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Full text of "Le Gouvernement et les cultivateurs"

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No.  11. 

AUX  ELECTEUES 


LE    GOUVERNEMENT 


ET 


LES   CULTIVATEURS 


FERMES  EXPÉRIMENTALES 

La  ferme  expérimentale  centrale  à  Ottawa,  a  été  établie  en 
1886,  et  immédiatement  après,  des  succursales  furent  créées  à 
Xappan,  X.  E.,  Brandon,  3Ian.,  Indian  Head,  T.  X.  O.,  et  à  Agas- 
siz,  C,  A. 

Ce  système,  placé  sous  la  direction  active  et  intelligente  du 
ministre  de  l'agriculture,  est  l'un  des  plus  complets  du  monde 
entier.  Il  peut  être  de  la  plus  grande  utilité  aux  cultivateurs  du 
Canada. 

Le  fait  que  cette  institution  est  appréciée  par  la  classe  qu'elle 
est  destinée  à  aider,  est  prouvé  par  la  demande  de  nouvelles 
variétés  de  grains  de  semence,  par  les  renseignements  demandés, 
et  par  la.  circulation  croissante  des  bulletins.  Ces  bulletins  font 
connaître  les  résultats  obtenus  de  temps  à  autre,  et  ils  sont  pré- 
parés avec  le  plus  grand  soin  sous  le  rapport  de  l'exactitude  des 
détails  et  de  la  clarté.  On  les  considère  comme  étant  dignes  de 
la  plus  grande  confiance. 


Il  a  été  expédié  l'an  dernier  de  dix-huit  à  dix-neuf  tonnes 
d'échantillons  de  grains.  La  liste  de  ceux  qui  reçoivent  les  bulle- 
tins contient  les  noms  de  20,600  cultivateurs  résidant  dans  toutes 
les  parties  du  Canada,  et  dans  le  cours  de  l'année  36,362 lettres  ont 
été  échangées  entre  des  particuliers  et  les  employés  de  la  ferme. 

En  1890,  l'on  a  fait  des  essais  à  la  ferme  centrale  avec  1,240 
échantillons  de  grains  de  semence,  dans  le  but  de  renseigner  les 
cultivateurs  sur  ceux  qui  pourraient  être  cultivés  dans  des  con- 
ditions favorables.  Ces  renseignements  sont  fournis  gratuitement 
aux  cultivateurs. 

Les  échantillons  .leur  sont  expédiés  par  la  malle,  franc  de  port, 
et  ils  n'ont  rien  à  payer  pour  l'épreuve  qui  en  a  été  faite. 

De  plus,  les  employés  sont  toujours  prêts  à  répondre  prompte- 
ment  et  gratuitement  à  toutes  demandes  de  renseignements.  Ils 
feront  même  plus  que  cela  sans  rien  exiger.  Ainsi,  par  exemple, 
le  chimiste  recevra  de  la  part  des  cultivateurs  des  échantillons 
d'eau  de  puits,  et  en  temps  voulu  il  leur  dira  si  elle  est  pure  et 
propre  à  l'usage,  soit  pour  eux  ou  leurs  animaux.  Si  un  cultiva- 
teur trouve  un  insecte  ravageant  ses  fruits,  ses  légumes  ou  son 
grain,  il  n'a  qu'à  en  expédier  un  spécimen  à  l'entomologiste,  et  il 
recevra  une  réponse  précisant  la  nature  de  l'insecte  et  le  remède 
à  employer. 

L'horticulteur  résout  les  problèmes  se  rapportant  à  la  culture 
des  fruits  ou  des  arbres,  et  les  questions  qui  se  rapportent  à  réle- 
vage des  volailles  sont  traitées  par  un  expert  habile  qui  contrôle 
ce  département. 

En  outre,  le  directeur  est  prêt  à  recevoir  toute  demande  de 
renseignements  relativement  à  la  culture,  et  à  répondre  chaque 
fois  que  la  chose  est  possible.  Ces  fermes  sont  complètement  et 
parfaitement  équipées,  et  elles  sont  destinées  à  augmenter  les 
bénéfices  de  la  culture  dans  toutes  ses  branches. 

L'orge  à  deux  rangs 

Eu  1889  nous  avons  eu  une  preuve  que  le  gouvernement  fait 
tout  en  son  pouvoir  pour  aider  les  cultivateurs.  Pour  des  motifs 
qui  sont  généralement  bien  corai)ris,  le  ministre  de  l'agriculture  a 
ijnporté  d'Angleterre  10,000  boisseaux  de  la  plus  belle  orge  propre 


au  maltage.  Cette  orge  a  été  vendue  aux  cultivateurs  de  tout  le 
Canada  au  prix  coûtant  en  Angleterre.  L'année  a  été  défavorable 
à  la  culture  de  l'orge,  mais  la  récolte  de  la  dernière  saison,  prove- 
nant de  l'orge  importée,  a  bien  réussi.  Des  échantillons  ont  été 
expédiés  l'automne  dernier,  à  l'exposition  des  brasseurs  et  des 
malteurs,  à  Londres,  et  ils  ont  été  fort  appréciés. 

