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Full text of "Le chevalier de Maison-rouge"

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Harvard Collège 
Library 




THE GIFT OF 

CHARLES HALL GRANDGENT 

CLASS OF 1883 

PROFESSOR OF ROBfANGE LANGUAGES 
EMERITUS 



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L 



LE CHEVALIER DE 
MAISON-ROUGE 



PAR 



ALEXANDRE DUMAS 



ABRIDGED AND EDITED WITH NOTES AND 
VOCABULARY 

BY 

L. SAUVEUR 

AND 

E. S. JONES 

HEAD MASTER OF THE ALLEN SCHOOL OF WEST NEWTON 



NEW YORK-:- CINCINNATI-:- CHICAGO 

AMERICAN BOOK COMPANY 



^ HARVARD C0UE6E LIBRARY 

GfFT OF 

CHARLES HAIL GRAKDGENT 

JANUARY 14, 1933 



Copyright, 1907, by 
L. Sauveur and E. S. Jones 



Le Chevalier de Maison-Rouge 
w. p. I 



PREFACE 



IS the Chevalier de Maison-Rouge an historical per- 
sonage? Did he ever exist? An enthusiastic in- 
vestigator, passionately interested in solving mysteries, 
and greatly esteemed in this field of labor, M. G. 
Lenôtre, has just written a volume entitled: "Le vrai 
Chevalier de Maison-Rouge." This personage is, he 
says, A. D. J. Gonzze de Rougeville, who was born 
in 1761, and died in 1814. 

Although in this book of M. Lenôtre the silhouette 
of the hero is still indistinct, and a part of the enigma 
remains, yet the author shows that Rougeville was 
received at court, and on June 20th, 1792, he was with 
the queen during the occupation of the Tuileries by 
the mob. The queen herself bears witness to the 
truth of this, and says: "He remained near me in 
the room ail the time that I myself was there." 

The plot of the "red carnation" was the work of 
Rougeville. (See note upon l'œillet rouge, page 60.) 

Another extract from the book of M. Lenôtre is 
çxceptionally interesting. When Alexandre Dumas 
was about to publish his book, he gave to the public 
the following announcement : "The work entitled Le 
Chevalier dç Maison-Rouge bore at first the title of 
Le Chevalier de Rougeville, and was thus advertised. 
One morning I received this letter: 



4 Le Chevalier de Maison-Rouge 

My dear Sir: My father's part in the Révolution 
was of such a mysterious nature that I cannot without 
deep concern think of his name as the title of your 
book. Please hâve the kindness to reassure me. 

Marquis de Rougeville. 

I replied: 

My dear Sir: I did not know that a man was still 
living who had the honor of being called the Marquis 
de Rougeville. While my volume in ail respects does 
honor to your father, it shall not be called the Che- 
valier de Rougeville, but Le Chevalier de Maison- 
Rouge. 

A monlh later I received thîs response: 

My dear Sir: Vou may call your book as you 
please. I am the last of my family, and shall end my 
life in an hour. de Rougeville." 

This was the i8th of March, 1845. He was thirty- 
four years old. His father, the hero of Dumas' work, 
had been shot at Reims during the Cent Jours (the 
time between the entrance of Napoléon into Paris, 
March 20th, 1815, and the Restoration.) 

This volume of M. Lenôtre has suggested the idea 
of preparing for schools an édition of Dumas' work, 
one of the best and most interesting by the great 
fiovelist. It introduces us to the most moving scènes 
of the Révolution, the events of the famous year 1793, 
which witnessed the exécution of the king Louis XVI., 
Marie-Antoinette, the Girondists, Madame Roland and 
Charlotte Corday, the heroic young woman who 
assassinated Marat 



Le Chevalier de Maison-Rouge 5 

Alexandre Dumas takes us into the Temple, the 
prison of the royal family, and shows us there the 
dauphin of France in the hands of the cobbler Simon 
and the sufferings of the little martyr. The book 
présents to our vîew the terrible struggles of the 
Montagnards and the Girondists for the control of the 
government, while at ail the frontiers the armies of 
the Republic repulsed the enemies of France. 

In this édition the civil status of lone of the per- 
sonages has been changed. The other liberties taken 
with the text of the original hâve been rendered 
necessary to reduce the volume to convenient size for 
school use, but hâve in no way diminished the interest 
of the narrative. 

The notes, chiefly historical, hâve been prepared 
with the view of aiding the pupil to understand the 
events described, which would often be found un- 
intelligible without some explanation. 

The vocabulary is intended to be absolutely complète. 



LE CHEVALIER DE MAISON-ROUGE 



I 

l'inconnue 
Le 9 mars 1793 il y avait eu à la convention une 

I La Convention. — This is the thîrd assembly of the 
Révolution. It opened Sept. 20, 1792, and lasted till the 
26th of Oct., 1795. Preceding this came the National Lé- 
gislative Assembly which opened the ist of October 1791, 
and closed Sept. 20th of the following year. 

The first, the Constituent Assembly, which opened May 
5th, 1789 under the name of the States-General won the 
admiration of the world. Mignet says: "This first and 
glorious assembly of the nation was courageous, en- 
lightened, just, and had but one passion — ^that of the law. 
It accomplished in two years by its efforts and înde- 
fatigable persévérance the greatest révolution that a 
single génération of mortals has ever seen. It suppressed 
despotism and anarchy, foiled the plots of the aristocracy 
and maintained the subordination of the masses. It es- 
tablished equality among the citizens and decreed that the 
people should be the source of ail power, as in the Ame- 
rican Republic." 

The brief existence of the Législative Assembly was 
stormy, and distressed by the conflicts of parties. 

The career of the Convention was tragic and terrible. 
It beheld in its midst the violent struggles of parties, and 
their extermination in turn upon the scaffold, together 
with the king and queen of France. Every day through 

7 



8 Le Chevalier de Maison-Rouge 

séance des plus orageuses, Danton montant à la 

the streets of Paris rolled carts loaded with the con- 
demned, among them the most powerful and illustrious: 
the Girondists, Madame Roland, Danton and the Danton- 
ists, Robespierre and the Robespierrists. It was not the 
guillotine which gave the death-blow to the ignoble Ma- 
rat, but an heroic young girl, Charlotte Corday. 

The terrible assembly accomplished this grand resuit: 
ît secured the independence of France. Its fierce energy 
entered ail hearts. The French soldiers at the frontiers 
met the enemy with the same courage that their fellow 
patriots at home displayed upon.the scaffold. 

"At no epoch," says Louis Blanc, "has France appeared 
from without more imposing or more terrible. Never 
since the time of Charlemagne had its empire extended 
to so many countries; and its conquests were the resuit 
of an unparalleled struggle sustained against the com- 
bined forces of Europe. Four figures tell ail. In eighteen 
months France won twenty-seven battles, was victorious 
în one hundred and twenty engagements, carried one 
hundred and sixteen fortified positions. This list was 
suspended in the Convention." 

I Danton. — A celebrated member of the Convention 
who was guillotined the Sth of April, 1794. He was 
thirty-four years old. With few exceptions the heroes of 
the Révolution died with amazing courage. Thèse patriots 
preferred death to flight or abandonment of their prin- 
ciples. Danton was Minister of Justice in 1792. In the 
National Convention he was an adversary of the Giron- 
dists and contributed to their downfall. Robespierre, then 
all-powerful, jealous of Danton's influence, had him and 
his friends (among them Camille Desmoulins) condemned 
and executed. "Thus perished," says Mignet, "the late 
and last defenders of humanity, of modération; the last 
who wished for peace among the conquerors and pity for 
the vanquished. After them the terror reigned. The 



Le Chevalier de Maison-Rouge 9 

tribune, s'était écrié : « Les soldats manquent, dites- 
vous? Offrons à Paris une occasion de sauver la 
France, demandons-lui trente mille hommes, en- 
voyons-les à Dumouriez, et la France est sauvée. » 

5 La proposition avait été accueillie par des cris 
d'enthousiasme. Des registres avaient été ouverts 
dans toutes les sections. 

Avant minuit, trente-cinq mille noms étaient ins- 
crits sur ces registres. Dans chaque section, en 

10 s'inscrivant, les enrôlés volontaires avaient de- 
mandé qu'avant leur départ les traîtres fussent pu- 
nis. Les Montagnards décidèrent que ce seraient 
les Girondins qui seraient les traîtres. Au milieu 
des délibérations de la Convention de grands cris 

Girondists had wished to prevent it, the Dantonists en- 
deavored to arrest it Ail perished." 

4 Dumouriez. — Bom at Cambrai în 1739, died in Eng- 
land in 1823. He was War Minister during the Révolu- 
tion. Under his command the army of the north con- 
quered Belgium. Indignant at the death of Louis XVI., 
he threatened the Convention, which sent deputies to 
arrest him. He delivered the deputies into the hands of 
the Austrians, and sought refuge in flight. The Duc de 
Chartres, a lieutenant who accompanied him, was made 
king in 1830 under the name of Louis-Philippe. 

13 Girondins. — So called because the first deputies came 
from la Gironde. They sat at the right in the Assembly; 
their adversaries, the Montagnards, sat at the left upon 
higher seats (sur la montagne). The most famous were 
Vergniaud, Brissot, Roland, Pétion, Condorcet They 
were more moderate than the Montagnards. Twenty of 
them, at Robespierre's command, perished upon the scaffold 
Oct. 30th, 1793. 



10 Le Chevalier de Maison-Rouge 

se firent entendre. La Convention, était habituée 
aux visites de la populace. Elle fit demander ce 
qu'on lui voulait; on lui répondit que c'était une 
députation des enrôlés volontaires qui demandaient 
5 à défiler devant elle. 

Aussitôt les portes furent ouvertes et six cents 
hommes, armés de sabres, de pistolets et de piques, 
apparurent et défilèrent au milieu dçs applaudisse- 
ments, en demandant à grands cris la mort des 

10 traîtres. 

— Oui, leur répondit Collot d'Herbois, oui, mes 
amis, malgré les intrigues, nous vous sauverons, 
vous et la liberté ! 

Et ces mots furent suivis d'un regard jeté aux 

15 Girondins, regard qui leur fit comprendre qu'ils 
étaient en danger. 

Or, ce soir-là même une femme enveloppée d'une 
niante d'indienne lilas, se glissait le long des mai- 
sons de la rue Saint-Honoré, se cachant dans 

20 quelque enfoncement de porte, chaque fois qu'une 
patrouille apparaissait. Au coin de la rue de Gre- 
nelle elle tomba tout à coup, non pas dans une pa- 
trouille, mais dans une petite troupe de ces braves 
enrôlés volontaires qui avaient dîné à la halle au blé. 

25 — Eh! là, là, citoyenne, cria le chef des enrôlés, 
où vas-tu? 

II CoUot'd'Herbois, — A celebrated member of the Conven- 
tion who,as président, gave the order forRobespierre*s arrest. 

25 citoyenne. — ^The terms citoyen, citoyenne were used 
during the Révolution instead of monsieur, madame, ma- 
demoiselle. 



Le Chevalier de Maison-Rouge ii 

La fugitive ne répondit point et continua de 
courir. 

— En joue! dit le chef, c'est un homme déguisé. 

— Non, non! s'écria-t-elle, je ne suis pas un 
5 homme. 

— Alors, entrons au premier poste. 

On était déjà à la hauteur de la barrière des Ser- 
gents, quand tout à coup un jeune homme de haute 
taille, enveloppé d'un manteau, tourna le coin de la 

10 rue Croix-des-Petits-Champs, juste au moment où 
la prisonnière essayait paf ses supplications d'ob- 
tenir qu'on lui rendît la liberté. C'était Maurice 
Lindey, secrétaire de la section des Frères et Amis. 
Il réussit à enlever l'inconnue aux enrôlés volon- 

15 taires. 

Maurice, en se trouvant seul avec la jeune femme, 
fut un instant embarrassé. 

— Où allez-vous, citoyenne? lui dit-il. 

— Hélas! monsieur, bien loin, lui répondit-elle. 
20 Du côté du Jardin des Plantes. 

Quand ils entrèrent dans la rue des Fossés- 
Saint- Victor, elle étendit la main vers une maison 
située au delà des murs du Jardin des Plantes. 
Quand nous serons là, vous me quitterez, dit-elle. 
25 — Fort bien, madame. 

— J'ai encore une grâce à vous demander, ajoutâ- 
t-elle, un adieu d'ami. 

— Un adieu d'ami! Oh! vous me faites trop 
d'honneur, madame. Un singulier ami que celui 

30 qui ne sait pas le nom de son amie, et à qui cette 
amie cache sa demeure. 



12 Le Chevalier de Maison-Rouge 

La jeune femme baissa la tête. 

— Me voici arrivée, monsieur, dit-elle bientôt. 
On était en face de la vieille rue Saint- Jacques. 

— Ici? dit Maurice. Comment! c'est ici que 
5 vous demeurez? 

— Ici. Adieu donc, mon brave chevalier; adieu, 
mon généreux protecteur ! 

— Adieu, madame, répondit Maurice. 

— Je ne voudrais cependant pas prendre congé 
10 de vous ainsi, dit-elle. Voyons, monsieur, votre 

main. 

Maurice se rapprocha de l'inconnue et lui tendit 
la main. 

Il sentit alors que la jeune femme lui glissait une 
15 bague au doigt. 

— Oh ! citoyenne. Vous ne vous apercevez pas 
que vous perdez une de vos bagues? 

— Oh! monsieur, dit-elle, ce que vous faites là 
est bien mal, que vous faut-il? 

ao — Ce qu'il me faut? s'écria-t-il. Il faut que je 
vous revoie. 

— Impossible! 

— Comment! demanda Maurice, vous me dites 
que je ne vous reverrai jamais? 

25 — Jamais! répondit l'inconnue. Écoutez! me 
jurez-vous sur l'honneur de tenir vos yeux fermés 
pendant soixante secondes ! 

— Et, si je le jure, que m'arrivera-t-il ? 

— Il arrivera que je vous prouverai ma recon- 
30 naissance. 

— Je le jure. 



Le Chevalier d^ Maison-Rouge 13 

La jeune femme prit ses deux mains dans les 
siennes, le tourna comme elle voulut. Soudain il 
sentit à un de ses doigts la bague qu'il avait re- 
fusée, 
s Lorsque Maurice Lindey revint à lui, il ne vit 
que des ruelles sombres qui s'allongeaient à sa 
droite et à sa gauche; il essaya de chercher, de se 
reconnaître; mais son esprit était troublé, la nuit 
était sombre; la lune, qui était sortie un instant 
10 pour éclairer le charmant visage de l'inconnue, était 
rentrée dans ses nuages. Le jeune homme, après 
un moment d'incertitude, reprit le chemin de sa 
maison, située rue du Roule. 

En arrivant dans la rue Sainte-Avoie, il fut sur- 
is pris de la quantité de patrouilles qui circulaient 
dans le quartier du Temple. 

— Qu'y a-t-il donc, sergent? demanda-t-il au 
chef d'une patrouille. 

— Ce qu'il y a? dit le sergent. Il y a, mon offi- 
20 cier, qu'on a voulu enlever cette nuit la femme 

Capet. 

— Et y a-t-il quelque espoir de rattraper les cons- 
pirateurs ? 

— Oh ! il n'y en a qu'un qu'il serait bien important 
25 de reprendre, le chef, un grand maigre. . .qui avait 

été introduit parmi les hommes de garde par un des 
municipaux de service. 

Maurice continua sa route. 

20 la fenime Capet, — ^The queen's guards gave her thîs 
name. The king was descended from Hugh Capet, the head 
of the third race of FrçRçh kings. 



14 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Le lendemain, il trouva une lettre sur sa table. 

Il rouvrit, elle contenait ces mots: 

« Merci! Reconnaissance éternelle en échange 
d'un éternel oubli. . . » 
5 La lettre était un charmant petit billet qui sentait 
son aristocratie d'une lieue. 

Comme Maurice la relisait, sa porte s'ouvrit. 

Celui qui entrait était un jeune homme vêtu en 
patriote. 
10 — Ah! tu dors, Brutus, dit le nouvel arrivé, et 
la patrie est en danger. Fi donc ! 

— Non, Lorin, dit en riant Maurice, je ne dors 
pas, je rêve. 

— Oui, je comprends, la femme de la rue Saint- 
15 Honoré, qui est-elle, et où demeure-t-elle ? 

— Je n'en sais rien. 

— Maurice, tu es amoureux. 

— Moi, amoureux ! dit Maurice en secouant la tête. 

— Oui, toi, amoureux, mais parlons politique. 
•20 Sais-tu la nouvelle? 

— Je sais que la veuve Capet a voulu s'évader, 
et que le fameux chevalier de Maison-Rouge est à 
Paris, déguisé en chasseur de la Garde Nationale. 

23 la Garde Nationale. — It was formed by the electors 
of Paris in June 1789 under the name of Garde Bourgeoise 
or Citizens* Guard, notwithstanding the opposition of the 
king, who, however, ratified its formation after the taking 
of the Bastille. It was formed to protect the people against 
the troops which surrounded the court, and those en- 
camped upon the Champ de Mars, who were a constant 
menace to the city of Paris. Lafayette was appointed 
commander-in-chief of the National Guard. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 15 

— Et il n'est point arrêté? ajouta Maurice. 

— Ah! bien oui, arrête Protée, mon cher, arrête 
donc Protée. 

— Le fait est, dit Maurice, que, pour entreprendre 
5 de pareilles choses, il faut un g^and courage. 

— Ou un grand amour. 

— Crois-tu donc à cet amour du chevalier pour 
la reine? 

— Je n'y crois pas ; je le dis comme tout le monde. 
10 — Tu dis donc que le chevalier de Maison- 
Rouge. . . ? 

— Je dis qu'on le traque en ce moment-ci, et que 
s'il échappe, ce sera un fin renard. 

' — Et que fait la Commune dans tout cela? 
15 — La Commune va rendre un arrêté par lequel 
chaque maison, comme un registre ouvert, laissera 
voir, sur la façade, le nom des habitants. 

— Oh! excellente idée! s'écria Maurice. 

2 Protée. — Proteus, în classical mythology, was a sea- 
god, the son of Oceanus and Tethys, who had the power 
of assuming différent shapes. The Chevalier de Maison- 
Rouge seemed to possess the same power. 

14 la Commune. — ^The Commune of Paris, celebrated 
for the rôle ît played în the Révolution, was composed 
of 140 members. It exercised a formidable power, and 
was often in serious conflict with the Assembly. It was 
ruled by Marat, and Robespierre was one of its members. 
It played an important part in the massacres of Septem- 
ber, demanded the indictment of the Girondists, and later 
armed itself to save Robespierre condemned to death by 
the Convention. This was the end of the famous Com- 
mune: the day after the exécution of Robespierre, seventy 
of its members were guillotined. 



i6 Le Chevalier de Maison-Rouge 

En eflfet, il songeait que ce lui serait un moyen 
de retrouver son inconnue, ou tout au moins 
quelque trace d'elle qui pût le mettre sur sa voie. 

— Je cours à la section, dit Maurice en sautant 
.5 à bas de son lit. 

Vers dix heures, Maurice arriva à la section dont 
il était le secrétaire. 

L'émoi était grand. Il s'agissait de voter une 
adresse à la Convention pour réprimer les complots 

10 des girondins. On attendait impatiemment Mau- 
rice. 

Il n'était question que du retour du chevalier de 
Maison-Rouge, de l'audace avec laquelle cet acharné 
conspirateur était rentré pour la deuxième fois 

is dans Paris, où sa tête, il le savait cependant, était 
mise à prix. On rattachait à cette rentrée la ten- 
tative faite la veille au Temple. 

Contre l'attente générale, Maurice fut mou et 
silencieux, rédigea habilement la proclamation, prit 

20 son chapeau, sortit et s'achemina vers la rue Saint- 
Honoré. Il revit le coin de la rue du Coq, où 
pendant la nuit, la belle inconnue lui était apparue, 
suivit le même chemin qu'il avait parcouru à ses 
côtés, traversa les ponts et arriva bientôt dans la 

25 rue Victor. 

— Pauvre femme! murmura Maurice, qui n'a 
pas réfléchi hier que la nuit ne dure que douze 
heures et que son secret ne durerait probablement 
pas plus que la nuit. A la clarté du soleil, je vais 

30 retrouver sa porte. 

Il entra alors dans la vieille rue Saint- Jacques, 



Le Chevalier de Maison-Rouge 17 

chercha pendant deux heures et ne trouva 
rien. 

— Adieu! dit-il, belle mystérieuse: tu m'as traité 
en sot ou en enfant. En eflfet, serait-elle venue ici 
5 avec moi si elle y demeurait? 



II 

LE TEMPLE 

Ce même jour, où Maurice, désappointé, re- 
passait le pont de la Tournelle, plusieurs munici- 
paux, accompagnés de Santerre, commandant de la 
10 garde nationale parisienne, faisaient une visite dans 
la tour dû Temple, transformée en prison depuis 
le 13 août 1792. 

Cette visite se faisait dans l'appartement du troi- 
sième étage, composé d'une antichambre et de trois 
15 pièces. 

6 Le Temple. — After the suspension of the kîng, decreed 
by the Assembly the loth of August, this body wished 
to give the royal family the palace of the Luxembourg. 
The Commune protested on account of the facility of 
escape which the Luxembourg afforded. The Assembly 
yielded, and the king was transferred to the Temple. This 
rectangular édifice surrounded by thick walls was con- 
verted into a prison. The light from the windows was 
reduced, and iron gâtes and doors were placed in the 
corridors and stairways. In order further to isolate it, 
trees were felled, and neighboring buildings removed. A 
single servant was allowed the royal family, the valet de 
chambre Cléry. 



i8 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Une de ces chambres était occupée par deux 
femmes, une jeune fille et un enfant de neuf ans, 
tous vêtus de deuil. 

L'aînée de ces femn>es avait trente-sept à trente- 
huit ans. Elle était assise et lisait près d'une table. 

La seconde était assise et travaillait à un ouvrage 
de tapisserie : elle pouvait être âgée de vingt-huit à 
vingt-neuf ans. 

La jeune fille en avait quatorze et se tenait près 
de l'enfant. 

L'aînée de ces femmes paraissait concentrer son 
attention sur son livre. 

4 L'ainée de ces femmes. — Marie-Antoinette, daughter 
of the Austrian emperor and Marie-Thérèse, the great 
Hungarian queen. In 1770, at the âge of fifteen, she 
married the dauphin, who later became Louis XVI. She 
was queen in 1774 and guillotined in 1793. 

6 La seconde. — Elizabeth of France, the sîster of 
Louis XVI., born at Versailles in 1764. A model of gen- 
tleness, virtue and dévotion, she would not be separated 
from her brother, and shared his prison. She was guil- 
lotined March loth, 1794. 

9 La jeune fille. — Marie-Thérèse-Charlotte, born in 
1778, the daughter of Louis XVI. and Marie- Antoinette. 
She was fourteen years old when she entered the Temple 
with her parents, and mourned in succession the death of 
her father, mother, aunt and brother. She left the Temple 
Dec. 26th, 1795, and four years later married her cousin 
the Duc d'Angoulème, son of the Comte d'Artois, brother 
of Louis XVI. The Comte d'Artois was king of France 
under the name of Charles X., in 1824, after the death of 
his brother Louis XVIII. 

10 Venfant. — ^The dauphin of France, son of Louis XVI., 
born at Versailles in 1785, died at the Temple June 8, 1795. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 19 

Alors, un des municipaux s'approcha d'elle, saisit 
son livre et le jeta au milieu de la chambre. La 
jeune fille s'élança, entoura de ses bras la tête de 
la lectrice et murmura en pleurant: 
5 — Ah! pauvre mère! 

Puis elle l'embrassa. 

La mère, à son tour, colla la bouche sur l'oreille 
de la jeune fille, comme pour l'embrasser aussi, et 
lui dit: 
10 — Marie, il y a un billet caché dans la bouche du 
poêle; ôtez-Ie. 

— Allons, allons! dit le municipal. Aurez- vous 
bientôt fini de vous embrasser? 

— Monsieur, dit la jeune fille, la Convention a- 
15 t-elle décrété que les enfants ne pourront plus em- 
brasser leur mère? 

— Non; mais elle a décrété qu'on puinirait les 
traîtres, et c'est pourquoi nous sommes ici pour in- 
terroger. Voyons, Antoinette, réponds. 

20 Celle qu'on interpellait ainsi détourna la tête, et 
une légère rougeur passa sur ses joues. 

— Répondez, Antoinette, dit alors Santerre en 
s'approchant, on a cette nuit essayé de vous sous- 
traire à la captivité que vous inflige la volonté du 

25 peuple. Le saviez-vous?. . . Vous ne voulez pas 
répondre? C'est bien, nous allons savoir alors ce 
que va dire ton fils. 

Et il s'approcha du lit du dauphin. 
A cette menace, Marie-Antoinette se leva. 
30 — Monsieur, dit-elle, mon fils est malade et 
dort. . . Ne le réveillez pas. 



20 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Réponds alors. 

— Je ne sais rien. 

Le municipal alla droit au lit du petit prisonnier. 
— Allons, allons, réveille-toi, Capet, dit-il. 
5 L'enfant ouvrit les yeux et sourit. 

— Que me voulez-vous? demanda Tenfant. 

— Savoir si tu n'as rien entendu cette nuit? 

— Non, j'ai dormi. 

— Tu aimes fort à dormir, à ce qu'il paraît? 
10 — Oui, parce que quand je dors, je rêve. 

— Et que rêves-tu? 

— Que je revois mon père. 

— Ainsi, tu n'as rien entendu? dit vivement San- 
terre. 
15 — Rien. 

— Ces louveteaux sont, en vérité, bien d'accord 
avec la louve; et, cependant, il y a eu un complot. 
Exécutons le décret de la Commune. Lève-toi, 
Capet. 

20 — Que voulez- vous faire? s'écria la reine. 

— Ton fils, dit le municipal, est un sujet d'alarmes 

21 un sujet d'alarmes. — ^The queen treated hîm, în fact, 
as a king, giving him at table an elevated seat, like a 
small throne. The plots of the conspirators were chiefly 
directed towards the abduction of the dauphin. His his- 
tory is the saddest and most revolting of ail. 

On the I3th of August, 1792, when seven years old, 
he entered the Temple with his family. There he lived 
and suffered for three years, and there he died at the âge 
of ten, the 8th of June, 1795. The king was his tutor in 
prison, and daily instructed him in history. Latin and 
arithmetic. Louis XVL the day before his exécution 
made the child swear never to avenge his father's death, 



Le Chevalier de Maison-Rouge 21 

continuel pour le conseil du Temple.. C'est lui qui 
est le point de mire de tous les conspirateurs. — 
Tison ! . . . — Appelez Tison. 

Tison était une espèce de journalier chargé des 
gros ouvrages de ménage dans la prison. Il ar- 
riva. 

— Tison, dit Santerre, qui est venu, hier, apporter 
leur linge aux détenus? 

— Ma fille. 

— On t'a dit d'examiner le linge avec attention. 

— Eh bien, est-ce que je ne m'acquitte pas de 
mon devoir ? à preuve qu'il y avait hier un mouchoir 
auquel on avait fait deux nœuds, que je l'ai été 
porter au conseil, qui a ordonné à ma femme de le 
dénouer, de le repasser, et de le remettre à madame 
Capet sans lui tien dire. 

A cette indication de deux nœuds faits à un 
mouchoir, la reine tressaillit. 

— Tison, dit Santerre, ta fille est une citoyenne 

should he hâve the mîsfortune to become king. ... The 
3rd of July he was torn from his mother's amis, in spite 
of her sobbing prayers and entreaties. He never again 
saw the face of any member of his family. Simon the 
cobbler was appointée his guardian. He, a man brutal, 
fanatical and cruel, crushed the child's spirit by beating 
him into dumb submission, and made of him a servant. No 
successor was appointed when Simon gave up his position, 
but the child was shut up in a cell like a tomb, where he 
languished in absolute solitude. He became dumb, almost 
idiotie. After six months of this frightful solitude, the 
"reîgn of terror" past, some attention was given him. 
It was too late. The only words he could be made to 
pronounce were thèse: "Je veux mourir." 



22 Le Chevalier de Maison-Rouge 

dont personne ne soupçonne le patriotisme; mais, 
à partir d'aujourd'hui, elle n'entrera plus au Temple. 

— Oh! mon Dieu! dit Tison effrayé, que me 
dites-vous donc là? 

s — Citoyen, dit Santerre, tais-toi, ou tu pourrais 
mal t'en trouver. Fais monter ta femme. 
La femme Tison monta. 

— Viens ici, citoyenne, dit Santerre; nous allons 
passer dans l'antichambre, et pendant ce temps, tu 

10 fouilleras les détenues. 

— C'est bien, dit la femme; allez- vous-en, je suis 
prête à les fouiller. 

Ces hommes sortirent. 

— Ma chère madame Tison, dit la reine, croyez. . 
15 — Je ne crois rien, dit l'horrible femme en grin- 
çant des dents; que je trouve quelque chose de 
suspect sur toi, et tu verras. 

On trouva sur elle un mouchoir noué ^e trois 
nœuds, un crayon, un scapulaire et de la cire à 
20 cacheter. 

— Oh! madame, dit la reine, ne montrez que le 
scapulaire. 

— Ah bien, oui, dit la femme, de la pitié pour 
toi!... 

25 La femme Tison rappela les municipaux: elle 
leur remit les objets trouvés sur la reine. 

— Maintenant, dit Santerre, nous allons te lire 
l'arrêté de la Convention, qui ordonne que tu seras 
séparée de ton fils. 

30 — Mais c'est donc vrai que cet arrêté existe? 
— Allons! allons! lêve-toi, Capet, et suis-nous. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 23 

— Jamais! jamais! s'écria la reine, s'élançant 
entre les municipaux et le jeune Louis, jamais je 
ne me laisserai enlever mon enfant! 

— Parlez, dit Santerre, avouez le projet de vos 
s complices, alors on vous laissera votre fils. 

I^a reine, essuyant fièrement une larme, qui brillait 
comme un diamant au coin de sa paupière : 

— Adieu, mon fils, dit-elle; n'oubliez jamais 
votre père qui est au ciel, votre mère qui ira bien- 

10 tôt le rejoindre; redites, tous les soirs et tous les 
matins, la prière que je vous ai apprise. Adieu, 
mon fils. 

Elle lui donna un dernier baiser; et, se relevant 
froide et inflexible: 

15 — Je ne sais rien, messieurs, dit-elle; faites ce 
que vous voudrez... Et elle retomba anéantie sur 
une chaise, tandis qu'on emportait l'enfant, dont 
les larmes coulaient et qui lui tendait les bras, mais 
sans jeter un cri. 

30 La porte se referma derrière les municipaux qui 
emportaient l'enfant royal, et les trois femmes de- 
meurèrent seules. 

Il y eut un moment de silence désespéré, inter- 
rompu seulement par quelques sanglots. 

25 La reine le rompit la première. 

— Ma fille, dit-elle, et ce billet? 

— Je l'ai brûlé, comme vous me l'avez dît, ma 
mère, et sans le lire. 

— Mais vous avez vu l'écriture, du moins. Ma- 
so rie, dit la reine. 

— Oui, ma mère, un moment. 



24 Le Chevalier de Maison-Rouge 

La reine se leva, et, tirant une épingle de ses 
cheveux, elle s'approcha de la muraille, fit sortir 
d'une fente un petit papier plié en forme de billet, et, 
montrant ce billet à Madame Royale: 
5 — L'écriture était-elle la même que celle-ci? 

— Oui, oui, ma mère, oui, je la reconnais! 

— Dieu soit loué! s'écria la reine. S'il a pu 
écrire, depuis ce matin, c'est qu'il est sauvé. 

— De qui parlez-vous donc, ma mère? demanda 
10 Madame Royale. Quel est cet ami? Dites-moi 

son nom, que je le recommande à Dieu dans mes 
prières. 

— Il s'appelle le chevalier de Maison-Rouge. , • . 
La tentative d'enlèvement avait excité la colère 

2S des républicains. Ce qui corroborait cet événe- 
ment, c'est que le comité de sûreté générale apprit 
que, depuis trois semaines ou un mois, une foule 
d'émigrés étaient rentrés en France. Il était évident 
que des gens qui risquaient ainsi leur tête ne la 

so risquaient pas sans dessein, et que ce dessein était, 
selon toute probabilité, de concourir à l'enlèvement 
de la famille royale. 

Déjà avait été promulgué le décret qui condamnait 
à mort tout émigré convaincu d'avoir remis le pied 

23 le décret qui condamnait. ,, .tout émigré. — ^The 
émigrés were numerous. Àmong them were the two 
brothers of the king, the future kings of France (Louis 
XVIII. and Charles X.), the Condé and other chiefs of 
the royalists. Thèse refugees plotted and aroused against 
the Republic ail the enemies of France, hence it is not 
surprising that the Assembly should take severe measures 
against them. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 25 

en France, tout Français convaincu d'avoir eu des 
projets d'émigration. 

Cette terrible loi inaugurait la Terreur. Il ne 
manquait plus que la loi des suspects, 
s Cependant, le chevalier de Maison-Rouge n'était 
pas pris ; on n'entendait plus parler de lui. Il y eut 
un instant de calme. 

Le volcan montagnard se reposait avant de dé- 
vorer les Girondins. 
10 Maurice sentit le poids de ce calme, et, ne sachant 
que faire d'un loisir qui le livrait tout entier à 
l'ardeur d'un sentiment qui, s'il n'était pas l'amour, 
lui ressemblait fort, il relut la lettre, baisa son 
beau saphir, et résolut, malgré le serment qu'il 
is avait fait, d'essayer d'une dernière tentative. 

Son plan, d'ailleurs, était bien simple. Les listes 
placées sur chaque porte devaient lui donner les 
premiers indices. 

Il ignorait le nom de son inconnue, mais il devait 
20 être conduit par les analogies. Il était impossible 
qu'une si charmante créature n'eût pas un nom en 
harmonie avec sa beauté. 

3 Terreur. — The "Terror" was inaugurated by the law 
which suppressed the hearing of witnesses and the défense 
of the accused. In 45 days it counted, in Paris alone, 
1285 victims. 

4 la loi des suspects. — The Republic threatened with- 
out and within became a camp for the republicans and a 
prison for the dissenters. It formed fourteen armies, and 
sent 1,200,000 soldiers to the f rentiers. The I7th of 
Sept., 1793 the Assembly passed a decree ordering the 
arrest of foreigners and citizens suspected of plotting 
against the Republic. 



20- Le Chevalier de Maison-Rouge 

Maurice revêtit une carmagnole de gros drap 

brun, se coiffa du bonnet rouge des grands jours, 

et se mit à parcourir la vieille rue Saint- Jacques, 

lisant, à la lueur du jour défaillant, les noms écrits 

s sur le panneau de chaque porte. 

Il en était à sa centième maison, sans avoir rien 
trouvé, lorsqu'un brave cordonnier ouvrit sa porte. 

— Veux-tu avoir quelque renseignement sur les 
locataires de cette maison ? dit-il. 

lo — Merci, citoyen, balbutia Maurice, mais je cher- 
chais le nom d'un ami. 

— Où demeurait cet ami ? 

— Il demeurait, m'a-t-il dit, vieille rue Saint- 
Jacques. 

15 — Comment se nommait-il? 

— René, dit-il. 

— Et son état? 

— Garçon tanneur. 

— Dans ce cas, dit un bourgeois qui venait de 
20 s'arrêter là, il faudrait s'adresser au maître. 

— C'est juste ça, dit le portier, et voilà le citoyen 
Dixmer, qui est directeur de tannerie et qui a plus 
de cinquante ouvriers, il peut te renseigner, lui. 

1 carmagnole. — A garment half-way between a jacket 
and a coat, with short lapels, narrow skirts, outside 
pockets and several rows of métal buttons on the front. . . 
There was also a carmagnole song, and a carmagnole 
dance upon the public squares, indulged in with great 
enthusîasm. 

2 bonnet rouge. — ^The head-dress of the sans-culottes in 
1793. The republicans were so called because they 
abandoned the "culotte" (knee-breeches) of the old ré- 
gime and adopted pantaloons. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 2^ 

Seulement, comme Ta dit le citoyen portier, con- 
tinua le bourgeois, il faudrait savoir le nom de 
famille. 
— Je Taî dit: René. 
5 — C'est le nom de famille que je demande. 

— Ma foi, dit Maurice que cette espèce d'inter- 
rogatoire commençait à impatienter, le nom de fa- 
mille, je ne le sais pas. 

— Comment! dit le bourgeois avec un sourire, 
10 tu ne sais pas le nom de famille de ton ami? 

— Non. 

— En ce cas, il est probable que tu ne le retrou- 
veras pas. 

Et le bourgeois, saluant Maurice, entra dans une 

15 maison de la vieille rue Saint- Jacques. 

Neuf heures du soir sonnèrent. Il faisait nuit 
close: on n'entendait plus aucun bruit, dans ce 
quartier désert, d'où la vie semblait s'être retirée 
avec le jour. 

20 Maurice, désespéré, allait faire un mouvement 
rétrograde, quand, au détour d'une étroite allée, il 
vit briller une lumière. Il s'aventurait dans le 
passage sombre, lorsqu'un violent coup, porté sur la 
tête, l'étourdit. Sept hommes se jetèrent à la fois 

25 sur Maurice, et, malgré une résistance désespérée, 

le terrassèrent, lui lièrent les mains et l'emportèrent. 

Au bout d'un instant, il sentit que ceux qui le 

portaient montaient quelques marches. Un air 

plus tiède frappa son visage, et on le déposa sur un 

30 siège. Il entendit fermer une porte, et les pas 
s'éloignèrent. Il crut sentir qu'on le laissait seul. 



28 Le Chevalier de Maison-Rouge 

III 

GENEVIÈVE 

Un quart d'heure s'écoula qui parut un siècle à 
Maurice. Il sentit qu'on l'avait renfermé dans une 
chambre quelconque. 

Ses pieds foulaient quelque chose de moelleux 
5 et de sourd, du sable, de la terre grasse, peut-être. 

Il trouva une bêche. 

Ce fut, par la manière dont il était lié, toute une 
lutte pour retourner cette bêche, de façon à ce 
que le fer fût en haut. Sur ce fer, qu'il maintenait 
10 contre le mur avec ses reins, il coupa ou plutôt il 
usa la corde qui lui liait les poignets, et arracha le 
bandeau de dessus ses yeux. 

