L'ANNÉE BIOLOGIOUE
TYPOGRAPHIE FIRMIN-DIDOT ET c'"". — IIESNIL (EUnE).
L'ANNEE BIOLOGIQUE
COMPTES RENDIS ANNUELS DES TRAVAUX
DE"
BIOLOGIE GÉNÉRALE
PUBLIES SOUS LA DIRECTION DE
YVES DELAGE
MEMBRE DE l'iNSTITUT
PROFESSEUR A l'uNIVERSITÉ DE PARIS
.DIRECTEUR DE LA STATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF
Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs
SECRETAIRES DE LA REDACTION :
Partie Zoologique Partie Botanique
Marie GOLDSMITH F. PÉCHOUTRE
Docteur es sciences naturelles. Docteur es sciences naturelles.
Préparateur à la Faculté des Sciences
de Paris.
RÉDACTEUR EN CHEF POUR LES FONCTIONS MENTALES :
PHILIPPE (D' Jean), Directeur adjoint du laboratoire de Psychologie
physiologique à la Sorbonne.
vingt-deuxième: année:
1917
PARIS
LIBRAIRIE LHOMME
3, RUE CORNEILLE, 3.
1919
Volume publié à l'aide d'une subvention accordée
par la fondation H. de Rothschild.
AVERTISSEMENT
Eq raisan de la difficulté de se procurer certains ouvrages
pendant la guerre, bon nombre d'analyses ont dû être reportées
à un volume ultérieur. Le lecteur qui constaterait l'absence d'une
analyse attendue peut donc chercher si elle ne se trouverait pas
dans quelqu'un des volumes suivants.
LISTE DES COLLABORATEURS
BOUBIER (A. -M.). — Docteur es sciences. Genève.
BRACHET (A.). — Professeur à V Université. Bruxelles.
CARDOT (H.). —7 Docteur es sciences. Chef-adjoint de laboratoire à
la Faculté de Médecine. Paris.
CUÉNOT (L.). — Professeur à la Faculté des Sciences de U Université.
Nancy.
DUPRAT (G.-L.). — Directeur du laboratoire de Psychologie expéri-
mentale. Âix en Provence.
GOLDSMITH (M"" Marie). — Docteur es sciences. Préparateur à la
Faculté dés Sciences. Paris.
GUÉRIN (P.). — Prof esseur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie.
Paris.
MAILLEFER (A.). — Professeur à l'Université. Lausanne.
MARAGE (D''). — Chargé de Cours à la Sorbonne. Paris.
MENEGAUX (A.). — Assistant au Muséum. Paris.
MOREAU (F.). — Préparateur à la Faculté des Sciences. Paris.
MOUTON (H.). — Chef de laboratoire à l'Institut Pasteur. Paris.
ONFROY (René). — Assistant au service d'ophtalmologie à l'Hôpital
Laénnec. Paris.
PÉCHOUTRE (F.).-^ Docteur es sciences. Paris.
PHILIPPE (D' Jean). — Directeur adjoint du laboratoire de Psycho-
logie physiologique à lOf Sorbonne. Paris.
PRENANT (A.). — Professeur d'Histologie à la Faculté de Médecine.
Paris.
PRENANT (Marcel). — Licencié es sciences. Paris.
PUYMALY (A. de). — Licencié es sciences. Bordeaux.
ROBERT (A.). — Chargé de conférences à l' Université. Paris.
STROHL (J.). — Professeur à l'Université. Zurich.
VARIGNY (H. de). — Assistant au Muséum. Paris.
VLÈS.(F.). — Préparateur au laboratoire de Roscoff.
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TABLK DES CHAPITRES
I. La cellule.
1. Slructure et constitution chimique de la cellule et de ses parties. — a) Struc-
ture, p) Constitution chimique.
2. Physiologie de la cellule. — a.) Sécrétion, excrétion, p) Mouvements proto-
plasmiques. Y)Tactismes et tropismes. ô) Assimilation , accroissement, e) Réac-
tions de la cellule en présence des toxines, des sérums, des venins.
3. Division cellulaire directe et indirecte. — a.) Rôle de chaque partie de la
cellule dans ces phénomènes; leur cause. P) Signification absolue et relative
des deux modes de division.
II. Les produits sexuels et la fécondation.
1. Produits sexuels. — a) Origine einbryogénique de ces produits, p) Phénomènes
de leur maturation : réduction chromatique, modifications cytoplasmiques.
y) Structure intime des produits mûrs.
.>. Fécondation. — a) Fécondation normale, p) Mérogonie. Fécondation partielle,
pseudogamie. y) Polyspermie physiologique (pseudopolyspermie).
m. La parthénogenèse. — «) Prédestination, structure, maturation de l'œuf par-
thénogénétique. p) Conditions déterminantes du développement parthénogéné-
tique. Parthénogenèse expérimentale, y) Alternance de la parthénogenèse et de
l'amphimixie. Parthénogenèse exclusive.
IV. La reproduction asexuelle. — a) Par division : schizogonie; autotomie repro-
ductrice, disséminatrice, défensive, p) Par bourgeonnement, y) Par spores.
V. L'ontogenèse. — a) Isotropie de l'œuf fécondé ; spécificité cellulaire. P) Différen-
ciation anatomique; dififérenciation histologique et processus généraux, y) Les
facteurs de l'ontogenèse-, tactismes et tropismes, excitation fonctionnelle, adap-
tation ontogénétique; biomécanique. ,
M. La tératogénèse.
1. Généralités ; lois et causes de la formation des monstres.
2. Tératogénèse expérimentale : <
a. Soustraction d'une partie du matériel embryogénique : a) à l'œuf entier
(ootomie); p)à l'œuf en segmentation ou à l'embryon (blastotomie).
b. Iniluence tératogénique : a) des agents mécaniques et physiques (pression, se-
cousses, trauinatismes, température, éclairage, électricité, etc.); p) des agents
chimiques; y) des agents biologiques (consanguinité, hybridation, parasites,
maladies, etc.).
3. Tératogénèse naturelle. — a) Production naturelle des altérations tératologi-
ques. P) Correction des altérations tératologiques par l'organisme. Régulation
y) Polyspermie tératologique. Monstres doubles. Hermaphroditisrae tératolo-
gique û) Cas tératologiques remarquables.
vm TABLE DES CHAPITRES.
VII. La régénération. — Régénération normale. Autotomie. Parallélisme avec l'on-
togenèse. Régulations. Hétéromorphose.
VIII. La greffe. — a) Action du sujet sur le greffon, p) Hybrides de greffe.
iX. Le sexe et les caractères sexuels secondaires ; le polymorphisme
ergatogénique'.
X. Le polymorphisme métagénique ' , la métamorphose et l'alternance
dés générations.
XI. La corrélation. — a) Corrélation physiologique entre les organes en fonction.
p) Corrélation entre les organes dans le développement.
XII. La mort ; le plasma germinatif. — Dégénérescence sénile. — Immortalité
des Protistes.
XIII. Morphologie générale et chimie biologique.
1» Morphologie. — a) Symétrie, p) Homologies. y) Polymérisation. Individualité
de l'organisme et de ses parties; colonies, ô) Feuillets.
2" Composition chimique des substances de l'organisme.
XIV. Physiologie générale.
1° Nutrition. — a) Osmose, p) Respiration, y) Assimilation et désassimilation;
absorption. Fonction chlorophyllienne, ô) Circulation, sang, lymphe, sève de
végétaux, e) Sécrétions interne et externe, excrétion. Ç) Production d'énergie
(mouvement, chaleur, électricité, etc.). vi) Pigments. 6) Hibernation, vie latente.
2° Action des agents divers : a) mécaniques (contact, pression, mouvement, etc.) ;
p) physiques (chaleur, lumière, électricité, rayons cathodiques, pression os-
motique, etc.); y) chimiques et organiques (substances chimiques, ferments
solubles, sérums, sucs d'organes, venins, toxines), ferments figurés, microbes.
ô) Tactismes et tropismes. e) Phagocytose.
XV. L'hérédité.
a. Généralités.
b. Transmis sibililé des caractères de tout ordre. — a) Hérédité du sexe.
p) Hérédité des caractères acquis, y) Hérédité de caractères divers : cas
remarquables.
c. Transmission des caractères. — a) Hérédité dans la reproduction asexuelle,
dans la parthénogenèse, dans l'amphimixie. p) Hérédité directe et collaté-
rale, y) Hérédité dans les unions consanguines. 8) Études mendéliennes.
Hérédité dans le croisement ; caractères des hybrides, s) Hérédité ances-
Irale ou atavisme. Ç) Télégonie. t)) Xénie.
XVI. La variation.
a. Variation en général; ses lois.
b. Ses formes : a.) lente, brusque; p) adaptative; y) germinale; 6) embryon-
naire; e) de l'adulte ;0 atavique, régressive ; rj) corrélative; 8) des instincts.
i) Cas remarquables de variation.
c. Ses causes : a.) Spontanée ou de cause interne, irrégulière ou dirigée. Va-
riation parallèle. Orthogénèse. p) Variation sous l'influence des parasites.
y) Influence du milieu et du régime : accoutumance; acclimatement;
actions physiques (pression osmotique, température, lumière, etc.). ô) In-
fluence du mode de reproduction (reproduction asexuelle, consanguinité,
croisement).
d. Ses résultats : a) Polymorpliisine œcogénique '. p) Dichogénie.
XV II. L'origine des espèces et de leurs caractères.
a. Fixation des diverses sortes de variation. Formation de nouvelles es-
pèces. — a) Mutation. P) Divergence, y) Convergence, o) Adaptation phy-
logénélique. e) Espèces physiologiques.
i. Voir dans V Avertissement du vol. 111 la siguilicalion de ce lerine.
TABLE DES CHAPITRES. . ix
b. Facteurs. — a) Sélections artificielle; naturelle (concurrence vitale); ger-
ininale; sexuelle; des tendances, etc. P) Ségrégation; panraixie. Ô) Action
directe du milieu.
c. Adaptations. — Œcologie. Adaptations particulières. Symbiose. Commensa-
lisme. Parasitisme. Mimétisme. Particularités structurales, physiologiques
ot biologiques.
(I. Pliylogénie. — Disparition des espèces.
XVIII. La distribution géographique des êtres.
XIX. Système nerveux et fonctions mentales.
1" Strvcture et ionctioss de la cellule nerveuse, des centres nerveux et des
ORGANES des SENS.
a. Cellule nerveuse. — a) Structure, p) Physiologie, pathologie.
l). Centres nerveux et nerfs. — a) Structure, p) Physiologie; localisations
cérébrales,
f. Organes des sens. — a) Structure. P) Physiologie.
2° Processus psychiques.
I. Généralités et corrélations.
a. Généralités.
b. Sensations musculaires, orrjaniques.
c. Sens gustatif et olfactif.
d. Audition.
e. Vision.
II. Mouvements et EXPRESSIONS.
a. Émotions.
h. Langages.
c. États de rêve.
d. Fatiffue.
III. luÉATION.
a. Images mentales.
b. Associations et jugements.
c. Idées et consciences .
d. La mémoire.
e. L'activité mentale.
IV. Psychologie comparée.
a. Psychologie animale.
b. Psychologie infantile.
c. Psychologie anormale.
XX. Théories générales. — Généralités.
TABLE DES REVUES GENERALES
PARUES DANS LES VOLUMES PRÉCÉDENTS
L. Daniel. Influence du sujet sur le greffon. Hybrides de greffe Vol. I, 269
E. Gley. Exposé des données expérimentales sur les corrélations fonc-
tionnelles chez les animaux Vol. I, 313
X TABLE DES REVUES GENERALES.
J.-P. DiKAND (DE Gros). Du pohzoïsnie et de l'unité organologique
intégrante chez les Vertébrés Vol. I, 338
A. Charrin. Les défenses de l'organisme en présence des virus Vol. I, 342
Em. BoL'RfjiVELOT. Les ferments solubles Vol. I. 375
C. Phisalix. Étude comparée des toxines microbiennes et des venins.. Vol. I, 382
W. SzczAwiNSKA. Conceptionmodernedelastructuredusystèmenerveux. Vol. I, ."169
A. BiNET. La psychologie moderne et ses récents progrès Vol. I, .593
M. Hartog. Sur les phénomènes de reproduction Vol. I, 699
J. Cantacizène. La phagocytose dans le règne animal Vol. II, 294
G. Prijvot. Conditions générales de la vie dans les mers et principes de
distribution des organismes marins Vol. Il, 559
A. Labbé. Un précurseur. Les cellules factices d'Ascherson Vol. III, 4
L. Gi'iGNARD. La réduction chromatique Vol. III, (il
E. Metchmkofk. Revue de quelques travaux sur la dégénérescence
sénlle Vol. 111, 2i9
F. Vk;>on. Les canalicules urinaires chez les Vertébrés Vol. III, 27
G. Prl voT. Les conditions d'existence et les divisions bionoraiques des
■ eaux douces.^. Vol. III, 527
S. Leduc. La tension osmolique Vol. V, li
L. Clénot. Les recherches expérimentales sur l'hérédité Vol. VII, i.vi
W. Szr;z\wiNSKA. Coup d'œil rétrospeclif sur les cytoloxines Vol. VII, xlvi
P. DE Beaicuamp. Les colorations vitales Vol. \i, xvi
Eue METCHNikOKF. Aperçu des progrès réalisés dans l'étude de 1 immu-
nité pendant les dix premières années du xx' siècle Vol. Mil, xix
A.\(;el Gallardo. Les idées théoriques actuelles sur la mécanique de
la division cellulaire Vol. \IV, mx
Yves Delage. La Psychoanalyso Vol. \I.\, xx
M. Mendelssohn. Les Kéllexes Vol. XX, x\i
^ VES Delage et M. Goldsmith (d'après A. Prewnt). Les appareils ci-
liaires et leurs dérivés Vol. XX, i.wii
Yves Delage et M. Goldsmuii. Le mendélisme et le mécanisme cyto-
logique de l'hérédiU" ■ Vol. XXII. \i\
E. Fai ré-Fkkmiot et F. VLi:s. Revue de nos connaissances sur les
lois mathématiques de la cicatrisation des plaies Vol. XXII, \lvii
REVUE (1917)
Biologie animale. — La tendance, que nous avons déjà notée les
années précédentes, de placer des processus physiques connus à la
base des phénomènes vitaux, continue à se développer. Elle se mani-
feste toujours dans l'étude de la cellule par l'analyse de ce qui se
passe dans les 'colloïdes (Chambers, J. Loeb, Denny, Brooks,
Robertson) aux propriétés desquels on rattache les variations de
perméabilité, celles-ci étant considérées comme base de beaucoup de
phénomènes physiologiques. Mais à côté de cette interprétation
d'ordre physique, une autre, déjà ébauchée antérieurement, vient
cette année se mettre au premier plan dans une série de travaux les
plus différents comme buts de recherches et comme objets d'étude :
c'est celle qui fait intervenir l'action des enzymes. Un travail de
Troland, Enigmes biologiques et théorie de L'action des enzymes, donne
une théorie d'ensemble conçue dans cet esprit; la vie, d'après cet
auteur, est un résultat des actions catalytiques se passant dans les
colloïdes; la croissance est une autocatalyse typique; les facteurs de
l'hérédité (facteurs mendéliens) sont des enzymes représentés par
des particules chromatiques colloïdales qui, par l'autocatalyse, gou-
vernent tout le développement, Hegner, dans une étude sur les
localisations germinales dans l'œuf d'insectes, fait également inter-
venir les enzymes : ceux-ci constitueraient la partie du chromosome
qui est responsable des caractères dont la destinée est étudiée dans
les expériences d'hybridation, l'autre partie étant celle qui préside à
l'organisation générale de l'œuf et de l'embryon, sa bilatéralité, sa pola-
rité, etc. Cette idée s'harmonise bien avec le rapprochement, fait dans
une série d'études, entre les ferments et les pigments (voir Bloch, et
surtout la série des recherches de Wright sur la coloration des mam-
mifères), les. caractères de coloration étant les plus utilisés dans les
expériences mendéliennes. Cette importante prise par les ferments se
manifeste aussi (comme d'ailleurs les années précédentes) dans le
grand nombre d'études purement physiologiques qui leur sont con-
sacrées.
En revenant aux questions de vie cellulaire, il faut noter aussi,
dans un tout autre ordre d'idées, le grand nombre de recherches con-
XII L"ANNEE BIOLOGIQUE.
sacrées aux mitochondries, fait d'ailleurs constant depuis plusieurs
années. Cowdry, Guilliermond établissent la similitude complète de
ces formations dans le règne végétal et animal, et cette constance
même semble indiquer l'importance de leur rôle. Nussbaum-Hilaro-
Aviez, à la suite d'autres auteurs, les considère comme présidant à tout
le métabolisme de la cellule et correspondant au protoplasme supé-
rieur de Prenant; Alexeieff en fait l'origine du kinétonucleus, du
blépharoplaste, du corps parabaSal, des plastides donnant le glycogène.
Meves, dans sa théorie « plastosomienne » de l'hérédité, encore une
fois exposée, leur attribue le principal rôle dans l'hérédité cytoplas-
mique. Dans les recherches de Galippe et de Portier, les mitochon-
dries se présentent sous un aspect nouveau. Sous le nom de la micro-
Inose, le premier de ces auteurs développe une théorie d'après laquelle
toutes les cellules vivantes contiendraient des particules qui sont peut-
être les mitochondries (microzymas de Béchamp) et qui, dans les cellules
mortes, se transformeraient en microbes, l'infection devenant ainsi
un phénomène constant et normal. L'idée de Portier est, dans son
essence, la même ; cependant, il étudie davantage le rôle de ces micro-
organismes, qui sont pour lui non des parasites, mais des symbiotes
qui, par leurs propriétés chimiques spéciales, tiennent sous leur dépen-
dance une partie considérable des fonctions physiologiques de l'orga-
nisme qui les héberge, la digestion surtout.
Dans les questions de fécondation et de parthénogenèse, peu d'idées
nouvelles ou originales. A signaler la suite des recherches d'Herlant
sur le côté cytologique de la parthénogenèse expérimentale, qui lui
fournissent, entre autres, des arguments contre la théorie de la fécon-
dation de LoEB. Ce qui est nécessaire à la fécondation, c'est la forma-
tion dans l'œuf d'un centre énergétique; lorsque le spermatozoïde,
tout en pénétrant dans l'œuf, manque de faire naître un tel centre
(comme c'est le cas dans certains œufs lors des fécondations hétéro-
gènes), le développement ne se produit pas; cependant le spermato-
zoïde a dû apporter à l'œuf sa lysine et son antilysine.
Les questions de l'ontogenèse ont reçu une contribution intéressante
du livre de Brachet : L'œuf et les facteurs de f ontogenèse. C'est
l'exposé non de quelques nouvelles recherches de l'auteur, mais de
son point de vue général, et ce point de vue, c'est celui que nous
croyons devoir être le plus fécond. L'auteur est opposé à toute hypo-
thèse de particules spécifiques représentatives; pour lui, l'œuf est un
tout, dont toutes les parties contribuent à la transmission héréditaire.
Sa structure est relativement simple : l'hétérogénéité de sa constitu-
tion en divers points tient à des différences non qualitatives, mais quan-
titatives : des matériaux identiques y sont inégalement distribués. La
question de l'isotropie ou de Tanisotropie ne se présente plus, dans
celte conception, comme une alternative, mais devient une question
du moment de la différenciation. — Parmi les nombreuses idées inté-
ressantes de ce livre, il faut signaler l'application de la notion de la
gradation physiologique de Ciiild à l'explication de la reproduction
asexuée : lorsque, dans certaines conditions défavorables, des portions
L'ANNEE BIOLOGIQUE. xiii
de l'organisme (gemmules, slatoblasles) sont libérées delà sujétion où
elles étaient vis-à-vis les parties dominantes maintenant en régression,
elles reprennent une existence indépendante et se multiplient jusqu'à
fournir un nouvel organisme. — La gradation physiologique est, par
ailleurs, étudiée par Child chez les Algues et par Hyman chez les
Amibes, où. elle sert à expliquer leurs mouvements.
Parmi les grandes questions de la physiologie, deux semblent occu-
per la place prépondérante; les sécrétions internes et les phénomènes
de la carence. Le fonctionnement des glandes endocrines, qui paraît
embrasser tous les ans un champ de plus en plus vaste (greiï'e, corré-
lation, facteurs de Tontogénèse, caractères sexuels secondaires, etc.),
est l'objet de nombreux mémoires, traitant surtout de Tintluence
des diverses glandes sur le développement des animaux. Allen,
Terry, Swingle, Gudernatsch, Roger, Wassjutotschkin, Uhlenhuth,
étudient en particulier Faction du tliymus et de la thyroïde sur le
développement de la grenouille. Les phénomènes de la carence sont
l'objet d'un ensemble important de travaux de AVeil et Mouriquand,
"Weil, Cluzet et Mouriquand, Rondoni, Rondoni et Montagnini, Besse
et Budin, Œhler, Chick et Hume,Mackeridge, Bottomley. La question
est étudiée au point de vue théorique du rôle des vitamines, comme
au point de vue pratique de l'alimentation rationnelle. Aux vitamines,
nécessaires pour la nutrition animale, se rattachent les auximones, sti-
mulant la croissance des plantes et l'activité des bactéries nitrifiantes
(voir la Revue de Biologie végétale). A citer encore, pour les questions
de physiologie, le travail de Guyénot : Recherches sur la vie aseptique
et, dans un ordre d'idées tout à fait différent, intéressant parce
qu'il touche à un phénomène qui n'a attiré l'attention que depuis
peu, plusieurs observatibns sur les mouvements synchrones des agglo-
mérations d'Insectes (NeAvmann, Allard, Gates, Laurent).
Dans le vaste domaine de l'hérédité, les recherches d'esprit mendélien
prédominent toujours. Ces recherches portent le plus souvent sur des
questions particulières ; il faut en excepter un travail de Morgan où
l'auteur cherche à donner une définition d\i gêne qui permettrait d'ex-
pliquer le plus grand nombre des cas difficiles. Le gêne, se distingue
du déterminant en ce qu'il peut influencer plusieurs caractères et
même tous; réciproquement, un même caractère peut se rattacher à
plusieurs gênes. Au milieu du triomphe des conceptions mendéliennes,
quelques notes discordantes se font entendre cependant. C'est Rabaud,
avec sa théorie de l'hérédité fondée sur l'interaction, lors de la fécon-
dation, des deux cytoplasmas; c'est Haecker, qui cherche à limiter
l'hérédité mendélienne aux caractères déterminés par un seul facteur,
généralement d'ordre chimique (caractères de coloration par exemple),
tandis que tous ceux déterminés par un ensemble de facteurs échap-
peraient aux lois mendéliennes; c'est encore tous les auteurs qui,
dans la vieille question du rôle du noyau et du cytoplasma, rattachent
les phénomènes héréditaires à ce dernier (Conklin, Shull, Meves). —
L'hérédité des caractères acquis reçoit toujours des contributions parlant
dans les deux sens opposés, sans qu'aucune solution ne s'en dégage.
XIV L'ANNEE BIOLOGIQUE.
A l'évolution des espèces, telle qu'on la comprend généralement,
Larger oppose sa théorie de contre-évolution, déjà formulée par lui il y a
plusieurs années et maintenant pleinement développée. A côté de l'évo-
lution normale, il y a une évolution pathologique; elle est faite des alté-
rations produites chez l'individu par toutes sortes de maladies et d'ac-
cidents, qui afîectent ses moyens de défense et dont les résidus se
transmettent à ses descendants, sans que jamais ces altérations puis-
sent s'annihiler. Lorsqu'elles dépassent certaines limites, elle atteignent
la faculté reproductrice et conduisent à la dégénérescence et à la dispa-
rition de l'espèce. A l'appui de la théorie, certains exemples de dégéné-
rescence (acromégalie, gigantisme) sont longuement étudiés. — Pour
les questions plus particulières touchant la vie des espèces, on peut
citer un travail de Longley sur la question, depuis si longtemps dé-
battue sans résultats précis, du mimétisme ; cet auteur propose une
théorie de la coloration protectrice des papillons, qui a un caractère
mixte : les dessins des ailes dépendraient des facteurs héréditaires
qui peuvent être identiques chez plusieurs familles; d'autre part, les
dessins seraient influencés par l'habitat, et si celui-ci varie de façon
à rapprocher une espèce de l'autre, une convergence des dessins peut
en résulter.
En ce qui concerne le système nerveux, les recherches continuent
dans les mêmes voies que les années précédentes (actions antago-
nistes, réflexes, phénomènes nerveux chez les invertébrés). Toujours
la nature de l'excitation nerveuse et de sa propagation est un des prin-
cipaux sujets de recherches. Cette année, il faut signaler l'explication
proposée parGothlin. Ce qui caractérise l'influx nerveux, c'est qu'il est
accompagné d'une onde électromotrice négative, onde d'action, qui se
propage avec une vitesse de quelques dizaines de mètres par seconde
et une fréquence d'environ 130 par seconde. L'a considération du
coefficient de température, élevé, fait supposer l'existence d'un p)ié-
nomène chimique, source d'un excès momentané et local d'anions,
mais la périodicité de 130 par seconde reste inexpliquée. L'auteur
suppose que la modification chimique en question, issue du noyau,
se transmet en cylindraxe par l'intermédiaire des corps de Nissl; or,
ceux-ci étant disposés en chapelet, les intervalles entre eux corres-
pondraient aux intervalles entre les ondes.
Pour les grandes questions de philosophie biologique, nous devons
citer, à côté du mémoire de Troland dont il a été question plus haut
et au sujet duquel nous devons ajouter ici qu'il est fait dans un esprit
nettement anti-vital iste. un livre important de Thompson, Croissance
et j'ormej qui, procédant du même esprit, indique des explications mé-
caniques et physico-chimiques à la plupart des phénomènes vitaux
(rôles des rapports entre la surface et le volume, de la vitesse de crois-
sance, de l'action des catalyseurs, des forces polaires, de la tension
superficielle, des propriétés des colloïdes, etc.).
• La guerre a donné un intérêt nouveau à la vieille question des
rapports entre la morale et la biologie. Le besoin de s'opposer à ceux
qui tendent à fonder sur la science les droits de la force brutale, à
L'ANNEE BIOLOGIQUE. \v
fait surgir des livres tels que celui de Mitcliel, Le darwinisme et la
guerre ; de Grasset, La Jiiolo<)ie humaine ; d'Anthony, La force et le droit.
Ces réponses procèdent de deux états esprits difTérents : spiritualisle
(Mitchell, Grasset), ou positiviste (Rabaud dans sa critique des
auteurs précédents, Anthony), les deux aboutissant, d'ailleurs, à la
même conclusion : à dénier à la force tout droit de se réclamer de la
science. — Y. Delage et M. Goldsmitu.
Biologie végétale. — Quelques travaux d'histologie et de physiologie
cellulaires méritent de retenir l'attention. Schûrhoff (P. N.) revient sur
la signification toujours discutée du nucléole; il le considère comme
une réserve pour la formation de la chromatine du noyau, mais il con-
teste qu'il soit utilisé pour la constitution du noyau ou du phragmo-
plaste. Dangeard (P. A.) prétend que lamétachromatine ne prend pas
naissance à l'intérieur d'un chondriome, mais' qu'elle représente un
dépôt laissé par les vacuoles pendant leur disparition ; cette hypothèse
est mise en doute par Guilliermond, Brooks (S. G.) passe en revue les
diverses méthodes employées pour étudier la perméabilité du proto-
plasma aux sels et Denny (F. E.) a exécuté des mesures quantitatives
sur la perméabilité à l'eau de certaines membranes végétales. D'après
Osterhout, le noyau serait un centre d'oxydation, ce qui expliquerait
la mort rapide des cellules privées du noyau. D'après Schûrhoff, les
amitoses que l'on observe dans les tiges de Tradescantia virginica ne
seraient que des mouvements amiboïdes du noyau. Allen publie une
étude très complète sur la spermatogénèse de Polytrichum juniperum,
spécialement consacrée à la transformation des androcytes en anthé-
rozoïdes et au rôle du blépharoplaste. Le développement du sac em-
bryonnaire a été étudié par "Weniger dans deux Euphorbes, par
Palm et Rutgers dans YAucuba japonica et par Bro-wn dans le Pha-
seolus vulgaris, où il faut noter que la fusion des noyaux polaires est
postérieure à la fécondation. Moore explique l'autostérilité d'un
hybride de Tradescantia par ce fait que le tube pollinique trouvant
dans les tissus du style de la même fleur une nourriture trop riche,
s'accroît seulement en largeur sans aller chercher par une croissance
en longueur de nouvelles ressources alimentaires dans la profondeur
du pistil, comme c'^st le cas pour le pollen d'une fleur diff"érente.
Depuis la découverte de Braun en 1856, le Chara crinita est considéré
comme le type de la parthénogenèse générative, c'est-à-dire de la
parthénogenèse due au développement de l'oosphère non fécondée et
pourvue d'un nombre réduit de chromosomes. Ernst arrive à des
résultats différents et les numérations de chromosomes lui ont montré
qu'il s'agissait d'une parthénogenèse somatique. Les individus parthé-
nogénétiques sont, dans la majorité des cas, des individus à constitution
diploïde. Les races qu'ils forment ne doivent pas leur origine à une
adaptation provoquée par l'absence de mâles, disparus à la suite de
mauvaises conditions climatiques, mais à un changement constitu-
tionnel'brusque. Les conditions de ce changement doivent pouvoir être
reproduites expérimentalement et l'auteur pense arriver par cette voie
XVI L'ANNEE BIOLOGIQUE.
à obtenir des générations parthénogénétiques. Le développement des
galles a été l'objet de plusieurs travaux. Smith (E.) qui a déjà publié de
nombreux travaux sur les analogies qui existent entre le cancer des
animaux et le cancer des plantes a essayé de provoquer des galles en
injectant àMes végétaux des substances chimiques résultant du méta-
bolisme des microbes agents de la tumeur, et Molliard a réussi à
produire des']_tumeurs dans le parenchyme du pistil du Pavot en y
injectant le suc obtenu en broyant les larves du parasite. Toutefois,
Giesenhagen, à la suite de ses recherches sur le développement d'une
galle d'Acarien sur A^ephrolepis, ne croit pas que ces tumeurs soient
dues à une sécrétion du parasite. Maquenne etDemoussy ont étudié l'in-
fluence de l'eau et des substances minérales sur la germination des pois
et montré la nécessité du calcium. D'après Goodspeed, les variations
tératologiques de certaines espèces de Trillium doivent leur origine à
l'état hétérozygote d'un parent originel. — Les auximones, c'est-à-dire
les substances stimulant la croissance ont été l'objet de travaux inté-
ressants. D'après Mackeridge, l'humus soluble, et surtout celui qui est
produit par la décomposition bactérienne, doit l'influence favorisante
qu'il exerce sur les activités des bactéries du sol non à sa nature col-
loïdale, mais à la présence d'auximones. Cette influence est surtout
manifeste sur les organismes intervenant dans le cycle de l'azote; il y
a accroissement du taux de la fixation d'azote et de la nitrification.
Bottomley a étudié quelques efTets de ces auximones sur la croissance
de Lemna minor en solutions minérales de culture. Les plantes de
Lemna ne peuvent continuer à croître longtemps dans des solutions de
culture ne contenant que des aliments minéraux. L'addition d'une
quantité très faible de matière organique provenant d'un extrait
aqueux de tourbe bactérisée, c'est-à-dire complètement décomposée
au moyen des organismes aérobies du sol, provoque aussitôt une accé-
lération notable de la croissance. Dans ses recherches sur le métabo-
lisme des hydrates de carbone dans la feuille verte, Gast établit que le
saccharose est le sucre de beaucoup le plus abondant au moment de
l'assimilation la plus intense. Bokorny a pu utiliser pour la nutrition des
Spirogyra le lactose, la glycérine et l'aldéhyde formique. Plaetzer
a déterminé l'intensité lumineuse à laquelle l'assimilation fait exacte-
ment équilibre à la respiration, c'est-à-dire à laquelle il n'y a pas
d'échange gazeux entre la plante et le milieu extérieur au point
de compensation. Pour chaque espèce de plante le point de com-
pensation est différent et change avec la température. Kûster étudie
la distribution de l'antocyane dans les variétés de Colciis et les causes
de cette distribution et Van Ameyden le géotropisme et le phototro-
pisme en l'absence d'oxygène., Loeb publie sur le mécanisme de la
croissance ou de l'inhibition des bourgeons dormants et des racines
adventives et sur les courbures géolropiques une série de recherches et
d'hypothèses qui tendent toutes à démontrer que les feuilles ont une
tendance à envoyer vers le sommet des su])stances formatrices de
bourgeons, vers la base des substances formatrices de racines et, dans
les deux cas, des substances qui déterminent les géotropismes res-
L'AN.NKE BIOLOGIQUE. xvii
pectifs de ces organes. Ces substances sont comparables à des hor-
mones. Dans certains cas, l'hormone géotropique peut être associée ou
identique à l'hormone formatrice des racines; dans d'autres cas, elle
peut être associée à une hormone formatrice de bourgeons. Oltmanns
a réalisé à propos du pîiototactisme des expériences qui démontrent
que lesorganismesrecherchent une certaine intensité lumineuse; dans
le même ordre d'idées, Buder a montré que si l'on expose des micro-
organismes à deux faisceaux lumineux, ceux-ci prennent la direction
de la résultante obtenue en tenant compte des intensités des faisceaux.
D'après Ricca, la propagation du stimulus dans la Sensitive se ferait
par le tissu ligneux et non par le tissu libérien, comme le pensait
Haberlandt, et la vitesse de propagation montre qu'il s'agit non d'une
propagation d'une forme quelconque d'énergie, mais d'un transport de
substance. Lotsy revient sur une hypothèse qu'il défend depuis
longtemps; à savoir que l'hybridation est la cause de l'évolution, car la
variation a pour origine l'hybridation. Dans ses expériences sur des
anomalies héréditaires d'intloraison chez le tabac, Klebs a pu obtenir
à volonté un type /acera/rt qui constitue un casd'autohybridation, c'est-
à-dire dans lequel un seul des deux gamètes de l'espèce typique, qui se
sont réunis au moment de la fécondation, avait subi une mutation.
Renner cherche à établir par des expériences la constitution gamétique
complexe des OEnothères. Davis fait une critique de la théorie de la
mutation de de Vries, basée sur la façon dont se comportent les espèces
d'OEnolkera dans les croisements et dans les lignées autofécondées.
De Vries signale quelques mutations monohybrides, c'est-à-dire des
mutations qui, dans les croisements, se comportent comme des mono-
hybrides et, à cette occasion, il réfute avec force l'opinion de Nilsson,
d'après laquelle les mutations ne seraient que des disjonctions. Pour
contrôler l'opinion de Johaxxsen que la sélection est incapable de
changer les facteurs héréditaires d'une lignée pure, Fruwirth a entre-
pris une série d'expériences avec des lentilles, des haricots, des pois,
des moutardes, et est arrivé à cette conclusion que la sélection ne peut
altérer le caractère d'une lignée pure. Bowmann, dans ses études sur
l'écologie et la physiologie de Rhizophora man;/le, constate que les
Palétuviers se développent le mieux dans les estuaires où il y a des
courants contraires d'eau douce et d'eau de mer. Lakon recherche
les causes de l'hétérophyllie chez le Persil et Theune, à propos de di-
verses plantes géocarpiques, est disposé à voir dans la géocarpie une
protection contre les animaux. Letellier a réalisé des cultures pures
de gonidies des lichens et n'a trouvé aucune différence entre les go-
nidies et les algues semblables libres; il confirme d'ailleurs la théorie
de l'origine double des lichens, mais croit que les rapports physio-
logiques entre champignons et algues ne sont pas toujours les mêmes.
Miehe publie de nouvelles recherches sur la symbiose bactérienne
dWrdisia crispa ; comme les méristèmes terminaux et les feuilles de cette
plante hébergent toujours une bactérie, il est probable queVArdisia est
incapable d'un développement normal sans l'excitation de la bactérie.
— F. PÉCllOUTRE.
l'année biologique, yxii. 1917. b
xviii L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Biologie psvcuoi.ogiqie. — La littérature psychologique de 1917
est certainement plus pauvre encore que Ta'nnée précédente : les ré-
serves des travaux en cours au début de la guerre se sont progressi-
vement épuisées; les travailleurs sont devenus moins nombreux dans
les laboratoires d'enseignement et de recherches, cependant que les
études nouvelles provoquées par la guerre et pour elle n'ont pas encore
donné des résultats assez significatifs pour valoir d'être publiés.
La question des réflexes, conditionnés ou non, conserve son impor-
tance en psychologie normale, en pathologique et en comparée; mais
on s'aperçoit qu'elle tend à évoluer. A côté des recherches qui enfer-
maient toute la psychologie dans le problème des réflexes, apparaissent
les études de ceux qui ne voient là qu'un chapitre. On trouvera l'indi-
cation et le sens de cette évolution dans les travaux de Burnbam, de
AATeiss. de Delage et Goldsmith.
L'expression des états à traduire en mouvements a donné lieu à peu
près au même nombre de travaux (fait à noter) sur le langage, le sens
musical, etc.; à signaler un très intéressant mémoire de Fénis sur les
cris et chants des oiseaux : c'est une contribution importante à l'his-
toire naturelle de la musique.
La neurologie et la psycho-pathologie de guerre semblent devoir
apporter une forte contribution à la psychologie physiologique, mais
ce ne sont encore que des indications. — D'' Jean Philippe.
LE MENDELISME
ET LE
MÉCAMS31E CYTOLOGIQUE DE L'HÉRÉDITÉ
I. — Exposé de la théorie.
Depuis Fantiquité et jusqu'à une date très récente, la substance
considérée comme étant le substratum héréditaire, c'est-à-dire celle
en laquelle résident les causes immédiates de la transmission héré-
ditaire des caractères, a été le sang. Les expressions de : pur sang,
demi-sang, sang mêlé en font foi. Cependant, cette opinion ne repo-
sait sur aucune base objective, et le jour où l'on a voulu soumettre
la question au contrôle de l'expérience, cette absence de base est
apparue claireriient. Galton (1871), ayant injecté à des lapins blancs
le sang de lapins noirs et inversement, a constaté que cette échange
de sang, bien que fait à dose massive, ne modifiait en rien la postérité
de ces animaux.
Quand, par les perfectionnements du microscope, par les progrès
de la technique histologique, par les recherches assidues d'une multi-
tude de travailleurs, eurent été mises en lumière la structure de la
cellule et du noyau, les phénomènes intimes de la maturation des
produits sexuels et de la fécondation et le comportement des éléments
du noyau dans la division cellulaire, presque tous tombèrent d'accord
pour placer dans la chromatine et dans les chromosomes le substratum
héréditaire cherclié. Ce n'est pas ici le lieu de discuter cette opinion ;
même ceux qui la croient trop exclusive doivent reconnaître quelle
sappuie sur des observations précises et suggestives.
Le sceau a été donné à cette manière de voir par la célèbre théorie
de Weismann qui, combinant les observations à des hypothèses non
moins hardies qu'ingénieuses, a fondé une sorte de catéchisme des
relations de Fhérédité avec l'évolution de la chromatine dans les cel-
lules.
Le point fondamental de sa conception consiste à poser en principe
que les caractères somatiques (anatomiques, physiologiques, et même
XX L'ANNEE BIOLOGIQUE.
psychiques) ne sont pas le résultat de la constitution globale de l'or-
ganisme ou du protoplasma cellulaire, ou même de la chromatine
nucléaire, mais sont en relation, séparément et individuellement,
chacun avec une particule définie, infra-microscopique, de chromatine,
qu'il appelle déterminant. Les déterminants sont 'groupés en petites
masses, appelées ides, dont chacune comprend une collection com-
plète des déterminants de l'organisme provenant d'un même ancêtre,
l'ensemble des ides représentant l'ensemble des ancêtres. Ces ides,
groupés en chapelets, forment les idantes ou chromosomes. Ainsi,
le corps chromosomien comprend un nombre considérable de col-
lections complètes de tous les déterminants de l'organisme, chacune
de ces collections étant le legs d'un des ancêtres de l'individu. Et
chaque caractère exprimé est la résultante des énergies directrices de
tous les déterminants de ce caractère, contenus dans la totalité des
ides ancestraux. Mais il s'en faut de beaucoup que cette résultante
ait la précision d'une moyenne arithmétique, car tous les déterminants
n'ont pas la même énergie : il y en a de vieux, ily en a de jeunes,
il en est d'actifs et de somnolents, et chaque ancêtre transmet ses
caractères avec une force héréditaire individuelle que rien ne j^ermet
de prévoir. -
En outre, au moment de la division réductrice des produits sexuels,
lorsqu'une moitié des chromosomes est éliminée et l'autre seule
conservée, ce départ se faisant sans autre règle que le hasard, il se
trouve que le substratum héréditaire de deux cellules germinales-
sœurs, jusque-là identiques sous ce rapport, va se trouver extrême-
ment modifié et de façon rigoureusement quelconque, en sorte que
les produits de ces deux cellules germinales-sœurs pourront n'avoir
de commun que ce qui ne peut pas ne pas l'être, c'est-à-dire les carac-
tères de la race, tandis que tous les caractères individuels pourront
être diiïerents chez l'une et chez l'autre.
Il résulte de là, et c'est un point essentiel à mettre en lumière, que
dans la conception weismannienne (et l'on peut dire dans presque
toutes celles antérieures au mendélisme), la répartition des caractères
héréditaires est affaire de hasard et tout, dans le mécanisme de l'hérê-
dité, est organisé de manière à assurer cette incertitude.
Lorsque, en 1900, fut exhumé le travail du moine autrichien
Meisdel (1), la face des choses fut brusquement retournée. Faisant
porter ses recherches sur des hybrides, pour rendre plus apparente
la différence des caractères, Mexdel a mis en lumière une série de
faits remarquables qui ont provoqué une multitude de travaux d'où
est sorti le mendélisme. Leur ensemble étant extrêmement touffu et
compliqué, nous renonçons à l'ordre historique et présenterons les
choses de façon logique, sans souci de Tordre chronologique.
Nous prenons pour guide dans cet exposé la théorie de Th. Morgan
et de son école, car elle est l'expression la plus évoluée du mendé-
(1) Nous laissons de côte les revendicalionsjustifiées qui ont attribue au botaniste français
Naidin (18(>i et 18Co) une bonne partie des constatations retrouvées un peu plus lard
(1800 et 1870) par Menoei..
MENDÉLISME ET MÉCANISME CYTOLOGIQUE DE L'HÉRÉDITÉ, xxi
lisme, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu dans Thistoire du men-
délisme des étapes successives et des inlerprélations divergentes,
présentant un intérêt considérable. Une des plus notables parmi ces
théories est colle qui se rattache au nom de Batkson qui, avant
Th. Mor(;an, a donné le tableau complet du mendélisme et a beaucoup
contribué à la fois à le faire connaître, à l'enrichir de solutions per-
sonnelles, à susciter des travaux et aussi, il faut le dire, à pousser le
mendélisme dans cette voie d'hypothèses accumulées, qui est devenue
pour lui aujourd'hui une source de faiblesse.
Désignons, pour schématiser, suivant la convention habituelle,
un peu modifiée, par P et P' les deux parents, Fun mâle, l'autre
femelle, de races dillerentes, et par a un caractère exprimé sous la
forme a chez P et a' chez P'. Dans la première génération hybride F,,
résultant de l'union de P avec P', tous les produits sont identiques
entre eux et présentent le caractère a sous une forme aa', moyenne
entre a et a'. C'est la loi de fusion des caractères. Mais si Ton unit
entre eux les mâles et les femelles de F^, une distribution toute nou-
velle apparaît dans les produits F2 de cette seconde génération. Une
moitié seulement des produits présente le caractère intermédiaire
aa\ comme F,, tandis que un quart présente le caractère a et un quart
le caractère a\ aussi purs que chez les grands-parents P et P' : c'est
la loi de la ségrégation des caractères-unités (1).
Voyons comment les mendéliens ont fait cadrer la constitution hypo-
thétique de la chromatine et le comportement des chromosomes avec
le fait expérimental ci-dessus. Ils ont accepté les déterminants de
Weismann, sous ce nom ou sous celui de gênes : pour eux, chaque
caractère est lié à une particule de chromatine et ne peut s'exprimer
que par elle, et là seulement où elle se trouve. Par là, le mendélisme
se rattache à la famille de systèmes désignés par l'un des auteurs de
cet article sous le nom de théories des particules représentatives ou
Micromérisme.
Mais la différence est grande avec la conception "de Weismaisn : les
ides ont disparu et, pour chaque caractère, il n'y a plus qu'un seul
déterminant en tout et pour tout, logé dans l'un ou l'autre des chro-
mosomes, ou plutôt, non, il y en a deux : un d'origine paternelle et
un d'origine maternelle.
Pour bien comprendre ce point fondamental de la conception, par-
tons de la cellule sexuelle ayant accompli sa maturation : s'il y a,
disons, 12 chromosomes dans l'espèce, la cellule mûre n'en contient
que 6, et ces G se trouveront, par un effet dont la cause apparaîtra
clairement dans un instant, contenir un seul déterminant pour chaque
caractère, lequel déterminant est, d'ailleurs, d'origine maternelle pour
les uns, paternelle pour les autres, sans aucune règle. Cela étant vrai
pour la cellule sexuelle, mâle aussi bien que femelle, après la fécon-
(1) Ainsi, lorsqu'on croise deux variétés de Belle-de-Nuit [Mirabilis jnlapa) : à (leurs blan-
clies et à tleurs routes, on obtient en F,, des lleurs roses; les individus de cette génération
en se reproduisant entre eux, donnent, en F^, des tleurs rouges, des roses et des blanches
dans la proportion de 1 : 2 : l. Ces cas sont, d'ailleurs, très nombreux.
ïxii L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dation, l'œuf fécondé, zygote, se trouve contenir deux exemplaires de
chaque déterminant, provenant Tun du père, l'autre de la mère. Ces
déterminants ne sont d'ailleurs pas répartis au hasard. Ceux qui sont
rapprochés dans un même chromosome restent toujours dans ce
même chromosome, aussi bien dans l'œuf que dans le spermatozoïde.
S'il y a, par exemple, dans l'œuf, 6 chromosomes : 1, 2, 3, 4, 5, 6, il y
en a de même 6 correspondants dans le spermatozoïde : 1', 2', 3'..., 6';
et si le chromosome n° 1 de l'œuf contient les déterminants a, b, c, d,
le chromosome n° 1' du spermatozoïde contiendra de même les
déterminants a', b', c', d' des mêmes caractères «, 8, y, 5, el ainsi des
autres. En sorte que, dans le zygote, les 12 chromosomes ne seront-
pas 1, 2, 3..., 10, 11, 12, mais 1 et r,2 et 2'..., G et 6', formant 6 paires,
composées chacune de deux chromosomes correspondants, dits allélo-,
morphes, contenant l'un les déterminants a, b, c, (/..., l'autre les déter-
minants a', 6', c', rf'..., représentant l'un le faciès paternel, l'autre le
faciès maternel des mêmes caractères a, p, y, S...
Dans toutes les divisions du zygote dans l'ontogenèse, les deux
chromosomes de chaque paire allélomorphe subissent la division lon-
gitudinale, et chacune des cellules-filles reçoit une des deux moitiés
longitudinales, en sorte que dans toutes les cellules somatiques et dans
celles de la lignée germinale jusqu'à la division réductrice, les deux
constituants, paternel et maternel, de chaque paire allélomorphe, i
et 1', 2 et 2'... 6 et 6', se trouvent représentés. Mais, dans la division
réductrice, la scission longitudinale n'a pas lieu, et l'un des deux élé-
ments allélomorphes passe dans l'une des cellules-filles, l'autre dans
l'autre, en sorte que chaque œuf ou spermatozoïde se trouve contenir
un seul des deux éléments de chaque paire allélomorphe, le hasard
seul décidant si c'est le paternel ou le maternel qui sera conservé, le
mode de répartition restant, pour toutes les paires de chromosomes,
parfaitement indépendant. Par exemple, l'œuf pourra contenir 1, 2',
3, 4', 5', (5, tandis que 1', 2, 3', 4, 5, 6' passeront dans le globule polaire;
et de même, dans deux spermatides sœurs, si l'une reçoit 1. 2', 3, 4,
5, (■»', l'autre recevra V, 2, 3', 4', 5', 6. Il s'ensuit que, dans le zygote
origine de la génération suivante, les chromosomes constitueront de
nouveau 6 paires allélomorphes, dans lesquelles chaque caractère oc
sera représenté par deux, et seulement deux, déterminants, l'un d'ori-
gine paternelle, l'autre d'origine maternelle, le premier pouvant d'ail-
leurs provenir, entièrement au hasard, soit du grand-père, soit de la
grand'mère du père, et le second de même, soit du grand-père, soit
de la grand'mère de la mère.
Les choses étant ainsi, les résultats de l'expérience mendélienne
ci-dessus deviennent une nécessité mathématique.
Les parents P et P' étant chacun de race pure mais dilTérente, les
déterminants du caractère « sont identiques chez cliacun d'eux, au
moins en ce qui concerne le caractère de race; en sorte que l'on peut
représenter les deux déterminants de a chez P par un même symbole
a, et ceux de a chez P' par un même symbole a' : a el a' étant, d'ail-
leurs, difîérents l'un de l'autre. Dès lors, dans le zigote provenant de
MENDÉLISME ET MÉCANISME CYTOLOGIQUE DE L'HEREDITE, xxiii
l'union de 1* et de P' el qui est l'origine de la génération F,, a et a'
sont simultanément présents et par conséquent le caractère a revêtira
chez les individus de la génération F, (sauf le cas de dominance dont
il sera question plus loin) un faciès intermédiaire entre a et «'.
Mais qu'arrivera-t-il à la génération suivante?
Dans 1 œuf des femelles de F ,, à la maturation, un des éléments de
chaque paire allélomorphe sera éliminé, et le caractère a sera repré-
senté soit par a, soit par a', à l'exclusion l'un de l'autre, cl il en sera
de même, mulalis mutandis, dans les spermatozoïdes des raàles de F^.
La conservation ou le rejet de a ou de a' dans les produits sexuels
mûrs étant affaire de hasard, sera réglée par la loi des probabilités.
Donc, en moyenne, une moitié des œufs et une moitié des spermato-
zoïdes seront porteurs du caractère a seul, et l'autre moitié sera por-
teur du seul caractère a. Et comme l'union des œufs et des spermato-
zoïdes est aussi affaire de hasard, il s'ensuit que toutes les combinaisons
possibles seront réalisées en nombre égal. Or, ces combinaisons sont
au nombre de 4 : a a, a a', a' a et a' a. Les individus de la génération
Fo, provenant d'un zygote a a, revêtiront donc le caractère o; ceux
provenant d'un zygote a' a' auront le caractère a' et ceux provenant
d'un zygote a a ou a a, le caractère mixte a a'. Il y aura donc un quart
des individus à caractère a, identiques au grand-parent P, un quart à
caractère a', identiques à P', et une moitié à caractère mixte a a', inter-
médiaires à leurs grands-parents P et P' et identiques à leurs parents
F^, tout cela en conformité avec l'expérience ci-dessous rappelée. Les
produits a, n'ayant que le caractère a, sont de race pure, comme P, et
sont dits homozygotes. Reproduits entre eux, ils ne peuvent engendrer
que des homozygotes semblables à eux; de même sont les produits «',
identiques à P'; tandis que les produits a a' ou a' a sont hétérozygotes et
croisés inter se se comportent comme les produits de F,.
Dans les générations ultérieures, les produits a a\ unis entre eux ou
à des formes de race pure, donnent toujours une moitié d'individus de
race pure et une moitié seulement de produits mixtes; le nombre re-
latif de ces derniers ira donc en subissant une diminution régulière et
tendra vers zéro.
Mais l'hérédité mendélienne ne se conforme pas toujours uniformé-
ment au type ci-dessus décrit. L'expérience initiale de Mendel avait
déjà mis en lumière une loi opposée à celle de la fusion des caractères.
Présentons-là sous une forme schématique.
Les parents P et P', unis entre eux, comme ci-dessus, fournissent la
génération F,. Mais, au lieu que les individus de cette génération pré-
sentent le caractère a a intermédiaire entre a et a', on constate qu'ils
présentent tous le caractère de l'un des parents [a par exemple). Unis
entre eux, ils donneront, en F^, sur quatre individus, 3 o, 1 a' et aucun
a a'. Pour expliquer cette particularité, les mendéliens font intervenir
une conception heureuse : celle de la dominance et de la récessivité.
Ils admettent que les déterminants de a et de a', au lieu d'être doués
d'une égale énergie, sont l'un plus fort, l'autre plus faible : les carac-
tères correspondants sont dits le premier dominant, le second i^écessif;
wiv L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
et pour symboliser cette différence, on figure le dominant par A et le
récessif par a, sans qu'il y ait aucune relation nécessaire entre le sexe
et la dominance ou la récessivité. La dominance se traduit par ce fait
que, dans les zygotes contenant A et a, le premier seul s'exprime, c'est-
à-dire que le caractère a revêt, dans ces zygotes, le faciès A (paternel
ou maternel) à l'exclusion du faciès a (maternel ou paternel). Les pro-
duits de la génération F , sont donc : l/.i A, 1/4 a et 2/4 A a. Mais les
individus A a, bien que contenant a dans tous leurs éléments soma-'
tiques et sexuels, n'expriment que le caractère A. Il y a donc finale-
ment 1/4 d'individus a qui sont des homozygotes de race pure, récessifs,
qui, croisés entre eux, ne pourront plus donner jamais que des produits
identiques à eux ou à P', et 3/4 d'individus revêtant le caractère A,
mais qui sont pour une part (1/4 du tout) des homozygotes A de race
pure, identiques entre eux et à P, et des hétérozygotes A a, en nombre
double (1/2 du tout) qui, croisés entre eux, se comporteraient comme
les produits de F , .
Mais ces hétérozygotes sont indiscernables, extérieurement, des ho-
mozygotes A, dont ils diffèrent cependant de façon fondamentale. Des
croisements ultérieurs judicieux permettent de les distinguer aisément.
En effet, les individus ne manifestant que le caractère A, unis entre
eux, donnent d€s résultats très différents. Les uns, ne donnent indéfi-
niment que des produits de race pure, révélant par là que leur formule
chromosomienne était AA. D'autres, au contraire, donneront 1/4 de
produits a, récessifs de race pure, montrant par là qu'ils étaient hété-
rozygotes A a (1).
Cette conception donne une base ferme à la latence des caractères,
et, si elle est justifiée, on ne peut plus dire qu'un caractère latent soit
un caractère absent : c'est simplement un caractère récessif éclipsé
par un caractère dominant, mais qui peut reparaître au jour dans des
conditions données. ,
Cependant, cette idée de la dominance et de la récessivité, pour
ingénieuse et naturelle qu'elle paraisse, ne s'impose pas comme une
nécessité, et Bateson, dans son livre « Mendel's principles of Here-
dity », a attaché son nom à une théorie du mendélisme qui remplace
l'idée de dominance et de récessivité par celle àeprésencc et d'absenc('
d'un facteur. Le facteur récessif est, dans cette conception, réellement
un facteur absent, ou bien un facteur nécessitant, pour se manifester,
l'absence d'un autre.
Ainsi, lorsqu'il s'agit de coloration du pelage de lapins, on admet,
(4) Voici rexpéricncc initiale de Mkndei.. En croisant la variété de Pois [Pisum salivum)
à gfraines jaunes avec la variété à graines tueries, il a constaté que tous les desceudanls pré-
sentaient le caractère de l'un des parents unniuernent : le \-to\s jaune. Croisés entre eux,
les individus de cette première génération d'hyhrides, donnent, dans la. génération suivante,
des individus à pois jaunes et d'autres à pois verts, dans la proportion de .'{/-l de jaunes
pour 1/4 de verts. Ces derniers, en se reproduisant entre eux, donneront indéfiniment des
pois verts, récessifs purs, tandis c|ue, si ce sont les pois jaunes qui se reproduisent entre
eux, le 1/3 seulement d'entre eux donnera des pois jaunes indéfiniment (ce seront ceux (lui
sont des dominants purs) et les 2/5 fourniront un mélange de jaunes et de verts dans la
aième proportion de 3 à i.
MENDKLISME ET MECANISME CYTOLOGIQUE DE l/HEREDITE. xxv
dans la conception classique du mendélisme, que le gris et le noir
forment une paire d'allélomorphes, le gris étant dominant et le noir
récessif. On pourrait, d'après Batesox, concevoir les choses d'une
façon dillérente. Une première paire d'allélomorphes est formée de
présence de couleur et absence de couleur: une deuxième de : présence
de gris et absence de gris. Quant au noir, il est présent chez les deux
parents ; s'il ne se manifeste pas en présence du gris, c'est parce
qu'une certaine hiérarchie existe entre les déterminants : certains dé-
terminants peuvent empêcher la manifestation d'autres. Bateson
appelle les premiers épistaliijucs, les seconds hi/postaiiques. Le gris,
tant qu'il est présent, empêche le noir de se manifester; c'est seule-
ment là où il est absent qiie le noir apparaît. Donc, dans la paire
présence de gris — absence de gris, le dernier facteur équivaut, par ses
efïets, à un déterminant du noir. Un autre phénomène — les faits
d'hérédité mixte — qui est interprété dans le mefndélisme de Th. Mor-
gan comme une dominance incomplète, s'interprète dans la théorie de
Bateson d'une façon différente. Pour la manifestation complète du
caractère envisagé (« dominant »), une double dose de déterminants,
identiques dans les deux gamètes, est nécessaire; lorsqu'une dose
simple est présente, le caractère ne se manifeste qu'incomplètement.
Revêtions à notr3 exposé des rapports entre les caractères d'après
l'école de Th. Morgan.
Ce que nous avons dit pour un caractère « s'applique à tout autre
caractère [i pris isolément et individuellement. Mais qu'arrivera-t-il
si l'on considère à la fois deux caractères, « et S? Vont-ils montrer une
indépendance absolue, ou quelque interrelation réciproque? Les deux
cas peuvent se présenter.
Soit P et P', deux parents de races distinctes, présentant l'un et
l'autre les caractères a et [5, revêtant chez Pies faciès a et^ et chez P' les
faciès a' et b'. A la première génération F,, on n'observera rien de
particulier; s'il n'y a pas de dominance, tous les produits seront inter-
médiaires à P et P', car, ayant pour formule chromosomienne a a' b b\
ils présenteront les caractères mixtes a a' et b b'. Mais à la généra-
tion suivante F.,, deux cas pourront se présenter, et la chose a été
constatée, en effet, un grand nombre de fois. Dans un cas, les deux
caractères varieront indépendamment l'un de l'autre, en ce sens que,
cliez un même individu, tandis que le caractère a revêtira la forme a
du parent P, le caractère [i pourra revêtir la forme b' du parent P'.
Dans l'autre cas, au contraire, si, chez un individu, le caractère a revêt
la forme a du parent P, le caractère p prend forcément la forme h du
même parent P. De même, si a revêt la forme a', p prend celle de h', et
si a revêt la forme mixte a a', p revêt aussi la forme mixte b b'. Dans le
premier cas, on dit que les caractères a et p sont indépendants et dans
le second qu'ils sont liés entre eux (1).
Dans le cas d'indépendance, on admet que les déterminants des
(1) Ainsi, lorsqu'on croise la variété de Pois à (leurs pourpres et à grains de pollen
XXVI L'ANNEE BIOLOGIQUE.
caractères a et S sont situés dans des paires allélomorphes de chromo-
somes différents : par exemple, le déterminant de a sera dans le chro-
mosome 1 et celui de p dans le chromosome 2; les faciès a et a', 6 et h'
seront donc, respectivement, ceux-là dans 1 et 1', ceux-ci dans 2 et 2'.
Au contraire, dans le cas d'union, on admet que les déterminants des
caractères a et fi sont contenus dans un même chromosome, en sorte
que les faciès a et b, a et b' seront contenus respectivement, ceux-là
dans 1 et ceux-ci dans son allélomorphe 1'. Il va de soi que, dans ce
cas, a et h sont inséparables et passent ensemble, en sorte que tout
individu qui possède a possède aussi b ; de même a' et b' sont insépa-
rables, et tout individu possédant a possède aussi //. Conséquemment
tout individu possédant a et a\ possédera aussi b et h' . Par suite, tout
individu de race pure par rapport au caractère a (« a ou a' a) est aussi
dé race pure par rapport à B (b b ou b' b') et inversement, tout individu
hybride sous le rappo'rt du caractère « a a) sera hybride pour le carac-
tère p [b b').
Examinons la chose de plus près.
!'"'■ cas : Indépendance des caractères. Les produits sexuels mûrs de
P et de P' contiennent ceux de P, a dans 1 et 6 dans 2, et ceux de P',
a' dans l'^et b' dans 2'. Le zygote placé à l'origine de la génération F,
contiendra donp a dans 1, a dans 1', b dans 2 et // dans 2'; tous les
individus présenteront en dehors du cas de dominancej les caractères
a et 8 à l'état mixte aa'etbb'. Après la réduction, les produits sexuels
de la génération F, pourront présenter les combinaisons suivantes :
a b, a b', a b, a' b\ qui seront en nombre égal. Le zygote, origine de
la génération F^, présentera donc toutes les combinaisons possibles
entre deux séries identiques qui sont l'une et l'autre a 6, a b', a b, a' b'.
Ces combinaisons sont au nombre de 16, savoir :
l a a b b de race pure P.
i aa b' h' pareille .à P pour a et à P' pour \i.
^ aab 6'. pareilles à P pour a, mixtes entre P et P' pour 8.
1 a! a b b pareille à P' pour a et à P pour S.
1 a a' b' b' de race pure P'.
2 a a' b b' pareilles à P' pour a, mixtes pour ,8.
^ a a' b b. mixtes pour a, pareilles à P pour p.
'^ a a b' b' mixtes pour a, pareilles à P' pour 8.
4 a' a' b b' mixtes sous tous les rapports.
Soit en somme sur ces individus, 4 mixtes sous tous les rapports,
8 mixtes pour un caractère, unilatéraux pour l'autre et 2 à caractères
purs et rappelant l'un un parent, l'autre l'autre, et 2 homozygotes de
race pure rappelant l'un, un des parents et l'autre l'autre.
2*" cas. Union des caractères. Les produits sexuels mûrs de P con-
tiennent a el b dans 1 et ceux de P', a' et b' dans 1'. Le zygote de F,
allongés aven une autre variété, à llciirs rouges et à grains de pollen arrondis, les deux
caractères iirovonanl du même |iarenl se Iransinettenl toujours enseml)lc.
De mi^me, chez la Drosophile, si l'im croise la forme sauvage, de ( ouleur grise et à ailes
de dimensions normales, avec une lorme nouvelle, née rccenimenl par mutation, de couleur
noire et à ailes rudimcntaires, les doux caractères de chacun des parents se transmettent
liflèlement ensemble pendant une série de génération.
MENDÉLISMK KT MKCANISME CVTOLOGIQUE DE L'HÉRÉDITÉ, xwii
contiendra donc a h a h' ou a a' h //. Les produits F, seront donc tous
intermédiaires à P et à P'. Les produits sexuels des individus F^ con-
tiendront les uns a h, les autres, en nombre égal, a />'. En s'unissant
entre eux, ils donneront pour le zygote F^ toutes les combinaisons
possibles entre deux séries identiques a h et a' b\ savoir :
1 a h a b = a a h h homozygote identique à P.
"■2 a b a' b' = a a' b b' hybrides pour a et 8.
1 a' b' a' // = a' a' b' b' homozygote pareil à P',
soit 2 homozygotes de race pure rappelant Tun P, l'autre P', et 2 hété-
i\pzygotes intermédiaires aux deux parents, à la fois pour a et pour S.
La dominance, si elle intervenait ici, aurait pour effet, comme plus
haut, sans rien changer à la constitution fondamentale, de voiler le
caractère récessif en présence d'un dominant et de faire ressembler les
hybrides'mixtes aux dominants de race pure, Sans qu'il soit possible
de les en distinguer autrement que par des croisements appropriés.
Nous avons vu que dans les produits ¥^ la répartition des caractères
a et a se faisait suivant la formule : a -\- 'i a a' -\- a' ; mais quelle sera
1^ répartition si nous envisageons à la fois 2 caractères a et b non liés
entre eux, en tant que situés dans des chromosomes différents? Voici
les formules :
Parents P : a b : Parents P' : a b' (a et b étant dominants, a' b'
récessifs). Produits F, : ab-a'J)'\ caractères exprimés ab. Gamètes d'oi^i
naîtront les F^, après leur maturation : quatre sortes, savoir : a b, ab',
a b, a' b'. Zygotes d'oi:i naîtra F^ : on y trouve les 16 combinaisons pos-
sibles entre '■1 séries identiques à celles que nous venons d'énumérer,
ce qui donne :
ab — {:ib caractère
exprimé
ab
ab — ab'
»
»
ab
ab — ab
»
))
ab
ab — a'b'
»
»
ab
ab' — ab
»
))
ab
ab' — ab'
»
))
ab'
ab'—a'b
»
»
ab
ab' — ab'
»
»
ah'
àb—ab ^
»
»
ab
a'b — ab'
»
»
ab
a'b — ab
»
»
a'b
a'b — a'b'
»
»
a'b
a'b'-ab
»
»
ab
a'b' — ah'
)V
»
ab'
a'b' — a'b
)J
»
a'b
a'b' — a'b'
»
»
ab'
soit en tout 0 a 6, 3 a' b, .3 a b'
et 1
a'
//
(1).
i. LorS(|ue, cliez la Drosupliile par exemple, on croise la mutation caractérisée par la
couleur grise du corps et l'état « vestigial » des ailes avec la mutation caractérisée par la
\.\viri L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Cette formule s'applique aux combinaisons de 2 caractères; on en
tro,uverait de plus compliquées pour les combinaisons de 3 carac-
tères ou plus.
Il arrive parfois que la répartition chez les produits F^ des deux fa-
ciès a et a d'un même caractère a se fait non pas suivant la formule
1 a, 2 a a', 1 a', qui, dans le cas de dominarice, se ramène, pour les
caractères exprimés, à 3 a et 1 a', mais suivant une formule plus com-
plexe 9 a -f- ~ «'•
II existe, par exemple, deux races de pois à fleurs blanches. Si on
les croise entre elles, elles donnent en F^ des fleurs colorées. En F2,
les individus de F^ étant unis entre eux, on trouve la proportion non
mendélienne de 9 colorées pour 7 blanches. Th. Morgan explique ce
cas en le rapprochant de celui dont la formule de transmission est
3 : 3 : 1, les 9 revêtant la couleur rouge et 3 : 3:1 = 7, revêtant la
couleur blanche. Pour cela il admet que la couleur dépend de deux
déterminants situés dans des chromosomes différents a et è pour le
rouge, avec leurs allélomorphes a' et h' pour le blanc, les premiers
étant dominants, les seconds récessifs, en sorte que la couleur rouge
sera réalisée partout oîi il y aura a et 6, quel que soit le reste de la
formule, etja couleur blanche réalisée partout où il y aura a' et // sans
qu'il y ait en même temps a et h. 11 ne donne pas le détail de la réparti-
tion des déterminants et U nous semble que la conclusion ne découle
des prémisses (à moins que nous n'ayons pas réussi à comprendre le
texte un peu obscur del'auteur) que sous bénéfice d'une petite réserve (1 ) .
Liaison des caractères. — Nous venons d'examiner les conséquences
de l'indépendance et de la liaison de deux caractères par rapport à
leur transmission. Examinons maintenant les conséquences de cette
indépendance et de cette liaison en ce qui concerne la constitution
intime du chromosome.
couleur • éhciie •■. du corps et les ailes Ioniques, tous les individus de F,, auront les ailes
longues et une teinte grise. Reproduits entre eux, ils donneront, en Yi la proportion suivante:
!• individus gris et à ailes longues;
;i individus gris à ailes « vestigiales » ;
3 individus « ébène • à ailes longues;
d individu « él)ène » ;i ailes « vestigiales >■.
(1) Ainsi qu'on l'a vu, les pro<luits résultant de la réalisation des -16 combinaisons possi-
bles entre deux séries identiques comprenant chacune 4 ternies qui sont : ah, ab\ a'b
et a'b'. Désignons, pour abréger, ces 4 termes par les, signes d, '1, ;i cl 4 dans l'ordre
ci-dessus et voyons ce qui va se passer. '
1 contenant « et />, toute combinaison le contenant donnera du rouge. Or, ces combinai-
sons sont : 1 -|- -1, seule de son espèce; puis 1 -\--2, 1 -|- 3 et 1 + 4 avec leurs inverses :
2 4" 1» 3 -|- 1 et 4 -f- -1, ce «pii lai! en tout 7 ; evifin, la réunion Ae a -\- b est encore réalisée
dans les conibinaisims 2 -f- 3 et son inverse 3+2, où n est apporté par un parent et b par
l'autre. Il y a donc bien !• combinaisons réalisant le rouge. Passons au blanc. Il sera réalisé
dans toute combinaison cimtenant a' et b', c'est-à-dire dans -toutes les l'oi-mules contenant
't sans contenir en môme temps \. Ces combinaisons sont au nombre de .">, savoir : 4 + 4,
seule de son espèce; imis4 -J- 3 et 4 -\--2 avec leurs inverses 3 -|- 4 et 2 + 4, soit en tout.';.
Ilestent seulement deux combinaisons ne contenant ni 1 ni 4, ce sont : 2 -f- 2 et 3 -|- 3,
c'est-à-dire ab' ab' et a'b a'b. Or, à s'en icnii' aux prémisses, elles ne devraient pas avoir
de couleur, puisipTclles ne réalisent ni la condition du rouge ni celle du blanc; les lac-
teurs, dominant et récessil, y sont en (-(luilibre : 2 « + 2 6' ou 2 '/ -|-- 2 b. Pour (pie le blanc
soit réalise, il faut admettre <iue dans ce cas c'est le lacteui- rccessil' qui l'emporte, ce
qui ne laisse pas de i)araître un peu arbitraire et contradictoire.
MEiNDÉLlSME ET MÉCANISME CVTOLOGIQUE DE LMlÉRÉDITl':. wix
La notation commode déjà employée ci-dessus va nous permettre
d'exposer clairement certains points importants de la théorie. Dans
les gamètes de la génération F^, avant leur réduction, envisageons
une paire de chromosomes allélomorphes 1 et T, provenant des parents
P et P' et contenant, l'un les déterminants a, h, c, d, l..., l'autre les
déterminants a', b', c'... l. A la maturation, l'un des deux allélomor-
phes, 1 par exemple, restera dans l'œuf, l'autre, 1', disparaissant dans
le globule polaire. 11 en résulte que tous les déterminants n a l seront
présents et tous ceux a' à /' seront absents : si a est présent, b k l le
sont forcément aussi, et le fait qu'un des caractères « à Z de P est
exprimé dans le produit Fj entraîne comme conséquence que tous
les autres caractères a à l seront aussi exprimés dans ce produit : ces
caractères sont dits liés entre eux; c'est le iinkage des Anglais. Les ca-
ractères a à / forment un groupe indissoluble ; de même les caractères
a' à /'.Par contre, si la paire d'allélomorphes 2, 2' contient les caractères
m à :; et m' à z', ceux-ci formeront de nouveau deux groupes indissolu-
bles, mais complètement indépendants des groupes /et/'; c'est-à-dire
que la présence clans Fo des caractères a à / est exclusive des caractères
a' à /', mais conciliable aussi bien avec les caractères m' à z' qu'avec
les caractères m à z : a est lié à h, mais nullement à m ou à m'.
Ainsi, les caractères forment des groupes dont les éléments sont
unis entre eux, tandis que les groupes eux-mêmes sont entièrement
indépendants les uns des autres.
Un exemple bien connu de cette liaison est fourni par les caractères
unis au sexe, lesquels comprennent non seulement les caractères
sexuels secondaires, mais divers autres caractères qui ne sont liés au
sexe par aucune nécessité.
Déterminer dans chaque espèce les groupes de caractères liés entre
eux serait fort intéressant, mais extraordinairement difficile. Il faut,
pour qu'on y puisse réussir, certaines conditions particulières excep-
tionnelles qui se sont trouvées heureusement réunies dans une bête
aujourd'hui célèbre et sur laquelle on a écrit des volumes, la Droso-
phila ampelophila, monche des fruits, mouche du vinaigre. Cet insecte
ne possède que quatre chromosomes, deux longs et égaux, un troi-
sième plus court, différent chez les deux sexes : c'est le chromosome
sexuel, X chez la femelle, y chez le mâle; enOn, un chromosome très
petit, presque punctiforme.
D'autre part, l'insecte est remarquable par le fait qu'il présente une
extraordinaire variété de mutations se manifestant par des caractères
parfaitement définis et immédiatement héréditaires. Lorsque l'on
examine la liaison de ces caractères, portant sur différents organes et
ditïérentes parties du corps (couleur et forme des yeux, couleur du
corps, forme des ailes, etc.), on constate qu'ils forment précisément
quatre groupes : 1° un très petit, formé de deux caractères seulement :
courbé et sans yeux, qu'il est indiqué de loger dans le petit chromo-
some n° IV; 2'^ un groupe lié au sexe, qui se loge nécessairement dans
le chromosome de taille moyenne, r ou y, et qui porte le n" I : anor-
mal, linéaire, bifide, arqué, cerise, chrome, en massue, déprimé,
x\x L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tacheté, éosine, fourchu, vert, miniature, rudimentaire, court, sable,
etc. ; 'A" deux grands groupes sub-égaux correspondant aux chromo-
somes II et III et comprenant les caractères : aptère, noir, en ballon,
frangé, pourpre, pointu, donnant peu de recoupements (1), tronqué,
vesligial, en bâtonnet, géant, nain, ébène, reniforme, rose, tète
blanche, ocelles blancs, safran, déformé, etc., etc.
Le recoupement [Civssing-over). — Mais il s'en faut de beaucoup
que les faits soient toujours en accord avec la belle simplicité schéma-
tique que nous venons d'esquisser: il arrive fréquemment que des
caractères liés entre eux se dissocient et que des caractères exclusifs
Tun de l'autre se rencontrent simultanément.
Pour reprendre notre notation, nous dirons que certains individus
de F., montrent, en même temps que la plupart des termes de la série
a à /, quelques-uns des termes de la série allélomorphe a' à l' rem-
plaçant leurs homologues de la première série : on aura, par exemple,
a' b' c d... l : il y a eu disjonction et recombinaison. Si ces phénomènes
étaient complètement irréguliers, ils seraient difficilement conciliables
avec la théorie: mais les mendéliens ont constaté dans un nombre
notable d'expériences que, pour chaque caractère donné, la propor-
tion des cas de disjonction est à peu près fixe : par exemple, on
n'observera qu'une fois sur cent le remplacement de a par a', tandis
que le remplacement de // par k' se rencontrera 15 fois sur cent f2).
Cette remarque les a incités à chercher dans le comportement des
chromosomes l'explication de ces phénomènes et ils ont trouvé ceci :
les deux allélomorphes 1 et 1' d'une même paire, au lieu de rester
parallèles et séparés comme dans le cas normal, pour passer intégra-
lement l'un dans l'œuf, l'autre dans le globule polaire, se croisent, puis
se soudent au point de croisement, et, au moment de la séparation,
au lieu de se désunir, se recoupent de telle façon que l'un des seg-
ments, celui de gauche, par exemple, se trouve formé de la partie
inférieure de 1 et de la partie supérieure de Y et celui de droite de la
partie supérieure de 1 et l'inférieure de 1'. Certains aspects histolo-
giques observés dans la série des ovogonies jamais dans les sperma-
togonies) fournissent une certaine base o])jective à cette spéculation.
On admets en outre, et cela de toute nécessité, sans quoi toutes les
conséquences seraient bouleversées, que les deux allélomorphes sont
toujours orientés leurs extrémités homologues du même côté et exac-
tement à la même hauteur, sans aucun décalage, en sorte ([ue, si le
fl) Voir pour I'ex[)lication de ce ti-Tiiic le s siiivnnl.
(-2) Ainsi, cliez la Drnsopliiie, la couleur noire du corps et les ailes rudimentaires se trans-
mctleut enseirilile lorsqu'on croise celle muiaiion avec la forme sauvage, à ailes longues et
tle couleur grise. En Im, les individus contiennent deux paires de caractères allélomorphes :
noir-ailex rudimentaires et (iris-ailes lotKjues, le second groupe étant dominant. Si on
recroise un r;y^ de cette g(3nération avec une Q de la mutation noir-ailen rudimentaires.
la Fi comprendra des inilividus des deux catégories, par moitié. Mais si c'est une Ç de
l'i qui est recroisce a\ec un mâle nnir-ailcs rudimentaires. on obtient le même résultat dans
s3 (10 des cas, tandis que dans l" u-'O la combinaison est inverse : la moitié des descendants
présentent les caractères noir-ailes lotu/ues. l'antre moilié, la combinaison (/ris-ailes rudi-
mentaires. •
MENDKLISMK HT MÉCANISME CYT0L0(^,1QUE DE L'HÉRÉDITÉ, xxxi
point de croisement est pour 1 entre c et d. par exemple, il sera
pour r entre c et d \ et les parties échangées seront rigoureusement
équivalentes. On voit sans qu'il soit utile d'insister que, si les choses
sont vraiment ainsi, les phénomènes de la disjonction et de la recom-
binaison sont immédiatement expliqués.
Le fait que le pourcentage des disjonctions est fixe pour un même
caractère et différent pour chacun d'eux s'explique en admettant que
la position du point d'entrecroisement des deux allélomorphes dépend
uniquement du hasard. Dès lors, il est évident que deux caractères
ont d'autant plus de chance d'être disjoints que leurs déterminants
sont séparés dans le chromosome par un plus grand intervalle, et
inversement. On peut même admettre qu'il y a proportionnalité entre
ces deux variables, en sorte que le pourcentage des disjonctions fournit
la mesure de l'intervalle entre les déterminants correspondants. On
comprend ainsi, sans qu'il soit utile d'entrer dans le détail, que
l'on puisse, au moyen d'un nombre suffisant de déterminations par-
tielles, calculer la distance relative de chaque déterminant à chacun
des autres du même groupe, et finalement tracer le s^chème de la
succession des déterminants tout le long du chromosome. Ces schèmes
ont été tracés pour la Drosophile avec une précision parfaite ; c'est là
un résultat tout à fait admirable, abstraction faite des réserves touchant
à sa validité.
II résulte de ce qui précède que tous les déterminants situés d'un
même côté du point de croisement forment un tout indissoluble qui,
en bloc, reste ou passe du cùté opposé. Ainsi, si d à / revêtent dans
F., le caractère de P tandis que a à c revêtent le caractère a' à c' du
parent P', A-, situé entre c et /, devra nécessairement revêtir le carac-
tère de P, et //, intermédiaire entre a et c devra présenter le faciès b', du
parent P'; en d'autres termes, le recoupement divise le chromosome
seulement en deux parties et dans chacune de ces deux: parties la
liaison conserve ses droits. Mais certains faits de transmission mon-
trent qu'il n'en est pas -toujours ainsi (1) : des disjonctions nouvelles
apparaissent dans les portions de chromosomes dont les éléments
devraient rester liés entre eux. Pour surmonter cette difficulté, les
mendéliens admettent que les deux allélomorphes peuvent, en se
courbant, se croiser en plus d'un point et échanger ainsi des tronçons
plus ou moins nombreux ou plus ou moins courts et diversement
placés; ou même qu'ils peuvent, s'enroulant l'un autour de l'autre,
opérer entre- eux tous les échanges imaginables. Quelques aspects
(l) J,(ir.s(iu'on croise, iiar exemple, une 9 de Drosophile ;i yeux l)laucs et à ailes « mi-
niature • avec un o^ sauvage, à ailes grises et à yeux rouges, on trouve en F,, chez les 9,
;« 0 0 de recoupement, c'est-à-dire d'individus à yeux l)lancs et à ailes longues et d'autres
a yeuN rouges et à ailes « miniature », par moitié. D'autre part, si la même femelle (yeux
blancs, ailes « miniature ») est croisée avec un mâle à ailes longues et a yeux rouges, mais
ces yeux étant de forme linéaire au lieu d'être arrondis, il se produira un second recou-
pement entre les cai-actères des yeux, qui donnera, en F,, i't 0/0 de femelles a yeux blancs
linéaires et à yeux rouges arrondis, '21 OO de cha(|ue catégorie. Et comme les trois lacteurs :
veux blancs, ailes • miniature », veux linéaires se trouvent tous les trois loges dans le
chromosome n" l et dans l'ordre indi<|uc,' il s'ensuit que le recoupement a dû se taire entre
le premier et le deuxième et entre le deuxième et le troisième.
xxxii L'ANNEE BIOLOGIQUE.
histologiques, présentant les segments enroulés en hélices, sont la
base objective de cette importante conception. On voit qu'avec ces
nouvelles hypothèses toutes les disjonctions et recombinaisons, toutes
les exceptions à la loi simple primitive s'expliquent si aisément que
c'est presque un luxe de chercher la solution individuelle de chaque
cas particulier.
La transmission du sexe. — La transmission du sexe des parents à la
progéniture a été éclairée d'un jour tout nouveau par la découverte
des chromosomes sexuels. Cette découverte n'appartient pas aux men-
déliens, mais ils l'ont généralisée et l'ont fait entrer dans leur système,
en cherchant à la faire cadrer avec l'ensemble de leurs conceptions.
On sait qu'on a découvert chez un certain nombre d'animaux un chro-
mosome différant en général des autres par sa taille moindre et par
quelques caractères spéciaux. Il y a lieu de distinguer deux types.
Dans le type Drosophila, qui se retrouve chez beaucoup d'autres
Insectes, les Araignées, certains vers (Ascaris), des Echinodermes, des
Amphibiens .et des Mammifères ly compris l'homme), on trouve dans
les ovogonies une paire d'allélomorphes identiques entre eux que l'on
désigne par XX, et dans les spermatogonies une paire d'allélomorphes
sexuels différents l'un de l'autre et que l'on désigne par X et Y : ainsi,
sous ce rapport, la femelle est homozygote et le mâle hétérozygote.
Après la réduction, les œufs mûrs contiennent un seul chromosome X et
les spermatozoïdes un seul chromosome, les uns X, les autres Y, par
moitié. Après la fécondation, le zygote contient donc soit XX soit XY ;
dans le premier cas, la formule de la femelle est reconstituée et l'indi-
vidu est femelle; dans le second, est reconstituée la formule XY, et
l'individu est mâle. Ainsi s'explique qu'il y ait autant de mâles que
de femelles. La chose se continue ainsi indéfiniment dans toutes les
générations. C'est le mâle qui détermine le sexe.
Dans le second type {Ahraxas)., qui se retrouve chez divers Insectes
et Oiseaux, tout est semblable, mais l'ordre des choses est renversé :
c'est l'ovule qui est hétérozygote et la spermatogonie homozygote, et
c'est la femelle qui détermine le sexe. Pour distinguer ce cas du pré-
cédent, on a convenu d'appeler WZ les chromosomes sexuels de la
femelle et ZZ ceux du mâle. Tout cela est parfaitement simple et clair
et la seule objection que l'on puisse faire, mais elle est fort grave, c'est
que la généralisation de ces faits et aussi la distinction des chromo-
somes sexuels sont loin de reposer sur des observations suffisantes.
Nous avons dû rappeler ces faits pour montrer maintenant comment
la théorie mendélienne s'en sert pour expliquer certains traits de la
transmission de caractères liés au sexe.
La détermination du sexe mâle iXY) est liée moins à la présence de
l'allélomorphe Y qu'à l'absence d'un second X. Dans certains cas, en
effet, Y manque chez le mâle et les spermatogonies ont un seul X, en
sorte que les spermatozoïdes ont les uns X, les autres rien. Le zygote
résultant de la copulation a donc pour formule soit XX, et alors il est
femelle, soit X, et alors il est mâle.
MENDKLISME ET MECAMSME CVTOLOCIQUE DE L'HEREDITE. \xxii(
L'observation des faits génétiques cadre avec la conception cliromo-
somienne ci-dessus. En ciïet, lorsque, dans un croisement, le mdle
présente un caractère dominant, on constate que ce caractère n'est
transmis qu'aux descendants femelles; il manquait donc dans les
spermatozoïdes producteurs de mâles. Cela permet de conclure que
ce caractère dominant était lié au chromosome X du mâle et non au
chromosome Y.
Cette conception permet d'expliquer des cas en apparence mystérieux
de transmission héréditaire de caractères liés au sexe. C'est ainsi que,
si l'on unit des Drosophila femelles à yeux rouges (caractère dominant)
à des mâles aux yeux blancs (caractère récessif), on obtiendra à la
génération F, rien que des yeux rouges, et à la génération Fo des
femelles toutes à yeux rouges et des mâles les uns à yeux rouges, les
autres à yeux blancs, en nombre égal. Pour élucider ce fait, il est
nécessaire de distinguer par un signe en indice le X de la femelle de
l'X du mâle. Voici les formules des générations successives.
Femelle. Mâle.
Parents avant la réduction .... X/ X/ \„i Y
— ■ après la réduction .... X/ ] y"
{ avant la réduction X/ X,„ X,- Y
après la réduction.
F,.
( X„, Y
S Xf Xf Xf Y
■( Xf X,„ X„, Y
Il suffit de se rappeler que X,„ (yeux blancs) est toujours dominé
par X/ (yeux rouges) pour retrouver le résultat génétique indiqué.
Inutile de multiplier les exemples.
Influence du milieu. — Jusqu'ici, tous les obstacles que les faits ont
fait surgir sous les pas de la théorie ont pu être surmontés par des
hypothèses sur la constitution des chromosomes et sur leur comporte-
ment. Mais une autre catégorie de difficultés oblige à faire appel à des
phénomènes d'un tout autre ordre, à des réactions des déterminants
sous rintluence des conditions de milieu. '
En voici quelques exemples. Voici un lot de Primevères à tleurs
blanches chez lesquelles rien ne permet tout d'abord de supposer que
le caractère blanc n'est pas pur. Cependant, si on les cultive à une
température inférieure à 20", certaines conservent des fleurs blanches,
tandis que chez d'autres les fleurs deviennent rouges. Cela permet de
distinguer dans le stock primitif, en apparence homogène, deux races :
l'une blanche pure, l'autre possédant les caractères blanc et rouge.
.Mais ces caractères, au lieu de se manifester simultanément par une
teinte rose, apparaissent à l'exclusion l'un de l'autre, le premier
au-dessus de 20 ', le second au-dessous ; l'un a besoin pour se mani-
fester dune température élevée, l'autre de température basse.
Des exemples analogues sont fournis par les Drosophiles qui, en
LANiNÉC BIOLOGIQUE, XMI. 1917. C
xxxiv L'ANNEE BIOLOGIQUE.
milieu sec, présentent les caractères de la race sauvage, tandis qu'en
milieu humide elles montrent certaines modifications dans les bandes
noires de l'abdomen, ''î
On trouve également des exceptions de ce genre dans les faits
relatifs à la transmission du sexe. Ce sont ceux dans lesquels on voit,
sous Tinfluence des conditions ambiantes milieu, substances chimi-
ques diverses, etc.) non seulement les caractères en rapport avec le
sexe subir des modifications importantes, mais le sexe lui-même se
transformer et devenir l'inverse de ce qu'exigerait la théorie. Ainsi,
chez la Drosophile, il y a un caractère lié au sexe (une anomalie de
l'abdomen) ; les mâles anormaux, croisés avec les femelles normales,
donnent en F , des filles anormales et des fils normaux résultats men-
déliens) si la nourriture est humide; si elle est sèche, les résultats
sont, disent les mendéliens, « obscurs » : tous les individus de la
génération F, sont normaux.
Chez la Bonnellie, Baltzeb a montré que les jeunes larves sont
toutes hermaphrodites au début; elles se développent ensuite en
mâles en présence des femelles adultes, et en femelles lorsqu'elles
n'en rencontrent point. La sécrétion de la trompe sur laquelle les
larves se fix-ent dans le premier cas serait l'agent faisant évoluer en
mâles les jeunes larves, quelles que soient leurs formules chromo-
somiennes.
Le mendélisme explique ces cas en supposant que le déterminant du
sexe n'est pas la seule condition du sexe et de ses caractères : il lui
faut pour cela la collaboration non seulement du cytoplasme ambiant
que peuvent modifier les influences physiques et cliimiques très va-
riées, mais celle des facteurs des autres caractères, soumis eux-mêmes
à des influences analogues ; et cette modification pourrait acquérir une
telle influence qu'un sexfe pourrait apparaître là où se trouve le déter-
minant du sexe opposé. lien serait ici de même que pour les difîéren-
ciateurs dans les opérations chimiques, lesquels peuvent, selon leur
nature, faire apparaître des caractères différents, ou même inverses,
dans un même complexe chimique.
La conception factorielle. — Dans la conception initiale des men-
déliens, à un caractère correspond un seul et unique déterminant, et
chaque déterminant conditionne à lui seul un caractère. Or, certains
faits sont venus montrer que cette conception simpliste n"était pas
soutenable.
Si l'on compare le pourcentage des disjonctions et recombinaisons
des divers caractères, on constate que pour certains d'entre eux ce
pourcentage est identique. Or, d'après ce que nous avous expliqué
plus liant, pourcentage identique signifie localisation identique sur. le
chromosome. Si donc deux déterminants occupent la même place sur
le chromosome, c'est qu'ils n'en font qu'un, ce qui revient à dire
qu'un même déterminant peut conditionner deux ou plusieurs carac-
tères. D'autre part, certains fails montrent qu'un même caractère peut
dépendre, et dépend en général, de plusieurs, voire d'un grand nombre
MENDKLISME KT MÉCANISiME CYTOLOdIQl E DE I/llÉHÉDlTÉ. xxw
de déterminants (1). De là est résultée la nécessité de substituer à la
notion de déterminants celle de fadeurs ou gênes. Les facteurs difl'èrent
essentiellement des déterminants en ce que chaque facteur participe au
conditionnement de plusieurs, voire de nombreux, caractères, ot que
chaque caractère réclame pour s'exprimer la collaboration de plusieurs,
voire d'un grand nombre, de déterminants. Mais, malgré ce qu'on
serait tenté de croire au premier abord, le facteur n'est nullement une
entité subjective : il est, dans l'esprit des mendéliens, tout comme le
déterminant, une particule matérielle occupant dans le chromosome
une place déterminée.
L'idée de cause, si claire en philosophie, n'a point de place dans
les sciences de la nature, ainsi que l'a bien montré Verworx : la
cause serait ce qui, à lui seul, engendrerait un phénomène ; or, au-
cun phénomène n'a une cause unique : il a des conditions multiples.
Même si l'une des conditions peut être jugée subjectivement comme,
prépondérante, les conditions accessoires n'en sont pas moins indis-
pensables à la réalisation du phénomène. D'autre part, aucune con-
dition n'est invariablement liée à un seul phénomène ; elle peut
intervenir dans une multitude d'autos phénomènes, peut-être fort
différents du premier.
Une comparaison fera bien comprendre cette idée. En arithmétique,
tout nombre est décomposable en facteurs premiers : on peut donc
dire, en prêtant aux termes une certaine élasticité, qu'un nombre est
un phénomène qui a pour conditions un certain nombre de facteurs
premiers : il est le résultat précis de leur collaboration, et l'on ne
saurait changer quoi que ce soit à la valeur de l'un deux sans détruire
le nombre; par contre, aucun facteur premier n'est invariablement
lié à un nombre quelconque. Il fait, dans d'autres associations, partie
intégrante d'une infinité d'autres nombres. Eh bien, le nombre, c'est
le caractère mendélien ; les facteurs premiers de ce nombre, ce sont
les facteurs mendéliens de ce caractère. Ainsi, rien n'est indécis,
rien n'est flou; chaque facteur est quelque chose de parfaitement pré-
cis, ayant sa personnalité individuelle ; mais les facteurs sont nom-
breux, et de l'infinie variété de leurs combinaisons résulte l'infinie
variété des caractères. D'ailleurs, les facteurs étant des particules ma-
térielles ayant chacune leur place déterminée, à eux s'applique tout
(1) Ainsi, lorsque, chez la Drosophile, on observe une nouvelle race, caractérisée par
diverses particularités qui sont faciles à suivre chez !a plupart desindi\i(ius. mais s'atténuent
<iu disparaissent chez un certain nomhre (comme par exemple, pour l'anomalie qui consiste
en ce que les ailes ne se déploient pas. et quelques autres particularités structurales <pii
l'accompagnent), on suppose (ju'il va, pour toutes ces manifestations, un seul facteur, mais
diint les effets sont les uns constants, les autres occasionnels et variables.
Au contraire, .m conclut à l'existence de plusieurs déterminants régissant le même
caractère dans les cas comme celui-ci. Chez la Droso|)hile, il arri^e que l'œil rouge est
changé en œil i-ose, mais lors(|u'on étudie la 'liaison entre ce nouveau caractère et d'autres
qui l'acrompagnent, on trouve qu'il est lié tantôt au sexe. lant«it au groupe, qui est logé
dans le chromosome n" Ul. La couleur rose est considérée comme due à deux muta-
tions de facteurs différents : l'une (|ui se produirait dans le chromosome sexuel, l'autre
ilans le chromosome n" lll. f)e même pour la couleur foncée du corps «le celte même
Droso|ihile : ( ette couleur étant accompagnée d'autres caractères dont la localisation ne
cadre pas avec l'hypothèse mendélienne, on arrive à lui assigner '■> facteurs différents, et
ce (|ui compli(|ue encore les choses, l'action de ces facteurs varie avec l'àge.
-xxxvi L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ce qui a été dit des déterminants à propos de la liaison,, de la disso-
ciation, de la recombinaison, etc. Ajoutons enfin pour préciser, que
ces particules matérielles sont considérées comme des édifices chi-
miques extraordinairement complexes, et que c'est par leurs pro-
priétés physico-chimiques qu'elles interviennent dans l'expression des
caractères.
Dans la conception de Bateson, les facteurs ne sont pas liés aux
chromosomes et la conception même des chromosomes comme por-
teurs des caractères héréditaires est éliminée comme insuffisamment
démontrée. Bateson compare les effets produits par les facteurs à ceux
des ferments (présents ou absents) et la transmission des caractères
à celle de substances analogues aux ferments. La ségrégation ne se
présente pas dans cette hypothèse comme nécessairement liée à la ma-
turation des produits sexuels ; mais elle n'est pas non plus un phéno-
mène chimique. Bateso.n la conçoit plutôt comme un phénomène
physique, analogue, par exemple, à ce qui se passe lorsque le pré-
cipité se sépare du filtrat. Le précipité déterminerait l'apparition d'un
caractère (dominant); l'absence de précipité ferait' apparaître un
caractère récessif.
Allélomorphes multiples. — Nous avons examiné le cas où un carac-
tère a revêt dans les allélomorphes de la génération F, les faciès a et a'
des parents P et P'. Mais il n'y a aucune raison pour que le phéno-
mène s'arrête là. En fait, on voit le caractère a revêtir en outre les
faciès a", a'", a"" etc., chez les mutants P", P" P"", et tous ces faciès
jouent leur rôle au même titre dans les hybridations. Les faciès a, a' a"
etc., sont exclusifs les uns des autres, l'un étant dominant par rapport
à l'autre, et c'est en cela essentiellement que ces faciès d'un même
caractère diffèrent de caractères distincts. Aussi, au lieu d'être repré-
sentés par des déterminants a, h, c, d distincts étayés le long d'un
même chromosome, ils sont représentés par des déterminants homo-
logues situés aux points correspondants de chromosomes allélo-
morphes. La chose est d'ailleurs démontrée par le fait que tous ces
faciès présentent le même n'ombre de dissociations et de recombi-
naisons avec les autres caractères, ce qui montre qu'ils sont situés à
la même hauteur sur les chromosomes homologues. Do là, la notion
d'allélomorphes multiples, notion qui s'impose et qui n'est que la tra-
duction des faits eux-mêmes en langage mendélien. Ainsi, si on croise
lin mâle de Drosophila à yeux blancs avec une femelle à yeux rouges,
on trouve en F.^ la proportion mendélienne de 3 rouges pour 1 blanc,
plus exactement : 1 rouge, 2 rouges-blancs avec rouge dominant et 1
blanc, et on considère que les facteurs pour le rouge et pour le blanc
sont allélomorphes. Si on ci-oise un mâle aux yeux « éosine » avec
une femelle aux yeux rouges, le résultat est le même. C'est là une
2" paire d'allélomorphes. Si le même mâle aux yeux blancs est croisé
avec une femelle aux yeux « éosine », même résultat encore, donc une
'i" paire d'allélomorphes. Donc, le facteur « yeux rouges » a, clie/ les
uns, pour allélomorphe les « yeux blancs», chez les autres les « yeux
MEXDKLISiME ET MECANISME CYTOLOGIQUE DE L'HEREDITE, xx.wii
éosine », et de même le fadeur « yeux blancs » a pour allélomorphe,
selon les individus, le facteur « yeux rouges » ou le facteur « yeux
éosine », et enfin le facteur « yeux éosine « a pour allélomorphe chez
certains individus le facteur « yeux rouges », chez d'autres le facteur
« yeux blancs ». Le facteur pour les yeux blancs est très étroitement
rattaché à la couleur jaune du corps (1 % des recoupements, seulement),
et il en est de même du facteur pour les yeux éosine. Les deux fac-
teurs ont aussi le même degré de liaison avec les ailes « miniature »
(33 ^),etc.
Des cas compliqués se présentent qui sont expliqués par l'existence
d'un plus grand nombre d'allélomorphes encore. Ils résultent de ce
qu'un facteur change sur place de multiples façons, créant ainsi des
caractères qui, comme membres d'une paire, peuvent se remplacer.
Une autre explication consiste à supposer que ces facteurs n'occupent
pas la mnnr. place, mais sont si rapprochés qu'ils sont « complè-
tement liés » et ne présentent jamais de recoupement. Le résultat pra-
tique est, d'ailleurs, le même.
Quelques cas aberrants. — Aux aberrations des règles ordinaires de
la transmission génétique des caractères correspondent des aberra-
tions dans les conditions chromosomiennes. Ainsi, l'on observe que
certains hybrides, au lieu de faire retour à l'une des races parentes
lorsqu'ils sont indéfiniment recroisés avec elle, conservent indéfini-
ment leurs caractères hybrides intermédiaires. Cela peut s'expliquer
par une particularité du comportement des chromosomes : les deux
allélomofphes sont trop différents l'un de l'autre pour s'unir ensem-
ble, en sorte qu'ils restent indépendants et se divisent au lieu de se
séparer. Il arrive alors que, chez l'hybride, le gamète, à la maturation
réductrice, au lieu d'éliminer pour chaque caractère la forme propre à
l'un des deux parents, conserve les deux; ainsi, soit P et P' deux pa-
rents possédant deux sortes de caractères a et S, et supposons que a
soit assez semblable dans P et P' pour être représenté par deux allé-
lomorphes (cas peu nombreux) que l'on pourra figurer par la lettre a,
tandis que pour le caractère 8 la différence est assez grande pour qu'il
soit nécessaire de distinguer b provenant de P et b' provenant de P'.
Les caractères de cet ordre sont beaucoup plus nombreux. Sous le
rapport de caractère a et j3, tous les hybrides F, auront pour formules
a a b b' et seront intermédiaires à P et P'.
Dans les gamètes avant la réduction, les cliromosomes a s'uniront
par paires; à la division réductrice, les deux a se sépareront et chaque
gamète en recevra un, tandis que b et b' , au contraire, trop différents
pour s'unir, resteront indépendants et se diviseront, et chaque gamète
mûr recevra b et b' et aura pour formule totale a h b' . Recroisé avec l'un
des parents, P' par ex., qui a pour formule a b', le zygote aura pour
formule a a b b' b'. Et comme b ne peut jamais disparaître, puisqu'il
se divise avant la maturation réductrice, il restera toujours dans le
gamète et dans le zygote, malgré autant de recroisements que l'on vou-
dra avec P', en sorte que le caractère b du parent P ne sera jamais
>^xxviii LAXNEE BIOLOGIQUE.
perdu. Même le caractc-re h' du parent P' ne s'accentuera pas, parce
que les deux chromosomes h' étant identiques, ils ne s'accoupleront
pas et se sépareront au lieu de se diviser, en sorte que chaque gamète
de la génération suivante n'en recevra jamais qu'un (1).
D'autres cas d'aberrations plus singulières encore ont provoqué de
nouvelles explications où l'on fait intervenir un fait biologique nou-
veau : la uon-disjonction des chromosomes sexuels femelles dans la
division réductrice. Au lieu que les œufs XX avant la maturation soient
tous Xaprèsladivision réductrice, ilsprésententu ne petite quantité d'XX,
où les deux X sont restés dans l'œuf, et une proportion égale d'œufs
0, où les deux X sont passés dans le globule polaire. Ce processus
biologique a été découvert par Bhidges et étudié dans de nombreux
élevages; il permet d'expliquer par des combinaisons fort compliquées
un (îert;iin nombre d'aberrations dont l'exposé nous entraînerait trop
loin et pour lesquelles nous renvoyons aux mémoires originaux.
Certains cas obligent même les mendéliens de sortir des cadres des
phénomènes chromosomions et même nucléaires et d'admettre une
transmission héréditaire ayant pour subslratum le cytoplasma et ses
divers organes. Celte idée a été suggérée par des, exemples lels que
celui de Mimlnlis jalapa, où il existe des branches à feuilles vertes,
d'autres à feuilles tachetées; les fleurs transmettent aux descendants
les caractères de la branche qui les portait, mais seulement si ces
(leurs sont femelles. Cela s'explique si l'on considère la dépigmenta-
tion des plaslides chlorophylliens comme une maladie transmissible par
le seul cytoplasma. — Chez Pelargonium, il existe de même des feuilles
blanches, vertes et panachées, mais la transmission de la panachure
aux descendants a lieu en tout cas, quel que soit le sens du croi-
sement (père blanc, mère verte ou réciproquement). Il résulte de là que
le cytoplasma mâle intervient dans la transmission du caractère.
Quant à la présence dans chaque génération do quelque rameaux pure-
ment blancs ou verts, elle s'explique par les hasards de la répartition
des plastides blancs et verts dans les divisions somatiques, qui se fait
suivant la loi des grands nombres, entraînant dans quelques cas excep-
tionnels l'exclusion des grains blancs ou des grains verts dans une
cellule, et par suite dans toute sa lignée descendante.
Le mendélisme et la variation. — On peut distinguer deux sortes de
variations : celle qui provient de la recombinaison des caractères déjà
présents et celle qui provient de l'apparition de caractères vraiment
nouveaux. La première s'explique aisément par la théorie mendélienne
et, à vrai dire, la tliéoric tout entière vit de ces recombinaisons, dont
elle donne les règles précises et variées. La seconde est admise par les
mendéliens, qui font largement usage de la mutation de de Vries; mais
elle ne se rattache pas à leur système d'une manière étroite, comme la
(1) Les recroisemenls des Mit rolépiiloptcres, ctudii-s par Standklss en sont un exemple.
DoNCASTEft a montre chez, d'autres hybrides «les Microlépidoptères que la lusinn des cliro-
mosomes ne s'opérait pas, le n<>ml)re des chromosomes de i'Iishride étant prescjue égal à
la somme des nombres haploïdes des deux parents.
MENDKLISMK KT MÉCANISMK CYTOLOr.IQUK DE L'HEREDITE. x\xi\
variation i-ecombinatoire, ol marche à côté d'elle, sans la pénétrer,
sans y trouver une explication. Les mendéliens semblent ne pas se
préoccuper do sa nature par rapport aux déterminants et aux facteurs,
sans doute parce qu'ils sentent là une difficulté dont ils ne voient pas
la solutioa.
C'est là probablement ce qui a amené l'un d'entre eux à proposer
une explication de l'évolution sans faire appel à l'introduction de
caractères nouveaux. S'il est difficile de concevoir l'apparition de nou-
veaux caractères dans la théorie mendélienne, la perte de facteurs
peut aisément s'expliquer. Aussi Batesox propose-t-il une explication
vraiment originale et inattendue, fondée sur un large emploi des fac-
teurs inhibiteurs et sur leur rejet progressif au cours de l'évolution
phylogénétique. Pour résumer en deux mots sa pensée, l'Amibe ances-
trale aurait contenu tous les facteurs des caractères qui devaient se
manifester ultérieurement dans la phylogénèse, mais maintenus à
l'état d'inaction par un nombre égal de facteurs inhibiteurs; xlès lors,
toute apparition d'un caractère nouveau s'explique par le rejet de
ou des facteurs inhibiteurs de ce caractère. La théorie ^st tellement
simple que, malgré l'immensité de son envergure, elle tient en
quelques mots et qu'il serait superflu de s'étendre sur elle tant que
l'on veut s'abstenir de la discuter.
II. — Critiqie de la théorie.
Les faits mis en lumière par Naudin, puis par Mendel ont, pour le
problème de la transmission héréditaire des caractères, une impor-
tance considérable. Ils ont montré l'existence des règles dans cette
transmission; pour la première fois, ils ont permis de prévoir avec
une précision relative, au moins dans certaines circonstances, comment
s'opère cette transmission. L'un des signataires de cet article avait pu
éi-ire à bon droit avant que les travaux de ces savants eussent été
exhumés : « En fait de transmission de caractères, tout est possible,
rien n'est certain. » Aujourd'hui, cette proposition, au moins sous
cette forme absolue, ne peut plus être maintenue. On peut, dans cer-
tains cas, encore bien rares il est vrai, affirmer d'avance comment se
fera la transmission de certains caractères des parents aux descendants.
C'est là un fait capital, dont l'importance ne saurait être méconnue.
Uu autre résultat important a été la découverte d'une relation cau-
sale remarquable entre les faits de transmission héréditaire et le com-
portement des chromosomes dans la division nucléaire, la maturation
des produits sexuels et la fécondation. Ici, il faut reconnaître que
l'initiative n'appartient pas aux mendéliens, mais à Weismann; les
mendéliens ont utilisé les conceptions de ce dernier, mais ils les ont
modifiées, adaptées aux besoins de leurs théories et largement éten-
dues. Grâce à eux, on a aujourd'hui non seulement une connaissance
des faits de l'hérédité, mais une conception de leur mécanisme, sinon
certain, du moins possible, ce qui est déjà intéressant.
XL L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
La recherche des détails de ce mécanisme a exercé une telle séduc-
tion sur Tesprit des partisans de la théorie de MENDELque des pléiades
de chercheurs se sont lancés sur cette piste, et cela a été l'origine d'une
multitude de travaux intéressants où Ton a serré de plus près qu'on
n'avait fait jusqu'alors la solution du problème de la transmission
héréditaire, dans ses effets, dans ses causes et dans ses conséquences
immédiates et lointaines. Parmi ces travaux, il faut réserver une place
d'honneur, sans méconnaître le mérite de beaucoup d'autres (en parti-
culier de ceux de Clénot), à ceux de Th. Morgan et de son école sur la
Drosophile. Ces recherches sur les hybridations entre mutants de la
mouche des fruits constituent, le mot n'est pas trop fort, un admirable
écrin de joyaux scientifiques, et l'on peut dire que, grâce à eux, la
Drosophile a fait autant et plus pour la solution du problème de l'hérédité
que Y Ascaris megalocephala pour celle du problème de la fécondation.
On voit que nous ne méconnaissons nullement le vif intérêt du mendé-
lisme ni le très réel mérite des travaux de Mendel et des mendéliens,
mais nous pensons cependant que Ton a trop fermé les yeux sur les
incertitudes de la théorie, sur ses défauts, ses lacunes, ses invraisem-
blances, sur la fragilité des bases objectives sur lesquelles repose le
colossal édifice des hypothèses mendéliennes. C'est ce que nous allons
montrer maintenant, pour retenir si possible les travailleurs qui se
lancent sur cette pente facile et agréable sans en avoir suffisamment
discerné les dangers.
Un premier point à remarquer, c'est que, comme la théorie weis-
mannienne, la théorie de Mendel réclame l'individualité permanente
des chromosomes et elle ne saurait s'en passer : c'est sa base, son
fondement essentiel; sans elle tout s'écroule. Or, cette permanence
n'est aucunement démontrée; s'il est vrai qu'elle est généralement
admise, beaucoup de bons esprits la nient. Si on y croit, c'est moins
parce qu'on l'a constatée que parce qu'on en a besoin pour étayer tel
ou tel système. En fait, sauf dans quelques cas particuliers, elle est
contredite par l'observation. Pendant la phase de repos intermédiaire
à deux cinèses, on n'en trouve aucune trace : les chromosomes sont
réduits à une poussière de grains chromatiques dispersés dans le
nucléoplasme où aucune frontière intérieure n'est reconnaissable ; de
telles frontières ont été admises par quelques-uns entre les lots de
granules chromatiques correspondant aux divers chromosomes, mais
c'est une conception sans base objective. L'admettre choque toute
vraisemblance et va presque à l'encontre du bon sens. La théorie weis-
mannienne pourrait à la rigueur s'en passer; la mendélienne non
seulement ne le peut pas et s'écroule si on la lui refuse, mais elle y
ajoute des exigences nouvelles. Il faut non seulement que les chromo-
somes soient permanents, ou plutôt se reconstituent identiques à eux-
mêmes après chaque phase de repos, mais il faut encore que les couples
allélomorphes se constituent, au moins au moment de la division
réductrice, de telle façon que l'un des partenaires soit formé des élé-
ments d'un des chromosomes maternel et l'autre des éléments d'un
chromosome paternel homologue. La seule base objective de cette
MENDELISME ET MÉCANISME CYTOLOGIQUE I)K LIIÉRKDITÉ. su
conception réside dans le fait quelquefois observé que les chromosomes
paternel et maternel restent rapprochés sans se fusionner après la
fécondation. Mais cela ne dure qu'un temps très court et rien, absolu-
ment rien, n'autorise à admettre que ces partenaires se retrouvent
identiques à eux-mêmes après les divisions et les stades de repos qui
séparent de la fécondation les ovo- ou spermatocytes qui déterminent
les lignées germinales. L'admettre, c'est réclamer une chose contre
laquelle parlent tous les aspects cytologiques d'une multitude innom-
brable de divisions.
Non moins gratuite et contraire à l'observation est l'hypothèse
d'après laquelle les déterminants ou les facteurs différents les uns des
autres seraient alignés en grains de chapelet tout le long de chaque
chromosome. Ces déterminants ou ces facteurs sont, comme nous
l'avons vu, des complexes différents tous les uns des autres par
quelque particularité de leur constitution chimique; comment se fait-il
qu'aucun différen dateur (et l'on sait combien sont nombreux ceux qui
ont été employés) n'a permis de montrer la moindre trace de cette
différence? Là où de telles différences existent, comme entre les
chromosomes, les nucléoles, les centrosomes, les mitochondries, les
plaslides, les filaments achromatiques, la différenciation par les réactifs
colorants la révèle; mais dans l'intérieur d'un même chromosome
jamais une telle différence n'a été observée. N'y a-t-il pas là de quoi
éveiller un certain scepticisme?
Pour en finir avec les forces hypothétiquement mises en jeu pour
expliquer un hypothétique comportement des chromosomes, faisons
une dernière remarque. Pour les nécessités du regroupement, les
mendéliens réclament un ajustage rigoureux des deux chromosomes
allélomorphes, de telle façon que chaque déterminant soit exactement
en face de son homologue, ce qui exige une précision d'ajustage de
l'ordre d'une fraction de [x. Cet ajustage fdont les préparations histo-
logiques ne nous montrent nullement le tableau) réclame l'interven-
tion de forces attractives s'exerçant entre les déterminants homo-
logues. Or, de pareilles forces sont peu compatibles avec l'indifférence
absolue du point de croisement, et tout à fait incompatibles avec
l'écartement en X des deux chromosomes à partir de ce point de
croisement. C'est déjà beaucoup de faire intervenir, avec un parfait
arbitraire, des forces moléculaires dont on ne sait rien de précis ; c'est
tout à fait abusif de demander à ces forces des effets contradictoires.
Il convient de remarquer que cette analyse minutieuse de la cons-
titution du chromosome par le moyen des divers recoupements, qui
u conduit à l'établissement d'un schéma où le chromosome est défini
comme un chapelet dont chaque grain a sa place fixe et représente un
déterminant, ne saurait avoir la prétention de donner une idée même
approchée de la constitution vraie et complète des chromosomes, car
tous les déterminants dont il est question chez la Drosophile sont des
déterminants de caractères anormaux, apparus par mutation. Quant
aux déterminants, infiniment plus nombreux, de caractères normaux,
il n'en est question nulle part, en sorte que la théorie ne nous ren-
XLii L'ANNEE BIOLOGIQUE.
seigne en rien sur la constitution des chromosomes dans ce qu'ils
ont de plus essentiel. ^
Mais concédons aux mendéliens tout ce qui pourrait leur être si jus-
tement contesté sous le rapport de la constitution des chromosomes
et de leurs propriétés et voyons si avec cela leur tliéorie est vrai-
ment adéquate.
Une théorie de l'hérédité donnant le mécanisme de la transmission
des caractères doit pouvoir exphquer l'ontogenèse, c'esl-à-dire le
mécanisme de l'apparition successive des caractères par la différen-
cmtion progressive au cours de l'ontogenèse individuelle. Sous ce
rapport, la théorie de Weismanx, étant admises ses hypothèses fon-
damentales, résolvait pleinement le problème par l'intervention d'un
processus parfaitement simple et ne choquant point la vraisemblance.
Ce processus, c'est 1' « Ausschaltung der Iden », c'est-à-dire la désin-
tégration des ides. Chaque ide de l'œuf fécondé contient une collection
complète de tous les déterminants de l'organisme, mais à chaque
division nucléaire cette coUection se scinde en "2 parts, et chacune des
2 cellules-filles ne reçoit que ceux des déterminants qui sont utiles à
elle et à sa lignée pour la réalisation des caractères qu'elles doivent
exprimer; à la lin de la différenciation, chaque cellule terminale d'une
lignée ne contient que les déterminants dont elle a besoin. La cellule
hépatique, par exemple, contient ceux qui lui sont nécessaires, à l'exclu-
sion de ceux nécessaires aux cellules musculaires, nerveuses, ou autres.
Dans la conception mendélienne, il n'y a pas de désintégration
des déterminants. Toute cellule en reçoit la collection complète, et
Ion est en droit de se demander pourquoi dans la cellule terminale
d'une lignée tous ces déterminants restent inactifs, à l'exception de
ceux correspondant aux caractères très spéciaux qu'elle revêt. Pour
surmonter cette très grave difficulté, les mendéliens sont obligés de
faire appel à des facteurs étrangers aux déterminants et situés soit
dans le cytoplasme, soit dans le milieu ambiant : la cellule hépatique
revêt des caractères différents de la cellule nerveuse par suite du fait
qu'elle occupe dans l'organisme une situation différente et que cette
situation la met dans des conditions telles que seuls certains de ces
déterminants sont en état d'exprimer les caractères qui leiir corres-
pondent. C'est l'abandon complet du point de vue préformationniste
— qui était celui du mendélisme primitif — et l'acceptation d'un point
de vue épigéniste des plus accentués.
Un des points les plus séduisants de la théorie mendélienne est cer-
tainement celui qui a trait à la dominance et à la ségrégation progres-
sive : ce sont là deux phénomènes si étroitement liés à la conception
fondamentale qu'ils ne sauraient pas comporter d'exceptions. Or, si
Ton examine la chose de près, on voit qu'il n'en va pas ainsi. Nom-
breux sont les cas de dominance partielle ou incomplète (d'après Th.
Morgan, ils constituent même la majorité), ou même renversée. Un
des promoteurs les plus autorisés de la théorie, Cuénot, a été conduit
pour les expliquer à admettre des degrés dans la dominance, des va-
riations quantitatives d'un même facteur; d'autres ont fait intervenir
MENDELISMK ET MECANISME CYTOLOGIQt E DE L-HÉRÉDITÉ. xuii
(les facteurs inlensifiants, inhibants, diluants, etc.. Il saute aux yeux
([uo ce sont là des expédients.
Il y a des cas oîi la ségrégation ne se montre à aucun degré et tout
se passe comme dans la théorie ancienne du sang comme substratum
de Thérédité. L'espèce humaine en montre un exemple frappant. Le
produit d'un blanc et d'une négresse est un mulâtre : chez lui, pas de
traces de dominance. Les produits des mulâtres entre eux ne montrent
aucune trace de ségrégation. On n'a jamais, que nous sachions, ren-
contré chez, les mulâtres do la deuxième génération un quart de blancs
purs et un quart de nègres purs. 11 en est de même pour les produits
des mulâtres avec des parents de race pure : tant qu'il y k une trace
de sang nègre, elle se manifeste proportionnellement à sa participation
dans le mélange. De là la distinction entre les caractères mendéliens
et non mendéliens, entre hérédité mendélienne et non mendélienne.
Oui ne voit que ce sont là de simples échappatoires pour se débarrasser
de faits incompatibles avec la théorie? Il n'y a pas deux sortes de carac-
tères, mendélienç et non mendéliens, mais il y a une théorie mendé-
lienne souvent mise en défaut et qui, par là, se révèle comme inexacte
ou tout au moins comme ne comportant qu'une partie de la vérité.
Cette distinction entre caractères mendéliens et non mendéliens, les
partisans ^e la théorie l'invoquent sous la pression des difficultés,
mais ils ne l'expliquent pas. Mettons-nous à leur place et cherchons à
la définir pour eux. Il serait naturel de penser que la cause peut
résider dans les relations de similitude des idioplasmes des formes
parentes : quand les parents sont de même race, leurs idioplasmes
étant presque identiques, rien n'empêche leurs éléments chromatiques
i déterminants ou facteurs] de se fusionner de telle manière que ce qui
provient du père et de la mère est à tout jamais confondu, en sorte que
la ségrégation des caractères ne peut plus se produire. Au contraire,
dans les fécondations hybrides, les éléments chromatiques d'origine
paternelle et maternelle, en raison de leur disharmonie constitution-
nelle, sont empêchés de se fusionner et se retrouvent face à face dans
les paires allélomorphes au moment delà division maturative, en sorte
■que l'un d'eux est tout entier éliminé et l'autre tout entier conservé,
ce qui est la base de l'hérédité mendélienne. Ce serait ainsi admira-
blement simple. Malheureusement, les choses ne se passent pas ainsi.
Les idioplasmes du blanc et du nègre sont certainement plus dishar-
moniques que ceux de deux mutants de Drosophile, et cependant la
transmission est mendélienne chez ceux-ci et non mendélienne chez
ceux-là. Par contre, on a cité des cas d'hérédité mendélienne pour des
caractères différentiels insignifiants. Ainsi, la difficulté reste entière
et la distinction entre deux sortes d'hérédité : mendélienne et non
mendélienne reste la constatation purement verbale d'une difficulté
insurmontée.
Mais de tous les défauts de la théorie mendélienne le plus grave, à
notre avis, est la manière dont elle s'est constituée. Elle est partie de
certains faits mis ert lumière par elle, mais qui n'étaient peut-être que
des cas particuliers, et a étendu ses conclusions à l'ensemble, par une
xLiv L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
généralisation injustifiée. Puis, au fur et à mesure que se sont mon-
trées, chaque jour plus nombreuses, les exceptions à la conception
primitive, elle a introduit de nouvelles hypothèses pour les expliquer.
Ces hypothèses, pour être fondées, auraient dû être dictées par les
aspects cytologiques et la vraisemblance. Or, elles n'ont tenu compte
ni de celle-ci ni de ceux-là : elles ont été constituées uniquement en
vue de fournir l'explication de contradictions gênantes. Tout esprit
dégagé de préjugés reconnaîtra que c'est là un procédé extrêmement
dangereux et qui n'a guère de chances de conduire à la vérité. Pour
avoir ainsi procédé, la théorie de Weismann est finalement tombée
dans le juste discrédit dont elle ne se relèvera pas.
Le parallèle entre les deux théories est tout à fait frappant sous ce
rapport.
Tant qu'elle n'a eu à expliquer que les faits de la différenciation
progressive de l'organisme dans l'évolution ontogénétique et le trans-
fert des particularités héréditaires aux descendants, la théorie de
Weismann a eu beau jeu : la constitution des idantes au moyen d'ides
ancestraux, celle des ides au moyen de déterminants représentatifs
chacun d'un caractère déterminé, tout cela avait l'avantage sinon d'une
haute vraisemblance, au moins d'une belle simplicité, et l'ensemble
constituait un édifice harmonieux, solide, aux nobles proportions, et
bien fait pour séduire les esprits Imaginatifs. Mais quand il a fallu
satisfaire aux exigences de certains problèmes particuliers, tels que la
régénération, le bourgeonnement, la dichogénie, la réapparition des
caractères latents et surtout la variation progressive, la théorie a été
entraînée à des complications si embarrassées et si hautement invrai-
semblables que tous les esprits pondérés se sont écartés d'elle.
Il en est exactement de même pour le néo-mendélisme. Tant qu'il
ne s'est agi que d'expliquer le mélange des caractères ou la dominance
de l'un d'eux dans la première génération hybride, puis leur ségréga-
tion à la génération suivante et leur répartition entre les descendants
suivant des règles arithmétiques parfois simples (1 : 2 : 1), parfois
compliquées (9 : 3:3:1), mais toujours en parfait accord avec les
règles du calcul des probabilités, les mendéliens n'ont eu à demander
au comportement des chromosomes que ce qui était en accord avec les
observations histologiques; la conception même des caractères-unités
ne réclamait rien de plus que ce qu'on avait accordé à Weismann pour
ses déterminants. Donc, jusque-là tout allait bien; mais il en fut autre-
ment lorsque, par le progrès des recherches, on rencontra des cas
inconciliables avec la théorie primitive, et ces cas, d'abord considérés
comme des exceptions, sont aujourd'hui si nombreux, qu'ils sont
devenus la règle, tandis que les cas primitifs, formant la base du mendé-
lisme initial, devenaient l'exception. Or, cette règle nouvelle, c'était
l'incohérence des résultats.
Cependant les néo-mendéliens ne se sont pas tenus pour battus et,
usant sans discrétion aucune de la liberté d'attribuer arbitrairement
aux chromosomes et à leurs éléments constitutifs les propriétés requises
pour la solution de chaque problème particulier, ils se sont livrés avec
MENDÉLISME ET MÉCANISME CVTOLOGIQUE DE LHÉRÉDITÉ. xi.v
ardeur à cet exercice, sans comprendre qu'ainsi ils marchaient tout droit
et à vive allure vers le précipice où le weismannisme s'était englouti.
Il est à remarquer que, de concession en concessi(m, la théorie en
est arrivée à saper elle-même ses propres fondements. Préformation-
niste dans son essence, elle a aboutit à des compromis avec le lamar-
ckisme qui la défigurent complètement. Elle ne se rend acceptable
qu'en sacrifiant ses principes initiaux. Ce n'est pas seulement dans
l'évolution ontogénétique, c'est aussi pour expliquer la transmission
(le caractères par la génération que les mendéliens sont obligés de faire
intervenir les actions du milieu : température, sécheresse, présence
dune sécrétion spéciale, etc.. C'est, pour eux, la seule possibilité
d'expliquer pourquoi les caractères ne suivent pas rigoureusement la
répartition des déterminants.
Une autre concession faite par Th. Morgan enlève même au mendé-
lisme son idée principale : la localisation des facteurs dans les chromo-
somes. Cet auteur admet, en effet, une transmission héréditaire ayant
pour substratum le cytoplasma et ses divers organes, plastides, mito-
chondries, grains de pigment, enzymes, etc.. Dans ce cas, la transmis-
sion héréditaire dépendra de la multiplication et de la répartition des
parties du cytoplasma correspondantes.
Mais de tous les coups portés à la théorie, le plus grave est celui qui
résulte de la substitution des facteurs aux déterminants. Cette conces-
sion constitue un progrès important, mais c'est un progrès parce que cela
représente l'abandon de l'erreur mendélo-weismannienne et l'adoption
partielle de l'opinion conforme à la commune manière de voir. Celle-ci
consiste à considérer comme ayant des fonctions différentes les parties
se distinguantpar des caractères topographiques, cytologiques, morplw-
logiques, chimiques différents, tels que : chromosomes, centrosomes,
nucléoles, filaments achromatiques, mitochondries, plastides, cyto-
plasma, membrane, etc., etc., et comme ayant des propriétés semblables
les parties que rien ne distingue les unes des autres. Cependant, il ne
faut pas aller trop loin : il est certain qu'il est des différences que le
microscope ne nous révèle pas. Ainsi, rien ne distingue les uns des
autres les granules mitochondriaux, dont les uns sécrètent du glyco-
gène, d'autres de la graisse, d'autres encore des produits de sécrétion
divers. Il est donc permis de considérer les granules chromatiques en
apparence identiques comme jouissant de propriétés diverses. Ces pro-
priétés, ils les manifestent, d'ailleurs, à l'état de granules indépen-
dantes dans le nucléoplasma pendant les périodes de repos, leur asso-
ciation temporaire en bâtonnets étant un acte spécial, en rapport avec
la division nucléaire et destiné à assurer un partage égal entre les
deux cellules-filles : les microsomes sont des éléments essentiels colla-
borant par leurs propriétés chimiques à l'expression des propriétés
physiologiques et des caractères morphologiques de la cellule. Dire que
chacun d'eux est la cause unique d'un caractère-unité était l'erreur
des weismanniens et des mendéliens primitifs, erreur consacrée par le
mot « déterminant ». Dire aujourd'hui qu'ils sont les facteurs matériels
qui, par leur collaboration, contribuent à l'expression de l'ensemble
XLVi L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
des caractères, c'est se rapprocher de la vérité, mais, nous le rappelons,
c'est revenir à l'opinion commune en abandonnant l'erreur mendé-
lienne.
Les mendéliens affectent de considérer ces modifications comme de
médiocre importance; nous, nous les considérons comme la capitulation
dumendélisme. Cette capitulation se caractérise par deux faits capi-
taux : l'abandon des déterminants pour des facteurs (ce qui implique
l'abandon des caractères-unités) et l'abandon de la puissance direc-
trice absolue des facteurs matériels intranuclèaires, pour reconnaître
la nécessité de la collaboration du cytoplasma et des facteurs lamar-
ckiens pour la réalisation des caractères.
Mais oîi apparaît de la façon la plus éclatante l'insuffisance de la
théorie mendélienne, c'est quand il faut expliquer la variation et
l'évolution phylogénétique. Cela a été l'écueil où le weismannisme a
achevé de sombrer. C'est aussi celui sur lequel le mendélisme vient
s'échouer. A la théorie de Weismann, comme à toutes les théories
antilamarckiennes, manque un élément essentiel : le substratum de la
variation progressive. Toute variation weismannienne repose sur une
combinaison d'ides ancestraux, aussi diversifiée qu'on voudra, mais
qui ne pecmet l'introduction d'aucun élément nouveau, en sorte que
l'origine des ides eux-mêmes reste inexplicable. Ils ne sauraient différer
les uns des autres, puisque aucun ne comporte l'incorporation d'un
élément nouveau qui manque aux autres. Il en est de piême pour le
mendélisme. Tous les caractères mendéliens sont des recombinaisons
de caractères préexistants. Les mendéliens parlent bien de mutation;
ils l'acceptent et s'en servent, mais nulle part ils ne l'expliquent, et
nous les mettons au défi de le faire en restant sur le terrain du men-
délisme pur. N'est-il pas permis de considérer comme un aveu formel
de l'impuissance du mendélisme à rendre compte de l'apparition d'un
caractère vraiment nouveau, cette effarante théorie de Batkson qui ne
voit dans l'homme qu'un Infusoire décompliqué parle rejet des facteurs
inhibiteurs qui seuls empêchaient celui-ci d'avoir des bras, des jambes,
des vertèbres, un cerveau à circonvolutions, capable d'opérations psy-
chiques compliquées, etc.?
Comme conclusion finale, nous dirons ceci : l'idée mendélienne est
intéressante, elle explique certains faits exceptionnels appartenant au
domaine étroit de la transmission des caractères dans les fécondations
hybrides. Mais elle n'est à aucun titre une théorie générale de l'héré-
dité. Elle a eu le mérite de faire éclore de très importants travaux qui
ont enrichi la science de faits aussi remarquables qu'inattendus, mais
nous voyons avec inquiétude la masse des jeunes chercheurs se livrer
à l'œuvre stérile d'expliquer de nouvelles exceptions par de nouvelles
Jiypothèses. Il y a un meilleur emploi à faire des énergies productives
des biologistes.
Yves Dklage et m. Goldsmith.
REVUE
DE NOS CONNAISSANCES SUR LES LOIS MATHÉMATIQUES
DE LA CICATRISATION DES PLAIES
par
E. FAURÉ-FRÉMIET, . t Fred VLÈS,
Préparateur au Colli'_'f;e Docteur es Sciences,
de France. Préparateur au Laboratoire
de Roscolï.
Introduction.
L'observation journalière des innombrables blessures de guerre a
orienté, sans doute sous le besoin implicite de prévoir l'évolution d'une
plaie, toute une série de recherches vers la représentation mathéma-
tique de la cicatrisation.
L'intérêt pratique d'une telle opération est incontestable, et le profit
qu'on penserait pouvoir en retirer semble double : savoir approxima-
tivement, dès les débuts de l'hospitalisation du blessé, vers quelle
époque il aura des chances d'être guéri ; et surtout pouvoir être averti
au jour le jour, par un désaccord soudain entre le calcul et les faits,
qu'un phénomène intercurrent est en train de prendre place dans
l'évolution de la lésion. L'intérêt théorique, encore qu'on n'ait guère
cherché jusqu'ici à le mettre en évidence, est loin également d'être
négligeable en tant que représentation d'un phénomène biologique.
C'est pourquoi nous avons cru devoir résumer et discuter ici l'en-
semble de ces travaux.
Rappelons comment s'effectue l'évolution d'une plaie de surface
(sauf cas particuliers'', ce sont les seules qui ont été envisagées) main-
tenue aseptique et se cicatrisant sans perturbations^ accidentelles
(Carrel) : le traumatisme est immédiatement suivi d'une période quies-
cente 'X\^. 1), de temps variable (1 à 5 jours); à celle-ci succède plus
ou moins tôt une période de contraction pendant laquelle la sur-
face cruentée libre de la plaie, devenue granuleuse, diminue rapide-
ment, son périmètre se « contractant » sous l'effet d'une gorte de
glissement centripète de la peau saine des bords de la plaie, effet
régularisateur probable d'un remaniement intensif des couches pro-
fondes. Puis, la contraction se terminant, si celle-ci n'a pas été suffi-
sante pour recouvrir entièrement la plaie, la surface restée encore libre
est envahie par une lame de bourgeons épithéliaux, partis de la limite
XLViii L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de la « contraction », et cheminant, fragiles et irréguliers, sur les
granulations de la plaie : c'est la période d'épithélisadon. Enfin, la
surface résiduelle complètement recouverte par le délicat épithé-
lium de première formation, se forme aux dépens de celui-ci le véri-
table épiderme cicatriciel i période cicatricielle], dont l'apparition s'ac-
compagne souvent d'un relâchement partiel du bord cutané contracté.
\
i>„
'
'
\
A-B
1
\^!.î C
t
//
///
/I-
rig. 1. —Schéma de l'évolution d'une plaie. En aliscisses, les temps; en ordonnées, la surface
libre de la |)laie. De .S'., à A, la surface lilire diminue par la • contraction » de la peau péri-
phérique; de yt à B, l'obturation se termine par les nouvelles lames épitiiéliales. Pendant
le même temps, le rebord de la peau contractée, en .4r, se détend lég:èrement. /. période
«luiescente; //, iieriode de contraction; ///. période d'ofiithélisalion : IV, période cicatri-
cielle. (Imité de Lecomte de Noiiy.) En haut : Schéma de la i^laie correspondante .S,„ bord
de la surlace initiale; A. bord de la •contraction"; .1-L', région d'épithélisatiou; N, sur-
face libre résiduelle.
La diminution de la surface libre de la plaie résulte donc de la som-
mation de deux phénomènes successifs, la contraction de la peau
ancienne et la poussée des nouvelles lames épithéliales hors de celle-ci.
Quant à la mesure des surfaces de plaies, elle s'effectue en collant
sur la surface cruentée, par simple apposition, une feuille transparente
de celloplume viscose, hydrate de celluloseï sur laquelle on calque
au crayon gras le contour de la plaie; le calque est ensuite reporté sur
papier, et sa surface mesurée par un procédé quelconque (planimètre,
pe.sée, etc.).
L'ANNEE BIOLOGIQUE. XLi\
\. — Les fohmules mathématiques de la cicatrisation des plaies.
Deux parts sont à considérer dans les recherches mathématiques
sur 1,1 cicatrisation des plaies. Un premier groupe d'auteurs cherche
à établir des formules purement empiriques, permettant de suivre
praliquement l'évolution de la plus grande part du phénomène; un
second groupe tente la construction de théories plus élevées au point
de vue mathématique, quoique à vrai dire les fonctions finales obte-
nues, malgré leur grand intérêt, soient souvent encore à peine des
indications sommaires, susceptibles tout au plus d'être discutées en
première approximation.
Formules empiriques. — Les premières recherches quantitatives sur
les phénomènes de cicatrisation paraissent être celles de SPAirs et
LoEB (1) et de Carrel (2) qui, classant les gros faits de l'évolution
d'une plaie expérimentale, mirent en évidence que le facteur fonda-
mental probable de la vitesse de cicatrisation, ou de l'époque de fer-
meture de la plaie, est la surface de celle-ci. « The'larger the wound,
disent Spain et Loeb, the earlier Ihe closure of the wound takes
place », ce qui est peut-être trop schématique. Si S et S' sont les surfaces
d'une plaie à deux époques de sa cicatrisation, V et V les vitesses
de cicatrisation (c'est-à-dire la diminution de surface en fonction, du
S V
temps) aux mêmes époques, on a^y = y?, c'est-à-dire que la vitesse
de cicatrisation est proportionnelle à la surface de la plaie (Carrel
et Hartmann^); cette expression, admise en toute première approxi-
mation, ne présentait d'ailleurs qu'un accord schématique avec les
faits : pratiquement on reconnut bientôt que la vitesse diminue moins
vite que la surface.
La première véritable formule empirique de l'évolution d'une plaie
semble avoir été donnée par Lecomte de Noïjy; elle réalisa^-*' des coïnci-
dences pratiquement très satisfaisantes avec la réalité; malgré quelques
critiques de divers milieux médicaux qui n'ont peut-être pas compris
son intérêt, elle a eu d'incontestables succès d'applications (voir par
exemple : Tuffier et Desmarres '■♦). Elle représente une relation de dif-
férences permettant d'extrapoler de proche en proche, et dans laquelle
la surface actuelle de la plaie est fonction de sa surface antérieure,
du temps, et d'un coefficient spécifique caractéristique de l'individu
et de l'état initial de la blessure. Cette formule peut être mise sous la
forme générale :
^^~^"" = t [f + l/T) (I)
t
St étant la surface de la plaie au temps /, S^^ ^,, la surface mesurée
(1) Voir iiussi LOEn et Addiso.n, Arcfi. Entiviclcelunr/smechanik (-1911-1913); Spai\. Journ.
l'xper. Med. (1915'.
(-2) Des expériences quantitatives de Cahrel (1;)08) antérieures à celles de Spain et Loep.
sont rapportées en 191C par Lecomte df. NoI'yS, Carkel et Hartmann 3, Hartmann'', mais
données comme inédites.
la\nél: BiOLOGioui:, x^cii. 1917. d
L L'ANNEE BIOLOGIQUE.
après un intervalle t', T l'âge de la plaie (depuis l'observation initiale),
et i le coefficient spécifique admis constant pendant l'évolution d'une
même plaie. Ce coefficient' paraît être une fonction continue de l'âge
du blessé et de la surface initiale (1) de a plaie ; il décroît quand l'âge
croît, la cicatrisation étant plus lente chez l'individu âgé. A âge cons-
tant, ces fonctions sont de la forme
S ' i = K
a étant un exposant décimal et K une constante.
Une abaque peut être établie par construction de courbes K pour
divers âges (fig. 2), et donne à première vue, en fonction de l'âge et de la
surface initiale, la valeur de i à introduire dans les formules empiriques.
Cette intervention de l'âge du blessé comme facteur fondamental,
paramètre représentatif de l'énergétique réparatrice de ses tissus,
ne manque pas
d'éveillerrintérêt
du biologiste :
plus l'homme est
âgé, plus sa « fa-
culté de cicatri-
sation » s'affai-
blit. On pense
immédiatement
aux recherches
de RuBNER sur le
nombre limite de
calories qu'un
être vivant a seu-
lement le droit de
dépenser pen-
dant son exis-
tence.
Un second fait
intéressant au
point de vue bio-
logique est que, lorsque l'évolution d'une plaie a été perturbée par un
facteur intercurrent (infection bactérienne) et que la courbe des sur-
faces réelles s'est de ce fait écartée de la courbe des surfaces calculées,
la suppression de l'élément perturbateur ramène les deux courbes en
coïncidence (voir courbe n" 360 début, et n° 263 fin, fig. 5 et 6) ; la courbe
calculée correspondrait donc à une sorte d'équilibre vers lequel tendrait
le phénomène biologique. Nous reviendrons plus loin sur ce point (2).
(1) Surface initiale signifie en rùalilé : la suiiace mesurée dans l'observation initiale de
la blessure, cette ohservation ne prenant i)rati(iuemient jamais la plaie à l'origine vraie do
son évolution.
(2> Mécanisme de l'utilisation de la formule empiiique. Étanl donné l'intérél pratique de
la formule, nous tro\ons devoir insister sur sa technique d'application.
Dans les conditions où l'<înt enoployi'e Lecomte de Noiiy et les auteurs qui l'ont suivi, la
formule empjri(|uc se met pratiquement sous deux formes successives :
t" Emploi de la l'ormnle pour calculer le coellicicnt i relatil :i la blessure (si l'on ne pos-
Fig. -2. — Scliéma (le l'abaque donnant l'indice i (en abscisses), en
fonction de l'càge du blessé (chiffres d'années sur les courbes), et do
la surface initiale de la blessure (en ordonnées, cm-). Imité de
L. de Noiiy.
I/AN\EE BIOLOdTQUE,
Accord avec les faits. — L'accord avec les faits paraît 1res satis-
faisant, d'après les valeurs expérimentales piil)liées par M"'' Hart-
mann*, LfXOMTE de NoiiY^, TlKFIER et JJKSiMAimES'*.
Exemple: Blessé N°2l7de Lecomte ur Nouy. Age 37 ans. Plaie du bras.
Indice i = 0,0041 Lecomte de Noiy**, page 15).
4 décembre 1.5.
12 —
16 ^ —
20 -
24 -
28 —
1^'' janvier 10.
5 —
Siirf;u-.-
Surface.
ours.
..bs.Tvi'c-.
«alculéf.
0
11,0"'"-^
4
75
7,9
8
.58
5,5 .
12
• 3,8
3,7
10
2,7
2,4
20
1,7
1,4
24
0,9
0,96
27
0,4
0,58
:r2
cicatrisé.
cicatrisé
(0,34).
Cette plaie était aseptique,
sauf quelques microbes décelés
dans
entre
On
Fis. 3. — Courl)e ilu ir 217, Lecomte deNoùy (8).
valeurs ex.|iéiiiiientales;
valeurs calculées par la formule empirique
(le !.. de Noiiy.
Ti'accs d'infection entre le 14« et 20« joui'.
des frottis d'observation
le 18 et 24 décembre,
trouvera deux autres
exemples de du-
rée beaucoup plus
longue dans les
courbes N°« 360 et
263 (fig. 5-6) où se
trouvent également
des périodes d'in-
fection.
Correction pour
les plaies étroites. —
Cependant une cor-
rection doit être in-
troduite lorsqu'il
s'agit de plaies lon-
gues et étroites
sède pas déjà l'abaque ijui le donne à vue, ce qui permeltraiL de faire partir directemenl
le calcul de la première surface) :
s — >;■
i. = s
i + \t
s étant la surlace initiale de la blessure, S' étant la surface après t joui's.
■2° Ce coefficient i est alors reporte dans une nouvelle (formule du même type mais re-
tournée qui permet de calculer au moyen de S' et de i quelle sera la surface S" de la bles-
sure après un intervalle V entre S' et S".
S" = S' Il — i {f + y't + f)].
3° Une surface S ' peut de même être calculée à partir de S", après un nouvel intervalle t :
la courbe entière d'évolution de la blessure peut ainsi être établie de proche en proche par
extrapolations successives, au moyen de groupes de deux valeurs.
LU L'ANNEE BIOLOGIQUE.
I 1 i longueur 1^ , • , /n i c»»m i
(lorsque le rapport : . "^. 1- est compris entre 10 et 2y) : la sur-
face décroît alors plus vite que sa valeur calculée et un terme cor-
rectif négatif, d'ailleurs très petit, est nécessaire.
Cette correction est représentée par ^ y, expression que Lecomte de
XouY, pour la faire rentrer dans la formule empirique, transforme de
la sorte :
Du fait que la plaie est longue et étroite, on peut confondre la lon-
P
gueur L avec le demi-périmètre L = ^ •
Ce périmètre étant lui-même proportionnel à la racine carrée de la
surface, on peut écrire : _
P = K 1/ S
d'où :
1 L K'I^T
20 / ~ / •
qui peut être pratiquement confondu avec
S
de sorte que la formule empirique complète, corrigée pour les plaies
longues et étroites, devient ;
S„ := S„_, (1 -i{t + \y^^l)i — ^Ç^ (II; (I)
■^ n— 1
Extension de la formule de L. de Noihj. Cas particuliers, plaies infec-
tées, plaies profondes. — Une série de confirmations et de compléments
à l'étude de la formule de L. de Noiiv a été apportée par Tufi^er et
Desmarres '' dont les recherches éclairent un certain noml)re de points
particuliers. Nous avons indiqué tout à l'heure que la courbe calculée
peut paraître une sorte de limite d'équilibre vers laquelle revient le
phénomène de cicatrisation après une perturbation quelconque. Tuffiek
et Desmarres indiquent des cas curieux dans lesquels, la cicatrisation
ayant marché /;/t<.'? vite que le calcul, des ulcérations secondaires stériles
seraient venues retarder les phénomènes, qui auraient été ainsi ramenés
à leurs valeurs théoriques. — D'autres sortes d'aberrations se produisent
lorsque deux plaies sont très voisines : leurs «contractions », agissant
sur un même pont intermédiaire de peau, interfèrent en quelque sorte
et se retardent mutuellement. Lacourhe peut néanmoins dans ce cas se
calculer en employant, non la méthode générale de L. de Noi'iv indice
« normal » donné par l'abaque des âges, et calcul à partir de la pre-
mière surface d'observation), mais la méthode particulière qui consiste
à calculer 1' « indice individuel » de la blessure au moyen de ses deux
premières valeurs (première formule de la note 2, page l, i étant
(1) l, temps compris cuire les observalions de S„_ i et Si,; el ni. lïige delà plaie, inter-
valle compris entre la siulace d'ohservation initiale et S„. L'auteur, pour des raisons pra-
tiques, lait ses ofbservalions à intervalles égaux de 4 'jours, d'où celte notation particulière.
L'ANNEE BIOLOGIQUE. un
déterminé par deux points; en somme, on extrapole sur les deux pro-
mières surfaces observées). La distinction de la « courbe normale » et
de la « courbe individuelle » montre que la courbe expérimentale est
confinée au territoire compris entre ces deux courbes, se rapprochant
de la « courbe individuelle » pendant la contraction, (.'t de la « courbe
normale » pendant Tépidermisation, jusqu'à la fermeture de la plaie.
La considération de cette « courbe individuelle », simple formule
d'extrapolation dans laquelle l'indice n'a plus de relations nettes avec
l'âge du blessé, permet d'appliquer la formule de L. de Nouy, d'une
part à l'évolution de plaies moi/ehneinent infectées, d'autre part à l'étude
des blessures profondes, que Tuffier etDESMARREs calculent comme des
blessures superficielles (d'après la surface déterminée sur un plan par
le périmètre de la blessure), avec toutefois la restriction expérimentale
de brider la plaie par un bandage élastique qui rapproche ses bords fl).
Pour expliquer ces faits, et en particulier la notion que la courbe
calculée est une limite d'équilibre, les auteurs hasardent l'hypothèse que
la circulation déposerait dans les tissus, au voisinage de la blessure,
une substance chimique indispensable à la cicatrisation ; dans les con-
ditions normales d'une blessure aseptique, ce dépôt serait régulier, et
régulièrement utilisé. En cas de perturbation retardant les processus,
la substance indispensable non utilisée s'accumulerait, et son accumu-
lation, après la disparition de la perturbation inhibitrice, accélérerait
précisément la marche jusqu'à reprise de révolution d'équilibre (2).
Formule Lumière. — Une autre formule empirique complètement
différente de celle de Lecomte de Notiv et beaucoup plus simple, a été
proposée par Lumière "»-H-'2
Les données sont différentes : il n'est plus question ici de la surface
de la plaie, mais de ses dimensions linéaires.
L'auteur distingue en effet « la vitesse relative de cicatrisation »
considérée par l'école de Carrel, d'une « vitesse absolue » basée non
sur les surfaces, mais sur les largeurs des plaies (3).
Son expression de la vitesse est dans ces conditions : « la diminution
quotidienne moyenne de largeur» (par conséquent V = /^ — l^ . ,).
Le temps total 7' que mettra à cicatriser la plaie est alors donné par
un rapport de la forme :
T = ^; Y est une constante (Moyenne ;= 1,01) (III)
Voici quelques exemples que nous avons calculés avec cette formule
d'après les valeurs numériques de Lumière ^". irs'agit de plaies expé-
rimentales sur le chien, évoluant aseptiquement sous couverture d'un
pansement à la vaseline et nettoyées périodiquement avec une solution
antiseptique.
(i) Débride-t on la plaie pour la mesure quotidienne de surface, ou la surlace admise est-
elle celle de la plaie bridée?
(-2) Une idée équivalente est déjà en germe dans le travail de Lecomte de Noûy «, p. li.
3) Ces deux expressions, qui ne sont peut-être pas très heureuses en ce qu'elles détour-
nent des termes connus de leurs acceptions usuelles, signifient en somme que l'auteur
envisage une vitesse linéaire au lieu d'une vitesse surfacique.
LIV
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ïe
iips calculé d'aprt-s
Largeur initiale
Temps
au Jjoul duquel l;i eic;
- la
formule Lumière (III
aie A"
en m|ni.
Irisation est terminée.
(V = 1.04;.
1
51
46 jours.
49
2
40
40" -
38
3
22
21 -
21
6
17
14 -
10
5
13
15 -
12
9
18
18 -
17
10
15
16 —
14
L'accord est assez remarquable. La formule étant d'origine purement
empirique il pourrait n'être pas certain au dé-
but qu'elle cadre aussi bien dans d'autres cir-
constances, de pansement par exemple. Mais
certains détails laissent penser que malgré son
empirisme cette formule a peut-être des fonde-
ments théoriques. L'examen de plusieurs cour-
bes de largeur des plaies de Lumière montre que
ces largeurs ont des fluctuations autour dune
valeur moyenne, qui ne sont peut-être pas for-
tuites, et dont la formule de l'auteur prend en
quelque sorte la sécante
moyenne ; la pente de celle-
ci devrait être constante
{50^ environ). Il est inté-
ressant de comparer l'allure
de Tune de ces évolutions
fîg. 4) avec les courbes théo-
riques que nous rencontre-
rons plus loin fig. 6). Peut-
être faudrait-il chercher de
ce côté la signification théo-
rique de la formule Lu-
mière (1).
Formules théoriques. —
Des formules plus
relevées au point
de vue mathéma-
tique et où l'on voit
paraître une in-
tention théorique,
ont été calculées
par Jaubert de Beaujeu'^, Lecomte de Noiiv et Rnz de LAVTso^^^^ puis
Lecomte de Noiiv '•', qui débutent tous par le même raisonnement,
le plus simple d'ailleurs et qui se présente inévitablement à l'esprit.
Fig. 4. — Courhe de l'cxp. N" i, il'ajiré.s les calculs numériques
de Lumière.
(1) Signalons, pour être complet, des critiques d'AwAR^i auxquelles LiMitiiK a répondu
(*^, mai-juin 1918).
L'ANNEE HIOLUGIQUE. Lv
En partant de la notion expérimentale que la vitesse de cicatrisation,
c'est-à-dire dans Tespèce, la variation dS de surface en fonction du
temps, est fonction de la surface S, on peut écrire :
§ = K s (IV)
OU
§ = Kdt
f'rfS
qui en intégrant donne
1'^ = K j'dl + O^
L/7 S = K T -f C*^
l.a constante au temps zéro pris pour origine = L7 Sg-, d'oîi
T=iL3^ (V)
et S = So e'^ ' (T étant le temps correspondant à S).
Cette première approximation, comparée à la réalité au moyen du
remplacement de T et S par leurs valeurs expérimentales, ne cadre
pas, pas plus et pas moins probablement que n'a cadré la première
approximation de Carrel dont elle est en somme l'équivalent. En
1
particulier le terme ^. de l'équation V qui devrait être une constante
rendant le mode d'intégration légitime, se montre une fonction du
temps. Il y a donc maldonne, et il faut introduire dans l'équation dif-
férentielle initiale IV de nouvelles hypothèses. "
Jaubert de Beaujeu ^^, explicitant les variations de K en fonction
du temps, aboutit, par un calcul calqué sur le début du précédent, à
tirer sa valeur d'une équation
K = Ko €■■■■'
et à la reporter dans les équations initiales. Pour que l'intégration soit
légitime, ce report devrait être fait dans l'équation différentielle, et
aboutirait à l'intégration d'une expression de la forme :
cfô = Kg e.'-' ^dt.
L'auteur n'indique d'ailleurs pas comment il effectue son report ni à
quelle expression il aboutit; il se contente de nous assurer que les
coïncidences avec l'expérience sont bonnes et qu'il n'a pas dû intro-
duire de corrections pour les plaies longues et étroites.
Lecomte de Noïiy et Rufz de Lavison ^^ constatant la croissance
régulière de K, qui reste fini, concluent à la présence d'un facteur dont
il n'a pas été tenu compte et qui doit être explicité dans la valeur
deK.
Ce facteur peut être, par exemple, le périmètre de la blessure : si K
Lvi L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
croît avec le temps et, par conséquent, en même temps que le périmètre
décroît, on peut tenter de poser :
K = '
K, + K'F
. En faisant d'autre part l'approximation (grossière il est vrai au point
de vue expérimental) que le contour géométrique de la plaie reste
semblable à lui-même pendant la cicatrisation, on peut écrire :
P
Et en posant Kg = K' K" on a
= K '
K '
K^ + K^l^S
Introduisons cette valeur dans l'équation différentielle I du début,
dS = ^ Srff
K^ + K2l/S
et intégrons ; on a, en détaillant les opérations :
(k, + K, S = ) f = dt
K, ^ + K., S-= rfS = rf<
et par conséquent: T = K, /'^ + K, Ts" ^ c/S + Q'
i- i
^ \i, Lg S + K, ^- + C"
= K, L^'- S + 2K,l/''s"+ C"
La constante déterminée par T = o est :
€''' = — K^ hff So — 2K2!/ S^ d'où l'expression finale •
T = K , \jj |- - 2 \iAU% _ IX s") (VI (■>)
Cette équation présente, ainsi que l'a montré Lecomte de NgOy, des
coïncidences très remarquables avec les valeurs calculées par la for-
mule ordinaire d'interpolation et par conséquent avec les faits.
Exemple : Blessé n° 2G3, L. de Nouy. K, = — 26 ; Ko = — 1,3.
(1) Dans l'équation (IV), K a une valeur négative, puisque S décroît quand t croît. Kn
1 Sn,
explicitant le signe de K, on aboutiraità une formule (V) : T = j^ L^f g- et a une lormulc
(VI) (Kl et Ko étant aussi négatifs): T = K, L-y ^ -j- 2 K., (v/S^ — v'S) ; c'est celle qui est
donnée directement j)ar Lecomte de INoijy.
L'ANNÉE HlOLOCigUE. Lvii
r calculé p;ii- lu
s cnU-illi'i' p;ii' 1.1
rormulc NI
s observée
l"' forniiilci'l)
«l'après S de la c
DATES.
/.
cmî.
.l.l.ccuiiledt' Noiiy.
loiiiKi précédente
22 novembre 1915.
107.0
>
28 -
89.6
88.0
2 décembre 1915.
76.0
74.2
6 —
0
62.1
61.8
10 —
4
55.2
51.0
4.06
14 —
8
39.7
41.6
8.10
18 —
12
32.5
33.6
12.2
22 -
16
29.1
26.9
16.3
26 -
20
23.0
21.3
20.2
30 —
24
19.5
16.8
24.4
3 janvier 191G.
28
20.0 •
13.1
28. G
7 -
32
14.8
10.1
32.5
11 -
36
15.0
7.8
36.6
15 -
40
11.0
5.9
40.5
19 —
44
10.0
4.5
44.2
23 -
48
8.5
3.4
48.3
27 —
52
6.5
2.5
52.0
31 -
56
5.2
1.9
56.4
4 février 1916.
60
4.3
1.4
60.3
8 —
64
2.6
1.0
64.2
12 —
68
1.7
0.74
68.1
16 . —
72
0.4
0.53
72.0
18 —
76
Cicatrisé.
Cicatrisé.
75.6
Enfin dans un dernier travail '^ Lecomte de NoiJY aboutit à une
formule plus intéressante en ce qu elle est déjà un peu plus dégagée
des approximations empiriques, et susceptible par conséquent d'une
discussion théorique plus approfondie. Comme les précédents, l'auteur
constate que la première forme :
S = SoC ~^^ (V) (Lé coefficient est — K parce que
l'auteur est parti d'une expression
— ((S = KSdt, explicitant le sens
de la variation dS.)
ne cadre pas. Il introduit donc dans l'exposant un facteur correctif
supplémentaire a, qui le transforme en : — K (T -j- a).
L'allure des désaccords expérimentaux indique que a doit être de
la forme a i= ^, donc représenter une parabole; l'équation générale
devient alors :
S, = Soe-«(Hr^) (VII)
D'autre part l'équation V de première approximation serait sulli-
sante au début de la cicatrisation, alors que la « contraction » est
seule en jeu; elle doit donc représenter la contraction, ce que l'expé-
rience vérifie d'ailleurs, et son coefficient K doit correspondre au
coefficient i des formules empiriques; de fait, ces deux paramètres
LViii UANNEE BIOLOGIQUE.
sont proportionnels, leur rapport - étant à peu près constant. Dans ces
conditions, la correction a de l'équation de seconde approximation,
qui représente l'écart entre la réalité et la courbe de contraction, doit
être attribuée au second phénomène de la cicatrisation, c'est-à-dire à
l'épithélisation. L'expérience montre que le paramètre 2p est sensi-
blement constant à son tour, et de valeur 2» = 100 — •
i
Ainsi se fait le raccord entre la formule théorique et les premières
formules précédemment proposées : voilà donc réintroduit par là un
coefficient empirique, donné par abaques à partir de l'âge du blessé
et de la surface initiale de la plaie. Faisons remarquer d'autre part au
point de vue théorique que dans ces conditions l'exposant de l'équa-
/ KT -4— 7T-\
tion Yll devient — ( ^— — — ) : l'âge du blessé n'interviendrait
V 100 /
comme facteur que dans le processus d'épithélisation seul.
Si l'on néglige les petits détails d'interprétation qui font que la
nouvelle formule n'est pas encore complètement dégagée de l'appareil
empirique,. il n'en résulte pas moins que l'équation générale de
Lecomte T)E Noiiy est déjà un progrès manifeste en tant qu'elle essaye
de représenter un phénomène biologique en fonction des parts élémen-
taires qui peuvent s'y superposer.
II. — Peuï-ox rai'prgcuer les puénomènes de cicatrisation
DES lois générales DE CROISSANCE DES ORGANISMES ?
Les équations théoriques précédentes, malgré tout leur intérêt, ne
sont qu'une traduction tout à fait immédiate, en langage mathéma-
tique, des notions empiriques. Aucune n'est en relation avec une
théorie générale, et ne peut, par conséquent, servir de base à une dis-
cussion dont l'intérêt dépasse les applications pratiques.
Il y a lieu de se demander (Fauré-Frémiet et Vlès^*') si un parallèle
ne pourrait pas être établi entre les phénomènes spéciaux de la cica-
trisation des plaies et les lois générales de croissance des organismes
ou des organes : La régénération est un cas particulier de la croissance.
Nous avons soumis cette hypothèse au calcul.
On sait que Robertson(^'-"*-^^) a essayé d'exprimer, avec une bonne
approximation expérimentale (1), la croissance d'un organisme total,
ou celle d'un organe en fonction de l'organisme auquel il appartient,
en partant d'une équation différentielle du type de celle d'une réaction
monomoléculaire autocatalytique, c'est-à-dire dans laquelle le corps
actif réagit en fonction non seulement de la masse actuelle de sa por-
tion encore intacte, mais encore de celle du corps produit dans la
(1) Voir aussi Enrh.>if.s-". Wachslum und seine Analylisrhe Darstellung. Biol. Cenir., 1009,
"iM, qui, avec un certain nombre de critiques, indique en somme des compléments analy-
ti()ues de la théorie deUouEnTSOM; et d'Akcy \V. Thompson "--, Orowth and Form. Cambridge,
1ÎH7, ch. lU.
LAWEE BIOLOGIQUE. Lix
réaction. Les ôqualions de Robertson ont fourni des approximations
expérimentales satisfaisantes à propos de la croissance en poids de
divers organismes (rat, homme, grenouille, courge), et de divers or-
ganes (cerveau) ou produits de l'organisme.
Equations de la cicatrisation des plaies. — On peut établir à propos
de la cicatrisation des plaies, une théorie mathématique partant de
considérations équivalentes à celles qui ont servi de base aux équa-
tions de RoBERTSON, et tenter, par conséquent, de faire rentrer ces phé-
nomènes très spéciaux dans le cadre général des propriétés des
organismes.
Les conditions expérimentales nous indiquent que, dans la cicatri-
sation d'une plaie, la vitesse de cicatrisation décroît moins vite que
la surface de la plaie. Nous pouvons donc admettre, soit que la réac-
tion s'accélère vers la fin, sous l'effet d'un facteur dépendant de la
surface couverte (produite depuis le début de l'évolution de la plaie), soit
qu'au contraire, elle a été retardée au début par un facteur dépen-
dant de la surface à couvrir (Ij.
Si So est la surface initiale, S la surface libre actuelle, on peut donc
poser dans les deux cas :
dS
ou : —-rz r- = Kat
et en intégrant
S (S„ - S) •
L^ g^ = KSof + C.
La constante d'intégration C est déterminée par :
La =^0 ou : = 1 ou : b == -;r
^^ So — S _ S„ — S 2
ce qui donne :
C= — KSq/! ti étant le temps auquel la plaie aura diminué
de moitié)
et par conséquent : ' ^
S
d'où l'équation générale :
(1) Dans le parallèle avec la réaction nionomoléculaire. le ■< corps réagissant » qui pro-
voque le pliénomcne de cicatrisation est nécessairement la surface libre, le corps « produit
l)ar la réaction ■ est la suriaee couverte; ces deux variables en jeu, surface couverte,
surface à couvrir, ont d'ailleurs pu agir de deux façons différentes : la variable « surface à
couvrir • par un facteur inhibiteur diminuant avec elle, la variable « surface couverte »
par un facteur accélérateur croissant avec elle et par conspuent prépondérant à la fin de
réaction. L'une ou l'autre hypothèse aboutissant d'ailleurs à la même forme de calcul.
Lx L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Celte équation nous impose comme condition que la vitesse soit
S / rf^S
au maximum pour S = ;^ Ion a -y^ = 0 = K (Sq — 2S) avec
dt^ J
Nous devons donc avoir, en partant de rorigine vraie de la blessure,
une croissance de la vitesse de cicatrisation^ puis une décroissance de celle-
ri. Bien que les schémas généraux de l'évolution d'une plaie concor-
dent avec une telle allure (d'abord période « quiescente », puis période
de .« contraction », puis période « d'épithélisation » se ralentissant
jusqu'à l'obturation finale) les valeurs numériques publiées et étudiées
par Carrel, M"*^ Hartmann, Lecomte de Noïiy, ne comprennent que
la portion de l'évolution à vitesse décroissante. Il est évident que
pour des raisons pratiques, l'origine vraie de la plaie a dû d'ail-
leurs le plus souvent faire défaut.
Vérifications numériques.
L'équation générale en Ty
est de vérification complexe sur une branche isolée de courbe dont nous
ne possédons pas l'origine, puisqu'elle renferme quatre inconnues
iT, S(,, t}, K) ; il est commode d'opérer sur la différentielle initiale :
^-— — = Kdt, où K et S„ sont les seules inconnues, et oii par con
séquent deux équations nous suffisent pour les déterminer.
On peut écrire :
dS ,. ^
d'où, pour deux régions de la courbe :
(IX]
D'autre part l'origine So de la courbe, d'après la valeur de K trouvée,
s'obtient par :
K S, A<, ^ ' ' ^
On peut alors reporter dans l'équation générale (VIII) et tirer
1 T ^
KS„ -^ S„ — S
T.- /i - v^ U, ^--~
L'ANNEH HIOI.OdIgUH. i.xi
et comme on peut poser :
T — /.; — - /„ -j- / — Il (T étant le temps depuis
l'origine vraie, / le temps depuis le zn-o
d'observation, et /,, le temps compris
entre l'origine vraie et le zéro d'obser-
vation.)
on aura donc
nk •'•'' s~s - ''' - '-■' <^"1
La dernière parenthèse est une constante caractéristique de la bles-
sure, qui se détermine au jour z<'-ro d'observation, t =: o :
(Sx, surface au jour zéro de l'observation).
Nous avons pris, comme base de vérification numérique, trois évo-
lutions de plaies données, deux par Lecomte de NoiiY (Blessés n" 360,
et n° 263, pages 26 et 27 — Thèse , la troisième par Carrel et Hart-
.MAiv.\ (p. 432, n" 221, Jour. Exp. med., 191 61.
Les deux premières, très longues, présentent uniquement la por-
tion décroissante de vitesse de cicatrisation ; la troisième montre
vraisemblablement le point d'inflexion prévu par la théorie, la vitesse
paraissant passer par un maximum au voisinage du point expéri-
mental III.
AS
Pour ces diverses courbes, les deux valeurs de — nécessaires
M
ont été obtenues graphiquement, par construction des tangentes de la
courbe expérimentale rectifiée au voisinage de ses premiers points (1).
La suite du calcul numérique a été faite au moyen des équations ci-
dessus IX, X. XI, XII, prises dans l'ordre de leurs numéros.
Blessé 11^ 360, Lecouile de Noày. — Constantes de la courbe :
K = — 0,00024
S„= 263,(1)
• do — ti-) = 4,6 (2) (ce qui signifie que le point d'in-
flexion devait être 4 jours a/^aid^
le temps zrro d'observation).
(1) Pour les deux premières courbes, nous avons pris comme valeurs numériques de base
les courbes moyennes calculées par Lecomte de NoiivS (p. 2C-27) et dégagées par conséquent
des accidents locaux de l'évolution expérimentale.
LXIl
L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
s CXp. cm2
t exp. (J"'")-
/ talc.
113.1
0
0
81,6
8
S, 04
55,9
10
16,16
36,0
24
24,28
23,1
32
32,39
14,0
40
41,20
0,27
52
54,1
3,55
60
63,3
1,43
72
77,8
0,54
84
93
160
- 12
— 11,5
,100
.crê-
KO
'\
80360 LECOMTE DE NOÙY 1917
\
\
VALEURS EXPERIMENTALES
CALCUL PAR LA FORMULE DE '
L.DE NOUY.
\
• •
K=-0,
CALCUL P/
00024. Ssî:
iR L'Équation i
63,(l).t„-t,=4,6(2).
■
\
V.
-^-
-
^ . 1
40
00
X-
Fig. 5. — >" 360, Lecomtc de Noiiy **.
valeurs calculées par la lormulc de L. de Noiiy;
valeurs expérimentales;
• calcul par l'équation théoriciue Vlll.
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
lAlU
Blessé n" 'J(i:\, Lecomle de Nowj. — Constantes de la courbe :
K = — 0,00021)
So = 226,2 (8)
s 0X|». .-m'-.
l OXp. (jour).
/, cale.
Gl,8
()
1)
41,6
8
7,79
16,7
24
23,6
5,0
40
40,2
2,5
52
53,5
. 0,7(4)
68
72
76,0
— 4
-4,5
107,0
— 13, :î
— 12
V ■
NOE63 LECOMTE OE SOIJÏ 1917.
Valeurs expérimentales
calcul par la formule db
\
£0
\
\^
L.DE MOÛÏ.
• • CALCUL PAR L'EQUATION I
K=-0^00029. £^=£28,2(8). t. -t^=14,9
A
V
cm*
S
•'^ \„--^
"" -•_
-* -.
Fig. 0. — N» 263, Lecomtc de Noïiy s.
valeurs expérioientales ;
^5^'aleurs calculées par la formule de Lecomtc do N-'iiy
• • calcul par l'équation théorique VIII.
I.XIV
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Jilessr n° 2'JJ , Carrel et Harimann. — Constantes de la courbe :
K =1 _ 0,0092
So = 20,7
'7,. — ':' ' = — 10, i (le point d'inflexion est après le
zn'o (l'observation).
s l'X|.. "H-.
{ ex p. (jour).
1 cale. (1).
18,2
0
16,2
4
3,7
10,7
8
10,1
4,2
!(•>
17,0
0,5
2()
28,8
18,8 (cale).
2
—
20
10
S
a
cm*
0
X
J. _,
H 0221 CARREL & HARTJfAKN
Nx VALEURS EXPERIMENTALES
^ CALCUL PAR L'EQUATION !-•♦
\\
\\
K=-0,009S. S=30,7.
\ \
^
t,-t^=-10,4
\
\
-
\\
\\
N\
10
20
30
-X
N" ïhJI, Carrel el Harimann.
valeurs expérimentales;
calcul par l'équation tlicoriquc VIIT.
.Nous obtenons donc une coïncidence très satisfaisante avec les faits
I) lA'carl systématique entre la courhe calculée et la courbe réelle s'explique par le re-
tentissement qu'ont sur les l'onstantes de la courbe les erreurs expérimentales sur la sur-
l'ace du premier point, permeltanl seul de déterminer la première brandie de la courbe.
D'ailleurs l'écart de temps maximum entre la courbe expérimentée et la courbe calculée
correspondrait au plus à des mesures de surfaces dont les dimensions linéaires auraient
précise le millimétré.
L'ANNEE BIOLOGIQUE. i.xv
(et qu'on pourrait, en cas de besoin, rendre encore meilleure par
une détermination plus soignée des constantes); mais il ne faut pas
demander, au point de vue pratique, à une équation tliéorique plus
qu'elle ne doit donner, et les formules d'interpolations empiriques de
LixoMTi': DE NouY conserveront toujours, au point du vue des utilisa-
tions médicales, l'intérêl de leur simplicité.
Coynpnraiso)} avec les diverses formules de Leconile de Noûy. —
Il peut être intéressant de comparer la formule théorique générale à
laquelle nous sommes arrivés avec les formules obtenues par les
auteurs précédents, pour nous rendre compte de la signification des
approximations et des hypothèses que les divers ^calculs ont dû (faire
intervenir.
Pour cette comparaison, il est nécessaire de 'transformer notre for-
mule (XII j :
En donnant à (Jo — l^) sa valeur (XI), on peut écrire :
é; i^^ %^ - '-■' s:^) = ià ^'J
s s.
V'' ' - s-/
= A Lv ^ + A L^ (l - |) + B (Xir)
1" Comparons cette formule à celle de Lecomte de Nouy et Rufz de
Lavison (VI), écrite avec les mêmes notations (1) :
T = K,L^| + 2K.,(1/S:-I^S)
= A'L^|4-B'S^ + C'.
La comparaison aboutit à homologuer
L|7 f 1 — — ) de l'une des formules à SK, t^S de l'autre, ou
plus simplement, enjaissant de côté les paramètres constants,
— L7 (So — S) à M l'^S; les deux fonctions de la surface S ne sont assi-
milables que par une approximation. En recherchant l'origine de cette
dernière expression, on voit que le terme en l/^S provient de l'intro-
duction, dans la différentielle initiale de Lecomte de Noïiy, de l'hypo-
thèse que le périmètre de la plaie reste semblable à lui-même pendant
révolution de la blessure. Il est possible que cette hypothèse, si elle est
[\) Le S„ (le ceUe formule correspond en réalité à notre surface Sx de « zéro d'observa-
tion » (xr), la première surface mesurée dans l'évolution de la plaie, qui peut ne pas être la
véritable surface initiale. D'où les notations (|ue nous introduisons ici.
l'année biologique, xxu. 1917. c
i.wi L'ANNEE BIOLOGIQUE.
suffisante au point de vue de la représentation pratique des faits, ne
soit au point de vue analytique qu'une approximation analogue à celle
qui ferait assimiler une portion de courbe à sa tangente ou à sa sé-
cante moyenne.
2° Comparaison avec la seconde formule de Lecomte deNoïjy.
Cette formule peut être mise sous Fétat :
^ " 100
^ S ^100
Ce qui est comparable à notre formule (XH'j, écrite :
S. T , /. S\ B
'n = l-'^(^-lù-l ('"■'■)
L'égalisation de ces deux expressions (en posant - = L^cp, con-
A.
Btante de la blessure) :
conduirait à homologuer par exemple :
K' = i = KS„
A
et
iT2 _ S^
100 — ~ -J -p
Nous voyons là que S et t sont des fonctions de T et de S^, ce
qui est grossièrement correct. Cette comparaison peut être précisée en
dS 2
différenciant et en exprimant — =: -^ ÏT (S(, — S) qui est compatible
avec notre expression initiale si l'on admet iJ = f (S) sous la
2
forme -^ ÏT = KS. 11 faudrait donc une liaison probable entre notre
100 ^
coefficient théorique K et l'indice empirique i de Lecojiïe de Noiiv,
K devant être, dans ce cas, une fonction implicite de l'âge du blessé :
la « constante de la réaction » K serait donc déterminée par les conditions
biologiques du sujet. Toutes ces considérations, pour le'moment, ne
sont que de pures hypothèses, destinées à montrer le raccord possible
entre les théories de Lecomte de NoOy et les nôtres.
Interprétations. — 11 semble donc résulter des faits et des calculs pré-
cédents, qu'au moins en première approximation les lois de cicatri-
sation des plaies puissent être ramenées aux lois plus générales de la
croissance des organismes. L'interprétation de l'une et Tautre comme
I/A.NNÉE BIOLOGIQUE. ixvii
réactions raonomoléculaires autocatalyliques selon le principe de Ro-
HERTSON nécessite évidemment, malgré laspect engageant de cette hypo-
thèse, plus de réserves (1). D'une manière générale nous concevons
depuis les travaux de Curie, Voic.t, Petrovitch, etc., qu il existe une
mécanique générale des phénomènes indépendante des qualités spé-
cifiques de ceux-ci, et régie simplement par les caractéristiques de
symétrie de leurs champs directeurs ; de ce que deux phénomènes, l'un
d'hydrodynamique par exemple, l'autre d'électricité, répondent aux
mêmes schémas analytiques, il ne s'ensuit pas forcément qu'on est
a priori en droit de pousser l'interprétation au delà de celles de la
structure de leurs champs.
Au point de vue plus spécial du mécanisme physiologique de la
cicatrisation, le raisonnement purement abstrait que nous avons suivi
admet indistinctement, comme nous l'avons dit en commençant ce
calcul, plusieurs interprétations. La .< surface couverte « a pu agir par
un facteur croissant avec elle, par conséquent surtout apparent à la
lin du phénomène : par exemple, en tant que nombre des éléments
cellulaires ayant proliféré dans l'épiderme; ceci cadrerait assez bien
avec la conception de Lecomte de NoiiY, l'épithélisation pouvant être
considérée jusqu'à un certain point comme fonction de la contraction.
La « surface à couvrir « a pu, d'autre part, intervenir par un facteur
accélérateur croissant quand elle décroît, ou par un facteur inhibiteur
décroissant avec elle ; pour fixer les idées, supposons une inhibition
par l'air venu au contact direct de la surface cruentée : les oxydations
diminueraient avec la surface (2). Nous n'insistons pas sur cette dis-
cussion, qui manque pour le moment de base expérimentale.
Un seul point mérite attention, c'est l'interprétation du paramètre
So- A l'examen des valeurs numériques que nous donnons, on cons-
tate que le paramètre So représente des surfaces extrêmement grandes,
et qui correspondraient vraisemblablement à des origines de temps
de la blessure antérieures à l'origine réelle. Ou bien la courbe théo-
rique a besoin, pour une raison encore inconnue, d'être tronquée
de son commencement, et il faut introduire une limite d'intégration
que la théorie ne nous précise pas encore. Ou bien on peut se de-
mander si So est bien seulement la surface initiale libre de la plaie, et
s'il ne faut pas comprendre sous cette valeur la totalité de la surface
qui a réagi à la blessure : il est certain qu'en dehors de la limite initiale
de la blessure, existe une marge plus ou moins étendue dont les élé-
ments cellulaires, sous l'excitation de la lésion, ont dû travailler à la
cicatrisation, soit par leur prolifération soit par leurs remaniements;
étant donné les prémisses théoriques que nous avons posés, nous ne
sommes pas en droit de- les négliger.
(1) CeUe hypothèse aurait des points communs avec celle de Tcffier et Desmarres. Voir
aussi : Loeb, The law controlling the quantity and rate of régénération (Proc. Nat. Acad.
Se. U. S. A.. 1918, IV, p. 120), qui examine l'intervention possible d'actions chimiques dans
la regénération de Bryopftyllum.
(2) Une portion couverte d'une plaie cicatrise plus vite qu'une portion découverte (Le
COMTE DE NoïiY, Thcse, p. 8).
i.wui L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Bibliographie.
1. Carrel. ./. Am. Med. ass., 1910. p. ■HiH.
2. Spaix et LOEB, Quantilalive analysis of the influence of Ihe size on ivoun'l Itealinf/.
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3. C.vRUF.L et Hartmann, Cicalrization of wounds. Jour. exp. Med., 1916, p. VJQ.
4. M'" Hartmanx, Lois de la cicatrisation des plaies. Thèse niéd.. Paris, 1916.
5. Lecomte de NoiJY, Cicalrization of wounds. Mathematical expression of the ctirve.
J. exp. Med., 1916, p. 4.")1.
6. Carrel et Dehellv, Le traitement des plaies infectées. Masson, collection Horizon,
1917.
7. l.ECOMTE DE NoUv, Relation between the âge of the patient, the area of the wound, and
the index of cicalrization. J. exp. Méd., 1916, p. 461.
8. I.ECOMTE DE NoiJY, Recherches sur la cicatrisation. Thèse, Fac. de Paris, 1917, Gauthier-
Villars.
9. Tl'fuek et Desmarres, A note on the progress of cicalrization of war wounds. .J. exp.
Med., 1918, 27, p. 16ri.
10. I.iMiKRE, Loi de la cicatrisation des plaies. Revue de Chirurgie, 1917, Février et Mai-
Juin 1918.
11. .. Acad. de A/ed., Paris, 1918.
12. " Les lois de la cicatrisation des plaies cutanées. L Avenir médical, 1918, n» ,'{,
p. 51, Lyon.
13. .UiREfiT DE BEAU.IEL', Courbe de cicatrisation des plaies. Journ. de Physiologie et Pa-
thol., 1917, XVII, 72.
14. liECOMTE DE >oiJY, Mathematical study of the extrapolation formula. .J. e.rp. Med.,
1917, IV, 721.
la. » Re/^erche d'une équation générale de la loi de cicatrisation normale des
plaies de surfact . C. R. Ac. Se, 1918, 167, p. 39.
16. Fauré-Frémiet et Vlès. Les lois de la cicatrisation sont-elles réductibles aux lois
générales de croissance des organismes ? C. R. Ac. Se, fév. 1918.
17. KoitERT.sON, On the normal rate of growth of an individual and ils biochemical signi-
fiance. Arch. f. Entwickelungsmechanick., 1908, 2o, p. 581.
18 " Further remarks on the normal rate of growth of an individual. Ibid.,
1908, 26, p. 108. >
19. » Further explanatory remarks. Ibid., 1913, p. 37. 497.
20. E.NRiQUES, Wacnstum und seine analylische Darstellung. Biol.Centr., 1909, 432.
21. Amar, Loi de la cicatrisation des plaies. C. R. Ac. Se, mars 1918.
22. D'Arcy W. Thompson, Orowlh and form. Cambridge University Press, 1917, 1 vol., 793 pp.
CHAPITRE PREMIER
La Cellule.
a) Alexeieff (A.). — Mitochondrics et corps parahasal chez les Flagellés.
[C. R. Soc. Biol., LXIX, 358-361, 1 fig.) • [8
f)) — — Mitocho7idries et rôle morphof/rnc du noyau. (Ihid., 361-363.) [8
c) Xature mitochondriale du corps parabasaldes Flagellés. (Ibid., 499-
502, 1 fig.) ■ [8
d) Sur les mitochondries à fonction glycoplastique. (Ibid., 510-512.)
• [8
■e) Sur la fonction glycoplastique du kinétoplaste (= kinètoaucleus)
ckez les Flagellés. (Ibid., 512-514.) [8
/) — Sur le cycle évolutif et les affinités des Blastocystis enterocola. (Arcli.
de Zool. Exper., LVI, Notes et Revue, N^, 5, 113-128, 3 fig.) [8
Anonyme. — T/ie numher of chromosomes in Man. (Journ. of Heredity,
VIII, 220.) [lu
Beauverie (1.). — Les corpuscules métachromatiques du bacille diphtérique.
(C. R. Soc. Biol., LXXX, 604-606.)
[Les corpuscules métacliromatiques
du bacille diphtérique sont localisés aux pôles dans les très jeunes
cellules; apr.ès 2 ou 3 jours, il y en a un plus grand nombre. — M. Gard
JBeigel-Klaften (C). — Ueber Plasmaslrukturen in Sinnesorgane und
Driisenzellen des Axolotls. (Arch. mikr. Anat., XC, 39-68, 2 pi.) [7
Boeck ("William C). — Mitosis in Giardia microti. (Univ. Calif. Publ.,
XyiII, N'^ 1, 1-26, 1 pi.) [19
Bokorny (Th.). — Verhalten einiger organischer Stickstoffverùindungen in
der lebenden Zelle. Verwendung derselben zur Ernàhrung. (Pfliiger's Archiv.,
CLXVllI, 533-580.) ' [11
Bristol i B. M.). — On thc life-history and cytologi/ of Chlorochytriwn grande,
sp. nov. (Ann. of Bot., XXXI, 107-126; pï. V-Vi ; 2 fig.) [5
a) Brooks (S. C). — Methods of studginq permeability of protoplasni lo
salts. (Bot. Gazette, LXIV, 230-249.) ' [13
h) A neiD method of studying permeability. (Bot. Gazette, LXIV, 306-
317, 2 fig.) ■ [13
c) Permeability of Phe cell walls of Allium. (Bot. Gazette, LXIV, 509-
512.) [La paroi extérieure de Tépiderme
l'année lilOLOGIQUE, XXII. 1917. 1
2 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de la surface interne des écailles du bulbe d'oi.nnon est légèrement per-
méable à l'acide chlorliydrique, tandis qu'elle est pratiquement imper-
méable aux sels variés, aux matières colorantes et à la soude. — P. Guérin
a) Chambers (Robert). — Microdissection studies. The visible structure
of cell protoplasiii and death changes. (The American Journal of Phy-
siology, XLIIl, 1-12, 2 fig.) ' [5
b) — — Microdissection studies. Il The cell aster : a réversible gelation-
phenomenon. (Journ, Exper. Zool., XVIII, 483-503, 1 pi.) [10
Conklin (Edwin G). — Mitosis and amitosis. (Biol. Bull., XXXIII, .3%-
413.) [21
Cowdry (N. H.). — A comparison of milochondria in plant and animal
cel/s. (Biol. Bull., XXXIII, lOG-228, 28 fig.) [8
Oang^eard (P. A.). — La métachromatine chez les Algues et les Cliarnpi-
gnons. (Bull. Soc. bot. de Fr., LXIll, 95-100, 1916.) [11
a) Denny (F. E.). — PermealdlHy of certain plant membranes to ivater.
(Bo't. Gazette, LXriI, 373-397, 2 fig.) [13
b) — — Permeabilitg of membranes as relaled to their composition. (Bot.
Gazette, LXIII, 408-485, 0 fig.) [13
Fischer (M, H.), Hooker (M. O), Benzinger (M.) and Coffman (W. D.).
— (Tn the' swelling and solution of protein in polgbâsic acids and their
salts. (Science, 24 août, 189.) [Observations et expériences
diverses sur l'importance des acides, alcalins, etc. pour la détermina-
tion de la quantité d'eau absorbée par le protoplasme. — H. de Varigny
Friedberger (E.) und Joachimoglu (G.). — l'eber die Abhangigkeit der
keimiutenden und entivic/diau/shonmenden Wirhimg von der Valenz^
(Biol. Zeitsch., LXXXIX, 135.)' [16
a) Guilîiermond (A.). — (observations vitales sur le chondriome de la fleur
de Tulipe. (C. R. Ac. Se, GLXIV, 407-409).
[On peut suivre dans la fleur de Tulipe l'élabora-
tion du pigment xanthophyllien aux dépens du chondriome. — M. G.^rd
b) Sur les altérations et les caractères du chondriome dans les cellules
épidermiques de la /leur de Tulipe. (C. R. Ac. Se, Ibid., 609-012.)
[Les mitocliondries sont les éléments le.s
plus fragiles de la cellule. L'altération consiste en la transformation
des mitochondries en vésicules qui se fondent en vacuoles. — M. Gard
c) — — Contribution à Vélude de la fi.ration du cgtoplasme. (C. R. Ac.
Se, Ibid., r)43-i)4<).) [La plupart des fixateurs du
cytoplasme employés jusqu'ici bouleversent complètement sa structure.
Seules les méthodes mitochondriales (liquides de Altmann, de Benda.
de Regaud) permettent de réaliser une fixation assez fidèle. — M. Garp.
d) Nouvelles recherches sur les caractères vitaux et les altérations du
chondriome dans les cellules épidermifpies de.'i fleurs. (C. R. Soc. Biol.,
lXXX, 643-651. Mémoires.)
[Dans les cellules épidermiques des bractées mem-
braneuses qui enveloppent la jeune fleur d'Iris germanica, le chon-
driome est constitué par des mitochondries granuleuses et de courts
bâtonnets. Dans les cellules plus âgées, il y a des chondriocontes à
formes ondulcuses, ramifiés qui renferment des inclusions graisseuses.
I. - CRLLlLi:. 3
Ils sont entraînés par les courants cytaplasmiques et changent d'aspect.
Fhi plaçant les cellules dans l'eau, le chondriome subit des altérations
comj)aral)les à celles observées dans la fleur de Tulipe. — M. Gaiu)
<" Guilliermond (A.). — Sur la na titre et le rôle des milochondries des cel-
lule!^ végétales Ih'ponse à 'juelques objections. (C. R. Soc. Biol.. LXIX,
Mémoires, 917-9-23, 2 pi.) [9
Harvey (Ethel Browne). — .1 reviens of tlie chromosomf' numliers in llie
metazoen. (Journ. of Morphology, XXVIII, N» 1, 63 pp., 1916.)
[Chiffres et tables. — M. Goldsmith
Hogue ^Mary J.). — The ef/'cct of medin of différent densilles on tlie shape
ofAmoebae. (Journ. Exper. Zool., X.XII, 505-572, 9 fig.). [18
Hyman (Libbie H.). — Metnijolic //Vfidients in Amoeba and their relation
ta tin- mechanism of amoeboid movenient. (Journ. Exper. Zool., .XXIV,
55-99, 14 fig.i [17
Jolies (Victor). — Untersuchungen zur Morphologie der Amœbenteilung.
(Arch. Protistenkde, XXXVII, 229-275, 4 pi.) [20
Kepner (Wm. A.) and Edwards (J. Graham). — Food reactions of Peln-
mgxn carolinensis Wilson. fJourn. Exper. Zool., XXIV, 381-399, 14 fig.) [18
Kolmer (Walter;. — i'eber das Vorliommen stâbchenfnrmiger CentralkOr-
per hei l'rimaten. (Anat. Anz., 4 pp., 5 frg.) [11
Kuczynski (Max H.). — Ueber die Teilung der Trypanosomenzelle, nebst
Bemerkungen zur Organisation einiger nahestehender Flagellaten. (Avch.
Protistenkde, XXXVIII, 94-112, 2 pi.) . [20
Levi (G.). — Le rythme et les modalités de ta mitose dans les cellules vi-
rantes cultivées <!iin vitro. » (Arch. Ital. di Anat. e di Embriol., XV, 1916;
Arch. Ital. Biol.. LXVI, 105-106, Fasc. 1.) [19
Linossier (G.). — Influence de V alimentation sur la constitution chimique
du protoplasma cellulaire. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 389-391.) [11
a] Lœb (Jacques). — The similarity of the action of salis upon the sivclling
of animal membranes and of powdered colloids. (Journ. Biol. Chemistry,
XXXI, X° 2, 343 362.) [12
'''■ The diffuswn of electrolytes through the membranes of living cells.
V. The additive e/fect of sait and Imse and the antogmiistic effect of sait
and (ifid. (Journ. biol. Chemistry, XXXII, X" 2, 117-158.) [13
Lutz (Hildegard). — Physiologische und morpliologische Detitung der in
Protoptusma der Driisenzellen ausserhalb des Kernes vorkommenden
Struktnren. (Biol. Centralbl., XXXVII, 564-573, 4 fig.) [15
Meyer (Arthur). — Die biologische Bedcutunq der Nucleolen. (Ber. deutsch.
bot. Ges., XXXV, 333-338.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Meyerhof (Otto). — Intersuchungen zur Atmung getOteter Zellen. T. Die
Wirkung des Methylenblaiis au f die Atmung lebender und getoteter Sta-
phylococcen, nebst Bemerkungen l'iljer den Einfluss des Milieus, der Blau-
S'iure und Narkotika. (Pflùger's Archiv fur die gesammte Physiolo2:ie.
CLXIX, 87-121.) [l5
al Moreau(F.). — Sur l'origine mitochondviale de la lijcopine. (Bull. Soc.
bot. de Fr., LXIII, 15-17, 1916 (1917.) ' [12
b) Sur les phénomènes de mélachromasie. (Ibid., 75-79. j [12
4 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Moreau (F. et M™«). — La structure des Cyanophi/cées sijmbiotes Peltigéra-
cee5. (Ibid., 27-30.) ' ' [6
Nusbaum-Hilaro-wicz (Jozef). — l'eber das Verhalten des Chondrioms
wahrend der FAInldung bei Dytiscus marginalis L. (Zeitschr: wissensch.
Zool., CXVII, 554-589, 4 pi.) [7
a) Osterhout (W. J. V.). — Antagonism and permeabiiity. (Science,
2 février, 97.)
[Considérations générales et philosophiques. — H. de Varigny
h) The rôle of the nucleus in oxydation. (Science, 12 oct., 367.) [14
e) Similarity in the effects of potassium cyanide and of ether. (Bot.
Gazette, LXIII, 77-80, 1 fig.) [16
Painter (Theophilus S.). — Contributions tho the study cf cell mechanics.
II. Monaster eggs. and narcolized ey/s. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 445-
448, 10 fig., 5 pi.) ' [18
Policard (A.) et Desplas (B.). — Les constitua,nts cellulaires du tissu de
bourgeonnement en (évolution normale ou pathologique chez V homme . (C. R.
Soc. Biol., LXIX, Mémoires, 745-751.) [5
Poyarkoff (E.). — Le rôle de la pression osmolique et les phéno)7iènes d'a-
daptation élémentaire dans la biologie des spermatozoïdes. (C. R. Soc.
Biol., LXIX, Réunion biologique de Pétrograd, 767-769.) [15
Richards (A.i. — The history of the chromosomal vesicles in Fuîidulus
and the theory of gène tic continuity of chromosomes. (Biol. Bull., XXXII,
249-282, 4 pi.) ' [9
Rippel (August). — Bemerkungen iiber die vermeintliche Widerstands-
fnhigkeit drs trokenen pflanzlichen Protoplasmas gegen wasscrfreien
Alkohol, .Ether und andere Anaslhelica. (Biol. Centralbl, XXXVII, 477-
498.) [15
Robertson (Brailsford R.). — A suggestion regarding the mechanism of
one-sided permeabiiity in living tissue. (Science, l'^'' juin. 567.) [14
Rohde (Karl). — Untersuchungen iiber den Einflms der freien H-Ionen
im, lanern lebender Zellen auf den< Vorgang der vitalen Flirbung. (Pflii-
gers Archiv fiir die gesammte Physiologie, CLXVIII, 411-433, 1 fig.. et
2 pi.) '[16
Rosenstadt (B.^. — Zellstudien. /. Bau der Epidermiszelle. (Anat. Anz.,
6 pp.) , [6
Sauvageau (G.). — Sur le mouvement propre des rhromatophores. (C. R.
Ac. Se, CLXV, 158-160.) [Les cliromatophores des plantules de Lami-
naires se déplacent et se déforment par contractilité propre. — M. Gard
Schaeffer (A. A.). — On the reactions of Ameba to isolated and compound
proteins. (Journ. Exper. Zool., XXII, 53-79, 6 pi.) [18
Schanz (Fritz). — W'r itères Hber die Lichtreaktion der Juwfiss korper.
(Pliiger's Archiv fiir die gesammte Physiologie, CLXIX, 82-86, 1 pi.) [15
a) Schiirhoff (P. N.). — Die Beziehungen des Kernkôrperchen zii den Chro-
mosomcnund Spindelfasern. (Flora, Neue Folge, 52-66.) [10
b) Uber die hisher als Amitosen gedeuteten Kernbilder von Tradescansia
virginica. (Jahrb. f. wissensch. Bot., LVll, 30)3-377, 1 pi.) [21
Schûssler (Hermann). — Cytologische and oituu'cklungsgeschichtliche
J'rotozoenstudicn. /. L'eber die Teilung von Scytomonas pusilla Stein.
(Arch. Protistenkde, XXXVIII, 117-125, 5 pL, 1 fig.) [10
I. — CELLULE. 5
Yung i^Emile). — Sur la coloration vitale chez divers. Crustacés Irnnspa-
rents du lac et chez des Xémalodes lilires. (Arcli. Se. jjliys. etnat., XLIII,
2ô9-?<)0.) [l''
Zollikofer (Klara). — Ueber die Wirkung der Schxrerkraft auf die Plasma-
iriskositat. Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 291-298, fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Zulueta (Antonio de). — Promitosis y Si7idiéresis. (Trab. Mu,s. Nacion.
ciencia.s naturales, Ser. Zool., N» 33, 7-54, 2 pi., fig.) [19
Voir pour les renvois à ce chapitre : cli. II, a; III; [V, al.
1° Structure et constitution chimique de la cellule.
a) Struclu7'e.
a) Chambers (Robert). — Eludes de microdisseciion. Structure visible du
protoplasme cellulaire: modifications post mortem. — Etude, sur des œufs
d'invertébrés marins, sur des protozoaires et des oosphères de Fucus, de la
structure du protoplasme vivant. Ce dernier est un sol miscible à l'eau, avec
une couche superficielle à l'état de gel. 11 renferme deux catégories de gra-
nules : des microsomes dont le diamètre est très inférieur à 1 u. et des
macrosomes de 2 à 4 [j.. Une propriété remarquable du protoplasme est
son aptitude à former un gel protecteur non seulement sur sa surface ex-
terne, mais aussi autour d'une zone en voie de désintégration. Sous l'in-
fluence des actions mécaniques, des vapeurs acides, des agents fixateurs, le
cytoplasme de l'œuf se désorganise ; les macrosomes disparaissent tout d'a-
bord, tandis que les microsomes semblent présenter une structure plus résis-
tante. Quand au cytoplasme, il peut, si la couche superficielle est déchirée,
s'échapper au dehors et se dissoudre dans l'eau ambiante, ou bien se coa-
guler en masse. 11 se produit dans ce cas une structure granulaire ou réti-
culée, qui masque complètement la structure réelle du protoplasme vivant
et peut conduire à des conclusions erronées au sujet des inclusions cellu-
laires. A l'état quiescent, le noyau de l'ovule jeune e"st une substance hyaline,
à l'état de sol, limitée par une membrane analogue à un gel. Des différences
appréciables peuvent être mises en évidence dans les réactions de l'ovule,
avant et après maturation, quand on le soumet à des actions mécaniques.
— Les cellules somatiques adultes, à l'exception des leucocytes, résistent
relativement bien aux actions mécaniques: leur protoplasme e.st un gel
dans lequel on ne peut mettre en évidence une membrane cellulaire de con-
sistance différente de celle du cytoplasme [XX]. — H. Cardot.
Policard (A.) et Desplas (B.). — Les constituants cellulaires du tissu de
hourfieonnerneut en éuolution normale ou pathologique chez l'homme. — Con-
titutions histologique des tissus de bourgeonnement et en particulier de leurs
éléments cellulaires (fibroblastes, polynucléaires, cellules lyinphocytiformes)
considérés d'un point de vue essentiellement descriptif. — Y. Delage.
Bristol (B. M.). — Sur la biologie et la cytologie de Chlorochgirium
6 LANISEE BIOLOGIQUE.
grande s}j. jiov. [IV], — Chlorochytrium grande est une algue unicellulaire
dont les cellules végétatives spliériques ou ellipsoïdales ont de 65 à 75 [x.
de diamètre; leur membrane, d'épaisseur bien uniforme, se compose
d'une couche interne cellulosique et d'une couche externe pectique. Ces cel-
lules contiennent un reticulum protoplasmique à grandes mailles, un noyau
central et un seul chloroplaste massif dont la surface se soulève en de nom-
l)reux lobes arrondis, ce qui donne au contenu cellulaire un aspect un peu
muriforme; ce chloroplaste occupe à peu près tout l'espace laissé libre par
le noyau. Dans ces cellules on trouve également de Thuile. de nombreux
granules d'amidon et un nombre variable de pyrénoïdes. — L'auteur a fait
des cultures pures dans différents milieux : eau de pluie, solution de sels
ininéraux, eau distillée. Dans l'eau de pluie, l'algue se multipliait rapide-
ment par aplanospores, et les cellules, relativement petites à cause de la fré-
quence de la multiplication, possédaient une membrane mince. Dans les
solutions de sels minéraux, les aplanospores se montraient plus rarement
et les cellules se» transformaient en de grands zoosporanges munis d'une
membrane très fortement épaissie. Dans Teau distillée, la multiplication par
aplanospores n'avait jamais lieu et la reproduction par zoospores n'a été ob-
servée qu'une seule fois. De plus, les cellules ayant séjourné dans de l'eau
distillée pendant quelques semaines offraient toujours un énorme épaississe-
mentde la membrane cellulaire [XIV, 1°]. — Les aplanospores prennent nais-
sance par division simultanée du contenu cellulaire ; cette division est précé-
dée par des mitoses successives du noyau qui, au repos, a sa chromatine en
forme de karyosorne. — Les zoosporanges, très grands, ont en moyenne 130 a
de diamètre. Leur membrane porte une ou deux protubérances externes,
arrondies, de nature pectique et un ou plusieurs prolongements internes,
cellulosiques; ceux-ci, souvent de grande taille, peuvent se ramifier dans le
cytoplasme et se décomposer en un certain nombre de loges. Les zoospores
naissent par des bipartitions successives du contenu cellulaire ; il se produit
ainsi de nombreux corps biciliés ovales ou piriformes qui, après avoir été
litérés, se développent directement en cellules végétatives [IV\
En terminant, B. décrit brièvement un Phyllobàan (P. sphagnicola) qui
serait dépourvu de chloroplastes (la chloropliylle étant probablement ré-
pandue à travers le cytoplasme) et dont les noyaux seraient réduits à l'état
de petits granules de chromatine. — A. de Puvm.\ly.
Moreau (F. et M™'). — La strvcture des dyanojj/igcées symhloles des
l'elligéracées. — Les Nostocacées des Lichens de la famille des Peltigéracées,
aussi bien celles qui entrent dans la constitution de la cou»he gonidiale de
ce.s Lichens que celles de leurs céphalodies, possèdent un chromidium, un
ou deux corps nucléoliformes, des grains de cyanophycine, des corpuscules
métachromatiqnes, soit exactement la structure des Cyanophycées autono-
mes : cette identité de structure est une preuve, s'il en est encore iiesoin, en
faveur de la nature algologique des gonidies des Lichens. — F. Morkau.
=^ Ci/ldplasma.
Rosenstadt (B.}. — Eludes teUulaires. I. Slrurlwc de lu cellule éjiider-
iiiique. — Un admet que le cytoplasme de la cellule épidermique est formé
de libres protoplasmiques et d'une substance interfibrillaire. En colorant i)ar
la niéthode de Weigert-Kromayer des coupes d'épiderme embryonnaire et
les examinant dans la glycérine, R. a constaté qu'il y a des fibres coloi'ées et
clés fibres incolores. On trouve toujours régulièrement une fibre colorée
I. — CELLULE. 7
escortée de deux fibres qui ne le sont pas. En deliors de ces deux sortes de
fibres, il n'y a rien ([ui représente une substance interfibrillaire; ou, pour
parler autrement, la substance interfibrillaire des auteurs a une structure
til)rillaire et est figurée par les fibres incolores. Si, au lieu de points de la
coupe où les fibres se présentent en long, on examine ceux où elles sont
sectionnées transversalement et sont représentées par des grains, on con-
state qu'il y a en réalité trois fibi-es incolores entourant une fibre colorée.
Ces groupes de quatre fibres, qui constituent à eux seuls toute l'architecture
protoplasmique, sont désignés par R. sous le nomde tétrasomes. Maintenant,
poussant plus loin l'analyse, on s'aperçoit que les fibres sont constituées
chacune de granules alignés, que l'auteur appelle plasmosomes; il y a donc
aussi des plasmosomes de deux sortes, colorables et incolorables. Les ponts
intercellulaires sont le prolongement des fibres protoplasmiques colorables;
les espaces intercellulaires qui les séparent ne sont pas occupés par de la
lymphe liquide, mais par des fibres incolorables groupées autour du pont,
ou fibre colorable, en tétrasomes semblables à ceux du cytoplasme. Les
l)Outons nodaux des ponts jntercellulaires ne sont que la section de fibres
colorables entourées par des fibres incolores.
L'auteur veut retrouver dans le noyau la même constitution. Pour lui
chaque grain de chromatine est un chromosome, entouré d'une aire formée
de trois grains incolorables ou caryosomes; le tout forme un groupe ou té-
trasome. La structure du noyau se résume «lans la juxtaposition de tétra-
.somes; il n'y a plus en dehors d'eux d'autre substance nucléaire déce-
lable. Les nucléoles ne sont sans doute formés que de tétrasomes nucléaires
modifiés. —.\. Prenant.
Beigel-Klaften (G.). — SiruclureiS jtlasmiques dans les organes des sens
et tes cellules [/landulaires de V Axolotl [XIV ; XIX. 1^|. — Ce travail com-
prend trois parties : 1" Genèse des fibrilles de soutien dans les bourgeons
sensoriels cutanés, l'épithéliumgustatif et les -taches acoustiques. Ces fibrilles
ont pour origine des chondriomites. — 2" Oriiiine des granulations glandu-
laires et des réseaux de Langerhans des cellules de Leydig. — Dans une
charpente protoplasmique on trouve des chondriosomes qui se différencient
d'une part en granulations, d'autre part en réseaux de Langerhans. 11 n'y a
pas de différence substantielle entre ces deux sortes de formations. On re-
trouve un processus analogue dans les glandes venimeu.ses de l'Axolotl. —
3'-' L'appareil de Golgi-Kopsch dans les épithéliums sensoriels et les cellules
glandulaires de l'Axolotl. On observe cet appareil aussi bien dans les cellules
ciliées que dans les cellules sensorielles et de soutien et dans toutes les
cellules glandulaires, mais, tout comme pour le chondriome, son expression
morphologique est différente dans ces divers cas. Il est accompagné partout
de boules lipoïdes, presque toujours en rapport immédiat avec ses filaments;
ces boules forment probablement les filaments, ou tout au moins en fournis-
sent les matériaux. — M. Prenant.
Nusbaum-Hilarowicz (lozef ). — Le comportement du chondriome pen-
dant l'ovogènèse de Dytiscus marginalis L. — Dans ce travail posthume se
trouvent exposées les recherches de N. sur le rôle du chondriome iplasto-
scmes, mitochondries, chondriosomes) au cours de l'ovogènèse des insectes
et notamment des Dytiques. N. a pu établir qu'au stade dit de la « rosette »,
composé de 16- oogonies (un ovule et 15 cellules nutritives) le chondriome
est fortement développé dans toutes les cellules nutritives,' et passe de là
dans le plasma de l'œuf sous forme de traînées de mitochondries et de chon-
8 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
driomites pour y participer aux processus vitellogjènes. Il y aurait donc dans
l'œuf des insectes un chondriome endogène ou autochtone, et un autre
exogène ou alloiochtone. Au sujet de la nature du chondriome N. est d'accord
avec DuESBERG et Arnold pour y voir, à la fois au point de vue morpholo-
gique, physiologique et cliimique, un élément spécial du protoplasme, ayant
des facultés transformatrices au cours des processus métaboliques de la cel-
lule. Comme Regaud et Renaut, il revendique pour le chondriome des pro-
priétés régulatrices, vu qu'il est capable de faire son clioix parmi les sub-
stances diverses de^la cellule. Le chondriome répond, au fond, le mieux à ce
que Prenant entendait désigner par le nom de « protoplasme supérieur ».
— J. Strohi..
a-e) AlexeiefF (A.). — Etudes sur les milochondries chez les Flagellas, —
Les plastides formateurs de glycogène, et probablement tous les autres,
sont des dérivés des mitochondries. Le kinétonucleus n'est nullement un
noyau, ni un centrosome (Laveran et .Mesnil) : il mérite le nom de kinéto-
plaste ; il est un simple plastide formateur de glycogène. Le corps parabasal
et le blépharoplaste sont aussi des dérivés des mitochondries. Ces dernières
dérivent deschromidies, et par leur intermédiaire du noyau ; elles peuvent se
reproduire par division comme le kinétonucleus, mais leur origine première
n'en est pas moins nucléaire. [Cette affirmation repose sur des déductions his-
tologiques fondées sur des caractères tinctoriaux et autres plutôt que sur des
observations directes.] — Y. Delaoe.
f) Alexeieff (A.). — Sur le ci/cle (■voliitif et 1rs nf/i)iitrs de lUastocxjslis
enterocola. — Dans cette note de caractère assez spécial on peut relever
quelques indications sur le rôle des mitochondries. Lorsque le spore, en
germant, donne naissance au kyslo'ide, les mitochondries forment d'abord
des chapelets, ensuite ces filaments prennent l'aspect de lentilles biconvexes
sur une des faces desquelles se dépose une gouttelette d'une substance se
rapprochant par ses propriétés de la volutine et à laquelle l'auteur donne le
nom de paravolutine. La sécrétion de cette substance augmentant, le corps
de réserve caractéristi(|ue de ces protophytes se constitue. Au moment de
la formation des spores, les mitochondries, en nombre constant, se distri-
buent dans les plages protoplasmiques qui constitueront les spores. La sépa-
ration de celles-ci se fait par suite de rimbibition des mitocliondries par
l'eau; l'auteur suppose que cette imbition est due à ce que, à ce moment,
la constitution chimique des mitochondries qu'il suppose, avec d'autres au-
teurs, être de nature lipoïdique, change dans le sens d'une plus grande
teneur en cholestérine. — Y. Delage et M. Gûldsmitii.
Co-wdry (N. H.). — [ne comparaison entre les mitochondries des cellules-
végétales et aninntles. — Les mitochondries, qui tiennent une place si impor-
tante dans les recherches cytologiques modernes en raison de leur présence
dans toutes les cellules des deux règnes, végétal et animal, à Texception de
quelques Algues, Bactéries et Myxomycètes, sont toujours étudiées soit chez
les animaux, soit chez les plantes, mais non pas par le même auteur dans
les deux régnes. C. a entrepris ce travail de comparaison directe en sadres-
sant aux cellules de la radicule du Pois et aux racines du pancréas de la
Souris, à cause de la ressemblance extérieure de leui-s mitochondries. La
similitude est complète sous tous les rapports : caractères morphologiques,
réactions aux colorants, propriétés chimiques (action de l'acide acétique, de la
chaleur et de quelques autres agents) et, probablement, physiologiques. Elles
l. — CELLULi:. 0
ontprobablcment quelque fonction vitale importante; les recherches récentes
portent à croire qu'elles servent à la respiration protoplasmique. — M.
GOLDSMITII.
e) Guillermond (A.i. — Sio- le nature et le rôle des mitochoiu/ries des
cellules v('i/rtiiles. — 11 y a correspondance parfaite entre le système mito-
chondrialdes cellules végétales et celui des celhUes animales. Il suffit pour
établir rhomologie de comprendre que les plastides des cellules végétales
ne sont autre chose que des chondriocont^s doués de propriétés fonction-
nelles actuelles, tandis que l'on trouve ailleurs dans la cellule des grains
mitochondriaux sans propriétés fonctionnelles actuelles, mais susceptibles
de se multiplier par division et d'évoluer en chondriocontes fonctionnels.
Ces deux formes sont toujours simultanément présentes et offrent toujours
les mêmes relations, mais elles peuvent prendre des aspects fort divers.
Les mitochondries sont très sensibles aux variations osmotiques; la condi-
tion hypotonique du milieu, même très peu accentuée, détermine leur gon-
flement et leur transformation en vacuoles, cependant il ne serait pas exact
de dn-e avec Dangeard que les mitochondries ne sont qu'un stade d'évolu-
tion de vacuoles riormales. — Y. Delage.
= Noyau.
Richards (A.). — Les vésicules chromosomiques du Fimdnlus. — L'au-
teur a déjà décrit antérieurement (1915) des chromosomes vésiculaires qui
persistent tels quels pendant le stade de repos. Dans le présent travail il
suit leurs transformations depuis la métaphase d'une division jusqu'à la
prophase de la division suivante, où les nouveaux chromosomes se forment,
sur Tœuf en segmentation du Fundulus heteroclitus, fécondés soit par les
spermatozoïdes de la même espèce, soit par ceux de Ctenolabus adspersus.
(Les fécondations croisées ont été faites en vue d'une étude de l'action du
radium, d'après la méthode des HerTwig.) — Au moment de l'anaphase, les
chromosomes se gonflent (probablement par suite d'une augmentation de
perméabilité); leurs. chromomères deviennent visibles; chaque chromosome
se compose alors d'une enveloppe de linine contenant la chromatine (aspect
déjà décrit par Conklin chez Crepidula). Les chromomères se fragmentent,
et ces fragments se logent à la périphérie, le centre restant clair. Pendant
la télophase. ces sortes de vésicules s'accroissent (par l'accroissement aussi
bien de la chromatine que de la substance achromatique), mais restent
distinctes (contrairement à la description de Muenkenhaus). A la prophase
de la division suivante, il se produit (probablement par suite 4e dégon-
flement) une condensation et une aggrégation des granules ; les chromo-
mères apparaissent et se disposent d'mie façon linéaire; une enveloppe de
linine se montre autour. C'est ainsi qu'un nouveau chromosome naît par
voie endogène. Les vésicules chromosomiques agglomérés constituent le
noyau, dont la membrane est formée par les parois extérieures de ces
vésicules, autouj' desquelles se forme un revêtement d'origine cytoplas-
mique.
Pendant toutes ces phases, on arrive à bien suivre chaque vésicule, bien
([u'il soit très difficile de les compter et de rapporter tel vésicule à tel chro-
mosome. Il ne faut pas croire, d'ailleurs, que les chromosomes passent
identiques à eux-mêmes d'une cellule à l'autre, mais seulement que les
nouveaux naissent chacun de la substance d'un ancien et d'un seul (con-
tinuité génétique,i. — M. Gglosmith. '
10 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Schiissler Hermann . — Recherches sur la cytologie et le développement
lie Protozoaires. I. Sur la division de Scytomonas pusiUa Stein. — Il
existe dans le noyau de tous les Protozoaires deux composantes : une loco-
motrice (fuseau et centriolej et une idio-germinative (chromosomes). Ici,
toutes deux sont contenues au repos dans le caryosome. La mitose res-
semble beaucoup à celle de Vahlkampfia, mais l'origine de ses éléments est
très différente. — A. Robert.
a) Schûrhoff (P. N.). — Les rapports des nucléoles avec les chromosomes
et les fibres du fuseau. — Chaque fois que la substance des chromosomes
augmente de volume, il y a réduction de volume de la substance nucléo-
laire, et chaque fois qu'on voit les chromo.somes se réduire, il y a néofor-
mation du nucléole ; on peut du reste ob.server directement le transfert de
la substance nucléolaire aux chromosomes; on trouve ceux-ci réunis au
nucléole par des prolongements. 11 n"y a pas de rapport entre les varia-
tions de taille des chromosomes et des nucléoles. On doit par conséquent
admettre que le nucléole est une réserve pour la formation de la chromatine
du noyau; mais il est exclus que le nucléole soit utilisé pour la formation
du fuseau ou du pliragmoplaste; les fibres du fuseau , doivent être consi-
dérées comme des formations purement cytoplasmatiijues qui peuvent se
différencier en tout temps aux dépens du cytoplasma. sans^ que le noyau
fournisse dinectement des substances pour sa formation. — A. M.\illefer.
Auonyme. — Le nombre de chromosomes chez l'homme. — H. L. Wieman
publie dans Y Amei'ican .Journal of Anatomy une note sur le nombre de
chromosomes chez l'homme. Ce nombre est de 12. y compris un chro-
mosome sexuel; chez le nègre, ce nombre n'est pasvdouble. mais égal. —
Y. Delage et M. Cûlosmitii.
=: Sphère.
/yiChambers Robert). — Etudes de Microdissection. L'aster en tant que
phénomène de coagulation réversible. — La sphère est une région liquide
sans granules, occupant le centre de l'aster et s'accroissant tant ([ue l'aster
n'est pus achevé. Ce liquide conflue vers la sphère des autres points du
cytoplasme et par des canaux constitués par les rayons de Taster. Le cyto-
plasme entre les rayons est à l'état de gel et c"e.st de là que résulte la rigi-
dité de l'aster. Cet état de gel se continue progressivement avec l'état
de sol du reste du cytoplasme au-delà des confins de l'aster. Quand les
rayons atteignent la périphérie, la totalité du cytoplasme est rigide. Dans
les figures de maturation, l'aster distal est relié à la périphérie par un gel
continu avec celle-ci. Au cours de la division, le cytoplasme présente des
alternatives de sol et de gel. Voici la série de phénomènes : a) Quand'
l'aster est formé, la plus grande partie du cytoplasme est à l'état de gel ;
/>) le cytoplasme revient à l'état de sol, et les rayons de l'aster disparaissent,
tandis que le liquide de la sphère se collecte aux deux pùles du noyau; c] la
réapparition des radiations aux deux pôles, au stade amphiaster, s'accom-
pagne d'un retour du cytoplasme à l'état de gel; d) à l'éciuateur du fuseau
réapparaît l'état de sol, par suite de quoi le fuseau se divise, un sillon se
forme le long de l'équatcur de la cellule et la division s'achève. D'une
manière générale, le passage de l'état de gel à l'état de sol prend naissance
à l'équateur et se propage à partir de cette région; tandis que le passage
du sol au gel commence autour <\r la sphère et s'étend vers la périphérie.
I. — CELLILE. 11
L'état do f>-el ne paralyse pas le iiiouvemeut des .uranules à son intérieur. En
aiiitant une pointe d'aiguille dans le cytoplasme on peut faire disparaître
l'aster en formation, par dissolution du gel. L'étude de la division cellulaire
chez les Echinodermes montre que l'un des facteurs essentiels de la divi-
sion réside dans une particularité du protioplasme, consistant en une réver-
sibilité alternative entre des états de sol et de gel. — Y. Delahe.
Kolmer ("WalteD. — Sur la pr('sence de corps centraux en bâtonnel chez
Us l'rimales. — On sait que des centrioles en bâtonnet ont été décrits tout
d'abord par ZiMMEBMANN dans diverses cellules épithéliales de rHouuue. puis
par A. et K. E. Schreiner dans les cellules séminales de Myxine, enfin à
plusieurs reprises chez les Invertébrés. K. signale de semblables centrioles,
entourés d'une sphère claire, dans les cellules de la couche réticulée de
la surrénale chez l'Hylobate, le Chimpanzé, l'Orang, et dans les cellules
de la glande interstitielle des testicules chez l'Homme. Ces bâtonnets cen-
traux sont au nombre de deux dans chaque cellule; on en trouve quatre
dans les cellules binucléées. — A. Prknant.
3) Conslitutian rlàmiqne.
Bokorny (Th.). — Du sort de quelques composés azotés organiques dans la
cellule vivante. Leur utilisation comme aliments. — Étude des dérivés ben-
zéniques envisagés comme aliments carbonés pour les micro-organismes.
Examen du rôle de l'acide hippurique, de l'urée, d'acides famines et de
divers autres composés organiques à la fois comme source de carbone et
d'azote. Quelques résultats relatifs â la toxicologie de la saccharine et de la
dulcine. — H. Cahdot.
Linossier (G.). — Influence de Valimentalion sur la constilulion chimique
du protoplasma cellulaire. — VO'idium lactis A -est cultivé comparative-
ment dans des milieux glucoses et nynéralisés identiques, mais additionnés
de proportions variables d'un aliment azoté, acétate d'ammoniaque ou
urée; après quelques jours l'azote a été dosé comparativement dans les
O'idium provenant des différentes cultures. Il a été constaté que les cel-
lules provenant d'un milieu plus riche en azote avaient un protoplasma
plus riche en azote. La proportion peut varier du simple à plus du double.
Mais il n'a pu être déterminé si cet azote supplémentaire était de réserve ou
incorporé aux moUécules protéïques. — Y. Delai.e.
Dangeard (P. A.). — La mélachromatine chez les Algues et les Cham-
pignons. — Pour D.. la métachromatine se trouve, chez les algues et chez
les champignons, le plus souvent à l'état de dissolution dans des vacuoles.
Les auteurs qui l'ont cru être ordinairement sous la forme figurée de cor-
])uscules métachromatiques ont été trompés par l'emploi de réactifs précipi-
tant la métachromatine (alcool) et insolubilisant la métachromatine préci-
pitée lalun) ; on provoque également la précipitation de la métachromatine
par l'emploi d'un colorant vital tel que le bleu de méthylène ou le bleu de
crosyl. Ce n'est que rarement, en particulier dans les organes qui abandon-
nent leur eau (kystes, chiamydospores, spores, etc), que le protoplasme
renferme de la métachromatine à l'état de corpuscules : ce dépôt de méta-
chromatine, laissé par les vacuoles pendant leur disparition, grâce à ses
propriétés osmotiques devient le point de départ de nouvelles vacuoles au
moment de la germination. L'auteur conclut de ces observations que la
12 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
métachromatine ne prend pas naissance à l'intérieur d'un cliondriome. —
F. MOKEAU.
a) Moreau (F.). — 5m?* V origine mitochondriale de la lycopine. — La
lycopine des fruits du Li/cium barharum apparaît dans des chondriocontes
qui se transforment en chromoplastes en prenant des formes de têtards, de
fuseaux ou d'haltères; .arâce à la couleur rouge de la lycopine, l'observation
peut se faire sans coloration préalable. On ne s'étonnera pas de voir naître
ici la lycopine aux dépens de chondriocontes alors que, d'après les observa-
tions de LuBiMENKO, elle se substitue à la chloropliylle dans des chloroplastes :
les plastes sont en effet des chondriosomes. — F. Moreau.
b) Moreau (F.). — Sur les phénomènes de métachromasie. — L'auteurisole
du bleu polyclirome une substance dont la couleur est bleue, quand elle e.st
dissoute dans l'eau ou l'alcool, rose quand elle est en solution dans le xylol.
l'éther, le toluène, le sulfure de carbone. Semblable phénomène est offert
par l'iode, dont les solutions sont jaune, violette ou rouge pourpre selon le
solvant : eau, alcool, benzine, sulfure de carbone, tandis que ses « solutions
solides » dans l'amidon et le glycogène sont respectivement bleue ou
rouge ou, dans certaines conditions, incolores. L'auteur propose l'explica-
tion suivante de la niétachromasie : les colorants métacliromatiques peu-
vent fournir/comme l'iode et comme la substance colorante précédente, des
solutions de couleurs différentes selon le solvant; colorés en bleu ou en
violet dans les solutions aqueuses et alcooliques, ils conservent ces couleurs
quand ils sont unis au protoplasme et au noyau et fournissent avec la
métachromatine des solutions rouges ; en particulier, avec les corpuscules
métachromatiques, ils forment des solutions solides dé couleur rouge. —
F. Moreau.
2" Physiologu- de la cellule. ç
a) Lœb (Jacques). — La similarité d'action des sels sur les membranes
animales et les colloïdes en poudre. — Une vessie de porc, sèclie\et bien dé-
graissée, se gonfle dans l'eau distillée, et aussi dans les solutions salines,
mais modérément ; au contraire, portée dans l'eau distillée après traitement
par une solution saline à cation univalent tel que NaCl, elle se gonfle
beaucoup plus. Non seulement les cations bivalents ne produisent pas. cet
effet, mais les solutions mixtes des deux cations l'inhibent en ce sens que
après traitement par le sel mixte le traitement par solution à cation mono-
valent ne produit plus son effet habituel. Les faits sont à rapprocherde l'inhi-
bition de l'effet toxique des cations monovalents par les iiivalents chez
/•'«nrfîi/Ms. Pareil effet du traitement par cation monovalent, puis par eau dis-
tillée ne se produit pas sur la gélatine en blocs ou. en lames minces ; mais
il se produit sur la gélatine pulvérisée et sur nombre d'autres colloïdes
réduits en poudre. Ces faits suggèrent l'idée que la vessie de porc desséchée
contient une substance analogue aux colloïdes jjulvérulents, sans doute la
substance pi'otéicpie répartie dans les fibres. La filtration de l'eau sur un
colloïde en poudre varie en sens inverse du taux de gonflement des grains
de colloïde par l'eau. On peut donc appliquer à la percolation tout ce qui a
été dit ci-dessus sur rinfluencedes solutions salines des divers cations sur le
gonflement des meinl)ranos animales, mais en notant que l'effet est de sens
inverse. L'imprégnation du sol par NaCl rend celui ci presque imperméable
1. — CKLIALi;. \3
à l'eau; peut-être y a-t-ilh'iua effet semblable à ce qui vient d'être dit sur la
percolation à travers les poudres colloïdales. — Y. Diilace.
h) Lœb (Jacques). — Ifi/'/'ii.non des i'/e<-tro/yte)t à travers les mrmhranes
des cellules animales. V. Effets additifs des sels et bases et effets antagonistes
des sels et acides. — A une certaine concentration, les alcalis, les acides et
les sels sont iiocifspour les œufs de Fundulus. Le mélange de deux solutions,
l'une basique, l'autre saline, insuffisantes séparément pour endommager
l'œuf est nocif pour ces œufs : les deux nocivités s'ajoutent. Avec les acides,
c'f^st l'inverse; la nocivité du sel se soustrait de la nocivité de l'acide, et le
mélange de deux solutions, saline et acide, suffisantes séparément pour en-
dommager l'œuf, est sans action. L'efficacité des sels dans l'un et l'autre sens
variedans le même sens que leur valence totale (anion4- cation). A titre.d'ex-
plication, l'auteur suggère l'idée que le sel augmente la perméabilité de la
membrane de l'œuf pour les bases et la diminue pour les acides. Il rappro-
che ces faits de l'action des sels sur les solutions de globulines en pré-
sence des acides et des alcalis. — Y. Delage.
a) Brooks i,S. C). — Méthodes employées pour étudier la perméabilité du
protoplasme aux sels. — Les méthodes employées dans la recherche de la
perméabilité du protoplasme aux électrolytes se groupent en quatre catégo-
ries, que l'auteur passe successivement en revae : 1° analyse chimique des
extraits de tissus ou des solutions baignant les tissus; 2" changements sen-
sibles à Lintérieur de la cellule; 3'^ -turgescence des cellules ou des tissus;
4° conductivité électrique des tissus ou des amas de cellules. — P. Guérin.
b) Brooks (S. C). — Nouvelle méthode pour l'étude de la perméabilité. —
La méthode est basée sur la diffusion des sels ou autres substances à travers
un diaphragme de tissu vivant. Le protoplasme du Laminaria Af/ardhii est
perméable normalement aux sels de l'eau de mer. Les sels de sodium pro-
voquent une augmentation de perméabilité qui atteint son point culminant
avec la mort du tissu. Les sels de calcium et de lanthane causent une dimi-
nution dans la perméabilité, suivie d'un accroissement qui est maximum
avec le tissu mort. — P. Guérin.
a) Denny (F. E.). — Perméabilité à Veau de certaines membranes végé-
tales. — Des mesures quantitatives ont été faites par l'auteur de la perméa-
bilité à l'eau de certaines membranes végétales semiperméables, non vivantes,
dans des conditions contrôlées par l'expérience. L'appareil utilisé permettait
de déceler le passage de 0.0003.')7 grammes d'eau. Dans les téguments sémi-
naux d:Arac>^iis hypogma et d'Amande, la perméabilité à l'eau est plus
grande lorsque le passage s'effectue de l'extérieur vers l'intérieur de la graine
qu'en direction inverse. Examinée comparativement dans plusieurs mem-
branes et dans des conditions identiques, la perméabilité a offert de grandes
différences. — P. Guérin.
b) Denny (F. E.). -— Perméabilité des membranes en relation avec leur
composition. — Les membranes cellulaires du tégument de diverses graines
ont été traitées par l'eau, l'alcool, l'acétone, l'éther ou le chlorure de cal-
cium, suivant la nature de la substance à extraire, et leur perméabilité a
été n:\esuree avant et après ce traitement. L'extraction à l'eau chaude aug-
mente la perméabilité de l'enveloppe séminale de V Avachis hypogiea et des
Amandes, dans la proportion de 135 à 500 pour cent. Un tel traitement per-
14 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
met d'extraire des membranes de l'Arachide des tanins et des lipoïdes. L'ex-
traction à l'acétone augmente aussi la perméabilité de tous les téguments
séminaux (à l'exception de celui du Cihus çirandis) dans la proportion de 53
à 313 pour cent. Le traitement au chlorure de calcium augmente la perméa-
bilité de la membrane, mais la cause en reste inexpliquée. — P. Guépjn.
Robertson (Brailsford R.). — Une hypothèse relative au mécanisme
de la perméabilité unilatérale dans le tissu vivant. — 11 existe de nombreux
cas cil la perméabilité ne se manifeste dans une membrane que dans un
seul sens; exemple l'expérience de ConNiiEiM sur le glucose et le chlorure
de sodium du sang dans une anse d'intestin, et où le glucose passe presque
seul. Autre exemple: le rein'extrayantrurinedusang. Evidemment, le phéno-
mène s'explique par un caractère liétérogène de la membrane : une mem-
brane amorphe ne le présenterait pas. Pour l'auteur, une disposition spé-
cifique de phases perméables et relativement imperméables de la substance
cellulaire permettrait de comprendre la perméabilité unilatérale. Que
peut-on trouver dans le protoplasme comme élément imperméable ou peu
perméable? Les lipoïdes, par exemple, qui existent en abondance sous
forme de granules ultra-microscopiques. L'auteur est d'avis que, dans des
cellules aplaties, les granules de lipoïdes se disposeraient de façon à former
des pores en entonnoir, perméables aux substances solubles dans Teau, tandis
que les parois formées de granules de graisse seraient imperméables à ces
substances. Les orifices interstitiels seraient relativement grands au bord,
mais petits dans la profondeur. Les substances solubles dans l'eau enlè-
veraient facilement une proportion considérable de la surface cellulaire étant
à la phase eau: elles sortiraient avec peine, une grande partie de la région
à traverser étant à la phase lipoïde. Si la structure dont il s'agit était limitée
à une seule face de la membrane ou de la cellule, la perméabilité unilatérale
pourrait exister. Comme il y a des agents agissant sur les granules de lipoï-
des, il peut y avoir des variations de diamètre des pores, d'où des variations
de perméabilité. — H. de Varigny.
b] Osterhout ("W. J. V.). — Le rôle du noyau dans l'oxydation. —
J. L<*:b a émis l'idée que le noyau est un centre d'oxydation, ce qui expli-
querait la mort rapide des cellules privées de cet élément. R. Lillie a vu que
les réactifs qui se colorent par oxydation donnent le plus de couleur au
voisinage du noyau. D'autres auteurs ont émis des opinions contradictoires.
Les expériences d'O. ont porté sur le Monotropa uiii/lora dont les cellules
renferment un chromogéne incolore qui s'oxyde et noircit très vite à la suite
de lésions. Le noircissement semble se produire siu;iultanément dans toute
la masse du noyau. Le cytoplasme ne noircit qu'ultérieurement. Ce noircis-
sement est dû à l'oxydation; il est retardé si on exclut l'air en partie et
inhibé par les moyens employés habituellement pour empêcher l'action des
oxydases. Le chroinogène incolore conservé en flacon bien clos pour exclur-e
l'oxygène, reste jaune pâle des mois ; si l'on laisse pénétrer l'oxygène, il de-
vient vite rouge foncé. 11 est évident que l'oxydation se fait plus vite dans
le noyau que dans d'autres parties de la cellule. Si le noyau ne devient pas
obscur dans l'état normal, cela tient à ce que les pigments produits par oxy-
dation sont aussitôt réduits, abandonnant leur oxygène à d'autres substances
dans la cellule. Quand celle-ci été lésée, la réduction est ])lus entravée que
l'oxydation, d'où accumulation de pigment. En outre, la lésion amène proba-
blement la cellule en contact avec plus d'oxygène que dans les conditions
normales. O. estime que la réaction de l'indophénol ne renseigne pas aussi
I. - CELLULE. ir,
exactement sur le rôle du noyau comiue centre d'oxydation que le f;iit la
formation de pigments naturels à Tintérieur de la cellule, résultant de
l'oxydation de substances naturellement jvrésentes. — H. he Varigny.
Meyerhoff lOtto). — Itcclirrches sur h/ rcsjtiration dis ccUnlea tuées. I.
Action (lu bleu de méihylcnc sur la retpiraliim des Staphylocoques vivants et
tues et remai'ques sur l'influence du milieu, de Vacide prussique et des nar-
cotiques. — Dans certaines conditions, la respiration des cellules tuées est
notablement au.iimentée par le bleu de méthyltme, comme si cette substance
intervenait comme catalysateur et v(^cteur d'oxygène pour suppléer un
enzjTTie altéré ou affaibli, dans le processus d'oxydation. — H. Caudot.
Schanz i Fritz . — Nouvelle contribution à l'étude de la réaction de F al-
bumine à la lumii're. ^— Une petite quantité de globuline se forme sous
l'action de la lumière dans une solirtion d'ovalbumine. La lumière pourrait
agir indirectement sur l'albumine par l'intermédiaire de catalysateurs ou
d'impuretés donnant des produits favorisant la précipitation de l'albumine.
L'auteur pense que des substances accessoires peuvent, ei\ effet, intervenir
dans cette réaction pour la modifier, mais il soutient que la lumière a
néanmoins une action directe sur la molécule très labile de l'albumine,
car cette dernière possède en propre un pouvoir absorbant très net pour les
radiations ultra-violettes. — H. Cardut.
Lutz iHildegard;. — Sit/ni/ication plvjsioloijiqrœ et morphologique des
structures autres que le noyau dans les cellules f/lûndulaires. — Des glandes
de riiépatopan.créas de la Planorbe rnontrent deux sortes de cellules, les
unes grosses, gonflées, servant à la sécrétion, les autres longues, minces,
servant à la résorption. Elles sont les unes ou les autres plus ou moins
apparentes selon que l'animal est alimenté ou à l'état de jeune. L'auteur
déorit l'apparence des mitochondries et des structures basophiles en rap-
port avec les conditions sécrétoires ; pour lui les mitochondries ne sont pas
des organes permanents, mais naissent dans le protoplasme et leur abon-
dance est en raison inverse de celle des produits de sécrétion, qu'elles
servent à engendrer mais seulement d'une faron indirecte. — Y. DELAor;.
Poyarkoff (E.). — Le rôle de la pression osmotique dans la bioloyie des
spermatozoïdes. — Les spermatozoïdes sont isotoniques à une solution NaCl
à 1/100". Dans les solutions hypotoniques ou hypertoniques, ils subissent
des altérations de forme plus ou moin*s profondes, leurs mouvements sont
paré.siés. puis abolis. Cependant une solution légèrement hypotonique favo-
rise leur activité. Ils sont susceptibles d'une certaine accoutumance, ou
mieux adaptation, se manifestant par le fait qu'après un séjour dans une
solution modérément hypo- ou hypertonique la solution optima n'est plus
celle à 1/100, mais une solution légèrement diluée dans le premier cas.
légèrement concentrée dans le second. — Y. Delage.
Rippel (A.). — Ilemarques sur la prétendue résistance du. protoplasme
véyélal privé d'eau aux agents anhydres, alcool, éther et autres anesthésiques.
— Cette immunité généralement admise n'est pas établie sur des bases
solides. Par contre, la cellulose dans tous les organes quelle forme, à
l'exception des membranes lignifiées, en raison de sa constitution coUo'idale,
se montre à l'état desséché imperméable aux substances anhydres; par là
16 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
s'explique par un procédé mécanique grossier l'immunité du protoplasma
végétal desséché par rapport à ces substances. — Y. Delage.
Friedberger (E.) et Joachimoglu (G.). — Relation entre la toxicité
des éléments ou leur action sur la multiplication cellulaire et la valence. —
Agissant sur des bactéries diverses, des protistes parasites (trypanosomes),
des levures, l'arsenic trivalent est plus toxique que l'arsenic pentavalent,
qu'on le prenne sous forme de sels (arsénites ou arséniatesj ou de com-
posés plus complexes : arsénophénylglycine, salvarsan (val. 3) ou atoxyl et
arsacétine (val. 5). Il en va de même avec les composés de l'antimoine
émétique (val. 3) et pyroantimoniate de potassium (val. 5). — H. Mouton.
c) Osterhout ("W. J. V.). — Similitude dans les ef/'ets du cyanure de
potassium et de l'éther. — Le fait que le cyanure de potassium ressemble
aux anfesthésiques typiques (comme l'éther et le chloroforme) en produisant
une diminution temporaire dans la perméabilité, ne prouve pas, d'après
l'auteur, que l'anesthesie est une forme d'asphyxie. 11 semble bien pro-
bable que la diminution de perméabilité et l'anestliésie produites par le
cyaYiure de potassium ont une relation avec l'effet de ce corps sur Toxyda-
tion [XIV, 2'», y]. — P. GuÉRiN.
