélium 
dans  le  rhizome.  Chez  les  plantes  malades  ([ui  passent  l'hiver,  la  plupart  des 
feuilles  sont  attaquées  par  le  champignon.  L'étude  anatomique  démontre  la 
présence  du  mycélium  de  y.xmbdliferarum  dans  le  tissu  sous-épidermique 
de  l'excavation  de  la  face  supérieure  du  pétiole,  dans  la  partie  supérieure 
du  rhizome,  dans  le  dermatogène  et  le  périblème  et  dans  les  ébauches  des 
liourgeons  axillaires.  Dans  les  exemplaires  en  fleurs  d'Ileracleiim  Sphondy- 
lium  on  le  trouve  dans  les  rayons  des  ombellules,  dans  la  paroi  du  pistil  et 
dans  le  nucelle;  dans  quelques  préparations,  ou  pouvait  constater  que  des 
hyphes  avaient  pénétré  dans  le  sac  embryonnaire.  La  question  de  la  trans- 
mission du  parasite  par  les  graines,  et  d'une  façon  générale  la  première 
infection  de  l'hôte  par  les  parasites,  doit  être  soumise  à  de  nouvelles 
reèherches.  —  F.  Péciioutre. 

Moreau  (F.  et  M"'^).  —  Epicymatia  aphthosœ-n.  sp.,  parasite  du  Lichen 
Peltidea  aphthosa  Iloffrn.  —  Les  ascospores  de  VEpicymatia  aphthosœ,  à  la 
fin  bicellulaires.  naissent  unicellulaires  et  uninucléées;  leur  noyau  se  divise 
et  une  cloison  se  forme.  Des  rayons  archoplasmiques  interviennent  dans  leur 
délimitation.  —  F.  Moreau. 

"West  (G.).  —  Sur  StigeospoHum  Marattiacearum  et  les  mycorrhizes  des 
Marattiacées.  — Stiy.  Marattiacearum  est  un  mycorrhize  endotrophique,  qui 
vit  dans  les  racines  de  certains  genres  de  Marattiacées  (Angiopteris,  Archan- 
giopteris,  Kaulfussia,  Marattia).  Les  hyphes  ne  quittent  jamais  la  racine  de 
i'hote;  celle-ci,  en  effet,  dans  sa  couche  corticale  externe,  n'en  renferme  que 
quelques-uns,  qui  sont  les  hyphes  infectants,  car  ils  sont  toujours  plus  âgés 
que  ceux  rencontrés  dans  la  couche  corticale  interne;  souvent  même  ils  sont 
vides  et  morts.  Par  conséquent,  le  champignon  n'a  pas  pour  fonction  d'ab- 
sorber dans  le  sol  environnant  certaines  substances  nutritives  pour  les  céder 
ensuite,  modifiées  ou  non,  aux  tissus  de  l'hôte;  il  ne  supplée  ni  ne  remplace 
les  poils  radicaux  dont  la  distribution  n'est  d'ailleurs  en  aucune  façon 
influencée  par  la  présence  du  champignon.  Celui-ci,  d'autre  part,  ne  paraît 
pas  se  comporter  comme  un  véritable  parasite,  car  il  ne  cause  aucun  dom- 
mage évident  à  la  plante  attaquée.  La  Fougère,  par  contre,  joue  probable- 
ment vis-à-vis  de  l'endophyte  (qui  est  peut  être  un  anaérobie  facultatif)  un 
rôle  protecteur  en  le  mettant  à  l'abri  d'un  excès  d'oxygène.  En  tout  cas,  elle 
lui  fournit  la  totalité  ou,  du  moins,  la  majeure  partie  des  matières  nutritives 
dont  il  a  besoin  :  l'amidon,  notamment,  disparait  de  toutes  les  cellules  enva- 
hies par  le  mycélium.  En  somme,  dans  cette  association  tout  ou  presque  tout 
est  à  l'avantage  du  champignon.  De  plus,  comme  aucun  tort  visible  n'est  fait 
aux  cellules  des  racines  infectées,  il  semblerait  que  Slig.  Marattiacearum 
partage,  avec  la  plupart  des  mycorrhizes  étudiés  par  Gallaud.  la  faculté 
d'obtenir  du  contenu  cellulaire  non  vivant  (amidon,  sucres,  etc.)  toute  la 
nourriture  qu'il  exige  de  son  hôte.  Quant  à  la  position  systématique  du 


3Q&       ,  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

chami^ignon,  Fauteur  ne  peut  l'établir  avec  certitude,  car  il  n'a  pas  observé 
d'organes  reproducteurs  sexués.  En  s'appuyant  uniquement  .sur  le  caractère 
du  mycélium,  il  est  amené  à  placer  ce  parasite  dans  le  groupe  des  Péronos- 
porées,  tout  près  du  genre  Phylophthora.  avec  lequel  il  présente  des  pro- 
priétés communes,  notamment  celle  de  produire  des  spores  de  repos  à 
parois  épaissies.  Toutefois,  comme  l'espèce  étudiée  diffère  trop  de  Phytoph- 
thora  pour  qu'on  puisse  l'inclure  dans  le  même  genre,  l'auteur  propose  de 
créer  un  nouveau  genre,  Slif/eosporium  et  une  nouvelle  espèce  St.  Mtirattia- 
cearum.  "W.,  en  outre,  décrit  brièvement  un  autre  mycorrhize,  qu'il  ne 
dénomme  pas  et  qui  vit  dans  les  racines  du  g.  Danaea.  —  A.  de  Puym.alv. 

Maybrook  (A.  C).  —  Sur  les  suçoirs  de  Pedicularis  viilgaris  Tourne/'. 
—  La  .structure  des  suçoirs  ne  varie  pas,  que  la  plante  attaque  des  racines 
étrangères  ou  ses  propres  racines.  Ce  fait  est  en  contradiction  avec  ce  qui  se 
passe  chez  Olax.  Les  suçoirs  de  P.  vulgaris  possèdent  des  phlœolrnchèides . ^ 
qui  cependant  diffèrent  de  celles  décrites  par  Benson  chez  Exocarpus  en  ce 
qu'elles  sont  nucléées;  leur  noyau,  en  outre,  ne  pré.sente  aucun  signe  de 
dégénérescence.  Le  phloème  est  absent  dans  les  suçoirs  ;  il  manque  égale- 
ment dans  les  racines,  où  l'on  trouve  à  sa  place  des  cellules  parenchyma- 
teuses  allongées.  Par  contre,  toutes  les  cellules  conductrices  lignifiées,  aussi 
bien  celles  des  racines  que  celles  des  suçoirs,  ont  un  contenu  protoplasmique 
abondant  et  l'auteur  estime  qu'elles  se  sont  ainsi  adaptées  à  conduire  indis- 
tinctement les  matières  nutritives  organiques  et  inorganiques,  ce  qui  expli- 
querait l'absence  du  phloème.  En  somme,  P.  vulgaris.  parasite  des  racines, 
est  caractérisé  par  des  suçoirs  moins  différenciés  que  ceux  offerts  habitjiel- 
lemefit  par  les  parasites  des  tiges.  —  A.  de  Puv.vfALV. 

Coloration  protectrice. 

a)  Longley  ("W.  H.j.  —  Changements  de  couleur  chez  Brachyura.  —  Les 
adaptations  momentanées,  par  des  changements  de  couleur,  aux  variations 
du  milieu  ambiant  ont  été  beaucoup  moins  souvent  con.statées  chez  les  bra- 
chyures  que  chez  d'autres  crustacés,  cependant  ils  ont  été  signalés  chez  un 
certain  nombre.  L'auteur  ajoute  à  cette  liste  de  nombreux  exemples  person- 
nels montrant  chez  diverses  espèces,  Caliinectus,  Ocypoda,  Gelasimns,  etc., 
que  la  couleur  s'harmonise  dans  une  certaine  mesure  en  l'espace  de 
quelques  minutes  avec  la  couleur  du  fond,  et  qu'elle  devient  plus  claire 
quand  la  température  de  l'eau  s'élève  notablement.  —  Y.  Del.\ge. 

b)  Longley  ('W.  H.).  —  Elude  sur  la  signification  biologique  de  la  colo- 
ration chez  les  animaux.  I.  Les  couletirs  et  changements  de  couleur  des  pois- 
sons des  récifs  coralliens  des  Indes  occidentales.  —  Le  type  général  est  la 
coloration  dégradée  régulièrement  du  dos  au  ventre;  le  premier  étant  le 
plus  foncé,  le  second  le  plus  clair,  condition  qui  a  pour  effet  défaire  dispa- 
raître l'apparence  d'un  corps  solide  lorsque  la  lumière  tombe  du  haut  en 
bas.  ainsi  qu'il  résulte  des  expériences  de  Tha\^r.  Des  changements  de 
couleur  existant  même  chez  les  plus  vivement  colorés  tendent  à  les  rappro- 
cher de  la  nuance  du  fond;  avant  ces  changements,  leur  couleur  normale 
rapi)elle  déjà  celle  du  fond.  Ceux  qui  ont  des  défenses  particulières  indé- 
pendantes ne  sont  p,is  moins  que  les  autres  capables  de  s'adapter  à  la  couleur 
du  fond.  D'ailleurs,  il  n'y  a  aucun  indice  que  les  formes  brillamment  colorées 
jouissent  d'une  immunité  particulière,  car  -on  les  trouve  en  grand  nombre 
dans  l'estomac  des  espèces  carnassières.  Ces  constatations,  faites  .sur  un  très 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPKCES.  327 

grand  nombre  do  cas,  concordent  avec  la  théorie  darwinienne,  mais  sont  en 
désaccord  avec  l'idée  que  les  animaux  brillamment  colorés  possèdent  dans 
les  conditions  naturelles  une  visibilité  supérieure  au  minimum.  Elles  pous- 
sent à  rejeter  l'iiypotlièse  des  colorations  protectrices,  colorations  prémoni- 
trices et  de  la  sélection  sexuelle,  au  moins,  eu  ce  (jui  concerne  ces  formes. 
Au  contraire,  elles  confirment  la  conclusion  de  Tiiaver  concernant  la  fonc- 
tion d'effacement  de  la  couleur  et  des  dessins,  appuie  la  présence  fréquente 
de  caractères  adaptatifs  chez  les  animaux,  et  suggère  que  l'évolution  a  été 
constamment  guidée  par  la  sélection.  —  Y.  Delage. 

(/)  Longley  (W.  H.).  —  Études  sur  la  signification  bùdixjique  de  la  colo- 
ration chez  les  animaux.  II.  Lue  hypothèse  de  travail  modifa-e  sur  le  mirné- 
tif,nie.  —  L.  expose  d'abord  les  faits  courants  du  mimétisme  avec  ses 
deux  catégories,  batésienne  et  mûUérienne  ;  il  admet  qu"il  peut  y  avoir  uu 
passage  entre  ces  deux  catégories,  par  une  série  d'étapes  insensibles; 
.  comme  on  sait,  les  théories  explicatives  (Wallace)  du  mimétisme  ont  été 
fortement  critiquées,  et  on  peut  dire  qu'il  n'en  reste  rien  de  positif;  la 
théorie  des  couleurs  prémonitrices,  notamment,  qui  est  la  base  du  concept 
darwinien  et  utilitaire  du  rhimétisme,  ne  peut  plus  être  admise  ;  il  faut 
donc  la  remplacer.  '  S'inspirant  de  Punnett,  Abbott  H.  Thayer  et  Kaye, 
L.  formule  une  liypothèse,  encore  un  peu  imprécise,  qui  échappe  aux  cri- 
tiques principales' formulées  jusqu'ici  :  le  dessin  coloré  dépend  d'un  certain 
nombre  de  facteurs  héréditaires  dont  le  nombre  n'est  pas  ordinairement 
très  grand  ;  comme  beaucoup  de  ces  facteurs  sont  communs  à  des  groupes 
variés  de  Papillons,  on  peut  s'attendre  à  ce  que  certains  de  ces  dessins 
colorés,  caractéristiques  d'un  groupe,  se  retrouvent  parallèlement  dans  un 
autre  groupe,  leur  développement  ayant  été  tout  à  fait  indépendant.  D'autre 
part,  il  y  a  un  rapport  certain  entre  l'habitat  et  le  type  de  coloration  et  de 
dessin:  les  espèces  brillamment  colorées  occupent  les  positions  les  plus 
visibles  sur  le  sommet  des  arbres  ;  les  formes  de  la  forêt  sombre  ont  une 
coloration  uniforme  et  assez  terne;  même  les  Héliconides  brillamment  colorés 
ne  sont  pas  très  visibles  lorsqu'ils  sont  dans  leur  entourage  naturel  ;  dans 
une  même  espèce,  alors  que  les  mâles  aux  vives  couleurs  volent  au  soleil, 
les  femelles,  sobrement  teintées,  recherchent  l'ombre  forestière.  La  colora- 
tion dans  l'ensemble  est  donc  toujours  protectrice,  et  même  le  dimorphisme 
saisonnier  a  sans  doute  pour  effet  de  réduire  la  visibilité  des  Papillons 
d'une  façon  appropriée  aux  saisons  où  il  se  manifeste.  On  peut  donc  con- 
cevoir que  les  Piérides  et  les  Héliconides  ont  normalement  des  habitats  dif- 
férents et  par  conséquent,  des  colorations  différentes,  chacune  étant  adaptée 
pour  rendre  les  animaux  moins  visibles  dans  les  zones  qu'ils  fréquentent 
d'habitude;  des  variations  dans  la  nutrition  et  la  reproduction  ont  amené 
des  représentants  de  la  première  famille  à  adopter  le  genre  de  vie  de  la, 
seconde  :  c'est  l'étape  initiale  de  la  production  de  nouveaux  cas  de  mimé- 
tisme ;  la  convergence  de  couleur  accompagnera  ou  suivra  probablement 
la  convergence  de  l'habitat.  Le  dessin  primitif  de  la  famille  sera  modifié  et 
pourra  suggérer  le  dessin  d'une  autre  famille;  à  ce  moment  la  sélection 
naturelle  dirigée  vers  la  production  d'un  dessin  protecteur  approprié  au 
milieu  cédera  la  place  à  la  sélection  travaillant  dans  la  direction  de  la  res- 
semblance; s'il  en  est  ainsi,  un  nouveau  dessin  peut  être  développé,  avec 
les  mêmes  couleurs  protectrices,  et  couplé  avec  un  changement  dans  la 
forme  des  ailes,  ou  avec  d'autres  caractères,  conférant  l'avantage  addi- 
tionnel de  confondre  l'espèce  modifiée  avec  une  autre  qui  possède  un  cer- 
tain degré  d'immunité.  —  La  thèse  de  L.  est  conservatrice  en  ce  sens  qu'elle 


328  ,  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

accepte  dans  une  certaine  mesure  l'opinion  que  le  mimétisme  a  une  valeur 
défensive  et  que  la  sélection  naturelle  a  participé  à  son  développement;  elle 
esquive  la  difficulté  reconnue  depuis  longtemps  d'expliquer  les  étapes  de 
début  de  la  ressemblance,  en  supposant  que  celle-ci  est  une  convergence 
évolutive  entre  groupes  distincts,  mais  habitant  le  même  milieu,  motivée  par 
la  nécessité  d'acquérir  des  couleurs  plus  ou  moins  protectrices  en  rapport 
avec  un  nouvel  habitat.  Peut-être  l'explication  est-elle  assez  vraisemblable 
quand  il  s"agit  du  mimétisme  miillérien,  mais  elle  reste  encore  vague  pour 
les  cas  de  ressemblance  précise  du  type  batésien.  Après  tout,  ce  n'est  qu'une 
hypothèse  de  travail,  que  l'auteur  soumet  aux  entomologistes  et  qui  est  de 
nature  cà  provoquer  de  nouvelles  études  d'éthologie  et  de  distribution,  entre- 
prises sans  ridée  préconçue  du  problème  de  la  ressemblance  mimétique.  — 

L.     CUÉNOT. 

b)  Lenz(Fr.).  —  Modifications  alternatives  chez  les  papillons.  —  Les  chry- 
salides de  Papilio  machaon  L.  sont  de  deux  types.  Les  unes  d'un  vert  clair 
uniforme,  les  autres  d'un  gris  sale  et  avec  des  traits  longitudinaux  bruns. 
Les  vertes  se  trouvent  de  préférence  sur  les  tiges  vertes,  les  autres  sur  les 
troncs  d'arbre  ou  les  parois  de  bois.  A  la  suite  d'une  première  série  d'expé- 
riences, l'auteur  ^vait.  pensé  d'abord  que  la  coloration  n'était  pas  déterminée 
au  moment  de  la  fixation  par  le  caractère  du  fond  lui-même,  mais  que 
la  chenille  choisissait  le  lieu  de  sa  fixation  selon  la  tendance  de  colo- 
ration qu'elle  porte  en  elle.  De  nouvelles  expériences  lui  ont  prouvé, 
toutefois,  que  ce  sont  bien  la  qualité  du  fond  et  les  conditions  de  lumière 
qui,  seules,  en  sont  responsables.  L'auteur  analyse  ces  phénomènes  au  point 
de  vue  des  principes  de  l'hérédité  et  conclut  que  le  dimorphisme  en  ques- 
tion n'est  pas  un  fait  d'hérédité  mendélienne  concernant  deux  différences 
de  race,  mais  qu'il  s'agit  de  modifications  d'un  même  s  biotype  ».  — 
J.  Strohl. 

Kempton  (J.  H.).  —  La  coloration  protectrice  des  f/rnines  du  Mais  de 
Bolivie.  —  Le  mimétisme  protecteur,  fréquent  chez  les  animaux,  est  rare 
chez  les  plantes.  Le  présent  exemple  a  donc  un  réel  intérêt.  On  a  rencontré 
un  épi  de  Maïs,  dont  tous  les  grains,  grâce  à  une  pigmentation  particulière, 
ressemblaient  à  ceux  infectés  par  Silotroga  cerealella.  Or,  tandis  que  dans 
le  Maïs  normal  on  trouve  assez  souvent  des  graines  parasitées  par  une  larve 
et  quelques-uns  par  deux  larves,  ici,  la  proportion  de  celles  à  une  larve  est 
notablement  moindre  (de  moitié  au  moins)  et  celles  parasitées  par  deux 
jarves  sont  inexistants.  Pour  expliquer  la  chose,  il  faut  rappeler  que  les  larves 
errent  elles-mêmes  à  la  recherche  des  grains  où  elles  doivent  se  loger,  et  la 
iaible  proportion  de  ceux  parasités  par  doux  larves  montre  que  celles-ci 
évitent  les  graines  déjà  parasitées.  Cependant  il  ne  semble  pas  que  la  sélec- 
tion ait  pu  intervenir  dans  la  production  de  ce  mimétisme.  —  Y.  Delage  et 

GOLDSMITH. 

Particularitt's  structurales,  physiologiques  et  Oiologiques. 

Bonnevie  (Kr.).  —  Communications  sur  les  ptéropodes.  I.  Observations 
concernant  Vonjiine  sexuel  de  Cuvierina  columella  liang.  —  Le  ptéropode 
Cuvierina  possède;  un  singulier  organe  accessoire  de  l'appareil  génital, 
remarquable  par  Tirrégularité  de  sa  présence  chez  les  divers  individus.  Sou- 
LEVET  (ISr)-:'),  qui  l'a  le  mieux  décrit  jusqu'à  présent,  a  remarqué  que  l'or- 
gane manquait  souvent  et  qu'en  son  absence  on  trouvait  une  petite  saillie 


X\  11.  —  OKIGllNE  DES  ESPI'X'KS,  32U 

formée  par  la  peau  et  (lui  est  comme  le  vestige  de  rorgane  manquant. 
D'après  les  recherches  de  M""^  B.,  il  s'agirait  d'un  organe  rendant  des  ser- 
vices au  cours  de  la  réception  du  sperme  et  cela  à  côté  du  réceptaculum  éga- 
lement présent.  1/acte  copulateur  accompli,  l'organe  en  question  est  rejeté, 
de  même,  d'ailleurs,  que,  chez  Ciivieriiia,  le  pénis  est  détaché  du  corps,  par  . 
autotomie,  sitét  qu'il  a  cessé  de  servir.  Une  régénération  ne  semble  pas  avoir 
lieu.  L'autotomie  des  deux  organes  semble  indépendante  l'une  de  l'autre, 
une  copulation  réciproque  de  deux  individus  ne  semblant  pas  être  de  règle. 
—  J.  Strohl. 

Fischer  (Kurt).  —  La  copulation  chez  Limax maximum.  —  Ce  singulier 
pliénom'ène  a  été  souvent  décrit  déjà  :  deux  limaces  noires  suspendues,  par 
un  crépuscule  d'été,  la  tête  en  bas  à  la  brandie  d'un  arbre,  souvent  rete- 
nues à  l'arbre  par  un  fil  de  mucus  seulement,  les  corps  enlac-és  en  spirale. 
A  leur  extrémité  libre  se  balance  «  comme  un  cul  de  lampe  un  cône  ren- 
versé, d'un  blanc  de  lait  et  translucide  comme  l'opale.  «  Cette  matière 
blanche  est  la  masse  immense  des  organes  copulateurs  mâles  sortis  hors  du 
corps  par  suite  de  la  pression  du  liquide  cœlomique.  F.  a  étudié  le  phéno- 
mène de  près  chez  des  individus  maintenus  en  captivité.  Il  en  donne  une 
série  de  reproductions  photographiques,  ainsi  que  l'analyse  morphophysio- 
logique des  diverses  phases  de  position  des  organes  génitaux,  à  la  suite  de 
coupes  à  travers  ces  organes.  Ce  qu'il  y  a  de  remarquable  dans  le  phéno- 
mène de  la  copulation  des  limaces  noires,  ce  n'est  pas  seulement  la  proé- 
minence des  organes  génitaux  hors  du  corps,  mais  surtout  le  fait  que  c'est 
l'organe  copulateur  mâle,  le  pénis,  qui  y  participe  presque  exclusivement. 
C'est  cet  organe,  en  effet,  qui  reçoit  le  paquet  de  sperme  et  le  dirige  vers  le 
réceptacle  resté  à  l'intérieur  du  corps.  F.  rappelle,  à  ce  sujet,  l'avis  de  Sim- 
ROTii,  d'après  lequel  aucun  organe  ne  mérite  moins  une  désignation  spé- 
ciale que  le  pénis,  composé,  dans  les  divers  groupes,  d'éléments  les  plus 
hétérogènes.  Chez  les  pulmonés  particulièrement  le  terme  «  pénis  »  a  une 
signification  purement  physiologique,  non  morphologique.  —  J.  Strohl. 

Anonyme.  —  Un  nouveau  mammifère  comestible.  —  La  vache  de  mer 
Trichechus  latirostris  est  signalée  comme  utilisable  par  son  huile,  sa  chair 
très  savoureuse  et  sa  peau  de  toute  valeur.  Elle  a  été  jusque-là  détruite  par 
une  chasse  déréglée,  mais  il  serait  facile,  par  une  protection  intelligente,  de 
favoriser  sa  reproduction.  —  Y.  Delage. 

Cook  (0.  F.)  et  Cook  (Alice  Carter).  —  Les  Cactus-ours  polaires.  — 
Bien  connue  est  l'adaptation  aux  régions  boréales  do  l'ours  polaire  avec  sa 
grande  fourrure  blanche.  On  trouve  une  adaptation  semblable  chez  un  cac- 
tus, VOpuntia  des  Andes,  vivant  à  14.000  pieds.  Cette  espèce  est  si  poilue 
qUe  de  loin  les  espaces  qui  en  sont  couverts  ressemblent  à  des  troupeaux 
de  moutons.  Cette  fourrure  protège  ces  plantes  aussi  bien  contre  réchauffe- 
ment trop  rapide  par  le  soleil  que  contre  le  froid  très  vif,  et  il  en  est  de  même 
sans  doute,  pour  l'ours  blanc.  En  tous  cas,  ces  Opuntia,  laineux  prospèrent 
mieux  dans  ces  régions  que  les  formes  voisines,  glabres.  —  Y.  Delage  et 

M.  GOLDSMITH. 

Baumgârtel  lOtto).  —  Étude  sur  les  fruits  'pneumatiques.  —  Les  fruits 
d'Astragalus  cicer.  de  Colutea,  de  Xir/ella  et  de  Staphyllea  possèdent  une 
atmosphère  interne  qui  se  trouve  sous  une  pression  supérieure  à  celle  de 
l'air  ;  cette  pression  a  pour  effet  de  gonfler  le  fruit  pendant  le  cours  de  son 


330  L'ANxNEE  BIOLOGIQUE. 

développement,  alors  que  ses  tissus  sont  encore  plastiques  ;  la  pression  est 
donc  la  cause  de  la  forme  de  ces  fruits.  On  doit  attribuer  l'atmosphère 
interne  à  la  combustion  par  respiration  des  hydrates  de  carbone,  comme  le 
démontre  la  richesse  en  CO-  de  cette  atmosphère.  Ces  hydrates  de  carbone 
sont  autochtones  et  produits  par  l'assimilation  de  la  paroi  du  fniit,  qui  est 
pourvue  de  chlorophylle  pendant  sa  croissance.  Le  faible  développement  de 
la  partie  criblée  de  la  nervure  du  péricarpe  indique  que  les  produits  de 
l'assimilation  chlorophyllienne  ne  peuvent  être  évacués  et  qu'ils  doivent 
rester  dans  le  fruit  pour  produire  les  gaz  de  l'intérieur  du  fruit.  Les  ner- 
vures ne  servent  qu'à  amener  de  l'eau.  Le  rôle  biologique  de  l'atmosphère 
interne  est  de  former  un  milieu  saturé  de  vapeur  d'eau  pour  la  maturation 
des  graines  et  de  diminuer  la  densité  en  augmentant  le  volume  du  fruit, 
afin  qu'il  donne  beaucoup  de  prise  au  vent  qui  assure  la  dissémination  des 
semences.  —  A.  Maillefer. 

d.  Phylogénie.. 

Franz  CV.).  —  La  durée  de  la  Phylof/énèsc  —  Elle  doit  être  quelque  cent 
fois  plus  longue  que  la  durée  des  périodes  fossilifères,  car  déjà  à  l'époque 
du  Cambrien  de  nombreux  grands  types  phylétiques  étaient  réalisés  : 
Algues,  Protozoaires,  Cœlentérés,  Vers,  Echinodermes,  Mollusques  et  Crus- 
tacés. 'Voici  les  chiffres  en  millénaires  que  donne  l'auteur  pour  les  durées 
absolues  des  époques  successives.  Epoque  post-glaciaire  10  à  70:  dilu- 
vium  300  à  500;  période  caenozoique  3.000  à  15.000;  mésozoïque  7.500  à 
37.500;  paléozoïque  48.000  à  240.000;  archa'ique  200.000  à  600.000:  mer 
1.000.000  à  5.000.000;  origine  de  la  vie  4.800.000  à  30.000.000;  croûte  ter- 
restre 9.600.000  à  65.000.000.  —  Y.  Delage. 

Haeckel  (Ernest).  —  Cinquante  ans  d'études  pJujloijmétiques.  —  Cet 
aperçu  historique  et  critique  sur  les  résultats  des  études  de  phylogénèsp 
commence  par  un  résumé  des  travaux  et  du  programme  scientifique  de 
l'auteur  lui-même,  exprime  ensuite  les  rapports  entre  la  phylogénèse  et  la 
paléontologie,  l'ontogenèse,  la  morphologie,  la  physiologie  et  Tanthropo- 
génie,  insiste  sur  la  valeur  des  documents  phylogénétiques,  puispasse  aune 
revue  plus  détaillée  des  théories  phylogénétiques  concernant  chaque  groupe 
d'organismes.  Cette  partie  principale  de  l'étude  débute  par  la  phylogénèse 
du  plasma,  des  protistes,  des  phytomonères,  passe  aux  divers  groupes  d'in- 
vertébrés et  de  vertébrés,  pour  s'arrêter  plus  longuement  aux  primates  et  à 
l'homme.  Partout  on  retrouve  la  terminologie  systématique  spéciale  à  H.  — 
J.  Strohl. 

Naef(Adolî).  —  Le  développement  individuel  des  formes  organiques,  en- 
tant que  document  de  leur  phylogénèse.  —  L'auteur  cherche  à  préciser  l'es- 
sence et  la  morphologie  systématique  en  tant  que  synthèse  rationnelle  des 
données  de  l'embryologie,  de  l'anatomie  comparée,  de  la  paléomorphologie 
et  de  la  classification  naturelle.'  En  considérant  l'évolution  comme  un  pro- 
cessus de  transformations  cycliques  et  rythmiques  continues,  on  voit  s'en 
détacher  périodiquement  certains  éléments  qui  s'engagent  dans  une  voie 
de  développement  sans  issue.  Ces  «  morplwgénéses  terminales  »  ont  une 
importance  capitale  au  point  de  vue  des  conceptions  morphologiques.  N. 
s'attache  à  dégager  nettement  leurs  caractères  spécifiques  et  les  principes 
dont  elles  relèvent.  11  en  arrive  ainsi  à  une  analyse  critique  de  la  soi-disant 
«  loi  biogénétique  ».  —  J.  Strohl, 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  331 

n-b-c)  Delsman  (H.  C).  —  a)  La  gastrulalion  de  Eaiia  rsciilenla  et  de 
liana  fusca.  —  b)  Les  relations,  de  Vanus  avec  le  blasUipore  et  l'origine  de  la 
queue  des  vertébrés.  —  c)  Histoire  de  la  tête  des  vertébrés.  —  De  l'examen  de 
'ces  divers  traits  du  développement  ontogénique  Fauteur  tire  de  nouveaux 
arguments  en  faveur  de  sa  théorie  de  l'origine  des  vertébrés  aux  dépens 
des  Annélides,    formulée  en    1913  (voir   Ann.    liioL,    XVIII,   p.   433).  — 

M.  GOLDSMITH. 

d)  Lenz  (Fr.).  —  La  perte  de  la  couverture  pileuse  de  Vhomme  au  cours  de 
la  phi/logénèse.  —  L'auteur  examine  les  différentes  théories  proposées  pour 
expliquer  la  disparition  de  la  couverture  pileuse  de  Thomme.  Les  poils  ne 
sauraient  avoir  disparu  peu  à  peu  par  suite  du  frottement  des  liabits,  comme 
l'admettent  certaines  théories  lamarckiennes.  L'auteur  oppose  à  cette  der- 
nière hypothèse  non  seulement  des  raisons  de  principe,  mais  aussi  le  fait 
que  de  nombreuses  races  se  passent  aujourd'hui  encore  d'habits  et  sont 
pourtant  dépourvues  de  poils  sur  leur  corps.  Selon  L.,  la  possibilité  de  priver, 
par  la  disparition  de  la  couverture  pileuse  la  vermine,  et  notamment  les 
poux,  de  refuge  sur  le  corps  de  l'homme  aurait  créé  une  raison  de  sélec- 
tion entraînant  peu  à  peu  la  perte  des  poils.  L'affaiblissement  de  l'orga- 
nisme, à  la  suite  de  l'infection  par  ces  bestioles,  serait  suffisamment  impor- 
tant pour  justifier  une  pareille  hypothèse.  Le  danger  créé  par  les  maladies 
parasitaires  étant,  d'autre  part,  d'autant  plus  grand  que  l'association  des 
hommes  devenait  plus  étroite,  il  n'est  pas  étonnant  de  constater  que  la  perte 
la  plus  complète  de  la  couverture  pileuse  est  réalisée  chez  les  races  les  plus  ■ 
sociables  et  notamment  chez  la  race  mongole.  A  la  suite  de  la  perte  des 
poils  du  corps,  de  notables  forces  énergétiques  pouvaient,  de  plus,  être  em- 
ployées autrement  et  cela  notamment  pour  le  développement  du  cerveau 
issu  du  même  feuillet  ectodermique  que  les  poils.  [Au  lieu  d'émettre  des  con- 
sidérations aussi  peu  convaincantes  sur  les  rapports  compensateurs  entre 
le  développement  du  cerveau  et  la  perte  de  la  couverture  pileuse,  l'auteur 
aurait  peut-être  gagné  de  nouveaux  points  de  vue  intéressants  en  considé- 
rant, dans  cet  ordre  d'idées,  le  développement  du  cerveau  en  tant  qu'organe 
thermorégulateur ,  ainsi  que  dans  ses  rapports  avec  la  sécrétion  interne  qui, 
on  le  sait,  n'est  pas  étrangère  au  développement  des  poils.]  —  J.  Strohl. 

Baudoin  {Marcel).  —  La  dent  de  sagesse,  qui  est  fonction  du  mode  d'ali- 
mentation, n'est  plus  en  voie  d'atrophie.  —  L'angle  que  forment  entre  elles  les 
deux  branches  d'un  mandibule  inféineur,  obtus  chez  tous  les  herbivores,  se 
rapproche  de  l'angle  droit  à  mesure  que  le  carnivorisme  s'installe  dans 
l'évolution  phylogénétique.  Parallèlement  à  cette  évolution,  la  dent  de  sagesse 
tend  à  s'atrophier  de  plus  en  plus  ;  la  comparaison  des  mâchoires  fossiles 
d'âges  divers  avec  les  actuelles  tend  à  montrer  que  la  régression  de  la  dent 
de  sagesse  s'est  arrêtée  dans  les  races  humaines  à  partir  de  l'invention  de 
l'agriculture  ;  elle  tendrait  même  à  reprendre  l'évolution  progressive  sous 
l'influence  de  la  dominance  de  plus  en  plus  accentuée  du  régime  végéta- 
rien. —  Y.  Délai  ;e. 

Lubosch  l'W.).  —  Anatomie  comparée  des  muscles  masticateurs  des  verté- 
brés en  ôpjarties.  II.  —  Dans  cette  partie  de  son  vaste  programme,  l'auteur 
analyse  les  rapports  des  muscles  masticateurs  des  téléostéens,  dont  il  dé- 
montre l'importance  au  point  de  vue  de  l'anatomie  comparée  des  vertébrés, 
en  général,  notamment  en  ce  qui  concerne  la  formation  de  l'articulation 
des  mâchoires  et  celle  des  articulations  en  général,  qui,  selon  L.,  a  toujours 


332  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

lieu  par  rupture  de  continuité  d'un  tissu  cartilagineux.  L'auteur  insiste  sur 
la  particularité  de  cette  structure  crânienne  qu'il  désigne  sous  le  nom  de 
streplognalhie.  et  qui  est  caractérisée  par  une  mâchoire  inférieure  composée 
d'éléments  mobiles  entre  eux  et  par  des  maxillaires  également  mobiles. 
Cette  structure,  réalisée  chez  les  téléostéens,  a  une  importance  physiolo- 
gique très  grande  au  point  de  vue  de  la  nutrition  et  de  la  respiration.  Le 
degré  d'ouverture  de  la  bouche  ne  dépend  pas  uniquement  de  l'angle  d'ar- 
ticulation des  mâchoires  entre  elles,  mais  aussi  des  mouvements  de  chaque 
partie  composant  la  mâchoire  inférieure.  L'auteur  expose  les  raisons  qui 
lui  font  admettre  que  les  ascendants  des  mammifères  étaient  également 
streptognathes.  —  A  propos  de  la  similitude  des  muscles  masticateurs  des 
téléostéens  et  des  larves  d'anoures,  L.  fait  d'intéressantes  remarques  sur 
les  difficultés  du  problème  de  la  convergence,  en  général  [a,  y].  Il  fait  remar- 
quer à  ce  sujet,  que  les  téléostéens,  qui  sont  un  groupe  phylogénétique- 
ment  jeune,  ayant  fait  son  apparition  en  même  temps  que  certains  mam- 
mifères, possèdent  pourtant  parmi  leurs  muscles  des  éléments  très  anciens 
qu'on  ne  retrouve  chez  aucun  autre  groupe  d'animaux.  Ou  bien  cet  autre 
cas  encore  :  les  urodèles  ont  le  même  arrangement  des  couches  de  muscles 
masticateurs  que  les  reptiles,  tandis  que  le  mode  d'innervation  de  ces  mus- 
cles est  celui  des  mammifères.  11  est  difficile  d'appliquer  à  cela  le  principe 
de  la  convergence.  —  J.  Strohl. 

Burtet  (H.  M.  de)  et  Correljé  (J.).  —  Des  variations  des  muscles  biceps 
brachii.  —  Les  auteurs  décrivent  une  dizaine  de  cas  de  variation  du  muscle 
biceps  du  bras  chez  l'homme,  trouvés  parmi  le  matériel  de  la  salle  de  pré- 
paration de  l'Université  d'Utreclit.  A  la  suite  d'une  étude  de  Gronroos  (1903) 
sur  le  biceps  du  genre  Hylobates,  B.  et  C.  développent  l'hypothèse  qu'un 
grand  nombre  de  cas  de  biceps  à  chefs  surnuméraires  chez  l'homme  sont 
en  rapport  génétique  avec  le  caput  tuberculo-septale  du  bras  des  hylobates. 

—  J.  Strohl.  » 

Axt  (Mary  C).  —  Les  muscles  fléchisseurs  de  l'extrémilé  postérieure 
d'Emys  hlandinyi.  Une  contribution  à  la  phylogénèse  de  ces  muscles.  —  Dans 
le  but  d'élucider  le  problème  de  l'évolution  du  système  musculaire  fléchis- 
seur, A.  s'est  adressée  aux  reptiles  et  plus  particulièrement  aux  tortues,  qui, 
sous  certains  rapports,  ont  conservé  des  caractères  reptiliens  parfaitement 
primitifs.  Il  s'est,  en  elfet,  trouvé  que  sous  le  rapport  de  ses  muscles  fléchis- 
S3urs  la  tortue  Emys  blandingi  constitue  une  forme  transitoire  entre  les 
amphibiens  et  les  mammifères  et  que  les  constatations  faites  peuvent  servir 
de  point  de  départ  pour  l'établissement  d'une  myologie  comparée  des  ver- 
tébrés supérieurs.  —  J.  Strohl. 

Roule  (Louis).  —  5m/'  les  rapports  de  parenté  du  Saumon  et  des  Truites 
d'Europe.  —  Considérations  de  phylogénie  spéciale  tendant  à  faire  admettre 
que  la  truite  d'eau  douce  est  l'ancêtre  de  divers  salmonidés  marins,  fon- 
dées sur  des  critériums  ingénieux,  mais  dont  la  validité  est  hypothétique. 
Est-il  bien  incontestable  qu'entre  deux  formes  on  doive  considérer  comme 
plus  ancienne  celle  dont  l'existence  juvénile  en  eau  douce  est  la  plus  courte, 
celle  dont  la  répartition  géographique  est  la  plus  étendue,  celle  qui  a  moins 
de  vitellus  et  celle  qui  se  montre  le  moins  exigeante  en  oxygène  dissous V 

—  Y.  Delage. 

Boulenger  (G.  A.).  — Sur  l'origine  marine  du  genre  Salmo.  —  Lesréserves 


XVI 1.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  333 

ri-dessus  sont  confirmées  dans  la  présente  note  où  il  est  montré  qu'aucun 
'  des  critériums  invoqués  par  Roule  n'est  en  luirmonie  avec  les  faits.  — 
Y.  Delage. 

Kaudern  (AValter).  —  Etudes  sur  les  or;/ancs  génilaux  mâles  des  Sirenia, 
des  Hijmcoidea  et  des  Prohoscidea.  —  A  la  suite  de  l'étude  des  organes 
génitaux  mâles,  K.  confirme  l'iiypothèse  de  Gregorv  (1010),  d'après  la(iuelle 
les  sirènes,  les  éléphants  et  les  hyracoïdes  sont  très  proches  parents  et 
doivent  avoir  eu  une  origine  commune  K.  avait  entre  autres  à  sa  disposi- 
tion un  fœtus  mâle  de  Manalus  et  un  jeune  exemplaire  d'IIyrax  syriacus. 
—  J.  Strohl. 

Pascher  (Adolf.).  —  Flagellâtes  et  Rhizopodcs  dans  leurs  rapports  réci- 
proques. Essai  d'une  dérivation  des  Rhizopodcs.  —  Ce  qui  caractérise  le  Rhi- 
zopode,  c'est  moins  l'existence  de  pseudopodes  que  le  mode  de  nutrition 
holozoïque,  c'est-à-dire  de  l'ingestion  d'aliments  solides.  Or,  il  existe,  dans 
toutes  les  séries  de  Flagellâtes  colorés,  des  espèces  qui  ont  acquis  ce  mode 
de  nutrition  et,  par  suite,  la  faculté  d'émettre  des  pseudopodes.  Et  il  est 
remarquable  que  des  Flagellâtes  puissent  avoir  des  axopodes,  tout  sem- 
blables à  ceux  des'  Héliozoaires  :  il  en  est  ainsi  du  groupe  de  Chrysomonades 
appelé  par  P.  (lyrlophorx,  dans  lequel,  parallèlement  au  développement  de 
ces  axopodes,  le  flagelle  se  réduit  jusqu'à  disparaître  :  mais  il  reste  les  chro- 
matophores  pour  rappeler  l'origine.  D'autres  êtres  peuvent  prendre  entiè- 
rement la  forme  rhizopodienne  et  perdre  complètement  leur  flagelle;  tran- 
sitivement d'autres  conservent  presque  constamment  la  forme  rhizopode  et 
ne  redeviennent  flagellés  qu'à  l'état  de  spores;  on  arrive  ensuite  à  des 
formes  qui  n'ont  même  plus  de  zoospores.  La  plupart  des  Rhizopodcs  sont 
incolores  ;  on  peut  alors  supposer,  ou  bien  qu'ils  descendent  de  Flagellâtes 
devenus  déjà  incolores,  ou  bien  qu'ils  ont  perdu  leurs  chromatophores  pen- 
dant leur  passage  à  l'état  de  Rhizopodcs.  Une  série  de  Flagellâtes  incolores 
se  rattaclient  manifestement  aux  colorés,  ayant  perdu  secondairement 
leurs  chromatophores,  par  suite  d'une  adaptation;  les  Flagellâtes  incolores 
dérivent  très  vraisemblablement  des  colorés.  D'autre  part  les  formes  rhizo- 
podiennes  ayant  conservé  des  chromatophores  peuvent  les  perdre,  soit  par 
division  inégale,  laissant  "tout  l'appareil  coloré  à  un  des  individus  filles 
(Chrysarachnion),  soit  bien  plutôt  par  réduction  progressive  des  chroma- 
tophores, ce  qu'on  peut  constater  dans  diverses  séries.  Ainsi,  parmi  les 
Chiamydomonades,  certaines  ont  de  gros  chromatophores  et  mènent  une 
vie  libre,  tandis  que  d'autres  sont  saprophytes  et  ont  des  chromatophores 
réduits  ;  il  en  est  qui  ont  perdu  les  chromatopiiores  et  gardé  les  pyrénoïdes, 
d'autres  qui  n'ont  plus  de  pyrénoïdes,  mais  ont  conservé  l'amidon  ;  d'autres 
enfin  qui  ne  sont  reconnaissables  comme  Chiamydomonades  que  par  leur 
mode  de  reproduction.  De  toutes  les  séries  de  Flagellâtes  colorés  dérivent 
donc,  directement  ou  non,  des  organismes  rhizopodiens  de  plus  en  plus 
complets.  Il  en  résulte  que  la  forme  rhizopode,  même  la  forme  amiboïde, 
n'est  pas  nécessairement  un  caractère  d'organisme  primitif.  Comme  on  l'a 
vu,  les  divers  caractères  des  Flagellâtes  peuvent  ne  pas  se  réduire  tous  et  à 
la  fois  et  au  même  degré  :  certains  êtres,  qui  ont  gardé  les  chromatophores, 
ont  perdu  les  zoospores,  et  vice  versa.  P.  appelle  type  monadosporin  le 
mode  de  reproduction  par  zoospores  et  type  amœbosporin,  celui  par  spores 
amiboïdes.  En  général,  les  zoospores,  qui  représentent  l'état  flagellé  ancestral, 
persistent  longtemps,  même  chez  des  formes  très  évoluées,  parce  qu'elles 
sont  utiles  à  la  dissémination  :  leur  existence  ne  prouve  donc  pas  qu'un  orga- 


3:54  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

nisme  soit  primitif,  P.  insiste  sur  le  fait  que  toutes  ces  dérivations  sont  seu- 
lement des  i  possibilités  phylogénétiques  »,  qui  ont  un  certain  caractère  de 
vraisemblance,  mais  ne  sont  nullement  des  certitudes.  Il  est  possible  que  le 
développement  phylogénétique  réel  ait  suivi  un  chemin  analogue  ;  tout  au 
moins  est-ce,  dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  ce  que  nous  pouvons 
nous  figurer  le  plus  facilement.  —  A.  Robert. 

Doflein  (Fr.).  —  Études  sur  Vhistoire  naturelle  des  protozoaires.  IX.  Bhi- 
z-ochrysis,  une  forme  transitoire  parmi  les  protozoaires  inférieurs.  —  D.  a 
eu  l'occasion  de  faire  des  recherches  sur  l'organisation  et  la  reproduction 
de  protozoaires  du  genre  Rhizochrysis  précédemment  décrits  déjà  par 
SciiERFFEL  (1901)  et  par  Pascher  (1912).  Il  s'agit  d'organismes  amiboïdes, 
voisins  des  héliozoaires,  mais  possédant  des  chromatophores  jaunâtres 
et,  comme  substances  de  réserve,  des  produits  d'assimilation.  Pascher 
a  démontré  qu'il  s'agit  d'un  organisme  rattaché  par  des  formes  intermé- 
diaires à  des  flagellés  typiques  du  groupe  des  chrysomonadines.  En  tout  cas, 
c'est  là  un  organisme  dont  la  position  systématique  est  située  sur  la  limite 
du  règne  animal  et  végétal.  D.  a  même  pu  observer  au  cours  des  divisions 
de  lachrysomonadine  HJnzocrysis  la  formation  de  stades  équivalents  à  de 
vraies  rhizopodes  animaux,  privés  de  chromatophores,  donc  le  passage  direct 
du  type  végétal  au  type  animal.  D'autre  part,  ses  observations  sur  la  repro- 
duction des  Bfiizochrysis  engagent  D.  à  émettre  l'hypothèse  que  les  rhizo- 
podes descendent,  sans  doute,  des  mastigophores,  ce  qui  permettrait  d'envi- 
sager d'une  façon  nouvelle  l'existence  de  gamètes  flagellés  chez  divers 
groupes  de  rhizopodes  inférieurs,  tels  les  amœbines,  les  héliozoaires,  les  ' 
thécamoebines  et  les  mycétozoaires,  —  J.  Strohl.  ! 

Verhoeff  (K.  W.).  —  Morphologie  comparée  et  siynification  pliylé tique 
de  l'abdomen  des  coléoptères.  —  V.  résume  ses  nombreux  travaux  antérieurs 
concernant  la  valeur  morphologique  des  anneaux  abdominaux  et  de  l'ar- 
mature génitale  des  coléoptères,  puis  il  analyse  la  conformation  abdomi- 
nale et  fa  morphologie  des  organes  copulateurs  de  Silpha,  de  certains  ca- 
rabides  (cicindèles)  et  des  chrysomélides  qui,  selon  lui,  représentent  trois 
stades  d'une  série  phylétique,  dont  le  stade  Silplia  est  le  plus  primitif. 
Enfin,  il  insiste  sur  la  valeur  morphologique  spéciale  du  singulier  organe 
copulateur  (  «  sipho  »  )  des  coccinélides  qui,  tout  en  fonctionnant  comme 
pénis,  constitue  au  point  de  vue  morphologique  une  néoformation  remar- 
quable. —  J.  Stroiil. 

Wheeler  ("W.  Morton).  —  Le  développement  phylogénétique  de  castes 
sub-aptères  chez  les  Formicides.  —  La  comparaison  des  formes  des  individus 
des  différentes  castes  dans  les  diverses  espèces  montre  des  transitions  entre 
les  conformations  caractéristiques  des  ouvrières  et  des  sexuées.  Ainsi,  chez 
lesfourmis,  on trouvedes femelles  ailées  macronotales (la  plupartdesespèces), 
des  femelles  sub-aptères  mesonotales  [Monomorium  suOapterum  et  ruhriceps 
var.  cinclum).  des  femelles  aptères  stenonotales  (quelques  .}Ioiiamarum, 
Ahochetus.  Mgrmecia.  Odontomachus  hostus.  etc.),  des  femelles  microno- 
tales  on  ergatogynes  (quelques  Munomorum  et  Cmnatogasler,  Polyergus 
rufcsccns),  dG<.  femelles  ergatoïdes  {Leptogenys,  Acanthoslichus,  Sphyncto- 
myrmex,  Onychomyrmex,  Paranomopone),  des  ouvrières  gyneco'ides  (Ocymyr-^ 
mex.  Leptoinyrmcx.  lHacomma,  Rhytidoponera.  etc.),  etc.  L'auteur  en  conclut 
que  les  types  extrêmes  de  cimformation  des  ouvrières  (éventuellement  sol- 
dats) etdesfeuiplles  sexuées  ne  sont  pas  le  résultat  de  mutations,  mais  plu- 


X\  H.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  335 

tôt  celui  de  varùUions  progressives  avec  disparition,  au  moins  dans  la 
plupart  des  cas.  des  stades  intermédiaires.  L'auteur  rapporte  le  fait  intéres- 
sant au  point  de  vue  du  parasitisme  que,  chez  Lasius  nïf/er.  un  état  sub- 
aptère à  petites  ailes  est  déterminé  par  la  présence  d'un  nématodc  (Mermis 
sp.)  dans  la  cavité  abdominale  (Mrazek,  Donistiiorpe  et  Wheeler);  et  que 
(les  €  pseudogynes  «,  ou  formes  ressemblant  étroitement  à  des  ergatogynes  et 
ergatoïdes,  sont  produites,  par  la  présence  des  Lomechusines  (Lomechusa, 
Arteme/es,  Xenodusa)  dans  les  colonies  (Wasmann,  etc.).  —  Y.  Delage. 

Botke  (J.).  —  Les  motifs  primitifs  du  dessin  des  (lilcs  des  /j'/ndoptères 
et  li'ur  oritjinc  pitylélique.  —  Les  Lépidoptères  primitifs  n'étaient  pas  blancs. 
Ils  étaient  pourvus  d'un  dessin  qui  n'était  ni  celui  des  bandes  tranversales 
(idée  d'EiMER).  ni  celui  des  taches,  mais  consistait  en  traits  transversaux 
internervuraux.  De  ce  dessin  primitif  l'auteur  fait  dériver  le  dessin  réticulé 
et  de  ce  dernier  tous  les  arrangements  de  dessins  ([uelconques.  Le  fait  sur 
lequel  se  fonde  l'auteur  est  l'existence  de  bandes  transversales  internervu- 
rales  chez  les  Panorpides,  considérés  comme  ancêtres  des  Lépidoptères. 
L'auteur  admet  que  les  pigments  étaient  d'abord  localisés  dans  la  membrane 
alaire,  puis,  après  l'apparition  des  écailles,  ont  passé  dans  ces  dernières, 
n'ayant  plus  de  rôle  à  jouer  soiis  ce  revêtement  opaque.  Ces  principes 
paraissent  à  l'auteur  valables  pour  la  généralité  des  Insectes.  —  II  oppose 
à  la  théorie  de  De  Meyere  cet  argument  que  celui-ci  admet  des  évolutions 
différentes  de  la  coloration  chez  les  différents  ordres  d'Insectes,  ce  qui 
parait  hautement  improbable'.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Schierbeek  (A,).  —  Sur  l'arrangement  des  soies  chez  les  chenilles  et  les 
pupes.  —  Une  disposition  métamérique  des  groupes  formés  par  l'arrange- 
ment des  soies  parait  à  l'auteur  plus  primitive  que  les  bandes.  Mais  un 
arrangement  commun  à  tous  les  Insectes  à  métamorphose  complète  n'a  pu 
être  déterminé  avec  certitude.  Les  dessins  de  la  pupe  (laquelle  n'est  que  le 
premier  stade  de  l'imago  devenu  secondairement  immobile)  sont  plus  .sem- 
blables à  ceux  du  premier  stade  de  la  chenille  qu'aux  stades  suivants  ;  l'auteur 
part  de  là  pour  déclarer  que  les  dessins  de  ces  deux  stades  sont  primitifs  et 
que  les  stades  intermédiaires  de  la  chenille  sont  des  adaptations  secondaires. 

—  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

LignieriO.)  et  Tison  (A.).  —  La  structure  mèdulloséenne  des  Eptiedra. 

—  Un  chaton  anormal  de  YEphedru  altissima  présente  des  particularités  de 
structure  vasculaire  qui  paraissent  se  rattacher  à  l'organisation  mèdullo- 
séenne. Les  auteurs  admettent  que  les  ancêtres  des  Ephedra  possédaient  la 
structure  mèdulloséenne  et  qu'une  anomahe  peut  la  faire  réapparaître.  Cette 
observation  confirme  le  rattachement  des  Gnétales  aux  Macrophyllinées.  — 

F.  MOREAU. 

Liignier  (O.).  —  Sur  la  localisation  des  ovules  dans  les  deux  embranche- 
ments gymnospermiques.  —  L'auteur  a  divisé,  il  y  a  quelques  années,  les 
Gymnospermes  en  deux  embranchements  en  se  fondant  sur  l'importance 
relative  de  la  tige  et  de  la  feuille  :  les  Macrophyllinées  (Ptéridospermes. 
Cycadales,  Bennettitales),  où  la  feuille  est  prépondante  par  rapport  à  la  tige, 
et  les  Microphyllinées  (Cordaïtales,  Ginkgoales,  Conifères)  aux  tiges  très 
ramifiées,  aux  feuilles  à  croissance  apicale  courte,  à  ramification  réduite  ou 

1.  J.  C.  de  Meyere.  Zur  Zeichnung  'les  Insekten,  iin  besonderen  des  Dip/eren-und 
Lépidoptère  a  ftûgels.  (Tijdsclirift  voor  Entomologie  LS,  H»IC.) 


336  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

nulle.  D'autres  caractères,  empruntés  à  l'appareil  floral,-  séparent  ces  deux 
fi-roupes  ^chez  les  Micropliyllinées,  sauf  des  exceptions  dues  à  des  modifi- 
cations secondaires  (Cordaïtales,  Ginkgoales,  aux  ovules  jnarginaux),  les 
ovules  sont  insérés  sur  la  face  inférieure  du  limbe  carpellaire*:  elles  reçoivent 
le  nom  d'Elassogames  (Ac(77wv,  inférieur).  Les  Macropliyllinées  sont  carac- 
térisées, au  contraire,  par  l'insertion  des  ovules  sur  la  face  supérieure  du 
carpelle;  ce  sont  des  Anotérogames  (àvÔJiEooç,  supérieur);  c'est  à  ce  groii])'' 
que  se  rattachent  les  Angiospermes.  —  F.  Moreau. 

Kashyap  (Shiv  Ram).  —  Notes  sur  Equisetum  débile  Roxb.  —  On  s.iir 
depuis  longtemps  que  la  forme  et  la  situation  de  l'endoderme  dans  la  ti- 
du  g.  Equisetum  sont  très  variables.  Trois  types  différents  peuvent  être  di- 
tingués  :  1"  un  anneau  endodermique  autour  de  chaque  faisceau  vasculaire  : 
2°  deux  anneaux  endodermiques  concentriques  entre  lesquels  se  trouve 
comprise  la  zone  des  faisceaux  vasculaires  ;  3°  un  anneau  endodermique 
unique  entourant  la  zone  des  faisceaux  vasculaires.  Deux  de  ces  types 
peuvent  se  présenter  dans  différentes  parties  de  la  tige  d'une  même  plante 
et,  lorsque  cela  a  lieu,  on  constate,  en  .iiénéral.  qu'un  endoderme'du  P'-  type 
est  associé  à  un  endoderme  du  2^  type  ou  bien  qu'un  endoderme  du  3^  ty])^ 
accompagne  un  endoderme  du  2''  type.  Etant  donné  (juo  les  organes  souter- 
rains et.  en  particulier,  les  racines  des  plantes  vasculaires  conservent  1  i 
structure  ancestrale  pendant  de  longues  périodes  et  à  travers  de  nombreuses 
générations,  les  observations  de  l'auteur  sur  E.  débile  (qui  est  l'espèce  la 
plus  variable  de  tout  le  genre  en  ce  qui  concerne  la  forme  de  l'endoderine 
dans  la  tige)  tendent  à  faire  admettre  que  les  endodermes  du  2'^  et  du  3«  tj-p^v 
sont  dérivés  graduellement  de  celui  du  l'^'"  type.  D'une  manière  très  général^, 
en  effet,  on  peut  dire  que  chez  E.  débile  les  entre-nœuds  du  rhizome  sou- 
terrain offrent  un  endoderme  du  1«''  type  ;  dans  les  pousses  végétatives 
aériennes,  au  contraire,  l'endoderme  est  du  l''""  type  près  des  nœuds  et  du 
2«  type  dans  les  entre-nœuds.  Dans  les  pousses  fertiles  aussi  bien  au-dessous 
qu'au  niveau  du  cône,  l'endoderme  appartient  au  premier  type.  Enfin, 
dans  les  entre-nœuds  des  portions  souterraines  et  aériennes  et  à  des  dis- 
tances variables  des  nœuds  on  trouve  des  transitions  entre  le  1*='"  et  le  2«  type. 
—  Quant  aux  prothalles,  examinés  également  par  K.,  ils  varient  suivant 
que  les  spores  sont  clairsemées  ou  répandues  en  semis  dense.  Dans  ce  der- 
nier cas  les  prothalles  restent  petits,  ne  montrent  qu'un  point  de  croissance 
et  ne  portent  qu'une  seule  sorte  d'organes  sexuels.  Par  contre,  lorsque  les 
spores  germent  à  une  distance  les  unes  des  autres  assez  grande  pour  que 
les  prothalles  puissent  se  développer  librement,  ces  derniers  deviennent 
très  grands,  produisent  uii  méristèmc  tout  autour  de  leur  bord  circulaire 
et  portent  tout  d'abord  des  archégones,  puis  des  anthéridies.  Dans  la  nature, 
les  prothalles  cessent  de  croître  au  bout  de  quelques  mois  et  meurent  avant 
la  fin  d'avril.  Ceci  est  dû  à  deux  causes  :  la  formation  des  embryons  et  la 
chaleur  de  l'été.  L'auteur,  en  effet,  a  constaté  qu'il  est  possible  de  prolon- 
ger de  quelques  mois  l'existence  des  prothalles  en  les  mettant  à  l'abri  de 
la  chaleur  et  en  leur  enlevant  les  embryons.  —  A.  DE  Puv.m.\i.v. 

Disparilian  des  espèces. 

d)  Larger  (R.).  —  Théorie  de  la  contre -évolution  ou  Défjénérescence  p'/r 
Vhérédité  j>2tholor/iqiie.  —  Tout  ce  livre  n'est  que  le  développement  copieux 
et  non  sans  fré(iuentes  répétitions  d'une  idée  unique,  en  somme  assez  simple 
et  qui  peut  être  exposée  brièvement.  Le  point  essentiel  est  la  distinction 
entre  Vèoolution  normale  et  une  évolution  pathologique,  que  fauteur  api)elle 


XVII.  -  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  337 

dégénérescem-e.  Lévolutioii  normale  comprend  toutes  les  transformations 
conditionnées  par  des  facteurs  normaux,  qu'ils  .soient  internes  ou  externes, 
adaptatifs  ou  non.  progressifs  ou  régressifs  (comme  chez  les  parasites),  mais 
([ui  respectent  conii)lètement  la  santé  de  l'individu  et  de  l'espèce,  et,  en  par- 
ticulier, les  facultés  reproductrices.  La  dégénérescence,  au  contraire,  est 
d'origine  pathologique  ;  elle  est  le  résidu  des  affections  morbides  d'origine 
diathésique  (arthritisme,  goutte,  rhumatisme),  toxique  (alcoolisme)  et  surtout 
infectieuse  (.syphilis,  maladies  microbiennes  de  toute  sorte,  etc.).  Le  résidu 
de  ces  affections  diverses  se  manifeste  par  des  troubles  pathologiques  qui 
atteignent  les  moyens  de  défense  (phagocytose  et  autres)  de  l'individu,  après 
l'avoir  —  et  c'est  là  le  point  le  plus  important  —  affecté  dans  ses  aptitudes 
reproductrices,  en  sorte  que  l'extinction  de  la  race  en  est  la  conséquence  finale 
inéluctable.  Cela  résulte  de  ce  que,  d'après  l'auteur  [c'est  là  un  point  essen- 
tiel pour  sa  théorie  et  qui  parait  hautement  contestable],  l'altération  morbide 
n'e.st  jamais  réversible,  c'est-à-dire  que  la  postérité  d'un  individu  atteint  ne 
redevient  jamais  entièrement  normale,  en  sorte  que  les  effets  s'ajoutent  et 
finissent  fatalement  par  atteindre  la  totalité  des  représentants  de  l'espèce. 
Les  .signes  essentiels  de  cette  dégénérescence  consistent,  chez  l'homme,  en 
une  distrophie  osseuse  se  traduisant  parfois  par  le  nanisme,   mais  le  plus 
souvent  par  le  gigantisme  et  l'acromégalie.  Le  gigantisme  seul  n'est  qu'un 
premier  stade,  peu  accentué,  de  la  dégénérescence;  mais  quand  il  se  com- 
plique d'acromégalie,  l'affection  devient  beaucoup  plus  grave,  d'autant  plus 
qu'elle  se  complique  alors  d'altérations  viscérales,  et  l'inaptitude  reproduc- 
trice se  traduit  immédiatement  par  les  stigmates  de  l'infantilisme,  y  com- 
pris la  persistance  des  cartilages  de  conjugaison.  Sous  cette  forme  sévère,  la 
chose  ne  s'applique  qu'à   l'homme,  en  raison  de  l'extrême  prédominance 
de  son   encéphale,  qui   le  rend   particulièrement  sensible  aux  influences 
nocives  ayant  leur  origine  dans  la  distrophie  osseuse.  Chez  les  animaux, 
au  contraire,  la  dépendance  étant  moins  étroite,  un  degré  considérable  d'acro- 
mégalie reste  compatible  avec  une  vie  en  apparence  normale  et  ime  aptitude 
reproductrice  à  peine  diminuée  :  tel  est  le  cas  pour  les  grands  acroméga- 
liens  :  cachalot,   baleine,   éléphant,  gorille,  casoar  à  casque  et  les  reptiles 
Thallossothériens  de  l'époque  secondaire.  Sans  cette  restriction,  les  faits  se 
trouveraient  en  opposition  avec  la  théorie;  aussi  l'auteur  en  fait-il  un  point 
essentiel  de  celle-ci  sous  le  nom  de  loi  d' ait  muât  iun.  La  cause  de  cette  dégé- 
nérescence chez  les  Thallossothériens  (mammifères  et  reptiles)  est  que  ces 
animaux  descendent  d'ancêtres  aquatiques,  dont  les  descendants  intermé- 
diaires se  sont  adaptés  à   la  vie  terrestre,  puis  sont  retournés  à  la  mer,  et 
là,  en  vertu  du  principe  de  l'irréversibilité  de  l'évolution  (Dollo),  n'ont  pu 
se  réadapter  qu'imparfaitement  à  la  vie  aquatique.    Par  cette  notion  du 
gigantisme,  stigmate  d'une  dégénérescence  qui  doit  aboutir  à  la  disparition 
de  l'espèce,  la  théorie  de  l'auteur  confine  à  celle  de  Déperet,  mais  elle  s'en 
distingue  par  un  point  capital.  Le  gigantisme  des  formes  finales  d'un  phy- 
lum  qui  s'éteint  est,  pour  Déperet,  un  fait  d'évolution  normale,  s'appliquant 
à  tous  les  êtres,  tandis  que,  pour  L.,  c'est  un  fait  d'évolution  morbide,  limité 
à  certaines  espèces  en   voie  de  disparition,   tandis  que  les  autres  restent 
susceptibles  d'une  évolution  normale  indéfinie. 

Parmi  les  stigmates  de  dégénérescence,  l'asymétrie  est  un  des  plus  impor- 
tants; elle  ne  fait  jamais  défaut  chez  les  acromégaliques  liumains  et  se 
retrouve  chez  beaucoup  d'animaux  acromégaliques,  dont  le  cachalot  est  un 
exemple  remarquable.  Mais  il  existe  des  asymétries  adaptatives  qui  n'on 
rien  de  commun  avec  la  dégénérescence;  telles  sont  celles  des  Pleuro- 
nectes,  des  Pagures,  etc.  La  dégénérescence  peut  être  aidée  dans  ses  effets 

l'année  BIOLOGIOUE,  XXII.    1917.  22 


338  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

par  des  causes  contingentes  adjuvantes  :  migration  dans  une  région  défavo- 
rable, ségrégation  géographique  et  physiologique,  sélection  artificielle,  faite 
par  l'homme,  de  qualités  spéciales,  utiles  pour  lui  et  défavorables  à  la 
race  (obésité,  hypertrophie  musculaire,  etc.). 

L'auteur,  dans  plusieurs  chapitres,  décrit  en  détail  les  différents  stigmates 
dégénératifs  —  Tacromégalie,  la  sinusomégalie  qui  l'accompagne  (progna- 
thisme et  autres  anomalies  des  mâchoires)  ;  il  rappelle  les  opinions  sur  les 
relations  de  l'acromégalie  avec  l'hypophyse  et  nie  la  réalité  d'une  relation 
entre  ces  deux  ordres  de  faits  en  signalant  qu'on  n'a  jamais  pu  influencer 
les  symptômes  acromégaliques  par  l'injection  des  substances  pituitaires. 
Pour  lui,  l'acromégalie  est  plutôt  en  rapport  avec  le  .fonctionnement  de  la 
glande  thyroïde  et  du  testicule.  —  L.  décrit  les  restes  de  l'homme  de  la 
Chapelle-aux-Saints,  type  de  la  race  des  hommes  Néanderthaliens,  comme 
présentant  les  stigmates  caractéristiques  de  l'acromégalie  :  sinusomégalie 
frontale  et  sinusomégalie  des  maxillaires  supérieurs,  dysostose  des  membres  ; 
l'homme  de  La  Chapelle-aux-Saints  était  aussi  atteint  de  rhumatisme  tuber- 
culeux. —  Il  poursuit  sa  description  des  animaux  acromégaliques  par  celle 
de  l'Eléphant  et  de  ses  ancêtres,  du  Gorille,  etc.,  s'attachant  à  montrer  partout 
des  signes  de  dégénérescence  acromégalique. 

[Il  y  aurait  beaucoup  à  dire  sur  la  thèse  développée  par  l'auteur.  Son  idée 
est  simple,  originale  et  suggestive.  Mais  peut-être,  malgré  l'abondance  de 
la  documentation,  peut-on  dire  que  la  démonstration  des  opinions  avancées 
n'est  pas  toujours  très  convainquante.  lien  est  ainsi  pour  ce  principe  d'iVré- 
vcrsibilW-,  chaînon  nécessaire  de  la  théorie,  d'après  lequel  les  résidus  patho- 
logiques ne  pourraient  jamais  être  éliminés.  L'observation  médicale  ne 
montre-t-elle  pas  cependant  la  disparition  des  tares  diathésiques  on  infec- 
tieuses par  suite  de  l'union  des  individus  atteints  à  un  degré  modéré  avec 
un  conjoint  sain?  Les  lois  mendéliennes  ne  nous  montrent-elles  pas  dans 
ces  cas  un  quart  au  moins  de  réversions  vers  le  conjoint  sain,  même  si  le 
caractère  pathologique  est  dominant,  ce  qui  n'est  pas  du  tout  démontré  ?  —  La 
loi  fV  atténuation  est  non  moins  fragile  ;  elle  semble  imaginée  pour  lesbesoins 
de  la  théorie  ^beaucoup  plus  que  fondée  sur  des  faits  positifs.  Enfin,  le  livre 
fourmille  d'assertions  non  démontrées,  telles  que  l'absence  de  descendants 
de  la  race  acromégalique  de  Neanderthal  ;  l'aspect  des  choses  serait  le 
même  si  ces  descendants  étaient  redevenus  normaux  par  xme  disparition 
de  caractères  morbides,  que  l'auteur  nie  sans  en  fournir  la  preuve.  Enfin, 
on  peut  se  demander  si  la  réduction  de  fécondité  des  formes  de  grande  taille 
(Gorille,  Cachalot,  Baleine,  Eléphant)  est  une  conséquence  de  leur  prétendue 
acromégalie  :  l'Ornithorynque,  TÉchidné,  les  Marsupiaux  ont  une  fécondité 
très  réduite,  quoique  nullement  acromégali(|ues,  et,  d'autre  part,  le  Casoar  à 
casque  est-il  moins  fécond  que  le  Pingouin?  VAlca  disparu  était-il  donc  acro- 
mégalique? Des  exemples  multiples  seraient  faciles  à  trouver.  On  ne  peut 
se  défendre  de  l'impression  qu'il  y  a  là  quelque  chose  d'artificiel  et  la 
transformation  d'une  idée  peut-être  juste  dans  des  cas  particuliers  en  une 
loi  générale.]  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Daniel  (Lucien).  —  Comment 'préserver  nos  chênes.  —  L'exploitation  de.s 
chênes  se  fait  par  émondage  total  et  décapitation  ;  l'arbre  se  trouve  ainsi 
pendant  plusieurs  années  réduit  à  un  feuillage  insuffisant  en  sorte  qu'il  ne 
peut  évaporer  toute  l'eau  élaborée  par  ses  racines.  Ses  tis.sus  surchargés 
d'eau  se  laissent  attaquer  par  la  maladie  cryptogamique  du  Blanc  qui  amène 
la  mort  de  l'arbre.  Le  remède  consiste  à  se  borner  à  l'émondage  sans  déca 
pitation.  —  Y.  Delage. 


CHAPITRE   XVIU 
lia  clistriltution  géograpliifiuc  «les  êtii*es 

Barrows  (Albert  L.)-  —  An  unusual  exlenslun  of  the  distribution  of  Ihc 
shiptrorm  in  San  Francisco  bat/,  California.  (Univ.  Calif.  Publ.,  XVIII,.N^':l> 
27-43.)  ■  1^34^; 

Boulenger  (G.  A.).  ' —  Sur  certaines  catégories  à  établir  parmiles  poissotis 
habitant  les  eaux  douces.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXV,  327.)  [344 

a)  Bounhiol  (J.  P.).  —  Sur  la  distribution  verticale  des  bancs  de  sardines 
dans  les  eaux  littorales  de  r  Algérie.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXX,  476-470).  [343 

b) Sur  la  biologie  de  l'Alose  finie  (Alose  finta  Cor.)  des  côtes  d'Algérie. 

(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  480-483.)  [344 

Bretscher  (K.).  —  Der  Friihlingsz-ug  des  Kukuks  in  der  Schweiz.  (Viestel- 
jahschr.  Naturf.  Gesellsch.,  Zurich,  LXII,  143-152.)  [34<j 

Cari  (J.).  —  La  répartition  des  écrevisses  en  Suisse.  (Arch.  se.  phys   etnat 
XLIV,  476480.)  [349 

Crampton  (Henry  Edward).  —  Studies  on  the  variation,  distribution,  and 
évolution  of  the  genus  Partula.  The  species  inhabiling  Tahiti,.  (Carnegie 
Institution  of  Washington,  publication  n"^  228,  1916  [paru  en  1917].)      [348 

Crozier  (W.  J.).  —  Note  on  the  habitat  of  Geonemerte  agricola.  (Amer 
Natur.,  Ll,  758-760.)  [349 

Daniels  (L.  L..).  —  On  the  flora  of  GreatSalt  Lakr.  (Amer.  Natur.,  LI,  499- 
506).  [34G 

Deschiens  (R.).  —  Contribution  à  l'étude  des  déplacements  locaux  des 
oiseaux  côtiers.  (Rev.  fr.  Ornith.,  N°  99,  p.  97-99:  N«  100-101,  p  117-119- 
N°  102,  p.  142-145.)  [348 

Gardner  (N.  L.).  —  New  pacifie  coast  marine  Algae.  L  (Univ.  of  Cali- 
fornia publication  in  Botany,  VI,  377-416,  pi.  31-35.) 

[Description  d'algues  nouvelles  et  distribution  de  ces 
formes  en  séries  d'après  les  Cciractères  des  cystocarpes.  —  F.  Péchoutre 

Grinnell  (Joseph).  —  Field  tests  of  théories  concerning  distributional 
controL  (Amer.  Natur.,  LI,  102-128.)  [341 

Heitz  (F.  A.).  —  Salmo  salar  L.,  seine  Parasiten  fauna  und  seine  Ernàhruw/ 
imMeerund  imSiisswasser.  Fine  parasitologisch-biologische  Studie.  (Thèse 
es  sciences,  Univ.  Bàle,  139  pp.,  1  pi.)  [344 

Hugues  et  Cabanes.  —  Le  départ  des  Martinets  en  1917  dans  la  réf/ion 
nîmoise.  (Rev.  fr.  Ornith.,  N^  102,  p.  146-148.)  [347 


340  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Mac  Caughey  (Vaughan).  —  A  snrvey  of  the  Haivaiian  land  flora.  (Bot. 
Gazette.  LXIV,  89-114,  5  fig.) 

[Espèces  caractéristiques  de  la  flore  d'Hawaï.  —  P.  Guérin 

Mangin  (L.).  —  Sur  le  Chœtoceros  Criophilus  Castr.,  espèce  caracléristique 
des  mers  antarctiques.  (G.  R.  Ac.  Se,  CLXIV,  704-709.) 
[Gontrairement  à  l'opinion  admise,  le  Chœtoceros  criophilus  n'est  pas 
une  des  rares  espèces  communes  aux  régions  arctique  et  antarctique.  L'exa- 
men des  matériaux  du  Pourquoi  pas?  et  de  la  Scotia  concordent  pour  affir- 
mer que  c'est  une  espèce  caractéristique  des  mers  antarctiques.  —  M.  Gard 

Mayer  (Alfred  Goldsborough).  —  Observations  iipon  the  alcalinity  of  the 
surface  ivater  of  the  tropical  Pacific.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  Etats-Unis, 
III,  sept..  548-552.)  [342 

Me  Clendon  (J.  F.).  —  Diurnal  changes  in  the  sea  al  Tortuqas,  Florida. 
(Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United-States,  III,  692-693.)  ^  [342 

Meek  (Alexander).  —  Are  the  migrations  of  Fish  influenced  bg  hydrogra- 
phical  and  fioa  conditions  ?  (Dove  Marine  Labor.  Report  f.  the  Year  en- 
ding,  30"'  jane  1917,  52-54.)  [343 

Michaelsen  {'W.).  —  Die  Lumbriciden.  {Zoo\.  Jahrb.  (Abt.  Syst.).  XLI,  1-398, 
2  pi.)  ■  [347 

Pascher  -(A.).  —  Ei7ie  Bemerkung  iiber  die  VAisammensetzung  des  Phyto- 
planktons  des  Meeres.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  312-315.)  [343 

Pavillard  (J.).  —  Protistes  nouveaux  ou  peu  connus  du  plan/don  méditer- 
ranéen. (G.  R.  Ac.  Se,  GLXIV,  925-928.) 

[Ce  sont  Corbicula  socialis  A.  M.  et  deux  espèces 
nouvelles  {Thauribits  denticulata.    Peridiniuni  minusculum).  —   M.    Gard 

Plocq  (E.).  —  Sur  quelques  oiseaux  de  Lorraine.  (Rev.  fr.  Ornitl].,  \'^  100- 
101,  p.  125-126.)  [347 

Poncins  (Vicomte  de).  —  Les  )iiiqrations  des  Cols-verts.  (Rev.  fr.  Ornith., 
No  100-101,  p.  120-122.)  [347 

Renaud  (J.).  —  De  l'influence  des  Ilermelles  sur  le  régime  de  la  baie  du 
Mont  Saint-Michel.  (C.  R.  Ac.  Se.  GLXIV.  549.)  [345 

)  Roule  (Louis).  —  Sur  l'habitat  du  Thon  (Orcynnus  thyitnus  L.)  et  ses 
déplacements  littoraux  dans  la  Méditerranée  occidentale  française.  (G.  R. 
Ac.  Se,  GLXV,  643.)  '  [343 

b) Remarques  concernant  la  bioloqie  de  la  migration,  de  ponte  des  Aloses 

(G.  Alosa).  (G.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  705-706.)  [343 

Setchell  (W.  A.).  —  Geographical  distribution  of  the  marine  Algae. 
(Science,  2  mars,  197.) 

[Revue  générale  du  sujet.  —  II.  de  Varignv 

Sinnott  (E.  "W.).  —  The  «■  tige  and  area  »  hypolhcsis  of  Willis.  (Science, 
9  nov.,  457.)  [341 

Steiner  (P.).  —  Ueber  das  Verhaltnis  der  marinen  freilebenden  Xemaloden 
zu  denen  des  Siisswasser  und  des  Landes.  (Biol.  Centralbl..  XXXVII,  190- 
210.)  |346 

Strohl  (J.).  —  Conrad  Gessner's  «  Wald-rapp  ».  Vierteljahrsschr.  (Naturf. 
Gesellsch.  Zurich.,  LXII,  501-538,  6  fig.)  '  [;US 


XVIII.  —  DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE.  341 

Vorhies  (Chas.  T.)-  —  A'o/e.s  on  the  fauna  ofGreat  Sait  Lake.  (Amer.  Natur., 

L  1.404-499.)  l^'l''> 

Vries  (Hugo  de).  —  Thr  distribution  of  endémie  Specics  in  new  Zealand. 

(Science.  -,^2  juin,  G4I.)  [350 

'Wetmore(Ale3fander).—  On  the  fauna  of  Great  Sali  Lake..  (Amer.  Natur., 

LI,  753-755.)  [346 

Zschokke  (Fritz).  —  L'histoire  de  la  faune  suisse  depuis  l'époque  (jlaciaire. 

Ja'  Globe,  organe  de  la  Soc.  de  géographie  de  Genève,  LVI,  31  pp.)     [347 

Voir  ch.  II.  1^',  [i  et  X  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


Grinnell  (Joseph).  —  Vérification  dans  la  nature  des  théories  sur  les 
causes  de  la  distribution  géographique.  —  Il  est  bien  connu  que  les  espèces 
occupent  des  aires  géographiques  si  bien  limitées  que  leur  mention  peut 
intervenir  dans  la  définition  de  l'espèce  ;  que  ces  aires  peuvent  être  très 
étendues  ou  très  restreintes,  enfin  que  souvent  plusieurs  espèces,  ou 
genres,  ou  ordres,  coïncident  dans  leur  distribution,  de  façon  à  consti- 
tuer des  zones,  faunes  ou  associations.  En  dehors  des  barrières  physiques, 
il  y  a  des  facteurs  qui  contrôlent  la  distribution  ;  nourriture,  humidité,  tem- 
pérature, pression  barométrique,  insolation,  etc.  G.  s'est  proposé,  pour  un 
certain  nombre  d'espèces  de  Mammifères  et  d'Oiseaux  de  Californie,  de 
découvrir,  par  une  enquête  générale,  les  facteurs  ou  le  facteur  important  qui 
contrôle  leur  distribution;  il  cherche  quel  est  le  facteur  commun  à  toutes 
les  parties  de  l'habitat.  Pour  le  Geai  de  l'Orégon  (Perisoreus  obscurus),  les 
deux  conditions  capitales  sont  l'abri  procuré  par  l'iiabitat  forestier  et  la  tem- 
pérature de  la  saison  d'été  ;  pour  le  Pica  {Ochotona  taylori  et  schisticeps)  et 
le  Pinson  rose  (  Lcucosticte ),dinimsiU\  de  montagnes,  les  facteurs  principaux 
sont  des  refuges  de  sûreté  dans  des  moraines  glaciaires  ou  des  talus,  et, 
d'autre  part,  une  certaine  température  ;  le  Rongeur  Eutamias  townsendi, 
également  forestier,  est  limité  par  l'iiumidité  atmosphérique;  le  Martin- 
pêclieur  Ceryle  alcyon  réclame  une  certaine  sorte  de  nourriture  qui  l'at- 
tache au  bord  des  eaux,  des  bancs  dans  lesquels  il  peut  creuser  ses  tunnels 
de  ponte,  et  enfin  une  certaine  température  d'été.  Ce  n'est  que  la  tempéra- 
ture qui  règle  la  distribution  du  Sturnella  neglecta.  En  somme,  parmi  les 
causes  multiples  qui  interviennent  dans  la  distribution  géographique,  la 
température   est  l'agent  qui,  à  un  degré  variable,  est  le  plus   constant.  — 

L.  CUÉNOT. 

Sinnott  (E.  M.j.  —  L'hypothèse  «  âge  et  aire  »  de  Willis.  — J.  C.  WiLLis 
a  énoncé  la  formule  d'après  laquelle  «  l'aire  (de  distribution  .occupée  par 
n'importe  quelle  espèce  de  plante  à  un  moment  quelconque,  dans  n'importe' 
quel  pays  où  il  n'y  a  pas  de  barrières  bien  marquées,  dépend  de  l'âge  de 
cette  espèce  dans  le  pays  ».  Plus  une  espèce  est  répandue,  plus  son  aire  est 
considérable,  plus  son  habitat  est  étendu.  Hypothèse  importante,  si  elle  est 
exacte,  car  elle  discréditerait  l'efficacité  de  la  sélection  naturelle  ;  en  outre, 
elle  ferait  voir  immédiatement  quels  sont  les  types  les  plus  anciens.  S. 
doute  qu'on  puisse  l'accepter  intégralement.  Lui  aussi,  il  a  étudié  les  flores 


^42  L'ANNEE  BIOLOGIQUE.. 

de  Ceylan  et  de  la  Nouvelle-Zélande,  comme  Willis,  et  ses  recherches  lui 
font  apparaître  le  problème  comme  très  complexe.  Il  y  a,  plus  ou  moins 
partout,  des  barrières  plus  ou  moins  apparentes.  Et,  d'autre  part,  il  parait 
évident  que  certains  types  ont  atteint  les  limites  de  leur  aire  possible  et  ne 
les  dépasseront  pas  à  l'avenir,  les  conditions  restant  identiques  [mais  jus- 
tement, elles    peuvent    changer].   Au  reste,    l'étude  des  fossiles  montre 
qu'il  y  a  des  espèces  et  genres  dont  l'aire  actuelle  est  plus  restreinte   que 
l'aille  passée.  Il  y  a  encore  ce  fait  qu'il  y  a  des  types  plus  rustiques  ou 
résistants, plus  aptes  à  sétendre  que  d'autres.  Et  puis,  l'habitus  de  la  plante 
joue  un  rôle,  et  l'aire  des  arbres  est  inférieure  à  celle  des  buissons,  infé- 
rieure elle-même  à  celle  des  herbes,  comme  l'a  dit  de  Candolle  et  comme 
on  peut  le  vérifier  sans  peine.  A  en  juger  par  l'aire,  les  lierbes  seraient  plus 
anciennes  que  les  végétaux  ligneux  :.  or  il  y  a  de  sérieuses  objections  à 
•cette  assertion  [il  eût  été   bon  de   les  signaler  et  préciser].   D'autre  part, 
d'après  l'hypothèse,  les  types  endémiques  seraient  tous  récents  et  seraient 
les  derniers-nés  de  chaque  flore  ;  mais  la  taxonomie  et  la  paléo-botanique 
semblent  montrer  qu'en  bien  des  cas,  les  types  endémiques  sont  des  restes 
de  types  ayant  été  autrefois   bien  plus  répandus  et  n'ayant  survécu  que 
dans  des  parages  limités.  C'est  un  corollaire  de  ThyiDOthèse  de  J.  C.  Willis 
que  l'extinction  d'une  espèce  est  un  phénomène  rare,  exigeant  des  modi- 
fications prolifiques  ou  climatologiques.  Mais  le  nombre  des  types  fossiles 
disparus  est  inconnu;  que  de  cataclysmes  cela  suppose!  .1.  C.  Wnxis  admet 
et  situe  un  point  par  lequel  la  flore  originelle  aurait  pénétré  en  Nouvelle- 
Zélande  vers  le  centre  de  la  chaîne.  Mais  ce  point  a-t-il  été  unique?  Une  partie 
de  la  flore  vient  non  de  TAustralasie,  mais  de  l'Antarctique.  Or,  il  y  a  peu 
d'espèces  endémiques  dans  le  .sud,  par  où  seraient  venues  ces  formes  antarc- 
tiques. L'hypothèse    qui    serait  valable   pour  les  formes    australasiennes 
venues  de  l'ouest  ne  vaudrait  donc  rien  pour  les  polaires  venues  du  sud? 
Cela  étonne.  Ou  bien  la  tliéorie  relative  à  la  dispersion  de  la  flore  antarc- 
tique est  erronée.  Au  total.  Ihypothèse  «  aire  et  âge  »  1°  méconnaît  des  fac- 
teurs importants  autres  que  l'âge;   2"  elle  a  contre  elle  des  faits  avérés  sur 
l'âge  de  certains  types  ;  ?>•'  contre  elle  il  faut  invoquer  le  fait  que  bon  nombre 
d'espèces  .se  font  plus  rares  et  s'éteignent;  4°  enfin,  elle  n'explique  pas  la 
distribution  de  la  flore  Néo-Zélandaise.  L'hypothèse  reste  valable  pour  cer- 
taines espèces;  elle  aura  pour  elle  ceux  qui  croient,  avec  l'auteur,  que  la 
sélection  naturelle  ne  peut  pleinement  expliquer  l'origine  des  types  endé- 
miques ;  elle  fera  plaisir  à  ceux  qui  admettent  la  fréquence  et  limportance 
des  mutations,  mais  elle  ne  suffit  pas  à  tout  expliquer.  —  II.  de  Varignv. 

Me  GlendoR  (J.  F.).  —  Changement  diurne  de  la  mer  au  Tortugas. 
Floride.  —  Variations,  suivant  l'heure,  le  lieu  et  la  température,  de  0,  de 
C0-.  En  ce  qui  concerne  les  variations  du  planktoii,  le  facteur  essentiel 
semble  être  pour  les  plantes  l'azote  fixé,  pour  les  animaux  l'O  et  la  nour- 
riture. —  Y.  Delage. 

Mayer  (A.  G.).  —  //alcalinité  de  l'eau  de  surface  du  Pacifique  tro- 
pical. —  L'alcalinité  des  eaux  superficielles  dans  le  Pacifique  est  moindre 
là  où  régnent  des  courants  de  surface  venant  de  lEst.  L'origine  de  ce  phé- 
nomène pourrait  être  dans  le  fait  que  des  courants  verticaux  amèneraient  ù 
la  surface  des  eaux  froides  du  fond  qui,  n'ayant  pas  eu  encore  le  temps  tie 
se  mettre  en  équilibre  avec  le  C0-'  atmosphérique,  auraient  conservé  une 
plus  forte  part  de  l'acidité  primitive  avec  leur  température.  —  V.  Delage. 


XVIII.  —  DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE.  [m 

Pascher  (A.).  —  Le  composition  (ht  phytii-jdanclon  marin.  —  Dans  le 
phyto-plankton  marin,  les  algues  vertes,  eliloropliycées,  manquent  complè- 
tement, tandis  que  dans  le  phyto-plankton  d'eau  douce  elles  constituent 
l'élément  dominant.  —  Y.  Del.\ge. 