Une porte s'ouvrit, il entendit les mots espion, 
poignard, mort 
15 Pendant cette minute qui venait de s'écouler, 
Maurice s'était dit : 

« Si je perds mon temps à frapper, je serai tué, 
En me précipitant sur les assassins, je les surprends ; 
je gagne le jardin, la ruelle, je me sauve peut- 
20 être. » 

Aussitôt, prenant un élan de lion, il renversa les 
deux premiers hommes, écarta les autres, franchit, 
grâce à ses jarrets d'acier, dix toises en une se- 
conde, vit au bout du corridor une porte donnant 
25 sur le jardin toute grande ouverte, s'élança, sauta 
dix marches, se trouva dans le jardin, et, s'orientant 



Le Chevalier de Maison-Rouge 29 

du mieux qu'il lui était possible, courut vers la 
porte. 

Les assassins le poursuivaient. 

— Le voilà, crièrent-ils, tirez dessus, Dixmer. 

s Maurice poussa un rugissement: il était enfermé 
dans un jardin. Il fit un bond, passa au travers 
d'une fenêtre et tomba dans une chambre où lisait 
une femme. 

Cette femme se leva épouvantée. A peine Teut- 

15 elle regardé qu'elle jeta un cri : 

— Oh ! vous ne le tuerez pas ! s'écria-t-elle. 

— C'est un espion, s'écria Dixmer, et il doit 
mourir. 

— Un espion! lui? dit Geneviève (c'est le nom 
15 de l'inconnue), venez ici, Dixmer. Je n'ai qu'un 

mot à vous dire pour vous prouver que vous vous 
trompez étrangement. 

Dixmer s'approcha de la fenêtre: Geneviève se 
pencha à son oreille et lui dit quelques mots tout 
20 bas. 

Le maître tanneur releva la tête. 

— Lui?dit-il. 

La jeune femme ne répondit point cette fois: 
' mais elle se retourna vers Maurice et lui tendit la 
âs main en souriant. 

— Pardon, citoyen, dit Dixmer; que n'ai-je su 
plus tôt les obligations que je vous avais ! 

— Mais enfin, dit Maurice, pourquoi vouliez- 
vous donc me tuer? 
30 — Nous vous avions pris pour un espion. 

— Diable ! fit Maurice, mais maintenant que vous 



30 Le Chevalier de Maison-Rouge 

me connaissez, vous êtes rassuré, n'est-ce pas? re- 
mettez moi dans mon chemin et oublions . . . 

— Vous remettre dans votre chemin? s'écria 
Dixmer, vous quitter? Ah! non pas, non pas! 

s mon associé et moi, nous donnons ce soir à souper 
aux braves garçons qui voulaient vous égorger tout 
à l'heure. Je compte bien vous faire souper avec 
eux pour que vous voyiez qu'ils ne sont point si 
diables qu'ils en ont l'air. 

10 Geneviève le regarda timidement. 

— Nous offrons de bon cœur, dit-elle. 

— J'accepte, répondit Maurice en s'inclinant. 

— Eh bien, je vais rassurer nos compagnons, dit 
le maître tanneur. 

15 II sortit. Maurice et Geneviève restèrent seuls. 

Lorsque Maurice entra avec Dixmer et Geneviève 

dans la salle à manger, il vit entrer successivement 

tous les convives. Dixmer les présenta à Maurice. 

— Et... M. Morand, dit Geneviève, ne l'atten- 
20 dons-nous pas? 

En ce moment la porte s'ouvrit et le citoyen Mo- 
rand entra. 

On prit place. Le citoyen Morand fut placé à 
la droite de Geneviève, Maurice à sa gauche ; Dix- 
35 mer s'assit en face de sa sœur. 

Le souper était recherché: Dixmer avait un ap- 
pétit d'industriel et faisait, avec beaucoup de bon- 
homie, les honneurs de sa table. Le citoyen Mo- 
rand parlait peu, mangeait moins encore, ne buvait 
30 presque pas et riait rarement; Maurice éprouva 
bientôt pour lui une vivç sympathie. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 31 

On parla politique, car de quoi parler à une 
époque où la politique se mêlait à tout? 

Tout à coup un des convives demanda des nou- 
velles des prisonniers du Temple. 
s II s'étonnait que Ton confiât la garde de ces pri- 
sonniers à un conseil permanent, facile à corrompre, 
et à des municipaux dont la fidélité avait été plus 
d'une fois déjà tentée. 

— Oui, dit le citoyen Morand; mais il faut con- 
10 venir qu'en toute occasion la conduite de ces muni- 
cipaux a justifié la confiance que la nation avait en 
eux, et l'histoire dira qu'il n'y avait pas que le 
citoyen Robespierre qui méritât le surnom d'incor- 
ruptible. 

15 — Sans doute, mais n'admettez-vous point qu'il 
puisse y avoir, dans une compagnie de vingt ou 
vingt-cinq hommes, un noyau de huit ou dix 
gaillards bien déterminés, qui, une belle nuit, 
égorgent les sentinelles et enlèvent les prisonniers ? 

20 — Bah! dit Maurice, c'est un mauvais moyen, 
puisque, il y a trois semaines ou un mois, on a 
voulu l'employer et qu'on n'a point réussi. 

— Oui, reprit Morand; mais ce fut parce qu'un 

13 Robespierre. — ^Thîs man honored by the name of "The 
Incorruptible", was lost through pride, the sin of Satan. 
He believed in God, in morality, and in human rights, 
but thought himself a privileged créature, called upon to 
regenerate the world. In order to realize his Utopia, he 
was pitiless. His name will remain connected with the 
Law of the "Terror". History has not yet pronounced 
its judgment upon this great figure. 



32 Le Chevalier de Maison-Rouge 

des aristocrates qui composaient la patrouille a eu 
rimprudence, en pariant je ne sais à qui, de laisser 
échapper le mot monsieur. 

— Et puis, dit Maurice, parce qu'on s'était déjà 
s aperçu de l'entrée du chevalier de Maison-Rouge 

dans Paris. 

— On savait que Maîson-Rouge était entré dans 
Paris? demanda froidement Morand. Et savait- 
on par quel moyen il y était entré? Vous, citoyen, 

lo vous, le secrétaire d'une des principales sections de 
Paris, vous devez être bien renseigné ? 

— Sans doute, dit Maurice. Le chevalier de 
Maison-Rouge venait de Vendée; il avait traversé 
toute la France avec son bonheur ordinaire. Arrivé 

15 pendant la journée à la barrière du Roule, il a at- 
tendu jusqu'à neuf heures du soir. A cette heure, 
une femme est sortie par cette barrière; dix minutes 
après, elle est rentrée avec lui; la sentinelle a eu 
des soupçons. Elle a donné l'alarme au poste; le 

ao poste est sorti. Les deux coupables se sont jetés 
dans un hôtel qui leur a ouvert une seconde porte 
sur les Champs-Elysées. 

— Ah! ah! dit Morand; c'est curieux, mais, la 
femme, sait-on ce qu'elle est devenue?. . . 

25 — Non, elle a disparu, et l'on ignore complète- 
ment qui elle est et ce qu'elle est. 

— Mais, dît le citoyen Morand, qui peut dire que 
le chevalier de Maîson-Rouge faisait partie de cette 
patrouille qui a donné l'alarme au Temple ? 

3 monsieur.-— The aristocrats alone said monsieur, the 
others said citoyen. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 33 

— Un municipal de mes amis qui, ce jour-là, 
était de service au Temple, l'a reconnu. 

— Et quel homme est-ce, physiquement? 

— Un homme de vingt-cinq à vingt-six ans, petit, 
5 blond, d'un visage agréable, avec des yeux magni- 
fiques. 

Il se fit un profond silence. 

— Eh bien, dit Morand, si votre ami le municipal 
a reconnu ce chevalier de Maison-Rouge, pourquoi 

10 ne l'a-t-il pas arrêté? 

— Vous n'auriez pas agi ainsi, citoyen? dit Dix- 
mer. 

— Non, dit Maurice, j'eusse mis la main sur le 
collet dû chevalier, et à l'heure qu'il est il serait 

15 guillotiné. 

— Sait-on ce qu'il est devenu? 

— Il n'a pas bougé de Paris. 

— C'est une présomption que vous émettez là, 
citoyen, dit Morand. 

t9 — Non pas, c'est un fait que j'affirme. 

— Oh ! dit Geneviève ; ce serait d'une imprudence 
impardonnable. 

— Sans doute. Ne savez- vous donc pas que le 
chevalier de Maison-Rouge est amoureux d'Antoi- 

«5 nette? dit Maurice. 

Deux ou trois rires d'incrédulité éclatèrent timides 
et forcés. 

Le citoyen Morand renversa son verre qu'il por- 
tait à ses lèvres, et sa pâleur eût effrayé Maurice, 
30 si toute l'attention du jeune homme n'eût été con- 
centrée sur Geneviève. 



34 Le Chevalier de Maison-Rouge 

En ce moment la pendule sonna. 

— Minuit! s'écria Maurice, minuit déjà! 

— Voilà une exclamation qui me fait plaisir, dit 
Dixmer; elle prouve que vous ne vous êtes pas en- 

5 nuyé, et elle me donne l'espoir que nous nous re- 
verrons. • C'est la maison d'un bon patriote qu'on 
vous ouvre, et j'espère que vous vous apercevrez 
bientôt, citoyen, que c'est celle d'un ami. 

Maurice prit congé de tous les convives, et partit 

lo étourdi, mais bien plus joyeux qu'attristé, de tous 
les événements qui avaient agité sa soirée. 

— Fâcheuse, fâcheuse rencontre! dit après la re- 
traite de Maurice la jeune femme fondant en larmes. . 

— Bah! le citoyen Lindey, patriote reconnu, se- 
is crétaire d'une section, est, au contraire, une bien 

précieuse acquisition pour un pauvre tanneur, ré- 
pondit Dixmer en souriant. 



IV 

LE SAVETIER SIMON 

On était arrivé au commencement du mois de 
20 mai ; un jour pur dilatait les poitrines, et les rayons 
d'un soleil tiède et vivifiant descendaient sur la 
noire muraille du Temple, où se rendit Maurice. 

Il rencontra dans la cour deux femmes. 

— Qui êtes- vous, citoyennes, demanda-t-il, et que 
«s voulez- vous? 

— Je suis Sophie Tison, dit l'une des deux 



Le Chevalier de Maison-Rouge 35 

femmes. J'ai obtenu la permission de voir ma 
mère, et je viens la voir. 

— Oui, dit Maurice ; mais la permission est pour 
toi seule, citoyenne. Ton amie ne montera pas. 

5 Tout à coup il entendit des cris: 

— Qu'y a-t-il donc, dit-il aux gardes nationaux, 
et qui cause ce bruit? 

— C'est Simon, qui bat le petit Capet, parce que 
l'enfant ne veut pas chanter Madame Veto, dit Lo- 

10 rin, qui commandait la garde. 

— Ah! coquin, dit Maurice en saisissant Simon à 
la gorge, et en lui arrachant sa lanière des mains. 

— Merci, monsieur, dit l'enfant. 

— Oh! sois tranquille, dit Maurice à l'enfant, je 
15 ferai mon rapport. 

— Et moi, le mien, dit Simon. Je dirai, qu'au 
lieu d'une femme qui avait le droit d'entrer dans 
la tour, vous en avez laissé passer deux. 

En ce moment, les deux femmes sortaient du 
20 donjon. Maurice courut à elles. 

— Eh bien, citoyenne, dit-il, en s'adressant à celle 
qui était de son côté, as-tu vu ta mère? 

Sophie Tison passa à l'instant entre le municipal 
et sa compagne, 
as — Ouï, citoyen, merci, dit-elle. 

9 Madame Veto, — One of the names gîven to the quecn 
by her enemies. Veto, a Latin word, means I oppose, 
I object, and referred to the refusai of the king to sanction 
a law voted by the Assembly. Louis XVI. refused many 
times to sanction the laws of the Assembly, and as the 
queen was suspected of j^iflyençing thèse vetoes, she was 
called Madame Veto, 



36 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Maurice aurait voulu voir Tamie de la jeune 
fille, ou tout au moins entendre sa voix; mais elle 
était enveloppée dans sa mante. Il lui sembla même 
qu'elle tremblait, 
s Cette crainte lui donna des soupçons. 

Il remonta précipitamment, et, en arrivant dans 
la première pièce, il vit, à travers le vitrage, la 
reine cacher dans sa poche quelque chose qu'il sup- 
posa être un billet. 
10 — Oh! oh! dit-il, aurais- je été dupe? 

Il appela son collègue. 

— Citoyen Agricola, dit-il, entre chez Marie- 
Antoinette et ne la perds pas de vue. 

— Appelle la femme Tison, dit-il à un garde 
15 national. 

Cinq minutes après, la femme Tison arrivait. 
— •J'ai vu ma fille, dit-elle, rayonnante. 

— Et, pendant que tu causais avec ta fille, per- 
sonne n'est sorti de la chambre des prisonnières ? 

20 — Marie-Thérèse est sortie. 

— Elle n'a rien ramassé à terre? 

— Si fait, elle a ramassé son mouchoir. 

— Ah! malheureuse! s'écria Maurice. 

Et il s'élança vers le cordon de la cloche d'alarme. 
25 — Que voulez-vous, monsieur? dit la reine à 
Maurice. 

— Je désire que vous vouliez bien me remettre 
le billet que vous cachiez quand je suis entré. 

— Qu'y a-t-il donc? demanda la femme Tison. 

30 — Il y a, citoyenne, que tu viens, en prêtant la 
main à une trahison, de te priver à jamais de voir 



Le . Chevalier de Maison-Rouge 37 

ta fille, elle n'est pas venue ici pour te voir, mais 
pour apporter une lettre à la citoyenne Capet. Elle 
n'y reviendra plus. 

La femme Tison, qui avait écouté Maurice avec 
5 une terreur croissante, s'écria: 

— Tu entends, Antoinette?. . . Ma fille!. . . C'est 
toi qui auras perdu ma fille! Donne le papier, 
Antoinette, donne. 

La reine lui tendit un papier que la femme Tison 
10 éleva joyeusement au-dessus de sa tête. 

— Venez, venez, citoyens municipaux. J'ai le 
papier; prenez-le. 

Aux cris de la femme Tison, Maurice et son col- 
lègue vinrent au-devant d'elle ; elle leur tendit aus- 
is sitôt le billet. Ils l'ouvrirent et lurent: 
« A l'orient, un ami veille encore. » 
Maurice n'eut pas plutôt jeté les yeux sur ce 
papier qu'il tressaillit. 

L'écriture ne lui semblait pas inconnue. 

20 — Oh! mon Dieu! s'écria- t-il, serait-ce celle de 

Geneviève? Oh! mais non, c'est impossible, pt je 

suis fou. Elle lui ressemble, sans doute; mais que 

pourrait avoir de commun Geneviève avec la reine ? 

Dix minutes après, le billet fut déposé sur le bu- 

25 reau des membres de la Commune; il fut ouvert à 

l'instant même et commenté de toutes les façons. 

— «A rOrient, un ami veille,» dit une voix. Que 
diable cela peut-il signifier? 

Le lendemain, la reine demanda à monter sur la 
30 tour pour y prendre un peu d'air avec sa fille et 
Madame Elisabeth. 



38 Le Chevalier de Maîson-Rouge 

La demande lui fut accordée à l'instant même; 

mais Maurice monta aussi, et, s'arrêtant derrière 

une espèce de petite guérite qui abritait le haut de 

l'escalier, il attendit, caché, le résultat du billet de 

5 la veille. 

La reine se promena d'abord indifféremment avec 
Madame Elisabeth et sa fille; puis elle s'arrêta, 
tandis que les deux princesses continuaient de se 
promener, se retourna vers l'est (l'orient) et re- 

10 garda attentivement une maison, aux fenêtres de 
laquelle apparaissaient plusieurs personnes; l'une 
de ces personnes tenait un mouchoir blanc. 

Maurice, de son côté, tira une lunette de sa poche, 
et, tandis qu'il l'ajustait, la reine fit un grand mou- 

is vement, comme pour inviter les curieux de la fenêtre 

à s'éloigner. Mais il avait déjà remarqué une tête 

d'homme aux cheveux blonds, au teint pâle, dont 

le salut avait été respectueux jusqu'à l'humilité. 

Derrière ce jeune homme, car le curieux parais- 

20 sait avoir au plus de vingt-cinq à vingt-six ans, se 
tenait une femme à moitié cachée par lui. Maurice 
dirigea sa lorgnette sur elle, et, croyant reconnaître 
Geneviève, il fit un mouvement qui le mit en vue. 
Aussitôt la femme se rejeta en arrière, entraînant 

25 l'homme avec elle. 

Maurice attendit un instant pour voir si le jeune 
homme et la jeune femme ne reparaîtraient point. 
Mais, voyant que la fenêtre restait vide, il recom- 
manda la plus grande surveillance à son collègue 

30 Agricola, descendit précipitamment l'escalier et alla 
s'embusquer à l'angle de la rue Porte-Foin, pour 



Le Chevalier de Maison-Rouge 39 

voir si les curieux de la maison en sortiraient. Ce 
fut en vain, personne ne parut. 

Alors, ne pouvant résister à ce soupçon qui lui 
mordait le cœur, depuis le moment où la compagne 
s de la fille Tison s'était obstinée à demeurer cachée 
et à rester muette, Maurice prit sa course vers la 
vieille rue Saint- Jacques, où il arriva Tesprit tout 
bouleversé des plus étranges soupçons. 

Lorsqu'il entra, Geneviève, en peignoir blanc, 

10 était assise sous une tonnelle de jasmins, où elle 
avait l'habitude de se faire servir à déjeuner. Elle 
donna, comme à l'ordinaire, un bonjour affectueux 
à Maurice, et l'invita à prendre une tasse de choco- 
lat avec elle. 

15 De son côté, Dixmer, qui arriva sur ces entre- 
faites, exprima la plus grande joie de voir Maurice 
à cette heure inattendue de la journée. 

— Apprenez, mon cher Maurice, que mon ami 
Morand vient de trouver le secret d'un maroquin 

30 rouge. Nous gagnerons cent mille livres par an 
avec ce procédé. 

— Il faut avouer, dit Maurice en soi-même, qu'au 
bout de huit jours de Temple, on se dénoncerait soi- 
même. Bon Dixmer, vaT brave Morand! suave 

25 Geneviève! Et moi qui les avais soupçonnés un 
instant ! 

Vers midi, il lui fallut retourner au Temple. 



40 Le Chevalier de Maison-Rouge 



V 

AMOUR 

Geneviève apparaissait à Maurice comme une 
énigme. 

— Chez un maître tanneur, se demandait-il, pour- 
s quoi cette harpe, ce piano, ces pastels qui sont son 

ouvrage? Pourquoi enfin cette aristocratie que je 
déteste chez les autres et que j'adore chez elle? 
Un jour elle lui dit: 

— Vous ne vous êtes jamais informé de moi à 
10 personne? 

— Jamais, dit Maurice. 

— Merci, dit la jeune femme. 

Un autre jour c'est Maurice qui fit des questions. 

— Comment M. Morand est-il devenu l'associé 
is de M. Dixmer? 

— Oh! c'est bien simple, dit Geneviève. M. Dix- 
mer, comme je vous l'ai dit, avait quelque fortune, 
mais point assez, cependant, pour prendre à lui 
seul une fabrique de l'importance de celle-ci. M. 

20 Morand a fait la moitié des fonds. Il est lin des 
cœurs les plus élevés qui soient sous le ciel. 

— S'il ne vous en a donné d'autres preuves, que 
de partager les frais d'établissement avec M. Dix- 
mer, permettez-moi de vous faire observer que 

25 réloge que vous faites de lui est bien pompeux. 

— Il m'en a donné d'autres preuves, monsieur, 
dit Geneviève, 



Le Chevalier de Maison-Rouge 41 

Maurice se tut. Geneviève, de son côté, garda 

le silence. Il ne fut plus question, ce jotfr-là, de 

Morand, et Maurice quitta cette fois Geneviève fort 

malheureux, car il était jaloux. Il se jura de ne 

s plus revenir. 



VI 

LE 31 MAI 

Pendant la journée de ce fameux 31 mai, où le 
tocsin et la générale retentissaient depuis le point 
du jour, le bataillon du faubourg Saint- Victor en- 

10 trait au Temple. 

Quand toutes les formalités d'usage eurent été 
accomplies et les postes distribués, on vit arriver les 
municipaux de service, et quatre pièces de canon. 
En même temps que le canon, arrivait Santerre qui 

15 passa la revue du bataillon, et compta les muni- 
cipaux. 

— Pourquoi trois municipaux? demanda-t-il, et 
quel est le mauvais citoyen qui manque? 

— Celui qui manque, citoyen général, n'esjt ce- 
20 pendant pas un tiède, répondit notre ancienne con- 
naissance Agricola; car c'est le secrétaire de la 

6 Le 31 mai. — The 3ist of May is mémorable because 
it marks the commencement of the revolutionary move- 
ment which ended in the fall of the Girondists the 2nd 
of June. The 30th of the foUowing October they were 
guillotined. 



42 Le Chevalier de Maison-Rouge 

section Lepelletier, le chef des braves Thermopyles, 
le citoyen Maurice Lindey. 

— Bien, bien, fit Santerre; je reconnais comme 
toi le patriotisme du citoyen Maurice Lindey, ce 

s qui n'empêchera pas que si, dans dix minutes, il 
n'est pas arrivé, on l'inscrira sur la liste des absents. 
Et Santerre passa aux autres détails. 
A quelques pas du général, un capitaine de chas- 
seurs et un soldat se tenaient à l'écart : l'un appuyé 
10 sur son fusil, l'autre assis sur un canon. 

— Avez-vous entendu? dit à demi-voix le capi- 
taine au soldat; Maurice n'est point encore arrivé. 
S'il pouvait ne pas venir, je vous placerais en 
sentinelle sur Tescalier, et, comme elle montera à 

15 la tour, vous pourriez lui dire un mot. 

En ce moment, un homme, qu'on reconnut pour 
un municipal à son écharpe tricolore, entra. 

— Citoyen général, dit le nouveau venu en 
s'adressant à Santerre, je te prie de m'accepter en 

20 place du citoyen Maurice Lindey, qui est malade; 
mon tour de garde arrivait dans huit jours, je per- 
mute avec lui. 

— C'est bien, dit Santerre. 

Cependant le capitaine et le chasseur s'étaient 
25 regardés avec une surprise joyeuse. 

— Dans huit jours, se dirent-ils. 
^—Capitaine Dixmer, cria Santerre, prenez posi- 
tion dans le jardin avec votre compagnie. 

Venez, Morand, dit le capitaine au chasseur son 
30 compagnon. 

A vingt-cinq pas, à peu près, de la portion du 



Le Chevalier de Maison-Rouge 43 

mur qui donnait sur la rue Porte-Foin, s'élevait une 
espèce de cahute, que la prévoyance de la municipa- 
lité avait permis d'établir, pour la plus grande com- 
modité des gardes nationaux qui stationnaient au 
5 Temple, et qui trouvaient là, dans les jours 
d'émeute, où il était défendu de sortir, à boire et 
à manger. 

Cette petite cabane se composait d'une seule 
chambre, d'une douzaine de pieds carrés, au-dessous 
10 de laquelle s'étendait une cave, où la veuve Plumeau 
enfermait ses liquides et ses comestibles. 

— Ah! capitaine Dixmer, dit la cantinière, j'ai 
du fameux vin de Saumur, allez ! 

— Bon, citoyenne Plumeau; mais le vin de Sau- 
is mur ne vaut rien sans le fromage de Brie. 

— Ah! mon capitaine, c'est comme un fait exprès, 
mais le dernier morceau vient d'être enlevé. 

— Alors, dit le capitaine, pas de fromage de Brie, 
pas de vin de Saumur ; et remarque, citoyenne, que 

20 la consommation en valait la peine, attendu que je 
comptais en offrir à toute la compagnie. 

— Mon capitaine, je te demande cinq minutes et 
je cours en chercher chez le citoyen concierge. 

— Oui, oui, va, et nous, pendant ce temps, 
25 nous allons descendre à la cave et choisir notre 

vin. 

La veuve Plumeau se mit à courir vers la loge 

du concierge, tandis que le capitaine et le chasseur 

descendaient dans fa cave. 

30 — Bon! dit Morand après un instant d'examen: 

la cave s'avance dans la direction de la rue Porte- 



44 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Foin. Elle est profonde de neuf à dix pieds, et il 
n'y a aucune maçonnerie. 

— Vite, s'écria Dixmer, j'entends les sabots de 
notre vivandière; prenez deux bouteilles de vin et 

5 remontons. 

Ils apparaissaient tous deux à l'orifice de la 
trappe, quand la Plumeau rentra. 

Dixmer offrit une vingtaine de bouteilles de vin 
à sa compagnie, tandis que le citoyen Morand ra- 
10 contait des histoires. 

Onze heures sonnèrent. C'était à onze heures et 
demie qu'on relevait les sentinelles. 

— N'est-ce point de midi à une heure que 
l'Autrichienne se promène? demanda Dixmer à 

15 Tison, qui passait devant la cabane. 

— De midi à une heure, justement. 

Aussitôt Dixmer fit l'appel des hommes de sa 
compagnie et fit prendre les armes à Morand pour 
le placer au dernier étage de la tour. 
20 Soudain un bruit sourd ébranla les cours du 
Temple, et une troupe de gens hurlant passa près 
du Temple en criant : 

« Vivent les sections ! Vive Henriot ! A bas les Bris- 
sotins ! A bas les Rolandistes ! A bas madame Veto !» 

23 Henriot. — Successor of Santerre in the command of 
the national guard. He was guillotined with Robespierre. 

23 Brissotins. — A synonjrm for Girondins. Brissot was 
one of the chiefs of this party, and was guillotined with 
the others the 30th of October, 1793. He wrote much, and 
practiced ail the virtues that he preached. His biographer 
speaks of him as a "véritable Quaker". 

24 Rolandistes. — Friends of Madame Roland (See note 
page 49). 



Le Chevalier de Maison-Rouge 45 

— Bon! bon! dit Tison en se frottant les mains, 
je vais ouvrir à madame Veto pour qu'elle jouisse 
de Tamour que lui porte son peuple. 

— Ohé ! Tison ! cria Santerre ; les prisonnières ne 
5 quitteront pas leur chambre. 

Dixmer et Morand échangèrent un lugubre re- 
gard; puis, en attendant que l'heure de la faction, 
inutile maintenant, sonnât, ils allèrent tous deux se 
promener entre la cantine et le mur donnant sur la 
10 rue Porte-Foin. Là, Morand commença à arpenter 
la distance en faisant des pas géométriques. 

— Quelle distance? demanda. Dixmer. 

— Soixante à soixante et un pieds, répondit Mo- 
rand. 

15 — Combien de jours faudra-t-îl? 

— Il faudra sept jours, au moins, dît-il. 

— Maurice est de garde dans huit jours, mur- 
mura Dixmer. Il faut donc absolument que, dici 
à huit jours, nous soyons raccommodés avec Mau- 

20 rice. 

Le jour même où s'étaient passées les scènes que 

nous venons de raconter, à dix heures du matin, 

Geneviève était assise à sa place accoutumée, près 

de la fenêtre; elle se demandait pourquoi, depuis 

25 trois semaines, les jours se passaient si lentement. 

Depuis que Maurice avait cessé de venir, les 

pauvres œillets avaient été négligés, et voilà que, 

faute de soins et de souvenir, les boutons alanguis 

étaient demeurés vides et se penchaient, jaunissants, 

30 hors de leur balustrade. 

II pas géométriques. — A distance of three feet. 



46 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Geneviève se dit qu'il en était des fleurs comme 
de certaines amitiés. 

Son frère entra chez elle juste au moment ou 
elle essuyait ses yeux, 
s — Eh bien? dit-elle. 

— Eh bien, rien de nouveau ; impossible d'appro- 
cher d'elle; impossible même de la voir. 

— Pauvre chevalier, il a dû être bien con- 
trarié ? 

10 — Il était au désespoir. 

— Mais, demanda Geneviève, il n'y avait donc 
* au Temple aucun municipal de votre con- 
naissance ? 

— Il devait y en avoir un, Maurice Lindey. Il 
is était malade, et assez gravement même; il a été 

forcé de céder son tour à un autre, et y eût-il été, 
que c'eût été la même chose. 

' — Je crois, mon ami, dit Geneviève, que vous 
vous exagérez la gravité de la situation. M. Mau- 
20 rice peut avoir le caprice de ne plus venir ici, mais 
il n'est point, pour cela, notre ennemi. En vous 
voyant venir à lui, je suis certaine qu'il eût fait la 
moitié du chemin. 

— Geneviève, dit Dixmer, pour ce que nous at- 
35 tendons de Maurice, il faudrait une amitié réelle 

et profonde. Il y a dans notre rupture avec lui 
plus qu'un caprice. 

— Et à quoi donc alors attribuez-vous cette rup- 
ture? 

30 — A l'orgueil, peut-être, dit vivement Dixmer, il 
nous faisait honneur, à son avis du moins, cç bon 



Le Chevalier de Maison-Rouge 47 

bourgeois de Paris, ce demi-aristocrate de robe, en 
accordant son amitié à des fabricants de pelleteries. 
Peut-être avons-nous fait trop peu d'avances. Gene- 
viève, vous avez eu tort de ne pas écrire à Maurice. 
5 — Moi ! s'écria Geneviève, y pensez- vous ? 

— Depuis trois semaines que dure cette rupture, 
j'y ai beaucoup pensé. Faites un effort sur vous- 
même, écrivez ufi mot au citoyen Maurice Lindey 
et il reviendra. 

10 Geneviève réfléchit un instant. 

— Je cède, dit-elle enfin, et elle écrivit: 

< Citoyen Maurice, 
« Vous saviez combien mon frère vous aimait. 
Trois semaines de séparation, qui nous ont paru 
15 un siècle, vous l'ont-elles fait oublier? Venez; votre 
retour sera une véritable fête. 

« Geneviève. » 



VII 

LES MINEURS 

A l'appel de cette lettre, Maurice courut chez 

20 Dixmer. La première sensation qu'il éprouva en 

entrant chez son hôte fut un désappointement ; non 

seulement Geneviève ne l'attendait pas à sa 

fenêtre, mais il fut forcé de se faire annoncer. 

I demi-aristocrate de robe. — ^Those who wore a robe, — 
judges, lawyers, prof essors — were called gens d^ robe, and 
formed the aristocratie de robe. 



48 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Enfin Geneviève descendit. 

Maurice s'avança vers elle. en souriant. 

— Vous voilà donc, monsieur? lui dit-elle d'une 
voix dont elle ne put maîtriser l'émotion. 

Dixmer coupa court aux récriminations réci- 
proques. Il fit servir le dîner. 

Le citoyen Morand arriva. Il avait toujours ses 
lunettes vertes, ses grandes mèches noires et son 
jabot blanc. 

Maurice fut aflfectueux pour lui. 

En efïet, quelle probabilité que Geneviève aimât 
ce petit chimiste? 

La conversation tomba sur la déesse Raison et 
sur le nouveau culte qui faisait tomber l'héritage 
du ciel en quenouille. 

Morand développa une théorie de la femme poli- 
tique, en montant de Théroigne de Méricourt, 

13 la déesse Raison, — ^The Commune of Paris abolished 
the Catholic worship, and established in its place, Nov. 10, 
1793» the worship of the Goddess of Reason. A temple 
was erected in her honor, lighted by the "torch of truth". 
The goddess, represented by an opera-singer, wearing a 
white robe, a sky-blue mantle and the cap of liberty, was 
escorted to the Convention to the accompaniment of 
music, and invited to take a seat beside the président. 

14 tomber,. ,en quenouille. — ^It is the women of the house 
who spin with the distaff (la quenouille). When a house 
has only girls (wheel-spinners, spinsters), it is spoken of 
as having fallen "en quenouille", God is dethroned; and 
has for successor a woman, the goddess of Reason. Hence 
the inheritance of Heaven is tombé en quenouille. 

17 Théroigne de Méricourt. — Born in Luxembourg în 
1762, died in Paris in 181 7. She took part in the taking 
of the Bastille, and later in the massacres of September. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 49 

rhéroïne du 10 août, à madame Roland, cette âme 
de la Gironde. Puis, en passant, il lança quelques 
mots contre les Tricoteuses. 

— Ah! citoyen Morand, dit Dixmer, respectons 
s le patriotisme, même lorsqu'il s'égare. 

— Hélas! dit Maurice, les femmes qui ont été 
les ennemies de la nation en sont bien punies 
aujourd'hui, ce me semble. 

— Vous voulez parler des prisonnières du 
10 Temple, dit Dixmer. 

— Justement, dit Maurice. 

— Quoi! dit Morand d'une voix étranglée, est-il 
vrai, citoyen Maurice, que les prisonnières sont 
cruellement maltraitées, parfois, par ceux-là mêmes 
15 dont le devoir serait de les protéger? 

I madame Roland. — ^The wife of Roland de la Platîère 
(Minister of Louis XVI. under the Republic), was born 
in 1754, and guillotined eight days after the Girondists, 
with whom she was supposed to sympathize. By reason 
of her talents and character, she is the most remarkable 
woman produced by the Révolution. Condemned, she 
said to her judges: "You consider me worthy to share 
. the fate of the great men you hâve assassinated. I shàll 
try to show upon the scaffold the courage displayed by 
them." At the foot of the scaffold her glance fell upon 
the statue of Liberty. "Liberty," she cried, *'what crimes 
are committed in thy name." 

"Thus died," says Henry Martin, "the noblest woman 
who has appeared since Jeanne d*Arc, with whom no one 
can be compared." 

3 les Tricoteuses. — ^Women paîd by the Montagnards 
to be présent at the hearings of the fevolutionary tribunal. 
While manifesting their opinions upon matters under dis- 
cussion, they passed their time knitting. 



50 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Oh ! vous n'êtes point de ces hommes-là, vous, 
Maurice, s'écria Geneviève. 

— Mademoiselle, répondit Maurice, je le déclare, 
malgré mes opinions, malgré la certitude que j'ai 

s que l'Autrichienne est, pour sa bonne part, dans les 
malheurs qui désolent la France, jamais, jamais un 
homme, quel qu'il soit, fût-ce Santerre lui-même, 
n'insultera l'ex-reine en ma présence. 

— Alors, dit Morand, vous ne persécutez pas 
10 non plus les enfants? 

— Moi? dit Maurice. Demandez à l'infâme Si- 
mon ce que pèse le bras du municipal devant lequel 
il a eu l'audace de battre le petit Capet. 

— Oh! voilà un noble cœur, dit Morand en se 
15 levant de table, et en se retirant dans l'atelier, 

comme si un travail pressé le réclamait. 

Au moment où l'on sortait de table, Dixmer fut 
prévenu que son notaire l'attendait dans son cabi- 
net. 
20 II s'agissait de l'achat d'une petite maison rue de 
la Corderie, en face du jardin du Temple. 

Ils avaient fait cet achat dans le but de conduire 

une mine depuis les caves de cette maison jusqu'à 

la cave de la hutte de madame Plumeau. Ils espé- 

25 raient que les prisonnières du Temple pourraient 

entrer dans cette mine et s'échapper. 

Ils réussirent à la construire. 

Cependant, peu à peu, les prisonnières avaient 

perdu tout espoir.. La reine, épouvantée des cris 

30 de la rue, et apprenant qu'il était question de la 

mise en accusation des Girondins, avait été d'une 



Le Chevalier de Maison-Rouge 51 

tristesse mortelle. Les Girondins morts, la famille 
royale n'avait à la Convention aucun défenseur. 

A sept heures, on servit le souper. Les munici- 
paux examinèrent chaque plat comme d'habitude, 
s puis, ces précautions prises, invitèrent la reine et 
les princesses à se mettre à table par ces simples 
paroles : 

— Veuve Capet, tu peux manger. 
La reine refusa d'un signe de tête. 

10 Mais, en ce moment, Madame Royale vint, comme 
si elle voulait embrasser sa mère, et lui dit tout bas : 

— Mettez- vous à table, madame, je crois que 
Turgy vous fait signe. 

La reine tressaillit et releva la tête. Turgy était 
is en face d'elle, la serviette posée sur son bras gauche, 
et touchant son œil de la main droite. 
■ Elle alla prendre à table sa place accoutumée. 

Les deux municipaux assistaient au repas. 

Après le souper, la reine se déshabilla et se 
20 coucha. 

Un instant tout resta calme dans la chambre. 
Puis une porte roula lentement sur ses gonds et 
Madame Elisabeth s'approcha du chevet du lit. 

— Avez-vous vu? dit-elle à voix basse, et avez- 
as vous compris? 

— Si bien que je n'y puis croire. L'aide qu'on 
nous annonce viendra de l'intérieur et c'est encore 
le chevalier de Maison-Rouge. Noble cœur! 

Madame Elisabeth regagna sans bruit sa chambre, 

30 et pendant cinq minutes on entendit la voix de la 

jeune princesse qui priait dans le silence de la nuit. 



52 Le Chevalier de Maîson-Rouge 

C'était juste au moment où, sur Tindication de 
Morand, les premiers coups de pioche étaient donnés 
dans la petite maison de la rue de la Corderie. 



VIII 

NUAGES 

S Morand brûlait du désir de voir la reine. Peut- 
être Maurice pourrait-il l'introduire au Temple. 
Dixmer espérait que Geneviève obtiendrait de lui 
cette faveur. Malheureusement Maurice était tou- 
jours jaloux. 

10 Le 2 juin, jour terrible qui vit la chute des Giron- 
dins, Maurice vint voir Geneviève. 

— Ah! vous voilà, dit-elle en lui tendant la main; 
vous dînez avec nous, n'est-ce pas? 

— Au contraire, dit Maurice, je viens vous de- 
is mander la permission de m'absenter. 

— Oh ! mon Dieu ! dit-elle, et Dixmer qui ne dîne 
pas ici, Dixmer qui comptait vous retrouver à son 
retour et m'avait recommandé de vous retenir ici ! 

— Gageons, dit Maurice, que Morand ne s'est 
20 pas absenté, lui; tant que Morand sera là à vos 

côtés, je ne vous aimerai pas, ou, du moins, je ne 
m'avouerai pas que je vous aime. 

— Et moi, s'écria Geneviève, je vous jure que 
Morand ne m'a jamais adressé un seul mot 

25 d'amour, que jamais il ne m'a aimée, que jamais 
il ne m'aimera. 



Le Chevalier de Maison-Rouge '53 

— Hélas! hélas! s'écria Maurice, que je vou- 
drais donc vous croire! 

— Oh ! croyez-moi, pauvre fou ! dit-elle ; d'ailleurs, 
en voulez-vous savoir davantage? Eh bien! Mo- 

5 rand aime une femme devant laquelle s'effacent 
toutes les femmes de la terre. 

^-Si vous ne m'aimez pas, continua Maurice, 
pouvez-vous me jurer au moins de n'en jamais 
aimer d'autre? 
10 — Oh! pour cela, Maurice, je vous le jure. 

— Eh bien, à présent, dit-il, je serai bon, facile, 
confiant; à présent, je serai généreux. Je veux vous 
sourire, je veux être heureux. 