Rohde (Karl). — Recherches sur l'influence des ions II lil^res dans les
cellules vivantes sur le processus de coloration vitale. — Les explications
relatives à la coloration vitale des cellules sont insuffisantes pour rendre
compte de tous les faits observés. Overton avait affirmé que les colorants
basiques seuls sont susceptibles de donner des colorations \-itales et 'avait
rattaché ce fait à leur solubilité dans les lipo'ides. Cette théorie est devenue
caduque lorsqu'il a été démontré que 'les cellules vivantes peuvent fixer
certains colorants acides d'une part, et que, d'autre part, il existe des co-
lorants basiques qui, bien que facilement solubles dans les lipo'ides, ne. pé-
nètrent pas dans toutes les cellules. Ultérieurement, on a été amené à at-
tribuer à la membrane protoplasmique le rôle d'un ultra-filtre (Ruiil.\nd)
et dans cette conception, l'importance de la fixation de la substance colo-
rante à l'intérieur de la cellule aurait été réglée par la grosseur de ses
particules. Il semble que le rôle de la membrane a été dans ce cas fortement
exagéré. Il convient de se demander plutôt si la membrane n'est pas tou-
jours perméable aux colorants et si la raison de la coloration ou de la non
coloration du protoplasme ne réside pas dans (-e dernier lui-même. C'est
ainsi que Bethe est amené à supposer que l'accumulation des colorants
basiques et acides est réglée par la présence, dans la substance pi'otoplas-
mique collo'idale, d'ions H -f ou d'ions HO—. Les expériences de R., faites
sur diverses cellules végétales et sur des infusoires, confirment cette hypo-
thèse. En effet : 1" les colorants basiques pénètrent dans toutes les cel-
lules, seulement celles dont la réaction interne est alcaline ou neutre les
fixent plus rapidement et en plus grande quantité que les cellules acides;
pour ces dernières, la quantité de colorant fixé est d'autant plus faible que
l'acidité est plus forte; inversement, les colorants acides sont fixés par les
cellules à contenu acide; dans celles qui sont neutres ou alcalines, la quan-
tité fixée reste au-dessous du seuil de visibilité; 2° en modifiant artificiel-
lement la réaction du contenu cellulaire, on fait varier corrélativement le
pouvoir de fixation de la cellule pour les colorants acides ou basiques;
3'^ l'état colloïdal du protoplasme intervient aussi; des cellules ou des
1. — CELLLLE. 17
fragments de cellules très consistantes prennent plus de colorant que des
cellules ou des parties de cellules très aqueuses. — H. Cardot.
Yung (Emile). — Sur la coloration vitale chez divers Crustacés transpa-
rents du lac et che:- des Nématodes libres. — Les animaux cites au titre,
plongés dans de faibles solutions de rouge neutre ou de bleu de méthy-
lène, ne présentent aucune coloration des noyaux; en revanche, de nom-
breuses granulations se colorent dans le cytoplasme. C'est tout particulière-
ment le cas pour les cellules des glandes cémentaires et des corps de
réserve. Les animaux vivants se colorent d'autant mieux qu'ils sont plus
cliargés d'excreta solides : vacuoles, granules, globules, ou autres particules
dedéchet. Parmi les Métazoaires, c'est justement chez les Cladocéres, Copé-
podes, Nématodes etc., dont l'appareil néphridien est le plus défectueux,
chez l'adulte du moins^ que tous ces corps se colorent le plug rapidement.
— M. BOUBIER.
Hyman (Libbie). — Gradations métaboliques chez les amibes et leurs
relations avec le mécanisme des mouvements amœboïdes. — L'idée principale
de l'auteur est qu'il existe chez l'Amibe une gradation de polarité à maxi-
mum antérieur et à décroissance progressive. Il cherche à les démontrer, à
rexpliquer et à expliquer par elle les mouvements de l'Amibe. Pour le dé-
montrer, il soumet l'Amibe à l'action d'un liquide excitant — une solution
de KCN — et constate que les pseudopodes antérieurs sont ceux qui réa-
gissent le plus vite et le plus fortement. Pour l'expliquer, il admet d'ailleurs
comme évident sans démonstration que la sensibilité est partout proportion-
nelle à l'intensité du métabolisme. Enfin, pour expliquer les mouvements
par cette gradation, il énonce que les parties les plus sensibles sont celles
qui répondent les premières et le plus activement aux excitants extérieurs
capables de déterminer la formation de pseudopodes. Quant à la nature de
la particularité de structure en relation avec la sensibilité, il trouve qu'elle
consiste dans le fait que, dans les parties les plus sensibles, les colloïdes in-
térieurs sont à l'état de sol, tandis que les pseudopodes postérieurs, plus
anciennement formés et à l'état inerte, sont à l'état de gel. — La cause de
la formation et du retrait des pseudopodes a été cherchée dans les varia-
tions de latension superficielle, diminuant dans le premier cas et augmentant
dans le second ; mais cette explication est incompatible avec le fait que la
surface de l'Amibe n'est pas liquide; seul Tendoplasme est liquide, peut-être
de structure spumeuse ; l'ectoplasme est un gel exerçant sur l'endoplasme
incompressible une tension élastique bien plus forte que ne saurait être une
tension superficielle. Au point où se forme un pseudopode, l'ectoplasme
repasse à l'état de sol, l'endoplasme intérieur s'écoule, mais au contact de
l'eau repasse immédiatement à l'état de gel; puis le phénomène recom-
mence, et ainsi de suite, permettant au pseudopode de s'allonger progressi-
vement. La rétraction est un phénomène inverse : l'état de gel s'accentue
dans le pseudopode et il en résulte une rétraction élastique qui le fait rentrer
dans la masse commune. Cette explication, conforme à celle de Rhumbler
(08i, a cependant été trouvée par l'auteur indépendamment. Quant à la
cause de ces passages alternatifs à l'état de sol et à l'état de gel, ils sont
conditionnés par les variations de l'ambiance, mais aussi par des varia-
tions de la condition interne, prenant .sans doute origine dans le noyau, des
fragments anucléés étant incapables de former des pseudopodes. Diverses
observations permettent de penser que, réserve faite des différences no-
tables dans la structure et dans les conditions externes, une explication
l'année BIOLOGIOfE, XXU. 1917. 2
18 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
analogue peut être admise pour la contraction des éléments musculaires
des animaux supérieurs. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Schaeffer (A. A). — Sur les ri^actions d'Amœba riux protéines simples et
composées. — L'amibe se nourrit volontiers de protéines simples : globuline,
un peu moins volontiers lactalbumine, et parfois seulement ovalbumine.
La zéine, qui peut être obtenue très pure, attire l'animal, mais n'est jamais
absorbée, ce qui porte à penser que dans les cas précédents certaines im-
puretés jouaient un rôle. La kératine, la fibrine, l'aleurone et les grains de
gluten sont aussi ingérés, les deux premiers occasionnellement, les deux
autres fréquemment. Les protéines simples sont al)sorbées tantôt avec, tantôt
sans cratère d'al)sorption : dans ce dernier cas, le protoplasme se répand
simplement autour de la particule pour l'envelopper. Les amibes granu-
leuses (A. Proteus, pallas, discoides) ingèrent les protéines simples beau-
coup plus vite que les Amibes ravisseuses (.4. debia) et retiennent mieux
leur nourriture. Toutes les fois que la cliose est possible, l'amibe forme des
nouveaux pseudopodes sur les vestiges d'un pseudopode rétracté plutôt que
de les former entièrement à neuf. Les réactions de l'amibe à une même
excitation dépendent partiellement de conditions internes, et non pas exclu-
sivement des conditions ambiantes. — Y. Delage.
Kepner (A.) et Edwards (G.). — lléactions à la nourriture de Pelomijxa
Carolinensis. — Pelornyxa se comporte différemment pour la capture des
aliments selon que ceux-ci sont inertes ou capables de s'échapper. Dans le
premier cas, l'animal se contente d'entourer la proie, en se creusant en cavité à
son contact, et de l'englober peu à peu. Dans le second, le comportement est
très variable selon les conditions, et il est impossible de formuler une loi
générale permettant de prédire ce qui va se passer dans telle ou telle con-
dition. On peut seulement donner des exemples. Ainsi, lorsque la proie
^Ihilomonas ou Infusoire ciliée est approchée latéralement. /■'e/owî/x'a émet un
pseudopode en avant de la proie et en arrière d'elle perpendiculairement à
l'axe de son corps, puis ces pseudopodes se réunissent par leurs extrémités
distales de manière à fermer toute voie par laquelle la proie pourrait s'é-
chapper. — Y. Delage.
Hague (Mary J). — Effet de la densité du milieu sur la forme des Amibes.
— Les milieux de différentes densités sont obtenus par addition d'agar et
éventuellement de peptone. Avec 2.5 9é d'agar les amibes sont circulaires
avec peu de pseudopodes. Elles sont nombreuses et souvent groupés; avec
0,59e d'agar, elles sont allongées, avec pseudopodes irréguliers; elles sont
mobiles et dispersées; avec 1 et 1 1/2 % la condition est intermédiaire aux
précédentes. Le milieu optimum est 1,5 à 2 % d'agar -f 0, 4 9e de peptone.
— Y. Delage.
3" Division cellulaire directe et indirecte.
Painter (Theophilus S.). — Contribution à la mécanique cellulaire.
II. Œufs à monuster et o'ufs narcotisés. — En soumettant des oeufs d'oursins
au secouage dès après l'apparition de la membrane de fécondation, l'auteur
■ a obtenu une certaine proportion d'œuf, où un stade monaster assez durable
précédait la première segmentation; les œufs parcoui-ent d'ailleurs la même
évolution normale que les œufs à amphiaster. Il s'est proposé d'étudier les
phénomènes mécaniques concomitants. A chaque cycle de division, le pro-
I. — CELLULE. 19
toplasiue de l\eaf montre 3 pliénomènes : 1'^ un gonflement de la couche
ectoplasniique ; '2° des cliangements importants dans la tension superficielle
conduisant à la formation de pseudopodes extrêmement mobiles ; 3" un écou-
lement du protoplasme artificiel vers les pseudopodes en formation. Le rôle
relatif du noyau, du protoplasme et de l'aster dans ces phénomènes n'est
pas élucidé, mais l'auteur incline à croire que la part prépondérante appar-
tient au noyau. Le ,i;onflement de l'ectoplasme peut être déterminé artificiel-
lement par l'eau de mer hypertonique. En traitant l'œuf par le phénil-
urétano, Tauteur a réussi à déterminer le rôle de cet organe dans le
conipoi'tement de l'œuf. La division ne s'en poursuit pas moins ainsi que le
.ronflement de lectoplasmo dans le plan de clivage et un mouvement du
protoplasme dans le sillon de clivage. Ainsi se trouve démontré que l'aster
est mis hors de (juestion dans le problème de la détermination des facteurs
responsables du clivage et des phénomènes qui l'accompagnent. L'auteur
cherche à démontrer que. par rapport au cj'toplasme, les asters jouent le rôle
de centres régulateurs devant la division cellulaire, en formant des région»
plus denses qui limitent l'influence du noyau à une région déterminée. L'ac-
tivité filaire des œufs de O'rebatulus est à rapprocher de la formation des
pseudopodes dans les œufs d'oursins. — Y. Delage.
Levi (G.). — Le rythme et les modalités de la mitose dans les cellules vi-
vantes cultivées in vitro. — L'auteur a réussi à obtenir des mitoses de cellules
mésenchymateuses d'embryon de poulet cultivées m vitro et a pu faire
quelques constatations intéressantes. La durée d'une mitose varie de 16 à
40 minutes. La dilution du plasma ou l'addition d'extrait d'organes embryon-
naires accélèrent la succession des mitoses sans modifier leur durée indivi-
duelle. Comme on le savait, la prophase et la métaphase sont relativement
lentes tandis que l'anaphase et surtout la télophase se font tumultueusement.
Les éléments du chondriome se partagent entre les deux cellules-filles les
uns directement, sans avoir changé de place, les autres après être passés dans
le plan équatorial et en suivant les chromosomes. Les phénomènes cytoplas-
miques de la mitose s'expliquent par des variations localisées de la tension
superficielle. Celle-ci dévient d'abord partout plus grande, d'où résulte la
forme sphérique que prend l'élément en division; puis elle diminue aux
deux pôles, d'où la formation de pseudopodes et l'étirement de la cellule,
tandis qu'elle s'accroît à l'équateur, d'où résulte le sillon de division. Ces
variations de la tension superficielle seraient en rapport avec des pertes
d'eau des colloïdes sous-jacents. — Y. Delage.
Boeck (William C). — La mitose chez Giardia microti. — L'auteur
décrit chez ce flagellé une mitose calquée sur celle des métazoaires, mais
présentant quelques particularités remarquables. La division longitudinale
du spirème, aussi bien que son sectionnement transversal en quatre chro-
mosomes, procède à partir du centrosome qui paraît jouer un rôle directeur
dans ce phénomène. La division de l'axostyle précédent la mitose représente
les changements cytoplasmiques d'une division précédente. Il n'a pas été
observé de phénomènes de maturation ni de copulation. — Y. Delage.
Zulueta f A. de). — I^romitose et syndiérèse, deux modes de division nu-
cléaire coexistants chez les Amibes du groupe c Umax ». — Z. observe chez
Wasielewskia Gruberi deux modes de division, la promitose analogue à celle
d'autres amibes, et la syndiérèse. Ce mode de division est constitué par un
processus dans lequel le noyau initial fournit quatre noyaux terminaux au
20 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
moyen d'une série de trois divisions s'enchainant inséparablement : noyau
I -> 2 noyaux II ->■ 4 noyaux III. Comme conséquence, l'amibe initiale
aboutit à quatre amibes petites-filles. La syndiérèse a comme point de dé-
part des noyaux spéciaux, « noyaux à pantosome », qui sont très différents
des noyaux ordinaires. — F. \lès.
Jolies (Victor). — Bec herc lies sur la morphologie de la division des
Amibes. — Chez les Vahlkampfia et probablement chez la plupart des Amibes
Umax chez Avernirosa, et d'autres encore, le caryosome ne produit que le
fuseau achromatique, avec des corps polaires colorables plus ou moins déve-
loppés ; mais la plaque équatoriale provient de la substance externe du noyau.
Celle-ci, donnant naissance à ce qui correspond aux chromosomes, devrait
seule être appelée chromatine. C'est la substance générative : elle est ici
toujours distincte du caryosome, qui renferme seulement la substance mo-
trice. Chez les Hartmannella, et probablement chez Amœbahyalina, A. binu-
cleala, A. lamellipodia etc., peut-être .4. proteus, au contraire, la plaque
équatoriale provient du caryosome, comme le fuseau achromatique: le ca-
ryosome renferme à la fois la composante motrice et la composante généra-
tive; il équivaut donc à un noyau complet; aussi se divise-t-il parfois, pour
lui-même, par voie mitotique {Hartmannella aquarum ioWos, Collozoum). Cen-
trioles et centrodesmose existent réellement et ne sont pas des artefacts,
mais ils ne sont pas toujours visibles, ils sont d'autant moins développés
que le fuseau achromatique l'est davantage. Donc le centriole intranucléaire
est un centre de condensation de la composante achromatique du caryosome
dont le développement est en raison inverse de celui des filaments achroma-
tiques. La substance achromatique peut être, entièrement ou presque entiè-
rement, concentrée dans les centrioles et la centrodesmose, ou bien au
contraire centrioles et centrodesmose peuvent se résoudre entièrement en
filaments achromatiques. Les corps polaires des \ahlkam.pfia sont entière-
ment distincts de ces substances et n'ont rien à voir avec des centrosomes.
En somme, tous les Protozoaires et même toutes les cellules, possèdent une
composante achromatique, motrice (intra- ou extranucléaire), mais celle-ci
peut n'être pas concentrée chez toutes les espèces ni à tous les stades sous
forme de centrioles et de centrodesmose typiques. — A. Robert.
Kuczynski (Max H.). — Sur la division cellulaire des Trypanosomes,
avec remarques sur rorganisation de quelques formes voisines. — On sait
que Hartmann a créé le groupe des Binucléates pour des Flagellâtes qui
auraient, outre le noyau normal, un 2"^ noyau présidant au mouvement,
le blépharoplaste ou kinétonucléus, et que Rosenbusch a décrit la division
mitotique de ce dernier, démontrant par là sa nature nucléaire. K. re-
marque que le blépharoplaste de Trypanosoma Lewisi a la forme d'un
bâtonnet transversal, rappelant ce qui existe chez Bodo lacerUe. Or, chez
ce dernier être, le bâtonnet est en réalité une formation annulaire, en-
tourant un filament radiculaire qui va des grains basaux au chromidium
et ne ressemble nullement à un noyau. Pour se diviser, cette organelle se
concentre en une masse arrondie qui s'étrangle et se coupe sans aucune
mitose. La division des grains basaux des flagelles se fait parallèlement,
mais indépendamment, puis les grains prennent les pôles du fuseau, qui
s'est formé dans le noyau. Les corps annulaires n'interviennent pas dans
la division. Chez les Trypanosomes. les grains basaux n'ont au contraire
aucun rapport avec la division du noyau : il existe dans le noyau-même
un centriole [Bandkœrper) qui se sépare du caryosome, se divise par étran-
I. — CELLULE. 21
<^lement et prend les pôles du fuseau, celui-ci est ainsi entièrement indé-
pendant de l'appareil basilaire du flagelle. De son côté le blépharoplaste
s'étrangle en haltère, simulant parfois une niitose, mais c'est là une siniple
apparence et il n'y a pas karyokinèse : ce fait n'est ni une confirmation,
ni une infirmation de la nature nucléaire du blépharoplaste. qui reste néan-
moins probable. C'est en tout cas une organelle très importante, celle qui
persiste le plus longteuips dans les kystes et chez les formes parasites.
Pourtant on a pu réliminer chez des Trypanosomes, par l'action de poisons,
sans que l'être périsse, ce qui est une différence importante avec le noyau
vrai. Il est assez étrange qu'une organelle spéciale se soit formée pour les
mouvements chez ces formes parasites du sang, où la locomotion semblerait
moins importante que chez des formes carnassières, chassant les proies
vivantes, par exemple. K. admet, malgré tout, que cet appareil est de
nature nucléaire. Au grain basai et au kinétonucléus peuvent s'ajouter des
corps parabasaux, différant nettement de ceux-ci, et auxquels on peut
rattacher le chromidium des liodo, le soi-disant kinétonucléus de Trypano-
plasma et de Prowazekia, les corps parabasaux des Polymastigines et des
Hypermastigines, etc. — A. Robert.
Gonklin (Edwin G.). — La mitose et Vamilose. — Le phénomène de
l'amitose tire son importance de la théorie chromosomique de l'hérédité :
un coup sérieux serait porté à celle-ci si l'on parvenait à découvrir la
r-eproduction par amitose des cellules germinales ou des cellules embryon-
naires. Quelques auteurs (principalement Child) ont cru constater ce phé-
nomène et en ont conclu qu'il n'y a, entre les deux modes de division,
aucune différence essentielle et que les deux peuvent se manifester sans
que le processus de différenciation ontogénétique en soit troublé. — L'au-
teur étudie la question sur les divisions maturatives et la segmentation
de l'oeuf des Crepidula plana, et il arrive aux conclusions suivantes. On
observe bien des cas de division amitotique du noyau, mais elle n'est pas
suivie d'une division du cytoplasma, à moins que les fragments du noyau
(karyomères) ne se combinent pour former le nombre normal de chromo-
somes et qu'une mitose typique ne se produise. — Parmi les cas d'amitose,
beaucoup sont simplement des mitoses modifiées par des anomalies dans le
comportement des chromosomes ; pas un exemple n'existe oii une véritable
amitose se serait produite au cours de la division normale des cellules en
voie de différenciation. La mitose et l'amitose ne sont pas, d'ailleurs, des
phénomènes comparables; l'amitose n'est pas un mode de division de la
cellule, mais un moyen d'accroître la surface nucléaire, comparable à toute
autre fragmentation ou lobulation du noyau. — M. Goldsmith.
b) Schûrhoff (P.). — Sur les figures nucléaires désignées jusqu'iri comme
wnitoses chez Tradescantia virginica. — Les « amitoses » que l'on observe
dans les tiges de Tradescantia sont depuis longtemps classiquement indi-
quées comme représentant typique des amitoses chez les plantes supé-
rieures. S. ayant repris le sujet de plus près, démontre qu'en réalité ce ne
sont pas du tout des amitoses, mais que ces figures ne représentent que des
mouvements amibo'ides du noyau. Ayant dessiné les divers stades d'un
instant à l'autre, les dessins prouvent parfaitement que son observation
est exacte. — M. Boubier.
CHAPITRE II
JLes produits «exuels et la fécondation
Al^en (Ch. E.). — The spermatogenesis of Polytrichum juniperinum. (Ann.
of Bot., XXXI, 269-292, pi. XV et XVI.) ' [26
Ballowitz (E.). — Ueber die Samenkorper des Lackscs. Ein weiterer Beitrag
ziir Kenntnis der Spennien der Salmoniden. (Arch. f. Zeliforschuni?, XIV,
13pp.,66fig.) ^ [33
Bro-wn (Mabel). — The developmeiit of Ihe embryo-sac and of Ihe embryo
in Phaseolus vulgciris. [Bull. Torrey bot. Club., XLIV, 535-544, 2 pi.) [30
Gaje^wska (Helena). — Ueber die morpholoyischen Verànderxingen der
Kern-und Plasmasubstanzen in Verlaiife des Wachstums der Oocyten. (Zu-
gleich ein Beitrag zur Deutoplasmabildung . (Arch. f. Zellforschung., XIV,
97 pp., 4 pi.) [27
Goldîarb (A. J.). — Variability of gerin cells of sea-urchins. (Proc. Nat.
Acad. Se. Etats-Unis, III, april, 241-245.) [33
Goldschmidt (Richardj. — Yersnche zur Spermatogenesein vitro. (Arch.f.
Zellforschung, XIV, 30 pp., 2 pL, 26 fig.) [24
Gni^nard (L.). — Sur le développement et la structure de Vovide chez les
Apocynacées et les Asclépiadacees. (C. R. Ac. Se, CLXV,981-f>87.)
[Chez les Apocynacées,
le développement et la .structure du nucelle sont variables ; cet organe y
présente tous les de.trrés de réduction. Chez les Asclépiadacees. il est repré-
senté par un épiderme rudimentaire et par l'archespore dont l'évolu-
tion ne diffère pas de la règle commune aux Gamopétales. — M. Gard.
.Hegner (Robert "W.). — The gène sis oflhe organization of the Inseclegg.
(Amer. Natur., L, 641-661 et 705-718.) [31
Iwano-w (El.). — Moyen de rendre le sperme infecte des Mammifères inca-
pable de tirinsmettre Vinfection. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 765-767.) [33
Jordan (H. E.). — llie his tory of the primordial germ cells in the Loggerhead
liirtle embryo. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, april, 271-275.) [23
Lœb (Jacques). — Fécondation et phagocytose. (Jubilé E. Metchnikofl'.)
(Ann. Inst. Pasteur, XXXI, N" 9, 437.) [33
Machida (Jiro). — The Spermatogenesis ofan Orthopteron. Atrdctomorpha
Bedeli Boliv. (Journ. Coll. A.uric. Tokyo, VI, n» 3, 215-244. 3 pi.) [26
Moore (Cari R.). — On the capacity of fertilizalion aftcr the initiation
ofdevelopmenl. I. An Attempt to fertilize Sea-urc/iin Eggs Subséquent to Uy-
pertonic Parthenogenesis. (Biol. Bull., XXXIII, 258-295). [33
II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 23
Moore (C. W.). — Sel/'-stonlili/. (Journ. of Heredity, VIII, 203-207,
3fig.) • [34
Palm (B.i.) and Rutgers (A. A. L.). — The emhryology o/Aucuba japonica.
(Rec. des Trav. bot. néerl., XIV, 119-126.) [30
Patterson (J. T.^. — Studies on the biology of Pai-acopidosomopsis. III.
Maturation and fertilization. (Biol. Bull. XXXIII, 57-62, 2 pi.) * [30
Plough (Harold H.). — Cytoplasmic structures in ihe maie germ cells of
Rhomaleiim micropterum Beauv. (Biol. Bull., XXXII, N^ 1, Ml, 1 pi.) [26
Sawyer (M. Louise). — Pollen tube and spermatogenesis in Iris. (Bot. Ga-
zette, LXIV, 159-164, 18 fig.)
',Le tube pollinique peut se ramifier, dans l'Iris, ou un grain de pol-
len peut produire deux tubes. C'est dans le tube pollinique que la cellule
génératrice se divise pour donner les deux gamètes que l'on observe
dans le sac embryonnaire 79 heures après la pollinisation. — P. Guérin.
Shaffer (E. L.). — Milochondria and olher cytoplasmic structures in the
spermatogenesis ofPassalus Cornutus. (Biol. Bull., XXXII, 407-424, 4 pi.) [31
Stockard (C. r;) and Papanicolaou (Georg N.). — The morphologica
changes of the iodosome during the spermatogenesis of the Guinea pig.
(Anat. Record, XI, N^ 6, janvier, 1-3.) [24
Tischler (G.). — PoUenbiologische Studien. (Zeitschrift f. Bot., IX, 417-
488.) [31
"Weniger ("Wanda). — Development nfembryo sac and embryo in Euphorbia
Preslii and E. splendens. (Bot. Gazette, LXIII, 266-281, 3 pi.) [30
AVIiitney (D D.). — The production of funetional and rudimentary sper-
matoz-oa in Botifers. (Biol. Bull., XXXllI, 305-315, 10 fig.) [32
VTylie (Robert B.). — Thepollination of Vallisneria spiralis. (Bot. Gazette,
LXIII, 135-145, 1 pi., 6 fig.).
[Intéressantes observations sur la pollinisation delà Vallisnérie. — P. Guérin.
Yocom (Harry B.). — Some phases of spermatogenesis in the Mouse. (Univ.
California Publ., XVI, n» 19, 371-380, 1 pi.) [24
Toung (R. T.). — Expérimental induction of endomixis in Paramœcium
aurelia. (Journ. F:;per. Zool., XXIV, 35-53, 3 pi.) [34
1" Produits sexuels.
a) Origine embryogénique.
Jordan (E.). — Les crllules g erminale s primordiales chez l'embryon de la
tortue. — Des descriptions embryogéniques amènent l'auteur à la conclusion
suivante : les faits observés soiit en complète harmonie avec l'idée d'une
lignée directe ininterrompue entre les cellules germinales initiales et les
oogonies ou spermatogonies, et avec l'hypothèse de l'existence de voies définies
et continues suivies par les cellules dans leur migration. Point de formes de
transition avec les cellules péritonéales. — Y. Delage.
24 L'ANNEE- BIOLOGIQUE.
= Spermatogènèse.
Stockard (C. R.) et Papanicolaou (G. N.). — Changements morphologi-
ques de l'idiosome dans la spermatogènèse du cobaye. — L'idiosome, Neben-
kern des anciens auteurs, existe déjà dans les spermatogonies et a son évo-
lution particulière, tout à fait indépendante du noyau. Il se compose d'une
couche périphérique, idioectosome, et d'une masse centrale, idioendosome ;
cette dernière se dissocie en granules contenus dans autant de vacuoles
qui, plus tard, se fusionnent en une masse unique, idiospherosome, contenu
dans une vacuole unique, idiospherotheea. L'idioectosome se porte au pôle
opposé de la cellule et est éliminé. A la période où la spermatide s'unit à la
cellule de Sertoli, ces deux formations se placent à la partie antérieure du
noyau, le coiffent et passent sous cette forme dans les spermatozoïdes. Beau-
coup d'autres détails très circonstanciés à rechercher dans le travail origi-
nal. — Y. Delage.
Yocom (H. B.). — Quelques phases de la spermatogènèse chez la souris. —
Les chromosomes sont au nombre de 20, comme dans l'œuf, et identiques k
ceux de ce dernier; dans la division aboutissant aux spermatocytes de
premier ordre tous les chromosomes se divisent. Dans la division donnant
naissance aux spermatocytes de deuxième ordre, un des chromosomes reste
indivis et passe dans une des deux spermatides. Les spermatides sont dimor-
phes, une moitié ayant 19, l'autre 20 chromosomes. — Y. Delage.
Goldschmidt (R.). — essais sur la spermatogènèse in vitro. — Dans son
intéressant mémoire, G. a eu l'idée d'étudier la spermatogènèse d'un pa-
pillon, Samia cecropia L., au moyen de cultures in vitro du testicule des
pupes dans le sang normal de l'animal, dans le sang additionné de liquide
de Ringer et enfin dans ce dernier liquide pur.
Les cultures d-ans le sang normal lui ont permis de vérifier ce que Meves
(1903) avait décrit sur ce sujet et de donner ainsi, en raison de la sécurité de
laméthode employée, une plus grande valeur aux observations de cet auteur.
II note en passant que le testicule se cultive mieux dans le sang des femelles '
que dans celui des mâles, ce qui concorde avec les affirmations de Stecfie
(1912) qui a trouvé des différences chimiques entre les hémolymphes des
deux sexes. Au stade synapsis, des divisions spermatogoniales et des divi-
sions maturatrices, l'examen à l'état vivant lui a montré des granules for-
tement réfringents invisibles dans les préparations fixées et colorées, souvent
piriformes et même caudés, souvent accumulés à l'un des pôles du noyau.
Les phénomènes de maturation donnent les mêmes images que celles qu'on
a obtenues après fixation, avec l'avantage que ces phénomènes peuvent être
suivis et sériés ; c'est ainsi que l'ascension polaire des chromosomes s'effectue
en 7 minutes; la plasmodiérèse demande une heure environ; la deuxième
division réductrice n'a lieu que 24 heures après la première, etc. Un point
très intéressant, étudié par G., est la genèse du filament axile du flagellé
signalé par Henneguy et par xMeves dès le stade spermatocyte, ainsi que de
celui des spermatides. On voit la face des spermatocytes tournée vers l'in-
térieur du follicule se couvrir de petits bourgeons, l'un d'eux devenir prédo-
minant, prendre la forme d'un pseudopode à extrémité libre pointue, puis
tout à coup celle d'un filament rigide terminé par une petite boule plasma-
tique; c'est seulement à la fin de ce processus que le centrosome basai des
deux flagelles devient visible. Lors de la spermiogenèse, les filaments
axiles caudaux émergent du corps mitochondrial fusiforme et convergent
II. - PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 25
vers le centre de la cavité folliculaire, sous l'action d'une force hydrostatique
qui détermine leur ordonnance régulière. L'allongement du protoplasma
lors de la transformation de la spermatide en spermatoz.Vide, est intéressant
à suivre. 11 se fait, le lony et sous l'influence du filament axil, caudal, une
sorte de pseudopode: l'extrémité du pseudopode peut même, attirée par des
filaments axiles voisins, s'écouler le long de ceux-ci, pour ensuite reprendre
son droit chemin le long de S(m filament propre.
G. ne s'est pas contenté d'observer le développement de la spermatogenese
en liquide sanijuin normal. Il en a étudié le cours dans le sang mélange a
du liquide de Ringer et dans ce liquide pur. Dans ce dernier cas, les toUi-
cules éclatent, les' cellules s'agiîlomèrent en un amas morulaire et des lors
offrent, soit à la température ambiante soit plus rapidement a une tempéra-
ture plus élevée, des phénomènes curieux. Ces phénomènes qui s observent
sur toutes les cellules séminales et qui sont par conséquent une reaction
cellulaire générale, consistent dans la production de villosites, de pseudo-
podes et de flagelles. Il se produit d'abord une floraison de petites -viilosites,
comme dans Ta spermatouenèse normale, et certaines s'allongent en un
filament raide terminé par un bouton, de sorte que la cellule ressemble a
un Acinète. Souvent parmi ces villosités pousse un unique filament termine
par un bouton, qui est un filament axile né d'un centrosome; il est possible
que le développement précoce du filament axile dans les spermatocytes nor-
maux des Lépidoptères soit aussi le résultat des conditions physiques réali-
sées par le liquide folliculaire. Des pseudopodes et des flagelles, ceux-ci
animés de battements, peuvent se former dans l'espace de quelques secondes
sur des cellules de toute sorte et de tout âge ; le pseudopode s'allonge rapi-
dement, devient moniliforme et se transforme en un flagelle; celui-ci, après
avoir battu pendant quelques in.stants, peut repasser par l'état moniluorme
et se raccourcir en un simple pseudopode qui se rétracte finalement aans
le corps cellulaire. G. rappelle que les fouets, développés artificiellement,
ont été déjà observés sur d'autres cellules, par Merk, 1912, Kite, 1914, Oliver,
1914, sur des leucocytes et des érythrocytes,parCHAMBERS, 1914, sur des cel-
lules séminales d'Orthoptères. Des expériences ont été aussi instituées par
l'auteur, dans le but d'expliquer la transformation d'une cellule semmaie
ronde en un spermatozoïde filiforme. Partant de cette idée que les processus
spermatogéniques sont liés aux changements osmotiques qui se produisen
à l'intérieur du follicule, il a cherché à provoquer ces processus en rendant
hypertonique le liquide folliculaire. Il a obtenu ce curieux résultat que,
quelle que soit leur nature et quel que soit leur âge, toutes les cellules û un
même follicule se sont allongées, mais allongées vers l'extérieur, c est-a-mre
en sens inverse de l'allongement du spermatozoïde dans le développement
normal. On peut appeler « pseudospermies » de telles cellules artihcieiie-
ment allongées, et à ce point souvent qu'elles arrivent à remplir de leurs
queues toute la cavité folliculaire. Divers faits prouvent que l'allongement
cellulaire est uniquement dû à une réaction physique directe. r. i,- _
Tous ces essais montrent le rôle très actif que jouent les cellules follicu-
laires dans la spermiogenèse normale. Ce sont elles qui, en réglant les con-
ditions osmotiques dans la cavité du follicule, provoquent la reaction
nécessaire des cellules séminales et le développement des processus sper-
miogénétiques. Quand les cellules séminales sont mortes à l'intérieur au
follicule, les cellules folliculaires se multiplient et s'hypertrophient. hn ter-
minant, G. insiste sur la généralité de la forme allongée du spermatozoïde
dans toute la série animale, partout due à des conditions hydrostatiques sem-
blables; car là où il n'y a pas de follicules, les cellules nutritives (cellule.s
26 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de Sertoli, cytophores et autres) réalisent ces mêmes conditions. C'est encore
par l'influence qu"exerce l'état chimique ou physique du liquide folliculaire
que G. veut expliquer la production des spermies oligo- et apyrènes, qui
naissent toujours dans des follicules distincts; ce ne sont, d'après lui, que
des spermies anormales et .sans fonction, dues à un simple lusus natura. —
A. Prenant.
Machida (Jiro). — Spermalofff'nèse d'un Orthoptère, Atractomorpha lie-
deli Boliv. — Travail essentiellement descriptif dont nous retiendrons seu-
lement ici : présence d'un chromosome accessoire, fourreau de la queue
formé par le Nebenkern, pointe de la tête formée par le noyau; des mito-
chondries. — Y. Del.\ge.
Plough (Harold H.). — Les cellules mâles du Bhomaleum micro j)lerum
Beauv. — L'auteur a fait, sur cet Orthoptère, des observation cytologiques. sur
un matériel fixé et sur un matériel vivant, analogues à celles publiées par
Lewis et Rohertson (1916) qui ont travaillé, en se servant de la méthode de
culture des tissus, sur le Chorthip-puscurtipennis . Plusieurs sortes de formations
cytoplasmiques ont été observées au cours de la spermatogénèse : des mito-
chondries, de fines granulations colorables par le rouge neutre, qui, appa-
rues dans les spermatogonies dégénèrent plus tard, une .sphère attractive
(idiosome), qu'on voit dans les spermatocytes de 1'"'' ordre, et un acrosorhe
dans les spermatides. — M, Golusmith.
Allen (Ch. E.). — La spermatogénèse de Poli/trichiim juniperinnm. —
Dans un mémoire antérieur (1912) Tauteur a étudié les générations de cel-
lules qui se si;ccèdent à l'intérieur de Tanthéridie de Polylrichum Juniprri-
num jusqu'à la division des cellules-mères des androcytes. L'étude ac-
tuelle concerne la transformation des androcytes en anthérozoïdes. Chaque
androcyte. nouvellement formé, contient un petit blépharoplaste arrondi,
qui se comporte comme un centrosome dans la division de la cellule-mère
de l'androcyte et qui, dans la plupart des cas. est encore situé dans la région
récemment occupée par un pôle du fuseau. Le blépharoplaste s'allonge, se
met en contact avec la membrane protoplasmique et forme finalement un
long cordon périphérique incurvé. Celui-ci donne naissance à deux long cils
dont le point de fixation se trouve un peu en arrière de l'extrémité anté-
rieure du blépharoplaste. Le noyau se déplace et entre en contact avec le
blépharoplaste, le long duquel il s'étire. Bien que visible jusqu'à un stade
relativement avancé, le blépharoplaste ne peut plus finalement être distingué
du noyau, à l'exception de son bout antérieur qui se projette un peu au delà
de l'extrémité du noyau; celui-ci, d'ailleurs, est finalement homogène,
allongé, mince, enroulé en spirale (il décrit 1 tour 1/2 environ). Noyau et
blépharoplaste paraissent constituer tout le corps de l'anthérozo'ide mûr. A
peu près au moment où le blépharoplaste commence à s'allonger, apparaît,
en un point quelconque du cytoplasme, un grand corps .sphérique, la limos-
phère, qui entre bientôt en contact avec l'e.Ktrémité antérieure du blépharo-
plaste. Dans cette position la limosphère se divi.se inégalement : .sa petite
portion devient le corps apicnl; sa grande portion conserve l'aspect de la
limosphère avant la division et continue à être désignée par le même nom.
Le corps apical reste appliqué contfe l'extrémité antérieure du blépharoplaste
jusqu'à un stade assez avancé ; quant à la limosphère, elle se met en contact
avec le noyau et persiste jusqu'à la maturité de l'anthérozo'ide. Enfin, un
II. _ PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 27
autre corps cytoplasmique, le perrnosonie , semble se montrer régulièrement
au cours de la transfonnation de l'androcyte. Pendant (jue celle-ci s'accom-
plit, l'androcyte prend une forme à peu près sphérique. puis devient lenti-
culaire à mesure que le volume du cytoplasme diminue ; une portion de
cvtoplasme contenant la limosphère, reste enfermée dans l;i courbe de l'ex-
trémité postérieure de l'anthérozoïde mûr. Les cloisons, qui séparaient pri-
mitivement les androcytes. se ramollissent progressivement et se dissolvent.
Chaque anthérozoïde, une fois mùr. est situé dans une vésicule, qui. vue au
moment où le contenu s'écoule de l'anthéridie, semble être limitée par quel-
que chose qui ressemble à une membrane ; mais, sur des matériaux fixés,
l'auteur n"a trouvé à ce stade aucune trace de membrane. Les diverses vési-
cules sont incluses dans une substance visqueuse qui provient probable-
ment de la destruction des cloisons. — A. de Puymalv.
= Ovogniène.
Gaje^vska (Helena). — Sur les transformations morpholof/ignes des sub-
stances nucléaires et plasmiques dans le cours de la croissance des oocytes {Con-
irlhution à la formation des deutoplasmes) [I, a]. — Cette importante étude a
été faite sur les oocytes des Tritons. Elle est divisée en 3 parties.
I. La première traite du noyau des jeunes oocytes. Dans un premier para-
graphe G. examine la question de l'origine des oocytes. Ceux-ci se dévelop-
pent aux dépens de cellules épithéliales, qui forment les « nids » ou groupes
de cellules germinatives décrits par les auteurs. Ces cellules épithéliales ou
cellules indifférentes deviennent aussi bien les cellules folliculaires que les
oocytes. Ces derniers ne proviennent pas de la fusion de plusieurs cellules
des nids, mais du développement prédominant que prend l'une d'entre
elles, pour des raisons d'ailleurs inconnues. Le nombre des oocytes ainsi
formé varie et dépend de causes ignorées; chez des animaux possédant
déjà de gros œufs on peut en trouver une grande quantité, tandis que chez
les- individus n'ayant encore que de très petits œufs les oocytes sont très peu
nombreux. Sur la question de savoir si toute la provision d'oocytes est con-
stituée une fois pour toutes dès les stades larvaires, ou bien si cliez Tadulte
mùr il s'en forme toujours de nouveaux, l'auteur se prononce pour la seconde
alternative. D'ailleurs, ces oocytes ne se forment pas par mitoses oogoniales,
car les figures mitotiques sont très rares; ils ré.sultent de la différenciation
des cellules épithéliales indifférentes. La mitose n'est pas, dans le dévelop-
pement de l'œuf, un processus indipensable.
Dans un second paragraphe, l'auteur décrit les transformations de la
chromatine dans les noyaux des oocytes les plus jeunes. La chromatine nu-
cléaire parcourt successivement les stades leptotène, pachytène. bouquet,
diplotène. magma, sans qu'il y ait jamais de conjugaison des chromosomes.
Dans les noyaux leptotènes etpachytènes les chromosomes offrent une orien-
tation polaire, sans qu'il y ait confusion de ces chromosomes en une masse
informe (synapsis). Les chromosomes atteignent au stade pachytène le
maximum de leur développement, qui coïncide avec la formation de la basi-
cliromatine. Plus tard ils sont désorganisés, par pulvérisation ou dissolution
de la chromatine; leur substance basophile disparaît en se transformant en
substance achromatique. La désorganisation des chromosomes du noyau
pachytène s'accomplit selon deux types. D'après l'un, les chromosomes se
désagrègent en grains, sans qu'il y ait fissuration préalable; ainsi naissent
les noyaux du stade magma. D'après le second type, les chromosomes se fis-
surent; c'est le noyau diplotène (stade strepsinema). Après la désorganisa-
28 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
tion, les noyaux ne contiennent plus ou presque plus de basichromatine ; la
chromatine n'est plus une nucléine. a perdit l'acide nucléique.
La formation des nucléoles fait l'objet d'une description détaillée. En même
temps que les tranformations chimiques ci-dessus décrites affectent la chro-
matine. de nombreux nucléoles prennent naissance. Il n'est pas douteux
qu'ils proviennt des chromosome?. Ils se produisent d'ailleurs suivant trois
modes. Dès le stade pachytène, bien avant par conséquent la désagrégation
des chromosomes, de très petits granules, appliqués contre la membrane
nucléaire, se sont formés, qui plus tard grossiront et deviendront des nu-
cléoles. La dislocation des chromosomes produit des nodules de chromatine
qui fourniront dé nouveaux nucléoles. Enfin, des nucléoles se développent
aussi aux dépens de gouttes chromatiques exsudées par les extrémités des
chromosomes. Ces nucléoles sont les uns basichromatiques (nucléoles nuclé-
iniens), les autres acidophiles (nucléoles plasmatiquesj. Plusieurs nucléoles
peuvent se confondre en un seul, de grande taille.
La signification du .stade pacliytène est très importante. 11 est en effet sem-
blable à une mitose, quant à l'état chimique des chromosomes. Les noyaux
pacliytènes représentent une forme nucléaire, où. bien que les processus
soient différents de la mitose, le même résultat est atteint qu'avec celle-ci,
savoir la production d'une grande quantité de basichromatine. Leur chroma-
tine diffère à la fois de celle du stade leptotène précédent et de celle du
stade qui suivra, c'est une basichromatine, résistant à la pepsine. Par con-
tre, les noyaux pachytènes ne contiennent qu'une quantité minime de caryo-
plasma. Le stade pachytène est un état par lequel toute cellule germinative
doit passer pour acquérir la quantité nécessaire de basichromatine et pou-
voir ensuite fabriquer de la substance nucléolaire, en évitant ainsi la dégé-
nération. Le stade pachytène est un tournant dans la vie de la cellule ovu-
laire.
11 se produit normalement une dégénérescence de jeunes oocytes (ou
oogonies). déjà constatée par de nombreux auteurs chez les Batraciens et
chez d'autres animaux. Cette dégénérescence se fait suivant deux modes,
par hypochromasie et par hyperchromasie.
II. Dans une seconde partie, G. s'occupe du plasma des oocytes en voie de
croissance. Après que s'est effectuée la désorganisation nucléaire, l'oo-
plasma subit des transformations importantes. A la place de la zone de
plasma condensé qu'on voyait autour du noyau dans les oocytes plus jeunes,
un anneau périnucléaire se développe. Il correspond à la « couche vitello-
gène > de Van der Stricht, à la « couche palléale » de Van Bambeke; il
contient les nucléoles émigrés de la vésicule germinative, des granules mi-
tochondriaux. des chondriomites et des chondriocontes filamenteux, des
.sphérules graisseuses et de l'ergastoplasma. Par leur aspect, par leur colora-
bilité, par leur destinée, par comparaison enfin avec les corps observés
dans les oocytes par d'autres auteurs, ces grains et ces filaments appartien-
nent au chondriome. A l'exception dos nucléoles, qui sortent en nature du
noyau, tous ces corps sont d'origine plasmatique ; il n'y a pas passage de
chromidies dans le cytoplasme. Les parties constituantes de l'anneau péri-
nucléaire peuvent se modifier qualitativement et quantitativement. Au point
de vue qualitatif, tantôt domineront les corps albuminoïdes, tantôt au con-
traire les corps graisseux que les fixations par les sels de chrome per-
mettent seuls de conserver. Quantitativement, l'anneau périnucléaire s'accroît
beaucoup, en envahissant sous forme de réseau la totalité de l'ooplasma; ce
réseau, qui s'étend parla poussée de « cordons ou boyaux vitillogènes » (Van
DER Strich) est d'ailleurs formé des mêmes substances que l'anneau. Le cy-
II. - PRODUITS SEXUELS. - FECONDATION. 29
toplasnie offre alors une basicliromasie reinaniuable, succédant à l'achro-
iiiasie des précédentes périodes. Avec le temps, le cytoplasme périnucléaire
devient plus uniforme. Le sièi;e des échanges et des transformations plas-
miques nouvelles se déplace, est relégué à la périphérie de l'œuf, où l'ergas-
toplasma et les éléments du cliondrioine figurent une sorte d'exoplasma. On
trouvera dans ce paragraphe de nombreuses données bibliographiques sur
la question de la genèse du chondriome, dont l'auteur rejette absolument
la provenance chromidiale. G. distingue nettement l'ergastoplasma du chon-
driome, tant par l'aspect que par les réactions coloratives. L'ergastoplasma
se présente sous la forme de bandes ou de filaments diffus, faits de proto-
plasma condensé, basophile mais colorable autrement que le chondriome. Il
existe néanmoins entre le chondriome et l'ergastoplasma un lien généti-
que certain.
III. Dans la troisième partie est étudiée la formation du deutoplasma, à
laquelle prennent part les corps plasmatiques variés de l'anneau périnu-
cléaire et plus tard du réseau cytoplasmique et de la couche exoplasmique.
C'est la graisse qui prend naissance tout d'abord, envahissant et transfor-
mant l'anneau périnucléaire. Les mitochondries se changent en granules
graisseux, en passant par un état lipoïde intermédiaire. Les sphérules grais-
seuses peuvent donc provenir de substances albuminoïdes.
Après la graisse, ce senties plaquettes vitellines qui se forment. Elles pro-
viennent aussi des mitochondries modifiées dans leur état chimique et dans
leur forme ; elles ne se produisent pas de toutes pièces dans des vacuoles,
par cristallisation du liquide vacuolaire, ainsi que Carnov le prétendait.
Les plaquettes vitellines, à l'époque où elles se développent dans la couche
périphérique de l'oocyte, prennent aussi naissance dans le voisinage du
noyau, aux dépens du noyau vitellin de Balbiani et par un processus que
l'auteur étudiera ultérieurement.
Les cellules folliculeuses ne prennent aucune part active à la vitelloge-
nèse, ne sécrètent aucune substance qui soit morphologiquement figurée
dans l'œuf. Elles jouent seulement un rôle de dialyseur pour les substances
qui s'écoulent dans l'oocyte. Les canalicules qui peuvent se creuser entre
les cellules folliculeuses ne font que rendre plus facile et plus rapide l'écou-
lement de ces substances.
Dans un dernier paragraphe, G. examine les changements qu'éprouve le
noyau ovulaire pendant la vitellogénèse. Ce noyau s'accroît extrêmement
par suite de sa participation à la formation du deutoplasma. Mais ce n'est
pas seulement par son accroissement que le noyau manifeste son activité ;
c'est encore par des complications de structure et par les transformations
qu'éprouve la substance nucléaire. Des processus de sécrétion se passent
dans le noyau. Certaines parties de la vésicule germinative peuvent être
dissoutes sous l'action d'une nucléase et les substances provenant de la dis-
solution passer par osmose dans l'ooplasma. Mais il y a des corps figurés qui
peuvent quitter le noyau ; ce sont les nucléoles. Les nucléoles émigrés ne se
transforment cependant pas en vitellus, mais sont assimilés. Les nucléoles
de la vésicule germinative peuvent se multiplier par division. Ils sont sujets
à la vacuolisation, à la désagrégation en granules, à la dissolution. Les colora-
tions doubles montrent d'ailleurs que souvent ces nucléoles ne sont pas sim-
ples, mais sont des amphinucléoles, formés d'un corps basophile et d'un autre
acidophile. La morphologie des nucléoles est d'ailleurs très variable, et leur
surface peut s'accroître beaucoup en donnant des nucléoles géants. L'agran-
dissement de la surface nucléolaire et la régénération de la chromatine sont
des processus différents et indépendants l'un de l'autre, bien qu'on puisse
30 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
voir les nucléoles, imitant la forme des chromosomes, s'incorporer aux fila-
ments de linine, ou se dissoudre dans le caryoplasma. On ne peut cependant
pas dire de leur rôle qu'il consiste dans la formation de la basichromatine,
car plusieurs arguments plaident contre une telle intervention. Mais leur
fonction est en rapport certain avec les processus végétatifs qui se passent
dans le plasma de l'oocjie. On ne doit pas dire avec Carnov et Lubijsch « au-
lieu de donner, ils prennent au plasma de quoi faire la basichromatine », mais
dire « au lieu de prendre, ils donnent i à ce plasma de quoi faire le deuto-
plasma. Ce qu'ils donnent, ce sont des substances se comportant de fa<;on
variable à l'égard des colorants et de la pepsine et capables à de certaines
époques de réduire l'acide osmique. Les observations que l'auteur a faites
sur la régénération de la chromatine la conduisent à admettre l'opinion de
Maréchal, qui se borne à considérer le chromosome comme une « unité de
.structure » ; c'est seulement dans ce sens que, pour les oeufs de Triton, on
peut parler de continuité des chromosomes. — A. Prenant.
Weniger ("Wanda). — Développement du sac embruonnaire et de l'em-
brijon dans Euphorbia Preslii et E. spletidens. — Des quatre cellules-filles
formées, l'inférieure se développe en sac embryonnaire. Dans E. splendens,
il semble probable que chacun des quatre noyaux d'antipodes subit une
deuxième division. L'obturateur tire son origine du placenta. Dans E. Preslii,
l'embryon ^est dépourvu de suspenseur ; chez E. splendens, il existe un
court suspenseur. — P. Guérin.
BroAvn (Mabel). — Développement du sac embryonnaire et de l'embryon
de Phascolus vulgaris. — 11 se différencie de bonne heure dans ^o^^lle une
grande cellule hj7)odermique qui, ou bien fonctionne comme cellule-mère
de la macrospore, ou peut-être se divise une fois, une des cellules-filles
étant la cellule-mère. Il se forme ensuite trois macrospores, dont la plus
interne se développe en sac embryonnaire. Le nucelle est entièrement
détruit à l'extrémité micropylaire et sur les côtés, par le développement
du sac embryonnaire. Les noyaux polaires se rapproclient l'un de l'autre
dès que les huit noyaux du sac ont été formés et restent ainsi jusqu'à la
fécondation de Tœuf, puis ils se fusionnent. Les trois antipodes dispa-
raissent au moment de la fécondation et les synergides constituent un
appareil filiforme. Le pro-embryon consiste en une rangée de trois cel-
lules ; les deux cellules basilaires forment le suspenseur et la cellule ter-
minale se développe en l'embryon. — M. Boubier.
Palm (Bj.) et Rutgers (A. A. L.). — L'embryologie de VAucuba japo-
nica. — L'ovule de VAucuba japonica ne ]jossède iju'un seul tégument.
Des 4 mégaspores, les 3 supérieures dégénèrent. Dans un cas toutefois les
2 mégaspores les plus proches de la chalaze divisèrent leur noyau, alors
que les '2 autres étaient entrées en dégénérescence. Le sac embryonnaire
est constitué normalement. Dans un cas où aucune fécondation n'avait eu
lieu, le sac embryonnaire s'était considérablement accru; sans la dégé-
nérescence du protoplasme, le développement aurait jni se poursuivre et
fournir, comme les auteurs l'ont observé quelques rares fois, des fruits sans
graines. — F. Moreau.
^) Phénomènes de maturation.
■Patterson (J. I.). — Etudes sur la biologie de Paracopidosomopsis. III.
II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. :il
Maturutioit et fécondation. — J/auteur étudie la matuiation de l'œuf.
Comme chez beaucoup d'autres Hyménoptères, il n'existe pas ici de véritable
expulsion de globules polaires : les phénomènes sont uniciuement nucléaires
et le c>i;oplasme ne se divise pas. A la l-"'' division maturative le nombre
diploïde de 16 chromosomes est réduit à 8 dans chacun des noyaux-filles;
la 2« division est équationnelle. A la fin de ces divisions, il se trouve dans
l'oeuf mûr 4 groupes de chromosomes, dont un seul, situé le plus près du
centre, constituera le pronucleus 9, les trois autres étant des globules
polaires. — Le .spermatozoïde ne possède que le nombre haploïde de
chromosomes, par suite de l'oHgine parthénogénétique des mâles (voir
plus loin, ch. 111, Patterson et Porter), la fécondation a pour effet de re-
constituer le nombre normal de 10, qui est celui des chromosomes dans
les cellules somatiques des femelles. — M. Golds.mith.
ShafTer lE. L.). — Milochondrieii et autres structures cytoplasmiques
dans la spennatogénèse de Passalus cornutus. — Chez cet insecte, les mito-
chondries sont absentes dans les spermatogonies de 1" ordre, mais on les
trouve dans les spermatogonies de 2^ ordre, sous forme de granules qui,
pendant la période de croissance, augmentent de nombre et s'allongent
pour former des chondriocontes qui se placent dans l'axe de la cellule.
Pendant les divisions maturatives ils se disposent autour du fuseau, de façon
à ce qu'une moitié de chaque filament passe dans une des cellules-filles.
Dans la spermatide, lesmitochondries se groupent pour former le Nebenkern,
traversé par le filament axile constitué, aux dépens du centrosome. L'acro-
some est un reste fusorial de la dernière division. La pièce intermédiaire
manque. — Y. Delaoe et M. Goldsmith.
Tischler (G.). — Études sur la biologie du pollen [XVII, ^, X"V"11I]. —
Sterner, en suivant une idée émise parLiDFORS avait cru démontrer que l'on
trouve davantage de plantes à pollen amylifère chez les plantes des régions
du haut Nord que chez celle des latitudes plus méridionales. T. montre qu'en
groupant les matériaux publiés par Sterner, on peut arriver exactement à la
conclusion contraire ; ses recherches personnelles ont montré que dans l'Eu-
rope centrale, dans la mauvaise saison (novembre, février) beaucoup de
végétaux en fleurs à cette époque ont du pollen ne contenant pas d'amidon,
mais des graisses. Une comparaison systématique des plantes observées par
Sterner dans la Scandinavie septentrionale avec les même espèces dans
l'Europe centrale montre en général une concordance parfaite au point de
vue de la teneur en amidon. Quelques exceptions s'expliquent si l'on tient
compte de l'âge du pollen ; la dissolution de l'amidon se fait relativement
souvent au moment de l'anthèse ; certaines espèces se maintiennent plus
longtemps dans le stade où leur pollen a de l'amidon que les mêmes espèces
dans le Nord, ce qui contredit les conclusions de Sterner. On ne peut
attribuer une signification biologique unique au fait pour une plante d'avoir
un pollen à amidon. La pression osmotique dans les tubes poUiniques est
plus grande que dans les cellules du stigmate et dans celles du style entre
lesquelles le tube se fraie son chemin ; c'est une concordance de plus entre
la faron de se comporter du tube pollinique et celle des plantes parasites. —
A. Maillefer.
y) Structure des produits mûrs.
Hegner (Robert "W.). — La genèse de V organisation de l'œuf d'Insecte.
32 » L'ANNEE BIOLOGIQUE.
— Ji'œuf d'Insecte est une cellule d'une organisation complexe renfermant,
outre du deutoplasme abondant, différentes sortes de cytoplasme, dont la
plus caractérisée occupe la région postérieure ; dans ce cytoplasme, il y a
des inclusions spéciales et le tout constitue la région où se formeront les
cellules sexuelles ; ces cellules émigreront plus tard à l'intérieur de l'em-
bryon et se diviseront en deux groupes qui constitueront les glandes géni-
tales. 11 y a une correspondance exacte entre l'orientation de l'œuf et celle
de l'adulte (loi de l'orientation découverte par Hallez en 1886) ; ainsi, chez
les Chrysomélides, l'œuf pondu sur une feuille y est attaché par ce qui sera
l'extrémité po.stérieure de l'embryon, extrémité qui dans l'ovaire est la
région inférieure de l'œuf; la position du jeune est donc prédéterminée
dans l'œuf non encore développé. Par centrifugation, on dérange les cyto-
plasmes, et l'orientation de l'embryon est troublée, les parties se dévelop-
pant là où se trouvent les cytoplasmes spécifiques; en tuant avec une ai-
guille chaude différentes parties de l'œuf fraîchement pondu, on obtient des
embryons incomplets auxquels manquent les régions touchées par le trau-
matisme; on peut supprimer la région où se développent les cellules|'
sexuelles et obtenir un Insecte parfaitement normal, mais sans organes
génitaux. On peut donc regarder l'œuf d'Insecte, à l'époque de la matura-
tion, comme une mosaïque d'aires cytoplasmiques différenciées, prédéter-
minées à se développer en parties définies de l'embryon; cette organisation
résulte de Uinteraction du cytoplasme et du noyau durant le cycle de la
cellule germinale ; cette interaction a lieu en tout temps, mais n'est visible
que lorsqu'il existe des processus tels que la sortie de chromidies ou la
diminution de chromosomes. H. est disposé à croire que les chromosomes
comprennent une partie principale responsable de l'organisation de l'œuf,
de sa polarité, bilatéralité, etc., et des facteurs (probablement des ferments)
responsables des caractères embryonnaires, larvaires et imaginaux qui sont
employés dans les expériences d'hybridation; dans cette hypothèse, la
partie principale de chaque, chromosome peut être suffisante pour la produc-
tion d'un organisme entier ; le fait que le groupe des facteurs portés par un
chromosome donné de Drosophila contrôle des caractères qui ne sont pas
restreints à une partie définie du corps donne du poids à cette hypothèse
[V, a; XV a]. — L. CUÉNOT.
"Whitney (D. D.). — Spermatozoïdes fonctionnels et spermatozoïdes
rudimentaires chez les Hotifèrcs. — L'auteur a observé des spermatozoïdes,
dimorphes dans plusieurs espèces : Brachionus mulleri. Asplanchna am-
pliora, Pobjarthra platyptera, Hydatina senta, Diglena catellina, Euchlanis
dilalata, Metopidia lepadella, Brachionus urceolaris, Brachionus bakeri.
Les spermatozoïdes actifs sont de taille plus grande, vermiformes et mo-
biles, les rudimentaires sont plus petits et immobiles. Leurs proportions
numériques sont de deux actifs pour un rudimentaire, ce qui fait supposer
à l'auteur que les premiers se développent des cellules issues de la division
des spermatocytes de '2^ ordre, tandis que les seconds sont formés par les
cellules rudimentaires résultant de la division des spermatocytes de
l^"" ordre : si les deux catégories provenaient des spermatocytes de 2"^ ordre,
elles seraient en nombre égal. — Entre les spermotozoïdes fonctionnels,
aucune différence ne s'observe qui pourrait se rattacher a la détermination
du sexe : lorsqu'un spermatozoïde féconde un œuf qui, parthénogénétique-
ment. se dévelopi)erait en un individu mâle, il lui imprime toujours le sexe
femelle [IX],— M. Goldsmith.
IL — PRODUITS SEXUELS. — FKCO.NDATION. ;{3
Goldfarb (^A. . — Variabilité des cellules r/enninales chez l'oursin. —
L'auteur a exaniiué les œufs des oursins Toxopneustes, Arbacia et, Hif>-
ponoë, et les a trouvés extrêmement variables sous divers rapports : taille,
(gros, moyens et petits),' forme (globuleuse ou elliptique), enveloppe gélati-
neuse ^normale ou nulle, avec tous les intermédiaires), formation de la mem-
brane (rapide, lente ou nulle), aptitude à la fécondation et vitesse de seg-
mentation. Les œufs les plus normaux sont gros, sphériques, ])ourvu d'une
gelée abondante, ils forment une membrane en un temps minimum et se
segmentent rapidement. Ces variations tiennent à des particularités indivi-
duelles initiales, à la précocité ou au retard de la ponte, et à l'action plus
ou moins nocive de l'eau sur les œufs plus ou moins normaux. Les œufs les
])lus normaux ont un pourcentage maximum de fécondation dans des condi-
tions déterminées, et cela avec tous les mâles quels qu'ils soient. 11 est d'un
grand intérêt de tenir compte de ces particularités dans les observations de
physiologie expérimentale sur ces œufs, lesquels ont pour critérium des
numérations statistiques ; les expériences ne sont comparables qu'avec des
Œ'ufs de même qualité. — Y. Delage.
Ballo-witz (E. i.' — Sur les spermatozoïdes du Saumon. — B. précise cer-
tains points de la structure des spermatozoïdes du Saumon, déjà décrite
par MiESCHER (1878), par lui-même (1890). par Retzius (1905) : tels le « mi-
cropore j> et le « bâtonnet » de la tête, bâtonnet qui se continue par la pièce
d'union sans être le prolongement direct de celle-ci. — A. Prenant.
2° FÉCONDATION.
Lœb (Jacquesj. — Fécondation et phagoci/tose. — On sait parles recher-
ches antérieures de l'auteur ([ue les œufs d'oursins ne peuvent-être norma-
lement fécondés par le sperme d'Astérie; mais que si on alcalinise légère-
ment l'eau, cette fécondation devient possible. Cependant elle n'est pas gé-
nérale. Un certain nombre d'œufs forment leur membrane, mais ne se seg-
mentent pas. Cela tiendrait à ce que l'absorption du spermatozoïde par
l'œuf (phagocytose) serait incomplète par suite de l'adhérence du sperma-
tozoïde au chorion périovulaire. Si l'on traite les œufs par un acide, ce cho-
rion se dissout et l'obstacle est levé ; mais l'œuf devient incapable de fé-
condation hétérogène en milieu hyperalcalin. Utilisant cette donnée anté-
rieure que le calcium favorise la fécondation, l'auteur soumet les œufs après
le traitement acide à un traitement par eau alcalinisée additionnée de cal-
cium, et dans ces conditions il obtient la segmentation de la presque totalité
des œufs. [L'expérience est intéressante, mais on ne voit pas en quoi elle
confirme l'interprétation de la fécondation comme un fait de pliagocytose.] —
Y. Delage.
I-wanow (El.). — Moyen de rendre le sperme infecté des mammifères inca-
pnhle de trammeftre l'infection. — Le sperme obtenu de chien par éjacula-
tion provoquée ou de lapin par fonction de l'épididyme permet la féconda-
tion artificielle. Quand ce sperme est infecté par des micro-organismes,
bactéries ou protozoaires, l'auteur a réussi à le désinfecter sans abolir ses
propriétés fécondantes, au moyen du sahvarsan dans la proportion de
1/10.000. Par contre, l'alcool et l'atoxyl ne tuent les parasites qu'à des doses
où ils tuent aussi les spermatozoïdes. — Y. Delage.
Moore (Cari R.). — Aptitude à la fécondation après un début d'initia-
l'aNNÉE BIOLOtUQUE, X.XII. 1917. 3
34 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tion au développement parthenor/énétiqiie [111, (i]. — Les œufs d'Arbacia sou-
mis à l'action d'eau de mer plus ou moins hypertonique montrent une série
graduée de modifications allant depuis une influence nulle jusqu'à un déve-
loppement parthénogénétique ; le réactif détermine une augmentation de per-
méabilité permettant l'issue de certaines substances hors de l'œuf, entraî-
nant l'inaptitude ii toute fécondation ultérieure. L'insémination appliquée
aux œufs ayant subi l'action optima du réactif n'augmente pas le pourcen-
tage des développements. L'n traitement de deux heures par le réactif
hypertonique supprime toute possibilité de fécondation ; là où reste un cer-
tain degré d'aptitude à la fécondation, cette aptitude se manife.ste par l'agglu-
tination du sperme sous l'influence des œufs. Après traitement par les solu-
tions faibles, les spermatozo'ides pénétrant dans l'œuf montrent un degré
d'activité variant en sens inverse de la durée du traitement ; après traite-
t^ment par les solutions hypertoniques fortes, les œufs soumis à l'insémi-
nation montrent sur les coupes des spermatozo'ides à leur intérieur mais
ceux-ci sont inactifs et en voie de dégénérescence. Certains spermatozo'ides
sont expulsés de Vœnî sous forme d'un long et.fin ruban chromatique sortant
parle sommet d'un cône protoplasmique. Les blastomcres du stade 2 soumis
à l'insémination peuvent admettre des .spermatozo'ides, mais ceux-ci restent
inactifs et aucune fécondation n'en résulte. Ces expériences infirment au
lieu de l'appuyer, la théorie d'après laquelle le spermatozoide introduirait
dans l'œuf une substance nécessaire au développement. L'œuf possède en
lui tout ce qui est nécessaire à son développement, et il n'y a aucune preuve
de l'existence de lysincs ou de substances correctrices secondaires intro-
duites par le spermatozoïde. — Y. Delage.
Young (R. T.). — L'endomixie expérimentale chez Paramycium aurelia.
— L'auteur a cherché à déterminer expérimentalement l'endomixie en fai-
sant varier les conditions extérieures, et sur ce point il est arrivé à un ré-
sultat positif. L'endomixie s'est révélée comme un phénomène cyclique
succédant à une série de divisions et pouvant être favorisé par l'élévation
de la température, qui augmente le métabolisme, et par la concentration
des excréta dans le liquide de culture. Le froid est sans action. Mais lorsque
l'auteur a voulu déterminer si l'endomixie était im effet de la dépression
ou un processus destiné à la combattre, les résultats ont été trop contradic-
toires pour lui permettre des conclusions positives. De nouvelles expé-
riences sont nécessaires pour décider si l'une ou l'autre des relations ci-des-
sus est exacte, comme l'auteur seml)le enclin à le croire. Il en est de
même pour les rapports entre l'endomixie et la parthénogenèse. — V. De-
la(,;e et M. Coi.usmith.
Moore ^C. "W.j. — LmUo-slèrilitè. — Chez la Tradescandia ( T. occideiilalis,
T. pilosa et un liybride entre les deux), on observe que la pollinisation
par le pollen de la même fleur ne conduit pas à la fécondation, tandis que
le pollen d'une autre fleur aboutit à la fécondation et que ce même pollen,
qui se trouvait inactif dans sa propre fleur, est actif dans la fleur voisine.
L'observation microscopique montre que, dans le premier cas, la féconda-
tion n'a pas lieu parce que le tube pollinique reste gros et court et n'atteint
pas la base du style. Quelle peut être la cause de cette particularité du
tube pollinique ? Trois ont été proposées : 1*^ L'hypothèse de Coriîens qu'il
y a des inhibiteurs spéciaux représentés par deux allélumorphes; mais les
expériences de croisement invalident cette hypothèse, car chez les hybrides
où ces àllélomorphes n'existent plus l'inefficacité de rautojwllinisation per-
n. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 3.')
siste. 2" La deuxièine hypothèse est qu'il existe dans le grain de' pollen un
enzyme qui. dans la fécondation croisée, détermine le stigmate à sécréter
une substance provoquant la croissance en longueur du tube poUinique,
tandis que dans l'autofécondation cet enzyme reste inactif. Mais cette hypo-
thèse aussi est infirmée par le fait ([ue, si l'enzyme approprié est fourni
par les grains de pollen d"une autre fleur, le tube polliniquo de l'auto-
pollen n'en reste pas moins inactif, bien que l'enzyme nécessaire soit pré-
sent. S-^ La troisième explication, proposée par l'auteur, est la suivante. Le
tube pollinique trouvant dans les tissus du style de la même fleur une
nourriture trop riche, s'accroît seulement en largeur, sans aller chercher,
par un allongement en longueur, de nouvelles sources alimentaires dans
la profondeur du pistil, comme c'est le cas pour le pollen d'une fleur
différente. — Y. Dei.age et M. Golds.mitii.
CHAPITRE 111
lia partliénog^cnèse
De-witz (J.). — Die l'i'(v die kiinstliche Parthenogenesis angeivandten Mitlel
ah Erreger fur andere biologisc/ie Vorgdnge. (Biol. Centralbl., XXXVIII,
498-503.) [37
Ernst (A.). — Experimentelle Erzeuqnnq erblicher ParUienoqenesis. (Zeit-
schr. indukt. Abst. Vererbgsl., XVIÏ. 2b3-'250.) ' [41
Feytaud (J.). — Sur la reproduction parthénogénétique de VOliorhynqne
sillonné. (Cfthiorhyricus Sulcatus Fabr.) (C. R. Se. Se, CLXV, 26 nov.) [43
Foucher (G.). — Sur l'apparition du Carausius morosus cf st sa longévité.
(C. R. Ac. Se, CLXV, 511.) [42
Goldschmidt (Richard). — On a rase of facultative parthenogenesis in
the Gipsy math Lgmanlria dispar L., with a discussion of the relation
of parthenogenesis lo sex. (Biol. Bull., XXXll. 35-43.1 [Voir ch. IX
a) Herlant (Maurice). — Le mécanisme de la parthénogenèse expériraentjxle
chez les Amphibiens et les Echinodermes. (Bull. Scient. Fr. Bêla., L, fasc.
4, 381-424.) [37
h) — — Sur les variations du volume du noi/au de l'œuf activé. (C. R.
Ac. Se, CLXIV, 413.) ' [39
a) Lécaillon (A.). — Sur la signification des changements de couleur qui
se produisent nornialemeut dans certains œufs non fécondés de Bombyx
mori et sur la formation, dans cette espèce, de véritables chenilles d'ori-
gine parthénogénétique. (C. R. Ac. Se, CLXV, 192.) [42
b) Sur la biologie des chenilles et des papillons de Bomby.r mori ayant
une origine parthénogénétique. (C. R. Ac. Se, CLXV, 289.) [43
c\ — — Sur Vaptitude à la parthénogenèse naturelle, considérée chez di-
verses races ou variétés de Bombgx du Mûrier. (C. R. Ac, Se, CLXV,
799.1 [Analysé avec les précédents.
■») Liillie (Ralph S.). — 7'emperature-coefftcients in the aclivatton of Star-
fish eggs by hutyric acid. (BioL Bull., XXXll, 131-158.) [39
b) 'J'he eoiuiilions determining the rate of entrance of irater into fer-
tilized and infertilized .\rbacia eggs, and the gênerai relation of changes
of permeability to aetivation. (American Journal of Physiology, XLIII,
43-57, l"'- avril.) [40
Morris (Margaret). — A cytological study of A rtificial parthenogenesis in
Cnmingia. (Journ. Exper. Zool., XXII, 1-33, llfig., 8 pi.) [41
Patterson (J. T.) and Porter (Lelia T.i. — Studies on the biology of
m. — LA PARTHENOGENESE. - 37
/^ar((r(>pi(los<)moj)si!i. II. S/)i-r)natogenesis of mnirx rran'd from unfer/ih:ed
ei/gs. (Biol. Bull., XXXI 11, 38-47, >? pi.) ^ [37
"Woodward (^Alvalyn E.) and Hague (Florence S.). — lodine as a par-
thenotjenctic agent. (Biol. Bull., XXXI 11, 355-360.) , [41
Voir pour k's renvois à ce chapitre : V, ^i; eh. IX ; XIV, "2" a; XVII.
a) Maluralion de Vœuf parlhéiuigénètique.
Patterson (J. T.) et Porter (Lelia T.). — Eludes sur la biologie de Pa-
racopidoKomopsis. II. Spermatogénè.se des mâles issus d'oeufs non fécondés. —
On sait que les œufs vierges de ce Chalcidide parasite donnent uniquement
des mâles, comme chez l'Abeille. Les cellules germinales de ces mâles pos-
•sédent un nombre de chromosomes haploïde (8); la première division de
maturation comporte des phénomènes nucléaires qui sont comme le prélude
de la division, mais la membrane nucléaire reste intacte et seul le cyto-
plasme se divise : il se sépare de lui un petit globule abortif ; à la seconde
division, les chromosomes se divisent longitudinalement et la mitose se
poursuit normalement. Le nombre haploïde persiste ainsi. Le nombre de
chromosomes dans 'les cellules somatii|ues est, chez ces mâles, également
haploïde. — M. Goldsmith.
[il Parthénogenèse expérimenUde.
DeAwitz ( J.). — Les agents parthénogénisants comme excitants d'autres
phénomènes physiologiques. — Point d'expériences nouvelles. Simple revue
critique pour rappeler les cas assez nombreux' où, d'après les expériences de
divers auteurs, les agents habituels de la parthénogenèse, chaleur, froid,
sécheresse, acides, actions mécaniques (brossage, secouage) etc., sont égale-
ment susceptibles d'abréger les périodes de latence dans le développement
de divers organismes. L'auteur rappelle l'action du froid sur le dévelop-
pement des gemmules d'épongés, celle de la dessiccation sur la réapparition
des Apus, celle de l'acide sulfurique; du brossage et du secouage, selon le
procédé de Ticiiomiroff, pour abréger la période de latence estivale du
développement des œufs fécondés du ver à soie, etc. Il rappelle que des
actions semblables, en particulier le froid, ont fourni entre les mains de
divers observateurs, dans l'élevage des papillons, des variations constantes
dans les couleurs de Timago. Il se rallie à l'opinion exprimée en particulier
par R. Dunois que tous ces agents, y compris les anesthésiques, alcool
éther, chloroforme, agissent, ainsi que l'avait vu Claude Bernard, en de-
shydratant les tissus ; sous l'influence de cette déshydratation les équilibres
chimiques se trouvent modifiés et des actions chimiques nouvelles, en parti-
culier des oxydations, sont déterminées [XIV, 2^]. — Y. Delage.
a) Herlant (Maurice). — Le mécanisme de la parthénogenèse expérimen-
tale chez les Amphibiens et les Echinodermes. — L'auteur montre la diffé-
rence qui existe entre l'œuf de Grenouille et l'œuf d'Oursin après la fécon-
dation, savoir chez la Grenouille une énergide femelle bipolaire, chez l'Oursin |
:îS L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
une énergide femelle, sous la forme d'un monaster, éventuellement accom-
pagné de monasters accessoires ; il affirme que cette différence est contingente
et qu"en somme l'œuf activé se présente dans la même condition physiolo-
gique chez la Grenouille et chez l'Oursin au moment de l'application du
second temps. — L'auteur met la théorie de L(»:b en présence des faits cyto-
logiques et conclue que ces derniers ne sont nullement en accord avec elle.
Le premier principe de Lœb est que la membrane est le résultat essen-
tiel de l'activation, d'où dépend toute la suite du phénomène. Or, les faits
abondent montrant qu'il peut y avoir activation sans membrane et mem-
brane sans activation, d'où cette conséquence qu'elle n'est qu'un épiphéno-
mène de l'activation, ce qui est le contraire de la théorie de Lœb. — Le
second principe est que la cytolyse est la conséquence nécessaire de la
formation de la membrane et de l'activation et qu'elle est une étape indis-
pensable précédant la division, mais qu'une cytolyse trop accentuée se pro-
duit nécessairement dans ces conditions et aboutit à la mort de l'œuf, si
elle n'est arrêtée parle second tem])s. H. montre que, bien au contraire, la
cytolyse loin d'être une conséquence de la formation de la membrane, est
ime conséquence de l'action à la fois brutale et insuffisante des agents ; elle
n'est qu'un phénomène agonique, provenant de ce que l'œuf activé n'est
pas suffisamment réveillé de sa torpeur initiale pour opérer sa division
sans l'aide d'une impulsion nouvelle. — Le troisième principe de Lceb est
que les agents du 2'' temps ont pour effet d'arrêter la cytolyse progres-
sive et de permettre à la mitose de s'accomplir. Mais les observations cyto-
logiques de Lœb sont très frustes (ainsi que le montrent ses dessins) et ne
lui ont pas permis de voir la vraie nature du phénomène. L'observation
approfondie montre que les causes qui interviennent sont tout autres. D'a-
bord, le 2^ temps n'est point nécessaire dans certains cas, où l'œuf se montre
sensible à l'activation avant d'être mûr et, par conséquent, à l'état diploï-
dique (chez les Astéries) ou lorsque le noyau haploïdique s'étant d'afeord
divisé, refusionne ses deux moitiés en un noyau diploïdique (Mactra).
Dans ce cas, le premier temps suffit à lui seul. Quand le noyau reste ha-
ploïdique, son développement ultérieur dépend delà formation, sous l'in-
fluence du second temps, soit d'un aster, complétant le monaster primitif
en une figure l)ipolaire (Oursin), soit de la formation d'asters secondaires
permettant au fuseau bipolaire initial de propager son action jusqu'à la
surface de l'œuf où doit prendre naissance le sillon de segmentation. Ainsi,
H. ne réfute pas directement l'explication de Lœb, mais lui en oppose une
autre, plus conforme aux observations.
La théorie de Lœb relative à la fécondation n'e.st pas moins arbitraire et
insoucieuse des processus cytologiques que sa théorie de la partliénogénèse.
Il admet que le spermatozoïde agit, comme les deux temps de la parthéno-
genèse, par l'intermédiaire de substances chimiques hypothétiques déter-
minant des effets qui ne le sont pas moins : apport d'une lysine meml)ra-
nogène, et cytolysante et d'une antilysine corrigeant les effets de la première.
L'observation des phénomènes substitue à cette antilysine invisible la for-
mation d'une énergide d'origine paternelle apportant à l'omf les capacités
dynamiques nécessaires à son dévelojipement. La preuve en est fournie
par les fécondations hétérogènes. Partout où le spermatozoïde étranger (de
mollusque ou d'annélide), en, pénétrant dans l'œuf, développe un spermo-
centre, il assure le développement ; partout où le spermocentre manque,
le, développement est impo.ssible, et cependant dans tous les cas le sper-
matozoïde apporte sa lysine et son antilysine.
En somme, soit par des ariruments directs mettant en évidence l'inexac-
III. — LA PARTHKNOGKNKSE. 30
titude (le la théorie de Liku. soit en opposant à cette dernière, qui ne
repose que sur des hypothèses chimériques invérifiahles. des interprétations
qui sont l'expression même des aspects oytologiquos, l'auteur montre le
peu de valeur des théories qui ont excité plus d'intérêt qu elles ne semblent
mériter. — V. Delagk et M. ( ioi.i>SMiTii.
f,\ Herlant (M. . —Sur les varinliims ilu volume du hoj/(ii' <lr l'a'iif aciivi'.
— }'ar l'ohservation d'un même ceuf vivant, ce qui élnnine les el'i'ets de Tac-
tion des réactifs ainsi que les différences individuelles, l'auteur montre que,
à la température de 15", le noyau de Fo'uf activé par l'acide butyrique subit
un accroissement de volume qui se continue jusqu'à sa disparition au mo-
ment de la mitose. Mais cet accroissement est discontinue : il se fait en
deux phases, séparées par un intervalle de dépression situé entre la qua-
rantième et la cinquante-cin(iuième minute. Le traitement hypertonique ap-
pliqué à des moments correspondant chronologiquement à peu près aux
pliases d'accroissement du noyau détermine la formation d'un ou deux asters
compatihles avec un développement ultérieur, tandis que appliqué pendant
la phase de dépression où le noyau semble hypersensible, il fournit de
nombreux petits asters aboutissant à la cytolyse. D'autre part, Brachet a
démontré que la possibilité de fécondation des œufs activés n'est pas continue
mais est soumise à une variation cyclique ; il vient à l'idée que la phase de
non fécondabilité doit correspondre à la phase de dépression du noyau, mais
les expériences de Brachet ont été faites à des températures très différentes
de celles des présentes expériences pour qu'une superposition chrono-
logique des phénomènes puisse fournir des indications précises. —
V. Delage.
a) Lillie (Ralph S.j. — Coefjicienis de temprraturc dam l'ariivation de
Vfeufde V Etoile de mer par l'acide butyrique. — L'auteur a montré précé-
demment (1915, 1916) que les œufs vierges d'Astérie peuvent être amenés
à se dés'elopper jusqu'au stade blastula par une solution faible (0,000o à
0,006») d'acide butyrique; le temps pendant lequel ils doivent être soumis
à son action est strictement déterminé pour chaque concentration donnée
de l'acide : une action moins prolongée n'a pour effet que d'amener l'œuf
aux premiers stades de segmentation et une action plus longue le détériore.
La durée optima est inversement proportionnelle au degré de concentration
du réactif. Deux explications peuvent être données du mécanisme de cette
action. 1" La proportionnalité entre le degré de concentration et la rapidité
de l'action fait supposer qu'il s'agit d'une réaction chimique entre l'acide et
une substance encore inconnue qui se trouve dans l'œuf (probablement dans
sa couche superficielle) ; c'est le produit de cette réaction qui exercerait
l'action activante : il se formerait pendant toute la durée de l'action du réactif,
et le délai optimum correspondrait à la quantité de réactif nécessaire et
suffisante pour produire l'effet. — 2" On pourrait supposer que c'est l'acide
butyrique lui-même qui agit; il pénètre graduellement dans l'œuf et le mo-
ment optimum correspond à une certaine quantité d'acide ainsi diffusée. —
La considération des coefficients de température permet de choisir entre les
deux hypothèses : celui des réactions chimiques est, ordinairement, beau-
coup plus élevé que celui de la diffusion, laquelle n'est que peu influencée
par les changementà de temi)érature. Des expériences de l'auteur il résulte
que la température agit ici de la façon caractéristique des réactions chimi-
ques, c'est-à-dire en les rendant deux à trois fois plus rapides pour chaque
élévation de 10''.
40 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
La ressemblance étroite au point de vue du coetïicient de température
entre l'activation de l'œuf et la cytolyse permet de pénétrer plus avant dans
le mécanisme de la première. Comme la cytolyse, elle doit être une action
de surface, consistant en l'augmentation de la perméabilité pour l'eau et les
substances solubles dans l'eau; l'augmentation de perméabilité entraîne une
dépolarisation électrique qui marque le moment critique où le métabolisme
tout entier de l'œuf est modifié et le développement commence. C'est là un
exemple intéressant d'une légère modification pliysico-chimique qui entraîne
toute une série de phénomènes pliysiologiques compliqués; le phénomène
d'excitation, qu'on peut de même rapprocher de la cytolyse et de l'activation
de l'œnif, en est un autre exemple. — M. Goldsmith.
b) Lillie iRalph S.). • — Sur les conditions qui déterminent Ventrée de Veau
dans les œufs d'Arbacia, fécondés et non fécondés, et sur la relation générale
qui existe entre les chanf/ements de perméabilité et l'activation [I, 2]. — Des
faits que d'autres auteurs et lui-même ont établis, L. s'efforce de dégager la
notion d'un parallélisme entre le processus d'activ;^ition de l'œuf et l'excita-
tion des tissus irritables. Un des faits fondamentaux de l'activation paraît
être une augmentation temporaire de la perméabilité de la membrane, et
il semble y avoir parallélisme entre l'action qu'exerce une substance pour
augmenter la perméabilité et son efficacité comme agent parthénogénétique.
Les expériences de l'auteur sur des larves d'Arénicoles montrent que des
solutions pures isotoniques de sels potassiques ou sodiques augmentent la
perméabilité des cellules pigmentaires, en même temps qu'elles excitent
énergiquement la musculature; ce double effet est inhibé par CaCP. Il
semble donc probable a priori, et le fait se démontre sur les œufs d'oursin
ou d'étoile de mer, que si une augmentation de perméabilité est un facteur
initial ou critique de l'activation, 1" des solutions salines pures peuvent pro-
duire l'activation, 2° cet effet est empêché par addition de CaCl- à la solu-
tion. Sur les œufs dWrbacia, en utilisant la sortie du pigment comme index
de l'augmentation de perméabilité, on constate que les sels qui libèrent le
plus rapidement le pigment sont aussi les agents activants les plus efficaces.
Les effets sont entravés par de petites quantités de CaCl^ et, à un moindre
degré, par divers antiseptiques. Pour les sels de Ma et K en solutions isotoni-
que pure, l'ordre d'efficacité pour les anions est : Cl, Br, NO^', CNS et I. Mais,
de même que dans l'excitation, il faut aussi tenir compte ici d'un change-
ment possible de la polarisation de la membrane. Une dépolarisation tempo-
raire de la surface de l'œ-uf peut être un facteur essentiel de l'activation, et
l'accroissement de perméabilité une conséquence secondaire devenant en-
suite un facteur important pour les phases suivantes du développement, en
permettant un échange plus facile de l'cxygène, du i^az carbonique et peut-
être d'aut-ii-es substances, échange en rapport avec une augmentation des
oxydations et du métabolisme. Les observations de l'auteur montrent que
l'augmentation de perméabilité, de l'auif d'Arbacia à l'eau après fécondation
n'est pas fugace, mais subsiste jusqu'au second ou troisième clivage et sans
doute au delà. Cette augmentation de perméabilité est indépendante, il im-
porte de le noter, de la disparition de la gelée qui entoure l'icuf non fécondé.
Si une augmentation initiale de perméabilité est le facteur critique de l'ac-
tivation, il est clair que cette condition ne peut être permanente et qu'un
changement inverse, retour à l'hémiperméabilité et à l'état polarisé de la
membrane, est nécessaire pour que l'œuf reste vivant. Sinon les processus
de diffusion conduisent à la cytolyse et à la désintégration cellulaire. L'idée
que l'effet correcteur exercé par les solutions hypertoni(iues consiste dans la
f
m. — LA PAIITIIKNOGENESE. 41
restauration de riiémiperméabilité primitive est pour le moins logique. II
est possible qu'un toi traitement rende possible la syntlièse par déshydra-
tation de certains matériaux indispensables à la reconstitution de la mem-
brane. De même que l'absence d'oxygène, lesanestliésiques empêchent l'effet
de la solution hypertonique, ce qui peut être rapproché de leur action entra-
vante vis-à-vis de la croissance et de la division cellulaire. L'action anesthé-
sique consisterait essentiellement en une modification réversible de la
membrane qui rendrait cette dernière temporairement plus résistante aux
modifications de toutes sortes ; d'où retard ou empêchement de tous les pro-
cessus dans lesquels la membrane intervient d'une façon active (excitation,
croissance, etc.). A chaque clivage, des changements réversibles doivent entrer
en jeu. La mem])rane perd sa cohésion et sa consistance pendant la division
cytoplasmique et les retrouve ensuite. Des changements réversibles analo-
gues (variations de la force éiectromotrice) se rencontrent aussi, dans l'exci-
tation. — H. Caruot.
"Woodvard (Alvalyn E.) et Hague (Florence S.). — L'iode comme
wjent parthénogeiiisant. — De.^ expériences faites sur des œufs non fécon-
dés d'Ar/)aeia il résulte qu'une faible quantité d'iode ajoutée à l'eau de
mer provoque la formation d'une membrane de fécondation chez un certain
nombi-e d'œufs (26 à 28 % au maximum). Les meilleurs résultats ont été
obtenus en employant la solution saturée diluée de 4 à 8 fois ; 2'" de cette
solution étaient ajoutés au même volume d'eau de mer contenant les œufs.
La durée d'action est sans influence, ce qui semble indiquer une action
chimique immédiate. Le traitement hypertonique ultérieur améliore légère-
ment les résultats. La membrane formée a im aspect absolument normal
et est très visible, contrairement à ce; qu'observe Lœb dans son traitement
par les acides gras. En présence d'un excès d'iode, les œufs deviennent
clairs, mais ce ne sont pas des « œufs-fantômes » : leur aspect est dû à une
précipitation du pigment qui s'accumule en un point oîi il forme une tache
foncée. — M. Goldsmith.
Morris (Margaret). — Etude ci/lologique de la parthénogenèse artifi-
cielle chez Cumingia. — Les œufs du mollusque Ciimingia peuvent être in-
cités au développement parthénogénétique par simjale échauffement entre
32° et 37'^ C, suivi d'un traitement hypertonique. L'optimum correspond à
32^ C. pendant une heure. L'optimum pour l'obtention des globules polaires
(condition fâcheuse pour la parthénogenèse) est 37° C. pendant 1 1/2 mi-
nutes. Les œ'ufs n'ayant pas formé de dobules polaires donnent des larves
normales ; ceux ayant formé ces globules subissent au plus un commence-
mentde segmentation. Chez ceux qui se développent sans globules polaires,
le noyau se divise avec un fuseau, mais les deux demi-noyaux se refusion-
nent. Les chromosomes dans ce cas sont au nombre de 50 à 60 au lieu de
36, nombre normal. Même processus pour le 2^ globule polaire : division
suivie d'une fusion. Très peu des œ^ufs ayant expulsé un globule polaire se
divisent; ceux ayant expulsé les deux globules polaires peuvent subir une
ou deux divisions, avec IS chromosomes, c'est-à-dire le nombre haploïde.
— Y. Delage.
y; Alternance de la, parthénogenèse et de l'amphimixie. Parthénogenèse
naturelle.
Ernst (A.). — Production expérimentale delà parthénogenèse héréditaire.
42 I/AXNEE BIOLOGIQUE.
i'.ommunicalion préliminaire. — Après avoir cx])Osé les difficultés qui s'op-
posent à la réalisation de la parthénogenèse expérimentale chez les plantes
et avoir discuté entre autres les chances de la méthode des injections pra-
tiquée par Mac Dougal, l'auteur expose les résultats des recherches qu'il a
entreprises en vue d'élucider les si intéressants modes de reproduction de
Chara crinita. Ces recherches ont été faites sur du matériel provenant de
diverses localités et notamment des environs de Budapest. Il s'est trouvé
que la parthénogenèse qui, depuis les recherches d'ALEXANDRE Braun (1856)
a fait la réputation de cette fameuse espèce, n'est au fond pas la parthéno-
genèse du tout, mais constitue un cas d'apogamie ovogène (parthénogenèse
somatique, selon la terminologie de Winrler). E. est persuadé que les Chara
crinila des diverses localités présentent des constitutions génératives très
différentes. Dans la grande majorité des cas il s'agirait d'individus à con-
stitution diploïde (races « parthénogénétiques ■> ) ; dans quelques localités la
continuation de l'espèce est assurée par des plantes mâles et femelles à con-
stitution haploïde et dans d'autres cas encore, comme aux environs de Buda-
pest, par exemple, les individus haploïdes et diploïdes se rencontrent pêle-
mêle. Cela engage à ne pas voir dans le mode de reproduction des races
soi-disant parthénogénétiques (en réalité apogamiques) une sorte d'adapta-
tion forcée causée par l'absence de mâles disparus à la suite de mauvaises
conditions climatiques. Le fait que dans une même localité des individus
sexués à cgnstitution haploïde se rencontrent simultanément avec des indi-
vidus apogamiques à constitution diploïde fait penser qu'au contraire la
parthénogenèse est le résultat d'un changement constitutionnel brusque.
Les conditions de ce changement doivent pouvoir être reproduites par la
voie expérimentale et E. pense, en effet, arriver par cette voie à obtenir des
générations parthénogénétiques (apogamiques) de Chara crinita. Il admet
que les races parthénogénétiques de cette plante, qui se font particulière-
ment remarquer par un polymorphisme très prononcé, sont le produit d'un
croisement entre des individus de Chara crinila haploïdes et certaines autres
espèces de Chara. La parthénogenèse devrait, par conséquent, être consi-
dérée dans ce cas comme étant un phénomène d'hybridation que l'auteur
espère réaliser dans ses cultures [XVI. c, 3]. — J. Stroiil.
Foucher (G.). — Sur l'apparition du Carausixs 7norosus çS ^> sa longé-
vité. — Chez cette espèce d'Orthoptère la parthénogenèse est la règle et la
présence d'un mâle éventuel a été très rarement constatée. Pour vérifier
une induction légitime fondée sur les expériences de M"<^ Elkino au Labo-
ratoire de Lausanne, l'auteur prit 4 femelles normales et les soumit à un
jeûne presque complet; elles produisirent néanmoins de nombreux œufs
l)arthénogénétiques qui évoluèrent en autant de femelles, sauf un qui, bien
que non différent d'aspect pendant les phases larvaires, devint un très beau
mâle qui vécut 7 mois, féconda deux générations de femelles et succomba
peut-être en partie par protection insuffisante contre la froidure de l'hiver.
Les œufs fécondés issus de ces femelles donnèrent naissance à des femelles
parthénogénétiques. Un autre mâle né dans des conditions expérimentales
analogues, âgé actuellement de plus de 2 mois, est encore en pleine santé.
Cette longévité remar(iuable est à noter, mais la fiuestion de savoir si la
pénurie alimentaire des mères est un facteur de la production des mâles
reste à élucider. — V. Délace.
a Lécaillon (A.). — Sur la siffnifîcation des chan;/ei/)enls île couleur
dans les œufs non fécondés des liomhi/x mori. — Les (Eufs des femelles
m. - LA PARTI IKNOGENKSE 4!?
vierires subissent en lirancié Jjartie les changements de couleur caractéris-
tiques (les œufs fécondés (du jaune au rougeiUre et du rougèâtre au gris).
Mais le plus grand nombre ne subit ces modifications que d'une manière
plus ou moins incomplète et un petit nonibn» seulement les parcourt jus-
qu'au bout. Ces changements de couleur marchent de i)air avec le déve-
loppement (parthénogénétiquc) dont ils sont l'indice. Aussi voit-on un petit
nombre seulement aboutir à l'éclosion de larves parfaites, tandis que les
aiitros s'arrêtent à des stades \)\ns ou moins avancés du développement. —
L'auteur a obtenu des résultats analogues chez d'autres espèces. — Y. De-
I.AdE.
//) Lécaillon (A.). — Sur la Inokxjie des chenilles et des papillons de
/!iiml>)/x )nori ayant une orir/ine parthénof/niélique. — Des œufs parthé-
nogénl^tiques obtenus dans l'expérience suivante, un donna un mâle nain
et les trois autres deux mâles normaux et une femelle normale. La seule
différence constatée étant un léger retard dans l'accroissement de la che-
nille et une durée un peu plus grande de la nynipliose. Les deux mâles
parthénogénétiques normaux accouplés à des femelles issues d'œufs fécon-
dés donnèrent de nombreux œufs normaux. La femelle parthénogénétique,
d'abord séparée des mâles, donna des œ-ufs parthénogénétiques normaux
qui ne montrèrent pas une aptitude particulière à achever un développe-
ment parthénogénétique. Accouplée ensuite à un mâle ordinaire, elle donna
des œufs ne se distinguant en rien de ceux des femelles issues de féconda-
tion. — Y. Delage.
Feytaud (J.t. — Sur la reproduction pari hrnogéné tique de l'tHiorhynque
sifloné (Uthior/ii/nchus sulcatus lah). — Parthénogenèse naturelle constatée
chez ces parasites de la vigne comme chez les autres espèces du même
genre. Bien que les mâles n'aient pas été rencontrés, leur production à
de rares intervalles est probable et .sans doute s'agit-il là d'une parthénoge-
nèse sporadique cyclique. — Y. Delage.
CHAPITRE IV
lia reproiluclion asexuée
Beauverie (I.). — Quelques propriétés des nscospoi'es de levures. Technique
pour leur di/férenciatiou. (C. R. Soc. Biol., LXXX, 5-7.)
[Les spores d'un certain nombre
de Saccharomi/ces jouissent d'une très forte propriété d'acido-résistance,
f|ue Ton peut utiliser dans la technique de leur coloration. — M. Gard.
Crozier ("W. J.). — Multiplicution by fission in Holollmrians. (Amer. Na-
tur.. Ll, 5r.0-5r>6.)
[Holoiltufia surinamorensis se multiplie normalement à l'état adulte, en se
coupant en deux ; chaque moitié régénère ce qui lui manque. Hololhuria
captiva se divise aussi, mais seulement à l'état très jeune. — L, Cuénot.
Korschelt (E.). — Zum Wesen der ungesc/dechtlic/ier Forlpftanzung nebst
Bemerkuiigen iïber ihre Biziehungen zur geschlechlichen Fortpflanzum/.
(Zeitschr. wissensch. Zool., CXVII, 361-459, 25 fig.) [44
a) Moreau (F. et M™<ï). — L'évolution nucléaire chez V Endophyllum sem-
pervivi Lév. (Bull. Soc. Myc. de Fr., XXXIII, 71-72.) [45
b) L'écidiospore de V Endophyllum Euphorbiœ ^silvaticœ (D. C.) Winter
est-elle le siège d'une karyitgamie? [45
Sélys-Longchamps (Marc dei. — Sur le bourgeonnement despolystyélinés
Stolonica et Heterocarpa, avec quelques notes sur l'anaiomie de ces deux
genres. (Bull. Se. Fr. Belg., L, fasc. 3, 171-27C), 23 fig., 5 pi.) [45
Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. I, «, k; V, ;3.
Korschelt (E.). — De la nature de la reproduction asexuée et de ses rap-
ports avec la reproduction sexuelle. — Diverses études récentes, de Deegener.
de MoRGULis, de Braem et d'autres, engagent l'auteur à compléter par les
réflexions contenues dans le présent mémoire l'exposé qu'il avait donné en
1910 sur la nature de la reproduction asexuée dans un chapitre spécial du
traité d'emi)ryologie comparée de Korschelt et Heider. A rencontre de
Seeliger, de Morgan et de Przibrvm, il est partisan de l'opinion de ceux
qui voient des rapports étroits entre les processus de division et la faculté
(le régénération. 11 donne un exposé critique des rapports entre la reproduc-
tion sexuelle et asexuée chez les hydres, du bourgeonnement, de la forma-
IV. — LA REPRODUCTION ASEXli:!-;. 4L>
tion des statoblastes. des gemmules, de la division à des stades très jeunes
igamétog-onie) etc. Puis il' analyse les conditions favorables que des enve-
loppes protectrices telles que des kystes fournissent à la reproduction
asexuée: il considère de même l'effet favorisant du parasitisme, de la vie
sessile etc. Pour ce qui est de la réapparition des cellules germinales au
l)OUt d'une série de générations asexuées, il admet la possibilité que le
plasma germinatif — pendant les générations asexuées qui précèdent — se
trouvait dispersé dans l'ensemble des cellules du corps. Ensuite K. attire
l'attention sur le fait du manque presque total de la reproduction asexuée
cbez les animaux terrestres. Il est vrai qu'il s'agit là d'organismes dont les
ascendants aquatiques déj;nnématodes, birudinées, mollusques, artbropodes,
vertébrés etc.) ne possédaient pas cette faculté non plus. Eu général, la vie
aquatique semble particulièrement favorable aux manifestations de la repro-
duction asexuée, et cela en raison des conditions spéciales de nutrition, de
locomotion, de propagation, de protection qu'elle fournit. Mais il faut ad-
mettre que si les ascendants des animaux terrestres n'avaient pas les fa-
cultés nécessaires à l'apparition de la reproduction asexuée, ils en avaient,
en échange, d'autres qui précisément leur ont permis (ou facilité) le pas-
sage à la vie terrestre [X"VII, o]. — J. Strohl.
Selys-L.ongchamps(M. de). — Le bourgeonne)7ienf des polystiélinés Slolo-
nica et Hetorocarpa. — De la ressemblance entre les bourgeons et les
individus ayant subi Téviscération et aptes à régénérer l'auteur conclut que
ces deux processus doivent dériver l'un de l'autre et, d'accord avec Caul-
LERv, se fondant sur la plus grande généralité de processus de la régéné-
ration, estime que cette dernière est le processus ancestral dont le prem.ier
est dérivé ['VIlj. — Y. Delagk.
a) Moreau (F. et M^M. — L'évolution nucléaire chez l' Endophyllum
sempervivi Lév. (Analysé avec le suivant.)
fj) — Vécidiospore de V Endophyllum Eiiphorbiw sUvatice {D. C.) Winter
est-elle le siège d'une karyogamie ? — L'écidiospore des Urédinées du genre
Endophyllum germe en un promycélium comme une téleutospore. Or, une
téleutospore est le siège d'une fusion nucléaire ; ce phénomène a-t-il lieu
dans l'écidiospore des Endophyllum ? La réponse varie avec les espèces :
une karyogamie a lieu dans V Endophyllum sempervivi; elle fait totalement
défaut chez YEuphorbiœ silvaticœ. — F. Moreau.
CHAPITRE V
Li'ontosrenese
Allen (BennetM.). — The rcsults of tfiyroid removal in the larvae of liana
/jipicns. iJourn. Exper. Zool., XXI\', 499-517, 8 fig., 1 pi.) [6
Brachet (A.). — L'o:'itf et. les facteurs de l'Ontogenèse. (Paris, 0. Doin, En-
cyclopédie scientifique, 379 pp.) [61
Bryan (Grfeorge S.). — The orchegonium of Cal/tarinea anguslata Brid.
[Atrichum angustatum) (Bot. Gazette. LXIV, 1-20, 8 pi., 1 fig.)
[Etude très détaillée
du développement de l'archégone de Calharinea angtistata. — P. Guérin.
Castellaneta (V.). — La proiiiorphologie de l'œuf et les modernes doctrines
préformisles. (Riv. di Se. naturali « Xatura », Mil; Arcli. Ital. BioL, LXVI,
Fasc. I, 104-105.) [50
Charlton (Harry H.l. — The fate of the unfertilized egy in the ivhite
moHse. (Biol. Bull., XXXIII, 321-331, 4 pi.) ■ [61
Charrier iH.). — Sur F existence de phénomènes de « différenciation muscu-
laire » pendant la transformation de la Nereis fncata Sav. en Heterone-
reis. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 878-879.) [61
Cockerell (T. D. A.). — Adiilt characters in Sunflower scedlings. (Journ.
of Hered., Vlll, uug., :501-362, 1 fig.) [54.
Conklin (Edwin G.). — Effets of centrifugal force on the structure and
development of the eggs of Crepidula. (Journ. Exper. Zool., XXII, 312-
317, 124 fig.) , [50
Danchakoff ( Verai. — Differentiation bg ségrégation and environment in
the dcveloping organism. (Amer. Natur., LI, 419-428.) [65
Delsman (H. C). — On the relation of the fîrst three cleavage planes to the
jirincipal a.ces in the embrgo of Hana fusca Rosel. iKoninkl. Akad. van
Wetensch. Amsterdam, Proceedings, XIX, N° 3, 498-512, 1916.) [51
Dendy (Arthur). — The rhessman spicule of the genus Latrunculia; a
studg in the origin of spécifie characters. (Journ. Quekett microsc. club,
XIII, Prcsidential adress, 16 pp., 3 pi.) [67
Dendy (Arthur) and Nicholson ij. "W.). — On the inffue7ice of vibration
upon the fjrms of certain Sponge Spicules. (Roy. Soc. Prpceed., B 622,
573.) [Analysé avec le précédent.
V. -- ONTOGENESE. 47
Dimpker (Anna Maria). — Die Eifiirchung ron lli'rpobdelln atoitiarid
Caréna {Xephilis vuhjaris Mocf/. Tand). (Zool. Jalirb. (Abt. Anat.), XL, 24')-
290, 3pl., 6fig.) [52
Dunn (Grâce A.). — Developmen/ of Damontia filiformis. (Bot. Gazette,
LXIU, 425-457, 4 pL. 7 fig.)
[Algue rouge largement répandue dans les zones tempérées. Formation
des spennaties, développement des branches carpogoniales. des cellules
auxiliaires et du cystocarpe. La mitose a été plus particulièrement suivie
dans les cellules auxiliaires et dans les branches carpogoniales. — P. Guérin.
Dupler (A. "W.). — T/tf gametop/ij/fes of Ta.rus canadensis Marsh. (Bot.
Gazette, LXIV, 115-136, 4 pi.)
[Le développement des gamétophytes mâle et femelle est analogue, dans
l'ensemble, à celui que Ton observe chez le Taxus haccata L. — - P. Guérin.
Findeis (Marie). — Ueber dns Wac/isfum des Embryos im ausgosijeten Sa-
men vor der Keimung. (Sitzungsber. d. Akademie d. Wissen.schaften in
Wien. Abt. I, Bd. 126, p. 77-102.) [51»
Fitzpatrick (Harry M.). — The development of tlie ascocarp of Bhiziiia
undulala Fr. iBot. Gazette, LXIII, 282-296, 2 pi.)
[Dans l'ascocarpe, dont l'auteur étudie le développement, il existe des
sortes de paraphyses qui sont des tubes non cloisonnés, à parois épaisses,
traversant l'iiyménium et déchargeant, à leur extrémité, une sécrétion
brune, glutineuse. F. les désigne sous le nom de « setae ». — P. Guérin.
Giesenhagen (K.). — Entwickelungsgeschichle einer Milbengalle mi XepJiro-
lepis biseriata Schott. (Jahrbiicher f. wiss. Bot., LVIII, 66-103.) [58
Goldfarb (A. J.). — The sgmmetrg of grafted eggs in relation to gianl
larvae formation in Arbacia punctulata. (Biol. Bull., XXXIl, X^ 1,21-33,
16 pi.) , • [51
a)Harder R.). — Ueber die Beziehung des Lichtes zur Keimung von Cyano-
pliyceensporen. (Jahrb. f. wissensch. Bot., LVII, 237-291, 3 fîg.) ^68
b) — — Ueber die Beziehung der Keimung von Cyanopliyceensporen zinn
Lirht. (Ber. deutsch. bot. ges., XXXV, 58-64, 1 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Heinricher (E.). ^ Berichtigende Mitteilimg iiber die Keimungsbedingun-
gen der Samen von Arceuthobium Oxycedri (DC) M. Diel. (Ber. deutsch.
bot. Gesellsch., XXX\, 204-212.) [Sera analysé dans le prochain volume.
Hotson (J. "W.). — Xotes on bulbi ferons fiingi ivith a key la described
species. (Bot. Gazette, LXIV, 26.5, 3 pi., 6 fig.)
[L'auteur étudie le développement du bulbille et la germination de ce der-
nier chez plusieurs espèces du genre Papulospora. — P. Guérin.
Jacobsson-Stiasny (Emma;. — Frageri vergleichender Embryologie der
Pflanzen. I. Formenreihen mit sech.izehnkernigen Embryosacken. (Sitzungs-
ber. d. Akademie d. Wissenschaften in Wien, Abt. I, CXXV, 593-732,
1916.) [60
Kinzel ("Wilhelm). — Teleogie der Wirkungen von Frosl, Dunkelheitjind
Licht auf die Keimung der Samen. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 581-
585.) [Sera analysé dans le prochain volume.
Klebs (Georg). — Ueber das Verhâltniss von Wachstum tind Buhe bei den
Pflanzen. (Biol. Centralbl., XXXVII, 373-415.) [68
48 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
u) Lecomte du Noûy (M. P.). — Recherches expérimenlales et application
* des méthodes de mesure et de calcul à un phénomène biologique : la cica-
■ irisation. (Thèse Fac. Se. Paris, 40 pp., graphiques.) , [56
b) Du rôle relatif de la surface et du périmètre dans le phénomène de
cicatrisation des plaies en surface et de la formule qui les interprète. (C.
R. Ac. Se, CLXIV, 63-04.) [56
a) Lesage (Pierre). — Germination des graines de Lepidium sativum dans
les solutions d'é/ectroli/tes: (C. R. Ac. Se, CLXIV, 119-121.) [Dans cer-
taines solutions salines, la force osmotique joue un rôle important au
début de la germination des graines de Lepidium sativum. — M. Gard
b) — — Germination des graines dans les solutions salines. (C. R. Ac. Se,
LXIV, 639-641.) [Ces nouvelles recherches, effectuées avec 5 espèces
nouvelles, montrent encore que les débuts de la germination sont sous la
dépendance immédiate de la force osmotique des solutions. — M. Gard.
liinsbauer (K.). — Veber regenerative Missbildungen an Blilten-Knpfchen.
(Ber. deutsch. bot. Ges., 620-626, 2tig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
a) Loeb (Léo). — The expérimental production of hypotypical ovaries
through underifeedinq. A cont7nlmtion to Ihe anah/sis of sterility. (Biol.
Bull., XXXIII, 91-115.) ' [Voir'ch. XIV
b) — — The concrescence of follicles in Ihe hypotypical ovary. (Biol.
Bull., XXXIII, 187-195.) ' [Voir ch. XIV
■Longe (B.). -— Bicerche su la poliembrionia. (Ann. di Bot., XIV, 451 -162,
1 fig.) [59
Lund (E. J.). — lieversibiiiti/ of inorphoqenilic processes in Nursaria.
(Journ. Exper. ZooL, XXIV, ï-19, 6 pi.) ' [60
Mac Dougal (D. T.) and Spoehr (H. A.). — Growlh and Imbibilion. (Proc.
Americ. philosoph. Soc. Philadelphia, LVI, 289-352, 13 tig.) [55
a) Maquenne (L.) et Demoussy (E.). — Influence de Veau et des matières
minérales sur la germination des pois. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 979.) [69
b) — Influence des matières minérales sur la germination des pois.
(C. R. Ac. Se. CLXV, 45.) [69
Massart (Jean). — Pourquoi les qraines ne germent pas dans les fruits
charnus? (Bull. Scient. Fr. Belg.,'L, fasc. 3, 167-169.) [68
Me Nair (A.. D.). — B'oilinq biiffalo clover Seed. (Science. 2 mars,
220.) ' _ [68
Molliard (Marin). — Production artificielle d'une qallc. (C. R. Ac. Se,
CLXV, 160.) ' [59
Mottram (J. G.) and Sidney Russ. — Ohservalinns and experiments on the
susceplibililq and immunitq of Rats towards Jensen's pal Sarcoma. (Roy.
Soc. Proceed., B 62:5, 1.) ' [57
Moullin (C. Mansell). — The biology of tumours. (London, H. K. Lewis
and C", 55 pp., 1916.) [57
a) Przibram (Hans). — \] arhstumsmessungen an Sphodromanlis bioculata
Burm. III. Lange regenerierender nnd normaler Schreilbeine. {Zuglcich
Aufzucht der Goltesanbeterinnen. III. Mitteil.). (Arch. Entw. Mechan.
XLIII, 1-19, 1 pi.) [55
V. — ONTOGENKSE. 49
b) — — Tcmpi'rahn'quolienlen fur Lebenserscluùmingen der Sphndromanlis
biocuinta. {Zugleich Au/'znchl der (iottesnnbeterinnen. VIII. Mitleil.)
(Archiv Entw. Mech. XLIII, 28-36.) ' [55
Sa-wyerCW. H.). — Dcvelopmoit of snme speciss of Pholiola. (Bot. Gazette,
LXIV, 206-220, 5 pi.) [Etude du
développement des Pholiota sqiiarrosa, flammans et adiposa. — P. Guérin.
Schaxel (J.). — Zellen iitid Plasinodien. Eiiie kritische Stxdic. (Zool. Jahrb.
(Abt. Anat.) XL, 341-382, 14 fig.) [51
Sierp (Hermann). — febcr dcn Einfîuss des Lichis aiifdaii Wdchstum der
P/îanzen (Ber. Deutscli. bot. Ges., XXV, 8-20).
[Sera analysé dans le prochain volume.
Smith (Clayton O.)- — Comiiaralive résistance of Prrmus to crown gall.
(Amer. Natur., LI, 47 60.) [Ces tumeurs du collet sont une réac-
tion à la présence de Baclerium inmefariens ; S. essaie la résistance d!un
grand nombre d'espèces et de variétés de Prunus, en les inoculant avec
une aiguille. Deux variétés de P. cerasifera diffèrent profondément (7 %
de réussites à 100 %); pumila est absolument réfractaire. — L. Cuénot.
a) Smith (Erwin F.). — Cliemically indiiced crowngall. (Proceed. Nat.
Acad. Se. Etats-Unis, III, avril, 312-314.) [57
II) Mechanism of overgroivth in Plants. (Proceed. Amer. Philos. Soc,
LVI, No 6, 437-444.) ' [58
a) Swingle ^W. "W".). — The accélération of melamorphosis in frog larvae
hg thyroid feeding, and the effects upon the alimentary tract and sex
glands. (Journ. Exper. Zool., XXIV, .521-543, 14 fig.) " [67
c) Expcrimenls with feedinr/ tkymtis glands to frog larvae. (Biol. Bull ,
XXXIII, 116-133.) ' ■ [67
l>) The effect of inanition upon the development of the germ glands of
gerrn cells of frog larvae. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 545-565, 14 fig.)
- [67
Terry (George S.). — Effects of the extirpation of the tliyroid gland upon
ossification in Rana pipiens. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 567-580, 2%.,
3 pi.) [66
Souèges (R.). — Embryogénie des Alismacêes. Développement du proem-
bryon chez le Sagittaria sagittœfolia L. (C. R. Ac. Se, CLXV, 715-717.)
[Les premières étapes de l'embryogenèse sont les
mêmes chez les Monocotylédones et chez les Dicotylédones. — M. Gard.
Stark (Peter). -^ Ueber den Einfluss von Kontaktreizen und mechanischem,
Reihen duf das Wachstum. und den Turqeszenzzustand von Keimslenqeln.
(Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 266-291, 3 fig.).
[Sera analysé dans le prochain volume.
Studnicka (F. K.). — Ueber die Histogenèse der Schmelzschicht der SiUi-
getierziihne. (Anat. Anz., L, 18 pp., 10 fig.) [.52
Fischler'(G.). — Ueber die Entwickelung und phylogenetische Bedeutung des
Embryosacks von Lythrum Salicaria. (Ber. deutsch. bot. Ges., 2.33-246. 1 pl.j.
[Seraanalysé dans le prochain volume.
Vincens (Fr.). — Recherches organogéniques sur quelques Ilypocréales.
(Thèse de la Faculté des se. de Paris. 170 pp., 71 fig., 3 pi.)
[Cité à titre bibliographique. — F. Pechoutre.
Voir pour les renvois à ce chapitre ; II, 1°, y, XIV, l\ y et s.
l'année niOLOGIQUE, xxu. 1917. 4
50 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Isotropie (le l'œuf fccoiidi' : spécificité cellulaire.
Castellaneta (V.). — L(( PmniQrphologie de l'œuf et les modernes dor-
IrincK prcformistes. — Isotropie et anisotropie ne sont })as chez l'œuf des
conditions opposées et inconciliables. Le cytoplasme ovulaire est originaire-
ment isotrope. II peut s'établir par dilïerenciation progressive une anisotropie
plus ou moins accentuée. Cette dilïerenciation serait, conformément aux
vues de certains épigénistes, un fait de condensation du développement, une
apparition plus précoce de la dilïerenciation ontogénique ultérieure. — \.
Delage.
. \
Conklin (Edw^in G.). — Effets de ta force centrifuge sur la structure et le
dévelo])j)enienl de Crcpid\da [I, 1° a]. — L'auteur a choisi Crepiduhi moins
parce qu'il connaît très bien ce mollusque (jue parce que le vitellus est très
abondant. Une centrifugation énergique, d'environ 600 fois la force de la
pesanteur, de l'œuf fécondé, mais non segmenté, rassemble le vitellus à un pôle
et le jirotoplasma à l'autre, tandis que le noyau et la centrosphère restent
entre les deux. Ces trois jjarties sont entre elles comme 49, 14 et L Malgré ce
grand trouble dans la répartition des substances, le développement se poursuit
normalement. Cela tient à ce ([ue les parties essentielles, noyau et centro-
sphère, sont entourées d'une mince couche de spongioplasme qui se relie par
des filaments tendus à travers l'œuf à une couche périphérique de cette
même substance. Celle-ci étant élastique, extensible et contractile, semble
céder, mais dès que la force centrifuge a cessé d'agir, elle ramène les par-
ties essentielles à leur place normale. Ce spongioplasme constitue la sub-
stance achromatique de laquelle se formeront le fuseau et les filaments des
asters. Elle forme un réseau dans iCs mailles duquel circulent le protoj)lasma
amorphe, les mitochondrics et les éléments du vitellus. Par là s'explique
cette apparente plasticité des substances de l'œuf et l'immutabilité de son
évolution. Dans la formation du premier globule polaire, le fuseau est attaché
par un de ses pôles au pôle animal de l'œuf; il reste très court, et c'est pour
cela que le plan de division sépare de l'a'uf un minime globule polaire. Si
la centrifugation accumule le vitellus dans la région du fuseau de matura-
tion, la masse du vitellus distend le fuseau, l'allonge, et, comme le plan de
séparation continue à passer, par l'équateur du fuseau, il sépare un globule
polaire géant; mais celui-ci n'est pas fécondé parce que l'œuf a déjà été
fécondé et a formé une membrane interdisant l'accès à de nouveaux sper-
matozoïdes. Aussi ce globule géant ne se développe pas. Si la centrifugation
accumule le vitellus au pôle aninuil avant «jue le fuseau se soit Ijxé à la
périphérie, celui-ci est refoulé sur un autre point dx^ la surface et les glo-
bules ])olaires se forment en tout autre point que le pôle animal, mais après
cessation de la centrifugation les parties reprennent leur place noi-male et
l'évolution normale se poursuit. Ainsi, le pôle de maturation ne détermine
ni le pôle animal ni le pôle ectodermique de l'embryon. Si la centrifugation
a lieu pendant le clivage, tout le vitellus peut s'accumulei' dans une des
(rellules, et tout le protoplasme dans l'autre. Ou bien, par suite du déplace-
ment du fuseau, le premier ou le second clivage i)eut être équatorial au
lieu d'être méridien, et cependant dans l'un comme dans l'autre car, les
quatre cellules formées n'en sont pas moins des macromères qui formeront
les micromères à la manière habituelle à la division suivante. Si les quatre
premiers micromères sont forcés par là à se produire loin du pôle animal,
les 4 suivants s'en rapprochent. La différenciation des cellules-tilles ne dé-
pend pas de la différenciation de leurs centrosomes ou de leur noyau, car les
V. - ONTOGENKSE. .-,1
fuseaux pcMiviMit être déplacés sans que la différenciation soit modifiée; elle
ne dépend pas non plus de la séiiré^^-ation de parties mobiles du cytoplasme
ou du vitellus dans l'une ou l'autre cellule, car cette se^-ré;;ation peut être
inversée sans changer la différenciation. Elle ne dépend pas non plus en-
tièrement de la position de la figui-e mitotique et du plan de clivage par
rapport aux axes, car ceux-ci peuvent être déplacés, comme (piand le pre-
mier ou le second clivage est é(|uatorial, sans que le cours normal de la
difféi'enciation soit changé, après que la centrifugation a cessé. Ces déplace-
ments peuvent être des facteurs secondaires de'la différenciation, mais ie
facteur, essentiel est le spongioplasme, lequel reprend sa jjosition primitive
après la C(>ntrifugation. Ce spongioplasme diffère prohabh^ment dans sa
structure dans les différents points de l'œuf et aux différents stades du
développement. — Y. Delage.
Goldfarb (A. J.). — L'f si/mètiu'e des uvifs f'iisùmnrs H la formation dca
larres (ji-antcs cliez V Arlxicia punrtulata. — L'auteur a repris les expériences
de Dkiescii, HoVERi, ni: Haiin et les siennes propres sur les conditions détermi-
nantes de la formation de larves géantes. On sait que, d'après IJovehi et de
Haiin, pour que deux ceufs puissent se fusioiuieret former une larve uni(|ue.
il faut que leurs axes soient parallèles et symétriques, comme ceux des deux
premiers blastomères. L(\s expériences de l'auteur ne confirment pas cette
■opinion. Des pluteus géants ont pu être obtenus aux dépens de blastulas et
de gastulas dont les axes formaient entre eux des angles divers : dans certains
cas, par une rotation ultérieure, ces axes devenaient bien parallèles, mais il
en résultait deux larves et non une seule, comme on aurait pu s'y attendre.
Les conditions déterminantes sont : 1" le .stade auquel la fusion a lieu, 2" la
taille relative des deux membres de la paire. Plus la fusion est précoce, plus
elle est complète et plus la formation d'une larve géante est probable ; d'au-
tre part, une certaine différence de taille, de vigueur ou de degi-é dé diffé-
renciation entre les deux membres est nécessaire. L'un des deux se développe
alors normalement, tandis que l'autre subit un arrêt et ses cellules sont
absorbées par son conjoint, dont certains organes s'accroissent avec leurs
concours (cellules mésenchymat(>uses allant former le squelette géant ou
des spicules accessoires). — M. (Ioldsmith.
Delsman (H. C). — Ha pporls entre les plans de clivage et les axes de l'em-
bryon de liana fusca. — Chez //. fusca les i)lans des deu.x premières divisions,
de Vœnt ne correspondent pas aux plans principaux, sagittal et frontal, de
l'embryon, mais la ligne d'intersection de ces deux plans correspond à l'axe
longitudinal de l'embryon. Il en est de même pour le troisième })lan de cli-
vage qui ne correspond qu'approximativement au plan de séparation de la
tête et du tronc. Chez l{. esculeuttr, les i)hénomênes .sont les mêmes et la
plus grande abondance du vitellus nutritif ne détermine pas, comme on le
voit chez les Annélides, un déplacement du plan transversal pour agrandir
les cellules postérieures aux dépens des cellules apicalcs. -- Y. Délace et
M. GOI.DSMITII.
>j Jh'f/ereuriation anatoniir/ue et his/olo;/ique : proeessus (jènèraux.
Schaxel (I.^. — Cellules el plasmodes. l'ne étude critiffue. — Dans diverses
l)nl)lications récentes E. Hoiii.e (J'JU, llUC)) s'est fait l'interprète d'opinicms
qui tendent à réduire l'importance généralement attribuée aux cellules dans
les processus de l'ontogenèse et de la différenciation des tissus. La diff'éren-
52 L'AXXÉE BIOLOGIQUE.
dation histologique a lieu, selon lui, chez les métazoaires aussi bien que
chez les protozoaires, dans une masse plasmatique uniforme. Les tissus
seraient le produit de plasmodes riiultinucléaifes et leur différenciation serait
le résultat des diverses fonctions du plasma. Cette différenciation ne serait,
par conséquent, pas le produit des cellules, les cellules au contraire seraient
une conséquence seulement de la différenciation histologique. En raison de
l'importance d'une pareille interprétation pour l'ensemble de nos conceptions
(lu mécanisme de rontogénèse. S. s'attache à la réfuter énergiquement, en
démontrant le manque de' toute méthode et d'esprit de suite dans les consi-
dérations de RoiiDE auquel il reproche, d'ailleurs, aussi des erreurs de fait.
A son tour, S. passe en revue le mécanisme de la segmentation ainsi que '
la différenciation chez les métazoaires, en prenant entre autres pour base ses
propres recherches sur ce sujet. Il analyse ainsi méthodiquement les fac-
teurs de l'ontogenèse, discute le rôle des noyaux au cours des processus de
différenciation, cherche à établir les rapports véritables entre le fonctionne-
ment et la différenciation des tissus et trace les limites de comparaison entre
les protozoaires et les métazoaires. Une différence essentielle entre l'orga-
nisation uni- et multicellulaire semble résider dans le fait que la cellule des
protozoaires peut donner naissance à diverses structures organoïdes sans que
cette cellule perde pour cela sa faculté de division et ses capacités forma-
trices. — J.__ Stroul.
Dimpker (Anna Maria). — La segmentation de l'œuf chez Herpobdella
ntomaria Caréna (Nephelis vulgaris Mocq. Tend.). — A la suite des consta-
tions faites par Schleip (1914) au sujet de la segmentation de l'œuf de Ch]t-
sma, D. a repris les recherches de Sukatschoff (1903) sur la segmentation de
Vctixxî di herpobdella, chez lequel les processus sont assez différents sur cer-
tains points de ceux réalisés chez Clepsina. Considérés au point de vue du
mode de segmentation de leurs œufs, les groupes des Ehynchobdéllides
(Clepsina) et des Gnathobdelides (//^erjoo6f/e^/a) semblent tous les deux dériver
d'un type ancestral voisin des Polychètes et qui avait la tendance à aban-
donner la segmentation en spirale et à arrêter le développement du micro -
mère entodermique 4 D au profit des éléments du mésoderme. Cette der-
nière tendance, particulièrement marquée chez \efi Clepsina, constituerait une
adaptation au manque d'un stade larvaire et au besoin, par conséquent très
précoce, d'éléments mésodermiques. Il s'agirait donc d'un phénomène d'a-
daptation et, en effet, chez Herpobdella, qui traverse un stade larvaire, la
formation précoce du mésoderme fait défaut. En revanche, la tendance à
abandonner la segmentation en spirale est très prononcée chez cette forme,
et cela encore pour des causes d'adaptation, l'enibryon étant tenu à déve-
lopper très tôt ses fonctions de nutrition en raison du manque de vitellus.
Il se pourrait fort bien que le fait de devoir si tôt faire fonction d'entoderme
soit cause que les macromères 1 A, 1 B et 2 C aient perdu leur faculté de
division. — L'ensemble des constatations qu'elle a pu faire engage, d'autre
part. M"'^ D. à conclure que la vraie cause de l'apparition précoce d'un plan
de symétrie chez l'embryon à' Herpobdella doit être recherchée dans la
structure de l'œuf non segmenté |a|. — J. Strohl.
Studnicka (F. K.). — 5m?- l'histot/ènèse de. la couche d'émail dans les
dents de Mammifères. — La couche des améloblastes est appliquée tout
d'abord par sa. face interne contre la memhrana limilans qui la sépare de la
papille dentaire. Mais en certains points on peut voir que les cellules por-
tent sur leur face interne des bâtonnets protoplasmiques (1), dont l'extré-
V. - ONTOGENÈSE. « TjS
mité adhère ;l la membrane, ou bien même qui se continuent avec les
prolongements périphériques des odontoblastes, de sorte que de véritables
cytodesmes sont réalisés. Cependant S. ne peut affirmer la continuité des
prolongements des odontoblastes avec les bâtonnets des améloblastes. Les
améloblastes sont unis entre eux par des cytodesmes, particulièrement
nombreux et puissants au niveau de l'extrémité externe des cellules, et for-
mant là une membrane dense ; leurs extrémités internes sont réunies par
des « bandelettes cimentantes », qui paraissent, en se confondant entre elles,
barrer la surface des cellules par une membrane continue. C'est au-dessus
du niveau de ces bandelettes que le corps cellulaire s'élève en un dôme, qui
porte les bâtonnets protoplasmiques. La fibre axiale, signalée par les auteurs
dans Taxe du corps cellulaire, n'a pu être constatée.
En un point de la couche des améloblastes plus avancé en développement,
l'espace compris entre cette couche et la papille dentaire est devenu plus
large, les bâtonnets protoplasmiques sont plus visibles ; on les voit s'anas-
tomoser transversalement entre eux, en formant un réseau qui se présente
comme une membrane correspondant évidemment à la « membrane pré-
formative » des auteurs. C'est de cette membrane et non des corps des amé-
loblastes que part la formation de l'émail. Celui-ci n'est donc pas sans ana-
logie avec une couche cuticulaire ; l'émail est une sorte de « tissu cuticulaire
qui se forme sur la face inférieure de répithelium,aulieu que ce soit, comme
dans d'autres cas, sur la face externe ». Au début cette membrane est lisse
et unie, mais bientôt elle présente, partout où s'y attachent les bouquets des
bâtonnets protoplasmiques, des dépressions ou fossettes. Les bâtonnets pro-
toplasmiques des améloblastes représentent manifestement les < prolonge-
ments de Tomes » classiquement décrits, d'autant qu'on a reconnu déjà
(v. Ebner, Fischer) la constitution fibrillaire de ces prolongements, indice
de leur décomposition en bâtonnets.
Jusqu'ici toutes les parties de la couche des améloblastes étaient purernent
protoplasmatiques (ou exoplosmatiques). Dès maintenant les matériaux
inorganiques de construction de l'émail vont se déposer dans la membrane
préformative et dans des réseaux protoplasmatiques situés en arrière d'elle,
qui seront ainsi le substratum de la couche de préémail. A cet effet, la
cellule sécrète une substance organique adamantogène qui forme les gouttes
de sécrétion connues depuis Spee ; cette substance se dépose non seulement
dans le corps cellulaire, mais encore dans les espaces intercellulaires. C'est
aux dépens de cette substance adamantogène unie au protoplasma que se pro-
duisent des coupoles, surmontant chacune au-dessus du niveau de la mem-
brane préformative le corps d'un adamantoblaste, et c'est autour du faisceau de
bâtonnets protoplasmiques (prolongement de Tomes) que se déposent inces-
samment les produits de sécrétion adamantogènes. C'est de cette seule faron
qu'on peut s'expliquer l'état perforé, depuis longtemps connu, de la couche
de préémail, qui la fait ressembler à un gâteau de miel: elle apparaît en
effet creusée de nombreuses fossettes séparées par des cloisons de substance
brune et dure. Ces coupoles sont les ébauches des prismes de l'émail. En
s'entourant de la substance dure, calcaire, les coupoles prennent la forme
de sacs, qui en s'allongeant deviendront les prismes adamantins ; des ponts
protoplasmiques unissent ces sacs adamantins entre eux ainsi qu'à la couche
de prédentine en voie de formation (2). Comme du côté de la dentine les
sacs adamantins vont en s'effilant, les espaces qui les séparent sont remplis
par des coagulums sur la nature desquels l'auteur s'explique mal.
S. termine par diverses questions concernant la forme, la direction et la
structure des prismes de l'émail adulte. 11 y a dans cet émail, outre les
54 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
prismes et outre la substance cimentante interstitielle, des « couches de
fibrilles » et [des « bouquets de fibrilles » (Baedeker, Gottlieb). II considère
ces ft fibrilles de l'émail » comme des tonofibrilles destinées à consolider
l'émail et à assurer son union avec la dentine (3). S. cherche enfin à éclairer
par rhistogénèse le fait connu de la pénétration des fibres de Tomes de
l'ivoire jusque dans l'émail. Fischer l'a expliqué en admettant que les fibres
de Tomes de l'ivoire se continuent avec les bouquets de fibrilles de l'émail.
S. se contente de dire que, dès l'origine, les deux substances, émail et
ivoire, adhèrent l'une à l'autre (4).
[S. a ignoré une note, que j'ai fait paraître dans les Comptes rendus de
la Société de Biologie, où sont décrits les mêmes faits à peu près de la
même façon quoique avec une interprétation souvent différente. Cette note
était préliminaire d'un mémoire plus étendu, accompagné de figures, qui
devait être lu au Congrès de l'Association des Anatomistes à Genève le
2 août 1914. Je ne puis songer à comparer ici dans le détail les résultats de
S. avec les miens ; le lecteur que la question intéressé pourra faire lui-
même la comparaison. Je me bornerai aux quelques points que j'ai indi-
qués dans cette analyse par des numéros. — 1. Les bâtonnets protoplasmi-
ques de S. sont de véritables cils, dont j'ai vu les corpuscules basaux. Si S. a
reculé devant cette interprétation, que l'existence de corps l)asaux montre
exacte, c'est parce qu'il n'a pu, sous l'empire d'idées régnantes, se repré-
senter la face dentinienne des adamantoblastes comme une face libre de
cellules épiiliéliales, capable de différencier des cils ; elle est cependant bien
cette face libre. D'ailleurs ne le serait-elle morphologiquement pas, il de-
meure que tout protoplasme est susceptible de former des cils caractérisés au
contact d'un corps ou d'un tissu étranger. Du reste. S. reconnaît d'une autre
façon que la face dentinienne de l'adamantoblaste est une face libre, lorsqu'il
considère (avec raison), le prisme de l'émail qui la surmonte comme une for-
mation cuticulaire. — 2. Selon moi, les prismes adamantins sont formés autour
du faisceau de cils (prolongement de Tomes) qui surmonte chaque cellule; ce
faisceau sert de tige conductrice et régulatrice aux dépôts adamantins cal-
caires ; c'est le cadre de fermeture (ou bandelette cimentante) de plus en
plus surélevé et allongé à mesure de l'allongement du prisme de l'émail,
qui est le siège des dépôts adamantins et qui arrive à constituer pour chaque
prisme un étui dur entourant un axe protoplasmique mou. — 3. Ces
fibrilles sont manifestement les cils persistant à travers toute la cuticule
adamantine (ici comme dans la cupule terminale du labyrinthe). — 4. Selon
moi, les rapports de pénétration de l'émail et de l'ivoire sont encore bien plus
intimes; ils s'expliquent si bien par l'histogenèse, qu'un examen attentif de
ces rapports, dans les premières phases du développement, m'a amené à
admettre que la couche périphérique de l'ivoire définitif était due aux ada-
mantoblastes et était d'origine épithéliale. — Les mêmes obscurités peuvent
être relevées dans le mémoire de S. et dans ma note ; elles correspondent à
des points et à des moments où l'observation est particulièrement difficile
et qui devront être à nouveau étudiés.] — A. Prenant.
Cockerell (T. D. A). — Los caractères adultes datis les planlules du
soleil [XVII,^» a]. — Utilité de reconnaître dès l'âge de plantule les caractères
, de variété ([ui apparaîtront chez l'adulte, afin de pouvoir opérer une sélection
très précoce. Ces caractères de la plantule peuvent être d'ailleurs fort diffé-
rents de ceux que l'on recherchera cliez l'adulte, mais être en corrélation
étroite avec ceux-ci. — Y. Delaoe.
V. — ONTOGENESE. 55
a) Przibram (Hans). — Mensurt/tions de la croissance chez Sphodro-
inanlis bioculala. III. Luni/uctn- des pattes normales et des pattes en voie de
rè(jénèration (VII^ communication sur releva gr des Mantes prie-dieu). —
P. ;i mesuré — en partie sur des exuvies conservées — l'augmentation
en longueur du tibia normal des Mantes prie-dieu et a trouvé pour cette
augmentation une valeur moyenne qui est constante d'une mue à l'autre.
Cette augmentation est de beaucoup supérieure, par contre, pour l(>s tibias
'en état cïe régénération. Mais à chaque mue nouvelle rapprochant davan-
tage la patte en régénération de la grandeur absolue de la patte du côté
opposé, son coefticient de croissance diminue et devient finalement égal à
celui de la patte normale. La régénération apparaît bien ainsi comme étant
la suite d'un dérangement d'équilibre d'un état de croissance normale-
ment stationna ire [VII]. — J. Stroiil.
b) Przibram (Hans). — Les coefficients de la température pour divers
pliénumènes vitaux de Sphodromantis biocidata (VHP communication sur
Vrh'vaije des Mantes prie-dieu). — La possibilité de maintenir des Sphodro-
mantis à diverses températures constantes a engagé P. à refaire avec ces
insectes des expériences déjà faites autrefois à l'aide d'installations moins
parfaites. Il a pu constater ainsi que la rapidité du développement des œufs,
la rapidité de croissance d'une mue à l'autre et la rapidité du développement
total jusqu'à la 9<= mue étaient doublées à la suite d'une augmentation
de la température de 25 à 35 degrés. Cette rapidité du développement est
même six fois plus grande pour des cocons maintenus à 25 degrés vis-à-vis
d'autres élevés à 20 degrés. Des cocons conservés alternativement pendant
un jour chaque fois à une température de 35 degrés et de 25 degrés présen-
tent une rapidité de développement qui correspond à celle de cocons main-
tenus à 30 degrés. — J. Struhl.
MacDougal (D. T.) et Spoehr(H.). —Croissance et imbibitioti. — LdiCTois-
sance dune plante que l'on évalue par l'augmentation de son poids ou de
ses dimensions est avant tout un processus d'imbibition ou d'hydratation,
d'où la nécessité dans une étude de la croissance de déterminer les facteurs
capables d'influencer l'imbibition. 11 n'y a pas de raison de supposer que
l'absorption de l'eau par un mélange de substances colloïdales diffère de ce
qui se passe dans la cellule, celle-ci n'étant qu'une masse de substances
coUo'idales. M. D. et S. ont d'abord montré que les additions de bases et
d'acides diminuent grandement la turgescence de plaques d'agar et. à un
moindre degré, celle des tissus de l'O^i^/f^m. En fait, les tissus de l'O^mna'a
agissent plutôt comme des mélanges de gélatine et d'agar que comme la
gélatine ou l'agar. Ce résultat suggère que, en contraste avec les gels et les
sols de protéines, le point maximum de viscosité dans l'agar est le point
iso-électrique et que l'agar positif dû à l'addition d'acide ou l'agar négatif
dû à l'addition de base, montre une diminution de ce caractère. 11 serait
désirable de savoir si ce contraste entre les gels de protéines et les gels
d'hydrates de carbone est général. Dans une autre partie du travail, les
auteurs établissent que les hydrates de carbone amorphes forment une
partie importante du protoplasme végétal ; ce fait ne sera sans doute pas
accepté par de nombreux physiologistes. Ce travail éclaire la marche de
l'allongement dans les articles de ï Opuntia. Cet allongement se produit
principalement dans la première moitié de la journée ; la diminution du
volume, le ralentissement et l'arrêt de la croissance ont lieu dans la seconde
moitié de la journée. Chez ces plantes, à des températures basses et dans
56 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
l'obscurité, la respiration accumule des acides qui diminuent l'imbibition.
La destruction des acides inhibiteurs marche de pair avec la croissance,
c'est-à-dire qu'elle se produit du lever du soleil à midi. Le ralentissement
que l'on observe ensuite est du sans doute à une action empêchante des
produits de la respiration ou à la destruction d'une enzyme. Ainsi s'explique
ce fait anormal que, chez les Cactées, la transpiration est plus faible pen-
dant le jour ; c'est une conséquence des changements survenus dans l'aci-
dité. — F. PÉCHOUTRE.
a) Lecomte du Nouy (M. P.). — Application des méthodes de mesure
et de calcul à la cicatrisation. — Dans des expériences inédites commu-
niquées à l'auteur, Carrel a montré que la cicatrisation (plaies cutanées
chez les chiens) parcourt 3 phases : 1" quiescente, où rien ne s'observe, si-
non des phénomènes préparatoires; 2° phase de granulations, qui s'accom-.
pagne d'un très curieux phénomène de contraction ; 3<* phase d'épidermi-
saliou. La phase la plus curieuse est la seconde. Cette contraction a ses lois :
elle est maxima dans le sens de la plus grande longueur de la plaie ; par
suite de cela, une grande plaie se contracte plus que la petite et les plaies
rectangulaires ou trapézoïdales tendent à devenir carrées. Cependant cette
contraction a une limite et elle s'arrête quand l'écartement des bords atteint
10 à 15 millimètres, qui est la dimension optima pour l'épidermisation. Là
où l'épidermisation commence, elle inhibe la contraction. On peut arrêter
la contraction en un point donné en y logeant une greffe épithéliale.
L'auteur, à la suite de Carrel, retrouve ces caractères chez l'iiomme.
11 constate que la vitesse de cicatrisation comporte 3 facteurs : la .surface de
la plaie, l'âge du sujet et l'âge de la plaie. Il donne une formule fournissant
les relations de ces variables :
S — S'
où S représe te la surface totale de la plaie au commencement des observa-
tions (phase des granulations), S' la même surface / jours plus tard, T l'àge
de la plaie depuis le commencement des observations, et i un coefficient
constant pour chaque plaie et qui dépend de l'âge de l'homme et de la
surface de la plaie.
Bien entendu, il s'agit des plaies aseptiques : toute contamination contre-
carre la cicatrisation : mais quand l'aseptie est rétablie, la vitesse de la
cicatrisation augmente pour rattraper le temps perdu. [Cette façon de ra-
mener à des termes mathématiques un processus où intervient une énorme
complexité des conditions physiologiques a soulevé de vives critiques de la
part des chirurgiems.] — Y.Delage et M. Golusmitu.
b) Lecomte du Nouy (M. P). — La cicatrisation des plaies en surface. —
L'auteur après avoir rappelé la formule relative à la durée de cicatrisation
des plaies :
•S = 5o[I -i (M- »/ '1') ]
(où S désigne la surface de la plaie au temps t, So la surface de la plaie
mesurée au planimètre, i un coefficient dépendant de l'âge de l'homme et
de la surface de la place, et T l'âge de la plaie, en jours.) Le rapport du
périmètre de la plaie à la surface, lorsqu'il est très grand (> 10) détermine
une accélération de la cicatrisation dont l'auteur donne la formule. Mais ce
qui intervient ici ce n'est pas ce rapport absolu, mais le rapprochement des
lèvres de la plaie dont il est l'expression. — Y. Delage.
V. — ONTOGENESE. T)?
Moullin (C. M.). — Biologie dfx tumeurs. — Ce livre est le développe-
ment d'une idée qui nest pas entièrement originale sur la nature et les
causes des tumeurs. Laissant entièrement de côté la théorie parasitaire,
sans un mot même pour la réfuter, l'auteur se rallie à la tliéorie embryon-
naire sur laquelle il a déjà été tant écrit. Il rapporte la cause tles tumeurs à
deux chefs : arrêt ou déviation du développement. Dans le premiers cas, la
cellule, restée à uiv stade jeune, n'achève pas sa différenciation et par là
garde un pouvoir reproducteur énergique qui, réveillé par une cause irri-
tative. détermine la tumeur. Les tumeurs sont d'autant plus malignes qu'elles
ont commencé à évoluer à un stade plus précoce de l'évolution, c'est-à-dire
à un stade où leur pouvoir reproducteur était moins diminué. Cela explique
pourquoi les tumeurs provenant des déviations régressives sont générale-
ment plus bénignes que les autres. Dans le second, la différenciation se
poursuit, mais dans une direction déviée (meningo-myelocèle par défaut
de fermeture du canal neural), ou bien, lorsqu'il s'agit d'un organe transi-
toire, achève sa différenciation, mais après cela, au lieu de régresser, con-
tinue une évolution anormale (tumeurs des canaux de Wolf ou de Mùller,
de la région coccygienne.) La cause irritative reste souvent mystérieuse;
dans certains cas ce sont sans doute des ferments, dan^ d'autres, des sub-
stances médicamenteuses ou toxiques (arsenic, couleurs d'aniline) ; en tous
cas, il y a déviation du chimisme cellulaire, ce qui explique que les tumeurs
peuvent parfois s'arrêter .sous l'influence d'agents internes modifiant ce
chimisme (arsenic, toxine microbienne de Coley etc.) Les tumeurs ne sont
pas héréditaires en tant que telles, mais ce qui peut être hérité, c'est la
prédisposition inconnue qui détermine les arrêts de la déviation de déve-
loppement. Mais, même avec ces prédispositions, la tumeur peut ne pas se
présenter si la cause irritative manque. — Y. DELAGEet M. Goldsmith.
Mottram (J. C.) et Sidney Russ. — Observations et expériences sur la
susceptibilité et Vimmunité des rats à l'égard du sarcome de rat de Jensen. —
Si l'on inocule le sarcome en question au rat, on observe toujours une
certaine proportion d'animaux chez qui le sarcome disparaît, laissant le rat
immunisé contre une seconde inoculation (dans la proportion de 90 Ç'o).
Chez ce rat immunisé, la rate est très riche en lymphocytes ou cellules plas-
matiques. Et si l'on inocule du sarcome avec de la rate, la tumeur est lente,
retardée. Chez le rat immunisé (artificiellement : il n'y a pas, pour ainsi dire,
de rat naturellement immunisé) les lymphocytes sont abondants autour des
cellules inoculées. Lèse-t-on le rat? Les lymphocytes tardent et le sarcome
prend de l'avance. Veut-on enlever son immunité à un rat? 11 suffit de le
traiter aux rayons X. Veut-on l'immuniser? 11 faut lui inoculer des cellules
de sarcome traitées par les rayons |î et y. La rate joue évidemment un
grand rôle dans la lutte contre le sarcome. Quant à l'utilisation du radium
ou des rayons X, les auteurs semblent décidément défavorables. [Il s'agit
de l'irradiation des sujets atteints de tumeurs malignes.] — H. de V.\rignv.
a) Smith (Erwin F.). — Les galles chimiquement provoquées. — Ces ex-
périences ont été tentées en vue de vérifier l'idée a priori que les tumeurs
étaient causées par les substances chimiques résultant du métabolisme des
microbes agents de la tumeur [Bacterium tumefaciens). Pour cela l'auteur a
analysé les substances développées dans une culture de èes bactéries en un
milieu très simple constitué par eau distillée, 1 % de dextrose, et 1 % de
peptone additionnée d'un peu de carbonate de chaux. Les substances déve-
loppées furent : aldéhyde, ammoniaque, amides, alcool, acétone, acides for-
58 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mique et acétique et traces de CO^. Il est à remarquer que ces substances
appartiennent à la catégorie de celles qui déterminent la parthénogenèse
chez les œufs d'oursins. Parmi ces substances, il a expérimenté jusqu'ici seu-
lement le mélange acide acétique-alcool; le réactif a été appliqué, en solu-
tions faibles en badigeonnage ou injections, chez le Ricin, le Chou-fleur et
Lycopersicum. Bien qu'il n'ait été fait qu'une seule application, des tumeurs
ont été produites par une énorme hyperplasie et hypertrophie des éléments
normaux, avec disparition de la chlorophylle, les cellules géantes atteignant
jusqu'à 100 fois leur volume normal. L'auteur estime qu'avec des applica-
tions plus assidues il aurait obtenu de vraies galles. Des expériences non
terminées avec la formaldéhyde et l'acide formique ont commencé à donner
des résultats analogues; les vapeurs d'alcool éthylique et d'acétone sont res-
tées inefficaces. — Y. Delage.
b) Smith (Er-win F.). — Le mécanisme des excroissances chez les Plantes.
— L'auteur s'est proposé de rechercher, avec l'intention d'appliquer ses
conclusions aux tumeurs des animaux, si les galles des plantes pouvaient
être artificiellement produites en inoculant dans les tissus végétaux la sub-
stance toxique excrétée par les microbes producteurs de la tumeur lorsqu'on
les élève en culture artificielle. II a choisi le Bacterium tnmefaciens, origine de
« galles en couronne >. Parmi les substances déterminées par les chimistes
dans les bouillons de cultures ayant servi à l'élevage, l'auteur trouve, entre
autres, l'ammoniaque, des amides, l'acide acétique, l'acide formique et
l'acide carbonique, les mêmes substances que celles employées dans les
expériences précédentes. L'auteur a inoculé ces substances à une Marguerite
et a obtenu l'origine d'une « galle en couronne », mais sous la forme d'une
tumeur minuscule, réponse à une seule injection du produit toxique, tandis
que les mêmes galles bien développées résultent d'une introduction succes-
sive et continue de la substance toxique à mesure de sa fabrication par le
microbe. L'auteur pense qu'un des facteurs essentiels de la tumeur est plutôt
physique que chimique et résulte de l'hypertonie de la substance injectée,
laquelle détermine un appel d'eau chargée des substances nutritives. Aussi
observe-t-on que la croissance est maxima à la périphérie de l'inoculation, là
où se fait la rencontre des sucs, dont l'excroissance résulte. En ce qui con-
cerne la nature du tissu de l'excroissance, il le considère comme étant du
tissu connectif, d'où le nom de sarcome végétal donné à ces tumeurs. Comme
l'on voit quelquefois naître sur la tumeur des rameaux portant des feuilles
ou des bourgeons floraux, il faut penser ou que ces cellules connectives
sont capables de se comporter comme cellules germinales, ou (jue de vraies
cellules germinales se trouvent disséminées parmi elles. — Y. Delage et M.
GoLDSMITH.
Giesenhagen (K.). — Le drreloppemenl d'une galle d'Acaj-icn sur Nephro-
li'pis biserrata. — La galle a la forme de poches placées sur le bord des
feuilles ou sur la face supérieure ou inférieure ; la formation de la galle
ji'est pas due à une sécrétion de l'Acarien; celui-ci (Eriophyes Nalepaï)
blesse avec ses pièces l)uccales une ou quelques cellules de l'épiderme fo-
liaire, encore très jeune, i)our se nourrir; par suite de la blessure, il se
forme un cambium tout autour de la blessure, l'irritation causée par les mor
sures de l'Acarien provoque une formation ininterrompue de cellules et
l'accroissement du cambium dont les cellules se divisent toujours dans la
même direction; il se forme ainsi des files de cellules cohérentes entre elles
et rayonnant autour de la blessure ; les cellules du bord de la galle (jui ont
V. — ONTOGENÈSE. 59
échappé assez lot aux morsures s'allongent en poils qui sortent de l;i poclie;
Comme les rellules du cambium cicatriciel, sous riulluence de l'irritation
causée par l'Aearien et ses descendants, continuent à se multiplier très long-
temps, la galle atteint une dimension considérable. — A. M.villefer.
Longe (B.). — Jlec/terches sur la piihjembriionie [VI. ."> a]. — L. a étudié
plusieurs années de suite des plants de Xunlhoxyluin Bu)i(]ei IHanch.ne por-
tant que des fleurs pistillées. sans jamais une seule étamine. et qui donnent
chaque année fruits et graines. L'ovaire contient deux ovules, dont un seul
se développe; le fruit a donc en général une seule graine. Le stigmate et le
style sont bien développés, de même que le micropyle. L. a trouvé une
grande variabilité dans le nombre et dans la structure des sacs embryon-
naires. Toutefois un fait très curieux est celui que le sac ne se différencie
pas en ses composants habituels, il ne possède ordinairement que des noyaux
libres, de grandeur et de forme diverses dans un même sac. Quand l'endo-
sperme se différencie, on voit se diviser quelques-unes des cellules du nu-
cclle qui surmontent le sac embryonnaire ; cela produit des protubérances
dans le sac, qui ont la forme d'embryons, dont un seul arrive à un complet
développement. Pai;fois aussi, il ne se forme pas d'embryon, et l'endosperme
se différencie, ce qui donne une graine à endosperme parthénogénétique,
mais sans embryon. Les graines germent et donnent des plantes à fleurs
uniquement pistillées [III].
A propos d'un Skimmia^ l'auteur relate qu'ayant mis en terre humide des
feuilles de cette plante, il vit pousser d'abondantes racines par le pétiole, et
qu'au bout de cinq ans, quelques-unes de ces feuilles sont encore fraîches
et végètent avec un système radical très développé, mais sans avoir jamais
produit autre chose. L. fait enfin remarquer que les cas de pseudo-embryons,
soit d'embryons formés en dehors du sac, à partir du nucelle ou des tégu-
ments de l'ovule, ont la valeur de multiplications végétatives. Cela revient,
somme toute, à une portion du^porophyte s'organisant en un individu indé-
pendant, tout comme une bouture faite à partir d'une feuille de Bégonia
|IV]. — xM. BOUBIER.
Molliard (Marin). — Production artificielle d'une galle. — VAuhix Pa-
jiaveris forme sur le pistil des pavots des galles constituées par de nom-
breuses larves au sein d'un tissu hypertrophié. En recueillant ces larves, en
les broyant et injectant le suc filtré dans le parencliyme du pistil de pavot
non contaminé, on détermine une hypertrophie 4e tissu placentaire tout à
fait semblable à celle des galles normales ; cela montre que. dans ces der-
nières, l'hypertrophie des tissus végétaux est bien due à une sécrétion four-
nie par les larves parasites. — - Y. Delage.
Findeis (M.). — Sur la cnrissance de l'embrijon dans les graines semées
avant la yermination. — Dans les graines mûres détachées spontanément
de la plante-mère, l'embryon n'a pas encoz'e atteint la même différenciation
morphologique ou tout au moins la mênïe taille qu'au moment de la germina-
tion. L'embryon s'accroit dans l'intérieur de la graine après la dissémination.
Les différentes espèces présentent des modalités différentes de ce phéno-
mène. Le temps nécessaire pour que cette croissance s'effectue varie d'une
espèce à l'autre {Corydalis caca, 10 mois; Fra.rinus excelsior, 4 mois; Actea
spicata, Thalictrum, Anémone, 2 mois; Clematis vitalba, 17 jours; CaJlhapa-
lustris, 10 jours, Fumaria capreolata, 8 jours.) — Les causes qui déclanchent
cette croissance ou qui l'accélèrent varient aussi. Chez Fra.rinus, Anémone,
60 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Actea, Thaliclrum, Caltha, Corydalis, Fumaria, il semble que seule l'absorp-
tion d'eau soit absolument indispensable; mais chez Anémone. Thaliclrum,
Corydalis, Fumaria, la lumière augmente la croissance, tandis que chez
Actea, c'est l'obscurité. Chez Clematis, il semble qu'il faille soit l'action de
la lumière soit celle du gel pour amener le début du développement, il est
impossible de dire quelles sont les causes qui provoquent le développement
des embryons de Paris et de Chelidonium, dont les graines restent des mois
et même des années dans le sol sans que leur embryon se modifie. Chez
toutes les plantes, la croissance de l'embryon dans la graine précède natu-
rellement la sortie de la radicule ; mais quand la croissance de l'embryon
est terminée, il ne s'ensuit pas nécessairement la germination; très souvent
les graines dont l'embryon a terminé sa croissance restent longtemps dans
le sol sans germer. — A. Maillefer.
Jacobson-Stiasny (Emma). — Questions d'embryologie des plantes. —
Les recherches des dernières années ont montré que le sac embryonnaire
à 16 noyaux n'est pas un type isolé. J.-S. cherche à démontrer que ce type,
comme d'autres parallèles, ne sont que l'expression de bonnes conditions
de développement; ce qui ne veut pas dire (jue des conditions favorables
amènent nécessairement la formation de sacs embryonnaires à 16 noyaux,
mais que cette modification du sac est liée à de bonnes conditions. L'en-
semble du travail est un bon résumé de nos connaissances des sacs embryon-
naires à 16'noyaux, — A. Maillefer.
Liund (E. J.). — Iteversibilité des jn'ocessus morphogénétiques chez Bur-
sana. — Sous l'influence de certaines conditions biologiques, on voit cer-
tains organes différenciés de cet Infusoire hétérotriche, en particulier le
pharynx et les membranelles, se dédifférencier jusqu'à se réduire à une
très fine invagination, puis une redifférenciation nouvelle se produire, réta-
blissant l'organe dans son état normal. Cette dédifférenciation n'atteint
jamais l'appareil nucléaire. Les conditions dans lesquelles ces phénomènes
se produisent sont : la division transversale, l'enkystement et la régéné-
ration après section artificielle. Dans la division, le pliarynx de l'individu
postérieur commence à se différencier avant la séparation, de manière à
se trouver à peu près au même stade que l'ancien phar^^nx régressé; puis
la différenciation progresse parallèlement dans les deux moitiés. Dans l'en-
kystement, la dédifférenciation est complète. Dans la régénération après
section, la dédifférenciation est d'autant plus incomplète que le fragment
portant l'ancienne bouche est plus grand. L'individu postérieur ne régé-
nère que s'il contient xm fragment, si petit (ju'il soit, du niacronucleus, et
la vitesse de la régénération est indépendante de la grandeur de ce fragment.
Les microneuclei, petits et nombreux, se partagent entre les deux individus.
On voit quelquefois se produire, sans cause apparente, une dédifférencia-
tion suivie de redifférenciation. Dans tous les cas, la durée des processus est
d'environ une heure. Une blessure suffisamment importante détermine la
régression du pharynx, qui se différencie ensuite à nouveau sans garder
trace de la lésion. — Soit dans la division naturelle, soit dans la régé-
nération après scission, on peut voir se produire une hétéromorphose con-,
sistant dans le renversement de la polarité; la bouclie de l'individu posté-
rieur se forme symétriquement à celle de l'antérieur. Si le premier est
assez fort pour se nourrir, il arrive à se séparer; s'il est trop petit pour être
capable de vie indépendante, il se différencie et la séparation ne s'accom-
plit pas. — D'une manière générale, on ])eut dire (jue la régénération
V. - ontogi:m:se. gi
cliez tous les animaux pour condition préalable la dédinV'renoiation des tis-
sus intéressés dans le phénomène. La dédiiTérenciation apparaît ainsi
connue un phénomène biologique très général et réversible. Les phénomènes
intimes par lesquels elle se produit sont de la nature d'autolyse; les for-
mations nucléaires résistent à la dédilïërenciation, comme aussi à l'auto-
lyse-[VII]. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Charrier (H.). — La différcnc'udion muscxdaire pendant la Ir ans forma-
lion de la Xercis fucata Sav. en Ilcteronevcù. '■— Les muscles de VHetero-
nereis diffèrent par leur structure de ceux de la Nereis dont ils proviennent.
La transformation se produit sur place, à la suite d'une dédifférenciation
des muscles de la Nereis par réarrangement des substances, sans apport
d'éléments nouveaux. — Y. Delage.
Charlton (Harry H.). — Zf sort df Pfvuf non fécondé chez la Souris
l/lanc/w. — De nombreux auteurs se sont occupés de la dégénérescence de
l'œuf ovarien (atrésie folliculaire), mais le sort de l'œuf non fécondé dans
les trompes de I-'allope ou dans l'utérus a été étudié relativement peu. A la
suite de la Seconde division maturative, il se forme dans l'œuf un nombre
plus ou moins grand de noyaux et l'œuf se fragmente en un grand nombre
de cellules qui plus tard se désintègrent et sont pliagocytées. Au total, le
processus de dégénérescence est analogue à celui observé pour les œufs
ovariens. — M. Goldsmith.
y), Les facteurs de l'ontogenèse.
Brachet (A.). — L'Œuf et les Facteurs dr l'Ontogenèse [II, III, IV, VII,
IX, XII]., — Ce livre n'est pas un de ces compendiums indigestes où l'au-
teur, sous couleur d'impartialité et de richesse documentaire, paraît n'avoir
d'autre souci que de ne rien omettre, plaçant au même plan le bon et le
mauvais, l'insignifiant et le suggestif. ( "est un exposé très personnel, non
pas de l'ensemble de l'embryogénie, mais des conceptions auxquelles l'au-
teur est arrivé par ses expériences personnelles et par ses lectures dans les
grandes questions de biologie générale, que soulève l'étude de l'embryogé-
nie. Parmi la masse énorme des faits accumulés, il ne prend que ce qui lui
est utile, soit pour le combattre, soit pour s'y appuyer. De là un certain
imprévu dans l'ordre des questions traitées, mais qui ne nuit en rien à l'in-
térêt et à la valeur de l'ouvrage. — Le point de vue sous lequel l'embryo-
génie est étudiée dans le volume n'est pas celui des théoriciens évolution-
nistes qui y voient surtout un moyen de connaître la phylogénie et qui se
contentent de l'utilité ou des raisons historiques comme causes des phéno-
mènes.
L'embryogénie est étudiée ici comme une science en soi, comme une
série de phénomènes actuels ayant chacun des causes actuelles qu"il faut
demander à la mécanique, à la physique, à la chimie et à la physiologie.
— L.es cellules sexuelles et la conti)tuité de la vie. — A côté de la reproduc-
tion sexuelle, il existe plusieurs sortes de reproduction agame dont l'auteur
donne une description brève. La question qu'il se pose est de savoir sous
l'influence de quels facteurs ces divers procédés de reproduction agame
entrent en action. L'un d'entre eux, la scissiparité, se manifeste quand la vie
est exubérante et entraine une croissance active qui aboutirait sans elle à
une taille supérieure à la taille limite de l'espèce. D'autres, au contraire,
(statoblastes, gemmules) entrent en activité à la suite de périodes dedépres-
62 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sion. Il est donc légitime de penser avec Child que, pendant les périodes
d'actif métabolisme, les propriétés évolutives de ces gemmules et corps re-
producteurs assimilables étaient maintenues à Tétat d'inhibition par l'acti-
vité dominante qui, soit par des hormones circulantes, soit par des influences
rayonnantes d'ordre plus physique ou mécanique, maintiennent les parties
subordonnées dans une sorte d'état de vie latente, accaparant pour elle toutes
les activités physiologiques. Mennent ces parties à être supprimées par sec-
tion expérimentale (annélides tronçonnées de Child, éponges broyées et pas-
sées au tamis de H.-W. Wilson) ou par l'intervention de conditions ambiantes
défavorables (froid, pénurie alimentaire, etc.), les éléments inhibés entrent
en activité et s'ils sont de nature assez peu différenciée pour avoir conservé
des potentialités évolutives totales, ils évoluent en un individu nouveau.
Des faits analogues se rencontrent dans la détermination naturelle ou expé-
rimentale de la régénération et du bourgeonnement ; il en est de même
pour les Protozoaires, chez lesquels on voit la dépression de la sénescence
déterminer la sexualité et la conjugaison. Quand aux produits sexuels, ce
sont des cellules embryonnaires mises en réserve dès la segmentation ; les
facteurs" déterminant leur entrée en activité seront étudiés dans les pro-
chains chapitres. — Morphologie de l'œuf mûr et de l'œuf [('•coudé. — Après
une description des faits connus relativement à ces questions, et qui ne
méritent pas d'être analysées, l'auteur aborde certaines questions d'ordre
particulier. La première est celle de la polyspermie. Le premier spermato-
zoïde qui a pénétré dans l'œuf détermine deux phénomènes : 1° une onde
de contraction qui se propage à partir du point d'entrée et détermine la
formation d'un liquide périvitellin visqueux ou agglutinant, retardant ou
arrêtant les autres spermatozoïdes ; '2" l'apparition d'un aster formant une
énergide spermatique exerçant une action répulsive sur les autres sperma-
tozoïdes. La viscosité du liquide périvitellin, en retardant la pénétration des
autres spermatozoïdes, donne i\ la première énergide spermatique le temps
de se développer et d'exercer son action répulsive. On comprend dès lors
comment les anesthésiques ou le froid favorisent la polyspermie. Quand celle-
ci est réalisée soit par ces agents, soit par une grande concentration du
sperme favorisant plusieurs pénétrations simultanées, on voit les énergides
spermatiques multiples s'écarter au maximum les unes des autres, ce qui
démontre leurs propriétés répulsives réciproques. Dans les très gros œufs, la
polyspemiie se réalise grâce à la lenteur de propagation de l'onde de contrac-
tion et à l'éloignement de la première énergide spermatique ; mais ces sper-
matozoïdes supplémentaires ne prennent pas part à la fécmidation et forment
les noyaux des mérocytes chargés de la digestion du deutoplasme. L;i jonction
des deuxpronucléi, mâle et femelle, s'opère en vertu d'une attraction récipro-
que de tous les pronucléi, indépendamment de leur sexe. Si, en effet, deux
pronucléi mâles sont très voisins, on les voit se gonfler et se fusionner avant
que la formation de leurs énergides respectives ait ])u provoquer leur écar-
tenient; la formule de la fécondation de Boveri (apport d'un centrosome
énergétique à l'œuf qui en est privé) n'est pas exacte, car Lillie a montré
que si, par une centrifugation énergique opérée pendant la pénétration de la
tête, on rompt cette tête avant que sa moitié postérieure ait pénétrée, on
voit le spermaster se former très vigoureux en l'absence du centrosome. —
Les j>*y)priétés p/iysiolof/ùjties et on togénr tiques de T œuf vierge. — La cause de
l'inertie de l'œuf mùr réside dans le fait qu'au fur et à mesure des divi-
sions successives qu'il a effectuées depuis les cellules germinales de l'em-
bryon, la perméabilité de sa membrane va en déci-oissant progressivement;
et c'est sous une membrane entièrement imperméable qu'il accomplit les
V. _ ONTOGENKSE. 6:5
derniers phénomènes de sa maturation. Par suite, il se trouve chargé <ic
produits cataholiques qui I"intoxiquent. La fécondation ou Tapplication des
réactifs partlién()i;-énisants a pour eiïet de rendre à. sa membrane la per-
méabiUté nécessaire et de permettre ainsi la reprise de son évolution. En
se rétractant sous la membrane de fécondation, il expulse avec le liquide
périvitellin non seulement de l'eau, mais toutes sortes de produits toxiques
dont il était chargé ; l'action toxique du liquide périvitellin sur les sperma-
tozoïdes en est la preuve. T*ne comparaison suggestive peut être établie
entre les phénomènes sus-mentionnés et ceux de la sénescence des Infu-
soires causée par de longues séries de divisions agames et corrigée par la
conjugaison. — On a longtemps considéré comme un dogme la notion de
l'équivalence des produits sexuels. Cependant ([uelques expériences sug-
gestives montrent que cette équivalence possède toutes les potentialités
nécessaires à l'évolution. Ces expériences sont : 1« l'impossibiUté de réaliser
une parthénogenèse mâle en élevant des spermatozoïdes dans un milieu
chimique ; 2° le fait que dans la mérogonie hybride, l'embryon n'est pas de
l'espèce pure paternelle, mais présente principalement' des caractères ma-
ternels (Oursin et Comatule d'après Godlewski) ; 3" dans la polyspermie des
amphibiens, les blastomères ayant pour noyau les têtes des spermatozoïdes
supplémentaires s'harmonisent avec le noyau zygotique en un embryon
normal sous l'influence directrice du cytoplasme. Ici un exposé des théories
de LœB, Delage, Bataillon et Lillie sur la parthénogenèse expérimentale
(voirDEL.\GE et GoLDSMiTH, La Parthénogenèse naturelle et expérimentale). —
Les propriétés physiologiques et ontogénétiques de l'œuf fécondé. — Des deux
phénomènes les plus apparents de la fécondation, l'apport d'un centrosome
mâle et l'apport d'-un demi-noyau mâle, on a vu c^ue le premier n'a rien
d'essentiel, puisque l'énergide mâle peut se former en l'absence du centro-
some. Quand au second, Herl ant a montré que la longueur du fuseau varie
dans le même sens que la quantité de chromatine du noyau ; et, d'autre part,
l'influence du fuseau sur la segmentation du cytoplasme a un rayon d'action
limité, en sorte qu'un fuseau petit et central est impuissant à déterminer la
cytodiérèse : l'apport du demi-noyau mâle fournit donc au premier fuseau
de segmentation les qualités nécessaires pour que celle-ci s'étende au cyto-
plasme. — Exposé de la question de l' hétérochromosome et de détermination
du sexe. — Bien que le sexe soit lié à l'hétérochromosome, il n'est pas démon-
tré que celui-ci soit la cause de celui-là : ici, comme ailleurs, le cjioplasme
intervient et c'est lui qui règle la question de savoir si l'iiétérochromosome
passera dans tel ou tel des deux produits de la division cellulaire. Les recher-
ches de Morgan ont montré que chez le Phylloxéra les gros et les petits œufs
correspondant aux deux sexes ont acquis ce caractère différentiel sous une
formule chromosomiale identique et que chacun se donne la formule chro-
mosomiale correspondant au sexe qu'il représente. '11 faut tenir compte aussi
de la possibilité pour les œufs de se donner tel ou tel sexe en attirant telle
ou telle des deux sortes de spermatozoïdes. Les chromosomes paternels n'ap-
portent que les facteurs de l'hérédité spéciale de la lignée ancestrale mâle,
l'hérédité générale ou hérédité de race étant sous le contrôle de l'œuf seul :
cela résulte de l'interprétation des faits de mérogonie croisée et de polysper-
mie; cela n'empêche pas que cette influence paternelle puisse se manifester
dès les premiers stades du développement, mais seulement sur des caractères
secondaires, tels que la vitesse de segmentation. Les embryons polyspermi-
ques d'Amphibiens se développent régulièrement jusqu'aux têtards, mais
ceux-ci périssent toujours avant la métamorphose ; cela peut être rapporté à
l'hétérogénéité de la structure : les parties provenant de l'unique noyau de
64 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
fécondation sont seules formées de cellules normales, les autres cellules n'ont
que des demi-noyaux mâles, plus petits et entourées d'une masse cytoplasmi-
que plus petite, en rapport avec la taille réduite du noyau; en outre, tous les
groupes cellulaires provenant des divers noyaux mâles de l'œuf fécondé
ont des tendances, des modes physiologiques, tous différents les uns des
autres, d'où une disharmonie qui ahoutit à la mort. Aucune partie de l'œuf
fécondé, chromosomes, centrosome, mitocliondries ou cytoplasme, n'est le sub-
stratum de l'hérédité; celle-ci appartient à l'ensemble de la structure. —Dans
l'œuf non fécondé, les localisations germinales sont ou totalement absentes
(Oursin) ou déjà indiquées d'une façon plus ou moins vague et labile (Gre-
nouihe, Ascaris); la fécondation dans ce dernier cas, la segmentation dans
le premier déterminent une localisation progressive plus ou moins stricte.
De toutes ces localisations, la plus précoce et la plus solide est celle qui
fait coïncider les pôles de l'embryon avec ceux de l'œuf, et les moitiés
droites et gauches du premier avec les deux premiers blastoméres. En
tout cas ce sont les remaniements physiques résultant de la fécondation
qui, opérant sur les matériaux de l'œuf, déterminent de façon plus ou
moins précoce ou tardive les localisations germinales. — Fécondation et
parthénogenèse. — Dans la parthénogenèse expérimentale, le premier temps,
dit d'activation, déclanche les processus nécessaires à l'évolution de l'œuf,
mais laisse celui-ci, en raison de sa pauvreté en chromatine et de la fai-
blesse originelle du ou des asters, dans une condition de débilité physiolo-
gique qui lie lui permet pas généralement d'aller plus loin ; d'où la néces-
sité du second temps pour remédier à cette débilité en agissant soit sur
le foisonnement de la cliromatine, soit sur l'énergie de la radiation cyto-
plasmique. Comment cette condition se trouve-t-elle réalisée? Est-ce par
le moyen d'une action catalytique introduite avec les éléments figurés dans
le procédé de Bataillon, ou de quelque autre manière? Des études nou-
velles sont nécessaires pour en décider. De même, dans la parthénogenèse,
c'est le premier temps qui, à lui seul, détermine la fixation ou la stabilisa-
tion des localisations germinales, au degré où ces localisations sont réali-
sées par la fécondation normale. La fécondation partielle comble l'hiatus
existant entre la parthénogenèse et la fécondation normale et présente
tous les stades intermédiaires que l'on peut désirer. Au premier stade,
le spermatozoïde semble n'agir que par l'effet traumatique de sa pénétra-
tion, comme dans la parthénogenèse par piqûre de Bataillon. 11 ne fournit
rien de sa substance, il détermine une simple activation qui peut dailleurs
aboutir au développement si on la complète par l'action d'un liquide hyperto-
nique. A un second stade, il paraît fournir un centrosome (St)'o7u/y;/lore7itrotus
X Mytilus), centre de l'énergide paternelle, tandis que le noyau reste comme
un corps étranger. Cette différence paradoxale entre le comportement du cen-
trosome et celui du noyau disparaîtrait si l'on admettait, ce qui semble fort
possible, que le spermocentre n'a été que l'agent de la formation d'une
radiation d'origine cytoplasmique et maternelle. Au troisième stade [Strongy-
locentrotus X Antedon, GoDi.EWSKx), les pronucléi mâle et femelle se fusion-
nent et participent simultanément aux divisions ultérieures. Si, néanmoins,
la larve est un pur plutéus d'oursin, cela peut s'expliquer en admettant que^
si le noyau paternel a pu vivre dans un cytoplasme hétérogène, il n'a pas
eu le pouvoir de le modifier à, son image et d'exercer une influence sur ré-
volution : ce fait parle éloquemment contre le rôle du noyau comme sub-
stratum de l'hérédité, -— la réduction chromatique peut être envisagée comme
le rejet hors de l'œuf de la chromatine paternelle. — Ce rejet n'implique nulle-
ment, comme on l'a longuement admis, le rejet des potentialités évolutives
V. — ONTOGENESE. ' 6')
de la lignée ancestrale paternelle, car avant leur rejet, les chromosomes pa-
ternels, ont pu, par des échanges dynamiques ou matériels, influencer à leur
image l'oeuf et les cellules dont il provient. Dans l'évolution spermatique
où les globules polaires sont remplacés par des spermatozoïdes fonctionnels,
il y aurait non pas rejet mais disjonction, et par là s'expliquerait aisément
la diiîérence entre les spern^atozoïdes mâle^ et femelles. Les localisations
embryonnaires préexistent dans l'oeuf à la fécondation; la fécondation
les fixe définitivement; la segmentation n"a aucune influence sur elles, c'est
un simple découpage qui respecte les localisations préexistantes et ne
fait que les attribuer à des cellules déterminées. La preuve en est que
les modifications imposées à la segmentation ne se traduisent jamais par
les modifications dans l'organogénèse. — Exposé des idées et expériences
relatives à l'isotropie ou à V anisotropie de Vœuf. — La conclusion est que
chaque blastomère, en outre de ses potentialités actuelles, possède des poten-
tialités latentes plus ou moins développées et parfois complètes et que leur
mise en oeuvre dépend de conditions contingentes. Mais les potentialités
latentes deviennent de plus en plus difficiles à extérioriser à mesure que pro-
gresse la segmentation. Les différences, quantitativessous ce rapport, entre les
divers animaux sont très étendues et vont depuis une totipotentialité presque
complète (Oursin) jusqu'à une mosaïque rigide (Cténophores.) Dans des condi-
tions expérimentales judicieusement choisies, on fait apparaître des potentia-
lités latentes là où rien ne les faisait soupçonner. En tout cas, les porteurs des
potentialités ne sont ni les granules pigmentaires, ni les mitochondries, ni
les autres formations plus ou moins grossières de la cellule, car une centri-
fugation énergique les déplace sans rien changer aux résultats de l'évolution.
— Sans prétendre que sa manière de voir s'appuie sur des preuves irréfu-
tables, l'auteur propose la conception suivante comme étant la mieux en
accord avec les faits connus. Les localisations germinales reposent non sur
des différences qualitatives exprimées par des substances formatives spéci-
fiques, mais sur des différences quantitatives dans les proportions régio-
nades de substances partout identiques à elles-mêmes. Une partie quelconque
isolée par la segmentation présentera des potentialités d'autant plus étendues
que sa conformité de constitution avec l'œuf entier sera plus grande, sans
qu'il soit nécessaire d'aller jusqu'à l'identité, en raison de la faculté que
possède chaque partie de fabriquer ce qui lui manque. La question de savoir
à quel moment s'établissent les localisations embryonnaires ne se pose pas;
ces localisations résultent de la structure de l'idioplasme, qui n'est autre que
le cytoplasme lui-même des cellules qui n'ont pas encore subi une différen-
ciation; il suffit donc que les cellules sexuelles dérivent de cellules em-
bryonnaires pour posséder la structure dont les localisations embryonnaires
sont l'expression. L'auteur repousse en bloc toutes les théories générales
reposant sur des particules spécifiques toujours hypothétiques et pense
qu'il faut chercher la solution des problèmes d'embryologie dans une consti-
tution actuelle et relativement simple de l'oeuf et dans des causes actuelles
qui vont en se compliquant au fur et à mesure que le développement pro-
gresse par la multiplication des interrelations entre les éléments de l'orga-
nisme et entre ceux-ci et le milieu extérieur. — Y. Delage.
Danchakoff (Vera). — Différenciation par ségrégation et l'action du
milieu dans l'organisme en voie de développement. — Dans les premiers stades
du développement il y a ségrégation de matériaux cytoplasmiques aboutis-
sant à la formation de grands groupes cellulaires (feuillets, rudiments
d'organes) dont les caractères différentiels sont, pense-t-on, déterminés par
l'année biologique, xxii. 1917. 5
66 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la présence de matériaux cytoplasmiques définis qui leur viennent du cyto-
plasme de l'œuf (C0NK.LIN, Wilson). Le mésenchyiiie lâche, qui apparaît dès
le début, est caractérisé par son ubiquité et son manque de fonction spéciale ;
ses cellules libres et amiboïdes sont les cellules-mères de divers éléments
du sang; ce sont des conditions de milieu qui imposent cette différenciation ;
si ces cellules restent dans les espaces inter-mésenchymateux, elles se déve-
loppent en granuloblastes, spécialement au voisinage de vaisseaux à parois
minces ; si elles sont entourées par des parois endothéliales et deviennent
intravasculaires, elles se développent en érythroblastes : ces différenciations,
une fois commencées, ont restreint la potentialité des cellules, en d'autres
termes elles sont irréversibles. Il résulte donc de ces observations, que la
spécificité des tissus et cellules n'est pas seulement le résultat de la ségré-
gation de différents matériaux cytoplasmiques pendant la segmentation ; les
conditions de milieu achèvent la différenciation et la rendent définitive. —
L. CUÉNOT.
Allen (Bennet M. ). — Les effets de la thyroïdeclomie chez les larves de liana
pipiens [XIV, 1" s]. — L'auteur extirpe complètement le rudiment delaglande
thyroïde chez les larves de 6 à 7 mm. L'effet de l'opération est nul sur le
développement ultérieur jusqu'à l'époque de l'apparition des membres pos-
térieurs. Mais à partir de ce moment toute différenciation ultérieure cesse et
la métam9rphose n'a pas lieu. Cet arrêt de différenciation a été nettement
constaté par l'auteur sur la forme générale du corps et les membres, le tube
digestif et le cerveau. Pour les autres organes il semble quïl en soit de
même, mais il n'en n"a pas fait une étude spéciale, l'abandonnant à ses élèves
qui poursuivent ce travail. La portion antérieure de la tête est modifiée dans
sa forme et devient plus longue et plus large. Quant aux organes sexuels et
aux cellules de la lignée génitale, elles ne subissent aucune influence. La
neoténie normale, comme chez l'Axolotl, paraît ainsi pouvoir être en rapport
avec un état de la grande thyroïde. En faisant ingérer à ces larves thyroï-
dectomisées de la substance thyroïdienne, l'auteur a pu déterminer la
reprise de la différenciation même après un arrêt de quatre mois. — Y. Dé-
lace.
Terry (George S.). — Effets de la thi/roïdectomie sur l'ossificalioii chez
Rana pipiens [XIV, I" c|. — C'est l'extension au système squelettique des
observations faites sur le tube digestif et les gonades par le maître de l'au-
teur, Bennet M. Allen. Chez les animaux de contrôle, le processus de calcifi-
cation est presque complet au moment de la métamorphose : il a progressé
à tel point que l'étendue des portions restées cartilagineuses est très réduite ;
un an après l'éclosion, l'ossification vertébrale est complète jusqu'à dispari-
tion des sutures, mais l'appendice costal est encore complètement cartilagi-
neux. Cliez les opérés, la croissance des vertèbres continue longtemps après
le moment de la métamorphose chez les animaux de contrôle ; ces organes
subissent une croissance considérable, mais en conservant des caractères
primitifs et une structure presque entièrement cartilagineuse. Ce cartilage
est envahi par une calcification assez étendue qui peut même faire dispa-
raître les sutures neuro-centrales, mais une véritable ossification est presque
totalement absente encon» 7 mois après la métamorphose des animaux de
contrôle, en dépit du fait ([ue les thyro'ïdoctomisés ont continué à grandir
sien au delà de la taille atteinte par les animaux de contrôle. En ce qui con-
cerne le S(iuelette des membres, la croissance aussi bien que l'ossification
sont presque supprimées. Le trait le plus remarquable est la suppression de
Y. - ONTOilENFSE. 67
toute ossification parfaite dans tout le squelette et son remplacement par
une calcification diffuse du cartilage. — Y. Delage.
rt^i Swingle (W. "W.). — Accélération de la métamorphose chez les larves
de grenouilles alimentées avec de la stthstajice thyroïde, et l'effet de cette
alimentât ion sur le tube digestif et les glandes sexuelles. — L'auteur élève
parallèlement '2 lots identiques de iétard^iRana pipiens,Ii. calesbiana eXR.f)
de 15 uim. de long, Tun servant de contrôle et nourri avec de la viande de
bœuf et des algues, l'autre nourri avec de la pâte de farine additionnée de
3/10 de poudre de glande thyroïde. Il s'ensuit une grande mortalité, mais
néanmoins des résultats importants ont pu être constatés. La croissance est
considérablement ralentie et la métamorphose est accélérée au point de se
produire au bout d'une quinzaine de jours, tandis que normalement elle ne
se produit ([u'après 2 ou 3 ans. Par contre l'évolution des organes sexuels
n'est en rien moditiée. — Y. Del.vge.
b) Swingle CW. "W. i. — Expériences d'alimentation de larves de gre-
nouille avec le thymus. — L'auteur a répété les expériences de Gudernatsch
(1912 et 1914) et n'a pas obtenu les mêmes résultats que cet auteur : la
croissance des larves de 3 espèces de Grenouilles : Rana pipiens, Rana ca-
lesbiana et une troisième espèce non-déterminée, n'a pas été influencée par
l'alimentation thymique, que le thymus soit administré à l'état frais ou sous
forme de poudre. La métamorphose n'a pas été retardée non plus, contrai-
rement à ce qu'a observé Gudernatsch. L'auteur attribue ces contradictions
au fait que la rapidité de la croissance des têtards varie, en général, très
facilement avec les conditions de vie et que les résultats obtenus par Guder-
>i.\TSCH étaient provoqués par une cause autre que l'alimentation thymique
et qu'on n'a pas décélée. — M. Goldsmith.
(■) S\wingle ^'W. "W.). — Les effets de l'inanition sur le développement des
glandes et des cellules germinales des larves de grenouilles. — Des têtards de
Rana pipiens sont pris à l'éclosion et divisés en deux lots qui sont élevés
parallèlement, toutes conditions égales, sauf que l'un est alimenté avec des
algues tandis que l'autre ne reçoit aucune nourriture. Chez ce dernier la
croissance et la métamorphose sont indéfiniment supprimées, sauf le léger
accroissement que subit l'animal pendant les premiers jours jusqu'à résorb-
tion totale des réserves vitallines. Le développement des gonades, cellules
germinales et cellules interstitielles, est complètement supprimé, ainsi que
l'accroissement de nombre de cellules germinales; de même est supprimée
l'apparition de toute différence entre les deux sexes. Par contre, chez les larves
de Rana catesbiana âgées d'un an et longues de 75 mm., le jeûne total pro-
longé durant 5 mois a produit l'atrophie prononcée de la queue et des
muscles, ainsi qu'une réduction presque totale des corps adipeux, tandis que
l'évolution des gonades ne montrait aucune différence avec les animaux de
contrôle. Peut-être les cellules germinales avaient-elles emprunté leurs ma-
tériaux nutritifs aux corps adipeux. — Y. Delage.
Dendy (Arthur). — Le spicule en pion d'échecs chez le g. Latrunculia. —
L'auteur cherche à montrer l'intervention des facteurs physiques et méca-
niques dans la formation des spicules, en particulier des spicules en pion
de jeu d'échecs chez le g. Latrunculia. Le spicule débute par un axe fili-
forme, le prolorhabde, qui a la signification d'un plastide intracellulaire,
mais qui devient bientôt indépendant. Il s'accroît par allongement sans s'é-
68 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
paissir et sert de base à des dépôts de silice déterminant l'épaississement du
spicule. Ce dépôt a lieu par des cellules de revêtement. Dans les spicules
dont il est ici question, on trouve des couronnes superposées de prolonge-
ments, dont l'auteur explique la situation en imaginant que leurs cellules
formatrices s'accumulent dans les noeuds interposés à des ventres vibra-
toires dûs à la vibration du spicule sous l'influence du courant d'eau. Il
annonce, mais sans le montrer ici, que cela est vérifié par l'analyse ma-
thématique. Cependant, il reste des dispositions inexplicables, comme la
présence d'un seul nœud secondaire sans trace d'un nœud symétrique que
réclamerait la théorie. L'auteur ne donne point d'explication suffisante de
cette abberration et conclut qu'il y a là un concert de facteurs complexe où
la sélection naturelle et l'adaptation trouvent leur place. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
Klebs (Georg). — Sur l'alternance des périodes de repos et d'activité chez
les plantes. — Dissertation théorique sur l'importance relative des facteurs
internes épigénétiques et des conditions ambiantes que l'homme peut faire
varier à son gré dans l'ontogenèse des plantes, le développement de leurs
organes-, et en particulier dans l'alternance des périodes de croissance et de
repos. — Y. Delage.
a) Harder (R.). — Les effets de la lumière sur la germination des spores de
Cyanophycces. — Ces recherches ont été faites sur les spores des Nostoca-
cées Nostoc puncti forme. Anabaena varialnlis et Cylindrospermum muscicola.
Ces spores, semées sur un substratum nutritif contenant une quantité suffi-
sante de sels minéraux et -exposées à la lumière du jour, germent très rapi-
dement, surtout si elles sont jeunes. Il y a cependant des variations indivi-
duelles, souvent assez fortes. A l'obscurité, les jeunes spores ne germent
que peu à peu. les vieilles pas du tout ; leur germination n'a lieu qu'à la
lumière, sur un substratum inorganique. On peut suppléer à la lumière en
utilisant une nourriture organique, du sucre de canne, par exemple, ou en-
core par la chaleur (culture à 30" C). L'intensité de la lumière est d'une
très grande importance pour la germination : plus celle-ci est forte, plus
rapide est la germination. Sur un sol nutritif inorganique, il faut un mini-
mum de 12 bougies pour amorcer le phénomène, tandis qu'avec une faible
quantité de substances organiques (0,1 % sucre de canne), il suffit d'un
éclairage de deux bougies pour obtenir une germination normale. — M. Bou-
BIER.
Me Nair (A. D.). — Ebullition de la graine de trèfle. — On sait qu'en
faisant bouillir une minute la graine de Medicago arabica on en facilite la
germination. Le procédé est généralement employé par les fermiers des
Etats-Unis (lu Sud. D'après l'auteur, l'ébuUition agit favorablement aussi sur
la graine de Trifoliwn reflexum (mais pas sur diverses autres espèces). Avec
une minute d'ébuUition, on a 60 % de germinations. Mais on peut avoir
mieux : en faisant bouillir une minute après séjour pendant douze heures
dans l'eau, on a 87 et 03 %. — H. de V.\rigny.
Massart (Jean). — Pourquoi les graines ne germent pas dans les fruits
charnus. — On admet que toute graine germe si on lui fournit seulement
de l'eau et une température convenable. Cependant les graines des fruits
chawius, bien que disposant de ces deux facteurs ne germent, pas à l'inté-
rieur de leur fruit, Cette propriété inhibitrice des sucs de fruits n'est pas spé-
V. — OMOGENKSE. GO
oifique. Tout suc de fruit inhibe momentanémont plus ou moins la germi-
nation de toute graine, mais en lui laissant la faculté tle germer dans l'eau
pure; cependant les gi'aines sèches sont tuées. Le pouvoir inhibiteur varie
avec la pression osmotique du suc. et c'est bien là le facteur, essentiel, car
des solutions de glucose agissent de même proportionnellement à leur con-
centration. — Y. Delage.
(t) Maquenne iL.) et Demoussy (E.). — Influence de Veau et des ma-
tières tninérales sur la germination des pois. — L'eau rigoureusement pure
permet à la germination du pois de commencer mais non de continuer; elle
n'est pas, comme on l'a dit, toxique mais insuffisante ; l'addition de quantité
minime de sels de chaux suffit à constituer un milieu favorable. La dose
minima est de l'ordre du .^ „„„ Des précautions extrêmement minutieuses
lU.UUU®.
sont nécessaires pour constater ces faits, car la quantité de substance miné-
rale (silice et chaux) que le verre abandonne à l'eau pendant la distillation
est suffisante : il faut donc employer uniquement le quartz et le platine. Si
dans certaines expériences de Molliard l'eau où ont déjà germé des graines
est moins favorable à de nouvelles germinations, ce n'est pas parce que les
premières graines ont abandonné à l'eau des produits toxiques, mais parce
qu'elles lui ont enlevé une partie de la chaux nécessaire. — Y. Delage.
b) Maquenne (L.) et Demoussy (E.). — Influence des matières minérales
sur la germination des pois. — Les auteurs ont examiné l'action de divers
métaux sur la germination du pois à des doses extrêmement faibles (une frac-
tion de milligramme par graine) , c'est-à-dire inférieure à celle où k\ plupart des
agents toxiques exercent leur action. Ils ont pris pour critérium la longueur
des racines et le développement des poils radicaux, comparativement dans
l'eau vraiment pure et dans les solutions étudiées. Le calcium seul s'est
montré hautement utile et indispensable. Le sodium et l'ammonium, indiffé-
rents d'abord, ne sont actifs qu'en libérant une partie du calcium des enve-
loppes de la graine, le potassium est inerte tant que la graine en contient
assez dans ses tissus, il devient favorable lorsque les réserves naturelles
sont épuisées. Le strontium et le manganèse ont des propriétés analogues au
calcium mais considérablement moindres. Le baryum est toxique dès ses
doses infimes. Le magnésium est un peu moins toxique que le baryum, l'a-
luminium l'est un peu plus que le magnésium. Le zinc, le plomb et le cuivre,
d'abord indifférents, deviennent rapidement toxiques. Les doses limites sont
données pour toutes ces substances ; elles sont de l'ordre du millionième par
rapport au poids de la graine. — Y. Delage.
CHAPITRE VI
lia tératog;énèse
Allen (Bennet M.j. — Effects of the extirpation of the anlerior lobe of Ihe
hypophysis of Rana pipiens. (Biol. Bull,, XXXn, 117-130.) [71
Boas (I. E. V.). — Die Beurteilung des Poli/dactylie des Pferdes. (Zool.
Jahrb. (Abt. Anat.), XL, 49-104, 1 pL, 50 fig.') [73
Brôlemann (H. "W.). — l'ne monstruosité chez un myriapode {SchizopUyl-
lum sabulosum L.). (Bull. Se. Fr. Belg., L., fasc. 3, 277-283, 7 fig.)
[Gonopode dédoublé d'un côté. — Y. Delage.
Bujard CK.). — Une anomalie relativement- rare de l'œuf de la poule : ovtim
in ovo. (Arch. Se. phys. et nat., XLIV, 433-486.) [74
a) Dufrenoy (J.). — Sur Le concours des feuilles adjacentes^ dans le
développement inusité de bourgeons, qui, normalement, restent rudimen-
taires, chez le pin maritime. (C. R. Soc. Biol., LXXX, 9-10.)
[Lorsque la pousse termi-
nale est mortifiée cliez le Pin maritime, certains rameaux rudimentaires
latéraux s'allongent et constituent autant de tiges de remplacement,
tandis que les 2 feuilles géminées qu'ils portaient s'élargissent à leur
base et deviennent des réservoirs de matières nutritives. — M. Gard.
b) Remarques à l'ocrasion des modifwations produites par le vent
marin sur des inflorescences mâles du pin maritime. (C. R. Soc. Biol.,
LXXX, 174-175.) [Sous l'influence du vent marin, certains rameaux ru-
dimentaires des inflorescences mâles peuvent évoluer en pousses fertiles,
d'autres enfin en bourgeons de remplacement. — M. Gard.
Goodspeed (T. H.). — Notes on tlie californian species ofTrillinm L. IV.
Teratological vai'iations of Trillium sessile var. gigantcuni II. et A.
(Univ. of California publications in botany,Vll, 69-100. pi. 11-17.) [74
Hert-wig (Paula). — Beeinflussung der Geschlechtszellen tind der Xachkom
nienschaft durch Bestrahlung mit radioaktiven Substanzen. (Zeitschr. in-
dukt. Vererbgsl., XVII, 254-261.)
[Revue générale de la question de l'influence
radioactive sur les cellules génitales et sur leurs produits. — J. Strohl.
Jull (M. A.). — Chic/; irith four Legs and four Wings. (Journ. of Heredity,
"Vlll, march, 99, planche.) ' [74
Laurent (O.). — Réalisation du siamoisisme chez les animaux. (C. R. As.
Se, CLXIV, 62.) [72
Liucks (R.). — Ueber zwei Missbildungen an Fischskeletten. (Zool. Jahrb.
(Abt. Anat.), XL, 537-546, 1 pL, 2 fig.) [74
VI. — LA TKRATOGENESE. 71
Miller (J. E.V — Horned horses. (Journ. of Heredity, VIII, 303-305.) [73
Ne-wntnan (H. H.). — On t/ie production of mo)isters by Iiybridizalion.
(Biol. Bull.. XXXII, 306-121, 14 fig.) L"2
Patouillard (N.). — Une anomalie du Scleroderma verrucosum Bull. (Bull.
Soc. Myc. de Fr., XXXIII, 92-93.) [74
Ruge (G.). — Spaltwig des linkc.n I.appens einer menscidichen Leber in
einen Stamm-u. Seitenlnppen. (Morphol. Jahrb., L, 340-350, 2 fig.)
1 Description d'une anomalie rare du foie chez l'homme. — J. Stroiil.
Schultz (Adolf). — Der Canalis craiiis-pharyngexis pevsistens bcim Men-
scfien und bd Affm. (Morphol. Jahrb., L, 4I7-42ij, 3 fig.) [73
Severson (B. O.). — CJoven Iloof of Percheron. (Journ. of Heredity. VIII,
-4GG, 1 fiy.) [74
Toldt (K.jun.). — Geweihstudien an f Grand einer eigenartigen Ilirsc/islan-
genahnormitdt. (Zool. Jahrb. (Abt. Allg. Zool.), XXXVI, "245-313, 2 pi.
2 fig.)
I Singulière anomalie d'un bois de cert. La ramure n'est représentée que
par une tige centrale longue de H4, 5 centimètres et ne présente que
quelques tubercules à peine marqués qui constituent évidemment les
ébauches des ramifications arrêtées dans leur développement. — J. Strohl.
"NAT'eber (A.). — Observations on the structure of double ntonsters in tlw
earthrorm. (Biol. Bull., XXXllI, 239-248.) [Descriptif. — M. Goldsmith.
"Werber (E. J.). — Expérimental Studies on the origin of Monsters.
II. Hegarding the Morphogenesis of Duplicities. {Journ, Exper. Zool.
XXIV, 409-436, 3 pi.) [71
"Wood (Richard H.). — ,4 woman ivith horns. (Journ. of Heredity, VIII,
frontispice.) [73
Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. V, p; XI'V, 2" a.
1. Généralités.
"Werber (E. J.). — Etudes expérimentales .'?ur Vorigine des monstres.
II. Morphogénèse de la Duplicité. — L'auteur discute les expériences des
autres auteurs et ses propres expériences antérieures, et en ajoute quel-
ques-unes nouvelles en vue de montrer que la diplogénèse résulte le plus
souvent de la blastolyse de parties différentes d'embryons plus ou moins
avancés. Ses expériences nouvelles consistent dans le traitement d'œufs
de Fundulus par un mélange d'eau de mer et d'une solution moléculaire
d'acétone dans de l'eau distillée. La pression osmotique et l'action chimique
interviennent simultanément pour déterminer la blastolyse ; la diplogénèse
ne résulte donc pas toujours du développement parallèle de 2 embryons
provenaj^t des 2 premiers blastomères totipotents. — Y. Delage.
2. Teratogénèse expérimentale.
Allen (Bennet M.). — Effets de V extirpation du lobe antérieur de Vliypo-
72 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
physe chez Rana pipiens. — L'auteur enlève l'ébauche de l'hypophyse h
des têtards de 3,5 à 4™"" de longueur, stade auquel l'opération présente le
moins de difficultés pratiques. La cicatrisation se produit rapidement et les
têtards ont une croissance normale pendant 7 ou 8 jours (longueur 8™"^),
après quoi ils subissent un changement de coloration : les cellules pigmen-
taires se contractent et émigrent de l'épiderme vers l'intérieur du corps.
Aux stades ultérieurs, l'absence de l'hypophyse se fait sentir par la sensi-
bilité plus grande des têtards vis-à-vis des conditions chimiques défavorables
de l'eau, ce qui entfaîne une mortalité plus grande. Elle retarde aussi la
métamorphose, en empêchant le développement des membres. Elle a éga-
lement pour effet de diminuer le contenu en substance colloïdale de la
glande thyroïde, ce qui indique une diminution de son activité sécrétoire ;
la croissance de la glande est également ralentie. — L'effet sur le thymus
et les glandes sexuelles est nul. — M. Goldsmith.
New^man (H. H.). — La production des monstres par hybridation. —
Dans les croisements hybrides, les anomalies du développement ne sont
pas toujours parallèles avec l'hétérogénéité des parents ; mais il y a un
parallélisme étroit entre l'importance des malformations tératologiques et
le retard apporté au développement. Quel que soit le degré d"hétérogénéité,
les segmentations rapides donnent naissance à des individus normaux ou
même surnormaux, c'est-à-dire à activité physiologique supérieure à la
normale; les développements les plus retardés aboutissent à des formations
tératologiques considérables : atrophie du corps, atrophie de la tête, pro-
duction d'organes isolés, etc., et entre ces deux extrêmes on observe tous
les degrés intermédiaires. [L'auteur semble voir dans le ralentissement du
développement la cause des déformations tératologiques; il semble plus
justifié de voir là deux effets simultanés d'une même cause.] Des agents
physiques et chimiques peuvent produire le même effet que la fécondation
hétérogène. Pour expliquer l'action tératogène du sperme étranger, Moen-
KENHAUS a invoqué une action toxique, Lceb une difficulté de digestion du
vitellus nutritif par le protoplasme mixte de Thybride; l'auteur invoque
une discordance entre les chromosomes paternels et maternels qui mettrait
obstacle à la rapidité des divisions nucléaires. — Appliquée aux vertébrés et
en particuUer aux téléostéens (Fundulus), la gradation axiale du métabolisme
de Child (qui n'est qu'un autre aspect des variations dans la vitesse du
développement invoquées dans ce travail) est centrifuge et basipète, c'est-
à-dire que les parties inférieures et latérales sont les moins actives, tandis
que les centrales et apicales le sont le plus, et. par suite, sont le plus
sensibles aux actions tératogènes. Par là s'explique toute la série des
monstres, dans laquelle la tête, les yeux, le cœur sont anormaux, le reste
du corps étant à peu près normal; mais il existe une catégorie inverse,
dans laquelle les seuls organes développés sont la tète, les yeux, le cœur,
ou des parties de ces organes. Pour expliquer cette contradiction, l'auteur,
conformément aux indications de Child, invoque un pouvoir d'adaptation,
parallèle à la gradation métabolique et, par conséquent, d'autant plus élevé
que le métabolisme est plus actif et la vitesse de développement plus grande.
[Cette explication est ingénieuse, mais totalement arbitraire et imaginée
directement en vue d'expliquer une contradiction.] — Y. Delage et
M. Goldsmith.
Laurent (O.). — Réalisation du siamoisisme chez les animaux. — En vue
d'applications chirurgicales, l'auteur a soudé à la manière des jumeaux sia-
VI. — LA TÉRATOGHNÈSE. ' 73
mois des individus appartenant à toutes les classes des vertébrés. Ces sou-
dures ont parfois persisté fort longtemps, en dépit d'une forte tendance à la
séparation qui se manifeste dans les expériences non réussies. Le fait le plus
remarquable est la soudure hétérogène obtenue quelquefois : poule et pigeon,
faisan et canard. — Y. Delage.
3. Ttratoyénèsc naturelle.
Boas (J, E. V.). — La si;/ni/hrition de la pohjdactylie du cheval. — La
polydactylie du cheval est due tantôt à des processus ataviques tantôt à des
phénomènes de dédoublement du pied, soit dans son ensemble, soit dans
certaines de ses parties seulement. Les cas d'atavisme consistent dans
l'apposition d'un ou de deux doigts latéraux du stade Hipparion. Le doigt
principal médian est alors plus ou moins rudimentaire dans la plupart des
cas. Les doigts accessoires qu'on voit apparaître chez le cheval sont toujours
soit le n^' 2, soit le n» 4, et quelquefois les deux simultanément. Les cas de poly-
dactylie due au dédoublement d'une partie plus ou moins grande du pied
sont beaucoup plus nombreux quQ les, cas d'atavisme. On trouve, dans ces
cas, sur la partie médiane du pied principal ordinaire un autre pied de forme
symétrique par rapport au pied ordinaire. 11 peut ne s'agir que du dédouble-
ment d'un doigt, mais aussi de celui du carpe ou du tarse. Des cas de dédou-
blement latéral sont extrêmement rares. Le dédoublement se rencontre plus
souvent sur les pieds de devant que sur les pieds de derrière. — J. Strohl.
Schuitz (Adolf). — Le canal rranio-pharyngien persistant chez l'homme
et chez les singes. — L'auteur a examiné des crânes humains de diverses
races, ainsi que des crânes de différentes familles de singes dans le butxie
constater l'existence éventuelle d'un canal cranio-pharyngien (ou canal
pituitaire) persistant. Chez les hapalides, il n'a été trouvé dans aucun cas,
chez les cébides il a été constaté sur 5 çé, chez les circopithécides sur
3,3 o/c, chez les anthropoïdes sur 40 % et chez les hominides sur 1/2 % tout
au plus des crânes examinés. Il ne. saurait donc s'agir, dans la persistance
de ce canal, d'un phénomène atavique, mais plutôt d'un phénomène patho-
logique semblable aux cas de persistance de la suture frontale et en rapport,
sans doute, avec l'existence d'une glande pituitaire plus ou moins volumi-
neuse. — J. Strohl.
Wood (Richard H.). — Une femme à cornes. — Chez une femme d'o-
rigine allemande, une corne cutanée sans adhérence au squelette, mais
avec une riche irrigation sanguine ayant déterminé une hémorragie pen-
dant l'opération. Évolution 18 mois. Situation sur le front, à la place exacte
des cornes des bovidés. Une toute semblable au point symétrique du côté
opposé, enlevée chirurgicalemènt l'année précédente. L'aspect est celui d'une
corne d'animal recourbée, d'environ cinq centimètres de long, mais aucun
détail n'est donné sur la structure histologique. — Y. Delage.
Miller (J. E.). — Chevaux à cornes. — Les anomalies décrites sous un
tel titre consistent en général en excroissances osseuses du crâne. Ici, il
s'agit d'une vraie corne sortant de la cavité de l'oreille d'un cheval, im-
plantée sur la peau et mobile sur les plants sous-jacents. Cela la rapproche
de la corne du rhinocéros. Ce dernier animal se trouvant sur la lignée gé-
néalogique du cheval, on peut admettre que le présent cas est un retour
74 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
atavique ; mais il peut provenir aussi d'un accident de la vie foetale [XVI].
Y. Del AGE.
Jull (M. A.). — Un poulet à quatre pattes et quatre ailes. — L'auteur
donne une description des figures du monstre indiqué photographié en
entier et par des rayonsX. Les relations anatomiques des membres avec les
ceintures ne sont ni expliquées ni claires sur ces figures, l'auteur se bor-
nant à des généralités sans grand intérêt. — Y. Del.vge et M. Goldsmith.
Severson (B. O.)- — Pied fourchu d'un percheron. — Ce cas d"un pied
fourchu comme celui de la chèvre ne semble pas pouvoir être considéré
comme un retour atavique vers la polydactylie ance.strale à cinq doigts,
mais plutôt comme un cas de bifidité d'un doigt unique. — Y. Delage.
Liucks (R.). — Deux anomalies de squelette des poissons. — Description
de deux cas d'anomalie des vertèbres, l'une chez une brème, l'autre chez une
sandre. Dans le cas le mieux décrit, celui de la brème, il s'agissait de nodo-
sités des épines dorsales de diverses vertèbres. Ces nodosités étaient, évi-
demment, le résultat d'un processus de cicatrisation. — J. .Strohl.
Bujard (E.). — Une anomalie relativement rare de l'œuf de la poule :
ovum in ovo. — On trouvera dans ce travail, outre une revue bibliogra-
phique et line tabelle des cas tératologiques observés jusqu'ici, la descrip-
tion de deux cas tératologiques d'un type inédit. L'un est celui d'une inclu-
sion d'un œuf complet bardé, soitsans coquille, dans lui œuf avitellin, l'autre
celui d'une inclusion d'un œuf avitellin < œuf de coq * hardé dans un œuf
avitellin. — M. Bouhier.
Goodspeed (T. H.). — Noies sur les esjiéces californiennes de Trillium L.
IV. Variations tératologiques de Trillium sessile rar. gir/anteum H. et A. On a
essayé de cataloguer les données de la littérature relatives aux variations
tératologiques trouvées dans les espèces suivantes de Trillium : grandi-
florum. erectum, senile, undulatum, cernuum, nivale, recwvatum, ovatum et
sessile var. giganteum. Dix-sept variations tératologiques de T. sessile var.
giganteum ont été décrites. Les variations relativement superficielles, telles
que le passage de la condition trimère à la condition tétramère ne se repré-
sentent pas dans les années successives sur le même rhizome, tandis que
des variations structurales plus profondes peuvent se représenter. L'auteur
suppose que l'origine des variations tératologiques récurrentes est due à
Létat hétérozygote d'un parent originel. — F. Péchoutre.
Patouillard (N.). — l'ne anomalie du Scleroderma vrrrucoswn Bull. —
Chez le type, le pied s'étale au sommet et forme la plus grande partie de la
paroi inférieure du péridium, plane ou plus ou moins bombée; dans l'ano-
malie signalée ici, le pied se prolonge dans la gleba par une longue colonne
cyhndrique. — F, More.\u.
CHAPITRE Vl[
L<n l'égénération
Gœtsch (Wilh.). — Heobaditungen nnd Versuche an Hydra. (Biol. Cen-
tralbl., XXXVII, 465-471, 9 fig.) [78
Janda (Viktor). — Neue l'ntersucJmnyen i'tber die Régénération der Ge-
schlechtsorf/ane bei denOligochaeten. (Anat. Anz,, L, 8 pp.) [76
Lœb (Jacques). — The chemical basis of axial polar ity in régénération.
(Science, XLVI, N" 1197,547-551.) [75
Nusbaum-Hilarow^icz ( Jozeî) et Oxner (Mieczysla>v). — Contribution à
Véliide delà régénération chez les Echinides. Note 'préliminaire (Bull. Inst.
Oceanogr., .V 325, 1-8, 5 fig.) [77
a) Przibram (Hans). — Transitdre Scherenfonneii der Winher-Krabbe,
Gelasimus pugnax Smith. {Zugleich : Experimentelle Studien ilber Régéné-
ration.) V. Mitteilung^und : Bomœosis bei ArtJiropoden,!!. Mitteilung. (Arch.
EnUv. Mechan. Org., XLIII, 47-62, 1 pi.) [77
b) F ilhlerregeneration halber wachsener Sphodromantis Larven. [Zugleich
Aufzucht der Gottesanbeterinnen, IX. Miteilung, und Homœosis bei Arthro-
poden, III. Mitteilung.) (Arch. Entw.-Mechan., XLIII, 63-!: 7, 3 pi., 1 fig.) [78
Zeleny (Charles). — The effect ofdegree of injury, level eut and timewithin
the regenerative cycle upon the rate of régénération. (Proc. Xat. Acad.
Se, III, 211-217, 5 fig.) [76
Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. IV; V, ^.
Lœb (J.). — Le facteur chimique de la polarité axiale dans la régénération.
— Continuant ses efforts en vue de fournir pour chaque phénomène biolo-
gique une explication chimique, l'auteur aborde ici la question de savoir
pourquoi tant que le bourgeon terminal d'une branche évolue, les bour-
geons sous-jacents restent dormants ; et pourquoi quand la branche est
décapitée, le premier bourgeon dormant sous-jacent entre en activité à
l'exclusion des autres qui ont leur tour successivement de haut en bas, à
la seule condition de n'avoir point au-dessus d'eux un bourgeon en ac-
tivité. Lauteur suggère que le bourgeon en activité non-seulement attire à
lui les substances formatives nécessaires et en prive les autres parties.
76 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mais élabore les substances inhibitrices qui, accompagnant les substances
formatrices des racines, descendent vers la base de la plante. Quand par
la décapitation la source de ces substances inhibitrices est tarie, le bour-
geon le plus voisin du sommet est le premier libéré, et c'est pour cela
qu'il entre en activité et détermine un nouveau flux de substances inhi-'
bitrices qui descendent et maintiennent à l'état dormant les bourgeons
sous-jâcents. [Ces substances inhibitrices assimilées aux hormones, n'ont
point été vues, bien entendu, et viennent grossir la liste chaque jour plus longue
des phénoménines si commodes pour fournir des solutions verbales de toutes
les questions.] — Y. Delage.
Zeleny (Charles). — Influence sur la rapidité de la régénération de
l'importance de la lésion, du niveau de la section et du temps écoulé. — Les
expériences ont porté sur Amblystoma. L'auteur sectionne soit une patte
seule, soit les deux pattes symétriques, soit la queue seule, ou une des pattes
et la queue ; il constate que la section d'une autre partie ne retarde jamais
la régénération en un point donné et peut même l'accélérer légèrement;
mais l'accélération est notable lorsque la seconde partie sectionnée e.st de
même nature que la première : ainsi, la régénération de la patte droite
est activée par la section de la patte gauche, mais non par celle de la queue,
et celle de la queue n'est pas sensiblement activée par la section d'une
patte. D'accord avec les travaux antérieurs, l'auteur confirme que la vitesse
de la régénération est li'autant plus grande que le niveau de la section est
plus proximal. La longueur régénérée est proportionnelle au nombre d'uni-
tés de longueur sectionnées. La différence ne porte pas sur les premières
phases du phénomène^ où il se produit seulement une accumulation des
matériaux cellulaires au moyen desquels s'opérera la régénération. La
cause de ces faits semble être que les membres sont de plus en plus diffé-
renciés de la base vers l'extrémité, la différenciation étant défavorable à
la régénération ; en outre, celle-ci est sous le contrôle du système nerveux
central, tandis que l'accumulation des matériaux dans la première phase
du processus est un phénomène local soustrait à ce contrôle. Les sections
successives de plus en plus proximales favorisent la vitesse de la régénéra-
tion, laquelle est ainsi accélérée par deux facteurs convergents, la multipli-
cité des sections et leur situation de plus en plus proximale. Enfin, inter-
vient aussi le fait que la partie régénérée est d'autant plus longue par
rapport au membre primitif, (jue la section est plus proximale. — La loi
de vitesse de la régénération au cours du cycle évolutif est la même que
celle de l'accroissement au cours de l'ontogénie; la vitesse de régénération,
d'abord faible, s'accroit rapidement, atteint un maximum, puis décroît,
d'abord rapidement puis de plus en plus lentement jusqu'à s'annuler. Les
expériences ont porté principalement sur la queue des têtards de Rana.
De nombreuses mesures sont données avec la réduction en pourcentages. —
Y. Del.age.
Janda (Viktor). — Nouvelles recherches sur la régénération des organes
sexuels chez les Oligochètes. — Continuant ses recherclies sur la régénération
des régions sexuelles chez les Oligochètes {Arch. Entti\-Mech., 1912, Sitz.
Prag. idl2), J. a conservé des exemplaires opérés de Criodrilus lacuiim
pendant plus de 2 ans, à l'effet de pouvoir répondre à diverses questions.
Malgré une alimentation abondante, les animaux ont diminué considéra-
blement, et leur taille a été réduite même au quart : diminution analogue
à celle que Kam.merer (1012) a observée chez le Prêtée en inanition. II n'y a
VII. — LA RKHENERATION. 77
eu ni at-couplement, ni par conséquent ponte de cocons. Il y a eu régéné-
ration des glandes sexuelles chez tous les opérés, alors même que la section
était pratiquée en avant du dixiènie segment et qu'une partie des glandes
était par conséquent conservée ; ces glandes régénérées et surnuméraires
peuvent persister trois ans sans dégénérer. Les limites dans lesquelles l'ap-
pareil sexuel se régénère sont comprises entre le quatrième et le dix-neu-
vième segments. L'auteur a étudié dans les glandes régénérées la disposition
respective des deux sortes de gonades, qui est variable, bien que les gonades
bisexuées soient le cas le plus fréquent; dans ces gonades bisexuées, la
proportion et la situation des deux composants mâle et femelle varient aussi
beaucoup; on pourra lire dans l'original les diverses dispositions observées.
Les entonnoirs des canaux excréteurs se sont formés en nombre normal,
quoiqu'il ne puisse parfois y avoir que des oviductes. — Bkynchelmis limo-
selln ne régénère au plus que 6 segments (J., 1902); la régénération fait
défaut quand la section porte sur la région du 15^ au 20" segment. La ré-
génération des glandes génitales n'a pas lieu, que les anciennes glandes
aient été conservées ou non. — Pareil insuccès a été obtenu avec Lumbricui^
tevrestris et AUolobophora fœtida, opérés en arrière du 13^-15' segment;
l'animal ne reproduit d'ailleurs que 5 ou 6 nouveaux segments. — A. Prenant.
Nusbaum-Hilaro-wicz (J.) et Oxner (M.). — Contribution à l'étude de
la rèijénération cJvz les Echinides. — L'examen de tests d'oursins a révélé
aux auteurs qu'à la suite de lésions, enfoncements, fractures, le test peut
non-seulement se cicatriser, mais peut montrer des régénérations partielles,
tantôt normales tantôt anormales par hétéromorphose (plaques modifiées ou
déformées) ou par suprarégénération (plaques surnuméraires). Ils se propo-
sent de compléter ces études au moyen de lésions expérimentales. — Y.
Del.\ge.
a) Przibram (Hans). — Formes transitoires des pinces cJiez le crabe Ge-
lasimus pugnax Smith (5*^ communication des Etudes expérimentales sur la
régénération et 2^ communication concernant Vhomœosis chez les arthropodes).
— Divers crabes hétérochéliques ne présentent l'inégalité bien connue des
pinces que dans le sexe mâle. Il s'agissait pour P. de savoir si, dans ces
cas, cette disposition est invariablement fixée ou si l'on arrive par des- expé-
riences appropriées à la renverser ou à déterminer l'apparition de la forme
des pinces des femelles. Il pouvait aussi s'agir d'examiner si cette disposi-
tion dépend dtine influence des glandes génitales, vu que certains mâles
de ces mêmes espèces présentent parfois à l'état naturel les dispositions
de pinces des femelles. Des transplantations de testicules chez Gelasimus
pugnax n'ont, toutefois, pas donné de résultats, les animaux opérés étant
régulièrement morts. D'autres expériences ont été plus instructives. Il s'est
trouvé que chez des individus dont la carapace mesurait plus de 10 centi-
mètres, la régénération de la grande pince des mâles fournit après autotomie
de nouveau une pince du même type. Après extirpation totale de la grande
pince, par contre, et autotomie simultanée de la petite pince du côté opposé,
on voit apparaître deux pinces dentelées moyennes, les deux de grandeur
égale et aj-ant la forme de celles des femelles. Elles peuvent se maintenir
telles pendant plusieurs mues chez ces mâles, et cela fait supposer que l'in-
fluence des glandes génitales n'est pas en jeu dans les cas où cette disposi-
tion se trouve naturellement chez des individus mâles. Si, chez des mâles
qui, pendant plusieurs mues, avaient présenté deux pinces égales moyennes
on provoque l'autotomie de la pince qui, primitivement, avait été la grosse
IS L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
pince, on voit réapparaître ce dernier type de pince. L'extirpation totale a
un effet retardataire sur la régénération, et les produits de ces régénérations
lentes présentent souvent, pendant un certain temps, des caractères de
pattes bifurquées ou simples ihomœosis passagère). P. pense que, malgré le
manque de réversion des pinces chez (jelasimns au cours des expériences
relatées, ce crabe ne diffère pourtant pas, en ce qui concerne les phénomè-
nes régénérateurs des pinces, des autres crabes hétérochéliques. et il cite à
ce sujet certaines observations rapportées par B.\udouin (1903, HMX)), où la
réversion aurait, en effet, été constatée pour une espèce de Gelasiinus. P. sup-
pose qu'il s'agissait dans ces cas d'individus mesurant moins de 10 milli-
mètres. Les pagurides seraient donc toujours, selon P., les seuls crabes chez
lesquels la réversion des pinces fait défaut, même chez de tout jeunes indi-
vidus et chez qui la régénération des pinces est toujours directe [IX]. —
.T. Stroiil.
ô) Przibram (Hans). — Régénération des antennes chez des larves de
Sphodromantis mi-adultes (9^ communication sur l'élevage des mantes prie
dieu et 3"-" communication sur Vhomn'osis chez les arthropodes). — L'auteur a
étudié les conditions dans lesquelles des malformations des antennes se pro-
duisent à la suite d'amputations de ces organes chez des larves de Sphodro-
mantis. Ces anomalies consistent en renflements, en contorsions des antennes
et dans l'apparition d'extrémités portant des griffes et des pointes analogues
à celles des pattes, san& que pour cela on soit en droit d'y voir des organes
homologues des pattes. P. a aussi fait des expériences physiologiques sur
ces antennes anormales et les a trouvées moins sensibles aux excitations
mécaniques et vis-à-vis du courant électrique. Leur sensibilité est quelque
peu, mais en partie seulement, rétablie lorsqu'on prend soin d'exciter par
le courant électrique l'antenne normale du côté opposé. P. a également
réuni quelques descriptions nouvelles d'anomalies semblables trouvées à
l'état naturel. Elles semblent particulièrement fréquentes chez les hymé-
noptères. C'est peut-être ce groupe d'insectes qui présente les conditions les
plus favorables pour l'étude expérimentale de l'homœosis substitutive,
c'est-à-dire du remplacement d'un appendice du corps par un type d'appen-
dice spécial à une autre région du corps. — J. Strohl.
Goetsch (Wilh.). — Obserrations et expériences sur Hydra. — Il s'agit de
Hi/dra fusca. Un individu possédant des testicules est sectionné en travers
dans la région testiculaire. La régénération des deux segments se poursuit nor-
malement, mais les testicules régressent. Un individu possédant un ovaire
sectionné au-dessus de ce dernier régénère aussi et l'ovaire ne régresse pas.
Les individus porteurs de bourgeons étant sectionnés au-dessus de ces der-
niers, le ou les bourgeons continuent leur évolution, mais s'ils ne sont pas
nourris, cette évolution a lieu aux dépens de la mère, qui régresse. — Y. De-
LAGE.
CHAPITRE Vlir
Lia jçrelTe
Daniel Lucien.) — Influence de In greffe sur les produits d'adaptation
des Cactées. (C. W. Ac. Se, CLXIV, 318.) [81
Harrisson (Ross G.). — Transplantation of limbs. (Proc. Nat. Ac. ad. Se.
Etats-Unis, III, april, 245-251, 2 fig.) ' [80
Kaltenbach (R.). — Ueber Eierstoc/dransplaiitatinn bei Rouen und Pôking-
enten. (Zeitschr. indiik. Abst. VererbgsL, XVII, V51-253, 1 fig.) [81
Laurens (Henry) and "Williams (J. "W.). — Photomechanical c/tauf/es in
t/ie retina of nonnal and transplanled ei/cs of Ambhjstoma larrae. (Journ.
Exper. Zool., XXIIl, 71-81, 1 pi., 3 fig.) ' [80
a) Nageotte (J.). — Sur la greffe des tissus morts et en particulier sur
(a réparation des pertes de substances des nerfs à l'aide de greffons ner-
veux conservés dans l'alcool. (C. Soc. Biol., LXIX, Mémoires, 459-470.) [79
b) Reviviscence des greffes conjonctives mortes. (C. K. Soc. Biol., LXIX,
889-894, 3 fig.) [80
t') Sur la possibilité d'utiliser dans la pratique chirurgicale les
greffons de nerfs fixés par l'alcool et sur la technique à emploijer. (C. R.
Soc. Biol., LXIX, Mémoires, 925-933, 3 fig.) ' [80
Voir au cli. X un renvoi à ce chapitre.
a) Nageotte (J.). — Sur la greffe des tissus morts. — L'auteur est par-
venu à greffer sur un animal des fragments de nerf empruntés à une autre
espèce et longtemps conservés dans Talcool ou dans le formol. Ce qui se
conserve en pareil cas, c'est seulement la charpente conjonctive du nerf.
Les éléments vivants cellulaires, c'est-à-dire les fibroblastes, sont tués etrem-
jilacés par des fibroblastes fournis par l'hôte et immigrés dans le greffon, où
ils prennent la place-des fibroblastes disparus, s'accommodant fort bien de la
substance conjonctive morte comme substance de soutien. Dans le greffon
apparaissent aussi des marcrophages chargés de lipoïdes, mais qui restent
parfaitement vivants malgré cette digestion de substance étrangère. La sou-
dure du greffon se fait de façon si parfaite qu'elle est très peu apparente.
L'auteur rappelle qu'il a obtenu des faits semblables pour le cartilage. L'ob-
jection présentée par Dastre, d'après laquelle il ne s'agit pas là de greffe,
mais de tolérance aseptique, ne porte pas. La tolérance aseptique est en
réalité une intolérance car le fragment de substance étrangère, s'il nest pas
80 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
détruit'par phagocytose ou éliminé par suppuration, est emmuré et en réalité
exclu, de l'organisme par enkystement. Ici au contraire le greffon est adopté
par l'organisme et se soude à lui, et le fait qu'il est mort n'engendre aucune
difficulté, parce que les substances conjonctives de l'organisme vivant ne
sont pas des substances vivantes. Comme le greffon, ce sont des substances
non pas mortes, mais qui n'ont jamais vécu. —Y. Delage.
b) Nageotte (J.). — Reviviscence des gre/fes conjon(^ives mortes. — Du
cartilage mort greffé ne reprend pas vie parce que sa substance fondamen-
tale est disposée de façon à ne pas se laisser pénétrer par les cellules car-
tilagineuses vivantes de l'hôte pour remplacer les cellules cartilagineuses
mortes du greffon. Mais il en est autrement pour la substance conjonctive
des tendons et des nerfs. Ceux-ci greffés, après avoir été tués par l'alcool
ou le formol, sont pénétrés par des éléments cellulaires provenant de l'hôte,
lesquels remplacent les éléments similaires morts du greffon et, chose
remarquable, prennent les caractères histologiques de ces derniers : ainsi
un fragment de tendon de veau greffé sur un chien contient après un temps
suffisant des éléments fibroplastiques qui sont de chien par leur origine et
de veau par tous leurs caractères objectifs comme s'ils avaient été modelés
par l'édifice coUagène du tendon. Ces greffons sont susceptibles de parcou-
rir une évolution inflammatoire septique ou aseptique avec ses consé
quences habituelles. — Y. Delage.
c) Nageotte (J.). — Sur la possibilité d'utiliser dans la pratique chirur-
gicale les greffons de ,nerfs fixés par l'alcool. — 'Dans ce travail, l'auteur
fixe la technique de la greffe de nerfs pour remplacer des fragments excisés ;
il conseille des tronçons de nerfs de chien, de veau ou de lapin, conservés
dans l'alcool et non dans le formol et qu'il convient de prendre d'un plus
petit diamètre que le fragment à remplacer, et il déclare ces procédés dès
maintenant applicables à la chirurgie humaine. — Y. Delage.
Laurens (H.) et "Williams (J. "W.). — Changements photomécaniques dans
la rétine des yeux normaux et transplantés cliez les larves dWmblystomes.
— L'auteur greffe des vésicules optiques en voie de développement sur de
jeunes têtards au stade où le bourgeon caudal commence à apparaître. L'œil
gauche enlevé est greffé dans la région auditive du même côté, l'œil droit
restant en place comme témoin. L'œil greffé évolue normalement et dans
deux cas a pu être suivi jusqu'à la métamorpliose. Il a été alors enlevé et
étudié comparativement à l'œil normal. L'absence de toute relation de l'œil
greffé avec un nerf optique élimine l'influence du système nerveux central sur
son développement, ce qui est fort avantageux pour Tétude de certains pro-
blèmes. 1° La migration pigmentaire et la contraction des cônes a lieu dans
l'œil transplanté aussi bien que dans l'œil normal, et à plus haut degré
(migration du pigment 12p.au lieu de 7; pour le myoïde du segment interne
du cône, 14 [j. au lieu de 7,7). Le myoïde du bâtonnet peut s'allonger à la
longueur de 1,5 \x. Dans les yeux soit éclairés, soit à l'obscurité, il n'y a pas
de différence ni en longueur ni en diamètre pour la partie externe du bâ-
tonnet, et le noyau du bâtonnet ne change par de position ; mais il change
de forme comme pour répondre à une attraction de la lumière. — Y. Delage,
Harrison (Ross G.). — Transplantation de membres. —Les expériences
ont porté sur des embryons d'Amblystoma à l'âge où les membres sont re-
présentés par de simples bourgeons. Un bourgeon est sectionné à sa base et
VIII. - LA GREFFE. 81
regreffé, soit à la même place chez un autre individu {greffe orthotopique)^
soit en un autre point de corps {(j. hctérotopique), soit sur le flanc du
même côté ou du côté opposé (//. homo- ou héteropleiiralc), enfin le tronçon
peut être grelï'é en position droite, son bord dorsal correspondant au bord
dorsal du corps, ou en position renversée, son bord dorsal corr(\sp{)ndant au
bord ventral par suite d'une rotation de 180°. Voici les résultats observés :
1° Tout bourgeon non renversé conserve sa latéralité originelle quel que
soit le point oii on le greffe; 2° tout bourgeon renversé change de latéralité,
(un membre droit devient gauche ou inversement) quel que soit le lieu où on
le greffe ; 3" quand un bourgeon greffé donn"e naissance à un membre
double, le premier apparu de la paire a sa latéralité fixée par les règles
précédentes, tandis que le second a une latéralité inverse du premier, étant
le symétrique de celui-ci par rapport à un plan passant entre eux deux. Si
Ton appelle harmonique tout membre dont la latéralité est conforme au côté
où il se trouve (patte droite à droite, patte gauche à gauche, et orientés nor-
malement par rapport aux axes du corps) et disharmonù/iœ tout membre
présentant la condition inverse, on voit que toute greffe droite homo-pleurale
ou renversée hétéro-pleurale donne un membre harmonique, tandis que toute
greffe Fenversée homo-pleurale ou droite hétéro-pleurale donne un membre
disharmonique. Tout membre harmonique a tendance à rester simple,
tout membre disharmonique a tendance à devenir double par production
d'un symétrique, comme il est dit plus haut; dans ce cas, l'un des deux mem-
bres originels étant disharmonique, son symétrique est harmonique, et on
observe que dans cette formation double, l'élément disharmonique premier
apparu tend à s'atrophier, l'élément harmonique restant seul, d'où résulte
une adaptation secondaire. L'auteur détaille les applications diverses de ces
règles et de leurs combinaisons, en donnant les pourcentages confirma-
tifs. — Y. Delage.
Kaltenbach (R.i. — Transplantations d'ovaires chez des canards de
liouen et de Pœking. — K. a répété sur des canards les expériences exécu
tées par Guthrie chez les poules : il a transplanté sur des femelles châtrées
d'une race des ovaires provenant d'une autre race et a constaté que l'ovaire
implanté est régulièrement résorbé, tandis que l'ovaire original est restitué
par régénération, ainsi que Davenport l'avait déjà supposé pour le cas des
poules de Guthrie. K. ne s'est servi que de canards de race pure. Ne pou-
vant extirper les ovaires par voie de résection, en raison de la proximité
de la veine cave, il les a détruits en les badigeonnant avec du formol. Les
femelles de canards ainsi traitées présentent après la première mue le
plumage du canard mâle. La castration avait donc été réalisée [IX]. —
J. Strohl.
Daniel (Lucien). — Influence de la greffe sur les produits d'adaptation
des Cactées.— Cette influence paraît nulle sur les caractères morphologiques,
mais il n'en est pas de même pour certains caractères biochimiques, ainsi
V Opuntia qui s'est adaptée à l'extrême sécheresse en développant son
mucilage, détermine chez Epiphyllum auquel il sert de porte-grelîé une
réaction adaptative consistant au contraire dans la réduction du mucilage
et des acides pour lutter contre la surabondance d'eau dans les tissus; au
contraire, chez Epiphyllum greffé sur Peireskia dont le mucilage est beau-
coup moins développé, cette adaptation du greffon est beaucoup moins ac-
centuée. Cet exemple montre qu'il faut pousser fort loin l'analyse avant de
nier l'influence du porte-greffe sur le greffon. — Y. Delage.
l'année nioLor.iQLE, XVII. 1917. C
CHAPITRE IX
Lie sexe et lest caractères sexuels secondaires
Allen (Ch. E.). — .1 c/rromosome différence correlaied ivith sex différence in
Sphaerocarpus. (Science, 9 nov.. 466.) [96
Anonyme. — Iluman « Free-Martins ». fJoiirn. of Heredity, VIII. ian. 42.)
[93
Anonyme. — The disappeareance of the maie mononch. (Joiirn. of Heredity,
VIII, N° 9, 432.) [95
Baltzer (E.). — Ueber neuere Versiiche zur Vererhung und Bestimrnuny des
Geschlechts. (Mitteil. Naturforsch. Gesellsch., Bern 1916, 39 pp.) [94
Beauchamp (P. de.) — Noîivelles recherches sur la sexualité chez Dino-
philus. (C. R. Ac. Se, CLXIY, 56.) [91
Boulenger ( J.-A.). — Sur les tubercules nuptiaux simulant des dents chez
un Poissoji africain du genre Barbus. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 298.) [96
Bounhiol (J.-P.). — Le dimorphisme sexuel chez la sardine (Alosa sardina
L.) des côtes d'Algérie. (C. R. Soc. Bioi., LXIX, 77-80.) [93
Chapin (Catharine Line). — ,4 microscopic studij of the reproductive Sys-
tem of foetal free-martins. (Journ. Exper. ZooL, XXIII, 453.) [93
Correns (Em.). — Fall experimenteller Verschiebung des GeschlerlUesver-
hàltnisses. (Sitzungsber. der Kgl. preussischen Akad. d. Wissenschaften.,
LI, 685-717.) [95
Cunningham (Bert.) — Seximlity of filament of Sj)irogyra. (Bot. Gazette,
LXIII, 486-500, 3 pi.)
[La bisexualité du filament peut se rencontrer dans certaines
espèces de Spirogyra; mais pas nécessairement chez toutes. — P. Guérin.
Da-wson (E. R.). — Tlie causation of sex in Man. (London, II. K. Lewis
and C", XIV + 226 pp., flg.) [85
De-witz (J.). — Untersnchimgen iiber Geschlechtsunterschiede. A'° i Das
Verhàltniss der beiden Geschlechter qeqeniiber Methi/lcnblau. (Zool. Jahrb.
(Abt. AUg. Zool.), XXXVI, 11-24.) '^ [^3
Doncaster (L.). — The détermination of sex. (1 vol. in-8'', 172 pp., Cam-
bridge Univ. Press, 1914.) [84
Erdmann (Rhoda). — A'e*r facts and views concerning the occurrence of
a sexuul process in the Myxosporidian iife cycle. (Amer. Xatur., LI. 719-
739.) [ L. CuÉxOT.
a) Goldschmidt (Rich.). — Die biologischen Grundlagen der kontràren
IX. - LE SEXE. 83
Sexualitfil nnd des Hernmphroditisntus beim Mensclien. :(Arch. f. Jlas-
sen.-Tî. G«s<>llsch. Biol., XII. 1-14.) [8t')
b) On a case of facultative parthenoffenesis in the gipstj-molh Lymantria
dispar L.. irit/i a discussion of tite relation of parthenogenesis to sex.
(Biol. Uull.. XXXII, ^5-4:1) [87
'•) — — Â fw'lher contritnition to the t/teory of sex. (Joxirn. Exper. Zool.,
XXII. 593-611, 3 pi.) [Voir l'article' du même cauteur
dans Amer. Natur. 191G. analysé dans le vol. XXI de ÏA)in. Biol., p. 97.
Goodale iN. D.). - Gonadectomy in relation to the Secondary Sexual Cha-
racter.< uf some Doniestic Birds. (Publ. Carnegie Inst.. N» 243, 52 pp.,
7 pi., 1916.) [Sera analy.sé dans le prochain volume.
a') Gould (Harley N.). — Studies on se.r in the hermaphrodite mollusk Cre-
pidula plana. I. Ifisto'y of the se.rual cycle. (Journ. Exper. Zool., XXIII,
1,52, 85 fig.i i [89
II) — — Studies on sex in Ihe hermaphrodite mollusk Crepidula plana. II.
Influence of environment on sex. (Ibid., 225-250.} [90
Krizenecky i Jaroslav i. — Einige Bemerkungen zum Begriffund Définition
des Hermaplirodiiismus. (Anat. Anz., L, 14 pp.) "94
ai Lillie (Franck R.). — S ex-determi nation and sex-differentiation in
Mammals. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, july, 464-470.)