Meek  (Alexander).  —  Mir/vafion  et  countiUs.  —  Dans  la  mii!,Tation  des 
poissons,  le  facteur  essentiel  est  la  direction  des  courants,  non  qu'ils  soient 
entraînés  par  eux,  puisqu'ils  sont  capables  de  les  remonter,  mais  parce  que 
la  faune  planctonique  de  ces  courants  est  entraînée  de  façon  passive  et 
leur  apporte  la  nourriture.  Le  fait  que  des  poissons  abandonnent  une  région 
pour  se  porter  ailleurs  est  souvent  indépendant  de  la  distribution  de  la 
nourriture  car,  à  la  place  qu'ils  viennent  de  quitter,  ils  sont  remplacés. par 
d'autres  et  cela  plusieurs  fois  successivement.  —  Y.  Delage. 

a)  Roule  (Louis).  —  L'habitat  et  les  déplacements  du  Thon.  —  L'auteur 
a  cherché  les  facteurs  de  l'apparition  et  de  la  disparition  souvent  soudaines 
et  toujours  irrégulières  du  Thon  dans  les  eaux  littorales  de  la  a^égion  de 
Marseille.  Il  les  trouve  dans  des  tropismes  exercés  sur  l'animal  par  la  tem- 
pérature et  la  salinité  de  l'eau.  Les  courants  venant  du  Sud-Est  amènent  le 
Thon,  en  même  temps  que  des  eaux  chaudes  et  à  forte  salinité  ;  les  eaux  à 
caractères  inverses  venant  du  Nord-Ouest  et  du  rivage  exercent  l'influence 
inverse.  Par  quelques  mesures  qui  ne  seraient  pas  difficiles  à  prendre  de  tem- 
pérature et  de  salinité  il  pense  que  l'on  pourrait  prévoir  l'arrivée  du  Thon  et 
préparer  ainsi  scientifiquement  des  pêches  plus  fructueuses.  —  Y.  Delage. 

b)  Roule  (Louis).  —  La  biologie  de  la  migration  de  ponte  des  Aloses.  — 
L'oxygène  dissous  et  la  température  sont  des  facteurs  de  la  migration  des 
poissons  potamotoques  dont  l'importance  relative  varie  avec  les  espèces. 
Les  Aloses  et  les  Saumons  remontent  ensemble  l'Adour  jusqu'au  confluent 
des  Gaves  réunis,  mais  là  ils  se  séparent  :  les  Aloses  continuant  à  remonter 
l'Adour,  dont  l'oxygénation  est  moindre  et  la  température  plus  élevée, 
tandis  que  les  Saumons  s'engagent  dans  les  Gaves  dont  les  eaux  sont 
plus  oxygénées  et  plus  froides.  —  Y.  Delage. 

a)  Bounhiol  (J.  P.\  —  Distribution  verticale  des  bancs  de  sardines.  — 
Cette  distribution  verticale  est  sujette  à  de  grandes  et  très  brusques  varia- 
tions, se  manifestant  par  l'abondance  des  sardines  à  la  surface  où  elles  peuvent 
être  capturées  par  les  engins  de  pêche  ou  par  leur  fuite  dans  la  profondeur. . 
Cherchant  les  causes  de  ces  variations,  l'auteur  a  dû  éliminer  successi- 
vement toutes  celles  auxquelles  on  avait  songé.  L'époque  de  reproduction  est 
sans  influence  aucune,  il  en  est  de  même  de  la  salinité  et  de  l'oxj-gène  ; 
la  température  a  une  influence  considérable  mais  d'un  autre  ordre  :  quand 
elle  est  suffisante  (à  partir  d'environ  15°),  elle  n'exerce  aucune  influence, 
or,  il  en  est  ainsi  sur  les  cotes  algériennes.  En  Bretagne,  au  contraire,  limite 
septentrionale  de  la  sardine,  celle-ci  n'apparaît  qu'aux  époques  où  la  tem- 
pérature atteint  ou  dépasse  la  limite  inférieure  :  c'est  pour  cela  qu'on  ne 
la  pêche  qu'en  été  en  Bretagne  tandis  qu'on  la  pêche  toute  l'année  en 
Algérie.  La  présence  de  la  sardine  à  la  surface  co'mcide  toujours  avec  le.s- 
périodes  de  préparation  orageuse,  où  le  potentiel  électrique  de  l'atmos- 
phère est  élevé  ;  ce  potentiel  atmosphérique  détermine  dans  la  mer  des  cou- 
rants telluriques  auxquels  le  poisson  répond  en  montant  à  la  surface.  Après 
l'orage,  quand  l'atmosphère  est  déchargée,  le  poisson  plonge  et  reste  au 
fond  jusqu'au  moment  où  la  préparation  d'un  nouvel  orage  ramène   les 


344  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

conditions  précédentes.  Les  graphiques  représentant  le  poids  du  poisson 
capturé  et  les  variations  du  potentiel  atmosphérique  montrent  une  parfaite 
concordance  entre  les  deux  phénomènes  pendant  les  huit  années  qu'a  duré 
Tobservation.  —  Y.  Delage. 

b)  Bounhiol  (J.  P.).  —  La  biologie  de  l'Alose  pinte.  —  La  période  d'ac- 
croissement des  glandes  sexuelles  est  brève  et  a  lieu  au  premier  printemps, 
dans  la  mer.  Quand  elle  est  achevée,  les  adultes  remontent  dans  la  rivière 
dont  les  eaux  grossies  par  un  ruissellement  intense  en  couches  minces  sont 
très  riches  en  oxygène,  et  c'est  cette  richesse  en  oxygène  qui  attire  les  pois- 
sons. Après  la  ponte  et  l'éclosion,  la  sécheresse,  la  température  élevée,  la  cou- 
sommation  d'oxygène  par  les  êtres  aquatiques  font  baisser  le  taux  de  l'oxy- 
génation de  l'eau  fluviale  au-dessous  de  celui  de  la  mer  voisine,  mais  les 
aloses  ne  peuvent  y  retourner  parce  qu'une  barre  de  sable  interrompt  alors 
la  communication.  Dès  qu'à  l'automne  celle-ci  est  rétablie  par  les  pluies,  les 
aloses  retournent  à  la  mer,  plus  riche  alors  que  le  fleuve.  Cela  confirme  la 
théorie  de  Roule,  d'après  laquelle  sont  potamotoques,  c'est-à-dire  viennent 
pondre  en  rivière,  les  espèces  qui,  comme  l'alose,  sont  sexuellement  mûres 
au  printemps,  c'est-à-dire  au  moment  où  le  fleuve  est  plus  riche  en  oxygène 
que  la  mer,  et  sont  thalossotoques,  comme  l'anguille,  les  espèces  à  maturité 
sexuelle  automnale,  parce  qu'à  cette  époque  la  mer  est  plus  riche  en  oxy- 
gène que  le  fleuve.  La  mer,  en  raison  de  sa  masse  et  de  sa  température  plus 
constante,  ne  subit  que  des  vacations  d'oxygénation  peu  étendues,  tandis 
que  c'est 'l'inverse  pour  les  eaux  fluviales.  —  Y.  Delage. 

Boulanger  (G.  A.).  —  Sur  certaines  catégories  à  établir  parmi  les  poissons 
luibitant  les  eaux  douces.  —  Il  faut  distinguer  chez  les  Poissons  dulcaqui- 
coles  les  thalassogènes,  ayant  leur  origine  dans  les  formes  marines,  et  les 
limnogènes  dont  les  ancêtres  sont  évidemment  marins,  mais  qui,  comme  tels, 
sont  exclusivement  confinés  dans  les  eaux  douces.  La  répartition  géogra- 
phique de  ces  derniers  est  indépendante  des  océans  et  régie  seulement  par 
les  facteurs  hydrographiques  de  la  région  terrestre  qu'ils  habitent.  —  Y. 
Delage. 

Heitz  (F.  A.).  —  Salmo  salar  Lin.,  ses  parasites  et  sa  nutrition  dans  la 
mer  et  dans  Veau  douce.  Etude  parasito-biologique  [XIV,  1°;  XVII,  c].  — 
La  question  de  savoir  si,  durant  son  séjour  dans  l'eau  douce,  le  saumon  est 
soumis  à  un  jeune  continuel,  n'est  toujours  pas  nettement  élucidée  encore. 
MiEsciiER  avait  bien  considéré  l'état  physiologique  dans  lequel  se  trouve  le 
saumon  à  cette  époque  de  sa  migration  comme  étant  le  résultat  de  la  plus 
belle  expérience  d'inanition  pratiquée  par  la  nature  elle-même.  Générale- 
ment, en  effet,  il  n'avait  rencontré  trace  de  nourriture  dans  letractus  diges- 
tif et  si,  exceptionnellement,  il  s'en  trouvait  quelque  peu,  elle  n'y  était 
qu'imparfaitement  ou  pas  digérée  du  tout.  Cela  tiendrait  à  de  singulières 
altérations  morpho-physiologiques  du  tractus  digestif,  du  foie,  de  la  rate  et 
de  la  vésicule  biliaire  observées  par  Miescuer  lui-même.  D'autres  observa- 
tions semblaient,  toutefois,  en  opposition  avec  ces  données.  Dans  certains 
cas,  le  tractus  digestif  s'était  trouvé  plus  ou  moins  bien  fourni  de  nourriture 
et,  d'autre  part,  les  captures  à  l'amorce  de  saumons  séjournant  dans  l'eau 
douce  ne  semblent  pas  exceptionnelles,  surtout  en  l-]cosse,  et  prouveraient 
que,  loin  de  la  mer  aussi,  le  saumon  est  bien  disposé  à  happer  une  proie  au 
passage.  Tout  porte  à  croire,  toutefois,  que  dans  ces  cas  il  s'agit  de  saumons 
redescendant  les  fleuves  pour  retourner  dans  la  mer,  après  s'être  débarras- 


XMll.  -^  DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE.  :i45 

ses  de  leur  frai.  Or,  MiESt  her  lui-même  déjà,  et  plus  tard  Paton  et  Archer 
(1898),  avaient  constaté  qu'à  cette  seconde  période  de  leur  migration,  les  sau- 
mons présentent  une  muqueuse  intestinale  en  voie  de  régénération  et  GuL- 
LAND  (1901)  de  son  côté  a  trouvé  qu'à  ce  moment  le  foie  et  la  vésicule 
biliaire  ésçalement  reprenaient  leur  activité.  A  la  suite  et  sous  la  direction  de 
Zschokke",  l'auteur  a  cherché  à  élucider  le  problème  en  question  par  une 
étude  systématique  de  la  nature  des  parasites  renfermés  par  le  saumon  aux 
différentes  étapes  de  sa  migration.  A  cet  effet,  il  a  examiné  de  nombreux 
saumons  venant  de  différentes  parties  du  Rhin  et  de  la  Moselle,  ainsi  que 
quelques  autres  exemplaires  provenant  de  la  Weser,  de  la  Loire  et  de  la  i 
Norvège.  Il  a  comparé  le  résultat  fourni  par  ces  examens  aux  indications 
littéraires  concernant  des  recherches  analogues  sur  des  saumons  du 
Canada,  de  la  mer  du  Nord,  de  la  mer  Baltique,  du  Pacifique,  de  l'Irlande, 
de  l'Ecosse  et  du  lac  Sebago  dans  l'Amérique  du  Nord.  Il  résulte  d'abord  de 
l'ensemble  de  ces  données  que  la  faune  parasitaire  d'un  saumon,  et  de  tout 
autre  poisson  rapace  d'ailleurs,  est  avant  tout  la  conséquence  de  son  lieu  de 
séjour.  Il  est  donc  possible  d'en  tirer  des  conclusions  sur  sa  provenance.  Des 
.saumons  ayant  vécu  dans  la  mer  contiennent  une  faune  parasitaire  exclusi- 
vement marine,  tandis  que  des  saumons  habitant  l'eau  douce  (ceux  du  lac 
Sebago  notamment)  n'ont  que  des  parasites  appartenant  à  l'eau  douce  («  po- 
tamophiles  »).  Le  saumon  remontant  le  fleuve  perd  peu  à  peu  ses  parasites 
d'origine  marine  et  le  saumon  retournant  à  la  mer  n'en  a  plus  guère.  C'est, 
d'ailleurs,  là  un  phénomène  qui  trouve  son  analogie  dans  la  vie  d'autre.s 
poissons  encore.  PelromyzonfJuviatilis,  qui  jeune  également  durant  son  sé- 
jour en  eau  douce,  se  comporte  —  au  point  de  vue  de  son  contenu  en  para- 
sites —  tout  comme  le  saumon  ;  les  anguilles  femelles  qui,  au  contraire, 
jeûnent  durant  leur  séjour  dans  la  mer,  sont  privées  de  parasites  marins.  Ce 
n'est,  toutefois,  pas  le  changement  du  milieu  lui-même  qui  détermine  le 
changement  de  la  faune  parasitaire,  c'est  plutôt  l'état  de  jeûne  (lu'il  faut  en 
rendre  responsable  et  lui,  à  son  tour,  est  commandé  par  la  périodicité  des 
phénomènes  sexuels.  En  effet,  phis  l'état  de  maturité  sexuelle  est  avancé  au 
moment  où  il  quitte  la  mer,  plus  la  diminution  de  ses  parasites  d'origine 
marine  est,  dès  lors,  marquée.  II  les  perdrait  donc,  dans  ces  cas,  pendant 
son  séjour  dans  la  mer  encore,  et  cela  rendrait  particulièrement  évident, 
selon  H.,  les  rapports  qui  existent  entre  le  jeûne  et  la  vie  sexuelle.  Le  fait, 
d'ailleurs,  que  le  saumon  redescendant  les  fleuves  (pour  retourner  à  la  mer, 
débarrassé  de  son  frai)  prend  des  fois  quelque  nourriture,  prouve  également 
l'indépendance  du  jeûne  du  milieu  ambiant.  La  période  de  jeûne  dépend 
de  la  durée  de  la  période  sexuelle,  et  ces  deux  périodes  coïncident,  plus  ou 
moins,  avec  le  séjour  en  eau  douce.  —  Les  données  trouvées  dans  la  litté- 
rature sur  les  parasites  des  saumons  de  l'Ecosse  et  de  la  mer  Baltique,  ne 
semblent  pas  entièrement  identiques  avec  ceux  fournis  par  l'examen 
parasitologique  des  saumons  du  Rhin  qui  forment  la  majorité  des  saumons 
examinés  par  H.  Les  quelques  exemplaires  —  pas  nombreux,  il  est  vrai — 
provenant  de  la  Loire,  semblent,  par  contre,  confirmer  les  conclusions  tirées 
de  l'examen"  des  saumons  du  Rhin.  —  J.  Strohl. 

Renaud  J.j.  —  De  /'m/hience  dea  Ilcrmelles  sur  le  régime  de  la  baie  du 
Mont  Saint-Michd.  —  Les  Hermelles  (Annélides  Tubicoles)  forment  dans  la 
baie  du  Mont  Saint-Michel  des  bancs  étendus  rappelant  quelque  peu  les  ré- 
cifs coraliens  frangeons  des  mers  équatoriales.  En  retenant  le  sable,  ces 
récifs  contribuent  à  l'ensablement  de  la  baie  dont  l'existence  même  est 
compromise.  Mais  ce  résultat  est  fort  lointain,  tandis  que  la  digue  reliant  le 


34r>  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Mont  à  la  terre  ferme  agit  dans  le  môme  sens  avec  beaucoup  plus  de  rapi- 
dité. —  Y.  Delage. 

Barroxvs  (Albert  L.).  —  L''exlension  extraordinaire  de  Ut  distribution  du 
Taret  dans  la  baie  de  Sayi-Francisco.  —  L'extension  et  l'activité  destructive 
(les  tarets  est  conditionnée  par  la  salinité  de  l'eau.  Un  minimum  de  10  pour 
mille  est  nécessaire,  et  au-dessous  de  c'e  chiffre  quelques  unités  de  salinité  en 
plus  ou  en  moins  ont  leur  importance.  Les  années  pluvieuses  leur  sont  défa- 
vorables, et  pour  la  même  raison  ceux  liabitant  près  de  la  surface  sont  plus 
sensibles  à  ces  influences  que  ceux  du  fond.  Peut-être  cette  influence  de  la 
salinité  s'exerce-t-elle,  au  moins  partiellement,  par  l'intermédiaire  duplank- 
ton  servant  de  nourriture  au  taret.  —  Y.  Delage. 

Steiner  (G.)-  —  Les  relations  entre,  les  Nêmatodes  librrs  marins  et  ceux 
d'eau  douce  et  terrestres.  —  Les  Nêmatodes  marins,  d'eau  douce  et  terrestres. 
présentent,  contrairement  à  l'opinion  deBASxiAN,  une  incontestable  uniformité 
fondamentale.  Les  formes  terrestres  et  d'eau  douce  appartiennent  en  grande 
majorité  aux  mêmes  espèces  et  presque  sans  exception  aux  mêmes  genres. 
Au  contraire,  les  formes  marines  d'une  part,  les  terrestres  et  d'eau  douce 
d'autre  part,  ont  les  mêmes  genres,  mais  presque  pas  d'espèce  commune.  La 
plupart  des  formes  d'eau  douce  proviennent  des  terrestres,  un  petit  nombre 
des  marines.  Pour  les  formes  terrestres  et  d'eau  douce  le  cliangement  d'habi- 
tat est  un  fait  généi'al  :  de  même  entre  la  mer  d'une  part  et  l'eau  douce  ou 
la  terre  d'autre  part.  Nombre  de  formes  émergent  de  la  terre  ou  de  la  vase 
vers  la  mer,  et  dans  le  sens  contraire  de  la  mer  vers  la  terre  ou  les  eaux 
douces.  Le  passage  des  formes  terrestres  ou  d'eau  douce  à  la  mer  n'a  que 
rarement  lieu  par  la  voie  directe  de  la  contiguïté  entre  les  deux  habitats  ;  la 
zone  intermédiaire  prend  une  part  importante  à  la  formation  de  nouvelles 
formes  spécifiques  ou  génériques.  Ces  idées  sont  en  accord  avec  celles 
émises  d'une  façon  générale  par  Simroth.  —  Y.  Delage. 

Vorhies  (Chas«  T.).  —  Notes  sur  la  faune  du  Grand  Lac  Salé.  —  (Analysé 
avec  les  suivants.) 

Daniels  (L.  L..).  —  Sur  la  flore  du  Grand  Lac  Sjalé.  —  (Analysé  avec  le 
suivant.) 

"Wetmore  (Alexanden.  —  Sur  la  faune  du  Grand  Lac  Salé  —  Le  Grand 
LaC  Salé  dans  lUtah,  dont  l'eau  renferme  au  centre  plus  de  242  grammes 
de  sels  par  litre  (surtout  NaCl)  a  une  faune  très  pauvre  en  espèces,  mais 
excessivement  riche  en  individus  :  elle  comprend,  outre  quelques  Insectes, 
VArtemia  fertilis,  et  les  larves  de  petits  Diptères  du  genre  Ephydi^a  {surtout 
E.  gracilis).  Divers  Oiseaux,  Spatida,  Recurvirostra .  Larus,  etc.,  englou- 
tissent en  masse  l'Artémie  et  les  larves  d'Ephydra.  Des  Amibes  du  type 
Umax  et  quelques  rares  Infusoires  et  Flagellés  se  trouvent  aussi  dans  le  lac. 
La  flore  est  également  très  pauvre  dans  les  parties  les  plus  salées;  une  Algue 
verte  du  genre  Chlamydomonas,  une  Algue  bleue  du  genre  Aphanothecv. 
quelques  Diatomées  et  Bactéries  dont  trois  sont  chromogcnes,  sont  les  seuls 
représentants  du  règne  végétal.  Artemia  ne  vit  dans  l'eau  douce  que  pendant 
quelques  heures  et  parait  résister  indéfinimont  aux  fortes  concentrations  ; 
les  larves  (ÏEphydra  sont  bi(>n  plus  résistantes  :  elles  vivent  pendant  plusieurs 
jours  dans  l'eau  douce  et  pendant  des  mois  dans  de  l'eau  saturée  de  sel. 
parmi  les  cristaux  qui  se  déposent;  après  plus  de  24  heures  de  séjour  dan^ 


XVIII.  —  DISTRIBUTION  GHOGRAPIIIQUE.       ^  347 

le  liquide  fixateur  de  Perenyi,  elles  présentent  encore  des  mouvements.  Les 
Algues  se  multiplient  abondamment  lorsque  l'eau  salée  est  plus  ou  moins 
diluée,  notamment  près  des  i)ouches  des  rivières  qui  se  déversent  dans  le 
lac.  —  L.  CuÉNOT. 

Michaelsen  ("W.).  —  Les  Liuithricidfs.  —  Au  point  de  vue  de  la  réparti- 
liiui  riroijrapliique  il  est  intéressant  de  noter  que  la  propagation  passive  (par 
l'homme  ou  par  les  animaux)  ne  semble  être  couronnée  de  succès  que  chez 
les  espèces  phylétiquement  jeunes,  comme  parmi  les  lombrics  terrestres,  sur- 
tout chez  les  Luinliririnne  qui  ont  suivi  partout  l'expansion  civilisatrice  de 
l'homme  et  ont,  en  général,  délogé  les  représentants  de  la  faune  d'oligo- 
chètes  endémique.  Il  n'y  a  guère,  par  contre,  de  cas  de  propagation  passive 
eliez  les  sous-familles  phylétiquement  vieilles.  Parmi  les  organes  internas 
M,  étudie  les  organes  accessoires  de  l'œsophage  (connus  sous  le  nom  de 
glandes  de  Morren,  glandes  calcaires,  etc.).  Chez  les  Glossoscolines,  ils  ont 
la  fonction  de  transporter  le  chyle  du  tractus  digestif  dans  le  sang.  Il  les 
désigne,  par  conséquent,  sous  le  nom  de  «  poches  à  chyle  ».  La  sécrétion  cal- 
caire ne  serait  qu'une  fonction  accessoire  destinée  à  neutraliser  le  chyle  au 
passage  [X"VII,  cl.  —  J.  Stroiil. 

Zschokke  (Fritz).  —  L'histoire  de  la  faune  suisse  depuis  Vêpoque  gla- 
ciairr.  —  L'auteur  démontre  comment  la  faune  actuelle  de  la  Suisse  est  le 
résultat  d'un  long  développement  historique.  Il  insiste  notamment  sur  l'im- 
portante influence  exercée  sur  la  faune  de  l'Europe  centrale  et  septentrio- 
nale par  la  glaciation  générale.  —  J.  Strohl. 

Plocq  (E.).  —  Sur  quelques  oiseaux  de  Lorraine.  —  L'auteur  a  trouvé  en 
Lorraine  la  Rousserolle  verderoUe,  qui  dépasse  la  R.  polyglotte,  déjà  bien 
merveilleuse  comme  imitatrice.  Il  entendit  la  première  imiter  successive- 
ment le  Bruant  jaune,  le  Pipit  des  prés,  le  Linot,  le  Chardonneret  et  le  cri 
de  la  femelle  de  Merle  lorsqu'elle  est  effrayée.  —  A.  Menegaux. 

Poncins  (Vicomte  de).  —  Les  migrations  des  (À)ls-verts.  —  L'auteur 
prouve,  en  étudiant  les  résultats  des  expériences  de  baguage,  que  le  Col-vert 
(Anas  boschas)  qui  niche  en  France  est  un  oiseau  sédentaire  dans  un  rayon 
restreint  et  que  certains  de  ses  congénères,  nés  dans  des  régions  plus  septen- 
trionales et  surtout  dans  le  nord  de  la  Baltique,  viennent  de  temps  en  temps 
jusque  dans  nos  contrées  pour  y  passer  l'hiver.  On  ne  peut  donc  les  consi- 
dérer comme  oiseaux  de  passage  et  leur  appliquer  les  règlements  de  chasse 
de  ces  derniers.  —  A.  Menegaux. 

Hugues  et  Cabanes.  —  Le  départ  des  Martinets  en  1917  dans  la  région 
nimoise.  —  Le  départ  normal,  par  été  normal,  c'est-à-dire  chaud  et  sec,  se 
fait  du  4  au  6  août.  En  1917,  il  y  a  eu  une  série  de  départs  jusqu'à  la  mi-août, 
les  premiers  ayant  été  con.statés  le  1'^''  août.  Les  départs  sont  les  plus  abon- 
dants de  5  h.  du  soir  à  la  nuit  tombante.  Ces  observations  sont  faciles  à 
Nimes  où  les  Martinets  sont  extrêmement  abondants.  Ce  départ  anormal  peut 
être  dû,  d'après  les  auteurs,  à  une  arrivée  tardive  au  printemps,  ou  bien  à  la 
possibilité  de  trouver  encore  de  la  nouriiture.  L'arrivée  au  printemps  1917 
ayant  eu  lieu  le  l'.t  avril,  était  en  retard  de  G  jours  sur  la  date  normale.  La 
durée  du  séjour  serait  donc,  comme  pour  les  années  précédentes,  de  114  à 
11(3  jours.  —  A.  Menkgaux. 


348  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Deschiens  (R.).  —  Contribution  à  l'c'tude  des  déplacements  locaux  des 
oiseaux  côtiers.  —  Les  observations  de  l'auteur  ont  été  faites  en  juin,  juillet, 
août,  puis  en  septembre  et  octobre,  entre  l'embouchure  de  la  Dires  et  celle 
de  l'Orne.  Les  bords  sont  sableux,  et  le  fond  consiste  en  bancs  surélevé.'î, 
alternés  de  dépressions  relativement  profondes.  L'auteur  divise  les  Oiseaux 
littoraux  en  quatre  groupes  :  1°  Individus  essentiellement  marins  ne  péné- 
trant qu'accidentellement  dans  les  terres  ou  n'y  pénétrant  pas,  qu'ils  soient 
nageurs,  voiliers  ou  marcheurs;  2°  Individus  séjournant  indifféremment  en 
eau  douce  ou  en  mer  (nageurs)  ;  3°  Individus  se  déplaçant  sous  l'influence 
de  la  marée  des  terres  à  la  mer  (bons  voiliers  coureurs  ou  marcheurs); 
4°  Oiseaux  de  rivage  proprements  dits,  étroitement  cantonnés  (petits  éclias- 
siers).  L'auteur  étudie  la  façon  de  se  comporter  de  ces  divers  groupes  d'après 
le  flux  et  le  reflux,  le  vent,  l'heure  de  la  journée,  ces  mouvements  étant 
dominés  par  la  nécessité  de  l'alimentation.  La  nuit,  les  mouvements  sont 
très  réduits  en  raison  des  difficultés  de  capture  des  proies  ;  pourtant  l'auteui- 
a  vu,  dans  l'obscurité,  des  vols  de  Courlis  s'abattre  pendant  plusieurs  heures 
autour  de  lui.  —  A.  Menegaux. 

Strohl  (  J,).  —  Le  «  Waldrapp  »  de  Conrad  Gessner.  —  Le  singulier  oiseau 
décrit  au  xvi^  siècle  par  Conrad  Gessner  sous  le  nom  de  «  Waldrapp  »  (Cor- 
vus  sylvaticus)  et  qui  devait  être  alors  un  habitant  régulier  des  régions  alpines, 
était-il  vraiment  identique  avec  le  Geronticus  ou  Comatibis  eremita  aujour- 
d'hui familier  à  l'Afrique  et  à  la  Syrie?  De  nombreux  ornithologistes  l'ont 
affirmé  à  la  suite  de  Sir  Rothschild  et  de  ses  collaborateurs  qui,  les  premiers, 
ont  fait  ce  rapprochement  en  1897.  Le  présent  mémoire  est  un  résumé  cri- 
tique du  matériel  littéraire  et  iconographique  se  rapportant  à  la  question  et 
complété  par  quelques  trouvailles  de  hasard  dans  diverses  bibliothèques 
suisses.  Tout  porte  à  croire  qu'en  effet  au  xvi'  siècle  et  bien  avant  peut- 
être  un  ibis  noir  (avec  le  bec  et  pattes  rouges)  habitait  et  nichait  en  Suisse. 
Mais  il  n'est  pas  dit  que  tout  ce  qui  a  trait  au  «  Waldrapp  »  doive  être  mis 
sur  son  compte  et  que  l'oiseau  disparu  de  Suisse,  aujourd'hui  et  depuis  plu- 
sieurs siècles  déjà,  ait  été  précisément  l'espèce  Geroniicus  eremila.  En 
dehors  de  l'intérêt  local,  la  question  a  son  importance  au  point  de  vue  bio- 
géographique. En  effet,  en  admettant  que  la  disparition  de  l'oiseau  en  ques- 
tion doive  être  considérée  comme  étant  le  résultat  du  refoulement  d'un 
élément  méditerranéen  vers  le  sud  (recul  dû  soit  à  des  causes  climatiques 
soit  à  l'influence  de  l'homme),  on  est  tenté  de  rapprocher  le  fait  du  recul 
analogue  d"autres  éléments  méditerranéens  qui  autrefois  habitaient  les  Alpes 
(gypaète  barbu,  perdrix  rouge,  etc.).  Il  nous  manque  avant  tout,  pour  le 
moment,  le  témoignage  de  naturalistes  du  xyi"^"  siècle  ayant  connu  à  fond  à 
la  fois  la  faune  ornithologique  de  l'Europe  et  des  Alpes  et  celle  de  la  Syrie, 
de  l'Egypte  ou  en  général  de  lAfrique  du  Nord.  Pierre  Belon  (du  Mans» 
eût  été  dans  le  cas  de  fournir  des  indications  précieuses  à  ce  sujet,  qui, 
toutefois,  ne  se  trouvent  pas  dans  ses  œuvres  imprimées.  Mais  peut-être  bien 
qu'il  existe  de  ce  savant,  si  brusquement  disparu  en  1564,  des  notes  non 
publiées  encore.  11  y  aurait  assurément  intérêt  à  les  dépouiller.  —  J.  Stroiii,. 

Crampton.  —  Eludes  sur  la  variation,  la  distribution  et  l'évolution  dît 
f/enre  Partula.  —  Les  Gastropodes  du  genre  Partula  sont  spéciaux  aux  îles 
de  l'Océan  Pacifique;  chaque  île  et  'chaque  groupe  d'ilos  ont  leurs  espèces 
caractéristiques,  que  l'on  ne  trouve  pas  ailleurs,  à  part  quelques  exceptions 
dues  à  des  migrations,  exactement  comme  les  Achatinellides  des  îlesHawaï. 
11  n'est  pas  douteux  que  les  îles  du  Pacifique  sud  et  ouest  ont  été  autrefois 


X\  111.     -  DISTRIBUTION  CKOCRAPHIQUE.  340 

réunies  en  un  vaste  continent,  qu'un  processus  izénéral  de  submersion  a 
séparé  d'abord  en  masses  isolées  qui,  elles-mêmes,  ont  constitué  des  groupes 
d'iles  :  on  rencontre  des  Par/iila.  en  effet,  dans  les  Mariannes,  Carolines, 
Xouvelle-Guinée,  Nouvelles-Hébrides,  Fidji.  Taniia,  Samoa,  iles  de  la  Société 
(Tahiti),  Marquises,  tandis  que   ces  Mollusques  manquent  fiabituellement 
dans  les  petites  iles  coralliennes  ou  volcaniques.  /*.  hyalina  est  une  espèce 
à  large  répartition  (Cook,  lies  australes  et  lies  delà  Société),  toujours  dextre; 
P.  dara.  au  contraire,  est  restreinte  à  Tahiti;  elle  est  également  toujours 
dextre.  P.  nodosa,  est  le  plus  souvent  dextre;  les  exemplaires  sénestres  sont 
rares  dans  une  certaine  vallée  de  Tahiti  (1  sur  200  exemplaires),  très  fré- 
quents (%  c/o)  dans  une  autre  vallée.  P.  oUihrilana  est  une  espèce  collec- 
tive très  différenciée,  uniquement  sénestre  dans  une  vallée  de  Tahiti,  dextre 
et  sénestre  avec  une  égale  fréquence  dans  une  autre,  plus  fréquemment 
dextre  que  sénestre  dans  une  troisième.  L'hérédité  du  mode  d'enroulement 
peut  être  étudiée  grâce  à  la  présence  d'une  poche  incubatrice  où  sont  logés 
les  jeunes:  elle  donne  des  résultats  assez  variables  ;  chez  P.  nodom,  les 
parents  sénestres  ont  une  très  petite  proportion  de  dextres  dans  leur  pro- 
géniture. Pour  otahcitana,  on  remarque  que  dans  une  même  poche  incuba- 
trice, les  jeunes  sont  tous  de  la  même  sorte,  identique  ou  non  à  l'état  des 
parents  ;  tantôt  les  sénestres  ne  donnent  d'une  façon  absolue  que  des  sénes- 
tres; dans   une  autre   localité,  les  sénestres  donnent  à  la  fois  des  dextres 
et  sénestres,  et  les  dextres  donnent  aussi  à  la  fois  dextres  et  sénestres,  le 
type  pareil  à  celui  des  parents  étant  toujours  prédominant.  [On  peut  inter- 
préter ces  faits  en  admettant  que  la  sinistrorsité  est  tantôt  d'origine  germi- 
nale,  auquel  cas  elle  se  transmet  rigoureusement,  et  tantôt  d'origine  soma- 
tique  et  par  conséquent  non  transmissible]  [XV.  5.  y]-  —  L-  Cuénot. 

Crozier  (  W.  J.).  —  Xole  sur  r habitat  de  Geone inertes  agricola.  —  Geoiie- 
merles  agricola  est  uneNémerte  terrestre,  propre  aux  Bermudes,  qui  habite 
la  terre  humide;  on  s'est  demandé  si  cette  forme  vient  de  l'eau  douce  ou  de 
la  mer.  Or.  il  n'y  a  pas  d'eau  douce  stagnante  aux  Bermudes;  d'autre  part, 
G.  trouve  cette  Némerte  vivant  dans  l'eau  salée,  bien  en  dessous  de  la  mer 
basse  des  grandes  marées  de  printemps,  parmi  des  Algues  et  sous  des  ro- 
chers ;  CoLE,  précédemment,  l'avait  rencontrée  dans  la  zone  intertidale.  Cette 
espèce  est  donc  très  ubiquiste,  et  il  n'est  pas  douteux  que  les  individus 
terrestres  proviennent  de  formes  marines  adaptées  à  la  vie  dans  la  terre  : 
cependant  l'auteur  a  échoué  dans  un  essai  de  transfert  direct  d'individus 
marins  dans  de  la  terre  humide;  mais  les  jeunes  individus  sont  plus  résis- 
tants et  restent  vivants  pendant  plusieurs  jours  dans  les  mêmes  conditions. 
Les  grands  individus  sont  négativement  phototropiques,  ce  qui  les  conduit 
à  mener  une  vie  cachée,  sous  les  pierres  et  parmi  les  crampons  des  Algues. 
—  L.  Cuénot. 

Bretscher  iK.).  —  La  migralion  printaniére  du  roucou  un  Suisse.  —  Le 
coucou  fait  son  entrée  en  Suisse  par  le  sud-ouest.  Les  premières  dates 
d'arrivée,  parmi  le  matériel  statistique  analysé  par  B.,  concernent  Orbe,  les 
dernières  Coire.  La  migration  printaniére  du  coucou  est  indépendante  des 
conditions  barométriques,  ainsi  que  de  la  direction  du  vent  et  de  la  tempé- 
rature. L'arrivée  particulièrement  tardive  en  1874  doit  avoir  eu  ses  raisons 
ailleurs  que  dans  les  conditions  climatiques  de  la  Suisse.  —  J.  Stroiil. 

Cari  (J.i.  —  La  répartition  des  écrevisses  en  Suisse.  —  Les  écrevisses  sont 
en  Suisse  essentiellement  confinées  au  Plateau  et  au  Jura;  les  eaux  des 


350  LANNEE  BIOLOGIQUE. 

Alpes  n'en  possèdent  point,  ;ï  l'exception  toutefois  de  celles  du  Valais  moyen 
et  des  vallées  grisonnes  du  Rhin  antérieur  et  du  Rhin  postérieur.  Trois 
espèces  sont  répandues  en  Suisse  et  leur  aire  de  distribution  permet  de  sup- 
poser que  VAstacus  palUpes  est  arrivé  dans  le  pays  par  le  sud,  le  sud-ouest 
et  l'ouest,  que  YAstacus  fluvialilis  est  venu  par  le  nord  et  VA.  torrent ium 
par  le  nord-est.  En  effet,  la  situation  réciproque  de  leurs  aires  concorde  avec 
la  direction  de  leur  immigration  et  les  limites  de  ces  habitats,  loin  d'être 
purement  accidentelles,  sont  déterminées  par  des  conditions  biologiques 
dont  les  causes  remontent  à  la  dernière  glaciation.  —  M.  Boubier. 

Vries  (Hugo  de).  —  La  distribution  des  espèces  endémiques  en  Nouvelle- 
Zélande.  —  Ces  espèces  sont  très  nombreuses  (dans  le  monde  végétal).  Le 
milieu  est  très  uniforme,  et  pourtant  les  formes  endémiques  à  distribution 
restreinte  se  trouvent  toutes  vers  le  centre  du  pays.  Les  endémiques  occupant 
les  extrémités  nord  et  sud  de  l'ensemble  sont  celles  qu'on  trouve  partout 
dans  celui-ci.  Le  fait  est  très  marqué.  De  V.  l'explique  en  disant  que  la 
Nouvelle-Zélande,  très  éloignée  de  toute  autre  terre,  ne  peut  guère  avoir  reçu 
d'espèces  récemment,  en  dehors  de  l'intervention  de  l'homme.  Les  espèces 
d'origine  étrangère,  de  distribution  étendue,  doivent  être  très  anciennes 
et  répandues  sur  toutes  les  îles,  et  c'est  bien  le  cas.  Or,  c'est  vers  le 
centre  de  la  chaîne  des  îles  que  l'eau  est  le  moins  profonde  ;  c'est  par  là  que 
l'archipel  communiquait  avec  un  continent  plus  étendu,  et  a  reçu  sa  flore, 
initialement.  Les  espèces  à  distribution  étendue,  en  s  étendant  vers  le  nord 
et  le  sud,  ont  dû  en  engendrer  de  nouvelles  de  temps  en  temps  :  les  plus 
anciennes  ont  pu  s'étendre  avec  elles  ;  les  plus  récentes  ont  du  rester  locales, 
avec  le  temps,  elles  pourront  s'étendre.  De  V.  accepte  pleinement  la  notion 
«  âge  et  aire  »  de  Willis,  telle  qu'elle  est  formulée  dans  la  proposition  sui- 
vante :  L'aire  occupée  par  des  espèces  données  (prises  en  groupes  de  20,  ou 
environ)  à  un  moment  quelconque  dans  un  pays  quelconque  où  il  ny  a  pas 
de  barrières  bien  marquées,  dépend  de  l'âge  de  cette  espèce  dans  ce  pays. 
—  H.  DE  Varigny. 


CHAPITRE  XIX 

s, 

Système  nerveux  el  fonctions  mentales 

P  Système  nerveux. 

A.  B.  —  Sur  quelques  problèmes  d'optique  p/u/sioloqique.  (Rev.  Gen.  Se, 
XXVITI,  N»  %  262.)  ■  '  [367 

Abney  (Sir  "W.  de  "W.).  —  Two  cases  of  cont/eiiilal  night-blindness.  (Roy. 
Soc.  Proceed,  B  624,  69.)  [Deux  observations  détaillées 

de  sujets  n'y  voyant  pour  ainsi  dire  pas  à  Tobscurité.  —  H.  de  V.\rigny 

Backmann  (E.  liouis),  —  Note  sur  la  puissance  des  odeurs  et  leur  solu- 
bilité dans  l'eau  l't  dans  l'huile.  (Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie 
générale,  XVII,  1-4  juillet.)  [370 

à)  Baglioni  (Silvestro).  —  The  functional  analysis  of  the  cortical  centres 
by  means  of  local  chemical  stimulation.  (Quarterly  Journal  of  Expéri- 
mental Physiology,  X,  n"  2,  169-174,  6  décembre,  1916.)  [364 

6)  —  —  Les  processus  thermiques  des  centres  nerveux.  (Arch.  Ital.  de  Bio- 
logie, LXVl,  175-201.)  [363 

Beigel-Klaften  (Cecylia).  —  Ueber  Plasmastrukluren  in  Sinnesorganen 
und  Drûsenzellen  des  Axolotls.  (Arch.  mikr.  Anat.,  XC,  39-68,  2  pi.) 

[Voir  ch.  I 

Bianchi  (lu.).  —  Sur  la  sifjnificalion  de  l'aire  corticale  du  lobe  frontal  dont 
l'excitation  produit  une  dilatation  de  la  pupille.  (Arch.  Ital.  de  Biol.,  LXVI, 
307-323.)  [365 

a)  Bonnier  (Pierre).  —  L'incontinence  d'urine,  panne  nerveuse.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLXIV,  523.)  [364 

b) Les  rentres  arrothermostatiques  et  la  mémoire.  (C.  R.  Soc.  Biol., 

LXIX,  566-567.)  [364 

Brow^n  (Graham).  —  Spéculations  on  the  Workiny  of  the  Brain.  (Mind, 
53-70.)  [355 

Burridge  (W.).  —  Ou  the  localisation  of  the  calcium  and  potassium  salis 
concerned  in  the  médiation  of  the  action  of  the  vagus  nerve  on  the  heart 
of  the  frog.  (Journal  of  Physiology,  LI,  45-49,  2  fig.,  20  mars.)  [358 

Ceni  (C).  —  Cerveau  et  fonction  génétique,  lîecherclies  et  considérations, 
anciennes  et  récentes,  sur  les  influences  psychiques.  (Rivista  di  Patol.  nerv. 
e  ment.,  XXII,  fasc.  5-6;  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVI,  Fas.  III,  245-268.)      [363 

Démoli  (R.).  —  Die  Sinnesorgane  der  Arthropoden  und  ihre  Funktion. 
(Braunschweig.  F.  Vieweg,  243  p.,  118  fig.)  [Exposé  d'en- 


352  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

semble  de  nos  connaissances  morphologiques  et  physiologiques  actuelles 
concernant  les  organes  des  sens  chez  les  arthropodes.  Les  divers  cha- 
pitres se  rapportent  aux  organes  des  sens  inférieurs,  aux  organes  clior- 
dotonaux,  aux  organes  statiques  et  dynamiques  et  aux  yeux.  —  J.  Stroiii. 

Galleti  (Henry  R.).  —  Studien  ilber  antaf/onistische  Nervcn.  XIV.  Untcr- 
suchungen  ilber  die  elektrotonischen  Erscheinungen  des  Nerven  nach  Ati- 
fenthalt  in  verschieden  zusammengesetzten  Salzlôsmigen.  (Zeitschrift  fiir 
Biologie,  LXVIII,  1-30,  29  septembre.)  '  [357. 

Gothlin  (Gustaf  Fr.).  —  Relation  entre  le  fojictionnement  et  la  structure 

'  des  éléments  nerveux.  (Conférence  faite  devant  la  Faculté  de  Médecine 

d'Upsal;  Upsala  Lakarefôrenings  Forhandlingar,  XXII,  H.  5,  21  pp.)     [354 

Haberlandt  (G.).  —  Blaltepidermis  und  Lichtperzeptton.  Sitz.  Ber,  Pr. 
AK.  Wiss.,  XXXII-XXXIll,  ()72-687,  1916.)  [Intéressant  au  point 

de  vue  de  l'origine  première  des  sensations.  Voir,  pour  l'analyse,  ch.  XIV 

Heusen  (Anne  P.  Van).  —  The  skin  of  tite  catfish  {Amiurus  ncbulosus)  as 
a  réceptive  organ  for  light.  (The  American  Journal  of  Physiology,  XLIV, 
212-214,  l^'-  septembre.)  '  "        [369 

Jordan  (Hermann).  —  Das  Wahrnehmen  der  Nalirung  bri  Aplgsia  lima- 
cina  und  Aplysia  depilans.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  2-9.)  [371 

Jordan  (Hoveyj.  —  Integumenta/g  photosensitivity  in  a  marine  fish,  Epi- 
nephehis  striatus  Bloch.  'The  American  Journal  of  Pliysiology.  XLI\\  259- 
274,  1  fig.,  !«■•  octobre.)  '         ''^  [368 

Kepner  (^Wm.  A.)  and  Foshee  (A.  M.).  —  E/fects  of  light  and  darknes  on 
llie  eye  of  Prorhyncus  applanatus  Kennel.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIII, 
519-528,  1  pi.,  3  fig.)  [368 

Levi  (G.).  —  Les  facteurs  qui  déterminent  le  volume  des  éléments  nerveux. 
(Rivistre  di  Patol.  nerv.  e  ment.  XXL,  1916,  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVI, 
Fasc.  1,  107-108.)  [354 

Lucas  (Keith).  —  (Jn  sommation  of  propagated  disturbances  in  thr  claw  of 
Astacus,  and  on  Ihe  double  ncuromuscular  systcm  of  thc  adductor.  (Journal 
of  Physiology,  Ll.  1-35,  15  fig.,  20  mars.)  [358 

a)  Mayer  (Alfred  Goldsborough).  —  On  Ihe  non-existence  of  nervous 
shell-shock  in  fishes  and  marine  invertebrates.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se. 
United  States,  111,  oct.,  597-598.)  [360 

b)  —  —  Formula  for  rate  of  nerve  conduction  in  sea  ivater.  (The  American 
Journal  of  Physiology,  XLIV,  591-595,  1  fig.,  1"  novembre.)  [350 

Me  Clendon  (J.  F.). —  The  effect  of  stretcliing  on  the  rate  of  conduction  in 
the  neuro-nmsvular  nettrorkin  CassiopcK.  {Proc.  Nat.  Ac.Sc.  Etats-Unis,  III, 
N'>  12,703.)  [301 

Minko'wski  (M.).  —  Elude  sur  l((  physiologie  des  circonvolutions  rolan- 
diques  et  pariélales.  Archives  suisses  de  Neurol.  et  de  Psychiatr.,  Zurich, 
I,  389-459,  13  fig.)  [365 

Moore  (A.  R.).  —  Chemical  diffère nliation  of  the  central  nervous  sgstem  of 
Invertebrates.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  111,  .598-002.*)      [360 

a)  Parker  (G.  H.).  —  The  Sources  of  Nervous  ActivUg.  (Bull.  Scripps  Inst. 

Biol.  Research,  :îO  déc,  1916,  11-18.)  [359 

i) Nervous  transmission  in  the  Aclinians.  (Journ.  Exper.  Zool.,  X.XII, 

87-94,  3  fig.)  [361 


XIX.  —  SYSTÈME  NERVEUX.  333 

ci  Parker  iG.  H.).  —  rite  movemenls  of  Ihe  tenlades  in  Aclinians.  (Jouru. 

Exper.  Zool.,  XXII,  Oô-llO,  1  flg-.  ;  Contrib.  Bermuda Biol.  Station,  N"54.)[36i> 
'0 Pedal  locomotion  in  Actinians.  (Journ.  Exper    Zool      XXII     111- 

\M.  1  fi,«-.)  •  ■'      ■      '   ,^362 

<-') Aciinian  ùehnvior.  (Jouru.  Exper.  Zool.,  XXII,  193-<?2U.)  [362 

/) The  nctivities  of  Con/morpha.   (Jouru.   Exper.  Zool.,  XXIV,  303- 

■''31  ■>  [362 

'  Parker  (George  Howard)  etVanHeusen  (Anne  P.).—  The  rc.-^ponses 
of  the  catfish,  Amiunts  neindomti,  to  melallic  and  non-metadic  rnds.  (The 
American  Journal  of  Physiology.  XLIV,  403-420,  l"''  octobre.)  [359 

'') The  réception  of  mechanical  slimuli  bij  ihe  skin,  lateral-line  organs 

and  ears  in  /îshes,  especially  in  Amiurus.  (The  American  Journal  of 
Physiology,  XLIV,  463-489,  2  fig.,  \^^  novembre.)  [371 

Pieron  (Henry  i.  —  De  la  /ouf/uc  durée  et  de  la  variabilité  des  temps  de 
latence  pour  le.'<  réflexes  cutanés.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXIX,  345-349.)        [356 

Ranson  (S.  "W.).  —  Nouvelle  preuve  en  faveur  de  U existence  d'un  centre 
vaso-constricteur  dans  le  cerveau.  Études  sur  les  arcs  réflexes  vaso-moteurs. 
[La  vasoconstriction  consécutive  à  l'excitation  des  nerfs 
spinaux  dépendrait,  d'après  les  expériences  des  auteurs,  d'un  centre  bul- 
baire, et  la  voie  afférente  du  réflexe  passerait  par  les  cornes  postérieures, 
les  voies  efférentes  par  les  cordons  ventraux  ou  latéraux.  —  H.  Cardot 

a)  Ranson  (S.  W.)  and  Billingsley  (P.  R.).  —  A/ferent  spinal  path  for  the 
depressor  reflex.  Studies  in  vasomotor  reflex  arcs.  V.  (The  American 
JournaNof  Physiology,  XLII,  9-15,  3  fig.,  le'-  décembre,   1916.)         [359 

^') Afférent  spinal  paths  and  the  vasomotor    réflexes.    Studies 

in  vasomotor  reflex  arcs.  VI.  (Ibid.,  16-33,  2  fig.,  pr  décembre,  1916.) 

[Analysé  avec  le  précédent 

Reagan  (Franklin  Pearce).  —  The  rôle  of  the  auditory  sensory  epithelium 
in  the  formation  of  the  stapediat  plate.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXIII, 
85-108,  10  fig.)  P70 

Rochon-Duvigneaud  lA.).  —  Les  fonctions  des  cônes  et  des  bâtonnets. 
Indications  fournies  par  la  physiologie  comparée.  (Annales  d'oculistique, 
10  pp.,  7  fig.,  nov.)  [368 

Rossi  (G.).  —  Sur  le  mode  de  se  comporter  de  l'endolymphe  durant  les 
accélérations  rotatoire.'^  de  la  tête.  (Arch.  Ital.  Biol.,  LXV,  fasc,  III,  358.) 

[Publié,  en  1915,  dans 
Archivio  di  Fisiologia  et  analysé  dans  le  vol.  XX  de  VAnn.  Biol.,  p.  388 

Rund  (Gudrun).  —  Sinneslinien  und  freie  Sinneslmgel  bel  Cliimaera 
monstrosa.  (Zoolog.  Jahrb.  (Abt.  Anat.),  XL,  421-440,  2  pl.,  2  fig.)  [372 

Schmidt  ("W.  J.).  —  Studien  am  Integument  der  Heptilien.  VIII.  Ueber  die 
Haut  der  Acrochordinen.  (Zool.  Jahrb.  (Abt.  Anat.),  XL,  155-202,  2  pl., 
13  fig.)  "  [371 

rt>  Stefanini  (A.i.  —  La  théorie  de  la  résonance  pour  la  perception  des 
sons.  (Arch.  Ital.  Biol.,  LXVI,  fasc.  II,  225-238.)  [369 

/>! Combien  faut-il  de  vibrations  pour  quon  puisse  reconnaître  un 

son:'  (Xuûvo  Cimento,  XIII,  65-107;  Arch.  Ital.  Biol.,  LXVII,  113-116.)     [370 

a)  Szymanski  ij.  S.).  —  Ueber  taktile  Tiere.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII, 
416-418,  1  fig.)  [371 

l'année  biologique,  XXII.  1917.  23 


354  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

b)  Szymanski  (  J.  S.).—  Bas  Prinzip  der  raumausfûllendenlîezeptionsfdhi- 

gkeit.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  471-476.)  [«^"^S 

Wood  (Casey  Albert).  —  The  fundus  oculi  of  Birds,  especially  as  vietred 

by  ihe  ophtalmoscope.  (London,  W.  Head;  Chicago,  Lakeside  Press,voI   m- 

Ibl.,  I80p.,  I45fig.,  61  pi.)  ^^^^ 

Wulzen  (Rosalind).  -  Some  chemotropic  and  feeding  réactions  of  Planarm 

maculata.  (Biol.  Bull.,  XXXIII,  67-69.)  [361 

Voir  pour  les  renvois  à  ce  chapitre  :  ch.  I,  a;  XIV,  2°,  ô. 


a.  Cellule  nerveuse.  i 

a-p)  Structure.  Physiologie. 

Lévi  (G  )  —  Les  facteurs  qui  déterminent  le  volume  des  éléments  nerveux. 
—  HiDD  (Review  of  Neurol.  and  Psychol.  sept.  1915),  a  cherché  à  étabhr  que 
la  grosseur  des  éléments  nerveux,  cellules  et  fibres,  est  sous  la  dépendance 
des  quatre  facteurs  suivants  :  1»  l'âge  phylogénétique  des  cellules  mêmes, 
2°  l'abondance  des  connexions  dendritiques  des  cellules,  3"  la  grosseur  du 
muscle  innervé,  4°  la  rapidité  de  la  réaction  aux  stimulus.  Les  deux  der- 
nières corrélations  ne  sont  pas  démontrées  par  des  observations  et  expériences 
positives;  le  second  facteur  est  réel,  mais  l'auteur  reproche  à  Hidd  d  ignorer 
la  bibliographie  et  de  s'attribuer  la  priorité  de  remarques  déjà  faites  avant 
lui  en  particulier  par  L.  lui-même.  Quant  au  premier  facteur  il  est  absolu- 
ment contredit  par  les  faits  :  chez  les  Sélaciens  et  Téléostéens  il  se  trouve 
des  espèces  avec  cellules  colossales  et  d'autres  avec  cellules  très  petites.  — 
Y.  Delage. 

Gothlin  (Gûstaf  F.).  —  Relation  entre  le  fonctionnement  et  la  structure 
des  éléments  nerveux.  —  Un  fait  fondamental  est  la  conduction  indépen- 
dante pour  chaque  fibre  nerveuse,  assurée  par  une  isolation  suffisante  et  qui 
n'a  pas  besoin  d'être  bien  grande  :  la  force  électro-motrice  circulant  dans  la 
fibre  ne  dépasse  pas  quelques  millièmes  de  volt.  L'axoléme,  la  gaine  de 
myéline  surtout  en  raison  de  son  état  cristallin  (les  cristaux  ayant  une  f-esis- 
tivité  beaucoup  plus  grande  que  leur  solution),  et  l'enveloppe  des  cellules 
nerveuses  suffisent  à  assurer  ce  faible  isolement.  -  L'influx  nerveux  est 
toujours  accompagné  d'une  onde  électro-motrice  négative  dite  onde  d  ac- 
tion qui  se  propaee  avec  une  vitesse  de  quelques  dizaines  de  mètres  par 
seconde  et  avec  une  fréquence  d'environ  130  par  seconde  (nerf  phrenique). 
Cette  onde  électro-motrice  reposant  sur  un  excès  local  et  momentané 
d'anions  ne  se  peut  expliquer  que  par  des  phénomènes  chimiques,  ainsi  que  le 
prouve  l'existence  d'un  coefficient  de  température  élevé  (1,79),  mais  quels 
sont  les  phénomènes  intra-cellulaires  pouvant  présenter  une  périodicité  de 
130  par  seconde?  On  ne  connait  point  de  phénomènes  chimiques  de  cette 
nature,  mais  la  chose  peut  s'expliquer  d'une  autre  manière.  L'exercice  mus- 
culaire entraîne  une  usure  des  corps  do  Nissl  :  or,  ceux-ci  sont  formes  de 
chapelets  de  grains.  On  peut  donc  supposer  qu'une  modification  chimique 
issue  du  noyau  se  transmet  au  cylindre-axe  par  l'intermédiaire  de  ce  cha- 


XIX.  —  SYSTÈME  NERVEUX.  .;5r, 

polet  et  fjue  les  iiHerruptions  entre  les  grains  correspondent  aux  intervalles 
entre  les  ondes,  en  sorte  que  si  le  nombre  de  grains  est  très  grand,  le  pre- 
mier aura  eu  le  temps  de  se  reposer  assez  pour  recevoir  du  noyau  une  nou- 
velle excitation  chimique.  On  j)eut  aussi  admettre,  mais  il  faut  ici  introduire 
plus  d"li>q)otlièses  compliquées,  que  la  décharge  par  le  filament  axile  a  lieu 
d'une  manière  discontinue.  —  La  ])ropagation  dans  le  cvlindre-axe  se  fait 
très  probablement  par  laxoplasma  et  non  pas  par  les  fibrilles,  ..'ar  celles-ci 
contenant  une  moindre  quantité  d'eau  sont  moins  bonnes  conductrices 
Elles  forment  autour  de  l'axoplasma  un  tube  relativement  isolant  au  niveau 
duquel  doit  se  produire,  comme  dans  les  expériences  d'électro-sténolyse 
une  tension  polarisatrice  qui  renforce  le  courant  et  facilite  sa  propagation  ' 
en  effet,  cette  tension  polarisatrice  peut  déterminer  des  réactions  chimiques 
identiques  à  celles  qui  ont  lieu  dans  la  cellule  ganglionnaire  et  aboutissant 
de  même  a  une  libération  d'anions  et  à  la  création  d'une  force  électro-mo- 
trice qui  s'ajoute  à  celle  parcourant  l'axoplasma.  Ainsi  s'explique  le  fait  (luc 
le  seuil  de  l'excitation  musculaire  soit  notablement  plus  élevé  quand  on 
l'excite  par  un  courant  positif  que  par  un  courant  négatif.  Peut-être  n'est-il 
pas  inutile  de  rappeller  ici  ce  qu'est  l'électro-sténolyse,  trop  peu  connue  des 
physiologistes  et  qui  doit  jouer  un  rôle  important  dans  les  organismes  Quand 
un  courant  passe  cà  travers  un  électrolyte.  si  on  l'oblige  à  passer  dans  un 
espace  resserré  tel  qu'un  tube  capillaire  ou  un  petit  trou  dans  ime  plaque  de 
mica,  il  se  produit,  au  niveau  du  resserrement  et  au  contact  de  la  paroi  non 
conductrice  une  action  chimique  par  suite  de  laquelle  l'électrolyte  est 
décomposé.  En  employant  des  sels  de  métaux  lourds  on  obtient  un  dépôt 
de  métal  avec  formation  de  gaz  qui  mettent  l'action  chimique  en  évidence. 
Les  conditions  de  l'électro-sténolyse  sont  d'autant  mieux  réalisées  dans  les 
nerfs  que,  le  diamètre  de  l'axoplasma  étant  extrêmement  p«tit,  les  effets 
chimiques  peuvent  être  engendrés  par  un  courant  extrêmement  faible  — 
Ainsi  la  fibre  nerveuse  n'est  pas  un  conducteur  passif;  elle  collabore  au 
maintien  de  la  force  électromotrice,  compensant  ainsi  les  pertes  inévitables 
le  long  du  parcours.  La  vitesse  de  propagation,  ainsi  qu'il  résulte  de  l'étude 
des  cables  électriques,  doit  varier  dans  le  même  sens  que  les  dimensions  de 
a  fibre  nerveuse,  diamètre  du  cylindre-axe  et  épaisseur  de  la  gaine  de  myé- 
line. Cette  relation  est  confirmée  dans  les  cas. trop  peu  nombreux  où  l'on  a 
mesuré  à  la  fois  ces  dimensions  et  la  vitesse  dans  un  même  nerf;  vitesses 
et  diamètres  varient  parallèlement  dans  des  proportions  considérables.— 
L  étude  de  ce  qui  se  passe  dans  les  câbles  montre  que  plus  large  est  l'axo- 
plasma et  épaisse  la  gaine  de  myéline,  pkis  doit  être  rapide  la  transmission 
du  courant.  Ainsi,  le  diamètre  des  fibres  nerveuses  est  en  rapport  avec  la 
vitesse  de  transmission  de  l'influx.  L'opinion  de  Schwalbe  qui  admettait  un 
rapport  entre  ce  diamètre  et  la  longueur  des  fibres,  n'est  pas  vérifiée  par  les 
laits.  II  y  aurait  lieu  d'étudier  aussi  si  le  fait  que  l'axoplasma  est  constitué 
par  un  fluide  cristallin,  ainsi  que  l'auteur  l'a  démontré,  ne  permettrait  pas 
d  expliquer  par  la  piézo-électricité  le  fait  de  l'excitation  mécanique  des 
nerfs.  —  Y.  Delage. 

//.  Centres  nerveux  et  nerfs. 

P)  Physiologie. 

Brown  (T.  Graham.).  —  Kecherdips  spéculatives  sur  le  fonctionnement  du 
cerveau.  -  La  structure  des  cerveaux  diffère  d'homme  à  homme,  et  il  s'en- 
suit une  différence  dans  le  fonctionnement  cérébral  et  mental.  Cependant 


350  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

nous  jugeons  du  fonctionnement  cérébral  des  autres  d'après  les  rapports 
établis  entre  notre  expérience  subjective  et  notre  comportement,  duquel 
nous  rapprochons  celui  des  divers  animaux.  La  marche,  par  exemple,  est 
pour  nous  le  résultat  d'aptitudes  acquises  et  nous  serions  portés  à  en  faire 
un  acte  bien  différent  des  réflexes  si  nous  ne  constations  ce  fait  «  que  la 
progression  est  réellement  un  acte  réflexe  et  automatique,  comme  la  respi- 
ration», chez  la  plupartdes  jeunes  mammifères.  Les  mouvements  rythmique.- 
de  flexion  et  d'extension  sont  attribués  aux  réactions  contraires  des  deux  mem- 
bres symétriques  (à  l'excitation  de  chacune  des  plantes  du  pied  se  produi- 
sant successivement;  chaque  mouvement  écarte  le  stimulus  qui  Ta  produit, 
et  son  effet  direct  le  ramène,).  Mais  l'excitation  périphérique  ne  parait  pas 
nécessaire  :  le  centre  nerveux  semble  soumis  à  un  rythme  qui  fait  succéder 
automatiquement  l'extension  à  la  flexion  et  vice-versa.  «  Les  mouvements 
rvthmiques  seraient  les  modes  primitifs  de  l'activité  nerveuse  et  les  réflexes - 
auraient  cristallisé  certains  modes  de  cette  activité  rythmique  originale,  au 
cours  de  l'évolution.  »  Ainsi  la  cellule  nerveuse  motrice  et  la  fibre  sensitive 
constitueraient  les  unités  fondamentales  du  système  nerveux.  Comme  tout 
centre,  le  cerveau,  qui  est  le  centre  supérieur,  a  ses  éléments  sensitifs  et 
moteurs  ;  chaque  réflexe  y  subit  l'influence  de  tout  le  reste  du  système.  La 
conscience  correspond  à  Vactivité  totale,  probablement  à  celle  de  tous  les 
centres  nerveux;  mais  la  claire  conscience  est  forcément  incomplète  et  ne 
correspond  qu'à  une  faible  partie  de  la  fonction  nerveuse  totale.  Elle  semble 
s'attacher  surtout  à  l'activité  cérébrale  de  contrôle,  qui  «  fait  permuter  et 
combine  les  différents  éléments  composant  les  réactions  individuelles,  de 
telle  façon  et  sous  des  formes  si  diverses  que  lactivité  de  l'ensemble  paraît 
perdre  sa  fatalité  ».  Les  changements  sont  d'origine  périphérique  ou  interne 
(modifications  dans  la  composition  du  sang  agissant  directement  sur  le 
rythme  nerveux).  On  peut  même  supposer  une  continuelle  compétition  entre 
les  stimuli  externes  et  la  «  stimulation  »  interne,  variable  avec  chaque  indi- 
vidu et  avec  les  moments  de  la  veille  et  du  sommeil.  La  physiologie  céré- 
brale et  mentale  doit  tenir  le  plus  grand  compte  des  antécédents  personnels 
qui  conditionnent,  de  l'intérieur,  les  différents  modes  de  fonctionnement 
nerveux.  —  G.-L.  Duprat. 

6)Mayer  (Alfred  Goldsborough).  —  Formule  relative  à  la  conductibilité 
nerveuse  dans  Veau  de  mer.  —  Expériences  faites  sur  Cassiopxa.  dans  de 
l'eau  de  mer  normale  (36  gr.  24  de  sels  par  litre)  ou  diluée  par  addition 
d'eau  distillée,  ou  évaporée  au  soleil,  l'alcalinité  normale  étant  alors  retabhe 
l)ar  addition  d'une  petite  quantité  d'acide  chlorhydrique.  Quand  la  salinité 
varie  de  18  à  40.  la  conductibilité  nerveuse  augmente  à  peu  près  suivant 
une  fonction  linéaire  avec  la  conductibilité  électrique  ou  encore  avec  la 
concentration  des  cations  Xa,  Ca,  Mg,  K,  dissociés  dans  le  liquide  entourant 
le  nerf.  Pour  les  concentrations  plus  fortes,  la  conductibilité  nerveuse  dimi- 
nue d'autant  plus  que  la  concentration  s"élève  davantage.  —  H.  Cardot. 

Piéron  (H.).  —  De  la  lonque  durée  et  de  la  variabilité  des  temps  d>-  latence 
pour  les  réflexes  cutanés.  —  Les  temps  de  latence  des  réflexes  cutanés 
contrastent  avec  ceux  des  réflexes  tendineux,  qui  sont  beaucoup  plus  courts, 
et  varient  peu.  aussi  bien  d'un  individu  à  l'autre,  que  chez  un  même  indi- 
vidu d'une  excitation  à  l'autre,  pour  des  sujets  normaux  et  des  excitations 
d'intensité  moyenne.  Le  plus  grand  retard  des  réflexes  cutanés  tient  non  à  un 
pkis  grandretard  dans  les  appareils  de  réaction.mais  à  une  lenteur  particulière 


XIX.  —  SYSTÈME  NERVEUX.  3r)7 

dans  les  processus  de  réception  de  l'excitation,  et  surtout  dans  les  processus 
d'élaboration  de  la  réponse  réflexe.  —  Y,  Delacie. 

Galleti  (Henry  R.).  —  Etudes  sur  les  nerfs  antagonistes.  A'fV.  Hccherches 
sur  Vélectrotonus  du  nerf  aprrs  séjour  dans  des  solutions  de  différentes  com- 
positions. —  Les  faits  expérimentaux  apportés  par  ce  mémoire  sont  suscep- 
tibles de  modifier  profondément  les  conceptions  qui  ont  généralement  cours 
au  sujet  des  rapports  existant  entre  1  electrotonus  et  l'excitation  électri- 
que des  nerfs  ;  ils  apportent  également  un  élément  nouveau  et  important 
au  point  de  vue  des  actions  polaires  dans  l'excitation.  C'est  dire  qu'il  mé- 
ritent d'être  soumis  encore  à  un  sérieux  contrôle  d'autant  plus  qu'ils  offrent, 
par  certains  côtés,  une  contradiction  avec  les  résultats  de  divers  auteurs, 
notamment  d"OvERTUN,  résultats  relatifs  à  l'influence  de  la  composition  chi- 
mique du  fluide  ambiant  sur  l'excitabilité  des  nerfs.  Après  avoir  recherché 
s'il  était  possible,  en  employant  de  très  faibles  courants  polarisants,  d'obtenir 
des  modifications  anélectrotoniques  sans  catélectrotonus  ou  inversement  et 
avoir  conclu  à  l'impossibilité  d'obtenir  l'un  de  ces  deux  phénomènes  à  l'exclu- 
sion de  l'autre,  Galletti  a  étudié  les  modifications  de  l'électrotonus  après  im- 
mersion du  nerf  (préparation  neuromusculaire  de  grenouille)  dans  diverses 
solutions.  Le  nerf  est  d"abord  immergé  pendant  quelque  temps  dans  le 
liquide  de  Ringer,  connu  pour  ne  pas  modifier  son  excitabilité  ;  on  recherche 
alors  son  seuil  normal,  et  les  seuils  pour  l'anélectrotonus  et  le  catélec- 
trotonus ;  on  détermine  ces  derniers  dès  la  fermeture  du  courant  polarisant, 
dont  l'intensité  est  faible,  afin  d'éviter  que  l'action  dépressive  de  la  cathode 
puisse  se  substituer  au  catélectrotonus.  Le  nerf  est  ensuite  maintenu  pen- 
dant plusieurs  heures  dans  la  solution  à  étudier;  son  excitabilité  et  son  élec- 
tronotus  sont  de  nouveau  examinés.  S'il  se  manifeste  des  différences  par 
rapport  à  l'état  initial,  on  le  replace  pendant  2  ou  3  heures  dans  le  Ringer  et 
on  ne  retient  comme  modifications  réellement  dues  à  la  solution  employée 
que  celles  qui  sont  réversibles  sous  l'influence  du  liquide  de  Ringer.  D'après 
les  expériences  d'OvERTON,  la  diminution  des  ions  Na  entraîne  une  diminu- 
tion d'excitabilité  :  elle  agit  donc  dans  le  même  sens  que  l'anélectrotonus  et 
il  est  indiqué  de  chercher  une  relation  entre  ce  dernier  phénomène  et  la 
diminution  des  ions  Na.  D'autre  part,  Loeb  a  donné  sur  la  production  de 
l'électrotonus  une  hypothèse  conforme  à  sa  conception  de  l'excitabilité  ;  il 
rapporte  les  variations  électrotoniques  de  l'excitabilité  au  fait  que,  sous  l'in- 
fluence du  courant  polarisant,  il  y  a  diminution  des  ions  Ca  à  la  cathode  et 
augmentation  à  l'anode.  Mais,  de  fait,  les  variations  dans  la  composition  chi- 
mique du  liquide  ambiant  ne  semblent  pas  avoir  l'influence  qu'on  était  en 
droit  d'attendre  d'après  ce  qui  précède.  L'électrotonus  n'est  nullement  mo- 
difié par  un  séjour  prolongé  dans  l'une  quelconque  des  solutions  suivantes  : 
solution  de  NaCl  à  6  p.  1.000,  Ringer  sans  Ca.  Ringer  avec  10  fois  plus  de 
Ca  que  normalement,  Ringer  sans  KCl,  Ringer  avec  10  fois  plus  de  KCl  que 
normalement.  Par  contre,  et  c'est  là  le  fait  le  plus  intéressant  du  mémoire,  les 
solutions  hypotoniques  exercent  une  influence  extrêmement  nette.  Qu'il  s'agisse 
d'un  Ringer  hypotoniquc,  d'une  solution  de  NaCl  à  3p.  1.000  ou  d'une  solution 
sucrée  hypotonique,  on  observe  au  bout  de  plusieurs  heures  une  complète 
inversion  de  l'électrotonus,  inversion  qui  affecte  en  même  temps  le  catélec- 
trotonus et  l'anélectrotonus  :  l'état  anélectrotonique  est  devenu  l'apanage  de 
la  région  cathodique,  le  catélectrotonus  apparaît  à  l'anode.  Cette  invei'sion  se 
constate  non  seulement  à  la  fermeture  du  courant  polarisant,  mais  égale- 
ment à  l'ouverture  ;  elle  est  donc  tout  à  fait  complète.  Le  phénomène  est 
réversible  :  l'électrotonus  normal  se  rétablit  au  bout  d'un  séjour  de  3  heures 


358  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

dans  le  Ringer  isotonique.  Les  solutions  hypertoniques  n'ont  pas  provoqué 
d'inversion  ;  il  est  possible  qu'une  très  forte  hypertonie  réalise  l'électrotonus 
inverse,  mais  il  se  produit  dans  ce  cas  des  lésions  irréparables  du  nerf  et 
l'on  n'a  plus  affaire  à  un  processus  réversible.  —  D'après  l'auteur,  «  sous 
réserve  d'une  nouvelle  démonstration  expérimentale  pouvant  naturellement 
modifier  ses  conceptions  »,  ses  recherches  semblent  indiquer  que  l'appari- 
tion de  l'électrotonus  et  l'excitation  sont  liées  à  des  processus  qui  diffèrent 
plus  les  uns  des  autres  qu'on  ne  le  supposait  jusqu'ici.  En  effet,  au  moment 
où  les  phénomènes  électrotoniques  ont  été  si  radicalement  changés,  l'exci- 
tabihté  du  nerf  n'était  pas  essentiellement  modifiée,  les  seuils  pouvant  ii 
pas  même  s'être  élevés.  Les  variations  de  Télectrotonus  se  sont  donc  seuk 
produites  dans  des  conditions  où,  selon  les  conceptions  courantes,  l'électro- 
tonus et  l'excitabilité  auraient  dû  varier  en  même  temps.  Regrettons  que. 
pour  des  résultats  aussi  importants  au  point  de  vue  de  la  théorie  de  l'élec- 
trotonus et  de  l'excitation,  l'auteur  ait  jugé  inutile  toute  indication  numé- 
rique relative  à  lintensité  des  courants  polarisants  employés  et  aux  seuils 
de  l'excitation  constatés  avant  et  pendant  l'électrotonus.  —  H.  Cardot. 

Burridge("W.).  —  Sur  la  localisation  des  sels  de  calcium  et  de  potassiwn 
au  point  de  vue  de  l'action  du  nerf  vague  sur  le  cœur  de  la  grenouille.  — 
La  faradisation  delà  base  du  ventricule  de  la  grenouille  donne  des  réactions 
où  prédomine  l'inhibition;  au  contraire,  les  effets  excitateurs  dominent, 
quandle  cœur  est  irrigué  par  de  la  solution  de  Ringer.  Dans  ce  dernier  cas. 
l'action  des  sels  de  potassium  rend  de  nouveau  possible  l'inhibition  par  fara 
disation  du  système  nerveux  local  :  en  revanche,  la  possibilité  d'inhiber  le 
cœur  par  l'intermédiaire  du  tronc  vago-sympathique  disparaît;  elle  est  res- 
taurée par  l'action  du  calcium.  Les  sels  de  calcium  sont  indispensables  pour 
le  libre  passage  de  l'excitation  des  fibres  nerveuses  préganglionnaires  aux 
ganglions  cardiaques  ;  les  sels  de  potassium  favorisent  l'action  des  termi- 
naisons nerveuses,  situées  à  l'intérieur  du  muscle.  —  H.  Cardot. 

Lucas  (Keith).  —  Sur  la  sommation  des  ondes  d'excitation  dans  la  pin<  '^ 
de  rEcrevisxe  et  sur  le  double  système  )ieuro-musculaire  de  l'adducteur.  — 

Le  muscle  adducteur  fournit  des  contractions  de  deux  types,  l'une  trè.. 
brève,  l'autre  lente,  mises  en  jeu  par  des  fibres  nerveuses  fonctionnelle- 
ment  différentes.  Si  l'on  détermine  expérimentalement  la  relation  qui 
existe  entre  l'intensité  et  la  durée  des  excitations  électriques  provoquant 
la  contraction  lente,  on  la  trouve  complètement  différente  de  celle  qui  cor- 
respond à  la  secousse  brève.  La  substance  excitable  qui  intervient  dans  ce 
dernier  cas  a  un  temps  d'excitation  fou  une  chronaxie)  plus  petit,  et  pour 
les  excitations  de  longue  durée,  un  seuil  plus  élevé .  —  Dans  la  seconde 
partie  du  mémoire,  l'auteur  analyse  le  phénomène  de  sommation,  décrit 
jadis  par  Richet  sur  la  pince  de  l'Ecrevisse.  La  première  excitation,  inef- 
ficace en  apparence,  détermine  un  influx  nerveux  qui  est  incapable  de  pro- 
duire une  secousse  du  muscle,  mais  assure  le  succès  d'un  second  influx  lui 
succédant  au  bout  d'un  temps  convenable  qu'on  peut  déterminer  en  envoyant 
au  nerf  deux  stimuli  successifs,  dont  le  premier  est  inefficace,  et  en  recher- 
chant l'intervalle  de  temps  qui  doit  les  séparer  pour  que  le  second  donne  le 
maximum  d'effet.  Ce  point  particulier  a  l'intérêt  de  permettre  une  critique 
des  liypothèses  relatives  au  mécanisme  de  la  sommation.  D'après  Frôblicu, 
lorsque  les  processus  nerveux  sont  ralentis,  ce  qui  serait  une  des  conditions 
nécessaires  de  la  sommation,  un  premier  influx  laisse  derrière  lui  dans  le 
nerf  un  résidu  d'excitation  auquel  s'ajoute  l'effet  de  l'excitation  suivante, 


XIX.  -  SYSTÈME  NERVEUX.  359 

doù  une  augmentation  d'efficacité  par  addition  pure  et  simple.  Mais 
K.  Lucas  et  Àdrian  ont  montré  qu'il  fallait  distinguer  deux  types  bien  dis- 
tincts de  soaimatious  :  l'un  ne  se  produit  que  si  les  deux  stimuli  successifs 
portent  sur  le  même  point  du  nerf  (sommation  d'excitations  locales),  et  si, 
au  contraire,  ils  se  font  en  des  régions  différentes,  leurs  effets  ne  s'ajoutent 
pas;  dans  l'autre  type,  il  y  a  sommations  de  perturbations  propagées 
(propagated  disturbances).  Le  premier  stimulus  détermine  un  influx  ner- 
veux inefficace,  parce  qu'arrêté  par  une  région  de  décrément  ou  de  blo- 
cage :  l'influx  qui  succède  au  second  stimulus  réussit  à  traverser  cette 
région,  grâce  à  quelque  modification  produite  par  le  premier.  Or,  après 
le  passage  d'un  influx  dans  le  nerf,  la  phase  réfractaire  est  suivie  d'une 
période  d'hyperexcitabilité,  à  laquelle  doit  correspondre  une  phase  de  plus 
grande  conductibilité,  permettant  le  passage  du  second  influx.  En  déter- 
minant la  durée  optima  qui  doit  s'écouler  entre  les  deux  stimuli,  on  con- 
state, comme  l'hypothèse  pouvait  le  faire  prévoir,  que,  pour  qu'il  y  ait  som- 
mation, le  second  doit  survenir  pendant  la  période  d'hyperexcitabilité 
créée  par  le  premier.  —  H.  Cardot. 

(i-b)  Ranson  (S.  lAT.)  et  Billingsley  (P.  R.).  —  Voie  spinale  afférente 
pour  le  réflexe  dépresseur.  Etudes  sur  les  arcs  réflexes  vaso-moteurs.  Voies 
spinales  afférentes  et  réflexes  vaso-moteurs.  Etudes  sur  les  arcs  réflexes  vaso- 
moteurs.  —  La  voie  afférente  est  différente  selon  qu'il  s'agit  de  la  constric- 
tionou  delà  dilatation  :  colonne  grise  postérieure  pour  la  première,  faisceau 
ventral  pour  la  seconde.  Les  réflexes  dépresseurs  ne  sont  pas  diminués 
par  la  décérébration.  —  H.  Cardot. 

Parker  (Georges  Hovrard)  et  Heusen  (Anne  P.  van).  —  Réactions 
provoquées  chez  le  poisson-chat,  Amiurus  nehulosus^  par  des  baguettes  métal- 
liques ou  non  métalliques.  —  Une  baguette  de  verre  introduite  avec  précau- 
tion dans  l'aquarium  ne  provoque  de  réponse  chez  un  poisson  aveuglé  que 
lorsqu'elle  arrive  à  son  contact.  Avec  une  baguette  métallique  au  contraire^ 
l'animal  se  met  en  mouvement  alors  que  la  baguette  est  encore  à  plusieurs 
centimètres  ;  cet  effet  est  maximum  avec  l'acier,  minimum  avec  le  nickel .; 
les  autres  métaux  sont  moins  excitants  que  l'acier,  et  plus  que  le  nickel. 
Lorsqu'une  grande  partie  de  la  baguette  est  au  contact  de  l'eau,  le  poisson 
effectue  un  mouvement  de  retraite  ;  dans  le  cas  contraire,  il  s'en  approche. 
Ces  réactions  ne  sont  pas  causées  par  des  vibrations  transmises  à  l'eau  par  la- 
baguette,  ou  par  des  particules  émanant  d'elles  comme  dans  le  cas  de 
baguettes  non  métalliques  renfermant  des  substances  odorantes  ;  elles  sont 
dues  à  de  faibles  courants  électriques  engendrés  par  le  contact  de  l'eau  et 
du  métal,  et  qui  excitent,  sans  doute,  les  organes  gustatifs.  L'application 
directe  de  courants  électriques  faibles  détermine  des  réponses  analogues  : 
pour  des  intensités  supérieures  à  1  microampère,  l'animal  bat  en  retraite  ; 
il  s'approche-,  au  contraire,  dans  le  cas  de  courants  plus  faibles.  —  H.  Cardot. 

a)  Parker  (G.  H.).  —  Les  sources  de  l'activité  nerveuse.  —  Exposé  pure- 
ment spéculatif  où  l'auteur  montre  par  la  comparaison  des  formes  animales 
aux  divers  degrés  d'évolution  que  la  série  réalisée  chez  les  animaux  supé- 
rieurs pour  la  réponse  aux  excitations  :  organe  sensoriel,  nerf,  système 
nerveux  central,  muscle,  s'est  établie  phylogénétiquement  de  façon  progres- 
sive, en  commençant  par  les  fibres  neuro-musculaires  des  Coelentérés  pour 
aboutir  à  un  système  nerveux  central  de  plus  en  plus  condensé,  seul 
capable  de  réaliser  la  personnalité  individuelle.  —  Y.  Delage. 


360  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Moore(A.  R.). — Investigation  chimique  des  différenciations  dans  le  système 
nerveux  des  Invertébrés.  —  La  localisation  des  effets  des  diverses  substances 
chimiques  sur  des  points  déterminés  du  système  nerveux  est  uii  fait  bien 
connu  et  il  y  a  là  une  méthode  pour  l'étude  de  la  différenciation  nerveuse  : 
C'est  ainsi  que  Baglioni  (05)  a  montré  que  chez  les  Céphalopodes  la  strych- 
nine se  fixe  sur  le  ganglion  cérébral  et  le  phénol  sur  le  palléal.  L'auteur  a 
pris  pour  sujet  d'expériences  des  Loligo  récemment  éclos  dont  les  excita- 
tions se  traduisent  par  des  contractions  musculaires  et  par  des  changements 
de  couleur  dus  au  jeu  des  chromatophorcs.  KCl  détermine  des  convulsions 
cloniques  et  l'expansion  extrême  des  chromatophores.  La  strychnine  à 
1  p.  100.000  place  l'animal  dans  im  état  d'hypersensibilité  qui  le  rend  très  exci- 
table par  les  divers  agents.  La  caféine  à  1  p.  10.000,  détermine  une  natation 
en  rond  due  à  une  inflexion  du  cou  par  contracture  ;  les  tentacules  ont 
des  convulsions,  les  chromatophores  sont  étendus  sur  la  tête  seule,  et  par- 
fois aussi  sur  le  manteau  :  c'est  l'indice  d'une  action  au  moins  prédomi- 
nante sur  les  ganglions  céphaliques.  Le  camphre  à  saturation  dans  l'eau 
de  mer  exerce  une  action  inverse,  la  tête  et  les  tentacules  avec  leurs  chro- 
matophores sont  inertes,  tandis  que  le  manteau  montre  des  spasmes  mus- 
culaires et  un  jeu  de  chromatophores:  c'est  l'indice  d'une  action  élective  sur 
le  ganglion  palléal  ;  cette  action  est  rendue  plus  évidente  sur  les  individus 
décapités  :  dans  l'eau,  tète  et  tronc  sont  inertes  ;  dans  l'eau  camphrée,  la 
tète  re.ste  inerte,  mais  le  tronc  montre  les  phénomènes  ci-dessus  indiqués. 
L'atropine  à  1  p.  2.500  détermine  après  quelques  instants  d'une  natation 
rapide,  une  chute  des  animaux  au  fond  du  vase  où  ils  restent  inertes  avec 
des  contractions  fibrillaires  constatées  au  microscope  ;  absence  de  jeu  des 
chromatophores,  due  sans  doute  au  bloquage  des  influx  nerveux  dirigés  vers 
les  muscles  radiaires  des  chromatophores,  conformément  à  ce  qu'on  observe 
pour  le  sympathique  des  vertébrés.  Les  Crustacés  sont  peu  favorables  aux 
expériences  en  raison  sans  doute  des  difficultés  d'absorption  des  réactifs.  La 
solution  camphrée  détermine  chez  Pagurus  et  Crangon  une  trémulation 
des  appendices  ;  chez  le  derhier,  les  membres  natatoires  sont  étendus,  agités 
de  tremblements  et  ne  peuvent  déterminer  la  progression  qu'en  avant  : 
cela  semble  indiquer  une  action  élective  sur  les  ganglions  de  la  chaîne 
ventrale  et  en  particulier  sur  les  centres  de  la  natation  en  arrière.  —  Chez 
la  Méduse  Gonionemus  et  l'Actinie  Metridium  l'atropine  seule  a  un  effet  qui 
est  d'augmenter  la  sensibilité;  l'Actinie  rétracte  ses  tentacules,  ferme  son 
sphincter  buccal,  et  contracte  spasmodiquement  ses  muscles  longitudinaux; 
le  retour  à  l'eau  de  mer  pure  fait  disparaître  tous  les  accidents  ;  la  Méduse 
contracte  ses  tentacules,  et  montre  des  contractions  rapides  de  l'ombrelle. 
L'Etoile  de  mer  incurve  ses  bras  du  côté  dorsal  ;  la  strychnine  a  sur  elle  le 
même  effet.  Il  en  faut  déduire  que  chez  les  animaux  à  système  nerveux 
diffus,  comme  l'Actinie  et  divers  Coelentérés,  strychnine,  caféine  et  camphre 
sont  sans  action,  tandis  que  cette  action  commence  à  se  manifester  chez 
l'Astérie  où  existe  un  certain  degré  de  condensation  des  faisceaux  nerveux  ; 
l'action  de  ces  réactifs  est  complète  chez  les  formes  supérieures  où  le  sys- 
tème nerveux  est  complètement  différencié.  Seule  l'atropine  exerce  son 
action  quel  que  soit  le  degré  de  condensation  nerveuse.  —  Y.  Delage. 

a)  Mayer  (Alfred  Goldsborough).  —  Sur  l'inexistence  d'ébranlement  ner- 
veux à  la  suite  d'explosion  chez  les  poissons  et  autres  invertébrés.  —  L'auteur 
fait  exploser  de  la  dynamite  dans  l'eau  à  quelques  pieds  de  distance  des  ani- 
maux étudiés.  Pour  vérifier  si  au  nombre  des  effets  se  trouve  une  perturbation 
nerveuse,  il  découpe  au  bord  sous-ombrellaire  d'une  méduse  un  anneau  de 


XIX.  -  SYSTÈME  NERVEUX.  3tU 

tissu  après  excision  de  tous  les  organes  des  sens.  Des  chocs  d'induction 
déterminent  dans  cet  anneau  des  ondes  de  contraction  dont  la  vitesse  est 
mesurée.  Le  choc  de  l'explosion  peut  briser  le  vase  et  détériorer  plus  ou  moins 
l'anneau  de  tissu,  mais  les  effets  des  chocs  d'induction  ne  sont  en  rien 
modifiés  :  il  n'y  a  pas  apparence  de  shock  nerveux,  et  le  tissu  régénère  ses 
lésions  éventuelles  à  la  vitesse  normale.  Des  divers  animaux  soumis  aux 
effets  de  ces  explosions,  seuls  les  poissons  à  vessie  natatoire  sont  gravement 
atteints  :  on  les  retrouve  à  la  surface,  tués,  le  ventre  en  l'air;  à  l'autopsie  on 
trouve  la  vessie  natatoire  crevée,  les  tissus  voisins  déchirés  et  souvent  la 
colonne  vertébrale  rompue.  Ces  effets  sont  dus  au  brusque  éclatement  de  la 
vessie  par  suite  de  la  diminution  de  pression  résultant  de  lexplosion.  Les 
autres  poissons  et  les  divers  invertébrés  ne  souffrent  aucun  dommage,  sauf 
éventuellement  quelques  blessures  locales  directes.  L'idée  qu'un  effet  nocif 
pourrait  résulter  de  lu  brusque  libération  des  gaz  du  sang  n'est  pas  vérifiée. 
Pour  l'homme,  le  danger  pourrait  résulter  d'une  action  sur  la  cavité  de  la 
caisse  et  de  la  trompe  d'Eustache.  —  Y.  Delage. 

■Wulzen  (Rosalind).  —  Quelques  réactions  cinmio-tropiques  et  alimen- 
tnires  chez  Planaria  maculata  [XIV,  2°,  o].  —  Mise  en  présence  de  la  nour- 
riture, cette  Planaire  accomplit  des  mouvements  très  significatifs  de  pro- 
trusion  du  pharynx  et  de  capture  des  aliments  que  le  pharynx  musculeux 
fait  cheminer  vers  l'intestin.  Ces  mouvements  s'accomplissent  sans  grandes 
modifications  chez  l'animal  privé  de  son  lobe  céphalique  et  même  dans  le 
pharynx  isolé,  montrant  ainsi  que  le  pharynx  lui-même  reçoit  les  impres- 
sions sensitives  qui  déterminent  les  mouvements  réflexes  appropriés.  — 
Y.  Delage. 

Me  Clendon  (J.  F.).  —  l'^/f'el  de  la  tension  sur  la  vitesse  de  conduction 
dans  le  réseau  neuro-musculaire  de  Cassiopœa.  —  En  mesurant  le  temps 
que  met  une  onde  de  contraction,  déterminée  électriquement,  à  faire  le  tour 
du  disque  de  Cassiopiea,  l'auteur  constate  que  si  l'on  distend  le  bord  du 
disque,  le  temps  employé  par  l'onde  à  faire  le  tour  reste  proportionnel  à  la 
longueur  totale  du  trajet.  Il  voit  là  une  infirmation  de  l'opinion  de  Bethe 
que  le  courant  passe  sur  de  solides  fibrilles  nerveuses  disposés  en  zig-zag 
dans  le  nerf  relâché,  et  en  lignes   droites  dans  le  nerf  tendu.  —  Y.  Delage. 

h)  Parker  (G.  H.).  —  Transmission  7ierveuse  chez  les  Actinies.  —  Chez 
Metridium,  l'excitation  d'un  point  quelconque  de  l'ectoderme  détermine  une 
réponse  par  les  muscles  longitudinaux  des  mésentères,  même  si  le  point 
excité  n'est  rattaché  au  reste  du  corps  que  par  un  lambeau  ectodermique. 
La  communication  entre  les  récepteurs  ectodermiques  et  les  effecteurs 
entodermiques  se  fait  à  travers  la  mésogée.  Cela  confirme  l'opinion  que  le 
système  nerveux  constitue  un  réseau  par  lequel  la  transmission  peut  se  faire 
dans  tous  les  sens.  Bien  qu'établissant  une  connexion  entre  l'ectoderme  et 
l'endoderme,  les  lèvres  ne  sont  qu'un  pauvre  intermédiaire  de  transmission. 
Si  l'animal  est  coupé  en  deux  par  une  section  verticale  ne  laissant  entre 
les  deux  moitiés  qu'un  pont  constitué  par  les  lèvres,  l'excitation  d'une  moi- 
tié ne  se  transmet  pas  à  l'autre.  L'excitation  des  tentacules  par  du  jus  de 
moules  détermine  l'épanouissement,  la  dilatation  de  la  bouche  ;  leur  excita- 
tion par  HCl  faible  détermine  la  réaction  inverse.  L'auteur  voit  là  un  com- 
mencement de  canalisation  des  influx  nerveux  dans  une  direction  déter- 
minée, ébauche  de  ce  qui  existe  cliez  les  animaux  supérieurs.  —  Y.  Delage. 