— On vient nous annoncer que nous sommes 
15 servis, dit Geneviève. 

C'était Morand qui venait annoncer qu'on n'at- 
tendait, pour se mettre à table, que Maurice et Ge- 
neviève. 

Il s'était fait beau ce jour-là. 
20 Paré avec recherche, il n'était point une petite 
curiosité pour Maurice; c'était toujours les mêmes 
cheveux et les mêmes lunettes. 

— Du diable, se dit Maurice, si jamais mainte- 
nant je suis jaloux de toi, excellent citoyen Morand ! 

25 Mets, si tu veux, tous les jours ton habit gorge de 
pigeon des décadis, et fais-toi faire pour les décadis 

26 décadis. — ^The Republic replaced the Gregorian 
calendar by the republican calendar, in which décades took 
the place of weeks. The day of rest was not Sunday, but 
décadi, the tenth day of the décade. The other days were 
primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, 
octidi, nonidi. 



54 Le Chevalier de Maison-Rouge 

un habit de drap d'or. A compter d'aujourd'hui, 
je promets de ne plus t'accuser d'aimer Geneviève. 
Le dîner se passa en petit comité. Trois couverts 
seulement étaient mis. 
s Avec son habit gorge de pigeon, Morand sem- 
blait avoir repris son esprit du décadi. Il dit mille 
folies sans jamais rire. Ce marchand qui avait 
tant voyagé pour le commerce des peaux connaissait 
l'Egypte comme Hérodote, l'Afrique comme Le- 
10 vaillant, l'Opéra et les boudoirs comme un mus- 
cadin. 

— Citoyen Morand, dit Maurice, vous êtes un 
savant. 

— Oh! j'ai beaucoup vu et beaucoup lu, dit Mo- 
is rand. Une partie de ma jeunesse s'est écoulée à 

l'étranger. J'ai tout vu. 

— Tout, citoyen, c'est beaucoup. 

— Ah ! oui, vous avez raison. Il y a deux choses 
que je n'ai jamais vues. La première, p'est un 

20 Dieu. 

— Ah! dit Maurice, à défaut de Dieu, citoyen 
Morand, je pourrais vous faire voir une déesse. 
Mon brave et cher Lorin vient d'avantager la ville 
de Paris d'une déesse Raison parfaitement belle. 

25 C'est la citoyenne Arthémîse. Sitôt qu'elle sera 
définitivement reçue déesse, je pourrai vous la 
montrer. 

9 Hérodote. — Herodotus, a Greek historian, bom 484 
B. c. 

9 Levaillant. — Born 1753, died in 1834, a celebrated 
traveller and naturalist. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 55 

Morand remercia gravement Maurice de la tête, 
et continua: 

— L'autre, dit-il, c'est un roi. Aussi je ne me 
fais aucune idée d'un front couronné: ce doit être 

5 fort triste? 

— Fort triste, en eflfet, dif Maurice; je vous en 
réponds, moi qui en vois un tous les mois. 

— Ah! oui, la reine, dit Geneviève. 

— Ne l'avez-vous jamais vue ? demanda Maurice. 
10 — Moi? Jamais!... répliqua-t-elle, j'avoue que 

j'eusse cependant été bien curieuse de voir cette 
pauvre femme. 

— Voyons, dit Maurice, en avez-vous envie? 
Alors, dites un mot. 

15 — Vous pourriez me faire voir la reine, vous? 

— Certainement que je le puis. 

— Et comment cela? demanda Morand. 

— Rien de plus simple, dit Maurice. Venez me 
trouver au Temple le jour où je serai de garde, 

20 c'est-à-dire jeudi prochain. 

— Eh bien, dit Morand, j'espère que vous êtes 
servie à souhait. Voyez donc comme cela se trouve ? 

— Voyons, Morand, dit Geneviève, accompagnez- 
moi. 

25 — C'est une journée perdue, dit Morand. 

— Allons, allons, citoyen savant, soyez galant, 
comme si vous étiez tout bonnement un homme or- 
dinaire, dit Maurice, et sacrifiez la moitié de votre 
journée à la soeur de votre ami. 

30 — Soit! dit Morand. 

— Alors, c'est dit, reprit Geneviève. 



S6 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Dixmer revint tard, et, il trouva Morand, 
Geneviève et Maurice qui causaient dans le 
jardin. 



IX 

l'œillet rouge 

s Enfin, ce fameux jeudi, jour de la garde de Mau- 
rice, arriva. Il devait entrer au Temple à neuf 
heures. A huit heures, il était vieille rue Saint- 
Jacques, en grand costume de citoyen municipal, 
avec une écharpe tricolore serrant sa taille. 
10 Geneviève était déjà prête. 

— Quand vous voudrez, nous partirons, dit Mo- 
rand. 

Maurice présenta son bras à Geneviève. 

— Partons, dit-il. 

is On traversa le Petit-Pont, la rue de la Juiverie, 
la place de THôtel-de- Ville, la rue Barre-du-Bec et 
la rue Sainte-Avoye. On était arrivé ainsi au coin 
de la rue des Vieilles-Audriettes, lorsque, tout à 
coup, une bouquetière barra le passage à nos pro- 

20 meneurs en leur présentant son éventaire chargé de 
fleurs. 

— Oh! les magnifiques oeillets! s'écria Maurice. 

— Ah! mon beau municipal, dit la bouquetière, 
achète un bouquet à la citoyenne. 

25 — Oui, dit Maurice, j'en achète. 

Il prit le plus beau de tous les bouquets; c'était. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 57 

d'ailleurs, celui que lui présentait la jolie marchande 
de fleurs. 

Il se composait d'une vingtaine d'oeillets ponceau, 
à Todeur à la fois acre et suave. Au milieu de 
s tous et dominant comme un roi, sortait un œillet 
énorme. 

— Tiens, dit Maurice à la marchande, en lui jetant 
sur son éventaire un assignat de cinq livres, 

— Merci, mon beau municipal, dit la bouquetière. 
10 Pendant cette scène Morand, chancelant sur ses 

jambes, s'essuyait le front, et Geneviève était pâle 
et tremblante. Elle prit le bouquet que lui présen- 
tait Maurice, et le porta à son visage, moins pour 
en respirer l'odeur que pour cacher son émotion. 
15 A neuf heures, on arriva au Temple. 
Santerre faisait l'appel des municipaux, 

— Me voici, dit Maurice en laissant Geneviève 
sous la garde de Morand. 

— Ah! sois le bienvenu, dit Santerre en tendant 
20 la main au jeune homme. 

— Qui donc est cette belle citoyenne, demanda-t-il, 
et que vient-elle faire ici ? 

— C'est la sœur du brave citoyen Dixmer, un 
chef de tannerie, capitaine aux chasseurs de la 

35 légion Victor. 

— Bon! bon! elle est ma foi jolie. Et cette 
espèce de magot qui lui donne le bras? 

- — C'est le citoyen Morand, l'associé de son 
frère. 
30 — Et que viens-tu faire ici, belle patriote? dit 
Santerre. 



58 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— La citoyenne, reprit Maurice, n'a jamais vu la 
veuve Capet, et elle voudrait la voir. 

— Bien, dit Santerre; tâche seulement qu'on ne 
la voie pas entrer ; ce serait un mauvais exemple. 

s Santerre serra la main de Maurice et fit de la 
tête un geste amical et protecteur à Geneviève. 

Maurice reprit le bras de Geneviève, et, suivi 
par Morand, s'avança vers le poste à la porte duquel 
Lorin commandait la manœuvre à son bataillon. 
10 Maurice présenta Lorin à Geneviève et à Morand. 
Dix minutes après, Geneviève et Morand pre- 
naient place derrière le vitrage, 

La reine venait de se lever. Malade depuis deux 
ou trois jours, elle restait au lit plus longtemps que 
15 d'habitude. Seulement, ayant appris de sa sœur 
que le soleil s'était levé, magnifique, elle avait de- 
mandé à se promener sur la terrasse. 
Et puis une autre raison la déterminait. 

— Ma sœur, lui avait dit Madame Elisabeth, vous 
20 savez que nous avons trouvé dans le corridor un 

fétu de paille dressé dans l'angle du mur. Dans la 
langue de nos signaux, cela veut dire de faire atten- 
tion autour de nous et qu'un ami s'approche. 

— C'est vrai, avait répondu la reine, qui, regar- 
35 dant sa sœur et sa fille en pitié, s'encourageait elle- 
même à ne point désespérer de leur salut. 

Les municipaux sortants étaient partis, après 

avoir laissé leur procès-verbal au conseil du Temple. 

Maurice fit sortir Morand et Geneviève; et les 

30 sentinelles, prévenues par Lorin, les laissèrent 

passer sans aucune difficulté. 



Le ChevàBcT de iîaisoo-Rocgc 50 

Il les installa dans on petit couloir de Tétage so- 
périeoT, de sorte que les aagnstes prisonnières ne 
pouvaient faire autrement qœ de passer devant eux, 
Maurice, non seulement ne quitta point ses amis, 
5 mais encore, afin que le plus léger soupi;on ne 
planât pcxnt sur cette démarche, avant roicontré le 
citoyen Agricola, il 1 avait pris avec luL 

Dix heures sonnèrrat. 

— Ouvrez! cria du bas de la tour la voix du 
10 général Santerre. 

— Attention, dit Maurice, voîd les prisonnières. 

— Nommez-les-moi, dit Geneviève. 

— Les deux premières qui montent sont la sœur 
et la fille de Capet. La dernière, qui est précédée 

15 d'un petit chien, est Marie-Antoinette. 

Geneviève fit un pas en avant Morand se colla 
contre le mur. 

Ses lèvres étaient plus livides et plus terreuses 
que la pierre du donjon. 
20 Geneviève, avec sa robe blanche et ses beaux 
yeux purs, semblait un ange attendant les prison- 
nières, pour leur mettre en passant un peu de joie 
au cœur. 

Madame Elisabeth laissa tomber son mouchoir. 
25 — Faites attention, ma soeur, dît-elle, j'ai laissé 
échapper mon mouchoir. 

Et elle continua de monter avec la jeune prin- 
cesse. 

La reine se baissa pour ramasser le mouchoir qui 

30 était tombé à ses pieds; mais, plus prompt qu'elle, 

son petit chien s'en empara et courut le porter à 



6o Le Ghevalier de Maison-Rouge 

Madame Elisabeth. La reine continua de monter, 
et bientôt elle se trouva à son tour devant Geneviève 
et Morand. 
— Oh! des fleurs! dit-elle; il y a bien longtemps 

5 que je n'en ai vu. 

Geneviève étendit la main pour offrir son bouquet 
à la reine. Alors Marie-Antoinette leva la tête, la 
regarda, et une imperceptible rougeur parut sur 
son front décoloré. 

10 Et, saluant avec une gracieuse affabilité Gene- 
viève, Marie-Antoinette avança une main amaigrie, 
et cueillit au hasard un œillet rouge dans la masse 
des fleurs. 

12 un œillet rouge. — Rougeville laid the plot of the red 
carnation. "Of ail those near the queen when in power," 
says Lenôtre, "he alone made any attempt to tear her 
from the hands of her executioners. By strategy and 
courage he accomplished the impossible to bring a word 
of consolation and a ray of hope to a poor woman 
abandoned by ail." He succeeded in winning over the 
guard Michonis, and thus reached the queen. "He had 
not seen her since the loth of August," says Lenôtre. "She 
was then beautiful. The lofty halls and gilded ceilings, 
the galleries of marble and crystal, the crowd of faithful 
followers formed a setting for her. radiant majesty. To- 
day, what a contrast! A low room, bare, gloomy, without 
fumiture, two gendarmes playing cards; and she, aged, 
wan, cheeks furrowed by tears, clothed in an old patched 
skirt, but standing erect, proud and disdainful. She re- 
cognized Michonis, and remained impassive. Suddenly 
she trembled, scarcely able to repress an exclamation of 
surprise. She had recognized Rougeville." The latter 
could not take his eyes from the poor queen. She drew 
near however, and profiting by a momentary inattention 



Le Chevalier de Maison-Rouge 6l 

— Prenez tout, madame, dit timidement Geneviève. 

— Non, dit la reine avec un sourire charmant; 
ce bouquet vient peut-être d'une personne que vous 
aimez, et je ne veux point vous en priver. 

s Geneviève rougit. 

— Allons, allons, citoyenne Capet, dît Agricola, 
il faut continuer votre chemin. 

La reine salua et continua de monter. 

— Elle ne m'a pas vu, murmura Morand, qui,pres- 
10 que agenouillé dans la pénombre du corridor, n'avait 

effectivement point frappé les regards de la reine. 

— Mais, vous, vous l'avez bien vue, n'est-ce pas, 
Morand? n'est-ce pas, Geneviève? dit Maurice. 

' — Oh! oui, oui, dit Geneviève, je l'ai bien vue, 
15 et, maintenant, quand je vivrais cent ans, je la ver- 
rais toujours. 

— Et comment la trouvez-vous? 

— Bien belje. 

— Et vous, Morand? 

2o Morand joignit les mains sans répondre. 

— Dites donc, demanda tout bas Maurice à Gene- 
viève, est-ce que ce serait de la reine qu'il est amou- 
reux? 

of Michonis, Rougeville poînted to the carnation in his 
buttonhole, removed it, and thrçw it behind the stove. 
Alone with her guards she picked up the note, but un- 
fortunately the gendarme Gilbert detected the movement. 
This note promised money to bribe her guards. Rouge- 
ville was to bring it the following Friday. Alas! Her 
liberator could not return. Like Maison-Rouge in the 
story Rougeville was pursued by ail the police of France, 
and it is mîraculous that he escaped and survived ail the 
scènes of the Révolution. 



62 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Ma foi, répondit-elle, cela en a Tair. 

— Eh bien, vous ne me dites pas comment vous 
l'avez trouvée, Morand, insista Mauricei 

— Je Tai trouvée bien pâle, répondit-il. 

s Maurice reprit le bras de Geneviève et la fit des- 
cendre vers la cour. 

Morand suivit en trébuchant. 
Maurice s'en revint à son poste le cœur plein de 
joie: il trouva la femme Tison qui pleurait. 
10 — Et qu'avez- vous donc, la mère? demanda-t-il. 

— J'ai que je suis furieuse, répondit la geôlière, 
vous êtes riche; vous venez ici pour un jour seule- 
ment, et l'on vous permet de vous y faire visiter par 
de jolies femmes qui donnent des bouquets à l'Autri- 

15 chienne; et moi qui niche perpétuellement dans le 
colombier, on me défend de voir ma pauvre Sophie. 
Maurice lui prit la main et y glissa un assignat 
de dix livres. 

— Prenez, lui dit-il, et ayez courage. 

20 Simon qui montait vit la geôlière serrer dans sa 
poche l'assignat que lui avait donné Maurice. 

— Ah! dit-il, tu veux donc te faire guillotiner, 
citoyenne? Tu reçois de l'argent des municipaux 
pour faire entrer les aristocrates chez l'Autri- 

25 chienne. 

— Allons donc, ce sont les amis du municipal 
Maurice, un des meilleurs patriotes qui existent. 

— Eh bien, sur quoi donc est-ce que je marche 
là? continua Simon en se baissant. 

30 — Eh! justement, dit la femme Tison, c'est 
un oeillet; il sera tombé des mains de la dame, 



Le Chevalier de Maison-Rouge 63 

quand Marie-Antoinette en a pris un dans son 
bouquet. 

— La femme Capet a pris une fleur dans le bou- 
quet de la dame? dit Simon. 

5 — Oui, et c'est moi-même qui le lui ai donné, en- 
tends-tu? dit d'une voix menaçante Maurice, qui 
écoutait ce colloque. 

— C'est bien, c'est bien, on voit ce qu'on voit, et 
on sait ce qu'on dit, grogna Simon, qui tenait tou- 

10 jours à la main l'œillet froissé par son large pied. 

— Eh bien, qu'est-ce donc que cela? ajouta-t-il. 

— Quoi? demanda Maurice. 

— Ce que je sens dans l'œillet, donc! Ah! ah! 
Et, aux yeux de Maurice stupéfait, Simon tira du 

15 calice de la fleur un petit papier roulé avec soin. 

— Oh! s'écria Maurice à son tour, qu'est-ce que 
cela, mon Dieu? 

— Nous le saurons, dit Simon en s'approchant 
de la lucarne pour lire le billet. 

20 Mais le billet était minuté si fin, que Simon fut 
obligé de recourir à ses lunettes. Comme il les 
cherchait, un courant d'air enleva le papier de sa 
rnain. 

Simon poussa un rugissement. 
25 — Il y avait un papier, s'écria-t-il ; il faudra qu'il 
se retrouve. 

Et il descendit rapidement. 

Dix minutes après, trois membres de la Commune 

entraient dans le donjon. La reine était encore sur 

30 la terrasse, et l'ordre avait été donné de la laisser 

dans l'ignorance de ce qui venait de se passer. 



64 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Les membres de la Commune se firent conduire près 
d'elle. 

Le premier objet qui frappa le;irs yeux fut 
l'œillet rouge qu'elle tenait encore à la main. 
s — Donnez-nous cette fleur, dit le président de la 
députation. 

La reine tressaillit et hésita. 

— Rendez cette fleur, madame, s'écria Maurice. 
La reine tendit l'oeillet. 

10 Le président le prit et se retira, suivi de ses col- 
lègues, dans une salle voisine. 
On ouvrit la fleur, elle était vide. 
Maurice respira. 

— Un moment, dit l'un des membres, le cœur 
15 de l'œillet a été enlevé. L'alvéole est vide; mais 

dans cette alvéole un billet a été renfermé. 

— Je réponds, sur ma vie, des amis que j'ai eu 
l'imprudence d'amener avec moi, dit Maurice. 

On entendit alors un remue-ménage dans les 

20 cours. 

C'était Simon, qui, après avoir cherché inutile- 
ment le petit billet, était allé trouver Santerre et 
lui avait* raconté la tentative d'enlèvement de la 
reine. 

25 Santerre était accouru; on investissait le Temple 
et l'on changeait la garde, au grand dépit de Lorin, 
qui protestait contre cette oflFense faite à son ba- 
taillon. 

— Citoyen Maurice, dit Santerre, tiens-toi à la 
30 disposition de la Commune, qui t'interrogera. 

— Je suis à tes ordres, commandant. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 65 



LA MÈRE ET LA FILLE 

On interrogea la reine après l'avoir séparée de 

sa sœur et de sa fille; mais elle ne répondit rien, 

sinon qu'elle avait, sur l'escalier, rencontré une 

s jeune femme portant un bouquet, et qu'elle s'était 

contentée d'y cueillir une fleur. 

Encore n'avait-elle cueilli cette fleur que du con- 
sentement du municipal Maurice. 

Tout fut rapporté à Maurice et il appuya la dé- 
10 position de la reine comme franche et exacte. 

— Mais, dit le président, il y avait un complot, 
alors ? 

— C'est impossible, dit Maurice ; c'est moi, qui 
en dînant chez la citoyenne Dixmer, lui avais pro- 

is posé de lui faire voir la prisonnière, qu'elle n'avait 
jamais vue. Mais il n'y avait rien de fixé pour le 
jour. 

— Mais on s'était muni de fleurs, dit le président ; 
ce bouquet avait été fait d'avance ? 

20 — Pas du tout, c'est moi-même qui ai acheté ces 
fleurs à une bouquetière, en passant. 

— Mais, au moins, cette bouquetière t'a présenté 
le bouquet? 

— Non, citoyen, je l'ai choisi entre dix ou douze. 
25 — Mais on a pu, y glisser ce billet ? 

— Impossible. Je n'ai pas quitté une minute la 
citoyenne Dixmer, et, pour faire l'opération que 



66 Le Chevalier de Maison-Rouge 

vous dites dans chacune des fleurs, il eût fallu au 
moins une demi-journée. 

— Alors, à ton avis, il n'y a pas de complot? 

— Si fait, il y a complot, reprit Maurice, et je 
5 suis le premier à l'affirmer ; seulement, ce complot 

ne vient point de mes amis. Nous ne devons pas 
en rester là: il nous faut retrouver la bouquetière. 

— La bouquetière est loin; mais sois tranquille, 
on la cherchera. 

10 On n'avait point songé à Simon, mais Simon 
avait son projet. 

Il arriva sur la fin de la séance pour demander 
des nouvelles, et il apprit la décision de la Com- 
mune. 

15 — Ah! il ne faut qu'une dénonciation en règle, 
dit-il, pour faire l'affaire ; attendez 

— Qu'est-ce donc? demanda le président. 

— C'est, répondit Simon, la citoyenne Tison qui 
dénonce les menées de Maurice et de Lorin. Je les 

2o dénoncerai ce soir aux Cordeliers, et toi-même avec 
les autres, citoyen président, si tu ne décrètes pas 
d'arrestation le traître Maurice. 

20 aux Cordeliers. — As a means of courtîng popular 
favor, the désire of each party at this epoch, clubs or 
private reunions were established, in which were discussed 
government measures, affairs of state and the decrees of 
the Assembly. The club of the Cordeliers was thus named 
because of its meeting in a chapel of the convent of the 
Cordeliers. This club and that of the Jacobins were the 
two most noted clubs of the epoch, and their power often 
controlled the légal authorities. Men of the greatest in- 
fluence were members, Barnave, Lafayette, Mirabeau, Ma- 
rat, Robespierre and their followers. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 67 

— Eh bien, soit, dit le président, on Tarrêtera. 
Pendant que cette décision était rendue contre 

lui, Maurice était retourné au Temple où l'attendait 
ce billet : 

s < Notre garde étant violemment interrompue, je 

ne pourrai te revoir que demain matin: viens dé- 

^jeuner avec moi; tu me mettras au courant des 

trames et des conspirations découvertes par maître 

Simon. 

10 « Ton ami, 

€ LORIN. » 

Lorin était sorti vers onze Ijeures, avec tout son 
bataillon, grâce à la motion du cordonnier et il 
était allé chez Arthémise. 
15 Arthémise fut enchantée de le voir arriver. Elle 
proposa une promenade le long des quais qui fut 
acceptée. Là ils aperçurent une bouquetière qui, 
comme eux, remontait la rive droite de la Seîne. 
Arrivés au pont Marie, la jeune fille s'arrêta et 
20 vida sa corbeille dans la rivière. 

— Tiens ! dit Arthémise. Ah ! que c'est bizarre ! 
La bouquetière mit un doigt sur ses lèvres et 

disparut. 

— Qu'est-ce donc? dit Lorin; connaissez-vous 
25 cette mortelle, déesse? 

— C'est une bouquetière à laquelle j'achète 
quelquefois. 

— Dans tous les cas, dit Lorin, elle a de singu- 
lières façons de débiter sa marchandise. 



68 Le Chevalier de Maison-Rougô 

L'incident n'eut point de suite pour le moment. 
Seulement, comme il était étrange et présentait un 
certain caractère rnystérieux, il se grava dans l'ima- 
gination poétique de Lorin, 
s Sur la dénonciation de la femme Tison, Maurice 
fut arrêté. Il demanda la mise en cause de la 
bouquetière. 

Il était cinq heures du soir lorsque Lorin rentra 
chez lui ; il apprit à l'instant même l'arrestation de 
10 Maurice et la demande que celui-ci avait faite. 

La bouquetière du pont Marie jetant ses fleurs 
dans la Seine lui revint aussitôt à l'esprit. Il bondit 
hors de sa chambre et courut chez la déesse Raison. 

— On a arrêté Maurice ce matin, dit-il, et pro- 
is bablement je serai arrêté ce soir. Quelle était cette 

bouquetière que nous avons rencontrée ce matin? 

— Eh! mon Dieu! dit Arthémise, cet événement 
est-il donc si grave? 

— Si grave que je vous prie de répondre à l'in- 
20 stant à ma question. 

— Mon ami, je ne le puis. Je suis engagée d'hon- 
neur à garder le silence; pourquoi insistez- vous 
ainsi ? 

— Pour que Maurice n'ait pas le cou coupé. 
25 — Ah! mon Dieu! Maurice guillotiné! 

— Sans vous parler de moi, qui en vérité. . . 

En ce moment l'officieux de Lorin se précipita 
dans la chambre d' Arthémise. 
— Ah! citoyen, s'écrîa-t-il, sauve-toî, sauve-toi! 
30 les gendarmes se sont présentés chez toi et ont en- 
foncé la porte. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 69 

Arthémise jeta un cri. 

— Pauvre Héloïse! s'écria-t-elle, ce n'est point 
ma faute si je te trahis. 

— Bien! chère amie, dit Lorin. Vous m'avez 
s déjà donné le nom de baptême; donnez-moi main- 
tenant le nom de famille et l'adresse. 

— Héloïse Tison, rue des Nonandières, 24. 

A ce nom, Lorin jeta un cri et s'enfuit à toutes 
jambes. 
10 II n'était pas au bout de la rue, qu'une lettre arri- 
vait chez Arthémise. 

Cette lettre ne» contenait que ces trois lignes: 

€ Pas un mot sur moi, chère amie ; la révélation 
de mon nom me perdrait infailliblement. . . Attends 
15 à demain pour me nommer, car ce soir j'aurai quitté 
Paris. 

€ Ton HÉLOÏSE. » 

— Oh! mon Dieu! s'écria la future déesse, si 
j'avais pu deviner cela, j'eusse attendu jusqu'à de- 

20 main. 

Et elle s'élança vers la fenêtre pour rappeler Lo- 
rin, s'il en était encore temps ; mais il avait disparu. 
La rumeur gagna, terrible et menaçante, la vieille 
rue Saint- Jacques, et Morand et Dixmer sortirent 
25 aussitôt, laissant Geneviève en proie au désespoir. 
En eflfet, s'il arrivait malheur à Maurice, c'était 
Geneviève qui était la cause de ce malheur. 

En sortant de la maison, Dixmer s'achemina vers 
la rue de la Corderie,. et Morand courut à la rue 



70 Le Chevalier de Maison-Rouge 

des Nonandières. En arrivant au bout du pont 
Marie, ce dernier aperçut une foule d'oisifs et de 
curieux ; il se mêla aux groupes et apprit qu'on ve- 
nait d'enlever, rue des Nonandières, 24, la bouque- 

5 tière. 

Morand s'informa du club dans lequel la pauvre 
fille devait être interrogée. Il apprit que c'était 
devant la section mère qu'elle avait été conduite, et 
il s'y rendit aussitôt. 

10 Le club regorgeait de monde. Là première chose 
qu'il aperçut, fut la noble figure de Maurice, de- 
bout au banc des accusés. 

— Oui, criait Simon, la citoyenne Tison accuse 
le citoyen Lindey et le citoyen Lorin. Le citoyen 

15 Lindey parle d'une bouquetière sur laquelle il veut 
rejeter son crime; mais je vous en préviens 

. d'avance, la bouquetière ne se retrouvera point; 
c'est un complot formé par une société d'aristo- 
crates qui se rejettent la balle les uns aux autres, 

20 comme des lâches qu'ils sont. Vous avez bien vu 
que le citoyen Lorin avait décampé de chez lui 
quand on s'y est présenté. Eh bien, il ne se ren- 
contrera pas plus que la bouquetière. 

— Tu en as menti, Simon, dit une voix furieuse: 
25 il se retrouvera, car le voici. 

Et il alla se ranger auprès de Mau- 
rice. 

Cette entrée de Lorin produisit le plus grand effet 
sur les tribunes, qui se mirent à applaudir et à crier 
30 bravo! 

Les spectateurs regardaient avec intérêt ces deux 



Le Chevalier de Maison-Rouge 71 

beaux jeunes gens, qu'accusait Timmonde cordon- 
nier du Temple. 

Celui-ci s'aperçut de la mauvaise impression qui 
commençait à s'appesantir sur lui. Il résolut de 
s frapper le dernier coup. 

— Citoyens, hurla-t-il, je demande que la ci- 
toyenne Tison soit entendue. 

— La citoyenne Tison est-elle dans la salle? de- 
manda le président. 

10 — Me voilà, mon président, dit la geôlière. 

— Un instant, dit en se retournant vers Maurice 
le président, citoyen municipal, n'as-tu rien à dire 
d'abord? 

— Citoyen président, dit Maurice, je demande que 
15 la jeune fille soit entendue avant qu'on fasse parler 

cette femme, à qui l'on a sans doute soufflé sa dé- 
position. 

— Oui, oui, la déposition! crièrent les tribunes. 

— Silence! cria le président; voici la Commune 
20 qui revient. 

En ce moment, une femme fut poussée vers le 
prétoire. 

— La bouquetière! la bouquetière! murmurait-on 
des tribunes; c'est la bouquetière. 

25 — Je demande, avant tout, la déposition de la 
femme Tison, hurla Simon. 

La femme Tison fut appelée et entama 
une dénonciation circonstanciée. Selon elle, 
la bouquetière était coupable, il est vrai; 

30 mais Maurice et Lorin étaient ses com- 
plices. 



fj2 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Cette dénonciation produisit un grand effet sur 
le public. 

— Gendarmes, amenez la bouquetière, cria le pré- 
sident. 

s — Ah! c'est affreux, murmura Morand, en 
cachant sa tête entre ses deux mains. 

La bouquetière fut appelée, et se plaça au bas 
de la tribune, vis-à-vis de la femme .Tison, dont le 
témoignage venait de rendre capital le crime dont 
10 on l'accusait. 

Alors elle releva son voile. 

— Héloïse! s'écria la femme Tison; ma fille... 
toi ici ?.. . 

— Oui, ma mère, répondit doucement la jeune 
10 femme. 

— Et pourquoi es-tu entre deux gendarmes? 

— Parce que je suis accusée par vous, ma mère. 
Un silence effrayant, silence de mort, vint s'abattre 

tout à coup sur ces masses bruyantes, et le senti- 
20 ment douloureux de cette horrible scène étreignit 
tous les cœurs. 

— Sa fille ! chuchotèrent des voix basses et comme 
dans le lointain, sa fille, la malheureuse ! 

Maurice et Lorin regardcfient l'accusatrice et l'ac- 
as cusée avec un sentiment de profonde commisération. 

Simon essayait de se soustraire aux regards de 
la femme Tison, qui roulait autour d'elle un œil 
égaré. 

— Comment t'appelles-tu, citoyenne? dit le pré- 
30 sident, ému lui-même, à la jeune fille calme et rési- 
gnée. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 73 

— Héloïse Tison, citoyen. 

— Est-ce toi qui as vendu au citoyen Lindey un 
bouquet d'œillets ce matin? 

— Oui, citoyen, c'est moi, dit-elle. 

5 — Sais-tu que chacun de ces œillets" contenait un 
billet adressé à la veuve Capet? 

— Je le sais, répondit Taccusée. 

— Pourquoi oflfrais-tu ces œillets au citoyen Mau- 
rice? 

10 — Parce que je lui voyais Técharpe municipale, et 
que je me doutais qu'il allait au Temple. 

— Quels sont tes complices? 
— Je n'en ai pas. 

— Le citoyen Maurice savait-il que ces fleurs 
15 continssent des billets ? 

— Le citoyen Maurice est municipal; il pouvait 
voir la reine à toute heure du jour. S'il eût eu 
quelque chose à lui dire, il n'avait pas besoin 
d'écrire, puisqu'il pouvait parler. 

20 — Et tu ne connaissais pas le citoyen Maurice ? 

— Je ne le connaissais pas autrement que de vue ! 

— Vois-tu misérable! s'écria Lorin, en menaçant 
du poing Simon, vois-tu ce que tu as fait? 

Le président continua: 
25 — Tu sais ce qu'il y avait d'écrit dans le billet? 

— Sans doute, je le sais. 

— Dis-nous ce qu'il y avait sur ce papier. 

— J'ai dit tout ce que je pouvais et surtout tout 
ce que je voulais dire. 

30 — Et tu refuses de répondre? 

— Oui. 



74 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Tu sais à quoi tu t'exposes? 

— Oui. 

— Tu espères peut-être en ta jeunesse, en ta 
beauté ? 

s Je n'espère qu'en Dieu. 

— Citoyen Maurice Lindey, dit le président, ci- 
toyen Hyacinthe Lorin, vous êtes libres; la Com- 
mune reconnaît votre innocence et rend justice à 
votre civisme. Gendarmes, conduisez la citoyenne 

10 Héloïse à la prison de la section. 

— Je vous pardonne, ma mère, cria la jeune fille 
pendant qu'on l'entraînait. 

La femme Tison poussa un rugissement sauvage, 
et tomba comme morte. 
15 — Noble fille! murmura Morand avec une dou- 
loureuse émotion. 



XI 

LE BILLET 

La femme Tison, foudroyée par ce qui venait de se 
passer, poussa un cri, s'élança vers la porte et cou- 
ao rut dans la direction du Temple. 

Mais, arrivée au tiers de la rue Michel-le-Comte, 
un homme vint se placer devant elle: 

— Tu es contente, lui dit-il, tu as tué ton enfant. 

Elle est à la Conciergerie. Eh bien, je te demande, 

25 en supposant qu'un homme te promît de te rendre 

ta fille, si tu ferais ce que cet homme te dirait de 

faire ? 



^ Le Chevalier de Maison-Rouge 75 

— Tout pour ma fille! s'écria la femme en se tor- 
dant les bras ; y a-t-il un homme qui peut la sauver ? 
où est cet homme? que veut-il? que demande-t-il ? 

— Cet homme veut que tu cesses de persécuter la 
5 reine, que tu lui demandes pardon des outrages que 

tu lui as faits, et que, si tu t'aperçois que cette 
femme, par quelque miracle du ciel, est sur le point 
de se sauver, au lieu de t'opposer à sa fuite, tu y 
aides de tout ton pouvoir. 
10 — Écoute, citoyen, dit la femme Tison, c'est toi, 
n'est-ce pas, qui es cet homme? C'est toi qui pro- 
mets de sauver ma fille? Me le promets-tu? 

— Je le jure. 

Dix heures sonnèrent. En ce moment la reine 
15 relisait un petit billet qui contenait ce qui suit: 
« Demain, mardi, demandez à descendre au jar- 
din, feignez d'être fatiguée, et demandez à la femme 
Plumeau la permission de vous asseoir chez elle. 
Là, feignez de vous évanouir. Alors on fermera 
20 les portes pour qu'on puisse vous porter du secours, 
et vous resterez avec Madame Elisabeth et Madame 
Royale. Aussitôt la trappe de la cave s'ouvrira; 
précipitez-vous, avec votre sœur et votre fille, par 
cette ouverture, et vous êtes sauvées toutes trois. » 
25 — Ce billet ne serait-il qu'un piège? dit Madame 
Elisabeth. 

— Non, non, dit la reine ; c'est du chevalier. 

Le lendemain, à neuf heures du matin, la reine, 
après avoir relu le billet de la veille, sortit et ap- 
30 pela un municipal. 

— Monsieur, dit Marie- Antoinette, je sors de la 



76 Le Chevalier de Maison-Rouge 

chambre de ma filky qui est bien malade. Ses 
jambes sont enflées, car elle fait trop peu d'exercice. 
C'est moi qui l'ai condamnée à cette inaction; 
j'étais autorisée à descendre me promener au jar- 
s din ; mais, comme il me fallait passer devant la 
porte de la chambre que mon mari habitait de son 
vivant, je me suis bornée à la promenade de la 
terrasse. 

« Maintenant cette promenade est insuffisante 

10 à la santé de ma pauvre enfant. Je vous prie donc, 
citoyen municipal, de réclamer en mon nom, auprès 
du général Santerre, l'usage de cette liberté qui 
m'avait été accordée; je vous en serai recon- 
naissante. 

15 — Soyez tranquille, madame, on demandera au 
citoyen général la permission- que vous désirez. 

Madame Royale, pour confirmer le bruit de sa 
maladie, resta couchée. 

A onze heures, Santerre arriva. Son arrivée fut 

20 annoncée par les tambours qui battirent aux champs, 
et par l'entrée du nouveau bataillon et des nouveaux 
municipaux qui venaient relever ceux dont la garde 
finissait. 

Quand Santerre eut inspecté le bataillon sortant 

as et le bataillon entrant, le municipal s'approcha de 
lui. 

— Citoyen, dit-il, je viens te dire de la part de 
madame Veto, que la petite Veto est malade, à ce 
qu'il paraît faute d'air et de mouvement, et elle 

30 demande si tu veux permettre qu'elle des- 
cende. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 77 

— n n'y a pas de difficulté à cela: qu^elle 
descende! 

Le municipal monta près de Marie-Antoinette, 
et lui annonça que le général faisait droit à sa 
5 demande. 

— Merd, dit-elle au municipal avec un charmant 
sourire. Puis, se retournant vers son petit chien: 

— Allons, Black, dit-elle, nous allons nous pro- 
mener. 
10 — A quelle heure sortirons-nous, monsieur? de- 
manda la reine. 

— Vous sortirez quand vous voudrez. Cependant, 
si vous voulez sortir à midi, comme c'est le moment 
où Ton change les factionnaires, cela fera moins 
15 de mouvement dans la tour. 

— Eh bien, à midi, soit, dit la reine en aK>uyant 
la main sur son cœur pour en comprimer les batte- 
ments. 

Le municipal sortit pour appeler ses collègues, 
ao La reine resta seule avec sa sœur et sa fille. Ma- 
dame Royale se jeta dans les bras de la reine et 
la tint embrassée. 

Onze heures sonnèrent, puis midi. La reine vit 
que sa sœur et sa fille pâlissaient, 
as — Courage! dit-elle en pâlissant elle-même. 

— Il est midi, cria-t-on d'en bas; faites descendre 
les prisonnières. 

— Nous voici, messieurs, répondit la reine. 
Lorsque les prisonnières furent arrivées au bas 

30 de l'escalier, une lourde porte s'ouvrit lentement. 
Une femme était assise à terre près de cette porte. 



78 Le Qievalîer de Maison-Rouge 

C'était la femme Tison. La reine voyait déjà la 
petite hutte de la cantine où ses amis l'attendaient 
sans doute, lorsque la femme Tison vint s'agenouil- 
ler devant la porte, fermant le passage à Marie- 
5 Antoinette. 

— Que voulez- vous, bonne femme? demanda la 
1 reine. 

— Il a dit qu'il fallait que vous me pardonniez. 

— Qui cela? 

lo — L'homme au manteau, répliqua la femme Ti- 
son. 

— Ma bonne femme, dit la reine, je vous en prie, 
laissez-moi passer ; plus tard, vous me conterez tout 
cela. 

is — Allons, allons, la mère, dit le municipal, dé- 
campons. 

Mais la femme Tison se cramponna à la muraille. 

— Non, reprit-elle, il faut qu'elle me pardonne 
pour qu'il sauve ma fille. 