[Analysé avec le suivant.
b) The Free-Martin; a study of thu Action of Sex hormones in the
fœtal life of Catlle. (Journ. Exper. Zool.. XXlll. X° 2, july, 371-452.) [91
Lipschûtz ( Alexander). — Ceber die Abhangigkeit der Kôrpertemperalur
von der Pubertdtsdrihe. (Pfliïger's Arch. gesammt. Physiol.. CLXVIIl, 177-
192. 1 fig., 19 juin. I " [93
Perrier (Edmond). ^ Sur les échanges de faunes entre la mer et les eaux
douces et les conséquences qu'ils entraînent au point de vue de la sexualité.
(C. R. Ac. Se, CLXY. 74.s.) [Voir eh. XVII.
Pézard (A.). — Loi numérique de la régression des organes érectiles, con-
sécutive à la castration post-pubérale, chez les GalHnacées. (C. R. Ac. Se,
CLXIV. 734.) ; [96
Patterson (J. T.). — Studies on the biology of Paracopidosomopsis. 1.
Data on the sexes. (Biol. Bull., XXXIl, 291-305.) [88
Riddie (Oscar). — The theory of sex as stated in lerms of rcsults of studies
on pigi'niis. I, Science, 6 juillet. 19.» '85
Rios-Hortega (P.) y Ferrer (F.). — Contribuciôn al conocimiento histo-
lo'/ico dr las esponjas. (Bol. R. Soc. Esp. Hist. Nat., XYIL 354-394, 8fig.
Hs
Seiler (J.). — Geschlechtscliromosomeniintersuchungen an Psychiden. (Zeit-
sclir. indukt. Abstamm. Yererbgslehre, XVIII, 81-92, 1 pi., 2 fig.) S9
Shull (A. Franklin). — Sex détermination in Anthothrips verbasci. (Gene-
tics. II. 480-4SS.) [88
Swingle ("W. W.). — The accessorg chrumosome m a frog possessing marked
hermaphroditic tendencies. (Biol. Bull., XXXIII, 70-79, 5 pi.) [83
"WTiitney (David Day). — The relative infljience of food and oxygen in
coni.rollig sex in Itotifers. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 101-138, A fig.,
4 diagr. [91
Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. II, 1", y ; VII ; IX ; XIV, 2'\ a ; XVII .
84 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Doncaster (L.). — La détermination du sexe. — Ce lîvre est un bon
exposé de la plupart des questions qui concernent le sexe, notamment la
définition du mâle et de la femelle et la recherche des causes de la sexua-
lité, la proportion sexuelle, les caractères sexuels dits secondaires, l'herma-
phrodisme et la parthénogenèse ; les acquisitions modernes si remarquables
sont surtout envisagées, exclusivement du côté animal, l'auteur remarquant
avec raison que le problème du sexe des plantes est peut-être différent et
qu'il est plutôt avantageux d'envisager séparément les deux règnes.
Le sexe est déterminé au plus tard au moment de la fécondation ; il n'est
pas improbable que dans certains cas il est déterminé avant {Phylloxéra,
Jlydatina, Cynipides), mais le plus souvent c'est au moment même de la
fécondation qu'il est définitivement décidé (Abeille et autres Hyménoptères),
et cela d'une façon irrévocable (ployembryonie, Tatou, jumeaux, etc.) Un
chapitre est consacré à l'hérédité « sex-limited » (types .îôrYwas, Plymouth
Rock, Drosophila, Chat écaille-de-tortue, hémophilie et cécité nocturne de
l'Homme), ce qui conduit à l'étude des chromosomes sexuels; D. ne pense
pas que les chromosomes sexuels soient les seuls agents déterminants et
absolus du sexe, et. sans partager tout à fait l'opinion de quelques biologistes
qui les regardent comme des symptômes du sexe déterminé en dehors et
au-dessus d'eux, il les regarde comme une des causes déterminantes, dont
la prépondérance peut varier. Les caractères sexuels secondaires ne sont
pas dus simplement à l'action d'hormones (le cas des Oiseaux gynandromor-
phes serait dans ce cas inexplicable) ; ils sont liés à des différences dans
les tissus du corps, et l'activité de l'ovaire ou du testicule est plutôt d'agir
comme stimulus de leur développement que comme la source d'origine ; D.
adopte à peu près la manière de voir de G. Smith (action de Sacculina sur
les Crabes) : l'organe reproducteur enlève au sang certaines substances et
en stimule la production en excès; ces substances, conséquences de l'action
des glandes génitales, mais non produites par celles-ci, constituent ce qu'on
a appelé hormones et appellent à l'existence les caractères sexuels secon-
daires; on sait du reste que dans certains groupes le mâle peut transmettre
les caractères secondaires de la femelle et vice versa (Faisans, Insectes,
cornes des Moutons Dorset-Suffolk, Papillons à femelles polymorphes comme
Pnpilio Memnon et polijtes, Papillons hybrides chez lesquels la femelle a des
caractères mâles, etc.).
D. conclut d'une façon générale que le sexe dépend d'une constitution
physiologique de l'organisme, créée par l'interaction de certains cliromoso-
mes avec le cytoplasme des cellules, et par conséquent déterminée, en l'ab-
sence d'autres facteurs inhibiteurs, par l'absence ou la présence de ces
chromosomes spéciaux. Si la différence entre les chromosomes du mâle et
de la femelle est considérable, elle dépasse toutes les autres influences pos-
sibles, et aucun agent externe ne peut affecter le sexe ou les caractères
sexuels secondaires; c'est la condition caractéristique des Insectes. Quand
la différence est moindre, la détermination est encore irrévocable, mais ces
caractères sexuels secondaires seront moins dépendants des tissus de l'ani-
mal et plus influencés par les sécrétions des organes sexuels ; c'est la con-
dition des Oiseaux et à un degré moins marqué celle des Mammifères. Enfin,
si la différence est très faible, il est possible (jue des actions externes expéri-
mentales puissent modifier la destinée de l'œuf fécondé, et qu'un animal qui
autrement aurait été femelle se développe en un mâle ; cette condition ba-
lancée est bien connue chez les Amphibiens (expériences d'HEUTWio), et il
est possible qu'elle soit aussi celle de quelques Mammifères. Cette hypothèse
éclectique compare les chromosomes sexuels à deux poids placés sur les
IX. — LE SEXE. 85
côtés opposés de la balance, et qui peuvent être presque les mêmes ou très
différents ; dans le premier cas, des causes accessoires peuvent faire pencher
la balance du coté où se trouve le poids léger. — L. Cuénot.
Riddle (Oscar). — La théorie du sexe énoncée d'après les résultats d'é-
tudes sur les pigeons. — Les œufs à jaune plus petit, plus riches en eau, plus
pauvres en réserves d'énergie donnent des mâles ; les œufs à gros jaune,
pauvres en eau. riches en réserves donnent des femelles. Dans un résumé
général de travaux antérieurs, R. montre que la caractéristique, au point
de vue métabolique, de l'œuf se maintient chez l'organisnie qui en sort,
justifiant par là les doctrines de Geddes et Thomson. — H. de Varignv.
Dawson (E. R.). — La détermination du sexe chez l'homme. —Après
les nombreux travaux contemporains qui ont montré les relations entre
le sexe du produit et le chromosome accessoire, le présent ouvrage
offre un air archaïque et semble appartenir au miUeu du siècle dernier. Et
ce qui achève de mettre en méfiance, c'est que l'auteur semble ignorer
totalement les travaux auxquels nous venons de faire allusion. Il cite bien
les théories de même ordre que la sienne, mais pas celles qui reposent sur
une base histologique autrement solide. Ces réserves faites, il faut recon-
naître que Fauteur fournit une documentation assez importante qui ne laisse
pas de faire une certaine impression. — Sa thèse est que l'ovaire droit four-
nit des ovules mâles et l'ovaire gauche des ovules femelles, et que, l'ovula-
tion étant alternante, il n'est pas impossible de connaître d'avance le sexe
d'un enfant, si on parvient à le rattacher à la période d'ovulation. Son argu-
mentation repose surtout sur des observations des accoucheurs. D'après ces
observations, l'ovulation alternante est révélée par l'alternance des douleurs
dismenorrhéïques, des douleurs mammaires concomitantes d'un même
côté, la comparaison du nombre des cicatrices laissées par l'ovulation avec
celui des périodes menstruelles, enfin certains cas tératologiques, où des
utérus bicornes montrent l'alternance de la congestion cataméniale dans les
deux cornes ou, en cas d'atrésie d"une des deux cornes, la disparition d'un
flux menstruel sur deux. La régularité des périodes menstruelles chez les
femmes ayant subi une ovariotomie unilatérale s'expliquerait par le re-
doublement de la fonction de l'ovaire restant. Le rattachement du sexe mâle
à l'ovaire droit est appuyé sur des bases analogues : sexe de l'enfant, qui a
été toujours trouvé en rapport avec le côté de l'ovaire chaque fois que l'on
a pu rattaclier sa conception au fonctionnement de l'ovaire correspondant.
Quant au fait que le sexe mâle correspond à l'ovaire droit, il proviendrait
de ce que ce côté est musculairement plus fort [!]. L'auteur fait remarquer
que sa théorie explique naturellement la sub-égalité des sexes. Cependant
il n'ignore pas qu'il y a une notable supériorité des conceptions mâles; il
l'explique en disant qu'une certaine obliquité de l'utérus dirige de préfé-
rence le sperme vers le côté droit: en outre la trompe de Fallope de ce côté
est plus large. Des arguments lui sont fournis par les grands mammifères
monotoques; chez les vaches soumises au mâle à toutes les périodes de rut
le sexe des produits alterne.
Sur ces bases, l'auteur établit une prédiction du sexe des produits des
femmes enceintes qui lui a donné 97 «é de succès. Il suffit de déterminer,
par la connaissance du sexe d'un premier produit, la période cataméniale
correspondant à la conception du dit produit; un calcul simple permet, en
donnant à cette période cataméniale le N° 1, de prédire que toutes les con-
ceptions correspondant à des périodes cataméniales impaires donneront des
86 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
produits du même sexe et toutes celles correspondant à des périodes paires
des produits de sexe opposé, en tenant compte de la durée des périodes
successives qui est de \!8 jours et de la durée de la grossesse qui est de
10 périodes, ou de 280 jours. — On devine les incertitudes qu'introduisent
dans un pareil calcul les variations de durée des intervalles des règles, les
variations de durée des grossesses, les périodes aménorrhéiques de la lacta-
tion, etc, etc. Bien que l'auteur fasse entrer ces variations dans son calcul,
on reste surpris de sa proportion de 1)7 % de prédictions justes. — Quant à
la production des sexes à volonté, elle se comprend d'elle-même, la seule
difficulté étant dans une première détermination : la relation entre une période
cataméniale et l'un des deux ovaires. — [En dépit de tous ces arguments,
le lecteur reste un peu inquiet et se demande si, en cherchant bien, on ne
trouverait pas en faveur de la thèse inverse de l'inexi.stance d'une telle re-
lation des arguments non moins démonstratifs.] — Y. Del.\oe et M. Gold-
SMITII.
a) Goldschmidt (Rich.). — L'essence bioloi/igve de la sexualité contraire
et de l'hermaphroditisme chez, l'homme. — L'homosexualité n"est pas un
phénomène psychopathologique acquis, mais une abnormité congénitale, tout
comme le daltonisme par exemple. G. clierche à élucider ce phénomène
pathologique de l'homme en le rapprochant des constatations et des résultats
obtenus par lui au cours de ses expériences sur les papillons (voyez Ann
Biol. XXI, p. 07). Les erreurs de sexe, d'après cela, con.stitueraient de légères
manifestations d'intersexualité, autrement dit les premières ou les dernières
étapes d'une série continue d'intersexes reliant d'une façon graduelle un
sexe à l'autre. 11 y a toutefois des différences biologiques essentielles entre
les phénomènes d'intersexualité expérimentale chez tes papillons et les phé-
nomènes analogues chez l'homme. Tandis que chez les papillons et chez les
oiseaux c'est le sexe féminin qui doit être considéré comme hétérozygotique,
chez l'homme, au contraire, c'est le sexe masculin qui présente cette consti-
tution. Cela expliquerait pourquoi chez l'homme l'intersexualité et les erreurs
de sexe semblent plus fréquentes dans le sexe masculin que dans le sexe
féminin, la constitution hétérozygotique (Mm) facilitant, par son essence
même, l'apparition de l'intersexualité et du pseudohermaphroditisme, tandis
que la constitution homozygotique (FF) du sexe féminin présente une ga-
rantie plus grande pour la conservation des caractères spécifiques de ce
sexe. Car le facteur sexuel F étant doublement transmis — à la fois par le
père et par la mère — il se manifestera toujours encore avec une valeur
moyenne même si chez l'un des deux ascendants ce facteur n'avait plus
qu'une intensité très faible. Au cours de ses expériences sur les papillons,
G. avait également beaucoup plus facilement obtenu tous les degrés d'in-
tersexualité en partant du sexe hétérozygotique, qui, dans ce cas. était le
sexe féminin. Une autre différence essentielle à retenir en comparant, au
point de vue biologique, les phénomènes sexuels de l'homme et des papil-
lons c'est le manque évident de sécrétion interne spécifique dans les glandes
génitalesdes papillons et des insectes en général, tandis que l'activité d'hor-
mones génitaux est on le sait, très prononcée chez les mammifères. Cette
différence pourrait, à la rigueur, avoir des conséquences favorables pour le
traitement de l'homosexualité chez l'homme. On pourrait tenter de redresser
par des extraits de glandes interstitielles la con.stitution sexuelle d'un indi-
vidu anormal. — Un autre point (ju'il y aurait intérêt à élucider, ce serait
d'examiner si les cas d'intersexualité, soit l'homosexualité et le pseudoher-
maphroditisme, sont plus particulièrement fréquents à la suite de croi-
IX. — LE SEXE. 8-/
sements de races différentes, car en tant que résultant d'une combinaison de
facteurs héréditaires, le sexe est, en effet, une question de croisement et G.
a obtenu ses principales séries d'iutersexes en croisant certaines races japo-
naises de Lymantria divec des races européennes de ce papillon. Il est vrai,
toutefois, que la potentialité des facteurs sexuels, leur degré d'intensité
fonctionnelle peut aussi changer à la suite d'une mutation. Dans ce cas, ce
serait plutôt un croisement entre proches parents qui favoriserait l'appari-
tion de rintersexualité. — J. Stroml.
/<) Goldschmidt (Richard). — Un cas de parihènof/rnèse chez- Lijmantrîa
(lisjxir, avec une diseiission sur les rapports entre la parthmotjnièse et le
sexe [III]. — La parthénogenèse, chez ce Lépidoptère, est un phénomène
rare, que l'auteur a pu constater une seule fois en 7 ans d'observations. Une
femelle a pondu parthénogénétiquement 200 œufs environ, sur lesquels 22
seulement ont fourni des chenilles; 3 sont mortes avant que leur sexe ait
pu être déterminé, le restant a fourni 12 mcâles et 7 femelles. Parmi ces
femelles, 3 ont été conservées en vie et Tune d'elles a produit également
des œufs parthénogénétiques. On ne sait s'il s'agit là d'une disposition héré-
ditaire ou de l'influence de quelque condition particulièrement favorable. La
question qui occupe l'auteur est, d'ailleurs, autre : c'est celle des conditions
chromosomiques de cette parthénogenèse qui peut produire aussi bien des
cf que des Q .
La constitution chromosomique visible est, chez Limantria dispar, la
même chez les deux sexes. Les ovogonies et les spermatogonies des chenilles
parthénogénétiques contiennent le nombre normal (diploïde) de chromosomes.
Pour comprendre les formules employées par l'auteur il est nécessaire de
se reporter à un de ses travaux récents sur le sexe et l'intersexualité (voir
Ann. Biol., XXI, p. 97). D'après lui, les deux sexes contiennent les carac-
tères de l'un et de l'autre, mais avec un coefficient, une valence différente.
Le sexe sera déterminé par la valence qui dominera dans le zygote. En plus
des facteurs du sexe, qui suivent la distribution des chromosomes où ils
sont logés, il existe un facteur logé dans le cytoplasme de l'œuf et transmis,
par conséquent, par la mère seulement. Ceci dit, la constitution chromoso-
mique sera, en cas de femelle hétérozygote: (FF) Mm pour la femelle et (FF)
MM pour le mâle, les lettres entre parenthèses représentant les facteurs
cytoplasmiques transmis par la femelle. En cas de mâle hétérozygote, ce
sera (MM) Ff pour le mâle et {MM) FF pour la femelle. Différents cas peu-
vent se présenter alors. 1. Femelle hétérozygote. La formule pour Q étant
{FF) Mm, la descendance sera exclusivement femelle, que la parthénogenèse
se produise sans réduction, ou avec un nombre de chromosomes réduits, ou
encore avec un nombre récupéré par conjugaison de l'œuf avec le globule
polaire; dans tous ces cas, en effet, la combinaison maternelle se conserver:i
telle quelle. Mais si, après réduction, le nombre diploïde de chromosomes
est rétabli par une divi.sion rudimentaire avant la segmentation (ce que l'au-
teur considère comme possible), les œufs qui, après réduction, contenaient
M contiendront maintenant MM et donneront des mâles et les œufs vi, de-
venus mm, donneront des femelles (ou ne seront pas viables du tout). —
2. Mâle hétérozygote. — La formule pour 9 est ici {MM) FF. La descen-
dance sera uniquement 9 dans le cas d'une parthénogenèse soit sans
réduction,, soit avec rétablissement du nombre de chromosomes après ré-
duction ou par suite de conjugaison de l'œuf avec le globule polaire, ou
encore par suite d'une division rudimentaire avant la segmentation. Excep-
tionnellement pourtant des >Zj peuvent être produits : si un chromosome
88 TANNEE BIOLOGIQUE.
sexuel est expulsé, dans le premier cas, lors de la division équationnelle ou
si, dans le dernier, par suite de la non disjonction, il apparaît une combi-
naison ff (à moins que cette combinaison ne soit pas non-viable). — La des-
cendance sera exclusivement cf dans le cas d'une parthénogenèse après
réduction (à moins que, par une non-disjonction exceptionnelle, la com-
binaison //"ne subsiste dans Foeuf). — La descendance sera mixte dans ces
circonstances exceptionnelles, ou encore lorsque les différents cas se présen-
teront dans une même portée d'œufs.
En partant de ces formules, l'auteur passe en revue les rapports entre la
parthénogenèse et le sexe chez différents animaux : Hyménoptères, Roti-
fères, Aphidiens, Phasmides, Lépidoptères, Ostracodes, Nématodes, Echino-
dermes et Amphibiens (parthénogenèse expérimentale dans les deux derniers
groupes). — M. Goldsmith.
Patterson (J. T.). — Etudes sur ht biologie de Paracopidosomopsis,
données sur le sexe. — L'auteur étudie, chez ce Chalcidide parasite polyem-
bryonnaire, la question du sexe des jeunes issus d'un œuf. Marc fi al (04) et
SiLVESTRi (06, 08) ont montré que, chez les Chalcidides polyembryonnaires,
le sexe était déterminé comme chez l'Abeille : les œufs fécondés produisent
des femelles, les œufs parthénogénétiques des mâles. Lorsque, dans une
portée, on trouve les deux sexes, on suppose que le parasite a pondu, dans
l'œuf de l'hôte, non pas un, mais deux œufs; l'un parthénogénétique, l'autre
fécondé. L'auteur a émis, à la suite d'études faites (1915) sur Copidosoma ge-
lechiae, une autre hypothèse : un seul œuf fécondé aurait subi, à une des
divisions précoces, une distribution différentielle du chromosome^sexuel. Les
XX
XX qui caractérisent la femelle, au lieu de se dédoubler et de donner '—, se
' XX
dissocieraient de façon à ce que chaque X se rende à un des pôles : -^
Les cellules-filles qui auraient ainsi reçu un seul chromosome X, au lieu de
deux, donneraient des embryons mâles. Actuellement, travaillant sur un
matériel plus commode, le Paracopidosomopsis floridanus,, parasite des
œufs à'Autographa brassicae, il modifie son hypothèse; il s'agirait d'une
lion- disjonction somatique (phénomène analogue à celui observé par BRmoES
chez Drosophila). Au moment où les deux chromosomes X se sont divisées,
les chromosomes-filles ne se séparent que dans l'une des paires, en sorte
que l'une des cellules-filles reçoit 3 X et l'autre un seul X; cette dernière
donnera naissance aux embryons mâles. Les larves asexuées qu'on trouve
parmi celles issues d'un même œuf sont dues, dans cette hypothèse, à ce
que les blastomères qui leur ont donné naissance n'ont pas reçu de chro-
mosomes X du tout (comparables aux zygotes non-viables OY de la Droso-
phile). Les phénomènes de non-disjonction étant exceptionnels, cela explique
le faible pourcentage (pas plus de 10 9^) de mâles dans les portées mixtes.
— M. Goldsmith.
Shull (A. Franklin). — Détermination du sexe chez rAnthothrips ver-
bnsci. — L'Anthothrips verbasci, bien que les deux sexes soient abondants
dans la nature, et que la copulation soit fréquemment observée, est capable
de se reproduire parthénogénétiquement. Des femelles vierges isolées sur des
pieds de Verbasciim, à l'abri de tout mâle, fournissent une abondante pro-
géniture, composée uniquement de mâles. D'autre part, des femelles qui se
sont accouplées donnent un mélange de mâles et de femelles; il y a donc
deux hypothèses possibles : le mâle peut dériver d'un œuf fécondé aussi bien
IX. - LE SEXE. 89
que d'un œuf parthénogénétique, ou bien les œufs fécondés donnent uni-
quement naissance, à des femelles (type de l'Abeille), et un mécanisme
quelconque p(M'met à la femelle fécondée de pondre, même en présence de
spermatozoïdes, des œufs qui n'ont pas reçu l'imprégnation et qui donnent
des mâles. C'est cette deuxième manière d'interpréter les faits qu'adopte S.,
en se basant sur diverses observations. Chirolhrips manicatns paraît se
comporter comme VAiithothrips, mais on ne saurait généraliser à tout le
groupe, car il y a des espèces chez lesquelles les mâles sont rares ou même
absents. — L. Cuénot.
Seiler (J.). — Recherches sur les chromosomes sexuels des Psi/chidfs. —
A la suite de ses recherches sur le papillon Phraymatobia fuWjinosa, l'au-
teur était arrivé au résultat que, chez les papillons, le sexe féminin devait
être de nature digamétique. (/ela était entièrement conforme à l'hypothèse
purement théorique émise par Goldschmidt et Doncaster. Mais partout oii,
grâce à l'application des méthodes cytologiques, le digamétisme avait pu
être constaté jusqu'à présent, il s'agissait du sexe mâle. L'auteur a donc
cherché à vérifier sa découverte sur un autre matériel et a choisi dans ce
but le groupe des Psychides, caractérisé par une reproduction en partie
parthénogénétique. Or, l'intérêt des formes présentant un cycle de géné-
rations tantôt parthénogénétiques tantôt sexuelles avait été révélé par les
recherches sur Angiostomum et Phylloxéra. Les résultats présentement
relatés concernent Talaeporia lubulosa et seront exposés plus en détail
dans Arch. f. Zellforschung. Dès maintenant il y a lieu de retenir la confir-
mation du fait que c'est bien le sexe féminin qui est digamétique chez ces-
papillons aussi et que les singulières proportions sexuelles réalisées au
cours du cycle génératif des Psychides sont déterminées par le mécanisme
de la distribution des chromosomes sexuels au moment de la maturation
des produits sexiiels. — J. Strohl.
Swingle ("W. 'W. ). — Le chromosome accessoire chez une grenouille pré-
sentant des tendances marquées vers rhermaphroditisme. — Le nombre
normal de chromosomes, chez Bana pipiens et R. catesbiana, paraît être
26; chez R. pipiens le nombre normal dans les spermatozonies est 25. Au
stade synapsis dans les cellules germinales des larves de R. pipiens on
trouve un élément chromatique se comportant comme un chromosome acces-
soire. Chez R. pipnens mâle, le nombre haploïde est 13. Chez un individu
possédant des tendances marquées à l'hermaphroditisme, à la première
division maturative il a été constaté un partage inégal de la chromatine
entre les cellules-filles, l'inégalité variant dans les diverses cellules. Cette
inégalité de répartition est vraisemblablement le facteur déterminant la
condition femelle mâle ou hermaphrodite chez cet animal. — Y. Delage.
a) Gould (Harley N.). — Eludes sur le sexe dans le mollusque Aerma-
phrodite Crepidula plana. — Long mémoire très fouillé où abondent les
faits anatomiques, histologiques et physiologiques que nous devons laisser
de côté pour ne retenir que ceux intéressant la biologie générale. L'animal
est un hermaphrodite protandrique chez lequel les phases mâle et femelle
sont complètement séparées l'une de l'autre. La phase mâle se montre à
des moments très variables de l'évolution, et parfois peut être omise. La
croissance de l'animal durant la période où il devait être mâle est très
variable et dépend de divers facteurs : 1° de la mobilité de l'animal ; 2° de
l'espace dont il dispose pour le développement de son manteau ; 3° enfin, de
90 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
la saison de l'année. Les cellules primordiales mâle et femelle sont simultané-
ment présentes dans les gonades à toutes les périodes de la vie, depuis l'état
post-larvaire jusqu'à l'état de femelle adulte, et sont nettement différentes
les unes des autres. L'animal possède, comme les autres Prosobranches,
des spermatozoïdes vrais et des atypiques. Ces derniers sont de la variété
apyrène, et dérivent de cellules indiscernables des spermatogonies et ne
subissent pas de divisions maturatives. Dans la période de transition, une
partie des cellules mâles complètent leur développement et passent dans
les vésicules séminales à l'état de spermatozo'ides adultes; le reste se ré-
sorbe; la gonade subit alors une réduction de taille temporaire, puis se
met à croître de nouveau parallèlement à la formation des oocytes. Le
canal de la glande sert de spermiducte et d'oviducte. mais sa structure
diffère totalement dans les deux phases : dans la phase mâle il est différencié
en canal déférent et vésicule séminale. Les organes mâles accessoires ap-
paraissent seulement quand le testicule se développe; chez les individus
sexuellement inactifs, il n'y a ni pénis, ni vésicule séminale, ni sillon
spermatique. Ces organes se développent rapidement quand les sperma-~
tozo'ides prennent naissance. Tous ces organes dégénèrent dans la période
transitionnelle. Corrélativement à la transformation femelle de la gonade,
le canal de la glande prend les caractères de l'oviducte, c'est-à-dire se dilate,
se garnit de plis longitudinaux, etc., et le canal gonopéricardique se déve-
loppe. — Y. Delage.
b) Gould (Harley N.). — Etudes sur le sexe chez Crepidula plana. li.
Influence de Vamhiance sur le sexe. — L'auteur résume lui-même ces très
curieuses évolutions. Le développement de la phase mâle dépend de la pré-
sence, auprès du premier, d'un second individu plus grand qui n'est pas
nécessairement femelle. 11 est évident qu'un certain stimulus passe du
grand individu au petit. Ce stimulus est d'autant plus efficace que le second
individu est plus grand; un stimulus faible peut déclancher le dévelop-
pement mâle, mais un stimulus plus fort est nécessaire pour le parachever
et le maintenir. Lorsqu'un individu mâle est séparé de son voisin plus gros,
ses organes sexuels dégénèrent, l'animal devient neutre, puis évolue dans
le sens femelle. Si le jeune se fixe en un point non voisin d'un individu
de grande taille, la phase mâle a toute chance de ne pas se produire: mais
si au cours de son évolution en femelle, il entre dans la sphère d'influence
d'un grand individu, il développe immédiatement les organes mâles, et
achève son développement mâle en 2 semaines environ. La dégénérescence
des organes mâles par suite de l'éloignement d'un individu de grande taille,
n'empêche pas que l'animal ne puisse subir une deuxième évolution mâle si
le voisinage d'un grand individu lui est fourni. Durant la phase mâle la crois-
sance du corps e.st retardée, chez les individus neutres, par l'effet de la
condition transitionnelle ; autrement, la croissance est rapide. Tant que
l'évolution femelle n'est pas trop avancée, elle peut s'arrêter et céder le
pas à une évolution mâle si les conditions nécessaires à celle-ci sont expé-
rimentalement réalisées; mais si elle est trop avancée, la chose devient
impossible. La nature du stimulus androgène est encore mystérieuse; mais
on peut faire les suggestions suivantes : \" Le stimulus vient du corps du
gros animal, car si on l'enlève, même en laissant sa coquille en place, le
stimulus disparait. 2" Le stimulus ne provient pas des mouvements du petit
individu, car il évolue en mâle même dans une position fixe. 3'^ La nour-
riture ne joue aucun rôle, car au voisinage d'un gros individu les petits
se dévelo])pent en mâles aussi vite s'ils sont i)rivcs de nourriture que les
IX. - LE SEXE. 91
individus bien nourris. 4° L'existence d'une sécrétion stimulante est pos-
sible, mais n'a jamais été démontrée. S"" Le stimulus ne dépend en rien
de la présence du pagure dans la coquille, car les effets sont les mêmes
dans une coupe de verre. Ces relations sexuelles sont fort avantageuses
pour l'espèce, car elles s'opposent à l'inutile transformation en mâles, d'in-
dividus isolés et non en situation d'accomplir leur fonction; et, d'autre part,
tout individu femelle détermine l'évolution en mâle de tout jeune qui vient
se fixer auprès de lui. — Y. Delage.
"Whitney (David Day). — Influence relative de la nourriture et de Voxy-
'jène dans la détermination du sexe chez les Rotifères. — Les rotifères d'eau
douce Brachionus militari. B. bakeri et Euchhlanis dilatata, alimentés
abondamment avec la nourriture verte {(Jhlamydomonas) donnent une forte
proportion de femelles androgènes ; cette proportion baisse fortement ou
même tombe à zéro quand cette nourriture devient rare. Il en est de même
pour la forme marine, B. midleri, mais ici le résultat dépend de l'abondance
ou de la rareté de la nourriture quelle que soit sa nature. Par contre, ni
l'abondance de cette nourriture, ni la présence ou l'absence de la lumière,
ni la richesse ou la pauvreté en oxygène n'influencèrent la production de
femelles androgènes chez une Hydatina senta de New-Jersey ."En augmen-
tant la proportion d'oxygène dans l'atmosphère surmontant les bouillons
de culture où prospèrent des infusoires et des bactéries destinées à l'alimen-
tation des rotifères, on augmente considérablement la richesse des cultures;
mais quand on ensemence les vases d'élevage des Rotifères avec ces bouillons
de culture on ne sait jamais quelles sortes d'infusoires ou de bactéries sont
prédominantes 11 en résulte que par les effets de cette alimentation tantôt
on augmente tantôt on diminue le pourcentage relatif des femelles andro-
gènes. — Y. Delage.
Beauehamp (P. de). — Nouvelles recherches sur la sexualité chez Dino-
plrUus. — Chez Dinophilus, on considère les gros œufs avec vitellus abon-
dant comme donnant toujours des femelles, les petits œufs clairs donnant
seuls des mâles. L'auteur a constaté qu'un certain nombre des gros œufs,
indiscernables de ceux qui donnent des femelles, donnent de gros mâles,
adhérents, imparfaits au point de vue fonctionnel, dont il décrit les particu-
larités structurales ; mais il n'a pu découvrir la cause du fait essentiel qui est
l'évolution en mâles de ceux en apparence prédestinés à fournir des femelles :
l'absence de fécondation, la température ne se sont pas montrés facteurs
suffisants. — Y. Delage.
*
ii-h) Lillie (Franck R.j. — Le ^ Free-ruartin »; étude sur V action des
hormones sexuelles dans la vie fœtale du gros bétail. — C'est un fait ac-
quis par les recherches 'antérieures que la génisse jumelle d'un taureau
est stérile, qu'elle montre des organes génitaux externes femelles normaux,
mais qu'à la dissection on trouve des organes internes rappelant plutôt
ceux d'un mâle plus ou moins rudimentaires : testicule, épididyme. canal
déférent et vé.sicule séminale, mais sans produits sexuels. En sorte que le
free-martin est moins une femelle stérile qu'un hermaphrodite mâle à
organes internes imparfaits et organes externes femelles. La question s'est
posée de savoir l'origine de cet hermaphroditi.sme incomplet. Pour expliquer
ces faits, H\RTfait intervenir l'hypothèse de déterminants d'organes effectifs
et ineffectifs, ces derniers récessifs et se partageant entre les deux embryons.
Plus intéressante est la question de savoir si les deux embryons sont iden-
92 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tiques au point de vue de la constitution zygotique, car dans le premier cas
ils proviendraient d'un même œuf fécondé par un seul spermatozoïde et
dans le second de deux œufs fécondés séparément. Sur un matériel considé-
rable de 55 cas l'auteur a constaté la présence, à peu d'exception près, de
deux corps jaunes, ce qui indique qu'il y a eu deux œufs, et d'enveloppe
fœtale commune, ce qui indique une fusion secondaire. D'autre part, la
ressemblance entre les deux produits est du degré de deux frères et non de
celle de deux jumeaux identiques. Les statistiques montrent que mâles et
femelles sont à peu près en nombre égal dans le gros bétail; les jumeaux
étant, comme on vient de le voir, généralement dizygotiques, on doit donc
trouver dans la moyenne générale des cas de deux jumeaux mâles, de deux
jumeaux femelles, de deux jumeaux de sexe différent, un nombre à peu près
égal de mâles et de femelles. Or, il en est ainsi si l'on compte le fiee-martin
comme une femelle ; tandis qu'on arrive à des proportions tout à fait exa-
gérées de mâles si on le compte comme mâle. Si, au contraire, on le considère
comme femelle, la proportion devient à peu près normale. La légère diffé-
rence observée s'explique suffisamment par le petit nombre des cas où les
jumeaux sont homozygotiques et proviennent de la division d'un seul œuf,
car ces cas viennent augmenter le nombre des jumeaux de même sexe par
rapport à ceux de sexe différent. L'auteur n'a rencontré des enveloppes
fœtales non fusionnées qu'à un stade très jeune où les organes sexuels
étaient indifféremment sexués. La fusion est très précoce, elle est suivie
d'anastoriîoses artérielles et veineuses que l'auteur décrit en détail et
d'où il résulte que la circulation est largement commune entre les deux
fœtus. — Les faits réunis que les jumeaux proviennent de deux œufs sé-
parés, que leurs chorions, d'abord distincts, se fusionnent avec large cir-
culation commune, et que, statistiquement, le /;'(v-war/i?i doit être considéré
comme femelle, rendent inéluctable la conclusion que le demi-hermaphro-
ditisme du free-martin résulte de l'action sur lui des hormones de son ju-
meau mâle. Les rares exceptions de free-martin fertiles dans le gros bétail
sont en rapport avec le petit nombre des cas observés où la fusion des deux
chorions ne s'estpas étendue à leur appareil vasculaire. Le fait que les femel-
les jumelles d'un mâle ne sont pas stériles chez les ovidésest en rapport avec
ce fait que chez eux la fusion des chorions est très restreinte et ne s'étend
pas normalement à leur appareil vasculaire. — Détails sur les particula-
rités anatomiques et histologiques du free-martin : chez l'embryon de 10 à
17 centimètres, sous l'influence des hormones du jumeau mâle, la croissance
des gonades est inhibée, il se forme un gubernaculum en place du ligament
rond, l'évolution du conduit génital en canal de Wolf est favorisée, tandis
que celle du canal de Millier est inhibée. Le sinus urogénital est intermé-
diaire, le pénis conserve les dimensions propres à la femelle, les tétines sont
purement femelles, pas de trace de scrotum, et la gonade, bien que mâle, reste
dans la cavité abdominale. Cl)ez l'adulte, les organes externes sont purement
femelles, tandis que les internes ont dévié dans le sens mâle. La gonade ne
montre jamais de vésicules de Graaff, mais dans ses conduits séminaux il
n'y a pas de spermatozoïdes. En certains cas extrêmes, les organes externes
eux-mêmes peuvent être touchés et aboutir à des formations plus ou moins
tératologiques. Pour aller plus au fond de l'explication, on peut suggérer
l'idée que le sexe femelle possède les facteurs des deux sexes, mais que ceux
du sexe mâle sont inhibés. La présence dans le sang des hormones mâles
du jumeau mâle empêcherait cette inhibition; cela semble plus naturel que
de supposer que les hormones mâles peuvent déterminer de piano l'évolu-
tion d'ébauches femelles en organes mâles. On peut se demander aussi
IX. - LE SEXE. 93
pourquoi les hormones femelles maternelles ne réagissent pas sur l'évolu-
tion du fœtus màle quand on voit la castration des mâles et la greffe d'o-
vaires dans leur péritoine réagir sur leur évolution génitale. Des diverses
hypothèses que Ton peut faire, la plus simple est que le placenta n'est pas
perméable aux hormones. Est-il utile de rappeler en outre que jamais on
n'a observé le cas inverse du free-martiu c'est-à-dire une déviation de l'é-
volution du foetus màle sous rinfluence des hormones de son jumeau fe-
melle. — Y. Delage.
Chapin (Catharine Line). — Etude microscojnque du système reproduc-
teur du fœtus frre-martin. — L'ébauche du cordon sexuel forme la partie
médullaire dans laquelle se rencontrent parfois des rudiments de tubes semi-
nifères. L"épithelium germinal ambiant y pénètre sous la forme de tubes
de Pfiiiger formant à la surface une sorte d'albuginée primaire ; mais celle-ci
évolue en tissu conjonctif comme l'albuginée du màle, au lieu de former
lalbuginée secondaire, couche corticale de l'ovaire, avec ses caractères nor-
maux. Les canaux de Millier peuvent commencer à se former parfois même
jusqu'à se souder en bas comme pour former l'utérus, mais cette formation
ne dépasse pas 1 ou'2 millimètres. Les variations assez étendues de l'évolu-
tion de l'ébauche génitale femelle dans le sens màle doivent être en rapport
avec la précocité ou l'abondance de l'introduction des hormones nlàles dans
la circulation du free-martin. — Y. Delage.
Anonyme. — Les « free-martin » dans la race humaine. — On sait (voir
plus haut) que Lillie a suggéré l'idée que la cause des free-martin pourrait
être recherchée dans l'action des hormones du màle sur les tissus de la
femelle, rendue possible par la communication circulatoire toujours présente
pendant la vie fœtale. On s'est demandé s'il n'en était pas de même dans
la race humaine. Une étude de J. Simpson dans le London Lancet montre
qu'il n'en est rien. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Lipschutz (Alexander). — Influence dea glandes sexuelles sur la tem-
pérature du corps. — La température de la femelle est supérieure à celle du
màle; la castration diminue la température chez la femelle, tout en la
laissant un peu supérieure à celle du màle. La température des mâles
castrés n'est pas modifiée, sauf dans le cas où on leur greffe des ovaires ;
ils prennent alors la même température que celle des femelles. Inverse-
ment la greffe de testicules à une femelle castrée n'entraîne que de faibles
modifications de température. Ces faits indiquent que la plus forte tempéra-
ture des femelles est sous la dépendance des ovaires. — H. Cardot.
Bounhiol (J. P.). — Le dimorphisme sexuel chez la sardine. — 11 y a, à âge
égal, ime différence de taille constante entre les deux sexes, toujours à l'a-
vantage des femelles, maxima vers un an, et diminuant d'importance- à
mesure que les animaux avancent en âge. — Y. Delage.
Dewitz (J.). — Recherches sur les différences sexuelle. IV. Le compor-
tement des sexes vis-à-vis du bleu de méthylène. — Le contenu de chrysa-
lydes de divers papillons, extrait de l'enveloppe chitineuse, débarrassé de
l'estomac et séché, se comporte différemment vis-à-vis d'une solution de
bleu de méthylène ou de vert de malachite, selon qu'il s'agit de chrysalydes
femelles ou mâles. La réduction du bleu de méthylène est moins forte au
contact avec des tissus femelles qu'avec des tissus mâles. — J. Stroiil.
94 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Baltzer (F.). — Diverses expériences récentes concernant la transmission
héréditaire et la détermination du sexe. — Au cours de ses travaux pour
une monographie des Echiurides du golfe de Naples, B. avait eu l'occasion
de faire d'intéressantes constatations au sujet de la détermination et de la
transmission héréditaire du sexe chez la Bonnellie. Ces recherches ont paru
en 1914 (Voir Ann. BioL, XIX, p. 137;. Dans la présente étude, il compare
ces résultats avec ceux qui ont été obtenus récemment par Brake, Gmld-
sciiMiDT, SCHWEiTZER, chez les lépidoptères. Dans les deux séries d'expé-
riences on constate l'apparition assez fréquente de gynandromorphes et
aussi d'individus hermaphrodites.- Pourtant il existe de notables différences,
que B. analyse en détail. Chez les lépidoptères étudiés, il s'agit d'une déter-
mination du sexe progameetsyngame, tandis que chez les Bonéllics la déter-
mination est progame et métagame et présente, au fond, une nature mixte
comparable à celle qui a été constatée par Hertwig et par Witschi chez les
grenouilles. — J. Strohl.
Krizenecky (Jaroslav). — Quelques remarques sur le concept et la défi-
nition de r hermaphrodisme. — On trouvera clairement posée dans cet article
la question de l'hermaphrodisme, et particulièrement de l'hermaphrodisme
vrai, c'est-à-dire de celui qui est lié à l'état des gonades ou glandes germi-
natives. Le pseudo-hermaphrodisme, consistant dans les caractères hétéro-
sexuels d'autres parties que les gonades, doit être considéré comme une
résultante de l'hermaphrodisme vrai, aujourd'liui que l'on attribue à la sé-
crétion interne des gonades le développement des caractèi^es sexuels secon-
daires. Il n'en est d'ailleurs pas une résultante nécessaire, puisque chez les
espèces animales inférieures il peut n'y avoir pas de caractères sexuels
secondaires et par conséquent pas de substratum à un pseudo-hermaphro-
disme. L'hermaphrodisme vrai est donc un hermaphrodisme primaire, il
est le seul hermaphrodisme. Mais la question se pose à présent de savoir ce
qui, dans la détermination sexuelle des gonades, et par conséquent dans la
caractéristique de l'hermaphrodisme, doit servir de critérium : la nature
des gamètes produits (œufs ou spermies) ou bien le caractère anatomo-mor-
phologique des glandes germinatives? Il y a, en effet, des cas où une glande
germinative, conformée imisexuellement et ayant le caractère soit d'un
ovaire soit d'un testicule, produit néanmoins les deux sortes de gamètes
(BucHNER, 1911, Retzius, 1911, chez Aslcrias glacialrs ;\ogt cliez le hareng;
BouRNE chez la Grenouille ; Isiiikaava chez Ge/na major; La ^'alette S' George,
1892, chez l'Ecrevisse; Kkoiin, 1865, chez J'halanf/ium: Kûpec, 1911, dans le
testicule transplanté sur une chenille femelle de Lijmantria dispar: nom-
breux auteurs dans le testicule de la Grenouille; K., 1917, dans celui du
Triton; enfin Babor, 1898, dans celui de l'homme). Sont-ce là ou non des
cas d'iiermaphrodisme ? La conception régnante en pathologie et due à Klebs
n'autoriserait pa-s à les considérer comme tels, parce que cette conception
fait reposer sur l'état anatomique des glandes la notion de l'hermapliro-
disme et exige la présence chez un même individu, la coexistence de deux
glandes anatomiquement hétérosexuelles. Tandler et Grosz, 1913, ont cor-
rigé cette notion trop exclusive par la distinction d'un hermaphrodisme
fonctionnel, dans lequel l'individu possesseur de deux glandes anatomique-
ment différentes est aussi capable des deux fonctions mâle et femelle, et
d'un hermaphrodisme morphologique où les deux glandes ne peuvent exercer
chacune leur fonction.
K. combat cette façon de comprendre l'hermaphrodisme. Selon lui. en
effet, la nature seuledes gamètes doit entrer en ligne de compte pourdécider s'il
IX. - LE SEXE. 95
y a ou non hermaphrodisme. Car c'est elle qui, si Ton remonte à la causa-
lité de la dilïéreuciation sexuelle, a produit la forme anatomique des
glandes. Celle-ci n'est donc qu'une conséquence, et Thermaphrodisme fondé
sur elle n'est qu'un hermaphrodisme secondaire. Pour des raisons en
quelque sorte « techniques » (pratiques) un testicule ne peut pas produire
d'œufs et inversement; sans quoi il se transformerait en ovaire. Dans les
cas (Marshall, 1884, chez la grenouille, GoLDSCHMmx et Poppelbvum sur
des hybrides de Lymantvia dispar X japonica) où le testicule renfermait
quelques œufs, c'est que ceux-ci étaient trop peu nombreux pour changer
le faciès anatomi(iue de la glande. La forme extérieure de la glande est
commandée par la nature des gamètes, comme on le voit bien dans l'herma-
phrodisme successif des Pulmonés, protérogyniques ou protérandriques. Le
caractère morphologique des gonades n'est ([u'un fait d'adaptation secondaire
à la nature des gamètes. Si la notion de l'hermaphrodisme vrai repose uni-
quement sur la production simultanée des deux sortes de gamètes, toutes
les variantes dans la forme des gonades, dans la localisation des gamètes
(hermaphrodisme bilatéral ou unilatéral de la pathologie, glande hermaphro-
dite des Pulmonés ou glandes 'testiculaires et ovariennes distinctes chez les
Annélides) ne sont que des combinaisons et des complications d'une même
constitution fondamentale : production et présence des deux sortes de ga-
mètes chez un seul et même individu. C'est là le principe et la définition de
1 hermaphrodisme vrai. — k. Prenant.
Anonyme. — Disparition du Mononchus mâle. — L'extrême rareté des
mâles pouvait faire croire à une reproduction parthénogénétique. En fait,
c'est un hermaphi'odisme protandr-ique. Les œufs sont fécondés par les sper-
matozoïdes produits au stade précédent dans les mêmes culs-de-sac, mais ils
sont extrêmement petits et risquent de passer inaperçus. D'autres cas de
prétendue parthénogenèse exclusive s'expliqueraient peut-être de la même
manière. — Y. Delage.
Rios-Hortega (P.) et Ferrer (E.). — Contribuiion à la connaissance his-
told'jique des éponges. — Les auteurs signalent un fait anatomique impor-
tant, qui est l'existence d'un appareil reproducteur différencié, sorte de
-onange interne, dans plusieurs espèces du genre Beniera. Ce gonange,
constitué par un tube creux claviforme pédicule, lui-même dans une enve-
loppe en cul-de-sac. contient deux régions, l'une profonde spenuatogène,
l'autre voisine du col et ovigène. — F. Vlès.
Correns (C). — Un cas de modification expérimentale du rapport des
■•^e.res. — Les fleurs de 4 pieds femelles de Melandrium ont été fécondées,
les unes avec beaucoup de pollen (environ 50.000 grainsj, d'autres avec une
(|uantité moyenne (2.500 grainsj et un troisième groupe avec une petite
quantité (400 grains). Dans un seul cas il y a eu une différence entre le
nombre de graines formées sous l'influence de beaucoup de pollen (en
moyenne 379 par capsule) ou de peu (21 graines par capsule). Les graines
furent semées ; la répartition des sexes fut trouvée la suivante : les plantes
provenant de capsules fécondées avec beaucoup de pollen étaient au nombre
de L276; 895 étaient femelles et 381, soit le 29,8 %, mâles. Les plantes pro-
venant des capsules ayant reçu peu de pollen étaient au nombre de 1.292,
dont 737 femelles et 555 mâles, soit 42,06 % de mâles. Le calcul de l'erreur
moyenne de la différence entre le résultat des deux séries montre que cette
différence n'est pas due au hasard. C. croit que ces résultats peuvent s'expli-
96 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
quer par la sélection parmi les grains de pollen : les grains portant le ca-
ractère mâle auraient une germination moins rapide que les autres ; lors-
qu'un grand nombre de grains sont en concurrence les uns avec les autres
la sélection serait plus rigoureuse que lorsque les grains de pollen sont en
petit nombre. — A. Maillefer.
Allen (Ch. E.). — Une différence de chromosome& en corrélation avec la
différence des sexes chez Sphœrocarpus. — Le gamétophyte femelle ren-
ferme un élément beaucoup plus volumineux que les autres chromosomes :
par contre, chez le mâle il y a un chromosome particulièrement réduit. Dans
chacun des sexes il y a8 chromosornes : 7 se ressemblent d'un sexe à l'autre.
Des deux fuseaux formés dans chaque cellule-mère de spores lors de la di-
vision homœotypique, l'un présente un corps volumineux parfois nettement
bi-parti ; dans chaque tétrade deux des spores deviennent plantes mâles, et
deux, plantes femelles. Il semble que dans les divisions de réduction, deux
des 4 spores dérivées d'une seule cellule-mère reçoivent chacune un gros
et 7 moyens chromosomes, devenant plantes femelles, et les deux autres un
petit et 7 moyens chromosomes, devenant plantes mâles. Il y a ici analo-
gie avec ce qui se passe chez certains insectes. — H. de A'arigny.
Pezard (A.). — Loi numérique de la régression des organes érectiles con-
sécutive àja castration post-pubérale, c/iez les Gallinacées. — Chez les coqs
castrés la crête, prise pour type des organes érectiles (et il en est de même
pour les autres, barbillons, oreillons), entre en régression jusqu'à une cer-
taine taille réduite à partir de laquelle la régression ne continue pas. On
peut donc distinguer dans la crête deux parties : une indépendante de la
condition sexuelle, l'autre régie par les harmosoues (hormones morphogènes
testiculaires). La courbe de la régression est parabolique, c'est-à-dire ma-
xima au début et de plus en plus réduite à mesure que l'on S'éloigne du
moment de l'opération. — Y. Delage.
Boulanger (G. A.). — Sur les tubercules nuptiaux simulant des dents
chez un poisson africain du genre Barbus. — On a dès longtemps constaté
l'existence chez certains individus de la famille des cyprinides de tuber-
cules cutanés à disposition fort variable. Le fait qu'ils n'existent que cliez
les mâles et seulement pendant la période des amours justifie le nom de
tubercules nuptiaux que l'auteur leur donne. Chez le Barbus africain qui
fait l'objet de ce travail, ces tubercules sont dentiformes et placés dans la
bouche, aux lieu et place des vraies dents chez d'autres poissons. Leur
fonction semble être de fournir des armes provisoires aux mâles pour leurs
combats pendant la période du frai. Le rôle de ceux de ces tubercules qui,
chez d'autres espèces, apparaissent sur la tête semble être le même, tandis
que celui des tubercules placés sur les côtés du corps semble être plutôt de
fournir des sensations spéciliques dans les frottements du corps des deux
sexes au moment de l'émission des produits sexuels. — Y. Del.\ge.
CHAPITRE X
Le polymoi'pliisinc métngénique, la métamorpliose
et l'alternaiice «les s;énéi'ations
Blunck (Hans). — Die Entrvicklung des Di/tiscus marginalis L. vom Ei bis
zur Imago. II. Teil. Die Métamorphose (de?- Ilabilus der Larve). (Zeitschr.
wissensch. Zool., CXVII, 1-129, 57 fig.) [97
Gregory (Louise H.). — The effect of slarvatiou on the iviiig development
of Microsiphum destructor. (Biol. Bull., XXXIll, 296-303.) ' [98
Pictet (Arnold). — Influence de la pression atmosphérique sur le développe-
ment des lépidoptères. (Arch. Se. phys. etnat., XLIV, 413-454.) [99
Sauvageau (C). — Sur un nouveau type d'alternance des générations chez
les algues brunes. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 829-831.)
[Le cycle de végétation
du Dictyosiphon est plus complexe que celui des Laminaires ; il comprend :
un gamétophyte isogame probablement monoïque, un protonema micros-
copique et un sporophyte ou Diclyosiplion proprement dit. — M. Gard.
Uhlenhuth (Eduard). — .1 fnrther contribution io the metamorphosis of
amphibian organs. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 237-291, 5 pi., 3 fig.) [99
Blunk (Hans). — Le développement de Dytiscus marginalis L. depuis
l'œuf Jusqu'à l'imago II. La métamorphose. [L'extérieur de la larve.) —
Après avoir étudié dans un premier mémoire (1914) la vie embryonnaire du
Dytique, l'auteur en arrive aujourd'hui ;i considérer l'extérieur de la larve
au point de vue phylogénétique. A ce propos il fait l'exposé de nos connais-
sances actuelles au sujet de la nature csenogénétique de la métamorphose
des insectes, si différente en cela de tant d'autres métamorphoses animales.
Au cours de cet exposé B. discute la signification phylétique des stades
larvaires et de la chrysalide. Primitivement, le stade de la clirysalide n'exis-
tait pas; les larves avaient l'aspect de l'imago, étaient seulement de taille
plus petites que celle-ci et atteignaient la grandeur imaginale au cours d'une
longue série de mues. Toutes ces mues étaient primitivement des mues de
croissance, comme l'a démontré Pérez (1910). Les stades préimaginaux et
imaginaux différaient surtout par les tâches qui leur incombaient. Pour les
jeunes stades il s'agissait de croître, d'aflirmer la vie individuelle, pour les
stades adultes de veiller à la conservation de l'espèce. Ces différentes tâches
I.'AN^ÉK BIOLOGIOUE, XXII. 1917. 7
98 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
nécessitaient la favorisation de fonctions et d'organes bien différents (nu-
trition d'une part, propagation par le vol et fonctions sexuelles d'autre part).
Cela entraîna des divergences morphologiques et il arriva ainsi que le
changement de forme devint un caractère intégrant des mues. Ce fut
l'apparition de Thémimétabolie. L'insecte, toutefois, avait grand intérêt à
séparer aussi nettement que possible les fonctions larvaires et celles de
l'adulte, pour leur donner isolément un degré de développement spécifique
maximum. C'est pour cela que les processus morphologiques faisant passer
la larve à l'état adulte furent de plus en plus concentrés et reculés vers
une époque, à la fin de la vie larvaire, où ce passage put s'effectuer brus-
quement, tout en une fois. C'est ce qui fut réalisé par l'intercalation de la
chrysalide qui permet de sauter d'un seul bond la grande distance sépai-ant
la larve de l'adulte. L'immobilité et l'abstention de nourriture sont des ac-
quisitions secondaires de la chrysalide. La nymphe mobile des thysanop-
tères ne se distingue, en effet, que fort peu des chrysalides immobiles de
neuroptères par exemple. Or. la larve et l'imago ainsi séparées par un stade
spécial pouvaient dès lors mener dans leur propre domaine une vie large-
ment indépendante et entièrement conforme à leurs fonctions respectives.
Cela devait constituer un avantage évident pour l'insecte dans son ensemble.
Aussi voyons-nous les insectes holométaboliques être 10 à 20 fois plus nom-
breux que les formes hémimétaboliques. — Par cette interprétation de la
métamorphose et de l'état de chrysalide, B. se range à une opinion assez
généralement admise aujourd'hui et se met, par contre, en opposition con-
sciente avec les conceptions développées par Povarkoff à la suite de ses
études remarquables sur la métamorphose de certains coléoptères chryso-
mélides, les galéruques de Vorme {Arch. anat. micr., XII, 1910). Cet auteur
admet, en effet, que « la nymphe n'existe pas pour ainsi dire », n'est pas
un stade spécifique, mais un espèce d'imago immature. Tout organe spécial
ferait défaut à la chrysalide ; d'autre part, la mue séparant la chrysalide de
l'imago serait un phénomène secondaire. B. s'attache à réfuter ces opinion.s
et passe ensuite à son sujet particulier, la valeur phylétique de la larve
du Dytique. On a cru voir dans celle-ci la manifestation de caractères cam-
podéiformes ataviques. B. prouve que ce n'est pas le cas, que la forme des
larves holométaboliques est déterminée par le milieu et par les conditions
œcologiques et qu'elle ne saurait, par conséquent, servir de témoignage
phylétique. Les larves de genres très proches parents et dont la parenté est
parfaitement démontrée par l'extérieur des formes adultes, peuvent consi-
dérablement différer à l'état larvaire, ainsi que B. le démontre pour les
genres Omophron et /laliplus. C'est en tant que forme c?enogénétique et
non pas comme forme atavique que la larve du Dytique présente quelque
intérêt phylétique [XVII, d\. — J. Strohl.
Gregory (Louise H.). — Action de l'inaintion aur le développement des
ailes chez Microsipitum destntctor. — Des femelles aptères de cet Aphide
ont été isolées et. parmi les jeunes auxquels elles ont donné naissance, cer-
tains ont été soumis à un jeûne de durée différente (dans la plupart des
expériences on les laisser jeûner 8 heures par jour pendant plusieurs jours).
Les individus soumis au jeûne ont fourni un pourcentage de descendants
ailés beaucoup plus fort : 40 9^, (sur Un nombre total de 1.257 jeunesj con-
tre 9,7 Yc chez les témoins (sur un nombre total de 1.149 jeunes). — Le
nombre d'individus ailés, aussi bien chez les insectes soumis au traitement
que chez les témoins, est moindre en été qu'en hiver. — Le jeûne n'a, par
contre, que peu d'effet .sur la descendance des femelles ailées. — On peut en
X. - POLYMORPHISME, ALTERNANCE DES GÉNÉRATIONS, ETC. 99
conclure que, dans la nature, c'est l'appauvrissement de la nourriture vers
la fin de Tété qui est cause de l'apparition des formes ailées. — M. Goldsmith.
Pictet lArnoId). — In/liipncc df la presaion alninsphrrique sur le dévi'lop-
pemfni des lé/iidoplt-res. — l'no longue série d'observations et d'expériences
accumulées pendant sept ans a permis à l'auteur de ce mémoire de for-
muler un certain nombre de résultats intéressants. L'action d'une pression
atmosphérique uniforme sur la chrysalide, pendant la durée complote de
son développement, ou bien seulement pendant la seconde moitié de celui-ci,
prolonge la n^Ttiphose et tend à entraver l'éclosion du papillon. Lorsque la
nymphose se trouve prolongée au delà d'une certaine limite, l'animal meurt
dans sa chrysalide. L'action d'une pression atmosphérique uniforme à la fin
de la nymphose provoque une prolongation de la durée d'apparition des
caractères précurseurs de l'éclosion, autrement dit une prolongation de la
vie du papillon, tout formé, dans sa chrysalide. Mais cette prolongation
peut parfois faire mourir le papillon avant son éclosion. La durée de la
nymphose est notablenjent raccourcie par suite d'une diminution dépression.
Les observations faites permettent de conclure qu'à l'état naturel, l'éclosion
des papillons n'a lieu, dans l'immense majorité des cas, que^par une dé-
pression atmosphérique. En effet, de l'examen des courbes barométriques,
sur lequel P. a reporté, jour après jour, la date de chaque éclosion, il résulte
que le nombre des éclosions est à peu près nul lorsque le baromètre monte et
qu'il est, au contraire, en raison directe de l'intensité de la baisse baromé-
trique, c'est-à-dire que les jours de grande dépression ont amené des éclo-
sions en quantité souvent énorme. Une diminution de la pression atmosphé-
rique de 1 mm. est suffisante pour provoquer l'éclosion de tout papillon prêt
à émerger. Une série d'observations montre que lorsqu'une chrysalide est
sur le point d'éclore quand le baromètre monte, l'éclosion se trouve retar-
dée jusqu'au jour où la pression baisse de nouveau. Ainsi s'explique le
retard de sortie du papillon, fait souvent constatéj alors que l'insecte était
cependant apte à éclore. Quel est donc le mécanisme de la déhiscence des
fourreaux provoqué par la diminution de pression? Lorsque le baromètre
monte, c'est l'indice d'une augmentation de l'épaisseur de la couche d'air et
par conséquent d'une augmentation de pression du dehors au-dedans, com-
primant les fourreaux contre le corps de l'animal et les empêchant de s'ou-
vrir. Au contraire, lorsque la pression de l'air diminue, la pression interne
rompt les lignes de déhiscence de la chrysalide et libère le papillon. Une
dernière série d'expériences démontre que si l'insecte ne peut éclore que
s'il survient une dépression, cependant un second mécanisme vient parfois
compléter, bien qu'accidentellement, le premier et peut le remplacer lors-
que celui-ci fait défaut. Ce second mécanisme réside dans une élévation de
la température survenant au moment de la maturation nymphale. — M. Bou-
BIER.
Uhlenhuth (E.).. — Nouvelle contriljiidoa à la mèlamorphose des organes
ainphibiens. — Sur une larve A à'Amhbjstoma punctatum, les deux moitiés de
la peau de la tête furent enlevées y compris l'œil, et chacune de ces pièces
fut greffée en un point en arrière de la tête et du même côté d'un deuxième
individu P et d'un troisième Q, de la même espèce et d'âge très différent de A.
On sait qu'à la métamorphose se développe dans la peau un réseau de couleur
différente de celle du fond uni, ainsi que des taches jaunes épaisses. La
question était de savoir si cette mutation de couleur se produirait à l'âge
où elle se serait produite si les pièces greffées étaient restées sur A, ou si
100 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
elle se produirait au moment de la métamorphose chez P et Q L'expé-
rience a montré que cette seconde alternative est la vraie Si P est plus jeune
et OpIus vieux que A, la mutation de couleur se faisant chez Pet chez Q au
moment de leur métamorphose se trouve retardée chez le premier et avan-
cée chez le second, et cela d'une façon très notable, de 99 jours a 4 ou 5 mois.
En ce qui concerne les yeux, la mutation de l'anneau jaune (qm se fragmente
à la métamorphose) est avancée ou retardée de la même manière. Si P et
Q appartiennent à une espèce différente {A. Tigrmum), la greffe réussit non
moins bien et le résultat n'est pas changé. Le type individuel d arrange-
ment des taches jaunes sur la pièce greffée n'est pas influence, il reste ce
qu'il eût été sur l'individu A. Ainsi, les taches dépendent de deux facteurs .
un facteur interne contenu dans la peau et déterminant les caractères des
taches, et un facteur déterminant leur date d'apparitiqn et quon peu
appeler le facteur de métamorphose qui a pour caractéristiques : 1° il est
nécessaire pour déclancher l'apparition des taches jaunes, 2o il ne réside
pas dans la peau, mais dans le corps entier ou dans certains organes parti-
culiers; 30 il n'est pas spécifique, puisqu'il agit d'un individu sur 1 autre
ou même d'^ne espèce sur l'autre ; 4^ il est à rapprocher de certains agents,
tels que la sécrétion thyroïdienne [VIII]. — Y. Delage.
CHAPITRE XI
LiA corrélation (1)
Harris (J. Arthur), Blakeslee (A. F.) and "Warner (D. E.). — Body
pigmentation and egg production in the fowl. (Proc. Nat. Acad. Se. Etats-
Unis, III, april, 237-241.) [101
Lutz (Anne M.). — Characters indicative of the number of Somalie chromo-
somes présent in Œnothera mutants and hybrids. (Amer. Natur., LI, 370-
377.) [102
Osborne (Th. B.), Mendel (Lafayette B.) and Ferry (Edna L.). — The
e/l'ect of retardation of growth upon the breeding period and duration of
life. (Science, 23 mars, 294.) [102
Pearl (Raymond). — Fertility and âge in the domestic fowl. (Proceed.
Nat. Acad. Se, Etats-Unis, III, may, 354-.356.) [101
Pearl (R.). — Fécondité et âge chez In poule domestique. — Des expé-
riences ont été entreprises pour vérifier si s'applique aux poules la loi
applicable, selon Marshall, Pearl et^KLNG, aux Mammifères, d'après laquelle
la fertilité commence par croître avec l'âge pour atteindre le maximum
puis décroître progressivement. Les expériences ont montré que l'évolution
de la fertilité est ici tout autre, la fertilité subissant une diminution pro-
gressive dès la première saison de ponte. Voici les chiffres en pourcen-
tages : deux ans, 13.08;trois ans 11.12; quatre ans 11.11; cinqans 7. 4. A noter
([uil s'agit ici non de la fécondité, c'est-à-dire de la production d'œufs par
la poule, mais de la fertilité, c'est-à-dire du nombre de jeunes, nés viables
et ayant atteint au moins trois semaines, issus d'un couple de l'âge donné. —
— Y. Del AGE.
Harris (J. Arthur), Blakeslee (A. F.) et "Warner (D. E.). — Pigmen-
tation du corps et production d'œufs cliez la poule. — Des observations faites
[sur un troupeau dé près de 700 poules Leghorn blanches résulte que les
leilleures pondeuses montrent à la fin de la période de ponte, vers octobre,
le bouquet de plumes de la région de l'oreille à peine teinté de jaune, tandis
j^que celles qui ont pondu le moins d'œufs ont la teinte jaune plus accentuée.
"îi même, au moyen de la toupie colorée à secteurs blancs et jaunes, on
1. Voir une note aucliapitre correspondant au vol. XXI, p. 11G.
102 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
établit 12 degrés de coloration, on peut établir une corrélation inverse entre
les degrés de couleur jaune et le nombre d'œufs, de telle sorte que chaque
degré de couleur en plus correspond à 7 œufs en moins. Ce caractère
permet de sélectionner pour l'année suivante les meilleures pondeuses.
L'auteur suggère que la chose pourrait s'expliquer par le fait que le pig-
ment jaune du corps serait absorbé par le vitellus des œufs. — Y. Delage.
Osborne (Th. B.), Mendel (Lafayette B.) et Ferry (Edna L.). — L'eU'et
da retard dans la croissance sur la période de reproduction et la durée de
la vie chez le rat. — Les auteurs ayant beaucoup fait d'expériences sur
les rats, ont souvent rencontré des exemplaires rabougris, mal venus, de cet
animal. Ils auraient voulu savoir si ces rats mal venus sont aptes à vivre
plus vieux, comme on l'a parfois dit. Mais, sur ce point ils ne possèdent
pas de données précises. Ils ont préféré aborder le pi^oblème autrement
et rechercher si les femelles mal venues ne perdent pas de leur fécondité
par leur retard de croissance. Et ils ont constaté, que tandis que les
femelles normales cessent d'être fécondes vers 15 ou 18 mois, les femelles
rabougries restent fécondes après ce délai. Et les jeunes paraissent aussi
vigoureux que ceux des femelles normales. La conclusion est que le retard
de la croissance serait favorable à une durée de vie plus longue. — H. de
Varigny.
Liutz (A'nne M.). — Caractères indicateurs du nombre de chromosomes
somatiques présents cne:- les mutants et hybrides d'Œnothera. — Les Œnothera
à 28 chromosomes (nombre double de celui de VŒnothera Lamarckicma),
c'est-à-dire Lamarckiana-gigas Qi stenomeres-fji(jas, ont des grains de pollen
plus gros que ceux de Lamarckiana et présentant le plus souvent quatre
lobes au lieu de trois. On peut prévoir avec une certaine probabilité le
nombre des chromosomes somatiques en examinant chez les mutants et
hybrides les grains de pollen, le nombre des graines produites par fruit par
les fleurs auto-fécondées et le pourcentage des graines qui germent. Le nom-
bre des grains de pollen sains et des graines qui germent diminue quand
on part de Lamarckiana pour passer aux formes à 15-10 chromosomes, et
aux formes triploïdes (20 à 22 chromosomes) . Les formes tétraploïdes (28
chromosomes) sont beaucoup plus grandes que les autres; les grains de
pollen sont principalement tétralobés, et ceux qui sont trilobés sont plus
grands que les grains normaux des diploïdes ; il se forme une bonne
quantité de graines qui germent bien ; les formes qui sont à peu près, mais
non exactement, tétraploïdes, sont entièrement dépoiu"vues de pollen fer-
tile. — L. CUÉNOT.
CHAPITRE XII
lia mort
Anonyme. — Larfje families. (Joiirn. of Heredity, VIII, 299-302.) [105
Anonyme. — The ijoung mother. (Journ. of Heredity, VIII, .\° 9, 394-39, 6.)
[105
Burge (W. E.I.' — The action of ultra-violet radiation in killing living
relis such as bacterm. (The American Journal of Physiology, XLIII, 429-432,
I fig.) [105
Guillermond (A.). — Sur les phénomènes cytologiques de la dé(jé7iérescenre
des cellules épidermiques pendant la fan(f,ison des fleurs. (C. R. Soc. Biol.,
LXIX, 726-730.)
[Dans une fleur commençant à se faner d'Iris germanica, de nombreux
chondriocontes sont pourvus de gros renflements remplis d'inclusions
graisseuses. Le contour de ces éléments cesse peu à peu d'être distinct et
on ne trouve plus que des globules graisseux qui se fusionnent. — M. Gard.
Hartmann (Ma:^.). — Untersuchungen iiber die Morphologie und Physio-
logie des Formwechsel der Phytomonadinen. II Mitteilung. Ueber die
dauernde, rein agarne Zùchtung von Eudorina elegans und ihre Bedeutung
fi'ir das Befruchtungs-und Todproblem. (Sitzungsber. d. kgl. preuss.
Akad. d. Wissenschaften, LI, 760-766.) [107
Levi (S.). — Différenciation in vitro de cellules amseboïdes en fibres, et
accroissement de celles-ci par mouvement amaeboïde. (Monit. Zool. Ital.,
XXVIJ, 1916: Arch. Ital. Biol., LXVI, Fasc. 1, 106-107.) [105
Le^vis (Margaret Reed) and Lewis (Warren H.). — The contraction of
smooth muscle cells in tissue cultures. (The American Journal qf;^ Physio-
logy, XLIV, 67-74, 9 fig.) '[106
Lœb (Jacques) and Northrop (J. H.). — On the influence of food ana tem-
pérature upon the duration of life. (Journ. Biol. Chemistry, XXXII, N'^ 1,
103-121.) ' [104
Mast (S. O.). — Conjugation and encystment in Didinium nasutum ivith
especial référence tho their signiflcance. (Journ. Exper. Zool., XXIII, 335-
359.) [107
Maximoff (A.). — Sur la culture in vitro du tissu lymphoïde des mammi-
fères. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 222-225.) [106
'a) Mayer (Alfred Goldsborough). — Is death from high température due
lo the accumulation of acid in the tissues? (Proceed. Nat. Acad. Se. United
States, III, 626-627.) [Analysé avec le suivant.
104 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) (Mayer Alfred Goldsborough). — hdeathfromhigh température due to
accumulation ofacid in the tissues ? (The American Journal of Physiology,
XLl\, 581-585, 1" nov.) [104
Northrop (John H.). — The e/fect of prolongation ofthe period of growth
ou the total duration oflife. (Journ. Biol. Chemistry, XXXII, N° 1, 123-
126.) [104
a) ^Woodruff (Lorande Loss). — Rliythms and endomixis in varions
races of Paramœcium aurelia. (Biol. Bull., XXXIII, 51-56, 5 fig.) [106
b\ The influence of gênerai environmental conditions on the periodicily
of endomixis in Paramecium aurelia. (Biol. Bull., XXXIII, 437-462,
12 fig.) [106
Voir au cli. XIII, un renvoi à ce chapitre.
Lœb(J.) et Northrop (J. H.). — Influence de la nourriture et de la tem-
pérature sur la durée de la vie. — La détermination de la durée de vie to-
tale et au cours des trois stades de l'évolution, larve, pupe et imago, chez
Drosophila, à différentes températures montre qu'il existe un coefficient de
température pour la durée de la vie, la durée totale ainsi que celle des
diverses phases diminuant à mesure que la température s'élève : pour une
différence de température de 20° degrés (-f- 10° à -f 30° C) la durée de vie
subit les variations suivantes : larves 57 à 4, pupes 14 à 3, imago, 120 à
14 jours. Chez l'animal avec nourriture aseptique il y a de faibles variations
individuelles. Une nourriture appropriée agit dans le même sens et sans
doute par l'intermédiaire d'une élévation de température. La larve récla-
me de la levure, tandis que l'imago, parce qu'elle ne croît plus, peut s'en
passer et se contenter d'agar glucose. Les effets sur la durée de la vie sug-
gèrent l'idée que la température ou la nourriture favorisent ou contrarient
la formation d'une substance spécifique assurant la continuation de la vie
ou entraînant son arrêt. — Y. Delage.
Northrop (J. H.). — Effet de la prolongation de la période de croissance
sur la durée totale de la vie. — Si l'on fournit aux larves de Drosophiles
une nourriture mal appropriée, la durée de leur vie est augmentée par suite
du retard de la pupation. Mais la durée des stades pupe et imago n'est
point influencée, en sorte que la durée totale de la vie est augmentée d'au-
tant. Les faits viennent à l'appui de la suggestion du mémoire ci-dessus sur
l'existence d'une substance spécifique spéciale responsable soit de la pro-
longation de la vie soit de son abréviation. — Y. Delage.
a-b) Mayer (Alfred Goldsborough.) — La mort provoquer par les tem-
pératures élevées est-elle due à l'accumulation cVacide dans les tissiis ? — En
déterminant pour diverses espèces de coraux la température mortelle d'une
part, et d'autre part la sensibilité vis-à-vis de l'action toxique de CO-, l'au-
teur arrive à la conclusion que le classement obtenu au point de vue de la
résistance relative est le même dans les deux cas. L'action toxique du CO^
semble indépendante de l'asphyxie, les Coelentérés en question supportant
tous pendant une période plus ou moins longue la jjrivation d'oxygène ; de
même, il n'y a pas de relation directe entre la quantité d'oxygène dis-
XII. — LA MORT. 105
sout dans l'eau et la température mortelle. En revanche, si l'on mesure la
quantité d'oxygène consommé par les espèces en question — à l'obscurité,
pour éviter la photosynthèse due aux plantes commensales, et en prenant
cette consommation comme mesure du métabolisme — , on constate que l'apti-
tude à résister à l'acide carbonique ou aux hautes températures est en rai-
son inverse de l'activité du métabolisme. Ces résultats et d'autres obtenus
sur une scyphoméduse du genre Cassiojjca peuvent rendre acceptable l'hy-
pothèse que la mort par les températures élevées est due à Taccumulation
dans les tissus d'une substance acide, peut-être d'acide carbonique, exerçant
une action fortement toxique. — H. Cardot.
Anonyme. — Familles nombreuses. — Un préjugé très répandu est (jue
la mortalité est la plus grande dans les familles où le nombre des enfants
est le plus grand. Mais il faut se méfier qu'il peut intervenir là un facteur
complètement étranger à la vitalité héréditaire : c'est la pauvreté des parents
dans ces grandes familles. Pour juger sainement la question, il faut s'a-
dresser aux familles aisées. Or, d'une statistique du D^ Alexander Graham
Bell (America) résultent les faits suivants : la plus grande longévité moyenne
des enfants appartient aux familles moyennes où il y en a plus de deux et
moins de treize ; l'optimum étant pour celles de dix. Mais tandis que la
haute mortalité (de 40 à plus de 50 % dans l'enfance et la jeunesse) dans
les petites familles résulte d'un défaut de vitalité, elle est due dans les
trop grandes familles à la difficulté de donner à tous les enfants des soins
suffisants ; mais leur vitalité n'en est pas moins très élevée ainsi qu'il ré-
sulte du fait que s'ils atteignent Tàge adulte, ils arrivent à un âge très
avancé. En ce qui concerne les mères, la plus grande longévité appartient
à celles qui ont eu de 8 à 10 enfants. — Y. Delage.
Anonyme. — Jeune mère. — 11 résulte d'une statistique que le pourcen-
tage de mortalité des enfants en bas-âge a son minimum pour les mères de
20 à 24 ans ; le pourcentage augmente progressivement avec l'âge' de la
mère. — Y. Del.\ge. . '
Burge ("W. E.). — Mécanisme de la mort des cellules vivantes telles que
les bactéries^ sous l'action des rayons ultra-violets. — Pour expliquer l'ac-
tion bactéricide des rayons ultra-violets, une théorie fait appel à la destruc-
tion des enzymes intracellulaires par les radiations en question. D'après des
expériences sur diverses bactéries liquéfiant la gélatine, B. montre que
cette théorie n'est pas soutenable. En exposant ces microorganismes à des
radiations ultra-violettes d'intensité convenable, on les tue, mais il est pos-
sible d'extraire de leurs cellules, par broyage, des enzymes dont le pouvoir
liquéfiant est comparable à celui des cultures normales. Des observations
microscopiques faites sur des Paramécies montrent que les individus traités
par les rayons ultra-violets sont fortement opaques par rapport aux normaux,
de même que ceux soumis à une température .supérieure à 45'^ (microphoto-
graphies à l'appui de cette assertion); les rayons ultra-violets semblent donc
agir par coagulation du protoplasme. — H. Cardot,
Levi (G.). — Différenciation in vitro de cellules amœboïdes en fibres, et
accroissement de celles-ci par mouvement amœboïde. — L'examen de cultures
in vitro d'éléments mésenchymateux d'embryons de poulet a permis â l'au-
teur de constater que les fibres de tissu conjonctif se forment par étirement
des prolongements polaires des cellules fusiformes, lesquelles s'accroissent
106 L'ANIVEE BIOLOGIQUE.
en longueur à l'extrémité par des mouvements amceboïdes. Des premières
fibres ainsi formées naissent par ramifications latérales de nouvelles fibres
qui s'accroissent de même à leur extrémité distale par des mouvements
amceboïdes. — Y. Dei-age.
Le\i;'is (Maurg^aret Reed) et Le^wis CWarren H.), -r- Contractions rfcN
cellules musculaires lisses dans les cultures de tissus. — Sur une culture d'am-
nios d'embryon de poulet, on peut observer des contractions rythmiques
des cellules musculaires lisses ; le cytoplasme semble y prendre seul une
part active, le noyau, le nucléole et les mitocliondries paraissant passifs; il
se raccourcit et se plisse en nœuds, tandis que s'observe un mouvement
rythmique du bord du muscle. Il n'existe pas de myofibrilles dans ces cel-
lules. Ces contractions peuvent être provoquées par une action mécanique
ou par addition de calcium au milieu de culture. — H. Cardot.
Maximoff (A.). — Sur la culture in vitro du tissti lympliolde des mam-
mifères. — Les fibroblastes des ganglions lymphatiques du lapin cultivés in
vitro dans du plasma sanguin autogène peuvent vivre indéfiniment, tandis
que les lymphocytes et les cellules épithéliales meurent rapidement. — Y.
Delage.
a) Woodruff (Lorande IjOss). — Rythmes et endomixie dans les diffé-
rentes racts de Paromaecium aurelia. — Certains auteurs ayant émis l'idée
que l'endomixie pourrait être une particularité propre à la race de Para-
maecium aurelia étudiée par W. et aux conditions particulières dans les-
quelles cette race est maintenue, la présente note a pour but de montrer,
par des graphiques tirés de l'étude de plusieurs races immédiatement après
leur isolement, que ce phénomène est général. — M. Golusmith.
b) "Woodruff (Lorande Loss). — Influence du milieu sur la pèriodirilé
de l'endomixie chez-Paramaecium aurelia. — Les travaux antérieurs de l'au-
teur ont montré que, chez cet Infusoire, la réorganisation nucléaire se pro-
duit généralement toutes les cinquante générations, une fois en quatre
semaines environ. Elle peut être rendue plus fréquente si on ne renouvelle
pas tous les jours le milieu de culture. Cette dernière observation a poussé
l'auteur à étudier l'influence des conditions environnantes sur le rytlime
du phénomène. Cinq races différentes de Paramécies ont été étudiées ; pour
toutes, 4 séries d'expériences ont été faites : 1" milieu de culture habituelle-
ment employé par l'auteur (infusion de débris végétaux et animaux), renou-
velé tous les jours, à la température du laboratoire ; 2'^' même condition de
milieu et de température, mais avec renouvellement tous les deux jours
seulement; 3'^ extrait de bœuf comme milieu de culture et une température
de 20"; 4° milieu de culture consistant en lait malté de Horlick, à la tempéra-
ture de laboratoire. — Dans toutes les races observées, les processus de
l'endomixie ont montré un synchronisme remarquable; le rythme, c'est-à-
dire les intervalles de temps entre les deux endomixies, n'a pas été influencé
par les changemenis de conditions, à moins que le changement ne soit
brusque ; dans ce dernier cas, l'endomixie survient plus tôt, mais ensuite il
se produit une compensation et le rythme normal se rétablit. Par contre, le
rythme des divisions, c'est-à-dire leur nombre entre deux endomixies, varie
avec les conditions ambiantes, ce qui, dit l'auteur, est surprenant, car le
processus de l'endomixie doit être étroitement lié au métabolisme général
de l'organisme, qui se traduit par la croissance et la reproduction. Les re-
XII. — LA MORT. 107
cherches sur cette question spéciale continuent. — Lors(iue le phénomène
d'endomixie devenait plus rare, cela indiquait toujours la mort prochaine de
la culture; il est donc bien la condition nécessaire de la continuation de la
vie dune lignée. — M. Goldsmith.
Mast (S. O.). — Conjugaison et enki/stement. chez Didinium nnsKtiim, au
point de vue spécial de leur signification. ~ Il résulte des expériences que,
contrairement aux conclusions de Calkins, des cultures ont pu être conti-
nuées pendant 1646 générations sans conjugaison et 1035 sans enkystement,
et que l'intervention de la conjugaison ou de l'enkystement n'ont point ac-
céléré le taux des divisions ni produit un rajeunissement. — Y. Delage.
Hartmann (Max). — La culture à l'état agame, pendant une longue
durée, d'Eudorina elegans et le problème de la fécondation et de la mort. —
La question que H. s'est posée est la suivante : Est-il possible de multiplier
asexuellement d'une manière durable des organismes qui dans la nature
présentent régulièrement une reproduction sexuelle à côté de la reproduction
végétative, sans détérioration, ni dépression ou autre phénomène cellulaire
régulateur, a part ceux qui se manifestent dans la division ordinaire des cel-
lules? L'auteur a fait des cultures d'Eudorina dans un milieu d'une certaine
concentration et il a pu ainsi obtenir une reproduction purement agame de
lalgue pendant 550 générations individuelles, sans qu'il se manifestât aucune
dépression ni d'autre modes de ijégulation cellulaire. Ce nombre de généra-
tions, obtenu en 2 ans 1 2, semble assez grand à H. pour qu'il soit fondé à
admettre que la reproduction agame pourrait se continuer indéfiniment.
L'importance de la fécondation ne doit donc pas être recherchée dans un
rajeunissement ou une régulation, mais ailleurs. — A. Maillefer.
1
CHAPITRE XIII
Morpliolog;ie générale et eliimie biolog-ique
Anonyme. — Tlie prohlem of handedness in Education. (Journ. of Heredity,
VIII, 214.) [Dans la
statistique de la droiterie et de la gaucherie, il ne faut pas se contenter
de résultats bruts, mais distinguer les gauchers et droitiers de naissance,
ceux dont la droiterie ou" la gaucherie s'est transformée en aptitude in-
verse par accidents ou par éducation, etc. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Bach (A.). — Becherches sur les ferments réducteurs. (Arch. Se. phys. et
nat., XLfil, 307-316.) [113
Beatty (J.). — The method of Enzyme Action. WitJi Introduction by Prof.
E. H. Slarling. (London, J. and A. Clmrchill, IX + 143 ppO
[Sera analysé dans le prochain volume.
Beauvèrie (<J.)- — L'état actuel de la question de Vanthocyanine. (Rev.
Gen. des Se. N^^ 20, 572-579, X"^ 30, 004-612.1 [A
propos de l'analyse du travail de Miss Wheldale Fauteur fait un exposé dé-
taillé et très documenté de la question de l'anthocyanine. — Y. Delage.
Berezeller (L.). — Ueber die Reversien der diastatischen M'irkung. (Bioch.
Zeitsch., LXXXIV, 37-41.) [114
Berezeller (L.) und Fodor (E.). — Wirkung oxydierender und reduzieren-
der Substanzen au f die Diastasen. (Bioch. Zeitsch., LXXXIV, 42-49.) [114
a) Bioch (Br.). — Das Problem der Pigmentbildung in der haut. (Arcliiv.
Dermatol. Syphil., CXXIV, 129-208, 5 pi.) [120
b) Chemische Untersuchungen liber das spezifîschepigmentbildende Fer-
ment der Baut, die Dopaoxydase. (Hoppe-Seyier's Zeitschr. physiol. Chem.
LILVIII, 226-254.) [120
Bioch (Br.) und Ryhmer (P.). — Hislochemische Studien in iiberlebendem,
Gewebe ilber fermentative Oxydation und Pigmentbildung. (Zeitschr. ge-
samte exper. Medizin, V, 179-263, 0 pi.) [120
Bottomley ("W. B.). — The isolation from peab of certain niicleic acid
derivatives. (Roy. Soc. Proceed., B 623, 39.) [118
Boulenger (G.-A.). — Sur la conformation des phalangettes chez certaines
grenouilles d'Afrique. (C. H. Ac. Se, CLXV, 987.) [112
Buchner(Eduardi undReischle (Ferdinand).— Auswachsenvon Jnvertase
und Maltose aus.Aceton-Dauerhefe. (Bioch. Zeitsch., LXXXIII, 1-5). [114
a) Burge (W. E.). — The e/lect of ether anaesthesia, the émotions and sti-
XIII. _ MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLO(?IQUE. 109
mulation of the splanchnics on thc catalase content of t/ie blood. (The Ame-
rican Journal of Physiology, XLIV, 290-297, 1" octobre.) [117
b) Burge (W. E.). - Theeffect of alco/ioHc intoxicalion on catalase. (The
American Journal of Physiology, XLV, 56-01, 1 fig., l'' décembre.) [117
Burge (W. E.) and Burge (E. L..)- — '''/** ^ff^^^ ^f ^^'^ émotions on the ca-
talase content of the liver. (The American Journal of Physiology, XLIV,
75-79, P'- août.) [^^'^
Burge (W. E.) and Neill (A. J.). — Comparison of ihc amounl of catalase
in the muscle of large and of small animais. (The American Journal of
Physiology, XLIl, 373-377, 1" février.) [H6
a\ Child (C. M.). — Susceptibility gradients in the hairs of certain marine
algae. (Biol. Bull., XXXll, 75-92, 5 fîg.) [Analysé avec le suivant.
b) Expérimental altération of the axihl gradient in the Alga, Griffithsia
bornetiana. (Ibid., 213-233, 10 fig.) [H2
Cramer (AAT.). — On lipoids deposits in adipose tissue. (Proceedings of the
Physiological Society, 17 mars, 5.) [Etude de la
répartition des lipoïdes à l'aide du microscope polarisant. — H. Cardot.
Dernby (R. G.). — Studien iiber die proteolytischen Enzyme der Hefe nnd
ihre Beziehung zu der Autolysc (Bioch. Zeitsch., LXXXI, 107-208.) [114
Dewitz (J.). — Ueber Hàmolysine (Aphidolysine) bei Pflanzenlànsen. (Zool.
Anz., XLVlll, 389-391.)
[Polémique entre l'auteur et son contradicteur Borner. — \. Delage.
Dhéré (Ch.) et Vegezzi (G.). — Recherches sur l'hèlicorubine. (Journal de
Physiologie et de Pathologie générale, XVII, 44-67.) [121
Ehrlich (Félix). — Ueber den Nachtveis von Tyrosol und Tryptophol inver-
schiedenen Gàrprodukten. (Biochem. Zeitschr., LXXIX, 232.) ^ [114
Euler (Hans) undSvanberg (OlofL — Ueber die Hemmuny enzymatischer
Reaktionen durch Harn. iHoppe Seyier" Zeitschr. fiir physiolog. Chemie,
lie, 202-225.) [116
Faust (Ernest Carrol). — Resin sécrétion in Ralsamorrhiza sagittata.
(Bot. Gazette, LXIV, 441-479, 4 pi., 2 fig.) [Au cours
de la végétation de la plante, un polysaccharide, l'inuline, se transforme
en un résène, balsamorésène, passant, à son tour, à l'état d'acide bal-
samorésiniqiie qui s'accumule dans les canaux sécréteurs. -- P. Guérin.
Fiessinger (Noël) et Clogne (René). — Un nouveau ferment des leucocytes
du sang et du pus : la lipoïdase. (C. R. Ac. Se, GLXV, 730.) [115
Fischer (Emil). — Isomeric der Polypeptide. (Zeitschr. physiol. Chem. IC,
54-66.) [118
Fischer (Hermann). — Bas Probfem de Stickstoffbindung bei niederen
l'flanzen. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 423-454.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Gassmann (Th.). — Die quantitative Bestimmung des Selens im Knochen-
und Zahngewebe und im Harn. (Hoppe-Seyler's Zeitschr. physioL Chem.,
lie, 182-189.) [Cité à titre bibliographique.
Gonnermann (Max). — Beitnige fur Kenntnis der Biochemie der Kiesel-
sàure. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, IC, 255-296.) [122
Hedin (S. G.) und Masai (Y.). — Ueber Erepsin im normakn Harn und
110 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
i'tber denen Beziehum/ zu andern Protedsun. (Zeitschr. physiol. Ctiem., C,
263-303.) ' [116
Kûster (William) iind"Weller (Johannes). — Ueber die Synthèse der Hae-
malin^ânre und ûber die Oxydation des Ha^matins. (Zeitschr. physiol.
Chemie, IC, 229-254.) [Cité à titre bibliographique. — J. Stroiii,.
Laborde (J.). — Contriùntion à l'étude des aldéhydes du vin. (Ann. Inst.
Pasteur, XXXI, 215-252.) ' ■ [113
Lépine (R.). — Le sucre combiné du sang. (Journal de Physiologie et de
Pathologiegénérale, XVII, 377405.) " [118
Lutz ("Wilh.). — Zur Kcnnlnis der biologischen Wirkung der Strahlm auf
die Haut mit spezieller Berilcksichtir/ung der Pigmentbildung . (Archiv fiir
Dermatol. u. Sj-philis, CXXIV, 233-296, 8 pi.) [121
Me Nair (James 'B.-.). — Fats from Rhus laurina and Rhus diversiloba.
(Bot. Gazette, LXIV, 330-336, 1 fig.) [119
Merker (Ernst). — Studien am Skelett der Echinodermen. (Zool. Jahrb.
(Abt. alig. Zool.), XXXVl, 11-24, 2 pi.) [Recherches
chimiques et physiques concernant la structure intime, la substance
calcaire et la coloration du squelette des échinodermes. — J. Stroiil.
Michel-Durand. (E.). — Variation des substances hydrocarbonées dans les
feuilles. (Thèse, Paris, 186 pp., 7 fig.) [119
Mirande '(Marcel). — Sur une nouvelle plante à acide cyanhydrique, VIso-
pyrum fumarioides L. (C. R. Ac. Se, CLXV, 717.) [121
Molish (Hans). — i'eber einen leicht firista llisierba}'e7i, organischen KOr-
perber Linaria- Arien. (Ber. Deutsch. bot. Ges., XXXV, 99-104, 3 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Morgulis (Sergius),avec la collaboration de Fuller (E. ViT.). — An Iiydro-
li/tic study ofchitin. (The American Journal of Physiology, XLIII, 328-342,
i fig., l«'-'mai.) [121
Pauly (Herm.). — Zum Prohlem der natûriichen Peptidsynthese. (Zeitschr.
physiol. Chem., IC, l()l-ir>5.) [117
Pottier (J.). — Sur la dissymétrie de la structure de la feuille du Mniûm
spinosum (Voit.) Schuu'igr. (16 pp., 27 fig. Biichler, Berne.)
[La cause de la dissymétrie de la structure anato-
mique de la nervure est due à des sinuosités qui provoi^uent la compres-
sion du côté concave et l'extension du côté convexe. — F. Pechoutre.
Rabl (C). — Ueber die bilatérale und nasotemporak Symétrie des Wir-
beltierauges. (Arch. mikr. Anat., 11'^ Abt., XC, 261-444, 4 p'i., 5 fig.) [111
Rippel (A.). — Ueber den lunfluss des wechselnden R arôme terstanden atif
den Verlauf der alkoholischer Gïirung und biologische Vorgànge ilberhaupl .
(Centralbl. Bakt. 11, XLVll, 225-229.') ' [113
Rocci (U.i. — Sur une substance vénéneuse contenue dans les Zy gènes. (Atti
Soc. Ligustica Scicnze Nat. e Geogr., XXVI, N° 3, 71-107: Arch. Ital. Biol.,
LXVI, Fasc. I, 73-96.) [123
Rohmann (F.i. — Ueber die dureh parenteroM Rohrzuvkerinjiekt ionien « her-
vorgelockteu » Fermente des Rlutserums von trdchtigen Kaninchen. — U'eber
die Dildtmg von Milchzucker ans Starcke durch die « hervorgelockten * Fer-
mente des Rohrzuckerserivim. (Bioch. Zeitsch.. LXXXH', 382-398 et .399-
401.) 1113
XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. Il)
Shimamura (Torai) und Fujii (Hajime). — Ueber dus Askaroft, etnén
todixchen licstandteil dvr HdmiiUken, bvsond^rs der Askarid'en und seine
fiiolof/ische W ivkung. (Journ. Coll. Agric. Tokyo, III, N» 4, l99-2r)H,
4 tig") [122
Stober (J. P.). — A comparative stndy of winter and sumtner leaves of
varions herbu. (Bot,. Gazette, LXIII, 89-109.) [11-2
Svedelius (N.). — Ueber die Jfomolof/ie zwischen den mànnlichcn und weibli-
chcn Forlpllanyuntjs-Organen der Florideen. (Ber. deutsch. bot. Ges., 225-
•.>33.) [Sera analysé dans le prochain volume. ,
Tunmann (OJ. — Beitratj :nr Michrocliemie der Oxymethylanthrackinone
fiikrende P/lanzen. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXVI, 191-203, 1 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
TATaser (Ernst:. — Nachweis und Best Immung von Ameisensdure in Fleiscfr
exlrakten. (Zeitschr. physiol. Chem., IC, 67-85.) [121
"Weinhagen (Alb. B.). — Beitrarjc [Tir Kenntnis einiger pflanzliclier u. tie-
rischer Fett-und Wachsarten. I. Mitteilung. Ueber das Fett der Beiskleie.
(Zeitsch. physiol. Chem., C, 159-166.) ' [119
"Wimmer (Christian). — Ein neiier kristaUisierte)'-Inhaltsstoff in den
untei'irdischen Organen von Géranium pratense. (Ber. deutsch., bot. Ges.,
XXXV, 591-602.) [Sera analysé dans le prochain volume.
Wolff (Jules). — Phénomènes d'oxydation et de réduction dans les tissus
végétaux. I. Mécanisme de ta réaction. Sur la présence dans un grand
nombre de végétaux d'un diphénol présentant de grandes analogies avec la
pyrocatéchine (ce dernier mémoire en collaboration avec M'"" Nadia
Ronchelman». (Ann. Inst. Pasteur, XXXI, 92-95 et 96-105.) [115
"Wrede (Fritz). — Synthèse von zwei neuen Disacchmnden und ihr biolo-
gisches Verhalten. iBioch. Zeitsch., LXXXlII, 96-102.) [119
Zietzschmann lOtto). — Betrachtungen zur vergleiçhenden Anatomie der
Saugetierkralle. (Morphol. Jahrb., L, 433-450, 1 pi.) [112
Voir pour les renvoi.s à ce chapitre : ch. XIV, 1". y, X et tj.
1° Morphologie.
*) Symél^'ie.
Rabl (C). -- Sur la symétrie bilntérale ou nasotemporale de l'œil des
Vertébrés. — R. décrit, chez des embryons de Vertébrés, une symétrie bila-
térale de l'œil. Cette symétrie se manifeste déjà dans la paroi rétinienne de
la vésicule optique primaire, par l'apparition de deux lobes où débutent
ensuite les différenciations nerveuses. Elle est nettement marquée plus
tard par la division de la vésicule secondaire en deux moitiés, nasale et tem-
porale, et par deux paires d'incisures qui entaillent la paroi de cette vésicule.
— Tous ces caractères entrent en régression dans la suite du développe-
ment. On connaît cependant chez l'adulte des signes de symétrie bilatérale,
dans la répartition des vaisseaux sanguins, dans la forme de la région réti-
nienne de vision distincte, et dans l'anatomie de la partie antérieure de
Tœil (iris et région ciliaire). Les plans de symétrie mis ainsi en évidence
112 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
coïncident entre eux et avec celui de R. — R. fait remarquer que chez
les Poissons, dont l'œil est latéral, ce plan de symétrie a un intérêt biologique
particulier : c'est lui qui sépare les images croissantes et décroissantes de
proies qui s'approchent et s'éloignent. R. n'hésite pas à conclure des Poissons
aux Vertébré.^ primitifs ; il admet même, que cette observation suffit à expli-
quer la symétrie de l'œil chez tous les Vertébrés. — M. Prenant.
p) Ilomologies.
Zietzschmann (Otto). — Considérations sur l'anatomie comparée de la
griffe des mammifères. — L'auteur insiste sur la nécessité d'envisager la
griffe des mammifères non pas seulement en tant que formation cornée,
mais au point de vue des éléments dermiques qui lui donnent naissance. II
compare à ce point de vue la nature et la genèse des divers types de griffes
(sabot, ongle et griffe proprement dite). — J. Strohl.
Stober(J. P.). —Étude compai-ative des feuilles d'hiver et d'été de diverses
plantes herbacées. — L'auteur examine comparativement, dans les feuilles
de la tige et dans la rosette, la distribution des poils et des stomates, le dé-
veloppement de la cuticule et la structure du mésophylle. — P. Guérin.
Boulenger (G. A.). — Sur la conformation des phalangettes che: certaines
grenouilles d'Afrique. — Par un phénomène comparable à la production
d'épine latérale par le bout des côtes perçant la peau chez le Pleurodeles,
l'auteur constate chez divers batraciens la production de griffes aux orteils,
produites par l'os de la phalangette, acéré et perçant la peau. Ce n'est pas
un phénomène pathologique, mais une disposition normale à rapprocher de
l'épine osseuse qui, chez Leptodactylus, sert à assurer l'amplexus sexuel. L'au-
teur discute la signification systématique de ces dispositions. — Y. Delage.
Y) Polymérisation ; individualité.
a-b) Child (C. M.). — Gradation de .sensibilité chez les Algues [XIV,
lo y]. — a) Les poils unis et polycellulaires des Ceramium, Fucus, Casla-
gnea, etc., constituent des axes végétatifs secondaires, et il est intéressant
d'étudier la gradation du métabolisme le long de ces axes secondaires,
comme il a été fait dans les travaux précédents de l'auteur pour l'axe prin-
cipal du corps. L'intensité du métabolisme est mesurée par la durée de
l'application nécessaire pour tuer le poil par le réactif donné à une concen-
tration donnée (rouge neutre, KCX, HgCI-'), le métabolisme étant le plus
accentué là où la mort survient le plus vite. Il a été constaté que chez cer-
tains poils normaux la gradation diminue dans le sens acropète, tandis que
dans d'autres elle diminuedansle sens basipète.Or, dans les deux cas le point
maximum de la gradation est du côté du point végétatif. Le premier cas se
rapporte aux poils polycellulaires, qui sont acropètes et à croissance basi-
laire ; le second aux unicellulaires, qui sont basipètes et à point végétatif
terminal. Certaines influences telles que la coloration par le rouge neutre
ou, en général, les conditions défavorables, peuvent modifier le taux de la
gradation, ou même la faire changer de sens.
h) Chez l'algue Griffithsia, *une gradation dans les tiges, normalement
acropète, est modifiée et peut être changée de sens par des conditions défa-
vorables, en particulier le confinement dans une eau insuffisamment re-
nouvelée. Quand les causes destructives sont insuifisantcs pour amener la
XIII — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. IL'Î
mort, la plante se désa.nTègc en cellules ou })etits groupes cellulaires. Ces
cellules peuvent fournir de nouvelles cellules qui naissent aux dépens de la
région la plus sensible des cellules-mères. — Y. Delagk et M. Goldsmith.
•^o Composition chimique des subst.vnces de i/organisme.
Bach (A.). — Recherches sur les ferments réducteurs. — Pour détermi-
ner si le ferment qui réduit les nitrates avec le concours des aldéhydes est
spécifique dans le sens usuel du mot, B. a fait des expériences com-
paratives avec 14 aldéhydes différentes. Les résultats de ces expériences
montrent que le ferment réducteur du lait, aussi bien que celui qui se
trouve dans les tubercules de pommes de terre, utilise pour la réduc-
tion des nitrates les aldéhydes les plus variées, indépendamment de la
nature et de la structure du radical uni au groupe aldéhydique — CHO.
Contrairement à ce qu'on admet pour d'autres ferments, la spécificité du
ferment réducteur se rapporte exclusivement à la fonction cliimique du
substrat — à la fonction aldéhydique — et non à la configuration des aldé-
hydes. La spécificité du ferment réducteur est donc d'ordre fonctionnel et
non d'ordre structural. En discutant les résultats de ses expériences, B.
fait ressortir l'influence du milieu dans les réactions catalytiques et montre
([ue, dans beaucoup de cas, on attribue à la spécificité du ferment ce qui en
réalité n'est que l'effet du milieu. Au fond, la seule spécificité indiscutable
est la spécificité fonctionnelle. B. a aussi étudié les causes de la faiblesse
relativement grande du pouvoir catalytique du ferment réducteur du lait.
Les causes en sont multiples. L'effet nocif des aldéhydes et des produits
de réduction des nitrates, et notamment de l'hydroxylamine, sur le ferment
y sont pour beaucoup; mais iPy a encore d'autres causes qu'il reste à étu-
dier. — M. BOUBIER.
Laborde (J.). — Contribution à réiude des aldêliydes du vin. — L'al-
déhyde e,st, d'après les conceptions récentes, un produit intermédiaire de
la fermentation alcoolique : normalement, il est hydrogéné et devient alcool ;
mais il peut échapper à cette action, par exemple en se combinant à l'acide
sulfureux si le liquide en contient. La transformation d'aldéhydes supé-
rieurs artificiellement ajoutés en alcools correspondants a déjà été mise en
évidence. En présence de l'air, l'aldéhyde peut augmenter dans les vins
sous diverses influences, en particulier sous celle d'une oxydase normale
du moût ou de celle que produit le Botrytis cinerea. Divers organismes micros-
copiques vivant dans le vin peuvent aussi, en présence de l'air, y produire
de l'aldéhyde : ce sont des aérobies facultatifs (levures) ou stricts (myco
dermes). Au contraire, les anaérobies stricts ou facultatifs (levures) sécréte-
raient, à l'abri de l'air, des réductases qui feraient disparaître du vin l'al-
déhyde non combiné à l'acide sulfureux. — H. Mouton.
Rippel (August). — Sur l'influence des variations de la pression haro-
métrique sur la marche de la fermentation alcoolique et sur les processus
biologiques en général. — Quand on cultive, et surtout à une température
peu élevée (24°), une levure de vin lente, on constate dans la courbe de
dégagement du gaz carbonique établie en fonction du temps des irrégula-
rités considérables qui paraissent pouvoir être rapportées aux variations de
la pression atmosphérique. Dans les limites naturelles de la pression atmos-
phérique, le dégagement de gaz carbonique varie en sens inverse de la
pression, d'abord évidemment parce que l'augmentation de pression rend
l'année BIOLOCIf)LE, XXII. 1917. 8
k
114 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ce dégagement plus difficile, mais secondairement aussi parce que l'aug-
mentation d'acide carbonique dans le liquide doit retarder la fermentation.
D'autres processus biologiques paraissent aussi pouvoir être sous la dépen-
dance de la pression atmosphérique. — H. Mouton.
Berezeller (L.). — Réversion de faction diastasique . — Si une action
diastasique est de nature catalytique, elle doit pouvoir s'exercer dans des
sens opposés suivant qu'on part de l'un ou de l'autre des systèmes de corps
qui se transforment lun dans l'autre, et cela suivant la composition du
milieu initial et pourvu que la réaction tende vers un état d'équilibre où les
deux systèmes sont représentés ; cette dernière condition peut mettre en
défiance contre la preuve d'une action catalytique tirée de la précipitation
d'amidon dans une « solution » de ce produit sous l'influence de la diastase. Le
mécanisme de cette précipitation doit être, d'après B., compris tout autrement :
il y a dans une « solution » d'amidon des grains de toutes grosseurs, beau-
coup de gros si la solution est concentrée, dont le diamètre moyen diminue
après chauffage et croît à nouveau lentement après refroidissement, comme
on peut en juger par l'opalescence de la solution. L'action de la diastase
consisterait à hydrolyser les petites particules qui tiennent les grosses en
suspension et celles-ci tomberaient alors, formant le dépôt envisagé. La
variation du rapport du nombre des grosses aux petites particules expli-
querait les variations observées de cette précipitation. — H. Mouton.
Berezeller (II.) et Podor (E.). — Actiondes oxydants et des réducteurs sur
les diastases. — On fait agir sur deux échantillons de diastase (produit
commercial et salive) des oxydants divers (iode, eau oxygénée, permanganate
de potasse) et deux réducteurs (hyposulfite, forraaldéhyde neutre). L'action
destructrice des premiers est incomparablement supérieure à celle des
seconds. On admet que ce résultat peut être généralisé : les oxydants se-
raient des destructeurs de la diastase. — H. Mouton.
Dernby (R. G.). — Études sur les enzymes protéofytiques de la levure.
Leur action dans l'autolyse — La levure contient une pepsine, une trypsine,
une érepsine, ayant les mêmes caractères généraux que les ferments cor-
respondants du tube digestif, mais en différant quelque peu par la réaction,
pour laquelle elles sont le plus actives et par l'influence des sels neutres sur
cette activité. Comme l'autolyse exige la mise en jeu de ces trois ferments,
elle s'accomplit le mieux pour une réaction intermédiaire entre celles qui
conviennent respectivement à chacun des ferments. Les désamidases de la
levure 'qui ne passent pas dans le suc de presse) ne jouent dans l'autolyse
qu'un rôle très effacé. — H. Mouton.
Buchner (Eduard) et Reischle (Ferdinand). — /'Jnlévement par
lavage de l'inverlase et de la mallase de la levure traitée par l'acétone. —
Un lavage prolongé sur filtre de la levure traitée par l'acétone lui enlève
la propriété d'intervertir et de faire fermenter le saccharose après broyage.
C'est que l'invertine et le coferment zymasique sont passés dans le liquide
de lavage, comme on le voit en ajoutant ce liquide concentré dans le vide
(on peut aussi ajouter une décoction de levure fraicliej. Mêmes résultats
avec le maltose et le glucose. — II. Mouton.
- Ehrlich (Félix). — Sur la présence du tyrosol et du Iryptophol dans
divers produits de fermentation. — Ces corps dérivent respectivement de la
XIIL - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 115
tyrosine et du Iriptophane par addition de deux molécules d'eau et perte
d'une molécule de carbonate d'ammoniaque. Cette transformation qui sub-
stitue une fonction alcool aux fonctions aminé et acide, la levure raccom])lit
aux dépens de nombreux amino-acides, de ceux dont il est question on
particulier. Or, ces corps se trouvent évidemment parmi les produits de dé-
sintéiit-ation des albuminoïdes propres de la levure même. On peut donc
s'attendre à trouver on petite quantité, et l'on trouve en effet, tyrosol et
tryptophol dans tous les liquides fermentes. — H. Mouton.
Rohmann (F.). — Les fermenis dont le passar/e dans le sang résidle de
l'injection parentêr(de de saccharose chez- la lapine yravide. Formation de
lactose anc dépens de l'amidon sous l'influence de ces ferments. — En col-
laboration avec KuMAGAi, l'auteur a constaté antérieurement la présence
d'invertase et de ferments capables de transformer le sucre interverti en
lactose dans le sérum de lapins injectés de saccharose. L'action du sérum
sur l'amidon était aussi beaucoup accrue. Toutefois, les résultats étaient
irréguliers. R. est amené par de nouvelles expériences à constater fréquem-
ment l'apparition des mêmes ferments chez les femelles de lapin en état do
gestation lors d'une injection de sucre, ou quelquefois d'une deuxième injec-
tion faite quelques jours plus tard. On trouve d'ailleurs aussi les ferments
dans l'urine, et avec eux, après quelques jours, du sucre interverti et du lac-
tose. Des différences observées sont attribuées aux diverses époques de la
gravidité, facteur qu'on avait omis de prendre en considération antérieure-
ment. On ne peut dire que le mécanisme de l'apparition des ferments est
nettement élucidé par ces recherches. Les mêmes ferments se trouvant
pouvoir être extraits de la glande mammaire d'une vache ayant mis bas ré-
cemment, R. pense que les ferments ont dans cette glande leur lieu d'o-
rigine, que l'injection de sucre en détermine seulement la production
excessive et que l'excès de ferments passe dans le sang. A noter que sou-
vent les animaux meurent sans aucun symptôme de maladie soit lors de la
première injection, soit à la suite d'une injection ultérieure. L'extrait du
foie gorgé de sang d'un lapin mort de cette manière, agi.ssant sur un amidon
soluble commercial, en a transformé une partie en diverses dextrines et
surtout en lactose (avec peut-être un peu de glucose et de maltose). 11 ne
semble pas que l'amidon soit d'abord transformé en glucose avant d'arriver
à l'état de lactose : au moins le glucose n'est pas transformé par l'extrait mis
en expérience. — H. Mouton.
Fiessinger (Noël) et Clogne (René). — Un nouveau ferment des leuco-
cytes du sang et du pus : la Upo'idase. — Les leucocytes du sang et des sup-
purations aiguës sécrètent un ferment qui, en milieu faiblement alcalin,
liydrolyse la lécithine. Ce ferment a été dépisté dans les leucocytes nor-
maux et dans le pus septique ou aseptique chez l'iiomme. Il est présent dans
les polynucléaires, qui existent seules dans certaines suppurations aiguos:
il paraît manquer dans les lymphocytes de certains épanchements chro-
niques. La thermolabilité de cette lipoïdase semble la distinguer de la
lipase leucocytaire, beaucoup plus thermostabile. — Y. Delage.
"Wolff (Jules). — Phénomènes d'oxydation et de réduction dans les tissus
végétaux I. Mécanisme de la réaction. II. Sur In présence dans un grand
nombre de végétaux d'un diphénol présentant de grandes analogies avec la
pgrocatéehine (ce second mémoire en collaboration avec M""- Nadia Ron-
chelman). — La coloration bleue prise au contact dos sucs de beaucoup de
116 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
végétaiix par le papier ioduré et amidonné a été souvent rapportée à l'exis-
tence dans ces sucs de peroxydes indéterminés ou de nitrites. Elle tient
pour "W. à une réaction complexe où interviennent, avec le papier réactif,
un diphénol. une oxydase (laccase), et un acide : l'acide met en liberté de
l'acide iodhydrique pris àTioduro; d'autre part, le diphénol oxydé par l'oxy-
gène libre en présence de la laccase perd l'hydrogène phénolique, mais le
récupère aussitôt aux dépens do l'acide iodhydrique, d'où mise en liberté
d'iode et bleuissement de l'amidon. La pyrocatéchine permet d'observer in
vitro cette réaction avec des acides de force moyenne (acide acétique), l'hy-
droquinone seulement avec des acides forts. — On a pu, en extrayant un
grand nombre de plantes ou de parties de plantes les plus diverses, soit par
broyage (en présence d'acide sulfurique qu'on neutralise ensuite), soit par
traitement à l'eau bouillante, obtenir des liquides qui bleuissent par addi-
tion de laccase (de Jtussiila délira), d'acide acétique, d'iodure de potassium
et d'amidon. L'oxydase est indispensable à la réaction et ne peut être rem-
placée par une peroxydase. Le diphénol qui parait intervenir dans cette réac-
tion et qui serait très répandu se comporte comme la pyrocatéchine. —
H. Mouton.
Hedin (S. G.) et Masai (Y.). — De la présence d'uno t'rcpsine dans l'u-
rine normale et de ses rapports avec d'autres protéases. — Les auteurs ont
constaté la présence d'un ferment protéolytique, du type de l'érepsine, dans
l'urine normale de l'homme et ils ont étudié les conditions de son activité,
ainsi que celle d'autres ferments protéolytiques dont l'action se manifeste,
à rencontre de celle de l'érepsine, dans les premières phases du dédouble-
ment des substances albuminoïdes. L'action d'un ferment protéolytique de
la globuline du sérum était particulièrement intéressante à ce point de vue.
L'action de ces deux types de ferments protéolytiques se complète et pour-
rait s'expliquer de telle manière que l'érepsine continue le travail du fer-
ment protéolytique de la globuline. Mais certaines constatations engagent
H. et M. à envisager une autre interprétation encore des' processus qui ont
lieu au cours de cette action combinée. 11 se pourrait, en effet, que l'érepsine
fasse tout simplement disparaître les produits du dédoublement accumulés
par suite de l'activité du ferment protéolytique de la globuline et permette
ainsi la reprise de cette activité. — J. Strohl.
Euler (Hans) et Svanberg (Olof). — l)e l'action inhihitrice de l'urine
sur les réactions fermentatives. — L'urine normale et pathologique contient
une substance dont l'action est fortement inhihitrice vis-à-vis des ferments
tels que l'invertase, la catalase, l'amylase. La substance en question est
thermostabile, elle est peu absorbée par le charbon animal et ne peut être
que faiblement extraite à l'aide de chloroforme. Les quantités de cette
substance inhibitrice contenues dans l'urine varient considérablement chez
le même, individu. — J. Strohi..
Burge CVJ . E.) et Neill (A. J.). — Comparaison des muscles des grands
cl des petits animaux, au point de vue de leur teneur en catalase [XII]. —
Etant donnée la proportionnalité du métabolisme et de la surface d'une part,
et d'autre part une relation étroite existant entre la quantité de catalase
renfermée par un muscle e.i l'intensité des processus d'oxydation dans ce
dernier, la quantité de catalase rapportée à l'unité de poids doit être en
raison inverse de la taille de l'animal. C'est ce que vérifient les auteurs sur le
muscle cardiaque de divers oiseaux et mammifères. — H. Cardot.
XIII. — MORPHOLOGIE GKNÉRALK ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 117
a) Burge iW. E.). — Ef/H df ranrsthrsie par rrl/wr, des ('motions et de
l'excitation des splanchniqucs sw la teneur dit sang en cattrlase. — Les tra-
vaux antérieurs de l'auteur ont établi nettement l'étroite relation qui existe
entre l'intensité des processus d'oxydation et la teneur du sang en catalase.
Ils ont en outre démontré que la catalase formée dans le foie passe dans le
sang pendant les périodes d'activité musculaire, pour être transportée aux
muscles et rendre possible, selon toutes probabilités, l'augmentation des
oxydations; le départ de la catalase du foie est réglé par des excitations re-
rues par les splanchniques. Le présent mémoire apporte de nouvelles con-
tributions relatives à la production et à la fonction de la catalase. Chez le
chien ou le chat, on constate, au cours de l'éthérisation, une diminution de
la catalase du sang, qui peut expliquer la diminution des oxydations au cours
de l'anesthésie. Il s'agit là d'une action destructrice de Téther vis-à-vis de
la catalase et non d'une inhibition de l'activité de cette dernière, comme en
témoignent des expériences in vitro. Dans la période qui succède à l'anes-
thésie, en même temps que le processus'd'oxydation est augmenté, la quantité
de catalase s'accroit dans le sang. Tout à fait au début de l'anesthésie, en
prolongeant la phase d'excitation initiale, on peut obtenir une augmentation
de la catalase du, sang, parallèle à l'augmentation des oxydations. Le même
résultat est atteint par l'excitation électrique des nerfs splanchniques [XIV,
2° y; XIX, 1° b. a. — H. Cardot.
b) Burge [M^. E.) — Effet de l'intoxication alcoolique sur la catalase. —
Expériences faites sur le chien, légèrement éthérisé avant l'introduction
d'alcool. Lorsque l'alcool est introduit dans l'estomac, la catalase augmente
dans le sang, de nouvelles expériences seront nécessaires pour déterminer
par quel mécanisme. Au contraire l'introduction directe de l'alcool dans l'ap-
pareil circulatoire diminue la teneur du sang en catalase, cette dernière
étant détruite par l'alcool [XIV, 2, y]- — H. Cardot.
Burge CW. E.) et Burge (É. L.). — Effet des émotions sur la teneur du
foie en catalase. — Expériences sur déjeunes chats, donnant la preuve que de
violentes émotions augmentent notablement la catalase du foie et que celle-ci
passe dans le sang pour être transportée vers les tissus et produire sans
doute une augmentation des oxydations. — H. Cardot.
Pauly (Herm.). — La question de la synthèse naturelle des peptides. —
L'assimilation des matières albumino'ides dans l'organisme est composée
d'une destruction et d'une synthèse. Alors que la destruction apparaît comme
un phénomène hydrolytique assez facilement compréhensible, il n'est pas
aussi aisé de se représenter le mécanisme synthétique correspondant dans
les conditions réalisées dans l'organisme, vu notamment la température re-
lativement peu élevée et la solution fortement aqueuse dans laquelle les
réactions ont lieu. A ce point de vue il est intéressant de connaître un pro-
cessus de synthèse des peptides qui, il est vrai, n'a pas été vérifié encore sur
l'organisme vivant, mais qui possède une grande importance en ce qu'il
pourrait avoir lieu à l'intérieur du corps. 11 s'agit, .en principe, d'une réduo-
tion suivie d'une oxydation. Des acides aminés réduits à l'état d'aldéhydes
aminés et mis en contact avec des groupes aminés libres formeront des bases
dites de Scliiff, et cela dans une solution fortement délayée et à une tempé-
rature relativement basse. 11 suffirait ensuite d'une oxydation pour réaliser
la synthèse d'un peptide, sous forme d'une combinaison acylée. Pareille oxy-
dation est possible, ainsi que le démontre P. ^ J. Strohl.
118 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Fischer (Emile). — Isomrrie des pohjpeptides. — En raison de la grande
importance de cette question pour des considérations biologiques telles que
les différences de races et d'individus, l'hérédité etc., F. s'est attaché à cal-
culer les possibilités de groupements moléculaires isomères de divers poly-
peptides. Il se trouve que pour des pentapeptides, par exemple, les formes
isomères possibles sont de 9.000 à 12.000. Le nombre d'isomères est de plus
de mille quadrillions déjà pour une molécule de protéine composée de 30
mol. d'acides aminés, dont 18 sont différents entre eux et dont 12, par con-
séquent, seraient plusieurs fois représentées dans la même molécule de
protéine. — J. Strohl.
b) Bottomley ("W. B.). — Sur les possUnlilés de séparer de la tourbe
certains dérivés d'acide nucléique. — Conclusions. Les recherches faites
montrent que tous les éléments constituants d'un véritable acide nucléique
sont présents dans la tourbe brute, mais l'acide nucléique môme n'en a
pas été isolé. L'acide nucléique a dû exister dans les plantes aux dépens
desquelles la tourbe s'est formée, et comme il est improbable que l'hydro-
lyse ait pu être amenée par les méthodes d'extraction employées, l'acide
nucléique originel a évidemment été décomposé par des actions bacté-
riennes ou autres durant le processus de la formation de la tourbe, en les
produits qui ont été isolés. On admet généralement que la première phase
dans la décomposition de l'acide nucléique aboutit à la formation de 4 mo-
nonucléotides. Levene et Medigrecëanu disent que la première phase dans
la décomposition enzymatique de l'acide nucléique de la levure est la for
mation de 4 mononucléotides par l'action d'un ferment appelé nucléinase.
Jl est évident toutefois que la décomposition de l'acide nucléique de la
tourbe, in situ, ne s'est pas opérée de la sorte, mais a fourni un dinucléo-
tide adénine-uracil stable et les éléments constituants d'un dinucléotide
guanine-cytosine. Ceci est intéressant en présence des travaux récents de
Jones et Germann qui ont montré que lorsque l'acide nucléique de la levure
est soumis à l'hydrolyse alcaline, il se dédouble en deux dinucléotides
bien définis, un dinucléotide guanine-cytosine et un autre, adénine-uracil.
Ils disent que le premier «'hydrolyse sans peine en ses mononucléotides
composants, mais le dernier est relativement stable. Evidemment une
décomposition similaire de Tacide nucléique s'est produite durant la for-
mation de la tourbe et le dinucléotide relativement instable guanine-cy-
tosine s'est décomposé plus avant en ses éléments constituants. Etant donnée
la' nature .stable de ce dinucléotide adénine-uracil et la facilité avec laquelle
on l'extrait de la tourbe, il est surprenant que son existence en tant que tel,
dans la nature, ait pu jusqu'ici échapper à l'observation. Les recherches,
jusqu'ici qualitatives, se poursuivent dans le sens quantitatif, — H. de Va-
RIGNY.
Lépine (R.). ~ Le sucre combiné du sang. — Etude des facteurs qui
libèrent le sucre du sang des combinaisons dans lesquelles il se trouve
engagée Une partie du sucre combiné est constituée par des composés faci-
lement et rapidement dissociables et mérite bien, au point de vue physio-
logique, le nom de sucre virtuel. In vitro, la dissociation est augmentée par
l'addition d'invertase ou d'émulsine. Dans le sang circulant, un phénomène
analogue s'accomplit. On constate par exemple que le sang de la carotide
renferme plus de sucre libre que celui du ventricule droit. Cette augmen-
tation du sucre libre paraît dû, comme le montrent les expériences de
l'auteur, au dédoublement rapide du sucre virtuel par un ou plusieurs
XIII. — MORPHOLOGIE GÉiNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 119
ferments de l'organisme. — Une autre portion du sucre combiné est dis-
sociée par les acides faibles. C'est sous la forme de ces combinaisons lâches
que se trouve la plus grande partie du sucre chez certains Vertébrés infé-
rieurs et Invertébrés (Escargot) dont le sang ne renferme que de minimes
quantités de sucre libre. Enfin, avec les acides forts, la quantité de sucre
dégagé est plus grande et atteint en moyenne 70 9e du sucre déjà libre.
Les acides dégagent généralement moins de sucre dans le sang veineux
que dans le sang artériel. La proportion de sucre combiné par rapport au
sucre libre est plus forte dans les globules que dans le sérum. — Certaines
formes de sucre combiné dialysent plus facilement que le sucre dit libre,
i-e qui peut faire supposer que "le glucose lui-même n'est pas complètement
libre dans le sang, mais s'y trouve peut-être sous forme d'une combinaison
^rès lâche. — H. Caroot.
"Wrede (Fritz). — Synthèse de deux nouveaux disaccharides ; action des
ferments sur eux. — Ces saccharides non réducteurs doivent avoir la consti-
tution de l'isotréhalose de E. Fischer, dont ils diffèrent par la substitution
de S ou de Se à l'O de liaison des deux molécules d'hexose : (C''HHO'')-S
(ou Se). Ils paraissent traverser l'organisme sans y être attaqués, et se
retrouvent presque entièrement dans l'urine; leur action toxique est faible.
On n'a pu in vitro les dédoubler au moyen d'aucun ferment ni par l'action
des microbes essayés. — H. Mouton.
Michel-Durand (E.). — Variation des substances hydrocarbonées dans
les feuilles. — L'ensemble de l'appareil végétatif des plantes dont le cycle
d'évolution n'intéresse qu'une fraction de l'année, présente dans sa com-
position ternaire des variations de même sens dans le taux des hydrates de
carbone que les feuilles considérées à part. Jusqu'au moment de l'appa-
rition de la graine, synthèse et condensation chimique prédominent. Après
le développement des graines apparaît dans l'appareil végétatif le régime de
simplification moléculaire : les complexes hydrocarbonés se désagrègent et
émigrent sous des formes solubles vers les organes conservateurs de l'espèce
où ils se condensent; mais cette migration est limitée et, à la fin de la végé-
tation, racines, tiges et feuilles renferment dans leurs tissus des quantités
de principes hydrocarbonés qui sont loin d'être négligeables. — F. Pechoutre.
"Weinhagen (Alb. B.). — Contributions à la comuiissance de diverses
graisses et cires végétales et animales. P^ communication. De la graisse
contenue dans le son de riz. — Le son de riz a donné après extraction à
l'éther une substance composée à la fois d'huile hquide et de graisse solide.
Cette huile contenait 5 % de phytostérine et 91 % d'acides gras (acides
palmitique et oléique). La graisse solide contenait d« la phytostérine, une
substance parente de la phytostérine et également 90 % d'acides gras (sur-
tout de l'acide palmitique). Ni l'huile ni la graisse ne contenait des traces
de glycérine. — J. Strohl.
Me Nair (James B.). — Matières grasses des Rhus laurina et Rhus di-
versiloba. — Des substances plus semblables à la cire du Japon qu'à aucune
autre matière grasse ont été extraites du fruit mùr des R. laurina et R.
diversiloba. Les propriétés toxiques du fruit de R. diversiloba diminuent
en même temps que se produit un accroissement en contenu graisseux.
Pour diverses raisons, l'auteur ne pense pas que ce fait soit dû à une
transformation du poison en matière grasse. Un corps gras identique a
120 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
d'ailleurs été trouvé dans le fruit d'une espèce de Rhus non toxique. —
P. GuÉRiN.
Bloch (Br.) et Ryhmer (P.). — Recherches histochimiques sur l'oxydation
fermenlaiive et la formation du pigment dans les tissus en survie [XIV, 1°, t,].
(Analysé avec les suivants.)
a) Bloch (Br.). — La question de la formation du pi fj ment dans la peau.
(Analysé avec le suivant.)
6) Bloch (Br.). — Recherches chimiques sur le ferment pigmentogène spé-
cifique de la peau, la dopaoxydase. — Bl., qui est directeur de la clinique
dermatologique de Zurich, pense avoir donné par les présentes recherches
une direction nouvelle et définitive à la si intéressante controverse sur la
formation des pigments mélaniques d'origine animale. Voilà comment il a
opéré. En traitant des coupes congelées de peau humaine en état de survie
avec de la dioxyphénylalanine (par abréviation : dopa) en solution
aqueuse de I à 2 «/o», on voit apparaître une substance foncée (grise, brune,
noire) à laquelle Bl. donne le nom de dopamèlanine. La réaction en question
(« Dopareaktion ») est le résultat d'une oxydation + condensation de la
dioxyphénylalanine. On contrôle à l'aide du microscope à quel endroit de
la peau et avec quel degré d'intensité la réaction a lieu. C'est dans le pro-
toplasme des cellules du germe pileux que les processus se passent, ainsi
que l'ont démontré des recherches sur des cobayes. Des recherches sur les
amphibiens {Triton crislatus) ont .également permis d'établir que c'est uni-
quement dans les cellules épidermiques et non pas dans des éléments
mésodermiques que se forme le pigment. Mais la réaction a lieu seulement
à des endroits et chez des individus normalement capables de former des
pigments. On n'obtient pas la réaction, par exemple, avec de la peau d'in-
dividus albinos. L'agent essentiel est de nature fermentative, ainsi que le
prouvent sa thermolabilité, son peu de résistance vis-à-vis de substances
constituant des poisons notoires pour les ferments (acides, alcalis, H^S,
phényhydrazine etc.). Ce ferment intra-cellulaire, dont l'action physiolo-
gique consiste à former les pigments mélaniques naturels de la peau, est
une oxydase, qui ne fonctionne qu'en présence d'oxygène libre. Bl. le
désigne' sous le nom de dopaoxydase et insiste sur le fait qu'il se distingue
nettement de la phénolase ou polyphénoloxydase trouvée dans les leuco-
cytes. La dopaoxydase aussi bien que la réaction qu'elle détermine sont de
nature absolument spécifique. 11 est probable, d'ailleurs, que les processus
décrits doivent être considérés comme constituant une phase particulière
du métabolisme intermédiaire, au cours de laquelle certaines sub.stances
de déchet (du type de la dioxyphénylalanine) sont éliminées du corps sous
forme de pigment. 11 s'agirait notamment de dérivés de l'orthodioxybenzole
(« Brenzkatecliin »). Or, c'est là une catégorie de substances particuliè-
rement intéressantes qui jusqu'à présent, il est vrai, n'est représentée chez
les animaux que par l'adrénaline, mais est très répandue chez les plantes.
Des expériences faites avec de la peau de nègre ne permettent pas de con-
clure qu'il s'agit dans ce cas uniquement de processus oxydatifs particuliè-
rement puissants. La couleur noire de la peau seml)le être due à un autre
facteur encore, soit à une accumulation extraordinaire de la substance-
mère du pigment fournie par l'organisme (comme dans la maladie d'Ad-
dison) soit à un ralentissement des processus qui font disparaître le pigment.
— - J. Struhl.
Xlll. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CllIMIK BIOLOGIQUE. 121
Lutz ("Wilh.^ — Coiityifiutioii à la connaissance de l'action biologique
des rayons sur la peau, notamment au point de vue de la formation des
pigmeiîls. — L'effet pigmentogène de divers types de rayons (de quartz, de
Roentgen, de thorium) sur la peau ne se fait valoir qu'à des endroits où
la présence du ferment spécifique de Bloch, la dopaoxydase, est certaine.
C'est ce ferment qui est activé par les rayons. On constate non seulement
une augmentation de l'activité fermentative sous l'action des rayons en
question, mais aussi l'apparition du ferment dans des éléments cellulaires
(couches basales, cellules folliculaires) qui, avant le traitement aux rayons,
ne présentaient pas la réaction spécifique. — J. Strohl.
Dhérè iCh.) et Vegezzi (G.). — Recherches sur Vhéiicornliine. — La bile
de l'escargot renferme deux pigments, Thélicorubine et l'hélicofuscine, ce
dernier ne dialysant pas et absorbant la partie la plus réfrangible du spectre,
sans donner de bandes d'absorption. L'hélicorubine, dialysable et fournis-
sant un spectre d'absorption ;'i trois bandes, a été longuement étudiée par
les auteurs. Par les caractères spectroscopiques, la transformation facile de
l'hélicorubine acide en oxyhélicorubine, ce pigment doit-être considéré
comme très voisin, de l'hémochromogène, bien qu'il s'en distingue par
quelques caractères. 11 parait vraisemblable qu'il puisse fonctionner comme
un véritable pigment respiratoire, dans la respiration intestinale des mol-
lusques. En envisageant l'évolution des principes immédiats de l'organisme
dans ses rapports avec l'évolution morphologique, Sorb\ a supposé que le
groupement fonctionnel de l'hémoglobine a pu apparaître dans la série des
êtres vivants sous une forme en quelque sorte embryonnaire et ancestrale,
représentée chez l'Escargot par l'hélicorubine. Cette hypothèse paraît
acceptable, d'après l'ensemble des recherches effectuées par les auteurs
[XIV, 1^ 7)]. — H. Cardot.
'Waser (Ernst). — Détermination de l'acide formique dans les extraits
de viande. — L'acide formique contenu dans les extraits de viande provient
directement de la chair des muscles qui ont servi à l'extraction et ne repré-
sente donc pas un produit artificiel qui se serait formé au cours des manipu-
lations de l'extraction, cela du moins dans certaines limites fixées par ^Kf.
— J. Strohl.
Morgulis (Sergius). — Etude sur l'hydrolyse de la chitine. — L'azote de
la chitine est, pour une part, sous la formé du groupement NH- de la gluco-
samîne, facilement libéré par l'hydrolyse à l'aide des acides dilués, et pour,
une autre part (12,04 à 12,45 o/, de l'azote total), sous forme d'une combi-
naison stable dont il n'est libéré que par l'action de l'acide sulfurique con-
centré. L'acide volatil produit par l'hydrolyse de la chitine est sans doute
un mélange d'acides gras inférieurs dont la production est liée à une décom-
position de la molécule de glucose. On recueille environ SI de glucose
pour 100 de chitine. Il ne semble pas que la chitine soit une acetylglucosa-
mine polymérisée; elle est composée de glucosamine, de glucose et d'une
portion azotée de nature encore inconnue. — H. Cardot.
Mirande (Marcel). — Sur une nouvelle plante à acide cyanhydrique. —
Il s'agit de Vlsopyrwn fumarioides, originaire de bibérie et cultivée dans le
jardin alpin du Lautaret. 11 vient s'ajouter aux exemples déjà connus, Pan-
gium edule, Phaseolus tunatus, Prunus Laurocercmts et diverses Renoncula-
cées, Aquileyia, Hanunculus et Thalictrum. La plante dont il est ici question
122 L'AISNEE BIOLOGIQUE.
se place à un bon rang sous le rapport de sa teneur en CAzH, qui, ici aussi, se
développe sous l'influence d'un enzyme analogue à l'émulsine et produit
par la plante. — Y. Delage.
Gonnermann (Max). — Contributions à la connaissance de la biochimie
de la silice. — L'auteur insiste sur l'importance des silicates dans les tissus
organiques. 11 rappelle que Jodin (1883) a bien pu élever des plantes de maïs
pendant plusieurs générations dans un milieu privé de silicates, mais que
ces plantes ne présentaient plus la même résistance vis-à-vis d'injures
mécaniques et qu'elles étaient plus facilement attaquées par des parasites.
D'autre part, l'abondance de silicates dans le son de riz pourrait bien jouer
un rôle dans les rapports de cette matière avec le béri-béri. Dans les for-
mations épithéliales des animaux, l'importance des silicates est considérable
au point de vue mécanique et ressemlile en cela au rôle de la corne. Le
contenu, il est vrai, peut varier, selon la constitution de la nourriture. C'est
ainsi que Gorup-Desanez déjà avait trouvé 40 % de silicates dans les plumes
d'oiseaux granivores et 10 % seulement dans celles d'oiseaux piscivores. Les
piquants du hérisson, de même que les poils des mammifères, contiennent
des quantités variables de silicates et c'est surtout les différentes sortes de
cheveux {blonds et noirs) d'hommes et de femmes, de même que la laine,
la soie, la corne, le lait, le sang et divers organes internes que l'auteur a
analysé au point de vue de leur contenu en silicates. Chez les mammifères
les silicates sont éliminés à la fois par l'urine et par les fèces. Dans Tintestin
cette élimination a lieu, tout comme celle des substances calcaires, de
la magnésie et des phosphates, dans la partie inférieure du gros intestin.
L'auteur s'occupe particulièrement aussi des rapports (souvent discutés déjà)
du poumon avec les silicates. Il s'attache à prouver que les tissus conjonctifs
du poumon s'incrustent de silice et que ce processus peut jouer un rôle dans
les moyens de réaction du poumon contre l'infection tuberculeuse. L'emploi
de diverses plantes {L'quisetum, Polyr/onum, Pteris a.quilina) comme médi-
caments populaires contre la phtisie trouvent, selon G., son explication dans
le contenu de ces plantes en silicates. — J. Strohl.
Shimamura (T.) et Fujii (H.). — Sur V « Askaron », iMrtic constitutive
toxique des Helminthes, et e7i particulier des Ascarides, et ses propriétés bio-
logiques. — Les auteurs ont extrait du liquide cavitaire ou de la substance du
corps desséché de l'Ascaride de l'homme ou de cheval.. Ismris megalocephala,
une albumose-peptone hautement toxicpie à laquelle ils ont donné le nom
d' ï Askaron ■». Cet Askaron, dissous dans du sérum physiologique et admi-
nistré à dose très faible en injection intraveineixse au cheval, au chien, au
lapin, au cochon d'Inde, détermine chez ces animaux tous les sjTnptômes
i[ue provoque l'ascariase naturelle ou l'injection d'e.vtrait d'ascaris. Rats et
souris sont réfractaires. Les principaux symptômes sont : altération de la
respiration, vaso-dilatation périphérique, augmentation des sécrétions
(sueurs, larmes, sécrétion nasale), tenesme rectal; troubles nerveux, abais-
sement de la température et de la pression artérielle; à l'autopsie, poumons
distendus, hémorragie et exsudât sanguin dans le tube digestif, l'endo-
carde et les poumons et sang coaguléi La dose mortelle par kilog. d'animal
est en milligrammes : pour le cheval, 0,004, pour le cochon d'Inde 0,8, pour
le chien 2, et pour le lapin."). Le cheval est donc particulièrement sensible
à ce poison. Après l'empoisonnement par l'Ascaron apparaît très vite une
haute résistance contre ce ])oison; et il en est de même pour ceux d'autres
parasites; une immunisation progressive peut être obtenue, permettant de
XIII. — MORPHOLOGIK GKNÉRALK KT CHIMIE BIOLOGIQUE. 123
résister à une dose 400 fois supérieure à la dose mortelle initiale. De sa
multiplicité d'origine on peut conclure que l'Askaron nest pas un venin
spécial mais un produit du métabolisme. — \. Delage.
Rocci (U.). — Sur une substance vénéneuse contenue da^is les Zi/gènes. —
Les Zygénides sont remarquables par leur résistance à l'acide cyanhydrique ;
par les blessures s'écoule de leur corps un liquide jaune, toxique pour les
autres insectes et les souris. Ce liquide est-il l'antidote de l'acide cyanhy-
drique? Les expériences n'ont répondu n(>ttemcnt ni pur la positive ni par
la négative à cette question. — Y. Delage.
CHAPITRE XIV
Pliysiolog^ie générale.
Abelous (J.-E.) et SouIa(Ii. C). — Modifications du chimisme cérébral à la
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de l'assimilation dans tout le corps). (Cuarterly Journal of expérimental
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radiaux chez l'homme. Classification fonctionnelle et radiculaire des mus-
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et radiculaire des muscles du membre suj)é rieur de l'homme par le rapport
des quantités d'électricité donnant le seuil avec les deux ondes isolées du
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426-434, 1 pi. I ■ ' [Le
chromatophore du Zygnema est un plastide renfermant un pyrénoïde
autour duquel rayonnent des grains d'amidon. C'est le plastide, et non
le pyrénoïde, qui prend part à la formation de ces grains. — P. Guérin.
Boutan (L.). — Sur le rôle des nageoires dans les Poissons téléostéens à
vessie natatoire. (C. R. Ac. Se, CLXV, 801.) [187
126 LANNEE BIOLOGIQUE.
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fasc. III, 349.) [Publié, en 19ir.,
dans krch. di Fisiogia et analysé dans le vol. XX de VAnn. BioL, p. 209. i
b) Sur. Vadaptalion des amphibies au milieu liquide externe, au moyen
de la régulation de la pression osmotique de leurs liquides internes. IV. Le
temps dans lequel a lieu la régulation osmotique. (Ibid., 349.)
[Analysé avec le suivant.
r) Sur Vadaptation des amphibies au milieu liquide externe au moyen
de la régulation de la pression osmotique de leurs liquides internes.
VI. Importance des sucs lymphatiques. (Ibid., 349.) |141
d) Influence de Vattention sur la sécrétion de sucs digestifs. (Piend.
della R. Accad. dei Lincei. XXVI, 502-508, 2 fig. : Arch. Ital. Biol., LXVI,
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gungen. (Jahrbiicher f. wiss. Bot., LVIII, 105-220.) * [226
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[Les phénomènes
doxydation observés par Reed sont dus, probablement, non à des per-
oxydases delà plante, mai.s à des peroxydes de manganèse. — P. Guéri.n.
a) Burge (W. E.). — The catalase contents of luminous and non-luminous
insects compared. (Science, 21 sept., 295.) [179
b) Comparison of the catalase content of the breast muscle of wild
pigeons and of bantam chickens. (Science, 2 nov., 440.) [185
Burge ("W". E.) and Neill (A. J.). — The e/fect of starvation on the catalase
content of the tissues. (The American Journal of Physiology, XLllI, 58-61.
' 1^' avril.) [Par
le jeûne, la teneur de la graisse et des muselés en catalase diminue,
exception faite pour le muscle cardiaque dont la teneur reste normale; or.
le tissu du cœur ne présente pas d'autolyse dans le jeune, à l'inverse des
autres tissus, et ses processus d'oxydation restent normaux. — H. Cardot.
BurroAvs (Montrose T.). — The o.rygen pressure necessary for tissue acti-
vity. (The American Journal of Pliysiology, XLIII, 12-21, 3 fig., l®"" avril.)
[209
Xl\ . — PHYSIOLOGIE GENERALE. 127
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tions of rhythmicolly stimulated muscle. (The American Journal of Phy
siologie, XLIL 30-45, 9 fig.)
[Les auteurs étudient les conditions d'obtention de ces variations oscilla-
toires et démontrent leur origine strictement musculaire. — H. Carpot.
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(Chicago and Cambridge Univ. Press, 1916.) [155
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substance (vitamin) ivhose deficiency in Diet causes polyneuritis in Bird
and Beri-beri in man. (Roy. Soc. Proceed., B 624, 60.) [146
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128 , L'ANNEE BIOLOGIQUE.
[La produc-
tion d"un liquide acide par les racines est un fait général, qui commence
dès que la racine sort de la semence et se poursuit jusqu'à la fin de
son existence. Elle ne s'effectue pas par les poils radicaux. — M. Gard.
Courmont (Jules) et Rochaix (A.). — Etudes expérimentales sur ki vac-
cination antityphoidique (vaccin mixte TA B).Lencoc!/tose. Agghitinine.{A.nn.
Inst. Pasteur, XXXI, 1S7-208.) [215
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Cresswell Shearer and Crowe (H. AVarren). — The rôle of the phago-
cyte in cerebro-spinal me7iingitis. (Roy. Soc. Proceedings, B 619, 422.)
[Etude d'où il résulte que, selon diverses conditions, les leuco-
cytes absorbent et tuent ou n'absorbent ni ne tuent les meningocoques :
les leucocytes, en particulier, ne s'attaquent pas aux meningocoques vi-
rulents. Expériences intéressantes pour la pathologie. — H. de Varigny.
Crozier ("W. J.). — The photic sensitivity of Balanoglossus. (Journ. Exper.
Zool., XXIV, 211-217.) ' [228
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LI, 36-44, 20 mars.) [174
Daniel fL.). — Comment préserver nos chênes. (C. R. Ac. Se, CLXIV. 957-
959 ) [Le système d'exploitation
du chêne en Bretagne en têtards émondés périodiquement est mauvais et
responsable de l'extension de la maladie de l'Oïdium. (J'ai montré qu'il en
était de même dans les taillis du Sud-Ouest surtout pour le chêne tauzin.
Voir Annales de la Société d'agriculture de la Gironde, 1915.) —M. Gard.
Danysz (J./. — Traitement de quelques dermatoses par la bactériothérapie.
(C. R. Ac. Se, CLXIV, 527.) [219
Davey (AATheeler P.). — The effect of x-rays on the lenylh of life of Tri-
boliwn confusum. (Journ. Exper. Zool., XXll, 573-592, 5 11g.) [202
De Crinis (M.). — Eine ncne Méthode fiir Bestimmuny der Gesamtblutmenge
des lebenden Menschen. (Zeitschr. Physiol. Cliem., IC, 131-140.) [167
De La Fuye. — Essai sur la photographie des Bapaces. (Rev. fr. Ornithol.,
N° 96, 49-52, N- 97, 68-72.) ' [188
Démoli (Reinhard). — Die bannende Wirhung kiïnstlicher Lichtquellen
aufinseclen. (Biol. Centralbl., XXXVIl, 503-506.) [200
DcAwitz ( J.). — Noclimah iiber die Entstehung der braunen Earbe gewisser
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Dittrich (C). — Zur Giflwirkung der Morchel, Gyromiira esculenta (Pers).
(Her. deutsch. bot. Ges., XXXV, 27-44.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Dolley CWilliam L.). — The rate of locomotion in Vanessa antiopa in in-
. XIV..— PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 129
Icrniitlrnt Uijht and in continuons liçifit of différent illuminatiotis, and ils
bearinq on thc « continuons arlion theorij » of orientation. (Journ. Exper.
Zool./xXIII. r)07-518.) ' [229
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b) .1 propos de quelques recherches récentes de M. Netvton Harvei/ sur
la biophotogénèse et du rôle importantde la préluciférine. (C. R. Soc. Biol.,
LXIX, 0r,4-966.) [180
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vent marin, sur des inflorescences mâles du pin maritime- (C. R. Soc. BioL,
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Drze'wina(A.). — Réactionà la lumière des Lamellibranches. (Rev. scient.,
1 19.) [L'.-lnorfon?<^?/7«î,nrt/('s réagit aux variations d'intensité lumineuse imper-
ceptibles à l'œil humain; le Pectcn, au déplacement du blanc sur noir.
Ehrlich (Félix). — Ueber die Végétation von Hefen und Schimmelpihen
aufhetej'ocyclischenStickstoffoerbindungen und Alkaloiden. (Bioch. Zeitsch. ,
LXXIX, 252.) [218
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habits in nature and reactions in the laboratory. (Univ. California Publ.,
XVI, N" 20, 381-392.) [221
b) — — The occurence of a rhythm in the geotropism of two species of
plankton copepods uihen certain recurrinq e.rternal condition are absent.
(Ibid.. N° 21, 393-400.) ' [221
Evans (C. Lovatt). — The m,echanism of cardiac accélération by warmtJi.
and by adrenalin. (Journal of Physiology, Ll, 91-104, I tig., 20 mars.) [165
Fiessinger (Noël) et Clogne (René). — Etude sur le pouvoir protéolytique
des leucocytes polqnucléaires normaux du sanq circulant . (C. R. Soc. Biol.,
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Fletcher (M. M.). — The respiratory process in ynusde and the nature of
muscular motion. (Roy. Soc. Proceed., B 619, 444.) [Contre la théorie
de l'inogène, et en faveur de l'idée que le sucre, par sa transformation,
peut être la source directe de l'énergie contractile. — H, de Varignv.
Forbes (A.) and Rappleye iW. C). — The eff^ect of température changes
on rhythm in the human eleetromyogram. (The American Journal of Phy-
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un Jeûne prolongé (Monitore Zool. Ital., XXVII, 1916; Arch. Ital. Biol.,
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phibienlarven). (Arch. mikr. Anat., XC, 1-39, 1 pi.) [209
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de l'adaptation aux changements brusques de salinité. (C. R. Soc. Biol.,
LXIX, 538-540.) [142
b) : Variations de poids de l'Epinoche morte {Gast. leinrus) sous l'in-
fluence des changements brusques de salinité. (Ibid., 683-684.) [142
Guilliermond (A.). — Becherches sur l'origine des chromoplastes et le mode
de formation des pigments du groupe des xanthophylles et des cai^otines.
(C. R. Ac. Se, CLXIV, 232-235.) [Les pigments
du groupe des xanthophylles et des carotines apparaissent tantôt au
sein des mitochondries, tantôt au sein des chromoplastes, tantôt au sein*
de chloroplastes dérivés eux-mêmes des mitochondries. — M. Gard.
Guyènot (Emile). — Becherches expérimentales sur la vie aseptique d'un
organisme en fonction du , milieu. (Bull. Biol. (précéd' Bull. Se. Fr. Belg.),
LI, fasc, I, 1-330, 4 pL, 10 fig. Thèse Paris.) [202
Haas (A. R. C). — Bapid respiration after deat/i. (Proceed. Nat. Acad.
Se. United-States, III, N° 12, 688-691.) [144
Haberlandt (G.). — Blatlepidermis uni Lichperzeption. (S.-B. Pr. Ac.
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Hamburger (H. J.) and de AVaard (D.-J.). — Influence de substances
radioactives sur la perméabilité des reins augli/cosc. (C. R. Ac. Se, CLXV,
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ingested placenta on the groirth-promoting properties of human milk.
(Science, 21 sept., 345.) [221
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. VM
Hammond (J.) — On Ihe cause responsible for Ihr developmental progress
of thc 7na)nm(iry glands in thc Babhit during l/te laAlrr pari of preg-
nancy. (Koy. Soc. Proceed., B 022, 534.) [170
Hanke (A.rthur). — Ostéit-malakischc Erkran/nmg bci einem jugendlichcn
GoviUa-ioi'ibclien^ ouglcich cin Beilrag :ur Kenntnis der osteo-mulakischen
Prozesse. (Jenaïsche Zeitschr. f. rs'aturwissensch., LV, 67-700; 1 pi., 8 fig.)
[Cité à titre bibliographique.
Hargitt (Geo T.). and Fray ("Walter "W.). — The growlk of para-
mecium in pun- cultures of Bacteria. (Journ. Exper. Zool., XXII, 421-
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lancée from restricted sources. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, may,
374-382.) [155
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clops, Diaptomus) und ihre Bezichung zu der bei Cladoceren. (Zeitschr.
indukt. Abstamm, Vererbgslehre, XVÎII, 22-44, 22 fig.) [194
b) — — Ueber die Entwicklung und temporale Variation des Keimdoters-
tockes und die Eibildung von Pterodina patina Miill, nebst Bemerkungen
iiber die Temporalvariation des Dotterstockes von Asplanchna und Si/n-
chaeta. (Zool. Jahrb. (Abt. Anat.), XL, 291-340, 3 pi., 5 fig.) [195
Harris (F. J.) and Hoyt (H. S.). — The possible ârigin of the loxicity of
ultraviolet light. (Science, 28 sept., 318.) [201
r/' Harvey (Ethel Bro\wTie). — .4 physiological study of Noctiluca, with
spécial référence ta light production, ana'sthesia and spécifie gravity.
(Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, 15-16.) ' [181
h) -4 physiological sttidy of spécifie gravity and of luminiscence in
Xnctiluca irith spécial référence to anesi^esm. (Publ. Carnegie Inst., N°251,
235-253.) [Analysé avec le précédent.
a) Harvey (E. Newton). — Studies on bioluminescence. IV. The chemistry
of light production in a Japanese OstracodCrustoceano. Cypridina hilgen-
dorfii » Minier. (The American Journal of Physiology, XLII, 318-341, 1er
janvier.) ' ^ [j^O
Al r. The Chemistry of light production by the fire-fiy. (Ibid. 342-358.)
[Analysé avec le précédent.
':; — — What substance is the source of the light in the fire-fiy. (Science 7
sept., 241, ) [179
Hâtai (S.i. — (Jn the composition of the médusa, Cassiopea xamachana
"iid the changes in it after starvation. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-
Unis. III, 22-24.) [ir,l
Heilbronn (A.). — Lichtabfall oder Lichtrichtung als Ursaehe der helio-
if'ipischen Beizung? (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 641-642.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Heinricher (E.). — Die Kriimuiungsbewegungen des Hypokotyls von Vis-
cum album. (Jahrb. f. wissensch. Bot., LVII, 321-362, 3 pi. et 4 fig.) [223
Heyne(Herm.; — Zur Kenntnis der Siphon ophor en, (Jenaische Zeitschr.
f. Naturwiss., LIV, 67-100, 2pl.) [161
Hickernell (Louis Max). — .4 study of desiccation in the Hotifer Phi-
132 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
lodina roseola, wit/i spécial référence to cytological changes accompanying
desiccation. (Biol. Bull., XXXII, 343-397, 5 pi.) [193
Hirsch (Gottw Chr.). — Die Ernahrung sinologie (lleischfresnender Gas-
tropoden. 2 Teil. (Zoolog. Jahrb. 'Abt. Allg. ZooL), XXXIV, 199-230, 12
fig.) ^ ^'^^
Hirschberg (Elseï und Winterstein (Hans).— fy'eôer rfen Zuckerstoffwech-
' sel der nervôsen Zentralorgane. (Zeitschr. physioL Chem., C, 185-202.) [163
Hbfler(Karl). — Die plasmolytisch-volumetrische Méthode und ihre Anwend-
harkeit zur Messung des osmotischcn Wertes lehender Pflanzenzellen.iBer.
deutsch. bot. Ges., XXXY, 706-720, 3 fig.) , • ,
[Sera analysé dans le prochain volume.
Hooper (C. 'W.). — Bile pigment metabolism. V. The in/lueiice of hile cons-
tituents on bile pigment sécrétion, taurocholie, glgcocholic and cholic acids
and bile fat. (American Journ. PhysioL, XLIL 280-289, 1- janv.)
[La sécrétion des pigments est arrêtée par m-
o-estion d'acide glycocholique et de graisse biliaire ; l'acide taurocholique
est sans action à ce point de vue, mais exerce une action cholagogue,
comme le fait, à un moindre degré, l'acide glycocholique. — H. Cardot.
Hooper (C. W.)and Whipple (G. H.). — Bile pigment metabolism. IV. In-
/Jucnce-offresh bile feeding upon irhole bile and pigment sécrétion. (Ame-
rican Journ., XLll, 264-279, P-" janv.) , . . .
[La sécrétion biliaire est augmentée par l'ingestion de bile fraîche, particu-
lièrement de bile de bœuf ; la quantité de pigment s'abaisse. — H. Cardot.
Huntington /Ellsworth). - Température optima for human energy. (Proc.
Nat. Ac. Se. Etats-Unis, III, 127-133.) [198
Janse (J M.). — Die Energieleistung des Protoplasma beim Wachsen der
Zelle. (Jahrbucher fur wiss. Bot., LVlll, 221-236.) [177
a) Jean — De l'influence des extraits de glandes génitales sur te mi^tabo-
lisme phosphore. (G. R. Soc. Biol., LXIX, 201-203.) [1/1
M De l'influence des extraits de glandes génitales sur le métabolisme
phosphore. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 438.) [Analysé avec le précédent.
a) Jordan (Howey). — Eheotropism of Epinephelus striatus Bloch. (Proc.
Xat. Acad. Se. Etats-Unis. III. 157-159.) [229
^\ Rheotropic responses of Epinephelus striatus Bloch. (The Ame-
rican Journal of Physiology, XLIII, 438-454, 5 fig., 1" .juin.) [230
Jordan (H.). — Ueber besondere Muskelnnnd Muskeleigenschaften bei Tie-
ren mit rrhtem Hautmnskelschlanch. (Biol. Centralbl., XXXVII, 578-583. j
[186
Kenoyer (Leslie A.). — Environmental in/luenrrs on nectar sécrétion. (Bot.
Gazette, ^LXIII, 249-265.) ^ [!''''
Kielich (I ) — Beitrâqe zur Kenntnis der Insectenmuskeln. (Zool. Jahrb.
(Abt. Anat.), XL, 515-536, 2 pi.) [Description des divers types de structure
des muscles d'insectes, groupés d'après leur fonctionnement (vol, locd-
motion, muscles larvaires) et envisagés du point de vue de leurs rap-
ports avec le milieu respiratoire interne (sang et trachées.) — J- Strohl.
a) Kopaczewski (W.). - Recherches sur le sérum de la Murène (Muraenn
Helena /,.). La toxicité du sérum de la Murène. (C. R. Ac. Se, ^^^J^^ '
963.) ^^*
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 133
//) Kopaczewski (W.). — Recherches sur le sérum de lu Murène {Murama
Jlelena;. L'action physiologique du sérum. (Ibid., CLXV, 37.) [212
c) Sur le venin de la Murène (Miirœna Helena L.). (Ibid., 513.) [220
d) Recherches sur le sérum de hi Murène (Murimallelena L.). La
toxicité et les propriétés phi/xiques du sérum. (Ibid., r)00.) [212
e) Recherches sur le sérum de la Murène {Mur.ma Helena). L'équilibre
moléculaire et la toxicité du sérum. (Ibid., 725.) [212
/•) Sur le mécanisme de la toxicité du sérum de la Murène. (C. R.
Ac. Se, CLXV, 803.) [212
g) Influence des radiations lumineuses sur la toxicité du sérum de la
Murène. (C. R. Soc. Biol., LXIV, 884-885.) [212
h) Essai d'immunisation contre la toxicité du sérum de la Murène.
(Ibid., 886-888.) [213
i) Sur le venin de la Murène. (Bull. Inst. Oceanogr., N" 329, 3 pp.) [220
j) Recherches sur le sérum de la Murène [Munena Helena L.). (Bull.
Inst. Oceanogr., N» 330, 23 pp.) [213
Kraybill (Henry R.). — E]]'ect of some alhali salts upon fîre-holding
capacity of tobacco (Bot. Gazette, LXIV, 42-56.) [Parmi les sels étu-
diés, les carbonates de caesium, de rubidium et de potassium activent la
combustion du tabac, ce que ne font pas les carbonates de sodium et
de lithium. 11 semble probable que le caesium, le potassium et le rubi-
dium, sous forme de certains sels, tels que les carbonates, les sulfates et
les phosphates, ont une action spécifique catalytique dans la combustion,
et que les chlorures ont une action catalytique négative. — P. Guérin.
Kremer (Joh.). — Beitrltge zur Histologie der Coleopteren. (Zool. Jahrb.
(Abt. Anat.), XL, 105-154) 2 pi., 3 fig.) [192
Krogh (A.) and Lindhard (J.). — A comparison between voluntary and
electrically induced muscular u^ork in man. (Journal of Physiology, Ll,
186-201, 12 fig., 3 juillet.) [183
Kuno (Yas.). — On the amount of blood in the lungs. (Journal of Physio-
logy, LI, 154-158, 3 juillet.) [166
Kûster (Ernst). — Die Verteilung des Anthocyans bel Coleusspielarten.
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Lakon (Georg). — Ueber die Festigkeit der Ruhe panachiérter Holzge-
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[Sera analysé dans le prochain volume.
Langley (J. N.) and Itagaki (M.). — The oxygène use of denervated mus-
cle. (Journal of Physiology, LI, 202-209, 3 juillet.) [143
Laurens (Henry). — The reactions of the melanophures of Amblystoma
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205, 6 fig.) [190
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12 janvier, 44.) ' [179
Leriche (R.) et Policard (A.). — .4. propos du mécanisme de l'action bien-
faisante de la lumière sur les plaies. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 945-947.) [200
Le-wis (Thomas). — Upon the motion of the mammalian Hêart. (Roy.
Soc. Proceed., B 022, 560.) [Résumé gé-
néral sur la physiologie de Ja contraction cardiaque. — H. de Aarignv.
134 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
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(C. R. Soc. Biol., LXIX, 584-587.) 199
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tropic curvature in the stem of Bryophyllwn calycinnm and the possi-
bility of a îiormone theory of the processes. (Bot. Gazette, LXIII, N° 1,
25-50, 30 fig.) [222
b) A quantitative method ofascertaininy the mechanism of growth and
of inhibition of grovth of dormant huds. (Science, XLV, N° 1166, 436-
439.) [223
c) — — The chemical basis of reijeneration and i/eoiropis7n. (Science, XLVI,
No 1179, 115-118.) [Analysé avec le précédent.
Lœb (Jacques) and Northrop (John H.). — Ileliotropic animais as
photonwters on the basis of the validity of the Bunsen-Roscœ law for helio-
tropic reactions. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, sept., 539-544,
2 fig.) [223
<f) Lœb (Léo). — The expérimental production of hypotypical ovaries
througli underfeeding. A contribution ta the analysis of ste^'iliti/. (Biol.
Bull., XXXIII, 91-115.) ' [171
b) The concrescence of folHcles in the hypotypical ovary. (Biol. Bull.,
XXXIII, 187-195.) [172
Lohner (Leopold). — Zur Kenntnis der Blutverdauung bei Werbellosen.
(Zoolog. Jahrb. (Abt. Allg. Zool.), XXXVI, 1-10.) [162
Loeper (M.) et Verpy [G.]. — L'action de l'adrénaline sur le tractus digestif.
(C. R. Soc. Biol., LXIX, 703-705.) [221
Lo-we (John N.). — The action of various pharmacological and other che-
mical agents on t/ie chromatophores ofthe brook trout Salvelinus fontinalis
Mitchill. (Journ. Exper. Zool., XXIll, 147-191, 3 fig., 1 pi.) [190
Lyon (M. "W.). — .4 viable ten y car old culture of Bacillns paratyphosus beta.
(Science, 27 avril, 408.) " [215
Macdonald (I. S.). — Man's mechanical Efficiency in Work Performance
and the cost ofthe movements involved {treated separately). (Roy. Soc.
Proceeding, B .618, 394.) [Etude intéressante sur la phy-
siologie neuro-musculaire et le rendement du travail. — H. de Varigny.
Mac-Dougal (D. T.) and Spoehr (H. A.) — The effects of acide and salis
on bio-collotds. (Science, 14 sept., 269.) [Sur l'effet des sels,
. acides, alcalins sur divers effets simulant la croissance. — II. de Varigny.
Mac Dowell (E. C.) and Vicari (E. M.). — <)n the growtJi and fecondity
of alcoholized rats. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, sept., 577-
579.) [207
Mackeridge (Florence A.i. — Some effrcts of organic growth-promoting
substances [au.vimonesjan the soil orgfDiism concerned in the nitrogen cycle.
(Roy. Soc. Proceed., B 621, 508.) [\-^l
Mac Nider (W. de B.). — Concerning l'Ile influence of the âge of an orga-
nism in maintaning ils acid-base equilibrum. (Science, 28 déc, 643.) [159
Maestrini (D.). — Sur les modifications chiDiii/jies que subit le contenu in-
testinal depuis le commencemnit du côlon jusqu'à rampoule rectale. (Arch.
Farmac. .sperim. e Scienze affini, XXII, 1916: Arch. Ital. Biol., LXVII,
Fasc. 1, 14-28.) [160
\
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. * 135
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(Journ. Expcr. Zool., XXI il, 277-280, 4 fig.) [193
Marfori (P.). — SuU'azione biologica delVestrato di gangli linfattici e sulla
funzione onnonica degli atessi. (Arch. Ital. Biol., 11.) [Analysé, d'après
A7rh: de Fisiol., dans le volume précédent de V Année Biologiqne, p. 181.
Mary (Albert et Alexandre). — Etudes analytiques et synthétiques de la
chlorophylle. (Paris, A. Maloine, 38 pp., 20 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Marshall (F. H. A.) and Halnan (E. R.). — On the post-oestrons changes
occuring in the generative organs and mammary glands ofthe non pregnant
dog. (Proc. Roy. Soc, P'' févr.) [170
rti Mast i^S. O.). — TIte vitality ofcysts of the protozoon Didinium nasutum.
(Science, 20 juillet, 70.) ' [194
h) The relation between spectral color and stimulation in the lower
organisms. (Journ. Exper. Zool., XXll, 471-528, 4 fig.) [227
Maurer (F.). — Die moiyholoyische Beurteilung der Epithelkôrperchen,
und anderer Drïisen mit innerer Sekretion. (Jenaische Zeitschr. Naturw.
VL, 175-202.) [168
Mayer (Paul). — Uebei'die Lymphge fasse der Fische und ihre mutmassliche
fiolle bei der Verdaununq. (Jenaische Zeitschr. Naturw., LV, 125-174,
3 pi., 1 fig.) ' [167
Me Clendon (J. F.). — The effect of oxygen tension [on the metabolism of
Cassiopea. (Proceed. Nat. Acad. Se. United-States, III, 715-716.) [144
Me Gord (Carey Pratt) and Allen (Floyd P.). — Evidences associating
pineal gland function vHth altérations in pigmentation. (Journ. Exper.
ZooL, XXIII, 207-224, 7 fig.) [191
Meig^han (John S.). — Some observations on the action of guanidine on
frog's muscle. (Journal of Physiology, Ll, 51-58, 20 mars.) [210
a) Meyer (Arthur). — Das wàhrend des Assimilationsprozesses in den
Chloroplasten entstehende Sekret. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 586-
591.) [Sera analysé dans le prochain volume.
b) — — Das ergastische Organeiweiss und die vitïdogenen Substanzen der
Palisadenzellen von Tropaeolum majus. (Ibid., 658-673, 4 fig.) [Id.
c) — — Die chemische Zusammensetzung der Assimilations-.sekretes. (Ibid.,
674-680.) [Id.
a) Molisch (Hans). — Ueber Blattstielkrïimnmngen infolge von Verwun-
dting (Tranmanastie). (Sitzungsber. d. Akademie der Wissenschaften in
Wien, Abt. 1, CX.XV, 427-437, 1916.) [231
b) — — Ueber das Treiben von Wurzeln. (Sitzungsber. d. Akademie der
AVissenschaften in Wien., Abteil. I, CXXVI, Heft 1,3.) [198
a) Montuori (A.) et Pollitzer (R.). — Sur le mécanisme de l'adaptation des
homothermes au.c températures élevées. (Arcli. Ital. BioL, LXV, 233-247.)
[Analysé avec le suivant.
b) Sur l'adaptation au.c basses températures et sur la mort par
refroidissement. (Ibid., 248-259.) [182
Naumann (Ernst). — Untersuchungen iïber den Gang der Totenstarre.
136 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
(Pfliiger's Archiv fur die gesammte Physiologie, CLXIX, 517-536, 4 fig.,
30 décembre.) [185
Ne-wmaniH. H.). — A case of synchronie behavior in Phalangidae. (Science,
12 janvier, 44.) [178
Nicolle(M.), Raphaël (M"« A.) et Debains (E.). — Etudes sur le bacille
d'Eberth et les bacilles paratyph iques .Caractères généraux de 70 échantillons.
(Ann. Inst. Pasteur, XXXI.) [214
IJolf (P.). — Une propriété intéressante des solutions vieillies de fibrinogène.
(Ann. Inst. Pasteur, XXXI, 155-160.) [213
a) Olmsted ( J. M. D.). — Notes on thc locomotion of certain Bermudian
mollusks. (Journal Exper. Zool., XXIV, 223-236, 1 fig.) [187
b) The comparative physiology of Synaptula hydriformis {Lesueur).
(Journ. Exper. Zool., XXIV, 333-379, 2 fig.) [141
Oltmanns (Friedr.). — Ueher Phototaxis. (Zeitschr. f. Bot., IX, 257-338.)
[225
a) Parker (G. H.). — The responses of Hydroids to gravity. (Proc. Nat.
Acad. Se. Etats-Unis, III, 72-73.) [198
b) — — The pedal locomotion of the sea-hare Aplysia Cahfornica. (Journ.
Exper. Zool., XXIV, 139-145, 1 fig.) [187
c) The potner of suction in the sca-anemone Cribrina. (Journ. Exper.
Zool., XXIV", 219-222, 1 fig.) [188
Pascher (Adolf). — Von der merkwilrdir/en Bewegungsxceise einiger Fla-
gellaten. (Biol. Centralbl., XXXVII, 421-429, 7 fig.) [188
Patten (Bradley M.). — Reactions of the ivhip-tail scorpion to light.
(Journ. Exper. Zool., XXIII, 251-275, 4 fig.) [228
Perriraz (J.). — Influence des couleurs sur les papnllons. (Bull. Soc. vaud.
se. nat., LI, 69-71.) [200
à) Phisalix (Marie). — Sur la glande parotide venimeuse des Colubrides
aglyphes, et sur l'existence de cette glande chez les espèces appartenant aux
Boïdés et aux autres familles de serpents qui s'y rattachent. (C. R. Ac. Se,
CLXIV, 959.) [219
6) — — Sur la valeur subjective de l'évolution de l'appareil venimeux des
serpents et de l'action physiolof/ ir/tic des venins dans la systématique. [Ré-
ponse à M. G.-A. Boulcnger.) \c. R. Ac. Se, CLXV, 121.) [220
Phisalix (Marie) et Gains (F.). — Sur les propriétés venimeuses de la sé-
crétion parolidienne chez des espèces de serpents appartenant aux Boïdés
et aux Uropeltides. (C. R. Ac. Se. CLXV, 35.) [220
a) Pictet (Arnold). — Résistance des Papillons et de leurs chenilles à la
compression, à t'asphyxie et an froid. (Arch. Se. Phys. et Nat., 1917, Ge-
nève.) [Analysé avec le suivant.
b) Résistance des Lépidoptères à la compression, à l'asphyxie et au
froid. (Arch. Se. phys. et nat., XLIV, 391-395.) [196
c) — — Observations biologiques et recherches expérimentales sur l'hiberna-
tion d'Abraxas qrossulariata L. (Bull. Soc. lépidopt. de Genève, III, 164-
188, 1916.) [193
Plaetzer (^Hilda). — Untersuchungen iiber die Assimilation und Atmung
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 137
von Wasserpfla 11:01. (\erhandl. d. physikal.-medicinisclicn Gesellscliaft
zu Wiirzburg, N. F., XLV, 31-101.) ' ' [16r»
Policard (A.) et Desplas (B.). — Sur le pouvoir phagocylaire des cellules
fixes du tissu conjoitcti/' clicz Vhomme. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 249-251.)
[231
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a) Przibram (Karl). — l'eOer die ungeordnete Beweyung niederer Tiere II.
(Arch. Entw. Mecli., XLIII, 20-27.) [Recherches sur les mouvements brow-
niens chez les paramécies et chez les rotifùres [Ilydatina). — J. Strohl.
b) Die Umweltdes Keimplasma's VI. fjirekie Temperaturabhàngif/keit
der Kôrperwiirme bei Ratten (Musdecumanusu. Mus raitus). (Archiv. Entw.
Mechan., XLIII, :î7-46, 1 fig.) [183
Putter (August). — Sauerstoffverbrauch und Sauerstoffdruck. (Pflûger's
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Quagliariello (Y.). — Propriétés chimiques et chimico- physiques des mus-
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[Analysé avec le suivant.
b) The coordination of the melanophore reactions of the horned toad.
(Ibid., 204-205.) [190
Redfield (Elizabeth S. P.). — The rhythmic contractions in the mantle of
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Régnier (Pierre). — De la rééducation fonctionnelle des blessés de la
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138 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
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vidus sains et chez les phtisiques, avec applications thérapeutiques. (C. R.
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[Seva analysé dans le prochain volume.
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140 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
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[Sera analysé dans le prochain volume.
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des cobayes par l'orge complète en état « quiescent » ou en état de « ger-
mination ». (C. R. Soc. Biol., LXIX, 33-35.) [154
b) — Recherches expérimentales sur la valeur alimentaire du maïs :
maïs cru, stérilisé et décortiqué. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 372-375.) [154
c) Les maladies par carence. Carence expérimentale. Carence
clinique. (Revue de médecine, janvier et mai 1916.) [150
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tion biliaire n'est pas modifiée par l'ingestion du sang. — H. C.^RDot.
b) Rile pigment metabolism. VII. Rile pigment output influenced by
the Eck fîstula. (American Journ. XLII, 544-557, l*^"^ mars.)
[Diminution des pigments biliaires chez le chien
porteur d'une fistule d'Eck. L'expérience montre donc que la production
des pigments biliaires est liée au fonctionnement du foie. — H. Cardot.
"Wintrebert (P.). — L'automatisme des premiers mouvements du corps chez
les Sélaciens (Scyllium canicula Cuv.). (G. R. Ac. Se, CLXV, 369.) [186
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e lapin. (Journal de Pliysiologie et de Pathologie iiénérale, XVII, 449-
469.) [211
b) Recherches sur Vanaphylaxie. (Contributions à l'étude des effets de
l'injection intraveineuse de sérum traité par l'agar ou la parabinc chez les
cobayes neufs. (Journal de i^hysiologie et de l*athologie générale, XVII,
470-483.) [211
Z-waardemaker (H.). — Ueher die restaurierende Wirkung der Hadmm-
slrahlung auf das durch Kaliumcntziehung in seiner Fimktion beeintràch-
XIV. - PHYSIOLOGIE GKNÉHALE. 141
tigti' isolierle Iferz. (Pfliiger's Archiv fiir die i:(\«;ammte Physiologie
CLXIX, 12M58, 1 fig., 30 septembre.) [20<.t
Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. I, 1", a et p; III; V, y; XIII,
1° et 20: XVII, c.
/OOlmsted (J. M. D. — Physiologie comparée de Synapluia hydriformis.
— Cette holothurie ne présente pas de mimétî.sme [XVll. c]. La fixation
de.>^ tentacules a lieu par une sécrétion adhésive et non par succion. Les
aliments (algues filamenteuses) mettent une vingtaine d'heures à traverser
le tube digestif. Le cœfficient de température pour les pulsations rythmiques
de rintestin obéit à la loi de van't Hoiï. L'intestin isolé bat normalement
dans l'eau de mer artificielle et beaucoup plus longtemps dans les solutions
balancées de Xa, K et Ca, que dans toute autre combinaison des sels de l'eau
de mer; NaCl est le seul des sels de l'eau de mer qui, en solution pure, per-
mette la continuation des mouvements. La peau de l'animal porte un
grand nombre de cellules sensorielles munies d'un poil sensitif et l'auteur
arrive plutôt par des considérations générales et des comparaisons que par
des expériences à la conclusion que ces cellules sont des organes sensitifs
universels répondant aux excitations de toute nature, mécaniques, physi-
ques et chimiques. — Y. Delage.
l*^ Nutrition.
a) Osmose.
h-c) Brunacci (B.). — Sur Vndaptation des amphibies au milieu liquide
exlernc, au moyen de la régulation de la pression osmotique de leurs liquides
internes. IV. Le temps dans lequel a lieulan'-gxdation osmotique. VI. Importance
des sacs lymphatiques. — 11 faut moins de tempspour faire augmenter la con-
centration moléculaire des liquides internes de l'animal que pour leur,faire
perdre la concen-tration plus grande à laquelle ils étaient parvenus aupara-
vant. L'intégrité des sacs lymphatiques est nécessaire dans l'adaptation des
grenouilles au milieu liquide externe, et elle se montre plus nécessaire
encore si les grenouilles sont plongées dans des solutions âalines hypertoni-
ques. Les sacs lymphatiques latéraux sont plus importants que les sacs
cranio-dorsal et abdominal. — Y. Delage.
Gayda(T.). — Sur l'œdème par perfusion avec des solutions salines. —
Les expériences ont consisté à faire circuler dans le système vasculaire
d'une préparation de grenouille contenant seulement la tête, les membres
supérieurs et le cœur un liquide de perfusion qui, injecté dans la veine cave
ascendante, est distribué dans les tissus de l'animal par les mouvements
cardiaques. Le cœur, en effet, continue à battre et l'excitabilité générale
persiste durant toute l'expérience. Le liquide perfusé a pour base le liquide de
Tyrode (NaCl, 8gr. ; KCl, 0,2; CaClo, 0,2: MgCl2,0,l ; NaH, PO'-, 0.05: NaHCO»,
1,0: glycose 1,0; eau 1 litre). Ce liquide isotonique au sang de mammifère
doit être dédoublé pour être isotonique au sang de grenouille. La perfusion
avec ce liquide produit un œdème considérable, constaté par l'augmenta-
142 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tion de poids des tissus; rendu liypertonique jtar l'addition de NaCl, il ne
produit plus d'œdème; l'addition de colloïdes, gélatine, et mieux encore
de sérum de grenouille supprime également l'œdème; il en est de même, à
un moindre degré, pour l'addition de globules. Ces résultats s'expliquent
en considérant que les colloïdes, s'ils n'agissent pas par leur pression osmo-
tique qui est très faible, ont une pression d'imbibition grâce à laquelle ils
absorbent de l'eau et qui agit dans le même sei)s que la concentration saline
des électrolytes; les liquides imbibant les espaces lymphatiques contiennent
des colloïdes et ce sont eux qui déterminent l'œdème lorsque le liquide per-
fusé est isotonique au sérum sanguin; mais si l'on ajoute des colloïdes au
liquide perfusé, ceux-ci contrebalancent la pression d'imbibition des col-
loïdes des espaces lymphatiques. C'est pour cela que le sang normal ne
produit pas d'œdème ; cependant les colloïdes du sang ne sont pas seuls
actifs dans ce cas, car ajoutés seuls au liquide de Tyrode, ils ne suppriment
pas complètement l'œdème et Thyperfiltrat de sérum sanguin possède une
légère action dans le même s«ns que les colloïdes du sérum. 11 y a donc
des substances encore inconnues, mais non colloïdes, qui agissent dans le
même sens que ceux-ci. Ce pourrait être des substances lipoïdolytiques mo-
difiant par leur action sur la paroi lipoïde des cellules à la fois leur excita-
bilité et leur perméabilité. Quant à l'action des globules, elle n'est pas par-
faitement claire, mais on peut suggérer qu"une oxygénation plus grande des
tissus, en diminuant, dans ceux-ci, la formation d'acides, puisse effective-
ment réduire l'intensité de l'cedème par perfusion. |0n peut objecter cepen-
dant que la pression d'imbibition des colloïdes se manifeste à l'état de gel
et que ce n'est pas en cet état qu'ils se trouvent dans ces tissus.] — Y.Delage.
a-b) Gueylard (Mi'« F.) et Portier (Paul). — Variations de poids de
l' Épinoche passant d'un milieu dans un autre. — Variations de poids de VK-
pinoche morte sous Vinfluencc de changements de salinité. — Un poisson
d'eau douce, le Cyprin, transporté dans de l'eau de mer, subit une perte de'
poids conformément à la réaction osmotique normale que nous appelle-
rons n\ un poisson d'eau de mer, transporté dans l'eau douce produirait une
réaction n non moins normale, quoique inverse. L'Epinoche, qui vit indiffé-
remment dans l'eau de mer, dans l'eau douce, et même dans l'eau distillée,
se comporte autrement. Transporté d'un de ces milieux dans un autre, elle
subit d'abord la réaction n de sens voulu, mais celle-ci est momentanée et
bientôt suivie d'une réaction paradoxale, inverse de la précédente et que
nous appellerons p : c'est cette réaction p qui sauve l'animal en l'adaptant
au nouveau milieu. Les Epinoches tuées par l'éther, le chloroforme ou l'eau
de mer concentrée, se comportent comme si elles étaient vivantes, manifes-
tant une réaction n passagère suivie d'une réaction p durable. Mais celles
tuées par la strychnine se comportent comme le Cyprin, c'est-à-dire mani-
festent une réaction n non suivie de la réaction p. Les auteurs ne hasardent
aucune explication de ces phénomènes singuliers. — Y. Delage.
p) Respiration.
a-li) Rôder iFerdinand). — Lucide cnrhonique est-il la cause rf/' l'exci-
tation du centre respiratoire ? — L'auteur reconnaît que l'absence d'acide
carbonique suspend les mouvements respir.'itoires et que son excès, dans
les conditions expérimentales, les rend plus intenses; mais il nie (pie cela
démontre que, dans les conditions normales, CD- soit la cause détermi-
nante de ces mouvements. A l'appui de cette idée, il dévelojjpe certains
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 143
arsruments théoriques, nous dirons même scholastiques, sans l'appui d'au-
cune expérience et qui ne semblent pas de nature à entraîner la conviction.
— Y. Delage et M. Goldsmith.
Pûtter (August). — Consommation (V oxygène et pression d'oj-iinône. —
On admet i^^énéralement que la cellule vivante règle elle-même sa consom-
mation d'oxygène et que celle-ci est, dans de larges limites, indépendante de
la pression de ce gaz. A priori, il est vraisemblable que cette indépendance
n'est pas valable pour toutes les valeurs de la pression et qu'entre l'état de
vie sans oxygène et celui de vie avec un excès d'oxygène, il y a un état oîi
la consommation varie avec la pression du gaz. En reprenant à ce point de
vue les chiffres obtenus par Henze sur Eledone moschata, Sipuncidus nudus,
Aplynia limacina, parToRSTEN Thumberg sur Umax et la larve de Tenebrio,
par KoNOPACKi sur Lumbricus, par lui-même sur SuOerites massa, l'auteur
montre que la consommation d'oxygène est liée à la pression par une rela-
tion exponentielle de la forme y = B [1— e '^p], où y désigne la quantité
d'oxygène utilisée, p la pression de ce gaz, et B la consommation maxima,
réalisée lorsque l'oxygène est fourni à volonté et qui est réglée par l'espèce,
l'âge, les conditions de nutrition, etc. ; quant au paramètre K, sa valeur est
d'aiitant plus grande que la courbe est plus rapidement ascendante et que,
par conséquent, la zone où peut être démontrée la dépendance de la con-
sommation vis-à-vis de la pression est plus étroite ; K diminue lorsque la
température s'élève, comme le montrent les expériences de l'auteur sur la
respiration cutanée de la grenouille. D'autre part, l'oxygène, pour être
utilisé doit se combiner à une substance déterminée et cette combinaison
ne peut avoir lieu pour des pressions partielles très minimes. 11 faut au
contraire que la pression de l'oxygène soit au moins égale à la tension de
dissociation c de la combinaison en question. Pour faire intervenir cette
donnée, on doit faire appel à la formule y = B [1 — e-^^J, qui signifie que
la consommation d'oxygène ne débute qu'à partir d'une pression partielle c.
Elle s'applique parfaitement aux résultats des expériences de Henze sur
deux Poissons (Coris et Sargus), aux recherches de P. sur la respiration
cutanée de la grenouille, et à celles de Bohr sur la respiration du poumon
isolé chez le lapin. Ces formules ont d'ailleurs une valeur encore beaucoup
plus générale et expriment pour les micro-organismes la relation entre la
consommation d'une substance nutritive quelconque et la concentration de
cette substance dans le milieu, en accord avec les conceptions théoriques de
Pfeffer. Pour certains organismes (oligotrophophiles), l'aliment peut être
très rapidement utilisé, même à des concentrations très faibles ; pour
d'autres (polytrophophiles), au contraire, la croissance ne débute qu'avec
une forte concentration de la substance nutritive, et il faut alors introduire
dans la formule une grandeur c, analogue à la tension de dissociation [y].
— H. CVRDOT.
Langley (J. N.) et Itagaki (M.). — Consommation d'oxygène du muscle
énervr. — Expériences faites sur le chat en comparant la consommation
d'oxygène d'un muscle, après section nerveuse, à celle du muscle corres-
pondant du côté opposé, dont les connexions nerveuses sont intactes. Dans
tous les cas, la consommation d'oxygène par gramme et par minute a été
plus considérable pour le premier muscle que pour le second. On peut en
conclure que l'atrophie musculaire consécutive à la section d'un nerf ne
tient pas seulement à une diminution du pouvoir de réparation, mais sur-
>y
144 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tout à une augmentation de la rapidité de destruction de la substance mus-
culaire. — H. Cardot.
Me Glendon (J. F.). — Effets de la tension de l'oxi/gêne sur le tnétabo-
lisme de Cassiopu'a. — Chez Cassiopée maintenue à température constante
dans de l'eau contenant des proportions variées d'O, l'auteur constate que
le métabolisme mesuré par la consommation d'O diminue à mesure que
diminue la tension d'O dans l'eau. Les Cassiapées sont très propres à
ces expériences par leur propriété de supporter sans dommage une longue
asphyxie relative. — Y. Delage.
Gericke (H.). — La respiration des larves de libellules et spf'cialement
des -f/f/oplères. — Les lamelles caudales des larves d'odonates zygoptères
(Agrioti. Lestes, Calopteryx) ne servent pas, comme on l'admet en général,
à la respiration. La respiration a lieu, chez ces larves, à l'intérieur du rectum
où se trouvent trois bourrelets plus ou moins riches en trachées. Les bour-
relets intestinaux des larves d'Agrion et de Lestes doivent être considérés
comme étant des branchies sanguines, tandis que celles de Calopteryx sont
des branchies à trachées. Chez les zygoptères le rectum se remplit d'eau par
l'entremise de la région anale, tandis que chez les Odonates anisoptères
{Aeschna, Cordula, Libeliula etc.) ce sont les muscles du corps entier
qui fonctionnent comme muscles respiratoires. On a souvent discuté au
sujet des stigmes prothoracaux (Portier, H agen etc.). D'après les observa-
tions de G., ces stigmes servent à remplir d'air les trachées après les mues
larvales. — J. Stroiil.
Haas (A. R. C). — Accélération de la respiration après la mort. — L'ac-
tivité de la respiration, mesurée par la quantité de CO- produite en un
temps donné, est déterminée chez Laminaria, en même temps que sa résis-
tance électrique dont la valeur est représentée par le nombre 100. On
ajoute alors certaines substances capables de tuer la plante et l'on est
assuré que celle-ci est tuée lorsque sa résistance est tombée à 15. On con-
state alors qu'après la mort CO- continue à être produit et même en quantité
notablement plus grande (jusqu'au double) de ce qu'elle était pendant la vie.
Les agents employés ont été : les anesthésiques, bromure d'éthyle, acétone,
alcool méthylique, formaldéliyde; les mélanges étaient amenés au moyen
d'eau de mer, amenés à la concentration normale de l'eau de mer, expo-
sition à l'air en plein soleil, dilacération du tissu. On pcMit admettre que
dans tous ces cas, le traitement détermine une accélération respiratoire
qui a continué après la mort. Si elle n'a pas été constatée par les autres
auteurs c'est parce qu'elle cesse environ une heure après la mort et que
sans doute les mesures avaient été faites trop tardivement. L'eau chaude
fournit des résultats contradictoires, c'est-à-dire un abaissement du taux de
CO- après la mort, sans doute par suite de la destruction d'une oxydase.
L'eau douce courante n'entraîne la mort que trop tard pour (pi'une aug-
mentation de CO- i)uisse être observée. — Y. Delage.
Amar (Jules). — Phgsiopathologie de l'effort. — L'immobilisation du
thorax en inspiration forcée n'a lieu que pendant l'effort brusque et de peu
de durée, le volume d'air inspiré étant alors d'environ 7 litres et la pression
totale sur la surface thoracique, correspondant à une pression manomé-
trique de 75 mm de mercure. Ces conditions réclament un état physiolo-
gique parfait. Dans l'effort modéré et continu la fixation du thorax en
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 145
arrt^t a lieu en demi-inspiration, ou même il n'y a plus d'arrêt et les mou-
vements respiratoires restent continus. — Y. Di:i>age.
,y) Assimilnlion et dèsasstmilation. AhM)vpti(m.
a) Chick (Harriette) et Hume ;;e. Margaret). — La t/isiri/nition dans
les grains de blr, ri:- et ))taïs de la substance doit la carence dam^ le rcgime ali-
mentaire détermine laptdi/névrite chez les oiseaux et le béri-béri chez r homme.
— Le béri-béri ayant sévi parmi les troupes anglaises aux Dardanelles et
en Mésopotamie en 1915-10, troupes nourries longtemps de viande de con-
serve, de confiture et de pain blanc, les auteurs ont pensé que le régime
était responsable des accidents, le béri-béri étant depuis quelques années
considéré comme maladie par carence. Des conserves de viande et de lé-
gumes ayant été analysées, on a constaté que les substances qui, dans les
aliments frais, s'opposent au béri-béri y avaient été détruites par la stérilisa-
tion. Pour le pain et le biscuit une étude plus approfondie était nécessaire.
Ejkmann, Griuns, Braddox ont montré que le béri-béri tient à l'usage de
riz dont le grain a été privé de certains éléments (riz poli à la meule). Les
mêmes, avec Schau.mann (I9I0) et Vvnk (1913), ont montré que dans le son
du riz, enlevé par le polissage, il y a une substance essentielle à la nutri-
tion, FuNK Ta baptisée vitamine. Et il faut appeler vitamine antineuritique
cette substance dont la carence dans le riz provoque le béri-béri. Cette vita-
mine était considérée comme contenue dans la couche à aleurone sous
jacente au péricarpe, couche qui part avec le son sous l'action de la meule.
Les expériences faites sur le blé, et aussi sur le riz et le maïs, ont dé-
montré à C. et H. que la vitamine anti-béri-bérique se trouve surtout dans
l'embryon ou le germe, bien plus que dans le péricarpe. En ce qui con-
cerne le blé, c'était probable. Holst (1907), Ed. Simpson (I91I) avaient
montré ([ue le régime du pain blanc provoque la jjolynévrite, le béri-béri
chez les pigeons, tout comme le fait le riz poli; par contre, les pigeons,
restent bien portants si on leur sert du pain complet (pain avec germe et un
peu de son). Hill et Flack (I9I1) ont montré la valeur alimentaire infé-
rieure du pain blanc comparé au pain complet, dans Talimentation des rats.
Ils ont fait voir encore qu'un développement satisfaisant est obtenu si au
pain blanc on ajoute une suffisance de germe de blé. Et Me Collum et
Davis (1915) ont vu que le rat vit bien de riz poli, de beurre et de sels aux-
quels on ajoute des enveloppes de riz ou du germe de blé. Pour eux, dans
le riz, ce serait aussi l'embryon qui contre-balancerait la polynévrite chez les
oiseaux. Les expériences de C. et H. ont été préventives et curatives. Dans
les premières, on détermine le minimum de matières vitaminées i embryons de
blé, etc.), qu'il fallait ajouter à un régime donnant la polynévrite au pigeon
en 15 ou 25 jours. Ce régime consiste en 40 grammes par jour de riz poli.
Dans les dernières, on détermina le minimum des matières vitaminées
qu'il faut faire absorber à un pigeon atteint de polynévrite aiguë, et qui,
l'expérience l.e démontre, mourra dans les 24 ou 48 heures si l'on n'inter-
vient pas. Cet'te quantité est faible : 2 gr. 5 de germe de blé suffisent, par-
fois même moins. C'est à peu près la dose préventive : on empêche la
polynévrite due au riz poli en ajoutant tous les deux jours 3 grammes d'em-
bryon de blé, ou encore d'extrait de levure (2 gr. 5 de levure pressée =
Ogr. 5 poids sec) en dose quotidienne. Les vitamines nécessaires se trouvent
aussi ailleurs que dans l'embryon de blé, etc : on les rencontre dans le
cœur, la cervelle de bœuf, dans l'orge, le jaune d'œuf, les lentilles.
Les conclusions sont les suivantes.
l'annéic i5ioi.O(;inLr:, xxii. 1917. 10
146 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
1. Il s'agit de la distribution des vitamines anti-neuritiques (anti-béri-
bériquesj dans les divers éléments du blé. du maïs et du riz. 2. Le germe
(endosperme) du blé, après enlèvement de la couche à aleurone par les
méthodes de mouture ordinaire, constitue la farine blanche. Elle manque
de vitamine, et employée exclusivement comme aliment, elle provoque la
polynévrite ou le béri-béri tout comme le fait le riz poli. 3. Aussi bien
dans le grain de riz que dans le grain de blé, la vitamine anti-neuritique est
concentrée principalement dans le germe ou embryon: elle existe aussi, mais
en moindre quantité, dans le son (péricarpe et couche à aleurone . 4. Dans
le cas du grain de mais, l'embryon possède aussi des propriétés anti-neuri-
tiques marquées. Ici le scutellum peut être séparé de la plantule et étudié
séparément. Ces deux éléments de l'embryon se sont montrés contenir de la
vitamine anti-neuritique. 5. Les résultats pratiques montrent l'importance de
faire entrer le germe dans la farine avec laquelle se font le pain ou le bi.s-
cuit, surtout quand le régime comprend beaucoup d'aliments de conserve,
qui manquent de vitamines anti-béri-bériques. 6. La ration quotidienne de
germe de blé qu'il faut ajouter à un régime de riz poli pour empêcher le
développement de la polynévrite est du même ordre de grandeur <|ue la
<}uantité qui, administrée j^er os, guérit un pigeon en proie à une polyné-
vrite aiguë occasionnée par un régime exclusif de riz poli. Cette relation
n'est pas spéciale au germe de blé : elle vaut aussi pour d'autres aliments
contenant les vitamines anti-neuritiques, la levure par exemple. 7. L'ad-
dition de germe de blé à un régime de riz poli en quantité (3 gr. tous les
deux jours) suffisant pour empêcher la polynévrite a .suffi aussi à maintenir le
poids et la santé générale du pigeon. Les rations eu excédent (de "2 à 3 gr.
par jour] ont amené un accroissement considérable dans le poids, la santé
générale, et la vitalité des pigeons, qui, très vite sous l'influence de ce ré-
gime, se sont montrés être en excellente condition. [Bonne bibliographie.]
— H. DE Varigny.
h) Chick (Harriette) et Hume (Margaret). — L'influence de lempéra-
lures de 100" C. et plus sur la substance {vitamine; dont la carence dans le
ré(jime jjrovoque la polynévrite chez les oiseaux et le béri-béri chez l'homme.
— Les températures de cuisson des aliments ont-elles une action sur la
vitamine dont la carence donne la polynévrite aux oiseaux et le béri-béri à
l'homme? La question a son importance pratique. Il faut savoir si en cui-
sant les aliments vers 100° C. ou en les stérilisant, au-dessus de lOO'' C, on
diminue ou détruit les vitamines. Ce point n'a pas été étudié systéma-
tiquement. GRnjNS(I90I)a vu qu'à 120" pendant une heure ou deux le riz non
poli cesse de protéger contre la polynévrite ; font de même les haricots et
la viande portés à la même température. Pourtant I-]ijkmann conteste le
fait en ce qui concerne la viande de cheval (1906) : le riz perd bien sa
vitamine, mais la viande de clieval (chauffée 2 heures à 120 Cl les con-
serve. ScHAUMANN (lÔIOi obtient la polynévrite chez le chien avec la viande
de cheval chauffée I, 2, 3 heures à 120t'-130'' C La vitamine di^ninuerait d'a-
près HoLST |1907) par le chauffage à 110'^ C. une demi-lieure pour la viande
de bœuf; par chauffage à 120" C. la réduction serait bien ]»lus marquée. Les
pois secs et Torge non décortiqué ne paraissent pas souflVir d'un chauffage
à 115" C, pendant une demi heure. Enfin, pour la plupart des observateurs
il n'y a pas de destruction de vitamine à I(K)° C. C. et H. reprennent l'é-
tude de la question en ayant soin de prendre comme critérium la tenipéra-
lure non pas de l'autoclave mais de l'intérieur de la substance cliauifée, en
"quoi elles ont raison. Car la substance met longtemps à s'échauffer, sur-
I
i
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 147
tout .si elle est .sèclie. En outre, C. et H. ont cherché à se procurer des don-
nées sur l'influence de la durée sur la de.struction do la vitamine. Les
expériences montrent que le i;enne de blé exposé deux heures à la tem-
pérature de 100" C. environ ne perd pas apprécial)lcmeut de ses vitamines.
Si donc le germe figure tlans la farine, on peut compter que le pain ou le
biscuit fait avec celle-ci conserveront leurs propriétés anti-neuritiqiies après
la cuisson. Par contre, aux températures avoisinant 120" C. il se tait une
rapide destruction des propriétés anti-neuriti*iues des vitamines. Ceci a de
l'importance pour le cas où les aliments consistent principalement en sub-
stance de conserve, stérilisées à des températures au-dessus de 100' ('.
La présence ou l'absence et le degré de de.struction des vitamines ont été
évaluées non pas chimiquement — aucune méthode chimique n'existe en-
core — - mais biologiciuement, en employant les substances, témoins et chauf-
fées, à nourrir des oiseaux ipigeons). H. et C. ont comparé les doses de grain
de blé, nature et chauffé, qu'il faut donner pour guérir la polynévrite aiguë.
L'expérience a fait voir que la destruction de la vitamine est très faible à
100' C En fait, deux heures de chauffage à 100" C. ne diminuent pas la
proportion de vitamines : la dose curative reste de 2 gr. 5, tant de germe
chauffé 2 heures que de germe non chauffé. Le germe qui subit 113" C.
])endant 40 minutes n'a plus que la moitié de l'efficience du germe non
rhauffé; celui qui reste 2 heures entre 118" et 124'^ C. n'a plus que le quart
au plus, parfois le dixième seulement. L'extrait de levure qui est riche en
vitamine, mais qui est plus riche en eau aussi, perd plus de ses propriétés
anti-neuritiques que ne le fait le germe de blé, moins hydraté, au-dessus
de 100'^' C. Que se passe-t-il dans le pain? La cuisson dure une heure au moins
et la température s'élève à 101° C, au plus. Si le germe entre dans la compo-
sition de la farine, rien à craindre : les vitamines ne sont; pas appréciable-
ment diminuées ou détruites, mais la rapide destruction des vitamines
vers 120" C. donne lieu de croire que les aliments stérilisés par la chaleur
doivent manquer de vitamines. C. et H. ont examiné deux rations d'ar-
mée : viande-légumes, et constaté que ce qu'il reste de vitamines est peu de
chose. La stérilisation des aliments de conserve entraîne une destruction
considérable de vitamines. — H. de Varig.ny.
Mackeridge (Florence A.). — Sur qmdques effets des. substances orrja-
niques stimulant la croissance {auxiinones) sur les organismes du sol inter-
venant dans le cycle de l'azote. — Résumé. De tous les faits réunis dans l'é-
tude dont il s'agit, il résulte que l'humus soluble^ et sui'tout celui qui est
produit par la décomposition bactérienne constitue un facieur très impor-
tant au point de vue des activités des bactéries du sol. Son effet sur les or-
ganismes semble être très indépendant de la matière organique qu'il peut
renfermer et de toute action physique déterminée par sa nature collo'idale ;
il est dû à la présence dans l'humus de substances .stimulant la crois-
sance, ou auximones. L'influence de ces auximones sur les organismes inter-
venant dans le cycle de l'azote peut être brièvement résumée, de façon
générale, en disant qu'elles accroissent le taux de la fixation de l'azote et de
la nitrification, qu'elles diminuent celui de la dénitrification, et sont sans ac-
tion appréciable sur le taux de l'ammonification. Ces résultats sont intéres-
sants par l'indication qu'ils fournissent relativement au rùle spécifique des
auximones. Si ces substances agissent simplement comme stimulants sur le
protoplasme bactérien, il faut s'attendre à les voir agir de façon similaire
sur toutes les cla.sses de bactéries. Si, d'autre part, elles jouent quelque rôle
dans l'édification de la molécule azotée complexe, il suit qu'un effet diamé-
148 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
tralement opposé devrait être attendu de l'addition de ces substances à
deux classes de bactéries à fonction si divergentes, les unes intervenant
dans le processus constructif aboutissant à l'oxydation et à la fixation de
l'azote sous forme organique, les autres à fonction destructrice, qui amènent
la décomposition et la libération de l'azote sous forme d'élément libre.
— H. DE Varigny.
Bottomley {VJ. B.). — Quelques e/fets des substances favorisant la
croissance (auximones) sur la croissance de Lemna minor en solutions miné-
rales de culture. — L'auteur a montré précédemment que si de la tourbe est
additionnée d'une culture mixte d'organismes aérobies du sol, pendant
15 jours à 20 C, la matière organique se décompose vite, et il se forme
dans la tourbe « bactérisée » certaines substances favorables à la crois-
sance des auximones, dont l'addition, en très petite quantité, à l'eau
contenant des plantules de blé favorise notablement la croissance de
celles-ci. L'auteur a repris l'expérience sur Lemnœ minor, de forme com-
mode pour l'expérience. La plante était cultivée en solution de Detmer.
L'action des auximones n'est pas douteuse : il suffit de jeter les yeux sur
les figures représentant les cultures (sur assiette) de Lemna (en nombre
donné égal) avec et sans auximones.
La tourbe bactérisée semble contenir des matières organiques qui, ajou-
tées à un milieu de culture minéral complet, ont une action remarquable
sur la croissance du Lemna vivant dans la culture. En l'absence de ces
auximones, la croissance et la multiplication sont arrêtées; les auximones
semblent essentielles à l'utilisation effective et à l'assimilation des éléments
minéraux. Ces auximones doivent être des produits de décomposition or-
ganique, car la tourbe bactérisée n'est que de la matière organique décom-
posée successivement par des microbes aérobies et anaérobies. B. constate
du reste qu'on obtient des auximones du fumier bien consommé et du ter-
reau de feuilles décomposé. Noter à ce propos que les mares d'eau stagnantes
où se plaisent le plus les Lemna doivent contenir fatalement de ces pro-
duits de décomposition. On ne sait pas assez de la nature de ces auximones
pour se rendre compte de la façon dont elles fonctionnent. Certaines pour-
raient être absorbées et utilisées directement comme aliments. Schreiner
et Skinner ont montré que des produits azotés de décomposition, comme
la créatinine, l'histidine et l'arginine, peuvent remplacer les nitrates dans
une solution de culture et qu'ils sont absorbés, même en présence des
nitrates. « Ces composés, disent-ils, sont absorbés tels quels et directe-
ment utilisés pour l'édification des protéines et des autres éléments azotés
complexes des matières végétales. » Ils disent aussi que l'énergie habituel-
lement employée dans une plante à effectuer les transformations de l'azote
inorganique en forme organique peut être dépensée autrement quand ces
auximones sont fournies à la plante; de la sorte « l'efficience de la plante
est accrue et la croissance est favorisée quand la plante reçoit des composés
qui serviront directement à édifier des tissus ».
D'autre part, certaines auximones peuvent produire un effet analogue à
celui que provoquent les vitamines qui jouent ce rôle dans la croissance
animale. La fraction de tourbe bactérisée s'obtient de la même manière (jue
les vitamines, et on a peine à comprendre connnent une addition d'aussi
peu de matière organique que 13 parties pour un million de cette matière à
une solution contenant déjà .").500 parties pour un million de sels miné-
raux alimentaires pourrait produire les résultats obtenus si elle ne. con-
.sistait qu'en une nouvelle addition d'aliments végétaux. Il y a très proba-
XIV. — PHYSIOLOGIE GHNERALE. 149
blenient des vitamines dans la tourbe bactérisée : l'extrait aqueux libre
d'acide liumique, l'extrait alcoolique et la fraction pliospho-tungstique don-
nent toutes une réaction positive avec le réactif à l'acide pliospho-tungstique
Folin-Maccalh:m. Cette réaction positive que ne donnent pas les fractions cor-
respondantes de tourbe crue, est considérée par Williams et Seidell comme
indiquant, avec certaines réserves, la présence de vitamines.
Il se peut que dans l'extrait aqueux complexe de tourbe bactérisée il y
ait à la fois des aliments des végétaux et des substances alimentaires néces-
saires : tous deux agissent ensembl'e et l'extrait aqueux n'est pas la moins
efficace.
On admet généralement que les plantes vertes construisent des matières
protéiques complexes au moyen de sels minéraux, et de sels minéraux
seulement. Alors comment expliquer l'action des auximones? Le Lemna
aurait-il perdu cette faculté, ou serait-il une exception? 11 a pourtant besoin
de certaines matières organiques, en outre des minérales. Mais les plantes
utilisent les engrais organiques. L'extrait de fumier et le jus du trèfle rouge
stimulent beaucoup la croissance des plantules de blé vivant dans des
solutions d'extrait du sol et d'éléments minéraux, d'après Livingsto.n, pour
qui c'est la matière organique de l'extrait, qui agit grâce « à quelque in-
fluence correctrice qui agit sur les corps toxiques de l'extrait du sol et sur
ceux qui semblent être produits par les plantules ». Il ne croit guère à
une action directe sur la nutrition des plantes.
L'effet de l'addition des substances organiques sur la croissance du
Lemna ne se manifeste pas seulement par l'énorme accroissement dans
le nombre et le poids des plantes, mais aussi par l'accroissement de vi-
gueur des cellules végétales et par la plus grande densité du protoplasme
de celles-ci. la grosseur supérieure des noyaux, et les chloroplastides plus
nombreux. Evidemment, les substances organiques jouent un rôle précis
et essentiel dans le métabolisme général de la plante.
Jusqu'à quel point ces substances sont-elles nécessaires à la croissance des
plantes en général"? L'expérimentation seule le fera voir. On pourra objecter
le fait que des plantules de plantes terrestres peuvent arriver à maturité
en cultures liquides de sols minéraux. Mais cela ne prouve pas que les
plantes vertes n'ont pas toutes besoin de traces de certaines matières orga-
niques, car il a été prouvé que par la germination il se produit des matières
azotées organiques favorables à la croissance. Brown a montré que, durant la
germination du grain d'orge, certaines matières azotées solubles, qui sont
essentielles aux premières phases du développement de la jeune plante,
sont formées dans l'endosperme et absorbées par l'embryon. B. a encore
constaté que l'extrait aqueux de graines germées a, sur le Lemna poussant
en solution de culture, le même effet que la tourbe bactérisée, alors que les
graines sèches ne fournissent pas de substances favorables à la crois-
sance. Il semble donc que les plantules employées dans les expériences
ordinaires de culture en eau contiennent déjà les quantités infinitésimales
de substances organiques nécessaires à la croissance ordinaire, mais qu'une
nouvelle provision est nécessaire pour assurer la croissance et le dévelop-
pement optima. Il n'est donc pas déraisonnable de supposer que les sub-
stances organiques favorisant la croissance soient aussi nécessaires à la nu-
trition végétale qu'à l'animal, puisque la différence dans le métabo-
lisme entre les plantes et les animaux n'est que de degré. Tout comme la
plante doit à l'activité des l)actéries dans le sol l'azote qu'elle passe à l'ani-
mal sous forme élaborée, pareillement les vitamines que l'animal reçoit
de la plante ne sont pas entièrement fabriquées par celle-ci même, mais
150 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sont au moins en partie les produits de l'activité des bactéries dans le sol
où poussent les plantes.
Les conclusions générales de l'auteur sont les suivantes.
l"^ La tourbe brute, quand elle est plus complètement décomposée au
moyen des organismes aérobies du sol (tourbe « bactérisée i>) se trouve
contenir certaines subiïtances favorisant la croissance des auximones.
2*^' Les plantes de Lemna miuorne peuvent continuer à croître pendant un
temps de quelque longueur dans des solutions de culture ne contenant que
des aliments nutritifs minéraux.
3" La présence de matière organique soluble est essentielle pour la
croissance complète.
4° L'addition à la solution de culture minérale de 368 parties pour un
million.de matière organique provenant d'un extrait aqueux de tourbe bac-
térisée a eu pour résultat, en 6 semaines, une multiplication, en nombre de
20 et en poids, de 62 par rapport aux témoins (expériences sur Lemna).
L'extrait aqueux privé d'acide humique représentant une addition de
97 parties de matière organique pour un million, a donné 9 12 le nombre;
29 fois le poids: 32 parties pour un million de l'extrait alcoolique ont donné
3 fois 1/3 le nombre, et 7 fois 13 le poids: 13 parties pour un million de
la fraction phospho-tungstique ont donné 1.5 fois le nombre, et 2.5 fois
le poids.
5'' L'effet de la réduction dans la quantité des auximones par le fraction-
nement successif de la tourbe bactérisée a été également manifeste d'après
l'apparence générale des plantes. Celles dans les milieux minéraux n'ont
fait que diminuer en dimensions de semaine e;,i semaine, et ont pris une
apparence très malsaine, tandis qu'il y avait amélioration progressive dans
l'apparence des plantes recevant des quantités croissantes d'auximones.
Celles qui ont reçu les plus fortes quantités ont conservé leur apparence
saine normale au cours de toute l'expérience et ont augmenté de dimen-
sions.
G° L'effet favorable des auximones n'était pas dû à une neutralisation
des substances toxiques présentes dans l'eau distillée ordinaire, puisque
les mêmes résultats ont été obtenus avec l'eau distillée dans le verre.
7" Un échange de solutions de culture, avec et sans auximones, montra
que les plantes sont très sensibles à la présence ou absence de ces .sub-
stances.
8° Peut-être certaines de ces substances favorables à la croissance peu-
vent elles agir directement comme aliments organiques, alors que d'autres
seraient de la nature des substances alimentaires accessoires. — H. de V.v-
RIGNV.
ci "Weill (E.) et Mouriquand (G.). — Ae.s maladies par carence. Carenci'
expérimentale. Carence clinique. — Etude générale sur les vitamines et les
maladies par carence. Les^auteurs qui donnent la bibliographie de leurs tra-
vaux personnels auraient dû donner celle des travaux très antérieurs d'E.iK-
MANN, Fraser et Stanton, Suzuki, Shimamura et Odaki, Funk, Voegtlix, etc.
I. Carence expérimentale. A. Carence chez le pigeon par décortication
ou stérilisation des céréales et légumineuses.
Le pigeon est le sujet de choix. Nourri aux graines cortiquées cassées, il
reste normal et sain. Nourri aux graines décortiquées, il présente vile de
VinapjxHence (qui disparaît par consommation de graines cortiquées ou
bien de son de riz, ou d'extrait de celui-ci, ou encore de vitamines; des
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 151
selles aqueuses: de la perte de poids; des troubles cutatirs (plumes hérisr
sées); et des manifestations nerveuses qui s'observent d'ailleurs aussi bien
avec les grains oortiqués stérilisés qu'avec les décortiqués. Vers le IS"^ jour,
apatliie, somnolence, puis incoordination des pattes, ataxie, puis para-
lysie. Les accidents surviennent vers le 2o<^, le 30*, le 40" jour selon l'ali-
ment (riz poli, orge décorticiuée, blé décortiqué, macaroni pulvérisé, maïs
décortique, graines décortiquées ou stérilisées). Avec les légumineuses
décortiquées ou stérilisées, les accidents se produisent plus tard seulement
(80e jour). Description des troubles débutant par la paralysie des pattes,
puis paralysie des ailes, dysphagie, un syndrome cérébelleux spécial (ca-
brioles, spasmes, mouvements forcés, giration, par crises) paralysie, laryn.iiie,
torpeur, catalepsie. Les nerfs présentent des lésions de dégénérescence,
le système nerveux est appauvri en lipoïdes phosphores (Funk); les signes
de polynévrite sont évidents. Et 2 ou4mgr. de vitamine les font disparaître
en quelques heures (Funk). Ce processus a pour parallèle en pathologie
humaine le béri-béri, dont Ejkmann a pu reproduire une des formes chez
le pigeon par alimentation aux graines décortiquées. Le béri-béri paraly-
tique reproduit les symptômes des polynévrites. Or, d'où vient le béri-béri".'
On a cru à une infection, sans jamais découvrir le germe. Nulle infection
ne joue de rôle dans le béri-béri des pigeons, puisque celui-ci se produit
avec les graines cortiquées stérilisées. D'ailleurs le béri-béri n'est pas
contagieux. On a cru expliquer le béri-béri par des toxiques, des poisons
dans le riz, mais il faudrait alors supposer que toute graine contient un
poison dans le grain et un contre-poison dans l'enveloppe. La théorie do
la carence explique le béri-béri en supposant que la décortication enlève
au grain des substances essentielles à la nutrition, substances encore indé-
terminées, qu'on a pu extraire dans une certaine mesure, et qui améliorent
ou guérissent les pigeons atteints de béri-béri expérimental : orizanine du riz,
de Suzuki, Shimamura et Odaki, vitamine de Funk, trouvées dans le riz et
aussi dans la cervelle, la levure, le jus de citron, et qui serait une base
pyrimidique, produit très instable, existant en petite quantité (2 gr. 5 pour
100 kilos de son de riz) et ayant une action très puissante. Cette substance
injectée au pigeon béri-bérique le ressuscite littéralement. Tous les grains
contiendraient plus ou moins de vitamine, dans le son ou les couches sous-
cellusosiques : on en trouve aussi dans la levure de bière, le lait, etc. Les
vitamines sont peut-être plusieurs et de sortes diverses, existant dans tous
les aliments frais (légumes, fruits, viande) et non stérilisés. Cette dernière
réserve est essentielle. La stérilisation par la chaleur enlève leur activité
aux grains cortiqués : elle agit comme la décortication, même plus, car
le grain décortiqué parait conserver un peu de vitamine; le grain cor-
tiqué stérilisé pas du tout. Les pigeons nourris avec ce dernier sont hyper-
carencés et succombent plus vite.
B. Carence chez les mammifères. Ceux-ci ont le même besoin de vitamines.
Ni la viande crue, ni la salée, ni la frigorifiée ne déterminent (en régime
exclusif) de carence chez le chat, mais la viande stérilisée le fait, et tue
celui-ci. En outre la viande crue guérit le chat carence par la stérilisée.
La viande depuis longtemps salée serait appauvrie en vitamine. Les
lapins nourris aux légumes stérilisés meurent, nourris aux légumes longue-
ment bouiUis, ils présentent des troubles. A ce propos, discussion sur les
rapports possibles entre le béri-béri et le scorbut. Car les aliments avita-
minés qui produisent chez le pigeon la polynévi'ite, c'est-à-dire du béri-béri,
à peu près, déterminent chez les mammifères, ])arfois des lésions osseuses
du type scorbutique i en dehors des cas où il apparaît de la polynévrite, et
152 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
parfois le même mammifère présente à la fois du scorbut et du béri-béri).
Le scorbut parait être, comme le béri-béri, une maladie par carence. Tous
deux éclatent dans les mêmes conditions et disparaissent par l'usage des
aliments frais (non conservés). Mais il ne semble pas qu'il y ait une seule
et même vitamine antiscorbutique et antibéribéri que. Le pigeon carence
par riz décortiqué est guéri par la cuticule du riz, non par le jus de
citron. La levure de bière, qui serait antibéribérique, n'est pas antiscorbu-
tique. Il semble y avoir deux vitamines distinctes, peut-être plusieurs. Peut-
être les deux existeraient-elles tour à tour dans telle graine, par exemple :
l'une avant, l'autre après germination. Pour "W. et M., les d,eux vitamines,
antibéribérique et antiscorbutique sont babituellement liées dans les ali-
ments (légumes frais, fruits, graines germées, viandes fraîches); mais
Fantiscorbutique serait plus instable, moins durable.
C. La croissance ef les substances ferments. Nourri aux graines cortiquées
diverses, le pigeon se développe bien mieux que le pigeon nourri d'une
seule graine cortiquée : la croissance de ce dernier est médiocre. Aux
céréales décortiquées ou stérilisées, il y a arrêt de croissance et chute de
poids. Pourtant la quantité des aliments absorbés est la même : c'est la
qualité qui diffère, ou bien la faculté d'assimilation, plutôt. Des rats
nourris avec des albumines, graisses, hydrocarbones, et sels en proportion
voulue vivent, mais sans croître (Osuorn et Mendel). Si à ce mélange on
ajoute lui ^eu de lait frais, la croissance se produit (Hopkins); ce qu'il y a
d'aliments dans le lait ne peut expliquer ce fait qui tient plutôt à ce que le
lait renferme quelque substance active, un ferment de la croissance. Aussi
CooPER admet-il une vitamine en sus des vitamines antibéribérique et
antiscorbutique. [De même chez les plantes il y aurait des vitamines de
croissance et les auximones de Bottomley.]
D. Mode (V action des substances ferments sur la nutrition. Les vitamines
stimuleraient la croissance (y compris celle des tumeurs malignes trans-
plantées), elles amèneraient la bonne utilisation des aliments (vitamines
antiscorbutique et antibéribérique). De quelle façon? on ne sait. 11 semble
qu'elles soient très actives, agissant à doses infinitésimales, et nécessaires à
l'assimilation, à l'utilisation des éléments contenus dans les aliments. Pour
FuNK, elles agiraient spécialement sur le métabolisme hydrocarboné. Mais
comment? Par une action sur les glandes à sécrétion interne? Peut-être.
Le thymus disparaît chez le pigeon au riz poli, qui présente encore des
altérations de l'hypophyse, du corps thyro'ide, des glandes génitales. Mais
sur ce point rien de bien précis encore : il reste beaucoup à faire.
E. Inanition et exclusivité alimentaire comparées à la carence. L'animal
carence par l'alimentation avitaminée n'est pas inanitié. Le pigeon inanitié
au blé cortiqué meurt sans phénomènes de carence. De même pour le
chat. D'autre part, on ne peut dire que ce .soit ralimentation exclusive par
un aliment qui explique le béri-béri, le scorbut, etc. Le pigeon supporte
fort bien de vivre d'un seul grain cortiqué, le chat, de vivre de viande
fraîche. vXssurément, un régime mixte de grains cortiqués convient mieux
au pigeon que l'alimentation par un seul grain cortiqué. Mais la variété
ne sulïit pas. Le pigeon nourri de 3 .urains décortiqués meurt vite, avec
phénomènes de carence. L'alimentation variée n'est favorable que si elle
n'a pas été carencée par décortication ou .stérilisation.
II. La caretrce alimentaire en clinique. A. Chez l'en faut. Rien ne vaut le lait
pour alimenter l'enfant. Le lait frais, naturel, est vitaminé. Mais le médecin,
en abusant du lait stérilisé et des farines très pures, provoque des phéno-
mènes .de carence. Le lait de femme peut toutefois être carence, probable-
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 153
ment par suite d'une alimentation défectueuse, pauvre en légumes et fruits
par exemple, de la nourrice. Le lait de vache, cru, est antiscorbutique et
reste tel malgré la pasteurisation et l'ébullition. Le lait fraîchement stérilisé
reste bon : mais les laits industriels stérilisés et conservés, humanisés,
la farine lactée, les conserves de lait semblent avitaminés et soRt une
cause de scorbut, à la longue (après 6 ou 10 mois, Comby). Le scorbut
infantile se produit aussi par abus des farines trop raffinées, c'est-à-dire
des céréales décortiquées. VA au régime du lait carence et de farines
careneées aussi, trop blutées, les accidents se produisent plus vite.
H. Carence alimentaire chez l'adulte. Normalement, se nourrissant d'ali-
ments variés, l'adulte reçoit généralement sa suffisance de vitamines. Mais
en voyage au long cours, en expédition polaire, en guerre, en ville assiégée,
il peut, obligé d'abuser d'aliments de conserve, ne pas absorber assez de
vitamines. A l'armée, durant la grande guerre, il y a trop de viande et de
légumes secs, pas assez de légumes et fruits [pourtant la viande et les
légumes secs contiennent des vitamines]. Mille exemples ont été cités
d'épidémies de scorbut par aliments conservés, cédant aux légumes et
fruits : W. et M. ont même vu quelques cas de pré-scorbut chez certains
soldats. A ce propos ils donnent quelques renseignements intéressants sur
les substances antiscorbutiques : pomme de terre, surtout fraîche et jeune,
légumes frais, oignons et oseille en particulier (éviter les légumes trop
cuits, car l'ébullition prolongée tue les vitamines, et les légumes de con-
serve, à moins de disposer aussi de lait, de légumes frais); fruits frais —
les verts seraient plus riches en vitamines que les mûrs, — fruits et légumes
cuits au vinaigre qui leur conserverait le maximum de pouvoir antiscor-
butique; les légumineuses ne seraient pas antiscorbutiques, surtout si elles
sont décortiquées (haricots, pois secs, lentilles); la viande fraîche est anti-
scorbutique à condition de n'être pas trop cuite : les viandes stérilisées ne
le sont pas, mais les frigorifiées le sont très nettement.
Et le pain de guerre? "W. et M. condamnent formellement le pain blanc
pour les troupes. Le pain bis vaut beaucoup mieux, apportant les vitamines
qui manquent souvent aux autres aliments. On a vu apparaître le béri-béri
dans la marine norvégienne quand on substitua le pain blanc au pain de
seigle. Magendie a vu mourir son chien au pain blanc, l'autre, au pain
bis, a résisté sans peine. Le pain bis est bienfaisant par les vitamines du
son. Le pain complet est parfait, mais tous les estomacs ne le digèrent pas.
Le pain où entrerait trop de riz décortiqué ne serait pas à recommander
(Ejkm.\nn) : il serait appauvri en vitamines. Mais le pain au riz cortiqué
serait excellent.
III. Conclusions générales.
\'> Le béri-béri est imputable au riz décortiqué et peut être produit par
tout autre grain décortiqué. 2° Décortiquer un grain ou le stériliser revien-
nent au même. Même action sur les animaux, permettant d'indiquer dans
les deux cas la carence de vitamines. 3° Le béribéri et le scorbut sont
apparentés, mais il y a lieu d'admettre des vitamines antibéribériques et
antiscorbutiques distinctes. 4" Les maladies par carence ne sont pas dues
;i l'inanition ou à l'uniformité alimentaire, mais au manque de quelques
substances-ferments siégeant surtout dans les cuticules des céréales et légu-
mineuses et très répandues chez les légumes et fruits frais, dans la viande
fraîche, etc. 5° C'est une grande erreur de fournir du pain blanc aux
classes peu fortunées, car, ne pouvant absorber beaucoup d'autres aliments
riches en vitamines, elles se trouvent beaucoup mieux du pain bis, surtout
si elles consomment des aliments (viande, lait, légumes) stérilisés, car
154 L'AIVNEE BIOLOGIQUE.
les aliments stérilisés sont privés de leurs vitamines et la chaleur tue
celles-ci (mais non le froidj.
[Ces conclusions générales sont surtout d'ordre clinique, comme il con-
vient dans un recueil de médecine. Mais les conclusions scientifiques ont
été indiquées au fur et à mesure. 11 faut le reconnaître, les vitamines sont
plutôt une hypothèse qu'un fait démontré. Mais il y a beaucoup à dire en
leur faveur : l'idée suscitera certainement des expériences, reclierches et
discussions qui seront profitables à la biologie.] — H. de Varigny.
rt)'Weill(E.)et Mouriquand(G.). — L'alimentation des cobayes par l'orge
en état «c rptiescent », et en état de germination. — Ou sait que les oiseaux
granivores, s'ils succombent avec des phénomènes béribériques, s'ils suc-
combent à l'alimentation par des graines de céréales décortiquées, prospè-
rent indéfiniment avec des graines de céréales complètes même sèches,
c'est-à-dire à l'état quiescent. En serait-il de même pour des mammifère»?
L'expérience a répondu aux auteurs par la négative. Des cobayes nourris
avec 25 grammes par jour d'orge sèche et eau à volonté, sont morts au bout
d'un mois avec des phénomènes scorbutiques. Nourris avec le même poids
d'orge ayant subi trois jours de germination pendant lesquels le poids de
l'orge sèche avait augmenté, mais, non la quantité de substance nutritive,
ces animaux ont survécu de 2 mois 12 à près de 4 mois et ont succombé
aussi avec,des phénomènes scorbutiques. Ainsi, la germination a développé
des substances, sans doute des ferments, qui ont notablement augmenté
la valeur nutritive de l'orge pour le cobaye. — Y. Delage.
'Weill (E.), Cluzetet Mouriqnand \G.). — Xer/'s et muscles des pigeons
paralysés par une alimentation ca'>'encée. — Chez les pigeons présentant
des troubles paralytiques accentués, même si accentués que la mort était
prochaine, aucune modification n'a pu être constatée ni dans le neurone
moteur périphérique, ni dans les muscles. — Y. Delage.
b) "Weill (E.) et Mouriqnand G. j. — Recherches sur la valeur alimentaire
du mais. — Tandis qu'à l'état naturel, il constitue pour le pigeon une ali-
mentation complète et excellente, le maïs engendre des symptômes béri-
bériques, paralysie, dystrophie cutanée, chute des plumes, lorsqu'il a été
décortiqué ou stérilisé. Cela montre que la carence doit porter sur quelques
ferments thermolabiles et contenus dans l'enveloppe du grain. 7- Y.
Delage.
Rondoni (P.) et Montagnini (M.). — Lésions histologirptes dans le mai-
disme, dans le jeûne et dans le scorbut e.i'périmenlal. — Le ma'ïdisme se
distingue par ses symptômes du scorbut. Il comporte des altérations des
glajides endocrines et peut s'expliquer aussi bien par une intoxication que
par une avitaminose. — Y. Delage.
Rondoni (P.). — Recherches sur l'alimentation maldique spécialement
dans son rapport avec Vétiologic de la pellagre. — La pellagre peut être rap-
portée aux effets du maïdisme par suite d'avitaminose ave<- dénutrition
chronique. — Y. Delage.
Besse (Pierre M.) et Budin-Œhler (E.). — Essai de diététique expéri-
mentale. — Les expériences ont porté sur des lapins, cobayes, pigeons,
rats et surtout souris blanches. La diète spéciale a été poursuivie avec assi-
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 155
duité, mais sans être exclusive, c'est-à-dire en adjonction aux aliments
habituels, en sorte que la carence ne saurait être invoquée. Pulpe de pla-
centa : augmentation de riiômoglobine et des globules rouges ; poids et
croissance augmentés ; muscles plus épais et plus rouges ; organes géni-
taux, cœur et autres viscères très agrandis. Divers sucres et fruits crus :
éruptions cutanées, souvent dormatites, augmentation des parasites, ten-
dance aux effusions sanguines : hémophilie, hématomes, etc. Les mêmes
fruits fortement ébouillantés : aucun des symptômes précédents. Corps gras,
quelques lésions cutanées moins importantes. La cessation de l'alimenta-
tion nocive, si celle-ci n'a pas été trop longtemps continuée, permet le re-
tour à l'état normal, mais il est remarquable que la reprise de l'alimenta-
tion nocive, même pour un seul repas, ramène les accidents. La comparai-
son des effets du vin et de Talcool, soit ingérés soit injectés, donne des résul-
tats si différents qu'on en peut conclure que l'alcool n'est pas dans le vin
la partie la plus nuisible. — Y. Delage.
Ramoino (P.)- — Contribution à l'étude des alimentations incomplètes. —
Des cobayes alimentés avec du maïs, du riz et du blé meurent aussi bien
si ces graines sont entières que si elles sont décortiquées, mais plus vite
dans le dernier cas que dans le premier. Cela semble indiquer que quel-
ques vitamines spéciales et nécessaires se trouvent dans les enveloppes de
ces trois graines. — Y. Delage.
Hart (E. W.), Mac CoUum lE. W.), Stembock |H.) et Humphrey iG.
C). — Action physiologique sur la croissance et la reproduction des rations
combinées d'aliments de source restreinte. — Des expériences portant sur
l'alimentation du bétail ont montré qu'il ne faut pas s'en tenir, dans la dé-
termination des rations combinées de divers aliments, au calcul des poids de
substances azotées et ternaires. Non seulement les protéines et les hydrocar-
bonés sont de natures différentes, mais il y a lieu de tenir compte de fac-
teurs plus obscurs, tels que les vitamines, et de la toxicité qui se révèle chez
certaines substances par mi emploi prolongé. Cette toxicité peut d'ailleurs
être combattue par l'emploi de certains aliments, même ayant une toxicité
propre de nature différente. Le but principal de ces recherches est moins
de fournir des conclusions précises que d'attirer l'attention siir les points de
vue variés' où il faut se placer pour juger sainement la question d'une ali-
mentation satisfaisante du bétail. — Y. Delage.
Anonyme. — Alimentation insuffisante, cause de stérilité. — Des expé-
riences de Léo Lœi'. sur le cobaye ont montré que l'alimentation insuffi-
sante peut, aussi bien que l'alimentation exagérée, être cause de stérilité. La
chose est peut-être applicable à l'homme, ce qui légitime la décision prise
récemment à Berlin d'accorder aux nouveaux mariés pendant six semaines
un supplément d'aliments. — Y. Delage.
Carlson (Anton Julius). — Le contrôle de la faim dans les étals de sanlé
et de maladie. — Les théories explicatives de la sensation de faim se groupent
sous deux chefs : l'origine périphérique et l'origine centrale. La première
invoque l'excitation des nerfs de l'estomac par les conditions résultant de
l'état de vacuité (contractions à vide, crampes musculaires, réplétion des
glandes, etc. etc.); l'origine centrale fait appel à l'excitation de centres ner-
veux spéciaux, encore indéterminés, par le sang appauvri par le ieùne; des
théories mixtes invoquent simultanément les deux causes. Les tliéories péri-
156 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
phériques n'expliquent pas que la faim ne soit pas complètement apaisée
par l'ingestion de substances iner^tes ; les théories centrales n'expliquent pas
le caractère périodique des sensations de faim; en faveur de la théorie
mixte plaide l'expérience de Schlessinger, montrant que la faim peut être
apaisée par l'action simultanée des lavements nutritifs, combinée avec l'in-
gestion de matières inertes ou avec la cocaïnisation de la muqueuse stoma-
cale. Des expériences précises sont nécessaires. Au moyen d'une poire de
caoutchouc introduite dans l'estomac et reliée à un manomètre ou enduite
de bismutli pour être rendue perceptible à l'écran fluorescent, l'auteur,
confirmant les expériences précédentes de Cannon et Washburn, montre
que les crises périodiques de sensation de faim coïncident avec les crises
de contraction de l'estomac vide. Ces contractions, dont les caractères sont
minutieusement étudiés (type à 20" d'intervalle, type à 30"), ne diffèrent pas
essentiellement de celles qu'exerce l'estomac plein sur son contenu. Les con-
tractions digestives passent insensiblement à celles qui, s'exercant à vide,
coïncident avec la sensation de faim. — Etude des contractions stomacales
chez divers animaux, oiseaux, reptiles, amphibiens. Chez la grenouille, les
contractions cessent au-dessus de '3S" C. et au-dessous de LS*"' C. Ce dernier
fait explique que les animaux hibernants ne soient pas tourmentés par des
sensations de faim pendant leur sommeil. — Les sensations de faim sont,
pour un jeûne modéré, proportionnelles à l'intensité des contractions; mais
après un long jeûne, les moindres contractions déterminent des crises in-
tenses de faim. Dans le long jeûne, les sensations de faim continues corres-
pondent à des contractions toniques permanentes ou peu espacées. Les con-
tractions du cul-de-sac sont plus spécialement en rapport avec la faim, celles
de la région pylorique semblant indifférentes; ces dernières sont très accen-
tuées dans le vomissement. Contrairement à l'opinion de Cannox et Wash-
BURN, l'auteur trouve que les contractions de l'œsophage peuvent accompa-
gner des contractions stomacales déterminant la faim, mais à elles seules
elles ne déterminent pas cette sensation. Il en est de même pour les contrac-
tions intestinales. — La faim détermine l'augmentation de l'excitabilité des
centres nerveux, ce qui explique la nervosité et l'incapacité de fixer l'atten-
tion chez les gens affamés. — Parallèlement aux contractions de faim, se
manifestent, même lorsque l'attention est détournée, un accroissement de
la vitesse du pouls, un certain degré de paralysie vaso-motrice, se traduisant
par une augmentation du volume du bras, et une augmentation de la sécré-
tion salivaire indépendante de la vue ou de l'odeur des aliments. La faim
engendre une sensation de faiblesse, qui disparaît dès l'ingestion des aliments
lorsque lejeùneaété court, mais qui persiste jusqu'après l'absorption après
un long jeûne. Les nausées et le sentiment de vide qui se manifestent chez
certaines personnes cèdent aussi immédiatement après ingestion d'aliments.
Ces faits montrent la participation des causes périphéri(iues et des causes
centrales dans les effets de la faim. — La faim et l'appétit, considérés dans
l'opinion commune comme des degrés d'une même sensation, se sont mon-
trés, au contraire, différents par leur nature à tous ceux qui en ont fait une
étude spéciale. Faim et appétit peuvent exister l'un sans l'autre. L'appétit
semble en rapport avec certaines sensations périphériques (production de
suc gastrique, tonus des muscles de la mastication et de la déglutition, kines-
thésie buccale et pharyngienne), mais est surtout conditionné par réiément
psychique (souvenir de la nourriture et des sensations agréal)les qu'elle pro-
cure généralement, combinés avec une faim plus ou moins notable). — La
muqueuse stomacale se montre à peu près insensible dans les opérations
chirurgicales aux pressions, tensions, flexions, piqûres, etc., mais elle est
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. '^157
sensible aux agents corrosifs qui détruisent les extrémités nerveuses. Il ré-
sulte de là que les sensations résultant des contractions stomacales doivent
avoir leur siège dans la musculeuse. — La perception des sensations de
chaud et de froid a été très discutée. Lorsqu'elle existe, elle a été rap-
portée à Textensiou de ces sensations à l'œsophage ou à la paroi cutanée
voisine. Les expériences de l'auteur démontrent que la muqueuse stoma-
cale perçoit les sensations de chaud et de froid quand l'excitation est assez
accentuée (.au-dessous de 13° C. et au-dessus de 55° C.) ; la brièveté de la pé-
riode latente (5 à 10 secondes) met hors de cause la paroi abdominale ; des
expériences ingénieuses démontrent la vérité de l'opinion soutenue par
l'auteur. — Analyse des sensations de satiété, de plénitude, de nausées et
d'appétit. — Les contractions de faim sont plus fréquentes chez les jeunes;
les expériences avec le ballon concordent avec les impressions subjectives.
Ces remarques ont permis de fixer objectivement l'intervalle entre les repas
chez l'enfant à la mammelle : il est de 2 h. 1/2 à 3 h. Avec l'âge, l'activité
des contractions de faim et leur longueur diminuent, tandis que celle des
périodes intermédiaires de quiescence augmente, en rapport avec l'activité
du métabolisme qui ralentit les variations dans la constitution chimique du
sang. — Dans le jeune prolongé jusqu'à 5 jours, la sensation de faim va
d'abord en croissant ; elle est assez inconfortable sans être vraiment doulou-
reuse ; puis elle diminue les 4^ et Séjours et aboutit, sinon à une indifférence
pour la nourriture, du moins à une disparition de la préoccupation con-
stante des 3 premiers jours. Cependant, le ballon stomacal montre que les
contractions de faim périodiques, non seulement ne cessent pas, mais ten-
dent vers un tétanos. La chose parait s'expliquer par la dépression nerveuse
qui fait que les sensations ne sont plus aussi fortement senties. Cependant
l'auteur et son élève, qui se sont soumis à cette expérience, ont pu tout le
temps continuer à se livrer à leurs occupations habituelles sans autre incon-
vénient qu'une certaine faiblesse'. Le sentiment de faiblesse disparut dès le
premier repas, ce qui montre qu'il est de nature sensitive et réflexe, mais
les forces primitives ne furent complètement récupérées qu'après 2 ou 3
jours. Pendant les 2 ou 3 semaines suivantes, les auteurs se trouvèrent par-
ticulièrement dispos et comme rajeunis, avec appétit augmenté, ce qui
montre que les cures périodiques de jeune sont véritablement bienfaisantes.