:m  L" ANNEE  BIOLOGIQUE.    ^ 

c)  Parker  (G.  H.).  —  Mouvement  des  Tentacules  chez  les  Actinies.  —  Chez 
Condylactis  un  tentacule  est  coupé  à  sa  base,  fixé  par  un  petit  crochet  en 
iil  de  fer  et  suspendu  dans  un  courant  d'eau  de  façon  que  celui-ci  tende  à 
le  dilater.  Dans  ces  conditions,  il  est  étendu  aux  2,3  de  sa  longueur,  la 
pression  intérieure  de  l'eau  n'étant  que  de  quelques  millimètres  ;  s'il  n'est 
pas  plus  étendu,  ce  n'est  pas  faute  de  pression  intérieure,  mais  par  la  réac- 
tion musculaire  venant  du  fait  de  la  blessure.  Il  répond  aux  excitations  de 
la  même  manière  que  les  tentacules  en  place,  mais  plus  faiblement.  L'ex- 
citation portant  sur  la  face  entodermique  est  suivie  d'une  réaction  plus 
lente  que  celle  portant  sur  la  face  ectodermique,  parce  que  l'excitation  endo- 
dermique  ne  produit  son  effet  qu'après  s'être  transmise  à  l'ectoderme.  Les 
mouvements  ciliaires  et  neuro-musculaires  conservent  la  même  polarité  que 
sur  le  tentacule  en  place.  Le  système  neuro-musculaire  constitue  dans  le 
tentacule  l'ensemble  nécessaire  à  un  acte  réflexe  complet  sans  qu'il  soit 
besoin  de  la  présence  des  autres  parties  du  corps.  —  Y.  Delaoe. 

il)  Parker  (G.  H.).  —  Locomotion  pédieuse  chez  les  Actinies.  —  Chez 
Actinia  et  Sagartia  la  direction  de  la  locomotion  pédieuse  est  sans  relation 
avec  l'axe  secondaire  buccal.  Elle  peut  se  poursuivre  après  excision  du 
disque  oral  et  des  tentacules;  elle  est  en  tout  cas  très  lente  et  s'effectue  par 
des  ondulations  musculaires  auxquelles  prennent  part  tous  les  muscles  de 
la  région  et  qui  ont  pour  effet  de  soulever  un  point  et  de  le  reporter  un  peu 
plus  loin.-  Les  efforts  sont  transmis  à  la  surface  en  mouvement  par  l'inter- 
médiaire de  la  lymphe  interstitielle  des  tissus.  La  pression  ainsi  transmise 
n'est  que  de  quelques  centimètres  d'eau.  A  l'état  de  repos,  l'adhésion  au 
sol  se  fait  moins  par  un  effet  de  ventouse  que  par  une  sécrétion  adhésive. 
—  Y.  Delage. 

e)  Parker  (G.  H.).  —  Comportement  des  Actinies.  — L'inge.stion  delanour- 
riture  réclame  le  concours  de  nombreuses  parties,  cils,  glandes  et  appa- 
reil neuro-musculaire  des  tentacules,  du  disque,  de  la  bouche  et  de  l'œso- 
phage ;  seuls  les  tentacules  ont  une  action  synergique  ;  les  autres  parties 
agissent  chacune  à  leur  tour  et  de  façon  indépendante  à  mesure  qu'elles 
sont  excitées  par  Içs  stimulus  :  l'actinie  se  comporte  plutôt  comme  une 
somme  de  parties  indépendantes  que  comme  une  unité.  Une  forte  illumina- 
tion et  une  température  élevée  déterminent  la  rétraction  ;  la  présence  de 
nourriture  et  les  courants  d'eau  déterminent  l'expansion.  Les  fluctuations 
modérées  dans  la  tension  de  l'oxygène  sont  sans  effet.  Sariarlia  luciœ  suit 
dans  ses  alternatives  d'expansion  et  de  rétraction,  le  rythme  de  la  marée; 
Metridium  marginatum  suit  dans  les  siennes  le  rj'thme  nycthéméral.  Ni 
l'une  ni  l'autre  ne  continuent  ce  rythme  après  la  disparition  de  la  cause.  — 
Y.  Delage. 

/)  Parker  (G.  H.).  —  Les  activités  de  Conjmorplia.  —  Il  y  a  4  catégories 
lie  muscles  longitudinaux  ;  ceux  de  la  tige,  ceux  de  la  trompe,  et  ceux  des 
tentacules  distaux  et  proximaux.  Tous  sont  sous  la  dépendance  du  système 
nerveux;  il  y  a  2  catégories  de  muscles  entodermiques  circulaires,  ceux 
(le  la  tige,  indépendante  du  système  nerveux,  et  ceux  de  la  trompe,  sous 
la  dépendance  partielle  de  ce  système.  ïige,  trompe  et  tentacules  sont 
autonomes  dans  leur  activité  et  actionnés  indépendamment  les  uns  des 
autres  par  le  système  nerveux.  L'animal  est  négativement  géotropique,  et 
ses  réactions  dans  ce  sens  sont  d'origine  nerveuse.  Le  mécanisme  neuro- 
musculaire  de  Corgmorpha  n'est  pas  intermédiaire  au  système  récepteur- 


XIX.  —  SYSTÈME  NERVEUX.  :î63 

effecteur  des  actinies  et  au  système  d'effccteur.s  indépendants  des  éponges.  II 
ressemble  plutôt  à  un  système  actinien  réduit  ([u'à  un  système  primitif  dont 
ce  dernier  serait  dérivé.  —  V.  Delage. 

=  Localisations. 

Ceni  (C).  —  Cerveau  et  function  génétique.  Recherclies  cl  considérations, 
a)ic iennrs  et  récentes ,  sur  les  tn/luenees  psychiques  [XIX,  '2"].  — Chez  les  Verté- 
brés inférieurs  la  régulation  trophi(iue  et  fonctionnelle  des  organes  sexuels 
L'st  tout  entière  sous  la  dépendance  de  la  moelle.  Il  résulte  d'expériences  de 
De  Lisi  qu'une  tortue  entièrement  privée  de  cerveau  n'est  aucunement  trou- 
blée dans  ses  fonctions  sexuelles.  Il  en  est  autrement  pour  les  oiseaux  et  les 
mammifères.  A  la  suite  d'une  commotion  cérébrale  sutlisamment  violente, 
les  organes  sexuels  entrent  eu  dégénérescence  pour  une  période  de  plu- 
sieurs semaines  et  ce  n'est  qu'après  plusieurs  mois  que  l'intégrité  des 
organes  et  de  la  fonction  génésique  est  rétablie.  Les  pigeons  supportent 
l'ablation  de  Thémisphère ;  chez  les  poules,  les  chiens,  on  peut  arriver  à 
détruire,  par  décortication  ou  cautérisation,  toute  l'écorce  des  hémisphères. 
Les  fonctions  viscérales  finissent  par  se  rétablir  et  les  organes  sexuels,  après 
une  période  d'involution  semblable  à  celle  qui  suit  la  commotion,  se  régé- 
nèrent dans  un  état  d'intégrité  apparente,  mais  la  fonction  génitale  reste 
abolie.  L'auteur  part  de  là  pour  conclure  que  le  métabolisme  trophique  et 
fonctionnel  des  organes  sexuels,  soumis  chez  les  vertébrés  inférieurs  au  seul 
contrôle  de  la  moelle,  tombe  chez  les  supérieurs,  et  surtout  chez  l'homme, 
sous  la  dépendance  de  plus  en  plus  accentuée  de  l'écorce  cérébrale,  la 
moelle  ne  jouant  plus  qu'un  rôle  d'intermédiaire.  Les  centres  génésiques  du 
cerveau  ne  seraient  pas  localisés,  mais  diffus  dans  toute  l'écorce.  Les  émo- 
tions graves,  soit  par  leur  intensité  soit  par  leur  durée,  peuvent  agir  chez 
l'homme  à  la  manière  des  commotions  cérébrales,  et  exercer  une  influence 
très  accentuée  sur  la  fonction  sexuelle.  Il  en  est  de  même,  à  un  degré 
moindre,  pour  l'exercice  des  fonctions  psychiques  qui,  s'il  est  déficient, 
comme  chez  les  dégénérés  ou  excessif  comme  chez  les  intellectuels  supé- 
rieurs, peut  retentir  de  façon  également  fâcheuse  sur  les  fonctions  sexuelles 
et  aller  jxisqu'à  les  abolir  (stérilité  de  certains  grands  hommes  :  Kant, 
Newton,  Pitt,  Fontenelle,  Beethoven,  Michel-Ange  et  Léonard  de  Vinci).  Il 
faut,  pour  Texercice  régulier  des  fonctions  génitales  un  certain  t07iiis  opti- 
mum des  fonctions  psychiques  qui  ne  saurait  être  sérieusement  diminué 
ou  exalté  sans  inconvénient  grave.  [Ces  conclusions  semblent  dépasser  la  por-. 
tée  des  prémisses  expérimentales.  Le  trouble  des  fonctions  génésiques  à  la 
suite  des  traumatismes  cérébraux  tandis  que  les  autres  fonctions  viscérales 
conservent  leur  intégrité,  est  un  fait  intéressant  à  retenir.  Mais  le  facteur 
psychique  qui  s'introduit  dans  la  question  à  propos  de  l'iiomme  seul  paraît 
bien  être  tout  à  fait  indépendant  du  précédent  et  exercer  son  influence 
sans  qu'il  soit  besoin  d'imaginer  l'existence  de  centres  corticaux  diffus 
.spécialement  en  rapport  avec  le  fonctionnement  des  organes  sexuels.  Les 
effets  de  la  destruction  de  ces  prétendus  centres  s'expliquent  suffisamment 
par  le  traumatisme  général  et  par  la  destruction  des  centres  localisés  de 
l'écorce.]  —  Y.  Delage. 

//)  Baglioni  (S.).  —  Les  processus  thermiques  des  centres  nerveux.  —  Des 
expériences  faites  au  moyen  de  piles  thermo-électriques,  sur  une  prépa- 
ration centrale  de  Bufo  ont  montré  que  «  le  métabolisme  de  repos,  aussi 
bien  que,  dans  une  plus  large  mesure,  le  métabolisme  d'activité  de  la  prépa- 


364  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ration  centrale  de  crapaud,  sont  accompagnés  de  variation  thermique  posi- 
tive ».  Le  métabolisme  des  centres  nerveux  en  état  d'hyperexcitation 
présente  un  tonus  thermique  positif  plus  élevé  que  celui  des  mêmes 
centres  à  l'état  normal.  Les  modifications  bio-chimiques  dues  au  défaut 
d'oxygène  respiratoire  produisent  une  variation  négative  du  tonus  ther- 
mique. Les  processus  biochimiques  normaux  des  centres  nerveux  semblent 
comparables  à  «  une, oxydation  très  lente  et  graduelle,  réglée  par  quelque 
fin  mécanisme  interne  et  accompagnée  d'une  très  faible  tonalité  thermique 
positive  ».  Tous  les  agents  susceptibles  de  troubler  «  le  fin  mécanisme  auto- 
régulateur  des  processus  métaboliques  »  agissent  plus  efficacement  que 
l'oxygène;  les  processus  ordinaires  de  combustion,  dont  l'intensité  est 
proportionnelle  à  la  quantité  d'oxygène  disponible,  ne  sont  donc  pas  préci- 
sément ceux  qui  ont  été  observés  ici.  —  G.  L.  Duprat. 

a)  Bonnier  (Pierre).  —  L'incontinence  d'urine,  panne  nerveuse.  —  Le 
mal  résulte  d'un  défaut  de  fonctionnement  (panne  nerveuse)  d'un  centre 
bulbaire.  L'auteur  affirme  le  guérir  instantanément  par  excitation  bulbaire, 
réalisée  au  moyen  d'une  légère  cautérisation  de  la  pituitaire  en  un  point 
précis.  L'excitation  du  trijumeau  se  transmettant  au  bulbe  ferait  sortir 
celui-ci  de  son  état  de  parésie.  —  Y.  Delage. 

b)  Bonnier  (P.).  —  Les  centres  acrothermostatiques  et  la  mèmaire.  —  La 
cautérisation  du  cornet  intérieur  à  l'union  du  tiers  antérieur  et  du  tiers 
moyen,  en  même  temps  qu'elle  réagit  par  l'intermédiaire  du  bulbe  sur  les 
fonctions  déréglées  des  organes  pelviens,  détermine  chez  les  personnes 
qui  ont  toujours  les  mains  et  les  pieds  froids  un  réchauffement  de  ces  extré- 
mités par  excitation  du  noyau  bulbaire  thermo-régulateur  situé  à  peu  près 
au  même  niveau.  En  même  temps  s'opère  la  disparition  d'une  certaine 
parésie  psychique,  d'un  engourdissement  cérébral,  qu'accompagne  souvent 
l'engourdissement  des  extrémités,  et  cela  tient  à  l'excitation  du  noyau  bul- 
baire régulateur  de  la  circulation  des  lobes  frontaux  qui,  lui  aussi,  siège 
dans  la  même  région  bulbaire.  —  Y.  Delage. 

a)  Baglioni  (Silvestro).  —  Analyse  fonctionnelle  des  centres  corticaux 
à  l'aide  d'excitations  chimiques  localisées.  —  Ce  mémoire  est  le  résumé  des 
expériences  de  l'auteur  et  de  ses  élèves,  dont  les  résultats  ont  déjà  été 
publiés  et  qui  se  résument  de  la  façon  suivante.  Parla  méthode  des  applica- 
tions locales  de  poisons,  il  est  possible  de  séparer  les  neurones  en  deux 
groupes,  physiologiquement  différents  au  point  de  vue  de  l'action  de  la 
strychnine  et  de  celle  du  phénol.  Dans  la  moelle  épinière  de  la  grenouille 
et  du  crapaud,  les  neurones  de  la  moitié  postérieure  (éléments  afférents  ou 
sensitifs),  réagissent  d'ime  façon  élective  à  la  strychnine  ;  ceux  de  la  moitié 
antérieure  (éléments  efférents  ou  moteurs)  réagissent  électivement  au 
phénol.  Les  neurones  des  ganglions  du  manteau  des  céphalopodes  sont 
sensibles  au  phénol  et  totalement  réfractaires  à  la  strychnine.  L'action  de 
divers  poisons  sur  les  zones  excitables  du  cortex  cérébral  du  chien  permet 
de  diviser  ceux-ci  en  deux  groupes  :  1°  substances,  qui,  en  solutions  faibles, 
sont  totalement  sans  effet  sur  l'excitabilité  faradique  et  qui,  en  solutions 
fortes,  diminuent  l'excitabilité  d'une  façon  plus  ou  moins  constante  ;  à 
l'exception  du  phénol,  ces  substances  peuvent  être  considérées  comme 
indifférentes,  c'est-à-dire  ne  possédant  aucune  action  spécifique  sur  le 
système  nerveux  central;  2°  la  seconde  catégorie  comprend  la  strychnine 
et  la  picrotoxine  qui,  à  petites  doses,  augmentent  immédiatement  l'excita- 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  SOf) 

bilité  faradique  et  provoquent  même  des  mouvements  spontanés  rythmiques. 
Il  est  probable  que  le  curare  rentre  aussi  dans  ce  groupe.  L'action  de  ces 
poisons  spécifiques  est  bien  localisée  dans  les  neurones  de  la  sul)stancc  ^-riso 
et  non  dans  les  fibres  nerveuses  sous-jacontes,  car  l'augmentation  d'excita- 
bilité faradique  et  les  contractions  rythmiques  spontanées  disparaissent 
aussitôt  que  Taire  corticale  empoisonnée  est  extirpée  ou  tuée  par  d'autres 
agents  chimiques.  Du  fait  que  le  phénol,  poison  excitant  spécifique  des  neu- 
rones moteurs  médullaires,  n'excite  pas  les  éléments  du  cortex,  l*auteur 
déduit  que  ceux-ci  ne  sont  pas  de  la  même  nature  que  ceux-là  et  devraient 
plutôt  être' considérés  comme  fonctionnellement  semblables  aux  neurones 
sensitifs  spinaux  puisqu'ils  possèdent  comme  eux  la  propriété  de  réagir 
à  certains  poisons  tels  que  la  strychnine  et  la  picrotoxine.  L'action  de  la 
strychnine  a  été  précisée  par  diverses  expériences  dont  un  des  résultats  im- 
portants dû  à  Amantea,  est  le  suivant  :  dans  les  applications  du  poison  sur 
les  centres  corticaux  du  gyrus  sigmoïde,  la  période  des  contractions 
cloniques  spontanées  est  précédée  par  une  autre  pendant  laquelle  les  con- 
tractions ne  peuvent  être  déclanchées  qu'en  excitant  une  région  définie  et 
bien  circonscrite  de  la  peau  du  membre  où  siègent  ees  contractions.  Par  le 
procédé  des  applications  localisées  de  strychnine,  il  est  toujours  possible  de 
rendre  efficace,  dans  une  certaine  aire  cutanée,  des  excitations  tactiles  ou 
douloureuses  qui  étaient  initialement  sans  effet.  Il  y  a  donc  là  une  série 
de  résultats  qui  confirment  la  conception  de  Luciani  selon  laquelle  la  zone 
dite  excitable  du  cortex  ne  peut  raisonnablement  être  définie  comme  sensi- 
tive  ou  comme  motrice,  mais  doit  être  considérée  comme  sensitivo-motrice. 
—  H.  Cardot. 

Blanchi  (L.).  —  Sur  la  signification  de  l'aire  corticale  dn  lobe  frontal 
dont  l'excitation  produit  une  dilatation  de  la  pupille.  —  Il  est  une  aire  dis- 
tincte située  au  devant  du  sillon  préfrontal,  entre  celles  des  mouvements  de 
la  tête,  des  yeux  et  de  l'oreille,  dont  l'excitation  correspond  seulement  à  la 
dilatation  de  la  pupille.  Cette  aire  est  bien  différenciée  physiologiquement, 
comme  celles  qui  l'environnent,  et  correspond  à  «  des  organes  moteurs  en 
stricte  connexion  avec  un  ordre  de  processus  psychiques  d'un  degré  plus  élevé 
qui  coïncide  avec  le  mécanisme  de  l'attention  ».  Dans  la  perception  attentive. 
il  y  a  un  ensemble  d'émotions,  de  représentations,  de  données  empiriques  et 
de  choix,  «  inséparable  des  mouvements  pupillaires  »,  intéressant  le  centre 
frontal  de  la  dilatation  de  la  pupille.  Les  mouvements  de  contraction  et  de 
dilatation  de  la  pupille  sont  en  stricte  connexion  avec  les  processus  mentaux 
les  plus  élevés,  tels  que  l'attention,  l'imagination,  l'évocation,  comme  le 
montrent  nombre  d'observations  psycho-pathologiques.  —  G.  L.-Duprat. 

Minko-wski  (M.\  —  Etude  sur  la  phi/siologie  des  circonvolutions  rolan- 
diques  et  pariétales.  —  L'auteur  a  effectué  sur  le  singe  (Macacus  rhésus) 
des  ablations  de  la  circonvolution  frontale  ascendante,  de  la  pariétale  ascen- 
dante et  des  régions  adjacentes  de  l'écorce,  en  vue  d'établir  les  phénomènes 
de  déficit  par  des  examens  systématiques  et  pendant  un  temps  suffisam- 
ment long  pour  permettre  de  distinguer  les  symptômes  temporaires  des 
phénomènes  de  déficit  permanents.  Les  résultats  trouvés  sont,  en  général, 
en  contradiction  avec  la  tliéorie  unitaire  de  Munk.  La  région  des  membres 
doit  être  étendue,  chez  le  singe,  au  delà  des  limites  fixées  par  Munk.  La 
circonvolution  frontale  ascendante  est  indispensable  pour  l'accomplissement 
de  certains  réflexes  essentiellement  corticaux.  Pour  d'autres  réflexes  repré- 
sentés dans  la  moelle  épinière  ou  dans  d'autres  centres  sous-corticaux,  la 


366  ];annee  biologique. 

frentale  ascendante,  sans  être,  par  elle-mêiae,  nécessaire  à  l'accomplisse- 
ment de  ces  réflexes,  sert  d'intermédiaire  à  l'écorce  dans  son  action  sur  les 
mécanismes  des  réflexes  sous-corticaux.  M.  a  vu,  chez  le  sinj^e  privé  de  la 
frontale  ascendante,  des  syncinésies  des  membres  parésiés  accompagner 
d'une  manière.régulière  les  mouvements  de  la  tête,  phénomènes  quel'auteui 
croit  pouvoir  envisager  comme  des  syncinésies  réflexes  dans  le  sens  de 
Magnus,  c'est-à-dire  provoquées  et  soutenues  par  l'excitation  des  labyrinthes, 
ainsi  que  des  muscles  et  des  articulations  du  cou.  D'autre  part,  il  a  constaté 
dans  ces  conditions  la  manifestation  de  divers  réflexes  localisés  dans  la 
moelle  et  qui  s'affirment  libremei^t  une  fois  affranchis  de  l'influence  inhi- 
bitrice  de  l'écorce.  Les  phénomènes  de  rétablissement,  également  étudiés, 
présentent  une  succession  chronologique  qui  semble  rappeler  et  reproduire 
plus  ou  moins  l'apparition,  la  succession  et  la  superposition  de  divers 
éléments  moteurs  et  sensitifs  au  cours  du  développement  ontogénétique 
de  l'individu.  M.  rapproche  ces  phénomènes  des  conceptions  développées 
par  MoNAKow  sur  la  «  diaschise  »  et  la  «  localisation  chromogène  ».  11 
rappelle,  d'ailleurs,  que  le  rôle  de  l'ontogenèse  et  de  la  phylogénèse  dans 
les  phénomènes  spastiques  et  hémiplégiques  a  été  souvent  étudié  déjà.  — - 
J.  Stroiil. 

e.  Organes  de  sens. 

a)  Struvfnre. 

"Wood  (Casey  Albert).  —  Le  fond  de  l'œil  des  Oiseaux.  —  Cet  impor- 
tant ouvrage  est  le  résultat  de  recherches  poursuivies  pendant  plus  de  dix 
ans  et  qui  ont  consisté  essentiellement  en  examens  ophtalmoscopiques  et  en 
examens  macroscojjic^ucs  des  fonds  d'yeux  d'oiseaux  sauvages,  à  l'exclusion 
d'oiseaux  retenus  en  cage  et  d'oiseaux  domestiques.  On  sait,  en  effet,  et 
l'auteur  l'a  maintes  fois  vérifié,  que  la  captivité  et  la  domestiquation  des 
oiseaux  favorisent  des  inflammations  pathologiques  des  yeux  et  paraissent 
avoir  pour  conséquence  une  régression  anatomique  et  une  déchéance  fonc- 
tionnelle de  la  rétine.  Les  examens  ophtalmoscopiques  ont  été  pratiqués 
tantôt  sur  l'oiseau  vivant,  tantôt  sur  l'oiseau  immédiatement  après  sa  mort. 
Ce  dernier  procédé,  d'ailleurs,  ne  peut  montrer  que  des  structures  dont  le 
caractère  normal  n'est  pas  démontre,  la  rétine  s'altérant  très  rapidement. — 
L'auteur  décrit  et  figure  schématiquement  les  divers  aspects  du  peigne 
des  oiseaux  :  a)  Peignes  dont  la  masse  fait  seulement  saillie  an  niveau  de 
la  papille  qu'elle  recouvre  et  qui  ne  se  prolongent  que  peu  dans  le  vitré. 
Ils  seraient  le  propre  des  oiseaux  à  acuité  visuelle  supérieure,  les  aigles,  les 
hiboux.  —  b)  Peignes  (^ui,  issus  de  la  surface  papillaire,  font  une  saillie 
marquée  dans  le  vitré  en  s"incurvant  pour  laisser  libre  Taxp  visuel  mais  qui, 
malgré  leur  largeur,  n'atteignent  jamais  le  cristallin.  —  r)  Peignes  volumi- 
neux qui  s'étendent  latéralement  à  l'axe  visuel  jusqu'au  voisinage  de  l'équa- 
teur  du  cristallin.  De  ces  très  nombreuses  et  minutieuses  descriptions  de 
peignes  il  résulte  que  cet  organe  a  seulement  un  rôle  dans  la  nutrition  du 
vitré  et  de  la  rétine  et  qu'il  n'intervient  ni  dans  l'accommodation  ni  dans 
l'adaptation  rétinienne.  L'auteur  admet  qu'il  existe  des  oiseaux  ayant  dans 
chaque  œil  plusieurs  macula;.  Il  décrit  même  six  espèces  de  fonds  d'yeux  d'oi- 
seaux. [11  n'est  pas  douteux  ([ue  de  pareils  aspects  aient  été  constatés  dans 
les  fonds  d'yeux  ouverts,  mais  suffit-il  de  constater  dans  ces  conditions  des 
.saillies  plus  ou  moins  omhiliquées  ou  des  plis  jjIus  ou  moins  constants  de  la 
rétine  pour  parler  d'arcas  de  la  vision  distincte?  Nous  ne  croyons  pas  à 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  :î67 

l'existence  de  ces  areas  multiples  dont  l'iiistologie  ne  nous  a  })as  montré  la 
réalité,  dans  les  yeux  d'oiseaux.  Or,  de  ces  areas  secondaires  l'auteur  ne 
donne  aucune  description  histologique;  on  est  donc  tout  à  fait  en  droit  de 
demander  un  supplément  doxiimen  avant  d'admettre  la  multiplicité  des 
areas  de  la  vision  distincte  dans  l'œil  de  certains  oiseaux.]  -    René  Onfr.w. 

»  /'hysiologte. 

A.  B.  —  Sur  quelques  j)roblèmes  (roptiquc  i)/iysiologiqiie.  —  Cet  article 
est  l'analyse  d'un  travail  de  L.  Th.  Troland.  publié  dans  les  Transactions 
of  Illuminât ing  Engineering  Socirtg.  que  nous  nous  croyons  devoir  repro- 
duire, en  l'abrégeant,  en  raison  de  son  intérêt,  le  tr>avail  original  étant 
publié  dans  \m  périodique  qui  n'est  pas  au  nombre  de  ceux  dépouillés  par 
V Année  Biologique.  L.  Th.  Troland  a  montré  l'importance  de  la  grandeur 
de  la  pupille  pour  l'évaluation  de  l'intensité  de  l'excitation.  Pour  évaluer 
l'intensité  des  images  rétiniennes,  il  introduit  une  unité  nouvelle,  le  pho- 
ton  :  c'est  l'éclairement  produit  sur  la  rétine,  pour  une  accommodation  con- 
venable, par  une  source  lumineuse  d'une  faible  surface  dont  l'éclat  est 
d'une^  bougie  par  m-,  lorsque  l'aire  de  la  pupille,  supposée  dans  le  plan  des 
foyers  de  l'œil,  est  de  1  mm-.  L'intensité  d'une  source  de  lumière,  évaluée 
en  photons,  peut  être  considérée  comme  l'intensité  physiologique.  Si  l'on 
désigne  par  J  l'éclat  d'une  source  de  lumière,  voici  la  formule  qui  permet 
de  calculer  l'éclat  i  de  l'image  rétinienne  correspondante  : 

1)  '  i  =  o.mK.P;f'U  +  x, 

'  '  (d  —  x)* 

p  étant  l'aire  de  la  pupille,  .rsa  distance  du  plan  nodal  de  l'œil,  i  le  coeflicient 
de  transmission  des  milieux  optiques  de  l'œil  pour  le  rayonnement  envi- 
sagé, d  la  distance  de  la  source  de  lumière  au  plan  nodal,  <p  l'angle  entre 
la  normale  à  la  pupille  et  la  ligne  de  visée  et  A  un  facteur  de  correction 
destiné  à  tenir  compte  des  effets  de  diffusion,  de  fluorescence,  etc. 

L'intensité  de  la  réponse  physiologique  pour  une  longueur  d'onde  déter- 
terminée  X,  semble  liée  à  la  iconcentration  d'une  certaine  substance  sen- 
sible à  la  lumière  et  contenue  dans  la  rétine.  En  représentant  par  s  cette 
concentration,  par  m  un  coefficient  qui  varie  avec  la  longueur  d'onde  (coeffi- 
cient de  luminosité,  rn  =  /'  [X])  et  par  7  l'intensité  de  la  réponse  nerveuse, 
on  peut  écrire  : 

2)  q  =  msi, 

i  ayant  la  signiification  précisée  par  l'équation  1  .  La  plupart  des  théories  de 
l'action  rétinienne  considèrent  7  comme  proportionne!  à  la  quantité  de 
substance  sensible  décomposée  dans  l'unité  de  temps,  en  sorte  que  l'on  a  : 

fis 

D'après  cette  théorie,  l'excitation  permanente  d'une  portion  élémentaire 
de  la  rétine  entraînerait  l'épuisement  finalement  complet  du  processus 
visuel;  la  vision  serait  donc  auto-destructive.  En  réalité, des  expériences  soi- 
gnées ont  amené  Troland  à  penser  que  la  fixation  prolongée,  par  l'œil, 
d'une  source  de  lumière,  amène  la  décroissance  de  l'éclat  apparent  de 
l'image  vers  une  valeur  asymptotique,  mais  celle-ci  n'est  jamais  nulle  quand 
on  met  en  œuvre  des  intensités  suffisantes  ;  ce  n'est  que  pour   des  inten- 


368  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sites-  inférieures  à  cinq  photons  qu'elle  est  au-dessous  du  seuil  de  la  sen- 
sation. En  admettant  l'existence  d'un  apport  permanent  de  substance  sen- 
sible, on  arrive  à  des  résultats  mieux  en  accord  avec  les  faits.  —  Sur  le 
mécanisme  même  de  la  transmission  de  la  sensation  au  nerf  optique, 
T.  suppose  que  le  stimulant  de  l'impulsion  nerveuse  est  une  différence  de 
potentiel  électrique  qui  s'établit  aux  deux  extrémités  de  la  cellule  électro- 
lytique  qui  forme  un  cône  ou  un  bâtonnet;  cette  différence  de  potentiel 
est  liée  à  la  quantité  de  lumière  absorbée.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Kepner  (W.  A.)  et  Foshee  (A.i.  —  Effets  de  la  lumière  et  de  l'obscu- 
rité sur  rœil  de  Prorhi/nchusappkaiatus.  —  Cette  némerte  jadis  considérée 
comme  aveugle  possède  deux  yeux  microscopiques  posés  sur  les  extré- 
mités du  ganglion  et  réduits  chacun  à  deux  cellules,  une  cellule  visuelle  ou 
rétinule  plongeant  par  son  bâtonnet  dans  une  cellule  pigmentaire.  L'ex- 
citation par  la  lumière  détermine  une  contraction  de  la  cellule  pigmen- 
taire; dans  l'obscurité  persistante,  la  cellule  pigmentaire  se  dilate  par  l'effet 
du  mouvement  de  ses  lamelles  cytoplasmiques.  Les  rétinules  contiennent 
trois  régions  cytoplasmiques  qui  subissent  des  changements  sous  l'influence 
de  la  lumière  ou  de  l'obscurité.  La  partie  contenant  le  nucleus  se  dilate 
quelque  peu  à  l'obscurité.  Le  segment  moyen  réfringent  (analogue  à  une 
ellipsoïde  de  la  rétinule  des  vertébrés)  disparaît  à  la  lumière  continue,  et 
est  visible  au  m.aximum  dans  les  yeux  qui  ont  été  soumis  à  l'illumination 
optima.  Le  rhabdome,  dans  les  yeux  adaptés  à  la  lumière,  est  un  corps  en 
forme  de  cône  arrondi,  tandis  que  dans  les  yeux  adaptés  h  l'obscurité  il 
prend  la  forme  d'une  auge  allongée,  orientée  parallèlement  à  l'axe  longitu- 
dinal de  l'animal.  En  dépit  de  l'analogie  de  structure  avec  la  rétinule  des 
vertébrés,  il  n'y  a  pas  d'analogie  dans  les  changements  fonctionnels  obser- 
vés :  chez  les  premiers,  la  partie  qui  subit  les  changements  d'illumination 
est  le  myoide;  chez  Prorhynchus,  c'est  le  rhabdome.  —  V.  Delage. 

Rochon-Duvigneaud  (A.).  —  Les  fonctions  des  cônes  et  des  bâtonnets. 
Indications  fournies  'par  la  physiologie  comparée.  —  L'anatomie  et  la  phy- 
siologie comparées  concordent  pour  démontrer  la  vérité  de  l'opinion 
ancienne  d'après  laquelle  les  bâtonnets  servent  à  la  vision  des  formes  et  les 
cônes  à  celles  des  couleurs,  ou  plutôt  à  la  fois  des  formes  et  des  couleurs. 
Dans  la  rétine  de  tout  animal,  les  bâtonnets  sont  d'autant  plus  nombreux  que 
tes  mœurs  sont  plus  crépusculaires  ou  nocturnes,  et  inversement  pour  les 
cônes.  La  constatation  de  l'existence  de  boules  coloriées  annexées  aux  cônes 
et  permettant  une  distinction  précise  entre  cônes  et  bâtonnets  a  permis 
à  l'auteur  une  détermination  certaine  aboutissant  aux  constatations  sui- 
vantes. Parmi  les  lézards,  seul  le  Gecko  a  des  mœurs  nocturnes  ou  crépus- 
culaires, or  il  n'a  que  des  bâtonnets  dans  sa  rétine.  Tous  les  autres  lézards 
sont  diurnes  et  leur  rétine  est  exclusivement  composée  de  cônes.  Cepen- 
dant le  fait  que  la  fovea  humaine  ne  contient  que  des  cônes  montre  bien 
que  ,ceux-ci  ne  sont  pas  exclusivement  adaptés  à  la  vision  des  couleurs.  — 
V.  Delage. 

Jordan  (Hovey).  —  Sensibilité  des  téyuments  à  la  himière  chez  un 
poissonmarin  »  Epinephelux  slriatiis*  Bloc/i.— On  conclut  généralement  avec 
Parker  que  la  sensibilité  des  téguments  à  la  lumière  est  l'apanage  des  seuls 
poissons  d'eau  douce  et  n'existe  pas  chez  les  espèces  marines.  Contrairement 
à  cette  opinion,  .T.  a  constaté  que  Epinephelus  slriatus,  normal  ou  aveuglé, 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  369 

présente  un  phototropisme  négatif;  cette  sensibilité  ;i  un  caractère  photo- 
dynamique, le  temps  de  la  réponse  étant  inversement  proportionnel  à  l'in- 
tensité de  lillumination.  La  sensibilité  est  la  plus  grande  dans  la  région 
céphaliquo  ;  elle  est  moindre  pour  la  queue  et  plus  petite  encore  dans  la 
partie  moyenne  du  corps.  Après  une  exposition  à  la  lumière  suffisamment 
prolonp;ce,  la  sensibilité  des  organes  photorécepteurs  peut  s'épuiser  com- 
plètement ;  cet  effet  est  généralement  atteint  au  bout  d'un  temps  inverse- 
ment proportionnel  à  l'intensité  lumineuse.  Le  mémoire  de  J.  ren- 
ferme encore,  outre  la  partie  expérimentale,  une  courte  discussion  sur 
l'origine  de  l'œil  des  vertébrés  et  sur  les  relations  phylogéniques  de  cet 
organe  avec  la  sensibilité  de  la  peau  à  la  lumière.  —  H.  Cardot. 

Heusen  lAnne  P.  Van).  —  La  peau  du  poisson-chat  (Amiurus  ne/m- 
losus),  organe  photorcceptfur.  —  Les  expériences  faites  après  extirpation 
des  yeux  montrent  que  la  peau  de  ce  poisson,  comme  celles  d'autres  espèces, 
renferme  des  organes  photorécepteurs.  L'anesthésie  de  la  peau  par  appli- 
cation d'une  solution  de  sulfate  de  magnésie  supprime  temporairement  la 
sensibilité  à  la  lumière.   —  H.  Cardot. 

a)  Stefanini  i  A.).  —  La  théorie  de  la  résonance  pour  la  perception  des  sons. 

—  La  théorie  de  la  résonance  ou  du  piano,  soutenue  par  Helmholtz,  a  été 
longtemps  classique  ;  elle  était,  en  effet,  simple  et  séduisante,  cette  hypothèse 
qui  faisait  du  labyrinthe  «  un  organe  analysant  des  sons,  composé  d'un 
ensemble  de  résonnateurs  accordés  chacun  pour  une  note  musicale  pure 
déterminée  ».  En  1889,  Ewald  a  émis  une  nouvelle  hypothèse  :  la  théorie 
téléphonique  ;  pour  cet  auteur,  «  c'est  la  membrane  basilaire  qui  vibre 
tout  entière  pour  n'importe  quel  son,  simple  ou  composé  ;  l'analyse  des 
sons  se  trouve  faite  par  la  distribution  sur  cette  membrane  des  sec- 
tions nodales  et  ventrales  que  provoque  l'onde  stationnaire  qui  se  produit 
dans  le  liquide  par  effet  des  vibrations  du  tympan  » .  De  ces  deux  théories 
quelle  est  la  vraie?  S.,  dans  une  étude  très  documentée,  discute  avec 
détails  les  diverses  objections  qui  ont  été  faites  à  la  théorie  d'HELMfiOLTZ, 
dont  il  est  un  partisan  convaincu.  L'objection  la  plus  sérieuse  est  celle-ci  : 
les  fibres  de  Corti  ont  une  longueur  qui  varie  de  0™'"  5  à  0'"™  04,  c'est-à- 
dire  dans  le  rapport  de  là  12;  donc  elles  ne  peuvent  servir  pour  tous 
les  sons  perceptibles  qui  vont  de  16  à  20.000  vibrations  doubles  [l'auteur 
a  mis  2.000,  ce  doit  être  une  erreur  d'impression],  c'est-à-dire  dans  le 
rapport  de  1  à  1.200.  S.  répond  qu'il  faut  tenir  compte  non  seulement  de 
la  longueur,  mais  encore  de  la  densité  et  du  diamètre  des  fibres.  On 
s'est  demandé  comment  chaque  fibre  reste  accordée  pendant  toute  une 
existence  ;  des  faits  nombreux  prouvent  qu'il  n'en  est  pas  toujours  ainsi; 
il  est  vrai  qu'on  peut  répondre  que  ce  sont  des  cas  pathologiques.  On  peut 
également  objecter  que  l'oreille  entend  des  sons  qui  n'existent  pas  réelle- 
ment; par  exemple,  quand  un  de  période  p  est  interrompu  u  fois  par 
seconde,  ou  quand  u  fois  par  seconde  on  en  varie  l'intensité  ou  la  phase. 
L'étude  de  ces  sons  a  donné  naissance  à  la  théorie  périodique  de  l'ouie,  déjà 
mentionnée  par  Seebeck,  puis  soutenue  par  K'Cenig,  Dennert  et  Hermann, 
théorie  suivant  laquelle  l'oreille  entendrait  comme  son  toute  espèce  de 
vibration  périodique.  Cela  serait  en  opposition  avec  la  théorie  de  Helmholtz, 
suivant  laquelle  l'oreille  ne  perçoit  comme  sons  simples  que  les  oscillations 
sinusoïdales.  —  Contre  la  théorie  de  Helmholtz  on  a  formulé  aussi  l'objec- 
tion suivante.  Si  on  interrompt  ou  si  on  fait  varier  rythmiquement  un 
son  continu,  on  introduit  une  variation  périodique  qui  ne  correspond  pas 

l'année  BIOLOGIQUK,  XXII.   1917.  24 


370  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

à  lin  son  réel  et  qui,  par  conséquent,  ne  devrait  pas  être  entendue  comme 
son,  l'oreille  ne  pouvant,  d'après  la  théorie  de  Helmholtz,  connaître  que 
les  variations  sinusoïdales.  Or,  ces  sons  d'interruption,  que  KœNiG  et  Her- 
MANN  disaient  avoir  entendus,  ce  qui  eut  été  fatal  à  la  théorie  de  Helmholtz, 
ont  été  reconnus  par  K.  L.  Schaffer  et  0.  Abraham,  Schaffer  et  F.  Schultze, 
comme  ne  déterminant  aucune  perception,  les  perceptions  reçues  prove- 
nant de  combinés  ayant  une  existence  réelle  et  dont  la  perception  est  par- 
faitement compatible  avec  la  théorie  de  Helmholtz.  —  L'objection  soulevée 
par  P.  BONNiER  que  dans  la  rétine  il  n'y  a  pas  de  localisation  pour  les 
diverses  vibrations,  mais  que  toutes  les  vibrations  sont  perçues  par  tous 
les  points  de  la  rétine  et  qu'il  doit  en  être  de  même  pour  l'oreille,  repose 
sur  ce  principe  que  l'œil  et  l'oreille  fonctionnent  suivant  le  même  plan. 
Or,  ce  principe  est  absolument  contestable.  —  D''  Marage. 

b)  Stefanini  (A.).  —  Combien  faut-il  de  vibrations  pour  qu'on  puisse 
reconnaître  un  son.  —  Ce  nombre  est  (Quelque  peu  indécis,  car  il  varie  avec 
l'intensité,  la  hauteur  et  l'éducation  musicale.  On  hésite  entre  deux  vibra- 
tions complètes  (Savart)  et  une  vibration.  —  Y.  Delage. 

Reagan  (Franklin-Pearce).  —  Le  rôle  de  l'épithéliwn  sensoriel  auditif, 
dans  la  formation  de  la  base  de  Vétrier.  —  Les  expériences  ont  consisté  à 
détruire -ou  à  déplacer  par  rapport  au  parenchyme  ambiant  la  vésicule  audi- 
tive (otocyste)  chez  des  embrvons  de  poulet  de  35  à  60  heures.  Après  l'opé- 
ration la  coquille  était  scellée  de  nouveau  et  l'œuf  remis  à  l'étuve  pour  se 
développer.  Quelques  semaines  plus  tard  les  embryons  étaient  mis  en 
coupes.  L'opération  était  faite  au  moyen  d'une  aiguille  de  platine  portée  au 
rouge  et  plongée  dans  l'otocyste  L'endolymphe  coagulée  fait  adhérer  l'ai- 
guille à  la  vésicule  et  permet  d'enlever  cette  dernière  ou  de  la  déplacer  au 
moins  partiellement  dans  le  parenchyme  lâche  et  de  l'abandonner  là  au 
milieu  d'un  parenchyme  étranger.  Dans  le  cas  d'enlèvement  de  l'otocyste,  le 
parenchyme  ambiant  qui  aurait  dû  former  la  capsule  cartilagineuse  -et  la 
base  de  l'étrier  ne  donne  plus  lieu  à  ces  formations  ;  dans  le  cas  de  dépla- 
cement, ces  formations  prennent  naissance  autour  de  l'otocyste  déplacée  et 
aux  dépens  d'un  parenchyme  non  prédestiné.  Il  résulte  de  là  que  l'étrier 
des  oiseaux  est  formé  de  2  parties  d'origine  différente,  la  plaque  basilaire 
dépendant  de  la  capsule  auditive,  et  la  columelle  dépendant  du  squelette 
viscéral  ;  la  première,  en  effet,  suit  les  fluctuations  de  la  capsule  cartilagi- 
neuse dépendant  de  la  présence  ou  de  l'absence  de  l'otocyste,  tandis  que 
la  cohimelle  se  forme  indépendamment  de  cette  dernière.  Il  y  a  là  un  cas 
nouveau  et  fort  intéressant  de  corrélation  de  développement  entre  deux  par- 
ties, les  formations  mésenchymateuses  étant  sous  l'entière  dépendance  des 
formations  épithéliales  sans  que  leur  évolution  résulte  en  rien  d'une  prédes- 
tination. —  Y.  Delage. 

Backmann  (E.  liouis).  —  Note  sur  la  puissance  des  odeurs  et  leur  solu- 
bilité dans  Veau  et  dans  l'huile.  —  Quelle  est  la  cause  des  différences  dans 
la  puissance  des  odeurs  pour  une  série  de  substances  homologues  ou  iso- 
mères? Elle  paraît  tenir  à  la  fois  à  la  solubilité  dans  l'eau  ou  les  solutions 
salines  et  à  la  solubilité  dans  l'huile  ou  dans  les  lipoides.  Pour  qu'une  sub- 
stance soit  perçue  par  l'appareil  olfactif,  il  faut  d'abord  qu'elle  se  dissolve 
dans  la  couche  aqueuse  qui  recouvre  le  champ  sensoriel,  et  ensuite  dans  les 
lipo'îdes  intracellulaires.  —  H.  Cardot. 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  :{71 

a)  Szymanski  (J.  S.).  —  Sur  les  animaux  tactiles.  —  En  outre  des  types 
visuels  et  olfactifs  on  lesquels  on  divise  les  animaux  supérieurs,  il  faut  dis- 
tinguer, chez  les  animaux  inférieurs,  des  tactiles;  ces  derniers  peuvent 
même  être  impressionnés  à  distance  par  les  mouvements  de  l'eau  à  l'a})- 
proche  d'un  ennemi  (annélides  tubicoles).  —  Y.  Delage. 

h\  Szymanski  (J.  S.).  —  /,('  principe  de  la  capacité  sensorielle  pour  l'es- 
pace avec  lequel  Vanimal  esl  en  rapport.  —  L'auteur,  tout  en  reconnaissant 
que  ces  jiistinctions  sont  très  relatives,  divise  les  animaux  en  animaux  se 
mouvant  avec  aiiilité  dans  les  trois  dimensions  de  l'espare,  animaux  rampant 
lentement  dans  deux  dimensions  seulement,  et  animaux  fixés  n'ayant  que 
des  mouvements  de  rétraction  et  d'extension  sur  place  ;  les  premiers  sont 
dirigés  par  la  vue,  les  seconds  par  l'olfaction,  les  derniers  par  des  sensa- 
tions tactiles.  —  Y.  DEL.\rTE. 

Jordan  (Hermann).  —  La  reconnaissance  de  la  nourriture  r/iez  Apli/sia 
limacina  ei  A.  depilans.  —  L'Ulve,  nourriture  jiaturelle  de  l'Apl/sie,  est 
l'unique  agent  de  ces  réactions.  L'organe  de  préhension  est  la  bouche,  mais  la 
bouche  n'entre^  en  action  que  lorsque  les  organes  de  reconnaissance  ont  été 
impressionnés.  Le  contact  avec  les  parapodes  et  les  tentacules  inférieurs 
sutîit  à  déterminer  la  préhension;  mais  ce  contact  est  nécessaire.  Les  lobes 
tentaculaires  antérieurs  peuvent,  au  contraire,  reconnaître  les  Ulves  à  courte 
distance  (2  cm),  même  à  travers  du  papier  iiltre  (normal  ou  paraffiné).  Mais 
à  plus  grande  distance  lanimal  n'a  aucun  moyen  de  reconnaître  Je  voisinage 
d'un  champ  d'Ulves;  il  ne  peut  le  rencontrer  que  par  hasard.  L'organe 
récepteur  est  sans  doute  formé  de  cellules  sensitives  réagissant  à  une  impres- 
sion chimique  et  répandues  peut-être  sur  toute  la  peau,  mais  avec  certains 
sièges  de  prédilection.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Schmidt("W.  J.).  —  Eludes  sur  le  tégument  des  reptiles.  VIII.  De  la  peau 
des  acrochordinés.  —  A  la  suite  de  ses  recherches  sur  la  structure  intime  de 
la  peau  des  acrochordinés  ou  serpents  verrucifères  {Acrochordus,  Chersi/- 
drus),  l'auteur  considère  les  organes  sensoriels  de  la  peau  des  serpents 
comme  étant  des  corpuscules  tactiles  appartenant  au  derme  et  en  relation 
avec  des  éléments  épiderrtiiques  modifiés.  L'existence  d'organes  des  sens 
purement  épidermiques  n'est  toujours  pas  prouvée  pour  les  reptiles  selon 
S.,  de  même,  d'ailleurs,  que  l'origine  épidermique  des  cellules  tactiles  non 
plus.  Malgré  la  grande  ressemblance  des  parties  épithéliales  des  organes 
des  sens  chez  certains  serpents  et  chez  les  amphibiens,  il  n'est  pas  dit  qu'il 
s'agisse  là  de  rapports  génétiques.  Il  est  tout  aussi  probable,  qu'on  ait  affaire 
là  à  des  phénomènes  de  convergence.  —  J.  Strohl. 

h)  Parker  (George  Howard)  et  Heusen  i  Anne  P.  van).  —  Itéception  des 
excitations  mécaniques  par  la  peau,  les  onjanes  de  la  ligne  latérale  et  les 
oreilles  chez  les  poissons  et  spécialemeni  chez  Amiurus.  —  Par  l'emploi 
d'anesthésiques,par  sections  nerveuses  ou  destruction  des  terminaisons  senso- 
rielles, il  est  possible  de  déterminer  la  part  qui  revient  à  la  peau,  à  la  ligne 
latérale  et  à  l'oreille  dans  la  perception  de  diverses  excitations.  La  ligne 
latérale  est  mise  en  jeu  par  des  mouvements  vibratoires  lents  de  l'eau,  mais 
non  par  les  courants  qui  agissent,  au  contraire,  sur  la  peau;  les  vibrations 
rapides  impressionnent  l'oreille.  L'excitation  de  la  peau  ou  de  l'oreille  pro- 


372  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

voque  des  réponses  locomotrices,  tandis  que  les  réponses  aux  excitations 
efficaces  vis-à-vis  de  la  ligne  latérale  sont  plutôt  d'ordre  inhibiteur.  —  H. 
Cardot. 

Rund  (Gudrun).  —  Lignes  sensorielles  et  bourgeons  sensoriels  libres  chez 
Chimaera  monstrosa.  —  Recherches  histologiques  sur  les  lignes  latérales 
sensorielles  et  sur  des  bourgeons  sensoriels  libres  dans  la  région  antérieure 
du  corps  des  Chimères.  Ces  bourgeons  sensoriels  correspondent  aux  organes 
décrits  chez  Haja  bâtis  par  Ewart  sous  le  nom  de  follicules  sensoriels  («  sen- 
sory  follicles  »),  chez  Amia  calva  par  Allis  sous  le  nom  «  d'organes  à  fos- 
settes »  («  pit  organs  »),  et  chez  les  raies  par  Fritsch  sous  le  nom  de  «  pa- 
pilles à  fissure  »  («  Spaltpapillen  »).  Dans  la  couche  épithéliale  interne  des 
canaux  latéraux  sensoriels  on  constate,  entre  autres,  de  singulières  cellules 
étoilées,  de  nature  sécrétrice  sans  doute  et  produisant  des  gouttes  d'un 
liquide  bleuâtre.  —  J.  Strohl. 


2°  Fonctions  .mentales. 


Adler  (A.).  —  The  neiirotic  constitution  :  outlines  of  a  comparative  indi- 
vidualislic  psychologg  and  psychotherapy.  (Transi,  by  Bernard  Gluck. 
J.  Lind.,  New- York,  Moffat,  Yard,  1  vol.,  45»)  pp.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

AmariJ.).  —  Organisation  physiologique  du  travail.  (Préf.  de  H.  Le  Cha- 
telier)  (I  vol.  in-8^  380  pp.  Dunod  et  Pénat,  Paris.)  [389 

Anonyme.  —  TheTreatment  o/'C/"i;»îm«/s.  (Journ.of  Heredity,  VIII,  mardi. 
105.)  [412 

Anonyme.  —  The  Marriar/e  Rate  of  the  Insane.  (Journ.  of  Heredity,  VIII, 
aug.,  378.)  '  [412 

Anonyme.  —A  classical  Study  of  Criininals.  (Journ.  of  Heredity,  VIII, 
aug.,   381.)  [412 

Anonyme.  —  The  mentality  of  Orphans.  (Journ.  of  Heredity,  Mil,  aug., 
383.)  '  [407 

Anonyme.  —  Galton,  a  Child  Prodigy.  (Journ.  of  Heredity,  Vlll,  463.)  [400 

Anonyme.  —  The  supposed  law  of  Compensation.  (Journ.  of  Heredity,  VIII, 
471.)  [412 

Anonyme.  —  La  Xeurologie  de  guerre.  (Presse  médicale,  217-220.)        [407 

Babinski  (J.)  et  Froment  (J.).  —  Troubles  physiopathiques  d'ordre  ré/lexe. 

(Presse  iMédicale,  385-380.)  "  [408 

BaiIlie(J.  B.).  —  On  the  nature  of  Memory-knoirledge.   (Mind,  249.)     [392 

Barat  (D--).  —  Le  langage.  (Rev.  philos.,  LXXXIII,  105-131.)  [386 

Bell  (Alexander  Graham.)  —  Graphical  studios  of  marriages  of  the  deaf 
in  America.  (Journ.  of  Heredity,  VIII,  214.) 
[Représentation  en  courbes  de  résultats  déjà  anciens.  —  M.  Goldsmith 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  373 

Berland  (Jeanne).  —  Adaptation  tle  Vinslinct  chez  une  Araif/nêe  :  Nono- 
scolm  Laiirae  E.  Simon  (seconde  note).  (Arch.  Zool.  Exper.,  LVI,  Notes  et 
Revue,  N"  ô,  134-138,  3  fig.)  [404 

a^  Bernheim  iPr.  H.).  —  Névroses,  psychonévrosof.,  hystérie.  (Prog.  méd., 
3:x,3r.7.)  [388 

b) Autotnatismc  et  suggestion.  (1  vol.,  in-S°,  168  pp.,  F.  Alcan.)    [387 

Binet  (D""  Léon).  —  Le  mal  des-  aviateurs,  h(  sélection  des  pilotes  militaires. 

(Hev.  gén.  des  Se,  540-547.)  [379 

Boirac  (E.).  —  L  avenir  des  sciences  psychiques.  {\  yo\.  inS",  F.  Alcan.)  [3!S8 
Boring  (E.  G.)  and  Luce  (Amy)  —   The  psychological  Oasis  of  appetite. 

lAmer.  journ.  of  Psychol.,  XXNIll,  443-453.)  [382 

Briand  (M.)  et  Philippe  (J.).  —  Un  cas  de  bégaiement  paroxystique 
d'origine  émotionnelle.  (Prog.  méd.,  257-2G0.)  [411 

Bridges  (J.  W.).  and  Coler  (Lél.  E.).  —  The  relation  of  intelligence  lo 
social  Status.  (Psychol.  Rev.,  XXIV,  1-32.)  [396 

Brigham  (C.  C.).'  —  Two  studies  in  mental  tests  :  1°  variable  factors  in 
the  Binet  tests;  2°  the  diagnostic  value  of  some  mental  tests.  (1  vol.  258 
pp.,  Psychol.  Monogr.,  N°  102,  Psychol.  Rev.  C",  Princeton.)  [377 

Bronner  (A..  F.).  —  The  psychologg  of  spécial  abilities  and  disabilities. 
(1  vol.  269  pp.,  Baston  ;  Little,  Brown.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Brun  (Rud.).  —  Die  moderne  Ameisenpsgchologie  —  ein  anthropomo7'phis- 

tischer  Irritum?  (Biol.  Centralbl.,  XXXVll,  357-372.1  [401 

a)  Burnham  (W.  H.).  —  The  effectof  tabacco  on  mental  ef/iciency.  (Pedag. 

Semin,  XXIV,  297-317.)  [393 

/;) Mental  hi/giene  and  conlitioned  reflex.  (Pedagog.  Semin.,  XXIV, 

449-488.)  '  [394 

Camp  (J.   E.    de).  —  Influence  of  color  on  apparent  weight.   (Journ.    of 

expérimental  Psychol.,  II,  347-370.)  [383 

Carr  (Harveyj.  —  The  relation  belween  émotion  and  Us  expression.  (Psy- 
chol. Rev.,  XXIV,  369-375.)  .  [384 
Ceni  (C.)-  —  Cerveau  et  fonction  génétique.  Becherches  sur  les  influences 

psychiques.  (Arch.  Ital.  de  Biol.,  LXVl,  245-268.)  [Voir  ch.  XIX,  1° 

Coustet  (E.).  —  Connaissances  humaines  et  connaissances  animales.  (Rev. 

scient.,  341.)  [395 

Craig   ("Wallace).  —  Appetites  and  aversions  as  constituents  of  instincts. 

(Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United-states,  111,  NM2,  685-688.)  [398 

Crâne  (H.  W.).  —A  Study  in  Association  and  Beaction  7zme.  (Monograph., 

No  80, 1915, 80  pp.,  Psychol.  Rev.  0°,   Princeton,  N.  J.,  U.  S.  A.)  [379 

Delage  (Y.)  et  Goldsmith  (M.).  —  L'argument  de  la  continuité  et  les  nou- 

rrlles  méthodes  emphysio-psychologie.  (An.  Instit.  Pasteur,  XXX, N"  6.)  [395 

Dodge  (Raymond.)  —  The  Laws  of  Relative  fatigue.  (Psychol.  Rev., 
XXIV,  89-113.)  [391 

Drouot  (Edouard).  —  Rééducation  des  sourds  de  la  guerre.  iRev.  scient., 
269-272.)  [-109 


374  LANNEE  BIOLOGIQUE. 

Duprat  (G.  L.).  —  Complexus  idéo-affectifs  et  Onirisme  dans  les  syndromes 
émotionnels.  (Prog.  méd.,  357-362.)  [387 

East  (E.  M.).  —  llidden  feeblemindedness.  (Journ.  of  Heredity,  YIII,  215- 
217.)  [412 

Enjalran  (L.).  —  Atitour  de  l'expérience  de  Wheatstone.  (Rev.  philos., 
LXXXIII,  401-452.)  [383 

Fénis  (F.  de).  —  Contribution  à  l'élude  des  cris  et  du  chant  des  oiseaux 
dans  ses  rapports  avec  la  musique.  (Bull.  Inst.  Gén.  PsyclioL,  XVII,  N"^  4-6, 
46  pp.).  [399 

Fraser  (C.  F.).  —  Psycholot/i/  of  the  Blind.  (Amer,  journ.  of  Psychol., 
XXVIII,  229-237.)  ^'  [411 

a)  Gates  (A.  I.).  —  Experiments  on  the  relative  ef/iciency  of  men  and 
women  in  Memory  and  Ileasoning.  (Psychol.  Rev.,  XXIV,  139-140.) 

[Les  femmes  l'emportent  quand  la  mémoire  est  en  jeu  : 
les  hommes  ont,  au  contraire,  une  légère  supériorité  quand  il  s'agit  de 
raisonner,  et  font  plus  volontiers  appel  au  raisonnement.  —  J.  Philippe 

Gemelli  (A.).  —  Sur  l'application  des  méthodes  psychophysiques  à  l'examen  des 
candidats  à  l'aviation  ynilitaire.  (Arch.  Ital.  de  Biol.,  XXVII,  162-197.)  [379 

a)  Goldsmith  (M.).  —  Quelques  réactions  psychiques  chez  le  Poulpe.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXV,  448.)  [Analysé  avec  c 

b)  —  —  Formation  d'une  habitude  chez  le  Poulpe.  (Ibid.,  737.)  [Id. 

c) Quelques  réactions  du  Poulpe  :  contribution  à  la  Psychologie  des 

Invertébrés.  (Bul.  Institut  Général  Psychologique,  N°=  1-3,  XVIP  année.) 

[405 

Groszmann  (Max.  P.  E.j.  —  The  exceptional  c/iildren.  (1  vol..  764  pp., 
Charles  Scribner,  New-York.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Gueniot  (D*").  —  L'instinct  familial  du  chardonneret.  (Rev.  fr.  Ornith., 
N'^  97,  65-68.)  '  [401 

Guérin  (G.).  —  Solidarité  entre  hirondelles.  (Rev.  fr.  Ornith.,  X°  96,  62.) 

[400 

Holmes  (S.  J.).  —  Siudies  in  animal  behavior.  (Boston,  Richard,  G.  Badger 
C'^,  266  pp.,  1916.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

«)  Hunter  (^W.  S.).  —   The  delayed  reaction  in  a  CJdld.  (Psychol.  Rev., 

XXn',  74-87.)  '  [406 

b) A  re formation  of  the  laïc  of  Association.  (Ibid..  188-196.)  [391 

a)  loteyko  (D'"  Josefa).  —  Le  problème  de  V apprentissage.  (Rev.  gén.  des 

Se,  84-89.)  [389 

b) Fonctions  sensorielles  des  oveuyles.  (Rev.  scient..  619-626.)         [410 

c)  —  —  La  science  du  travail  et  son  organisation,  (l  vol.  in-12,  260  pp., 
Paris,'!'.  Alcan.)  [388 

Jones  (Ed.  Safford).  —  The  influence  of  âge  and  expérience  on  corrélations 
concerned  unth  mental  tests.  (1  vol.^  89  pp.,  Warwickand  York,  Baltimore.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Kutter  (Heinrich).  —  Myrmiliologische  Beobachtungen.  /.  Zur  Biologie 
und  Psi/choloqie  einiger  Formica- Arten.  (Biol.  Centralbl.,  XXX^'II,  429- 
437.)     '  '  [401 

Liaird  (J.).  —  Becollection,  Association  and  Memory.  (Mind'  407-427.)     [393 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  375 

Leclère  (A.)-  —  Los  attitudes  mentales  et  la  mémoire.  (Rev.  philos.,  LXXXIV, 

105-151:  2-.>8--2()4.)  [393 

Lepine    CJean\    —    Troubles    mentaux    de   (jnerrc.  (Paris,  Masson,    in-18, 

108  pp.l  [409 

Lortat- Jacob ,    Oppenheim    (R.  ,   Tournay   (A.).    —   ConslUution   d'un 

syndrome  radiculo-sympathique  réflexe.  (Progrès  médical,  77-81.)  [379 
Marage  (D^).  —  Les  surdités  de  (juerre.  (Rev.  scient.,  100-108.)  [410 

Matteer  (F,l.  —  Child  beluivior  :  acriticaland  erperimenlal  study  of  young 

children  bij  tlie  method  of  conditionned  rc/lexes.  (1  vol.  Boston,  Badger.) 

[Sera  analysé  dans  le  pro^chain  volume 

Maudsley  (H.).  —Organic  tohuman,  psychological  and  sociological.  (1  yoL 

in-l?.  400  pp.,  London,  Mac-Mili;in.)  [377 

Mead  (Harold  Tupper).  —  \otes  on  the  natural  history  and  behavior  of 

Emcrita  analoga  {Stimpson).  (Univ.  California  Publ.,  Zool.,  XVI,  N»  23, 

431-438,  1  fig.)  [402 

Monakow  (C.  v.).  —  Gefiihl.  Gesittung  und  Gehirn.  (Arbeiten  aus  d.  Hir- 

nanatomischen  Institut  Zurich,  X,   115-213,  et  Corre.sp.  Blatt  Schewzer. 

Aerzte,  XLVI,  fasc.  30,  929-947,  1916.)  [385 

Moore  (H,  T.).  —  Laboratory  te^ls  ofAnger,  Fear  and  Sox  interest.  (Amer. 

journ.  of  Psychol.,  XXVIII,  390-395.)  [379 

Morgan  (C.  Lloyd).  —  Enjoyment  and  Auxireness.  (Mind,  1-11.)  [384 

Nepper   (H.).    —  Emotions   et  réactions  psijchomotrices   dans    Vavialion. 

(Bull.  Inst.  Psych.  Gen.,  XVII,  N°^  1-3,  5-19",  22  fig.)  [379 

New  ail   (C.   F.).  —    The  prohlem  of  Pain  in  Nature.   (Pasley,  Alexander 

Gardner,  131  pp.,  7  fig.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Newland  (C.  Bingham).  —  What  is  Instinct:''  Some  Thoughls  on  Telepa- 
thri  and  Su/jco)iscioHsness  in  Animais.  (London,  John  Murray,  XV,  217  pp. 
1916.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Nice  (Marg.  Morse).  —  The  speech  development  of  a  child  from  eighteen 
monlhs  to  six  years.  (Pedagog.  Seminary,  XXIV,  204-243.)  [406 

Oppenheim  (R.).—  L'amnésie  tr a umafi que  chez  les  blessés  de  guerre.  (Prog. 
méd.,  189-194;  199-203.)  [411 

Patterson  (W.  M.).  —  The  Rythm  of  Prose.  (1  vol.  193  pp.,  Columbia  Univ. 
Press  New-York.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Peairs  (A.  M.).  —  Synchronous  rhythmic  movements  of  fall  n^eb-worm 
larvae.  (Science.  25  mai,  501.)  [403 

Peterson  (Jos.).  —  The  effect  of  Length  of  Blind  alleys  on  Mnze  Learning. 

1  vol.  in-8°,  53  pp.  Behavior  Monograph,  N°   15,  Ilenrj'  Holt,  34  West, 

33  st.,  New-York.)  [3'^^ 

Petit  (L.  aîné).  —  L'arrivée  des  hirondelles  et  des  MatHinets  en  1917.  (Bull. 
Soc.  Zool.,  XLVII.^N»'^  4-7,  108-109.)  [400 

a)  Philippe  iD'' Jean).  —  La  Gymnastique  éducative  d'Amoras.  (L'Educa- 
tion, IX,  Nû3  et  4.)  [390 

b) Sur  Quelques  formes  de   nos  efforts.  (Rev.  philos.,  LXXXIII,  37-59.) 


376  ^    L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Plocq  (E.)-  —  //A'c/ms.sT  en  captivité.  (Revue  fr.  d'Ornitli.,  N" '.>3,  H-IT).) 
[Biologie  d" Aigrettes  captives  et  la  vie  dune  colonie  située 

près  des  Sables-d'Olonne;  surtout  élevage  des  jeunes.  —  A.  Menehaux 
a)  Rabaud  (Etienne).  —  Les  chenilles  parasitées  de  Zy<jaena  occitanira 

Vill.  (Bull.  Se.  Fr.  Bclg.,  L,  fasc.  3,  284-280.)  [402 

^) Xotes   sur  l'instinct  de  «  Melliniis   arvensis   >>  L.  et  ses  rapports 

avec  celtii  des  autres  Splin/icfis.  (Bull.  Biol.  Iprécéd.  Bull.  Se.  ¥r.  Belg.J, 

LI,  fasc.  2-3,  331-346.)  '  14<>2 

c) L'instinct  parah/scur  des  Hiiménoplères  vuhiérnnts.  (C.  R.  Ac.  Se, 

CLXV,  680.)  "  [403 

RebouSsin  (K.).  —  Arrivée  des  oiseaux  dans  la  région  de  Verdun  en  1917. 

(Rev.  fr.  Ornith.,  N"  102,  146.)  [400 

Rignano  (Eugenio).  —  Rôle  des  tendances  affectives  dans  Vattention  et  la 

conscience.  (Rev.  philos.,  LXXXIV,  325-344.)  [392 

Roubaud  ^E.^.  —  Observations  hioloçiiques  sur  Xasonia  brevicornis  Aslim.. 

Chalcidide  parasite  des  pupes  de  Àluscides.   Détermination  pliysiolngique 

de  r  Instinct  de  la  ponte:  adaptation  à  la  lutte  contre  les  (;iossines.  (Bull. 

Scient.  Fr.  Belg.,   L,  fasc.  4,  425-439,  1  lig.)  [401 

a)  Russell  (S.  B  ).  —  Compound  substitution  in  Brhavior.  (Psychol.  Rev., 

XXIV,  62-73.)  •  [=5^8 

b) Âdvance  adaptation  in  bchavior.   (Psycliol.  Rev.,  XXIV,  413-425.) 

[398 

Saint-Saens  (C).  —  Psi/chologie  humaine   et  psychologie  animale.   (Rev. 

scient..  193-194.)  "  [Voirch.  XX 

Sessions  (Mina  A.).  —  Fccbh'-unnded  in  Ohio.   (Journ.  of  Heredity,  VIII, 

july,  291-298,5  ti.iiM  [412 

Sizeranne  (Maur  de  la).  —  Soldats  avcu(jles  et  sourd/;.  (Rev.  scient.,  543- 

545.)  '  ■  [410 

Starch  iDan.).  —  The  similarity  of  brothers  and  sisters  in  mental   Traits. 

(l'sychol.  Rev.,  XXIV,  235-238.)  [406 

Starch  (Dan.)  and  Ash  (I.  E.).  —  The  mental  work  curve.  (Psychol.  Rev.. 

XXIV,  391-402.) 

[Les  erreurs  sont  plus  fréquentes  dans  le  travail  lent.  —  J.  Philippe 

Swindle   (P.  P.).   —  Relevant  and  irrelevant  speech   instincts  and  habits. 

(Psychol.  Uev.,  XXIV,  426-448.)  [386 

Terman  (Lewis  M.).  Tlie  mcasurement  of  intelligence.  (Boston,  Houghton 

Miftlin  Company,  42-44,  1916.)  [406 

Thompson  (El.  Lock).  —  An  analysis  of  the  learning  procéss  in  the  snail. 

Physu  gi/rina  Say.  (1   vol.  in-8",  100  pp.  Behavior  Monog.,  N"  14.  Henry 

Holt,  34  West  33  str.,  New-York.)  [404 

Voivenel  (D-"  Paul)  et  Huot.  —  Le  couraqc.  (1  vol.,  in-12,  300pp.  P.,  Alcan.) 

[385 

Watson  (J.  B.^.  —  An  attempled  formulation  of  the  scope  of  Behavior 
Psychology.  (Psychol.  Rev.,  XXIV,  329-352.)  [397 

Watson  (J.  B.)  and  Morgan  (J.  J.  B.).  —  Emolional  réactions  and  Psy- 
chological  Expérimentation.  (Amer.  Jour,  of  Psychol.,    XXVIII,  163-174.) 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  'Ml 

Watt  (H.  J.).  —  The  psi/cliDlof)!/  of  Sound:  (Cambridge,  University  Pross. 
VII,  241  pp.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

a)  "Weiss  lA.  P.).  —  Preliminnrn  report  an  ihe  relative  intriisity  of  )iucces- 
sire.  .^imullfineoiis,(i!icenih'ng  (nul  liescervling  Tours.  {Psjd\o\.  Rev.,  XXIV, 
154- lôS.)  [Ces  premiers  résul- 

tats permettent  de  considérer  la  méthode  comme  précise.  —  J.  Pnii,nM'r. 

//) Relation  betireenStrucliirahoid  Behavior  Psijchologi/.(Psycho\.Rev., 

XXIV,  301-317.)  "  [397 

Relation  beiween  Fonetional  and  Behnrior  Psi/chologi/.  (Psychol.  Rev. 

\ XIV,  353-308.)  [397 

"White  ("W.-A.).  —  Mechauisin  of  cixaracter  formation  :  an  introduction  to 
psi/c/toanalysis.  d  vol.,  Mac-Millan.  New-Vork.  1916.) 

jSera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Voir  eh.  XIV,  l-^,  ;;  XIX,  1»,  t),  ^,  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


I.  GÉNÉRALITÉS  ET  CORRÉLATIONS. 

a.  Généralités. 

Maudsley  (H.).  -  L'onjanique  dana  l'/iomme  con.'^idéré  psyrholoi/ùjne- 
menl  et  socialetnent.  —  Ce  livre  est  un  etfort  pour  mettre  tle  l'unité  entre  les 
diverses  constatations  auxquelles  l'observation  conduit  le  savant  ([uand  il 
regarde  agir  l'homme,  au  lieu  de  se  limiter  à  étudier  ses  fonctions.  M.  in- 
siste surtout  et  constamment  sur  ce  qu'on  ne  connaît  vraiment  l'homme  tel 
qu'il  est,  que  lorsqu'on  considère  non  pas  les  parties  diverses  qui  le  com- 
posent, mais  l'unité  qui  fait  de  ces  diverses  parties,  malgré  leurs  dilVérences, 
un  tout  uniHé  et  agissant  avec  unité.  II  est  impossible  d'analyser  ce  livre, 
qui  est  une  suite  de  considérations  et  de  réflexions  inspirées  à  l'auteur  par 
toutes  ses  études  antérieures  et  par  les  constatations  qu'il  a  été  amené  k 
faire  tandis  qu'il  notait  les  faits.  Successivement  il  classe  ces  constatations 
—  ou  ses  réflexions,  si  l'on  préfère  leur  donner  ce  nom  —  sous  différentes 
rubriques;  le  lecteur  reconnaîtra  facilement  à  quoi  elles  correspondent  : 
organisation  mentale;  continuité  de  la  conscience;  raison,  sentiment  et 
volonté  (leur  unité)  :  la  capitalisation  mentale,  ou  l'accumulation  des  res- 
sources humaines  assurant,  par  le  développement  de  la,  pensée  des  individus 
qui  se  succèdent,  le  progi-ès  des  races,  quoique  chaque  intelligence  fonc- 
tionne comme  une  machine;  les  conditions  de  la  civilisation;  les  instincts 
fondamentaux.  Voilà  pour  la  première  partie.  La  seconde  reprend  les  mêmes 
données,  en  les  considérant  du  point  de  vue  social  plutôt  que  du  point  de 
vue  individuel.  Le  dernier  chapitre  commence  par  un  rapprochement  entre 
la  mentalité  de  l'abeille  et  celle  de  l'homme,  leur  vie  individuelle  et  sociale, 
et  finit  par  le  rappel  des  théories  de  Démocrite  et  d"Hipr()CR.\TE.  L'en- 
semble est,  en  somme,  un  essai  d'interprétation  de  la  nature  telle  que  la 
conçoit  un  esprit  qui  s'est  discipliné  à  interpréter  les  données  de  l'observa- 
tion en  suivant  les  formules  dune  méthode  scientifique  définie.  —  J.  Philu^pe. 

Brigham  (C.  C/.  —  Double  étude  sur  les  tests  mentaux  :  /»  les  facteurs 
variables  dans  les  lests  de  Dinet;  2"  la  râleur  diaiinostique  de  quelques  tests 


378  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

mentaux.  —  Dans  les  cent  premières  pages,  C.  B.  nous  présente  un  exa- 
men critique  de  léchelle  proposée  par  Binet-Simon  pour  mensurer  et  clas-  • 
ser  l'intelligence  des  enfants  au  cours  de  leur  évolution  mentale.  Cette 
échelle  fait  une  si  grande  place  aux  coefficients  scolaires,  qu'elle  mesure 
surtout  des  aptitudes  pédagogiques  :  ce  qui  tient  à  ce  que  Binet  l'a  adoptée 
pour  compléter  transitoiremeut,  par  des  données  quantitatives,  les  données 
qualitatives  que  lui  avaient  fourni  ses  précédentes  méthodes  d'observation. 
Pour  que  cette  échelle  serve  pratiquement  à  tester  les  intelligences  et  à  les  ; 
classer  par  comparaison,  il  faut  admettre  d'abord,  dit  C.  B.  que  les  tests  > 
individuels  sont  corrélatifs  aux  différents  âges,  corrélatifs  aussi  aux  diffé- 
rents degrés  d'intelligence,  et  qu'ils  décèleAt  des  connexions  réelles,  s'il  en 
existe,  entre  l'âge  et  l'intelligence.  C.  B.  ne  se  propose  pas  de  résoudre 
toutes  ces  questions,  mais  seulement  d'examiner  s'il  existe  vraiment,  entre 
l'intelligence  et  l'âge,  des  corrélations  accessibles  aux  tests  de  Binet  ou  à 
quelqu'autre  système.  La  plus  grave  critique,  c'est  que  les  résultats  de  la 
plupart  des  tests  reflètent  trop  souvent  la  mentalité  de  l'interrogateur  au 
détriment  de  celle  de  l'enfant  qu'il  questionne.  Qu'il  s'agisse  de  la  manière 
dont  l'observateur  manie  le  questionnaire,  ou  de  ses  erreurs  ou  omissions 
dans  le  relevé  des  réponses,  les  fautes  de  technique  sont  beaucoup  plus 
graves  avec  l'enfant  qu'avec  l'adulte,  parce  que  l'enfant  montre  peu  de 
tendance  à  rectifier  ou  à  mettre  au  point  les  observations  faites  sur  lui.  — 
Ses  réserves  faites,  C.  B.  demande  que  Ton  sépare  nettement  les  tests 
scolaires  de  ceux  que  j'appellerais  naturels  :  les  premiers  ne  représentent 
guère  qu'un  coefficient  pédagogique  :  ils  ne  mesurent  pas  directement  la 
valeur  intellectuelle  de  l'écolier,  mais  s'adressent  surtout  à  la  partie  de  ses 
facultés  qui  tombe  sous  le  régime  de  l'école.  Or  l'aptitude  mentale  propre- 
ment dite,  malgré  ses  connexions  avec  la  pédagogique,  en  diffère  comme  la 
croissance  autonome  diffère  de  celle  que  dirige  le  milieu.  Situons  chaque 
catégorie  de  tests  exactement  sur  son  territoire,  et  ne  demandons  à  cliacune 
rien  que  la  documentation  qu'elle  peut  nous  donner.  Quelle  est  donc,  pour 
diagnostiquer  le  degré  d'intelligence,  la  valeur  ou  le  rendement  utile  d'un 
système  de  tests  bien  maniés?  C.  B.  commence  par  établir  qu'aucune  série 
nest  parfaite  :  ses  préférences  paraissent  aller  à  l'échelle  de  Yerck  et  à 
celle  de  Binet-Simon  :  l'une  plus  souple,  l'autre  plus  facile  à  coter.  En 
tout  état  de  cause,  il  demande  qu'on  n'adopte  pas  des  séries  tellement 
étendues  que  leur  emploi  exige  un  long  temps  avant  d'obtenir  un  renseigne- 
ment valable  sur  l'enfant  examiné.  Un  test  isolé  ne  signifie  rien,  ou  peu  de 
chose  :  mais  5  ou  6  tests  bien  choisis  doivent  donner  déjà  quelques  indications 
pour  orienter  le  diagnostic.  C.  B.  insiste  sur  ce  point  :  s'aperçoit-il  qu'il 
revient  au  mode  primitif  de  Binet  et  à  ses  procédés  de  psychologie  qualita- 
tive? C.  B.  réclame,  en  terminant,  des  formules  plus  parfaites  :  ne  faudrait-il 
pas  une  refonte  encore  plus  radicale  ?  ce  qu'il  faudrait  atteindre,  ce  sont 
les  a])titudes  de  l'enfant.  On  a  trop  présenté  les  séries  de  tests  comme  des 
cadres  où  viendraient  se  ranger  automatiquement  et  d'elles-mêmes,  les 
facultés  à  étudier  et  à  cataloguer  :  une  telle  façon  de  procéder  n'est  de  mise 
que  pour  les  sciences  naturelles  assez  avancées  pour  posséder  des  cadres, 
quelques  classifications  et  de  grandes  directrices,  dès  à  présent  fixées  comme 
de.s  normes  à  .suivre.  S'il  est  vrai  qu'en  toute  science  naturelle,  la  descrip- 
tion des  types  doive  précéder,  préparer  et  délimiter  leur  classement,  les 
différentes  métliodes  de  tests  n'auront  chance  d'aboutir  qu'après  la  descrij)- 
tion  de  mentalités  individuelles  assez  nombreuses  pour  permettre  à  l'expé- 
rimentateur de  voir  où  et  comment  il  doit  les  appliquer  pour  déterminer 
les  ressorts  de  l'activité  mentale.  —  J.  Philipi'E. 


XIX.  _  FONCTIONS  MENTALES.  370 

Moore  ;H.  T.).  —  Tests  de  laboraloive  pour  la  douleur,  la  peur  et  Uatlrail 
•sexuel.  —M.  propose  toute  une  série  de  tests  pour  chacun  de  ces  états  émotifs. 
Pour  l'attrait  sexuel,  par  exemple  il  l'étudié  en  présentant  quatre  photo- 
graphies de  nu,  bien  connues  :  la  Vénus  du  Gioridone;  deux  Vénus  du  Titien  ; 
la  Source  de  Greuze  (  ?).  —  Pour  la  répulsion,  il  fait  calculer,  tandis  qu'on  pré- 
sente de  Tassa  fétida.  ou  un  cerveau  dans  du. formol,  ou  la  main  plongée 
dans  un  bocal  contenant  des  cerveaux  conservés  au  formol,  etc.  —  Les  dif- 
férences entre  les  réactions  individuelles  ont  paru  assez  caractérisées  pour 
autoriser  un  classement  des  divers  sujets  au  point  de  vue  émotif.  Surtout 
pour  la  douleur  et  l'embarras,  le  trac,  la  divergence  peut  aller  jusqu'au  1/3; 
l'attrait  sexuel  offre  moins  de  variations;  la  peur  un   peu  plus.  —  J.  Phi- 

LIPPE. 

Nepper  (H.).  ~  Emotions  et  réactions  psye h o-motrices  dans  Vaviation.  — 
Détermination  des  qualités  psycho-motrices  requises  pour  l'aviation  mili- 
taire. Il  ne  s'agit  pas  d'une  étude  purement  théorique,  mais  d'une  applica- 
tion pratique  par  les  épreuves  imposées  aux  candidats  à  l'aviation.  Les  qua- 
lités requises  sont  au  nombre  de  deux  :  un  temps  de  réaction  normal  et  une 
émotivité  assez  faible  pour  ne  pas  introduire  un  trouble  dans  les  manifes- 
tations psycho-motrices.  La  première  est  déterminée  par  la  mesure,  par 
le  chronographe  électrique  de  d'Arsonval,  du  temps  qui  s'écoule  entre  le 
déclanchement  d'une  excitation  visuelle,  auditive  ou  tactile  et  la  réponse 
montrant  par  un  geste  convenu  que  le  sujet  a  perçu.  Les  temps  de  réaction 
normaux  sont  en  centièmes  de  seconde  18  pour  la  vue,  14  pour  l'oreille 
et  le  toucher.  Cette  différence  serait  due,  d'après  Riciiet,  au  temps  néces- 
sité pour  l'accomplissement  des  réactions  chimiques  rétiniennes.  Pour 
les  émotions,  il  faut  qu'une  excitation  vive,  telle  qu'un  coup  de  pistolet,  ne 
détermine  aucune  réaction  dans  les  caractères  du  pouls,  de  la  respiration, 
etc.  —  Y.  Delage. 

Gemelli  (A.).  —  Sur  Vapplication  des  méthodes  psi/cho-physiques  à  Vexa- 
men  des  candidats  à  raviatiou  militaire.  —  L'aviateur  militaire  doit  jouir 
d'une  constitution  psychique  qui  lui  permette  de  se  rendre  compte  rapide- 
ments  des  faits  et  de  réagir  promptement;  il  lui  faut  un  pouvoir  d'observa- 
tion prompte  et  complexe,  d'attention  synthétique,  avec  minimum  d'émo- 
tivité.  Or  à  un  stimulus  sensoriel  peuvent  répondre  des  réactions  de  3  types 
différents  :  type  musculaire,  type  sensoriel,  type  mixte  ou  naturel  (KiESOW), 
la  réaction  sensorielle  est  plus  lente  que  la  réaction  musculaire;  la  réaction 
mixte  a  une  durée  moyenne.  Les  meilleurs  sujets  sont  ceux  qui  ont  dans  les 
trois  ordres  les  réactions  les  plus  rapides  et  peu  d'écarts  par  rapport  à  la 
moyenne.  Dans  la  fatigue,  on  trouve  au  début  raccourcissement  des  temps 
de  réaction  et  dans  la  suite,  notable  allongement.  Les  mauvais  pilotes  ont 
le  plus  notable  accroissement.  Les  temps  de  choix,  qui  ont  une  plus  grande 
importance  que  les  temps  de  réaction  simple,  doivent  être  mesurés  avec  les 
réactions  musculaires  qu'ils  comportent.  L'émotivitépeut  être  mesurée  avec 
un  pneumographe  et  un  pléthysmographe.  La  rapidité  et  l'ampleur  des  pro- 
cessus d'attention  sont  déterminées  par  des  tests.  L'épuisement  psychique 
e.st  grand  chez  la  plupart  des  aviateurs,  même  après  des  vols  de  courte 
durée,  comme  le  montrent  des  tests  d'ordre  mnémonique  (augmentation 
des  erreurs  après  vol),  et  alors  même  que  le  dynanomètre  n'accuse  aucune 
différence  de  capacité  musculaire.  —  G.-L.  Diprat. 

Binet  (D""  Léon).  —  Le  mal  des  aviateurs  et  la  sélection  des  pilotes  mili- 


380  "L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

taires.  —  Dans  les  ascensions  rapides  et  les  descentes  brusques,  les  modifi- 
cations cardio-vasculaires,  variables  avec  les  sujets,  s'accentuent  encore 
avec  les  émotions;  la  respiration  est  plus  rapide  et  plus  superficielle  dans 
l'ascension  ;  elle  ralentit  à  la  descente,  mais  reste  encore  plus  rapide  qu'au 
départ,  même  après  l'atterrissage;  l'acuité  visuelle  est  sensiblement  accrue; 
on  note  de  l'iiypoacousie,  de  la  céphalée,  de  la  somnolence,  du  tremble- 
blement;  —  parfois  de  l'exagération  de  tous  ces  troubles,  constituant  I'  «  as- 
thénie des  aviateurs  ».  Le  principal  péril  pour  l'aviateur  est  dans  son  état 
psychique;  c'est  pourquoi  il  convient  d'étudier  ses  temps  de  réaction  psycho- 
motrice et  ses  temps  de  réaction  émotive.  Les  réactions  sont  ralenties  chez 
les  intoxiqués,  les  convalescents  de  maladies  contagieuses,  les  commotionnés 
par  traumatisme  crânien,  les  fatigués,  les  distraits,  les  émotifs.  Pour  me- 
surer l'émotivité,  il  suffit  de  prendre  les  tracés  respiratoires,  ceux  du  trem- 
blement et  de  la  circulation  capillaire  en  les  faisant  varier  expérimentale- 
ment par  des  émotions  provoquées.  Ainsi  on  peut  faire  la  sélection  des 
aspirants-pilotes.  —  G.-L.  Duprat. 

Crâne  (Harry  W.).  —  Étude  sur  les  réactions  associatives  et  le  temps  de 
réaction.  —  L"auteur  s'était  intéressé  à  la  thèse  d'après  laquelle  le  temps  des 
associations  peut  démasquer  un  criminel  qui  nie,  quand  on  l'interroge  sur 
son  crime.  11  a  donc  repris  les  expériences,  pour  les  vérifier  :  mais  les  résul- 
tats ont  été  absoluments  déconcertants,  malgré  les  assertions  optimistes  de 
Munsterbi:rg  et  de  quelques  autres  :  des  sujets  innocents  avaient  souvent 
des  réactions  plus  longues  quand  on  leur  parlait  d'une  faute  qu'ils  n'avaient 
pas  commise  ;  par  contre  des  coupables  avaient  des  réactions  plus  courtes, 
pour  les  mots  rappelant  leurs  fautes.  Au  milieu  de  ce  désordre,  C.  re- 
marque que  les  réactions  aux  noms  sont  généralement  plus  longues  qu'aux 
adjectifs  :  si  l'on  pouvait  adopter  un  terme  qui  déterminât  uniformément 
la  même  durée  de  réaction,  on  verrait  si,  avec  ce  terme,  la  durée  de  réac- 
tion n'est  pas  la  même  chez  les  coupables  que  cliez  les  innocents.  La  varia- 
tion viendrait  alors  non  du  terme  employé,  mais  de  l'état  d'esprit  par  rap- 
port à  la  culpabilité. 

En  procédant  ainsi,  C.  arrive  à  des  résultats  qui  le  portent  à  croire  que 
le  test  d'association  peut  déceler  si  le  sujet  connaît  ou  ne  connaît  pas  le 
crime.  Mais  il  conclut  cependant  que  les  expériences  de  ce  genre  sont  plus 
propres  à  nous  montrer  quels  éléments  secondaires  font  varier  le  temps 
d'association  (éléments  tout  différents  de  ceux  qu'on  supposait),  qu'à  nous 
fournir  des  indications  pratiques  sur  ce  qvie  le  sujet  pense  ou  ne  pense  pas. 
Sur  ce  point,  les  résultats  ont  été  absolument  négatifs  ;  ils  ont  seulement 
montré  qu'on  peut  arriver  à  des  mesures  plus  fines  que  celles  qui  avaient 
été  prises  jusque-là.  —  J.  Philippe. 

fj.  Se7isa lions  musculaires,  organiques. 

liOrtat-Jacob  (L.),  Oppenheim  (R.)et  Tournay  (A.).—  Topographie  des 
modijications  de  la  sensibilité  au  cours  des  troubles  pfu/siopat/iicjues  :  cons- 
titution d'un  si/ndrorne  radiculo-sympathique  réflexe.  —  On  a  constaté,  chez 
les  blessés  de  guerre,  toute  une  catégorie  de  troubles  des  membres  qui, 
d'une  part,  ne  peuvent  être  expliqués  par  les  lésions  ordinaires  des  troncs 
nerveux,  de  symptomatologie  nettement  précisée,  et  qui,  d'autre  part,  se 
différencient  des  manifestations  purement  pithiatiques,  grâce  à  certains 
caractères. 

I"  Manifestations  d'ordre  moteur  :  contractures  plus  ou  moins  intenses,  et 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  381 

do  localisation  variable  (main  d'accoucheur,  en  bénitier,  en  poing;  pied 
varus,  etc.)  :  —  i)aralysies  avec  liypothonie  marquée  (avant-bras  en  pro- 
iiation,  main  tombante,  main  fi.née,  globale. j.);  —  états  parétiqucs,  même 
légers.  Ces  contractures,  au  cours  do  l'anesthésie  chloroformique,  ne  cèdent 
que  dans  la  narcose  profonde  et  réapparaissent  hâtivement  vers  le  réveil, 
bion  avant  les  premières  manifestations  de  la  conscience.  Souvent  l'anes- 
thésie permet  de  déceler  une  exagération  élective  des  réflexes  tendineux  du 
membre  atteint,  qui  restaient  normaux  à  l'état  de  veille.  —  Les  muscles 
intéressés  se  contractent  de  façon  soutenue  (surtout  thénar  et  hypothénar, 
intérosseux  et  pédieux),  le  mouvement  qui  en  résulte  est  caractérisé  par  son 
amplitude  et  sa  lenteur. 

*2''  Manifestations  d'ordre  vaso-moteur,  etc.  —  La  coloration  du  membre 
lésé  est  anormale  :  c'est  une  teinte  rosée  ou  saumonée,  qui  remonte  en  se 
dégradant  sur  les  téguments  de  l'avant-bras  ou  de  la  jambe:  parfois  des 
marbrures  ou  des  plafjues  cyanosées,  surtout  vers  le  bout  des  doigts,  des 
orteils,  ou  sur  le  dos  de  la  main  :  le  refroidissement  local  est  en  rapport  avec 
la  cyanose  :  et  la  surexcital)ilité  mécanique  est  d'autant  plus  grande  que  ces 
phénomènes  sont  plus  accentués.  —  La  mobilisation,  l'exercice,  l'immer- 
sion dans  l'eau  chaude  ramènent  momentanément  la  chaleur  et  atténuent 
les  troubles.  —  Si  l'on  surélève  artificiellement  la  température  du  côté  ma- 
lade et  du  côté  sain  (par  balnéation,  etc.)  c'est  le  côté  malade  qui  revient  le 
plus  lentement  à  sa  température  antérieure.  En  outre,  il  y  a  des  troubles 
sécrétoires  manifestes  :  main  toujours  moite,  ou  même  baignée  de  sueur, 
même  aux  saisons  froides  :  celle-ci  se  collecte  à  la  face  palmaire  des  pha- 
langes, dans  les  plis  interdigitaux,  aux  sillons  de  la  paume  ;  parfois  la  peau 
macère  :  il  en  émane  une  odeur  particulière.  A  la  longue,  on  voit  certaines 
modifications  d'ordre  trophique  :  amincissement,  effacement  des  plis,  aspect 
luisant,  etc. 