20 En ce moment, la voix enrouée d'un colporteur 
se fit entendre dans la rue du Temple. 

— Voilà, cria-t-il, le jugement et l'arrêt qui con- 
damnent la fille Héloïse Tison à la peine de mort 

A peine ces paroles eurent-elles frappé les oreilles 
25 de la femme Tison, que sa figure se décomposa, 
qu'elle se releva sur un genou et qu'elle étendit les 
bras pour fermer le passage à la reine. 

— Condamnée! s'écria-t-elle, il ne l'a donc pas 
sauvée et ne peut la sauver? il est donc trop 

30 tard?... Ah! 

— Pauvre femme, dit la reine, je vous 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 79 

plains de tout mon cœur; mais laissez-moi 
passer. 

— Te laisser passer! 

La femme Tison éclata de rire. 
5 — A moi, messieurs! venez à mon aide, s'écria la 
reine. Mon Dieu! mon Dieu! mais vous voyez 
bien que cette femme est folle. 

On entendit de nouveau la voix du crieur. 

— L'entends-tu? hurla la folle, l'entends-tu ? con- 
10 damnée à mort! C'est pour toi qu'on va tuer ma 

fille, entends-tu? pour toi, l'Autrichienne! 

La reine détourna la tête en laissant échapper un 
douloureux sanglot. 

— Oui, oui, pleure, h3rpocrite! cria la folle; ton 
xs bouquet lui coûte cher. . . 

Marie-Antoinette essaya de passer. 
— Ah! tu ne passeras pas, hurla la vieille; tu 
veux fuir, madame Veto. 

Et, les bras tordus, les cheveux épars, le visage 
20 pourpre, la malheureuse tomba renversée en déchi- 
rant le lambeau de la robe à laquelle elle était cram- 
ponnée. 

La reine, éperdue, mais débarrassée au moins de 
l'insensée, allait fuir du côté du jardin, quand, tout 
25 à coup, un cri terrible, mêlé d'aboiements et ac- 
compagné d'une rumeur étrange, vint tirer de leur 
stupeur les gardes nationaux qui, attirés par cette 
scène, entouraient Marie-Antoinette. 
— Aux armes! aux armes! trahison! criait le 
30 cordonnier Simon. 

Le petit Black aboyait avec fureur. 



8o Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Black! Black! appela la reine en faisant quel- 
ques pas en avant. 

Mais le chien ne lui répondit pas et continua 
• d'aboyer avec fureur. 

s Les gardes nationaux coururent aux armes, et se 
précipitèrent vers la cabane, tandis que les munici- 
paux forçaient les prisonnières à repasser le guichet, 
qui se referma derrière elles. 

— C'est là, c'est là, sous la trappe, criait Simon. 

10 J'ai vu remuer la trappe. D'ailleurs, le chien de 

l'Autrichienne a jappé contre les conspirateurs, qui 

sont probablement dans la cave. Eh ! tenez, il jappe 

encore. 

L'officier saisit l'anneau de la trappe. Deux gre- 

15 nadiers, voyant qu'il ne pouvait venir à bout de la 

soulever, l'y aidèrent, mais sans plus de succès. 

— Vous voyez bien qu'ils retiennent la trappe en 
dedans, dit Simon. Feu! à travers la trappe. 

— Eh! cria madame Plumeau, vous allez casser 
20 mes bouteilles. 

— Feu! répéta Simon, feu! 

— Tais-toi, braillard! dit l'officier. Et vous, ap- 
portez des haches et entamez les planches. Atten- 
tion! et feu dans la trappe aussitôt qu'elle sera 

Bs ouverte. 

La hache entama les planches. Vingt canons de 
fusils s'abaissèrent dans la direction de l'ouverture. 
Mais, par l'ouverture on ne vit personne. L'officier 
alluma une torche et la jeta dans la cave; la cave 

30 était vide. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 8i 

XII 

LE CHEVALIER DE MAISON-ROUGE 

Aussitôt que les événements que nous venons de 
raconter furent accomplis, Maurice prit le chemin 
de la vieille rue Saint- Jacques. 
5 Lorsqu'il arriva chez le maître tanneur, Dixmer 
et Morand soutenaient Geneviève, en proie à une 
violente attaque de nerfs. 

Un domestique lui barra le passage. 

— Annonce-moi, dit Maurice. 

lo Dixmer vint lui-même à la porte. 
Qu'y a-t-il donc? demanda Maurice. 

— Geneviève est souffrante et elle délire. 

— Ah! mon Dieu! Qu'a-t-elle donc? 

— Héloïse! Héloïse! murmura la jeune femme, 
is — Héloïse! répéta Maurice avec étonnement. 

— Silence ! dit Dixmer ; la voilà qui parle encore. 

— Maurice! murmura-t-elle ; ils vont le tuer. 

— Maison-Rouge! murmura encore Geneviève. 
Maurice sentit comme un éclair de soupçon. 

20 — Ah! vous voilà tous, dit Geneviève. 

— Oui, dit Maurice, nous voilà tous; rassurez- 
vous donc, mais il y a surtout un nom, voyez-vous, 
qu'il faudrait vous déshabituer de prononcer, celui 
du Chevalier de Maison-Rouge. La commune le 

25 cherche, et ses limiers ont le nez fin. 

— Pourvu qu'on l'arrête, dit Morand, avant qu'il 



82 Le Chevalier de Maison-Rouge 

accomplisse quelque nouvelle entreprise qui réussira 
mieux que la dernière. 

— En tout cas, dit Maurice, ce ne sera pas en 
faveur de la reine, qui est désormais à Tabri de ses 

s coups de main. Elle est à la Conciergerie. Adieu 
les plans du chevalier de la reine! 

— Geneviève, dit Dixmer, il faut te mettre au lit, 
mon enfant; tu souffres. 

Maurice comprit qu'on le congédiait; il baisa la 
lo main de Geneviève et sortit. 

Il prit la rue des Fossés-Saint- Victor et gagna 
les quais. 

Pour retrouver un peu de calme, il présenta son 
front à la brise du soir, et s'appuya sur le parapet 
15 du pont. 

Comme il regardait Teau couler, il entendît une 
petite troupe qui venait à lui. Il se retourna ; c'était 
une compagnie de la garde nationale. Au milieu 
de l'obscurité, Maurice reconnut Lorin. 
20 — Enfin, s'écria Lorin, c'est toi. Morbleu! ce 
n'est pas sans peine que l'on te rejoint. 

— Que viens-tu donc faire par ici en patrouille? 
demanda Maurice. 

— Je suis chef d'expédition, mon ami; il s'agit 
25 de rétablir notre réputation ébranlée. — J'ai appris 

aujourd'hui à la section que nous commen- 
çons à être suspects, toi et moi, que la conspi- 
ration de l'œillet a été conduite par le chevalier 
de Maison-Rouge, que la conspiration de 
30 l'œillet rouge et celle du souterrain ne fai- 
saient qu'une seule conspiration; et que nous 



Le Chevalier de Maison-Rouge 83 

allons prendre ce soir le chevalier de Maison- 
Rouge. 

— Tu t'es donc fait gendarme? 

— Non, mais je suis patriote. 

s — C'est égal, dit Maurice, il est singulier que tu 
te charges d'une pareille commission. 

— Je ne m'en suis pas chargé, on m'en a chargé. 

— Il me semble, dit Maurice, que ceux qu'on 
aurait dû arrêter d'abord étaient les habitants de 

ib cette maison de Ta rue de la Corderie, où l'on a 
construit le souterrain. 

— C'est ce que l'on aurait fait aussi si l'on n'eût 
pas trouvé la maison vide. 

— Mais cette maison appartient à quelqu'un? 

15 — Oui, à un nouveau propriétaire, mais personne 
ne le connaissait. A la fin, on a trouvé le notaire 
qui avait vendu la maison, l'acte de vente et sur 
l'acte, le nom et le domicile du coupable. Alors 
Santerre nous a désignés pour l'arrêter. 

20 — Et cet homme, c'était le chevalier? 

— Non pas, son complice seulement. 

— Mais alors comment dis-tu que vous allez ar- 
rêter le chevalier de Maison-Rouge? 

— Nous allons les arrêter tous ensemble. Vois- 
25 tu Maurice, je suis heureux qu'on nous ait chargés 

de cette expédition, car il faut que nous nous réha- 
bilitions par un coup d'éclat. J'ai répondu de toi. 

— Je ne me sens pas le moindre goût pour cette 
expédition, dit Maurice ; tu diras que tu ne m'as pas 

30 rencontré, ou que tu m'as rencontré et que je n'ai 
pas voulu être des vôtres. 



84 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Maurice, réfléchis, réfléchis, car je ne t'ai pas 
dit tout ce que m'avait dit Santerre ; quand je t'ai 
demandé comme chef de l'expédition, il m'a dit: 

« Prends garde à Maurice, il va bien souvent 
5 dans ce quartier-là, dans la vieille rue Saint- 
Jacques. » 

— Tu as raison, Lorin, dit Maurice comprimant 
son émotion ; je vais avec vous. 

La patrouille se remit en marche, précédée d'un 
10 homme vêtu de gris qui la dirigeait ; c'était l'homme 
de la police. 

On arriva à la ruelle. L'homme gris n'hésita 
pas un seul instant; il prit la ruelle. Devant la 
porte du jardin il s'arrêta. 
15 — C'est ici, dit-il, que nous trouverons les deux 
chefs. 

— Moi, dît Maurice, je vais passer par-dessus le 
mur et je veillerai dans le jardin. 

— A merveille, dit Lorin, mais attends, voici le 
ao mot d'ordre: Œillet et souterrain. Arrête tous 

ceux qui ne te diront pas ces deux mots. 



XIII 

PERQUISITION , 

Le premier coup avait été terrible, et il avait fallu 
à Maurice toute la puissance qu'il avait sur lui- 
as même pour cacher à Lorin cette secousse. * 

Quoi ! cette maison dont il avait fait son paradis 
n'était qu'un repaire d'intrigues! Tout ce bon ac- 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 85 

cueîl faît à son amîtîé, c'était de Thypocrisie; tout 
cet amour de Geneviève, c'était de la peuri 

Dans le pavillon de Geneviève, la lumière se pro- 
menait d'une fenêtre à l'autre. Geneviève brûlait 
5 des papiers. 

Un jeune homme entra. C'était Maison-Rouge. 
La jeune femme saisit ses mains, et ils se tinrent 
un instant en face l'un de l'autre paraissant en proie 
à une vive émotion. 
10 Maurice ne put se contenir davantage ; toutes les 
terribles passions qui torturent l'homme, l'amour, 
la vengeance, la jalousie, lui mordaient le coeur de 
leurs dents de feu. Il repoussa la croisée mal fer- 
mée et sauta dans la chambre. 
15 Deux pistolets se posèrent sur sa poitrine. 

Geneviève s'était retournée au bruit; elle resta 
muette en apercevant Maurice. 

— Monsieur, dit froidement le jeune républicain : 
vous êtes le chevalier de Maison-Rouge? Écoutez 

20 ce que je vais dire à mademoiselle. 

Geneviève, plus pâle qu'une statue, saisît le bras 
de Maurice ; le jeune homme la repoussa. 

— Maurice, écoutez-moi! s'écria Geneviève. 

— Je n'ai rien à entendre, vous m'avez trompé. 
25 Vous m'avez rendu la risée de mes amis! Vous 

m'avez fait servir, aveugle que j'étais, à tous vos 
complots! C'est une action infâme! mais vous 
en serez punie ! car monsieur que voici va me tuer 
sous vos yeux! Mais avant cinq minutes, il sera 
30 là, lui aussi, gisant â vos pieds. 

— Lui mourir! Mais vous ne savez donc pas, 



86 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Maurice, que je donnerais ma vie pour la sienne, 
que s'il meurt je mourrai, et que si vous êtes mon 
amour, vous, lui est ma religion? 

— Ah! dit Maurice, vous allez peut-être conti- 
5 nuer de dire que vous m'aimez. En vérité, les 

femmes sont bien perfides. 

— Allons, monsieur, dit-il au jeune royaliste, il 
faut me tuer ou mourir. 

— Je ne vous disputerai pas ma vie, dit le cheva- 
10 lier de Maison-Rouge, parce que ma vie ne vaut 

pas le remords que j'éprouverais de tuer un galant 
homme, et puis surtout. . . surtout parce que Gene- 
viève vous aime. 

— Ah ! s'écria la jeune femme, que vous êtes bon, 
15 grand et généreux, Armand! 

Maurice les regardait avec étonnement. 

— Tenez, dit le chevalier, je rentre dans ma 
chambre; je vous donne ma parole d'honneur que 
ce n'est point pour fuir, mais pour cacher un por- 

20 trait. Je sais que vous êtes un cœur pur et loyal. 
Je me confierai à vous jusqu'à la fin: regardez! 

Et il tira de sa poitrine une miniature qu'il mon- 
tra à Maurice : c'était le portrait de la reine. 
Maurice baissa la tête. 
25 Le chevalier sortit sans que Maurice fît un seul 
geste pour le retenir. 

A peine fut-il hors de la chambre que Geneviève 
se précipita aux pieds du jeune homme. 

— Pardon, dit-elle, pour tout le mal que je vous 
30 ai fait; pardon au nom de mes souffrances et de 

mes larmes. Mon frère est parti ce matin; peut- 



Le Chevalier de Maison-Rouge 87 

être ne le reverrai-je plus; un seul ami me reste, 
et vous allez le faire tuer. 

— Que voulez- vous? dit Maurice; tout le monde 
joue sa vie à cette heure; le chevalier a joué comme 

s les autres, et il a perdu; maintenant il faut qu'il 
paye. ^ ^ 

— Mais vous pouvez le sauver, vous, Maurice. 

— Je fermerais inutilement les yeux, Geneviève; 
il y a un mot d'ordre donné, sans lequel personne 

10 ne peut sortir. 

— Mon ami, mon cher Maurice, ce mot d'ordre, 
dites-le-moi, il me le faut. 

— Si je fais ce que vous me demandez, que me 
donnez-vous, Geneviève ? 

15 — Mon Dieu! reprit-elle, je jure de consacrer 
ma vie à Maurice, s'il sauve le chevalier de Maison- 
Rouge. 

— C'est bien; il sera sauvé, dit Maurice. 
Il alla vers la chambre du chevalier. 

20 — Monsieur, dit-il, vous êtes libre. 

— Et vous, dit-il à Geneviève, voilà les deux mots 
de passe : Œillet et souterrain. 

Et comme s'il eût eu horreur de rester dans la 
chambre où il avait prononcé ces deux mots, il 
25 ouvrit la fenêtre et sauta dans le jardin. 

À peine avait-il atteint l'angle de la serre que 
l'homme gris parut, suivi de Lorin et de cinq ou 
six grenadiers. 

— Eh bien? demanda Lorin. 

30 — Vous le voyez, dit Maurice, je suis à mon 
poste. 



88 * Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Personne n'a tenté de forcer la consigne? 

— Personne, répondit Maurice, et vous qu'avez- 
vous fait? 

— Nous, nous avons acquis la certitude que le 
s chevalier de Maison-Rouge est entré dans la mai- 
son, et n'en est pas sorti. ^ 

— Voyons? dit Maurice, que décidons-nous? 

— Nous décidons, dit l'homme de la police, que 
nous allons le prendre dans sa chambre. 

lo — En avant ! dans le corridor, dit Lorin. 

On ouvrit la porte du fond et l'on se trouva en 
face de la porte de l'appartement du chevalier. 

— Oh ! oh ! dit Lorin, la porte est close. 

— Grenadiers, enfoncez la porte, dit l'homme 
15 gris: la porte vola en éclats. Les rideaux du lit 

étaient fermés, et le lit était vide. 

Soudain l'on entendit un grand bruit; une troupe 
d'hommes armés se présenta à la porte, envahit le 
jardin et se répandit dans la maison. A la tête de 
20 ce renfort brillait le panache de Santerre. 

— Eh bien! dit-îl à Lorin, où est le conspirateur? 

— Je vous le demanderai à vous-même, citoyen 
général : votre détachement doit l'avoir arrêté, puis- 
qu'il n'était plus dans la maison quand nous y 

2s sommes entrés. 

— Que dites-vous là? s'écria le général furieux, 
vous l'avez donc laissé échapper? 

— Nous n'avons pu le laisser échapper, puisque 
nous ne l'avons jamais tenu. 

30 — Alors, je ne comprends plus rien, dit Santerre, 
à ce que vous m'avez fait dire par votre envoyé, un 



Le Chevalier de Maisôn-Rouge 89 

homme à habit brun, à cheveux noirs, à lunettes 
vertes, qui est venu nous prévenir de votre part que 
vous étiez sur le point de vous emparer de Maison- 
Rouge, mais qu'il se défendait comme un lion; sur 
s quoi, je suis accouru. 

— Un homme à habit brun, à cheveux noirs, à 
lunettes vertes? répéta Lorin. 

— Sans doute, tenant une femme au bras. 

— Comment diable les avez- vous laissés passer? 
10 demanda Lorin. 

— Parbleu! dit Santerre, je les ai laissés passer 
parce qu'ils avaient le mot de passe. 

— Ils avaient le mot de passe ! s'écria Lorin ; mais 
il y a donc un traître parmi nous ? 

15 — Non, non, citoyen Lorin, dit Santerre, on vous 
connaît, et l'on sait bien qu'il n'y a pas de traîtres 
parmi vous. 

Lorin regarda tout autour de lui: il vit le front 
sombre et l'oeil vacillant de Maurice. 

20 — Oh! murmura-t-il, que veut dire ceci? 

— Cet homme ne peut être bien loin, dit San- 
terre; fouillons les environs. 

— Oui, oui, cherchons, dit Lorin. 
Et il saisit Maurice par le bras ; ef, sous prétexte 
as de chercher, il l'entraîna hors du jardin. 



90 Le Chevalier de Maison-Rouge 

XIV 

LA CONCIERGERIE 

En 1793, la Conciergerie, pourvoyeuse infati- 
gable de réchafaud, regorgeait de prisonniers dont 
on faisait en une heure des condamnés. 

5 C'est, en ce lieu que la Commune transféra la 
reine de France. Suivons-la dans sa nouvelle 
prison. 

Un sourd roulement avait ébranlé le pavé du 
quai et les vitres de la prison; puis le roulement 

10 avait cessé en face de la porte ogive ; des gendarmes 
avaient frappé à cette porte avec la poignée de leur 
sabre, cette porte s'était ouverte, la voiture était 
entrée dans la cour, et la reine en était descendue. 

I La Conciergerie.— The 2nd of August, 1793, after one 
year in the Temple, the queen was transferred to the 
Conciergerie, where she remained 76 days. During this 
tîme she was guarded by two gendarmes, separated from 
her only by a screen. Oct. I4th, she appeared before the 
revolutîonary tribunal. Two days later she was con- 
demned to death. She heard the verdict with composure, 
returned to her prison, and wrote a touchîng letter to her 
sîster-în-law to whom she întrusted her chîldren. The 
next mornîng she was taken to the scaffold în a cart. 
Thirty thousand soldîers were under arms along the route. 
There were cries of : Vive la République! A bas la tyran- 
nie! She died courageously. Did she deserve the penalty 
of death? The Assembly believed it. However thîs may 
be, because of her long martyrdom, the world has for her 
memory only a profound pity. 



. Le Chevalier de Maison-Rouge 91 

Elle vit qu'il fallait franchir un second guichet, 
mais elle oublia de baisser son front et se heurta 
violemment à la barre de fer. 
— Vous êtes-vous fait mal, citoyenne? demanda 
s un des gendarmes. 

— Rien ne me fait plus mal à présent, répondit- 
elle. 

Et elle passa sans proférer aucune plainte. 
Le concierge Richard regarda la prisonnière, 
10 ouvrit un registre fort gros, et chercha une plume. 

— Citoyen concierge, dit le chef de l'escorte, fais- 
nous l'écrou et vivement, car on nous attend avec 
impatience à la Commune. 

— Oh ! ce ne sera pas long, dit le concierge. Tes 
15 noms et prénoms, citoyenne. 

— Marie- Antoinette- Jeanne- Josèphe de Lorraine, 
répondit la prisonnière, archiduchesse d'Autriche, 
reine de France. 

* — Reine de France? répéta le concierge en se 
20 soulevant étonné sur le bras de son fauteuil. 

— Reine de France, répéta la prisonnière. 

— Autrement dit, veuve Capet, dit le chef de 
Tescorte. 

— Sous lequel de ces deux noms dois-je Tîns- 
25 crire? demanda le concierge. 

— Sous celui des deux que tu voudras, pourvu 
que tu l'inscrives vite, dit le chef de l'escorte. 

Le concierge écrivît sur son registre les prénoms, 
le nom et le titre que s'était donnés la prisonnière, 
30 inscription dont l'encre apparaît encore rougeâtre 
aujourd'hui sur ce registre, dont les rats de la Con 



92 Le Chevalier de Maîson-Rouge - 

ciergerie révolutionnaire ont grignoté la feuille à 
l'endroit le plus précieux. 

— Votre âge? continua le concierge. 

— Trente-sept ans et neuf mois, répondit la 
s reine. 

— Bien, dit-il, c'est fait. 

— Où conduit-on la prisonnière? demanda le 
chef de l'escorte. 

Richard regarda sa femme. 
10 — Dame ! dit celle-ci, nous n'étions pas prévenus, 
de sorte que nous ne savons guère. . . Il y a la 
chambre du conseil. . . 

— Va pour la chambre du conseil, dit Richard; 
mais elle est inhabitable pour le moment, car il n'y * 

15 a pas de lit. 

— C'est vrai, répondit la femme, je n'y avais pas 
songé. 

— Bah ! dit un des gendarmes, on y mettra un lit 
demain, et demain sera bientôt venu. 

20 — D'ailleurs, la citoyenne peut passer cette nuit 
dans notre chambre, n'est-ce pas, notre homme? 
dit la femme Richard. 

— Eh bien, et nous, donc? dit le concierge. 

— Nous ne nous coucherons pas; comme l'a dit 
25 le citoyen gendarme, une nuit est bientôt passée. 

— Alors, dit Richard, conduisez la citoyenne dans 
ma chambre. 

La femme Richard prît une chandelle et marcha 
la première. 
30 Marie-Antoinette la suivit; deux guichetiers fer- 
mèrent la marche. On montra à la reine un lit 



Le Chevalier de Maison-Rouge 93 

auquel la femme Richard s'empressa de mettre des 
draps blancs. Les guichetiers s'installèrent aux 
issues; puis la porte fut refermée, et Marie- Antoi- 
nette se trouva seule. 

5 Ce fut le lendemain seulement que la reine fut 
conduite dans la chambre du conseil, que l'on avait 
coupée dans toute sa longueur par une cloison. 

L'un des compartiments était la chambre des 
hommes de garde. 

10 L'autre était celle de la reine. Un paravent, 
substitué à une porte, isolait la reine de ses gar- 
diens, et fermait l'ouverture du milieu. Un lit 
dressé en face de la fenêtre, une chaise placée près 
du jour, tel était l'ameublement de la prison royale. 

15 En y entrant, la reine demanda qu'on lui apportât 
ses livres et son ouvrage. Les gendarmes s'éta- 
blirent dans la cellule voisine. L'histoire a conservé 
leurs noms. Ils s'appelaient Duchesne et Gilbert. 
Le lendemain deux municipaux entrèrent suivis 

20 du concierge. 

— Eh bien, demandèrent-ils, la prisonnière? 
Gilbert alla heurter au paravent 

— Que voulez- vous? demanda la reine. 

— C'est la visite de la Commune, citoyenne 
25 Capet. 

Les délégués de la Commune observèrent curieu- 
sement tous les détails de la chambre, examinèrent 
les boiseries, le lit, les barreaux de la fenêtre qui 
donnait sur la cour des femmes, et, après avoir 
30 recommandé la plus minutieuse vigilance aux gen- 
darmes, sortirçnt §ans avoir adressé la parole à 



94 Le Chevalier de Maison-Rouge 

Marie- Antoinette et sans que celle-ci eût paru 
s'apercevoir de leur présence. 

Vers la fin de cette journée un homme, vêtu d'une 
carmagnole grise, et brandissant d'une main un 
s lourd gourdin, se promenait dans la salle des Pas- 
Perdus. Il faisait retentir sur les dalles son arme 
pesante, qui arrachait aux pierres sur lesquelles elle 
retombait un son tantôt mat et sourd, tantôt écla- 
tant et sonore. Il semblait avoir des préférences 
10 pour certaines dall^, celles, qui, situées à peu de 
distance du mur de droite, et au milieu de la salle, 
à peu près, rendaient les sons les plus purs et les 
plus bruyants. 

Il finit par concentrer sa colère sur les dalles du 
15 centre. Un instant même, il s'arrêta pour mesurer 
de l'œil une distance. 

Bientôt un autre patriote entra par la porte de 
• la galerie et vint croiser la promenade de l'homme 
au gourdin. C'était Simon. 
20 — Eh parbleu! c'est le citoyen Simon! dit le 
premier patriote. 

— Lui-même! Maïs que lui veux-tu au citoyen 
Simon ? et qui es-tu, d'abord ! 

— Je m'appelle Théodore. 

35 — Qui attends-tu, citoyen Théodore? 

— Un ami auquel je veux, faire une bonne petite 
dénonciation. 

— En vérité! Conte-moi cela, 

— Non, vrai, je ne peux dire cela qu'à mon ami. 
20 — Tu as tort; car voici le mien qui s'avance 

vers nous, et celui-là connaît assez la pro- 



Le Chevalier de Maison-Rouge 95 

cédure pour arranger tout de s» 'te ton affaire, 
hein? 

— Fouquîer-Tinvîlle ! s'écria le premier patriote. 

— Bonjour, citoyen Fouquier, dit Simon. 
5 — Bonjour, Simon, quoi de nouveau? 

— Beaucoup de choses. D'abord, une dénoncia- 
tion du citoyen Théodore, qui a porté la tête de la 
Lamballe. Je te le présente. 

— Tu as porté la tête de la Lamballe, toi? fit Tac- 
10 cusateur public. 

— Moi, rue Saint- Antoine. 

3 Fouquier-Tinvilîe.—K public prosecutor of the revolu- 
tionary tribunal. He drew up the indictment of the queen 
and of Madame Elizabeth, sister of Louis XVI. He was 
inexorable, and caused the exécution of the most illus- 
trions men and women of the time. He was guillotined 
in his turn, May 7th, 1795. 

7 la Lamballe. — ^Marîe-Thérèse-Louise de Savoie-Ca- 
rignan, princesse de Lamballe, born in 1735, was killed 
in the prison of La Force, Sept. 3rd, 1792. She was 
the most intimate, the most faithful, the most devoted 
friend of the queen. She lived with her at the court; 
followed her to the Tuileries when the royal family was 
obliged to leave Versailles; was found at her side the 
loth of Àugust, when the rioters attacked the Tuileries; 
accompanied her when the king with his family took 
refuge in the midst of the Assembly; finally, she refused 
to leave her when the queen was imprisoned in the Temple 
the I3th of August. The I9th she was torn from the arms 
of the queen and taken to La Force, where she was 
massacred the 3rd of Sept. Her head was eut off and 
carried through the streets on the end of a pike to the 
court-yard of the Temple. That day the Parisian mob 
showed its hatred for the queen. 



96 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Laisse-nous, je te prie; Simon a quelque chose 
à me dire. 

— Un moment, cria Simon, ne le renvoie pas; 
entends d'abord sa dénonciation. 
5 — Ah! fit Fouquier-Tinville, une dénonciation? 

— Oui, une couvée, ajouta Simon. 

— A la bonne heure, parie; de quoi s'agit-il? 

— Le citoyen Maison-Rouge et ses amis. . . 
Fouquier fit un bond en arrière. En vérité? dit- 

10 il, où sont-ils? * 

— J'ai rencontré Maison-Rouge, rue de la 
Grande-Truanderie. 

— Encore une sottise, dît Fouquier: n'importe, 
la bonne intention est réputée pour le fait. Eh 

15 bien, Simon, à nous deux; hâte-toi, l'on m'attend 
au greffe, voici l'heure des charrettes. 

— Eh bien, rien de nouveau; l'enfant va bien. 

— Ahl le petit va bien, dit alors Fouquier; mais 
le moral? 

20 — Je le pétris à volonté. 

— Il parle donc? 

— Quand je veux. 

• — Tu croîs qu'il pourrait témoigner dans le pro- 
cès d'Antoinette? 
25 — Je ne le crois pas, j'en suis sûr. 

— Réfléchis bien, dit Fouquier, ne fais pas faire 
à la commission ce qu'on appelle un pas de clerc. 
Tu es sûr que Capet parlera? 

— Il dira tout ce que je voudrai. 

30 — Il t'a dit ce que nous allons lui deman- 
der? 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 97 

— Il me Ta dit. 

— C'est important, citoyen Simon, ce que tu pro- 
mets là. 

— J'y compte, parbleu! 
s — Soit, balbutia Fouquier. Voilà tout ce que tu 
voulais dire? 

— Tout... J'oubliais: voici une dénonciation. 
Et Simon présenta un morceau de papier. Fou- 
quier le prit et le lut. 

10 — Encore ton citoyen Lorin; tu hais donc bien 
cet homme? 

— Je le trouve toujours en hostilité avec la loi. 

— Précise! précise! dit Fouquier en souriant à 
Simon. 

15 — Que diable veux-tu que je précise? On en a 
guillotiné qui en avaient fait moins. 

— Patience! on ne peut pas tout faire à la fois. 
Et Fouquier rentra d'un pas rapide sous les 

guichets. 
20 II franchissait à peine la grille de l'ouest, que 
Théodore reparut à l'angle d'une cahute d'écrivain. 
L'habitant de la cahute l'accompagnait. 

— A quelle heure ferme-t-on les grilles? dit 
Théodore à cet homme. 

25 — A cinq heures. 

— La pince et les pistolets sont dans la baraque? 

— Oui, sous le tapis^ 

— Bien. Va-t'en et tiens les chevaux prêts. 

— Bonne chance, et comptez sur moi! 

30 — Voici le bon moment. . personne ne regarde. . 
ouvre ta baraque. 



98 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— C'est fait, monsieur; je prierai pour vous! 

— Ce n'est pas pour moi qu'il faut prier ! Adieu. 
Et le citoyen Théodore se glissa adroitement 

sous le petit toit de la baraque. 

Le digne scribe retira sa clef de la serrure, prit 
des papiers sous son bras, et sortit de la vaste salle. 



XV 

LE CITOYEN THÉODORE 

La nuit s'était abaissée sur le sanctuaire de Thé- 
mîs. Cependant, au milieu de cette nuit effrayante, 
10 au milieu de ce silence presque solennel qui régnait, 
un faible grincement se fit entendre : la porte d'une 
cahute d'écrivain roula sur ses gonds criards, et 
Théodore se glissa hors de la baraque. 

Il tenait à la main droite une lourde pince de fer, 
15 et, de la gauche, il assurait dans sa ceinture un pis- 
tolet à deux coups. 

— J'ai compté douze dalles à partir de l'échoppe, 
murmura-t-il ; voyons. Ai- je bien pris mes mesures? 
Serai- je assez fort, et elle, aura-t-elle assez de cou- 
20 rage? 

« Allons, à Tœuvre, et récapitulons. 

« Lever la dalle, ce n'est rien ; la laisser ouverte, 

là est le danger, car une ronde peut venir. . . Mais 

jamais il ne vient de rondes. En trois minutes je 

as suis sous la chambre; en cinq autres minutes, je 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 99 

lève la pierre qui sert de foyer à la cheminée; elle 
m'entendra travailler, elle ne s'effrayera point! au 
contraire, elle comprendra que c'est un libérateur 
qui s'avance. . . Elle est gardée par deux hommes; 
s sans doute ces deux hommes accourront. . . 

« Eh bien, deux hommes, dit-il, c'est un double 
coup de ce pistolet. Pauvres gens ! . . . Oh ! il en 
est mort bien d'autres, et qui n'étaient pas plus 
coupables. 
10 « Allons! » 

Ëh ce moment, une vive lumière glissa comme 
un sillon d'or sur les dalles. Le citoyen Théodore 
rentra dans l'échoppe. 

Quatre hommes entrèrent. Il en reconnut trois: 

15 Santerre, le concierge Richard, le guichetier. Mai3 

il n'avait jamais vu le quatrième. Quel pouvait 

être cet homme, et que venaient faire ces hommes? 

A dix pas de la cachette, Santerre parla : Voyons, 
dît-il, nous voici dans la salle des Pas-Perdus. C'est 
20 à toi de nous guider, citoyen architecte, et de tâcher 
surtout que ta révélation ne soit pas une baliverne ; 
car, vois-tu, nous ne croyons pas plus aux souter- 
rains qu'aux esprits. Qu'en dis-tu, citoyen 
Richard ? 
2$ — Le citoyen Giraud est architecte de la ville, 
il doit savoir ça mieux que nous. 

L'architecte ouvrit son gjand rouleau de papier, 

et s'agenouilla . devant un plan qu'il examina. 

Douze et quatre font seize, dit-il, et huit vingt- 

30 quatre, qui, divisés par six, donnent quatre; après* 

quoi, il nous reste une demie; c'est cela, je tiens 



100 Le Chevalier de Maison-Rouge 

mon endroit, et, si je me trompe d'un pied, dites 
que je suis un ignare. 

L'architecte prononça ces paroles avec une 
assurance qui glaça de terreur le citoyen Théodore. 
s Santerre regardait le plan avec une sorte de res- 
pect; on voyait qu'il admirait d'autant plus qu'il ne 
comprenait rien. 

— Suivez bien sur cette carte que j'ai dressée, 
dit l'architecte. Y êtes-vous? A treize pieds du 

10 mur, une dalle mobile, je l'ai marquée A. La voyez 
vous ? • 

— Certainement je vois un A, dit Santerre. 

— Sous cette dalle est im escalier, continua 
l'architecte; je l'ai marqué B. Une fois la dalle 

is levée, une fois le pied sur la dernière marche, 
reprit l'architecte, comptez cinquante pas de trois 
pieds et vous vous trouverez juste au greffe, où ce 
souterrain aboutit en passant sous le cachot de la 
reine. 

20 — Vous dites qu'on se trouvera sous le greffe? 
demanda Richard. 

— Non seulement sous le greffe, mais sous le 
poêle du greffe. 

— En vérité, si nous trouvons ce que tu dis là, 
as citoyen architecte, j'avouerai que la géométrie est 

une belle chose. 

— Eh bien, avoue, citoyen Santerre, csar je vais 
te conduire à l'endroit désigné par la lettre A. 

L'architecte prit délicatement sa règle, compta 
30 les toises, et, une fois arrêté, il frappa sur une 
dalle. 



Le Chevalier de Maison-Rouge loi 

Cette dalle était précisément la même qu'avait 
frappée le citoyen Théodore. 

— C'est ici, citoyen général, dit l'architecte. 

— Tu crois, citoyen Giraud? 

s — J'en suis sûr, reprit Giraud; et votre expertise, 
combinée avec mon rapport, prouvera à la Conven- 
tion que je ne me trompais pas. Oui, citoyen 
général, cette dalle ouvre sur un souterrain qui 
aboutit au greffe, en passant sous le cachot de la 

lo veuve Capet. Levons cette dalle, descendez dans 

le souterrain avec moi, et je vous prouverai que 

deux hommes, qu'un seul même, pouvait en une 

nuit l'enlever, sans que personne s'en doutât. 

— Voilà le danger que nous courions, reprit Gi- 

15 raud. Eh bien, maintenant, avec une grille que je 
place dans le couloir souterrain, je sauve la patrie. 

— Que l'enfer te confonde, triple sot! grommela 
le patriote avec un redoublement de fureur. 

— Oh! fit Santerre, citoyen Giraud, tu as eu là 
20 une idée sublime. 

— Maintenant, lève la dalle, dit l'architecte au 
citoyen Gracchus, qui portait une pince. 

Le citoyen Gracchus se mit à l'œuvre, et au bout 
d'un instant la dalle fut levée. 
25 Alors le souterrain apparut béant, avec l'escalier 
qui se perdait dans ses profondeurs, et une bouffée 
d'air moisi s'en échappa. 

— Encore une tentative avortée! murmura le 
citoyen Théodore. Oh! le ciel ne veut donc pas 

30 qu'elle en échappe, et sa cause est donc une cause 
maudite ! 



I02 Le Chevalier ^e Maîson-Rouge 

Un instant le groupe des trois hommes resta im- 
mobile à rorifice du souterrain, pendant que le 
guichetier plongeait dans l'ouverture sa lanterne. 

— Ma foi, oui! dit Santerre, voilà bien le sou- 
5 terrain, c'est incontestable. Seulement, reste à sa- 
voir où il conduit. 

— Eh bien, descends, citoyen Richard, et tu 
verras si j'ai dit la vérité. 

— Il y a mieux à faire, dit le concierge. Nous 
10 allons retourner avec toi et le général à la Con- 
ciergerie. Là, tu lèveras la dalle du poêle, et nous 
verrons. 

— Cette salle est déserte, dit Richard, et en y 
laissant Gracchus, cela suffira. 

15 — Soit, dit Gracchus. 

— Es-tu armé? demanda Santerre. 

— J'ai mon sabre et cette pince, citoyen général. 

— A merveille! fais bonne garde. 

Et tous trois, après avoir fermé la grille, s'en 
ao allèrent. 

Le guichetier les avait regardés s'éloigner. Tout 
étant rentré dans la solitude, il posa sa lanterne à 
terre et se mit à rêver. 

Comme il était au plus profond de sa rêverie, il 
25 sentit une main se poser sur son épaule. 

Il se retourna, vit une figure inconnue et voulut 
crier; mais à l'instant même un pistolet s'appuya 
sur son front. 

— Pas un mot, dit l'homme, ou tu es 
30 mort. 

— Que voulez-vous? balbutia le guichetier. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 103 

— Je veux, répondît le citoyen Théodore, que tu 
me laisses entrer là dedans. 

Le guichetier regarda avec le plus profond 
étonnement celui qui lui faisait cette demande. 
5 — Refuserais-tu de faire ta fortune? dit Thomme. 

— Qu'entendez-vous par une fortune ? 

— Cinquante mille livres en or. Eh bien, je te 
les offre. 

— Pour vous laisser entrer là dedans? 

10 — Oui; mais à la condition que tu y viendras 
avec moi et que tu m'aideras dans ce que j'y veux 
faire. 

— Mais qu'y ferez- vous? Dans cinq minutes, ce 
souterrain sera rempli de soldats. 

15 — Mais demain pourrons-nous y entrer? 

— Oui; mais on va poser dans ce souterrain une 
grille de fer qui prendra toute sa largeur. 

— Alors il faut trouver autre chose, dit Théo- 
dore, que fais-tu à la Conciergerie? 

20 — Je suis guichetier. 

— Tu y manges? 

— Pas toujours. J'ai mes heures de récréation, 
et j'en profite pour aller faire la cour à la fille du 
cabaret du Puits-de-Noé. 