L'impression de force et d'augmentation d'activité stomacale n'était pas pu-
rement subjective, car elle a été contrôlée par des mesures. — Les faits
observés chez les grands jeûneurs volontaires tels que Succi et d'autres, et
chez les animaux concordent avec ceux- indiqués ci-dessus, mais sont moins
caractéristiques vu l'ignorance de sensations subjectives chez ceux-ci et
l'absence des mesures objectives chez ceux-là. — L'excision des hémisphères
cérébraux, ne supprime ni la faim manifestée par la prise de nourriture ni
les contractions de faim stomacales. Chez l'homme, durant le sommeil, bien
que l'activité de tous les muscles viscéraux soit diminuée, celle de l'estomac
ne l'est pas, car les contractions de faim se manifestent au contraire plus
que pendant la veille. L'estomac a donc une place à part sous ce rapport
parmi les viscères, et cela permet d'inférer que les fibres motrices stoma-
cales n'ont pas leur origine dans le cérébrum. — Les opérations intellec-
tuelles, y compris le rêve, inliibent les contractions de faim ; la vue de la
nourriture ne les accroît pas, sans doute par suite de l'effet d'un épanche-
ment surabondant de suc gastrique. — La section complète des nerfs sym-
pathiques de l'estomac augmente le tonus gastrique et les contractions de
faim. La section des branches gastriques du vague laisse l'estomac hypoto-
nique. La section simultanée des deux sortes de nerfs laisse les mouvements
ir)8 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de l'estomac normaux, ce qui indique que la motricité intrinsèque de Tes-
tomac est automatique, comme pour le cœur, et que le sympatliique et le
vague sont ici deux régulateurs à fonctions opposées. Une inhibition plus ou
moins accentuée du tonus et des contractions stomacales est produite, chez
l'homme comme chez le chien, par la mastication (surtout de substances
sapides), par la déglutition, par l'ingestion d'eau froide, d'acides (action
forte, faible pour C0-) d'alcalis (faible), d'alcools et d'anesthésiques locaux.
— Cette inhibition porte surtout sur les contractions du cul-de-sac et sur les
contractions de faim et non sur les contractions pyloriques; en sorte que
tout est bien réglé pour que le fait de l'alimentation supprime les contrac-
tions qui auraient pour effet de vider l'estomac trop hâtivement. L'excitation
physique et surtout chimique de la muqueuse intestinale par les substances
introduites (eau, lait, huile, acides, alcalis, etc) inhibe aussi par voie réflexe
les contractions stomacales. Cela explique l'anorexie des constipés. — La
constriction de l'abdomen par une ceinture agit faiblement dans le sens
d'une inhibition, mais n'inhibe pas les contractions fortes de faim. L'action
de fumer s'exerce dans le même sens, mais de façon plus accentuée et d'au-
tant plus que le tabac est plus fort; il semble y avoir là une quadruple
action : le détournement de l'attention, l'excitation des muqueuses bucale
et gastrique, cette dernière par la salive chargée de produits toxiques, enfin
l'action nauséeuse de la nicotine absorbée. — L'exercice pliysique (course)
inhibe complètement les contractions de fahn qui restent suspendues chez
l'homme-et chez les animaux, même quand l'exercice est prolongé. Le Car-
nivore chassant sa proie n'est donc pas incité par des sensations actuelles
de faim. Pareillement le froid inhibe les contractions de faim, et cela pro-
portionnellement à son intensité. Dans l'un et l'autre cas, il ne s'agit que
de résultats immédiats et non ultérieurs, ces derniers étant de sens |con-
traire. — Les centres nerveux de la faim sont sans doute multiples : celui de
la faim consciente doit siéger dans le cortex, mais on ne sait rien de précis
sur lui; le centre médullaire est le noyau d'origine des nerfs vagues qui
sont les uniques conducteurs des contractions de faim ; la clinique et les
expériences montrent qu'entre ces deux centres réside un relai important
siégeant dans le thalamus. — L'estomac ayant en lui-même ses capacités de
contraction et les nerfs sympathiques et vagues ne lui apportant que lïnhi-
bition ou l'accentuation de ses mouvements, on peut concevoir les contrac-
tions de faim causées par l'excitation des noyaux nerveux de faim sous l'in-
fluence, .soit d'excitations d'origine périphérique, issues de la muqueuse
.stomacale, soit d'une action du sang sur ces noyaux nerveux. L'influence du
sang est révélée par le fait que des contractions de faim sont déterminées,
soit^^par l'injection de sang de chiens alîamés (ou diabétiques, ce qui revient
au même) contenant quelque hormone spécifique, soit par la saignée, à la
suite de laquelle le sang n'abandonnant plus ses produits nutritifs aux tissus
ceux-ci libèrent dans le sang les dites hormones. L'hémorragie, comme l'in-
jection de sang appauvri par le jeune, n'accélère que les contractions de
faim de l'estomac vide et est sans action sur l'estomac rempli et quiescent.
Les extraits de tous les organes, y compris le tube digestif lui-même, four-
nissent (les hormones excitatrices, à l'exception de Textrait surrénal qui
produit un effet contraire, et de l'extrait pituitaire qui ne produit (ju'une
excitation initiale. — L'idée de la vue et de l'odeur des aliments produit une
sécrétion légère de suc gastrique, mais la mastication de substances indiffé-
rentes est sans action. La mastication et le goiït de sub.stances alimentaires
augmentent abondamment cette sécrétion. Etude chimique du suc gasti'ique,
Etude de l'anorexie dans les maladies fébriles, de la polyphagie (absence de
XIV. - PHYSIOLOGIE GEPsEUALE. 159
satiété) et de la boulimie (exagération de la faim) dans le diabète, l'ulcère
gastro-pylorique et certaines névroses. Les causes sont : Tliyperexcitabilité
ou Tatonie dos centres ou des terminaisons périphériques, les altérations de
la conductibilité nerveuses excitante ou inhibitrice. — Soit chez l'homme
soit chez le chien en bonne santé les amers, introduits dans l'estomac jus-
qu'au maximum thérapeutique, sont sans action soit sur la sécrétion du suc
iiastrique, soit sur les contractions de faim. A dose plus élevée, ils tendent à
inliiber ces phénomènes. Dans la bouche, leur action est inhibitrice à toute
dose et proportionnellement à la do.se. L'opinion courante que les amers
excitent rappétit est inexacte, sauf les effets possibles de la suggestion. Dans
les cachexies, l'action des amers n'est peut-être pas nulle pour exciter l'ap-
pétit, mais la chose n'est pas prouvée. Les seuls vrais apéritifs sont : l'ali-
mentation modérée, l'exercice et l'hydrothérapie. — Y. Delage.
Mac Nider (AV. de B.). — Sur l'influence de l'âge d'un organisme dans le
maintien de l'équilibre entre les acides et les bases. — Haldane et Henderson
ont montré l'importance qu'a le maintien de cet équilibre. L'auteur estime
que l'âge joue un grand rôle dans l'affaire. Les animaux âgés sont plus ai-
sément intoxiqués par l'azotate d'uranium que les jeunes. Chez eux encore
l'intoxication acide se produit plus forte et plus facilement. Les jeunes
animaux peuvent être protégés par les alcalins en injection intraveineuse
contre l'effet toxique d'un anesthésique ; les âgés ne le peuvent guère. —
H. DE VaRIGNY.
Boldyreff (W.). — Fonction périodique de l'organisme chez l'homme et les
animaux d'ordre supérieur [Pancréas comme principal agent du processus
de Vassimilation dans tout le corps). — D'après l'auteur, l'opinion d'après
laquelle, en dehors de la digestion, les glandes digestives et les muscles du
tube digestif restent à l'état de repos, est erronée; il y a au contraire, sauf
pour les glandes salivaires, et gastriques qui n'y participent pas, des
périodes d'activité se succédant suivant un rythme défini : le travail pério-
dique des muscles de l'estomac est constitué par une série de fortes contrac-
tions rythmiques ; le travail des glandes aboutit à une sécrétion périodique
des sucs pancréatique et intestinal, pourvus de tous leurs ferments; les sucs
digestifs périodiquement déversés dans l'intestin grêle y sont résorbés
entièrement. Pendant les périodes de travail on constate nettement dans le
sang l'accroissement des ferments protéolytiques et lipolytiques et imé
augmentation marquée du nombre des leucocytes ; on peut même noter une
élévation temporaire périodique de la température. Le travail périodique
s'observe chez l'homme et chez un grand nombre de vertébrés, avec une régu-
larité et une constance remarquable. Il aurait, d'après B., une portée biolo-
gique très grande. On a constaté, en effet, depuis longtemps la présence dans
tous les tissus du corps de différents ferments digestifs (protéolytiques,
glycolytiques et lipolytiques) indispensables à l'accomplissement des divers
processus- vitaux. Etant donnée la haute spécialisation des cellules dans les
organismes supérieurs, il n'est pas possible d'admettre que ces ferments
soient produits à l'endroit même où on les trouve ; ils doivent précisément
être fournis par le travail périodique des glandes pancréatiques et intesti-
nales. Les ferments digestifs sont donc sécrétés non seulement pour le
travail digestif proprement dit, mais aussi pour tout le travail intracellulaire
dont l'importance est beaucoup plus considérable'; leur arrivée dans le sang
excite une leucocytose « digestive » au cours de la digestion et une leuco-
cytose • périodique » en dehors de la digestion, au cours du travail pério-
160 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dique. Ils sont véhiculés par le sang vers les cellules auxquelles ils sont
indispensables. La théorie de B. représente donc le pancréas (et accessoi-
rement les glandes intestinales) comme le pourvoyeur de tout l'organisme en
ferments et en fait ainsi le principal ag^nt des processus d'assimilation et
de désassimilation. Il faut remarquer, en outre, que ce serait le pancréas en
taot que glande à sécrétion externe qui serait la cause de processus qu'on
a coutume de rattacher à la sécrétion interne de cet organe. — H. Caruot.
Maestrini (D'' D.). — Sur les modifications chimiques que subit le con-
tenu intestinal depuis le commencement du côlon jusqu'à l'ampoule rectale. —
Dans les deux premières portions du gros intestin a lieu une légère
absorption de protéines et de graisses ; tandis qu'il n'en est pas de même
pour le rectum. .Vu contraire, dans toute l'étendue du gros intestin jusqu'à
l'anus a lieu une active absorption d'eau par suite de laquelle les fèces se
dessèchent progressivement jusqu'à leur sortie. Or, cette eau a toujours une
concentration saline beaucoup plus grande que celle du sang d'où il résulte
que cette absorption a lieu contre les lois de l'osmose, probablement sous
l'influence des propriétés spécifiques de Tépithélium. — Y. Delage.
Schulmann (E.) et Égret (M. T.). — L'absorption des poisons par les
voies intestinale et sous-cutanée . — La strychnine et la nicotine sont, à doses
égales, beaucoup plus actives en injections sous-cutanées ({ue par l'absorption
intestinale : mais si Ton extirpe te foie, ce rapport se renverse. Ce fait, vrai
sans doute pour la généralité des poisons, met en lumière la fonction anti-
toxique du foie. — Y. Delage.
Remlinger (P.). — Sur l'absorption du virus rabique par les muqueuses
saines. — Des expériences comparatives sur l'inoculation de la rage à des
rongeurs par simple dépôt de virus sur les muqueuses saines, montrent (jue
l'épithélium pavimenteux forme une barrière impénétrable, tandis que l'épi-
thélium cylindrique se laisse traverser. Cette différence s'étend probable-
ment à l'absorption de beaucoup d'autres substances. — Y. Delage.
Busacchi (P.). — Sur le mode de se comporter du rhondriome des cel-
lules épithéliales de la villosité intestinale dcms le jeûne prolongé et dans la
ré alimentation après celui-ci. — Dans les cellules des villosités intestinales
du chien soumis à un jeûne prolongé, le chondriosonie augmente d'impor-
tance et les chondriocontes se présentent sous l'aspect de filaments longs
et fins. Dans la réalimentation actiye, ces derniers se désagrègent en petits .
grains arrondis en même temps que leur nombre diminue jusqu'à ce qu'ils
deviennent presque introuvables. — Y. Delage.
Garnier (M.) et Gerber (C). — Le coefficient d'imperfection uréogéniquc
suivant les régimes. — Le coefficient d'imperfection uréogénique est mini-
mum dans le régime lacté absolu malgré la liante teneur en albuminoïdcs;
il est plus élevé dans la diète lacto-végétarienne; il selèvc par l'addition
au régime de viande et surtout de vin. — Y. Délace.
Stefanski ("Witold). — Contribution à l'étude de re.rcrétion chezlesNemato-
des libres [s], -r- Chez les Néniatodes non marins l'organe d'absorption est
le pharynx, non la peau. I/absorptiou cutanée exigerait que les substances
alimentaires soient dissoutes dans l'eau conformément à la théoi'ie de PuT-j
ter, contre laquelle Luumann (00) et Biedekmann (1:>) ont soulevé île grande^
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. ICI
objections. Il n'est pas impossible qu'il en soit de même pour les nematodes
marins. Tout le reste du travail est relatif à des particularités de l'excrétion
trop spéciales pour que nous puissions les retenir. — Y. Delage.
Hargitt (Geo T.) et Fray (Vralter "W.). — Croissance des Paramécies
dans les cultures pures de bactéries. — Une culture de Paramécies a été faite
dans une infusion de foin où se développent en abondance des bactéries.
Les Paramécies y prospèrent à la condition que la fermentation ne se trans-
forme pas en putréfaction. Plus de 30 espèces de bactéries ont été con-
statées. Il a été fait alors des cultures pures de ces diverses sortes et des
Paramécies ont été élevées dans ces cultures. On y arrive assez facilement
dans des vases de Pétri stérilisés garnis d'eau stérilisée où l'on place des
Paramécies lavées plusieurs fois dans l'eau stérilisée, de manière à éliminer
les bactéries qu'elles pouvaient apporter avec elles. Il a été constaté ainsi
qu'à l'exception du seul Bacillus subtilis qui donne d'assez bons résultats,
l'alimentation par une seule espèce de bactéries est fatale aux Paramécies,
surtout pendant leur période de dépression. L'alimentation mixte leur est
nécessaire. — Y. Delage.
ShumAvay (Waldo). — Effets du régime thyroïdien sur les Paramécies.
— Des Paramécies sont soumises à l'alimentation exclusive par la substance
thyroïde, émulsion de thyroïde fraîche ou suspension de la poudre commer-
ciale thyroïde. Ce régime détermine un accroissement considérable du taux
des divisions (65 %) par rapport aux témoins à l'infusion de foin. Cependant
la courbe du cycle vital n'est pas modifiée. On observe les mêmes phases
dejlépression aux mêmes époques, et aux mêmes époques aussi les phases
d'activité maxima. Les Paramécies soumises à ce régime montrent une mul-
tiplicité de 1 à 3 des vésicules contractiles et une vacuolisation plus grande
du plasma général, tout comme celles soumises au jeûne. L'iode et l'iodo-
thyrine sont sans action. La substance active semble être une hormone qui
résiste à l'ébuUition. — Y. Delage.
Heyne (Herm). — Contribution à la connaissance des Siphonophores. —
L'auteur a étudié l'ébauche et la différenciation des cellules génitales chez
les Siphonophores, ainsi que la formation des cloches natatoires et des cormi-
dies par rapport aux bourgeons primaires de Chun [V]. A noter que, selon
H., l'oléocyste constitue avant tout un réservoir où viennent s'accumuler des
substances nutritives destinées à nourrir l'organisme à des époques où la
chasse est impossible. Ce n'est qu'en second lieu qu'il ferait fonction d'or-
gane statique. En effet, des Diphyides pêchées après que la mer avait été
houleuse pendant quelque temps ne contiennent que rarement des gouttes
d'huile. En captivité, les gouttes diminuent de volume et chez Abyla H. a
vu deux fois des gouttelettes se détacher de la goutte principale, glisser le
long du stolon et entrer dans les différents appendices. — J. Strohl.
Hataï (S.). — La composition de la Cassiopea xamachana et les modifica-
tions provoqués par l'inanition. — Il convient de distinguer dans le corps
trois parties ; le bord ombrellaire, plus riche en cellules et en azote fixe,
le disque moins riche et la région buccale de richesse intermédiaire. Les
quantités d'eau et de cendres sont les mêmes pour les 3 parties. Des Cas-
siopées soumises au jeûne en eau de mer filtrée ont montré ce qui suit :
1« Les jeunes ont perdu relativement plus de poids que les adultes. 2° La
proportion d'azote est plus grande après le jeune, comme à l'état normal
l.'ANNÉK BIOLÛGHJUE, XXII. 1917 tl
162 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
chez les jeunes que chez les adultes. 4'^ Cette proportion d'azote par rap-
port au poids total actuel du corps est très augmentée par l'effet du
jeûne, mais très diminuée par rapport au poids initial, ce qui montre
qu'il y a eu consommation d'azote. 5° La proportion relative d'azote dans le
bord ombrellaire, les organes buccaux et le disque reste la même qu'à l'é-
tat normal. 6° La perte totale de poids est proportionnellement la même dans
ces trois parties. Ces résultats diffèrent de ceux de Mayer qui n'a trouvé
aucune variation de l'azote fixe par suite du jeune. Cela tient à ce que
Mayer a examiné surtout des Cassiopées de grande taille, et que la variation
est surtout accentuée chez les petites. Dans la formule donnant le poids
en fonction du nombre des jours déjeune, il convient de déduire le l'^'' jour
durant lequel les Cassiopées libèrent leur estomac d'un contenu variable
non digéré ; c'est en cela que la formule de l'auteur : y = 83.58 (1 — 0,05)^'
y = poids du corps, X = jours de jeûne, diffère de celle de Mayer. —
Y. Delage.
Hirsch (Gottw. Chr.). — La biologie de la nutrition chez les gastropodes
carnivores. 11^ partie. La substance calcaire, ses dépôts, sa morphologie, sa
formation et sa dissolution osmotique. — L'auteur a fait des recherches
expérimentales sur la formation et la consommation des dépôts calcaires
dans les tissus conjonctifs et dans les cellules intestinales de Murex et de
Nalica. Le rôle des sels calcaires chez les invertébrés est de nature diverse.
Ils sont en' partie, sans doute, en rapport avec les processus digestifs et
excréteurs, mais les dépôts calcaires du tissu conjonctif sont à la disposi-
tion des cellules qui participent à l'édification de la coquille. En effet, les
mollusques sans coquille (tels que Pterolrachea et Pleurobranchaea par
exemple) n'ont pas de dépôts calcaires dans le tissu conjonctif. Au fur
et à mesure que les cellules élaborant la coquille consomment les sels cal-
caires de leur entourage immédiat, la tension osmotique normale du liquide
cœlomique est modifiée et devient hypotonique. Cela entraînerait le passage
à l'état soluble des sels calcaires contenus dans les tissus conjonctifs, de sorte
que la tension normale est de nouveau rétablie. — J. Strohl.
Lôhner (Leopold). — Contribution à la connaissance de la digestion du
sang chez les invertébrés. — L'auteur a répété avec des Dendrocœlum lac-
teum l'expérience de Metchnikoff, qui consiste à faire boire du sang à ces
planaires d'eau douce, normalement habituées à se nourrir de détritus. Il
est allé plus loin ensuite et a étudié les modifications auxquelles le sang
est soumis à l'intérieur de l'intestin de la planaire. Il s'est trouvé que la
première phase digestive extra-cellulaire a lieu dans un milieu alcalin
tandis qu'au cours de la seconde phase, celle-ci intracellulaire, la réac-
tion acide s'affirme de plus en plus. L'hémoglobine n'est toutefois pas désa-
grégée, comme l'indiquait Saint-Hilaire. Au contraire le turbellarié ne s'en
sert nullement et rejette l'hémoglobine dans l'eau ambiante où on est à
même de l'identifier par la suite. Seules les matières albuminoïdes du sé-
rum et de stroma semblent être utilisées. — J. Strohl,
'Wodsedalek (J. E.). — Jeûne de cinq ans chez des larves. — Il s'agit de
larves de Trogoderma larsale, dont certaines ont vécu plus de cinq ans
sans rien manger. L'aptitude à survivre au jeûne varie avec l'Age qu'a la
larve au moment où commence l'expérience. La larve qui vient de naître
résiste 4 mois; celle qui a le 1/4 de ses proportions de larve pleinement
développée résiste 14 mois; celle qui a la moitié, trois ans environ; celle
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 163
qui a son plein développement, quatre au.s et plus, le maximum ayant été
cinq ans, un mois et 29 jours. Un fait intéressant consiste dans la diminu-
tion de taille des larves à l'inanition, manifestée par les dimensions plus
petites à chaque mue. La larve adulte, pour ainsi dire, celle qui a son plein
développement, a environ 8 millimètres de longueur. Par le jeune elle re-
tombe à 1 millimètre, longueur au moment de la naissance, avant de mou-
rir. Les larves qui ont 2 et 3 millimètres au début de l'expérience tombent
au-dessous de la longueur de naissance, et toutes les larves de naissance
tombent aux 3,4 environ de leur longueur initiale. La réduction delà masse
du corps est considérable : certaines larves très grosses sont tombées par
le jeûne à 1/600'' de la masse larvaire maxima. Ces larves, ainsi réduites en
longueur et en masse, recommencent toujours à croître dès qu'on les nourrit.
Et on peut, en faisant alterner les périodes de jeûne et d'alimentation, amener
plusieurs fois la même larve à ses dimensions les plus réduites et aux plus
considérables tour à tour. L'auteur en possède qui en sont pour la 3^ fois à
la taille minima, après avoir deux fois atteint la taille maxima de la larve.
Combien de temps ce jeu peut-il durer? Et quelle influence ces rétrograda-
tions, peuvent-elles avoir sur la durée de la vie ? Bien d'autres questions
encore se posent que l'auteur examine, ayant mis la main sur un sujet
d'études qui peut lui durer longtemps, AV. étudie en particulier la modi-
fication des tissus et les oscillations du métabolisme. — H. de Varignv.
Thompson (W. H.). — Métabolisme de Varginine. III. Arginine et for-
mation de créatine. — L'arginine et la créatine étant toutes les deux des
dérivés delà guanidine, la question se pose de savoir dans quelle mesure la
seconde peut se former dans l'organisme aux dépens de la première qui est
contenue en plus ou moins grande quantité dans les protéines de l'alim.en-
tation. Sans doute, lorsque l'arginine est administrée par ingestion ou injec-
tion, une forte proportion de son azote se retrouve dans l'urine sous forme
d'urée ou d'ammoniaque. Néanmoins, l'arginine intervient dans la forma-
tion de la créatine, comme le montre une longue série d'expériences
que nous ne pouvons analyser complètement ici. En particulier, on constate
que, lorsque l'arginine est injectée dans la circulation, une partie de sa
guanidine est convertie en créatine, emmagasinée dans les muscles d'une
part, et aussi, de l'autre, immédiatement éliminée par l'urine [XIII, 2°].
— H. C.\RDOT.
Hirschberg (Eisa) et Winterstein (Hans). — Le métabolisme du sucre
dans le système nerveux central. — Le métabolisme du système nerveux
central est très peu connu jusqu'à présent. On sait que cet organe est le
siège d'importants échanges gazeux respiratoires et qu'un manque d'oxygène
entraîne la formation d'acides. Les auteurs ont cherché à élargir nos con-
naissances de ce métabolisme en étudiant le comportement de la moelle de
grenouille dans une solution de dextrose. Tant que la moelle est entourée
de son enveloppe (pie-mère, arachnoïde), il n'y a pas de consommation de
sucre, mais cette enveloppe impénétrable une fois enlevée, on constate la
disparition d'une certaine quantité de sucre de la solution. La quantité dis-
parue varie selon la température et la durée de l'expérience. Cette consom-
mation diminue sous l'influence de substances narcotiques et augmente
par contre de plus du double à la suite d'une excitation électrique. La moelle
broyée présente également, et même dans une mesure plus forte encore
que l'organe intact, une faculté glycolytique, cela sans doute à la suite de
l'augmentation de la surface de contact entre les tissus et la solution. Les
\H L'ANNEE BIOLOGIQUE.
substances narcotiques exercent encore leur influence caractéristique en
diminuant la consommation de sucre de l'organe broyé, mais l'excitation
électrique reste sans effet. — J. Strohl.
Gast (W.). — Recherches quantitatives sur le métabolisme des hydrates de
carbone dans la feuille verte. — L'auteur s'est attaché, sous la direction de
Kniep à différencier les divers sucres formés durant l'assimilation des
feuilles vertes chez Tropxolum minus, Cucurbita filifolia, Vitis vinifera,
Musa Ensete, Canna iridiflora. La saccharose est en général celui des sucres
qui est de beaucoup le plus abondant au moment de l'assimilation la plus
intense, la dextrose par contre, que beaucoup se sont accordés à considérer
comme le premier sucre formé, ne prend à ce moment qu'un part assez mo-
deste dans la totalité du sucre chez Tropœolum et manque complètement chez
Cucurbita et Canna. Sous ce rapport et aussi en ce qui concerne le lévulose
et le maltose, les résultats de G. confirment pour la plupart ceux de Brown
et de Morris. En ce qui concerne le problème du sucre primaire qui, selon
Brown et Morris, serait le saccharose, G. pense qu'il est bon de modifier la
question et de ne voir dans ce qu'on s'est accordé à appeler le sucre pri-
maire que le premier sucre décelable par voie analytique, sans porter pour
le moment de jugement sur son identité, possible ou non, avec le premier
hydrate de carbone formé. A ce point de vue, le saccharose pourrait être
considéré aujourd'hui comme étant le sucre primaire, mais il n'est pas
impossible qu'il soit précédé dans sa formation par d'autres hydrates de
carbone très vite transformés et échappant ainsi à l'analyse. La question ne
saurait être élucidée définitivement qu'à l'aide d'une bonne méthode micro-
chimique qui fait défaut pour le moment, depuis que nous savons par les
recherches de Ruhland (1912) que la méthode de l'osazone de Senft et
Grafe ne présente pas toutes les garanties désirables. Les feuilles de bet-
teraves ne semblent, d'ailleurs, pas constituer un matériel particulière-
ment favorable pour des recherches concernant la formation du sucre pri-
maire, en raison de la prédominance des fonctions d'accumulation dans
cette plante. 11 ne faut pas oublier qu'au point de vue de leur utilisation,
les divers sucres doivent présenter de lïotables différences. Une espèce de
sucre pourrait bien être particulièrement désignée pour les fonctions res-
piratoires et circulatoires, alors qu'une autre espèce se prêterait mieux
pour la synthèse des albuminoïdes. — J. Strohl.
Bokorny (T.). — Quelques faits nouveaux sur la nutrition carbonée des
plantes. — Bien que le lactose soit un sucre étranger aux cellules végé-
tales, B. a réussi à l'utiliser pour la nutrition des Spirogi/ra et a obtenu
une abondante formation d'amidon dans des spécimens qui en étaient dé-
pourvus. Le galactose et le raffinose provoquent de même la formation d'a-
midon chez les Spirogyra. Les expériences avec l'arabinose, le xylose et le
rhamnose ne donnèrent aucun résultat. L'alcool éthylique ne peut servir
comme source carbonée à la levure de bière, tandis qu'il est utilisé par
d'autres espèces de levures, par des moisissures et des bactéries. Les levures
sauvages prospèrent bien dans l'alcool éthylique. De nombreuses recher-
ches avec la glycérine comme succédané du sucre dans la nutrition car-
bonée ont donné des résultats contradictoires. Cependant, après un long
temps, les Spirogyra l'ont utilisée. L'aldéhyde formique a donné pour les
Spirogyra et pour des phanérogames vertes des résultats positifs ; mais cette
substance constitue pour les levures un très mauvais milieu. — F. PÉ-
CHOUTRE.
1
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 165
Stutzer (A.). — Contribution à la connaissance de la biochimie végétale.
— On peut souvent mettre en évidence dans le sol un excès d'acidité ou
d'alcalinité libre. Certaines plantel? préfèrent les sols alcalins {Syringa vul-
garis, Cirsitim ar»ense), d'autres les sols acides {Bumex, Joncées, Cypéracées,
Prêles). Les fougères des forêts [Aspidium filix mas, Pteris aquilina) pous-
sent dans des sols exceptionnellement-acides. En certains points où des
plantes sont attaquées par des parasites {Peronospora) , on peut noter une
acidité ou une [alcalinité anormale du sol que S. suppose en relation avec
une moindre résistance de la plante parasitée. — H. Mouton.
— Assimilation chlorophyllienne.
Plaetzer (Hilda). — Rech^-ches sur Vnssimilation et la respiration des
plantes aquatiques \^]. — L'auteur a déterminé l'intensité lumineuse à
laquelle l'assimilation fait exactement équilibre à la respiration, c'est-à-dire
à laquelle il n'y a pas d'échanges gazeux entre la plante et le milieu externe
(point de compensation), chez toute une série de plantes aquatiques. Pour
les plantes avec un système d'intercellulaires, la méthode a consisté à
compter les bulles de gaz ; pour les plantes sans intercellulaires, la teneur
en gaz du liquide a été déterminée par titration. Pour chaque espèce de
plante, le point de compensation a été trouvé différent (2 à 400 bougies) ; il
est impossible de trouver une signification biologique à ces différences. Le
point de compensation change avec la température; aux températures
basses, les plantes ont besoin d'une quantité de lumière plus faible pour
assimiler en gagnant en substance et en énergie qu'aux températures plus
élevées. L'intensité lumineuse que l'on doit employer pour compenser la
respiration croît avec la température plus rapidement que la respiration. La
respiration diminue quand on place les plantes à l'obscurité, cela tout au
moins durant les premières 8 à 24 heures et même pendant la nuit. Spiro-
gyra fait seule exception, car sa respiration augmente dans la première nuit
après la mise à l'obscurité. Il est très probable que cette augmentation de
la respiration pendant la nuit est en relation avec les divisions des cellules
qui se produisent la nuit. — A. Maillefer.
ô) Circulation, sang, lymphe.
"Weil (Catherine). — Contribution à l'étude de Ict conduction entre les
diverses parties du cœur. Chronaxie du faisceau auriculo-ventriculaire. —
En répétant sur le faisceau auriculo-ventriculaire du cœur des vertébrés
inférieurs, les expériences classiques démontrant le rôle du faisceau de His
dans le cœur des mammifères, on constate qu'il joue exactement le même
rôle de conduction que ce dernier. L'étude électro-physiologique montre
aussi qu'il se distingue du reste du muscle cardiaque par une propriété
importante. Alors que la vitesse d'excitabilité, évaluée par la mesure de la
chronaxie, est la même pour le sinus, les oreillettes et le ventricule (isochro-
nisme des différents segments cardiaques), le faisceau auriculo-ventricu-
laire se comporte comme un tissu beaucoup plus lent, sa chronaxie étant
environ le triple de celle de l'oreillette ou du ventricule. — H. Cardot.
Evans (C. Lovatt). — Mécanisme de V accélération cardiaque par la
chaleur et l'adrénaline. — Etude du métabolisme gazeux d'une préparation
cœur-poumon de chien. La consommation d'oxygène par battement car-
diaque n'est constante que pour des variations thermiques de faible ampli-
166 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tude au voisinage de la température normale du corps. Elle est augmentée
pour des températures notablement plus basses (25°) ou plus élevées.
L'augmentation du métabolisme aux températures basses semble due à la
dilatation du cœur, qui accroît la surface active; d'autres facteurs inter-
viennent pour augmenter ou diminuer cet effet; c'est seulement leur résul-
tante qu'on observe. Des considérations analogues s'appliquent à l'augmen-
tation du métabolisme aux températures élevées. L'adrénaline semble agir
d'une façon toute différente et posséder une action spécifique, ayant pour
résultat d'accroître et d'accélérer les processus chimiques liés à la contrac-
tion. — H. Cardot.
a) Buckmaster (George A.). — Les rapports de Vanhydride carbonique dans
le sang. — On peut extraire par le vide la totalité du gaz carbonique que
contient le sang ; ceci ne se produit pas avec le sérum sanguin seul. Le
sang possède donc, à l'inverse du sérum, la propriété de libérer CO*, grâce à
une ou plusieurs substances présentant des propriétés plus marquées d'aci-
dité que les solutions d'acide carbonique. On admet généralement, que ces
substances sont l'hémoglobine et les protéines des globules. D'après B.,
cette explication doit être rejetée, car l'hémoglobine ou les autres consti-
tuants du sang défibriné, du sang laqué et dialyse, ou du dépôt des glo-
bules, ne paraissent pas libérer CO^.des carbonate et bicarbonate de soude.
— H. Cardot-
b) Buckmaster fGeorge A.). — Sur le pouvoir du, sang et de Vhnno-
globine de fixer Vanhydride carbonique. — L'hémoglobine possède un pouvoir
d'absorption spécifique vis-à-vis de l'anhydride carboni{|lie. — H. Cardot.
Dufton (Dorothy). — Augmentation des globules rouges sous l'influence de
l'acide carbonique. — Expériences faites en plaçant des lapins dans des
atmosphères anormalement riches en CO^. Étant donné l'accroissement du
nombre des globules dans ces conditions, on peut supposer que tout facteur
qui augmente temporairement la concentration de CO^ dans le sang, un vio-
lent exercice par exemple, détermine corrélativement la formation de nou-
velles hématies. — H. Cardot.
Retterer (Ed.). — Origine nucléaire des hématies. — - D'accord avec de
Groot, dont les observations sont postérieures aux siennes, l'auteur recon-
naît sur des préparations fournies par la muqueuse de l'utérus gravide et
par la moelle fœtale que l'hématie des Mammifères adultes n'est pas
une cellule qui a perdu son noyau ; elle correspond au seul noyau d'une
cellule dont le corps cellulaire a disparu par fonte. Le noyau devient ainsi
non seulement lil)re, mais sa substance, en subissant la transformation hé-
moglobique, forme la masse même de l'hématie. — ■ Y. Delage.
Fiessinger (Noël) et Clogne (René). — Le pouvoir protéolytiquc des
leucocytes polynucléaires. — En mettant en présence de l'albumine et des
polynucléaires obtenus du sang normal par centrifugation, cette propriété pro-
téolytique a pu être mise en évidence : elle varie proportionnellement à
la concentration de l'albumine, mais non pas proportionnellement à la con-
centration des polynucléaires, en ce sens que la protéolyse augmente avec la
concentration, mais beaucoup moins vite que celle-ci. — Y. Delage.
Kuno (Yas). — Quantité totale du sang dans les poumons. — D'autant
1
X[V. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 1(>7
plus forte que la circulation est plus active, cette quantité varie, chez le
chien, de 8,8 à 19,44 9e de la quantité totale du sang. Le rapport du poids
du poumon droit à celui du gauche a pour valeur moyenne 1,52. —
H. Cardot.
De Crinis (M.). — ('ne nouvelle méihode pour la détermination du volume
du sang total chez l'homme. — L'auteur calcule la totalité du sang de
l'homme en partant de deux déterminations de l'albumine du sang, dont
l'une est faite avant une injection intraveineuse de 500 centimètres cubes de
solution physiologique, l'autre après cette injection. La première détermina-
tion avait-elle révélée par exemple, 8 %, la seconde 7,3 %, on établira la
proportion suivante {x -f 500) : .r -■= 8,0 : 7,3, soit x = 5214 centimètres
cubes. A l'aide de cette méthode, le volume total du sang de l'homme a été
calculé à 3.300 à 5,600 centimètres cubes, soit 5,98 à 7,5 9e du poids du corps.
— J. Strohl.
Mayer (Paul). — Les vaisseaux lymphatiques des poissons et leur rôle
probable dans les processus digestifs [y], — Dans cette étude où il est par-
tout tenu compte, de façon critique, de nos connaissances antérieures con-
cernant le sujet, l'auteur expose d'abord le résultat de ses observations sur
les vaisseaux sanguins et lymphatiques dans la peau de Pleuronectides vi-
vants. Il passe ensuite au soi-disant système lymphatique des Sélaciens et
décrit enfin l'état histo-physiologique de l'œsophage, de l'estomac et de l'in-
testin des Sélaciens au cours de la digestion. Le tout sert de base à un cha-
pitre dans lequel M. cherche à se rendre compte de la nature du système
lymphatique chez les poissons, en général. La constatation essentielle au
.sujet de laquelle M. se trouve d'accord avec Jourdain (1890), est qu'il existe
à la périphérie du corps des poissons un système circulatoire clos diffé-
rent du système sanguin et que M. voudrait voir désigné sous le nom de
« système non sanguin » ou de « vaisseaux blancs », afin de bien le distinguer
de ce que, chez les mammifères, on entend, en général, par système lym-
phatique : des canalicules rassemblant le plasma interstitiel et le dirigeant
vers le cœur qui l'attire par aspiration. Or, le système non-sanguin des
poissons n'a rien à faire avec une pareille conception du système lympha-
tique, conception qu'il faudrait sans doute corriger, d'ailleurs, pour les
•mammifères aussi. Les vaisseaux blancs représentent, au contraire, un sys-
tème circulatoire clos dont le contenu n'est pas dirigé seulement de la pé-
riphérie au cœur, mais aussi de l'intérieur à la périphérie, et cela sous l'im-
pulsion du cœur qui commande aux systèmes, sanguin et non-sanguin. Mais
alors que le système sanguin est caractérisé par son contenu en érythrocytes
et conséquemment par une fonction essentiellement respiratoire, les vaisseaux
blancs contiennent principalement des leucocytes à inclusions granulaires, ce
f[ui rend probable leur rapport avec la nutrition. Le contenu du système non-
sanguin ne saurait être exclusivement du plasma interstitiel, car on ne com-
prendrait pas dans ce cas pourquoi le liquide n'est pas dirigé directement et
exclusivement vers le cœur, alors qu'en réalité il est particulièrement abon-
dant dans les régions périphériques du corps. M. admet plutôt qu'il s'agit
de substances nutritives provenant des cellules intestinales, -substances qui
sont déposées sous forme granulaire à l'intérieur des leucocytes et transpor-
tées à travers le corps, pour être finalement liquéfiées de nouveau et servir
de nourriture aux tissus, dans les régions périphériques surtout. L'organe
lymphatique de l'œsophage des Sélaciens {Alustelus, Scyllium), qui forme un
réservoir naturel pour les cellules granulaires, constituerait, par sa masse
168 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
aussi, un excellent matériel pour l'analyse chimique des substances conte-
nues dans les leucocytes. Le résultat de pareilles analyses contribuerait sû-
rement à élucider la question du fonctionnement du système non-sanguin.
D'autre part, il faudrait établir encore où et comment les érythrocytes et les
leucocytes, expulsés ensemble vers la périphérie par le cœur, se séparent
en cours de route et sont répartis, les uns dans les vaisseaux rouges, les
autres dans les vaisseaux blancs. Peut-être bien que la différence de leur
mobilité est pour quelque chose dans la répartition des deux types de cellules,
les érythrocytes avançant vite au centre du courant, tandis que les leuco-
cytes glissent lentement le long des parois vasculaires et s'accumulent faci-
lement, ce qui pourrait en quelque endroit — inconnu pour le moment —
retarder leur passage dans les vaisseaux blancs. '— J. Strohl.
e) Sécrétion interne et externe; excrétion.
Zoller (Ad.). — Les bases bio-chimiques de la sécrétion interne. — Essai
purement théorique pour rattacher aux bioblastes et à leurs relations hypo-
thétiques la sécrétion des hormones et par l'intermédiaire de celles-ci, dis-
séminées par les courants lymphatiques, la régulation générale des fonctions
de l'organisme. — Y. Delage.
Maurerj;F.). — L'appréciation morphologique des corpuscules épithéliaux
et d'autres glandes à sécrétion interne. — Dans cette conférence, M. a
cherché à envisager d'un point de vue morphologique commun l'ensemble
si varié des organes dits à sécrétion interne. Sous ce rapport, deux faits lui
paraissent devoir être mis en avant. D'abord, il ne s'agit dans aucun cas
d'organes primaires. Tous prennent naissance d'un autre organe, ne sont
pas dés le début ce qu'ils sont appelés à devenir. En second lieu, M. fait res-
sortir le fait qu'il s'agit d'organes formés indifféremment par l'un ou l'autre
des trois feuillets embryonnaires. L'hypophyse et l'épiphyse sont des dérivés
de l'ectoderme, tandis que le mesoderme fournit les corpuscules épithéliaux
du rein, la couche corticale des surrénales et les éléments à sécrétion in-
terne des glandes génitales. Les ilôts de Langerhans dans le pancréas, en6n,
sont d'origine entodermique. Tantôt ce sont certaines parties seulement du
parenchyme embryonnaire d'un organe qui prennent un caractère spécial
(ilôts de Langerhans, cellules interstitielles, corps jaune), tantôt tout l'organe
est transformé en glande à sécrétion interne, soit sous forme d'organe ru-
dimentaire (hypophyse, épiphyse, corpuscules épithéliaux de la région bran-
chiale), soit dans toute son étendue (thyroïde, corps postbranchial, pseudo-
branchie). Les corpuscules épithéliaux du rein étudiés spécialement par M.
constituent pour ainsi dire un état intermédiaire entre ces deux types. On
sait, eu effet, par les recherches de Bêla Haller (1908) sur le développe-
ment du sy.stème rénal des téléostéens que certaines parties de ce système
disparaissent à l'état embryonnaire déjà, d'autres se transforment en cor-
puscules épithéliaux et d'autres enfin prennent la forme du tissu rénal
typique. Les proces.sus qui déterminent la formation des corpuscules épi-
théliaux du rein sont ainsi placés, au point de vue morphologique, entre
les processus qui, dans le pancréas, donnent naissance aux ilôts de Langer-
hans et, d'autre part, ceux qui précèdent la formation des corpuscules épi-
théliaux des dérivés branchiaux. — La sécrétion interne elle-même
pourrait bien être, selon M., la spécialisation d'une fonction primitivement
propre à tous les tissus. Les éléments histologiques de beaucoup d'organes,
s'étant spécialisés de plus en plus, auraient abandonné cette partie accessoire
XIV. - PHYSIOLOGIE GENFJÎALE. \m
de leur fonctionnement à des éléments nouveaux. C'est ainsi, par exemple,
que la formation des follicules de Graaf, en séparant les ovules du contact
avec le plasma interstitiel général, aurait entraîné chez les mammifères l'ap-
parition d'éléments tels que cellules interstitielles de l'ovaire, tandis que chez
les vertébrés inférieurs les cellules germinales seraient elles-mêmes capa-
bles d'exercer les fonctions de sécrétion interne. — J. Strohl.
Gudernatsch (J. F.). — Études stir la sécrétion interne. Traitement
de têtards par la thyroïde et l'extrait de thymus. — L'auteur a séparé les dif-
férents éléments actifs des glandes de la façon suivante. Thyroïde : a) Nu-
cleo-protéines, b) globulines ; c) Protéine coagulable ; d) résidu insoluble dans
l'alcool ; e) résidu soluble dans l'alcool. Voici les résultats pour la thyroïde :
«) Croissance arrêtée ; métamorphose avancée de 4 à 5 semaines, b) Crois-
sance arrêtée; métamorphose avancée de 4 à 5 semaines, c) Pas d'action
sur la différenciation, d) Même résultat, e) Croissance le moins diminuée,
pas d'action sur la différenciation.
L'action des divers extraits est d'autant plus grande que le têtard est plus
âgé et plus rapproché de la métamorphose. En ce qui concerne la teneur
en iode considéré par certains auteurs comme élément essentiellement
actif, ces extraits se rangent dans l'ordre suivant : a) Nucléo-protéines.
b) Globuline. c) Protéine coagulable et e) résidu soluble dans l'alcool, d) Ré-
sidu insoluble dans l'alcool. — En ce qui concerne le thymus :a)Pas d'action
sur la différenciation, b) Même résultat, c) Même résultat, d) Retard maxi-
mum de la différenciation, e) "Retard maxima même résultat. — Y. Delage.
Allen (Bennet M.). — L'effet de l'ablation de la thyroïde sur le dévelop-
pement des gonades de Rana pipiens. — A. a montré qu'en l'absence de
thyroïde, le têtard ne subit pas la métamorphose : il grossit, mais c'est
tout; l'intestin garde sa longueur caractéristique ; pattes et queue restent
telles quelles. Par contre, il y a spermatogénèse. L'ablation de la thyroïde
n'a pas d'influence sur le développement des gonades avant l'époque de la
maturité sexuelle et n'empêche par le développement de l'ovaire et de l'œuf.
L'ablation de la thyroïde, qui agit fortement sur les cellules somatiques,
n'agit pas sur les cellules germinales : c'est là le résultat le plus frappant de
l'expérience. — H. de Varigny.
Rogers (James B.). — 'Effet de la thyroïdectomie sur le thymus et la
glande pituitaire chez Rana pipiens. — Extension des expériences de thy-
roïdectomie de Bennet Allen par son élève (J. B. R.). La glande pi-
tuitaire n'est nullement arrêtée dans son développement; même le lobe an-
térieur devient plus grand que chez les animaux témoins, à la fois relative-
ment et absolument. Le thymus n'est pas non plus arrêté dans son dévelop-
pement, mais il ne subit pas la migration qui s'opère dans le cas normal
chez la grenouille adulte, et il ne subit pas l'atrophie finale qui s'observe
dans le cas normal. — Y. Delage.
"Wassjutotschkin (A. M.). — Recherches sur l'histogenèse du thymus. 111.
Sur les éléments myoïdes du thymus chez l'homme. — On a cru longtemps
que les éléments myoïdes faisaient défaut dans le thymus des Mammifères.
Plusieurs auteurs cependant les y ont décrits : Gamburzew (Diss. Moscou
1908), Pappenheimer (1910, 1913), Salkind (1913). En particulier, Pappenhei-
MER a constaté que les cellules concentriques du corpuscule de Hassal pqii-
vent offrir une structure myoïde. W. fait une constatation semblable sur le
170 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
thymus humain. Les myoïdes peuvent se désagréger en mettant en liberté
leurs disques sombres Q. Même le corpuscule de Hassal unicellulaire peut
présenter déjà à sa périphérie une fibrille myoïde. — A. Prenant.
Uhlenhuth (Eduard). — Bôle du thymus dans la production de la tétanie.
— Les larves d'Amblystomes ayant ingéré pendant un temps assez long du
thymus manifestent des symptômes tétaniques comparables à ceux des mam-
mifères parathyroïdectomisés, ce qui suggère l'idée de leur identité avec la
tétanie tyréoprive. 11 semble donc que le thymus déverse dans l'organisme
des substances tétanisantes que détruit la parathyroïde. S'il en eiî" ainsi, l'in-
gestion de thymus ne doit produire la tétanie que chez les animaux ne pos-
sédant pas de parathyroïde (têtards, Salamandre à partir de l'époque de la
métamorphose) tandis qu'elle doit être sans effet chez ceux qui possèdent
cette glande (larves de Salamandre). L'expérience vérifie ces prévisions. —
Y. Delage.
Hammoi)d(J.). — Sur les causes du progrès du développement de la glande
mammaire chez le lapin durant la fm de la grossesse. — Conclusions. 1. Les
recherches expérimentales font voir que le développement de la glande mam-
maire du lapin durant la seconde moitié de la grossesse est sous la même
influence que celle qui contrôle le développement durant la première moitié,
à savoir le corps jaune. 2. Contrairement à l'opinion généralement acceptée,
le corps jaune est actif durant la seconde moitié de la grossesse. 3. Le déve-
loppement ultérieur de cette glande, qui se produit durant la fin de la gros-
sesse, est dû à l'influence du fœtus. 4. Les expériences ne viennent pas à
l'appui de l'opinion d'ANCEL et Rouin que la phase glandulaire de la glande
mammaire est due à quelque chose d'entièrement différent de ce qui pro-
voque les changements de croissance, mais confirment les vues exprimées
autrefois par Hammond et Marshall dans un travail où ils ont montré que la
sécrétion lactée dans les fausses grossesses se produit en corrélation avec
l'involution du corps jaune. 11 semble bien que la sécrétion de lait se produit
toutes les fois que l'influence provoquant la croissance glandulaire (le corps
jaune) est supprimée ou bien diminuée en quantité, pourvu que le déve-
loppement initial ait été poussé assez Icin. — H. de Varigny.
Marshall (F. H. A.) et Halnane (E. R.). — Sur les changements consécu-
tifs au rut se produisant dans les organes de génération et les glandes mam-
maires chez la chienne non pleine. — Conclusions. L'utérus et les glandes
mammaires de la chienne non pleine subissent un développement prononcé
après le rut sous l'influence des corps jaunes, et il y a une véritable période
de pseudo-grossesse. Les changements régressifs ne débutent dans ces or-
ganes qu'environ 30 jours après l'ovulation, et dans le cas des glandes
mammaires à une période quelque peu plus tardive. Les changements ac-
compagnant ce développement sont de même nature que celix qui se pro-
duisent durant la grossesse, mais n'arrivent pas au même degré de dévelop-
pement. La série entière des changerhents est physiologiquement l'homologue
des changements manifestés par l'utérus et les glandes mammaires dans la
pseudo-grossesse chez la lapine et le Dasyure. La persistance relativement
considérable des corps jaunes chez la chienne est probablement en corréla-
tion avec le fait que le rut a lieu à intervalles éloignés. Cette persistance,
qui est peut-être plus considérable chez quelques individus que chez d'au-
tres, explique le phénomène qui n'est pas exceptionnel de chiennes non fé-
condées sécrétant du lait à ou vers la fin de la période de pseudo-grossesse.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 171
Les changements qui se produisent dans les organes générateurs et dans les
glandes mammaires après le rut sont maintenant rattachés au reste du
cycle, et chez la chienne de cycle complet peut se résumer de la façon sui-
vante :Pro-oestrum—QEstrus ! grossesse ) Anœstorum.
( pseudo-grossesse s
Les termes pro-oestrum, aestrus et anoestrum (pré-rut, rut, et a-rut) sont
ceux que Heape a originellement proposés, et représentent les périodes
qu'il a décrites. La première partie de lanoestrum est généralement oc-
cupée par les périodes d'allaitement ou lactation, mais dans le cas des ani-
maux qui ont passé par la pseudo-grossesse, la période de lactation est habi-
tuellement représentée de façon très imparfaite seulement. La période de
mét-oestre (période de récupération se produisant en l'absence de grossesse
seulement) doit être considérée comme n'étant pas représentée chez la
cliienne. Elle existe cliez les animaux qui n'ont pas la pseudo-grossesse
(chez ceux des lapins où il ne se forme pas de corps jaunes après le rut).
— H. DE Varigny.
Verdozzi (S.). — Capsules surrénales et allailemenl. — On savait que les
capsules surrénales, et en particulier leurs couches corticales, subissent une
hypertrophie avec augmentation des lipoïdes et du pigment durant la ges-
tation. L'auteur confirme le fait par des observations personnelles sur le
cobaye et ajoute que cette hypertrophie disparaît après la parturition si
celle-ci n'est pas suivie d'allaitement, tandis qu'elle se maintient et s'ac-
centue dans le cas contraire pendant toute la durée de la lactation. Au
nombre des explications proposées pour rendre compte de l'hypertrophie
gestative est celle d'un pouvoir anti-toxique contre les prétendus poisons
gravidiques, mais une pareille explication ne peut s'appliquer à l'hyper-
trophie durant la lactation. Rappelons qu'une hypertrophie semblable se
remarque aussi dans l'hibernation et le jeune. L'auteur pense que cette
hypertrophie joue un rôle essentiel par rapport à la mère et non par
rapport au petit, car ce dernier est pourvu de capsules surrénales relati-
vement plus développées qu'à l'état adulte. Quant à la nature des services
rendus par l'hypertrophie gestative et lacto-sécrétoire, l'auteur n'émet au-
cune opinion. — Y. Delage.
a-h) Jean. — De l'influence des extraits de glandes (jènitales sur le métabo-
lisme p/iosphoré. — L'extrait de glandes interstitielles de porc, obtenu au
moyen de testicules cryptorchides chez lesquels, comme on le sait, la portion
séminale du testicule est atrophiée, et l'extrait de corps jaune de truie en
pleine évolution, injectés à des sujets humains, exercent l'un et l'autre une
action notable sur l'excrétion de l'acide phosphorique laquelle est toujours
diminuée, quelle que soit le régime alimentaire : alimentation insuffisante,
alimentation exagérée ou excès de phosphore dans l'alimentation. — Y. De-
lage.
a) Lœb i^Leo). — Production expérimentale d'ovaires hypotypiqiies [V, [BJ.
— Dans ses recherches antérieures, l'auteur avait étudié l'action sur les
ovaires du cochon d'Inde de la destruction des corps jaunes à un certain
moment après l'ovulation. Il étudie maintenant d'action d'une alimentation
insuffisante. Si le défaut de nourriture est très marqué, il empêche la ma-
turation des follicules et produit souvent leur atrésie ; lagranulose est atteinte
plus fortement, le tissu conjonctif l'est moins. L'utérus s'atrophie également.
Une stérilité, au moins temporaire, s'en suit. Chez les femelles pleines, des
172 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
avortements se produisent. Les animaux jeunes sont plus sensibles que les
âgés. — M. GOLDSMITH.
b) Lœb (Léo). — La concrescence des follicules dans les ovaires hypotypi-
ques [V, p]. — Au cours des expériences sur l'action d'une alimentation in-
suffisante, exposées dans le travail précédent, l'auteur a constaté chez un de
ses cochons d'Inde un autre phénomène intéressant. A la suite d'une dégé-
nérescence plus prononcée, le tissu conjonctif s'est trouvé atteint à son tour,
après la granulosa. Il en est résulté une concrescence des follicules dans
les deux ovaires; en même temps, la diminution de la pression intraova-
rienne a amené un développement prédominant de la partie qui, chez le
cochon d'Inde, correspond à la glande interstitielle du lapin. — La concres-
cence des follicules ovariens n'est pas un phénomène isolé ; elle est analo-
gue à ce qu'on observe pour les acini de la glande mammaire, de la thy-
roïde et, peut-être, de la plupart des glandes. — M. Goldsmith.
Fornero (A.). — Les produits endocrins de Vutérus humain dans diverses
phases de son développement et dans certaines conditions morbeuses spéciales.
— Il existe dans l'utérus des éléments auxquels il semble légitime d'at-
tribuer une signification endocrine. Ce sont de grandes cellules du type
conjonctif, ovales, avec des prolongements remarquables par la présence
dans 4es alvéoles de leur cytoplasme de nombreux grains ou gouttelettes
lipoïdes. On les trouve entre les faisceaux musculaires, dans le tissu con-
jonctif entre les glandes, dans l'épaisseur du chorion de la muqueuse et
jusque dans les vaisseaux et sinus sanguins dont ils occupent la lumière,
rattachés à la paroi endothéliale par leurs prolongements. Absents ou extrê-
mement rares avant ou dans les premières années qui suivent la naissance,
ils apparaissent plus nombreux à l'approche de la puberté et se raréfient
après la ménopause. Au cours de la vie sexuelle ils présentent des alter-
natives de multiplication et de régression. La première pendant la période
menstruelle et pendant les premiers mois de la grossesse; la seconde dans
les intervalles de ces périodes. En raison de leurs éléments lipoïdiques et
en raison de leur variation en rapport avec des périodes d'activité utérine,
il semble justifié de considérer ces éléments comme de nature endocrine et
sécréteuse d'hormones. L'action de ces hormones ne pourra être précisée
qu'à la suite d'études ultérieures, mais il est possible que leur fonction soit
en rapport avec la formation de la caduque cataméniale ou gravidique ; en
tous cas il est à remarquer que les phases d'activité de cette formation
endocrine coïncident avec celles de l'appareil interstitiel de l'ovaire et al-
ternent avec celles du corps jaune lequel a son maximum de développe-
ment pour la menstruation dans la période prémenstruelle, et pour l'état
gravidique dans la seconde moitié de la grossesse. — Y. Delage.
b) Stockard (Ch. R.) etPapanicolaou (George N.). — L'existence d'un
cycle menstruel typique chez le cobaye, avec une étude des phénomènes histo-
logiques et physiologiques concomitants. — L'auteur décrit avec beaucoup
de détails les phénomènes accompagnant le rut chez les femelles de co-
bayes. Il y reconnaît la congestion -utérine vaginale et vulvaire avec des
sécrétions vaginales de caractères différents suivant l'époque, et des in-
farctus sanguins sous-épithéliaux formant des hématomes dans la mu-
queuse utérine; enfin, vers la fin de la période, une desquamation utéro-
vaginale. Ces phénomènes sont incontestablement à rapprocher de ceux de
la nature humaine, d'autant plus qu'ils sont strictement en rapport avec
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 173
l'ovulation et avec l'évolution des corps jaunes. La comparaison des pé-
riodes d'évolution et de régression du corps jaune avec celles de desqua-
mation utérine permet de conclure que la sécrétion interne du corps jaune,
protège la muqueuse utérine, laquelle devient en proie à la desquamation
quand le corps jaune a régressé. — Y. Delage.
d) Brunacci (B.). — Influence de l'attention sur la sécrétion des sucs di-
rjestifs. —L'auteur ayant prouvé. antérieurement que le travail psychique
îomplexe diminue la vitesse de sécrétion de la salive a recherché s'il en
était de même pour les impressions sensorielles. Il a constaté qu'il en était
ainsi pour les stimulus olfactif, auditif et visuel et cela d'autant plus que
l'attention était plus fortement appliquée à l'impression perçue. Les stimulus
gustatifs, au contraire, accroissent la vitesse de la sécrétion. La qualité de
la sécrétion est également influencée : l'alcalinité et la conductivité sont
diminuées, mais les substances azotées ne sont pas modifiées. Il semble
légitime d'admettre que cette influence des impressions et surtout de l'at-
tention s'étend aux autres sécrétions digestives. — Y. Delage.
Giannelli (L.). — Contribution à l'étude du pancréas chez les Téléostéens.
Pancréas de Tinca vulgaris en conditions normales de nutrition et après un
jeûne prolongé. — La masse relative des îlots de Langerhans dans le pan-
créas va en diminuant des vertébrés inférieurs ju-squ'aux mammifères.
Dans le jeûne prolongé, toute la masse du pancréas diminue, mais celle des
îlots de Langerhans beaucoup moins que celle du reste de la glande. Il en
résulte que la masse relative des premiers- se trouve augmentée. — Y. De-
lage.
Schiefferdecker (P.). — Les glandes cutanées de l'Homme et des mam-
mifères, leur signification biologique et ethnologique, ainsi que le muscle
sexuel. — L'auteur distingue les glandes sébacées et les sudoripares, et
parmi ces dernières deux sortes : les apocrines, grosses et circonscrites aux
régions couvertes de poils (les glandes mammaires en dérivent), et les
eccrines, petites et s'étendant soit sur les régions pileuses où les apocrines
sont peu développées, soit sur des régions dépourvues de poils. Il appelle
muscle sexuel les fibres lisses doublant le derme du scrotum, des grandes
lèvres et du pubis. Après des descriptions anatomiques et histologiques que
nous devons laisser de côté, l'auteur passe à leur distribution suivant les
sexes et suivant les races. Dans la race allemande, chez l'homme, les glandes
apocrines se rencontrent dans l'aisselle et sur le mamelon; elles man-
quent sur les organes génitaux; chez la femme, ces glandes se rencontrent
dans les mêmes points que chez l'homme, et en outre sur le bas-ventre,
depuis le nombril jusques et y compris les organes génitaux; chez les
Chinois, ces glandes s'étendent à toute la face ventrale du tronc, à l'excep-
tion du cou. Le mamelon et le scrotum n'ont pu être examinés. Chez les
nègres du Cameroun les apocrines sont limitées aux parties inférieures et
moyennes du ventre. De même, le mamelon et le scrotum n'ont pu être
examinés. Chez un Australien, des glandes apocrines se rencontrèrent
abondantes dans la région parotidienne où elles manquent toujours dans
les autres races ; le reste du corps n'a pu être observé ; mais il semble d'après
cela que les apocrines doivent, comme chez les singes, garnir ici toute la
face ventrale et le cou jusqu'aux parotides. Dans toutes ces régions des
eccrines sont mêlées aux apocrines. Ainsi, l'extension des apocrines semble
en raison inverse de l'élévation sur l'échelle animale, dans l'ordre suivant :
174 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Singe, Australien, Chinois, Nègre, Allemande et Allemand. L'auteur suggère
que la différence entre l'homme et la femme en Allemagne peut s'expliquer,
outre les différences sexuelles, par le fait que la femme serait ontogéni-
quement moins évoluée que l'homme, plus près de l'enfant, les apocrines
subissant une réduction graduelle au fur et à mesure de la croissance.
Mais tout cela réclame vérification. Phylogénétiquement il semble qu'au
début devrait exister une seule sorte de glandes remplissant à la fois la
fonction des apocrines et des sébacées et d'où ont dérivé les glandes mam-
maires; de cette sorte unique se sont différenciées les sébacées et les apo-,
crines ; les eccrines sont venues plus tard, cliargées plus spécialement de
la fonction régulatrice de la chaleur, et se sont de plus en plus développées
aux dépens des apocrines qui régressaient devant elles. Par là a été rendue ;
possible une extension géographique dans des climats plus variés. Dans
leur ensemble, les glandes ont des fonctions accessoires pour l'épuration
du sang et la production d'odeurs spéciales capables d'exciter le rappro-
chement des sexes et aussi d'éloigner ou de faire périr des parasites. Les
odeurs spéciales dues à ces glandes caractérisent les diverses races, les
sexes et leurs sécrétions, ainsi que des états métaboliques particuliers, tels
que la menstruation, etc. — Y. Del âge.
a) Cushny (Arthur R.). — Excrétion de l'urée et du sucre par le rein. —
Par analogie avec des expériences faites sur une substance colorante telle
que lé" sulfo-indigotate de sodium, on admet très généralement, depuis Hei-
DENHEiN, que l'urée du sang est séparée et accumulée par les cellules épithé-
liales des tubuli, puis déversée dans la lumière de ces derniers. On suppose
que cette activité sécrétoire est indépendante de la filtration du liquide uri-
naire au niveau des glomérules, Heidenhein ayant constaté que l'accumula-
tion du sulf-indigotate de sodium dans les cellules des tubuli se produisait
encore après la section de la moelle épinière qui arrête la sécrétion de
l'urine par réduction de la pression sanguine. L'auteur reprend pour l'urée
les expériences de Heidenhein. Sur le chat ou le lapin, un rein est excisé
immédiatement avant la section de la moelle épinière ; l'ablation du second
a lieu une heure et demie après. Sans exception, la teneur en urée, par
gramme de tissu rénal, est plus élevée pour le premier rein que pour le
second; ce devrait être l'inverse, si les choses se passaient comme pour le
sulfoindigotate. Donc, quand la sécrétion de l'urine est arrêtée par diminu-
tion de la pression sanguine, non seulement l'urée cesse d'être sécrétée,
mais celle qui était présente dans le rein au moment de la section médullaire
repasse lentement dans le sang ou la lymphe. De même l'accumulation de
sucre dans le rein, consécutivement à une injection de phlorhidzine, n'a
plus lieu après la section. Ces faits, qui ne sont pas incompatibles avec la
théorie d'une activité sécrétoire spécifique, montrent, par contre, que
l'excrétion de l'urée et du sucre n'a pas lieu de la façon indiquée par Hei-
denhein pour le sulf-indigotate de sodium. — H. Cardot.
b) Cushny (Arthur R.). — La sécrétion de l'urine. — Entre les deux
théories existantes de l'activité rénale, celle, la plus répandue, de Bowman-
Heidenhein et celle de Ludwig, l'auteur donne la préférence à la seconde,
de caractère plus mécaniste : la première, en effet, attribue au rein une
activité cliimique complexe et môme un pouvoir de discrimination. D'après
C, la sécrétion de l'urine se produit dans les glomérules par pure filtra-'
tion, sous l'action de la pression artérielle ; toutes les parties constituantes
du sang moins les colloïdes sont ainsi filtrées. Dans les tubuli, il se pro-
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 175
duit une réabsorption du fluide ; ce fluide contient tous les éléments diffu-
sibles du sang, et à la même concentration, avec les amino-acides en plus.
L'urée et les sulfates ne sont pas réabsorbés. Cette réabsorption a pour eftet
de rendre le liquide plus concentré. — M. Goldsmith.
Bayliss ("W. M.}. — La nature de iactivilé rénale. — B. se déclare en
faveur de la théorie de Cushny, avec cette réserve qu'il est faux de dire que
le rein est une simple machine, car le liquide qui en sort a une pression
osmotique supérieure à celle du sang dont il provient. Donc, les cellules
ont transformé l'énergie chimique provenant de l'oxydation des produits
alimentaires en énergie osmotique. Cette réserve faite, B. reconnaît à la
théorie de Cushny l'avantage de simplifier les choses. Les cellules des tubuli
ont bien un choix à faire, car tous les éléments du liquide ne .sont pas
réabsorbés, mais ce choix, elles le font toujours, que l'organisme en ait
besoin ou non; il n'a donc rien.de spécialement adaptatif. — M. Goldsmith.
Ghabanier (Henry). — Les lois numériques de la sécrétion rénale. —
Certaines substances (alcools méthylique, éthylique et propylique, l'acétate
d'éthyle, l'acétone et le chloroforme) traversent le rein sans concentration
préalable dans cet organe et par simple diffusion comme à travers une
membrane inerte. En accord avec Ambard, l'auteur constate que, lorsque la
concentration de l'urée dans l'urine est constante, les débits sont entre eux
comme les carrés des azotémies, et lorsque la teneur de l'urée dans le sang
est constante, ces débits sont inversement proportionnels à la racine carrée
des concentrations urinaires, ce qui peut se mettre sous la forme
Vr
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^ 25
constante (uréo-sécrétoire).
Pour beaucoup de substances il existe une constante de sécrétion, c'est-à-
dire un rapport constant entre leur teneur dans le sang et leur débit dans
l'urine, et les constantes de sécrétion de toutes les substances sont identiques
quand les débits urinaires sont recalculés pour des concentrations-étalons
isotoniques entre elles. Cette identité des constantes des diverses substances
permet de déterminer par le calcul l'une quelconque d'entre elles après
avoir déterminé expérimentalement la plus aisée, celle de l'urée. Il résulte
de ce qui précède que les débits urinaires en poids sont d'autant plus grands,
contrairement à l'opinion des cliniciens, que les substances ont un poids mo-
léculaire plus élevé. De l'identité des formules sécrétoires il semble que l'on
puisse conclure pour toutes les substances ce qui a été démontré pour
l'urée : que leur sécrétion est faite par les tubuli, les glomérules n'ayant
qu'un rôle circulatoire. La constante uréo-sécrétôire est proportionnelle à la
masse du parenchyme rénal : elle est un véritable pèse-rein ; elle donne
aussi la mesure de la qualité fonctionnelle du parenchyme rénal. Certaines
substances présentent un seuil (glucose, chlorure de sodium), d'autres, non :
or, tandis que les constantes de sécrétion, obéissant à la même formule,
varient ensemble /jan passu, les seuils sont indépendants les uns des autres,
mais obéissent ensemble aux excitations du système nerveux. — Y. Delage.
Roger (H.). — Les glycosuries [XIX, 2°J. — A côté des causes classiques,
R. signale des causes nerveuses : les glycosuries émotives, dont la cause prin-
176 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
cipale est une augmentation de la perméabilité rénale, passagère, est due à
un mécanisme analogue à celui qui explique les albuminuries nerveuses.
Chez les animaux à réactions violentes, comme le chat, l'émotion, la colère,
une simple contention suffisent à produire la glycosurie. Chez les lapins, les
mêmes conditions aaiènent l'hyperglycémie. Quand on maintient un lapin
attaché, sa température baisse, et la quantité de sucre contenue dans son
sang augmente. Une opération peut exagérer ce trouble. Si le lapin est
maintenu par un aide au lieu d'être attaché, la glycosurie n'apparaît pas.
Les injections sous-cutanées d'adrénaline déterminent une abondante glyco-
surie; une injection intrapéritonéale d'extrait pancréatique l'arrête. On
avait conclu à l'antagonisme de ces deux produits : en fait, toute autre in-
jection intrapéritonéale arrête, parce qu'elle détermine un réflexe inhibiteur
allant du péritoine au rein. Nombre d'autres troubles nerveux augmentent
la perméabilité rénale. — J. Philippe.
De'witz(J.). — Encore sur Vorigine de la couleur brune de certains cocons.
— La soie incolore est imprégnée d'un suc coloré sécrété par l'anus et con-
tenant comme éléments essentiels des cristaux fournis par les tubes de
Malpighi. Ce suc est recueilli par la bouche et mêlé à la substance de la soie
ou dans d'autres cas répandu sur le cocon achevé. Si l'on a délicatement lié
ou bouché l'anus le cocon reste incolore. — Y. Delage.
Blunck(Hans). — Les glandes de « menace » du Dytique et le liquide q^C elles
sécrètent. — L'auteur avait publié en 1912 le résultat de ses recherches mor-
phologiques sur les glandes de c menace » du Dytique. Aujourd'hui, il expose
les propriétés physiques, chimiques et biologiques du liquide laiteux sécrété
par ces glandes, qui sont situées dans la région dorsale du prothorax. L'odeur
du liquide rappelle, selon B., celle d'amandes amères. La substance odorante
et toxique est soluble dans l'éther et se trouve, par conséquent fixée, sans
doute à des matières grasses. Le liquide, qui constitue un mélange de
substances chimiques, contient, en effet, des graisses. B. a fait de nombreuses
expériences sur la toxicité du liquide vis-k-vis de divers animaux vertébrés
(poissons, ampliibiens, oise.aux, mammifères) et invertébrés (insectes, vers,
protozoaires, etc.) et trouve, à rencontre de Plateau (1874), qu'il est, en effet,
vénéneux surtout après ingestion per os. Il ne s'agit, toutefois, pas d'un
poison musculaire, mais d'un poison pour les nerfs (neurotoxine). L'effet de
l'empoisonnement donne l'impression d'une narcose. Le Dytique lui-même
ne présente pas d'immunité contre sa propre sécrétion. Il ne fait, d'ailleurs,
usage de ses glandes qu'en cas de danger pour lui. La sécrétion en question
constituerait donc un moyen de défense, non pas un moyen d'attaque et
encore moins un moyen d'excitation sexuelle. — J. Strohl.
Kenoyer (Leslie A.). — Influences du milieu sur la sécrétion du nectar.
— Lorsque l'humidité augmente, la sécrétion de l'eau, mais non celle du
sucre, va en croissant. La pluie occasionne la perte du sucre du nectar. Les
quantités de sucre et d'eau sécrétées augmentent avec la température jusqu'à
un certain optimum. La condition optimum pour la sécrétion du sucre est
une alternance de basses et de hautes températures. Les variations de
pression atmosphérique n'ont pas d'influence marquée sur la sécrétion.
Dans l'obscurité, l'excrétion du sucre diminue d'une façon remarquable.
L'accumulation et la sécrétion du sucre sont très prononcées au moment de
l'épanouissement de la fleur. — P. Guérin.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 177
Sperlich fAdolf). — L'iode, rêaclif ntUisable pta'liculièrement pour
iHudicr les rapi)0)'ls entre la répartition de l'amidon et eelle du tanin chez les
plantes. - L'iode, à l'état très dilué, peut pénétrer dans les cellules sans
endommager le protoplasma et provoque la transformation des tanins
dissouts dans le suc cellulaire en corps bien déterminés, inattaquables, d'une
couleur brune de ton variable. Il s'agit probablement des produits d'oxyda-
tion voisins des phlobaphènes ou peut-être vraiment de phlobaphènes ; l'iode
contribue probablement à leur formation en libérant l'oxygène de l'eau ; la
continuation de l'oxydation, qui est arrêtée dans la cellule vivante, serait
ainsi possible avec l'aide de ferments oxydants. — En utilisant cette
méthode pour un grand nombre de plantes de diverses familles, S. a trouvé :
a) dans une plante où il peut se former à la fois de l'amidon et du tanin,
ces deux substances ne sont en général pas accumulées dans la même
cellule ; b) dans les tissus où l'on trouve des cellules à amidon et des cellules
à tanin, la formation et la décomposition des deux substances marche à peu
près parallèlement; c) dans des tissus homogènes dans le cours du dévelop-
pement, une des substances disparaît pour faire place à l'autre. On doit
repousser l'opinion que tous les tanins sont des substances sans importance
ou des excrétions ayant tout au plus une importance protectrice. — A.
Maillefer. '
Ç) Production d'énergie.
Janse (J. M.). — La fourniture d'énergie par le protoplasma pour la
croissance de la cellule. — La croissance de la cellule, c'est-à-dire son ac-
croissement de volume, est due au fait que le suc cellulaire attire l'eau qui
se trouve dans le voisinage et cela avec une telle force que cela amène une
distension delà membrane cellulaire. Cette distension ne peut naturellement
se faire qu'avec une dépense d'énergie, qui doit, en définitive, être fournie
par le protoplasma vivant. Toutes les réactions chimiques se passant dans
le protoplasma vivant et par lesquelles de l'énergie est mise en liberté peu-
vent donc servir de source d'énergie, mais c'est probablement la respiration
qui joue ici le plus grand rôle. Au point de vue purement mécanique, la
croissance est donc complètement expliquée ; mais on ne sait ni quand ni
où la fourniture d'énergie par le protoplasma intervient. J. discute la ques-
tion et arrive aux conclusions suivantes : l'amidon est non seulement une
substance nutritive, mais il joue un rôle comme moyen de conserver l'é-
nergie provenant de la respiration ; le protoplasma peut en tout temps dis-
poser de cette énergie en transformant cet amidon en glucose. D'après cette
conception, le protoplasma accumulerait de temps en temps une partie de
l'énergie rendue libre par la respiration en formant de l'amidon pour l'uti-
liser plus tard par la retransformation de l'amidon en glucose, et cela par
la régularisation de l'action des ferments, en proportion exacte des besoins
de la cellule. — A. Maillefer.
Szymanski (J. S.). — Le principe du plus court chemin dans la théorie
de l'action. — L'observation des mouvements des animaux, par exemple
dans l'acte de nettoyer leurs antennes avec leurs pattes ou avec leur appen-
dices buccaux, montre qu'il se conforment instinctivement à la règle du plus
court chemin, on pourrait dire du travail minimum; c'est cette règle qu'il
faut suivre aussi dans l'éducation humaine, en tenant compte des différences
inhérentes à la nature des choses et à l'âge du sujet. — Y. Delaue.
l'année biologique, XXII. 1917. 12
178 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Ne-wmann (U. U.). — Un cas d'action synchrone chez les Phalangides.
- Observations faites en 1909, sur une colonie considérable de Liobunum
au repos sous le plafond d'une grotte. 11 y en avait bien entre 1 et 2 mille,
pressés les uns contre les autres, tous suspendus au plafond, immobiles.
Dès que l'auteur approcha, à 1 m. 75 de distance environ, une curieuse danse
rythmique commença. Sans lâcher prise, chaque insecte souleva le corps vers
le plafond et le laissa retomber trois fois par seconde en moyenne, et tous fai-
saient de même à l'unisson. Cela dura une minute environ et parut cesser
par fatigue. Avec un bâton, l'auteur secoua quelques-uns des individus les
plus proches. Ils recommencèrent la danse qui se propagea aux voisins, puis
à toute la colonie, et s'arrêta en moins d'une demi minute. Nouvelle
agacerie avec le bâton ; quelques trémoussements légers de toute la colonie.
Après quoi les individus se mirent à se promener et on ne put plus provoquer
leur activité rythmique. Le rythme s'explique peut-être par le fait que les
pattes des individus se touchaient, étaient entrelacées de voisin à voisin. Le
rythme ne fut parfaitement synchrone qu'après quelques secondes; il ne
l'était pas au début. Chez les lampyres les éclats synchrones s'établiraient-ils
de même, un premier éclat isolé servant à provoquer les autres chez les
voisins, d'où peu à peu un synchronisme évident, limité à un buisson ou une
partie d'un arbre? — H. de Varigny.
Allard (H. A.). — Synchronisme et rythme synchronique dans le com-
portement de certains êtres. — On observe fréquemment des cas de synchro-
nisme dans le mouvement des êtres vivant en troupes : des grenouilles
dans un marais poussent en chœur des croassements à la suite d'un simple
individu ; puis le silence se fait, auquel succède de nouveau des croasse-
ments simultanés. Des Pucerons inquiétés par un Hyménoptère entomo-
phage relèvent tous ensemble leur abdomen et leurs pattes postérieures à
l'approche du danger; on a noté des éclairages simultanés dans une colonie
de Lampyres, à des intervalles réguliers. Des Orthoptères surtout, \'Œca7i-
thus niveus, Cyrtoxipha columbiana émettent leur musique stridente à l'unis-
son, d'une façon parfaitement rythmée, pendant de longues périodes de
temps'; il n'y a pas évidence d'imitation intentionnelle et consciente, mais
bien plutôt de réactions automatiques et instinctives à certains stimuli. Il
semble qu'il y ait une tendance marquée pour les individus d'une colonie
donnée d'adopter le battement rythmique de leur colonie particulière, si
bien qu'il n'est pas rare qu'une colonie voisine établisse un rythme anti-
phonal. — L. Cuénot.
= Production de lumière.
Gates (Frank E.). — Le synchronisme dans les éclairs lumineux des
Photuris. — G. a observé deux Photuris. Leurs éclats alternaient. Mais l'un
allait un peu plus vite que l'autre et tqutes les 2 1/2 ou 3 minutes, les éclairs
étaient simultanés. Avec une lampe électrique de poche qu'il faisait marcher
et s'arrêter selon un rythme voulu, G. n'a pas pu amener les insectes à
adopter le même rythme : ils y sont restés insensibles, continuant leur
train. Pourtant l'éclair électrique à petite distance (^25 cent.) arrête la pro-
duction de lumière par l'insecte. A d'autres reprises, G. a pu observer de
nombreux insectes lumineux dans des arbres et buissons ; jamais il n'a ob-
servé de synchronisme absolu : il y a toujours des insectes émettant de la
lumière aux moments où les autres n'en émettent pas. Le synchronisme, s'il
existe, doit être un accident très rare. — H. de Varigny.
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 179
c)Harvey (Newton E.).— Quelle liuhstance est lu source de la lumir.rc chez
Photinus ? — D'après l'auteur, deux substances .spéciales sont nécessaires :
l'une qui n'est pas détruite par la chaleur et qui dialyse l'ortement : la pho-
topliéline, et une autre substance, détruite par la chaleur et ne dialysant
pas : la photogénine. Cette dernière ne serait pas un enzyme. Laquelle des
deux est la source de la lumière ';' On y répond par une exi)érience simple.
Photinus émet une lumière orange, Photuris une lumière vert-jaune. Les
spectres des deux substances sont différents. On peut isoler les deux photo-
génines et faire agir sur chacune les deux photophélines. Si la photophéline
(luciférine)est la source de la lumière, comme le croit R. Dubois, la lumière
produite par la photophéline du Photinus influencée par la photogénine de
Photuris devrait être orangée. Or, elle est vert-jaune. Et inversement la pho-
togénine du Photinus avec photophéline de Photuris est orangée. Dans le
croisement, la lumière a la couleur caractérisant l'animal fournissant la
photogénine. C'est donc la photogénine qui constitue la sub.stance oxydable,
source de la lumière. Comment agit la photophéline? L'auteur a étudié la
question en expérimentant sur un ostra-^-ode, Cypridina Hilgendorfii. La
photogénine et la photophéline de cet animal sont sécrétées ensemble dans
l'eau. Avec le temps. la photophéline disparait et il reste la photogénine en
solution non lumineuse. Qu'on ajoute de la photophéline, ou certaines sub-
stances, ou des dissolvants de corps gras, et la lumière apparaît bien que
plusieurs de ces substances ne soient pas oxydables; mais toutes sont des
agents cytolytiques qui dissolvent les cellules et aussi la photogénine qui est
un colloïde. Les parcelles de colloïde se multiplient, d'où surface plus étendue,
et la lumière se ferait par auto-oxydation accompagnant la dispersion des
parcelles colloïdales. Les pholophélines des différents animaux sont spéci-
fiques : aussi les diverses photogénines agissent-elles inégalement sur elles.
La photophéline de Photirus qui donne de la lumière avec la photogénine de
Pyrophore n'en donne pas avec celle de Cypridina. Et une photophéline
de Cypridina non lumineuse agit sur la photogénine de Cypridina lumi-
neuse mais non sur celle de Photinus. La photophéline doit être rapproché
des substances cytolytiques du sérum du sang, avec cette réserve que c'est
la photophéline de la même espèce qui possède le plus de pouvoir de pro-
duire de la lumière, alors que c'est le sang des espèces étrangères qui a le
pouvoir cytolytique le plus étendu. — H. de Varigny.
Laurent (Ph.). — La production synchrone supposée d'éclats lumineux
chez les Lampyres. — L. a vu, ou plutôt cru voir, le fait il y a quelque
vingt ans. Il ne pouvait en croire ses yeux car « il est certainement con-
traire à toutes les lois naturelles qu'une pareille chose se présente chez les
insectes ». [Pourquoi est-ce certain ?] Mais bien vite il eut le mot de l'énigme.
Le phénomène n'était qu'apparent, occasionné par des frémissements et mou-
vement des paupières. Les insectes n'y étaient pour rien. Et « plusieurs fois
depuis vingt ans j'ai prouvé que ma solution était correcte » dit l'auteur.
[C'est bien possible. A propos de ce fait et des faits similaires consulter J.Pe-
TERSON : Some slriking illusion of movemenl of a single light on mountains,
dans American Journal of Psycholoyy, octobre 1917, p. 476, étude curieuse
sur les illusions de mouvement pouvant se produire par suite de phénomènes
oculaires divers.] — H. de Varigny.
a) Burge (W. E.). — Le contenu comparé en catalase des insectes lumineux
et non lumineux. — Si la production de lumière par les organismes photo-
gènes est due à un processus d'oxydation, l'oxydation semble devoir être
180 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
plus intense chez les insectes lumineux. On sait que la teneur en catalase
des divers muscles des animaux est proportionnelle au degré d'oxydation
dans ces muscles, et que la catalase augmente ou diminue sous les condi-
tions augmentant ou diminuant Toxydation. Si l'oxydation est plus intense
chez les insectes lumineux à poids égal, ceux-ci doivent contenir plus de
catalase. Est-ce exact, pour le Phoiinus,psLT exemple, comparé aux insectes
non lumineux ? L'auteur pèse l'insecte, le pulvérise avec du sable dans un
mortier, ajoute 50 ce. de peroxyde d'hydrogène, recueille l'oxygène libéré
pendant 10 minutes.
Le volume est pris pour mesure de la teneur de l'insecte au catalase. D'a-
près le poids de l'insecte, on calcule la proportion de catalase par 30 milli-
grammes de substance (chiffre choisi parce que 3 Photinus pèsent à peu
près 30 mg). Le résultat de l'expérience est que pour Photinus il y a
libération de 118 ce. d'oxygène par 30 mg. d'insectes. Pour un phalène
il y a 8 c. c. Pour d'autres insectes (abeilles, bourdons, papillons), jamais
plus de 25 ce. L'auteur conclut que la teneur en catalase chez l'insecte
photogène à oxydation probablement plus intense est plus considérable que
chez l'insecte non lumineux à oxydation moins intense. — H. de Varigny.
a-b) Harwey (E. Ne-wton). — Études sur la bioluminescence. IV. La pro-
duction de lumière.^ au point de vue chimique, chez un Crustacé Ostracode
du Japon, « Çypridina Hilgendorfii » Millier. — Résultats d'une étude expé-
rimentale étendue, à lire dans le texte. Contrairement à la théorie de
Dubois, l'auteur soutient que la luciférase est la source de la lumière et n'est
pas un enzyme produisant la lumière par oxydation de la luciférine. Il pro-
pose les nouveaux noms de photogénine pour la première et de photophé-
line pour la seconde. [Cette interprétation a été combattue par Dubois
(voir ci-dessous.] — H. Cardot.
a) Dubois (Raphaël). — A propos des recherches récentes de M. Newton
Harvey sur la biophotogénèse. — L'auteur proteste contre une interpréta-
tion de sa théorie de la luminescence biologique par Newton Harvey le-
quel propose de substituer aux termes luciférine et luciférase ceux de pho-
tophénine et photophéline et admet que la première suffit à engendrer la
lumière par oxydation, la seconde constituant un agent adjuvant. En assi-
milant sa photégénine à la luciférase il renverse complètement les termes
de la question, donnant à la luciférase, agent oxydant, le rôle formateur de
lumière par oxydation, qui appartient en réalité à la luciférine. — Y. Delage.
b) Dubois (Raphaël). — A propos des recherches récentes de M. Newton
Harwey. — D. explique, comme on sait, la biophotogénèse par l'action d'une
zymase oxydant la luciférase, sur une substance albuminoïde oxydable, la
luciférine. Newton Harvev (1916) complète cette interprétation en se fon-
dant sur l'expérience suivante : on laisse s'éteindre progressivement le
liquide lumineux et Ton constate que l'addition d'un fragment de perman-
ganate ne le rallume pas; il fait bouillir des organismes lumineux ou non
lumineux et obtient un liquide non lumineux qui ne s'allume pas davan-
tage par le permanganate : en mélangeant les deux liqueurs, il obtient de
la lumière. C'est en se fondant sur cette expérience qu'il substitue à l'in-
terpellation de D. une théorie d'après laquelle la luciférase qu'il appelle
photogénine, auto-oxydable, est seule responsable de la lumière. D., pour
expliquer cette expérience par sa théorie, imagine qu'il exi.ste à côté de
la luciférase un autre forment, la coluciférase, qui, par son action sur une
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 181
substance thermostabile, la préluciférine, détermine la formation d'une
nouvelle quantité de luciférine, laquelle s'illumine au contact delà luciférase
qui, dans le premier liquide, est restée en excès après l'extinction progressive.
[L'explication est ingénieuse, mais la théorie perd quelque chose de sa
belle simplicité d'antan.] — Y. Delage.
a-b) Harwey (Ethel Brown). — Etude physiologique sur Noctiluque, par-
ticulièrement en ce qui concerne la production de lumière, les anesthésiques et
le poids spécifique. — Dans l'eau de mer, les noctiluques montent à la sur-
face sans mouvements actifs, par le simple effet de leur moindre densité
due à une moindre teneur en sels. Cependant elles peuvent dans certaines
conditions atmosphériques, plonger. Si on les place dans un mélange de 4
parties d'eau de mer et 6 d'eau douce, elles tombent au fond, mais peu après
remontent à la surface sans mouvements actifs ; il faut donc qu'elles aient
pu diminuer leur densité en absorbant de l'eau dans un milieu moins riche
en sels qu'elles-mêmes, ce qui est contraire aux lois de l'osmose [a]. [L'au-
teur laisse le paradoxe sans réponse.] — Les noctiluques manifestent leur
luminosité en répondant par un éclair à toute excitation, mais eu mourant
elles manifestent une luminosité continue. La luminosité provient de gra-
nules du protoplasme. La production de lumière semble assimilable aux
contractions musculaires, cependant aucune substance ne s'est montrée ca-
pable de déterminer des éclairs rythmiques comparables aux contractions
rythmiques des muscles dans NaCl ; après un simple éclair, elles manifes-
tent une lumière ininterrompue : il en est ainsi pour le froid (5 à 0" C), le
chaud (43 à 49" C), les acides, les alcalis, l'eau douce et les courants con-
stants ou interrompus ; tous les anesthésiques agissent de même. L'oxygène
est nécessaire à la production de la lumière. Il n'est pas vrai que les exci-
tants agissent en rendant perméable à l'oxygène leur membrane, imperméa-
ble ordinairement à ce gaz, car, après la privation d'oxygène le retour de
ce gaz provoque immédiatement la lumière. Contrairement à ce qui a lieu
pour les phénomènes d'oxydation dans les autres cellules, KCN, même en
concentration assez forte, est sans effet sur la production de lumière. L'ac-
tion des anesthésiques s'exerce directement sur le mécanisme protoplas-
mique de production de la lumière, non par l'intermédiaire d'une diminution
de perméabilité de la membrane : en effet, si l'on brise par secouage avec
du sable des noctiluques normales et anesthésiées et qu'on mette leurs
débris en présence d'oxygène, les premières donnent des éclairs brillants
et les autres seulement une faible luminosité. Les anesthésiques attaquent
le mécanisme de l'assimilation de l'oxygène. — Y. Delage.
= Production d'électricité.
b) Baglioni (S.). — Sur la nature des processus physiologiques des organes
électriques. — Sous le rapport de la constitution chimique, l'organe élec-
trique se rapproche du sérum sanguin et s'éloigne du muscle, dont il dif-
fère par une moindre quantité de protéine (l'azote soluble, l'urée, étant en
quantité à peu près égale, ainsi que le glycogène), et par la substitution du
sodium au potas'sium. En ce qui concerne la décharge, elle va de la face
ventrale nerveuse à la face dorsale de chaque élément, et il n'y a pas,
comme dans le muscle, de courant de retour. La durée de la décharge est
considérablement plus brève que celle de la secousse musculaire de n'im-
porte quel vertébré (20 millièmes de seconde). 11 est incontestable que les
organes électriques sont des muscles ayant subi un changement de fonction,
18? L'ANNEE BIOLOGIQUE.
car l'embryogénie montre à leur origine une ébauche musculaire ; mais le
changement de fonction et le changement de structure sont si considérables
qu'il ne reste presque plus rien de l'analogie avec les muscles. — Y. Delage.
Shaffer (E. L.). — Sur les organes électriques de Gymnotus carapus. —
Ces organes vont du bout de la queue, en avant, suivant toute la longueur
de la nageoire ventrale. Ils sont deux, en forme de fuseau. A leur niveau le
corps semble transparent. Les fuseaux sont subdivisés par des couches de
tissu conjonctif en 5 groupes où les électrophores sont disposés per-
pendiculairement aux cloisons. Le tout ressemble fort à du muscle dégénéré.
Et le courant semble devoir être très faible. 11 y a plusieurs espèces à appa-
reil électrique très faible. Sont-ce des espèces en voie d'acquisition de
l'appareil, ou bien qui le perdent graduellement? — H. de Varigny.
= Produclion'jie\chaleur .
a-b) Montuori et Pallitzer. — Sur le mécanisme de l'adaptation des
homothermes aux températures élevées. Sur Vadaptation aux basses tempéra-
tures et sur la mort par refroidissement. — Des observations précises ont
depuis longtemps montré l'insuffisance de l'opinion courante d'après laquelle
la régulation-de la température aurait pour facteur les variations du rayon-
nement cutané, la polypnée et l'évaporation de la sueur. Elles ont montré
aussi qu'en dehors de toute intervention de'ces facteurs il y avait une accou-
tumance aux températures élevées, par suite de laquelle un animal supporte
mieux des températures presque incompatibles avec la vie lorsqu'il est
échauffé très graduellement ou porté antérieurement à une température
intermédiaire. Ces faits ont suggéré l'idée que l'adaptation dans ces cas est
liée à la formation dans le sang d'une substance anti-thermique. Confirmant
les faits énoncés antérieurement, les auteurs apportent la démonstration de
l'existence de ces substances : le sang défibriné d'animaux portés à des tem-
pératures élevées, injecté dans les veines ou le péritoine d'un individu
normal, le rend immédiatement apte à supporter ces températures élevées
contre lesquelles il se défend par une élévation plus lente et moindre de sa
température. Ces substances thermo-inhibitrices ne sont pas nettement
connues ; mais on peut se faire une idée de leur nature d'après les remarques
suivantes : chez les animaux injectés, la quantité de CO^ produite n'est pas
diminuée, il en est donc de même des combustions organiques; la diminu-
tion de température ne peut donc s'expliquer que par la formation synthé-
tique de substances endothermiques, par exemple de glucogène dans les
muscles aux dépens du glucose du sang; cet accroissement de glycogène
dans les muscles a été constaté chez les animaux injectés. A l'appui de cette
théorie vient le fait de l'élévation du point cryoscopique du sang, indiquant
une diminution du nombre des molécules et par conséquent l'union d'un
certain nombre de molécules en composé plus complexe. L'accoutumance
s'explique naturellement par la formation dans le sang des substances
thermo-inhibitrices. Cette formation est très rapide, moins d'une minute,
mais sa persistance n'est pas très longue. A noter, comme contrôle, que l'in-
jection de sang normal n'a nullement les effets de l'injection de sang
d'animal surchauffe.
Des phénomènes analogues, mais inverses, se présentent en ce qui con-
cerne le froid. On savait qu'il existe certains moyens physiologiques de lutter
contre le froid : savoir la constriction vaso-motrice qui, en rendant la peau
exsangue, diminue le rayonnement cutané et les contractions musculaires.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 183
principalement des fibres lisses, qui déterminent une élévation de tempéra-
ture. Mais ici aussi interviennent des substances spécifiques thermo-excita-
trices. Ces substances se forment spontanément dans le sang des animaux
soumis à un refroidissement progressif et pas trop accentué. Ces animaux
deviennent ainsi de plus en plus aptes à lutter contre le froid. Leur sang
défibriné et filtré, injecté dans les veines ou la cavité péritonéale d'animaux
neufs (cobaye) place ceux-ci dans la même condition que s'ils avaient acquis
personnellement l'accoutumance au froid : toutes choses égales d'ailleurs,
leur température centrale reste plus élevée que celle des témoins soumis
comme eux au refroidissement. Mais une différence importante et inattendue
apparaît entre les effets du refroidissement et ceux de réchauffement. Chez
les animaux refroidis brusquement et de façon intense jusqu'à disparition
des réflexes, le sang injecté à des animaux neufs diminue chez eux la capa-
cité de résistance au froid. Les animaux ainsi injectés et refroidis subissent
un abaissement de température plus grand que les témoins. Ainsi, le refroi-
dissement brusque détermine dans le sang la production de substances
thermo-inliibitrices et non thermo-excitatrices. Ce paradoxe s'explique de la
façon suivante : l'intégrité du système nerveux est nécessaire à la formation
des substances thermo-excitatrices, lesquelles ne se forment plus chez les
chiens dont la moelle est détruite ou cocaïnisée. Dans le refroidissement
brusque le système nerveux est atteint et les substances thermo-excitatrices
ne se forment plus. Quand un animal est soumis à un refroidissement pro-
gressif de plus en plus accentué, il commence par lutter contre le froid par
la production de substances thermo-excitatrices; mais quandle froid augmen-
tant, cette production de substances devient insuffisante, les fonctions du
système nerveux sont altérées et, au lieu de substances thermo-excitatrices,
se forment des substances thermo-inhibitrices, par suite desquelles la tempé-
rature s'abaisse brusquement et détermine la mort. C'est ainsi que se pro-
duit la mort naturelle par le froid. Le point critique est le moment de l'appa-
'rition de la somnolence indiquant la défaillance du système nerveux. —
Y. Delage.
b) Przibram (Hans). — Le milieu ambiant du plasma germinatif. VI. In-
fluence de la température extérieure sur la température du corps chez le rat.
{Mus decumanus et Mus ratins). — A l'aide d'installations perfectionnées de
son laboratoire P. a répété les expériences de Conudon (1912) sur la varia-
tion de la chaleur animale chez les mammifères sous l'influence de tempé-
ratures extérieures variées. Il s'est trouvé que chaque augmentation de la
température extérieure de 5 degrés centigrades entraînait chez les rats
adultes une augmentation de la chaleur du corps de 3/4 de degré. Les
femelles avaient, en général, une température plus élevée encore que les
mâles correspondants. L'humidité de l'air, ayant pu être maintenue constante
dans la grande majorité des expériences, n'était pour rien dans ces varia-
tions. Les variations moins fortes constatées antérieurement dans la plupart
des expériences analogues étaient dues au fait que les températures em-
ployées ne pouvaient être maintenues constantes pendant un temps suffi-
samment long. — J. Strohl.
= Mouvements.
Krogh (A.) et Lindhard (J.). — Comparaison entre le travail musculaire
volontaire et le travail provoqué électriquement chez l'homme. — La compa-
raison est faite entre le travail à l'ergomètre et celui qui est effectué avec
184 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
l'appareil d'excitation de Bergonié. Dans les deux cas, le pouls et le taux de
la circulation varient comme des fonctions linéaires du métabolisme,
mesuré par la consommation d'oxygène. La ventilation pulmonaire est géné-
ralement, dans le travail électriquement provoqué, supérieure à la ventila-
tion dans le cas d'un travail volontaire correspondant à une même consom-
mation d'oxygène. Au début d'un travail volontaire, l'accélération du pouls
est immédiate, ainsi que l'augmentation de la ventilation ; pour un travail
électriquement provoqué, ces phénomènes débutent, au contraire, après un
temps perdu ; on peut donc penser qu'il y a une action directe des centres
nerveux sur les appareils circulatoire et respiratoire dans le premier cas, et
une action réflexe dans le second. — H. Cardot.
Bourguignon (Georges) et Lucas (Jean). — Classification fonctionnelle
et radiculaire des muscles par le rapport des quantités d'électricité donnant
le seuil avec les deux ondes isolées du courant induit. — Les auteurs mesurent
la chronaxie des muscles du membre supérieur et constatent que, dans
chaque segment, la chronaxie des fléchisseurs est deux fois plus rapide que
celle des extenseurs et que, dans deux segments différents, la chronaxie varie
suivant l'ordre des racines nerveuses correspondantes. Ils constatent que la
chronaxie est la même dans les muscles extenseurs et fléchisseurs collabo-
rant à un même mouvement de flexion, suivant la constatation de Duchenne
DE Boulogne, les fléchisseurs pour l'opérer, les extenseurs pour immobiliser
le segment fournissant un point d'appui. Ainsi l'identité de chronaxie est
nécessaire aux muscles agissant synergiquement. La vitesse d'excitabilité
classe toujours les muscles de la même manière, que la chronaxie quel que
soit le procédé employé : cette classification est une classification fonc-
tionnelle qui se superpose à la classification radiculaire. — Y. Delage,
Forbes (A.) et Rappleye ("W. C). — Effet des changements de tempé-
rature sur le rythme de l'électromyogramme chez l'homme. — La méthode
consiste à immerger dans l'eau la main et l'avant-bras et à enregistrer
l'électromyogramme du premier interosseux dorsal ou des fléchisseurs de
l'avant-bras pendant la contraction volontaire. Le refroidi.ssement des
muscles diminue la fréquence des courants rythmiques, le réchauffement
l'augmente. La température du reste du corps restant constante, ces
résultats démontrent que le rythme normal de la réponse musculaire n'est
pas le rythme des influx nerveux moteurs, mais qu'il dépend, comme le
soutient Buchanan, de l'état du muscle. Une étude attentive des variations
possibles du rythme musculaire, faite en tenant compte d'autres facteurs
connus relatifs à la période réfractai re du nerf, amène à conclure que la
fréquence des influx nerveux moteurs dans la contraction volontaire est
plus élevée que celle des réponses musculaires rythmiques et atteint de
300 à 5.000 par seconde. Les auteurs confirment le fait observé par Piper,
c'est-à-dire que le rythme des courants d'action dans le muscle est indé-
pendant de la force de la contraction. A la suite d'un abaissement de tem-
pérature, on observe, outre la diminution de fréquence, une augmentation
de l'amplitude des vibrations du galvanomètre, dénotant une augmentation
de force des courants d'action ; ce fait peut être expliqué par un refroidis-
sement de la portion distale des fibres nerveuses, en tenant compte des
diverses considérations relatives aux périodes réfractaires du nerf et du
muscle. — H. Cardot.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE, - 185
Robin (Albert). — Analyses comparées du cœur et des muscles chez les
individus saitis et chez les phtisiques, avec applications thérapeutiques. —
A l'occasion de recherches médicales étrangères à notre programme, l'au-
teur fait cette constatation intéressante que la minéralisation des muscles
varie dans le même sens que leur activité fonctionnelle et que le cœur,
muscle le plus actif du corps, est aussi le plus minéralisé. — Y. Delage.
Naumann (Ernst). — Recherches sur Vapparition de la rigidité cadavéri-
que. — A côté des renseignements sur l'apparition de la rigidité cadavérique
dans les divers muscles après la mort de l'animal, ce mémoire renferme
une série de courbes relatives à l'inhibition des muscles de la vie de re-
lation et du cœur en solution isotonique. — H. Cardot.
Anderson (R. J.) et Lusk (Graham). — Rapport entre le régime et la
production d'énergie au cours du travail mécanique chez le chien. — Les
conclusions sont les suivantes : Les protéines servent avant tout à la répa-
ration des tissus, et ne servent pas à la production de travail. Prises en
excès, elles augmentent considérablement la quantité de chaleur que l'or-
ganisme produisant du travail doit éliminer. Par le jeune on peut réduire
la quantité d'aliments requise pour un travail donné et celle requise pour
un animal ne fournissant pas de travail. La quantité d'aliments correspon-
dant à un travail donné est indépendante de la condition alimentaire de
l'organisme. Les hydrates de carbone sont utllisés'sans perte. — Y. Delage.
b) Burge (W. E.). — Comparaison au point de vue de la teneur en catalase
entre les pectoraux du ramier et ceux du poulet. — On admet que l'énergie
' du travail musculaire est dérivée de l'oxydation des aliments, bien que les
physiologistes ne soient guère d'accord sur le moyen par lequel le corps
effectue cette oxydation à une température aussi basse que 39^ C. Le but
de l'étude est de rechercher si la catalase, un enzyme qui libère l'oxygène
du peroxyde d'hydrogène ou d'un peroxyde organique comparable, est plus
abondante dans les pectoraux des ramiers habitués à voler que dans ceux
des poulets, qui ne volent pas. Et encore si l'on peut diminuer la teneur
en catalase chez le pigeon en diminuant le travail de ces muscles, et aug-
menter celle-ci chez le poulet, en obligeant les pectoraux de ce dernier
à travailler davantage. Première expérience. On lave à fond des ramiers
et poulets jusqu'à expulsion de tout le sang (par la solution salée) : on retire
les pectoraux et on les hache. On ajoute un gramme de ce muscle haché
à 50 ce. de peroxyde d'hydrogène à 22'' C. et on mesure l'oxygène libéré
pendant 10 minutes. On réduit à pression atmosphérique donnée et le
volume de gaz est considéré comme mesurant la quantité de catalase con-
tenue dans le gramme de muscle. Or, le muscle de pigeon donne 98 ce.
d'oxygène ; celui du poulet 8 ce. seulement. Donc, pectoraux de ramier
beaucoup plus riches en catalase. Seconde expérience. Pendant 3 semaines
on tient des ramiers en cage où ils ne peuvent voler, et pendant 15 jours
on fait courir et voleter des poulets, une fois par jour, presque jusqu'à
épuisement. Et on refait la première expérience. Résultat : la teneur en
catalase chez le pigeon diminue de 40 %, celle du poulet augmente (pecto-
raux) presque de 25 %. Le fait qu'une augmentation ou diminution dans
la quantité de travail, et par conséquent dans l'oxydation, dans un muscle
s'accompagne d'une augmentation ou diminution correspondante dans la
teneur en catalase semble indiquer que cette dernière peut jouer un rôle dans
les processus d'oxydation de l'organisme. — H. de Varigny.
186 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Jordan (H.). — Sur les muscles et les propriétés musculaires des animaux
possédant un vrai sac musculeux. — Les animaux mous tels que les Holo-
thuries, les Gastéropodes nus, etc., ont pour condition essentielle de leur
motilité la présence d'une peau musculeuse dont la tonicité équilibre la
pression des liquides extérieurs et donne à l'ensemble une rigidité suf-
fisante pour que des mouvements de reptation puissent s'accomplir. S'il
n'en était pas ainsi, les contractions musculaires ne produiraient que des
déformations du corps et non des mouvements d'ensemble; à de tels ani-
maux des muscles locomoteurs tels que ceux des animaux solides, crustacés,
vertébrés, ne seraient d'aucune utilité; seule la reptation par la musculature
générale, leur est possible. — Y. Delage.
"Wintrebert (P.). — L'automatisme des premiers mouvements du corps
chez les Sélaciens [Scyllium canicnla Cuv.). — Les mouvements des larves
de Sélaciens encore contenus dans l'œuf se présentent sous deux aspects
successifs. Le premier est un balancement monotone de la partie céphalique,
le second consiste en ondulations serpentiformes se propageant de la tête
à la queue et de plus en plus variées et irrégulières, en quelque sorte
personnelles, à mesure que la larve avance en âge. Les premières sont
automatiques, c'est-à-dire ont leur origine dans les muscles mêmes, sans
intervention du système nerveux central. Si, en effet, ce dernier est excité
sur une grande longueur à travers une fenêtre pratiquée dans la paroi
de l'œuf, ils persistent sans modifications. Bien plus, lorsque la phase
des mouvements nerveux est arrivée, la même opération, en même temps
qu'elle supprime les mouvements serpentiformes d'origine nerveuse, ré-
tablit pour un temps les mouvements automatiques du début. — Y. Delage.
e) Baglioni (S,). — Les fonctions de la vessie natatoire des poissons, sa
signification comme organe de sens hydrostatique. [XIX, 1'^, 6 p et c]. —
L'auteur a entrepris des expériences à l'effet de vérifier laquelle est pré-
férable des trois théories principales de la vessie natatoire : l'acoustique,
la respiratoire et l'hydrostatique. Cette dernière, due à Moreau, donne pour
rôle à la vessie de limiter les excursions du poisson en profondeur. Le
poisson est en effet doué d'une densité spéciale en rapport avec son volume
et par conséquent avec la quantité d'air que contient sa vessie. S'il monte,
sa vessie se dilate et il montera de plus en plus ; s'il plonge, sa vessie se
comprime et il descendra de plus en plus ; dans l'un et l'autre cas, des
efforts musculaires violents lui seront nécessaires pour regagner le niveau
auquel il est adapté. Il a donc tout intérêt à être maintenu par des mouve-
ments réflexes au niveau convenable. D'après l'auteur, les variations de
volume de la vessie détermineraient des excitations du labyrinthe qui
engendreraient les mouvements natatoires nécessaires pour ramener le
})oisson au niveau convenable. [A l'appui de cette conclusion, la plus im-
portante du mémoire, l'auteur n'apporte aucune observation personnelle.]
L'auteur confirme la validité de la théorie de Moreau par quelques expé-
riences. Si, par des variations de la pression extérieure, sans déplacement
du poisson, il augmente ou diminue la pression que supporte celui-ci, il le
voit monter quand la pression augmente, s'enfoncer quand elle diminue.
Même résultat s'il augmente ou diminue la densité du poisson par l'addi-
tion de lest en plomb ou de flotteurs en liège. Cependant ce n'est là pour
le poisson qu'un procédé d'urgence pour corriger les variations brusques
de niveau auxquelles il peut être entraîné. Si par une cause quelconque
il est entraîné de façon permanente à un niveau différent, il se met en
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 187
équilibre avec le nouveau niveau, par sécrétion ou résorption d'une partie
de l'oxygène contenu dans sa vessie natatoire. Le réflexe excitatoire de
cette sécrétion ou de cette résorption pourrait être en rapport avec les
terminaisons nerveuses découvertes par Deinecka dans les parois de la
vessie. L'auteur a montré expérimentalement que le gaz extrait de la vessie
avec une seringue de Pravaz était automatiquement remplacé par une
sécrétion nouveHe et que de l'oxygène injecté était résorbé; mais le retour
à l'état d'équilibre demande au moins 24 heures. Enfin, l'auteur confirme
par des observations nouvelles la règle d'après laquelle seuls les téléostéens
nectoniques sont pourvus d'une vessie dont sont dépourvus les benthoniques
qui, reposant sur le fond, n'en ont pas besoin. La présence ou l'ab.sence de
vessie est, sauf rares exceptions {Onhagoriscus mola), en rapport uniquement
avec la station œcologique sans aucun rapport avec les affinités zoologiques.
Même chez beaucoup de larves pélagiques de forme benthonique existe une
vessie natatoire qui disparaît quand l'animal prend sa station au fond;
tel est le cas en outre des Pleuronectes, de V Uranoscopus et du CrisHceps
d'après les observations personnelles de l'auteur. — Y. Delage.
Boutan (L.). — Sur le rôle des nageoires dans les Poissoiis téléostéens
à vessie natatoire. — La physiologie des poissons munis d'une vessie nata-
toire comporte un paradoxe. Le centre de gravité du corps est situé le plus
souvent au-dessus du centre de poussée et en avant du milieu, en sorte que
un modèle inerte de même forme et de même densité devrait s'incliner la
tête en bas et se retourner le ventre en l'air. C'est ce qui arrive aux Poissons
sidérés par des anesthétiques ou par un choc électrique. Cependant les
Poissons peuvent se maintenir dans un équilibre naturel sans paraître faire
aucun mouvement. Même le poisson rouge photographié ne montre aucune
trace de ce flou des nageoires qui devrait se montrer sur l'épreuve si ces
appendices faisaient un mouvement quelconque. Des mulets et des labres
auxquels on a sectionnés toutes les nageoires paires et impaires, y compris
la caudale, se maintiennent dans leur équilibre normal et peuvent nager par
des ondulations de la queue. Les seuls mouvements qui persistent pendant
l'immobilité du corps étant ceux des ouïes, on peut attribuer à ces dernières
le maintien de l'équilibre. — Y. Delage.
b) Parker (G. H.). — Locomotion pédieuse du lièvre de mer AplysiaCali-
fornica. — L'animal progresse par vagues successives soulevant son pied,
commençant à l'avant et progressant vers l'arrière, à des distances telles
qu'une nouvelle ne se forme en avant qu'au moment où la précédente se
forme à l'arrière. Elle se produit environ toutes les 6 secondes, détermi-
nant une progression d'environ 6 cent. — Y. Delage.
• a) Olmsted (J. M. D.). — Notes sur la locom,(dion de certains mollusques
des Bermudes. — Le Chiton tuberculatus marche par vagues rétrogrades de
sa sole pédieuse. Au moyen d'un manomètre capillaire, il a été constaté que
chaque vague détermine une succion à l'endroit où elle passe. Quand l'a-
nimal marche à reculons, le sens des ondulations n'est pas changé, mais
chaque fibre musculaire prend pour point fixe son extrémité postérieure au
lieu de l'inférieure. — Y. Delage.
Redfield (Elyzabeth). — Les contractions rythmiques du manteau chez
les Lamellibranches. — Chez Unio, ces mouvements consistent en une saillie
lente du manteau entre les valves, suivie d'une brusque réaction. L'auteur
/
188 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
a observé et constaté leur utilité pour la circulation de l'eau respiratoire et
pour l'évacuation des produits usés. — Y. Delage.
c) Parker (G. H.). —Lepotwoir de succion chez Vanémonede mer Cribrina.
— Les tentacules possèdent un pouvoir adhésif déterminé non seulement
par les nématocytes, mais par une sorte d'effet de ventouse : chaque ten-
tacule est invaginable à son sommet et, en outre, en forme de sillon le long
de son bord, au-dessous de la pointe ; ces deux appareils agissent comme
ventousesj'^retenant fortement le doigt de l'observateur et capables de re-
tenir un poisson de 4 cent, de long en dépit de ses efforts. En outre, la co-
lonne est parsemée de ventouses par lesquelles l'animal fixe des débris de
coquilles pour se protéger mécaniquement et peut-être mimétiquement. La
force de ces ventouses, mesurée par l'effort nécessaire pour arracher le
fragment de coquille, s'est montrée égale à II grammes par millimètre carré
de surface, soit une cinquantaine de grammes pour une ventouse moyenne.
Ces chiffres montrent que la ventouse produit un vide presque parfait. C'est
donc presque une , limite physique, mais encore bien loin de la limite phy-
siologique, qui pour les fibres musculaires atteint 7 à 30 grammes pour la
grenouille, 62 gr. 4 pour l'homme. — Y. Delage.
Yatsu (N.). — Notes sur la physiologie de Charybdea rastonii. — Lais-
sant de côté les faits de physiologie spéciale, retenons seulement que l'a-
nimal est insensible aux brusques changements de lumière [2°, p], et que
privé de ses ropalies il continue ses pulsations ombullaires, mais sans
avancer dans une direction définie. — Y. Delagï.
Pascher (Adolf). — Sur un mode de locomotion remarquable de cer'tains
Flagellés. — Il s'agit de contractions du corps, parfois sous l'influence de
fibres différenciées dans le périplaste, au moyen desquelles l'animal peut se
déplacer sans faire usage de son flagelle, par un amœboisme plus ou moins
brusque pouvant aller jusqu'au saut. — Y. Delage.
De la Fuye. — Essai sur la photographie des Rapaces. — L'auteur a
photographié des Rapaces en liberté et fixé ainsi leurs attitudes au sol
quand ils s'approchent ou se précipitent sur leur ennemi le Grand-Duc. Ce
sont surtout des Cresserelles, la Bondrée apivore, le Busard des marais.
11 donne sa façon d'opérer et les appareils qu'il a dû employer pour réussir.
— A. Menegaux. H
rj) Pigments.
Schmidt ("W. J.). — Les chromatophores de la peau des Reptiles. — On
ne pourra faire à ce gros mémoire le reproche de manquer de détails mor-
phologiques sur les chromatophores de la peau des Reptiles. Mais on pourra
regretter que d'une telle accumulation de faits ne se dégage aucune idée
générale sur l'histophysiolpgie des chromatophores et des pigments. A part
quelques aperçus d'histologie générale, ce travail se borne à n'être qu'une
importante contribution à l'histologie d'un groupe zoologique.
Un premier chapitre est consacré à la terminologie et à la classification
des chromatophores. S. distingue : 1-^ les Mélanophores, qui contiennent des
grains de mélanine, insolubles dans les divers solvants, dans les acides et
les alcalis; 2» des Lipophores (par abréviation de lipochromophores),
renfermant un lipochrome (rouge ou jaune, lutéine des auteurs, appa-
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 181»
rente avec les carotines végétales), sohil)le dans les graisses et dans les sol-
vants de celles-ci, bleui par l'acide sulfuriqiie, lipochrome qui dans la cellule
est dissous dans des gouttes huileuses ou bien se présente sous forme
cristalline; 3" des AUophores, (comi)renant les pliaeophorcs, les porphyro-
phores de divers auteurs), dont les grains pigmentaires, jaunes, rouges ou
violets, insolubles dans l'alcool et l'éther, diffèrent à la fois des lipochromes
et des mélanines ; 4° des Guanophores caractérisés par leur teneur en par-
ticules ou cristaux de guanine, sans couleur propre et ne produisant qu'une
coloration physique.
L'étude de la répartition de ces diverses espèces de chromatophores, faite
chez un grand nombre d'espèces de Reptiles, a conduit S. à admettre cinq
combinaisons possibles : 1° Mélanophores seuls, 2« Mélanophores et Guano-
phores, > Mélanophores, Guanophores, Lipophores, 4" Mélanophores, Guano-
phores, AUophores, 5° Mélanophores, Guanophores, AUophores, Lipophores.
L'auteur remarque qu'à part le premier cas, les guanophores coexistent
toujours avec les mélanophores, mais il ne songe pas à tirer de cette coexis-
tence nécessaire et constante dans le plus grand nombre des espèces les
conséquences générales qui devraient en être tirées, si son travail s'était
élevé au-dessus d'un point de vue trop morphologique.
Les nombreuses pages que S. consacre successivement à l'étude des mé-
lanophores, des allophores, des lipophores, des guanophores et de leurs
pigments ne se prêtent pas à une analyse. Dans chacun des chapitres trai-
tant de ces catégories, il examine, après un historique, les questions de la
forme, des manifestations fonctionnelles, de la structure (noyau, sphère et
cytoplasme), du développement, de la nature du pigment. Nous nous borne-
rons à signaler quelques points de ses descriptions, qui sont d'un intérêt
général. Il décrit, dans les mélanophores, un système de filaments cytoplas-
miques rayonnant autour de la sphère. Il discute la question tant contro-
versée de l'origine des mélanophores, qu'il considère tous, qu'ils soient intra-
épidermiques ou sous-épidermiques, comme de provenance mésodermique ;
ayant constaté, dans de jeunes mélanophores non encore pigmentés des
granules colorables par l'hématoxyline, il se contente de cette observation
pour en faire des corps précurseurs du pigment, sans avoir eu l'idée de
faire la coloration q\ii aurait sans doute révélé la nature chondriomateuse de
ces granules. A propos des lipophores, un paragraphe spécial est consacré aux
bâtonnets rouges, cristallins, biréfringents, que le lipochrome, appelé lacerto-
fulvine, forme fréquemment en se déposant dans le lipophore. Au sujet des
guanophores, l'auteur fait l'iiistorique de la nature de leur contenu cristallin
et conclut que les cristaux sont formés de guanine (non de xanthine) sans
calcaire.
Un dernier chapitre contient les essais d'explication du mouvement intra-
cellulaire des grains de pigment. 11 est manifeste, pour les chromatophores
des Reptiles, comme pour ceux des Poissons et des Amphibiens, que l'expan-
sion et la concentration du pigment sont dues à un courant pigmentaire, que
dans ce mouvement du pigment la forme de la cellule ne change pas,' que
ses prolongements demeurent étendus, vides du pigment qui les aban-
donne pour s'amasser autour de la sphère centrale. Mais quelles sont les
causes de la migration pigmentaire? Il faut rejeter l'hypothèse (Parker
1-906 j, d'un phototropisme positif intracellulaire, celle d'un mouvement
propre des grains de pigment (Kahn et Lieben 1907), celle de la contracti-
bilité de plasmas amiboïdes avec production d'ondes de contraction très
courtes, dont les filaments radiés du cytoplasme seraient doués (Heidenhein
1911), celle même de Bali.o'witz 1913, 1914, 1915, pour lequel il exi.ste dans
190 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
le cytoplasme des mélanophores de fins canaux ordinaires à paroi très con-
tractile produisant le déplacement du plasma liquide et des grains de pig-
ment charriés par ce plasma. S. se rattache à l'interprétation de Degnek,
11)12, qui a vu pendant la migration centrifuge du pigment dans les prolon-
gements cellulaires, se différencier dans ceux-ci des cordons axiaux auxquels
adhèrent et que suivent les grains pigmentaires en mouvement, sans que
ces cordons soient cependant par leur contractilité la cause du déplace-
ment du pigment, et simplement, parce que l'adhésivité des grains de pig-
ment est plus grande pour ces cordons différenciés que pour le plasma
ordinaire. Ainsi s'explique le déplacement radiaire et la sériation du pig-
ment. Quant à la cause même du mouvement, l'auteur, s'appuyant sur les
travaux de Rhumbler, 1895, la place dans les différences de pression qui se
produisent autour de la sphère centrale, et qui déterminent soit la mi-
gration périphérique, soit le cheminement centripète du pigment. —
A. Prenant.
Lo-we (John N.). — Action de divers agents chimiques ou pharmaceutiques-
sur les chromalophores de la truite Salvelinus fontinalis. — Les expériences
ont porté sur des jeunes embryons âgés au plus de 2 semaines, c'est-à-dire
avant la période où les mélanophores réagissent à la couleur du fond, la-
quelle période coïncide avec la disparition du sac vitellin. Les chromato-
phores s'étendent en milieu oxygéné et se contractent en l'absence de l'oxy-
gène, que celui-ci ait été simplement chassé par l'ébullition ou remplacé
par H ou CO^. Le mélange de 0 et CO^ agit comme 0. Les sels de K pro-
voquent une rapide contraction, ceux de Na une contraction lente. Traités
par Na après K les chromatophores s'étendent. L'action des cations varie
suivant les anions dans un sens déterminé (I le plus actif, Cl et SO* les
moins) : il reste à savoir si l'action est celle de la molécule entière ou de
l'un des ions ou de la co-action des deux ions. Les alcools à dose pas trop
faible déterminent une expansion que l'auteur considère comme un état
de dépression : leur action est proportionnelle à leur activité narcotique.
En outre, un effet de contraction est produit par la strychnine à faible dose,
la picrotoxine, la morphine, la nicotine en concentration moyenne et la
cocaïne ; un effet de dilatation est produit par la strychnine à forte dose, la
morphine après action de picrotoxine, de strychnine ou de KCl, et par la
vératrine après contraction passagère ; l'atropine et la quinine sont sans ac-
tion ; le curare a par place des actions opposées. Partout l'auteur s'attache
à distinguer l'action locale de celle qui s'exerce par l'intermédiaire du sys-
tème nerveux. — Y. Delage.
Laurens (Henry). — Réaction des mélanophores des larves d'Amblystoma
tigrinum à la lumière et à l'obscurité. — Les mélanophores s'étendent à la
lumière et se contractent à l'obscurité aussi bien chez les individus privés
d'yeux que chez les normaux. Chez les larves normales qui ont été main-
tenues au moins quatre jours dans une vive lumière diffuse sur fond indif-
férent, les mélanophores sont partiellement contractés ; chez celles mainte-
nues ce même temps à l'obscurité, les mélanophores sont partiellement
étendues manifestant dans les deux cas une réaction secondaire. — Y. Delage.
Redfield (A. C). — a) Réaction des mélanophores du Crapaud cornu. —
b) Coordination des réactions des mélanophores chez le Crapaud cornu. —
Il faut distinguer les réactions adaptatives à la couleur ambiante, les réac-
tions à la lumière et celles aux autres excitants. La couleur subit une variation
XIV. -'PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 191
rythmique nycthémérale ; elle est pâle (chromatophores contractés) au
milieu du jour et la nuit, foncé le matin et l'après-midi. Cola tient à l'in-
tervention de deux facteurs, la lumière et la température : une basse tempé-
rature détermine l'expansion, une haute température la contraction; par là
s'explique la pâle couleur du corps au milieu du jour. Les actions de ces
deux facteurs sont locales et indépendantes du système nerveux, car elles
se produisent juste au point impressionné et après section des nerfs. Au
contraire, la variation adaptative est sous la dépendance des yeux et cesse
de se produire après occlusion de ceux-ci. — L'injection sous-cutanée d'adré-
naline ou d'extrait total de surrénale, ou encore l'excitation faradique de
la surrénale elle-même détermine la contraction des mélanophores. L'exci-
tation nerveuse active la sécrétion de la surrénale et engendre les mêmes
effets hyperglycémiques que l'adrénaline. Les substances qui activent la
sécrétion de la surrénale chez les mammifères produisent en injection sous-
cutanée la contraction des mélanophores : éther, morphine, nicotine, aux-
quelles il faut ajouter l'asphyxie. L'extirpation des surrénales bloque les
mélanophores de telle sorte qu'aucune excitation nerveuse ne peut les con-
tracter [e]. L'excitation du système nerveux produit la contraction des méla-
nophores. Le système nerveux et la surrénale collaborent à la contraction
des mélanophores, l'excitation du premier déterminant l'intervention de la
seconde. L'influence de la surrénale montre que les mélanophores doivent
être sous l'influence du système sympathique. Sans doute le système ner-
veux général exerce aussi une action, mais moins accentuée en sorte que
dans l'excitation d'un tronc nerveux ; c'est l'action sur les fibres sympathiques
de ce tronc qui domine. La similitude d'action de l'adrénaline et de l'exci-
tation nerveuse sur les fibres lisses et sur les mélanophores suggère l'idée
que ces derniers ne sont que des fibres lisses modifiées. Cette similitude
d'action permet aussi d'inférer que la base des réactions émotionnelles est la
même chez les reptiles que chez les mammifères [XIX, 1°, b p] — Y. Delage.
Me Cord (C. P.) et Allen (F. P.). — Preuves relatives à un rapport
entre la fonction de la glande pinêale et des altérations dans la pigmenta-
tion, [s]. — Ces expériences ont été entreprises en raison de l'existence
d'un œil pinéal chez certains reptiles suggérant l'idée d'une relation entre
la substance pinéale et la pigmentation. Elles ont porté sur des têtards de
Batraciens. L'adjonction de tissu pinéal à leur alimentation pendant 10 jours
ne produit aucune influence. Il en est autrement si l'on ajoute à leur nour-
riture, jusqu'à la fin de la métamorphose, des quantités journalières très
minimes de 1 partie d'extrait acétonique de la glande dans 100.000 parties
d'eau. Peu après l'ingestion et durant 1/2 heure, l'animal est entièrement
décoloré, au point qu'il devient transparent et que l'on entrevoit ses vis-
cères ; la coloration revient ensuite peu à peu et est complète en 3 à 6
heures. Après la métamorphose ces effets ne se produisent plus, ce qui
tient au réarrangement des chromatophores et à leur changement de place
dans le corps de l'adulte. Les effets sont proportionnels aux quantités
données. La substance spécifique active sur les chromatophores est entière-
ment extraite par l'acétone ; le résidu de cet extrait est sans action de ce
genre ; mais ce résidu a une action sur la croissance et la différenciation,
ce qui semble indiquer que la glande contient plusieurs substances actives.
La similarité d'action sur les mélanophores et les muscles lisses vient à
l'appui de l'opinion de Spaeth qui assimile ces deux formations. — Y. De-
lage.
192 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Brecher (Leonore). — Les colorations des chrysalides de Pieris brassi-
rw. — Vaste étude d'ensemble et expérimentale concernant l'influence du
milieu sur la coloration des chrysalides de Pieris brnssicae. On en connaît
à coloration claire, moyenne foncée et verte. Les colorations les plus claires
peuvent être obtenues sur un fond blanc, les plus foncées sur un fond noir,
celles à coloration moyenne, sur toutes les autres couleurs de fond et dans
l'obscurité. A la lumière blanche, on ne voit jamais apparaître des chrysa-
lides vertes, tandis qu'elles se produisent à n'importe quelle lumière jaune.
Les divers types de chrysalides diffèrent entre elles par le contenu en
pigments de leur enveloppe et par la constitution chimique de leur hémo-
lymphe. Les chrysalides claires ne contiennent que peu de pigments noir et
vert; les moyennes en ont davantage; les chrysalides foncées contiennent
le plus de pigment noir; les vertes enfin ne contiennent que peu de pigment
noir et beaucoup de pigment vert. La tyrosinase de l'hémolymphe des chry-
salides claires donne une coloration rose au contact avec la tyrosine, tan-
dis que la tyrosinase des trois autres types de chrysalides détermine une
teinte violette de la tyrosine. Chez les chrysalides vertes l'hémolhymphe n'est
pas jaune verdàtre comme chez les autres types de chrysalides, mais d'un
beau vert éclatant. Au contact prolongé avec la tyrosine celle-ci prend à
son tour, dans ce cas, peu à peu une coloration verte. En chauffant l'hémo-
lymphe des trois autres types on peut également obtenir qu'elle se colore
en vert. — J. Strohl.
Kremer (Joh.). — Contributions à l'histologie des Coléoptères. — L'auteur
a étudié en détail des élytres de diverses coccinellides et les matières colo-
rantes qu'on y rencontre. Les élytres sont bourrés de tissu adipeux, con-
stitué par une agglomération de cellules sanguines (hémocytes) quijpeu de
temps après la formation de l'imago passent en grande quantité dans les
élytres. Ce tissu adipeux produit une matière lipochrome de la nature de
la carotine. K. est disposé à lui attribuer une fonction respiratoire. La caro-
tine, en effet, est capable de se charger de très grandes quantités d'oxy-
gène. C'est le lipochrome en que.stion q'ui détermine la coloration des
élytres. Selon qu'il s'y trouve en grande quantité ou non, la coloration de
l'insecte est intense ou faible. Durant l'hiver et au moment de la ponte,
le tis.su adipeux est considérablement réduit. Les cellules décrites par
ScHULZE sous le nom de « cellules à carotine » ne seraient autre chose que
des (enocytes. Ces œnocytes prennent très probablement naissance dans le
tissu adipeux qu'ils quittent par la suite, après s'être chargés de certaines
substances qu'ils vont distribuer dans le corps de l'insecte. Ce serait là une
nouvelle confirmation des rapports supposés par Graber (1891) entre les
hémocytes, les tissus adipeux, les œnocytes et les cellules péricardiales,
rapports que cet auteur a mis en évidence en créant pour l'ensemble de
ces éléments le terme de tissu hémostéatique. A la fin de son étude, K. com-
pare les résultats auquels il est arrivé au cours de ses recherches sur les
coccinellides à ceux de P. Sciiulze (1913) sur les chrysomélides et fait
remarquer les divergences qui existent entre les deux séries de constatations.
— J. Strohl.
Kûster (Ernst). — Sur la distribution de Vanthocyane chez les variétés
de Coleus. — Les feuilles des Coleus désignés sous le nom d'hybridus par
les jardiniers présentent des dessins très variés ; on peut distinguer deux
types : les parties colorées sont disposées en secteurs ou bien elles forment
des taches rondes; les parties colorées ne le sont pas uniformément. On ne
XIV. — PFiYSIOLOGIE GENERALE. 193
peut en général reconnaître aucune loi dans la distribution des parties co-
lorées. Le fait que, chez les plantes panachées, on trouve dans le même tissu
des cellules normalement vertes à côté de cellules incolores a amené Baur
(1909) à faire l'hypothèse qu'il peut se produire à différentes époque du dé-
veloppement ontogénique des divisions cellulaires qui fournissent des cel-
lules-filles de propriétés différentes; chacune des cellules-filles produirait à
son tour une plus ou moins nombreuse descendance où les caractères se
maintiendraient héréditairement. La considération des hybrides de Colens
donne une confirmation à l'hypothèse de Baur dans le cas des panachures
en secteurs. Dans le cas oîi les taches colorées sont rondes, il faut trouver
une autre explication ; K. croit la trouver en comparant le phénomène aux
germes de cristallisation des chimistes ; quand on laisse évaporer lentement
une solution saline sur une plaque de verre, on voit apparaître par ci par
là de petits cristaux ; ceux-ci fonctionnent comme des germes qui attirent
la partie encore en solution de la substance; à la fin de l'expérience, la
substance cristalline est répartie inégalement à la surface de la plaque.
LiESEGANG (1915) a montré que des colloïdes peuvent aussi jouer le rôle de
germes. Pour expliquer la formation des champs circulaires colorés par
l'anthocyane, K. fait deux hypothèses : qu'au point qui seront plus tard le
centre des cercles colorés, il se forme un germe, peut-être colloïdal, d'une
substance inconnue et qu'autour de ce germe les substances contenues dans
les cellules voisines se réunissent. Cette substance hypothétique devrait
être en rapport direct ou indirect avec la formation de l'anthocyane, c'est-à-
dire fournir les matériaux pour sa formation ou fonctionner comme cataly-
sateur. — A. Maillefer.
0) Hibernation; vie latente.
Mann (F. C.) et Drips (Délia). — La rate pendant l'hibernation. — Les
expériences ont eu lieu sur le Spermophile. Dès 12 heures après le commen-
cement du sommeil, la rate devient très congestionnée, de couleur foncée,
et augmentée de volume. 11 semble donc qu'elle joue un rôle pour emma-
gasiner et retirer de la circulation une partie du sang durant le sommeil ;
cependant l'hibernation s'opère normalement chez les animaux dératés,
montrant qu'il ne s'agit pas là d'une fonction essentielle. — Y. Delage.
c) Pi ctet (Arnold). — Observations biologiques et recherches expérimentales
sur l'hibernation cVAbraxas grossulariata L. — Si les chenilles û.'Abraxas
hivernent à 22-25", on voit qu'après une première période d'hibernation,
allant de septembre à novembre, suivie d'une période d'activité de novembre
à décembre, elles subissent une seconde léthargie jusqu'en mars, suivie à
son tour d'une seconde période de vie active, de mars à avril, avec éclosion
des papillons en mai. L'hivernage dans une température relativement élevée
provoque donc une double hibernation. P. explique ce curieux phénomène
en montrant que le papillon doit naître à une époque déterminée, qui seule
présente toutes les garanties de survivance. La température élevée d'hiver-
nage expérimental raccourcissant la vie larvaire, les chenilles subissent une
seconde période léthargique qui ramène l'éclosion des papillons à juillet,
époque normale, le seul mois qui permette une survivance facile de l'espèce.
— M. BOUBIER.
Hickernell (Louis Max). — La dessication chez Philodina roseola. —
Chez les Rotifères, la dessication périodique produit un rythme vital, avec
l'année biologique, XXII. 1917 13
194 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ses maximum et ses minimum d'intensité, analogue à celui observé par
WooDRUFF chez les Infusoires. Et comme chez ceux-ci, un phénomène de
réorganisation nucléaire est la réponse aux conditions défavorables. Chez
Philodina roseola, au moment où la dessication commence, la chromatine
du noyau émigré vers la périphérie de celui-ci, de façon à y former un
anneau caractéristique qui s'amincit à mesure que la dessication progresse,
ce qui s'explique très probablement par le fait qu'une partie de la chroma-
tine traverse la membrane nucléaire et émigré dans le cytoplasma. Ces mi-
grations ont probablement pour effet de permettre aux oxydations de con-
tinuer, en assurant entre la chromatine nucléaire et les substances cytoplas-
miques des relations plus étroites. Lorsque l'humidité revient et l'animal
revient à l'état normal, les phénomènes nucléaires repassent par les mêmes
stades dans l'ordre inverse, jusqu'à la reconstitution d'un noyau normal qui
a la forme d'un « nucléole-noyau » de Carnoy, avec un gros caryosome
entouré d'un espace clair. — Les tissus et les cellules du Rotifère ne subis-
sent aucune dégénérescence lors de la dessication ; ils subsistent intégrale-
ment. — Aucune enveloppe protectrice ne se forme autour du corps. — Le
métabolisme est naturellement ralenti; lorsque, au cours de la dessication,
la mort survient, elle est due soit à une dessication trop brusque, soit au
manque de réserves nutritives, soit à l'intoxication par les produits du
métabolisme, et non pas, comme le croit Pfeffer, à l'action sur le proto-
plasma des substances osmotiques concentrées. — Un accroissement de
l'activité reproductrice s'observe après la dessication; il est dû à la multi-'
plication des noyaux des cellules sexuelles, fait qui est à rapprocher de
l'action de la déshydratation sur les œufs des divers animaux dans les expé-
riences de parthénogenèse expérimentale. — M. Goldsmith.
r^j Mast (S. O.). — La vitalité des kystes (hi protozoaivp Didininm nasu-
tum. — Enkysté, le Didinium nasuttim résiste à des influences qui, autre-
ment, le tueraient : il peut, dans ces conditions, supporter des conditions
très défavorables. En outre, il peut être répandu au loin par le vent, d'où
extension d'habitat. Combien de temps] ce protozoaire peut-il vivre à l'état
enkysté? D'après les expériences de l'auteur, près de 5 ans. Mais peut-être
plus : le terme indiqué est celui de la durée de l'expérience, non pas néces-
sairement celui de la vitalité des kystes. L'auteur doute, toutefois, d'après
l'apparence de ceux qui ont résisté 5 ans, qu'ils fussent en état de résister
beaucoup plus longtemps. Et la proportion des kystes trouvés vivants au
bout de 5 ans est faible. — H. de Varignv.
Schmidt (P. J.) et Stchepkina (M'^'^ J. V.). — L'nnabiose des vers de
terre. — A 0° les vers de terre A llolobophora passent à la condition d'anabiose
et reprennent l'activité vitale quand ils sont réchauffés. Il en est de même
jusqu'à moins 1", 2. Au-dessous de cette température, ils meurent. Leur
teneur en eau étant en moyenne de 83 9e, ils peuvent supporter sans périr ^
une dessication diminuant de 40 % leur teneur'en eau, ce qui représente
33 % de perte de leur poids total. Remis sur papier humide, ils reprennent
activement leur poids primitif et leur activité. Mais ce qui est remarquable
c'est que cet état de dessèchement n'influe ni dans un sens ni dans un autre
sur leur résistance au froid. — Y. Delage.
2" Action des agents divers.
a) Hartmann (Otto). — La variation saisonnière chez les Copépodes
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. FX)
i.ijvlops, Diaploiiius) et ses rapporta avec celle des Cladocères. — L'auteur
étudie et analyse les variations saisonnières (cyclomorphoses) de divers
copépodes du genre Cijclops et Diaptomus et cherche à expliquer pourquoi
ces variations sont infiniment moins marquées que chez les cladocères. Ces
variations ne font, toutefois, pas entièrement défaut et cela est important,
car tant qu'on croyait à l'absence de toutes cyclomorphoses ci lez les copépo-
des on pouvait admettre, avec Lauterborn. que cela tenait ;ju manque de
reproduction parthénogénétique, l'existence d'une amphimixie régulière em-
pêchant l'apparition de variations extrêmes, telles que les variations saison-
, nières. Mais une pareille hypothèse pouvait tout au plus expliquer pourquoi
les effets des excitations extérieures ne s'accumulaient pas au cours des
générations successives ; elle n'expliquait pas le manque de tout effet de ce
genre, au cours d'une seule génération. Différents 'facteurs doivent être pris
en considération si l'on veut comprendre les raisons de la différence entre
les copépodes et les cladocères. D'abord, chez les copépodes les mues ces-
sent relativement tôt, tandis que chez les cladocères elles continuent après
la maturité sexuelle aussi et permettent ainsi des modifications de croissance.
Ensuite, chez les copépodes il n'y a pas de nutrition embryonnaire dans une
chambre incubatrice, comme chez les cladocères, chez lesquels l'influence
physiologique de la mère sur les descendants doit être beaucoup plus grande
par conséquent. Chez les copépodes, par contre, une mauvaise constitution
provoquée par l'effet de quelque agent extérieur n'aura pas facilement sa
répercussion chez les descendants. Ceux-ci, à l'état de nauplius libres, pour-
ront à la rigueur, dans une même localité que les adultes, mieux se nourrir
que ces derniers. Mais le facteur essentiel de la différence entre les copépo-
des et les cladocères doit être de nature constitutionnelle, les copépodes re-
présentant un type plus stable, donnant moins de prise aux influences du
milieu ambiant. Toutefois, il faut constater, d'autre part, que si les varia-
tions saisonnières sont peu marquées chez les copépodes, les variations lo-
cales le sont tout autant que chez les cladocères. Et sur ce point l'auteur est
assez disposé à concéder pourtant une certaine influence au mode de repro-
duction. Si la parthénogenèse peut bien faciliter une accumulation d'influen-
ces modificatrices, à travers plusieurs, générations, l'amphimixie n'exclut
pas l'efficacité d'influences analogues, pourvu que celles-ci se fassent valoir
avec une intensité toujours égale, durant un certain nombre de générations.
Les variations qui, finalement, en résulteront, seront héréditaires alors, et
(■est bien ce qui est le cas pour les variations locales des copépodes, con-
trairement à ce qu'on constate pour les variations saisonnières des clado-
tères. L'auteur arrive ainsi à comparer au point de vue qualitatif tout un
cycle de générations intercalées entre deux œufs d'hiver chez les cladocères
à une seule génération de copépodes. Quant aux divers modes de reproduc-
tion, la parthénogenèse agit, au point de vue des variations dans la même
direction que l'amphimixie, mais cette dernière est remarquable par son
caractère fortement conservateur [XVI, co]. — J. Strohl.
b) Hartmann (Otto). — Le dt-veloppement et la variation saisonnière du
lobe ritellogène de Vovaire chez Plerodina patina MiUl. ; l'ovogenèse chez cette
forme et remarques sur la variation saisonnière du lobe vitellogène chez As-
planchna et Sijnchaeta. — Après avoir décrit les différentes phases de l'ovo-
génèse et du développement du lobe vitellogène du rotifère Pterodina patina.
l'auteur attire l'attention sur l'existence d'une variation saisonnière (cycli
que) du lobe vitellogène. Le volume des noyaux de cet organe, aussi bien
que leur nombre, sont plus petits en été qu'en hiver. Il y a, en moyenne, en
196 LANNÉE BIOLOGIQUE.
février 22 à 25 noyaux contre 20 à 23 en été. Mais on remarque également
une variation saisonnière de la dimension totale du lobe vitellogène. En
hiver, il est large et allongé, en été plutôt mince et court. Toutes les men-
surations ont été faites, bien entendu, sur des lobes arrivés au même stade
de développement. C'est la température qui, selon H., est le facteur déter-
minant de cette variation. Il n'est pas impossible que le volume des œufs et
celui des ovaires soient également soumis à des variations de ce genre. H.
a, d'ailleurs, pu constater une variation saisonnière très marquée aussi sur
les glandes gastriques situées des deux côtés du tube digestif chez Pterodina.
— J. Strohl.
6)Pictet (Arnold). — Rrsistance des Lépidoptères à la compression, à l'as-
phyxie et au froid. — Alors que la compression du thorax pendant une
minute provoque la mort d'un papillon rhopalocère, on peut comprimer la
partie antérieure d'une chenillle entre deux feuilles de carton jusqu'à l'a-
platir, et ceci pendant 12 à 18 heures, sans que mort s'en suive. Décom-
primé, l'animal bouge insensiblement, marche et termine sa métamorphose.
Pour tuer les gros papillons (Bombyx, Sphinx, etc.), on utilise un flacon avec
cyanure de potassium et la mort survient au l)out de 3 à 5 minutes. Or,
dans ce même flacon, les chenilles des mêmes espèces résistent à une durée
d'intoxication qui va jusqu'à 50 minutes. L'animal, sorti du flacon, est
d'abord inerte, puis reprend vie au bout de quelques heures (1 à 33 h.).
Immergés dans l'eau, les papillons meurent très rapidement. P. immerge
des chenilles appartenant aux mêmes espèces ; leur bain se prolonge de
iO à 26 heures, au bout desquelles elles sont rigides, en remarquable tur-
gescence. Sorties et replacées à l'air, ces chenilles reviennent graduelle-
ment à la vie au bout de 7 à 20 heures et leur développement se continue
normalement. On tue très facilement des papillons au moyen de l'éther ou
du choloroforme : leurs chenilles sont beaucoup plus résistantes. Elles sup-
portent aussi des abaissements de température plus considérables et plus
prolongés. Les chenilles et les chrysalides sont donc énormément plus résis-
tantes que leurs papillons. La résistance croît graduellement avec l'âge de la
chenille et de la chrysalide et diminue brusquement dès l'éclosion de cette
dernière. Cette augmentation de la résistance larvaire et nymphale, compa-
rativement à celle du papillon, est conforme à ce qui se produit à l'état
naturel, où les chenilles ont une vie généralement plus longue que l'insecte
parfait et ont, par conséquent, à faire face à une plus grande somme de
dangers et de conditions difficiles que ce dernier. — M. Boubier.
Bohn (Georges). — Sur quelques préjugés biologiques. — Un axolotl
blanc a pu survivre à Paris à une température de — 4» qui, pendant plu-
sieurs jours, l'avait immobilisé dans la glace bien que. dans son pays
d'origine, il n'ait jamais rencontré de températures analogues. Le même
animal a supporté longtemps des températures de 30 à 32". Des embryons de
truites arc-en-ciel, extraits de l'œuf avant l'éclosion naturelle, ont pu vivre
plus de trois semaines, juscju'à résorption de la vésicule ombilicale, dans de
simples verres de montre en eau non renouvelée. —Y. Delage.
a) Agents mécaniques.
Duîrénoy (J.). - Modifications produites par le vent marin sur des inflo-
rescences mâles de pin maritime. — Dans la région d'Arcachon, l'auteur a
constaté dans les parties d'inflorescence soumises à l'action du vent marin,
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. I<J7
la transformation des éléments reproducteurs en éléments feuilles, protec-
teurs ou assimilateurs. — V. Delage.
Clément (H.). — Contribution à l'rtude de la centri/ufjation expérimentale
en ôioloi/ie [III, [3; IV. 2 6 ; VI ,2 6 ; IXJ. — Appliquée à des tissus ou à des or-
ganismes vivants, la centrifugation rompt les équilibres normaux en mo-
difiant les concentrations ou les phénomènes osmotiques, d'où toute une
série de perturbations apportées aux diverses fonctions biologiques, ce qui en
fait un instrument d'expérimentation. Sur des solutions, la centrifugation
introduit entre la surface et le fond du tube des différences de concentra-
tion, mises en évidence par cryoscopie, densimétrie, stalagmométrie [rappe-
lons que les physiciens ont montré l'exùstence d'une force électromotrice
de centrifugation] ; dans ces mêmes solutions, la simple pesanteur, même
opérant pendant un temps très long, n'introduit pas de différences. L'au-
teur fait des essais infructueux pour séparer du liquide intermicellaire
,les grains d'un colloïde (Ag.). [Cet insuccès tient à ce qu'il n'a eu à sa dispo-
sition que des appareils à trop faible vitesse, 3.900 tours au maximum.
Rebière (1916) (voir ch. XX) a obtenu la séparation avec9.000tours.] La cen-
trifugation d'osmomètres à membranes augmente naturellement la vitesse de
Tosmose ; la croissance de « plantes osmotiques » de Leduc, en centrifugeuse,
est altérée, la hauteur et la forme des filaments se modifiant avec la vitesse.
Dans des cellules ou des tissus vivants (végétaux), les transformations macro-
ou microscopiques sont celles qui peuvent résulter de transports d'eau ou
de sucs à travers les membranes, ou de changements dans la répartition
des hétérogénéités (les noyaux, leucites, mitochondries se déplacent). De
nombreuses recherches sur la centrifugation des œufs ont été déjà effec-
tuées, principalement par les américains Morgan, Me Clendun, Lyon, etc.
L'auteur donne un chapitre bibliographique. [Rappelons la centrifugation des
œufs d'Ascaris par Fauré-Fremiet, celles des fibres musculaires par Hurthle
qu'il ne cite pas.] Sur les éléments reproducteurs, ces résultats sont divers :
des spermatozoïdes d'Asca?'is ou de mammifère n'ont que peu de modifica-
tions ; des plantes fécondées par du pollen centrifugé n'offrent rien de térato-
logique; par contre, les plantules provenant de graines centrifugées (après
hydratation) sont modifiées, la graine a d'ailleurs perdu du poids. Les résul-
tats les plus curieux sont relatifs aux vers à soie : sur des œufs centrifugés,
le o/r^ de parthénogenèses augmente (avec un phénomène héréditaire : ce
pourcentage croît si les générations précédentes ont eu elles-mêmes leurs
œufs centrifugés), les éclosions sont d'abord accélérées (petite vitesse,
jusqu'à 500 tours pendant 50 heures) puis retardées et enfin inhibées (cen-
trifugation d'une dizaine de jours) ; la chose est d'ailleurs complexe, les ré-
sultats dépendant de l'état des œufs (hibernation, œufs de printemps, etc .
L'auteur estime que la centrifugation agit comme déshydratant, et rapproche
ses résultats des théories de R. Dubois sur l'action déshydratante des
anesthésiques ; effectivement, des œufs anesthésiés (Araignées) ont leurs
éclosions accélérées comme celles des œufs centrifugés. Les œufs d'oiseaux
centrifugés perdent du poids, les poussins éclos sont petits. La centrifuga-
tion de chrysalides de Bombyx aboutit à des adultes malingres ; les éclosions
des cocons sont accrues^ les Ç plus que les cf. Les œ'ufs pondus par des
papillons centrifugés comme chrysalides sont légèrement altérés comme
dimensions, et le o/-, des sexes change. Divers essais de centrifugation sur
des adultes (Infusoires, Convoluta, Insectes, Mollusques, pas de troubles sé-
rieux; Vertébrés, des accidents graves pouvant entraîner la mort). Les trou-
bles dépendent de l'orientation de la grenouille ou du rat par rapport à la
198 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
direction du mouvement ; ils tiennent à des congestions locales, hémorra-
gies cérébrales, ou des pertes de sérum. Des phénomènes nerveux divers
(quelques essais sur l'homme). Quelques essais bactériologiques : le Bacillus
sublilis est modifié ; la puissance d'un variolo-vaccin centrifugé change (la
concentration est probablement accrue dans une région du tube). Quelques
essais également sur des végétaux supérieurs. L'auteur conclut en admet-
tant que la centrifugation agit comme déshydratant, « essorant » le proto-
plasma, et que ses effets sont à rapprocher, en conformité des théories de
R. Dubois, des actions des anesthésiques généraux. — F. Xlès.
p) Agents physiques.
Régnier (G.). — De la rééducation fonctionneUe des blessés de la
guerre. — Cette rééducation est faite par des procédés scientifiques em-
pruntés à la physiologie et qui ont donné des résultats remarquables : mou-
vement, électricité ; eau, chaleur sèche, lumière, radium. Les détails d'ap-
plication et les résultats sont en dehors du programme de ce recueil. —
[Nous analysons ce mémoire ù titre d'exemple, en laissant de côté un grand
nombre d'autres, la question étant en marge du programme de notre
recueil.] — Y. Delage.
/>) Molisch (H.). — Le forçage des racines. — Si, pendant les mois de
septembre, d'octobre et de novembre, on place des rameaux de Salit, Po-
pulus, Philadelphus coronarins et Viburnum opulus dans un bain chaud ou
si on les expose à la fumée de papier ou de tabac, les racines adventives
apparaissent bien plus tôt que sur les exemplaires non traités. On active
ainsi non seulement la formation des bourgeons foliaires et floraux, mais
aussi celle des racines adventives. Ce fait montre que la périodicité souvent
observée dans la croissance des racines des arbres n'est pas toujours un
phénomène, provoqué par des facteurs de croissance défavorables mais
souvent un phénomène spontané, comme la formation des bourgeons d'au-
tomne sur nos arbres. — F. Péchoutrf..
= Pesanteur.
a.) Parker (G. H.). — Les réactions des ITydro'ides à la pesanteur. — Le.s
expériences ont porté sur Corymorpha fixé par le pied dans la vase et dres-
sant sa tige, de plusieurs centimètres de long, terminée par une tête inclinée.
Si on fixe le pied à une paroi verticale de façon que la tige soit horizon-
tale, un géotropisme énergique se manifeste, par suite duquel la tige se
couche et redevient verticale ; cette tige est formée d'une partie axiale de
grandes cellules, d'aspect notocardal, et d'une couche périphérique neuro-
musculaire. Si l'on détruit avec une longue aiguille les tissus axiaux, le
géotropisme est retardé mais non supprimé, tandis que les anesthésiques
le suppriment. Cela montre que le géotorpisme est contrôlé par la couche
neuro-musculaire, la couche axiale ne fournissant au phénomène qu'un
faible appoint. — Y. Delage.
= Température.
Huntington (Ells^worth). — La température optima pour l'énergie liu-
mnine. — L'auteur a cherché à déterminer la température optima pourj
l'homme d'après trois critériums : la mortalité aux divers mois de l'année,.
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. l"^l*.>
la quantité de travail fourni dans les usines, et la force individuelle mesurée
au dynamomètre dans les écoles. Les résultats concordants ont indiqué
comme optima la température de 17 à 18° réalisée à New-York aux mois
de mai et septembre. Des différences assez importantes peuvent provenir de
l'humidité. Ces résultats s'appliquent à tous les pays et l'adaptation au cli-
mat cliaud et froid n'introduit pas de différences notables. En ce qui con-
cerne la race, l'optimum pour les nègres est supérieur de un peu plus do
1° ce qui est très minime si l'on tient compte de la très grande différence
de température entre leur pays d'origine et les Etats-Unis. — Y. Drlage.
Linossier (G.). — Influence de la température sur la toxicité de l'alcool.
— Chez les animaux poïkilotermes (poissons) et dans des limites de tempé-
ratures compatibles avec une santé parfaite (de 2° à 17"), l'alcool se montre
d'autant plus nocif que la température est plus élevée. L'animal transporté
de l'eau pure dans de 1 alcool à 3 % à la même température, subit la crise
d'agitation, puis lanesthésie, puis la sidération, aboutissant à l'abolition des
mouvements respiratoires d'autant plus vite que la température est plus
élevée. Chez l'homme, ces différences ont quelque intérêt au point de vue
de l'action de l'alcool, sous les tropiques, où la température est plus élevée
de quelques dizièmes, et surtout chez les fébricitants où la différence atteint
:i à 4". — Y. Delage.
Grevés (James Frederick). — Température et résistance dea f/raines. —
Le coefficient de température de la résistance du blé varie avec la teneur
en humidité. La valeur moyenne, pour 9 % d'humidité, et de 9.2.3; pour
12 %, elle est de 10,14; elle est de 9,83 pour 17,5 % d'humidité. L'appli-
cation de la formule de Lepeschkin aux hautes températures donne une er-
reur moyenne de 0,6 % pour 9 % d'humidité, de 0,8 % pour 12 % d'humi-
dité; et de 8,25 % pour 17,5 % d'humidité. — P. Gdérin.
= Pression osmotique.
Buglia(A.). — Observations sur la vitalité et sur la pression osmotique
des jeunes anguilles encore transparentes (« cieche »). —Les petites anguilles
encore transparentes, pesant de 1 à 10 grammes vivent au mieux dans
l'eau de source. Elles supportent l'eau distillée et les solutions salines faibles
pendant un temps assez long. Les solutions salines plus concentrées leur
sont plus nocives; l'eau de mer est moins nocive qu'une solution saline
équimoléculaire. Dans toutes ces conditions, la pression osmotique des tissus,
mesurée par l'abaissement cryoscopique, subit une adaptation progressive
assez rapide au milieu dont elle se rapproche, mais toutefois sans l'atteindre
si celle-ci e.st trop éloignée de celle qui est normale pour l'animal. L'eau
distillée aboutit à une sorte de tétanie, et les solutions concentrées à une
déshydratation des tissus, qui deviennent opaques. Les solutions acides sont
environ 10 fois plus nocives que les alcalines. — La température normale
étant d'environ lO-lô» C, les pulsations cardiaques et les mouvements res-
piratoires augmentent simultanément et dans de très fortes proportions
(jusqu'à 120 au lieu de 30) quand la température s'élève jusqu'à 2.5°, Au
delà, les pulsations et la respiration diminuent, 1 animal commence à devenir
opaque et à souffrir. L'échauffement progressif lui permet d'atteindre sans
souffrir une température plus élevée que le changement brusque (35 à 40°).
L'altération est réversible tant qu'elle n'a pas été trop accentuée ou trop
durable. — L'asphyxie se traduit par une diminution des pulsations car-
200 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
diaques; elle est beaucoup plus rapide en eau confinée qu'en air humide,
ce qui semble indiquer un certain degré de respiration cutanée. - La
strychnine, les courants électriques et les produits de désassimilation ré-
sultant du séjour en eau confinée, même très aérée, produisent des accidents
tétaniques. — L'animal supporte avec assez longue survie des mutilations
très graves mais on n'observe point la survie de certaines parties exci-
sées, comme chez certains animaux inférieurs. — Y. Delage.
= Lumière.
Leriche(R.) et Policard (A.). — L'action de la lumière sur les plaies. —
L'insolation, dont on connaît l'action remarquablement bienfaisante sur les
plaies bourgeonnantes, détermine dans ces plaies une réduction relative
considérable (35 au lieu de 75 %) des polynucléaires par rapport aux mo-
nonucléaires. On sait, en effet, que les premiers sont nettement photophobes.
Si les résultats de l'insolation des plaies s'expliquent par cette action sur
les polynucléaires, l'influence nocive de ces derniers reste inexpliquée. —
Y. Delage.
Démoli (Reinhard). — V action immobilisante de la lumière artificielle
sur les Insectes. — L'opinion courante est que les Insectes, en particulier les
papillons crépusculaires, se précipitent vers les sources de lumière et l'on
s'est demandé alors pourquoi ils ne volaient pas la nuit vers la lune, le jour
vers le soleil. Des expériences spéciales ont montré que cette opinion cou-
rante n'était pas exacte et que la difficulté signalée pouvait être résolue. Si,
dans une chambre éclairée par les ampoules électriques assez nombreuses
pour éclairer vivement la pièce et individuellement assez faibles pour ne
pas produire d'éblouissement, on introduit des papillons crépusculaires, on
les voit se mouvoir çà et là sans faire grande attention aux lampes. Si l'on
diminue l'éclairage, ils continuent de même jusqu'au moment où, cessant de
voir, ils s'arrêtent. Les papillons de jour se comportent autrement ; dans
une pièce éclairée à la fois pour la lumière du jour et par la lumière artifi-
cielle ils se dirigent toujours vers la fenêtre sans s'occuper des lampes;
placés dans une enceinte éclairée seulement par des lampes artificielles, ils
se comportent différemment selon leur position initiale par rapport à la
lampe : ceux qui en sont assez éloignés pour n'être pas éblouis et pour conti-
nuer avoir les objets autour d'eux ne prêtent pas attention aux lampes ;ceux
qui en sont assez voisins ou s'en rapprochent par hasard assez pour être
éblouis et ne plus voir que la lampe, dansent autour de celle-ci sans s'en éloi-
gner et y reviennent quand on les en écarte. De même, leshiboux amenés dans
une enceinte médiocrement éclairée par une lampe se comportent différem-
ment selon que leur œil a été préalablement adapté à l'obscurité ou au grand
jour. Dans le premier cas, voyant les objets ambiants, ils ne font aucune
attention à la lumière; dans le second cas, ne voyant qu'elle, ils se préci-
pitent vers elle. Ainsi, dans tous les cas le résultat est le même : les ani-
maux ne sont pas attirés par les foyers lumineux tant qu'ils voient autour
d'eux, et ne se portent vers ceux-ci que lorsqu'éblouis, ils ne voient plus
qu'eux. S'ils ne volent pas vers le soleil ou vers la lune, c'est parce que
ces deux astres éclairent assez l'ambiance pour que les animaux se compor-
tent comme dans le premier cas. — Y. Delage.
Perriraz (J.). — Influence\dcs couleurs sur les papillons. — Un grand
nombre de chenilles de la Vanesse petite tortue furent mises dans des cages
XIV. — PHYSIOLOCin: générale. 201
enveloppées do gaze et de papier de couleurs dilïërente.s ; cinq bocaux
furent préparés, dont un noir, un violet, un bleu, un orangé et un rouge.
Les insectes manifestèrent des réactions différentes suivant les radiations
auxquelles ils étaient soumis. Les chenilles du bocal violet moururent en
grand nombre ; elles étaient très agitées et il n'y en eut que quelques-unes
qui parvinrent à la nymphose. La mortalité dans le bocal bleu fut aussi
considérable, mais un plus grand nombre de chenilles résistèrent. Dans
l'orangé et le rouge, il y eut peu de déchet. L"influence des différentes
couleurs se montra tout d'abord dans la rapidité d'évolution des chenilles
jusqu'à la nymphose ; c'est ainsi que le violet accélère la transformation
quand les chenilles peuvent supporter ces radiations. Les mêmes constata-
tions furent faites lors des dates d'éclosion : les violettes furent les plus
rapides, les bleues vinrent ensuite et les rouges éclorent les dernières.
Quant aux papillons eux-mêmes, ceux qui ont été soumis à l'action des
rayons rouges ou orangés sont de taille plus petite qne ceux qui opt vécu
dans les vases bleus ou violets ; on peut donc conclure que les rayons bleus
et violets accélèrent ou intensifient les oxydations dans les périodes larvaires
ou de nymphose. Dans le détail, on peut observer de nombreuses variations
dans la grandeur des, macules, dans leurs formes ; quelques teintes s'ac-
cusent plus nettement dans les groupes violets ; les macules noires sont
régulièrement bordées de jaune et de rouge; les lunules des bords des
ailes ne sont plus d'un bleu pur, mais passent par toutes les teintes du vio-
let; les bandes des ailes vont en s'atténuant lorsqu'on passe aux papillons
élevés dans le bleu, l'orangé et le rouge et dans ce dernier cas, elles de-
viennent indistinctes. — M. Boubier.
Cole ("William H.) et Dean (Garleton F.). — Les réactions photokiné-
tiques des têtards de grenouilles. — Les jeunes sont insensibles à la lumière.
C'est à partir de 40 mm. seulement qu'ils commencent à se montrer sen-
sibles. Ceux d'âge moyen sont photokinétiques, c'est-à-dire manifestent plus
d'activité générale à la lumière qu'à l'obscurité; dans les stades voisins
de la métamorphose, les têtards manifestent un photropisme positif. La
peau, surtout celle de la queue, est le récepteur des excitations phototro-
piques. L'action préalable de la lumière ou de l'obscurité ne produit que
peu d'effet sur la réaction actuelle. Les excitations paraissent agir par
l'intermédiaire du système nerveux et non par action directe sur les méla-
nophores. — Y. Del.\oe.
Harris (F. J.) et Hoyt (H. S.). — Vorigine possihle de la toxicité de la
lumière nltra-violette. — On sait que seuls sont efficaces les rayons qui sont
absorbés par le système où a lieu la réaction. Les rayons lumineux visibles
ne sont pas, de façon générale, absorbés sélectivement par le protoplasme :
aussi n'agissent-ils que sur des régions pigmentées spécialisées. L'ultra- violet
est toxique, au contraire, même pour les organismes incolores. Soret a in-
diqué, il y a près de quarante ans, que la plupart des protéines présentent
une raie d'absorption bien marquée dans le spectre de l'ultra-violet. Cette
raie est bien nette avec les solutions de tyrosine et de phénylalanine. Les
radicaux tyrosiniques et phénylalaniques pourraient donc bien être les
.sensibilisateurs optiques rendant les cellules vivantes susceptibles à l'action
toxique de l'ultra-violet. S'il en est ainsi, le passage des rayons en question
à travers des solutions de tyrosine, de phénylalanine pourrait, par suite de
l'absorption des rayons toxiques, rendre le rayonnement inoffensif. D'où
l'expérience que voici : on se procure un liquide riche en paramécies, de
202 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
titrage connu, et on détermine la période d'extermination normale, le
temps qu'il faut les exposer aux rayons d'une lampe Cooper-Hewit pour
tout tuer. Ce temps est de 100 secondes environ. Puis on refait l'expérience
en mettant des paramécies dans des solutions de gélatine, d'amino-acides, etc.
Or, dans ces conditions, les paramécies sont tuées bien moins vite. Les solu-
tions de gélatine, peptone. acide amino-benzoïque, cystine, tyrosine et leu-
cine diminuent la toxicité des rayons ultra-violets. Il semble donc y avoir
une absorption sélective des rayons par les radicaux amino-acides toxiques
des matières protéiques. — H. de Varignv.
Bro"wning (C. N.) et Sidney Russ. — Sur l'action germicide du rayon-
nement ultra-violet et sa corrélation avec Vabsorplion sélective. — Description
d'une méthode par laquelle on détermine exactement la région du spectre
ultra-violet qui est spécialement germicide (culture de microbes sur géla-
tine, ai^ lieu de sensibiliser la plaque de gélatine par les sels d'argent).
Cette région est celle qui va de 2.940 à 2.380 A. w. Il y a deux régions
distinctes dans Tultra-violet au point de vue chimique : une première, du
point où cesse la visibilité, de 3.800 à 2.960: pas d'action germicide, mais
faculté de pénétrer à travers une épaisseur considérable de peau. Une
seconde va de 2.960 à près de 2.100, action très germicide, au maximum
d'efficience de 2.800 à 2.540, mais pouvoir pénétrant très faible : absorption
complète par 1/10^ de millimètre de peau. — H. de Varigny.
= Hayons X.
Davey ("Wheeler P.). — E/fets des rayons X sur la durée de la vie de
Triholium con/usum. — Les effets sur cette blatte varient considérablement
avec la dose et la durée de l'application. A faible dose, l'irradiation a un
effet excitant; à dose moyenne, la mort survient après une période de
latence d'une ou plusieurs semaines. La question se pose donc de savoir
si, dans ce cas, la mort est due aux effets directs de l'irradiation de l'animal
ou a quelque cause étrangère, chaleur, humidité, alimentation, action des
rayons X sur la nourriture, le milieu etc. Des expériences comparatives
ont montré que c'est bien à l'irradiation que la mort est due. La formule
exprimant la durée de la survie y en fonction de l'intensité de l'irradia-
tion X e.st : y r=: A — B log. X. — Y. Delage.
Yi Aclioîi des substances chimiques et organiques.
Guyénot (Emile). — Recherches expérimentales sur la vie aseptique
■d'un organisme e7i fonction du milieu. — I. Le travail commence par un
long exposé, occupant plus du tiers du volume, des théories diverses de
l'évolution. [Exposé parfaitement inutile comme ayant été déjà fait un
grand nombre de fois et particulièrement déplacé dans une thèse de Doc-
torat.] La seule chose qui intéresse ici le lecteur est la position prise par '
l'auteur en présence des théories adverses. Une fois de plus, il reproche au
lamarcki.sme de manquer de base objective expérimentale, au darwinisme;
de laisser dans l'ombre l'origine des variations et d'attribuer à la sélection
un rôle exagéré; enfin au mendélisme de n'expliquer que le remaniement
des caractères par le croisement et nullement l'introduction de caractères
nouveaux dans l'organisme. L'auteur, en somme, penche vers le lamarj
ckisme, mais estime, avec raison, quïl est temps de colliger des document
e.xpérimentaux qui soient vraiment à l'abri de toute critique et c'est poui
XIV. _ PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. -^'O-''
cela qu'il a entrepris cette étude sur l'évolution des Drosophiles en milieu
aseptique, eu faisant varier avec une précision scientifique parfaite les
conditions soumises à l'étude. Toute cette partie personnelle de son travail
a été faite avec un soin extrême, un souci très vif de la rigueur scienti-
fique: elle est riche en résultats intéressants et ne mérite que des éloges.
— II. Le sujet choisi a été DrosophUa ampelophila en raison de certains
avantages importants pour les expériences : petite taille permettant des .
élevages nombreux sans encombrement, facilité d'élevage, durée de vie
médiocre (1 à 3 mois), permettant l'étude de générations successives en un
temps modéré, grande fécondité (7 à 1)00 œufs, à raison d'une vingtaine
par .jour), brièveté des périodes larvaires, enfin réponse aux variations des
conditions d'élevage ou d'accouplement par des variations somatiques
extraordinairement nombreuses dans la couleur des yeux, les caractères
des ailes, la fécondité, elc, etc. Cette malléabilité sous l'influence du
milieu rend d'autant plus nécessaire une connaissance rigoureuse des con-
ditions ambiantes et une fixité absolue de toutes celles qui ne sont pas
celles dont on étudie l'influence lorsqu'elle est soumise à des variations
.systématisées. La chose est facile pour des conditions purement physiques,
mais il n'en est pas de même pour l'alimentation. L'animal se nourrit, en
effet, de substances végétales fermentées où, selon la phase de la fermen-
tation, prédominent le sucre, l'alcool ou les acides. En outre, des parasites
variés, microbes ou moisissures, viennent modifier dans des sens divers
l'élément nutritif. Il a donc été reconnu nécessaire de constituer un aliment
toujours identique à lui-même et, par conséquent, aseptique et livré à des
mouches ou à des larves rendues aseptiques elles-mêmes, pour éviter la
contamination par elles de leur aliment : c'était le problème de la vie
aseptique longtemps continuée se superposant à celui de la fixité de l'ali-
ment. L'asepsie des larves a été obtenue par un procédé calqué sur celui
qui sert à obtenir des cultures pures de microbes, en fragmentant une
culture extrêmement diluée, de telle sorte qu'une goutte ne contienne, en
général, qu'un germe: on peut ainsi isoler celui que l'on recherche et le
faire multiplier en milieu aseptique. Des œufs et des larves ont été ainsi
transportés de milieu aseptique en milieu aseptique jusqu'à ce qu'ayant
abandonné au milieu leur dernier parasite, microbien ou autre, ils se
trouvent enfin aseptiques en milieu aseptique; on peut, à partir de là, les
faire développer indéfiniment hors de la présence de tout microbe ou
moisissures quelconques. Le milieu aseptique reconnu le plus favorable a
été une suspension de levure de pain dans de l'eau, stérilisée à l'autoclave.
Non seulement la vie aseptique a été reconnue possible, mais les élevages
débarrassés de leurs ennemis (microbes ou moisissures) ont montré une
santé parfaite et une régularité d'évolution inconnue avec les autres pro-
cédés et se continuant pendant un nombre indéfini de générations. En
même temps était obtenue ainsi une base alimentaire absolument fixe
permettant, par des additions successives mesurées et dosées, de soumettre
à l'épreuve l'influence sur l'organisme de substances ou de parasites
divers. Pour maintenir constantes les conditions physiques, les élevages
sont faits en étuve réglée à 24^ dans l'obscurité, et dans des conditions
d'humidité non rigoureuses, mais aussi égales que possible ^ Les tentatives
faites pour élever des vertébrés avec une nourriture entièrement artifi-
1. La nourriture optima pour les Drosophiles est la levure, mais celle-ci étant plus ou
moins impure, différente d'elle-même selon les conditions de sa culture, et de composition
chimique mal connue ne se prêtait qu'imparfaitement à des expériences précises, ce qui
amena l'auteur à lui suhstiluer une nourriture artificielle.
204 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
cielle, caséine, albumines diverses, aussi pures que possible, amidon pur,
graisses obtenues après dissolution dans l'éther et substances minérales
diverses ont toujours échoué, tandis que les témoins élevés avec les sub-
stances similaires, mais telles qu'elles se présentent dans les aliments
naturels prospéraient sans difficulté: la mort était d'autant plus précoce
que les aliments étaient plus purifiés. Au contraire, des Drosophiles pros-
péraient sur un milieu artificiel formé de peptone, glucose, tributyrine et
éléments minéraux, mais l'auteur en trouva la raison dans le fait que les
animaux ensemençaient leur nourriture avec les germes de levures et
microbes divers et s'en nourrissaient. Il fallait donc refaire tous les essais
avec des animaux aseptiques.
Le milieu obtenu par voie synthétique se compose de :
Peptone 1 gr.
Glucose 1 gr. 5
Tributyrini3 ^Z gouttes
Chloi'ure de polassium 0 gr. 2
Phosphate trisodique 0 gr. 2
Chlorure de magnésium 0 gr. 4
Phosphate monocalcique 0 gr. 1
Chlorure ferrique 0 gr. 01
Acide acétique cristalUsé 1 goutte
Eau distillée ; Q. S. pour 100(1 ciu^. i
L'élevage aseptique, en milieu artificiel, a permis de trancher une question
extrêmement débattue : celle de l'origine des graisses, en éliminant l'ob-
jection de la formation de graisses aux dépens des albuminoïdes par les
microbes. Les larves de Drosophiles forment aux dépens de la peptone et
de la lécithine leur corps adipeux, formé d'un mélange de substances,
protéique et graisse, absolument nécessaire à leur développement [XIII].
[Le problème de l'élevage aseptique, en milieu artificiel rigoureusement
connu, a permis à l'auteur d'aborder, avec une méthode rigoureuse, diverses
questions biologiques dans lesquelles il fallait dégager l'influence relative
des conditions ambiantes et de l'alimentation.] — III. Il faut distinguer la
fécondité (aptitude h pondre des œufs), de la fertilité (aptitude à engendrer
des générations nouvelles); la fécondité est sous l'étroite dépendance de la
nutrition et des deux facteurs de celle-ci : abondance et qualité de la nour-
riture. Toutes les expériences ont été faites aseptiquement, de manière à
éviter les variations en rapport avec la présence de microbes ou d'orga-
nismes étrangers quelconques. Comme milieu nutritif riche, on a choisi la
levure et comme milieu nutritif pauvre, la pomme de terre. De nombreuses
expériences correspondantes ont montré que la réduction quantitative ou la
mauvaise nature qualitative de la nourriture engendrent une diminution de
la fécondité, se manifestant par la réduction du tissu adipeux, réserve
générale où les éléments sexuels puisent les matériaux de leur dévelop-
pement, la réduction du nombre des œufs engendrés, la réduction de la
ponte pouvant aller jusqu'à sa suppression, une grande mortalité des larves
et des pupes, un retard dans l'éclosion, la pupaison et le développement
de l'imago. Cependant la pomme de terre agit uniquement par carence
et non par une inhibition spécifique. D'autres facteurs agissent dans le
1. Bien qu'on ne puisse améliorer ce milieu par aucune modification dans Ja qualité ou la
proportion de substances de l'ordre de celles qu'elles contiennent, il ne permet que des
élevages imi)arfaits et languissants. Mais cet aliment devient parfait dès qu'on lui ajoute de.s
substances incijnnues, peut-être comijarables à la vitamine de Fu>ke, sous la forme d'un
autolysat de levure de boulangerie.
Xn . — PHYSIOLOGIE GENERALE. 20r)
même sons que la réduction de nourriture, tels sont la dcssication, uno
température insuffisante, l'addition de sucre ou d'acide acétique à la nour-
riture et les rayons ultra-violets. — La ponte est largement influencée par
les conditions extérieures, le simple changement de lieu, sans modifica-
tions du milieu, produit un retard notable ; ce retard est beaucoup plus
grand et peut aller jusqu'à l'inhibition malgré une ovogénèse active déter-
minant la distention de l'abdomen par l'insuffisance alimentaire, la sé-
cheresse, une température trop basse (10 à 15") ou trop élevée (30 à 35"),
optimum 24"; et surtout par la fécondation. Les femelles privées de mâles
pondent beaucoup) moins que les femelles fécondées, la seule présence
du mâle ne suffit pas : il faut le coït. La présence des spermatozoïdes dans
le réceptacle séminal exerce aussi son action propre car la ponte subit
un retard dès que, après une vingtaine de jours, la réserve de sperme,
provenant d'un premier coït, est épuisée. Des facteurs analogues influencent
de même la fertilité mais cela ne veut pas dire que la capacité potentielle
héréditaire d'origine interne de pondre des œufs ou de produire des jeunes
soit en quoi que ce .soit affectée : ce qui est modifié, ce sont seulement les
facteurs externes dont la collaboration est nécessaire. Ainsi a pu être isolée
d'une façon certaine , la part d'influence d'une modification déterminée
du milieu ambiant sur une fonction physiologique. — Y. Delage.
= Substances chimiques.
Abelous ( J. E.) et Soula (L. C). — Modifications du chimisme cérébral
à la suite des intoxications. Loi de Vébranlement toxique prolongé. — La
pénétration dans le milieu intérieur d'une substance étrangère détermine
chez le lapin des altérations chimiques du cerveau qui persistent pendant
assez longtemps. Les auteurs appellent la perturbation ainsi provoquée
ébranlement toxique prolongé ou chroniotoxie. Désintégration protéique par
protéolyse et aminogénèse, augmentation de la teneur en nucléo-protéides,
sans doute par suite d'un afflux leucocytaire, lipolyse ou saponification,
telles sont les modifications cérébrales qui peuvent être mises en évidence,
même trente-cinq jours après l'injection, et qui témoignent que le cerveau
possède la mémoire chimique, comme il possède la mémoire psychique.
L'ébranlement toxique se produit aussi bien avec des alcaloïdes (strychnine,
cocaïne) qu'avec des substances colloïdes (ovalbumine, sérum de cheval,
urohypotensine). On peut penser que, tant que dure l'ébranlement toxique,
le cerveau se comporte comme un organe malade déversant dans le sang
des produits anormaux pour la destruction desquels les leucocytes doivent
sécréter des ferments solubles spécifiques. On peut déceler ces ferments en
faisant agir le sérum de l'animal ayant subi les injections sur une petite
quantité de substance cérébrale ; le pouvoir neuro-protéolytique de ce sérum
est manifeste non seulement après injection d'antigènes colloïdes, mais aussi
à la suite des injections d'alcaloïdes comme la strychnine et la cocaïne. On
peut alors se demander si le terme d'antigène ne devrait s'appliquer aux
cristalloïdes comme aux colloïdes étrangers introduits dans le milieu inté-
rieur et si Torganisme ne se défendrait pas contre les uns, de même que
contre les autres, par la formation d'anticorps. Cette conception se trouve
encore renforcée du fait qu'il est possible de démontrer que l'anaphylaxie
n'est pas l'apanage exclusif des seuls colloïdes, mais qu'elle existe pour un
cristalloïde tel que la strychnine. Il est alors permis de relier l'anaphylaxie
à l'ébranlement durable provoqué dans le cerveau par l'injection dans le
milieu intérieur d'un antigène, colloïde ou non; étant donné l'accroissement.
20<> L'ANNÉE BIOLOGIQl'E.
dans ces conditions, de la teneur du cerveau en savons, agents de décalcifi-
cation, on peut supposer que l'état anaphylactique est la conséquence de la
sensibilisation du cerveau par son appauvrissement en calcium après
l'injection. L'un des auteurs a, en effet, antérieurement montré qu'on peut,
avec l'urohypotensine, provoquer d'emblée chez le lapin le choc anaphylac-
tique, en faisant, 24 heures avant l'injection de la substance, une injection de
savon qui agit comme sensibilisant. D'autre part, il est aussi possible de
diminuer considérablement la sensibilité du lapin à l'urohypotensine en
enrichissant l'organisme en calcium par des injections sous-cutanées
répétées de glycérophosphate de chaux en solution aqueuse dans les semaines
qui précèdent l'injection d'urohypotensine : on constate alors que les modi-
fications chimiques du cerveau sont presque insignifiantes. Le glycérophos-
phate de chaux exerce la même action préservatrice vis-à-vis de la strych-
nine. — H. Cardot.
Cloetta (M.). — Contribution à la théorie de la iiarcoxe. — A la suite
de la théorie des lipoïdes, on a attribué une grande importance aux rapports
de solubilité d'un narcotique dans les substances grasses d'une part et,
d'autre part, dans l'eau. Plus le coefficient - — - — serait élevé, plus l'effet
eau
narcotique d'une substance devrait être prononcé, de sorte que la substance
qui passerait le plus vite de l'eau dans les matières grasses devrait avoir les
plus pufssantes qualités narcotiques. Sous la direction de C, le docteur
Gensler a entrepris des expériences en vue de vérifier le fondement de
cette hypothèse. 11 a introduit dans l'estomac d'un chien une certaine quan-
tité dosée d'un narcotique. L'animal une fois assoupi a été tué au milieu de
la narcose. On établit ensuite les quantités du narcotique resté dans le tractus
digestif, afin de savoir combien en avait été vraiment absorbé. Puis on
détermine séparément les quantités du narcotique qui ont passé dans le
cerveau et celles qui circulent dans le sang. La détermination ne présentait
pas de difficultés, les trois préparations employées (neuronal, bromural,
adaline) contenant du brome, substance qui, normalement, ne se trouve pas
dans l'organisme. De très petites quantités seulement avaient passé dans le
cerveau et cela d'une façon proportionnelle aux quantités résorbées par l'in-
testin qui, elles, étaient très différentes pour les trois substances examinées.
Pourtant la profondeur de la narcose était la même dans les trois cas, les doses
ayant été choisies en conséquence. La quantité absolue d'une substance
narcotique contenue dans le cerveau n'est pas le facteur essentiel qui déter-
mine le degré de profondeur du sommeil. On a également établi le coeffi-
(yYïO î cep
cient -^^ pour les trois substances. Il en résulte que ce coefficient à lui
eau
seul n'explique pas non plus l'effet narcotique qui, en partie du moins, doit
dépendre, selon C, de la constitution chimique des substances en question.
— J. Strohl.
Clayberg (Harold D.). — L'action de t'élher et du chloroforme sur
ccrlnins poissons. — L'auteur, s'est servi, pour l'étude de cette action, de ti'ois
méthodes : \° comparer le comportement du poisson dans l'eau pure et dans
l'eau additionnée de quantités déterminées de la substance considérée, de
façon à noter à quel degré de concentration un changement apparaîtra;
2'^mesurer le temps nécessaire pour que les symptômes maladifs apparais
sent, et 3° mesurer le temps nécessaire pour tuer l'animal. De ces trois
méthodes, seule la dernière a été employée ju.çqu'ici. Les espèces de pois-
XIA . _ PHYSIOLOGIE GENKRALE. -^07
sons étudiées ont été : ("atostomus commersoniù Ameiurus nebutosusoi
Lepomù hwnilis. La première méthode a été employée pour les deux pre-
mières espèces ; le chloroforme provoque des réactions diverses, non con-
stantes et variables suivant les individus: elles ne paraissent suivre aucune
loi définie. L'éther, à une concentration de 0,3 à 0,4 '""^ par litre provoque,
c\ie7.V Ameiurus, une réaction caractéristique : le poisson s'agite, nage en
changeant constamment de direction, la tête toujours appliquée à la paroi
du bassin. Cette réaction qui n'intervient qu'à cette concentration précise
peut servir pour établir un étalon pour les poissons. — Le Lepomis est tué
soit par l'éther soit par le chloroforme à une concentration dépassant 3,69"""''
pour le premier et 0,07^™^ pour le second. La toxicité du chloroforme est,
pour ce poisson, environ 20 fois plus grande que celle de l'éther; pour
l'homme, elle n'est que ?5 fois plus grande. — M. Goldsmith.
Garnis (M.). — Sur la ri'sistancr au curare du Leptodacli/liis (Hun//
argent ina) et sur d'autres points de la physiologie générale des muscles. --
La grenouille argentine L. osallalus, quoique très semblable à la grenouille
européenne, en diffère notablement sous un curieux rapport, celui de la
résistance au curare : les doses habituelles sont sans aucune action sur elle;
les très fortes doses, 0,5 à 1 centigramme, déterminent la paralysie et la
mort, mais sans toucher l'excitabilité indirecte du muscle, lequel reste exci-
table par l'intermédiaire de son nerf moteur. L'auteur propose pour expli-
quer ces faits d'admettre qu'il existe chez la grenouille ordinaire une
substance réceptive spéciale pour le curare, par l'intermédiaire de laquelle
ce poison exerce son action, et que cette substance manque chez la grenouille
argentine. Chez celle-ci la mort sous l'influence des fortes doses doit être due
à l'action du curare sur la substance fondamentale du muscle. — Même
résistance de la grenouille argentine à la nicotine, tandis que, en présence
de la vératrine, elle se comporte comme la grenouille européenne. — Y.
Delage.
Mac Dowell [E. G.) et Vicari (E, M.). — La croissance et la fécondité
des rats alcoolisés. — L'alcool est donné par inhalations, et à doses fortes,
jusqu'à ce que l'animal ne puisse presque plus bouger; il met environ
4 heures à reprendre son activité normale. L'alcool est donné chaque jour
dès la fin du sevrage. Les résultats ont été très nets. Au bout de 182 jours
le poids des rats alcooliques était de 20 % inférieur à celui des rats nor-
maux. En ce qui concerne la fécondité, la réduction du nombre des nais-
sances a été d'un peu moins que les 2 3. — Y. Delage.
Ransom (Fred.). — Calcium et action de certains poisons sur le cœur de
la grenouille. — La présence du calcium est-elle nécessaire à l'augmenta-
tion des systoles et du tonus que provoquent certains poisons agissant, en
circulation artificielle, sur le cœur de la grenouille? La réponse est négative
dans le cas de l'adrénaline, de l'agaricine, de la caféine, de la saponine, du
strophanthus et de la vératrine. — H. Cardot.
Raber (Oran L.). — Action synergique des électrolytes. — Nombre
d'expériences récemment publiées ont fait entrer dans la science la notion
' d'antagoni.sme entre les sels. Deux sels produisent séparément une action
semblable; réunis, ils produisent une action moindre que la somme de leurs
actions individuelles. Mais est-ce là un fait général? Les expériences ci-
dessous montrent que, dans certains cas, on obtient un phénomène inverse :
208 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
un effet plus grand que la simple somme des effets individuels. C'est ce que
Fauteur appelle synergie. Comme effet mesurable, il a pris la chute de résis-
tance électrique obtenue chez Laminaria à la suite de l'action des sels. La
synergie a été observée par lui dans le cas des anions chlorure et citrate
unis au cation sodium. La chute de résistance du mélange des solutions
l'emporte sur la somme calculée des chutes de résistance individuelle. —
Y. Delage.
Busquet. — Action vaso-constrictive du nuclëinale de soude sw le rein.
— A la dose de -^ de milligramme par kilogramme d'animal, le nucléinate
de soude exerce une double action, vaso-constrictive sur le rein dont la sécré-
tion diminue ethypotensive sur la circulation générale. Cette seconde action,
produite une fois, ne se reproduit plus (tachyphyllaxie) ; au contraire, l'action
sur le rein se reproduit indéfiniment proportionnellement aux doses. Elle
s'exerce par les terminaisons ou par les ganglions périphériques, sans
intervention de la moelle dont la section ne modifie pas le phénomène. La
désintégration spontanée de la moUécule de nucléinate par vieillissement,
avec mise en liberté de l'acide phosphorique, respecte ces propriétés. —
Y. Delage.
Chio QVI.). — Acti07i de l'anhydride carbonique et du calcium sur l'utérus
isolé. — Le calcium, en solution suffisamment concentrée, déprime les con-
tractions. Le retour à la condition primitive peut être obtenu par C0-. Inver-
sement, CO- appliqué le premier déprime l'utérus et cet effet est annihilé par
le calcium. Si, comme il est probable, ces effets inverses s'obervent aussi in
vivo., il peut y avoir là un moyen d'influencer les contractions utérines. —
Y. Delage.
a) Coupin (Henri). — Influence des sels de calcium sur les poils absorbants
des racines. — L'addition de sels- de calcium à l'eau où végète le cresson
{Lepidium salivum) contrarie notablement la formation des poils absorbants.
On peut se demander si cette action ne varie pas selon les plantes et si ce
n'est pas là que réside la différence entre plantes calcifuges, calcicoles et in-
différentes. — Y. Delage.
a) Rajat (H.). — L'action du chlorure de sodium sur les mollusques aqua-
tiques. — Les limnées se prêtent à raeclimatement progressif dans Teau
salée à condition que la concentration soit très lentement progressive, en
commençant par 0-"001 par litre : mais à partir de 5 gr. par litre, la tolérance
disparait, l'animal cesse d'abord de se reproduire, puis meurt. — Y. De-
lage.
b) Rajat (E,)- — La vie des mollusques {Limnaea iimosa) dans les milieux
artificiellement colorés. — Les limnées supportent aisément l'addition à
l'eau où elles vivent d'environ Ogr.Oô de matières colorantes diverses : carmin
(survie "2 mois et reproduction possible), fuchsine (survie 1 mois), violet de
gentiane (survie 20 jours), bleu et vert de méthylène (survie 10 jours). Re-
portés dans l'eau normale, les animaux se décolorent, mais très lentement.
— Y. Delage.
Chien (S. S.). — Effets particuliers du baryum, du strontium et ducérium
sur les Spirogyra . — Les chloroplastides de certaines espèces de Spirogyres
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 209
se contractent d'une façon particulière et caractéristique dans les solutions
de CeCP, BaCl^ et SrCP. On observe le fait dans les solutions à 0.00005 de
chlorure de cériumet dans celles à 0.0001 de chlorure do baryum. Le chlo-
rure de strontium produit le même eiïet, mais pas à des dilutions aussi
grandes que celles des autres chlorures. — P. Guerin.
Burro-ws (Montrose T.). — La pression d'o.vytjène nécessaire à l'activité
(les tissus. — La croissance de fragments de cœur ou de peau dembryons de
poulet cultivés sur plasma de poulet n'est que peu influencée par la pression
partielle de l'oxygène, au-dessus d'une certaine limite; elle est, en etfet, à
peu près la même dans l'oxygène pur et dans une atmosphère n'en conte-
nant que 10 p. 100; elle diminue en dessous de ce taux, mais n'est pas
encore complètement entravée dans une atmosphère à 6,6 p. 100. —
H. Cardot.
Grasnick CW.). — JJe/f'et des rayons du radium sur les tissus animaux. —
Sur des larves d'Amphibiens, G. a revu beaucoup des troubles signalés avant
lui comme produits par l'action du radium et en a observé de nouveaux.
Il classe ces phénomènes en trois groupes : 1° Il attribue à une excitation
par les rayons [5 les proliférations épidermiques et les dégénérescences du
tissu conjonctif, de la choi'de etc.; il y rapporte aussi les modifications
des cellules pigmentaires qu'il a constatées et qui se produisent sans temps
latent. 2" A une action chimique des rayons y, G. attribue les dégénéres-
cences pycnotiques des noyaux et la déformation des chromosomes ; d'après
lui, cette actionne s'exerce que sur les noyaux assez proches de la mitose;
les noyaux au repos en sont indemnes ; elle consiste peut-être en une ré-
duction de la chromatine, réduction qui parfois aboutirait à du pigment
[1, 2"]. 3" L'hypertrophie des vaisseaux, et probablement les dégénéres-
cences nucléaires en anneau, ne sont que des phénomènes secondaires,
conséquences des précédents. — G. combat l'hypothèse d'une susceptibilité
.spécifique des divers tissus, et croit que tous les tissus ont des périodes
de susceptibilité particulière, coïncidant probablement avec les périodes
d'assimilation intense, telles que les moments de multiplication mitotique.
— M. Prenant.
Z-waardemaker (H.). — Action réparatrice du radium sur le cœur isolé
arrêté par privation de potassium. — On détermine l'arrêt du cœur en cir-
culation artificielle, lorsqu'on supprime le chlorure de potassium dans le
liquide d'irrigation ; si l'on soumet alors le cœur aux radiations du radium
ou du mésothorium, les pulsations reprennent ; mais cette action des corps
radio-actifs est enrayée si l'on ajoute au liquide une dose convenable d'un
sel d'uranium. Il s'agit d'une sorte d'équilibre qui peut être rompu en aug-
mentant ou en renforçant soit la dose d'uranium, soit la radiation, et il est
possible de réaliser au cours d'une même expérience plusieurs équilibres
successifs. Une étude quantitative, réalisée par l'auteur en prenant le cœur
comme indicateur d'une véritable méthode de zéro, montre qu'en portant en
ordonnées les logarithmes des doses d'uranium correspondante aux équilibres
successifs et en abscisses, la distance du cœur au centre radio-actif, la courbe
obtenue est sensiblement une droite. — H. Cardot.
Hamburger (H. J.) et "Waard (D. I. de). — Influence de substances ra-
dioactives sur la perméabilité du reiii au glycose. — Le KCI diminue la
perméabilité du rein au glycose; c'est par sa radioactivité qu'il intervient en
L'*NNÉe BIOLÛGIQUi;, XXII. 1917. 14
210 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
cette circonstance. On obtienten effet, le même résultat en introduisant dans le
liquide qui traverse le rein (grenouille) des préparations d'uranium ou de
thorium ou même de l'émanation ; les quantités de ces substances produi-
sant un même effet sur la perméabilité rénale ne sont pas les quantités iso-
moléculaires mais les quantités isoradioactives. — Y. Delage.
a) Baglioni (S.). — Action 'physiologique de l'urée. — Le cœur des Sélaciens
est déprimé par NaCl et, pour des doses assez fortes, s'arrête en diastole ; il
est excité par l'urée, et pour des doses assez fortes, s'arrête en systole. La
contraction normale résulte d'un balancement entre ces deux actions, le
milieu optimum doit contenir pour lOOcc. 2 gr. de NaCl et 2 gr. d'urée :
ce sont les proportions normales dans le sang de l'animal.
II. Quelques données sur la composition chimique des liquides du corps des
animaux marins, et recherches postérieures sur le même sujet. — Le taux de
l'urée dans l'urine est beaucoup plus faible que dans le sang chez les Séla-
ciens : les reins fonctionnent donc de manière à laisser dans le sang la forte
proportion d'urée nécessaire au fonctionnement du cœur et, sans doute, des
autres organes. Il n'en est plus de même pour les Téléostéens qui, sous ce
rapport, se rapprochent des Mammifères. Chez les autres vertébrés, l'urée
exerce sur le cœur une action analogue et non moins nécessaire, mais à
dose notablement plus faible et adéquate à celle qui se trouve dans leur sang.
Ce rôle excitant de fonction nécessaire rapproche l'urée des hormones. Ce-
pendant,'à raison de son caractère de produit catabolique, on pourrait la
ranger avec CO^ dans le groupe, proposé par Glev, des parhormones. D'ail-
leurs, si l'urée est un produit catabolique elle n'en est pas moins en même
temps uli produit de sécrétion interne puisqu'elle est préparée par le foie et
déversée par lui dans la circulation, le rein ne servant qu'à éliminer l'excès
de cette substance. — Y. Delage.
Meighan (John S.). — Quelques observations sur faction de la guanidine
sur le muscle de grenouille. — En employant des solutions de guanidine de
plus en plus diluées, à partir de 1 %, on constate que les contractions
qu'elles provoquent dans le muscle de grenouille sont maxima à la con-
centration de 0,25 % environ. La guanidine a un effet curarisant ou pa-
ralysant sur les terminaisons nerveuses. Cet effet apparaît plus rapide-
ment dans les solutions fortes; au-dessous de 0,02 %, il n'a pas été observé
de paralysie. Une légère élévation de température augmente l'effet de la
guanidine ; pour une élévation plus forte, le caractère des secousses se mo-
difie ; elles tendent à devenir des trémulations, ce qui peut faire supposer
que la guanidine agit sur le muscle d'une façon" différente à haute tempé-
rature. — H. Cardot.
Sharpe (J. Smith.). — Action de la guanidine sur le système neuro-mus-
culaire des Crustacés Décapodes. — La guanidine agit chez les crustacés '
Décapodes par le même mécanisme que chez les Mammifères : c'est-à-dire
que son action porte sur le système nerveux central, et non pas, comme
chez la grenouille, sur la jonction du nerf et du muscle. En effet, les se
cousses et les trémulations des membres, consécutives aux injections de
guanidine, n'apparaissent pas si les nerfs ont été préalablement sectionnés ;
aucune action curarisante ne peut, non plus, être démontrée relativement
à l'effet de cette substance sur les Décapodes. — H. Cardot.
Rubinstein (M.). — L'alhérome expérimental par ingestion de cholesté-
XIV. - PHYSIOLOGIE OENERAT-E. 211
fine. — L'athcroine antique a été souvent attribué à la cholestérine et au
jaune d'œuf susceptible d'introduire celle-ci dans l'alimentation. Des expé-
riences portant sur le lai)in et le cobaye et comparativement sur des ani-
maux de contrôle n'ont fourni à l'auteur que des résultats négatifs. La pré-
sence fréquente "de polynucléaires dans la rate témoigne d'une réaction
défensive de l'organisme peut-être contre d'autres altérations. — Y. Delage.
Doubt (Sarah L.). — Réaction des plantes à l'égard du gaz d'éclairage.
— Certaines plantes sont très sensibles aux moindres traces de gaz qu'elles
permettent de déceler, alors que d'autres ne commencent à réagir que lors-
que l'odeur du gaz se fait sentir. Un certain nombre d'arbres sont particu-
lièrement sensibles à l'action du gaz qui s'échappe dans le sol {poirier,
pommier, frêne, orme, etc.). — P. Guérin.
= Sérums. Immunité.
a) Zunz (Edgard). — Recherches sur l'anaphylaxie par l'injection intra-
veineuse de glycylglgcine, de triglycylglycine et de tétraglycylglycine chez le
lapin. — Jusqu'à quel point peut-on scinder la molécule protéique sans
cesser d'obtenir des produits susceptibles d'anaphylactiser ? A cette ques-
tion encore obscure, l'auteur apporte comme contribution ses recherches
sur les peptides formés par réunion, avec déshydratation, de deux ou plu-
sieurs molécules d'un acide aminé particulier, le glycocolle. L'expérience
montre que le glycocolle et la diglycine, s'ils peuvent être employés comme
sensibilisateurs, ne provoquent en aucun cas, en injection déchaînante, le
choc anaphylactique, tandis que les peptides formés par l'union de 3 à 5
molécules de glycocolle sont à la fois sensibilisateurs et déchaînants. —
H. Cardot,
b) Zunz (Edgard). — Recherches sur l'anaphylaxie. Contribution à l'étude
des effets de l'injection intraveineuse de sérum traité par l'agar ou la parabine
chez les cobayes neufs. — Le contact d'une suspension d'agarou de parabine
(mélange d'hydrates de carbone retirés de l'agar) rend le sérum de cobaye
nocif pour le cobaye, chez lequel il provoque d'emblée le choc anaphylac-
tique ; mais le même traitement ne confère pas à un sérum hétérologue (de
chien, de lapin ou de mouton) la propriété de provoquer le choc chez le
cobaye neuf. Pour modifier le sérum de cobaye dans le sens qui vient d'être
indiqué, la suspension doit avoir une constitution physique spéciale. En
général, la nocivité obtenue pour le sérum est d'autant plus grande que la
suspension adsorbe mieux le complément. Le noir animal, qui n'adsorbe pas
ce dernier, ne confère pas non plus de pouvoir toxique au sérum. On sait
.que la dialyse du sérum divise le complément en un chaînon terminal
resté en dissolution avec les albumines et un chaînon moyen précipité avec
les globulines. Les effets anapliylactogènes conférés au sérum par l'agar ou
la parabine paraissent dépendre surtout de la portion du sérum renfermant
le chaînon moyen. — H. Cardot.
a) Kopaeze-wski CW.). — Recherches sur le sérum, de la Murène [Mu-
raina Helena L). La toxicité du sérum de la Murène. — Le sérum du sang
de murène, en injections sous-cutanées ou mieux péritonéales et surtout
intra-veineuses, est extrêmement toxique pour les cobayes, lapins, chiens ;
pour ces derniers 1 cm^ 5 pour 5 kilos, suffit pour les tuer rapidement avec
des symptômes rappelant ceux du choc anaphylactique. — Y. Delage.
212 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) Kopaczew^ski ("W.). — Recherches sur le sérum de la Murène [Murœna
Helena L.). L'action physiologique du sérum. — Le sérum de murène ne
présente ni propriétés précipitantes, ni propriétés agglutinantes ; ces pro-
priétés bactériolytiques sont faibles, s'exerçant seulement sur le Staphylo-
coque doré, mais il a des propriétés hémolytiques puissantes, qui sont dé-
truites par le chauffage et ne sont pas restituées après chauffage par
l'addition de lécithine. — Y. Delage.
d) Kopaczewski ("W.). — Recherches sur le sérum de la Murène (Murœna
Helena L.). La toxicité et les propriétés physiques du sérum. — La toxicité du
sérum conservé en ampoules scellées est beaucoup plus stable que son
pouvoir hémolytique. Elle ne se détruit ni par le temps (30 jours), ni par la
dessication, ni par le chauffage à moins de 75°. — Y. Delage.
e) Kopaczewski (W.). — Recherches sur le sérum de la Murène [Mursena
Helena). L'équilibre moléculaire et la toxicité du sérum. — Chaque fois que
le sérum de la murène, soumis à l'influence des agents physiques tels que
la chaleur, les rayons ultra-violets extrêmes ou la conservation prolongée,
a été inactivé, on observe des changements profonds dans la structure
ultramicroscopique, les micelles séparées et en mouvement brownien vif,
se groupent par plusieurs unités tout en perdant leur mouvement. Une
précipitation microscopique a lieu si l'on mélange le sérum de la murène
avec le sérum d'un animal d'expérience. En modifiant, au moyen d'une
suspension de cholestérine ou d'une solution colloïdale d'oléate de soude, la
tension superficielle du sérum de la murène soumis à l'influence des agents
physiques destructifs, on peut à volonté faciliter ou retarder l'apparition
des agglomérations micellaires et, ipso facto, faciliter ou retarder la dis-
parition de cette toxicité sérique. — Y. Delage.
/■) Kopacze-wski (W.). — Sur le mécanisme de la toxicité du sérum de la
Murène. — Après l'intoxication des animaux d'expériences par le sérum de
la murène, la tension superficielle de leur sérum baisse. Le sérum de
quelques poissons non venimeux [Scyllium catulus, Raie, Torpille) est
toxique, mais beaucoup moins que celui de la murène. La toxicité du sérum
n'est pas due à la présence du venin dans le sang, car la substance toxique
du sang est beaucoup plus thermolabile que le venin; elle n'est pas due
non plus à une simple diastase, le sérum dialyse ou précipité restant
toxique et le choc d'intoxication ne réclamant pas le facteur temps. Etant
donnée la toxicité du sérum des poissons non venimeux, il faut plutôt admet-
tre que la toxicité du sérum de la murène réside dans une structure molé-
culaire sui generis, de sorte que l'injection de ce sérum dans le sang hété-
rogène provoque une rupture d'équilibre moléculaire, qui se traduit expéri-
mentalement par l'apparition des agglomérations micellaires et par l'abais-
sement de la tension superficielle du sérum de l'animal intoxiqué. Mais
cette toxicité est exagérée grâce au venin avec lequel elle doit être en re-
lation étroite. La nature de cette relation reste à éclaircir. — Y. Delage.
y) Kopacze"wski ("W.). — Influence des radiations lumineuses sur la
toxicité du sérum de la Murèîie. — On sait que l'irradiation par la lumière
solaire, continuée 48 heures, fait disparaître la toxicité du sérum de la mu-
rène. Lesquels de ces rayons sont actifs"? L'expérience a montré que les
rayons ultra-violets de longueur d'onde supérieure à 300 jj.jj. sont sans
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE.^ 213
action, tandis que ceux de longueur d'onde plus courte suppriment toute
toxicité en 90 minutes. Les rayons X sont également sans action. —
Y. Del.\ge.
h) Kopaçze-wski (W.). — Essais d'immunisation contre la toxicité du
xénim de la Murène. — Le sérum de lapin immunisé contre le sérum de la
murène, présente des propriétés antitoxiques contre ce dernier et aussi, mais
à plus forte dose, des propriétés ^ntivenimeuses. — Y. Delage.
j) Kopaçzew^ski (W.). — Recherches sur le sérum de la Murène. — La
toxicité du sérum résiste à la dessiccation et au froid, ainsi qu'aux tempé-
ratures inférieures à 75° ; elle se conserve à l'obscurité, mais les rayons so-
laires la détruisent. Elle est détruite par les rayons ultra-violets de 224 à
300 fi[x. Elle résiste aux rayons de plus grande longueur d'onde, ainsi qu'à
l'irradiation par les rayons X. La substance toxique traverse les dialyseurs
les plus fins. Le sérum de lapin soumis à des doses mortelles de sérum de
la murène est immunisant à l'égard de ce sérum et partiellement aussi du
venin. Le sérum inactivé se présente à l'ultra-microscope en particules plus
grosses et immobiles, comme à la suite d'une précipitation partielle. Ce ré-
sultat peut être accéléré ou retardé en modifiant la tension superficielle du
sérum soumis aux agents inactivants. Une précipitation plus complète ré-
sulte du mélange avec un sérum étranger. Après l'intoxication des animaux
d'expérience par le sérum de la murène, la tension superficielle de leurs
sérums baisse, et les micelles se montrent beaucoup plus petites. Le sérum
de divers poissons, Scyllium catulus, raie, torpille, se montrent toxiques
pour le cobaye maisà un degré beaucoup plus faible. La toxicité du sérum
n'est pas due à la présence du venin à son intérieur, car le venin résiste à
75° et le sérum à 65'^ seulement. La toxicité du sérum n'est pas due à une
diastase puisqu'elle résiste à la dialyse, mais résulte sans doute d'une
rupture d'équilibre moléculaire se manifestant par l'abaissement de la
tension superficielle et par l'apparition d'agglomérations micellaires. —
— Y. Delage.
Nolf (P.). — Une prop7'iété intéressante des solutions vieillies de fibri-
nogène. — Une solution de fibrinogène de Hammarsten conservée à 0° perd,
rapidement si elle est alcaline, plus lentement dans le cas contraire, la
propriété de se coaguler par addition de thrombine — au moins en masse,
car, mise au contact de la poudre de fibrine sèche qui contient de la throm-
bine, elle en agglutine encore les grains. On peut supposer que, sans se
prendre en masse, elle ne cesse pas de fixer la thrombine, et, en effet, elle se
montre anti-coagulante vis-à-vis d'un plasma oxalaté qu'on recalcifie. Le
pouvoir anti-coagulant, assez faible d'ailleurs, qu'on met ainsi en évidence,
se perd par chauffage à 56°, température à laquelle le liquide se trouble.
L'auteur pense saisir là sur le fait la formation d'un anticorps. Il rapproche
le fait relaté du pouvoir anti-coagulant acquis progressivement in vitro par les
plasmas conservés aseptiquement, de la stabilisation progressive des liquides
d'hydrocèle d'abord coagulables, et émet l'avis que l'antithrombine hépa-
tique, distincte d'ailleurs du fibrinogène vieilli, peut prendre naissance par
un processus analogue. -— H. Mouton.
= Microbes.
Baumberger (J. P.). — La nourriture de Drosophila melanogaster
214 • L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Meif/en. — Pour élever aseptiqiiement des Drosophiles, l'auteur a vaine-
ment Immergé dans l'alcool à 85° les adultes et les larves : les microorga-
nismes contenus dans l'estomac restent vivants, mais il a réussi en traitant
ainsi les œufs, et en conclut que ceux-ci sont intérieurement aseptiques. La
nourriture normale des larves sorties de ces œufs est la levure. Tous les
milieux artificiels ou naturels ne servent que de milieux de culture à la
levure que les larves ensemencent dans l'intérieur de la culture par leurs
mouvements fouisseurs ; tout cela a été décrit avec plus de précision par
Gujrénot dont le travail n'est venu que tardivement à la connaissance de
l'auteur. Ce dernier étend ses conclusions aux autres mouches qui se nour-
rissent surtout des bactéries développées dans le milieu nutritif. Lœb a re-
connu que le milieu artificiel (sels inorganiques, sucres, et tartrate d'ammo-
niaque) sur lequel il élevait les Drosophiles, n'était pas (contrairement à
son opinion première) utilisable par ses mouches qui se nourrissaient
des microorganismes auxquels ils servaient de milieu de culture. —
Y, Delage.
Berthold (E.). — Contribution à la connaissance du comportement des
bactéries dans les tissus des plantes. — Les tissus végétaux normaux sont dans
la règle complètement dépourvus de bactéries. La pénétration de spores de
champignons et de bactéries dans le bois, par suite d'un traumatisme s'ef-
fectue par les vaisseaux, de sorte que la rapidité d'infection est d'autant
plus rapide que les vaisseaux sont plus longs. B. a observé que les bacté-
ries injectées dans les tissus herbacés vivants et dans le bois vivant, restent
intactes fort longtemps — elles ont vécu jusqu'à dix mois, — ce qui s'ex-
plique par le fait qu'elle sont ainsi soustraites à des influences extérieures
destructives. — M. Boubier.
Nicolle (M.), Raphaël (M'i^ A.) etDebains (E.). — Études sur les bacilles
d'Eherth elles bacilles paratyphiques. Caractères généraux de 70 échantillons.
— Les bacilles typhique,paratyphique, A et paratyphiqueB peuvent être caracté-
risés par des propriétés biochimiques différentielles. Laplupartdes 70 échan-
tillons étudiés entrent nettement à ce point de vue dans l'un des trois types.
— En se bornant à 54 échantillons, on immunise des lapins respectivement
contre chaque échantillon, et l'on étudie le pouvoir agglutinant de chaque
sérum vis-à-vis de tous les 54 échantillons. Même lorsque les échantillons
sont normaux au point de vue biochimique, on n'observe pas que le sérum
préparé contre eux agglutine seulement l'échantillon considéré, ou ceux
qui appartiennent au même groupe. Les sérums antityphiques et antipara A
agglutinent fréquemment des échantillons des microbes de ces deux
groupes, rarement des para B. Les sérums antipara B agglutinent aussi sou-
vent les B typhiques ou les para A que les para B. Considérant la question
du point de vue des bacilles, les typhiques sont souvent agglutinés non seu-
lement par les sérums de leur groupe, mais p;ir ceux de l'un ou l'autre, ou
de l'un et l'autre des para; les para A, souvent par les sérums de leur
groupe, fréquemment par les anti-para B ou par ceux-ci et les antityphiques ;
les para B, de manière variable par les sérums de leur groupe, excep-
tionnellement par les anti-para A, parfois par les antityphiques. Bref, au
point de vue des propriétés agglutinogènes, rares senties échantillons purs.
Il semble qu'il puisse exister trois substances agglutinogènes distinctes, dont
chaque échantillon contient souvent deux, parfois trois. Quanta un parallé-
lisme entre le pouvoir agglutinogène et l'agglutinabilité, il existe plus ou
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 2ir)
moins chez beaucoup de bacilles typhiques et de para A, moins fréquemment
chez les B. On voit même des échantillons fournir des sérums agglutinants
pour d'autres, non pour eux-mêmes. Les expériences précédentes ont permis
de choisir trois types microbiens donnant par inoculation au cheval des sérums
à peu près spécifiques, c'est-à-dire d'activité nettement plus grande, respec-
tivement vis-à-vis de chacun des trois groupes (spécificité moins nette pour
les para B). A quatre près, 45 échantillons normaux sont classés par l'aggluti-
nation au moyen de ces sérums comme d'après leurs caractères biochi-
miques. A deux près, les 25 échantillons, anormaux au point de vue bio-
chimique, sont nettement classés.
La conclusion des auteurs est que la possession de tel ou tel antigène par
un microbe est en principe une propriété tout aussi indépendante que
celle de tout autre caractère ou groupe de caractères, biochimique par
exemple. Il se refusent à considérer pour la classification des échantillons tel
ou tel de ces ordres de caractères comme prévalant a priori sur les autres. Il
convient naturellement dans chaque genre de recherches de se servir d'échan-
tillons normaux au point de vue des propriétés que l'on étudie. — H. Mouton.
Verzar (Fritz).— Au sujet de bacilles typhiques spontanément agglutina-
l)les. — On rencontre parfois dans les urines de convalescents de typhoïde
un bacille semblable au typhique, s'agglutinant spontanément dans l'eau
salée physiologique. En faisant jour par jour l'étude de l'urine d'un conva-
lescent, l'auteur a vu le typhique ordinaire devenir spontanément aggluti-
nable dans les conditions indiquées. Ainsi se trouve établie l'identité des
deux microbes. Il y a lieu de noter que l'agglutinabilité spontanée ne se
perd pas par cultures répétées en milieu artificiel. On ne la rencontre plus
dans les cultures vieillies, mais elle reparaît à chaque repiquage. On peut
la faire disparaître par chauffage à 60". Elle ne se produit pas dans des so-
lutions de sel trop diluées, et l'on peut se servir soit du chauffage préalable,
soit de l'émulsion en solution très peu salée pour vérifier l'agglutinabilité
des bacilles par un sérum spécifique. — H. Mouton.
Lyon (M. "W.). — Une culture vivante de Bacillus paratyphosus bèta, âgée
de dix ans. — Un tube de culture resté dix ans au laboratoire, clos, intact,
s'est montré contenir des bacilles vivants. Au début ceux-ci n'ont pas
donné la couleur rouge et le gaz caractéristique : mais, cultivés en milieu
nouveau, ils ont vite repris leur allure normale. La culture était restée à
l'obscurité. Température ayant varié de 0° C. à 32° C. au maximum. —
H. DE Varigny.
Courmont (Jules) et Rochaix (A.). — Études expérimentales sur la
vaccination antityphoïdique {vaccin mixte, TA B). Leucocytose. Agglutinine.
— On a injecté à des chiens du vaccin TAB (typhique et paratyphique A et
B) et l'on a suivi la variation du nombre et de la nature des leucocytes dans
le sang. Deux vaccins (chauffé et tué par l'éther) ont été employés avec des
résultats qualitativement semblables. Les réactions leucocytaires sont in-
tenses pour les 2 premières injections, on en observe une plus faible après
la 3«", elle est irrégulière après la 4«. II y a chaque fois polynucléose suivie
de mononucléose. — Les agglutinines apparaissent dans le sérum pour
chacun des 3 groupes microbiens, mais leur activité ne croît ni ne décroît
parallèlement. C'est ainsi qu'après la dernière injection (4^), le taux des
deux agglutinines para ne tarde pas à décroître à un moment où l'activité
216 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de l'agglutinine typhique continue à s'élever rapidement : cette dernière
finit d'ailleurs par décroître et par devenir nulle deux mois après la der-
nière injection. — H. Mouton.
Bauer (Eisa). — Sur l'agglutination. — Les corps gras extraits de di-
verses bactéries confèrent au sérum de l'animal auquel on les injecte
des propriétés agglutinantes, tandis que les corps bactériens dégraissés
n'ont à ce point de vue qu'une activité faible (qu'on peut attribuer à un
léger résidu de graisses non enlevées par l'extraction. On a étendu au Co-
libacille ce résultat établi pour d'autres microbes par Stuber. On montre
également dans le mémoire analysé que le sérum agglutinant, traité par le
même procédé que les corps microbiens, donne d'une part des corps gras
qui, inoculés à un second animal (lapin), confèrent encore à son sérum des
propriétés agglutinantes spécifiques, tandis que le résidu dégraissé du sérum
n'a qu'une faible activité. — Les acides gras mêlés au sérum d'un animal
neuf confèrent à ce sérum des propriétés agglutinantes, faibles pour ceux
dont le poids moléculaire est peu élevé, beaucoup plus fortes pour les acides
palmitique, stéarique, oléique. Les acides minéraux (SO'^H^) n'ont qu'une
action très faible pour une égale concentration en ions H. — H. Mouton.
Chaussé (P.). — Recherches sur la virulence du muscle et des ganglions
apparemment sains dans la tuberculose généralisée du bœuf et du porc. —
Avec l'un et l'autre animal, l'inoculation sous-cutanée au cobaye d'émulsion
de muscle (procédé de contamination beaucoup plus sévère que l'ingestion)
ne donne la tuberculose que dans des cas très rares, qu'on pourrait 'à la ri-
gueur attribuer à la présence de bacilles dans les vaisseaux sanguins. La
contamination est beaucoup plus fréquente avec les ganglions lymphatiques
sains en apparence (en moyenne une fois sur 4). Le tissu musculaire parait
particulièrement résistant à l'infection tuberculeuse. — H. Mouton.
Tissier (H.). — Recherches sur la flore bactérienne des plaies de guerre.
— Les anaérobies ne peuvent que difficilement germer dans les tissus
vivants. Il leur faut l'aide de tissus préparés et mortifiés. Lorsque les plaies
ne contiennent pas de débris de projectiles ou de vêtements, les anaérobies
disparaissent souvent après quelques jours. C'est la flore aérobie des plaies
anciennes qui se trouve ici étudiée. 1° Dans les plaies séro-purulentes, on
trouve des microbes venant de la peau : entérocoque, Diplococcus grisetis,
Micrococcus candidus, B. cutis communis. 2'^ Dans les plaies purulentes or-
dinaires, le Staphylocoque s'associe toujours à un ou plusieurs des microbes
précédents : c'est généralement le quatrième jour qu'il est le plus abondant.
Tardivement on voit apparaître avec le B. cutis communis, le B. proteus et le
B. pyocyanicus. 3° Dans les plaies purulentes fébriles, le rôle principal ap-
partient au Streptocoque vrai dont le développement est rapide et la dispa-
rition très lente. Les lésions osseuses semblent particulièrement propres à
favoriser sa persistance, — H. Mouton.
Tsiklinsky (M'i«). — Contribution à l'étude des diarrhées des nourrissons.
— De ces recherches faites à Moscou et à Paris, il résulte que la flore micro-
bienne intestinale normale subit dans les affections en question des modifi-
cations profondes. Au lieu du B. bifidus Tissier auquel se joignent normale-
ment le B. coli communis, le B. lactis acrogenes,\' Enterococcus et les B. aci-
dophilus, on trouve le plus souvent le B. proleus, puis moins fréquemment
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 217
et à côté de celui-ci, le B. perfringens, divers microbes du groupe coli-typhi-
que, puis leB. pyocyanique, etc. Le rôle ^xî Proteus paraît particulièrement
important, celui de la symbiose des diverses espèces associées est certain.
— L'ingestion de cultures de proteus par des lapins jeunes à la mamelle
leur est fréquemment fatale et produit des désordres intestinaux rappelant
ceux de la maladie humaine. — H. Mouton.
Velu (H.). — Deuxième campagne d'expérimentation de la méthode d'Bé-
relie au Maroc contre Schistocerca peregrina Olivier. — On sait que cette
méthode de lutte contre les criquets consiste à répandre sur les endroits infes-
tés des cultures en bouillon d'un coccobacille isolé d'une épizootie antérieure.
Nous retiendrons de ce mémoire les conclusions relatives au mode et à l'ef-
ficacité de la contagion. Bien que l'ingestion soit le mode de contamination
qui se présente d'abord, la maladie se répand surtout du fait que les ma-
lades et les morts sont dévorés par les individus sains. L'épidémie est donc
d'autant plus grave que les criquets se déplacent moins. A partir d'un cer-
tain stade de développement des larves, la moindre densité des colonnes,
leur déplacement plus rapide qui a pour effet de laisser en arrière les indi-
vidus affaiblis, rendent la contagion de moins en moins efficace. — H. Mou-
ton.
Blanchetière (A.). — Action du bacille fluorescent liquéfiant de Flilgge
sur l'asparagine en milieu chimiquement défini. Vitesse et limite de l'attaque.
— Un milieu ne contenant d'autre source d'azote et de carbure que l'aspara-
gine convienttrès bien au développement duv bacille indiqué. Dans ce milieu,
l'hydrolyse des groupes azotés de la molécule d'asparagine se produit en
deux temps : le groupe amide passe d'abord rapidement à l'état de groupe-
ment de sel ammoniacal; le groupe aspartique s'hydrolyse plus lentement,
mais assez complètement pour qu'on puisse au bout d'un certain temps re-
trouver les 90 p. 100 d'azote à l'état ammoniacal. Cet azote ammoniacal subit
d'ailleurs ultérieurement une rétrogradation très partielle, incomplètement
étudiée, qui n'en amène sûrement pas une quantité importante à l'état de
matières protéiques. — En milieu additionné de sucres fermentescibles, la
formation d'ammoniaque est retardée si on maintient le milieu neutre ; elle
est plus lente encore et limitée au groupe amidé si on laisse le milieu libre
de devenir acide. — Les transformations subies par l'asparagine ne semblent
dues qu'à l'activité des ferments du microbe ; elles ne paraissent résulter ni
de la nécessité pour le microbe de trouver des matériaux pour son dévelop-
pement, ni de celle d'obtenir une certaine quantité d'énergie chimique. —
H. Mouton.
Vansteenberge (Paul). — L'autolyse de In levure et l'influence de ses
produits de proléolyse sur le développement de la levure et des microbes lac-
tiques. — Dans la levure morte, les matières protéiques peuvent être rapi-
dement liquéfiées et digérées par une» endotryptase ». C'est vers la tempé-
rature de 48-50° que la levure pressée est le plus rapidement autolysée.
Pendant cette opération, l'acidité au tournesol augmente jusqu'à un certain
point, et la tyrosine finit par cristalliser dans le liquide obtenu. Celui-ci
contient alors sous forme d'azote soluble non coagulable par la chaleur sen-
siblement tout l'azote de la levure (autolyse à 49'^ pendant 23 heures) : l'eau
de levure obtenue par ébullition de levure fraîche dans l'eau n'extrait qu'un
tiers de cet azote. Indépendamment de la teneur plus élevée en azote, le li-
218 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
quide d'autolyse est plus favorable que l'eau de levure au développement de
la levure même et des microbes lactiques ; cette propriété est surtout due à
la présence de produits de protéolyse, et en particulier de peptones. Plu-
sieurs acides amidés (leucines, tyrosine, asparagine) qu'on rencontre dans
l'autolysat sont aussi favorables au développement de la levure et des micro-
bes lactiques, pourvu que leur concentration ne soit pas trop élevée, au
moins en ce qui concerne la levure. — H. Mouton.
Ehrlich (Félix). — Sur la végétation des levures et des inoisissures
sur des composés azotés hétérocycliques et sur des alcaloïdes. — Aspergillus
niger, Pénicillium glaucum, Oïdium lactis, une levure de vin, etc. ont été
ensemencés avec succès sur des milieux contenant comme unique élément
azoté l'une des substances suivantes : pyridine, pipéridine, nicotine, conine
acide cinchonique, quinine, brucine, cocaïne, morphine. Les levures se
cultivent moins bien que les moisissures. La culture de P. glaucum sur pi-
péridine a été la plus abondante. Généralement les cultures sont moins
abondantes que lorsque l'aliment azoté est une aminé ou la bétaïne (anté-
rieurement étudiée par l'auteur à ce point de vue). — H. Mouton.
Geilinger (H.). — Contribution à la connaissance de la biologie des mi-
croorganismes qui attaquent l'urée, spécialement au point de vue de l'anaéro-
biose. — On admet généralement que les microbes qui attaquent l'urée sont
aérobies, qu'ils ne sauraient au moins se passer d'une quantité^ peut-être
assez faible, d'oxygène. Après avoir semé des échantillons de terre ou de
fumier dans du bouillon à 10 p. 100 d'urée afin d'obtenir des cultures riches
en microbes attaquant ce produit, on en a isolé onze échantillons, dont les
propriétés ont été étudiées de diverses manières, mais qu'on n'a pu que par-
tiellement identifier aux espèces déjà décrites, en raison du petit nombre de
ces dernières et aussi de la variabilité des propriétés des microbes obtenus :
par exemple, l'un des échantillons, isolé, perd en quelques mois sa faculté de
former des spores ainsi que celle d'attaquer l'urée à la concentration de 10
p. 100. — Lorsque l'accès de l'air dans les cultures est possible, le bouillon
à 1 p. 100 d'urée se montre généralement un excellent milieu de culture où
toute l'urée est consommée. Le bouillon à 10 p. 100 ne convient pas de
manière aussi constante ; l'urine de bœuf est un milieu médiocre. — En
milieu anaérobie (enlèvement de l'oxygène par l'acide pyrogallique et la po-
tasse) on a élargi la recherche en opérant sur 72 échantillons différents dont
4 seulement se développent bien dans ces conditions en attaquant l'urée. Un
échantillon étudié s'est montré pseudo-anaérobie, se cultivant bien une pre-
mière fois, suivant la technique employée, grâce à une trace d'oxygène qui
lui suffit, mais ne supportant pas dans les mêmes conditions d'être cultivé
en série. — En somme, il y a des bactéries aérobies et anaérobies qui utili-
sent l'urée. Les premières semblent plus nombreuses, au moins dans les
conditions où l'isolement a été fait. — H. Mouton.
a-b) Boas (E.). — Formation d'amidon par les moisissures. Nouvelles re-
cherches. — En milieu purement minéral, ne fournissant d'azote que sous
forme de sels ammoniacaux, plusieurs Aspergillus et Pénicillium ont fourni
tant dans le liquide de culture (précipité par l'alcool) que dans les filaments
mycéliens une substance colorable en bleu par Tiode et décolorable à chaud,
hydrolysable par la maltose ou la ptyaline. Cette substance parait se pro-
duire lorsque, la moisissure consommant l'ammoniaque du milieu, les acides
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 210
qui lui étaient unis .sont mis en liberté. Sous l'influence de la réaction acide
la matière amyloïde se produirait aux dépens des sucres présents dans le
milieu (dextrose, lévulose, saccharose, mais non galactose, lactose ou mal-
tose). — Dans un second mémoire, B. montre que dans les mêmes conditions
d'acidité (une certaine concentration en ions H est nécessaire), les moisis-
sures peuvent former des substances de mêmes caractères aux dépens de
glycérine, de mannite, d'acides tartrique, citrique ou oxalique. — H. Mou-
ton.
Voisenet (Edmond). — Étude du Bacillus amaracrylus, agent de déshy-
dratation de la glycérine. — On a isolé d'un vin amer (Bourgogne) un fer-
ment qui s'est montré, tant dans un milieu analogue que dans des milieux
préparés synthétiquement, capable de déshydrater la glycérine et de la trans-
former en acroléine (une réaction particulière à ce dernier corps — teinte
verte par action d'une eau additionnée de blanc d'œuf et d'acide chlorhy-
drique nitreux, a beaucoup aidé à cette étude). Le microbe déjà décrit par
Pasteur et qui parait bien être l'agent de la maladie de l'amertume transforme
d'abord la glycérine en un aldéhyde intermédiaire (aldéhyde hydracrylique
= propanolal 1.3). L'acroléine, qui cesse de se produire si le milieu devient
acide, est d'ailleurs lui-même ordinairement détruit peu à peu par le jeu
même de la fermentation. Il peut y avoir destruction de ces aldéhydes par
hydrogénation, mais aussi par oxydation avec décomposition par l'eau, par
polymérisation, etc... Le bacille considéré peut faire fermenter divers sucres
et, parmi les polyalcools, la mannite, mais pas sensiblement la dulcite ou l'éry-
thrite. Le bilan de ces fermentations assez complexes est assez difficile à éta-
blir. Il y a formation d'hydrogène et d'acide carbonique, d'alcool éthylique
et de divers acides gras, volatils ou non (l'acide acétique étant le plus abon-
dant; ; ces acides proviennent de la tran.sformation de l'acroléine sous l'in-
fluence de l'eau. — Un microbe morphologiquement et physiologiquement
tout semblable se rencontre souvent dans les eaux d'où on l'isole fréquem-
ment par les procédés destinés à rechercher le colibacille : il se distingue
de ce dernier parce qu'il décompose la glycérine en donnant de l'acroléine
et parce qu'il n'est pas producteur d'indol. Sa faculté d'employer les nitrites
comme aliment azoté, faculté qui lui est commune avec les bacilles du
groupe des Coli, s'allie, comme chez ceux-ci, à celle de réduire les nitrates
en nitrites. Son identité avec le B. amaracrylus se complète du fait qu'il est
capable de produire dans des milieux vineux où on l'introduit la maladie
de l'amertume. — Le B. amaracrylus est un ferment figuré d'un type nouveau,
agissant par déshydratation. — H. Mouton.
Beaudoin (Marcel). — Une nouvelle maladie du Sprat t, causée par un
Copépode parasite. — Le Lernœenicus sardinœ qui chez la Sardine détermine
des abcès volumineux peut déterminer chez le Spratt une affection gangre-
neuse, vraisemblablement en ouvrant la porte des tissus à quelque microbe.
— Y. Delage.
Danysz (J.). — Traitement de quelques dermatoses par la bactériothé-
rapie. — Eczémas, psoriasis etc., rebelles à tout traitement externe ou in-
terne ont cédé à des injections sous-cutanées d'un vaccin préparé avec le
contenu microbien intestinal, ensemencé, cultivé, puis chauffé. L'auteur
estime que la sécrétion de ces dermatoses résultent de la présence à leur
niveau d'un antigène fabriqué par les microbes intestinaux. — Y. Delage.
220 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
= Venins,
a) Phisalix (Marie). — Sw la glande parotide venimeuse des Colubrides
aglyphes. — L'auteur a recherché et trouvé la glande parotide jouant le rôle
de glande venimeuse chez un grand nombre de serpents. Sa présence est
indépendante de la dentition, elle peut exister aussi bien chez les opistho-
glyphes que chez les aglyphes et dans ce cas elle s'ouvre au fond du repli
labio-gingival. — Y. Delage.
Boulenger (G. A.). — Sur l'évolution de l'appareil à venin des serpenta
{à propos d'une Note de M'^^ Marie Phisalix). [Analysé avec le suivant.
b) Phisalix (Marie). — Sur la valeur subjective de l'évolution de l'appareil
venimeux des serpents et de l'action physiologique des venins dans la systé-
matique (Réponses à M. G.- A. Boulenger). — La constitution de l'appareil
venimeux ne saurait servir de critérium à la systématique. Il en est de
même et à un plus haut degré encore pour les propriétés des divers venins ;
celles-ci peuvent varier notablement même d'une espèce à l'autre du même
genre. — Y. Delage.
Phisalix (Marie) et Gains (F.). — Sur les propriétés venimeuses de la
sécrétion parotidienne chez des espèces de Serpents appartenant aux Boïdés
et aux Uropeltidés. — Les expériences faites avec la glande parotide de
divers Boïdés et Uropeltidés montrent que celle-ci est très venimeuse et que
l'injection de son extrait suffit à de très faibles doses pour tuer de petits
oiseaux. — Y. Delage.
c) Kopaezewski (W.). — Sur le venin de la Murè7ie {Mursena Helena L.).
— Le venin de la murène, obtenu par précipitation par l'alcool du liquide pro-
venant de la trituration de la région palatine, injecté à des cobayes à la dose
de 1 mg. 5, détermine des convulsions cloniques violente, puis la mort après
24 ou 36 heures, mais jamais instantanément ; ce venin est hémolytique,
mais l'hémolyse ne paraît pas être au moins la cause unique de la mort.
Il est thermostabile jusqu'à 75°, mais perd ses propriétés par l'ébuUition. —
Y. Delage.
i) Kopacze-wski ("W.). — Sur le venin de la Murène. — Ce venin a pu
être isolé par broyage des palais de murènes avec du sable, filtration, préci-
pitation par l'alcool, dessication et reprise par l'eau physiologique. Il se pré-
sente sous forme de paillettes blanches. 11 tue à la dose de 1 mg. 5 un
cobaye adulte après avoir déterminé des secousses cloniques. Il a des pro-
priétés hémolytiques assez marquées, mais insuffisantes pour expliquer les
accidents. Il conserve ses propriétés toxiques et hémolytiques jusqu'à 75°C.
et les perd par l'ébullition. — Y. Delage.
■=z Extraits d'organes.
Stem (Lina). — Les effets vaso-constricteur et vaso-dilatateur de quelques
extraits de tissus animaux. — L'auteur a étudié en détail les effets vasomo-
teurs des extraits d'organes et la manière dont ces effets pourraient être
enrayés. Les effets des extraits d'organes sur la circulation ont été étudiés
in vivo par plusieurs auteurs. A part l'extrait des capsules surrénales et
i
XIV. — PHYSIOLOGIE GENRRALE. 221
l'extrait de la glande pituitaire, tous les autres extraits paraissent abaisser
la pression sanguine, lorsqu'ils sont introduits directement dans la circular
tion. S. a remplacé l'expérience in vivo par la méthode de la circulation
artificielle, soit à travers les organes isolés, soit à travers le corps entier de
l'animal préalablement tué. Le sérum de cheval a été choisi comme liquide
de circulation; au sérum, on ajoute les extraits que l'on veut étudier. Des
expériences faites, il ressort que les extraits de la rate présentent constam-
ment une action vaso-constrictive. Les extraits du foie par contre possèdent
une substance vaso-dilatatrice à côté d'une autre qui est vaso-constrictrice;
suivant les conditions, c'est l'une ou l'autre de ces substances qui devient
prépondérante. L'extrait de rate a pu être obtenu sous forme d'une poudre,
qui présente une activité manifeste déjà à des concentration très faibles;
cette poudre est soluble dans l'eau et dans l'alcool. L'ébuUition, même très
prolongée, n'altère pas ses propriétés, si on a soin de maintenir le milieu
neutre en état légèrement acide. La calcinaÇon par contre tue cette matière,
évidemment organique. 11 est probable que celle-ci agit directement sur la
fibre musculaire, contrairement à l'adrénaline qui attaque surtout les élé-
ments nerveux. Quant à la substance vaso-dilatatrice, S. l'a extraite surtout
du foie, après destruction de la substance vaso-constrictrice par NOOH à
3-4 "/oy. Les deux matières sont antagonistes : l'une peut neutraliser l'effet
de l'autre. — M. Boubier.
Hammett (Fr^. S.) et Me Neile (Lyle G.). — Sur l'effet de l'injection
de placenta sur l'aptitude du lait humain à favoriser la croissance. — Les
auteurs ont constaté que l'injection de placenta desséché pendant les pre-
miers onze jours après l'accouchement augmente la proportion de matières
protéiques et de lactose chez la femme. Et les enfants nourris de ce lait? Leur
croissance, appréciée par le poids, est plus considérable et plus régulière.
Les auteurs admettent que le placenta renferme quelques substances stimu-
lant la croissance. Peut-être agit-il déjà en ce sens durant la grossesse el
non pas seulement comme agent de transports. — H. de Varignv.
Loeper (M.) et Verpy (G.). — L'action de l'adrénaline sur le tractus
digestif. — L'injection intra-musculaire d'adrénaline augmente de 1/5 envi-
ron l'activité sécrétoire de l'estomac pour HCLetle péristaltisme intestinal,
elle accélère la traversée du tube digestif par les aliments. — Y. Delage.
o) Tactismes et tropismes.