3°  Manifestations  d'ordre  sensitif.  —  Us  ne  sont  pas  observés  dans  tous  les 
cas.  Tantôt  une  anesthésie  véritable  et  complète  ;  tantôt  une  diminution 
plus  ou  moins  marquée  de  tous  les  modes  de  sensibilité;  tantôt  des  disso- 
ciations :  par  exemple  analgésie  cutanée,  avec  hyperalgésie  profonde,  et 
conservation  de  la  sensibilé  tactile  : 

La  répartition  topographique  de  ces  modifications  ne  semble  répondre  à 
aucune  distribution  névritique  ou  radiculaire  (Jumentel)  :  parfois  il  semble 
intervenir  un  processus  de  névrite  ascendante  (Tinel);  d'autre  part,  ces 
troubles  ne  seraient  pas  commandés  par  la  systématisation  nerveuse  péri- 
pliérique  :  ainsi  on  les  voit  sur  une  partie  du  territoire  du  radial,  et  en 
même  temps  sur  une  partie  de  celui  du  médian,  alors  que  manifestement 
un  seul  de  ces  nerfs  est  intéressé  (Meige  et  Athanassio-Bénisty)  :  ils 
envahissent  en  masse  un  segment  des  membres,  sans  limitation  nette  (Mi- 
rallié). 

Les  uns  font  jouer  un  rôle  prépondérant  à  l'altération  du  système  sympa- 
thique, soit  au  niveau  des  lacis  périvasculaires,  soit  au  niveau  des  voies 
sympathiques  qui  suivent  les  troncs  périphériques  ;  d'autres  admettent  un 
facteur  organique  (presque  toujours  légère  lésion  nerveuse  d'ordre  fonc- 
tionnel) et  un  facteur  fonctionnel.  L.-J. ,  O.  et  T.  cherchent  une  explication 
du  côté  de  la  physiologie  pathologique.  Les  symptômes  supposent  la  pertur- 
bation des  divers  ordres  d'élément  nerveux  qui,  à  l'état  normal,  règlent  la 
motilité,  les  réactions  vaso-motrices,  trophiques,  etc.,  les  sensibilités.  Les 
excitations  venant  de  la  périphérie  sont  transmises  par  deux  catégories  des 
conducteurs  (v.  la  fig.  construite  d'après  Morat,  Edinger,  Soulié)  :  neurone 
sensitif  périphérique  (sensations  des  tacts,  de  localisation,  stéréognostiques, 


382  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

profondes  non  douloureuses)  et  d'autre  part,  fibres  sympathiques  afférentes 
(impressions  thermiques,  sensations  de  piqûre,  de  pincement,  doulou- 
reuses). Les  incitations  motrices  sont  tributaires  du  neurone  moteur  périphé- 
rique ;  les  fonctions  vaso-motrices  et  thermiques  et  les  fonctions  secrétoires 
sont  commandées  par  des  fibres  sympathiques  efférentes  ;  les  filets  vaso-mo- 
teurs et  les  filets  excito-sécrétoires  étant  physiologiquement  distincts.  On 
remarquera  (sur  le  schéma)  qu'il  existe,  outre  la  voie  réflexe  sensitivo-mo- 
trice  ordinaire  (composée  des  deux  neurones  périphériques]  des  arcs  réflexes 
en  totalité  sympathiques,  et  d'autres  dont  une  voie  seule  appartient  au  sym- 
pathique. Il  faut  rappeler  aussi  (Morat)  que  l'étude  des  phénomènes  circu- 
latoires, secrétoires,  sudoraux,  dépendant  du  sympathique,  a  permis  de 
déterminer  les  territoires  appartenant  à  chacun  des  ganglions  sympa- 
thiques :  ces  territoires  sont  les  mêmes  que  ceux  de  la  racine  sensitive  qui 
correspond  à  ce  ganglion  D'après  les  auteurs,  l'existence  de  troubles  sen- 
sitifs  observés  et  qui  sont  à  distribution  radiculaire,  suppose  un  mécanisme 
empruntant  les  voies  radicales  sympathiques  ;  les  troubles  physiopathiques 
observés  associent  aussi  les  symptômes  sympathiques  et  les  radiculaires  ; 
mais  alors,  les  troubles  portant  sur  un  point  de  leur  projection  périphé- 
riques, il  y  a  un  mécanisme  réflexe.  «  Les  voies  aiîérentes,  tant  radiculaires 
que  sympathiques,  conduisent  d'innombrables  impressions  qui  n'arrivent 
qu'en  faible  proportion  au  seuil  de  la  conscience,  mais  dont  la  transmission 
régulière  et  intégrale  est  indispensable  à  l'exécution  de  tout  mouvement. 
Les  musctes  privés  des  impressions  régulatrices  venant  des  tendons  et  des 
articulations,  ne  peuvent  se  contracter  normalement,  par  exemple  dans  la 
main  gourde  de  froid.  —  Jean  Philippe. 

Boring  (E.  G.)  et  Luce  (A.).  —  Les  bases  psyc/iologiqws  de  Pappétil 
[XIV].  —  En  décrivant  la  faim  comme  une  sensation  complexe  d'irritation 
et  de  peine,  et,  physiologiquement,  comme  certaines  contractions  vagues,  les 
premiers  auteurs  ont  été  amenés  à  séparer  la  faim  de  l'appétit,  ou  désir  de 
la  nourriture,  lequel  persiste  après  les  repas.  On  peut  faire  diverses  hypo- 
thèses pour  expliquer  comment  l'appétit  est  relié  à  nos  états  mentaux  :  ce 
peut  être  une  attitude  en  présence  des  aliments,  une  disposition  sensori- 
motrice  à  les  prendre;  ou  bien  le  résultat  d'une  idée  spécifique  relative  à 
des  aliments;  ou  bien  se  réduire  à  certaines  formes  de  sensations  qui.  par 
leur  aspects,  constituent  l'appétit  :  dans  le  premier  cas,  nous  avons  une 
action  de  conscience:  dans  le  second  cas,  une  idée  consciente,  sans  rien 
de  particulièrement  psychologique  ;  dans  le  troisième  cas,  la  distinction  sera 
nettement  d'ordre  psychologique.  ' 

B.  et  L.  ont  procédé  à  l'examen  psychologique  et  expérimental  d'un  cer- 
tain nombre  de  sujets  :  ils  arrivent  aux  conclusions  suivantes  :  i'^  l'appétit 
peut  être  compris  comme  étant  simplement  une  attitude  à  l'égard  de  la 
nourriture,  une  recherche  qui  prolonge  le  besoin  démanger.  Le  tableau  psy- 
chologique de  l'appétit  consistera  à  décrire  les  états  sensoriels  corrélatifs 
à  cette  attitude  :  d'abord  une  cénesthésie  générale  de  l'orientation  de  l'or- 
ganisme vers  l'aliment  (activité  musculaire,  mouvements  automatiques, 
sentis  par  la  cénesthésie,  etc.}.  Cet  état  psycliologiquo  est  assez  peu  de  chose 
par  rapport  aux  autres  composantes  de  l'appétit.  —  2'^  Une  attitude  favo- 
rable à  la  déglutition,  et  impliquant  des  mouvements  de  la  bouclie  et  de  la 
langue,  une  salivation  abondante,  du  relâchement  du  gosier.  Au  point  de  vu(î 
psychologique,  cela,  correspond  au  tableau  sensoriel  de  la  soif.  —  3"  Au  point 
de  vue  Imaginatif,  des  rappels  de  mouvements  de  parole  ou  des  images 
conditionnant  le  réflexe  salivaire. 


XIX.  —  FOi>JCTIONS  MENTALES.  383 

Une  fois  ralinient  dans  l'estomac,  certaines  personnes  n'éprouvent  rien, 
ou  une  vague  et  indétinie  sensation  de  pression  ;  d'autres  éprouvent  des 
sensations  antagonistes  de  la  faim  :  des  pressions  agréables,  douces,  velou- 
tées, qui  fusent  du  côté  des  sensations  précédant  ce  qui  ce  passe  dans  la 
parole.  Deux  personnes  ont  déclaré  que  jamais  leur  appétit  ne  s'était  appuyé 
sur  des  sensations  stomacales.  Peut-être  est-ce  là  quelque  chose  d'analogue 
à  la  sensibilité  de  la  muqueuse  stomacale  décrite  par  Braafladt  (Amer. 
Jour,  of  Pliysiol.,  1914,  1917)),  mais  ils  en  font,  à  tort  selon  B.  et  L.,  un  élé- 
ment essentiel  de  l'appétit.  Les  sensations  stomacales  ne  seraient  ni  toujours 
présentes  ni  surtout  dominantes  dans  l'appétit  :  elles  ne  sont  qu'un  apport. 
11  est  probable  mémo  que  l'appétit  diffère  de  la  faim,  tandis  (jue,  par  ces  sen- 
sations stomacales,  il  semble  s'en  rapprocher.  Au  reste,  l'appétit  ne  montre 
pas  ce  tableau  immédiatement  après  l'apaisement  de  la  faim,  mais  à  un 
certain  intervalle. 

En  résumé,  B.  et  L,.  estiment  qu'on  éviterait  cette  confusion  si  les  physio- 
logues  s'appliquaient  à  distinguer  l'attitude  biologique,  une,  et  les  sensa- 
tions psychologiques  qui  sont  fournies  pour  chacun  par  son  auto-observation. 
L'unité  de  l'élément  biologique  peut  être  en  corrélation  avec  une  certaine 
complexité  dans  la  sphère  psychologique,  mais  rien  n'oblige  à  admettre 
que  tout  état  biologique  simple  a  comme  correspondant  une  sensation  aussi 
simple  que  lui.  [Voir,  sur  la  même  question  ,  au  ch.  XIV,  l'analyse  du  livre 
de  Carlson.]  — Jean  Philippe. 

('.  Vision. 

Enjalran  (L.).  —  Autour  de  l'expérience  de  Whealston.  —  La  distinction 
des  points  correspondants  et  des  points  disparates  (de  chaque  rétine)  e.st 
admise;  mais  le  «  privilège  »  des  points  correspondants,  celui  de  former 
un  organe  unique,  bi-rétinien,  ne  faisant  jamais  voir  doubles  les  points  ou 
contours  di-stincts  du  fond  et  faisant  voiries  objets  simples  à  la  profondeur  des 
points  de  fixation,  a  été  contesté  par  Weathstone,  Helmholtz  et  Wundt. 
On  peut  voir  simple  avec  des  points  disparates,  mais  pas  à  la  même  pro- 
fondeur qu'avec  des  points  correspondants;  ceux-ci  gardent  le  privilège 
de  déterminer  la  surface  frontale  d'origine,  par  rapport  à  laquelle  tous  les 
objets  atteignant  des  points  disparates  paraissent  en  avant  ou  en  arrière. 
L'expérience  de  Wheatstone  (1838),  critiquée  par  Hering  (1862)  repose  sur 
une  erreur  due  aux  cadres  dans  lesquels  se  trouvent  tracéesles  lignes  obser- 
vées :  le  relief  est  du  à  la  position  relative  des  cadres  et  des  lignes  cen- 
trales que  les  réseaux  bi-rétiniens  de  la  correspondance,  après  rotation  qui 
amène  les  lignes  épaisses  sur  des  méridiens  correspondants  (l'œil  cherchant 
par  tous  les  moyens  à  amener  la  correspondance  partielle  des  images 
sans  laquelle  le  but  de  la  vision  binoculaire  n'est  pas  atteint.  Donc  «  les 
perceptions  dues  à  l'excitation  d'éléments  bi-rétiniens  sont  toujours  diffé- 
rentes selon  que  ces  éléments  .se  trouvent  ou  non  sur  des  portions  de  même 
nom  du  double  canevas  de  la  correspondance  »  celle-ci  appartenant  à  des 
points  et  non  à  des  régions  rétiniennes  d'étendue  appréciable).  —  G.  L. 
Ddprat. 

Camp  (J.  E.  de).  — Influence  de  la  couleur  sur  la  pesanteur  apparente.  — 
Cette  étude  préliminaire  a  consisté  en  une  série  d'expériences  dont  l'auteur 
donne  l'appareillage  et  la  technique.  Il  s'est  servi  de  cubes  de  sapin  mis 
au  poids  voulu  par  des  surcharges  dissimulées  :  ils  pesaient  uniformé- 
ment 66  gr.,  et  étaient  couverts  de  papiers  de  diverses  couleurs.  La  pre- 
mière série  d'expériences  a  été  faite  suivant  la  méthode  de  comparaison  par 


384  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

paires  ;  auparavant,  on  suggérait  par  quelques  mots  au  sujet  qu'aucun  des 
cubes  n'avait  le  même  poids  qu'un  autre,  et  on  le  prévenait  qu'il  devait 
apprécier  le  poids  du  second  cube  par  rapport  au  premier.  —  Pour  la  se- 
conde série  on  employait  des  cubes  de  cristal,  pesant  aussi  G6  gr.  et  le  sujet 
devait  les  disposer  par  rang  de  poids,  en  commençant  par  le  plus  lourd  à  sa 
gauche. 

Les  résultats  ont  montré  que  le  poids  apparent  (ou  psychologique)  du 
rouge  et  du  noir,  est  généralement  supérieur  à  celui  du  bleu  et  du  jaune, 
on  sousestime  donc  le  bleu  et  le  jaune,  tandis  qu'on  surestime  le  noir  et  le 
rouge.  Le  blanc  est  encore  jugé  plus  léger.  —  La  méthode  des  comparaisons 
par  paires  donne  des  résultats  plus  précis  que  l'autre. 

Sans  formuler  des  conclusions  définitives,  .l'auteur  estime  que  la  couleur 
n'a  que  peu  d'influence  sur  le  poids  apparent  :  et  cette  influence  ne  provient 
pas  seulement  de  la  teinte,  mais  d'autres  éléments  plus  complexes.  —  Jean 
Philippe. 

II.  Mouvements  et  expressions. 

a.  Emotions. 

Carr  (Harvey).  —  Helation  entre  rémotion  et  son  expression.  —  C'est  un 
essai  pour  établir  un  moyen  terme  entre  l'ancienne  théorie  des  émotions  et 
celle  que  James  lui  a  substituée,  laquelle  n'admet  pas  que  des  processus 
centraux  interviennent  entre  la  perception  et  les  activités  organiques  expri- 
mant une  émotion.  Il  a  en  quelque  sorte  désatomisé  ces  activités  psycho- 
physiques, en  séparant  leur  aspect  matériel  de  leur  aspect  conscient  :  l'as-" 
pect  non  matériel  représente  l'émotion;  l'aspect  physiologique  ou  matériel 
■  est  l'expression  de  cette  émotion.  Cette  façon  de  comprendre  les  mots  dans  la 
doctrine  de  James  sur  les  relations  de  la  conscience  avec  l'influx  nerveux 
afférent  ou  avec  l'efférent,  l'ont  conduit  nécessairement  à  conclure  que 
l'émotion  n'est  pas  la  cause,  mais  le  résultat  de  son  expression,  ce  qui  est 
paradoxal.  C.  admet  avec  James  que  les  processus  matériels  et  d'expression 
de  nos  émotions  sont  périphériques  et  sensoriels;  mais  l'analyse  de  ces 
éléments  doit  être  faite  autrement  que  ne  l'a  faite  James.  L'expression  d'une 
émotion  est,  d'une  part,  un  état  que  l'émotionné  éprouve,  observe  en  lui  ; 
d'autre  part,  et  pour  la  plus  grande  partie,  c'est  une  forme  organique  dont 
Tobservation  immédiate  lui  échappe.  —  Jean  Philippe. 

Morgan(C.  Llcyd).  —  L'émotion  agréable  et  la  notionquo7i  en  peut  avoir. 
—  La  notion  qu'on  peut  avoir  d'une  modification  affective  est  quelque 
chose  de  bien  mal  défini.  Si  la  joie  est  primitive  en  un  système,  la  notion 
qu'on  en  a  est  quelque  cliosè  de  surajouté,  qui  peut  considérablement  mo- 
difier le  fait  primitif,  par  suite  de  la  solidarité  et  de  l'action  réciproque  de 
tous  les  facteurs  d'une  évolution  psycho-physiologique  progressive.  L'appa- 
rition d'un  système  nerveux  central  et  d'un  contrôle  cérébral  rend  encore 
plus  variées  les  modalités  de  la  joie  et  des  influences  que  peut  exercer  non 
seulement  la  notion  qu'on  ades  états  affectifs  passés, mais  de  ceux  que  l'on 
prévoit  ou  recherche.  —  G.  L.  Duprat. 

"Watson  (  J.  B.  )  et  Morgan  (J.  B.).  —  Les  réactions  émotives  et  l'expérimen- 
talion  psi/chologit/ue.  —  "W.  et  M.  estiment  que  le  développement  des  états 
émotifs  peut,  contrairement  à  l'opinion  admise,  être  soumis  aux  procédés  de 
psychologie  expérimentale.  Us  choisissent  trois  états  :  la  peur,  la  colère  et 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES  :{85 

l'amour,  et  recherchent  U^urs  manifestations  objectives  chez  l'enfant,  au 
début  de  la  vie  :  ces  manifestations  sont  notables  par  les  procédés  delà  psy- 
chologie do  laboratoire;  les  manifestations  objectives  des  mômes  émotions 
cliez  l'adulte  doivent  être  accessil)les  aux  mêmes  procédés  d'investigation. 
—  Jean  Philipi'E. 

Monakow  (C.  v.).  —  Scnliment,  ciiu'/isatioîi  et  cerveau.  —  Dans  cette 
étude  extrêmement  suggestive  et  originale,  édifiée  sur  la  base  des  vastes 
connaissances  anatomiques  et  physiologiques  du  cerveau  dont  dispose  l'au- 
teur, M.  entend  étudier  les  constituants  matériels  de  la  vie  des  sentiments. 
11  distingue  nettement  d'abord  les  sentiments  des  sensations.  Le  monde 
des  sensations  est  constitué  par  le  travail  effectif  des  centres  nerveux  et 
caractérisé  par  l'orientation  à  travers  l'espace  et  le  temps,  par  les  notions 
de  causalité  et  par  les  manifestations  d'intelligence.  Les  sentiments,  par 
contre,  constituent  des  états  de  tension  plus  ou  moins  conscients  qui  cher- 
chent à  se  détendre  dans  le  présent  immédiat.  La  civilisation  repose  sur 
les  sentiments  primitifs,  les  instincts,  consolidés  par  de  nombreuses  don- 
nées de  l'expérience  (monde  des  sensations).  A  la  suite  de  ces  considéra- 
tions, M.  donne  une  classification  des  sentiments  et  des  instincts.  Dans  le 
chapitre  suivant,  qui  traite  des  bases  anatomiques  et  physiologiques  des  sen- 
timents, l'auteur  insiste,  entre  autres,  en  détail  sur  les  rapports  qui  existent 
entre  le  nombre  des  sentiments  et  les  processus  de  sécrétion  interne.  11  fait 
remarquer  l'apparition  précoce  des  éléments  chromaffines,  aussi  bien  au 
cours  de  la  phylogénèse  (chez  les  vers  turbellariés)  qu'au  cours  de  l'ontoge- 
nèse :  M.  lui-même  a,  en  effet,  constaté  récemment  l'ébauche  bien  différen- 
ciée des  surrénales  chez  le  fœtus  humain,  âgé  de  deux  mois  seulement. 
L'influence  réciproque  des  cellules  nerveuses  viscérales  et  des  cellules  chro- 
maffines peut  être  la  base  matérielle  de  l'origine  et  de  la  vie  des  instincts. 
C'est  dans  le  métabolisme  réciproque  des  deux  éléments  histologiques  en 
question  qu'il  faut  rechercher  les  causes  du  passage  continu  de  la  tension 
des  sentiments  à  leur  détente.  On  remarque,  d'ailleurs,  là  aussi,  l'existence 
d'une  division  du  travail,  au  cours  de  laquelle  un  rôle  particulier  est  assigné 
aux  éléments  nerveux  d'origine  phylogénétique  reculée  (ganglions  sympa- 
thiques, autonomes  et  spinaux).  Ce  sont  eux  avant  tout  qui  fonctionnent 
comme  organes  de  réception  des  excitations  chimiques.  Dans  un  troisième 
chapitre,  M.  analyse  de  la  même  façon,  c'est-à-dire  au  point  de  vue  de  la 
biologie  générale,  la  pathologie  des  sentiments.  Pour  disposer  et  interpréter 
les  faits  anatomiques etphysiologiques  qui  forment  la  base  de  ces  considéra- 
tions, il  se  sert  encore  des  conceptions  de  l'ontogenèse  et  de  la  phylogénèse. 
Finalement,  il  fait  encore  une  fois  remarquer  la  différence  essentielle  entre 
l'organisation  etlanature  des  sentiments  d'une  part  et  l'organisation  du  monde 
des  sensations  d'autre  part.  C'est  pour  les  sentiments  sui-tout  qu'on  con- 
state une  influence  réciproque  extraordinairement  développée  entre  le  sys- 
stème  ganglionnaire  d'une  part  et  les  organes  de  la  vie  immédiate  (système 
nutritif  et  génital)  ainsi  que  la  constitution  générale  des  cellules  du  corps, 
d'autre  part.  —  J.  Strohl. 

Voivenel  (D""  P.)  et  Huot  (D""  L..).  —  Le  courage.  —  C'est  un  livre  d'obser- 
vations, lentement  et  méthodiquement  recueillies  auprès  des  professionnels 
de  courage  :  c'est  aussi  une  tentative  très  méthodiquement  conduite,  d'expli- 
cation et  de  recherche  des  causes  de  l'état  de  courage.  "V.  et  H.  prennent  le 
fait,  tel  qu'ils  ont  eu  à  le  constater  sous  leurs  yeux  :  ils  le  notent,  avec  ses 
diversités  et  ses  analogies  ;  ils  dégagent  de  la  réunion  des  faits,  un  ensemble 

L'ANNliE  BIOLOGIQUE,   XXU.    1917.  25 


386  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

synthétique,  et  enfin  ils  recherchent,  selon  la  méthode  médicale,  l'étiologie, 
l'évolution  Hormale  et  les  anomalies.  Il  convient  de  signaler  cette  méthode 
(le  travail,  qui  a  donné  aux  auteurs  des  résultats  remarquables,  et  leur  ;i 
permis  de  recueillir  une  excellente  documentation,  malgré  des  difticultés 
que  l'on  devine. 

Dans  la  partie  consacrée  à  la  psychologie  du  courage,  l'anatomie  du  cou- 
rage, l'amour  du  risque,  et  les  pages  qu'ils  encadrent  sur  l'habitude  et  l'expé- 
rience, sont  des  chapitres  à  la  fois  neufs,  comme  point  de  vue,  et  qui  nous 
paraissent  en  partie  décisifs.  Ils  forment  la  partie  centrale  du  livre  :  ils  ont 
été  préparés  par  une  longue  étude  sur  la  biologie  et  sur  la  psychogénie  du 
courage  dans  les  races  humaines.  L'ensemble  débute  par  quelques  pages  où 
les  auteurs  cherchent  dans  la  constitution  même  de  l'homme  pourquoi  la 
guerre  a  été,  est  et  sera  :  il  se  termine  par  l'analyse  de  la  pathologie  du 
courage,  déformation  d'une  qualité  nécessaire  à  l'homme  pour  assurer  sa 
durée  contre  les  causes  de  destructions  naturelles  ou  sociales  qui  tendent 
à  annihiler  sa  tendance  au  progrès.  —  Jean  Philippe. 

b.  Langages. 

Barat  (D'').  —  Le  langage.  —  Le  développement  du  langage  articulé  n'est 
qu'un  des  moments  du  perfectionnement  progressif  des  mouvements  vo- 
lontaires ;  en  général,  l'habitude  supprime  tous  les  intermédiaires  conscients 
entre  la  pensée  et  la  phonation  et  entraîne  la  différenciation  de  certaines 
régions  corticales,  dont  la  lésion  entraine  à  son  tour  la  disparition  du  mé- 
canisme automatique  développé  par  l'habitude.  Par  suite  de  cette  dispari 
tion,  les  mouvements  requis  ne  peuvent  se  produire  que  par  un^ effort  qui 
risque  d'être  d'autant  moins  efficace  que  les  muscles  de  la  phonation 
échappent  à  la  vision,  source  habituelle  d'images  motrices  :  la  phonation  ne 
peut  se  rétal)lir  que  par  le  retour  aux  tâtonnements  de  l'enfant  qui  apprend 
à  parler  (longue  suite  d'essais  plus  ou  moins  heureux  par  lesquels  l'enfant 
arrive  à  reproduire  intentionnellement  chaque  syllabe  entendue).  Dans  la 
surdité  verbale,  le  fait  fondamental  est  la  destruction  de  l'automatisme 
intellectuel  grâce  auquel  la  portée  de  chaque  mot  est  reconnue  sans  avoir 
consciemment  recours  à  la  grammaire,  à  la  syntaxe,  etc.  Les  malades  sont 
atteints  non  dans  la  mémoire  des  mots,  mais  dans  leur  activité  intellectuelle 
habituelle,  subconsciente,  Dans  l'aphasie,  sont  atteintes  les  associations 
automatiques  nécessaires  à  la  coordination  des  mouvements  phonatoires, 
dans  l'analyse  et  l'interprétation  des  données  sensibles,  dans  l'évocation  et 
l'identification  des  images.  Ces  troubles  montrent  que  le  langage  est  une 
«  technique  "  reposant  sur  tin  automatisme  particulièrement  perfectionné 
et  difficile  à  reconstituer  quand  il  est  détruit.  —  G.  L.  Duprat. 

Swindle  (P.  F.).  —  Mots  relevant  des  inslincts,  et  langage  relevant 
lies  habitude!^.  —  S.  appelle  mots  relevant  des  instincts  et  des  habitudes, 
ces  premières  réponses  qui  servent  comme  d'excitants  pour  faciliter  le  dé- 
clanchement  d'une  réponse  formulée  pour  autrui  (eh  bien!  n'est-ce  pas...). 
Dans  nos  réponses,  certaines  ont,  au  début,  ce  caractère;  d'autres  le  pren- 
nent par  l'éducation.  S.  étudie  à  quoi  cela  tient,  et  pour  cela,  remonte 
à  l'émission  des  voyelles,  ([u'il  étudie  d'abord  chez  l'oiseau,  ensuite  chez 
l'homme  et  chez  le  bègue.  Ce  seraient  des  intempérances  d'activité  con- 
nexes aux  paroles  de  notre  langage,  qui  déterminent  l'apparition  des  sons, 
ou  des  mots  parasites,  comme  aussi  le  bégaiement.  —  Jean  Philippe. 


I 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  387 

c.  Etats  (le  rêve. 

b)  Bernheim  (!>''  H.).  —  Automalisme  el  suggestion.  —  Le  psychisme  est 
toujours  conscient  ;  mais  il  y  a  deux  modes  de  cérébratiou,  l'un  avec  l'antre 
sans  contrôle  personnel.  S'il  n'y  a  pas  plusieurs  psycliismes,  les  phénomènes 
du  .sommeil  et  de  l'hypnose,  du  rêve  et  du  somnambulisme,  de  la  suggestion 
normale  et  prétendue  hypnotique,  relèvent  tous  de  la  même  explication 
foncière. sans  qu'il  soit  nécessaire  de  recourir  à  l'hypnose:  la  suggestibilité 
implique  l'aptitude  à  recevoir  ou  à  évoquer  une  idée,  et,  de  plus,  l'aptitude 
«  à  transformer  cette  idée  en  dynamisme,  acte,  mouvement,  imaye^  émo- 
tion, etc.  »-,  l'idéo-dynamisme  normal  se  manifeste  dans  la  synthèse  pro- 
gressive des  images,  idées,  sentiments  et  actes  ;  l'idéo-dynamisme  sans 
contrôle  devient  «céréhration  inconsciente»,  rêve  agissant  (somnambulisme), 
manifestations  d'une  suggestion  ignorée,  etc.  Par  la  suggestion  expérimen- 
tale, on  peut  créer  des  souvenirs  fictifs,  produire  des  amnésies  (inhibition 
d'un  système  d'images),  la  léthargie,  la  catalepsie.  L'hystérie  n'est  qu'une 
classe  de  symptômes  dus  à  l'auto-suggestion.  Les  gens  hypersuggestibles, 
sont  sans  doute  des  anormaux  à  responsabilité  atténuée  au  point  de  vue 
moral  (non  au  point  de  vue  .social)  ;  mais  la  suggestion  éducative  et  théra- 
peutique, rationnelle  et  émotive,  verbale  ou  active,  simple  ou  renforcée  par 
des  exercices  spéciaux  de  rééducation  (par  exemple  dans  le  traitement  de 
l'audi-mutité  émotionnelle),  les  divers  modes  de  psychothérapie,  sont  effi- 
caces dans  le  traitement  des  psychonévroses,  troubles  fonctionnels  créés 
ou  entretenus  par  le  psychisme,  l'auto-suggestion  morbide,  curables  par  la 
.suggestion  et  l'auto-suggestion  bien  dirigées.  —  G.  L.  Duprat. 

Duprat  (G.  L.).  —  Complexus  idéo-affectifs  et  onirisme  dans  les  syn- 
dromes i'moiionncls.  —  L'explication  des  états  pithiatiques  et  similaires  par 
l'influence  d'une  émotion  est  certainement  trop  simpliste  ;  il  faiit  faire  inter- 
venir un  processus  d'états  affectifs  plus  ou  moins  complexes,  avec  leurs 
conséquences  intellectuelles,  synthèse  progressive,  ordinairement  subs- 
consciente,  qui  tantôt  prédomine  nettement  et  tantôt  dirige,  organise  le 
psychisme  inférieur,  libéré  du  contrôle  normal  par  la  confusion  ou  l'instabi- 
lité mentale.  C'est  surtout  dans  l'onirisme  que  se  manifeste  le  complexus 
idéo-affectif  né  de  la  commotion  cérébro-psychique  :  les  préoccupations 
qu'il  entraine  dominent  l'imagination  dans  les  cauchemars,  déterminent 
des  croyances  morbides  au  profit  de  représentations,  conceptions^  halluci- 
nations, illusions,  idées  délirantes,  qui  s'imposent  au  sujet  pendant  la  veille 
et  prolongent  ainsi  l'action  exercée  pendant  le  sommeil,  Les  troubles  de  la 
psycho -motricité  que  présentent  de  no^ibreux  commotionnés  (tics,  astasie, 
abasie,  contractures,  paralysies  psychiques,  mutisme,  bégaiement,  crises 
hystériformes,  fugues,  actes  impulsifs)  relèvent  de  l'influence  du  complexus 
et  de  son  évolution.  L'amnésie  de  fixation  et  antérograde  ou  rétrograde 
est  au  moins  favorisée  par  l'opposition  faite  pav  le  processus,  morbide  per- 
manent au  retour  à  des  «  attitudes  mentales  »  indispensables  à  la  reconsti- 
tution de  bien  des  souvenirs.  Le  syndrome  émotionnel  peut  se  compliquer 
de  troubles  dus  à  des  prédispositions  psychopathiques,  surtout  lorsque  le 
complexus  affectif  correspond  aux  idées  délirantes  ou  aux  sentiments  nîor- 
bides  des  prédisposés;  s'il  se  manifeste  seul,  on  peut  attendre  une  sérieuse 
améHoration  d'une  psycho-analyse  de  plus  en  plus  pénétrante,  qui  per- 
met de  dissocier  les  éléments  du  complexus  à  détruire  ou  modifier.  — 
Jean  Philippe. 


388  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Bernheim.  —  Névroses,  psychonévroxes,  hyslt'rie.  —  Une  maladie  sans 
lésion  visible  ne  peut  être  dite  «  névrose  »  qu'autant  que  son  évolution,  son 
mode  d'apparition  et  sa  guérison  montrent  qu'il  s'agit  bien  de  «  troubles 
fonctionnels  dynamiques  passagers  :  les  émotions,  les  traumatismes,  les  sug- 
gestions, peuvent  produire  des  névroses  états  morbides  «  constitués  par 
des  troubles  psychiques  ».  Quand  la  névrose  est  «  créée  et  entretenue  par 
le  psychisme,  il  convient  de  l'appeler*  psychonévrose  ipar  exemple,  un  vo- 
missement nerveux  par  auto-suggestion).  Une  simple  névrose  peut  devenir 
psychonévrose  (par  exemple,  une  constriction  tlioraci(|ue  d'origine  émotive, 
grossie  et  entretenue  par  le  psychisme,  et  justiciable  de  la  psychothérapie). 
L'hystérie  ou  «  grande  névrose  »  peut  succéder  d'emblée  à  une  «  repré- 
sentation mentale  »  ;  mais,  lorsque  la  crise  d'hystérie  d'origine  émotive 
ou  trauuiatique  devient  habituelle,  par  simple  réminiscence-auto  sugges- 
tive, elle  devient  psychonévrose.  —  G.  L.  Dui'RAT. 

Boirac  CE.].  —  L'avenir  des  sciences  psychiques.  —  E.  B.  s'était  assigné, 
en  fin  de  carrière,  de  dégager  les  données  positives  et  les  observations 
exactes  incluses  dans  la  masse,  fort  mélangée,  des  récits  apportés  par  les 
adeptes  des  sciences  psychiques.  Ce  livre  nous  en  donne  un  tableau  d'en- 
semble. L'auteur  s'efforce  de  montrer  que  ces  recherches  atteignent  autre 
chose  que  l'hypothétique  et  qu'elles  touchent,  au  contraire,  constam- 
ment à  des  manifestations  de  réalité  qui  échappent  à  nos  formules  d'in- 
vestigation-scientifique, et  dont  il  faut  aborder  l'étude  sans  parti  pris,  et 
par  une  autre  voie,  quitte  à  les  intégrer,  quand  on  les  a  atteintes,  par  une 
autre  opération  dans  les  cadres  de  la  science  classique.  —  Jean   Philippe. 

d.  Fatigue. 

c)  loteyko  (D''  Josefa).  —  La  Science  du  travail  et  son  organisation.  — 
L'idée  directrice  de  cette  suite  d'études  a  été  la  nécessité  d'éclaircir  certains 
points  de  la  psycho-physiologie  industrielle.  Partant  de  cette  idée,  que  les 
animaux  sont  en  tout  comparables  à  des  moteurs  qui  transforment  l'énergie 
qui  leur  a  été  livrée,  mais  sans  que  le  cycle  des  transformations  soit  réver- 
sible, sans  que  l'énergie  à  transformer  puisse  être  autre  que  chimique,  et 
sans  que  le  moteur  puisse  fonctionner  sans  intermittences  :  la  fatigue  et  le 
besoin  de  sommeil  coupent  nécessairement  le  travail.  L'étude  du  travail 
auquel  aboutit  la  transformation  d'énergie,  peut  se  faire  par  des  recherches 
de  laboratoire,  qui  sont  théoriques,  et  par  les  applications  de  ces  recherches 
au  travail  industriel,  ou  par  l'observation  des  caractères  (qualités  et  défauts* 
de  ce  travail  industriel.  Le  principe  de  la  conservation  de  l'énergie  s'ap- 
plique au  travail  du  muscle  :  la  chaleur  dégagée  et  le  travail  mécanique 
sont  dans  un  rapport  d'équivalence  tel.  que  ce  que  le  moteur  humain 
gagne  d'un  côté,  il  le  perd  de  l'autre  ;  en  outre,  les  mouvements  sont  les  uns 
fatigants  et- peu  productifs,  les  autres  d'un  bon  rendement  :  il  s'agit  d'en 
faire  le  triage. 

En  outre,  l'homme  ne  travaille  pas  comme  un  simple  moteur  physique, 
mais  de  plus  en  plus  comme  un  appareil  psycho-physiologique  :  et  l'impor- 
tance du  facteur  psychique  déplace  l'axe  des  recherches  :  le  mode  de  travail, 
l'effort  dynamique,  la  durée  des  pauses,  etc.,  appoi-tent  à  la  dépense  d'éner- 
gie et  à  la  quantité  de  travail  utile  fournie,  des  éléments  de  variation  dépen- 
dant des  qualités  psychiques  de  l'individu.  Il  ne  suffit  donc  pas,  pour  per- 
fectionner une  indiistrie,  d'améliorer  son  outillage  :  il  faudrait  aussi  étudier 
et  perfectionner  ses  ouvriers  :  et  pour  cela,  recourir  aux  méthodes  d'expéri- 


XIX.  —  l'ONCTIOXS  MENTALES.  389 

mentation  de  la  psycho-physiologie,  combinées  avec  les  lueusurations  du 
travail  mécanique. 

L'introduction  des  machines  a  allégé  la  tâche  des  gros  muscles  :  l'usage 
des  petits  muscles  (qui  dépensent  un  flux  d'excitation  moindre)  est  à  la  base 
de  l'évolution  du  travail  manuel.  D'autre  part,  les  deu.x:  qualités  maîtresses 
du  bon  ouvrier  sont  la  rapidité  des  mouvements  et  leur  précision,  qui 
dépendent  de  l'attention  et  de  la  concentration.  L'elïbrt  nerveux  croît, 
quand  augmente  l'inertie'musculaire  à  vaincre,  et  décroit  dans  le  cas  con- 
traire :  il  y  a  là  une  auto-régulation,  laquelle  varie  non  seulement  selon  les 
muscles  actionnés,  mais  selon  la  nature  du  travail  qui  leur  est  demandé,  et 
aussi  d'un  individu  à  l'autre.  Chacun  aide  cette  régulation,  d'abord  en 
déterminant  par  des  essais  successifs,  quel  est  l'effort  nécessaire,  sans  plus 
(pour  arriver  à  faire  le  mouvement  avec  économie,  il  faut  arriver  à  en 
prendre  conscience)  —  et  ensuite  quel  est  le  moment  où  il  faut  interrompre 
la  consommation,  écouter  la  fatigue.  C'est  ce  dernier  facteur,  psychique, 
qui  détermine  plus  que  tout  autre  l'adaptation  de  la  machine  animale  aux 
meilleures  conditions  de  travail  :  d'où  l'importance  de  l'étude  de  la  fatigue. 

Ces  principes  directeurs  posés,  I.  consacre  son  livre  à  montrer  comment 
la  psycho-physiologie  permet  d'en  faire  quelques  applications  à  la  sélectiorî' 
et  au  travail  des  ouvriers.  —  Jean  Philippe. 

/;)  loteyko  iD""  Josefa).  —  Le  prohlènte  de  l'apprentissage.  —  Une 
a  science  des  aptitudes  »  permettrait  à  l'action  éducative  exercée  sur  les 
centres  psycho-moteurs  dans  les  écoles  d'apprentissage,  de  donner  le  meil- 
leur rendement,  grâce  à  une  sélection  préalable  des  sujets  les  mieux  doués 
et  à  leur  orientation  vers  l'emploi  le  plus  convenable.  11  faudrait  mesurer  la 
sensibilité  tactile,  à  la  pression,  à  la  résistance;  la  précision  des  mouve- 
ments, leur  vitesse,  l'acuité  du  sens  kinesthésique,  la  sensibilité  aux  formes, 
couleurs  et  degrés  de  lumière,  le  sens  des  proportions  et  de  la  perspective, 
la  puissance  de  mémoire  technique  et  d'imagination   mécanique.  —  G.  L. 

DUPP>.\T. 

Amar  (J.).  —  Organisation  physiologique  du  travail.  —  Les  questions 
d'éducation  physique  préoccupent  de  plus  en  plus,  et  l'on  voudrait  réunir, 
pour  les  résoudre,  des  données  scientifiques  complétant  celles  que  l'on 
possède  déjà.  Le  livre  de  A.  aborde  la  question  par  le  côté  physiologique, 
sans  s'interdire  les  incursions  dans  le  domaine  mental  :  mais'  elles  ne  sont 
que  des  pointes.  Le  plan  est  très  vaste  et  touche  à  peu  près  à  toutes  les 
questions  en  cours  d'examen  :  travail  et  fatigue;  lois  de  Cliauveau;  l'activité 
physique;  l'intellectuelle;  les  questions  d'apprentissage,  de  rééducation,  de 
main-d'œuvre;  l'hygiène,  etc. 

La  partie  de  ce  livre  qui  intéresse  les  lecteurs  de  l'Année  biologique,  est 
celle  qui  a  trait  à  l'examen  individuel  du  travailleur  :  il  y  a  là,  au  point  de 
vue  de  la  recherche  des  aptitudes,  xm  effort  à  noter  :  la  fiche  proposée  par 
A.,  sans  être  la  première  du  genre  et  sans  être  complète,  présente  un  bon 
tableau  des  indications  essentielles  pour  déterminer  une  capacité  de  pro- 
fession manuelle  :  elle  ne  s'applique  qu'aux  blessés,  et  il  serait  désirable 
d'en  voir  établir  une  pour  les  catégories  ordinaires  d'ouvriers.  Pour  les 
moyens  de  contrôle,  A.  s'est  adressé  surtout  aux  procédés  d'inscription  de  la 
méthode  graphique  :  avec  raison  selon  nous,  parce  ([u'ils  conservent  la 
physionomie  du  mouvement.  Il  aurait  eu  avantage  à  compléter  les  données 
graphiques  par  les  observations  de  l'ouvrier  étudié,  examinant  et  jugeant 
lui-même  les  procédés  internes  de  son  travail  :  c'est  de  là  que  part  l'amélio- 


390  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

ration  du  moteur  liumain  et  le  perfectionnement  de  la  machine  corporelle. 
Je  sais  que  ce  côté  de  l'examen  présente  de  nombreuses  diflicultés  :  elles  ne 
sont  pas  insurmontables  et  l'on  s'apercevra  de  plus  en  plus  que,  sans  cet 
examen,  on  ne  fait  que  demi-besogne. 

A.  résume  ainsi  le  but  des  recherches  pour  organiser  le  travail  de 
l'apprenti  à  l'ouvrier  :  «  Si,  pour  exécuter  un  acte  physique  quelconque, 
nous  faivsons  les  mouvements  strictement  nécessaires,  seuls  utiles  à  son 
exécution;  si  nous  régions  leur  succession,  l'avantage  sera  grand  pour  notre 
temps  et  pour  notre  fatigue.  C'est  donc  l'ordre  et  la  sélection  des  mouve- 
ments qu'il  faut  surtout  retenir.  L'organisation  que  j'indique  [pour  com- 
pléter la  méthode  Taylûr]  suppose  l'art  d'approprier  les  mouvements  à  un 
but,  d'y  faire  une  sélection  rigoureuse,  pour  tendre  à  l'économie  de  l'effort.  » 
—  Jean  Philippe. 

o)  Philippe  (D'"  J.i.  —  La  Gymnastique  éducative  d'Amoros.  —  Cet  article 
essaye  de  dégager  de  l'œuvre  technique  d'un  praticien  du  mouvement  les 
principes  d'observation  psychologique  et  les  données  fondamentales  de  phy- 
siologie agissante  qui  lui  servaient  à  diriger  l'éducation  de  la  partie  motrice 
de  notre  organisation  psycho-physiologique.  L'élément  physiologique  auquel 
Amoros  fait  appel  pour  éveiller  notre  sens  moteur  et  pour  diriger  et  régler 
notre  motilité,  c'est  le  rythme,  dont  la  physiologie  contemporaine  commence 
à  dégager  ^t  à  préciser  le  rôle;  Amoros  établit  parallèlement  une  classifica- 
cation  des  forces  de  la  machine  humaine,  considérées  du  point  de  vue  de 
la  conscience,  plutôt  que  de  celui  de  la  mécanique.  —  Après  quoi  P.  passe  à 
la  théorie  de  ce  qu'AMOROS  appelle  l'intuition  et  qui  représente,  dans  la  con- 
scienèe  de  notre  activité,  une  sorte  de  complexus,  synthétisant  des  apports 
venus  de  divers  côtés  :  organisme  inférieur,  sensations,  sentiment,  idéation. 
Dans  son  ensem-We  cette  doctrine,  élaborée  uniquement  pour  obtenir  des 
applications  pratiques,  se  rapproche  singulièrement  de  nombre  d'hypothèses 
émises  par  nos  contemporains  pour  expliquer  les  phénomènes  inférieurs  de 
la  mentalité  agissante.  —  M.  Golds.mith. 

Il)  Philippe  (D''  J.).  — Sur  quelques  formes  de  nos  efforts.  —  L'effort  com- 
prend au  point  de  vue  psycho-physiologique  :  une  délimitation  des  territoires 
neuro-muscuiaires  où  l'énergie  active  ne  doit  pas  se  dépenser,  un  déploie- 
ment d'énergie  bien  localisée  et  une  adaptation  totale  par  le  cerveau  de  nos 
énergies  réunies  contre  la  résistance  à  surmonter;  —  et,  au  point  de  vue 
mental  :  une  utilisation  de  l'expérience  antérieure  concernant  la  manière, 
l'attitude,  les  mouvements  les  plus  favorables  au  succès,  l'orientation  de 
l'activité  biologique,  avec  unification  complète  dans  l'espace  et  le  tem.ps. 
L'effort  suppose  emploi  d'une  activité  non  encore  réali-sée;  il  naît  au  moment 
où  l'on  se  dépasse  soi-même  en  allant  au  delà  de  l'activité  habituelle  (sponta- 
néité créatrice,  avec  préparation  à  dépasser  les  disponibilités  pressenties). 
L'inhibition  préalable  (de  ce  qu'on  ne  veut  pas  faire)  n'est  qu'une  prépara- 
tion négative  :  la  mise  en  oeuvre  des  énergies  déjà  éprouvées,  mais  avec 
un  rendement  supérieur,  et  avec  adjonction  espérée  de  forces  encore  incon- 
nues, parce  (|u'eiicore  inutilisées,  dépend  de  la  personnalité  entière,  varie 
avec  chaque  individu  et  complète  la  connaissance  ({u'il  a  de  lui-même, 
faisant  parfois  apparaître  un  rythme  de  dépense  nouveau  et  meilleur.  Le 
rythme  assure  le  rendement  sans  usure  excessive,  sans  fatigue;  mais  l'effort 
fait  dépasser  le  rendement  prévisible  et  risque  ainsi  d'amener  les  sensations 
de  fatigue,  inhibitrices  pour  quiconque  leur  accorde  son  attention  au  détri- 
ment de  la  continuité  et  du  perfectionnement  de  l'acte  commencé.  L'effort 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  391 

n'est  dont-  pas  lié  à  la  fatigue.  :  au  contraire,  la  dépense  bien  réglée  préserve 
de  l'insuccès,  et  «  le  facteur  mental  ([ui  dirige  et  domine  notre  activité  » 
permet,  même  en  cas  de  dépense  excessive,  de  continuer  l'effort  sans  tenir 
compte  (le  l'état  physiologitiue.  —  G.  L.  Dijprat. 

Dodges  (Raymond).  —  Les  lois  de  la  relativité  de  lafalv/iie.  —  Ofner  a 
publié  des  lois  de  la  fatigue  qui  sont  des  résumés  de  constatations  et 
des  généralisations  empiriques  plutôt  que  des  lois  proprement  dites.  D. 
reprend  ce  sujet,  non  qu'il  se  propose  d'arriver  à  des  conclusions  nettes, 
mais  parce  que  toute  contribution  a  son  utilité,  dans  ce  sujet  capital  pour  les 
pédagogues:  il  ne  vise  d'ailleurs  qu'à  dégager  quelques  maximes,  utilisables 
dans  la  pratique. 

Si  la  fati.iiue  mentale  a  un  substrat  physiologique  correspondant,  elle  est 
corrélative  aux  transformations  d'énergie  dans  les  tissus  nerveux,  et  sa  con- 
naissance dépend  de  notre  connaissance  des  problèmes  de  la  psycho-physique 
la  plus  intime  :  reste  à  savoir  si  notre  vie  mentale  se  développe  conformé- 
ment aux  lois  du  reste  de  l'organisme.  —  On  peut  poser  que  si  un  travail 
mental  détermine  de  la  fatigue  dans  d'autres  parties  de  notre  organisme 
mental,  c'est  que  la  partie  qui  travaille  prend  son  énergie  à  la  même  source 
que  les  autres  qui  se  fatiguent  en  même  temps  (lu'elle  :  sans  quoi,  la  source 
d'énergie  ne  serait  pas  commune  à  ces  diverses  parties.  D'autre  part,  si  la 
fatigue  d'une  fonction  allège  le  travail  d'une  autre,  c'est  signe  que  l'activité 
de  la  première  inhibe  le  travail  de  la  seconde.  Tout  celn  montre  la  com- 
plexité du  problème  et  sa  difficulté.  D.  examine  de  même  un  certain 
nombre  d'autres  aspects  de  ce  problème. 

Passant  ensuite  à  la  question  même  de  la  fatigue  mentale,  D.  rappelle  que 
les  physiologistes,  quand  ils  étudient  la  fatigue  d'un  faisceau  musculo-ner- 
veux,  s'attachent  toujours  à  maintenir  l'excitation  bien  déterminée  et  bien 
égale  :  or,  on  ne  peut  appliquer  une  mesure  de  la,  même  façon  à  l'excitation 
mentale,  qui  varie  sous  nombre  de  conditions.  Prenant  comme  exemple  le 
travail  de  l'œil  dans  la  lecture,  D.  constate  que  la  rapidité  de  ses  mouve- 
ments finit  par  diminuer,  que  la  précision  de  la  fixation  du  regard  devient 
moins  grande  ;  enfin  que  leur  développement  devient  plus  irrégulier.  Il  con- 
clut que  la  fatigue  relative  n'est  pas  précisément  un  arrêt,  mais  une  limita- 
tion du  travail,  destinée  à  prévenir  l'épuisement  et  à  maintenir  l'équilibre 
de  l'organisme.  —  Jean  Philippe. 

111.  Idé.\tion. 

b.  Associations  et  jugements. 

Il)  Hunter  !"W.  S.).  —  Révision  de  Ui  loi  d^issociathm.  — Depuis  Hartlev 
jusqu'aujourd'hui,  les  psychologues  se  sont  attachés  à  situer  neurologi(iue- 
ment  le  substrat  de  nos  associations  :  et  ils  ont  parlé  d'elles  comme  appar- 
tenant au  cerveau,  et  non  au  système  nerveux  dans  son  ensemble.  James, 
seul,  paraît  avoir  entrevu  ce  (lue  H.  veut  démontrer  :  il  peut  exister  des 
associations  dont  l'un  des  termes  soit  une  sensation.  La  conséquence  de  ce 
fait  est  (ju'il  peut  exister,  chez  l'animal  et  chez  l'homme,  une  faculté  de 
contrôler,  par  un  stimulus  interne,  les  réponses  musculaires  adoptées.  Le 
langage  de  l'homme  n'est  que  le  développement  de  ce  qui  existe  ainsi  chez 
l'animal,  et  aussi  chez  l'enfant,  primitivement  :  l'aptitude  à  faire  des  asso- 
ciations sensorielles.  Le  langage  se  forme  en  centralisant  de  plus  en  plus 
ces   habitudes.  Pour  les   expériences  corrélatives  à  cette  tliéorie,  H.  ren- 


392  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

voie  il  sop  étude  sur  les  réactions  de  distraction,  analysée  dans  la  présente 
Année  Biologique,  et  à  ses  études  précédentes.  —  Jean  Philippe. 

c.  Idées  et  conseiences. 

Rignano  (Eug.)-  —  Bôle  des  tendances  affectives  dans  l'attention  el 
la  conscience.  —  Ce  sont  seulement  les  sens  à  distance  qui  peuvent -donner 
lieu  à  un  état  plus  ou  moins  persistant  de  désir  non  satisfait,  «  par  consé- 
quent k  des  tendances  affectives;  mais  les  déceptions  font  naître  une  affec- 
tivité opposée,  inhibitrice;  et  un  tel  contraste  donne  lieu  à  cet  état  de 
tendance  a/feclive  maintenue  en  suspens  qui  constitue  précisément  l'état 
d'attention.  Cet  état  comporte  donc  une  affectivité  double,  car  l'affectivité 
simple  n'entraîne  que  la  violence  de  l'émotion  ou  de  la  pas.sion;  c'est  l'uni- 
cité même  de  la  tendance  affective  hypertrophique  qui  rend  l'homme  inca- 
pable, pour  tout  ce  qui  se  rapporte  à  sa  passion,  d'une  véritable  attention  », 
c'est-à-dire  d'une  observation  attentive  et  d"un  examen  suffisant  des  faits  ; 
c'est  au  contraste  affectif  qu'est  du  «  le  double  ou  multiple  point  de  vue  sous 
lequel  l'objet  est  observé  et  la  précision  et  la  justesse  dans  la  perception  ». 

Des  tendances  affectives  communes  paraissent  en  outre  être  la  condition 
nécessaire  et  suffisante  de  révocation  d'un  état  passé  par  un  état  psychique 
présent,  évocation  qui  rend  le  premier  état  plus  ou  moins  nettement  cons- 
cient. «  La  conscience  n'est  pas  un  caractère  que  puisse  revêtir  un  état 
psychique  pour  son  propre  compte  ;  elle  est  la  caractéristique  d'un  rapport 
entre  deux  ou  plusieurs  états  psychiques  »  (rapport  affectif).  C'est  ce  qui 
explique  pourquoi  des  actes  auxquels  on  a  apporté  le  plus  grand  soin  (comme 
ceux  qui  permettent  une  progression  difficile  sur  un  sentier  rocailleux) 
peuvent  ne  pas  être  rappelés  à  l)ref  délai  même,  comme  faits  de  claire 
conscience,  et  ne  le  devenir  qu'en  fonction  d'une  tendance  affective  com- 
mune évoquée  par  un  état  psychique  ultérieur.  —  G.  L.  Duprat. 

d.  la  mémoire. 

Saillie  (J.  B.).  —  Sur  la  nature  de  la  connaissance  par  mémoire.  —  Il 
y  a  un  continuum  formé  par  les  souvenirs  successifs,  produit  complexe  de 
l'activité  psychique;  c'est  la  base,  en  grande  partie  inconsciente,  de  ce  que 
nous  appelons  notre  expérience  sensible.  Notre  mémoire  du  passé  qui  nous 
est  propre  est  loin  d'atteindre  «  tous  les  résidus  de  l'expérience  antérieure, 
avec  leur  influence,  les  habitudes  de  pensée  acquises,  les  habitudes  prati- 
ques, les  sentiments  éprouvés,  le  tissu  complexe  des  premiers  événements 
de  la  vie,  sans  parler  de  l'héritage  ancestral  qui  rattache  l'individu  aux  gé- 
nérations antérieures  »  (p.  25'J).  Le  sens  commun  regarde  le  passé  comme 
une  réalité,  précisément  parce  que  le  proces.sus  est  continu,  et  que  tous  les 
éléments  évoqués  sont  nécessaires  pour  constituer  la  pleine  réalité.  La  con- 
tinuité du  passé  personnel  n'est  pas  abstraite;  elle  est  faite  d'éléments  bien 
définis  :  les  jugements  de  mémoire  expriment  précisément  notre  conscience 
(awarencss)  de  continuité  de  notre  expérience.  Plus  notre  esprit  individuel 
est  stable,  plus  notre  adaptation  au  milieu  (opérations  et  réponses)  est  uni- 
forme, et  surtout  nos  réponses  d'ordre  affectif;  plus  nous  avons  une  claire 
conscience  du  sentiment  de  la  contirmité.  Quant  à  l'objet  de  chacun  de  nos 
jugements  de  mémoire,  il  e.st  sélectionné  par  l'attention,  mis  liors  de  pair 
tout  en  restant  lié  au  continuum  psychique.  Le  rappel  des  souvenirs  per- 
sonnels varie  avec  les  sujets  et  avec  les  aptitudes  mnémoniques.  Mais  ce  qui 
appartient  au  passé  a  toujours  l'aspect  de  quelque  chose  de  familier,  d'aciiuis. 


XIX.  -  FONCTIONS  MKNTALES.  393 

d'inaltérable.  —  et  s'oppose  ainsi  au  futur  qui  peut  être  modifié  (ainsi  qu'au 
présent  (jui  se  rattache  à  l'action  du  moment).  La  conscience  de  soi  est  im- 
pliquée par  le  juiiement  de  mémoire:  celui-ci  doit  être  compté  «  parmi  les 
plus  précoces  réalisations  de  la  conscience  personnelle  »  (jue  l'on  a  tort 
d'attribuer  pres([u'exclusivement  à  l'expérience  sociale  (p.  263).  Les  diverses 
formes  de  la  connaissance  par  mémoire  (rappel,  rêverie,  réminiscence, 
souvenir)  correspondent  à  divers  degrés  de  complexité  et  de  précision,  ou 
de  sûreté,  dans  la  reconstitution  du  passé  personnel.  —  G.  L.  Dupkat. 

Laird  (J.j.  —  Happel.  aswcialion  ei  niémoirc.  —  On  peut  rappeler  un 
fait  sans  le  reconnaître  comme  se  rapportant  à  un  état  de  conscience  anté- 
rieur, et  avec  un  sentiment  plus  ou  moins  net  de  «  familiarité  »  ;  le  souvenir 
complet  implique  seul  reconnaissance.  La  théorie  selon  laquelle  il  y  aurait 
deux  sortes  de  mémoire,  est  due  aune  confusion  entre  mémoire  et  répétition. 
La  mémoire  n'est  jamais  répétition  sous  aucune  de  ses  formes,  bien  qu'on 
dise  fréquemment  que  l'on  se  souvient  lorsqu'on  peut  répéter  ou  reproduire  ; 
le  pouvoir  de  répétition  a  été  acquis  dans  le  passé,  mais  n'est  pas  mémoire 
du  tout;  celle-ci  «  guide  »  généralement  celle-là.  Le  rapport  méconnu  entre 
les  idées  remembrées  et  le  mécanisme  de  la  répétition  (des  synthèses  Ima- 
ginatives antérieures,  et  des  processus  cérébraux  correspondants)  est  celui 
«  de  l'action  idéo-motrice,  selon  la  loi  qui  fait  que  l'attention  à  une  idée  tend 
toujours  à  produire  un  mouvement  déterminé  correspondant  ».  Les  effets 
d'ordre  moteur,  renouvelés  ainsi,  sont  fréquemment  abrégés  ou  simplement 
ébauchés.  —  G.  L.  Duprat. 

Leclerc  (A.).  —  Les  nlliludes  mentales  et  la  mémoire.  —  Les  souvenirs  ne 
sont  pas  seulement  évoqués  par  un  processus  associatif,  ils  peuvent  être  sus- 
cités par  un  état  général  de  conscience,  par  une  attitude  mentale  corres- 
pondant à  un  état  d'ensemble  du  cerveau.  L'attitude  affective,  en  particulier, 
détermine  la  reviviscence  avec  sélection  correspondant  au  sentiment  prédo- 
minant et  excitabilité  ou  excitation  effective  d'éléments  cérébraux  à  l'activité 
desquels  correspondent  certains  souvenirs.  Le  souvenir  évoqué  par  associa- 
tion suppose  des  connexions  biologiques  préalables,  un  4  état  de  choses 
cérébral  que  le  psychisme  n'a  pas  encore  modifié  »  et  permettant  le  «  sou- 
venir spontané  »  (p.  116).  11  est  des  aptitudes  et  inaptitudes  mnémoniques 
dont  la  raison  se  trouve  dans  des  dispositions  psyclii(iues  d'ensemble,  ou 
attitudes  mentales,  qui  varient  avec  l'âge,  avec  «  le  fond  obscur  des  disposi- 
tions motrices  ».  qui  peuvent  être  instables,  se  contrarier  ou  se  continuer. 
Ce  sont  les  attitudes  mentales  caractéristiques  d'une  personnalité  qui  expli- 
quent la  reconnaissance  ;  et,  si  elles  ont  changé,  le  défaut  de  reconnaissance 
par  le  moi  de  ses  états  réviviscents;  elles  dirigent  l'attention  et  déterminent 
en  partie  les  aptitudes.  Les  attitudes  mentales  ont  une  évolution,  une  durée, 
une  intensité,  variables;  elles  disparaissent  et  reparaissent,  s'affirment  ou 
non  selon  les  circonstances;  il  en  est  d'artificielles  qui  créent  des  mentalités 
artificielles  (suggestion  hypnoti(jue),  ou  agissent  sur  la  moralité.  Dans  les 
cas  morbides  de  personnalités  multiples,  on  a  affaire  à  plusieurs  attitudes 
entraînant  chacune  ses  souvenirs  et  inhibition  propres;  la  différence  entre 
l'attitude  de  la  veille  et  celle  du  rêve  explique  l'oubli  de  celui-ci.  C'est  donc 
la  «  psychologie  de  la  conscience  »,  prise  dans  son  ensemble,  qui  doit  expli- 
quer en  définitive  la  mémoire.  —  G.  L.  Duprat. 

a)  Burnham  ("W.  H.j.  —  Effets  du  tabae  sur  le  travail  mental .  —  Après 
avoir  rappelé  que  ceux  qui  se  sont  occupés  de  cette  question,  considèrent 


394  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

le  tabac  comme  nuisible  à  l'enfant  et  à  l'adolescent,  B.  partage  les  sujets 
plus  âgés  en  catégories  :  les  uns  peuvent  fumer  modérément  sans  incon- 
vénient; les  autres,  non,  soit  parce  que  leur  système  nerveux  est  plus  sen- 
sible au  tabac,  soit  parce  que  leur  organisme  ne  supporte  pas  la  fumée 
de  tabac.  On  rencontre  moins  de  capacité  pulmonaire  chez  les  athlètes  fu- 
meurs, moins  d'aptitude  au  travail  cliez  les  écoliers  fumeurs;  mais  il  n'est 
pas  certain  que  le  tabac  en  soit  cause.  L'habitude  de  fumer  diminue  la  ca- 
pacité de  travail  musculaire;  elle  diminue  aussi  l'aptitude  au  travail  mental 
sous  la  réserve  posée  par  Bush,  que  c'est  une  détente  pour  le  cerveau,  une 
courte  période  coupant  !e  travail,  à  condition  d'en  user  modérément.  Sur  le 
cerveau,  la  nicotine  est  d'abord  excitante,  et  ensuite  déprimante.  Le  pre- 
mier effet  étant  très  court,  on  peut  ranger  le  tabac  parmi  les  déprimants. 
Ce  sont  le  tempérament  individuel,  la  résistance  personnelle,  les  conditions 
où  l'on  se  trouve,  qui  fixeront  si  le  tabac  est,  ou  n'est  pas  nuisible  au  travail 
mental.  Les  effets  du  tabac,  une  fois  l'habitude  prise,  paraissent  provenir 
des  réflexes  conditionnés  formés.  —  Jean  Philipi'i:. 

b)  Burnham  ("W.  H.).  —  L' hygiène  mentale  et  les  ré pexes  conditionnés.  — 
Les  fonctions  végétatives  semblent  présider  longtemps  à  la  vie  de  l'enfant, 
sans  doute  pour  laisser  au  cerveau  plus  de  liberté  de  se  développer.  A  la 
naissance,  l'activité  de  l'enfant  est  contrôlée  par  les  centres  inférieurs  du 
cerveau  primitif  :  le  cerveau,  de  formation  plus  récente,  qui  commence  à 
apparaître  avec  le  lézard  et  contrôle  les  processus  mentaux  d'ordre  élevé, 
ne  fonctionne  pas  encore.  De  là  procède  toute  la  différence  entre  le  méca- 
nisme nerveux  de  l'enfant  et  celui  de  l'adulte.  Celui  de  l'enfant  répond 
aux  stimulants  biologiques  adéquats,  mais  non  aux  stimulants  d'association  : 
c'est  surtout  l'éducation  qui  va  développer  les  fonctions  du  nouveau  cerveau, 
celui  des  associations.  SÉTCtiKNOV,  puis  Pawlow  reprenant  sa  méthode,  ont 
inauguré  le  système  de  recherches  qui  consiste  à  étudier  avec  l'outillage  du 
laboratoire,  les  réactions  d'une  glande  ou  d'un  organe  moteur.  Pawlow  ap- 
pelle réflexe  inconditionné,  celui  dont  le  stimulus  est  adéquat:  par  exemple 
la  sécrétion  salivaire;  et  conditionné  le  réflexe  résultant  de  l'association 
d'un  stimulât  indift'érent  avec  le  stimulus  biologique,  adéquat  :  par  exemple 
le  son  de  la  cloche  (stimulus  indifférent)  associé  à  l'arrivée  de  la  nourriture 
(stimulus  adéquat)  provoquant  le  réflexe  salivaire  :  celui-ci  est  alors  condi- 
tionné. 

En  étudiant  ainsi  le  développement  de  l'enfant,  on  peut  le  soumettre  à 
l'expérimentation  à  un  âge  on  l'observation  psycliologii|Uc  lui  serait  impos- 
sible. Watson  qui  a  procédé  ainsi,  sur  de  jeunes  enfants  et  des  animaux, 
conclut  que  cette  méthode  est  applicable  à  toutes  les  sortes  d'expériences 
sur  la  lumière,  l'acuité  visuelle,  la  forme,  etc.  :  et  c'est  probablement  la 
seule  pour  étudier  les  images  consécutives  chez  l'animal.  C'est  aussi  la  seule 
pour  jauger  l'acuité  auditive,  la  sensibilité  différentielle  au  bruit;  en  un 
espace  de  temps  qui  ne  soit  pas  trop  long,  elle  permet  aussi  de  mesurer 
le  rôle  de  l'olfaction  (et  Ton  sait  que  nous  n'avons  à  peu  près  rien  sur 
l'acuité  olfactive,  la  sensibilité  différentielle,  la  classification  des  impres- 
sions olfactives,  leur  effet  sur  la  vie  émotionnelle  de  l'animal,  etc.,  tant  ces 
recherches  sont  peu  accessibles  à  la  méthode  ordinaire.)  Enfin,  elle  per- 
met de  jauger  assez  bien  la  sensibilité  à  la  température  et  au  contact,  et 
pour  la  finesse  de  la  localisation,  elle  détermine  des  facteurs  qui  échappent 
aux  précédents  moyens  d'investigations  (p.  461  ). 

Partant  de  ces  données,  B.  pose  que  le  premier  devoir  d'une  éducation 
hygiénique  est  de  mettre  l'organisme  de  l'enfant  dans  des  conditions  où  i 


XIX.  -  FOiNCTIONS.MENTALKS.  31)5 

ac(iuière  les  réflexes  biologiques  fondamentaux  nécessaires  pour  la  santé  et 
le  développement  normal  ;  son  second  devoir,  de  lui  faire  acquérir  les  réflexes 
conditionnés  (les  liabitudes)  nécessaires  à  sa  santé;  et  le  troisième  de  le 
mettre  en  état  de  conserver  le  plus  longtemps  possible  cette  plasticité  de  la 
substance  nerveuse  qui  lui  rend  possible  non  seulement  Tarquisition  des 
réflexes  conditionnés,  mais  aussi  celle  d'autres  combinaisons  plus  impor- 
tantes, et  qu'il  surajoutera.  Sans  cela,  c'est  l'arrêt  au  lieu  du  progrès  con- 
tinué (p.  4SI). 

Après  avoir  insisté  sur  la  compb^xité  de  tous  ces  problèmes,  B.  donne  les 
conclusions  de  ses  recherclies  :  1"  Les  réflexes  conditionnés  se  fi^rment  très 
facilement  chez  l'enfant,  et  se  défont  de  même  ;  d'où  l'on  pourrait  conclure 
([ue  le  chemin  conducteur  de  l'association  est  établi  dans  la  substance  grise 
du  cortex.  D'ailleurs,  elles  forment  un  groupe  à  part,  et  qu'il  n'y  a  pas  à 
confondre  avec  les  réflexes  ordinaires  :  la  marque  essentielle,  selon  IIough, 
est  que  les  connections  entre  fibres  éfférentes  et  afférentes,  sont  purement 
des  voies  fusant, à  travers  la  substance  nerveuse,  plutôt  t^u'une  voie  con- 
ductrice spécialisée. 

2"  Tout  organe  récepteur  peut  sans  doute  fournir  des  réflexes  conditionnés  ; 

'en  d'autres  termes,  toute  impression,  quelle  qu'elle  soit,  peut  s'associer  avec 

un  stimulus  biologique  pour  produire  un  réflexe  conditionné  :    et  on  peut 

poser  qu'il  en  est  de  même  pour  tout  organe  moteur  ou  pour  toute  glande. 

3»  Le  réflexe  conditionné  e.st  d'autant  plus  solide  qu'il  a  été  plus  renforcé 
par  la  répétition  de  l'association  :  il  arrive  souvent  aussi  ([u'un  réflexe  con- 
ditionné renforce  un  réflexe  biologique  :  et  parfois  le  réflexe  biologique  ne  se 
manifeste  pas  avant  d'avoir  été  ainsi  renforcé. 

4°  Nombre  de  réactions  morbides  (hystérie,  tics,  ete.j  .sont  des  réflexes 
conditionnés. 

5"  Enfin  le  réflexe  conditionné  peut  servir  à  déterminer  les  manques  d'un 
organe  sensoriel.  —  Jean  Philippe. 

IV.  Psychologie  comparée.  ^ 

Coustet  (E.).  —  Connaissances  humaines  et  connaissances  animales.  — 
Les  animaux  semblent  disposer  de  moyens  d'investigations  qui  avaient  fait 
admettre  par  H.  Fabre  chez  les  insectes  «  des  aptitudes  sensorielles  d'une 
exquise  finesse  ».  Comme  la  lumière,  l'odeur  n'aurait-elle  pas  ses  rayons  X; 
et  l'homme  n'est-il  pas  un  «  aveugle-né  »  pour  nombre  de  qualités  objec- 
tives sensibles  pour  les  animaux  inférieurs?  —  G.  L.  Duprat. 

Delage  (Yves)  et  Goldsmith  (Marie).  —  L'arffHmenl  de  la  continuité 
et  les  nouvelles  m('thode-'<  en  physio-psyc/iologie.  —  Certains  biologistes  mo- 
dernes, se  réclamant  du  monisme,  veulent  éliminer  la  conscience  et  les 
phénomènes  psychiques  des  réactions  motrices  provoquée;*,  par  les  exci- 
tations sen.sorielles  ;  cela  résulte,  disent-ils,  de  la  thèse  qui  ramène,  en 
dernière  analyse,  tous  les  processus  vitaux  à  des  phénomènes  physico-chi- 
miques. On  ne  voit  pas  que  cet  argument  démontre  que  la  conscience  ne 
puisse  intervenir  dans  les  réactions  des  animaux  même  invertébrés.  Y.  D. 
a  montré  ailleurs  comment,  par  suite  de  l'absence  du  langage,  les  facultés 
psychiques  des  animaux,  bien  que  réelles,  s'exercent  d'une  manière  extrê- 
mement différente  de  celles  de  l'homme. 

Les  adversaires  de  la  conscience  chez  les  animaux  se  divisent  en  deux 
groupes  :  dune  part,  les  partisans  de  la  théorie  des  tropismes  de  J.  LOEU; 
de  l'autre,  les  élèves  de  Pawlo\v  et  toute  l'école  des  réflexes  conditionnels 


:j%  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

ou  associatifs.  Sous  ces  deux  formes,  la  tendance  générale  est  d'écarter 
systématiquement  la  conscience  de  l'explication  des  phénomènes  psy- 
chiques, en  les  ramenant  tous  à  des  réflexes  plus  ou  moins  compliqués,  sui- 
vant l'élévation  du  degré  occupé  dans  l'échelle  des  êtres  par  l'animal  étudié. 
C'est  raisonner  comme  si  l'animal  n'avait  pas  de  percep/ion  sensorielle,  mais 
seulement  des  réactions  sensorielles  dont  on  ne  peut  même  pas  rechercher 
s'il  les  ignore  ou  les  connaît  (s'il  en  a  conscience)  :  en  effet,  la  conscience 
est  de  l'introspection;  laquelle  est  personnelle,  puisqu'on  ne  peut  faire  de 
l'introspection  chez  autrui.  Descartes  ne  sort  pas,  malgré  ses  raisonne- 
ments, de  son  cogito:  on  ne  peut  donc  connaître  les  phénomènes  de  con- 
science que  chez  soi.  Donc  si  l'on  admettait  les  idées  de  Loeb  et  Pawlow, 
la  conclusion  stricte  serait  que,  dans  une  étude  scientifique  des  phénomènes 
psycho-physiologiques,  il  faut  laisser  de  côté  la  conscience  et  chercher  l'expli- 
cation de  ces  derniers  dans  la  physiologie  pure. 

Mais  si  Descartes  ne  peut  sortir  par  raisonnement  du  cogito,  peut-il 
conclure  que  l'existence  de  l'univers  est  discontinue  parce  qu'il  n'existe 
que  par  notre  conscience,  laquelle  est  discontinue?  Le  contraire  de  monde 
est  continu  parce  qu'il  est  pen-u  par  d'autres  consciences  même  quand  la 
mienne  ne  le  perçoit  pas)  est  Inen  plus  probable;  donc,  d'autres  consciences 
que  la  mienne  existent  chez  d'autres  hommes,  à  un  degré  proportionnel 
à  leur  intelli.^ence  et  aussi  chez  les  autres  animaux  d'une  façon  également 
proportionnelle.  Négliger  le  facteur  conscience  qui  peut  être  un  facteur 
actif  dans  les  réactions  motrices  consécutives  aux  excitations  sensorielles, 
et  l'annuler  de  peur  de  le  mal  interpréter,  c'est  donc  commettre  une  erreur 
certaine  de  peur  d'une  erreur  éventuelle.  D'où,  la  conclusion  des  auteurs  : 
ne  pas  négliger  le  facteur  conscience,  mais  l'étudier  par  l'intermédiaire  de 
ses  réactions.  —  Jean  Philippe. 


Bridges  (  J.  W.  )  et  Coler  (L.  E.).  —  Influence  de  la  condition  sociale  sur 
r intelligence.  —  B.  et  C.  commencent  par  rappeler  différentes  recherches 
précédemment  faites  sur  cette  question,  sans  l'aborder  de  front;  des  dif- 
férences ont  été  signalées,  sans  essayer  de  les  déterminer  à  fond.  Il  fau- 
drait, pour  tirer  cette  question  au  clair,  modifier  les  méthodes  d'investi- 
gation, et  ne  pas  hésiter  à  employer,  pour  tester  les  enfants  appartenant 
à  des  milieux  sociaux  très  différents,  des  procédés  et  des  jauges  variant 
selon  les  variations  du  milieu. 

En  con.-iéquence,  ils  ont  examiné  des  élèves  appartenant  à  deux  écoles 
dont  le  recrutement  se  faisait  dans  des  milieux  sociaux  très  différents  :  ils 
ont  appelé  «  école  favorisée  »,  celle  dont  les  élèves  venaient  de  familles  de 
professeurs,  de  propriétaires,  de  fonctionnaires,  de  travailleurs  que  l'on 
pouvait  qualifier  d'intellectuels;  l'autre  école  recrutait  ses  élèves  parmi 
des  enfants  d'ouvriers  proprement  dits  :  cheminots,  forgerons,  cordonniers, 
électriciens,  etc.  La  conclusion  est  que  les  enfants  du  premier  groupe  sont 
capables  de  suivre  les  programmes  scQlaires  plus  tôt  que  ceux  du  second 
groupe  :  leur  âge  mental  est  en  avance  sur  l'âge  civil  de  leurs  condisciples 
(fils  d'ouvriers)  d'environ  deux  ans.  Il  semble  que  les  garçons  reçoivent 
plus  que  les  fillettes  Tinfluence  mentale  de  leur  milieu  social  :  les  fillettes 
de  l'école  non  privilégiée,  sont  bien  supérieures  aux  garçons  de  cette  école  : 
les  garçons,  au  contraire,  sont  notablement  supérieurs  aux  fillettes  dans 
l'école  privilégiée  :  cela  apparaît  surtout  dans  les  épreuves  où  les  fonctions 
mentales  supérieures  (abstraction,  analyse)  ont  un  rôle  prépondérant.  — 
Resterait  à  déterminer  si  cette  .supériorité  tient  au  milieu  ou  à  l'hérédité  : 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  :5"'7 

les  auteurs  siiiiialent  rimportance  de  cette  question,  sans  essayer  de   la 
résoudre.  —  Jean  Philh^pe. 

b-c)  "Weiss  (A.  P.).  —  /telalioiis  entre  ta  psi/chologie  df  la  slrucliire  et 
celle  de  la  façon  d'agir  {hehavior).  —  lidalionn  entre  la  /tsi/c/ndogie  fonc- 
tionnelle et  cdli'  de  la  faron  d'agir.  —  Les  structuralistes  sont,  au  dire 
de  "W.,  ceux  qui  partent'  de  ce  principe  :  il  y  a  un  esprit,  ou  une  con- 
science, dont  toutes  les  modalités  peuvent  se  ramener  cà  des  sensations, 
des  images  et  des  affections  :  il  s'agit  de  les  coiinaître.  —  Celui  qui 
tire  les  données  psychologiques  de  nos  modes  d'agir,  cherche  moins  quels 
sont  nos  états  mentaux  que  quelles  sont  nos  actions  mentales  et  comment 
elles  se  constituent.  'W.,  qui  est  partisan  de  cette  seconde  forme  de  psy- 
chologie, lui  donne  quatre  bases  fondamentales  :  1"  la  résistance  des 
neurones  varie  avec  leur  fonction;  2°  chaque  récepteur  est  directement 
relié  par  une  chaîne  neiirale  à  un  système  réalisateur  limité;  et  indirec- 
tement à  nombre  d'autres  systèmes  réalisateurs;  3''  chaque  processus  ner- 
veux qui  se  développe  modifie  le  caractère  des  autres  processus  qui  vont 
avec  lui  ;  4-^  certaines  formes  de  connexions  neurales  entre  les  récepteurs 
et  les  réalisateurs,  sont  héritées;   d'autres  sont  acquises. 

D'autre  part,  "W.  pose  les  principes  suivants  :  le  lien  que  l'enseignement 
établit  entre  la  psychologie  structurale  et  celle  de  la  façon  d'agir,  est  dû 
à  la  croyance  populaire  que  le  corps  et  l'esprit  sont  liés  de  telle  sorte  que 
celui-ci  puisse  at:ir  sur  celui-là.  Un  état  de  conscience  qui  ne  se  manifeste 
pas  par  ime  certaine  manière  d'agir  n'existe  pas  pour  la  science  :  la  psy- 
chologie comme  science  n'a  donc  pas  besoin  de  la  conscience.  Ce  qu'on 
appelle  introspection,  n'est  que  la  capacité  ou  l'habitude  de  réagir  par  du 
langage  à  l'impression  donnée  par  des  récepteurs  obscurs.  Pour  analyser 
et  classer  les  états  psychologiques,  la  psychologie  de  nos  modes  d'agir  offre 
autant  de  ressources  que  la  structurale  :  de  plus,  elle  a  l'avantage  que  les 
objets  de  son  étude  peuvent  être  représentés  en  séries  causales,  comme  cela 
a  lieu  dans  les  sciences  naturelles.  Enfin,  quand  cette  psychologie  peut 
voir  comment  nous  agissons,  elle  solutionne  du  même  coup  toutes  les 
questions  de  la  psycholo.:iie  structurale. 

L'axiome  de  l'ancienne  psychologie  (l'esprit  contrôle  l'activité)  se  trouve 
mis  en  question  par  les  nouvelles  formules  de  psychologie  expérimentale. 
On  n'a  jamais  montré  comment  l'esprit  contrôle  l'activité. 

Si  l'on  veut  admettre  l'existence  de  la  conscience,  on  ne  peut  la  considérer 
que  comme  une  réaction  verbale  à  des  excitations.  La  psychologie  se  borne 
à  étudier  les  diverses  formes  de  cette  réaction  :  c'est  tout  ce  qui  la  diffé- 
rencie des  autres  sciences  naturelles.  Encore  faut-il  admettre  que  cette 
conscience  n'est  qu'une  de  nos  façons  de  réagir  aux  excitations  du  milieu. 
—  Jean  Philipi'i:. 

"Watson  (Je.  B.i.  —  Essai  pour  formuler  le  but  de  la  psychologie  de  la 
façon  d'agir.  —  Après  un  long  exposé  historique  et  analytique,  "W.  pose 
que  la  psychologie  observe  des  réflexes  :  la  façon  de  se  conduire  se  compose 
des  différentes  manières  de  réagir  aux  excitations  venues  du  milieu  :  la 
psychologie  les  étudie  comme  le  médecin  étudie  les  réflexes  achilléens  ou 
rotuliens,  et  le  mécanisme  de  ces  réactions  dépend  des  intégrations  déjà 
établies  entre  les  récepteurs  et  nos  muscles  et  glandes.  —  Partant  de  ce 
point  de  vue,  et  après  avoir  comparé  la  psychologie  humaine  et  celle  des 
animaux,  "W.  examine  quels  sont  les  rapports  de  la  psychologie  avec  la 
physique,  la  neurologie,  la  physiologie,  la  médecine  :  toutes  ces  sciences 


3118  L"ANi\EE  BIOLOGIQUE. 

étant  connexes  à  la  psychologie,  il  faut  les  connaître  pour  aborder  utilement 
l'observation  et  l'expérimentation  psychologique.  —  Jean  Philippe. 

a)  Russell  (S.  B.  .  —  Substihition  complexe  dans  la  façon  de  se  comp<»-t('i\ 
—  Spencer  a  employé,  dans  sa  théorie  de  l'instinct,  le  terme  d'action  réflexe 
complexe,  pour  désigner  une  façon  de  se  conduire  complexe,  dans  laquelle 
des  excitations  complexes  provoquent  des  mouvements  complexes.  B.  R. 
emploie  le  terme  de  substitution  complexe  dans  un  sens  analo,i;ue.  Quand 
à  un  enfant,  dit-il,  nous  demandons  de  répondre  exactement  à  cette  question 
«  combien  font  deux  et  un  »,  nous  provoquons  le  déclanchement  d'un 
mécanisme  de  substitution  complexe  :  analysons  ce  qui  se  passe  quand 
rhabitude  est  formée,  et  nous  verrons  que  le  son  de  ce  mot  deux,  ne  peut 
avoir  beaucoup  d'action  pour  faire  jaillir  le  mot  ti'ois;  de  même  pour  le  sorii 
de  //«,  que  se  passe-t-il?  C'est  beaucoup  plus  difficile  à  analyser  que  dans 
la  simple  substitution;  on  peut  dire  qu'il  y  a  là  un  degré  de  plus  dans  la 
correspondance  (en  .spécialisation  et  en  complexité)  entre  l'organisation 
individuelle  et  le  milieu  où  elle  vit.  C'est  pour  ainsi  dire,  la  coordination 
et  l'intégration  de  la  correspondance  (explication  <iue  B.  R.  ne  présente  ni 
comme  très  claire,  ni  comme  définitive,  mais  à  titre  de  simple  aperçu).  — 
Jean  Philippe. 

b)  Russell  (S.  B.).  —  L'adaptation  préliminaire  dans  la  façon  d'agir.  — 
Quand  on  étudie  la  façon  d'agir,  on  constate  que  ce  sont  les  animaux  qui 
ont  le  système  nerveux  le  plus  parfaitement  organisé,  qui  savent  le  mieux 
s'adapter  aux  changements  de  milieu  :  et  nous  appelons  intentionnelle 
l'adaptation  qui  se  fait  d'avance  pour  s'adapter  à  ces  changements.  Il  vaii- 
drait  mieux  dire  :  adaptation  préliminaire,  étant  entendu  que  cela  n'im- 
plique, dans  cette  opération,  rien  qui  ressemble  à  l'ancienne  conscience. 
Partant  de  là,  R.  veut  montrer  que  si  l'on  peut  expliquer  la  formation 
de  nos  habitudes  par  un  mécanisme  d'associations  nerveuses,  à  plus  forte 
raison  une  explication  mécaniste  arrivera  à  rendre  compte  du  caractère 
intentionnel  de  certains  modes  d'agir.  —  Jean  Philippe. 

Craig  (Wallace).  —  AppiHit  et  aversion  constitutifs  de  l'Instinct.  —  .V  la 
notion  des  cliaînes  de  réflexes  par  lesquelles  on  cherche  à  expliquer  l'ins- 
tinct, l'auteur  oppose  une  conception  plus  simple  fondée  sur  deux  états  prin- 
cipaux :  l'appétit  et  l'aversion.  Le  premier  consiste  dans  un  état  d'agitation  et 
de  recherche  en  l'absence  d'un  stimulus  déterminé  qui,  dans  le  cas  le  plus 
simple,  est  la  présence  de  la  nourriture;  l'aversion  consiste  en  un  état  d'a- 
gitation et  d'effort  pour  éloigner  un  .stimulus  dont  la  présence  est  désa- 
gréable, par  exemple,  chez  le  pigeon  la  présence  auprès  d'un  mâle  avec  la 
femelle  d'un  autre  mâle  rival  :  le  premier  cherche  à  chasser  le  second  ou 
à  éloigner  de  lui  sa  compagne.  —  Y.  Delage. 

a.  Psych<ilo{/i''  animale. 

Peterson  (Jos.i. — Effet  sur  l'éducation  du  rat  delà  longueur  îles  couloirs 
(de  labyrinthe)  aveuglé.^.  —  D'après  Thorndike,  quand  on  se  demande  si 
le  plaisir  aide  à  la  formation  d'une  association,  on  oublie  trop  que  le  plaisir 
ne  lui  est  ])as  antérieur,  pas  même  contemporain,  mais  postérieur  .•  il  n'ap- 
paraît qu'une  fois  l'association  formée.  Et  c'est  là  une  question  à  laquelle  les 
psycliologues  ont  donné  trop  peu  d'attention.  ^^■ATSO.^■  a  voulu  résoudre  le 
problème  en  donnant  à  des  rats  une  proie  à  atteindre  à  travers  une  série  de 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  :V,»'.) 

dédales:  un  ,i;roupe  de  rats  recevait  sa  proie  dès  qu'il  arrivait  à  la  cliambre 
à  nourriture  et  l'autre  ne  la  recevait  que  :]0  secondes  après  son  arrivée. 
Pour  les  deux  groupes,  le  temps  nécessaire  à  l'éducation  a  été  le  même. 
Mais  le  problème  est  beaucoup  plus  complexe  que  s'il  s'agissait  de  l'adapta- 
tion à  un  simple  stimulus  :  en  réalité,  les  stimulants  sont  très  nomi)reux; 
soit  qu'on  les  considère  hors  de  l'animal,  soit  eu  lui  dans  son  organisation 
innée  ou  acquise.  La  nouveauté  (rerenci/),  la  fréquence,  l'intensité  des  sti- 
mulants sont  insuftisants  pour  donner  l'association  :  ils  ne  viennent  qu'en 
seconde  ligne  :  il  arrive  que  certains  stimulants  continuent  d'ogir  pendant 
un  certain  temps  de  façon  synchrone  avec  les  actuels,  en  sorte  que  la 
réponse  est  une  résultante  de  l'ensemble.  Telle  ou  telle  voie  pourrait  être 
choisie  :  elle  est  même  essayée  :  mais  c'est  la  formule  la  plus  consistante 
{t/iemost  consistent  irai/  in  the  ii^hn/c),  la  plus  complète,  qui  est  choisie,  l'em- 
porte sur  les  autres  et  leur  survit.  Les  essais  se  fondent  dans  le  choix  défi- 
nitif. Voilà  ce  ([u'il  faut  considérer  pour  déterminer  la  sélection  à  fin  d'ap- 
prendre :  et  ce,  sans  oublier  que  l'organisme  et  la  façon  d'agir  d'un  animal 
sont  très  compliqués,  et  qu'il  est  contraire  à  une  conception  scientifique  de 
la  biologie,  de  les  simplifier  pour  arriver  à  les  expliquer. 

C'est  ce  qui  a  guidé  P.  dans  l'élaboration  de  ses  expériences  :  il  s'est  dit 
(|u'en  variant  la  longueur  des  couloirs  en  cul-de-sac  du  labyrinthe  classique, 
la  différence  des  réactions  en  présence  de  cette  variation,  ne  serait  expli- 
cable ni  par  la  fréquence,  ni  parla  «  récence  »,  ni  par  l'intensité  du  stimu- 
lant. Aucun  de  ces  facteurs  ne  suffirait  seul  à  expliquer  l'habitude  :  ils  y 
collaborent  d'une  façon  complexe.  Maison  peut  raisonnablement  supposer 
que  les  impulsions  à  entrer  et  sortir  sont  directement  proportionnelles  à 
la  longueur  du  couloir  en  cul-de-sac,  ou  du  moins  qu'il  y  a  un  rapport,  pos- 
sible à  déterminer.  La  question  devient  alors,  non  pas  :  l'animal  a-t-il  perçu 
des  relations,  fait  des  jugements  pratiques,  eu  des  idées  ;  mais  elle  est  : 
peut-on  déterminer  schématiquement  comment  la  complexité  des  stimu- 
lants, quand  leur  combinaison  favorise  l'éducation,  fonctionne  de  façon  à  ce 
«lue  l'animal  apprenne  par  les  résultats;  cela  ne  fait  guère  doute  :  ce  que 
P.  cherclie,  c'est  comment  et  par  quelles  sortes  de  résultats  l'animal  ap- 
prend. 

Après  avoir  exposé  sa  technique  expérimentale,  P.  donne  ses  résultats, 
les  examine  et  les  critique,  et  formule  quelques  conclusions  :  1°  Le  rat  se 
corrige  très  vite  de  retourner  sur  ses  pas  à  la  sortie  d'un  cul-de-sac  :  mais 
il  continue  d'y  entrer  et  ce  jusqu'au  fond,  d'autant  plus  longtemps  que  le 
couloir  est  plus  éloigné  de  la  chambre  à  nourriture:  l'élimination  de  cette 
erreur  ne  se  fait  pas  par  diminution  du  nombre  des  entrées,  mais  en  dimi- 
nuant de  plus  en  plus  la  longueur  de  couloir  parcourue,  —  2°  l'erreur 
pour  les  impasses  courtes  disparait  plus  vite  que  pour  les  longues  :  celles 
pour  les  impasses  éloignées  de  la  nourriture  dure  plus  que  pour  les  rappro- 
chées. Au  reste,  les  différences  individuelles  sont,  sur  ce  point  comme  sur 
les  autres,  considérables  :  et  il  paraît  nécessaire  d'étudier,  plus  qu'on  ne  l'a 
fait  jusqu'à  présent,  les  différences  individuelles,  car  les  moyennes  ne  suf- 
fisent pas  à  donner  la  physionomie.  C'est  ce  que  P.  se  propose  de  faire 
dans  des  expériences  en  préparation.  —  Jean  Philippe. 