25 — Trouve-toi demain au Puits-de-Noé, je te 
dirai ce que je veux de toi. Comment t'appelles-tu? 

— Gracchus. 

— Eh bien, citoyen Gracchus, d'ici à demain fais- 
toi chasser par le concierge Richard. 

30 — Eh bien, c'est dit. Envolez-vous vite, les voilà. . 
7 Cinquante mille livres en or. — jacoo francs. 



I04 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— A demain, répéta Théodore en s'enfuyant. 

En effet, il était temps; le bruit des pas et des 
voix se rapprochait. On voyait déjà dans le souter- 
rain obscur briller la lueur des lumières qui s'appro- 
5 chaient. 

Théodore courut à la porte que lui avait montrée 

l'écrivain dont il avait pris la cahute; il en fit sauter 

la serrure avec sa pince, gagna la fenêtre indiquée, 

l'ouvrit, se laissa glisser dans la rue, et se retrouva 

10 sur le pavé de la République. 



XVI 

l'enfant royal 

Cependant le procès de la reine avait commencé 
à s'instruire, comme on a pu le voir dans le chapitre 
précédent. Déjà on laissait entrevoir que, par le 

15 sacrifice de cette tête illustre, la haine populaire, 

grondante depuis si longtemps, serait enfin assouvie. 

Les moyens ne manquaient pas pour faire tomber 

cette tête, et cependant, Fouquier-Tinville avait 

résolu de ne pas négliger les nouveaux moyens d'ac- 

20 cusation que Simon lui avait promis. 

Le lendemain du jour où Simon et lui s'étaient 
rencontrés dans la salle des Pas-Perdus, le général 
Henriot entra, suivi de plusieurs gardes nationaux, 
dans le donjon où languissait l'enfant royal. 

25 A côté du général marchait un greffier de mau- 
vaise mine, chargé d'une écritoire et d'un rouleau 



Le Chevalier de Maison-Rouge 105 

de papier. Derrière le scribe venait Taccusateur 
public, cet homme sec, jaune et froid, dont l'œil 
sanglant faisait frissonner le farouche Santerre lui- 
même. Simon, souriant d'un air faux, monta de- 
5 vant pour indiquer le chemin à la commission. 
Ils arrivèrent à une chambre assez noire, spa- 
cieuse et nue, au fond de laquelle, assis sur son lit, 
se tenait le jeune Louis, dans un état d'immobilité 
parfaite. 

10 Quand nous avons vu le pauvre enfant fuyant 
devant la brutale colère de Simon, il y avait encore 
en lui une espèce de vitalité réagissant contre les 
indignes traitements du cordonnier du Temple: il 
fuyait, il criait, il pleurait, il avait peur, il souffrait, 

is îl espérait encore. Aujourd'hui, crainte et espoir 
avaient disparu. Il ne leva pas même la tête lorsque 
les commissaires marchèrent à lui. 

— Cet enfant est bien malade, dit le lieutenant 
avec une assurance qui fit retourner Fouquier-Tin- 

20 ville, déjà assis et prêt à interroger. 

— Ah! ah! c'est toi, citoyen Lorin, dit Simon 
appelant ainsi l'attention de Fouquier-Tinville sur 
l'ami de Maurice. 

— Moi-même, citoyen Simon, répliqua Lorin avec 
25 son imperturbable aplomb. 

Et, comme Lorin, quoique toujours prêt à faire 
face au danger, n'était point homme à le chercher 
inutilement, il profita de la circonstance pour saluer 
Fouquier-Tinville, qui lui rendit son salut. 
30 — Tu fais observer, citoyen, dit l'accusateur 
public, que l'enfant est malade; es-tu médecin? 



io6 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— J'ai étudié la médecine, au moins. 

— Eh bien, que lui trouves-tu? 

— Je lui trouve les joues et les yeux bouffis, et 
les genoux tuméfiés ; et, si je lui tâtais le pouls, je 

s constaterais, j'en • suis sûr, un mouvement de 
quatre-vingt-cinq pulsations à la minute. 

— Et à quoi la science peut-elle attribuer l'état 
du prisonnier? demanda l'accusateur public. 

— Ma foi, citoyen, répliqua Lorin, je ne connais 
lo pas assez le régime du petit Capet pour te ré- 
pondre... Cependant, je crois qu'il ne prend pas 
assez d'exercice. 

— Je crois bien, le petit gueux! dit Simon, il ne 
veut plus marcher. 

15 L'enfant resta insensible à l'apostrophe du cor- 
donnier. 

— L'interrogatoire va commencer, dit l'accusa- 
teur public; greffier, prends la plume. 

Celui-ci venait d'écrire les préliminaires d'un 
20 procès-verbal, et attendait. 

— Capet, dit l'accusateur, sais-tu ce qu'est de- 
venue ta mère? 

Le petit Louis passa d'une pâleur de marbre à 
une rougeur brûlante. 
2s — M'as-tu entendu, Capet? reprit l'accusateur. 

— Oh! il entend bien, dit Simon; il ne veut pas 
répondre, de peur qu'on ne le prenne pour un 
homme et qu'on ne le fasse travailler. 

— Réponds, Capet, dit Henriot; c'est la commis- 
se sion de la Convention qui t'interroge, et tu dois 

obéissance aux lois. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 107 

L'enfant pâlit, mais ne répondit pas. 
Simon fit un geste de rage. 

— Veux-tu répondre, louveteau! dit-il en lui 
montrant le poing. 

— Tais-toi, Simon, dit Fouquier-Tinville. 

• — Ta mère t'aimait-elle? demanda Fouquier. On 
dit que non. 

Quelque chose comme un pâle sourire passa sur 
les lèvres de l'enfant. 

— Regarde, Simon, comme c'est fâcheux que le 
petit Capet, si bavard dans le tête-à-tête, devienne 
muet devant le monde, dit Lorin. 

— Oh ! si nous étions seuls ! dit' Simon. 

— Oh I si vous étiez seuls, brave Simon, comme tu 
rosserais le pauvre enfant, hein? Mais tu n'es pas 
seul, et tu n'es pas vaillant, mon digne homme, 
quand tu as des enfants de cinq pieds six pouces à 
combattre. 

— Capet, reprit Fouquier, as-tu fait quelque con- 
fidence à Simon? 

Le regard de l'enfant prit, sans se détourner, une 
expression d'ironie impossible à décrire. 

— Réponds oui! hurla Simon en levant son tire- 
pîed sur l'enfant. 

L'enfant frissonna, mais ne fit aucun mouvement 
pour éviter le coup. 

Les assistants poussèrent un cri de répulsion. 

Lorin fit mieux, il s'élança, et, avant que le 
bras de Simon se fût abaissé, il le saisit par le 
poignet. 

— Veux-tu me lâcher? vociféra Simon. 



io8 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Voyons, dit Fouquier, dis-nous de quelle ma- 
nière ta mère t'aimait, Capet. Cela peut lui être utile. 

Le jeune prisonnier tressaillit à cette idée qu'il 
pouvait être utile à sa mère, 
s — Elle m'aimait comme une mère aime son fils, 
monsieur, dit-il. * 

— Vous trouvez-vous malheureux? demanda l'ac- 
cusateur; vous trouvez-vous mal logé, mal nourri, 
mal traité ? voulez-vous plus de liberté, un autre or- 

10 dinaire, une autre prison, un autre gardien ? voulez- 
vous un cheval pour vous promener? voulez-vous 
qu'on vous accorde la société d'enfants de votre 
âge? 
Louis reprit le profond silence dont il n'était sorti 
15 que pour défendre sa mère. 

La commission demeura interdite d'étonnement ; 
tant de fermeté était incroyable dans un enfant. 

— Hein ! ces rois, dit Henriot à voix basse, quelle 
race ! c'est comme les tigres : tout petits, ils ont de 

20 la méchanceté. 

— Comment rédiger le procès-verbal? demanda 
le greffier embarrassé. 

— Il n'y a qu'à en charger Simon, dit Lorin avec 
un franc éclat de rire. 

25 La commission n'avait plus rien à faire, elle 
sortit. 

Quant à l'enfant, une fois délivré de ses interro- 
gateurs, il se mit à chantonner sur son lit un pe 
refrain mélancolique qui était la chanson favor 

30 de son père. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 109 

XVII 

LES PRÉPARATIFS DU CHEVALIER DE MAISON-ROUGE 

Le nommé Théodore se trouvait le lendemain 
de cette soirée, vers sept heures du soir, au cabaret 
du Puits-de-Noé. 
s Gracchus entra bientôt. 

— Eh bien? dit Théodore. 

— Le père Richard a fini par me dire: 

« Eh bien, citoyen Gracchus, entends-toi avec 
quelqu'un de tes amis qui te donnera quelque chose 
10 sur ses gages; présente-le-moi comme remplaçant 
et je promets de le faire accepter.» Sur quoi, je 
suis sorti en disant: « C'est bon, père Richard, je 
vais chercher. » 

— Bien, dit le patriote, tu es un garçon intelli- 
15 gent. 

— Si intelligent, que je ne me cache pas, malgré 
vos belles promesses, de quoi il retourne pour nous 
deux. Je crains les suites. .- . 

— Les suites!... et qu'as-tu à craindre? Le 
20 lendemain du jour où je suis installé, tu viens faire 

un tour à la Conciergerie; je te compte vingt-cinq 
rouleaux contenant chacun deux mille francs. Avec 
l'argent, je te donne une carte pour sortir de France. 

— Eh bien, c'est dit, monsieur, arrive qu'arrive. 
25 — Maintenant, voyons, quand me présentes-tu 

* au père Richard ? 



iio Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Ce soir, sî vous voulez. 

— Ouï, certainement. Qui suis- je? 

— Mon cousin Ma'rdoche. 

— A ce soir, en face de la Conciergerie. 
5 Le patriote paya son écot et sortit. 

Le guichetier Mardoche n'était rien de moins que 
le Chevalier de Maison-Rouge, qui croyait avoir 
trouvé un moyen de sauver la reine. 

Un jour, elle entendit à une des fenêtres, donnant 
10 sur la cour que Ton appelait la cour des femmes, un 
bruit strident pareil à celui que produirait un dia- 
mant grinçant sur le verre. Ce bruit fut suivi d'un 
choc léger à la vitre, que couvrait avec intention la 
toux d'un homme. Puis, à l'angle de la vitre, ap- 
is parut un petit papier roulé qui glissa lentement et 
tomba au pied de la muraille. Alors elle se leva 
doucement, retenant son haleine, et alla ramasser 
le papier. 

Un objet mince et dur en glissa. C'était une 
30 lime de la plus grande finesse, un de ces ressorts 
d'acier avec lesquels une main, sî faible et si in- 
habile qu'elle soit, peut couper le fer du plus épais 
barreau. 

« Madame, disait le papier, à neuf heures et 
25 demie, un homme viendra causer avec les gendarmes 
qui vous gardent, par la fenêtre de la cour des 
femmes. Pendant ce temps. Votre Majesté sciera 
le troisième barreau de sa fenêtre, en allant de 
gauche à droite.. . Un quart d'heure doit suffire à 
30 Votre Majesté; puis tenez- vous prête à passer par 
la fenêtre... L'avis vous vient d'un de vos plus 



Le Chevalier de Maison-Rouge m 

fidèles sujets, lequel a consacré sa vie au service de 
Votre Majesté, et sera heureux de mourir pour 
elle. » 

Oh! murmura la reine, je connais cette écriture; 
s c'est celle du chevalier de Maison-Rouge. Allons ! 
Dieu veut peut-être que j'échappe. 

Comme les ténèbres se faisaient dans le cachot 
de la reine, un homme apparaissait dans la cour 
des femmes. Il était suivi de deux chiens, et, tout 
10 en fredonnant le Ça ira, il avait, d'un coup de 
trousseau de clefs, raclé les cinq barreaux qui fer- 
maient la fenêtre de la reine. 

La reine avait tressailli d'abord ; mais, reconnais- 
sant la chose pour un signal, elle avait aussitôt ou- 
ïs vert doucement sa fenêtre et s'était mise à la be- 
sogne d'une main plus expérimentée qu'on n'aurait 
pu le croire. 

Dès que l'homme entendit la fenêtre de la reine 
s'ouvrir, il alla frapper à celle des gendarmes. 
20 — Ah! ah! dit Gilbert, c'est le citoyen Mardoche. 

— Lui-même, répondit le guichetier. Eh bien, il 
paraît que nous faisons bonne garde? 

— Comme d'habitude, citoyen porte-clefs. 

— Ah! dit Mardoche, c'est que cette nuit la vîgî- 
25 lance est plus nécessaire que jamais. 

— Qu'y a-t-il donc? 

— Les conspirateurs que l'on croyait morts sont 
très vivants, dit Mardoche, et le chevalier de Mai- 
son-Rouge est en France. 

10 Ça ira. — ^"Ça ira. les aristocrates on les pendra.../' 
A popular song at the time of the Révolution. 



112 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Eh bien, on va tâcher de Tarrêter. 

— Certainement qu'on va tâcher de Tarrêter; 
mais ce n'est pas chose facile, à ce qu'il paraît. 

En ce moment, comme la lime de la reine grinçait 

s si fortement sur les barreaux que le porte-clefs 

craignait qu'on ne l'entendît, malgré les efforts qu'il 

faisait pour la couvrir, il appuya le talon sur la 

patte d'un de ses chiens, qui poussa un hurlement. 

— Ah! pauvre bête! dit Gilbert. 
10 — Bah! dit le porte-clefs, il n'avait qu'à mettre 
des sabots. Veux-tu te taire. Girondin. 

— J'allais ajouter que l'on avait fait la motion de 
reconduire l'Autrichienne au Temple. 

— Ma foi, dit Gilbert, moi, je voudrais qu'on 
15 le fit. 

— Je comprends, cela t'ennuie de la garder. 

— Non, cela m'attriste. 

Maison-Rouge toussa fortement; la lime faisait 
d'autant plus de bruit qu'elle mordait plus profon- 
2o dément le barreau de fer. 

— Et qu'a-t-on décidé? demanda Duchesne. 

— Il a été décidé qu'elle resterait ici, mais que 
son procès lui serait fait immédiatement. 

— Ah! pauvre femme! dit Gilbert. 
25 Duchesne, dont l'oreille était plus fine sans doute 
que celle de son collègue, se baissa pour écouter du 
côté du compartiment de gauche. 

Le porte-clefs vit le mouvement. Il courut à la 
fenêtre de la reine. 
30 — Est-ce fait? dit-il. 

— Je suis plus qu'à moitié, répondit la reine. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 113 

— Oh! mon Dieu! mon Dieu! murmura-t-il, et 
il saisit des deux mains et secoua d'un effort su- 
prême le barreau de fer. 

Le barreau résista, 
s Duchesne saisit sa carabine et courut à la fenêtre : 
il vit un homme pendu au barreau, qu'il secouait 
avec rage et qu'il essayait vainement d'escalader. 
Il le mit en joue. 

Le jeune homme vit le canon de la carabine se 
10 baisser vers lui, et il élargit sa poitrine pour défier 
la balle. 

— Chevalier, s'écria la reine, chevalier, je vous 
en supplie ; vivez, vivez ! 

A la .voix de Marie- Antoinette, Maison-Rouge 
15 tomba à genoux. 

Le coup partit; mais ce mouvement le sauva, la 
balle passa au-dessus de sa tête. 

Lorsque la fumée fut dissipée, îl n'y avait plus 
personne dans la cour des femmes. 
20 Maison-Rouge en était arrivé à comprendre que 
malgré tout son dévoûment et tout son amour, il 
ne réussirait pas à tirer la reine de la Conciergerie. 
Il lui restait seulement l'espoir de la sauver de la 
main du bourreau. 
25 Voici l'histoire de cette dernière entreprise. 

Il se présenta au prêtre — un prêtre assermenté 
— qui devait assister la reine dans ses derniers 
moments. 

26 assermenté. — ^Those prîests that had taken oath to 
support the Republic formed the clergé constitutionnel. 
They were disowned by the church at Rome. 



114 Le Chevalier de Maison-Rouge 

— Que voulez- vous de moi? demanda le prêtre. 

— Je viens vous supplier de me faire entrer avec 
vous près de Sa Majesté. 

— Oh! mais vous êtes fou! s'écria Tabbé. 

s — Mon père, rassurez- vous. La reine est perdue, 
je le sais; mais que je puisse me prosterner à ses 
genoux, une seconde seulement, et cela me sauvera 
la vie; si je ne la vois pas, je me tue, et, comme 
vous serez la cause de mon désespoir, vous aurez 
10 tué à la fois le corps et Tâme. Écoutez, il vous 
faut un acolyte : prenez-moi avec vous. 

— Non, dit le prêtre, non, ce serait manquer à 
mes devoirs. 

— Écoutez, mon père, dit le chevalier avec Tac- 
15 cent d'une profonde douleur, je vous ai parlé en 

fils soumis, cependant le désespoir me ronge le 
cœur, je suis armé; voyez, j'ai un poignard. 
Le curé s'éloigna vivement. 

— Ne craignez rien, dit le chevalier avec un 
20 triste sourire: tenez, voici pour votre garantie. 

Et il tira de sa poche un billet qu'il présenta à 
l'abbé Girard; celui-ci le déplia et lut ces mots: 

< Moî, René, chevalier de Maison-Rouge, déclare, 

sur Dieu et mon honneur, que j'ai, par menace de 

25 mort, contraint le digne curé de Saint-Landry à 

m'emmener à la Conciergerie malgré ses refus et 

ses vives répugnances. En foi de quoi, j'ai signé, 

€ Maison-Rouge. » 

— C'est bien, dit le prêtre. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 115 

— Oh! murmura le chevalier, elle mourra du 
moins comme une reine, et la main du bourreau ne 
la touchera point! 

Il suivit Tabbé. Il était comme lui, vêtu d'un 
5 habit noir; les habits sacerdotaux étaient abolis. 
Quand il se trouva en face du guichet, un homme 
le heurta. 

Maison-Rouge se retourna et reconnut l'exécu- 
teur. 
10 — Que veux-tu, citoyen? demanda Samson. 

— Tu le vois bien, citoyen Samson, j'accompagne 
le curé. 

— Ah! bien, répliqua Texécuteur. 
Maison-Rouge pénétra dans l'intérieur du greffe ; 
15 puis, du greffe, il passa dans le compartiment où 
se tenaient les deux gendarmes. 

D'où il était, le chevalier ne pouvait apercevoir la 
reine: le paravent était fermé. 
Le paravent s'était ouvert pour donner passage 
20. au curé, mais il s'était refermé derrière lui. 

— Monsieur, disait la reine de sa voix stridente 
et fière, puisque vous avez fait serment à la Répu- 
blique, au nom de qui on me met à mort, je ne 
saurais avoir confiance en vous. Nous n'adorons 

25 plus le même Dieu ! 

— Allez, dit Richard à l'abbé, retournez 
chez vous, et qu'elle meure comme elle 
voudra. 

— Non, répliqua Girard, je l'accompagnerai; la 
30 Commune m'a donné une mission... je dois 

obéir. Je lui parlerai de " vous en route. 



ii6 Le Chevalier de Maison-Rouge 

dit-il à Maison-Rouge; je lui dirai ce que 

vous avez risqué pour la voir une dernière 
fois. 



XVIII 

LA CHARRETTE 

5 Onze heures sonnèrent à Thorloge du Palais, 
toute rumeur cessa. Cent mille personnes comp- 
taient l'heure qui sonnait et à laquelle répondaient 
les battements de leur cœur. 

Puis il se fit un grand bruit derrière les portes, 
10 en même temps qu'une charrette fendait la foule 
et venait se placer au bas des degrés. 
Bientôt la reine apparut sur cette charrette. 
Ses cheveux étaient coupés courts, la plupart 
avaient blanchi pendant sa captivité, et cette nuance 
15 argentée rendait plus délicate encore la pâleur na- 
crée qui rendait presque céleste, en ce moment su- 
prême, la beauté de la fille des Césars. 

Elle était vêtue d'une robe blanche, et ses mains 
étaient liées derrière son dos. 
20 Lorsque la charrette commença a s*ébranler, il 
se fit un grand mouvement dans le peuple. Mais, 
en même temps, comme les soldats ignoraient dans 
quelle intention était accompli le mouvement, ils 
réunirent tous leurs eflForts pour repousser la foule ; 
25 îl se fit, en conséquence, un grand espace vide entre 
la charrette et les î)remîers rangs. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 117 

Dans cet espace retentit un hurlement lugubre. 

La reine tressaillit et se leva tout debout, regar- 
dant autour d'elle. 

Elle vit alors son chien, perdu depuis deux mois ; 
5 son chien, qui n'avait pu pénétrer avec elle dans la 
Conciergerie, qui, malgré les cris et les coups, 
s'était élancé vers la charrette ; mais presque aussi- 
tôt le pauvre Black, exténué, maigre, brisé, disparut 
sous les pieds des chevaux. 
10. Après l'avoir perdu un instant des yeux la reine 
le revit. Il était au bras d'un pâle jeune homme 
qui dominait la foule, debout sur un canon, et qui, 
grandi par une exaltation indicible, la saluait en lui 
montrant le ciel. 
15 Marie-Antoinette aussi regarda le ciel et sourit 
doucement. 

Le chevalier de Maison-Rouge poussa un gé- 
missement, comme si ce sourire lui avait fait une 
blessure au cœur, et, comme la charrette tournait 
20 vers le pont au Change, il retomba dans la foule et 
disparut. 

FI N 



EXERCISES FOR RETRANSLATION 



I (from page 8, Une i, to page lo, Une 25). 

I. The occasion îs lacking. 2. The soldiers 
marched past the doors. 3. They demanded voci- 
ferously the death of the Girondists. 4. A glance 
cast by Collot d'Herbois made them understand. 
their danger. 5. The patrols are gliding past 
the house on the corner of the street. 6. Présent ! 
cried a man in disguise. 

II (from page 11, Une 10, to page 12, Une 25). 

I. They were trying to get her away from the 
enUsted volunteers. 2. When we are at the Jardin 
des Plantes I shall leave you. 3. She concealed 
her dweUing from me. 4. If I hold out my hand 
will he sUp a ring upon my finger? 5. There he 
is in "front of the old house beyond the garden. 
6. He swore upon his honor that he would look 
for the ring. 7. I must keep my eyes shut. 

III (from page 13, Une 5, to page 14, Une 23). 

I. The streets and alleys were lighted up by the 
moon. 2. On coming to himself he saw only the 
charming face of the unknown woman. 3. What 
is the matter, sir? 4. There is only one of them 
who could catch the conspirator. 5. He is dis- 
118 



Le Chevalier de Maison-Rouge 119 

guised as a woman. 6. Maurice shook his head 
and said he knew nothîng about it. 

IV (from page 15, Une i, to page 16, Une 3). 

I. Ah! to be sure, he is arrested. 2. A great 
love would be necessary to undertake such things. 
3. Lorin beHeves in the love of the ChevaUer for 
the queen. 4. He is a sly fox, but they are hunting 
him out this very moment. 5. The inmates wiU 
display their names on the front of their houses. 
6. It is a question of putting them on her track. 

V (from page 16, Une 3, to page 16, Une 20). 

I. The only thing talked. of was the daring of 
the ChevaUer's return. 2. Would he hâve a price 
set upon his head if he had not reëntered Paris? 

3. People connected the attempt to remove (d'en- 
lever) the queen with his return the evening before. 

4. Each obstinate conspirator is waiting impatiently 
for the address to the Convention. 5. Meanwhile 
Maurice had gone out to look for the Chevalier. 
6. Contrary to the gênerai expectation, the woman 
took her' way to the Temple. 

VI (from page 16, Une 20, to page 17, Une 5). 

I. FoUow the same road along which Maurice 
accompanied the poor woman. 2. Will the secret 
of •the mysterious woman last longer than a 
night? 3. Did he while searching by daylight find 
some trace of the unknown woman? 4. When 



I20 Le Chevalier de Maison-Rouge 

you find the bridge, cross it, and you will soon ar- 
rive. S- You did not refîect that you were treating 
me as a child. 6. Would you hâve corne hère with 
me if you had known I lived hère? 

VII (from page 17, Une 6, to page 19, line 2). 

I. A young lady in mourning is visiting in 
apartments on the fourth floor. 2. If you had 
visited the Temple you would hâve seen the tower 
which had been changed into a prison. 3. Santerre 
commanded the Parisian National Guard on the 
same day Maurice was searching for the mysterious 
woman. 4. The elder woman is working on a pièce 
of tapestry. 5. As the former draws near to her, 
a member of the Commune seizes her book and 
throws it into the middle of the room. 

VIII (from page 19, line 3, to page 19, line 30). 

i.^ Dartîng forward as if to embrace her, the 
mother says: "Keep near me." 2. Marie removes 
the note which she had hidden in the stove. 3. The 
convention has decreed that traitors shall be 
punished. 4. She is blushing slightly, but will not 
reply. 5. Who tried to remove her from captivity 
last night? 6. What will your son say when I 
waken him? 

IX (from page 19, line 31, to page 21, line 16). 

I. She does not wish to waken him, it seems. 
2. Let us call Tison, who does the rough work in 



Le Chevalier de Maison-Rouge 121 

the prison. 3. Hâve I not answered? As a proof, 
ail the prisoners know who untied the knot. 4. I 
know you were sleeping, for I went straight to 
your bed. 5. Tison's daughter brought the prisoners 
their linen yesterday. 6. The handkerchief in which 
a knot had been tied was îroned and handed to the 
queen. 

X (from page 21, line 17, to page 23, lîne 5). 

I. Santerre suspected the patriotism of Tison's 
daughter. 2. Henceforth he will not enter the 
Temple, because he is fVightened. 3. In the ante- 
room the Tison woman searched the prisoners. 
4. She ground her teeth and had no pity for the 
poor queen. 5. Who is going to read the order of 
the Convention? 6. If she would acknowledge the 
scheme of her accomplices, her son would be left 
with her. 

XI (from page 23, line 6, to page 23, line 31). 

I. But she says she knows nothing, and the child 
îs taken away by Santerre. 2. He has learned a 
prayer from his mother which he repeats every 
moming and evening. 3. The poor mother will 
soon join his father, who is in heaven. 4. The child 
utters no cries as they take him away. 5. When 
the women are alone the queen breaks the silence. 

6. Without reading the note her daughter burns ît. 

7. She had pulled from a crack with a small pin 
the paper folded in the form of a note. 



122 Le Chevalier de Maison-Rouge 

XII (from page 24, Une 5, to page 25, lîne 15). 

I. The handwriting, which^he recog^îzes, is that 
of the Chevalier. 2. If she can write to the Che- 
valier, she will tell him the project of the émigrés. 
3. For three weeks a crowd of republicans hâve 
risked their heads. 4. For having set foot in France 
again he was condemned to death. 5. The decree 
of the Committee of Public Safety was the only 
thing lacking. 6. If Maurice read the letter again, 
he would abandon himself entirely to his feelings 
for the queen. 

XIII (from page 25, Une 16, to page 26, line 23). 

I. While walking through the old streets he began 
to read the names on the door panels. 2. The first 
dues were to be the lists on the doors. 3. I wish 
to hâve some information conceming Maurice's 
coarse brown jacket. 4. My friend the shoemaker 
was a tenant of the same house. 5. What is the 
name of the journeyman tanner? 6. More than 
fifty workmen hâve just applied to the super- 
intendent of the tannery. 

XIV (from page 27, Une 9, to page 27, line 31). 

I. The tanner's questionîng began to provoke 
Maurice. 2. Is it probable that he will find his 
friend when he does not know the latter's surname? 
3. It is now quite dark at nine o'clock in the old 
Street. 4. When he no longer heard any noise he 
entered the deserted quarter, where he had seen a 



Le Chevalier de Maison-Rouge 123 

light shinîng. 5. In spite of ail résistance, Maurice 
Avas thrown to the ground by the seven men who 
hurled themselves upon him at the same time. 
6. He thought he heard a door close after they had 
tied his hands. 7. He began to move backward, 
A?vhen a moment later he felt the warm air on his 
face. 

XV (from page 28, lîne i, to page 29, Une 17). 

I. With the spade found in the sand he cuts the 
cord which binds his hands, and he pulls the 
bandage from his eyes. 2. When he hears the words 
'spy,' 'dagger,' 'death,' he surprises the assassins 
by hurling himself upon them. 3. He had just 
uttered a cry, when through a window opening into 
the garden he saw a young lady reading. 4. Can 
you prove to me that you are not mistaken ? 5. He 
had scarcely got his bearings, when he heard the 
words: "There he is, shoot him!" 6. Geneviève 
looked at him, and told Dixmer that he was not 
a spy and ought not to die. 

XVI (from page 29, line 26, to page 31, Une 22). 

I. Dixmer says he did not know the obligations 
he was under. 2. Now that they know him they 
do not wish to kill him. 3. Maurice intends to 
hâve you leave. 4. Are they going to wait for 
Morand? 5. At the moment when Geneviève saw 
the guests entering the dining-room, she bowed 
and introduced them to him. 6. The keen sympâthy 



124 Le Chevalier de Maison-Rouge 

he experienced for Morand was because the latter 
rarely spoke. 7. At a time when politics is mixed 
up with everything, he is not astonished that they 
should talk about the prisoners of the Temple. 
8. Without them it would be easy to bribe the 
giiards and take away the prisoners. 

XVII (from page 31, line 24, to page 33, line 20). 

I. The Chevalier did not succeed as he wished, 
because three weeks previous one of the sentinels 
had allowed the word monsieur to escape. 2. Did 
not Maurice know how he had entered Paris? 
3. He ought to be well-informed concerning this 
(sur cela). 4. What became of the woman who 
waited for Maison-Rouge on the Champs-Élysée ? 

5. A member of the Commune who was that day 
on guard duty at the Temple gave the alarm. 

6. What has become of the Chevalier is not known, 
but Maurice affirms that he has not left Paris. 

XVIII (from page 33, Une 56, to page 34, line 17). 

I. If Maurice's whole attention had not been 
centered upon Geneviève, he would hâve noticed the 
forced laugh and pallor of Morand. 2. He does 
not observe that the clock has struck midnight, 
which proves that he is not wearied. 3. Dixmer 
hopes they will soon see each other again. 4. He 
says he opens his door to a good patriot. 5. Is 
Maurice sad at taking leave of his friends? 6. Why 
does Dixmer consider him a valuable acquisition 



Le Chevalier de Maison-Rouge 125 

for them? 7. On the other hand, the events of 
the evening hâve made the young tanner happy.. 

XIX (from page 35, Une 16, to page 38, line 25). 

I. Sophie would hâve liked to see the queen, or 
at the very least to hear her voice. 2. I wish you 
to give me the handkerchief you are holding. 
3. You hâve just deprived yourself of ever seeing 
it. 4. Raising her hands joyfully above her head, 
she cried: Corne! 5. It seemed to him that the 
handwriting resenibled that of Geneviève. 6. While 
the two ladies were walking he watched them at- 
tend vely. 7. He noticed that the queen motioned 
the people to withdraw. 8. The young woman drew 
back hastily. 

XX (from page 39, line 9, to page 41, lîne 5), 

I. In the midst of ail this Maurice entered and 
expressed the greatest delight that Morand had 
just discovered the secret of the red morocco, 
2. As usual she greeted him affectionately. - 3. Hâve 
you ever spoken of me to any one? 4. It is I who 
am asking questions. 5. By supplying half the 
capital, he became Dixmer's partner. 6. Allow me 
to call your attention to the fact that your praise is 
somewhat ostentations. 

XXI (from page 41, line 6, to page 43, line 29). 

I. At the review of the battalion, Santerre ob- 
serves that Maurice is absent. 2. If it should happen 
that he did not come, his name would be put on the 



126 Le Chevalier de Maison-Rouge 

list of those absent. 3. Take your place on the 
stairway. 4. One would think it done on purpose 
to vex me. 5. It is well worth the trouble, since the 
captain intends to offer some to ail the prisoners. 
6. While the widow Plumeau went off to look for 
cheese, the captain went into the ccUar to sélect 
his wine. 

XXII (from page 47, Une 19, to page 50, line 16). 

I. Why can he not master his émotion? 2. I 
shall hâve the dinner served when Morand arrives. 
3. He respects patriotism even in the "knitting 
women". 4. It would be his duty to protect the 
prisoners. 5. He is certain that the queen is largely 
responsible for the misfortunes of France. 6. In 
spite of this, no one will beat the little Capet. 7. On 
rising from the table, he was apprised that urgent 
business demanded his présence. 

XXIII (from page 50, Une 20, to page 52, line 3). 

I. It concerns the purchase of a house from 
which to construct an underground passage to the 
Temple. 2. Cries from the street terrified the queen 
when she learned that people were talking of the 
îndictment of the Girondists. 3. As usual, each dish 
îs examined, and the prisoners are requested to take 
theîr places at the table. 4. After the queen had 
undressed and gone to bed. Madame Elisabeth drew 
near and asked (demander) her in a low voîce if 
she had understood. 5. Turgy announced that help 
would corne to them from within the prison. 



Le Chevalier de Maisan-Rouge 127 

XXIV (from page 54, line 14, to page 56, Une 3). 

I. Morand's early life had been passed în foreign 
lands. 2. But there are two things he has never 
seen; the first is a god and the other is a king. 
3. Instead of a god, Maurice could show him a god- 
dess of Reason, with which (dont) his dear friend 
had just supplied the city. 4. If you want to see 
the queen, just say the word. 5. There is nothing 
simpler than this, you may be sure. 6. He hopes 
it is arranged as she desires. 7. It would bc a day 
lost if Maurice should accompany her? 8. Would 
he be able, however, to arrange for her to see the 
queen. 

XXV (from page 58, line 10, to page 62, line 16). 

I. A bit of straw placed in the corner means 
that a friend is approaching. 2. Having learned 
that the sun has risen, we wish to walk upon the 
terrace. 3. You are placed so that he cannot do 
otherwise than pass in front of you. 4. When the 
queen dropped her handkerchief the little dog seized 
xt. 5. She says it is a long time since she has seen 
any flowers. 6. Reaching out an emaciated hand, 
she plucks a red carnation from the bouquet. 7. As 
it comes perhaps from one of whom Geneviève is 
fond, the queen does not wish to deprive her of it. 
8. The Tison woman is weeping because she is for- 
bidden to see her daughter. 



128 Le Chevalier de Maîson-Rouge 

XXVI (from page 65, Une 2, to page 67, Une 9). 

1. 1 shall suggest to Geneviève that I show her the 
staircase where I met the flower-girl from whom 
I bought the carnations. 2. It îs you who bought 
them not I. 3. In my opinion, if there had been a 
plot Simon would hâve accused them. 4. Shall we 
go no further? Must we not find this flower-girl? 
5. Yes, indeed, I hâve my plan, don't worry. 6. 
Very well, I can see you to-morrow morning after 
Simon has made me acquainted with the plot. 

XXVII (from page 71, Une i, to page 73, Une 2y^. 

I. Maurice wants the président to hear the young 
girl before her mother comes. 2. "Hère I am/' saîd 
the Tison woman, placing herself at the foot of the 
platform. 3. There was a dead silence when the 
wretched woman was brought in. 4. There was a 
whispering in the distance when the girl lifted her 
veil, and the président asked: "What is your 
name?" 5. The policeman suspected that the car- 
nations contained notes written to the queen. 6. 
Since you know my accomplices, you do not need 
to know what is on this paper. 7. I know him only 
by sight, I hâve never spoken to him. 

XXVIII (from page 77, Une i, to page 80, Une 16). 

I. I will grant her request; there îs no difficulty 
in that. 2. When twelve o'clock strikes they are 
going to take a walk. 3. Her guard called his 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 129 

coUeagues from below to change the sentrîes. 4. 
When they reached the foot of the staircase the 
door opened, and they saw the Tison woman on 
her knees before them. 5. "Forgive me, I beseech 
you, and save my daughter/' she said with a husky 
voice. 6. "I pity you with ail my heart," said the 
queen when the voice of the crier was heard in the 
Street. 7. "Help," cried Simon, "that dog will kill 
me. Do you hear hîm bark?" 8. The queen did 
not succeed in opening the cabin door which the 
soldiers had closed. 

XXIX (from page 82, line 3, to page 8?, Une 20). 

I. The bold attempt of Maurice did not succeed. 
The question was to re-establish his réputation. 2. 
As he was going to bed he heard a company of the 
National Guard coming toward his house. 3. Lo- 
rin has become a policeman, and has undertaken to 
arrest the Chevalier. 4. The name of the new 
owner of the house should hâve been found on the 
deed. 5. Maurice says he will not be one of their 
number, that he has no taste for such an expédition. 
6. Beware of Santerre, he will arrest ail who do not 
know the pass-word. 

XXX (from page 87, line 4, to page 89, line 25). 

I. He risked his life in leaping into the garden 
to save the Chevalier. 2. But Geneviève must hâve 
the pass-word in order to escape the police who are 
breaking down the door. 3. The young woman did 



130 Le Chevalier de Maison-Rouge 

not know the meaning of ail this noise at her 
chamber door. 4. A little man in a brown coat, 
with black hair and green spectacles, entered the 
greenhouse as Maurice came out of it. 5. Santerre 
is furious because they hâve allowed the Chevalier 
to escape, and he will search the neighborhood. 6. 
Lorin sent word to him that he was about to capture 
the conspirator. 

XXXI (from page 92 to page 96, line 27). 

I. The doorkeeper asked Marie Antoinette her 
name and âge. 2. Then they conducted her to her 
room, where she found a bed on which white 
sheets had been placed. 3. "Well," said Richard, 
angrily when the représentative of the Commune 
knocked.at the door, "what do y ou want of me?" 
They had forgotten to notify him of the visit of 
thèse représentatives. 4. When the delegates of 
the Commune entered her room the next morning, 
she asked for some books. 5. When Simon enter s 
the Salle Des Pas Perdus, he will notice a man 
examining every flagstone. 

XXXIT (from page 96, line i, to page 98, line 5). 

I. I shall not send you away, I hâve something 
to say to you. 2. Simon can mould the little Capet 
as he wishes, and he tells Fouquier that the little 
fellow will be able to testify at the trial of the 
queen. 3. But Fouquier does not wish him to make 
a blunder. 4. Simon hâtes the queen and wants to 



Le Chevalier de Maison-Rouge 131 

hâve her beheaded. 5. While thèse men are talking, 
Théodore and the occupant of the booth hâve 
pistols and horses ready to save her. 6. When no 
one is looking, Théodore opens the door, takes 
some papers and adroitly leaves the large hall. 

XXXIII (from p. 100, Une 28, to p. 103, line 23). 

I. Santerre raised the flagstone indicated by the 
architect and saw a subterranean passage leading 
to the queen's dungeon. 2. One man alone might 
hâve carried her away in an hour's time. 3. Let 
us place a gâte in the passage and save the country. 
4. Gracchus is left to keep watch while the other 
men descend through the opening. 5. Suddenly he 
sees Théodore, pistol in hand, who offers him a 
fortune if he will help remove the prisoner in the 
Conciergerie. 6. Gracchus, who is gate-keeper, 
does not refuse to make his fortune. 