Esterly (Calvin O.). — a) Comportement dans la nature et au laboratoire.
b) Persistance du rythme (jéotropique chez deux espèces de Copépodes. — Les
Copépodes Accartia tonsa et .4. clausi sont, lorsqu'ils sont recueillis à la sur-
face, positivement héliotropiques à une température d'environ 15°, mais à
une température plus basse le second devient négatif, tandis que le premier
reste positif. Le séjour au laboratoire ne modifie pas les réactions du premier
et renverse celles du second. Quand aux animaux pris à une profondeur de
10 brasses et plus, le séjour au laboratoire renverse, pour la majorité d'entre
eux, le sens de leurs réactions. Cela montre qu'il faut apporter une grande
prudence dans la généralisation des résultatsobtenus au laboratoire. — Dans
un bocal profond, au laboratoire, les animaux .sont tous en haut de 6 à 8 heures
du soir; à partir de ce moment ils commençant à descendre et se tiennent
au fond toute la nuit. Ils remontent au jotir par la lumière diffuse. Mais
222 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ce qu'il y a de remarquable, c'est que, si on les maintient à l'obscurité,
on les trouve néanmoins tous rassemblés en haut de 6 à 8 heures du soir.
[A rapprocher du rythme des Convolula.] — Y. Delage et M. Goldsmith;
Ameyden (M. P. van). — Géotropisme cl phototropisme en Vabseyice
d'oxygène libre. — L'auteur revient sur cette question déjà traitée par
CoRRENS et Paal et soumet au contrôle des nouvelles méthodes expérimen-
tales les résultats obtenus par ses prédécesseurs. Il expose d'abord comment
se comportent à l'air libre les plantules à'Avena sativa et de Sinapis aux
points de vue géotropique et phototropique et compare les résultats à ceux
obtenus dans une atmosphère dépourvue d'oxygène. 11 recherche ensuite
l'influence de l'absence d'oxygène sur la perception et la réaction. Quand
les plantules avaient séjourné un certain temps dans une atmosphère
dépourvue d'oxygène, en fait dans une atmosphère d'azote, et de nouveau
étaient portées à l'air, l'absence initiale d'oxygène n'avait aucune influence
sur la perception et la réaction. Si l'absence d'oxygène se prolongeait pen-
dant la perception, il ne se produisait aucun mouvement à la suite de
l'excitation. — F. Péchoutre.
= Géotropisme.
b-c) Lœb (J.). — I. Méthode quantitative ponr déterminer le mécanisme de
croissante ou d'inhibition de croissance des bourgeons dormants. (Analysé
avec le suivant.) — IL Le facteur chimique de la régénération et du géotro-
pisme. — Le géotropisme a été expliqué par une influence dynamique de
l'action de la pesanteur. L'auteur a cherché à substituer à cette explication
d'allure mystique une explication positive fondée sur la chimie. Le pro-
blème qu'il a eu plus spécialement en vue est d'expliquer pourquoi, lors-
qu'un rameau terminal vertical est décapité, ce rameau cessant de croître,
la condition primitive est jétablie soit par le fait qu'un bourgeon dormant
au-dessous de la blessure, se développe en un nouveau rameau vertical,
soit par le fait qu'une des branches horizontales sous-jacentes se redresse
en direction verticale. 11 a montré dans des travaux antérieurs que l'incur-
vation d'un fragment de branche de Bryophyllum calycinum, posé horizon-
talement sur des supports, s'incurve avec concavité supérieure par le fait
que la région inférieure de l'écorce s'accroît plus que la supérieure, et
cela grâce à des substances d'accroissement fournies par la feuille du bout
distal, car la suppression de cette feuille empêche le phénomène de se
produire. La formation de racines sur le tronçon de branche et celle de
pousses sur la feuille aux dépens des bourgeons dormants de ses dente-
lures sont corrélatives l'une de l'autre, car il ne se forme pas de racines
sur la branche si la feuille est absente, et il ne se forme de pousses sur la
feuille que si la tige est absente; et ces formations vicariantes de pousses
et de racines ont une masse à peu près égale. L'ne autre observation sug-
gestive est que, si l'on enlève des portions du parenchyme foliaire, la for-
mation de racines ou de pousses est diminuée d'autant, avec une certaine
proportionnalité. En outre, tandis que le nombre des pousses et leur volume
individuel dépend d'une foule de circonstances accessoires, leur masse
totale dépend uniquement de la masse foliaire avec laquelle elles sont en
rapport. Tout cela vient à l'appui de cette idée que pousses de la feuille
ou racines du fragment de branche doivent leur formation à des substances
élaborées par la feuille et qui se portent au point voulu. Ces substances
sont pour la ])lus grande part des matériaux nutritifs, sucre, amino-acides,
XÎV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 22:t
sels, véhiculés par de l'eau, auxquels il faut adjoindre sans doute ([uel-
qu'une des hypothétiques substances organo-formatives de Sachs. Si après
décapitation tlu rameau terminal, un bourgeon foliaire se développe, ou
si l'écorce inférieure d'un rameau horizontal voisin subit un accroissement
prépondérant, c'est parce que ces substances, qui ne sont plus utilisées par
le bourgeon terminal, se portent dans les points en question; l'action de
la pesanteur se réduit à les diriger par les canaux de la sève dans les points
où s'exerce leur action. — Y. Delage.
a) Lœb (J.). — Influence de la feuille sur la formation de la racine et de
la courbure géolropique dans la tifje de Bri/ophyllum calycinum et possibihlè
d'une théorie de l'hormone de ces pi-diessus. — Lorsque les tiges de Bryo-
ohyllum sont suspendues horizontalement par deux fils dans un vase saturé
de vapeur d'eau, elles se courbent, en devenant convexes inférieurement
et concaves sur leur face supérieure, jusqu'à prendre finalement la forme
d'un U. Cette courbure géotropique s'effectue lentement si la tige ne possède
pas de feuilles, mais est considérablement accélérée si on laisse une feuille
sur la tige. La position de la feuille a une grande influence, non seulement
sur la rapidité de la, courbure géotropique et la région de la tige dans
laquelle elle se manifeste, mais aussi sur la formation des organes dans la
tige. Les racines se forment plus lentement dans une tige sans feuilles que
dans une tige qui en est pourvue. La description de cette influence et la
relation apparemment étroite entre les deux groupes de phénomènes con-
stituent l'objet de ce travail. Toutes les expériences deviennent compréhen-
sibles, si l'on admet que chaque feuille a une tendance à envoyer, vers le
sommet, des substances contribuant à la formation de la pousse, et, vers
la base de la tige, des substances formant la racine. — P. Guérin.
Heinricher (E.). — Les courbures de Vhypocotyle de Viscum album. —
L'hypocotyle de l'embryon du gui est, dans les trois ou quatre premières
semaines négativement phototropique ; dans les deux semaines qui suivent
il est négativement géotropique. Une somme de lumière considérable est
nécessaire pour que la germination des semences du gui se déclanche;
des quantités trop faibles de lumière retardent remarquablement le cours
de la germination ou même l'arrêtent complètement; cette sensibilité vis-
à-vis des quantités de lumière est considérable. — M. Boubier.
Prankerd (T. L.). — La distribution de V amidon dans les branches des
arbres et la théorie statolithique. — En hiver, l'amidon est absent dans les
parties vieilles des tiges; il est localisé dans les branches jeunes et les
bourgeons, et inclus dans le protoplasma. Au printemps, avant que les bour-
geons n'éclatent, le contenu en amidon s'accroît dans certaines cellules;
une partie de cet amidon forme des grains libres, les statolithes, tandis
que l'autre partie est consommée au moment où les bourgeons s'ouvrent.
Les statolithes se forment toujours à la même place et à la même époque de
l'année. Ces faits, et surtout le rapport entre l'activité géotropique et le
degré de développament de l'appareil statolithique, plaident en faveur de
la théorie des statolithes. — Y. Delage et M. Goldsmith.
= Phototropisme.
Lœb (J.) et Northrop (J. H.). — Les animaux héliotropiques pouvant
servir de photomètre en raison de Vapplication aux réactions héliotropiques
224 L'ANNEE BIOLOGIQUE
de la loi de Bunsen- JRoscœ. — L'expérience est disposée comme suit : un
bac rectangulaire à parois noircies; à l'une des extrémités sont installées
deux lumières faibles égales séparées par un espace notable ; des nauplius
de balanes, aspirés dans une pipette noircie, sont lâchés à l'autre extrémité
du bac. Conformément à la loi de LfEB, ils nagent en ligne droite vers le
milieu de la ligne droite joignant les deux lumières. Si l'on remplace l'une
des lumières fixes par une lumière plus forte devant laquelle tourne rapi-
dement un écran dont un secteur a été découpé, on remplace la lumière
vive et continue par une série d'éclairs séparés par des intervalles obscurs
et l'on peut régler la découpure de l'écran de telle façon que l'illumination
totale discontinue soit juste égale à l'illumination totale de la lumière faible
et continue située du côté opposé. Dans ce cas les nauplius se dirigent de
même vers le milieu de la droite joignant les deux lumières. Cela prouve
que l'effet héliotropique des deux lumières a été identique, et par là se
confirme le fait que s'applique à ces conditions expérimentales la loi de
Roscœ-Bunsen, d'après laquelle l'action héiiotropique de la lumière a pour
mesure le produit it de son intensité par son temps d'action, l'un des
facteurs pouvant varier à la condition que l'autre varie en sens inverse
de telle façon que leur produit reste constant. — Y. Delage.
Garrey (Walter E.). — Démonstration de la théorie tonimusculaire de
Vhéliotropisme. — Lœb et Maxwell (1896) ont donné une théorie du galva-
notropisme d'après laquelle la cause de l'orientation résulterait d'une action
directe du courant sur les muscles. Les fléchisseurs se contractent du côté
de l'anode tandis qu'ils sont relâchés du côté de la cathode. Les présentes
expériences montrent que cette explication s'applique rigoureusement à
l'héliotropisme, l'action de la lumière correspondant à l'effet anodal et
celle de l'obscurité à l'effet cathodal. — Les animaux expérimentés sont
des diptères à fort héliotropisme positif. Symétriquement éclairé, l'animal
reste symétrique quelle que soit l'intensité de la lumière, mais toute dis-
symétrie dans l'éclairage détermine une dissymétrie dans l'attitude et les
mouvements. Si l'on noircit l'œil gauche, le droit restant en pleine lumière,
l'animal se cambre en pleurothotonos droit le côté droit concave, les
membres droits contractés, tandis que le côté gauche est dans l'attitude
opposée; excité, l'animal se meut en cercle du côté de l'œil actif comme
s'il fuyait l'obscurité. Même effet si, laissant l'œil gauche dans l'ombre, on
fait tomber sur l'œil droit un mince faisceau lumineux. Le rayon du cercle
décrit est d'autant plus court que la différence d'éciairement des deux
yeux est plus grande. En noircissant la partie supérieure des deux yeux,
on détermine un emprosthotonos ; l'animal marche devant lui la tête for-
tement fléchie et s'il rencontre un obstacle, fait la cabriole. En noircissant
la moitié inférieure des deux yeux, on détermine un opisthotonos et l'animal
semble vouloir grimper dans l'air. S'il s'envole, ce à quoi il a grande
tendance, il fait un « looping the loop » sur le dos. Les diverses combi-
naisons de noircissement et d'éclairage partiels produisent les effets com-
posés relevant du même principe. En maintenant un œil longtemps à
l'obscurité, on exagère sa sensibilité et l'animal placé dans une lumière
uniforme se comporte comme si l'œil le plus sensible était le plus éclairé.
— L'action toni-musculaire de la lumière a pu être constatée, ainsi que -
l'action hyposténisante de l'obscurité. Quand on laisse l'animal mourir, la
rigidité cadavérique est plus accentuée du côté où le tonus musculaire
était le plus fort. — On peut donc admettre comme rigoureusement dé-
montré que les effets héliotropiques sont dus à une action de la lumière
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 2*5
sur les muscles, s'opérant vraisemblablement par l'intermédiaire de réactions
photochimiques déterminant la formation dans l'œil de substances convul-
sivantes qui exercent leur action sur les muscles voisins. — Y. Delage.
Oltmanns (Friedr.). — Sur te pliototactisme. — O. a repris les expé-
riences qu'il avait publiées en 1892. Les organismes sont placés dans des
cuvettes rectangulaires dans lesquelles on projette l'image d'une fente vio-
lemment éclairée. Une culture d'Eng/etia donne les résultats suivants : au
bout de très peu de temps, les organismes qui se trouvent par hasard dans
la plage éclairée la quittent ; ceux qui sont dans les régions non ou peu
éclairées de la cuvette se dirigent du côté de l'image de la fente et se ras-
semblent autour du champ éclairé, dessinant un rectangle à quelque distance
du bord éclairé. Si l'on déplace maintenant la i^réparation de telle façon que
de nombreuses Euglènes se trouvent dans la plage éclairée, on les voit
danser en tourbillon; chaque individu se balance en décrivant une. surface
conique, comme l'a observé Jennings pour d'autres organismes ; beaucoup
d'Euglènes se déforment; elles se déplacent rapidement et elles quittent le
champ éclairé; elles .semblent se déplacer au hasard; rien ne les force à
prendre une direction' plutôt qu'une autre, car le champ est uniformément
éclairé. Les organismes recherchent donc une certaine intensité lumineuse.
En intercalant un prisme très aigu, en verre fumé, de façon à obtenir des
éclairements variables de la fente, O. a constaté les faits suivants : la réaction
dépend de l'intensité lumineuse; les Euglènes évitent, grâce à leur mouve-
ment spécial, une lumière trop intense et une lumière trop faible; à côté de
cela, on trouve une intensité très forte qui ne provoque pas de réaction; les
protistes semblent, dans ce cas, ne pas pouvoir distinguer la lumière de
l'obscurité ; il existe aussi une intensité très faible où il n'est pas fait de
différence entre la clarté et l'obscurité.
Si l'on place brusquement des Euglènes à l'obscurité, on les voit effectuer
des mouvements violents, absolument comme après une exposition à une
lumière intense ; cependant, dans ce cas, il n'y a pas de déformation du
corps ; au bout de quelque temps, le mouvement devient plus lent ; si à
ce moment, on éclaire brusquement la préparation, le mouvement 'cesse
instantanément, mais auparavant, l'organisme se place verticalement, sa
partie postérieure en bas, et comme il est sans mouvement, il tombe lente-
ment vers le fond de l'eau; mais cela ne dure pas longtemps, car le mouve-
ment recommence bientôt d'une manière très vive, comme si l'Euglène
faisait des efforts désespérés pour échapper à la lumière trop vive. Une espèce
de Chlamydomonas non déterminée présente les mêmes réactions qn'Eu-
glena, mais dans une intensité lumineuse plus forte. En projetant dans une
culture de Trachelomonas l'image d'une fente horizontale, on voit les cellules
en dessous de la bande éclairée nager verticalement vers le haut; au moment
où les organismes arrivent au bord du champ éclairé, leurs flagelles cessent
de battre et ils retombent passivement ; au bout de peu de temps le mou-
vement recommence comme précédemment. Ceux placés au-dessus de la
bande éclairée nagent aussi du côté de celle-ci; quelquefois, au moment d'y
arriver, ils font demi-tour et rentrent dans l'ombre, ou bien, s'ils se sont trop
engagés dans le champ lumineux, ils cessent leur mouvement et se laissent
retomber jusqu'à ce qu'ils soient ressortis du champ, et alors ils recommen-
cent à nager vers le haut. En intercalant un prisme de gélatine coloré à
l'encre de Chine, on voit, si l'obscurcissement n'est pas trop grand, les Tra-
chelomonas traverser le champ lumineux sans rien manifester; une réduc-
tion plus forte de l'intensité lumineuse du champ amène la création d'une
l'annéu; biologique, xxii. 1917. t5
226 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
« trappe » : les organismes entrent dans le champ sans rien manifester ; au
moment d'en sortir, ils reculent brusquement, de sorte qu'une fois ils
sont dans le champ lumineux, il leur est impossible d'en ressortir.
Volvox est doué de géotactisme ; on voit monter les organismes, quelquefois
plusieurs les uns derrière les autres, jusqu'à la surface de l'eau, puis se lais-
ser retomber inertes; en tombant, les individus en entraînent d'autres, de
sorte qu'il se forme comme des nuages de Volvox qui tombent. Arrivés à
une certaine profondeur, les organismes reprennent leur mouvement ascen-
dant; quand la culture est à l'ombre, les Volvox tombent jusqu'au fond de
la cuve, tandis qu'à la lumière ils s'arrêtent plus tôt : si la cuve est recou-
verte d'une plaque de verre touchant l'eau, la chute à la lumière devient
plus profonde; O. n'a pas étudié l'influence de l'oxygène sur le phénomène.
Si l'on projette dans une culture de Volvox l'image très lumineuse d'une
fente, les organismes placés en dessous du champ éclairé effectuent leur
mouvement ascendant habituel; arrivés à la limite de la lumière, aussitôt
que leur extrémité antérieure est éclairée, ils reculent brusquement d'une
petite quantité, puis reprennent leur mouvement ascendant : le jeu se répète
cinq à huit fois, et chaque fois les organismes pénètrent d'une quantité plus
grande dans le champ éclairé ; ils finissent par y entrer en entier, conti-
nuent leur mouvement ascendant et ressortent en haut du champ éclairé.
Les individus âgés, avec des parthénogonidies; volumineuses, pénètrent du
premier coup jusqu'à moitié dans la région éclairée, s'arrêtent un instant
puis continuent leur mouvement. Quelques individus restent longtemps
immobiles à la limite de l'obscurité et de la lumière. Les réactions précé-
dentes ont lieu lorsque l'intensité lumineuse est supraoptimale. En interca-
lant un prisme de gélatine à encre de Chine, on peut obtenir un champ
lumineux dégradé; les Volvox placés dans la partie la plus sombre se
déplacent du côté de l'intensité lumineuse optimum de la manière sui-
vante : les organismes nagent avec le pôle antérieur dirigé obliquement
vers le haut et du côté de l'intensité optimum ; arrivés à la surface, ils se
laissent tomber verticalement; à une certaine profondeur, l'ascension
oblique recommence; à mesure que Volvox s'approche de l'intensité
optimum, l'angle de sa route avec la verticale diminue, de sorte qu'il finit
par se former un rassemblement des organismes au même endroit. En pro-
jetant un spectre dans les cultures, on voit Ewjlena se rassembler dans
différentes régions suivant l'intensité lumineuse, mais jamais dans le rouge
ni le jaune, et il y a toujours un groupe d'individus dans le violet à côté d'un
rassemblement plus considérable dans la région du vert à l'indigo, du vert
au bleu, du vert et de l'indigo, suivant le cas. Le siège de la sensibilité
pour la lumière chez le Vohwx est, sans doute possible, la partie antérieure.
— A. M.\ILLEFER.
Buder (Johannes). — Sur les mouvemenls photolactiqws. — Différents
organismes ont été soumis à des expériences faites dans les conditions expé-
rimentales d'une précision rigoureuse. Eclairés par des rayons parallèles,
Euglena viridis, Trachelomonas voivocina et T. inler média se dirigent du
côté de la source lumineuse, tandis que Eurjlcna sp., Ch/ami/domonas varia-
Itilis et Cavtcria ovata se dirigent en sens inverse. Si l'on projette dans le
vase où sont les organismes un faisceau lumineux divergent, les organismes
positivement phototactiques s'approchent de la source lumineuse et les
négatifs s'en éloignent en suivant toujours les directions des rayons lumi-
neux. En lumière convergente, il en e.st de même ; les organismes négati-
vement phototactiques se dirigent ainsi en s'éloignant de la source vers
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 227
l'endroit le plus lumineux. En utilisant deux faisceaux lumineux parallèles,
se coupant à angle droit, les organismes nagent dans la direction de la
bissectrice de l'angle des deux faisceaux. Si les deux faisceaux qui se coupent
ne sont pas d'intensité égale, les organismes prennent la direction de la dia-
gonale d'un paraléllogramme construit en portant sur deux axes parallèles
aux rayons lumineux des longueurs proportionnelles à leur intensité ; il en
est encore de même si les faisceaux se coupent sous un angle aigu ; si les
deux faisceaux sont de direction opposée, les organismes prennent la direc-
tion de la lumière la plus intense, s'ils sont positifs, et vice versa, s'ils sont
négatifs. Si le vase est assez grand et que les rayons soient parallèles il peut
arriver que les organismes se rassemblent aux deux extrémités. Toute la
seconde moitié du travail de B. consiste en une étude critique des travaux
antérieurs sur le même sujet. — A. Maillefer.
h] Mast iS. O.). — • Relation enlre les rouleurs dit spectre d la stimulation
che:- les oi-f/anismes inférieurs. — Placés entre deux rayons lumineux, les
animaux positivement ou négativement phototropiques se rassemblent au
point, ou suivent le chemin, où les influences des deux rayons lumineux
s'équilibrent : ainsi,, entre deux rayons lumineux rectangulaires, de tels ani-
maux cheminent suivant la bissectrice. Il y a là un moyen de comparer
l'énergie phototropique de deux rayons lumineux et si l'un d'eux est pris
pour unité, de mesurer l'autre. Les animaux soumis à l'étude sont placés
dans un petit bac rectangulaire au centre duquel se croisent deux rayons
lumineux entrant l'un par le milieu d'un des grands côtés, l'autre par le
milieu d'un petit côté; l'un des rayons est de lumière blanche et on peut le
faire varier d'intensité au moyen d'un écran rotatif découpé ; l'autre est
décomposé par un prisme de manière à être formé d'une lumière colorée de
longueur d'onde connue. On fait alors varier progressivement l'intensité du
rayon blanc jusqu'à ce que les animaux se groupent sur la bissectrice des
deux rayons. On sait alors que l'énergie phototropique du rayon coloré par
l'apport à l'animal expérimenté est la même que celle du rayon blanc. Si
dans cet appareil un rayon vert est équilibré par un rayon blanc d'intensité
donnée, tandis qu'il faut un rayon blanc deux fois moins lumineux pour
équilibrer un rayon jaune c'est que ce dernier est deux fois moins actif que
le vert, et si la quantité d'énergie de la région jaune du spectre est deux fois
moindre que celle de la région verte, l'énergie phototropique du vert par
rapport au dit animal sera quatre fois plus grande que celle du jaune. On
peut ainsi, pour chaque animal, déterminer dans le spectre la région
maxima d'énergie phototropique par rapport à lui. On constate que, de part
et d'autre de ce maximum, la courbe d'énergie phototropique baisse rapi-
dement. Voici maintenant les longueurs d'onde produisant l'effet maximum
chez divers Protozoaires, Protophytes ou larves de Métozoaires : 483 [jl[x pour
Euglena, Trachelomonas, Phacus, Gonium, larves d' Arenicola, et Lumbricus ;
524 [xji pour Pandorina, Eudorinà, ei Spondylomorum ; 503 |j.[xpour Chlamy-
domonas et larves de mouches à viande; 465 [i[x pour les plantes vertes, et
une couleur voisine du rouge pour les champignons. Il est légitime de
penser que ces maximums correspondent à des maximums de réaction chi-
mique pour des substances particulières, mais c'est là un objet pour de nou-
velles études. — Y. Delage.
Schaeffer (Asa A.). — Rènctlons de V Amibe à la lumière. — Les expé-
riences exposées dans ce travail font suite à d'autres sur le mode de nutri-
tion des Amibes (voir Ann. Biol.^ XXI, p. 172)-, elles ont été instituées en
228 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
vue d'étudier l'action de la lumière sur la prise de la nourriture. Contraire-
ment à la plupart des auteurs, S. a constaté que l'Amibe était attirée et non
repoussée par le rayon lumineux; ces résultats différents tiennent à ceci :
1° l'auteur a opéré avec des faisceaux lumineux de très faible diamètre
(20 ix), tandis que les autres observateurs se sont servis de faisceaux beau-
coup plus larges ; 2° il a observé les mouvements de l'animal avant qu'il ne
vienne en contact avec le faisceau lumineux (à une distance de 100 à 150 [x),
une fois pénétré dans l'aire lumineuse, il réagit, en effet, négativement ou
ne réagit pas du tout. — La lumière blanche et les différents rayons du
spectre ont sensiblement le même effet, avec cependant une certaine
augmentation de la réaction sous l'influence de la lumière rouge. L'intensité
de la lumière ne paraît pas, en elle-même, avoir d'importance, mais un
changement d'intensité provoque la réaction, qui est, en règle générale, un
mouvement vers la lumière plus intense. L'obscurité (tache d'ombre appa-
raissant) est, comme la lumière, sentie à distance et provoque une réaction
négative. — Lorsque l'action stimulante de la lumière se produit simulta-
nément avec celle de la nourriture (particules de globuline), mais de façon à
impressionner l'animal de deux côtés opposés, la nourriture apparaît le
stimulant le plus fort et l'animal, dans ce cas, réagit à la lumière négati
vement. Toutefois, si les particules nutritives se trouvent dans un « faisceau
d'obscurité », la réaction négative à l'égard de celle-ci peut prendre le des.sus.
— Comme dans son travail précédent, l'auteur déclare ne pas pouvoir pro-
poser d'explication valable pour cette sensibilité à distance à l'égard de la
lumière, car si l'hj^pothèse de la réflexion de la lumière par les particules
en suspension dans l'eau, de façon à ce que les rayons arrivent à la fin à
influencer directement la surface du corps, peut à la rigueur être admise
pour la lumière, elle n'explique pas l'action de l'obscurité. — M. Goldsmith.
Crozier ("W. J.). — Sensibilité du Balanoglossus à la lumière. — Le
Balanoglossus est négativement phototropique. En outre, la lumière paraît
inhiber la production de lumière par l'animal. Le bout de la trompe est la
partie la plus sensible à la lumière, mais le reste du corps n'est pas insen-
sible. L'intégrité du système nerveux du collier n'est nécessaire ni pour
l'une ni pour l'autre de ces réactions. — Y. Delage.
Patten (Bradley M.). — Réactions du Scorpion à queue en fouet à la
lumière. — Il s'agit du Mastigoproclus giganteus. Le seuil de l'excitation
correspond à 1/16 de bougie-mètre. Les réponses effectuées à l'illumi-
nation sont toujours dans le sens d'un phototactisme négatif. Jusqu'à l'in-
tensité d'une bougie-mètre, l'intensité des réponses augmente rapidement;
au delà d'un bougie-mètre l'accroissement des réactions est beaucoup plus
modéré. Placés dans un rayon horizontal de 120 bougies-mètres de façon
à tourner le dos à la lumière, les animaux s'éloignent de la source sans sortir
du rayon. Excités par un rayon latéral de 120 bougies-mètres, ils s'écar-
tentdela lumière, formant, avec la direction primitive de l'axe de leur corps,
un angle de fi5°,8 environ. Excités des deux côtés à la fois par deux sources
égales de 120 bougies-mètres, il se meuvent, à 3° près, dans une direction per-
pendiculaire à la ligne joignant les deux sources. Excités par devant par 120
bougies-mètres, ils se détournent d'environ 140" pour fuir la lumière. L'élimi-
nation d'une partie quelconque des yeux déséquilibre les réactions subsé-
quentes. La lumière agit aussi bien par une action constante que par ses
variations. — Y. Del.\ge.
XIV. — PHYSIOLOGIE OÉxNÉRALE. 229
Dolley ("William L.). — Iji vitetisc de locomotion chez Vanessa antiopa
à la lumière inlennittenfe et à des lumières continues d'intensité variable,
et sa siffîiification par rapport à la « théorie de l'action continue » dans
l'orientation. — Vanessa antiopa ne se meut pas plus vite en lumière
forte que faible, et, au coji traire, tend à se mouvoir plus vite en lumière
faible si la ditférence d'illumination est assez forte. Ce comportement n'est
pas on accord avec les exigences de la « tbéorie de l'action continue » de
Lo'.B. Ces résultats viennent confirmer ceux soutenus dans un travail
précédent, indiquant que l'orientation de Vanessa par la lumière ne s'explique
pas par les principes de la théorie de Lceb. Vanessa se meut plus vite
dans une lumière intermittente à 10-16 interruptions par seconde que dans
la lumière continue. C'est l'idée que l'orientation du papillon est due à la
période des changements d'intensité. — Y. Delage.
Haberlandt (G.). — Epiderme foliaire et perception de la lumière.
XIX, r]. — H. avait, dès 1905, émis l'hypothèse que l'épiderme supérieur
des feuilles dorsiventrales fonctionne comme organe de perception de la
lumière, sans refuser une participation aux cellules sous-épidermiques. En
mouillant l'épiderme ou en le recouvrant d'une couche de gélatine, sans
le blesser, il constata que les feuilles n'étaient plus en état de prendre
vis-à-vis de la lumière une position favorable; une partie des feuilles n'a-
vait pas perdu ce pouvoir ou ne l'avait pas perdu tout à fait. En 1907, H.
entreprend de nouvelles recherches avec Tropœolum ^majus ; la moitié
d'une feuille était mouillée, l'autre moitié restait sèche. Les deux moitiés
étaient ensuite exposées à des sources lumineuses venues de côtés opposés;
la feuille se pencliait du côté de la moitié sèche. En 1910 parut un travail
de NoRDHAUSEN d'après lequel : 1° la réaction des feuilles de Tropœolum se
produit tantôt dans le sens de la moitié mouillée et tantôt dans l'autre et
v*° la feuille de Bégonia peut s'orienter même après la mort de l'épi-
derme. En ce qui concerne le premier point, les résultats de Nordhausen
ne sont pas probants. Pour le second, des expériences entreprises par Wer-
DERMANN dans le laboratoire de H. sont en contradiction avec les résultats
de Nordhausen qui place le siège de la perception lumineuse dans le paren-
chyme en palissade. Dans ce cas il faudrait penser aux déplacements que
l'intensité lumineuse impose aux grains de chlorophylle. Cependant on ne
peut pas généraliser, car les feuilles blanches de Pelargonium zonale, dé-
pourvues de chloroleucites, s'orientent cependant vis-à-vis de la lumière. —
F. PÉCHOUTRE.
= Bhéotropisme.
a) Jordan (Ho-wey). — Le rhèotropisme de V Epinephelus striatus Bloch. —
Si l'on détermine dans le bac occupé par ces poissons un courant central
respectant les parties latérales stagnantes, on voit les poissons se disposer
en grande majorité la queue dans le courant, quelques-uns entièrement
hors du courant et parallèlement à lui, et un plus petit nombre encore, la
tète dans le courant. L'observation d'un sujet isolé montre que ces diffé-
rences s'expliquent par les mouvements du poisson qui, en tournant, ren-
contre le courant, passe vite quand sa tête y est engagée, et ralentit ses mou-
vements lorsque c'est sa queue qui s'y trouve. Cela pourrait tenir à une
réaction rhéotropique négative, dans laquelle la tête serait beaucoup plus
sensible que la queue. Cette conclusion a été vérifiée au moyen de courants
très localisés, dirigés à l'aide d'un tube de verre sur les différentes parties
230 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
du corps. Les différents organes se rangent sous le rapport de la sensibilité
rhéotropique dans l'ordre décroissant suivant : lèvres, nageoire caudale,
nageoire dorsale, joue et opercule, côté du corps. Les organes de cette réac-
tion ne sont ni l'oreille, ni la ligne latérale, ni les cellules du sens de la
pression; ce sont les cellules cutanées tactiles. L'auteur l'a démontré au
moyen de l'anesthésie par la cocaïne. — Y. Délace.
Allée (W. C). — Le contenu en sel des eaux naturelles et le rhéoiactisme
deVAsellm. — L'auteur avait antérieurement constaté que la même espèce,
Asellus comtnunis, présentait des degrés différents de rhéotactisme positif
suivant que les exemplaires provenaient des étangs ou des eaux courantes :
les réactions étaient chez ces derniers plus accentuées. Le présent travail
se propose de déterminer si ces différences ne doivent pas être rattachées
à des différences de salinité de l'eau dans les deux cas. On sait que Ca et
Mg exercent une action inhibante sur le rhéotropismeder.4.se/^Ms,raais Ca ne
se trouve pas dans l'eau des étangs à la concentration suffisante pour cela ;
quant à Mg, son action est contrebalancée par celle de Na. Donc, ce n'est
pas à l'action des sels que l'effet doit être attribué. Il tient plutôt à la diffé-
rence dans la tension de l'O et de C0-; la première est constamment plus
forte et la seconde plus faible dans l'eau des sources que dans celle des
étangs. On peut, d'ailleurs, en modifiant cette tension expérimentalement,
au laboratoire, provoquer des variations correspondants du rhéotropisme.
— M. GoLDSMITH. •
b) Jordan (Howey). — Réactions rhéotropiqucs d'Epinephelus striatus
Bloch. — On trouvera dans ce mémoire, avec la discussion des hypothèses
émises par Lyon et divers auteurs qui se sont occupés du rhéotropisme chez
les Poissons, un certain nombre d'expériences prouvant que chez Epine-
phelus striatus, dans les conditions où l'a observé J., les excitations opti-
ques ou autres sont subordonnées aux impressions tactiles. La distribution
de la sensibilité aux courants est la même que celle de la sensibilité tac-
tile. L'application de cocaïne sur les lèvres, qui semblent la région la plus
sensible, abolit la sensibilité, ù la fois vis-à-vis des contacts et vis-à-vis des
courants. — H. Cardot.
= Traumatotropisme.
Stark (P.). — Conlribuiions à la connaissance du traumatotropisme. —
Les expériences faites par l'auteur montrent que des courbures d'organes
peuvent être consécutives à des amputations ou à des blessures. C'est ainsi
que l'amputation d'une feuille germinale produit des courbures de la tigelle
chez de nombreuses espèces. 11 en est de même pour des pétioles si l'on
coupe une foliole et pour des bourgeons si l'on enlève des feuilles. Ces réac-
tions apparaissent aussi bien à l'ombre qu'à la lumière et même sous l'eau.
Les incisions transversales faites sur des tigelles, des coléoptiles, des bour-
geons ont le même effet que les amputations. D'une manière générale,,
toute blessure, incision, brûlure, etc., entraîne des courbures d'organes.
1'outefois, on peut dire que les traumatismes violents occasionnent un arrêt
de croissance, tandis qu'au contraire ceux qui sont de faible intensité pro-
duisent souvent une accélération; or, la réaction traumatotropique
peut avoir lieu aussi bien dans le premier cas que dans le second. —
M. BOURIER.
XI\ . - PHYSIOLOGIE tiKNÉRALK. 231
Ricca (D. U.). — Solution d'un problème de physiologie : la propagation
de atimultts darm la Se7isitive. — L'auteur rappelle les expériences diverses,
en particulier celles de décortication, démontrant Tinexactitude de la théorie
de Habkrlanht. Il y ajoute de nouvelles preuves du même ordre, et montre
que c'est par le tissu ligneux et non par le tissu libérien que se fait la pro-
pagation de l'excitation d'un point excité versées feuilles situées au delà. La
vitesse de propagation, le fait que cette vitesse est diminuée lorsque la cir-
culation des liquides est réduite en air saturé, ou, inversement, accélérée en
air sec, montre qu'il s'agit non d'une propagation d'une forme quelconque
d'énergie, mais d'un transport de substance. Cette substance serait en-
gendrée dans les tissus par l'excitant (incision, brûlure, caustique, etc.) et
transportée par la circulation des liquides dans le bois jusqu'aux coussinets
moteurs. La simple excitation du coussinet moteur lui-même déterminerait
in situ la production de cette même substance active. Cette substance, que
l'auteur compare aux hormones, n'est, d'ailleurs, pas spécifique en ce sens
que celle produite par une plante est active .sur une autre. Ainsi un extrait
préparé avec de petits rameaux de Combutum grandiflnrum se montra actif
sur Mimosa spegazzinii. — Y. Delage.
a) Molisch (Hans). — Sur les courbures des pétioles des feuilles par suite
de blessures. — Si l'on enlève le limbe des feuilles de diverses plantes, par
exemple d'Episcia, de Tydaea, de Goldfussia, de Géranium Bobertianum,
le pétiole resté attaché à la plante, se courbe petit à petit vers le bas jusqu'à
former une boucle. La même courbure se produit lorsque l'on a détaché le
pétiole avec le limbe et même si le pétiole a été complètement isolé, pourvu
qu'on le conserve à l'air humide. Cette courbure est due à une excitation.
L'irritation partie de la blessure est transmise aux parties éloignées du pé-
tiole et provoque une accélération de la croissance de la face supérieure.
Cette courbure se produit aussi cliez les vieilles feuilles de quelques-unes
des plantes citées plus haut ; cette courbure normale peut donc être dé-
clanchée par une section à un moment où la feuille n'a pas encore la ten-
dance à se courber vers le bas. — A. Maili.efer.
s) Phagocytose.
Policard (A.) et Desplas (B.). — Sur le pouvoir phagocytaire des cel-
lules fixes du tissu conjonctif chez l'homme. — Des cellules fixes du tissu
conjonctif, prélevées sur des plaies bourgeonnantes, ont montré un certain
degré de pouvoir phagocytaire. — Y". Delage.
CHAPITRE XV
li'Iiérétlîté
Adametz (L.)- — Ueber die Vererbungsiveise der Karakullocke bei Kreuzungen
voti bocharischen FeUschwanzschafen mit Rambouillets. (Zeitschr. indukt.
Abst. Vererbgslehre, XVII, 161-204.) [268
Anonyme. — Huntington's c/torea and Heredily. (Journ. of Heredity, VIII,
jan., 12.) [248
Anonyme. — Ilindu Ideas on Heredity. (Journ. of Heredity, VIII, jan.,
45.) ■ [243
Anonyme. — Effect of Alcohol on Offspriur/. (Journ. of Heredity, VIII,
april, 159.) [246
Anonyme. — An Experimenl in Lonrj-Continued Inbreeding. (Journ. of
Heredity, VJII, april, 167.) [249
Anonyme. — The lethal factor in Yelloiv Mice. (Journ. of Heredity, VII,
217.) [260
Anonyme. — I>oes Racial Interynarriage lead to Sterility? (Journ. of
Hereditj-, VIII, 235.) [269
Anonyme. — The parents of great men. (Journ. of Heredity, VIII, sept.,
400-408.) [247
Anonyme. — A hondbook of Meiideiism for Livc-stock Breeders. (Journ.
of Heredity, VIII, 520.) [242
Armbruster (L.),Nachtsheim (H.) und Rœmer(Th.). — Die Hymenopteren
als Studienobjekl azygoter Vererbungserscheinungen. Experimentum crucis
theoriœ mendelianx. (Zeitsclir. indukt. Abst. Vercrbgsl., XVII, 27:3-355.
4 fig. X.) [249
Blakeslee (A. F.) and Avery (B. T.). — Adzuki beans and Jimson ireeds.
(Journ. of Heredity, VIII. march, 125-131, 4 fig.) [Plantes
très favorables pour l'illustration des rapports mendéliens. — Y. Delage.
Bridges (Calvin B.). — .-In intrinsic difficully for the variable force hyp<>-
thesis of crossing-over. (Amer. Natur., LI, 370-373.)
[Critique d'une hypothèse de Gold-
SCHMIDT pour expliquer la production des crossing-over. — L. Cuénot.
Bryant (Frank A.). — Influence of Heredity in Slammering. iJourn. of
Heredity, VIII, jan., 46-47.) [24S
Castle ("W. E.). — l'iebald liais and multi/jle factors. (Amer. Natur., Ll,
102-114.) [251
XV. — L'HEREDITE. 233
Castle ("W. E.) and "Wright (Se\val). — Studies of Inherilance in Guinea-
j)ig.^ and Hâtes. [Puhl.Csirnegie Inst.,iV 241, 192 pp.,7fi,ir.,7pl., 1916.) [249
Chase (H. "W.). — On t/te inherUance of acquired Modifications of Beha-
vior. (Amer, journ. of Psychol., X.XVIII, 175-190.) [243
Cole (Ruth D.). — Imperfection of pollen and mulability in t/ie (/erius Basa.
(Bot. Gazette, LXIII, 110-123, 3 pi.) [269
Collins (G. N.). — Hybrids of Zea lunicahc and Zea ramosa. (Proceed.
Nat. Acad. Se. Etats-Unis, 111, may, 345-349.) [262
Conklin (Ed-win G.). — The share of egg and sperm in hereditij. (Proc.
Nat. Acad. Se Etats-Unis, III, 101-105.) " [241
Davenport (Charles B.). — The personalily, heredity and work of Charles
Olis Whitman. (Amer. Natur., II, 5-30.)
[Biographie de Whitman; ses carac-
tères physiques et intellectuels et ceux de ses parents. — L. Cuénot.
Drude (Oscar). — Erfahrungen bei Kreuzversuchen mit Cucurbita Pepo.
(Ber. deutsch. bot. Ges., XXV, 26-57, 1 pi., 3 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Dunn (L. C). — Nucleus and cyloplasm as vehicles of heredity. (Amer.
Xatur., Ll, 286-300.) [242
Fernandez (Miguel). — Ueber Kreuzungen zwischen Cavia aperea Linn.
und Meerschiveinchen. (Zool. Anz., XLVIII, N« 8, 209-212.)
[Sans intérêt biologique général. — Y. Delage.
Fischer (E.). — Mykologische Beilràge. (Mitt. Naturforschender Ges. Bern,
125-163, 1916.) . [246
Foot (Katharine) and Strobell (E. C). — Besults of crossing Euschislus
rariolariiis and Euschistres ictericus, with référence to the inheritance of
tivo exclusively maie characters. (Biol. Bull., XXXII, 322-336, 3 pi.) [267
Freeman (George F.). — Linked quantitative characters in W'heat crosses.
(Amer. Natur., LI, 683-689.) [259
a) Frost (Howard B.). — The différent meanings of the term « facior »
as a/fecting clearness in genetic discussion. (Amer. Natur., LI, 244-250.;
[On désigne par facteur tantôt une potentialité de déve-
loppement du plasma germinatif, tantôt une unité physique, un point
matériel dans un chromosome, synonyme du mot lociis. — L. Cuénot.
b) — — A method of numbering plants in pedigree cultures. (Amer. Natur.,
LI, 429-437.) [... L. Cuénot.
Gernert ÇW. B.). — Aphis immunity of Teosinte-Corn Hybrids. (Science
19 oct., 390.) [262
a) Goodspeed (T. H.j and Clausen (R. E.). — The nature of the-F. species
hybrids betiveen Nicotiana sylvestris and varieties of JSicotiana Tabacum,
with spécial référence to the conception of reaction system conlrasts in here-
dity.iUniv. of California publications in Botany, V, 301-346, pi. .37-48.) [258
b) Mendelian facior différences versus reaction System contrasts
in heredity. (Amer. Natur., Ll, 31-46 et 02-101.) [258
Haecker (VaL). — Ueber eine eniwicklungsgeschichtliche Vererbungsregel.
(Zeitschr. indukt. Abstamm. Yererbungslehre, XVIIl, 1-21.) [240
Hagedoorn (A. G. and A. L.). — Neiv light on Idendiay and mendelian
inheritance. (Amer. Natur. ,^L1, 189-192.1 [Critiques adressées
234 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
à Castle, au sujet d'une revue sur l'hérédité du temps de floraison des
Pois et du Riz; contrairement à Castle, les H. ne voient aucune raison
d'admettre la contamination des gènes ou leur instabilité. — L. Cuénot.
Holmes (S. J.) and Schofield (Richard O.). — Inheritance of white fore-
lock. (Journ. of Heredity, VIII, aug., 359-360.) [248
Ibsen (Hemanl.) and Steigleder (Emil). — Evidence for Ihe death in titeru
of the homozygous yeJlow Mouse. (Amer. Natur., LI, 740-752) [259
Jennings (H. S.). — Modifying factors and multiple allelomorp'hs in rela-
tion ta the results of sélection. (Amer. Natur., LI, 301-300.) [260
a) Jones (Donald F.). — Dominance of linked factors as a means of accoun-
ting for heterosis. (Proc. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III,apriI, 310-312.) [263
b) -^ — Linkage in Lycopersicum. (Amer. Natur., LI, 608-621.) [264
Konradi (Daniel). — Die Vererbung der Wut. (Centralbl. f. Bakt., I,
LXXIX, 82-84.) [248
Lehmann (Ernst). — Vererbungsversuche mit Veroniea syriaca Boem. ei
Schultes. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXV, 611-619.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Lindstrom (E. "W.). — Linkage in Maize : alcurone and chlorophyll
factors. (Amer. Natur., LI, 225-237.) [257
liittle (C. C). — Evidence of multiple factors in Mice and liais. (Amer.
Natur.,'LI, 457-480.) [256
Love (H.) and Fraser (A. C). — The inheritance of the weakawn in cer-
tain Avena crosses. (Amer. Natur., LI, 481-493.) [257
a) Mac Do-well (Ed-win Carleton). — The bearing of sélection experi-
ments with Drosophila upon the freqnency of germinal changes. (Proceed.
Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, april, 291-297, 1 fig.) [261
b) — — Bristle inheritance in Drosophila. II. Sélection. (Journ. Exper.
Zool., XXIII, 109-146, 10 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume.
Malan (David Ed-ward). — Ergebnisse anatomischer Untersuchungen an
Standfuss'schen Lepidopterenbastarden- III. Folge. Lycia (Biston) hybr.
Pilzii Stdfs. und Lycia hybr. Huenii Oberthr. (Thèse es se. Univ. Zurich ;
64 pp., 5 pi., 5 fiy. Extrait des Mitteil. Entomologia Zurich 1917-18, fasc.
4.) [267
Marshall ("Walter "W.) and Muller (Hermann J.). — The effect of long
continued heterogygosis on a variable character in Drosophila. (Journ.
Exper. Zool., XXII, 457-470, 2 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
May (H. G.). — - Sélection for higher and lower face t numbers in the bar-eyed
race of Drosophila and the appearence of reverse mutations. (Biol. Bull..
XXXIII, 361-395.) [Voir ch. XVII.
Metz (C. W.) and Bridges (C. B.). — Incompatibility of mutant races in
Drosophila. (Proc. Nat. Acad. Sciences of the U. S. of America III, 673-
678.) [261
Meves (Fr.). — Eine neue Stiitze fiir die Plastosomentheorie der Vererbung.
(Anat. Anz., L., 5 pp., 2 fig.) [240
Millet-Horsin. — Hybrides en liberté de Tarin et de Chardonneret. (Rev.
fr. Ornith., N° 98, 96.) [269
Morgan (T. H.).— The theory ufthe gène. (Amer. Natur., LI, 513-544.) [237
XV. — L'HÉRÉDITÉ. 235
Muller (Hermann J.). — An Œnothcra like case in Dro&ophila. (Proceed.
Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, oct., 619-G2G.) [26r)
Nice (L. B.i. — Further observations on Ihe e/fects of alcohol on white
Mice. (Amer. Natur., LI, 596-607.) [245
Painter (Theophilus S.). — 1 wiw/ mutation in Piop/nla casei (Amer.
Natur., LI, :îU6-308.) " [2G0
a) Pearl (Raymond). — The expérimental modification of genn cells. J.
c.merol /jhm of experiments inith ctkyl alcohol and certain rdated sub-
stances. (Jourii. Exper. Zool., XXII, 125-164, 3 fig., Papers Biul. Labor.
Maine Agric. Exper. Station, N^ 100.) [246
b) The expérimental modification of qcrm cells. II. The effect upon the
domestic foivl of the daily inhalation of ethyl alcohol and certain related
substances. (Ibid.. 165-186, 4 fig.) [Ibid.
c) The expérimental modification of yerm-cells. III. The effect of pa-
rental alcoholism and certain other drug intoxications upon the progeny.
(Ibid., 241-310, 7 fig.) [I^i^-
d) The probable error of a Mendelian Class frequency. (Amer. Natur.,
LI, 144-156.) [Méthode de calculer et d'ex-
primer les erreurs d'une fréquence de classe mendélienne. — L. Cuénot.
e) — — Studies on inbreeding. VIL S'ome further considérations regar-
ding the measurement and numerical expression of degrees of Kinship.
(Anier. Natur., LI, 545-559.)
[Expression numérique de la parenté : deux frère.s ont le coefficient 100 ;
les parents et leurs progéniture ont le cœfficient 50, etc ; cette méthode est
bien plus exacte et plus claire que les expressions usitées. — L. Cuénot.
/) Studies on inbreeding. VIII. A single numerical measnre of the
total amounth of inbreeding (Amer. Natur., LI, 636-639.)
[Méthode pour exprimer par une
valeur numérique le degré de consanguinité d'un animal. — L. Cuénot.
al Plough (Harold H.). — The effect of température on linkage in the
second chromosome of Drosophila. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis,
m, sept., 553-555.) . [264
b) The effect of température on Crossingover in Drosophila. (Journ.
Exper. Zool., XXIV, 147-209, 9 fig.) [264
a) Rabaud (Etienne). -- Les grandes lignes d'une théorie physiologique de
/VirreV/i^t'. (C. R. Soc. Biol.,LXIX, Mémoires, 738-744.) . [236
b) Dominance et récessivitè chez les souris « bixées •». (Bull. Soc. Zool.,
XLVII, N°^ 4-7, 87-97, 1 fig.) _ _ [257
Rasmuson {■H.Sina).—KreuzungsuntersuchungenbeiReben. (Zeitschr. indukt.
Abst. Vererbgsl., XVII, 1-52,29 fig.) ■ [268
Renner (O.). — Artbastarde und Bastardarten in der Gattung Oenothera.
(Ber. deutsch. bot. Ges., XXV, 21-26.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Schofield (Richard). — Inheritance of a bi-lobed ear. (Journ. of Here-
dity, Vlll, 517-518, 1 fig.) [248
Severson (B. O.). — Celor inheritance in Swine. (Journ. of Heredity,
Vlll, aug., 379-381, 1 fig.) ■ ' [256
a) Shull (A. Franklin). — Cytopla^m and heredity. (The Oliio .Journal of
Science, XVII, 1-8, 1916.) [242
b) The method of évolution from the view-point of a geneticist. (Amer.
Natur., LI, 361-369.) [Voir eh. XVll.
236 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Siemens (H. W.). — Die Erblichkeit des sporadischen Kropfes. (Zeitschr.
indukt. Abstamm. Vererbgslehre, XVIII, (i5-80.) [247
Stockard (Charles R.). — The hereditary transmission of degeneracy and
deformities by the descendants of alcoholized Mammals. (Interstate Médical
Journal, XXIII, N^e, 1-19, 5 fig., 1916.) [244
Sturtevant (A. H.). — Genetic factors offectim/ the strength of linkaqe in
Drosophila. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, sept., 555-558).^ [265
n) Sumner (Francis B.). — Modem Conceptions of Heredity and genelic
studies al the Scripps Institution. (Bull. Scripps Inst. Biological Research
of the University of California, N« 3, 24 pp.) [238
*) Several color « mutations t> in Mice of the genus Peromyscus. (Gene-
tics, II, 291-300, mai.) [255
Terao (H.).— On réversible tr ans formability ofallelomorphs. (Amer. Natur.,
LI, 690-698.) "^ ' [259
Tower (William Lawrence). — Inheritable modification of the xoater
relation in hibernation of Leptinotarsa decem-lineata. (Biol. Bull., XXXIII,
229-257.) P43
Trabut. — Origine hybride de la Luzerne cultivée. (C. R. Ac. Se, CLXIV,
607.) [263
Tschermak (A. von). — UelJer das verschiedene Ergebnis reziproker
Kreuzung von Hiihnerrassen imd iiber dessen Bedeutung filr die Verer-
bungslehre. {Théorie der Anlagenschwdchung oder Getiasthenie.) Biol.
Centralbl., XXXVII, 217-277.) ' [269
Ubisch (G. von). — Beitrag zu einer Faktorenanalyse vonGerste. (Zeitschr.
indukt. Abst. Vererbgsl., XVII, 120-152, 14 fig.) [263
Warren (Don C). — Mutations in Drosophila busckii Coq. (Amer. Natur.,
LI, 699-703.) [259
Wentworth (Edward N.). — Inheritance of fertility in Southdomi Sheep.
(Amer. Natur., LI, 662-682.) [248
"Wilson (James). — A manual of Mendelism. (London, A. et C. Black,
^'^2 pp.) [Sera analysé dans le prochain volume.
Woods (Frederick Adams). — Significant évidence for mental Heredity.
(Journ. of Heredity, VIII, march, 106-112). [247
a-g) Wright (Sewall.) — Color inheritance in Mammals. (Journ of Here-
dity, VIII, I, 224-235; II, 373-378 ; III, 426-430, IV. 473-475: V, 476-480;
VI, 521-527; VII, 561-564.) [252-255
h) — — On^ the probable error of Mendelian class frequendes. (Amer. Natur.,
LI, 373-375.) [Réponse à une critique de Pearl au sujet du cal-
cul de la standard déviation d'une fréquence mendélienne. — L. Cuénot.
[Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. XVI, b "Ç et c o; XVII.]
a. Généralités. '
a) Rabaud (Etienne). — - Lue théorie physiologique de l'hérédité. —
XV. — L'HEREDITE. 237
L'auteur critique la conception de l'hérédité émise par les génétistes, qu'elle
soit fondée sur la présence ou absence (Bateson) ou sur la dominance ou
récessivité (Mohgan); et il déclare, avec grande raison, extrêmement invrai-
semblable le jeu compliqué des prétendus facteurs. Il rappelle que le fait
essentiel de cette théorie, l'association par paires des chromosomes homo-
logues paternels et maternels dans le zygote, est contredit par les observa-
tions de FARMERet Moore (05), de Meves (08) et de Dehorne (11). L'explica-
tion des faits^'hérédité dans les fécondations, soit légitimes soit hybrides,
doit être cherchée dans l'influence réciproque qu'exercent l'un sur l'autre
les deux sarcodes, paternel et maternel. Cette influence nous est révélée
dans les fécondations hétérogènes où les sarcodes exercent l'un sur l'autre
une action nocive qui paralyse leur activité de façon plus ou moins profonde
suivant les manifestations physiologiques dont l'ensemble constitue l'évolu-
tion. Toute fécondation, même la plus légitime, est à un certain degré hété-
rogène et comporte des actions nocives réciproques, mais fort inégales, en
sorte que en tel point c'est le sarcode paternel qui sera le plus atteint, lais-
sant au sarcode maternel correspondant une possibilité plus forte de mani-
festation de la propriété correspondante, tandis qu'en un autre point, c'est
du côté maternel que l'effet nocif se montrera plus accentué. D'ailleurs, on
comprend que ces effets ne suivent pas des directions uniformes et peuvent
se modifier dans les générations cellulaires successives. — Y. Delage.
Morgan (T. H.). — Théorie du gène. — On a reproché à la méthode
d'analyse mendélienne d'être purement symbolique, de méconnaître le fait
que l'organisme est un tout qu'on ne peut subdiviser en petites pièces, etc.;
M. dans un article très clair, montre ce qu'il y a de réel dans la conception
génétique : c'est un fait (expériences sur deux paires ou plus de caractères
contrastants) que les paires de caractères qui suivent la loi de Mendel sont
indépendantes l'une de l'autre dans leur transmission ; le plasma germinatif
est donc constitué par des éléments indépendants, qui sont les facteurs gé-
nétiques ou gènes. Le gène ne doit pas être confondu avec le caractère visi-
ble ; il a un effet général, et le caractère que l'on suit ou que l'on choisit est
seulement un index commode pour le déceler, seulement un des effets qu'il
produit. Du reste, nous ne pouvons inférer de l'apparence d'un caractère au
gène qui le produit, car on sait qu'au moins trois races blanches de Poules
sont en rapport avec des gènes différents ; un caractère peut être en rapport
avec de très nombreux gènes (50 facteurs de la couleur des yeux connus
chez Drosophila) ; si bien que ce n'est peut-être pas une exagération de dire
que chaque gène du plasma germinatif affecte chaque partie du corps d'une
certaine façon. La découverte du linkage des facteurs, les faits de l'hérédité
enchaînée au sexe, les quatre grands groupes de caractères .enchaînés de
Drosophila correspondant aux quatre paires de chromosomes, ont amené à
localiser les gènes dans les chromosomes et à les considérer comme des unités
à existence matérielle. On a souvent dit que le cytoplasme pouvait transmettre
des caractères indépendants de ceux qui sont déterminés par le noyau, par
exemple dans le cas des hybrides qui présentent toujours le caractère mater-
nel, mais les expériences de croisement ont montré que c'était seulement une
hérédité mendélienne différée ; les caractères de l'œuf ou de l'embryon ont
été déterminés avant la fécondation par la chromatine maternelle (Vers à soie
de Toyama) ; la disjonction typique ne se voit que dans la F3. Après avoir ré-
pondu à diverses critiques. M., pour montrer le mode d'action des gènes,
donne la description de l'expérience suivante : le coq du Sebright bantam
est normalement à plumage de poule, c'est-à-dire qu'il présente des carac-
238 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tères féminins (plumes du dos et de la queue, cou court) : quand ces Oi-
seaux sont croisés avec des « Game bantams », chez lesquels le coq présenté
les caractères secondaires du type masculin normal, les coqs de la F^ sont à
plumage de poule, quel que soit le sens du croisement; le caractère domi-
nant du Sebright est donc porté aussi bien par la femelle que par le mâle.
Quand ces Fi sont croisés ensemble, la F2 comprend des coqs à plumage de
coq et d'autres à plumage de poule. Quand les coqs à plumage de poule
sont castrés, ils subissent la métamorphose déjà connue chez les poules
castrées et acquièrent le plein plumage du mâle : il y a donc chez le coq à
plumage de poule quelque sécrétion interne qui inhibe chez eux (comme
chez toutes les Poules) le développement de certains des caractères sexuels
secondaires du sexe mâle, sécrétion qui est évidemment déterminée par le
gène spécial du Sebright. Nous trouvons dans ce cas une excellente illustra-
tion de la différence entre le mécanisme de l'hérédité et les effets chimiques
des facteurs génétiques sur le développement ; la distribution des matériaux
de l'hérédité durant les processus de maturation de l'œuf et du spermato-
zoïde est différente absolument de leur action à travers le cytoplasme de
l'organisme en voie de développement. — L. Guénot,
a) Sumner (Francis B.). - Les conceptions modernes de l'hérédité cl
les études génétiques à l'Institut Scripps [XVII, 6]. — L'auteur fait d'abord
un tableau des principales théories de l'hérédité et de l'évolution, opposant
les corfceptions de Mendel et de De Vries, avec les extensions néo-mendé-
liennes, aux tliéories anciennes de Lamarck et de Darwin, celles-ci admet-
tant l'hérédité des caractères acquis, celles-là la repoussant d'une façon
absolue. II montre que l'attitude prise en face de ces points de vue adverses
intéresse considérablement les sociologistes. les éducateurs et aussi l'Etat
qui profite des avantages et subit le contre-coup des erreurs. Ceux qui
admettent le point de vue lamarckien admettront aussi la toute puissance
de l'éducation et la légitimité des efforts faits par la société en vue d'amé-
liorer la race par des procédés d'hygîène physique et morale; ceux, au con-
traire, qui admettront dans son intransigeance laxonception néo-mendélienne
d'après laquelle rien ne se perd et rien ne se crée en dehors de ce qui a été
introduit dans l'être humain au moment de la conception, donneront raison
aux Eugénistes qui ne voient de possibilité d'amélioration de la race que
dans le choix judicieux des conjoints. Il ressort de la lecture des ouvrages
des uns et des autres qu'une connaissance suffisamment approfondie des
faits biologiques leur manque souvent; quant aux biologistes, ils doivent re-
connaître qu'ils n'ont pas encore fourni de démonstration décisive en faveur
de l'un ou de l'autre système et qu'il convient de travailler pour accumuler
de nouveaux faits. — C'est pour fournir une contribution dans ce sens qu'ont
été entreprises les présentes études, avec la conviction qu'il faut beaucoup
de travail, de temps et d'argent pour réunir quelques faits précis dont l'uti-
lité immédiate n'est jamais certaine. — L'objet de l'étude est le Rongeur
Peromyscus maniculatus, qui se présente comme très favorable pour plusieurs
raisons. Ses représentants sont extrêmement nombreux, faciles à observer
dans leur milieu naturel, à capturer et à élever dans des conditions expé-
rimentales données; ils présentent une gamme très étendue de variations,
en particulier sous les rapports de la couleur, du poil et de la longueur des
pattes et de la queue ; ces particularités sont strictement en rapport avec les
localités géographiques et cependant il y a entre les groupes voisins des
passages insensibles dans la région limitrophe de leurs habitats, en sorte
qu'il est impossible d'en faire des espèces distinctes. Dès lors, se posent les
XV. - L'HEREDITE. 239
questions suivantes relativement à l'origine de ces variations : sont-elles
dues à l'action directe de l'ambiance, à l'hybridation, à la sélection, à la
ségrégation ou à la mutation? Quant aux formes de passage, sont-elles dues
à l'action d'une ambiance intermédiaire, ou à l'hybridation entre les types
limitrophes ?
Les caractères des- variétés ont été exposés dans V American Naturalisl
de novembre 1915. Des échantillons des diverses variétés ont été préparés
et collectionnés. Le rôle de la ségrégation dans l'établissement des variétés
apparaît dans le fait que, là où il n'y a pas de barrière géographique, des
variétés fixes ne s'établissent pas, tandis que c'est l'inverse là où de telles bar-
rières existent. Un exemple en est fourni par la variété rubtdics, qui est
devenue plus pâle en passant des " redwoods » de la terre ferme dans les
sables mobiles d'une presqu'île isolée (voir Sumner b.)
Des expériences nombreuses ont été faites pour déterminer les effets de
la transplantation d'une variété dans le milieu naturel à une variété diffé-
rente. Les résultats de l'influence du climat ont été constamment nuls, mais
des effets pathologiques se sont manifestés sous la forme d'une réduction
de la taille ainsi que de la longueur de la queue et des pattes, due à la cap-
tivité en cage tenue à l'air libre. Ce fait montre quelles précautions sont
nécessaires pour éviter de telles erreurs, car si les variétés transplantées
avant l'expérience avaient différé par une plus grande longueur des pattes
et de la queue de la variété du pays où on les transplante, on aurait été
tenté d'attribuer à l'influence du climat la modification de ce caractère. Chez
les individus élevés après transplantation dans une cour bien aménagée,
ces effets pathologiques ne s'observent pas ; il y a là un moyen de reprendre
la question. Des expériences d'hybridation nombreuses ont été faites pour
voir dans quelle mesure elles confirmeraient ou infirmeraient les théories
mendéliennes. En général, on a observé dans la génération F< une fusion
des caractères, et dans F2, F3 une grande variabilité, mais sans que les rap-
ports numériques des différences soient franchement conformes à l'arithmé-
tique mendélienne, à moins de faire intervenir cette multiplicité de facteurs
indépendants qui permet de résoudre artificiellement tous les problèmes. Il
est possible que les formes observées proviennent de l'hybridation entre
un certain nombre de mutants originels, mais des expériences beaucoup plus
nombreuses seraient nécessaires pour jeter la lumière sur cette question.
En fait de mutations, l'auteur en a obtenu deux : l'une et l'autre de la variété
gambeli et caractérisées l'une par la couleur jaune, l'autre par une couleur
claire et des yeux rouges. L'une et l'autre, en dépit d'une fertilité très ré-
duite, se sont maintenues pures et se sont montrées dans les croisements
comme régies par un facteur mendelien simple et récessif (voir Sumner b).
Des tentatives réitérées ont été faites pour vérifier l'existence du facteur
lamarckien de l'hérédité des caractères acquis. Pour écarter les objections
théoriques fondées sur l'influence simultanée d'une modification de l'am-
biance sur le parent et sur le germe ainsi que sur l'apparente acquisition
d'un caractère nouveau et héréditaire dont la nature vraie est une muta-
tion germinale se rencontrant par pure coïncidence avec une tentative
expérimentale, on a pris pour thème d'expérience une modification qui, par
sa nature, échappe à cette double objection. On a coupé soit d'un côté soit
de l'autre, soit le nerf sciatique, soit la jambe au genou, et l'on a accouplé
pendant une, deux ou trois générations des individus présentant une lésion
identique,, dans l'espoir de voir apparaître chez les produits, non pas la lésion
elle-même, mais une diminution de la force du membre correspondant
mesurée au dynamomètre. Des expériences préliminaires avaient fixé la
240 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
proportion statistique de la supériorité de force de l'un ou de l'autre membre
sur celui du côté opposé, et avaient montré une supériorité du membre droit
dans les 2i3 des cas. Or, non seulement l'expérience ne démontra aucun
affaiblissement du membre chez les descendants des opérés, mais elle mit en
lumière la non-hérédité de la particularité individuelle de la supériorité
de force d'un membre par rapport à l'autre. Sans prétendre aborder le
problème général de la sélection, on peut se demander s'il serait possible
d'étendre les différences dues à la fluctuation jusqu'à la valeur de celles qui
caractérisent les variétés naturelles de P. maniculatus. Les expériences ne
sont pas assez avancées pour que l'on puisse parler de leur résultat. Une
condition préalable est la détermination du cycle saisonier de vie et de
pelage. Cette étude a été entreprise par H. H. Collins et promet déjà des
résultats intéressants, mais trop peu avancés, eux aussi, pour être publiés.
— Y. Delage.
Meves (F.). — Nouvelle preuve à l'appui de la théorie plaslosomienne de
l'hérédité. — On sait que les études de M. (1911-1915) sur le processus de
fécondation et notamment sur le sort du cliondriome paternel, entreprises
chez Ascaris, Fil aria, Phallusia, Mytilus, l'ont conduit à émettre une
1 théorie plastosomienne » de l'hérédité, c'est-à-dire à admettre que le
cliondriome spermatique, loin de disparaître, passe au descendant et par
conséquent est un substratum de propriétés héréditaires. M., sur un nouvel
objet, Oxyuris amljigua, obtient les mêmes résultats, entraînant les mêmes
conclusions théoriques. La spermie de l'Oxyure contient une tête ou noyau,
mal colorable, et un flagelle caudal dont la partie basale est formée par un
puissant corps intermédiaire très chromatique. On retrouve dans l'ovocyte
fécondé le flagelle caudal avec son corps intermédiaire très sidérophile ; le
long de la membrane du flagelle, jusqu'alors fine et continue, s'individuali-
sent des lignes de granules plastochondriaux semblables aux plastochon-
dries de l'ovocyte. Ces granules plastochondriaux spermatiques se mêlent
plus tard aux plastochondries de l'ovocyte et passent, par conséquent, à l'em
bryon, sans dégénérer et disparaître. — M. consacre quelques lignes à polé-
miquer en faveur de sa tliéorie plastosomienne de l'hérédité, répondant
notamment à Schreiner (1916) qui lui demande mieux que le fait négatif de
la non disparition du chondriome paternel et réclame le fait positif de sa
destinée et de sa participation à la constitution embryonnaire. — A, Prenant.
Haecker (Val.). — Lhi principe d'hérédité de nature embri/ologique. —
Les résultats de croisements sont loin d'être tous en harmonie avec la loi de
Mendel, en zoologie encore moins qu'en botanique. On a cherché à y remé-
dier par des hypothèses accessoires telles que les principes de la polymérie,
de la répulsion des facteurs ou de leur potentialité changeante, etc., tout cela
sans que les difficultés soient entièrement surmontées. H. croit ouvrir la
voie à une nouvelle compréhension des faits en établissant le principe
dégagé des données de l'embryologie : des facteurs à détermination simple
et qui, tôt dans l'ontogenèse, présentent un développement autonome, se
disjoignent nettement les uns des autres; au contraire, des facteurs à déter-
mination complexe et dont le développement est lié par corrélation à celui
d'autres fa,cteurs présentent au croisement des phénomènes de domination
et de variabilité incomplètes, ainsi que les formules d'hérédité à chiffres
insolites. Les différences d'ordre chimique existant entre deux types d'orga-
nismes appartiennent en grande partie à la première catégorie. On sait, en
effet, que le croisement de races de pigmentation différentes (en botanique
XV. — L'HFREDITE. 241
aussi bien qu'en, zoologie;) fournit précisément les exemples courants de dis-
jonction nettement mendélienne. D'autres conditions chimiques (la résis-
tance au froid par exemple) semblent, par contre, être de nature complexe.
Parmi les crêtes des poules il y en a qui sont le résultat d'une détermination
simple et d'autres qui sont, au cours de leur développement, en relatioii
avec d'autres parties de la tête et notamment avec l'entourage osseux des
orifices nasaux. D'autre part, la grandeur du corps entier, ou bien aussi de
quelque organe (tel que l'oreille des lapins, par exemple), de même que
les différences de forme (du nez, par exemple) sont dues à des causes com-
plexes et présentent, en effet, au croisement des conditions très peu régu-
lières. Parmi les anomalies, la polydactylie et la syndactylie sont dans le
même cas, tandis que l'hypophalangie est due à une cause unique, ce qui
expliquerait suffisamment son caractère nettement dominant. Pour ce qui
est des phénomènes de croissance, H. croit, d'ailleurs, pouvoir distinguer
un autre principe encore. 11 semble, en effet, que tant que l'épiderme seul
est en jeu, les conditions d'hérédité sont relativement nettes et qu'elles se
compliquent, par contre, et deviennent peu claires dès que des éléments
mésenchymateux y participent : H. pense qu'en étudiant les phénomènes
d'hérédité du point de atuc de ces nouveaux principes, on arriverait peut-être
aussi à une décision par rapport à la question de savoir quelle hypothèse
est mieux faite pour expliquer la totalité des résultats de croisement, celle de
la polymérie, du polyhybridisme ou bien celle qui admet une disjonction
imparfaite (« impure ») des facteurs, à laquelle H. voudrait donner la préfé-
'rence. — J. Strohl.
Gonklin (Edwin G.). — La part de l'œuf et du spermatozoïde dans
l'hérédité. — On accepte généralement comme dogme indiscutable que l'in-
fluence héréditaire des deux parents est la même ; et comme dans les pro-
duits sexuels mâle et femelle seuls les chromosomes sont égaux, on en a
conclu qu'ils sont les seuls substratums de l'hérédité, tandis que le cyto-
plasme ne joue aucun rôle : le peu de cytoplasme que le spermatozoïde
comporte reste, en effet, au dehors de l'œuf dans la fécondation, à la seule
exception du spermocentre, tandis que le cytoplasme ovulaire fournit la
masse même des tissus de l'embryon. Cependant, si on y regarde de plus
près, on constate que certains caractères de l'embryon et de l'adulte provien-
nent du cytoplasme ovulaire seul, tels sont l'axe longitudinal déjà manifesté
dans l'oeuf sous forme de polarité, la symétrie des parties droite et gauche,
qui préexiste à la fécondation, ainsi que l'a montré Brachet chez la grenouille,
et enfin l'asymétrie des viscères impairs et celle des animaux totalement
asymétriques, tels que les gastéropodes : chez ces derniers G. a montré
que leur asymétrie dextre et senestre est en rapport avec la direction des
fuseaux de segmentation de blastomères déterminés à un stade déter-
miné, ce qui est purement affaire de cytoplasme. Ainsi, les grands caractères
de structure du corps sont sous la dépendance du seul cytoplasme ovulaire
et les chromosomes paternels et maternels contribuent, et pour une part
égale, seulement, au détail de la différenciation ultérieure. Il semble devoir
résulter que seuls les caractères dépendant de cette différenciation sont men-
déliens. Au nombre des caractères dépendant du seul cytoplasme on doit
ranger aussi les chromatophores et chromoblastes lesquels échappe-
raient par là aussi à la loi d'hérédité mendélienne. Cependant, ces carac-
tères eux-mêmes ne sont pas d'origine exclusivement maternelle parce
qu'ils ont été à la génération précédente influencés par les chromosomes
paternels, en sorte qu'ils sont, à chaque génération, sous la dépendance
l'annle biulocioue, xxu. lyiT. 10
242 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
directe du cytoplasme de la génération actuelle, et indirecte des chromo-
somes de la génération précédente. Ainsi ils n'échappent donc pas tout à fait
à l'influence des lois de l'hérédité mendélienne. Au nombre de ces cas
auxquels la loi mendélienne ne s'applique point on a voulu ranger la volti-
nisation des vers à soie. Mac Cracken a montré que, si l'on croise deux races
uni-et bivoltin-la génération F. est tout entière comme la mère, et la géné-
ration Fa ne montre pas la répartition attendue. Mais Castle a montré que
la chose pouvait se concilier avec la théorie mendélienne par le jeu bien
connu de la dominance et de la récessivité. — Y. Delage.
Dunn (L. C). — Noyau et cytoplasme comme véhicules de l'hérédité. —
CoNKLiN (1908) a été l'un des premiers à suggérer que l'œuf et les caractères
phylétiques embryonnaires étaient déterminés dans le cytoplasme de l'œuf,
tandis que les caractères spécifiques ou individuels de l'adulte étaient déter-
minés par les facteurs des chromosomes ; Shull et Lœb ont développé cette
théorie en l'appuyant sur un certain nombre de preuves. D., après un exposé
critique de ces dernières, n'est pas de cet avis : l'organisation du cyto-
plasme, qui contrôle les conditions immédiates du développement, est un
résultat de la nature de la substance nucléaire ; noyau et cytoplasme forment
un système de réaction, pendant que le cytoplasme à son tour est enchaîne
avec le milieu extracellulaire et forme l'intermédiaire entre le noyau et
l'extérieur. Il est à penser qu'un jour le pouvoir dominant des chromosomes
sur le développement pourra être exprimé en termes physico-chimiques. —
L. CUÉNOT.
a) Shull (A. Franklin).- Cytoplasme et hérédité. — Il n'est guère douteux,
à l'heure actuelle, que les facteurs différentiels de l'hérédité se trouvent
dans les chromosomes; les travaux de génétique mendélienne, en particulier
sur Drosophila, les recherches expérimentales sur les Oursins hybrides, la
découverte des chromosomes sexuels sont suffisamment démonstratifs. Mais
sans nier l'évidence, il est possible d'accepter comme démontrés certains
faits qui indiquent que le cytoplasme a aussi un rôle : c'est la connaissance
de la polarité des œufs, la localisation des morphoplasmes dans l'œuf d'Asci-
die et surtout l'histoire des hybrides matroclines, c'est-à-dire identiques au
parent femelle, dont le cas le plus certain est celui de Mirabilis jalapa et de
sa variété albomaculata qui a des feuilles panachées : quand on autoféconde
une fleur d'un rameau blanc, ou vert, ou quand on pratique la fécondation
croisée entre fleurs portées par des rameaux de couleur différente, toujours
le produit est du type qui a fourni l'ovule, et jamais il n'y a réapparition du
caractère paternel. S. considère cet exemple comme la preuve certaine que
la panachure est un caractère purement cytoplasmique. Reprenant une idée
de CoNKLiN (1908), S. pense que le cytoplasme détermine habituellement le
type de la segmentation, les premiers stades du développement et, dans une
large mesure, les caractères larvaires, tandis que les caractéristiques de
l'adulte sont déterminées par les chromosomes. — L. Cuénot.
Anonyme. — Manuel de Mendélisme à V usage des éleveurs. — Annonce
d'un ouvrage ayant pour titre : Die Bedeutung des Mendelismus fur die
landwirtschaftliche Tierzucht, par J. H. W. Th. Reimers, professeur a
l'Ecole d'agriculture d'Utrecht. Exposé complet du mendéhsme, discussion
de ses limites, aboutissant à la conclusion que ces lois ne sont pas d'un
grand usage pour les éleveurs. Exposé d'une méthode de sélection d après
les principes connus, en accord avec la théorie génétique. — Y. Delage.
XV. — L'HEREDITE. ?4:^
Anonyme. — Les idées hindoues sur rhércdilc. - A propos du travail
du Prof. Sarkar sur les « Linres sacnis des Hindous », l'auteur signale
quelques points intéressant la biologie. — On trouve dans la philosophie
hindoue des rudiments intéressants de certaines idées que l'on pourrait
croire propres aux temps modernes : plasma germinatif, sans idée de sa
continuité, non hérédité des caractères acquis,, pangénèse darwinienne,
évolution, ancêtres simiens et même aquatiques de l'homme. C'est donc en
deçà des Grecs qu'on doit chercher la première origine de ces idées. — Y.
DeL.\GE et M. GOLDSMITH.
b. Transmissibilité des caractères.
P) Hérédité des caractères acquis.
Chase (H. "W.). — Sur l'hérédité des modifications acquises de la manière
d'être. — C. conclut des faits qu'il apporte qu'il est bien improbable, d'après
tout ce que nous savons de la manière être des animaux, que ces modifi-
cations soient mécanisées dans l'organisme d'un ancêtre qui les transmet
ainsi à ses descendants. Il faut, au contraire, supposer que la transmission se
fait par la formation de réflexes conditionnés. On comprend aisément les
réflexes glandulaires dans différents états émotifs si on les considère
comme des réflexes conditionnés, transmis par l'organisation d'un ancêtre,
et de même pour nombre d'autres réactions émotionnelles. Kammerer {Arch.
f. Enlwick., 1909, 28), a montré qu'il en est ainsi pour des modifications de la
parturition chez certains crapauds : d'où l'on peut conjecturer que la même
chose arrive quand la modification a des effets assez intenses pour être inté-
grés dans l'organisme et hérités. La théorie des hormones de Cunninoham
plaide dans le même sens. D'autre part, celle de Kammerer permet de com-
prendre pourquoi certaines formes d'activité ancestrale ne sont pas trans-
mises. Ce qui n'implique pas que l'on puisse ainsi expliquer toutes les
transmissions. — Jean Philippe.
Tower ("William Law^rence). — Modification héréditaire de Leptino-
tarsa decemlineata. — A Chicago, l'insecte hiverne terré dans le sol; au
printemps, il sort, s'accouple et donne une première génération d'été. En
juillet, les individus appartenant à celle-ci s'accouplent et donnent une
seconde génération en août ; cette dernière se nourrit, puis ù l'approche de
la mauvaise saison, les deux générations d'été se terrent et le cycle recom-
mence. Pendant la phase nutritive, les insectes se déshydratent notable-
ment, mais dans le sol humide la déshydratation ne se poursuit pas pendant
l'hivernage et ils atteignent le printemps sans dommage. Des lots de plu-
sieurs centaines d'individus ont été transportés par l'auteur dans le désert
aride d'Arizona et enfermés dans de grandes cages de plusieurs mètres car-
rés de surface, limitées par des murs à fondations assez profondes pour que
l'insecte ne puisse se libérer en fouissant, et un treillage recouvert de bâches,
de façon à éviter l'action des intempéries sans rien changer à l'état hygros-
copique de l'atmosphère intérieure. La période estivale est dans cette région
très sèche ; les individus se déshydratent donc et s'enfouissent avant la fin de
l'été, déjà fortement déshydratés. Dans le sol très sec ils continuent à se
déshydrater et nombre d'entre eux n'atteint pas le printemps suivant. Mais
d'année en année les déchets diminuent et à la 6« génération l'adaptation est
parfaite. Des analyses chimiques montrent que l'animal a acquis la propriété
de retenir l'eau dans ses tissus et de se déshydrater beaucoup moins sous l'in.
244 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
fluence de la sécheresse. Si l'on place deux lots d'individus, l'un de la race
de Chicago, l'autre de la race acclimatée d'Arizona dans des enceintes en
treillage traversées par un courant d'air rigoureusement desséché, les indi-
vidus du lot de Chicago meurent du3*= au 5'= jour; ceux acclimatés à Arizona,
du 1" au 12*^ et n'ont à ce moment perdu plus d'eau que leurs congénères
de Chicago. Cependant, ni anatomiquement, ni histologiquement on ne con-
state la moindre différence. Le revêtement chitineux intérieur des trachées et
des glandes n'est pas plus épais, les organes ne sont pas moins développés,
l'intestin ne présente aucune différence, la perméabilité des éléments his-
tologiques n'est pas modifiée : il semble que ce soit là une variation pure-
met physiologique. — Si l'on croise, à Chicago, des variés avec des non-
variés au sortir de la période hivernale, aucun des F^ ne résiste à l'hiver-
nation suivante ; des F2, 24 % environ traversent avec succès l'hivernation ;
cette proportion indique que la modification d'Arizona se comporte comme
un caractère mendélien dominant. Des considérations zoologiques et géo-
graphiques amènent l'auteur à penser que l'espèce est originaire des ré-
gions sèches et que, par suite, la variété adaptée au climat humide e.st se-
condaire. 11 discute la question de savoir si l'adaptation des individus de
Chicago à l'Arizona est la réapparition d'un caractère latent ou le résultat
d'un criblage par sélection, mais il conclut qu'il s'agit d'une action directe
du milieu sur deux éventualités alternatives qui se font équilibre, et le fait
de la transmission mendélienne n'est pas exclusif d'une formation pro-
gressive'sous l'influence de conditions extérieures, sans intervention de
mutations brusques. De tels caractères progressivement développés acquiè-
rent l'hérédité mendélienne lorsqu'ils ont atteint un degré où ils représen-
tent deux tendances alternatives qui se font équilibre. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
Stockard (Ch. R.). — Transmission héréditaire de la dégénérescence et
de la difformité chez les descendants de mammifères alcoolisés. — Les
expériences ont porté sur des cochons d'Inde. L'administration de l'alcool
par la voie gastrique produit des désordres dyspeptiques qui faussent les
résultats, aussi a-t-on recours à la méthode habituelle par inhalation de
vapeur, six jours par semaine pendant cinq ans. 11 se produit des phéno-
mènes de torpeur ou d'excitation, de l'irritation bronchique, de l'opacité
cornéenne, mais ces désordres finissent souvent par disparaître et aucune
lésion anatomique des viscères n'apparaît. Les glandes sexuelles, en parti-
culier, gardent à l'examen histologique une apparence normale ; mais les
désordres se montrent mesurés par la réduction de fertilité,et de vitalité des
descendants des intoxiqués. Ces résultats ont été observés sur 1.115 des-
cendants, résultant de 887 couples d'individus intoxiqués ou non. Voici des
résultats numériques. Avortements (père, mère, ou les deux intoxi-
qués) : 40 %; contrôles 21 9e. Mort-nés (parents intoxiqués) 12 %; contrô-
les 2 %. Donc, en tout survivants : intoxiqués 48 %; contrôles 77 %.
Morts prématurées : intoxiqués 45 o/o\ contrôles 12 %. — Génération F2,
provenant de l'accouplement des F|, descendants d'intoxiqués, mais non in-
toxiqués eux-mêmes. Avortements: 63 %; morts-nés, plus de 40 % des
individus nés vivants ; malformations dans les morts-nés précédents 14 % ;
morts prématurées 47 %, parmi lesquels 13 % de malformés ; parmi les sur-
vivants définitifs 5 à 6 % montraient des malformations d'yeux. Contrôles :
aucune malformation chez les survivants. — Génération F3, descendants des
F2 non intoxiqués, pire dans tous les rapports ([ue les générations précé-
dentes : mortalité plus grande, malformations plus nombreuses et fina-
XV. - L'HÉRÉDITÉ. 245
lement stérilité, même dans le cas où un seul des parents F^, était intoxiqué et
uni à un conjoint normal. — Dans ces divers cas, le système nerveux central
surtout est atteint, ce qui se manifeste par des paralysies et des tremble-
ments; de même, pour les organes des sens : opacité cornéenne, cataracte,
monopthalmie asymétrique, absence du chiasma, etc. Chez tous, contrôles
comme into.xiqués. les jeunes sont d'autant plus forts que la portée est
moins nombreuse; la différence est grande surtout pour les intoxiqués,
telle que s'il n'y a qu'un jeune, il peut être sain, même s'il provient de
parents très atteints. La consanguinité accentua les effets de l'alcoolisme.
Lorsque, des deux parents, un seul est intoxiqué, les produits sont plus
atteints si c'est le mâle qui a été intoxiqué que si c'est la femelle. Mais si
l'on compare les produits mâle et femelle de ces unions hétérogènes on
constate un fait remarquable : c'est que, parmi les produits, les plus atteints
sont ceux de sexe différent de celui qui était intoxiqué. Ainsi, les descen-
dants femelles de l'union d'un père intoxiqué avec une mère normale sont
plus atteints que les produits mâles. Cela peut s'expliquer de deux manières :
soit en remarquant que les spermatozoïdes gynogènes (contenant le gros
chromosome sexuel X) ont plus de chromatine que les spermatozoïdes an-
drogènes (contenant le petit chromosome sexuel Y), en sorte que le zygote
femelle possède plus de chromatine intoxiquée que le zygote mâle ; soit en
admettant que la chromatine mâle du spermatozoïde est plus sensible à
l'alcool que la chromatine femelle. D'autre part, parmi les descendants de
femelles intoxiquées unies à des mâles normaux, ce sont les descendants
mâles qui sont les plus atteints. Cela s'explique en remarquant que le zygote
contient, quel que soit son sexe, une quantité fixe de chromatine femelle
intoxiquée, mais qu'à cette chromatine intoxiquée se joint une chromatine
mâle normale plus faible dans le cas où le zygote est mâle que lorsqu'il est
femelle, par le fait que le spermatozoïde androgène contient un chromo-
some sexuel Y plus petit que le chromosome X du spermatozoïde gynogène,
Une autre explication serait possible s'il se trouvait que dans les œufs réside
une différence selon, que leur produit doit être mâle ou femelle. Mais ces
explications fondées sur les chromosomes sexuels ne s'étendent pas aux gé-
nérations ultérieures. La discussion des phénomènes relatifs à ce cas n'est
pas présentée dans ce mémoire et l'auteur renvoie à ses mémoires anté-
rieurs de 1910, 1912, 1914, et de 1916, ce dernier en collaboration avec
Papanicolaou. — Y. Delage.
^ice (L. B.).' — Nouvelles observations sur les effets de l'alcool sur les
Souris blanches. — Stockard (1912, 1913, 1916) a montré que les Cobayes,
intoxiqués par inhalation d'alcool gazeux, étaient très sensibles à l'action de
cette substance, l'action se faisant surtout sentir sur la vitalité de leur pro-
géniture ; N. qui, dans une première série d'expériences, mélangeait de
l'alcool à la nourriture, a adopté le mode d'inhalation de Stockard. Con-
trairement aux résultats obtenus par ce dernier, N. constate que les Souris
sont très résistantes (il est à noter que ces animaux sont immuns vis-à-vis
de la toxine si virulente du bacille tétanique) ; la fécondité des Souris alcoo-
lisées est plus grande que celle des témoins ; il y a un peu de mortalité
dans la progéniture des Souris alcoolisées, de 6 à 9 %, proportion qui s'a-
baisse k o o/o dans la seconde génération, alors qu'il ne meurt aucun des
jeunes des Souris de contrôle. La croissance des jeunes de toutes les lignées
alcoolisées est plutôt meilleure que d'ordinaire ; il n'y a pas d'avortements
ni de monstres. — L. Cuénot.
24f> L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a-b-c) Pearl (Raymond). — Modifications expérimentales des cellules
germinales. — \. Plan général des expériences avec l'alcool éthylique et les
substances connexes. — Ce mémoire est le premier d'une série annoncée
de travaux entrepris à l'effet de modifier par des actions extérieures, le
plasma germinaiif des cellules sexuelles, d'atteindre les déterminants et de
produire des modifications héréditaires. Les expériences ont porté sur des
coqs de race Black Hambourg, et des poules de race Barred Plymouth Rocks.
Les hybrides se sont montrés plus favorables aux expériences que les pro-
duits de race pure. Les individus ont été traités comparativement avec des
témoins par des inhalations d'alcool méthylique, éthylique et d'éther, jusqu'à
l'extrême limite compatible avec une santé suffisante. Les expériences ont
duré environ 7 mois. Des chiffres sont donnés, mais ne prendront leur si-
gnification qu'à la fin des expériences.
II. Effet de l'inhalation d'alcool et substances connexes sur le poulet domes-
tique.— Le résultat général le plus remarquable est que, contrairement à ce
qu'on pourrait attendre, l'alcool ne montre pas d'effet nocif bien marqué;
généralement même il semble exercer une action favorable. Comparés aux
témoins, les animaux traités montrent une mortalité diminuée de 41 %, après
15 mois de traitement une augmentation de poids supérieure de 10 % et une
fécondité (mesurée par le nombre d'œufs pondus) égale. Tout au plus peut-
on dire qu'ils ont une activité diminuée, conséquence de la présence de plus
de graisse dans leurs tissus.
III. Effet de l'alcoolisme et d'autres intoxications des parents, sur la
progéniture. — Les œufs des individus intoxiqués sont plus souvent infer-
tiles par suite de l'absence d'un zygote à leur intérieur que les œufs des
individus normaux; et la différence est d'autant plus grande que l'intoxica-
tion a été plus prononcée. Mais à cela se bornent les effets nocifs sur la pro-
géniture. Les jeunes éclos d'œufs de parents intoxiqués, que l'intoxication ait
porté sur un seul ou sur les deux parents, non-seulement ne montrent aucune
tare, mais présentent sous plusieurs rapports une supériorité notable, en parti-
culier en ce qui concerne le poids à l'éclosion, le taux de croissance ulté-
rieure et la mortalité. Ce résultat paradoxal peut s'expliquer en admettant
.qu'il y a des degrés dans la résistance initiale des cellules germinales devant
former le zygote. Admettons 3 de ces degrés, les très sensibles, les modéré-
ment sensibles, et les résistants. Aux premiers, l'action de l'alcool est fatale :
elle imbibe la formation du zygote ; les seconds rendent compte du faible
pourcentage des tares observées chez les intoxiqués; les derniers, au con-
traire, résistent à l'alcool sans dommage. Il en résulte que ces derniers
constituant la grande majorité, les survivants issus de parents intoxiqués
constituent un groupe de choix sur lequel s'est exercée avant la naissance
une sélection sévère, ce qui explique leur supériorité par rapport aux té-
moins. — Y. Delage.
Anonyme. — Effet de l'alcool sur la descendance. — Chez le rat, l'ab-
sorption des vapeurs d'alcool par les parents pendant 90 minutes tous les
jours, pendant 100 jours, ne s'est manifestée chez la descendance par
aucune déficience somatique ou psychique. (D'après le travail de Mac Dowel
fait au Laboratoire de Cold Spring Harbor.) — Y. Delage et M. Goldsmith.
Fischer (E.). — Contributions mycologiques. — Entre autres sujets,
l'auteur traite de l'hérédité de là réceptivité des plantes pour les chani-
pignons parasites. Il a examiné la descendance de l'hybride Sorbus Aria
X aucuparia {S. quercifolia) au point de vue de sa sensibilité au Gymnos-
XV. - L'HÉRÉDITÉ. 247
porangium Iremclloides qui forme ses écidies sur Sorbus Aria, mais non
sur, 5. aucuparia. Dans cette descendance, les formes avec feuilles du
type Aria et celles qui se rapprochaient de ce type avec feuilles fortement
incisées étaient sensibles au parasite. Parmi les formes dont les feuilles
correspondaient au type quercifolia ou étaient intermédiaires entre celui-ci
et le type Aucuparia. quelques-unes seulement étaient sensibles et la
réceptivité ne marchait pas de pair avec la forme des feuilles. La formation
des pycnides se produisit tard et celle des écidies encore plus tard ou pas
du tout. On peut donc dire que le développement du champignon est d'au-
tant plus retardé que le caractère Aucuparia est plus marqué. — F. PÉ-
C H OUTRE.
y) Hérédité de caractères divers.
Anonyme. — Parents des grands hommes. — M. Redfield a suggéré
l'idée que si l'on, trouve plus d'hommes de talent parmi les descendants
de parents supérieurs, ce n'est pas parce que le descendant a -hérité d'une
particularité inhérente au plasma germinatif, mais parce qu'il a profité de
la transmission d'un <;aractére acquis ; et ce caractère, c'est le dévelop-
pement psychique résultant de l'entraînement intensif des qualités men-
tales chez les parents, en raison même de leur supériorité initiale. Pour
obtenir des renseignements il a offert des primes à ceux qui lui signa-
leraient des exceptions. Mais la difficulté est qu'il réclame des preuves
portant sur quatre générations. L'auteur du présent article combat la
suggestion de Redfield par diver.ses remarques : la supériorité fréquente
des derniers nés dans les familles s'explique moins par l'âge de leurs
parents que par la meilleure situation pécuniaire où ils sont parvenus et
qui a permis l'instruction plus forte de leur dernier enfant; d'autre part,
si l'idée était juste, elle devrait s'appliquer aux qualités physiques; or,
l'étude des chevaux de course montre qu'il n'en est rien. — Y. Delage.
Woods (Frederick Adams). — L'hérédité mentale. — La thèse générale
de l'auteur, soutenue d'ailleurs par des arguments plutôt littéraires, histo-
riques et sociologiques que biologiques, est que l'on n'a pas le droit d'at-
tribuer, sans plus ample informé, à l'hérédité seule les ressemblances psy-
chiques qui s'observent entre membres d'une même famille. La ressemblance
de l'ambiance joue un rôle très considérable et qui, peut-être, peut expliquer
beaucoup plus qu'on ne l'admet en général. A l'appui de sa thèse, l'auteur
signale le fait de la dissemblance entre enfants d'un même couple en
dépit de leur hérédité identique ['auteur ne paraît pas savoir que des
différences héréditaires considérables peuvent exister entre les produits
d'un même couple] et il met sur le compte d'une différence de l'ambiance
toutes les différences psychiques observées. Le fait signalé que les chances
de devenir un grand homme sont plus grandes lorsqu'il y a eu déjà des
grands hommes dans la famille n'est pas pour lui plus démonstratif, les
avantages de l'éducation étant au profit des membres des familles où il
existe déjà des grands hommes. 11 signale encore quelques autres argu-
ments de même nature et passibles des mêmes objections. — Y. Delage
et M. GOLDSMITH.
Siemens (H. "W.). — L'hérédité du goitre sporadique. — Le goitre n'est
pas une maladie, mais un symptôme et les maladies qui déterminent ce
symptôme peuvent être de nature très différentes. L'examen analytique
248 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
d'un tableau généalogique concernant des personnes malades du goitre
engage l'auteur à conclure que certaines formes de goitre sporadique con-
stituent, en effet, une anomalie de nature génotypique et sont, par con-
séquent, héréditaires. Le mode de la transmission héréditaire n'a pu être
fixé avec certitude. Les conditions d'hérédité différentes pourraient peut-
être servir un jour à différencier les cas de goitre sporadique de ceux
de goitre endémique. — J. Strohl.
Holmes et Schofield (Richard O.). — Hérédité d'une mèche blanche. —
Nouveau cas ajouté à tant d'autres connus. Ici la mèche se rencontre chez
les garçons seuls et pas chez tous, et n'apparaît qu'à la puberté. Les filles
ne la présentent jamais, mais la transmettent à leurs descendants mâles.
Ce caractère se présente donc comme dominant chez les mâles et récessif
chez les femelles, comme l'hémophilie, les cornes dans certains troupeaux
et souvent la calvitie chez l'espèce humaine. — Y. Delage.
Schofield (Richard). — Hérédité d'une bilobation de V oreille. — Ce
caractère interprété hypothétiquement comme une mutation a été suivi
dans une famille pendant quatre générations. La première origine est
restée indéterminée. La transmission est fréquente, mais non constante,
indépendante du sexe et très variable dans son degré et accompagnée
parfois d'imperfection de l'ouïe : c'est un caractère imparfaitement domi-
nant. — ^. Delage.
Bryant (Frank A.). — L'hérédité du bégaiement. — II résulte d'obser-
vations très étendues que le bégaiement est héréditaire. On le trouve, en
effet, dans plus de la moitié des cas, chez quelques parents ou ancêtres,
en l'absence des autres facteurs possibles de cette affection. L'imitation est
souvent mise hors de cause, par le fait que le bégaiement commence dès
les premières tentatives de parler et en l'absence de toute relation entre
le parent porteur de l'hérédité et le sujet atteint. L'hérédité peut sauter
une ou plusieurs générations et prendre le caractère de l'atavisme. Cette
tare paraît de nature purement psychique. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
Anonyme. — La chorée de Huntington. — L'auteur signale le travail
de C. B. Davenport et Elizabetii Muncey qui ont étudié I.OOO cas de cette
maladie et ont pu la ramener à 6 progéniteurs. Elle est donc hautement
héréditaire. — Y. Del.\ge et M. Goldsmith.
Konradi (Daniel). — Transmission de la rage par hérédité. — De deux
chiennes gravides inoculées avec du virus rabique, l'une a donné des
petits qui ont vécu de deux à quatre semaines et dont le cerveau contenait
des corpuscules de Negri, l'autre a mis bas sept semaines après l'inoculation,
et les organes du petit inoculés à un cobaye lui ont transmis une rage
typique. — H. Mouton.
TVentworth (Ed-ward N.). — Hérédité de la fertilité chez le Mouton
Southdoivn. — Le mouton peut avoir, au lieu d'un petit, nombre le plus
fréquent, deux et même trois agneaux, très rarement quatre; la tendance
à la multiparité est certainement héréditaire, bien que le mode de nour-
riture, la race, l'âge des brebis aient une influence notable. Il n'apparaît
pas qu'il y ait corrélation entre une haute fertilité et la présence de ma-
melles supplémentaires, fonctionnelles ou non. — L. Cuénot.
XV. — L'HERÉDITl':. 249
c. Transmission des caractères.
y) Hérédité dans les unions consdnguines.
Anonyme. — Une longue série d'unions consanguines. — Des cochons
d'Inde au nombre de 25.000 ont été propagés par unions entre frères et
sœurs pendant près de 70 générations. Contrairement à l'opinion des éle-
veurs et conformément à celle des génétistes, il n'en est résulté aucune
détérioration de la race, se manifestant par des défauts systématisés. Les
défauts observés sont sporadiques, comme dans les autres modes de repro-
duction. Les lignées parfaites donnent des produits encore meilleurs, les
lignées imparfaites, des produits encore plus imparfaits que les parents,
pouvant aboutir à l'extinction de la race. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
(l) Etudes mendéliennes ; hérédité dans les croisements ; caractères des hy-
brides.
Armbruster (L.), Nachtsheim (H.) et Rœmer (Th.). — Les hyméno-
filêres en tant que sujets d'études des phénomènes héréditaires. Experimen-
tum crucis theoriac mendelianae. — Les expériences de croisement entre
individus provenant de gamètes séparés, non réunis en zygote, sont d'une
importance capitale pour l'analyse de la constitution gamétique et, par
conséquent, pour la vérification de la théorie mendélienne. Les auteurs
passent en revue les espèces à reproduction parthénogénétique qui ont été
examinées jusqu'à présent au point de vue cytologique et chez lesquelles le
nombre des chromosomes est bien établi. 11 se trouve que, partout où la
reproduction parthénogénétique donne des individus femelles, on se trouve
en présence de parthénogenèse somatique (diploïde), comme chez la plupart
des plantes à reproduction parthénogénétique, tandis que les mâles des ro-
tifères et des hyménoptères sont le produit d'une parthénogenèse généra-
tive (haploïde). Or, pour la vérification des principes mendéliens c'est à des
individus présentant cette dernière constitution qu'il faut s'adresser. Le
genre de vie et l'existence de variétés nettement distinctes font que de tous
les organismes qui pourraient entrer en ligne de compte pour de pareilles
expériences, d'hérédité les hyménoptères sociaux, et notamment les abeilles
et les bourdons, présentent les conditions les plus favorables. En vue de
pareilles expériences les auteurs exposent et analysent en détail les con-
naissances dont la science dispose actuellement au sujet de ces insectes et
tracent les grandes lignes d'un programme d'études. — J. Strohl.
Castle ("W. E.) et "Wright (Sewall). — Etudes .mr l'hérédité chez les
Cobayes et les Rats. — Ces études renferment trois travaux importants sur
l'hérédité des caractères externes chez les Cobayes et les Rats, résultats
d'un travail de plusieurs années ayant porté sur un matériel considérable.
C, dans au voyage au Pérou, s'est proposé la recherche de l'ancêtre sau-
vage du Cobaye domestique ; on savait déjà que ce n'est pas le Cavia rufes-
cens du Brésil, car celui-ci est partiellement stérile avec le Cobaye domes-
tique ; le Cavia aperea d'Argentine, fertile avec ce dernier, est intervenu
peut-être dans sa formation ; C. démontre définitivement que l'ancêtre
principal, sinon le seul, est le Cavia Culleri du Pérou, vivant dans la région
où, depuis un temps immémorial, les Cobayes sont élevés à l'état domes-
tique. Ces Cavia Culleri, très sauvages, ont une taille inférieure d'un tiers
à celle du type domestique, avec lequel ils sont parfaitement fertiles; le
250 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
pelage est d'un gris brun, à poils tiquetés et le ventre est clair, teintes bien
homochromes à celles du milieu aride oîi vivent ces animaux. C. a eu aussi
entre les mains une race sauvage (Etat d'Ica) que von Tschudi avait déter-
minée comme appartenant à l'espèce Cutleri ; en réalité, cette race d'Ica,
très timide, de la taille du Cobaye domestique et de couleur agouti doré,
est une forme marronne, nettement hétérozygote, qui renferme à l'état do-
miné beaucoup de mutations régressives déjà connues chez les races élevées
en domesticité au Pérou et en Europe.
Par de nombreux croisements du Cobaye domestique avec le Cavia Cut-
leri, la race sauvage d'Ica et une race domestique d'Aréquipa, C. et"W. ont
élucidé complètement la constitution génétique des Cobayes : la formule du
type sauvage, toujours parfaitement homozygote, comprend les facteurs men-
déliens EABPC r S, sans compter quelques autres facteurs non analysés
qui concernent surtout la panachure : E et A gouvernent la différenciation
des couleurs foncées et du jaune dans le pelage ; B et P déterminent la
sorte de couleur foncée dans les aires h pigmentation sombre du pelage et
des yeux, sans influencer les aires jaunes; C est un facteur général de
couleur ; r et S sont en rapport avec la disposition du poil lisse ou en ro-
settes. Ces divers facteurs ont présenté des mutations, qui sont toutes régres-
sives et dont les combinaisons correspondent à toutes les variétés domes-
tiques connues de Cobayes. Quand E est remplacé par e, le pelage ne ren-
ferme pas de noir; il passe au rouge, jaune ou crème; quand A est absent,
il ne se forme pas de jaune, le pelage varie du noir au brun; quand B est
remplacé par h, il n'y a pas de couleur de la série noir-sepia; il s'y substitue
du brun dans les poils et les yeux. La catégorie C a présenté trois muta-
tions C*^, C*" et C : C" détermine seulement un abaissement de l'intensité
du jaune; tandis que C'' produit 'l'absence complète du jaune et un change-
ment de couleur dans l'œil qui devient rouge ou brun rouge; C' amène
l'albinisme partiel ou parfait avec les yeux roses. 11 paraît bien que plu-
sieurs de ces facteurs génétiques ont une influence formatrice sur des chro-
mogènes et des enzymes oxydantes du groupe de la tyrosinase; tantôt il se
produit dans la peau et les yeux des enzymes dont l'action s'additionne,
tantôt les enzymes ne se forment qu'incomplètement ou même pas du tout,
ce qui donne toute une échelle de pigments allant du noir le plus intense
au blanc pur.
Il est très intéressant de constater que deux espèces sauvages, Cutleri et
rufescens, qui sont vraisemblablement à peu près infertiles entre elles, ne
diffèrent au point de vue génétique que par un unique facteur : l'A de. Cutleri
(correspondant à un ventre de teinte claire chez la forme agouti) est rem-
placé chez rufescens par un facteur A' (correspondant à un ventre tiqueté),
dominé par A. Tous les autres facteurs paraissent être identiques chez les
deux espèces. II est difficile de dire si l'infertilité est en rapport avec cette
différence factorielle ou bien avec quelque autre chose de plus intime et de
moins apparent.
Si l'on comprend maintenant, d'une façon que l'on peut dire parfaite,
l'hérédité des variations discontinues qui suivent les règles mendéliennes,
celle des variations continues, comme la taille, les légères différences d'in-
tensité dans un même coloris du pelage, la panachure blanche chez les Rats,
etc., est beaucoup moins claire; C. et AV. l'ont également étudiée, mais il
ne paraît pas qu'ils aient résolu complètement le problème. D'ordinaire,
lorsqu'on croise deux formes qui ne diffèrent que par le degré d'une varia-
tion continue (la taille par exemple), il y a fusion ou apparence de fusion
chez les hybrides de première génération, qui sont plus ou moins inter-
XV. - L'HÉRÉDITÉ. 251
médiaire entre les parents ; les individus de seconde génération présentent
une variabilité assez étendue, comprenant comme extrêmes les types pa-
rentaux, reliés par un grand nombre d'intermédiaires variés. Deux hypo-
tlièses explicatives ont été proposées : pour C, le caractère continu est en
rapport avec un facteur dont on peut comprendre l'effet en supposant
qu'il conditionne quelque substance ou ferment variable en quantité : on
comprend alors l'état intermédiaire des hybrides de F, ; d'autre part, les
gamètes de ces hybrides renferment le caractère continu, non pas avec la
valeur moyenne exacte entre les valeurs parentales, mais avec des valeurs
fluctuant en plus et en moins autour de cette moyenne. [En somme, c'est
ce que j'ai appelé autrefois une mutalion oscillante.] Enfin il est probable
qu'il intervient, de plus, d'autre.s facteurs non génétiques, c'est-à-dire non
transmissibles, qui modifient l'expression somatique du facteur germinal.
Pour Nilsson-Ehle et d'autres, le caractère continu est en rapport avec de
multiples facteurs germinau.x, qui, lorsqu'ils sont tous présents, ont une
valeur cumulative; un moindre nombre de facteurs détermine un état plus
faible du caractère. L'une et l'autre hypothèses rendent compte convena-
blement des faits, et il est très difficile de choisir entre elles.
Quand on pratique une sélection des meilleurs variants, soit dans un
sens plus, soit dans un sens moins, on parvient à modifier graduellement
et très rapidement le caractère continu, c'est-à-dire à faire progresser la
moyenne des générations successives dans le sens de la sélection. Dans le
cas classique de la panachure des Souris et des Rats, en partant d'un état
moyen, on arrive d'une part à des animaux entièrement blancs, mais à
yeux noirs, et d'autre part à des animaux entièrement colorés; C, repre-
nant l'opinion que j'ai émise le premier, pense que la panachure est con-
ditionnée non pas par des facteurs multiples, mais par un seul, qui est
récessif au facteur de la coloration uniforme et qui présente la particularité
d'être oscillant autour de la moyenne parentale, c'est-à-dire de présenter
dans les gamètes des variations quantitatives. — L. Cuénût.
Castle ("W. E.). — Rats panachés et multiples /'acteurs. — Dans le présent
travail, C. répond aux critiques de Mac Dowell (1916), qui est partisan de
l'intervention de multiples facteurs dans la panachure des Rats ; la sélection
vers le plus ou le moins panaché serait l'accumulation de facteurs favora-
bles ou défavorables à la panachure. C, au contraire, avec Cuénût, croit à
un unique facteur, mais instable, dont les différentes positions sont hérédi-
taires, mais toujours instables. Sans produire de faits nouveaux, C. reprend
ses résultats antérieurs et les discute en face des critiques de Mac Dowell.
11 conclut encore une fois que les faits sont bien plus adéquats à l'hypothèse
de l'unique facteur instable qu'à celle des facteurs multiples. Si la pana-
chure des Rats est capable de modification indéfinie par sélection, il ne
s'ensuit pas qu'il en soit de même pour tous les caractères héritables ; des
limitations physiologiques arrêtent souvent la modification des caractères ;
le nombre des soies de Drosop/iila ne peut augmenter au delà des limites
du thorax ; une Betterave ne peut pas renfermer au delà de 25 % de sucre,
etc. — L. CuÉNOT.
a) Wright (Sewall). — Hérédité de la couleur chez les Mammifères. —
Les résultats des hybridations sur la constitution des couleurs des Mammi-
fères doivent maintenant être confrontés avec les recherches chimiques sur
les pigments. La condition de plus intense pigmentation est représentée par
la mélanine noire, qui peut être diluée de manières variées (bleu des
252 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Chats maltais, Souris et Lapins, brun des cheveux humains, sepia des Co-
bayes). Une autre série est la série jaune orange, dont le rouge est l'expres-
sion la plus intense, et les jaune et crème la plus diluée. Il y a aussi des
bruns ou chocolats qui peuvent appartenir à l'une ou l'autre série, et ne
peuvent être distingués que par l'expérience génétique. Au point de vue
chimique, on sait que la mélanine est un résultat de l'oxydation de la tyro-
sine ou produits voisins du métabolisme protéique, par l'intermédiaire d'en-
zymes oxydantes peut-être sécrétées par le noyau des cellules pigmentaires ;
or, on a trouvé dans la peau des animaux pigmentés de telles enzymes (per-
oxydases), qui manquent dans les parties blanches des Lapins hollandais et
chez les albinos, et il semble que les différentes couleurs soient dues soit à
l'action d'enzymes spécifiques ou différant tout au moins dans leur pouvoir
oxydant, le pouvoir le plus faible correspondant au jaune, le plus fort au
noir. "W. a imaginé une hypothèse pour rendre compte de la formation des
diverses couleurs, en accord avec les renseignements chimiques et généti-
ques; il y aurait deux enzymes I et II, agissant sur un chromogène; l'en-
zyme I serait nécessaire pour la production de n'importe quelle couleur,
mais isolée produirait seulement du jaune, l'enzyme II, isolée, ne détermi-
nerait aucune teinte, mais ajoutée au précédent, pourrait être l'origine des
couleurs foncées jusqu'au noir.
Les facteurs génétiques sont classés en deux catégories, agissant sur l'une
ou l'autre des enzymes I et II : 1° ceux qui affectent la distribution et l'inten-
sité de la couleur, quelle qu'elle soit, soit d'une façon générale (peau, poils
et yeux), soit par contraste avec le blanc; 2° facteurs qui affectent la dis-
tribution et l'intensité de la différenciation du jaune au noir; c'est-à-dire
affectant la distribution du noir, brun, etc, en contraste avec le jaune (type
Souris agouti), ou l'intensité des couleurs sombres sans toucher aux aires
rouges (Souris chocolat à yeux bruns, sepia pâle à yeux rouges). — L. CuÉ-
NOT.
/>) ^Wright (Sewall). — Hérédité de la couleur chez les Mammifères. 11.
La Souris. — Le présent travail, consacré à la Souris, est une bonne revue
critique des résultats obtenus pour l'hérédité des couleurs. Chez cette espèce,
bien choisie pour les travaux expérimentaux, comme on sait, W. reconnaît
les facteurs suivants : 1° facteurs qui affectent la distribution de la couleur
en contraste avec le blanc, ou panachure (symboles S pour uniforme et .v
pour panachure dominée, symboles V et v pour la panachure dominante) ;
facteur d'intensité (1 et i), qui affaiblit la teinte des gris (gris pâle) et du
jaune (jaune clair); 2° facteurs qui affectent la production de la couleur
dans toutes les aires colorées de la peau, des poils et des yeux (C présence ,
de couleur et r, absence ou albinisme complet); 3" facteurs qui affectent la
distribution et l'intensité de la différenciation du jaune au noir (symboles A//
pour jaune, Al pour gris ;i ventre blanc, A pour agouti, A/y pour le noir);
4° facteurs qui affectent l'intensité des couleurs sombres seulement, avec
effets sur la peau, les poils et les yeux (symboles B et b, ce dernier corres-
pondant à l'agouti bruns et jaune à yeux brun; P et p, ce dernier correspon-
dant à l'agouti à yeux roses). La formule complète (pour la couleur) de la
Souris grise sauvage est Sv ICABP. — Parmi ces sept catégories de facteurs,
il en est deux qui ne peuvent pas exister à l'état homozygote : c'est le jaune
(ky) et la panachure dominante (V); la Souris n'est viable que si ces facteurs
sont accompagnés par un de leurs allélomorphes. Kirkham [AOstracts Amer.
Soc. ZooL, 1916, p. 8) areconnuque dans les croisements de jaune par jaune
il y avait une notable dégénérescence parmi les embryons, ce qui est une
XV. - LHÉRÉDITE. 253
intéressante confirmation physique de la conclusion basée sur l'expériencn
génétique. Les facteurs de panaciiure présentent la particularité d'être os-
cillants, c'est-à-dire de se traduire dans la progéniture par une valeur variable
d'étendue du blanc, doii la suggestion que s peut cnrresj)ondre à une série
d'alléloniorphes, s', ,s-, s-* de valeur différente.
11 y a encore quelques facteurs de coloration <iui n'ont pas été analysés
d'une façon convenable : l'étoile blanche sur le front et les petites variations
de la panachure, les divers jaunes, dont l'un pourrait exister à l'état homo-
zygote d'après Hagedoorn, et enfin les variétés connues comme sooly yelloiv,
stibh's, et blark et tan. — L. Cuénot.
c) "Wright (Sewall). — Hérédité de la couleur chez les Mammifères. III.
Le Hat. — Le Rat est une forme un peu moins variable que !a Souris et le
Cobaye ; la formule du Rat gris sauvage peut être représentée par les sym-
boles SCARP; le premier facteur S (coloration uniforme) a présenté deux
mutations, l'une Sm correspond à un Rat gris avec ventre blanc (Rat irlan-
dais), l'étendue de la zone blanche ventrale étant fluctuante; l'autre Sh cor-
respond à un Rat panaché, la panachure pouvant aussi varier beaucoup,
depuis de petites taches blanches sur les pieds et le ventre jusqu'à une ex-
tension du blanc qui ne respecte qu'une tache colorée sur la tête et une
étroite bande médio-dorsale (hooded Rat) ; comme on le sait, par sélection
on peut augmenter ou diminuer la quantité de blanc chez les panachés,
aboutissant d'une part à la condition du Rat irlandais, d'autre part à un Rat
blanc à yeux noirs avec un peu de couleur sur la tête. — Le second facteur
C a présenté une mutation Cr qui correspond à un Rat à yeux rouges et à
pelage d'un gris dilué, et une mutation Ca qui n'est autre que l'albinos par-
fait. — Le troisième facteur A correspond à l'agouti; son allélomorphe a
conditionne le pelage noir; le quatrième facteur R a présenté une mutation
r qui correspond à un Rat à yeux rouges et à pelage gris jaunâtre (noir très
dilué et jaune intense). Enfin le cinquième facteur P a un allélomorphe p
correspondant à un Rat à yeux roses avec le même pelage que précédem-
ment.
"W. accepte l'interprétation de Castle au sujet des effets de la sélection
sur la panachure, dans le sens plus ou dans le sens moins ; chez le Rat, il
paraît bien y avoir une variation réelle du facteur génétique, variation beau-
coup plus régulière que chez le Cobaye, dont la panachure reste excessi-
vement variable même après plusieurs générations de croisements stricte-
ment consanguins. — L, Cuénot.
d) "Wright (Sewall). — Hérédité de la couleur chez les Mammifères.
IV. Le Lapin. — Les Lapins sont très riches en variétés de couleur et on a
défini chez eux plus de facteurs (à partir du gris sauvage) que chez les
autres animaux. "W. reconnaît les facteurs suivants : 1° panachure dite
dessin anglais, dominante sur la robe uniforme (symboles W et w), consis-
tant en taches colorées très nombreuses avec des bords indécis ; 2° panachure
dite dessin hollandais (symboles S, s), récessive ; les grandes aires colorées
ont des contours nettement séparés des aires blanches ; 3" facteur de dilution
(I et i), qui dilue le gris en bleu, et le jaune en crème; 4" la série des allé-
lomorphes qui conduit à l'albinisme (symboles : C, coloration normale, Ch,
type Himalaya qui ne diffère de l'albinos que parce qu'il a une couleur noir
brunâtre dans certaines régions, Ca, albinos parfait); 5° la série des couleurs
A = agouti; Kt = noir fumeux; A^, noir); 6" la série des couleurs dites de
densité, qui interfère dans son action avec la série des A {Ed rend noir un
254
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
animal qui, sans lui, aurait été agouti, et naturellement n'a pas d'action sur
un Lapin noir; E rend gris le jaune clair, Ey n'amène qu'un très faible déve-
loppement du noir, et laisse l'animal jaune) ; 1" enfin une deuxième série
(B6) qui caractérise les Lapins bruns ; h, quand il existe non dominé, donne
un agouti-brun renfermant pas mal de jaune. En somme, la formule héré-
ditaire d'un Lapin gris sauvage est lo SICAEB. — L. Cuénot.
e) "Wright (Sewall). — L'hérédité de la couleur chez les Mammifères. V.
Le Cobaye. — La coloration si variée des Cobayes est en rapport -avec six
séries de facteurs : 1° la panachure (symbole s) est dominée comme chez la
Souris par le caractère robe uniforme ; la panachure si répandue chez les
Cobayes domestiques est excessivement variable, depuis une petite tache
blanche jusqu'à l'animal entièrement blanc à yeux noirs ; la quantité moyenne
de blanc est plus fortement héritée que le dessin même de la panachure; par
sélection on peut étendre celle-ci jusqu'à produire une forme qui n'a plus
qu'une tache colorée sur le nez ; enfin, il semble bien qu'une très grande
part de la variation n'est pas d'origine génétique, c'est-à-dire n'est pas repré-
sentée dans le plasma germinatif ; 2'^ une série de trois allélomorphes, dont
le premier (A), dominant sur les deux autres, est le gène de l'agouti à ventre
jaune ; le deuxième (Ar) le gène de l'agouti à ventre tiqueté, et le troisième
(Aô) le gène du noir; 3° une série de quatre allélomorphes, débutant par C,
état normal des Cobayes à couleurs non diluées, continuant par Cd (sepia et
jaune), "Cr (sepia et blanc, yeux rouges), et se terminant par Ca, l'albinos à
yeux rouges ; 4" le rouge uniforme ou jaune (Ey) est le gêne terminal et réces-
sif d'une autre série de 3 allélomorphes dont le terme dominant est E; le
gène moyen (Ep) correspond à l'écaillé de tortue (Cobaye taché de noir et
rouge) comparable à une panachure sans blanc ; 5" B correspond à un réces-
sif h, qui est l'agouti brun à yeux bruns ; 6° enfin, P correspond à un récisif
/j, qui caractérise l'agouti (brun pâle et rouge) à yeux roses.
La formule du Cavia porcellus, le Cobaye domestique, et celle du Cavia
Cutleri du Pérou, son ancêtre sauvage, estSCAEBP. Cavia rufescens diffère
des précédents par un unique facteur mendélien de la série des A : sa for-
mule est SCAr EBP; il est plus sombre, vu la disparition de la bande jaune
des poils. — L. Cuénot.
/■) "Wright (Se-wall). — Hérédité de la couleur chez les Mammifères. VL
Le Bœuf. — Les principales couleurs sont le rouge, le jaune et le noir, re-
liées en apparence par des intermédiaires, noir brunâtre (rfmi), brun sombre
(ma/io^ani!/), avec des dilutions possibles; trois catégories de facteurs rendent
compte des phénomènes, comme il ressort du tableau suivant :
■ww
"Ww
"WW
DE
De
dE
de
Noir brunâtre.
Jaune.
Noir.
Rouge.
Noir brunâtre roan.
Jaune roan.
Roan bleu.
Rouge roan.
Blanc (oreilles brunes).
Blanc (oreilles jaunes).
Blanc (oreilles noires).
Blanc (oreilles rouges).
Pour ce qui concerne la panachure (symboles V et v), les faits ne sont pas
bien établis; souvent V paraît être dominant, puisque le croisement d'Angers
noir uniforme avec le Ilereford rouge à tête blanche donne des veaux noirs
XV. - i;[ip:RRniTK. 255
à face blanche, mais il y a des croisements d'autres races où la panachiire
semble dominée, car elle apparaît dans la progéniture do races uniformes.
Les dessins de la panachure sont relativement fixés (tête blanche des Hère
ford, panachuro irrégulière des Ayrshires, ventre blanc des Hollandaises),
ce qui n'est pas le cas chez les autres Mammifères. Le brun sombre (maho-
gany, symboles M et m) est un caractère se.x-limited, les màlcs hétérozygotes
étant sombres, tandis que les femelles sont d'un rouge ordinaire. — L. CuÉ-
NOT.
g) "Wright (Sewall). — Hérédité de la couleur chez les Mammifères. VII.
Le Cheval. — Ou est moins certain du nombre et des rapports des facteurs
chez le Cheval que chez d'autres Mammifères; le gris (symbole G) est assu-
rément dominant sur les autres couleurs ; le roan (symbole R), qui consiste
en un mélange de poils blancs et de poils colorés, est également dominant
sur le non-roan ; le bai (symbole A) est dominant sur le noir (a) ; la pana-
chure (V) est certainement dominante, car les uniforme, accouplés entre
eux, ne donnent que des Chevaux à robe uniforme ; pratiquement tous les
panachés sont des hétérozygotes Yv ; le type purV V est peut être représenté
par les animaux complètement blancs. Les Chevaux avec marques blanches
sur la tête et les pieds ne possèdent pas le facteur de la panachure, mais on
n'a pu encore définir l'hérédité de ces marques. Les facteurs du gris et de
la panachure restent dominants dans les croisements entre Chevaux et
Anes. Quand on croise le Zèbre, dont la couleur fondamentale est crème
pâle, avec un Cheval noir ou bai, la progéniture se rapproche du bai. —
L. CUÉNOT.
b) Sumner (F. B.). — Diverses mutations de couleur chez la souris, du
genre Peromijscus. — L'auteur croise P. maniculatus sonoriensis de couleur
très claire, avec P. m. rubidus, de couleur notablement plus foncée. A la
génération ¥^ tous les produits furent de couleur intermédiaire. De
ceux-ci, il accoupla un frère avec sa sœur et obtint à la génération F2,
en outre de trois jeunes normalement pigmentés, deux presque entiè-
rement albinos. Ce fait semble au premier abord pouvoir être interprété,
conformément à la loi de ségrégation mendélienne, comme un retour
aux parents clairs ; mais, en y regardant de près, on constate que l'extrême
réduction du pigment chez ces deux jeunes diffère notablement de la
pâleur relative du grand parent : il y a donc là un fait de mutation de
couleur. Ces deux jeunes sonts morts, mais il en a obtenu deux autres,
de .sexes différents, qui permettront par des recroisements de poursuivre la
solution du problème. — Dans un autre élevage de P. m. gambelli appa-
rurent un certain nombre d'individus non plus presque albinos mais
simplement jaune clair se distinguant cependant nettement de la couleur
normale de l'espèce. 11 faut voir là encore un cas de mutation spontanée
sans rapport avec les conditions d'élevage, vu qu'un jaune semblable a été
pris à l'état sauvage. Sans faire intervenir les fantaisies néo-mendéliennes
pour expliquer jusqu'aux plus menus détails, on peut admettre que l'un
des parents ait été hétérozygote sous le rapport de la couleur et que le
jaune clair chez certains descendants correspond à l'entrée en scène
d'un facteur récessif. — Les marques spéciales du pelage semblent aussi
héréditaires. La couleur toute blanche du bout de la queue, ainsi qu'une
tache blanche au bout du museau se sont montrées chez un certain nombre
d'individus d'un élevage artificiel provenant d'un couple unique, tandis
que ces particularités ne se sont jamais montrées chez les nombreux indi-
2b6 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
«
vidus sauvages capturés. S'il s'agissait d'un caractère récessif d'un parent
hétérozygote, la fréquence de ces caractères devrait être, d'après la loi men-
délienne. beaucoup plus grande qu'elle ne se montre en réalité, mais le
nombre total des cas est trop faible pour que la statistique ait une valeur.
— Y. Delage.
Severson (B. O.). — Hérédité de la couleur chez les porcs. — Obser-
vations et discussions sur la dominance ou la récessivité des couleurs
blanc, noir et rouge dans les croisements de diverses races de porcs. —
Y. Delage.
Little (C. C). — Évidence de facteurs multiples chez les Souris et les
Bats. — Deux hypothèses opposées ont été émises pour expliquer l'hérédité
de certains caractères tels que la panachure blanche des Souris et des
Rats, qui présententent la particularité de pouvoir être modifiés par sélec-
tion, .soit dans le sens plus soit dans le sens moins (mutation oscillante
de CuÉNOT). Pour les uns, la panachure relève d'un gène unique, qui est
allélomorphe au gène du pelage uniforme et dominé par ce dernier lors
dès croisements ; ce gène possède la propriété d'être instable et de donner
des valeurs oscillantes dans les gamètes d'un individu panaché; quand on
prend comme reproducteur un oscillant extrême, on déplace dans la géné-
ration suivante le centre de l'oscillation. Pour les autres, la panachure
est en rapport avec des facteurs multiples qui mendélisent normalement ;
la sélection a pour effet d'accumuler les facteurs favorables dans le sens
sélecte et d'éliminer les autres. On discute depuis longtemps sur ces deux
hypothèses, et malheureusement on n'aperçoit guère le moyen de trancher
la que.stion, l'une et l'autre rendant également compte des faits. L. reprend
les documents fournis par les autres et les siens propres^ pour comparer
les F2 avec les grands-parents; sa conclusion est que dans tous les croise-
ments il y a une réapparition des conditions grand-parentales dans la
seconde génération hybride; il semble donc qu'il y ait une ségrégation men-
délienne, ce qui est favorable à l'idée de l'unité oscillante ; il reconnaît
toutefois qu'il n'est pas possible de donner une preuve absolue et définitive
de l'hypothèse du gène unique.
Dans une seconde partie, L. étudie l'hérédité de la réaction des tissus
de Souris à l'implantation d'une tumeur; deux races qui présentaient une
différence absolue à la greffe, l'une ayant tous ses individus sensibles,
l'autre tous réfractaires, furent croisées; les hybrides de F< étaient égale-
ment tous sensibles; mais la seconde génération F2 a donné un résultat
extrêmement intéressant : sur 183 Souris inoculées, 3 seulement ont montré
une croissance continue de la tumeur. La seule explication qui rende
compte des faits, est que la susceptibilité dépend pour sa manifestation
de la présence simultanée de plusieurs facteurs, soit en condition homozy-
gote soit en condition hétérozygote. Les gamètes de la race sensible possè-
dent tous ou presque tous ces facteurs dans la condition homozygote et
par conséquent produisent des animaux tous inoculables. Les hybrides
de F^ possèdent aussi tous ces facteurs, mais en simple dose (provenant du
parent sensible) et par suite ils sont également sensibles. Mais quand ils
forment leurs gamètes, ces facteurs, s'ils mendélisent normalement, seront
distribués au hasard dans les gamètes, et plus le nombre de ces facteurs
sera grand, moins il y aura de chances pour qu'un zygote renferme tous
les facteurs nécessaires pour déterminer l'état de sensibilité à la greffe.
Il est bien probable que l'hypothèse des facteui's multiples est applicable
XV. — L'HEREDITr-:. 2r)7
à bien des cas où il parait, y avoir fusion des caractères, comme par
exemple dans l'hérédité de la taille. — L. Cuénot.
h) Rabaud Etienne). — Dominance et récessivité chez- les Sowis
« luxées ». — Dans un élevage de Souris, une anomalie de la patte, qualifiée
de luxation, est apparue : elle consiste en un amincissement et raccour-
cissement du segment tibio-péronier, tels que la patte ne supporte plus
l'animal, qui marche sur l'extrémité distale du fémur; ces Souris sont, de
plus, très peu fécondes, et la période de reproduction est courte. Pendant
' quelques moi.s, le caractère nouveau parut être strictement mendélien :
il est dominé par l'état normal, et la disjonction dans la F2 se produit régu-
lièrement dans la proportion de 3 normaux pour 1 luxé. Cependant, au
bout de plusieurs générations, il apparut des normaux dans la progéniture
de couples luxés, en assez petit nombre (17 contre 92 luxés), et aussi des
animaux luxés d'un côté et normaux de l'autre : ces individus normaux ou
unilatéraux se comportent dans les croisements comme des hétérozygotes.
R. passe en revue un certain nombre d'explications ou d'interprétations
de ce phénomène, dont on connaît d'autres exemples (mutations infixables
de Cuénot), et constate qu'aucune n'est satisfaisante; il suggère que l'ap-
parition des nouveaux dominants, sortis d'individus anormaux récessifs,
relève d'une cause analogue, mais en sens inverse, à celle qui a provoqué
l'apparition des luxées dans les élevages de Souris normales. — L. Cuénot.
Lindstrom (E. "W.). — Linkage chez le Maïs : facteurs de l'aleurone et
de la chlorophylle. — Les enchaînements génétiques ou corrélations ont
confirmé la conception chromosomique de l'hérédité ; quand l'analyse men-
délienne d'une espèce atteint un point où le nombre des facteurs génétiques
connus excède celui des chromosomes, certaines relations groupales entre
les facteurs deviennent évidentes. Ainsi chez le Maïs qui a neuf paires de
chromosomes au moins, on connaît plus de trente facteurs mendéliens
définis; aussi a-t-on déjà noté des linkages de facteurs (Webber, Emerson,
CoLLiNs). L. trouve un linkage très net entre un des facteurs responsables de
la coloration de l'aleurone, désigné par le symbole R, et un des facteurs
responsables du plein développement de la couleur verte du Maïs, désigné
par le symbole G; il y a linkage tel que lors de la gamétogénèse, les gamètes
RG et rg sont produits quatre fois plus souvent que les gamètes crossover
Rg et rG; il y a donc des crossing-over, aussi bien dans les fleurs mâles
■ que dans les femelles, s'élevant à environ 20 %, l'intensité du linkage
étant la même dans les deux sexes. Il est possible qu'il y ait encore linkage
avec un autre facteur L, déterminant de la chlorophylle dans les jeunes
plantes. — L. Cuénot.
Love (H. H.) et Fraser (A. C). — L'hérédité de la barbe de moyenne
taille dans certains croisements d'Avena. — Tous les types sauvages d'Avoine
sont caractérisés par une très forte barbe géniculée; une modification de
cette forme est représentée par la barbe moyenne, non géniculée, et n'ayant
plus de couleur sombre à sa base; enfin, par degrés successifs, la barbe
arrive à disparaître totalement. Quand on croise une race à longue barbe
par une qui en est dépourvue, la F4 est intermédiaire, et dans la F2, on
trouve tous les cas, sans barbe, barbe moyenne et barbe forte. Quand on
croise une race à barbe moyenne par une race sans barbe, ce dernier
caractère est presque complètement dominant sur le premier; la seconde
génération est très polymorphe et renferme tous les types; encore une fois,
L'aNNÉK BIOLOCigtK, XXII. 1917. 17
258 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
les plantes à barbes bien développées apparaissent comme récessives. Il
est possible qu'il y ait un facteur inhibiteur de la production de la barbe
dans les variétés qui sont dépourvues de cet appendice. Il y a linkage très
net entre ce facteur et la couleur jaune du grain dans la variété Sixty-Day,
tandis que dans la variété Burt, il y a un facteur du jaune qui n'est pas
lié a un inhibiteur de la barbe. — L. Cuénot.
a) Goodspeed (T. H.) et Glausen (R. E.). — La nature des espèces
hybrides F^ entre Nicotiana sylvestris et des variétés de Nicotiana Tabacum,
avec considérations spéciales sur la conception des contrastes de systètnes de
réaction dans Vhérédité. — Le comportement héréditaire peut être, dans
certains cas, le résultat d'un conflit de systèmes réactionnels distincts
plutôt que l'expression de différences dans les facteurs spécifiques. Les
faits présentés par les auteurs démontrent que si l'on croise des variétés
de Nicotiana Tabacum avec A^. Sylvestris, le système réactionnel de Ta-
bacum domine le cours de la somatogénèse, à peu près ou tout à fait à
l'exclusion du système réactionnel de Sylvestris; dans ces croisements,
l'hybride déploie les caractères de la variété de Tabacum employée, et
d'ordinaire sur une plus grande échelle. De tels cas se rencontrent dans
d'autres hybridations. — F. Péchoutre.
b) Goodspeed (T. H.) et Glausen (R. H.). — Différences de facteurs
mendéiiéhs et contrastes de systèmes de réaction en hérédité. — G. et G. ont
croisé des espèces de Nicotiana sylvestris d'une part et diverses variétés de
tabacum, d'autre part : la F^ est toujours du type tabacum, quelle que soit
la variété utilisée, et reproduit le type précis de la v^ariété, macrophylla,
angustifolia, calycina ou var. Cuba ; le système des déterminants de tabacum
se comporte donc comme une unité, qui domine la somatogénèse de l'hy-
bride et détermine la réaction finale ; on peut prévoir qu'il ne sera pas pos-
sible aux deux systèmes de déterminants de pratiquer entre eux des échan-
ges viables ; en fait, l'hybride F^ présente un haut degré de stérilité ; cepen-
dant il y a quelques ovules sains qui peuvent donner des plantes lorsqu'on
recroise l'hybride avec l'une des deux formes parentes; le recroisement
avec sylvestris donne des sylvestris et des formes aberrg-ntes ; les formes
sylvestris seules sont fertiles et reproduisent leur type; le recroisement
avec tabacum produit seulement des tabacum dont quelques-uns seuls
sont complètement fertiles et continuent à produire des formes tabacum. II
est évident que dans ce croisement, lorsqu'un petit nombre de chromo-'
somes d'un système sont remplacés par des chromosomes de l'autre, il en
résulte des formes anormales ; et que lorsque l'échange est plus accentué,
les zygotes ne sont plus du tout viables, d'où le haut degré de stérilité. Cela
rappelle ce qui se passe chez Œnothera; nanelta, qui est toujours produit en
petite quantité dans la progéniture de Lamarckiana, représente une combi-
naison nouvelle, viable cette fois, analogue aux formes anormales du croi-
sement des Nicotiana; les croisements d'espèces d'Antirrhinum fourniraient
encore des cas semblables.
Ces croisements d'espèces diffèrent profondément des croisements de va-
riétés mendéliennes; chez ces dernières, les systèmes chromosomiques sont,
dans l'ensemble, semblables ; ils ne diffèrentque par un ou plusieurs points, et
non d'une façon fondamentale ; il peut y avoir alors, sans altérer les relations
interchromosomiques, échange partiel entre les deux systèmes : chez Œno-
thera, rubricalyx, par exemple, est une mutation mendélienne ordinaire.
— L. Cuénot.
XV. — L'HEREDITK. 259
Freeman (George F.). — Caractères quantitatifs enchaînés dans des croi-
sements de /llr. — Comme le Blé a S chromosomes dans ses cellules sexuelles '
et qu'on connaît beaucoup plus de huit caractères indépendants, il est à pen-
ser qu'il y a du linkage entre ceux-ci. F. trouve qu'il y a un certain degré
de linkage entre deux caractères, la dureté du grain et la forme de l'épi
(Blé à macaroni); ces caractères sont souvent groupés dans les hybrides de
FjetdeFs; comme ce linkage n'est pas constant, on peut admettre que
ces caractères sont en rapport avec plus d'un facteur, dont les recombinai-
sons modifient l'expression quantitative visible des caractères. — L. Cuénot.
Terao (H.). — Sur fa transformation réversible d'allélomorphes. — Dans
les études génétiques sur la panachure dans les plantes, il a été parfois
observé (De Vries, Corre.ns, Emerson) que chez un homozygote récessif, il
peut apparaître l'allélomorphe dominant. T. trouve un nouveau cas de ce
phénomène chez le Riz [Ori:a saliva) : dans des cultures pures, apparurent
deux familles de variétés différentes, qui contenaient, outre les plantes fer-
tiles normales, un certain nombre de pieds stériles, la stérilité étant d'un
degré très variable; parfois les graines manquaient absolument, d'autres
fois quelques épillets étaient fertiles, tandis que les autres épillets du. même
panicule étaient stériles; tantôt, enfin, des anthères à pollen sain coexis-
taient dans les mêmes fleurs avec des anthères stériles. Les quelques graines
récoltées sur les parties stériles ont donné une majorité de pieds fertiles, le
nombre des stériles étant d'environ 22 %. L'auteur pense que les allélo-
morphes stérilité-fertilité sont capables de se transformer l'un dans l'autre,
notamment dans les cellules végétatives : par exemple, un homozygote ré-
cessif produit des cellules hétérozygotes, l'un des allélomorphes étant trans-
formé en un dominant, et à son tour l'hétérozygote peut devenir un homo-
zygote dominant. La fréquence probable de la transformation peut être
constante dans certaines familles. Cette manière de voir n'est pas favorable
à la théorie de Bateson sur la présence et l'absence ; le récessif supposé ab-
sent ne fait pas défaut, puisqu'il peut présenter une réversion. — L. Cuénot.
"Warren (Don C). — Mutations chez Drosophila busckii Coq. — Deux
mutations dans la couleur des yeux ont apparu dans des cultures de Di'o-
sophila busckii. L'œil plus brillant que le normal a été appelé rouge, l'autre
plus sombre, chocolat ; il est probable que l'auteur n'a pas observé la réelle
naissance de ces mutations, car il a apparu à la fois plusieurs mutants
mâles et femelles. L'une et l'autre mutation sont récessives par rapport au
type normal, et ne sont pas sex-linked; quand on croise rouge par chocolat,
la F, ne renferme que le type normal ; la F2 présente la disjonction habituelle
suivant les proportions I, 2, L On ne trouve pas de doubles récessifs rouge-
chocolat, ce qui permet de penser que les mutations sont incluses dans le
même chromosome. Puisque des mutations ont apparu dans huit espèces de
Drosophila, il est probable qu'il peut y en avoir chez toutes les espèces du
genre ; mais elles sont sensiblement plus rares chez busckii que chez ampe-
lophila. — L. Cuénot.
Ibsen (Heman I.) et Sleigleder (Emil). — Preuve de la mort dans
V utérus de la Souris jaune homozygote. — CuÉNOT (1905) et Castle et
LiTTLE (1910) ont montré que la Souris jaune est toujours héiérozygote et
ne peut pas exister à l'état de pureté ; en effet, quand les Souris jaunes sont
accouplées, au lieu de donner la proportion mendélienne de 3 jaunes
pour 1 de couleur quelconque, on n'obtient que 2 et 1, grâce à la disparition
260 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
du type homozygote ; les portées, d'une façon globale, comptent naturelle-
ment un peu moins de petits que celles des Souris banales. On a peu de
renseignements sur le processus de la disparition du type homozygote;
KiRKHA.M (1917) a conclu de ses études que le zygote JJ commençait à se dé-
velopper et mourait ensuite; I. et S., opérant sur un matériel plus consi-
dérable, confirment le résultat de Kirkham : les homozygotes JJ, peu après
leur implantation dans l'utérus, cessent de se développer normalement,
sans que la cause de leur mort soit encore élucidée ; le facteur J e.st donc
un facteur « léthal », analogue à ceux qui ont été définis chez Drosophila.
— L. COÉNOT.
Anonyme. — Le facteur léthal chez les Souris jaunes. — Il est connu
qu'il n'y a pas chez la Souris de lignées pures jaunes; lorsqu'un seul parent
est jaune, le produit peut être jaune ou non ; quand les deux parents sont
jaunes, si le zygote est homozygote pour le jaune, il avorte. L'auteur admet
que le facteur « jaune » introduit un facteur léthal qui, lorsqu'il est double,
entraîne la mort du fœtus. 11 se fonde sur ce fait d'observation (expériences
de W. B. KiRCK.\.\i) que dans les portées où les deux parents sont jaunes,
le nombre des avortements est considérable. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Painter (Theophilus S.). — Une mutation de l'aile chez Piophila casei.
— C'est à la fin de 1915 que l'auteur a commencé son élevage avec une
douzaine de larves déposées sans doute par la même mère, et ,1e 12 mars
1916, parmi des milliers de leurs descendants, a apparu un unique mutant,
présentant une malformation de l'aile, analogue aux ailes en ballon trouvées
par Morgan chez Drosophila. Les Mouches présentant l'anomalie sont fré-
quemment stériles, ou leur fertilité est très faible ; les deux ailes sont af-
fectées d'une façon variable, ou bien une aile est normale et l'autre anor-
male. Dans les croisements, le caractère est un récessif mendélien, qui
n'est pas sex-linked; il est possible qu'il ne soit pas représenté par un
unique gène et qu'il soit en rapport avec plusieurs facteurs, car des degrés
différents de l'anomalie peuvent être transmis aux descendants avec des
indices de ségrégation [XVI, 6, a]. — L. Cuénot.
Jennings (H. S.). — Facteurs modifiants et allélomorphes multiples en
relation avec les résultats de la sélection. — Le mendélisme, et en particulier
le travail accompli sur Drosophila, donne, contrairement à ce qu'on dit par-
fois, une base solide à l'évolution par accumulation (ou sélection) de grada-
tions minimes; nous sommes loin de cette notion déjà vieillie que les chan-
gements héréditaires consistent seulement en atrophie d'unités complètes,
ou qu'ils ne se produisent que par grands sauts. Les allélomorphes mul-
tiples montrent qu'un simple facteur-unité peut exister en un grand nombre
de stades ; les facteurs modifiants multiples montrent qu'un caractère vi-
sible peut être modifié avec les plus fines gradations par des altérations en
diverses parties du matériel germinal. 11 y a donc tout le matériel suffisant
pour une sélection effective, comme l'ont prouvé les expériences de Cuénot
et Castle sur les Souris et les Rats panachés. Comme exemple, J. montre
que la couleur des yeux de Drosophila varie graduellement, par modifica-
tion d'une certaine région du chromosome X : on a alors la série rouge
(type normal), sang, cerise, éosine, chamois, faiblement teinté, blanc. Dans
d'autres chromosomes, se trouvent des facteurs modifiants de l'éosine, qui
forment également une série continue, ne comprenant pas moins de 6 fac-
teurs diluants et 1 facteur fonçant la teinte. Ces faits semblent à J. être
XV .— L'HÉRÉDITÉ. 201
très favorables à l'hypothèse des facteurs modifiants multiples pour l'ex-
périence bien connue sur les effets de la sélection vis-à-vis de la pana-
chure des Souris et des Rats. Quoi qu'il en soit, on connaît chez Dro-
soffhila au moins 7 degrés d'une simple teinte, qui, elle-même, est un simple
degré dans une autre série de 7 degrés connus ; c'est-à-dire que l'on a, en
apparence, une variation aussi continue que possible, et cependant il n'es
pas douteux que chacune de ses étapes est une mutation, un change-
ment dans la constitution génotypique, qui est héritable séparément et
peut être transférée dans une autre comijinaison. Le cas de Drosophila n'est
pas exceptionnel ; il y a longtemps que Cuénot a reconnu des allélomorphes
multiples cliez la Souris (J = jaune ; G' — agouti à ventre blanc ; G = agouti ;
N— noir); Emerson (1910) a trouvé chez le Maïs 9 ou 10 allélomorphes mul-
tiples qui sont responsables des couleurs du péricarpe, etc. — L. Cuénot.
a) Mac Dowell (Edwin Garleton). — La valeur des expériences de
sélection de Drosophila louchant la fréquence des changements germinaux.
— Il n'est pas douteux qu'il y a des changements dans le plasma germinatif;
mais, pour les uns, ces changements sont très rares, de telle sorte que l'ori-
gine de nouvelles races par sélection n'est pas généralement possible; pour
d'autres, de tels changements sont très fréquents, se rencontrent à chaque
génération et donnent une base d'action à la sélection qui peut ajnsi pro-
duire un progrès continu. La plupart des Drosophila ont quatre soies bien
visibles sur le dos, mais une mutation s'est présentée avec un nombre de
soies plus grand; cette mutation ne diffère du type normal que par un gène
mendéhen, récessif dans les croisements par rapport au type normal; les
expériences montrent que le nombre des soies supplémentaires est large-
ment en rapport avec la quantité de nourriture que reçoivent les Mouches :
les bien nourries en ont beaucoup ; les maigrement nourries, peu ou pas du
tout. Mais même ces dernières donnent une progéniture qui a des soies
supplémentaires quand elle est placée dans de bonnes conditions. Des expé-
riences de sélection, portant sur 49 générations, ont été faites pour voir s'il
était possible d'accroître le nombre des soies extra : les six premières géné-
rations montrent un accroissement rapide du nombre moyen des soies
supplémentaires (signe qu'il y avait des différences génétiques entre les
individus sélectes), puis les moyennes fluctuent irrégulièrement, et il n'y a
plus d'amélioration bien sensible. Les parents de haut grade n'ont aucune
tendance à produire des descendants de grade plus haut que les parents de
grade inférieur. Avant que la sélection ait produit son effet, on peut isoler
une race basse, que l'on ne retrouve plus après la montée de la moyenne,
et cette race basse conserve son individualité même après un croisement
avec le type normal. En somme, la sélection a pour unique effet de séparer
dès le début des types génétiques différents, mais elle ne produit, même au
bout de 50 générations, aucun changement dans les facteurs germinaux qui
puisse avoir une signification évolutive ou pratique [XVI, 6, a; XVII, b, a].
— L. Cuénot.
Metz (G. "W.) et Bridges (G. B.). — Incompatibilité de races mutantes
de Drosophila. — La différence la plus caractéristique entre les races mu-
tantes du laboratoire ou du jardin d'expériences d'une part, et les espèces
naissantes dans la nature d'autre part, est peut-être que les premières son
complètement fertiles entre elles, tandis que les espèces sont d'habitude
interstériles; si cette différence était générale, ce serait une sérieuse objec-
tion à l'hypothèse de l'évolution par mutations. Les observations suivantes
2(52 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
montrent qu'il n'en est rien. Dans des cultures de Drosophila, deux exemples
se sont présentés dans lesquels les races mutantes présentent une incompa-
tibilité tout à fait comparable à celle qui existe entre les espèces naturelles.
Chez Drosophila vùnlis apparurent indépendamment l'une de l'autre deux
mutations : vernissée et rugueuse ; chacune d'elles était parfaitement fertile
avec son type, aussi bien qu'avec la forme normale et plusieurs autres mu-
tants; mais, crcfisés ensemble, elles donnèrent un résultat tout différent : des
femelles vernissées fécondées par des mâles rugueux ne fournirent aucune
progéniture: le croisement inverse donna des hybrides stériles, tous femelles.
Chez Drosophila melanogaster, le mutant présentant une échancrure de
l'aile fut croisé avec le mutant c œil en facette » ; il donna en Fi des hybrides
complètement stériles avec le type normal et avec une des formes mutantes
(facette). Si de tels cas existent dans la nature, il est évident qu'ils peuvent
avoir une importance évolutive : supposons que glazed et rugueux soient des
mutants viables; l'espèce serait formée de trois types, deux étant fertiles
avec le troisième et infertiles entre eux; si, pour une raison quelconque, la
forme normale est éliminée, ces deux mutants deviendront des espèces
distinctes, qui ne différeront que par un ou deux caractères au début. On
peut supposer aussi que le type normal donne naissance à un mutant A,
lequel donne à son tour un mutant B, lequel est infertile avec le type
normal;* si A disparait, le type normal et B se comporteront désormais
comme des espèces séparées. On connaît aussi chez Drosophila repleta
sauvage deux variétés extrêmement semblables extérieurement, mais qui
diffèrent par leur appareil chromosomique et leur complète infertilité (Stur-
TEVANT, 1915). — L. CUÉNOT.
Collins (G. N.). — Hybrides de Zea tunicata et Zea ramosa. — Ce sont
deux mutations du Maïs ordinaire ; la première est caractérisée par le déve-
loppement des glumes de l'inflorescence femelle, qui est tel que chaque
grain est complètement enfermé ; cette mutation a apparu indépendamment
dans diverses régions; dans les croisements avec le type normal, le carac-
tère tunicata est dominant; les plants tunicata ont, sans doute, la valeur
d'hétérozygotes de formule It, car, auto-fécondés, ils donnent une progéni-
ture composée de trois plantes identiques aux parents, et d'une plante anor-
male, dont l'inflorescence terminale renferme à la fois des fleurs femelles et
mâles, et l'épi est avorté ou formé d'épillets stériles ; il est bien probable que
ce type stérile, avec lequel on ne peut réaliser d'auto-fécondation, est la
forme homozygote TT. — Zea ramosa, ou Maïs branchu, découvert dans
l'illinois, diffère du type normal par son inflorescence femelle qui, au lieu
d'être simple, est une inflorescence composée ; c'est une variation récessive
(r) par rapport au type normal (R). — Lorsqu'on croise tunicata avec ramosa,
la Fi est" formée de normaux et de tunicata; les normaux extraits de la F'
donnent la proportion 3 et 1 de normaux et de ramosa, tandis que les tuni-
cMa de Fi, auto-fécondés, donnent une Fg complexe, due à la redistribution
des deux paires de gènes, 'ï-l et R-r, et comprenant les proportions sui-
vantes : 3 plants normaux {tl RR et tt Rr), 6 hétérozygotes tunicata (T/RR/-
et ItRr), 3 homozygotes tunicata (TTRR et TTRr), 3 hétérozygotes tunicata-
ramosa (TTrr et Itrr), et enfin un type ramosa (ttrr). Dans le groupe
tunicata-r amusa, qui présente les caractères des deux mutations, il y a
beaucoup de plantes avec un type d'inflorescence entièrement nouveau;
la ramification est développée jusqu'à la monstruosité, les inflorescences
terminales et latérales et surtout ces dernières formant une masse blanche
succulente dans laquelle rien ne ressemble à des organes foliaires ou floraux
XV. — L'HÉRÉDITÉ. 263
(probablement semblable à une anomalie déjà signalée par Blaringhem). —
L. CUÉNOT.
Gernert (W. B.). — Immunité contre les pucerons chez les hybrides
Téosinte-Maïs. — Hybrides d'Enclanea mexicana femelle et Zea nidentata
mâle, mis en terre à côté de rangées des deux formes parentes pures. Puce-
rons abondants sur le maïs : jamais sur les hybrides ou le Teosinte, malgré
les fourmis qui, on le sait, soignent et promènent les pucerons. Les pucerons
sont de deux espèces : A.maidiradicis et maidis, attaquant l'un les racines
seules, l'autre, rien que le sommet de la tige. Le premier est le plus nuisible.
Le suc du maïs e.st plus sucré que celui du teosinte et des hybrides. De là
peut-être l'immunité de ceux-ci. — H. de Varigny.
Ubisch (G. V.). — Contribution à l'analyse des facteurs chez l'orge. —
L'auteur a étudié par la voie des croisements le nombre et la nature des
facteurs qui déterminent la densité et la conformation des épis de l'orge, ainsi
que la longueur des arêtes, et a cherché à établir les rapports de corrélation
qui existent entre ces divers caractères. — J. Strohl.
Trabut. — Origine hybride de la Luzerne cultivée. — La luzerne cultivée.
Medicago saliva est l'hybride de deux espèces sauvages M. falcata et if. ge-
tula. Par là s'expliquent les grandes variétés de caractère de cette luzerne et
les facilités qu'elle présente d'adaptation à des conditions de culture
diverses. — Y. Delage.
a) Jones (Donald F.). — Dominance de facteurs enchaînés comme
moyen d'expliquer l'hétérosis. — Quand on croise des variétés d'animaux ou
de plantes, il y a généralement un accroissement de croissance chez les
hybrides, ce qu'on a appelé l'hétérosis, tandis qu'au contraire la reproduction
consanguine amène une diminution de vigueur; les recherches antérieures
ont montré que la dégénérescence en question a une corrélation approxi-
mative avec la diminution dans le nombre des facteurs hétérozygotes pré-
sents, les lignées homozygotes étant moins robustes que les autres. Keeble
et Pellew (1910) ont proposé, pour expliquer ces faits, une théorie de la
dominance : l'hétérosis serait dû à la réunion de caractères dominants chez
l'hybride; J. est à peu près de cet avis : il pense que pour qu'il y ait accrois-
sement de croissance dans l'hybride de Fi, il est nécessaire d'avoir les carac-
tères favorables pour la plupart dominants sur les défavorables ; on sait, en
effet, que de nombreux cas d'anomalies sont récessifs par rapport à l'état
normal. J. a obtenu des lignées de Maïs par reproduction inter se qui pré-
sentent de nombreuses anomalies : perte plus ou moins complète de la chlo-
rophylle, stérilité partielle, épis fasciés, susceptibilité aux maladies bacté-
riennes, tiges contournées ou racines insuffisantes; quelques-unes de ces
lignées ont plus d'un caractère défavorable, mais aucune ne les réunit tous.
Or, en croisant ces lignées entre elles, on obtient en Fi des plantes parfaite-
ment normales ; elles sont capables de croître mieux que les parents, parce
que les caractères nécessaires pour un développement maximum qu'un
parent ne possède pas sont suppléés par ceux de l'autre parent et vice versa;
cette croissance accrue est l'hétérosis ; on comprend facilement que l'hété-
rozygotie de l'hybride continue à agir pendant toute la vie de l'individu,
même après d'innombrables générations de propagation -végétative. Il est
possible qu'en plus de la dominance des facteurs favorables il y ait un effet
264 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
physiologique résultant de l'hybridation, à part de la conception des
facteurs, mais cela reste à démontrer. — L. Cuénot.
b) Jones (Donald F.)- — Linkage chez Lycopersicum. — Des croisements
ont été faits entre variétés de Tomates qui diffèrent par le port (dressé ou
rampant), la forme du fruit (en poire avec constriction ou sphérique) et la
couleur de celui-ci (jaune ou rouge) : le port dressé, la couleur rouge et le
fruit sans constriction sont des caractères dominants, ce dernier caractère
l'étant incomplètement, le fruit étant ovale plutôt que sphérique. Dans la
seconde génération, on ne trouve pas les proportions mendéliennes pré-
vues pour un croisement de trihybrides ; si la couleur du fruit est un carac-
tère absolument indépendant, il semble que le port dressé et la forme du
fruit sont des caractères partiellement enchaînés, mais avec de fréquentes
ruptures du linkage (environ 20 % de crossing-over). D'autres documents
montrent un linkage complet entre la couleur verte des feuilles et le fruit
à deux loges, par opposition au feuillage jaune et au fruit multilobé. J. dé-
duit de ses propres expériences ainsi que de celles d'autres auteurs qu'on
peut définir chez la Tomate 10 ou II paires d'allélomorphes (le nombre
haploïde des chromosomes est de 12, d'après Winkler), parmi lesquels un
certain nombre non encore défini sont enchaînés; il est remarquable que
lorsqu'un de deux gènes n'est pas enchaîné avec un troisième, l'autre gène
enchaîné n'est pas non plus enchaîné avec ce troisième; c'est une confir-
mation d^ l'hypothèse chromosomique. — L. Cuénot.
a) Plough (Harold H.). — L'effet de la température sur le linkage
dans le second chromosome de Drosophila. — Quelques faits récents ont
montré que certaines influences affectent le pourcentage des crossing-over
(BRmoES, 1915; Sturtevant, 1917); P., de son côté, trouve que la tempéra-
ture exerce une influence des plus marquées sur ce pourcentage, en ce qui
concerne le second chromosome de Drosophila melanog aster {ampelophila) .
Les facteurs examinés sont ceux du corps noir, des yeux pourpres et des
ailes courbées; une courbe des pourcentages de crossing-over montre qu'il
y en a un minimum dans les élevages à 22" (température du laboratoire),
et deux maxima, l'un à basse température (12°) et l'autre à haute (31°).
L'accroissement des pourcentages dû au changement de température, agis-
sant pendant le développement de la femelle ou sur les femelles adultes,
n'est pas permanent; il se maintient pendant 6 ou 7 jours après le début de
la ponte. Il semble donc que l'influence porte sur les ovocytes les plus pré-
coces, c'est-à-dire au commencement de la période de croissance, ce qui
confirme une fois de plus l'interprétation chromosomique du linkage,
puisque le moment où se produit le processus du crossing-over correspond
cytologiquement à l'époque où les chromosomes de Drosophila sont fine-
ment étirés en filaments et où l'enroulement entre filaments homologues est
possible. — L. Cuénot.
b) Plough (Harold H.). — Les effets de la température stir le crossing-
over chez Drosophila. — Ni la plus ou moins grande quantité d'eau imbi-
bant la nourriture, ni le jeûne, ni l'accroissement des fermentations de la
nourriture, ni probablement des solutions de Fe-CJ^ n'influencent la propor-
tion des crossing-over chez les produits des femelles soumises à ces traite-
ments. Par contre, la température exerce une influence notable sur le nombre
des crossing-over de la première ponte, mais non de la seconde; la courbe
indiquant la variation des crossing-over part d'un minimum à 9" C, monte
XV. — L'HEREDITE. 26r)
vers un maximum à VS", redescend vers un second minimum de 22 à 27",
remontevers un second maximum et 31° puis, de là, s'abaisse régulièrement.
Ce résultat peut être obtenu en exposant les femelles à la température op-
tima dès leur dernière période larvaire. Si elles y ont été exposées dés
l'éclosion de l'œuf, le résultat s'observe dès les premiers œufs pondus par
elles ; si, au contraire, elles n'y ont été soumises qu'après être parvenues à l'état
d'imago, les 225 à 275 premiers œufs ne sont pas influencés. Oeux pondus
ensuite, pendant un nombre de jours précisément égal à celui où l'éléva-
tion de température a agi, montrent l'accroissement des crossing-over,
mais cet accroissement disparaît dans les œufs pondus ultérieurement. Cela
montre que l'influence de la chaleur ne s'exerce qu'à un moment précis de
l'ovogénèse. L'observation montre que, chez la femelle au moment de l'éclo-
sion, il y a déjà 140 œufs formés dans les ovaires, les autres apparaissent
successivement. Cela montre que le crossing-over a lieu à un stade pré-
coce du développement de l'œuf et contredit l'hypothèse de la reduplication
comme explication du linkage chez Drosophila. L'observation des l'^'' et
3« chromosomes par les mêmes méthodes montre que ces chromosomes ne
sont pas influencés dans le nombre des crossing-over, ce qui fournit une
nouvelle preuve de la réalité de l'existence de chromosones génétiques. —
Y. Del.vge.
Sturtevant (A. H.). — Facteurs génétiques modifiant la force du linkage
chez Drosophila. — Un croisement entre une femelle sauvage provenant
d'une localité de la N^i'^^-Ecosse et un mâle dont le second chromosome ren-
fermait les mutations vestigiale et tachée, a donné un résultat imprévu,
en ce sens qu'il n'y a pas eu de crossing-over dans la progéniture, alors que
les mutations en question en donnent habituellement 37 %. Ce résultat est
dû à quelque chose renfermé dans le second chromosome de la femelle de
i\eiie.Ecosse. S. pense que l'absence de crossing-over est en rapport avec deux
facteurs génétiques au moins, renfermés dans ce second chromosome, l'un
dans 'a région droite, l'autre dans la région gauche, chacun affectant prin-
cipalement la région où il se trouve ; en effet, on obtient des pourcentages
de crossing-over très différents lorsqu'on utilise des femelles ayant une
portion de chromosome originel situé à la gauche du point du pourpre (déjà
connu), ou ayant l'autre portion située à droite, ou ayant le chromosome
originel entier. L'ordre linéaire des facteurs établi. par des études antérieures
sur le second chromosome n'est pas altéré par les facteurs modifiants, bien
que le pourcentage des crossing-over soit fortement changé. S. pense, avec
Plough, que ce résultat ne doit en rien affaiblir la théorie chromosomique
des facteurs. — L. Cuénot.
Muller (Hermann J.). — Un cas semblable à celui de VŒnolhère chez
Drosophila.— Les nombreux travaux qui ont été faits sur Drosophila n'ont
fait découvrir que des transmissions ordonnées et régulières de facteurs,
sauf dans deux cas, ceux des ailes huileuses et des ailes tronquées, qui ne
sont pas conformes à la théorie des gènes à ségrégation nette. Dans le cas
des ailes huileuses, le seul envisagé dans le présent travail, Morgan n'a pu
réussir pendant plusieurs années à isoler une lignée reproduisant pure-
ment ce caractère ; la sélection accentuait son intensité, mais sa variabilité
restait toujours la même, si bien qu'une sélection inverse amenait immédia-
tement une régression dans la proportion des porteurs d'ailes huileuses.
Puis, Morgan a obtenu une lignée qui ne donne plus de normaux, sans
qu'on comprenne pourquoi. Dexter a montré que le caractère huileux est
2m L'ANNEE BIOLOGIQUE.
en rapport non seulement avec des facteurs logés dans le 2- et le 3« chro-
mosomes, mais aussi avec des conditio*ns de milieu; M., de son côté, a
découvert que la lignée apparemment pure au point de vue des ailes hui-
leuses n'est pas du tout homozygote pour ce caractère, mais en réalité con-
tient deux sortes différentes de 3^^ chromosomes. Dans le présent tra-
vail, M. analyse avec précision le caractère huileux, et montre que malgré
la complexité extraordinaire des phénomènes, ceux-ci se conforment tout à
fait à la théorie des gènes.
Le principal facteur pour le caractère huileux (symbole B) est un facteur
pathologique fléthal) qui tue toutes les mouches homozygotes en B ; les
huileux hézérozygotes (B b) ne sont pas tués et montrent habituellement le
caractère buUeux; en somme, c'est très parallèle au cas des Souris jaunes,
oîi le facteur J est dominant quant à son effet visible de coloration et ré-
cessif quant à son effet pathologique. Lorsqu'une race huileuse ne donne
plus de normaux, ce n'est pas du tout parce qu'elle est homozygote en B,
mais au contraire parce qu'il a apparu un autre facteur pathologique
(symbole /), logé dans le 3« chromosome qui contient 6, allélomorphe nor-
mal de B ; ce facteur léthal est étroitement accolé à b, de sorte qu'il em-
pêche complètement l'apparition d'homozygotes bb, qui sont tués, de
même que l'action léthale de B empêchait l'apparition d'homozygotes BB ;
mais l n'a pas d'effet sur les hétérozygotes B6.
Dans^la race buUeuse sélectée, il existe à l'état homozygote un facteur
intensifiant (symbole I) logé dans le second chromosome, qui n'est pas du
tout léthal et n'a d'autre effet visible que d'augmenter le caractère huileux.
Enfin, M. pour expliquer l'absence des crossing-over qui devraient se pro-
duire entre let b, imagine encore un facteur C, logé dans le 3« chromosome,
porteur du caractère b, qui n'a d'autre effet que de souder l'un à l'autre les
facteurs l et b; il est hétérozygote, et son allélomorphe c se trouve dans le
3^ chromosome porteur de B. La formule complète de la Drosophile à ailes
huileuses (race sélectée) est donc i-r) \r i h
Cette remarquable organisation génétique, où deux types d'homozygotes
voient leur apparition interdite par l'action de facteurs pathologiques se
trouvant dans des chromosomes symétriques, peut être appelée une condi-
tion de facteurs lèthals balancés. Il était dès lors intéressant d'examiner
s'il y a d'autres facteurs dominants de Drosophila qui sont également lè-
thals à l'état d'homozygotie : sur les neuf mutants dominants connus, il en
est trois qui ne sontpas léthals (dominants sex-linked), un (chromosome 111)
qui est semi-léthal et cinq (chromosomes I, II et III) qui sont complètement
léthals quand il y a homozygotie ; c'est donc un phénomène commun chez
Drosophila. Sans doute, il doit y avoir aussi beaucoup de facteurs léthals
parmi les récessifs, mais il est difficile de les déceler, puisque dans ce cas
les récessifs ne peuvent pas exister ; il n'y a guère que dans les facteurs
sex-linked qu'on peut les reconnaître par leur effet sur la proportion
sexuelle.
M. pense qu'il y a parallélisme entre la Drosophile à facteurs léthals ba-
lancés et le cas de VŒnothera Lamarckiana ; chez Œnothera, il y a aussi
sans doute des facteurs léthals balancés; les prétendues mutations ne sont
autres que des émergences de facteurs récessifs, présents dans la lignée
hétérozygote, grâce à un processus de crossing-over, qui sépare ces facteurs
récessifs des facteurs léthals auxquels ils étaient précédemment liés : ces
facteurs récessifs peuvent alors se présenter à l'état homozygote. Il y a aussi
des facteurs balancés chez Malthiola à fleurs doubles ; Matthiola et Œno-
XV. - L'HEREDITE 267
thera ne diffèrent de Drosophila que par l'action précoce des léthals, dont
l'effet se fait sentir sur les gamètes (entraînant une stérilité plus ou moins
cotnplète) plutôt que sur les zygotes. Un cas tout récemment décrit par miss
Pellew chez Campanula doit rentrer encore dans cette catégorie des fac-
teurs léthals halancés.
Il est possible que la condition des facteurs léthals balancés produise
lentement une dégénérescence des chromosomes contenant les facteurs
léthals ; disparaissent en même temps les facteurs dominants normaux qui
empêchaient les récessifs allélomorphes du chromosome opposé de se
manifester, de sorte qu'on peut concevoir ainsi ' l'apparition de formes
nouvelles, prises pour des mutations, et que les races balancées puissent
revenir à un comportement génétique normal. En tous cas, l'analyse de
Drosophila montre qu'il ne faut pas accepter sans critique les résultats
qui, au premier abord paraissent non mendéliens; un examen plus ap-
profondi les ramène à la conception génotypique. — L. Cuéxot.
Foot (Katharine) and Strobell (B.C.). — Résultats de croisement chez
Euschistus variolarius avec E. ictericus avec considération de deux caractères
exclusivement mâles. — Ces deux caractères sont : une tache brune sur le
segment génital et la longueur de l'organe copulateur mâle. Le présent
travail est la suite et la confirmation des résultats d'un autre (1914) sur le
croisement de E. variolarius et E. servus. Nous ne prendrons que les con-
clusions ayant un caractère général. Les auteurs constatent que le caractère
longueur du pénis, lié au sexe, peut être transmis par les femelles, par con-
séquent par des zygotes qui n'ont pas reçu le chromosome auquel le déter-
minant de ce caractère serait lié. Ils en concluent qu'il y a là une difficulté
à laquelle les mendéliens ont charge de répondre. La seule façon objective
de la résoudre serait l'étude des chromosomes dans les divisions maturatives,
laquelle n'a pas été faite dans la plupart des cas, en particulier chez la Dro-
sophile. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Malan (David Edward). — Résultats de recherches anatomiques sur les
hybrides de lépidoptères élevés par Stand fuss. III'^ Communication. Lycia
(Riston) hybr. Pilzii Std/s et Lycia hybr. Huenii Oberthr. — Ces recherches
font suite à celles de Roepke (voyez An7i. Riol., XIII, 314) concernant des hy-
brides de SmerintJius. Cette fois c'est de Bistonides qu'il s'agit (récemment
étudiés par Harrison aussi) et notamment de Lycia hybr. Pilzii qui est le
produit de l'accouplement entre Lycia hirtaria Cl. cf et Lycia pomonaria
Hb. Q. De tous les hybrides de lépidoptères connus (leur nombre n'est pas
grand) c'est là sans doute celui qu'on rencontre le plus fréquemment en plein
air. L'hybride réciproque Z.vcîrt hybr. //t<en{t (provenant de l'accouplement
entre L. hirtaria Q et L. pomonaria cT) ne se trouve, par contre, jamais à
l'état libre, mais par voie expérimentale on l'obtient aussi facilement que
l'hybride Pilzii et M. l'a donc également étudié. L'absence de l'hybride
Huenii en plein air doit être attribuée, selon M., aux différences sensibles
des dates d'éclosion normales des espèces intéressées. Leur rencontre en
plein air est pour ainsi dire impossible. En captivité, par contre, on arrive
sans difficultés à obtenir l'accouplement en question en retardant artificiel-
lement le développement et l'éclosion des chrysalides de pomonaria. L'es-
pèce pomonaria semble être plus jeune au point de vue phylogénétique. Cela
paraît être confirmé par la comparaison des chenilles aussi. L'espèce hirta-
ria produit, en général, beaucoup plus d'œufs que l'espèce pomonaria. La
spermatogénèse présente des phénomènes analogues chez les deux espèces,
268 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
soit successivement les phases suivantes ; synapsis-pseudoréduction — pré-
réduction (première division de maturation). La seconde division de matura-
tion est une division équationnelle. Le nombre et la constitution des chro-
mosomes sont, par contre, essentiellement différents dans les deux cas à
l'état haploïde : soit 51 petits chromosomes chez pomonaria contre 14 grands
(sans doute conjugués) chez hirtaria. Chez les hybrides, la spermatogénèse
diffère sensiblement par rapport à celle des espèces ayant fourni les parents,
La pseudoréduction est, en effet, très imparfaite, cela sans doute en raison
d'une conjugaison préalable défectueuse entre les chromosomes paternels et
maternels. L'un ou l'autre des chromosomes d'hirtaria semble s'accoupler
simultanément à plusieurs chromosomes de pomonaria à la fois. On ne
trouve, par conséquent, que 45 à 55 chromosomes au moment des divisions
de maturation chez les hybrides. Alors que les croisements entre pomonaria
et hirtaria sont, en général, très féconds, ceux des hybrides entre eux et
avec l'une ou l'autre des espèces parentales (F^ >; ¥\ ou Y^ X P<) ne donnent
pour ainsi dire, aucune descendance. Cette stérilité des hybrides semble
tenir uniquement au comportement des chromosomes au cours de la gamé-
togénèse. Ce serait là une conséquence fatale de la constitution hétérogène
des chromosomes, réunis dans les cellules génitales des hybrides et provenant
de deux espèces différentes. — A la fin de son mémoire, M. procède à une
révision de la classification des espèces du genre Biston connues en Europe
et corrige à certains points de vue les indications récentes de Harrison, en
considérant notamment l'armature copulatrice des diverses espèces. — J.
Strohl.
Adametz (Léop.). — Le mode d'hérédité de la boucle de karakoul au croi-
sement entre des moutons à large queue [stéatoures] de race boukharienne et
des moutons dits de Rambouillet. — La transmission héréditaire de la boucle
de karakoul au croisement avec des races de moutons dont la toison ne pré-
sente pas ce caractère se fait selon le type mendélien. La faculté de produc-
tion d'une toison bouclée spécifique ne saurait donc être le résultat de cer-
taines conditions climatiques de la Boukharie. Il doit, au contraire, s'agir
d'une mutation apparue au cours delà domestication. Le caractère en ques-
tion est dominant, mais sadominance est imparfaite, h. en juger des hybrides
F^ qui présentent tous les passages entre le type Rambouillet et le type
Karakoul. La boucle étant un caractère qui n'appartient qu'aux agneaux
nouveau-nés, il s'agirait dans ce cas d'une dominance imparfaite tempo-
raire. A. pense que l'apparition de la boucle de Karakoul est déterminée
par la collaboration de plus de deux facteurs, alors que Davenport n'admet
l'existence que d'un seul facteur pour la formation de la chevelure bouclée
de l'homme de race blanche et Eue. Fischer celle de tout au plus deux fac-
teurs pour la chevelure bouclée de la race hottentote. D'autre part, A. voit
dans la transmission héréditaire de la boucle de ka-rakoul à travers des
générations de race pure la manifestation de phénomènes de polymérie
dans le sens de Nilsson-Ehle. — J. Strohl.
Rasmuson (Hans). — Expériences d'hybridation sur la vif/ne. — L'au-
teur a croisé diverses races et diverses espèces de vignes et notamment,
outre Vitis vinifera, les espèces V. rupestris et riparia. Il a porté son atten-
tion sur la transmission de divers caractères : sexe, coloration et forme des
feuilles, changement de coloration du feuillage en automne et ses rapports
avec la couleur des baies, revêtement duveteux des tiges et enfin degré de
résistance contre le mildiou et contre le phylloxéra. L'importance des expé-
XV. — L'HKRÉDITK. 260
rionces est, toutefois, pour le momcul. plutôt de nature théorique que pra-
tiiiue. Il s'est trouvé, en effet, qu'au point de vue de la disjonction des
caractères étudiés, les hybrides d'espèces se comportent tout comme les hy-
brides de variétés. — J. Stroiil.
Cole (Ruth D. ). — Imperfection du pollen et mutabilité dans le genre Rosa.
— Les espèces du genre Rosa sont caractérisées par une stérilité très fré-
quente de leur pollen et aussi par une grande variation dans la forme de
ce dernier, ce qui indique qu'elles sont, dans une large mesure, d'origine
hybride. La mutabilité des espèces de Roses ne peut être utilisée convena-
blement en faveur de l'hypothèse de la mutation, puisque ce phénomène est
évidemment le résultat d'une contamination hybride dans la nature. —
P. GUÉRIN.
Anonyme. — Le mariage entre races différentes conduit-il à la stérilité.
— D'après les observations de A. E. Jenks, les unions entre individus de
race différente diminuent la.fécondité et aboutissent à l'extinction des lignées.
Il applique cette conclusion aux Etats-Un-is, dont la population est essentiel-
lement mélangée. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Millet-Horsin, — Hybride en liberté de Tarin et de Chardonneret. —
L'auteur a vu dans une cage trois oiseaux qui avaient été pris dans un même
nid de Chardonneret. Ces oiseaux présentent des caractères intermédiaires
entre le Tarin et le Chardonneret, l'auteur conclut qu'il avait affaire à des
hybrides. — A. Menegaux.
Tschermak (A. "V.). — Le croisement réciproque chez les poulets et sa
signification pour une théorie de l'hérédité. — I . Des croisements réciproques
opérés entre des races pures de poulets ayant fourni 161 bâtards ont permis
de constater par l'examen de 32 caractères, dont 5 spécialement étudiés, que
les produits de croisement présentent une grande différence selon que c'est
le père ou la mère qui est emprunté à l'une ou à l'autre race. En général,
dans la première génération bâtarde le type maternel l'emporte pour les ca
ractères suivants : extension et répartition du pigment, dessin, nuance du
plumage, présence ou absence de barbes sur le rachis des plumes; par
contre, le type paternel se manifeste nettement dans la constitution de la
crête. 2. Comme caractères nouveaux, apparaissent soit une coloration noire
uniforme, soit une moucheture grise du plumage. 3. Les règles formulées
jusqu'ici pour l'hérédité du caractère moucheté et son explication par une
hérédité limitée au sexe n'accusent pas de valeur générale pour toutes les
races ni pour leurs combinaisons. Par contre, une telle limitation au sexe se
manifeste pour les caractères indiqués au numéro 1. 4. Dans la comparaison
des deux croisements réciproques entre Cochinchina et J/morca certains carac-
tères montrent à la génération II une dissociation mendélienne incontestable.
Mais la dissociation n'estpas générale, par suite de la disparition partielle de
l'un ou l'autre des caractères opposés, et la manifestation de ces caractères
peut être inverse dans les deux formes du croisement réciproque, ou du
moins montrer une tendance à devenir inverse. Cela s'applique à la forme de
la crête, la nuance du plumage et des pattes. Pour d'autres caractères, tantôt
la loi de Mendel s'applique, tantôt non, par exemple pour la pigmentation
totale du plumage et les barbes du rachis. Certains caractères des parents
peuvent entièrement disparaître dans la génération I et II et reparaître plus
tard. û. Ces faits s'expliquent aisément par la tliéorie des facteurs, ou par la
270 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
théorie de présence ou d'absence de certains rudiments élémentaires, gènes
ou facteurs. 6. Bifactoriels se montrent les caractères suivants : la différence
entre crête simple ou élargie, rachis barbelé ou nu, coloration dorée ou grise
des pattes ; trifactoriels se montrent : plumage entièrement pigmenté, noir,
ou à pigmentation plus ou moins déficient, brun ou blanc. 7. La comparai-
son des caractères hérités dans les croisements réciproques conduit à la
théorie de l'affaiblissement de certains rudiments ou gènes : théorie de la
génasthénie. 8 et 9. Cette génasthénie n'a pas sa source dans les produits
sexuels, mais prend naissance après la fécondation dans l'hétérozygote, par
suite précisément du caractère hétérogène des éléments participants à la
fécondation. Les caractères présents d'un seul côté dans les produits sexuels
haploïdes réunis par la fécondation se trouvent par cela même affaiblis;
d'ailleurs les produits mâles ou femelles peuvent montrer selon les caractères
une plus ou moins grande sensibilité à cette cause de détérioration. 10. Cette
notion de la génasthénie mérite de retenir l'attention des chercheurs; elle
peut expliquer des faits apparents de mutation ou d'atavisme; d'ailleurs,
elle peut disparaître et se guérir à la suite d'un retour à la fécondation légi-
time, comme aussi elle peut, dans la fécondation croisée, faire disparaître
les éléments pathologiques. 11. La génasthénie donne une explication satis-
faisante de diverses exceptions apparentes à la loi de dissociation de Mendel,
en ce qu'elle supprime la manifestation extérieure de certains caractères
ayant subi la dissociation. — Y. Delage.
CHAPITRE XVf
liO. variation
Anonyme. — Supposed Degeneration of Vegetables in the Tropics. (Journ.
of Heredity, VIII, janv., 20.) [281
Anonyme. — Studî/ of Egg-Production in Poultry. (Journ. of Heredity,
VIII, march, 131.)' , [279
Anonyme. — A non-broody Strain of Rhode Island Red Foids. (Journ. of
Heredity, VIII, april, 163.) [279
Anonyme. — The hairs of Nettles. (Journ. of Heredity, VIII, 240, 1 fîg.)
[276
Anonyme. — The blind cave fîsh. (Journ. of Heredity, VIII, 448-451, 2 fig.)
[279
Anonyme. — The too perfect milkvoeed. (Journ. of Heredity, VIII, 460-463,
1 fig.) [276
Anonyme. — The hairless dog. (Journ. of Heredity, VIII, 519-520, 2 fig.)
[277
Blakeslee (A. F.). — Co7'n and éducation. (Journal of Heredity, VIII, 2,
4 fig.) [282
Cockerell (I. D. A.). — Somalie mutations in Sunftoiuers. (Journ. of Here-
dity, VIII, 467-470, 2 fig.) [285
Dangeard (P. A.). — Note sur des cultures de Gonium sociale. (Bull. Soc.
bot. de Fr., LXIII, 43-46.) [283
Devaux (H.). — Sur les procédés culturaux permettant d'augmenter beau-
coup la production du blé. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 191.) [279
De-witz (J.). — Ueber die Entstehung rudimentàrer Organe bei den Tieren.
(Zool. Jahrb. (Abt. Allg. Zool.), XXXVI, 231-244.) [276
East (E. M.). — The bearing of some gênerai biological facts on bud-
variation. (Amer. Natur., LI, 129-143.) [284
a) Hanee (Robert T.). — Studies on a race of Paramœcium possessing
extra contractile vacuoles. I. An account of the morphology, physiology,
genetics and cytology of this new race. (Journ. Exper. Zool., XXIII, 288-
326, 3 pi. 12 diagr.) [278
b) An attempt to modify the germ plasm of Œnolhera through the
germinating seed. (Amer. Natur., Ll, 567-572.)
[Traitement de graines d'Œnothera biennis par des substances va-
riées, acides, alcools, etc., dans l'espoir de provoquer des mutations. Le
27V L'ANiNÉE BIULUGIQUE.
seul résultat obtenu est d'abaisser le pouvoir gerininatif. — L. Cuénot.
Hansen (Albert A.). — Natuml Dwarflnq. (Journ. of Heredity, VIIl, april,
160-162, 2 fig.) ■ [281
a) Harris (J, Arthur), Blakeslee (A. F.) and Kirkpatrick (Wm. F.)- —
Interperiodic correlalion in the domesiic Fowl. (Proceed. Nat. Acad. Se.
Etats-Unis, III, sept., 565-569.) [280
i) The application of correlalion formula lo the problem of
varietal différences in disease résistance : data from the Vermonl experi
ments ivith potaloes. (Amer. Natur., LI, 238-244.) [... L. Cuénot
a) Harris (J. Arthur) and Lawrence (John V.j. — The osmoiic concen-
tration of the sap of the leaoes of Mangrove trees. (Biol. Bull., XXXIl,
202-211.) [280
b) Cryoscopic déterminations on tissue fliiids of plants of
Jamaican coastal déserts. (Bot. Gazette, LXIV, 285-305.) [281
Hegner (R. W.). — Singing Mice. (Amer. Natur., LI, 704.) [H. a eu entre
les mains une Souris commune qui émettait des sons ; ces Souris chan-
teuses ont déjà été rencontrées plusieurs fois ; ce sont toujours des femelles,
et il ne semble pas que le caractère soit transmissible. — L. Cuénot.
Hort (Edward C). — Morphological studies in the life-histories of Bac-
terid. (Roy. Soc. Proceed., B 620, 468.) [286
Jennings (H. S.). — Observed Changes in Hereditary Characters in Rela-
tion io Evolution. (Journal of the Washington Acad- Se, VII, N^ 10, 281-
301.) [274
Klebs (Georg). — Ueber erbliche BUltenanomalien beim Tabak. (Zeitschr.
indukt. Abst. Vererbgsl., XVII, 53-119, 1 pi., 16 fig.) [283
(() Krieg (Hans). — Beitrâge zur Budimentierungsfrage nuch Beobachtuttgen
an Chalcides tridactylus, Anguis fragilis und Lacerta serpa. (Zool. Anz.,
XLVIIl, 213-219, 5 fig.) [270
b) Pferdestudien an der Ost front. (Zool. Anz., XLIX, 197-205, 7 fig.)
[Description de zébrures chez des chevaux russes. — Y. Delage.
a) Lecaillon (A.). — Sur l'apparition de « Bivoltins accidentels » dans 1rs
races nnivoltines de Bombyx du Mûrier et sur Vexplication rationnelle dr
ce phénomène. (C. R. Ac. Se, CLXV, 603.) [Analysé avec le suivant.
b) — — Sur les caractères spéciaux que présentent, aux différents stades de
leur développement, les Bivoltins accidentels qui se produisent chez le
Bombyx du Mûrier. (Ibid., 683.) [278
Lempen (Adolf). — Contribution à l'étude de ranatomie du cœur du veau
dans V altitude et dans la plaine. (Thèse Méd. vét., Université Berne 191G,
85 pp., 4 fig., Extrait des Annales de Médecine vétérinaire de Bruxelles.)
[280
Lotsy (J. P.). — Evolution by Means of Hyhridization. (La Haye, Martinus
Nighoir, VIII 4- 160 pp., 1916.) [283
Lutz (L.). — Contribution à l'étude des organismes mycéliens des solutions
pharmaceutiques. Végétation du Pénicillium glaucum sur le sirop de biio-
dure de mercure (Sir-op de Gibert). (Bull. Soc. bot. de Fr., LXIII, 85-95.)
[282
XVI. - VARIATION. 27.3
Markle (M. S.). — Root si/stenix of certain désert plants. (Bot. Gazette,
LXIV, 117-205, 33 fig.)
[Etude du système radiculaire d'un grand nombre de plantes
de la région d'Âlbuquerque, dans la vallée du Rio Grande. Les racines
pénètrent d'ordinaire profondément dans le sol; les Cactées et quelques
arbustes ont toutefois un système radiculaire très superficiel. — P. Guérin.
Mesnil (F.) et Caullery (M.). — Un nouveau type de dimorphisme évolutif
chez une Annélide polychèle (Spio marlinensis Mesn). (G. R. Ac. Se,
CLXV, 646.) [286
Moreau (F.). — Nouvelles observations sur les Mucorinées. I. De l'influence
du milieu nutriti/' sur la végétation et sur la taille des spores du Sporo-
dinia grandis. II. Quelques anomalies des sporangiophores du Sporodinia
grandis et formation de pseudospores chez le Sporodinia grandis et le
Mucor Mucedo. III. Sur des zygospores de Sporodinia grandis formées
par hétérogamie (Bull. Soc. Myc. de Fr., XXXIII, 34-50.) [281
Osborn (Henry Fairfield). — Biocharacters as separable units of organic
structure. (Amer. Natur., LI, 449-456.) [275
Pavillard (I.). — Un flagellé pélagique aberrant, le Pelagorhynchus ma-
rinus. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 238-240.) [Décrit sous
le nom de Rhynchomonas marina par Lohmann, ce protiste possède non
pas un seul, mais deux flagelles. P. fait connaître des détails méconnus
sur sa constitution dans le stade adulte et le stade de repos. — M. Gard.
Renner (O.). — Versuche iiber die gametische Konstitution der Oenotheren.
(Zeitschr.'indukt. Abstanun. Vererbgslchre, XVIII, 121-294.) [284
Plate (L.). — Fauna ceylanica. III. Die rudimentàren Hinterftiigel von
Phyllium pulchrifolium Serv. Q. fJenaische Zeitschr. Naturw., LIV,
43-66, 1 pi., 2 fig.) [276
Rommel (George M.). — The Ilen's annual vacation. (Journ. of Heredity
VIll, march, 132-142, 2 dlgr., 8 fig.) [279
a) Shamel TA. D.). — Bud variation in lemons. (Journ. of Heredity, VIII, 2,
75-81, 1 pi.) . [285
b] Variation in artichokes. (Journ. of Heredity, VllI, 306-309.) [Ibid.
c) Origine of the striped cane. (Journ. of Heredity, VllI, 471-472,
1 fig) [Ibid.
Shufeldt (R. W.). — Remarkable buttonballs. (Journ. of Heredity, VIII,
310-311, 1 fig.) [277
Schumacher (Siegmond v.). — Ueber das Vorkommen von Schappen an
den Ohrmascheln des Alpenschneehasen {Lepus varronis Mill). (Anat. Anz.,
L, 8 p., 3 fig.) [280
Schuster (Wilhelm). — Freinestende Hôhlenbrïiter . Vergangenheit und
Zukunft der Sperlingsvôgel. (Zool. Anz., XLIX, 251-254.) [277
Stark (Peter). — Ueber die Variabilitat der BliUe von Paris quadrifolia
(Ber. deutsch. bot. Ges., XXV, 476-489, I fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
Stomps (Théo J.). — Ueber die verschiedenen Zustànde der Pangene. (Biol
Centralbl., XXXVII, 161-177.) [274
Vries (Hugo de). — Halbmutanten und Zwillingsbaslarde. (Ber. deutsch.
bot. Ges., XXV, 128-135, 403-410, 3 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume.
l'année BIOLOCIgUE, xxu. 1917. 18
274 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Watt (Henry J.). — The typical form of the cochlea and Us variations.
(Roy. Soc. Proceedings, B 618, 410.) [Etude anatomique
des variations de forme et structure selon les espèces. — H. de Varigny.
Yung (E.). — Les variations de la coquille d'Hélix pomatia. (Arch. Se.
phys. et nat., XLIV, 74-75). [275
Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. III, y î VI ; XIV, 2° y ; XV, c o.
a. Variation en général.
Jennings (H. S.). — Les changements dans les caractères héréditaires
et leur rapports avec révolution. — Conférence dont l'intérêt principal
réside. dans la position que prend l'auteur dans le débat relatif à l'origine,
à la nature et aux conséquences de la variation. S'appuyant sur des tra-
vaux personnels sur Paramecium et sur Difflugia, ainsi que sur les travaux
des autres chercheurs, il aboutit à la série de conclusions ci-dessous :
1° L'expérience, d'accord avec l'observation, montre que les organismes
sont composés, dans une même espèce, de groupes indépendants, différant
par de minimes caractères héréditaires. 2° Aussi bien dans la reproduction
bi-parentale qu'uni-parentale, ces différences héréditaires entre les groupes
sont assez minimes pour constituer après arrangement méthodique une
série continue. 3° La paléontologie montre des faits semblables. 4» Il en est
de même pour les Drosophiles qui ont été l'objet de si minutieuses études.
5° La variation n'a pas lieu nécessairement par sauts brusques ; ces sauts
brusques peuvent se produire, mais la règle est la variation par petites
différences. 6° La variation ne se montre pas orientée, comme si elle était
prédéterminée : elle suit des directions variées. 7° Il n'est pas démontré
que les changements héréditaires reposent sur une désintégration, c'est-à-
dire sur un rejet de caractères, bien que cela puisse se présenter quelquefois.
La théorie darwinienne, avec la variation lente dirigée par la sélection, est
mieux que toute autre théorie en accord avec les faits actuels et paléonto-
logiques. — Y. Delage.
Stomps (Théo J.). — Les divers états des pangènes. — De Vries a défendu
l'existence d'un état des pangènes qu'il désigne comme état d'équilibre labile.
Extérieurement, l'état labile ne se laisse pas distinguer de l'état d'activité. Cer-
taines influences peuvent transformer un pangène labile en pangène actif ou
inactif et produisent ainsi une mutation. Celle-ci nous reste cachée dans la
transformation de l'état labile en l'état actif, mais devient manifeste dans la
transformation inverse. L'existence d'un grand nombre de pangènes labiles
est la cause même de la mutabilité. L'auteur veut démontrer qu'il y a un autre
état des pangènes, qu'il nomme perlabile. L'état labile est comparable à
l'état perlabile. Mais tandis que la rencontre de pangènes antagonistes inac-
tifs et labiles produit des individus de deux sortes, le mélange de cellules
embryonnaires avec pangènes antagonistes, inactifs et perlabiles produit des
plantes semblables, formées cependant de cellules à peu près de la mêjne
manière ; S. est arrivé à cette conclusion en étudiant un individu albomar-
giné né par mutation d'une lignée pure de Œnothera bicnnis. Celui-ci pro-
XVI. VARIATION. ^Tf)
duisit un rameau vert qui se maintint tel. Des graines nées par auto-fécon-
dation des rameaux à bordure blanche sortirent uniquement des individus
blancs qui dépérirent bientôt; des graines formées sur les rameaux verts
sortirent des plantules exclusivement vertes. Le croisement bord blanc X
vert provoqua une disjonction végétative de la plantule F< en complexes cel-
lulaires verts et blancs. La descendance complètement blanche du rameau
à bord blanc montre que cet individu ne représente ni une forme cons-
tante nouvelle ni un premier représentant d'une race intermédiaire pana-
chée, mais qu'il est né par mutation végétative. La cellule apicale du sommet
végétatif se divise tangentiellement avant que commencent les divisions
radiales et les cellules les plus extérieures des cellules-filles produisent la
partie externe de l'écorce. La mutation albomarginée est due à l'inactivité du
caractère « vert y devenu subitement latent. Ce caractère vert est un carac-
tère perlabile ; il peut facilement passer à l'état inactif et donne de même
une disjonction dans la première génération, mais une disjonction végéta-
tive. — F. PÉCHOUTRE.
Osborn (Henry Fairfield). — Biocaractères comme unités séparables de la
structure organique. -^ O. propose le nouveau terme de Biocaractères pour
désigner les caractères, grands ou petits, dont les études zoologiques, paié-
ontologiques ou expérimentales prouvent l'indépendance dans les proces-
sus d'hérédité, d'évolution ou de développement individuel : la paléonto-
logie montre clairement que chaque organisme est constitué par un certain
nombre de caractères séparables, par exemple les nouvelles cornes et les
nouvelles pointes dentaires, les vertèbres, côtes et dents formées en sup-
plément (réduplication de parties), etc. Cette séparabilité est prouvée par le
fait que les biocaractères peuvent avoir différentes vitesses d'évolution dans
différents phylums, qu'ils ont différents modes d'origine, soit par saltation
(discontinuité de Bateson), soit par de petites gradations transmissibles (mu-
tation de De Vries), soit par continuité (comme les changements de propor-
tions, tels que la brachycéphalie et la dolichocéphalie) ; même les caractères
continus par leur origine sont séparables ou discontinus dans leur hérédité,
par exemple les caractères de proportions du Cheval et de l'Ane, les croise-
ments entre types d'Hommes brachycéphales et dolichocéphales. — L. CuÉ-
NOT.
b. Formes de la variation.
e) Variation de l'adulte.
Yung (E.). — Les variations de la coquille d'Hélix pormatia. — Dans
ce travail, Y. met en évidence l'abus de langage que commettent certains
naturalistes en donnant le nom de variétés à des formes individuelles,
anormales et non héréditaires, reliées au type normal par de nombreux
intermédiaires. Ces prétendues variétés témoignent simplement de la forte
variabilité de l'espèce sous l'influence de facteurs internes ou externes, d'ail-
leurs pour la plupart inconnus. C'est ainsi que par des gradations indivi-
duelles on peut passer du type normal de l'escargot des vignes à des formes
globulaires ; celles-ci conduisent insensiblement aux formes aplaties (var.
carinata et planorbaire), tandis que les formes coniques à apex très saillant
conduisent à la var. scalaire, laquelle conduit à son tour aux formes dérou-
lées ressemblant à un tire-bouchon. On trouve, d'autre part, tous les inter-
médiaires entre les prétendus géants et les prétendus nains. Le poids
276 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
des coquilles est très variable, même dans les terrains calcaires. Quant à
la variation sénestrogyre, elle n'est point aussi rare qu'on le croit généra-
lement, puisque Y. en a recueilli plus de 125 cas. — M. Boubier.
Ç) Variation régressive.
a) Krieg (Hans). — La question de la régression d'après des observa-
tions portant sur Chalcides tridactylus, Anguis fragilis et Lacerta serpa. —
Communication préliminaire sur un grand travail qui sera publié après
la guerre. L'auteur a pris pour termes de comparaison le lézard {Lacerta
serpa), le Chalcides {Chalcides tridactylus) et l'orvet {Anguis fragilis). Il a
mesuré toutes les parties de la ceinture scapulaire, prenant pour base uni-
taire les dimensions du scapulocoracoïde qui est le plus fixe de tous ses os,
et exprimé les longueurs des autres en. centièmes du précédent. La compa-
raison chez un grand nombre d'individus lui a permis d'établir le taux de
variabilité des diverses parties. La conclusion est la suivante : chez le lézard,
dont le membre antérieur est fonctionnel et bien développé, la variabilité
est faible de la ceinture scapulaire aussi bien que du sternum. Chez Chal-
cides, dont le membre antérieur bien que très réduit est encore fonctionnel,
la variabilité de la ceinture scapulaire est médiocre, mais la variabilité de
l'appareil sternal, dont la fonction n'a rien de commun avec celle de la
patte, est très grande. Enfin, chez l'orvet, dont le membre a disparu, la varia-
bilité de la ceinture scapulaire est extrême et souvent différente des deux
côtés. Cette variabilité est un premier phénomène précédant la régression.
— Y. Delage.
Dewitz (J.). — La formation d'organes rudimentaires chez les animaux.
— A la suite d'un mémoire de Jacques Loeb sur la cécité de la faune des
cavernes (voir Ann. BioL, XX, 305), D. résume ses propres opinions sur ce
sujet, précédemment exposées à diverses reprises, et constate que L,oeb qui,
en 1896, était d'une autre opinion, a peu à peu modifié ses conceptions et
s'est rallié maintenant aux idées exprimés par D. Celles-ci consistent à
admettre quel'aptérisme, la dégénération des yeux et la dépigmentation sont
les conséquences d'une diminution des processus d'oxydation. — J. Strohl.
6) Plate (L.). — Fauna ceylanica. IIL Les ailes postérieures rudimentaires
de Phyllium pulchrifolium Serv. Q . — Les ailes postérieures des Phyllium
ont une longueur d'environ 4 millimètres. Ce sont des organes arrêtés
à un stade embryonnaire de leur développement. 11 s'agirait, selon PI.,
d'organes rudimentaires typiques. C'est pour cette raison que l'auteur les
a étudiés plus spécialement. Malgré leur état rudimentaire, elles ne pré-
sentent pas de variabilité particulièrement prononcée, ni de désharmonie de
leurs diverses parties, comme c'est si souvent le cas pour des organes rudi- ;
mentaires. L'épiderme a le caractère d'un syncitium primitivement riche,
en noyaux. Ces noyaux disparaissent ensuite au cours de l'ontogenèse, à la
suite d'une désagrégation de leur chromatine. Pendant ces processus histo-
logiques, les cellules amiboïdes du sang — sans doute à la suite d'un pro-
cessus phagocytaire — forment des gouttes de sécrétion à l'intérieur de leur
plasma. Ces gouttes sont finalement mises en liberté, à la suite de la des-
truction des cellules amiboïdes ; elles passent alors dans le sang et servent!
peut-être de nourriture à d'autres organes. L'état rudimentaire des ailesl
postérieures doit, selon PI., être la suite du développement particulier desj
ailes antérieurs et constituerait d'autre part une illustration remarquable de|
XVI. - VARIATION. 277
l'action des principes lamarckiens, telle que PI. l'a démontré à d'autres
occasions déj;\. On ne saurait, selon lui, expliquer la formation des ailes
postérieures autrement qu'en acceptant la possibilité de l'hérédité des carac-
tères acquis. Il serait important, toutefois, de voir si ces ailes rudimen-
taires ne s'agrandissent pas de nouveau lorsqu'on a pris soin d'enlever dès
le plus jeune âge les ailes antérieures. PI. se propose de faire, par la suite,
des expériences de ce genre [XV, b, <f\. — J. Strohl.
6) Variation des instincts.
Schuster (W.). — Nidification en plein air d'oiseaux troglodites. — L'au-
teur a observé dans maintes circonstances des oiseaux, en particulier des
moineaux, ayant modifié leur habitude de se loger dans des trous, en celle
de construire des nids en plein air. Il pense que ces oiseaux, habitants pri-
mitifs des rochers, ont pris par la fréquentation des habitations humaines
l'habitude de s'y loger dans des trous, puis, le sentiment de sécurité aug-
mentant, s'en sont affranchis pour nidifier à l'air libre. Corrélativement à
ce changement peut intervenir un changement dans l'époque de ponte et
dans la couleur des œufs dans le sens de la teinte du feuillage. — Y. Delage.
0 Cas remarquables de variation.
Anonyme. — Le chien chauve. — Rappel de l'existence de ces chiens
sans poils et en général à dents défectueuses du nord du Mexique où ils
sont néanmoins assez rares. Des individus normaux peuvent se rencontrer
dans les portées; le caractère se comporte dans la transmission comme un
caractère-unité. — Y. Delage.
Shufeldt (R. "W.). — Bourgeons remarquables chez le Sycomore. —
Quatre à la file sur le même pédoncule, au lieu de un (ou parfois deux) sui-
vant la règle. — Y. Delage.
c. Causes de la variation.
a) Variation spontanée ou de cause interne.
Anonyme. — Les poils urticants de l'ortie. — Ces poils présentent l'as-
pect d'un caractère hautement adaptatif. Cependant rien dans l'observation
de la plante ne montre qu'ils ont une utiHté quelconque. Il faut retenir de
là qu'un caractère très spécialisé peut persister en dehors de toute utilité.
Telle est la conclusion de Coulter, Barnes et Co-wles dans leur Traité de
botanique. — Y. Delage et M. Goldsmith.
P Orthogénèse.
Anonyme. — La trop perfectionnée plante à lait. Correction. — Cette
plante, Asclepias syriaca, a réalisé des dispositions très utiles pour assurer
sa fécondation croisée par les insectes. L'une d'entre elles est la sécrétion
par les pétales d'un liquide visqueux qui enduit l'insecte et l'oblige à se
débattre violemment pour quitter la fleur, en sorte qu'il se charge sûre-
ment d'un pollen très adhérent. Mais la plante a dépassé le but en fournis-
sant un liquide si visqueux que souvent les insectes y laissent des membres
278 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
ou meurent sans avoir pu se dégager. Cela est à rapprocher du cas clas-
sique du cerf qui a si fort développé des cornes utiles pour l'attaque et la
défense qu'elles sont devenues pour lui un impedimentum sérieux dans sa
course à travers bois. — Dans le numéro suivant du même périodique se
trouve une correction importante aux descriptions ci-dessus : l'envoi d'un
amateur incompétent ne fut pas retenu au passage par suite du départ au
front de l'éditeur. Il n'y a pas de liquide glutineux, mais deux réceptacles
contenant les pollinies et le stigmate et communiquant avec le dehors
par une fente étroite. Les pattes de l'insecte glissent dans cette fente,
celui-ci, en cherchant cà se dégager, arrache les pollinies qu'il trans-
porte vers d'autres fleurs. Mais parfois il y perd quelques pattes, ou même,
impuissant à se dégager, meurt sur place. — Y. Delage.
y) Variation sous l'iîifluence du milieu et du régime.
a) Hance (Robert T.). — Étude sur une race de Paramsecium possédant
des vacuoles contractiles supplémentaires. — Les individus présentant cette
particularité sont remarquablement forts et résistants à la chaleur, au froid
et à l'eau distillée. Ils possèdent dans la région postérieure de leur corps
2 à 7 vacuoles contractiles, dont le nombre peut augmenter au cours de la
vie individuelle. 11 est possible que l'origine de cette variété soit due à la
chaleur, car les individus qui ont servi d'origine aux lignées pures sur les-
quelles ont porté les expériences ont été découverts dans une infusion de
foin provenant d'une culture qui avait été faite entre 35° et 42° centigrades.
Cependant toutes les tentatives pour les reproduire artificiellement par ce
moyen ont été vaines. Le nombre des vacuoles est d'autant plus grand que
les divisions reproductrices sont plus fréquentes; il semble aussi être
le maximum dans les conditions où les déchets cataboliques sont plus
grands. La sélection n'a pas permis d'augmenter ou de diminuer le nombre
des vacuoles. La potentialité pour le nombre des vacuoles paraît se trans-
mettre intégrale, quel que soit le nombre de celles-ci. La conjugaison n'a
pas d'effet sur le nombre des vacuoles. — Y. Delage.
a-b) Lécaillon (A.). — L'apparition et les caractères des « Bivoltins
accidentels » du Bombyx du Mûrier. — Les Bombyx sont en général uni-
voltins, c'est-à-dire n'ont qu'une génération par an; mais parfois, sous des
conditions jusqu'ici inconnues, des individus à éclosion précoce donnent
la même année une seconde génération et sont appelés pour cela bi-
voltins accidentels. Tous les procédés imaginés pour obtenir des bivoltins
en faisant varier les conditions d'élevage des univoltins, en particulier en
élevant la température à partir du printemps, sont restés sans effets. Mais
il n'en est pas de même si on fait agir l'élévation de température non plus
sur les individus déjà éclos, mais pendant l'hiver précédent, sur les œufs de
la génération précédente qui leur donnent naissance. En maintenant toute
l'année plus haute la température d'élevage, on obtient au tout premier
printemps des œufs précoces qui diffèrent de ceux pondus plus tard, en
saison normale, par la pauvreté de leur pigment : ils sont blanchâtres au
lieu d'être jaunes. Ces œufs se développent très rapidement et donnent nais-
sance à une génération précoce bivoltine, chez laquelle l'accouplement, la
ponte, la nymphose et l'éclosion sont assez rapides pour donner naissance,
la même année, à une seconde' génération de papillons. Ces bivoltins ne se
montrent d'ailleurs en rien inférieurs par leur vitalité et leur activité phy-
siologique aux univolthis normaux. La lixation du bivoltinisme n'a pas été
XVI. - VARIATION. 270
faite, elle n'est d'ailleurs pas demandée par les éleveurs parce que leurs ins-
tallations ne permettent pas de tirer profit du bivoltinisme accidentel. —
Y. Delage.
Anonyme. — Le poisson aveugle des cavernes. — Il habite les cavernes
complètement obscures du Kentucky, mais se rencontre aussi éventuelle-
ment dans des puits et même dans des eaux à l'air libre. Il n'est pas, comme
on l'a dit, vivipare : les œufs sont déposés dans la cavité branchiale de la
femelle et là sont fécondés et éclosent. Chez un petit nombre d'individus, on
observe, en place du minime point noir, seul reste de l'œil, un œil externe,
exemple de retour atavique. L'oreille, quoique d'apparence normale, est pau-
vrement développée, peu sensible au son et réduite vraisemblablement à
ses fonctions d'équilibre. Le sens le plus développé est celui du toucher, qui
a pour organes des papilles développées sur les nageoires ventrales et sur-
tout sur la" tète, aux environs de la bouche; elles sont si sensibles qu'elles
permettent de reconnaître les moindres vibrations de l'eau et la nature ali-
mentaire ou non des objets que l'animal rencontre. Le poisson parait appar-
tenir à la même famille que le Véron et le Fundulus. — De nombreuses
explications ont été proposées pour l'origine de cette cécité. En outre de la
lamarckienne et de la darwinienne, deux idées moins simplistes ont été
suggérées, la première est que des individus devenus aveugles par suite
d'hybridation ou d'influences chimiques délétères, se sont retirés dans ces
cavernes où le désavantage de leur cécité dans la lutte pour l'existence dis-
paraissait (Loch). On a pensé aussi que des animaux ayant pénétré dans
des cavernes, ceux-là seuls qui avaient une vue parfaite ont trouvé le
chemin pour en sortir ; les autres ont dû y rester, et comme ils avaient une
imperfection originelle de la vue, ils étaient bien prédisposés à achever de
la perdre par suite du défaut d'usage. — Y. Delage.
Rommel (George M.). — Les vacances annuelles de la Poule. — On
peut dans une certaine mesure supprimer ou restreindre pour l'ensemble
d'un poulailler la période de non-production d'œufs. Les^conditions sont :
des poulettes écloses de bonne heure, en avril et en mai, de manière à ce
qu'elles commencent à pondre au moment où la ponte des plus âgées est
arrêtée par la mue ; étalement des éclosions dans le temps, pour que les
poules ne soient pas toutes au même stade ; un poulailler assez chaud et
une nourriture abondante, sans être excessive, de manière à ne pas pousser
à l'engraissement ou à une croissance trop rapide. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
Devaux (H.). — Sur les procédés culturaux permettant d'augmenter
beaucoup la production du blé. — L'auteur constate que par le repiquage
des plus belles touffes à bonne distance les unes des autres on peut aug-
menter du simple au double le rendement de la récolte. — Y. Delage.
Anonyme. — La production d'œufs chez les Poules. — Pour produire un
grand nombre d'œufs en hiver il y a deux conditions : 1° une maturité
sexuelle précoce ; 2° que la poule ne soit pas bonne couveuse (conclusions
d'élevages systématiques effectués pendant 5 ans par H. D. Goodale). —
Y. Delage et M. Goldsmith.
Anonyme. — Une lignée non couveuse de poules rouges de Rhode Island.
— H. D. Goodale a obtenu une telle lignée et a fait un rapport dans ce
sens kV American Society of Zoologists. Il y a grand intérêt pour les éleveurs
280 i;annee biologique.
à supprimer l'instinct de la couvaison, qui diminue le nombre des œufs,
depuis qu'on fait usage des couveuses artificielles. — Y. Del.\ge et M. Gold-
SMITH.
a)Harris(A.), Blakeslee(A. F.)et Kirkpatrick (Wm.). — Corrélation
interpériodique entre la production d'œufs chez la Poule domestique. — La
question étudiée est la suivante : déterminer la corrélation, au point de vue
du nombre d'œufs pondus, entre les divers mois de l'année, de telle façon que
de la connaissance du nombre d'œufs pondus dans un ou quelques-uns de
ces mois on puisse inférer la quantité d'œufs qui seront pondus dans les
autres mois. En d'autres termes, .si l'on donne à chaque mois un coefficient
de ponte, déterminer lesquels de ces coefficients sont les plus utiles à con-
naître pour prédire les autres. Les règles encore un peu nuageuses aux-
quelles l'auteur est arrivé sont les suivantes : l^- la corrélation entre deux
mois individuels est d'autant plus étroite que ces mois sont plus rapprochés,
et inversement; 2° la corrélation est plus étroite entre les mois d'automne
et d'hiver de ces deux saisons contigûes qu'entre ces mêmes mois et ceux de
printemps et d'été. A noter que la corrélation entre les mois d'avril et de
mai et les autres mois de l'année peut devenir inverse. — Y. Delage.
Schumacher (Siegmond v.). — Sur la présence d'écaillés sur le pavillon
de Voreille chez le Lièvre des neiges des Alpes {Lepus varronis Mill). —
Chez cet animal, il existe de véritables écailles cornées sur les faces externe
et interne du pavillon de l'oreille, beaucoup plus développées et représentant
des écailles bien plus typiques que celles que présentent le pavillon de l'oreille
du Lièvre ordinaire et du Lapin ou bien la queue du Rat. Les variations de
température considérables auxquelles le pavillon de l'oreille et la queue
sont soumises, surtout chez le Lièvre des neiges, paraissent être la cause
déterminante, par action irritative, de la production écailleuse. Depuis que
DE Meijère (1894) et Reh (1895) ont donné des descriptions d'ensemble du
revêtement écailleux chez les Mammifères, on peut établir des catégories
d'écaillés plus ou moins parfaites et en quelque sorte des stades de leur évo-
lution. — A. Prenant.
Lempen (Adolf). — Contribution à l'étude de l'analomie du cci-nr du veau
dans l'altitude et dans la plaine. — Sur l'initiative du professeur Héger, de
Bruxelles, l'auteur a été invité par son maître le professeur Rubeli, de Berne,
à établir le poids et l'épaisseur des parois des cœurs de veaux provenant
de l'Obersimmenthal et à faire la comparaison avec des mensurations cor-
respondantes concernant des cœurs de veaux de la plaine, afin de vérifier
les constatations faites par Strohl sur le cœur des perdrix des neiges dans
l'altitude et dans la plaine [woyezAnn.BioL, XV, 184). L. indique les points
de repère qui rendent ses mensurations comparables entre elles. D'une
manière générale, l'épaisseur des parois du cœur a été trouvée plus grande
chez les veaux de l'altitude que chez les veaux de la plaine. L'hypertrophie
est plus marquée chez des sujets jeunes que chez des sujets plus âgés et
elle est surtout accusée dans le ventricule droit. Cette constatation s'accorde
parfaitement avec celle qui a été faite sur le cœur des lagopèdes. — J.
SlROHL.
a) Harris(J. Arthur) et Lawrence (John V). — La concentration osmo-
tique de la sève dans les feuilles des arbres de la Manr/rove. — L'ensemble qui
constitue la flore de la Mangrove a attiré depuis plusieurs années l'atten-
XVI. - \AhMATI(),\. ^81
tiou des explorateurs des tropiques^ mais on ne s'est occupé que peu des
conditions physiologiques internes des espèces qui la constituent. Les auteurs
exposent les résultats de leurs recherches sur la concentration osmotique
des liquides des tissus chez trois espèces de llle de Jamaïca et delà côte sud
de la Floride : Avicennia nitida, Rhizophora mangle et Laguncidaria race-
mosa. L'eau de mer qui pénètre le substratum où ces plantes poussent est,
près de la côte de Jamaïca, très concentrée en sel ; sur la côte de la Floride
le substratum est, par contre, pénétré d'une eau presque dépourvue de sel.
La concentration osmotique de la sève des feuilles varie selon l'habitat et
l'espèce. Le milieu saturé de sel favorise le maximum de concentration (jus-
qu'à 50 atmosphères); le substratum d'eau douce correspond au minimum
(20- '2? atmosphères). Des trois espèces, c'est V Avicennia qui donne les chif-
fi'es les plus élevés, en particulier dans une station de la côte de Jamaïca
dont les conditions édaphiques et météréologiques favoriseraient, à un niveau
plus élevé, une riclie flore désertique. — M. Goldsmith.
b) Harris (J. Arthur) et La-wrence (John "W.). — Études cryosco-
pir/ue,s des liquides des tissus chez les plantes des déserts de Jamaïca. — Les
auteurs déterminent l'abaissement du point de congélation des liquides cel-
lulaires de plantes des déserts côtiers de la Jamaïque et comparent les
résultats obtenus avec ceux que l'on possède déjà pour les plantes des
déserts de l'Arizona et des stations mésophytiques. — P. Guérin.
Anonyme. — La dégénérescence des végétaux sous les tropiques. — L'ob-
servation attentive des faits montre que l'opinion que les végétaux du nord,
transportés aux tropiques, dégénèrent, n'est pas fondée. C'est ce qui ressort
des expériences faites à la station de Porto-Rico. — Y. Delage et M. Gold-
smith.
Hansen (Albert A.). — Le nanisme naturel. — Il faut distinguer deux
sortes de nanisme : l'un résultant d'une mutation spéciale et héréditaire, l'autre
non héréditaire et dû aux conditions de vie. Ces conditions sont la pénurie de
terre végétale et d'eau. On peutles réaliser expérimentalement, et cela est en
Chine l'objetd'une industrie. Dans la nature, les cas sontnombreux. L'auteur a
observé au bord du Lac Supérieur une forêt lilliputienne de Tuja occidenlalis et
dePicea mariaua, ayant poussé dans des crevasses de rochers avec des quan-
tités minimes de terre végétale. Certains échantillons montraient par les
anneaux annuels un âge de plusieurs dizaines d'années, jusqu'à 53 ans, pour
une hauteur totale d'environ 1 pied. — Y. Delage et M. Goldsmith.
¥
Moreau (F.). — Nouvelles observations sur les Mucorinées. — I. Des
figures de groupes de spores rendent saisissantes à l'œil la différence de
taille des spores empruntées à des cultures de Sporodinia grandis faites sur
divers milieux : d'une manière générale les spores sont de grande taille sur
les milieux qui fournissent un bon développement du mycélium aérien,
elles sont plus petites sur les milieux qui ne permettent qu'un faible dévelop-
pement. II. On provoque par des moyens appropriés la sortie du protoplasme
des filaments du Sporodinia grandis plongés dans l'eau; une membrane se
fait autour du protoplasme au contact de l'eau ; plus tard il se fragmente en
morceaux de la taille d'une spore, dont chacun s'entoure d'une membrane;
il se fait ainsi des sortes de spores dans un organe ressemblant à un spo-
range, mais dépourvu de columelle. De telles pseudospores peuvent égale-
ment se faire dans les renflements sporangiaux avant qu'il se forme une
282 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
columelle {Sporodinia grandis) et jusque dans le sporangiopliore lui-même
{Mucor Mucedo). L'examen de la formation de ces sortes de spores conduit k
penser que les cas normaux de production des spores des Muriconées ne
sont que des phénomènes de fragmentation du protoplasme, phénomènes
régularisés et mis au service de la reproduction asexuelle; la formation
d'une membrane autour des spores ou des pseudospores apparaît comme le
même phénomène qui, dans la cicatrisation des blessures, recouvre d'une
membrane les surfaces nues du protoplasme. IIL Chez le Sporodinia grandis
ordinairement isogame, l'hétérogamie peut accidentellement se produire ;
elle est marquée par la différence de taille des ampoules copulatrices, par
l'époque différente d'apparition des tympans, ou par des différences entre
les suspenseurs ou entre les ampoules copulatrices. — F. Moreau.
Lutz (L.). — Contribution àl'étude des organismes mycéliens des solutions
j)harmaceutiques. Végétation du Pénicillium glaucum sur le sirop de hiiodure
de mercure [sirop de Giberl). — Le Pénicillium glaucum peut croître dans
une solution renfermant 1/2.000 de biiodure de mercure, dose supérieure à
celle admise jusqu'ici comme nocive pour lui (1/150.000 à 1/200.000). Dans
ces conditions, il donne des formes végétatives de souffrance, avec produc-
tion intense de chlamydospores de formes variées, dont certaines naissent
dans des sclérotes; il produit sur les parties émergées du thalle de rares
appareils conidiens et dans les régions immergées, des périthèces avec des
ascospores. — F. Moreau.
Blakeslee (A. F.) — Graine et éducation. — L'homme, en tant qu'orga-
nisme, est soumis aux lois générales de la vie, mais la complexité de son
développement mental et d'autres raisons en font un sujet d'études peu
favorable pour la découverte de ces lois. La considération des graines
illustre certaines conceptions qui, pour être banales, ne sont pas appréciées
à leur valeur, même parles spécialistes en éducation. L'éducation peut beau-
coup, mais peut-elle tout ce qu'on lui demande? Quelles sont ses possibilités
et ses limites dans l'évolution humaine? Il y a lieu de distinguer l'évolution
sociale, ou changement dans le milieu social, de l'évolution biologique, ou
changement dans la nature de l'homme lui-même. Dans l'évolution sociale
l'éducation a été un facteur constant; mais at-elle exercé une influence
profitable sur l'évolution biologique? Considérons deux variétés de maïs
dont les grains de l'épi ont la même couleur tant qu'ils sont enfermés dans
leur enveloppe. Mais l'une d'elles a hérité du pouvoir de développer un
pigment rouge quand ses grains sont exposés au soleil. Celle-ci a reçu,
peut-on dire, une éducation; elle devient rouge à la lumière du soleil, comme
un homme devient instruit à la lumière de l'éducation. La lumière ou l'obs-
curité peuvent influencer un épi de maïs ou un individu humain, mais elles
sont sans effet sur l'aptitude héritée. L'éducation n'est pas autre chose qu'un
excitant incapable de créer ou de changer la nature réelle d'un individu,
elle ne peut que révéler des aptitudes, intensifier certaines d'entre elles et
inhiber les autres. L'individu est en réalité prédestiné. L'éducation, si impor-
tante dans l'évolution sociale, n'a aucune influence sur l'évolution biologique.
L'éducation, comme les autres caractères acquis, qu'il s'agisse du maïs ou
de l'homme, ne peut pas être transmise biologiquement de génération en
génération. Comme la natalité est très faible dans les classes cultivées, l'in-
fluence de l'éducation sur l'évolution biologique est de peu d'importance, si
elle n'est pas un mal. — F. Péchoutre.
XVI. — VARIATION. 2.^3
Dangeard (P. A.). — Note sur des cultures de Goninm sociale. — Le Go-
nium sociale préfère aux milieux alcalins les milieux h réat-tion légèrement
acide; formellement aérobie, il se développe seulement en surface sur un
milieu à l'agar. Dans les cultures, une cellule peut fournir 8 cellules-filles,
au lieu de 4, nombre ordinaire; les 4 cellules-sœurs, au lieu de rester dans
le même plan, comme la chose a lieu dans la nature, subissent souvent un
déplacement ; aussi les colonies sont-elles rares dans les cultures, les zoo-
spores s'isolant de bonne heure, parfois dès le stade 2. Dans les cultures sur
agar les cellules peuvent conserver leurs deux flagellums, mais ceux-ci dégé-
nèrent souvent en deux petites sphérules. Les cellules du Gonium sociale
renferment des corpuscules métachromatiques situés dans le protoplasme,
non dans le chromatophore. — F. Moreau.
8) Variation sous l'influence du mode de reproduction.
Lotsy (J. P.)- — L'Evolulion au moyen de Vhjjbridalion. — L'idée la plus
originale de ce petit livre, déjà ancienne chez Fauteur, est que la variation
a pour origine l'hybridation. Les différences caractéristiques des formes
vivantes ne reposent pas sur des transformations; elles sont initiales comme
celles qui existent entre les divers minerais. Constatant que l'hybridation
est une cause très active de variabilité, L. pense pouvoir généraliser et
dire que toute variabilité a pour origine l'hybridation, c'est-à-dire la nature
hétérozygote des parents. Il distingue, du point de vue de la manière dont
elles sont conçues, les espèces Linnéennes, Jordaniennes, Darwiniennes, et
Mendéliennes. Les espèces, dans leur période originelle de luxuriance,
sont fortement hétérozygotes; vers leur déclin, elles se réduisent à un
petit nombre de variétés homozygotes et ayant peu de tendance au croi-
sement. Il en donne comme exemple les Equisétacées qui, représentées
aux époques géologiques lointaines par les Calamités arborescentes
de formes très variées, se sont réduites aujourd'hui aux humbles Prêles;
mais sur quoi pourrait-il se fonder pour prétendre que les dites Cala-
mites étaient plus hétérozygotes que les Prêles d'aujourd'hui? [Dans une
analyse approfondie de ce livre, Jeffrez {Journal of Heredity, janv. 1918,
page 25) donne des raisons anatomiques de croire que les anciennes Cala-
mites n'étaient pas des hybrides tandis que certains Equisetum de nos jours
montrent leur origine hybride par leur stérilité. De même chez les Fou-
gères.] L'auteur donne de nombreux exemples de variations ayant pour ori-
gine l'hybridation, en particulier chez les Angiospermes, y compris VŒno-
thera. Mais il y a loin dé là à la démonstration d'une loi générale aussi
paradoxale que celle proposée par l'auteur. — Y. Delage.
Klebs (Georg). — Recherches sur des anomalies héréditaires d'infloraison
chez le tabac (XV, XVII). — C'est en vain que Kl. a tenté par de nombreuses
expériences faites avec Veronica chamaedrys, Sempervivum et Verbascum
6/affaria de connaître les facteurs externes qui, selon son avis, doivent déter-
miner l'apparition des mutations de De Vries. Finalement il s'est adressé au
Tabac, dont la constitution est plus labile à la suite d'une longue période de
cultivation. Au cours de ces élevages de tabac {Nicotiana tabacum) qui ont
permis de réaliser une lignée homozygote de cinq générations, Kl. a vu ap-
paraître brusquement un seul exemplaire d'une singulière variété lacerata,
dont les propriétés héréditaires sont de nature hétérozygote et diffèrent
sensiblement de celles de l'espèce typique. On voit, en effet, apparaître
parmi les descendants de la variété lacerata des individus du type lacerata;
284 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
d'autres de l'aspect typique et enfin d'autres encore d'un type entièrement
inconnu jusqu'à ce jour, le type apetala. 11 s'est trouvé, par la suite, qu'on
peut à volonté obtenir le type lacerata en croisant Vapetala avec l'espèce
typique de tabacum ou avec d'autres espèces de Tabac, .V. silvestris, par
exemple. Lacerata constituerait donc un de ces cas intéressants û'auto-
hybridation, telle que Correns l'a déjà décrite chez Mirabilis variegala.
L'autohybridation est due au fait qu'un seul des deux gamètes de l'espèce
typique, qui se sont réunis au moment de la fécondation, avait subi une muta-
tion. Les caractères qui distinguent le type lacerata se retrouvent, d'ailleurs,
mais à l'état homozygote chez une autre variété de tabac décrite par Setchel
sous le nom de calycina. Kl. discute longuement la nature, l'origine et
l'importance du phénomène constaté, au point de vue de nos connaissances
actuelles de l'hérédité. Enfin, le fait qu'une plante homozygote produit une
mutante hétérozygote l'engage à porter la discussion sur le terrain des
conceptions de Lotsv concernant l'importance de l'hybridation pour* la
transformation des espèces. Selon l'avis de KL, Lotsy a tort en considérant
les lignées homozygotes comme indéfiniment constantes et en admettant
que l'hybridation, seule, peut créer de nouvelles espèces et expliquer le
développement phylogénétique. — J. Strohl.
Renner (O.). — Expériences concernant la constitution gamètique des
Œnothères . — Les CEnothères examinées (0. Lamarckiana, biennis, muri-
cata, suaveolens) forment deux types de cellules germinales essentiellement
différentes, se distinguant en de nombreux facteurs intimement liés par
groupes et qui ne se séparent jamais nettement selon le principe mendé-
lien. Il s'agirait là, selon R., d'une constitution qu'il appelle hétéro zygotie
complexe habituelle. Aucun de ces complexes ne peut exister à l'état homo-
zygote si, à la suite d'un croisement, il se trouve réuni avec le groupe
complexe correspondant provenant d'une autre espèce. Autrement dit, deux
groupes complexes de constitution égale ne peuvent pas exister réunis par
paire dans un même organisme. De pareils homozygotes donnent tout au
plus des germes stériles à embryons tôt ou tard arrêtés dans leur développe-
ment. L'auteur analyse plus en détail, à ce point de vue, la constitution com-
plexe des quatre espèces d'OEnothères étudiées et le résultat des croisements
obtenus entre elles. Il est probable que l'ensemble des caractères qui consti-
tuent la complexité de chacune des quatre espèces n'est pas absolument stable,
qu'il peut y avoir, à la rigueur, échange, entre les divers groupes, de l'un
ou de l'autre facteur. Certaines mutations décrites par R. pourraient bien
être le résultat d'un pareil échange de facteurs. Ainsi, par exemple, la
constitution de la mutation rubrinervis, qui prend naissance d'O. Lamarkiana,
se distingue nettement de celle contenant les deux groupes de facteurs
complexes (velans et gaudens) dont est formée VO. Lamarckiana typique.
L'ensemble de ses constations amène R. à émettre l'hypothèse suivante au
sujet de la genèse des espèces hétérozygotes complexes. Celles-ci seraient le
produit occasionnel du croisement d'espèces homozygotes telles que 0. Hooc-
keri et Cockerelli. Dans les cellules germinales d'un hybride ainsi constitué
se produirait un échange de certains facteurs des deux groupes de facteurs
complexes et homozygotes. La conséquence en est que l'état homozygote
nécessaire à l'apparition de chaque tj^e de parent ne peut plus être réalisé ;
en effet, le. type de parents n'apparaît plus à la suite du croisement des
hybrides exécuté par R. — J. Strohl.
East (E. M.). — Lr rapport de quelques faits biologiques généraux uveci
XVI. - VARIATION. 285
la variation des bourgeons [XV, /> [3, c o]. — L'auteur croit à ia possibilité de
l'hérédité des caractères acquis, mais il reconnaît que c'est un phénomène
si rare ou qui réclame un temps si long d'action (peut-être des périodes
géologiques' que les éleveurs de plantes peuvent le tenir pour non exis-
tant. Toutes les expériences ont donné des résultats négatifs ; les exemples
d'hérédité de caractères acquis doivent être si rares qu'ils sont indis-
cernables des ordinaires variations de hasard; en particulier, les mutilations
n'ont pas d'effet; lorsqu'on obtient de grandes fleurs chez les Chrysanthèmes
en enlevant les branches latérales, il n'est pas vraisemblable que la plante
aura à la génération suivante de plus larges fleurs qu'une plante-sœur qui n'a
pas été traitée de cette façon. Les exemples de variation de bourgeons sont
très rares, une fois sur 10.000 (Pomme de terre), une fois sur 200.000 pieds
[Nicotiana), mais ils sont plus fréquents chez les Chrysanthèmes, les Roses
et le Citronnier; ces mutations de bourgeons sont toujours régressives par
rapport au type normal ; elles consistent en perte de piquants, de poils et
autres caractères épidermiques; dans les parties végétatives, le vert devient
rouge ou jaune doré, ou de l'anthocyane disparaît; les plantes deviennent
panachées, en stries ou autrement ; il apparaît des fleurs doubles, des fas-
ciations, des cas de nanisme, de feuilles laciniées, de fruits sans graines, etc. ,
en somme, la variation par bourgeons couvre un champ aussi large que la
variation par graines, et il est peu de variations germinales qui n'aient été
retrouvées dans les variations de bourgeons. Ces dernières sont plus fré-
quentes chez les hybrides hétérozygotes que dans les races pures ; indéfini-
ment transmissibles par la reproduction asexuelle, il est connu qu'elles ne
sont pas transmises par les graines. — L. Cuénot.
Cockerell (T. D. A.). — Mutation somatigue dans des Soleils. Un Gladio-
lus aberrant. — Les variations par bourgeons montrent que des mutations
peuvent se produire en dehors du génotype par des mutations somatiques.
Celles-ci peuvent se concevoir comme résultat d'erreurs dans le partage des
chromosomes dans la division nucléaire, une paire d'allélomorphes détermi-
nant ou inhibiteurs de quelque caractère pouvant ainsi se trouver rejetée
de la descendance d'une cellule de l'ontogenèse. L'auteur cite quelques cas
susceptibles d'une interprétation de ce genre : soleils rouges [Heliaûthus)
dont certains pétales sont rouges, Dahlias jaunes dont quelques têtes étaient
blanches, Gladiolus à couleur aberrante. — Y. Delage.
a) Shamel (A. D.). — Les variations de bourgeons dans les Citronniers.
— Tels qu'ils sont propagés par les pépiniéristes, les Citronniers repré-
sentent chacun la croissance d'un simple bourgeon. On pourrait supposer
que chacun d'eux porte une grande variété de fruits, qui peuvent être à
leur tour propagés. L'objet de cette étude est de déterminer l'étendue et la
fréquence de ces variations de bourgeons, et la valeur commerciale comparée
des diverses formes ainsi obtenues. On peut obtenir d'excellentes sortes par
une sélection soignée. — F. Péchoutre.
b) Shamel (A. D.). — Origine d'un roseau rayé. — La variété variegata
d'Arundo Donax, intéressante comme plante d'ornement, a pour origine une
'variation par bourgeon, multipliée au moyen de la sélection par bourgeon.
— Y. Delage.
c) Shamel (A, D.). — Variations chez les Artichauts. — Il s'agit d'une
grande variation des fleurs, et surtout des feuilles, apparue cliez des arti-
'>8f> L'ANNEE BIOLOGIQUE.
chants reproduits depuis plus ou moins longtemps par boutures, en sorte
que ce cas appartient à la catégorie de la variation par bourgeons dans la—'
reproduction agame. Les feuilles étaient d'une très grande taille et de forme
extrêmement diverse, allant depuis un étroit ruban jusqu'à de larges feuilles
profondément incisées. La partie comestible fournie par ces plantes anor-
males étant plus développée qu'à l'ordinaire, il y aurait intérêt à les cultiver
et à les propager, — Y. Delage.
Hort (Edward C). — Etudes morphologiques sur la biologie des Bacté-
ries. — L'auteur a étudié un certain nombre de bacilles d'espèces diverses, de
provenance variée, cultivés en milieux variables, au point de vue de la varia-
tion en forme, en dimensions, en mode de réacti,on à l'égard des réactifs. II
a rencontré une grande variété, et les formes aberrantes sont nombreuses.
Sans doute, elles le seraient plus encore si l'on étudiait les types non pas
seulement dans des cultures artificielles, mais aussi dans les milieux naturels
que sont les tissus et tumeurs du corps. De conclusion générale, il n'y en a
pas, et dans les conclusions partielles on pourrait rencontrer plus de préci-
sion, d'ordre et de méthode. Indiquons quelques-unes de celles-ci. Par
exemple, il y a une connexion entre la composition chimique de la culture
et la proportion des types aberrants. Ces derniers restent tels un certain
temps (dans quelques sous-cultures) quand on les cultive dans le milieu
normal ne provoquant pas d'aberrance. La reproduction par simple fusion
binaire constitue le mode prédominant. Mais la gemmation se présente
aussi dans la culture en couche mince (sur la lamelle porte-objet). Le
nombre de types que l'on peut rencontrer dans une culture est élevé : il est
de plus de cent. Les formes aberrantes sont dues à la gemmation, qui se
présente sous trois formes : terminale, médiane, ou superficielle simple. Il
existe des formes infiniment petites qui traversent les meilleurs filtres et qui
font qu'on n'est jamais sûr de ne cultiver qu'une souche donnée dans une
série de culture. Ce que l'auteur retient principalement de ses recherches,
c'est que la simple fusion binaire n'est pas la méthode unique de reproduc-
tion de ces organismes, et qu'on ne peut étudier, en réalité, qu'une partie
d'un cycle vital qui paraît fort compliqué, par la culture en milieux syn-
thétiques de laboratoire. — H. de Varigny.
d. Résultats de la variation.
Mesnil (F.) et Caullery (M.). — Un nouveau type de dimorphisme évolu-
tif chez une annélide polychéte. — Dans la région où ont été faites ces obser-
vations, on ne trouve qu'un Spionidien {Spio Martinensis) et on y trouve
cependant deux sortes de pontes, présentant au début quelques différences
secondaires et conduisant l'une et l'autre à travers deux évolutions fort
différentes à une forme achevée, qui est celle de l'unique Spionidien adulte
de la région. Dans l'une des pontes, les œufs donnent une larve pélagique
à trois anneaux cétigères, conforme au type habituel des larves deSpionidiens;
l'autre ponte, au contraire, n'a pas de larve pélagique, le développement est
tout entier intra-nidamentaire et aboutit à une annélide achevée qui, au
sortir du nid, a déjà 15 segments. Cette différence est due à ce que les pre- i
mières larves écloses dévorent les œufs non encore éclos et que, plus tard,
les larves les plus fortes dévorent les plus faibles. [Ces faits rappellent ceux
bien connus relatifs à Salamandra maculosa et à .S. atra.'] Ce cannibalisme,
cette adelphophagie, est la cause de la différence évolutive. Mais quelle est
l'origine de la différence première dans le comportement des deux sortes
XVI. — VARIATION. 287
de larves? Les auteurs ont constaté que les premières proviennent des
individus de grande taille complètement murs, tandis que les secondes
doivent leur origine à des individus devenus sexuellement mûrs avant
d'avoir atteints toute leur croissance ; il y aurait donc là un nouvel exemple
de pœcilogonie. — Y. Delage.
CHAPITRE XVII
^ Lt'Origine des espèces
Abel (O.)- — Palaeobiolpgie der Cephalopoden aus der Gruppe der Dibran-
chiale7i. {léna, G. Fischer. 281 pp., 1 pi., 100 flg., 1916.)