Fénis  (F.  de).  — ■  Contribution  à  P élude  des  cris  et  du  chant  des  oiseaux 
dans  ses  rapports  acec  la  musique.  —  L'auteur  divise  les  oiseaux  en  plusieurs 
catégories,  montrant  une  évolution  progressive  du  chant.  Les  uns  ont  un 
simple  cri  toujours  identique  à  .lui-même  et  qui  n'est  pas,  sous  le  rap- 
port musical,  d'un  ordre  plus  élevé  que  le  cri  de  n'importe  quel  autre 


400  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

animal;  les  autres  soat  chanteurs,  mais  à  des  degrés  très  divers.  Certains 
ont  une  mélodie  monotone  dont  le  rythme  surtout  est  invariable  ;  d'autres 
varient  la  mélodie   et  le  rythme    et  dans   des  proportions  assez  notables 
pour  mériter  le  nom  d'improvisateurs.  Une  place  à  part,  hors  de  cette  série, 
doit  être  faite   aux  oiseaux  imitateurs.  La  question  est  de  savoir  s'il  existe 
quelques  lois  générales  sur  lesquelles  se  règlent  les  variations  du  chant  chez 
les  oiseaux  improvisateurs,  et  s'il  existe  quelques  points  de  contact  entre 
ces  lois  et   celles  qui  ont  présidé   à  l'évolution   de  la  musique  humaine. 
L'étude  faite  par  l'auteur  lui  permet  de  répondre  par  l'affirmative.  Dans 
la  musique  humaine,  l'évolution  comprend  les  stades  suivants  :  1°  mélodie 
monotone  se  répétant  toujours  identique  à  elle-même  ;  2"  mélodie  variée  dans 
sa  répétition  d'abord  à  l'octave,  puis  à  des  intervalles  plus  compliqués,  quinte, 
quarte:  3°  la  Diaphonie  et  le  Dédiant  caractérisés,  la  première  par  la  super- 
position de  deux  chants  n'ayant  entre  eux  aucun  lien,  le  second  par  la  super- 
position au  chant  principal  d'un  second  chant  lié  à  celui-ci  par  des  règles 
plus  ou  moins  définies,  telles  que  le  renversement  des  intervalles,  etc.,  mais 
en  tous  cas  sans  décalage  de  l'un  par  rapport  à  l'autre  ;  4°  le  Canon  et  la 
Fugue,  dans  lesquels  s'introduit  un  élément  nouveau  qui  est  précisément  ce 
décalage,  sous  le  nom   de  glissemept  par  suite  duquel  le  commencement 
des  différentes  parties  se  succède  dans  le  temps  suivant  un  rythme  déter- 
miné. Mais,  par  contre,  les  motifs  différents  ne  conservent  plus  une  indé- 
pendance  complète    et  restent    liés   par  des   ressemblances    telles   qu'ils 
peuvent  se^déduire  les  uns  des  autres.  A  cela  s'ajoutent  des  ornements  qui 
peuvent  être  indépendants,  mais   de  trop  courte  durée  pour  altérer  l'effet 
principal.  La  symphonie  moderne  n'est  que  l'extension  et  le  développement 
des  principes  de  la  fugue,  variation  et  analogie  des  motifs,  glissements  et 
ornements  surajoutés  pouvant  aboutir  à  une  complexité  extrême.  Chez  les 
oiseaux  improvisateurs,  l'auteur  constate  que  les  variations  du  chant  se  font 
suivant  les  principes  comparables,  mais,  bien  entendu,  avec  une  application 
rudimentaire.  On  y   retrouve  en  effet  l'analogie  et  la  variation  des  motifs, 
la  variation  et  la  reprise  du  rythme  et  les  ornements  surajoutés.  Et  Fauteur 
conclut  :  «    Nous  sommes    donc  amenés  à  penser  qu'il  n'y  aurait  pas  deux 
modes  de  développement,  mais  un  seul  pour  toute  musique,  que  ce  soit  celle 
toute  spontanée  de  l'oiseau  ou  celle  plus  recherchée  dont  la   structure  de 
notre   oreille  a   déterminé  consciemment   ou  inconsciemment  les  lois  au 
cours  des  siècles.  »  —  Y.  Delage. 

Reboussin  (K.).  —  Arrivée  des  Oiseaux  dans  la  région  de  Verdun  en  i9l7. 
—  L'auteur  cite  tous  les  Oiseaux  qu'il  a  vu  arriver  autour  de  Verdun  et  qui 
n'ont  pas  été  dérangés  par  le  bruit  de  l'artillerie.  —  A.  Mi:neoadx. 

Petit  (aîné  L.).  —  L'arrivée  des  HirondeUeset  des  Martinets  en  1917.  — 
En  plus  de  quelques  dates  relatives  à  cette  arrivée,  l'auteur  cite,  d'après 
M.  B(jURGEOis,  le  fait  curieux  d'Hirondelles  revenant  vers  leurs  anciennes 
demeures  qui  se  trouvent  dans  la  zone  de  guerre  (en  Champagne)  et  nichant 
dans  les  pans  de  murs  encore  debout.  Si  un  obus  vient  renverser  ce  mur, 
elles  établissent  un  nouveau  nid  à  proximité,  quelquefois  avec  la  colla- 
boration d'Hirondelles  voisines.  Elles  sont  parfaitement  habituées  au  bruit 
du  canon.  —  -M.  Coldsmitii. 

Guerin  (G.).  —  Solidarité  entre  IIirnnd(dles.  —  L'auteur  rapporte  qu'ayant 
fait  mettre  dans  une  boîte,  qu'il  cloua  contre  une  poutre,  les  quatre  poussins 
d'hirondelles  jetés  par  terre  par  le  vent,  y  trouva  le  soir  encore  cinq  autres 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  401 

poussins  de  même  espèce  aussi  jetés  par  terre  par  le  vent  à  200  mètres  de 
là  et  qui  y  avaient  été  apportés  par  leurs  parents  ;  les  quatre  parents  ayant 
}u^é  que  la  boite  était  suffisante  pour  contenir  les  poussins  des  deux  nids. 
—  A.  Mi:neg.\u\. 

Guéniot  (D'").  —  L'instincl  familial  du  Chardonneret.  —  L'auteur  décrit 
le  nourrissage  des  jeunes  par  los  parents  ;  à  8  h.,  nourrissage  par  lanière  ;  à 
Oh.  l/"2,  le  père  dégorge  la  nourriture  qu'il  apporte  dans  le  bec  de  la  mère  et 
celle-ci  la  donne  ensuite  fidèlement  à  ses  petits  en  égalisant  les  parts.  Un 
nouveau  repas  a  lieu  à  5  h.,  apporté  par  le  père  ;  puis,  à  G  h.  1/2,  la  mère  part 
chercher  de  la  nourriture  qu'elle  distribue  encore  à  ses  petits  pour  reprendre 
ensuite  son  rôle  de  couveuse.  Les  absences  de  la  mère  ne  duraient  que  17  mi- 
nutes. Au  3«  jour,  les  absences  de  la  mère  furent  de  20  minutes.  Au  8°  jour, 
la  durée  de  rincubation  de  la  nichée  devient  moins  longue,  puis  le  nourris- 
sage  se  fait  par  les  deux  parents,  le  père  sans  l'entremise  de  la  mère.  Le 
12e  jour,  envolée  générale.  _  a.  Menegaux. 

Roubaud  (E.).  —  Observations  biologiques  sur  Nasonia  brevicornis.  — 
Etendant  à  un  nouveau  cas  les  observations  faites  par  Marchal  sur  ^etrasti- 
chus  Xanthomelxnx  et  Aplielinus  mytilaspidis ,  l'auteur  montre  que  la  femelle 
d'un  petit  Chalcidien,  Nasonia  brevicornis,  parasite  de  pupes  de  plusieurs 
espèces  de  Mouches,  pique  systématiquement  sa  victime  à  un  moment  où  il 
n'a  encore  aucun  œuf  à  déposer  et  uniquement  pour  faire  sourdre  par  les 
blessures  des  gouttelettes  du  liquide  dont  il  se  nourrit.  C'est  un  nouvel 
exemple  montrant  rintérêt  personnel  à  la  base  des  instincts  merveilleux 
qui,  dans  la  conception  de  Fabke  et  autres,  sont  providentiellement  adaptés 
à  (les  fins  lointaines.  11  est  même  à  noter  que  les  jeunes  Xasonia.  soumises 
à  une  alimentation  purement  hydrocarbonée,  ne  deviennent  pas  fécondes; 
il  semble  que  la  lymphe  de  la  victime  contienne  une  substance  spécifique 
nécessaire  à  l'élaboration  des  œufs;  d'ailleurs,  un  seul  repas  de  cette  nature 
suffit  pour  que  l'animal  reste  fertile  toute  sa  vie.  —  Un  autre  fait  montre 
bien  que  Tintérêt  individuel  et  non  un  instinct  infailliblement  orienté  vers 
la  conservation  de  l'espèce  intervient  dans  les  actes  du  Chalcidien.  Faute  de 
pupes  à  parois  minces,  il  pique  et  suce  la  lymphe  de  pùpes  à  parois  épaisses 
et  y  pond  ses  œufs;  la  progéniture  s"y  développe  jusqu'à  l'état  adulte  et 
meurt  là,  sur  place,  faute  de  mandibules  assez  fortes  pour  percer  la  paroi 
de  sa  prison.  T^[Suivent  des  indications  pratiques  sur  l'utilisation  de  l'animal 
comme  auxiliaire.]  —  Y.  Délace  et  M.  Goldsmith. 

Brun  (Rud.j.  —  La  Psychohxjie  moderne  des  fourmis  —  une  erreur  an- 
Ihropomorphique?  —  Ce  travail  est  une  critique  de  la  description  des  réac- 
tions olfactives  des  fourmis  publiée  par  H.  HennIiNG  dans  sa  monographie 
«  De  l'olfaction  ».  L'auteur  est  sévère  pour  Henning  qu'il  accuse  d'émettre 
des  opinions  sans  fondement,  des  généralisations  injustifiées;  de  présenter 
des  interprétations  fausses,  anthropomorpliiques  et  inexactes  de  choses  vraies 
en  elles-mêmes,  et  de  méconnaître  aussi  bien  les  faits  biologiques  que  les 
travaux  modernes  sur  la  question.  Pour  l'auteur,  les  réactions  psycholo- 
giques des  fourmis  sont  des  manifestations  d'engrammes  héréditaires  combi- 
nées dans  la  recherche  d'un  but  utile  (en  particulier  de  l'orientation  dans 
l'espace)  avec  les  acquisitions  dv  l'expérience  personnelle.  —  Y.  Delage. 

Kiitter  (Heinrich).  —  Observations  myrniicologiqucs.  Sur  la  biologie  et  la 
psychologie  de  quelques   espèces  de  fourmis.  —    L'auteur  a  entrepris   ces 
l'année  kiologique,  XXII.  1917.  26 


402  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

recherches  pour  vérifier  une  assertion  de  Wasmann,  d'après  laquelle  chez  les 
fourmis  qui  adoptent  des  individus  d'une  autre  espèce,  la  reine  de  l'espèce 
adoptée  peut  éventuellement  se  substituer  a  celle  de  l'espèce  principale. 
Comme  espèce  principale,  il  a  pris  fusca;  et  comme  espèce  adoptée  rufa.  Les 
tentatives  pour  faire  adopter  une  reine  de  rufa  ont  le  plus  souvent  été 
vaines;  la  reine  de  rufa  introduite  de  force  était  retrouvée  morte  le  lende- 
main; tandis  que  dans  un  cas  la  reine  léiiitime,  retirée  d'abord  et  rendue 
ensuite,  fut  aussitôt  acceptée  et  entourée  de  soins.  Il  a  pu  réussir  cependant, 
après  plusieurs  essais  infructueux,  à  faire  accepter  une  reine  de  /"w.sca  par 
des  rufa  privées  de  leur  reine.  —  Y.  Delage. 

Mead  (Harold.  Tupper).  —  Comporletnent  de  l'Emeriia  analoga.  —  Le 
crabe  Emerita  analoga.  placé  à  quelques  mètres  de  la  mer,  sur  un  rivage 
sablonneux  et  abandonné  à  lui-même,  court  vers  l'eau.  En  général  la  pente 
est  dirigée  vers  l'eau,  mais  si  on  place  l'animal  sur  une  pente  allant  en  sens 
inverse,  une  inclinaison  de  7  %  sufïit  à  inhiber  la  tendance.  Le  concours 
des  yeux  est  nécessaire,  car,  si  on  sectionne  les  pédoncules  oculaires,  l'ani- 
mal reste  immobile.  Sur  un  terrain  plat,  lorsque  la  vue  de  la  mer  lui  est 
bouchée  par  un  rebord  de  sable,  l'animal  se  place  sur  le  dos  et  reste  immo- 
bile; il  peut  quelquefois  mourir  là,  si  une  excitation  ne  vient  pas  le  réveiller. 
Lorsqu'il  se  remet  à  marcher,  il  s'oriente  la  partie  postérieure  vers  la  mer 
et  marche  en  ziz-zag  à  reculons.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

a)  Rabaud  (Etienne).  —  Les  chenilles  parasitées  de  Zygaena  occitanica  Vill. 
—  Des  observations  suivies  ont  montré  à  l'auteur  que,  contrairement  à 
l'opinion  généralement  admise,  le  comportement  des  chenille»  parasitées 
ne  diffère  en  rien  de  celui  des  chenilles  saines  :  ni  en  ce  qui  concerne  la  vie 
larvaire,  ni  en  ce  qui  concerne  les  processus  du  cocon  et  de  la  nymphose. 
En  particulier,  on  ne  voit  pas  la  chenille  abriter  son  cocon  sous  les  pierres 
pour  donner  à  son  parasite  un  supplément  de  protection,  ce  qui  serait  sin- 
gulièrement paradoxal.  —  Y.  Delage. 

b)  Rabaud  (Etienne).  —  LHnstlncl  de  «  MelUnusarvensis  »  L.  —  I.  Pour 
préciser  le  déterminisme  des  actes  de  ce  sphégien  paralyseur,  il  ne  suffit  pas 
de  l'observation  dans  les  conditions  naturelles,  où  les  rapports  entre  l'Hymé- 
noptère  et  sa  victime  sont  constants,  en  sorte  qu'il  est  difficile  de  juger  si  les 
actes  du  premier  sont  déterminés  .par  la  connaissance  des  conditions  ou 
simplement  par  l'iiabitude.  Il  faut  placer  les  deux  animaux  dans  des  condi- 
tions aberrantes,  et  voir  s'il  y  a  adaptation  instantanée  à  la  condition  nou- 
velle ou  persistance  d'actes  habituels  dans  une  condition  où  leur  adaptation 
devient  imparfaite.  C'est  cette  deuxième  alternative  qui  se  vérifie.  Les  deux 
acteurs  étant  mis  en  présence  dans  un  petit  tube  de  verre,  le  hasard  les  met 
fréquemment  dans  des  relations  anormales  (attaques  par  le  ventre,  attaques 
par  le  côté)  et  l'on  voit  alors  le  Sphégien  manier  son  dard  avec  son  assurance 
habituelle,  mais  de  façon  inopportune,  glissant  sur  des  téguments  trop  durs 
et  ne  réussissant  à  pénétrer  qiie  lors(iue  par  hasard,  après  plusieurs  tenta- 
tives infructueuses,  il  rencontre  une  membrane  articulaire  sans  aucune 
relation  spéciale  avec  le  système  nerveux.  Après  avoir  paralysé  sa  victime, 
il  l'utilise  pour  son  propre  compte  en  la  mangeant,  ainsi  qu'il  a  été  plusieurs 
fois  observé  dans  les  conditions  naturelles.  —  11.  La  place  des  coups  de  dard 
ne  dépend  nullement  de  l'anatomic  de  la  victime,  mais  uniquement  des  rap- 
ports de  situation  entre  la  Mouche  et  l'Ilyménoptèro  :  celui-ci  replie  son 
abdomen  ventralement  et  pique  au  point  quelconque  qu'il  rencontre.  Le 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  403 

nombre  des  coups  de  dard  est  un  pur  réflexe  déterminé  par  l'excitation  du 
sternum  de  la  Melline,  par  les  soubresauts  de  la  Mouche  ;  il  y  a  autant  de 
coups  de  dard  que  de  soubresauts  :  mais  si  les  soul)resauts  n'atteignent  pas 
le  sternum,  (pudle  que  soit  leur  violence,  le  dard  reste  inactif  et  la  Melline 
dévore  sa  proie  non  paralysée.  L'efl'et  paralysant  se  produit  ])ar  diffusion 
rapide  tlu  venin,  quel  que  soit  le  point  piqué.  —  III.  L'observation  des  autres 
Hyménoptères  vulnérants  conduit  à  des  conclusions  analogues  et  montre  que 
la  raison  des  actes  du  prédateur  ne  doit  pas  être  cherchée  dans  une  prescience 
instinctive,  mais  dans  des  réactions  réflexes  actuelles  :  les  soubresauts  de  la 
victime  déterminent  l'acte  de  picjuer  aiissi  souvent  et  aussi  longtemps  qu'ils 
persistent,  et  ces  soubresauts  sont  eux-mêmes  conditionnés  par  les  relations 
de  position  au  moment  de  rattac^ue,  par  la  situation  des  points  vulnérables  et 
par  la  diffusion  du  venin  jusqu'aux  centres  nerveux.  De  même,  le  choix  de  la 
victime  ne  dépend  pas  d'une  prescience  par  rapport  aux  exigences  de  la 
larve,  mais  uniquement  d'une  affinité  actuelle  qui  peut  être  influencée  par 
des  conditions  extérieures  telles  que  la  faim  ou  la  fatigue;  enfin,  l'acte  de 
piquer  la  proie  est  dicté,  comme  l'a  montré  Marchal,  par  l'intérêt  personnel, 
le  prédateur,  même  lorsqu'il  se  nourrit  en  partie  de  pollen,  se  repaissant  du 
sang  ou  de  la  chair, de  sa  victime.  —  Y.  Delage.    . 

Peairs  (A.  M.).  —  Mouvcinent^  ri/tlimifjUL'S  synchrones  des  larves  d'I/y- 
/)h(iHtria  ciitiea.  —  Ces  larves,  répandues  à  l'extérieur  d'une  boîte,  pro- 
duisent à  intervalles  de  3  ou  3  minutes  un  mouvement  collectif  curieux. 
Elles  se  mettent  à  se  balancer  rythmiquement  d'un  côté  à  l'autre.  La  moitié 
antérieure  du  corps  est  d'abord  redressée  en  position  demi-droite,  puis  raj)!- 
dementportée  d'un  côté,  puis  de  l'autre,  avec  un  angle  de  90  degrés  environ. 
Le  mouvement  est  présenté  d'abord  par  quelques-unes  des  larves,  puis  en 
quelques  secondes,  toutes  en  font  autant,  et  en  parfaite  union.  Le  rythme 
est  de  40  par  minute  environ,  et  chaque  manifestation  dur^  de  45  secondes 
à  plus  d  une  minute.  La  correction  des  mouvements  est  encore  plus  rapide 
que  leur  début.  A  quoi  rime  ce  mouvement?  11  n'a  rien  à  voir  avec  le 
tissage  de  la  toile,  semble-t-il.  Aucune  excitation  artificielle  ne  le  met  en 
train  :  ni  sons,  ni  fumée,  ni  odeur,  ni  secousses.  On  ne  l'arrête  pas  artifi- 
ciellement non  plus.  Aucun  chef  d'orchestre  n'est  apparent  :  le  mouvement 
débute  dans  une  partie,  ou  même  plusieurs,  de  la  colonie,  et  gagne  la  tota- 
lité de  celle-ci.  Toutes  les  colonies  présentent  cette  habitude,  en  captivité 
comme  en  liberté.  —  H.  de  Varigny. 

c)  Rabaud  (Etienne).  —  Vinslincl  paralyscur  des  Hi/tnnwptéres  vulné- 
rants. —  A  la  suite  des  travaux  de  Fabre  où  l'imagination  poétique  joue 
un  rule  fcàcheux  à  côté  de  l'observation  scientifique,  une  légende  s'est 
formçe  d'après  laquelle  les  Hyménoptères  paralyseurs  sont  doués  d'uu 
instinct  impeccable,  mystérieux,  providentiel,  qui  leur  fait  diriger  leur  coup 
d'aiguillon  exactement  dans  les  ganglions  nerveux  qui  doivent  être  atteints 
par  le  venin  pour  produire  les  effets  de  paralysie,  de  curaris'ation,  sans 
lesquels  la  proie  piquée  serait  rendue,  par  la  putréfaction,  impropre  à  la 
nourriture  des  larves  de  l'agresseur.  Les  observations  de  P.  Marchal  (1887 
et  1803)  ont  fait  justice  de  ces  fantaisies  par  des  observations  qui  ne  laissent 
pas  place  au  doute.  Cependant  une  démonstration  expérimentale  manquait 
encore;  elle  est  fournie  dans  la  présente  étude.  En  soumettant  à  la  piqûre 
de  Pompile  des  araignées  de  taille  assez  forte,  R.  constate  que  la  cuirasse 
chitineuse  forme  un  obstacle  impénétrable  contre  lequel  le  dard  ne  s'acharne 
pas  ;  mais  si  l'on  offre  à  la  piqûre  la  région  moins  protégée  de  l'anus  et  des 


404  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

filières,  la  piqûre  a  lieu  et  tous  les  effets  de  curarisation  se  produisent 
presque  instantanément,  bien  que  les  ganglions  soient  très  loin  de  là.  Dans 
de  nombreuses  expériences  avec  des  espèces  variées,  R.  montre  que  la 
piqûre  se  fait  là  où  la  peau  est  assez  tendue  pour  permettre  la  pénétration, 
sans  aucun  souci  des  relations  anatomiques  avec  les  ganglions.  Si  l'on  rap- 
pelle les  observations  des  Peckiiam,  deMARCHAL,  de  Maigre,  d'après  lesquelles 
les  larves  des  paralyseurs  s'accommodent  parfaitement  d'une  nourriture  tuée 
et  putréfiée,  on  voit  qu'il  ne  reste  rien  de  la  légende  accréditée  par  Fabre 
[voir  aussi  Rabaud,  ù)].  —  Y.  Delage. 

Berland  (J.).  —  Adaplation  de  l'instinct  chez  une  Araignée  :  Nemoscolus 
Laurae  E.  Simon.  —  Le  Nemoscolua  Laurae  construit  normalement  un  nid 
en  forme  de  cône  renversé  relié  par  sa  base  à  une  toile  orbiculaire  presque 
verticale  et  formée  par  des  fils  radiaires  et  des  fils  spirales.  L'animal  fut 
placé  avec  le  nid  conique  dans  un  tube  de  verre  long  et  étroit,  où  la  place 
lui  manquait  pour  faire  la  toile  orbiculaire.  Immédiatement,  il  adapta  celle- 
ci  aux  conditions  locales,  en  la  réduisant  à  un  triangle  formé  par  un  petit 
nombre  de  rayons.  Cette  toile,  plusieurs  fois  détruite  par  les  proies,  fut 
reconstruite  toujours  de.  la  même  façon.  Mais  bien  plus  remarquable  que 
cette  adaptation  immédiate  est  le  fait  que,  replacée  dans  un  large  cristal- 
lisoir,  où  elle  avait  toute  la  place  nécessaire  pour  sa  toiie  orbiculaire, 
l'araignée  lui  conserva  une  forme  partiellement  étriquée,  rappelant  celle  qui 
lui  avait  été' imposée  par  la  forme  du  tube.  11  y  a  là  un  fait  de  persistance 
d'une  variation  immédiate  de  l'instinct.  D'autres  individus,  dont  on  avait 
placé  la  retraite  conique  à  plat  sur  le  fond  d'un  vase  avec,  autour,  des  bran- 
chages dressés, surent  en  quelques  minutes  la  redresser  dans  une  position 
normale  en  fixant  des  fils  à  l'ouverture  du  cône  et  aux  branchages  et  en 
tirant  sur  ces  fils.  Toutes  firent  cela  la  nuit,  à  la  même  heure,  après  un 
même  temps  de  repos.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Thompson  (El.  Lock).  —  Analyse  des  procédés  d'apprentissage  chez  le 
Limaçon  {Physa  pyrina). —  Ces  expériences  ont  été  entreprises  pour  étudier 
l'aptitude  des  Physa  à  distinguer  entre  les  excitations  :  dans  ce  but,  T. 
avait  d'abord  adopté  une  méthode  analogue  à  celle  de  Pawlôw  :  il  l'a  modi- 
fiée ensuite,  pour  rechercher  simplement  ce  qui  pouvait  former  des  asso- 
ciations. D'où  les  deux  parties  de  travail  :  I,  étude  de  Taptitude  à  se  modifier, 
étudiée  par  une  méthode  analogue  à  celle  du  réflexe  salivaire  :  éducation 
des  réflexes  conditionnés  ;  II,  aptitude  à  se  modifier,  étudiée  par  la  métliode 
du  labyrinthe. 

1.  Etude  du  caractère  des  réponses  à  une  simple  application  de  nourriture 
à  la  bouche  :  chaque  réponse  étant  considérée  comme  correspondant  au 
réflexe  salivaire  de  Pawlovv  ;  consécutivement,  on  présentait,  d'une  part, 
de  la  nourriture,  en  pinçant,  en  même  temps  qu'on  faisait  une  pression 
sur  une  autre  partie  du  corps,  on  déterminait  un  réflexe  conditionné. 
Restait  à  mettre  en  jeu  l'excitation  sans  la  nourriture,  et  à  voir  le!»  cas  où 
il  y  avait  et  ceux  où  il  n'y  avait  pas  de  réaction. 

il.  On  sait  que  les  /Vi//sa  peuvent  rester  longtemps  sous  l'eau  et  viennent 
respirer,  au  besoin  d'oxygène,  en  écartant  les  plantes  de  la  surface  de  leur 
habitat.  On  a  donc  privé  niécaniciuement  les  Physa  d'air,  en  ne  le  rendant 
accessible  qu'à  l'extrémité  d'un  couloir  aboutissant  d'en  l)as  à  la  surface  de 
Teau.  Le  besoin  d'air  oblige  l'animal  à  agir  :  son  éducation  est  conditionnée 
ou  nécessitée  par  la  rencontre  ou  la  non-rencontre  de  la  bouche  d'air. 

Les  conclusions  sont  qu'on  saisit  bien  ainsi  sur  le  fait  l'aptitude  des  Physa 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  405 

à  s'adapter  kco  stimulus  :  la  fatigue  apparaît  en  certain  cas.  En  outre,  Pliiisa 
acquiert  l'habitude  de  répondre  à  l'un  des  deux  stimulants  qui  ont  été  cou- 
plés :  il  a  donc  formé  une  association  entre  eux.  Cette  l'ormation  dure  quatre 
jours,  avant  rétablissement  du  souvenir.  Mais  cette  capacité  de  former  des 
associations  ne  lui  permet  pas  de  résoudre  le  problème  du  labyrintlie;  il 
parait  donc  manquer  d'aptitudes  «  sélectives  ».  —  Jean  Piulippe. 

a)  Goldsmith  (Marie).  —QueJqws  réaclions  sensorielles  chez  le  Poulpe.— 
De  ces  expériences  résulte  que  le  Poulpe  possède  la  discrimination  des  cou- 
leurs, sans  en  excepter  le  rouge  qui  n'est  nullement,  ainsi  qu'on  l'avait  cru, 
confondu  avec  le  noir.  La  mémoire  des  couleurs  existe  et  s'établit  assez  faci- 
lement, mais  elle  est  courte,  ne  dépassant  pas  2  à  3  heures.  Lorsqu'elle  a 
disparu,  il  reste  un  souvenir  latent  se  manifestant  par  le  fait  que  l'expérience 
relative  à  un  objet  ou  à. un  acte  déterminé  s'acquiert  au  bout  d'un  nombre 
moindre  d'essais.  Les  sensations  tactiles  sont  soumises  aux  mêmes  lois  que 
les  sensations  visuelles  et  montrent  de  même  le  phénomène  du  souvenir 
latent;  elles  paraissent  jouer  dans  la  vie  psychique  de  l'animal  un  rôle 
plus  important  encore  que  les  sensations  visuelles.  —  Y.  Del.age. 

b)  Goldsmith  (Marie).  —  L'acquisition  d'une  habitude  chez  le  Pouljje.  — 
Dans  le  bac  habité  par  un  Poulpe  on  laisse  tomber  un  objet  cà  côté  d'une 
Actinie  et  le  Poulpe,  en  étendant  un  bras  pour  le  saisir,  est  piqué  par  les 
nématocystes  de  l'Actinie;  il  retire  aussitôt  son  bras.  On  recommence  la 
même  expérience  un  bon  nombre  de  fois  et  le  Poulpe  finit  par  acquérir  une 
expérience  individuelle  contraire  à  son  instinct  naturel.  Le  lendemain,  tout 
est  oublié,  l'instinct  a  reparu,  l'expérience  individuelle  a  disparu;  mais 
si  l'on  recommence  reïpérien<^e,  on  constate  qu'il  faut  un  moins  grand 
nombre  d'essais  pour  que  l'instinct  soit  de  nouveau  refoulé  par  l'expé- 
rience acquise.  Si  Ton  continue  ainsi  de  jour  en  jour,  il  arrive  un  moment 
où,  dès  le  premier  essai,  le  Poulpe  ne  réagit  plus  :  il  a  acquis  une  expé- 
rience individuelle  plus  forte  que  son  instinct  naturel  ;  ainsi  se  trouve 
démontrée  l'existence  d'une  aptitude  psychique  bien  connue  chez  les  Verté- 
brés, même  inférieurs,  mais  que  l'on  s'accordait  à  refuser  aux  Invertébrés. 
—  Y.  Del.age. 

c)  Goldsmith  (Marie).  —  Quelques  réaciions  du  Poulpe  :  contribution  à 
la  psi/chologie  des  inverti^brés.  —  Ce  travail  est  la  continuation  et  le  dévelop- 
pement des  deux  études  précédentes  ;  il  présente  une  vue  d'ensemble  sur  ce 
(jue  nous  pouvons  savoir  par  les  procédés  actuels  de  recherche  de  la  psycho- 
logie du  poulpe.  M.  G.  a  employé  laméthode  que  l'on  pourrait  appeler  associa- 
tive, la  même  qui  lui  a  servi  pour  ses  recherches  sur  les  poissons.  (  V.Ann.bioL, 
XX,  191.)  Ce  sont  les  perceptions  tactiles  qui  ont  fourni  le  plus  souvent  dés 
moyens  d'investigation.  Pour  les  sensations  de  couleur,  la  méthode  employée 
a  permis  de  voir  si  les  poulpes  sont  capables  de  reconnaître  comme  diffé- 
rents les  objets  qui  nous  paraissent,  à  nous,  de  couleurs  différentes;  la  con- 
clusion est  affirmative,  même  pour  la  couleur  rouge;  de  plus,  il  reste  un 
souvenir  de  ces  perceptions,  lequel  commence  à  s'effacer  graduellement 
deux  heures  après  et  disparait  généralement  au  bout  de  quatre  heures.  La 
répétition  facilite  l'implantation  du  souvenir.  La  forme  ne  semble  pas  être 
perçue  par  l'œil  du  poulpe,  mais  il  est  très  sensible  aux  différences  de  dimen- 
sions. Etudiant  ensuite  la  possibilité  de  faire  acquérir  au  poulpe  des  habitudes 
en  opposition  avec  ses  instincts.  M.  G.  constate  que,  dans  ce  cas,  l'habitude 
s'acquiert  lentement   et  difficilement,    mais    indubitablement;    seulement 


406  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

elle  disparait  vite.  C'est  par  l'association  de  deux  sensations  que  l'habitude 
s'établit  :  au  cours  de  cette  acquisition,  les  mouvements  deviennent  de 
mieux  en  mieux  adaptés.  M,  G.  conclut  que  nous  sommes  ici  en  présence 
de  manifestations  psychiques  de  mémoire,  d'adaptation  individuelle  et  d'ac- 
quisition d'habitudes  qui  ne  diffèrent  pas  en  nature  de  ce  que  montrent  les 
Vertébrés  inférieurs  (par  exemple  les  poissons).  Les  différences  sont  de  degré, 
et  par  conséquent  d'ordre  quantitaiif  et  non  pas  quciHlatif.  —  Jean  Philippe. 

b.  Psycholof/ie  infantile. 

a)  Hunter  ("W,  E.  ).  —  Uéactions  distraites  chez  Un  enfant.  —  L'intérêt  de 
ces  expériences  (qui  succèdent  à  des  recherches  faites  par  le  même  auteur 
sur  des  enfants  et  des  animaux)  réside  dans  ce  fait  :  l'erîfant  examiné 
(15  à  IG  mois)  paraissait  n'avoir  aucune  sorte  de  langa.ue,  même  par  gestes. 
11  était  sensible  au  rythme  ;  il  émettait  des  sons,  quelques-uns  en  réponse 
à  des  impressions;  mais  il  ne  se  servait  pas  spontanément  de  sons  pour 
s'exprimer,  ni  pour  symboliser  des  choses.  H.  conclut  de  ses  expériences 
qu'il  y  a  deux  façons  de  comprendre  le  retard  des  réactions  :  ou  bien  par 
un  état  d'orientation  externe  qui  agit  durant  la  distraction  ;  ou  bien  par  un 
facteur  intra-organique.  On  s'explique  très  bien  que  les  animaux  réagissent 
conformément  à  l'orientation  :  mais  il  semble  que  pour  l'enfant,  ce  soit  un 
élément  interne,  kinesthésique,  qui  ait  agi.  11  n'y  avait  pas  de  langage, 
lequel  est  idéatif  dans  son  fonctionnement;  mais  il  a  pu  exister  des  idées 
sensorielles  kinesthésiques;  car  il  est  probable  que  le  langage  non  vocal, 
lequel  a  peu  d'utilité  sociale,  continue  sans  doute  de  jouer  un  certain  rôle 
lorsque  l'individu  veut  contrôler  ses  réactions.  —  Jean  Philippe. 

Nice  (Mary  Morse).  —  Développement  du  langage  chez  un  enfant,  de 
huit  mois  à  aix  ans.  —  Observation  très  méthodiquement  prise  et  qui  suit 
les  diverses  transformations  du  langage  chez  l'enfant.  L'entourage  a  fait 
en  sorte  que  l'enfant  n'emploie  les  mots  que  spontanément,  et  s'est  gardé 
de  lui  seriner  certains  vocables.  N.  a  donné  des  tableaux  très  complets 
des  mots  employés,  en  les  classant  par  groupes  déterminés,  surtout  par  la 
forme  de  services  que  le  mot  choisi  rend  à  l'enfant  pour  exprimer  :  les 
images  de  son  entourage,  les  images  du  dehors,  les  formes  abstraites 
(temps,  fonction,  etc.).  Les  verbes  surtout  ont  été  exactement  coUigés.  Pour 
faciliter  le  repérage,  N.  rapproche  de  son  observation  les  principales  con- 
clusions de  ses  devanciers.  —  Jean  PiiiLipi'E. 

Anonyme.  —  Galton,  enfant  prodige.  —  Pendant  toute  son  enfance  il  a 
été  par  l'intelligence  au  rang  d'enfants  notablement  plus  âgés  (d'après  le 
travail  de  L.  M.  Terman,  dans  Amer.  Joiirn.  of  Psychologg  .  —  Y.  Delage. 

Terman  (Lewis  M.).  —  La  mesure  de  r intelligence  :  t'n  test  pour 
surhommes.  —  T.  établit  un  tableau  de  100  mots  de  ditliculté  croissante, 
et  note  de  combien  de  mots  l'individu  soumis  à  l'épreuve  connaît  le  sens  : 
il  trouve  20  mots  pour  un  écolier  de  8  ans,  30  pour  10  ans.  40  pour  12  ans, 
r)0  pour  14  ans,  65  pour  im  adulte  moyen  et  75  et  plus  pour  les  intellectuels 
supérieurs.  Il  faut  multipliei-  ces  nombres  par  180  pour  avoir  approxima- 
tivement le  nombre  total  de  mots  connus  du  sujet.  —  Y.  Del.\ge. 

Starch  (Dan.).  —  Similitudes  mentales  entre  frères  et  sœurs.  —  Les 
.similitudes  entre  enfants  des  mêmes  parents  sont  sensiblement  égales  pour 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  407 

los  opérations  mentales  soumises  à  rintlnenco  de  l'école  et  i)Our  celles  qui 
ne  leur  sont  pas  soumises:  ce  qui  indiquerait  que  l'hérédité  joue  ici  un 
rôle  plus  important  que  le  milieu.  D'autre  part,  il  y  a  à  peu  près  égalité 
entre  les  ressemblances  mentales  et  les  ressemblances  physiques.  Enfin, 
il  semble  que  certaines  facultés  offrent  plus  volontiers  que  d'autres,  de  la 
similitude  :  la  facilité  de  parole,  la  perception  des  formes  géométriques, 
prêtent  à  peu  de  similitudes;  tandis  qu»on  en  trouve  beaucoup  lorsqu'on 
étudie  récriture,  le  tapage,  etc.  —  Jean  Philippe. 

Anonyme.  —  La  mentalité  des  orphelins.  —  Comparaison,  d'après  le 
l)rofesseur  R.  Pintner,  de  leur  taux  d'intelligence  par  rapport  aux  autres 
enfants.  —  Y.  Délace. 

c.  Psi/cholof/ie  anormale. 

...  La  Xcurolo<iie  de  ijnerre.  —  Cette  revue  générale  présente  nn  tableau 
rapide  des  transformations  de  la  neurologie  du  fait  des  observations  de 
guerre.  La  pathologie  cérébrale  classique  avait  été  constituée  surtout  par 
l'observation  anatomo-pathologique  et  clinique  de  sujets  ayant  dépassé  l'âge 
adulte,  et  chez  lesquels  l'appareil  vasculairç  et  le  tissu  nerveux  présen- 
taient une  vulnérabilité  plus  grande  et  un  pouvoir  de  restauration  moindre 
que  durant  la  période  de  maturité.  Les  lésions  sont  déficitaires,  endogènes, 
dilTuses  :  c'est  une  pathologie  d'usure.  —  Au  contraire,  la  pathologie  céré- 
brale de  guerre  est  une  pathologie  de  l'âge  viril  :  les  lésions  y  sont  limitées, 
exogènes,  parfois  uniquement  superficielles  :  si  les  réactions  n'y  sont  pas 
limitées,  c'est  à  cause  des  complications  secondaires.  —  Ce  côté  mis  à  part, 
on  est  frappé  de  la  rapidité  des  restaurations.  Les  lésions  de  la  zone  rolan- 
dique  déterminaient  des  hémiplégies  et  des  monoplégies,  régressant  assez 
rapidement,  et  souvent  complètement.  On  est  frappé  de  la  façon  dont  se  fait 
la  restauration  fonctionnelle  dans  nombre  de  cas  où  le  traumatisme  a  été 
dûment  contrôlé.  Les  séquelles  monoplégiques  sont  localisées  surtout  aux  mem- 
bres supérieurs,  les  troubles  parétiques  y  sont  relativement  peu  accentués, 
mais  elles  offrent  des  troubles  sensitifs  spéciaux,  ceux  du  sens  stéréognos- 
tique  de  préférence.  —  Les  blessures  de  la  région  frontale  ont  confirmé  ce 
que  l'on  savait  de  l'indilïérence  relative  de  la  zone  frontale  :  on  voit  des  bles- 
sés, malgré  des  brèches  frontales  considérables  et  des  pertes  importantes  de 
substance  cérébrale,  ne  présenter  aucun  trouble  moteur  ni  intellectuel,  et 
n'avoir  que  des  troubles  subjectifs  insignifiants.  Ces  derniers  troubles  sont 
cependant  fréquents  :  céphalées  permanentes  ou  paroxystiques,  étourdis- 
sements,  éblouissements,  états  pseudo-vertigineux,  etc.,  qui  s'exagèrent  à 
l'occasion  des  fatigues.  —  Pour  la  moelle,  on  n'a  guère  fait  que  contrôler 
l'exactitude  des  localisations  médullaires  et  préciser  les  territoires  moteurs 
ou  sensitifs  correspondant  et  les  zones  de  la  réflectivité.  On  a  constaté  aussi 
qu'il  peut  survenir  des  lésions  médullaires  sans  traumatisme  vertébral,  du 
simple  fait  d'une  violente  commotion.  —  Pour  les  nerfs,  on  a  vu  avec  plus 
de  netteté  l'existence  d'une  répartition  .systématique  des  faisceaux  nerveux 
correspondant  aux  différents  groupes  musculaires.  Il  existe,  dans  les  gros 
troncs  nerveux  comme  dans  la  moelle,  une  topographie  fasciculaire  constante, 
que  révèlent  l'électrisation  directe,  l'analyse  minutieuse  de  certaines  para- 
lysies dissociées.  De  même,  on  a  porté  à  plus  d'exactitude  les  données  sur 
les  modes  de  réagir  du  tissu  nerveux,  la  poussée  centrifuge  du  cylindraxe 
néoformé,  etc.,  les  trajets  tortueux  et  parfois  les  déraillements  des  jeunes 
fibres  renaissantes  dans  leur  marche  vers  les  muscles  qu'elles  vont  bientôt 


408  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

ranimer.  Enfin,  on  s'est  aperçu  que  les  différents  nerfs  ne  réagissaient  pas 
de  la  même  façon  aux  blessures.  Quoique  Ion  prétende  que  les  nerfs  des 
membres  sont  tous  sensitivo-moteurs,  l'observation  a  démontré  qu'à  lésions 
identiques,  tel  nerf  répond  surtout  par  une  paralysie  indolore,  tel  autre  par 
des  douleurs  sans  grand  trouble  de  la  motilité.  Au  bras,  le  radial  se  distingue 
par  la  prédominance  des  troubles  paralytiques,  le  médian  par  les  troubles 
douloureux  et  trophiques;  à  la  jambe,  le  sciatique  poplité  externe  se  com- 
portecomme  le  radial;  le  poplité  interne,  comme  le  médian.  Cette  indi- 
vidualité clinique  des  nerfs  se  manifeste  aussi  pour  la  restauration  :  le 
radial  régénère  plus  vite  que  le  médian.  —  Enfin,  les  formes  douloureuses 
qui  accompagnent  souvent  les  blessures  du  nerf  médian  et  du  sciatique 
poplité  interne,  ont  conduit  à  rechercher  le  rôle  du  système  sympathique. 
Dans  le  syndrome  causalgique,  pour  ces  nerfs,  on  note  la  douleur  des 
extrémités^  exacerbée  par  les  plus  légers  frôlements,  par  les  bruits,  les 
lumières,  les  émotions,  et  qui  ne  s'atténue,  sans  s'éteindre,  que  par  une 
humidification  permanente.  Les  caractères  de  ces  douleurs,  la  coexistence 
de  troubles  vaso-moteurs,  la  diffusion  des  sensations,  la  multiplicité  des 
causes  exacerbantes,  la  profonde  dépression  physique  et  mentale  des  sujets, 
ont  fait  penser  au  sympathique.  —  De  même,  les  désordres  vaso-moteurs 
les  plus  variés,  ont  été  signalés  :  décalcification  du  squelette  des  extré- 
mités, oedèmes,  cyanose,  rétractions  tendineuses  et  ligamenteuses,  modi- 
fications du  système  sudoral,  altérations  diverses  de  la  peau,  etc.  Le  système 
sympathique^  peut  être  atteint  soit  dans  ceux  de  ses  filets  qui  accompagnent 
les  troncs  nerveux,  soit  dans  ses  réseaux  qui  entourent  les  vaisseaux  satel- 
lites. —  Du  côté  mental,  on  a  retrouvé  toutes  les  formes  de  troubles  hystériques 
qui  tendaient  k  disparaître  :  on  les  a  retrouvés  les  mêmes  à  tous  les  âges 
et  sous  toutes  les  latitudes.  Ce  sont  toujours  ces  monoplégies  globales,  ces 
contractures  des  extrémités,  ces  ane.sthésies  dont  la  topographie  est  si  sou- 
vent fonction  de  la  méthode  d'examen,  ces  mutismes,  ces  amauroses,  etc. 
—  A  côté,  le  chapitre  de  la  patholegie  commotionnelle  s'est  enrichi  de  faits 
ypiques.  Chez  les  commotionnés,  tantôt  on  trouve  des  modifications  orga- 
niques :  teneur  du  liquide  céphalorachidien,  troubles  de  la  réflectivité,  du 
rythme  circulatoire,  etc.,  tantôt  on  est  conduit  à  .supposer,  malgré  l'absence 
de  troubles  objectifs,  une  désorganisation  plus  ou  moins  durable  de  l'équi- 
libre nerveux.  On  trouve  aussi  des  désordres  circulatoires,  des  tremble- 
ments, etc.  —  Ajoutons  ce  qui  concerne  les  troubles  dits  p/njsiopathirjues 
ou  nerveux  réflexes  :  groupe  nouveau,  dont  la  nature  reste  encore  indécise  : 
par  exemple,  ces  formes  d'impotence  plus  ou  moins  complètes,  survenant  à 
la  suite  de  blessures  légères,  s'accompagnant  de  troubles  de  la  contractilité 
idio-musculaire,  de  la  température  locale,  de  la  vaso-motricité,  surtout  aux 
extrémités.  Ces  phénomènes  sont  analogues  aux  troubles  trophiques  ou 
moteurs  considérés  comme  d'origine  réflexe  :  ils  diffèrent  à  la  fois  des 
troubles  d'origine  organique  et  des  troubles  d'origine  névropathique.  La 
perturbation  est  surtout  physiologique  (d'où  leur  nom),  peut-être  à  cause  d'une 
atteinte  du  sympathique.  —  Jean  Philippe. 

Babinski  (J.)  et  Froment  (J.).—  Troubles  physiopalhiques  d'ordre  ré- 
flexe. —  B.  et  F.  veulent  classer  de  façon  distincte  :  les  troubles  hystériques 
curables  par  la  psychothérapie;  les  troubles  qui  n'ont  rien  d'hystérique,  et 
sur  lesquels  la  suggestion  ne  peut  agir;  ceux  qui  sont  associés,  et  provien- 
nent à  la  fois  d'hystérie  et  de  troubles  pathologiques,  en  proportions  inégales 
et  pouvant  varier  selon  le  stade  de  la  maladie.  Les  phénomènes  physio- 
pathiques  résultant  d'une  perturbation  non  psycliique,  mais  physique,  et  se 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  4(»'.) 

manifestant  par  des  signes  objectifs  que  la  volmité  ne  peut  réaliser  et  sur 
lesquels  elle  ne  peut  avoir  une  action  directe,  sont,  par  exemple,  l'amyo- 
trophie,  l'hypotonie,  les  troubles  vaso-moteurs,  la  surexcitabilité  mécanique 
des  muscles  (avec  lenteur  dès  la  secousse),  Thyperliydrose,  la  surreflectivité 
tendineuse  :  phénomènes  auxquels  se  joignent  souvent  des  rétractions  fibro- 
tendineuses,  des  tuméfactions  articulaires,  de  la  décalcification  osseuse. 
Ces  troubles  sont  à  rapprocher  des  amyotrophies  consécutives  aux  lésions 
ostéo-articulaires  qualifiées  de  troubles  nerveux  d'ordres  réflexes  parce 
qu'ils  sont  attribués  à  une  perturbation  des  centres  médullaires.  Quelques 
neurologistes  estiment  que  les  troubles  de  motilité,  joints  à  ces  phénomènes, 
sont  toujours  d'ordrel  liystérique,  et  que  les  phénomènes  physiopathiques 
sont  seulement  la  conséquence  de  l'immobilisation.  B.  et  F.  estiment  que 
l'immobilisation  ne  peut  suflîre,  surtout  quand  elle  est  dUe  à  une  paralysie 
hystérique,  pour  réaliser  ces  troubles  :  mais  il  y  a  lieu  de  faire  le  départ  de 
l'une  et  l'autre  cause  dans  certains  cas  où  elles  sont  associées  toutes  deux. — 
Il  y  a  des  phénomènes  physiopathiques  purs,  et  des  troubles  pithiatiques 
purs  à  l'extrême  opposé  :  et  entre  les  deux,  les  troubles  mixtes  ou  mélangés 
des  deux.  Les  premiers  relèvent  d'une  lésion  causale,  dont  l'aggravation 
aggrave  ces  troubles  :  mais  sa  disparition  détermine  la  guérison  totale.  Les 
troubles  pithiatiques  relèvent  du  traitement  psychique:  les  troubles  mixtes 
s'améliorent  et  peuvent  disparaître  par  l'emploi  alternatif  ou  simultané  des 
deux  formes  de  traitement.  —  Jean  Philippe. 

» 

Lepine  (Jean).  —  Troubles  mentaux  de  guerre.  —  La  guerre  a  non 
seulement  précipité  l'évolution  rnorbide  en  bien  des  cas  (par  exemple  dans 
la  paralysie  générale),  mais  encore  elle  a  donné  un  relief  jusqu'ici  inconnu 
à  la  notion  de  psychose  aiguë,  curable.  La  confusion  mentale  passagère, 
psychose  d'épuisement,  s'est  manifestée  tantôt  par  du  délire  onirique,  par- 
fois hallucinatoire,  ou  du  délire  aigu;  tantôt  par  delà  stupeur;  les  commo- 
tionnés ont  présenté  de  l'hypotonie  fondamentale  avec  hyperémotivité  et 
troubles  variés  de  la  motricité  ;  certains  trausmatismes  cérébraux  ont  amené 
de  la  dysmnésie,  des  dysarthries,  parfois  de  l'anxiété  mélancolique.  Mais, 
seule,  la  prédisposition  peut  expliquer  comment  le  plus  grand  nombre  des 
cerveaux  soumis  aux  mêmes  épreuves,  si  pénibles  au  physique  et  au  moral, 
de  si  longue  durée,  ont  pu  «  tenir  »  pendant  que  4'autres  étaient  plus  ou 
moins  profondément  troublés  :  les  états  dépres.sifs  doivent  être  rattachés 
à  la  constitution  émotive,  à  l'hypotension  permanente  ou  à  la  tuberculose 
latente;  une  constitution  émotive  marquée  prédisposait  aux  délires  transi- 
toires de  persécution  ;  la  débilité  mentale  congénitale  à  la  manie  ;  les  mala- 
dies infectieuses,  l'alcoolisme,  la  syphilis,  la  tuberculose,  l'otite  aiguë,  aux 
encéphalites,  méningo-encéphalites,  artérites,  etc.  Le  «  dépaysement  », 
l'éloignement  de  laJ'amille,  l'angoisse,  les  privations,  le  froid,  l'insomnie,  la 
crainte  du  danger,  d'effrayantes  responsabilités,  ont  ajouté  aux  prédisposi- 
tions variées  l'influence  excitante  ou  débilitante  capable  de  faire  éclore  les 
psychoses  les  plus  diverses.  Les  délits  militaires  ont  souvent  été  commis 
par  des  épileptiques,  des  mystiques,  des  débiles  ou  des  déments  anciens; 
les  délirants  revendicateurs  ou  inventeurs  ont  été  excités  par  les  circons- 
tances; les  débiles  se  sont  fait  remarquer  par  des  «  simulations  de  fixation  » 
(persévérance  dans  un  état  pathologique  ancien i.  —  G.-L.  Duprat. 

Drouot  (Edouard).  —  La  rééducation  des  sourds  de  la  (juerre.  —  La 
rééducation  auditive  dépend  surtout  de  l'aptitude  à  comprendre,  interpréter 
ou  utiliser  les  données  réduites  de  l'organe  sensoriel.  «  Le  sourd  rééduqué 


41(t  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

est  mis  en  état  de  tirer  le  meilleur  parti  possible  de  son  audition  affail)lie  »  ; 
il  peut  se  faire  qu'il  utilise  des  données  jusqu'  «  alors  inconscientes.  Sou- 
vent le  rééduqué  comble  des  vides  par  induction  ;  il  le  fait  d'autant  plus  aisé- 
ment que  la  lecture  labiale  lui  permet  de  mieux  discerner  les  modes 
d'émission  de  la  voix  d'autrui  ;  apprendre  à  «  écouter  avec  les  yeux  »,  comme 
d'autres  apprennent  à  lire  avec  leurs  doigts,  c'est  encore  interpréter  des 
données  sensorielles  avec  une  intelligence  développée  par  l'exercice.  —  G. 

L.  DUPRAT. 

Sizeranne  ^Maurice  de  la).  —  Soldats  avenf/les  et  sourds.  — L'aveugle- 
sourd,  qui  a  vu  et  entendu,  peut  entrer  en  communication  avec  ses  sem- 
blables par  divers  procédés  dont  le  plus  simple  est  l'écriture  dans  la  paume 
de  la  main.  On  peut  affecter  chacune  des  phalanges  à  la  signification 
d'une  lettre.  Ce  qui  importe,  c'est  de  substituer  des  données  tactiles  aux 
données  visuelles  et  auditives  abolies.  —  G.  L.  Duprat. 

Marage  (D').  —  Les  surdités  de  r/uerre.  —  La  mesure  de  l'aptitude  audi- 
tive se  fait  pratiquement  par  la  voix  naturelle  ;  mais  il  n'y  a  point  de  me- 
sure commune  des  diverses  voix  naturelles,  variant  à  la  fois  quant  au 
timbre  et  à  l'intensité  ;  il  est  des  oreilles  qui  «  perdent  90  %  d'audition  pour 
les  voix  sourdes  avec  harmoniques  graves  et  qui  pour  les  voix  timbrées  à 
harmoniques  aigus,  n'ont  perdu  que  5  %  ».  La  mesure  de  l'audition  par  les 
réflexes  oculaires  (vestibulo-oculaires  ou  nystagmiques  etcochléo-palpébraux) 
est  susceptible  d'entraîner  les  plus  graves  erreurs,  parsuite  de  la  persistance 
de  troubles  de  l'excitabilité  vestibulaire.  d'anesthésies  ou  d'hypere.sthésies 
tactilo-auriculaires.  11  y  a  donc  avantage  à  se  servir  d'acoumètres  reprodui- 
sant la  voix  naturelle  au  triple  point  de  vue  du  timbre,  de  la  hauteur  et  de 
l'intensité,  mais  restant  identiques  pour  tous  les  sujets,  bien  que  pouvant 
varier  en  hauteur  (grâce  à  la  sirène)  et  en  intensité  ou  énergie  (grâce  à  la 
pression  plus  ou  moins  grande  subie  par  un  volume  déterminé  d'air  et  me- 
surable par  un  manomètre).  Plus  la  pression  nécessaire  à  l'audition  est 
grande,  plus  faible  est  l'acuité  auditive.  La  rééducation  des  malades  atteints 
de  surdités  curables  (et  non  pas  seulement  psychiques)  se  fait  au  moyen  ' 
des  mêmes  appareils,  qui  constituent  des  éducateurs  progressifs  de  l'apti- 
tude sensorielle,  par  des  exercices  gradués  fréquemment  répétés.  —  G.  L. 
Duprat. 

b)  Joteyko  (Mlle  le  D"^).  —  Les  fonctions  sensarielles  des  aveugles.  —  Les 
observations  faites  sur  les  aveugles-nés  opérés  ont  permis  de  constater  sur- 
tout l'inaptitude  à  la  perception  des  formes  visibles  et  des  distances  ou 
dimensions,  soumises  à  l'appréciation  des  nouveau-voyants  sans  le  secours 
des  données  tactilo-kinesthésiques.  Il  semble  même  que  plus  la  vision  est 
tardive,  plus  les  souvenirs  de  l'expérience  visuelle,  à  associer  à  ceux  de 
l'expérience  tactile  antérieure,  se  fixent  difficilement  (notamment  le  souvenir 
des  formes,  sil  n'est  pas  associé  à  celui  de  couleurs  nettes  i.  D'autre  part,  il 
n'est  pas  établi  du  tout  que  l'absence  de  données  visuelles  soit  compensée 
chez  les  aveugles  par  un  développement  exceptionnel  des  aptitudes  à  la 
perception  tactile  ;  chez  les  sujets  les  moins  intelligents  l'acuité  tactile  des 
aveugles  est  moins  fine  que  celle  d(>s  voyants.  Mais  ce  qui  importe,  c'est 
le  parti  intellectuel  tiré  des  données  les  plus  grossières  :  la  perception  étant 
affaire  de  mémoire  et  d'interprétation  des  données  sensorielles  en  fonction 
de  l'expérience  antérieure,  c'est  à  la  meilleure  utilisation  de  cette  expérience 
tactile  ou  visuelle  qu'il  faut  viser.  —  G.  L.  Dupkat. 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  411 

Fraser  C.  F.».  —  Psychologie  de  l'avt'itqle.  —  On  attribue  généralement 
à  l'aveui^le  de  merveilleuses  facultés  dans  le  touclier  et  l'ouïe  ;  KiNZ  (v.  Ann. 
niof.,  x\[,  1911,  }).  491)  les  a  ramenées  à  leur  exacte  valeur;  de  son  cfîté, 
Griesiîacii  est  arrivé  à  conclure  que  la  faculté  de  discerner  par  le  toucher 
n'est  pas  plus  développée  chez  Taveugle  que  chez  le  voyant;  elle  est  même 
affaililie  chez  l'aveugle  de  naissance.  Ce  qui  est  affiné  chez  l'aveugle,  c'est 
le  toucher  par  les  pulpes  digitales.  La  faculté  de  localiser  la  direction  du 
son  est  la  même  chez  les  aveugles  que  chez  les  voyants,  tout  en  variant  de 
personne  à  personne,  chez  les  uns  comme  chez  les  autres  ;  de  même  pour 
apprécier  la  distance  d'où  émane  un  son.  Chacun  des  deux  peut  être  habile 
à  localiser  la  direction,  en  même  temps  que  peu  capable  de  localiser  la 
distance,  ou  inversement.  Le  travail  manuel  fatigue  l'aveugle  plus  que  le 
voyant  de  même  âge  :  le  travail  intellectuel  le  fatigue  moins  que  le  manuel; 
pour  le  voyant,  c'est  le  contraire.  [Les  conclusions  de  Griesbacii  ont  été  mo- 
difiées depuis  1002.1  —Jean  Philipi-e. 

Briand  (Marcel)  et  Philippe  (Jean).  —  U7i  cas  de  bégaienheni  paroxys- 
tique d'origine  émotionnelle.  —  La  mutité  n'est,  quand  son  origine  est  émo- 
tionnelle, qu'une  hésitation  indéfiniment  prolongée,  un  «  bégaiement  ab- 
solu ».  Il  n'est  donc  pas  surprenant  que  le  choc  émotionnel  puisse  engendrer 
le  bégaiement  et  surtout  entraîner  chez  des  prédisposés,  chez  d'anciens 
bègues,  des  récidives,  avec  crises  paroxystiques.  Chez  le  sujet  No..,  le  bé- 
gaiement n'atteint  pas  chaque  mot.  n'affecte  que  les  débuts  de  phrases,  et 
est  lié  à  un  trouble  du  rythme  respiratoire,  que  le  choc  émotionnel  a 
aggravé  :  il  a  fallu  restaurer  le  rythme  normal  en  commençant  par  le  côté 
diaphragmatique  de  la  respiration;  puis,  détruire  l'obsession  d'origine  émo- 
tionnelle, qui  faisait  douter  de  la  guérison,  en  luttant  contre  l'émoi  patho- 
logique, et  en  faisant  épeler,  scander,  articuler  à  voix  de  plus  en  plus  haute 
(avec  reprise  des  exercices  respiratoires  dès  que  la  menace  de  bégaiement 
reparait,  et,  plus  tard,  avec  exercice  respiratoire  préventif).  La  fatigue  peut 
jouer  le  rôle  de  l'émotion  et  déclancher  des  crises  de  bégaiement  en  ren- 
dant moins  efficace  l'exercice  respiratoire  rééduqué.  L'efficacité  de  la  réédu 
cation  est  cependant  nettement  établie  par  la  guérison  obtenue  dans  les  cas 
défavorables  de  prédispositions  très  anciennes.  Connaître  les  causes  de  son 
bégaiement  et  savoir  comment  l'éviter,  après  avoir  réformé  les  rythmes 
respiratoires  vicieux  ou  inharmoniques,  c'est  être  capable  de'triompher  des 
prédispositions  et  des  conséquences  du  choc  émotionnel.  —  G.  L.  Dui'Rat. 

Oppenheim  (R.).  —  L'amnésie  traumatique  chez  les  blessés  de  guerre. 
—  L'amnésie  traumatique  (trépanation  ou  commotion)  n'est  pas  seulement 
lacunaire;  l'amnésie  antérograde  (événements  consécutifs  à  la  lolessure)  se 
prolonge  souvent  pendant  longtemps  et  rejoint  une  amnésie  de  fixation  ; 
elle  est,  il  est  vrai,  susceptible  d'amélioration,  tandis  que  la  lacune  cen- 
trale est  définitive  et  correspond  à  la  période  de  perte  de  connaissance  ou 
de  confusion,  pendant  laquelle  l'acquisition  des  souvenirs,  ou  la  fixation,  a 
été  nulle.  L'amnésie  rétrograde  paraît  plutôt  systématique,  sans  égards  pour 
les  souvenirs  les  plus  anciens  (perte  fréquente  de  souvenirs  d'enfance  et 
professionnels)  ;  mais  elle  e.st  susceptible  de  prompte  amélioration.  L'am- 
nésie de  fixation  est  celle  dont  les  sujets  se  plaignent  le  plus;  elle  est  liée 
à  des  troubles  de  l'attention,  du  langage,  des  plus  hautes  fonctions  intellec- 
tuelles (asthénie  commotionnelle).  Elle  explique  l'amnésie  antérograde,  à 
partir  du  moment  où  la  dépression  générale,  l'asthénie  psychique,  les  trou- 
bles profonds  du  fonctionnement  et  de  l'équilibre  humoral  ont  commencé. 


412  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Quant  à  la  lacune  qui  comprend  les  événements  immédiatement  antérieurs 
au  choc,  elle  doit  faire  disparaître  les  «images  dominantes  auxquels  les  sou- 
venirs perdus  devraient  s'adosser  ».  Aucune  explication  ne  parait  pouvoir 
être  tirée  de  la  physiologie  fondée  sur  des  localisations  cérébrales  :  les 
amnésies  considérées  ne  semblent  pas  «  localisables  ».  —  G.  L.  Duprat. 

Anonyme.  —  La  prétendue  loi  de  compensatioii.  —  Deux  lois  inverses 
ont  été  admises  :  la  loi  de  compensation  Ralph  Waldo  Emerson  d'après 
laquelle  toute  supériorité  psychique  dans  un  domaine  est  compensée  par 
une  infériorité  dans  une  autre,  et  la  loi  de  corrélation,  d'après  laquelle,  au 
contraire,  une  supériorité  en  entraîne  d'autres.  Des  recherches  de  M.  Gall 
{School  and  sociely.  1917),  il  résulte  que  c'est  la  seconde  loi  qui  l'emporte, 
les  cas  réels  conformes  à  la  première  étant  exceptionnels.  —  Y.  Delage. 

East  (E,  M.).  —  La  faiblesse  d'esprit  cachée.  —  Dans  la  détermination 
des  mesures  contre  la  propagation  de  la  faiblesse  d'esprit,  il  y  a  lieu  de 
tenir  compte  d'un  facteur  jusqu'ici  négligé  :  c'est  la  présence  de  la  faiblesse 
d'esprit  à  l'état  récessif,  et,  par  conséquent,  non  manifesté.  Si  on  exprime 
par  F  et  f  les  états  de  faiblesse  d'esprit  manifesté  et  récessif,  on  verra  que 
Ton  ne  peut  atteindre  par  les  procédés  d'eugénique  que  ceux  qui  ont  F 
dans  au  moins  un  de  leurs  parents,  tandis  que  ceux  qui  ont  un  ou  deux 
parents  f  donneront  1/2  ou  1/4  de  faibles  d'esprits  tout  à  fait  imprévus.  — 
Y.  Delage  et  M.  Golsdmith. 

Sessions  (Mina  A.).  —  Les  faibles  d'espritdans  VOhio.  —  Leur  proportion 
dépasse  1  %  de  la  population  totale  ;  à  part  un  petit  nombre  relégué  dans 
les  institutions  .spéciales,  tous  sont  en  liberté  et  libres  de  se  reproduire.  C'est 
cette  liberté  de  reproduction  -qui  est  la  cause  de  leur  grand  nombre  et 
qu'il  faudrait  entraver.  —  Y.  Delage. 

Anonyme.  —  Ltiidc  de  crimijwls.  —  11  résulte  des  observations  de  Goring 
rapportées  par  Miner  (dans  Psych.  Bull.)  que  le  type  du  criminel  de  LoM- 
BROSO  n'est  pas  réel  et  que  les  facteurs  de  la  criminalité  sont  la  déficience 
mentale  et  l'ambiance. —  Y.  Delage. 

Anonyme.  —  Le  taux  du  mariaye  chez  les  déments.  —  Dans  toutes  les 
formes  de  démence,  la  matrimonialité  est  diminuée,  mais  seulement  chez 
les  hommes:  par  là,  la  maladie  se  crée  une  barrière;  cependant,  chez  les 
femmes,  cette  diminution  est  presque  insensible  (d'après  le  D'  A.  Myerson 
dans  VAiner.  .Journ.  of  Lisanity).  —  Y.  Delage. 

Anonyme.  —  Le  traitement  des  criminels.  —  D'après  un  rapport  du 
D'P.M.  Bowers,  les  récidivistes  présentent  une  proportion  très  supérieure 
à  la  normale  de  certaines  tares  pathologiques  :  folie  (12  %),  faiblesse  d'es- 
prit (23  çé;,  épilepsie  (10  9é),  etc.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 


CHAPITRE   XX 

Théories  générales.  Généralités 

Annales  du  service  des  épiphyties,  t.  IV.  Mémoires  et  rapports  présentés  au 

Comité  des  épiphyties  en  I9I5  (357  pp.,  figures  et  planches.)  [440 

Anthony  (R.).     —    La   force   et    le    droit.  Le  prétendu  droit   biologique 

(Paris,  F.  Alcan,  Bibl.  philosoph.  contemp.,  194  pp.)  [433 

Cushny  (A.  R.).  — '  On  the  analysis  of  Liring  mat  ter  throwjh  its  reaction 

ti)  poisons.  (Rep.    86"^  Meet.     Brit.   Ass.   Adv.    Se,    Xewcastle-on-Tyne, 

1916,  470-477.) 

[Analysé  dans  le  volume  précédent  de  VAnn.  Biol.  (XXI,  p.  .390.) 

Darbishire  (A.  B.|.  —  An  Introductio  to  o  Biologg,  and  other  Papers. 
^Londres,  Cassell  et  C",  1917.)  [416 

Esterly  (Calvin  O.)-  —  Field  liesearch  and  Laboratory  Experiment  : 
their  places  in  ascertaining  and  explaining  habits  in  nature.  (Bull.  Scripps 
Institution  for  Biological  Research  of  the  Univ.  of  California,  N"  4, 
13  pp.)  [440 

Fairchild  Henri  Pratt).  —  Outline  of  applied  sociology.  (New-York,  Wac- 
millan  C",  353  pp.,  1916.) 
[L'eugénique  tient  une  place  prépondérante  dans  ce  livre.  —  Y.  Delage 

If)  Grasset  iD''  J.).  —  La  biologie  humaine  ou  science  de  l'homme.  (Rev. 
Se,  LV.,  iX»  3,  65-69.)  [432 

b) La  biologie  humaine.  (Paris,   E.  Flammarion,  Bibl.  philos,  scien- 

tif.,344pp.)  [432 

Ci Devoirs  et  périls  biologiques.  (Paris,  F.  Alcan,  Bibl.  philos,  con- 
temp., 546  pp.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Guilleminot  (H.).  —  Les  nouveaux  hori:.ons  de  la  science.  Tome  IV;  la  vie; 
ses  fonctions,  ses  origines,  sa  fin.   (Paris,  G.   Steinheil,  803  pp.,    1916.) 

[415 

Heikertinger  (Franz).  —  Das  Scheinproblem  von  der  Zweckmdssigkeit 
im  Organischen.  Ein  Beitrag  zur  Kritik  selectionstheoretischer  L'robleme. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  333-352.)  [415 

Hert-wig  (R.).  —  Bemerkungen  :u  dem  voranstehenden  Aufsatz  :  Das  Schein- 
problem von  der  Zweckmïissigkeit  im  Organischen.  (Biol.  Centralbl., 
XXXVll,  353-357.)  '  [415 

Jaworski  (Hélan)  et  d'Abadie  (René).  —  Un  pas  dans  V essence  des 
choses.  Philosophie  vérifiable.  L  Le  plan  Biologique.  Tome  l.  L'intério- 
risation. (Paris,  A.  Maloine  et  fils,  254  pp.)  [439 


414  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Le  Dantec  (Félix).  —    Vie  et  fonctionnement.    (Rev.  philos.,  LXXXIII, 

41tS-523.;  1418 

b) Le  problème  de  la  mort  et  la  conscience  universelle.  (Paris,  E.  Flam- 
marion, 18'.»  pp.  i  [410 

Legrand  (Louis).  —  IJemboilement  des  Plasmas.  Aperçu  d'une  théorie  mé- 
canique de  l'hérédité.  (Rev.  gén.,  Se,  30  juin  et  15  juillet.) 

[Exposé  de  la  théorie 

de  l'auteur  analysée  dans  VAnn.  Biol.,  XXI,  p.  388.   L'auteur  a  ajouté 

■  pour  la  clarté  de  l'exposé  quelques  figures  schématiques.  —  M.  Goldsmith 

Levene  (P.  A.).  —  L'individualité  chimique  des  éléments  des  tissus  et  sa 
signification  biologique.  (Rev.  gén.  Se,  XXVIIl,  N°  9,  276-'280.)  [41<) 

Lillie  (Ralph  S.).  —  The  formation  of  structures  resembling  organic 
growlhs  by  means  of  eleclrolytic  local  action  in  nietals.  and  the  gênerai 
physiological  significance  and  control  of  this  type  of  action.  (Biol.  Bull., 
XXXIII,  135-186.)  .  [434 

Lull  (Richard  Swann).  —  Orqanic  évolution.  (New-York,  Macmillan, 
727pp.,253fig.,  30  pi.)  '  [41 'J 

Lynch  (A.).  —  L'évolution  dans  ses  rapports  avec  l'éthique.  (Rev.  philos., 
LXXXIV,  201-227.)  [434 

Mac  Dougal  (D.  E. ;  and  Spoehr  (H.  A.)-  —  Tlie  behavior  of  certain  gels 
useful   in'the  interprétation  of  the  action    of  plants.    (Science,  18  mai, 

484.)  [418 

Mary  (Albert  et  Alexandre).  —  Introduction  à  la  biologie  miceUairc. 
(Paris,  Maloine,  38  pp.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Mac  Dowall  (S.  A.).  —  Seven  Donbts  of  a  ,Biologist.  (London,  Longmans 
and  C",  64  pp.)  jSera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Mitchell  (P.  Chalmers).  —  Le  darwinisme  et  la  guerre.  (Paris,  F.  Alcan, 
Bibl.  philos,  contemp.,  trad.  d'anglais  •  par  M.   Solovine,  168  pp.,  1916.) 

[430 

Morgan  (T.  H.)-  —  -1  critique,  of  the  Theory  of  Evolution.  (Princeton  Uni- 
versity  Press:  London, Oxford  University  Press,  X  -{-  197  pp.,  1916.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Osborn  (Henry  Fairchild).  —  The  origin  and  évolution  of  life.  (New- 
York,  Cil.  Scribner's  Sons,  ;322  pp.,  135  fig.  i  [418 

à?)  Rabaud  (Etienne).  —  La  biologie  et  la  guerre.  (Rev.  Se,  LIV,  709, 
1916.)  [431 

b)  —  --  Qu'est-ce  que  la  «  biologie  liumaine  »?  (Rev.  Se,  LV,  N"  0,  163- 
168.)  ■   [432 

Rebière.  —  Ilecherches  expérimentales  sur    quelques   hydroxols  à  micelles 

argentiques.  (Thèse,  Paris,  1916.)  [437 

Roder  (Ferdinand).  —  Der  philosophische  Grundfelher  der  konditioiialen 

Betrachtwigsineise.  (Biol.  Centralbl.,  XXXVII,  289-294.)  [415 

Russell  (E.  S.).   —  Form  and  Funclion.  A    coiUrihution   lo  the  history  of 

animal  Morphology .  (London,  J.  Murray,  384  pp.,  15  fig.) 

[Exposé  de  Thistoire  de  nos  connaissances 

dans  ce  domaine  depuis  l'antiquité  jusqua  nos  jours.  —  M.  Goldsmith 
Saint-Saëns  (C).  —  La  psqchologie  humaine  et   la  psychologie  animale. 

(Rev.  Se,  LV,  N"  7,  193-194.)  [433 


XX.  -  THÉORIES  GÉNÉRALES.  —  GÉNÉRALITÉS.      4i:) 

Schaxel  iJulius).  —  Mfc/i(tinsmiis.  Vilaiismus  und  /iriiisc/ic  Iiiolù(jie. 
(BioL  Cciitralb.,  XXXVI!,  18S-iW.)  IPoIémiquc 

relative  à  des  discussions  dans  le  monde  des  idées  pures.  —  Y.  Delage 

Scott  (William  Berryman).  —  The  Theorij  of  Evolulion,  iirith  spécial 
referenre  to  t/ie  évidence  itpoii.  whicli  it  is  f'oundcd.  (New-York,  Macmil- 
lan  0\  183  pp/  [419 

Slotopolsky  (Benno).  —  Die  lieQrilfc  dcr  Ci/lomeka/encsis  und  dcr  gesch- 
lechtlicheii  Fo7'tp/l((nzuiig  und  r/ire  Anwendun//  in  dcr  Biologie.  (Biol.  Cen- 
tralbl.,  XXXVII,  -^77-282.)  '  [439 

Stempell  ("W.)  —  Die  Physiologie  in  zoologischcn  /'nlerricht.  (Zool. 
Anz.,  XLVIII,  221-228.)  '       [Plaidoyer  en  faveur  de 

l'introduction  d'études  pliysiologiques  dans   la  zoolo.uie.   —  Y.   Delage 

Thompson  (D*Arcy  "W.!.  —  Growth  and  Form.  (Cambrid.iie  University 
Press.  X\'  -|-  795  pp.,  407  fig.)  ,  [420 

Troland  (Léonard  Thompson).  —  Biological  enigmas  and  the  Iheory  of 
ep,zgme  aetion.  (Amer.  Naturalist,  321-350.)  |417 

Voir  pour  un  renvoi  à  ce  chapitre  :  cli.  I,  2",  a. 


Roder  (Ferdinand).  —  Le  vice  fondamental  du  concept  piiilosophique  de 
condition.  —  L'auteur  soumet  à  une  discussion  métaphysique  l'idée  de 
Verworn.  d'après  laquelle  le  concept  de  cause  devrait  être  éliminé  de  la 
science  en  tant  qu'obscur  et  il  conviendrait  de  lui  substituer  le  concept  de 
condition.  Un  phénomène  ou  un  état  de  choses  n'a  pas  une  cause,  mais  des 
conditions,  et  rien  n'autorise  à  donner  la  suprématie  à  Tune  de  ces  der- 
nières pour  la  considérer  comme  cause.  L'auteur  discute  la  question  de 
savoir  dans  quelle  mesure  la  nécessité  des  diverses  conditions  est  sus- 
ceptible de  présenter  des  degrés  et  conclut  à  la  négative.  Si  le  concept  de 
cause  comporte  des  obscurités,  il  faut  les  faire  disparaître,  et  non  pas  rejeter 
le  concept.  —  Y.  Delage. 

Heikertinger  (Franz).  —  Le  Problème  apparent  de  la  confm^mité  au  but 
dans  les  organismes.  — Dissertation  métaphysique  pour  démontrer  l'inanité 
des  raisonnements  métaphysiques  pour  la  solution  du  problème  de  l'évolu- 
tion. La  théorie  de  la  sélection  darwinienne  n'échappe  pas  au  reproche.  — 
Y.  Delage. 

Hert-wig  (R.).  —  Remarques  sur  lé  travail  précédent  :  «  Le  Problème 
etc.  »  —  Réponse  au  travail  ci-dessus,  tendant  à  une  réhal)ilitation  de  la 
sélection.  —  Y.  Delage  . 

Guilleminot  (H.).  —  Les  ywuveaux  horizons  de  la  Science.  Tome  1  Y.  — 
Les  trois  premiers  volumes  de  cette  encyclopédie  des  sciences  de  la  nature 
ont  été  consacrés  au  monde  inorganique;  le  quatrième  est  consacré  à  la  vie. 
C'est  un  exposé  de  nos  connaissances,  sans  théories  nouvelles,  fait  à  un  point 
de  vue  mécaniste.  L'auteur  montre  que  l'aspect  téléologique  des  organes  et 


416  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

fonctions  n'est  qu'une  illusion,  et  que  le  facteur  réel  est  la  sélection  des 
variations  provoquées  par  le  milieu  extérieur.  L'auteur  combine  ainsi  les 
idées  lamarckiennes  et  darwiniennes.  —  M.  Goldsmith. 

Darbishire  (A.  D.).  —  Introduction  dans  la  Biologie.  —  Ce  travail,  resté 
inachevé  dans  sa  rédaction  par  suite  de  la  mort  de  l'auteur,  est  composé 
pour  la  plus  grande  partie  d'articles  déjà  publiés  auparavant.  Il  est  entière- 
ment dirigé  contre  le  mécanisme  et  proclame  la  faillite  de  la  «  biologie 
interprétative».  L'auteur  lui  oppose  l'idée  de  l'intelligence  humaine,  en  pro- 
grès constant  à  mesure  qu'augmente  son  pouvoir  sur  le  milieu  environnant  ; 
l'intelligence  elle-même  doit,  d'ailleurs,  son  origine  à  son  utilité  et  c'est 
cette  utilité  qui  préside  à  son  progrès.  —  M.  Goldsmith. 

h)  Le  Dantec  (F.).  —  Le  Problème  delà  mort  et  la  conscience  universelle. 
—  Cet  ouvrage  est  un  mélange  quelque  peu  hétérogène  de  thèmes  de 
morale,  de  psychologie,  voire,  par  endroits,  de  métaphysique.  Ces  questions 
sont  exposées  et  discutées  avec  un  certain  art  et  une  réelle  originalité  dans 
la  forme.  Mais  le  fond  ne  diffère  guère  de  ce  qu'on  trouve  dans  beaucj)up 
d'ouvrages  de  pliilosophie  monistique;  nous  ne  pouvons  nous  y  arrêter, 
d'autant  plus  que  les  mêmes  idées  ont  été  exposées  dans  les  ouvrages  anté- 
rieurs de  l'auteur.  La  seule  partie  qui  se  rattache  à  la  psycho-physiologie 
est  celle  relative  à  la  nature  et  à  l'évolution  de  la  conscience  psychique. 
L'auteur  oppose  l'une  à  l'autre  deux  manières  de  voir  :  ou  bien  la  conscience 
n'existe  pas  dans  les  éléments  constitutifs  des  organismes,  mais  se  crée  en 
eux  par  une  évolution  progressive  parallèlement  à  la  complication,  égale- 
ment progressive,  du  système  nerveux  central;  ou  bien  elle  existe  à  1  "état 
élémentaire  dans  les  éléments  mêmes  constitutifs  des  molécules  organiques. 
Contrairement  à  la  presque  universalité  des  biologistes,  c'est  à  cette  der- 
nière alternative  que  l'auteur  se  rallie.  II  admet  qu'il  y  a,  dans  les  éléments 
mêmes  de  la  substance  organique,  une  sorte  de  conscience  rudimentaire  et 
que  la  conscience  générale  des  êtres  supérieurs  se  constitue  par  une  som- 
mation de  ces  consciences  élémentaires.  Mais  ici  il  fait  intervenir  ce  qu'il 
appelle  une  loi  d'habitude,  d'après  laquelle  les  excitations  monotones  n'éveil- 
lent pas  la  conscience;  seules,  sont  perçues  celles  qui  correspondent  à  une 
modification  suffisamment  brusque,  intense  et  inhabituelle.  Ainsi,  pour 
prendre  un  exemple,  l'eau  stagnante  n'a  pas  de  conscience,  mais  quand, 
par  des  variations  de  température,  elle  passe  aux  phases  de  glace  ou  de 
vapeur,  ses  molécules  ont  une  conscience  vague  de  ce  changement  d'état. 
Le  deuxième  fait  sur  lequel  il  fonde  sa  théorie,  c'est  le  fusionnement  de  ces 
consciences,  élémentaires  en  celle  d'ordre  plus  élevé,  chez  les  êtres  possé- 
dant une  continuité  protoplasmique  soit  par  l'intermédiaire  d'un  système 
nerveux,  soit  simplement  par  des  communications  protoplasmiques  inter- 
cellulaires. —  L'auteur  se  rallie  à  la  théorie  de  la  conscience  épiplirnomène. 
voulant  dire  par  là  que  la  conscience  est  conditionnée  par  un  phénomène, 
mais  qu'elle  n'est  pas  elle-même  un  phénomène  pour  la  raison  qu'elle  ne  se 
traduit  dans  les  centres  nerveux  par  aucune  modification  observable  du 
dehors,  même  par  un  être  assez  puissamment  outillé  pour  qu'aucune  parti- 
cularité de  structure  ou  de  constitution  dans  les  moindres  éléments  ne  .put 
lui  échapper.  —  \.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Levene  (P.  A.).  —  L'individualité  ckiiniquedes  ëlètnents  des  tissus  et  sasigni- 
ficatiini  biobigiqur,  —  Cet  article  est  la  reproduction  d'une  conférence  faite 
pour  vulgariser  certaines  idées  développées  principalement  par  J.  Loeb, 


XX.  —  TIIKORIES  GENERALES.  -  GÉNÉRALITÉS.  417 

mais  auxquelles  l'auteur  apporte  des  rectifications  personnelles.  La  question 
est  de  savoir  si,  d'une  façon  absolue,  la  spécificité  des  réactions  physiolo- 
giques est  conditionnée  de  façon  adéquate  par  la  spécificité  de  la  constitution 
cliimique  des  tissus  entrant  en  action.  Voici  la  conclusion  à  laquelle  l'auteur 
arrive  :  1^  Les  acides  nucléiques,  les  lipoïdes  et  les  sulpho-conjugués  sont 
les  mêmes  dans  tous  les  organes  de  toutes  les  espèces  et  ne  présentent 
aucune  spécificité.  Ils  sont  la  condition  des  manifestations  vitales,  mais  non 
des  réactions  spéciales  aux  divers  tissus  et  aux  divers  êtres,  2'^  Les  hormones 
et  les  enzymes  varient  suivant  les  tissus  et  les  organes,  mais  non  suivant 
les  espèces.  Ils  conditionnent  les  caractères  mendéliens  :  forme,  couleur, 
caractères  sexuels.  :i'  Les  protéines,  elles,  sont  hautement  spécifiques  non 
seulement  suivant  les  espèces,  mais  suivant  les  individus  et  les  organes. 
Mais  à  l'infinie  variété  des  réactions  physiologiques  spécifiques  ne  corres- 
pond pas  une  variété  égale  des  protéines  que  la  chimie  a  pu  découvrir,  en 
sorte  que  l'on  peut  se  demander  si  une  part  plus  ou  moins  importante  de 
cette  spécificité  n'appartient  pas  à  des  diftérences  de  structure  physique  sur 
lesquelles  nous  n'avons    encore  aucune  donnée.  —  Y.  Delage  et  M.  Gold- 

SMITH. 

Troland  (Léonard  Thompson).  —  Énigmes  biologiques  et  la  théorie  de 
l'action  des  enzymes.  —  11  est  curieux  de  constater  que,  parallèlement  aux 
progrès  considérables  de  la  physique  dans  un  sens  monistique  il  y  a  eu 
récemment  en  biologie  une  recrudescence  du  vitalisme  et  une  réaction  contre 
la  conception  mécanique  de  révolution.  Lauteur  est  d'avis  que  certaines 
conceptions  chimico-physiques,  entre  autres  celles  qui  ont  trait  aux  enzymes 
et  à  la  catalyse  spécifique,  fournissent  des  explications  ou  des  commence- 
ments d'explication  «  de  phénomènes  que  les  vitalistes  regardent  comme 
inexplicables;  ce  que  nous  appelons  vie  est  fondamentalement  un  produit 
de  lois  catalytiques  agissant  sur  des  systèmes  colloïdaux  de  matière  à  travers 
les  longues  périodes  des  temps  géologiques  ;  toute  détermination  héréditaire 
est,  en  dernière  analyse,  catalytique.  D'après  la  définition  d'OsTWALD,  un 
agent  catalytique  est  une  substance  qui  change  la  rapidité  d'une  réaction 
sans  être  elle-même  changée  par  ce  processus  ;  souvent  une  substance  peut 
catalyser  une  réaction  qui  donne  naissance  à  une  nouvelle  quantité  de  la 
même  substance  (autocatalyse)  ou  bien  à  une  substance  nouvelle,  pouvant 
aussi  jouer  le  rôle  de  catalyseur  (hétérocatalyse).  T.  admet  que  le  pouvoir 
autocatalytique  est  une  propriété  nécessaire  de  chaque  forme  complexe  de 
matière,  et  entre  autres  de  la  substance  vivante.  La  croissance,  phénomène 
vital  par  excellence,  est  l'expression  d'une  réaction  chimique  autocatalytique, 
qui  a  plus  que  de  l'analogie  avec  l'accroissement  d'un  cristal;  Robertsox 
{Arch.  fi'ir  Enlw.-Mech.,  1908)  a  montré  en  effetque  les  courbes  de  croissance 
co'incident  dans  leur  forme  générale  avec  la  courbe  caractéristique  d'une 
réaction  autocatalytique.  Les  découvertes  du  mendélisme  qui  avec  une 
extrême  vraisemblance  ont  localisé  les  unités  mendéliennes  ou  facteurs  dans 
les  chromosomes  rendent  très  vraisemblable  que  les  facteurs  mendéliens 
.sont  des  enzymes  logés  dans  la  cellule  germinale  originelle;  ces  enzymes 
ou  particules  chromatiques  colloidales,  autocatalytiques,  gouvernent  dans  le 
développement  la  différenciation  des  cellules,  des  tissus  et  des  organes. 

Le  mécanisme  de  la  production  des  variations  est  simplement  celui  de  la 
production  initiale  d'un  nouvel  individu  chimique  par  la  rencontre  fortuite 
des  molécules  appropriées  avec  des  orientations  relatives  convenables;  les 
variations  sont,  par  suite,  nécessairement  discontinues,  puisqu'il  y  a  des 
hiatus  qualitatifs  entre  toutes  les  espèces  chimiques,  telles  que  celles  qui 
l'année  biologique,  xxn.  1917.  27 


418  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

forment  le  système  des  enzymes  génétiques.  La  variation,  ainsi  comprise, 
sera  nécessairement  additive,  puisqu'un  individu  autocatalytique,  une  fois 
pi'oduit,  tendra  automatiquement  à  se  maintenir  ;  si  la  nouvelle  enzyme  est 
en  harmonie  avec  des  fonctions  qui  préservent  l'organisme,  le  variant  vivra  ; 
si  cela  n'est  pas.  la  sélection  naturelle  l'éliminera.  La  théorie  enzymatique 
peut  jeter  aussi  quelque  lumière  sur  l'origine  de  la  vie  ;  la  vie  dépend  d'un 
complexe  organisé  de  matériaux  catalytiques,  et  on  peut  dire  qu'une  certaine 
sorte  de  vie  nait  avec  chaque  mutation  nouvelle,  capable  de  succès.  Si  nous 
traçons  le  processus  de  révolution  d'une  espèce  donnée,  nous  arriverons 
fatalement,  à  l'origine,  à  la  première  mutation,  qui  consiste  en  la  production 
dune  particule  autocatalytique  ayant  de  telles  relations  avec  son  milieu 
qu'elle  peut  croître  et  se  reproduire.  Cette  première  enzyme  ou  protase 
existe  peut-être  à  l'état  libre  dans  notre  univers  actuel  ;  il  se  pourrait  que  les 
virus  filtrables  (petite  vérole,  rage,  les  chlamydozoaires],  etc.)  aient  cette 
valeur.  Après  la  particule  libre  autocatalytique,  la  plus  simple  structure  vitale 
peut  consister  en  une  particule  de  cette  sorte  entourée  par  une  enveloppe 
de  substance  semi-liquide,  chimiquement  homogène,  avec  laquelle  la  parti- 
cule présente  une  relation  hétérocatalytique;  cette  substance  sera  Véoplasnie. 
Le  système  physique  constitué  par  la  protase  et  l'éoplasme  représente  une 
cellule  vivante  dans  sa  forme  la  plus  réduite  :  La  cellule  actuelle,  telle  que 
nous  la  connaissons,  est  évidemment  le  produit  d'une  longue  évolution,  et 
ne  peut  être  regardée  comme  l'unité  biologique  primitive.  —  L.  Cuénot. 