XXXIV (from p. 104, line 11, to p. 108, line 30). 

I. The prince was very unhappy in prison. 2. He 
was badly housed and fed. 3. Simon did not like 
him and beat him with a bootjack. 4. If his mother 
had seen his deathly paleness and his swollen eyes, 
she would hâve suffered deeply. 5. When General 
Henriot entered the room, the child did not greet 
him and would not reply to his questions. 6. At 
the name of his mother a wan smile passed over his 
lips. 7. If he could hâve been useful to her he 
would hâve answered ail the questions. 8. He 



132 Le Chevalier de Maison-Rouge 

would hâve profited by the circumstance to say 
that she loved him as a mother loves her son. 

XXXV (from p. 109, line i, to p. 112, line 20). 

I. Gracchus told Théodore at the tavern that it 
was arranged with Richard to (s'entendre avec R, 
pour) hâve a friend act as his substitute at the 
Conciergerie, but that he was intelligent enough to 
understand what was at stake for him. 2. The next 
day a window-pane of the queen's dungeon was 
eut with a diamond, and a paper containing a small 
file was slipped into the room. The paper told her 
to saw through the bars of her window and escape. 
4. While she was cutting the bar, Mardoche was 
talking with the guards. 5. But in spite of his 
efforts to cover the sound of the file the guards 
heard it and ran to her apartment. 

XXXVI (from p. 114, line 5, to p. 116, line 3). 

I. The Chevalier does not want the hand of the 
executioner to touch the queen. 2. He thinks that 
if he can see her for an instant and give her a 
d^gger, she can take her own life. 3. In his despair 
he threatens the priest with death if the latter does 
not take him into the Conciergerie when he goes 
there to see the queen before her exécution. 4. But 
Marie Antoinette refuses to receive the curate be- 
cause he has taken the oath of the Republic. 5. She 
says that they no longer worship the same God. 
6. The poor Chevalier hears the voice of the queen 
but cannot speak with her. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 133 

XXXVII (from p. 116, line 5, to p. 117, Une 20). 

I. Marie Antoinette appeared standing on the 
cart in the midst of a hundred thousand persons. 

2. Dressed in'white, her hands bound, her eyes 
turned heavenward, she towered above* the crowd. 

3. When the cart started, a dog, emaciated and ex- 
hausted, ran through the crowd and darted under 
the horses' feet. 4. It was Black, that she had not 
seen for two months. 5. The Chevalier de Maison- 
Rouge took him in his arms, climbed quickly upon 
a cannon and saluted the queen, pointing upward 
toward heaven. 



VOCABULARY 



à, at, to, with, in, on, by, 

towards; of. 
abaisser, to lower; s'—, to 

lower one's self. 
abandon, m,, carelessness, 

neglect. 
abattre, to fell, to remove; 

s' — f to break down, to 

fall. 
abbé, m., abbot, priest. 
aboiement, m., bark of a 

dog, barking. 
abolir, to abolish. 
abord (d'), at first. 
aboutir, to end, to come 

out. 
aboyer, to bay, to bark. 
abri, m., screen, shelter. 
abriter, to shelter. 
absenter, to absent; s'— , 

to be absent, 
absolument, absolutely. 
accent, m., accent, ex- 
pression. 
accepter, to accept. 
accès, m., fit, paroxysm. 



accompagner, to accompany. 
accomplir, to accomplish, 

to carry out, to perform. 
accord, m,, agreement. 
accorder, to grant. 
accourir, to come forth, to 

rush forth, to run up or 

forward. 
accoutumé, -e, usual, ac- 

customed. 
accueil, m., welcome. 
accueillir, to receive. 
accusat-eur, -rice, accuser ; 

— public, public prosecu- 

tor. 
accusation, f., accusation ; 

la mise en — , thé indict- 

ment. 
accusé, -e, accused, pris- 

oner. 
accuser, to accuse, 
acharné, -e, eager. 
achat, m., purchase. 
acheminer (s*), to set out. 
acheter, to buy. 
acier, m., steel. 
acolyte, w., acolyte, assist- 
ant of a bishop. 



135 



136 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



acquérir, to acquire. 

acquis, -e, past. part, of ac- 
quérir. 

acquisition, /., acquisition, 
purchase. 

acquitter, to acquit. 

acre, bitter. 

acte, m., deed, action, rec-* 
ord. 

adieu, farewell, adieu. 

admettre, to admit. 

admirer, to admire. 

admis, -e, past part of ad- 
mettre. 

adorer, to adore. 

adresser, to address; — la 
parole, to speak. 

adresser (s'), to address 
one's self, to address. 

adroitement, cleverly, skill- 
fully. 

affabilité, f,, kindness, cour- 
tesy. 

affaire, f., affair, business, 
fight, deal; faire 1' — , to 
answer one*s purpose ; 
avoir — , to bave to do, 
to deal. 

affectueu-z, -se, affection- 
ate. 

affermir, to strengtben. 

aflSrmer, to affirm, to dé- 
clare. 

affreu-z, -se, awful. 

afin de, so that, in order to. 

afin que, in order that. 

Afrique, f., Africa. 

âgé, -e, aged. 



âge, m., âge, years. 
agenouiller, (s')» to kneel 

down. 
agir, to act 
agir (s'), to be the question ; 

il s'agissait de voter, they 

were discussing. 
agiter, to move, to shake, 

to agitate, to wave. 
aide, /., aid, help. 
aider, to help, to aid. 
aille, subj. of aller, 
ailleurs, elsewhere ; d' — , 

besides. 
aimer, to like, to love, 
aîné, -e, eldest. 
ainsi, thus, so, in this man- 

ner, therefore. 
air, m., air, appearance; 

avoir 1' — , to seem; en 

plein — , in the open air, 

in the country. 
ajouter, to add. 
ajuster, to aim. 
alanguir, to droop. 
alarme, f., alarm. 
allée, f., path, passage, 
aller, to go, to please, to 

become (of clothing) ; se 

laisser — , to sink. 
aller (s'en), to go away. 
allez I, I assure you. 
allonger (s'), to stretch out. 
allons I well! come, let us 

go; — donc, go on, now 

then. 
allumer, to light. 
alors, then. 



Le Chevalier de Mâison-Rouge 



137 



altération, f., altération, 
alvéole, /., m., cell. 
amaigrir, to emaciate. 
âme, f., soûl, heart; — 

damnée, toal. 
amener, to bring, to bring 

about. 
ameublement, m., furniture. 
ami, -e, friend. 
amical, -e, friendly. 
amitié, f,, friendship; faire 

— avec, to be friendly 

with ; faites-moi V — ^ 

bave the kindness. 
amour, m., love; — s; love 

affairs. 
amoureu-z, -se, in love; 

devenir — , to fall in love. 
an, m., year. 
analogie, f., analogy. 
ancien, -ne, old, former. 
anéanti, -e, prostrated, ut- 

terly powerless. 
ange, m., angel. 
angle, w., corner, angle. 
Angleterre, f., England. 
angoisse, f., anguish, anxi- 

ety. 
anneau, m., ring. 
annoncer, to announce. 
antichambre, f., anteroom. 
anxiété, f., anxiety. 
août, m., August 
apercevoir, to perceîve, to 

see; laissa — ^ showed; 

s' — , to notice; s' — de, 

to find out. 
apostrophe, f,. addrçss. 



apparaître, to appear, to 

corne up, to be seen. 
apparence, f., likelihood, 

sign. 
appartement, m., room, 

apartment. 
appartenir, to belong. 
appel, w., call; faire 1' — , 

to call the roll. 
appeler, to call; s'—, to be 

called. 
appesantir, to weigh down; 

s' — , to become heavy 

and duil, to dwell upon. 
appétit, m., appetite. 
applaudir, to applaud. 
applaudissement, m., ap- 

plause. 
apporter, to bring. 
apprendre, to learn, to 

hear, to tell. 
approcher (s')f to approach, 

to corne near. 
appuyer, to lean, to rest, to 

support, to incline. 
appuyer (s'), to lean. 
après, after, afterwards ; 

— ? well? and then? d' — 

ce que, according to that 

which. 
après-midi, m., /., after- 

noon. 
archiduchesse, f., arch- 

duchess. 
architecte, m., architect. 
ardeur, f., eagerness. 
argent, m., money, silver. 
argenté, -e, silvery. 



138 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



aristocrate, aristocrat. 

aristocratie, /., aristocracy. 

arme, /., arm ; furent passés 
par les — s, were shot at ; 
au port d' — s, carrying 
arms. 

armer, to arm, to cock (of 
firearms. 

arpenter, to pace. 

arracher, to pull eut, to 
scratch, to take away; 
s' — , to break away. 

arranger, to arrange, to fix. 

arrestation, f., arrest. 

arrêt, m., sentence. 

arrêté, m., notice, order; 
rendre un — ^, to issue an 
order. 

arrêter, to stop, to -arrest, 
to décide upon; s' — , to 
stop. 

arrière (en), behind, back, 
backwards. 

arrivée, f., arrivai. 

arriver, to arrive^ to hap- 
pen, to occur; arrive qu'- 
arrive, corne what may. 

asseoir (s'), to sit down. 

assermenté, -e, sworn. 

asseyez, imperat of as- 
seoir. 

assez, enough, pretty. 

assiette, f., plate. 

assignat, m., paper money. 

assis, -e, seated. 

assistant, -e, bystander, 
person présent. 

assister, to be présent at. 



associé, -e, partner, 
assouvi, -e, satisfîed, gluttëd. 
assurer (s'), to secure. 
atelier, m., shop. 
attachement, m., attach- 

ment. 
attaque, f., attack. 
atteignit, prêt, of atteindre, 
atteindre, to reach. 
attendre, to wait, to expect, 

to await; s* — , to expect. 
attendu que, in as much as. 
attente, f., expectation. 
attentivement, attentively. 
attirer, to attract, to dra^:. 
attribuer, to ascribe, to at- 

tribute. 
attrister, to sadden. 
au, to the, at the, in the. 
aucun, -e, no, no one, not 

any. 
audace, f., boldness. 
au-dessous, beneath. 
au-dessus, above, over. 
audience, /., hearing. 
auguste, august, illustrious. 
aujourd'hui, to-day. 
auparavant, before. 
auprès, near; — de, with. 
auquel, to whom, to which. 
aussi, as, also, therefore; 

— ...que, as... as. 
aussitôt, at once, îmme- 

diately; — que, as soon 

as. 
autant, as much, as many; 

d' — plus, so much more, 
autoriser, to authorize. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



139 



autour, around. 

autre, other; tout — ^ any 
other. 

autrefois, formerly. 

autrement, otherwise; bien 
— , much more. 

Autrichien, -ne, Austrian. 

aux, at the, to the. 

ayance, f., advance,; d' — , in 
advance. 

avancer, to advance; s'—, 
to advance, to corne 
forth. 

avant, before; en — , let us 
go ahead, forward; plus 
—, further on; en — de, 
ahead of. 

avantager, to favor. 

avant-hier, the day before 
yesterday. 

avec, with. 

aventurer (s*), to hazard, to 
venture. 

aveugle, blind. 

avis, m., advice, opinion, 
counsel, warning, infor- 
mation; je stiis de 1' — , I 
am of the same opinion. 

avoir, to hâve, to be the 
matter. 

avorté, -e, frustrated. 

avorter, to slip; faire — , 
to baffle, to counteract. 

avouer, to confess, to avow. 

ayant, près, part of avoir. 



B 

bague, f., ring. 

bah! pshaw, nonsense. 

baiser, to kiss. 

baisser, to lower, to get 
low, to hang down; se — , 
to stoop. 

balbutier, to stammer, to 
stutter. 

baliverne, /., trifle, humbug. 

baUe, /., ballet. 

balustrade, f., fence. 

banc, m., bench. 

bandeau, m., bandage. 

baptême, m., baptism. 

baraque, f., booth. 

barre, /., bar. 

barreau, m., bar, court of 
justice. 

barrer, to bar. 

barrière, f., barrîer. 

bas, m., bottom, foot (of 
walls, streets) ; en — , 
below, downstairs. 

bas, -se, low; à — , down; 
l'oreille un peu 
somewhat abashed. 

bataillon, m., battalion, 
squadron. 

battement, m,, beating, 
throbbing. 

batterie, f,, battery, Com- 
pany. 

battre, to beat; — en re- 
traite, to retreat; — au 
champs, to call to arms. 



140 Le Chevalier de Maison-Rouge 



to beat a salute; se — i 
to fight. 

bavard, -e, talkative. 

béant, -e, yawning. 

beau, belle, beautiful, fair; 
avoir — dire, to say in 
vain; se faire — j to make 
one's self élégant. 

beaucoup, much, very much, 
many, very many. 

beauté, f., beauty. 

bêche, f., spade. 

besogne, f., work. 

besoin, m., need; avoir be- 
soin de — , to need. 

bête, f., beast; — fauve, 
wild beast. 

bête, adj., stupid. 

bien, weil, indeed, very; 
— de, much; — des, 
many; aussi — que, as 
weli as; Ah — oui, in- 
deed! 

bientôt, soon. 

bienvenu, -e, welcome. 

billet, m., note. 

bizarre, strange. 

blanc, -he, white, blank, 
clean. 

blanchir, to whîten. 

blancheur, /., whiteness. 

blé, m., wheat, corn, grain. 

blêmir, to tum pale. 

blessure, f., wound. 

bleuâtre, bluish. 

blond, -e, fair, blonde. 

boire, to drink. 

boiserie, f., woodwork. 



bon, -ne, good ; tenir —, to 

persist, hold fast; à quoi 

— ^ what is the use. 
bond, m., bound, leap. 
bondir, to bound, to leap. 
bonheur, m., happiness, good 

fortune. 
bonhomie, f,, good nature, 

humor. 
bonjour, w., good morning, 

good afternoon. 
bonnement, simply, honest- 

ly, merely. 
bonnet, m., cap. 
borner, to limit; se —, to 

limit one*s self. 
bouche, f,, mouth. 
boudoir, m., private apart- 

ment or room. 
bouffée, f,, puff, gust 
bouffi, -e, bloated. 
bouger, to stir, to move. 
bouleverser, to upset. 
bouquetière, /., flower girL 
bourgeois, -e, citizen, 
bourreau, m., executioner. 
bout, m., end; venir à — 

de, to succeed. 
bouteille, f., bottle. 
bouton, m., button. 
boutonnière, f., buttonhole. 
braillard, m., brawler. 
brandir, to brandish. 
bras, m., arm. 
brave, brave, brave man, 

good. 
bravo, bravo, well donel 
briller, to shine. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



141 



brise, f.y breeze. 

briser (se), to be shattered. 

bruit, m., noise, rumor. 

brûlant, -e, burning, hot. 

brûler, to burn. 

brun, -e, brown. 

bruyant, -e, noisy, loud. 

bureau, m., desk. 

but, m., aim. 

but, prêt, of boire. 



ça, that. 

çâ, now; ah — , well now! 
cabane, f., booth, but. 
cabaret, m., tavern, wine- 

shop. 
cabine, f., cabin. 
cabinet, m., private office, 

cabinet; — de toilette, 

dressing room. 
cacher, to bide, to conceal; 

se — , to bide one*s self. 
cacheter, to seal. 
cachette, /., hiding place, 
cachot, m., cell, dungeon. 
cahute, f., but, hovel. 
caillou, m., pebble, stone. 
caisse, /., cash box; tenir 

la — , to act as cashier. 
cajolerie, f,, wheedling, 

coaxing. 
calibre, m,, caliber; n'était 

pas de —, had not tbe 

regular army size, caliber. 



calcul, m.j arîthmetic. 
calculer, to calculate. 
calendrier, m., calendar. 
calice, m., cup, chalice. 

cal)rx. 
calme, m , calmness. 
canon, m., cannon, gun, 

barrel (of a gun). 
cantine, f., canteen. 
cantinière, /., keeper of a 

canteen. 
capitaine, m., captaîn. 
capitale, f., capital. 
captivité, f., captivity. 
car, for. 

carabine, f., carbine. 
caractère, m., character, 

temper. 
carmagnole, f., cloakj jacket. 
carte, f., map, card. 
cas, m., case; en tout — , 

anyway; faire — de, to 

appreciate. 
casser, to break, 
cause, f., cause, case; 

mettre en — ^ to summon, 

to implicate. 
causer, to talk, to cause. 
cave, f., cellar. 
ce, it; — que, that which, 

wbat; à — que, accord- 

ing to wbat. 
ce, cet, cette, ces, this, that, 

thèse, those. 
ceci, this. 

céder, to yield, to gîve în. 
ceinture, f., belt. 
cela, that; ce n'est rien 



142 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 



qne — f bah! that is 

nothing. 
céleste, heavenly. 
cellule, /., cell. 
celui, celle, ceux, celles, this, 

that, thèse, those. 
cent, hundred. 
centième, hundredth. 
centre, m., center. 
cependant, however, mean- 

while. 
cerner, to surround. 
certain, -e, certain, 
certainement, certainly. 
certitude, f., certainty. 
cesser, to cease, to give up. 
chacun, -e, each, each one. 
chaise, f,, chair. ' 
chambre, /., room, chamber ; 

— à coucher, bedroom; 

valet de —, valet de 

chambre, man servant 
champ, m,, field; battre 

aux — s, to beat a salute ; 

à travers — s, over hedge 

and ditch; across the 

country; — de bataille, 

battlefield. 
chance, /., good luck, 

chance. 
chanceler, to falter, to tot- 

ter. 
chandelier, m,, candlestick. 
chandelle, /., candie, 
chanson, f., song. 
chanter, to sîng, to chant. 
chantonner, to hum. 
chapeau, m,, hat; — dea 



grands jours, the dress- 
parade hat. 

chapelle, f., chapel. 

chapitre, m., chapter, sub- 
ject, head. 

chaque, each. 

charger, to charge with, to 
command, to load, to 
charge, to intrust; se — , 
to take charge of, to load 
one's self. 

charmant, -e, delicious, 
charming. 

charrette, f,, cart 

chasser, to drive away, to 
discharge, to hunt 

chasseur, m., rifleman. 

chaud, -Cl warm, hot 

chef, m., chief, leader. 

chemin, m., road, way, 
progress. 

cheminée, f., fireplace, chim- 
ney, mantelpiece. 

ch-er, -ère, dear, dearly. 

chercher, to seek, to search, 
to look for, to try; en- 
voyer —, to send for; 
aller — > to go for; venir 
— , to corne for. 

cheval, m., horse; remettre 
son — au pas, to start 
one's horse again; à — ^ 
to our horses; on horse- 
back. 

chevalier, m., knîght, cava- 
lier. 

chevaux, plur, of chevaL 

chevet; m., head of a bed. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 



143 



cherev, m,, hair. 

chez, at the house of, to the 

house of, in. 
chien, m., dog. 
chimie, /., chemistry. 
chimiste, m., chemist 
choc, m., shock, blow. 
chocolat, m., chocolaté. 
choisir, to choose, to sélect 
chopine, f,, pint of wine. 
chose, f.y thing; quelque 

—, something ; grand' — , 

much ; quelque — que, no 

matter what. 
chuchoter, to whisper. 
chut! hushl 
chute, f., fall. 
ci-devant, former, late, of 

the nobility. 
ciel, m., heaven, sky. 
circonstance, f,, circum- 

stance. 
circonstancié, -e, detailed. 
circuler, to move about. 
dre, f,, wax. 

citoyen, -ne, m, f., citizen, 
civisme, m., patriotism. 
clair, clearly. 
clair, -e, clear, light 
clarté, f., light. 
clef, f,, icey. * 

clerc, w., clerk. 
cloche, f,, bel!. 
cloison, f,, partition. 
clos, -e, shut. 
cœur, m., heart, mind; 

homme de — , courageous, 

brave man; de grand — , 



lieartîly; par —, by heart; 

à contre — , reluctantly; 

qtd soulève le — , which 

turns one's stomach. 
coiffe, f., lining (of hats), 

hood. 
coiffer, to put on (one's 

head). 
coin, m,, corner, 
colère, /., anger. 
collé, -e, standing very 

close, 
collègue, m., colleague. 
coller (se), to adhère, to 

lean against. 
collet, m., collar. 
colloque, m., conversation. 
colombier, m., pigeon house. 
colporteur, tw., hawker, 

news-vender. 
combattre, to fight, to com- 
bat. 
combien, how much, how 

many, what. 
combiner, to combine, 
comestible, m,, eatable: 
comité, m,, committee; en 

petit — , a small party. 
commander, to command, to 

order. 
comme, as, like. 
commencement, m., begin- 

ning. 
commencer, to begin, to 

commence. 
comment, how, what, why; 

— donc! certainly! 
commenter, to commer 



144 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



commerce, m., business. 

commettre, to commit, to 
make. 

commis, -se, past part of 
commettre. 

commisération, f,, pity. 

commissaire, m., constable. 

commission, f., message. 

commissionnaire, m, f,, por- 
ter, carrier, agent. 

commodité, f,, convenience, 
comfort. 

commun, -e, common, pub- 
lic. 

commune, f,, see note, page 
15- 

compagne, f., companion. 

compagnie, f,, company. 

compagnon, m», companion, 
fellow. 

compartiment, m,, ccMnpart- 
ment. 

compatissant, -e, compas- 
sionate. 

complètement, completely. 

complice, m,, f., accomplice. 

complot, m,, conspiracy. 

composer, to make up, to 
compose. 

comprendre, to understand, 
to realize. 

comprimer, to press down, 
to compress, to représs. 

compte, m., account; au 
bout du —, after ail; 
mettre sur le — f to attri- 
bute; rendre —, to giye 
an account, to explain; 



ne tenir aucun —, not to 
heed; pour mon — , as 
far as I am concerned. 

compter, to take into ac- 
count, to count, to ex- 
pect; à — d'aujourd'hui, 
from now on. 

concentrer, to concentrate. 

concevoir, to conceive. 

concierge, w., /., door- 
keeper, porter. 

concourir, to coôperate, to 
compete. 

condamner, to condemn. 

condition, f., condition, posi- 
tion. 

conduire, to conduct, to 
lead, to drive. 

conduite, f., conduct. 

confiance, f., confidence, 
trust; de — , trusted. 

confiant, -e, confident. 

confidence, f,, confidence, 
secrecy, secret disclosure. 

confier, to intrust, to con- 
. fide. 

confirmer, to confîrm. 

confondre, to confound, to 
blend, to mingle. 

confus, -e, confused, mîxed 
up. 

congé, m,, furlough; prendre 
— f to take leave. 

congédier, to dismiss, to 
send away. 

connaissait, imperf, of con- 
naître. 

connaissance /., conscious- 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



145 



ness, acquaintance, knowl- 
edge. 

connaître, to know. 

connu, -e, past, part, of con- 
naître. 

consacrer, to consecrate, to 
establish. 

conseil, m,, council, counsel, 
advice. 

consentement, m., consent. 

conserver, to keep. 

consigne, f., orders, instruc- 
tions, sentry. 

consommation, f., consump- 
tion. [tor. 

conspirateur, m., conspira- 
conspiration, f., conspiracy. 

constater, to ascertain, to 
make sure of, to prove. 

construire, to construct, to 
arrange. 

contenir, to contain. 

content, -e, pleased, satis- 
fied. 

contenter, (se), to be satîs- 
fied. 

conter, to tell. 

contester, to dispute. 

continuel, -le, continuai. 

continuer, to keep on, to 
continue, to go on. 

contraint, -e, constrained. 

contraire, contrary ; bien 
au — f on, to the con- 
trary. 

contrarié, -e, dîsappointed. 

contre, agaînst, to, contrary 
to. 



convaincre, to convince. 

convainquit, prêt, of con- 
vaincre. 

convaincu, -e, convicted. 

convenir, to please, to be 
proper, to agrée, to suit. 

Convention, f., see note 
page 7. 

convenu, past part, of con- 
venir. 

conversation, f., conversa- 
tion. 

convive, m., guest, table 
companion. 

coquin, m., rascal. 

corbeille, f., basket. 

corbleu; an exclamation, în- 
deed ! 

corde, /., rope. 

cordon, m., cord. 

cordonnier, m., cobbler. 

corps, m., body, corpse, body 
(of troops). 

corroborer, to corroborate, 
to strengthen. 

corrompre, to corrupt, to 
bribe. 

côté, m.^ side, direction ; à — 
de, besides ; du — de, in the 
direction of ; de — , aside ; 
d'un autre — , on the other 
hand; de l'autre — ^ on 
the other side. 

cou, m., neck; prendre ses 
jambes à son — , to run 
as fast as possible. 

couché, -e, lyîng down. 

coucher, to sleep, to stop 



146 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



over night, to lay down; 
chambre à — , bedroom; 
se — , to lie down, to go 
to bed. 

couler» to flow, to run. 

couleur, /., color. 

couloir, m., lobby, passage. 

coup, m., blow, thrust, shot, 
report (of guns), action, 
job, knock; tout à — ^ 
suddenly ; — d'êpêe, sword 
thrust; — d'œil, glance; 
faire le —, to do the job; 

— de couteau, knife 
thrust, stab; — de feu, 
firearm report; — de 
main, bold undertaking; 

— de sifflet, a whistle; à 

— sûr, assuredly; — 
d'éclat, bold stroke. 

coupable, m,, f., culprit, 

guilty person. 
couper, to eut. 
cour, f., court yard, court; 

faire la — , to make love. 
courage, m., courage; du 

— I hâve courage! 
courant, m., current, course ; 

mettre quelqu'un au — , 

to make some one ac- 

quainted; être au —, to 

be conversant, 
courber (se), to bend. 
courir, to run, to ride. 
couronne, f., crown. 
couronner, to crown, to 

wreath. 
course, /., course, run, run- 



ning round ; au pas de ^— j 

on a double-quick step, 
court, -e, short. 
coûter, m., to cost, to be 

painful, to be mortifying. 
couvée, f., brood, covey. 
couvert, w., place (attable), 
couvert, -e, covered. 
couverture, f., blanket 
couvrir, to cover. 
craignant, près, part, of 

craindre, 
craindre, to fear; à — f to 

be feared. 
crainte, f., fear; avoir —, 

to fear. 
cramponner (se), to cling. 
crayon, w., pencil. 
crépuscule, w., twilight. 
cri, w., cry, yell, creakîng. 
criard, -e, shrill, creaking. 
crier, to cry, to cry out, to 

scream. 
crieur, m., crier, 
crisper, to contract, to 

clench. 
croire, to believe, to think. 
croisée, /., window. 
croiser, to cross. 
croissant, -e, increasing. 
croix, f., cross; faire le 

si^e de la — , to cross 

one's self, 
croquer, to crunch. 
croyant^ -e, believer, believ- 

îng. 
cru, -e, past part, of croire. 
cruellement, cruelly. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



147 



crut, prêt, of croire. 

cueillir, to pick, to pluck. 

cuir, m., leather. 

culotte, f., knee breeches. 

culte, f., worship. 

curé, m,, parish priest, cu- 

rate. 
curieusement, curiously. 
curieu-x, -se, curious people. 
curiosité, f., curiosity. 
cygne, m., swan. 



dalle, /., flagstone. 

dame, f., lady. 

dauphin, m., title of the 

eldest son of the kings 

of France, 
dans, in, within. 
davantage, more ; ne. . . — f 

any more. 
de, of, from, to, with, by, 

in; — ce que, because. 
débarrasser, to free, to rid; 

se —f to get rid, to free 

one's self. 
débiter, to sell. 
debout, standing. 
décadi, m., tenth and last 

day of a décade in the 

calendar of the first 

French Republic. 
décamper, to decamp, to 

walk off. 
déchéance, f., dethronement. 
déchirant, e-, heartrending. 



déchirer, to tear, to rend. 

décider (se), to décide, to 
make up one's mind. 

déclarer, to déclare. 

décoloré, -e, discolored, 
faded. 

décomposer (se), to be 
altered, to change. 

découvrir, to discover, to 
uncover. 

décret, m., decree. 

décréter, to issue a writ, to 
decree. 

décrire, to describe. 

dedans, inside, within; en 
— , from inside. 

déesse, /., goddess. 

défaillant, -e, failing, feeble. 

défaut, m., defect; à — de, 
for want of. 

défendre, to protect, to dé- 
fend, to forbid; se — , to 
défend one*s self. 

défenseur, m., defender. 

défier, to challenge, to defy; 
se — , to distrust, to mis- 
trust. 

défiler, to pass in proces- 
sion, to défile. 

définitivement, for once 
and ail. 

dégager, to disengage, to 
free. 

degré, m., degree, stair. 

déguiser, to disguise, to con- 
ceal. 

dehors, outside. 

déjà, already. 



148 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



déjeuner, to breakfast. 

déjouer, to foil, to defeat. 

delà, au — de, beyond. 

délégué, m., delegate. 

délibération, délibération, ré- 
solution. 

délicatement, carefully. 

délicieu-x, -se, delightful. 

délier (se), to get loose, to 
become untied. 

délirer, to rave, to be de- 
lirious. 

délivré, -e, freed. 

délivrance, f., deliverance. 

demain, to-morrow; à — , 
we shall see one another 
to-morrow. 

demande, f., requcst. 

demander, to ask, to beg, to 
request; ne pas — mieux, 
to ask nothing better. 

démarche, f., bearing, over- 
ture. 

démence, f,, en — ^ insane, 
mad. 

demeure, /., dwelling, rési- 
dence. 

demeurer, to remain, to 
dwell. 

demi, -e, half. 

demi-aveu, m., half-ac- 
knowledgment. 

démission, f., résignation. 

dénoncer, to denounce. 

dénonciation, f., accusation. 

dénouer, to untie. 

dent, /., tooth; grincer des 
—s, to grind one's teeth; 



être sur les — s, to be 
"knocked out" (exhajist- 
ed). 

dépasser, to surpass, to 
overstep. 

dépaver, to unpave. 

dépêche, f., dispatch, mes- 
sage. 

dépêcher (se), to hasten. 

dépens, m., pi., cost. 

dépit, m., vexation. 

déplier, to unfold, to open. 

déplorer, to déplore. 

déporté, exiled. 

déposer, to deposit, to place. 

déposition, /., testimony, 
statement. 

depuis, since. 

députation, f., committee, 
deputation. 

député, m., deputy. 

déranger, to disturb. 

demi-er, -ère, last, latter. 

dérouler, to unroll. 

derrière, behind; par — , 
behind; porte de — , rear 
door. 

dès, from; — lors, there- 
fore; — que, as soon as. 

des, some, of the. 

désappointement, m., dis- 
appointment. 

désappointer, to disappoint. 

descendre, to alight, to des- 
cend, to take down, to 
put up (of hôtels), to 
corne down, to go down. 

désert, -e, deserted. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 



149 



désespéré, -e, desperate^ 

hopeless. 
désespérer, to despair. 
désespoir, m., despair. 
déshabiller, to undress. 
déshabituer, to disaccustom. 
désigner, to designate. 
désintéressement, m., dis- 

interestedness. 
désir, m., désire, wish. 
désirer, to wish, to désire. 
désolé, -e, desolate. 
désoler, to afflict, to grieve.» 
désormais, henceforth. 
dessein, m., project, scheme. 
dessus, on, upon, above, 

over ; par — f over ; là, — , 

on there; tirez — , shoot 

him. [ment. 

détachement, m., detach- 
détail, m., détail, particular. 
détenu, -e, prisoner. 
déterminer, to détermine. 
détester, to detest. 
détour, m., circuitous way, 

détour, turning; au — , 

on the turning. 
détourner, to turn, to turn 

away. 
détresse, f., distress. 
deuil, m., mourning. 
deux, two; tous — , both of 

them, of us, of you. 
deuxième, second. 
devant, près. part, of devoir; 

comme — être, as being. 
devant, before, from, in 

front of, to. 



devant, m., front; prendre 
les — 8, to go ahead ; venir 
au — , to come to meet. 

développer, to develop. 

devenir, to become. 

deviner, to guess, to divine. 

devint, prêt, of devenir. 

devise, /., device. 

devoir, must, ought, should, 
to owe, to be to. 

devoir, m., duty. 

dévorer, to devour. 

dévouement, m., dévotion, 
self-sacrifice. 

dévouer, to dévote. 

diable, diabolical. 

diamant, m., diamond. 

Dieu, m., God; — merci, 
thank God; plaise à — g^ 
may God wish. 

difficulté, f., difficulty, ob- 
jection. 

digne, worthy. 

dilater, to swell, to expand, 

dîner, m., dinner. 

dîner, to dine. 

dire, to say, to tell; c'est à 
— , that is to say; vouloir 
— f to mean ; tout fut dit, 
ail was over; avoir beau 
— , to say in vain; se — , 
to say to one*s self. 

directeur, m., director. 

diriger, to direct. 

disparaître, to disappear. 

disposition, f., disposai, dis- 
position. 

disputer, dispute. 



ISO 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



dissipé» -e, gone, cleared. 

distribuer, to distribute. 

diviser, to divide. 

dix, ten. 

doigt, w., finger. 

domestique, m., f., domestic, 

servant. 
dominant, -e, ruling. 
dominer, to dominate, to 

rise above, to overlook. 
donc, then, therefore; qu'y 

a-t-il — ? what is the 

matter ? 
donjon, m., dungeon. 
donner, to give, to open; se 

— , to give one's self. 
dont, of which, from which, 

whose, with which, of 

whom. 
dormir, to sleep. 
dos, m., back. 
doucement, softly, gently. 
douleur, f., pain, grief, sor- 

row. 
douloureu-x, -se, grievous, 

painful. 
doute, m., doubt ; sans — ^ 

without doubt, doubtless. 
douter, to doubt; se — , to 

suspect. 
dou-x, -ce, sweet, soft, 

gentle. 
douzaine, f., dozen. 
douze, twelve. 
drap, w., bed sheet, cloth. 
dresser, to set up, to spread, 

to prépare,' to draw up. 
droit, straight, directly 



droit, m,, right; faire — à, 

to grant. 
droit, -e, right. 
droite, f., right. 
drôle, m., rascal, scoundrel. 
du, of the. 

dû, due, past. part, of devoir, 
dupe, f.j dupe, gull. 
duper, to deceive, to dupe, 
duquel, of which, from 

which. 
dur, -e, hard. 
durée, f., duration. 
durer, to last. 



eau, f., water; — de vie, 

brandy. 
éblouir, to dazzle. 
ébranler, to shake. 
écart, m., digression, step 

aside; à 1' — , aside. 
écarté, -e, lonely, remote. 
écarter, to avert, to push 

aside. 
échafaud, w., scaffold. 
échange, m., exchange. 
échanger, to exchange. 
échapper, to escape; V — 

belle, to hâve a narrow 

escape; s* — , to escape, to 

fall from. 
écharpe, f., scarf. 
échelle, f., ladder. 
échoppe, f., stall. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



151 



échouer, to fail, to corne to 

naught. 
éclair, m., flash, flash of 

lightning. 
éclairé, -e, clear-sighted. 
éclairer, to light, illuminate. 
éclat, m., fragment. 
éclatant, -e, dazzling, loud. 
éclater, to explode, to break 

out, to break forth. 
écot, m., reckoning, score, 

share. 
écouler (s*), to elapse. 
écouter, to listen to. 
écrier (s')> to exclaim, to 

cry out. 
écrire, to write. 
écritoire, f., inkhorn. 
écriture, f., handwriting ; 

— 8, pL, accounts. 
écrivain, m., writer. 
écrou, m,, entry in the jail- 

book. 
effacer (s*), to be effaced, to 

be blotted out. 
effaré, -e, frightened, scared, 

bewildered. 
effectivement, actually, real- 

ly, in effect. 
effet, m., effect; en —, in 

fact, in reality; à cet — , 

for that purpose. 
efforcer (s*), to strive, to 

try. 
effrayant, -e, frightful. 
efltayer (s*), to be fright- 
ened. 
égal, -e, even, equal; la 



partie n'est pas — e, it is 

not an equal match. 
également, likewise, also. 
égalité, /., equality. 
égard, m., regard; à son — , 

towards her; à V — , re- 

specting, with regard to; 

à mon — , with regard to 

me. 
égarer (s*), to lose one's 

way, to err. 
égorger, to kill, to slaughter. 
eh! hey! 
élan, m., spring, outbreak, 

burst. 
élancé, -e, slender. 
élancer (s*), to rush, to 

come forth. 
élargir, to extend. 
élevé, -e, tall, high, noble. 
élever, to raise; s' — , to 

rise. 
elle, she, her, it. 
elle-même, herself, itself. 
éloge, m., praise. 
éloigné, -e, far, remote. 
éloigner, to send away; 

s* — , to go away. 
embarras, m., fuss, embar- 

rassment. 
embarrasser, to embarrass. 
embonpoint, m., stoutness. 
embrasser, to embrace, to 

kiss. 
émettre, to utter, to put în 

circulation. 
embusquer (s*), to post one's 

self, to lie in wait 



152 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



émeute, f., riot. 

émigré, -e, m., f., refugee. 

emmener, to carry away, to 

take away. 
émoi, m., émotion; être en 

— y to be excited, to be 

agitated. 
émouvant, -e, stirring. 
émouvoir, to move. 
• emparer (s*), to take hold, 

to capture, 
empêcher, to prevent, to put 

a stop to. 
employer, to employ. 
emporter, to carry away, to 

take away, to take, to 

hâve the advantage; 1' — 

sur, to get the better of, 

to surpass. 
empresser (s')» to hasten. 
ému, -e, past. part, of émou- 
voir, 
en, in, from it, of it, of 

them, on him, on thera, 

into. 
enchanté, -e, delighted. 
encore^ yet, still, again, also, 

even. 
encourager, to encourage, 
encre, f.y ink. 

endormir (s*), to go to sleep. 
endroit, m., place, spot. 
enfant, m., child, young 

man. [gion. 

enfer, m., hell, infernal re- 
enfermer, to shut up. 
enfin, at last, finally. 
enflé, -e^ swoUçn, 



enfoncement, m., recess. 
enfoncer, to bury, to drive, 

to pull down, to break 

down. 
enfuir (s*), to run away. 
engager, to engage, 
engloutir, to swallow up, to 

engulf. 
énigme, /., enigma. 
enlèvement, m., kidnapping, 
enlever, to kidnap, to take 

away, to carry away. 
ennemi, -e, enemy. 
ennuyer (s*), to be lone- 

some, to be wearied. 
énorme, enormous. 
enrôlé, -e, enlisted; — vo- 
lontaire, volunteer. 
enroué, -e, husky. 
ensemble, together. 
ensuite, then, afterwards. 
entamer, to begin, to break 

through. 
entendre, to hear, to mean; 

s' — t to agrée; comment 

l'entendez- vous? what do 

you mean by it? 
entends-toi avec, arrange 

with. 
entendu, -e, past. part, of 

entendre; il est bien — , 

it is understood. 
enthousiasme, m., enthu- 

siasm. 
enti-er, -ère, entire, whole. 
entourer, to surround, 
entraînement, m., excite- 

ment, animation. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



153 



entraîner, to lead away, to 
carry away, to cause, to 
entail. 

entre, between, in. 

entrée, f., entrance, coming; 
faire son — , to enter. 

entrefaites, /., />/., sur ces — , 
in the midst of ail this. 

entreprendre, to undertake. 

entreprise, f., enterprise, un- 
dertaking. 

entreprit, prêt, of entre- 
prendre. 

entrer, to enter. 

entretien, m., conversation. 

entrevoir, to foresee. 

entrevue, f., meeting, inter- 
view. 

envahir, to invade. 

envelopper, to wrap up, to 
involve, to implicate. 

envers, towards, to. 

envie, f., envy, désire; faire 
— ^ to raise envy. 

environ, about. 

environs, m., plur., environs, 
vicinity. 

envoler, to fly away. 

envoler (s*), to be carried 
off, to fly away. 

envoyé, m., envoy, messen- 
ger. 

envoyer, to send. 