Tout  dernièrement,  400  boisseaux  d'orge  ont  été  expédiés  en 
Angleterre  dans  le  but  d'en  faire  faire  l'essai  dans  une  des  princi- 
pales brasseries.  Les  rapports  des  experts,  dans  le  Royaume-Uni, 
sans  une  seule  exception,  prouvent  que  l'orge  à  deux  rangs  peut 
se  cultiver  en  Canada  avec  succès,  et  être  de  la  plus  belle  qualité, 
telle  que  celle  qui  a  obtenu  un  prix  élevé  en  Angleterre.  En  consé- 
quence, si  le  marché  pour  leur  orge  est  fermé  aux  Etats-Unis,  nos 
cultivateurs  peuvent  en  trouver  un  en  Angleterre — pourvu,  natu- 
rellement, qu'ils  cultivent  celle  qui  a  la  qualité  requise  et  qu'ils 
lui  donnent  le  soin  et  l'attention  nécessaires. 

Commissaire  de  l'industrie  laitière 

La  nomination  du  professeur  J.  W.  Robertson  à  la  charge  de 
commissaire  de  Tindustrie  laitière  au  Canada,  a  été  une 
autre  preuve  frappante  que  le  gouvernement  sait  apprécier  les 
besoins  de  nos  cultivateurs.  Le  développement  d'un  commerce 
considérable  de  fromage  et  l'accroissement  de  la  production  des 
produits  de  la  laiterie  dans  tout  le  Canada,  exigeaient  tout  l'aide 
que  le  gouvernement  pouvait  accorder  à  cette  industrie. 

Les  laitiers  du  pays,  réunis  en  convention,  suggérèrent  la 
nomination  d'un  commissaire,  et  le  ministre  de  l'agriculture  y 
consentit  immédiatement.  La  nomination  du  professeur  Eobertson 
a  été  favorablement  accueillie  par  tous  les  laitiers  du  Canada,  et 
il  a  déjà  su  rendre  de  grands  services.  Il  fait  partie  du  personnel 
de  la  ferme  expérimentale  centrale,  et  il  a  pris  la  direction  d'une 
laiterie  magnifiquement  organisée. 

Ecoles  d'industrie  laitière 

Le  gouvernement  a  fait  des  arrangements  pour  établir  des 
écoles  d'industrie  laitière  dans  le  but  louable  d'enseigner  aux  cul- 


tivateurs  la  manière  de  bien  appliquer  leur  habileté  et  leur  tra- 
vail à  la  production  du  beurre  et  du  fromage  de  belle  qualité.  Ces 
écoles  seront  sous  le  contrôle  du  commissaire  de  l'industrie  lai- 
tière. On  sait  que  le  Danemark  ne  possédant  pas  de  facilités  na- 
turelles meilleures  que  celles  que  nous  avons  en  Canada,  a  donné 
à  ses  produits  de  la  laiterie  une  place  proéminente  sur  les  marchés 
du  monde  entier.  Ce  résultat  a  été  obtenu  par  les  moyens  que  le 
gouvernement  fédéral  se  propose  d'adopter  lui-même,  suivant  les 
circonstances.  On  croit  que  l'industrie  laitière  deviendra  la  bran- 
che de  l'agriculture  la  plus  lucrative  dans  notre  pays. 

Le  marché  intérieur 

Dans  le  cours  de  l'année  dernière  on  a  modifié  le  tarif,  dans 
le  but  de  protéger  davantage  le  marché  intérieur  du  cultivateur 
canadien.  On  a  constaté  par  exemple  que  les  producteurs  améri- 
cains nous  approvisionnaient  de  viandes,  en  grande  partie.  Dans 
le  cours  de  l'année  1889,  3,795,105  livres  de  bœuf  frais  ont  été  ex- 
pédiées au  Canada  par  les  abattoirs  de  Chicago  et  autres  grandes 
villes,  plus  27,147,491  livres  de  lard,  de  saindoux,  de  jambon  et 
de  bacon.  On  a  cru  avec  raison  que  nos  cultivateurs  ne  devaient 
pas  être  soumis  à  cette  grave  concurrence,  autant  que  possible,  et 
conformément  à  la  politique  de  protection  en  vigueur,  les  droits 
sur  ces  articles  ont  été  augmentés.  En  même  temps  les  droits  sur 
les  fruits  ont  été  rétablis.  Nous  pouvons  dire  maintenant  que 
nos  cultivateurs  jouissent  d'une  grande  protection,  au  point  de 
vue  surtout  du  marché  local. 

Nouveaux  marchés  extérieurs 

Les  efforts  que  fait  le  gouvernement  pour  obtenir  de  nouveaux 
marchés  sont  d'une  importance  vitale  pour  la  classe  agricole.  S'il 
réussit,  les  cultivateurs  au  Canada  auront  tout  à  y  gagner.