■a)  Le  Dantec  (Félix;.  —  Vie  et  fonctionnenient.  —  L'activité  vitale,  qui 
consiste  essentiellement  dans  le  fonctionnement  défensif  des  tissus,  se  réalise 
à  l'échelle  protoplasmique  ou  colloïde;  le  milieu  intérieur  fluide,  colloïde, 
commun  à  tous  les  protoplasmas  cellulaires,  entraîne  une  harmonie,  expres- 
sion de  l'unité  individuelle.  Chaque  colloïde  a  son  rythme  caractéristique, 
qu'il  conserve  et  s'efforce  d'imposer  quand  il  devient  diastase  pour  un  autre. 
La  substance  vivante  oriente  son  activité,  sous  l'influence  d'un  autre  colloïde, 
exactement  et  exclusivement  comme  il  convient  pour  le  vaincre  :  son  attitude 
est  déterminée  par  lé  rythme  de  l'agresseur  et  par  le  sien  propre,  elle  con- 
stitue une  adaptation,  une  assimilation  fonctionnelle.  Le  fonctionnement  ne 
doit  pas  être  considéré  dans  les  organes,  mais  dans  les  cellules,  où  l'assimi- 
lation se  produit  aux  périodes  de  fonctionnement.  Le  repos  n'est  qu'apparent 
si  l'on  considère  l'organisme  vivant  dans  son  entier  :  la  «  construction  de 
substance  vivante  »  est  de  tous  les  instants,  à  tles  degrés  divers;  pendant  la 
vieillesse,  les  phénomènes  de  destruction  l'emportent  sur  ceux  de  construc- 
tion; mais  jusqu'à  la  fin  «  il  reste  impossible  de  séparer  la  vie  du  fonction- 
nement »,  produit  de  rhérédité  et  de  l'éducation  ou  adaptation  au  milieu. — 
G.  L.  DuPR.VT. 

Mac  Dougal  (D.  E.)  et  Spoehr  (H.  A.).  —  Le  comportement  de  certains 
f/cls  utiles  dans  l'interprétation  de  l'action  des  plantes.  —  Expériences  de 
recherches  de  matériaux  pouvant  simuler  la  façon  dont  se  comportent  au 
point  de  vue  de  l'imbibition  les  parties  végétales  en  croissance.  Le  résultat 
est  qu'on  trouve  qu'un  mélange  d'hydrocarbones  et  de  matières  protéiques 
présente  les  mêmes  phénomènes  que  les  végétaux  en  croissance.  La  corré- 
lation entre  l'imbibition  et  le  métabolisme  delà  croissance  est. rendue  mani- 
feste. —  H.  DE  Vakigny. 

Osborn  (Henry  Fairchild).  —  L'orvjinect  l'évolution  de  la  vie. —  L'idée 
la  plus  originale  de  l'ouvrage  est  de  changer  le  mode  d'attaque  du  problème. 


XX.  -  TIŒORIES  GENERALES.  —  (iÉNÉRALITÉS.  419 

Au  lieu  (1  étudier  los  formes  et  fonctions  pour  remonter  à  leur  origine,  il 
propose  d'attaquer  le  problème  du  point  de  vue  énergétique.  L'évolution  des 
formes  résulte  du  conflit  de  quatre  sortes  d'énergies  :  1"  l'ambiance  orga- 
nique, î»  Lorganisme,  3^'  le  germe  héréditaire,  4'^  l'ambiance  au  sens  ordi- 
naire de  ce  mot.  Cependant  il  faut  reconnaitre  que  cette  méthode  n'a  pas 
conduit  Tauteur  à  des  solutions  bien  nouvelles  des  problèmes  de  l'évolution. 

—  Y.  DKI.AOE. 

Scott  (W.  B.>.  —  Lu  théorie  de  l'évolution.  —  C'est  un  livre  de  vulgari- 
sation que  l'auteur  a  jugé  utile  de  publier  parce  qu'il  a  remarqué  autour  de 
lui  que  les  ojiinions  sur  la  doctrine  de  l'évolution  n'étaient  pas  appuyées  en 
général  sur  une  connaissance  suflîsante  des  faits  qui  lui  servent  (ie  base. 
Nous  ne  saurions  évidemment  le  suivre  dans  cet  jsxposé.  Remarquons  sim- 
plement que  l'auteur  utilise  pour  la  recherciie  des  affinités  des  espèces  les 
travaux  récents  sur  la  précipitation  du  sang  après  action  sérique  (sérum 
anti-lapin,  anti-cheval,  anti-humain).  [Il  pourrait  y  ajouter  les  pliénomènes 
d'anaphylaxie.]  La  conclusion  de  l'auteur  est  que  la  théorie  de  l'évolution  ne 
saurait  être  contestée,  mais  qu'aucune  des  explications  proposées  (Darwin, 
DE  Yries,  etc.)  n'est  encore  démonstrative.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Lull  (Richard  Swann.). —  L'évolution  organique.  —  Les  traités  dogma- 
tiquesnesont,  en  général,  que  signalés  dans  V Année  Biologique ,  parce  que  les 
idées  générales  qu'ils  présentent,  les  seules  intéressant  le  programme  de  notre 
recueil,  ne  sont  pas  originales.  Le  présent  ouvrage,  quoiqu'ayant  quelque 
peu  les  allures  d'un  traité  de  paléontologie,  se  distingue  par  un  caractère 
inverse  et  à  ce  titre  mérite  de  retenir  notre  attention.  Les  considérations  bio- 
logiques, les  relations  entre  l'évolution  des  espèces  et  l'évolution  géogénique, 
se  placent  au  premier  rang  dans  les  préoccupations  de  l'auteur,  A  chaque 
changement  considérable  dans  l'évolution  du  monde  organique  correspond  un 
événement  géologique  qui  le  conditionne.  Parmi  les  exemples;de  cette  relation, 
un  des  plus  importants,  est  celui  que  l'auteur  désigne  sous  le  nom  d'émersion 
des  vertébrés.  Les  océans,  milieu  ambiant  commun  de  toutes  les  formes  ori- 
ginelles,-constituent  une  ambiance  trop  peu  variée  pour  que  des  transforma- 
tions de  première  importance  puissent  s'y  accomplir.  II  n'en  est  pas  de 
même  pour  les  eaux  douces,  qui,  par  leur  répartition  plus  étroite  et  la  réduc- 
tion de  leur  masse,  sont  beaucoup  plus  sensibles  aux  variations  de  tempé- 
rature et  surtout  à  celles  de  la  constance  de  composition  chimique  et  de 
concentration  en  oxygène.  Les  ancêtres  des  vertébrés,  lesquels  remontent 
à  une  époque  trop  ancienne  pour  qu'on  ait  des  idées  nettes  sur  leur  nature^ 
ont  dû,  lorsque  se  sont  formées  les  eaux  douces  —  fleuves  et  lacs  —  péné- 
trer dans  ce  milieu  et  s'y  adapter.  Quelles  sont  les  causes  qui  ont  pu  les 
déterminer  à  les  abandonner  pour  la  vie  terrestre?  L'auteur  écarte  l'idée 
que  ce  puisse  être  le  besoin  d'échapper  aux  ennemis  ou  de  rechercher  la 
nourriture  et  croit  plutôt  à  la  menace  d'aspliyxie  progressive  résultant  de 
la  concentration  des  eaux  .stagnantes  par  l'évaporation,  la  putréfaction  des 
débris  végétaux  et  la  raréfaction  de  l'oxygène  dans  ce  milieu  devenu  im- 
propre à  la  vie.  Ces  conditions  ont  dVi  se  présenter,  surtout  à  l'origine,  sous 
les  tropiques.  De  ces  ancêtres  ichtyoïdes  sont  sortis  d'abord  les  Amphibiens, 
devenus  terrestres  à  l'état  adulte,  tandis  que  l'eau  réclamée  d'une  façon 
plus  impérieuse  par  les  œufs  et  les  jeunes,  laissait  persister  le  caractère 
aquatique  avant  la  métamorphose.  Les  vertébrés  allanto'idiens  ont  pu  se 
débarrasser  de  cette  sujétion  par  le  développement  du  vitellus  nutritif  et 
de  l'allantoide,  qui   leur  permettait  de  trouver  en  eux-mêmes  et  daps  l'air 


420  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

gazeux  les  éléments  de  leur  développement.  Les  vertébrés  à  sang  chaud  ont 
dérivé  des  Reptiles  par  deux  processus  :  le  premier  est  la  disposition  des 
membres,  ventrale  au  lieu  d'être  latérale,  de  façon  à  soulever  le  corps;  le 
second  est  l'acquisition  d'une  température  constante.  Les  principaux  facteurs 
de  ces  changements  ont  été  les  migrations  hors  des  forêts  qui  obligeaient 
à  plus  d'agilité  pour  se  mouvoir  sur  un  sol  plus  aride  où  la  nourriture  plus 
pauvre  nécessitait  une  recherche  plus  active.  Le  second  a  été  l'abaissement 
de  la  température,  qui  rendait  nécessaire,  hors  de  l'abri  des  forêts,  un  déve- 
loppement des  productions  épidermiques  combattant  efficacement  la  déper- 
dition calorifique.  Ce  changement  est  aussi  corrélatif  d'une  augmentation 
d'activité  de  la  circulation,  en  relation  avec  une  vie  plus  active.  En  ce  qui 
concerne  les  Oiseaux,  leur  origine  reptilienne  est  admise  par  tous,  mais  l'ac- 
cord n'est  pas  fait  sur  le  mode  de  dérivation.  L'auteur  expose  lesdeux  théories 
principales  :  l'origine  aux  dépens  des  reptiles  coureurs  et  bipèdes,  ramant  dans 
l'air  avec  leurs  membres  antérieurs,  ou  de  reptiles  arboricoles,  munis  d'un 
appareil  planeur  formé  par  des  plumes  développées  aux  dépens  des  écailles 
et  servant  seulement  d'appareil  de  sustentation,  sans  que  les  membres 
qui  les  portaient  fussent  doués  d'un  mouvement  de  va-et-vient,  lequel  n'est 
apparu  que  plus  tard.  Ces  deux  théories  ne  sont  pas  inconciliables  :  d'après 
certains,  les  premiers  auraient  donné  naissance  aux  Ratites'et  les  se- 
condes aux  Carinates.  —  Pour  les  mammifères,  ce  sont  les  mêmes  facteurs 
qui  ont  agi,  avec  le  vol  en  moins  et  la  lactation  en  plus,  dont  l'auteur  ne 
scrute  pas  l'origine.  Le  grand  facteur  de  cette  évolution  a  été  la  réduction 
progressive  des  forêts  aux  épocjnes  secondaire  et  surtout  tertiaire,  comme 
la  réduction  des  eaux  douces  a  été  antérieurement  la  cause  de  l'émergence 
des  vertébrés  terrestres.  C'est  ce  même  facteur  de  la  diminution  des  forêts 
qui  a  déterminé  l'évolution  de  l'homme  aux  dépens  des  anthropoïdes  :  sont 
restés  anthropoïdes  ceux  qui  ont  pu  conserver  l'habitat  sylvestre;  sont 
devenus  hommes  ceux  qui  ont  émigré  vers  les  terrains  nus. 

En  outre  de  son  originalité,  ce  livre  a  le  mérite  d'être  très  bien  édité  et 
doit  trouver  sa  place  dans  la  bibliothèque  du  biologiste.  —  Y.  Delage  et 

M.  GOLDSMITH. 

Thompson  ("W.  d'Arcy).  —  Croissance  et  forme.  —  I.  Aux  explications 
téléologiques  de  la  forme  des  êtres,  il  faut  substituer  les  explications  méca- 
niques. —  II.  Développement  de  la  théorie  bien  connue  des  relations 
entre  les  propriétés  de  surface,  variant  comme  le  carré  des  dimensions 
linéaires,  et  les  fonctions  de  volume  ou  de  masse,  variant  comme  le  cube. 
La  première  indication  de  cette  loi  remonte  à  l'auteur  français  Lesage,  au 
xviii'^  siècle;  elle  a  été  mieux  précisée  par  G\lilée  et,  dans  les  temps  mo- 
dernes, par  Froude,  en  ce  qui  concerne  la  proportionalité  de  la  force  au 
carré  des  dimensions  linéaires  (section  des  muscles)  et  par  Borelli  en  ce 
qui  concerne  le  travail,  c'est-à-dire  le  produit  de  la  force  par  le  chemin 
parcouru,  produit  proportionnel  à  la  masse  musculaire,  c'est-à-dire  au 
cube  des  dimensions  linéaires.  L'auteur  développe  et  étaye  sur  de  nou- 
veaux exemples  les  effets  de  ces  lois  sur  la  limitaion  de  la  taille  des  orga- 
nismes. Les  ingénieurs  savent  depuis  longtemps  que  de  deux  ponts  géo- 
métriquement semblables,  le  plus  grand  est  proportionnellement  le  plus 
faible  et  que  pour  le  rendre  aussi  fort  il  faut  le  faire  plus  massif.  C'est 
pour  cela  que  l'éléphant  est  plus  massif  que  la  souris  et  que  dans  son 
squelette,  le  rapport  de  l'épaisseur  des  os  à  leur  longueur  est  beaucoup 
plus  élevé.  Si  la  gravité  newtonienne  doublait,  ces  différences  seraient 
"encore  bien  plus  accusées;  si  elle  diminuait  de  moitié,  toutes  les  formes 


'  XX.  -  THÉORIES  GENERALES.  —  GENERALITES.      421 

seraient  plus  tirèles.  Chez  les  animaux  aquatiques,  les  effets  de  cette  gra- 
vité sont  presque  annihilés  et  c'est  pour  cela  qu'ils  peuvent  atteindre  des 
dimensions  beaucoup  plus  considérables  (baleines).  Dans  un  tel  milieu,  la 
résistance  à  la  proiiTossion  variant  conune  le  carré  des  dimensions  linéaires 
et  l'énergie  progressive  comme  le  cube,  la  vitesse  est  proportionnelle  à  la 
racine  carrée  des  dimensions  linéaires,  comme  pour  les  grands  bateaux 
par  rapport  aux  petits.  Tandis  que  pour  les  organismes  macroscopiques,  la 
taille  et  la  croissance  sont  conditionnées  par  la  gravité,  pour  les  microsco- 
piques cette  influence  disparait  par  un  phénomène  purement  arithmétique. 
Mais  ici  apparaît  une  nouvelle  force,  la  tension  superficielle  qui  tend  à 
arrondir  tous  les  êtres,  d'où  leur  forme  d'autant  plus  sensiblement  sphé- 
rique,  qu'ils  sont  plus  petits;  mais  de  tels  êtres  ne  sauraient  plus  contenir 
de  cavités  intérieures  telles  que  les  vacuoles  où  les  gaz  seraient  soumis 
à  des  pressions  énormes.  D'autres  causes  mécaniques  interviennent  dans 
la  limitation  inférieure  de  la  taille.  Aujourd'hui  que  l'on  sait  calculer  le 
volume  des  atomes  et  des  molécules,  on  peut  aisément  reconnaître  qu'un 
infusoire  dont  le  diamètre  mesure  0,15  p.  (il  en  est  de  tels  :  Micromonas 
lirogrediens)  ne  pourrait  contenir  plus  de  30.000  molécules  d'albumine;  et 
un  être  ultra-microscopique  de  dimensions  linéaires  10  fois  moindi'e  n'en 
pourrait  plus  contenir  qu'une  trentaine,  ce  qui  limiterait  singulièrement 
ses  propriétés  vitales.  De  même,  chez  les  Métazoaires,  les  dimensions  des 
cellules  varient  à  peine,  quelle  que  soit  la  taille.  Ainsi,  les  cellules  nerveuses 
d'un  cerveau  d'éléphant  sont  à  peine  deux  fois  plus  grandes  que  celles 
d'un  cerveau  de  souris.  Et  comme  le  cerveau  de  cette  dernière  est  au 
moins,  en  dimensions  linéaires,  cinquante  fois  plus  petit,  il  ne  peut  con- 
tenir qu'un  nombre  de  neurones  considérablement  plus  faible.  Il  en  est  de 
même  pour  tous  les  autres  organes,  en  sorte  que  la  complication  des  orga- 
nismes, microscopiques  ou  macroscopiques,  diminue  nécessairement  avec 
leur  taille.  Les  êtres  géométriquement  semblables  sont  donc  extrêmement 
éloignés  de  réagir  de  la  même  manière  aux  facteurs  mécaniques.  C'est 
ainsi  que,  tandis  qu'ils  échappent  aux  effets  de  la  gravité  newtonienne, 
les  organismes  microscopiques  subissent  les  effets  de  la  tension  superfi- 
cielle, du  bombardement  moléculaire  qui  produit  le  mouvement  brownien 
et  de  la  pression  lumineuse  susceptible  d'entraîner  leurs  germes  dans  les 
espaces  interplanétaires  ou  intersidéraux,  comme  l'a  montré  Arrheniu's. 
—  III.  La  forme  des  organismes  est,  cà  chaque  instant  de  leur  évolution, 
le  résultat  momentané  des  vitesses  de  croissance  de  chacune  de  leurs  parties. 
Si  l'or^  considère  l'ensemble,  on  peut  définir  les  variations  de  la  forme  :  le 
résultat  de  la  vitesse  et  de  la  direction  de  croissance  dans  chaque  point 
individuel.  Il  y  a,  en  effet,  un  accroissement  global  qui  peut  se  représenter 
par  l'accroissement  du  corps  dans  trois  directions  perpendiculaires,  mais, 
en  outre,  chaque  partie  interne  ou  externe,  chaque  cellule,  chaque  organe, 
a  ses  règles  particulières  de  croissance,  en  partie  indépendantes,  en  partie 
corrélatives  de  celles  des  organes  voisins  et  de  l'ensemble.  Les  vitesses  de 
croissance  dépendent  de  facteurs,  les  uns  internes,  les  autres  externes; 
Les  premiers  sont,  d'abord  :  l'espèce  (animale  ou  végétale),  l'organe,  l'âge 
et  le  stade  évolutif;  pour  les  deux  premiers  points,  les  exemples  sont 
inutiles,  l'auteur  en  fournit  de  nombreux;  pour  le  troisième,  on  sait  que  la 
naissance  et  la  puberté  correspondent  à  des  maximums;  pour  le  dernier, 
l'état  larvaire,  la  métamorphose  sont  aussi  des  périodes  de  grande  activité. 
Les  facteurs  externes  sont,  avant  tout,  l'alimentation,  puis  la  quantité 
d'eau,  le  turgor  étant  une  condition  indispensable,  puis  viennent  la  tem- 
pérature avec  son  coefficient  semblable  à  celui  des  réactions  chimiques, 


422  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  saison,  le  climat.  Une  place  à  part  doit  être  faite  aux  catalyseurs,  surtout 
lorsqu'ils  sont  engendrés  comme  produits  accessoires  de  la  réaction  prin- 
cipale (autocatalyse),  en  particulier  dans  le  cas  de  la  formation  de  la  chro- 
matine  aux  dépens  du  cytoplasme.  A  côté  d'eux  doivent  se  ranger  les 
produits  des  glandes  à  sécrétion  interne,  en  particulier  le  corps  pituitaire, 
régulateur  de  la  croissance  et  dont  les  lésions  engendrent  l'acromégalic 
et  le  gigantisme,  et  le  corps  thyroïde,  grand  régulateur  du  métabolisme 
général.  L'excision  d'organes  est,  chez  beaucoup  d"animaux,  l'occasion 
d'une  reprise  de  croissance  très  active  pour  la  régénération.  Une  même 
grande  loi  régit  les  phénomènes  de  croissance  aussi  bien  dans  la  régéné- 
ration que  dans  l'évolution  normale  :  c'est  que  la  courbe  représentative 
de  l'accélération  de  croissance  présente  deux  branches,  la  première  rapi- 
dement ascendante,  la  seconde  avec  maximum  intermédiaire.  La  cause 
de  cette  forme  reste  mystérieuse.  L'auteur  pense  qu'elle  est  due  moins 
à  un  épuisement  progressif  des  forces  internes  qu'à  un  accroissement  des 
résistances  extérieures,  résultant  des  membranes  cellulaires,  des  trabécules 
fixateurs,  des  pièces  squelettiques  rigides  etc,.  —  IV.  Après  une  esquisse 
rapide  de  la  structure  de  la  cellule  et  des  phénomènes  de  la  cinèse,  l'au- 
teur rappelle  les  théories  de  la  mécanique  cellulaire  qui  ont  pour  but 
commun  d'expliquer  les  mouvements  intra-cellulaires  par  des  forces  phy- 
siques. 11  rejette  comme  insoutenable  la  théorie  de  Rhumbler  et  dit  qu'on 
ne  peut  retenir  que  celles  qui  font  appel  à  des  forces  polaires  créant  entre 
elles  un  champ  de  forces.  La  difficulté  est  de  savoir  quelle  est  la  nature  de 
ces  forces.  Gallardo  et  Hartog  les  considèrent  comme  électriques.  Leduc 
les  considère  comme  des  forces  moléculaires  de  la  même  nature  que  celles 
qui  interviennent  dans  la  diffusion.  Très  suggestive  est  l'idée  de  La.miî, 
d'après  laquelle  deux  particules  vibrant  dans  un  liquide,  s'attirent  ou  se 
repoussent  selon  que  leurs  phases  vibratoires  sont  identiques  ou  opposées. 
Il  se  produit  dans  ces  conditionvS  des  courants  liquides  dont  la  forme  repré- 
sente un  champ  de  forces  avec  ^entraînement  passif  des  particules  inertes 
interposées.  L'auteur  lui-même  expose  une  théorie  qui  lui  a  été  suggérée 
par  Peddie  et  qui  fait  intervenir  la  plus  ou  moins  grande  perméabilité 
des  particules  aux  forces  polaires  qui  les  rencontrent,  à  la  condition  que  • 
cette  perméabilité  puisse  subir  des  changements  alternatifs,  tels  que  ceux 
qui  ont  été  observés  pour  l'émission  de  CO-  dans  la  cellule  en  cinèse  ou 
au  repos.  [Cette  théorie  d'ailleurs  n'est  pas  très  séduisante  et  ne  semble 
pas  devoir  faire  oublier  celles  de  Hartog  et  de  Gallardo.]  Pour  la  cytodiérèse, 
il  montre  comment  les  auteurs  ont  fait  intervenir  les  variations  de  la  tension 
superficielle  et  rappelle  la  théorie  de  Lillie  qui  fait  appel  aux  charges 
électriques  des  ions.  Enfin,  il  montre  le  jeu  des  forces  attractives  s'exer- 
çant  entre  les  deux  pronucléus  et  le  centre  de  la  cellule,  cas  particulier 
très  simple  du  fameux  problème  des  trois  corps  et  qui  conduit  les  deux 
pronucléus  à  se  joindre  avant  d'atteindre  le  centre,  par  fusion  de  leurs 
trajectoires  convexes  du  côté  de  la  droite  qui  réunit  les  positions  initiales. 
—  V.  La  cellule  est  composée  de  colloïdes  semi-fluides  s'accroissant  par 
intussusception,  et  sa  forme,  quand  elle  est  libre,  est  réglée  par  la  tension 
superficielle  qui  tend  à  lui  donner  des  contours  arrondis.  Tout  autre  est  le 
cas  pour  les  cristaux  solides,  mais  les  cristaux  liquides  de  Lehmann  comblent 
en  partie  la  lacune  qui  les  sépare  par  le  fait  qu'en  eux  collaborent  la 
tension  superficielle  et  les  forces  de  cristallisation.  Les  formes  d'équilibre 
des  cellules  sont  celles  dans  lesquelles  la  loi  des  «  aires  nainima  »  est 
satisfaite.  Les  formes  symétriques  sont  au  nombre  de  celles  qui  satisfont 
le  mieux  à  la  loi  et  cela  explique  la  grande  généralité  de  la  symétrie  dans 


XX.  —  TllKORIKS  GÉNÉRALES.  -  GENERALITES.  42:î 

les  formes  organiques,  conformément  à  la  loi  de  Macii,  d'après  laquelle 
dans  tout  système  symétrique,  chaque  déformation  (jui  tend  à  détruire,  la 
symétrie  est  balancée  par  une  déformation  égale  et  op})Oséc  qui  tend  à 
restaurer  la  symétrie.  Application  au  cas  de  l'amibe.  Tous  ses  mouvements 
s'expliquent  par  les  variations  locales  de  la  tension  superficielle,  déterminée 
au  dehors  par  les  changements  de  température  et  de  milieu  et  au  dedans 
par  les  changements  chimiques  résultant  du  métabolisme  :  partout  où  la 
tension  diminue,  il  y  a  émission  de  pseudopodes  :  partout  où  elle  augmente, 
il  y  a  contraction:  si  elle  est  partout  uniforme,  il  y  a  retour  à  la  forme 
sphérique  de  repos.  Dans  les  foraminifères  à  coquilles,  l'ensemble  peut, 
en  raison  du  squelette,  ne  pas  réaliser  une  forme  d'aire  minima,  mais 
chaque  nouvelle  expansion,  pour  former  une  nouvelle  chambre,  obéit  indi- 
viduellement à  cette  loi.  La  soie  des  araignées,  quoique  liquide  au  moment 
de  son  excrétion,  forme  un  cylindre  plein  au  lieu  de  s'écouler  en  gouttes 
parce  qu'elle  se  solidifie  immédiatement  au  contact  de  l'air  et  le  fil  est 
revêtu  d'une  sécrétion  visqueuse  qui  se  dispose  en  perles  indépendantes 
sous  l'action  des  forces  capillaires.  La  sphère  étant  la  forme  d'équilibre 
parfait,  où  le  rapport  du  volume  à  la  surface  est  maximum,  les  discor- 
dances entre  cette  forme  et  celles  réalisées  par  les  cellules  libres  souvent 
ellipsoïdes  sont  conditionnées  par  l'intervention  de  forces  internes  ou 
externes  et  par  les  variations  de  la  tension  superficielle  selon  la  formule 

T  T' 

suivante   :    P  =  p,    +    ("k    +    ÏÏ^''  -^   "^  pression  interne,  p.   =  pression 

externe,  T  et  T'  =  tensions  superficielles  interne  et  externe  de  la  mem- 
brane normales  l'une  à  l'autre,  R  et  R'  =  rayons  de  courbure  correspon- 
dants. Application  à  divers  cas  particuliers  :  cellule  de  levure,  œuf  de  poule 
(pression  externe  de  l'ovidiïct),  foraminifères,  radiolaires,  héliozoaires.  Chez 
ces  derniers,  les  filaments  axiles  des  pseudopodes  sont  des  jets  de  substance 
solidifiée  autour  desquels  s'étend  un  manchon  protoplasmique  réglé  par  le 
jeu  des  forces  capillaires.  Les  membranes  ondulantes  se  forment  par  un 
fil  arraché  au  corps  visqueux  par  un  flagellum  venu  en  contact  avec  lui 
dans  ses  mouvements  de  flexion.  Les  globules  sanguins  elliptiques  biconcaves 
des  mammifères  résultent  des  pressions  osmotiques  intérieure  et  extérieure, 
comme  le  prouve  le  fait  qu'ils  deviennent  sphériques  en  milieu  hypotonique 
et  se  ratatinent  en  milieu  hypertonique.  Peut-être  aussi  la  membrane  porte- 
t-elle  un  anneau  méridien  plus  rigide.  Le  fait  que  les  membranes  sont 
souvent  semiperméables  oblige  à  faire  une  réserve,  car  dans  ce  cas  la 
tension  superficielle  ne  s'applique  plus  ;  elle  peut  être  remplacée  alors  par 
une  élasticité  propre  de  la  membrane,  mais  cela  ne  change  rien  au  résultat. 
—  VI.  Quand,  dans  une  gouttelette  de  substance  protoplasmique  ou  autre, 
suspendue  dans  un  milieu  liquide,  se  trouvent  des  particules  d'une  sub- 
stance chimique  de  telle  nature  que,  au.  contact  du  milieu  ambiant,  leur 
tension  superficielle  serait  moindre  que  celle  actuellement  existante,  ces 
particules  tendent  à  se  porter  à  la  surface  et  à  déterminer  là  une  chute  de 
tension  superficielle  s'accompagnant  d'une  modification  du.  contour  :  c'est 
le  phénomène  de  l'adsorption,  dont  la  loi  a  été  déterminée  par  Gibbs  et 
Thompson.  Les  particules  ne  sont  pas  attirées  de  loin  vers  la  surface,  mais 
lorsque,  par  les  hasards  de  leurs  déplacements,  peut-être  sous  l'influence  du 
mouvement  brownien,  elles  arrivent  au  voisinage  immédiat  de  cette  surface, 
elles  franchissent  celle-ci  pour  former  la  nouvelle  surface  de  contact  avec 
le  milieu.  Tel  est  le  cas,  par  exemple,  pour  des  gouttelettes  d'huile  con- 
tenues dans  le  cytoplasme  d'une  cellule.  Tel  est  le  cas  aussi  pour  toutes 
les  particules  que  la  cellule  rejette  au  dehors  soit  comme  excrétion  soit 


424  .  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

pour  la  formation  de  sa  membrane,  et  par  là  ime  vive  lumière  est  projetée 
sur  ces  phénomènes.  La  cause  immédiate  des  variations  locales  de  tension 
superficielle,  qui  déterminent  les  modifications  locales  de  la  forme  de  la 
cellule,  par  exemple  dans  la  conjugaison  des  Spirof/j/ra,  est  certainement 
due  à  une  modification  chimique  intérieure  localisée.  Celle-ci  n'est  pas 
connue,  mais  on  sait  que  des  travaux  chimiques  localisés  se  produisent 
dans  la  cellule.  Les  inclusions  cellulaires,  plastides,  chromidies,  mitochon- 
dries  sous  tous  leurs  aspects,  granules  de  Altmann,  etc.,  sont  autant  de 
petits  laboratoires  où  s'opèrent  des  réactions  chimiques  localisées..  Un  phé- 
nomène semblable  a  été  démontré  de  façon  plus  précise  par  Macallum  en 
mettant  en  évidence,  par  des  réactions  chimiques  très  délicates,  Taccumu- 
lation  de  sels  potassiques  dans  des  points  au  voisinage  desquels  se  forment 
des  protubérances  locales  {Spirogyra  en  conjugaison).  —  VII  et  VOL 
Les  forces  qui  réagissent  dans  un  agrégat  d'un  grand  nombre  de  cellules 
forment  un  ensemble  extrêmement  complexe  dont  l'analyse  intégrale  n'est 
pas  possible.  Mais  en  examinant  des  agrégats  plus  simples,  on  peut  se 
convaincre  que  les  forces  qui  interviennent  se  ramènent  à  la  cohésion,  à  la 
résistance  plus  ou  moins  élastique  ou  rigide  des  diverses  parties  et  surtout 
à  la  tension  superficielle.  Partant,  intervient,  le  principe  des  «  aires  mi- 
nima  »  ;  c'est  ainsi  que  dans  un  agrégat  relativement  simple  et  dont  la 
complication  est  lentement  progressive,  tel  que  l'œuf  en  segmentation,  on 
voit  les  cellules  se  disposer  de  manière  que  les  arêtes  s'assemblent  toujours 
par  trois  autour  d'un  même  point  et  sous  des  angles  de  120",  et  au  stade  à 
quatre  cellules  de  la  division  on  voit  les  arêtes  assemblées  par  trois  autour 
de  deux  points  réunies  l'une  à  l'autre  par  une. ligne  droite  qui  peut  être 
fort  courte,  mais  jamais  nulle.  Les  observations  de  Robert  sur  la  segmen- 
tation du  Troc  II  us  et  les  imitations  qu'il  a  pu  en  reproduire  au  moyen  de 
bulles  de  savon  sont  très  instructives  à  cet  égard.  Nombreux  exemples  et 
exposé  de  points  de  détail  dans  lesquels  il  est  inutile  de  suivre  l'auteur  : 
division  d'un  cube  (la  paroi  minima  est  celle  qui  passe  par  la  plus  longue 
diagonale!,  séparation  d'une  petite  partie  d"un  cube,  d'un  cylindre  ou  d'une 
splière  (la  position  d'équilibre  stable  ne  peut  être  obtenue  en  satisfaisant 
à  la  loi  du  minimum  des  aires  que  par  une  cloison  courbe);  .séparations 
sigmoïdes;  segmentation  d'un  disque  (ici  aussi,  après  les  deux  premières 
cloisons  diamétrales,  la  cloison  divisant  un  quadrant  doit,  pour  satisfaire 
aux  conditions,  être  courbe  et  être  normale  aux  deux  diamètres)  ;  segmen- 
tation de  Tœuf;  division  de  l'aile  de  l'insecte  par  des  nervures  (mêmes 
l)rincipes);  cloison  du  squelette  d^s  coralliaires  (paradoxal  pour  Ilelero- 
phyllia);  stomates  des  feuilles;  grains  de  pollen  (les  quatre  provenant  des 
deux  dernières  divisions  occupent  les  sommets  d'un  tétraèdre  régulier, 
position  d'équilibre  très  stable);  etc.  —  IX.  Les  productions  squelettiques 
sont,  en  général,  extra-cellulaires.  Il  est  donc  permis  de  les  considérer,  non 
comme  le  produit  de  phénomènes  vitaux,  mais  comme  les  productions 
physico-chimiques  engendrées  dans  un  milieu  interstitiel  extérieur  aux 
éléments  vivants.  Le  fait  que  l'asymétrie  au  polarimètre  est  l'apanage  des 
synthè.ses  sous  l'influence  d'organismes  vivants,  tandis  que  les  composés 
similaires  de  la  synthèse  chimique  in  vitro  sont  symétriques,  introduit  une 
certaine  difficulté,  mais  non  point  telle  qu'on  n'ait  pu  songer  à  reproduire 
in  vitro  des  éléments  stiuelettiques  par  la  cristallisation  de  substances 
minérales  au  sein  d'une  solution  colloïdale.  C'est  ce  qu'a  fait  Harting  pour 
les  éléments  squelettiques  les  plus  simples,  les  calcosphérites,  en  faisant 
cristalliser  des  sels  de  chaux  plus  ou  moins  mélangés  d'autres  sels  dans 
une  solution  de  gélatine  ou  d'albumine.  On  obtient  ainsi,  au  lieu  des  cris- 


XX.  -  THÉORIES  GÉNÉRALES.  -  GÉNÉRALITÉS.      42:. 

taux  qui  se  déposent  en  solution  aqueuse,  des  globules  qui,  dans  leur 
structure  et  leur  assembla.iie.  montrent  l'intervention  superticielle.  Cela 
tient  à  ce  que,  dans  ces  circonstances,  la  substance  minérale,  d'abord  dis- 
soute, passe,  avant  de  se  précipiter,  par  une  pbase  liquide,  en  gouttelettes 
dispersées  dans  le  médium  continu  et  qui  subissent  les  effets  de  la  tension 
superficielle  avant  de  passer  à  létat  solide,  qui  fixe  leur  forme.  Ces  calco- 
sphérites  montrent,  comme  les  perles  et  les  otolitlies,  des  couches  suc- 
cessives concentriques  qui  peuvent  être  rapportées  au  phénomène  de  LiE- 
SEGANC.  Cet  auteur  a  montré  que  du  nitrate  d'argent  se  déposant  dans  une 
lame  de  gélatine  donne  des  couches  noires  concentriques  séparées  par  des 
espaces  clairs.  Ce  phénomène  purement  physique  dépendant  des  forces 
moléculaires  peut  expliquer  certaines  structures  concentriques.  D'autres 
fois,  au  lieu  d'anneaux  concentriques,  on  a  une  spirale  continue  qui  peut 
expliquer  certaines  formations  spiralées,  comme  dans  les  trachées  animales 
ou  végétales.  11  faut  tenir  compte  de  ces  faits  avant  d'attribuer  à  des  alter- 
nances saisonnières  de  l'activité  métabolique  (écailles  des  poissons,  etc.) 
les  dépôts  concentriques  qui  s'observent  dans  beaucoup  de  productions 
animales  ou  végétales.  Tel  est  le  cas  pour  divers  dépôts  pigmentaires,  les 
lamelles  cristalliniennes.  Les  spicules  des  éponges  méritent  une  mention 
particulière.  Quand  on  étudie  minutieusement  les  détails  de  leur  forme  et 
de  celle  des  éléments  cellulaires  au  milieu  desquels  ils  sont  plongés,  ainsi 
que  leur  mode  de  formation,  on  voit  que  celle-ci  est  le  résultat  d'un  petit 
nombre  de  facteurs.  Quelle  que  soit  sa  forme,  le  spicule  débute  par  un 
granule  central  à  partir  duquel  il  s'aceroit  (Drever)  ou  par  un  petit  nombre 
de  rudiments  microscopiques  qui  se  soudent  en  une  formation  unique  pour 
s'accroître  de  diverses  façons  (Minchin).  Le  dépôt  de  substance  cristalline 
se  fait  sous  l'action  des  forces  moléculaires  qui  interviennent  dans  la  for- 
mation des  cristaux.  Mais  ce  dépôt,  au  lieu  de  s'opérer  dans  une  solution 
électrolytique  laissant  toute  liberté  à  ces  forces,  s'opère  dans  un  milieu 
colloïde'  et  au  voisinage  ou  au  contact  d'éléments  cellulaires,  avec  inter- 
vention de  la  tension  superficielle  qui  gêne  l'accroissement  dans  certaines 
directions  et  le  favorise,  l'oriente  dans  certaines  autres.  Entre  les  cellules, 
le  spicule  s'accroît  dans  la  direction  du  minimum  de  résistance  et  il  en 
est  de  même  à  la  surface  des  cellules.  Dans  ce  dernier  cas,  le  minimum 
de  résistance  dirige  l'accroissement  dans  le  sens  des  lignes  géodésiques 
déterminés  par  la  géométrie  sur  les  surfaces  sphériques,  ellipsoïdales,  ou 
autres.  Mais  il  faut  une  observation  minutieuse  pour  le  reconnaître.  C'e.st 
ainsi  que  les  spicules  en  C  sont  en  réalisé  des  courbes  gauches,  portions 
de  spirales  géodésiques  tracées  sur  une  surface  ellipsoïde.  —  X.  La  direc- 
tion géodésique  de  l'accroissement  est  un  résultat  de  la  loi  du  moindre 
effort.  La  courbe  géodésique  est  à  une  surface  de  révolution,  ce  qu'est  au 
plan  la  ligne  droite,  c'est-à-dire  le  plus  court  chemin  entre  deux  points  don- 
nés. Sur  une  sphère,  c'est  un  arc  de  circonférence,  si  les  deux  points  sont 
dans  le  plan  perpendiculaire  au  milieu  du  grand  axe;  c'est  un  arc  d'ellipse 
si  les  deux  points  sont  dans  un  plan  méridien  :  sur  un  cylindre  ou  sur  un 
cône,  c'est  une  génératrice  ou  une  circonférence  perpendiculaire  à  l'axe  ou 
une  hélice  cylindrique  ou  conique.  Cette  trajectoire  hélicoïdale  est  la  résul- 
tante de  deux  vitesses,  égales  ou  inégales,  suivant  deux  directions  compo- 
santes :  l'une  suivant  la  circonférence  de  base,  l'autre  suivant  une  généra- 
trice. La  suture  des  tours  d'une  coquille  de  Gastéropode  est  la  géodésique 
correspondant  aux  vitesses  d'accroissement  dans  ces  deux  sens.  De  même 
pour  les  organes  cylindriques,  les  épaississements  spiraux  des  trachées  ani- 
males ou  végétales,  le    cours  des  fibres   longitudinales  ou   circulaires  ou 


426  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

•  hélicoïdales  ou  différemment  tordues  de  l'intestin,  de  l'estomac,  du  cœur 
etc.,  dessine  des  lignes  géodésiques  telles  que  leur  contraction  a  toujours  un 
effet  maximum.  Les  figures  en  réseau  résultent  le  plus  souvent  de  l'entre- 
coupement  de  deux  ou  plusieurs  figures  hélico'idales  géodésiques.  Le  mou- 
vement hélicoïdal  de  beaucoup  d'infusoires  est  dû  à  une  forme  arquée  de 
l'axe  déterminant  un  mouvement  circulaire  transformé  en  hélice  par  la 
rotation  de  l'animalcule  autour  de  son  axe.  —  XI.  Les  géomètres  décri- 
vent deux  sortes  de  spirales  :  la  première  est  la  spirale  d'Archimède  dont 
tous  les  tours  sontéquidistants.  Elle  est  engendrée  par  un  cylindre  contourné 
en  spirale  ;  l'on  peut  s'en  faire  une  idée  par  un  boudin  contourné  en  spi- 
rale dont  les  tours  se  touchent,  tels  qu'on  en  voit  à  l'étal  des  charcutiers; 
elle  n'a  point  d'application  dans  les  formes  animales.  La  seconde  est  la 
spirale  logarithmique.  On  peut  la  considérer  comme  formée  par  un  cône  très 
allongé  contourné  en  spirale.  Ici  le  rayon  vecteur  s'accroît  non  plus  d'un 
mouvement  uniforme  à  une  vitesse  constante,  mais  d'un  mouvement  accé- 
léré, en  sorte  que  les  tours  sont  de  plus  en  plus  écartés  à  mesure  que  l'on 
s'éloigne  du  centre.  L'auteur  donne  ici  son  développement  mathématique 
dont  l'utilité  pour  illustrer  des  choses  aussi  simples  ne  s'aperçoit  pas  très 
bien.  La  spirale  logarithmique  sert  de  base  à  un  grand  nombre  de  forma- 
tions organiques  ;  quand  la  base  du  cône  s'accroît  moins  vite  que  le  rayon 
vecteur,  la  spirale  est  à  tours  non  contigus  ;  c'est  le  cas  de  la  corne  des 
ruminants.  Plus  souvent  les  tours  sont  contigus,  comme  dans  les  Planorbes. 
ou  même  -ils  empiètent  les  uns  sur  les  autres  déterminant  une  ligne  de 
suture  spirale,  comme  dans  les  ammonites.  On  peut  concevoir  cette  forma- 
tion comme  résultant  de  la  collaboration  de  deux  forces  :  une  force  d'ac- 
croissement linéaire  rectiligne  et  une  force  défle.ctive  toujours  perpendicu- 
laire à  la  précédente  et  déterminant  l'enroulement.  Du  rapport  de  ces  deux 
forces  résultent  les  caractères  spéciaux  de  chaque  formation  spirale.  Quand 
l'enroulement  se  fait  non  dans  un  plan,  mais  sur  un  cône,  on  a  la  forme 
réalisée  par  les  Gastéropodes  turbines.-  Dans  ce  cas,  la  force  déflective  est 
réalisée  par  le  muscle  columellaire.  Quand  ce  muscle  manque,  comme  chez 
le  Nautile,  le  siège  de  la  force  déflective  n'est  pas  connu.  Les  opercules  des 
Gastéropodes  sont  souvent  aussi  des  spirales  logarithmiques  et  l'opercule  en 
se  développant  tourne  pour  rester  toujours  adapté  à  la  forme  de  l'ouverture. 
Application  de  ces  principes  aux  diverses  coquilles  des  Céphalopodes,  des 
Gastéropodes  et  des  Lamellibranches.  Ces  derniers  développent  simultané- 
ment deux  valves  qui  se  gênent  l'une  l'autre  au  point  que,  après  un  petit  ac- 
croissement spiral,  le  bord  intéiûpur  de  l'ouverture  de  la  coquille  cesse  de 
s'accroître  et  l'accroissement  se  limite  au  reste  de  l'ouverture,  suivant  une 
portion  de  courbe  spirale  très  ouverte.  —  XII.  Quand  le  Foraminifère  est 
une  masse  simple,  il  est  formé  d'abord  par  une  gouttelette  de  protoplasma 
dont  la  forme  est  le  résultat  d'un  équilibre  entre  ses  forces  intérieures,  sa 
tension  superficielle  et  le  liquide  ambiant.  Bientôt  une  enveloppe  rigide,  for- 
mée d<'  carbonate  de  chaux,  d-'abord  absorbé,  puis  excrété  par  adsorption, 
vient  fixer  définitivement  cette  forme;  quand  une  seconde  loge  s'ajoute 
à  la  première,  il  se  produit  d'abord  mie  nouvelle  goutte  protoplasmique 
nue,  dont  la  forme  est  conditionnée  comme  ci-dessus,  sauf  la  différence 
qu'introduit  l'existence  d'ime  contrainte  due  à  la  première  loge  fixe, 
laquelle  s'entoure  d'une  enveloppe  calcaire,  et  ainsi  de  suite.  Ainsi  les 
coquilles  polythalanies  se  forment  par  des  inciéments  successifs,  toujours 
semblables  à  eux-mêmes  et  qui  laissent  la  coquille  entière  toujours  sem- 
blable à  elle-même.  Les  géomètres  appellent  «  gnomon  »  toute  figure  qui, 
ajoutée  à  une  autre,  accroît  celle-ci  en  la  laissant  semblable  à  elle-même. 


XX.  -  THÉORIES  GÉNÉRALES.  -  CÉXÉRALITÉS.      427 

Si,  dans  une  spirale  logaritlnniquc,  on  tire  deux  rayons  formant  un  certain 
angle,  la  partie  du  dernier  tour  comprise  entre  ces  deux  rayons  est  un  gno- 
mon et  la  com-be  entière  peut  être  considérée  comme  formée  de  gnomons 
successivement  ajoutés  les  uns  aux  autres  ;  de  même,  chaque  loge  nouvelle 
d'un  foraminifère  est  un  gnomon  de  la  spirale  logarithmique  formée  par 
l'ensemble.  Pour  que  la  partie  ajoutée  spit  un  gnomon,  il  faut  que  ses  fac- 
teurs  restent   semblables  à  eux-mêmes  (accroissement  du  rayon  vecteur, 
vitesse  de  rotation,  vitesse  de  croissance  dans  les  autres  sens).   S'il  en  est 
autrement,    la  forme  de  la  coquille  change  avec   l'âge.  C'est  par  de  telles 
variations  des  facteurs  d'accroissement  que  s'expliquent  certains  cas  remar- 
quables, tels  que  la  Globigérine  devenant  Orbuline,  telle  que  la  variabilité 
extrême  de  Pi-renoplis  ou  l'entassement  confus  de  loges  qui  constitue  Acer- 
tiilaria.    La  dérivation  des  foraminifères  les  uns  des  autres,  les  plus  com- 
pliqués des  plus  simples,  d'après  les  lois  géométriques  ou  physiques,  peut 
n'avoir  rien  de  commun  avec  la  dérivation  philogénétique.  —  XIII.  Trois 
sortes  de  cornes  :  rhinocéros,  ruminants  et  cervidés.  Rhinocéros   :  cornes 
en   spirale  logarithmique  très   ouverte  et  plane,  en  raison   de  la  position 
symétrique   sur  la  tête.  Ruminants  :  cornes   formées  d'un  fourreau  creux 
s'accroissant  à  sa  base  soutenue  par  une  protubérance  osseuse.  Le  cas  type 
est  encore  une  spirale  logarithmique,  moins  largement  ouverte  et  déjetée 
par  rapport   à  l'axe  du  corps.  Mais  il  y  a  de  très  nombreuses  variations 
tenant  à  des  modifications  dans  les  vitesses  d'accroissement,  dans  les  dif- 
férents points  de  la  zone  de  croissance  ou  à  Tintroduction  de  résistances 
diverses  dont  la  principale  est  l'adhérence  inégale  .suivant  les  diverses  géné- 
ratrices à  l'axe  osseux  de  soutien.  C'est  aussi  cette  adhérence  qui  explique 
les  bourrelets  annulaires  sur  les  cornes.  Chez  les  plantes  volubiles,  la  tor- 
sion s'explique  de  même  par  une  réduction  de   vitesse  d'accroissement  du 
côté  en  relation  avec  le  support.  Si  celui-ci  est  rugueux,  cela  engendre  une 
résistance  nouvelle,  d'où  résulte  l'accroissement   de  torsion  qui  s'explique 
ainsi  mécaniquement,  sans  qu'il  soit  besoin  de  recourir  à  la  finalité  comme 
le  fait  Darwin.   La  spirale    logarithmique  se  retrouve  dans   les  dents,  les 
griffes  et  dans  le  bec  crochu  des  oiseaux.  Ici,  la  courbure  de  la  spirale  étant 
très  faible,  sa  forme  générale  est  moins  évidente,  mais  on  arrive  à  la  déter- 
miner comme  un  arc  de  spirale  logarithmique  en  tirant  parti   d'une  pro- 
priété géométrique  de  cette   courbe,  savoir  que  :  tout  rayon  vecteur  forme 
un  angle  constant  avec  la  tangente  à  la  courbe  au  point  où  il  rencontre 
celle-ci.  Cette  détermination  est  relativement  aisée  lorsque  le  centre  de  la 
courbe  correspondant  à  l'extrémité  terminale  de  l'organe  est^  présent.  Tel 
est  le  cas  pour  la  défense  de  l'éléphant,  du  sanglier  et  pour  les  griffes  qui 
ne  s'usent  pas.  Mais  pour  les  griffes  qui  s'usent,  pour  les  dents  des  rongeurs, 
l'apex   est  sans  cesse   détruit  par  l'usure    et  n'est  plus  présent,  en  sorte 
que  la  forme  spirale  n'est  plus  évidente  ;  mais  elle  reparaît  si  l'usure  est 
supprimée  par  disparition  de  la  dent  opposée.  Au   contraire,  les  bois  des 
élans,  des  daims  ne  montrent  plus  la  forme  spirale;  leur  formation  obéit  à 
d'autres  lois  ;  ils    ne  s'accroissent  plus  par  la  base  seulement,  ils  ont  des 
points  d'accroissement  déterminés  par  la  distribution  des  vaisseaux  dans  la 
substance  osseuse,  et  leur  forme  doit  être  plutôt  rapprochée  de  celle  d'une 
feuille  dentée.   —  XIV.    Dans    la  phyllotaxie,  nous   retrouvons  la  spirale 
logarithmique  :  il  suffit  pour  cela  de  tracer  autour  de  la  branche  conique 
une  ligne  passant  par  le  point  d'insertion  de  toutes  les  feuilles  successives, 
en  allant  de  l'une  à  celle  qui  est  située  le  plus  prés  d'elle  en  distance  ver- 
ticale sans  se  préoccuper  de  son  écartement  angulaire.   On  obtient  ainsi 
une  hélice  conique  dont  la  projection  .sur  un  plan  représente  une  spirale 


428  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

logarithmique.  Lu  est  tout  l'essentiel  de  la  pliyllotaxie.  S'il  y  a  deux  feuilles 
opposées,  elles  sont  l'origine  de  deux  spirales.  Mais  on  peut  établir  d'autres 
spirales,  d'après  d'autres  conventions,  c'est-à-dire  enjoignant  parun  trait,  non 
plus  les  feuilles  1,  2,  3,  4,  5.  etc.,  mais  1,  3,  5.  puis,  2,  4,  6,  ces  deux  spirales 
tournant  en  sens  inverse  l'une  de  l'autre.  Ces  spirales  secondaires,  appelées 
«  parastichies  »  ont  servi  de  thème  à  des  développements  arithmétiques 
très  variés  et  compliqués,  que  l'auteur  décrit  en  détails,  mais  auxquels  nous 
ne  nous  arrêterons  pas,  parce  qu'il  ne  correspondent  à  rien  d'objectif.  — 
XV'.  Tout  œuf  qui  n'est  pas  soumis  à  une  contrainte  spéciale  tend  d'abord 
à  être  sphérique  sous  l'influence  de  sa  tension  intérieure  et  de  l'élasticité  de 
sa. paroi.  La  coque  dure,  quand  elle  existe,  se  moule  sur  cette  forme  primi- 
tive; c'est  pour  cela  que  les  œufs  des  invertébrés,  relativement  petits  par  rap- 
port aux  oviductes,  sont  sphériques,  sauf  le  cas  de  moulage  dans  un  ootype 
spécial.  Les  œufs  des  vertébrés  sont  ou  ronds  ou  elliptiques  ou  ovoïdes  ou 
cylindriques  à  bouts  arrondis.  On  a  cherché  des  explications  diverses  à  ces 
formes;  la  seule  véritable  est  celle  fondée  sur  la  compression  dans  l'oviducte. 
Quand  l'œuf  est  petit  par  rapport  à  l'oviducte,  il  n'est  pas  comprimé  et  reste 
sphérique  (tortues,  serpents,  jeunes  poules);  quand  il  est  gros  (poules,  croco- 
diles) il  devient  ovoïde  par  compression  de  l'oviducte.  La  différence  entre  le 
gros  et  le  petit  bout  provient  de  ce  que  les  conditions  péristaltiques  sont 
diminuées  en  aval  de  i'équateur  de  l'œuf  par  suite  de  la  compression  exercée 
par  cet  équateur  sur  la  paroi  de  l'oviducte,  et  il  en  résulte,  en  même  temps, 
une  progression  de  l'œuf  dans  le  sens  du  gros  bout  toujours  tourné  vers 
l'aval.  La  forme  des  oursins  résulte  aussi  de  forces  extérieures,  par  le  fait 
que  la  rigidité  de  la  coquille  n'est  pas  absolue  en  raison  de  l'articulation  des 
plaques.  La  forme  initiale  sphérique  tend  à  s'écraser  sous  l'influence  de  la 
pesanteur  et  en  outre,  par  l'effet  de  la  traction  des  ambulacres.  Le  dnme  sur- 
élevé de  certaines  espèces  peut  s'expliquer  par  la  présence,  en  ce  point,  des 
glandes  génitales,  plus  légères  en  raison  des  sub.stances  grasses.  En  ce  qui 
concerne  les  vaisseaux,  un  fait  remarquable  est  que  l'épaisseur  de  leur 
paroi  diminue  du  cœur  aux  capillaires  beaucoup  plus  vite  que  la  pression 
du  sang  en  direction  centrifuge.  Cela  tient  ;'i  ce  que  la  résistance  de  ha  paroi 
varie  en  sens  inverse  du  rayon  de  courbure,  en  sorte  que  plus  le  diamètre 
du  vaisseau  est  grand,  plus  la  paroi  doit  être  épaisse  pour  résister  à  la  pres- 
sion intérieure.  C'est  pour  cela  aussi  que  l'épaisseur  des  parois  ventricu- 
laires  est  minima  au  niveau  de  la  pointe  du  cœur.  En  ce  qui  concerne  le 
rapport  entre  la  grosseur  des  ramifications  latérales  des  artères  et  l'angle 
([u'elles  forment  avec  le  tronc  principal,  l'auteur  vérifie  la  loi  de  Roux, 
d'après  laquelle  l'angle  est  d'autant  plus  grand  que  la  ramification  est  plus 
petite,  par  des  considérations  un  peu  vagues  sur  la  loi  du  travail  minimum. 
—  XVI.  Le  problème  de  l'adaptation,  en  ce  qui  concerne  les  couleurs,  a 
donné  lieu  aux  tliéories  mimétiques  et  à  des  explications  finalistes.  11  est, 
ici,  beaucoup  trop  difficile  à  résoudre;  il  en  est  de  même  de  celui  de  la  forme 
générale  du  corps,  si  exactement  adaptée  au  milieu  chez  les  oiseaux  et  les 
poissons:  mieux  vaut  l'attaquer  par  un  coté  moins  difficile  :  celui  de  la  con- 
formation des  os.  Rappel  des  conditions  de  la  résistance  des  matériaux, 
d'après  leur  nature,  leur  forme  et  leur  structure,  exposé  de  la  question  l)ien 
connue  de  la  disposition  du  tissu  osseux  en  viie  de  présenter  la  plus  grande 
résistance  aux  efforts  de  compression,  d'allongement,  de  torsion,  de  flexion 
et  de  cisaillement.  Rajjpel  de  l'histoire  de  l'orientation  dos  trabercules  du 
tissu  spongieux  ;  cette  orientation  suivant  les  lignes  de  plus  grand  effort 
n'est  pas  liéréditaire,  car,  lorsqu'à  la  suite  de  fractures  consolidées  avec 
déplacement,  les  lignes   d'effort  sont  changées,  les   trabercules  du   tissu 


XX.  —  THEORIES  GENERALES.  —  GENERALITES.  429 

* 

spongieux  prennent  une  orientation  eu  rapport  avec  la  disposition  nouvelle. 
Une  tige  de  plante  chargée  ])resqu'à  la  limite  de  rupture  et  maintenue 
sous  cette  charge  se  trouve  au  bout  de  peu  de  jours  susceptible  de  supporter 
sans  se  rompre,  une  charge  beaucoup  plus  forte.  Tout  cela  s'explique  par  le 
fait  que  la  résistance  aux  eiforts  devient,  dans  l'organe  vivant,  une  cause  de 
développement  plus  accentué  des  parties  soumises  au  plus  grand  travail, 
d'atrophie  relative  de  celles  qui  ne  travaillent  pas  et  de  réarrangement 
des  parties  existantes  dans  le  sens  de  la  meilleure  utilisation.  Le  sque- 
lette, pris  dans  son  ensemble,  constitue  aussi  une  formation  très  adaptée. 
Prenons  pour  exemple  la  voûte  rachidienne  d'un  quadrupède.  Elle  repré- 
sente une  arche  de  pont  posée  sur  deux  piliers  qui  sont  la  paire  postérieure  et 
la  paire  antérieure  de  membres.  Pour  assurer  la  solidité  d'une  telle  voûte 
l'ingénieur  a  trois  moyens  :  1"  la  buter  aux  extrémités  contre  les  rives; 
2^'  la  maintenir  par  un  tirant  formant  la  corde  de  l'arc  ;  3'^  la  constituer  par 
deux  parties  s'équilibrant  l'une  l'autre  comme  dans  le  système  de  cantilever 
dont  le  PontduForthest  l'exemple  le  plus  connu.  C'est  ce  troisième  mode  qui 
est  réalisé  chez  les  quadrupèdes.  Chaque  pile  peut  être  assimilée  à  la  colonne 
d'une  balance  supportant  un  fléau  losangique  dont  les  deux  bras  s'équilibrent 
l'un  l'autre;  le  milieu  du  fléau  est  la  partie  la  plus  résistante,  parce  que 
c'est  là  que  les  efl'orts  sont  maximum  ;  le  bord  supérieur  du  losange  tra- 
vaille à  la  traction  et  le  bord  inférieur  à  la  compression.  Chez  le  quadru- 
pède, les  membres  antérieurs  et  les  membres  pcstérieurs  forment  deux  piles 
de  pont  entre  lesquelles  est  une  arche  composée  de  deux  moitiés  constituant 
deux  cantilevers  indépendants.  Le  cantilever  antérieur,  qui  supporte  en  gé- 
néral à  peu  près  les  3  5  de  la  charge  totale,  a,  pour  équilibrer  la  moitié  anté- 
rieure de  l'arche  dorsale,  le  poids  du  cou  et  de  la  tète  ;  le  ligament  inter-épi- 
neux  réunissant  l'extrémité  des  hautes  apophyses  épineuses  du  garrot  forme 
le  bras  supérieur  du  cantilever  travaillant  à  la  traction  tandis  que  les  ver- 
tèbres forment  le  bras  inférieur  travaillant  à  la  traction.  Le  cantilever  pos- 
térieur est,  en  général,  moins  bien  équilibré  n'ayant  pour  cela  que  le  poids 
de  la  queue  et  s'appuie  partiellement  sur  l'antérieur.  Ces  principes  s'ap- 
pliquent avec  de  grandes  variations  aux  divers  animaux;  la  force  relative 
des  deux  cantilevers  est  très  variable^  l'antérieur  très  prédominant  chez  l'élé- 
phant, la  girafe,  tandis  que  le  postérieur  l'emporte  chez  le  Kangourou,  le 
Crocodile,  les  grands  sauriens  fossiles.  Les  oiseaux,  en  leur  qualité  de 
bipèdes,  n'ont  qu'un  cantilever  remarquablement  bien  équilibré  en  raison  du 
faible  poids  du  cou  et  de  la  tète  et  du  déplacement  du  point  d'appui  vers 
l'arrière.  Enfin,  chez  les  animaux  aquatiques  toute  cette  structure  disparait, 
rendue  inutile  par  la  pression  hydrostatique  de  l'eau.  Des  principes  ana- 
logues peuvent  être  appliqués  à  l'ensemble  du  squelette,  qu'il  faut  tou- 
jours considérer  comme  un  tout  pour  le  bien  comprendre,  et  non  pas 
comme  un  ensemble  d'os  séparés.  C'est  dans  son  ensemble  que  le  squelette 
subit  les  influences  des  conditions  de  vie  ;  aussi  on  voit  par  là  combien  il  est 
vain  de  discuter,  par  exemple,  la  phylogénie  de  la  baleine  d'après  la  formée  de 
tel  ou  tel  de  ses  os,  comme  le  scapulum,  quand  son  mode  de  vie  très  spécial 
a  exercé  des  influences  combinées  sur  tout  l'ensemble  de  son  squelette.  — 
XVII.  Utilité  de  l'introduction  des  mathématiques  dans  la  biologie.  Cela  est 
particulièrement  avantageux  dans  la  description  des  formes  anatomiques 
pour  substituer  une  certaine  précision  au  vague  des  descriptions  littéraires, 
appuyées  sur  des  comparaisons  plus  ou  moins  boiteuses.  Pour  être  rigou- 
reusement défini,  un  organe  ou  le  contour  d'un  animal  ou  d'une  plante  doit 
être  dessiné  dans  l'espace  limité  entre  deux  axes  rectangulaires,  chacun 
de  ces  points  étant  défini  par  sa  distance  X  ;i  l'axe  des  ordonnées  et  sa  dis- 


430  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

tance  Y  à  Taxe  des  abscisses;  enfin,  pour  tenir  compte  de  l'épaisseur,  on 
peut  indiquer  la  distance  Z  de  ce  même  point  à  un  plan  parallèle  à  celui 
déterminé  par  les  deux  axes  ci-dessus.  Les  comparaisons  deviennent  alors 
fructueuses  et  Ton  voit,  par  exemple,  que  si  l'on  ramène  à  la  même  dimension 
longitudinale  un  églefin  et  un  carrelet,  le  second  est  deux  fois  plus  haut  et 
deux  fois  moins  épais  que  le  second  en  sorte  que  si  X,  Y  et  Z  sont  les  trois  di- 
mensions cardinales  moyennes  du  premier,  celles  du  second  seront  2X  Y  Z 

2 
en  sorte  que  leur  poids  en  longueur  égale  sera  le  même.  Mais  les  choses  ne 
sont  pas  toujours  aussi  simples  ;  il  faut,  dans  ce  cas,  faire  intervenir  un  pro- 
cédé très  avantageux  :  c'est  le  changement  de  coordonnées.  Voici  les  dessins 
et  les  formules,  en  coordonnées  cartésiennes  rectangulaires,  de  deux  formes 
animales:  elles  paraissent  incompatibles,  mais  en  représentant  lune  en  coor- 
données cartésiennes,  Tautre  en  coordonnées  d'un  système  différent,  il  arrive 
souvent  qu'on  les  rend  identiques  et  superposables.  Ces  changements  de  coor- 
données sont  trc'S  divers  ;  les  axes  peuvent  former  un  angle  supérieur  ou  infé- 
rieur à  90"  ;  leurs  divisions  peuvent  être  différentes,  par  exemple,  l'une  en 
progression  arithmétique,  l'autre  en  progression  géométrique  ;  aux  axes  rec- 
tiliques  on  peut  substituer  des  axes  courbes,  convexes,  l'un  et  l'autre  en  dedans 
ou  en  dehors  ou  l'un  dans  un  sens,  l'autre  dans  un  autre  ;  enfin,  au  carrelage 
rectangulaire  déterminé  par  le  croisement  des  parallèles  à  l'abscisse  et  à 
l'ordonnée  d'origine  on  peut  substituer  une  vue  perspective,  le  ramenant  à 
des  formes -triangulaires.  Il  en  résulte,  dans  la  figuration  des  animaux,  des 
modifications  rappelant  les  différences  entre  les  divers  modes  de  projection 
d'une  même  région  géographique,  ou  celles  entre  la  même  figure  d'un  per- 
sonnage et  son  image  dans  un  miroir  sphérique,  conique  ou  cylindrique 
à  axe  diversement  orienté.  L'image  d'un  poisson  large  à  l'avant  et  effilé 
vers  l'arrière  peut  être  ainsi  ramenée  à  celle  d'un  poisson  à  bords  parallèles 
ou  même  effilé  en  sens  inverse.  Pour  prendre  un  exemple  réel,  on  peut  rame- 
ner le  crâne  de  l'homme  à  celui  du  chimpanzé,  en  rapportant  le  premier 
à  des  axes  octogonaux  rectilignes  et  le  second  à  deux  axes  courbes  :  l'un,  celui 
des  abscisses,  convexe  vers  l'extérieur  et  l'autre,  celui  des  ordonnées,  con- 
vexe vers  l'intérieur  de  l'angle  où  est  dessinée  la  figure.  Cela  permet  de 
ramener  à  une  formule  mathématique  relativement  simple  la  différence  entre 
deux  formes  que  l'on  veut  comparer,  et  la  chose  est  particulièrement  utile 
lorsque  l'on  compare  la  forme  générale  ou  les  organes  de  deux  êtres  dont 
l'un  peut  être  considéré  comme  l'ancêtre  phylogénétique  de  l'autre.  On  voit 
alors  le  sens  général  des  modifications  subies  au  cours  de  l'évolution  phylo- 
génétique. —  [En  dépit  de  quelques  développements,  parfois  superflus,  ce 
livre  hautement  original,  d'une  lecture  attrayante  et  facile,  oriente  dans 
une  direction  intéressante  la  pensée  du  biologiste;  il  est  une  des  plus  utiles 
contributions  qui  aient  été  faites  depuis  longtemps  h  la  biologie  générale  et 
a  sa  place  marquée  dans  toutes  les  bibliothèques.]  —  Y.  De i âge. 

Mitchell  (P.  Chalmers).  —  Le  daririnisme  et  la  ;/iierre.  —  Le  sujet 
traité  dans  ce  livre  est  déjà  vieux  et  maintes  fois  discuté  par  les  biologistes, 
les  sociologues  et  les  pliilosophes  ;  mais  la  guerre  lui  a  donné  un  intérêt 
d'actualité.  L'auteur  s'insurge  contre  la  justification  de  la  guerre,  que  cer- 
tains esprits  (Bernhardi,  en  Allemagne,  par  exemple)  ont  prétendu  tirer  de 
l'idée  de  la  lutte  pour  l'existence,  et  lui  oppose  une  série  d'arguments,  dont 
le  dernier  —  et  qui  forme  comme  la  conclusion  du  livre  —  est  que  l'homme 
possède  la  conscience  et  la  liberté  qui  le  différencient  du  reste  du  règne 
animal  et  créent  pour  la  société  humaine  des  lois  à  part.  L'auteur  admet 


XX.  —  THEORIES  GENERALES.  -  GENERALITES.  431 

bien  que  la   conscience  humaine   a  eu  pour  origine  les  phénomènes  psy- 
chiques des  animaux,  mais  il  n'accepte  ni  l'interprétatiou  «  matérialiste  » 
qui  y  voit  une  évolution  des  éléments  qualitativement  les  mêmes,  ayant  son 
fondement  dans  l'organisme  physique,  ni  Tinterprétation  bergsonienne,  qui 
étend  la  volonté  et  la  liberté  à  la  nature  tout  entière.  M.  voit,  entre  la  vie 
psychique  des  animaux  et  celle  de  l'homme,  une  différence  qualitative,  et 
il  cherche  la  façon  dont  cette  différence  a  pu  s'établir  dans  certains  exem- 
ples de  changements  brusques  que  nous  offre  la  nature  :  la  formation  d'une 
combinaison  chimique,  dont  les  propriétés  différent  radicalement  de  celles 
de  ses  constituants,  ou  certains  phénomènes  physiques,  comme  la  fusion  ou 
la  congélation  à  un  point  critique  de  la  température.  La  loi  morale,  dit-il, 
en  rappelant  la  célèbre  phrase  de  Kant,  est  aussi  extérieure  à  l'homme  que 
le  ciel  étoile.  Et  comme  ce  sont  les  manifestations  psychiques  (mœurs,  tra- 
ditions, littérature,  religion,  etc.)  qui  créent  le  milieu  social  de  l'individu, 
et  que  ce  milieu  est.  de  préférence  à  l'hérédité,  ce  qui  façonne  l'homme  dès 
son  enfance,  il    en  résulte  que  la  lutte   entre  les   différentes   «  cultures  » 
nationales  n'a  rien  qui  ressemble  à  une  lutte  entre  des  groupements  zoolo- 
giques. Ces  groupements,  en  effet,  sont  tous  basés  sur  une  origine  commune; 
or,  la  distribution  de?  races  humaines  en  Europe,  par  exemple,  ne  coïncide 
aucunement  avec  les  divisions  en  nations   (l'auteur  expose  dans  un  long 
chapitre  la  distribution  des  trois  races  humaines  :  la  race  méditerranéenne, 
la  race  alpine  et  la  race  nordique  ou  teutonique  dans  les  différents  pays 
eiii'opéens).  Si,  à  la  rigueur,  on  pouvait  comparer  les  races  aux  espèces 
capables  de  lutter  entre  elles,  il  n'en  est  pas  de  même  des  nations,  groupe- 
ments artiticiels  créé.s  par  ségrégation  géographique.  Contre  la  lutte  pour 
l'existence  appliquée  à  la  société  humaine  l'auteur  formule  encore  d'autres 
arguments  qui,  à  notre  point  de  vue,  sont  plus  probants,  parce  que  moins  liés 
à  un  point  de  vue  philosophique  subjectif  et  contestable.  Les  voici,  en  résumé. 
1 .    Une  loi  scientifique   n'est  qu'une  généralisation  des  données  expéri- 
mentales, applicables  seulement  au  domaine  auquel  appartiennent  ces  faits 
expérimentaux  et  non  transportable  dans  un  domaine  différent.  La  lutte 
pour  l'existence  doit  ainsi  rester  une  loi  uniquement  biologique.  2.  La  portée 
de  la  lutte  pour  l'existencee  et  de  la  sélection  naturelle  est  très  discutée 
parmi  les  biologistes  actuels,  qui  tendent  à  réserver  à  ces  facteurs  un  rôle 
beaucoup  plus  modeste  qu'on  n'a  cru  devoir  leur  accorder  au  début.  3.  Ce 
qu'on   appelle  lutte  pour  l'existence  dans  le  règne   animal  est  beaucoup 
moins  une  véritable  lutte  unguibus  et  rostro  entre  les  espèces  qu'une  con- 
currence dans  l'adaptation  aux  conditions  du  milieu  (climat,  nourriture, 
parasites,  etc.).  C'est  moins  une  guerre  qu'une  concurrence  commerciale 
pacifique. 

Le  livre  contient  une  préface  de  E.  Boutroux  qui,  conformément  à  sa 
tendance  philosophique,  salue  surtout  chez  l'auteur  la  protestation  contre 
«  l'asservissement  de  l'homme  aux  lois  de  la  matière' ou  du  monde  pure- 
ment animal  ».  —  M.  Goldsmith. 

a)  Rabaud  (Etienne i.  —  La  biolor/ip  et  la  guerre.  —  Cet  article  est  une 
critique  du  livre  de  Mitchell,  non  au  point  de  vue  de  l'idée  directrice,  avec 
laquelle  l'auteur  est  d'accord,  car  il  combat  également  l'application  à  la 
société  humaine  de  l'idée  de  la  lutte  pour  l'existence,  mais  au  point  de  vue 
de  l'argumentation.  Les  idées  de  liberté  etde  conscience  sont  invérifiables  et 
subjectives  et  ne  peuvent  fournir  d'arguments  solides;  il  faut  chercher  ces 
derniers  ailleurs,  dans  la  biologie  même.  Lorscju'on  considère  le  règne  ani- 
mal, on  voit  que  les  «  forts  »  ne  sont  pas  toujours  les  plus  forts  :  la  forée  est 


432  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

une  chose  relative,  dépendant  des  conditions  du  milieu,  du  moment,  etc.  II 
en  est  ainsi  surtout  dans  la  vie  compliquée  des  hommes,  des  homme  civi- 
lisés en  particulier,  qui  possèdent  des  éléments  de  force,  susceptibles  d'as- 
surer leur  existence,  différents  de  ceux  du  sauvage.  —  L'emploi  de  la  force 
brutale  est  contraire  à  une  autre  considération  biologique  encore  :  lorsqu'on 
veut  transformer  un  organisme  à  son  gré,  on  doit  procéder  graduellement, 
en  tenant  compte  de  sa  nature,  et  ne  pas  lui  imposer  un  mode  d'existence 
qui  serait  contraire  à  celle-ci.  —  M.  Goldsmith. 

a)  Grasset  (J.).  —  La  biologie  humaine  ou  science  de  l'homme.  — 
Critique  de  l'article  précédent.  Ce  n'est  pas,  dit  G.,  sortir  de  la  science  que 
d'étudier  l'homme  comme  un  être  à  part,  une  espèce  fixée  depuis  des  siècles. 
II  y  a  des  lois  biologiques  spécialement  humaines,  la  volonté  déterminant 
ici  l'activité  psychique.  L'auteur  résume  ensuite  les  idées  développées  dans 
son  livre,  analysé  plus  loin  (Grasset,  6).  —  M.  Goldsmith. 

b)  Rabaud  (Etienne).  —  Qu'esl-ce  que  la  biolo(/ie  humaine?  —  Réponse  à 
l'article  précédent.  Une  des  raisons  mises  en  avant  par  Grasset,  pour 
donner  à  l'homme  une  place  à  part,  s'appuie  sur  le  fait  que  l'espèce  hu- 
maine est  fixée  depuis  longtemps.  Or,  en  quoi  est-ce  une  raison,  même  en 
admettant  que  cette  fixité  soit  bien  établie  et  qu'il  n'existe  pas,  comme  il  est 
permis  de  le  croire,  plusieurs  espèces  humaines?  Le  Nautile  est  plus  ancien 
encore,  mais  qui  songe  h  fonder  une  «  science  du  Nautile?  »  11  y  a  là  surtout 
des  considérations  extra-scientifiques.  —  La  supériorité  intellectuelle  de 
l'homme  est  un  autre  argument.  Or,  cette  supériorité  ne  caractérise  que 
l'homme  civilisé,  et  rien  ne  nous  montre  que  l'homme  de  Néanderthal  la 
possédait,  ainsi  que  la  faculté  du  progrès  indéfini.  —  La  liberté  de  l'homme 
et  l'absence  de  liberté  de  l'animal  n'est  pas  un  argument  non  plus,  car  d'une 
part,  l'activité  de  l'homme  est  aussi  une  «  conséquence  de  sa  constitution  » 
et,  d'autre  part,  nous  ne  savons  rien  sur  la  «  liberté  »  de  l'animal.  —  Enfin, 
R.  critique  l'assimilation  de  la  «  biologie  humaine  »  à  la  médecine,  l'homme 
n'ayant  pas  le  monopole  des  maladies.  —  M.  Goldsmith. 

b)  Grasset  (J.).  —  La  biologie  humaine.  —  Les  idées  exposées  dans  ce 
livre  ne  sont  aucunement  nouvelles  :  ce  sont  celles  que  l'auteur  avait  pro- 
clamées pendant  toute  sa  vie.  La  guerre  a  donné  un  nouvel  intérêt  à  la 
question  des  rapports  entre  la  morale  et  la  science  ;  elle  nous  oblige  à  nous 
demander  :  au  nom  de  quoi  pouvons-nous  exiger  que  l'homme  fasse  ou  ne 
fasse  pas  telle  chose?  G.  répond  que  ni  la  biologie  (qui  a  pour  principe  la 
lutte)  ni  la  chimie  (qui  est  basée  sur  la  loi  de  réaction,  ce  qui  revient  au 
même)  ne  peuvent  donner  de  réponse  ;  il  faut  chercher  celle-ci  dans  une 
autre  science,  à  laquelle  il  donne  le  nom  de  la  biologie  humaine.  Il  délimite 
l'objet  et  le  domaine  de  cette  science  particulière  (qui  se  confond  pour  lui 
avec  la  médecine)  et  expose  les  résultats  auxquels  elle  arrive.  Le  livre  se 
divise  en  plusieurs  parties  :  1°  Exposé  de  ce  qui  rapproche  l'homme  des  au- 
tres êtres  vivants  et  sépare  l'ensemble  du  monde  organique  du  monde  inor- 
ganique. L'idée  de  finalité  des  phénomènes  vitaux  est  la  conclusion  de  cette 
partie.  2"  Exposé  de  ce  qui  est  propre  à  l'homme  et  l'oppose  aux  autres 
êtres  vivants.  Hostile  à  toute  idée  de  continuité  du  dévelopjiement  psychi- 
que, G.  met  nettement  à  part  le  psychisme  de  l'iiomme,  qu'il  caractérise  par  : 
I)  la  loi  de  constance  inlelleclueUe,  qui  établit  que  le  niveau  intellectuel 
de  l'homme  est  resté  le  même  depuis  la  fixation  de  l'espèce  humaine;  2)  la 
loi  û.\x progrès  indéfini  :  avec  le  même  degré  d'intelligence  naturelle,  l'homme 


XX.  -  THEORIES  GENERALES.  —  GENERALITES.      433 

fait  néanmoins  des  acquisitions,  et  ces  acquisitions  se  transmettent;  il  en 
résulte  que  notre  devsir  biologique  est  de  participer  à  ce  progrès;  3)  le  libre 
arbitre,  entraînant  avec  lui  l'idée  de  responsabilité.  —  Les  lois  biologiques 
se  présentent  autrement  pour  l'animal  (auquel  elles  s'imposent)  que  pour 
l'homme  (qui  ne  leur  obéit  que  s'il  veut,  c'est-à-dire  s'il  est  pénétré  de  l'idée 
de  son  devoir).  La  biologie  humaine  a  pour  tâche  de  constater  ce  devoir  et 
laisse  de  côté  la  question  de  son  origine.  —  Le  livre  se  termine  par  un  chapitre 
de  sociologie,  en  dehors  du  programme  de  V Année  Biologique.  L'auteur  y 
traite,  dans  un  esprit  de  tradition  et  de  hiérarchie,  la  philosophie  de  l'histoire, 
les  différents  groupements  humains,  la  question  sociale,  le  mariage,  l'édu- 
cation, etc.  —  M.  GOLDSMITH. 

Saint-Saëns  (C).  —  La  psychologie  humaine  et  la  psychologie  animale 
[XIX,  2",  IV].  —  L'auteur  s'élève  contre  l'idée  de  Grasset  d'une  différence 
essentielle,  qualitative,  entre  le  psychisme  de  l'homme  et  celui  de  l'animal. 
Certaines  observations  qu'il  a  pu  faire  sur  les  animaux  montrent  qu'ils  sont 
bien  capables  d'actes  sortant  de  ce  que  l'on  peut  toujours  prévoir  et  relevant 
d'une  faculté  de  réflexion  évidente  (un  chien  conduisant  un  autre  chez  le 
vétérinaire  qui  l'a  guéri,  un  moineau  se  suicidant  en  captivité,  des  fourmis 
montrantdes  différences  individuelles,  etc.).  Ilestpossible  aussi  que  l'intelli- 
gence des  animaux  soit  perfectible  comme  celle  de  l'homme,  et  que,  d'autre 
part,  le  progrès  de  l'espèce  humaine  ne  soit  pas  aussi  indéfini  que  le  croit 
Grasset.  Cet  auteur,  d'ailleurs,  en  parlant  des  lois  non  expérimentales,  éter- 
nelles et  immuables  qui  régiraient  la  biologie,  sort  du  domaine  de  celle-ci 
pour  verser  dans  la  théologie.  —  M.  Goldsmith. 

Anthony  (R.).  —  La  force  et  le  droit  :  le  prétendu  droit  biologique.  —  Ce 
livre  a  le  même  but  que  les  études  de  Grasset  sur  les  Conclusions  de  la  bio- 
logie humaine,  et  de  Ghalmers-Mitchell  sur  le  Darwinisme  et  la  guerre. 
A.  part  de  la  définition  que  donne  Hobbes  du  droit  naturel  :  le  droit  de  cha- 
cun d'user  comme  il  l'entend  de  la  puissance  dont  il  dispose  pour  préserver 
sa  propre  nature,  c'est-à-dire  sa  vie  :  ce  n'est  rien  autre  que  les  règles  de  la 
nature  de  chaque  individu.  C'est  donc  une  liberté,  une  absence  d'empêche- 
ment :  par  conséquent  une  force.  Mais  l'exercice  intégral  de  ce  droit  de 
nature,  égal  en  chacun,  constitue  l'état  de  guerre.  Dès  lors,  si  l'on  admet 
que  les  lois  de  nature  ne  sont  que  des  préceptes  de  raisons,  vivre  autrement 
qu'en  état  de  guerre  constitue  un  haut  état  de  raison.  La  civilisation  fait-elle 
tendre  l'humanité  vers  la  paix  universelle,  en  augmentant  le  nombre  de  ceux 
qui  arrivent  à  la  compréhension  des  lois  de  nature,  ou  au  contraire  l'en 
éloigne-t-elle,  en  augmentant  les  besoins,  les  convoitises,  etc.?  Il  faut,  pour 
le  décider,  distinguer  le  droit  naturel,  défini  ci-dessus,  du  droit  artificiel, 
qu'il  soit  légal  ou  qu'il  résulte  de  la  force. 

Concevoir  le  droit  comme  une  consécration  de  la  force  parait  tellement 
opposé  à  tout  ce  que  nous  savons  de  la  psychologie  humaine,  qu'il  faut 
rechercher  quel  mécanisme  y  a  conduit.  On  a  cru  que  le  droit  immanent 
résultait  de  ce  qu'on  a  appelé  la  justice  biologique,  la  sélection  naturelle, 
laquelle  consacrerait  la  force,  développée  sans  empêchement.  Abordant  ce 
sujet,  VON  Bernhardi  estime  que  la  loi  de  sélection,  qui  perpétue  les  individus 
les  plus  vigoureux,  s'applique  à  l'humanité  et  opère  par  le  mécanisme  de 
la  guerre.  Dans  l'histoire  du  monde,  la  supériorité  de  la  vigueur  vitale  d'un 
peuple  sur  celle  des  autres,  finit  toujours  par  s'imposer  à  la  longue,  et  quand 
l'union  des  faibles  arrête  le  développement  de  cette  supériorité,  ce  n'est 
qu'un  retard.  Le  fort  écrase  le  faible  non  parce  qu'il  lui  est  supérieur  par 
l'année  biologioue,  x.vu.  1917.  28 


434  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

les  moyens  de  nuire,  mais  parce  qu'il  agit  ainsi  conformément  au  plan  de 
la  nature.  Ceci  suppose  que  le  progrès,  dans  la  nature,  est  continu.  —  Or, 
déclare  A.,  1°  l'idée  d'un  progrès  continu  dans  l'évolution  se  montre  con- 
traire à  l'esprit  même  de  la  science  (parce  que  la  science  n'admet,  comme 
type  de  perfection,  que  ce  qui  existe,  et  non  ce  que  nous  imaginons  pou- 
voir exister).  —  2"  Elle  dérive  des  conceptions  mystiques  et  théologiques  an- 
ciennes (anthropocentrisme,  etc.)  —  3°  Elle  s'appuie  sur  des  faits  qui  peuvent 
être  interprétés  tout  autrement.  On  considère  spécialisation  comme  syno- 
nyme de  progrès  :  mais  une  spécialisation  n'est  pas  une  supériorité.  — 
Chalmers-Mitchell  et  Grasset  disent  :  même  si  la  lutte  pour  l'existence  était 
une  loi  scientifique,  elle  ne  s'appliquerait  pas  nécessairement  aux  affaires 
humaines,  parce  que  l'homme  possède  sa  conscience.  Cet  argument,  dit  A., 
est  faible  ;  ce  qui  est  démonstratif,  c'est  que  la  sélection,  résultant  des  luttes, 
n'améliore  pas  l'humanité,  parce  qu'elle  résulte  de  la  force  de  détruire;  elle 
ne  joue  d'ailleurs  qu'un  rôle  très  limité  à  côté  des  autres  facteurs  de  l'évo- 
lution. —  Jean  Philippe. 

Lynch  (A.).  —  L'évolution  dans  ses  rapports  avec  l'éthique.  —  Les  biolo- 
gistes doivent  indiquer  avec  précision  les  rapports  de  leur  science  avec  les 
problèmes  de  l'éthique.  Ni  Darwin,  ni  aucun  autre  biologiste  n'accorde  la 
sanction  de  la  science  aux  faits  de  la  force  brutale.  L'organisation  seule  est 
au  point  de  vue  biologique  le  critérium  du  degré  d'évolution  ;  mais  il  s'agit 
pour  l'homme  d'organisation  intelligente,  la  possession  de  la  vérité  devant 
accroître  l'énergie  qui  rend  la  sympathie  plus  efficace.  Même  au  point  de  vue 
darwinien,  les  plus  aptes  sont  ceux  qui  unissent  le  plus  d'émotions  sympa- 
thiques à  une  plus  grande  énergie  et  à  une  possession  d'une  plus  ample 
vérité.  Le  biologiste  ne  doit  donc  pas  oublier,  quand  il  aborde  les  questions 
d'éthique  humaine,  qu'il  ne  saurait  dès  lors  «  échapper  au  contrôle  du  psy- 
chologue »,  lequel  doit  fatalement  apporter  des  éléments  primordiaux  de 
discussion  scientifique.  —  G.  L.  Duprat. 