épais, -se, thick. 

épanouir (s'), to expand. 

épars, -e, dishevelled. 

épaule, f., shoulder. 

épée, f., sword, 



éperdu, -e, distracted, aghast. 

épingle, f., pin. 

époque, /., time, epoch. 

épouvanter, to frighten. 

épreuve, f., proof, ordeal; 
à — , thoroughly tested. 

éprouver, to expérience, to 
feel. 

escalader, to scale. 

escalier, m., stairway. 

escorte, /./escort. 

espace, w., space, room. 

Espagne, /., Spain. 

espèce, f., sort, kind, species ; 
— humaine, mankind. 

espérer, to hope. 

espion, -ne, m., f., spy. 

espoir, m., hope. 

esprit, m., mind, spirit. 

essayer, to try, to endeavor, 
to try on. 

essoufflé, -e, breathless. 

essuyer, to dry. 

est, east. [and. 

et, and ; et. . .et, both. . . 

établir, to establish. 

établissement, m., establish- 
ment. 

étage, m., floor, story; troi- 
sième — , fourth floor. 

état, m., condition, state, 
calling; mettre en — , to 
put in good condition. 

étendre, to extend, to 
stretch, to stretch out, to 
spread out. 

étendu, -e, past. part, of 
étendre, 



154 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



éternel, -le, eternal, ever- 

lasting. 
étonnement, m., astonish- 

ment. 
étonner, to astonish. 
étourdi, -e, astounded. 
étourdir, to astound, to daze. 
étrange, strange. 
étrang-er, -ère, stranger, 

foreign. 
étrangement, strangely. 
étranglé, -e, stifled. 
étrangler, to strangle. 
être, to be. 
étreindre, to strain, to 

wring, to bind fast. 
étroit, -e, narrow. 
étudier, to study. 
eux, themselves, them, they ; 

chez — , their home. 
évader (s*)f to escape. 
évanouir (s*), to faint. 
évasion, f., escape. 
éveiller, to awaken. 
événement, wi., event. 
éventaire, m., flat basket. 
évidemment, evidently. 
évident, -e, évident. 
éviter, to avoid, to escape. 
exact, -e, exact. 
exagérer, to exagerate. 
examen, examination, in- 
vestigation, survey. 
examiner, to examine. 
excellent, -e, excellent. 
exciter, to excite, 
exécuter, to exécute, to 

carry out. 



exécuteur, m., executioner. 
exemple, m., example; par 

— , indeed, however. 
exercice, m., exercise. 
exigence, /., requirement. 
exister, to exist. 
expédition, f., expédition, 
expérimenté, -e, experienc- 

ed. 
expertise, f., report of an 

expert. 
exposer (s*), to expose one's 

self. 
expr-ès, -esse, spécial; tout 

— , purposely, expressly. 
exprimer, to express, 
exténué, -e, enfeebled, 

weakened. 



fabricant, w., -e, f., manu- 
facturer. 

fabrique, w., factory. 

façade, f., front of an édi- 
fice. 

face, f., face; en — de, in 
présence of, opposite ; 
faire — à, to cope with. 

fâché, -e, sorry, angry. 

fâcheu-x, -se, unfortunate. 

facile, easy. 

façon, f., way, manner, cer- 
emony; de — à, in such 
a way as. 

faction, f., sentry duty. 

factionnaire, m., sentry. 

faible, weak. 



Le Chevalier de Maison>Rouge 



155 



faillir, to corne near. 

faire, to do, make, to cause 
to; se — f to make one's 
self, to cause one's self 
to be, to make for one's 
self, to be. 

fait, m-, fact, action, deed; 
au — , in fact, in reality; 
c'est comme un — exprès, 
one would think it done 
on purpose to vex me. 

falloir, to be necessary, 
must, ought, to need. 

fallu, past part, of falloir. 

famen-z, -se, famous. 

familiarité, f., familiarity, 
liberty. 

familièrement, familiarly. 

famille, f., family. 

farouche, stem, rigid. 

fatigué, -e, tired. 

faubourg, m., outskirt, sub- 
urb. 

faudrait, cond. of falloir. 

faute, f., fault; ce n'est pas 
— f I am not without; 
— de, for want or lack of. 

fauteuil, m., armchair. 

fau-z, -sse, false. 

faveur, f., favor. 

favori, -te, favorite. 

feindre, to feign, to pré- 
tend. 

femme, f., woman, wife; — 
de chambre, lady's maid. 

fendre, to split, to fracture, 
to crack. 

fenêtre, f., window. 



fente, f., crack, deft. 
fer, m., iron, sword. 
fenne, steady, stroog, firm. 
fermer, to dose, to shnt, to 

lock. 
fenneté, /., stability, firm- 

ness. 
fermeture, f., closing. 
fête, f., holiday, festival, 
fétu, m., a bit of straw. 
feu, m., fire; faire — ^ to 

shoot, to fire; coup de — ^ 

shot, firearm report- 
feu, -e, late, deceased. 
feuille, f,, leaf, sheet. 
fi, fie; — donc, shame, fie. 
fiacre, m., carnage. 
fidèle, faithful, true. 
fidélité, f., faithfulness. 
fi-er, -ère, proud. 
fier (se), to trust 
fièrement, proudly. 
fièvre, f., fever. 
figuré, -e, figured; an — > 

figuratively. 
figure, f., face, figure. 
fille, /., daughter, girl. 
fils, m., son. [at last. 

fin, f., end, bottom; à la — , 
fin, -e, fine, sharp. 
finesse, f., fineness, delicacy. 
finir, to finish; en — , to 

finish up; — par, finally. 
fit, prêt, of faire, 
fixer, to fix, to settle upon, 

to décide. 
Heur, f., flower; — de-lis, 

flower-de-luce. 



iS6 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



flotter, to wave. 

foi, f,, faith; ma — ^ indeed, 

upon my faith; en — de 

quoi, in testimony where- 

of. 
foin, m., hay, grass. 
fois, f., time ; à la — ^ at the 

same time; une — , once; 

deux — , twice. 
folie, f., folly, madness. 
fonctionnaire, f., officiai, 

functionary. 
fond, m., bottom, end, rear. 
fondrej to melt, to rush. 
fonds, m., stock, outlay. 
force, force, strength; de 

toutes ses — s, with ail 

one's might; —s, forces; 

à force de, by dînt of; de 

— , forcibly. 
forcer, to compel, to oblige. 
formalité, f., formality. 
forme, f,, shape, form, ap- 

pearance. 
former, to form, to compose, 
formuler, to f^rmulate. 
fort, very, very much. 
fort, -e, strong, healthy, 

powerful, clever. 
fortement, strongly. 
fortune, f., fortune. 
fossé, m., ditch, moat. 
fou, fol, -le, insane, crazy; 

fou, m., madman. 
foudre, f., thunderbolt. 
foudroyé, -e, thunderstruck, 

crushed. 
fouiller, to search. 



foule, f., crowd. 
fouler, to trample upon. 
foyer, m., hearth. 
fraîcheur, f., freshness. 
fra-is, -îche, fresh, cool. 
frais, m,, pi, expense, out- 
lay. 
franc, -he, frank, bold, free. 
français, -e, French. 
franchir, to go over, to 

cross, to get over, to get 

through. 
frapper, to knock, to strike, 

to hit, to tap. 
fredonner, to hum. 
frêle, slender. 
frémir, to shudder, to 

tremble. 
frémissement, m., quiver, 

shudder. 
fréquenter, to fréquent, 
frère, m., brother. 
frissonner, to shiver, to 

shudder. 
froid, -e, cool, cold; faire 

— f to be cold. 
froidement, coolly^ coldly. 
froisser, to crumple. 
fromage, w., cheese. 
froncer, to knit (of eye- 

brows). 
front, m., forehead, face, 
frotter, to rub. 
fugitif, w., -ve, /., fugitive; 

adj., flitting, fleeting. 
fuir, to flee, to fail. 
fuite, f., flight; prendre la 

— f to run away. 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 



157 



fumée, /., smoke. 
fureur, m., fury. 
fureur, /., rage 
furien-z, -se, furious. 
fusil, m., shotgun, gun. 
fusiller, to shoot 
future, f., future, 
fuyant, -e, près. part, of 
fuir. 



gage, m., pledge; —s, wages. 

gager, to wager. 

gagner, to reach, to gain, to 

win, to cam, to catch, to 

take. 
gaillard, m., fellow, merry 

fellow. 
galerie, f., gallery. 
galant, -e, polite, civil, 

courteous, gay. 
garantie, f., guarantee. 
garçon, m., boy, joumey- 

man; bon — , good fellow. 
garde, /., guardhouse, care; 

prenez — , take care; 

n'avoir — de, not to be 

able; en — > in keeping. 
garde, m., guard. 
garder, to watch, to keep, to 

guard, to spare; se — , 

to beware, to guard 

agaînst. 
gardien, m., -ne, f., w^rden, 

keeper. 
gauche, left. 



gémissement, m., moan, 

moaning. 
gendarme, m., poHceman. 
général, m., generaL 
générale, /., fîre drum; 

battre U — ^ to beat drums 

(to call to arms). 
généreu-z, -se, generous. 
genou, m., knee; à — z, on 

one's knees. 
gens, m., f., plur., people, 

men. 
geôle, /., jaîl, prison, 
geôlier, m., jailor. 
geôlière, /., jailor. 
géométrie, f., geometry. 
géométrique, geometrical. 
geste, m., gesture. 
gilet, m., vest, waistcoat 
Girondin, m., Girondist 
gisant, -e, lying. 
glacer, to freeze. 
glisser (se), to slip, to glide. 
gond, m., hinge. 
gorge, /., throat. 
gorge de pigeon, many-hued, 

irridescent. 
gourdin, m., cudgel, club, 
goût, m., taste. 
grâce, f., grâce, mercy, 

pardon, favor; — à, 

thanks to; faire —, to 

pardon. 
gracieu-x, -se, graceful, 

gracious. 
grand, -e, big, large, great, 

tall. 
grandir, to grow larger. 



158 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



grasy -se, fat, rich. 
grave, serious, grave, 
gravement, seriously. 
graver, to engrave. 
gravité, /., seriousness, gra- 

vity, graveness. 
greffe, m., registry; en plein 

— , in the registry office, 
greffé, -e, grafted. 
greffier, m., recorder or clerk 

of the court of justice. 
Grève, /., a square in Pa- 
ris, where * the scafiFold 

was erected. 
grignoter, to nibble. 
grillage, m., grating. 
grille, f,, iron gâte, 
grillé, -e, grated, barred. 
grincement, m., creaking. 
grincer, to grind; — des 

dents, to grind one's 

teeth. 
gris, -e, gray. 
grogner, to growl. 
grommeler, to growl. 
gronder, to roar. 
gros, -se, large, big, rough. 
groupe, m., group. 
guère (ne), hardly, scarcely. 
guérite, f., sentry box. 
gueu-x, -se, knave, wretch, 

beggar. 
guichet, m,, wicket, grating. 
guichetier, m., turnkey, 

doorkeeper. 
guider, to guide. 
guillotiner, to guillotine. 



(* désignâtes aspirate h.) 

habilement, skillfully. 
habiller (s'), to dress one's 

self. [form. 

habit, m., coat, dress, uni- 
habitant, m., inhabitant. 
habiter, to inhabit. 
habitude, /., habit, custom; 

d' — f usually, ordinarily. 
habitué, -e, accustomed. 
'hache, f., ax. 
'haine, /., hatred. 
*haïr, to hâte. 
haleine, f., breath. 
'halle, f., market ; — au blé, 

corn market. 
harmonie, f., harmony. 
'harpe, /., harp. 
'hasard, m., hazard, chance; 

par — f by chance; au 

— , at random. 
'hasarder, to venture. 
*hâte, f., haste; avoir —, to 

be in haste; à la —, 

hastily. 
'hâter, to hasten; se —, to 

hasten. 
'hausser, to raise. 
'haut, m., summit, top. 
•haut, -e, high, loud, loudly, 

great, tall, lofty. 
'hauteur, f., height, haugh- 

tiness; à la — de, as 

great as; de toute sa — ^ 

to her full height. 
'hein, hey! what? 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



159 



hélas! alas! 

héritage, m., înheritance. 

Hérodote, Herodotus. 

Hiéros, m,, hero. 

'héroïne, /., heroine. 

hésiter, to hesitate. 

heure, f., hour, o'clock; à 

la bonne — , well and 

good; de bonne — , early; 

tout à r — , a while ago, 

after a while; à T— qu'il 

est, at the présent hour 

(moment). 
heureu-x, -se, lucky, for- 

tunate, happy. 
'heurter, to strike against; 

se — , to jostle one an- 

other. 
hier, yesterday; n'était pas 

d' — , was very old; — 

soir, last night. 
histoire, /., history, gossip, 

story. 
homme, m., man; — de 

cœur, brave man; en — , 

as a man. 
honneur, m., honor. 
horloge, f., clock. 
horreur, f., horror. 
Hiors, out, outside; — de 

combat, disabled. 
hostilité, f., hostility. 
hôte, m., host,. guest, hôtel 

keeper. 
hôtel, m., mansion, hôtel; 

maître d' — , butler, hôtel 

proprietor; — de ville, 

city hall. 



huit, eight. 
humilité, f., humility. 
'hurlement, m., howl, bowl- 
ing, yell, scream, shriek. 
^hurler, to yell. 
*hutte, f., cabin, but. 
hypocrisie, f., hypocrisy. 



ici, hère ; par — , this way. 
idée, f., idea. 
ignare, m., ignoramus. 
ignorer, to be ignorant -of, 

net to know. 
il, he, it; il y a, there is, 

ihere are. 
illustre, illustrions. 
ils, they. 

immobile, motionfess. 
immobilité, immobility, im- 

movability. 
immonde, unclean, foui, 
impardonnable, unpardon- 

able. 
impatiemment, impatiently. 
impatienter (s*)» to grow 

impatient. 
impitoyable, unpitying, mer- 

ciless. 
importance, f., importance, 

d* — f important. 
important, -e, important. 
importer, to matter, to be 

necessary; to be of 

moment ; n'importe, no 



i6o 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



matter; peu m'importe, it 
matters little to me. 

imprécation, /., curse. 

inaction, f., inactivity. 

inattendu, -e, unexpected. 

inaugurer, to inaugurale. 

incertitude, /., uncertainty. 

incliner (s'), to stoop down, 
to bow, to bend. 

inconnu, -e, unknown. 

incontestable, undeniable. 

incrédulité, /., incredulity. 

incroyable, incredible. 

indication, f., indication, in- 
formation. 

indice, tn., indication, token. 

indicible, unutterable. 

indien, -ne, m,, f., Indian, 
printed calico. 

indifféremment, îndifferent- 
ly, indiscriminately. 

indigne, unworthy. 

indiquer, to indicate, to 
point out, to show, to de- 
signate. 

individu, m., individual, 
person. 

industriel, m., manufac- 
turer. 

infailliblement, infallibly. 

infâme, infamous, infamous 
person. 

infatigable, indefatigable, 
tireless. 

infliger, to inHict. 

informer (s'), to inquire. 

ingénieur, m., engineer. 

inhabile, awkward. 



. inhabitable, uninhabitable. 
injecter (s*), to become 

bloodshot. 
inqui-et, -ête, disquieted, 

anxious. 
inscrire, to inscribe, to 

Write, 
insensé, -e, mad, insane; 

insensé, m., insane person. 
insister, to insist. 
inspecter, to inspect. 
installer, to place; s' — ^ to 

install one's self, 
instance, f., entreaty. 
instant, m., instant, mo- 
ment; à V — même, at 

once, 
instinctivement, instinctive- 

ly. 
instruire (s'), to form the 

subject of an inquiry. 
insuffisant, -e, insufficient 
insulter, to insuit. 
interdire, to forbid. 
interdit, -e, speechless. 
intéresser (s'), to be inter- 

ested, to take interest. 
intérêt, m., interest. 
interpeller, to summon, to 

request. 
interrogat-eur, w., -rice, f., 

questioner. 
interrogation, /., question, 

interrogation. 
interrogatoire, m., exami- 

nation. 
interrompre, to interrupt. 
introduire, to introduce. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



i6i 



inutile, nseless. 
inutilement, oselessly. 
investir, to invest 
inviter, to invite, 
ironie, f., irony, sarcasm. 
ironique, ironicaL 
issne, f., resuit, end, door, 
exit 



jabot, m., shirt frilL 
jaillir, to flash, to dart 

forth, to spring, to burst 

out. 
jalousie, f., jealousy, lattice, 

blind. 
jalon-z, -se, jealous. 
jamais, never, cver; à — ^ 

forevcr. 
jambe, f., leg; prendre ses 

—s à son con, to run as 

fast as possible; à tontes 

—s, as fast as he could. 
japper, to yelp. 
jardin, m., garden ; faire nn 

tour de —, to walk in the 

garden. 
jarret, m., ham string, Icg. 
jasmin, m., jessamine. 
jaune, yellow, sallow. 
jaunissant, -e, withering. 
je, I. 
jeter, to throw, to cast, to 

utter; se —, to throw 

onc's self, to rush. 
jeudi, w., Thursday. 



jeune, f^ yoong. 

jeunesse^ /., youth. 

J«îe, /., joy. 

joindre^ to add, to join; ae 
— f to join. 

joint, -e, past part, of 
joindre, clasped. 

jointure, /., joint 

joli, -e, pretty. 

joue, /., cheek; mettre en 
— t to aim at. 

jouer, to play, to gamble. 

jouir, to en joy. 

jour, w., day, daylight, light ; 
au point du — ^ at day- 
break ; percer à — ^ to eut 
through; quinze — s, a 
fdrtnight; huit — s, a 
week; à — ^ open (of 
carving and architec- 
ture) ; se faire — ^ to come 
to light; des grands — > 
anniversary days. 

journal, m., newspaper. 

journée, f., day, da/s eam- 
ing. 

journalier, m., day laborer. 

joyeu-x, -se, joyous, glad, 
joyful, merry. 

joyeusement, merrily, joy- 
ously. 

jugement, m., trial, verdict, 
sentence. 

juillet, m., July. 

juin, m., June. 

jupe, f., skirt. 

jurement, m., oath. 

jurer, to swear. 



102 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



}iifqiie^ to, until, as far as. 
juste, just, correct, right; 

tu ne crois pas dire si — ^ 

it is more so than you 

bcHcvc. 
justement, just now, justly, 

exactly. 
justifier, to justify; se — ^ 

to clcar one*8 self. 



la, the, her, it. 

là, thcrc, thcn; — bas, 

ovcr therc; — dessus, on 

therc. 
lAche, m., coward. 
lâcher, to let go, to fire. 
laisser, to leave, let, to al- 

low. 
lait, m., milk. 
lambeau, m., shred, strîp. 
lame, f., blade. 
lancer, to piish on (of 

horses), to shoot. 
langue, f., tongue, language. 
languir, to droop, to 

languish. 
languissant, -e, drooping. 
lanterne, /., lantern, lamp- 

post; à la — I hang 

(Madame Veto) I 
large, broad, wide. 
large, m., breadth; au — , 

run away; gagner au — , 

to go away. 
largeur, /., breadth. 



laime^ /., tear; fondre en 

—s, to burst into tears. 
1 ssé, -e, wearied, tired out. 
lasser, to tire, to fatigue. 
lassitude, f., fatigue, weari- 

ness. 
latéral, -e, side, latéral, 
le, the, him, it, so. 
lect-eur, m., -rice, f., reader. 
lég-er, -ère, slight, light 
lendemain, m., next day. 
lent, -e, slow, 
lentement, slowly. 
lequel, laquelle, lesquels, 

lesquelles, which, whom. 
lettre, /., letter. 
leur, -s, their, them, to 

them. 
lever, to raîse; se — ^ to 

rise, to get up.* 
levier, m., crowbar. 
lèvre, /., lip; du bout des 

— s, reluctantly. 
libérateur, m., liberator. 
liberté, f., liberty, freedom. 
libre, free, vacant. 
librement, freely. 
lien, m., bond, band. 
lier, to tie, to bind; — une 

conversation, to hold a 

conversation. 
lieu, m., place; au — de, 

insetad of. 
lieue, /., league. 
ligne, f., rank, line. 
lilas, m., lilac. 
lime, f., file. 
limier, m., bloodhound, spy. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



163 



limonad-ier, m., -ère, f., re- 

freshment-room keeper. 
linge, m., linen. 
liqueur, f., liquor. 
liquide, m., liquid. 
lire, to read. 
liste, f., list 
lit, m., bed. 
livide, livid. 
livre, m,, book. 
livre, f., pound, franc 
livrer, to give, to deliver; 

— passage, to make way ; 

86 — , to indulge in, to 

be fought. 
locataire, m., f., lodger, în- 

mate. 
loge, f., booth. 
loger, to lodge; se —, to 

lodge, to get into, to take 

a room. 
logis, m., lodging, home. 
loi, /., law. 
loin, far. 

lointain, -e, distant. 
loisir, m., leisure, time. 
long, m., length; le —, 

along; en — et en large, 

to and f ro. 
long, -ue, long. 
longtemps, long, a long 

time. 
longueur, f., length. 
lorgnette, opéra glass. 
lors, then; dès —, there- 

fore. 
lorsque, when. 
louer, to let, to praisç. 



louis, m., a gold coin worth 

about four dollars. 
lourd, -e, heavy. 
louve, f., she-wolf. 
louveteau, m,, wolf cub, 

whelp. 
loyal, -e, loyal. 
loyalement, honestly. 
lu, -e, tpast part, of lire, 
lucarne, f., small window, 

loop-hole. 
lueur, f., glimmer, ray, 

light, 
lugubre, gloomy, woeful, 

sorrowful, doleful. 
lui, him, to him, to her, he; 

chez — , at his house. 
lui-même, himself. 
luire, to glisten. 
lumière, f., light. 
Itme, /., moon. 
lunette, f., spyglass; — s, 

pi., spectacles, 
lutte, f., struggle, fight. 
lutter, to struggle, to fight. 



ma, my. 

maçonnerie, f., masonry. 

Madame Royale, Marie- 
Thérèse - Charlotte, the 
daughter of the king and 
queen. 

mademoiselle, Miss. 

magistrat, m., magistrate, 
judge. 



164 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 



magnifique, magnificent. 

magot, m., ape. 

mai, m., May. 

maigre, thin, lean. 

maigri, -e, emaciated. 

main, f., hand; soua la — f 
ready; serrer la — t to 
shake hands; poignée de 
— , hand shaking; — 
forte, assistance in the 
exécution of laws. 

maintenant, now. 

maintenir, to maintain, to 
hold, to keep up. 

mais, but, why. 

maison, f., house, suite, 
household (of kings). 

maître, m., master, owner, 
proprietor; — d'hôtel, 
butler. 

maîtresse, f,, mistress. 

maîtriser, to master, to con- 
trol. 

majesté, f., majesty. 

mal, badly, bad; se trouver 
-^ to faint, to fare badly, 
to be punished. 

mal, m., harm, evil; dire 
un — , to speak ill, to say 
bad things; se faire —, 
to hurt one's self. 

malade, ill, sick. 

maladie, f., disease, malady. 

malgré, in spite of. 

malheur, m., mîsfortune, ac- 
cident, mishap, disaster. 

malheureusement, unhappily. 

malheureu2c, m., wretch. 



malheureu-x, -se, unfortun- 
ate, unhappy. 

maltraiter, to abuse. 

mander, to order. . 

manège, m., maneuver. 

manger, to eat; salle à — ^ 
dining room; — im mor- 
ceau, to eat a bit 

manière, /., manner, way; 
de —, so that. 

manquer, to fail, to be 
wanting, to be lacking, 
to miss. 

mansarde, f., garret, attic 

mante, /., mantle (cloak), 
cape. 

manteau, m., cloak. 

marbre, m., marble. 

marchand, w., -e, f., mer- 
chant, dealer. 

marchandise, /., stock in 
trade. 

marché, m., market, bar- 
gain, agreement 

marche, f., marching, pace, 
step; fermer la —, to 
close the procession. 

mardi, Tuesday. 

marcher, to walk, to march, 
to move. 

mari, m., husband. 

marier, to marry. 

maroquin, m., morocco 
leather. 

marqué, -e, conspicuous. 

marquer, to designate, to 
mark out, to brand. 

mars, m., March. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



165 



massacre! murder! 
masse, f,, mass, heap. 
massif, m., cluster, grove. 
mât, m,, mast. 
matin, m., moming. 
maudire, to curse, to blâme, 
maudit, -e, cursed. 
mauvais, -e, bad, evil. 
me, me, to me. 
mêclianceté, f., spitefulness. 
méchant, -e, wicked, bad. 
mèche, f,, lock (of hair). 
médecin, m., doctor. 
méditer, to think over. 
meilleur, -e, better; le — , 

the best. 
mélancolique, dismal, sad, 

gloomy. 
mêler, to mix; se — ^ to 

mix, to be mixed, to 

mingle, to take part, to 

meddle. 
membre, m,, member, limb. 
même, same, even, very; 

tout de — , just the same. 
menaçant, -e, threatening. 
menace, /., threat, menace. 
menacer, to threaten. 
ménage, m., household ; 

affaires de — 9 family 

affairs. 
menée, f., intrigue. 
mener, to lead, to make. 
mental, -e, mental, 
mentir, to lie, to tell a story. 
mépriser, to despise, to 

scorn; à — ^ to be de- 

spised, to be scorned. 



merci, thanks; Dieu — ^ 

thank God ; à la — ^ at the 

mercy. 
mercredi, m,, Wednesday. 
mère, /., mother; bonne — ^ 

lady superior (in a con- 

vent). 
mériter, to deserve, to 

merit. 
merveille, /., marvel; à — ^ 

perfectly well, certainly, 

very good. 
messieurs, gentlemen, sirs, 

Messrs. 
mesure, f., measure, extent; 

à — que, in proportion 

as. 
mesurer, to measure, to 

weigh. 
métier, m., trade, business, 

profession, 
mettre, to put, to set; se 

— , to put one's self, to 

begin, to get together; 

— en route, to start out; 

— à part, to set aside; 

— à prix, to set a priée 
on. 

meuble, m., pièce of fur- 
niture. 

midi, noon. 

mien (le), mienne (la), 
miens (les), mine. 

mieux, better; ne demander 
pas — , to ask nothing 
better; pour le — ^ for the 
best; tant — , so much 
the botter. 



i66 



Le Chevalier de Maîson-Rouge 



milieu, m., middle; an — 
de, in the midst of. 

mille, thousand. 

milice, slender, slight 

mine, /., appearance, coun- 
tenance ; subterranean pas- 
sage; sa grande — , her 
aristocratie appearance. 

mineur, m., miner. 

ministère, m., ministry, de- 
partment 

minuit, midnight. 

minute, f., minute. 

minuté, -e, drafted, writ- 
ten, drawn up. 

minutieu-z, -se, particular. 

mire, f., aim; le point de 
— f the end in view. 

mirer, to look through; se 
— , to look at one's self. 

mise, f., share; — en 
cause, calling into court; 
— en accusation, indict- ' 
ment. 

misérable, m., wretch, mis- 
érable. 

mission, f., mission, ex- 
pédition. 

mobile, movable. 

modéré, -e, moderate. 

moelleu-x, -se, soft. 

mœurs, /., pL, habits, man- 
ners. 

moi, myself, me, I; chez 
— , at my house; à — , 
mine, at my service; à 
—, helpl 

moindre, less, least, slightest. 



moins, less, least; tout an 
— f at the very least; à 

— que, unless; de — , 
less; du — , at least 

mois, m., month. 
moisi, -e, moldy. 
moisson, f., harvest, reaping. 
moitié, f., half; par la — , 

half way up. 
moment, m., moment; d'un 

— à l'autre, at any mo- 
ment. 

mon, ma, mes, my. 
monde, m., world; tout le 

— , everybody. 
monsieur, sir, gentleman, 

Mr. 
Montagnard, m., (ultra- 

revolutionist). 
monter, to go up, to ascend, 

to come up. 
montrer, to show, to point 

out. 
moral, m., mind, spirits. 
moral, -e, moral, 
morale, f., morals. 
morbleu, (an exclamation), 

hang it! 
morceau, m., pièce; manger 

un — , to eat a bit. 
mordre, to bite. 
morne, mournful. 
mort, /., death. 
mort, -e, dead. 
mort, w., -e, f., dead person* 
mortel, -le, mortal. 
mot, m., word; — d'ordre, 

— de passe, password. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



167 



motif 9 m,, motive, reason. 
mou, mol, m., molle, /., 

slow, indolent, lazy, wèak. 
mouchoir, m., handkerchief. 
mourir, to die. 
mouvement, m., move, 

motion, 
moyen, m., means. 
mû, -e, past part, of mou- 
voir, 
muet, -te, silent, dumb. 
mugissement, m., roaring. 
muni, -e, provided. 
municipal, m., guard, con- 

stable, a représentative 

of the Commune. 
municipalité, /., commune. 
munition, /., ammunition. 
mur, m., wall. 
muraille, f., wall. 
murmure, m., murmur, mut- 

tering. 
murmurer, to murmur. 
musc, m., musk. 
muscadin, m., dandy, dude. 
museau, m., muzzle, nose. 
mystère, m., mystery, se- 

crecy. 
mystêrieu-z, -se, mystc- 



nacrê, -e, pearly. 
naguère, lately. 
naïvement, artlessly. 
naïveté, /., simplicity. 



national, national. 
nausée, f., nausea. 
ne. . .pas, no, not ; ne. . .que, 

only. 
né, -e, born. 
néanmoins, nevertheless. 
nécessaire, necessary. 
négliger, to neglect. 
nerf, m., nerve. 
nettoyer, to clean, to 

cleanse. 
neuf, nine. 
neu-f, -ve, new. 
neveu, m., nephew. 
nez, m., nose ; — fin, a keen 

scent. 
ni, neither ; — . . . — , neither 

. . .nor. 
nicher, to lodge, to nestle. 
noblesse, f., nobility. 
noces, f., pL, wedding. 
nocturne, nocturnal. 
Noé, Noah. 
nœud, m., knot, bow. 
noir, -e, black. 
noix, f., nut. 
nom, m., name. 
nommer, to name; se — , to 

be named, to be called, to 

name one*s self. 
non, no, not; — pas, no, 

not; — plus, either. 
nord, m., north. 
notaire, m., attorney. 
notre, nos, our. 
nôtre (le, la), —s (les), 

ours; vous êtes des — s, 

you are one of us. 



i68 Le Chevalier de Maison-Rouge 



noaer, to tic. 

nourrir, to nourîsh. 

nourrison, m., foster-child. 

nous, we, us, to us. 

nouveau, nouvel, -le, new; 
de — , again, anew ; du — f 
something new. 

nouvelle, f., news ; attendez- 
vous quelque — de lui? 
Do you expect to hear 
from him? 

noyau, nucleus, stone. 

nu, -e, naked, bare. 

nuage, m., cloud. 

nuance, f., shade. 

nuire, to harm. 

nuit, /., night; faire —, to 
be dark; cette — , to- 
night, last night; veilleur 
de — f night watchman; 
— close, the darkness of 
night. 

nul, -le, nobody, no one. 



obéir, to obey. 
obéissance, f., obédience, 
objet, m,, object. 
obligation, /., obligation, in- 

debtedness. 
obliger, to oblige. 
obole, f., obole (an ancient 

coin), 
obscur, -e, dark. 
obscurité, /., darkness, ob- 

scurity, gloom. 



observer, to observe, to 
watch. 

obstiner (s*), to persist. 

obtenir, to obtain, to get. 

occasion, f., chance, oc- 
casion ; dans les grandes 
— s, under grave circum- 
stances. 

occasionner, to cause. 

occupé, -e, occupied, busy. 

occuper, to occupy; s' — ^,to 
occupy one's self, tobusy 
one's self, to mind. 

octobre, m., October. 

odeur, f., odor; en — de 
sainteté, in the odor of 
sanctity. 

œil, m., eye; coup d* — , 
glance. 

œillet, m., carnation, pink. 

œuvre, /., work. 

offenser, to ofïend. 

officier, m., officer. 

officieu-x, -se, officions, 
obliging. 

officieu-x, m., -se, /., ser- 
vant, dépendent. 

officine, f., laboratory. 

offrir, to offer, to présent. 

ogive, ogival, pointed. 

ohé, ho there! 

oisi-f, -ve, lazy, idle. 

ombre, /., shadow, darkness. 

ombreu-x, -se, shady. 

on, one, people, they; 1* — , 
one, people, they. 

onze, eleven. 

opérer, to make. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



169 



opposé, -e, opposite. 
opposer, to oppose. 
opulent, -e, rich, opulent. 
or, now. 
or, m., gold. 
orageu-x, -se, stormy. 
ordinaire, ordinary. 
ordonner, to order, to com- 

mand. 
ordre, m., order; avancez à 

V — , corne forth to order; 

mot d' — , password. 
oreille, f., ear; V — un peu 

basse, somewhat abashed; 

V — tendue, listening at- 

tentively; T— au guet, 

listening attentively. 
organiser, to organize. 
orgueil, m,, pride. 
orient, m., east. 
orienter (s*), to find out the 

East, to take one*s bear- 

ings, to ascertain one*s 

position, 
orifice, m., opening. 
orner, to decorate. 
oser, to dare. 

ôter, to take off, to remove. 
ou, or; — ...^ either. .. 

or. 
où, where, when, in whîch; 

d' — f from where, whence. 
ouais, dear me! bless my 

soûl! 
oubli, m., neglect, oblivion. 
oublier, to forget. 
ouest, tn., west. 
ouiy yes. 



ouïe, f., hearîng. 

outrage, outrage, abuse, 
gross insuit. 

outre, beyond ; en — , b«- 
sides. 

outré, -e, exaggerated. 

ouvert, -e, open. 

ouverture, /., overture, open- 
ing. 

ouvrage, m., work. 

ouvri-er, tn., -ère, f., work- 
ingman, workingwoman. 

ouvrir, to open; s' — , to be 
opened. 



paille, f., straw. 
palais, m., palace, 
pâleur, f., paleness. 
pâlir, to become pale. 
panache, m., plume. 
panier, m., basket. 
panneau, m., panel, 
papier, m., paper. 
paquet, m., parcel; faire 

ses — s, to pack one's be- 

longings. 
par, through, by, for, with, 

on account of, on. 
paradis, m,, paradise. 
paraître, to appear, to seem, 

to look, to make one*s 

appearance. 
parapet, m., railing. 
paravent, m., screen. 



I/o 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



parbleal an exclamation. 
parc, m,, park. 
parce que, because. 
parcourir, to wander 

through. 
pardonner, to pardon, to 

forgive. 
pareil, -le, such, alike, 

similar, like. 
parer, to attire, to adorn. 
parfait, -e, perfect. 
parfaitement, perfectly. 
parfois, sometimes. 
parfum, jn., parfume. 
parisien, m., -ne, /., Pa- 

risian. 
parjurer (se), to perjure 

one*s self. 
parler, to talk, to speak; il 

n'est point que tu n'aies 

entendu — , you bave 

surely heard. 
parmi, among. 
paroi, f.j wall. 
parole, f., word; porter la 

— f to speak; prendre la 

— f to begin to speak; 

adresser la — , to speak; 

tenir sa — , to keep one*s 

word; avoir la — ^ to 

bave the floor. 
part, f,, share, part; de 

votre — f in your name; 

de sa — f from berself; 

faire — , to apprise, to in- 

form; de la — , from, in 

the name of; quelque — , 

somewhere; de — et 



d'autres, on ail sides; 
mettre à — , to set aside ; 
pour sa bonne — , largely 
responsible for. 

partager, to share. 

parti, m., party, faction, dé- 
cision; — pris, foregone 
conclusion. 

particuli-er, -ère, private, 
Personal, spécial, peculiar. 

particulièrement, especially, 
particularly. 

partie, /., part, match, game, 
party; avoir à faire à 
forte — f to bave to deal 
witb more than one's 
match; la — n'est pas 
égale, it is not an equal 
match; faire —, to take 
part. 

partir, to go, to go out, to 
start, to be fired, to leave ; 
à — d'aujourd'hui, from 
to-day on. 

partisan, -e, m., f,, adhèr- 
ent, friend. 

partout, everjrwhere, any- 
where. 

parvenir, to reach, to go to, 
to succeed. 

pas, no, not any; — du 
tout, not at ail. 

pas, m., step, pace; mettre 
son cheval au — ^ to start 
one*s horse again; au — 
de charge, on a double^ 
quick step; au — , walk- 
ing; faire quelques —s, to 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



171 



take a few steps; un — 

de clerc, a blunder; en 

faisant faire un — , taking 

him a step forward. 
passage, m., passage, pass- 

ing; livrer — , to make 

way. 
passant, m., passer by. 
passe, /., pass, permit. 
passer, to pass; se — , to 

take place, to happen, to 

pass; se — de, to do 

without. 
pastel, m., crayon, 
pastille, f., pastille, lozenge. 
patrie, f., fatherland. 
patriote, m., f., patriot. 
patriotique, patriotic. 
patriotisme, patriotism. 
patrouille, f., patrol. 
patte, /., paw, hoof. 
paupière, f., eyelid. 
pauvre, poor. 
pause, /., pause, stop. 
pavé, m., pavement. 
paver, to pave, 
pavillon, m., summerhouse. 
payer, to pay. 
peau, f., skin, life. 
peignoir, tn., dressing gown. 
peine, /., pain, trouble, diffi- 

culty, sentence, penalty ; 

à — 9 hardly, scarcely; 

valoir la — , to be worth 

while. 
pelle, f., shovel. 
pelleterie, f., pelts, furs. 
peloton, m., group, platoon. 



pencher, to bend (of the 
head) ; se — f to lean. 

pendant, during ; pendant 
que, while. 

pendant, -e, hanging. 

pendre, to hang. 

pendule, f,, clock, m., pen- 
dulum. 

pénétrer, to penetrate. 

pénombre, /., faint shadow. 

pensée, /., thought. 

penser, to think. 

perdre, to lose, to ruin, to 
kill, to ruin the réputa- 
tion; se — , to be lost, to 
disappear. 

perdu, -e, lost. 

père, m., father. 

péremptoire, peremptory. 

perfide, false. 

péril, m., danger, péril. 

périr, to perish. 
^ permettre, to allow, to per- 
mit. 

permission, f., permission, 
furlough. 

permuter, to change. 

perpétuellement, perpetual- 
ly, constantly. 

perquisition, f., search. 

persécuter, to persécute. 

persêcut-eur, -rice, persecu- 
tor. 

personne, /., person, any- 
body, nobody ; en — , in 
person, personally ; ma 
— , myself. 

pesant, -e, heavy. 