[Cité à titre bibliographique
Anonyme. — To solve a Shorthorn Paradox. (Journ. of Heredity, Vlll,
april, 163.) • [305
Anonyme. — The sweatinfj apparatus. (Journ. of Heredity, VIII, 221-223,
1 fig.) [313
Anonyme. — Why the cobbage butter fly does not increase more rapidly?
(Journ. of Heredity, VIII, 312-313.) [311
Anonyme. — A new food mammal. (Journ. of Heredity, VIII, aug'., 339-
345, 4 fig.) [329
Anonyme. — Anls and aphids. (Journ. of Heredity, VIII, 363-365, 1 fig.)
[316
Anonyme. — The Firefh/s light. (Journ. of Heredity, VIII, 368-372, 2 fig.)
[314
Anonyme. — Skunk breeding. (Journ. of Heredity, VIII, 452-454, 1 fig.) ]
[305
Anonyme. — Un ennemi indirect des plantations de caféiers à Java : la
fourmi € Gramang ». (Rev. Gen. Se, XXVIII, N» 13, 389.) [320
Axt (Mary C). — Die Beugemuskeln der Hinterextremital von Emys blan-
dingi Ein Beitrag zur Phylogenie dieser Muskeln. (Morphol, Jahrb., L, 351-
372', 8 pi., 3 fig.) ■ [332
Babcock (E. B.) and Lloyd (Francis B.). — Somalie ségrégation. (Journal
of Heredity, VIII, 82-89, 2 fig.} [308
Bachmann (E.). — De Beziehungen der Kieselflechten zu ihrer Unterlage.
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[Sera analysé dans le prochain volume
Baudoin (Marcel). — La dent de sagesse, qui est une fonction du mode
d'' alimentation, n''est plus en voie ^'atrophie. (C. R. Ac. Se, CLXV, 367.)
[331
Baumgârtel (Otto). — Studien iiber Pneumatokarpien. (Sitzungsber. d.
Akademie d. Wissenschaften in Wien., Abteil. l, CXXVI, 13-39.) [329
Bêcher (Erich). — Die fremddienliche Zweckmiissigkeit der Pflanzengallen
und die Ilypolltese eines ilherindividuellen Seelischen. (Leipzig, Veit et
C'S 149 pp.) [323
XVI [. - ORIGINE DES ESPECES. 289
Bttren (G. von). — Beitra;/ znr Kenn/tiis des .yi/cels dcr (iallunf/ VoJkartia
H. Maire [von /iUrcit). (Mitt. Naturforschenden Ges. I>erue, 16 pp., 9 fîg.
et I plancJre col.) [325
Bittera (Jul. v.). — MànnUcke Coptilationsorgrinr di-r Miiriden. (Zool.
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Bonnevie iKr.). — MUteliungen iifjcr Ptcropoden. I. lieob<ichlungen ûbej'
(lie Gesc/tlecittsapparat l'on Cuvicrim columclla Rang. (Jenaische Zeitschr.
Nativrw.. LIV,, 24r>-27G, T) pi., 2 fig.) 1328
Bordas (L.). — Du rôle de quelques Iclineumonides comme auxiliaires de
l'arboriculture forestière. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 923.) [311
Botke (J.). — Les motifs primitifs du dessin des ailes des Lépidoptères
'■t leur origine phylélique. (Tijdschrift der nederlandsche Dierkundige
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Boulenger (G. A. ). — Sur Vorigine marine du qenre Salmo. (C. R. Ac. Se ,
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iProeeed. Amer. Philos. Soc, LVl, X- 7, 589-672^ 6 pi.) - ^ [312
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Castle ("W. E.). — Le rôle de la sélection dans l'Evolution. (Rev. gén. des
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ChenoTveth (Homer E.). — Tlie réactions of certain moist foresl mammals
ta air conditions and its hearinq on problems of mammalian distribution.
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fusca. (Koninkl. Akad. van Wetensch. Amsterdam, Proceedings, XIX,
X*^ 7, 906-920.) [Analysé avec les suivants
li< On tlie relation of the anus ta the blastopore and on the oriqin of
the ta il in vertébrales. (Ibid., N^^ 9 et 10, 1256-1275.) ' [.331
c) Short history of the head of vertébrales. (Ibid., XX, N" 7, 1005-
1020.) [Ibid.
l'année biologique, XXII. 1917. 19
290 L'ANiXEE BIOLOGIQUE.
Diels iL.). — Neue Beitrât/e ziir Phylor/cnie der Angioi^permen. Zeitschr.
indukt. Abst. Yererbgsl., XVII, 153-159.) [Expo.sé cri-
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et Bailev) concernant la pliylogénèse de.s angio.spermes. — J. Stroiil
Doflein (Fr.). — Sludien zur Nalurrjpschichte der Protozoen, IX. Rhizo-
chrjisis, eine JJeberqangsform unter den niedern Protozoen. (Zool. Jahrb.
(Abt. Anat.) XL, 383-420, 6 pi.) [334
Fischer (Kurt). — Die Begaltung bei Limax maximxis. (Jenaische Zeitschr.
f. Naturwissensch., LV, 101-124, 1 pi., 14 fig.) [32«.i
Franz (V.). — Die Zeitràume der Phylogenesis. (Biol. Centralbl., XXXVII,
148-155.) [330
Fru-wirth (C ). — Sélection in pure Unes. (Journal of Heredity, VII 1, 90-94,
1 fig.) [305
n) Galippe (V.). — Parasitisme normal et microbiose. (C. R. Ac. Se, CLXV,
162-164.) [Analy.sé avec les suivants
fj) — — Parasitisme des graines et son importance en Biolotjie générale.
(Ibid., 432-430.) ' [318
c) Parasitisme normal et microbiose. (Paris, Masson, 59 pp.) [Ibid.
Gates (R. R.). — The mutation theorg and the species concept. (Amer.
Natur., LI, 577-595.) [297
Godard fA ). — Les oiseaux nécessaires. (Rev. Fr. Ornitli., n" 98, 81-84.)
[312
Gravier (Ch. J.). — Sur Vassocialion d'une Eponge siliceuse, (rune Anémone
de mer et d'une Annrlide polt/chéle des profondeurs de l'Atlantique. (C. R.
Ac. Se, CLXIV, 333.) ' [316
Gregory (William K.). — Genetics versus Paleontologg. (Amer. Xatur., LI,
022-635.) ' ' [297
Griiss (J.). — Die Anpassuny cines Pilzes (Ant/iomgces Renkaufii) an den
Bliltenbau nnd den Bienenriissel. (Ber. deutch. bot. Ges.. XXXV, 746-76L
1 pi., 1 fig.). [Sera analysé dans le prochain volume
Haeckel (Ernst). — Fi'mfzig .lahre Stmmesgêschichte. (Jenaische Zeitschr.
Xaturw., LIX, 133-202.) ' •' [330
Hagedoorn(A. G. and A. 'L,.).— Bats and évolution. (Amer. Natur., LI,385.) [295
Hamilton (Clyde C). — The behavior of some soil insects in gradients of
evaporatini/ power of air, carbon dioxide and ammonia. (Biol. BuU..
XXXII, 159-182.) [310
a) Harms (H.). — Weitere Beobachtungen iiber Kleistogamie bei Afrika-
nischen Arten der Galtung Argirolobium. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV,
175-186.) [Sera analysé dans le prochain volume
b) — — l'eber abnorme Blàten bei Nyssa sylvatica Marsh. (Ibid., 527-536,
1 fig.) ' [Id.
Harris i^J. Arthur). — Biométrie sttidies on the Somalie and genclic phy-
siology of the stigar Beet. (Amer. Natur., Ll, 507-512.)j [308
Hausman (Léon Augustus). — Observations on the ecology of the Pro-
tozoa. (Amer Natur., LI, 156-272.)
[Dans les difï'érents milieux aquatiques, il y a des associations
différentes de Protozoaires ; la lumière, la nourriture, la température
et la nature chimique de l'eau, la pi'ésence ou l'absence d'ennemis sont
les facteurs les plus importants qui règlent la distribution. — L. Cuénot
I
XVI 1. — ORIGINE DES ESPECES. 291
Heikertinger (Franz). — Uehcr einif/e V<'rsuc/ie mil Li/lta vrsicntorid
L. ziir se/fklioiu'slischen « Schutziiiiltcl -i-Fragc. (Biol. Ccntralbl.,
XXXVII, 440-4(50.) [301
Henuing lE.). — Beybi'rislagstifiniagen och nii/koplasinatcoricn. (ïidskrift
for Laadtmàu, 38, 12 pp., Lund.) [324
Janicki^C). — ExperimentelU' Untertnichunyen zw hnlivickelung von Di-
bot riocep II alus lattis. LTcber négative Versuche j'ungc Forellen, Heckle
und Rarsche direkt mit Flimmcremhryonen zxi inflziercn. (Centralbl.
Bakt., I, LXXIX, 443-461.) [32.'
Janicki (G.) et Rosen (F.). — Le cycle évolutif du Dibothrioccphhalui^
latus. Bec/wrc/ics expérimentales et observations. (Bull. Soc. Xeuchàtel Se.
Xat., XLII, r.»-53.) [322
Jegen (G.i. — C.ollyriclum Fabn [Bremser] Kos.mck. Fin /'arasil der Sinyva-
ycl, sein Bau und seine Lebensgcschichtr. (Zcitsuhr. wissensch. Zool.,
CXVII, 400-553. 2 pi., Thèse es se. Université de Bi'de.) [:}21
Kashyap (Shio Ram.). — Notes on Equisetum débile Hoxb. lAnn. of Bot.,
430-446, 3 fi,y. ) . [336
Kaudern ;Walter). — Studien iiber die mànnliclien Geschlechtsorgane
von Sirenia. Hi/rcicoïdea und Proboscidea. (Zool. Jahrb. (Abt. Anat.), XL,
203-244, 16 fig.) [333
Keilin (D.). — Recherches sur les larves de diptères cyclorliaphes. (Tliï'se,
Paris, 198 pp., 12 pi.) ' [322
Kempton (J. H.). — Prolective coloration in seeds of lioliviaii maize.
(Journ. of Heredity, VIII, n'^ 5, 200-202, 1 fig.) [32^
Kolkwitz (R.). — Feber die Standorte der Salzp/lanzen. (Ber. deutsch. bot.
Ges., XXXV) 518-520.) [Sera analj'sé dans le prochain voIum(>
Kranichfeld (Hermann). — Die Einwdnde Jferibert Nilsson's gegen
die Mutationslehre von Hugo de Vries und .^ein Versuch, die bei Œnotliera,
Lamarckiaiia beobachteten Mutations-und Kreuzungsersrheinunyen auf
den Mendelismus zuriickzufi'ihrcn. (Biol. Centralbl., XXXVlI^ 01-98.) [299
Kuckuck ! P.) . — I eber Zwerggenerationen bei Pogotrichum und iiber die Fort-
p/hmzuitg von Laminaria. (Ber. deutsch bot. Ges., XXXV, 557-578, 5 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume
Kylin (Harald). — Feber die Kâlteresistenz der Meeresnlgen. {Ber. deutsch.
bot. Ges., XXXV, 370-384.) [Id.
Lakon (Georg). — feber die Bediuyungen der Ileterophyllie hei Petrose-
linum sativum. (Flora, Neue Folge;, 34-51.) [315
Lang (Wilh.). — Zur Ansteckung der Gerste durch Fstilayo nuda. (Ber. d.
deutsch. bot. Gesellsch., XXXV, 4-20.) [Sera analysé dans le prochain volume
liarger(R.). — Théorie de la Contre-Evolution ou Dégénérescence par V hé-
rédité pathologique. (Paris, F. Alcan, XIV, 410 pp.) [330
a) Lenz (Fr.). — Der . Erhaltungsgrund der Myrmekophilie. (Zeitschr. of
iudukt. Ab.stamm. Vererbgslehre, XVIII, 44-40.) [315
b\ ■ Alternative APjdi/ikationen bei Schmelterlingen. (Zeitschr. indukt.
Abstamm. Vererbgslehre, X\III, 93-103.) [328
c) Einschilchterwiqsauslese nnd tveibiiche Wahl bei Tier und Mensch.
' (.\rch. Rass. Gesellsch. Biol., XII, 129-150.) [305
d) — — Der phylogenetische Ilaarverlust des MenscJien. (Arch, Rassen-
Gcsellsch. Biol., XII, 333-330.) r3:u
292 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Letellier (A.). — Etudes de quelques gonidies de lichens. (Bull. Soc. bot
de Genève, 2= sér., IX, 371-412, 6 fig. et 1 pi.) - [31G
L'Hermitte (J.). — Aviceploloqie provençale. (Rev. Fr. Ornith.. n° 94,
18-21 ; no 95, 40-42; n» 96, 52-5b.) ' [314
Llignier (O.). — Sur la localisation des ovules dans les deux embranchements
gymnospermiques. (Bull. soc. bot. de Fr., LXIII, 17-24; 1916 [1917].) [335
Lignier (O.) et Tison (Adr.). — La structure médulloscennc chez les
Ephedra. (Bull. soc. bot. de Fr., LXIII, 47-55, 1916 [1917].) [335
a) Longley ("W. H.). — Chanqeable coloration in Brnchyura. (Proceed.
Nat. Acad. Se. United State.s, III. 609-612.) ' [326
/>) — — Studies upon the hiological significance of animal coloration.
I. The colors and color chanqcs of West Indian recf fishes. (Journ.
Exper. ZooL, XXIII, 533-597, 8 fig.) [326
c) TIte sélection problem. (Amer. Natur., LI, 250-25(">.;
[Observations sur un article de Pearl, por-
tant le même titre; L. pense que ni la recherche génétique, ni les
études sur l'élimination ne prouvent d'une façon suffisante que la sélec-
tion ne joue pas un rôle très important dans l'évolution. — L. Cuénot
d) Studies upoit the hiological significance of animal coloration. II. A
revised working hyj)Othesis of mimicry. (Amer. Natur., LI, 257-285.) [327
Lubosch-CW.) — Vergleichende Anatomie der Kaumuskeln der W irbeltière,
in fiinf Teilen. IL (Jenaische Zeitschr. Naturw., LIV, 277-332.) [331
Mast (S. O.). — Mutation in Didinium nasutum. (Amer. Natur., LI, 351-360.)
[301
May (H. G.). — Sélection for higher and loicer facet numbers in the bar-
cyed race of Drosophila and the appearance of reverse imitations. (Biol.
Bull., XXXIII, 361-395, 8 fig., 5 tables.) [304
Maybrook (A. C). — On tlie haustoria of Pedicullaris vulgaris Tournef.
(Ann. of. Bot., XXXI, 499-511, 5 fig.) [326
Meek (A.). — The problem of Mussel culture. (Dove Marine Labor.. Report
f. tlie yearending 30"' june 1917, 20-23.) [314
Meek (A.) and Stone (Dorothy). — Ilerring investigation, 1916-17.
(Dove Marine Labor., Report f. tlie Year ending 30 "' june, 9-19.) [314
Mesnil (F.) et Roubaud (E.). — Sur la sensibilité du Chimpanzé au
paludisme humain. (C. R. Ac. Se, CLXV, 39.) [323
Miehe (Hugo). — Weite7'e Untersuchungen ilber Baktericnsiensumbiose bel
Ardisia crisjja. II. Die Pflanzc ohne Bakterien. (Jahrbiicher f. wiss. Bot.,
LVIII, 29-65.) [318
Moreau (F. et M"^'=). — Epicymatia aphthosw n. sp. parasite du Lichen Pel-
tidea aphthosa lloffm. (Bull. soc. Myc. de Fr., XXXIII, 23-27.) [325
Naef (Adolf). — Die individuelle Entuncklung organischcr Formen als
l'rkunde Huer S tammesgeschichte . (Thèse d'habilitation faculté des se.
l'niversité de Zurich, 77 pp.) [330
Nienburg ("Wilhelm). — (Jeber die Beziehungen :trische7i den Algen und
llgphen im Fléchi enthallus. (Zeitschr. f. Bot., IX, 529-545.) " [317
Pascher (Adolf). — Flaqellaten und Bliizopoden in ihren gegenseitigen
Beziehungen. (Arch. Protistenkde. XXXVIII, 1-88, 05 fig.) [33:5
Pearl (Raymond). — The sélection problem. (Aiher. Natur., LI, 65-91.) [303
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 293
Perrier (Edmond). — Sur lea échanfjes de faune entre la mer et les eaux
douces et les coiisvqiiencfs qu'ils nitrainent an point de vue de la sexualité.
(C. R. Ac. Se, CLXV, 748.) [307
Pictet (Arnold). — Sur Vorifiine de quelques races (jéoijrapldques de tépi-
ilnptrn's. (.Vrcli. Se-, phys. et Nat., XLIV, 204-506.) [30G
Pigorini (L.). — Sur le mécanisme de formation du cocon et sur sa signifi-
cation hiolofiique. {\vc\\. ital. biol., LXV, fasc. III, 354.) [314
(O Plate (L.). — Fauna cei/lanica. II. Ubersicht ïiber Inologische Studien auf
Ceylou. (lenaische Zeitsclir. Xatur., LIV, 1-42; 9 pi., 4 fig.) [308
//) Fauna Ceylanica III. Die rudimentàren Ilintcrfliii/el von PhyUium
pulchrifolium Serv. Ç. (lenaische Zeitschr. N;ttur., LIV, 43-60, 1 pi. 2 fig.)
[Voirch. XVI
(1) Portier (Paul). — Recherches sur les microorqanismes symbiotiques dans
la série animale. (C. R. Ac. Se, CLXV, 196-109.) [320
b) — — Rôle physiologique des symbiotes. (Ibid., 267-260.)
[Analysé avec le précédent
rt> Rabaud (E.). — La valeur de Fespèce dans la biologie co7itemporaine.
,Rev. Philos., LXXXIV, 170-186.] [295
b) L'immobilisation réflexe des arthropodes et des vertébrés. (Rev. gén.
des Se, 1.35-141.) [314
a) Roubaud (E.). — Auto-inoculation et développement primaire, dans les
muqueuses buccales, de la larve du Gastrophile equin (Oestre du cheval). (C.
R. Ac. Se, CLXIV. 453.) [323
b) Les Anophèles français des régions non palustres sont-ils aptes à la
transmission du paludisme? (C. R. Ac. Se, CLXV, 401.) [323
c) Essai sur la vie et la mort des espèces. (Bull. Scient. Fr. Belg.,
L, 287-380.) [302
(/) — — Observations hùdogiques sur Nasonia brevicornis Ashm., Chalcidide
parasite des pupes de Muscides. Déterminisme physiologique de VInstinct
de ponte; adaptation à la lutte contre les Glossines. (Bull. Scient. Fr. Belg.,
L, fasc. 4, 425-439, 1 fig.) [Voir ch. XIX, 2
Roule (Louis). — Sur les rapports de parenté du Saumon {Salmo salar L.)
et des Truites d'Europe [Salmo trutta L., Salmo fario L. et var.) (C. R.
Ac. Se, CLXV, 721.) . [332
Schierbeek (A.). — On the setal pattern of caterpillars andpupae. (Tijd-
schrift der Neerland. dierkund. Vereeniging, XV, 2^ série, 261-418, 5 pi.)
[335
Schmitz (H.). — Bioloqische Dezieliungen zanschen Dipteren und Schnecken.
(Biol. Centralbl., XXXVll, 24-43, 7 fig.) [312
rt) Schroder (Bruno). — ScJnvebepflanzen aus dem Wigrysee bei Suwalki in
Polen. (Ber. deutsch. bot. Ces., XXXV, 256-266, 1 fig.).
[Sera analysé dans le prochain volume
h) — — Phytoplo.nkton ans dem Schlawasee (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV,
681-695, I pi., 2 fig.) [Id.
Sée (Pierre). — Stir les moi.'iissures causant l'altération du papier. (C. R.
Ac. Se, CLXIV, 230-232.)
[Les taches pigmentées sur les pages des vieux livres piqués, sont dues
à des champignons inférieurs dont l'auteur donne la liste. — M. Garu
294 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ShuU (A. Franklin). — The method of évolution from tite vieir-poinl of a
lioieliclst. (Amer. Natur.. LI, 361-369.) [303
Sokoloivsky (Alexanderi. — Beitrar/e zur Biologie der See-Eleplianten.
(Biol. Centralbl., XXXVII, 438-445, 2 fig.) [313
Strindberg (Henrik). — Kônnen die Mallophagen sic/i aucJi van Blut ihrer
Wirtstiere erndhren? (Zool. Anz., XL^ III, 228-231.) [322
Studnicka l'F. K.). — Das Schéma der Wirbeltiercmgen. (Zoolog. Jalirb.
iA'ot. Anat.), XL, 148, 12 fig.)
[L'auteur expose ses conceptions siir l'origine
phylétique des yeux des vertébrés en partant des conditions réalisées chez
les larves de Ppiromyzon et notamment chez les stades dits Prnammocètes
(Voyez Ann. Biol., XVIII, 487). Pareille tentative a l'avantage de considé-
rer à la fois les yeux latéraux et les yeux frontaux (pariétaux). — J.Strohl
Sumner (F. B.). — The rôle of imlalion in Ihe formation of narroirlg
localized race of Deer-Mice (Pernmgscus). (Amer. Natur., LI, 173.) [306
Talyor (H. F.). — A morlality of fixités on (lie west coast of Florida.
(Science. 13 avril, 367.)' [312
Theune (E.). — Beitrii'/e zur Biologie einiger geocarper Pflanzeyi. (Beit.
Biologie der Pflanzen, XIII, 285-346, 1 pL, 26 fig., 1916.) [315
Tobler (F.). — Ein neues tropisches Phyllosiphon, seine Lebensweise und
Entwickhing. (Jahrbiicher f. wiss. Bot., LVIII, 1-28.) [324
Trabut (M.). — Origine hybride de la hizerne cuUivée. (C. R. Ac. Se,
CLXIV, 607-609.) [Voir ch. XV
Valle Miranda (Francisco Gomez). — Contribution à l'élude du « Pro-
tt'us viilgaris » Ifauser [Recherches biocliimique^ comparées sur une race
pathogène et sur une rccce saprophyte). (Thèse Univ. Paris, 93 pp.,Gauthier-
Villars.) ' • [301
VerhoefF (K. "W.i. — Zur vergleiclienden Morphologie des Abdomens der
Coleopleren und liber die phylogenetische Bedeutumi desselben. (Zeifsclir.
wisseusch. Zool., CXVII. 130-204. 2 pL, 12 fig.) ' [334
a) "Vries(H. de). — The origiit of the mutation tlieory. (The Monist, XXVII,
X° 3, 403-410. • [297
h) Ueber monohybride MtUationev. [h\o\.Cen\v2i\h\..,WX\A\,\^^-\4S>.)
[300
r) O-'.nnthera Laiiiarckiana mut. velutina. (iiot. Gazette. LXIII, 1-24,
1 pl.i ' [301
"Wagner (A.). — l'eber eine unzireckmassige Einrichtung im Bliitenbaue
vo)i Lobelia laxi/lora. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 360-369, 1 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume
"Wasmann (E. ). — Neue Anpassungstypen bei Dorylincngàsten AfrikaiCol .
Staphylinidae).2lir>. Beiirnq zur Kenntnis der Myrmekophilie. (Zeitschr.
wiss. Zool., CXVII, 257-300, 4 pi.) . [316
"Weese (A. O.). — An expérimental study of the reaction of Ihe Iforned
Lizard Phrynosoma modestum Gir., a reptile of the semi-desert. (Biol.
Bull., XXXll, 98-116. 1 diagr.) [311
"West (C). — On Stigeosporium Marattincearxim and the mycorrhiza i>f the
Marattiaceae. (Ann. of Bot., XXXI, 77-100, pi. 111, 9 fig.) ['A^^y
XVII. _ ORIGINE DES ESPÈCES. 295
Wheeler ( 'William Morton). — T/w phylogenetic devdopment ofsubapte-
nins and apicrous c<t.'<le:< in the Formicidac. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis.
III, 1(M«-117, 3fig-.) [334
"Wilder ilnez 'Whipple). — (In the brceding liabils of Desmognallms fusca.
[W\o\. Bull.. .\X.\li. X^ 1, 13-20, 1 fig.) [313
Wolzogen Kiihr (C. A. H. von). — De micro/nologie van de bodernreduc-
tie. (Arch. v. S'uikerind. in Med. Indie, 00 pp., 12 pi.) [317
Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. II, 1", [i: IV; V, ,3 ; XXIV, 2'^', y;
XV, a et c; XVIII.
a'iRabaudiE.i. — La valeur de l'espèce dans la hioloriie contemporaine . —
« Ce que nous appelons genre, espèce, race, n'existe pas en soi i; notre
langage désigne des, groupes purement conventionnels; le critère morpho-
logique est insuffisant : » d'un organisme à l'autre la grandeur des inter-
valles nest jamais comparable; elle change au gré de cas particuliers,
indépendamment de tout rapport de ressemblance entre les individus con-
sidérés «. Les individus sont tous dissemblables à des degrés divers. Le
critère de l'accouplement, fécond ou stérile, n'a qu'une faible valeur : les
relations mutuelles des lignées dépendent d'influences extérieures très
variables et de changements physiologiques (amixie par défaut d'affinité
sexuelle, malgré les ressemblances). Il n'existe aucun attribut visible de
l'espèce ; on est donc réduit à une morpliologie externe sous réserve d'un
défaut de concordance toujours possible entre les dispositions anatomiques
et les propriétés physiologiques. — G. L. Duprat.
Hagedoorn (A. C. et A. L.). — PmIs et évidutvni [XV, c, o; XVI, c]. —
Ce travail renferme des faits positifs, que nous résumerons d'abord, et un
exposé, assez obscur du reste, de la conception que les auteurs se font de
l'espèce. — Il est impossible de réaliser un croisement entre Mus rattus et
.1/. norvégiens, bien qu'il n'y ait pas d'antipathie entre les deux espèces,
contrairement à ce que l'on dit souvent, et que des accouplements aient été
constatés en captivité. A Java, M. norvegicus est très rare, mais, par contre
très variable, beaucoup plus qu'en Europe, tant pour la couleur que pour la
taille; les plus grands individus sont deux fois plus lourds que les plus
-rands exemplaires d'Europe. Les H. suggèrent que cette grande variabilité
pourrait bien être le résultat d'un croisement entre norvegicus et une
espèce de Guîiomi/s. qui a le même genre de vie que le Surmulot, bien qu'il
n'ait pas été possible de constater expérimentalement la réalité d'un tel
croisement. Par contre, le 31 us rat las. ou plus exactement le groupe traitas,
est excessivement abondant à Java, où il cause des dommages extrêmement
sérieux, tant aux plantations de sucre, tabac, café et riz qu'à la santé
publique : il comprend : 1" des Rats des champs, timides, vivant loin des
maisons et à peine capables de grimper; 2« des Rats de maison, peu ner-
veux, lïbn effrayés par l'Homme, craignant l'eau; 3" des Rats d'arbre,
vivant et fourrageant sur les arbres, remarquablement agressifs. Un croi-
sement entre Mus alexandrinus d'Egypte, Rat gris argenté à queue courte
et ventre sombre, et le Rat d'arbre 'd'Egypte (Mus tectoruni), plus petit.
296 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
fauve-agouti, avec une longue queue et parties ventrales blanches, a
donné dans la F, des hybrides semblables à hclorum; dans la Fo, il y a
eu disjonction, et il est apparu quelques Rats jaune-orange. Une femelle
à ventre blanc a été croisée avec un rattus noir de France; la F, ren-
fermait des hybrides noirs à longue queue; d'autres croisements d'hy-
brides compliqués ont donné toutes sortes de nouveautés : Rats gris perle,
jaunes, agouti à ventre jaune-citron, et enfin des valseurs, absolument sem-
blables comme comportement à des Souris valseuses, mais aussi vigou-
reux que les Rats normaux. On voit donc que des caractères nouveaux, soit
dominants soit récessifs, peuvent apparaître par recombinaison de gènes
existant dans des races différentes, et donner l'illusion de mutations. Les
H., du reste, ne croient pas à la mutation vriesienne, c'est-à-dire à la création
d'un nouveau gène; pour eux, la vraie mutation se réduit à la disparition
d'un ou plusieurs gènes ; tout le reste est recombinaison de gènes préexis-
tants. -
La notion d'espèce est dans la nature une réalité, qui n'a rien à \o\v avec
ce que le naturaliste de cabinet, qui travaille exclusivement avec des échan-
tillons de musée, désigne sous ce nom : il y a des espèces pures, formées
par des individus génotypiquement tous semblables et tous homozygotes :
cette sorte d'espèce n'a" pas de variabilité potentielle et dans la règle ne
peut pas donner naissance à de nouvelles espèces. L'espèce variable, sus-
ceptible de changements par sélection et capable de donner des espèces
nouvelles; est celle dont les membres ne sont pas génotypiquement égaux
ou ne sont pas tous homozygotes ; l'ensemble des gènes qui ne sont
pas communs à tous les individus produisent la variabilité potentielle totale
de l'espèce. A l'aide de ce nouveau terme, les H. définissent l'espèce comme
un groupe d'individus qui est constitué génotypiquement d'une telle façon
et qui vit dans des conditions telles qu'il tend automatiquement à res-
treindre sa variabilité potentielle totale. Des espèces nouvelles se consti-
tuent lorsqu'un groupe d'individus, soit par sélection, soit par isolement
ou changement d'habitat, est placé dans de telles conditions que le nouveau
groupe a une tendance à devenir pur pour son propre génotype, qui diffère
de celui de l'espèce originelle ou ancestrale. Le croisement entre espèces
voisines plus ou moins fertiles entre elles produit naturellement des
hybrides avec une très considérable variabilité potentielle totale; si des
groupes de ces hybrides s'isolent naturellement ou sont isolés artificielle-
ment (animaux domestiques), ils peuvent être le point de départ d'espèces
nouvelles; on voit que les H., comme LoTSV. attribuent une importance
capitale aux croisements entre espèces comme source de variation, fournis-
sant le matériel pour la possibilité de formation d'espèces. On voit dans la
nature, des espèces voisines, interfécondes, qui ont des habitats différents
et par suite restent isolées; ce n'est que dans la zone tangente res-
treinte, qu'il y a une population très variable d'hybrides à tous degrés.
Dans une même localité, des espèces voisines ne peuvent coexister que
lorsqu'il y a impossibilité de croisement pour une raison quelconque, tantôt
parce qu'elles sont plus ou moins interstériles, tantôt parce que le compor-
tement diffère suffisamment pour rendre très rares les croisements, comme
dans le cas des rattus d'Egypte et de la région indo-malaise, qui, dans le
même pays, habitent les maisons, les champs ou les arbres. — La différence
entre espèces et variétés n'est pas déterminée par la grandeur de la varia-
tion avec un type donné, et ce n'est pas non plus une différence génétique :
c'est une question de permanence; l'espèce a une permanence automa-
tique, la variété une manière d'être incertaine (?)'; les variétés peuvent
1
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 297
devenir des espèces en émigrant dans un nouveau milieu, ou par un chaii-
geiuent dans leur milieu actuel. Il semble plus que probable qu'un très
grand nombre d'espèces des Musées ne sont autres (jue des types aberrants
(ce que les systématistes appellent des espèces rares), qui dépassent la
variabilité normale d'une espèce existante et qui proviennent de croise-
ments; la seule manière de savoir si des individus intermédiaires entre
espèces existantes sont des bybrides, ou des descendants d'hybrides, ou
des variants de l'une des espèces, est de produire expérimentalement des
hybrides et de les comparer avec le matériel récolté. — L. Cuénot.
Gregory ("William K.). — Gntetique contre paléontologie. — L'auteur
critique les vues récemment émises par deux biologistes éminents, Bateson
et Morgan, au sujet de révolution; le premier pense qu'il est sans intérêt
de discuter l'origine des Mollusques ou des Dicotylédones, alors que nous
sommes incapables de préciser les mutations récentes d'une Primevère; le
second fait remarquer que les mutations assurément discontinues des Dro-
sophiles pourraient être arrangées artificiellement en une série donnant
l'illusion d'une continuité parfaite ; G. est d'avis, au contraire, que la paléon-
,tologie, bien que n'ayant pas le contrôle expérimental, peut donner des
renseignements parfaitement certains au sujet de l'évolution (orthogénèses
des pieds des Clievaux, des molaires de diverses séries de Mammifères,
etc.), parce qu'elle possède le contrôle précieux de l'ordre chronologique
pendant le tertiaire et le quaternaire; les changements évolutifs, parfaite-
ment graduels, consistent en des accroissements ou des diminutions pro-
gressives de structures ou de proportions, impliquant une adaptation fonc-
tionnelle progressive; l'évolution paraît être continue ou due à de petites
mutations successives. — L. Cuénot.
a. Fixation de variations. Formation de. nouvelles espèces.
a) Mutation. (Voir aussi au ch. X\' : Ftudes niendéliennes.)
a) Vries (H. de). — Origine de la théorie de la mutation. — C'est
l'histoire de l'évolution progressive de ses idées, qui a amené l'auteur à la
découverte de sa théorie de la mutation. — Y. Del.\ge.
Gates (R. R.). — La théorie de la mutation et la conception de l'espèce.
— La conception linnéenne des espèces créées séparément et conservées
telles quelles jusqu'à nos jours n'est plus acceptable, depuis l'introduction
de la théorie de l'évolution. Nous trouvons tous les degrés et sortes de diffé-
rences dans les espèces elles-mêmes, telles que sous-espèces, variétés,
formes et races, se terminant par les différences entre individus. Les re-
cherches expérimentales ont ajouté dans la suite les conceptions des muta-
tions, des génotypes mendéliens et des lignées différant seulement par la
position de leur condition modale et demandant une analyse statistique pour
leur démonstration. La paléontologie, enfin, nous a fait connaître des cas
d'évolution orthogénétique qui, jusqu'à présent, ne sont pas clairement
explicables en termes de sélection naturelle ou de mutation. Comment, avec
ces vues, sinon contradictoires, au moins différentes, le systématiste peut-il
concevoir ce qu'est une espèce et comment elle a apparu? G. pense que
les méthodes de formation d'espèce sont multiples, certaines d'entre elles
étant sans doute prédominantes dans des groupes donnés; il apparaît nette-
ment, chez les plantes et les animaux, qu'il y a deux types distincts de
•298 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
variabilité, ayant des relations uéographiques différentes; l'un est discon"
tinu, indépendant d'influences de milieu ou de fonctionnement, sans inter-
vention de sélection naturelle, et a donné naissance à beaucoup de carac-
tères génériques et spécifiques, surtout chez les plantes, mais aussi chez
des animaux supérieurs (comparez par exemple Maianthcmum etSmihicina,
qui diffèrent par des caractères numériques dupérianthe, 4-G, des étamines.
4-G, de l'ovaire, 2-3 loges, du stigmate, 2-3 lobes, etc.; les Papavéracées Pla-
tystemon et Platiistir/ma, qui ne diffèrent que par des caractères numé-
riques des étamines et des carpelles; les Oiseaux Colaptes auratus et
ca/'er. qui ont des plumes jaunes ou rouges, ime strie rouge ou noire chez
les mâles, etc.). La distribution géographique de ces formes peut coïncider
sur des étendues plus ou moins grandes. L'autre type de variation e.st appa-
remment continu et représente l'effet du milieu sur l'espèce lors de sa dis-
persion, amenant ainsi la différenciation graduelle de races locales ou sous-
espèces dont les particularités sont finalement intensifiées et fixées; ce
dernier type de spéciation se rencontre notamment chez les Oiseaux et
Mammifères qui, contrairement aux plantes, peuvent facilement émigrer
lorsqu'il y a excès de population et éprouver ainsi l'effet d'un nouveau lot
de conditions climatiques ou physiographi([ues (exemple : les sous-espèces
des Colaptes auratus et cafcr et surtout les nombreuses sous-espêces du
Hibou (Jtus asio dans l'Amérique du Nord); une simple race se trouve
dans chaque localité; les sous-espèces sont disposées progressivement en
passant -d'une aire géographique à une autre, et il y très peu de recou-
vrement des aires; assurément il n'est pas possible d'assigner à telle ou
telle particularité du milieu le caractère propre de chaque race, mais il
n'est -pas douteux qu'il y a un lien entre l'un et l'autre. — L. Cuénot.
Davis (Bradley Moore). — ('ne critique de la théorie de la mutation de
De Vries basée sur la façon dont se comportent les espèces d'Œnothera dans
les croisements et les lir/nées auto- fécondées. — Les variants qui apparaissent
soudainement dans les grandes cultures d'Gùiot/iera Lamarckiana sont con-
sidérés par De Vfjes comme des espèces naissantes qui sortent de l'espèce
originelle, à la suite de variations internes, larges et discontinues. Ces mu-
tants, dont l'existence a été vérifiée maintes fois, apparaissent en nombres
qui sont à peu près constants pour chaque sorte, tantôt 1 ou 2 pour 100, tan-
tôt beaucoup plus; certains sont stables quand ils sont auto-fécondés; d'autres
sont plus instables encore que le parent Lamarcfdana. Or, pour accepter la
théorie de la mutation, il est essentiel de savoir si Œ. Ijunarckiana est une
espèce pure, comme le croit De Vries, ou si, au contraire, c'est une forme
impure ou hétérozygote. D., après une critique très serrée et qui parait con-
vaincante, penche pour la seconde alternative. Alors que dans les espèces
homozygotes, les divisions de réduction sont parfaitement régulières, il n'en
est pas ainsi pour Lamarckiana : il y a des irrégularités dans la distribution
des chromosinnes, dont le nombre normal diplo'ide est de 14 dans le genre :
chez les mutants lala et scinlillans, il y a 15 chromosomes, résultat de
l'union de deux gamètes à 7 et 8; d'autres ont 21 chromosomes, résultant de
l'union d'un œuf non réduit (14) avec un noyau mâle de 7; giijasn. 28 chro-
mosomes, ainsi que quehiues formes analogues découvertes par B.\rtlett
chez d'autres espèccvs d'(J:nol/ic7'a. Par contre, la forme la plus stable, une
race de grandiflora, a une distribution de chromosomes parfaitement ordon-
née et constante. 11 semble donc, de par l'évidence cytologique, que Lamarc-
kiana contient plutôt un complexe chromosomique de caractère tiybride que
deux lots semblables de chromosomes. —Quand on croise deux espèces pro-
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. ^U^
(luisant des liamètcs uniformes, la première génération liyl)ri(le est éiialement
d'un type uniforme; or, quand on croise Lamaivldana et quelques-uns de
ses mutants avec certaines espèces sauvages cVŒnot/wra, la première géné-
ration se divise en deux groupes nettement .séparés (hybrides jumeaux de
De Vriesi. Lamarcidana fournit donc deux types différents de gamètes. —
Il est bien connu que les animaux ou plantes hybrides présentent à un
degré plus ou moins accentué des pljénomènes de stérilité; or, chez Œ. La-
marckiana, environ la moitié des grains de pollen et des ovules avortent et
la proportion des graines fertiles est basse, ne dépassant pas ;50 à 40 %.
Geerts et d'autres ont montré que ces conditions sont générales chez
les Œnolhera et genres alliés, et il paraît bien que la stérilité du pollen est
le résultat des divisions de réduction, vu la distribution uniforme des grains
stériles parmi les grains sains. Il est bien possible que les seules combi-
naisons viables soient celles formées par les deux types différents de ga-
mètes mis en évidence par les hybrides jumeaux, et que les combinaisons
liomozygotes de gamètes sont représentées par les graines stériles ; les com-
binaisons de gamètes s'écartant du type usuel donnent naissance aux pré-
tendus mutants. 11 y a donc bien des raisons de penser qu'Œ. Lamarckiana
n'est pas une espèce sauvage provenant d'Amérique", habitat originel du
groupe, mais qu'elle provient d'un croisement de plantes différentes intro-
duites en Angleterre; du reste, en croisant <7:\ franciscana et hiennis, on
réalise la synthèse d'un hybride neo-Lamarckiana qui diffère à peine de
Lamarckiana par ses caractères morphologiques, qui fournit aussi des
hybrides jumeaux quand il est croisé avec les espèces sauvages qui
donnent des hybrides jumeaux avec Lamarnkiaua, qui, lorsqu'il est auto-
fécondé, donne encore bien plus de variants que Lamarckiana, fait qui
parait être en corrélation avec son plus grand nombre de graines fer-
tiles (de 84 à 87 pour 100). On connaît du reste des espèces d'CEnothera
encore plus complexes que Lamarckiana: Suui.l a obtenu dans la première
génération d'hybrides des progénitures polymorphiques de beaucoup plus
grande complexité que les hybrides jumeaux de Di: Vries; B.\rtlett a
trouvé que des lignées auto-fécond ées de certaines espèces sauvages d'Amé-
rique pouvaient donner jusc[u';i 50", 80 et même 100 pour 100 de mutants.
La complexité de la génétique des Œnolhera peut donc être le résultat
d'une impureté germinale largement répandue dans les diverses espèces et
résultant d'une hybridisation intense ; si ces espèces se maintiennent, c'est
que les combinaisons gamétiques fertiles sont celles qui reproduisent les
conditions hétérozygotes; il n'est pas très fréquent de trouver des-cas bien
clairs de ségrégation et de proportions mendéliennes simples dans les croi-
sements d'Œnotliera (cependant Lamarckiana croisé avec brevistj/lis donne
des proportions mendéliennes), parce que le matériel utilisé est trop com-
plexe pour qu'on ait pu encore le débrouiller. — L. Cuéno'j'.
KranichfeldiHermann). — Les objections de II. Xilsson contre la théorie
de la mntation de De Vries. — L'auteur résume lui-même son travail en ces
termes ; L'hypothèse de Nilsson, qui interprète Œnotliera Lamarckiana
comme une espèce collective, c'est-à-dire formée par de nombreux biotypes
mendéliens, doit être rejetée comme invraisemblable, car de telles espèces
collectives ne sont rencontrées aujourd'hui que dans les plantes cultivées, et
Nilsson n'a réussi ni chez tff. Lamarckiana ni chez GL f/if/as. à démontrer
la présence de biotypes mendéliens héréditaires. L'Œ/zo^/uTa d'Almarod est
un nouveau mutant apparu. Les formes d'origine dont Nilsson fait dériver
ses mutants parallèles ne peuvent être les complexes biotypes spéciaux de
300 L'ANNEE BIOLOGIQUE:
liiinées pures, admis par lui, car De Vries qui a poursuivi la culture de ces
l.amarcidana en lignées pures aurait trouvé lui aussi des mutants parallèles,
et ces derniers, dans Thypothése de Nilsson, devraient être inconstants. Les
mutants parallèles dérivent sous l'influence du .uénotype de l'espèce souche
dont ils proviennent et il taut par conséquent leur appliquer la double
nomenclature. Les miUants parallèles sont une preuve expérimentale de l'ori-
gine polyphjilélique deVespèce. Les lois de la variation analytique ne se laissent
pas reconnaître dans les relations numériques manifestées par les mutants.
Œ. gigas, d'après les fondements établis par De Vries, est indubitablement
une nouvelle espèce progressive. La grande variabilité sur laquelle Nilsson
s'appuie pour son interprétation doit être rapportée d'une part à ce que
Œ. gùgas ne provient pas d'une mutation unique et que des mutants partiels
peuvent y avoir participé; et d'autre part, à ce que cliez elle des « soma-
tions » se rencontrent comme chez les races intermédiaires. L'hypothèse de
Nilsson n'est pas en accord avec les phénomènes qui se montrent dans les
croisements des mutants. Les nombreuses hypothèses que Nilsson accumule
ne réfutent que partiellement les objections. Les objections opposées par
Nilsson à De Vries n'ont pas de poids en présence du fait que De Vries a
réussi à unifier l'ensemble des phénomènes présentés par le groupe Unapa
et à le subordonner aux règles de mutations étal)lies par lui. — Y. Del.\ge.
h) Der Vries (Hugo). — Les mutations monohghrides. — Ce sont des mu-
tations qui, dans les croisements, se comportent comme des monohybrides.
Œnolhera nanella et Œ. rubrinervis sont des mutations monohybrides de CL.
Lamarckiona. Œ. Lamarckiana mut. gigas produit, depuis son origine en
1897, à presque chaque génération une seconde mutation sous forme de
nains qui ont aussi 28 chromosomes. Le croisement de ces nains avec gigas
suit la loi de Mendel. Beaucoup d'auteurs ont pensé que les mutations de
Œ. Lamarckiana oliéissant à la loi de Mendel, devaient être considérés
comme des hybrides. Mais personne n'a réussi à démontrer cette nature hy-
l)ride ni à démontrer de quelles formes parentes elles provenaient. Le coeiïi-
cient des mutations ne s'éloigne guère de \ %. Il n'en est pas de même des
disjonctions njendéliennes. Mutation et disjonction sont deux choses diffr
rentes. Les deux caractères des nains, leur petite staturi* et leur sensibilité
à certaines maladies, n'ont pas pu jusqu'ici être séparés; ils forment un tout;
ils se comportent comme un caractère unique suivant la règle des mono-
hybrides et aussi dans les générations successives, ainsi que le prouvent les
expériences citées par l'auteur. Les mutantes qui diffèrent de l'espèce pa-
rente par deux ou plusieurs caractères ne sont pas rares; ils peuvent naître
successivement ou simultanément et les mutations peuvent être d'une na-
ture compliquée. Heribert Nilsson a rendu de grands services en analysant
les caractères de nouveaux types nés par mutations successives du mutant
suédois de (H. Lamarckiana). Ses recherches apportent unegrande force à la
théorie de la mutation; cependant Nilsson est d'un avis contraire et il se
sert de cette analyse pour montrer sa correspondance avec les di.sjonctions.
S'il s'agissait d'hyl)rides, on devrait trouver trois types dans Jes proportions
1, 2, 1 ; le troisième type manque toujours, et malgré tous ses efforts Nilsson
n'a pu le trouver. Pour expliquer la proportion de mutantes de l %, Nilsson
veut les considérer comme des tétrahybrides. Cet argument se heurte àtroj)
d'objections. Pour l'auteur, (K. L<(marckiana mut. nanella. dans son croise-
ment avec Œ. siiaveoleus, suit la règle des monohybrides ; la proportion de 0.5
à 1 % dans laquelle la mutation se sépare chaque année de la plante-mère
à
XVII. — OHIGIM-: DES ESPECES. 301
n'est pas une ilisjonction. Il n'y a aucun fondement à l'iiypothèse que
d'autres mutations ne seraient que des liybrides. — F. Péciioutre.
c De Vries (Hugo). — Œnot/wra Lamarcliiana mut. vclulina. — Œ. La-
marckinna mutante veliitina {--= (E. blandina) se distingue de l'espèce type
par un caractère très remarquable, celui de posséder presque toutes les
graines fertiles. Un autre caractère est encore dominant, à savoir que les
feuilles sont douces au toucher, au moment de la floraison. A noter, en outre,
la longueur des entre-n^-uds de l'inflorescence, l'étroitesse et le reploiement
longitudinal des feuilles et des bractées et la forme en coupe des fleurs.
Tous les organes sont de teinte rouge, surtout à l'état jeune, et velus. —
P. GUÉRIN.
Mast (S. O.). — Mulaiion c/iec- Didlnium nasutnm. — L'origine des varia-
tions héritables ou mutations constitue un des problèmes fondamentaux de
la biologie, mais elle reste encore obscure, surtout depuis que l'on admet
que les Œnothera doivent leur apparente mutabilité au fait que ce sont des
plantes fortement hybridées. M. a vu se produire une mutation, faible à la
vérité, dans une culture de Didininm nasutum provenant d'un unique indi-
vidu ; après une période chaude, déterminant une multiplication asexuelle
très rapide et suivie de la mort de beaucoup d'individus, l'élevage s'est dif-
férencié en deux races différant uniquement parle taux des divisions; dans
l'une, toutes les lignées ont présenté une moyenne de 838 générations pen-
dant 315 jours (2 2/3 par jour) ; dans l'autre, toutes les lignées ont donné une
moyenne de 634 générations pendant le même temps (2 par jour). Il parait
donc à l'auteur que cette mutation apparue souilainement, sans conjugaison
ni enkystement, est due à l'effet direct du milieu sur les processus physiolo-
giques de l'infusoire, et non pas à des phénomènes nucléaires largement
indépendants du milieu. — L. Cuénot.
s ) Espèces physioli)giques.
Valle Miranda (Fr. Gomez). — Conirihution à V étude du « Protons
vulgaris » Ilauser (Recherches biochimiques comparées sur une race pathogène
et sur une race sapropliyto. — Des deux races étudiées, l'une (M) a été iso-
lée en 1911 par Metchnikoff des matières fécales d'un nourrisson qui a suc-
combé peu après aux suites de la gastro-entérite dont il était atteint, l'autre
(V) a été obtenu par l'auteur d'nn fragment de viande de boucherie" aban-
donné pendant quelques jours à une putréfaction spontanée. Entre ces deux
microbes répondant tous deux à la diagnose ordinairement reçue pour le
B. proteus H., point de différences morpliologiciues, physiologiques ou bio-
chimiques importantes. Toutefois, ils attaquaient inégalement les sucres
et la glycérine; le Pr. V seul attaquait le maltose. En revanche, dans un
milieu gélatine, il consommait peu de ce produit (5,9 p. 1.000) au lieu que le
l'r. Men détruisait i)eaucoup (840 p. l.OOOi. Tous deux attaquaient égale-
ment l'acide aspartique, le seul Pr. M faisait disparaître un pou d'a-alanine.
Tous deux désintégraient la molécule du tryptophane, le Pr. M jusqu'à
l'acide indol-3-acétique seulement, le Pr. V jusqu'à l'indol. — Des passages
du Pr. M sur viande stérilisée développaient dans cette race la faculté d'at-
' taquer le maltose et faisaient disparaître celle de consommer l'a-alanine.
Des passages du Pr. V par l'organisme du cobaye (infection intrapérito-
néale et ensemencement du sang du cœur aussitôt après la mort) ont aug-
menté son activité protéolytique et l'ont rendu capable d'attaquer l'a-ala-
302 L'ANxNÉE BIOLOGIQUE.
nine. Ces variations qui rapprochent les propriétés des deux écliantillons,
ainsi que d'autres propriétés, notamment celle que possède chacun d'eux
de se laisser agglutiner par les sérums préparés au moyen de l'autre,
doivent les faire considérer comme formant deux races d'une même espèce.
— L'auteur attire l'attention sur l'insuftisance des réactions biochimiques
des microbes, telles qu'on les établit ordinairement, c'est-à-dire sans essai
d'adaptation de ces organismes à des milieux variés et sans dosages, pour
fonder une distinction" d'espèces entre des échantillons divers. — H. Mou-
ton.
Cuénot{L,.}.—Sepia officiaalis est une espèce en voie de dissociation. —
Une étude méticuleuse de la Sepia officinalis dans le bassin d'Arcaclion a
montré à l'auteur que l'on' devait distinguer dans cette espèce linnéenne
quatre formes, différant par l'époque de leur migration du fond vers les
rivages pour la ponte et reposant sur mie différence initiale dans la sensi-
bilité aux facteurs qui déterminent ces migrations. Ce sont : la forme Fil-
lùnixi, apparaissant dans la baie d'Arcachon en mars, la forme Fisc/ieri,
en avril, la forme officinalis, en juillet, et la 4'\ la forme Veramji, ayant
passé dans un liabitat différent, la Méditerranée. De là est résultée une
ségrégation physiologique grâce à laquelle ces mutations ont pu se perpé-
tuer et se manifeste'r dans les caractères somatiques par quelques diffé-
rences anatomiques dans le squelette ou sépion. L'auteur considère que de
ces formes, r officinalis est la forme nodale initiale, tandis que les autres sont
des espèces d'origine éthologique qu'il conviendrait de distinguer par une
dénomination trinominale, en indiquant, en outre, s'il s'agit d'une mnlâ.-
tion (nmlatio), d'une variation géographique {forma geoi/raphica^, ou d'une
espèce physiologique {species nascendi). En somme, l'auteur voit la des
espèces en voie d'évolution. — Y. Delage et M. Goldsmith.
h. Facteurs de Vèv(duti(ni.
c) Roubaud (E.). — Essai sur la vie et la mort des espèces. — Le thème
développé par l'auteur au cours de ce travail est une réfutation de la théorie
trop simpliste qui s'est étal)lie à la suite des travaux de Darwin et de .ses
successeurs, relativement aux relations des animaux et des plantes entre
eux et avec leur ambiance. D'après cette théorie, cliaque forme est mainte-
nue dans un certain état de prospérité par le conflit des conditions favo-
rables et défavoral)les, et il en résulte un état d'équilibre autour duquel il
n'est subi que des fluctuations peu étendues. Au nombre des conditions
favorables seraient en premier lieu la prolificité de l'espèce, sa résistance
aux causes nocives, ses armes de défense et d'attaque, etc., et au nombre des
causes défavorables la multiplicité et l'activité de ses ennemis. Parmi les fac-
teurs de cette théorie, sont au premier rang la lutte pour l'existence, la con-
currence vitale, le mimétisme, etc., etc. L'auteur s'efforce de montrer (pie
la plupart de ces facteurs n'ont qu'une valeur très secondaire : il refait
le procès du mimétisme et de la concurrence vitale et montre que la proli-
ficité n'apporte qu'un avantage apparent, parce qu'elle a pour contre-partie
inévitable la multiplication des ennemis. Parmi ceux-ci, il montre que h-
rôle des parasites est plus important que celui des prédateurs, et signale ks
faits d'liy})ei'prédatisme et d'hyperparasitisme. Mais surtout il montre com-
bien plus important est le rôle joué par des facteurs dont aucun n'a une
importance capitale et universelle, mais qui, par leur multiplicité et leur
ditlusion infinie, exercent des effets très considérables. Ces facteurs sont
XVll. — URKilNE DES ESPECES. :i03
l'allinité des êtres les uns pour les autres, déterminée moins par la vue que
par l'odorat: les intluences climatériques de toutes sortes; les hasards de
la dispersion et de la rencontre, influencés par une foule de conditions qui,
pour être contin'.irentes, locales ou temporaires, n'en jouent pas moins un
rôle capital. Ces idées ne sont pas toutes entièrement originales; elles ont
été maintes fois exposées par divers naturalistes, mais l'auteur n'en a- pas
moins rendu un service signalé en les réunissant dans un travail fortement
documenté, très riche en observations personnelles, montrant un sens très
pénétrant et une grande finesse d'observation, joints à une érudition très
remarquable. — Y. Delage.
Shull (A. Franklin). — La méthode de l'évolution au point de vue dit
géiiétiste. — Le problème de l'évolution doit pouvoir se résoudre aujourd'hui,
les mêmes causes agissant comme aux temps passés ; il se résume en ceci :
la production de nouvelles caractéristiques et l'héritabilité de celles-ci. 11 y
a accord sur le mode de transmission des variations; il faut que celles-ci
soient des modifications des chromosomes; la question qui se pose est de
savoir si ces modifications sont causées par des agents externes ou internes.
Les faits acquis sur les mutations d'dinothera et de Drosophila montrent, 1
semble-t-il, que la modification n'est pas visiblement en rapport avec un
changement dans le milieu; elle est donc d'origine intérieure et peut être
regardée le plus fréquemment comme lin changement d'ordre chimique,
produit dans les chromosomes des cellules germinales, et habituellement,
sinon toujours, indépendant du milieu. Ces changements produisent des
effets qui ne peuvent être prédits à l'avance dans la structure ou la physio-
logie de l'adulte ; en tous cas, ils n'ont aucun lien avec l'utilité possible par
rapport au milieu où vit l'animal ou un autre milieu quelconque. La sélec-
tion naturelle a pour effet d'éliminer le mal adapté. — L. Cuénot,
a) Sélection Aatufelle, ((rtificielle, sexuelle.
Pearl (Raymond). — - Le problème de la sélection. — Pendant longtemps,
à la suite de Darwin et Weismanx, la. plupart des biologistes ont regardé la
sélection comme la source principale des cha,ngements évolutifs, surtout
pour des raisons a priori, semble-t-il. Quelques auteurs, peu nombreux, ont
tenté de donner des démonstrations positives des effets de la sélection,
Weldox avec des Carcinus vivant dans de l'eau boueuse, di Cesnola avec
des Mantis vertes ou brunes exposées aux attaques des Oiseaux, Bumpus
avec des Moineaux survivant à un ouragan, Davenport avec des Poussins
de diverses couleurs attaqués par des Corneilles, etc.. En général, ce que
Ton peut dire de plus favorable sur ces recherches fragmentaires, c'est
qu'elles ont donné des résultats peu démonstratifs ; les différences entre
éliminés et survivants sont très faibles, souvent nulles. Le* grosses anoma-
lies tératologiques sont éliminées, mais les petits détails somatiques qui, en
théorie, devraient fournir la base à la sélection, ne sont pas intéressés par
celle-ci. Dans l'esprit de beaucoup de biologistes, la vaste majorité des
variétés améliorées de plantes et d'animaux doit son origine ou son perfec-
tionnement à la sélection cumulative de faibles différences. Mais en réalité,
il n'en est pas exactement ainsi : les meilleures variétés doivent leur ori-
gine à des semis heureux, ou à des variations de bourgeons, ou à des hy-
brides ; dans leur production, la sélection (dans le sens de l'accumulation
de petites variations favorables) n'a pas de part; les facteurs ont été : 1° les
conditions améliorées de la domestication ; 2° les mutations produisant des
304 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
formes nouvelles et meilleures; 3" l'hybridation, qui réalise de nouvelles
combinaisons, et comme un résultat de l'heterosls, conduit à l'amélioration ;
4" la purification de races primitivement mélangées par un assortiment
sélectif. Enfia la méthode expérimentale montre que la sélection n"a pas
d'effet lorsqu'elle s'adresse uniquement aux caractères somatiques; il faut
({u'elle porte sur les qualités des germes ; on sélecte pour la multiplication
les individus qui ont démontré leur ajjtitdde à produire des descendants
porteurs des qualités somatiques désirées. Le problème de l'évolution eu
général, et de la sélection en particulier, est de rechercher les causes de
la variatiiin génétique ou factoriale. — L. Cuenot.
Gastle (W. E.). — Rôle de In sélection dans l'évolution. — Dans le cas
du ma'is de l'illinois, la sélection a été la cause d'une variation ultérieure
« dans la direction de la sélection, et elle a constitué un agent dans l'évolu-
tion progressive d'un nouveau type ». On parait pouvoir généraliser, et ad-
mettre la plasticité des organismes soumis à la sélection naturelle. Celle-ci
n'est pas sans doute l'unique facteur de l'évolution ; elle ne peut agir que sur
des variations existantes, ne peut pas créer de nouvelles lignes de varia-
I lions. Elle est au moins un facteur secondaire de progrès. — G. L. Dui'RAt.
Heikertinger (F.). — Quelqu(;s expériences sur Lylta vcsicatoria du point
de vue de la question de la sélection par protection. — Li/tia vèsicaloria en
raison de la cantharidine qu'elle contient, pourrait être prise a priori comme
im bel exemple de protection spéciale dans la lutte pour l'existence; mais il
convenait de soumettre la question à une vérification expérimentale. L'au-
teur a constaté que l'insecte était avalé sans hésitation et digéré sans aucun
inconvénient par le liérisson, la poule, l'oiseau des bosquets HypoUi'is, les
grenouilles et crapauds de différentes espèces, et, les locustes; les lézards,
les carabes, ont refusé de le manger, et la rainette [Ilylo) ne l'accepte
qu'exceptionnellement; mais les mêmes animaux dédaignent de même les
autres coléoptères. La Lylta semble donc ne tirer aucun profit, au point de
vue de la protection contre des ennemis, de la substance caustique qu'elle
contient. Cela montre qu'il faut se méfier en pareille circonstance des a
priori et qu'il convient, en outre, de déterminer, avant de porter un jugement
affirmatif, si les animaux présentent une protection spéciale à l'égard de
C(Ttains prédateurs qui se rencontrent avec ceux-ci dans la nature dans des
conditions où cette protection puisse exercer ses effets. — Y. Del.\ge.
May (H. G.j. — Sélection du nombre de facettes chez la I)rosophile à yeux
linéaires. — L'auteur afait des expériences de sélection en vue d'augmenter
ou de diminuer le nombre des facettes chez les Drosophiles à yeux linéaires,
(jliez le.*; individus qui avaient en même temps des ailes vestigiales est ap-
parue une stérilité qui a mis fin aux expériences. Chez ceux à ailes Ion
gués, l'expérience a été poursuivie pendant 7 générations ; les résultats de
la sélection en vue de la réduction du nombre de facettes ont été peu nets :,
aucune diminution continue n'a pu être obtenue et on a ol)servé des fluc-
tuations avec de grandes différences entre les mâles et les femelles. Des ex-
péi'iences de sélection en sens inverse, pour remonter du minimum vers le
maximum, ont, au contraire, donné des résultats positifs pendant 7 généra-
tions : il y a eu une augmentation légère dans les deux sexes. L'auteur con-
clut que le nombre des facettes dépend d'un grand nombre de petits facteurs
et n'est pas lié au sexe. Par contre, la température paraît exercer une in-
fluence notable sur ce nombre [XV, c, o), — Y. Delage et M. Gt)Li)SMiTH.
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 305
Anonyme. — Le paradoxe du bétail à courtes cornes. — A propos de la
descendance du bétail à courtes cornes (Shorthorn), l'auteur présente les
remarques suivantes. Les vaches sont primées dans les concours, comme les
bœufs, d'après leurs qualités comme botes de boucherie; or, cette qualité ne
s'accompagne pas toujours de la qualité de bonne laitière, nécessaire pour
l'alimentation des veaux. 11 en résulte que les qualités de boucherie ne sont
pas transmises, ce qui montre que le critérium pour le prix a été mal
choisi. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
Anonyme. — L'élevage du « Skunk ». — Cet animal longtemps considéré
comme l'ennemi des exploitations agricoles parce qu'il détruit les oiseaux
et les œufs, est aujourd'hui reconnu utile par la destruction qu'il opère de
mainte vermine, et par sa fourrure. Aussi est-il fréquemment domestiqué.
11 y a deux variétés de pelage, une rayée, plus estimée, et une tachetée qui
est la civette commune. Par la sélection d'une mutation on est arrivé à
obtenir une race pure complètement noire, dont la fourrure est très estimée.
— Y. Delage.
Fruwirth(C.). — La sélection dans les lignées pures. — Le nom de lignée
pure a été donné par Johannsen aux descendants autofécondés d'une plante
autofécondée.Dans ces lignées, Johannsex suppose que la sélection est inca-
pable de changer les facteurs héréditaires. C'est pour contrôler cette hypo-
thèse que F. a entrepris une série d'expériences avec des lentilles des
vesces, des haricots, des pois, des moutardes et de l'avoine. Il arrive à cette
conclusion que la sélection ne peut altérer le caractère d'une lignée pure.
— F. PÉCHOUTRE.
c) Lenz (Fr.). — La sélection par intimidation et le 'choix féminin chez
les animaux et chez l'homme. — Certains caractères spécifiques des mâles
peuvent-ils apparaître à la suite du choix actifexercé par les femelles? Peut-on
notamment s'expliquer l'apparition de certaines couleurs et organes odori-
fères chez les mâles par le choix des femelles? Tandis que Darwin et Weis-
MANN admettaient pareille explication, ^VALLACE et Conrad Guenther s'y sont
opposés et ce dernier, notamment, a cru remarquer dans ces explications un
principe téléologique incompatible avec la nature mécanistique des théories
de sélection. Comment s'expliquer, dans cet ordre d'idées, que tel oiseau
mâle — à la suite du choix des femelles — a un plastron rouge? Il faudrait
pouvoir admettre, que la femelle ait eu une préférence tout juste pour cette
couleur et cela avant que celle-ci n'ait fait son apparition sur le plumage
du mâle. Or, c'est là une hypothèse que Guenther rejette énergiquement.
Mais, selon L., il serait bien possible d'admettre que, dans certains cas du
moins, des raisons plus générales déterminant cette préférence pour le
rouge préexistaient dans la femelle et firent que leur choix se porte sur
ceux parmi les mâles chez lesquels le rouge est apparu. Ces raisons plus
générales seraient, par exemple, chez des oiseaux le fait que les baies dont
se nourrit une certaine espèce sont rouges, ou, chez les papillons, la couleur
ou l'odeur des fleurs et des plantes nourricières. L'odeur du mâle Pieris
brassicœ, par exemple, rappellerait, selon L.. celle du chou. Il s'agirait là
d'une espèce de mimétisme qui ne s'appliquerait qu'à un nombre de cas
limités et ne porterait pas sur tous les détails. Mais, du reste, chez les papil-
lons le fait que les mâles ont une odeur ou une coloration spéciale e.st égale-
ment limité et cela aux genres qui fréquentent les fleurs. Cette théorie
mimétique appliquée aux caractères sexuels mâles a d'ailleurs l'avantage
l'année biologique, XXII. 1917. 20
306 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de tenir de près à cette théorie de sélection par intimidation qui, d'après
GuENTHER. doit remplacer l'hypothèse du choix par les femelles. Guenther
voit, en effet, dans les caractères spécifiques par lesquels excellent certains
mâles, l'effet d'une sélection donnant la préférence à celui qui parait le
plus fort. Tel serait le cas pour les cornes du cerf, les breloques charneuses
du dindon, le plumage du paon, etc.. L., à son tour, admet cette explication
de Guenther pour nombre de cas et y voit un phénomène de mimétisme,
mais, à l'encontre de Guenther, il pense que cette sélection par intimidation
n'exclut pas le choix actif exercé par la femelle, que les deux principes se
complètent dans leur effet, pourvu qu'on se représente à la manière de L.
le principe selon lequel ce choix a lieu. — J. Strohl.
Crozier ("W. J.). — Preuve (Tunion assortie chez un Nudibranche. — La
recherche d'une taille égale pour les deux conjoints n'a été jusqu'ici notée
chez les animaux que pour Paramecium par Pearl et par Jennings. Pour les
autres animaux, la chose n'a guère été examinée. Le présent travail montre
par de nombreuses mesures que cette règle de la parité de taille des con-
joints s'applique chez les Nudibranches, non seulement chez ceux où l'écar-
tement des orifices sexuels fait de cette parité de taille une nécessité méca-
nique pour la copulation réciproque, mais aussi chez ceux comme Chrorao-
doris,où. le rapprochement des orifices sexuels rend la chose moins nécessaire.
A noter que la taille des individus en état dé s'accoupler varie de 4 à 18 cen-
timètresr — Y. Delage.
ji) Ségrégation.
Sumner (F. B.). — Le rôle de l'isolement dans la formation d'une race
('iruitement localisée de Peromysrus. — Le genre Peromyscus, connu comme
très variable, présente un grand nombre d'espèces avec types de transition,
qu'on a comparées aux couleurs du spectre, quant à la multiplicité des
subdivisions possibles; sur la côte de Californie habite, dans les bois de
Séquoia, le P. maniculalns rubidus, qui est remplacé le long de la dune de
sable qui limite la baie d'Humboldt par une autre race qu'étudie S. Cette
race est plus pâle de teinte d'une façon générale, mais les deux séries se
recouvrent partiellement dans une région commune; la queue est moins
longue en moyenne et les oreilles plus développées. On peut se demander si
ce sont des caractères simplement somatiques, produits à chaque génération
par l'action du milieu, ou s'ils ont quelque fondation germinale ; malheureu-
sement, l'auteur n'a pu avoir que peu de petits de la race pâle, élevés loin de
leur milieu habituel; deux sur trois petits étaient cependant beaucoup
plus pâles que des petits des bois de Séquoia, ce qui tendrait à prouver ([ue
les caractères nouveaux sont germinaux. Les Peromyscus vivant à l'extré-
irtité de la dune, en contact avec les bois de Séquoia, n'ont pas formé une
race distincte, bien qu'ils soient dans le milieu qu'habite la race pâle; les
individus de celle-ci, par suite de la disposition de leur aire, sont parfaite-
ment isolés de leurs voisins et ont pu acquérir et conserver des différences
assez sensibles qui les caractérisent. — L. Cuénot.
Pictet (Arnold). — Sur l'origine de quelques races géograpltiques de Lépi-
doptères. — P. apporte la preuve expérimentale que l'origine des races
géographiques a souvent pour cause l'action des facteurs du climat sur les
organismes. Il a fait agir sur des chrysalides et des chenilles divers facteurs
(température, liumidité, sécheresse, nourriture) du climat de régions étran-
XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 307
itères; or. les papillons provenant de ces individus ont acquis de cette
façon, en tout ou en partie, les caractères des races de ces régions. L'action
d'un seul facteur ne modifie pas suffisamment les papillons, et ne produit que
des formes accidentelles. Pour que les caractères de véritables races géogra-
phiques soient obtenus artificiellement, il faut l'intervention d'au moins
deux de.s facteurs climatiques, agissant ensemble, soit sur la chrysalide, soit
consécutivement sur la chenille et sur la chrysalide. Le climat modifie non
seulement le pigment, mais même la forme des écailles et parfois celle des
ailes. Les caractères des races géographiques authentiques sont héréditaires,
l'est ainsi que des Lnsiocampa quercus de Sicile, d'Ecosse et d'Italie, des
Dendrolimus pini des Alpes, des Lymantria dispar du Japon, élevés à
(lenève pendant plusieurs générations, conservent leurs caractères, bien
qu'étant dans un climat différent. Au contraire, les races obtenues artificiel-
lement ne semblent pas héréditaires, bien que dans quelques cas elles aient
une tendance à la persistance. Il faut donc considérer les races créées par
l'expérience comme de simples morphoses. Cela montre que, dans les
régions où vivent les races authentiques, celles-ci acquièrent leur fixité par
l'action du climat au cours des siècles, tandis qu'une intervention de brève
durée n'atteint pas les cellules germinatives. Comme exemple des résultats
obtenus par P., il faut citer les suivants : 1. Vanessa urlicae a donné les
races ichnusa de Corse, consentanea des pays méridionaux, bokindi de
Belgique, surcica des Balkans, connexa du .lapon, chinensis de Chine et
zizana de l'Asie centrale. 2. Aporia cralaegi a produit alepica de Roumanie
et autjustana de Sicile. 3. Pieris brassicae s'est modifiée en wollasloni de
Madère. 4. Pieris rapae a donné les races metra et mauritanica d'Italie
et d'Algérie. 5. Lasiocampa quercus a pris les caractères des variétés sicula
de Sicile, catalaunica de Catalogne, roboris d'Italie et du Valais, callunae
d'Ecosse, alpina des Alpes et lapponica des pays du Nord. 6. Dendrolimus
pini s'est muée en montana des Alpes et en obscura du Tyrol méridional.
7. Lymantria dispar en disparina des pays septentrionaux, en fumida et
en umbrosa du Japon, en bordigalensis et en disparoïdes des pays sat)lon-
neux et secs, en major d'Allemagne, et aussi en individus qui ont absolu-
ment les caractères de ceux des Alpes, lorsque les chenilles y vivent sur
le mélèze. — M. Boubier.
Perrier lEdmond). — Sur les échanf/es de faune entre la mer et les eaux
douces. — Ce travail est une tentative intéressante pour expliquer par des
cliangements de milieu certains caractères anatomiques ou biologiques dif-
férenciant certains groupes affines. Voici la théorie. L'habitat marin et la
.séparation des sexes sont des conditions primitives. Les mâles, en général
plus petits et moins aptes à se créer des réserves nutritives, ont une exis-
tence plus précaire. Une différence semblable se rencontre d'ailleurs dans
les produits sexuels eux-mêmes aussi bien chez les plantes que les animaux,
le gamète mâle étant dépourvu de réserves, tandis que le gamète femelle
est riche en ces substances. Quand une espèce marine remonte dans les
eaux douces, il s'en suit une crise à laquelle seules survivent les femelles,
mieux nourries. Cependant dans leur jeune âge, où les besoins alimentaires
sont plus grands en raison de la croissance, les cellules germinales se déve-
loppent en spermatozoïdes, tandis que chez un animal plus âgé elles
peuvent fournir des œufs. Ainsi s'explique l'hermaphrodisme protandrique ;
une adaptation ultérieure aux nouvelles conditions de vie peut conduire à
l'hermaphrodisme permanent. Ainsi s'explique aussi l'hermaphrodisme des
formes terrestres et d'eau douce (Oligochètes, Annélides, Pulmonés, etc.)
308 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dont les représentants marins ont les sexes séparés. L'hermaphrodisme des
Opistobranches et de leurs descendants les Ptéropodes s'explique par un
retour à la mer de formes dérivant des Pulmonés terrestres [IX]. —
Y. Delage.
Harris (J. Arthur). — Eludes biométriques sur la physiologie Somatiqiie
et ijmétique de la Betterave à sucre. — Cette note est un résumé des travaux
biométriques, dûs surtout à Pritchard, destinés à fournir une base à
l'amélioration de la production du sucre. Les difTérences génétiques entre
Betteraves sont actuellement faibles, et ces différences sont surpassées de
beaucoup par l'influence des facteurs du milieu; c'est dire que la sélection
de racines de choix par les méthodes physiques et chimiques n'a pas grande
chance de conduire à une amélioration nouvelle, la Betterave étant une
plante déjà très sélectée depuis longtemps; il faudrait s'attacher à la
recherche de mutants constituant une espèce physiologique supérieure. Il
n'y a pas de corrélation entre le pourcentage de sucre dans les Betteraves-
parents et le pourcentage moyen du sucre dans leur progéniture ; il y a
corrélation négative entre le pourcentage du sucre et le poids des racines,
c'est-à-dire que le sucre diminue relativement à mesure que la racine
augmente de volume. — L. Cuénot.
Babcocjk (E. B.) et Lloyd (Francis B.). — Ségrégation somatigue. —
Le terme de ségrégation somatique est considéré par les auteurs comme
impropre parce qu'il implique une ségrégation dans la mitose somatique.
Les sports de bourgeons et les chancres .sont attribuables à des mutations
somatiques. Comme les mutations germinales, ils sont causés par des change-
ments dans les facteurs spécifiques. En est-il de même dansle cas examiné
parB. et L. ? Il s'agit de la caducité et de la persistance des lobes du calice dans
la poire Le Conte et dans le Crab Transcendant. Ici, l'exfoliation d'un lobe du
calice est causé par le défaut ou le retard de Tépaississement secondaire du
lobe. Il est impossible de voir dans ce phénomène une ségrégation sorhatique
en raison de la régularité de la mitose. Une explication raisonnable conduit à
invoquer un accroissement de la variabilité d'un caractère déjà variable et
dû à la nature hybride complexe des variétés en que.stion. — F. Péchoutre.
a) Plate (L.). — Faiina ceylanica. II. Aperçu général d'études biologiques
à Ceylan [XVIII]. — L'auteur a réuni dans ce mémoire un mélange d'ob-
servations biologiques diverses. Une première série a trait aux réeifs de
coraux, à leur distribution qui semble dépendre de la direction des vents
prédominants dans la région, à la croissance et à la" mort des organismes
constructeurs. L'auteur passe en revue la faune de ces récifs ; il note, entre
autres, l'absence de grandes actinies, si fréquentes sur les récifs de la m^-
Rouge. Une observation intéressante concerne un mollusque qui habite les
récifs, Ilarpa convidaUs, le seul prosobranche qui change de coloration et
qui présente de plus une autotomie de son pied. — Plus loin l'auteur décrit
le changement de coloration du poisson Salarias. Ce poisson vivant passa-
gèrement (à marée basse) hors de l'eau, PI. en a profité pour faii-e sur lui,
ainsi que sur Perioijhi(dmus, des expériences concernant la faculté auditive.
Toutes les expériences faites jusqu'à présent sur l'audition des poissons
étaient rendues particulièrement difficiles par le lait qu'elles devaient avoir
lieu dans l'eau. Mais dans ces cas particuliers, chez .Sa^'/'ms etPeriop/ithalnnis,
elles n'ont également donné (jue des résultats négatifs. Les poissons paraissent
bien être sourds [XIX, 1*^]. Le poisson Anabas scandeus a été, lui aussi.
Xvu. _ ORIGINE DES ESPÈCES. 309
soumis à certaines expériences par PI. L'auteur a pu constater la nécessité
absolue d'une certaine humidité pour maintenir ce poisson en vie et lui
permettre de respirer normalement. L'humidité semble nécessaire pour le
fonctionnement du labyrinthe, cet organe respiratoire accessoire qui est de
beaucoup plus important pour I" [nahas que les branchies. Maintenu à sec, ce
poi.'^.son, qui pourtant a besoin d'air atmosphérique pour sa respiration, meurt
invariablement. L'auteur discute également la soi-disant faculté des Aiiabas
de grimi)er sur des arbres. — Vue nouvelle série d'observations concerne
certains épizoaires vivant sur I/olothuria atra .laeger, habitant régulier des
récifs de coraux. Cette holothurie noire est tachetée de jaune. Les taches
jaunes proviennent en partie d'un pigment organique et en partie de grains
de sable retenus par le mucus. Un des épizoaires mentionnés, l'annélide
Pohjnoë Fveudenherrji, espèce non décrite encore, a exactement la colora-
tion de l'holothurie, y compris les taches jaunes. Il s'agit là d'un remarquable
cas de mimétisme. PI. décrit cette annélide en détail et en donne une
reproduction coloriée in situ sur l'holothurie en compagnie d'un autre épi-
zoaire, un petit crabe, Lissocarcinus orbicularis. décrit plus en détail par BoR-
RADAiLE en 190?. 'L'annélide aussi bien que le crabe ne semblent pas quitter
l'holothurie de leur propre gré. — Les expériences si intéressantes de
ScHNUDT (1913) sur l'état cataleptique des Dixippus ont engagé PL à con-
trôler ces phénomènes chez les Phasmides et le Phyllium de l'ile de Ceylan.
11 a pu l'obtenir facilement et, tout comme ScHMmT, il voit dans ce phéno-
mène qu'on observe chez ces insectes à l'état libre aussi, une adaptation
capable d'augmenter leur ressemblance avec des rameaux. Contrairement à
ScHMiDT toutefois, PL trouve que la catalepsie est déterminée par une exci-
tation des ganglions thoraciques. Elle ne serait donc pas sous la direction
des ganglions céphaliques. PL a également réussi à provoquer l'état cata-
leptique chez de tout jeunes Phyllium fraîchement éclos, cela à Ceylan du
-moins, tandis qu'à léna il n'a plus réussi que sur des individus âgés d'au
moins trois semaines, ayant déjà changé leur coloration initiale brune contre
une teinte verdàtre. PL rappelle à ce sujet que l'hypnose est très difficile
a obtenir chez les petits enfants [XIX, 1°]. Le mimétisme bien connu des
Phyllium pulchrifolium par rapport aux feuilles de cacaotiers sur lesquelles
vivent ces insectes a également incité l'auteur à faire des expériences spé-
ciales. Il constate d'abord que les jeunes Phyllium, ont la couleur des jeunes
feuilles de cacaotiers et présentent de plus un géotropisme négatif très pro-
noncé, de sorte qu'ils cherchent toujours à atteindre l'extrémité libre des
rameaux où se trouvent précisément les jeunes feuilles. Les ailes anté-
rieures,des femelles ne peuvent plus être écartées du corps, ne servent donc
plus au vol et semblent être devenues uniquement des organes mimétiques.
PL a encore remarqué, chez les Phyllium adultes, de curieux mouvements
oscillants du corps, rappelant ceux d'une feuille qui est secouée parle vent.
Afin d'établir si le mimétisme des Phyllium leur est réellement de quelque
utilité vis-à-vis de leurs ennemis naturels, PL a placé ces insectes en pré-
sence d'un certain nombre de lézards du genre Calotes, cela aussi bien en
cage, qu'en plein air. Ces expériences semblent démontrer que les Phyllium
ne sont pas absolument, mais pourtant relativement, garantis, un certain
nombre ayant été épargné par les lézards. Cela tiendrait toutefois, selon
PL. moins à la forme de leurs corps ressemblant à une feuille qu'à leur
immobilité. Sitôt, en effet, qu'un insecte se remuait, il ne tardait pas à être
happé par un lézard. Les Phyllium et les phasmides n'abandonnent leur
immobilité que la nuit, quand les lézards précisément ont cessé leur chasse.
Malgré la garantie seulement relative que leur confère leur mimétisme, il
310 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
faut, admettre pourtant que sans lui les phylliums seraient depuis long-
temps exterminés, vu la lenteur de leur développement individuel et leur
fécondité restreinte : un Phyllium met, en effet, 243 jours pour atteindre
sa maturité, puis il ne passe que 3 mois à l'état d'imago et pendant ce temps
ne pond guère plus de 120 œufs. PI. fait encore remarquer que les Phyl-
lium ne sont jamais dévorés tout entiers par les lézards; ceux-ci n'en ar-
rachent que des parties et laissent le reste, ce qui tient peut-être à quelque
mauvais goût propre à ces insectes. — Pareil dégoût serait en tout cas eu
jeu dans un autre cas étudié par PI. et concernant le papillon Papilio
/tec<or qu'imite, d'ailleurs, une des trois espèces de femelles de Papilio pobj-
stes. Le Papilio hector. selon les observations de PI., ne devient qu'exception-
nellement la proie des lézards. En général, ceux-ci l'ignorent. — Plus loin
PI. donne le résultat de ses expériences concernant la phosphorescence de
Luciola sinemis. Cette phosphorescence est continue pendant toute la nuit:
l'insecte commence à luire à la tombée de la nuit, vers 6 h. 1/2, ce qui
pouvait engager à penser que l'obscurité serait l'agent déterminant ; mais
des Lucioles transportées dans la chambre noire vers 11 heures du matin ne
se mettaient pas à luire, si on évitait de les inquiéter autrement. En les
laissant toutefois dans l'obscurité pendant plusieurs jours, on voyait appa-
raître la phosphorescence dans la chambre noire régulièrement à la même
heure que chez les Lucioles en plein air [XV, l'^]. Cela fait supposer qu'il y
a en jeu des processus rythmiques du métabolisme, et cela engage à tenter
sur ces insectes des expériences analogues à celles de Semon sur les mouve-
ments rythmiques de jeunes pousses d'acacias élevées dans l'obscurité; en
vue d'examiner s'il y a lieu d'admettre l'existence de l'hérédité des carac-
tères acquis [XV, b, fi]. — PI. a encore mesuré les pattes postérieures rudi-
mentaires de cinq Python molurns et pense qu'il s'agit là d'organes réelle-
ment dépourvus de tout fonctionnement. — Finalement il expose les raisons
qui lui font croire que le fameux arbre sacré {Ficus religiosa) d'Anuradha-
pura, soi-disant âgé de plus de 2.000 ans, ne saurait avoir cet âge et qu'il
peut tout au plus s'agir d'un enchaînement bimillénaire d'un certain
nombre de générations se rattachant directement à l'arbre original planté
environ 300 ans avant J.-C. — J. Strohl.
Œcologie.
Hamilton (Clyde C). — L'action sur quelques insectes du sol de Vévapora-
tion de Vacide carbonique et de l'ammoniaque. — Un grand nombre de larves
et d'insectes adultes de la famille des Carabidés ont été étudiées par l'auteur
à l'aide de dispositifs particuliers qui permettaient, dans les conditions du
laboratoire, de soumettre les animaux à l'aération par un courant d'air d'une
vitesse constante (13,3 litres par minute), mais d'une humidité graduée, et
d'une température différente. Des courants d'air contenant de l'acide carbo-
nique et de l'ammoniaque ont été également expérimentés. — Les larves
comme les adultes sont très sensibles à l'évaporation et évitent activement
l'air sec, surtout à une température de 20° et au-dessus. La rapidité du courant
d'air les affecte beaucoup moins. Le séjour préalable dans un milieu plus
froid ou plus chaud abaisse ou élève l'optimum de température correspon-
dant à la plus grande activité dans les mouvements. Les adultes sont un peu
moins sensibles que les larves, peut-être parce que le revêtement chitineux
les préserve de l'évaporation cutanée ; dans les conditions naturelles, d'ail-
leurs, on trouve des adultes à la surface du sol, tandis que les larves sont
toujours enfouies dans la terre humide. — Les uns comme les autres sont très
XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 311
tolérants vis-à-vis de CO- (jusqu'à 4 %), ce qui s'explique par la grande
quantité de CO- dans le sol. Los insectes sont, d'ailleurs, en général, beau-
coup plus tolérants à cet égard que les vertébrés. L'ammoniaque parait nocif
aux insectes adultes (il n'a pas été fait d'expériences sur les larves), mais il
faut dire que les quantités employées étaient probablement plus fortes que
dans la nature. — A ces constatations expérimentales l'auteur ajoute des
considérations intéressantes sur les conditions qui sont celles des insectes
dans leur habitat naturel. — M. Goldsmith.
Chenoweth (Ho-wer E.). — Ré avtionn de certains mammifère& hahitantles
/nréis humides aux conditio7is de Vair, et Unr importance pour les questions
de distribution r/cographique des mammifères. — La distribution géographique
des animaux étant déterminée par leurs réactions aux conditions extérieures
(intensité de l'évaporation, hurhidité, pression atmosphérique, vent, tempé-
rature), toutes les fois qu'on réussit à reproduire ces conditions expérimen-
talement et étudier le comportement à leur égard d'une espèce animale, on
projette une certaine lumière sur sa distribution. L'auteur a étudié la souris
des forêts, Peromyscus leucopsus noveboracensis, au point de vue de ses ré-
actions au pouvoir évaporant de l'air, dans le but de déterminer les facteurs
extérieurs qui limitent strictement l'habitat de cet animal à la région fores-
tière. — L'espèce étudiée réagit à l'évaporation, quelle que soit sa cause —
mouvement, sécheresse ou température de l'air — , de la même façon néga-
tive, en recherchant les régions de la plus petite évaporation. Des différences
individuelles existent dans l'aptitude à résister aux conditions défavorables
d'évaporation ; cette aptitude tient aux poils de l'animal, qui,le protègent aussi
efficacement que la chitine protège les insectes. — C'est l'évaporation, qui
est elle-même une résultante du vent, de la température et de la sécheresse
de l'air, qui est probablement le facteur principal déterminant la distribu-
tion de cette espèce [XVIII]. — M. Goldsmith.
"Weese (A. O.). — Les réactions du lézard à cornes, Phrynosoma mo-
destum. — Ce lézard vit au Mexique, dans la région des savanes, à une alti-
tude de 1.500 à 2.200 mètres, dans un milieu relativement sec. La tempéra-
ture la plus favorable pour lui est d'environ 32° pour l'air et de 38° pour le
sol. Pendant les heures les plus chaudes de la journée, l'animal reste enfoui
dans la terre. Sa coloration correspond en gros à celle du substratum ; elle
devient plus foncée après la pluie. — L'auteur a expérimenté, sur des ani-
maux en captivité, l'action de l'air, de la température, de l'humidité et du
pouvoir d'évapoTation et l'action de la température du substratum. Il a
constaté (résultat certain d'avance) que les conditions optima sont celles réa-
lisées dans l'habitat naturel. — M. Goldsmith.
Bordas (L.). — Du rôle de quelques Ichneumonides comme auxiliaires de
l'arboriculture forestière. — Nouveaux exemples de destruction de larves
d'insectes xylophages grands ennemis de nos essences forestières par des
Ichneumoïdes (les Klyssa Graven et les Ephialtes L.) qui, grâce à leur
tarière très longue et très souple, peuvent atteindre les larves au fond de
leurs galeries. Une seule femelle peut ainsi stériliser de 12 à 36 larves. —
Y. Delage.
Anonyme. — Pourquoi le papillon du chou ne se propage pas plus rapide-
ment. — C'est parce que l'on a importé d'Europe un ichneumon qui dépose
ses œufs dans les chenilles. Les jardiniers doivent, lorsqu'ils rencontrent des
312 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
cocons d'ichneumon sur les feuilles de chou, les mettre dans une boite et
leur fournir beaucoup de chenilles pour favoriser leur multiplication. —
Y. Delage.
Bowman (H. H. N.). — Œcologie et physiologie de Rhizophora manfjle
[V, x\- — Voici tel que le donne l'auteur le résumé de la partie biologique
de ce travail sur les palétuviers. Dans les milieux concentrés, une haute mor-
talité de graines est due, pour les sols vaseux riclies en H-S, à la haute con-
centration des ions H ; dans l'eau de mer concentrée par réduction de
140 volumes à 100, la mortalité est due à la difficulté de l'absorption et à
l'abaissement du métabolisme. Dans les cultures en sol humide, la transpi-
ration est en équilibre avec l'humidité du sol; lorsque l'eau imbibant le sol
contient plus de 35 % d'eau de mer, la transpiration est plus active quand
le sol est un composé artificiel chimiquement compliqué (sol de New-Jersey)
que lorsque celui-ci est formé de simple sable coquillier ; quand la concentra-
tion est égale à 35 %, il y a égalité de transpiration dans les deux sols; enfin,
quand la concentration est inférieure à 35 % d'eau de mer dans l'eau douce,
la transpiration l'emporte dans le sable coquillier. L'explication de ces phé-
nomènes semble être fournie par les expériences de Haas sur la concentra-
tion des ions hydrogène dans l'eau de mer alcalinisée. Dans les parties hypo-
cotylées, on n'observe pas au cours de la croissance une diminution dans
le rapport du tannin à la dextrose ; ce rapport se maintient de 2/3 à 1 ; comme,
d'autre part, il n'a été trouvé aucune trace de zymase susceptible de trans-
former le tannin, on doit conclure que ce dernier n'est pas une substance de
réserve. La mesure des feuilles montre que la croissance est dépendante de
la salinité et de la situation par rapport à la limite .supérieure des eaux ma-
rines ; mais il lui faut une certaine quantité d'eau de mer. C'est ainsi que la
plante se développe le mieux dans les estuaires, où il y a des courants con-
traires d'eau de mer et d'eau douce. La plante a un intérêt économique par
son tannin, le charbon qu'elle fournit et pour l'assistance qu'elle prête aux
travaux maritimes en fixant les terres. — Y. Delage.
Schmitz (H.). — Happoiis bioloyiques enlr»' Jes Diptères et les limaces. —
Ces rapports sont de trois ordres : les Diptères peuvent être, à l'état lar-
vaire, endoparasites de mollusques; ils peuvent être, à l'état d'imago, para-
sites externes; ils peuvent, enfin, être saprophages et utiliser pour la
ponte les corps de mollusques morts. Ce dernier groupe est le plus nom-
breux. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Taylor (H. P.). — Mortalité de poissons sur la côte occidentale de la Flo-
ride. — En octobre et novembre 1916, il y eut beaucoup de poissons tués dans
la région en question, par cause inconnue. Le phénomène a déjà été observé
en 1844, 1854, 1878, 1880, 1882, 1883, 1908. Soixante-trois espèces étaient
représentées parmi les morts (37 familles). Avec des poissons, il y avait des
limules, des oursins et des éponges. Cause probable? Peut-être des émissions
de gaz toxiques i)ar le fond à la suite de secousses sismiques faibles, ou bien
abondance exagérée de Péridiniens morts et pourrissants. — H. de Varignv.
Godard (A.). — Les oiseaux nécessaires. — L'auteur donne des rensei-
gnements très circonstanciés sur la nourriture et sur les espèces utiles à
l'agriculture, et conclut que la protection des Oiseaux est devenue une
science moderne qui caractérise les tendances du x\« siècle. — A. Menegaun.
XVll. — OHIGLXE DES ESPÈCES. 313
.4 (iaplntions parliculières .
Anonyme. — L'appareil sudoripare. — Un fait d'adaptation au climat
cliaud consiste dans l'augmentation du nombre des glandes sudoripares
chez l'homme, sous les tropiques, ce nombre variant du simple au double
par unité de surface de la peau, du blanc américain au negritos, en passant
par divers intermédiaires cliez les autres races noires des tropiques. Par là,
le noir des tropiques se défend mieux contre la chaleur que le blanc. Aron
a avanré, en outre, que la sueur, tandis qu'elle se gaspille en gouttes tom-
bantes chez le blanc, reste chez le nègre en rapport avec la surface sous la
forme de petites perles qui finissent par former une sorte de pellicule conti-
nue; elle ne se dissipe que par l'évaporation. Les auteurs contestent cette
observation, montrant qu'on voit la sueur couler aussi bien chez le nègre
ipie chez le blanc. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Sokolo-wsky A.). — Contribution à la biologie de l'éléphant de mer. —
Il s'agit du Macrorhinus angustirostris, autrefois très abondant, aujour-
dliui presque disparu. Les observations ici présentées ne sont pas person-
nelles et sont le récit de ce qui a été vu par M. Townsend, directeur de
l'Aquarium de New-York. Ce dernier rencontra un troupeau de 150 indi-
vidus sur un point écarté et inhabité des^côtes de la Guadeloupe. Les mâles
se livrent de violents combats au cours desquels ils font entendre une sorte
d'aboiement, se déchirent et peuvent même se tuer. L'appendice nasal, en
forme de trompe atteignant "35 cent., est l'apanage des mâles seuls; flasque
et retombant dans les conditions ordinaires, il apparaît dans le combat
dressé par le moyen de ses fibres musculaires et sert, sans doute, à donner
à l'animal un aspect plus menaçant. A rapprocher du bonnet cutané de
Cystophora cristata, que l'animal gonfle d'air pour se donner un aspect plus
terrible. — Y. Delaue,
• AVilder (Inez 'Whipplej. — L'élevage des jeunes chez Desmognathus
fusca. — Le nombre d'œufs pondus par chaque femelle est restreint (20 en
moyenne) et la ponte n'a pas lieu tous les ans régulièrement; ce nombre
restreint de descendants est compensé par certaines adaptations qui assurent
la conservation et l'éclosion du plus grand nombre possible d'œufs pondus.
La fécondation est interne; lorsqu'on l'empêche de se produire, les œufs
ne sont pas pondus, mais résorbés dans le corps de la femelle. Ils sont
riches en vitellus; l'éclosion a lieu (après une période d'incubation de 53 à
57 jours) en milieu humide, mais hors de l'eau; les jeunes larves y restent
jusqu'à ce que tout le vitellus soit résorbé, après quoi elles s'en vont à la
recherche de l'eau, aidées en cela probablement par Jeur phototropisme
négatif. La mère, après la ponte, reste auprès de ses œufs, le corps ordi-
nairement enroulé autour de leur masse ; cette attitude, typique pour l'es-
pèce, peut se modifier en raison de certaines conditions extérieures; ainsi,
l'auteur a vu une femelle rester non pas près de ses œufs, mais sur eux, et
le corps étendu; que ce n'est pas là une difiérence individuelle est prouvé
])ar ce fait qu'une autre femelle placée dans le même terrarium, lorsqu'elle
a retrouvé cette ponte, dont la légitime propriétaire avait été au préalable
enlevée, s"est placée dans la même attitude anormale que celle-ci. L'auteur
attribue ce fait à l'influence d'un rayon du soleil qui pénétrait par une cre-
vasse dans l'abri obscur où se trouvait la ponte. — La femelle, comme le
montre cette observation, ne semble pas distinguer sa ponte d'une ponte
étrangère [XIX, 2°, iv, a\ — M. Goldsmith.
314 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Meek (A.) et Stone (Dorothy). — Investigations sur les harengs 1916-17.
— Ce sont des séries d'observations faites en grand dans les pêcheries
du Northumberland sur un nombre considérable de harengs, en vue de
déterminer la biologie de ces animaux tant en ce qui concerne leur cycle
vital que leui^s migrations, lieux et époques de frai, etc. De nombreux tableaux
indiquent l'âge des harengs d'après les anneaux d'hiver de leurs écailles,
leur taille, leur état de maturité sexuelle, etc. ; vers le mois de juillet on voit
apparaître, venant du nord, des harengs à quatre anneaux d'hiver, tandis
que ceux à trois anneaux disparaissent vers le sud. — Y. Delage.
Meek (A.). — La mytiliculture. — Les embryons deviennent libres en
12 à 20 heures, et les larves mènent une vie pélagique pendant 4 à 8 jours
durant lesquels elles sont emportées par le courant, principalement vers le
sud. Après quoi les jeunes tombent au fond et peuvent se développer s'ils
rencontrent un lieu de fixation convenable. Le problème consiste à rete-
nir les larves pélagiques et à faire déposer les jeunes sur un fond approprié.
— Y. Delage.
b) Rabaud (Et.). — U immobilisation réflexe des arthropodes et des verté-
brés. — L'immobilisation des arthropodes en cas de danger résulte d'une
excitation périphérique, non sensorielle, de certaines zones (le plus souvent
ù la racine de l'aile), entraînant un réflexe : l'effet est immédiat et irrésis-
tible, surtout si les excitations de plusieurs zones sont conjuguées; la durée
est variable. Le réflexe d'immobilisation existe chez nombre de vertébrés :
batraciens, oiseaux. 11 ne s'agit pas d'un effet de terreur paralysante, pas
davantage de ruse ou d'une attitude volontaire devenues héréditaires ; l'im-
mobilisation réflexe n'a pas d'utilité justifiant une sélection naturelle; il
s'agit d'une contraction survivant à l'excitation, mais sans fin biologique
apparente [XIX, I^, b, [î]. — G. L. Duprat.
Pigorini (L.). — Sur le mécanisme de formation du cocon et sur sa signi-
fication biologique. — Le Bombyx mori est porté à tisser la soie, produit d'ex-
crétion suivant l'auteur, et ensuite à former le cocon, non par une disposi-
tion providentielle en vue de protéger le délicat organisme, mais par les
faits combinés de la coagulabilité de la soie et par la série de mouvements
réflexes du corps, qui amènent celui-ci à se débarrasser de la soie qu'il
contient et empêchent que l'animal reste englué. — Y. Delage.
Anonyme. — La lumière de la mouche lumineuse. — A l'occasion de Pho-
tinus pyralis et de Photuris pensylvanica, l'auteur rappelle les explications
qui ont été données des usages et avantages de la lumière usitée : rendre
visible la proie, l'aveugler, effrayer et aveugler les ennemis, servir d'orne-
ment; l'auteur suggère que ce doit être un signal pour le rapprochement
des sexes. Cependant le fait que certaines larves sont lumineuses n'est pas
en rapport avec cette explication. — Y. Delage.
L'Hermitte (J.). — Aviceptologie provençale. — L'auteur étudie les
divers modes de chasse employés dans le Midi de la France, chasse au poste,
abreuvoir, filet à deux bandes, piège, filet, la cabane, l'olivier, l'arquet. Il
parle des appelants et des ruses à employer pour réussir. — A. Me.negaux.
Bittera (Jul. v.i. — Les organes copulateurs mâles des Murides. — A
ht suite de recherches faites sur les Chiroptères et sur certains rongeurs,
II. — RÉUNIONS ESSENTIELLES OU SOCIÉTÉS {suite).
le but d'accnuplenient entre individus d'espèces dillérenles {\).
Ferversium entre individus d'espèces dilïérentes [-2).
riéunis
indépen-
damment
de
l'appétit
sexuel.
Phagophiliiim : Une partie des membres vît auv dépens des parasites des autres (3).
nprunte à l'autre un support, et le bem-lice est i.ominun. mais d'une autre nature gu
Phylacobiinn : Un des membres fournit à l'autre un logis, et le locataire défend le propriétaire (j).
ces, ou de quelque autre manière, et re(,'oU de
du travail tou
omine esclaves, des individus captures participent aux droits et
Société d'adoption : L'espèce adopt<*e est introduite sans violence et ne fournit auc
vantage perceptible ^^).
Hétérosynépileium : Synépileium dont les membres sont d'espèces difterentes (H).
Confoederatium : Groupement purement sympathique, sans avantages matériels, d'individus d'espèces différentes (12
Hètêrosymporiurn : individus d'espèces différentes rapproclies par la même cause ei pour le même but (13'.
L'une des espèces dérobe à l'autre nourriture ou produits amasses par celle-ci (1*
Syllestium : Une espèce offre a l'autre un gîte et se nourrit des i
eufs de cette dernière (lo).
: L'espèce hospitalisée s'approprie i
; lutte des substances inutiles pour Thôte (16).
Une espèce en hospitalise une auire, sans autre avantage ou inconvénient d'un cote ou de l'autre (17).
Protection sans hospitalisation, par simple voisinage (18).
Une espèce de fourmi incapable de fonder
colonie abandonne ses <fufs à une autre espèce qui les soigne (1!>).
Une espèce se constitue un gite en agglomérant ensemble les demeures d'autres espèces, sans tuer celles-ci {-21).
Une espèce établit
le corps d'une autre sans être vraimeni parasite (û-2).
Une espèce habile le corps dune autre et lui emprunte en vrai parasite les éléments de sa nourriture.
(1} Grenouilles mâles avec femelles d'autres espèces, crapauds ou carpes; Melilsea dichynna ^^ et M. athalia Q\ Zygaena trifolii c^ et Z. Filipen-
dulae 9 ; Coccinella decempunctata çf et C bipunctata Q ; merle ^ et grive Ç ; chat sauvage et chat domestique: loups et chiens. (2) Fseudocopulation
entre mâles de Rrenouilles el de crapauds; Rhayonycha mela/iura .-^ et Luciola lusitanica 9- 13) Etourneaux et bétail au pAturage: Pluvinnus aegypticus
et Crocodilus niloticux; chauve-souris el troupeaux de bœufs. (4) Eupagurus pridea'u.rii et Adamsia palliata ; Eupagiirus bernardus et Ilydractinia
c('Aina(«et autres. (S) Cajuponotus punclatus termitarius et divers Entérines q\. Anoplolermes ; Trigonia el Eutermes. (Ô) Fourmis et pucerons, Formica
cinerea et Gargara genistae; fourmis el chenilles de Lycaenides; Termitapkis circmnvatata et Armitermes foreli , fourmis et chenilles de Psecadia
pHsiella et P. decemgutella. (71 Fourmis et nombreux insectes symphiles, Termites et autres insectes symphiles. (8) Fourmis esclavagistes. [îii Formica
consocians et F. incerta; Anergates et Tetramorium; Bombus sylvarum et B. arenicola; Bombus luconim et B.derhamellus ; fauvettes et jeunes rossignols;
rouge-gorges et jeunes roitelets; jeunes coucous, et leurs parents nourriciers. (10) Chevaux sauvages et autruches, nandou et antilopes; girafes et éléphant?.
(Ul Ciconia alba el Leploptihts crumcnifer. (i2i Corneilles et choucas; etourneaux, grive litorne et bruant jaune; roitelet huppé, mésange, grimperean,
pics et Sitfa caesia. (13) Grue et alouette. (141 Termites voleurs chez d'autres termites; fourmis voleuses chez les termites; Antemnophorus chez
Lafiius; GaLleria mellona chez Apis înellifica.\{lii) Staphylins chez Fourmis; Systellonolus irigullntua 9 chez Lasius niger; Solenopsis fugax chez
certains Formica, Polyergus, Lasius, My7-miccb, Tetramorium, etc.; Larves de Metoecus chez Vespa vulgaris et V. germanica, Myrmédonies chez
termites; Gonotodes kumeralis et Tupinambis nigropunctatus chez termites; bancs de harengs el ceux qui les suivent. (IGi Alcippe lampas el Eupagurus;
Tr inodes h irtus et Tegenaria domestica; Dermestes erichsoni et Euprovtes chrysorrhea; Dermestes aurichalceus et Thaumetopœa pityocampa ; Oxysoma
(iberthuri el Myrmecocyslus viaticus; certains Mallophages et Mammifères ou Oiseaux; Astacobdella, H istriohdeUa. Polia et les crustacés qui les
hébergent. ^17) Caranx (rachurus avec Méduses; jeunes poissons avec Physalies; jeunes morues avec Cyanea, Crambessa. Amelia; Seranus avec Astraea;
poissons, crabes, escargots, moules, vers, astéries, oursins, dans les récifs de corail. (18) Caranx Trachurus ,avec Méduses; jeunes poissons avec
Physalies; jeunes morues avec (' y anea, Crambessa, Amelia: Serramus avec Astraea; habitants des récifs coralliens, \oissons, crustacés, gastéropodes,
bivalves, vers, étoiles de mer et oursins. (l'J) Strongylognathus et Tetramorium. (20) Cirripédes sur les baleines el les requins; colonies de polypes sur des
crabes; péritriches et infusoires tentacnliferes fixés sur coquillages, insectes ou crustacés. (21) Sphéries, Bithynies, Limnées, Planorbes, comme
matériaux de construction de la demeure des larves de Limnophilus fïavicornis. (22) Fierasfer dans les Holothuries; jeunes Rodheus amarus dans Unio:
llydraires. Actinies, Polychèles, Ophiures, Crustacés, dans les canaux des éponges. — Y. Delvge.
II. — RÉUNIONS ESSENTIELLES OU SOjCIÉTÉS
Colonies
primaires :
Membres issus
d'une même mère
et réunis
dès leur origine.
Colonies
récipro(iues :
lous les membres
participent
à l'avantage.
Colonies lioraomurplies
lous les participants
similaires.
Colonies hétéromorphes
et polymorphes :
membres non semblables
entre eux.
Colonies fissipares ; membres dérivant le
autres par tissiparité fij.
^■^emmipares : membres dérivant les uns des autres par bourgeons restant adhérents '
Colonies fissipares (3\
Colonies gemmipares (4).
Colonies irréeiproques : avantage unilatéral (î»
Colonies secondaires : lusion d'individus primitivement séparés (0).
Syn'pnedium : Colonie formée
par la progéniture seule.
!:iympaediujn homomorphe : Individus identiques saul le
Sympaedium héieromor|the : Individus prùsenianl des dillr
autres que les sexuelles
Patrogynopaedium :
Progéniture -{- l^s 2 parents.
Patrogynopaedhim dimorphe : Progéniture dillérente des parents en tant que larves 1.3).
Patrogynopaedium polymorphe : Dillérences multiples reposant sur la division du travail (l-t).
Patropaedium : Progéniture + le pè
Progéniture + la mère (lU).
Patropaedium ; Progéniture + le père (17).
été sexuelle des protozoai]
Connubium shnplex :
Union sexuelle
entre métazoaires
de sexe différents ou
hermaphrodites.
PoJygamium : Les participants sont
au nombre de plus de -1.
Polyginium : l mâle et plusieurs femelles |19,.
1 Icmelle et plusieurs mâles (50).
Participants au nombre de deux de sexe dilVéreni ou hermaphrodites (21).
uté : Promiscuité entre plusieurs mâles et plusieurs femelles (2-2).
Réunion temporaire d'animaux monogames et pour la seule durée de la période des amours (-23).
Per
impie
on en vue de l'accouplement en dehors d'un hiu de procréation, entre individus de même sexe, généralement mâles ;24).
Praeconnubi'um . Kapprocheuieut d'individus de sexe oiflérent souvent non sex
des amours (2;i).
ellenient mûrs, non unis par des relations sexuelles, à la saison
Synhesmium : Essaimage en commun
sous la poussée de l'instinct sexuel.
Essaim loriué de mâles seulement (-26;.
Gynosynhe.
formé de le
Amphoteinsynhesmium : Essaim lo
d'individus des deux sexes (28).
■ Réunion de plusieurs sympaediums (2«().
Syngynopaedium : Réunion de 2 ou plusieurs gynopaediums (30^.
Sympatrogynopaedium : Réunion de 2 ou plusieurs patrogynopaediuras (311.
Synandrium : Société exclusive de mâles, nécessairement temporaire, se dissociant à répO(jue des amours {32
Syngynium : Société exclusive de femelles, nécessairement temporaire, se dissociant a l'époque des amours (33^
Symphagium : Même définition que tableau I (34;
SynrhortKm : iMéme définition que tableau I (3S).
Même définition que tableau I (36).
Symporium : Même définition que tableau I. mais un but commun (37).
Sympileium : Symphagium dans lequel les participants unissent leurs forces pour triompher de leur proie (38).
Sympaigmn : Réunion pour le but exclusif du jeu {3i
Symphyla
Réunion pour un but de protection (40).
(1) Méandrines, Volvox. (2) Ascones, Eponges cornées, Hydrozoaire^, Anthozoaires, Clavellinldes, Pérophorides. [3\ Volvox. corps des Métazoaires. (4) Tubulaires, Campanulaires,
Siphonophores, Bryozoaires, (ii) Colonie bouigeonnante avant la séparation des bourgeons. itJ) Gemmules des Spongilles, larves ou adultes des Spongiaires, rameaux d'Hydroides,
larves ou rameaux d'Anlhozoaires. (7) Jeunes poissons, lièvres, oiseaux. (8) Abeilles à certains moments, après le premier essaimage; cité de Termites. (9) Gryllotalpa. ForficiHa.
divers oiseaux, et mammifères. HO) Ruches, fourmilières. (11) Lions, Perdrix, oiseaux chanteurs et autres, oiseaux monogames. (12) Guanaco, Bison, Phoques et autres mammi-
fères polygames. (13) Passalus. (14! Cité de Termites. [Vi) Epmoche, macropodes. (16) Glassosiphonies. divers amphibiens, comme Hylodes Uneatus, Pipa dorsigei'a. (17) Syngnathus.
Hippocampus. Alytes. Arthroleptia.PhyUohalcs, Rhinoderma. (18) l'nion du primite et du satellite chez les Gregarines. Conjugaison chez les ciliés. (19) Scarabées, oiseaux et mammi-
fères potygines. (20) Moineau, lièvre, renard ; Pr>)xinus laevis. divers Insectes (double copulation/^ Afrippe lampas. -.il Anoures, toi-tues, nombreux oiseaux. (22i Nombreux poissons
dans leur frayère; chamois, bison, sangliers au moment du rut. (23i Monogamie combinée de vipères. i24i ,-:^>^~' .l/././v mt-lIiflca.Lucanus cervus. Melolontha vulgaris, M.hippocas-
tani. Rhizotrogus sotstitialis Agkia tau. Laaiocampa guercus. Gonopteryx r/tamni, Musra domostica', Li'i'wi"'' ■-!''!in-a(a. (25) Divers grenouilles et oiseaux, Spongieola.
Eiconaxius. certains Alpheus et autres. (20) Ephemera vulgata. Tendipedides. Homaiomya canicularis. (27; Emi^/s Onrruds .-it^) Diverses fourmis, Adcla viridetla. (29) Certains
jeunes poissons, cerf à certaines époques. (30i Certaines fourmis, Phoca groentandica. frichechus rosmarus. Sus Smifa. a certaines époques. (311 Cercopiiheciis. Cynocephalus,
Mycetes. Marmota. Oryrtolagus cunimlu.s Marrorhinus leoninus, Catlorhinus ursinus. Eléphant, grands ruminants, antilopes, etc.; Larus ridibundxis, Philketaerus socius.
Carvus frugilegus. Sturnus vulgaris. rubieus mouedula. etc. (32) Phoca groenlandica, Ovis aminon. Antilope, Poêphagus qrunniens, Rupicapra rupicapa, Cervus elaphus. Sus-
scrofiXf MeleaQris gallopavo. Leuciscus mtilus. rxi Gasterosteus aculeatus. Leuciscus rutilus. (34) Certaines mouettes, nécropnores à certaines époques. (3S1 Etourneaux passant la
nuit en groupes. Roitelet. i,30i Certaines abeilles solitaires. {37} Baleines, Equus hemonius, rats migrateurs, oiseaux migrateurs, Essaims d'abeilles, Sciara militaris. (38) Loups,
chacals, cormoran. (3;»i Gyrinus. [W] Nombreux bancs de poissons, divers hyménoptères solitaires dans diverses circonstances.
RÉUNIONS ACCIDENTELLES OU ASSOCIATIONS
dislincls
soudés en
une même
colonie.
rphes
iihlahles (1).
Colonies primaires. -Individus
et a^ssoeîés dès'îlur nafssanrc. Colonies Hétéromorplies : Individus diltcrents entre eux (2).
Colonies secondaires.- Issus ou
non d'une même mère, d'abord
séparés, puis concrescents.
Colonies concrescenles par ontogenèse : Issus <ie même mère (.'*}.
Colonies concrescentes indépendantes de l'ontoiJténèse : Non issus de même mère (4).
Associations
primaires.
Constituants
dès roriglne
tes uns
aux autres.
Origine commune | Monosyngeminn : Prof;éuitnres d une même mère,
asexuelle ; Syngenium (5).] Polyayngeniinn : Progénitures tilles et petites-filles d'une même mère.
sexuelle
commune
ou non.
Famille unique
au seus ontogéné-
tique du mot.
''amilles combinées
même espèce
sans aucun lie»
de parente.
Syvtpafdium : l*rog<'niture s
: Progéniture avec la mère.
Monogynopaedium : i mère et ses enfants (7).
; 1 mère, enlants et pelits-
Patrogynopaedium .- Progéniture avec les [larenls (!»). -
Sync/iropaedium : œufs pondus au même point par mères différentes (10).
Symphagopaedium : œuls pondus par
«lifferentes sur même sol nutritif (11),
Uéunion secondaire de plusieurs syngeniums ou polysyngeniun
Associations
secondaires.
Constituants
indépendants
à Porigine
rapprochés
ultérieure-
ment.
Uéunion de deux ou plusieurs progénitures distinctes (12).
Une femelle avec ses mâles polyandrir|.ues [\S).
libres rassemblés en un
lieu favorable (14).
Syncheiinfidium : Groupement en vue de l'hibernation (Vi
Colonies d'essaims. Essaimage en comnui
! de la reproduction (Iti).
Symphagiiiin : Association en vue de dilacérer en i
Animaux ayant voy&gé ensemble pour un but (
Sympfiotium : Groupement délerniiné par la lun
■ Groupement réuni en vue de fuir des conditions delavorables (20).
Hétèrosymphagopaedium (21), hétérosynchoropaedium (22), hétih-osynchorium (23), hètérosyncheiinadium (24), hétérosynhesmiumy hétéro-
symphagium {■25), hclérosymporium (26), hèterosymphodum (27), hétérosynaporiitm i28). - Définition conforme à celle des termes corres-
pondants de la partie précédente du tableau, sauf la différence caractérisant les associations hétérogènes.
Groupement de nids d'oiseaux pour l'incubation en commun (29i.
rs animaux fixés sur un autre, d'espèce dilïérente, et ne lui demandant qu'un supp*»rt.
; avantage reci-
(i) Synura, Ophrydium. Carchesium. (2) Strobile des Scyphozoaires, Autolytiis, Myrianida avant la dissociation de la chaîne. (3) Poteriodendron, Dino-
bryon, chaînes de Salpes. (4) Ascidies, moules. (îi) Stentor. Vorticella. Scypiioslomes. (0) Araignées, larves de Lophyrus. de Malacosoma neustria et M. castrense,
de Eriogaster Laneatris ; Euproctia chrysorrhœa, Thaumetopœa. larves Île Scarabées. (7-8) Pucerous. (9) Necrôp/wriis. (10) Formes jeunes de Pyrrhocoris, larves
de Culex, Têtards. (11) Larves vivantes de mouches dans le fromage, l'ordure, les excréments. (12) ClienîHes de Tfiaumetopœa. de Malacosoma castrense, et
de Uyphantria cwnea. (13) Alcippe /ami;ns. (14) Cirripèdes des pierres, des rochers, du bois. etc. Huîtres. My/iV^s, Dreîssensia, Amas de mues de chenilles de
L/;;a?'is; Guêpes carnassières solitaires ou coloniales. (15) Salamandres, chauves-souris, vipère commune. [\à) Paloio, Palingenia longicauda, Polymitarcis
virgo. OUyoneura rhenana. (17) Protozoaires des eaux putréfiées, mouches de substances putréfiées, des ordures, de la sève; coprophages, animaux: se
nourrissant de sang. (18) Crabe terrestre, chenilles de Pieris brassicae. P. rapae. Pyrameis cardui. Lymantria monacha, Agrotis su/ftisa. Deiopeia
pulchella, etc.; libellules, coccinelles, hannetons, sauterelles, vairons, anadromes, catadromes. Poissons migrateurs des eaux douces, (19) Nombreux
insectes, cladacères, ostracodes. (20i Pucerons rassemblés par le vent, hannetons pousses sur un rivage, colonne ascendante de chenilles processionnaires.
(2i) Larves de Scatophaga stercoraria -f* LucUia Caesar -f- Sarcophaga cnrnaria + genres Hômalomya -j- Psychoda phalaenoides -{ Scatopse notata -\-Sepsis
cylindrica-^ genres Biolio -h genres Borborus. (22) Larves de divers moustiques dans la même mare; larves de divers genres de grenouilles dans la même
mare. (23) Kécifs de corail, huîtres et moules; Lasms niger -\- L. flavus; L. ah'eyius +L. flaviis; Dolirhoderus quadriputictatus + Colobopsis truncata
-\- Leptolhorax affinis; Geophîlus -f- luhts ^ Porcellio. (24) Palolo et autres Pohchètes. (25) Protozoaires des eaux putréfiées, animaux se nourrissant d'ordures;
coprophages, mangeurs de champignons, oiseaux coprophages. (261 Hybernia' defoHaria -]- H. aurantiaria : Eugonia angtilaria + Gnophis quadra; Plusia
gamma, oiseaux; libellules et coccinelles diverses. (27) Nombreux insectes. (28) Nombreux habitants des eaux dans les mares en dessèchement; Insectes et
autres animaux en temps d'inondations; fuyards devant les prairies en feu. (29) Montagnes et îles d'oiseaux. (30) Balanides des bivalves fixés; Svnascidies,
Annéiides sessiles, bryozoaires et bivalves sur d'autres bivalves, etc.
GIATIONS
es (1).
•e eux (2).
même mère (3).
nèse : Non issus de même mère (4).
eme mère.
petites-filles d'une même mère.
sans les ijarents (6).
Monofjynopaedium : i mère et ses enfants (7).
a mère. Polyqynopaedium : l mère, enfants et petits
enfants (8)
avec les parents (9).
au même point par mères différentes (10).
is par mères différentes sur même sol nutritif (11).
ilysyngenium.
ctes (12).
e la reproduction (IG).
3ie (17).
Il (18).
îvorables (20).
'érosyncheimadium (24), hétérosynhesmium, hétéro-
8). - Définition conforme à celle des termes corres-
)ciations hétérogènes.
lui demandant qu'un support, sans avantage réci-
dissociation de la chaîne. (3) Poteriodendron, Dino-
le Lophyrus. de Malacosoma neustria et M. castrense,
ecrophorus. (10) Formes jeunes de Pyrrhocoris, larves
lilles de Thaumelopœa, de Malacosoma castrense, et
Mytilus, Dreissensia, Amas de mues de chenilles de
ne. (16) Palolo, Palingenia lotif/icauda. Polymilarcis
des ordures, de la sève; copi-ophages. animaux se
". Lymantria monacha. Agrotis suffusa. Deiopeia
;sons migrateurs des eaux douces. (l!t) Nombreux
:, colonne ascendante de chenilles processionnaires.
-\-Psychoda phalaenoides -\ Scatopse noiala -\- Sepsis
irves lie divers genres de grenouilles dans la même
lirhoderus (juadripunclatus -\- Colo/jo/tsis truncala
s eaux putréfiées, animaux se nourrissant d'ordures;
ia; Euifonia angidaria -)- Gnnphis quadra: Plusia
eaux dans les mares en dessèchement; Insectes et
seaux. (30) Balanidcs des hivalves fixés; Synascidies,
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 31b
MÉHELV 1 1913) a émis l'hypothèse que le gland du pénis pouvait servir de
critérium important pour la classifiction a des mammifères en général. B.
a véi'itié cette assertion chez divers Murides et trouve que non pas le gland,
mais l'os du pénis dilïëre sensiblement dans sa forme chez les diverses
espèces. — J. Strohl.
Lakon (Georg). — Sur les conditions de l'hétérophyllie chez Petroseli-
ninii salivHin. — Le persil, plante bisannuelle, ne forme que des organes
végétatifs la première année, et les feuilles qui se forment alors sont diffé-
eutes de celles qui se forment la deuxième année où la plante fleurit. La
cause de, la dififérence de la forme des feuilles doit être attribuée aux diffé-
rences des conditions de nutrition, en particulier au fait que, la seconde
année, la plante possède des réserves de substances organiques. Si l'on dimi-
nue l'éclairage de la plante ou qu'on fume surabondamment avec des sels
inorganiques au début de la seconde année, on observe des feuilles rappelant
celles de la première année ; en enlevant les feuilles la première année dès
qu'elles ont atteint une certaine taille, on peut diminuer les réserves orga-
niques de la plante ; la seconde année, elle ne produit pas de fleurs et les
feuilles gardent la forme de jeunesse. C'est donc bien la prépondérance
les substances organiques sur les substances minérales qui est la cause
le la forme différente des feuilles de la seconde année. — A. Maillefer.
Theune (E.). — Contribution à Ici biologie de quelques plantes géocar-
oiques. — L'auteur a étudié les espèces suivantes : Avachis hypogaea. Ker-
ilingiella geocarpa, TrifoUum subterraneum etOkenia hypogaea. Les plantes
jtudiées ont une végétation rampante qui leur permet de former leurs fleurs
ians le voisinage du sol et d'enfoncer leurs fruits dans la terre. A l'excep-
ion de T. subterraneum , les fleurs de ces espèces sont colorées, cependant
lies ne sont pas visitées par les insectes et il y a autofécondation. Dans
Avachis et Okenia il y a, à côté des fleurs chasmogames, des fleurs cléisto-
^ames qui, dans le premier genre, naissent sous terre et fructifient norma-
ement. Les organes qui enfoncent les fruits sous terre sont ou un gynophore
)U un pédicelle floral s'accroissant en longueur, ou le pédoncule de l'inflo-
•escence. La pointe qui pénètre dans le sol a le caractère d'un sommet de
•acine. L'ovaire reste petit aussi longtemps qu'il n'a pas atteint la profon-
ieur appropriée. Quel est l'avantage de la géocarpie? Peut-être la protection
■entre les animaux. Le désavantage dans la lutte pour l'existence de la
lescendance est atténué par la longueur des stolons. — F. Péchoutre.
Associations d'organismes. Symbiose. Parasitisme.
Deegener (P.j. — Essai d'une classification des associations et des
lociétés dans le Règne animal. — En dépit de bien des imperfections, incor-
•ections, puérilités, lacunes, cette tentative nous a paru assez intéressante
jour que nous ayons cru devoir non seulement en donner une analyse
complète, mais la mettre sous la forme plus claire de tableaux synoptiques.
Voir Tableaux ci-contre.)
a) Lenz (Fr.). — La raison d'être de la myrmécophilie. — On admet, en
général, que l'avantage de la myrmécophilie consiste, pour les animaux
rayrmécophiles, à être protégés contre leurs ennemis naturels par les fourmis.
Il est certain, en effet, que les fourmis sont de redoutables ennemis pour
beaucoup de petits organismes. Cela ressort, entre autres, du fait que beau-
316 LANCEE BIOLOGIQUE.
coup de petits animaux, par exemple, la jeune chenille de Steuropus
fugi. miment les fourmis dans leur aspect extérieur et dans leur allure.
Mais la raison d'être de la myrmécophilie, selon L., est la protection qu'elle
confère contre les fourmis elles-mêmes, qui sont, en général, les ennemis
les plus dangereux pour la catégorie d'animaux qui fournissent les orga-
nismes myrmécophiles, par exemple, pour les chenilles, d'après les obser-
vations directes de L. L'auteur, qui a pu observer les chenilles myrmé-
cophiles de Zyijaena hellargus Rott. et de Z. icarus Rott. s'explique, par
conséquent, la raison d'être de la myrmécophilie par le fait qu'en fournis-
sant de la nourriture alléchante aux fourmis, les chenilles myrmécophiles
arrivent le plus sûrement à se garantir contre ceux qui, autrement, seraient
leurs ennemis naturels. Il leur est ainsi rendu possible d'habiter des loca-
lités où régnent des fourmis et où, autrement, elles ne pourraient pas exister
longtemps. L. a, en effet, constaté que les chenilles non myrmécophiles
étaient vite décimées au contact avec des colonies de fourmis et a vu,
d'autre part, combien les papillons d'espèces myrmécophiles étaient nom-
breux dans la même région. — J. Strohl.
Wasmann (E.). — Nouveaux types d'adaptation chez des Stophylùiides
dorylinqphiles d'Afrique. 218^ contribution à la connaissance des myrméco-
philes. — L'auteur décrit divers types nouveaux de staphylinides myrméco-
philes, termitophiles et dorylinophiles (vivants chez les fourmis migrantes
de la 'famille des dorylines). Le matériel provient en grande quantité du
Congo. "W. montre les diverses voies par lesquelles ces coléoptères ont
réalisé l'état de symphilie, 'tantôt par la voie mimétique (« Mimikrytypus »)
tantôt sous forme du * type offensif ■» («■ Trutztypus »). Les immigrés du
type mimétique présentent une variation de forme très grande, tandis que le
type offensif est beaucoup plus uniforme. Les premiers forment de nom-
breux genres spécifiques contenant chacun peu d'espèces; les seconds, au
contraire, sont réunis en peu de genres dont chacun contient de nombreuses
espèces. — J. Strohl.
Anonyme, — Fourmis et pucerons. — Rappel des relations bien connues
des fourmis et des pucerons. Le liquide sucré est fourni par l'anus, et les
deux cornicules que l'on a cru longtemps être l'instrument de cette fonction
servent à la défense contre les ennemies, les coccinelles, en les barbouil-
lant d'un liquide poisseux. L'antiquité des relations entre pucerons et
fourmis est démontrée par des fragments d'ambre âgés de plus de deux
millions d'années, dans lesquels on a retrouvé les deux insectes côte à côte
dans l'attitude caractéristique. L'origine de cet instinct réciproque est un
des problèmes de l'évolution dont la solution ne peut reposer sur l'hérédité
des caractères acquis, les fourmis qui manifestent cet in.stinct étant des
neutres stériles. — Y. Delaoe.
Gravier (Ch. J.). — Sur l'association d'une Eponge siliceuse, d'une Ané-
mone de mer et d'une Annélide polychète des profondeurs de l'Atlantique. —
L'annélide {Polynoe) circule librement dans les cavités tubuleuses de
l'éponge qui lui offrent un abri et l'Actinie est fixée à la surface des bran-
chies qui lui fournissent un support. L'avjintage résultant de cette symbiose
pour l'éponge n'apparait pas clairement. — Y. Del.age.
Letellier (A.). — Étude de quelques gonidies de lichens. — Après une
introduction bibliographique très complète rappelant ce que Ton sait sur la
XVI 1. — OUIGINK L)i;S KSPKCKS. :U/
pliysiologie des lichens, L. relate les expériences qu'il a faites en cultivant
des gonidies en cultures absolument pures : Cyanophycées {Nostoc); Cysto-
cocciis, qui sont les plus répandues des gonidies; Coccomyxa qui sont les
gonidies d'un certain nombre de lichens, en particulier de la famille des
Peltigéracées, et Stichococcus, que l'on trouve chez les Caliciacées. Ces
cultures ont montré à l'auteur qu'il n'existe aucun caractère distinctif
constant entre les gonidies et les algues semblables libres. Tantôt ce sont
les gonidies, tantôt les algues libres qui préfèrent une nourriture organique,
ce qui indique que les rapports physiologiques entre champignons et algues
des lichens ne sont pas toujours les mômes : il y aurait ainsi soit consortium,
soit parasitisme mitigé, etc. La question est donc encore loin d "être résolue
et est beaucoup moins claire qu'il ne semble lorsqu'on dit que le lichen
représente une symbiose de deux composants. Les résultats obtenus par L.
confirment la tfiéorie de l'origine double des lichens; ceux-ci sont dûs non
pas à une production de gonidies par les hyplies, mais à une longue adap-
tation d'un champignon-lichen à sa gonidie. L'évolution phylétique de la
plupart des lichens ne s'explique pas par une évolution séparée de l'algue
et du champignon, mais par l'évolution du « consortium » tout entier. Pour
l'auteur, il semble fort, peu probable que les lichens qui produisent des
sorédies naissent actuellement par synthèse. Les sorédies n'étant que des
boutures, transmettent tout naturellement les caractères d'iiomogénéité et
de parfaite adaptation .réciproque 'à chaque nouveau lichen; cette homo-
généité fait, par contre, souvent défaut aux lichens qui ne forment pas de
sorédies et qui naissent probablement plus facilement par synthèse dans la
nature, comme c'est le cas pour beaucoup d'espèces sous-corticales. —
M. BûUBIER.
Nienburg (W.). — Sur les relations entre les algues et les hy plies dans
le thalle des lichens. — Elfving (Act. societat. scientar. Fennicae, 1913, 44,
n"^ 2) a pensé renverser la théorie des lichens en croyant pouvoir démontrer
que les algues se forment aux dépens des hyphes du champignon. N. a,
étudié la croissance du thalle de Pertusaria, lichen crustacé caractérisé par
un bord blanc où les algues sont excessivement clairsemées. Les algues qui
se trouvent dans la région blanche proviennent des algues de la région
colorée; elles sont poussées vers le bord du thalle par la croissance d'hyphes
spéciales, riches en protoplasma et douées d'une vitesse de croissance plus
grandes que les hyphes environnantes. La même organisation a été retrouvée
chez Evernia furfuracea: chez Evernia prunastri, N. a constaté la présence
dans les cellules de l'algue d'haustories formées par le champignon; les
algues atteintes ne meurent pas immédiatement ; on peut caractériser les
relations entre l'algue et le champignon en désignant leur association sous
le nom d'hélotisme. — .A. Maillefer.
"Wolzogen Kûhr (von). — La microbiologie de la réduction dans le sol.
— Les bactéries du sol réductrices font apparaître corrélativement à leur
action chimique des produits : méthane, acides gras, hydrogène sulfuré, etc.,
très nocifs pour les plantes. Les protozoaires, flagellés ou ciliés, qui se
nourrissent de bactéries, pullulent en même temps que celles-ci et les rédui-
sent en nombre, mais ils attaquent indifféremment les bactéries réductrices
nocives et les bactéries oxydantes utiles à la nitritîcation du sol. Leur numé-
ration donne assez nettement la courbe de puUulation des bactéries. —
Y. Delage.
318 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Miehe (H.). — Nouvelles recherches sur la symbiose bactérienne (VArdisia
crispa. — Les méristèmes terminaux, ainsi que les feuilles H'Ardisia crispa,
hébergent toujours une bactérie; en soumettant des boutures, des graines
ou des plantes entières à l'action prolongée d'une température de 40° C, les
bactéries sont tuées ; les plantes ainsi stérilisées restent vivantes pendant
des mois et des années, mais présentent un aspect tout particulier : le début
du développement est normal; il se forme quelques feuilles, puis la forma-
tion de celles-ci cesse ; les bourgeons auxiliaires, qui restent normalement
rudimentaires, commencent à se renfler en coussinets verts; ces coussinets
continuent à s'accroître pendant plus de 3 ans, lentement, et atteignent une
taille notable en se recouvrant d'un périderme. Il ne se développe plus
d'autres organes sur les plantes stérilisées. Dans la nature, on trouve quel-
quefois des pieds rabougris, à bourgeons renflés en coussinet ; on constate
que ces plantes ne contiennent pas ou peu de bactéries. Des essais d'infec-
tion artificielle des plantes stérilisées avec Bacterium foliicola, que M.
avait isolé des graines d'Ardisia, n'ont malheureusement pas réussi. 11 est
probable que VArdisia est incapable d'un développement normal sans l'ex-
citation de la bactérie; sans bactéries, il se comporte vis-à-vis de la plante
infectée à. peu près comme un Echinocâctus envers un Peireskia. Les
autres espèces d'Ardisia ne vivent pas en symbiose avec des bactéries et se
développent normalement. — A. Maillefer.
a-l)-c) Galippe (V.). — Parasitisme normal et microbiose [XIV, 2° y]. —
De nombreuses observations, au nombre desquelles une place importante
appartient à celle publiées antérieurement par l'auteur, ont introduit dans
la science une notion nouvelle, celle du parasitisme normal. Tandis qu'on
croyait autrefois que tout être vivant était normalement aseptique, bien
qu'il pût être très généralement contaminé du dehors, on doit admettre
aujourd'hui que cette asepsie n'est qu'apparente et que des parasites peu-
vent trouver place dans des tissus en apparence les plus normaux, où ils
restent à l'état latent jusqu'à ce que des conditions particulières les mettent
en état de se développer. Ces parasites sont des bactéries, des levures, des
mycélium de Schizomycètes, etc. — Au nombre des tissus infectés par le
parasitisme normal, un des plus importants est le tissu musculaire, dans
lequel ce parasitisme a été démontré par des expériences spéciales remon-
tant à une date déjà ancienne. Des morceaux de viande volumineux, stéri-
lisés à la surface, ont montré au centre une évolution microbienne avec
quelques-uns de ses produits habituels. C'est à la présence de nombreux
microbes normaux que la chair des poissons de mer doit sa facile décom-
position (Richet). — En outre de ce parasitisme normal et bien différent
de lui est ce que l'auteur appelle microbiose . désignant par là toute une
théorie, d'après laquelle les cellules de tous les êtres vivants compren-
draient au nombre de leurs éléments essentiels des particules extrême-
ment petites, les microzymas de Béchamp, qui ne seraient peut-être pas-
différents des vacuolides de Raphaël Dubois et des mitochondries de Benda.
Ces particules auraient un double rôle. Dans la cellule vivante et intacte,
elles présideraient à des actes vitaux essentiels, de la nature des fermen- '
tations, .sur lesquelles nous reviendrons plus loin; dans la cellule désa-
grégée par mort naturelle ou accidentelle les microzymas répandus au
dehors seraient aptes à se multiplier et à évoluer en microbes ordinaires,
cocci, bactéries, etc. Cette dernière évolution se manifesterait, en particulier,
à la suite des contusion et dilacération des tissus. — Pour démontrer cette
iniportante proposition, l'auteur fait les expériences suivantes. Il prend une
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. :{I9
pomme aussi saine que possible, aseptise un point de la surface, puis, sans
léser l'épiderme. écrase par pression les tissus sous-jacents, ou bien in-
troduit profondément à travers l'épiderme stérilisé une pipette de verre
aseptique qui dilacère les tissus. Le fruit étant abandonné à lui-même, il se
développe dans la région contuse ou dilacérée une pullulation considérable
de microzymas, soit seuls, soit mêlés aux formes plus élevées du parasi-
tisme normal. Par suite de cette circonstance, on ne peut accorder une
valeur tout à fait démonstrative qu'au cas où le phénomène de microbiose ne
se compliquerait pas du parasitisme normal, cas exceptionnel en lui-même,
mais relativement fréquent chez la pomme d'apparence saine. Donc, dans
le cas où dans les tissus contus ou dilacérés s'était développée une culture
pure de microzymas l'auteur a pu, en ensemençant cette culture, obtenir à
la fois leur pullulation et, sur gélose Sabourau, au moins les premières
phases de leur évolution en microbes. Si l'évolution n'a pas été plus
complète, cela tient à notre ignorance des milieux de culture convenables.
— Le rôle des microzymas est particulièrement important dans la vie du
muscle, où il a été mis en lumière par les recherches de G.autier et Landi
qui ont précisé les intuitions de Béchamp. Dans le muscle intact, et cela
peut se généraliser à' toutes les cellules vivantes, il faut distinguer deux
sortes de phénomènes chimiques : les uns sont intérieurs à la cellule ou à
la tibre musculaire; ils sont anaérobies et appartiennent au groupe des
phénomènes réducteurs ; ils se continuent après la mort globale de l'indi-
vidu et après cessation locale ou générale de l'apport d'oxygène par la
respiration et la circulation; et cela jusqu'à épuisement des réserves intra-
cellulaires. Ces phénomènes réducteurs aboutissent à la formation d'acide
carbonique, d'azote, d'hydrogène et d'une petite quantité d'alcool. Les phé-
nomènes de la seconde catégorie sont extérieurs à la cellule ou à la fibre;
ils sont aérobies et consistent dans la combustion, au moyen de l'oxygène
apporté par la respiration et la circulation, du produit du fonctionnement
anaérobique des microzymas; ils donnent lieu à la formation d'acide urique,
acide lactique, urée, dérivés ammoniacaux, acide carbonique, et, d'une
manière générale, de tous les produits hautement oxydés; par là sont engen-
drés, en outre des produits spéciaux du métabolisme, les énergies muscu-
laire, électrique et autres et la chaleur nécessaire à l'entretien de la vie. —
Ainsi, le rôle des microzymas est multiple dans l'organisme intact : ils pro-
duisent des fermentations intra-cellulaires nécessaires à tout fonctionnement
vital; dans les tissus contus ou dilacérés, privés de l'oxygène respira-
toire, ils pullulent, fournissent des toxines et aboutissent finalement à la
formation de microbes. — Ces données sont d'une grande importance au
point de vue de l'évolution des plaies de guerre où la contusion et l'attri-
tion jouent un rôle capital, les tissus contus, en outre de leur nocivité propre,
étant extrêmement favorables à la multiplication des microbes endogènes
ou venus du dehors. [Deux choses sont à distinguer dans ce très curieux
mémoire, digne de l'originalité très personnelle de l'auteur. D'une part,
on y trouve des expériences nouvelles et très suggestives sur les effets de
la contusion en dehors de toute contamination par des microbes venus du
dehors, et, comme conséquence, des conclusions de haut intérêt relativement
à l'évolution des plaies contuses, à leur contamination endogène et à leur
thérapeutique. D'autre part, on y trouve une confirmation des idées géné-
rales de BÉCHAMP en ce qui concerne non seulement l'existence extrême-
ment générale des microzymas, mais aussi leur évolution en microbes au
sens pastorien du mot. Ici, il faut distinguer deux choses : la pullulation des
microzymas en milieu de culture convenable et leur évolution en bactéries.
320 LxVNNEE BIOLOGIQIE.
Pour ce qui est du premier point, il semble bien que la démonstration soit
faite ; mais nous ne pensons pas qu'il y ait là quelque chose d'incompatible
avec la théorie pastorienne : ne voit-on pas à l'intérieur des cellules des
mitochondries, des chromoplastes, des chromidies se multiplier de façon
normale et, depuis les travaux de Carrel, il n'y a plus lieu de s'étonner
que de pareilles multiplications puissent se faire en milieu artificiel : les
microzymas pourraient être des particules vivantes de la cellule, douées
dans certaines circonstances du mouvement brownien et constituant des
éléments accidentels ou essentiels de la cellule vivante. Toute autre est la
question de leur évolution en bactéries. Ici il ne semble pas que la démons
tration soit faite. L'auteur ne signale dans ses cultures quç les premiers
stades de l'évolution et ce n'est pas démontrer cette évolution que de dire
que le milieu de culture où elle aura lieu reste à découvrir. Quant au com-
mencement d'évolution observé sur gélose, ne trouve-t-il pas une explication
suffisante dans le parasitisme normal, par suite duquel quelques bactéries
inaperçues ont pu se trouver mêlées à la culture presque pure de micro-
zymas dans les tissus contus? L'auteur nous communique par lettre
quelques explications d'où il résulte que, selon lui, sa culture des micro-
zymas était pure, en sorte que les bactéries ne pouvaient pas avoir d'autre
origine que les microzymas. Mais il reconnaît que cela n'est pas exprimé
avec une clarté suffisante dans son mémoire, et il ajoute que dans une
publication ultérieure il précisera ce point. Dès que cette publication aura
paru, ngus l'analyserons avec fidélité.] — Y. Del.\ge et M. Goldsmith.
.«) Portier (Paul). — Recherches sur les microorganismes symbiotiques
dans la série animale. — (Analysé avec le suivant.)
b) Rôle physiologique des symbiotes [XIV, 2% y]. — Des observa-
tions commencées depuis très, longtemps ont convaincu l'auteur qu'il existe
dans les tissus des insectes xylophages, dans le corps adipeux des autres
insectes, dans les tissus adipeux et conjonctif et, éventuellement, dans
d'autres tissus des animaux supérieurs, des microorganismes différant
bien peu de ceux auxquels il est fait allusion dans le travail ci-dessus de
V. Galippe, et susceptibles, comme ces derniers, d'être cultivés et de se
transformer en mierocoques, bacilles, ou longs filaments. Ces microorga-
nismes se colorent par les mêmes procédés que les mitochondries et sont
spécifiques pour chaque espèce. [En somme, il n'y a que peu de différences
entre ces résultats et ceux atïirmés dans le travail précédent de Galippe.]
Ces microorganismes ont des propriétés chimiques spéciales : polymérisa-
tion de sucres, formation d'azote organique aux dépens des nitrates, désa-
mination, décarboxylation et oxydation, transformation de sels neutres en
carbonates alcalins, création aux dépens d'alcools de corps à fonction céto-
nique. Ce sont ces microorganismes qui sont la base de certaines propriétés
physiologiques des organismes, en particulier en ce qui concerne la diges-
tion. — Ces microorganismes «ont très thermostabiles, n'étant détruits qu'à
120», par la chaleur humide. — Rapprochant ces faits de ceux relatifs aux
vitamines et à la carence, l'auteur suggère que leur explication pourrait
être cherchée dans la présence de ces microorganisnies. — Y. Del âge et
M. GOLDS-MITII.
A.nonyme. — In ennemi indirect des plantations de caféiers ù Java : la
fourmi « gramany ». — L'article expose un travail de P. van der Goot,
publié dans le « Mededeel. van het Proefstation Midden Java », u'^^ 19 et
XVII. - OHir.INE DES ESPÈCES. :W1
\?0, où sont signalés des relations entre hôtes et. parasites, fort compliquées
et intéressant la biologie iiénérale. L(^s caféiers de .lava sont attaqués par
une cochenille, Lecanium riride: une Fourmi « (iramang » [Plagiolepis
longipcti) est attirée par les cochenilles qui lui fournissent, en réponse à
une sollicitation ^ar les palpes, une sécrétion dont elle se repait. Le méta-
bolisme de la cochenille s'en trouve activé, et, par suite, sa nocivité. —
D'autre part, un parasite de la cochenille, (llteiloneuromijia javanensis,
est écarté par là présence de la fourmi, et la vitalité do la coclienille s'en
trouve encore accrue, en sorte (jue la fourmi se trouve indirectement nuire
au caféier. — Le « gramang » est également nuisible au cacaoyer, en
écartant une autre fourmi, le Dulichodrrus fntufjerculatits qui, attirée pai-
le Pseudococcus crotonis. chasse les Ihdopeltis qui attaquent les fruits, en
même temps ([ue le DiplosU qui, lui, est le parasite des Pseudococcus. —
Y. Delage et M. Goldsmith.
Jegen (G.). — Morphologie et biologie d'un parasite des (iise<iux chanteurs,
Collyriclum faba {Hremser) Knssack. — Les moineaux bàlois portent assez
fréquemment sur la peau des kystes contenant deux individus d'un tréma-
tode ectoparasite, Collyriclum faba, comme ailleurs aussi, en Europe et en
Amérique, mais plutôt rare pourtant. Ces deux individus sont de dimension
dilïérente et présentent un dimorphisme sexuel remarquable. Chacun d'eux
est hermaphrodite, mais chez le petit partenaire les organes mâles sont
mieux développés, tandis que chez le grand ce sont les organes femelles
qui priment. 11 s'agit là évidemment, d'un commencement de séparation
des sexes [IX]. 11 n'y a, toutefois, pas d'acte de copulation entre les deux
partenaires, comme l'admettait Miescher (18.38). La fécondation a lieu, selon
J., de telle façon que le sperme déver.sé par l'un des deux parasites dans
le liquide du kyste passe dans le canal de Laurer de l'autre partenaire et
rencontre les œufs dans la cavité centrale de l'organe (génital féminin.
— Les deux individus réunis dans un kyste sont, d'ailleurs, le produit d'un
seul embryon et leur différenciation a lieu très tôt dans l'ontogenèse, sans
que J. puisse, toutefois, donner pour le moment déjà un aperçu complet
de leur développement. 11 a, par contre, pu étudier à fond l'anatomie de
cet intéressant parasite et a fixé sa position dans le système des trématodes
(famille des troglotrémides). Il a, de plus, élucidé les conditions du cycle
évolutif de Collyriclum et est arrivé à établir, par voie expérimentale, le
mode d'infection probable des oiseaux. Ce sont, en général, de jeunes
oiseaux surtout qui sont porteurs des parasites; l'infection a lieu dans
le nid, sans doute. Les kystes contenant des parasites en état de maturité
prennent une consistance telle qu'ils peuvent facilement être déchirés par
le bec de l'hôte. Les œufs contenant les embryons passent alors à travers
le tube digestif de l'oiseau et reparaissent dans ses excréments ou se fixent
en grand nombre autour de l'anus. C'est ce qui doit rendre particulièrement
facile le passage des embryons de Collyriclum d'un oiseau couveur sur
sa nichée. Il est important sous ce rapport que les jeunes moineaux ont
l'habitude de séjourner longtemps dans le nid après l'éclosion et les oiseaux
qui, outre les moineaux, hébergent le parasite, ont préci.sément la même
habitude. Les oiseaux parasités sont particulièrement fréquents après de
longues périodes de pluie. 11 est probable que l'humidité facilite la propa-
gation du parasite en empêchant de sécher les excréments qui contiennent
les embryons de Collyriclum. 11 semble que ce soit notamment dans des
lo:alités où les mêmes nids servent d'habitation pendant plusieurs années
de suite que le parasite est particulièrement répandu. C'est le cas à Bàle
l'année biologique, XXII. 1917. 21
'622 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dans d'anciennes cours dont les murs se trouvent tapissés d'épaisses couches
de lierre. Dans d'autres quartiers de la ville, le parasite est moins fréquent
et les moineaux de la campagne (tirés pour la plupart dans des champs
de blé) ne semblent pas l'héberger du tout. En effet, alors que sur
240 moineaux citadins examinés, 83 étaient porteurs de kystes, tous
les moineaux campagnards examinés (au total 480j n'en avaient pas. —
J. Strohl.
Strindberg (Heurik). — Les mallophages peuvent-ils aussi se nourrir
du sang de leurs hôtes? — Bien qu'ils se nourrissent normalement des
plumes, la constitution de leurs parties buccales n'exclut pas la possibihté
d'entamer la peau : eu fait, c'est le cas pour A'irmus menapon et Phijso-
stoinum, et non pour Docophorns et autres. — Y. Delage.
Janicki (C). — Recherches expérimentales sur le développement de Dibo-
Ihriocepholus. lattis. Expériences négatives sur l'infection de jeurtes poissons
{truites, brochets, perches) par des larves ciliées. — (Analysé avec le suivant,)
Janicki (G.) et Rosen (T.). — Recherches expérimentales et observations
sur le cycle évolutif de D. latus. — Les œufs du Cestode séparés des ma-
tières fécales de l'homme par des lavages et des décantations, peuvent
donner naissance, en un temps variable (2-3 semaines), dans une eau fré-
quemment-renouvelée, à des larves ciliées avec lesquelles on s'est efforcé
de réaliser l'infection directe de jeunes poissons d'eau douce des espèces
par l'intermédiaire desquelles s'accomplit ordinairement l'infection chez
l'homme. Les résultats des essais d'infection spontanée ayant été négatifs,
on a essayé également, sans plus de succès, d'inoculer directement dans la
cavité générale des poissons un nombre considérable de larves ciliées.
L'insuccès de toutes ces expériences a fait conclure à l'existence probable
d'un second hôte intermédiaire. Après avoir cherché inutilement l'hôte soup-
çonné dans divers groupes d'animaux pouvant servir de pâtures aux poissons
(vers, larves d'insectes, etc.), J. et R. l'ont trouvé dans deux espèces de
Copépodes, Cyclops strenuus et Diaptomus gracilis qui, seuls, à l'exception
de tous crustacés du même groupe essayés, ont paru pouvoir servir au déve-
loppement de la larve ciliée. Celle-ci s'introduit dans le tube digegtif et,
traversant la paroi intestinale, prend, dans la cavité générale, la forme pro-
cercoïde dont les crochets de fixation sont portés par uri appendice caudal.
L'absorption de l'hôte par un poisson donne lieu à la mise en liberté de la
larve qui se débarrasse de son appendice caudal, traverse la paroi stomacale
du poisson et, par la cavité générale, va se fixer dans les muscles ou dans
le foie. Ainsi se trouve décrit entièrement pour la première fois le cycle
évolutif complet d'un Cestode ayant besoin de trois hôtes successifs. Des
analogies de forme avec la larve plérocereo'ide, lors de la migration chez le
poisson, font soupçonner un cycle évolutif analogue pour certains Cestodes
parasites de l'homme pour lesquels ce cycle est encore mal connu. — H.
Mouton.
Keilin (D.). — liecherches sur les larves de Diptères cyrlorhaphes. — De
ce travail, riche en faits morphologiques et embryogéniques, nous extrayons
quelques points relatifs à la biologie. La vie parasitaire de la larve se
compose de deux périodes actives (moment de pénétration et moment de
passage dans le prostoniium de l'hôte) séparées par une période d'immo-
bilité (dans la cavité cœlomique). La^lurée de cette dernière période dépend
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 323
do la température : aussitôt que la température monte jusqu'à 19"-20°, la
larve (;ge réveille et commence son déplacement vers le prostomium. —
L'hoto peut se jirotéger contre le parasite soit au moyen de kystes phago-
cytairos (pendant l'état d'immobilité des larves), soit en les expulsant de
diverses façons. — 11 peut se trouver dans le même hôte plusieurs larves;
une seule vient à bien, les autres étant détruites soit par phagocytose, soit
par suite des blessures que reçoivent les larves à portée de crochets man-
dibulaires d'une autre larve, .\insi, une larve empêche bien l'évolution
dos autres, mais non pas leur pénétration dans l'hôte. — La taille des
larves est variable suivant les conditions nutritives que leur offre l'hôte, et
comme la taille des imagos est proportionnelle à celle des larves, il se
crée ainsi, par différence de taille, des différences entre individus qui, par
impossibilité de se reproduire entre eux, arrivent à former différentes
races. — Y. Delage et M. (Jolosmith.
Courmont (J.) et Durand (P.). — Pétiélralion transcutaiiée du Spirochèle
(le V ictère hémorraijique. — Quelques gouttes d'une émulsion de foie d'un
cobaye mort d'ictère hémorragique et très riche en spirochètes, agents de
cette infection, déposées sur la peau du dos d'un cobaye en un point où
il ne peut ni se lécher, ni se gratter, communiquent :> fois sur 6 la maladie
à cet animal, même lorsque les poils ont été simplement coupés aux ciseaux
sans traction ; ainsi est démontré le fait de la pénétration transcutanée du
parasite, à travers la peau rigoureusement intacte. La moindre lésion de
î'épiderme augmente les chances d'infection. — Y. Delage.
a) Roubaud (E.). — Auto-inoculation et développement primaire, dans
les muqueuses buccales, de la larve du Gasti^ophile èquin [Œstre du cheval).
— Les procédés simplistes invoqués pour expliquer l'infestation ne' sont
pas vérifiés par une observation attentive; de l'œuf sort une larve primaire
qui est libérée par frictions, en particulier au contact des lèvres ou des
gencives de l'animal et sïnocule immédiatement sous l'épithélium où
elle chemine en s'accroissant jusqu'à la première mue. — ■ Y. Delage.
Il) Roubaud (E.). — Les Anophèles français des régions non palustres
sont-ils aptes à la transmission du paludisme? — Les Anophèles maculi-
pennis des régions non palustres de la France, considérés comme consti-
tuant peut-être une race réfractaire au paludisme, sont, au contraire, des
agents de transmission parfaitement efficaces dès qu'ils peuvent piquer des
paludéens. — Y. Delage.
Mesnil (F.) et Roubaud (E.). — Sur la sensibilité du chimpanzé au
paludisme humain. — On sait que les hématozoaires de l'homme et des divers
singes sont, en général, spécifiques c'est-à-dire non inoculables d'une espèce
à IJautre. Cependant les auteurs ont réussi une inoculation positive de l'hé-
matozoaire du paludisme humain au chimpanzé. Mais cette inoculation a été
difficile, révolution des parasites dans le sang du singe a été pénible, peu
abondante, de courte durée et ne s'e.st pas sensiblement accompagnée de
fièvre. — Y. Del.\ge.
Bêcher (Erich). — La finalité altruiste des galles et l'hypothèse d'un
principe psychique supra-individuel. — Sans vouloir retourner aux con-
ceptions téléologiques d'une philosophie théiste aujourd'hui abandonnée,
B. admet qu'il puisse y avoir entre l'hôte et le parasite certains rapports
324 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de nature psychique que l'hôte est intéressé au bien-être du parasite et
manifeste à la rigueur cet intérêt d'une manière active. C'est à cm point
de vue que l'auteur, qui est professeur de philosophie à Munich, analyse
la morphologie, la biologie et l'étiologie des galles, en se basant sur les
données que lui fournit le traité de Kuster. 11 pense pouvoir expliquer
les actes de prévenance de la plante envers les parasites par une exten-
sion de la théorie psycholamarckiste et en tenant compte de certaines con-
ceptions bergsoniennes. [Dans une analyse du présent livre (dans Die
Naturwissenschaften, V, fasc. 33, p. 507) KiiSTER désapprouve l'hypothèse et
la méthode de B.]. — J. Strohl.
Tobler (F.). — Un Phyllosiphon tropical nouveau, son genre de vie et son
développement. — Le Phyllosiphon aslèri forme est une Siphonée vivant dans
l'intérieur de la feuille de Zamioculcas zamiifolia, Aracée de l'Afrique
orientale ; ce parasite provoque la formation de taches jaune clair de la
grandeur d'une pièce d'un centime sur les feuilles de son hôte: ces taches
sont le plus souvent soulevées en bourrelet, par le fait que, sous l'influence
de son parasite, les cellules de la feuille se remettent;! se diviser; il se forme
donc une véritable cécidie. Dans les feuilles infectées, il y a une forte dimi-
nution (le la quantité d'amidon; il est donc probable que le Phyllosiphon
sécrète un ferment amylolytique. La chloropliylle de la feuille diminue au
fur et à mesure que le parasite devient lui-même plus vert. Mais autour de
la région 'occupée par le parasite, il reste une zone verte qui persiste alors
même qu'à la fin de la vie de la feuille tout le reste de celle-ci perd sa chlo-
rophylle. Entre les siphons de l'algue, les cellules de la feuille ont un noyau
en dégénérescence et contiennent de l'oxalate de calcium sous forme de
sable cristallin. — A. Maillefer.
Henning lE.). — La législation du Berberis et la théorie du mycoplasma.
— L'Académie suédoise d'agriculture, désireuse d'obtenir l'aide du législateur
dans la lutte contre la propagation de la rouille noire 'par l'intermédiaire des
pieds d'Epine-vinette, était arrivée en septembre 1916 aux conclusions sui-
vantes : 1° défense de vendre et de planter l'Epinette-vinette ; '2'^ destruction
absolue par les propriétaires de tous les pieds de Berberis jusqu'à une dis-
tance de 200 mètres des champs cultivés pendant une période de cinq ans.
Le professeur J. Eriksson a soulevé quelques objections. Sans parler de dé-
penses entraînées par la destruction des Berhcris, il croit que cette mesure
n'offre pas une garantie suffisante et il rappelle que l'expérience a montré
que la présence du Berberis n'offre un grand danger que pour les champs
rapprochés. Au lieu d'avoir recours à la loi, il serait plus à propos que les
sociétés d'agriculture agissent par persuasion et provoquent la destruction
des pieds de Berberis qui bordent les voies de chemin de fer ou les gares,
ceux qui se trouvent dans les jardinets ou qui bordent les tirands jardins ou
les bois. Toutefois la vente et l'importation de ces plantes doit être défendue
par la loi. H., dans son travail, oppose les remarques suivantes. Le fait que
la rouille noire dans les pays plus chauds sévit durement sur le blé, même
quand il n'y a pas de lierbcris, n'est pas dû à l'existence d'un mycoplasma,
mais à la circonstance que le parasite persiste toute l'année sous la forme
d'Urcdo. Eriksonn insiste sur le fait qu'un pied rouillé de Berberis ne peut
contaminer que l'espèce de céréale à laquelle appartientla rouille considérée.
Mais H. objecte qu'un même pied d'Epine-Vinette peut être infecté par des
rouillesdiverses, et, par suite, contaminer diverses céréales. Demême, H. nie.
contrairement à l'affirmation d'EaiKSO.NN, que la rouille puisse provenir sur
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 32Ô
le blé de causes internes. Les régions qui ne connaissent pas la rouiKe sont
celles qui u"ont pas de lierberis et l'opinion d'ERiKSONN que la cause princi-
pale de la maladie réside dans un germe caché hérité de la plante-mère
n'est pas a,dmise par H. La lutte contre la rouille noire par la destruction
des Ber/jeris n'est pas en accord avec la théorie du mycoplasma. — F. PÉ-
f'HOUTRF..
Buren (G. von). — Conlribulion à la connaissance du mycélium du genre
Yolkartia (/?. Mano) von Bilven. — L'auteur a réussi à démontrer que chez
Volkartia umbelUfcrarum et F. rhaetica il y a persistance du mycélium
dans le rhizome. Chez les plantes malades ([ui passent l'hiver, la plupart des
feuilles sont attaquées par le champignon. L'étude anatomique démontre la
présence du mycélium de y.xmbdliferarum dans le tissu sous-épidermique
de l'excavation de la face supérieure du pétiole, dans la partie supérieure
du rhizome, dans le dermatogène et le périblème et dans les ébauches des
liourgeons axillaires. Dans les exemplaires en fleurs d'Ileracleiim Sphondy-
lium on le trouve dans les rayons des ombellules, dans la paroi du pistil et
dans le nucelle; dans quelques préparations, ou pouvait constater que des
hyphes avaient pénétré dans le sac embryonnaire. La question de la trans-
mission du parasite par les graines, et d'une façon générale la première
infection de l'hôte par les parasites, doit être soumise à de nouvelles
reèherches. — F. Péciioutre.
Moreau (F. et M"'^). — Epicymatia aphthosœ-n. sp., parasite du Lichen
Peltidea aphthosa Iloffrn. — Les ascospores de VEpicymatia aphthosœ, à la
fin bicellulaires. naissent unicellulaires et uninucléées; leur noyau se divise
et une cloison se forme. Des rayons archoplasmiques interviennent dans leur
délimitation. — F. Moreau.
"West (G.). — Sur StigeospoHum Marattiacearum et les mycorrhizes des
Marattiacées. — Stiy. Marattiacearum est un mycorrhize endotrophique, qui
vit dans les racines de certains genres de Marattiacées (Angiopteris, Archan-
giopteris, Kaulfussia, Marattia). Les hyphes ne quittent jamais la racine de
i'hote; celle-ci, en effet, dans sa couche corticale externe, n'en renferme que
quelques-uns, qui sont les hyphes infectants, car ils sont toujours plus âgés
que ceux rencontrés dans la couche corticale interne; souvent même ils sont
vides et morts. Par conséquent, le champignon n'a pas pour fonction d'ab-
sorber dans le sol environnant certaines substances nutritives pour les céder
ensuite, modifiées ou non, aux tissus de l'hôte; il ne supplée ni ne remplace
les poils radicaux dont la distribution n'est d'ailleurs en aucune façon
influencée par la présence du champignon. Celui-ci, d'autre part, ne paraît
pas se comporter comme un véritable parasite, car il ne cause aucun dom-
mage évident à la plante attaquée. La Fougère, par contre, joue probable-
ment vis-à-vis de l'endophyte (qui est peut être un anaérobie facultatif) un
rôle protecteur en le mettant à l'abri d'un excès d'oxygène. En tout cas, elle
lui fournit la totalité ou, du moins, la majeure partie des matières nutritives
dont il a besoin : l'amidon, notamment, disparait de toutes les cellules enva-
hies par le mycélium. En somme, dans cette association tout ou presque tout
est à l'avantage du champignon. De plus, comme aucun tort visible n'est fait
aux cellules des racines infectées, il semblerait que Slig. Marattiacearum
partage, avec la plupart des mycorrhizes étudiés par Gallaud. la faculté
d'obtenir du contenu cellulaire non vivant (amidon, sucres, etc.) toute la
nourriture qu'il exige de son hôte. Quant à la position systématique du
3Q& , L'ANNEE BIOLOGIQUE.
chami^ignon, Fauteur ne peut l'établir avec certitude, car il n'a pas observé
d'organes reproducteurs sexués. En s'appuyant uniquement .sur le caractère
du mycélium, il est amené à placer ce parasite dans le groupe des Péronos-
porées, tout près du genre Phylophthora. avec lequel il présente des pro-
priétés communes, notamment celle de produire des spores de repos à
parois épaissies. Toutefois, comme l'espèce étudiée diffère trop de Phytoph-
thora pour qu'on puisse l'inclure dans le même genre, l'auteur propose de
créer un nouveau genre, Slif/eosporium et une nouvelle espèce St. Mtirattia-
cearum. "W., en outre, décrit brièvement un autre mycorrhize, qu'il ne
dénomme pas et qui vit dans les racines du g. Danaea. — A. de Puym.alv.
Maybrook (A. C). — Sur les suçoirs de Pedicularis viilgaris Tourne/'.
— La .structure des suçoirs ne varie pas, que la plante attaque des racines
étrangères ou ses propres racines. Ce fait est en contradiction avec ce qui se
passe chez Olax. Les suçoirs de P. vulgaris possèdent des phlœolrnchèides . ^
qui cependant diffèrent de celles décrites par Benson chez Exocarpus en ce
qu'elles sont nucléées; leur noyau, en outre, ne pré.sente aucun signe de
dégénérescence. Le phloème est absent dans les suçoirs ; il manque égale-
ment dans les racines, où l'on trouve à sa place des cellules parenchyma-
teuses allongées. Par contre, toutes les cellules conductrices lignifiées, aussi
bien celles des racines que celles des suçoirs, ont un contenu protoplasmique
abondant et l'auteur estime qu'elles se sont ainsi adaptées à conduire indis-
tinctement les matières nutritives organiques et inorganiques, ce qui expli-
querait l'absence du phloème. En somme, P. vulgaris. parasite des racines,
est caractérisé par des suçoirs moins différenciés que ceux offerts habitjiel-
lemefit par les parasites des tiges. — A. de Puv.vfALV.
Coloration protectrice.
a) Longley ("W. H.j. — Changements de couleur chez Brachyura. — Les
adaptations momentanées, par des changements de couleur, aux variations
du milieu ambiant ont été beaucoup moins souvent con.statées chez les bra-
chyures que chez d'autres crustacés, cependant ils ont été signalés chez un
certain nombre. L'auteur ajoute à cette liste de nombreux exemples person-
nels montrant chez diverses espèces, Caliinectus, Ocypoda, Gelasimns, etc.,
que la couleur s'harmonise dans une certaine mesure en l'espace de
quelques minutes avec la couleur du fond, et qu'elle devient plus claire
quand la température de l'eau s'élève notablement. — Y. Del.\ge.
b) Longley ('W. H.). — Elude sur la signification biologique de la colo-
ration chez les animaux. I. Les couletirs et changements de couleur des pois-
sons des récifs coralliens des Indes occidentales. — Le type général est la
coloration dégradée régulièrement du dos au ventre; le premier étant le
plus foncé, le second le plus clair, condition qui a pour effet défaire dispa-
raître l'apparence d'un corps solide lorsque la lumière tombe du haut en
bas. ainsi qu'il résulte des expériences de Tha\^r. Des changements de
couleur existant même chez les plus vivement colorés tendent à les rappro-
cher de la nuance du fond; avant ces changements, leur couleur normale
rapi)elle déjà celle du fond. Ceux qui ont des défenses particulières indé-
pendantes ne sont p,is moins que les autres capables de s'adapter à la couleur
du fond. D'ailleurs, il n'y a aucun indice que les formes brillamment colorées
jouissent d'une immunité particulière, car -on les trouve en grand nombre
dans l'estomac des espèces carnassières. Ces constatations, faites .sur un très
XVII. — ORIGINE DES ESPKCES. 327
grand nombre do cas, concordent avec la théorie darwinienne, mais sont en
désaccord avec l'idée que les animaux brillamment colorés possèdent dans
les conditions naturelles une visibilité supérieure au minimum. Elles pous-
sent à rejeter l'iiypotlièse des colorations protectrices, colorations prémoni-
trices et de la sélection sexuelle, au moins, eu ce (jui concerne ces formes.
Au contraire, elles confirment la conclusion de Tiiaver concernant la fonc-
tion d'effacement de la couleur et des dessins, appuie la présence fréquente
de caractères adaptatifs chez les animaux, et suggère que l'évolution a été
constamment guidée par la sélection. — Y. Delage.
(/) Longley (W. H.). — Études sur la signification bùdixjique de la colo-
ration chez les animaux. II. Lue hypothèse de travail modifa-e sur le mirné-
tif,nie. — L. expose d'abord les faits courants du mimétisme avec ses
deux catégories, batésienne et mûUérienne ; il admet qu"il peut y avoir uu
passage entre ces deux catégories, par une série d'étapes insensibles;
. comme on sait, les théories explicatives (Wallace) du mimétisme ont été
fortement critiquées, et on peut dire qu'il n'en reste rien de positif; la
théorie des couleurs prémonitrices, notamment, qui est la base du concept
darwinien et utilitaire du rhimétisme, ne peut plus être admise ; il faut
donc la remplacer. ' S'inspirant de Punnett, Abbott H. Thayer et Kaye,
L. formule une liypothèse, encore un peu imprécise, qui échappe aux cri-
tiques principales' formulées jusqu'ici : le dessin coloré dépend d'un certain
nombre de facteurs héréditaires dont le nombre n'est pas ordinairement
très grand ; comme beaucoup de ces facteurs sont communs à des groupes
variés de Papillons, on peut s'attendre à ce que certains de ces dessins
colorés, caractéristiques d'un groupe, se retrouvent parallèlement dans un
autre groupe, leur développement ayant été tout à fait indépendant. D'autre
part, il y a un rapport certain entre l'habitat et le type de coloration et de
dessin: les espèces brillamment colorées occupent les positions les plus
visibles sur le sommet des arbres ; les formes de la forêt sombre ont une
coloration uniforme et assez terne; même les Héliconides brillamment colorés
ne sont pas très visibles lorsqu'ils sont dans leur entourage naturel ; dans
une même espèce, alors que les mâles aux vives couleurs volent au soleil,
les femelles, sobrement teintées, recherchent l'ombre forestière. La colora-
tion dans l'ensemble est donc toujours protectrice, et même le dimorphisme
saisonnier a sans doute pour effet de réduire la visibilité des Papillons
d'une façon appropriée aux saisons où il se manifeste. On peut donc con-
cevoir que les Piérides et les Héliconides ont normalement des habitats dif-
férents et par conséquent, des colorations différentes, chacune étant adaptée
pour rendre les animaux moins visibles dans les zones qu'ils fréquentent
d'habitude; des variations dans la nutrition et la reproduction ont amené
des représentants de la première famille à adopter le genre de vie de la,
seconde : c'est l'étape initiale de la production de nouveaux cas de mimé-
tisme ; la convergence de couleur accompagnera ou suivra probablement
la convergence de l'habitat. Le dessin primitif de la famille sera modifié et
pourra suggérer le dessin d'une autre famille; à ce moment la sélection
naturelle dirigée vers la production d'un dessin protecteur approprié au
milieu cédera la place à la sélection travaillant dans la direction de la res-
semblance; s'il en est ainsi, un nouveau dessin peut être développé, avec
les mêmes couleurs protectrices, et couplé avec un changement dans la
forme des ailes, ou avec d'autres caractères, conférant l'avantage addi-
tionnel de confondre l'espèce modifiée avec une autre qui possède un cer-
tain degré d'immunité. — La thèse de L. est conservatrice en ce sens qu'elle
328 , L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
accepte dans une certaine mesure l'opinion que le mimétisme a une valeur
défensive et que la sélection naturelle a participé à son développement; elle
esquive la difficulté reconnue depuis longtemps d'expliquer les étapes de
début de la ressemblance, en supposant que celle-ci est une convergence
évolutive entre groupes distincts, mais habitant le même milieu, motivée par
la nécessité d'acquérir des couleurs plus ou moins protectrices en rapport
avec un nouvel habitat. Peut-être l'explication est-elle assez vraisemblable
quand il s"agit du mimétisme miillérien, mais elle reste encore vague pour
les cas de ressemblance précise du type batésien. Après tout, ce n'est qu'une
hypothèse de travail, que l'auteur soumet aux entomologistes et qui est de
nature cà provoquer de nouvelles études d'éthologie et de distribution, entre-
prises sans ridée préconçue du problème de la ressemblance mimétique. —
L. CUÉNOT.
b) Lenz(Fr.). — Modifications alternatives chez les papillons. — Les chry-
salides de Papilio machaon L. sont de deux types. Les unes d'un vert clair
uniforme, les autres d'un gris sale et avec des traits longitudinaux bruns.
Les vertes se trouvent de préférence sur les tiges vertes, les autres sur les
troncs d'arbre ou les parois de bois. A la suite d'une première série d'expé-
riences, l'auteur ^vait. pensé d'abord que la coloration n'était pas déterminée
au moment de la fixation par le caractère du fond lui-même, mais que
la chenille choisissait le lieu de sa fixation selon la tendance de colo-
ration qu'elle porte en elle. De nouvelles expériences lui ont prouvé,
toutefois, que ce sont bien la qualité du fond et les conditions de lumière
qui, seules, en sont responsables. L'auteur analyse ces phénomènes au point
de vue des principes de l'hérédité et conclut que le dimorphisme en ques-
tion n'est pas un fait d'hérédité mendélienne concernant deux différences
de race, mais qu'il s'agit de modifications d'un même s biotype ». —
J. Strohl.
Kempton (J. H.). — La coloration protectrice des f/rnines du Mais de
Bolivie. — Le mimétisme protecteur, fréquent chez les animaux, est rare
chez les plantes. Le présent exemple a donc un réel intérêt. On a rencontré
un épi de Maïs, dont tous les grains, grâce à une pigmentation particulière,
ressemblaient à ceux infectés par Silotroga cerealella. Or, tandis que dans
le Maïs normal on trouve assez souvent des graines parasitées par une larve
et quelques-uns par deux larves, ici, la proportion de celles à une larve est
notablement moindre (de moitié au moins) et celles parasitées par deux
jarves sont inexistants. Pour expliquer la chose, il faut rappeler que les larves
errent elles-mêmes à la recherche des grains où elles doivent se loger, et la
iaible proportion de ceux parasités par doux larves montre que celles-ci
évitent les graines déjà parasitées. Cependant il ne semble pas que la sélec-
tion ait pu intervenir dans la production de ce mimétisme. — Y. Delage et
GOLDSMITH.
Particularitt's structurales, physiologiques et Oiologiques.
Bonnevie (Kr.). — Communications sur les ptéropodes. I. Observations
concernant Vonjiine sexuel de Cuvierina columella liang. — Le ptéropode
Cuvierina possède; un singulier organe accessoire de l'appareil génital,
remarquable par Tirrégularité de sa présence chez les divers individus. Sou-
LEVET (ISr)-:'), qui l'a le mieux décrit jusqu'à présent, a remarqué que l'or-
gane manquait souvent et qu'en son absence on trouvait une petite saillie
X\ 11. — OKIGllNE DES ESPI'X'KS, 32U
formée par la peau et (lui est comme le vestige de rorgane manquant.
D'après les recherches de M""^ B., il s'agirait d'un organe rendant des ser-
vices au cours de la réception du sperme et cela à côté du réceptaculum éga-
lement présent. 1/acte copulateur accompli, l'organe en question est rejeté,
de même, d'ailleurs, que, chez Ciivieriiia, le pénis est détaché du corps, par .
autotomie, sitét qu'il a cessé de servir. Une régénération ne semble pas avoir
lieu. L'autotomie des deux organes semble indépendante l'une de l'autre,
une copulation réciproque de deux individus ne semblant pas être de règle.
— J. Strohl.
Fischer (Kurt). — La copulation chez Limax maximum. — Ce singulier
pliénom'ène a été souvent décrit déjà : deux limaces noires suspendues, par
un crépuscule d'été, la tête en bas à la brandie d'un arbre, souvent rete-
nues à l'arbre par un fil de mucus seulement, les corps enlac-és en spirale.
A leur extrémité libre se balance « comme un cul de lampe un cône ren-
versé, d'un blanc de lait et translucide comme l'opale. « Cette matière
blanche est la masse immense des organes copulateurs mâles sortis hors du
corps par suite de la pression du liquide cœlomique. F. a étudié le phéno-
mène de près chez des individus maintenus en captivité. Il en donne une
série de reproductions photographiques, ainsi que l'analyse morphophysio-
logique des diverses phases de position des organes génitaux, à la suite de
coupes à travers ces organes. Ce qu'il y a de remarquable dans le phéno-
mène de la copulation des limaces noires, ce n'est pas seulement la proé-
minence des organes génitaux hors du corps, mais surtout le fait que c'est
l'organe copulateur mâle, le pénis, qui y participe presque exclusivement.
C'est cet organe, en effet, qui reçoit le paquet de sperme et le dirige vers le
réceptacle resté à l'intérieur du corps. F. rappelle, à ce sujet, l'avis de Sim-
ROTii, d'après lequel aucun organe ne mérite moins une désignation spé-
ciale que le pénis, composé, dans les divers groupes, d'éléments les plus
hétérogènes. Chez les pulmonés particulièrement le terme « pénis » a une
signification purement physiologique, non morphologique. — J. Strohl.
Anonyme. — Un nouveau mammifère comestible. — La vache de mer
Trichechus latirostris est signalée comme utilisable par son huile, sa chair
très savoureuse et sa peau de toute valeur. Elle a été jusque-là détruite par
une chasse déréglée, mais il serait facile, par une protection intelligente, de
favoriser sa reproduction. — Y. Delage.
Cook (0. F.) et Cook (Alice Carter). — Les Cactus-ours polaires. —
Bien connue est l'adaptation aux régions boréales do l'ours polaire avec sa
grande fourrure blanche. On trouve une adaptation semblable chez un cac-
tus, VOpuntia des Andes, vivant à 14.000 pieds. Cette espèce est si poilue
qUe de loin les espaces qui en sont couverts ressemblent à des troupeaux
de moutons. Cette fourrure protège ces plantes aussi bien contre réchauffe-
ment trop rapide par le soleil que contre le froid très vif, et il en est de même
sans doute, pour l'ours blanc. En tous cas, ces Opuntia, laineux prospèrent
mieux dans ces régions que les formes voisines, glabres. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
Baumgârtel lOtto). — Étude sur les fruits 'pneumatiques. — Les fruits
d'Astragalus cicer. de Colutea, de Xir/ella et de Staphyllea possèdent une
atmosphère interne qui se trouve sous une pression supérieure à celle de
l'air ; cette pression a pour effet de gonfler le fruit pendant le cours de son
330 L'ANxNEE BIOLOGIQUE.
développement, alors que ses tissus sont encore plastiques ; la pression est
donc la cause de la forme de ces fruits. On doit attribuer l'atmosphère
interne à la combustion par respiration des hydrates de carbone, comme le
démontre la richesse en CO- de cette atmosphère. Ces hydrates de carbone
sont autochtones et produits par l'assimilation de la paroi du fniit, qui est
pourvue de chlorophylle pendant sa croissance. Le faible développement de
la partie criblée de la nervure du péricarpe indique que les produits de
l'assimilation chlorophyllienne ne peuvent être évacués et qu'ils doivent
rester dans le fruit pour produire les gaz de l'intérieur du fruit. Les ner-
vures ne servent qu'à amener de l'eau. Le rôle biologique de l'atmosphère
interne est de former un milieu saturé de vapeur d'eau pour la maturation
des graines et de diminuer la densité en augmentant le volume du fruit,
afin qu'il donne beaucoup de prise au vent qui assure la dissémination des
semences. — A. Maillefer.
d. Phylogénie..
Franz CV.). — La durée de la Phylof/énèsc — Elle doit être quelque cent
fois plus longue que la durée des périodes fossilifères, car déjà à l'époque
du Cambrien de nombreux grands types phylétiques étaient réalisés :
Algues, Protozoaires, Cœlentérés, Vers, Echinodermes, Mollusques et Crus-
tacés. 'Voici les chiffres en millénaires que donne l'auteur pour les durées
absolues des époques successives. Epoque post-glaciaire 10 à 70: dilu-
vium 300 à 500; période caenozoique 3.000 à 15.000; mésozoïque 7.500 à
37.500; paléozoïque 48.000 à 240.000; archa'ique 200.000 à 600.000: mer
1.000.000 à 5.000.000; origine de la vie 4.800.000 à 30.000.000; croûte ter-
restre 9.600.000 à 65.000.000. — Y. Delage.
Haeckel (Ernest). — Cinquante ans d'études pJujloijmétiques. — Cet
aperçu historique et critique sur les résultats des études de phylogénèsp
commence par un résumé des travaux et du programme scientifique de
l'auteur lui-même, exprime ensuite les rapports entre la phylogénèse et la
paléontologie, l'ontogenèse, la morphologie, la physiologie et Tanthropo-
génie, insiste sur la valeur des documents phylogénétiques, puispasse aune
revue plus détaillée des théories phylogénétiques concernant chaque groupe
d'organismes. Cette partie principale de l'étude débute par la phylogénèse
du plasma, des protistes, des phytomonères, passe aux divers groupes d'in-
vertébrés et de vertébrés, pour s'arrêter plus longuement aux primates et à
l'homme. Partout on retrouve la terminologie systématique spéciale à H. —
J. Strohl.
Naef(Adolî). — Le développement individuel des formes organiques, en-
tant que document de leur phylogénèse. — L'auteur cherche à préciser l'es-
sence et la morphologie systématique en tant que synthèse rationnelle des
données de l'embryologie, de l'anatomie comparée, de la paléomorphologie
et de la classification naturelle.' En considérant l'évolution comme un pro-
cessus de transformations cycliques et rythmiques continues, on voit s'en
détacher périodiquement certains éléments qui s'engagent dans une voie
de développement sans issue. Ces « morplwgénéses terminales » ont une
importance capitale au point de vue des conceptions morphologiques. N.
s'attache à dégager nettement leurs caractères spécifiques et les principes
dont elles relèvent. 11 en arrive ainsi à une analyse critique de la soi-disant
« loi biogénétique ». — J. Strohl,
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 331
n-b-c) Delsman (H. C). — a) La gastrulalion de Eaiia rsciilenla et de
liana fusca. — b) Les relations, de Vanus avec le blasUipore et l'origine de la
queue des vertébrés. — c) Histoire de la tête des vertébrés. — De l'examen de
'ces divers traits du développement ontogénique Fauteur tire de nouveaux
arguments en faveur de sa théorie de l'origine des vertébrés aux dépens
des Annélides, formulée en 1913 (voir Ann. liioL, XVIII, p. 433). —
M. GOLDSMITH.
d) Lenz (Fr.). — La perte de la couverture pileuse de Vhomme au cours de
la phi/logénèse. — L'auteur examine les différentes théories proposées pour
expliquer la disparition de la couverture pileuse de Thomme. Les poils ne
sauraient avoir disparu peu à peu par suite du frottement des liabits, comme
l'admettent certaines théories lamarckiennes. L'auteur oppose à cette der-
nière hypothèse non seulement des raisons de principe, mais aussi le fait
que de nombreuses races se passent aujourd'hui encore d'habits et sont
pourtant dépourvues de poils sur leur corps. Selon L., la possibilité de priver,
par la disparition de la couverture pileuse la vermine, et notamment les
poux, de refuge sur le corps de l'homme aurait créé une raison de sélec-
tion entraînant peu à peu la perte des poils. L'affaiblissement de l'orga-
nisme, à la suite de l'infection par ces bestioles, serait suffisamment impor-
tant pour justifier une pareille hypothèse. Le danger créé par les maladies
parasitaires étant, d'autre part, d'autant plus grand que l'association des
hommes devenait plus étroite, il n'est pas étonnant de constater que la perte
la plus complète de la couverture pileuse est réalisée chez les races les plus ■
sociables et notamment chez la race mongole. A la suite de la perte des
poils du corps, de notables forces énergétiques pouvaient, de plus, être em-
ployées autrement et cela notamment pour le développement du cerveau
issu du même feuillet ectodermique que les poils. [Au lieu d'émettre des con-
sidérations aussi peu convaincantes sur les rapports compensateurs entre
le développement du cerveau et la perte de la couverture pileuse, l'auteur
aurait peut-être gagné de nouveaux points de vue intéressants en considé-
rant, dans cet ordre d'idées, le développement du cerveau en tant qu'organe
thermorégulateur , ainsi que dans ses rapports avec la sécrétion interne qui,
on le sait, n'est pas étrangère au développement des poils.] — J. Strohl.
Baudoin {Marcel). — La dent de sagesse, qui est fonction du mode d'ali-
mentation, n'est plus en voie d'atrophie. — L'angle que forment entre elles les
deux branches d'un mandibule inféineur, obtus chez tous les herbivores, se
rapproche de l'angle droit à mesure que le carnivorisme s'installe dans
l'évolution phylogénétique. Parallèlement à cette évolution, la dent de sagesse
tend à s'atrophier de plus en plus ; la comparaison des mâchoires fossiles
d'âges divers avec les actuelles tend à montrer que la régression de la dent
de sagesse s'est arrêtée dans les races humaines à partir de l'invention de
l'agriculture ; elle tendrait même à reprendre l'évolution progressive sous
l'influence de la dominance de plus en plus accentuée du régime végéta-
rien. — Y. Délai ;e.
Lubosch l'W.). — Anatomie comparée des muscles masticateurs des verté-
brés en ôpjarties. II. — Dans cette partie de son vaste programme, l'auteur
analyse les rapports des muscles masticateurs des téléostéens, dont il dé-
montre l'importance au point de vue de l'anatomie comparée des vertébrés,
en général, notamment en ce qui concerne la formation de l'articulation
des mâchoires et celle des articulations en général, qui, selon L., a toujours
332 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
lieu par rupture de continuité d'un tissu cartilagineux. L'auteur insiste sur
la particularité de cette structure crânienne qu'il désigne sous le nom de
streplognalhie. et qui est caractérisée par une mâchoire inférieure composée
d'éléments mobiles entre eux et par des maxillaires également mobiles.
Cette structure, réalisée chez les téléostéens, a une importance physiolo-
gique très grande au point de vue de la nutrition et de la respiration. Le
degré d'ouverture de la bouche ne dépend pas uniquement de l'angle d'ar-
ticulation des mâchoires entre elles, mais aussi des mouvements de chaque
partie composant la mâchoire inférieure. L'auteur expose les raisons qui
lui font admettre que les ascendants des mammifères étaient également
streptognathes. — A propos de la similitude des muscles masticateurs des
téléostéens et des larves d'anoures, L. fait d'intéressantes remarques sur
les difficultés du problème de la convergence, en général [a, y]. Il fait remar-
quer à ce sujet, que les téléostéens, qui sont un groupe phylogénétique-
ment jeune, ayant fait son apparition en même temps que certains mam-
mifères, possèdent pourtant parmi leurs muscles des éléments très anciens
qu'on ne retrouve chez aucun autre groupe d'animaux. Ou bien cet autre
cas encore : les urodèles ont le même arrangement des couches de muscles
masticateurs que les reptiles, tandis que le mode d'innervation de ces mus-
cles est celui des mammifères. 11 est difficile d'appliquer à cela le principe
de la convergence. — J. Strohl.
Burtet (H. M. de) et Correljé (J.). — Des variations des muscles biceps
brachii. — Les auteurs décrivent une dizaine de cas de variation du muscle
biceps du bras chez l'homme, trouvés parmi le matériel de la salle de pré-
paration de l'Université d'Utreclit. A la suite d'une étude de Gronroos (1903)
sur le biceps du genre Hylobates, B. et C. développent l'hypothèse qu'un
grand nombre de cas de biceps à chefs surnuméraires chez l'homme sont
en rapport génétique avec le caput tuberculo-septale du bras des hylobates.
— J. Strohl. »
Axt (Mary C). — Les muscles fléchisseurs de l'extrémilé postérieure
d'Emys hlandinyi. Une contribution à la phylogénèse de ces muscles. — Dans
le but d'élucider le problème de l'évolution du système musculaire fléchis-
seur, A. s'est adressée aux reptiles et plus particulièrement aux tortues, qui,
sous certains rapports, ont conservé des caractères reptiliens parfaitement
primitifs. Il s'est, en elfet, trouvé que sous le rapport de ses muscles fléchis-
S3urs la tortue Emys blandingi constitue une forme transitoire entre les
amphibiens et les mammifères et que les constatations faites peuvent servir
de point de départ pour l'établissement d'une myologie comparée des ver-
tébrés supérieurs. — J. Strohl.
Roule (Louis). — 5m/' les rapports de parenté du Saumon et des Truites
d'Europe. — Considérations de phylogénie spéciale tendant à faire admettre
que la truite d'eau douce est l'ancêtre de divers salmonidés marins, fon-
dées sur des critériums ingénieux, mais dont la validité est hypothétique.
Est-il bien incontestable qu'entre deux formes on doive considérer comme
plus ancienne celle dont l'existence juvénile en eau douce est la plus courte,
celle dont la répartition géographique est la plus étendue, celle qui a moins
de vitellus et celle qui se montre le moins exigeante en oxygène dissous V
— Y. Delage.
Boulenger (G. A.). — Sur l'origine marine du genre Salmo. — Lesréserves
XVI 1. — ORIGINE DES ESPÈCES. 333
ri-dessus sont confirmées dans la présente note où il est montré qu'aucun
' des critériums invoqués par Roule n'est en luirmonie avec les faits. —
Y. Delage.
Kaudern (AValter). — Etudes sur les or;/ancs génilaux mâles des Sirenia,
des Hijmcoidea et des Prohoscidea. — A la suite de l'étude des organes
génitaux mâles, K. confirme l'iiypothèse de Gregorv (1010), d'après la(iuelle
les sirènes, les éléphants et les hyracoïdes sont très proches parents et
doivent avoir eu une origine commune K. avait entre autres à sa disposi-
tion un fœtus mâle de Manalus et un jeune exemplaire d'IIyrax syriacus.
— J. Strohl.
Pascher (Adolf.). — Flagellâtes et Rhizopodcs dans leurs rapports réci-
proques. Essai d'une dérivation des Rhizopodcs. — Ce qui caractérise le Rhi-
zopode, c'est moins l'existence de pseudopodes que le mode de nutrition
holozoïque, c'est-à-dire de l'ingestion d'aliments solides. Or, il existe, dans
toutes les séries de Flagellâtes colorés, des espèces qui ont acquis ce mode
de nutrition et, par suite, la faculté d'émettre des pseudopodes. Et il est
remarquable que des Flagellâtes puissent avoir des axopodes, tout sem-
blables à ceux des' Héliozoaires : il en est ainsi du groupe de Chrysomonades
appelé par P. (lyrlophorx, dans lequel, parallèlement au développement de
ces axopodes, le flagelle se réduit jusqu'à disparaître : mais il reste les chro-
matophores pour rappeler l'origine. D'autres êtres peuvent prendre entiè-
rement la forme rhizopodienne et perdre complètement leur flagelle; tran-
sitivement d'autres conservent presque constamment la forme rhizopode et
ne redeviennent flagellés qu'à l'état de spores; on arrive ensuite à des
formes qui n'ont même plus de zoospores. La plupart des Rhizopodcs sont
incolores ; on peut alors supposer, ou bien qu'ils descendent de Flagellâtes
devenus déjà incolores, ou bien qu'ils ont perdu leurs chromatophores pen-
dant leur passage à l'état de Rhizopodcs. Une série de Flagellâtes incolores
se rattaclient manifestement aux colorés, ayant perdu secondairement
leurs chromatophores, par suite d'une adaptation; les Flagellâtes incolores
dérivent très vraisemblablement des colorés. D'autre part les formes rhizo-
podiennes ayant conservé des chromatophores peuvent les perdre, soit par
division inégale, laissant "tout l'appareil coloré à un des individus filles
(Chrysarachnion), soit bien plutôt par réduction progressive des chroma-
tophores, ce qu'on peut constater dans diverses séries. Ainsi, parmi les
Chiamydomonades, certaines ont de gros chromatophores et mènent une
vie libre, tandis que d'autres sont saprophytes et ont des chromatophores
réduits ; il en est qui ont perdu les chromatopiiores et gardé les pyrénoïdes,
d'autres qui n'ont plus de pyrénoïdes, mais ont conservé l'amidon ; d'autres
enfin qui ne sont reconnaissables comme Chiamydomonades que par leur
mode de reproduction. De toutes les séries de Flagellâtes colorés dérivent
donc, directement ou non, des organismes rhizopodiens de plus en plus
complets. Il en résulte que la forme rhizopode, même la forme amiboïde,
n'est pas nécessairement un caractère d'organisme primitif. Comme on l'a
vu, les divers caractères des Flagellâtes peuvent ne pas se réduire tous et à
la fois et au même degré : certains êtres, qui ont gardé les chromatophores,
ont perdu les zoospores, et vice versa. P. appelle type monadosporin le
mode de reproduction par zoospores et type amœbosporin, celui par spores
amiboïdes. En général, les zoospores, qui représentent l'état flagellé ancestral,
persistent longtemps, même chez des formes très évoluées, parce qu'elles
sont utiles à la dissémination : leur existence ne prouve donc pas qu'un orga-
3:54 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
nisme soit primitif, P. insiste sur le fait que toutes ces dérivations sont seu-
lement des i possibilités phylogénétiques », qui ont un certain caractère de
vraisemblance, mais ne sont nullement des certitudes. Il est possible que le
développement phylogénétique réel ait suivi un chemin analogue ; tout au
moins est-ce, dans l'état actuel de nos connaissances, ce que nous pouvons
nous figurer le plus facilement. — A. Robert.
Doflein (Fr.). — Études sur Vhistoire naturelle des protozoaires. IX. Bhi-
z-ochrysis, une forme transitoire parmi les protozoaires inférieurs. — D. a
eu l'occasion de faire des recherches sur l'organisation et la reproduction
de protozoaires du genre Rhizochrysis précédemment décrits déjà par
SciiERFFEL (1901) et par Pascher (1912). Il s'agit d'organismes amiboïdes,
voisins des héliozoaires, mais possédant des chromatophores jaunâtres
et, comme substances de réserve, des produits d'assimilation. Pascher
a démontré qu'il s'agit d'un organisme rattaché par des formes intermé-
diaires à des flagellés typiques du groupe des chrysomonadines. En tout cas,
c'est là un organisme dont la position systématique est située sur la limite
du règne animal et végétal. D. a même pu observer au cours des divisions
de lachrysomonadine HJnzocrysis la formation de stades équivalents à de
vraies rhizopodes animaux, privés de chromatophores, donc le passage direct
du type végétal au type animal. D'autre part, ses observations sur la repro-
duction des Bfiizochrysis engagent D. à émettre l'hypothèse que les rhizo-
podes descendent, sans doute, des mastigophores, ce qui permettrait d'envi-
sager d'une façon nouvelle l'existence de gamètes flagellés chez divers
groupes de rhizopodes inférieurs, tels les amœbines, les héliozoaires, les '
thécamoebines et les mycétozoaires, — J. Strohl. !
Verhoeff (K. W.). — Morphologie comparée et siynification pliylé tique
de l'abdomen des coléoptères. — V. résume ses nombreux travaux antérieurs
concernant la valeur morphologique des anneaux abdominaux et de l'ar-
mature génitale des coléoptères, puis il analyse la conformation abdomi-
nale et fa morphologie des organes copulateurs de Silpha, de certains ca-
rabides (cicindèles) et des chrysomélides qui, selon lui, représentent trois
stades d'une série phylétique, dont le stade Silplia est le plus primitif.
Enfin, il insiste sur la valeur morphologique spéciale du singulier organe
copulateur ( « sipho » ) des coccinélides qui, tout en fonctionnant comme
pénis, constitue au point de vue morphologique une néoformation remar-
quable. — J. Stroiil.
Wheeler ("W. Morton). — Le développement phylogénétique de castes
sub-aptères chez les Formicides. — La comparaison des formes des individus
des différentes castes dans les diverses espèces montre des transitions entre
les conformations caractéristiques des ouvrières et des sexuées. Ainsi, chez
lesfourmis, on trouvedes femelles ailées macronotales (la plupartdesespèces),
des femelles sub-aptères mesonotales [Monomorium suOapterum et ruhriceps
var. cinclum). des femelles aptères stenonotales (quelques .}Ioiiamarum,
Ahochetus. Mgrmecia. Odontomachus hostus. etc.), des femelles microno-
tales on ergatogynes (quelques Munomorum et Cmnatogasler, Polyergus
rufcsccns), dG<. femelles ergatoïdes {Leptogenys, Acanthoslichus, Sphyncto-
myrmex, Onychomyrmex, Paranomopone), des ouvrières gyneco'ides (Ocymyr-^
mex. Leptoinyrmcx. lHacomma, Rhytidoponera. etc.), etc. L'auteur en conclut
que les types extrêmes de cimformation des ouvrières (éventuellement sol-
dats) etdesfeuiplles sexuées ne sont pas le résultat de mutations, mais plu-
X\ H. — ORIGINE DES ESPECES. 335
tôt celui de varùUions progressives avec disparition, au moins dans la
plupart des cas. des stades intermédiaires. L'auteur rapporte le fait intéres-
sant au point de vue du parasitisme que, chez Lasius nïf/er. un état sub-
aptère à petites ailes est déterminé par la présence d'un nématodc (Mermis
sp.) dans la cavité abdominale (Mrazek, Donistiiorpe et Wheeler); et que
(les € pseudogynes «, ou formes ressemblant étroitement à des ergatogynes et
ergatoïdes, sont produites, par la présence des Lomechusines (Lomechusa,
Arteme/es, Xenodusa) dans les colonies (Wasmann, etc.). — Y. Delage.
Botke (J.). — Les motifs primitifs du dessin des (lilcs des /j'/ndoptères
et li'ur oritjinc pitylélique. — Les Lépidoptères primitifs n'étaient pas blancs.
Ils étaient pourvus d'un dessin qui n'était ni celui des bandes tranversales
(idée d'EiMER). ni celui des taches, mais consistait en traits transversaux
internervuraux. De ce dessin primitif l'auteur fait dériver le dessin réticulé
et de ce dernier tous les arrangements de dessins ([uelconques. Le fait sur
lequel se fonde l'auteur est l'existence de bandes transversales internervu-
rales chez les Panorpides, considérés comme ancêtres des Lépidoptères.
L'auteur admet que les pigments étaient d'abord localisés dans la membrane
alaire, puis, après l'apparition des écailles, ont passé dans ces dernières,
n'ayant plus de rôle à jouer soiis ce revêtement opaque. Ces principes
paraissent à l'auteur valables pour la généralité des Insectes. — II oppose
à la théorie de De Meyere cet argument que celui-ci admet des évolutions
différentes de la coloration chez les différents ordres d'Insectes, ce qui
parait hautement improbable'. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Schierbeek (A,). — Sur l'arrangement des soies chez les chenilles et les
pupes. — Une disposition métamérique des groupes formés par l'arrange-
ment des soies parait à l'auteur plus primitive que les bandes. Mais un
arrangement commun à tous les Insectes à métamorphose complète n'a pu
être déterminé avec certitude. Les dessins de la pupe (laquelle n'est que le
premier stade de l'imago devenu secondairement immobile) sont plus .sem-
blables à ceux du premier stade de la chenille qu'aux stades suivants ; l'auteur
part de là pour déclarer que les dessins de ces deux stades sont primitifs et
que les stades intermédiaires de la chenille sont des adaptations secondaires.
— Y. Delage et M. Goldsmith.
LignieriO.) et Tison (A.). — La structure mèdulloséenne des Eptiedra.
— Un chaton anormal de YEphedru altissima présente des particularités de
structure vasculaire qui paraissent se rattacher à l'organisation mèdullo-
séenne. Les auteurs admettent que les ancêtres des Ephedra possédaient la
structure mèdulloséenne et qu'une anomahe peut la faire réapparaître. Cette
observation confirme le rattachement des Gnétales aux Macrophyllinées. —
F. MOREAU.
Liignier (O.). — Sur la localisation des ovules dans les deux embranche-
ments gymnospermiques. — L'auteur a divisé, il y a quelques années, les
Gymnospermes en deux embranchements en se fondant sur l'importance
relative de la tige et de la feuille : les Macrophyllinées (Ptéridospermes.
Cycadales, Bennettitales), où la feuille est prépondante par rapport à la tige,
et les Microphyllinées (Cordaïtales, Ginkgoales, Conifères) aux tiges très
ramifiées, aux feuilles à croissance apicale courte, à ramification réduite ou
1. J. C. de Meyere. Zur Zeichnung 'les Insekten, iin besonderen des Dip/eren-und
Lépidoptère a ftûgels. (Tijdsclirift voor Entomologie LS, H»IC.)
336 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
nulle. D'autres caractères, empruntés à l'appareil floral,- séparent ces deux
fi-roupes ^chez les Micropliyllinées, sauf des exceptions dues à des modifi-
cations secondaires (Cordaïtales, Ginkgoales, aux ovules jnarginaux), les
ovules sont insérés sur la face inférieure du limbe carpellaire*: elles reçoivent
le nom d'Elassogames (Ac(77wv, inférieur). Les Macropliyllinées sont carac-
térisées, au contraire, par l'insertion des ovules sur la face supérieure du
carpelle; ce sont des Anotérogames (àvÔJiEooç, supérieur); c'est à ce groii])''
que se rattachent les Angiospermes. — F. Moreau.
Kashyap (Shiv Ram). — Notes sur Equisetum débile Roxb. — On s.iir
depuis longtemps que la forme et la situation de l'endoderme dans la ti-
du g. Equisetum sont très variables. Trois types différents peuvent être di-
tingués : 1" un anneau endodermique autour de chaque faisceau vasculaire :
2° deux anneaux endodermiques concentriques entre lesquels se trouve
comprise la zone des faisceaux vasculaires ; 3° un anneau endodermique
unique entourant la zone des faisceaux vasculaires. Deux de ces types
peuvent se présenter dans différentes parties de la tige d'une même plante
et, lorsque cela a lieu, on constate, en .iiénéral. qu'un endoderme'du P'- type
est associé à un endoderme du 2^ type ou bien qu'un endoderme du 3^ ty])^
accompagne un endoderme du 2'' type. Etant donné (juo les organes souter-
rains et. en particulier, les racines des plantes vasculaires conservent 1 i
structure ancestrale pendant de longues périodes et à travers de nombreuses
générations, les observations de l'auteur sur E. débile (qui est l'espèce la
plus variable de tout le genre en ce qui concerne la forme de l'endoderine
dans la tige) tendent à faire admettre que les endodermes du 2'^ et du 3« tj-p^v
sont dérivés graduellement de celui du l'^'" type. D'une manière très général^,
en effet, on peut dire que chez E. débile les entre-nœuds du rhizome sou-
terrain offrent un endoderme du 1«'' type ; dans les pousses végétatives
aériennes, au contraire, l'endoderme est du l''"" type près des nœuds et du
2« type dans les entre-nœuds. Dans les pousses fertiles aussi bien au-dessous
qu'au niveau du cône, l'endoderme appartient au premier type. Enfin,
dans les entre-nœuds des portions souterraines et aériennes et à des dis-
tances variables des nœuds on trouve des transitions entre le 1*='" et le 2« type.
— Quant aux prothalles, examinés également par K., ils varient suivant
que les spores sont clairsemées ou répandues en semis dense. Dans ce der-
nier cas les prothalles restent petits, ne montrent qu'un point de croissance
et ne portent qu'une seule sorte d'organes sexuels. Par contre, lorsque les
spores germent à une distance les unes des autres assez grande pour que
les prothalles puissent se développer librement, ces derniers deviennent
très grands, produisent uii méristèmc tout autour de leur bord circulaire
et portent tout d'abord des archégones, puis des anthéridies. Dans la nature,
les prothalles cessent de croître au bout de quelques mois et meurent avant
la fin d'avril. Ceci est dû à deux causes : la formation des embryons et la
chaleur de l'été. L'auteur, en effet, a constaté qu'il est possible de prolon-
ger de quelques mois l'existence des prothalles en les mettant à l'abri de
la chaleur et en leur enlevant les embryons. — A. DE Puv.m.\i.v.
Disparilian des espèces.
d) Larger (R.). — Théorie de la contre -évolution ou Défjénérescence p'/r
Vhérédité j>2tholor/iqiie. — Tout ce livre n'est que le développement copieux
et non sans fré(iuentes répétitions d'une idée unique, en somme assez simple
et qui peut être exposée brièvement. Le point essentiel est la distinction
entre Vèoolution normale et une évolution pathologique, que fauteur api)elle
XVII. - ORIGINE DES ESPÈCES. 337
dégénérescem-e. Lévolutioii normale comprend toutes les transformations
conditionnées par des facteurs normaux, qu'ils .soient internes ou externes,
adaptatifs ou non. progressifs ou régressifs (comme chez les parasites), mais
([ui respectent conii)lètement la santé de l'individu et de l'espèce, et, en par-
ticulier, les facultés reproductrices. La dégénérescence, au contraire, est
d'origine pathologique ; elle est le résidu des affections morbides d'origine
diathésique (arthritisme, goutte, rhumatisme), toxique (alcoolisme) et surtout
infectieuse (.syphilis, maladies microbiennes de toute sorte, etc.). Le résidu
de ces affections diverses se manifeste par des troubles pathologiques qui
atteignent les moyens de défense (phagocytose et autres) de l'individu, après
l'avoir — et c'est là le point le plus important — affecté dans ses aptitudes
reproductrices, en sorte que l'extinction de la race en est la conséquence finale
inéluctable. Cela résulte de ce que, d'après l'auteur [c'est là un point essen-
tiel pour sa théorie et qui parait hautement contestable], l'altération morbide
n'e.st jamais réversible, c'est-à-dire que la postérité d'un individu atteint ne
redevient jamais entièrement normale, en sorte que les effets s'ajoutent et
finissent fatalement par atteindre la totalité des représentants de l'espèce.
Les .signes essentiels de cette dégénérescence consistent, chez l'homme, en
une distrophie osseuse se traduisant parfois par le nanisme, mais le plus
souvent par le gigantisme et l'acromégalie. Le gigantisme seul n'est qu'un
premier stade, peu accentué, de la dégénérescence; mais quand il se com-
plique d'acromégalie, l'affection devient beaucoup plus grave, d'autant plus
qu'elle se complique alors d'altérations viscérales, et l'inaptitude reproduc-
trice se traduit immédiatement par les stigmates de l'infantilisme, y com-
pris la persistance des cartilages de conjugaison. Sous cette forme sévère, la
chose ne s'applique qu'à l'homme, en raison de l'extrême prédominance
de son encéphale, qui le rend particulièrement sensible aux influences
nocives ayant leur origine dans la distrophie osseuse. Chez les animaux,
au contraire, la dépendance étant moins étroite, un degré considérable d'acro-
mégalie reste compatible avec une vie en apparence normale et ime aptitude
reproductrice à peine diminuée : tel est le cas pour les grands acroméga-
liens : cachalot, baleine, éléphant, gorille, casoar à casque et les reptiles
Thallossothériens de l'époque secondaire. Sans cette restriction, les faits se
trouveraient en opposition avec la théorie; aussi l'auteur en fait-il un point
essentiel de celle-ci sous le nom de loi d' ait muât iun. La cause de cette dégé-
nérescence chez les Thallossothériens (mammifères et reptiles) est que ces
animaux descendent d'ancêtres aquatiques, dont les descendants intermé-
diaires se sont adaptés à la vie terrestre, puis sont retournés à la mer, et
là, en vertu du principe de l'irréversibilité de l'évolution (Dollo), n'ont pu
se réadapter qu'imparfaitement à la vie aquatique. Par cette notion du
gigantisme, stigmate d'une dégénérescence qui doit aboutir à la disparition
de l'espèce, la théorie de l'auteur confine à celle de Déperet, mais elle s'en
distingue par un point capital. Le gigantisme des formes finales d'un phy-
lum qui s'éteint est, pour Déperet, un fait d'évolution normale, s'appliquant
à tous les êtres, tandis que, pour L., c'est un fait d'évolution morbide, limité
à certaines espèces en voie de disparition, tandis que les autres restent
susceptibles d'une évolution normale indéfinie.
Parmi les stigmates de dégénérescence, l'asymétrie est un des plus impor-
tants; elle ne fait jamais défaut chez les acromégaliques liumains et se
retrouve chez beaucoup d'animaux acromégaliques, dont le cachalot est un
exemple remarquable. Mais il existe des asymétries adaptatives qui n'on
rien de commun avec la dégénérescence; telles sont celles des Pleuro-
nectes, des Pagures, etc. La dégénérescence peut être aidée dans ses effets
l'année BIOLOGIOUE, XXII. 1917. 22
338 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
par des causes contingentes adjuvantes : migration dans une région défavo-
rable, ségrégation géographique et physiologique, sélection artificielle, faite
par l'homme, de qualités spéciales, utiles pour lui et défavorables à la
race (obésité, hypertrophie musculaire, etc.).
L'auteur, dans plusieurs chapitres, décrit en détail les différents stigmates
dégénératifs — Tacromégalie, la sinusomégalie qui l'accompagne (progna-
thisme et autres anomalies des mâchoires) ; il rappelle les opinions sur les
relations de l'acromégalie avec l'hypophyse et nie la réalité d'une relation
entre ces deux ordres de faits en signalant qu'on n'a jamais pu influencer
les symptômes acromégaliques par l'injection des substances pituitaires.
Pour lui, l'acromégalie est plutôt en rapport avec le .fonctionnement de la
glande thyroïde et du testicule. — L. décrit les restes de l'homme de la
Chapelle-aux-Saints, type de la race des hommes Néanderthaliens, comme
présentant les stigmates caractéristiques de l'acromégalie : sinusomégalie
frontale et sinusomégalie des maxillaires supérieurs, dysostose des membres ;
l'homme de La Chapelle-aux-Saints était aussi atteint de rhumatisme tuber-
culeux. — Il poursuit sa description des animaux acromégaliques par celle
de l'Eléphant et de ses ancêtres, du Gorille, etc., s'attachant à montrer partout
des signes de dégénérescence acromégalique.
[Il y aurait beaucoup à dire sur la thèse développée par l'auteur. Son idée
est simple, originale et suggestive. Mais peut-être, malgré l'abondance de
la documentation, peut-on dire que la démonstration des opinions avancées
n'est pas toujours très convainquante. lien est ainsi pour ce principe d'iVré-
vcrsibilW-, chaînon nécessaire de la théorie, d'après lequel les résidus patho-
logiques ne pourraient jamais être éliminés. L'observation médicale ne
montre-t-elle pas cependant la disparition des tares diathésiques on infec-
tieuses par suite de l'union des individus atteints à un degré modéré avec
un conjoint sain? Les lois mendéliennes ne nous montrent-elles pas dans
ces cas un quart au moins de réversions vers le conjoint sain, même si le
caractère pathologique est dominant, ce qui n'est pas du tout démontré ? — La
loi fV atténuation est non moins fragile ; elle semble imaginée pour lesbesoins
de la théorie ^beaucoup plus que fondée sur des faits positifs. Enfin, le livre
fourmille d'assertions non démontrées, telles que l'absence de descendants
de la race acromégalique de Neanderthal ; l'aspect des choses serait le
même si ces descendants étaient redevenus normaux par xme disparition
de caractères morbides, que l'auteur nie sans en fournir la preuve. Enfin,
on peut se demander si la réduction de fécondité des formes de grande taille
(Gorille, Cachalot, Baleine, Eléphant) est une conséquence de leur prétendue
acromégalie : l'Ornithorynque, TÉchidné, les Marsupiaux ont une fécondité
très réduite, quoique nullement acromégali(|ues, et, d'autre part, le Casoar à
casque est-il moins fécond que le Pingouin? VAlca disparu était-il donc acro-
mégalique? Des exemples multiples seraient faciles à trouver. On ne peut
se défendre de l'impression qu'il y a là quelque chose d'artificiel et la
transformation d'une idée peut-être juste dans des cas particuliers en une
loi générale.] — Y. Delage et M. Goldsmith.
Daniel (Lucien). — Comment 'préserver nos chênes. — L'exploitation de.s
chênes se fait par émondage total et décapitation ; l'arbre se trouve ainsi
pendant plusieurs années réduit à un feuillage insuffisant en sorte qu'il ne
peut évaporer toute l'eau élaborée par ses racines. Ses tis.sus surchargés
d'eau se laissent attaquer par la maladie cryptogamique du Blanc qui amène
la mort de l'arbre. Le remède consiste à se borner à l'émondage sans déca
pitation. — Y. Delage.
CHAPITRE XVIU
lia clistriltution géograpliifiuc «les êtii*es
Barrows (Albert L.)- — An unusual exlenslun of the distribution of Ihc
shiptrorm in San Francisco bat/, California. (Univ. Calif. Publ., XVIII,.N^':l>
27-43.) ■ 1^34^;
Boulenger (G. A.). ' — Sur certaines catégories à établir parmiles poissotis
habitant les eaux douces. (C. R. Ac. Se, CLXV, 327.) [344
a) Bounhiol (J. P.). — Sur la distribution verticale des bancs de sardines
dans les eaux littorales de r Algérie. (C. R. Soc. BioL, LXX, 476-470). [343
b) Sur la biologie de l'Alose finie (Alose finta Cor.) des côtes d'Algérie.
(C. R. Soc. Biol., LXIX, 480-483.) [344
Bretscher (K.). — Der Friihlingsz-ug des Kukuks in der Schweiz. (Viestel-
jahschr. Naturf. Gesellsch., Zurich, LXII, 143-152.) [34<j
Cari (J.). — La répartition des écrevisses en Suisse. (Arch. se. phys etnat
XLIV, 476480.) [349
Crampton (Henry Edward). — Studies on the variation, distribution, and
évolution of the genus Partula. The species inhabiling Tahiti,. (Carnegie
Institution of Washington, publication n"^ 228, 1916 [paru en 1917].) [348
Crozier (W. J.). — Note on the habitat of Geonemerte agricola. (Amer
Natur., Ll, 758-760.) [349
Daniels (L. L..). — On the flora of GreatSalt Lakr. (Amer. Natur., LI, 499-
506). [34G
Deschiens (R.). — Contribution à l'étude des déplacements locaux des
oiseaux côtiers. (Rev. fr. Ornith., N° 99, p. 97-99: N« 100-101, p 117-119-
N° 102, p. 142-145.) [348
Gardner (N. L.). — New pacifie coast marine Algae. L (Univ. of Cali-
fornia publication in Botany, VI, 377-416, pi. 31-35.)
[Description d'algues nouvelles et distribution de ces
formes en séries d'après les Cciractères des cystocarpes. — F. Péchoutre
Grinnell (Joseph). — Field tests of théories concerning distributional
controL (Amer. Natur., LI, 102-128.) [341
Heitz (F. A.). — Salmo salar L., seine Parasiten fauna und seine Ernàhruw/
imMeerund imSiisswasser. Fine parasitologisch-biologische Studie. (Thèse
es sciences, Univ. Bàle, 139 pp., 1 pi.) [344
Hugues et Cabanes. — Le départ des Martinets en 1917 dans la réf/ion
nîmoise. (Rev. fr. Ornith., N^ 102, p. 146-148.) [347
340 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Mac Caughey (Vaughan). — A snrvey of the Haivaiian land flora. (Bot.
Gazette. LXIV, 89-114, 5 fig.)
[Espèces caractéristiques de la flore d'Hawaï. — P. Guérin
Mangin (L.). — Sur le Chœtoceros Criophilus Castr., espèce caracléristique
des mers antarctiques. (G. R. Ac. Se, CLXIV, 704-709.)
[Gontrairement à l'opinion admise, le Chœtoceros criophilus n'est pas
une des rares espèces communes aux régions arctique et antarctique. L'exa-
men des matériaux du Pourquoi pas? et de la Scotia concordent pour affir-
mer que c'est une espèce caractéristique des mers antarctiques. — M. Gard
Mayer (Alfred Goldsborough). — Observations iipon the alcalinity of the
surface ivater of the tropical Pacific. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis,
III, sept.. 548-552.) [342
Me Clendon (J. F.). — Diurnal changes in the sea al Tortuqas, Florida.
(Proceed. Nat. Acad. Se. United-States, III, 692-693.) ^ [342
Meek (Alexander). — Are the migrations of Fish influenced bg hydrogra-
phical and fioa conditions ? (Dove Marine Labor. Report f. the Year en-
ding, 30"' jane 1917, 52-54.) [343
Michaelsen {'W.). — Die Lumbriciden. {Zoo\. Jahrb. (Abt. Syst.). XLI, 1-398,
2 pi.) ■ [347
Pascher -(A.). — Ei7ie Bemerkung iiber die VAisammensetzung des Phyto-
planktons des Meeres. (Biol. Centralbl., XXXVII, 312-315.) [343
Pavillard (J.). — Protistes nouveaux ou peu connus du plan/don méditer-
ranéen. (G. R. Ac. Se, GLXIV, 925-928.)
[Ce sont Corbicula socialis A. M. et deux espèces
nouvelles {Thauribits denticulata. Peridiniuni minusculum). — M. Gard
Plocq (E.). — Sur quelques oiseaux de Lorraine. (Rev. fr. Ornitl]., \'^ 100-
101, p. 125-126.) [347
Poncins (Vicomte de). — Les )iiiqrations des Cols-verts. (Rev. fr. Ornith.,
No 100-101, p. 120-122.) [347
Renaud (J.). — De l'influence des Ilermelles sur le régime de la baie du
Mont Saint-Michel. (C. R. Ac. Se. GLXIV. 549.) [345
) Roule (Louis). — Sur l'habitat du Thon (Orcynnus thyitnus L.) et ses
déplacements littoraux dans la Méditerranée occidentale française. (G. R.
Ac. Se, GLXV, 643.) ' [343
b) Remarques concernant la bioloqie de la migration, de ponte des Aloses
(G. Alosa). (G. R. Soc. Biol., LXIX, 705-706.) [343
Setchell (W. A.). — Geographical distribution of the marine Algae.
(Science, 2 mars, 197.)
[Revue générale du sujet. — II. de Varignv
Sinnott (E. "W.). — The «■ tige and area » hypolhcsis of Willis. (Science,
9 nov., 457.) [341
Steiner (P.). — Ueber das Verhaltnis der marinen freilebenden Xemaloden
zu denen des Siisswasser und des Landes. (Biol. Centralbl.. XXXVII, 190-
210.) |346
Strohl (J.). — Conrad Gessner's « Wald-rapp ». Vierteljahrsschr. (Naturf.
Gesellsch. Zurich., LXII, 501-538, 6 fig.) ' [;US
XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 341
Vorhies (Chas. T.)- — A'o/e.s on the fauna ofGreat Sait Lake. (Amer. Natur.,
L 1.404-499.) l^'l''>
Vries (Hugo de). — Thr distribution of endémie Specics in new Zealand.
(Science. -,^2 juin, G4I.) [350
'Wetmore(Ale3fander).— On the fauna of Great Sali Lake.. (Amer. Natur.,
LI, 753-755.) [346
Zschokke (Fritz). — L'histoire de la faune suisse depuis l'époque (jlaciaire.
Ja' Globe, organe de la Soc. de géographie de Genève, LVI, 31 pp.) [347
Voir ch. II. 1^', [i et X pour les renvois à ce chapitre.
Grinnell (Joseph). — Vérification dans la nature des théories sur les
causes de la distribution géographique. — Il est bien connu que les espèces
occupent des aires géographiques si bien limitées que leur mention peut
intervenir dans la définition de l'espèce ; que ces aires peuvent être très
étendues ou très restreintes, enfin que souvent plusieurs espèces, ou
genres, ou ordres, coïncident dans leur distribution, de façon à consti-
tuer des zones, faunes ou associations. En dehors des barrières physiques,
il y a des facteurs qui contrôlent la distribution ; nourriture, humidité, tem-
pérature, pression barométrique, insolation, etc. G. s'est proposé, pour un
certain nombre d'espèces de Mammifères et d'Oiseaux de Californie, de
découvrir, par une enquête générale, les facteurs ou le facteur important qui
contrôle leur distribution; il cherche quel est le facteur commun à toutes
les parties de l'habitat. Pour le Geai de l'Orégon (Perisoreus obscurus), les
deux conditions capitales sont l'abri procuré par l'iiabitat forestier et la tem-
pérature de la saison d'été ; pour le Pica {Ochotona taylori et schisticeps) et
le Pinson rose ( Lcucosticte ),dinimsiU\ de montagnes, les facteurs principaux
sont des refuges de sûreté dans des moraines glaciaires ou des talus, et,
d'autre part, une certaine température ; le Rongeur Eutamias townsendi,
également forestier, est limité par l'iiumidité atmosphérique; le Martin-
pêclieur Ceryle alcyon réclame une certaine sorte de nourriture qui l'at-
tache au bord des eaux, des bancs dans lesquels il peut creuser ses tunnels
de ponte, et enfin une certaine température d'été. Ce n'est que la tempéra-
ture qui règle la distribution du Sturnella neglecta. En somme, parmi les
causes multiples qui interviennent dans la distribution géographique, la
température est l'agent qui, à un degré variable, est le plus constant. —
L. CUÉNOT.
Sinnott (E. M.j. — L'hypothèse « âge et aire » de Willis. — J. C. WiLLis
a énoncé la formule d'après laquelle « l'aire (de distribution .occupée par
n'importe quelle espèce de plante à un moment quelconque, dans n'importe'
quel pays où il n'y a pas de barrières bien marquées, dépend de l'âge de
cette espèce dans le pays ». Plus une espèce est répandue, plus son aire est
considérable, plus son habitat est étendu. Hypothèse importante, si elle est
exacte, car elle discréditerait l'efficacité de la sélection naturelle ; en outre,
elle ferait voir immédiatement quels sont les types les plus anciens. S.
doute qu'on puisse l'accepter intégralement. Lui aussi, il a étudié les flores
^42 L'ANNEE BIOLOGIQUE..
de Ceylan et de la Nouvelle-Zélande, comme Willis, et ses recherches lui
font apparaître le problème comme très complexe. Il y a, plus ou moins
partout, des barrières plus ou moins apparentes. Et, d'autre part, il parait
évident que certains types ont atteint les limites de leur aire possible et ne
les dépasseront pas à l'avenir, les conditions restant identiques [mais jus-
tement, elles peuvent changer]. Au reste, l'étude des fossiles montre
qu'il y a des espèces et genres dont l'aire actuelle est plus restreinte que
l'aille passée. Il y a encore ce fait qu'il y a des types plus rustiques ou
résistants, plus aptes à sétendre que d'autres. Et puis, l'habitus de la plante
joue un rôle, et l'aire des arbres est inférieure à celle des buissons, infé-
rieure elle-même à celle des herbes, comme l'a dit de Candolle et comme
on peut le vérifier sans peine. A en juger par l'aire, les lierbes seraient plus
anciennes que les végétaux ligneux :. or il y a de sérieuses objections à
•cette assertion [il eût été bon de les signaler et préciser]. D'autre part,
d'après l'hypothèse, les types endémiques seraient tous récents et seraient
les derniers-nés de chaque flore ; mais la taxonomie et la paléo-botanique
semblent montrer qu'en bien des cas, les types endémiques sont des restes
de types ayant été autrefois bien plus répandus et n'ayant survécu que
dans des parages limités. C'est un corollaire de ThyiDOthèse de J. C. Willis
que l'extinction d'une espèce est un phénomène rare, exigeant des modi-
fications prolifiques ou climatologiques. Mais le nombre des types fossiles
disparus est inconnu; que de cataclysmes cela suppose! .1. C. Wnxis admet
et situe un point par lequel la flore originelle aurait pénétré en Nouvelle-
Zélande vers le centre de la chaîne. Mais ce point a-t-il été unique? Une partie
de la flore vient non de TAustralasie, mais de l'Antarctique. Or, il y a peu
d'espèces endémiques dans le .sud, par où seraient venues ces formes antarc-
tiques. L'hypothèse qui serait valable pour les formes australasiennes
venues de l'ouest ne vaudrait donc rien pour les polaires venues du sud?
Cela étonne. Ou bien la tliéorie relative à la dispersion de la flore antarc-
tique est erronée. Au total. Ihypothèse « aire et âge » 1° méconnaît des fac-
teurs importants autres que l'âge; 2" elle a contre elle des faits avérés sur
l'âge de certains types ; ?>•' contre elle il faut invoquer le fait que bon nombre
d'espèces .se font plus rares et s'éteignent; 4° enfin, elle n'explique pas la
distribution de la flore Néo-Zélandaise. L'hypothèse reste valable pour cer-
taines espèces; elle aura pour elle ceux qui croient, avec l'auteur, que la
sélection naturelle ne peut pleinement expliquer l'origine des types endé-
miques ; elle fera plaisir à ceux qui admettent la fréquence et limportance
des mutations, mais elle ne suffit pas à tout expliquer. — II. de Varignv.
Me GlendoR (J. F.). — Changement diurne de la mer au Tortugas.
Floride. — Variations, suivant l'heure, le lieu et la température, de 0, de
C0-. En ce qui concerne les variations du planktoii, le facteur essentiel
semble être pour les plantes l'azote fixé, pour les animaux l'O et la nour-
riture. — Y. Delage.
Mayer (A. G.). — //alcalinité de l'eau de surface du Pacifique tro-
pical. — L'alcalinité des eaux superficielles dans le Pacifique est moindre
là où régnent des courants de surface venant de lEst. L'origine de ce phé-
nomène pourrait être dans le fait que des courants verticaux amèneraient ù
la surface des eaux froides du fond qui, n'ayant pas eu encore le temps tie
se mettre en équilibre avec le C0-' atmosphérique, auraient conservé une
plus forte part de l'acidité primitive avec leur température. — V. Delage.
XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. [m
Pascher (A.). — Le composition (ht phytii-jdanclon marin. — Dans le
phyto-plankton marin, les algues vertes, eliloropliycées, manquent complè-
tement, tandis que dans le phyto-plankton d'eau douce elles constituent
l'élément dominant. — Y. Del.\ge.
Meek (Alexander). — Mir/vafion et countiUs. — Dans la mii!,Tation des
poissons, le facteur essentiel est la direction des courants, non qu'ils soient
entraînés par eux, puisqu'ils sont capables de les remonter, mais parce que
la faune planctonique de ces courants est entraînée de façon passive et
leur apporte la nourriture. Le fait que des poissons abandonnent une région
pour se porter ailleurs est souvent indépendant de la distribution de la
nourriture car, à la place qu'ils viennent de quitter, ils sont remplacés. par
d'autres et cela plusieurs fois successivement. — Y. Delage.
a) Roule (Louis). — L'habitat et les déplacements du Thon. — L'auteur
a cherché les facteurs de l'apparition et de la disparition souvent soudaines
et toujours irrégulières du Thon dans les eaux littorales de la a^égion de
Marseille. Il les trouve dans des tropismes exercés sur l'animal par la tem-
pérature et la salinité de l'eau. Les courants venant du Sud-Est amènent le
Thon, en même temps que des eaux chaudes et à forte salinité ; les eaux à
caractères inverses venant du Nord-Ouest et du rivage exercent l'influence
inverse. Par quelques mesures qui ne seraient pas difficiles à prendre de tem-
pérature et de salinité il pense que l'on pourrait prévoir l'arrivée du Thon et
préparer ainsi scientifiquement des pêches plus fructueuses. — Y. Delage.
b) Roule (Louis). — La biologie de la migration de ponte des Aloses. —
L'oxygène dissous et la température sont des facteurs de la migration des
poissons potamotoques dont l'importance relative varie avec les espèces.
Les Aloses et les Saumons remontent ensemble l'Adour jusqu'au confluent
des Gaves réunis, mais là ils se séparent : les Aloses continuant à remonter
l'Adour, dont l'oxygénation est moindre et la température plus élevée,
tandis que les Saumons s'engagent dans les Gaves dont les eaux sont
plus oxygénées et plus froides. — Y. Delage.
a) Bounhiol (J. P.\ — Distribution verticale des bancs de sardines. —
Cette distribution verticale est sujette à de grandes et très brusques varia-
tions, se manifestant par l'abondance des sardines à la surface où elles peuvent
être capturées par les engins de pêche ou par leur fuite dans la profondeur. .
Cherchant les causes de ces variations, l'auteur a dû éliminer successi-
vement toutes celles auxquelles on avait songé. L'époque de reproduction est
sans influence aucune, il en est de même de la salinité et de l'oxj-gène ;
la température a une influence considérable mais d'un autre ordre : quand
elle est suffisante (à partir d'environ 15°), elle n'exerce aucune influence,
or, il en est ainsi sur les cotes algériennes. En Bretagne, au contraire, limite
septentrionale de la sardine, celle-ci n'apparaît qu'aux époques où la tem-
pérature atteint ou dépasse la limite inférieure : c'est pour cela qu'on ne
la pêche qu'en été en Bretagne tandis qu'on la pêche toute l'année en
Algérie. La présence de la sardine à la surface co'mcide toujours avec le.s-
périodes de préparation orageuse, où le potentiel électrique de l'atmos-
phère est élevé ; ce potentiel atmosphérique détermine dans la mer des cou-
rants telluriques auxquels le poisson répond en montant à la surface. Après
l'orage, quand l'atmosphère est déchargée, le poisson plonge et reste au
fond jusqu'au moment où la préparation d'un nouvel orage ramène les
344 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
conditions précédentes. Les graphiques représentant le poids du poisson
capturé et les variations du potentiel atmosphérique montrent une parfaite
concordance entre les deux phénomènes pendant les huit années qu'a duré
Tobservation. — Y. Delage.
b) Bounhiol (J. P.). — La biologie de l'Alose pinte. — La période d'ac-
croissement des glandes sexuelles est brève et a lieu au premier printemps,
dans la mer. Quand elle est achevée, les adultes remontent dans la rivière
dont les eaux grossies par un ruissellement intense en couches minces sont
très riches en oxygène, et c'est cette richesse en oxygène qui attire les pois-
sons. Après la ponte et l'éclosion, la sécheresse, la température élevée, la cou-
sommation d'oxygène par les êtres aquatiques font baisser le taux de l'oxy-
génation de l'eau fluviale au-dessous de celui de la mer voisine, mais les
aloses ne peuvent y retourner parce qu'une barre de sable interrompt alors
la communication. Dès qu'à l'automne celle-ci est rétablie par les pluies, les
aloses retournent à la mer, plus riche alors que le fleuve. Cela confirme la
théorie de Roule, d'après laquelle sont potamotoques, c'est-à-dire viennent
pondre en rivière, les espèces qui, comme l'alose, sont sexuellement mûres
au printemps, c'est-à-dire au moment où le fleuve est plus riche en oxygène
que la mer, et sont thalossotoques, comme l'anguille, les espèces à maturité
sexuelle automnale, parce qu'à cette époque la mer est plus riche en oxy-
gène que le fleuve. La mer, en raison de sa masse et de sa température plus
constante, ne subit que des vacations d'oxygénation peu étendues, tandis
que c'est 'l'inverse pour les eaux fluviales. — Y. Delage.
Boulanger (G. A.). — Sur certaines catégories à établir parmi les poissons
luibitant les eaux douces. — Il faut distinguer chez les Poissons dulcaqui-
coles les thalassogènes, ayant leur origine dans les formes marines, et les
limnogènes dont les ancêtres sont évidemment marins, mais qui, comme tels,
sont exclusivement confinés dans les eaux douces. La répartition géogra-
phique de ces derniers est indépendante des océans et régie seulement par
les facteurs hydrographiques de la région terrestre qu'ils habitent. — Y.
Delage.
Heitz (F. A.). — Salmo salar Lin., ses parasites et sa nutrition dans la
mer et dans Veau douce. Etude parasito-biologique [XIV, 1°; XVII, c]. —
La question de savoir si, durant son séjour dans l'eau douce, le saumon est
soumis à un jeune continuel, n'est toujours pas nettement élucidée encore.
MiEsciiER avait bien considéré l'état physiologique dans lequel se trouve le
saumon à cette époque de sa migration comme étant le résultat de la plus
belle expérience d'inanition pratiquée par la nature elle-même. Générale-
ment, en effet, il n'avait rencontré trace de nourriture dans letractus diges-
tif et si, exceptionnellement, il s'en trouvait quelque peu, elle n'y était
qu'imparfaitement ou pas digérée du tout. Cela tiendrait à de singulières
altérations morpho-physiologiques du tractus digestif, du foie, de la rate et
de la vésicule biliaire observées par Miescuer lui-même. D'autres observa-
tions semblaient, toutefois, en opposition avec ces données. Dans certains
cas, le tractus digestif s'était trouvé plus ou moins bien fourni de nourriture
et, d'autre part, les captures à l'amorce de saumons séjournant dans l'eau
douce ne semblent pas exceptionnelles, surtout en l-]cosse, et prouveraient
que, loin de la mer aussi, le saumon est bien disposé à happer une proie au
passage. Tout porte à croire, toutefois, que dans ces cas il s'agit de saumons
redescendant les fleuves pour retourner dans la mer, après s'être débarras-
XMll. -^ DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. :i45
ses de leur frai. Or, MiESt her lui-même déjà, et plus tard Paton et Archer
(1898), avaient constaté qu'à cette seconde période de leur migration, les sau-
mons présentent une muqueuse intestinale en voie de régénération et GuL-
LAND (1901) de son côté a trouvé qu'à ce moment le foie et la vésicule
biliaire ésçalement reprenaient leur activité. A la suite et sous la direction de
Zschokke", l'auteur a cherché à élucider le problème en question par une
étude systématique de la nature des parasites renfermés par le saumon aux
différentes étapes de sa migration. A cet effet, il a examiné de nombreux
saumons venant de différentes parties du Rhin et de la Moselle, ainsi que
quelques autres exemplaires provenant de la Weser, de la Loire et de la i
Norvège. Il a comparé le résultat fourni par ces examens aux indications
littéraires concernant des recherches analogues sur des saumons du
Canada, de la mer du Nord, de la mer Baltique, du Pacifique, de l'Irlande,
de l'Ecosse et du lac Sebago dans l'Amérique du Nord. Il résulte d'abord de
l'ensemble de ces données que la faune parasitaire d'un saumon, et de tout
autre poisson rapace d'ailleurs, est avant tout la conséquence de son lieu de
séjour. Il est donc possible d'en tirer des conclusions sur sa provenance. Des
.saumons ayant vécu dans la mer contiennent une faune parasitaire exclusi-
vement marine, tandis que des saumons habitant l'eau douce (ceux du lac
Sebago notamment) n'ont que des parasites appartenant à l'eau douce (« po-
tamophiles »). Le saumon remontant le fleuve perd peu à peu ses parasites
d'origine marine et le saumon retournant à la mer n'en a plus guère. C'est,
d'ailleurs, là un phénomène qui trouve son analogie dans la vie d'autre.s
poissons encore. PelromyzonfJuviatilis, qui jeune également durant son sé-
jour en eau douce, se comporte — au point de vue de son contenu en para-
sites — tout comme le saumon ; les anguilles femelles qui, au contraire,
jeûnent durant leur séjour dans la mer, sont privées de parasites marins. Ce
n'est, toutefois, pas le changement du milieu lui-même qui détermine le
changement de la faune parasitaire, c'est plutôt l'état de jeûne (lu'il faut en
rendre responsable et lui, à son tour, est commandé par la périodicité des
phénomènes sexuels. En effet, phis l'état de maturité sexuelle est avancé au
moment où il quitte la mer, plus la diminution de ses parasites d'origine
marine est, dès lors, marquée. II les perdrait donc, dans ces cas, pendant
son séjour dans la mer encore, et cela rendrait particulièrement évident,
selon H., les rapports qui existent entre le jeûne et la vie sexuelle. Le fait,
d'ailleurs, que le saumon redescendant les fleuves (pour retourner à la mer,
débarrassé de son frai) prend des fois quelque nourriture, prouve également
l'indépendance du jeûne du milieu ambiant. La période de jeûne dépend
de la durée de la période sexuelle, et ces deux périodes coïncident, plus ou
moins, avec le séjour en eau douce. — Les données trouvées dans la litté-
rature sur les parasites des saumons de l'Ecosse et de la mer Baltique, ne
semblent pas entièrement identiques avec ceux fournis par l'examen
parasitologique des saumons du Rhin qui forment la majorité des saumons
examinés par H. Les quelques exemplaires — pas nombreux, il est vrai —
provenant de la Loire, semblent, par contre, confirmer les conclusions tirées
de l'examen" des saumons du Rhin. — J. Strohl.