Lillie  (Ralph  S.).  —  Formation  de  structures  rappelant  des  croissances 
organiques  par  le  moyen  d'actions  électrolytiques  locales  dans  les  métaux, 
leur  signification  physiologique  générale  et  pi'oduction  expérimentale  de  ce 
type  d'action.  — Le  but  de  ce  travail  est  de  rechercher  dans  les  phénomènes 
bien  connus  d'électrolyse  l'explication  de  certains  processus  physiologiques 
tels  que  les  transmissions  d'influx  à  distance,  l'accroissement  dans  des  direc- 
tions déterminées,  d'où  ressortent  la  morphogénèse,  la  régénération,  etc. 
Une  cellule  séparée  de  son  milieu  ambiant  électrolytique.par  sa  membrane 
polarisée  est  l'image  d'une  pile  formée  par  deux  métaux  plongeant  dans  un 
électrolyte.  Les  actions  électrolytiques  métalliques  n'aboutissent  souvent 
qu'à  des  productions  amorphes,  comme  la  rouille  du  fer  ;  mais  dans  certains 
cas,  en  particulier  dans  les  solutions  en  milieu  colloïdal  (gélatine,  albumine) 
de  ferricyanures  de  métaux  lourds,  il  se  produit  des  précipités  affectant 
des  formes  qui  rappellent  celles  des  organismes  vivants  ;  cela  montre  un 
exemple  de  forces  qui,  dans  les  organismes,  président  à  l'élaboration  de  la 
forme.  —  Procédé  opératoire.  A  une  solution  à  2  9^  d'ovalbumine  filtrée  on 
ajoute  une  solution  à  2  %  de  ferricyanure  de  potassium  K'FeCy*  et  l'on  y 
dépose  des  fragments  de  fer,  clous,  fils  de  fer,  etc.  11  se  forme  un  précipité 
bleu  de  ferricyanure  ferreux,  qui  prend  la  forme  de  filaments  allongés,  flexi- 
bles, creux,  pouvant  atteindre  plusieurs  centimètres  de  longueur  :  chose  cu- 
rieuse, ces  filaments  montrent  des  mouvements  oscillatoires  pouvant  prendre 
l'aspect  de  véritables  vibrations.  Le  début  du  phénomène,  révélé  par  le  mi- 


XX.  —  THÉORIES  GÉNÉRALES.  -  GÉNÉRALITÉS.  435 

croscope,  consiste  dans  la  formation,  au  contact  du  fer,  d'une  vésicule  arron- 
die limitée  par  une  membrane  de  précipité;  et  c'est  sur  cette  membrane  que 
se  forment  les  filaments  microscopiques  rappelant  des  cils  vibratiles  et  dont 
les  plus  robustes  deviennent  après  accroissement  ceux  dont  nous  venons 
de  parler.   Le  résultat  varie  beaucoup  selon  la  nature  du  métal,  la  condi- 
tion essentielle  étant  qu'il  se  forme  une  membrane  de  ferricyanure  métal- 
lique, insoluble  et  semi-perméable.  Même  résultat  avec  le  zinc  et  le  cuivre; 
avec  les  métaux  plus  nobles  la  présence  d'un  second  métal  ou  d'un  fragment 
de  charbon  de  pile  est  nécessaire,  ainsi  que  l'addition  d'un  autre  sel,  tel  que 
NaCl.  En  fait,  l'addition  d'un  second  sel  dont  l'acide  forme  avec  le  métal  un 
composé  soluble  est  toujours  nécessaire,  même  avec  les  métaux  les  plus 
attaquables,  comme  le  fer  et' le  zinc  :  si  la  solution  de  ferricyanure  est  faite 
dans  de  l'eau  rigoureusement  distillée,  le  fer  ne  donne  pas  de  précipité  ;  mais 
une  quantité  très  minime  de  NaCl  (16  %)  suffit  et  les  arborescences  sont 
d'autant  plus  nourries  que  la  concentration  est  plus  forte,  jusqu'à  une  cer- 
taine limite.  De  même,  la  concentration  du  ferricyanure  ne  doit  pas  être 
inférieure  à  0,2  ou  0,4  o/q  ;  enfin,  la  présence  du  colloïde  albumineux  ou  géla- 
tineux est  nécessaire  pour  donner  aux  filaments  une  certaine  solidité.  De 
même,  dans  les  organismes,  la  présence  du  protoplasme  est  la  condition 
nécessaire  de  l'agglomération  des  précipités  de  carbonate  de  chaux  en  pièces 
squelettiques  cohérentes.  —  Le  détail  du  phénomène  est  le  suivant.   Les 
portions  du  fer  hétérogène  formant  des  taches  anodiques  donnent  naissance, 
en  présence  du  NaCl,  à  du  chlorure  ferreux,  lequel,  au  contact  du  ferricya- 
nure, donne  la  membrane  de  précipité  de  la  vésicule  initiale.  Les  filaments 
qui  se  forment  sont  creux  et  ouverts  au  bout,  et  les  particules  de  ferricya- 
nure ferreux  formant  leurs  parois  étant  chargées  négativement  au  contact  de 
l'eau  extérieure,  la  couche  liquide  qui  les  tapisse  intérieurement  est  posi- 
tive; elle  se  meut  donc  sous  l'influence  du  courant  éleclrique  partant  de 
l'anode,  et  par  là  s'écoule  sans  cesse,  tandis  que  les  ions  Cl  et  l'eau  entrant 
par  tous  les  pores  fournissent  au  contact  du  fer  du  chlorure  ferreux;  c'est 
cette  solution  de  chlorure  ferreux  qui  s'écoule  par  le  bout  des  filaments  et 
qui,  au  contact  du  ferricyanure  extérieur,  forme  un  précipité  qui  contribue  à 
l'allongement  du  tube,  tandis  que  les  particules  flottant  dans  le  liquide  exté- 
rieur viennent  épaissir  sa  surface  dans  les  parties  anciennement  formées. 
Variations  dans  l'aspect  et  la  constitution  des  tubes  selon  la  nature  et  la  con- 
centration des  liquides  constitutifs  :  expansion  foliacée  en  contact  avec  la 
surface  du  liquide,  annulations,  etc.  —  Le  fer  fournit  des  filaments  sans  le 
secours  d'un  autre  métal  parce  qu'il  est  hétérogène  ;  les  taches  anodiques 
dont  nous  avons  parlé  sont  celles  où,  à  l'air  libre,  se  formerait  de  la  rouille, 
les  intervalles  cathodiques  restant  provisoirement  inattaqués  ;  c'est  par  ces 
régions  cathodiques  que  le  courant  positif  rentre  dans  le  fer  en  désionisant 
de  l'hydrogène  qui,  libéré  dans  la  solution,  détermine  une  formation  d'alcali 
décelable  en  ajoutant  de  la  phénolphtaléine  à  la  solution.  Le  fer  pur  réclame 
pour  former  des  filaments  le  secours  d'un  autre  métal,  cuivre,  platine,  char- 
bon, moins  attaquable,  c'est-à-dire  ayant  une  tension  de  solution  moindre. 
On  peut  d'après  ces  principes   accélérer  ou  inhiber    l'action  formatrice 
d'un  métal  ;  en  présence  du  zinc,  le  fer  ne  forme  plus  de  filaments,  ceux-ci 
naissent  sur  le  zinc;  au  contraire,  du  cuivre  accélère  la  formation  par  le  fer. 
Un  fil  de  fer  joint  par  un  bout  à  du  cuivre,  par  l'autre  à  du  zinc,  donne  des 
filaments  au  bout  voisin  du  cuivre,  tandis  qu'à  l'autre  les  filaments  se  for- 
ment par  le  zinc  ;  et  pour  les  deux,  la  formation  est  diminuée  en  raison  des 
courants  inverses  qui  se  croisent;  mais  si  l'on  sectionne  le  fil  de  fer  en  son 
milieu,  l'activité  totale  reparait.  [Les  faits  de  cet  ordre  sont  bien  connus  des 


436  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

physiciens  et  l'auteur  ajoute  seulement  un  test  intéressant,  les  filaments.] 
Comparaisons  biologiques.  Une  assimilation  étroite  de  productions  filamen- 
teuses inorganiques  ci-dessus  décrites  avec  les  parties  plus  ou  moins  simi- 
laires des  êtres  vivants  serait  totalement  injustifiée,  car  les  substances  qui 
interviennent  et  l'origine  des  propriétés  manifestées  sont  entièrement  diffé- 
rentes: mais  il  reste  possible  que  certaines  des  forces  qui  interviennent 
soient  identiques  dans  les  deux  cas,  en  sorte  que  les  expériences  ci-dessus 
décrites  pourraient  éclairer  certains  phénomènes  biologiques  qui  substan- 
tiellement n'ont  rien  de  commun  avec  elles.  Ce  qu'il  faut  essentiellement 
retenir  de  ces  expériences,  ce  sont  les  actions  à  distance,  qui  s'expliquent  par 
des  courants  électriques  et  par  le  transport  électrique  des  particules  maté- 
rielles ;  or,  de  tels  phénomènes  se  rencontrent  aussi  chez  des  organismes  vi- 
vants ;  tels  sont  les  phénomènes  de  corrélation  de  croissance,  de  transmission 
nerveuse,  de  régénération,  d'excitation  ou  d'inhibition  de  croissance  par  la 
présence  ou  la  suppression  de  parties  situées  en  des  points  éloignées.  Don- 
nons quelques  exemples  pour  illustrer  ces  généralités.  Un  organe  ne  se 
régénère  que  lorsqu'il  a  été  coupé  ;  l'organe,  avant  son  excision,  inhibait  donc 
les  forces  régénératrices  sous-jacentes;   de  même,  la  présence  de  racine 
inhibe    la  formation  de   racines  aux  dépens  des  bourgeons  foliaires  des 
Bégonias;  ces  faits  ne  sont-ils  pas  à  rapprocher  de  l'expérience  où  l'on 
voit  la  formation  de  filaments  sur  un  fragment  de  fer  inhibée  par  le  contact 
d'un  fragment  de  zinc  ?  Inversement,  l'action  accélératrice  de  la  régénération 
exercée  par  l^s  organes  des  sens  de  l'ombelle  des  Méduses  peut  être  rap- 
prochée de  l'accélération  de  croissance  des  formations  filamenteuses  sur  ce 
même  morceau  de  fer  par  le  contact  d'un  métal  à  tension  de  solution  moindre, 
tel  que  le  cuivre  et  le  platine.  Les  vibrations  des  formations  filamentaires  inor- 
ganiques dans  les  expériences  ci-dessus  ne  sont  point  immédiatement  com- 
parables avec  le  mouvement  ciliaire;  elles  en  diffèrent  essentiellement  par 
leur  nature  et  paraissent  tenir  à  des  occlusions  et  réouvertures  périodiques 
des  orifices  terminaux  par  les  particules  de  précipité;  mais  l'aire  anodique  qui 
se  trouve  à  leur  base  et  qui  fournit  le  chlorure  ferreux  sans  lequel  le  phéno- 
mène ne  se  produirait  pas,  joue  par  rapport  à  ce  phénomène  un  rôle  com- 
parable à  celui  des  granulations  basales  par  rapport  aux  cils  ;  de  ces  granu- 
lations émanent  des  influx  qui  arrivent  aux  cils  et  sont  la  condition  de  leurs 
mouvements.  Le  transport  électrique  des  particules  de  précipité  dans  la  cavité 
centrale  des  filaments  inorganiques  estlimage  d'un  phénomène  qui  joue  un 
rôle  capital  dans  les  organismes,  l'osmose  électrique,  par  laquelle  se  fait  un 
transport  électrique  de  particules  à  travers  des  membranes  perméables  : 
c'est  ainsi  qu'une  partie  altérée  devient  cathodique  par  rapport  aux  parties 
saines  \oisines,  d'où  résulte  un  courant  transportant  les  particules  néces- 
saires pour  la  réparation.  Dans  les  cellules  elles-mêmes,  ces  phénomènes 
trouvent  leur  place;  l'action  du  noyau  sur  la  croissance  et  la  régénération  de 
la  cellule  est  comparable,  elle  aussi,  à  l'action  d'un  fragment  de  métal  noble 
voisin  sur  le  fragment  de  fer  plongé  dans  la  solution  de  ferricyanure  ;  dans 
la  mitose,  les  radiations  semblent  être  des  courants  de  particules  transportées 
électriquement  et  convergeant  vers  un  centre  d'appel  qui  est  le  centrosome. 
—  Possibilité  de  phénomènes  électrolytiques  dans  les  cellules.   Dans  les 
expériences  ci-dessus  relatées,  la  région  anodique  du  fer  est  le  siège  d'une 
oxydation  du  ferricyanure  libérant  de  l'électricité  positive,  tandis  que  dans 
les  régions   cathodiques  des   ions    réducteurs   abandonnent   des   charges 
positives  ;  le  courant  se  ferme  entre  ces  deux  points  par  conduction  métal- 
lique. De  même  dans  une  pile  l'oxydation  au  niveau  d'une  électrode  se  libère 
de  l'électricité  positive,  tandis  qu'à  l'autre  électrode  une  quantité  équivalente 


XX.  —  THÉORIES  GÉNÉRALES.  —  GÉNÉRALITÉS.  437 

de  charge  négative  est  absorbée,  et  le  courant  se  ferme  par  un  circuit  mé- 
tallique extérieur.  Mais  il  n'y  a  aucune  nécessité  à  ce  que  ce  conducteur 
fermant  le  courant  soit  métallique,  ni  h  ce  qu'il  soit  extérieur;  et  l'on  peut 
concevoir  une  pile  dans  laquelle  le  courant  soit  fermé  par  un  tube  à  paroi 
semi-perméable  plongé  dans  l'électrolyte  et  contenant  lui-même  un  électro- 
lyte.  Ce  sont  là  les  conditions  qui  sont  réalisées  dans  la  cellule;  ce  tube  à 
paroi  semi-perméable  contenant  un  électrolyte,  c'est  la  cellule  elle-même  avec 
sa  membrane  semi-perméable  et  son  protoplasme  intérieur  imbibé  d'élec- 
trolytes,  le  tout  baignant  dans  le  milieu  électrolytique  ambiant;  quant  aux 
électrodes,  elles  sont  formées  par  des  points  déterminés  de  la  membrane 
dans  certaines  conditions.  Dans  la  cellule  au  repos,  la  membrane  est  dans 
toute  son  étendue  dans  une  condition  uniforme,  elle  est  en  tous  ses  points 
oxydable  par  le  milieu  ambiant,  et  cette  oxydation  ne  peut  se  produire  en 
l'absence  d'une  région  voisine  où  une  réduction  corrélative  absorberait  les 
charges  libérées  ;  l'ensemble  correspond  à  une  pile  de  laboratoire  dont  le 
circuit  extérieur  est  ouvert  ;  mais  si  l'on  vient  à  exciter  un  point  de  la  sur- 
face de  la  cellule,  la  perméabilité  est  accrue  en  ce  point  et  la  semi-perméa- 
bilité fait  place  à  une  perméabilité  permettant  le  passage  des  cations;  dès 
lors,  dans  les  points  non  excités,  l'oxydation  peut  se  produire  et  un  courant 
prend  naissance  allant  de  la  région  non  excitée,  anode,  à  la  région  excitée, 
cathode.  Et  ainsi  se  trouvent  réalisées  dans  l'organisme  les  conditions 
réclamées  par  des  éléments  de  pile  dont  les  F.  E.  M.  peuvent  s'additionner 
comme  dans  une  batterie.  Ainsi,  la  formule  générale  des  organismes  a  pour 
fondement  essentiel  la  réunion  et  la  collaboration  d'éléments  cellulaires 
fonctionnant  à  la  manière  des  piles  et  des  batteries  de  piles  des  laboratoires 
au  moyen  d'un  simple  artifice  éliminant  la  conduction  métallique  extérieure; 
et  par  là  se  peuvent  expliquer  les  transports  d'influx,  les  actions  morpho- 
gènes à  distance  et  les  transports  électriques  de  substance  qui  sont  la  condi- 
tion même  de  la  vie  des  organismes.  [Ce  très  intéressant  et  suggestif  travail 
jette  une  vive  lumière  sur  des  questions  physiologiques  restées  jusqu'ici 
mystérieuses,  car  il  explique  comment  des  courants  de  direction  définies 
peuvent  s'établir  dans  des  organismes  qui,  pénétrés  d'électrolytes  et  conduc- 
teurs dans  toute  leur  masse,  semblent  devoir  diffuser  des  courants  qui  les  tra- 
versent. A  un  point  de  vue  plus  général  il  nous  met  sous  les  yeux  l'action 
morphogène  des  éléments  purement  physiques,  et  à  ce  titre  on  peut  s'éton- 
ner que  l'auteur  ait  pu  écrire  un  tel  mémoire  sans  citer  une  fois  les  travaux 
non  moins  remarquables  de  Stéphane  Leduc  qui  présente  avec  celui-ci  des 
analogies  frappantes.  L.  se  sépare  de  Leduc  en  ce  qu'il  reconnaît  que  les 
ressemblances  de  forme  entre  ces  précipités  inorganiques  et  certaines  struc- 
tures organiques  sont  artificielles  et  contingentes  ;  et  en  cela  nous  croyons 
que  la  raison  est  de  son  côté.  Mais  il  y  a  identité  entre  les  travaux  des  deux 
auteurs  sous  le  rapport  bien  autrement  important  de  l'intervention  de  forces 
purement  physiques  dans  les  processus  morphogènes,  et  sous  ce  rapport,  si 
les  forces  invoquées  par  Leduc  ne  sont  pas  identiques  à  celles  auxquelles 
L.  fait  appel,  elles  n'en  sont  pas  moins  de  nature  comparable  et  ici  non 
seulement  la  priorité  appartient  à  Leduc,  mais  on  peut  dire  qu'il  a  ouvert 
la  voie  féconde  destinée  à  nous  conduire  à  une  interprétation  intéressante 
d'un  grand  nombre  de  phénomènes  biologiques.]  —  Y.  Delage. 

Rebière.  —  Recherches  sur  Vargent  colloïdal.  —  Important  travail  sur  la 
structure  des  colloïdes.  Une  première  partie  donne  un  résumé  précis  de 
l'état  de  nos  connaissances  sur  les  propriétés  des  colloïdes  ;  une  seconde  et 
une  troisième  étudient  diverses  formes  d'argent  colloïdal,  en  recherchant  par- 


438  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ticulièrenient  les  relations  entre  les  micelles  et  le  liquide  intermicellaire,  et 
la  composition  de  l'un  et  l'autre.  Enfin,  une  quatrième  partie  examine  les 
actions  exercées  par  l'argent  colloïdal  et  principalement  la  catalyse  d'H^O^. — 
1°  Electro-hydrosols .  A)  Technique.  Préparation  par  divers  procédés  :  arc  à 
courant  continu  (Bredig),  arc  à  courant  alternatif  nouveau,  ou  décharge  de 
haute  fréquence  (Svedberg).  Dans  tous  les  cas,  l'eau  distillée  doit  être  pré- 
parée avec  des  soins  particuliers  (distillée  en  alambic  argenté,  recueillie 
aussitôt  en  flacons  paraffinés;  éviter  le  contact  du  verre);  le  dosage  de  l'ar- 
gent est  fait  par  une  méthode  cyano-argentique  voisine  de  celle  de  Denigès. 
—  L'étude  de  la  conductivité  des  électro-hydrosols  d'argent,  au  cours  de  leur 
préparation,  croît  avec  la  teneur  en  Ag;  il  y  a  donc  vraisemblablement  des 
ions  qui  apparaissent  dans  le  liquide  interinicellaire.  On  ne  peut  donc  pas 
négliger,  dans  un  colloïde,  la  composition  du  liquide  intermicellaire.  La 
séparation  de  ce  liquide  peut  être  obtenue  par  divers  procédés  (précipitation 
spontanée  des  granules;  centrifugation ;  ultra-filtration,  mais  il  y  a  des  alté- 
rations quantitatives;  congélation,  qui  sépare  automatiquement  les  grains; 
«  dissociation    »  (Zsigmondy)  par  action  de  l'éther;  précipitation   par  des 
électrolytes  :  nitrate  de  Ba;ou  méthode  mixte,  nitrate  de  Ba  et  centrifugation). 
Ces  deux  dernières  méthodes  sont  les  meilleures.  B)  Propriétés  des  électro- 
hydrosols  :  propriétés  physiques  très  comparables,  quelle  que  soit  l'origine. 
Couleurs  variables  (par  transparence),  gris,  violet,  jaune,  vert,  brun,  rouge, 
d'après  la  grosseur  des  micelles  ;  la  couleur  va  d'autant  plus  vers  le  brun 
qu'il  y  a  moins  de  métal.  La  conductivité  augmente' avec  la  teneur  en  argent 
total,  elle  croit  parallèlement  à  la  teneur  en  argent  dissous  dans  le  liquide 
intermicellaire.  L'action  de  l'arc  électrique  générateur  est  complexe  :  il  a  un 
rôle  mécanique  et  calorifique,  arrachant  des  particules  ténues  des  élec- 
trodes et  distillant  en  quelque  sorte  le  métal  ;  en  plus,  il  y  a  une  action 
chimique,  mettant  en  liberté  de  l'oxygène  par  électrolyse,  ce  qui  aboutit  à 
former  de  l'oxyde  d'Ag,  dissous  dans  le  liquide  intermicellaire,  où  il  joue  le 
rôle  d'un  électrolyte.  Les  granulés  isolés  ne  sont  jamais  de  l'argent  pur  ; 
leur  teneur  est  souvent  celle  du  sous-oxyde  Ag^O,  mais  elle  varie  beaucoup 
avec  les  conditions  de^préparation.  Les  micelles  sont  donc  vraisemblablement 
des  complexes  d'adsoi-ption,  ou  des  mélanges  mécaniques  d'argent  et  d'oxyde 
d'argent  ;  la  première  hypothèse  cadre  mieux  avec  les  faits.  11  doit  exister  un 
équilibre   entre  l'argent  pulvérisé,   l'oxyde  absorbé  et  l'oxyde  en  solution 
intermicellaire.  —  2'  Ifydrosols  d'origine  chimique  :  action  de  NaOH  diluée 
sur  une  solution  aqueuse  d'oxyde  d'argent  Ag^O.   Les  granules  isolés  ont 
encore  ici  une  composition  complexe .  ils  renferment  de  l'oxyde  d'argent  uni  à 
de  la  soude,  la  teneur  des  composants  des  granules  étant  fonction  de  la  com- 
position du  liquide  intermicellaire.  —  Un  autre  hydrosol  d'Ag  (obtenu  par 
action  d'H^O^  sur  l'hydrosol  précédent)  montre  également  des  granules  com- 
plexes. —  3"  Catalyse  de  HW^.  Rappel  des  travaux  des  auteurs  précédents  sur 
la  catalyse  d'IPO^  par  le  platine  colloïdal  (Bredig  et  Miiller  von  Berneck), 
l'or  colloïdal  (Bredig  et  Reinders),  le  palladium  colloïdal,  l'Ag  colloïdal  (Me 
Intosh).  La  vérification  de  la  loi  classique  des  réactions  monomoléculaires, 
sauf  pour  Pt,  n'est  jamais  rigoureuse.  Les  recherches  de  R.  montrent  que  : 
en  milieu  neutre,  la  catalyse  ne  suit  pas  la  loi  des  réactions  monomolé- 
culaires; le  liquide  intermicellaire  agit  lui-même  sur  l'eau  oxygénée,  et 
agit  comme  l'oxyde  d'argent.  En  milieu  alcalin,  en  présence  de  NaOH,  la 
décomposition  n'a  pas  lieu  suivant  la  loi  des  réactions  monomoléculaires, 
lorsque  la  quantité  d'Ag  dissous  est  forte;  elle  suit  la  loi,  quand  cette  quan- 
tité est  faible.  D'une  manière  générale,  la  réaction  est  la  somme  des  réactions 
cfi [(dytiques  durs  aux  gramdes  et  au  liquide  intermicellaire.  —  4°  Synthèse 


XX.  —  THEORIES  GENERALES.  -  GENERALITES.      439, 

des  micelles  argentiques.  Le  granule  étant  un  complexe,  dont  les  éléments 
sont  connus,  on  peut  essayer  de  faire  mécaniquement  sa  synthèse.  De  l'ar- 
gent pur  trituré  dans  de  l'eau  pure  ne  donne  que  des  systèmes  peu  stables; 
la  stabilité  est  meilleure  si  la  trituration  se  fait  en  présence  d'oxyde  d'ar- 
gent; encore  meilleure  en  présence  d'oxyde  d'argent  et  de  NaOH.  L'argent 
en  poudre  a  un  grand  pouvoir  d'adsorption  envers  son  oxyde  ;  par  agitation 
fréquente  on  obtient  finalement  au  bout  de  plusieurs  semaines  un  colloïde 
d'argent.  En  présence  de  NaOH,  le  phénomène  est  accéléré  ;  à  chaud,  la 
réaction  se  passe  en  quelques  minutes.  Le  mécanisme  de  la  formation  des 
micelles  dans  ces  derniers  cas  est  une  peptisation,  en  présence  de  la 
soude,  du  'produit  d'adsorption  de  iWyde  d'argent  par  l'argent  divisé.  — 
Conclusions.  —  Les  liydrosols  d'Ag  ne  sont  pas  des  espèces  chimiquement 
définies  :  à  chaque  préparation  correspond  une  composition  spéciale.  La  mi- 
celle  est  un  complexe  physique  et  chimique,  ce  qui  est  un  retour  aux  idées 
de  Graham;  la  micelle  est  surtout  un  composé  d'adsorption.  Au  lieu  de  défi- 
nir les  hydrosols  comme  des  systèmes  hétérogènes  à  deux  éléments,  il  faut 
les  considérer  comme  possédant  une  hétérogénéité  à  deux  degrés  :  la  sus- 
pension est  hétérogène  et  la  micelle  l'est  également.  On  ne  peut  pas  dire 
que  le  système  a  deux  phases,  une  phase  devant  être  quelque  chose  d'homo- 
gène; seul,  le  liquide  intermicellaire  mérite  ce  nom;  les  micelles  forment 
chacune  une  phase  spéciale,  puisque  chacune  a  sa  composition  d'adsorp- 
tion propre.  — F.  Vlès. 

Jaivorski  (Hélan)  et  d'Abadie  (René).  —  Le  Plan  biologique.  Tome  I. 
L'intériorisation.  —  11  n'est  pas  facile  de  faire  une  analyse  de  ce  livre  :  il 
fait  partie  d'un  vaste  travail  d'ensemble  que  les  auteurs  projettent  en  sept 
volumes  et  qui  porte  le  titre  prometteur  d'Un  pas  dans  l'essence  des  choses.  Cet 
ensemble  doit  se  décomposer  en  un  Plan  biologique,  un  Plan  social,  un 
Plan  cosmique  et  un  Plan  conscient.  De  ces  «  Plans  »,  le  présent  travail 
constitue  une  petite  partie  :  c'est  le  premier  volume  du  Plan  biologique.  —  Il 
y  est  question  de  bien  des  choses  :  de  l'établissement  des  différentes  fonctions 
et  des  différents  organes  chezles  êtres  unieellulaires,  de  la  reproduction,  de 
la  sexualité,  de  l'individualité,  des  colonies,  de  la  métamérie,  etc.  La 
grande  idée  qui  préside  à  ces  exposés  est  qu'il  y  a,  dans  le  monde  orga- 
nique, deux  phénomènes  généraux,  dont  les  combinaisons  et  les  variantes 
expliquent  tout  :  ontogenèse,  phylogénèse,  individualité,  mort,  etc.;  ce  sont  : 
l'intériorisation  et  V extériorisation.  La  première  est  le  propre  de  l'orga- 
nisme animal  ;  elle  se  manifeste,  dans  son  ontogenèse,  par  le  phénomène 
général  d'invagination  qui  la  caractérise.  Le  second  prédomine,  au  contraire, 
chez  les  végétaux,  dont  l'ontogenèse  se  fait  par  croissance  dans  l'espace  du 
dedans  au  dehors  (allongement  de  la  radicule  et  de  la  tigelle,  etc..)  En 
même  temps,  l'intériorisation  est  considérée  comme  étant  la  source  de  l'in- 
dividualisation, des  différences  de  sexe  (l'élément  mâle  est  «  extériorisant  », 
l'élément  femelle  «  intériorisant  »)  et  de  beaucoup  d'autres  phénomènes; 
la  mort  est  la  conséquence  d'une  intériorisation  poussée  à  l'extrême.  — 
Dans  la  préface  de  leur  livre,  les  auteurs  nous  annoncent  des  généralisa- 
tions extrêmement  nouvelles  et  vastes  qu'ils  se  proposent  de  tirer  de  la 
grande  loi  du  parallélisme  entre  l'ontogenèse  et  la  phylogénèse,  mais  à  la 
lecture  de  ce  premier  volume  le  lecteur  reste  dans  l'ignorance  de  ce  que 
ces  généralisations  peuvent  être.  —  M.  Goldsmith. 

Slotopolsky  (B.).  —  La  cytomètagénèse  et  la  reproduction.  —  Discus- 
sion théorique  sur  l'alternance  des  générations,  la  métagénèse,  la  repro- 


440  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

duction  et  la  fécondation,  et  sur  les  relations  entre  ces  deux  dernières  fonc- 
tions. Point  de  faits  nouveaux,  ni  d'idées  fortement  originales.  — Y.  Delage. 

Esterley  (Calvin  O.).  —  Recherches  dans  la  nature  et  expériences  de 
laboratoire .  —  Ce  travail  a  plutôt  l'allure  d'une  conférence  de  vulgarisation 
que  d'une  recherche  originale,  et,  bien  qu'il  présente  un  exposé  assez  com- 
plet des  méthodes  générales  applicables  à  l'étude  de  la  distribution  géogra- 
phique et  des  migrations,  on  n'y  trouve  rien  de  bien  neuf.  L'idée  person- 
nelle qui  court  à  travers  toutes  les  pages,  c'est  qu'il  faut  recourir  à  la  fois  à 
l'observation  dans  la  nature  et  à  l'étude  expérimentale  au  laboratoire,  en  les 
contrôlant  sans  cesse  l'une  par  l'autre  et  en  n'oubliant  pas  de  se  mettre  en 
garde  le  plus  possible  contre  les  causes  d'erreur  pouvant  provenir  de  l'in- 
tluence  des  conditions  artificielles  créées  par  le  laboratoire  sur  les  réponses 
des  animaux  aux  divers  excitants  expérimentés.  Ces  excitants  sont  princi- 
palement l'humidité,  la  température  et  l'altitude,  auxquelles  il  faut  ajouter 
pour  la  mer  les  courants,  la  salinité  et  la  pénétration  de  la  lumière  aux 
diverses  profondeurs.  [L'auteur  ne  parle  guère  d'un  autre  facteur  non  moins 
important,  l'abondance  de  la  nourriture.]  —  Y.  Delage. 

Annales  du  service  des  épiphyties.  —  Ce  recueil  que  nous  ne  pouvons  pas 
analyser,  mais  que  nous  croyons  devoir  signaler,  contient  les  articles  sui- 
vants :  Front  (G.),  La  «  Gale  noire  i>  ou  v.  maladie  verruqueuse  de  la  Pomme 
de  terre  »;  Arnaud  (G.),  Maladies  nouvelles  ou  peu  connues  en  France; 
Mangin  (L.),'5wr  la  succession  des  feuilles  pendant  la  végétation  de  la  bet- 
terave et'  les  traitem^ents  par  les  arséniates;  Latière  (H.),  La  lutte  contre  les 
maladies  des  plantes  en  Italie;  Lëcaillon  (A.),  Négril  et  galéruques ;  Capus 
(J.),  Recherches  sur  les  invasions  du  mildiou  de  la  vigne  en  1915;  Fey- 
taud  (J.),  Recherches  sur  l'Eudémis  et  la  Cochylis  dans  le  Bordelais  en  1914 
et  1915  (deux  articles);  Peneau  (J.),  Notes  sur  les  aphides  radicicoles;  Ko- 
-walski  (J.),  Un  ennemi  du  cocotier  aux  Nouvelles- Hébrides  ;  Paillot  (A.), 
1°  Observations  et  expériences  sur  les  champignons  parasites  des  insectes  et 
2°  Note  sur  le  Criocère  de  V asperge  et  ses  parasites  ;, enfin,  une  série  de 
Rapports  des  diverses  Stations  entomologiques   et  Missions  d'études.    — 

M.  GOLDSMITH. 


TABLE  ANALYTIQUE 


A.  B.,  367. 
Abadie  (René  d'),  439. 
Abasie,  387. 
Abeille.  84. 
ABEL  (O.),  288. 
ABELOUS  (J.-E.),  205. 
AB\EY  (W.  de  W.),  351. 
Abraham  (O.),  370. 
Abraxas,  XXXII,  Sk. 

—  grossulai'iata.  193. 
Absorplioo,  2,  H5  et  suiv.,  160. 
Abyta,  161. 
Acantlio.sticlius,  334. 
Accarlia  clausi,  221. 

—        tonsa,  221. 
Acertularia,  427. 
Acétate  d'ammoniaque,  11. 
Acétique  (acide),  57,  58,  204. 
Acétone,  57,  71,  144. 
Achromatique  (substance),  20,  50. 
Acides,    134,  159.   Voir  aussi  aux   noms    des 
différents  acides. 

—  (action  des),  13. 
Acoustiques  (taches),  7.  ' 
Acrochordinés,  371. 
Acrachordus,  371. 

Acroléine,  219. 

Acromégalie,  337,  338,  422. 

Acrosonie,  26,  31. 

Actea  spicata,  59,  60. 

Actinia,  362. 

Actinies,  360,  361,  362. 

Activation,  38,  39,  40. 

ADAMETZ  (L.),  268. 

Adaptation,  52,  428. 

Adaptations  particulières,  313  et  suiv, 

Adénine,  118. 

Adler  (A.),  372. 

Adrénaline,  120. 

—        (action  de  V),  165,  191,  207,  221. 
Adrian,  359. 
Aérobies,  216,  218. 
Aeschna,  144. 

Agame  (reproduction),  voir  Asexuée. 
Agar,  211. 

Agaricine  (action  de  1'),  207. 
Age,  101,  105. 
1  Age  et  aire  »  (théorie  de),  voir  WiLus. 


Agents  chimiques  (action  des),  190. 

—  chimiques  et  organiques   (action  des), 
202  et  suiv. 

—  divers  (action  des),  8, 194  et  suiv." 

—  mécaniques  (action  des),  196  et  suiv. 

—  physiques  (action  des),  198  et  suiv. 
Agglutinabilité,  215. 

Agglutination,  215,  216. 

Agglutinines,  215. 

Agrion,  144. 

Aigrettes,  376. 

Albuminoïdes  (synthèse  des),  164. 

Alcalis,  134. 

Alcool,  37,  57,  155,  199. 

—  (action  de  1'),  15,  33,  117,  207,  244,   245, 
246. 

Alcool  éthylique,  164. 

—  —         (action  de  1'),  246. 

—  méthylique,  144,  246.   ) 
Alcoolisme,  244,  245,  246. 
Aldéhyde,  57,  58. 

—  formique,  164. 
Aldéhydes,  113, 117. 
Aleurone,  18,  257. 

—  (couche  à),  145. 
ALEXEIEFF  (A.),  XII,  8. 

Algues,  11,  112,  339;  voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 

—  brunes,  97. 
Alimentation,  155;  voir  aussi  Carence. 

—  (innuence  de  1'),  171,  172,  203, 

204,  205. 
Alismacées,  49. 
ALLARD  (H.  A.),  XIII,  178. 
ALLEE  (W.  C),  230. 
AUélomorphes,  xxii. 

—  multiples,  xxxvi,  260. 
Allemands,  173. 

Allen  (BennetM.),  66,  71, 169. 
ALLEN  (Ch.  E.),  XV,  26,  96. 
ALLEN  (FloydP.),  xiil,  191. 
Allis,  372. 
AUium,  1. 
Allolobophora,  194. 

—  fœtida,  77. 
AUophores,  189. 

Alose,  343,  344. 

Alternance  des  générations,  97. 


442 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Altitudes  {action  des),  280. 

Amande,  13. 

Amamea,  365. 

AMAR  (Jules),  i-iv,  144,  389. 

Amblystoma,  76,  80. 

—  punctatïim,  99. 

—  tigrinum,  100,  190. 
Amblystomes,  170. 
Améloblastes,  52,  53. 
AMEYDEN  (M.  P.  van),  XVI,  222. 
Amia  calvn,  372. 

Amibes,  17,  18,  227.  Voir  aussi  Protozoaires  et 

aux  noms  des  différentes  espèces. 
Amibes  (forme  des),  18. 

—  (mouvements  des),  423. 
Amides,  57,58. 

Amidon,  125,  177,  218,  223,  324,  325. 

Aminé,  218. 

Aminés  (acides),  11,  117. 

Aminogénèse,  205. 

Amitose,  voir  Division  directe. 

Amiurus,  371. 

—       nebulosus,  203,  359,  369. 
Ammotiaque,  57,  58. 

—  (action  de  1'),  69. 
Amnésie,  387,  Ml. 

Amœba  bînucleata,  20. 

—  debia,  18. 

—  discoïdes,  18. 

—  hyalma,  20. 

—  lamelHpodia,  20, 

—  Umax,  19,  20,  346. 

—  pallas,  18. 

—  proteus,  18,  20. 
Amœbines,  334. 
Amœbosporin  (type),  333. 
AMOROS,  390. 

Amphibiens,  84,  88,   189,  209.  Voir  aussi  aux 
noms  d'espèces. 

—  (parthénogenèse  chez  les),  37. 
Amphimixie,  195. 

Amylase,  116. 

Amyotrophies,  409. 

Anabaena  variabilis,  68. 

Anabas  scandcns,  308,  309. 

Anabiose,  194. 

Anaérobies,  216,  218. 

Anaphylaxie,  205,  211. 

Anas  boschas,  347. 

Ancel,  170. 

Anderson  (R.  J.),  185. 

Androcytes,  26. 

Anémone,  59,  60. 
'  Anesthésie,  117. 

Anesthésiques  (action  des),  15,  16,  37,  44,  181. 

Angiopteris,  325. 

Angiospermes,  290,  336. 

Angiostomum,  89. 

Anguilles,  199. 

Anguis  fragilis,  276. 

Anisotropie,  50,  65. 

Annélides,  307. 

Anochetus,  334. 

Anœstrum,  171. 

ANONYMES,  10,  93,  105,  108,  155,  242,243, 
246,  247,  248,  249,  260,  276,  277, 
279,  281,  305,  311,  313,  314,  316, 
320,  329,  406,  407,  412. 


Anophèles,  323. 

Anophèles  maculipemm,  323. 

Anorexie,  158. 

Anotérogames,  336. 

Antagonistes  (actions),  xiv,  357. 

Antarctique,  342. 

Antedoii,  64. 

Antennes  (régénération  des),  78. 

Anthérozoïdes,  26. 

Anthocyane,  xvi,  192. 

Anthocyanine,  108. 

Anthomyces  Renkaufii,  290. 

Anthony  (R.),  xv,  433. 

Anthothrtps  Verbascî,  88. 

Anthropocentrisme,  4.Î4. 

Anthropomorphisme,  401.  '' 

Antigènes,  205. 

Antimoine  (action  de   1'),  16. 

Antirrhînum,  258. 

Aphanothece,  346. 

Aphelinus  mytilaspîdis,  401. 

Aphidiens,  88,  98,  109. 

Aphidolysine,  109. 

Aphis  maidiradicis,  263. 

—  maidis,  263. 
Aplanospores,  6. 
Aplysia  Californîca,  187. 

—  depilans,  371. 

—  limacina,  143,  371. 
Apocrines  (glandes),  173. 
Apocynacées,  22. 
Apogamie,  42. 

Aporia  cralsegi,  307. 

—  alepica,  307. 

—  augustana,  307. 
Appétit,  156,  382. 
Apprentissage,   389. 
Apus,  37. 

Aquatique  (vie),  45,  419. 
Aquatiques  (animaux),  421. 
—         (plantes),  165. 
Aquilegia,  121. 
Arabinose,  164. 
Avachis  hypogœa,  13,  315. 
Araignées,  404. 
Arbacia,  33,  34,  40. 

—  p\inctulata,  51. 
Archangiopterîs,  325. 
Archégone,  46. 
ARCHER,  345. 

A7-disia  crispa,  xvii,  318. 

Arenicola,  227. 

Argent  colloïdal,  437,  438. 

Arginine,  148,  163. 

Arizona,  243,  244. 

Armbruster  (L.),  249. 

Arnaud  (C),  440. 

Arnold,  8. 

ARON,  313. 

Arsenic  (action  de  1'),  16. 

Arlemeles,  335. 

Artemia  fertilis,  346. 

Arthropodes,  314. 

Artichauts  (variation  chez  les),  285. 

Arrhenius,  421. 

Arundo  Donax  variegata,  285. 

Ascaris,  197,  240. 

—  mcgaloccphala,   122. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


443 


Asclepiadacées,  22. 

Asclepias  syriaca,  2'77. 

Ascocaipe,  'i7. 

Ascosporcs,  'l'i,  325. 

Asetlus  coniiminis,  230. 

Asexuée  (reproiluclion),  Vi  el  suiv.,01.  107. 

ASH  {J.  E.l,  376. 

Askaron.  122. 

Asparagine,  217,  218. 

Aspergillus  mger,  218. 

Asphyxie,  196. 

Aspidium  fllis  mas,  16J. 

Asplanchna,  195. 

—  ampliora,  32. 
Assimilation,  145  et  suiv. 
Associations  (temps  d),  380. 
Associations,  391  et  suiv.,  405. 

—  d'organismes,  315  et  suiv.  (♦). 
Aslacus  flxiviatilis,  350. 

—  pullipes,  350. 

—  torvcntium,  350. 
Astasie,  .387. 

Aster,  10. 

—    (rôle  de  1"),  19. 
Asterias  glaciatis,  9U. 
Astérie,  360. 

Astéries   (parthénogenèse  des),  38,  39. 
Asli'agalus  cicer,  329. 
Asymétrie,  337. 
Athanassio,  381. 
Athérome,  210,  211. 
Atmosphérique  (pression),  99,  113. 
Atoxyl  (action  de  1"),  33. 
Atractomorplia  Bedeli,  26. 
Atrésie,  171. 

Atropine  (action  de  l'j,  190,  360. 
Attention,  173,  365,  392. 
Atténuation  (loi.d'),  337,  338. 
Attitudes  mentales,  393. 
Aucuba  japonica,  xv,  30. 
Audition,  308,  369,  370. 
Aiilax  PapaveiHs,  59. 
Australasie,  3'i2. 
Australiens,  173. 
Autocalalyse,  417,  418,  422. 
Aulograplia  brassicas,  88. 
Autolyse,  61,  114. 
Aulo-stérilité,  xv,  34. 
Auto-suggestion,  387. 
Autotomie,  77,  308,  329. 
Auximones,  xiii,  xvi,  147,  148,  150,  152. 
Avenu,  257. 

—  saliva,  222. 
Aveivmcosa,  20. 
AVERY  (B.  T.),  232. 
Aveugles,  410,  411. 
Aviation,  379. 
Avicennia  nilida,  281. 
Aviceptologie,  314. 
Axolotl,  7,  196. 
Axopodes,  333. 

AxT  ^Mary  C),  332. 
Azote,  11,  147, 148. 

Babcock  (E.  B.),  308. 


Babinskt  (J.),  408. 

Babor,  94. 

Bach  (A.),  113. 

Bachmann  (E.),  288. 

Bacille  d'Kberth,  voir  Bacille  lyphique. 

—  diphtérique,  1. 

—  fluorescent  liquéfiant  de  FUigge,  217. 

—  paratyphique,  2lh,  215. 

—  typhiqup,  214,  215. 
Bacillus  acidophilus,  216. 

—  amaracrylus,  219. 

—  bipdus,  216. 

—  coti,  219. 

—  cutis  communis,  216. 

—  lactis  acrogenes,  216. 

—  paratypiiosus,    voir    Bacille    paraty- 

phique. 

—  perfringens,  217. 

—  proteus,  216. 

—  pyocyaneus,  216,  217. 

—  subtilis,  161,  197. 
Bactéries,    16,  105,  214,  286,  318. 

—  du  sol,  147,  317. 
Bacterium  foliicola,  318. 

—  tumefaciens,  49,  57,  58. 
Rafdeker    5^ 

Baglioni  (S.),  181, 186,  210,  360,  363,  364. 

BAILEY,   290. 

Baillie  (J.  B.),  392. 

Balanoglossus,  228. 

Baleine,  338. 

Ballowitz  (E.),  33,  189. 

Balsamorésine,  109. 

Balsamorésinique  (acide),  109. 

Balsamorrliiza  sagittala,  109. 

Baltzer  (F.),  xxxiv,  94. 

BAMBEKE  (Von),  28. 

BARAT  (D^),  386. 

Barbus,  96. 

Barométrique  (pression),  voir  Atmosphérique. 

Barrows  (Albert  L.),  346. 

Bartlett,  299. 

Baryum,  208. 

—  (action  du),  69. 
Bases,  159. 

—      (action  des),  13. 
Basichromatine,  30. 
Bastian,  346. 
Bataillon,  63,  64. 
BATESON,   XXI,    XXIV,  XXV,    xxxvi,   xxxix,  237, 

259,  275,  297. 
Bâtonnets,  368. 

Baudoin  (Marcel),  3,  78,  219,  331. 
Bauer  (Eisa),  216. 
Baumberger  (J.  P.),  213. 
Baumgartel  (Otto),  329. 
Baur,  193. 

Bayliss  (W.  m.),  175. 
Beatty  (J.),  108. 
BEAUCHAMP  (P.  de),  91. 
Beauverie  (J.),  1,  44,  108. 

BÉCHAMP,   Xll,   318,  319. 

BECHER  (Erich),  323. 
Beethoven,  363. 
Bégaiement,  386,  387,  411. 


(♦)  Voir  aussi  les  tables  des  diverses  aîsojiatioas  annexées  à  l'analyse  du  travail  de  Dbbgener  (voir 
ce  dernier). 


444 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Bégaiement  (hérédité  du),  248. 
Bégonia,  59,  229. 
Beigel-Klaften  (C),  7, 125,  351. 
BÊLA  Haller,  168. 

Bell  (Alexander  Graham),  105,  372. 
Belo\  (Pierre),  348. 

BÉNISTY,  381. 

Bennettitales,  335. 

Benson,  326. 

Benzéniques  (dérivés),  11. 

Benzi\ger  (M.),  2. 

Berberis,  324. 

berezeller  (l.),  114. 

Bergonié,  184. 

Béribéri,  122,  145,  146,  151  et  suiv. 

Berla\d  (Jeanne),  404. 

Bermudes,  187,  349. 

Bernard  (Claude),  77. 

BERNECK  (Mûller  von),  438. 

Bernbardi  (von),  433. 

Ber>heim  (Pr.  H.),  387,  388. 

Berthold  (E.),  214. 

Besbe  (Pierre  M.),  xiii,  154. 

Bétail,  91,  305. 

Betaïne,  218. 

Bethe,  16. 

Betterave,  308. 

BiANCHi  (L.),  365. 

Biedermann,  160. 

Bile,  132,  140.  ' 

Biliaire  (sécrétion),  140. 

BlLLINGSLEY  (P.  P..),  359. 

Bilobation  de  l'oreille,  248. 

BiNET  (Léon),  377,  378,  379. 

Binucléates,  20. 

Biocaractères,  275. 

Bioluminescence,  voirLumière  (production  de). 

Biopbotogénèse,  voir  Lumière  (production  de). 

Bis  ton,  268. 

Bistonides,  267. 

BiTTERA  (Jul.  V.),  314. 

Bivoltins  (Bombyx),  278. 

Blakeslee  (A.  F.),  101,  232,  272,  280,  282. 

Blanchetière  (A.),  217. 

Blastocystis  enterocola,  8. 

Blé,  145,  146, 147,  179,  259. 

Blépharoplaste,  xii,  xv,  8,  20,  26. 

Blessés  de  guerre,  198. 

Blessures,  xl  et  suiv. 

Bleu  de  méthylène  (action  du),  15. 

Bloch  (Br.),  120. 

Blum  (G.),  139. 

Blunck  (Hans),  97,  176. 

BOAS  (E.),  218. 

Boas  (J.  E.  V.),  73. 

Bodo  lacertae,  20. 

BOECK  (William  C),  19. 

BORNER,  109. 

Bœuf,  254. 

BoHN  (Georges),  196. 

BOHR,  143. 

Boïdés,  220. 

BoiRAC  (E.),  388. 

Bois  de  cerfs,  71. 

BOKORNY  (Th.),  ivi,  11,  164. 

Boldyreff  (W.),  169. 

Bombyx,  196,  197. 

—        mori,  42,  43,  278,  314. 


Bondrée  apivore,  188. 
Bonellie,  94. 
BoNNEViE  (Kr.),  328. 
BONMER  (P.),  364,  370. 
Bordas  (L.),  311.     ■ 
BORELLl,  420. 
BORiNG  (E.  G.),  382. 

BORRADAILE,  309. 
BOTKE  (J.),  335. 
Botrytis  cinerea,  113. 

BOTTOMLEY    (W.    B.),    XIII,      XVI,     118,      148, 

152. 
Bouclée  (chevelure),  268. 
BouiN,  170. 

BouLENGER  (G.  A.),  96,  112,  220,  332,  344. 
BOUNHIOL  (J.  P.),  93,  343,  344. 
Bouquet  (stade  du),  27. 
Bourgeois,  400. 
Bourgeonnement,  44,  45,  62. 

—  (tissu  de),  5. 

Bourgeons,  222. 
Bourgeons  sensoriels,  372. 
Bourguignon  (Georges),  184. 
BOURNE,  94. 

Bourquin  (Heleu),  125. 
BOUTAN  (L.),  187. 
BoCTROux  (E.),  431. 
BovERi,  51,  62. 
Bowers  (P.  M.),  XVII,  412. 
BowMAN  (H.  H.  N.),  312. 

BOWMAV.  174. 

Braafladt,  383. 

Brachet  (A.),  XII,  39,  61,  241. 

Brachionus  bakeri,  32,  91. 

—  militari,  91. 

—  mulleri,  32,  91. 

—  urceotaris,  32. 
Brachycéphalie,  275. 
Brachyura,  326. 
Braddon.  145. 

Braem,  44. 
Brake,  94. 

Branchies  à  trachées,  144. 
—        sanguines,  144. 
Braun  (Alexandre),  xv,  42. 
Brecher  (Leonore),  192. 
Bredig,  438. 
Bretscher  (K.),  349. 
Briand  (M.),  411. 

Bridges  (Calvin  B.),  88,  232,  261,  264. 
Bridges  (J.  W.),  396. 
Brigham  (C.  C),  377. 
BRISTOL  (B.  M.),  5. 
Brôlemann  (H.  W.),  70.  • 

Bromure  d'éthyle,  144. 
Bronner  (A.  F.),  373. 
Brooks  (S.  C),  XV,  1,  13. 
Brown  (Graham),  355. 
Brown  (Mabel),  xv,  30,  149,  164. 
browning  (C.  H.),  126. 
Bruant  jaune,  347. 
Brucine,  218. 
Brun  (Rud.),  401. 
Brunacci  (B.),  126.  141.  173. 
BRYAN  (George  S.),  46. 
Bryant  (Frank  A.),  248. 
Bryophyllum  calyciiium,  222,  223. 

Bl'CHANAN,  184. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


445 


BUCHNER  (Eduarii),  114. 

BUCHNER,  %. 

BucKMASTER  (Geoige  A.).  166. 
BlDER  (Johaunes),  xvii.  226. 

BUDIN,  XIII. 
BlDIN-OEULER  (E.),  154. 

Bufo,  .%.'5. 
Bdgua  (G.I.  199. 
BVJARD  (E.).  74. 
Bulleuses  (ailes),  265,  266. 
BiMPis,  303. 
Bdnsen-Roscoe  (loi  de),  22^1. 

BUNZELL  (H.  n.),   126. 

BuREN  (J.  von),  325. 

BtRGE  Œ.  L.),  117. 

BURGE   (W.  E.),  105,  116.   117,   126,    179, 

185. 
BURLET  (H.  M.  de),  332. 
BUR>HAM  (W.  H.),  xviii,  393,  394. 
BURRIDGE  (W.),|358. 
BCRROWs  (Montiose  T.),  209. 
Bursaria,  60. 
BCSACCHI  (P.),  160. 
Busard  des  marais,  188. 
BUSH,  39^1. 
BCSQUET,  208. 
But  (conformité  au),  415. 
Butyrique  (acide),  39. 


Cabanes,  347. 
Cacaoyer,  321. 
Cachalot,  338. 
Cactées,  56,  81,  273. 
Caenogénèse,  97. 
Caféier,  320. 

Caféine  (action  de  la),  207,  360. 
CAics  (F.),  220. 
Calcaires  (substances),  162. 
Calcium  (action  du),  69,  207,  208,  230,  358. 
Calcosphérites,  ti2U. 
Californie,  341. 
Calkins,  107. 
CalUnectus,  326. 
Calopteryx,  144. 
Calotes,  309. 
Caltha  paluslris,  59,  60. 
Camis  (M.),  127. 
Camp  (J.  E.  de),  383. 
Campanula,  267. 
Camphre  (action  du),  360. 
Canards,  81. 
Candolle  (de),  342. 
Canna  iridiflora,  164. 
Canno>  (W.  B.),  127,  156. 
Capitalisation  mentale,  377. 
Capcs  (J.),  440. 
Carabidés,  310. 

Caractères  acquis  (hérédité  des),  xiii,  238,  239, 
243  et  suiv.,  285. 

—  divers  (hérédité  des),  247  et  suiv. 

—  liés  au  sexe,  xxxni,  259,  260,  267. 

—  mendéliens,  417. 

—  (Iransmissibililé  des),  243  et  suiv. 

—  (transmission  des),  249  et  suiv. 
Carausius  morosus,  42. 

Carbonique  (acide),  58,  142, 166,  208,  210,  230. 

—  —      (action  de  1'),  311. 


Carcinus,  303. 

Carence,  xiii,  145  et  suiv.,  150  et  suiv.,  204. 

—  clinique,  152. 

—  expérimentale,  150. 
Carl  (J.),  349. 

Carlson  (Anton  Julius),  155. 
Carnoy,  29,  30,  194. 
Carotiues,  130,  189,  192. 
Caru  (Harvey),  384. 

CaRREL,  XI.1X,  LUI,  LV.  L\XI,  56,  320. 

Carleria  ovala,  226. 
Cartilage,  79,  80. 
Castes  des  fourmis,  334. 
Caryosomes,  7,  20. 
Cassiopea,  105,  144,  356,  361. 
—         xamacliana,  161. 
Casoar,  338. 
Castagnea,  112. 
Castellaneta  (V.),  50. 
Castle  (W.  E.),  234,  242,  249,  251,  253,  259, 

260,  304. 
Castration,  81,  93,  96. 
Catalase,  116,  117,  126,  179,  185. 
Catalepsie,  309,  387. 
Catalyse,  xi,  64,  133,  417,  418,  422. 
Cathai'inea  angustata,  46. 
Calostomus  commersonîi,  207. 
Cauchemars,  387. 
Caullery  (M.),  45,  286. 
Cause  (concept  de),  415. 
Cavernes  (faune  des),  279. 
Cavîa  aperea,  233,  249. 

—  Culleri,  249,  250,  254. 

—  porccUus,  254. 

—  rufescens,  249,  254,  250. 
Cécidies,  324. 

Cécité  nocturne,  84. 

CEM  (C),  363,  373. 

Centres  acrothermostatiques,  364. 

Centres  nerveux,  ,163,  355  et  suiv. 

—  —        (physiologie  des),  355  et  suiv. 
Centrifugation  (action  de  la),  50,  62,  65,  197. 
Centriole,  10,  11,  20. 

Centrodesmose,  20. 

Centrosome,  19,  64. 

Céphalopodes,  360. 

Ceramium,  112. 

Cerebratulus,  19. 

Cérium,  208. 

Cerveau,  205,  331,  353,  355,407. 

Cervidés,  427. 

Ceryle  alcijon,  341. 

Cesnola  (di),  303. 

Ceylan  (faune  du),  308  et  suiv. 

—  (Hore  du),  342. 
Chabaniek  (Henry),  175. 
Chaetoceros  criophilus,  340. 
Chalcides  tridactylus,  276. 
Chalcidides,  88. 

Chaleur  (action  de  la),  165,  166. 

—  (production  de),  182,  183,  185. 
Chambers  (Robert),  xi,  5,  10,  25. 
Champignons,  11,  293.  Voir  aussi  aux   noms 

d'espèces. 

—  parasites,  440. 
Chapin  (Catharine  Line),  93. 
Chara  crinila,  xv,  42. 
Chardonneret,  269,  347,  401. 


446 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Charlton  (Harry  H.),  61. 

Charrier  (H.),  61. 

Charybdea  rastoniî,  188. 

CHASE  (H.  W.),  243. 

Chat,  8'j,  176. 

Chats  maltais,  252. 

Chaussé  (P.),  216. 

Clieiloneuromyiar  javanensis,  321. 

Chelidonium,  60. 

Cellule,  1  et  suiv.,  5  et  suiv. 

—  (constitution  chimique  de    la),  H    et 

suiv. 

—  (division  de  la),  18  et  suiv. 

—  épidermique,  6. 

—  nerveuse,  SM  et  suiv. 

—  (physiologie  de  la),  12  et  suiv. 

—  (structure  de  la),  5  et  suiv. 
Cellules  à  carotine,  192. 

—  binuclées,  11. 

—  chromaffines,  385. 

—  (dimensions  des),  ^121. 

—  folliculaires,  25,  29. 

—  interstitielles,  11. 

—  lymphocytiformes,  5. 

—  polynucléaires,  5. 

—  (rôle  des),  51,  52. 

—  sensorielles,  IM. 
Cellulose,  15. 

Chênes,  128, 3^8. 

Chenoweth  (Homer  E.),  311.       ,-  - 

Chersydrus,  371. 

Cheval,  73,  74,  255,  272. 

Cheveux,  122. 

Chick  (Harriette),  xiii,  145,  146. 

Chien  (S.  S.),  208. 

Chien,  170,  277. 

Child  (C.  M.),  XII,  XIII,  21,  62,  72,  112. 

Chimaera  monstrosa,  372, 

Chimie  biologique,  108  et  suiv.,  113  et  suiv. 

Chimiotropisme,  361. 

Chimpanzé,  11,  323. 

Chinois,  173. 

Chic  (M.),  208. 

Chiroptères,  315. 

Chirollirips  manicatus,  89. 

Chistom  (A.),  127. 

Chitine,  121. 

Chiton  tuberculatus,  187. 

Chlamydomonades,  333. 

CMamydomonas,  91,  225,  227,  346. 

—  variabilis,  226. 

CIdorochylrium  grande,  5,  6. 
Chloroforme  (action  du),  37,  206. 
Chloroleucites,  229. 
Chlorophylle,  257,  263. 
Chlorophyllienne  (assimilation),  165. 
Chloroplastes,  6,   12. 
Chlorure  ferrique,  204. 

—  de  magnésium,  204. 

—  de  potassium  (action  du),  204, 360. 

—  de  sodium  (action  du),  128, 208, 141, 

210. 
Cholestérinc,   8,  211,  312. 
Chondriocontes,  9,  12,  28,  102. 
Chondriome,  2,  3,7,  8,  12,  19,  28,  29,   160,  240. 
Chondriomites,   28. 
Chondriosomes,  7,  12. 
Chorée  de  Hualingtoa,  248. 


Cliorlhippus  curlipennis,  26. 

Chou-fleur,  58. 

Chromatine,  xv,  27,  63,  209, 245. 

—  (formation  de  la),  422. 
Chromatophores,  4,  125,188,  189,  190,  191,  241, 

333,  334,  360. 
Chromidies,  424. 
Chromoblastes,  241. 
Chromodorîs,  306. 
Chromoplastes,  130. 
Chromomères,  9. 
Chromosomes,  xx,  7,  10,  21,  27,  32,  64,  65,  72, 

237.  Voir  aussi  Division  cellulaire.  Produits 

sexuels.  Hérédité  mendélienne. 

—  accessoires,   26. 

—  (individualité  des),  9. 

—  (nombre  des),  xv,  3,  10,  24,  31,  37, 

41,  42,  87,  89,  96,  102,  249. 

—  sexuels,  84,  87,  89,  %,  245. 

—  vésiculaires,  9. 
Chronaxie,  165, 184. 
Chroniotoxie,  205. 
Chrysalides  (coloration  des),  192. 
Chrysanthèmes,  285. 
Chrysarachnion,  333. 
Chrysomélides,  32,  94,  192. 
Chrysomonades,  333. 

Chun,  161. 

Cicatrisation,  XLVii  et  suiv.,  56. 
Cicindèles,  334. 
Cinchonique  (acide),  218. 
Circulation,  165  et  suiv. 
Cire  végétale,  119. 
Cirsium  arvense,  165. 
Citrique  (acide),  219, 
Citronnier,  285. 
Citrus  grandis,  14. 
Civilisation,  385. 
Cladocères,  17, 195. 
Clausen  (R.E.),   258. 
Clayberg  (Harold  D.),   206. 
Cleistogamie,  315. 
Ckmatis  vitalba,  59,  60. 
Clément  (Hugues),  197. 
Clepsina,  52. 
Climat,  306,  307. 

—  (action  du),  239. 
Cloches  natatoires,  161. 
Glogne  (René),  115,  166. 
Cluzet,  xiii,  154. 
Cobayes,  249,  250,  254. 
Cocaïne,  190,    205,  218,  230. 
CoccineHides,  192,  .334. 
Coccomyxa,  317. 

Cochon  d'Inde,  139,  233,  244.  Voir  aussi  Cobaye. 

Cochylis,  440. 

COCKERELL  (T.  D.  A.),  54,  285. 

Cocotier,  440. 

Coefficient  d'imperfection    uréogcniquc,   160. 

—  de  température,  39,   55,  141. 
Cœur,  133, 141,  165,  185,  207,  209,  210,  280. 
Cœsium,  133. 

COFFMAN  (W.  D.),   2. 
Cohnhcim,  14. 
Colaptes  auraliis,  298. 

—  cafer.  298. 
COLE  (William  U.),  201. 
COLE  (RuthD.),  269. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


447 


COLER  (LÉL.  E.),  396. 
Coléoptères,  98,  192,  334. 
Coleus hijbridus,  xvi.  192. 
Colibacille  ;  voir  Bacillus  coli. 
COLUNS(G.  N.),  257,262. 
C0I.L1NS  (H.  11.),  240. 
Colloïdes,  XI,  12,  55,  142,  422,  437. 

—  (stiuclure  des),  197. 
Collozoum,  20. 
Coltyriclum  faba,  321. 
Colorants,  12. 

—  (action  des),  208. 
Coloration  protectrice,  326  et  suiv. 

—  vitale,  16,  17. 
Cols-verts,  voir  Anas  boschas. 
Colubrides  aglyphes,  220. 
Coluciférase,  180. 

Colutea,  329. 

Comatibis  eremita,  348. 

Comatule,  64. 

Combutum  grandi florum,  231. 

COMBY,  153. 

Commotion,  408. 

Compensation  (loi  de),  412. 

Compression  (action  de  la),  196. 

Condition  (concept  de),  415. 

Conduction  nerveuse,  voir  Nerveuse. 

Condylactis,  362. 

Cônes,  368. 

CONGDON,  183. 

Conifères,  33î. 

Conine,  218. 

Conjonctif  (tissu),  105,  231. 

Conjonctive  (substance),   80. 

Conjugaison,  107. 

CONKLIN  (Edwin  G.),  xiii,  9,  21,  50,  66,  241, 

242. 
Consanguinité,  235,  263. 
Conscience,  392,  393,  416. 
Continuité  (sentiment  de),  392,  395. 
Contre-évolution,  xiv,  336,  337. 
Convergence,  327,  332. 
Convolula,  197,  222. 
CooK  (Alice  Carter) ,  329. 
CooK  (O.  F.),  329. 
COOPER,  152. 
Copépodes,  17,  195,    221. 
Copidosoma  gelecliiae,  88. 
Coquille  des  mollusques,  425,  426. 

—  (enroulement  de  la),  349. 

—  (forme  de  la),  275. 
Coraux,  104. 

—      (récifs  de),  308,  326. 
Corbicula  socialis,  340. 
Cordaïtales,  335,  336, 
Cordula,  144. 
Coris,  143. 
Corne,  122. 
Cornes,  73,  305,  427. 
Corps  jaunes,  168,  170,  171,  172,  173. 
Corpuscules  épilhéliaux,  168. 
Corrélation,  101   et  suiv. 
CORRELJÉ  (J.),  332. 
CORRENS  (Em.),  34,  95,  222,  259,  284. 
Corvus  sylvaticus,  348. 
Corydalis  cava,  59,  60. 
Corymorpha,  198,  362. 
Coucou,  349. 


Couleur  (hérédité  de  la),  251. 
Couleurs  (discrimination  des),  405. 
CoULTER,  271,  290. 
CoiiPiN  (Henri),  128,   208. 
Courage,  386. 
CoURM(tNT  (Jules),  215. 
COURMONT  (L.),  323. 
COUSTET  (E.),  395. 
COWDRY  (N.  H.),  MI,   8. 

CowLES,  277. 

Craig  (Wallace),  398. 

Cramer  (W.),  109. 

Crampton  (Henry  Edward),  348. 

Crangon,  360. 

Crauio-pharyngien  (canal),  73. 

Crapaud  cornu,  190. 

Créatine,  163. 

Créatiniue,  148. 

Cremotogaster,  334. 

Crepidula,  9,  50. 

—  plana,  21,  89,  90. 
Cresserelles,  188. 
Cresswell  Shearer,  128. 
Cribina,  188. 

Criminels,  412. 

Criodrilus  lacuum,  76. 

Criocère,  440. 

Criquets,  217. 

Cristallisation,  422. 

Cristiceps,  187. 

Croisement,  295,  296,  299.   Voir  aussi  Hérédité 
dans  le  croisement  et  Mendélisme. 
—        (cause   de  la  variation),  300. 

Croisements  réciproques,  269. 

Croissance,  xiv,  xvi,  Lviii,  55,  58,  59,  67,  102, 
134, 143,  148,  149,  150,  169,  177,  207,  222,  241, 
263,  418,  420  et  suiv. 

«  Crossing-over  »,  xxx,  232,  257,  264,  265. 

Crowe  (H.  Warren),  128. 

Crozier  (W.  J.),  44,   228,  306,   349. 

Crustacés,  17,  360.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 

Clenolabrus  adspcrsus,  9. 

Cténophores,  65. 

Cucurbila  fllifoLia,  164. 

—  pepo,  233. 

CuÉNOT  (L.),  XL,  XLIII,   251,  256,  259,  260,  261, 

302. 
Cuivre  (action  du)",  69. 
Cultures  in  vitro,  24.  Voir  aussi  Survie. 
Cumingia,  41. 
ClNMNGHAM  (Bert.),  82. 

CUNNINGHAM,  243. 

Curare,  207. 

—  (action  du),  190. 
Curie,  lxix. 

CUSHNY  (A.  R.),  174,  175,  411. 
Cutanées  (glandes),   173. 
Cuvierina  columella,  328. 
Cyanhydrique  (acide),  121. 
Cyanophycées,  6,  317. 
Cyanophycine,  6. 
Cyanure  de  potassium,  181. 

—  (action  du),  16. 
Cycadales,  335. 
Cyclomorphose,  195. 
Cyclops,  195. 

—  slrenuus,  322. 


448 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Cylîndrospermum  muscicola,  68. 
Cynipides,  8U. 
Cypéracées,  165. 

Cypridina  HUgendorfli,  179,  180. 
Cyprin,   142.. 
Cyrtophorœ,  333. 
Cyrtoxipha  columbiana,  178. 
Cystococcus,  317. 
Cyslophora  crislata,  313. 
Cytolyse,  38,  40. 
Cytométagénèse,  'i39. 

Cytoplasma,  6  et  suiv.,  10,  63,  64.  Voir  aussi 
Cellule. 

—  dans  l'hérédité,  237,  241,  242. 

—  (structure  du),  5. 
Cytosine,  118. 


Danaea,  326. 

Dangeard  (P.  A.),  XV,  9,  11,  283. 

Daniel  (Lucien),  81,  128,  338. 

Daniels  (L.  L.),  346. 

Danysz  (J.),   219. 

Darbishire  (A.  B.),  416. 

Darwin,  238,  302,  303,  305,  419,  427. 

Darwinisme,  202,  430,  433,  435. 

Dastre,  79. 

Dasyure,  170. 

Davenport  (Charles  B.),  81,  233,  248,268,303. 

Davey  (WheeferP.),  202. 

Davis  (Bradley  Moore),  298. 

Davis,  145. 

Dawson  (E.  R.),  85. 

Dean  (Carleton  J.),  201. 

Debains  (E.),  214. 

Décapodes,  210. 

Décortiquées  (céréales),  voir  Carence. 

DE  Crinis  (M.),  167. 

Dédifférenciation,  60. 

Deegener  (P.),  44,  315. 

Dégénérescence,  61,  336,  337. 

DEHORNE  237. 

Deinecka,  187. 

De  la  Fcye,  188. 

DELACE  (Y.),  XXIII,  63,  395. 

Delsmann  (H.  C),  51,331. 

Déments,  412. 

DÉMOCRITE,  377. 

Demoll  (Reinhard),  200,  351. 

Demoussy  (E.),  XVI,  69. 

Dtndrocœlum  lacleum,  162. 

DendroHmus  pini,  307. 

—  montana,  307. 

—  obscura,  307. 
Dendy  (Arthur),  67. 
Dennert,  369. 

Denny  (F.  E.),  XI,  XV,  13. 
Densité  (action  de  la),  18. 
Dent  de  sagesse,  331. 
Dents,  52,  53,  54. 
DéPERET,  337. 
Dépression,  61,  62. 
Dermatoses,  219. 
Dernby  (R.  g.),  114. 
Désamidases,  114. 
Désassimilalion,  145  et  suiv. 
Descartes,  396. 
Deschiens  (R.),  348. 


Déshydratation,  197, 198,  243. 
Desmarres,  xlix,  li,  lu,  lui. 

—  (action  de  la),  37. 

Desmognatlius  fusca,  313. 
Desplas  (B.),  5,  231. 
Dessiccation,  193,  213. 

—  (action  de  la),  37. 
Déterminants,  xx,  xxi,  258. 
Deutoplasma,  29. 

DEVAUX  (H.),  279. 

Dewitz  (J.),  37,  93,  109,  176,  276. 

Dexter,  265. 

Dextrose,  164,  219. 

DHÉRÉ  (Ch.),  121. 

Diacomma,  334. 

Diaptomus,  195. 

—  gracUis,  322. 
Diaschise,  366. 
Diastases,  114. 

Dibotriocephalus  latus,  322. 
Dictyosiphon,  97. 

Dîdinium  nasutum,  107,  194,  301. 

DiELS  (L.),  290. 

Diététique  expérimentale,  154,  155. 

Différenciation,  51  et  suiv.,  65. 

Difflugia,  274. 

Diffusion,  13. 

Digestion,  167. 

Diglena  catellina,  32. 

Dimorphisme,  286. 

DiMPKER  (Anna  Maria),  52. 

Dinophilus,  91. 

Dinucléotides,  118. 

Diphénol,   115. 

Diplococcus  griseus,  216. 

Diplosîs,  321. 

Diptères,  224,  312. 

—      cyclorhaphes,  322. 
Disaccharides,  119. 
Disjonction  mendélienne,  237,  241. 
Dissymétrie,  110. 
Distribution  géographique  des  êtres,  298,    33 

et  suiv. 
Distrophie  osseuse,  337. 
DITTRICH  (C),  128. 
Division  cellulaire  (théories  de  la),  422. 

—  directe,  21. 

—  indirecte,  18  et  suiv.,  27,  209. 

—  (reproduction  par),  44. 
Dixippus,  309. 
Docophorus,  322. 

DoDGE  (Raymond),  391. 
DoFLEiN  (Fr.),  334. 
Doigts,  73. 

Dolichoderus  biluberculalus,  321. 
Dolicocéphalic,  275. 
DOLLEY  (William  L.),  229. 
DOLLO,  337. 

Dominance,   xxill,   xxv,   257,  263.  Voir   aussi 
Hérédité  mendélienne. 

DONCASTER  (L.),  XXXVUI,   84,  89. 
DONISTHORPE,  335. 

Dopamélanine,  120. 
Dopaoxydase,  120, 121. 
Dorylinophilie,  316. 
DoUBT  (Sarah  L.),  211. 
Dreyer,  425. 
Driesch,  51. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


449 


OniPS  (Dell;i\  193. 
Di-oiterie,  108. 

Drosophila,  xxxii,  .Ti,  x'i,  «,s.  lO'i,  Wi.  M7, 
2.'i2,  201,  260,  2(51,  2(52.  2(>'i,  iCf),  2(jf>.  i(>7, 
29",  .«o:?,  .Wi.  Voii-îuissi  Mcndt'-lismc. 

ampclopliila,    \\i\.    20;5,    26'i.    Voir 
.uissi  Meiulrlisinc. 

h  use  kit,  259. 

inclimofiaslcr.  2I.>.  2(>2.  2(Vi. 

replela,  2(>2. 

inrilix,  2(Vî. 
DiutiOT  (Edouard',  409. 
r)RUDE  (Oscar),  2;5;5. 
DnzEWiNA  (A.),  129. 
DOBOIS  (R.\  37,  179,  180.  197,  19H,  318. 
DUCHENNE  DE  BOILOGNE,  18?l. 
DlESBERG,  8. 
DVFnÉNOV   (J.),  70.    196. 
DUFTON  (  Do  rotin  .  166. 
Dulcinc,  11. 
DiiU'ilo,  2b». 

Diimontia  filil'onnis,  'i7. 
DUNN  (Grâce.  A.),  47. 
DUNN  (L.  C),  242. 
nuPI-ER  (A.  W.),  47.      . 
Ul  PR.VT  (G.  L.}.  387. 
DCRAND  (P.),  323. 
Oysphagie,  151. 
Dytique,  176. 
Dytiscus  marginatu.'i,  7,  97. 


East  (E.  M.\  284.  412. 

Eau  faction  de  1'  ,  69. 

—  de  mer,  3'i2. 

—  distillée  iaclion  de  l'i,  6. 
Kbner  I.V.),  53. 

Kbullition  (action  de  1",  68. 

Kccrines  (glandes',  173. 

hjcliidite,  3.38. 

Echinodermes,  88,  110.    Voir  aussi  aux  noms 

d'espèces. 
Echinodermes    (parthénogenèse    chez  les),  .37. 
Echinides  (régénération  chez  les),  77. 
Evliinocactus,  318. 
Ecidiospores.  Ub.  ■ 
Ecologie,  290. 
Ecrevisse,  94.  Voir  aussi  Aslaciis. 

—         (pince  de  l'I,  .'^58. 
Edixger,  .381. 
Edwards  (J.  Graham\  18. 
Effort,  lfi4. 
Egret  (M.  T.),  160. 
Ehrlich  (Félix),  114,  218. 
El  MER,  335. 

Ejkmvnx.  145,  146,  150,  151,  153.  154. 
Elassogames,  336. 

Electricité  (production  d'i,  181.  182. 
Electriques  (organes),  181,  1S2. 
Electro-hydrosols,  438. 
Électrolyse,  434,  4.35,  436. 
Electrolytes  (action  des),  12.  13.  'i8.  Noir  aussi 

Sels. 
Eli.'Ctrotonus,  .357. 
Eledone  moscliala,  l'i3. 
Eléphant,  3.38. 
Elkving,  .317, 
Elking,  42. 

l'année  biologique,    XXII.    1917. 


Elytres,  192. 
Email,  52,  53,  54. 
Emerita  analoga,  402. 
Emkkson  (Kalph  Waldo),  412. 
Emerson,  257,  259,  261. 
Emotions,  191,  .379,  384  et  suiv. 

—  (action  des),  117. 
Emprostholonos,  224. 
Emulsiue,  118,  122. 

Emys  blandingi,  332. 

Enclanea  mexicana,  263, 

Endocrines  (glandes),  168,  172. 

Endomixie,  34,  106. 

Endopluillum  Euplwrbiae  silvatirae,  45. 

—  sempervivi,  45; 

Endolryptasc,  217, 
Energides,  62. 

—  (rôle  dans  la  parlhénogéncse),  voir 

IlERLANT. 

Energie,  129,  388,  .389,  .390. 

—        (production  d'),  177  el,  suiv. 
Enfant,  52,  .394, 
Enjalran  (L.),  383. 
Enkystement,  60,  107, 194. 
Enriquès,  lx. 
Entcrococrus,  216. 
Enzymes,  xi,  105,  179,  180,  252,  417,  218. 

—  protéolytiques,  114. 
Eoplasme,  418. 

Epliedra  altissima.  335. 
Epliialtes,  311. 
Ephydra  f/raciUs,  346. 
Epicymalia  aphthosae,  325. 
Epidémie  foliaire,  229, 
Epinephelus  striatus,  229,  230,  368. 
Epinoche,  142. 
Epiphyllum,  81. 
Epiphyse,  168. 
Epiphyties,  440. 
Episcia,  231. 

Epistatiques  (facteurs),  xxv. 
Epithéliales  (cellules),  10<i. 
Epithélium  gustatif,  7. 
Eponges,  95,  316. 
Equisetum,  122,  283. 

—  débile,  3.36, 

Erdmann  (Rhoda),  82. 
Erectilcs  (organes),  96. 
Erepsine,  114,  116. 
Ergastoplasma.  28,  29, 
Ergatogynes  (fourmis),  3.34. 
Ergatoïdcs  (fourmis),  334. 
Erikson\,  .324,  .325. 
Erîopliyes  Natepaï,  58. 
Ernst  (A.),  XV,  41. 
Erythrite,  219. 
Erythroblastes,  66. 
Erythrocytes  ;  voir  Hématies. 
Escargot,  121. 

Espèce  (notion  de  1'),  295,  296,  297. 
lilspèces  darwiniennes,  283, 

—  (disparition  des),  336  et  suiv. 

—  (formation  des),  297  et  suiv. 

—  jordaniennes,  283. 

—  linnéennes,  283. 

—  mendéliennes,  283. 

—  (origine  des),  288  et  suiv, 

—  pliysiologiques,  301  et  suiv, 

29 


450 


TABLE  ANALYTIQUE. 


ESTERLY  (Calvin  O.),  221,  440. 

Estomac, .156, 157. 

Elher  (action  de  1'),  15,  16,  37.  191,  206,  'Mi. 

Ethique,  'i30,  fiSl,  432,  ^133,  XiU. 

lares    (dislribulion    géographique   des),    voir 

Distribution  géographique. 
Etrier,  370. 

liuclilanis  dilatala.  32,  91. 
Eudém/s,  'l'iO. 
Eudorina,  227. 

—  dedans,  107. 
Eugenislcs,  238. 
Euglena,  225,  226,  227. 

—  viridh,  226. 
EULER  (Haiis),  116. 
Euphorbia  Preslii,  30. 

—  splendem,  30. 
Euschistus  ictcrictix,  267. 

—  servux,  267. 

—  varinlarius,  267. 
Eutamias  townsendi,  ;Vil. 
EVANS  (C.  Lovatt],  165. 
Evaporation  (action  de  F).  310.  311. 
Evcrnia  furfuraceiu  317. 

—  prunasti^i,  317. 
Evolution,  W9. 

—  (facteurs  de  1'),  .'502  et  suiv. 

—  pathologique,  336,  337. 
EWALD,  369. 

EWART,  372. 
Excitabilité,  142. 
Excitation  nerveuse,  357,  358. 
Excrétion,  160. 
Exocarpun,  326. 
Explosions  (effets  des),  360. 
Expressions,  384  et  suiv. 
Extériorisation,  439. 
Extenseurs  (muscles),  184. 
Extraits  d'organes  (action  des),  158,  169,  171, 
191,  220,  221. 


FabrE  (If.),  395,  401,  403,  404. 
Facettes  (nombre,  des),  .304. 
Fact.Hirs,  237,  240,  242,  249.    250,  251.  252,  253, 
258,  263,  269,  270.  Voir  aussi   Mendélisme. 

—  balancés,  266. 

—  enchaînés,  263. 

—  lethals,  260,  266,  267. 

—  multiples,  251,  256. 

—  (notion  de),  xxxiv,  233. 
Faiblesse  d'esprit,  412. 

Faim,  155  et  suiv.,  382. 
FAiRCiiiLi)  (Henri  Pratt),  413. 
Faisceau  de  His,  165. 
Familles  nombreuses,    105. 
Farmer,  237. 
Fascialion,  263. 
Fatigue,  388  et  suiv. 
—      mentale,  391, 

FVL'RK-FRÉMIET,   197. 

Faust  (Ernest  Carrol).  109. 
Fécondation,  22  et  suiv.,  33  et  suiv.,  38.  62.  6i. 
64,  107. 

—  partielle,  64. 

Fécondilc,  101,  204,  207. 
FÉMS(F.  <le),  \vm,  399. 
Fermentation  alcoolique,  113. 


Ferments,  xi,  \x\vi,  113  et  suiv.,  205. 

—  glycolN  tiques.  159. 

—  lipolytiques,  159. 

—  proléolytiques,  116,  159. 

—  (subsUinces  —  ),  152. 
Fernvndez  (Miguel), 233. 

FERRER  (F.),   95. 

FERRY  (Edna  L.).  102. 
Ferlilité.  204,  248. 
Feuille,  223,  229,  268. 
Feuilles,  112. 
Feytald  (J.),  43.  440. 
Fibres  des  Tomes,  53.  5'i. 
Fibrine,  18, 
Fibrinogène,  213, 
Fibroblastes.  5,  79,  106, 
Ficus  reliffîosa,  310. 
FlESSINGER  (Noël),  115.  166. 
Filament  axile,  24,  25.  31, 
Fil  aria,  240, 
'Finalité,  323, 
FiNDEis  (Marie),  59. 
Fischer,  53,  54. 
Fischer    (E.),  246. 
FISCHER  (Emil),  118. 119. 
Fischer  (Hermann),  109. 
FISCHER  (Eug.),  268. 
Fischer  (Kurt),  329. 
Fischer  (M.  H.),  2. 
Fischler  (G.),  49, 
FITZPATRICK  (Harry  M.),   47. 
Flack,  145. 
Flagellâtes,  3.V,, 
Flagellés,  188. 

Fléchisseurs  (muscles),    184. 
Fletcher  (M.  M.),  129. 
Floridées,  111. 
Fodor  (E.),  114. 
Foie,  71,  117,  221. 
FOLIN,  149. 

Follicules  sensoriels,  3/2. 
Fonctions  mentales,  372  et  suiv.,  377  et  .>uiv. 

—  (corrélations),  377  et  suiv. 

-*  (généralités),  377  et  suiv. 

Fontenelle,  363, 
FooT  (Katharine),  267. 
Foraminifères,  426,  427. 
FOREES  (A.),  184. 
Forçage  des  racines,  198, 
Formaldéhyde,  144, 
Forme,  voir  Thompson, 
Formique  (acide),  57,  58,  121, 
FoR\EiiO  (A.),  172. 
FosHEF.  (A,  M.).  368. 
Foucher  (G.),  42. 
Fourmis,  315,  .316,  401,  402. 
FRANZ  (V.),  330, 
]•  RASER  (\.  C),  257. 
FRASER  (C.  F.),  411. 

Fraser,  150. 
Fi^uxinus  excelsior.  59. 
FRAY  (Walter  W.).  161. 
«  l'i'i;e-niarliii  »,  91,  92,  93. 
FREEMAN   (G<-<Mge  F,),  259. 
FRIEDBERGER  (E.),  16, 
FRlTSCn,  .372. 
Froid,  182,  21;'.. 
Froid  (action  du).  37,  196. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


4;)i 


Troment  (J.),  408. 

I-RONT  (G.),  440. 

Frost  (Howard  B.),  233. 

Froude,  420. 

Fruits  pneumatiques.  .'!2(>. 

Fruwirth  (C),  xvu.  305. 

Fucus,  112. 

Fuil  (Hajinio),  122. 

FlLLER  (E.  W.).  121. 

Fumaria  caprcolala.  .')9.  (»«. 

Fundulus,  12,15,  71. 

—       hclcrorlitun.   V. 
FlNK,  145,  150.  151,  152. 
Fuseau,  10,50.  6.i. 
Fusion  des  caractères  (loi  d<-).  x\i 


(i.vjEWSKA  (Ht-lt-na!,  27. 

GaLLARDO,  422. 

GALLAND,  325, 

Galletti  (Henry  R.).  357. 

Galles,  XVI,  49,  57.  58,  59,  323. 

Gallinacés,  96. 

Galactose,  164.  219. 

Gale  noire,  440. 

Galéruque  de  l'orme,  98. 

Galéruques,  440. 

Galilée,  420. 

Galippe  (V.),  XII,  318. 

Galton,  XIX.  406. 

Galvanotropisme.  224. 

Gamburzew,  169. 

Gamétophytes,  47. 

Gamétogonie,  45. 

Gardner  (N.  L.),  339. 

Garnier  (Marcel),  160. 

Garrey  (Walter  E.),  224. 

Gassman?»  (Th."),  109. 

Gast  (W.),  XVI,  164. 

Gastrophile  équin,  323. 

Gastropodes,  162,  186,  348. 

Gastrulation,  331. 

Gates  (A.  J.),  374. 

Gates  (Frank  E.),  xiii,  178. 

Gates  (R.  R.),  297. 

Gaucherie,  109. 

Gautier,  319. 

Gayda  (T.),  141. 

Gaz  d'éclairage  (action  du),  211, 

Gebia  major,  9U. 

Gecko,  368. 

Geddes,  85. 

Geilinger  (H.),  218. 

Gelasimus,  326.   . 

—         pugnac,  77. 
(Jels,  418. 
Gemelli  (A.),  379. 
Gemmation,  286. 
Gemmules,  37,  45,  61,  62. 
Génasthénie,  270. 

Gène  (notion  du),  xiii,  xxi,  xwiv,  xxxv,  237. 
Gênes,  270.  Voir  aussi  Facteurs. 
Génétique,  297. 
Génitales  (fonctions),  363, 

—       (glandes),  171.  Voir  aussi   Produits 
sexuels. 
Génotypes,  295,  297. 
Géocarple,  315. 


neoncmcrles  agvicola.  3fi9. 
Géotropisme,  xvi,  221,  222,  223. 
Gcranium  Robcrtianum,  "231. 
Gerber  (C).  160. 
Gericke  (II.),  144. 
Germant,  118. 
Germination,  48,  68,  69. 
Gernert  (W.  B.),  262. 
Gerontictis,  348. 
Gessner  (Conrad),  .'Î48. 

GIANNELLI  (L.),   173. 

Giardia  microli,  19. 
GiBBS,  423. 

GlESEXHAGEN  (K.),  XVI,  58. 

Gigantisme,  .3.37. 
Ginkgoales,  335,  336, 
Gladiolus,  285. 
Glandes.  Voir  Sécrétion. 

—  à  sécrétion  interne.  Voir  Endocrines. 

—  sexuelles  (régénération  des),  '77. 

—  venimeuses,  7. 
Gley,  210. 
Globigerfnes,  427. 

Globules  blancs,  voir  Leucocytes. 

—  polaires,  50, 

—  rouges,  voir  Hématies. 
Globuline,  15,  18,  116. 
Globulines,  169. 

Glucose,  114,  115,  204,  209. 
Gluten,  18. 
Glycérine,  164,  219. 
Glycochollique  (acide),  132. 
Glycose,  voir  Glucose, 
Glycosuries,  175. 

—  émotives,  175. 

Glycylglycine,  211. 
Gnétales,  335. 
Godard  (A.),  312. 
GODLEWSKI,  63,  64. 
GÔTULIN  (Gustav  Fr.),  xiv,  354, 
GOETSCH  (Wilh.),  78. 
Goitre  (hérédité  du),  247. 
GOLDFARB  (A.  .T.),  33,  51. 
Goldfussîa,  231. 
Goldschmidt  (Richard),  24,  36.  82,  86.  87. 

89,  94,  95,  232. 
Goldsmith  (M.),  xviii,  63,  395,  405. 
Gonades,  voir  Produits  sexuels, 
Gonionemus,  360. 
Gonium,  227, 

—  sociale,  283. 
GONNERMA)\\  (Max).  122. 
GOODALE   (II.  D.).   XVI.  83,  279. 
GoODSPEED  (T.  H.),  74,  258. 
Gorille,  338. 

GORING,  412. 
GORUP-DESAXEZ.    122. 

Gossypium  hîrsutiun,  137. 

GOTTLIEB,  54. 

GouLD  (Harley  N.),  89.  90. 

Graber,  192. 

Gradation  physiologique,  Xli,  \iii,  17,  72, 112. 

Grafe,  164. 

Graham,  439. 

Graines,  59,  199. 

Graisses,  28,  29,  119. 

Gramang,  voir  Plagiolepis  longipcs. 

(iranil  Lai-  Salé  (fauiif>  du',  3?i6. 


452 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Grands  hommes,  2^7. 
(îranuloblastes,  06. 
Grasnick  (Walter),  209. 
Grasset  (J.),  xv,  432,  Ui5,  434. 
Gras  (acides),  119,  216. 
Gravier  (Ch.  J.),  316. 
Gravité,  420,  421. 
Greffe,  79  et  suiv.,  99,  100,  256. 

—  hétéroplcurale,  XI. 

—  hétérotopique,  81. 
, —      homopleurale,  81. 

—  orlhotopique,  81. 
Gregory  (Louise  H.),  98. 
GREGORY  (William  K.l,  297. 
Gregory,  335. 

Grenouille,  64,  94,  95,  143,  178,  207.  Voir  aussi 

aux  noms  d'espèces. 
Griesbach,  411. 
Griffe,  112. 
GriffUhsia.  112. 
Griffes,  427. 
•Grijns,  145,  146. 
Grinnell  (Joseph),  341. 
Gronroos,  332. 
G  root,  166. 

Grossesse,  170,  171,  172. 
GkoSZ,  94. 

GROSZMAISN  (Max  p.  E.),  374. 
Groves  (James  Frederick),  199. 
GRUBER  (G.  M.),  i27. 
GRUSS  (J.),  290. 
Guanidine,  163,  210. 
Guanine,  118,  189. 
Guanophores,  189. 

GUDERNATSCU   (J.  1-.),  Mil,  67,  169. 
GuÉMOT  (D'),  401. 
(iUENTHER  (Conrad),  305,  .'ÎOft. 
(lUÉRIN    (G.),    400. 

Guerre,  430,  431,  4.33. 

—  (neurologie  de),  407. 

—  (troubles  mentaux  de  la),  409,  411. 
GuEYLAKD  (M""^  France  ,  142. 
GlIGNARD   (L.)»  22. 

Gl!ILLEMI\OT  1^11.;,    415. 

GtiLLEBjiloND  (A.),  XII,  2,  9.  103.   130. 

GULLAAD,   345. 

Gunomys,  295. 

GlJTHRIE,  81. 

GUYÉNOT  (Emile),  xiii.  202,  214. 
Gymnastique,  .390. 
Gymnospermes,  335. 
Gymnosporangium  Irnnr.ltoidca,  2'i7. 
Gymnolus  carapus,  182. 
Gynandromorphes  (oiseaux),  84. 
(îyriaudromorphisme,  94. 
Gynecoïdes  (fourmis),  33^i. 


IIAAS  (A.  \\.  C),  144,  .312. 
Haberlandt  (G.),  XVII,  229,  231,  352. 
Habitat  (innuehce  de  1"),  327. 
Habitude  (loi  d"),  416. 
Haeckel  (Ernst),  330. 
Haecker  (Val.),  xiii,  240. 
llAOEDOORN  (A.  f:.\  233,  295,. 
Hagedoorn  (A.  L.),  233,  295. 
IUgedookn,  253. 

IlAGEN,  144. 


JlAGiJE  (Florence  S.),  41. 
Hahn  (de),  51. 

IlALDANE,  159. 

llaliplus,  98. 
Hallez,  32. 

IIALNAN  (E.  R.),  170. 

Hamburger  (II.  J.),  209. 

IIAMILTON  (Clyde  G.),  310. 

Hammett  (Fred  S.),  221- 

Hammond  (J.),  170. 

IlANCE  (Robert  T.),  271,  278. 

IIanke  (Arlhur),  131. 

Hansen  (Albert  A.),  281. 

Harder  (R.),  47,  68. 

Hareng,  94,  314. 

IIargitt  (Geo  T.),  161. 

Harpa  convidalis,  308. 

Harrison  (Ross  G.),  80. 

Harris  (J.  Arthur),  101,  272,  280,  281,308. 

Marris  (F.  J.),  201. 

Harrison,  267,  268. 

Hart  (E.  B.),  155. 

Hart,  91. 

Harting,  424. 

Hartley,  391. 

Hartmann  (Max),  107. 

HARTMAN*  (M""'),  XI. IX,   i.x,  I.XIV.. 

Hartmann  (Otto),  194,  195. 
Hartmann,  20.  • 
Hartmannetla,  20. 

—     '■        aquavum,  20. 
IlARMS  (H.),  290. 
HartoG,  422. 

Harvey  (EUiel  Brown),  3,  181. 
Harvey  (E.  Newton),  179,  180. 
Hasselbring  (H.),  126. 

IlATAl  (.S.),  161. 

IIAUSMAN  (Léon  Auffustus),  290. 
Ilawaï  (flore  d'),  340. 
Heape,  171. 
HEDIN(S.  G.),  116. 
IlÉGER,  280. 

IIegner  (Robert  AV.;.  31,  272. 
IIeidenhain,  174,  1S9. 

llEIDER,  44. 

IlEiKERTiNGER  (Frauz).  304,  415. 
Heilbronn  (A.),  131. 
Heinricher  (E.),  47,  223. 
Heitz  (F.  s.),  344. 
Ileliantlius,  285. 
Hélicofurciue,  121. 
Héliconides,  327. 
Ilélicorubine,  121. 
Héliotropisme.  221,  223.  224. 
Iléliozoaires,  334. 
Ilelix  pomatia,  275. 
Helmholtz,  383. 

—  (théorie  de).  .369,  3 

Ilr.topellîs,  321. 
Hématies,  25,  166, 1()8. 
Hématine,  110. 
Hématomes,  155. 
Héminiétaboliques  (insectes),  98. 
Hémiplégies,  407. 
Hémochromogène.  121. 
Hémocyles,  192. 
Hémoglobine,  121,  166. 
llémolymplic,  24, 192. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


4r)3 


Ilémolysiiios,  100. 
Ilt'inophilie,  X'i.  15,"). 
Héniosléalique  (lissu),  192. 

llEJiDERSON,  l.W. 

Hennec.uï,  "i'i. 

IIENMNC.  (E.),  324. 

Hen.mng  (H.),  'lOl. 
Henze,  1'i3. 
Hépatopancrcas,  !.'>. 
lleracleum  Sphoudiliuin,  325. 
Hérédité,  xiu,  21,  32,  232    el   suiv.,  349.  Voir 
aussi  la  Revue  générale  .•<iii-  le  Mendélismc. 