172 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



peser, to weigh. 

peste, f,, plague. 

petit, -e, small, little, short. 

petit-maître, m., fop, cox- 

comb. 
pétrir, to knead. 
peu, little, few; peu à peu, 

gradually. 
peuple, f,, people, populace, 

mob. 
peur, f., fear; avoir — , to 

be afraid; de — que, for 

fear that. 
peut-être, perhaps. 
physiquement, physîcally, 

bodily. 
Picard, -e, an inhabitant of 

Picardy. 
pièce, f.y pièce, room, 

apartment. 
pied, m., foot, footing; à — f 

on foot; mettre — à 

terre, to dismount, to 

alight. 
piège, w., snare, trap. 
pierre, f., stone. 
pilier, w., pillar. 
pince, /., crowbar. 
pincer, to pinch, to catch, 
pioche, f., pickax. 
pique, f., pike. 
pis, worse. 
pistache, f., pistachio; adj., 

greenish. 
pistole, /., a gold coin, 
pistolet, w., pistol. 
pitié, f., pity. 
place, /., place, spot, seat, 



position ; faire — ^ to make 

room. 
placer, to place; se —, to 

place one*s self. 
plaindre, to pity ; à — ^, to be 

pitied ; se — , to complain. 
plainte, /., complaint. 
plainti-f, -ve, plaintive, 

mournful. 
plaire, to please. 
plaisir, m., pleasure. 
planchB, /., plank. 
planer, to hover. 
plaque, /., patch. 
plat, m., dish. 
plein, -e, full. 
pleurer, to weep. 
pleurésie, /., pleurîsy. 
pleurs, m., pi, crying, 

weeping. 
plier, to fold, to bend. 
plonger, to plunge. 
plume, /., feather, pen. 
plumeau, w., feather duster, 

pen stand. 
plupart, /., majority, most, 

most people. 
plus, more, the more; ne 

...— , no... more no... 

longer, only; non — , 

either, neither; de — , 

moreover; pas — ^ not 

any more; le, les — , the 

most; de — en — , more 

and more; tout au — ^ at 

the most. 
plusieurs, several. 
plutôt, rather. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



173 



poche, f,, pocket, 
poêle, w., stove, fireplace. 
poétique, poetic, poetical. 
poids, m., weight. 
poignard, m,, dagger. 
poignée, /., handful; — de 

main, handshaking. 
poignet, m., wrîst 
poil, m., hair, nap. 
poing, m., fist. 
point, no, not, not at ail; 

ne. . .— ', no, not. 
point, m., point, spot; au 

— du jour, at daybreak; 
sur le — de, about to, on 
the point of; — de mire, 
aim. 

pointe, f., point, spurt, run. 
pois, m., pea. 
poitrine, /., chest, breast. 
politique, political. 
politique, /., politics. 
pompeu-x, -se, lofty. 
ponceau, m., red poppy. 
pont, m,, bridge, 
populace, /., mob, rabble, 

populace, 
populaire, popular. 
porte, f., door, gâte; — de 

derrière, rear door. 
I>orte-clefs, m., turnkey. 
portée, f,, reach; hors de la 

— de la voix, out of hear- 
ing; à — de, within the 
range of. 

porter, to carry, to wear, to 
bear, to make (of 
thrusts), to urge, to deal 



(of blows), to induce, to 

déclare; — la parole, to 

speak. 
portier, m., porter. 
poser, to place, 
position, f., position. 
poste, m., post, guard- 

house, police station. 
pouce, m,, inch. 
poudre, f., powder. 
pouls, m., puise, 
pour, for; — que, so that. 
pourpre,, /., purple. 
pourquoi, why; — pas, why 

not. 
pourrez, fut. of pouvoir, 
poursuivre, to pursue, to 

continue. 
pourtant, however. 
pourvoyeu-r, w., -se, /., 

provider. 
pourvu que, provîded. 
pousser, to push, to utter, 

to urge, to press, to drive, 

to push on, to go. . 
poutre, /., beam ; arcades en 

— s, timbered archways. 
pouvoir, m., power, warrant. 
pouvoir, can, may, to be 

able ; se — ^ to be possible. 
pratique, /., usage, custom, 

practice, trade. 
précédent, preceding, pre- 

vîous. [ahead. 

précéder, to précède, to go 
prêcieu-x, -se, precious. 
précipitamment, hurriedly, 

precipitously. 



174 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



précipitation, f., haste. 

précipiter (se), to rush. 

précis, -e, précise. 

précisément, precisely. 

préciser, to specify. 

préférer to prefer. [nary. 

préliminaire, m., prelimi- 

premi-er, -ère, first. 

prendre, to take, to eut (of 
doors), to make, to over- 
take; bien m'en a pris, it 
was lucky that it was so; 
envoyer — , to send for; 
venir — ^ to corne for; fit 
— les armes à M., had 
M. arm himself; se — , 
to be caught; s'en — à, 
to blame. 

prénom, m., Christian name. 

prêparatif, m., préparation. 

préparatoire, preparative, for 
préparation. 

préparer (se), to prépare 
one*s self, to get ready. 

près, near, to, at; à peu — , 
about; d'assez — , near 
enough. 

prescrit, -e, prescribed. 

présent, m., présent time, 
présent, présent paper ; 
jusqu'à — , till now. 

présenter, to présent, to 
hand, to introduce; se — , 
to présent one's self. 

présomption, f., supposition. 

presque, almost. 

pressé, -e, urgent, anxious, 
désirons. 



presser, to press, to hurry; 

se — , to hurry. 
prêt, -e, ready. 
prétendre, to prétend, 
prétendu, -e, pretended. 
prétention, /., pretension. 
prêter, to lend; — serment, 

to take the oath. 
prétexte, pretext. 
prétoire, m., judge's bench. 
prêtre, m., priest. 
preuve, f., proof. 
prévenance, f., attention. 
prévenir, to inform, to 

warn, to anticipate, to 

prevent. 
prévenu, -e, m., f., accused. 
prévoyance, f., foresight. 
prier, to beg, to pray. 
prière, f., prayer. 
princesse, /., princess. 
principal, m., principal 
• thing. 

principe, w., principle. 
pris, -e, past part, of 

prendre, 
prise, f., capture, 
prison, /., prison, 
prisonni-er, m., -ère, f., 

prisoner ; se constituer 

— , to gîve one*s self up 

into custody. 
prit, prêt, of prendre, 
priver, to deprive. 
privilégié, -e, lucky, privi- 

leged. 
prix, m., price; où sa tête 

était mise à — ^ where 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



175 



they had set a price upon 
his head. 

probabilité, f., probability. 

probablement, probably. 

procédé, m., process, be- 
havior. 

procédure, f., procédure, 
practice. 

procès, w., trial; faire le — 
à, to condemn. 

procès-verbal, m., officiai 
report. 

prochain, -e, next. 

prochain, m., neighbor. 

proche, near. 

proclamer, to proclaim, to 
announce. 

procurer, to procure. 

procureur, m., attorney, 
agent. 

produire, to produce. 

proférer, to utter. 

profiter, to take advantage, 
to profit. 

profond, -e, profound, deep. 

profondément, deeply, pro- 
foundly. 

profondeur, f.y depth. 

proie, A, prey; en —, a prey. 

projet, m.y project, plan. 

prolongé, -e, prolonged. 

promenade, f., outing, ex- 
cursion, promenade. 

promener (se), to prome- 
nade, to walk, to walk to 
and fro, up and down. 

promeneur, m., pedestrian. 

promesse, f., promise. 



promettre, to promise. 

promis, -e, past part, of pro- 
mettre. 

prompt, -e, quick, prompt. 

promulguer, to promulgate. 

prononcer, to pronounce, to 
utter. 

propos, m.y talk, word; à — 
de, in référence to; à — ^ 
by the way, to the point. 

proposer, to offer, to pro- 
pose. 

proposition, f., proposai, pro- 
position. 

propriétaire, w., owner. 

prosterner (se), to prostrate 
one's self. 

protect-eur, m., -rice, /., 
protector. 

protéger, to protect. 

protester, to protest. 

prouver, to prove. 

provocat-eur, m., -rice, /., 
instigator; adj., instigat- 
ing. 

pu, past part, of pouvoir. 

publi-c, -que, public. 

puis, then. 

puisque, since, inasmuch as. 

puissance f., power. 

puits, m., well. 

pulsation, beating of the 
puise. 

punir, to punish. 

pur» -e, pure. 

purement, purely. 



176 Le Chevalier de Maison-Rouge 



quai, m., quay, embank- 

ment. 
quand, wheii, even if. 
quant à, as to. 
quantité, f,, quantity, num- 

ber. 
quarante, forty. 
quart, m., quarter, fourth. 
quartier, m., quarter, bar- 

racks, quarters. 
quatorze, fourteen. 
quatre, four 
quatre-vingts, eighty. 
quatre-vingt-cinq, eighty- 

five. 
quatrième, fourtb. 
que, that, than, wbom, 

which, wbat, how, why. 
quel, -le, which, what, 

what a. 
quelconque, whatever ; une 

chambre —, some sort of 

room. 
quelque, -s, some, few; 

— . . . que, whatever. 
quelquefois, sometimes. 
quelqu'un, -ne, some one, 

somebody. 
quenouille, f., distafï. 
question, f., question, mat- 

ter. 
qui, who, that, which, 

whom. 
quiconque, whoever. 
quiétude, quiétude. 



quinzaine, f,, fifteen, about 
fifteen. 

quinze, fifteen; — jours, a 
fortnight. 

quitter, to leave; se — , to 
leave one another, to part. 

quoi, what, which ; à — s'en 
tenir, what to think; de 
— .te mêles-tu? what 
bave you to do with it? 

quoique, although. 



R 

raccommoder, to repair, to 

reconcile. 
racler, to scrape. 
raconter, to tell, to relate. 
radieu-z,-se, radiant, 
raffiné, -e, refined. 
rage, f., passion, rage, 
railler, to jeer, to scoff, to 

laugh at. 
raillerie, f., joke, jeer. 
raison, f., reason; avoir — ^ 

to be right. 
ramasser, to pick up. 
ramener, to bring back, to 

take back. 
rang, m., rank, line, place, 
rangée, f., row, file, 
ranger (se), to place one's 

self, to step aside. 
rapide, quick, rapid. 
rapidement, rapidly. 
rappeler, to recall, to call 

back; se — , to remember. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



177 



rapport, m., report, respect. 
rapporter, to bring badc. 
rapprocher (se), to get 

nearer. 
rarement, seldom. 
rassembler, to gather, to 

coUect. 
rassurer, to reassure; se — , 

to be réassurée, to be 

tranquilized. 
■ rattacher, to connect. 
rattraper, to make up, to 

catch up. 
raviver, to revive, to rouse. 
rayon, m., ray. [radiant. 
rayonnant, -e, beaming, 
réagir, to react. 
récapituler, to recapitulate. 
recevoir, to receive. 
recherche, f., search, pur- 

suit, élégance, care; à 

votre — f to look for you ; 

être à la — de, to be 

looking for. 
recherché, -e, élégant, rare, 

exquisite. 
réciproque, reciprocal, mu- 

tual. 
réclamation, f., claîm. 
réclamer, to claim, to re- 

quire, to demand. 
recommander, to recom- 

mend. 
reconduire, to take back, to 

lead back; to lead again, 

to conduct again; de se 

faire — , to hâve herse! f 

taken again. 



reconnaissance, f., grati- 
tude, récognition, recog- 
nizing; faire une — , to 
reconnoiter. 

reconnaissant, -e, grateful. 

reconnaître, to recognize, to 
acknowledge, to find out; 
se — , to be recognized, 
to know where one is. 

reconnu, -e, past part, of re- 
connaître. 

recourir, to resort. 

rédiger, to draft, to draw 
up. 

redoublement, m., redoub- 
ling, increase. 

redire, to say again, to re- 
peat. 

réel, -le, real. 

réellement, really. 

refermer, to close again. 

réfléchir, to reflect, to 
think. 

refouler, to force back. 

réfugier (se), to take re- 
fuge. 

refus, m., refusai. 

refuser, to refuse. 

regagner, to reach again. 

regard, m., glance, look. 

regarder, to look at, to con- 
cern, to consider, to re- 
gard. 

registre, m., register. 

régime, m., diet. 

règle, f., rule; en — , regu- 
lar. 

régner, to reign. 



178 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



regorger, to overflow. 

réhabiliter (se), to redeem 
one's self. 

reine, f., queen. 

reins, m., pL, back. 

rejeter, to throw back; qui 
se rejette la balle, who 
throw the blâme upon 
one another's shoulders. 

rejoindre, to join, to catch 
up. 

relever, to pick up, to raise 
again, to lift up again, 
to relieve, to lift; en re- 
levant, on being relieved; 
se — f to rise again. 

relire, to read again. 

remarquer, to notice. 

remercier, to thank. 

remettre, to put again, to 
place again, to deliver, to 
leave, to put off, to give, 
to return, to set ; se — , to 
put one's self again, start 
again. 

remonter, to mount again, 
to ride again,. to ascend 
again, to enter again. 

remords, m., remorse. 

remplaçant, -e, m., f., sub- 
stitute. 

remplir, to answer, to ful- 

fiii, to fin. 

remue-ménage, m., rum- 

mage, stir, confusion. 
remuer, to move, to stir. 
renard, m., fox. 
rencontre, f., encounter. 



meeting; à notre — ^ to 
meet us ; à la — , to meet, 
towards. 

rencontrer, to meet, to meet 
with ; se ^^, to be met, to 
be found. 

rendez-vous, m., appoint- 
ment^ meeting place ; 
donner un — , to make an 
appointment. 

rendre, to return, to render, 
to give back change 
(money), to give again, 
to make, to give up; — 
compte, to give an ac- 
count, to explain; se — , 
to go, to yield, to sur- 
render, to lead. 

renfermer, to contain, to 
shut up. 

renfort, m., reinforcements. 

renoncer, to give up. 

renseignement, m., infor- 
mation. 

renseigner, to inform; se 
— , to inquire. 

rentrer, to enter again, to 
reënter, to go home 
again, to return. 

renversé, -e, overthrown. 

renverser, to throw down, 
to knock down, to over- 
turn. 

renvoyer, to send away. 

repaire, w., den. 

répandre (se), to be spread. 

reparaître, to appear again. 

repas, m,, meal, repast. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



179 



repasser, to pass again, to 
corne again, to pass over, 
to iron. 

répéter, to repeat. 

replacer, to place again. 

répliquer, to reply, to an- 
swer. 

répondre, to answer, to 
promise, to respond, to 
be sure; — de, to answer 
for, to be certain of. 

repousser, to repulse, to re- 
ject, to push back. 

reprendre, to take again, to 
résume, to reply, to find 
fault with. [press. 

réprimer, to check, to re- 

reprocher, to reproach. 

républicain, -e, républicain. 

république, f., republic. 

répulsion, f., répugnance. 

réputer, to esteem, to con- 
sider. 

réûgné, -e, resigned. 

résister, to resist. 

résolu, -e, past part, of ré- 
soudre, determined. 

résonnant, -e, resounding. 

résoudre, to résolve, to dé- 
cide. 

respecter, to respect. 

respectueu-z, Hse, respect- 
ful. 

respirer, to breathe. 

ressort, m., spring. 

reste, m., rest, remainder; 
du — , besides, in fact, 
moreover. 



rester, to remain; en — là, 

to stop, to go no further. 
résultat, w., resuit. 
résulter, to resuit. 
rétablir, to reëstablish. 
retenir, to stop, to retain, to 

hold back, to detain. 
retentir, to resound, to be 

heard, to sound. 
retirer (se), to withdraw, 

to retire. 
retomber, to fall back, to 

fall again. 
retour, m., return; au — , 

on returning; être de — , 

to be back. 
retourner, to return, to turn 

over, to go back; de quoi 

il retourne pour nous 

deux, what is at stake 

for us both; se — f to 

turn around, to turn 

back. 
retraite, /., retreat, hiding- 

place; battre en — , to 

retreat. 
rétrograde, backward. 
retrouver, to find again. 
retrouver, to find again; se 

— ^ to find one's self 

again, to be again; to 

meet again, to find each 

other again. 
réunir, to assemble, to 

unité, to collect, to re- 

unite. 
réussir, to succeed, to be 

successful. 



i8o 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



réveiller, to awake; se •*! 

to awake. 
revenir, to return, to corne 

back, to go back, to corne 

to one's mind, to corne 

to consciousness again, to 

corne to; — sur, to re- 

consider. 
rêver, to dream, to muse, 
rêverie, f., rêverie, musing. 
revêtir (se), to clothe one's 

self, to put on. 
revoir, to see again. 
révoltant, -e, revolting. 
révolutionnaire, révolution- 

ary. 
revue, /., review. 
riant, -e, pleasant, laugh- 

ing, smiling. 
riche, wealthy, rich. 
rideau, m., curtain. 
rien, nothing, anything. 
rire, m., laughter. 
rire, to laugh; éclater de 

— ^ to burst out laughing. 
risée, f., mockery, laughing- 

stock. 
risquer, to venture, to risk. 
rive, bank (of rivers). 
rivière, /., river. 
robe, f,, robe, dress. 
roi, m,, king. 
rompre, to break. 
ronde, f,, patrol; qui fait 

sa — de nuit, going the 

nîght rounds; night pa- 

trolling. 
'^nger, to gnaw. 



rosser, to beat, to give a 

drubbing to. 
rouge, red. 
rougeâtre, reddish. 
rougeur, /., redness, blush, 
rougir, to blush, 
rouleau, m,, roll. 
roulement, m., rumbling, 

rolling. 
rouler, to rolL 
route, f., road, way, trip, 

travel; en — , let us go 

on; on the way; se mettre 

en — ^ to start out 
royal, royal. 
royaliste, royalist 
rudement, rudely. 
rue, /., Street. 
ruelle, f,, alley. 
rugissement, m., roar. 
rumeur, f., uproar, rumor. 
ruminer, to think over. 



S 

sa, hîs, her, its; {pi) » 
sable, m., sand. 
sabol^ m., wooden shoe. 
sabre, m,, saber. 
sac, m., sack, bag. 
sacerdotal, -e, priestly. 
sache, suhj, of savoir, 
sacrifier, to sacrifice, 
sage, good, wise. 
sagement, wisely. 
saisir, to seize, to grasp. 
sale, dirtyt 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



i8i 



salle, /., hall, room; — à 

manger, dining room. 
saluer, to salute, to bow. 
salut, m,f salutation, greet- 

ing, salute, salvation, 

safety. 
sanctuaire, m., sanctuary. 
sang, m., blood. 
sang-froid, m,, coolness, 

sang-froid. 
sanglant, -e, bloody. 
sanglot, m., sob; éclater 

en — s, to break out into 

sobs. 
sans, without. 
santé, /., health. 
saphir, m., sapphire. 
satisfaire, to satisfy. 
sau-f, -ve, safe, spared; 

sain et —, safe and 

Sound. 
sauter, to jump, to leap, to 

spring. 
sauvage, shy, unsociable, 

wild. 
sauver, to save; se — , to 

run away, to escape. 
savant, m., -e, /., scientifîc 

or learned person. 
savetier, m., cobbler. 
savoir, to know, can. 
scapulaire, m., scapulary. 
scélérat, m., -e, f., villain, 

wretch. 
scier, to saw. 
scribe, m., writer. 
se, one's self, himself, her- 

self, itself. 



séance, /., session, sitting, 
meeting ; — tenante, 
forthwith. 

sec, sèche, dry. 

sécher, to dry. 

second, -e, second. 

seconde, f., second. [off. 

secouer, to shake, to shake 

secourir, to succor, to help. 

secours, w., help, succor; 
porter — , to render as- 
sistance. 

secousse, /., shock, shake, 
jerk. 

secr-et, -ète, secret. 

secrétaire, m., secretary, 
clerk. 

section, /., électoral di- 
vision. 

sécurité, /., security. 

séduire, to seduce, to 
tempt, to bribe. 

sein, m., bosom, breast; 
midst. 

Seine, /., river flowing 
through Paris. 

seize, sixteen. 

selon, according to. 

semaine, /., week. 

semblable, similar, alike. 

sembler, to seem. 

sensibilité, /., tendemess, 
delicacy. 

sentiment, m., conscious- 
ness, sentiment, feeling. 

sentinelle, /., sentinel, sen- 
try; en — , on sentry 
duty. 



l82 



Le Qievalîer de Maîson-Rouge 



sentir, to feel, to smell; — 
son aristocratie d'nne 
lien, to savor of its aris- 
tocracy a league off; se 
— , to feel one's self, to 
feel. 

séparer, to separate. 

sept, seven. 

septembre, m., Septetnber. 

sergent, m., sergeant 

serment, m., oath. 

sérien-z, -se, serious. 

serré, -e, close. 

serre, f., greenhouse. 

serrer, to press, to s^ueeze, 
to tighten, — la main, to 
clasp or shake hands; se 
—, to crowd; son cœur 
se serra, his heart sank. 

serrure, f., look. 

service, w., military ser- 
vice; de — f on duty. 

serviette, f., napkin.' 

servir, to serve, to attend 
to, to wait on, to be of 
use; se — de, to use. 

seul, -e, alone, only, single. 

seulement, only. 

si, if, so, yes; —...—, 
whether ... or ; — fait, 
yes, indeed. 

siècle, m., century. 

siège, w., siège, sitting. 

sien (le), sienne (la), siens 
(les), siennes (les), his, 
hers, its. 

signalement, m., descrip- 
tion. 



signe, m., sign; fit un — , 
nodded. 

signer, to sign; se — ^ to 
cross one's self. 

signifier, to signify, to 
mean. 

silendeu-z, -se, silent. 

sillon, m., streak, flash. 

simplement, simply. 

singuli-er, -ère, singular, 
peculiar. 

sinon, otherwise. 

sitôt, as soon. 

situé, -e, situated, Isring. 

situer, to place. 

six, six. 

société, f., Society, Com- 
pany. 

sœur, /., sister. 

soi, one's self; chez — , at 
home, in one's room. 

soi-même, one's self. 

soin, m., care. 

soir, w., evening, nîght; 
hier — , last night; tous 
les — s, every evening. 

soirée, /., evening. 

soit, either, or, whether. 

soixante, sixty. 

soixante et un, sixty-one. 

sol, m., ground. 

soldat, m., soldier. 

soleil, m.y sun. 

solennel, -le, solemn. 

sombre, somber, dark, 
grave, shady. 

sommeil, m., sleep. 

sommet, m., summit, top. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



183 



son, his, her,'its; (pi) ses. 
son, m., Sound; filer des 

— s, to cry out. 
sonder, to sound, to ex- 
amine, 
songer, to think. [bell. 

sonnette, f., bell, house 
sonner, to ring the bell, to 

ring, 
sonore, clear, sonorous. 
sortant, outgoing. 
sort, m., fate. 
sorte, /., kind, sort; de — 

que, so that. 
sortie, /., exit, coming out. 
sortir, to go out, to corne 

out. 
sot, m.y -te, /., blockhead. 
sottise, /., blunder, silly 

thing, folly. 
soubresaut, m., start. 
souci, m., care, anxiety, 

trouble, 
soucier (se), to care. 
soudain, -e, suddenly. 
soufert, -e, past part of 

souffrir. 
soufEler, to breathe, to 

blow, insinuate, to sug- 

gest, to whisper. 
souffrance, f., suffering. 
souffrant, -e, suffering, ill. 
souffrir, to suffer. 
souhait, tn., wish; à — , ac- 

cording to our wishes; 

j'espère que tous êtes 

servie à — ^, I hope it is 

arranged as you désire. 



soulever, to lift up; se — ^ 
to rise. 

soulier, m., shoe. 

soumis, submissive. 

soupçon, m., suspicion. 

soupçonner, to suspect. 

souper, m., supper. 

souper, to sup. 

soupirer, to sigh. 

sourcil, m., eyebrow; fron- 
cer le — , to frown. 

sourd, -e, hollow (of 
voice), dull. 

sourire, m., smile. ' 

sourire, to smile. 

sous, under, in. 

soustraire, to screen, to re- 
move, to shelter ; — à, to 
take away from. 

soutenir, to support, to 
sustain, to prop up, to 
stand. 

souterrain, -e, under- 
ground, subterranean. 

souvenir, w., remembrance, 
recollection, memory. 

souvenir (se), to remember. 

souvent, often. 

spacieu-z, -se, roomy. 

spectat-eur, m., -rice, /., 
spectator, looker on. 

splendide, splendid. 

spontané, -e, spontaneous. 

stationner, to stop, to 
stand. 

statue, f.t statue. 

stimuler, to excite, to stim- 
ulate. 



184 Le Chevalier de Maison-Rouge 



stoïquement, stoically. 
strident, -e, shrill. 
stupéfait, -e, stupefied, as- 

tonished. 
stupeur, f,, stupor. 
suave, sweet, pleasant 
subir, to undergo. 
subsister, to exist, to con- 
tinue, 
substituer, to substitute. 
subterfuge, w., évasion, 
succès, m.f success. 
successivement, successive- 

ly, in succession. 
suffire, to suffice, be suffi- 

cient. 
suffisant, -e, sufficient. 
suggérer, to suggest. 
suite, /., continuation, con- 
séquence; de —, at once; 
par — de, as a resuit of ; 
à la — de, at the end of ; 
sans — f unconnected. 
suivre, to follow. 
sujet, m., subject. 
superbe, superb. 
supérieur, -e, superior, 

higher, above, upper. 
supplier, to beg. 
supposer, to suppose. 
supprimer, to suppress. 
sur, on, upon, about, over, 

in. 
sûr, -e, sure, certain, trust- 

worthy, safe. 
sûreté, f., safety. 
surgir, to spring up, to 
arise. 



surnom, w., sumame, nick- 

name. 
surprendre, to surprise, to 

catch, 
surpris, surprised, over- 

taken. 
sursaut (en), with a startle. 
surtout, above ail, specially. 
surveillance, f., watchful- 

ness. 
surveillant, -e, superintend- 

ent, inspecter, 
surveiller, towatch, to look 

after, to superintend. 
survivre, to survive, to out- 

live. 
suspect, -e, suspicious. 
sympathie, f., sympathy. 



table, f., table; se mettre à 
— f to seat one's self at 
a table, at a meal ; mettre 
la — f to set the table. 

tâcher, to try, to endeavor. 

taille, /., height, stature, 
size. 

taire (se), to keep silent 

talon, m., heel. 

tambour, m., drum. 

tamiser, to scatter, to sift 

tandis que, while. 

tannerie, f., tannery. 

tanneur, m., tanner. 

tant, so much, so many; — 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



185 



que, as long as, as much 

as. 
tantôt, now. 
tapir (se), to crouch. 
tapis, m., carpet. 
tapisser, to hang with tap- 

estry, to deck, to adorn. 
tapisserie, /., wall paper, 

tapestry, upholstery, nee- 

dle-work. 
tard, late; il se fait —, it 

is getting late. 
tarder, to be long, to delay. 
tardi-f, -ve, late, tardy. 
tasse, f., cup. 
tâter, to feel, to try; — le 

pouls, to feel the puise. 
te, thee, to thee, for thee. 
teindre, to dye, to color. 
teint, -e, past part, of 

teindre, 
tel, -le, such. 
tellement, so, so much. 
téméraire, bold. 
témoignage, m., testimony. 

évidence, testimonial. 
témoigner, to indicate, to 

testify. 
témoin, m., wîtness, proof. 
temps, m., weather, time; 

de — en — , from tîme to 

time; par le — qui cou- 
rait, as matters went; en 

même — , at the same 

time. 
tendre, to extend, to out- 

stretch^ to hold out, to 

hand. 



ténèbres, f., pi, gloom, 
darkness. 

tenez, see hère, look hère, 
see. 

tenir, to hold, to care, to 
be désirons, to hold out, 
to keep, to stand; ne — 
qu'à, to dépend only on; 
puisque tu 7 tiens, since 
you hâve it so much at 
heart; se — , to hold one's 
self, to stand, to stay, to 
hold one another; à quoi 
s'en tenir, what to think. 

tentation, f., temptation. 

tentative, f., attempt 

tenter, to tempt, to attempt, 
to try. 

terrain, m,, ground. 

terrasse, f., terrace, flat 
roof, earthwork. 

terrasser, to fell, to throw 
down, to overcome. 

terre, f., earth, land,^field; 
par — , à — f on the floor, 
on the ground; mettre 
pied à — , to alight. 

terreur, f., terror. 

terreu-x, -se, cadaverous. 

territoire, m., territory. 

tête, f., head, mind, life; 
tenir la — , to be ahead; 
il y va de la — , your life 
is at stake; hurler à 
pleine — , to shout at the 
top of one's voice. 

tête-à-tête, private inter- 
view or conversation. 



i86 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



Thémifl, Themis, a Greek 
goddess, thc pcrsonifica- 
tion of law and justice. 

ibéorie, f., theory. 

tiède, lukewam^ cool. 

tiédeur, f., coolness. 

tiendrai, fut. of tenir. 

tiens, see hère, look hère, 
see. 

tiers, m., third. 

tigre, w., tiger. 

tigré, -e, spotted. 

timbre, m., stamp, sound, 
quality, tone, 

timide, timid. 

timidement, timidly. 

tinssiez, imperf. subj, of te- 
nir. 

tint, prêt of tenir. 

tire-pied, m., shoemaker's 
last-puller. 

tirer, to draw, to pull, to 
draw out, to shoot ; se — ^ 
to extricate one's self, to 
get out 

titre, m., title; â quel — ^ 
on what terms, on what 
ground. [sin. 

tocsin, m., alarm bell, toc- 

toi, thee, thou. 

toi-même, thyself. 

toile, f., cloth, linen, can- 
vas. 

toilette, /., toilet; — de 
sortie, street costume. 

toise, f., fathom, six feet. 

toit, m., roof. 

tomber, to fall. 



ton, m., tone. 

ton, ta, tes, thy. 

tonnelle, /., alcôve, arbour. 

tordre, to wring, to twist. 

tort, m., wrong; avoir — , 
to be wrong; c'était à — ^ 
it was wrongly. 

tortnrer, to torture. 

tôt, soon. 

toucher, to touch, to hit 

tonffn, -e, thick, bushy. 

toujours, always, neverthe- 
less. 

tour, f., tower. 
his tum; â votre — ^ în 
your tum, now; â mon 
— , in my turn; faire un 

— de jardin, to walk in 
the garden; faire le — ^ 
to go around ; — de main, 
a trick. 

tourment, m., torment. 

tourmenter, to torment, to 
touch and retouch. 

tourner, to tum; se — , to 
be turned. 

tournure, f,, appearance. 

tousser, to cough. 

tout, m., whole. 

tout, quite ; — à coup, sud- 
denly; — à fait, quite, 
entirely; — à l'heure, ju.st 
now; — au moins, at the 
very least; — de suite, 
immediately. 

tout, -e, tous, toutes, ail, 
every ; — . . .que, although ; 

— en, while. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



187 



toutefois, however. 

toux, f., cough. 

tracer, to draw, to trace. 

trahir, to betray. 

trahison, f., treaspn. 

train, m., train, gait, speed; 

à fond de — ^ at a full 

speed; en — de, in the 

act ; en — ^ in good spirits. 
traîner, to drag. 
trait, m. y feature, trait. 
traité, w., trcatise, treaty. 
traitement, w., treatment. 
traiter, to treat. 
traître, m., traitor. 
trajet, w., passage, journey. 
trame, f., plot. 
tramer, to weave. 
tranche, f., slice. 
tranquille, quiet, tranquil, 

easy. 
tranquilliser, to quiet. 
transformer, to transform, 

to change, 
trappe, /., trapdoor. 
traquer, to hunt down. 
travail (/>/. travaux), w., 

work. 
travailler, to work. 
travers, m., breadth; en — , 

across; à — , au — ^ 

through, across. 
traverser, to traverse, to 

cross, to pass through. 
trébucher, to stumble. 
tremblement, m., trembling. 
trembler, to tremble. 
treize, thirteen. 



trente, thirty ; — sept, 
thirty - seven ; — huit, 
thirty-eight. 

tressaillir, to startie, to 
tremble. 

tribunal, m., court. 

tribune, f., platform, gal- 
lery, tribune. 

tricolore, three-colored. 

tricoter, to knit. 

tricoteu-r, w., -se, /., knitter. 

triste, sad. 

tristesse, f., sorrow, grief. 

trois, three. 

troisième, third. 

tromper, to deceive; se — , 
to be mistaken, to make 
a mistake. 

trompette, /., trumpet. 

trop, too much, too many, 
too. 

trou, m.y hole. 

troublé, -e, agitated, ex- 
cited. 

trouer, to make a hole. 

troupe, f., band, troop, 
crowd; —s, troops. 

trousseau, t»., bunch. 

trouver, to find; tu pour- 
rais mal t'en — , you 
may hâve to pay for it; 
se — ^ to find one*s self to 
be; — mal, to faint. 

tu, thou. 

tuer, to kill. 

tuméfier (se), to tumefy, to 
swell. ■ 

tumulte, m. y tumult, uproar. 



i88 



Le Chevalier de ^^iaison-Rooge 



miy -€^ a, an, one. 
unifonne^ m., unifoniL 
Hier, to employ, to wear 

out 
utile, usefuL 
VMàgtf m,, use; d'— , usuaL 



va, ^^/. ind. and imperative 

of aller; — te promener, 

count upon it. 
vacillant, vacillating, tôt- 

tering, uncertain. 
vaillant, -e, brave, 
vainement, vainly, în vain, 
valoir, to be worth; — la 

peine, to be worth while; 

— mieux, to be better. 
varié, -e, varied, différent. 
vaate, vast, immense. 
veille, f., eve, day before. 
veiller, to watch, to look 

after. 
venant, m., comer, 
Vendée, a department în 

the western part of 

France, 
vendre, to sell. 
vengeance, /., vengeance, 

revenge, 
venir, to come; — de, to 

hâve just; faire — ^ to 



send for; i^ pouvait ne 

pas —9 if it only hap- 

pencd that he should net 

come; — à bont, to 

succeed. 
vent, ffi., wind. 
vente, f., sale; acte de — ^ 

deed. 
ventre, m., bcUy, abdomen; 

— à terre, at f ull speed. 
venn, -e^ come; nouveau 

— ^ ncw corner, 
verbal, -e^ verbal. 
verdâtre, greenish. 
véritable, true, real. 
vérité, /., verity, tnith; en 

—, truly. 
verre, m., glass. 
vers, towards. 
vert, -e, green. 
veste, /., jacket, vest. 
vêtu, -e, clothed. 
veuillez {imper, of vouloir), 

be so kind as, hâve the 

kindness 
veux, près, of vouloir, 
veuve, f., widow. 
vicaire, m., vicar. 
vide, empty. 
vider, to empty. 
vie, f,, life. 

vieillard, m,, old man. 
vieux, vieil, -le, old. 
vi-f, -ve, quick, keen, 

alive, bright, live; plus 

mort que — > more dead 

than alive. 
vigoureusement, vigorously. 



Le Chevalier de Maison-Rouge 



189 



vigOTireu-x, -se, vigorous. 

ville, f., city, town. 

vin, m., wine. 

vingt, twenty. 

vingtaine, f., score, about 
twenty. 

vint, prêt, of venir. 

violemment, violently. 

violer, to violate. 

visage, m., face. 

vjs-à-vis, to, opposite. 

visite, f., call, visit. 

visiter, to visit, to look at. 

vitalité, /., vitality. 

vite, quickly, rapidly. 

vitesse, f., speed. 

vitrage, m., glass partition. 

vitre, /., window pane. 

vitré, -e, glazed. 

vivandière, f., female sut- 
1er, canteen woman. 

vivant, -e, living, alive. 

vive, long live; qui — , who 
goes there. 

vivement, quickly. 

vivifiant, -e, refreshing. 

vivre, to live. 

vivres, m,, pL, provisions. 

vociférer, to roar out. 

vœu, m., vow, wish. 

voici, hère is, behold, hère 
are, this is ; nous — , hère 
we are; car monsieur 
que -— , for this gentle- 
man hère. 

voie, f., way. 

voilà, there is, there are, 
hère is, hère are, behold, 



this is; m'y — , there I 

am; les — , there they 

corne, 
voile, w., veil. 
voiler (se), to become 

elouded. 
voir, to see. 
voisin, -e, neighbor. 
voiture, f., carriage. 
voix, f., voice, . vote ; hors 

de la portée de la —, out 

of hearing. 
volcan, m., volcano. 
voler, to fly, to steal, to 

chase; — la pie, to chase 

magpies. 
volontaire, m., volunteer. 
volonté, f., will. 
volontiers, willingly. 
volubilité, f., fluency, glib- 

ness. 
votant, m., voter, 
voter, to vote. 
votre, vos, your. 
vôtre (le, la), —s (les), 

yours. 
vouloir, to want, to wish, 

will, to be willing; — 

bien, to be willing; que 

voulez-vous, what do you 

want; — dire, to mean. 
voulut, prêt, of vouloir, 
vous, you, to you; — 

même, yourself. 
voûte, /., arch, archway. 
voyager, to travel. 
voyons, well, corne. 
vrai, -e, true, genuine. 



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Modem Language Association. It is a resuit of 
many years* class-room expérience on the part of 
two practical teachers who are familiar with the 
many difficulties which beset the young learner. 
It is based not on theory, but on the most 
approved modem methods of teaching. The 
work provides : i. Careful drill upon pronuncia- 
tion. 2. Memorizing and fréquent répétition of 
easy colloquial sentences. 3. Drill upon the 
rudiments of grammar. 4. Abundant easy sen- 
tences, designed not only to fix in mind the forms 
and principles of grammar, but aiso to cultivate 
readiness in the reproduction of natural forms of 
expression. 5. Exercises in word formation lead- 
ing to an acquisition of an adéquate vocabulary. 
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