Renaud J.j. — De /'m/hience dea Ilcrmelles sur le régime de la baie du
Mont Saint-Michd. — Les Hermelles (Annélides Tubicoles) forment dans la
baie du Mont Saint-Michel des bancs étendus rappelant quelque peu les ré-
cifs coraliens frangeons des mers équatoriales. En retenant le sable, ces
récifs contribuent à l'ensablement de la baie dont l'existence même est
compromise. Mais ce résultat est fort lointain, tandis que la digue reliant le
34r> L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Mont à la terre ferme agit dans le môme sens avec beaucoup plus de rapi-
dité. — Y. Delage.
Barroxvs (Albert L.). — L''exlension extraordinaire de Ut distribution du
Taret dans la baie de Sayi-Francisco. — L'extension et l'activité destructive
(les tarets est conditionnée par la salinité de l'eau. Un minimum de 10 pour
mille est nécessaire, et au-dessous de c'e chiffre quelques unités de salinité en
plus ou en moins ont leur importance. Les années pluvieuses leur sont défa-
vorables, et pour la même raison ceux liabitant près de la surface sont plus
sensibles à ces influences que ceux du fond. Peut-être cette influence de la
salinité s'exerce-t-elle, au moins partiellement, par l'intermédiaire duplank-
ton servant de nourriture au taret. — Y. Delage.
Steiner (G.)- — Les relations entre, les Nêmatodes librrs marins et ceux
d'eau douce et terrestres. — Les Nêmatodes marins, d'eau douce et terrestres.
présentent, contrairement à l'opinion deBASxiAN, une incontestable uniformité
fondamentale. Les formes terrestres et d'eau douce appartiennent en grande
majorité aux mêmes espèces et presque sans exception aux mêmes genres.
Au contraire, les formes marines d'une part, les terrestres et d'eau douce
d'autre part, ont les mêmes genres, mais presque pas d'espèce commune. La
plupart des formes d'eau douce proviennent des terrestres, un petit nombre
des marines. Pour les formes terrestres et d'eau douce le cliangement d'habi-
tat est un fait généi'al : de même entre la mer d'une part et l'eau douce ou
la terre d'autre part. Nombre de formes émergent de la terre ou de la vase
vers la mer, et dans le sens contraire de la mer vers la terre ou les eaux
douces. Le passage des formes terrestres ou d'eau douce à la mer n'a que
rarement lieu par la voie directe de la contiguïté entre les deux habitats ; la
zone intermédiaire prend une part importante à la formation de nouvelles
formes spécifiques ou génériques. Ces idées sont en accord avec celles
émises d'une façon générale par Simroth. — Y. Delage.
Vorhies (Chas« T.). — Notes sur la faune du Grand Lac Salé. — (Analysé
avec les suivants.)
Daniels (L. L..). — Sur la flore du Grand Lac Sjalé. — (Analysé avec le
suivant.)
"Wetmore (Alexanden. — Sur la faune du Grand Lac Salé — Le Grand
LaC Salé dans lUtah, dont l'eau renferme au centre plus de 242 grammes
de sels par litre (surtout NaCl) a une faune très pauvre en espèces, mais
excessivement riche en individus : elle comprend, outre quelques Insectes,
VArtemia fertilis, et les larves de petits Diptères du genre Ephydi^a {surtout
E. gracilis). Divers Oiseaux, Spatida, Recurvirostra . Larus, etc., englou-
tissent en masse l'Artémie et les larves d'Ephydra. Des Amibes du type
Umax et quelques rares Infusoires et Flagellés se trouvent aussi dans le lac.
La flore est également très pauvre dans les parties les plus salées; une Algue
verte du genre Chlamydomonas, une Algue bleue du genre Aphanothecv.
quelques Diatomées et Bactéries dont trois sont chromogcnes, sont les seuls
représentants du règne végétal. Artemia ne vit dans l'eau douce que pendant
quelques heures et parait résister indéfinimont aux fortes concentrations ;
les larves (ÏEphydra sont bi(>n plus résistantes : elles vivent pendant plusieurs
jours dans l'eau douce et pendant des mois dans de l'eau saturée de sel.
parmi les cristaux qui se déposent; après plus de 24 heures de séjour dan^
XVIII. — DISTRIBUTION GHOGRAPIIIQUE. ^ 347
le liquide fixateur de Perenyi, elles présentent encore des mouvements. Les
Algues se multiplient abondamment lorsque l'eau salée est plus ou moins
diluée, notamment près des i)ouches des rivières qui se déversent dans le
lac. — L. CuÉNOT.
Michaelsen ("W.). — Les Liuithricidfs. — Au point de vue de la réparti-
liiui riroijrapliique il est intéressant de noter que la propagation passive (par
l'homme ou par les animaux) ne semble être couronnée de succès que chez
les espèces phylétiquement jeunes, comme parmi les lombrics terrestres, sur-
tout chez les Luinliririnne qui ont suivi partout l'expansion civilisatrice de
l'homme et ont, en général, délogé les représentants de la faune d'oligo-
chètes endémique. Il n'y a guère, par contre, de cas de propagation passive
eliez les sous-familles phylétiquement vieilles. Parmi les organes internas
M, étudie les organes accessoires de l'œsophage (connus sous le nom de
glandes de Morren, glandes calcaires, etc.). Chez les Glossoscolines, ils ont
la fonction de transporter le chyle du tractus digestif dans le sang. Il les
désigne, par conséquent, sous le nom de « poches à chyle ». La sécrétion cal-
caire ne serait qu'une fonction accessoire destinée à neutraliser le chyle au
passage [X"VII, cl. — J. Stroiil.
Zschokke (Fritz). — L'histoire de la faune suisse depuis Vêpoque gla-
ciairr. — L'auteur démontre comment la faune actuelle de la Suisse est le
résultat d'un long développement historique. Il insiste notamment sur l'im-
portante influence exercée sur la faune de l'Europe centrale et septentrio-
nale par la glaciation générale. — J. Strohl.
Plocq (E.). — Sur quelques oiseaux de Lorraine. — L'auteur a trouvé en
Lorraine la Rousserolle verderoUe, qui dépasse la R. polyglotte, déjà bien
merveilleuse comme imitatrice. Il entendit la première imiter successive-
ment le Bruant jaune, le Pipit des prés, le Linot, le Chardonneret et le cri
de la femelle de Merle lorsqu'elle est effrayée. — A. Menegaux.
Poncins (Vicomte de). — Les migrations des (À)ls-verts. — L'auteur
prouve, en étudiant les résultats des expériences de baguage, que le Col-vert
(Anas boschas) qui niche en France est un oiseau sédentaire dans un rayon
restreint et que certains de ses congénères, nés dans des régions plus septen-
trionales et surtout dans le nord de la Baltique, viennent de temps en temps
jusque dans nos contrées pour y passer l'hiver. On ne peut donc les consi-
dérer comme oiseaux de passage et leur appliquer les règlements de chasse
de ces derniers. — A. Menegaux.
Hugues et Cabanes. — Le départ des Martinets en 1917 dans la région
nimoise. — Le départ normal, par été normal, c'est-à-dire chaud et sec, se
fait du 4 au 6 août. En 1917, il y a eu une série de départs jusqu'à la mi-août,
les premiers ayant été con.statés le 1'^'' août. Les départs sont les plus abon-
dants de 5 h. du soir à la nuit tombante. Ces observations sont faciles à
Nimes où les Martinets sont extrêmement abondants. Ce départ anormal peut
être dû, d'après les auteurs, à une arrivée tardive au printemps, ou bien à la
possibilité de trouver encore de la nouriiture. L'arrivée au printemps 1917
ayant eu lieu le l'.t avril, était en retard de G jours sur la date normale. La
durée du séjour serait donc, comme pour les années précédentes, de 114 à
11(3 jours. — A. Menkgaux.
348 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Deschiens (R.). — Contribution à l'c'tude des déplacements locaux des
oiseaux côtiers. — Les observations de l'auteur ont été faites en juin, juillet,
août, puis en septembre et octobre, entre l'embouchure de la Dires et celle
de l'Orne. Les bords sont sableux, et le fond consiste en bancs surélevé.'î,
alternés de dépressions relativement profondes. L'auteur divise les Oiseaux
littoraux en quatre groupes : 1° Individus essentiellement marins ne péné-
trant qu'accidentellement dans les terres ou n'y pénétrant pas, qu'ils soient
nageurs, voiliers ou marcheurs; 2° Individus séjournant indifféremment en
eau douce ou en mer (nageurs) ; 3° Individus se déplaçant sous l'influence
de la marée des terres à la mer (bons voiliers coureurs ou marcheurs);
4° Oiseaux de rivage proprements dits, étroitement cantonnés (petits éclias-
siers). L'auteur étudie la façon de se comporter de ces divers groupes d'après
le flux et le reflux, le vent, l'heure de la journée, ces mouvements étant
dominés par la nécessité de l'alimentation. La nuit, les mouvements sont
très réduits en raison des difficultés de capture des proies ; pourtant l'auteui-
a vu, dans l'obscurité, des vols de Courlis s'abattre pendant plusieurs heures
autour de lui. — A. Menegaux.
Strohl ( J,). — Le « Waldrapp » de Conrad Gessner. — Le singulier oiseau
décrit au xvi^ siècle par Conrad Gessner sous le nom de « Waldrapp » (Cor-
vus sylvaticus) et qui devait être alors un habitant régulier des régions alpines,
était-il vraiment identique avec le Geronticus ou Comatibis eremita aujour-
d'hui familier à l'Afrique et à la Syrie? De nombreux ornithologistes l'ont
affirmé à la suite de Sir Rothschild et de ses collaborateurs qui, les premiers,
ont fait ce rapprochement en 1897. Le présent mémoire est un résumé cri-
tique du matériel littéraire et iconographique se rapportant à la question et
complété par quelques trouvailles de hasard dans diverses bibliothèques
suisses. Tout porte à croire qu'en effet au xvi' siècle et bien avant peut-
être un ibis noir (avec le bec et pattes rouges) habitait et nichait en Suisse.
Mais il n'est pas dit que tout ce qui a trait au « Waldrapp » doive être mis
sur son compte et que l'oiseau disparu de Suisse, aujourd'hui et depuis plu-
sieurs siècles déjà, ait été précisément l'espèce Geroniicus eremila. En
dehors de l'intérêt local, la question a son importance au point de vue bio-
géographique. En effet, en admettant que la disparition de l'oiseau en ques-
tion doive être considérée comme étant le résultat du refoulement d'un
élément méditerranéen vers le sud (recul dû soit à des causes climatiques
soit à l'influence de l'homme), on est tenté de rapprocher le fait du recul
analogue d"autres éléments méditerranéens qui autrefois habitaient les Alpes
(gypaète barbu, perdrix rouge, etc.). Il nous manque avant tout, pour le
moment, le témoignage de naturalistes du xyi"^" siècle ayant connu à fond à
la fois la faune ornithologique de l'Europe et des Alpes et celle de la Syrie,
de l'Egypte ou en général de lAfrique du Nord. Pierre Belon (du Mans»
eût été dans le cas de fournir des indications précieuses à ce sujet, qui,
toutefois, ne se trouvent pas dans ses œuvres imprimées. Mais peut-être bien
qu'il existe de ce savant, si brusquement disparu en 1564, des notes non
publiées encore. 11 y aurait assurément intérêt à les dépouiller. — J. Stroiii,.
Crampton. — Eludes sur la variation, la distribution et l'évolution dît
f/enre Partula. — Les Gastropodes du genre Partula sont spéciaux aux îles
de l'Océan Pacifique; chaque île et 'chaque groupe d'ilos ont leurs espèces
caractéristiques, que l'on ne trouve pas ailleurs, à part quelques exceptions
dues à des migrations, exactement comme les Achatinellides des îlesHawaï.
11 n'est pas douteux que les îles du Pacifique sud et ouest ont été autrefois
X\ 111. - DISTRIBUTION CKOCRAPHIQUE. 340
réunies en un vaste continent, qu'un processus izénéral de submersion a
séparé d'abord en masses isolées qui, elles-mêmes, ont constitué des groupes
d'iles : on rencontre des Par/iila. en effet, dans les Mariannes, Carolines,
Xouvelle-Guinée, Nouvelles-Hébrides, Fidji. Taniia, Samoa, iles de la Société
(Tahiti), Marquises, tandis que ces Mollusques manquent fiabituellement
dans les petites iles coralliennes ou volcaniques. /*. hyalina est une espèce
à large répartition (Cook, lies australes et lies delà Société), toujours dextre;
P. dara. au contraire, est restreinte à Tahiti; elle est également toujours
dextre. P. nodosa, est le plus souvent dextre; les exemplaires sénestres sont
rares dans une certaine vallée de Tahiti (1 sur 200 exemplaires), très fré-
quents (% c/o) dans une autre vallée. P. oUihrilana est une espèce collec-
tive très différenciée, uniquement sénestre dans une vallée de Tahiti, dextre
et sénestre avec une égale fréquence dans une autre, plus fréquemment
dextre que sénestre dans une troisième. L'hérédité du mode d'enroulement
peut être étudiée grâce à la présence d'une poche incubatrice où sont logés
les jeunes: elle donne des résultats assez variables ; chez P. nodom, les
parents sénestres ont une très petite proportion de dextres dans leur pro-
géniture. Pour otahcitana, on remarque que dans une même poche incuba-
trice, les jeunes sont tous de la même sorte, identique ou non à l'état des
parents ; tantôt les sénestres ne donnent d'une façon absolue que des sénes-
tres; dans une autre localité, les sénestres donnent à la fois des dextres
et sénestres, et les dextres donnent aussi à la fois dextres et sénestres, le
type pareil à celui des parents étant toujours prédominant. [On peut inter-
préter ces faits en admettant que la sinistrorsité est tantôt d'origine germi-
nale, auquel cas elle se transmet rigoureusement, et tantôt d'origine soma-
tique et par conséquent non transmissible] [XV. 5. y]- — L- Cuénot.
Crozier ( W. J.). — Xole sur r habitat de Geone inertes agricola. — Geoiie-
merles agricola est uneNémerte terrestre, propre aux Bermudes, qui habite
la terre humide; on s'est demandé si cette forme vient de l'eau douce ou de
la mer. Or. il n'y a pas d'eau douce stagnante aux Bermudes; d'autre part,
G. trouve cette Némerte vivant dans l'eau salée, bien en dessous de la mer
basse des grandes marées de printemps, parmi des Algues et sous des ro-
chers ; CoLE, précédemment, l'avait rencontrée dans la zone intertidale. Cette
espèce est donc très ubiquiste, et il n'est pas douteux que les individus
terrestres proviennent de formes marines adaptées à la vie dans la terre :
cependant l'auteur a échoué dans un essai de transfert direct d'individus
marins dans de la terre humide; mais les jeunes individus sont plus résis-
tants et restent vivants pendant plusieurs jours dans les mêmes conditions.
Les grands individus sont négativement phototropiques, ce qui les conduit
à mener une vie cachée, sous les pierres et parmi les crampons des Algues.
— L. Cuénot.
Bretscher iK.). — La migralion printaniére du roucou un Suisse. — Le
coucou fait son entrée en Suisse par le sud-ouest. Les premières dates
d'arrivée, parmi le matériel statistique analysé par B., concernent Orbe, les
dernières Coire. La migration printaniére du coucou est indépendante des
conditions barométriques, ainsi que de la direction du vent et de la tempé-
rature. L'arrivée particulièrement tardive en 1874 doit avoir eu ses raisons
ailleurs que dans les conditions climatiques de la Suisse. — J. Stroiil.
Cari (J.i. — La répartition des écrevisses en Suisse. — Les écrevisses sont
en Suisse essentiellement confinées au Plateau et au Jura; les eaux des
350 LANNEE BIOLOGIQUE.
Alpes n'en possèdent point, ;ï l'exception toutefois de celles du Valais moyen
et des vallées grisonnes du Rhin antérieur et du Rhin postérieur. Trois
espèces sont répandues en Suisse et leur aire de distribution permet de sup-
poser que VAstacus palUpes est arrivé dans le pays par le sud, le sud-ouest
et l'ouest, que YAstacus fluvialilis est venu par le nord et VA. torrent ium
par le nord-est. En effet, la situation réciproque de leurs aires concorde avec
la direction de leur immigration et les limites de ces habitats, loin d'être
purement accidentelles, sont déterminées par des conditions biologiques
dont les causes remontent à la dernière glaciation. — M. Boubier.
Vries (Hugo de). — La distribution des espèces endémiques en Nouvelle-
Zélande. — Ces espèces sont très nombreuses (dans le monde végétal). Le
milieu est très uniforme, et pourtant les formes endémiques à distribution
restreinte se trouvent toutes vers le centre du pays. Les endémiques occupant
les extrémités nord et sud de l'ensemble sont celles qu'on trouve partout
dans celui-ci. Le fait est très marqué. De V. l'explique en disant que la
Nouvelle-Zélande, très éloignée de toute autre terre, ne peut guère avoir reçu
d'espèces récemment, en dehors de l'intervention de l'homme. Les espèces
d'origine étrangère, de distribution étendue, doivent être très anciennes
et répandues sur toutes les îles, et c'est bien le cas. Or, c'est vers le
centre de la chaîne des îles que l'eau est le moins profonde ; c'est par là que
l'archipel communiquait avec un continent plus étendu, et a reçu sa flore,
initialement. Les espèces à distribution étendue, en s étendant vers le nord
et le sud, ont dû en engendrer de nouvelles de temps en temps : les plus
anciennes ont pu s'étendre avec elles ; les plus récentes ont du rester locales,
avec le temps, elles pourront s'étendre. De V. accepte pleinement la notion
« âge et aire » de Willis, telle qu'elle est formulée dans la proposition sui-
vante : L'aire occupée par des espèces données (prises en groupes de 20, ou
environ) à un moment quelconque dans un pays quelconque où il ny a pas
de barrières bien marquées, dépend de l'âge de cette espèce dans ce pays.
— H. DE Varigny.
CHAPITRE XIX
s,
Système nerveux el fonctions mentales
P Système nerveux.
A. B. — Sur quelques problèmes d'optique p/u/sioloqique. (Rev. Gen. Se,
XXVITI, N» % 262.) ■ ' [367
Abney (Sir "W. de "W.). — Two cases of cont/eiiilal night-blindness. (Roy.
Soc. Proceed, B 624, 69.) [Deux observations détaillées
de sujets n'y voyant pour ainsi dire pas à Tobscurité. — H. de V.\rigny
Backmann (E. liouis), — Note sur la puissance des odeurs et leur solu-
bilité dans l'eau l't dans l'huile. (Journal de Physiologie et de Pathologie
générale, XVII, 1-4 juillet.) [370
à) Baglioni (Silvestro). — The functional analysis of the cortical centres
by means of local chemical stimulation. (Quarterly Journal of Expéri-
mental Physiology, X, n" 2, 169-174, 6 décembre, 1916.) [364
6) — — Les processus thermiques des centres nerveux. (Arch. Ital. de Bio-
logie, LXVl, 175-201.) [363
Beigel-Klaften (Cecylia). — Ueber Plasmastrukluren in Sinnesorganen
und Drûsenzellen des Axolotls. (Arch. mikr. Anat., XC, 39-68, 2 pi.)
[Voir ch. I
Bianchi (lu.). — Sur la sifjnificalion de l'aire corticale du lobe frontal dont
l'excitation produit une dilatation de la pupille. (Arch. Ital. de Biol., LXVI,
307-323.) [365
a) Bonnier (Pierre). — L'incontinence d'urine, panne nerveuse. (C. R. Ac.
Se, CLXIV, 523.) [364
b) Les rentres arrothermostatiques et la mémoire. (C. R. Soc. Biol.,
LXIX, 566-567.) [364
Brow^n (Graham). — Spéculations on the Workiny of the Brain. (Mind,
53-70.) [355
Burridge (W.). — Ou the localisation of the calcium and potassium salis
concerned in the médiation of the action of the vagus nerve on the heart
of the frog. (Journal of Physiology, LI, 45-49, 2 fig., 20 mars.) [358
Ceni (C). — Cerveau et fonction génétique, lîecherclies et considérations,
anciennes et récentes, sur les influences psychiques. (Rivista di Patol. nerv.
e ment., XXII, fasc. 5-6; Arch. Ital. Biol., LXVI, Fas. III, 245-268.) [363
Démoli (R.). — Die Sinnesorgane der Arthropoden und ihre Funktion.
(Braunschweig. F. Vieweg, 243 p., 118 fig.) [Exposé d'en-
352 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
semble de nos connaissances morphologiques et physiologiques actuelles
concernant les organes des sens chez les arthropodes. Les divers cha-
pitres se rapportent aux organes des sens inférieurs, aux organes clior-
dotonaux, aux organes statiques et dynamiques et aux yeux. — J. Stroiii.
Galleti (Henry R.). — Studien ilber antaf/onistische Nervcn. XIV. Untcr-
suchungen ilber die elektrotonischen Erscheinungen des Nerven nach Ati-
fenthalt in verschieden zusammengesetzten Salzlôsmigen. (Zeitschrift fiir
Biologie, LXVIII, 1-30, 29 septembre.) ' [357.
Gothlin (Gustaf Fr.). — Relation entre le fojictionnement et la structure
' des éléments nerveux. (Conférence faite devant la Faculté de Médecine
d'Upsal; Upsala Lakarefôrenings Forhandlingar, XXII, H. 5, 21 pp.) [354
Haberlandt (G.). — Blaltepidermis und Lichtperzeptton. Sitz. Ber, Pr.
AK. Wiss., XXXII-XXXIll, ()72-687, 1916.) [Intéressant au point
de vue de l'origine première des sensations. Voir, pour l'analyse, ch. XIV
Heusen (Anne P. Van). — The skin of tite catfish {Amiurus ncbulosus) as
a réceptive organ for light. (The American Journal of Physiology, XLIV,
212-214, l^'- septembre.) ' " [369
Jordan (Hermann). — Das Wahrnehmen der Nalirung bri Aplgsia lima-
cina und Aplysia depilans. (Biol. Centralbl., XXXVII, 2-9.) [371
Jordan (Hoveyj. — Integumenta/g photosensitivity in a marine fish, Epi-
nephehis striatus Bloch. 'The American Journal of Pliysiology. XLI\\ 259-
274, 1 fig., !«■• octobre.) ' ''^ [368
Kepner (^Wm. A.) and Foshee (A. M.). — E/fects of light and darknes on
llie eye of Prorhyncus applanatus Kennel. (Journ. Exper. Zool., XXIII,
519-528, 1 pi., 3 fig.) [368
Levi (G.). — Les facteurs qui déterminent le volume des éléments nerveux.
(Rivistre di Patol. nerv. e ment. XXL, 1916, Arch. Ital. Biol., LXVI,
Fasc. 1, 107-108.) [354
Lucas (Keith). — (Jn sommation of propagated disturbances in thr claw of
Astacus, and on Ihe double ncuromuscular systcm of thc adductor. (Journal
of Physiology, Ll. 1-35, 15 fig., 20 mars.) [358
a) Mayer (Alfred Goldsborough). — On Ihe non-existence of nervous
shell-shock in fishes and marine invertebrates. (Proceed. Nat. Acad. Se.
United States, 111, oct., 597-598.) [360
b) — — Formula for rate of nerve conduction in sea ivater. (The American
Journal of Physiology, XLIV, 591-595, 1 fig., 1" novembre.) [350
Me Clendon (J. F.). — The effect of stretcliing on the rate of conduction in
the neuro-nmsvular nettrorkin CassiopcK. {Proc. Nat. Ac.Sc. Etats-Unis, III,
N'> 12,703.) [301
Minko'wski (M.). — Elude sur l(( physiologie des circonvolutions rolan-
diques et pariélales. Archives suisses de Neurol. et de Psychiatr., Zurich,
I, 389-459, 13 fig.) [365
Moore (A. R.). — Chemical diffère nliation of the central nervous sgstem of
Invertebrates. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, 111, .598-002.*) [360
a) Parker (G. H.). — The Sources of Nervous ActivUg. (Bull. Scripps Inst.
Biol. Research, :îO déc, 1916, 11-18.) [359
i) Nervous transmission in the Aclinians. (Journ. Exper. Zool., X.XII,
87-94, 3 fig.) [361
XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 333
ci Parker iG. H.). — rite movemenls of Ihe tenlades in Aclinians. (Jouru.
Exper. Zool., XXII, Oô-llO, 1 flg-. ; Contrib. Bermuda Biol. Station, N"54.)[36i>
'0 Pedal locomotion in Actinians. (Journ. Exper Zool XXII 111-
\M. 1 fi,«-.) • ■' ■ ' ,^362
<-') Aciinian ùehnvior. (Jouru. Exper. Zool., XXII, 193-<?2U.) [362
/) The nctivities of Con/morpha. (Jouru. Exper. Zool., XXIV, 303-
■''31 ■> [362
' Parker (George Howard) etVanHeusen (Anne P.).— The rc.-^ponses
of the catfish, Amiunts neindomti, to melallic and non-metadic rnds. (The
American Journal of Physiology. XLIV, 403-420, l"'' octobre.) [359
'') The réception of mechanical slimuli bij ihe skin, lateral-line organs
and ears in /îshes, especially in Amiurus. (The American Journal of
Physiology, XLIV, 463-489, 2 fig., \^^ novembre.) [371
Pieron (Henry i. — De la /ouf/uc durée et de la variabilité des temps de
latence pour le.'< réflexes cutanés. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 345-349.) [356
Ranson (S. "W.). — Nouvelle preuve en faveur de U existence d'un centre
vaso-constricteur dans le cerveau. Études sur les arcs réflexes vaso-moteurs.
[La vasoconstriction consécutive à l'excitation des nerfs
spinaux dépendrait, d'après les expériences des auteurs, d'un centre bul-
baire, et la voie afférente du réflexe passerait par les cornes postérieures,
les voies efférentes par les cordons ventraux ou latéraux. — H. Cardot
a) Ranson (S. W.) and Billingsley (P. R.). — A/ferent spinal path for the
depressor reflex. Studies in vasomotor reflex arcs. V. (The American
JournaNof Physiology, XLII, 9-15, 3 fig., le'- décembre, 1916.) [359
^') Afférent spinal paths and the vasomotor réflexes. Studies
in vasomotor reflex arcs. VI. (Ibid., 16-33, 2 fig., pr décembre, 1916.)
[Analysé avec le précédent
Reagan (Franklin Pearce). — The rôle of the auditory sensory epithelium
in the formation of the stapediat plate. (Journ. Exper. Zool., XXIII,
85-108, 10 fig.) P70
Rochon-Duvigneaud lA.). — Les fonctions des cônes et des bâtonnets.
Indications fournies par la physiologie comparée. (Annales d'oculistique,
10 pp., 7 fig., nov.) [368
Rossi (G.). — Sur le mode de se comporter de l'endolymphe durant les
accélérations rotatoire.'^ de la tête. (Arch. Ital. Biol., LXV, fasc, III, 358.)
[Publié, en 1915, dans
Archivio di Fisiologia et analysé dans le vol. XX de VAnn. Biol., p. 388
Rund (Gudrun). — Sinneslinien und freie Sinneslmgel bel Cliimaera
monstrosa. (Zoolog. Jahrb. (Abt. Anat.), XL, 421-440, 2 pl., 2 fig.) [372
Schmidt ("W. J.). — Studien am Integument der Heptilien. VIII. Ueber die
Haut der Acrochordinen. (Zool. Jahrb. (Abt. Anat.), XL, 155-202, 2 pl.,
13 fig.) " [371
rt> Stefanini (A.i. — La théorie de la résonance pour la perception des
sons. (Arch. Ital. Biol., LXVI, fasc. II, 225-238.) [369
/>! Combien faut-il de vibrations pour quon puisse reconnaître un
son:' (Xuûvo Cimento, XIII, 65-107; Arch. Ital. Biol., LXVII, 113-116.) [370
a) Szymanski ij. S.). — Ueber taktile Tiere. (Biol. Centralbl., XXXVII,
416-418, 1 fig.) [371
l'année biologique, XXII. 1917. 23
354 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
b) Szymanski ( J. S.).— Bas Prinzip der raumausfûllendenlîezeptionsfdhi-
gkeit. (Biol. Centralbl., XXXVII, 471-476.) [«^"^S
Wood (Casey Albert). — The fundus oculi of Birds, especially as vietred
by ihe ophtalmoscope. (London, W. Head; Chicago, Lakeside Press,voI m-
Ibl., I80p., I45fig., 61 pi.) ^^^^
Wulzen (Rosalind). - Some chemotropic and feeding réactions of Planarm
maculata. (Biol. Bull., XXXIII, 67-69.) [361
Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. I, a; XIV, 2°, ô.
a. Cellule nerveuse. i
a-p) Structure. Physiologie.
Lévi (G ) — Les facteurs qui déterminent le volume des éléments nerveux.
— HiDD (Review of Neurol. and Psychol. sept. 1915), a cherché à étabhr que
la grosseur des éléments nerveux, cellules et fibres, est sous la dépendance
des quatre facteurs suivants : 1» l'âge phylogénétique des cellules mêmes,
2° l'abondance des connexions dendritiques des cellules, 3" la grosseur du
muscle innervé, 4° la rapidité de la réaction aux stimulus. Les deux der-
nières corrélations ne sont pas démontrées par des observations et expériences
positives; le second facteur est réel, mais l'auteur reproche à Hidd d ignorer
la bibliographie et de s'attribuer la priorité de remarques déjà faites avant
lui en particulier par L. lui-même. Quant au premier facteur il est absolu-
ment contredit par les faits : chez les Sélaciens et Téléostéens il se trouve
des espèces avec cellules colossales et d'autres avec cellules très petites. —
Y. Delage.
Gothlin (Gûstaf F.). — Relation entre le fonctionnement et la structure
des éléments nerveux. — Un fait fondamental est la conduction indépen-
dante pour chaque fibre nerveuse, assurée par une isolation suffisante et qui
n'a pas besoin d'être bien grande : la force électro-motrice circulant dans la
fibre ne dépasse pas quelques millièmes de volt. L'axoléme, la gaine de
myéline surtout en raison de son état cristallin (les cristaux ayant une f-esis-
tivité beaucoup plus grande que leur solution), et l'enveloppe des cellules
nerveuses suffisent à assurer ce faible isolement. - L'influx nerveux est
toujours accompagné d'une onde électro-motrice négative dite onde d ac-
tion qui se propaee avec une vitesse de quelques dizaines de mètres par
seconde et avec une fréquence d'environ 130 par seconde (nerf phrenique).
Cette onde électro-motrice reposant sur un excès local et momentané
d'anions ne se peut expliquer que par des phénomènes chimiques, ainsi que le
prouve l'existence d'un coefficient de température élevé (1,79), mais quels
sont les phénomènes intra-cellulaires pouvant présenter une périodicité de
130 par seconde? On ne connait point de phénomènes chimiques de cette
nature, mais la chose peut s'expliquer d'une autre manière. L'exercice mus-
culaire entraîne une usure des corps do Nissl : or, ceux-ci sont formes de
chapelets de grains. On peut donc supposer qu'une modification chimique
issue du noyau se transmet au cylindre-axe par l'intermédiaire de ce cha-
XIX. — SYSTÈME NERVEUX. .;5r,
polet et fjue les iiHerruptions entre les grains correspondent aux intervalles
entre les ondes, en sorte que si le nombre de grains est très grand, le pre-
mier aura eu le temps de se reposer assez pour recevoir du noyau une nou-
velle excitation chimique. On j)eut aussi admettre, mais il faut ici introduire
plus d"li>q)otlièses compliquées, que la décharge par le filament axile a lieu
d'une manière discontinue. — La ])ropagation dans le cvlindre-axe se fait
très probablement par laxoplasma et non pas par les fibrilles, ..'ar celles-ci
contenant une moindre quantité d'eau sont moins bonnes conductrices
Elles forment autour de l'axoplasma un tube relativement isolant au niveau
duquel doit se produire, comme dans les expériences d'électro-sténolyse
une tension polarisatrice qui renforce le courant et facilite sa propagation '
en effet, cette tension polarisatrice peut déterminer des réactions chimiques
identiques à celles qui ont lieu dans la cellule ganglionnaire et aboutissant
de même a une libération d'anions et à la création d'une force électro-mo-
trice qui s'ajoute à celle parcourant l'axoplasma. Ainsi s'explique le fait (luc
le seuil de l'excitation musculaire soit notablement plus élevé quand on
l'excite par un courant positif que par un courant négatif. Peut-être n'est-il
pas inutile de rappeller ici ce qu'est l'électro-sténolyse, trop peu connue des
physiologistes et qui doit jouer un rôle important dans les organismes Quand
un courant passe cà travers un électrolyte. si on l'oblige à passer dans un
espace resserré tel qu'un tube capillaire ou un petit trou dans ime plaque de
mica, il se produit, au niveau du resserrement et au contact de la paroi non
conductrice une action chimique par suite de laquelle l'électrolyte est
décomposé. En employant des sels de métaux lourds on obtient un dépôt
de métal avec formation de gaz qui mettent l'action chimique en évidence.
Les conditions de l'électro-sténolyse sont d'autant mieux réalisées dans les
nerfs que, le diamètre de l'axoplasma étant extrêmement p«tit, les effets
chimiques peuvent être engendrés par un courant extrêmement faible —
Ainsi la fibre nerveuse n'est pas un conducteur passif; elle collabore au
maintien de la force électromotrice, compensant ainsi les pertes inévitables
le long du parcours. La vitesse de propagation, ainsi qu'il résulte de l'étude
des cables électriques, doit varier dans le même sens que les dimensions de
a fibre nerveuse, diamètre du cylindre-axe et épaisseur de la gaine de myé-
line. Cette relation est confirmée dans les cas. trop peu nombreux où l'on a
mesuré à la fois ces dimensions et la vitesse dans un même nerf; vitesses
et diamètres varient parallèlement dans des proportions considérables.—
L étude de ce qui se passe dans les câbles montre que plus large est l'axo-
plasma et épaisse la gaine de myéline, pkis doit être rapide la transmission
du courant. Ainsi, le diamètre des fibres nerveuses est en rapport avec la
vitesse de transmission de l'influx. L'opinion de Schwalbe qui admettait un
rapport entre ce diamètre et la longueur des fibres, n'est pas vérifiée par les
laits. II y aurait lieu d'étudier aussi si le fait que l'axoplasma est constitué
par un fluide cristallin, ainsi que l'auteur l'a démontré, ne permettrait pas
d expliquer par la piézo-électricité le fait de l'excitation mécanique des
nerfs. — Y. Delage.
//. Centres nerveux et nerfs.
P) Physiologie.
Brown (T. Graham.). — Kecherdips spéculatives sur le fonctionnement du
cerveau. - La structure des cerveaux diffère d'homme à homme, et il s'en-
suit une différence dans le fonctionnement cérébral et mental. Cependant
350 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
nous jugeons du fonctionnement cérébral des autres d'après les rapports
établis entre notre expérience subjective et notre comportement, duquel
nous rapprochons celui des divers animaux. La marche, par exemple, est
pour nous le résultat d'aptitudes acquises et nous serions portés à en faire
un acte bien différent des réflexes si nous ne constations ce fait « que la
progression est réellement un acte réflexe et automatique, comme la respi-
ration», chez la plupartdes jeunes mammifères. Les mouvements rythmique.-
de flexion et d'extension sont attribués aux réactions contraires des deux mem-
bres symétriques (à l'excitation de chacune des plantes du pied se produi-
sant successivement; chaque mouvement écarte le stimulus qui Ta produit,
et son effet direct le ramène,). Mais l'excitation périphérique ne parait pas
nécessaire : le centre nerveux semble soumis à un rythme qui fait succéder
automatiquement l'extension à la flexion et vice-versa. « Les mouvements
rvthmiques seraient les modes primitifs de l'activité nerveuse et les réflexes -
auraient cristallisé certains modes de cette activité rythmique originale, au
cours de l'évolution. » Ainsi la cellule nerveuse motrice et la fibre sensitive
constitueraient les unités fondamentales du système nerveux. Comme tout
centre, le cerveau, qui est le centre supérieur, a ses éléments sensitifs et
moteurs ; chaque réflexe y subit l'influence de tout le reste du système. La
conscience correspond à Vactivité totale, probablement à celle de tous les
centres nerveux; mais la claire conscience est forcément incomplète et ne
correspond qu'à une faible partie de la fonction nerveuse totale. Elle semble
s'attacher surtout à l'activité cérébrale de contrôle, qui « fait permuter et
combine les différents éléments composant les réactions individuelles, de
telle façon et sous des formes si diverses que lactivité de l'ensemble paraît
perdre sa fatalité ». Les changements sont d'origine périphérique ou interne
(modifications dans la composition du sang agissant directement sur le
rythme nerveux). On peut même supposer une continuelle compétition entre
les stimuli externes et la « stimulation » interne, variable avec chaque indi-
vidu et avec les moments de la veille et du sommeil. La physiologie céré-
brale et mentale doit tenir le plus grand compte des antécédents personnels
qui conditionnent, de l'intérieur, les différents modes de fonctionnement
nerveux. — G.-L. Duprat.
6)Mayer (Alfred Goldsborough). — Formule relative à la conductibilité
nerveuse dans Veau de mer. — Expériences faites sur Cassiopxa. dans de
l'eau de mer normale (36 gr. 24 de sels par litre) ou diluée par addition
d'eau distillée, ou évaporée au soleil, l'alcalinité normale étant alors retabhe
l)ar addition d'une petite quantité d'acide chlorhydrique. Quand la salinité
varie de 18 à 40. la conductibilité nerveuse augmente à peu près suivant
une fonction linéaire avec la conductibilité électrique ou encore avec la
concentration des cations Xa, Ca, Mg, K, dissociés dans le liquide entourant
le nerf. Pour les concentrations plus fortes, la conductibilité nerveuse dimi-
nue d'autant plus que la concentration s"élève davantage. — H. Cardot.
Piéron (H.). — De la lonque durée et de la variabilité des temps d>- latence
pour les réflexes cutanés. — Les temps de latence des réflexes cutanés
contrastent avec ceux des réflexes tendineux, qui sont beaucoup plus courts,
et varient peu. aussi bien d'un individu à l'autre, que chez un même indi-
vidu d'une excitation à l'autre, pour des sujets normaux et des excitations
d'intensité moyenne. Le plus grand retard des réflexes cutanés tient non à un
pkis grandretard dans les appareils de réaction.mais à une lenteur particulière
XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 3r)7
dans les processus de réception de l'excitation, et surtout dans les processus
d'élaboration de la réponse réflexe. — Y, Delacie.
Galleti (Henry R.). — Etudes sur les nerfs antagonistes. A'fV. Hccherches
sur Vélectrotonus du nerf aprrs séjour dans des solutions de différentes com-
positions. — Les faits expérimentaux apportés par ce mémoire sont suscep-
tibles de modifier profondément les conceptions qui ont généralement cours
au sujet des rapports existant entre 1 electrotonus et l'excitation électri-
que des nerfs ; ils apportent également un élément nouveau et important
au point de vue des actions polaires dans l'excitation. C'est dire qu'il mé-
ritent d'être soumis encore à un sérieux contrôle d'autant plus qu'ils offrent,
par certains côtés, une contradiction avec les résultats de divers auteurs,
notamment d"OvERTUN, résultats relatifs à l'influence de la composition chi-
mique du fluide ambiant sur l'excitabilité des nerfs. Après avoir recherché
s'il était possible, en employant de très faibles courants polarisants, d'obtenir
des modifications anélectrotoniques sans catélectrotonus ou inversement et
avoir conclu à l'impossibilité d'obtenir l'un de ces deux phénomènes à l'exclu-
sion de l'autre, Galletti a étudié les modifications de l'électrotonus après im-
mersion du nerf (préparation neuromusculaire de grenouille) dans diverses
solutions. Le nerf est d"abord immergé pendant quelque temps dans le
liquide de Ringer, connu pour ne pas modifier son excitabilité ; on recherche
alors son seuil normal, et les seuils pour l'anélectrotonus et le catélec-
trotonus ; on détermine ces derniers dès la fermeture du courant polarisant,
dont l'intensité est faible, afin d'éviter que l'action dépressive de la cathode
puisse se substituer au catélectrotonus. Le nerf est ensuite maintenu pen-
dant plusieurs heures dans la solution à étudier; son excitabilité et son élec-
tronotus sont de nouveau examinés. S'il se manifeste des différences par
rapport à l'état initial, on le replace pendant 2 ou 3 heures dans le Ringer et
on ne retient comme modifications réellement dues à la solution employée
que celles qui sont réversibles sous l'influence du liquide de Ringer. D'après
les expériences d'OvERTON, la diminution des ions Na entraîne une diminu-
tion d'excitabilité : elle agit donc dans le même sens que l'anélectrotonus et
il est indiqué de chercher une relation entre ce dernier phénomène et la
diminution des ions Na. D'autre part, Loeb a donné sur la production de
l'électrotonus une hypothèse conforme à sa conception de l'excitabilité ; il
rapporte les variations électrotoniques de l'excitabilité au fait que, sous l'in-
fluence du courant polarisant, il y a diminution des ions Ca à la cathode et
augmentation à l'anode. Mais, de fait, les variations dans la composition chi-
mique du liquide ambiant ne semblent pas avoir l'influence qu'on était en
droit d'attendre d'après ce qui précède. L'électrotonus n'est nullement mo-
difié par un séjour prolongé dans l'une quelconque des solutions suivantes :
solution de NaCl à 6 p. 1.000, Ringer sans Ca. Ringer avec 10 fois plus de
Ca que normalement, Ringer sans KCl, Ringer avec 10 fois plus de KCl que
normalement. Par contre, et c'est là le fait le plus intéressant du mémoire, les
solutions hypotoniques exercent une influence extrêmement nette. Qu'il s'agisse
d'un Ringer hypotoniquc, d'une solution de NaCl à 3p. 1.000 ou d'une solution
sucrée hypotonique, on observe au bout de plusieurs heures une complète
inversion de l'électrotonus, inversion qui affecte en même temps le catélec-
trotonus et l'anélectrotonus : l'état anélectrotonique est devenu l'apanage de
la région cathodique, le catélectrotonus apparaît à l'anode. Cette invei'sion se
constate non seulement à la fermeture du courant polarisant, mais égale-
ment à l'ouverture ; elle est donc tout à fait complète. Le phénomène est
réversible : l'électrotonus normal se rétablit au bout d'un séjour de 3 heures
358 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
dans le Ringer isotonique. Les solutions hypertoniques n'ont pas provoqué
d'inversion ; il est possible qu'une très forte hypertonie réalise l'électrotonus
inverse, mais il se produit dans ce cas des lésions irréparables du nerf et
l'on n'a plus affaire à un processus réversible. — D'après l'auteur, « sous
réserve d'une nouvelle démonstration expérimentale pouvant naturellement
modifier ses conceptions », ses recherches semblent indiquer que l'appari-
tion de l'électrotonus et l'excitation sont liées à des processus qui diffèrent
plus les uns des autres qu'on ne le supposait jusqu'ici. En effet, au moment
où les phénomènes électrotoniques ont été si radicalement changés, l'exci-
tabihté du nerf n'était pas essentiellement modifiée, les seuils pouvant ii
pas même s'être élevés. Les variations de Télectrotonus se sont donc seuk
produites dans des conditions où, selon les conceptions courantes, l'électro-
tonus et l'excitabilité auraient dû varier en même temps. Regrettons que.
pour des résultats aussi importants au point de vue de la théorie de l'élec-
trotonus et de l'excitation, l'auteur ait jugé inutile toute indication numé-
rique relative à lintensité des courants polarisants employés et aux seuils
de l'excitation constatés avant et pendant l'électrotonus. — H. Cardot.
Burridge("W.). — Sur la localisation des sels de calcium et de potassiwn
au point de vue de l'action du nerf vague sur le cœur de la grenouille. —
La faradisation delà base du ventricule de la grenouille donne des réactions
où prédomine l'inhibition; au contraire, les effets excitateurs dominent,
quandle cœur est irrigué par de la solution de Ringer. Dans ce dernier cas.
l'action des sels de potassium rend de nouveau possible l'inhibition par fara
disation du système nerveux local : en revanche, la possibilité d'inhiber le
cœur par l'intermédiaire du tronc vago-sympathique disparaît; elle est res-
taurée par l'action du calcium. Les sels de calcium sont indispensables pour
le libre passage de l'excitation des fibres nerveuses préganglionnaires aux
ganglions cardiaques ; les sels de potassium favorisent l'action des termi-
naisons nerveuses, situées à l'intérieur du muscle. — H. Cardot.
Lucas (Keith). — Sur la sommation des ondes d'excitation dans la pin< '^
de rEcrevisxe et sur le double système )ieuro-musculaire de l'adducteur. —
Le muscle adducteur fournit des contractions de deux types, l'une trè..
brève, l'autre lente, mises en jeu par des fibres nerveuses fonctionnelle-
ment différentes. Si l'on détermine expérimentalement la relation qui
existe entre l'intensité et la durée des excitations électriques provoquant
la contraction lente, on la trouve complètement différente de celle qui cor-
respond à la secousse brève. La substance excitable qui intervient dans ce
dernier cas a un temps d'excitation fou une chronaxie) plus petit, et pour
les excitations de longue durée, un seuil plus élevé . — Dans la seconde
partie du mémoire, l'auteur analyse le phénomène de sommation, décrit
jadis par Richet sur la pince de l'Ecrevisse. La première excitation, inef-
ficace en apparence, détermine un influx nerveux qui est incapable de pro-
duire une secousse du muscle, mais assure le succès d'un second influx lui
succédant au bout d'un temps convenable qu'on peut déterminer en envoyant
au nerf deux stimuli successifs, dont le premier est inefficace, et en recher-
chant l'intervalle de temps qui doit les séparer pour que le second donne le
maximum d'effet. Ce point particulier a l'intérêt de permettre une critique
des liypothèses relatives au mécanisme de la sommation. D'après Frôblicu,
lorsque les processus nerveux sont ralentis, ce qui serait une des conditions
nécessaires de la sommation, un premier influx laisse derrière lui dans le
nerf un résidu d'excitation auquel s'ajoute l'effet de l'excitation suivante,
XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 359
doù une augmentation d'efficacité par addition pure et simple. Mais
K. Lucas et Àdrian ont montré qu'il fallait distinguer deux types bien dis-
tincts de soaimatious : l'un ne se produit que si les deux stimuli successifs
portent sur le même point du nerf (sommation d'excitations locales), et si,
au contraire, ils se font en des régions différentes, leurs effets ne s'ajoutent
pas; dans l'autre type, il y a sommations de perturbations propagées
(propagated disturbances). Le premier stimulus détermine un influx ner-
veux inefficace, parce qu'arrêté par une région de décrément ou de blo-
cage : l'influx qui succède au second stimulus réussit à traverser cette
région, grâce à quelque modification produite par le premier. Or, après
le passage d'un influx dans le nerf, la phase réfractaire est suivie d'une
période d'hyperexcitabilité, à laquelle doit correspondre une phase de plus
grande conductibilité, permettant le passage du second influx. En déter-
minant la durée optima qui doit s'écouler entre les deux stimuli, on con-
state, comme l'hypothèse pouvait le faire prévoir, que, pour qu'il y ait som-
mation, le second doit survenir pendant la période d'hyperexcitabilité
créée par le premier. — H. Cardot.
(i-b) Ranson (S. lAT.) et Billingsley (P. R.). — Voie spinale afférente
pour le réflexe dépresseur. Etudes sur les arcs réflexes vaso-moteurs. Voies
spinales afférentes et réflexes vaso-moteurs. Etudes sur les arcs réflexes vaso-
moteurs. — La voie afférente est différente selon qu'il s'agit de la constric-
tionou delà dilatation : colonne grise postérieure pour la première, faisceau
ventral pour la seconde. Les réflexes dépresseurs ne sont pas diminués
par la décérébration. — H. Cardot.
Parker (Georges Hovrard) et Heusen (Anne P. van). — Réactions
provoquées chez le poisson-chat, Amiurus nehulosus^ par des baguettes métal-
liques ou non métalliques. — Une baguette de verre introduite avec précau-
tion dans l'aquarium ne provoque de réponse chez un poisson aveuglé que
lorsqu'elle arrive à son contact. Avec une baguette métallique au contraire^
l'animal se met en mouvement alors que la baguette est encore à plusieurs
centimètres ; cet effet est maximum avec l'acier, minimum avec le nickel .;
les autres métaux sont moins excitants que l'acier, et plus que le nickel.
Lorsqu'une grande partie de la baguette est au contact de l'eau, le poisson
effectue un mouvement de retraite ; dans le cas contraire, il s'en approche.
Ces réactions ne sont pas causées par des vibrations transmises à l'eau par la-
baguette, ou par des particules émanant d'elles comme dans le cas de
baguettes non métalliques renfermant des substances odorantes ; elles sont
dues à de faibles courants électriques engendrés par le contact de l'eau et
du métal, et qui excitent, sans doute, les organes gustatifs. L'application
directe de courants électriques faibles détermine des réponses analogues :
pour des intensités supérieures à 1 microampère, l'animal bat en retraite ;
il s'approche-, au contraire, dans le cas de courants plus faibles. — H. Cardot.
a) Parker (G. H.). — Les sources de l'activité nerveuse. — Exposé pure-
ment spéculatif où l'auteur montre par la comparaison des formes animales
aux divers degrés d'évolution que la série réalisée chez les animaux supé-
rieurs pour la réponse aux excitations : organe sensoriel, nerf, système
nerveux central, muscle, s'est établie phylogénétiquement de façon progres-
sive, en commençant par les fibres neuro-musculaires des Coelentérés pour
aboutir à un système nerveux central de plus en plus condensé, seul
capable de réaliser la personnalité individuelle. — Y. Delage.
360 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Moore(A. R.). — Investigation chimique des différenciations dans le système
nerveux des Invertébrés. — La localisation des effets des diverses substances
chimiques sur des points déterminés du système nerveux est uii fait bien
connu et il y a là une méthode pour l'étude de la différenciation nerveuse :
C'est ainsi que Baglioni (05) a montré que chez les Céphalopodes la strych-
nine se fixe sur le ganglion cérébral et le phénol sur le palléal. L'auteur a
pris pour sujet d'expériences des Loligo récemment éclos dont les excita-
tions se traduisent par des contractions musculaires et par des changements
de couleur dus au jeu des chromatophorcs. KCl détermine des convulsions
cloniques et l'expansion extrême des chromatophores. La strychnine à
1 p. 100.000 place l'animal dans im état d'hypersensibilité qui le rend très exci-
table par les divers agents. La caféine à 1 p. 10.000, détermine une natation
en rond due à une inflexion du cou par contracture ; les tentacules ont
des convulsions, les chromatophores sont étendus sur la tête seule, et par-
fois aussi sur le manteau : c'est l'indice d'une action au moins prédomi-
nante sur les ganglions céphaliques. Le camphre à saturation dans l'eau
de mer exerce une action inverse, la tête et les tentacules avec leurs chro-
matophores sont inertes, tandis que le manteau montre des spasmes mus-
culaires et un jeu de chromatophores: c'est l'indice d'une action élective sur
le ganglion palléal ; cette action est rendue plus évidente sur les individus
décapités : dans l'eau, tète et tronc sont inertes ; dans l'eau camphrée, la
tète re.ste inerte, mais le tronc montre les phénomènes ci-dessus indiqués.
L'atropine à 1 p. 2.500 détermine après quelques instants d'une natation
rapide, une chute des animaux au fond du vase où ils restent inertes avec
des contractions fibrillaires constatées au microscope ; absence de jeu des
chromatophores, due sans doute au bloquage des influx nerveux dirigés vers
les muscles radiaires des chromatophores, conformément à ce qu'on observe
pour le sympathique des vertébrés. Les Crustacés sont peu favorables aux
expériences en raison sans doute des difficultés d'absorption des réactifs. La
solution camphrée détermine chez Pagurus et Crangon une trémulation
des appendices ; chez le derhier, les membres natatoires sont étendus, agités
de tremblements et ne peuvent déterminer la progression qu'en avant :
cela semble indiquer une action élective sur les ganglions de la chaîne
ventrale et en particulier sur les centres de la natation en arrière. — Chez
la Méduse Gonionemus et l'Actinie Metridium l'atropine seule a un effet qui
est d'augmenter la sensibilité; l'Actinie rétracte ses tentacules, ferme son
sphincter buccal, et contracte spasmodiquement ses muscles longitudinaux;
le retour à l'eau de mer pure fait disparaître tous les accidents ; la Méduse
contracte ses tentacules, et montre des contractions rapides de l'ombrelle.
L'Etoile de mer incurve ses bras du côté dorsal ; la strychnine a sur elle le
même effet. Il en faut déduire que chez les animaux à système nerveux
diffus, comme l'Actinie et divers Coelentérés, strychnine, caféine et camphre
sont sans action, tandis que cette action commence à se manifester chez
l'Astérie où existe un certain degré de condensation des faisceaux nerveux ;
l'action de ces réactifs est complète chez les formes supérieures où le sys-
tème nerveux est complètement différencié. Seule l'atropine exerce son
action quel que soit le degré de condensation nerveuse. — Y. Delage.
a) Mayer (Alfred Goldsborough). — Sur l'inexistence d'ébranlement ner-
veux à la suite d'explosion chez les poissons et autres invertébrés. — L'auteur
fait exploser de la dynamite dans l'eau à quelques pieds de distance des ani-
maux étudiés. Pour vérifier si au nombre des effets se trouve une perturbation
nerveuse, il découpe au bord sous-ombrellaire d'une méduse un anneau de
XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 3tU
tissu après excision de tous les organes des sens. Des chocs d'induction
déterminent dans cet anneau des ondes de contraction dont la vitesse est
mesurée. Le choc de l'explosion peut briser le vase et détériorer plus ou moins
l'anneau de tissu, mais les effets des chocs d'induction ne sont en rien
modifiés : il n'y a pas apparence de shock nerveux, et le tissu régénère ses
lésions éventuelles à la vitesse normale. Des divers animaux soumis aux
effets de ces explosions, seuls les poissons à vessie natatoire sont gravement
atteints : on les retrouve à la surface, tués, le ventre en l'air; à l'autopsie on
trouve la vessie natatoire crevée, les tissus voisins déchirés et souvent la
colonne vertébrale rompue. Ces effets sont dus au brusque éclatement de la
vessie par suite de la diminution de pression résultant de lexplosion. Les
autres poissons et les divers invertébrés ne souffrent aucun dommage, sauf
éventuellement quelques blessures locales directes. L'idée qu'un effet nocif
pourrait résulter de lu brusque libération des gaz du sang n'est pas vérifiée.
Pour l'homme, le danger pourrait résulter d'une action sur la cavité de la
caisse et de la trompe d'Eustache. — Y. Delage.
■Wulzen (Rosalind). — Quelques réactions cinmio-tropiques et alimen-
tnires chez Planaria maculata [XIV, 2°, o]. — Mise en présence de la nour-
riture, cette Planaire accomplit des mouvements très significatifs de pro-
trusion du pharynx et de capture des aliments que le pharynx musculeux
fait cheminer vers l'intestin. Ces mouvements s'accomplissent sans grandes
modifications chez l'animal privé de son lobe céphalique et même dans le
pharynx isolé, montrant ainsi que le pharynx lui-même reçoit les impres-
sions sensitives qui déterminent les mouvements réflexes appropriés. —
Y. Delage.
Me Clendon (J. F.). — l'^/f'el de la tension sur la vitesse de conduction
dans le réseau neuro-musculaire de Cassiopœa. — En mesurant le temps
que met une onde de contraction, déterminée électriquement, à faire le tour
du disque de Cassiopiea, l'auteur constate que si l'on distend le bord du
disque, le temps employé par l'onde à faire le tour reste proportionnel à la
longueur totale du trajet. Il voit là une infirmation de l'opinion de Bethe
que le courant passe sur de solides fibrilles nerveuses disposés en zig-zag
dans le nerf relâché, et en lignes droites dans le nerf tendu. — Y. Delage.
h) Parker (G. H.). — Transmission 7ierveuse chez les Actinies. — Chez
Metridium, l'excitation d'un point quelconque de l'ectoderme détermine une
réponse par les muscles longitudinaux des mésentères, même si le point
excité n'est rattaché au reste du corps que par un lambeau ectodermique.
La communication entre les récepteurs ectodermiques et les effecteurs
entodermiques se fait à travers la mésogée. Cela confirme l'opinion que le
système nerveux constitue un réseau par lequel la transmission peut se faire
dans tous les sens. Bien qu'établissant une connexion entre l'ectoderme et
l'endoderme, les lèvres ne sont qu'un pauvre intermédiaire de transmission.
Si l'animal est coupé en deux par une section verticale ne laissant entre
les deux moitiés qu'un pont constitué par les lèvres, l'excitation d'une moi-
tié ne se transmet pas à l'autre. L'excitation des tentacules par du jus de
moules détermine l'épanouissement, la dilatation de la bouche ; leur excita-
tion par HCl faible détermine la réaction inverse. L'auteur voit là un com-
mencement de canalisation des influx nerveux dans une direction déter-
minée, ébauche de ce qui existe cliez les animaux supérieurs. — Y. Delage.
:m L" ANNEE BIOLOGIQUE. ^
c) Parker (G. H.). — Mouvement des Tentacules chez les Actinies. — Chez
Condylactis un tentacule est coupé à sa base, fixé par un petit crochet en
iil de fer et suspendu dans un courant d'eau de façon que celui-ci tende à
le dilater. Dans ces conditions, il est étendu aux 2,3 de sa longueur, la
pression intérieure de l'eau n'étant que de quelques millimètres ; s'il n'est
pas plus étendu, ce n'est pas faute de pression intérieure, mais par la réac-
tion musculaire venant du fait de la blessure. Il répond aux excitations de
la même manière que les tentacules en place, mais plus faiblement. L'ex-
citation portant sur la face entodermique est suivie d'une réaction plus
lente que celle portant sur la face ectodermique, parce que l'excitation endo-
dermique ne produit son effet qu'après s'être transmise à l'ectoderme. Les
mouvements ciliaires et neuro-musculaires conservent la même polarité que
sur le tentacule en place. Le système neuro-musculaire constitue dans le
tentacule l'ensemble nécessaire à un acte réflexe complet sans qu'il soit
besoin de la présence des autres parties du corps. — Y. Delaoe.
il) Parker (G. H.). — Locomotion pédieuse chez les Actinies. — Chez
Actinia et Sagartia la direction de la locomotion pédieuse est sans relation
avec l'axe secondaire buccal. Elle peut se poursuivre après excision du
disque oral et des tentacules; elle est en tout cas très lente et s'effectue par
des ondulations musculaires auxquelles prennent part tous les muscles de
la région et qui ont pour effet de soulever un point et de le reporter un peu
plus loin.- Les efforts sont transmis à la surface en mouvement par l'inter-
médiaire de la lymphe interstitielle des tissus. La pression ainsi transmise
n'est que de quelques centimètres d'eau. A l'état de repos, l'adhésion au
sol se fait moins par un effet de ventouse que par une sécrétion adhésive.
— Y. Delage.
e) Parker (G. H.). — Comportement des Actinies. — L'inge.stion delanour-
riture réclame le concours de nombreuses parties, cils, glandes et appa-
reil neuro-musculaire des tentacules, du disque, de la bouche et de l'œso-
phage ; seuls les tentacules ont une action synergique ; les autres parties
agissent chacune à leur tour et de façon indépendante à mesure qu'elles
sont excitées par Içs stimulus : l'actinie se comporte plutôt comme une
somme de parties indépendantes que comme une unité. Une forte illumina-
tion et une température élevée déterminent la rétraction ; la présence de
nourriture et les courants d'eau déterminent l'expansion. Les fluctuations
modérées dans la tension de l'oxygène sont sans effet. Sariarlia luciœ suit
dans ses alternatives d'expansion et de rétraction, le rythme de la marée;
Metridium marginatum suit dans les siennes le rj'thme nycthéméral. Ni
l'une ni l'autre ne continuent ce rythme après la disparition de la cause. —
Y. Delage.
/) Parker (G. H.). — Les activités de Conjmorplia. — Il y a 4 catégories
lie muscles longitudinaux ; ceux de la tige, ceux de la trompe, et ceux des
tentacules distaux et proximaux. Tous sont sous la dépendance du système
nerveux; il y a 2 catégories de muscles entodermiques circulaires, ceux
(le la tige, indépendante du système nerveux, et ceux de la trompe, sous
la dépendance partielle de ce système. ïige, trompe et tentacules sont
autonomes dans leur activité et actionnés indépendamment les uns des
autres par le système nerveux. L'animal est négativement géotropique, et
ses réactions dans ce sens sont d'origine nerveuse. Le mécanisme neuro-
musculaire de Corgmorpha n'est pas intermédiaire au système récepteur-
XIX. — SYSTÈME NERVEUX. :î63
effecteur des actinies et au système d'effccteur.s indépendants des éponges. II
ressemble plutôt à un système actinien réduit ([u'à un système primitif dont
ce dernier serait dérivé. — V. Delage.
= Localisations.
Ceni (C). — Cerveau et function génétique. Recherclies cl considérations,
a)ic iennrs et récentes , sur les tn/luenees psychiques [XIX, '2"]. — Chez les Verté-
brés inférieurs la régulation trophi(iue et fonctionnelle des organes sexuels
L'st tout entière sous la dépendance de la moelle. Il résulte d'expériences de
De Lisi qu'une tortue entièrement privée de cerveau n'est aucunement trou-
blée dans ses fonctions sexuelles. Il en est autrement pour les oiseaux et les
mammifères. A la suite d'une commotion cérébrale sutlisamment violente,
les organes sexuels entrent eu dégénérescence pour une période de plu-
sieurs semaines et ce n'est qu'après plusieurs mois que l'intégrité des
organes et de la fonction génésique est rétablie. Les pigeons supportent
l'ablation de Thémisphère ; chez les poules, les chiens, on peut arriver à
détruire, par décortication ou cautérisation, toute l'écorce des hémisphères.
Les fonctions viscérales finissent par se rétablir et les organes sexuels, après
une période d'involution semblable à celle qui suit la commotion, se régé-
nèrent dans un état d'intégrité apparente, mais la fonction génitale reste
abolie. L'auteur part de là pour conclure que le métabolisme trophique et
fonctionnel des organes sexuels, soumis chez les vertébrés inférieurs au seul
contrôle de la moelle, tombe chez les supérieurs, et surtout chez l'homme,
sous la dépendance de plus en plus accentuée de l'écorce cérébrale, la
moelle ne jouant plus qu'un rôle d'intermédiaire. Les centres génésiques du
cerveau ne seraient pas localisés, mais diffus dans toute l'écorce. Les émo-
tions graves, soit par leur intensité soit par leur durée, peuvent agir chez
l'homme à la manière des commotions cérébrales, et exercer une influence
très accentuée sur la fonction sexuelle. Il en est de même, à un degré
moindre, pour l'exercice des fonctions psychiques qui, s'il est déficient,
comme chez les dégénérés ou excessif comme chez les intellectuels supé-
rieurs, peut retentir de façon également fâcheuse sur les fonctions sexuelles
et aller jxisqu'à les abolir (stérilité de certains grands hommes : Kant,
Newton, Pitt, Fontenelle, Beethoven, Michel-Ange et Léonard de Vinci). Il
faut, pour Texercice régulier des fonctions génitales un certain t07iiis opti-
mum des fonctions psychiques qui ne saurait être sérieusement diminué
ou exalté sans inconvénient grave. [Ces conclusions semblent dépasser la por-.
tée des prémisses expérimentales. Le trouble des fonctions génésiques à la
suite des traumatismes cérébraux tandis que les autres fonctions viscérales
conservent leur intégrité, est un fait intéressant à retenir. Mais le facteur
psychique qui s'introduit dans la question à propos de l'iiomme seul paraît
bien être tout à fait indépendant du précédent et exercer son influence
sans qu'il soit besoin d'imaginer l'existence de centres corticaux diffus
.spécialement en rapport avec le fonctionnement des organes sexuels. Les
effets de la destruction de ces prétendus centres s'expliquent suffisamment
par le traumatisme général et par la destruction des centres localisés de
l'écorce.] — Y. Delage.
//) Baglioni (S.). — Les processus thermiques des centres nerveux. — Des
expériences faites au moyen de piles thermo-électriques, sur une prépa-
ration centrale de Bufo ont montré que « le métabolisme de repos, aussi
bien que, dans une plus large mesure, le métabolisme d'activité de la prépa-
364 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ration centrale de crapaud, sont accompagnés de variation thermique posi-
tive ». Le métabolisme des centres nerveux en état d'hyperexcitation
présente un tonus thermique positif plus élevé que celui des mêmes
centres à l'état normal. Les modifications bio-chimiques dues au défaut
d'oxygène respiratoire produisent une variation négative du tonus ther-
mique. Les processus biochimiques normaux des centres nerveux semblent
comparables à « une, oxydation très lente et graduelle, réglée par quelque
fin mécanisme interne et accompagnée d'une très faible tonalité thermique
positive ». Tous les agents susceptibles de troubler « le fin mécanisme auto-
régulateur des processus métaboliques » agissent plus efficacement que
l'oxygène; les processus ordinaires de combustion, dont l'intensité est
proportionnelle à la quantité d'oxygène disponible, ne sont donc pas préci-
sément ceux qui ont été observés ici. — G. L. Duprat.
a) Bonnier (Pierre). — L'incontinence d'urine, panne nerveuse. — Le
mal résulte d'un défaut de fonctionnement (panne nerveuse) d'un centre
bulbaire. L'auteur affirme le guérir instantanément par excitation bulbaire,
réalisée au moyen d'une légère cautérisation de la pituitaire en un point
précis. L'excitation du trijumeau se transmettant au bulbe ferait sortir
celui-ci de son état de parésie. — Y. Delage.
b) Bonnier (P.). — Les centres acrothermostatiques et la mèmaire. — La
cautérisation du cornet intérieur à l'union du tiers antérieur et du tiers
moyen, en même temps qu'elle réagit par l'intermédiaire du bulbe sur les
fonctions déréglées des organes pelviens, détermine chez les personnes
qui ont toujours les mains et les pieds froids un réchauffement de ces extré-
mités par excitation du noyau bulbaire thermo-régulateur situé à peu près
au même niveau. En même temps s'opère la disparition d'une certaine
parésie psychique, d'un engourdissement cérébral, qu'accompagne souvent
l'engourdissement des extrémités, et cela tient à l'excitation du noyau bul-
baire régulateur de la circulation des lobes frontaux qui, lui aussi, siège
dans la même région bulbaire. — Y. Delage.
a) Baglioni (Silvestro). — Analyse fonctionnelle des centres corticaux
à l'aide d'excitations chimiques localisées. — Ce mémoire est le résumé des
expériences de l'auteur et de ses élèves, dont les résultats ont déjà été
publiés et qui se résument de la façon suivante. Parla méthode des applica-
tions locales de poisons, il est possible de séparer les neurones en deux
groupes, physiologiquement différents au point de vue de l'action de la
strychnine et de celle du phénol. Dans la moelle épinière de la grenouille
et du crapaud, les neurones de la moitié postérieure (éléments afférents ou
sensitifs), réagissent d'ime façon élective à la strychnine ; ceux de la moitié
antérieure (éléments efférents ou moteurs) réagissent électivement au
phénol. Les neurones des ganglions du manteau des céphalopodes sont
sensibles au phénol et totalement réfractaires à la strychnine. L'action de
divers poisons sur les zones excitables du cortex cérébral du chien permet
de diviser ceux-ci en deux groupes : 1° substances, qui, en solutions faibles,
sont totalement sans effet sur l'excitabilité faradique et qui, en solutions
fortes, diminuent l'excitabilité d'une façon plus ou moins constante ; à
l'exception du phénol, ces substances peuvent être considérées comme
indifférentes, c'est-à-dire ne possédant aucune action spécifique sur le
système nerveux central; 2° la seconde catégorie comprend la strychnine
et la picrotoxine qui, à petites doses, augmentent immédiatement l'excita-
XIX. — SYSTEME NERVEUX. SOf)
bilité faradique et provoquent même des mouvements spontanés rythmiques.
Il est probable que le curare rentre aussi dans ce groupe. L'action de ces
poisons spécifiques est bien localisée dans les neurones de la sul)stancc ^-riso
et non dans les fibres nerveuses sous-jacontes, car l'augmentation d'excita-
bilité faradique et les contractions rythmiques spontanées disparaissent
aussitôt que Taire corticale empoisonnée est extirpée ou tuée par d'autres
agents chimiques. Du fait que le phénol, poison excitant spécifique des neu-
rones moteurs médullaires, n'excite pas les éléments du cortex, l*auteur
déduit que ceux-ci ne sont pas de la même nature que ceux-là et devraient
plutôt être' considérés comme fonctionnellement semblables aux neurones
sensitifs spinaux puisqu'ils possèdent comme eux la propriété de réagir
à certains poisons tels que la strychnine et la picrotoxine. L'action de la
strychnine a été précisée par diverses expériences dont un des résultats im-
portants dû à Amantea, est le suivant : dans les applications du poison sur
les centres corticaux du gyrus sigmoïde, la période des contractions
cloniques spontanées est précédée par une autre pendant laquelle les con-
tractions ne peuvent être déclanchées qu'en excitant une région définie et
bien circonscrite de la peau du membre où siègent ees contractions. Par le
procédé des applications localisées de strychnine, il est toujours possible de
rendre efficace, dans une certaine aire cutanée, des excitations tactiles ou
douloureuses qui étaient initialement sans effet. Il y a donc là une série
de résultats qui confirment la conception de Luciani selon laquelle la zone
dite excitable du cortex ne peut raisonnablement être définie comme sensi-
tive ou comme motrice, mais doit être considérée comme sensitivo-motrice.
— H. Cardot.
Blanchi (L.). — Sur la signification de l'aire corticale dn lobe frontal
dont l'excitation produit une dilatation de la pupille. — Il est une aire dis-
tincte située au devant du sillon préfrontal, entre celles des mouvements de
la tête, des yeux et de l'oreille, dont l'excitation correspond seulement à la
dilatation de la pupille. Cette aire est bien différenciée physiologiquement,
comme celles qui l'environnent, et correspond à « des organes moteurs en
stricte connexion avec un ordre de processus psychiques d'un degré plus élevé
qui coïncide avec le mécanisme de l'attention ». Dans la perception attentive.
il y a un ensemble d'émotions, de représentations, de données empiriques et
de choix, « inséparable des mouvements pupillaires », intéressant le centre
frontal de la dilatation de la pupille. Les mouvements de contraction et de
dilatation de la pupille sont en stricte connexion avec les processus mentaux
les plus élevés, tels que l'attention, l'imagination, l'évocation, comme le
montrent nombre d'observations psycho-pathologiques. — G. L.-Duprat.
Minko-wski (M.\ — Etude sur la phi/siologie des circonvolutions rolan-
diques et pariétales. — L'auteur a effectué sur le singe (Macacus rhésus)
des ablations de la circonvolution frontale ascendante, de la pariétale ascen-
dante et des régions adjacentes de l'écorce, en vue d'établir les phénomènes
de déficit par des examens systématiques et pendant un temps suffisam-
ment long pour permettre de distinguer les symptômes temporaires des
phénomènes de déficit permanents. Les résultats trouvés sont, en général,
en contradiction avec la tliéorie unitaire de Munk. La région des membres
doit être étendue, chez le singe, au delà des limites fixées par Munk. La
circonvolution frontale ascendante est indispensable pour l'accomplissement
de certains réflexes essentiellement corticaux. Pour d'autres réflexes repré-
sentés dans la moelle épinière ou dans d'autres centres sous-corticaux, la
366 ];annee biologique.
frentale ascendante, sans être, par elle-mêiae, nécessaire à l'accomplisse-
ment de ces réflexes, sert d'intermédiaire à l'écorce dans son action sur les
mécanismes des réflexes sous-corticaux. M. a vu, chez le sinj^e privé de la
frontale ascendante, des syncinésies des membres parésiés accompagner
d'une manière.régulière les mouvements de la tête, phénomènes quel'auteui
croit pouvoir envisager comme des syncinésies réflexes dans le sens de
Magnus, c'est-à-dire provoquées et soutenues par l'excitation des labyrinthes,
ainsi que des muscles et des articulations du cou. D'autre part, il a constaté
dans ces conditions la manifestation de divers réflexes localisés dans la
moelle et qui s'affirment libremei^t une fois affranchis de l'influence inhi-
bitrice de l'écorce. Les phénomènes de rétablissement, également étudiés,
présentent une succession chronologique qui semble rappeler et reproduire
plus ou moins l'apparition, la succession et la superposition de divers
éléments moteurs et sensitifs au cours du développement ontogénétique
de l'individu. M. rapproche ces phénomènes des conceptions développées
par MoNAKow sur la « diaschise » et la « localisation chromogène ». 11
rappelle, d'ailleurs, que le rôle de l'ontogenèse et de la phylogénèse dans
les phénomènes spastiques et hémiplégiques a été souvent étudié déjà. — -
J. Stroiil.
e. Organes de sens.
a) Struvfnre.
"Wood (Casey Albert). — Le fond de l'œil des Oiseaux. — Cet impor-
tant ouvrage est le résultat de recherches poursuivies pendant plus de dix
ans et qui ont consisté essentiellement en examens ophtalmoscopiques et en
examens macroscojjic^ucs des fonds d'yeux d'oiseaux sauvages, à l'exclusion
d'oiseaux retenus en cage et d'oiseaux domestiques. On sait, en effet, et
l'auteur l'a maintes fois vérifié, que la captivité et la domestiquation des
oiseaux favorisent des inflammations pathologiques des yeux et paraissent
avoir pour conséquence une régression anatomique et une déchéance fonc-
tionnelle de la rétine. Les examens ophtalmoscopiques ont été pratiqués
tantôt sur l'oiseau vivant, tantôt sur l'oiseau immédiatement après sa mort.
Ce dernier procédé, d'ailleurs, ne peut montrer que des structures dont le
caractère normal n'est pas démontre, la rétine s'altérant très rapidement. —
L'auteur décrit et figure schématiquement les divers aspects du peigne
des oiseaux : a) Peignes dont la masse fait seulement saillie an niveau de
la papille qu'elle recouvre et qui ne se prolongent que peu dans le vitré.
Ils seraient le propre des oiseaux à acuité visuelle supérieure, les aigles, les
hiboux. — b) Peignes (^ui, issus de la surface papillaire, font une saillie
marquée dans le vitré en s"incurvant pour laisser libre Taxp visuel mais qui,
malgré leur largeur, n'atteignent jamais le cristallin. — r) Peignes volumi-
neux qui s'étendent latéralement à l'axe visuel jusqu'au voisinage de l'équa-
teur du cristallin. De ces très nombreuses et minutieuses descriptions de
peignes il résulte que cet organe a seulement un rôle dans la nutrition du
vitré et de la rétine et qu'il n'intervient ni dans l'accommodation ni dans
l'adaptation rétinienne. L'auteur admet qu'il existe des oiseaux ayant dans
chaque œil plusieurs macula;. Il décrit même six espèces de fonds d'yeux d'oi-
seaux. [11 n'est pas douteux ([ue de pareils aspects aient été constatés dans
les fonds d'yeux ouverts, mais suffit-il de constater dans ces conditions des
.saillies plus ou moins omhiliquées ou des plis jjIus ou moins constants de la
rétine pour parler d'arcas de la vision distincte? Nous ne croyons pas à
XIX. — SYSTEME NERVEUX. :î67
l'existence de ces areas multiples dont l'iiistologie ne nous a })as montré la
réalité, dans les yeux d'oiseaux. Or, de ces areas secondaires l'auteur ne
donne aucune description histologique; on est donc tout à fait en droit de
demander un supplément doxiimen avant d'admettre la multiplicité des
areas de la vision distincte dans l'œil de certains oiseaux.] - René Onfr.w.
» /'hysiologte.
A. B. — Sur quelques j)roblèmes (roptiquc i)/iysiologiqiie. — Cet article
est l'analyse d'un travail de L. Th. Troland. publié dans les Transactions
of Illuminât ing Engineering Socirtg. que nous nous croyons devoir repro-
duire, en l'abrégeant, en raison de son intérêt, le tr>avail original étant
publié dans \m périodique qui n'est pas au nombre de ceux dépouillés par
V Année Biologique. L. Th. Troland a montré l'importance de la grandeur
de la pupille pour l'évaluation de l'intensité de l'excitation. Pour évaluer
l'intensité des images rétiniennes, il introduit une unité nouvelle, le pho-
ton : c'est l'éclairement produit sur la rétine, pour une accommodation con-
venable, par une source lumineuse d'une faible surface dont l'éclat est
d'une^ bougie par m-, lorsque l'aire de la pupille, supposée dans le plan des
foyers de l'œil, est de 1 mm-. L'intensité d'une source de lumière, évaluée
en photons, peut être considérée comme l'intensité physiologique. Si l'on
désigne par J l'éclat d'une source de lumière, voici la formule qui permet
de calculer l'éclat i de l'image rétinienne correspondante :
1) ' i = o.mK.P;f'U + x,
' ' (d — x)*
p étant l'aire de la pupille, .rsa distance du plan nodal de l'œil, i le coeflicient
de transmission des milieux optiques de l'œil pour le rayonnement envi-
sagé, d la distance de la source de lumière au plan nodal, <p l'angle entre
la normale à la pupille et la ligne de visée et A un facteur de correction
destiné à tenir compte des effets de diffusion, de fluorescence, etc.
L'intensité de la réponse physiologique pour une longueur d'onde déter-
terminée X, semble liée à la iconcentration d'une certaine substance sen-
sible à la lumière et contenue dans la rétine. En représentant par s cette
concentration, par m un coefficient qui varie avec la longueur d'onde (coeffi-
cient de luminosité, rn = /' [X]) et par 7 l'intensité de la réponse nerveuse,
on peut écrire :
2) q = msi,
i ayant la signiification précisée par l'équation 1 . La plupart des théories de
l'action rétinienne considèrent 7 comme proportionne! à la quantité de
substance sensible décomposée dans l'unité de temps, en sorte que l'on a :
fis
D'après cette théorie, l'excitation permanente d'une portion élémentaire
de la rétine entraînerait l'épuisement finalement complet du processus
visuel; la vision serait donc auto-destructive. En réalité, des expériences soi-
gnées ont amené Troland à penser que la fixation prolongée, par l'œil,
d'une source de lumière, amène la décroissance de l'éclat apparent de
l'image vers une valeur asymptotique, mais celle-ci n'est jamais nulle quand
on met en œuvre des intensités suffisantes ; ce n'est que pour des inten-
368 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sites- inférieures à cinq photons qu'elle est au-dessous du seuil de la sen-
sation. En admettant l'existence d'un apport permanent de substance sen-
sible, on arrive à des résultats mieux en accord avec les faits. — Sur le
mécanisme même de la transmission de la sensation au nerf optique,
T. suppose que le stimulant de l'impulsion nerveuse est une différence de
potentiel électrique qui s'établit aux deux extrémités de la cellule électro-
lytique qui forme un cône ou un bâtonnet; cette différence de potentiel
est liée à la quantité de lumière absorbée. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Kepner (W. A.) et Foshee (A.i. — Effets de la lumière et de l'obscu-
rité sur rœil de Prorhi/nchusappkaiatus. — Cette némerte jadis considérée
comme aveugle possède deux yeux microscopiques posés sur les extré-
mités du ganglion et réduits chacun à deux cellules, une cellule visuelle ou
rétinule plongeant par son bâtonnet dans une cellule pigmentaire. L'ex-
citation par la lumière détermine une contraction de la cellule pigmen-
taire; dans l'obscurité persistante, la cellule pigmentaire se dilate par l'effet
du mouvement de ses lamelles cytoplasmiques. Les rétinules contiennent
trois régions cytoplasmiques qui subissent des changements sous l'influence
de la lumière ou de l'obscurité. La partie contenant le nucleus se dilate
quelque peu à l'obscurité. Le segment moyen réfringent (analogue à une
ellipsoïde de la rétinule des vertébrés) disparaît à la lumière continue, et
est visible au m.aximum dans les yeux qui ont été soumis à l'illumination
optima. Le rhabdome, dans les yeux adaptés à la lumière, est un corps en
forme de cône arrondi, tandis que dans les yeux adaptés h l'obscurité il
prend la forme d'une auge allongée, orientée parallèlement à l'axe longitu-
dinal de l'animal. En dépit de l'analogie de structure avec la rétinule des
vertébrés, il n'y a pas d'analogie dans les changements fonctionnels obser-
vés : chez les premiers, la partie qui subit les changements d'illumination
est le myoide; chez Prorhynchus, c'est le rhabdome. — V. Delage.
Rochon-Duvigneaud (A.). — Les fonctions des cônes et des bâtonnets.
Indications fournies 'par la physiologie comparée. — L'anatomie et la phy-
siologie comparées concordent pour démontrer la vérité de l'opinion
ancienne d'après laquelle les bâtonnets servent à la vision des formes et les
cônes à celles des couleurs, ou plutôt à la fois des formes et des couleurs.
Dans la rétine de tout animal, les bâtonnets sont d'autant plus nombreux que
tes mœurs sont plus crépusculaires ou nocturnes, et inversement pour les
cônes. La constatation de l'existence de boules coloriées annexées aux cônes
et permettant une distinction précise entre cônes et bâtonnets a permis
à l'auteur une détermination certaine aboutissant aux constatations sui-
vantes. Parmi les lézards, seul le Gecko a des mœurs nocturnes ou crépus-
culaires, or il n'a que des bâtonnets dans sa rétine. Tous les autres lézards
sont diurnes et leur rétine est exclusivement composée de cônes. Cepen-
dant le fait que la fovea humaine ne contient que des cônes montre bien
que ,ceux-ci ne sont pas exclusivement adaptés à la vision des couleurs. —
V. Delage.
Jordan (Hovey). — Sensibilité des téyuments à la himière chez un
poissonmarin » Epinephelux slriatiis* Bloc/i.— On conclut généralement avec
Parker que la sensibilité des téguments à la lumière est l'apanage des seuls
poissons d'eau douce et n'existe pas chez les espèces marines. Contrairement
à cette opinion, .T. a constaté que Epinephelus slriatus, normal ou aveuglé,
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 369
présente un phototropisme négatif; cette sensibilité ;i un caractère photo-
dynamique, le temps de la réponse étant inversement proportionnel à l'in-
tensité de lillumination. La sensibilité est la plus grande dans la région
céphaliquo ; elle est moindre pour la queue et plus petite encore dans la
partie moyenne du corps. Après une exposition à la lumière suffisamment
prolonp;ce, la sensibilité des organes photorécepteurs peut s'épuiser com-
plètement ; cet effet est généralement atteint au bout d'un temps inverse-
ment proportionnel à l'intensité lumineuse. Le mémoire de J. ren-
ferme encore, outre la partie expérimentale, une courte discussion sur
l'origine de l'œil des vertébrés et sur les relations phylogéniques de cet
organe avec la sensibilité de la peau à la lumière. — H. Cardot.
Heusen lAnne P. Van). — La peau du poisson-chat (Amiurus ne/m-
losus), organe photorcceptfur. — Les expériences faites après extirpation
des yeux montrent que la peau de ce poisson, comme celles d'autres espèces,
renferme des organes photorécepteurs. L'anesthésie de la peau par appli-
cation d'une solution de sulfate de magnésie supprime temporairement la
sensibilité à la lumière. — H. Cardot.
a) Stefanini i A.). — La théorie de la résonance pour la perception des sons.
— La théorie de la résonance ou du piano, soutenue par Helmholtz, a été
longtemps classique ; elle était, en effet, simple et séduisante, cette hypothèse
qui faisait du labyrinthe « un organe analysant des sons, composé d'un
ensemble de résonnateurs accordés chacun pour une note musicale pure
déterminée ». En 1889, Ewald a émis une nouvelle hypothèse : la théorie
téléphonique ; pour cet auteur, « c'est la membrane basilaire qui vibre
tout entière pour n'importe quel son, simple ou composé ; l'analyse des
sons se trouve faite par la distribution sur cette membrane des sec-
tions nodales et ventrales que provoque l'onde stationnaire qui se produit
dans le liquide par effet des vibrations du tympan » . De ces deux théories
quelle est la vraie? S., dans une étude très documentée, discute avec
détails les diverses objections qui ont été faites à la théorie d'HELMfiOLTZ,
dont il est un partisan convaincu. L'objection la plus sérieuse est celle-ci :
les fibres de Corti ont une longueur qui varie de 0™'" 5 à 0'"™ 04, c'est-à-
dire dans le rapport de là 12; donc elles ne peuvent servir pour tous
les sons perceptibles qui vont de 16 à 20.000 vibrations doubles [l'auteur
a mis 2.000, ce doit être une erreur d'impression], c'est-à-dire dans le
rapport de 1 à 1.200. S. répond qu'il faut tenir compte non seulement de
la longueur, mais encore de la densité et du diamètre des fibres. On
s'est demandé comment chaque fibre reste accordée pendant toute une
existence ; des faits nombreux prouvent qu'il n'en est pas toujours ainsi;
il est vrai qu'on peut répondre que ce sont des cas pathologiques. On peut
également objecter que l'oreille entend des sons qui n'existent pas réelle-
ment; par exemple, quand un de période p est interrompu u fois par
seconde, ou quand u fois par seconde on en varie l'intensité ou la phase.
L'étude de ces sons a donné naissance à la théorie périodique de l'ouie, déjà
mentionnée par Seebeck, puis soutenue par K'Cenig, Dennert et Hermann,
théorie suivant laquelle l'oreille entendrait comme son toute espèce de
vibration périodique. Cela serait en opposition avec la théorie de Helmholtz,
suivant laquelle l'oreille ne perçoit comme sons simples que les oscillations
sinusoïdales. — Contre la théorie de Helmholtz on a formulé aussi l'objec-
tion suivante. Si on interrompt ou si on fait varier rythmiquement un
son continu, on introduit une variation périodique qui ne correspond pas
l'année BIOLOGIQUK, XXII. 1917. 24
370 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
à lin son réel et qui, par conséquent, ne devrait pas être entendue comme
son, l'oreille ne pouvant, d'après la théorie de Helmholtz, connaître que
les variations sinusoïdales. Or, ces sons d'interruption, que KœNiG et Her-
MANN disaient avoir entendus, ce qui eut été fatal à la théorie de Helmholtz,
ont été reconnus par K. L. Schaffer et 0. Abraham, Schaffer et F. Schultze,
comme ne déterminant aucune perception, les perceptions reçues prove-
nant de combinés ayant une existence réelle et dont la perception est par-
faitement compatible avec la théorie de Helmholtz. — L'objection soulevée
par P. BONNiER que dans la rétine il n'y a pas de localisation pour les
diverses vibrations, mais que toutes les vibrations sont perçues par tous
les points de la rétine et qu'il doit en être de même pour l'oreille, repose
sur ce principe que l'œil et l'oreille fonctionnent suivant le même plan.
Or, ce principe est absolument contestable. — D'' Marage.
b) Stefanini (A.). — Combien faut-il de vibrations pour qu'on puisse
reconnaître un son. — Ce nombre est (Quelque peu indécis, car il varie avec
l'intensité, la hauteur et l'éducation musicale. On hésite entre deux vibra-
tions complètes (Savart) et une vibration. — Y. Delage.
Reagan (Franklin-Pearce). — Le rôle de l'épithéliwn sensoriel auditif,
dans la formation de la base de Vétrier. — Les expériences ont consisté à
détruire -ou à déplacer par rapport au parenchyme ambiant la vésicule audi-
tive (otocyste) chez des embrvons de poulet de 35 à 60 heures. Après l'opé-
ration la coquille était scellée de nouveau et l'œuf remis à l'étuve pour se
développer. Quelques semaines plus tard les embryons étaient mis en
coupes. L'opération était faite au moyen d'une aiguille de platine portée au
rouge et plongée dans l'otocyste L'endolymphe coagulée fait adhérer l'ai-
guille à la vésicule et permet d'enlever cette dernière ou de la déplacer au
moins partiellement dans le parenchyme lâche et de l'abandonner là au
milieu d'un parenchyme étranger. Dans le cas d'enlèvement de l'otocyste, le
parenchyme ambiant qui aurait dû former la capsule cartilagineuse -et la
base de l'étrier ne donne plus lieu à ces formations ; dans le cas de dépla-
cement, ces formations prennent naissance autour de l'otocyste déplacée et
aux dépens d'un parenchyme non prédestiné. Il résulte de là que l'étrier
des oiseaux est formé de 2 parties d'origine différente, la plaque basilaire
dépendant de la capsule auditive, et la columelle dépendant du squelette
viscéral ; la première, en effet, suit les fluctuations de la capsule cartilagi-
neuse dépendant de la présence ou de l'absence de l'otocyste, tandis que
la cohimelle se forme indépendamment de cette dernière. Il y a là un cas
nouveau et fort intéressant de corrélation de développement entre deux par-
ties, les formations mésenchymateuses étant sous l'entière dépendance des
formations épithéliales sans que leur évolution résulte en rien d'une prédes-
tination. — Y. Delage.
Backmann (E. liouis). — Note sur la puissance des odeurs et leur solu-
bilité dans Veau et dans l'huile. — Quelle est la cause des différences dans
la puissance des odeurs pour une série de substances homologues ou iso-
mères? Elle paraît tenir à la fois à la solubilité dans l'eau ou les solutions
salines et à la solubilité dans l'huile ou dans les lipoides. Pour qu'une sub-
stance soit perçue par l'appareil olfactif, il faut d'abord qu'elle se dissolve
dans la couche aqueuse qui recouvre le champ sensoriel, et ensuite dans les
lipo'îdes intracellulaires. — H. Cardot.
XIX. — SYSTEME NERVEUX. :{71
a) Szymanski (J. S.). — Sur les animaux tactiles. — En outre des types
visuels et olfactifs on lesquels on divise les animaux supérieurs, il faut dis-
tinguer, chez les animaux inférieurs, des tactiles; ces derniers peuvent
même être impressionnés à distance par les mouvements de l'eau à l'a})-
proche d'un ennemi (annélides tubicoles). — Y. Delage.
h\ Szymanski (J. S.). — /,(' principe de la capacité sensorielle pour l'es-
pace avec lequel Vanimal esl en rapport. — L'auteur, tout en reconnaissant
que ces jiistinctions sont très relatives, divise les animaux en animaux se
mouvant avec aiiilité dans les trois dimensions de l'espare, animaux rampant
lentement dans deux dimensions seulement, et animaux fixés n'ayant que
des mouvements de rétraction et d'extension sur place ; les premiers sont
dirigés par la vue, les seconds par l'olfaction, les derniers par des sensa-
tions tactiles. — Y. DEL.\rTE.
Jordan (Hermann). — La reconnaissance de la nourriture r/iez Apli/sia
limacina ei A. depilans. — L'Ulve, nourriture jiaturelle de l'Apl/sie, est
l'unique agent de ces réactions. L'organe de préhension est la bouche, mais la
bouche n'entre^ en action que lorsque les organes de reconnaissance ont été
impressionnés. Le contact avec les parapodes et les tentacules inférieurs
sutîit à déterminer la préhension; mais ce contact est nécessaire. Les lobes
tentaculaires antérieurs peuvent, au contraire, reconnaître les Ulves à courte
distance (2 cm), même à travers du papier iiltre (normal ou paraffiné). Mais
à plus grande distance lanimal n'a aucun moyen de reconnaître Je voisinage
d'un champ d'Ulves; il ne peut le rencontrer que par hasard. L'organe
récepteur est sans doute formé de cellules sensitives réagissant à une impres-
sion chimique et répandues peut-être sur toute la peau, mais avec certains
sièges de prédilection. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
Schmidt("W. J.). — Eludes sur le tégument des reptiles. VIII. De la peau
des acrochordinés. — A la suite de ses recherches sur la structure intime de
la peau des acrochordinés ou serpents verrucifères {Acrochordus, Chersi/-
drus), l'auteur considère les organes sensoriels de la peau des serpents
comme étant des corpuscules tactiles appartenant au derme et en relation
avec des éléments épiderrtiiques modifiés. L'existence d'organes des sens
purement épidermiques n'est toujours pas prouvée pour les reptiles selon
S., de même, d'ailleurs, que l'origine épidermique des cellules tactiles non
plus. Malgré la grande ressemblance des parties épithéliales des organes
des sens chez certains serpents et chez les amphibiens, il n'est pas dit qu'il
s'agisse là de rapports génétiques. Il est tout aussi probable, qu'on ait affaire
là à des phénomènes de convergence. — J. Strohl.
h) Parker (George Howard) et Heusen i Anne P. van). — Itéception des
excitations mécaniques par la peau, les onjanes de la ligne latérale et les
oreilles chez les poissons et spécialemeni chez Amiurus. — Par l'emploi
d'anesthésiques,par sections nerveuses ou destruction des terminaisons senso-
rielles, il est possible de déterminer la part qui revient à la peau, à la ligne
latérale et à l'oreille dans la perception de diverses excitations. La ligne
latérale est mise en jeu par des mouvements vibratoires lents de l'eau, mais
non par les courants qui agissent, au contraire, sur la peau; les vibrations
rapides impressionnent l'oreille. L'excitation de la peau ou de l'oreille pro-
372 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
voque des réponses locomotrices, tandis que les réponses aux excitations
efficaces vis-à-vis de la ligne latérale sont plutôt d'ordre inhibiteur. — H.
Cardot.
Rund (Gudrun). — Lignes sensorielles et bourgeons sensoriels libres chez
Chimaera monstrosa. — Recherches histologiques sur les lignes latérales
sensorielles et sur des bourgeons sensoriels libres dans la région antérieure
du corps des Chimères. Ces bourgeons sensoriels correspondent aux organes
décrits chez Haja bâtis par Ewart sous le nom de follicules sensoriels (« sen-
sory follicles »), chez Amia calva par Allis sous le nom « d'organes à fos-
settes » (« pit organs »), et chez les raies par Fritsch sous le nom de « pa-
pilles à fissure » (« Spaltpapillen »). Dans la couche épithéliale interne des
canaux latéraux sensoriels on constate, entre autres, de singulières cellules
étoilées, de nature sécrétrice sans doute et produisant des gouttes d'un
liquide bleuâtre. — J. Strohl.
2° Fonctions .mentales.
Adler (A.). — The neiirotic constitution : outlines of a comparative indi-
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[Sera analysé dans le prochain volume
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Anonyme. — TheTreatment o/'C/"i;»îm«/s. (Journ.of Heredity, VIII, mardi.
105.) [412
Anonyme. — The Marriar/e Rate of the Insane. (Journ. of Heredity, VIII,
aug., 378.) ' [412
Anonyme. —A classical Study of Criininals. (Journ. of Heredity, VIII,
aug., 381.) [412
Anonyme. — The mentality of Orphans. (Journ. of Heredity, Mil, aug.,
383.) ' [407
Anonyme. — Galton, a Child Prodigy. (Journ. of Heredity, Vlll, 463.) [400
Anonyme. — The supposed law of Compensation. (Journ. of Heredity, VIII,
471.) [412
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Babinski (J.) et Froment (J.). — Troubles physiopathiques d'ordre ré/lexe.
(Presse iMédicale, 385-380.) " [408
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Boring (E. G.) and Luce (Amy) — The psychological Oasis of appetite.
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(1 vol. 269 pp., Baston ; Little, Brown.)
[Sera analysé dans le prochain volume
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les hommes ont, au contraire, une légère supériorité quand il s'agit de
raisonner, et font plus volontiers appel au raisonnement. — J. Philippe
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[405
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[Sera analysé dans le prochain volume
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[Sera analysé dans le pro^chain volume
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376 ^ L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
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a) Rabaud (Etienne). — Les chenilles parasitées de Zy<jaena occitanira
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RebouSsin (K.). — Arrivée des oiseaux dans la région de Verdun en 1917.
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[Les erreurs sont plus fréquentes dans le travail lent. — J. Philippe
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Terman (Lewis M.). Tlie mcasurement of intelligence. (Boston, Houghton
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Voivenel (D-" Paul) et Huot. — Le couraqc. (1 vol., in-12, 300pp. P., Alcan.)
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Watson (J. B.^. — An attempled formulation of the scope of Behavior
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XIX. — FONCTIONS MENTALES. 'Ml
Watt (H. J.). — The psi/cliDlof)!/ of Sound: (Cambridge, University Pross.
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a) "Weiss lA. P.). — Preliminnrn report an ihe relative intriisity of )iucces-
sire. .^imullfineoiis,(i!icenih'ng (nul liescervling Tours. {Psjd\o\. Rev., XXIV,
154- lôS.) [Ces premiers résul-
tats permettent de considérer la méthode comme précise. — J. Pnii,nM'r.
//) Relation betireenStrucliirahoid Behavior Psijchologi/.(Psycho\.Rev.,
XXIV, 301-317.) " [397
Relation beiween Fonetional and Behnrior Psi/chologi/. (Psychol. Rev.
\ XIV, 353-308.) [397
"White ("W.-A.). — Mechauisin of cixaracter formation : an introduction to
psi/c/toanalysis. d vol., Mac-Millan. New-Vork. 1916.)
jSera analysé dans le prochain volume
Voir eh. XIV, l-^, ;; XIX, 1», t), ^, pour les renvois à ce chapitre.
I. GÉNÉRALITÉS ET CORRÉLATIONS.
a. Généralités.
Maudsley (H.). - L'onjanique dana l'/iomme con.'^idéré psyrholoi/ùjne-
menl et socialetnent. — Ce livre est un etfort pour mettre tle l'unité entre les
diverses constatations auxquelles l'observation conduit le savant ([uand il
regarde agir l'homme, au lieu de se limiter à étudier ses fonctions. M. in-
siste surtout et constamment sur ce qu'on ne connaît vraiment l'homme tel
qu'il est, que lorsqu'on considère non pas les parties diverses qui le com-
posent, mais l'unité qui fait de ces diverses parties, malgré leurs dilVérences,
un tout uniHé et agissant avec unité. II est impossible d'analyser ce livre,
qui est une suite de considérations et de réflexions inspirées à l'auteur par
toutes ses études antérieures et par les constatations qu'il a été amené k
faire tandis qu'il notait les faits. Successivement il classe ces constatations
— ou ses réflexions, si l'on préfère leur donner ce nom — sous différentes
rubriques; le lecteur reconnaîtra facilement à quoi elles correspondent :
organisation mentale; continuité de la conscience; raison, sentiment et
volonté (leur unité) : la capitalisation mentale, ou l'accumulation des res-
sources humaines assurant, par le développement de la, pensée des individus
qui se succèdent, le progi-ès des races, quoique chaque intelligence fonc-
tionne comme une machine; les conditions de la civilisation; les instincts
fondamentaux. Voilà pour la première partie. La seconde reprend les mêmes
données, en les considérant du point de vue social plutôt que du point de
vue individuel. Le dernier chapitre commence par un rapprochement entre
la mentalité de l'abeille et celle de l'homme, leur vie individuelle et sociale,
et finit par le rappel des théories de Démocrite et d"Hipr()CR.\TE. L'en-
semble est, en somme, un essai d'interprétation de la nature telle que la
conçoit un esprit qui s'est discipliné à interpréter les données de l'observa-
tion en suivant les formules dune méthode scientifique définie. — J. Philu^pe.
Brigham (C. C/. — Double étude sur les tests mentaux : /» les facteurs
variables dans les lests de Dinet; 2" la râleur diaiinostique de quelques tests
378 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
mentaux. — Dans les cent premières pages, C. B. nous présente un exa-
men critique de léchelle proposée par Binet-Simon pour mensurer et clas- •
ser l'intelligence des enfants au cours de leur évolution mentale. Cette
échelle fait une si grande place aux coefficients scolaires, qu'elle mesure
surtout des aptitudes pédagogiques : ce qui tient à ce que Binet l'a adoptée
pour compléter transitoiremeut, par des données quantitatives, les données
qualitatives que lui avaient fourni ses précédentes méthodes d'observation.
Pour que cette échelle serve pratiquement à tester les intelligences et à les ;
classer par comparaison, il faut admettre d'abord, dit C. B. que les tests >
individuels sont corrélatifs aux différents âges, corrélatifs aussi aux diffé-
rents degrés d'intelligence, et qu'ils décèleAt des connexions réelles, s'il en
existe, entre l'âge et l'intelligence. C. B. ne se propose pas de résoudre
toutes ces questions, mais seulement d'examiner s'il existe vraiment, entre
l'intelligence et l'âge, des corrélations accessibles aux tests de Binet ou à
quelqu'autre système. La plus grave critique, c'est que les résultats de la
plupart des tests reflètent trop souvent la mentalité de l'interrogateur au
détriment de celle de l'enfant qu'il questionne. Qu'il s'agisse de la manière
dont l'observateur manie le questionnaire, ou de ses erreurs ou omissions
dans le relevé des réponses, les fautes de technique sont beaucoup plus
graves avec l'enfant qu'avec l'adulte, parce que l'enfant montre peu de
tendance à rectifier ou à mettre au point les observations faites sur lui. —
Ses réserves faites, C. B. demande que Ton sépare nettement les tests
scolaires de ceux que j'appellerais naturels : les premiers ne représentent
guère qu'un coefficient pédagogique : ils ne mesurent pas directement la
valeur intellectuelle de l'écolier, mais s'adressent surtout à la partie de ses
facultés qui tombe sous le régime de l'école. Or l'aptitude mentale propre-
ment dite, malgré ses connexions avec la pédagogique, en diffère comme la
croissance autonome diffère de celle que dirige le milieu. Situons chaque
catégorie de tests exactement sur son territoire, et ne demandons à cliacune
rien que la documentation qu'elle peut nous donner. Quelle est donc, pour
diagnostiquer le degré d'intelligence, la valeur ou le rendement utile d'un
système de tests bien maniés? C. B. commence par établir qu'aucune série
nest parfaite : ses préférences paraissent aller à l'échelle de Yerck et à
celle de Binet-Simon : l'une plus souple, l'autre plus facile à coter. En
tout état de cause, il demande qu'on n'adopte pas des séries tellement
étendues que leur emploi exige un long temps avant d'obtenir un renseigne-
ment valable sur l'enfant examiné. Un test isolé ne signifie rien, ou peu de
chose : mais 5 ou 6 tests bien choisis doivent donner déjà quelques indications
pour orienter le diagnostic. C. B. insiste sur ce point : s'aperçoit-il qu'il
revient au mode primitif de Binet et à ses procédés de psychologie qualita-
tive? C. B. réclame, en terminant, des formules plus parfaites : ne faudrait-il
pas une refonte encore plus radicale ? ce qu'il faudrait atteindre, ce sont
les a])titudes de l'enfant. On a trop présenté les séries de tests comme des
cadres où viendraient se ranger automatiquement et d'elles-mêmes, les
facultés à étudier et à cataloguer : une telle façon de procéder n'est de mise
que pour les sciences naturelles assez avancées pour posséder des cadres,
quelques classifications et de grandes directrices, dès à présent fixées comme
de.s normes à .suivre. S'il est vrai qu'en toute science naturelle, la descrip-
tion des types doive précéder, préparer et délimiter leur classement, les
différentes métliodes de tests n'auront chance d'aboutir qu'après la descrij)-
tion de mentalités individuelles assez nombreuses pour permettre à l'expé-
rimentateur de voir où et comment il doit les appliquer pour déterminer
les ressorts de l'activité mentale. — J. Philipi'E.
XIX. _ FONCTIONS MENTALES. 370
Moore ;H. T.). — Tests de laboraloive pour la douleur, la peur et Uatlrail
•sexuel. —M. propose toute une série de tests pour chacun de ces états émotifs.
Pour l'attrait sexuel, par exemple il l'étudié en présentant quatre photo-
graphies de nu, bien connues : la Vénus du Gioridone; deux Vénus du Titien ;
la Source de Greuze ( ?). — Pour la répulsion, il fait calculer, tandis qu'on pré-
sente de Tassa fétida. ou un cerveau dans du. formol, ou la main plongée
dans un bocal contenant des cerveaux conservés au formol, etc. — Les dif-
férences entre les réactions individuelles ont paru assez caractérisées pour
autoriser un classement des divers sujets au point de vue émotif. Surtout
pour la douleur et l'embarras, le trac, la divergence peut aller jusqu'au 1/3;
l'attrait sexuel offre moins de variations; la peur un peu plus. — J. Phi-
LIPPE.
Nepper (H.). ~ Emotions et réactions psye h o-motrices dans Vaviation. —
Détermination des qualités psycho-motrices requises pour l'aviation mili-
taire. Il ne s'agit pas d'une étude purement théorique, mais d'une applica-
tion pratique par les épreuves imposées aux candidats à l'aviation. Les qua-
lités requises sont au nombre de deux : un temps de réaction normal et une
émotivité assez faible pour ne pas introduire un trouble dans les manifes-
tations psycho-motrices. La première est déterminée par la mesure, par
le chronographe électrique de d'Arsonval, du temps qui s'écoule entre le
déclanchement d'une excitation visuelle, auditive ou tactile et la réponse
montrant par un geste convenu que le sujet a perçu. Les temps de réaction
normaux sont en centièmes de seconde 18 pour la vue, 14 pour l'oreille
et le toucher. Cette différence serait due, d'après Riciiet, au temps néces-
sité pour l'accomplissement des réactions chimiques rétiniennes. Pour
les émotions, il faut qu'une excitation vive, telle qu'un coup de pistolet, ne
détermine aucune réaction dans les caractères du pouls, de la respiration,
etc. — Y. Delage.
Gemelli (A.). — Sur Vapplication des méthodes psi/cho-physiques à Vexa-
men des candidats à raviatiou militaire. — L'aviateur militaire doit jouir
d'une constitution psychique qui lui permette de se rendre compte rapide-
ments des faits et de réagir promptement; il lui faut un pouvoir d'observa-
tion prompte et complexe, d'attention synthétique, avec minimum d'émo-
tivité. Or à un stimulus sensoriel peuvent répondre des réactions de 3 types
différents : type musculaire, type sensoriel, type mixte ou naturel (KiESOW),
la réaction sensorielle est plus lente que la réaction musculaire; la réaction
mixte a une durée moyenne. Les meilleurs sujets sont ceux qui ont dans les
trois ordres les réactions les plus rapides et peu d'écarts par rapport à la
moyenne. Dans la fatigue, on trouve au début raccourcissement des temps
de réaction et dans la suite, notable allongement. Les mauvais pilotes ont
le plus notable accroissement. Les temps de choix, qui ont une plus grande
importance que les temps de réaction simple, doivent être mesurés avec les
réactions musculaires qu'ils comportent. L'émotivitépeut être mesurée avec
un pneumographe et un pléthysmographe. La rapidité et l'ampleur des pro-
cessus d'attention sont déterminées par des tests. L'épuisement psychique
e.st grand chez la plupart des aviateurs, même après des vols de courte
durée, comme le montrent des tests d'ordre mnémonique (augmentation
des erreurs après vol), et alors même que le dynanomètre n'accuse aucune
différence de capacité musculaire. — G.-L. Diprat.
Binet (D"" Léon). — Le mal des aviateurs et la sélection des pilotes mili-
380 "L'ANNEE BIOLOGIQUE.
taires. — Dans les ascensions rapides et les descentes brusques, les modifi-
cations cardio-vasculaires, variables avec les sujets, s'accentuent encore
avec les émotions; la respiration est plus rapide et plus superficielle dans
l'ascension ; elle ralentit à la descente, mais reste encore plus rapide qu'au
départ, même après l'atterrissage; l'acuité visuelle est sensiblement accrue;
on note de l'iiypoacousie, de la céphalée, de la somnolence, du tremble-
blement; — parfois de l'exagération de tous ces troubles, constituant I' « as-
thénie des aviateurs ». Le principal péril pour l'aviateur est dans son état
psychique; c'est pourquoi il convient d'étudier ses temps de réaction psycho-
motrice et ses temps de réaction émotive. Les réactions sont ralenties chez
les intoxiqués, les convalescents de maladies contagieuses, les commotionnés
par traumatisme crânien, les fatigués, les distraits, les émotifs. Pour me-
surer l'émotivité, il suffit de prendre les tracés respiratoires, ceux du trem-
blement et de la circulation capillaire en les faisant varier expérimentale-
ment par des émotions provoquées. Ainsi on peut faire la sélection des
aspirants-pilotes. — G.-L. Duprat.
Crâne (Harry W.). — Étude sur les réactions associatives et le temps de
réaction. — L"auteur s'était intéressé à la thèse d'après laquelle le temps des
associations peut démasquer un criminel qui nie, quand on l'interroge sur
son crime. 11 a donc repris les expériences, pour les vérifier : mais les résul-
tats ont été absoluments déconcertants, malgré les assertions optimistes de
Munsterbi:rg et de quelques autres : des sujets innocents avaient souvent
des réactions plus longues quand on leur parlait d'une faute qu'ils n'avaient
pas commise ; par contre des coupables avaient des réactions plus courtes,
pour les mots rappelant leurs fautes. Au milieu de ce désordre, C. re-
marque que les réactions aux noms sont généralement plus longues qu'aux
adjectifs : si l'on pouvait adopter un terme qui déterminât uniformément
la même durée de réaction, on verrait si, avec ce terme, la durée de réac-
tion n'est pas la même chez les coupables que cliez les innocents. La varia-
tion viendrait alors non du terme employé, mais de l'état d'esprit par rap-
port à la culpabilité.
En procédant ainsi, C. arrive à des résultats qui le portent à croire que
le test d'association peut déceler si le sujet connaît ou ne connaît pas le
crime. Mais il conclut cependant que les expériences de ce genre sont plus
propres à nous montrer quels éléments secondaires font varier le temps
d'association (éléments tout différents de ceux qu'on supposait), qu'à nous
fournir des indications pratiques sur ce qvie le sujet pense ou ne pense pas.
Sur ce point, les résultats ont été absolument négatifs ; ils ont seulement
montré qu'on peut arriver à des mesures plus fines que celles qui avaient
été prises jusque-là. — J. Philippe.
fj. Se7isa lions musculaires, organiques.
liOrtat-Jacob (L.), Oppenheim (R.)et Tournay (A.).— Topographie des
modijications de la sensibilité au cours des troubles pfu/siopat/iicjues : cons-
titution d'un si/ndrorne radiculo-sympathique réflexe. — On a constaté, chez
les blessés de guerre, toute une catégorie de troubles des membres qui,
d'une part, ne peuvent être expliqués par les lésions ordinaires des troncs
nerveux, de symptomatologie nettement précisée, et qui, d'autre part, se
différencient des manifestations purement pithiatiques, grâce à certains
caractères.
I" Manifestations d'ordre moteur : contractures plus ou moins intenses, et
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 381
do localisation variable (main d'accoucheur, en bénitier, en poing; pied
varus, etc.) : — i)aralysies avec liypothonie marquée (avant-bras en pro-
iiation, main tombante, main fi.née, globale. j.); — états parétiqucs, même
légers. Ces contractures, au cours do l'anesthésie chloroformique, ne cèdent
que dans la narcose profonde et réapparaissent hâtivement vers le réveil,
bion avant les premières manifestations de la conscience. Souvent l'anes-
thésie permet de déceler une exagération élective des réflexes tendineux du
membre atteint, qui restaient normaux à l'état de veille. — Les muscles
intéressés se contractent de façon soutenue (surtout thénar et hypothénar,
intérosseux et pédieux), le mouvement qui en résulte est caractérisé par son
amplitude et sa lenteur.
*2'' Manifestations d'ordre vaso-moteur, etc. — La coloration du membre
lésé est anormale : c'est une teinte rosée ou saumonée, qui remonte en se
dégradant sur les téguments de l'avant-bras ou de la jambe: parfois des
marbrures ou des plafjues cyanosées, surtout vers le bout des doigts, des
orteils, ou sur le dos de la main : le refroidissement local est en rapport avec
la cyanose : et la surexcital)ilité mécanique est d'autant plus grande que ces
phénomènes sont plus accentués. — La mobilisation, l'exercice, l'immer-
sion dans l'eau chaude ramènent momentanément la chaleur et atténuent
les troubles. — Si l'on surélève artificiellement la température du côté ma-
lade et du côté sain (par balnéation, etc.) c'est le côté malade qui revient le
plus lentement à sa température antérieure. En outre, il y a des troubles
sécrétoires manifestes : main toujours moite, ou même baignée de sueur,
même aux saisons froides : celle-ci se collecte à la face palmaire des pha-
langes, dans les plis interdigitaux, aux sillons de la paume ; parfois la peau
macère : il en émane une odeur particulière. A la longue, on voit certaines
modifications d'ordre trophique : amincissement, effacement des plis, aspect
luisant, etc.
3° Manifestations d'ordre sensitif. — Us ne sont pas observés dans tous les
cas. Tantôt une anesthésie véritable et complète ; tantôt une diminution
plus ou moins marquée de tous les modes de sensibilité; tantôt des disso-
ciations : par exemple analgésie cutanée, avec hyperalgésie profonde, et
conservation de la sensibilé tactile :
La répartition topographique de ces modifications ne semble répondre à
aucune distribution névritique ou radiculaire (Jumentel) : parfois il semble
intervenir un processus de névrite ascendante (Tinel); d'autre part, ces
troubles ne seraient pas commandés par la systématisation nerveuse péri-
pliérique : ainsi on les voit sur une partie du territoire du radial, et en
même temps sur une partie de celui du médian, alors que manifestement
un seul de ces nerfs est intéressé (Meige et Athanassio-Bénisty) : ils
envahissent en masse un segment des membres, sans limitation nette (Mi-
rallié).
Les uns font jouer un rôle prépondérant à l'altération du système sympa-
thique, soit au niveau des lacis périvasculaires, soit au niveau des voies
sympathiques qui suivent les troncs périphériques ; d'autres admettent un
facteur organique (presque toujours légère lésion nerveuse d'ordre fonc-
tionnel) et un facteur fonctionnel. L.-J. , O. et T. cherchent une explication
du côté de la physiologie pathologique. Les symptômes supposent la pertur-
bation des divers ordres d'élément nerveux qui, à l'état normal, règlent la
motilité, les réactions vaso-motrices, trophiques, etc., les sensibilités. Les
excitations venant de la périphérie sont transmises par deux catégories des
conducteurs (v. la fig. construite d'après Morat, Edinger, Soulié) : neurone
sensitif périphérique (sensations des tacts, de localisation, stéréognostiques,
382 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
profondes non douloureuses) et d'autre part, fibres sympathiques afférentes
(impressions thermiques, sensations de piqûre, de pincement, doulou-
reuses). Les incitations motrices sont tributaires du neurone moteur périphé-
rique ; les fonctions vaso-motrices et thermiques et les fonctions secrétoires
sont commandées par des fibres sympathiques efférentes ; les filets vaso-mo-
teurs et les filets excito-sécrétoires étant physiologiquement distincts. On
remarquera (sur le schéma) qu'il existe, outre la voie réflexe sensitivo-mo-
trice ordinaire (composée des deux neurones périphériques] des arcs réflexes
en totalité sympathiques, et d'autres dont une voie seule appartient au sym-
pathique. Il faut rappeler aussi (Morat) que l'étude des phénomènes circu-
latoires, secrétoires, sudoraux, dépendant du sympathique, a permis de
déterminer les territoires appartenant à chacun des ganglions sympa-
thiques : ces territoires sont les mêmes que ceux de la racine sensitive qui
correspond à ce ganglion D'après les auteurs, l'existence de troubles sen-
sitifs observés et qui sont à distribution radiculaire, suppose un mécanisme
empruntant les voies radicales sympathiques ; les troubles physiopathiques
observés associent aussi les symptômes sympathiques et les radiculaires ;
mais alors, les troubles portant sur un point de leur projection périphé-
riques, il y a un mécanisme réflexe. « Les voies aiîérentes, tant radiculaires
que sympathiques, conduisent d'innombrables impressions qui n'arrivent
qu'en faible proportion au seuil de la conscience, mais dont la transmission
régulière et intégrale est indispensable à l'exécution de tout mouvement.
Les musctes privés des impressions régulatrices venant des tendons et des
articulations, ne peuvent se contracter normalement, par exemple dans la
main gourde de froid. — Jean Philippe.
Boring (E. G.) et Luce (A.). — Les bases psyc/iologiqws de Pappétil
[XIV]. — En décrivant la faim comme une sensation complexe d'irritation
et de peine, et, physiologiquement, comme certaines contractions vagues, les
premiers auteurs ont été amenés à séparer la faim de l'appétit, ou désir de
la nourriture, lequel persiste après les repas. On peut faire diverses hypo-
thèses pour expliquer comment l'appétit est relié à nos états mentaux : ce
peut être une attitude en présence des aliments, une disposition sensori-
motrice à les prendre; ou bien le résultat d'une idée spécifique relative à
des aliments; ou bien se réduire à certaines formes de sensations qui. par
leur aspects, constituent l'appétit : dans le premier cas, nous avons une
action de conscience: dans le second cas, une idée consciente, sans rien
de particulièrement psychologique ; dans le troisième cas, la distinction sera
nettement d'ordre psychologique. '
B. et L. ont procédé à l'examen psychologique et expérimental d'un cer-
tain nombre de sujets : ils arrivent aux conclusions suivantes : i'^ l'appétit
peut être compris comme étant simplement une attitude à l'égard de la
nourriture, une recherche qui prolonge le besoin démanger. Le tableau psy-
chologique de l'appétit consistera à décrire les états sensoriels corrélatifs
à cette attitude : d'abord une cénesthésie générale de l'orientation de l'or-
ganisme vers l'aliment (activité musculaire, mouvements automatiques,
sentis par la cénesthésie, etc.}. Cet état psycliologiquo est assez peu de chose
par rapport aux autres composantes de l'appétit. — 2'^ Une attitude favo-
rable à la déglutition, et impliquant des mouvements de la bouclie et de la
langue, une salivation abondante, du relâchement du gosier. Au point de vu(î
psychologique, cela, correspond au tableau sensoriel de la soif. — 3" Au point
de vue Imaginatif, des rappels de mouvements de parole ou des images
conditionnant le réflexe salivaire.
XIX. — FOi>JCTIONS MENTALES. 383
Une fois ralinient dans l'estomac, certaines personnes n'éprouvent rien,
ou une vague et indétinie sensation de pression ; d'autres éprouvent des
sensations antagonistes de la faim : des pressions agréables, douces, velou-
tées, qui fusent du côté des sensations précédant ce qui ce passe dans la
parole. Deux personnes ont déclaré que jamais leur appétit ne s'était appuyé
sur des sensations stomacales. Peut-être est-ce là quelque chose d'analogue
à la sensibilité de la muqueuse stomacale décrite par Braafladt (Amer.
Jour, of Pliysiol., 1914, 1917)), mais ils en font, à tort selon B. et L., un élé-
ment essentiel de l'appétit. Les sensations stomacales ne seraient ni toujours
présentes ni surtout dominantes dans l'appétit : elles ne sont qu'un apport.
11 est probable mémo que l'appétit diffère de la faim, tandis (jue, par ces sen-
sations stomacales, il semble s'en rapprocher. Au reste, l'appétit ne montre
pas ce tableau immédiatement après l'apaisement de la faim, mais à un
certain intervalle.
En résumé, B. et L,. estiment qu'on éviterait cette confusion si les physio-
logues s'appliquaient à distinguer l'attitude biologique, une, et les sensa-
tions psychologiques qui sont fournies pour chacun par son auto-observation.
L'unité de l'élément biologique peut être en corrélation avec une certaine
complexité dans la sphère psychologique, mais rien n'oblige à admettre
que tout état biologique simple a comme correspondant une sensation aussi
simple que lui. [Voir, sur la même question , au ch. XIV, l'analyse du livre
de Carlson.] — Jean Philippe.
('. Vision.
Enjalran (L.). — Autour de l'expérience de Whealston. — La distinction
des points correspondants et des points disparates (de chaque rétine) e.st
admise; mais le « privilège » des points correspondants, celui de former
un organe unique, bi-rétinien, ne faisant jamais voir doubles les points ou
contours di-stincts du fond et faisant voiries objets simples à la profondeur des
points de fixation, a été contesté par Weathstone, Helmholtz et Wundt.
On peut voir simple avec des points disparates, mais pas à la même pro-
fondeur qu'avec des points correspondants; ceux-ci gardent le privilège
de déterminer la surface frontale d'origine, par rapport à laquelle tous les
objets atteignant des points disparates paraissent en avant ou en arrière.
L'expérience de Wheatstone (1838), critiquée par Hering (1862) repose sur
une erreur due aux cadres dans lesquels se trouvent tracéesles lignes obser-
vées : le relief est du à la position relative des cadres et des lignes cen-
trales que les réseaux bi-rétiniens de la correspondance, après rotation qui
amène les lignes épaisses sur des méridiens correspondants (l'œil cherchant
par tous les moyens à amener la correspondance partielle des images
sans laquelle le but de la vision binoculaire n'est pas atteint. Donc « les
perceptions dues à l'excitation d'éléments bi-rétiniens sont toujours diffé-
rentes selon que ces éléments .se trouvent ou non sur des portions de même
nom du double canevas de la correspondance » celle-ci appartenant à des
points et non à des régions rétiniennes d'étendue appréciable). — G. L.
Ddprat.
Camp (J. E. de). — Influence de la couleur sur la pesanteur apparente. —
Cette étude préliminaire a consisté en une série d'expériences dont l'auteur
donne l'appareillage et la technique. Il s'est servi de cubes de sapin mis
au poids voulu par des surcharges dissimulées : ils pesaient uniformé-
ment 66 gr., et étaient couverts de papiers de diverses couleurs. La pre-
mière série d'expériences a été faite suivant la méthode de comparaison par
384 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
paires ; auparavant, on suggérait par quelques mots au sujet qu'aucun des
cubes n'avait le même poids qu'un autre, et on le prévenait qu'il devait
apprécier le poids du second cube par rapport au premier. — Pour la se-
conde série on employait des cubes de cristal, pesant aussi G6 gr. et le sujet
devait les disposer par rang de poids, en commençant par le plus lourd à sa
gauche.
Les résultats ont montré que le poids apparent (ou psychologique) du
rouge et du noir, est généralement supérieur à celui du bleu et du jaune,
on sousestime donc le bleu et le jaune, tandis qu'on surestime le noir et le
rouge. Le blanc est encore jugé plus léger. — La méthode des comparaisons
par paires donne des résultats plus précis que l'autre.
Sans formuler des conclusions définitives, .l'auteur estime que la couleur
n'a que peu d'influence sur le poids apparent : et cette influence ne provient
pas seulement de la teinte, mais d'autres éléments plus complexes. — Jean
Philippe.
II. Mouvements et expressions.
a. Emotions.
Carr (Harvey). — Helation entre rémotion et son expression. — C'est un
essai pour établir un moyen terme entre l'ancienne théorie des émotions et
celle que James lui a substituée, laquelle n'admet pas que des processus
centraux interviennent entre la perception et les activités organiques expri-
mant une émotion. Il a en quelque sorte désatomisé ces activités psycho-
physiques, en séparant leur aspect matériel de leur aspect conscient : l'as-"
pect non matériel représente l'émotion; l'aspect physiologique ou matériel
■ est l'expression de cette émotion. Cette façon de comprendre les mots dans la
doctrine de James sur les relations de la conscience avec l'influx nerveux
afférent ou avec l'efférent, l'ont conduit nécessairement à conclure que
l'émotion n'est pas la cause, mais le résultat de son expression, ce qui est
paradoxal. C. admet avec James que les processus matériels et d'expression
de nos émotions sont périphériques et sensoriels; mais l'analyse de ces
éléments doit être faite autrement que ne l'a faite James. L'expression d'une
émotion est, d'une part, un état que l'émotionné éprouve, observe en lui ;
d'autre part, et pour la plus grande partie, c'est une forme organique dont
Tobservation immédiate lui échappe. — Jean Philippe.
Morgan(C. Llcyd). — L'émotion agréable et la notionquo7i en peut avoir.
— La notion qu'on peut avoir d'une modification affective est quelque
chose de bien mal défini. Si la joie est primitive en un système, la notion
qu'on en a est quelque cliosè de surajouté, qui peut considérablement mo-
difier le fait primitif, par suite de la solidarité et de l'action réciproque de
tous les facteurs d'une évolution psycho-physiologique progressive. L'appa-
rition d'un système nerveux central et d'un contrôle cérébral rend encore
plus variées les modalités de la joie et des influences que peut exercer non
seulement la notion qu'on ades états affectifs passés, mais de ceux que l'on
prévoit ou recherche. — G. L. Duprat.
"Watson ( J. B. ) et Morgan (J. B.). — Les réactions émotives et l'expérimen-
talion psi/chologit/ue. — "W. et M. estiment que le développement des états
émotifs peut, contrairement à l'opinion admise, être soumis aux procédés de
psychologie expérimentale. Us choisissent trois états : la peur, la colère et
XIX. — FONCTIONS MENTALES :{85
l'amour, et recherchent U^urs manifestations objectives chez l'enfant, au
début de la vie : ces manifestations sont notables par les procédés delà psy-
chologie do laboratoire; les manifestations objectives des mômes émotions
cliez l'adulte doivent être accessil)les aux mêmes procédés d'investigation.
— Jean Philipi'E.
Monakow (C. v.). — Scnliment, ciiu'/isatioîi et cerveau. — Dans cette
étude extrêmement suggestive et originale, édifiée sur la base des vastes
connaissances anatomiques et physiologiques du cerveau dont dispose l'au-
teur, M. entend étudier les constituants matériels de la vie des sentiments.
11 distingue nettement d'abord les sentiments des sensations. Le monde
des sensations est constitué par le travail effectif des centres nerveux et
caractérisé par l'orientation à travers l'espace et le temps, par les notions
de causalité et par les manifestations d'intelligence. Les sentiments, par
contre, constituent des états de tension plus ou moins conscients qui cher-
chent à se détendre dans le présent immédiat. La civilisation repose sur
les sentiments primitifs, les instincts, consolidés par de nombreuses don-
nées de l'expérience (monde des sensations). A la suite de ces considéra-
tions, M. donne une classification des sentiments et des instincts. Dans le
chapitre suivant, qui traite des bases anatomiques et physiologiques des sen-
timents, l'auteur insiste, entre autres, en détail sur les rapports qui existent
entre le nombre des sentiments et les processus de sécrétion interne. 11 fait
remarquer l'apparition précoce des éléments chromaffines, aussi bien au
cours de la phylogénèse (chez les vers turbellariés) qu'au cours de l'ontoge-
nèse : M. lui-même a, en effet, constaté récemment l'ébauche bien différen-
ciée des surrénales chez le fœtus humain, âgé de deux mois seulement.
L'influence réciproque des cellules nerveuses viscérales et des cellules chro-
maffines peut être la base matérielle de l'origine et de la vie des instincts.
C'est dans le métabolisme réciproque des deux éléments histologiques en
question qu'il faut rechercher les causes du passage continu de la tension
des sentiments à leur détente. On remarque, d'ailleurs, là aussi, l'existence
d'une division du travail, au cours de laquelle un rôle particulier est assigné
aux éléments nerveux d'origine phylogénétique reculée (ganglions sympa-
thiques, autonomes et spinaux). Ce sont eux avant tout qui fonctionnent
comme organes de réception des excitations chimiques. Dans un troisième
chapitre, M. analyse de la même façon, c'est-à-dire au point de vue de la
biologie générale, la pathologie des sentiments. Pour disposer et interpréter
les faits anatomiques etphysiologiques qui forment la base de ces considéra-
tions, il se sert encore des conceptions de l'ontogenèse et de la phylogénèse.
Finalement, il fait encore une fois remarquer la différence essentielle entre
l'organisation etlanature des sentiments d'une part et l'organisation du monde
des sensations d'autre part. C'est pour les sentiments sui-tout qu'on con-
state une influence réciproque extraordinairement développée entre le sys-
stème ganglionnaire d'une part et les organes de la vie immédiate (système
nutritif et génital) ainsi que la constitution générale des cellules du corps,
d'autre part. — J. Strohl.
Voivenel (D"" P.) et Huot (D"" L..). — Le courage. — C'est un livre d'obser-
vations, lentement et méthodiquement recueillies auprès des professionnels
de courage : c'est aussi une tentative très méthodiquement conduite, d'expli-
cation et de recherche des causes de l'état de courage. "V. et H. prennent le
fait, tel qu'ils ont eu à le constater sous leurs yeux : ils le notent, avec ses
diversités et ses analogies ; ils dégagent de la réunion des faits, un ensemble
L'ANNliE BIOLOGIQUE, XXU. 1917. 25
386 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
synthétique, et enfin ils recherchent, selon la méthode médicale, l'étiologie,
l'évolution Hormale et les anomalies. Il convient de signaler cette méthode
(le travail, qui a donné aux auteurs des résultats remarquables, et leur ;i
permis de recueillir une excellente documentation, malgré des difticultés
que l'on devine.
Dans la partie consacrée à la psychologie du courage, l'anatomie du cou-
rage, l'amour du risque, et les pages qu'ils encadrent sur l'habitude et l'expé-
rience, sont des chapitres à la fois neufs, comme point de vue, et qui nous
paraissent en partie décisifs. Ils forment la partie centrale du livre : ils ont
été préparés par une longue étude sur la biologie et sur la psychogénie du
courage dans les races humaines. L'ensemble débute par quelques pages où
les auteurs cherchent dans la constitution même de l'homme pourquoi la
guerre a été, est et sera : il se termine par l'analyse de la pathologie du
courage, déformation d'une qualité nécessaire à l'homme pour assurer sa
durée contre les causes de destructions naturelles ou sociales qui tendent
à annihiler sa tendance au progrès. — Jean Philippe.
b. Langages.
Barat (D''). — Le langage. — Le développement du langage articulé n'est
qu'un des moments du perfectionnement progressif des mouvements vo-
lontaires ; en général, l'habitude supprime tous les intermédiaires conscients
entre la pensée et la phonation et entraîne la différenciation de certaines
régions corticales, dont la lésion entraine à son tour la disparition du mé-
canisme automatique développé par l'habitude. Par suite de cette dispari
tion, les mouvements requis ne peuvent se produire que par un^ effort qui
risque d'être d'autant moins efficace que les muscles de la phonation
échappent à la vision, source habituelle d'images motrices : la phonation ne
peut se rétal)lir que par le retour aux tâtonnements de l'enfant qui apprend
à parler (longue suite d'essais plus ou moins heureux par lesquels l'enfant
arrive à reproduire intentionnellement chaque syllabe entendue). Dans la
surdité verbale, le fait fondamental est la destruction de l'automatisme
intellectuel grâce auquel la portée de chaque mot est reconnue sans avoir
consciemment recours à la grammaire, à la syntaxe, etc. Les malades sont
atteints non dans la mémoire des mots, mais dans leur activité intellectuelle
habituelle, subconsciente, Dans l'aphasie, sont atteintes les associations
automatiques nécessaires à la coordination des mouvements phonatoires,
dans l'analyse et l'interprétation des données sensibles, dans l'évocation et
l'identification des images. Ces troubles montrent que le langage est une
« technique " reposant sur tin automatisme particulièrement perfectionné
et difficile à reconstituer quand il est détruit. — G. L. Duprat.
Swindle (P. F.). — Mots relevant des inslincts, et langage relevant
lies habitude!^. — S. appelle mots relevant des instincts et des habitudes,
ces premières réponses qui servent comme d'excitants pour faciliter le dé-
clanchement d'une réponse formulée pour autrui (eh bien! n'est-ce pas...).
Dans nos réponses, certaines ont, au début, ce caractère; d'autres le pren-
nent par l'éducation. S. étudie à quoi cela tient, et pour cela, remonte
à l'émission des voyelles, ([u'il étudie d'abord chez l'oiseau, ensuite chez
l'homme et chez le bègue. Ce seraient des intempérances d'activité con-
nexes aux paroles de notre langage, qui déterminent l'apparition des sons,
ou des mots parasites, comme aussi le bégaiement. — Jean Philippe.
I
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 387
c. Etats (le rêve.
b) Bernheim (!>'' H.). — Automalisme el suggestion. — Le psychisme est
toujours conscient ; mais il y a deux modes de cérébratiou, l'un avec l'antre
sans contrôle personnel. S'il n'y a pas plusieurs psycliismes, les phénomènes
du .sommeil et de l'hypnose, du rêve et du somnambulisme, de la suggestion
normale et prétendue hypnotique, relèvent tous de la même explication
foncière. sans qu'il soit nécessaire de recourir à l'hypnose: la suggestibilité
implique l'aptitude à recevoir ou à évoquer une idée, et, de plus, l'aptitude
« à transformer cette idée en dynamisme, acte, mouvement, imaye^ émo-
tion, etc. »-, l'idéo-dynamisme normal se manifeste dans la synthèse pro-
gressive des images, idées, sentiments et actes ; l'idéo-dynamisme sans
contrôle devient «céréhration inconsciente», rêve agissant (somnambulisme),
manifestations d'une suggestion ignorée, etc. Par la suggestion expérimen-
tale, on peut créer des souvenirs fictifs, produire des amnésies (inhibition
d'un système d'images), la léthargie, la catalepsie. L'hystérie n'est qu'une
classe de symptômes dus à l'auto-suggestion. Les gens hypersuggestibles,
sont sans doute des anormaux à responsabilité atténuée au point de vue
moral (non au point de vue .social) ; mais la suggestion éducative et théra-
peutique, rationnelle et émotive, verbale ou active, simple ou renforcée par
des exercices spéciaux de rééducation (par exemple dans le traitement de
l'audi-mutité émotionnelle), les divers modes de psychothérapie, sont effi-
caces dans le traitement des psychonévroses, troubles fonctionnels créés
ou entretenus par le psychisme, l'auto-suggestion morbide, curables par la
.suggestion et l'auto-suggestion bien dirigées. — G. L. Duprat.
Duprat (G. L.). — Complexus idéo-affectifs et onirisme dans les syn-
dromes i'moiionncls. — L'explication des états pithiatiques et similaires par
l'influence d'une émotion est certainement trop simpliste ; il faiit faire inter-
venir un processus d'états affectifs plus ou moins complexes, avec leurs
conséquences intellectuelles, synthèse progressive, ordinairement subs-
consciente, qui tantôt prédomine nettement et tantôt dirige, organise le
psychisme inférieur, libéré du contrôle normal par la confusion ou l'instabi-
lité mentale. C'est surtout dans l'onirisme que se manifeste le complexus
idéo-affectif né de la commotion cérébro-psychique : les préoccupations
qu'il entraine dominent l'imagination dans les cauchemars, déterminent
des croyances morbides au profit de représentations, conceptions^ halluci-
nations, illusions, idées délirantes, qui s'imposent au sujet pendant la veille
et prolongent ainsi l'action exercée pendant le sommeil, Les troubles de la
psycho -motricité que présentent de no^ibreux commotionnés (tics, astasie,
abasie, contractures, paralysies psychiques, mutisme, bégaiement, crises
hystériformes, fugues, actes impulsifs) relèvent de l'influence du complexus
et de son évolution. L'amnésie de fixation et antérograde ou rétrograde
est au moins favorisée par l'opposition faite pav le processus, morbide per-
manent au retour à des « attitudes mentales » indispensables à la reconsti-
tution de bien des souvenirs. Le syndrome émotionnel peut se compliquer
de troubles dus à des prédispositions psychopathiques, surtout lorsque le
complexus affectif correspond aux idées délirantes ou aux sentiments nîor-
bides des prédisposés; s'il se manifeste seul, on peut attendre une sérieuse
améHoration d'une psycho-analyse de plus en plus pénétrante, qui per-
met de dissocier les éléments du complexus à détruire ou modifier. —
Jean Philippe.
388 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Bernheim. — Névroses, psychonévroxes, hyslt'rie. — Une maladie sans
lésion visible ne peut être dite « névrose » qu'autant que son évolution, son
mode d'apparition et sa guérison montrent qu'il s'agit bien de « troubles
fonctionnels dynamiques passagers : les émotions, les traumatismes, les sug-
gestions, peuvent produire des névroses états morbides « constitués par
des troubles psychiques ». Quand la névrose est « créée et entretenue par
le psychisme, il convient de l'appeler* psychonévrose ipar exemple, un vo-
missement nerveux par auto-suggestion). Une simple névrose peut devenir
psychonévrose (par exemple, une constriction tlioraci(|ue d'origine émotive,
grossie et entretenue par le psychisme, et justiciable de la psychothérapie).
L'hystérie ou « grande névrose » peut succéder d'emblée à une « repré-
sentation mentale » ; mais, lorsque la crise d'hystérie d'origine émotive
ou trauuiatique devient habituelle, par simple réminiscence-auto sugges-
tive, elle devient psychonévrose. — G. L. Dui'RAT.
Boirac CE.]. — L'avenir des sciences psychiques. — E. B. s'était assigné,
en fin de carrière, de dégager les données positives et les observations
exactes incluses dans la masse, fort mélangée, des récits apportés par les
adeptes des sciences psychiques. Ce livre nous en donne un tableau d'en-
semble. L'auteur s'efforce de montrer que ces recherches atteignent autre
chose que l'hypothétique et qu'elles touchent, au contraire, constam-
ment à des manifestations de réalité qui échappent à nos formules d'in-
vestigation-scientifique, et dont il faut aborder l'étude sans parti pris, et
par une autre voie, quitte à les intégrer, quand on les a atteintes, par une
autre opération dans les cadres de la science classique. — Jean Philippe.
d. Fatigue.
c) loteyko (D'' Josefa). — La Science du travail et son organisation. —
L'idée directrice de cette suite d'études a été la nécessité d'éclaircir certains
points de la psycho-physiologie industrielle. Partant de cette idée, que les
animaux sont en tout comparables à des moteurs qui transforment l'énergie
qui leur a été livrée, mais sans que le cycle des transformations soit réver-
sible, sans que l'énergie à transformer puisse être autre que chimique, et
sans que le moteur puisse fonctionner sans intermittences : la fatigue et le
besoin de sommeil coupent nécessairement le travail. L'étude du travail
auquel aboutit la transformation d'énergie, peut se faire par des recherches
de laboratoire, qui sont théoriques, et par les applications de ces recherches
au travail industriel, ou par l'observation des caractères (qualités et défauts*
de ce travail industriel. Le principe de la conservation de l'énergie s'ap-
plique au travail du muscle : la chaleur dégagée et le travail mécanique
sont dans un rapport d'équivalence tel. que ce que le moteur humain
gagne d'un côté, il le perd de l'autre ; en outre, les mouvements sont les uns
fatigants et- peu productifs, les autres d'un bon rendement : il s'agit d'en
faire le triage.
En outre, l'homme ne travaille pas comme un simple moteur physique,
mais de plus en plus comme un appareil psycho-physiologique : et l'impor-
tance du facteur psychique déplace l'axe des recherches : le mode de travail,
l'effort dynamique, la durée des pauses, etc., appoi-tent à la dépense d'éner-
gie et à la quantité de travail utile fournie, des éléments de variation dépen-
dant des qualités psychiques de l'individu. Il ne suffit donc pas, pour per-
fectionner une indiistrie, d'améliorer son outillage : il faudrait aussi étudier
et perfectionner ses ouvriers : et pour cela, recourir aux méthodes d'expéri-
XIX. — l'ONCTIOXS MENTALES. 389
mentation de la psycho-physiologie, combinées avec les lueusurations du
travail mécanique.
L'introduction des machines a allégé la tâche des gros muscles : l'usage
des petits muscles (qui dépensent un flux d'excitation moindre) est à la base
de l'évolution du travail manuel. D'autre part, les deu.x: qualités maîtresses
du bon ouvrier sont la rapidité des mouvements et leur précision, qui
dépendent de l'attention et de la concentration. L'elïbrt nerveux croît,
quand augmente l'inertie'musculaire à vaincre, et décroit dans le cas con-
traire : il y a là une auto-régulation, laquelle varie non seulement selon les
muscles actionnés, mais selon la nature du travail qui leur est demandé, et
aussi d'un individu à l'autre. Chacun aide cette régulation, d'abord en
déterminant par des essais successifs, quel est l'effort nécessaire, sans plus
(pour arriver à faire le mouvement avec économie, il faut arriver à en
prendre conscience) — et ensuite quel est le moment où il faut interrompre
la consommation, écouter la fatigue. C'est ce dernier facteur, psychique,
qui détermine plus que tout autre l'adaptation de la machine animale aux
meilleures conditions de travail : d'où l'importance de l'étude de la fatigue.
Ces principes directeurs posés, I. consacre son livre à montrer comment
la psycho-physiologie permet d'en faire quelques applications à la sélectiorî'
et au travail des ouvriers. — Jean Philippe.
/;) loteyko iD"" Josefa). — Le prohlènte de l'apprentissage. — Une
a science des aptitudes » permettrait à l'action éducative exercée sur les
centres psycho-moteurs dans les écoles d'apprentissage, de donner le meil-
leur rendement, grâce à une sélection préalable des sujets les mieux doués
et à leur orientation vers l'emploi le plus convenable. 11 faudrait mesurer la
sensibilité tactile, à la pression, à la résistance; la précision des mouve-
ments, leur vitesse, l'acuité du sens kinesthésique, la sensibilité aux formes,
couleurs et degrés de lumière, le sens des proportions et de la perspective,
la puissance de mémoire technique et d'imagination mécanique. — G. L.
DUPP>.\T.
Amar (J.). — Organisation physiologique du travail. — Les questions
d'éducation physique préoccupent de plus en plus, et l'on voudrait réunir,
pour les résoudre, des données scientifiques complétant celles que l'on
possède déjà. Le livre de A. aborde la question par le côté physiologique,
sans s'interdire les incursions dans le domaine mental : mais' elles ne sont
que des pointes. Le plan est très vaste et touche à peu près à toutes les
questions en cours d'examen : travail et fatigue; lois de Cliauveau; l'activité
physique; l'intellectuelle; les questions d'apprentissage, de rééducation, de
main-d'œuvre; l'hygiène, etc.
La partie de ce livre qui intéresse les lecteurs de l'Année biologique, est
celle qui a trait à l'examen individuel du travailleur : il y a là, au point de
vue de la recherche des aptitudes, xm effort à noter : la fiche proposée par
A., sans être la première du genre et sans être complète, présente un bon
tableau des indications essentielles pour déterminer une capacité de pro-
fession manuelle : elle ne s'applique qu'aux blessés, et il serait désirable
d'en voir établir une pour les catégories ordinaires d'ouvriers. Pour les
moyens de contrôle, A. s'est adressé surtout aux procédés d'inscription de la
méthode graphique : avec raison selon nous, parce ([u'ils conservent la
physionomie du mouvement. Il aurait eu avantage à compléter les données
graphiques par les observations de l'ouvrier étudié, examinant et jugeant
lui-même les procédés internes de son travail : c'est de là que part l'amélio-
390 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
ration du moteur liumain et le perfectionnement de la machine corporelle.
Je sais que ce côté de l'examen présente de nombreuses diflicultés : elles ne
sont pas insurmontables et l'on s'apercevra de plus en plus que, sans cet
examen, on ne fait que demi-besogne.
A. résume ainsi le but des recherches pour organiser le travail de
l'apprenti à l'ouvrier : « Si, pour exécuter un acte physique quelconque,
nous faivsons les mouvements strictement nécessaires, seuls utiles à son
exécution; si nous régions leur succession, l'avantage sera grand pour notre
temps et pour notre fatigue. C'est donc l'ordre et la sélection des mouve-
ments qu'il faut surtout retenir. L'organisation que j'indique [pour com-
pléter la méthode Taylûr] suppose l'art d'approprier les mouvements à un
but, d'y faire une sélection rigoureuse, pour tendre à l'économie de l'effort. »
— Jean Philippe.
o) Philippe (D'" J.i. — La Gymnastique éducative d'Amoros. — Cet article
essaye de dégager de l'œuvre technique d'un praticien du mouvement les
principes d'observation psychologique et les données fondamentales de phy-
siologie agissante qui lui servaient à diriger l'éducation de la partie motrice
de notre organisation psycho-physiologique. L'élément physiologique auquel
Amoros fait appel pour éveiller notre sens moteur et pour diriger et régler
notre motilité, c'est le rythme, dont la physiologie contemporaine commence
à dégager ^t à préciser le rôle; Amoros établit parallèlement une classifica-
cation des forces de la machine humaine, considérées du point de vue de
la conscience, plutôt que de celui de la mécanique. — Après quoi P. passe à
la théorie de ce qu'AMOROS appelle l'intuition et qui représente, dans la con-
scienèe de notre activité, une sorte de complexus, synthétisant des apports
venus de divers côtés : organisme inférieur, sensations, sentiment, idéation.
Dans son ensem-We cette doctrine, élaborée uniquement pour obtenir des
applications pratiques, se rapproche singulièrement de nombre d'hypothèses
émises par nos contemporains pour expliquer les phénomènes inférieurs de
la mentalité agissante. — M. Golds.mith.
Il) Philippe (D'' J.). — Sur quelques formes de nos efforts. — L'effort com-
prend au point de vue psycho-physiologique : une délimitation des territoires
neuro-muscuiaires où l'énergie active ne doit pas se dépenser, un déploie-
ment d'énergie bien localisée et une adaptation totale par le cerveau de nos
énergies réunies contre la résistance à surmonter; — et, au point de vue
mental : une utilisation de l'expérience antérieure concernant la manière,
l'attitude, les mouvements les plus favorables au succès, l'orientation de
l'activité biologique, avec unification complète dans l'espace et le tem.ps.
L'effort suppose emploi d'une activité non encore réali-sée; il naît au moment
où l'on se dépasse soi-même en allant au delà de l'activité habituelle (sponta-
néité créatrice, avec préparation à dépasser les disponibilités pressenties).
L'inhibition préalable (de ce qu'on ne veut pas faire) n'est qu'une prépara-
tion négative : la mise en oeuvre des énergies déjà éprouvées, mais avec
un rendement supérieur, et avec adjonction espérée de forces encore incon-
nues, parce (|u'eiicore inutilisées, dépend de la personnalité entière, varie
avec chaque individu et complète la connaissance ({u'il a de lui-même,
faisant parfois apparaître un rythme de dépense nouveau et meilleur. Le
rythme assure le rendement sans usure excessive, sans fatigue; mais l'effort
fait dépasser le rendement prévisible et risque ainsi d'amener les sensations
de fatigue, inhibitrices pour quiconque leur accorde son attention au détri-
ment de la continuité et du perfectionnement de l'acte commencé. L'effort
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 391
n'est dont- pas lié à la fatigue. : au contraire, la dépense bien réglée préserve
de l'insuccès, et « le facteur mental ([ui dirige et domine notre activité »
permet, même en cas de dépense excessive, de continuer l'effort sans tenir
compte (le l'état physiologitiue. — G. L. Dijprat.
Dodges (Raymond). — Les lois de la relativité de lafalv/iie. — Ofner a
publié des lois de la fatigue qui sont des résumés de constatations et
des généralisations empiriques plutôt que des lois proprement dites. D.
reprend ce sujet, non qu'il se propose d'arriver à des conclusions nettes,
mais parce que toute contribution a son utilité, dans ce sujet capital pour les
pédagogues: il ne vise d'ailleurs qu'à dégager quelques maximes, utilisables
dans la pratique.
Si la fati.iiue mentale a un substrat physiologique correspondant, elle est
corrélative aux transformations d'énergie dans les tissus nerveux, et sa con-
naissance dépend de notre connaissance des problèmes de la psycho-physique
la plus intime : reste à savoir si notre vie mentale se développe conformé-
ment aux lois du reste de l'organisme. — On peut poser que si un travail
mental détermine de la fatigue dans d'autres parties de notre organisme
mental, c'est que la partie qui travaille prend son énergie à la même source
que les autres qui se fatiguent en même temps (lu'elle : sans quoi, la source
d'énergie ne serait pas commune à ces diverses parties. D'autre part, si la
fatigue d'une fonction allège le travail d'une autre, c'est signe que l'activité
de la première inhibe le travail de la seconde. Tout celn montre la com-
plexité du problème et sa difficulté. D. examine de même un certain
nombre d'autres aspects de ce problème.
Passant ensuite à la question même de la fatigue mentale, D. rappelle que
les physiologistes, quand ils étudient la fatigue d'un faisceau musculo-ner-
veux, s'attachent toujours à maintenir l'excitation bien déterminée et bien
égale : or, on ne peut appliquer une mesure de la, même façon à l'excitation
mentale, qui varie sous nombre de conditions. Prenant comme exemple le
travail de l'œil dans la lecture, D. constate que la rapidité de ses mouve-
ments finit par diminuer, que la précision de la fixation du regard devient
moins grande ; enfin que leur développement devient plus irrégulier. Il con-
clut que la fatigue relative n'est pas précisément un arrêt, mais une limita-
tion du travail, destinée à prévenir l'épuisement et à maintenir l'équilibre
de l'organisme. — Jean Philippe.
111. Idé.\tion.
b. Associations et jugements.
Il) Hunter !"W. S.). — Révision de Ui loi d^issociathm. — Depuis Hartlev
jusqu'aujourd'hui, les psychologues se sont attachés à situer neurologi(iue-
ment le substrat de nos associations : et ils ont parlé d'elles comme appar-
tenant au cerveau, et non au système nerveux dans son ensemble. James,
seul, paraît avoir entrevu ce (lue H. veut démontrer : il peut exister des
associations dont l'un des termes soit une sensation. La conséquence de ce
fait est (ju'il peut exister, chez l'animal et chez l'homme, une faculté de
contrôler, par un stimulus interne, les réponses musculaires adoptées. Le
langage de l'homme n'est que le développement de ce qui existe ainsi chez
l'animal, et aussi chez l'enfant, primitivement : l'aptitude à faire des asso-
ciations sensorielles. Le langage se forme en centralisant de plus en plus
ces habitudes. Pour les expériences corrélatives à cette tliéorie, H. ren-
392 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
voie il sop étude sur les réactions de distraction, analysée dans la présente
Année Biologique, et à ses études précédentes. — Jean Philippe.
c. Idées et conseiences.
Rignano (Eug.)- — Bôle des tendances affectives dans l'attention el
la conscience. — Ce sont seulement les sens à distance qui peuvent -donner
lieu à un état plus ou moins persistant de désir non satisfait, « par consé-
quent k des tendances affectives; mais les déceptions font naître une affec-
tivité opposée, inhibitrice; et un tel contraste donne lieu à cet état de
tendance a/feclive maintenue en suspens qui constitue précisément l'état
d'attention. Cet état comporte donc une affectivité double, car l'affectivité
simple n'entraîne que la violence de l'émotion ou de la pas.sion; c'est l'uni-
cité même de la tendance affective hypertrophique qui rend l'homme inca-
pable, pour tout ce qui se rapporte à sa passion, d'une véritable attention »,
c'est-à-dire d'une observation attentive et d"un examen suffisant des faits ;
c'est au contraste affectif qu'est du « le double ou multiple point de vue sous
lequel l'objet est observé et la précision et la justesse dans la perception ».
Des tendances affectives communes paraissent en outre être la condition
nécessaire et suffisante de révocation d'un état passé par un état psychique
présent, évocation qui rend le premier état plus ou moins nettement cons-
cient. « La conscience n'est pas un caractère que puisse revêtir un état
psychique pour son propre compte ; elle est la caractéristique d'un rapport
entre deux ou plusieurs états psychiques » (rapport affectif). C'est ce qui
explique pourquoi des actes auxquels on a apporté le plus grand soin (comme
ceux qui permettent une progression difficile sur un sentier rocailleux)
peuvent ne pas être rappelés à l)ref délai même, comme faits de claire
conscience, et ne le devenir qu'en fonction d'une tendance affective com-
mune évoquée par un état psychique ultérieur. — G. L. Duprat.
d. la mémoire.
Saillie (J. B.). — Sur la nature de la connaissance par mémoire. — Il
y a un continuum formé par les souvenirs successifs, produit complexe de
l'activité psychique; c'est la base, en grande partie inconsciente, de ce que
nous appelons notre expérience sensible. Notre mémoire du passé qui nous
est propre est loin d'atteindre « tous les résidus de l'expérience antérieure,
avec leur influence, les habitudes de pensée acquises, les habitudes prati-
ques, les sentiments éprouvés, le tissu complexe des premiers événements
de la vie, sans parler de l'héritage ancestral qui rattache l'individu aux gé-
nérations antérieures » (p. 25'J). Le sens commun regarde le passé comme
une réalité, précisément parce que le proces.sus est continu, et que tous les
éléments évoqués sont nécessaires pour constituer la pleine réalité. La con-
tinuité du passé personnel n'est pas abstraite; elle est faite d'éléments bien
définis : les jugements de mémoire expriment précisément notre conscience
(awarencss) de continuité de notre expérience. Plus notre esprit individuel
est stable, plus notre adaptation au milieu (opérations et réponses) est uni-
forme, et surtout nos réponses d'ordre affectif; plus nous avons une claire
conscience du sentiment de la contirmité. Quant à l'objet de chacun de nos
jugements de mémoire, il e.st sélectionné par l'attention, mis liors de pair
tout en restant lié au continuum psychique. Le rappel des souvenirs per-
sonnels varie avec les sujets et avec les aptitudes mnémoniques. Mais ce qui
appartient au passé a toujours l'aspect de quelque chose de familier, d'aciiuis.
XIX. - FONCTIONS MKNTALES. 393
d'inaltérable. — et s'oppose ainsi au futur qui peut être modifié (ainsi qu'au
présent (jui se rattache à l'action du moment). La conscience de soi est im-
pliquée par le juiiement de mémoire: celui-ci doit être compté « parmi les
plus précoces réalisations de la conscience personnelle » (jue l'on a tort
d'attribuer pres([u'exclusivement à l'expérience sociale (p. 263). Les diverses
formes de la connaissance par mémoire (rappel, rêverie, réminiscence,
souvenir) correspondent à divers degrés de complexité et de précision, ou
de sûreté, dans la reconstitution du passé personnel. — G. L. Dupkat.
Laird (J.j. — Happel. aswcialion ei niémoirc. — On peut rappeler un
fait sans le reconnaître comme se rapportant à un état de conscience anté-
rieur, et avec un sentiment plus ou moins net de « familiarité » ; le souvenir
complet implique seul reconnaissance. La théorie selon laquelle il y aurait
deux sortes de mémoire, est due aune confusion entre mémoire et répétition.
La mémoire n'est jamais répétition sous aucune de ses formes, bien qu'on
dise fréquemment que l'on se souvient lorsqu'on peut répéter ou reproduire ;
le pouvoir de répétition a été acquis dans le passé, mais n'est pas mémoire
du tout; celle-ci « guide » généralement celle-là. Le rapport méconnu entre
les idées remembrées et le mécanisme de la répétition (des synthèses Ima-
ginatives antérieures, et des processus cérébraux correspondants) est celui
« de l'action idéo-motrice, selon la loi qui fait que l'attention à une idée tend
toujours à produire un mouvement déterminé correspondant ». Les effets
d'ordre moteur, renouvelés ainsi, sont fréquemment abrégés ou simplement
ébauchés. — G. L. Duprat.
Leclerc (A.). — Les nlliludes mentales et la mémoire. — Les souvenirs ne
sont pas seulement évoqués par un processus associatif, ils peuvent être sus-
cités par un état général de conscience, par une attitude mentale corres-
pondant à un état d'ensemble du cerveau. L'attitude affective, en particulier,
détermine la reviviscence avec sélection correspondant au sentiment prédo-
minant et excitabilité ou excitation effective d'éléments cérébraux à l'activité
desquels correspondent certains souvenirs. Le souvenir évoqué par associa-
tion suppose des connexions biologiques préalables, un 4 état de choses
cérébral que le psychisme n'a pas encore modifié » et permettant le « sou-
venir spontané » (p. 116). 11 est des aptitudes et inaptitudes mnémoniques
dont la raison se trouve dans des dispositions psyclii(iues d'ensemble, ou
attitudes mentales, qui varient avec l'âge, avec « le fond obscur des disposi-
tions motrices ». qui peuvent être instables, se contrarier ou se continuer.
Ce sont les attitudes mentales caractéristiques d'une personnalité qui expli-
quent la reconnaissance ; et, si elles ont changé, le défaut de reconnaissance
par le moi de ses états réviviscents; elles dirigent l'attention et déterminent
en partie les aptitudes. Les attitudes mentales ont une évolution, une durée,
une intensité, variables; elles disparaissent et reparaissent, s'affirment ou
non selon les circonstances; il en est d'artificielles qui créent des mentalités
artificielles (suggestion hypnoti(jue), ou agissent sur la moralité. Dans les
cas morbides de personnalités multiples, on a affaire à plusieurs attitudes
entraînant chacune ses souvenirs et inhibition propres; la différence entre
l'attitude de la veille et celle du rêve explique l'oubli de celui-ci. C'est donc
la « psychologie de la conscience », prise dans son ensemble, qui doit expli-
quer en définitive la mémoire. — G. L. Duprat.
a) Burnham ("W. H.j. — Effets du tabae sur le travail mental . — Après
avoir rappelé que ceux qui se sont occupés de cette question, considèrent
394 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
le tabac comme nuisible à l'enfant et à l'adolescent, B. partage les sujets
plus âgés en catégories : les uns peuvent fumer modérément sans incon-
vénient; les autres, non, soit parce que leur système nerveux est plus sen-
sible au tabac, soit parce que leur organisme ne supporte pas la fumée
de tabac. On rencontre moins de capacité pulmonaire chez les athlètes fu-
meurs, moins d'aptitude au travail cliez les écoliers fumeurs; mais il n'est
pas certain que le tabac en soit cause. L'habitude de fumer diminue la ca-
pacité de travail musculaire; elle diminue aussi l'aptitude au travail mental
sous la réserve posée par Bush, que c'est une détente pour le cerveau, une
courte période coupant !e travail, à condition d'en user modérément. Sur le
cerveau, la nicotine est d'abord excitante, et ensuite déprimante. Le pre-
mier effet étant très court, on peut ranger le tabac parmi les déprimants.
Ce sont le tempérament individuel, la résistance personnelle, les conditions
où l'on se trouve, qui fixeront si le tabac est, ou n'est pas nuisible au travail
mental. Les effets du tabac, une fois l'habitude prise, paraissent provenir
des réflexes conditionnés formés. — Jean Philipi'i:.
b) Burnham ("W. H.). — L' hygiène mentale et les ré pexes conditionnés. —
Les fonctions végétatives semblent présider longtemps à la vie de l'enfant,
sans doute pour laisser au cerveau plus de liberté de se développer. A la
naissance, l'activité de l'enfant est contrôlée par les centres inférieurs du
cerveau primitif : le cerveau, de formation plus récente, qui commence à
apparaître avec le lézard et contrôle les processus mentaux d'ordre élevé,
ne fonctionne pas encore. De là procède toute la différence entre le méca-
nisme nerveux de l'enfant et celui de l'adulte. Celui de l'enfant répond
aux stimulants biologiques adéquats, mais non aux stimulants d'association :
c'est surtout l'éducation qui va développer les fonctions du nouveau cerveau,
celui des associations. SÉTCtiKNOV, puis Pawlow reprenant sa méthode, ont
inauguré le système de recherches qui consiste à étudier avec l'outillage du
laboratoire, les réactions d'une glande ou d'un organe moteur. Pawlow ap-
pelle réflexe inconditionné, celui dont le stimulus est adéquat: par exemple
la sécrétion salivaire; et conditionné le réflexe résultant de l'association
d'un stimulât indift'érent avec le stimulus biologique, adéquat : par exemple
le son de la cloche (stimulus indifférent) associé à l'arrivée de la nourriture
(stimulus adéquat) provoquant le réflexe salivaire : celui-ci est alors condi-
tionné.
En étudiant ainsi le développement de l'enfant, on peut le soumettre à
l'expérimentation à un âge on l'observation psycliologii|Uc lui serait impos-
sible. Watson qui a procédé ainsi, sur de jeunes enfants et des animaux,
conclut que cette méthode est applicable à toutes les sortes d'expériences
sur la lumière, l'acuité visuelle, la forme, etc. : et c'est probablement la
seule pour étudier les images consécutives chez l'animal. C'est aussi la seule
pour jauger l'acuité auditive, la sensibilité différentielle au bruit; en un
espace de temps qui ne soit pas trop long, elle permet aussi de mesurer
le rôle de l'olfaction (et Ton sait que nous n'avons à peu près rien sur
l'acuité olfactive, la sensibilité différentielle, la classification des impres-
sions olfactives, leur effet sur la vie émotionnelle de l'animal, etc., tant ces
recherches sont peu accessibles à la méthode ordinaire.) Enfin, elle per-
met de jauger assez bien la sensibilité à la température et au contact, et
pour la finesse de la localisation, elle détermine des facteurs qui échappent
aux précédents moyens d'investigations (p. 461 ).
Partant de ces données, B. pose que le premier devoir d'une éducation
hygiénique est de mettre l'organisme de l'enfant dans des conditions où i
XIX. - FOiNCTIONS.MENTALKS. 31)5
ac(iuière les réflexes biologiques fondamentaux nécessaires pour la santé et
le développement normal ; son second devoir, de lui faire acquérir les réflexes
conditionnés (les liabitudes) nécessaires à sa santé; et le troisième de le
mettre en état de conserver le plus longtemps possible cette plasticité de la
substance nerveuse qui lui rend possible non seulement Tarquisition des
réflexes conditionnés, mais aussi celle d'autres combinaisons plus impor-
tantes, et qu'il surajoutera. Sans cela, c'est l'arrêt au lieu du progrès con-
tinué (p. 4SI).
Après avoir insisté sur la compb^xité de tous ces problèmes, B. donne les
conclusions de ses recherclies : 1" Les réflexes conditionnés se fi^rment très
facilement chez l'enfant, et se défont de même ; d'où l'on pourrait conclure
([ue le chemin conducteur de l'association est établi dans la substance grise
du cortex. D'ailleurs, elles forment un groupe à part, et qu'il n'y a pas à
confondre avec les réflexes ordinaires : la marque essentielle, selon IIough,
est que les connections entre fibres éfférentes et afférentes, sont purement
des voies fusant, à travers la substance nerveuse, plutôt t^u'une voie con-
ductrice spécialisée.
2" Tout organe récepteur peut sans doute fournir des réflexes conditionnés ;
'en d'autres termes, toute impression, quelle qu'elle soit, peut s'associer avec
un stimulus biologique pour produire un réflexe conditionné : et on peut
poser qu'il en est de même pour tout organe moteur ou pour toute glande.
3» Le réflexe conditionné e.st d'autant plus solide qu'il a été plus renforcé
par la répétition de l'association : il arrive souvent aussi ([u'un réflexe con-
ditionné renforce un réflexe biologique : et parfois le réflexe biologique ne se
manifeste pas avant d'avoir été ainsi renforcé.
4° Nombre de réactions morbides (hystérie, tics, ete.j .sont des réflexes
conditionnés.
5" Enfin le réflexe conditionné peut servir à déterminer les manques d'un
organe sensoriel. — Jean Philippe.
IV. Psychologie comparée. ^
Coustet (E.). — Connaissances humaines et connaissances animales. —
Les animaux semblent disposer de moyens d'investigations qui avaient fait
admettre par H. Fabre chez les insectes « des aptitudes sensorielles d'une
exquise finesse ». Comme la lumière, l'odeur n'aurait-elle pas ses rayons X;
et l'homme n'est-il pas un « aveugle-né » pour nombre de qualités objec-
tives sensibles pour les animaux inférieurs? — G. L. Duprat.
Delage (Yves) et Goldsmith (Marie). — L'arffHmenl de la continuité
et les nouvelles m('thode-'< en physio-psyc/iologie. — Certains biologistes mo-
dernes, se réclamant du monisme, veulent éliminer la conscience et les
phénomènes psychiques des réactions motrices provoquée;*, par les exci-
tations sen.sorielles ; cela résulte, disent-ils, de la thèse qui ramène, en
dernière analyse, tous les processus vitaux à des phénomènes physico-chi-
miques. On ne voit pas que cet argument démontre que la conscience ne
puisse intervenir dans les réactions des animaux même invertébrés. Y. D.
a montré ailleurs comment, par suite de l'absence du langage, les facultés
psychiques des animaux, bien que réelles, s'exercent d'une manière extrê-
mement différente de celles de l'homme.
Les adversaires de la conscience chez les animaux se divisent en deux
groupes : dune part, les partisans de la théorie des tropismes de J. LOEU;
de l'autre, les élèves de Pawlo\v et toute l'école des réflexes conditionnels
:j% L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
ou associatifs. Sous ces deux formes, la tendance générale est d'écarter
systématiquement la conscience de l'explication des phénomènes psy-
chiques, en les ramenant tous à des réflexes plus ou moins compliqués, sui-
vant l'élévation du degré occupé dans l'échelle des êtres par l'animal étudié.
C'est raisonner comme si l'animal n'avait pas de percep/ion sensorielle, mais
seulement des réactions sensorielles dont on ne peut même pas rechercher
s'il les ignore ou les connaît (s'il en a conscience) : en effet, la conscience
est de l'introspection; laquelle est personnelle, puisqu'on ne peut faire de
l'introspection chez autrui. Descartes ne sort pas, malgré ses raisonne-
ments, de son cogito: on ne peut donc connaître les phénomènes de con-
science que chez soi. Donc si l'on admettait les idées de Loeb et Pawlow,
la conclusion stricte serait que, dans une étude scientifique des phénomènes
psycho-physiologiques, il faut laisser de côté la conscience et chercher l'expli-
cation de ces derniers dans la physiologie pure.
Mais si Descartes ne peut sortir par raisonnement du cogito, peut-il
conclure que l'existence de l'univers est discontinue parce qu'il n'existe
que par notre conscience, laquelle est discontinue? Le contraire de monde
est continu parce qu'il est pen-u par d'autres consciences même quand la
mienne ne le perçoit pas) est Inen plus probable; donc, d'autres consciences
que la mienne existent chez d'autres hommes, à un degré proportionnel
à leur intelli.^ence et aussi chez les autres animaux d'une façon également
proportionnelle. Négliger le facteur conscience qui peut être un facteur
actif dans les réactions motrices consécutives aux excitations sensorielles,
et l'annuler de peur de le mal interpréter, c'est donc commettre une erreur
certaine de peur d'une erreur éventuelle. D'où, la conclusion des auteurs :
ne pas négliger le facteur conscience, mais l'étudier par l'intermédiaire de
ses réactions. — Jean Philippe.
Bridges ( J. W. ) et Coler (L. E.). — Influence de la condition sociale sur
r intelligence. — B. et C. commencent par rappeler différentes recherches
précédemment faites sur cette question, sans l'aborder de front; des dif-
férences ont été signalées, sans essayer de les déterminer à fond. Il fau-
drait, pour tirer cette question au clair, modifier les méthodes d'investi-
gation, et ne pas hésiter à employer, pour tester les enfants appartenant
à des milieux sociaux très différents, des procédés et des jauges variant
selon les variations du milieu.
En con.-iéquence, ils ont examiné des élèves appartenant à deux écoles
dont le recrutement se faisait dans des milieux sociaux très différents : ils
ont appelé « école favorisée », celle dont les élèves venaient de familles de
professeurs, de propriétaires, de fonctionnaires, de travailleurs que l'on
pouvait qualifier d'intellectuels; l'autre école recrutait ses élèves parmi
des enfants d'ouvriers proprement dits : cheminots, forgerons, cordonniers,
électriciens, etc. La conclusion est que les enfants du premier groupe sont
capables de suivre les programmes scQlaires plus tôt que ceux du second
groupe : leur âge mental est en avance sur l'âge civil de leurs condisciples
(fils d'ouvriers) d'environ deux ans. Il semble que les garçons reçoivent
plus que les fillettes Tinfluence mentale de leur milieu social : les fillettes
de l'école non privilégiée, sont bien supérieures aux garçons de cette école :
les garçons, au contraire, sont notablement supérieurs aux fillettes dans
l'école privilégiée : cela apparaît surtout dans les épreuves où les fonctions
mentales supérieures (abstraction, analyse) ont un rôle prépondérant. —
Resterait à déterminer si cette .supériorité tient au milieu ou à l'hérédité :
XIX. — FONCTIONS MENTALES. :5"'7
les auteurs siiiiialent rimportance de cette question, sans essayer de la
résoudre. — Jean Philh^pe.
b-c) "Weiss (A. P.). — /telalioiis entre ta psi/chologie df la slrucliire et
celle de la façon d'agir {hehavior). — lidalionn entre la /tsi/c/ndogie fonc-
tionnelle et cdli' de la faron d'agir. — Les structuralistes sont, au dire
de "W., ceux qui partent' de ce principe : il y a un esprit, ou une con-
science, dont toutes les modalités peuvent se ramener cà des sensations,
des images et des affections : il s'agit de les coiinaître. — Celui qui
tire les données psychologiques de nos modes d'agir, cherche moins quels
sont nos états mentaux que quelles sont nos actions mentales et comment
elles se constituent. 'W., qui est partisan de cette seconde forme de psy-
chologie, lui donne quatre bases fondamentales : 1" la résistance des
neurones varie avec leur fonction; 2° chaque récepteur est directement
relié par une chaîne neiirale à un système réalisateur limité; et indirec-
tement à nombre d'autres systèmes réalisateurs; 3'' chaque processus ner-
veux qui se développe modifie le caractère des autres processus qui vont
avec lui ; 4-^ certaines formes de connexions neurales entre les récepteurs
et les réalisateurs, sont héritées; d'autres sont acquises.
D'autre part, "W. pose les principes suivants : le lien que l'enseignement
établit entre la psychologie structurale et celle de la façon d'agir, est dû
à la croyance populaire que le corps et l'esprit sont liés de telle sorte que
celui-ci puisse at:ir sur celui-là. Un état de conscience qui ne se manifeste
pas par ime certaine manière d'agir n'existe pas pour la science : la psy-
chologie comme science n'a donc pas besoin de la conscience. Ce qu'on
appelle introspection, n'est que la capacité ou l'habitude de réagir par du
langage à l'impression donnée par des récepteurs obscurs. Pour analyser
et classer les états psychologiques, la psychologie de nos modes d'agir offre
autant de ressources que la structurale : de plus, elle a l'avantage que les
objets de son étude peuvent être représentés en séries causales, comme cela
a lieu dans les sciences naturelles. Enfin, quand cette psychologie peut
voir comment nous agissons, elle solutionne du même coup toutes les
questions de la psycholo.:iie structurale.
L'axiome de l'ancienne psychologie (l'esprit contrôle l'activité) se trouve
mis en question par les nouvelles formules de psychologie expérimentale.
On n'a jamais montré comment l'esprit contrôle l'activité.
Si l'on veut admettre l'existence de la conscience, on ne peut la considérer
que comme une réaction verbale à des excitations. La psychologie se borne
à étudier les diverses formes de cette réaction : c'est tout ce qui la diffé-
rencie des autres sciences naturelles. Encore faut-il admettre que cette
conscience n'est qu'une de nos façons de réagir aux excitations du milieu.
— Jean Philipi'i:.
"Watson (Je. B.i. — Essai pour formuler le but de la psychologie de la
façon d'agir. — Après un long exposé historique et analytique, "W. pose
que la psychologie observe des réflexes : la façon de se conduire se compose
des différentes manières de réagir aux excitations venues du milieu : la
psychologie les étudie comme le médecin étudie les réflexes achilléens ou
rotuliens, et le mécanisme de ces réactions dépend des intégrations déjà
établies entre les récepteurs et nos muscles et glandes. — Partant de ce
point de vue, et après avoir comparé la psychologie humaine et celle des
animaux, "W. examine quels sont les rapports de la psychologie avec la
physique, la neurologie, la physiologie, la médecine : toutes ces sciences
3118 L"ANi\EE BIOLOGIQUE.
étant connexes à la psychologie, il faut les connaître pour aborder utilement
l'observation et l'expérimentation psychologique. — Jean Philippe.
a) Russell (S. B. . — Substihition complexe dans la façon de se comp<»-t('i\
— Spencer a employé, dans sa théorie de l'instinct, le terme d'action réflexe
complexe, pour désigner une façon de se conduire complexe, dans laquelle
des excitations complexes provoquent des mouvements complexes. B. R.
emploie le terme de substitution complexe dans un sens analo,i;ue. Quand
à un enfant, dit-il, nous demandons de répondre exactement à cette question
« combien font deux et un », nous provoquons le déclanchement d'un
mécanisme de substitution complexe : analysons ce qui se passe quand
rhabitude est formée, et nous verrons que le son de ce mot deux, ne peut
avoir beaucoup d'action pour faire jaillir le mot ti'ois; de même pour le sorii
de //«, que se passe-t-il? C'est beaucoup plus difficile à analyser que dans
la simple substitution; on peut dire qu'il y a là un degré de plus dans la
correspondance (en .spécialisation et en complexité) entre l'organisation
individuelle et le milieu où elle vit. C'est pour ainsi dire, la coordination
et l'intégration de la correspondance (explication <iue B. R. ne présente ni
comme très claire, ni comme définitive, mais à titre de simple aperçu). —
Jean Philippe.
b) Russell (S. B.). — L'adaptation préliminaire dans la façon d'agir. —
Quand on étudie la façon d'agir, on constate que ce sont les animaux qui
ont le système nerveux le plus parfaitement organisé, qui savent le mieux
s'adapter aux changements de milieu : et nous appelons intentionnelle
l'adaptation qui se fait d'avance pour s'adapter à ces changements. Il vaii-
drait mieux dire : adaptation préliminaire, étant entendu que cela n'im-
plique, dans cette opération, rien qui ressemble à l'ancienne conscience.
Partant de là, R. veut montrer que si l'on peut expliquer la formation
de nos habitudes par un mécanisme d'associations nerveuses, à plus forte
raison une explication mécaniste arrivera à rendre compte du caractère
intentionnel de certains modes d'agir. — Jean Philippe.
Craig (Wallace). — AppiHit et aversion constitutifs de l'Instinct. — .V la
notion des cliaînes de réflexes par lesquelles on cherche à expliquer l'ins-
tinct, l'auteur oppose une conception plus simple fondée sur deux états prin-
cipaux : l'appétit et l'aversion. Le premier consiste dans un état d'agitation et
de recherche en l'absence d'un stimulus déterminé qui, dans le cas le plus
simple, est la présence de la nourriture; l'aversion consiste en un état d'a-
gitation et d'effort pour éloigner un .stimulus dont la présence est désa-
gréable, par exemple, chez le pigeon la présence auprès d'un mâle avec la
femelle d'un autre mâle rival : le premier cherche à chasser le second ou
à éloigner de lui sa compagne. — Y. Delage.
a. Psych<ilo{/i'' animale.
Peterson (Jos.i. — Effet sur l'éducation du rat delà longueur îles couloirs
(de labyrinthe) aveuglé.^. — D'après Thorndike, quand on se demande si
le plaisir aide à la formation d'une association, on oublie trop que le plaisir
ne lui est ])as antérieur, pas même contemporain, mais postérieur .• il n'ap-
paraît qu'une fois l'association formée. Et c'est là une question à laquelle les
psycliologues ont donné trop peu d'attention. ^^■ATSO.^■ a voulu résoudre le
problème en donnant à des rats une proie à atteindre à travers une série de
XIX. — FONCTIONS MENTALES. :V,»'.)
dédales: un ,i;roupe de rats recevait sa proie dès qu'il arrivait à la cliambre
à nourriture et l'autre ne la recevait que :]0 secondes après son arrivée.
Pour les deux groupes, le temps nécessaire à l'éducation a été le même.
Mais le problème est beaucoup plus complexe que s'il s'agissait de l'adapta-
tion à un simple stimulus : en réalité, les stimulants sont très nomi)reux;
soit qu'on les considère hors de l'animal, soit eu lui dans son organisation
innée ou acquise. La nouveauté (rerenci/), la fréquence, l'intensité des sti-
mulants sont insuftisants pour donner l'association : ils ne viennent qu'en
seconde ligne : il arrive que certains stimulants continuent d'ogir pendant
un certain temps de façon synchrone avec les actuels, en sorte que la
réponse est une résultante de l'ensemble. Telle ou telle voie pourrait être
choisie : elle est même essayée : mais c'est la formule la plus consistante
{t/iemost consistent irai/ in the ii^hn/c), la plus complète, qui est choisie, l'em-
porte sur les autres et leur survit. Les essais se fondent dans le choix défi-
nitif. Voilà ce ([u'il faut considérer pour déterminer la sélection à fin d'ap-
prendre : et ce, sans oublier que l'organisme et la façon d'agir d'un animal
sont très compliqués, et qu'il est contraire à une conception scientifique de
la biologie, de les simplifier pour arriver à les expliquer.
C'est ce qui a guidé P. dans l'élaboration de ses expériences : il s'est dit
(|u'en variant la longueur des couloirs en cul-de-sac du labyrinthe classique,
la différence des réactions en présence de cette variation, ne serait expli-
cable ni par la fréquence, ni parla « récence », ni par l'intensité du stimu-
lant. Aucun de ces facteurs ne suffirait seul à expliquer l'habitude : ils y
collaborent d'une façon complexe. Maison peut raisonnablement supposer
que les impulsions à entrer et sortir sont directement proportionnelles à
la longueur du couloir en cul-de-sac, ou du moins qu'il y a un rapport, pos-
sible à déterminer. La question devient alors, non pas : l'animal a-t-il perçu
des relations, fait des jugements pratiques, eu des idées ; mais elle est :
peut-on déterminer schématiquement comment la complexité des stimu-
lants, quand leur combinaison favorise l'éducation, fonctionne de façon à ce
«lue l'animal apprenne par les résultats; cela ne fait guère doute : ce que
P. cherclie, c'est comment et par quelles sortes de résultats l'animal ap-
prend.
Après avoir exposé sa technique expérimentale, P. donne ses résultats,
les examine et les critique, et formule quelques conclusions : 1° Le rat se
corrige très vite de retourner sur ses pas à la sortie d'un cul-de-sac : mais
il continue d'y entrer et ce jusqu'au fond, d'autant plus longtemps que le
couloir est plus éloigné de la chambre à nourriture: l'élimination de cette
erreur ne se fait pas par diminution du nombre des entrées, mais en dimi-
nuant de plus en plus la longueur de couloir parcourue, — 2° l'erreur
pour les impasses courtes disparait plus vite que pour les longues : celles
pour les impasses éloignées de la nourriture dure plus que pour les rappro-
chées. Au reste, les différences individuelles sont, sur ce point comme sur
les autres, considérables : et il paraît nécessaire d'étudier, plus qu'on ne l'a
fait jusqu'à présent, les différences individuelles, car les moyennes ne suf-
fisent pas à donner la physionomie. C'est ce que P. se propose de faire
dans des expériences en préparation. — Jean Philippe.
Fénis (F. de). — ■ Contribution à P élude des cris et du chant des oiseaux
dans ses rapports acec la musique. — L'auteur divise les oiseaux en plusieurs
catégories, montrant une évolution progressive du chant. Les uns ont un
simple cri toujours identique à .lui-même et qui n'est pas, sous le rap-
port musical, d'un ordre plus élevé que le cri de n'importe quel autre
400 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
animal; les autres soat chanteurs, mais à des degrés très divers. Certains
ont une mélodie monotone dont le rythme surtout est invariable ; d'autres
varient la mélodie et le rythme et dans des proportions assez notables
pour mériter le nom d'improvisateurs. Une place à part, hors de cette série,
doit être faite aux oiseaux imitateurs. La question est de savoir s'il existe
quelques lois générales sur lesquelles se règlent les variations du chant chez
les oiseaux improvisateurs, et s'il existe quelques points de contact entre
ces lois et celles qui ont présidé à l'évolution de la musique humaine.
L'étude faite par l'auteur lui permet de répondre par l'affirmative. Dans
la musique humaine, l'évolution comprend les stades suivants : 1° mélodie
monotone se répétant toujours identique à elle-même ; 2" mélodie variée dans
sa répétition d'abord à l'octave, puis à des intervalles plus compliqués, quinte,
quarte: 3° la Diaphonie et le Dédiant caractérisés, la première par la super-
position de deux chants n'ayant entre eux aucun lien, le second par la super-
position au chant principal d'un second chant lié à celui-ci par des règles
plus ou moins définies, telles que le renversement des intervalles, etc., mais
en tous cas sans décalage de l'un par rapport à l'autre ; 4° le Canon et la
Fugue, dans lesquels s'introduit un élément nouveau qui est précisément ce
décalage, sous le nom de glissemept par suite duquel le commencement
des différentes parties se succède dans le temps suivant un rythme déter-
miné. Mais, par contre, les motifs différents ne conservent plus une indé-
pendance complète et restent liés par des ressemblances telles qu'ils
peuvent se^déduire les uns des autres. A cela s'ajoutent des ornements qui
peuvent être indépendants, mais de trop courte durée pour altérer l'effet
principal. La symphonie moderne n'est que l'extension et le développement
des principes de la fugue, variation et analogie des motifs, glissements et
ornements surajoutés pouvant aboutir à une complexité extrême. Chez les
oiseaux improvisateurs, l'auteur constate que les variations du chant se font
suivant les principes comparables, mais, bien entendu, avec une application
rudimentaire. On y retrouve en effet l'analogie et la variation des motifs,
la variation et la reprise du rythme et les ornements surajoutés. Et Fauteur
conclut : « Nous sommes donc amenés à penser qu'il n'y aurait pas deux
modes de développement, mais un seul pour toute musique, que ce soit celle
toute spontanée de l'oiseau ou celle plus recherchée dont la structure de
notre oreille a déterminé consciemment ou inconsciemment les lois au
cours des siècles. » — Y. Delage.
Reboussin (K.). — Arrivée des Oiseaux dans la région de Verdun en i9l7.
— L'auteur cite tous les Oiseaux qu'il a vu arriver autour de Verdun et qui
n'ont pas été dérangés par le bruit de l'artillerie. — A. Mi:neoadx.
Petit (aîné L.). — L'arrivée des HirondeUeset des Martinets en 1917. —
En plus de quelques dates relatives à cette arrivée, l'auteur cite, d'après
M. B(jURGEOis, le fait curieux d'Hirondelles revenant vers leurs anciennes
demeures qui se trouvent dans la zone de guerre (en Champagne) et nichant
dans les pans de murs encore debout. Si un obus vient renverser ce mur,
elles établissent un nouveau nid à proximité, quelquefois avec la colla-
boration d'Hirondelles voisines. Elles sont parfaitement habituées au bruit
du canon. — -M. Coldsmitii.
Guerin (G.). — Solidarité entre IIirnnd(dles. — L'auteur rapporte qu'ayant
fait mettre dans une boîte, qu'il cloua contre une poutre, les quatre poussins
d'hirondelles jetés par terre par le vent, y trouva le soir encore cinq autres
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 401
poussins de même espèce aussi jetés par terre par le vent à 200 mètres de
là et qui y avaient été apportés par leurs parents ; les quatre parents ayant
}u^é que la boite était suffisante pour contenir les poussins des deux nids.
— A. Mi:neg.\u\.
Guéniot (D'"). — L'instincl familial du Chardonneret. — L'auteur décrit
le nourrissage des jeunes par los parents ; à 8 h., nourrissage par lanière ; à
Oh. l/"2, le père dégorge la nourriture qu'il apporte dans le bec de la mère et
celle-ci la donne ensuite fidèlement à ses petits en égalisant les parts. Un
nouveau repas a lieu à 5 h., apporté par le père ; puis, à G h. 1/2, la mère part
chercher de la nourriture qu'elle distribue encore à ses petits pour reprendre
ensuite son rôle de couveuse. Les absences de la mère ne duraient que 17 mi-
nutes. Au 3« jour, les absences de la mère furent de 20 minutes. Au 8° jour,
la durée de rincubation de la nichée devient moins longue, puis le nourris-
sage se fait par les deux parents, le père sans l'entremise de la mère. Le
12e jour, envolée générale. _ a. Menegaux.
Roubaud (E.). — Observations biologiques sur Nasonia brevicornis. —
Etendant à un nouveau cas les observations faites par Marchal sur ^etrasti-
chus Xanthomelxnx et Aplielinus mytilaspidis , l'auteur montre que la femelle
d'un petit Chalcidien, Nasonia brevicornis, parasite de pupes de plusieurs
espèces de Mouches, pique systématiquement sa victime à un moment où il
n'a encore aucun œuf à déposer et uniquement pour faire sourdre par les
blessures des gouttelettes du liquide dont il se nourrit. C'est un nouvel
exemple montrant rintérêt personnel à la base des instincts merveilleux
qui, dans la conception de Fabke et autres, sont providentiellement adaptés
à (les fins lointaines. 11 est même à noter que les jeunes Xasonia. soumises
à une alimentation purement hydrocarbonée, ne deviennent pas fécondes;
il semble que la lymphe de la victime contienne une substance spécifique
nécessaire à l'élaboration des œufs; d'ailleurs, un seul repas de cette nature
suffit pour que l'animal reste fertile toute sa vie. — Un autre fait montre
bien que Tintérêt individuel et non un instinct infailliblement orienté vers
la conservation de l'espèce intervient dans les actes du Chalcidien. Faute de
pupes à parois minces, il pique et suce la lymphe de pùpes à parois épaisses
et y pond ses œufs; la progéniture s"y développe jusqu'à l'état adulte et
meurt là, sur place, faute de mandibules assez fortes pour percer la paroi
de sa prison. T^[Suivent des indications pratiques sur l'utilisation de l'animal
comme auxiliaire.] — Y. Délace et M. Goldsmith.
Brun (Rud.j. — La Psychohxjie moderne des fourmis — une erreur an-
Ihropomorphique? — Ce travail est une critique de la description des réac-
tions olfactives des fourmis publiée par H. HennIiNG dans sa monographie
« De l'olfaction ». L'auteur est sévère pour Henning qu'il accuse d'émettre
des opinions sans fondement, des généralisations injustifiées; de présenter
des interprétations fausses, anthropomorpliiques et inexactes de choses vraies
en elles-mêmes, et de méconnaître aussi bien les faits biologiques que les
travaux modernes sur la question. Pour l'auteur, les réactions psycholo-
giques des fourmis sont des manifestations d'engrammes héréditaires combi-
nées dans la recherche d'un but utile (en particulier de l'orientation dans
l'espace) avec les acquisitions dv l'expérience personnelle. — Y. Delage.
Kiitter (Heinrich). — Observations myrniicologiqucs. Sur la biologie et la
psychologie de quelques espèces de fourmis. — L'auteur a entrepris ces
l'année kiologique, XXII. 1917. 26
402 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
recherches pour vérifier une assertion de Wasmann, d'après laquelle chez les
fourmis qui adoptent des individus d'une autre espèce, la reine de l'espèce
adoptée peut éventuellement se substituer a celle de l'espèce principale.
Comme espèce principale, il a pris fusca; et comme espèce adoptée rufa. Les
tentatives pour faire adopter une reine de rufa ont le plus souvent été
vaines; la reine de rufa introduite de force était retrouvée morte le lende-
main; tandis que dans un cas la reine léiiitime, retirée d'abord et rendue
ensuite, fut aussitôt acceptée et entourée de soins. Il a pu réussir cependant,
après plusieurs essais infructueux, à faire accepter une reine de /"w.sca par
des rufa privées de leur reine. — Y. Delage.
Mead (Harold. Tupper). — Comporletnent de l'Emeriia analoga. — Le
crabe Emerita analoga. placé à quelques mètres de la mer, sur un rivage
sablonneux et abandonné à lui-même, court vers l'eau. En général la pente
est dirigée vers l'eau, mais si on place l'animal sur une pente allant en sens
inverse, une inclinaison de 7 % sufïit à inhiber la tendance. Le concours
des yeux est nécessaire, car, si on sectionne les pédoncules oculaires, l'ani-
mal reste immobile. Sur un terrain plat, lorsque la vue de la mer lui est
bouchée par un rebord de sable, l'animal se place sur le dos et reste immo-
bile; il peut quelquefois mourir là, si une excitation ne vient pas le réveiller.
Lorsqu'il se remet à marcher, il s'oriente la partie postérieure vers la mer
et marche en ziz-zag à reculons. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
a) Rabaud (Etienne). — Les chenilles parasitées de Zygaena occitanica Vill.
— Des observations suivies ont montré à l'auteur que, contrairement à
l'opinion généralement admise, le comportement des chenille» parasitées
ne diffère en rien de celui des chenilles saines : ni en ce qui concerne la vie
larvaire, ni en ce qui concerne les processus du cocon et de la nymphose.
En particulier, on ne voit pas la chenille abriter son cocon sous les pierres
pour donner à son parasite un supplément de protection, ce qui serait sin-
gulièrement paradoxal. — Y. Delage.
b) Rabaud (Etienne). — LHnstlncl de « MelUnusarvensis » L. — I. Pour
préciser le déterminisme des actes de ce sphégien paralyseur, il ne suffit pas
de l'observation dans les conditions naturelles, où les rapports entre l'Hymé-
noptère et sa victime sont constants, en sorte qu'il est difficile de juger si les
actes du premier sont déterminés .par la connaissance des conditions ou
simplement par l'iiabitude. Il faut placer les deux animaux dans des condi-
tions aberrantes, et voir s'il y a adaptation instantanée à la condition nou-
velle ou persistance d'actes habituels dans une condition où leur adaptation
devient imparfaite. C'est cette deuxième alternative qui se vérifie. Les deux
acteurs étant mis en présence dans un petit tube de verre, le hasard les met
fréquemment dans des relations anormales (attaques par le ventre, attaques
par le côté) et l'on voit alors le Sphégien manier son dard avec son assurance
habituelle, mais de façon inopportune, glissant sur des téguments trop durs
et ne réussissant à pénétrer qiie lors(iue par hasard, après plusieurs tenta-
tives infructueuses, il rencontre une membrane articulaire sans aucune
relation spéciale avec le système nerveux. Après avoir paralysé sa victime,
il l'utilise pour son propre compte en la mangeant, ainsi qu'il a été plusieurs
fois observé dans les conditions naturelles. — 11. La place des coups de dard
ne dépend nullement de l'anatomic de la victime, mais uniquement des rap-
ports de situation entre la Mouche et l'Ilyménoptèro : celui-ci replie son
abdomen ventralement et pique au point quelconque qu'il rencontre. Le
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 403
nombre des coups de dard est un pur réflexe déterminé par l'excitation du
sternum de la Melline, par les soubresauts de la Mouche ; il y a autant de
coups de dard que de soubresauts : mais si les soul)resauts n'atteignent pas
le sternum, (pudle que soit leur violence, le dard reste inactif et la Melline
dévore sa proie non paralysée. L'efl'et paralysant se produit ])ar diffusion
rapide tlu venin, quel que soit le point piqué. — III. L'observation des autres
Hyménoptères vulnérants conduit à des conclusions analogues et montre que
la raison des actes du prédateur ne doit pas être cherchée dans une prescience
instinctive, mais dans des réactions réflexes actuelles : les soubresauts de la
victime déterminent l'acte de picjuer aiissi souvent et aussi longtemps qu'ils
persistent, et ces soubresauts sont eux-mêmes conditionnés par les relations
de position au moment de rattac^ue, par la situation des points vulnérables et
par la diffusion du venin jusqu'aux centres nerveux. De même, le choix de la
victime ne dépend pas d'une prescience par rapport aux exigences de la
larve, mais uniquement d'une affinité actuelle qui peut être influencée par
des conditions extérieures telles que la faim ou la fatigue; enfin, l'acte de
piquer la proie est dicté, comme l'a montré Marchal, par l'intérêt personnel,
le prédateur, même lorsqu'il se nourrit en partie de pollen, se repaissant du
sang ou de la chair, de sa victime. — Y. Delage. .
Peairs (A. M.). — Mouvcinent^ ri/tlimifjUL'S synchrones des larves d'I/y-
/)h(iHtria ciitiea. — Ces larves, répandues à l'extérieur d'une boîte, pro-
duisent à intervalles de 3 ou 3 minutes un mouvement collectif curieux.
Elles se mettent à se balancer rythmiquement d'un côté à l'autre. La moitié
antérieure du corps est d'abord redressée en position demi-droite, puis raj)!-
dementportée d'un côté, puis de l'autre, avec un angle de 90 degrés environ.
Le mouvement est présenté d'abord par quelques-unes des larves, puis en
quelques secondes, toutes en font autant, et en parfaite union. Le rythme
est de 40 par minute environ, et chaque manifestation dur^ de 45 secondes
à plus d une minute. La correction des mouvements est encore plus rapide
que leur début. A quoi rime ce mouvement? 11 n'a rien à voir avec le
tissage de la toile, semble-t-il. Aucune excitation artificielle ne le met en
train : ni sons, ni fumée, ni odeur, ni secousses. On ne l'arrête pas artifi-
ciellement non plus. Aucun chef d'orchestre n'est apparent : le mouvement
débute dans une partie, ou même plusieurs, de la colonie, et gagne la tota-
lité de celle-ci. Toutes les colonies présentent cette habitude, en captivité
comme en liberté. — H. de Varigny.
c) Rabaud (Etienne). — Vinslincl paralyscur des Hi/tnnwptéres vulné-
rants. — A la suite des travaux de Fabre où l'imagination poétique joue
un rule fcàcheux à côté de l'observation scientifique, une légende s'est
formçe d'après laquelle les Hyménoptères paralyseurs sont doués d'uu
instinct impeccable, mystérieux, providentiel, qui leur fait diriger leur coup
d'aiguillon exactement dans les ganglions nerveux qui doivent être atteints
par le venin pour produire les effets de paralysie, de curaris'ation, sans
lesquels la proie piquée serait rendue, par la putréfaction, impropre à la
nourriture des larves de l'agresseur. Les observations de P. Marchal (1887
et 1803) ont fait justice de ces fantaisies par des observations qui ne laissent
pas place au doute. Cependant une démonstration expérimentale manquait
encore; elle est fournie dans la présente étude. En soumettant à la piqûre
de Pompile des araignées de taille assez forte, R. constate que la cuirasse
chitineuse forme un obstacle impénétrable contre lequel le dard ne s'acharne
pas ; mais si l'on offre à la piqûre la région moins protégée de l'anus et des
404 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
filières, la piqûre a lieu et tous les effets de curarisation se produisent
presque instantanément, bien que les ganglions soient très loin de là. Dans
de nombreuses expériences avec des espèces variées, R. montre que la
piqûre se fait là où la peau est assez tendue pour permettre la pénétration,
sans aucun souci des relations anatomiques avec les ganglions. Si l'on rap-
pelle les observations des Peckiiam, deMARCHAL, de Maigre, d'après lesquelles
les larves des paralyseurs s'accommodent parfaitement d'une nourriture tuée
et putréfiée, on voit qu'il ne reste rien de la légende accréditée par Fabre
[voir aussi Rabaud, ù)]. — Y. Delage.
Berland (J.). — Adaplation de l'instinct chez une Araignée : Nemoscolus
Laurae E. Simon. — Le Nemoscolua Laurae construit normalement un nid
en forme de cône renversé relié par sa base à une toile orbiculaire presque
verticale et formée par des fils radiaires et des fils spirales. L'animal fut
placé avec le nid conique dans un tube de verre long et étroit, où la place
lui manquait pour faire la toile orbiculaire. Immédiatement, il adapta celle-
ci aux conditions locales, en la réduisant à un triangle formé par un petit
nombre de rayons. Cette toile, plusieurs fois détruite par les proies, fut
reconstruite toujours de. la même façon. Mais bien plus remarquable que
cette adaptation immédiate est le fait que, replacée dans un large cristal-
lisoir, où elle avait toute la place nécessaire pour sa toiie orbiculaire,
l'araignée lui conserva une forme partiellement étriquée, rappelant celle qui
lui avait été' imposée par la forme du tube. 11 y a là un fait de persistance
d'une variation immédiate de l'instinct. D'autres individus, dont on avait
placé la retraite conique à plat sur le fond d'un vase avec, autour, des bran-
chages dressés, surent en quelques minutes la redresser dans une position
normale en fixant des fils à l'ouverture du cône et aux branchages et en
tirant sur ces fils. Toutes firent cela la nuit, à la même heure, après un
même temps de repos. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Thompson (El. Lock). — Analyse des procédés d'apprentissage chez le
Limaçon {Physa pyrina). — Ces expériences ont été entreprises pour étudier
l'aptitude des Physa à distinguer entre les excitations : dans ce but, T.
avait d'abord adopté une méthode analogue à celle de Pawlôw : il l'a modi-
fiée ensuite, pour rechercher simplement ce qui pouvait former des asso-
ciations. D'où les deux parties de travail : I, étude de Taptitude à se modifier,
étudiée par une méthode analogue à celle du réflexe salivaire : éducation
des réflexes conditionnés ; II, aptitude à se modifier, étudiée par la métliode
du labyrinthe.
1. Etude du caractère des réponses à une simple application de nourriture
à la bouche : chaque réponse étant considérée comme correspondant au
réflexe salivaire de Pawlovv ; consécutivement, on présentait, d'une part,
de la nourriture, en pinçant, en même temps qu'on faisait une pression
sur une autre partie du corps, on déterminait un réflexe conditionné.
Restait à mettre en jeu l'excitation sans la nourriture, et à voir le!» cas où
il y avait et ceux où il n'y avait pas de réaction.
il. On sait que les /Vi//sa peuvent rester longtemps sous l'eau et viennent
respirer, au besoin d'oxygène, en écartant les plantes de la surface de leur
habitat. On a donc privé niécaniciuement les Physa d'air, en ne le rendant
accessible qu'à l'extrémité d'un couloir aboutissant d'en l)as à la surface de
Teau. Le besoin d'air oblige l'animal à agir : son éducation est conditionnée
ou nécessitée par la rencontre ou la non-rencontre de la bouche d'air.
Les conclusions sont qu'on saisit bien ainsi sur le fait l'aptitude des Physa
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 405
à s'adapter kco stimulus : la fatigue apparaît en certain cas. En outre, Pliiisa
acquiert l'habitude de répondre à l'un des deux stimulants qui ont été cou-
plés : il a donc formé une association entre eux. Cette l'ormation dure quatre
jours, avant rétablissement du souvenir. Mais cette capacité de former des
associations ne lui permet pas de résoudre le problème du labyrintlie; il
parait donc manquer d'aptitudes « sélectives ». — Jean Piulippe.
a) Goldsmith (Marie). —QueJqws réaclions sensorielles chez le Poulpe.—
De ces expériences résulte que le Poulpe possède la discrimination des cou-
leurs, sans en excepter le rouge qui n'est nullement, ainsi qu'on l'avait cru,
confondu avec le noir. La mémoire des couleurs existe et s'établit assez faci-
lement, mais elle est courte, ne dépassant pas 2 à 3 heures. Lorsqu'elle a
disparu, il reste un souvenir latent se manifestant par le fait que l'expérience
relative à un objet ou à. un acte déterminé s'acquiert au bout d'un nombre
moindre d'essais. Les sensations tactiles sont soumises aux mêmes lois que
les sensations visuelles et montrent de même le phénomène du souvenir
latent; elles paraissent jouer dans la vie psychique de l'animal un rôle
plus important encore que les sensations visuelles. — Y. Del.age.
b) Goldsmith (Marie). — L'acquisition d'une habitude chez le Pouljje. —
Dans le bac habité par un Poulpe on laisse tomber un objet cà côté d'une
Actinie et le Poulpe, en étendant un bras pour le saisir, est piqué par les
nématocystes de l'Actinie; il retire aussitôt son bras. On recommence la
même expérience un bon nombre de fois et le Poulpe finit par acquérir une
expérience individuelle contraire à son instinct naturel. Le lendemain, tout
est oublié, l'instinct a reparu, l'expérience individuelle a disparu; mais
si l'on recommence reïpérien<^e, on constate qu'il faut un moins grand
nombre d'essais pour que l'instinct soit de nouveau refoulé par l'expé-
rience acquise. Si Ton continue ainsi de jour en jour, il arrive un moment
où, dès le premier essai, le Poulpe ne réagit plus : il a acquis une expé-
rience individuelle plus forte que son instinct naturel ; ainsi se trouve
démontrée l'existence d'une aptitude psychique bien connue chez les Verté-
brés, même inférieurs, mais que l'on s'accordait à refuser aux Invertébrés.
— Y. Del.age.
c) Goldsmith (Marie). — Quelques réaciions du Poulpe : contribution à
la psi/chologie des inverti^brés. — Ce travail est la continuation et le dévelop-
pement des deux études précédentes ; il présente une vue d'ensemble sur ce
(jue nous pouvons savoir par les procédés actuels de recherche de la psycho-
logie du poulpe. M. G. a employé laméthode que l'on pourrait appeler associa-
tive, la même qui lui a servi pour ses recherches sur les poissons. ( V.Ann.bioL,
XX, 191.) Ce sont les perceptions tactiles qui ont fourni le plus souvent dés
moyens d'investigation. Pour les sensations de couleur, la méthode employée
a permis de voir si les poulpes sont capables de reconnaître comme diffé-
rents les objets qui nous paraissent, à nous, de couleurs différentes; la con-
clusion est affirmative, même pour la couleur rouge; de plus, il reste un
souvenir de ces perceptions, lequel commence à s'effacer graduellement
deux heures après et disparait généralement au bout de quatre heures. La
répétition facilite l'implantation du souvenir. La forme ne semble pas être
perçue par l'œil du poulpe, mais il est très sensible aux différences de dimen-
sions. Etudiant ensuite la possibilité de faire acquérir au poulpe des habitudes
en opposition avec ses instincts. M. G. constate que, dans ce cas, l'habitude
s'acquiert lentement et difficilement, mais indubitablement; seulement
406 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
elle disparait vite. C'est par l'association de deux sensations que l'habitude
s'établit : au cours de cette acquisition, les mouvements deviennent de
mieux en mieux adaptés. M, G. conclut que nous sommes ici en présence
de manifestations psychiques de mémoire, d'adaptation individuelle et d'ac-
quisition d'habitudes qui ne diffèrent pas en nature de ce que montrent les
Vertébrés inférieurs (par exemple les poissons). Les différences sont de degré,
et par conséquent d'ordre quantitaiif et non pas quciHlatif. — Jean Philippe.
b. Psycholof/ie infantile.
a) Hunter ("W, E. ). — Uéactions distraites chez Un enfant. — L'intérêt de
ces expériences (qui succèdent à des recherches faites par le même auteur
sur des enfants et des animaux) réside dans ce fait : l'erîfant examiné
(15 à IG mois) paraissait n'avoir aucune sorte de langa.ue, même par gestes.
11 était sensible au rythme ; il émettait des sons, quelques-uns en réponse
à des impressions; mais il ne se servait pas spontanément de sons pour
s'exprimer, ni pour symboliser des choses. H. conclut de ses expériences
qu'il y a deux façons de comprendre le retard des réactions : ou bien par
un état d'orientation externe qui agit durant la distraction ; ou bien par un
facteur intra-organique. On s'explique très bien que les animaux réagissent
conformément à l'orientation : mais il semble que pour l'enfant, ce soit un
élément interne, kinesthésique, qui ait agi. 11 n'y avait pas de langage,
lequel est idéatif dans son fonctionnement; mais il a pu exister des idées
sensorielles kinesthésiques; car il est probable que le langage non vocal,
lequel a peu d'utilité sociale, continue sans doute de jouer un certain rôle
lorsque l'individu veut contrôler ses réactions. — Jean Philippe.
Nice (Mary Morse). — Développement du langage chez un enfant, de
huit mois à aix ans. — Observation très méthodiquement prise et qui suit
les diverses transformations du langage chez l'enfant. L'entourage a fait
en sorte que l'enfant n'emploie les mots que spontanément, et s'est gardé
de lui seriner certains vocables. N. a donné des tableaux très complets
des mots employés, en les classant par groupes déterminés, surtout par la
forme de services que le mot choisi rend à l'enfant pour exprimer : les
images de son entourage, les images du dehors, les formes abstraites
(temps, fonction, etc.). Les verbes surtout ont été exactement coUigés. Pour
faciliter le repérage, N. rapproche de son observation les principales con-
clusions de ses devanciers. — Jean PiiiLipi'E.
Anonyme. — Galton, enfant prodige. — Pendant toute son enfance il a
été par l'intelligence au rang d'enfants notablement plus âgés (d'après le
travail de L. M. Terman, dans Amer. Joiirn. of Psychologg . — Y. Delage.
Terman (Lewis M.). — La mesure de r intelligence : t'n test pour
surhommes. — T. établit un tableau de 100 mots de ditliculté croissante,
et note de combien de mots l'individu soumis à l'épreuve connaît le sens :
il trouve 20 mots pour un écolier de 8 ans, 30 pour 10 ans. 40 pour 12 ans,
r)0 pour 14 ans, 65 pour im adulte moyen et 75 et plus pour les intellectuels
supérieurs. Il faut multipliei- ces nombres par 180 pour avoir approxima-
tivement le nombre total de mots connus du sujet. — Y. Del.\ge.
Starch (Dan.). — Similitudes mentales entre frères et sœurs. — Les
.similitudes entre enfants des mêmes parents sont sensiblement égales pour
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 407
los opérations mentales soumises à rintlnenco de l'école et i)Our celles qui
ne leur sont pas soumises: ce qui indiquerait que l'hérédité joue ici un
rôle plus important que le milieu. D'autre part, il y a à peu près égalité
entre les ressemblances mentales et les ressemblances physiques. Enfin,
il semble que certaines facultés offrent plus volontiers que d'autres, de la
similitude : la facilité de parole, la perception des formes géométriques,
prêtent à peu de similitudes; tandis qu»on en trouve beaucoup lorsqu'on
étudie récriture, le tapage, etc. — Jean Philippe.
Anonyme. — La mentalité des orphelins. — Comparaison, d'après le
l)rofesseur R. Pintner, de leur taux d'intelligence par rapport aux autres
enfants. — Y. Délace.
c. Psi/cholof/ie anormale.
... La Xcurolo<iie de ijnerre. — Cette revue générale présente nn tableau
rapide des transformations de la neurologie du fait des observations de
guerre. La pathologie cérébrale classique avait été constituée surtout par
l'observation anatomo-pathologique et clinique de sujets ayant dépassé l'âge
adulte, et chez lesquels l'appareil vasculairç et le tissu nerveux présen-
taient une vulnérabilité plus grande et un pouvoir de restauration moindre
que durant la période de maturité. Les lésions sont déficitaires, endogènes,
dilTuses : c'est une pathologie d'usure. — Au contraire, la pathologie céré-
brale de guerre est une pathologie de l'âge viril : les lésions y sont limitées,
exogènes, parfois uniquement superficielles : si les réactions n'y sont pas
limitées, c'est à cause des complications secondaires. — Ce côté mis à part,
on est frappé de la rapidité des restaurations. Les lésions de la zone rolan-
dique déterminaient des hémiplégies et des monoplégies, régressant assez
rapidement, et souvent complètement. On est frappé de la façon dont se fait
la restauration fonctionnelle dans nombre de cas où le traumatisme a été
dûment contrôlé. Les séquelles monoplégiques sont localisées surtout aux mem-
bres supérieurs, les troubles parétiques y sont relativement peu accentués,
mais elles offrent des troubles sensitifs spéciaux, ceux du sens stéréognos-
tique de préférence. — Les blessures de la région frontale ont confirmé ce
que l'on savait de l'indilïérence relative de la zone frontale : on voit des bles-
sés, malgré des brèches frontales considérables et des pertes importantes de
substance cérébrale, ne présenter aucun trouble moteur ni intellectuel, et
n'avoir que des troubles subjectifs insignifiants. Ces derniers troubles sont
cependant fréquents : céphalées permanentes ou paroxystiques, étourdis-
sements, éblouissements, états pseudo-vertigineux, etc., qui s'exagèrent à
l'occasion des fatigues. — Pour la moelle, on n'a guère fait que contrôler
l'exactitude des localisations médullaires et préciser les territoires moteurs
ou sensitifs correspondant et les zones de la réflectivité. On a constaté aussi
qu'il peut survenir des lésions médullaires sans traumatisme vertébral, du
simple fait d'une violente commotion. — Pour les nerfs, on a vu avec plus
de netteté l'existence d'une répartition .systématique des faisceaux nerveux
correspondant aux différents groupes musculaires. Il existe, dans les gros
troncs nerveux comme dans la moelle, une topographie fasciculaire constante,
que révèlent l'électrisation directe, l'analyse minutieuse de certaines para-
lysies dissociées. De même, on a porté à plus d'exactitude les données sur
les modes de réagir du tissu nerveux, la poussée centrifuge du cylindraxe
néoformé, etc., les trajets tortueux et parfois les déraillements des jeunes
fibres renaissantes dans leur marche vers les muscles qu'elles vont bientôt
408 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
ranimer. Enfin, on s'est aperçu que les différents nerfs ne réagissaient pas
de la même façon aux blessures. Quoique Ion prétende que les nerfs des
membres sont tous sensitivo-moteurs, l'observation a démontré qu'à lésions
identiques, tel nerf répond surtout par une paralysie indolore, tel autre par
des douleurs sans grand trouble de la motilité. Au bras, le radial se distingue
par la prédominance des troubles paralytiques, le médian par les troubles
douloureux et trophiques; à la jambe, le sciatique poplité externe se com-
portecomme le radial; le poplité interne, comme le médian. Cette indi-
vidualité clinique des nerfs se manifeste aussi pour la restauration : le
radial régénère plus vite que le médian. — Enfin, les formes douloureuses
qui accompagnent souvent les blessures du nerf médian et du sciatique
poplité interne, ont conduit à rechercher le rôle du système sympathique.
Dans le syndrome causalgique, pour ces nerfs, on note la douleur des
extrémités^ exacerbée par les plus légers frôlements, par les bruits, les
lumières, les émotions, et qui ne s'atténue, sans s'éteindre, que par une
humidification permanente. Les caractères de ces douleurs, la coexistence
de troubles vaso-moteurs, la diffusion des sensations, la multiplicité des
causes exacerbantes, la profonde dépression physique et mentale des sujets,
ont fait penser au sympathique. — De même, les désordres vaso-moteurs
les plus variés, ont été signalés : décalcification du squelette des extré-
mités, oedèmes, cyanose, rétractions tendineuses et ligamenteuses, modi-
fications du système sudoral, altérations diverses de la peau, etc. Le système
sympathique^ peut être atteint soit dans ceux de ses filets qui accompagnent
les troncs nerveux, soit dans ses réseaux qui entourent les vaisseaux satel-
lites. — Du côté mental, on a retrouvé toutes les formes de troubles hystériques
qui tendaient k disparaître : on les a retrouvés les mêmes à tous les âges
et sous toutes les latitudes. Ce sont toujours ces monoplégies globales, ces
contractures des extrémités, ces ane.sthésies dont la topographie est si sou-
vent fonction de la méthode d'examen, ces mutismes, ces amauroses, etc.
— A côté, le chapitre de la patholegie commotionnelle s'est enrichi de faits
ypiques. Chez les commotionnés, tantôt on trouve des modifications orga-
niques : teneur du liquide céphalorachidien, troubles de la réflectivité, du
rythme circulatoire, etc., tantôt on est conduit à .supposer, malgré l'absence
de troubles objectifs, une désorganisation plus ou moins durable de l'équi-
libre nerveux. On trouve aussi des désordres circulatoires, des tremble-
ments, etc. — Ajoutons ce qui concerne les troubles dits p/njsiopathirjues
ou nerveux réflexes : groupe nouveau, dont la nature reste encore indécise :
par exemple, ces formes d'impotence plus ou moins complètes, survenant à
la suite de blessures légères, s'accompagnant de troubles de la contractilité
idio-musculaire, de la température locale, de la vaso-motricité, surtout aux
extrémités. Ces phénomènes sont analogues aux troubles trophiques ou
moteurs considérés comme d'origine réflexe : ils diffèrent à la fois des
troubles d'origine organique et des troubles d'origine névropathique. La
perturbation est surtout physiologique (d'où leur nom), peut-être à cause d'une
atteinte du sympathique. — Jean Philippe.
Babinski (J.) et Froment (J.).— Troubles physiopalhiques d'ordre ré-
flexe. — B. et F. veulent classer de façon distincte : les troubles hystériques
curables par la psychothérapie; les troubles qui n'ont rien d'hystérique, et
sur lesquels la suggestion ne peut agir; ceux qui sont associés, et provien-
nent à la fois d'hystérie et de troubles pathologiques, en proportions inégales
et pouvant varier selon le stade de la maladie. Les phénomènes physio-
pathiques résultant d'une perturbation non psycliique, mais physique, et se
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 4(»'.)
manifestant par des signes objectifs que la volmité ne peut réaliser et sur
lesquels elle ne peut avoir une action directe, sont, par exemple, l'amyo-
trophie, l'hypotonie, les troubles vaso-moteurs, la surexcitabilité mécanique
des muscles (avec lenteur dès la secousse), Thyperliydrose, la surreflectivité
tendineuse : phénomènes auxquels se joignent souvent des rétractions fibro-
tendineuses, des tuméfactions articulaires, de la décalcification osseuse.
Ces troubles sont à rapprocher des amyotrophies consécutives aux lésions
ostéo-articulaires qualifiées de troubles nerveux d'ordres réflexes parce
qu'ils sont attribués à une perturbation des centres médullaires. Quelques
neurologistes estiment que les troubles de motilité, joints à ces phénomènes,
sont toujours d'ordrel liystérique, et que les phénomènes physiopathiques
sont seulement la conséquence de l'immobilisation. B. et F. estiment que
l'immobilisation ne peut suflîre, surtout quand elle est dUe à une paralysie
hystérique, pour réaliser ces troubles : mais il y a lieu de faire le départ de
l'une et l'autre cause dans certains cas où elles sont associées toutes deux. —
Il y a des phénomènes physiopathiques purs, et des troubles pithiatiques
purs à l'extrême opposé : et entre les deux, les troubles mixtes ou mélangés
des deux. Les premiers relèvent d'une lésion causale, dont l'aggravation
aggrave ces troubles : mais sa disparition détermine la guérison totale. Les
troubles pithiatiques relèvent du traitement psychique: les troubles mixtes
s'améliorent et peuvent disparaître par l'emploi alternatif ou simultané des
deux formes de traitement. — Jean Philippe.
»
Lepine (Jean). — Troubles mentaux de guerre. — La guerre a non
seulement précipité l'évolution rnorbide en bien des cas (par exemple dans
la paralysie générale), mais encore elle a donné un relief jusqu'ici inconnu
à la notion de psychose aiguë, curable. La confusion mentale passagère,
psychose d'épuisement, s'est manifestée tantôt par du délire onirique, par-
fois hallucinatoire, ou du délire aigu; tantôt par delà stupeur; les commo-
tionnés ont présenté de l'hypotonie fondamentale avec hyperémotivité et
troubles variés de la motricité ; certains trausmatismes cérébraux ont amené
de la dysmnésie, des dysarthries, parfois de l'anxiété mélancolique. Mais,
seule, la prédisposition peut expliquer comment le plus grand nombre des
cerveaux soumis aux mêmes épreuves, si pénibles au physique et au moral,
de si longue durée, ont pu « tenir » pendant que 4'autres étaient plus ou
moins profondément troublés : les états dépres.sifs doivent être rattachés
à la constitution émotive, à l'hypotension permanente ou à la tuberculose
latente; une constitution émotive marquée prédisposait aux délires transi-
toires de persécution ; la débilité mentale congénitale à la manie ; les mala-
dies infectieuses, l'alcoolisme, la syphilis, la tuberculose, l'otite aiguë, aux
encéphalites, méningo-encéphalites, artérites, etc. Le « dépaysement »,
l'éloignement de laJ'amille, l'angoisse, les privations, le froid, l'insomnie, la
crainte du danger, d'effrayantes responsabilités, ont ajouté aux prédisposi-
tions variées l'influence excitante ou débilitante capable de faire éclore les
psychoses les plus diverses. Les délits militaires ont souvent été commis
par des épileptiques, des mystiques, des débiles ou des déments anciens;
les délirants revendicateurs ou inventeurs ont été excités par les circons-
tances; les débiles se sont fait remarquer par des « simulations de fixation »
(persévérance dans un état pathologique ancien i. — G.-L. Duprat.
Drouot (Edouard). — La rééducation des sourds de la (juerre. — La
rééducation auditive dépend surtout de l'aptitude à comprendre, interpréter
ou utiliser les données réduites de l'organe sensoriel. « Le sourd rééduqué
41(t L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
est mis en état de tirer le meilleur parti possible de son audition affail)lie » ;
il peut se faire qu'il utilise des données jusqu' « alors inconscientes. Sou-
vent le rééduqué comble des vides par induction ; il le fait d'autant plus aisé-
ment que la lecture labiale lui permet de mieux discerner les modes
d'émission de la voix d'autrui ; apprendre à « écouter avec les yeux », comme
d'autres apprennent à lire avec leurs doigts, c'est encore interpréter des
données sensorielles avec une intelligence développée par l'exercice. — G.
L. DUPRAT.
Sizeranne ^Maurice de la). — Soldats avenf/les et sourds. — L'aveugle-
sourd, qui a vu et entendu, peut entrer en communication avec ses sem-
blables par divers procédés dont le plus simple est l'écriture dans la paume
de la main. On peut affecter chacune des phalanges à la signification
d'une lettre. Ce qui importe, c'est de substituer des données tactiles aux
données visuelles et auditives abolies. — G. L. Duprat.
Marage (D'). — Les surdités de r/uerre. — La mesure de l'aptitude audi-
tive se fait pratiquement par la voix naturelle ; mais il n'y a point de me-
sure commune des diverses voix naturelles, variant à la fois quant au
timbre et à l'intensité ; il est des oreilles qui « perdent 90 % d'audition pour
les voix sourdes avec harmoniques graves et qui pour les voix timbrées à
harmoniques aigus, n'ont perdu que 5 % ». La mesure de l'audition par les
réflexes oculaires (vestibulo-oculaires ou nystagmiques etcochléo-palpébraux)
est susceptible d'entraîner les plus graves erreurs, parsuite de la persistance
de troubles de l'excitabilité vestibulaire. d'anesthésies ou d'hypere.sthésies
tactilo-auriculaires. 11 y a donc avantage à se servir d'acoumètres reprodui-
sant la voix naturelle au triple point de vue du timbre, de la hauteur et de
l'intensité, mais restant identiques pour tous les sujets, bien que pouvant
varier en hauteur (grâce à la sirène) et en intensité ou énergie (grâce à la
pression plus ou moins grande subie par un volume déterminé d'air et me-
surable par un manomètre). Plus la pression nécessaire à l'audition est
grande, plus faible est l'acuité auditive. La rééducation des malades atteints
de surdités curables (et non pas seulement psychiques) se fait au moyen '
des mêmes appareils, qui constituent des éducateurs progressifs de l'apti-
tude sensorielle, par des exercices gradués fréquemment répétés. — G. L.
Duprat.
b) Joteyko (Mlle le D"^). — Les fonctions sensarielles des aveugles. — Les
observations faites sur les aveugles-nés opérés ont permis de constater sur-
tout l'inaptitude à la perception des formes visibles et des distances ou
dimensions, soumises à l'appréciation des nouveau-voyants sans le secours
des données tactilo-kinesthésiques. Il semble même que plus la vision est
tardive, plus les souvenirs de l'expérience visuelle, à associer à ceux de
l'expérience tactile antérieure, se fixent difficilement (notamment le souvenir
des formes, sil n'est pas associé à celui de couleurs nettes i. D'autre part, il
n'est pas établi du tout que l'absence de données visuelles soit compensée
chez les aveugles par un développement exceptionnel des aptitudes à la
perception tactile ; chez les sujets les moins intelligents l'acuité tactile des
aveugles est moins fine que celle d(>s voyants. Mais ce qui importe, c'est
le parti intellectuel tiré des données les plus grossières : la perception étant
affaire de mémoire et d'interprétation des données sensorielles en fonction
de l'expérience antérieure, c'est à la meilleure utilisation de cette expérience
tactile ou visuelle qu'il faut viser. — G. L. Dupkat.
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 411
Fraser C. F.». — Psychologie de l'avt'itqle. — On attribue généralement
à l'aveui^le de merveilleuses facultés dans le touclier et l'ouïe ; KiNZ (v. Ann.
niof., x\[, 1911, }). 491) les a ramenées à leur exacte valeur; de son cfîté,
Griesiîacii est arrivé à conclure que la faculté de discerner par le toucher
n'est pas plus développée chez Taveugle que chez le voyant; elle est même
affaililie chez l'aveugle de naissance. Ce qui est affiné chez l'aveugle, c'est
le toucher par les pulpes digitales. La faculté de localiser la direction du
son est la même chez les aveugles que chez les voyants, tout en variant de
personne à personne, chez les uns comme chez les autres ; de même pour
apprécier la distance d'où émane un son. Chacun des deux peut être habile
à localiser la direction, en même temps que peu capable de localiser la
distance, ou inversement. Le travail manuel fatigue l'aveugle plus que le
voyant de même âge : le travail intellectuel le fatigue moins que le manuel;
pour le voyant, c'est le contraire. [Les conclusions de Griesbacii ont été mo-
difiées depuis 1002.1 —Jean Philipi-e.
Briand (Marcel) et Philippe (Jean). — U7i cas de bégaienheni paroxys-
tique d'origine émotionnelle. — La mutité n'est, quand son origine est émo-
tionnelle, qu'une hésitation indéfiniment prolongée, un « bégaiement ab-
solu ». Il n'est donc pas surprenant que le choc émotionnel puisse engendrer
le bégaiement et surtout entraîner chez des prédisposés, chez d'anciens
bègues, des récidives, avec crises paroxystiques. Chez le sujet No.., le bé-
gaiement n'atteint pas chaque mot. n'affecte que les débuts de phrases, et
est lié à un trouble du rythme respiratoire, que le choc émotionnel a
aggravé : il a fallu restaurer le rythme normal en commençant par le côté
diaphragmatique de la respiration; puis, détruire l'obsession d'origine émo-
tionnelle, qui faisait douter de la guérison, en luttant contre l'émoi patho-
logique, et en faisant épeler, scander, articuler à voix de plus en plus haute
(avec reprise des exercices respiratoires dès que la menace de bégaiement
reparait, et, plus tard, avec exercice respiratoire préventif). La fatigue peut
jouer le rôle de l'émotion et déclancher des crises de bégaiement en ren-
dant moins efficace l'exercice respiratoire rééduqué. L'efficacité de la réédu
cation est cependant nettement établie par la guérison obtenue dans les cas
défavorables de prédispositions très anciennes. Connaître les causes de son
bégaiement et savoir comment l'éviter, après avoir réformé les rythmes
respiratoires vicieux ou inharmoniques, c'est être capable de'triompher des
prédispositions et des conséquences du choc émotionnel. — G. L. Dui'Rat.
Oppenheim (R.). — L'amnésie traumatique chez les blessés de guerre.
— L'amnésie traumatique (trépanation ou commotion) n'est pas seulement
lacunaire; l'amnésie antérograde (événements consécutifs à la lolessure) se
prolonge souvent pendant longtemps et rejoint une amnésie de fixation ;
elle est, il est vrai, susceptible d'amélioration, tandis que la lacune cen-
trale est définitive et correspond à la période de perte de connaissance ou
de confusion, pendant laquelle l'acquisition des souvenirs, ou la fixation, a
été nulle. L'amnésie rétrograde paraît plutôt systématique, sans égards pour
les souvenirs les plus anciens (perte fréquente de souvenirs d'enfance et
professionnels) ; mais elle e.st susceptible de prompte amélioration. L'am-
nésie de fixation est celle dont les sujets se plaignent le plus; elle est liée
à des troubles de l'attention, du langage, des plus hautes fonctions intellec-
tuelles (asthénie commotionnelle). Elle explique l'amnésie antérograde, à
partir du moment où la dépression générale, l'asthénie psychique, les trou-
bles profonds du fonctionnement et de l'équilibre humoral ont commencé.
412 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Quant à la lacune qui comprend les événements immédiatement antérieurs
au choc, elle doit faire disparaître les «images dominantes auxquels les sou-
venirs perdus devraient s'adosser ». Aucune explication ne parait pouvoir
être tirée de la physiologie fondée sur des localisations cérébrales : les
amnésies considérées ne semblent pas « localisables ». — G. L. Duprat.
Anonyme. — La prétendue loi de compensatioii. — Deux lois inverses
ont été admises : la loi de compensation Ralph Waldo Emerson d'après
laquelle toute supériorité psychique dans un domaine est compensée par
une infériorité dans une autre, et la loi de corrélation, d'après laquelle, au
contraire, une supériorité en entraîne d'autres. Des recherches de M. Gall
{School and sociely. 1917), il résulte que c'est la seconde loi qui l'emporte,
les cas réels conformes à la première étant exceptionnels. — Y. Delage.
East (E, M.). — La faiblesse d'esprit cachée. — Dans la détermination
des mesures contre la propagation de la faiblesse d'esprit, il y a lieu de
tenir compte d'un facteur jusqu'ici négligé : c'est la présence de la faiblesse
d'esprit à l'état récessif, et, par conséquent, non manifesté. Si on exprime
par F et f les états de faiblesse d'esprit manifesté et récessif, on verra que
Ton ne peut atteindre par les procédés d'eugénique que ceux qui ont F
dans au moins un de leurs parents, tandis que ceux qui ont un ou deux
parents f donneront 1/2 ou 1/4 de faibles d'esprits tout à fait imprévus. —
Y. Delage et M. Golsdmith.
Sessions (Mina A.). — Les faibles d'espritdans VOhio. — Leur proportion
dépasse 1 % de la population totale ; à part un petit nombre relégué dans
les institutions .spéciales, tous sont en liberté et libres de se reproduire. C'est
cette liberté de reproduction -qui est la cause de leur grand nombre et
qu'il faudrait entraver. — Y. Delage.
Anonyme. — Ltiidc de crimijwls. — 11 résulte des observations de Goring
rapportées par Miner (dans Psych. Bull.) que le type du criminel de LoM-
BROSO n'est pas réel et que les facteurs de la criminalité sont la déficience
mentale et l'ambiance. — Y. Delage.
Anonyme. — Le taux du mariaye chez les déments. — Dans toutes les
formes de démence, la matrimonialité est diminuée, mais seulement chez
les hommes: par là, la maladie se crée une barrière; cependant, chez les
femmes, cette diminution est presque insensible (d'après le D' A. Myerson
dans VAiner. .Journ. of Lisanity). — Y. Delage.
Anonyme. — Le traitement des criminels. — D'après un rapport du
D'P.M. Bowers, les récidivistes présentent une proportion très supérieure
à la normale de certaines tares pathologiques : folie (12 %), faiblesse d'es-
prit (23 çé;, épilepsie (10 9é), etc. — Y. Delage et M. Goldsmith.
CHAPITRE XX
Théories générales. Généralités
Annales du service des épiphyties, t. IV. Mémoires et rapports présentés au
Comité des épiphyties en I9I5 (357 pp., figures et planches.) [440
Anthony (R.). — La force et le droit. Le prétendu droit biologique
(Paris, F. Alcan, Bibl. philosoph. contemp., 194 pp.) [433
Cushny (A. R.). — ' On the analysis of Liring mat ter throwjh its reaction
ti) poisons. (Rep. 86"^ Meet. Brit. Ass. Adv. Se, Xewcastle-on-Tyne,
1916, 470-477.)
[Analysé dans le volume précédent de VAnn. Biol. (XXI, p. .390.)
Darbishire (A. B.|. — An Introductio to o Biologg, and other Papers.
^Londres, Cassell et C", 1917.) [416
Esterly (Calvin O.)- — Field liesearch and Laboratory Experiment :
their places in ascertaining and explaining habits in nature. (Bull. Scripps
Institution for Biological Research of the Univ. of California, N" 4,
13 pp.) [440
Fairchild Henri Pratt). — Outline of applied sociology. (New-York, Wac-
millan C", 353 pp., 1916.)
[L'eugénique tient une place prépondérante dans ce livre. — Y. Delage
If) Grasset iD'' J.). — La biologie humaine ou science de l'homme. (Rev.
Se, LV., iX» 3, 65-69.) [432
b) La biologie humaine. (Paris, E. Flammarion, Bibl. philos, scien-
tif.,344pp.) [432
Ci Devoirs et périls biologiques. (Paris, F. Alcan, Bibl. philos, con-
temp., 546 pp.) [Sera analysé dans le prochain volume
Guilleminot (H.). — Les nouveaux hori:.ons de la science. Tome IV; la vie;
ses fonctions, ses origines, sa fin. (Paris, G. Steinheil, 803 pp., 1916.)
[415
Heikertinger (Franz). — Das Scheinproblem von der Zweckmdssigkeit
im Organischen. Ein Beitrag zur Kritik selectionstheoretischer L'robleme.
(Biol. Centralbl., XXXVII, 333-352.) [415
Hert-wig (R.). — Bemerkungen :u dem voranstehenden Aufsatz : Das Schein-
problem von der Zweckmïissigkeit im Organischen. (Biol. Centralbl.,
XXXVll, 353-357.) ' [415
Jaworski (Hélan) et d'Abadie (René). — Un pas dans V essence des
choses. Philosophie vérifiable. L Le plan Biologique. Tome l. L'intério-
risation. (Paris, A. Maloine et fils, 254 pp.) [439
414 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Le Dantec (Félix). — Vie et fonctionnement. (Rev. philos., LXXXIII,
41tS-523.; 1418
b) Le problème de la mort et la conscience universelle. (Paris, E. Flam-
marion, 18'.» pp. i [410
Legrand (Louis). — IJemboilement des Plasmas. Aperçu d'une théorie mé-
canique de l'hérédité. (Rev. gén., Se, 30 juin et 15 juillet.)
[Exposé de la théorie
de l'auteur analysée dans VAnn. Biol., XXI, p. 388. L'auteur a ajouté
■ pour la clarté de l'exposé quelques figures schématiques. — M. Goldsmith
Levene (P. A.). — L'individualité chimique des éléments des tissus et sa
signification biologique. (Rev. gén. Se, XXVIIl, N° 9, 276-'280.) [41<)
Lillie (Ralph S.). — The formation of structures resembling organic
growlhs by means of eleclrolytic local action in nietals. and the gênerai
physiological significance and control of this type of action. (Biol. Bull.,
XXXIII, 135-186.) . [434
Lull (Richard Swann). — Orqanic évolution. (New-York, Macmillan,
727pp.,253fig., 30 pi.) ' [41 'J
Lynch (A.). — L'évolution dans ses rapports avec l'éthique. (Rev. philos.,
LXXXIV, 201-227.) [434
Mac Dougal (D. E. ; and Spoehr (H. A.)- — Tlie behavior of certain gels
useful in'the interprétation of the action of plants. (Science, 18 mai,
484.) [418
Mary (Albert et Alexandre). — Introduction à la biologie miceUairc.
(Paris, Maloine, 38 pp.) [Sera analysé dans le prochain volume
Mac Dowall (S. A.). — Seven Donbts of a ,Biologist. (London, Longmans
and C", 64 pp.) jSera analysé dans le prochain volume
Mitchell (P. Chalmers). — Le darwinisme et la guerre. (Paris, F. Alcan,
Bibl. philos, contemp., trad. d'anglais • par M. Solovine, 168 pp., 1916.)
[430
Morgan (T. H.)- — -1 critique, of the Theory of Evolution. (Princeton Uni-
versity Press: London, Oxford University Press, X -{- 197 pp., 1916.)
[Sera analysé dans le prochain volume
Osborn (Henry Fairchild). — The origin and évolution of life. (New-
York, Cil. Scribner's Sons, ;322 pp., 135 fig. i [418
à?) Rabaud (Etienne). — La biologie et la guerre. (Rev. Se, LIV, 709,
1916.) [431
b) — -- Qu'est-ce que la « biologie liumaine »? (Rev. Se, LV, N" 0, 163-
168.) ■ [432
Rebière. — Ilecherches expérimentales sur quelques hydroxols à micelles
argentiques. (Thèse, Paris, 1916.) [437
Roder (Ferdinand). — Der philosophische Grundfelher der konditioiialen
Betrachtwigsineise. (Biol. Centralbl., XXXVII, 289-294.) [415
Russell (E. S.). — Form and Funclion. A coiUrihution lo the history of
animal Morphology . (London, J. Murray, 384 pp., 15 fig.)