—  danple  croisenunil,  2'i9  et  suiv. 

—  dans  les  unions  consanguines,  21x9. 

—  des  earaetères  acquis,  voir  Caraclèrcs 

acquis, 
des  caractères  divers,  voir  Caractères 
divers. 

—  (facteurs  de  V),  voir  Facteurs. 

—  (généralités  sur  1"),  236  et  suiv. 

—  mendéliennc,  voir  ^londélicnne. 
mentale,  2?i7. 

—  (substratum  de  1'),  6'i.  240,  241,  242. 
IIÉRELLE,  217. 

IIEIIING,   383. 

IlERLYNT  (Maurice),  xii,  37,  39,  63. 

Hermann  ,  369. 

Hermaphroditisme,  86,  89,  91,  94,  95,  307,  321. 

—  protandrique,  307. 

Hermelles,  345. 

Herpobdella  atomaria  Caréna,  52. 
Hertwig  (les),  9. 
HERTW1G  (Paula),  70. 
Hertwig  (R.),  84,  94,  415. 
lleterocarpa.  45. 
Ilétérocatalyse.  417,  418. 
Ilétérochélie,  77. 
nétérochroniosomes,'63. 
Ileleroncrcis.  61. 
Heteropltijllia.  424. 
Ilétérophyllie.  315. 
Hétérosis,  263. 
Hétérozygotes,  xxiii. 
Helsen  (Anne  P.  van),  359.  369,  371. 
HEYNE  (Hcrni.),  161. 
Hibernation,  171,  193,  19'i. 
Hiboux,  200. 

Hickerisell  (Louis  Max),  193. 
HiDD,  354. 
HiLL,  145. 

Hindoue  (philosophie),  243, 
Hipparion,  73. 
Hipponof',  .33. 

HlPPOCRlTE,  377. 

Hippurique  (acide),  11. 
Hirondelles,  400. 
HiRSCH  (Gottw.  Chr.),  162. 
HlRSCHBERG  (Else),  163. 
Histidine,  148. 

HOBBER,  433. 
HôFLER(Karl),  132. 
llOGLE  (Mary  J.),  18. 
Holmes  (S.  J.),  248,  374. 
llolonièiaboliques  (insectes),  98. 
Ilolotliuria  atra,  309. 

—  captiva,  44. 

—  surinamorcnsis,  44. 
Holothuries,  186. 


Hoi.ST,  145,  146. 

Homme,  10,  11,  73,  94.  431. 

—  (origine  de  1),  420. 
priniitir,  338. 

—  (sexe  chez  l'j,  85,  86. 
llomœosis,  77,  78. 
Homologies.  112. 
Homosexualité,  86. 
Homozygotes,  xxiii. 
HOOKER(M.  O.),  2. 

llooPER  (C.  W.),  132,  140. 

HOPKINS.  152. 

Hormones,  xvii,  62,  84,  172,210,  223,  231,  243, 

417.  Voir  aussi  Sécrétion  interne  et  Glandes 

endocrines. 
Hormones  (action  des),  92,  93. 
HORT  (Edward  C),  286. 
HOTSON  (.1.  W.l,  47. 
HOYT  (H.  S.),  201. 
HUGUES,  347. 

HUME  (E.  Margarel),  xiii,  145.  146. 
HUMPHREY  (G.  C.),  155. 
HUNTER  (W.  s.).  391,  406. 
HUNTIXGTON  (EUsworth),  198. 
HUOT,  385. 

HuRTHLE,  197. 

Hybridation,  xvii.  42,  72,  239,  283, 304.  Voir  aussi 
Croisement  et  Hérédité  dans  le  croisement. 
Hybrides,  193,  298.  299. 

—  (caractères    des),  249  et   suiv.   Voir 

aussi  Hérédité  danslecroisement. 
Hybrides  (papillons),  84. 
Ilydatina,  84, 137. 

—       senta,  32,  91. 
Ilijdra  ftisca,  78. 
Hydrates  de  carbone,  55,  119. 

_  —  (métabolisme  des),  164. 

Hydres,  44. 
Hydroïdes,  198. 

Hydrostatique  (organe),  186,  187. 
Hijla,  304. 
Hylobate,  11,  332. 
Hyman  (Libbie  H.),  xiii.  17. 
Hyménoptères,  78,  84,  88,  249. 
Hyperglycémie,  76. 
Hypermastigines,  21. 
Hypertonie,  15,  34,  58,  64,  141. 

—  (action  de  l"),  25,  40. 

Hyphuntria  cunea,  403. 
Hypnose,  387. 
Hypocréales,  49. 
llypolais,  304. 
Hypophalangie,  241. 
Hypophyse,  168,  169,  338. 
Hypophysectomie,  72. 
Hypostati(iues  (facteurs),  xxv. 
Hypotonie,  15. 
Hyracoidea,  333. 
Hyra.v  syinacus,  333. 
Hystérie,  387,  388,  408. 


Ibsen  (Hf.man  1.),  259. 
Ichneumonides,  311. 
Ictère  hémorragique,  323. 
Idantes,  xx. 
Idéation,  391  et  suiv. 
Idées,  392. 


454 


TABLE  ANALYTIQUE 


Ides,  .\x,  XXI. 
Idioectosome,  24. 
Idioendosome,  24. 
Idioplasme,  65. 
Idiosome,  24,  26. 
Idiosphérosome,  24. 
Idiospherotheca,  24. 
Ilôts  de  Langerhans,  168, 173. 
Illusions  optiques,  179. 
Imbibition,  55,  142,  418. 
Immobilisation  réflexe,  314. 
Immunisation,  57. 
Immunité,  211  et  saiv. 
Inanition,  67,  68,  152,  161. 
Incontinence  d'urine,  364. 
Industrie,  388,  389; 
Infusoires,  197. 
Inhibition,  62. 
Inogène,  129. 

Insectes,  197,  200.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 

—  (muscles  des),  132. 

—  (œuf  des),  31,  32. 
Instinct,  398,  401,  402. 
Instincts,  377,  385,  386. 
Intériorisation,  439. 
Intersexualité,  86. 
Interstitiel  (organe),  172. 
Interstitielles  (cellules),  168. 
Intestinales  (glandrs),  159. 
Inuline,  109. 

Invertase,  114,  115,  116,  118. 
Iode,  161,  177. 

—    (action  de  1'),  41. 
lodothyrine,  161. 

Ions  (action  des),  16,  4»,  190,  357. 
lOTEYKO  (Josefa),  388,  389,  410. 
Iris,  23. 

—    gej^manica,  2,   103. 
Irradiation,  121. 
Irréversibilité  de  l'évolution,  337,  338. 

ISHIKAWA,    94. 

Isopyrum  fumarioides,  121. 

Isotréhalose,  119. 

Isotropie  de  l'œuf,  50  et  suiv.,  65. 

ITAGAKI  (M.),  143. 

IWANOW  (E.  O.),  33. 


Jacobsson  Stiasny  (Emma),  60. 
Jamaïca  (plantes  de  la),  281. 
James,  384,  391. 
Janda  (Viktor),  76. 
Janicki  (C),  322. 
.lANSE  (J.  M.),  177. 
Jal'bert  de  Beaujeu,  liv, 
.lAWORSKi  (He)an),  439. 

JEAN,    171. 

JEFFREY,  283. 

JEGEN    (G.),    321. 

Jenks  (A.  E.),  269. 

Je\MNGS  (II.  s.),  225,  260,  274.  .".00. 

Jeûne,   126,    157,   160,   161,   162,   171,  173,  185, 

.345. 
JoAcniMOGLU  ((;.),  16. 

JODIN,  122. 
JOHANNSEN,  XVII,   305. 

JoLLOS  (Victor),  20. 


Joncées,  165. 

Jones  (Donald  P.),  263,  264. 

Jon'es  (Ed.  Safford),  374. 

JOMES,  118. 

Jordan  (H.  E.),  23. 

Jordan  (Ilermanni,  186,  371. 

Jordan  (Howey),  229,  230,  368. 

Jourdain,  167. 

Jugements,  391  e(  suiv. 

JULL  (M.   A.),  74. 

JOJIANTEL,  .381. 

Jumeaux,  84,  91,  92. 


Kahn,  189. 

Kaltenbach  (R.).  81. 

Kammerer,  76,  243. 

Kant,  363,431. 

Karakoul  (boucle  de),  268. 

Karyogamie,  45. 

Karyosome,  6w 

Kashyap  (Sliia  Ram.),  336. 

Kaudern  (Walter),  333. 

Kaulfussia,  325. 

K.AYE,  327. 

Keilin  (D.),  322. 

Kempton  (J.  H.),  328. 

Kemoter  (Leslie  A.),  176. 

Kepner  CWm  A.),  18,  368. 

Kératine,  18. 

Kerstingielta  geocarpa,  315. 

Keeble,  263. 

KlELICH    (J.),  132. 

Kinétonucleus,  xii,  8,  20. 

Kiuétoplasle,  8. 

KiNG,  101. 

KiNZEL  (Willielm),  47. 

KlRKHAM,  252,  260. 

KiRKPATRiCK  (\Vm  F.),  272,  280. 

KiTE,  25. 

Klebs  (Georg),  wii,  68,  94,  283. 

Klyssa,  311. 

Kmep,  164. 

Koenig,  369. 

KOLKWITZ  (R.),  291. 

KOLMER  (Walter),  11. 

KONOPACKl,  143. 

KoNRADi  (Daniel),  248. 

KoPACZEWSKi  (W.),  211,  212,  213,  220. 

Koi^EC,  94. 

KolRSCHELT  (E.),  44. 
KOWALSKl    (J.),  440. 

Kranichfeld  (Hermann),  299. 
Kraybill  (Henry  R.),  133. 
Kremer  (Joli.),  192. 
Krieg  (Hans),  272,  276. 
Krizenecky  (Jaroslav),  94. 
Krogh  (A.),  183. 
Krohn',  94. 
KUCKUCK  (P.),  291. 
KucziNSKi  (Max  H.),  20. 

KUiMAGAI,  115. 

KUNO  (Yas.),  166. 

KUNZ,  411. 

KiiSTER  (ErnsO,  xvi,  192,  324. 

KûSTER  (William  >  110. 

KÙSTER,    XVI. 

KUTTER  (Ilcinricli),  401. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


455 


K\UN  ^Ilarahl},  201. 
Kystes,  .'i5. 
Kvsioïdo.  S. 


Laboratoire  (travail  de),  ii'iO. 

l-ABOUDi:  (.1.%  113. 

labyrinthe,  :««>. 

labyrintlie  (méthode  du),  .508,  3i«). 

T.acrase,  116. 

l.tiiCrta  si'rpa,  276. 

I.aeertofiilviiic,  180. 

la  Chapelle-aiix-Saints  (Homme  de  la),   338. 

[.actalbumine,  18. 

Lactée  (sécrétion),  170,  171. 

Lactiiiues  (microbes),  218. 

Lactose,  15,  W4,  219,  221. 

Liifiuncutat^ia  7'acnmosa,  281. 

Lviiu)  (J.),   393. 

Lait,  122,  152,  153,  221. 

Lakon  (G.),  xvii,  133,  315. 

LaMARCK,  238. 

Lamarckisme,  202,  238. 

Lamellibranches,  187, 

Laminaires,  U. 

Laminarîa,  l^tfi,  208. 

—  Agardliii,  13. 
Lampyres,  178,  179. 
La\d,  290. 

LANDI,  319. 
LAXG  (VVilh.),  291. 
Langage,  391,  Uf^G.l 
Langages,  386. 
Langerhans  (réseaux  de),  7. 
LANGLE-v-  (J,  N.),  143. 
Lapins,  170,  176,  252,  253. 
Larger  (R.),  XIV,  336. 
Larus,  3^6. 
Larves  géantes,  51. 
Lasiocampa  alpîna,  307. 

—  catalaunica,  307. 

—  callunac,  307. 

—  lapponica,  307. 

—  quercus,  307. 

—  sicula,  307. 
Lasiiis  iiîger,  335. 
Latière  (H.),  440. 
Latents  (caractères),  \xiv. 
Lalrunculia,  67. 
Laure^s  (Ilenryl,  80,  190. 
Laurent  (Ph.),  xiii,  179. 
Laurent  (O.),  72. 
Lauterborx,  195. 

La  Valette  St-George,  ^U, 

Laveran,  8. 

Lawrence  (John  V.l,  280,  281. 

LÉCAILLON  (A.).  36.  42,  43,  272,  278,  440. 

Lecanium  viridr,  321. 

Leclèue  (A.),  393. 

Lecomte   de  Noûy  (M.  P.),  xLix,  Li  et  suiv., 

Lvii,  Lx,  i,vxi  et  suiv.,  56. 
Le  Dantec  (Félix),  416,  418. 
Leduc,  197,  422. 
Legrand  (Louis),  414. 
Lehmann  (Ernst),  23'i. 
Lehmann,  422. 
Lemna,  149. 

—     minor,  \vi,  l'i8. 


I.ICMPEN  (Adolfi,    280. 

LENZ  (Kr.),  305,  315,  328,  331, 

Léonard  de  Vinci,  363. 

I.KPESCIIKINE,  199. 

I.cpidium  sativum,  48,  208. 

Lépidoptères,  88,  94,  99, 196,  267,  306. 

—  (dessins  des  ailes  des),  33.5. 
Lepine  (Jean),  409. 

LÉPINE  (R.),  118. 
I.cpomis  kumilis,  207. 
I.epfinotarsa  dccemlineata,   243. 

—  osallatus,    207. 
I.eplodaclylus,  112. 
I.eptogenijs,  .3.%. 
l.eplom;p'mex,  334. 

I.epiis  varronis,  280. 

Leriche  (R.),  200. 

I.emœenicus  sardinie,  219. 

LESAGE  (Pierre),   48,  420. 

Lestes,  144, 

Letellier  (A.),  XVII,   316. 

Létharsie,  .•?87. 

Leuciues,   218. 

Leucocytes,  25,   115,  168. 

—  polynucléaires,  166,  200. 

Lcucocytose,  159,  215. 

Leiicosttcte,    341. 

LEVENE  (P.  A.),  118,  416. 

LEV1  (G.),  19, 105,  354. 

Lévulose,  164,  219. 

Levure  de  bière,  152. 

Levures,  6,  113, 114, 147,  164,  217,  218. 

Lewis  (MargarelReed),  106. 

Lewis  (Warren  H.),  106. 

Lewis,  26. 

LEWIS  (Thomas),  133. 

Lcydig  (cellules  de),  7. 

L'Hermitte  (J.),  314. 

Liaison  des  caractères,  xxix  et  suiv.,  257,  259, 
264,  265. 

J.ibellula,  144. 

Libre  arbitre,  430,  431,  432,  433. 

Lichens,  316,   317. 

LlDFORS,  .31. 

Lieben,  189. 

LIESEGANG,  193,   425. 

LIGNIER  (O.),  335. 

Ligne  latérale,  371,  372. 

LILLIE  (Franck  R.),  62,  83,  91,  93. 

LILLIE    (Ralph  S.),  14,  39,  40,  63,  422,  434. 

Umax,  143. 

—     maximus,  329. 
Lîmnœa   limosa,  208. 
Limosphère,  26. 
Linaria,  110. 
LlNDH^RD  (J.1,  183. 
Lindstrom  (E.  W.l,  257. 
Linkage,  voir  Liaison  des  caractères. 
LiNOSSiER    (G.),  11,  199. 
Linot,  347. 
LlNSBAUEK  (K.),  48. 
fJnbunum,  178. 
Lipase,  115. 

Lipochrome  (pigment),  188,  189,  192. 
Lipochromophores,  188. 
Lipoïdase,  115. 

Lipoïdes,  14,  29,  109,  151,171,  206,  417. 
Lipoïdolytiques  (substances),  142. 


456 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Lipolyse,  205. 
Lipophores,  188, 189. 
LiPSCHiiTz  (Alexander),   93. 
Lisi  (DE),  363. 

Lissocarcinus  orbîcularis,  309. 
Ltttle  (C.  C),  256,  259. 
Liviugston,  l'i9. 
Lloyd  (Francis  B.),  308. 
Lobe  vitellogène,  195. 
Locomnlion,  187,  188. 
Localisation  chromogène,  30(>. 
Localisations,  363  et  suiv. 

—  germinale.s,  &\.  65. 

LoElt  (,!.),  XI.    XVI,  12,  13,   \U.   33,  .38,  41,   63, 

72.  75,  104,  21'l,  222,  223,  224,  229,   242, 

276,  357,  395,  396. 
LOEB  (Léo),  Li,  48.  155,  171,  172. 
LOiiNER  (Leopold),  162. 
LOEPEK  (M.),  221. 
LOHM.VNN,  160,  273. 
Loi  biogénétique,  330. 
Loligo,  360. 
LOMBROSO,  412. 
Lomechusa,  335. 
LomechuRines,  ,335. 
Longévité,  42. 

LoNGLEY  (W.  H.),  XIV,  292,  326,  327. 
LONGO  (B.),  59. 
Lorraine  (oiseaux  de),  347. 
LoRTAT- Jacob.  379. 
LOTSY  (J.  p.),  XVIK  283,  284,   296. 
Love  (II.),  257. 
LowE  (John  N.),  190. 

LUBIMENKO,    12. 

LuBOScn  (W.),  30.  331. 
Lucas  (Jean),  184. 
Lucas  (Reith),  358,  359. 
LUCE  (Aniy),  382. 
LUCIAiSI,  365. 
Luciférase,  180. 
Luciférine,  179, 180. 
Luciola  sinensis,  310. 
LUCKS  (R.),  74. 
LUDWIG,  174. 

LuLL  (Richard  Swann),  419. 
Lumbricides,  347. 
Lumbricus,  143,  227. 

—         terrestris,  77. 
Lumière  (action  de  la),  15,  l>8,  190,  191,  200, 
212,  213.  Voir  aussi  Photo-  etlléliolropisme. 
Lumière  colorée,  200,  201. 

—  colorée  (action  de  la),  192,  227,  228. 

—  (perception  de  la),  229. 

—  (production  de),  178  et  suiv.,  180,  310. 
Lumière,  lui,  liv. 

Lumineux  (Insectes),  178,  179,'  314. 

LUND  (E.  J.),  60. 

LUSK  (Graliam),  185. 

Lutéine,  188. 

Lutte  pour  l'existence,  302,  43'i. 

LLT7,  (\une  M.),  102. 

LuTZ  (Hildegard),  15. 

LUTZ  (L.),  282. 

LUTZ(Wilh.),  121. 

Luzerne,  voir  Mcdicayu. 

Lxjcia  hîrlaria,  267,  26«. 

—  hybr.  Ifucnii,  267. 

—  hybr.  Pilzii,  267. 


Lycia  pomonaria.  26".  26s. 
Lychim  barbarum,  12. 
Lycopcrsicum,  58,  264. 
Lyeopine,  12. 
Lyimmtria  bordigalcnsis,  307. 

—  dlspar,  87,  94,  95,  307 

—  dispa7nna,  307. 

—  disparoïdcs,  307. 
fiimida,  .307. 

—  japonica,  95. 
..  —  major,  307. 

—  iunbi'osa,  .307. 
Lymphatiques  (vaisseaux),  167. 
Lymphe,  167  et  suiv. 
Lymphocytes,  106. 

1/ïNCii  (V.),  434. 

LYON  (M.  W.),  197,  215,  230. 

Lylta  vesicatorid,  304. 


Macacus  rhésus,  365. 

Macallcm,  424. 

Maccai.im.  149. 

Mac  Caugiiev  (Vaughan).  340. 

Mac  Collum  iM.  \\ .;.  155. 

Mac  Cracke>,  242. 

Macii,  423. 

Maciiida  (Jiro).  26. 

Macdonald  (J.  S.),  134. 

Mac  Dolgal  (D.  T.),  55,  134. 

Mac  Dougal  (D.  K.\  418. 

Mac  Dougal,  42. 

MacDowall(S.  a.),  414. 

MacDowell  (E.  C),  207,  234,  246,   251,  261. 

Mackeridge  (Florence  A.),  xiii,  xvi.  147. 

Mac  Nider  (W.  de  B.),  159. 

Macronotales  (fourmis),  .33'i. 

Macrophyllinées,  335,  336. 

Macrorhinus  angnstirostris.  313. 

Mactra,  38. 

Maestrim  (I).),  160. 

Magendie,    153. 

Magma  (stade  du),  27. 

Magnésium  (action  du),  69,  230. 

Magnus,  366. 

Maianlhemum,  29M. 

Maïdismc,  15'i. 

Maigre,  404. 

Maïs,  145,  146,  15'i,  155,  257,  261,  263,  .328. 

Malan  (David  Kdwardu  267. 

Mâles  (disparition  des),  42. 

Mallophages.  322. 

Maltase,  114. 

Maltose,  114,  164,  219. 

Mammaire  (glande),  170. 

Mammifères,  52,  112,  151,  197,  29S,  311.   Voir 

aussi  aux  noi3is  d'espèces. 
Mammifères  (couleur  des),  251  et  suiv. 
Manatus,  .3.'?3. 
Manganèse  (action  <lu)  69. 
Mangrove,  280. 
Mangi.n  (L.i,  340.  440. 
Mann  (Franlv  C),  193. 
Mannilc.219. 
Munlis.  .HIS. 
Maui  KXNE  (\..\  \VI,  69. 

Marage  (l)'^),  410. 
Marattia,  325. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


457 


MaRCII.VI.   ;r.  ,  NS.  'KII.    'iO,?.  'iO'i. 

^[ARÉCHAL.  :«). 

MARFOItl   iP.\    135. 

\I\RKI.K  M.  S.  .273. 

Maroc.  217. 

Mar.SIIAI.I.  (F.  11.    \.\  170. 

Marshall  (Walii  r  u  .).  -i.i'i. 

Marshall,  9,"». 

\l\RSiivr.L.  101. 

Marsupiaux.  .'WN. 

Martinets.  .«7,  'jOO. 

Mary  (Albert),  1.5.').  /ii'i. 

Mary  (Alexandri-,  .!."). 'il'i. 

Masai  (Y.\  116. 

Massart  (.U'an\  68. 

Mast{S.  O.),  107.  194.  227.  301. 

Mastication,  lâH. 

^fasligoproctus  (iit/nnlr}i!!.  22S. 

Alatt'rialisinc,  h'M. 

iMatlu'niali'qucs  vi\  liidlo^lr.  'i2!>. 

MvTEEli   :V.\    375. 

Mallliiûla,  KW. 

MUDSLEV  II.'.    377. 

M  virer  {{■:'.  168. 

Maximofk  (A.\  106. 

Maxwell.  22'i. 

MAY  m.  G.\  2.Vi,  304. 

MUBROOK  (A.  C).  326. 

Mayer  (.Alfred  Goldsborough\  102.  104,  342. 

356.  360. 
Mayer    Paul.  I()2.  167. 
Me  Cle>don  (.1.  F.  ,  144.  197.342,361. 
Me  COLLi  M.  l'j.'i. 
Me  CoRD   Carey  Prati  .  191. 

Me  INTOSH,  U^a. 

Me  Nair  (A.  D.),  68. 

Me  NaIR  (James  li.  .   119. 

MC  Neile  (Lylc  G.  .  221. 

Mead  (Harold  Tupix-i),  402. 

Mèclie  blanche  (hérédité  d'une),  2'i8. 

Medicago  arabica,  68. 

—  falcata,  26.S. 

—  getuin,  263. 

—  saliva,  26.'>. 
Medrigeceam,  118. 
Meek  (A.),  314.  343. 
MÉnELY  (V.),  .31.1. 
Meige,  .SSl. 

Meighax  (John  S.\  210. 
Meijère  (de),  280. 
Mélanines,  189. 
Melandrium,  ori. 

Mélanophores,  188.  189,  190,  191. 
Mellinus  arvenxis,  'i02. 

Membrane  cellulaire,  6,  13,  16.  Voir  aussi  Per- 
méabilité. 

—  de  fécondation.  38,  ?iO, /il. 
Membranes  ondulantes,  ^23. 
Membres  (transplantation  des),  80. 
Mémoire,  36'i,  .'Î92  et  suiv.,  Mb. 

<  Menace  »  (glandes  de).  176. 

MENDEL,  XX.  XXIII.   \XIV.    XXXIX,   XL,  152,    237, 

238,  2'i0,  270. 
Mexdel  (Lafayette  B.\  102. 
Mendélieune  (hérédité),  2'i9  et  suiv. 

—  (théorie),  2'i9. 
Mendélienne-s  (études),  297,  298. 
Mendéliens  (caractères),  237,  241. 


Mendélisnie,  xiii,  202,  2'i2.  Voir  aussi  la  Revue 
générale  de  la  question,  xix  et  suiv. 

Méningite,  128. 

Meningocorcus,  128. 

Alenstruel  (cycle),  172. 

Merk,  25. 

Mehker  (Krusn,  110. 

Merle,  3'i7. 

Mermis.  335. 

Mérogonio,  63. 

Mesnil  (F.),  8.  286,  323. 

Mésolhoriuni.  209. 

MésonotaU's  (fourmis),  ,339. 

Métabolisme,  63,  72,  105,  106,   112.  Voir  aussi 
Nutrition. 

Métachromasie,  12. 

Métachromatine,  xv,  11. 

Métachromaliqucs  (corpuscules),  1,  6,  11. 

Métagénèse,  -'i39. 

Métamorphose,  66,  67,  72,  97  et  suiv.,  162,  163, 
169,  191,  363,  36'i. 

Métaux  (action  des),  69. 

Metchmkoff,  162,  .301. 

Méthylène  (bleu  d(t),  93. 

Metopidia  lepadella,  32. 

Metridium,  360,  361. 

—         marginalum,  .362. 

Metz  (C.  W.),  261. 

Meves  (Fr.),  XII,  XIII,  24,  237,  240. 

Meyer  (Arthur),  3,  135. 

Meyere  (J.  c;.  de),  335. 

Meyerhof  (Otlo),  15. 

Micelles,  212,  438,  439. 

MlCHAELSE^f  (W.),  347. 

Michel-Angf,  363. 

MlCHEL-DlUAND  (E.),  119. 

Microbes,  213  et  suiv.,  318,  319. 
Microbiose,  xii,  318,  319. 
Micrococcus  candîdus,  216. 
Micromérisme,  vxi. 
Micromoiias  progredinns,  421. 
Micronotale.s  (fourmis),  .334. 
Microphyllinées,  335,  3.36. 
Microsiphum  destrxictor,  98. 
Microzymas,  318,  319. 
MIEHE  (Hugo),   XVII,  318. 
MlESCHER,  33.  321,  .344,  .345. 
Migrations,  343,  347,  348,  349.     . 
Mildiou,  440. 

Milieu  (innuencc  du  ,  xxxiii,  2.38,  239,  341. 
Milieu  social  (action  du),  396,  431. 
MILLER  (J.  E.),  73. 
MlLLET-HORSI.\,   269. 

Mimosa  spegazziniî,  231. 

Mimétisme,  302,  305,  309,  316,  327.  Voir  aussi 

(loloration  protectrice. 
Mi\eHiN,  425. 
Miner,  412. 
Minéraux  (acides),  216. 

MiNKOWSKY   (M.),  365. 

Mirabilis  albomaculala,  292. 
—        jdlapa,  XXXVIII,  242. 

MlRALLIÉ,  .381. 

MiRAXDE  (Marcell,  121. 

MixenELL  (P.  Chalmers;,  xv,  430,433,  434. 

Milochondries,   Xii,  7,  8,  9,  15,  26,  28,  29,  31, 

50,  64,  65,  130.  318,  320,  424. 
Mitose,  voir  Division  indirecte. 


458 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Mnium  spinosum,  110. 
MocDe  épinîère,  163. 
\k)elle,  ^07. 

MOENKENHAUS,  9,   72. 

Moindre  effort  (loi  du),  'i2.'). 
Moineaux,  .'SOS,  321. 
Moisissures,  218. 
MOLISH  (Hans).  110,  198,  231. 
MOLLIARD,   XVI,  9,  69. 

Mollusques,  197. 
Monadosporia  (type),  S.Vl. 
MONAKOW  (C.  V.),  366,  385. 
Monasters.  18,  .'8. 
Monohybrides,  300. 
MonoDiorium  rubriceps,  33îi. 

—  subaplerum,?)^'\. 
Mononchus,  95. 
Slononucléose,  215. 
Mononucléotides,  118. 
Monoplégies,  407. 
Monotropa  uniflora,  H. 

Mont  Saint-Michel,  345. 

MONTAGMNI   (M.),  XIII,   154. 

Monstres  doubles,  71. 

MONTLORI  (A.),  182. 

MoORE  (A.  R.),  359. 

MoDRE  (Cari  R.),  33. 

MOORE  (C.  W.),  XV,  34. 

MOORE  (H.  T.),  379. 

MoORE,  2.'57.      , 

MORAT,  381,  382. 

MOREAU  (F.),  6,  12,  45,  186,  281,  325. 

MoREAU  (M"""),  6,  45,  325. 

Morgan  (C.  Lloyd),  384. 

MORGAN  (J.  J.  B.),  384. 

AIORGULis  (Sergius),  W,  121. 

Morgan  (Th.),   xiii,  xx,  xi,  xxv,  xxviii,  xl, 

XLIII,   XLV,  44,  63,    197,  237,    260,  265,    297. 

414. 
Morphine  (action  de  la),  190.  191,  218. 
îMorpho  genèses  terminales,  .330. 
Morphologie  générale,  108  et  suiv. 
Morris  (Margaret),  41. 
Morris,  164. 

Mort,  103  et  suiv,,  144,  183,  416. 
Mosaïque,  65. 
jMoullin  (C.  Mansell),  57. 

MOURIQLAND   (G.),  XllI,  160,   154. 

Moutons  de  race  boukhariennc,  voir  Moutons 

—  stéatoures. 
Moutons  de  Rambouillet,  268. 

—  Southdown,  2'i8. 

—  stéatoures,  268. 
Mouvement  brownien,  137,  212,  423. 
Mouvements,  1.39.  177,  178,  181,  183  et  suiv., 

362,  38/»  et  suiv. 

—  synchrones,  403. 
Mrazek,  •S.'ÎS. 

Mucor  mucedo,  282. 

Mucorinées,  281. 

Mues,  97,  98,  195. 

MULLER  (Hermann  .T.;,  234,  265. 

,^IUNCE¥  (Elizabethj,  248. 

MU\K,  .365. 

!\rUNSTEi»BERG,  380. 

Muraenii  Uekna,  211,  212.  213,  220. 
Murex,  162. 
Muridcs,  314. 


Mus  olexondriitus.  295. 

—  dccumamis,  183. 

—  norvcgicus,  295. 

—  7'atlus,  183.  295,  296. 

—  teclorum,  295. 
Musa  Eusete,  164. 
Muscle.  143. 

—  sexuel.  173. 

Muscles.  116,   117.  126,  1.32,  181,  182,  184,  185. 
18<),  210.  224,  331,  .332. 

—  lisses,  191. 
Musculaire  (atrophie),  143. 

—  (contraction),  127. 

—  (ryilime),  184. 
Musculaires  lisses  (cellules),  106. 
Musique,  .399. 

Mustelus,  167. 

Mutantes  (races  ,  261.  262. 

Mutation,  xvii,  296.  297  et  suiv.,  303. 

—  oscillante,  251,  256. 
>rutations,  259,  261. 

—  somali(iues,  .308. 
Mycelozoaires,  3.34. 
Mycodermes,  113. 
Mycoplasma,  324. 
Mycorrhizes.  325. 
Myerson  (A.),  412. 
Mynïdes  (éléments),  169. 
Myrmeeia,  .'134. 
Myrmécophilie,  315,  316. 
Mytiliculture,  314. 
Mflliliix,  64,  240. 
Myxine,  H. 


Nachtsheim  (H.),  249. 

Naef  (Adolf),  330. 

Nageoires,  187. 

Nageotte  (J.),  79,  80. 

Nanisme,  281,  337. 

Narcose,  206. 

Narcotiques  (substances),  15, 163. 

yasonia  brevîcornis,  401. 

^atu■a,  162. 

NAUDIN,  XX,  XXXIX. 

NaiMann  (Ernst),  185. 

Nauplius,  224. 

Néandeilhal  (homme  de),  3.38. 

Nebenkein,  24,  26.31. 

Nectaires.  137. 

Nectar,  176. 

Nègres,  173. 

Négril,  4,40. 

NEILL  (A.  J.;,  116,  126. 

Nématodes,  17,  88,  160,  346. 

Nemoscolus  Laurae,  404. 

Nppkelis  vnlgaris,  52. 

Nephrolcpis  biserrata,  xvi,  58. 

Neppek  (II.),  379. 

Ncreis  fucata,  61. 

Nerf  (greffe  du),  "'%  80. 

Nerfs,  151,  354,355  et  suiv.,  407.  408. 

Nerveuse  (conduction),  xiv,  354,  355,356,361. 

Neurones,  .364,  365. 

Névroses,  .388. 

Nevvai.i.  \('..  I'.  ,  375. 

Newi.avd  {C.  i;ingham),  ,375. 

Newmwx   h.  II.)  xiii,  72,  178. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


4r.9 


Newlou,  363. 
McE  (L.  B.).  245. 
Nice  (MarK.MoRSi;).  406. 
NlCOLLE  (M.),  214. 
MCHOLSON  (.T.   W.),  67. 

Nicotiaiui,  285. 

—  angustifoHa.2bS. 

—  ralyciua,  258,  28^1. 
^        /acri'd (((,  283,  284. 

—  macrophylla,  258. 
sylnslris.  258. 

—  Tabacum,  258,  283,  284. 

Nicotine  (aitiOQ  de  lii  ,  158,160,  190,  191,  207. 

Zl-». 
Nidification,  2'7. 
NiE\BURG  (Wilh.),  317. 
mgella,  329. 

NILSSON  (H.).  \»ii.  299,300. 
Nilsson-Ehle,  251.  288. 
JS'îi^nus  menapon,  322. 

NiTSCHKE,  290. 
Noctiluque,  181. 
NOLF  (P.),  213. 

Non-disjonction    des    chromosomes,    x\xviii. 
88. 

NORDHAUSEN,   229. 

Nourriture  (inlluence  de  la),  lOi. 
Northrop  (.1.  H.),  104. 
Mostoc,   317. 

—  puncli forme,  68. 
Nostocacées,  6,  68. 
Nouvelle-Zélande,  350. 

—  (flore  de  la),  342. 
Noyau,  xv,  7,  9  et  suiv.,  27,  59,  209. 

—  (rôle  du),  14, 19. 

—  vilellin,  29. 
Noyaux  à  pantosome,  19. 

—  diplotènes,  27. 

—  leptotèues,  27. 

—  pachylènes,  27,  28. 
Nucléaire  (réorganisation),  194. 
Nucléinase,  118. 

Nucléinate  de  soude  (action  du),  208. 
Nucléique  (acide,  118,  417. 
Nucléole,  XV,  7, 10,  28.  29. 

—  noyau,  194. 
Nucléoles  nucléiniens,  28. 

—  plasnialiques,  28. 
Nucléoprotéines,  169,  205. 
Nudibranches,  306. 

NrSBAt  M-HlLAROWICZ  (JOzef),  XII,  7,  77. 

Nutrition,  141  et  suiv. 


Ochotona  schistîceps,  341. 

—         laylori. 
Ocymyrmc.c,  334. 
Ocypoda,  326. 
Odaki,  150,  151. 
Odeurs,  370. 
Odontoblastes,  5. 
Odonlomachus  lioslus,  334. 
OEcanthus  niveus,  178. 
OEcologie,  310  et  suiv. 
Œdème,  141. 
CEhler,  xm. 
^nocytes,  192. 
œil,  366. 


(»>;il    développement  di'  Y),  111. 

—  greffe  de  1),  80. 
fflùiothi'va,  will,  102,  265,  283,  303. 

Incnnis,  271,  274,  284,  299. 
l/hmdîna,  .301. 

—  lire  vis  lit  il,  299. 

—  Cockerelli,  284. 

—  franciscana,  299. 
(jrandiflora,  298. 

—  (/(ludcns,  28'i. 

—  (Jigas,  289,  299,  300. 
Hookcri,  284. 

—  Lamarckinwi ,  102,   258,  266,  2S'i. 

298,  299,  300,  301. 

—  lamarckiana-yigas,  102. 

—  lata.  298. 

—  muricata,  284. 

—  nanella,  258,  300. 

—  rubricatyx,  258. 

—  î-ubrinervis,  284,  300. 

—  acinlillans,  298. 

—  slenomeres-gigas,  102. 
suaveoleus,  284,  30O. 

—  velans,  284. 

—  velutina,  301. 
OEstrus,  171. 

OEuf,  XII,  18,  62.  Voir  aussi  Produits  sexuels 

—  (anomalies  de  1'),  74. 

—  (centrifugation  de  1'),  197. 

—  (forme  de  1'),  428. 

—  (isotropie  de  l'j,  32. 
Ofner,  391. 

Oïdium,  128. 

—      lactis,  11,  218. 
Oiseaux,  298,  303,    312,    400.  Voir   aussi    aux 
noms  d'espèces. 

—  côtiers,  348. 

—  (cris  et  chant  des),  399. 

—  (œil  des),  366. 

— ■      (sexe  chez  les),  84,  86. 
Okenia  liypogaett,  315. 
Olax,   326. 

Oléatc  de  soude,  212. 
Oléique  (acide),  216. 
Oléocyste,  161. 
Olfaction,  401. 
Oligochètes,  76,  307. 
Oligotrophophiles  (organismes],  143. 
Oliver,  25. 

Olmsted  (J.  M.  D.),  141,  187. 
Oltmanns  (Friedr.),  xvi,  225. 
Omophron,  98, 
Ongle,  112. 
Ontogenèse,  xii,  46  et  suiv. 

—  (facteurs  de  l'ï,  61  et  sui>. 
OnycliomyrmeXj  334. 

Oocytes,  27. 

Oogonies,  23. 

Oppenheim  (R.),  379,  411. 

Opistobranches,  308,  334.  ' 

Opuntia.  55,  81,  329. 

Orang,  11. 

Orbulines,  427. 

Oreille,  369,   370. 

«  Organes  à  fossettes  »,  372. 

Organes  des  sens,  7,  366  et  suiv. 

—  (physiologie  des),  367  et  suiv. 

—  (structure  des),  366. 


460 


TABLE  ANALYTIQUE. 


OvSf,  lôh,  263, 

Orsano-formatricos  (substances,  22.">. 

Orientation,  229. 

Oriza  saliva,  2ô9. 

Ornithorliynque,  3:$8. 

Orphelins,  fi07. 

Orliiagoriscus  mol  a,  1M7. 

Orthogénèse,  277  et  suiv. 

Orthoptères,  25. 

Ortie,  277. 

Osazone,  lô^i. 

OSBORN  (Henry  FairficUr,  275,  418. 

OSBORN,  152. 

OSBORNE  (Th.  B.),  102. 

Osmose,  141  et  suiv.,  181,  197.  Voir  aussi  Per- 
méabilité. 

Osmotique  (pression),  9,  IZ,  23,  31, 141  et 
suiv.,  194,  199,  280. 

Osléomalacie,  131. 

OSTERHOtJT  (W.   .1.  V.  ,  \v,  7,  14.  16. 

Ostracodes,  88. 

OSTWALD,  417, 

Ossification,  66. 
Othiorhynchvs  sulcalusi,  43. 
Otocyste,  370. 
Olus  asio,  298. 

Oursin,  63,  64,  65.  Voir  aussi  aux  noms   d'cs 
pèccs. 

—  (œuf  d'),  .33. 
Oursins  hybrides,  242. 

—  (forme  des),  Ï28. 
Ovaires  hypotypiques,  171, 172. 

—  (transplantation  d'),  81. 
Ovalbumine,  13,  18,  203. 
OVERTO\,  16,  357. 
Ovogénèse,  7,  27  et  suiv.,  193. 
Oxalique  (acide),  219. 
O.VNER  (Mieczyslaw),  77. 
Oxydations,  14,  37,  181. 

Oxygène,  143,  144,  181,  190,  209,  222,  230. 
Oxxjurls  ambigua,  240. 


Paai.,  222. 

Pacidque  (Océan),  .342.  3'i8,  349. 

Paillot  (A.),  440. 

Pagurus,  360. 

Pain,  143,  147,  133. 

Paimer  (Theophilus  S.),  18,  260. 

Paléontologie,  297. 

Palladium  colloïdal,  438. 

Palm  (Bj.),  xv,  30. 

Palmitique  (acide),  119,  210. 

Paludisme,  323. 

Panachées  (plantes),  193. 

Panachure,  230,  251,  232,  233,  234,  256. 

Pancréas,  159.  173. 

Pandorinn,  227. 

l'angènes,  274. 

l'angiuin  edulc,  121. 

Panorpides,  333. 

Papanicolaou  (Georg  N.),  24,  139,  172,  243. 

Papavéracécs,  298. 

Papilio  Hector,  310. 

—  machaon,  328. 
Memnon,  84. 

—  polijtcs,  84. 
•Papilles  à  fissure  »,  372. 


Papillons,  200,  201.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 

—  (coloration  des),  327,  328. 

—  crépusculaires,  200. 

—  diurnes.  200. 

—  (sexe  cliez  les),  86,  87. 

—  (variation  des),  17. 
Pappemieimer,  169. 
Papulospora,  47. 
Parabasal  (corps',  xii.  S,  21. 
Parabine,  211. 
Paracoindosomo)isis.  30.  37.  88. 

—  floridanus.  88. 

Parker  (G.  11.  i.  187.  188. 189,  198,  359,  361, 

362,  368,  371. 
Paralyseurs  (Hyménoptères),  402,  403. 
Paralysie,  131. 
Paramécies,  103,  161,  202. 
Paramccium.  274,  278. 

—  aurriia,  34,  106. 

Paranomoponv,  334.  ' 

Paraphyses,  47. 

Parasitisme,  45,  318  el  suiv.,  3^*4,  345. 
Parathyroïdectomie,  170. 
Parnvolutine,  8. 
Parenté,  2,35. 
Parhormones,  210. 
Paris,  60. 

Parotide  (glande),  220. 
Parthénogénisants  (agents),  .37. 
Parthénogenèse,  xu,  xv,  34.  .36  et  suiv.,  63,  64. 
87,  193,  197,  249. 

—  expérimentale,  34,  37  et  suiv., 

64,  88. 
-♦  générative,  249. 

héréditaire,  41. 
naturelle,  41  et  suiv. 

—  soniatique,  249. 
Partliénogénélique  (œufs),  37. 
Particules  représentatives,  Xxi,  65. 
Partula,  348,  349. 

—  Clara,  349. 

—  hyalina.  349. 

—  nodosa,  .349. 

—  otahcilana,  349. 
Pasouer  (Adolf),  188,  333,  343. 
Passalus  rornulus,  31. 
Pasteur,  219. 

Patten  (Bradley  M.),  228. 
Paton,  345. 

PATOlilLLARD  (N.  I,   74. 

Patterson  (J,  T.),  30.  31,  37,  88. 

Patterson  (W.  m.),  373. 

Paui.V  (Herni.\  117. 

PaV ILLARD    (.1.),    273,  340. 

PavlOW,  .394,  .393.  .396,  403. 

Peairs  (A.  AI.),  403. 

Pearl  (Raymond),  101,  235,  246,  292,  303, 

306. 
Peau,  ,368,  369,  371. 
Peckuam,  404. 
Pectoraux  (muscles),  185. 
Peddie,  422. 

Pcdiciilaris  l'ulgaris.  326. 
Peigne,  366. 
Pcircskia,  Si,  318. 
Pclagorliijnclius  marinus,  273. 
Pclargonium  zonalc,  xxxviii,  229. 


TABIJ']  ANALYTIQUE. 


401 


Pellapre,  IS'i. 

PELLEW,  263,  267. 

Pehnujxa  Carotinnisis,  is. 

Pcllidea  aplithosa,  32r>. 

Pellig<"racées,  6. 

Peneau  (J.\  440. 

Pénicillium  glaucuiv.  2is,  2>>2. 

Pentapoptides,  118. 

Pepsine,  114. 

Poplides,  117,  211. 

Peplone,  20'i. 

Peptones,  218. 

Percnosome,  27. 

Pcrenoplis,  427. 

PÉREZ,  97. 

Péricardiales  (cellules).  192. 

Peridinium  inirutscutum,  .'Vdi. 

Pcriophtabnux,  308. 

Pcrisorcxis  obscurus,  Mil. 

Perméabilité,  xi,  xv.  1,  'i,  ;i.  i:'>.  l'i,  16,  . 

62,  142,  422,  437. 
Pcvomyscus  Icucopsus  novcbovaccnsis, 

—  maniculatus,  238.  239,  240 

—  gambeli.  239,  255. 

—  rubidvs,  239,  255. 

—  sonoricmis,  255. 
Peronospora,  165. 
Péronosporées,  326. 
Peroxydases,  126. 
Peroxyde  de  niangauèse,  126. 
Perrier  (Edmond),  83,  307. 
Perriraz  (J.),  200. 
Pertusaria,  317. 
Pesanteur  (action  de  la).  198. 

—  (perception  de  lu  .  .'W3. 
Peterson  (,I.),  179,  398. 

Petit  (L.  aine),  400. 
Pctromyzon,  294. 

—  ^  fluviatîlis.  345. 
Pctrosclinum  sativum,  315. 
Petrovitch,  lxix. 
Pezard  (A.),  96. 
Pfeffer,  143,  194. 
Phacus,  227. 
Phaeophores,  189. 
Phagocytose,  33,  128,  231. 
Phalangette,  112. 
Phalangides,  178. 
Plialangium,  94. 
Phallusia-,  240. 
Pliaseolus  tunatus,  121. 

—  vulgaris,  30. 
Phasmides,  88,  309. 
Phénol  (action  du),  .'6'i. 
Phénylalaninc,  201. 
Philadelplms  coronarius,  198. 
Philippe  (Jean),  390.  411. 
PhHodi7ia  roseola.  19.''>. 
PinsALix  (Marie),  219.  220. 
Phlaeotrachéides,  326. 
Phlobaphèncs,  177. 
Pholiola  adiposa,  49. 

—  fJammans,  49. 

—  squarrosa,  49.    ■ 
Phosphate  niouocalcique,  204. 

—  trisodique,  204'. 

Phosphorique  (acide),  171. 
Phospho-tungbtique  (fraction),  149,  150. 


Ul. 
,  306. 


PtiDtinus,  179,  1(S0. 

—  pyralis,  314. 
Photogéninc.  179,  180. 
Photolaciisnie,  voir  Phototropisme. 

Photo! ropisnio.  \vi,  189,  201.  222,  223  cl  suiv., 

.•i68. 
Photophéliue.  179. 
Pholosyiilhèse,  105. 
Plioturix,  17«,  179. 

—  pcnsylvanica.  314. 
Phnjgmainbia  l'uligùtosa,  89. 
Phragmoplaste,  10. 
Plirynosoma  modeslum,  ^All. 
Phy'uium,  309. 

—  pulchri/'olium,  276,  309,  310. 
Phyllobinm  spliagnicnla,6. 
Pliyllosiplum  aslcriformc,  324. 
Phyllotaxie,  427,  428. 

Phytlo.rera,  63,  84,  89. 
Phylogénèse,  290. 

—  (durée  de  la\  330. 

Phylogénie,  45,  97,  174,  330  et  suiv. 
Physa  pyrina,  404. 
Physiologie  générale,  124  et  suiv. 
Physostomym,  322. 
Phytophlora,  326. 
Phytoplancton,  .343. 
Phytostérine,  119. 
Picea  mariana,  281. 
Picrotoxiue  (action  de  la\  190,  364. 
Pictet  (Arnold),  99.  193,  196,  306. 
Pied  fourchu,  74. 
Piérides,  327. 
PieiHs  brassica-,  192,  305,  .307. 

—  metra,  .307. 

—  viaurilanica,  307. 

—  rapœ,  307. 

—  woUastoni,  .307. 
PiÉRON  (Henry),  356. 
Pigeon,  150,  151. 
Pigeons,  85, 145,  152,  154. 
Pigmentation,  loi. 

Pigments,  ix,  2, 120.  132, 140,  142,  188  et  suiv. 
•  251. 

—  niélaniques,  120. 

—  icspiratoires,  121. 
PIGORIM  (L.),  314. 
Pileuse  (couverture),  331. 
Pin  maritime,  70,  196. 
Pinéal  (œil),  191. 

Pinéale  (glande),   191. 

Pingouin,  338. 

PINTNER  (R.),    407. 

Piophila  casei,  260. 

Pipéridino,  218. 

Pipit  des  prés,  .347. 

Pitt,  .363. 

Pituitaire  (glande),  voir  Hypophyse. 

Placenta,  1.55,  221. 

Plaetzer  (Hilda).  xvi,  165, 

Plagiolepis  longipe.s,  320,  .32I. 

Plaies,  XL  et  suiv.,  .56,  200,  216. 

Planaires,  1.39. 

Planaria  maculata,  361. 

Plaaorbe,  15. 

«  Plantes  osmitiques  »,  197. 

Plaquettes  vitelliues,  29. 

Plasmodes,  51,  52. 


462 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Plasmosomes,  7. 
Plastides,  li2U. 
Plasiochondries,  240. 
Plastosomes,  7,  240. 
Plastosomienne  (théorie),  xii,  240, 
Plate  (L.),  276,  293.  308. 
Plateau,  176. 
Platystemon,  298. 
Platystigma,  298. 
Plérocercoïde,  322. 
Pleurobranchœa,  162. 
Pleurodeles,  112. 
Pleuronectes,  187. 
Pleurothotonos,  224. 
PLOCQ  (E.),  347,   376. 
Plomb  (action  du),  69. 
Plolgh  (Harold  H.),  26,  264,  265. 
Plumes,  122. 
Plymouth  Rock,  84. 
Pœcilogonie,  287. 
Poils  absorbants,  208. 
I*ois,  69. 

Poisons  (action  des),  ."564. 
Poisson-chat,  voir   Amiurus  nefrit/osKj:. 
Poissons,  74,  111,  112, 189,  206,  322.  Voir  ;iu>^i 
aux  noms  d'espèces. 

—  (audition  des),  308. 

—  (coloration  des),  326. 

—  (distribution  des),  344. 

—  (forme  des),  4.30. 

—  (migrations    des),  343. 

—  (mortalité  des),  312. 
Pi.larite,  17,  32. 

—  axiale,  75. 
POLICARD  (A,),  5,  200,  231. 
PoUcn,  269,  424. 

—    amylifère,    31. 
l'OLLITZER  (R.),  182. 
l'olyarthra  platyplera,  32. 
Polydactylie,  73,  74,  241. 
Polycmbryonie,  59.  84,  88. 
Polyeryus  rufescens,  334. 
Polygonum,  122. 
Polyhybridisme,  241. 
Polymasligines,  21. 
Polymérie,  240,  241. 
Polymérisation,  112. 
Polymorphisme  métagénique,  97  et  suiv. 
Polynévrite,  145,146,  151. 
Polynoc,   316. 

—  Freudenbergi,  309. 
Polynucléose,  215. 
Polypcptides,  118. 
Polyspermie,  62. 
l'olyspermiques  (embryons),  63. 
Polystiéliués,  45. 

l'olylriclium  juniperinum,  xv,  26. 
Polytrophophiles  (organismes),  143. 
PONCIUS  (vicomte  de),  347. 

Ponts   intercellulaires,  7. 

POPl'ELBAUM,  95. 

Populus,  198. 

Porc,  256.  I 

l'orphyrophores,  189. 

l'ouTER  (Lclia  T.),  31,  37. 

l'oKTiKU  (Paul),  XII,  142.  144,  320. 

l'osi branchial  (corps),  108. 

l'iilamophilcs,  345. 


Potassium,  133. 

—  (action  du),  69,  209,  358. 

—  (sels  de),  190. 
Potentialités,  65. 
POTTIEK  (J.),  110. 
Poule,  101. 

—    (production  d'œufschez  la),  279,280. 
Poulet,  74, 185. 
Poulets,  246. 

—  (croisement  des).  269. 
Poulpe  (réactions  du),  405. 
Poumon,  122. 

POYARKOFF  (E.),   15,  98. 

Praxkerd  (T.  L.),  223. 

Préémail,  53. 

Préformistes  (doctrines),  50. 

Prèles,  165. 

Préluciférinc,  181. 

Prenant,  8. 

Présence  ou  absence  (théorie    de),  xii,  \xi\. 

237.  259,  270. 
Primates,  11. 
Pritchard,  308. 
Pi'oammocctes,  294. 
Proboscidea,  333. 
Procercoïde  (larve),  322. 
Produits  sexuels,  22  et  suiv.,  61,  169. 

—  —    (maturationdes),  xx,30etsuiv. 

—  —    (origine   embryogéniqae  des), 

23    et  suiv. 
~      (structure  des  prodmts  mûrs),  31    ei 
suiv. 
Pro-(Estrum,  171. 
Prognathisme,  338. 
Progrès,  432. 
Promitosé,  19. 

Prorliynchus  applanatus,  368. 
Protandrie,  voir  Prolérandrie- 
Prolase,  418. 
Protéines,  18,185. 
Protéolyse,  166,  205,  217,  218. 
Protérandrie,  95. 
Protérogynie,  95. 
Proteus  vutgaris,  301. 
Protoplasme,  55, 

—  (structure  du),  5. 

—  supérieur,  8. 
Protorhabde,  67. 
Protozoaires,    10,  290,  3,'.3,  .334. 
Proivatekia,  21. 

Prunus  ccrasifera,  49. 

—  pumila,  49. 

—  Laurocerasus,  121. 
Prussique  (acide),  15, 
PuziBRAM(Hans),  44,  55.  77,  78. 
Przibram  (Karl),  137,  183. 
Pspudo-anaérobies,  218. 
Pseudobranchie,  168. 
l'seudococcus  cyotonis,  321. 
Pseudo-grossesse,  170,  171. 
Pseudogynes  (fourmis),  335. 
Pseudohermaphrodilisme,  86. 
Pseudopodes,  333. 

—         (formation  des),  17,  18,  19. 
Pseudospermies,  25. 

Psychologie  aniinale,  395,  598  e*  suiv.,  43S. 
—  anormale,  407  et  suiv. 

infantile,  400  et  suiv. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


4f)3 


3117 


P>\cliologit'  coiiii)arcc,  39.')  cl  suiv. 

—         de  la  façon  d'agir  (behavioi\ 
398. 
slrucluiale,  397. 
l'sychonévroses.  'Ml.  388. 
l'sychides,  88. 
l'iéridosporinos,  33.'». 
l'ieris  aquilitux,  122.  ir>.>. 
l'teroclimi  patimi.  19,'>. 
PliMOpodcs,  .308,  328. 
l'tirotrarhea,  162. 
Pucerons,  178.    31»). 
iniliuonés,  95.  307. 

PUNNETT,   .327. 

Pupille  ^dilatation  de  la),  3(>:>. 
Pi  TTEU  (,Augu,>it).  143. 
Pyridinc,  218. 
Pyrocatéchiue.  115. 
l'ijlhon  moluinis.  310. 

QUAGLIARIELLO  (Y.).    137. 

(^)iiinine,  218. 

—        (action  de  lai,  190. 


Kabaid  (E.).  Mil.  \v,  23(1.  257,  295,  314, 
402,  403.  431.  432. 

Kmjep.  (Oian  L.l.  207. 
Rabique  (virus  .  160. 
Rabl  (C).  111. 
Races,  173. 

—  géographiques,  306. 

—  humaines,  431. 
Racine,  128,  223.  273. 
Radium  (action  du),  70,  209. 
P.afliuose,  16i. 

Rage  (hérédité  de  la),  2^8. 
Raie,  212,  213. 
Raison,  377, 
Raja  balh,  372. 
Rajat  (H.),  208. 
Ramier,  185. 
Ramoino  (P.),  153. 
r.ana,  76. 

—  argentinu.  207. 

—  catesbiana.  67,  89. 

—  esculenta,  51,  331. 

—  fusca,  51,  331. 

—  pipiem,  66.  67.  72,  89,  169. 
Ra>soM  (Fred),  207. 

r.ANSOX  (S.  W.),  353,  359. 
Itanunculus,  121. 
l'.apaces,  188. 
P.M'HAËL  (M"«  A.),  214. 
P.APPLEYE   (W.  C).  184. 

Rasmlson  (Hans),  268. 

Rate,  193,  221. 

Rats,  57,  102,  153,  183,  207,  2^6,  249,  250,  251. 
252,  256,  260,  295. 

P.ayous  de  P^iJntfreu.  voir  Rayons  X. 

P.ayous  X  (action  des),  121,  202,  213. 

Reagan  (Franklin  Peavee),  370. 

Rebière,  437. 

Reboissin  (K.),  400. 

Recurvirosti^a,  SW. 

Pvpceasivité,  xxiii.  xxv,  259.  Voir  aussi  Héré- 
dité mendélicnne  et  Facteurs. 


Recoupement,  voir  Crossing-over. 
REDHEI.D  (Alfred  C),  190. 
Redfield   (Elizabeth  S.  P.),  187. 
Redeieli»,   247. 
Réductases,  113. 
REED  (E.  L.),  126,  137. 
Réflexe  dépresseui',  359. 

—  complexe,  398. 

—  salivaire,  404. 
Réflexes,  XIV,  XVIII,  365.  .366, 

conditionnés,  243,  394,  395. 

—  cutanés,  356. 

—  inconditionnés,  394. 
Refroidissement,   183. 
Régénération,  44,  55,  60,  75  et  suiv.,  222. 
Regmer  (Pierre),  198. 

Régulation,  141. 

—  Ihermiquc,  182. 

Reu,  280. 

Reimers  (J.  11.  W.  Th.),  242. 
Rein,  168,  174,  175,  208,  209,  210. 
Reinders,  438. 
Reischle  (Ferdinand),  114. 
Remlinger  (P.),  160. 
Rénale  (sécrétion),  174,  175. 
Renaut  (J.),  8,  345. 
Renner  (O.),  XVII,  235,  284. 
Reniera,  95. 
Reproduction,  .345. 
Reptiles,  188,  189,  191,  371. 
Résonance  (Uiéorie  de  la),  369. 
Respiration,  15,  142  et  suiv.,  165,  17Â. 
REITERER    (Ed.),     166. 
Rétine,  368,  370. 
Rétinule,  368. 
RETZIUS,  33,  94. 
Rêve  (états  de),  .387. 
Rhabdome,  368. 
Pihamnose,  164. 
Rhéotropisme,  229,  230. 
Rhinocéros.  427. 
lîhizina  mululata,  47. 
Rhizochrysis,  334. 
Rhizopodes,  333,  334. 
Rhizophora  manglc,  xvii,  281,  312. 
Blinmnleum  microplerum,  26. 
RllUMBLER,  17,  190,422. 
Rlius  dii'ersiloba,  119. 

—    laiirina,  119. 
Rhynchehnis  limosella,  77. 
Rliyncliomonas  marina,  273. 
Rliytidoponcra,  334. 
RICCA  (U.),  XVII,  231. 
Richards  (A.),  9. 
RlCHET,  318,  .358. 
Ricin,  58. 

RiDDLE  (Oscar),  85. 
Rigidité  cadavérique,  185. 
PviGNANO  (Eugenio),  392. 

P.IOS-HORTEGA  (P.),  95. 

RiPPEL  (A.),  15,  113. 

P>iz,  122,   145,  146  et  suiv. 

Robert,  424. 

ROBERTSON  (BrailsfordR.),xi,  LViii,  L1X,14,  26. 

Robin  (Albert),  185. 

RocHAix  (A.),  215. 

ROCHON-DUVir.NEVUD  (A.),  368. 

Rocci  (U.\  123. 


464 


TABLE  ANALYTIQUE. 


RôDEU  (Ferdinand),  142, 175,  415. 
RÔHMANN  (F.),  115. 
RoEMEK  (Th.),  249. 
ROEPKE,  267. 

Roger  (II.),  xiii,  175. 

ROGERS  (James  li.),  169. 

RonDE  (E.),  51,  52. 

Rohde  (Karl),  16. 

Rouille  noire,  324. 

RoMMEL  (George  M.),  279. 

Ronchelmaîs  (Nadia).  115. 

RONDONl  (P.),  xiii,  154. 

Ropalies,  188. 

Rothschild  (Sir),  .'.'18. 

Rotifères,  32,  88,  91,193,  2fi9.  Voir  aussi  aux 

noms  d'espèces. 
Rûsa,  269. 
R0SE\  (F.),  322. 

ROSÉNBUSCH,  20. 
ROSENSTADT  (B.),  6. 

Rosts,  285. 

Rosscrolle  polYglotte,  347. 
—        verderolle,  347. 
RosS!  (G.),  353. 

RoiBAiD  (E.),  293,  302,  323,  401. 
Roule  (Louis),  332,  343. 
Roux,  428. 

RUBELI,  280. 

Rubidium,  133. 
RUBINSTEIN  (M.),  210. 
Rudimentaires  (organes),  276,  310. 

RUFZ  DE  La  VISON,  LIV,  LV,  LXV. 
RUGE  (G.),  71. 
RUHLAXD,  16,  164. 

liunicx,  165. 
Ruminants,  427. 
RUND  (Gudrun)   372. 
RUSSEL  (E.  S.),  414. 
RUSSEL  (S.  B.),  398. 
IHussula  delicn,  116. 
Rut,  139,  170,  171,  172. 
RUTGERS  (A.  A.  L.),  XV,  30. 
Ryhmer  (P.),  120. 
Rytlime,  178,  222, 223,  .•562. 

—  des  marées,  .362. 

~  nycthéméral,  191,  ."'.62. 

l'.ylliiiies,  106. 
Hythmiques  (mouvements),  310. 


.Sabot,  112. 

Sac  embryonnaire,  xv,  30,60. 

Saccliarine,  11. 

Saccharomyces,  44. 

Saccharose,  xvi,  113,  164,  219. 

Sacculina,  84. 

SACns,  223. 

.Sacs  lymphatiques,  141. 

Sagarlia,  362. 

—        luciac,  362. 
Sagiltaria  sagiltasfotia,  49. 
Saint-Hiiaire,  162. 
Saint-Saëns  (C),  376,  433. 
Salamandra  atra,  286. 

—  muculosa,  286. 

Salamandre,  170. 
Salarias,  .308. 
Salines  (solutions),  voir  Sels. 


Salinité,  230. 
Salive,  173. 
Satix,  198. 
Salkind,  169. 
Salmo,  332,343. 

—  salar,  344. 
Salvarsan  (action  du),  33. 
Salvelimis  fonlînalis,  190. 
Samîa  cecropia,  24. 
San-Francisco,  346. 

Sang,  117,  118,  122,  142,  165  et  suiv. 

—    (digestion  du),  162. 
Saponine  (action  de  la),  207. 
Sarcome,  57. 
Sardine,  93,  343. 
Sargus,  143. 
Sarkar,  243. 
Saumon,  voir  Salmo. 

—  (spermatozoïdes  du),  33. 
Sauvageau  iG.),  4,  97. 
Savart,  370. 

Sawyer  (M.  Louisel,  23. 
Sawyer  (W.  H,),  49. 
SCHAEFFER  (Asa  A.),  18,  227. 

SCHAFFER  (K.  L.),   370. 

SCHANZ  (Fritz),  15. 

SCHAUMANN,   145,   146. 

SCHAXEL  (Julius),  51,415. 

SCnERFFEL,  334. 
SCHIEFFERDECKER  (P.),  173. 
SCHIERBEEK  (A.),  335. 

Scliislocerca  perpgrina.  217. 
Scliizopliylliim  sabulosum,  70. 

SCHLEIP,  52. 
SCHLESSINGER,  156. 
SCHMIDT  (W.   .1.),  188,  371. 
SCHMIDT  (P.  J.),  194. 
SCHMIDT,  309. 
SCHMITZ  (H.),  312. 

SCHOFIELD  (Richard  O.),  248. 

SCHREINER  (A.),  11. 
SCHREINER  (K.   E.),   11. 
SCHREINER,  148. 
SCHREINER,  240. 

SCHRODER  (Bruno),  293. 

SCHULMANN  (E.),  160. 
SCHULTZ  (Adoll),  73. 
SCHULTZE  (F.),  370. 
SCHULZE   (P.),  192. 

SCHUMACHER  (Sicgmoiid  V.),  280. 

SCHÏIRHOFF   (P.  N.),  XV,    10,  21. 

SCHïissLER  (Hermann),  10. 
SCHUSTER  (Wilhelm;,  277. 

SCHWALBE,  355. 
SCHWEITZER,  94. 

Scissiparité,  61. 
Sctcroderma  vennicosum,  74. 
Scorbut,  152, 153,  154. 
Scripps  (Institut),  238. 
Scott  (William  Berryman),  419. 
Scyllitun,  167. 

—  canintUi,  186. 

—  catulus,  212,  213, 
Siiiliiinonas  pusilla,  10. 
S('-i)acécs  (glandes),  173. 
Sécheresse  (adapt;ition  à  la),  81. 
Sécrétion,  15, 168  et  suiv.  Voir  aussi  Glandes 

—  digesUve,  173. 


TAHLE  ANALYTIQUE. 


4or 


Si'-fixlion  inliMiic.  xill,   SO,  1()8,   109  el  suiv., 

331,  3s:>.  .'i22. 
Ske  vPi(Mi('\  293. 
SEEBECK,  3ti9. 
seei.ujei»,  Vi. 

Segmintation,  'A,  (>'i,  'iW.  Voir  aussi  DifliTon- 
ciation. 

—  en  spiralo,  02. 
Ségrégation,. ÎOO  et  suiv. 

—  des  caractères,  xxi. 

—  géographique.  239. 

—  soniatiquc,  .'508. 
Seidei.I-,  1'i9. 

SEILER  (J.\  89. 

sélaciens,  1()7,  180,  210. 

Sélection,   XVII,  2M,  253,    200,    201,    205,   292, 
?it5. 

—  arlilicielle,  30^i. 

—  naturelle,  .303. 

—  sexuelle,  .30.). 
Sels,  l.Vi,  199. 

—  (action  îles).   0,  12,  13.  40,  ?i8.  133,  141, 

190,  207,  358. 
SÉLYS-LoNGCiivMPS  (Marc  de).  45. 
Sf.Mon,  310. 
Scmpcrvivinn,  283. 
Séuescence,  02. 
Senft,  10'». 
Sensations,  385. 

' —  musculaires,  380  et  suiv. 

—  organi((ues,  380  et  suiv. 

Sensibilité,  1". 
Sensitive,  231. 
Sentiments,  377,  385. 
Sepia  ol'ficinalis,  302. 
Séquoia,  306J 
Serpents.  220. 
Sérum  de  cheval,  205. 
Sérunis,  211  et  suiv.,  419. 
.Sessile  (vie),  45. 
Sessions  (Mina  A.),  412. 
Setchell  (\V.  a.),  340. 
Setchenow,  394. 
Sexe,  82  et  suiv.,  173,  174,  307. 

—  (caractères  liés  au),  84. 

—  (détermination  du),  xxxii,  xxxiv,  32,  63, 

84,  90,  91,  94. 

—  (prédiction  du),  85. 

—  (transmission  du),  xxxii,  94,  268. 
Sexes,  439. 

—  (proportion  des),  88,  89,  95. 
Sexualité,  82. 

Sexuel  (dimorphisme),321. 
Sexuelle  (reproduction),  44. 
Sexuels  (chromosomes),  xxxir. 

—      secondaires    (caractères),    82  et  suiv., 
\  84,  96,  305,   306. 

Sève  des  végétaux,  280,  281. 
Seveuson  (B.  O.),  74,  256. 
SHAFFER(EImer  L.).  31,  182. 
SUAMEL  (A.  D.),  285. 
Shakpe  (J.  Smith),  210. 
SHiMA.Mi  RA  (Torai),  122,  150,  1.51. 
Shufeldt  (R.  W.),  277. 
SHiLL  (A.  Franklin^  xiii,  88,  235,  242.  299, 

303. 
Shlmway  (Waldo),  161. 
Siamoisisme,  72. 

L*ASNÉE    BIOLOGIQUE,    XXII.    1917. 


SiDNEV  IVl  SS,  202. 

SIEMENS  (W.  \V.),   247. 

SiEllP  (Ilcrmami),  49. 

Silplui,  .3.54. 

Silice,  122. 

sii.vestui,  88. 

Simon,  .378. 

Simpson  (Ed.),  145. 

Simpson  (.1.),  93. 

Sinupi.s,  222. 

Singes,  73,  173,  17'i. 

SlNNOTT  (E.  W.),  290,  341. 

Slnusoinégalie,  .338. 

Si|)ho,  .334. 

SIphonophores,  101. 

Sipunculus  nudus,  143. 

Sirenid,  333. 

Sitotroga  crrenlella,  328. 

SI/.ERANNE  (Maur  de  la),  410. 

Sldminia,  59. 

Skinner,  148. 

SUunk,  305. 

SI.OTOPOLSKY  (Benno),  439. 

Smcrintlius,  267. 

Smititcinii,  298. 

Smith  (Claylon  O.),  49. 

Smith  (Erwin  F.),  xvi,  57.  58. 

Smith  (G.),  84. 

Sodium  (action  du),  69. 

—  (sels  de),  190. 
Soie,  122,  176. 
Soies,  335. 

SOKOI.OWSKY  (Alexander).  313. 
Sol,  105. 
Soleil,  54. 
Solutions,  197. 
Sommeil,  387. 
Siimnambulisme,  387. 
Sorbus  Aria,  240,  247. 

—  aucupario,  240,  247. 

—  quercifolia,  246,  247. 
SORBV,  121. 

SORET,  201. 
SOUÈGES  (P..),  49. 

SOULA  (L.  C),  205. 

SOILEYET,  328. 

SOULIÉ,  381. 

Souris,  24,  245,  252,  255,  256,  257.  260. 

—  chanteuses,  272. 

—  jaunes,  260,  261. 

—  ((  luxées  1),  257. 
• —      valseuses,  296. 

Souvenirs,  voir  Mémoire. 
Spaeth,  191. 
Sl'AlN,  IMX. 
Spalula,  .340. 

Spécificité  cellulaire,  50  et  suiv. 
Spee,  53. 
Spencer,  398. 
SPERLICH  (Adolf),  177. 
Spermatocytes,  25. 

Spermatogénèsc,  24  et  suiv..  31,  37.  169. 
Spermatogonies,  23,  31. 
Spermatozoïde  (action  du),  38,  62. 
Spermatozoïdes,  15,  65,  90.  Voir  aussi  Produits 
sexuels. 

—  atypiques,  90. 

—  centrifugés,  197. 

30 


406 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Spermatozoïdes  rudinienlaires,  32. 
Spermies  apyrènes,  26. 

—       oligopyrcues,  26. 
Spermophile,  193. 
Spliœ7~ocarpus,  96. 
Sphère,    10,   50. 
Spliinx,  196. 
Spliodromanlis,  78. 

—  bioculala,  55. 

Splnjnclomyrmex,  334. 
Spicules  d'épongés,  67,  U2b. 
Spio  Martinensis,  286. 
Spirales,  ?i26,  427. 
Spirochètes,  323. 
Spirogyra,  xvi,  82,  16?»,  163,  208. 
Splanchniqucs  (action  des),  117. 
Spoeiir  (II.  A.),  55,  134,  418. 
Spondijlomonun,  227. 
Spongioplasme,  50. 
Spongieux  (tissu),  428. 
Sporodinia  grandis,  281,  282. 
Spratt,  219. 
Squelette,  74,  429. 
Squeleltiques  (productions),  424. 
Standfuss,  267. 
Stanton,  150. 
Staphylinides,  316. 
SUiplujllca,  329. 
Staphylocoque  doré,    212. 
Staphylocoques,  15,  216. 
Starch  (Dan.),  376,  406. 
Stauk  (Peter),  49,  230,  273. 
Stalohlastes.  45,  61. 
Statolithes,  223. 
Stauropus  fugi,  316. 
Stchepkina"  (M""  F.  V.),  188. 
Stéarique  (acide),  216. 
Stkche,  24. 
Steenbock  (H.),  155. 
Stefamm  (A.),  369,  370. 
Stefanski  (Witold),  160. 
Steigleder  (Emil),  259. 
Steiner(P.),  346. 
Stempell  (W  .),  415. 
Stenonolales  (fourniis),  334. 
Stérilité,  155,  171,  258,  263,  269. 
Stern  (Lina),.  220. 
Sterner,  31. 
Slicliococcus,  317. 

Stigcosporium   Maraltiaccarum,  325. 
Stober  (J.  P.),  112. 

Stockard  (C.  R.),  24,  139,  172,  244,  245. 
Stolomca,  45. 

Stomacales  (contractions),  156. 
Stomates,  424. 
Stomps  (Théo    J.),  274. 
Stone  (Dorothy),  314. 
Strepsinema  (stade),  27. 
Streptognathie,  332. 
Striciit  (van  der),  28. 
STRiM)BER(i(IIenrik),  322. 
Stkinger (Caroline  p].),  139. 
Sthobell  (K.  C),  267. 
Stroiii.  (J.),"348. 
Sli-ongylocenlrotus,  tVi. 
Strontium,  208. 

—  (action  du),  69. 

StroplutntUus  (action  du),  207. 


Strychnine,  160,  190,  205,  206,  360,  364,  365. 

Stuber,  216. 

Studmcka  (F.  K.),  52,  294. 

Sturnella  negtccta.  341. 

Stirtevant  (A.  H.\  262,  264,  265. 

Stltzer  (A.),  165. 

Suberites  massa,  143. 

Substitution  complexe,  398. 

Sucre,  118,  129,  163,  174,   176. 

—      primaire,  16^1. 
Succi,  157. 
Suçoirs,  .326. 

Sudoripares  (glandes),  173,  ,313. 
Suggestion,  387. 
Suisse  (faune),  347,  349. 

SUKATSCHOFF,   52. 

Sulpho-conjugués,  417. 

SUMN'ER  (Francis  B.),  238,  255.  306. 

Surdité,  409,  410. 

Surhommes,  406. 

Surrénales  (capsules).  171.  191. 

Survie,  120. 

SUZLKl,  150,  151. 

Svanberg  (Olof),  116. 

SVEDBERG,  438. 
SVEDELItS  (N.).    111. 
SWIXDLE  (P.   p.),  XllI,  386. 
SWINGLE   (W.    W.),   67. 

Sycomore,  277. 

Symbiose,  xvii,  315  et  suiv..  320. 

Symbiotes,    320. 

Symétrie,  51,  110,  111  et  suiv. 

—        bilatérale  111. 
Sympathique  (système),  191,  408. 
Sympliilie,  316. 
Synaptula  liydriformis,  141. 
Synchaela,  195. 

Synclirones  (mouvements),  voir  Mouvements. 
Synchronisme,  178,  179. 
Syndactylie,  241. 
Syndiérèse,  19. 
Synergie,  208. 
Syringa  vulgarîs,  165. 
Système  nerveux,  xiv,  183,  191,  351  et  suiv. 
Systèmes   de  réaction,  258. 
SZYMA\SKI  (J.  S.),  177,  371,  372. 


Tabac,  158. 

—  (action  du),  393. 
Tachyphylaxie,  208. 
Tact,  371. 

Tactiles  (animaux),  371. 

—  (sensations),  230. 
Tactismes,  voir  Tropismes, 
Taille,  116,  420,  421. 
Talaeporid  lubulosa,  89. 
Tandler,  94. 

Tannin,  .177,  312, 

Taret,  346."^ 

Tarin,  2(>9. 

Tartrique  (acide),  219. 

Tatou,  84. 

Taurocholique  (acide),  132. 

TaxHs  baccata,  47. 

—  camidensis,  47. 

TAYI.OR  (H.  F.),  312. 
Téléologie,  415. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


467 


Télt-osUVns,  187. 

r('lé|>honi(itie  (llu'-orio  aeoiisli(|ue),  .%i>. 
Tempcinlurc  (aclion    «le  \n\  55,  93,    UVi,  l'iO, 
151,  191,  1<«,  198,  26!|,  ,Vil. 

—  (ailaplalion  à  la),  1$2,  IW. 
Tcncbrio,  l'i3. 

Tension  de  dissocialion,  l'i.S. 

—  superliciclle,  17,  19,  212,  -'i21,  'i22,  'i23, 

UVi. 
Téosinle.  263. 
Tekao  (11.1,  259. 
Téralogénèse,  70  et  suiv. 

—  exprriinenlalc,  71  et  suiv. 

—  naturelle,  73  el  suiv. 
TERM.W  (L.  M.},  406. 

^Ternùlophilie,  316. 
Tkrhy  (George  S.),  xui,  66. 
Tesls,  'lOO. 

—      mentaux,  377,  378,  379,  380. 
Tétanie,  170. 
Têtards,  169,  170,  201. 
Tétraglycylglycine,  211. 
Tetrahybrides,  300. 
Télrasonies,  7. 

Telrasticlius  Xatilliomclœnœ,  iOl. 
riuilictrum,  59,  60,  121. 
Tliauribux  denliculala,  3?i0. 
Thayer.  326,  327. 
Thécaniœbiucs,  33^1. 
Thermo-excitatrices  (substances),  183. 
Thermn-inliibilrices  (substances),  182,  183. 

TUEUNE,  XVII,   315. 

Thompson  (D'Arcy  W.),  xiv,  lviii,  420,  'i23. 

Thompson  (El.  Loek),  404. 

Thompson  (W.  II.),  163. 

Thomson,  85. 

Thon,  3^3. 

Thorium,  121. 

Thorndike,  398. 

ThMiuis,  XIII,  67,  72,  169,  170. 

—  (extrait  de),  169. 
Thyroïde,  xiii,  72,  168,  169,  ^22. 
Thyroïdectomie,  66,  169. 
Thyroïdienne  (alimentation),  66,  67,  161. 
Thysanoptères,  98. 

TICHOMIROFF,  37. 

Tics,  387. 

Tinca  vulgaris,  173. 

TINEL,  381. 

TlSCHLER  (G.),  31. 

Tison  (Adr.),  335. 

TISSIER  (II.),  216. 

Tissus  (culture  des),  105,  106. 

Tobler  (F.),  315. 

TOLDT  (K.  jun.l,  71. 

Torpille,  212,  213. 

TORSTEN  THLMBERG,  lUS. 

Tortue,  23. 

Tortugas,  342. 

Tourbe,  118,  148,  149,  150. 

—  bactérisée,  148,  149,  150. 
TouRNAï  (A.),  379. 

Tower  (William  Lawrence),  243. 

TOWNSEND,  313. 

To.iopneustes,  33. 

TOYAMA,    237. 

Trabut  (M.),  263,  294. 

Trachclomonas,  225,  227. 


Tniiiirlomonas  inlcrmrdia,  226. 
—  volvocina,  226. 

Trachées,  425. 
Trndesrantia  occidenlalis,  34. 

—  pilosa,  34. 

—  cuY/nuV»,  XV,  21. 
Traumalotropisino,  230. 
Travail,  134,  183,  185,  388,  389. 
Triholiiim  confusion,  202. 
Tributyrino,  204. 
Triclirckus  tnlirostris,  .329. 
Trifolium  rcpe.viun,  68. 

—  siubterrancum,  315. 
Trislycylglycine,  211. 
Triltium  cernuum,  74. 

—  ci'cctum,  74. 

—  fjiganteum,  74. 

—  (jvandipnrum,  74. 

—  nivale,  74. 

—  ovalum,  74. 

—  rccurvatum,  74. 

—  sentie,  74. 

—  sessite,  74. 
Triton,  94. 

Triton  cristalus,  120. 
Tritons,  27. 

Troglodytes  (oiseaux),  277. 
Troglotrémides,  321. 
Tvof/oderma  tarsale,  162. 
Troland  (L.  Th.),  XI,  XIV,  367,  417. 
Tronquées  (ailes),  265. 
Tropucohim  nuijus,  229. 

—  u.vius,  164. 
Tropiques  (flore  des),  281. 
Tropismes,  221  et  suiv. 
Truites,  332. 
Trypanoplasma,  21. 
Trypanosoma  Lr.wisi,  20. 
Trypanosomes,  16,  20. 
Trypsine,  114. 
Tryptophane,  115. 
Tryptophol,  114. 
TscHERMAK  (A.  von),  269. 
TscnuDi  (von),  250. 

TSIKLINSKY  (M""),  216. 

Tubercules  nuptiaux,  96. 
Tuberculose,  122,  216. 

TlFFIEU,  XLIX,  L,   LUI. 

Tuja  occidentalis,  281. 
Tulipe,  2. 
Tumeurs,  57. 

—  malignes,  152. 

TUNMANN  (O.),  111. 

Tijdœa,  231. 

Tyrosinase,  192. 

Tyrosine,  115,  192,  201,  217,  218. 

Tyrosol,  114. 


Ubish  (G.  von),  263. 

Uhlenhuth  (Eduard),  xiii,  99,  170. 

Ultraviolets  (rayons),    105,  201,  202,  212,  213. 


Unio,  187, 
Uracil,  118. 
Uranoscopus,  187. 
Urée,  11,  174,  218. 

—    (action  de  F),  210. 
Urine,  116. 


468 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Uroliypotensine 
Uropellidcs,  220. 
Ursprun'g  (A.),    S'J. 
Urlicants  (poils),  277. 
Utérus,  170,  171,  172. 


Valilkampia,  10,  20. 
t'allisncria  spiralis,  23. 
Va^stee.nberge  (Paul),  217. 
•  Vaisseaux  blaucs  »,  167. 
Vaccins,  215. 

Vaso-constriclion,  220,  221. 
Vaso-dilatalion,  220,  221. 
l'anessa  antiopa,  229. 
Vanesse  petite  tortue,  200. 
Vancssa  urticœ,  307. 

—  —      botaudi,   307. 

—  —      cliincnsis,  307. 

—  —      connexa,  307. 

—  —      conscnUmea,  307. 

—  —      iclinusa,  307. 

—  —      suixica,  307. 

—  —      zizana,   307. 

VallE  Miranda  (Francisco  Goniez),  301. 
Vacuoles  contractiles,  278. 
Vaisseaux,  ^28. 
Variabilité  potentielle,  2%. 
Variation,  xwix,  271  et  suiv.,  2%. 

—  (cas  niniarquables  de),  277. 

—  (causes  de  la),  277  et  suiv. 

—  continue,  298. 

—  de  l'adulte,  275. 

—  des  instincts,  277. 

—  discontinue,  298. 

—  (formes  de  la),  275  et  suiv. 

—  (généralités),  27^i  et  suiv. 

—  géographique,  302. 

—  par  bourgeons,  285. 

—  régressive,  276. 

—  sous    l'influence    du   milieu    et   du 

régime,  278  et  suiv. 

—  sous  l'influence  du  mode  de  repro- 

duction, 283  et  suiv. 

—  spontanée,  277. 

—  ,  (résultats  de  la),  286. 
Variations  (lixaliou  des),  297  et  suiv. 

—  (origine  des),  239. 

—  (production  des),  il7,  Ù18. 

—  saisonnières,  195. 
Variété  (notion  de),  296. 
Vegezzi  (G.),  121. 

Velu  (H.),  217. 

Venimeux  (appareil),  220. 

Venins,  220  et  suiv. 

Vent  (action  du),  70,  196. 

Ventouses,  188. 

Véralrine  (action  de  la),  207. 

Ver  à  soie,  .37,  237. 

Fcrbasciim  hlallaria,  283. 

Ver  de  terre,  71.  Voir  aussi  Lumhrkiis, 

Verdozzi  (C),  171. 

Verhoeff  (K.  \V.),  334. 

Veronica  chamaedrys,  283, 

Verpy  (G.),  221. 

Vertébrés,  111,  112,  197,  M'i,  331, 

—         (évolution  des),  419. 
Verworn,  xxw,  Ulb. 


Verzar  (Fritz),  215. 

Vessie  natatoire,  186,  187,  361. 

Viande,  l'i6. 

}  iburmnn  opulu.s,  198. 

ViCARi  (E,  iM.),  207. 

Vie,  417,  418, 

—  aseptique,  202  et  suiv. 

—  (continuité  de  la),  61. 

—  (durée  de  la),  102,  104,  202. 

—  latente,  193,  194. 
Vigne,  268, 

Vin,  113,  155,  219, 
VINCENS  (Fr.),  49. 
Viscum  album,  223. 
Vision,  191,  367,  368,  .383  et  suiv. 
Visuelle  (excitation),  367,  368. 
Vitalisme,  317. 

Vitamines,    xiii,   145,   146,  147,    148,  149,   150. 
151,  152,  15.3,  155. 

—  antineuriliques,  145,  146. 
Vitellogénése,  29. 

Vilellus,  50. 

}  ilis  riparia,  268. 

—  7-upcslri.s,  268. 

—  vi  ni  fera,  164,  268. 
VOEGTLIN,   150. 
VOIGT,  L\L\, 

VoiSENET  (Edmoudl.  219. 
VoiVENEL  (Paul).  385. 
J'olkariia  rhactica,  325. 

—  umbcUifcrarum,  325. 
Volvox,  226. 

Volonté,  .377. 

Voluline,  8. 

VoGT,  94, 

Vries  (Hugo  de),  wu.  2.38,  259,  273,  274,  275. 

283,  298,  300,  301,  350,  419. 
Vue  (influence  de   la),  voir  Vision. 


Waard  (D.  J,  de),   209. 

\VAG^ER  (A.),  294. 

•  ^^'aldrapI)  »,  voir  Corvus  sijlvalicu.s. 

Wallace,  305,  327. 

WARNER  (E.  I).),  101. 

Warren  (Don  C..),  259. 

Waser  (Ernst),  121. 

VVashburn,  156. 

irasiclcivskia  druberi,  19. 

Wasmann  (E.).  316,  3.35,  402. 

^\  ASSJUTOïSi:nki\  (A.  l\l.),  xiii,  169, 

WaTSON  (J.  B.),  384,  .394.  397,  .398. 

Watt  (Henry  J.),  274,  377. 

Werber,  257. 

Werer  (A.),  71. 

Weese  (A,  O.),  311. 

W  Eli  MER  (C),  140. 

Weil  (Calherinel,  165. 

WEIL(E.),  XIII,  150,  154. 

WEINHAGEsN   (AU).  B.l,   119. 

WEIS.MANN,      XIX,     X\l,      M,.      XI. Il,      XI.IV,      XLV, 

XLVI,  .303,  .305. 
Weiss  (A.  p.),  xviii.  377,  397. 
\\ELl)0\,   303. 
Weli.er  (Joliaiiues\  110. 
WEMGER  (Wanda),   xv,  30. 
Wentiiwoutii  (Edward  N.),  248. 

WERIiER   (E.   J.),  71. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


469 


W  KnnERM*N\.  220. 

WICST  vC.  .   325. 

Wktmouk   (Mcxaiulii- .  346. 

\\  iikatstom:,  m:\. 

WiiKKi.EU   iWilliain   Moiloii),  334,  X\b. 

WiiKi.nvi.K  iMiss\  lOS. 

WiiiiMM.K  ^G.  Il.l,  132.  140. 

W  iiiTK  iW  .  A.},  :mi. 

WiiiTMAN  ;C.liarles  ()lis\  2.î;^. 

W  IMÏNEY  (I).  1).\  32,  91. 

W  lEMANN      11.    I,.l,    10. 

WiLUEU  (liiez  Whipple),  313. 
Wii.i.ivMS  (.1.  \V.\  80. 
Wll.l.HMS,    l'iO. 
\\  ii.i.is  (J.  ('..  ,  .Vil,  Vil,  .350. 
W  ILSON  (H.  W.),  62,  ()(>, 
W  rLSON  (Jamesl,  23(>. 
WniMEU  (Clirislian),  111. 
W  i>kli:r,  'i2.  2(>'i. 
WlNTEHSTElX  illaiisl,  163. 
W  INTREBERT  tP.\    186. 
W  ITSCIII,  9'4. 

WODSEDAI.EK   (J.    E.),   162. 
WOI.FK  (.Illlcsl.   115. 

WOLZOC.EN  KÏiir(('..  V.  h.  von,  317. 

Woon  (Cascy  AIIhtI  ,  354. 

WOOD  (Richard  11.),  73. 

Woons  iFrcileiiclc  Adanis),  247. 

W  ooDRt  FF  (Lorande  Loss\  106,  19'.). 

WooDWARD  (Alvalyn  E.\  41. 

Wrede  flMilz\  119. 

Wright  ;S(wal  ,  236,  2i9,  252-255. 

Wl'MiT,  3SS. 

\\ULZE\    l\osalind),  l'iO,  361. 

Wylie  (Roberl  n.\  23. 


Xanthiao,  180. 
Nauthophylles,  l.'în. 
\antliopliyllien  (pigment),  2. 


Xanllioxiiliim  Biwgci,  -^9. 
\rnodusii,  IVXi. 
\\  Idsc,  UVi. 


Vatsi'  (N.),  188. 

Yeuc.k,  .ns. 

Ycii.\  (coiileiiivs  des),  250,  260. 

—  linéaires,  30'i. 

—  (origine  des),  20!i. 
YoCoM  (llarry  (B.),   24. 
YouNG  (K.  T.),  34. 
YuNG  (Kmile),  17,  275. 


Zamioculcas  zamul'olia,  52U. 
Zea  nidcntata,  26.'?. 

—  ramosa,  262. 

—  tunicala,  262. 
Zcine,  18. 

Zelew  (Charles),  76. 

ZiETZSCHMAINN   (Ollo),  112. 
ZiMMERMArJIV,  11. 
Zinc  (action  du),  69. 
Zoi.LER  (Ad.),  168. 
Zoli.ikofer  (Klara),  5. 
Zoosporanges,  6. 
Zoospores,  ^^X^. 
ZscHOKKE  (Fritz),  .Vi5,  347. 

ZSIGMOiNDY,  l|:^8. 

ZuLLETA  (Antonio  de),  19. 
ZUNZ  (Edgard),  211. 

ZWAARDEMAKER  (H.),  209. 

Zygaena  bellargus,  ,316. 

—  icarus,  .316. 

—  occilanka,  i02. 
Zygènes,  123. 
Zijgnema,   125. 
Zyniases,  180. 
Zygopières,  l?i4.