[Exposé de Thistoire de nos connaissances
dans ce domaine depuis l'antiquité jusqua nos jours. — M. Goldsmith
Saint-Saëns (C). — La psqchologie humaine et la psychologie animale.
(Rev. Se, LV, N" 7, 193-194.) [433
XX. - THÉORIES GÉNÉRALES. — GÉNÉRALITÉS. 4i:)
Schaxel iJulius). — Mfc/i(tinsmiis. Vilaiismus und /iriiisc/ic Iiiolù(jie.
(BioL Cciitralb., XXXVI!, 18S-iW.) IPoIémiquc
relative à des discussions dans le monde des idées pures. — Y. Delage
Scott (William Berryman). — The Theorij of Evolulion, iirith spécial
referenre to t/ie évidence itpoii. whicli it is f'oundcd. (New-York, Macmil-
lan 0\ 183 pp/ [419
Slotopolsky (Benno). — Die lieQrilfc dcr Ci/lomeka/encsis und dcr gesch-
lechtlicheii Fo7'tp/l((nzuiig und r/ire Anwendun// in dcr Biologie. (Biol. Cen-
tralbl., XXXVII, -^77-282.) ' [439
Stempell ("W.) — Die Physiologie in zoologischcn /'nlerricht. (Zool.
Anz., XLVIII, 221-228.) ' [Plaidoyer en faveur de
l'introduction d'études pliysiologiques dans la zoolo.uie. — Y. Delage
Thompson (D*Arcy "W.!. — Growth and Form. (Cambrid.iie University
Press. X\' -|- 795 pp., 407 fig.) , [420
Troland (Léonard Thompson). — Biological enigmas and the Iheory of
ep,zgme aetion. (Amer. Naturalist, 321-350.) |417
Voir pour un renvoi à ce chapitre : cli. I, 2", a.
Roder (Ferdinand). — Le vice fondamental du concept piiilosophique de
condition. — L'auteur soumet à une discussion métaphysique l'idée de
Verworn. d'après laquelle le concept de cause devrait être éliminé de la
science en tant qu'obscur et il conviendrait de lui substituer le concept de
condition. Un phénomène ou un état de choses n'a pas une cause, mais des
conditions, et rien n'autorise à donner la suprématie à Tune de ces der-
nières pour la considérer comme cause. L'auteur discute la question de
savoir dans quelle mesure la nécessité des diverses conditions est sus-
ceptible de présenter des degrés et conclut à la négative. Si le concept de
cause comporte des obscurités, il faut les faire disparaître, et non pas rejeter
le concept. — Y. Delage.
Heikertinger (Franz). — Le Problème apparent de la confm^mité au but
dans les organismes. — Dissertation métaphysique pour démontrer l'inanité
des raisonnements métaphysiques pour la solution du problème de l'évolu-
tion. La théorie de la sélection darwinienne n'échappe pas au reproche. —
Y. Delage.
Hert-wig (R.). — Remarques sur lé travail précédent : « Le Problème
etc. » — Réponse au travail ci-dessus, tendant à une réhal)ilitation de la
sélection. — Y. Delage .
Guilleminot (H.). — Les ywuveaux horizons de la Science. Tome 1 Y. —
Les trois premiers volumes de cette encyclopédie des sciences de la nature
ont été consacrés au monde inorganique; le quatrième est consacré à la vie.
C'est un exposé de nos connaissances, sans théories nouvelles, fait à un point
de vue mécaniste. L'auteur montre que l'aspect téléologique des organes et
416 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
fonctions n'est qu'une illusion, et que le facteur réel est la sélection des
variations provoquées par le milieu extérieur. L'auteur combine ainsi les
idées lamarckiennes et darwiniennes. — M. Goldsmith.
Darbishire (A. D.). — Introduction dans la Biologie. — Ce travail, resté
inachevé dans sa rédaction par suite de la mort de l'auteur, est composé
pour la plus grande partie d'articles déjà publiés auparavant. Il est entière-
ment dirigé contre le mécanisme et proclame la faillite de la « biologie
interprétative». L'auteur lui oppose l'idée de l'intelligence humaine, en pro-
grès constant à mesure qu'augmente son pouvoir sur le milieu environnant ;
l'intelligence elle-même doit, d'ailleurs, son origine à son utilité et c'est
cette utilité qui préside à son progrès. — M. Goldsmith.
h) Le Dantec (F.). — Le Problème delà mort et la conscience universelle.
— Cet ouvrage est un mélange quelque peu hétérogène de thèmes de
morale, de psychologie, voire, par endroits, de métaphysique. Ces questions
sont exposées et discutées avec un certain art et une réelle originalité dans
la forme. Mais le fond ne diffère guère de ce qu'on trouve dans beaucj)up
d'ouvrages de pliilosophie monistique; nous ne pouvons nous y arrêter,
d'autant plus que les mêmes idées ont été exposées dans les ouvrages anté-
rieurs de l'auteur. La seule partie qui se rattache à la psycho-physiologie
est celle relative à la nature et à l'évolution de la conscience psychique.
L'auteur oppose l'une à l'autre deux manières de voir : ou bien la conscience
n'existe pas dans les éléments constitutifs des organismes, mais se crée en
eux par une évolution progressive parallèlement à la complication, égale-
ment progressive, du système nerveux central; ou bien elle existe à 1 "état
élémentaire dans les éléments mêmes constitutifs des molécules organiques.
Contrairement à la presque universalité des biologistes, c'est à cette der-
nière alternative que l'auteur se rallie. II admet qu'il y a, dans les éléments
mêmes de la substance organique, une sorte de conscience rudimentaire et
que la conscience générale des êtres supérieurs se constitue par une som-
mation de ces consciences élémentaires. Mais ici il fait intervenir ce qu'il
appelle une loi d'habitude, d'après laquelle les excitations monotones n'éveil-
lent pas la conscience; seules, sont perçues celles qui correspondent à une
modification suffisamment brusque, intense et inhabituelle. Ainsi, pour
prendre un exemple, l'eau stagnante n'a pas de conscience, mais quand,
par des variations de température, elle passe aux phases de glace ou de
vapeur, ses molécules ont une conscience vague de ce changement d'état.
Le deuxième fait sur lequel il fonde sa théorie, c'est le fusionnement de ces
consciences, élémentaires en celle d'ordre plus élevé, chez les êtres possé-
dant une continuité protoplasmique soit par l'intermédiaire d'un système
nerveux, soit simplement par des communications protoplasmiques inter-
cellulaires. — L'auteur se rallie à la théorie de la conscience épiplirnomène.
voulant dire par là que la conscience est conditionnée par un phénomène,
mais qu'elle n'est pas elle-même un phénomène pour la raison qu'elle ne se
traduit dans les centres nerveux par aucune modification observable du
dehors, même par un être assez puissamment outillé pour qu'aucune parti-
cularité de structure ou de constitution dans les moindres éléments ne .put
lui échapper. — \. Delage et M. Goldsmith.
Levene (P. A.). — L'individualité ckiiniquedes ëlètnents des tissus et sasigni-
ficatiini biobigiqur, — Cet article est la reproduction d'une conférence faite
pour vulgariser certaines idées développées principalement par J. Loeb,
XX. — TIIKORIES GENERALES. - GÉNÉRALITÉS. 417
mais auxquelles l'auteur apporte des rectifications personnelles. La question
est de savoir si, d'une façon absolue, la spécificité des réactions physiolo-
giques est conditionnée de façon adéquate par la spécificité de la constitution
cliimique des tissus entrant en action. Voici la conclusion à laquelle l'auteur
arrive : 1^ Les acides nucléiques, les lipoïdes et les sulpho-conjugués sont
les mêmes dans tous les organes de toutes les espèces et ne présentent
aucune spécificité. Ils sont la condition des manifestations vitales, mais non
des réactions spéciales aux divers tissus et aux divers êtres, 2'^ Les hormones
et les enzymes varient suivant les tissus et les organes, mais non suivant
les espèces. Ils conditionnent les caractères mendéliens : forme, couleur,
caractères sexuels. :i' Les protéines, elles, sont hautement spécifiques non
seulement suivant les espèces, mais suivant les individus et les organes.
Mais à l'infinie variété des réactions physiologiques spécifiques ne corres-
pond pas une variété égale des protéines que la chimie a pu découvrir, en
sorte que l'on peut se demander si une part plus ou moins importante de
cette spécificité n'appartient pas à des diftérences de structure physique sur
lesquelles nous n'avons encore aucune donnée. — Y. Delage et M. Gold-
SMITH.
Troland (Léonard Thompson). — Énigmes biologiques et la théorie de
l'action des enzymes. — 11 est curieux de constater que, parallèlement aux
progrès considérables de la physique dans un sens monistique il y a eu
récemment en biologie une recrudescence du vitalisme et une réaction contre
la conception mécanique de révolution. Lauteur est d'avis que certaines
conceptions chimico-physiques, entre autres celles qui ont trait aux enzymes
et à la catalyse spécifique, fournissent des explications ou des commence-
ments d'explication « de phénomènes que les vitalistes regardent comme
inexplicables; ce que nous appelons vie est fondamentalement un produit
de lois catalytiques agissant sur des systèmes colloïdaux de matière à travers
les longues périodes des temps géologiques ; toute détermination héréditaire
est, en dernière analyse, catalytique. D'après la définition d'OsTWALD, un
agent catalytique est une substance qui change la rapidité d'une réaction
sans être elle-même changée par ce processus ; souvent une substance peut
catalyser une réaction qui donne naissance à une nouvelle quantité de la
même substance (autocatalyse) ou bien à une substance nouvelle, pouvant
aussi jouer le rôle de catalyseur (hétérocatalyse). T. admet que le pouvoir
autocatalytique est une propriété nécessaire de chaque forme complexe de
matière, et entre autres de la substance vivante. La croissance, phénomène
vital par excellence, est l'expression d'une réaction chimique autocatalytique,
qui a plus que de l'analogie avec l'accroissement d'un cristal; Robertsox
{Arch. fi'ir Enlw.-Mech., 1908) a montré en effetque les courbes de croissance
co'incident dans leur forme générale avec la courbe caractéristique d'une
réaction autocatalytique. Les découvertes du mendélisme qui avec une
extrême vraisemblance ont localisé les unités mendéliennes ou facteurs dans
les chromosomes rendent très vraisemblable que les facteurs mendéliens
.sont des enzymes logés dans la cellule germinale originelle; ces enzymes
ou particules chromatiques colloidales, autocatalytiques, gouvernent dans le
développement la différenciation des cellules, des tissus et des organes.
Le mécanisme de la production des variations est simplement celui de la
production initiale d'un nouvel individu chimique par la rencontre fortuite
des molécules appropriées avec des orientations relatives convenables; les
variations sont, par suite, nécessairement discontinues, puisqu'il y a des
hiatus qualitatifs entre toutes les espèces chimiques, telles que celles qui
l'année biologique, xxn. 1917. 27
418 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
forment le système des enzymes génétiques. La variation, ainsi comprise,
sera nécessairement additive, puisqu'un individu autocatalytique, une fois
pi'oduit, tendra automatiquement à se maintenir ; si la nouvelle enzyme est
en harmonie avec des fonctions qui préservent l'organisme, le variant vivra ;
si cela n'est pas. la sélection naturelle l'éliminera. La théorie enzymatique
peut jeter aussi quelque lumière sur l'origine de la vie ; la vie dépend d'un
complexe organisé de matériaux catalytiques, et on peut dire qu'une certaine
sorte de vie nait avec chaque mutation nouvelle, capable de succès. Si nous
traçons le processus de révolution d'une espèce donnée, nous arriverons
fatalement, à l'origine, à la première mutation, qui consiste en la production
dune particule autocatalytique ayant de telles relations avec son milieu
qu'elle peut croître et se reproduire. Cette première enzyme ou protase
existe peut-être à l'état libre dans notre univers actuel ; il se pourrait que les
virus filtrables (petite vérole, rage, les chlamydozoaires], etc.) aient cette
valeur. Après la particule libre autocatalytique, la plus simple structure vitale
peut consister en une particule de cette sorte entourée par une enveloppe
de substance semi-liquide, chimiquement homogène, avec laquelle la parti-
cule présente une relation hétérocatalytique; cette substance sera Véoplasnie.
Le système physique constitué par la protase et l'éoplasme représente une
cellule vivante dans sa forme la plus réduite : La cellule actuelle, telle que
nous la connaissons, est évidemment le produit d'une longue évolution, et
ne peut être regardée comme l'unité biologique primitive. — L. Cuénot.
■a) Le Dantec (Félix;. — Vie et fonctionnenient. — L'activité vitale, qui
consiste essentiellement dans le fonctionnement défensif des tissus, se réalise
à l'échelle protoplasmique ou colloïde; le milieu intérieur fluide, colloïde,
commun à tous les protoplasmas cellulaires, entraîne une harmonie, expres-
sion de l'unité individuelle. Chaque colloïde a son rythme caractéristique,
qu'il conserve et s'efforce d'imposer quand il devient diastase pour un autre.
La substance vivante oriente son activité, sous l'influence d'un autre colloïde,
exactement et exclusivement comme il convient pour le vaincre : son attitude
est déterminée par lé rythme de l'agresseur et par le sien propre, elle con-
stitue une adaptation, une assimilation fonctionnelle. Le fonctionnement ne
doit pas être considéré dans les organes, mais dans les cellules, où l'assimi-
lation se produit aux périodes de fonctionnement. Le repos n'est qu'apparent
si l'on considère l'organisme vivant dans son entier : la « construction de
substance vivante » est de tous les instants, à tles degrés divers; pendant la
vieillesse, les phénomènes de destruction l'emportent sur ceux de construc-
tion; mais jusqu'à la fin « il reste impossible de séparer la vie du fonction-
nement », produit de rhérédité et de l'éducation ou adaptation au milieu. —
G. L. DuPR.VT.
Mac Dougal (D. E.) et Spoehr (H. A.). — Le comportement de certains
f/cls utiles dans l'interprétation de l'action des plantes. — Expériences de
recherches de matériaux pouvant simuler la façon dont se comportent au
point de vue de l'imbibition les parties végétales en croissance. Le résultat
est qu'on trouve qu'un mélange d'hydrocarbones et de matières protéiques
présente les mêmes phénomènes que les végétaux en croissance. La corré-
lation entre l'imbibition et le métabolisme delà croissance est. rendue mani-
feste. — H. DE Vakigny.
Osborn (Henry Fairchild). — L'orvjinect l'évolution de la vie. — L'idée
la plus originale de l'ouvrage est de changer le mode d'attaque du problème.
XX. - TIŒORIES GENERALES. — (iÉNÉRALITÉS. 419
Au lieu (1 étudier los formes et fonctions pour remonter à leur origine, il
propose d'attaquer le problème du point de vue énergétique. L'évolution des
formes résulte du conflit de quatre sortes d'énergies : 1" l'ambiance orga-
nique, î» Lorganisme, 3^' le germe héréditaire, 4'^ l'ambiance au sens ordi-
naire de ce mot. Cependant il faut reconnaitre que cette méthode n'a pas
conduit Tauteur à des solutions bien nouvelles des problèmes de l'évolution.
— Y. DKI.AOE.
Scott (W. B.>. — Lu théorie de l'évolution. — C'est un livre de vulgari-
sation que l'auteur a jugé utile de publier parce qu'il a remarqué autour de
lui que les ojiinions sur la doctrine de l'évolution n'étaient pas appuyées en
général sur une connaissance suflîsante des faits qui lui servent (ie base.
Nous ne saurions évidemment le suivre dans cet jsxposé. Remarquons sim-
plement que l'auteur utilise pour la recherciie des affinités des espèces les
travaux récents sur la précipitation du sang après action sérique (sérum
anti-lapin, anti-cheval, anti-humain). [Il pourrait y ajouter les pliénomènes
d'anaphylaxie.] La conclusion de l'auteur est que la théorie de l'évolution ne
saurait être contestée, mais qu'aucune des explications proposées (Darwin,
DE Yries, etc.) n'est encore démonstrative. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Lull (Richard Swann.). — L'évolution organique. — Les traités dogma-
tiquesnesont, en général, que signalés dans V Année Biologique , parce que les
idées générales qu'ils présentent, les seules intéressant le programme de notre
recueil, ne sont pas originales. Le présent ouvrage, quoiqu'ayant quelque
peu les allures d'un traité de paléontologie, se distingue par un caractère
inverse et à ce titre mérite de retenir notre attention. Les considérations bio-
logiques, les relations entre l'évolution des espèces et l'évolution géogénique,
se placent au premier rang dans les préoccupations de l'auteur, A chaque
changement considérable dans l'évolution du monde organique correspond un
événement géologique qui le conditionne. Parmi les exemples;de cette relation,
un des plus importants, est celui que l'auteur désigne sous le nom d'émersion
des vertébrés. Les océans, milieu ambiant commun de toutes les formes ori-
ginelles,-constituent une ambiance trop peu variée pour que des transforma-
tions de première importance puissent s'y accomplir. II n'en est pas de
même pour les eaux douces, qui, par leur répartition plus étroite et la réduc-
tion de leur masse, sont beaucoup plus sensibles aux variations de tempé-
rature et surtout à celles de la constance de composition chimique et de
concentration en oxygène. Les ancêtres des vertébrés, lesquels remontent
à une époque trop ancienne pour qu'on ait des idées nettes sur leur nature^
ont dû, lorsque se sont formées les eaux douces — fleuves et lacs — péné-
trer dans ce milieu et s'y adapter. Quelles sont les causes qui ont pu les
déterminer à les abandonner pour la vie terrestre? L'auteur écarte l'idée
que ce puisse être le besoin d'échapper aux ennemis ou de rechercher la
nourriture et croit plutôt à la menace d'aspliyxie progressive résultant de
la concentration des eaux .stagnantes par l'évaporation, la putréfaction des
débris végétaux et la raréfaction de l'oxygène dans ce milieu devenu im-
propre à la vie. Ces conditions ont dVi se présenter, surtout à l'origine, sous
les tropiques. De ces ancêtres ichtyoïdes sont sortis d'abord les Amphibiens,
devenus terrestres à l'état adulte, tandis que l'eau réclamée d'une façon
plus impérieuse par les œufs et les jeunes, laissait persister le caractère
aquatique avant la métamorphose. Les vertébrés allanto'idiens ont pu se
débarrasser de cette sujétion par le développement du vitellus nutritif et
de l'allantoide, qui leur permettait de trouver en eux-mêmes et daps l'air
420 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
gazeux les éléments de leur développement. Les vertébrés à sang chaud ont
dérivé des Reptiles par deux processus : le premier est la disposition des
membres, ventrale au lieu d'être latérale, de façon à soulever le corps; le
second est l'acquisition d'une température constante. Les principaux facteurs
de ces changements ont été les migrations hors des forêts qui obligeaient
à plus d'agilité pour se mouvoir sur un sol plus aride où la nourriture plus
pauvre nécessitait une recherche plus active. Le second a été l'abaissement
de la température, qui rendait nécessaire, hors de l'abri des forêts, un déve-
loppement des productions épidermiques combattant efficacement la déper-
dition calorifique. Ce changement est aussi corrélatif d'une augmentation
d'activité de la circulation, en relation avec une vie plus active. En ce qui
concerne les Oiseaux, leur origine reptilienne est admise par tous, mais l'ac-
cord n'est pas fait sur le mode de dérivation. L'auteur expose lesdeux théories
principales : l'origine aux dépens des reptiles coureurs et bipèdes, ramant dans
l'air avec leurs membres antérieurs, ou de reptiles arboricoles, munis d'un
appareil planeur formé par des plumes développées aux dépens des écailles
et servant seulement d'appareil de sustentation, sans que les membres
qui les portaient fussent doués d'un mouvement de va-et-vient, lequel n'est
apparu que plus tard. Ces deux théories ne sont pas inconciliables : d'après
certains, les premiers auraient donné naissance aux Ratites'et les se-
condes aux Carinates. — Pour les mammifères, ce sont les mêmes facteurs
qui ont agi, avec le vol en moins et la lactation en plus, dont l'auteur ne
scrute pas l'origine. Le grand facteur de cette évolution a été la réduction
progressive des forêts aux épocjnes secondaire et surtout tertiaire, comme
la réduction des eaux douces a été antérieurement la cause de l'émergence
des vertébrés terrestres. C'est ce même facteur de la diminution des forêts
qui a déterminé l'évolution de l'homme aux dépens des anthropoïdes : sont
restés anthropoïdes ceux qui ont pu conserver l'habitat sylvestre; sont
devenus hommes ceux qui ont émigré vers les terrains nus.
En outre de son originalité, ce livre a le mérite d'être très bien édité et
doit trouver sa place dans la bibliothèque du biologiste. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
Thompson ("W. d'Arcy). — Croissance et forme. — I. Aux explications
téléologiques de la forme des êtres, il faut substituer les explications méca-
niques. — II. Développement de la théorie bien connue des relations
entre les propriétés de surface, variant comme le carré des dimensions
linéaires, et les fonctions de volume ou de masse, variant comme le cube.
La première indication de cette loi remonte à l'auteur français Lesage, au
xviii'^ siècle; elle a été mieux précisée par G\lilée et, dans les temps mo-
dernes, par Froude, en ce qui concerne la proportionalité de la force au
carré des dimensions linéaires (section des muscles) et par Borelli en ce
qui concerne le travail, c'est-à-dire le produit de la force par le chemin
parcouru, produit proportionnel à la masse musculaire, c'est-à-dire au
cube des dimensions linéaires. L'auteur développe et étaye sur de nou-
veaux exemples les effets de ces lois sur la limitaion de la taille des orga-
nismes. Les ingénieurs savent depuis longtemps que de deux ponts géo-
métriquement semblables, le plus grand est proportionnellement le plus
faible et que pour le rendre aussi fort il faut le faire plus massif. C'est
pour cela que l'éléphant est plus massif que la souris et que dans son
squelette, le rapport de l'épaisseur des os à leur longueur est beaucoup
plus élevé. Si la gravité newtonienne doublait, ces différences seraient
"encore bien plus accusées; si elle diminuait de moitié, toutes les formes
' XX. - THÉORIES GENERALES. — GENERALITES. 421
seraient plus tirèles. Chez les animaux aquatiques, les effets de cette gra-
vité sont presque annihilés et c'est pour cela qu'ils peuvent atteindre des
dimensions beaucoup plus considérables (baleines). Dans un tel milieu, la
résistance à la proiiTossion variant conune le carré des dimensions linéaires
et l'énergie progressive comme le cube, la vitesse est proportionnelle à la
racine carrée des dimensions linéaires, comme pour les grands bateaux
par rapport aux petits. Tandis que pour les organismes macroscopiques, la
taille et la croissance sont conditionnées par la gravité, pour les microsco-
piques cette influence disparait par un phénomène purement arithmétique.
Mais ici apparaît une nouvelle force, la tension superficielle qui tend à
arrondir tous les êtres, d'où leur forme d'autant plus sensiblement sphé-
rique, qu'ils sont plus petits; mais de tels êtres ne sauraient plus contenir
de cavités intérieures telles que les vacuoles où les gaz seraient soumis
à des pressions énormes. D'autres causes mécaniques interviennent dans
la limitation inférieure de la taille. Aujourd'hui que l'on sait calculer le
volume des atomes et des molécules, on peut aisément reconnaître qu'un
infusoire dont le diamètre mesure 0,15 p. (il en est de tels : Micromonas
lirogrediens) ne pourrait contenir plus de 30.000 molécules d'albumine; et
un être ultra-microscopique de dimensions linéaires 10 fois moindi'e n'en
pourrait plus contenir qu'une trentaine, ce qui limiterait singulièrement
ses propriétés vitales. De même, chez les Métazoaires, les dimensions des
cellules varient à peine, quelle que soit la taille. Ainsi, les cellules nerveuses
d'un cerveau d'éléphant sont à peine deux fois plus grandes que celles
d'un cerveau de souris. Et comme le cerveau de cette dernière est au
moins, en dimensions linéaires, cinquante fois plus petit, il ne peut con-
tenir qu'un nombre de neurones considérablement plus faible. Il en est de
même pour tous les autres organes, en sorte que la complication des orga-
nismes, microscopiques ou macroscopiques, diminue nécessairement avec
leur taille. Les êtres géométriquement semblables sont donc extrêmement
éloignés de réagir de la même manière aux facteurs mécaniques. C'est
ainsi que, tandis qu'ils échappent aux effets de la gravité newtonienne,
les organismes microscopiques subissent les effets de la tension superfi-
cielle, du bombardement moléculaire qui produit le mouvement brownien
et de la pression lumineuse susceptible d'entraîner leurs germes dans les
espaces interplanétaires ou intersidéraux, comme l'a montré Arrheniu's.
— III. La forme des organismes est, cà chaque instant de leur évolution,
le résultat momentané des vitesses de croissance de chacune de leurs parties.
Si l'or^ considère l'ensemble, on peut définir les variations de la forme : le
résultat de la vitesse et de la direction de croissance dans chaque point
individuel. Il y a, en effet, un accroissement global qui peut se représenter
par l'accroissement du corps dans trois directions perpendiculaires, mais,
en outre, chaque partie interne ou externe, chaque cellule, chaque organe,
a ses règles particulières de croissance, en partie indépendantes, en partie
corrélatives de celles des organes voisins et de l'ensemble. Les vitesses de
croissance dépendent de facteurs, les uns internes, les autres externes;
Les premiers sont, d'abord : l'espèce (animale ou végétale), l'organe, l'âge
et le stade évolutif; pour les deux premiers points, les exemples sont
inutiles, l'auteur en fournit de nombreux; pour le troisième, on sait que la
naissance et la puberté correspondent à des maximums; pour le dernier,
l'état larvaire, la métamorphose sont aussi des périodes de grande activité.
Les facteurs externes sont, avant tout, l'alimentation, puis la quantité
d'eau, le turgor étant une condition indispensable, puis viennent la tem-
pérature avec son coefficient semblable à celui des réactions chimiques,
422 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la saison, le climat. Une place à part doit être faite aux catalyseurs, surtout
lorsqu'ils sont engendrés comme produits accessoires de la réaction prin-
cipale (autocatalyse), en particulier dans le cas de la formation de la chro-
matine aux dépens du cytoplasme. A côté d'eux doivent se ranger les
produits des glandes à sécrétion interne, en particulier le corps pituitaire,
régulateur de la croissance et dont les lésions engendrent l'acromégalic
et le gigantisme, et le corps thyroïde, grand régulateur du métabolisme
général. L'excision d'organes est, chez beaucoup d"animaux, l'occasion
d'une reprise de croissance très active pour la régénération. Une même
grande loi régit les phénomènes de croissance aussi bien dans la régéné-
ration que dans l'évolution normale : c'est que la courbe représentative
de l'accélération de croissance présente deux branches, la première rapi-
dement ascendante, la seconde avec maximum intermédiaire. La cause
de cette forme reste mystérieuse. L'auteur pense qu'elle est due moins
à un épuisement progressif des forces internes qu'à un accroissement des
résistances extérieures, résultant des membranes cellulaires, des trabécules
fixateurs, des pièces squelettiques rigides etc,. — IV. Après une esquisse
rapide de la structure de la cellule et des phénomènes de la cinèse, l'au-
teur rappelle les théories de la mécanique cellulaire qui ont pour but
commun d'expliquer les mouvements intra-cellulaires par des forces phy-
siques. 11 rejette comme insoutenable la théorie de Rhumbler et dit qu'on
ne peut retenir que celles qui font appel à des forces polaires créant entre
elles un champ de forces. La difficulté est de savoir quelle est la nature de
ces forces. Gallardo et Hartog les considèrent comme électriques. Leduc
les considère comme des forces moléculaires de la même nature que celles
qui interviennent dans la diffusion. Très suggestive est l'idée de La.miî,
d'après laquelle deux particules vibrant dans un liquide, s'attirent ou se
repoussent selon que leurs phases vibratoires sont identiques ou opposées.
Il se produit dans ces conditionvS des courants liquides dont la forme repré-
sente un champ de forces avec ^entraînement passif des particules inertes
interposées. L'auteur lui-même expose une théorie qui lui a été suggérée
par Peddie et qui fait intervenir la plus ou moins grande perméabilité
des particules aux forces polaires qui les rencontrent, à la condition que •
cette perméabilité puisse subir des changements alternatifs, tels que ceux
qui ont été observés pour l'émission de CO- dans la cellule en cinèse ou
au repos. [Cette théorie d'ailleurs n'est pas très séduisante et ne semble
pas devoir faire oublier celles de Hartog et de Gallardo.] Pour la cytodiérèse,
il montre comment les auteurs ont fait intervenir les variations de la tension
superficielle et rappelle la théorie de Lillie qui fait appel aux charges
électriques des ions. Enfin, il montre le jeu des forces attractives s'exer-
çant entre les deux pronucléus et le centre de la cellule, cas particulier
très simple du fameux problème des trois corps et qui conduit les deux
pronucléus à se joindre avant d'atteindre le centre, par fusion de leurs
trajectoires convexes du côté de la droite qui réunit les positions initiales.
— V. La cellule est composée de colloïdes semi-fluides s'accroissant par
intussusception, et sa forme, quand elle est libre, est réglée par la tension
superficielle qui tend à lui donner des contours arrondis. Tout autre est le
cas pour les cristaux solides, mais les cristaux liquides de Lehmann comblent
en partie la lacune qui les sépare par le fait qu'en eux collaborent la
tension superficielle et les forces de cristallisation. Les formes d'équilibre
des cellules sont celles dans lesquelles la loi des « aires nainima » est
satisfaite. Les formes symétriques sont au nombre de celles qui satisfont
le mieux à la loi et cela explique la grande généralité de la symétrie dans
XX. — TllKORIKS GÉNÉRALES. - GENERALITES. 42:î
les formes organiques, conformément à la loi de Macii, d'après laquelle
dans tout système symétrique, chaque déformation (jui tend à détruire, la
symétrie est balancée par une déformation égale et op})Oséc qui tend à
restaurer la symétrie. Application au cas de l'amibe. Tous ses mouvements
s'expliquent par les variations locales de la tension superficielle, déterminée
au dehors par les changements de température et de milieu et au dedans
par les changements chimiques résultant du métabolisme : partout où la
tension diminue, il y a émission de pseudopodes : partout où elle augmente,
il y a contraction: si elle est partout uniforme, il y a retour à la forme
sphérique de repos. Dans les foraminifères à coquilles, l'ensemble peut,
en raison du squelette, ne pas réaliser une forme d'aire minima, mais
chaque nouvelle expansion, pour former une nouvelle chambre, obéit indi-
viduellement à cette loi. La soie des araignées, quoique liquide au moment
de son excrétion, forme un cylindre plein au lieu de s'écouler en gouttes
parce qu'elle se solidifie immédiatement au contact de l'air et le fil est
revêtu d'une sécrétion visqueuse qui se dispose en perles indépendantes
sous l'action des forces capillaires. La sphère étant la forme d'équilibre
parfait, où le rapport du volume à la surface est maximum, les discor-
dances entre cette forme et celles réalisées par les cellules libres souvent
ellipsoïdes sont conditionnées par l'intervention de forces internes ou
externes et par les variations de la tension superficielle selon la formule
T T'
suivante : P = p, + ("k + ÏÏ^'' -^ "^ pression interne, p. = pression
externe, T et T' = tensions superficielles interne et externe de la mem-
brane normales l'une à l'autre, R et R' = rayons de courbure correspon-
dants. Application à divers cas particuliers : cellule de levure, œuf de poule
(pression externe de l'ovidiïct), foraminifères, radiolaires, héliozoaires. Chez
ces derniers, les filaments axiles des pseudopodes sont des jets de substance
solidifiée autour desquels s'étend un manchon protoplasmique réglé par le
jeu des forces capillaires. Les membranes ondulantes se forment par un
fil arraché au corps visqueux par un flagellum venu en contact avec lui
dans ses mouvements de flexion. Les globules sanguins elliptiques biconcaves
des mammifères résultent des pressions osmotiques intérieure et extérieure,
comme le prouve le fait qu'ils deviennent sphériques en milieu hypotonique
et se ratatinent en milieu hypertonique. Peut-être aussi la membrane porte-
t-elle un anneau méridien plus rigide. Le fait que les membranes sont
souvent semiperméables oblige à faire une réserve, car dans ce cas la
tension superficielle ne s'applique plus ; elle peut être remplacée alors par
une élasticité propre de la membrane, mais cela ne change rien au résultat.
— VI. Quand, dans une gouttelette de substance protoplasmique ou autre,
suspendue dans un milieu liquide, se trouvent des particules d'une sub-
stance chimique de telle nature que, au. contact du milieu ambiant, leur
tension superficielle serait moindre que celle actuellement existante, ces
particules tendent à se porter à la surface et à déterminer là une chute de
tension superficielle s'accompagnant d'une modification du. contour : c'est
le phénomène de l'adsorption, dont la loi a été déterminée par Gibbs et
Thompson. Les particules ne sont pas attirées de loin vers la surface, mais
lorsque, par les hasards de leurs déplacements, peut-être sous l'influence du
mouvement brownien, elles arrivent au voisinage immédiat de cette surface,
elles franchissent celle-ci pour former la nouvelle surface de contact avec
le milieu. Tel est le cas, par exemple, pour des gouttelettes d'huile con-
tenues dans le cytoplasme d'une cellule. Tel est le cas aussi pour toutes
les particules que la cellule rejette au dehors soit comme excrétion soit
424 . L'ANNEE BIOLOGIQUE.
pour la formation de sa membrane, et par là ime vive lumière est projetée
sur ces phénomènes. La cause immédiate des variations locales de tension
superficielle, qui déterminent les modifications locales de la forme de la
cellule, par exemple dans la conjugaison des Spirof/j/ra, est certainement
due à une modification chimique intérieure localisée. Celle-ci n'est pas
connue, mais on sait que des travaux chimiques localisés se produisent
dans la cellule. Les inclusions cellulaires, plastides, chromidies, mitochon-
dries sous tous leurs aspects, granules de Altmann, etc., sont autant de
petits laboratoires où s'opèrent des réactions chimiques localisées.. Un phé-
nomène semblable a été démontré de façon plus précise par Macallum en
mettant en évidence, par des réactions chimiques très délicates, Taccumu-
lation de sels potassiques dans des points au voisinage desquels se forment
des protubérances locales {Spirogyra en conjugaison). — VII et VOL
Les forces qui réagissent dans un agrégat d'un grand nombre de cellules
forment un ensemble extrêmement complexe dont l'analyse intégrale n'est
pas possible. Mais en examinant des agrégats plus simples, on peut se
convaincre que les forces qui interviennent se ramènent à la cohésion, à la
résistance plus ou moins élastique ou rigide des diverses parties et surtout
à la tension superficielle. Partant, intervient, le principe des « aires mi-
nima » ; c'est ainsi que dans un agrégat relativement simple et dont la
complication est lentement progressive, tel que l'œuf en segmentation, on
voit les cellules se disposer de manière que les arêtes s'assemblent toujours
par trois autour d'un même point et sous des angles de 120", et au stade à
quatre cellules de la division on voit les arêtes assemblées par trois autour
de deux points réunies l'une à l'autre par une. ligne droite qui peut être
fort courte, mais jamais nulle. Les observations de Robert sur la segmen-
tation du Troc II us et les imitations qu'il a pu en reproduire au moyen de
bulles de savon sont très instructives à cet égard. Nombreux exemples et
exposé de points de détail dans lesquels il est inutile de suivre l'auteur :
division d'un cube (la paroi minima est celle qui passe par la plus longue
diagonale!, séparation d'une petite partie d"un cube, d'un cylindre ou d'une
splière (la position d'équilibre stable ne peut être obtenue en satisfaisant
à la loi du minimum des aires que par une cloison courbe); .séparations
sigmoïdes; segmentation d'un disque (ici aussi, après les deux premières
cloisons diamétrales, la cloison divisant un quadrant doit, pour satisfaire
aux conditions, être courbe et être normale aux deux diamètres) ; segmen-
tation de Tœuf; division de l'aile de l'insecte par des nervures (mêmes
l)rincipes); cloison du squelette d^s coralliaires (paradoxal pour Ilelero-
phyllia); stomates des feuilles; grains de pollen (les quatre provenant des
deux dernières divisions occupent les sommets d'un tétraèdre régulier,
position d'équilibre très stable); etc. — IX. Les productions squelettiques
sont, en général, extra-cellulaires. Il est donc permis de les considérer, non
comme le produit de phénomènes vitaux, mais comme les productions
physico-chimiques engendrées dans un milieu interstitiel extérieur aux
éléments vivants. Le fait que l'asymétrie au polarimètre est l'apanage des
synthè.ses sous l'influence d'organismes vivants, tandis que les composés
similaires de la synthèse chimique in vitro sont symétriques, introduit une
certaine difficulté, mais non point telle qu'on n'ait pu songer à reproduire
in vitro des éléments stiuelettiques par la cristallisation de substances
minérales au sein d'une solution colloïdale. C'est ce qu'a fait Harting pour
les éléments squelettiques les plus simples, les calcosphérites, en faisant
cristalliser des sels de chaux plus ou moins mélangés d'autres sels dans
une solution de gélatine ou d'albumine. On obtient ainsi, au lieu des cris-
XX. - THÉORIES GÉNÉRALES. - GÉNÉRALITÉS. 42:.
taux qui se déposent en solution aqueuse, des globules qui, dans leur
structure et leur assembla.iie. montrent l'intervention superticielle. Cela
tient à ce que, dans ces circonstances, la substance minérale, d'abord dis-
soute, passe, avant de se précipiter, par une pbase liquide, en gouttelettes
dispersées dans le médium continu et qui subissent les effets de la tension
superficielle avant de passer à létat solide, qui fixe leur forme. Ces calco-
sphérites montrent, comme les perles et les otolitlies, des couches suc-
cessives concentriques qui peuvent être rapportées au phénomène de LiE-
SEGANC. Cet auteur a montré que du nitrate d'argent se déposant dans une
lame de gélatine donne des couches noires concentriques séparées par des
espaces clairs. Ce phénomène purement physique dépendant des forces
moléculaires peut expliquer certaines structures concentriques. D'autres
fois, au lieu d'anneaux concentriques, on a une spirale continue qui peut
expliquer certaines formations spiralées, comme dans les trachées animales
ou végétales. 11 faut tenir compte de ces faits avant d'attribuer à des alter-
nances saisonnières de l'activité métabolique (écailles des poissons, etc.)
les dépôts concentriques qui s'observent dans beaucoup de productions
animales ou végétales. Tel est le cas pour divers dépôts pigmentaires, les
lamelles cristalliniennes. Les spicules des éponges méritent une mention
particulière. Quand on étudie minutieusement les détails de leur forme et
de celle des éléments cellulaires au milieu desquels ils sont plongés, ainsi
que leur mode de formation, on voit que celle-ci est le résultat d'un petit
nombre de facteurs. Quelle que soit sa forme, le spicule débute par un
granule central à partir duquel il s'aceroit (Drever) ou par un petit nombre
de rudiments microscopiques qui se soudent en une formation unique pour
s'accroître de diverses façons (Minchin). Le dépôt de substance cristalline
se fait sous l'action des forces moléculaires qui interviennent dans la for-
mation des cristaux. Mais ce dépôt, au lieu de s'opérer dans une solution
électrolytique laissant toute liberté à ces forces, s'opère dans un milieu
colloïde' et au voisinage ou au contact d'éléments cellulaires, avec inter-
vention de la tension superficielle qui gêne l'accroissement dans certaines
directions et le favorise, l'oriente dans certaines autres. Entre les cellules,
le spicule s'accroît dans la direction du minimum de résistance et il en
est de même à la surface des cellules. Dans ce dernier cas, le minimum
de résistance dirige l'accroissement dans le sens des lignes géodésiques
déterminés par la géométrie sur les surfaces sphériques, ellipsoïdales, ou
autres. Mais il faut une observation minutieuse pour le reconnaître. C'e.st
ainsi que les spicules en C sont en réalisé des courbes gauches, portions
de spirales géodésiques tracées sur une surface ellipsoïde. — X. La direc-
tion géodésique de l'accroissement est un résultat de la loi du moindre
effort. La courbe géodésique est à une surface de révolution, ce qu'est au
plan la ligne droite, c'est-à-dire le plus court chemin entre deux points don-
nés. Sur une sphère, c'est un arc de circonférence, si les deux points sont
dans le plan perpendiculaire au milieu du grand axe; c'est un arc d'ellipse
si les deux points sont dans un plan méridien : sur un cylindre ou sur un
cône, c'est une génératrice ou une circonférence perpendiculaire à l'axe ou
une hélice cylindrique ou conique. Cette trajectoire hélicoïdale est la résul-
tante de deux vitesses, égales ou inégales, suivant deux directions compo-
santes : l'une suivant la circonférence de base, l'autre suivant une généra-
trice. La suture des tours d'une coquille de Gastéropode est la géodésique
correspondant aux vitesses d'accroissement dans ces deux sens. De même
pour les organes cylindriques, les épaississements spiraux des trachées ani-
males ou végétales, le cours des fibres longitudinales ou circulaires ou
426 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
• hélicoïdales ou différemment tordues de l'intestin, de l'estomac, du cœur
etc., dessine des lignes géodésiques telles que leur contraction a toujours un
effet maximum. Les figures en réseau résultent le plus souvent de l'entre-
coupement de deux ou plusieurs figures hélico'idales géodésiques. Le mou-
vement hélicoïdal de beaucoup d'infusoires est dû à une forme arquée de
l'axe déterminant un mouvement circulaire transformé en hélice par la
rotation de l'animalcule autour de son axe. — XI. Les géomètres décri-
vent deux sortes de spirales : la première est la spirale d'Archimède dont
tous les tours sontéquidistants. Elle est engendrée par un cylindre contourné
en spirale ; l'on peut s'en faire une idée par un boudin contourné en spi-
rale dont les tours se touchent, tels qu'on en voit à l'étal des charcutiers;
elle n'a point d'application dans les formes animales. La seconde est la
spirale logarithmique. On peut la considérer comme formée par un cône très
allongé contourné en spirale. Ici le rayon vecteur s'accroît non plus d'un
mouvement uniforme à une vitesse constante, mais d'un mouvement accé-
léré, en sorte que les tours sont de plus en plus écartés à mesure que l'on
s'éloigne du centre. L'auteur donne ici son développement mathématique
dont l'utilité pour illustrer des choses aussi simples ne s'aperçoit pas très
bien. La spirale logarithmique sert de base à un grand nombre de forma-
tions organiques ; quand la base du cône s'accroît moins vite que le rayon
vecteur, la spirale est à tours non contigus ; c'est le cas de la corne des
ruminants. Plus souvent les tours sont contigus, comme dans les Planorbes.
ou même -ils empiètent les uns sur les autres déterminant une ligne de
suture spirale, comme dans les ammonites. On peut concevoir cette forma-
tion comme résultant de la collaboration de deux forces : une force d'ac-
croissement linéaire rectiligne et une force défle.ctive toujours perpendicu-
laire à la précédente et déterminant l'enroulement. Du rapport de ces deux
forces résultent les caractères spéciaux de chaque formation spirale. Quand
l'enroulement se fait non dans un plan, mais sur un cône, on a la forme
réalisée par les Gastéropodes turbines.- Dans ce cas, la force déflective est
réalisée par le muscle columellaire. Quand ce muscle manque, comme chez
le Nautile, le siège de la force déflective n'est pas connu. Les opercules des
Gastéropodes sont souvent aussi des spirales logarithmiques et l'opercule en
se développant tourne pour rester toujours adapté à la forme de l'ouverture.
Application de ces principes aux diverses coquilles des Céphalopodes, des
Gastéropodes et des Lamellibranches. Ces derniers développent simultané-
ment deux valves qui se gênent l'une l'autre au point que, après un petit ac-
croissement spiral, le bord intéiûpur de l'ouverture de la coquille cesse de
s'accroître et l'accroissement se limite au reste de l'ouverture, suivant une
portion de courbe spirale très ouverte. — XII. Quand le Foraminifère est
une masse simple, il est formé d'abord par une gouttelette de protoplasma
dont la forme est le résultat d'un équilibre entre ses forces intérieures, sa
tension superficielle et le liquide ambiant. Bientôt une enveloppe rigide, for-
mée d<' carbonate de chaux, d-'abord absorbé, puis excrété par adsorption,
vient fixer définitivement cette forme; quand une seconde loge s'ajoute
à la première, il se produit d'abord mie nouvelle goutte protoplasmique
nue, dont la forme est conditionnée comme ci-dessus, sauf la différence
qu'introduit l'existence d'ime contrainte due à la première loge fixe,
laquelle s'entoure d'une enveloppe calcaire, et ainsi de suite. Ainsi les
coquilles polythalanies se forment par des inciéments successifs, toujours
semblables à eux-mêmes et qui laissent la coquille entière toujours sem-
blable à elle-même. Les géomètres appellent « gnomon » toute figure qui,
ajoutée à une autre, accroît celle-ci en la laissant semblable à elle-même.
XX. - THÉORIES GÉNÉRALES. - CÉXÉRALITÉS. 427
Si, dans une spirale logaritlnniquc, on tire deux rayons formant un certain
angle, la partie du dernier tour comprise entre ces deux rayons est un gno-
mon et la com-be entière peut être considérée comme formée de gnomons
successivement ajoutés les uns aux autres ; de même, chaque loge nouvelle
d'un foraminifère est un gnomon de la spirale logarithmique formée par
l'ensemble. Pour que la partie ajoutée spit un gnomon, il faut que ses fac-
teurs restent semblables à eux-mêmes (accroissement du rayon vecteur,
vitesse de rotation, vitesse de croissance dans les autres sens). S'il en est
autrement, la forme de la coquille change avec l'âge. C'est par de telles
variations des facteurs d'accroissement que s'expliquent certains cas remar-
quables, tels que la Globigérine devenant Orbuline, telle que la variabilité
extrême de Pi-renoplis ou l'entassement confus de loges qui constitue Acer-
tiilaria. La dérivation des foraminifères les uns des autres, les plus com-
pliqués des plus simples, d'après les lois géométriques ou physiques, peut
n'avoir rien de commun avec la dérivation philogénétique. — XIII. Trois
sortes de cornes : rhinocéros, ruminants et cervidés. Rhinocéros : cornes
en spirale logarithmique très ouverte et plane, en raison de la position
symétrique sur la tête. Ruminants : cornes formées d'un fourreau creux
s'accroissant à sa base soutenue par une protubérance osseuse. Le cas type
est encore une spirale logarithmique, moins largement ouverte et déjetée
par rapport à l'axe du corps. Mais il y a de très nombreuses variations
tenant à des modifications dans les vitesses d'accroissement, dans les dif-
férents points de la zone de croissance ou à Tintroduction de résistances
diverses dont la principale est l'adhérence inégale .suivant les diverses géné-
ratrices à l'axe osseux de soutien. C'est aussi cette adhérence qui explique
les bourrelets annulaires sur les cornes. Chez les plantes volubiles, la tor-
sion s'explique de même par une réduction de vitesse d'accroissement du
côté en relation avec le support. Si celui-ci est rugueux, cela engendre une
résistance nouvelle, d'où résulte l'accroissement de torsion qui s'explique
ainsi mécaniquement, sans qu'il soit besoin de recourir à la finalité comme
le fait Darwin. La spirale logarithmique se retrouve dans les dents, les
griffes et dans le bec crochu des oiseaux. Ici, la courbure de la spirale étant
très faible, sa forme générale est moins évidente, mais on arrive à la déter-
miner comme un arc de spirale logarithmique en tirant parti d'une pro-
priété géométrique de cette courbe, savoir que : tout rayon vecteur forme
un angle constant avec la tangente à la courbe au point où il rencontre
celle-ci. Cette détermination est relativement aisée lorsque le centre de la
courbe correspondant à l'extrémité terminale de l'organe est^ présent. Tel
est le cas pour la défense de l'éléphant, du sanglier et pour les griffes qui
ne s'usent pas. Mais pour les griffes qui s'usent, pour les dents des rongeurs,
l'apex est sans cesse détruit par l'usure et n'est plus présent, en sorte
que la forme spirale n'est plus évidente ; mais elle reparaît si l'usure est
supprimée par disparition de la dent opposée. Au contraire, les bois des
élans, des daims ne montrent plus la forme spirale; leur formation obéit à
d'autres lois ; ils ne s'accroissent plus par la base seulement, ils ont des
points d'accroissement déterminés par la distribution des vaisseaux dans la
substance osseuse, et leur forme doit être plutôt rapprochée de celle d'une
feuille dentée. — XIV. Dans la phyllotaxie, nous retrouvons la spirale
logarithmique : il suffit pour cela de tracer autour de la branche conique
une ligne passant par le point d'insertion de toutes les feuilles successives,
en allant de l'une à celle qui est située le plus prés d'elle en distance ver-
ticale sans se préoccuper de son écartement angulaire. On obtient ainsi
une hélice conique dont la projection .sur un plan représente une spirale
428 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
logarithmique. Lu est tout l'essentiel de la pliyllotaxie. S'il y a deux feuilles
opposées, elles sont l'origine de deux spirales. Mais on peut établir d'autres
spirales, d'après d'autres conventions, c'est-à-dire enjoignant parun trait, non
plus les feuilles 1, 2, 3, 4, 5. etc., mais 1, 3, 5. puis, 2, 4, 6, ces deux spirales
tournant en sens inverse l'une de l'autre. Ces spirales secondaires, appelées
« parastichies » ont servi de thème à des développements arithmétiques
très variés et compliqués, que l'auteur décrit en détails, mais auxquels nous
ne nous arrêterons pas, parce qu'il ne correspondent à rien d'objectif. —
XV'. Tout œuf qui n'est pas soumis à une contrainte spéciale tend d'abord
à être sphérique sous l'influence de sa tension intérieure et de l'élasticité de
sa. paroi. La coque dure, quand elle existe, se moule sur cette forme primi-
tive; c'est pour cela que les œufs des invertébrés, relativement petits par rap-
port aux oviductes, sont sphériques, sauf le cas de moulage dans un ootype
spécial. Les œufs des vertébrés sont ou ronds ou elliptiques ou ovoïdes ou
cylindriques à bouts arrondis. On a cherché des explications diverses à ces
formes; la seule véritable est celle fondée sur la compression dans l'oviducte.
Quand l'œuf est petit par rapport à l'oviducte, il n'est pas comprimé et reste
sphérique (tortues, serpents, jeunes poules); quand il est gros (poules, croco-
diles) il devient ovoïde par compression de l'oviducte. La différence entre le
gros et le petit bout provient de ce que les conditions péristaltiques sont
diminuées en aval de i'équateur de l'œuf par suite de la compression exercée
par cet équateur sur la paroi de l'oviducte, et il en résulte, en même temps,
une progression de l'œuf dans le sens du gros bout toujours tourné vers
l'aval. La forme des oursins résulte aussi de forces extérieures, par le fait
que la rigidité de la coquille n'est pas absolue en raison de l'articulation des
plaques. La forme initiale sphérique tend à s'écraser sous l'influence de la
pesanteur et en outre, par l'effet de la traction des ambulacres. Le dnme sur-
élevé de certaines espèces peut s'expliquer par la présence, en ce point, des
glandes génitales, plus légères en raison des sub.stances grasses. En ce qui
concerne les vaisseaux, un fait remarquable est que l'épaisseur de leur
paroi diminue du cœur aux capillaires beaucoup plus vite que la pression
du sang en direction centrifuge. Cela tient ;'i ce que la résistance de ha paroi
varie en sens inverse du rayon de courbure, en sorte que plus le diamètre
du vaisseau est grand, plus la paroi doit être épaisse pour résister à la pres-
sion intérieure. C'est pour cela aussi que l'épaisseur des parois ventricu-
laires est minima au niveau de la pointe du cœur. En ce qui concerne le
rapport entre la grosseur des ramifications latérales des artères et l'angle
([u'elles forment avec le tronc principal, l'auteur vérifie la loi de Roux,
d'après laquelle l'angle est d'autant plus grand que la ramification est plus
petite, par des considérations un peu vagues sur la loi du travail minimum.
— XVI. Le problème de l'adaptation, en ce qui concerne les couleurs, a
donné lieu aux tliéories mimétiques et à des explications finalistes. 11 est,
ici, beaucoup trop difficile à résoudre; il en est de même de celui de la forme
générale du corps, si exactement adaptée au milieu chez les oiseaux et les
poissons: mieux vaut l'attaquer par un coté moins difficile : celui de la con-
formation des os. Rappel des conditions de la résistance des matériaux,
d'après leur nature, leur forme et leur structure, exposé de la question l)ien
connue de la disposition du tissu osseux en viie de présenter la plus grande
résistance aux efforts de compression, d'allongement, de torsion, de flexion
et de cisaillement. Rajjpel de l'histoire de l'orientation dos trabercules du
tissu spongieux ; cette orientation suivant les lignes de plus grand effort
n'est pas liéréditaire, car, lorsqu'à la suite de fractures consolidées avec
déplacement, les lignes d'effort sont changées, les trabercules du tissu
XX. — THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 429
*
spongieux prennent une orientation eu rapport avec la disposition nouvelle.
Une tige de plante chargée ])resqu'à la limite de rupture et maintenue
sous cette charge se trouve au bout de peu de jours susceptible de supporter
sans se rompre, une charge beaucoup plus forte. Tout cela s'explique par le
fait que la résistance aux eiforts devient, dans l'organe vivant, une cause de
développement plus accentué des parties soumises au plus grand travail,
d'atrophie relative de celles qui ne travaillent pas et de réarrangement
des parties existantes dans le sens de la meilleure utilisation. Le sque-
lette, pris dans son ensemble, constitue aussi une formation très adaptée.
Prenons pour exemple la voûte rachidienne d'un quadrupède. Elle repré-
sente une arche de pont posée sur deux piliers qui sont la paire postérieure et
la paire antérieure de membres. Pour assurer la solidité d'une telle voûte
l'ingénieur a trois moyens : 1" la buter aux extrémités contre les rives;
2^' la maintenir par un tirant formant la corde de l'arc ; 3'^ la constituer par
deux parties s'équilibrant l'une l'autre comme dans le système de cantilever
dont le PontduForthest l'exemple le plus connu. C'est ce troisième mode qui
est réalisé chez les quadrupèdes. Chaque pile peut être assimilée à la colonne
d'une balance supportant un fléau losangique dont les deux bras s'équilibrent
l'un l'autre; le milieu du fléau est la partie la plus résistante, parce que
c'est là que les efl'orts sont maximum ; le bord supérieur du losange tra-
vaille à la traction et le bord inférieur à la compression. Chez le quadru-
pède, les membres antérieurs et les membres pcstérieurs forment deux piles
de pont entre lesquelles est une arche composée de deux moitiés constituant
deux cantilevers indépendants. Le cantilever antérieur, qui supporte en gé-
néral à peu près les 3 5 de la charge totale, a, pour équilibrer la moitié anté-
rieure de l'arche dorsale, le poids du cou et de la tète ; le ligament inter-épi-
neux réunissant l'extrémité des hautes apophyses épineuses du garrot forme
le bras supérieur du cantilever travaillant à la traction tandis que les ver-
tèbres forment le bras inférieur travaillant à la traction. Le cantilever pos-
térieur est, en général, moins bien équilibré n'ayant pour cela que le poids
de la queue et s'appuie partiellement sur l'antérieur. Ces principes s'ap-
pliquent avec de grandes variations aux divers animaux; la force relative
des deux cantilevers est très variable^ l'antérieur très prédominant chez l'élé-
phant, la girafe, tandis que le postérieur l'emporte chez le Kangourou, le
Crocodile, les grands sauriens fossiles. Les oiseaux, en leur qualité de
bipèdes, n'ont qu'un cantilever remarquablement bien équilibré en raison du
faible poids du cou et de la tète et du déplacement du point d'appui vers
l'arrière. Enfin, chez les animaux aquatiques toute cette structure disparait,
rendue inutile par la pression hydrostatique de l'eau. Des principes ana-
logues peuvent être appliqués à l'ensemble du squelette, qu'il faut tou-
jours considérer comme un tout pour le bien comprendre, et non pas
comme un ensemble d'os séparés. C'est dans son ensemble que le squelette
subit les influences des conditions de vie ; aussi on voit par là combien il est
vain de discuter, par exemple, la phylogénie de la baleine d'après la formée de
tel ou tel de ses os, comme le scapulum, quand son mode de vie très spécial
a exercé des influences combinées sur tout l'ensemble de son squelette. —
XVII. Utilité de l'introduction des mathématiques dans la biologie. Cela est
particulièrement avantageux dans la description des formes anatomiques
pour substituer une certaine précision au vague des descriptions littéraires,
appuyées sur des comparaisons plus ou moins boiteuses. Pour être rigou-
reusement défini, un organe ou le contour d'un animal ou d'une plante doit
être dessiné dans l'espace limité entre deux axes rectangulaires, chacun
de ces points étant défini par sa distance X ;i l'axe des ordonnées et sa dis-
430 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
tance Y à Taxe des abscisses; enfin, pour tenir compte de l'épaisseur, on
peut indiquer la distance Z de ce même point à un plan parallèle à celui
déterminé par les deux axes ci-dessus. Les comparaisons deviennent alors
fructueuses et Ton voit, par exemple, que si l'on ramène à la même dimension
longitudinale un églefin et un carrelet, le second est deux fois plus haut et
deux fois moins épais que le second en sorte que si X, Y et Z sont les trois di-
mensions cardinales moyennes du premier, celles du second seront 2X Y Z
2
en sorte que leur poids en longueur égale sera le même. Mais les choses ne
sont pas toujours aussi simples ; il faut, dans ce cas, faire intervenir un pro-
cédé très avantageux : c'est le changement de coordonnées. Voici les dessins
et les formules, en coordonnées cartésiennes rectangulaires, de deux formes
animales: elles paraissent incompatibles, mais en représentant lune en coor-
données cartésiennes, Tautre en coordonnées d'un système différent, il arrive
souvent qu'on les rend identiques et superposables. Ces changements de coor-
données sont trc'S divers ; les axes peuvent former un angle supérieur ou infé-
rieur à 90" ; leurs divisions peuvent être différentes, par exemple, l'une en
progression arithmétique, l'autre en progression géométrique ; aux axes rec-
tiliques on peut substituer des axes courbes, convexes, l'un et l'autre en dedans
ou en dehors ou l'un dans un sens, l'autre dans un autre ; enfin, au carrelage
rectangulaire déterminé par le croisement des parallèles à l'abscisse et à
l'ordonnée d'origine on peut substituer une vue perspective, le ramenant à
des formes -triangulaires. Il en résulte, dans la figuration des animaux, des
modifications rappelant les différences entre les divers modes de projection
d'une même région géographique, ou celles entre la même figure d'un per-
sonnage et son image dans un miroir sphérique, conique ou cylindrique
à axe diversement orienté. L'image d'un poisson large à l'avant et effilé
vers l'arrière peut être ainsi ramenée à celle d'un poisson à bords parallèles
ou même effilé en sens inverse. Pour prendre un exemple réel, on peut rame-
ner le crâne de l'homme à celui du chimpanzé, en rapportant le premier
à des axes octogonaux rectilignes et le second à deux axes courbes : l'un, celui
des abscisses, convexe vers l'extérieur et l'autre, celui des ordonnées, con-
vexe vers l'intérieur de l'angle où est dessinée la figure. Cela permet de
ramener à une formule mathématique relativement simple la différence entre
deux formes que l'on veut comparer, et la chose est particulièrement utile
lorsque l'on compare la forme générale ou les organes de deux êtres dont
l'un peut être considéré comme l'ancêtre phylogénétique de l'autre. On voit
alors le sens général des modifications subies au cours de l'évolution phylo-
génétique. — [En dépit de quelques développements, parfois superflus, ce
livre hautement original, d'une lecture attrayante et facile, oriente dans
une direction intéressante la pensée du biologiste; il est une des plus utiles
contributions qui aient été faites depuis longtemps h la biologie générale et
a sa place marquée dans toutes les bibliothèques.] — Y. De i âge.
Mitchell (P. Chalmers). — Le daririnisme et la ;/iierre. — Le sujet
traité dans ce livre est déjà vieux et maintes fois discuté par les biologistes,
les sociologues et les pliilosophes ; mais la guerre lui a donné un intérêt
d'actualité. L'auteur s'insurge contre la justification de la guerre, que cer-
tains esprits (Bernhardi, en Allemagne, par exemple) ont prétendu tirer de
l'idée de la lutte pour l'existence, et lui oppose une série d'arguments, dont
le dernier — et qui forme comme la conclusion du livre — est que l'homme
possède la conscience et la liberté qui le différencient du reste du règne
animal et créent pour la société humaine des lois à part. L'auteur admet
XX. — THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 431
bien que la conscience humaine a eu pour origine les phénomènes psy-
chiques des animaux, mais il n'accepte ni l'interprétatiou « matérialiste »
qui y voit une évolution des éléments qualitativement les mêmes, ayant son
fondement dans l'organisme physique, ni Tinterprétation bergsonienne, qui
étend la volonté et la liberté à la nature tout entière. M. voit, entre la vie
psychique des animaux et celle de l'homme, une différence qualitative, et
il cherche la façon dont cette différence a pu s'établir dans certains exem-
ples de changements brusques que nous offre la nature : la formation d'une
combinaison chimique, dont les propriétés différent radicalement de celles
de ses constituants, ou certains phénomènes physiques, comme la fusion ou
la congélation à un point critique de la température. La loi morale, dit-il,
en rappelant la célèbre phrase de Kant, est aussi extérieure à l'homme que
le ciel étoile. Et comme ce sont les manifestations psychiques (mœurs, tra-
ditions, littérature, religion, etc.) qui créent le milieu social de l'individu,
et que ce milieu est. de préférence à l'hérédité, ce qui façonne l'homme dès
son enfance, il en résulte que la lutte entre les différentes « cultures »
nationales n'a rien qui ressemble à une lutte entre des groupements zoolo-
giques. Ces groupements, en effet, sont tous basés sur une origine commune;
or, la distribution de? races humaines en Europe, par exemple, ne coïncide
aucunement avec les divisions en nations (l'auteur expose dans un long
chapitre la distribution des trois races humaines : la race méditerranéenne,
la race alpine et la race nordique ou teutonique dans les différents pays
eiii'opéens). Si, à la rigueur, on pouvait comparer les races aux espèces
capables de lutter entre elles, il n'en est pas de même des nations, groupe-
ments artiticiels créé.s par ségrégation géographique. Contre la lutte pour
l'existence appliquée à la société humaine l'auteur formule encore d'autres
arguments qui, à notre point de vue, sont plus probants, parce que moins liés
à un point de vue philosophique subjectif et contestable. Les voici, en résumé.
1 . Une loi scientifique n'est qu'une généralisation des données expéri-
mentales, applicables seulement au domaine auquel appartiennent ces faits
expérimentaux et non transportable dans un domaine différent. La lutte
pour l'existence doit ainsi rester une loi uniquement biologique. 2. La portée
de la lutte pour l'existencee et de la sélection naturelle est très discutée
parmi les biologistes actuels, qui tendent à réserver à ces facteurs un rôle
beaucoup plus modeste qu'on n'a cru devoir leur accorder au début. 3. Ce
qu'on appelle lutte pour l'existence dans le règne animal est beaucoup
moins une véritable lutte unguibus et rostro entre les espèces qu'une con-
currence dans l'adaptation aux conditions du milieu (climat, nourriture,
parasites, etc.). C'est moins une guerre qu'une concurrence commerciale
pacifique.
Le livre contient une préface de E. Boutroux qui, conformément à sa
tendance philosophique, salue surtout chez l'auteur la protestation contre
« l'asservissement de l'homme aux lois de la matière' ou du monde pure-
ment animal ». — M. Goldsmith.
a) Rabaud (Etienne i. — La biolor/ip et la guerre. — Cet article est une
critique du livre de Mitchell, non au point de vue de l'idée directrice, avec
laquelle l'auteur est d'accord, car il combat également l'application à la
société humaine de l'idée de la lutte pour l'existence, mais au point de vue
de l'argumentation. Les idées de liberté etde conscience sont invérifiables et
subjectives et ne peuvent fournir d'arguments solides; il faut chercher ces
derniers ailleurs, dans la biologie même. Lorscju'on considère le règne ani-
mal, on voit que les « forts » ne sont pas toujours les plus forts : la forée est
432 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
une chose relative, dépendant des conditions du milieu, du moment, etc. II
en est ainsi surtout dans la vie compliquée des hommes, des homme civi-
lisés en particulier, qui possèdent des éléments de force, susceptibles d'as-
surer leur existence, différents de ceux du sauvage. — L'emploi de la force
brutale est contraire à une autre considération biologique encore : lorsqu'on
veut transformer un organisme à son gré, on doit procéder graduellement,
en tenant compte de sa nature, et ne pas lui imposer un mode d'existence
qui serait contraire à celle-ci. — M. Goldsmith.
a) Grasset (J.). — La biologie humaine ou science de l'homme. —
Critique de l'article précédent. Ce n'est pas, dit G., sortir de la science que
d'étudier l'homme comme un être à part, une espèce fixée depuis des siècles.
II y a des lois biologiques spécialement humaines, la volonté déterminant
ici l'activité psychique. L'auteur résume ensuite les idées développées dans
son livre, analysé plus loin (Grasset, 6). — M. Goldsmith.
b) Rabaud (Etienne). — Qu'esl-ce que la biolo(/ie humaine? — Réponse à
l'article précédent. Une des raisons mises en avant par Grasset, pour
donner à l'homme une place à part, s'appuie sur le fait que l'espèce hu-
maine est fixée depuis longtemps. Or, en quoi est-ce une raison, même en
admettant que cette fixité soit bien établie et qu'il n'existe pas, comme il est
permis de le croire, plusieurs espèces humaines? Le Nautile est plus ancien
encore, mais qui songe h fonder une « science du Nautile? » 11 y a là surtout
des considérations extra-scientifiques. — La supériorité intellectuelle de
l'homme est un autre argument. Or, cette supériorité ne caractérise que
l'homme civilisé, et rien ne nous montre que l'homme de Néanderthal la
possédait, ainsi que la faculté du progrès indéfini. — La liberté de l'homme
et l'absence de liberté de l'animal n'est pas un argument non plus, car d'une
part, l'activité de l'homme est aussi une « conséquence de sa constitution »
et, d'autre part, nous ne savons rien sur la « liberté » de l'animal. — Enfin,
R. critique l'assimilation de la « biologie humaine » à la médecine, l'homme
n'ayant pas le monopole des maladies. — M. Goldsmith.
b) Grasset (J.). — La biologie humaine. — Les idées exposées dans ce
livre ne sont aucunement nouvelles : ce sont celles que l'auteur avait pro-
clamées pendant toute sa vie. La guerre a donné un nouvel intérêt à la
question des rapports entre la morale et la science ; elle nous oblige à nous
demander : au nom de quoi pouvons-nous exiger que l'homme fasse ou ne
fasse pas telle chose? G. répond que ni la biologie (qui a pour principe la
lutte) ni la chimie (qui est basée sur la loi de réaction, ce qui revient au
même) ne peuvent donner de réponse ; il faut chercher celle-ci dans une
autre science, à laquelle il donne le nom de la biologie humaine. Il délimite
l'objet et le domaine de cette science particulière (qui se confond pour lui
avec la médecine) et expose les résultats auxquels elle arrive. Le livre se
divise en plusieurs parties : 1° Exposé de ce qui rapproche l'homme des au-
tres êtres vivants et sépare l'ensemble du monde organique du monde inor-
ganique. L'idée de finalité des phénomènes vitaux est la conclusion de cette
partie. 2" Exposé de ce qui est propre à l'homme et l'oppose aux autres
êtres vivants. Hostile à toute idée de continuité du dévelopjiement psychi-
que, G. met nettement à part le psychisme de l'iiomme, qu'il caractérise par :
I) la loi de constance inlelleclueUe, qui établit que le niveau intellectuel
de l'homme est resté le même depuis la fixation de l'espèce humaine; 2) la
loi û.\x progrès indéfini : avec le même degré d'intelligence naturelle, l'homme
XX. - THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 433
fait néanmoins des acquisitions, et ces acquisitions se transmettent; il en
résulte que notre devsir biologique est de participer à ce progrès; 3) le libre
arbitre, entraînant avec lui l'idée de responsabilité. — Les lois biologiques
se présentent autrement pour l'animal (auquel elles s'imposent) que pour
l'homme (qui ne leur obéit que s'il veut, c'est-à-dire s'il est pénétré de l'idée
de son devoir). La biologie humaine a pour tâche de constater ce devoir et
laisse de côté la question de son origine. — Le livre se termine par un chapitre
de sociologie, en dehors du programme de V Année Biologique. L'auteur y
traite, dans un esprit de tradition et de hiérarchie, la philosophie de l'histoire,
les différents groupements humains, la question sociale, le mariage, l'édu-
cation, etc. — M. GOLDSMITH.
Saint-Saëns (C). — La psychologie humaine et la psychologie animale
[XIX, 2", IV]. — L'auteur s'élève contre l'idée de Grasset d'une différence
essentielle, qualitative, entre le psychisme de l'homme et celui de l'animal.
Certaines observations qu'il a pu faire sur les animaux montrent qu'ils sont
bien capables d'actes sortant de ce que l'on peut toujours prévoir et relevant
d'une faculté de réflexion évidente (un chien conduisant un autre chez le
vétérinaire qui l'a guéri, un moineau se suicidant en captivité, des fourmis
montrantdes différences individuelles, etc.). Ilestpossible aussi que l'intelli-
gence des animaux soit perfectible comme celle de l'homme, et que, d'autre
part, le progrès de l'espèce humaine ne soit pas aussi indéfini que le croit
Grasset. Cet auteur, d'ailleurs, en parlant des lois non expérimentales, éter-
nelles et immuables qui régiraient la biologie, sort du domaine de celle-ci
pour verser dans la théologie. — M. Goldsmith.
Anthony (R.). — La force et le droit : le prétendu droit biologique. — Ce
livre a le même but que les études de Grasset sur les Conclusions de la bio-
logie humaine, et de Ghalmers-Mitchell sur le Darwinisme et la guerre.
A. part de la définition que donne Hobbes du droit naturel : le droit de cha-
cun d'user comme il l'entend de la puissance dont il dispose pour préserver
sa propre nature, c'est-à-dire sa vie : ce n'est rien autre que les règles de la
nature de chaque individu. C'est donc une liberté, une absence d'empêche-
ment : par conséquent une force. Mais l'exercice intégral de ce droit de
nature, égal en chacun, constitue l'état de guerre. Dès lors, si l'on admet
que les lois de nature ne sont que des préceptes de raisons, vivre autrement
qu'en état de guerre constitue un haut état de raison. La civilisation fait-elle
tendre l'humanité vers la paix universelle, en augmentant le nombre de ceux
qui arrivent à la compréhension des lois de nature, ou au contraire l'en
éloigne-t-elle, en augmentant les besoins, les convoitises, etc.? Il faut, pour
le décider, distinguer le droit naturel, défini ci-dessus, du droit artificiel,
qu'il soit légal ou qu'il résulte de la force.
Concevoir le droit comme une consécration de la force parait tellement
opposé à tout ce que nous savons de la psychologie humaine, qu'il faut
rechercher quel mécanisme y a conduit. On a cru que le droit immanent
résultait de ce qu'on a appelé la justice biologique, la sélection naturelle,
laquelle consacrerait la force, développée sans empêchement. Abordant ce
sujet, VON Bernhardi estime que la loi de sélection, qui perpétue les individus
les plus vigoureux, s'applique à l'humanité et opère par le mécanisme de
la guerre. Dans l'histoire du monde, la supériorité de la vigueur vitale d'un
peuple sur celle des autres, finit toujours par s'imposer à la longue, et quand
l'union des faibles arrête le développement de cette supériorité, ce n'est
qu'un retard. Le fort écrase le faible non parce qu'il lui est supérieur par
l'année biologioue, x.vu. 1917. 28
434 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
les moyens de nuire, mais parce qu'il agit ainsi conformément au plan de
la nature. Ceci suppose que le progrès, dans la nature, est continu. — Or,
déclare A., 1° l'idée d'un progrès continu dans l'évolution se montre con-
traire à l'esprit même de la science (parce que la science n'admet, comme
type de perfection, que ce qui existe, et non ce que nous imaginons pou-
voir exister). — 2" Elle dérive des conceptions mystiques et théologiques an-
ciennes (anthropocentrisme, etc.) — 3° Elle s'appuie sur des faits qui peuvent
être interprétés tout autrement. On considère spécialisation comme syno-
nyme de progrès : mais une spécialisation n'est pas une supériorité. —
Chalmers-Mitchell et Grasset disent : même si la lutte pour l'existence était
une loi scientifique, elle ne s'appliquerait pas nécessairement aux affaires
humaines, parce que l'homme possède sa conscience. Cet argument, dit A.,
est faible ; ce qui est démonstratif, c'est que la sélection, résultant des luttes,
n'améliore pas l'humanité, parce qu'elle résulte de la force de détruire; elle
ne joue d'ailleurs qu'un rôle très limité à côté des autres facteurs de l'évo-
lution. — Jean Philippe.
Lynch (A.). — L'évolution dans ses rapports avec l'éthique. — Les biolo-
gistes doivent indiquer avec précision les rapports de leur science avec les
problèmes de l'éthique. Ni Darwin, ni aucun autre biologiste n'accorde la
sanction de la science aux faits de la force brutale. L'organisation seule est
au point de vue biologique le critérium du degré d'évolution ; mais il s'agit
pour l'homme d'organisation intelligente, la possession de la vérité devant
accroître l'énergie qui rend la sympathie plus efficace. Même au point de vue
darwinien, les plus aptes sont ceux qui unissent le plus d'émotions sympa-
thiques à une plus grande énergie et à une possession d'une plus ample
vérité. Le biologiste ne doit donc pas oublier, quand il aborde les questions
d'éthique humaine, qu'il ne saurait dès lors « échapper au contrôle du psy-
chologue », lequel doit fatalement apporter des éléments primordiaux de
discussion scientifique. — G. L. Duprat.
Lillie (Ralph S.). — Formation de structures rappelant des croissances
organiques par le moyen d'actions électrolytiques locales dans les métaux,
leur signification physiologique générale et pi'oduction expérimentale de ce
type d'action. — Le but de ce travail est de rechercher dans les phénomènes
bien connus d'électrolyse l'explication de certains processus physiologiques
tels que les transmissions d'influx à distance, l'accroissement dans des direc-
tions déterminées, d'où ressortent la morphogénèse, la régénération, etc.
Une cellule séparée de son milieu ambiant électrolytique.par sa membrane
polarisée est l'image d'une pile formée par deux métaux plongeant dans un
électrolyte. Les actions électrolytiques métalliques n'aboutissent souvent
qu'à des productions amorphes, comme la rouille du fer ; mais dans certains
cas, en particulier dans les solutions en milieu colloïdal (gélatine, albumine)
de ferricyanures de métaux lourds, il se produit des précipités affectant
des formes qui rappellent celles des organismes vivants ; cela montre un
exemple de forces qui, dans les organismes, président à l'élaboration de la
forme. — Procédé opératoire. A une solution à 2 9^ d'ovalbumine filtrée on
ajoute une solution à 2 % de ferricyanure de potassium K'FeCy* et l'on y
dépose des fragments de fer, clous, fils de fer, etc. 11 se forme un précipité
bleu de ferricyanure ferreux, qui prend la forme de filaments allongés, flexi-
bles, creux, pouvant atteindre plusieurs centimètres de longueur : chose cu-
rieuse, ces filaments montrent des mouvements oscillatoires pouvant prendre
l'aspect de véritables vibrations. Le début du phénomène, révélé par le mi-
XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. - GÉNÉRALITÉS. 435
croscope, consiste dans la formation, au contact du fer, d'une vésicule arron-
die limitée par une membrane de précipité; et c'est sur cette membrane que
se forment les filaments microscopiques rappelant des cils vibratiles et dont
les plus robustes deviennent après accroissement ceux dont nous venons
de parler. Le résultat varie beaucoup selon la nature du métal, la condi-
tion essentielle étant qu'il se forme une membrane de ferricyanure métal-
lique, insoluble et semi-perméable. Même résultat avec le zinc et le cuivre;
avec les métaux plus nobles la présence d'un second métal ou d'un fragment
de charbon de pile est nécessaire, ainsi que l'addition d'un autre sel, tel que
NaCl. En fait, l'addition d'un second sel dont l'acide forme avec le métal un
composé soluble est toujours nécessaire, même avec les métaux les plus
attaquables, comme le fer et' le zinc : si la solution de ferricyanure est faite
dans de l'eau rigoureusement distillée, le fer ne donne pas de précipité ; mais
une quantité très minime de NaCl (16 %) suffit et les arborescences sont
d'autant plus nourries que la concentration est plus forte, jusqu'à une cer-
taine limite. De même, la concentration du ferricyanure ne doit pas être
inférieure à 0,2 ou 0,4 o/q ; enfin, la présence du colloïde albumineux ou géla-
tineux est nécessaire pour donner aux filaments une certaine solidité. De
même, dans les organismes, la présence du protoplasme est la condition
nécessaire de l'agglomération des précipités de carbonate de chaux en pièces
squelettiques cohérentes. — Le détail du phénomène est le suivant. Les
portions du fer hétérogène formant des taches anodiques donnent naissance,
en présence du NaCl, à du chlorure ferreux, lequel, au contact du ferricya-
nure, donne la membrane de précipité de la vésicule initiale. Les filaments
qui se forment sont creux et ouverts au bout, et les particules de ferricya-
nure ferreux formant leurs parois étant chargées négativement au contact de
l'eau extérieure, la couche liquide qui les tapisse intérieurement est posi-
tive; elle se meut donc sous l'influence du courant éleclrique partant de
l'anode, et par là s'écoule sans cesse, tandis que les ions Cl et l'eau entrant
par tous les pores fournissent au contact du fer du chlorure ferreux; c'est
cette solution de chlorure ferreux qui s'écoule par le bout des filaments et
qui, au contact du ferricyanure extérieur, forme un précipité qui contribue à
l'allongement du tube, tandis que les particules flottant dans le liquide exté-
rieur viennent épaissir sa surface dans les parties anciennement formées.
Variations dans l'aspect et la constitution des tubes selon la nature et la con-
centration des liquides constitutifs : expansion foliacée en contact avec la
surface du liquide, annulations, etc. — Le fer fournit des filaments sans le
secours d'un autre métal parce qu'il est hétérogène ; les taches anodiques
dont nous avons parlé sont celles où, à l'air libre, se formerait de la rouille,
les intervalles cathodiques restant provisoirement inattaqués ; c'est par ces
régions cathodiques que le courant positif rentre dans le fer en désionisant
de l'hydrogène qui, libéré dans la solution, détermine une formation d'alcali
décelable en ajoutant de la phénolphtaléine à la solution. Le fer pur réclame
pour former des filaments le secours d'un autre métal, cuivre, platine, char-
bon, moins attaquable, c'est-à-dire ayant une tension de solution moindre.
On peut d'après ces principes accélérer ou inhiber l'action formatrice
d'un métal ; en présence du zinc, le fer ne forme plus de filaments, ceux-ci
naissent sur le zinc; au contraire, du cuivre accélère la formation par le fer.
Un fil de fer joint par un bout à du cuivre, par l'autre à du zinc, donne des
filaments au bout voisin du cuivre, tandis qu'à l'autre les filaments se for-
ment par le zinc ; et pour les deux, la formation est diminuée en raison des
courants inverses qui se croisent; mais si l'on sectionne le fil de fer en son
milieu, l'activité totale reparait. [Les faits de cet ordre sont bien connus des
436 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
physiciens et l'auteur ajoute seulement un test intéressant, les filaments.]
Comparaisons biologiques. Une assimilation étroite de productions filamen-
teuses inorganiques ci-dessus décrites avec les parties plus ou moins simi-
laires des êtres vivants serait totalement injustifiée, car les substances qui
interviennent et l'origine des propriétés manifestées sont entièrement diffé-
rentes: mais il reste possible que certaines des forces qui interviennent
soient identiques dans les deux cas, en sorte que les expériences ci-dessus
décrites pourraient éclairer certains phénomènes biologiques qui substan-
tiellement n'ont rien de commun avec elles. Ce qu'il faut essentiellement
retenir de ces expériences, ce sont les actions à distance, qui s'expliquent par
des courants électriques et par le transport électrique des particules maté-
rielles ; or, de tels phénomènes se rencontrent aussi chez des organismes vi-
vants ; tels sont les phénomènes de corrélation de croissance, de transmission
nerveuse, de régénération, d'excitation ou d'inhibition de croissance par la
présence ou la suppression de parties situées en des points éloignées. Don-
nons quelques exemples pour illustrer ces généralités. Un organe ne se
régénère que lorsqu'il a été coupé ; l'organe, avant son excision, inhibait donc
les forces régénératrices sous-jacentes; de même, la présence de racine
inhibe la formation de racines aux dépens des bourgeons foliaires des
Bégonias; ces faits ne sont-ils pas à rapprocher de l'expérience où l'on
voit la formation de filaments sur un fragment de fer inhibée par le contact
d'un fragment de zinc ? Inversement, l'action accélératrice de la régénération
exercée par l^s organes des sens de l'ombelle des Méduses peut être rap-
prochée de l'accélération de croissance des formations filamenteuses sur ce
même morceau de fer par le contact d'un métal à tension de solution moindre,
tel que le cuivre et le platine. Les vibrations des formations filamentaires inor-
ganiques dans les expériences ci-dessus ne sont point immédiatement com-
parables avec le mouvement ciliaire; elles en diffèrent essentiellement par
leur nature et paraissent tenir à des occlusions et réouvertures périodiques
des orifices terminaux par les particules de précipité; mais l'aire anodique qui
se trouve à leur base et qui fournit le chlorure ferreux sans lequel le phéno-
mène ne se produirait pas, joue par rapport à ce phénomène un rôle com-
parable à celui des granulations basales par rapport aux cils ; de ces granu-
lations émanent des influx qui arrivent aux cils et sont la condition de leurs
mouvements. Le transport électrique des particules de précipité dans la cavité
centrale des filaments inorganiques estlimage d'un phénomène qui joue un
rôle capital dans les organismes, l'osmose électrique, par laquelle se fait un
transport électrique de particules à travers des membranes perméables :
c'est ainsi qu'une partie altérée devient cathodique par rapport aux parties
saines \oisines, d'où résulte un courant transportant les particules néces-
saires pour la réparation. Dans les cellules elles-mêmes, ces phénomènes
trouvent leur place; l'action du noyau sur la croissance et la régénération de
la cellule est comparable, elle aussi, à l'action d'un fragment de métal noble
voisin sur le fragment de fer plongé dans la solution de ferricyanure ; dans
la mitose, les radiations semblent être des courants de particules transportées
électriquement et convergeant vers un centre d'appel qui est le centrosome.
— Possibilité de phénomènes électrolytiques dans les cellules. Dans les
expériences ci-dessus relatées, la région anodique du fer est le siège d'une
oxydation du ferricyanure libérant de l'électricité positive, tandis que dans
les régions cathodiques des ions réducteurs abandonnent des charges
positives ; le courant se ferme entre ces deux points par conduction métal-
lique. De même dans une pile l'oxydation au niveau d'une électrode se libère
de l'électricité positive, tandis qu'à l'autre électrode une quantité équivalente
XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. — GÉNÉRALITÉS. 437
de charge négative est absorbée, et le courant se ferme par un circuit mé-
tallique extérieur. Mais il n'y a aucune nécessité à ce que ce conducteur
fermant le courant soit métallique, ni h ce qu'il soit extérieur; et l'on peut
concevoir une pile dans laquelle le courant soit fermé par un tube à paroi
semi-perméable plongé dans l'électrolyte et contenant lui-même un électro-
lyte. Ce sont là les conditions qui sont réalisées dans la cellule; ce tube à
paroi semi-perméable contenant un électrolyte, c'est la cellule elle-même avec
sa membrane semi-perméable et son protoplasme intérieur imbibé d'élec-
trolytes, le tout baignant dans le milieu électrolytique ambiant; quant aux
électrodes, elles sont formées par des points déterminés de la membrane
dans certaines conditions. Dans la cellule au repos, la membrane est dans
toute son étendue dans une condition uniforme, elle est en tous ses points
oxydable par le milieu ambiant, et cette oxydation ne peut se produire en
l'absence d'une région voisine où une réduction corrélative absorberait les
charges libérées ; l'ensemble correspond à une pile de laboratoire dont le
circuit extérieur est ouvert ; mais si l'on vient à exciter un point de la sur-
face de la cellule, la perméabilité est accrue en ce point et la semi-perméa-
bilité fait place à une perméabilité permettant le passage des cations; dès
lors, dans les points non excités, l'oxydation peut se produire et un courant
prend naissance allant de la région non excitée, anode, à la région excitée,
cathode. Et ainsi se trouvent réalisées dans l'organisme les conditions
réclamées par des éléments de pile dont les F. E. M. peuvent s'additionner
comme dans une batterie. Ainsi, la formule générale des organismes a pour
fondement essentiel la réunion et la collaboration d'éléments cellulaires
fonctionnant à la manière des piles et des batteries de piles des laboratoires
au moyen d'un simple artifice éliminant la conduction métallique extérieure;
et par là se peuvent expliquer les transports d'influx, les actions morpho-
gènes à distance et les transports électriques de substance qui sont la condi-
tion même de la vie des organismes. [Ce très intéressant et suggestif travail
jette une vive lumière sur des questions physiologiques restées jusqu'ici
mystérieuses, car il explique comment des courants de direction définies
peuvent s'établir dans des organismes qui, pénétrés d'électrolytes et conduc-
teurs dans toute leur masse, semblent devoir diffuser des courants qui les tra-
versent. A un point de vue plus général il nous met sous les yeux l'action
morphogène des éléments purement physiques, et à ce titre on peut s'éton-
ner que l'auteur ait pu écrire un tel mémoire sans citer une fois les travaux
non moins remarquables de Stéphane Leduc qui présente avec celui-ci des
analogies frappantes. L. se sépare de Leduc en ce qu'il reconnaît que les
ressemblances de forme entre ces précipités inorganiques et certaines struc-
tures organiques sont artificielles et contingentes ; et en cela nous croyons
que la raison est de son côté. Mais il y a identité entre les travaux des deux
auteurs sous le rapport bien autrement important de l'intervention de forces
purement physiques dans les processus morphogènes, et sous ce rapport, si
les forces invoquées par Leduc ne sont pas identiques à celles auxquelles
L. fait appel, elles n'en sont pas moins de nature comparable et ici non
seulement la priorité appartient à Leduc, mais on peut dire qu'il a ouvert
la voie féconde destinée à nous conduire à une interprétation intéressante
d'un grand nombre de phénomènes biologiques.] — Y. Delage.
Rebière. — Recherches sur Vargent colloïdal. — Important travail sur la
structure des colloïdes. Une première partie donne un résumé précis de
l'état de nos connaissances sur les propriétés des colloïdes ; une seconde et
une troisième étudient diverses formes d'argent colloïdal, en recherchant par-
438 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ticulièrenient les relations entre les micelles et le liquide intermicellaire, et
la composition de l'un et l'autre. Enfin, une quatrième partie examine les
actions exercées par l'argent colloïdal et principalement la catalyse d'H^O^. —
1° Electro-hydrosols . A) Technique. Préparation par divers procédés : arc à
courant continu (Bredig), arc à courant alternatif nouveau, ou décharge de
haute fréquence (Svedberg). Dans tous les cas, l'eau distillée doit être pré-
parée avec des soins particuliers (distillée en alambic argenté, recueillie
aussitôt en flacons paraffinés; éviter le contact du verre); le dosage de l'ar-
gent est fait par une méthode cyano-argentique voisine de celle de Denigès.
— L'étude de la conductivité des électro-hydrosols d'argent, au cours de leur
préparation, croît avec la teneur en Ag; il y a donc vraisemblablement des
ions qui apparaissent dans le liquide interinicellaire. On ne peut donc pas
négliger, dans un colloïde, la composition du liquide intermicellaire. La
séparation de ce liquide peut être obtenue par divers procédés (précipitation
spontanée des granules; centrifugation ; ultra-filtration, mais il y a des alté-
rations quantitatives; congélation, qui sépare automatiquement les grains;
« dissociation » (Zsigmondy) par action de l'éther; précipitation par des
électrolytes : nitrate de Ba;ou méthode mixte, nitrate de Ba et centrifugation).
Ces deux dernières méthodes sont les meilleures. B) Propriétés des électro-
hydrosols : propriétés physiques très comparables, quelle que soit l'origine.
Couleurs variables (par transparence), gris, violet, jaune, vert, brun, rouge,
d'après la grosseur des micelles ; la couleur va d'autant plus vers le brun
qu'il y a moins de métal. La conductivité augmente' avec la teneur en argent
total, elle croit parallèlement à la teneur en argent dissous dans le liquide
intermicellaire. L'action de l'arc électrique générateur est complexe : il a un
rôle mécanique et calorifique, arrachant des particules ténues des élec-
trodes et distillant en quelque sorte le métal ; en plus, il y a une action
chimique, mettant en liberté de l'oxygène par électrolyse, ce qui aboutit à
former de l'oxyde d'Ag, dissous dans le liquide intermicellaire, où il joue le
rôle d'un électrolyte. Les granulés isolés ne sont jamais de l'argent pur ;
leur teneur est souvent celle du sous-oxyde Ag^O, mais elle varie beaucoup
avec les conditions de^préparation. Les micelles sont donc vraisemblablement
des complexes d'adsoi-ption, ou des mélanges mécaniques d'argent et d'oxyde
d'argent ; la première hypothèse cadre mieux avec les faits. 11 doit exister un
équilibre entre l'argent pulvérisé, l'oxyde absorbé et l'oxyde en solution
intermicellaire. — 2' Ifydrosols d'origine chimique : action de NaOH diluée
sur une solution aqueuse d'oxyde d'argent Ag^O. Les granules isolés ont
encore ici une composition complexe . ils renferment de l'oxyde d'argent uni à
de la soude, la teneur des composants des granules étant fonction de la com-
position du liquide intermicellaire. — Un autre hydrosol d'Ag (obtenu par
action d'H^O^ sur l'hydrosol précédent) montre également des granules com-
plexes. — 3" Catalyse de HW^. Rappel des travaux des auteurs précédents sur
la catalyse d'IPO^ par le platine colloïdal (Bredig et Miiller von Berneck),
l'or colloïdal (Bredig et Reinders), le palladium colloïdal, l'Ag colloïdal (Me
Intosh). La vérification de la loi classique des réactions monomoléculaires,
sauf pour Pt, n'est jamais rigoureuse. Les recherches de R. montrent que :
en milieu neutre, la catalyse ne suit pas la loi des réactions monomolé-
culaires; le liquide intermicellaire agit lui-même sur l'eau oxygénée, et
agit comme l'oxyde d'argent. En milieu alcalin, en présence de NaOH, la
décomposition n'a pas lieu suivant la loi des réactions monomoléculaires,
lorsque la quantité d'Ag dissous est forte; elle suit la loi, quand cette quan-
tité est faible. D'une manière générale, la réaction est la somme des réactions
cfi [(dytiques durs aux gramdes et au liquide intermicellaire. — 4° Synthèse
XX. — THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 439,
des micelles argentiques. Le granule étant un complexe, dont les éléments
sont connus, on peut essayer de faire mécaniquement sa synthèse. De l'ar-
gent pur trituré dans de l'eau pure ne donne que des systèmes peu stables;
la stabilité est meilleure si la trituration se fait en présence d'oxyde d'ar-
gent; encore meilleure en présence d'oxyde d'argent et de NaOH. L'argent
en poudre a un grand pouvoir d'adsorption envers son oxyde ; par agitation
fréquente on obtient finalement au bout de plusieurs semaines un colloïde
d'argent. En présence de NaOH, le phénomène est accéléré ; à chaud, la
réaction se passe en quelques minutes. Le mécanisme de la formation des
micelles dans ces derniers cas est une peptisation, en présence de la
soude, du 'produit d'adsorption de iWyde d'argent par l'argent divisé. —
Conclusions. — Les liydrosols d'Ag ne sont pas des espèces chimiquement
définies : à chaque préparation correspond une composition spéciale. La mi-
celle est un complexe physique et chimique, ce qui est un retour aux idées
de Graham; la micelle est surtout un composé d'adsorption. Au lieu de défi-
nir les hydrosols comme des systèmes hétérogènes à deux éléments, il faut
les considérer comme possédant une hétérogénéité à deux degrés : la sus-
pension est hétérogène et la micelle l'est également. On ne peut pas dire
que le système a deux phases, une phase devant être quelque chose d'homo-
gène; seul, le liquide intermicellaire mérite ce nom; les micelles forment
chacune une phase spéciale, puisque chacune a sa composition d'adsorp-
tion propre. — F. Vlès.
Jaivorski (Hélan) et d'Abadie (René). — Le Plan biologique. Tome I.
L'intériorisation. — 11 n'est pas facile de faire une analyse de ce livre : il
fait partie d'un vaste travail d'ensemble que les auteurs projettent en sept
volumes et qui porte le titre prometteur d'Un pas dans l'essence des choses. Cet
ensemble doit se décomposer en un Plan biologique, un Plan social, un
Plan cosmique et un Plan conscient. De ces « Plans », le présent travail
constitue une petite partie : c'est le premier volume du Plan biologique. — Il
y est question de bien des choses : de l'établissement des différentes fonctions
et des différents organes chezles êtres unieellulaires, de la reproduction, de
la sexualité, de l'individualité, des colonies, de la métamérie, etc. La
grande idée qui préside à ces exposés est qu'il y a, dans le monde orga-
nique, deux phénomènes généraux, dont les combinaisons et les variantes
expliquent tout : ontogenèse, phylogénèse, individualité, mort, etc.; ce sont :
l'intériorisation et V extériorisation. La première est le propre de l'orga-
nisme animal ; elle se manifeste, dans son ontogenèse, par le phénomène
général d'invagination qui la caractérise. Le second prédomine, au contraire,
chez les végétaux, dont l'ontogenèse se fait par croissance dans l'espace du
dedans au dehors (allongement de la radicule et de la tigelle, etc..) En
même temps, l'intériorisation est considérée comme étant la source de l'in-
dividualisation, des différences de sexe (l'élément mâle est « extériorisant »,
l'élément femelle « intériorisant ») et de beaucoup d'autres phénomènes;
la mort est la conséquence d'une intériorisation poussée à l'extrême. —
Dans la préface de leur livre, les auteurs nous annoncent des généralisa-
tions extrêmement nouvelles et vastes qu'ils se proposent de tirer de la
grande loi du parallélisme entre l'ontogenèse et la phylogénèse, mais à la
lecture de ce premier volume le lecteur reste dans l'ignorance de ce que
ces généralisations peuvent être. — M. Goldsmith.
Slotopolsky (B.). — La cytomètagénèse et la reproduction. — Discus-
sion théorique sur l'alternance des générations, la métagénèse, la repro-
440 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
duction et la fécondation, et sur les relations entre ces deux dernières fonc-
tions. Point de faits nouveaux, ni d'idées fortement originales. — Y. Delage.
Esterley (Calvin O.). — Recherches dans la nature et expériences de
laboratoire . — Ce travail a plutôt l'allure d'une conférence de vulgarisation
que d'une recherche originale, et, bien qu'il présente un exposé assez com-
plet des méthodes générales applicables à l'étude de la distribution géogra-
phique et des migrations, on n'y trouve rien de bien neuf. L'idée person-
nelle qui court à travers toutes les pages, c'est qu'il faut recourir à la fois à
l'observation dans la nature et à l'étude expérimentale au laboratoire, en les
contrôlant sans cesse l'une par l'autre et en n'oubliant pas de se mettre en
garde le plus possible contre les causes d'erreur pouvant provenir de l'in-
tluence des conditions artificielles créées par le laboratoire sur les réponses
des animaux aux divers excitants expérimentés. Ces excitants sont princi-
palement l'humidité, la température et l'altitude, auxquelles il faut ajouter
pour la mer les courants, la salinité et la pénétration de la lumière aux
diverses profondeurs. [L'auteur ne parle guère d'un autre facteur non moins
important, l'abondance de la nourriture.] — Y. Delage.
Annales du service des épiphyties. — Ce recueil que nous ne pouvons pas
analyser, mais que nous croyons devoir signaler, contient les articles sui-
vants : Front (G.), La « Gale noire i> ou v. maladie verruqueuse de la Pomme
de terre »; Arnaud (G.), Maladies nouvelles ou peu connues en France;
Mangin (L.),'5wr la succession des feuilles pendant la végétation de la bet-
terave et' les traitem^ents par les arséniates; Latière (H.), La lutte contre les
maladies des plantes en Italie; Lëcaillon (A.), Négril et galéruques ; Capus
(J.), Recherches sur les invasions du mildiou de la vigne en 1915; Fey-
taud (J.), Recherches sur l'Eudémis et la Cochylis dans le Bordelais en 1914
et 1915 (deux articles); Peneau (J.), Notes sur les aphides radicicoles; Ko-
-walski (J.), Un ennemi du cocotier aux Nouvelles- Hébrides ; Paillot (A.),
1° Observations et expériences sur les champignons parasites des insectes et
2° Note sur le Criocère de V asperge et ses parasites ;, enfin, une série de
Rapports des diverses Stations entomologiques et Missions d'études. —
M. GOLDSMITH.
TABLE ANALYTIQUE
A. B., 367.
Abadie (René d'), 439.
Abasie, 387.
Abeille. 84.
ABEL (O.), 288.
ABELOUS (J.-E.), 205.
AB\EY (W. de W.), 351.
Abraham (O.), 370.
Abraxas, XXXII, Sk.
— grossulai'iata. 193.
Absorplioo, 2, H5 et suiv., 160.
Abyta, 161.
Acantlio.sticlius, 334.
Accarlia clausi, 221.
— tonsa, 221.
Acertularia, 427.
Acétate d'ammoniaque, 11.
Acétique (acide), 57, 58, 204.
Acétone, 57, 71, 144.
Achromatique (substance), 20, 50.
Acides, 134, 159. Voir aussi aux noms des
différents acides.
— (action des), 13.
Acoustiques (taches), 7. '
Acrochordinés, 371.
Acrachordus, 371.
Acroléine, 219.
Acromégalie, 337, 338, 422.
Acrosonie, 26, 31.
Actea spicata, 59, 60.
Actinia, 362.
Actinies, 360, 361, 362.
Activation, 38, 39, 40.
ADAMETZ (L.), 268.
Adaptation, 52, 428.
Adaptations particulières, 313 et suiv,
Adénine, 118.
Adler (A.), 372.
Adrénaline, 120.
— (action de V), 165, 191, 207, 221.
Adrian, 359.
Aérobies, 216, 218.
Aeschna, 144.
Agame (reproduction), voir Asexuée.
Agar, 211.
Agaricine (action de 1'), 207.
Age, 101, 105.
1 Age et aire » (théorie de), voir WiLus.
Agents chimiques (action des), 190.
— chimiques et organiques (action des),
202 et suiv.
— divers (action des), 8, 194 et suiv."
— mécaniques (action des), 196 et suiv.
— physiques (action des), 198 et suiv.
Agglutinabilité, 215.
Agglutination, 215, 216.
Agglutinines, 215.
Agrion, 144.
Aigrettes, 376.
Albuminoïdes (synthèse des), 164.
Alcalis, 134.
Alcool, 37, 57, 155, 199.
— (action de 1'), 15, 33, 117, 207, 244, 245,
246.
Alcool éthylique, 164.
— — (action de 1'), 246.
— méthylique, 144, 246. )
Alcoolisme, 244, 245, 246.
Aldéhyde, 57, 58.
— formique, 164.
Aldéhydes, 113, 117.
Aleurone, 18, 257.
— (couche à), 145.
ALEXEIEFF (A.), XII, 8.
Algues, 11, 112, 339; voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— brunes, 97.
Alimentation, 155; voir aussi Carence.
— (innuence de 1'), 171, 172, 203,
204, 205.
Alismacées, 49.
ALLARD (H. A.), XIII, 178.
ALLEE (W. C), 230.
AUélomorphes, xxii.
— multiples, xxxvi, 260.
Allemands, 173.
Allen (BennetM.), 66, 71, 169.
ALLEN (Ch. E.), XV, 26, 96.
ALLEN (FloydP.), xiil, 191.
Allis, 372.
AUium, 1.
Allolobophora, 194.
— fœtida, 77.
AUophores, 189.
Alose, 343, 344.
Alternance des générations, 97.
442
TABLE ANALYTIQUE.
Altitudes {action des), 280.
Amande, 13.
Amamea, 365.
AMAR (Jules), i-iv, 144, 389.
Amblystoma, 76, 80.
— punctatïim, 99.
— tigrinum, 100, 190.
Amblystomes, 170.
Améloblastes, 52, 53.
AMEYDEN (M. P. van), XVI, 222.
Amia calvn, 372.
Amibes, 17, 18, 227. Voir aussi Protozoaires et
aux noms des différentes espèces.
Amibes (forme des), 18.
— (mouvements des), 423.
Amides, 57,58.
Amidon, 125, 177, 218, 223, 324, 325.
Aminé, 218.
Aminés (acides), 11, 117.
Aminogénèse, 205.
Amitose, voir Division directe.
Amiurus, 371.
— nebulosus, 203, 359, 369.
Ammotiaque, 57, 58.
— (action de 1'), 69.
Amnésie, 387, Ml.
Amœba bînucleata, 20.
— debia, 18.
— discoïdes, 18.
— hyalma, 20.
— lamelHpodia, 20,
— Umax, 19, 20, 346.
— pallas, 18.
— proteus, 18, 20.
Amœbines, 334.
Amœbosporin (type), 333.
AMOROS, 390.
Amphibiens, 84, 88, 189, 209. Voir aussi aux
noms d'espèces.
— (parthénogenèse chez les), 37.
Amphimixie, 195.
Amylase, 116.
Amyotrophies, 409.
Anabaena variabilis, 68.
Anabas scandcns, 308, 309.
Anabiose, 194.
Anaérobies, 216, 218.
Anaphylaxie, 205, 211.
Anas boschas, 347.
Ancel, 170.
Anderson (R. J.), 185.
Androcytes, 26.
Anémone, 59, 60.
' Anesthésie, 117.
Anesthésiques (action des), 15, 16, 37, 44, 181.
Angiopteris, 325.
Angiospermes, 290, 336.
Angiostomum, 89.
Anguilles, 199.
Anguis fragilis, 276.
Anisotropie, 50, 65.
Annélides, 307.
Anochetus, 334.
Anœstrum, 171.
ANONYMES, 10, 93, 105, 108, 155, 242,243,
246, 247, 248, 249, 260, 276, 277,
279, 281, 305, 311, 313, 314, 316,
320, 329, 406, 407, 412.
Anophèles, 323.
Anophèles maculipemm, 323.
Anorexie, 158.
Anotérogames, 336.
Antagonistes (actions), xiv, 357.
Antarctique, 342.
Antedoii, 64.
Antennes (régénération des), 78.
Anthérozoïdes, 26.
Anthocyane, xvi, 192.
Anthocyanine, 108.
Anthomyces Renkaufii, 290.
Anthony (R.), xv, 433.
Anthothrtps Verbascî, 88.
Anthropocentrisme, 4.Î4.
Anthropomorphisme, 401. ''
Antigènes, 205.
Antimoine (action de 1'), 16.
Antirrhînum, 258.
Aphanothece, 346.
Aphelinus mytilaspîdis, 401.
Aphidiens, 88, 98, 109.
Aphidolysine, 109.
Aphis maidiradicis, 263.
— maidis, 263.
Aplanospores, 6.
Aplysia Californîca, 187.
— depilans, 371.
— limacina, 143, 371.
Apocrines (glandes), 173.
Apocynacées, 22.
Apogamie, 42.
Aporia cralsegi, 307.
— alepica, 307.
— augustana, 307.
Appétit, 156, 382.
Apprentissage, 389.
Apus, 37.
Aquatique (vie), 45, 419.
Aquatiques (animaux), 421.
— (plantes), 165.
Aquilegia, 121.
Arabinose, 164.
Avachis hypogœa, 13, 315.
Araignées, 404.
Arbacia, 33, 34, 40.
— p\inctulata, 51.
Archangiopterîs, 325.
Archégone, 46.
ARCHER, 345.
A7-disia crispa, xvii, 318.
Arenicola, 227.
Argent colloïdal, 437, 438.
Arginine, 148, 163.
Arizona, 243, 244.
Armbruster (L.), 249.
Arnaud (C), 440.
Arnold, 8.
ARON, 313.
Arsenic (action de 1'), 16.
Arlemeles, 335.
Artemia fertilis, 346.
Arthropodes, 314.
Artichauts (variation chez les), 285.
Arrhenius, 421.
Arundo Donax variegata, 285.
Ascaris, 197, 240.
— mcgaloccphala, 122.
TABLE ANALYTIQUE.
443
Asclepiadacées, 22.
Asclepias syriaca, 2'77.
Ascocaipe, 'i7.
Ascosporcs, 'l'i, 325.
Asetlus coniiminis, 230.
Asexuée (reproiluclion), Vi el suiv.,01. 107.
ASH {J. E.l, 376.
Askaron. 122.
Asparagine, 217, 218.
Aspergillus mger, 218.
Asphyxie, 196.
Aspidium fllis mas, 16J.
Asplanchna, 195.
— ampliora, 32.
Assimilation, 145 et suiv.
Associations (temps d), 380.
Associations, 391 et suiv., 405.
— d'organismes, 315 et suiv. (♦).
Aslacus flxiviatilis, 350.
— pullipes, 350.
— torvcntium, 350.
Astasie, .387.
Aster, 10.
— (rôle de 1"), 19.
Asterias glaciatis, 9U.
Astérie, 360.
Astéries (parthénogenèse des), 38, 39.
Asli'agalus cicer, 329.
Asymétrie, 337.
Athanassio, 381.
Athérome, 210, 211.
Atmosphérique (pression), 99, 113.
Atoxyl (action de 1"), 33.
Atractomorplia Bedeli, 26.
Atrésie, 171.
Atropine (action de l'j, 190, 360.
Attention, 173, 365, 392.
Atténuation (loi.d'), 337, 338.
Attitudes mentales, 393.
Aucuba japonica, xv, 30.
Audition, 308, 369, 370.
Aiilax PapaveiHs, 59.
Australasie, 3'i2.
Australiens, 173.
Autocalalyse, 417, 418, 422.
Aulograplia brassicas, 88.
Autolyse, 61, 114.
Aulo-stérilité, xv, 34.
Auto-suggestion, 387.
Autotomie, 77, 308, 329.
Auximones, xiii, xvi, 147, 148, 150, 152.
Avenu, 257.
— saliva, 222.
Aveivmcosa, 20.
AVERY (B. T.), 232.
Aveugles, 410, 411.
Aviation, 379.
Avicennia nilida, 281.
Aviceptologie, 314.
Axolotl, 7, 196.
Axopodes, 333.
AxT ^Mary C), 332.
Azote, 11, 147, 148.
Babcock (E. B.), 308.
Babinskt (J.), 408.
Babor, 94.
Bach (A.), 113.
Bachmann (E.), 288.
Bacille d'Kberth, voir Bacille lyphique.
— diphtérique, 1.
— fluorescent liquéfiant de FUigge, 217.
— paratyphique, 2lh, 215.
— typhiqup, 214, 215.
Bacillus acidophilus, 216.
— amaracrylus, 219.
— bipdus, 216.
— coti, 219.
— cutis communis, 216.
— lactis acrogenes, 216.
— paratypiiosus, voir Bacille paraty-
phique.
— perfringens, 217.
— proteus, 216.
— pyocyaneus, 216, 217.
— subtilis, 161, 197.
Bactéries, 16, 105, 214, 286, 318.
— du sol, 147, 317.
Bacterium foliicola, 318.
— tumefaciens, 49, 57, 58.
Rafdeker 5^
Baglioni (S.), 181, 186, 210, 360, 363, 364.
BAILEY, 290.
Baillie (J. B.), 392.
Balanoglossus, 228.
Baleine, 338.
Ballowitz (E.), 33, 189.
Balsamorésine, 109.
Balsamorésinique (acide), 109.
Balsamorrliiza sagittala, 109.
Baltzer (F.), xxxiv, 94.
BAMBEKE (Von), 28.
BARAT (D^), 386.
Barbus, 96.
Barométrique (pression), voir Atmosphérique.
Barrows (Albert L.), 346.
Bartlett, 299.
Baryum, 208.
— (action du), 69.
Bases, 159.
— (action des), 13.
Basichromatine, 30.
Bastian, 346.
Bataillon, 63, 64.
BATESON, XXI, XXIV, XXV, xxxvi, xxxix, 237,
259, 275, 297.
Bâtonnets, 368.
Baudoin (Marcel), 3, 78, 219, 331.
Bauer (Eisa), 216.
Baumberger (J. P.), 213.
Baumgartel (Otto), 329.
Baur, 193.
Bayliss (W. m.), 175.
Beatty (J.), 108.
BEAUCHAMP (P. de), 91.
Beauverie (J.), 1, 44, 108.
BÉCHAMP, Xll, 318, 319.
BECHER (Erich), 323.
Beethoven, 363.
Bégaiement, 386, 387, 411.
(♦) Voir aussi les tables des diverses aîsojiatioas annexées à l'analyse du travail de Dbbgener (voir
ce dernier).
444
TABLE ANALYTIQUE.
Bégaiement (hérédité du), 248.
Bégonia, 59, 229.
Beigel-Klaften (C), 7, 125, 351.
BÊLA Haller, 168.
Bell (Alexander Graham), 105, 372.
Belo\ (Pierre), 348.
BÉNISTY, 381.
Bennettitales, 335.
Benson, 326.
Benzéniques (dérivés), 11.
Benzi\ger (M.), 2.
Berberis, 324.
berezeller (l.), 114.
Bergonié, 184.
Béribéri, 122, 145, 146, 151 et suiv.
Berla\d (Jeanne), 404.
Bermudes, 187, 349.
Bernard (Claude), 77.
BERNECK (Mûller von), 438.
Bernbardi (von), 433.
Ber>heim (Pr. H.), 387, 388.
Berthold (E.), 214.
Besbe (Pierre M.), xiii, 154.
Bétail, 91, 305.
Betaïne, 218.
Bethe, 16.
Betterave, 308.
BiANCHi (L.), 365.
Biedermann, 160.
Bile, 132, 140. '
Biliaire (sécrétion), 140.
BlLLINGSLEY (P. P..), 359.
Bilobation de l'oreille, 248.
BiNET (Léon), 377, 378, 379.
Binucléates, 20.
Biocaractères, 275.
Bioluminescence, voirLumière (production de).
Biopbotogénèse, voir Lumière (production de).
Bis ton, 268.
Bistonides, 267.
BiTTERA (Jul. V.), 314.
Bivoltins (Bombyx), 278.
Blakeslee (A. F.), 101, 232, 272, 280, 282.
Blanchetière (A.), 217.
Blastocystis enterocola, 8.
Blé, 145, 146, 147, 179, 259.
Blépharoplaste, xii, xv, 8, 20, 26.
Blessés de guerre, 198.
Blessures, xl et suiv.
Bleu de méthylène (action du), 15.
Bloch (Br.), 120.
Blum (G.), 139.
Blunck (Hans), 97, 176.
BOAS (E.), 218.
Boas (J. E. V.), 73.
Bodo lacertae, 20.
BOECK (William C), 19.
BORNER, 109.
Bœuf, 254.
BoHN (Georges), 196.
BOHR, 143.
Boïdés, 220.
BoiRAC (E.), 388.
Bois de cerfs, 71.
BOKORNY (Th.), ivi, 11, 164.
Boldyreff (W.), 169.
Bombyx, 196, 197.
— mori, 42, 43, 278, 314.
Bondrée apivore, 188.
Bonellie, 94.
BoNNEViE (Kr.), 328.
BONMER (P.), 364, 370.
Bordas (L.), 311. ■
BORELLl, 420.
BORiNG (E. G.), 382.
BORRADAILE, 309.
BOTKE (J.), 335.
Botrytis cinerea, 113.
BOTTOMLEY (W. B.), XIII, XVI, 118, 148,
152.
Bouclée (chevelure), 268.
BouiN, 170.
BouLENGER (G. A.), 96, 112, 220, 332, 344.
BOUNHIOL (J. P.), 93, 343, 344.
Bouquet (stade du), 27.
Bourgeois, 400.
Bourgeonnement, 44, 45, 62.
— (tissu de), 5.
Bourgeons, 222.
Bourgeons sensoriels, 372.
Bourguignon (Georges), 184.
BOURNE, 94.
Bourquin (Heleu), 125.
BOUTAN (L.), 187.
BoCTROux (E.), 431.
BovERi, 51, 62.
Bowers (P. M.), XVII, 412.
BowMAN (H. H. N.), 312.
BOWMAV. 174.
Braafladt, 383.
Brachet (A.), XII, 39, 61, 241.
Brachionus bakeri, 32, 91.
— militari, 91.
— mulleri, 32, 91.
— urceotaris, 32.
Brachycéphalie, 275.
Brachyura, 326.
Braddon. 145.
Braem, 44.
Brake, 94.
Branchies à trachées, 144.
— sanguines, 144.
Braun (Alexandre), xv, 42.
Brecher (Leonore), 192.
Bredig, 438.
Bretscher (K.), 349.
Briand (M.), 411.
Bridges (Calvin B.), 88, 232, 261, 264.
Bridges (J. W.), 396.
Brigham (C. C), 377.
BRISTOL (B. M.), 5.
Brôlemann (H. W.), 70. •
Bromure d'éthyle, 144.
Bronner (A. F.), 373.
Brooks (S. C), XV, 1, 13.
Brown (Graham), 355.
Brown (Mabel), xv, 30, 149, 164.
browning (C. H.), 126.
Bruant jaune, 347.
Brucine, 218.
Brun (Rud.), 401.
Brunacci (B.), 126. 141. 173.
BRYAN (George S.), 46.
Bryant (Frank A.), 248.
Bryophyllum calyciiium, 222, 223.
Bl'CHANAN, 184.
TABLE ANALYTIQUE.
445
BUCHNER (Eduarii), 114.
BUCHNER, %.
BucKMASTER (Geoige A.). 166.
BlDER (Johaunes), xvii. 226.
BUDIN, XIII.
BlDIN-OEULER (E.), 154.
Bufo, .%.'5.
Bdgua (G.I. 199.
BVJARD (E.). 74.
Bulleuses (ailes), 265, 266.
BiMPis, 303.
Bdnsen-Roscoe (loi de), 22^1.
BUNZELL (H. n.), 126.
BuREN (J. von), 325.
BtRGE Œ. L.), 117.
BURGE (W. E.), 105, 116. 117, 126, 179,
185.
BURLET (H. M. de), 332.
BUR>HAM (W. H.), xviii, 393, 394.
BURRIDGE (W.),|358.
BCRROWs (Montiose T.), 209.
Bursaria, 60.
BCSACCHI (P.), 160.
Busard des marais, 188.
BUSH, 39^1.
BCSQUET, 208.
But (conformité au), 415.
Butyrique (acide), 39.
Cabanes, 347.
Cacaoyer, 321.
Cachalot, 338.
Cactées, 56, 81, 273.
Caenogénèse, 97.
Caféier, 320.
Caféine (action de la), 207, 360.
CAics (F.), 220.
Calcaires (substances), 162.
Calcium (action du), 69, 207, 208, 230, 358.
Calcosphérites, ti2U.
Californie, 341.
Calkins, 107.
CalUnectus, 326.
Calopteryx, 144.
Calotes, 309.
Caltha paluslris, 59, 60.
Camis (M.), 127.
Camp (J. E. de), 383.
Campanula, 267.
Camphre (action du), 360.
Canards, 81.
Candolle (de), 342.
Canna iridiflora, 164.
Canno> (W. B.), 127, 156.
Capitalisation mentale, 377.
Capcs (J.), 440.
Carabidés, 310.
Caractères acquis (hérédité des), xiii, 238, 239,
243 et suiv., 285.
— divers (hérédité des), 247 et suiv.
— liés au sexe, xxxni, 259, 260, 267.
— mendéliens, 417.
— (Iransmissibililé des), 243 et suiv.
— (transmission des), 249 et suiv.
Carausius morosus, 42.
Carbonique (acide), 58, 142, 166, 208, 210, 230.
— — (action de 1'), 311.
Carcinus, 303.
Carence, xiii, 145 et suiv., 150 et suiv., 204.
— clinique, 152.
— expérimentale, 150.
Carl (J.), 349.
Carlson (Anton Julius), 155.
Carnoy, 29, 30, 194.
Carotiues, 130, 189, 192.
Caru (Harvey), 384.
CaRREL, XI.1X, LUI, LV. L\XI, 56, 320.
Carleria ovala, 226.
Cartilage, 79, 80.
Castes des fourmis, 334.
Caryosomes, 7, 20.
Cassiopea, 105, 144, 356, 361.
— xamacliana, 161.
Casoar, 338.
Castagnea, 112.
Castellaneta (V.), 50.
Castle (W. E.), 234, 242, 249, 251, 253, 259,
260, 304.
Castration, 81, 93, 96.
Catalase, 116, 117, 126, 179, 185.
Catalepsie, 309, 387.
Catalyse, xi, 64, 133, 417, 418, 422.
Cathai'inea angustata, 46.
Calostomus commersonîi, 207.
Cauchemars, 387.
Caullery (M.), 45, 286.
Cause (concept de), 415.
Cavernes (faune des), 279.
Cavîa aperea, 233, 249.
— Culleri, 249, 250, 254.
— porccUus, 254.
— rufescens, 249, 254, 250.
Cécidies, 324.
Cécité nocturne, 84.
CEM (C), 363, 373.
Centres acrothermostatiques, 364.
Centres nerveux, ,163, 355 et suiv.
— — (physiologie des), 355 et suiv.
Centrifugation (action de la), 50, 62, 65, 197.
Centriole, 10, 11, 20.
Centrodesmose, 20.
Centrosome, 19, 64.
Céphalopodes, 360.
Ceramium, 112.
Cerebratulus, 19.
Cérium, 208.
Cerveau, 205, 331, 353, 355,407.
Cervidés, 427.
Ceryle alcijon, 341.
Cesnola (di), 303.
Ceylan (faune du), 308 et suiv.
— (Hore du), 342.
Chabaniek (Henry), 175.
Chaetoceros criophilus, 340.
Chalcides tridactylus, 276.
Chalcidides, 88.
Chaleur (action de la), 165, 166.
— (production de), 182, 183, 185.
Chambers (Robert), xi, 5, 10, 25.
Champignons, 11, 293. Voir aussi aux noms
d'espèces.
— parasites, 440.
Chapin (Catharine Line), 93.
Chara crinila, xv, 42.
Chardonneret, 269, 347, 401.
446
TABLE ANALYTIQUE.
Charlton (Harry H.), 61.
Charrier (H.), 61.
Charybdea rastoniî, 188.
CHASE (H. W.), 243.
Chat, 8'j, 176.
Chats maltais, 252.
Chaussé (P.), 216.
Clieiloneuromyiar javanensis, 321.
Chelidonium, 60.
Cellule, 1 et suiv., 5 et suiv.
— (constitution chimique de la), H et
suiv.
— (division de la), 18 et suiv.
— épidermique, 6.
— nerveuse, SM et suiv.
— (physiologie de la), 12 et suiv.
— (structure de la), 5 et suiv.
Cellules à carotine, 192.
— binuclées, 11.
— chromaffines, 385.
— (dimensions des), ^121.
— folliculaires, 25, 29.
— interstitielles, 11.
— lymphocytiformes, 5.
— polynucléaires, 5.
— (rôle des), 51, 52.
— sensorielles, IM.
Cellulose, 15.
Chênes, 128, 3^8.
Chenoweth (Homer E.), 311. ,- -
Chersydrus, 371.
Cheval, 73, 74, 255, 272.
Cheveux, 122.
Chick (Harriette), xiii, 145, 146.
Chien (S. S.), 208.
Chien, 170, 277.
Child (C. M.), XII, XIII, 21, 62, 72, 112.
Chimaera monstrosa, 372,
Chimie biologique, 108 et suiv., 113 et suiv.
Chimiotropisme, 361.
Chimpanzé, 11, 323.
Chinois, 173.
Chic (M.), 208.
Chiroptères, 315.
Chirollirips manicatus, 89.
Chistom (A.), 127.
Chitine, 121.
Chiton tuberculatus, 187.
Chlamydomonades, 333.
CMamydomonas, 91, 225, 227, 346.
— variabilis, 226.
CIdorochylrium grande, 5, 6.
Chloroforme (action du), 37, 206.
Chloroleucites, 229.
Chlorophylle, 257, 263.
Chlorophyllienne (assimilation), 165.
Chloroplastes, 6, 12.
Chlorure ferrique, 204.
— de magnésium, 204.
— de potassium (action du), 204, 360.
— de sodium (action du), 128, 208, 141,
210.
Cholestérinc, 8, 211, 312.
Chondriocontes, 9, 12, 28, 102.
Chondriome, 2, 3,7, 8, 12, 19, 28, 29, 160, 240.
Chondriomites, 28.
Chondriosomes, 7, 12.
Chorée de Hualingtoa, 248.
Cliorlhippus curlipennis, 26.
Chou-fleur, 58.
Chromatine, xv, 27, 63, 209, 245.
— (formation de la), 422.
Chromatophores, 4, 125,188, 189, 190, 191, 241,
333, 334, 360.
Chromidies, 424.
Chromoblastes, 241.
Chromodorîs, 306.
Chromoplastes, 130.
Chromomères, 9.
Chromosomes, xx, 7, 10, 21, 27, 32, 64, 65, 72,
237. Voir aussi Division cellulaire. Produits
sexuels. Hérédité mendélienne.
— accessoires, 26.
— (individualité des), 9.
— (nombre des), xv, 3, 10, 24, 31, 37,
41, 42, 87, 89, 96, 102, 249.
— sexuels, 84, 87, 89, %, 245.
— vésiculaires, 9.
Chronaxie, 165, 184.
Chroniotoxie, 205.
Chrysalides (coloration des), 192.
Chrysanthèmes, 285.
Chrysarachnion, 333.
Chrysomélides, 32, 94, 192.
Chrysomonades, 333.
Chun, 161.
Cicatrisation, XLVii et suiv., 56.
Cicindèles, 334.
Cinchonique (acide), 218.
Circulation, 165 et suiv.
Cire végétale, 119.
Cirsium arvense, 165.
Citrique (acide), 219,
Citronnier, 285.
Citrus grandis, 14.
Civilisation, 385.
Cladocères, 17, 195.
Clausen (R.E.), 258.
Clayberg (Harold D.), 206.
Cleistogamie, 315.
Ckmatis vitalba, 59, 60.
Clément (Hugues), 197.
Clepsina, 52.
Climat, 306, 307.
— (action du), 239.
Cloches natatoires, 161.
Glogne (René), 115, 166.
Cluzet, xiii, 154.
Cobayes, 249, 250, 254.
Cocaïne, 190, 205, 218, 230.
CoccineHides, 192, .334.
Coccomyxa, 317.
Cochon d'Inde, 139, 233, 244. Voir aussi Cobaye.
Cochylis, 440.
COCKERELL (T. D. A.), 54, 285.
Cocotier, 440.
Coefficient d'imperfection uréogcniquc, 160.
— de température, 39, 55, 141.
Cœur, 133, 141, 165, 185, 207, 209, 210, 280.
Cœsium, 133.
COFFMAN (W. D.), 2.
Cohnhcim, 14.
Colaptes auraliis, 298.
— cafer. 298.
COLE (William U.), 201.
COLE (RuthD.), 269.
TABLE ANALYTIQUE.
447
COLER (LÉL. E.), 396.
Coléoptères, 98, 192, 334.
Coleus hijbridus, xvi. 192.
Colibacille ; voir Bacillus coli.
COLUNS(G. N.), 257,262.
C0I.L1NS (H. 11.), 240.
Colloïdes, XI, 12, 55, 142, 422, 437.
— (stiuclure des), 197.
Collozoum, 20.
Coltyriclum faba, 321.
Colorants, 12.
— (action des), 208.
Coloration protectrice, 326 et suiv.
— vitale, 16, 17.
Cols-verts, voir Anas boschas.
Colubrides aglyphes, 220.
Coluciférase, 180.
Colutea, 329.
Comatibis eremita, 348.
Comatule, 64.
Combutum grandi florum, 231.
COMBY, 153.
Commotion, 408.
Compensation (loi de), 412.
Compression (action de la), 196.
Condition (concept de), 415.
Conduction nerveuse, voir Nerveuse.
Condylactis, 362.
Cônes, 368.
CONGDON, 183.
Conifères, 33î.
Conine, 218.
Conjonctif (tissu), 105, 231.
Conjonctive (substance), 80.
Conjugaison, 107.
CONKLIN (Edwin G.), xiii, 9, 21, 50, 66, 241,
242.
Consanguinité, 235, 263.
Conscience, 392, 393, 416.
Continuité (sentiment de), 392, 395.
Contre-évolution, xiv, 336, 337.
Convergence, 327, 332.
Convolula, 197, 222.
CooK (Alice Carter) , 329.
CooK (O. F.), 329.
COOPER, 152.
Copépodes, 17, 195, 221.
Copidosoma gelecliiae, 88.
Coquille des mollusques, 425, 426.
— (enroulement de la), 349.
— (forme de la), 275.
Coraux, 104.
— (récifs de), 308, 326.
Corbicula socialis, 340.
Cordaïtales, 335, 336,
Cordula, 144.
Coris, 143.
Corne, 122.
Cornes, 73, 305, 427.
Corps jaunes, 168, 170, 171, 172, 173.
Corpuscules épilhéliaux, 168.
Corrélation, 101 et suiv.
CORRELJÉ (J.), 332.
CORRENS (Em.), 34, 95, 222, 259, 284.
Corvus sylvaticus, 348.
Corydalis cava, 59, 60.
Corymorpha, 198, 362.
Coucou, 349.
Couleur (hérédité de la), 251.
Couleurs (discrimination des), 405.
CoULTER, 271, 290.
CoiiPiN (Henri), 128, 208.
Courage, 386.
CoURM(tNT (Jules), 215.
COURMONT (L.), 323.
COUSTET (E.), 395.
COWDRY (N. H.), MI, 8.
CowLES, 277.
Craig (Wallace), 398.
Cramer (W.), 109.
Crampton (Henry Edward), 348.
Crangon, 360.
Crauio-pharyngien (canal), 73.
Crapaud cornu, 190.
Créatine, 163.
Créatiniue, 148.
Cremotogaster, 334.
Crepidula, 9, 50.
— plana, 21, 89, 90.
Cresserelles, 188.
Cresswell Shearer, 128.
Cribina, 188.
Criminels, 412.
Criodrilus lacuum, 76.
Criocère, 440.
Criquets, 217.
Cristallisation, 422.
Cristiceps, 187.
Croisement, 295, 296, 299. Voir aussi Hérédité
dans le croisement et Mendélisme.
— (cause de la variation), 300.
Croisements réciproques, 269.
Croissance, xiv, xvi, Lviii, 55, 58, 59, 67, 102,
134, 143, 148, 149, 150, 169, 177, 207, 222, 241,
263, 418, 420 et suiv.
« Crossing-over », xxx, 232, 257, 264, 265.
Crowe (H. Warren), 128.
Crozier (W. J.), 44, 228, 306, 349.
Crustacés, 17, 360. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
Clenolabrus adspcrsus, 9.
Cténophores, 65.
Cucurbila fllifoLia, 164.
— pepo, 233.
CuÉNOT (L.), XL, XLIII, 251, 256, 259, 260, 261,
302.
Cuivre (action du)", 69.
Cultures in vitro, 24. Voir aussi Survie.
Cumingia, 41.
ClNMNGHAM (Bert.), 82.
CUNNINGHAM, 243.
Curare, 207.
— (action du), 190.
Curie, lxix.
CUSHNY (A. R.), 174, 175, 411.
Cutanées (glandes), 173.
Cuvierina columella, 328.
Cyanhydrique (acide), 121.
Cyanophycées, 6, 317.
Cyanophycine, 6.
Cyanure de potassium, 181.
— (action du), 16.
Cycadales, 335.
Cyclomorphose, 195.
Cyclops, 195.
— slrenuus, 322.
448
TABLE ANALYTIQUE.
Cylîndrospermum muscicola, 68.
Cynipides, 8U.
Cypéracées, 165.
Cypridina HUgendorfli, 179, 180.
Cyprin, 142..
Cyrtophorœ, 333.
Cyrtoxipha columbiana, 178.
Cystococcus, 317.
Cyslophora crislata, 313.
Cytolyse, 38, 40.
Cytométagénèse, 'i39.
Cytoplasma, 6 et suiv., 10, 63, 64. Voir aussi
Cellule.
— dans l'hérédité, 237, 241, 242.
— (structure du), 5.
Cytosine, 118.
Danaea, 326.
Dangeard (P. A.), XV, 9, 11, 283.
Daniel (Lucien), 81, 128, 338.
Daniels (L. L.), 346.
Danysz (J.), 219.
Darbishire (A. B.), 416.
Darwin, 238, 302, 303, 305, 419, 427.
Darwinisme, 202, 430, 433, 435.
Dastre, 79.
Dasyure, 170.
Davenport (Charles B.), 81, 233, 248,268,303.
Davey (WheeferP.), 202.
Davis (Bradley Moore), 298.
Davis, 145.
Dawson (E. R.), 85.
Dean (Carleton J.), 201.
Debains (E.), 214.
Décapodes, 210.
Décortiquées (céréales), voir Carence.
DE Crinis (M.), 167.
Dédifférenciation, 60.
Deegener (P.), 44, 315.
Dégénérescence, 61, 336, 337.
DEHORNE 237.
Deinecka, 187.
De la Fcye, 188.
DELACE (Y.), XXIII, 63, 395.
Delsmann (H. C), 51,331.
Déments, 412.
DÉMOCRITE, 377.
Demoll (Reinhard), 200, 351.
Demoussy (E.), XVI, 69.
Dtndrocœlum lacleum, 162.
DendroHmus pini, 307.
— montana, 307.
— obscura, 307.
Dendy (Arthur), 67.
Dennert, 369.
Denny (F. E.), XI, XV, 13.
Densité (action de la), 18.
Dent de sagesse, 331.
Dents, 52, 53, 54.
DéPERET, 337.
Dépression, 61, 62.
Dermatoses, 219.
Dernby (R. g.), 114.
Désamidases, 114.
Désassimilalion, 145 et suiv.
Descartes, 396.
Deschiens (R.), 348.
Déshydratation, 197, 198, 243.
Desmarres, xlix, li, lu, lui.
— (action de la), 37.
Desmognatlius fusca, 313.
Desplas (B.), 5, 231.
Dessiccation, 193, 213.
— (action de la), 37.
Déterminants, xx, xxi, 258.
Deutoplasma, 29.
DEVAUX (H.), 279.
Dewitz (J.), 37, 93, 109, 176, 276.
Dexter, 265.
Dextrose, 164, 219.
DHÉRÉ (Ch.), 121.
Diacomma, 334.
Diaptomus, 195.
— gracUis, 322.
Diaschise, 366.
Diastases, 114.
Dibotriocephalus latus, 322.
Dictyosiphon, 97.
Dîdinium nasutum, 107, 194, 301.
DiELS (L.), 290.
Diététique expérimentale, 154, 155.
Différenciation, 51 et suiv., 65.
Difflugia, 274.
Diffusion, 13.
Digestion, 167.
Diglena catellina, 32.
Dimorphisme, 286.
DiMPKER (Anna Maria), 52.
Dinophilus, 91.
Dinucléotides, 118.
Diphénol, 115.
Diplococcus griseus, 216.
Diplosîs, 321.
Diptères, 224, 312.
— cyclorhaphes, 322.
Disaccharides, 119.
Disjonction mendélienne, 237, 241.
Dissymétrie, 110.
Distribution géographique des êtres, 298, 33
et suiv.
Distrophie osseuse, 337.
DITTRICH (C), 128.
Division cellulaire (théories de la), 422.
— directe, 21.
— indirecte, 18 et suiv., 27, 209.
— (reproduction par), 44.
Dixippus, 309.
Docophorus, 322.
DoDGE (Raymond), 391.
DoFLEiN (Fr.), 334.
Doigts, 73.
Dolichoderus biluberculalus, 321.
Dolicocéphalic, 275.
DOLLEY (William L.), 229.
DOLLO, 337.
Dominance, xxill, xxv, 257, 263. Voir aussi
Hérédité mendélienne.
DONCASTER (L.), XXXVUI, 84, 89.
DONISTHORPE, 335.
Dopamélanine, 120.
Dopaoxydase, 120, 121.
Dorylinophilie, 316.
DoUBT (Sarah L.), 211.
Dreyer, 425.
Driesch, 51.
TABLE ANALYTIQUE.
449
OniPS (Dell;i\ 193.
Di-oiterie, 108.
Drosophila, xxxii, .Ti, x'i, «,s. lO'i, Wi. M7,
2.'i2, 201, 260, 2(51, 2(52. 2(>'i, iCf), 2(jf>. i(>7,
29", .«o:?, .Wi. Voii-îuissi Mcndt'-lismc.
ampclopliila, \\i\. 20;5, 26'i. Voir
.uissi Meiulrlisinc.
h use kit, 259.
inclimofiaslcr. 2I.>. 2(>2. 2(Vi.
replela, 2(>2.
inrilix, 2(Vî.
DiutiOT (Edouard', 409.
r)RUDE (Oscar), 2;5;5.
DnzEWiNA (A.), 129.
DOBOIS (R.\ 37, 179, 180. 197, 19H, 318.
DUCHENNE DE BOILOGNE, 18?l.
DlESBERG, 8.
DVFnÉNOV (J.), 70. 196.
DUFTON ( Do rotin . 166.
Dulcinc, 11.
DiiU'ilo, 2b».
Diimontia filil'onnis, 'i7.
DUNN (Grâce. A.), 47.
DUNN (L. C), 242.
nuPI-ER (A. W.), 47. .
Ul PR.VT (G. L.}. 387.
DCRAND (P.), 323.
Oysphagie, 151.
Dytique, 176.
Dytiscus marginatu.'i, 7, 97.
East (E. M.\ 284. 412.
Eau faction de 1' , 69.
— de mer, 3'i2.
— distillée iaclion de l'i, 6.
Kbner I.V.), 53.
Kbullition (action de 1", 68.
Kccrines (glandes', 173.
hjcliidite, 3.38.
Echinodermes, 88, 110. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Echinodermes (parthénogenèse chez les), .37.
Echinides (régénération chez les), 77.
Evliinocactus, 318.
Ecidiospores. Ub. ■
Ecologie, 290.
Ecrevisse, 94. Voir aussi Aslaciis.
— (pince de l'I, .'^58.
Edixger, .381.
Edwards (J. Graham\ 18.
Effort, lfi4.
Egret (M. T.), 160.
Ehrlich (Félix), 114, 218.
El MER, 335.
Ejkmvnx. 145, 146, 150, 151, 153. 154.
Elassogames, 336.
Electricité (production d'i, 181. 182.
Electriques (organes), 181, 1S2.
Electro-hydrosols, 438.
Électrolyse, 434, 4.35, 436.
Electrolytes (action des), 12. 13. 'i8. Noir aussi
Sels.
Eli.'Ctrotonus, .357.
Eledone moscliala, l'i3.
Eléphant, 3.38.
Elkving, .317,
Elking, 42.
l'année biologique, XXII. 1917.
Elytres, 192.
Email, 52, 53, 54.
Emerita analoga, 402.
Emkkson (Kalph Waldo), 412.
Emerson, 257, 259, 261.
Emotions, 191, .379, 384 et suiv.
— (action des), 117.
Emprostholonos, 224.
Emulsiue, 118, 122.
Emys blandingi, 332.
Enclanea mexicana, 263,
Endocrines (glandes), 168, 172.
Endomixie, 34, 106.
Endopluillum Euplwrbiae silvatirae, 45.
— sempervivi, 45;
Endolryptasc, 217,
Energides, 62.
— (rôle dans la parlhénogéncse), voir
IlERLANT.
Energie, 129, 388, .389, .390.
— (production d'), 177 el, suiv.
Enfant, 52, .394,
Enjalran (L.), 383.
Enkystement, 60, 107, 194.
Enriquès, lx.
Entcrococrus, 216.
Enzymes, xi, 105, 179, 180, 252, 417, 218.
— protéolytiques, 114.
Eoplasme, 418.
Epliedra altissima. 335.
Epliialtes, 311.
Ephydra f/raciUs, 346.
Epicymalia aphthosae, 325.
Epidémie foliaire, 229,
Epinephelus striatus, 229, 230, 368.
Epinoche, 142.
Epiphyllum, 81.
Epiphyse, 168.
Epiphyties, 440.
Episcia, 231.
Epistatiques (facteurs), xxv.
Epithéliales (cellules), 10<i.
Epithélium gustatif, 7.
Eponges, 95, 316.
Equisetum, 122, 283.
— débile, 3.36,
Erdmann (Rhoda), 82.
Erectilcs (organes), 96.
Erepsine, 114, 116.
Ergastoplasma. 28, 29,
Ergatogynes (fourmis), 3.34.
Ergatoïdcs (fourmis), 334.
Erikson\, .324, .325.
Erîopliyes Natepaï, 58.
Ernst (A.), XV, 41.
Erythrite, 219.
Erythroblastes, 66.
Erythrocytes ; voir Hématies.
Escargot, 121.
Espèce (notion de 1'), 295, 296, 297.
lilspèces darwiniennes, 283,
— (disparition des), 336 et suiv.
— (formation des), 297 et suiv.
— jordaniennes, 283.
— linnéennes, 283.
— mendéliennes, 283.
— (origine des), 288 et suiv,
— pliysiologiques, 301 et suiv,
29
450
TABLE ANALYTIQUE.
ESTERLY (Calvin O.), 221, 440.
Estomac, .156, 157.
Elher (action de 1'), 15, 16, 37. 191, 206, 'Mi.
Ethique, 'i30, fiSl, 432, ^133, XiU.
lares (dislribulion géographique des), voir
Distribution géographique.
Etrier, 370.
liuclilanis dilatala. 32, 91.
Eudém/s, 'l'iO.
Eudorina, 227.
— dedans, 107.
Eugenislcs, 238.
Euglena, 225, 226, 227.
— viridh, 226.
EULER (Haiis), 116.
Euphorbia Preslii, 30.
— splendem, 30.
Euschistus ictcrictix, 267.
— servux, 267.
— varinlarius, 267.
Eutamias townsendi, ;Vil.
EVANS (C. Lovatt], 165.
Evaporation (action de F). 310. 311.
Evcrnia furfuraceiu 317.
— prunasti^i, 317.
Evolution, W9.
— (facteurs de 1'), .'502 et suiv.
— pathologique, 336, 337.
EWALD, 369.
EWART, 372.
Excitabilité, 142.
Excitation nerveuse, 357, 358.
Excrétion, 160.
Exocarpun, 326.
Explosions (effets des), 360.
Expressions, 384 et suiv.
Extériorisation, 439.
Extenseurs (muscles), 184.
Extraits d'organes (action des), 158, 169, 171,
191, 220, 221.
FabrE (If.), 395, 401, 403, 404.
Facettes (nombre, des), .304.
Fact.Hirs, 237, 240, 242, 249. 250, 251. 252, 253,
258, 263, 269, 270. Voir aussi Mendélisme.
— balancés, 266.
— enchaînés, 263.
— lethals, 260, 266, 267.
— multiples, 251, 256.
— (notion de), xxxiv, 233.
Faiblesse d'esprit, 412.
Faim, 155 et suiv., 382.
FAiRCiiiLi) (Henri Pratt), 413.
Faisceau de His, 165.
Familles nombreuses, 105.
Farmer, 237.
Fascialion, 263.
Fatigue, 388 et suiv.
— mentale, 391,
FVL'RK-FRÉMIET, 197.
Faust (Ernest Carrol). 109.
Fécondation, 22 et suiv., 33 et suiv., 38. 62. 6i.
64, 107.
— partielle, 64.
Fécondilc, 101, 204, 207.
FÉMS(F. <le), \vm, 399.
Fermentation alcoolique, 113.
Ferments, xi, \x\vi, 113 et suiv., 205.
— glycolN tiques. 159.
— lipolytiques, 159.
— proléolytiques, 116, 159.
— (subsUinces — ), 152.
Fernvndez (Miguel), 233.
FERRER (F.), 95.
FERRY (Edna L.). 102.
Ferlilité. 204, 248.
Feuille, 223, 229, 268.
Feuilles, 112.
Feytald (J.), 43. 440.
Fibres des Tomes, 53. 5'i.
Fibrine, 18,
Fibrinogène, 213,
Fibroblastes. 5, 79, 106,
Ficus reliffîosa, 310.
FlESSINGER (Noël), 115. 166.
Filament axile, 24, 25. 31,
Fil aria, 240,
'Finalité, 323,
FiNDEis (Marie), 59.
Fischer, 53, 54.
Fischer (E.), 246.
FISCHER (Emil), 118. 119.
Fischer (Hermann), 109.
FISCHER (Eug.), 268.
Fischer (Kurt), 329.
Fischer (M. H.), 2.
Fischler (G.), 49,
FITZPATRICK (Harry M.), 47.
Flack, 145.
Flagellâtes, 3.V,,
Flagellés, 188.
Fléchisseurs (muscles), 184.
Fletcher (M. M.), 129.
Floridées, 111.
Fodor (E.), 114.
Foie, 71, 117, 221.
FOLIN, 149.
Follicules sensoriels, 3/2.
Fonctions mentales, 372 et suiv., 377 et .>uiv.
— (corrélations), 377 et suiv.
-* (généralités), 377 et suiv.
Fontenelle, 363,
FooT (Katharine), 267.
Foraminifères, 426, 427.
FOREES (A.), 184.
Forçage des racines, 198,
Formaldéhyde, 144,
Forme, voir Thompson,
Formique (acide), 57, 58, 121,
FoR\EiiO (A.), 172.
FosHEF. (A, M.). 368.
Foucher (G.), 42.
Fourmis, 315, .316, 401, 402.
FRANZ (V.), 330,
]• RASER (\. C), 257.
FRASER (C. F.), 411.
Fraser, 150.
Fi^uxinus excelsior. 59.
FRAY (Walter W.). 161.
« l'i'i;e-niarliii », 91, 92, 93.
FREEMAN (G<-<Mge F,), 259.
FRIEDBERGER (E.), 16,
FRlTSCn, .372.
Froid, 182, 21;'..
Froid (action du). 37, 196.
TABLE ANALYTIQUE.
4;)i
Troment (J.), 408.
I-RONT (G.), 440.
Frost (Howard B.), 233.
Froude, 420.
Fruits pneumatiques. .'!2(>.
Fruwirth (C), xvu. 305.
Fucus, 112.
Fuil (Hajinio), 122.
FlLLER (E. W.). 121.
Fumaria caprcolala. .')9. (»«.
Fundulus, 12,15, 71.
— hclcrorlitun. V.
FlNK, 145, 150. 151, 152.
Fuseau, 10,50. 6.i.
Fusion des caractères (loi d<-). x\i
(i.vjEWSKA (Ht-lt-na!, 27.
GaLLARDO, 422.
GALLAND, 325,
Galletti (Henry R.). 357.
Galles, XVI, 49, 57. 58, 59, 323.
Gallinacés, 96.
Galactose, 164. 219.
Gale noire, 440.
Galéruque de l'orme, 98.
Galéruques, 440.
Galilée, 420.
Galippe (V.), XII, 318.
Galton, XIX. 406.
Galvanotropisme. 224.
Gamburzew, 169.
Gamétophytes, 47.
Gamétogonie, 45.
Gardner (N. L.), 339.
Garnier (Marcel), 160.
Garrey (Walter E.), 224.
Gassman?» (Th."), 109.
Gast (W.), XVI, 164.
Gastrophile équin, 323.
Gastropodes, 162, 186, 348.
Gastrulation, 331.
Gates (A. J.), 374.
Gates (Frank E.), xiii, 178.
Gates (R. R.), 297.
Gaucherie, 109.
Gautier, 319.
Gayda (T.), 141.
Gaz d'éclairage (action du), 211,
Gebia major, 9U.
Gecko, 368.
Geddes, 85.
Geilinger (H.), 218.
Gelasimus, 326. .
— pugnac, 77.
(Jels, 418.
Gemelli (A.), 379.
Gemmation, 286.
Gemmules, 37, 45, 61, 62.
Génasthénie, 270.
Gène (notion du), xiii, xxi, xwiv, xxxv, 237.
Gênes, 270. Voir aussi Facteurs.
Génétique, 297.
Génitales (fonctions), 363,
— (glandes), 171. Voir aussi Produits
sexuels.
Génotypes, 295, 297.
Géocarple, 315.
neoncmcrles agvicola. 3fi9.
Géotropisme, xvi, 221, 222, 223.
Gcranium Robcrtianum, "231.
Gerber (C). 160.
Gericke (II.), 144.
Germant, 118.
Germination, 48, 68, 69.
Gernert (W. B.), 262.
Gerontictis, 348.
Gessner (Conrad), .'Î48.
GIANNELLI (L.), 173.
Giardia microli, 19.
GiBBS, 423.
GlESEXHAGEN (K.), XVI, 58.
Gigantisme, .3.37.
Ginkgoales, 335, 336,
Gladiolus, 285.
Glandes. Voir Sécrétion.
— à sécrétion interne. Voir Endocrines.
— sexuelles (régénération des), '77.
— venimeuses, 7.
Gley, 210.
Globigerfnes, 427.
Globules blancs, voir Leucocytes.
— polaires, 50,
— rouges, voir Hématies.
Globuline, 15, 18, 116.
Globulines, 169.
Glucose, 114, 115, 204, 209.
Gluten, 18.
Glycérine, 164, 219.
Glycochollique (acide), 132.
Glycose, voir Glucose,
Glycosuries, 175.
— émotives, 175.
Glycylglycine, 211.
Gnétales, 335.
Godard (A.), 312.
GODLEWSKI, 63, 64.
GÔTULIN (Gustav Fr.), xiv, 354,
GOETSCH (Wilh.), 78.
Goitre (hérédité du), 247.
GOLDFARB (A. .T.), 33, 51.
Goldfussîa, 231.
Goldschmidt (Richard), 24, 36. 82, 86. 87.
89, 94, 95, 232.
Goldsmith (M.), xviii, 63, 395, 405.
Gonades, voir Produits sexuels,
Gonionemus, 360.
Gonium, 227,
— sociale, 283.
GONNERMA)\\ (Max). 122.
GOODALE (II. D.). XVI. 83, 279.
GoODSPEED (T. H.), 74, 258.
Gorille, 338.
GORING, 412.
GORUP-DESAXEZ. 122.
Gossypium hîrsutiun, 137.
GOTTLIEB, 54.
GouLD (Harley N.), 89. 90.
Graber, 192.
Gradation physiologique, Xli, \iii, 17, 72, 112.
Grafe, 164.
Graham, 439.
Graines, 59, 199.
Graisses, 28, 29, 119.
Gramang, voir Plagiolepis longipcs.
(iranil Lai- Salé (fauiif> du', 3?i6.
452
TABLE ANALYTIQUE.
Grands hommes, 2^7.
(îranuloblastes, 06.
Grasnick (Walter), 209.
Grasset (J.), xv, 432, Ui5, 434.
Gras (acides), 119, 216.
Gravier (Ch. J.), 316.
Gravité, 420, 421.
Greffe, 79 et suiv., 99, 100, 256.
— hétéroplcurale, XI.
— hétérotopique, 81.
, — homopleurale, 81.
— orlhotopique, 81.
Gregory (Louise H.), 98.
GREGORY (William K.l, 297.
Gregory, 335.
Grenouille, 64, 94, 95, 143, 178, 207. Voir aussi
aux noms d'espèces.
Griesbach, 411.
Griffe, 112.
GriffUhsia. 112.
Griffes, 427.
•Grijns, 145, 146.
Grinnell (Joseph), 341.
Gronroos, 332.
G root, 166.
Grossesse, 170, 171, 172.
GkoSZ, 94.
GROSZMAISN (Max p. E.), 374.
Groves (James Frederick), 199.
GRUBER (G. M.), i27.
GRUSS (J.), 290.
Guanidine, 163, 210.
Guanine, 118, 189.
Guanophores, 189.
GUDERNATSCU (J. 1-.), Mil, 67, 169.
GuÉMOT (D'), 401.
(iUENTHER (Conrad), 305, .'ÎOft.
(lUÉRIN (G.), 400.
Guerre, 430, 431, 4.33.
— (neurologie de), 407.
— (troubles mentaux de la), 409, 411.
GuEYLAKD (M""^ France , 142.
GlIGNARD (L.)» 22.
Gl!ILLEMI\OT 1^11.;, 415.
GtiLLEBjiloND (A.), XII, 2, 9. 103. 130.
GULLAAD, 345.
Gunomys, 295.
GlJTHRIE, 81.
GUYÉNOT (Emile), xiii. 202, 214.
Gymnastique, .390.
Gymnospermes, 335.
Gymnosporangium Irnnr.ltoidca, 2'i7.
Gymnolus carapus, 182.
Gynandromorphes (oiseaux), 84.
(îyriaudromorphisme, 94.
Gynecoïdes (fourmis), 33^i.
IIAAS (A. \\. C), 144, .312.
Haberlandt (G.), XVII, 229, 231, 352.
Habitat (innuehce de 1"), 327.
Habitude (loi d"), 416.
Haeckel (Ernst), 330.
Haecker (Val.), xiii, 240.
llAOEDOORN (A. f:.\ 233, 295,.
Hagedoorn (A. L.), 233, 295.
IUgedookn, 253.
IlAGEN, 144.
JlAGiJE (Florence S.), 41.
Hahn (de), 51.
IlALDANE, 159.
llaliplus, 98.
Hallez, 32.
IIALNAN (E. R.), 170.
Hamburger (II. J.), 209.
IIAMILTON (Clyde G.), 310.
Hammett (Fred S.), 221-
Hammond (J.), 170.
IlANCE (Robert T.), 271, 278.
IIanke (Arlhur), 131.
Hansen (Albert A.), 281.
Harder (R.), 47, 68.
Hareng, 94, 314.
IIargitt (Geo T.), 161.
Harpa convidalis, 308.
Harrison (Ross G.), 80.
Harris (J. Arthur), 101, 272, 280, 281,308.
Marris (F. J.), 201.
Harrison, 267, 268.
Hart (E. B.), 155.
Hart, 91.
Harting, 424.
Hartley, 391.
Hartmann (Max), 107.
HARTMAN* (M""'), XI. IX, i.x, I.XIV..
Hartmann (Otto), 194, 195.
Hartmann, 20. •
Hartmannetla, 20.
— '■ aquavum, 20.
IlARMS (H.), 290.
HartoG, 422.
Harvey (EUiel Brown), 3, 181.
Harvey (E. Newton), 179, 180.
Hasselbring (H.), 126.
IlATAl (.S.), 161.
IIAUSMAN (Léon Auffustus), 290.
Ilawaï (flore d'), 340.
Heape, 171.
HEDIN(S. G.), 116.
IlÉGER, 280.
IIegner (Robert AV.;. 31, 272.
IIeidenhain, 174, 1S9.
llEIDER, 44.
IlEiKERTiNGER (Frauz). 304, 415.
Heilbronn (A.), 131.
Heinricher (E.), 47, 223.
Heitz (F. s.), 344.
Ileliantlius, 285.
Hélicofurciue, 121.
Héliconides, 327.
Ilélicorubine, 121.
Héliotropisme. 221, 223. 224.
Iléliozoaires, 334.
Ilelix pomatia, 275.
Helmholtz, 383.
— (théorie de). .369, 3
Ilr.topellîs, 321.
Hématies, 25, 166, 1()8.
Hématine, 110.
Hématomes, 155.
Héminiétaboliques (insectes), 98.
Hémiplégies, 407.
Hémochromogène. 121.
Hémocyles, 192.
Hémoglobine, 121, 166.
llémolymplic, 24, 192.
TABLE ANALYTIQUE.
4r)3
Ilémolysiiios, 100.
Ilt'inophilie, X'i. 15,").
Héniosléalique (lissu), 192.
llEJiDERSON, l.W.
Hennec.uï, "i'i.
IIENMNC. (E.), 324.
Hen.mng (H.), 'lOl.
Henze, 1'i3.
Hépatopancrcas, !.'>.
lleracleum Sphoudiliuin, 325.
Hérédité, xiu, 21, 32, 232 el suiv., 349. Voir
aussi la Revue générale .•<iii- le Mendélismc.
— danple croisenunil, 2'i9 et suiv.
— dans les unions consanguines, 21x9.
— des earaetères acquis, voir Caraclèrcs
acquis,
des caractères divers, voir Caractères
divers.
— (facteurs de V), voir Facteurs.
— (généralités sur 1"), 236 et suiv.
— mendéliennc, voir ^londélicnne.
mentale, 2?i7.
— (substratum de 1'), 6'i. 240, 241, 242.
IIÉRELLE, 217.
IIEIIING, 383.
IlERLYNT (Maurice), xii, 37, 39, 63.
Hermann , 369.
Hermaphroditisme, 86, 89, 91, 94, 95, 307, 321.
— protandrique, 307.
Hermelles, 345.
Herpobdella atomaria Caréna, 52.
Hertwig (les), 9.
HERTW1G (Paula), 70.
Hertwig (R.), 84, 94, 415.
lleterocarpa. 45.
Ilétérocatalyse. 417, 418.
Ilétérochélie, 77.
nétérochroniosomes,'63.
Ileleroncrcis. 61.
Heteropltijllia. 424.
Ilétérophyllie. 315.
Hétérosis, 263.
Hétérozygotes, xxiii.
Helsen (Anne P. van), 359. 369, 371.
HEYNE (Hcrni.), 161.
Hibernation, 171, 193, 19'i.
Hiboux, 200.
Hickerisell (Louis Max), 193.
HiDD, 354.
HiLL, 145.
Hindoue (philosophie), 243,
Hipparion, 73.
Hipponof', .33.
HlPPOCRlTE, 377.
Hippurique (acide), 11.
Hirondelles, 400.
HiRSCH (Gottw. Chr.), 162.
HlRSCHBERG (Else), 163.
Histidine, 148.
HOBBER, 433.
HôFLER(Karl), 132.
llOGLE (Mary J.), 18.
Holmes (S. J.), 248, 374.
llolonièiaboliques (insectes), 98.
Ilolotliuria atra, 309.
— captiva, 44.
— surinamorcnsis, 44.
Holothuries, 186.
Hoi.ST, 145, 146.
Homme, 10, 11, 73, 94. 431.
— (origine de 1), 420.
priniitir, 338.
— (sexe chez l'j, 85, 86.
llomœosis, 77, 78.
Homologies. 112.
Homosexualité, 86.
Homozygotes, xxiii.
HOOKER(M. O.), 2.
llooPER (C. W.), 132, 140.
HOPKINS. 152.
Hormones, xvii, 62, 84, 172,210, 223, 231, 243,
417. Voir aussi Sécrétion interne et Glandes
endocrines.
Hormones (action des), 92, 93.
HORT (Edward C), 286.
HOTSON (.1. W.l, 47.
HOYT (H. S.), 201.
HUGUES, 347.
HUME (E. Margarel), xiii, 145. 146.
HUMPHREY (G. C.), 155.
HUNTER (W. s.). 391, 406.
HUNTIXGTON (EUsworth), 198.
HUOT, 385.
HuRTHLE, 197.
Hybridation, xvii. 42, 72, 239, 283, 304. Voir aussi
Croisement et Hérédité dans le croisement.
Hybrides, 193, 298. 299.
— (caractères des), 249 et suiv. Voir
aussi Hérédité danslecroisement.
Hybrides (papillons), 84.
Ilydatina, 84, 137.
— senta, 32, 91.
Ilijdra ftisca, 78.
Hydrates de carbone, 55, 119.
_ — (métabolisme des), 164.
Hydres, 44.
Hydroïdes, 198.
Hydrostatique (organe), 186, 187.
Hijla, 304.
Hylobate, 11, 332.
Hyman (Libbie H.), xiii. 17.
Hyménoptères, 78, 84, 88, 249.
Hyperglycémie, 76.
Hypermastigines, 21.
Hypertonie, 15, 34, 58, 64, 141.
— (action de l"), 25, 40.
Hyphuntria cunea, 403.
Hypnose, 387.
Hypocréales, 49.
llypolais, 304.
Hypophalangie, 241.
Hypophyse, 168, 169, 338.
Hypophysectomie, 72.
Hypostati(iues (facteurs), xxv.
Hypotonie, 15.
Hyracoidea, 333.
Hyra.v syinacus, 333.
Hystérie, 387, 388, 408.
Ibsen (Hf.man 1.), 259.
Ichneumonides, 311.
Ictère hémorragique, 323.
Idantes, xx.
Idéation, 391 et suiv.
Idées, 392.
454
TABLE ANALYTIQUE
Ides, .\x, XXI.
Idioectosome, 24.
Idioendosome, 24.
Idioplasme, 65.
Idiosome, 24, 26.
Idiosphérosome, 24.
Idiospherotheca, 24.
Ilôts de Langerhans, 168, 173.
Illusions optiques, 179.
Imbibition, 55, 142, 418.
Immobilisation réflexe, 314.
Immunisation, 57.
Immunité, 211 et saiv.
Inanition, 67, 68, 152, 161.
Incontinence d'urine, 364.
Industrie, 388, 389;
Infusoires, 197.
Inhibition, 62.
Inogène, 129.
Insectes, 197, 200. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— (muscles des), 132.
— (œuf des), 31, 32.
Instinct, 398, 401, 402.
Instincts, 377, 385, 386.
Intériorisation, 439.
Intersexualité, 86.
Interstitiel (organe), 172.
Interstitielles (cellules), 168.
Intestinales (glandrs), 159.
Inuline, 109.
Invertase, 114, 115, 116, 118.
Iode, 161, 177.
— (action de 1'), 41.
lodothyrine, 161.
Ions (action des), 16, 4», 190, 357.
lOTEYKO (Josefa), 388, 389, 410.
Iris, 23.
— gej^manica, 2, 103.
Irradiation, 121.
Irréversibilité de l'évolution, 337, 338.
ISHIKAWA, 94.
Isopyrum fumarioides, 121.
Isotréhalose, 119.
Isotropie de l'œuf, 50 et suiv., 65.
ITAGAKI (M.), 143.
IWANOW (E. O.), 33.
Jacobsson Stiasny (Emma), 60.
Jamaïca (plantes de la), 281.
James, 384, 391.
Janda (Viktor), 76.
Janicki (C), 322.
.lANSE (J. M.), 177.
Jal'bert de Beaujeu, liv,
.lAWORSKi (He)an), 439.
JEAN, 171.
JEFFREY, 283.
JEGEN (G.), 321.
Jenks (A. E.), 269.
Je\MNGS (II. s.), 225, 260, 274. .".00.
Jeûne, 126, 157, 160, 161, 162, 171, 173, 185,
.345.
JoAcniMOGLU ((;.), 16.
JODIN, 122.
JOHANNSEN, XVII, 305.
JoLLOS (Victor), 20.
Joncées, 165.
Jones (Donald P.), 263, 264.
Jon'es (Ed. Safford), 374.
JOMES, 118.
Jordan (H. E.), 23.
Jordan (Ilermanni, 186, 371.
Jordan (Howey), 229, 230, 368.
Jourdain, 167.
Jugements, 391 e( suiv.
JULL (M. A.), 74.
JOJIANTEL, .381.
Jumeaux, 84, 91, 92.
Kahn, 189.
Kaltenbach (R.). 81.
Kammerer, 76, 243.
Kant, 363,431.
Karakoul (boucle de), 268.
Karyogamie, 45.
Karyosome, 6w
Kashyap (Sliia Ram.), 336.
Kaudern (Walter), 333.
Kaulfussia, 325.
K.AYE, 327.
Keilin (D.), 322.
Kempton (J. H.), 328.
Kemoter (Leslie A.), 176.
Kepner CWm A.), 18, 368.
Kératine, 18.
Kerstingielta geocarpa, 315.
Keeble, 263.
KlELICH (J.), 132.
Kinétonucleus, xii, 8, 20.
Kiuétoplasle, 8.
KiNG, 101.
KiNZEL (Willielm), 47.
KlRKHAM, 252, 260.
KiRKPATRiCK (\Vm F.), 272, 280.
KiTE, 25.
Klebs (Georg), wii, 68, 94, 283.
Klyssa, 311.
Kmep, 164.
Koenig, 369.
KOLKWITZ (R.), 291.
KOLMER (Walter), 11.
KONOPACKl, 143.
KoNRADi (Daniel), 248.
KoPACZEWSKi (W.), 211, 212, 213, 220.
Koi^EC, 94.
KolRSCHELT (E.), 44.
KOWALSKl (J.), 440.
Kranichfeld (Hermann), 299.
Kraybill (Henry R.), 133.
Kremer (Joli.), 192.
Krieg (Hans), 272, 276.
Krizenecky (Jaroslav), 94.
Krogh (A.), 183.
Krohn', 94.
KUCKUCK (P.), 291.
KucziNSKi (Max H.), 20.
KUiMAGAI, 115.
KUNO (Yas.), 166.
KUNZ, 411.
KiiSTER (ErnsO, xvi, 192, 324.
KûSTER (William > 110.
KÙSTER, XVI.
KUTTER (Ilcinricli), 401.
TABLE ANALYTIQUE.
455
K\UN ^Ilarahl}, 201.
Kystes, .'i5.
Kvsioïdo. S.
Laboratoire (travail de), ii'iO.
l-ABOUDi: (.1.% 113.
labyrinthe, :««>.
labyrintlie (méthode du), .508, 3i«).
T.acrase, 116.
l.tiiCrta si'rpa, 276.
I.aeertofiilviiic, 180.
la Chapelle-aiix-Saints (Homme de la), 338.
[.actalbumine, 18.
Lactée (sécrétion), 170, 171.
Lactiiiues (microbes), 218.
Lactose, 15, W4, 219, 221.
Liifiuncutat^ia 7'acnmosa, 281.
Lviiu) (J.), 393.
Lait, 122, 152, 153, 221.
Lakon (G.), xvii, 133, 315.
LaMARCK, 238.
Lamarckisme, 202, 238.
Lamellibranches, 187,
Laminaires, U.
Laminarîa, l^tfi, 208.
— Agardliii, 13.
Lampyres, 178, 179.
La\d, 290.
LANDI, 319.
LAXG (VVilh.), 291.
Langage, 391, Uf^G.l
Langages, 386.
Langerhans (réseaux de), 7.
LANGLE-v- (J, N.), 143.
Lapins, 170, 176, 252, 253.
Larger (R.), XIV, 336.
Larus, 3^6.
Larves géantes, 51.
Lasiocampa alpîna, 307.
— catalaunica, 307.
— callunac, 307.
— lapponica, 307.
— quercus, 307.
— sicula, 307.
Lasiiis iiîger, 335.
Latière (H.), 440.
Latents (caractères), \xiv.
Lalrunculia, 67.
Laure^s (Ilenryl, 80, 190.
Laurent (Ph.), xiii, 179.
Laurent (O.), 72.
Lauterborx, 195.
La Valette St-George, ^U,
Laveran, 8.
Lawrence (John V.l, 280, 281.
LÉCAILLON (A.). 36. 42, 43, 272, 278, 440.
Lecanium viridr, 321.
Leclèue (A.), 393.
Lecomte de Noûy (M. P.), xLix, Li et suiv.,
Lvii, Lx, i,vxi et suiv., 56.
Le Dantec (Félix), 416, 418.
Leduc, 197, 422.
Legrand (Louis), 414.
Lehmann (Ernst), 23'i.
Lehmann, 422.
Lemna, 149.
— minor, \vi, l'i8.
I.ICMPEN (Adolfi, 280.
LENZ (Kr.), 305, 315, 328, 331,
Léonard de Vinci, 363.
I.KPESCIIKINE, 199.
I.cpidium sativum, 48, 208.
Lépidoptères, 88, 94, 99, 196, 267, 306.
— (dessins des ailes des), 33.5.
Lepine (Jean), 409.
LÉPINE (R.), 118.
I.cpomis kumilis, 207.
I.epfinotarsa dccemlineata, 243.
— osallatus, 207.
I.eplodaclylus, 112.
I.eptogenijs, .3.%.
l.eplom;p'mex, 334.
I.epiis varronis, 280.
Leriche (R.), 200.
I.emœenicus sardinie, 219.
LESAGE (Pierre), 48, 420.
Lestes, 144,
Letellier (A.), XVII, 316.
Létharsie, .•?87.
Leuciues, 218.
Leucocytes, 25, 115, 168.
— polynucléaires, 166, 200.
Lcucocytose, 159, 215.
Leiicosttcte, 341.
LEVENE (P. A.), 118, 416.
LEV1 (G.), 19, 105, 354.
Lévulose, 164, 219.
Levure de bière, 152.
Levures, 6, 113, 114, 147, 164, 217, 218.
Lewis (MargarelReed), 106.
Lewis (Warren H.), 106.
Lewis, 26.
LEWIS (Thomas), 133.
Lcydig (cellules de), 7.
L'Hermitte (J.), 314.
Liaison des caractères, xxix et suiv., 257, 259,
264, 265.
J.ibellula, 144.
Libre arbitre, 430, 431, 432, 433.
Lichens, 316, 317.
LlDFORS, .31.
Lieben, 189.
LIESEGANG, 193, 425.
LIGNIER (O.), 335.
Ligne latérale, 371, 372.
LILLIE (Franck R.), 62, 83, 91, 93.
LILLIE (Ralph S.), 14, 39, 40, 63, 422, 434.
Umax, 143.
— maximus, 329.
Lîmnœa limosa, 208.
Limosphère, 26.
Linaria, 110.
LlNDH^RD (J.1, 183.
Lindstrom (E. W.l, 257.
Linkage, voir Liaison des caractères.
LiNOSSiER (G.), 11, 199.
Linot, 347.
LlNSBAUEK (K.), 48.
fJnbunum, 178.
Lipase, 115.
Lipochrome (pigment), 188, 189, 192.
Lipochromophores, 188.
Lipoïdase, 115.
Lipoïdes, 14, 29, 109, 151,171, 206, 417.
Lipoïdolytiques (substances), 142.
456
TABLE ANALYTIQUE.
Lipolyse, 205.
Lipophores, 188, 189.
LiPSCHiiTz (Alexander), 93.
Lisi (DE), 363.
Lissocarcinus orbîcularis, 309.
Ltttle (C. C), 256, 259.
Liviugston, l'i9.
Lloyd (Francis B.), 308.
Lobe vitellogène, 195.
Locomnlion, 187, 188.
Localisation chromogène, 30(>.
Localisations, 363 et suiv.
— germinale.s, &\. 65.
LoElt (,!.), XI. XVI, 12, 13, \U. 33, .38, 41, 63,
72. 75, 104, 21'l, 222, 223, 224, 229, 242,
276, 357, 395, 396.
LOEB (Léo), Li, 48. 155, 171, 172.
LOiiNER (Leopold), 162.
LOEPEK (M.), 221.
LOHM.VNN, 160, 273.
Loi biogénétique, 330.
Loligo, 360.
LOMBROSO, 412.
Lomechusa, 335.
LomechuRines, ,335.
Longévité, 42.
LoNGLEY (W. H.), XIV, 292, 326, 327.
LONGO (B.), 59.
Lorraine (oiseaux de), 347.
LoRTAT- Jacob. 379.
LOTSY (J. p.), XVIK 283, 284, 296.
Love (II.), 257.
LowE (John N.), 190.
LUBIMENKO, 12.
LuBOScn (W.), 30. 331.
Lucas (Jean), 184.
Lucas (Reith), 358, 359.
LUCE (Aniy), 382.
LUCIAiSI, 365.
Luciférase, 180.
Luciférine, 179, 180.
Luciola sinensis, 310.
LUCKS (R.), 74.
LUDWIG, 174.
LuLL (Richard Swann), 419.
Lumbricides, 347.
Lumbricus, 143, 227.
— terrestris, 77.
Lumière (action de la), 15, l>8, 190, 191, 200,
212, 213. Voir aussi Photo- etlléliolropisme.
Lumière colorée, 200, 201.
— colorée (action de la), 192, 227, 228.
— (perception de la), 229.
— (production de), 178 et suiv., 180, 310.
Lumière, lui, liv.
Lumineux (Insectes), 178, 179,' 314.
LUND (E. J.), 60.
LUSK (Graliam), 185.
Lutéine, 188.
Lutte pour l'existence, 302, 43'i.
LLT7, (\une M.), 102.
LuTZ (Hildegard), 15.
LUTZ (L.), 282.
LUTZ(Wilh.), 121.
Luzerne, voir Mcdicayu.
Lxjcia hîrlaria, 267, 26«.
— hybr. Ifucnii, 267.
— hybr. Pilzii, 267.
Lycia pomonaria. 26". 26s.
Lychim barbarum, 12.
Lycopcrsicum, 58, 264.
Lyeopine, 12.
Lyimmtria bordigalcnsis, 307.
— dlspar, 87, 94, 95, 307
— dispa7nna, 307.
— disparoïdcs, 307.
fiimida, .307.
— japonica, 95.
.. — major, 307.
— iunbi'osa, .307.
Lymphatiques (vaisseaux), 167.
Lymphe, 167 et suiv.
Lymphocytes, 106.
1/ïNCii (V.), 434.
LYON (M. W.), 197, 215, 230.
Lylta vesicatorid, 304.
Macacus rhésus, 365.
Macallcm, 424.
Maccai.im. 149.
Mac Caugiiev (Vaughan). 340.
Mac Collum iM. \\ .;. 155.
Mac Cracke>, 242.
Macii, 423.
Maciiida (Jiro). 26.
Macdonald (J. S.), 134.
Mac Dolgal (D. T.), 55, 134.
Mac Dougal (D. K.\ 418.
Mac Dougal, 42.
MacDowall(S. a.), 414.
MacDowell (E. C), 207, 234, 246, 251, 261.
Mackeridge (Florence A.), xiii, xvi. 147.
Mac Nider (W. de B.), 159.
Macronotales (fourmis), .33'i.
Macrophyllinées, 335, 336.
Macrorhinus angnstirostris. 313.
Mactra, 38.
Maestrim (I).), 160.
Magendie, 153.
Magma (stade du), 27.
Magnésium (action du), 69, 230.
Magnus, 366.
Maianlhemum, 29M.
Maïdismc, 15'i.
Maigre, 404.
Maïs, 145, 146, 15'i, 155, 257, 261, 263, .328.
Malan (David Kdwardu 267.
Mâles (disparition des), 42.
Mallophages. 322.
Maltase, 114.
Maltose, 114, 164, 219.
Mammaire (glande), 170.
Mammifères, 52, 112, 151, 197, 29S, 311. Voir
aussi aux noi3is d'espèces.
Mammifères (couleur des), 251 et suiv.
Manatus, .3.'?3.
Manganèse (action <lu) 69.
Mangrove, 280.
Mangi.n (L.i, 340. 440.
Mann (Franlv C), 193.
Mannilc.219.
Munlis. .HIS.
Maui KXNE (\..\ \VI, 69.
Marage (l)'^), 410.
Marattia, 325.
TABLE ANALYTIQUE.
457
MaRCII.VI. ;r. , NS. 'KII. 'iO,?. 'iO'i.
^[ARÉCHAL. :«).
MARFOItl iP.\ 135.
\I\RKI.K M. S. .273.
Maroc. 217.
Mar.SIIAI.I. (F. 11. \.\ 170.
Marshall (Walii r u .). -i.i'i.
Marshall, 9,"».
\l\RSiivr.L. 101.
Marsupiaux. .'WN.
Martinets. .«7, 'jOO.
Mary (Albert), 1.5.'). /ii'i.
Mary (Alexandri-, .!."). 'il'i.
Masai (Y.\ 116.
Massart (.U'an\ 68.
Mast{S. O.), 107. 194. 227. 301.
Mastication, lâH.
^fasligoproctus (iit/nnlr}i!!. 22S.
Alatt'rialisinc, h'M.
iMatlu'niali'qucs vi\ liidlo^lr. 'i2!>.
MvTEEli :V.\ 375.
Mallliiûla, KW.
MUDSLEV II.'. 377.
M virer {{■:'. 168.
Maximofk (A.\ 106.
Maxwell. 22'i.
MAY m. G.\ 2.Vi, 304.
MUBROOK (A. C). 326.
Mayer (.Alfred Goldsborough\ 102. 104, 342.
356. 360.
Mayer Paul. I()2. 167.
Me Cle>don (.1. F. , 144. 197.342,361.
Me COLLi M. l'j.'i.
Me CoRD Carey Prati . 191.
Me INTOSH, U^a.
Me Nair (A. D.), 68.
Me NaIR (James li. . 119.
MC Neile (Lylc G. . 221.
Mead (Harold Tupix-i), 402.
Mèclie blanche (hérédité d'une), 2'i8.
Medicago arabica, 68.
— falcata, 26.S.
— getuin, 263.
— saliva, 26.'>.
Medrigeceam, 118.
Meek (A.), 314. 343.
MÉnELY (V.), .31.1.
Meige, .SSl.
Meighax (John S.\ 210.
Meijère (de), 280.
Mélanines, 189.
Melandrium, ori.
Mélanophores, 188. 189, 190, 191.
Mellinus arvenxis, 'i02.
Membrane cellulaire, 6, 13, 16. Voir aussi Per-
méabilité.
— de fécondation. 38, ?iO, /il.
Membranes ondulantes, ^23.
Membres (transplantation des), 80.
Mémoire, 36'i, .'Î92 et suiv., Mb.
< Menace » (glandes de). 176.
MENDEL, XX. XXIII. \XIV. XXXIX, XL, 152, 237,
238, 2'i0, 270.
Mexdel (Lafayette B.\ 102.
Mendélieune (hérédité), 2'i9 et suiv.
— (théorie), 2'i9.
Mendélienne-s (études), 297, 298.
Mendéliens (caractères), 237, 241.
Mendélisnie, xiii, 202, 2'i2. Voir aussi la Revue
générale de la question, xix et suiv.
Méningite, 128.
Meningocorcus, 128.
Alenstruel (cycle), 172.
Merk, 25.
Mehker (Krusn, 110.
Merle, 3'i7.
Mermis. 335.
Mérogonio, 63.
Mesnil (F.), 8. 286, 323.
Mésolhoriuni. 209.
MésonotaU's (fourmis), ,339.
Métabolisme, 63, 72, 105, 106, 112. Voir aussi
Nutrition.
Métachromasie, 12.
Métachromatine, xv, 11.
Métachromaliqucs (corpuscules), 1, 6, 11.
Métagénèse, -'i39.
Métamorphose, 66, 67, 72, 97 et suiv., 162, 163,
169, 191, 363, 36'i.
Métaux (action des), 69.
Metchmkoff, 162, .301.
Méthylène (bleu d(t), 93.
Metopidia lepadella, 32.
Metridium, 360, 361.
— marginalum, .362.
Metz (C. W.), 261.
Meves (Fr.), XII, XIII, 24, 237, 240.
Meyer (Arthur), 3, 135.
Meyere (J. c;. de), 335.
Meyerhof (Otlo), 15.
Micelles, 212, 438, 439.
MlCHAELSE^f (W.), 347.
Michel-Angf, 363.
MlCHEL-DlUAND (E.), 119.
Microbes, 213 et suiv., 318, 319.
Microbiose, xii, 318, 319.
Micrococcus candîdus, 216.
Micromérisme, vxi.
Micromoiias progredinns, 421.
Micronotale.s (fourmis), .334.
Microphyllinées, 335, 3.36.
Microsiphum destrxictor, 98.
Microzymas, 318, 319.
MIEHE (Hugo), XVII, 318.
MlESCHER, 33. 321, .344, .345.
Migrations, 343, 347, 348, 349. .
Mildiou, 440.
Milieu (innuencc du , xxxiii, 2.38, 239, 341.
Milieu social (action du), 396, 431.
MILLER (J. E.), 73.
MlLLET-HORSI.\, 269.
Mimosa spegazziniî, 231.
Mimétisme, 302, 305, 309, 316, 327. Voir aussi
(loloration protectrice.
Mi\eHiN, 425.
Miner, 412.
Minéraux (acides), 216.
MiNKOWSKY (M.), 365.
Mirabilis albomaculala, 292.
— jdlapa, XXXVIII, 242.
MlRALLIÉ, .381.
MiRAXDE (Marcell, 121.
MixenELL (P. Chalmers;, xv, 430,433, 434.
Milochondries, Xii, 7, 8, 9, 15, 26, 28, 29, 31,
50, 64, 65, 130. 318, 320, 424.
Mitose, voir Division indirecte.
458
TABLE ANALYTIQUE.
Mnium spinosum, 110.
MocDe épinîère, 163.
\k)elle, ^07.
MOENKENHAUS, 9, 72.
Moindre effort (loi du), 'i2.').
Moineaux, .'SOS, 321.
Moisissures, 218.
MOLISH (Hans). 110, 198, 231.
MOLLIARD, XVI, 9, 69.
Mollusques, 197.
Monadosporia (type), S.Vl.
MONAKOW (C. V.), 366, 385.
Monasters. 18, .'8.
Monohybrides, 300.
MonoDiorium rubriceps, 33îi.
— subaplerum,?)^'\.
Mononchus, 95.
Slononucléose, 215.
Mononucléotides, 118.
Monoplégies, 407.
Monotropa uniflora, H.
Mont Saint-Michel, 345.
MONTAGMNI (M.), XIII, 154.
Monstres doubles, 71.
MONTLORI (A.), 182.
MoORE (A. R.), 359.
MoDRE (Cari R.), 33.
MOORE (C. W.), XV, 34.
MOORE (H. T.), 379.
MoORE, 2.'57. ,
MORAT, 381, 382.
MOREAU (F.), 6, 12, 45, 186, 281, 325.
MoREAU (M"""), 6, 45, 325.
Morgan (C. Lloyd), 384.
MORGAN (J. J. B.), 384.
AIORGULis (Sergius), W, 121.
Morgan (Th.), xiii, xx, xi, xxv, xxviii, xl,
XLIII, XLV, 44, 63, 197, 237, 260, 265, 297.
414.
Morphine (action de la), 190. 191, 218.
îMorpho genèses terminales, .330.
Morphologie générale, 108 et suiv.
Morris (Margaret), 41.
Morris, 164.
Mort, 103 et suiv,, 144, 183, 416.
Mosaïque, 65.
jMoullin (C. Mansell), 57.
MOURIQLAND (G.), XllI, 160, 154.
Moutons de race boukhariennc, voir Moutons
— stéatoures.
Moutons de Rambouillet, 268.
— Southdown, 2'i8.
— stéatoures, 268.
Mouvement brownien, 137, 212, 423.
Mouvements, 1.39. 177, 178, 181, 183 et suiv.,
362, 38/» et suiv.
— synchrones, 403.
Mrazek, •S.'ÎS.
Mucor mucedo, 282.
Mucorinées, 281.
Mues, 97, 98, 195.
MULLER (Hermann .T.;, 234, 265.
,^IUNCE¥ (Elizabethj, 248.
MU\K, .365.
!\rUNSTEi»BERG, 380.
Muraenii Uekna, 211, 212. 213, 220.
Murex, 162.
Muridcs, 314.
Mus olexondriitus. 295.
— dccumamis, 183.
— norvcgicus, 295.
— 7'atlus, 183. 295, 296.
— teclorum, 295.
Musa Eusete, 164.
Muscle. 143.
— sexuel. 173.
Muscles. 116, 117. 126, 1.32, 181, 182, 184, 185.
18<), 210. 224, 331, .332.
— lisses, 191.
Musculaire (atrophie), 143.
— (contraction), 127.
— (ryilime), 184.
Musculaires lisses (cellules), 106.
Musique, .399.
Mustelus, 167.
Mutantes (races , 261. 262.
Mutation, xvii, 296. 297 et suiv., 303.
— oscillante, 251, 256.
>rutations, 259, 261.
— somali(iues, .308.
Mycelozoaires, 3.34.
Mycodermes, 113.
Mycoplasma, 324.
Mycorrhizes. 325.
Myerson (A.), 412.
Mynïdes (éléments), 169.
Myrmeeia, .'134.
Myrmécophilie, 315, 316.
Mytiliculture, 314.
Mflliliix, 64, 240.
Myxine, H.
Nachtsheim (H.), 249.
Naef (Adolf), 330.
Nageoires, 187.
Nageotte (J.), 79, 80.
Nanisme, 281, 337.
Narcose, 206.
Narcotiques (substances), 15, 163.
yasonia brevîcornis, 401.
^atu■a, 162.
NAUDIN, XX, XXXIX.
NaiMann (Ernst), 185.
Nauplius, 224.
Néandeilhal (homme de), 3.38.
Nebenkein, 24, 26.31.
Nectaires. 137.
Nectar, 176.
Nègres, 173.
Négril, 4,40.
NEILL (A. J.;, 116, 126.
Nématodes, 17, 88, 160, 346.
Nemoscolus Laurae, 404.
Nppkelis vnlgaris, 52.
Nephrolcpis biserrata, xvi, 58.
Neppek (II.), 379.
Ncreis fucata, 61.
Nerf (greffe du), "'% 80.
Nerfs, 151, 354,355 et suiv., 407. 408.
Nerveuse (conduction), xiv, 354, 355,356,361.
Neurones, .364, 365.
Névroses, .388.
Nevvai.i. \('.. I'. , 375.
Newi.avd {C. i;ingham), ,375.
Newmwx h. II.) xiii, 72, 178.
TABLE ANALYTIQUE.
4r.9
Newlou, 363.
McE (L. B.). 245.
Nice (MarK.MoRSi;). 406.
NlCOLLE (M.), 214.
MCHOLSON (.T. W.), 67.
Nicotiaiui, 285.
— angustifoHa.2bS.
— ralyciua, 258, 28^1.
^ /acri'd (((, 283, 284.
— macrophylla, 258.
sylnslris. 258.
— Tabacum, 258, 283, 284.
Nicotine (aitiOQ de lii , 158,160, 190, 191, 207.
Zl-».
Nidification, 2'7.
NiE\BURG (Wilh.), 317.
mgella, 329.
NILSSON (H.). \»ii. 299,300.
Nilsson-Ehle, 251. 288.
JS'îi^nus menapon, 322.
NiTSCHKE, 290.
Noctiluque, 181.
NOLF (P.), 213.
Non-disjonction des chromosomes, x\xviii.
88.
NORDHAUSEN, 229.
Nourriture (inlluence de la), lOi.
Northrop (.1. H.), 104.
Mostoc, 317.
— puncli forme, 68.
Nostocacées, 6, 68.
Nouvelle-Zélande, 350.
— (flore de la), 342.
Noyau, xv, 7, 9 et suiv., 27, 59, 209.
— (rôle du), 14, 19.
— vilellin, 29.
Noyaux à pantosome, 19.
— diplotènes, 27.
— leptotèues, 27.
— pachylènes, 27, 28.
Nucléaire (réorganisation), 194.
Nucléinase, 118.
Nucléinate de soude (action du), 208.
Nucléique (acide, 118, 417.
Nucléole, XV, 7, 10, 28. 29.
— noyau, 194.
Nucléoles nucléiniens, 28.
— plasnialiques, 28.
Nucléoprotéines, 169, 205.
Nudibranches, 306.
NrSBAt M-HlLAROWICZ (JOzef), XII, 7, 77.
Nutrition, 141 et suiv.
Ochotona schistîceps, 341.
— laylori.
Ocymyrmc.c, 334.
Ocypoda, 326.
Odaki, 150, 151.
Odeurs, 370.
Odontoblastes, 5.
Odonlomachus lioslus, 334.
OEcanthus niveus, 178.
OEcologie, 310 et suiv.
Œdème, 141.
CEhler, xm.
^nocytes, 192.
œil, 366.
(»>;il développement di' Y), 111.
— greffe de 1), 80.
fflùiothi'va, will, 102, 265, 283, 303.
Incnnis, 271, 274, 284, 299.
l/hmdîna, .301.
— lire vis lit il, 299.
— Cockerelli, 284.
— franciscana, 299.
(jrandiflora, 298.
— (/(ludcns, 28'i.
— (Jigas, 289, 299, 300.
Hookcri, 284.
— Lamarckinwi , 102, 258, 266, 2S'i.
298, 299, 300, 301.
— lamarckiana-yigas, 102.
— lata. 298.
— muricata, 284.
— nanella, 258, 300.
— rubricatyx, 258.
— î-ubrinervis, 284, 300.
— acinlillans, 298.
— slenomeres-gigas, 102.
suaveoleus, 284, 30O.
— velans, 284.
— velutina, 301.
OEstrus, 171.
OEuf, XII, 18, 62. Voir aussi Produits sexuels
— (anomalies de 1'), 74.
— (centrifugation de 1'), 197.
— (forme de 1'), 428.
— (isotropie de l'j, 32.
Ofner, 391.
Oïdium, 128.
— lactis, 11, 218.
Oiseaux, 298, 303, 312, 400. Voir aussi aux
noms d'espèces.
— côtiers, 348.
— (cris et chant des), 399.
— (œil des), 366.
— ■ (sexe chez les), 84, 86.
Okenia liypogaett, 315.
Olax, 326.
Oléatc de soude, 212.
Oléique (acide), 216.
Oléocyste, 161.
Olfaction, 401.
Oligochètes, 76, 307.
Oligotrophophiles (organismes], 143.
Oliver, 25.
Olmsted (J. M. D.), 141, 187.
Oltmanns (Friedr.), xvi, 225.
Omophron, 98,
Ongle, 112.
Ontogenèse, xii, 46 et suiv.
— (facteurs de l'ï, 61 et sui>.
OnycliomyrmeXj 334.
Oocytes, 27.
Oogonies, 23.
Oppenheim (R.), 379, 411.
Opistobranches, 308, 334. '
Opuntia. 55, 81, 329.
Orang, 11.
Orbulines, 427.
Oreille, 369, 370.
« Organes à fossettes », 372.
Organes des sens, 7, 366 et suiv.
— (physiologie des), 367 et suiv.
— (structure des), 366.
460
TABLE ANALYTIQUE.
OvSf, lôh, 263,
Orsano-formatricos (substances, 22.">.
Orientation, 229.
Oriza saliva, 2ô9.
Ornithorliynque, 3:$8.
Orphelins, fi07.
Orliiagoriscus mol a, 1M7.
Orthogénèse, 277 et suiv.
Orthoptères, 25.
Ortie, 277.
Osazone, lô^i.
OSBORN (Henry FairficUr, 275, 418.
OSBORN, 152.
OSBORNE (Th. B.), 102.
Osmose, 141 et suiv., 181, 197. Voir aussi Per-
méabilité.
Osmotique (pression), 9, IZ, 23, 31, 141 et
suiv., 194, 199, 280.
Osléomalacie, 131.
OSTERHOtJT (W. .1. V. , \v, 7, 14. 16.
Ostracodes, 88.
OSTWALD, 417,
Ossification, 66.
Othiorhynchvs sulcalusi, 43.
Otocyste, 370.
Olus asio, 298.
Oursin, 63, 64, 65. Voir aussi aux noms d'cs
pèccs.
— (œuf d'), .33.
Oursins hybrides, 242.
— (forme des), Ï28.
Ovaires hypotypiques, 171, 172.
— (transplantation d'), 81.
Ovalbumine, 13, 18, 203.
OVERTO\, 16, 357.
Ovogénèse, 7, 27 et suiv., 193.
Oxalique (acide), 219.
O.VNER (Mieczyslaw), 77.
Oxydations, 14, 37, 181.
Oxygène, 143, 144, 181, 190, 209, 222, 230.
Oxxjurls ambigua, 240.
Paai., 222.
Pacidque (Océan), .342. 3'i8, 349.
Paillot (A.), 440.
Pagurus, 360.
Pain, 143, 147, 133.
Paimer (Theophilus S.), 18, 260.
Paléontologie, 297.
Palladium colloïdal, 438.
Palm (Bj.), xv, 30.
Palmitique (acide), 119, 210.
Paludisme, 323.
Panachées (plantes), 193.
Panachure, 230, 251, 232, 233, 234, 256.
Pancréas, 159. 173.
Pandorinn, 227.
l'angènes, 274.
l'angiuin edulc, 121.
Panorpides, 333.
Papanicolaou (Georg N.), 24, 139, 172, 243.
Papavéracécs, 298.
Papilio Hector, 310.
— machaon, 328.
Memnon, 84.
— polijtcs, 84.
•Papilles à fissure », 372.
Papillons, 200, 201. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— (coloration des), 327, 328.
— crépusculaires, 200.
— diurnes. 200.
— (sexe cliez les), 86, 87.
— (variation des), 17.
Pappemieimer, 169.
Papulospora, 47.
Parabasal (corps', xii. S, 21.
Parabine, 211.
Paracoindosomo)isis. 30. 37. 88.
— floridanus. 88.
Parker (G. 11. i. 187. 188. 189, 198, 359, 361,
362, 368, 371.
Paralyseurs (Hyménoptères), 402, 403.
Paralysie, 131.
Paramécies, 103, 161, 202.
Paramccium. 274, 278.
— aurriia, 34, 106.
Paranomoponv, 334. '
Paraphyses, 47.
Parasitisme, 45, 318 el suiv., 3^*4, 345.
Parathyroïdectomie, 170.
Parnvolutine, 8.
Parenté, 2,35.
Parhormones, 210.
Paris, 60.
Parotide (glande), 220.
Parthénogénisants (agents), .37.
Parthénogenèse, xu, xv, 34. .36 et suiv., 63, 64.
87, 193, 197, 249.
— expérimentale, 34, 37 et suiv.,
64, 88.
-♦ générative, 249.
héréditaire, 41.
naturelle, 41 et suiv.
— soniatique, 249.
Partliénogénélique (œufs), 37.
Particules représentatives, Xxi, 65.
Partula, 348, 349.
— Clara, 349.
— hyalina. 349.
— nodosa, .349.
— otahcilana, 349.
Pasouer (Adolf), 188, 333, 343.
Passalus rornulus, 31.
Pasteur, 219.
Patten (Bradley M.), 228.
Paton, 345.
PATOlilLLARD (N. I, 74.
Patterson (J, T.), 30. 31, 37, 88.
Patterson (W. m.), 373.
Paui.V (Herni.\ 117.
PaV ILLARD (.1.), 273, 340.
PavlOW, .394, .393. .396, 403.
Peairs (A. AI.), 403.
Pearl (Raymond), 101, 235, 246, 292, 303,
306.
Peau, ,368, 369, 371.
Peckuam, 404.
Pectoraux (muscles), 185.
Peddie, 422.
Pcdiciilaris l'ulgaris. 326.
Peigne, 366.
Pcircskia, Si, 318.
Pclagorliijnclius marinus, 273.
Pclargonium zonalc, xxxviii, 229.
TABIJ'] ANALYTIQUE.
401
Pellapre, IS'i.
PELLEW, 263, 267.
Pehnujxa Carotinnisis, is.
Pcllidea aplithosa, 32r>.
Pellig<"racées, 6.
Peneau (J.\ 440.
Pénicillium glaucuiv. 2is, 2>>2.
Pentapoptides, 118.
Pepsine, 114.
Poplides, 117, 211.
Peplone, 20'i.
Peptones, 218.
Percnosome, 27.
Pcrenoplis, 427.
PÉREZ, 97.
Péricardiales (cellules). 192.
Peridinium inirutscutum, .'Vdi.
Pcriophtabnux, 308.
Pcrisorcxis obscurus, Mil.
Perméabilité, xi, xv. 1, 'i, ;i. i:'>. l'i, 16, .
62, 142, 422, 437.
Pcvomyscus Icucopsus novcbovaccnsis,
— maniculatus, 238. 239, 240
— gambeli. 239, 255.
— rubidvs, 239, 255.
— sonoricmis, 255.
Peronospora, 165.
Péronosporées, 326.
Peroxydases, 126.
Peroxyde de niangauèse, 126.
Perrier (Edmond), 83, 307.
Perriraz (J.), 200.
Pertusaria, 317.
Pesanteur (action de la). 198.
— (perception de lu . .'W3.
Peterson (,I.), 179, 398.
Petit (L. aine), 400.
Pctromyzon, 294.
— ^ fluviatîlis. 345.
Pctrosclinum sativum, 315.
Petrovitch, lxix.
Pezard (A.), 96.
Pfeffer, 143, 194.
Phacus, 227.
Phaeophores, 189.
Phagocytose, 33, 128, 231.
Phalangette, 112.
Phalangides, 178.
Plialangium, 94.
Phallusia-, 240.
Pliaseolus tunatus, 121.
— vulgaris, 30.
Phasmides, 88, 309.
Phénol (action du), .'6'i.
Phénylalaninc, 201.
Philadelplms coronarius, 198.
Philippe (Jean), 390. 411.
PhHodi7ia roseola. 19.''>.
PinsALix (Marie), 219. 220.
Phlaeotrachéides, 326.
Phlobaphèncs, 177.
Pholiola adiposa, 49.
— fJammans, 49.
— squarrosa, 49. ■
Phosphate niouocalcique, 204.
— trisodique, 204'.
Phosphorique (acide), 171.
Phospho-tungbtique (fraction), 149, 150.
Ul.
, 306.
PtiDtinus, 179, 1(S0.
— pyralis, 314.
Photogéninc. 179, 180.
Photolaciisnie, voir Phototropisme.
Photo! ropisnio. \vi, 189, 201. 222, 223 cl suiv.,
.•i68.
Photophéliue. 179.
Pholosyiilhèse, 105.
Plioturix, 17«, 179.
— pcnsylvanica. 314.
Phnjgmainbia l'uligùtosa, 89.
Phragmoplaste, 10.
Plirynosoma modeslum, ^All.
Phy'uium, 309.
— pulchri/'olium, 276, 309, 310.
Phyllobinm spliagnicnla,6.
Pliyllosiplum aslcriformc, 324.
Phyllotaxie, 427, 428.
Phytlo.rera, 63, 84, 89.
Phylogénèse, 290.
— (durée de la\ 330.
Phylogénie, 45, 97, 174, 330 et suiv.
Physa pyrina, 404.
Physiologie générale, 124 et suiv.
Physostomym, 322.
Phytophlora, 326.
Phytoplancton, .343.
Phytostérine, 119.
Picea mariana, 281.
Picrotoxiue (action de la\ 190, 364.
Pictet (Arnold), 99. 193, 196, 306.
Pied fourchu, 74.
Piérides, 327.
PieiHs brassica-, 192, 305, .307.
— metra, .307.
— viaurilanica, 307.
— rapœ, 307.
— woUastoni, .307.
PiÉRON (Henry), 356.
Pigeon, 150, 151.
Pigeons, 85, 145, 152, 154.
Pigmentation, loi.
Pigments, ix, 2, 120. 132, 140, 142, 188 et suiv.
• 251.
— niélaniques, 120.
— icspiratoires, 121.
PIGORIM (L.), 314.
Pileuse (couverture), 331.
Pin maritime, 70, 196.
Pinéal (œil), 191.
Pinéale (glande), 191.
Pingouin, 338.
PINTNER (R.), 407.
Piophila casei, 260.
Pipéridino, 218.
Pipit des prés, .347.
Pitt, .363.
Pituitaire (glande), voir Hypophyse.
Placenta, 1.55, 221.
Plaetzer (Hilda). xvi, 165,
Plagiolepis longipe.s, 320, .32I.
Plaies, XL et suiv., .56, 200, 216.
Planaires, 1.39.
Planaria maculata, 361.
Plaaorbe, 15.
« Plantes osmitiques », 197.
Plaquettes vitelliues, 29.
Plasmodes, 51, 52.
462
TABLE ANALYTIQUE.
Plasmosomes, 7.
Plastides, li2U.
Plasiochondries, 240.
Plastosomes, 7, 240.
Plastosomienne (théorie), xii, 240,
Plate (L.), 276, 293. 308.
Plateau, 176.
Platystemon, 298.
Platystigma, 298.
Plérocercoïde, 322.
Pleurobranchœa, 162.
Pleurodeles, 112.
Pleuronectes, 187.
Pleurothotonos, 224.
PLOCQ (E.), 347, 376.
Plomb (action du), 69.
Plolgh (Harold H.), 26, 264, 265.
Plumes, 122.
Plymouth Rock, 84.
Pœcilogonie, 287.
Poils absorbants, 208.
I*ois, 69.
Poisons (action des), ."564.
Poisson-chat, voir Amiurus nefrit/osKj:.
Poissons, 74, 111, 112, 189, 206, 322. Voir ;iu>^i
aux noms d'espèces.
— (audition des), 308.
— (coloration des), 326.
— (distribution des), 344.
— (forme des), 4.30.
— (migrations des), 343.
— (mortalité des), 312.
Pi.larite, 17, 32.
— axiale, 75.
POLICARD (A,), 5, 200, 231.
PoUcn, 269, 424.
— amylifère, 31.
l'OLLITZER (R.), 182.
l'olyarthra platyplera, 32.
Polydactylie, 73, 74, 241.
Polycmbryonie, 59. 84, 88.
Polyeryus rufescens, 334.
Polygonum, 122.
Polyhybridisme, 241.
Polymasligines, 21.
Polymérie, 240, 241.
Polymérisation, 112.
Polymorphisme métagénique, 97 et suiv.
Polynévrite, 145,146, 151.
Polynoc, 316.
— Freudenbergi, 309.
Polynucléose, 215.
Polypcptides, 118.
Polyspermie, 62.
l'olyspermiques (embryons), 63.
Polystiéliués, 45.
l'olylriclium juniperinum, xv, 26.
Polytrophophiles (organismes), 143.
PONCIUS (vicomte de), 347.
Ponts intercellulaires, 7.
POPl'ELBAUM, 95.
Populus, 198.
Porc, 256. I
l'orphyrophores, 189.
l'ouTER (Lclia T.), 31, 37.
l'oKTiKU (Paul), XII, 142. 144, 320.
l'osi branchial (corps), 108.
l'iilamophilcs, 345.
Potassium, 133.
— (action du), 69, 209, 358.
— (sels de), 190.
Potentialités, 65.
POTTIEK (J.), 110.
Poule, 101.
— (production d'œufschez la), 279,280.
Poulet, 74, 185.
Poulets, 246.
— (croisement des). 269.
Poulpe (réactions du), 405.
Poumon, 122.
POYARKOFF (E.), 15, 98.
Praxkerd (T. L.), 223.
Préémail, 53.
Préformistes (doctrines), 50.
Prèles, 165.
Préluciférinc, 181.
Prenant, 8.
Présence ou absence (théorie de), xii, \xi\.
237. 259, 270.
Primates, 11.
Pritchard, 308.
Pi'oammocctes, 294.
Proboscidea, 333.
Procercoïde (larve), 322.
Produits sexuels, 22 et suiv., 61, 169.
— — (maturationdes), xx,30etsuiv.
— — (origine embryogéniqae des),
23 et suiv.
~ (structure des prodmts mûrs), 31 ei
suiv.
Pro-(Estrum, 171.
Prognathisme, 338.
Progrès, 432.
Promitosé, 19.
Prorliynchus applanatus, 368.
Protandrie, voir Prolérandrie-
Prolase, 418.
Protéines, 18,185.
Protéolyse, 166, 205, 217, 218.
Protérandrie, 95.
Protérogynie, 95.
Proteus vutgaris, 301.
Protoplasme, 55,
— (structure du), 5.
— supérieur, 8.
Protorhabde, 67.
Protozoaires, 10, 290, 3,'.3, .334.
Proivatekia, 21.
Prunus ccrasifera, 49.
— pumila, 49.
— Laurocerasus, 121.
Prussique (acide), 15,
PuziBRAM(Hans), 44, 55. 77, 78.
Przibram (Karl), 137, 183.
Pspudo-anaérobies, 218.
Pseudobranchie, 168.
l'seudococcus cyotonis, 321.
Pseudo-grossesse, 170, 171.
Pseudogynes (fourmis), 335.
Pseudohermaphrodilisme, 86.
Pseudopodes, 333.
— (formation des), 17, 18, 19.
Pseudospermies, 25.
Psychologie aniinale, 395, 598 e* suiv., 43S.
— anormale, 407 et suiv.
infantile, 400 et suiv.
TABLE ANALYTIQUE.
4f)3
3117
P>\cliologit' coiiii)arcc, 39.') cl suiv.
— de la façon d'agir (behavioi\
398.
slrucluiale, 397.
l'sychonévroses. 'Ml. 388.
l'sychides, 88.
l'iéridosporinos, 33.'».
l'ieris aquilitux, 122. ir>.>.
l'teroclimi patimi. 19,'>.
PliMOpodcs, .308, 328.
l'tirotrarhea, 162.
Pucerons, 178. 31»).
iniliuonés, 95. 307.
PUNNETT, .327.
Pupille ^dilatation de la), 3(>:>.
Pi TTEU (,Augu,>it). 143.
Pyridinc, 218.
Pyrocatéchiue. 115.
l'ijlhon moluinis. 310.
QUAGLIARIELLO (Y.). 137.
(^)iiinine, 218.
— (action de lai, 190.
Kabaid (E.). Mil. \v, 23(1. 257, 295, 314,
402, 403. 431. 432.
Kmjep. (Oian L.l. 207.
Rabique (virus . 160.
Rabl (C). 111.
Races, 173.
— géographiques, 306.
— humaines, 431.
Racine, 128, 223. 273.
Radium (action du), 70, 209.
P.afliuose, 16i.
Rage (hérédité de la), 2^8.
Raie, 212, 213.
Raison, 377,
Raja balh, 372.
Rajat (H.), 208.
Ramier, 185.
Ramoino (P.), 153.
r.ana, 76.
— argentinu. 207.
— catesbiana. 67, 89.
— esculenta, 51, 331.
— fusca, 51, 331.
— pipiem, 66. 67. 72, 89, 169.
Ra>soM (Fred), 207.
r.ANSOX (S. W.), 353, 359.
Itanunculus, 121.
l'.apaces, 188.
P.M'HAËL (M"« A.), 214.
P.APPLEYE (W. C). 184.
Rasmlson (Hans), 268.
Rate, 193, 221.
Rats, 57, 102, 153, 183, 207, 2^6, 249, 250, 251.
252, 256, 260, 295.
P.ayous de P^iJntfreu. voir Rayons X.
P.ayous X (action des), 121, 202, 213.
Reagan (Franklin Peavee), 370.
Rebière, 437.
Reboissin (K.), 400.
Recurvirosti^a, SW.
Pvpceasivité, xxiii. xxv, 259. Voir aussi Héré-
dité mendélicnne et Facteurs.
Recoupement, voir Crossing-over.
REDHEI.D (Alfred C), 190.
Redfield (Elizabeth S. P.), 187.
Redeieli», 247.
Réductases, 113.
REED (E. L.), 126, 137.
Réflexe dépresseui', 359.
— complexe, 398.
— salivaire, 404.
Réflexes, XIV, XVIII, 365. .366,
conditionnés, 243, 394, 395.
— cutanés, 356.
— inconditionnés, 394.
Refroidissement, 183.
Régénération, 44, 55, 60, 75 et suiv., 222.
Regmer (Pierre), 198.
Régulation, 141.
— Ihermiquc, 182.
Reu, 280.
Reimers (J. 11. W. Th.), 242.
Rein, 168, 174, 175, 208, 209, 210.
Reinders, 438.
Reischle (Ferdinand), 114.
Remlinger (P.), 160.
Rénale (sécrétion), 174, 175.
Renaut (J.), 8, 345.
Renner (O.), XVII, 235, 284.
Reniera, 95.
Reproduction, .345.
Reptiles, 188, 189, 191, 371.
Résonance (Uiéorie de la), 369.
Respiration, 15, 142 et suiv., 165, 17Â.
REITERER (Ed.), 166.
Rétine, 368, 370.
Rétinule, 368.
RETZIUS, 33, 94.
Rêve (états de), .387.
Rhabdome, 368.
Pihamnose, 164.
Rhéotropisme, 229, 230.
Rhinocéros. 427.
lîhizina mululata, 47.
Rhizochrysis, 334.
Rhizopodes, 333, 334.
Rhizophora manglc, xvii, 281, 312.
Blinmnleum microplerum, 26.
RllUMBLER, 17, 190,422.
Rlius dii'ersiloba, 119.
— laiirina, 119.
Rhynchehnis limosella, 77.
Rliyncliomonas marina, 273.
Rliytidoponcra, 334.
RICCA (U.), XVII, 231.
Richards (A.), 9.
RlCHET, 318, .358.
Ricin, 58.
RiDDLE (Oscar), 85.
Rigidité cadavérique, 185.
PviGNANO (Eugenio), 392.
P.IOS-HORTEGA (P.), 95.
RiPPEL (A.), 15, 113.
P>iz, 122, 145, 146 et suiv.
Robert, 424.
ROBERTSON (BrailsfordR.),xi, LViii, L1X,14, 26.
Robin (Albert), 185.
RocHAix (A.), 215.
ROCHON-DUVir.NEVUD (A.), 368.
Rocci (U.\ 123.
464
TABLE ANALYTIQUE.
RôDEU (Ferdinand), 142, 175, 415.
RÔHMANN (F.), 115.
RoEMEK (Th.), 249.
ROEPKE, 267.
Roger (II.), xiii, 175.
ROGERS (James li.), 169.
RonDE (E.), 51, 52.
Rohde (Karl), 16.
Rouille noire, 324.
RoMMEL (George M.), 279.
Ronchelmaîs (Nadia). 115.
RONDONl (P.), xiii, 154.
Ropalies, 188.
Rothschild (Sir), .'.'18.
Rotifères, 32, 88, 91,193, 2fi9. Voir aussi aux
noms d'espèces.
Rûsa, 269.
R0SE\ (F.), 322.
ROSÉNBUSCH, 20.
ROSENSTADT (B.), 6.
Rosts, 285.
Rosscrolle polYglotte, 347.
— verderolle, 347.
RosS! (G.), 353.
RoiBAiD (E.), 293, 302, 323, 401.
Roule (Louis), 332, 343.
Roux, 428.
RUBELI, 280.
Rubidium, 133.
RUBINSTEIN (M.), 210.
Rudimentaires (organes), 276, 310.
RUFZ DE La VISON, LIV, LV, LXV.
RUGE (G.), 71.
RUHLAXD, 16, 164.
liunicx, 165.
Ruminants, 427.
RUND (Gudrun) 372.
RUSSEL (E. S.), 414.
RUSSEL (S. B.), 398.
IHussula delicn, 116.
Rut, 139, 170, 171, 172.
RUTGERS (A. A. L.), XV, 30.
Ryhmer (P.), 120.
Rytlime, 178, 222, 223, .•562.
— des marées, .362.
~ nycthéméral, 191, ."'.62.
l'.ylliiiies, 106.
Hythmiques (mouvements), 310.
.Sabot, 112.
Sac embryonnaire, xv, 30,60.
Saccliarine, 11.
Saccharomyces, 44.
Saccharose, xvi, 113, 164, 219.
Sacculina, 84.
SACns, 223.
.Sacs lymphatiques, 141.
Sagarlia, 362.
— luciac, 362.
Sagiltaria sagiltasfotia, 49.
Saint-Hiiaire, 162.
Saint-Saëns (C), 376, 433.
Salamandra atra, 286.
— muculosa, 286.
Salamandre, 170.
Salarias, .308.
Salines (solutions), voir Sels.
Salinité, 230.
Salive, 173.
Satix, 198.
Salkind, 169.
Salmo, 332,343.
— salar, 344.
Salvarsan (action du), 33.
Salvelimis fonlînalis, 190.
Samîa cecropia, 24.
San-Francisco, 346.
Sang, 117, 118, 122, 142, 165 et suiv.
— (digestion du), 162.
Saponine (action de la), 207.
Sarcome, 57.
Sardine, 93, 343.
Sargus, 143.
Sarkar, 243.
Saumon, voir Salmo.
— (spermatozoïdes du), 33.
Sauvageau iG.), 4, 97.
Savart, 370.
Sawyer (M. Louisel, 23.
Sawyer (W. H,), 49.
SCHAEFFER (Asa A.), 18, 227.
SCHAFFER (K. L.), 370.
SCHANZ (Fritz), 15.
SCHAUMANN, 145, 146.
SCHAXEL (Julius), 51,415.
SCnERFFEL, 334.
SCHIEFFERDECKER (P.), 173.
SCHIERBEEK (A.), 335.
Scliislocerca perpgrina. 217.
Scliizopliylliim sabulosum, 70.
SCHLEIP, 52.
SCHLESSINGER, 156.
SCHMIDT (W. .1.), 188, 371.
SCHMIDT (P. J.), 194.
SCHMIDT, 309.
SCHMITZ (H.), 312.
SCHOFIELD (Richard O.), 248.
SCHREINER (A.), 11.
SCHREINER (K. E.), 11.
SCHREINER, 148.
SCHREINER, 240.
SCHRODER (Bruno), 293.
SCHULMANN (E.), 160.
SCHULTZ (Adoll), 73.
SCHULTZE (F.), 370.
SCHULZE (P.), 192.
SCHUMACHER (Sicgmoiid V.), 280.
SCHÏIRHOFF (P. N.), XV, 10, 21.
SCHïissLER (Hermann), 10.
SCHUSTER (Wilhelm;, 277.
SCHWALBE, 355.
SCHWEITZER, 94.
Scissiparité, 61.
Sctcroderma vennicosum, 74.
Scorbut, 152, 153, 154.
Scripps (Institut), 238.
Scott (William Berryman), 419.
Scyllitun, 167.
— canintUi, 186.
— catulus, 212, 213,
Siiiliiinonas pusilla, 10.
S('-i)acécs (glandes), 173.
Sécheresse (adapt;ition à la), 81.
Sécrétion, 15, 168 et suiv. Voir aussi Glandes
— digesUve, 173.
TAHLE ANALYTIQUE.
4or
Si'-fixlion inliMiic. xill, SO, 1()8, 109 el suiv.,
331, 3s:>. .'i22.
Ske vPi(Mi('\ 293.
SEEBECK, 3ti9.
seei.ujei», Vi.
Segmintation, 'A, (>'i, 'iW. Voir aussi DifliTon-
ciation.
— en spiralo, 02.
Ségrégation,. ÎOO et suiv.
— des caractères, xxi.
— géographique. 239.
— soniatiquc, .'508.
Seidei.I-, 1'i9.
SEILER (J.\ 89.
sélaciens, 1()7, 180, 210.
Sélection, XVII, 2M, 253, 200, 201, 205, 292,
?it5.
— arlilicielle, 30^i.
— naturelle, .303.
— sexuelle, .30.).
Sels, l.Vi, 199.
— (action îles). 0, 12, 13. 40, ?i8. 133, 141,
190, 207, 358.
SÉLYS-LoNGCiivMPS (Marc de). 45.
Sf.Mon, 310.
Scmpcrvivinn, 283.
Séuescence, 02.
Senft, 10'».
Sensations, 385.
' — musculaires, 380 et suiv.
— organi((ues, 380 et suiv.
Sensibilité, 1".
Sensitive, 231.
Sentiments, 377, 385.
Sepia ol'ficinalis, 302.
Séquoia, 306J
Serpents. 220.
Sérum de cheval, 205.
Sérunis, 211 et suiv., 419.
.Sessile (vie), 45.
Sessions (Mina A.), 412.
Setchell (\V. a.), 340.
Setchenow, 394.
Sexe, 82 et suiv., 173, 174, 307.
— (caractères liés au), 84.
— (détermination du), xxxii, xxxiv, 32, 63,
84, 90, 91, 94.
— (prédiction du), 85.
— (transmission du), xxxii, 94, 268.
Sexes, 439.
— (proportion des), 88, 89, 95.
Sexualité, 82.
Sexuel (dimorphisme),321.
Sexuelle (reproduction), 44.
Sexuels (chromosomes), xxxir.
— secondaires (caractères), 82 et suiv.,
\ 84, 96, 305, 306.
Sève des végétaux, 280, 281.
Seveuson (B. O.), 74, 256.
SHAFFER(EImer L.). 31, 182.
SUAMEL (A. D.), 285.
Shakpe (J. Smith), 210.
SHiMA.Mi RA (Torai), 122, 150, 1.51.
Shufeldt (R. W.), 277.
SHiLL (A. Franklin^ xiii, 88, 235, 242. 299,
303.
Shlmway (Waldo), 161.
Siamoisisme, 72.
L*ASNÉE BIOLOGIQUE, XXII. 1917.
SiDNEV IVl SS, 202.
SIEMENS (W. \V.), 247.
SiEllP (Ilcrmami), 49.
Silplui, .3.54.
Silice, 122.
sii.vestui, 88.
Simon, .378.
Simpson (Ed.), 145.
Simpson (.1.), 93.
Sinupi.s, 222.
Singes, 73, 173, 17'i.
SlNNOTT (E. W.), 290, 341.
Slnusoinégalie, .338.
Si|)ho, .334.
SIphonophores, 101.
Sipunculus nudus, 143.
Sirenid, 333.
Sitotroga crrenlella, 328.
SI/.ERANNE (Maur de la), 410.
Sldminia, 59.
Skinner, 148.
SUunk, 305.
SI.OTOPOLSKY (Benno), 439.
Smcrintlius, 267.
Smititcinii, 298.
Smith (Claylon O.), 49.
Smith (Erwin F.), xvi, 57. 58.
Smith (G.), 84.
Sodium (action du), 69.
— (sels de), 190.
Soie, 122, 176.
Soies, 335.
SOKOI.OWSKY (Alexander). 313.
Sol, 105.
Soleil, 54.
Solutions, 197.
Sommeil, 387.
Siimnambulisme, 387.
Sorbus Aria, 240, 247.
— aucupario, 240, 247.
— quercifolia, 246, 247.
SORBV, 121.
SORET, 201.
SOUÈGES (P..), 49.
SOULA (L. C), 205.
SOILEYET, 328.
SOULIÉ, 381.
Souris, 24, 245, 252, 255, 256, 257. 260.
— chanteuses, 272.
— jaunes, 260, 261.
— (( luxées 1), 257.
• — valseuses, 296.
Souvenirs, voir Mémoire.
Spaeth, 191.
Sl'AlN, IMX.
Spalula, .340.
Spécificité cellulaire, 50 et suiv.
Spee, 53.
Spencer, 398.
SPERLICH (Adolf), 177.
Spermatocytes, 25.
Spermatogénèsc, 24 et suiv.. 31, 37. 169.
Spermatogonies, 23, 31.
Spermatozoïde (action du), 38, 62.
Spermatozoïdes, 15, 65, 90. Voir aussi Produits
sexuels.
— atypiques, 90.
— centrifugés, 197.
30
406
TABLE ANALYTIQUE.
Spermatozoïdes rudinienlaires, 32.
Spermies apyrènes, 26.
— oligopyrcues, 26.
Spermophile, 193.
Spliœ7~ocarpus, 96.
Sphère, 10, 50.
Spliinx, 196.
Spliodromanlis, 78.
— bioculala, 55.
Splnjnclomyrmex, 334.
Spicules d'épongés, 67, U2b.
Spio Martinensis, 286.
Spirales, ?i26, 427.
Spirochètes, 323.
Spirogyra, xvi, 82, 16?», 163, 208.
Splanchniqucs (action des), 117.
Spoeiir (II. A.), 55, 134, 418.
Spondijlomonun, 227.
Spongioplasme, 50.
Spongieux (tissu), 428.
Sporodinia grandis, 281, 282.
Spratt, 219.
Squelette, 74, 429.
Squeleltiques (productions), 424.
Standfuss, 267.
Stanton, 150.
Staphylinides, 316.
SUiplujllca, 329.
Staphylocoque doré, 212.
Staphylocoques, 15, 216.
Starch (Dan.), 376, 406.
Stauk (Peter), 49, 230, 273.
Stalohlastes. 45, 61.
Statolithes, 223.
Stauropus fugi, 316.
Stchepkina" (M"" F. V.), 188.
Stéarique (acide), 216.
Stkche, 24.
Steenbock (H.), 155.
Stefamm (A.), 369, 370.
Stefanski (Witold), 160.
Steigleder (Emil), 259.
Steiner(P.), 346.
Stempell (W .), 415.
Stenonolales (fourniis), 334.
Stérilité, 155, 171, 258, 263, 269.
Stern (Lina),. 220.
Sterner, 31.
Slicliococcus, 317.
Stigcosporium Maraltiaccarum, 325.
Stober (J. P.), 112.
Stockard (C. R.), 24, 139, 172, 244, 245.
Stolomca, 45.
Stomacales (contractions), 156.
Stomates, 424.
Stomps (Théo J.), 274.
Stone (Dorothy), 314.
Strepsinema (stade), 27.
Streptognathie, 332.
Striciit (van der), 28.
STRiM)BER(i(IIenrik), 322.
Stkinger (Caroline p].), 139.
Sthobell (K. C), 267.
Stroiii. (J.),"348.
Sli-ongylocenlrotus, tVi.
Strontium, 208.
— (action du), 69.
StroplutntUus (action du), 207.
Strychnine, 160, 190, 205, 206, 360, 364, 365.
Stuber, 216.
Studmcka (F. K.), 52, 294.
Sturnella negtccta. 341.
Stirtevant (A. H.\ 262, 264, 265.
Stltzer (A.), 165.
Suberites massa, 143.
Substitution complexe, 398.
Sucre, 118, 129, 163, 174, 176.
— primaire, 16^1.
Succi, 157.
Suçoirs, .326.
Sudoripares (glandes), 173, ,313.
Suggestion, 387.
Suisse (faune), 347, 349.
SUKATSCHOFF, 52.
Sulpho-conjugués, 417.
SUMN'ER (Francis B.), 238, 255. 306.
Surdité, 409, 410.
Surhommes, 406.
Surrénales (capsules). 171. 191.
Survie, 120.
SUZLKl, 150, 151.
Svanberg (Olof), 116.
SVEDBERG, 438.
SVEDELItS (N.). 111.
SWIXDLE (P. p.), XllI, 386.
SWINGLE (W. W.), 67.
Sycomore, 277.
Symbiose, xvii, 315 et suiv.. 320.
Symbiotes, 320.
Symétrie, 51, 110, 111 et suiv.
— bilatérale 111.
Sympathique (système), 191, 408.
Sympliilie, 316.
Synaptula liydriformis, 141.
Synchaela, 195.
Synclirones (mouvements), voir Mouvements.
Synchronisme, 178, 179.
Syndactylie, 241.
Syndiérèse, 19.
Synergie, 208.
Syringa vulgarîs, 165.
Système nerveux, xiv, 183, 191, 351 et suiv.
Systèmes de réaction, 258.
SZYMA\SKI (J. S.), 177, 371, 372.
Tabac, 158.
— (action du), 393.
Tachyphylaxie, 208.
Tact, 371.
Tactiles (animaux), 371.
— (sensations), 230.
Tactismes, voir Tropismes,
Taille, 116, 420, 421.
Talaeporid lubulosa, 89.
Tandler, 94.
Tannin, .177, 312,
Taret, 346."^
Tarin, 2(>9.
Tartrique (acide), 219.
Tatou, 84.
Taurocholique (acide), 132.
TaxHs baccata, 47.
— camidensis, 47.
TAYI.OR (H. F.), 312.
Téléologie, 415.
TABLE ANALYTIQUE.
467
Télt-osUVns, 187.
r('lé|>honi(itie (llu'-orio aeoiisli(|ue), .%i>.
Tempcinlurc (aclion «le \n\ 55, 93, UVi, l'iO,
151, 191, 1<«, 198, 26!|, ,Vil.
— (ailaplalion à la), 1$2, IW.
Tcncbrio, l'i3.
Tension de dissocialion, l'i.S.
— superliciclle, 17, 19, 212, -'i21, 'i22, 'i23,
UVi.
Téosinle. 263.
Tekao (11.1, 259.
Téralogénèse, 70 et suiv.
— exprriinenlalc, 71 et suiv.
— naturelle, 73 el suiv.
TERM.W (L. M.}, 406.
^Ternùlophilie, 316.
Tkrhy (George S.), xui, 66.
Tesls, 'lOO.
— mentaux, 377, 378, 379, 380.
Tétanie, 170.
Têtards, 169, 170, 201.
Tétraglycylglycine, 211.
Tetrahybrides, 300.
Télrasonies, 7.
Telrasticlius Xatilliomclœnœ, iOl.
riuilictrum, 59, 60, 121.
Tliauribux denliculala, 3?i0.
Thayer. 326, 327.
Thécaniœbiucs, 33^1.
Thermo-excitatrices (substances), 183.
Thermn-inliibilrices (substances), 182, 183.
TUEUNE, XVII, 315.
Thompson (D'Arcy W.), xiv, lviii, 420, 'i23.
Thompson (El. Loek), 404.
Thompson (W. II.), 163.
Thomson, 85.
Thon, 3^3.
Thorium, 121.
Thorndike, 398.
ThMiuis, XIII, 67, 72, 169, 170.
— (extrait de), 169.
Thyroïde, xiii, 72, 168, 169, ^22.
Thyroïdectomie, 66, 169.
Thyroïdienne (alimentation), 66, 67, 161.
Thysanoptères, 98.
TICHOMIROFF, 37.
Tics, 387.
Tinca vulgaris, 173.
TINEL, 381.
TlSCHLER (G.), 31.
Tison (Adr.), 335.
TISSIER (II.), 216.
Tissus (culture des), 105, 106.
Tobler (F.), 315.
TOLDT (K. jun.l, 71.
Torpille, 212, 213.
TORSTEN THLMBERG, lUS.
Tortue, 23.
Tortugas, 342.
Tourbe, 118, 148, 149, 150.
— bactérisée, 148, 149, 150.
TouRNAï (A.), 379.
Tower (William Lawrence), 243.
TOWNSEND, 313.
To.iopneustes, 33.
TOYAMA, 237.
Trabut (M.), 263, 294.
Trachclomonas, 225, 227.
Tniiiirlomonas inlcrmrdia, 226.
— volvocina, 226.
Trachées, 425.
Trndesrantia occidenlalis, 34.
— pilosa, 34.
— cuY/nuV», XV, 21.
Traumalotropisino, 230.
Travail, 134, 183, 185, 388, 389.
Triholiiim confusion, 202.
Tributyrino, 204.
Triclirckus tnlirostris, .329.
Trifolium rcpe.viun, 68.
— siubterrancum, 315.
Trislycylglycine, 211.
Triltium cernuum, 74.
— ci'cctum, 74.
— fjiganteum, 74.
— (jvandipnrum, 74.
— nivale, 74.
— ovalum, 74.
— rccurvatum, 74.
— sentie, 74.
— sessite, 74.
Triton, 94.
Triton cristalus, 120.
Tritons, 27.
Troglodytes (oiseaux), 277.
Troglotrémides, 321.
Tvof/oderma tarsale, 162.
Troland (L. Th.), XI, XIV, 367, 417.
Tronquées (ailes), 265.
Tropucohim nuijus, 229.
— u.vius, 164.
Tropiques (flore des), 281.
Tropismes, 221 et suiv.
Truites, 332.
Trypanoplasma, 21.
Trypanosoma Lr.wisi, 20.
Trypanosomes, 16, 20.
Trypsine, 114.
Tryptophane, 115.
Tryptophol, 114.
TscHERMAK (A. von), 269.
TscnuDi (von), 250.
TSIKLINSKY (M""), 216.
Tubercules nuptiaux, 96.
Tuberculose, 122, 216.
TlFFIEU, XLIX, L, LUI.
Tuja occidentalis, 281.
Tulipe, 2.
Tumeurs, 57.
— malignes, 152.
TUNMANN (O.), 111.
Tijdœa, 231.
Tyrosinase, 192.
Tyrosine, 115, 192, 201, 217, 218.
Tyrosol, 114.
Ubish (G. von), 263.
Uhlenhuth (Eduard), xiii, 99, 170.
Ultraviolets (rayons), 105, 201, 202, 212, 213.
Unio, 187,
Uracil, 118.
Uranoscopus, 187.
Urée, 11, 174, 218.
— (action de F), 210.
Urine, 116.
468
TABLE ANALYTIQUE.
Uroliypotensine
Uropellidcs, 220.
Ursprun'g (A.), S'J.
Urlicants (poils), 277.
Utérus, 170, 171, 172.
Valilkampia, 10, 20.
t'allisncria spiralis, 23.
Va^stee.nberge (Paul), 217.
• Vaisseaux blaucs », 167.
Vaccins, 215.
Vaso-constriclion, 220, 221.
Vaso-dilatalion, 220, 221.
l'anessa antiopa, 229.
Vanesse petite tortue, 200.
Vancssa urticœ, 307.
— — botaudi, 307.
— — cliincnsis, 307.
— — connexa, 307.
— — conscnUmea, 307.
— — iclinusa, 307.
— — suixica, 307.
— — zizana, 307.
VallE Miranda (Francisco Goniez), 301.
Vacuoles contractiles, 278.
Vaisseaux, ^28.
Variabilité potentielle, 2%.
Variation, xwix, 271 et suiv., 2%.
— (cas niniarquables de), 277.
— (causes de la), 277 et suiv.
— continue, 298.
— de l'adulte, 275.
— des instincts, 277.
— discontinue, 298.
— (formes de la), 275 et suiv.
— (généralités), 27^i et suiv.
— géographique, 302.
— par bourgeons, 285.
— régressive, 276.
— sous l'influence du milieu et du
régime, 278 et suiv.
— sous l'influence du mode de repro-
duction, 283 et suiv.
— spontanée, 277.
— , (résultats de la), 286.
Variations (lixaliou des), 297 et suiv.
— (origine des), 239.
— (production des), il7, Ù18.
— saisonnières, 195.
Variété (notion de), 296.
Vegezzi (G.), 121.
Velu (H.), 217.
Venimeux (appareil), 220.
Venins, 220 et suiv.
Vent (action du), 70, 196.
Ventouses, 188.
Véralrine (action de la), 207.
Ver à soie, .37, 237.
Fcrbasciim hlallaria, 283.
Ver de terre, 71. Voir aussi Lumhrkiis,
Verdozzi (C), 171.
Verhoeff (K. \V.), 334.
Veronica chamaedrys, 283,
Verpy (G.), 221.
Vertébrés, 111, 112, 197, M'i, 331,
— (évolution des), 419.
Verworn, xxw, Ulb.
Verzar (Fritz), 215.
Vessie natatoire, 186, 187, 361.
Viande, l'i6.
} iburmnn opulu.s, 198.
ViCARi (E, iM.), 207.
Vie, 417, 418,
— aseptique, 202 et suiv.
— (continuité de la), 61.
— (durée de la), 102, 104, 202.
— latente, 193, 194.
Vigne, 268,
Vin, 113, 155, 219,
VINCENS (Fr.), 49.
Viscum album, 223.
Vision, 191, 367, 368, .383 et suiv.
Visuelle (excitation), 367, 368.
Vitalisme, 317.
Vitamines, xiii, 145, 146, 147, 148, 149, 150.
151, 152, 15.3, 155.
— antineuriliques, 145, 146.
Vitellogénése, 29.
Vilellus, 50.
} ilis riparia, 268.
— 7-upcslri.s, 268.
— vi ni fera, 164, 268.
VOEGTLIN, 150.
VOIGT, L\L\,
VoiSENET (Edmoudl. 219.
VoiVENEL (Paul). 385.
J'olkariia rhactica, 325.
— umbcUifcrarum, 325.
Volvox, 226.
Volonté, .377.
Voluline, 8.
VoGT, 94,
Vries (Hugo de), wu. 2.38, 259, 273, 274, 275.
283, 298, 300, 301, 350, 419.
Vue (influence de la), voir Vision.
Waard (D. J, de), 209.
\VAG^ER (A.), 294.
• ^^'aldrapI) », voir Corvus sijlvalicu.s.
Wallace, 305, 327.
WARNER (E. I).), 101.
Warren (Don C..), 259.
Waser (Ernst), 121.
VVashburn, 156.
irasiclcivskia druberi, 19.
Wasmann (E.). 316, 3.35, 402.
^\ ASSJUTOïSi:nki\ (A. l\l.), xiii, 169,
WaTSON (J. B.), 384, .394. 397, .398.
Watt (Henry J.), 274, 377.
Werber, 257.
Werer (A.), 71.
Weese (A, O.), 311.
W Eli MER (C), 140.
Weil (Calherinel, 165.
WEIL(E.), XIII, 150, 154.
WEINHAGEsN (AU). B.l, 119.
WEIS.MANN, XIX, X\l, M,. XI. Il, XI.IV, XLV,
XLVI, .303, .305.
Weiss (A. p.), xviii. 377, 397.
\\ELl)0\, 303.
Weli.er (Joliaiiues\ 110.
WEMGER (Wanda), xv, 30.
Wentiiwoutii (Edward N.), 248.
WERIiER (E. J.), 71.
TABLE ANALYTIQUE.
469
W KnnERM*N\. 220.
WICST vC. . 325.
Wktmouk (Mcxaiulii- . 346.
\\ iikatstom:, m:\.
WiiKKi.EU iWilliain Moiloii), 334, X\b.
WiiKi.nvi.K iMiss\ lOS.
WiiiiMM.K ^G. Il.l, 132. 140.
W iiiTK iW . A.}, :mi.
WiiiTMAN ;C.liarles ()lis\ 2.î;^.
W IMÏNEY (I). 1).\ 32, 91.
W lEMANN 11. I,.l, 10.
WiLUEU (liiez Whipple), 313.
Wii.i.ivMS (.1. \V.\ 80.
Wll.l.HMS, l'iO.
\\ ii.i.is (J. ('.. , .Vil, Vil, .350.
W ILSON (H. W.), 62, ()(>,
W rLSON (Jamesl, 23(>.
WniMEU (Clirislian), 111.
W i>kli:r, 'i2. 2(>'i.
WlNTEHSTElX illaiisl, 163.
W INTREBERT tP.\ 186.
W ITSCIII, 9'4.
WODSEDAI.EK (J. E.), 162.
WOI.FK (.Illlcsl. 115.
WOLZOC.EN KÏiir(('.. V. h. von, 317.
Woon (Cascy AIIhtI , 354.
WOOD (Richard 11.), 73.
Woons iFrcileiiclc Adanis), 247.
W ooDRt FF (Lorande Loss\ 106, 19'.).
WooDWARD (Alvalyn E.\ 41.
Wrede flMilz\ 119.
Wright ;S(wal , 236, 2i9, 252-255.
Wl'MiT, 3SS.
\\ULZE\ l\osalind), l'iO, 361.
Wylie (Roberl n.\ 23.
Xanthiao, 180.
Nauthophylles, l.'în.
\antliopliyllien (pigment), 2.
Xanllioxiiliim Biwgci, -^9.
\rnodusii, IVXi.
\\ Idsc, UVi.
Vatsi' (N.), 188.
Yeuc.k, .ns.
Ycii.\ (coiileiiivs des), 250, 260.
— linéaires, 30'i.
— (origine des), 20!i.
YoCoM (llarry (B.), 24.
YouNG (K. T.), 34.
YuNG (Kmile), 17, 275.
Zamioculcas zamul'olia, 52U.
Zea nidcntata, 26.'?.
— ramosa, 262.
— tunicala, 262.
Zcine, 18.
Zelew (Charles), 76.
ZiETZSCHMAINN (Ollo), 112.
ZiMMERMArJIV, 11.
Zinc (action du), 69.
Zoi.LER (Ad.), 168.
Zoli.ikofer (Klara), 5.
Zoosporanges, 6.
Zoospores, ^^X^.
ZscHOKKE (Fritz), .Vi5, 347.
ZSIGMOiNDY, l|:^8.
ZuLLETA (Antonio de), 19.
ZUNZ (Edgard), 211.
ZWAARDEMAKER (H.), 209.
Zygaena bellargus, ,316.
— icarus, .316.
— occilanka, i02.
Zygènes, 123.
Zijgnema, 125.
Zyniases, 180.
Zygopières, l?i4.